Résultat des élections du 20 octobre 1991
ERE DE COALITIONS
• Les électeurs mirent fin au pouvoir absolu de
l'ANAP d'Özal
• Le DYP a obtenu le plus de votes mais n'a pas
réussi à former un gouvernement tout seul
• Les socio-démocrates, divisés, ne sont pas
parvenus à s'imposer comme première force politique
• Le mouvement national kurde s'affirme comme une
force politique à l'Est
• La montée de l'extrême droite menace le processus
de démocratisation
Comme on s'y attendait, les élections du 20 octobre
ont mis fin à huit ans de pouvoir pour Özal et son Parti de la Mère
Patrie (ANAP) et après 11 ans d'interval, commence en Turquie une
période de "gouvernement de coalition". Le 22 octobre, dans sa première
interview post-électorale, Özal déclarait au Hürriyet "Mon temps est
terminé".
Malgré la sévère punition imposée à Özal et son
parti par l'électorat, aucun des cinq autres partis en compétition
n'est parvenu à obtenir une majorité de 226 sièges pour diriger le pays
tout seul. La Turquie se trouve donc confrontée à une nouvelle période
d'instabilité politique et les nouvelles étapes vers la démocratisation
dépendent de la composition des futures coalitions.
Les partis de gauche, qui semblent les plus enclins
à adopter les normes démocratiques internationales, ne sont pas
parvenus à obtenir la confiance de la majorité en raison de leurs
querelles internes. Ensemble, ils n'ont obtenu que 31,94% des votes et
95 sièges au Parlement, alors qu'ils avaient obtenu 33,34% des votes et
99 sièges lors des élections de 1987.
Le principal parti de l'opposition, le Parti
Populiste Social Démocrate (SHP) d'Erdal Inönü a obtenu 20,75% des
votes et seulement 88 sièges au Parlement, alors qu'aux élections de
1987 il avait obtenu 24,81% des votes et 99 sièges.
L'autre parti social démocrate, le Parti
Démocratique de la Gauche (DSP) de Bülent Ecevit est passé des 8,53%
des votes en 1987 à 10,75% mais n'a obtenu que 7 sièges au Parlement.
Pour ce qui est du Parti Socialiste (SP), qui
participait aux élections pour la première fois, il n'a obtenu que
O,44% des votes.
Une étude publiée le 24 octobre par le quotidien
Cumhuriyet montre que si le SHP et le DSP avaient participé aux
élections avec une liste commune, ils auraient obtenu 190 députés au
Parlement et auraient facilement pu appliquer leurs engagements
concernant les droits de l'homme.
Comme cela s'est déjà produit dans le passé, le
futur Parlement sera dominé par les partis de droite, dont les
attitudes à l'égard des droits de l'homme sont contradictoires.
Ensemble, ils ont obtenu 67,92% des votes.
Le nouveau parti principal de la Droite est le
parti de la Juste Voie (DYP) de Süleyman Demirel qui a obtenu 27,03%
des votes et 178 sièges au Parlement contre 36,29% et 59 lors des
élections de 1987.
Le grand perdant de la Droite est le Parti de la
Mère patrie (ANAP). L'électorat fit chuter son score de 36,29% en 1987
à 24,01% et le nombre des sièges au Parlement, de 292 en 1987 à 115.
Malgré cette chute, l'ANAP conserve la deuxième place au Parlement et
devient principal parti de l'opposition au détriment du SHP.
Tandis que le DYP attirait les votes des régions
rurales et des petites villes, l'ANAP réussissait à conserver le
leadership dans les grandes villes comme Istanbul et Ankara.
MONTEE ALARMANTE DE L'EXTREME DROITE
Le résultat le plus alarmant de ces élections est
sans aucun doute la montée de l'extrême droite, principalement dans les
provinces de l'Anatolie centrale.
Le fondamentaliste Parti du Bien-être (RP) de
Necmeddin Erbakan, grâce à son alliance avec deux autres partis
d'extrême droite, est passé en quatrième position avec 16,88% des votes
et 62 sièges au Parlement. Le résultat global de ces trois partis en
1987 fut de 10,84% et ils n'avaient aucun député au Parlement.
Le Parti Nationaliste du Travail (MCP) d'Alparslan
Türkes, d'idéologie néo-fasciste, et le Parti de la Démocratie
réformiste (IDP) d'Aykut Edibali, d'idéologie fondamentaliste, durent
renoncer à participer aux élections avec leurs propres listes en raison
des barrages de 10% au niveau national et 20 ou 25% au niveau
provincial pour pouvoir être représentés au Parlement. Considérant le
fait que lors des élections de 1987, le MCP avait obtenu 2,9% et le IDP
0,8% des votes, les leaders de ces deux partis ont préféré de devenir
candidats sur les listes du RP.
Les pourcentages obtenus par cette alliance dans les
provinces suivantes montrent que l'extrême droite est devenue une force
politique dominante dans certaines provinces de l'Anatolie centrale:
Konya (1): 39,89%
Konya (2): 27,25%
Konya (3): 26,60%
Yozgat: 38,87%
Sivas: 37,40%
Bayburt: 36,90%
Erzurum (1): 36,60%
Erzurum (2): 36,19%
Kahramanmaras (1): 35,19%
Kahramanmaras (2): 33,52%
Bingöl: 31,70%
Kayseri (1): 31,49%
Kayseri (1): 31,66%
Gümüshane: 30,39%
Elazig: 30,10%
Cankiri: 29,27%
Tokat: 28,82%
Karaman: 28,60%
Corum: 27,95%
Aksaray: 26,60%
Nevsehir: 26,41%
Des 62 députés que comporte l'alliance, 40
proviennent du RP, 20 du MCP et 2 du IDP. L'injustice du système
électoral est si évidente que le néo-fasciste MCP, avec une proportion
des votes nationaux estimée à 3% maximum, gagne 20 sièges au Parlement
alors que le DSP n'en a que 7 alors que ses votes dépassent 10%.
Aussi bien le RP que le MCP sont la continuation du
Parti de Salut National (MSP) et du Parti d'Action Nationaliste (MHP)
qui existaient avant le coup d'Etat militaire de 1980. Ces deux partis
ainsi que leurs prédécesseurs présentent des positions idéologiques
différentes.
UN GROUPE ANTI-CEE AU PARLEMENT
Le RP est en faveur de la création d'une unité
islamique entre les pays musulmans du monde entier, avec la Turquie
comme leader.
Selon l'édition du 5 novembre 1991 du quotidien de
droite Tercüman, le RP se distingue des autres partis de droite par les
revendications suivantes:
- Les Communautés Européennes forment partie du
"Grand Projet Israélien". Au lieu d'adhérer à la CE, la Turquie devrait
développer un Marché Commun Islamique avec les pays islamiques.
- Dans le domaine militaire, la Turquie devrait
quitter l'OTAN et mettre sur pied, avec les autres pays islamiques, une
organisation de Défense Commune Islamique.
- L'Etat devrait créer des cours de Coran dans
chaque village, une école supérieur religieuse dans chaque district et
une université de théologie dans chaque province turque.
- Les assemblées locales devraient être autorisées à
enseigner une autre langue dans les écoles (particulièrement l'arabe ou
le kurde) en plus du turc.
