Info-Türk
Home Page
Info-Türk
Publications
Info-Türk
Subscription
Info-Türk
Abonnement
Info-Türk
Bulletins

INFO-TURK

BP 12 - 1030 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
E-mail:  info.turk@ping.be
 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul

 
Earlier bulletins / Bulletins précédents

24e Année - N°255

Novembre/November 1999

FORCES ARMEES/ARMED FORCES

LE TERRORISME DE L'ETAT/STATE TERRORISM

PRESSIONS SUR LES MEDIAS/PRESSURE ON THE MEDIA

QUESTION KURDE/KURDISH QUESTION

MINORITES/MINORITIES

AFFAIRES RELIGIEUSES/RELIGIOUS AFFAIRS

AFFAIRES MAFIEUSES/MAFIA AFFAIRS

SEISME/EARTHQUAKE

RELATIONS AVEC L'OUEST/RELATIONS WITH THE WEST

RELATIONS REGIONALES/REGIONAL RELATIONS

SOCIO-ECONOMIQUE/SOCIO-ECONOMIC

IMMIGRATION/MIGRATION

BELGIQUE-TURQUIE/BELGIUM-TURKEY

FORCES ARMEES/ARMED FORCES

La confiance des Turcs dans leur armée en chute

 La confiance traditionnelle des Turcs dans leur puissante armée a chuté après le séisme du 17 août qui a ravagé le nord-ouest de la Turquie et fait près de 20.000 morts, selon un sondage publié lundi par le journal libéral Milliyet.
 La confiance dans les militaires est passée à 65,1% des personnes interrogées en septembre contre 74,3% le mois précédent, selon ce sondage de l'institut Piar-Gallup.
 L'Etat et le gouvernement turcs avaient été sévèrement critiqués après le séisme pour l'inefficacité des secours aux sinistrés, leur manque d'organisation et de coordination.
 L'armée, qui se considère comme la gardienne de la laïcité, reste cependant l'institution la plus respectée du pays, selon ce sondage. (AFP, 8 novembre 1999)

Une nouvelle loi prévoyant le "rachat" du service militaire

 Le parlement turc a adopté une loi permettant aux conscrits de réduire à deux mois au lieu de dix-huit leur service militaire en échange d'une somme d'argent, une mesure destinée à renflouer les caisses de l'Etat après le séisme meurtrier de la mi-août.
 Selon la loi, qui ne sera en vigueur que pendant six mois, les Turcs qui n'ont pas encore accompli leur service militaire nés avant le 1er janvier 1973 doivent verser quelque 8.000 USD pour réduire la durée de leur enrôlement sous les drapeaux.
 Ceux ayant dépassé 40 ans paieront un peu plus de 11.000 USD et seront exemptés. (AFP, 3 novembre 1999)

Berlin a autorisé la livraison d'une unité Stinger

 Les autorités allemandes de contrôle des exportations ont donné leur feu vert à la livraison à la Turquie d'une unité pour la fabrication de missiles portables anti-aériens Stinger, affirme le quotidien Bild.
 La firme Leico GmbH, dont le siège est à Ahlen (nord-ouest), a été autorisée à livrer cette année au missilier turc Rocketsan une machine à cylindre rotatif, utilisée pour la fabrication du corps des missiles Stinger, ajoute Bild.
 Cette affaire intervient alors que la possible vente de chars Leopard II à la Turquie a engendré des frictions dans la coalition gouvernementale allemande entre les Verts et les sociaux-démocrates du chancelier Gerhard Schroeder. Les Verts y étaient opposés, invoquant les violations des droits de l'Homme en Turquie. (AFP, 10 novembre 1999)

L'achat de 145 hélicoptères Tigre par la Turquie

 La Turquie envisage d'acquérir jusqu'à 145 hélicoptères de combat Tigre après avoir déjà manifesté son intérêt pour le char allemand Leopard-II, affirme le magazine télévisé Monitor de la première chaîne publique de télévision allemande ARD.
 Comme dans l'affaire des chars, dans laquelle Ankara a obtenu de Berlin la livraison d'un prototype pour le tester, un Tigre doit être fourni aux mêmes fins aux forces armées turques, affirme la rédaction du magazine dans un communiqué publié mercredi, à la veille de sa diffusion.
 L'accord sur la fourniture d'un premier Tigre est déjà acquis, assure-t-il. (AFP, 10 novembre 1999)

Military reiterates that it is protector of democracy in Turkey

 The Turkish military reiterated this week that it remained the protector of democracy in the country.
 The prevalence of "focal points" of activity aimed at destroying the democratic and secular principles of the republic not only illustrates the important role that the military has played in Turkey since the foundation of the republic but increases the importance of that role, the General Staff said in an in-service brochure-circular.
 In the publication entitled "Current Topics" and somehow leaked to the press this week, the military stated that the current debate on subordinating the military to the Ministry of Defense was "aimed at weakening the armed forces." The brochure was apparently distributed to all military units throughout the country.
 Reminiscent of several previous debates, the document went on to explain the "special circumstances" in Turkey that necessitate a firm military hand in civilian affairs. (Turkish Daily News, November 25, 1999)

Livraison pour essais d'un char allemand à la Turquie

 Un prototype de char allemand Leopard II A5 est actuellement en route pour la Turquie pour y être testé dans le cadre d'un appel d'offre international pour la vente de 1.000 blindés.
 Cet engin, ainsi que d'autres d'origine française, italienne, ukrainienne et américaine, sera testé pendant un an par l'armée turque.
 Le ministère de l'Economie a confirmé jeudi que le prototype était en cours de livraison, malgré un débat virulent au sein de la coalition gouvernementale entre les Verts et les Sociaux-démocrates. Les Verts y étaient opposés au nom du non-respect des droits de l'Homme en Turquie. (AFP, 25 novembre 1999)

23 officiers radiés pour activités "extrémistes"

 Le Conseil militaire suprême turc a décidé vendredi d'expulser 23 officiers et sous officiers de ses rangs pour des activités "extrémistes", a rapporté l'agence Anatolie.
 Cette décision a été prise au premier jour d'une réunion de deux jours du Conseil militaire, a précisé Anatolie.
 Activités "extrémistes" dans le jargon militaire signifie activités liées à des groupes islamistes, d'extrême droite ou d'extrême gauche.
 Ces dernières années, l'armée turque a expulsé des centaines d'officiers, la plupart accusés de lien avec des groupes islamistes extrémistes. (AFP, 26 novembre 1999)

What is the MGK's job?

 We think that the MGK has recently gone a little too far, acting as if it sees itself as this country's government. For example, the MGK General Secretariat has sent a letter to the Culture Ministry kindly "asking" for some of the Turkey promotion posters not be distributed abroad because these "attempt to explain the etymological origins of certain Turkish words, which could trigger criticism and anti-Turkey speculation at international platforms."
 Is the MGK operating as a censorship board? Is it not a fact that Turkish does, in fact, contain words of foreign origin such as Persian, Greek and Arabic?
 If the MGK is so concerned about Turkey's image abroad would it not be better if it saw the damage done to that image by the imprisonment and torturing of persons for expressing their opinions, and start sending "letters of request" on this issue? (Oktay Eksi, Hurriyet, Dec. 5, 1999)

Le général Bir aspire à la présidence

 L'ancien numéro deux de l'armée turque, le général Cevik Bir, a annoncé qu'il serait candidat à l'élection présidentielle l'an prochain si elle se déroule au suffrage universel.
 S'exprimant lundi soir devant des hommes d'affaires à Istanbul, le général s'est prononcé pour une élection du président au suffrage universel --et non par le parlement-- ce qui nécessiterait un amendement de la constitution.
 Interrogé pour savoir s'il serait alors candidat, le général a répondu: "Oui, tout dépend de la libre volonté populaire. Aucun citoyen turc ne se déroberait à une telle responsabilité".
 Cevik Bir fut membre jusqu'en août du Conseil national de sécurité (MGK), qui réunit les plus hauts responsables civils et militaires et trace la voie à suivre.
 Le MGK avait obligé en juin 1997 le premier Premier ministre islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan, à démissionner après un an de pouvoir. La Cour constitutionnelle avait ensuite fermé son parti de la Prospérité (Refah) et avait interdit M. Erbakan de politique, pour violation des principes laïcs de la République. (AFP, 30 novembre 1999)

LE TERRORISME DE L'ETAT/STATE TERRORISM

Trial of Grey Woves killing seven socialists

 The trial launched in connection with the killing of Workersí Party of Turkey (TIP) members Serdar Alten, Latif Can, Salih Gevence, Faruk Ercan, Efraim Ezgin, Osman Nuri Uzunlar and Hürcan Gürses on 8 October 1978 in Ankara Bahçelievler, is resolved on 1 November in Ankara Heavy Penal Court No. 3. Ünal Osmanoglu who was captured in Kusadasi, Izmir, on 10 April after having been searched for 19 years, read out his defense in the hearing. He said that "being judged in a massacre case deeply injured his soul."
 Presiding Judge Mehmet Koçak, disclosing his decision after the defenses of the lawyers, stated that Ünal Osmanoglu and Bünyamin Adanali (he had been captured in late 1995), were sentenced to death penalty seven times, each, and that it was decided that the penalties would be executed separately. And the court separated the case files of defendants arrested in absentia, Mahmut Korkmaz (he had been captured at the end of 1990 while entering Turkey, kept in prison for a while and disappeared after having been released) and Kadri Kürsat Poyraz.
 The charges against Abdullah Çatli, who died in the car accident in Susurluk on 3 November 1996, are dismissed.
One of the defendants of the trial, Haluk Kirci had been judged in the Martial Military Court and sentenced to death penalty. Intervening lawyer Ersan Sansal pointed out to the fact that Haluk Kirci, Ünal Osmanoglu and Bünyamin Adanali had wanted to benefit from the Amnesty Law, which is on the agenda of the Parliament. (Cumhuriyet-TIHV, November 2, 2000).

Calls for human right standards to be raised

 "All human rights and basic freedoms are universal, inseparable, and reciprocal," read the final declaration following the 9th ordinary general convention of the Human Rights Association (IHD). The declaration, which was released on Tuesday, presented the decisions reached at the convention that had been held in Ankara on Oct. 30-31.
  The IHD emphasized that raising the standards of human rights in Turkey should not be bound to attaining candidacy status in the European Union and that the IHD was determined to continue its struggle to create an atmosphere of peace and democracy in which people from different cultures and of different identities could express themselves. The organization called for abolishing the death penalty, removing obstacles to freedoms of expression and assembly/organization, securing the economic and social rights of workers and other similar measures that would raise the standard of human rights in Turkey, regardless of the present or future status of its bid for EU candidacy and full membership.
  The IHD also condemned NATO interventions initiated with the justification of protecting human rights, saying that it interprets these interventions as attacks directed at human rights by the imperialist system. The IHD likewise called for economic and social justice in this age of increasing globalization. "Worldwide inequality and poverty are gradually increasing because of the neo-liberal applications carried out by international finance institutions within the framework of globalization policies," the declaration read.
  Condemning the death of 10 inmates at the Ankara Central Prison last month, the IHD called for a commission to be formed to discuss and resolve the issue of inhumane treatment and other problems faced by inmates. (TDN, November 4, 1999)

Three Teenagers on Trial for "Separatist" Graffiti

 A trial was launched at the SSC Van on 2 November against three teenagers accused of writing "separatist" slogans on the walls of a mosque in the village of Ilica in Mus province. The indictment charges S.D. (15), M.E. (14) and A.C. (15) with "inciting people to hatred and enmity" as defined by Article 448 of the Turkish Penal Code. At the hearing, the accused teenagers were released after being detained under arrest for about three months. (Ozgur Bakis-IMK, 4.11.99)

Manifestation d'étudiants: près de 150 interpellations

 La police turque a procédé le 5 novbembre à quelque 150 interpellations lors d'une manifestation d'étudiants qui protestaient devant l'Université d'Istanbul contre le Conseil de l'enseignement supérier (YOK) controversé, à la veille du jour anniversaire de sa création, a rapporté l'agence Anatolie.
 La police est intervenue devant le campus de l'Université à Beyazit, dans la partie européenne de la ville, pour interpeller les manifestants après que ceux-ci eurent refusé de se disperser en dépit des avertissements des forces de sécurité, a précisé l'agence.
 Les manifestants voulaient dénoncer le YOK, créé le 6 novembre 1981 à la suite du coup d'Etat militaire de septembre 1980 pour "réformer" les établissements universitaires, théâtre dans les années 70 d'affrontements sanglants entre sympathisants de droite et de gauche.
 Cet organisme dirigé par un responsable nommé par le président de la république est accablé de critiques par l'un des partenaires de la coalition gouvernementale tripartite, le parti de l'Action nationaliste (MHP, extrême droite), en ce qui concerne l'une de ses compétences: faire respecter l'interdiction du foulard dans les universités.
 Istanbul a été le théâtre de plusieurs manifestations au cours des mois derniers par des étudiantes refusées sur les campus pour port du foulard islamique, interdit par la loi turque dans les universités, les écoles et la fonction publique.
 Lundi, la police a arrêté 14 fondamentalistes musulmans soupçonnés de préparer des attentats contre le YOK. La police a saisi des armes et des engins explosifs lors de l'interpellation. (AFP, 5 novembre 1999)