- En outre, l'enseignement divulgué exclusivement en
langue étrangère (principalement anglais, français et allemand) dans
certaines écoles supérieures et destiné à étendre les cultures
impérialistes dans le pays, devrait être aboli.
- Etant donné que le Coran considère que la pratique
d'intérêts constitue un péché, les intérêts sur les comptes bancaires
et les transactions commerciales devraient être interdits et la vie
économique devrait être réorganisée sur base "sans intérêts".
Le RP a toujours exprimé clairement qu'il est
absolument contre l'égalité des sexes. Les leaders du parti ont
récemment refusé d'engager des secrétaires femmes pendant
l'organisation du bureau de leur groupe parlementaire.
Pourtant, l'alliance d'extrême droite ne reçut pas
des votes uniquement des populations religieuses ou nationalistes, il
en obtint également dans les régions habitées par des petits
commerçants et producteurs. Le manifeste électoral du RP s'adressait
aux différentes catégories sociales, y compris les travailleurs. Le RP
promit une nouvelle direction administrative dans les lieux de travail,
comme par exemple la participation des travailleurs à l'administration
et l'impossibilité de licencier un travailleur sans l'autorisation du
Conseil Suprême d'Arbitrage.
DES LOUPS GRIS AU PARLEMENT
Le MCP, d'un autre côté, est un parti néo-fasciste
dont les idées politiques reposent sur base raciale. C'est le seul
parti politique qui préconise l'union de tous les peuples de langue
turque dans le monde. Avec les changements survenus en Union
Soviétique, ce rêve paraît plus accessible pour Türkes et les autres
leaders du MCP. Bien qu'ils prétendent être attachés aux valeurs
islamiques, l'Islam n'est pour eux qu'un des facteurs visant à unir
tous les Turcs sous le même étendard.
Le MCP fut le principal responsable de la violence
politique qui mena la Turquie au coup d'Etat militaire de 1980. Les
Loups Gris, militants terroristes du MCP, assassinèrent des milliers de
personnes avant 1980.
Bien qu'ils aient été arrêtés après le coup d'Etat
et mis en prison pendant quelques années, grâce à leur alliance avec le
RP, les plus célèbres des Loups Gris ont réussi à entrer au Parlement.
Parmi eux se trouvent aussi Muhsin Yazicioglu et Muharrem Semsek, deux
anciens présidents de l'Organisation de la Jeunesse Idéaliste (UGD),
organisation terroriste des Loups Gris; Ökkes Bütün Sendiller,
principal responsable du massacre de plus d'une centaine de personnes à
Kahramanmaras en 1978, Esat Bütün qui avait abattu 30 personnes à la
mitrailleuse dans un bus à Ankara.
Les différences idéologiques et les provocations
éventuelles des anciens Loups Gris peuvent provoquer à tout moment la
scission entre le RP et le MCP. Cependant, étant donné que 20 députés
suffisent pour former un groupe parlementaire, 20 députés du MCP
pourraient facilement à l'avenir quitter le groupe du RP.
Toutefois, avec les 40 députés restants, le RP
pourra jouer un rôle clé dans les négociations pour la formation d'une
coalition parlementaire.
SUCCES DU MOUVEMENT NATIONAL KURDE
L'énorme succès du SHP dans le sud-est de la Turquie
grâce à la présence des anciens leaders du Parti du Travail du Peuple
(HEP) dans ses listes électorales montre la détermination du peuple
kurde dans sa lutte, aussi bien au Parlement qu'à travers la lutte
armée, pour la conquête de leurs droits nationaux.
En fait, 22 des 27 candidats du HEP qui se sont
présentés aux élections sur la liste du SHP ont obtenu un siège au
Parlement. Le graphique montre que dans les régions kurdes constamment
soumises à la terreur d'Etat, l'électorat s'est tourné vers le SHP, ou
plutôt vers les candidats du HEP dans le parti.
Le Parti Ouvrier du Kurdistan (PKK), illégal,
annonça également au cours de la campagne électorale qu'il soutenait
les candidats kurdes présents sur la liste du SHP.
Voici les pourcentages obtenus par le SHP dans les
principales provinces kurdes:
Diyarbakir (2): 71,72%
Diyarbakir (1): 32,70%
Tunceli: 64,20%
Sirnak: 62,31%
Batman: 54,30%
Mardin: 53,96%
Mus: 45,70%
Siirt: 43,60%
Ces résultats révèlent également une polarisation de
la vie politique turque autour des éthnies.
Selon certains commentaires, le succès du SHP dans
l'Est aurait été obtenu au détriment de ses chances électorales dans
l'Ouest, particulièrement dans les métropoles.
Au cours de la campagne électorale, le leader du
DSP, Bülent Ecevit, déclara que donner un vote au SHP équivaudrait à le
donner aux hors-la-loi du PKK.
Conscient de l'influence croissante du mouvement
national kurde à l'Est, le président Özal s'était montré favorable à un
dialogue avec le mouvement kurde et, au cours d'un discours
pré-électoral à Hakkari, il déclara: "Nous devons aborder ouvertement
tous le sujets, y compris celui d'une fédération… Le PKK y a déjà fait
allusion. Nous devons également exprimer pourquoi, selon nous, une
fédération est impossible. Chacun devrait pouvoir s'exprimer librement
sur son identité ethnique. Le problème ne peut être résolu par les
armes. Nous devons trouver une solution rationnelle au problème."
Le PKK aurait accueilli les propos d'Özal avec
satisfaction et se serait montré prêt à négocier une solution
politique. "Si Özal est sérieux à propos de la solution fédérative, il
s'agit là de quelque chose que nous ne pouvons ignorer" déclara Osman
Öcalan, frère du leader du PKK, Abdullah Öcalan, à un reporter turc
dans le nord de l'Irak.
Dans un geste de bonne volonté, le PKK libéra huit
soldats turcs qui avaient été maintenus comme prisonniers de guerre
depuis le début du mois d'août.
Cependant, au cours de sa première conférence de
presse après son succès électoral, le leader du DYP, Demirel, se
montrait moins compréhensif qu'Özal à l'égard de la question kurde. Il
fit la promesse d'écraser les "rebelles séparatistes" dans le sud-est.
"Si un gang tue des gens dans le sud-est, est-ce que les assassinats
commis ailleurs les justifie?" déclara-t-il. Il ajouta qu'il
n'hésiterait pas à donner l'ordre à l'Armée turque d'intervenir partout
dans les pays voisins supposés servir de base d'entraînement pour le
PKK, même si ceci impliquait une dégradation dans les relations avec le
pays en question. Il s'agit ici d'une allusion à la Syrie qui a permis
au PKK de s'installer dans la Vallée Bekaa.
Cette attitude intransigeante du futur Premier
Ministre a déjà entravé la formation d'une coalition avec un SHP qui
comporte des députés kurdes dans son groupe parlementaire.
Bien qu'en 1990 le SHP se montrait innovateur dans
la question kurde avec un rapport qui préconisait la reconnaissance de
l'identité culturelle kurde, les députés kurdes insistent pour que
celui-ci adopte un programme plus avancé sur la question nationale.