Deux adolescentes accusent la police de tortures et viols

 Les familles de deux adolescentes ont accusé des policiers turcs de les avoir violées et torturées en prison dans le sud-est du pays, afin de les faire avouer des liens avec les séparatistes kurdes.
 Le syndicat (indépendant) des médecins turcs réclame une nouvelle et complète évaluation médicale, estimant que l'examen ordonné par les tribunaux était "incomplet et erroné".
 Ces accusations interviennent alors que la Turquie va tenter de lancer en décembre sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne, candidature maintes fois rejetée en raison du triste bilan de la Turquie en matière de droits de l'homme.
 Selon Amnesty International et de nombreuses autres organisations de défense des droits de l'homme, la torture est monnaie courante dans les commissariats turcs.
 Les jeunes filles, âgées de 16 et 19 ans, ont été arrêtées le 6 mars à Iskenderun, alors qu'elles faisaient leurs devoirs, a expliqué le père de l'une d'entre elles, Temim Salmanoglu. Elles disent avoir été torturées et violées.
 C'est sous la torture qu'elle ont signé une confession sur leurs liens avec les séparatistes kurdes, ajoutent les familles.
 Condamnées pour avoir participé à un attentat à la bombe incendiaire et d'être membres du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, elles purgent actuellement des peines de prison de 18 et 12 ans.
 Un premier rapport médical avait exclu toute torture, mais, selon le quotidien Radikal, les cinq docteurs qui l'ont rédigé font l'objet d'une enquête. (AP, 6 novembre 1999)

New Law Continues Immunity of Torturers in Turkey

 On 19 November the Turkish parliament passed a draft bill concerning the investigation and prosecution of civil servants in cases of torture, which was meant to annul the Law on Procedure in Trials of Civil Servants dating back to the Ottoman Empire.
 The new law allows prosecutors' offices to collect evidence immediately upon receiving complaints of torture by state employees - without waiting for authorization from the employee's superior - thus allowing substantiation of claims before the physical signs of torture have faded.
 The law is intended to facilitate and speed up investigations of state employees accused of torture and other misconduct. However, authority to grant or deny permission to conduct such investigations will still rest with the superiors of the state employees in question. Moreover, the bill is not applicable to the members of the Supreme Education Council (YÖK), judges and prosecutors, and soldiers. Thus the de facto impunity from prosecution enjoyed by Turkish policemen and other civil servants who torture detainees is essentially still in force. (Turkish Daily News, 10.11.99; Radikal, 20.11.99)

La légalisation d'un service de rensignement occulte

 Le JITEM, le service de renseignement et de lutte anti-terreur au sein de la gendarmerie, dont l'existence a été mise à jour après le scandale de Susurluk, va être officiellement légalisé. Cité dans le rapport de la commission d'enquête parlementaire de Susurluk et malgré tout nié par les responsables politico-militaires, le JITEM est impliqué dans certains "meurtres non élucidés" en Turquie.
 Un projet de loi du ministère turc de l'intérieur déposé devant le Parlement turc après avoir obtenu l'aval du Premier minstre turc Bülent Ecevit, demande officiellement la constitution d'un tel organe, appelé l'organisation de renseignement de la gendarmerie (JIT) au sein de la gendarmerie. (CILDEKT, 9 novembre 1999)

Mutinerie dans une prison après la suspension de l'amnistie

 Des détenus d'une prison de haute sécurité du nord de la Turquie ont pris 22 gardiens en otages le 12 novembre pour protester contre la suspension par le gouvernement d'une loi d'amnistie controversée en faveur des criminels de droit commun, a indiqué la chaîne d'information NTV.
 Quelque 200 prisonniers participeraient à la mutinerie dans cette prison, située dans la province de Cankiri (nord d'Ankara), et des négociations sont en cours avec les mutins, a précisé la télévision.
 La loi d'amnistie avait été adoptée par le Parlement le 27 août, mais s'est vu opposer un veto du président Suleyman Demirel quatre jours plus tard, au motif qu'elle était non conforme, selon lui, à "la loi, la justice, les règles de moralité, la conscience publique et les principes constitutionnel d'égalité et de généralité".
 Depuis lors, la coalition gouvernementale a échoué à se mettre d'accord sur un nouveau texte, en raison notamment d'une clause de clémence en faveur de militants de droite condamnés pour les violences de rues qui ont précédé le coup d'Etat militaire de 1980. (AFP, 12 novembre 1999)

231 children sentenced to death in Turkey

 The Diyarbakir region Bar Association report according to which, 231 children 11-14 years old have been sentenced to death by the infamous State Security Courts in Turkey, has caused an uproar in Turkey and mainly among the Council of Europe members.
 Based on the report, 49 children aged 11-14 years old have been sentenced to death since 1990 accused of offering assistance and shelter to Kurdish PKK members, while other 182 children aged 14-17 received the death penalty accused of being members of the Kurdish organization and of undertaking dynamic actions on behalf of PKK.
 In the same report it is estimated that the State Security courts in Turkey have sentenced 242 children aged from 11 to 17 years old to long prison terms on similar charges. It is also underlined that of the 1.838 children held in custody 634 have been sentenced to long jail terms. (Macedonian Press Agency, November 15, 1999)

Arrestation de 23 militants de gauche avant le sommet

 La police d'Istanbul a arrêté vendredi 23 militants de gauche qu'elle soupçonne d'avoir projeté des attaques à main armée et à la bombe durant le sommet de Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) les 18 et 19 novembre dans la ville, a rapporté l'agence Anatolie.
 Selon la police, il s'agit de membres du Parti et Front Révolutionnaire de Libération Populaire (DHKP-C), anciennement connu sous le nom de Dev-Sol (Gauche révolutionnaire).
 Plus de 30.000 policiers et de gendarmes seront mobilisés pour assurer la sécurité à Istanbul durant le sommet auquel participeront les dirigeants de 54 pays. (AFP, 12 novembre 1999)

Vingt militants islamistes présumés arrêtés à Istanbul avant le sommet

La police turque a arrêté 20 membres présumés d'une organisation islamiste clandestine qui s'apprêtaient selon elle à commettre des attentats "spectaculaires" à Istanbul où s'ouvre jeudi le sommet de l'OSCE, a indiqué mardi l'agence Anatolie.
 De nombreuses armes et des produits utilisés dans la fabrication d'engins explosif ont été saisis dans des caches du Front islamique des combattants du Grand-Orient (IBDA-C), a indiqué l'agence lundi soir, sans préciser quand ces arrestations avaient eu lieu.
 L'IBDA-C, fondé en 1985, vise à instaurer un Etat islamique en Turquie et a perpétré plusieurs attentats contre des bars, des discothèques et des églises à Istanbul. (AFP, 16 novembre 1999)

Manifestations anti-Clinton à Istanbul

 Quelque soixante-dix militants d'extrême-gauche qui manifestaient jeudi à Istanbul contre la visite en Turquie du président américain Bill Clinton ont été interpellés par la police, a indiqué l'agence de presse turque Anatolie.
 Des incidents ont éclaté lorsque la police a dispersé quelque 60 manifestants, pour la plupart des étudiants, qui s'étaient réunis à Besiktas, dans la partie européenne d'Istanbul, non loin du palais Ciragan où se déroule le sommet de l'Organisation pour la sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) avec la participation de M. Clinton, selon Anatolie.
 Vingt manifestants ont été interpellés.
 Avant l'intervention de la police, les manifestants avaient eu le temps de déployer des pancartes, proclamant "A bas Clinton" et "Clinton go home".
 Sur le quai de Kadikoy, dans la partie asiatique, la police a dispersé à coups de matraque une cinquantaine de militants du petit parti de la Libérté et de la Solidarité (ODP), interpellant quarante d'entre eux.
 Pendant ce temps à Beyoglu (partie européenne), la police dispersait une manifestation organisé par le parti Parti travailliste socialiste (SIP) lors de laquelle un drapeau américain a été brûlé. Huit militants ont été interpellés, selon Anatolie. (AFP, 18 novembre 1999)

106 femmes violées pendant leur garde-à-vue

 Invitée à un séminaire en Allemagne, Me Eren Keskin, responsable de la section d'Istanbul de l'Association turque des droits de l'homme (IHD), a déclaré qu'en 2,5 ans 106 femmes violées pendant la garde-à-vue ont fait appel à l'Association. M. Keskin a déclaré que peu sont nombreuses les femmes qui osent venir parler du viol et qu'elle s'était rendue compte de l'importance de ce phénomène lorsqu'elle s'était, elle même, retrouvée emprisonnée. (CILDEKT, 18 novembre 1999)

Listening to defence lawyers' calls

 Diyarbakir Bar Association made a statement on Diyarbakir SSC's decision of allowing to listen to the telephone calls of Kenan Sidar, the lawyer of PKK leader Abdullah Öcalan.
 The following were said in the decision that was taken in the meeting of the Bar Association on 17 November:
 "The Executive Board of the Bar Association regards the implementation of listening to telephone calls simultaneously and collectively, which is carried out against the law and without any justifiable grounds, as a serious threat against our professional activities and an open violation of our fundamental rights. Unlawful practices against the members of our Bar have been continuing ever since. In a period of time, tens of our members were detained, subjected to torture and ill-treatment, and subjected to judicial prosecution on the basis of ridiculous evidence.
 "It has been a common approach to identify our colleagues with their clients if the latter are prosecuted on charges of committing crimes against the state. After Diyarbakir SSCís decision of listening to telephone calls, we are anxious that our colleagues may face some other illegal and arbitrary implementations."
 The Executive Board of the Bar Association decided to apply to the SSC Prosecution Office for an end to the practice of listening telephone calls, and to provide legal assistance for the lawyers whose telephones are listened. (TIHV, November 23, 1999)

L'état d'urgence prolongé dans cinq provinces

 Le parlement turc a décidé mardi soir de reconduire pour une durée de quatre mois l'état d'urgence dans cinq provinces de l'est et du sud-est anatolien, théâtre de la rébellion des séparatistes kurdes de Turquie, a rapporté l'agence Anatolie.
 L'état d'urgence a été prolongé à Tunceli (est), Diyarbakir (sud-est), Hakkari (extrême sud-est), Sirnak (sud-est) et Van (est), a précisé l'agence.
 En revanche, cette mesure a été levée dans la province de Siirt (sud-est), conformément à une recommandation en ce sens faite fin octobre par le Conseil national de sécurité (MGK), qui regroupe les plus hauts responsables civils et militaires du pays.
 Ces six provinces sont placées depuis 1987 sous la responsabilité du bureau du gouverneur de l'état d'urgence à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, qui coordonne la lutte contre le PKK. (AFP, 23 novembre 1999)

Un défenseur des droits de l'homme battu par l'extrême droite

 Un groupe de militants d'extrême droite a fait irruption jeudi au siège de l'Association des droits de l'homme (IHD) à Ankara et battu son président, Husnu Ondul, a indiqué ce dernier à l'AFP.
 "Une quarantaine de militants d'extrême droite, qui se sont présentés comme des proches des familles de martyrs (NDLR: les soldats tués dans des combats avec les rebelles kurdes) sont entrés et m'ont roué de coups après la décision de la Cour" de cassation qui a confirmé la peine de mort contre le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, a-t-il dit.
 Les militants, dont une femme, ont été "amenés" à l'IHD "à bord de quatre autocars de la police" qui n'a "rien fait pour empêcher l'attaque", a précisé M. Ondul.
 Les assaillants ont saccagé le bureau avant de quitter les lieux, et la police les attendait en bas de l'immeuble, a affirmé M. Ondul.
 Son précédent président, Akin Birdal, avait été grièvement blessé en mai 1998 dans un attentat au siège de l'IHD à Ankara. Ses deux agresseurs, ainsi que quatre autres personnes, tous militants d'extrême droite, avaient été arrêtés dix jours plus tard. (AFP, 25 novembre 1999)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS/PRESSURE ON THE MEDIA

WAN Calls for Investigation in Turkish Murder

 The World Association of Newspapers has asked Turkish Prime Minister Sayin Ecevit to investigate the "appalling" murder of journalist and academic Ahmet Taner Kislali, who was killed by a car bomb in suburban Ankara late last month.
 "While the identity of the perpetrators is unclear, we are concerned at reports that the Great Eastern Islamic Raiders' Front, an extremist group, claimed responsibility for the assassination of Mr Kislali, a staunch secularist," the Paris-based WAN said in a letter to the Prime Minister.
 "We strongly urge you to ensure that this appalling crime is thoroughly investigated and that those responsible are swiftly brought to justice," said the letter, signed by WAN President Bengt Braun. (WAN, 3 November 1999)

BBC broadcasting under censorship in Turkey

 The Supreme Radio and Television Board (RTUK) issued a 30-day closure penalty commencing on Oct. 31 against  a local radio station, Radio Foreks, for broadcasting BBC news from Istanbul. So, in its history, BBC broadcasting was for the first time subjected to State censorhsip.
 The closure penalty was widely criticized by intellectuals, who reminded the public that U.N. Secretary-General Kofi Annan had once called BBC "Britain's gift to the world."
 In a written statement RTUK said that Foreks had "persisted, despite warnings, in broadcasting statements from a terrorist organization, thus facilitating its activities," and that the broadcast in question was against the principles of the sovereignty and indivisible unity of the Turkish Republic. The station had broadcast BBC news concerning the Kurdish National Congress (KNK) on May 26, 1999, which resulted in the present closure penalty.
 RTUK recalled that Radyo Foreks had been warned against such broadcasts after it allotted time for comments from members of the ERNK (National Front for the Liberation of Kurdistan -- the political wing of the Kurdistan Workers' Party [PKK]) on Feb. 16 and 17, following the capture in Kenya of PKK leader Ocalan.
 Radyo Foreks says it will take its case to the International Court of Justice in The Hague.
 On the other hand, employees at Radyo Klass have entered day six of their hunger strike to protest a 30-day closure imposed on the station on November 4.
 The RTUK issued the closure penalty, which began on Oct. 30, for profanities that reached the airwaves on May 24 during a live phone-in conversation. In response to protests against the decision, RTUK on November 3 released a statement concerning the closure, in which it said that Radyo Klass had not cut off the conversation or intervened in any way when the caller began to use indecent language.
 Station director Kadir Copdemir began a hunger strike to protest the decision and was joined the following day by eight other Radyo Klass employees. Although five protesters were forced to abandon their strike on the fourth day due to health reasons, Copdemir said he would continue because there had not yet been sufficient public reaction.
 In its October 1999 Turkish Media Report, the Press Council noted that the RTUK had delivered closure penalties totaling eight months and 11 days during the month of October. (TDN, November 5, 1999)

RSF dénonce les atteintes à la liberté de la presse

 L'organisation de défense des journalistes Reporters sans Frontières a dénoncé les atteintes à la liberté de la presse en Turquie et la détention d'une centaine de journalistes, à la veille du sommet de l'Organisation de la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) à Istanbul.
 RSF a indiqué dans un communiqué reçu jeudi à Ankara avoir adressé un courrier au président américain Bill Clinton et aux commissaires européens aux Relations extérieures Chris Patten et à l'Elargissement Guenther Verheugen pour "attirer leur attention sur cette situation" à l'occasion de leur venue à Istanbul pour le sommet des 18 et 19 novembre.
 "Malgré les engagements du gouvernement de Bulent Ecevit, la pression contre les médias pro-kurdes et d'extrême gauche s'est intensifiée notamment lors de la tenue du procès d'Abdullah Ocalan, chef du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en mai et juin 1999", affirme RSF.
 "Une centaine de journalistes sont actuellement emprisonnés en Turquie, la plupart accusés de liens avec des groupes terroristes. Les arrestations arbitraires, les passages à tabac, voire les tortures de journalistes pro-kurdes sont monnaie courante", selon l'organisation.
 Elle précise qu'en 1998, une dizaine de journalistes ont été torturés en détention et au moins soixante agressés. En 1999, "une cinquantaine de journalistes ont été interpellés, parfois brutalisés".
 RSF regrette qu'une loi d'amnistie votée en août, ayant permis la libération de 6 journalistes, ne prévoie qu'une suspension des poursuites contre les journalistes pendant trois ans, ce qui "risque de les contraindre à l'autocensure". Car s'ils sont à nouveau condamnés pendant cette période, ils purgeront les peines de prison dont ils ont été dispensés. (AFP, 11 novembre 1999)

New trials for "Freedom to Thought" pamphlets

 The trial launched against artist Sanar Yurdatapan in connection with the booklet "Freedom to Thought-38," started at the Military Court of Istanbul First Army Corps on 10 November. Yurdatapan, who is prosecuted on the accusations of "alienating the public from the institution of military service," did not give answers to the questions during the hearing and did not make a defense, on the grounds that "the military courts are not natural courts and they cannot prosecute the civilian people."
 The trial launched against Nevzat Onaran, the Chairperson of the Progressive Journalists Association (CGD) Istanbul Branch, in connection with the same booklet, shall start at the Military Court of the Northern Sea Field Headquarters on 12 November.
 The "Freedom to Thought-38" is the re-published form of the booklet "Freedom to Thought-9," upon the latterís publishers journalist Koray Düzgören and artist Nilüfer Akbal had been convicted. The 2 monthsí imprisonment given to Düzgören and Akbal had been upheld by the Supreme Court, but reprieved for 3 years in line with the "Law on Suspension of the Sentences given for the Crimes Committed Via Press."
 A statement made by the Initiative for Freedom to Thought read that the trials and investigations launched against the booklets had been halted when the law in question had entered into force on 23 April, but 6 booklets, including the "Freedom to Thought-38," were not regarded within the framework of this law, as they were published after the law entered into force. The statement asserted that the suspended trials and investigations shall start again in case that one of these 6 trials ended in conviction. (Evrensel, November 11, 1999)

Pressures on the daily Ozgur Bakis

 The trial launched against Halis Dogan, the owner of the newspaper Özgür Bakis, and Cihan Çapan, the editor-in-chief of the same, in connection with the statements of Cemil Bayik, an executive member of the Presidency Council of the PKK, that were published in the newspaper, ended at Istanbul SSC on 11 November.
 The SSC Board fined Halis Dogan and Cihan Çapan to a total of TL 5,327,000,000. The SSC Board also ordered the closure of the newspaper Ozgur Bakis for a total of 9 days, one for 6 days and the other for 3, on the grounds that the news stories were "against the national security."
 The newspaper shall be closed for 9 days in case that the Supreme Court approves the verdict. Meanwhile, a truck that transport the copies of the newspaper Ozgur Bakis to Batman, was halted in Midyat District of Mardin on 10 November.
 Bahattin Umman, a staff member of the United Press Distribution, and persons named Etem Gündüz, Veysi Tola and Kemal (surname could not be revealed) were detained by the police. The detainees were reportedly threatened "for not taking the copies of the newspaper to Batman." The 4 detainees were released in late night.
 On the other hand, Irfan Ucar, Bayram Balci, Hatice Ödemis and Arzu Demir, reporters with the daily Ozgur Bakis, and Azad Altun, a reporter with the journal Azadi Welad, were detained while following the closing session of the Organization of the Security and Co-operation in Europe (OSCE) summit in Istanbul.
 All of the journalists except for Arzu Demir were released around 03.00 on 11 November. The released journalists disclosed that they had been subjected to pressure in detention in order to undersign a minute which claimed that "they had distributed leaflets without permission," but they had rejected to undersign it. (Evrensel-TIHV, 11/11, Ozgur Bakis, 12/11)

Turkish court drops a case against U.S. journalist

 A Turkish court ended a case Tuesday against a U.S. journalist on trial for insulting the army, citing a government amnesty for people convicted or charged for their writings.
 Andrew Finkel, a free-lance journalist who reports for Time magazine, continued to insist on a formal dismissal of the charges, saying the amnesty deprives him of the opportunity to clear his name.
 "I think I am not guilty. I should have been acquitted," he said. "I have the right to a verdict."
 The charge technically remains on the books, and a condition of the amnesty is that Finkel could face trial on the standing charge if he offends again within the next three years.
 Prosecutors had said that Finkel appeared to compare the Turkish army to an ''occupying army'' in predominantly Kurdish southeastern Turkey, where the military is battling Kurdish rebels. The charge carries a prison sentence of up to six years.
 Finkel wrote the article in 1998 for the Turkish daily Sabah, after he joined a tour hosted by the military to the southeastern town of Sirnak, the scene of heavy fighting between the army and the guerrillas. (Washington Post, November 16, 1999)

Le procès d'Ahmet Kaya reporté au 29 décembre

 Le 17 novembre, la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul a, à nouveau, entendu l'affaire du chanteur kurde Ahmet Kaya, accusé de séparatisme et passible de 10,5 ans de prison pour avoir déclaré vouloir faire une chanson en kurde.
 En l'absence du chanteur, actuellement en Europe, le procureur a demandé aux juges de décider de son arrestation et d'émettre un mandat d'arrêt international. En pleine période de sommet de l'OSCE à Istanbul, les juges ont choisi une solution d'attente en renvoyant l'affaire au 29 décembre 1999. (CILDEKT, 18 novembre 1999)

Esber Yagmurdereli: Prisoner with a conscience

 Akin Birdal was eager to call attention to the case of Esber Yagmurdereli while he was speaking with Turkish Daily News. Yagmurdereli, a blind attorney and rights activist now in his mid-50s, was the center of much public attention in the autumn of 1997 when he was taken away by the police from the Kanal D television studios, where he had gone to appear on a debate show.
 Yagmurdereli seems to have largely slipped from public consciousness since he has been in prison. But his arrest in 1997 caused such a public outcry that politicians were eager to find a way to let him back out of jail. It was not so much that they wanted to calm the masses and the media but that the European Union's Luxembourg Summit was soon to take place, and they did not want a spectacle such as Yagmurdereli's case to mar Turkey's human rights and democratic image on the eve of that meeting, at which it was hoped that Turkey would be declared an EU candidate.
 Before his arrest Yagmurdereli had remained prominent in the public eye. In July of 1996 he was instrumental in mediating an end to a lengthy prison hunger strike that resulted in the death of 12 inmates. Hunger strikes are common enough in Turkey to generally pass with little or no public attention, but this one had such extensive participation and was of such length that it began to dominate the national agenda. Some credit Yagmurdereli with not only helping to end the hunger strike but also with preventing a potential insurrection in the prisons.
 Just months later, the fatal car crash at Susurluk exposed the "state within the gangs" to full public view. The November accident revealed shady connections between certain politicians, police and clan leaders that caused Turks to lose faith in the honesty and cleanness of their political system. Yagmurdereli was once again in the forefront, organizing the "one minute of darkness for eternal light campaign," in which citizens turned off or flicked their home lights every night at 9:00 to protest corruption within the state. There were also nightly demonstrations and protests. The participation in the campaign was high enough that some nurtured hope that the criminal elements would be brought to justice.
 In early 1997, Yagmurdereli organized the "one million signatures for peace" campaign, traveling the country to gain signatures in protest of the Susurluk scandal after it was realized that the "minute of darkness" campaign had not produced the desired results. In May, those million signatures were notarized and handed in to the Office of the Speaker of the Parliament, in a ceremony that included the leaders of many nongovernmental organizations (NGOs) which had supported the campaign and which received wide media coverage.
 In was only 10 days later, on May 28, that the Supreme Court upheld a conviction against Yagmurdereli handed down on Dec. 15, 1995. Yagmurdereli had been convicted for a speech made on Sept. 8, 1991 at the Human Rights Association (IHD) on charges of "disseminating propaganda against the indivisibility of the state." Many interpreted the timing of the approval of the sentence as "punishment" for Yagmurdereli's activism for peace and transparent democracy.
 On Oct. 19, 1997 Yagmurdereli was picked up by police while leaving Kanal D studios and sent to prison to begin a 10-month sentence.
 Yagmurdereli was subjected to a medical examination -- which showed, in addition to blindness, conditions of high blood pressure, heart trouble, goiter and other maladies -- despite his objections and was ordered released from prison by the minister of justice on Nov. 9, 1997, just in time for the EU summit. The release was a one-year release for medical treatment.
 Yagmurdereli was active during his release, and plays with political content that he had written were staged in Ankara and also abroad. Irritated, the government sought ways to confine him again. Many interpreted his short release as an attempt by the government to convince the leaders at the Luxembourg Summit that Turkey was truly democratizing, and, seeing that his release had not served its purpose and managed to sway the EU's decision, relented of the former parole. Yagmurdereli was picked up from his home on June 1, 1998 by security forces from the Anti-Terrorism Department and sent to Cankiri Prison, where he remains today. (Turkish Daily News, November 20, 1999)

QUESTION KURDE/KURDISH QUESTION

Demirel opposé à des radios ou télévisions en kurde

 Le président turc Suleyman Demirel s'est déclaré opposé à des radios ou télévisions en kurde, estimant que cela conduirait à une division de la Turquie, cité lundi par un quotidien turc.
 "Il y a huit langues connues comme étant kurdes. La plupart des Kurdes ne comprennent pas la langue de l'autre", a déclaré le président Demirel à des journalistes, cité par le quotidien Hurriyet.
 "Lequel (de ces dialectes) serait utilisé (pour les émissions)?", a-t-il demandé. "Cela conduirait la Turquie à la division".
 En outre, accorder aux Kurdes le droit d'utiliser leur propre langue pourrait provoquer des demandes similaires d'autres groupes ethniques en Turquie, selon lui.
 "Le turc est un moyen national de communication", a-t-il dit. "Nous continuerons à accepter le turc comme la seule langue et à fournir un enseignement en turc".
 Mais l'Etat n'a pas d'objection à des publications en kurde ou à la proclamation d'une identité kurde, a-t-il déclaré.
 "L'important est d'être citoyen de la République turque et membre de la nation turque", a souligné M. Demirel. "Mais toutes les routes menant à un Etat séparé sont bloquées".
 La Turquie ne reconnaît le statut de minorités et les droits afférents que sur la base de critères religieux, ce qui en exclut les Kurdes, conformément au traité de Lausanne de 1924. Sont ainsi reconnues comme minorités les communautés grecque, arménienne et juive. (AFP, 1er novembre 1999)