DEMANDES URGENTES DES DEPUTES KURDES
Après les élections, dans un mémorandum divisé en 20
points, 22 nouveaux députés kurdes prièrent le SHP de soumettre les
"demandes urgentes" suivantes:
1. L'identité nationale kurde devrait être acceptée
par la Constitution;
2. Toutes les réserves concernant l'identité
nationale des Kurdes émises jusqu'ici par le gouvernement turc dans les
conventions internationales, devraient être supprimées;
3. Les droits nationaux des Kurdes à s'exprimer
librement et à recevoir une éducation en langue kurde devraient être
reconnus; les diffusions radiophoniques et télévisées en kurde
devraient être autorisées;
4. Un ordre démocratique permettant de délibérer
librement sur la question nationale kurde et ses solutions devrait être
créé;
5. L'état d'urgence et toutes ses institutions
devraient être supprimés;
6. Tous les décrets répressifs devraient être
supprimés;
7. Toutes les forces de sécurité devraient être
retirées de la région [kurde];
8. L'Organisation Contre-Guérilla devrait être
démantelée;
9. Le système des protecteurs de villages devrait
être supprimé;
10. La Loi Anti-Terreur devrait être supprimée;
11. Une amnistie générale mettant fin à toutes les
conséquences du coup d'Etat militaire du 12 septembre 1980 devrait être
proclamée;
12. Les prisons devraient être adaptées aux normes
des droits de l'homme et de la dignité humaine; les membres du
Parlement devraient être autorisées à exercer un contrôle sur les
prisons et les maisons de détention;
13. La durée de la détention policière devrait être
réduite à 24 heures et les détenus devraient être interrogés en
présence de leur avocat.
14. Tous les meurtres commis par des personnes non
identifiés devraient être soumis à une enquête et les auteurs devraient
être sanctionnées;
15. Le système électoral devrait être plus équitable;
16. Tous les villages détruits et brûlés devraient
être reconstruites et leurs habitants indemnisés;
17. Toutes les relations de productions qui sont
systématiquement détruites devraient être restaurées; l'interdiction
d'utiliser les pâturages devrait être levée;
18. Le droit au syndicat, aux négociations
collectives et à la grève devrait être reconnu à tous les travailleurs;
19. Les grèves générales et les grèves de solidarité
devraient être autorisées;
20. Une constitution démocratique devrait être
adoptée; l'Etat Général de l'armée devrait dépendre du Ministère de la
Défense.
L'ancien président du HEP, Fehmi Isiklar, élu député
de Diyarbakir sur la liste du SHP, déclara: "Notre peuple a besoin de
paix interne et de démocratie, et nous allons contribuer à l'obtenir."
A la question de savoir si le HEP considérerait la
possibilité de lancer un appel au PKK pour qu'il dépose les armes et
accepte un cessez-le-feu, Isiklar indiquait que certaines conditions
devraient être préalablement satisfaites. "Cette étape ne viendra que
beaucoup plus tard. Si le gouvernement poursuit sa politique de rejet
envers le problème kurde et fait preuve de racisme, les conséquences
seraient différentes. Si au contraire, la question kurde est acceptée
et une solution pacifique est proposée, si le résultat ouvre la voie à
un débat dans lequel les gens ne sont pas poursuivis ou punis pour
leurs opinions, si les circonstances permettent à chacun d'exprimer sa
pensée, alors, un tel appel [au cessez-le-feu] pourra être envisagé",
déclara-t-il.
VERS UNE INSTABILITE POLITIQUE?
Quel que soit le résultat des négociations pour une
coalition entre les différents partis représentés dans la nouvelle
Assemblée Nationale, une coalition gouvernementale sans le DYP semble
hors de question.
Après 11 ans dans l'opposition, Demirel est tout à
fait disposé à former une coalition avec quelconque parti qui l'accepte
comme premier ministre. Dans une démarche visant à assurer son accès au
pouvoir, il a déjà oublié son intransigeance à l'égard du Président
Özal.
Le 22 octobre, dans sa première conférence de presse
après les élections, Demirel déclarait que son parti, vainqueur des
élections, dirigerait un gouvernement de coalition. Interrogé sur son
intention, manifestée avant les élections, d'obliger Özal à
démissionner, Demirel déclara "ce qui a été dit durant la campagne est
à présent enterré et nous n'y reviendrons pas. Il se peut qu'il y ait
eu quelques moments désagréables au cours de la campagne, mais tout
ceci doit être oublié. Le pays ne peut demeurer sans cabinet."
Bien que Demirel affirme que son futur gouvernement
respectera les droits de l'homme et les libertés reconnues par les
accords internationaux, son passé politique regorge de cas de
violations flagrantes des droits de l'homme.
Il fut premier ministre à six reprises depuis 1965
et deux fois il fut évincé par l'armée. Sa politique, s'en prenant
franchement à la Gauche et au peuple kurde et encourageant le
terrorisme des Loups Gris, fut un prétexte pour que les militaires
prennent le pouvoir en 1971 et 1980.
Malgré ses promesses concernant les droits de
l'homme et les libertés, dans sa première déclaration post-électorale,
Demirel jura d'écraser la résistance nationale kurde et fit savoir
qu'il formerait une coalition avec le parti politique qui partagerait
ses opinions sur la question kurde.
Dans le domaine économique, sa campagne électorale
reposait principalement sur la promesse de faire fléchir une inflation
qui actuellement est de 67% annuel. Il compte sur un programme de
stabilisation de 500 jours pour redresser l'économie.
Il faudrait cependant rappeler que l'inflation est
montée en flèche pour la première fois en 1980, alors que Demirel était
premier ministre.
De plus, les promesses du DYP, comme celle de donner
deux clés à toutes les familles, une pour une maison et l'autre pour
une voiture, semblent tout à fait irréelles.
Quel que soit le partenaire de Demirel, ceux qui
n'ont pas oublié ses résultats désastreux face aux problèmes
socio-économiques et politiques ne peuvent espérer une amélioration
considérable sous sa direction.
Selon l'édition du 31 octobre du journal Hürriyet,
le résultat des élections du 20 octobre pourrait avoir ouvert la voie
vers de nouvelles élections.
Quand auront-elles lieu?
Etant donné que l'ANAP n'a pas souffert un désastre
électoral, il pourrait bien forcer le DYP à convoquer de nouvelles
élections anticipées. En fait, aussi bien les Etats-Unis que le monde
des affaires turc espèrent une coalition DYP-ANAP en Turquie.
Ils justifient leur opinion par les résultats
inattendus de l'ANAP dans les grandes villes. A Istanbul, par exemple,
l'ANAP s'est affirmé comme le premier parti avec 22,4% des votes,
tandis que le DYP n'a obtenu que 14,4% et le SHP 13,8%.
Même si le DYP forme momentanément une coalition
avec le SHP ou le RP, les Etats-Unis et le monde des affaires ne
cesseront d'insister pour que soit formée une coalition entre le DYP et
l'ANAP, car ils pensent que seule une coalition entre deux partis dont
les politiques économiques sont proches ou mêmes identiques peut
obtenir une "stabilité politique" et satisfaire leurs attentes
économiques. Ils envisagent même une fusion entre le DYP et l'ANAP.
Pour mettre en pratique un de ces deux scénarios,
l'ANAP semble disposé à attendre l'échec d'une coalition entre le DYP
et d'autres partis. L'ANAP espère se réaffirmer à l'avenir comme le
parti dominant et dicter ses propres conditions au DYP.
Les leaders de l'ANAP ne donnent pas de date définie
pour les élections anticipées. Cependant, le leader de l'ANAP, Mesut
Yilmaz, donne une vague estimation: "Demirel présente un programme de
500 jours. Il est donc raisonnable de lui donner 500 jours." Cela veut
dire que les élections peuvent avoir lieu dans dix-huit mois.
TERRORISME D'ETAT DURANT LA CAMPAGNE
Le système électoral mis en place lors des dernières
élections empêcha beaucoup de forces politiques d'y participer avec
leur propre identité; beaucoup de partis politiques s'appuyant sur une
classe sociale ou une communauté ethnique, comme le PKK, sont toujours
dans l'illégalité et la nouvelle loi assimile leurs déclarations et
actions à des "délits de terreur".
Les partis socialistes qui ont réussi à atteindre la
légalité, n'ont pas pu participer aux élections, à l'exception du Parti
Socialiste (SP), en raison des importants barrages nationaux et
provinciaux ou des conditions préliminaires comme celle d'être organisé
dans toutes les provinces ou avoir tenu la convention nationale avant
une certaine date.
Certains membres de ces groupes politiques ont pris
part aux élections en tant que "candidats indépendants", mais cette
tentative est symbolique car le système électoral ne leur laisse aucune
chance.
Outre ces restrictions, les forces de sécurité ont
été mobilisées pour empêcher la campagne de ces groupes et candidats.
Même certains candidats de gauche ou kurdes qui se
présentaient sur les listes d'autres partis n'ont pas échappé aux
persécutions.
Le Procureur de la République introduisit des
actions en justice contre le Président du Parti Socialiste (SP), Dogu
Perincek, les nouveaux députés du SHP, Leyla Zana, Hatip Dicle et Sedat
Yurttas, mettant en cause leurs discours électoraux. Tous sont accusés
d'enfreindre la Loi Anti-Terreur.
Le Procureur mène également une action en vue de
demander à la Cour Constitutionnelle la dissolution du Parti Socialiste
en raison de son programme électoral.
Voici d'autres exemples de répression pré-électorale:
Le 28.9, Nizamettin Karadeniz, un candidat du DYP à
Diyarbakir, et Mehmet Karadeniz, président du même parti à Silvan,
furent arrêtés et battus par des gendarmes à Hazro.
Le 29.9, à Izmir, quelque 50 personnes furent
arrêtées par la police après un rassemblement du SHP, et 19
d'entre-elles furent inculpées par la suite pour avoir participé à une
réunion non autorisée.
Le 29.9, à Van, la police politique arrêta six
membres du SP après avoir perquisitionné leurs maisons. Le quartier
général du parti fit savoir qu'ils ont été torturés.
Le 30.9, dans le district de Fatsa, province d'Ordu,
trois personnes furent arrêtées alors qu'elles collaient des affiches
du SHP sur les murs.
Le 11.10, le bureau du candidat indépendant kurde,
Ibrahim Aksoy, fut perquisitionné par la police et tout son matériel
électoral fut confisqué.
Le 11.10, à Istanbul, le candidat du SP, Attila
Celik, et deux autres membres du parti furent arrêtés alors qu'ils
collaient des affiches du parti.
Le 13.10, une affiche du SHP contre les
tortionnaires fut confisquée à Istanbul.
Le 14.10; à Urfa, 43 personnes furent arrêtées pour
avoir scandé des slogans en kurde au cours d'un meeting du SHP.
OPERATION D'ANEANTISSEMENT PAR L'ARMEE TURQUE
Alors que les partis politiques turcs promettaient
dans la campagne électorale une amélioration de la situation des droits
de l'homme dans le pays, le 11 octobre, l'armée turque reprenait les
bombardements dans les villages kurdes du nord de l'Irak en
représailles pour les quatre raids menés par les membres du PKK au
cours desquels 24 soldats turcs furent tués.
L'incursion dans le nord de l'Irak se poursuivit le
25 octobre avec des troupes d'élite spéciales appuyées par des
chasseurs F-104 et des hélicoptères qui ouvrirent le feu sur des bases
supposées du PKK.
Selon des sources irakiennes, 12 personnes furent
tuées au cours des raids turcs contre huit villages kurdes dans le nord
de l'Irak. Le Ministère des Affaires Extérieures, dans une lettre
adressée au Secrétaire Général de l'ONU., Javiez Perez de Cuellar,
qualifia l'incursion de "flagrante violation de la Charte de l'ONU et
de la loi internationale."
Le parti ouvrier du Kurdistan (PKK), cible de ces
attaques, déclara dans un communiqué de presse publié le 1er novembre
en Europe, que l'opération de l'armée turque avait été un échec total.
"Des chasseurs F-4 , F-104 et des hélicoptères
bombardèrent des villages et des villes et survolèrent les villes pour
terroriser la population", fit savoir le PKK. "L'opération air-terre
menée dans le sud du Kurdistan ne pouvait nous causer des pertes
considérables. Ce n'est qu'au cours de notre attaque contre le poste
militaire de Cayirli, que quatre combattant de l'ARGK (Armée Populaire
de Libération du Kurdistan) périrent et six autres furent blessés.
"Selon d'autres sources, les chasseurs turcs tuèrent
12 civils, y compris des femmes et des enfants, et en blessèrent
également un certain nombre.
"Il a été prouvé aux journalistes occidentaux qui se
trouvaient dans les régions de Dohouk et Zakho que l'Etat turc avait
utilisé des bombes au napalm durant l'opération. Le napalm détruisit un
certain nombre de villages et brûla de nombreux champs. Les villages
détruites sont: Seladiza (12.000 habitants), Qadise, Banik, Kakne,
Silan, Siyar, Surya, Dedluk, Begova, Barzan, Berberka, Bile, Rezan,
Konamij et Spindar.
"Les déclarations de l'Etat turc du style 'Nous
allons en finir avec le PKK" et "Nous avons infligé de lourdes pertes
au PKK' semblent vouées à un total échec."
Le leader du Parti Démocratique Kurde, Massoud
Barzani, accusant la Turquie de bombarder et mitrailler les villages
kurdes, déclara qu'ils contre-attaqueraient si les forces terrestres
turques lancent une nouvelle offensive. "La Turquie devrait se souvenir
de ce que nous sommes capables de faire contre eux à l'intérieur du
pays si nous le voulons. Si les Turcs pensent que cette tactique peut
modifier notre position sur l'autonomie, ils font erreur. Nous avons
fait face aux attaques chimiques de l'armée irakienne, quelques avions
de guerre turcs ne nous font pas peur."
Même les Etats-Unis, principal soutien du régime
turc, ont admis que la Turquie avait bombardé des cibles civiles.
Le Secrétaire d'Etat américain adjoint aux problèmes
des droits de l'homme, Richard Schifter, après un briefing sur la
Conférence au Sommet d'Oslo pour la Sécurité et la Coopération en
Europe, le 29 octobre, déclara aux journalistes turcs: "Il semble que
vous ayez raté vos cibles."
Le leader libyen, Muammar Gadhafi, appela le 30
octobre à une action de l'ONU contre les "attaques terrestres et
aériennes lancées par les Turcs contre les malheureux Kurdes, des
civils et des enfants." Il qualifia l'opération de "massacre".