Top Turk general urges Kurd rebel surrender

 Turkey's powerful Chief of General Staff accompanied land and air force commanders on a visit to the country's troubled southeast on Tuesday and urged Kurdish guerrillas to lay down their arms and surrender.
  General Huseyin Kivrikoglu's remarks were a rare case of direct, top-level comment on the withdrawal of Kurdistan Workers Party (PKK) guerrillas from Turkey.
  The pullout, presented as a peace move by the PKK, was ordered by its leader Abdullah Ocalan shortly after he was condemned to death by a Turkish court.
  Kivrikoglu said the PKK rebels were crossing into neighbouring Iran and the breakaway Kurdish enclave of northern Iraq. But the possibility of their return remained.
  ``Some 700 members of the organisation have withdrawn. But this figure is not sufficient. They should put down arms and surrender instead of withdrawing,'' Kivrikoglu told reporters after meeting Diyarbakir Governor Cemil Serhatli.
  Turkey's powerful military have been fighting the PKK for 15 years in the mainly Kurdish southeast. Recent years have seen the guerrillas suffer serious military defeats.
  The PKK, operating in Turkey and politically in Western Europe, has tried to establish itself as a legitimate political force -- something the military and civilian authorities resist. It insists it has dropped earlier demands for an independent Kurdish state and seeks only special cultural rights for Kurds.
  An Istanbul court on Tuesday formally arrested eight members of the PKK's Europe-based political wing who surrendered to Turkey last week as part of what rebels describe as peace efforts.
  Their lawyers said they would appeal the decision on the grounds that the eight were not involved in any armed attacks.
  ``They were not involved in any armed acts but openly admit to being involved in the organisation,'' said lawyer Ahmet Avsar.
  ``We feel this gesture of goodwill should not be condemned.''
  Ocalan portrayed himself as a peacemaker during his treason trial but could not escape a death sentence for his part in the deaths of more than 30,000 rebels, soldiers and civilians.
  Turkish army and civilian authorities ignored his court room calls in line with their refusal to negotiate with the PKK, which they dub ``terrorist.''
  Land Forces Chief Atilla Ates, Air Forces Chief Ergin Celasin and Commander of the Second Army Aytac Yalman all accompanied Kivrikoglu in the visit to the regional capital.
  "We came here to discuss the situation once again with the officials," said Kivrikoglu. (Reuters, November 2, 1999)

Le ministre de la Défense ne croit pas au geste du PKK

 Le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmakoglu a estimé samedi que la promesse des militants du PKK  de mettre un terme à leurs 15 années de guérilla contre Ankara "n'était pas sincère".
 "Des membres de l'organisation terroriste, ici et à l'étranger, ont envoyé des messages disant qu'ils étaient favorables à la paix, à la fraternité, aux droits de l'Homme", a déclaré M. Cakmakoglu, cité par l'agence Anatolie. "Ils ont changé d'avis après l'arrestation par l'Etat (turc) de leur leader ramené en Turquie", a-t-il encore dit, ajoutant: "Je ne crois pas que ces messages soient sincères". (AFP, 6 novembre 1999)

Inculpation des membres d'un groupe du PKK qui s'est rendu

 Un procureur d'Istanbul a inculpé mardi cinq membres d'un groupe du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui s'est rendu le mois dernier à la Turquie pour "démontrer la volonté de paix" du parti, a indiqué le procureur général de la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Istanbul.
 Haydar Ergul, le leader du groupe, et deux autres membres sont accusés d'être des hauts responsables du PKK et encourent une peine d'au moins 22,5 ans de prison, selon un communiqué du procureur cité par l'agence Anatolie.
 Deux autres membres du groupe sont accusé d'"appartenance à une organisation terroriste" et risque de 15 à 22,5 ans de prison s'ils sont reconnus coupables.  Le groupe de 8 membres du PKK, en provenance de Vienne, s'était rendu le 29 octobre à Istanbul, le jour du 76-ème anniversaire de la proclamation de la République turque. Le groupe avait été écroué après avoir comparu devant la DGM d'Istanbul.
 Le parquet de la DGM s'est cependant déclaré incompétent concernant trois autres membres du groupe, à l'encontre desquels une procédure judicaire est en cours à Ankara pour appartenance au "Parlement kurde" en exil, une émanation du PKK, selon Ankara, qui s'est dissous en septembre pour rejoindre le Congrès national du Kurdistan. (AFP, 9 novembre 1999)

Kurdish Singer Imprisoned for Singing Kurdish Song

 The Kurdish singer Mehmet Besir Güzel has been sentenced to ten months in prison for singing a Kurdish song at a fund-raising event organized by the Diyarbakir branch of the Association of Physically Handicapped Persons on 7 September to collect money for victims of the earthquake of 17 August.
 The trial, held at the State Security Court (SSC) of Diyarbakir on 17 November, had charged Güzel with "disseminating separatist propaganda" as defined by Article 8 § 1 of the Law to Combat Terrorism. Among the evidence presented to back up the charge was the occurrence of the Kurdish words "kesk" (green), "sor" (red), "zer" (yellow) and "Kurdistan" in the song.
 The colors green-red-yellow are regarded as the Kurdish national colors.
 Three other singers who were also detained after the concert were not prosecuted. The SSC suspended the sentence for five years; if Güzel commits a similar offense during this period he will have to serve the prison sentence in addition to any punishment for the new offense. (Ozgur Bakis-IMK, 14 and 18.11.99)

La cour suprême confirme la peine capitale

 La cour de cassation turque a confirmé, le 25 novembre 1999, la sentence de mort pour trahison et séparatisme contre Abdullah Öcalan. La cour, composée de cinq magistrats et présidée par le juge Demirel Tavil, a décidé à l'unanimité que la sentence était "conforme à la loi et à la procédure".
 La décision a été accueillie par une explosion de joie de centaines de manifestants, la plupart des proches de soldats tués lors des combats, qui ont organisé une exécution symbolique d'A. Öcalan et pendant sur une potence son effigie présentée comme un vampire sanguinaire.
 Les avocats du chef du PKK, qui avait demandé que la sentence soit commuée en prison à vie, ont également annoncé qu'ils allaient déposer l'ultime recours possible en justice, une demande de "rectification de la sentence" auprès de Vural Savas, procureur près de la Cour de cassation. Cependant ce dernier ayant lui-même recommandé à la Cour de confirmer la peine, un éventuel recours a peu de chance d'être accepté.
 La Cour européenne des droits de l'homme a déclaré le même jour qu'elle examinera la semaine prochaine la demande visant à obtenir un sursis à exécution de la peine de mort. La Cour peut demander aux autorités turques de prendre cette décision au titre de "mesure provisoire" en attendant la décision sur le fond des juges des droits de l'homme. L'examen de la recevabilité de la requête aura lieu dans un délai de un à quatre mois et elle décidera ensuite de tenir ou non une audience à ce sujet et d'examiner la requête au fond. L'ensemble de cette procédure de recours pourrait prendre de 7 à 12 mois.
 Cependant, la Turquie n'est pas obligée d'attendre le verdict de la Cour de Strasbourg. Elle pourrait, en fonction de ses propres considérations de politique intérieure et extérieure, faire ratifier par son Parlement la condamnation à mort d'Öcalan et l'exécuter. Elle peut aussi retarder ou bloquer cette ratification. Le président et le Premier ministre turcs souhaiteraient, pour des raisons diplomatiques, gagner du temps et attendre le verdict de la Cour européenne.
 Cependant de nombreuses voix dans la coalition gouvernementale exigent une exécution rapide du chef du PKK et affirment que l'exécution d'Öcalan aura des conséquences limitées : remous diplomatiques de quelques semaines avec l'Union européenne et une condamnation de pure forme de la Cour européenne assortie éventuellement d'une amende financière de quelques milliers d'euros.
 La décision ultime reviendra au haut commandement de l'armée turque qui sans doute va attendre jusqu'au sommet européen qui se tiendra les 11 et 12 décembre à Helsinki et qui doit décider d'accorder ou non à la Turquie le statut de candidat officiel à l'adhésion à l'Union européenne. (CILDEKT, 25/11)

Pacte secret entre l'Italie et la Turquie

 L'Italie et la Turquie auraient conclu un "pacte secret" sur le cas du chef kurde Abdullah Ocalan condamné à mort dont les termes seraient "la grâce contre l'Europe", a rapporté vendredi le quotidien italien La Repubblica.
 Selon le journal, "l'Italie aurait déjà eu la promesse de Demirel (le président turc) que le leader kurde sera gracié" en "échange de l'Europe" et de "la reprise des rapports économiques". L'accord aurait été conclu lors de la visite du ministre italien des Affaires Etrangères Lamberto Dini en septembre dernier à Ankara.
 "Notre pays s'apprête donc à être en première ligne à Helsinki pour convaincre les partenaires européens à accepter la +candidature+ turque, se faisant en quelque sorte garant de la loyauté d'Ankara", écrit le quotidien.
 Les dirigeants de l'Union européenne doivent décider lors du sommet d'Helsinki, les 10 et 11 décembre, s'ils accordent ou refusent à la Turquie le statut de candidat à l'adhésion.
 Abdullah Ocalan a séjourné deux mois en Italie de novembre 1998 à janvier 1999 et sa présence avait provoqué une grave crise diplomatique entre Rome et Ankara. (AFP, 26 novembre 1999)

NATO concpiracy in the Ocalan affair

 PKK leader Abdullah Ocalan said that the NATO central headquarters had played the essential role in the conspiracy against him and that he played his role and confounded the plot. PKK leader Abdullah Ocalan said he has confounded the game in which the major player was NATO's headquarters and he had thus played his historical role.
 Lawyers from the Century Law Office (CLO) Irfan Dundar, Ahmet Avsar, Kemal Bilgic, and Songul Bilgic went to Imrali, the Prison Island, to see the PKK leader. In the press conference later held at the CLO, the lawyers talked about Mr. Ocalan's detailed explanations about the plot.
 According to his explanations, NATO had started taking action after he left Syria. In this period, he had been closely watched by NATO's special operation unit. He said "Even after leaving Syria, and being led into a trap in Greece, NATO's officials in Greece had played a role.
 In this period, those who contacted me were NATO's military and civil members." Russia, in order to get some monetary help from the IMF, had also played a role in this plot. Germany had bowed out from its humanitarian responsibility. Italy had not behaved courageously or according to democratic traditions. He said "a "Gladio" organization even beyond the Italian government had played the operative role in the Rome period. In this aspect, the Italian government itself did not have self-esteem or the power to be effective."
 He also indicated that, in Europe, NATO's headquarters had generally been involved in a relationship with him. He said Greek ambassador Kostulas, when meeting him in Kenya, said "I was leading the NATO unit which had been after you for 20 years; while searching for you in the sky, I found you in my hands."
 Turkey was also aware of this phase, he said. He questioned whether Turkey or Greece benefited from his being handed to Turkey and said "Even though saying they were informing Turkey, the triplets of Baby, the Greek Secret Service Chief, Kalenderis, and Kostulas were working for NATO and were fanatic Turkish enemies. What was their intention to pull me into the game? Was it for their own benefits of theirs, America's (US), or Israel's? These points are not yet clear. This team later wanted to bargain over me and at the end it was NATO's "Gladio" organization that played the game against me.
 The game was busted
 Ocalan said that when he was brought to Turkey the official who met him said at first "This is a game. We will break this game. They want to have brothers kill each other." Mr. Ocalan then in response had said "If we are brothers, then we can help each other and bust this game." He told the lawyers that his defence was to bust this game. The US has the power and in the US the person responsible for the plot was Sandy (Samuel R) Berger, the Head of the National Security Council (NSC).
 Israel played a role for its problems with Syria. "The responsible person in Israel is David Irvin, the Secret Service Chief. They led to the plot with Sandy Berger of the US. Turkey did not have an important role." He noted the words from Mesut Yilmaz, the head of ANAP (Turkish Motherland Party) that "Our officials did not know about Ocalan's capture." (Ozgur Politika, 28 Nov 1999)

La Cour européenne demande de surseoir l'exécution d'Ocalan

 La Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg a "invité" mardi la Turquie à surseoir à l'exécution du chef kurde rebelle Abdullah Ocalan, condamné à mort pour trahison et séparatisme.
 A Ankara, un diplomate turc de haut rang a assuré mardi soir à l'AFP que son pays respecterait cette décision.
 Le Premier ministre Bulent Ecevit a refusé pour sa part de commenter cette décision avant d'en avoir discuté avec ses partenaires de la coalition gouvernementale et avec le président Suleyman Demirel.
 La Cour européenne se prononçait sur une requête des avocats du chef du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste).
 Ces derniers soutiennent que M. Ocalan a été victime de violations de ses droits au regard de la Convention européenne des droits de l'Homme.
 La Cour européenne a indiqué dans un communiqué qu'elle "invite l'Etat défendeur (NDLR: turc) à prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette peine ne soit pas exécutée afin que la Cour puisse poursuivre efficacement l'examen de la recevabilité et du fond des griefs" formulés par M. Ocalan.
 "M. Ocalan, dont la requête a été déposée le 16 février, allègue une violation de la Convention européenne au titre des articles 2 (droit à la vie), 3 (interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégrdants), 5 (droit à la liberté et à la sûreté) et 6 paragraphe 1 (droit à un procès équitable", a rappelé la Cour.
 La Cour de cassation turque avait confirmé jeudi en appel la condamnation à mort prononcée contre Ocalan fin juin pour trahison et séparatisme.
 L'examen de la requête par la Cour européenne "peut prendre entre un an et demi et deux ans", a affirmé Me Dogan Erbas, un des avocats d'Ocalan interrogé par l'AFP. (AFP, 30 novembre 1999)

MINORITES/MINORITIES

To be or not to be a minority

 The Council of Europe's Committee against Racism and Intolerance called on Turkey to recognize the rights of its minorities, including the Kurds, to political and cultural expression. The committee stated in a report that "Ankara appears to have difficulty reconciling the unity of the country with the rights of minorities to express their identity."
 Turkish authorities replied, in a formula response attached to the report, that there was no racial discrimination in Turkey and chided the committee for not taking terrorism committed by Kurdish separatist groups and Muslim fundamentalists sufficiently into account. (Turkish Daily News  November 10, 1999)

AFFAIRES RELIGIEUSES/RELIGIOUS AFFAIRS

The Turkish Islamist leader's visit to USA

 U.S. officials and independent observers see as a favorable development the foreign policy messages sent by FP Chairman Recai Kutan and the FP officials who accompanied him during his recent visit to the United States. The FP gave a message in favor of Turkish membership in the European Union, praised the United States and refrained from taking a stance against Israel and the Middle East peace process. In this regard the FP has been perceived as "different" from its precursor, the Welfare Party (RP).
 When queried about his views on Algeria and Sudan during a meeting with the members of a think-tank, Kutan said, "We do not know exactly what is happening in those places." That showed how ignorant and disinterested the FP leadership was about events taking place in the Islamic world. This undermined the FP's claim of playing a leading role in the Islamic world. On the other hand, this incident served to bolster the FP's "national" image.
 Two female FP deputies, Nazli Ilicak and Oya Akgonenc, contributed to the FP's "conservative yet modern" image. One expert who considers the Islamist circles in Turkey a "threat" said he was impressed by the political analyses made by these two deputies.
 One issue on which the FP was not found credible was democratization. Though Kutan harped on the democratization issue all the time, when the audience raised the Kurdish problem it became obvious that Kutan's thoughts ran parallel to official Turkish rhetoric. Meanwhile, many an observer has had a lingering suspicion to the effect that the FP rhetoric about embracing the principle of secularism may be a deception and that this may well be a pro-Shariah party.(Milliyet, November 8, 1999)

AFFAIRES MAFIEUSES/MAFIA AFFAIRS

All roads lead to Susurluk

 Today is the third anniversary of the "mysterious" accident in which three people lost their lives and True Path Party (DYP) Sanliurfa parliamentarian Sedat Bucak was injured. Those who say "Now's the time to get on with the clean-up" have had to repeat the same words for the past three years. Because despite the fact that the links in the chain of hidden relationships are surfacing, the darkness of Susurluk that fell over Turkey has not been illuminated and probably can't be.
 The link in the middle of the Susurluk chain was Erol Evcil, who was caught in Bursa last week. With the arrest of Evcil, the person responsible for the financial business of the state-mafia partnership, people who want to bring the darkness of Susurluk to light again became hopeful. Just like when it was announced that former Interior Minister Mehmet Agar would be tried before the Council of State. Just like when it was announced that DYP parliamentarian Sedat Bucak, who was sitting with a murder suspect in the front seat of the car during the accident, would be tried. Just like the day when the special team members were arrested.
 But Agar and Bucak were once again voted in as members of Parliament. And as for the special team members, they were returned to "special" duties outside iron bars. Between Nov. 3, 1996 and Nov. 3, 1999, the story of the tragi-comic scripts that came together in Susurluk continue openly in front-page news.
 Those who want a cleansed Turkey, a clean society, democracy, human rights, equal rights and freedoms are still spinning their wheels. As for the cornerstones of the state-mafia partnership, they traversed thousands of miles during these three years. There were numerous attempts in this time to "clean up," but these attempts have been misleading. Here are some of them and their thought-provoking results:
 Nov. 8, 1996- Interior Minister Mehmet Agar couldn't bear the accusations over his Susurluk connection and resigned.
 Nov. 11, 1996- The Republic Prosecutor initiated a case connected with the establishment and extent of criminal gangs.
 Nov. 18, 1996- The prime minister of the time, Necmetin Erbakan, instructed the Prime Ministry Inspection Committee to investigate events.
 Nov. 20, 1996- Deputy Sedat Bucak, whose testimony was taken as a witness, said that he didn't remember anything. It was claimed that Bucak's official security guards, police Special Team members Ayhan Carkin, Ercan Ersoy and Oguz Yorulmaz, had killed casino king Omer Lutfu Topal. It was understood that the Special Team members were freed by Agar, who was the Interior Minister in Ankara when they had been arrested in Istanbul. It was claimed that Agar set free narcotic smugglers Sami Hostan and Ali Fevzi Bir after their arrest and provided them with permits for weapons and green diplomatic passports.
 Dec. 5, 1996- Meral Aksener, who became Interior Minister in Agar's place, explained that she had discharged Istanbul Chief of Police Kemal Yazicioglu and several Special Team members. Moreover, Acting Police Security Department Chief Hanefi Avci was discharged.
 Dec. 11, 1996- Agar and Bucak were stripped of their immunities in a vote in the Parliamentary general assembly.
 Jan. 10, 1997- The Parliamentary Investigation Commission set up after the accident listened to 41 people, among whom were Bucak and Agar, as witnesses. Later, the chairman of the Commission, Mehmet Elkatmis, was to state, "I got confused."
 Jan. 13, 1997- The Istanbul State Security Court (DGM) had Special Team members Carkin, Ersoy and Yorulmaz taken into custody.
 Jan. 14, 1997- Sedat Bucak's driver Abdulgani Kizilkaya, Mustafa Altunok and Enver Ulu were arrested in connection with the Susurluk incident.
 Jan. 23, 1997- Photographs showing Abdullah Catli, one of those killed at Susurluk and the one who was wanted for murder, together with Special Team members were published in a newspaper. These historical documents were evidence of relations between police and fugitives from the law.
 March 11, 1997- Special Operations Department head Ibrahim Sahin was arrested. He was put in Metris prison together with special team members.
 May. 26, 1997- Susurluk truck driver Hasan Gokce was sentenced to pay damages.
 June 22, 1997- Yasar Oz and Abdulgani Kizilkaya were set free.
 Sept. 19, 1997- Police and politicians accused in the Susurluk scandal were absolved.
 Nov. 24, 1997- Motherland Party (ANAP) Chairman Mesut Yilmaz was attacked in Budapest and his nose broken. It was claimed that he was attacked because he had poked his nose into Susurluk.
 Dec. 8, 1997- Judge Akman Akyurek, who helped to prepare the documents related to the Susurluk case and was investigating the criminal gang and its relationship with the state, was the victim of an automobile accident just like Susurluk.
 Feb. 6, 1998- Narcotics smuggler Sami Hostan was arrested.
 May 4, 1998- Hostan was set free.
 The following days- Those who were arrested as suspects in the Susurluk scandal were set free. They went back to their private lives. A group supported them with the slogan, "Turkey is proud of you." (TDN, November 2, 1999)

La mort suspecte du parlementaire anti-Mafia

 Un accident de voiture à Ankara vient une nouvelle fois de jeter le trouble sur la scène politico-judiciaire turque. Mehmet Bedri Incetahtaci, député du parti de la Vertu (Fazilet) de Gaziantep, porte-parole de la commission d'enquête parlementaire sur l'accident de Susurluk, vient de mourir le 21 novembre 1999 dans un accident de voiture. Connu pour ses idées plutôt réformatrices, ce député de 39 ans, était justement en route pour se rendre à Cologne afin de participer à une conférence sur l'affaire de Susurluk avec Mehmet Elkatmis, président de cette commission parlementaire.
 Cette commission avait essayé de tirer au clair les liens entre les bandes mafieuses et certains services de l'Etat turc, liens révélés au grand jour lors d'un accident de voiture survenu le 3 novembre 1996 près de la localité de Susurluk au cours duquel un chef de la mafia turque d'extrême droite et un policier de haut rang avaient été tués et un député blessé. M. Incetahtaci était un des membres les plus actifs de la commission et la rédaction d'un livre sur le sujet était en projet selon ses proches. La police a très vite conclu à un accident en précisant que la responsabilité lui incombait à cent pour cent et le véhicule a très vite été dégagé des lieux.
 Cependant, personne ne semble croire à la thèse de l'accident. Le quotidien Milliyet titrait à la Une le 22 novembre 1999 "le 3ème accident de Susurluk : d'abord la Mercedes, puis le rapporteur, ensuite le porte-parole de la commission". Un sombre accident de voiture avait déjà coûté le 29 août 1997 la vie d'Ertugrul Berkman, retraité des services de renseignements turcs (MIT), qui avait enquêté sur la bande mafieuse de Susurluk. En décembre 1999 un autre accident avait causé la mort d'Akman Akyürek, rapporteur de la commission qui, après avoir démissionné de la commission, avait préparé un rapport alternatif.
 Fikri Saglar, ancien député et ancien ministre de la culture, membre de la même commission, a également émis de sérieux doutes sur l'accident et a déclaré qu'il y a une quinzaine de jours, il avait lui-même, été serré par un camion sur la route et précédemment, avait étrangement et brusquement perdu ses pneus toujours sur la route de l'aéroport. Il a accusé la direction de la sûreté de négligence et de dissimulation."Ce n'est pas normal 'ces hasards'. De toute façon Susurluk n'est qu'une chaîne de hasards. Je ne sais pas si le désir de nous éliminer est dû au fait que nous savons des choses et que nous ne voulons pas les dire. Mais en tout cas il y a beaucoup de choses que nous savons et que nous ne pouvons pas prouver."
 Tout le monde s'accorde pour dire que si l'affaire de Susurluk n'était pas restée totalement impunie, elle ne susciterait pas autant de questions. (CILDEKT, 25/11)

SEISME/EARTHQUAKE

Démission de la direction du Croissant rouge turc

 Le président et le conseil d'administration du Croissant rouge turc ont démissionné samedi de leurs fonctions, à la suite des vives critiques proférées à l'encontre de l'organisation après le tremblement de terre qui a frappé en août le nord-ouest de la Turquie.
 "La volonté du Croissant rouge de fournir de l'aide humanitaire a été durement touchée par les critiques qui se sont fait jour après le séisme dans la région de Marmara", a déclaré le président de l'organisation en Turquie, Yuksel Bozer, lors d'une conférence de presse à Ankara.
 "C'est la raison pour laquelle nous démissionnons, pour permettre la restructuration de l'organisation", a-t-il ajouté.
 M. Bozer occupait le poste de président du Croissant rouge turc depuis un mois seulement, à la suite de la démission de Kemal Demirel, à la tête de l'organisation pendant 20 ans, et qui avait quitté ses fonctions pour les mêmes raisons.
 Les médias turcs et de nombreux hommes politiques avaient sévèrement critiqué le Croissant rouge pour avoir tardé à fournir de l'aide aux survivants du séisme du 17 août, qui a fait près de 20.000 morts, et pour l'insuffisance de cette aide.
 Ces critiques avaient débouché sur le lancement d'une enquête parlementaire sur cette organisation, qui existe depuis 125 ans.
 La nouvelle direction du Croissant rouge turc sera élue lors de son prochain congrès, le 21 novembre, a indiqué M. Bozer. (AFP, 6 novembre 1999)

Le bilan du deuxième séisme s'alourdit

 Le bilan provisoire des victimes du séisme du 12 novembre dans le nord-ouest de la Turquie s'est alourdi à plus de 450 morts, et les efforts s'intensifiaient pour retirer des rescapés des décombres à l'approche de l'expiration du délai moyen de survie de 3 jours.
 Le séisme de 7,2 sur l'échelle ouverte de Richter, le deuxième en moins de trois mois à frapper la région, a fait 452 morts et 2.386 blessés, selon un bilan provisoire du centre de crise du gouvernement.
 Plus de 700 immeubles ont été détruits, dont environ la moitié dans la ville de Duzce, épicentre du séisme, selon le centre de crise.
 Les équipes de secours n'avaient signalé aucun rescapé depuis dimanche soir, bien qu'elles se soient relayées pour travailler toute la nuit, a indiqué lundi matin l'agence turque Anatolie.
 Les secouristes turcs et étrangers venus d'une quinzaine de pays luttaient pour sortir des décombres d'éventuels survivants, alors qu'expire lundi à 19H00 (17H00 GMT) le délai de 72 heures au-delà duquel tout rescapé est considéré comme un "miraculé".
 A Duzce, des milliers d'habitants ont passé leur troisième nuit dehors, dont bon nombre sans même une tente, avec une simple bâche pour les protéger du froid glacial, dans les jardins, au fond des cours, sur les trottoirs devant les gravats de leur demeure, a constaté l'AFP.
 Un travailleur humanitaire critiquait la lenteur de l'installation des tentes. "Ils avaient plusieurs centaines de tentes pour mettre en place dès samedi. Ils ne l'ont pas fait", remarque-t-il sous couvert de l'anonymat.
 Ceux qui le peuvent, quittent la ville maudite en entassant en vrac leurs meubles dans une charrette.
 Les autorités de Duzce indiquaient disposer de quelque 3.500 tentes d'une capacité d'accueil d'environ 10.000 personnes, tandis que 1.050 familles pouvaient être logées dans les préfabriqués, soit environ 5.000 personnes.
 "Notre but aujourd'hui est de fournir des tentes à toutes les victimes",  a déclaré le maire de Duzce, Mehmet Fahri Can, à l'agence Anatolie.
 La presse turque continuait à rapporter en gros titres plusieurs scénarios catastrophes basés sur les estimations de divers scientifiques concernant le prochain séisme qui attend le pays: "Deux possibilités: un séisme de 6,5 ou de 7 sur l'échelle de Richter dans la région de la mer de Marmara", résumait le quotidien à grand tirage Hurriyet.
 "Différentes prédictions sur un prochain séisme créent la tension: Qui devons-nous croire?", s'interrogeait le quotidien Radikal. "Prenons des précautions avant qu'il soit trop tard. Les scientifiques lancent un avertissement sur un séisme à Istanbul", titrait Zaman.
 Moins de trois mois auparavant, le 17 août, un séisme de 7,4 sur l'échelle de Richter avait fait 20.000 morts dans la région, avec pour épicentre Izmit, à quelque 150 km à l'ouest de Duzce. (AFP, 15 novembre 1999)