Le 14 octobre, l'Allemagne exprimait sa réprobation
envers les bombardements turcs et émit le vœu de faire tout ce qui
était en son pouvoir pour faire cesser les attaques. "Nous avons
clairement fait savoir que nous utiliserions tous les moyens mis à
notre disposition pour protéger la vie de la population kurde d'Irak",
déclara le porte-parole du Ministère des Affaires Extérieures, Hans
Schumacher. De plus, selon l'édition du 1er novembre du quotidien
Hürriyet, l'Allemagne a demandé à la Turquie de ne pas utiliser des
véhicules blindés allemands dans le Sud-est. Ces véhicules blindés,
adaptés à la guerre de guérilla et capables de détecter des mines,
furent remis à la Turquie dans le cadre de l'aide militaire concédée
durant la Crise du Golfe.
Malgré la réaction et les protestations
internationales, aussi bien l'armée turque que les partis politiques
turcs semblent disposés à poursuivre "l'opération d'anéantissement".
Le Chef de l'Etat Général Turc, le Général Dogan
Güres déclarait le 17 octobre que l'armée turque pouvait en finir avec
le PKK en six mois.
Le 31 octobre, le Conseil de Sécurité Nationale,
composé par tous les chefs de l'armée et quelques ministres, a maintenu
une réunion de six heures dans le but de prendre des mesures plus
efficaces face à la résistance kurde.
Selon la presse turque, on y décida d'établir un
"Centre de Contrôle du Commandement" sous l'autorité du gouverneur
régional pour coordonner la guerre contre le PKK. En outre, une
nouvelle force de commandos et des véhicules blindés seront déployés
pour faire face aux militants du PKK.
UN CINEASTE KURDE TORTURE
Un producteur cinématographique kurde, Senar Turgut,
fut torturé après avoir été arrêté pour avoir aidé le PKK.
Le producteur du film Xene u Siyabend tiré d'une
légende kurde, fut arrêté à Van, le 28 septembre. Après 13 jours de
détention policière, il fut transféré à la Cour de Sûreté de l'Etat de
Diyarbakir. Il sera jugé en vertu de la Loi Anti-Terreur.
Turgut déclara aux journalistes avoir été soumis à
toutes sortes de tortures, similaires à celles décrites dans son film
précédent Karartma Geceleri (Nuits Obscurcies).
Turgut fut également arrêté après le tournage de
Nuits Obscurcies mais par la suite, le Parlement lui concéda une
récompense.
Pendant le tournage du film, l'équipe rencontra des
difficultés et des restrictions. Ils ne purent obtenir la permission de
loger au village de Heset où était tourné le film. Ils durent donc
faire quotidiennement le trajet entre la ville de Van et le village. Le
directeur artistique du film, Akif Adsiz, déclara que Turgut n'avait
rien à voir avec un quelconque mouvement politique. "Le but principal
de son travail est de donner naissance au cinéma kurde" dit-il.
Hüseyin Erdem, auteur du script de Xene u Siyabend
et président du Club Kurde PEN, a tenté de gagner le soutien des
cercles internationaux comme Amnesty International, George Bush et Hans
Dietrich Genscher.
AGRESSIONS CONTRE LES JOURNALISTES
Selon un communiqué du Conseil de la Presse de
Turquie, les agressions contre les journalistes se sont intensifiées au
cours de ces trois dernières années.
En 1989, 48 journalistes furent attaqués dans 24
cas; en 1990, 54 journalistes dans 27 cas et au cours des huit mois de
1991, 44 journalistes dans 21 cas.
Le Conseil de la Presse, soulignant qu'au cour des
trois dernières années 58 des 72 agressions provenaient d'agents de
l'Etat, révéla: "Harceler les journalistes est devenu un hobby pour les
agents de l'Etat. Parmi eux on peut citer des gouverneurs de district,
des procureurs, des membres du collège électoral et même quelques
juges".
PRESSIONS SUR LES MEDIAS AVANT LES ELECTIONS
Le 22.9, l'écrivain Fikret Baskaya fut mis en
accusation en vertu de l'Article 8 de la Loi Anti-Terreur, sous
l'inculpation de faire de la propagande séparatiste dans son livre
L'échec de l'Occidentalisation, Modernisation, Développement et
Paradigmes. Ce livre avait préalablement fait l'objet d'une
confiscation de la Cour de Sûreté de l'Etat. L'auteur risque cinq ans
de prison et une amende de 50 millions de LT (10.638$). Par ailleurs,
le procureur demande une amende de 100 millions de LT (21.276$) pour
l'éditeur du livre, Mehmet Selim Okcuoglu.
Le 24.9, la distribution d'une cassette de la
chanteuse populaire Melike Demirag fut interdite par décision du
Ministère de la Culture. Demirag avait été privée de la nationalité
turque pour ses activités menées à l'étranger contre le régime. La
cassette interdite, intitulée Chansons de l'étranger contient les
chansons qu'elle a composées durant son exil.
Le 28.9, le correspondant à Cizre de l'hebdomadaire
Yeni Ülke, Abdullah Arisoy, fut condamné par une cour locale à trois
mois de prison pour avoir collecté sans autorisation de l'aide pour les
réfugiés kurdes. La peine fut par la suite commuée en une amende.
Le 29.9, les éditions N° 49 de l'hebdomadaire Yeni
Ülke et N° 50 du bimensuel Emegin Bayragi, furent confisquées par la
CSE d'Istanbul en vertu de l'Article 8 de la Loi Anti-Terreur.
Le 2.10, le livre du journaliste Rafet Balli,
intitulé Dossier sur les Kurdes fut confisqué par la CSE d'Istanbul
pour "propagande séparatiste". Il contient une série d'interviews de
leaders kurdes et de personnalités publiques.
Le 3.10, l'impression et distribution d'un poster
contre la Loi Anti-Terreur, produit par l'Association des Droits de
l'Homme de Turquie (IHD), furent interdites par le gouverneur
d'Istanbul.
Le 3.10, s'ouvrait à la CSE d'Ankara le procès
contre le sociologue, le Prof. Ismail Besikci. Il est accusé d'être
l'instigateur d'activités séparatistes d'avoir fait de la propagande
anti-turque dans son livre Terreur d'Etat dans le Moyen-Orient. S'il
est condamné, il peut écoper d'une peine de prison de cinq ans et d'une
amende de 100 millions de LT (21.276$) en vertu de l'Article 8 de la
Loi Anti-Terreur.
Le 4.10, le rédacteur en chef du quotidien Günes,
Isik Yurtcu fut condamné en vertu de l'Article 30 de la Loi sur la
Presse pour avoir révélé une inculpation officielle avant qu'elle n'ait
été lue par le tribunal. Il sera jugé par une cour pénale à Istanbul.
Le 4.10, on rapportait que 18 des 49 éditions de
l'hebdomadaire Yeni Ülke publiées au cours de l'année dernière auraient
été confisquées par la CSE d'Istanbul. Les procureurs publics ont
intenté contre le éditeurs et les rédacteurs de l'hebdomadaire un total
de 47 actions en justice à la CSE d'Istanbul et 55 dans différentes
cours pénales de la même ville. 29 de ces actions furent intentées en
vertu de la Loi Anti-Terreur.
Le 6.10, l'écrivain Esber Yagmurdereli, le
journaliste Ragip Duran et le syndicaliste Attila Yalcin furent mis en
accusation par le Procureur de la CSE d'Istanbul pour les discours
qu'ils prononcèrent le 8 septembre à l'occasion d'un meeting de IHD.
Ils sont accusés d'avoir enfreint l'Article 8 de la Loi Anti-Terreur.
Le 6.10, Zeki Öcal, rédacteur en chef du journal
local Gözlem, dans le district de Yalova, fut mis en accusation en
vertu de l'Article 312 du Code Pénal Turc. Le Procureur de la CSE
d'Istanbul demande une peine de prison de trois ans pour le journaliste.
Le 6.10, le correspondant à Nusaybin de
l'hebdomadaire Yeni Ülke, Vahap Aslan, fut mis en accusation pour avoir
rapporté des nouvelles sur les funérailles d'un militant du PKK. Il
sera jugé à la CSE de Diyarbakir.
Le 9.10, la dernière édition de la revue pour les
jeunes Devrimci Gençlik fut confisquée par la CSE d'Istanbul pour
propagande séparatiste.
Le 10.10, le procureur public a introduit une
nouvelle action en justice contre le Prof. Ismail Besikci pour un
article qu'il écrivit pour le mensuel Toplumsal Kurtulus. Besikci et
l'éditeur responsable de la revue, Necdet Kandemir, seront jugés en
vertu de l'Article 312 du Code Pénal Turc. Tous deux risquent une peine
de prison de 4 ans.
Le 11.10, le rédacteur en chef du quotidien
Karaman'in Sesi, Alibey Akkan, fut arrêté pour avoir insulté Dieu et la
religion dans un article.
Le 19.10, quatre personnes qui distribuaient une
édition spéciale élections du bimensuel Emegin Bayragi à Istanbul,
furent mis en détention.
Le 19.10, le revue mensuelle Halay fut confisquée à
Sanliurfa car elle contenait le texte d'une pièce qui, selon le
procureur, enfreint l'Article 312 du Code Pénal Turc.
18 DECES SUSPECTS EN DETENTION
La Fondation des Droits de l'Homme de Turquie (TIHV)
fit paraître le 4 octobre une liste de 18 décès suspects survenus au
cours des neufs mois de cette année:
1. Cumali Copur fut trouvé mort le 12 janvier dans
la Prison du Type E de Nevsehir.
2. Le corps de Tevfik Timur, arrêté le 5 janvier à
Ankara, fut remis à sa famille le 14 janvier.
3. Birtan Altunbas, arrêté le 10 janvier à Ankara,
mourut à l'hôpital le 16 janvier.
4. Haydar Arman, arrêté le 17 janvier à Istanbul et
transféré à Ankara, décéda le 24 janvier à la Prison Centrale d'Ankara.
5. Irfan Basbuga, arrêté le 31 janvier à Ankara,
décéda le même jour au poste de police d'Anafartalar.
6. Kasim Aras décéda le 30 janvier à l'Hôpital
Universitaire d'Ankara après deux mois d'emprisonnement.
7. Ali Riza Aydogan, arrêté le 12 février, arriva
deux jours après à l'hôpital dans le coma et y mourut le 16 février.
8. Imran Aydin fut arrêté à Ankara le 2 février et
mourut le lendemain au poste de police.
9. Yusuf Eristi a disparu après avoir été arrêté à
Istanbul le 14 mars.
10. Hasim Sincar, arrêté le 3 avril dans le district
de Solhan, dans la province de Bingöl, décéda le même jour au poste de
gendarmerie au cours de son interrogatoire.
11. Veli Geles fut arrêté le premier avril à Ankara
et le 5 avril son corps était transporté à l'hôpital avec trois
blessures de balle.
12. Haydar Altun a disparu après avoir été arrêté en
mars dans un camp kurde en Irak.
13. Alaattin Kürekçi, arrêté le 16 mai à Istanbul,
fut hospitalisé le lendemain et décéda le 20 mai.
14. Le berger Osman Ekinci décéda au poste de
gendarmerie de Sirnak après avoir été arrêté le 20 juillet.
15. Hanefi Göllü, arrêté à Gaziantep le 11 août,
décéda le même jour au poste de police au cours de son interrogatoire.
16. Süleyman Dalga, arrêté pour avoir aidé le PKK
dans le district de Digor, décéda le 9 août au poste de gendarmerie de
Dagpinar au cours de son interrogatoire.
17. Serafettin Celik décéda le 8 septembre au poste
de police à Gaziantep au cours de son interrogatoire.
18. Osman Keles, arrêté le 7 septembre dans le
district de Patnos, décéda le 18 septembre au poste de police d'Agri au
cours de son interrogatoire.
TERREUR D'ETAT AVANT LES ELECTIONS
Le 15.9, à Mardin, un Kurde du nom d'Abdulmecit
Cetinkaya fut abattu au village de Cimenli par des personnes se disant
appartenir à la "Contre-Guérilla".
Le 20.9, à Izmir, parmi les cent personnes arrêtées
par la police pour appartenance présumée au Parti Communiste
Révolutionnaire de Turquie (TDKP), neuf furent placées en détention par
la CSE d'Izmir.
Le 20.9, à Hekimhan, Kaya Ünsalan fut condamné à 20
mois de prison par une cour pénale pour avoir distribué des affiches
contre la guerre pendant la Crise du Golfe.
Le 20.9, à Izmir, la police fit une descente dans
les locaux de l'Association des Droits et de Libertés (Özgür-Der) et 30
personnes furent arrêtées.
Le 22.9, sept personnes furent arrêtées dans la
province de Kars pour avoir participé aux activités d'une organisation
illégale.
Le 22.9, des équipes spéciales des forces de
sécurité sont intervenues dans le village d'Uluköy, dans le district de
Kiziltepe et trois paysans kurdes furent arrêtés.
Le 22.9, fut ouvert à la CSE de Diyarbakir le procès
contre 13 Kurdes, parmi lesquels se trouvent 8 femmes, arrêtés le 13
août au cours d'une manifestation à Nusaybin.
Le 23.9, cinq représentants de l'Union des
Enseignants (Egitim-Is) à Bornova, furent mis en accusation à Izmir
pour avoir pris part à des activités syndicales interdites aux
fonctionnaires.
Le 24.9, à Ankara, 12 personnes arrêtées au cours
d'une exposition à l'occasion de l'anniversaire du coup d'Etat
militaire du 12 septembre furent mises ne accusation par le Procureur
de la CSE d'Ankara. Quatre d'entre elle seront jugées sous arrestation.
Le 24.9, un étudiant kurde, Yücel Halis, fut
condamné à 10 ans de prison par la CSE d'Ankara pour avoir pris part
aux activités du PKK.
Le 26.9, à Ankara, 44 membres des familles de
prisonniers politiques furent jugés par la Cour Pénale de première
instance N° 11 pour avoir protesté contre les restrictions des visites
aux prisonniers. Chacun risque une peine de prison de trois ans.
Le 26.9, à Zonguldak, 20 personnes accusées
d'appartenir à une organisation illégale furent arrêtées.
Le 27.9, la police annonça la détention de 17
personnes dans le district de Bismil, 9 à Bursa et 5 à Mardin pour des
raisons politiques.
Le 27.9, la section de Kirsehir de l'Association des
Enseignants (Egit-Der) fut fermé par le gouverneur en raison de la
présence de publications politiques dans ses bureaux.
Le 27.9, trois membres supposés de la Gauche
Révolutionnaire (Dev-Sol) furent jugés à la CSE d'Istanbul. Ils
risquent des peines de prison allant de 5 à 22 ans.