La Banque mondiale prête 757,53 millions de dollars

 La Banque Mondiale a accordé deux prêts d'un montant total de 757,53 millions de dollars à la Turquie pour l'aider à la reconstruction après les tremblements de terre, indique un communiqué de l'institution de développement mardi.
 Il s'agit d'aider ce pays à importer d'urgence des biens vitaux ainsi qu'à reconstruire la région de Marmara après le séisme du 17 août qui a fait plus de 17.000 morts, indique la Banque mondiale.
 Il s'agit également, par une série de mesures allant de l'amélioration des codes de construction à l'établissement d'un système d'assurance, de prévenir les conséquences catastrophiques de séismes futurs.  Ajay Chhibber, directeur à la Banque mondiale pour la Turquie, a ainsi déploré le nouveau séisme du 12 novembre qui a fait au moins 549 morts.
 "Ce nouveau tremblement de terre confirme la nécessité urgente des mesures que soutient la Banque mondiale par ses prêts", a indiqué ce responsable.  Un premier prêt d'urgence, au déboursement rapide, de 252,53 millions de dollars servira à financer les importations du secteur privé ainsi que les dépenses gouvernementales, notamment d'ordre social, provoquées par le tremblement d'août.  La Turquie va devoir importer du pétrole, des matériaux de construction et des biens industriels pour 3,8 milliards à 4,6 milliards de dollars soit entre 1,8% et 2,2% de son PIB, précise l'institution de développement.
 Le second prêt de 505 millions de dollars va financer diverses mesures pour aider le pays à mieux répondre aux risques futurs. Un plan d'assurance pour les désastres naturels sera établi. L'usage des terrains constructibles sera amélioré, les codes de construction mieux appliqués.
 Le prêt ira également financer la reconstruction de logements dans la région ainsi que des programmes de soutien psychologique dans une une région où plusieurs centaines de milliers de personnes se sont retrouvées sans toit.
 Les prêts de la BM courent sur 15 ans avec une période de grâce de trois ans. (AFP, 16 novembre 1999)

Des victimes du séisme bloquent une autoroute pour réclamer plus d'aide

 Quelque 10.000 personnes, touchées par le séisme qui a frappé la Turquie vendredi, ont bloqué pendant plusieurs heures mardi l'autoroute reliant Istanbul à Ankara afin de protester contre l'insuffisance de l'aide humanitaire, a rapporté la chaîne privée NTV.
 Les manifestants, parmi lesquels des femmes, des enfants et des vieillards, originaires de la ville de Bolu (nord-ouest), ont interrompu le trafic sur cinq kilomètres, exigeant des tentes et la démission du gouverneur Nusret Miroglu, qu'ils ont accusé de "cacher la réalité", privant ainsi la ville de l'aide humanitaire.
 Plusieurs manifestants se sont heurtés aux forces de sécurité déployées sur place et ont lancé des pierres en direction des voitures stoppées au barrage.
 Les habitants de Bolu ont averti qu'ils organiseraient une autre manifestation mercredi si aucune aide supplémentaire ne leur était envoyée, a indiqué l'agence Anatolie.
 Le séisme d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, qui a fait au moins 549 morts, a particulièrement affecté les villes de Duzce, l'épicentre, et Kaynasli, faisant relativement moins de dégâts à Bolu, où des dizaines de personnes s'apprêtaient malgré tout à passer leur cinquième nuit dehors, dans le froid, sans abri ni tente. (AFP, 16 novembre 1999)

Bolu a peur et se vide de ses habitants

 Bolu sent la peur. La ville, relativement épargnée à côté de Duzce dévastée par le séisme qui a frappé le nord-ouest turc, offre l'étrange spectacle d'une cité qui tient debout, mais a été désertée par une partie de ses habitants.
 A Bolu, 45 personnes sont mortes (sur un total de quelque 550 victimes à l'échelle nationale), une vingtaine d'immeubles ont été détruits, environ 40% ont été un peu endommagés mais leur restauration reste possible, un bilan faible par rapport à ses voisines de Duzce ou Kaynasli, réduite en miette.
 Pourtant la municipalité, qui compte habituellement 80.000 habitants, semble fantôme. L'électricité fonctionne mais il n'y a pas de lumière dans les appartements. Les rues sont pratiquement désertes, les voitures rares, les magasins nombreux à être fermés. La nuit à peine tombée, on n'entend plus les bruits de la ville.
 "Depuis le séisme vendredi, entre 30 à 50% de la population est partie, peu à peu, sans exode massif. Le reste vit dehors dans des tentes. Les gens ont peur", explique le directeur de la cellule de crise du gouvernement de Bolu, Mustafa Yildiz.
 A la gare routière de la ville, Sabri Solar n'a jamais vu cela en seize ans de service. Les bus, qui ne véhiculaient qu'une quinzaine de personnes jusqu'à présent, sont désormais plus que combles tous les jours, dit-il.
 "Ils vont chez la famille ou les amis, dans les villages de la région ou dans les grandes villes. Cela se fait tranquillement, sans bousculade, avec une petite valise", raconte-t-il.
 Mehmet Yilmaz attend le bus de 18H00 pour Ankara. Dès samedi il y a expédié sa femme et ses cinq enfants. Il vient de régler la question des meubles. "Bolu, pour moi, c'est fini", dit avec tristesse ce professeur de sciences naturelles installé il y a 11 ans dans la ville et qui finissait de payer une nouvelle maison.
 Pour commencer il va vivre chez son oncle, deux familles de six personnes dans un quatre pièces. "Je vais essayer de trouver un appartement à louer et un travail, cela va être difficile pendant un ou deux mois puis une nouvelle vie va commencer, on va tourner la page", prévoit-il.
 Selon l'imam de la mosquée, tous ceux qui ne sont pas originaires de Bolu et ont des attaches ailleurs s'en vont de cette ville moyenne, située à mi-distance d'Istanbul et d'Ankara, où de nombreux immigrants se sont installés car il y faisait bon vivre.
 D'autant que depuis vendredi, la panique s'est emparée des habitants lors de fortes répliques mardi soir et mercredi matin. A la gare routière ou dans les bâtiments du gouvernement, les gens sont sortis en courant, croyant à un nouveau tremblement de terre.
 Dans les villages de tentes installés par les autorités ou par la population dans les parcs de la ville, les femmes ont crié, les enfants pleuré.
 "On prenait de l'eau à la fontaine, cela a fait le bruit d'un tonnerre sorti de terre. Les piquets des tentes ont bougé", raconte un groupe d'adolescentes qui, après-coup, se moquent gentiment de leurs peurs respectives.
 "Un bon musulman ne doit pas avoir peur de sa destinée. Mais on voit ici la panique et l'angoisse", regrette l'imam qui lui ne quittera pas sa ville. (AFP, 18 novembre 1999)

Les sans-abri sous des tentes et dans le froid à l'approche de l'hiver

 Les médias turcs se déchaînaient lundi contre le gouvernement, l'accusant d'avoir échoué à préparer à temps les quelque 26.000 maisons préfabriquées promises aux victimes du séisme du 17 août.
 Le gouvernement s'était engagé à fournir ces maisons avant le 30 novembre, dans les provinces d'Izmit-Kocaeli, Sakarya, Yalova et Bolu, pour abriter une bonne partie des quelque 600.000 sans-abri laissés par ce séisme qui a fait quelque 20.000 morts.
 Selon le quotidien à grand tirage Hurriyet, la veille de la date limite, seules 8.500 maisons préfabriquées étaient prêtes à être habitées et la construction de 4.500 autres n'avait même pas commencé, laissant les sinistrés camper dans des températures glaciales, sous la pluie, voire la neige.
 Les responsables sont montés au créneau en assurant que la construction des maisons était terminée et que seules des "déficiences mineures" étaient en voie de règlement.
 "Au moins 23.500 maisons sont prêtes à être remises aux victimes", a assuré le sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Construction Raci Akyol sur la télévision d'information continue NTV.
 Mais selon la presse, la plupart des maisons considérées comme prêtes par le gouvernement sont constituées uniquement de murs et de toits, sans eau courante ni électricité. Et l'infrastructure des villes de préfabriqués n'est pas prête non plus.
 Journaux et télévisions montraient des images de sites de constructions désordonnés et boueux, certains inondés après les fortes pluies qui sont tombées sur la région la semaine dernière.
 Près de la ville balnéaire de Yalova, sur la mer de Marmara, durement frappée par le séisme d'août, les préfabriqués ont été construits sur un terrain en pente et la terre a déjà commencé à glisser, a affirmé le quotidien Milliyet.
 Un deuxième séisme de forte intensité a frappé la région le 12 novembre, avec son épicentre à Duzce, dans la province de Bolu, laissant encore au moins 80.000 sans-abri.
 Le gouvernement a reconnu ne pas avoir assez de tentes conçues pour l'hiver à leur distribuer, alors que des chutes de neige ont été enregistrées au cours du week-end. (AFP, 29 novembre 1999)

Nouveau bilan du séisme: 784 morts, près de 5.000 blessés

 Le bilan du séisme qui a frappé le nord-ouest de la Turquie le 12 novembre continue de s'alourdir, avec 784 morts et 4.947 blessés, selon des chiffres officiels publiés mardi.
 Un précédent bilan du centre de crise du gouvernement faisait état samedi de 760 morts.
 Le séisme d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle ouverte de Richter avait pour épicentre la ville de Duzce.
 Il a frappé le nord-ouest de la Turquie moins de trois mois après un violent tremblement de terre qui avait fait quelque 20.000 morts le 17 août, avec pour épicentre Izmit (nord-ouest). (AFP, 30 novembre 1999)

RELATIONS AVEC L'OUEST/RELATIONS WITH THE WEST

US Committee on Refugees Releases Report on Turkey

 On 16 November, the US Committee on Refugees (USCR) released a report on internal refugees in Turkey and urged President Clinton to call on Turkish leaders during his visit to Istanbul to seek a non-military solution to the Kurdish conflict. The USCR is a non-profit humanitarian organization that works for the protection and assistance of refugees, asylum seekers and displaced people around the world. Its report, "The Wall of Denial: Internal Displacement in Turkey", draws attention to the fact that the Turkish armed forces have destroyed more than 3,000 Kurdish villages and displaced hundreds of thousands, if not millions, of Kurds. "Although many of the displaced suffer economic hardship, the cause of their displacement is fundamentally political, and requires a political resolution of outstanding problems," said Bill Frelick, USCR's director of policy and author of the report. "While in Turkey, President Clinton should call upon the OSCE to exercise its mandate to defend minority rights and to mediate conflict. The time is ripe for the OSCE, and its member states, to help Turkey to end this conflict peacefully and with justice, so that the uprooted can return to their villages in safety and dignity."
 "The Wall of Denial" observes that the OSCE has largely ignored the existence of large-scale internal displacement in Turkey in apparent deference to the Turkish government's unwillingness to permit international scrutiny of its human-rights record. According to the report, "A wall of denial isolates the displaced from their own society and from the world at large. Denial extends to the existence of a Kurdish problem at all. As the OSCE's Parliamentary Assembly delegation found, `Most government representatives, as well as several others, expressed a belief that the "Kurdish problem" does not exist. The problem, according to them, is terrorism.´ Denial covers every aspect of the problem: Kurds are not a minority; they don't speak a cohesive language; there is no discrimination; there is no forced displacement."
 The report also calls on the US government to link arms transfers and military training to Turkey's compliance with human rights standards. "As Turkey's principal arms supplier," said Frelick, "the United States is legally and morally bound to ensure that Turkey does not use those weapons in deliberate government actions that arbitrarily displace civilians or violate other fundamental human rights." (US Newswire-IMK, 10.11.99)

Anti-Torture Congress of the Council of Europe Singles Out Turkey

 The Anti-Torture Committee of the Council of Europe marked its tenth anniversary at a congress on the elimination of torture held in Strasbourg on 19 November. The Committee's function is to systematically monitor conditions in the prisons of the 41 member states of the Council of Europe. Committee spokespersons said at the congress that cases of severe torture had been established in seven member states, and that in Turkey in particular, police custody is characterized by torture and other forms of severe mistreatment of detainees.
 The groups of monitors sent by the Committee include physicians, jurists, and criminologists. They have unrestricted access to the institutions they are investigating, whether these are normal prisons, juvenile prisons, police stations, work camps or detention centers for deportees. The respective governments must be informed of the visits, but the exact dates are decided on by the monitors themselves. Former Committee member Günther Kaiser, Professor of Law in Freiburg and a former director of the Max Planck Institute for International Criminal Law, said that only in Turkey had the Committee noted the practice of torture in the strict sense of the word, including giving prisoners electric shocks, beating them on the soles of their feet, hanging them up by the arms or the legs, or depriving them of sleep or light. Committee members said that Turkey had made progress at the level of amendments of the legal framework, but that the authorities had failed to put these changes into practice.
 The topic of torture in police custody received headlines in the Turkish media in a recent case in which two teenaged Kurdish girls were severely tortured and sexually assaulted after being detained on charges of being members of a terrorist organization (see WIS No. 42, 11.11.99). In an interview about the case, IHD chairman Hüsnü Öndül said that while it had received widespread publicity, it was far from unique. "Officials are not being frank when they state that torture is not systematic and that sporadic occurrences of torture by security personnel are isolated, individual events. Since the time when the Prime Minister's decree forbidding torture was sent to all regional administrators on 25 June, six more people have died as a result of torture," he said. The IHD has noted no decrease in the number of complaints since the release of the decree; they continue to pour in from all regions of the country. "We found evidence or received tips on 39,000 cases of torture in 1997," Öndül said. "Of those, we had the resources to follow up on and confirm 3,000 occurrences of torture." He added that since many people are afraid to complain, the average of 1,000 official complaints to the IHD per year is far from painting an accurate picture of the extent of torture in the country. (Turkish Daily News, 10.11.99; Badische Zeitung, UTH Strasbourg, 19.11.99; Neue Zürcher Zeitung, 20.11.99)