Le 28.9, à Istanbul, Yusuf Hüseyin Albayrak fut
arrêté sur ordre d'un tribunal pour avoir dit au Président Turgut Özal
"Vous parlez constamment de vos succès, parlez un peu des mauvaises
choses que vous avez faites", lors de sa visite aux quartiers de
Süleymaniye. Il est accusé d'avoir insulté le Président de la
République.
Le 29.9, à Izmir, Egit-Der, qui avait subi une
descente de police le 20 septembre, fut fermé par décision du
gouverneur.
Le 29.9, dans le village de Akcapinar, à Mardin, des
personnes non identifiées abattirent Ali Erdem alors qu'ils fouillaient
sa maison et blessèrent quatre autres personnes.
Le 1.10, dans le district de Turhal, le chef du
village de Kuzualan, Ilhan Güney fut gravement battu et menacé par les
pistolets de la gendarmerie pour avoir empêché les soldats de couper du
bois dans la forêt.
Le 3.10, une jeune fille de 16 ans fut torturée dans
un poste de police pour avoir refusé de dévoiler l'endroit où se
trouvait son oncle. Des médecins officiels décélèrent huit traces de
brûlures de cigarettes sur son corps.
Le 6.10, la section d'Istanbul de l'Association des
Droits de l'Homme de Turquie (IHD) aurait fait l'objet de 16 actions en
justice différentes, 4 desquelles ont donné lieu à l'ouverture d'un
procès. Dans ces affaires, les représentants de l'IHD risquent des
peines de prison allant jusqu'à 7 ans et dans deux d'entre elles le
procureur demande la fermeture de la section.
Le 6.10, la police annonça qu'au cours des dix
derniers jours, elle avait procédé à l'arrestation de 50 personnes à
Van. Selon l'Association des Droits de l'Homme (IHD), parmi elles se
trouvaient des vieillards de 70 ans et bon nombre d'entre eux furent
torturés.
Le 7.10, à Trabzon, 15 étudiants de l'Ecole
Technique furent arrêtées pour avoir distribué des tracts politiques.
Le 8.10, à Ankara, 87 personnes arrêtées au cours
d'une cérémonie de commémoration en l'honneur de Necdet Adali, un
militant de gauche exécuté après le coup d'Etat militaire du 12
septembre 1980.
Le 8.10, le président local de Malatya du Parti du
Travail du Peuple (HEP), Mustafa Türk, fut arrêté pour avoir fait de la
propagande séparatiste dans un discours prononcé lors des funérailles
d'un militant du PKK. En vertu de la Loi Anti-Terreur, il risque une
peine de prison de 5 ans et une amende de 100 millions de LT.
Le 9.10, la CSE d'Ankara décida d'annuler le procès
contre Nihat Sargin et Nabi Yagci (Haydar Kutlu), respectivement
président et secrétaire général du Parti Communiste Unifié de Turquie
(TBKP) pour avoir enfreint les articles 140, 141 et 142 du Code Pénal
Turc car ces articles ont été abolis. Cependant, la CSE décida de
transférer les affaires en cours à une cour pénale en vertu des
Articles 158 et 159.
Le 10.10, fut ouvert à la CSE d'Istanbul, un procès
contre sept membres présumés du Dev-Sol. Le procureur demande la peine
capitale pour chacun d'eux.
Le 13.10, le IHD rapportait que, dans le district de
Kozluk, de nombreux villageois avaient été arrêtés et torturés.
Le 14.10, une manifestation des étudiants de la
Faculté de Médecine de Bursa fut dissoute par la gendarmerie et sept
étudiants furent arrêtés. Le même jour, pour avoir organisé un meeting,
cinq étudiants de l'Ecole de Tourisme d'Aydin furent arrêtés et amenés
devant la CSE d'Izmir.
Le 14.10, on rapportait qu'au cours des deux
dernières semaines, dix personnes accusées de mener des activités
"séparatistes" auraient été arrêtées à Izmir et Manisa.
Le 15.10, une femme du nom de Mediha Curabaz déclara
avoir été torturée et violée pendant sa détention au quartier général
de la police à Adana, entre le 15 et le 2O août. Ses avocats
demandèrent au bureau du Procureur d'ouvrir une enquête.
Le 15.10, la demande de mise en liberté de la
citoyenne suisse, Mlle Barbara Anna Kistler fut rejetée par la CSE
d'Istanbul. Elle avait été arrêtée il y a cinq mois en compagnie d'un
groupe d'activistes politiques turcs.
Le 17.10, à Istanbul, trois membres présumés de
l'Union des Communistes Révolutionnaires de Turquie (TIKB) furent
arrêtés. Au cours de l'opération, une jeune femme, Lale Colak, fut
blessée par la police.
Le 18.10, la police arrêta 20 personnes au cours
d'une opération de trois jours à Ankara.
SYMPOSIUM SUR LES DROITS DE L'HOMME EN TURQUIE
Avant les élections, dans une manœuvre visant à
séduire l'Europe, le gouvernement organisa en Turquie un symposium sur
"La protection internationale des droits de l'Homme et la grande
Assemblée Nationale Turque".
Inauguré par le Président Özal le 5 octobre à
Antalya, le symposium rassembla quelque 500 personnes. Cependant, parmi
les orateurs ou l'audience, peut de gens paraissaient d'accord avec les
faits relatifs aux droits de l'homme en Turquie.
Alors que beaucoup d'hommes politiques turcs et de
personnalités étrangères furent invités au symposium en tant que
"conférenciers", l'Association des Droits de l'Homme (IHD) et la
Fondation des Droits de l'Homme (TIHV) de Turquie le furent en tant
"qu'observateurs".
Le président du TIHV, Yavuz Önen s'érigea contre
l'attitude d'Ankara en les termes suivants:
"Nous condamnons la Grande Assemblée Nationale
Turque pour s'être servi du thème des droits de l'homme afin d'en tirer
un profit politique. Aucune excuse ne peut empêcher notre organisation
de parler et participer aux discussions d'un symposium sur les droits
de l'homme; Il est évident que le but est de tromper l'Europe et
d'occulter le problème des droits de l'homme en Turquie."
Le président du TIHV, Nevzat Helvaci, déclara aux
reporters que la torture était encore largement utilisée en Turquie en
tant qu'instrument d'interrogation et suppression. "La Loi Anti-Terreur
qui entra en vigueur cette année contient des clauses qui en fait
favorisent la pratique de la torture. La période de détention est très
longue, elle peut aller de 48 heures à 15 jours et même 30 jours, en
fonction des situations," déclara-t-il.
Dans son discours d'ouverture, le Président Özal
reproche à l'Occident de se servir du thème des droits de l'homme comme
arme et instrument de la politique étrangère. "Une ingérence dans les
affaires internes des autres pays dans le seul but de promouvoir les
droits de l'homme et les libertés peut donner lieu à d'imprévisibles
troubles dans l'équilibre des pays concernés" affirma-t-il.
L'ambassadeur de la CE auprès de la Turquie, Michael
Lake, indiqua que le piètre respect des droits de l'homme en Turquie
ternissait son image en Occident et dans la CE, même si le gouvernement
faisait des efforts considérables pour améliorer la situation. "La
Turquie a en fait été dépassée par les anciens pays communistes et elle
doit rapidement corriger cette situation" conclut-il.
INDEXE DE LA 15EME VOLUME DES BULLETINS INFO-TÜRK
Novembre 1990, No. 169:
Le Gladio turc: L'organisation Contre-Guérilla •
Prolongement de l'état d'urgence • Les manœuvres diplomatique d'Özal •
Poursuites en cours contre des enfants • Solidarité internationale avec
les éditeurs d'Info-Türk • Arrestations au congrès des droits de
l'homme • Grèves de la faim dans les prisons • 315 condamnations à mort
• 962.855 personnes ont un casier judiciaire • Terrorisme d'état en
octobre • Poursuites contre les médias en octobre • Protestations
massives des universitaires • Un scandale à la télévision • Questions
sur la fortune de la famille Özal • Rapport alarmant sur l'infiltration
intégriste dans le système éducatif • Pot de vin aux parlementaires •
L'OIT avertit le régime turc • Ministre: "Flirt = Prostitution" •
Population de la Turquie: 57 million • 21 millions privés de sécurité
sociale
Décembre 1990, No. 170:
Fait accompli: Özal, plus belliciste que les
généraux, décrète la mobilisation générale • Les éditeurs d'Info-Türk
sont allés en appel devant la Commission européenne des Droits de
l'Homme • Le Gladio turc est utilisé contre la Guérilla kurde • Guerre
spéciale dans le Kurdistan turc • Le tumultueux procès d'une écolière
pacifiste • Le terrorisme d'état en novembre • Poursuite contre les
médias en novembre • La grève de mineurs déboucha sur une manifestation
anti-gouvernementale • Discrimination de la Femme en Turquie • Vers un
nouveau parti de gauche • La charte de Paris et la Turquie • Vers une
communauté de la Mer noire
Janvier 1991, No. 171:
Second front dans la Guerre du Golfe • Interdiction
de toutes les grèves sous prétexte de la Guerre • Manifestations
anti-guerre • Les objectifs expansionnistes d'Özal • Effrayante
persécution d'enfants • Modification du décret de déportation • 15.000
suspects recherchés par la Police • Tueries dans le Kurdistan turc • 10
milliards de LT pour les informateurs • Arrestations, procès et
pressions en décembre • 1990: Année noire pour la Presse • Poursuites
contre les médias en décembre • Les affaires réclament plus de
démocratie
Février 1991, No. 172:
L'heure de vérité • Résumé sur les droits de l'Homme
pour l'année 1990 • Décès de cinq détenus • Un centre pour les victimes
de la torture • Un quart des prisonniers sont malades • Censure de la
presse turque • Le 2000e Dogru interdit à nouveau • Pressions sur les
médias en janvier • Terreur d'état en janvier • Débats sur la torture
au Parlement européen
Mars 1991, No. 173:
Les Kurdes trahis • Chasse aux Kurdes en Turquie •
Deux nouveaux décès en détention • Amnesty International sur la Turquie
• Des reporters de Yüzyil torturés • Pressions sur les médias en
février • Terrorisme d'état en février • Les ambitions politiques de
Mme Özal • La position belge sur la question kurde • Le déficit turc
dépasse $2 milliards • Les femmes soumises à la torture • Özal n'a pas
réussi à obtenir l'aide promise • La visite d'Özal en Union soviétique
• Les protestations des Turcs en Bulgarie
Avril 1991, No. 174:
Une amnistie trompeuse • La réalité des libérations
• La conférence kurde à Stockholm • Le colloque de Bruxelles sur les
Chrétiens de Turquie • Les réfugiés politiques et les apatrides menacés
• Les articles 140, 141, 142 et 163 • Les articles répressifs maintenus
• Une nouvelle loi répressive • Nouvelles menaces pour la presse • Des
tortionnaires protégés par l'Etat • Dernières persécutions sous le
couvert des articles 142 et 163
Mai 1991, No. 175:
Après l'amnistie trompeuse, la terreur d'état
renforcée • Le texte intégral de la loi pour combattre le terrorisme •
La terreur d'état du premier mai • Le leader de Türk-Is mis en
accusation • D'autres cas de terrorisme d'état • Exécution policière
sans procès • Persécutions contre les médias • Le régime turc déclaré
coupable • La Turquie, même pas semi-démocratique • La Turquie à
l'ordre du jour de l'OIT •
Juin 1991, No. 176:
Lifting de l'ANAP • Terreur d'état dans le Kurdistan
turc • La Constitution est-elle encore valable? • Le surprenant
entretien Özal-Ecevit • Bush visitera la Turquie en Juillet • Récentes
poursuites contre les médias • Ismail Besikci récompensé • Peur des
attentats politiques à Ankara • Augmentation des actes armés • Grèves
de la faim à travers la Turquie • Réactions contre la Loi anti-terreur
• L'attaque d'Özal contre la Presse • Aucun espoir de devenir membre de
la CE • L'International socialiste en Turquie • Le pessimisme de la
Banque mondiale • Le prix de la Crise du Golfe: 6,2 milliards de $ • Un
canal de télévision islamique privé • Interdiction des trois couleurs •
Exécution sans procès • Premier procès anti-terreur • Les tortionnaires
sont relâchés • Le procès TBKP se poursuit • Poursuites contre les
partis légaux • La DISK, pas encore libre • Arrêté pour propagande
chrétienne • Autres cas de terrorisme d'état
Juillet-Août 1991, No. 177-178:
L'Armée turque et les escadrons de la Mort répandent
la terreur • Bilan de la Guérilla kurde en Turquie • Opération contre
les Kurdes en Irak • Le Dr. Besikci a nouveau arrêté • Vers un
expansionnisme turc? • Tension turco-allemande • Rapport sur la torture
de la TIHV • Rapport d'Helsinki Watch • Discrimination contre des
prisonniers kurdes • Censure sous l'état d'urgence au Kurdistan • Le
TBKP fermé par le tribunal • La DISK acquittée après 11 ans • Test de
virginité pour une touriste allemande • Le terrorisme d'état en
juin-juillet • Interdiction des trois couleurs • Persécution des médias
en juin-juillet
Septembre 1991, No. 179
Elections: Le 20 octobre • Quel genre de coalition?
• Turquie: un pays de torture • Un nouveau centre de réhabilitation de
la torture • Brutalité policière partout en Turquie • Des enfants
toujours poursuivis • Les 141-142 sont-ils encore en vigueur? • La
langue kurde toujours pas reconnue • Özal et les leaders kurdes d'Irak
• Avertissement aux touristes étrangers • Pas d'enterrement en Turquie
pour un dissident • Persécutions contre les médias en deux mois • La
DISK reprend ses activités • Pas de solution immédiate pour Chypre •
Contestation turque en Grèce • Contestation turque en Bulgarie
Octobre 1991, No.180:
Résultat des élections du 20 octobre 1991: Ere de
coalitions • Montée alarmante de l'extrême droite •Un groupe anti-CEE
au Parlement • Des Loups Gris au Parlement • Succès du mouvement
national kurde • Demandes urgentes des députés kurdes • Vers une
instabilité politique • Terrorisme d'état durant la campagne •
Opération d'anéantissement par l'Armée turque • Un cinéaste kurde
torturé • Agressions contre les journalistes • Pressions sur les médias
• 18 décès suspects en détention • Terreur d'état avant les élections •
Symposium sur les droits de l'homme en Turquie