Vibrant plaidoyer de Clinton pour l'entrée turque dans l'UE

 Le président américain Bill Clinton a lancé lundi à Ankara un vibrant plaidoyer pour l'admission de la Turquie dans l'Union Européenne, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président turc Suleyman Demirel.
 "Je suis ferme dans mon soutien à la candidature de la Turquie à l'UE pour une bonne raison" a déclaré M. Clinton.
 "Si vous faisiez la liste de tous les grands problèmes que le monde risque d'être confronté dans les dix à vingt ans à venir, (la solution de) chacun d'entre eux serait confortée si la Turquie était pleinement partenaire d'une Europe repectant diversités culturelles et religieuses et partageant l'attachement à la démocratie et aux droits de l'Homme", a affirmé le président américain.
 M. Clinton a indiqué qu'il saisissait toutes les occasions pour discuter de la candidature turque avec les dirigeants de l'UE, qu'il retrouvera jeudi au sommet de l'OSCE à Istanbul.
 Il aura notamment un entretien avec le président français Jacques Chirac durant ce sommmet et il rencontrera durant le week-end à Florence (Italie) le chancelier allemand Gerhard Schroeder et les Premier ministres britannique, français et italien, Tony Blair, Lionel Jospin et Massimo d'Alema, à l'occasion d'une conférence sur la bonne gouvernance au 21ème siècle.
 "C'est pourquoi, a-t-il affirmé, je suis si heureux des progrès enregistrés ces derniers mois dans les relations gréco-turques, et c'est pourquoi il est si important de continuer à faire des progrés. Les difficultés entre ces deux nations sont minimes quand on les compare aux bénéfices à attendre d'une coopération et d'une intégration européenne, tant pour la Grèce que pour la Turquie".
 "Je crois très fermement, a-t-il encore déclaré, que l'une des quatre ou cinq questions pour cette partie du monde est de savoir si la Turquie deviendra un partenaire de plein droit de l'UE, et je continuerai à m'en faire l'avocat", a-t-il dit.
 La candidature a été discutée durant les entretiens, a indiqué le président Démirel. L'UE devrait décider lors du sommet d'Helsinki en décembre si elle accorde le statut de candidat à Ankara, sans pour autant envisager l'ouverture immédiate de négociations d'adhésion.
 "Nous avons passé en revue les questions qui intéressent les deux pays, notamment l'énergie, la défense et l'économie et noté qu'il existe une volonté des deux parties d'étendre les nombreux domaines de coopération entre les Etats-Unis et la Turquie", a ajouté M. Demirel.
 Interrogé sur le recours à la torture en Turquie, le président turc a reconnu qu'elle existait encore.
 "Il serait faux de dire que la torture n'existe pas en Turquie. Elle existe, mais ce n'est pas une politique d'Etat, c'est un crime. Ceux qui commettent de tels crimes sont poursuivis et punis par la loi. Nous nous employons à faire disparaitre ces pratiques", a-t-il dit.
 M. Clinton  a déclaré pour sa part avoir abordé la question des droits de l'Homme. "L'effort accompli ces dernières années par la Turquie est impressionnant, a-t-il dit, et j'espère que les progrès continueront notamment en matière de liberté d'expression".
 Sur le conflit chypriote M. Clinton a déclaré espérer que les pourparlers indirects sous l'égide de l'ONU prévus le 3 décembre à New York entre les dirigeants des deux commmunautés "nous rapprocherons d'une paix durable, offrant une véritable sécurité à tous les Chypriotes et la fin de la division de l'île".
 Il a enfin indiqué qu'il avait abordé avec le président turc la nécessité d'intégrer la Russie à l'Europe comme une nation forte stable et démocratique. Tous deux, a-t-il souligné, ont exprimé leurs craintes que la crise en Tchétchénie "ne retarde cet objectif". (AFP, 15 novembre 1999)

Plusieurs accords énergétiques signés par la Turquie et les Etats-Unis

 Le Etats-Unis et la Turquie signeront mardi plusieurs accords économiques dans le domaine de l'énergie, a annoncé lundi un haut responsable américain accompagnant le président Bill Clinton en Turquie.
 Il a précisé que plusieurs compagnies américaines étaient impliquées dans ces projets pour la fourniture d'équipements pour des centrales hydro-électriques et au gaz, mais n'a pas fourni d'autres détails.
 Les industriels américains devraient également largement bénéficier à plus long terme des accords stratégiques devant être en principe signés jeudi au sommet de l'OSCE à Istanbul, sur deux projets d'oléoducs pour acheminer l'"or noir" et le gaz de la Caspienne vers les marchés mondiaux via la Turquie.
 Ces projets sont fermement soutenus par Washington depuis des années. L'un, qui implique Azerbaïdjan, Géorgie et Turquie, prévoit la construction d'un oléoduc de 2.000 km entre Bakou et le terminal turc de Ceyhan, sur la Méditerranée, via la Géorgie, pour un coût estimé entre 2,7 et 3,3 milliards de dollars.
 Les mêmes pays, plus le Turkménistan, comptent également signer lors du sommet un accord sur un gazoduc à travers la mer Caspienne, de 1.943 km pour un coût de 2,5 milliards de dollars, qui doit acheminer le gaz turkmène vers la Turquie, a-t-on indiqué de sources diplomatiques concordantes à Ankara.
 Le président Clinton a annoncé par ailleurs lundi à Ankara que les Etats-Unis accorderaient des crédits d'un milliard de dollars par le canal de l'Exim Bank à une douzaine de banques turques pour financer des opérations de reconstruction après les tremblements de terre dévastateurs subi par la Turquie.
   La Maison Blanche a par ailleurs indiqué que Washington fournirait 500 tentes de grandes dimensions pour abriter quelque 10.000 personnes cet hiver, après le second séisme survenu la semaine dernière qui a fait plus de 450 morts et des milliers de sans-abri, et qu'un protocole d'intention avait été signé entre les deux pays pour la formation d'experts et d'équipes d'intervention en cas de catastrophe naturelle. (AFP, 15 novembre 1999)

A freedom of thought reminder for the OSCE

 Mathematician Ali Nesin, former government minister Hasan Celal Guzel, former member of Parliament Abdulmelik Firat and journalist Cevat Ozkaya will attempt to demonstrate that there is no freedom of thought in Turkey by, just when the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) summit begins, applying to the state prosecutor to initiate criminal procedures against themselves.
 With this petition to the prosecutor, "the criminals of thought," Nesin, Guzel, Firat and Ozkaya, will be joining the lawyer, poet and playwright Esber Yagmurdereli, guilty of "ethnic separatism"; former Istanbul Mayor Tayyip Erdogan, guilty of "provocation through religious discrimination"; Erdogan Aydin for "insulting Islam"; and the anti-militarist Osman Murat Ulke for "insulting the army." "The criminals of thought" will publish the articles that caused the related crimes in a booklet under the title "Freedom of Thought Vol. 42." "The criminals of thought" said that the fact that their petition was being put forward on the same day that the OSCE meeting begins was a "lucky coincidence," and they called for representatives participating in the OSCE summit to come and visit the State Security Court (DGM) in Besiktas.
 A civil disobedience action
 Initially, this civil disobedience action for freedom of expression in Turkey started in January 1995 with a signature campaign. One thousand and eighty intellectuals put their names on a book containing 10 articles that had led to their authors being tried, sentenced and in some cases imprisoned. With this act the group of intellectuals claimed collective responsibility for the book as the joint publishers of the work. Among the authors of the articles were famous writer Yasar Kemal, Dr. Ismail Besikci and former member of Parliament Leyla Zana.
 A case was filed, and 185 intellectuals, with famous artists, writers, journalists, professors and unionists among their number, were to be sentenced to long years of imprisonment. However, after two-and-a-half years the case was suspended for three years.
 The activists then initiated a new tactic. They began publishing booklets of just a few pages, in this way participating in the crime of a different prisoner of conscience each time. The state prosecutors were forced to file new cases for each booklet, this next one being the 42nd volume.
 A total of 157 "publishers" participated in the crimes of 41 writers -- or journalists, singers, cartoonists, politicians, etc. -- and six different cases were filed for these booklets. Three of them ended with sentences of imprisonment, and many others were still in the investigation phase when a law suspending the cases came to the rescue. (TDN, November 16, 1999)

OSCE Review Conference on "Human Dimension Commitments"

 The 54 member states of the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) met in Istanbul on 18 and 19 November in the last great summit conference of the century to discuss current security issues and revise cooperation agreements. Among the major steps taken at the summit were the signing of the Charter for European Security regarding mechanisms for conflict resolution, the European Conventional Weapons Agreement, and an agreement on the planned Baku-Ceyhan oil pipeline. But observers remarked before the conference that non-official discussions and diplomatic maneuvers were expected to play a more important role than the official agenda. One of the conference's leitmotifs was the host country's effort to gain acceptance for its renewed bid for membership in the European Union. The question of whether Turkey will be accepted as an official candidate is to be reviewed at the EU's Helsinki summit in December.
 Meanwhile, a three-day review conference was held in Istanbul from 8-10 November prior to the summit to review the member states' implementation of OSCE principles and commitments. Participants dealt with the "human dimension" of democratization and with human rights issues, including such topics as torture, cultural rights, and capital punishment. Attending were representatives of the OSCE member states and of 170 non-governmental organizations (NGOs), half of which were from Turkey.
 At the meeting on "Minority Rights in Turkey" organized by the American NGO Human Rights Alliance, Akin Birdal, the former Chairman of the Turkish Human Rights Association (IHD), emphasized that all individuals living in a society must have equal rights, including the right to speak their own language and develop their own culture without being subjected to any kind of harassment. He reminded his listeners that these rights and freedoms are granted by the international agreements which Turkey has signed, and asked for help from NGOs in defending these rights and freedoms. Nimet Tanrikulu spoke on behalf of the "Saturday Mothers", an organization of the relatives of people who have "gone missing" while in police custody. He said that 530 detainees have disappeared in police custody since September 1980. Kathryn C. Porter, Chairwoman of the Human Rights Alliance, denounced Turkey's persecution of minority groups. "If you are a member of a minority in Turkey, you have two choices: you either deny your identity or you will be exposed to pressure," she said. (Turkish Daily News-IMK, 10, 11, November 17, 1999)

L'International Socialiste et la question kurde

 L'internationale socialiste réuni à Paris du 8 au 10 novembre 1999 dans le cadre de son XXIème congrès a réaffirmé "sa conviction qu'aucune paix réelle et durable ne pourra être établie dans la région si la question kurde n'est pas réglée. La communauté internationale devra faire pression sur les gouvernements concernés pour démarrer des réformes profondes démocratiques et pour favoriser des solutions politiques, négociées et pacifiques garantissant les droits légitimes des Kurdes dans le cadre des frontières des pays concernés".
 Au cours du XXème congrès, l'International socialiste avait adopté une résolution demandant les droits fondamentaux pour les Kurdes et la libération des députés kurdes emprisonnés en Turquie. Trois partis kurdes ont participé au congrès de l'International: le parti démocratique du Kurdistan iranien, qui est membre de plein droit, le PDK irakien et l'Union patriotique du Kurdistan qui ont un statut d'observateur.
 Chaque délégation kurde a pu prendre la parole et s'adresser aux congressistes représentant plus de 170 partis politiques venus du monde entier. (CILDEKT, 18 novembre 1999)

Protestation danoise contre l'arrestation d'un médecin turc

 Le Conseil international de réhabilitation des victimes de la torture, basé à Copenhague, a adressé une lettre au président turc Suleyman Demirel protestant contre l'arrestation en octobre d'un médecin turc Zekin Uzun, a indiqué vendredi sa secrétaire générale, Inge Genefke.
 Selon elle, le docteur Uzun, gynécologue, qui a longtemps travaillé au centre de traitement des victimes de la torture à Izmir (Turquie), a été arrêté en octobre et victime de mauvais traitements de la part de la police.
 Accusé d'entretenir des liens avec des organisations terroristes, le médecin turc a été maintenu en détention pendant 6 jours au cours desquels ses tortionnaires l'ont empêché de dormir, a-t-elle accusé.
 "Vous et votre gouvernement êtes responsables pour prendre les mesures juridiques et politiques nécessaires afin d'éliminer l'usage de la torture. Vous avez le devoir d'assurer que les défenseurs des droits de l'homme soient protégés", écrit notamment Mme Genefke dans sa lettre au président turc.
 Créé au début des années 80 à Copenhague, le centre international de réhabilitation des victimes de la torture a aidé depuis à la création de dizaines d'institutions semblables dans le monde. (AFP, 19 novembre 1999)

Danielle Mitterrand contre l'adhésion de la Turquie à l'UE

 La Turquie "n'a pas de place dans l'Union européenne" a estimé dans une interview à un quotidien athénien publiée jeudi Mme Danielle Mitterrand, présidente de l'Association France-Libertés, qui a qualifié ce pays de "dictature militaire".
 "D'après moi, elle n'a pas de place dans l'Union européenne. Ceci est peut-être l'avis de certains membres du gouvernement (en France), mais ce n'est pas l'opinion de nombreux autres", a souligné Mme Mitterrand, interrogée par Elefterotypia (socialiste indépendant).
 "Nous nous efforçons de sensibiliser autant que possible les citoyens car il n'est pas possible qu'un pays gouverné par une dictature militaire, même s'il pense qu'il est démocratique, adhère à l'Europe", a-t-elle ajouté.
 La veuve de l'ancien président français François Mitterrand estime qu'avant une telle adhésion à l'UE, il faudra "que les armées (turques) regagnent leurs casernes, que le budget pour l'armement soit réduit de 80% et que commencent des négociations vraies, pacifiques et politiques pour résoudre le problème kurde mais aussi celui des opposants turcs". (AFP, 25 novembre 1999)

RELATIONS REGIONALES/REGIONAL RELATIONS

Moscou et Ankara s'accordent pour lutter contre le terrorisme

 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit, en visite à Moscou, a signé vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine un texte sur la lutte contre le terrorisme, a rapporté Itar-Tass.
 "La Russie compte sur le soutien de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, y compris de la part des pays islamiques", a déclaré M. Poutine à l'issue de la rencontre.
 En Tchétchénie, "les bandits se cachent derrière des slogans islamistes, et ce faisant ils compromettent l'Islam", a t-il ajouté.
 "La Russie n'a jamais soutenu et ne soutiendra jamais aucun terrorisme visant la Turquie, d'où qu'il vienne", a encore déclaré le Premier ministre russe.
 Les forces fédérales russes sont entrées le 1er octobre dans la petite république indépendantiste de Tchétchénie, officiellement pour détruire les bases de "terroristes", et notamment celles de rebelles se réclamant du wahhabisme (Islam radical) qui ont effectué une incursion armée en août et septembre dans la république voisine du Daguestan (Caucase russe). Moscou les accuse d'être également à l'origine des attentats qui ont fait 293 morts en Russie dans la même période.
 La Turquie compte une importante diaspora tchétchène.
 Le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, condamné à mort en Turquie, s'était caché en Russie avant son arrestation. (AFP, 5 novembre 1999)

Les islamistes turcs critiquent l'accord anti-terroriste avec Moscou

 Le principal parti turc d'opposition, le Parti de la Vertu, a vivement critiqué samedi l'accord signé vendredi par Ankara avec Moscou sur la lutte contre le terrorisme, accusant le gouvernement turc d'indifférence sur la question de la Tchétchénie.
 "Cet accord ne spécifie pas qui sont les terroristes, mais il s'agit en fait des moudjahidine (combattants islamistes) tchétchènes, que la Russie qualifie de terroristes" et qui sont en fait "de glorieux moudjahidine de l'Islam", a déclaré le chef adjoint de ce parti islamistes Lutfi Esengun lors d'une conférence de presse.
 Qualifiant la signature de ce texte par le Premier ministre turc Bulent Ecevit de "trahison", il a estimé que celui-ci avait commis en le signant "une faute majeure pour sa carrière politique".
 Cette signature, au cours d'un voyage à Moscou de M. Ecevit, a eu lieu alors que la Russie poursuit en Tchétchénie une offensive terrestre et de bombardements qui visent officiellement les "terroristes" islamistes mais font également de nombreuses victimes civiles.
 Ankara considère la guerre en Tchétchénie comme une affaire intérieure russe, mais a exprimé son inquiétude devant les morts de civils et l'exode massif de réfugiés provoqués par le conflit.
 En septembre, de hauts responsables russes avaient affirmé que certains des combattants tchétchènes avaient été formés dans des bases islamistes en Turquie, et avaient accusé des organisations intégristes turques d'avoir aidé ces combattants dans leur attaque dans la république russe voisine du Daguestan.
 La Turquie compte une importante diaspora tchétchène.
 Pendant cette visite de chef du gouvernement turc à Moscou, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a de son côté assuré: "La Russie n'a jamais soutenu et ne soutiendra jamais aucun terrorisme visant la Turquie, d'où qu'il vienne".
 Le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, condamné à mort en Turquie, s'était caché en Russie avant son arrestation. (AFP, 6 novembre 1999)

Manoeuvres navales Israël-Turquie-USA à la fin de l'année

 Des manoeuvres navales entre marines de guerre américaine, turque et israélienne, les deuxièmes du genre, auront lieu à la fin de l'année, a indiqué le 10 novembre un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.
 Les manoeuvres baptisées "Reliant Mermaid II" (Sirène confiante), sont destinées, à l'instar de celles qui avaient eu lieu du 5 au 9 janvier 1998, aux "opérations de recherche et de sauvetage à objectif humanitaire", a affirmé le porte-parole. L'ambassade israélienne à Ankara n'a pas souhaité commenter cette information.
 Selon The Turkish Daily News, ces exercices se dérouleront du 14 au 17 décembre.
 Ces nouvelles manoeuvres au large des côtes turques, dans les eaux territoriales et l'espace aérien internationaux de la Méditerranée orientale, avaient été annoncées par Israël pour janvier 1999, mais elles avaient été reportées à la fin de l'été, puis au mois d'octobre.
 Le journal israélien Jerusalem Post avait indiqué en septembre, citant des sources du ministère israélien de la Défense, qu'elles avaient été reportées à la fin de l'année.
 Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de coopération militaire signé en février 1996, qui a provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran, qui ont dénoncé une menace dirigée contre eux, ce que les deux pays démentent formellement. (AFP, 10 novembre 1999)

Un accord sur la construction de l'oléoduc Bakou-Ceyhan

 Un accord sur la construction d'un oléoduc reliant Bakou au terminal turc de Ceyhan (sur la Méditerranée) via la Géorgie afin d'acheminer le pétrole de la Caspienne vers les marchés mondiaux a été paraphé mercredi à Istanbul, a indiqué le ministre turc de l'Energie Cumhur Ersumer.
 L'accord, finalisé récemment à Ankara, a été paraphé par de hauts responsables turc, géorgien et azerbaïdjanais, a-t-il précisé sur la chaîne de télévision CNN Turk.
 L'accord sur la construction du pipeline de 2.000 km, d'un coût estimé entre 2,7 et 3,3 milliards de dollars, sera officiellement signé par les chefs d'Etat de ces trois pays en marge du sommet de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération (OSCE) de deux jours qui s'ouvre jeudi à Istanbul.
 Le président américain Bill Clinton, en visite d'Etat en Turquie et qui assistera au sommet de l'OSCE, devrait participer comme témoin à la signature de cet accord, soutenu fermement par Washington car il permet l'acheminement du brut azerbaïdjanais en évitant les autres options possibles à travers la Russie ou l'Iran.
 Bakou-Ceyhan s'est heurté pendant des années aux réticences du consortium chargé d'exploiter le pétrole de la Caspienne, l'AIOC, dirigé par BP Amoco, en raison de son coût jugé trop élevé. BP Amoco a toutefois fini par reconnaître le mois dernier son importance "stratégique". (AFP, 17 novembre 1999)

Israël estime désormais possible d'importer de l'eau de Turquie

 Le ministère israélien des Affaires étrangères croit désormais possible d'importer de l'eau de Turquie dans un avenir proche.
 "Il y a une possibilité réelle d'importer de l'eau de Turquie, sous condition bien entendu d'en vérifier la rentablité économique, et cela sera faisable notamment dans les cas d'urgence", a affirmé mercredi à Jérusalem M. Ram Aviram, directeur département de l'eau au ministère.
 M. Aviram a expliqué lors d'un briefing à la presse étrangère qu'Ankara ayant exprimé la volonté d'exporter de l'eau vers Israël, le chef de la diplomatie David Lévy a commandé une étude sur la faisabilité du projet.
 Une délégation du ministère s'est rendue à cet effet récemment en Turquie, et a présenté à son retour ses conclusions "favorables" au ministre qui les a remises au Premier ministre Ehud Barak. Celui-ci a ordonné une étude plus approfondie, qui sera achevée dans quelques mois, a indiqué M. Aviram.
 "En premier lieu, et pour des raisons stratégiques évidentes, Israël compte avant tout construire une usine de dessalement, et l'importation d'eau serait une mesure supplémentaire, qui peut nous être fort utile dans l'attente de la construction de l'usine de dessalement, mais aussi, à plus long terme, lors de circonstances exceptionnelles", a affirmé M. Aviram.
 Il a indiqué que la délégation qu'il a dirigée s'est rendue au bord du lac Nafgat près d'Antalia dans le sud de la Turquie, d'où l'eau devrait être acheminée vers Israël par une flotte de tankers d'une capacité de 200.000 tonnes chacun.
 Les Turcs y ont construit deux installations "capables de produire et exporter 3 milliards de mètres cubes d'eau par an et n'attendant plus que l'ordre de mise en marche pour remplir et expédier les tankers", a-t-il précisé.
 Evitant de s'exprimer sur le coût financier de l'opération, M. Aviram a félicité la Turquie dont "la volonté et les performances techniques nous ont convaincus de la faisabilité du projet".
 Les besoins annuels en eau de l'Etat hébreu sont estimés à 1,8 milliards de mètres cubes.
 Début octobre, le commissaire de l'eau, Meir Ben Meir, avait affirmé que l'importation d'eau de Turquie serait une mesure temporaire, en attendant la construction de l'usine de dessalement, qui devrait avoir une capacité de 100 millions de m3 par an.
 Le gouvernement va en outre budgétiser 280 millions de shekels (environ 65 M USD) pour le développement du secteur de l'eau en 2000, contre l'équivalent de 46 M USD actuellement, a-t-il ajouté.
 Israël et la Turquie entretiennent des rapports étroits, économiques et militaires. La Turquie est un pays en grande partie montagneux, où prend naissance un des plus importants fleuves du Proche-Orient, l'Euphrate, et qui dispose de grands barrages d'eau dans le sud de son territoire. (AFP, 24 novembre 1999)

Bagdad appelle l'ONU à intervenir pour obtenir le retrait turc d'Irak

 Bagdad a exhorté jeudi l'ONU à intervenir auprès du gouvernement turc pour qu'il retire ses troupes du nord irakien et renonce à son aide à l'aviation américano-britannique qui bombarde des villes d'Irak.
 Dans un message adressé au secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et reproduit par l'agence officielle INA, le chef de la diplomatie Mohamed Saïd Al-Sahhaf appelle "l'ONU à exercer des pressions sur le gouvernement turc pour l'amener à retirer ses forces qui ont mené une incursion dans le nord irakien".
 M. Sahhaf a affirmé que l'Irak "se réserve le droit de réclamer des dédommagements à la suite des pertes occasionnées lors des agressions turques répétées".
 Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz avait demandé début novembre à M. Annan d'intervenir pour qu'Ankara retire ses troupes du nord de l'Irak.
 L'armée turque lance fréquemment des opérations dans le nord de l'Irak, utilisé par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme base arrière depuis que la région, à présent contrôlée par les Kurdes d'Irak, a échappé à l'autorité de Bagdad à la fin de la guerre du Golfe en février 1991.
 Evoquant par ailleurs les facilités militaires accordées par Ankara à Washington et Londres pour "attaquer" l'Irak, M. Sahhaf a "exhorté l'ONU à intervenir auprès de la Turquie pour qu'elle cesse ses actes qui menacent la souveraineté et l'unité irakiennes".
 Le ministre irakien avait accusé vendredi la Turquie d'avoir mené fin octobre une "nouvelle incursion" dans le nord du pays, dans un message de protestation adressé à la Ligue arabe.
 Bagdad avait agité à maintes reprises la menace d'une riposte aux incursions turques. (AFP, 25 novembre 1999)

SOCIO-ECONOMIQUE/SOCIO-ECONOMIC

Turkey Plans to Produce Nuclear Weapons

 According to a piece published in the July 26 edition of the Ottawa Citizen, the Turkish government has ordered the Turkish Nuclear Energy Commission to prepare a report detailing prospects of making Turkey a stronger nation due to its nuclear capabilities, by producing nuclear weapons.
 Turkey has expressed interest in buying two Candu reactors from Canada, stated the Turkish Ambassador to Canada Omer Ersun in an extensive interview with the Ottawa Citizen, the entire text of which will be published in the Weekend Edition of Asbarez.
 The newspaper reported that Canadian nuclear energy experts have deemed the Turkish venture extremely dangerous.
 According to the Istanbul-based Marmara Armenian newspaper, Turkey is ready to pay $4 billion to acquire the new reactors, which will be stationed at Akkuyu Bay, on the Turkish Mediterranean coast, in order to establish its own nuclear plants.
 Marmara added that while the price of uranium on the common market fairly inexpensive, Turkish officials have stated that Turkey would produce its own plutonium, which call into question Turkey's motives for such a venture.
 An announcement from the Turkish Nuclear Energy Commission stated that the new plants would have a strategic and economic importance.
  A release from the Atomic Energy of Canada opined that Turkey was planning to produce its own weapons, thus it does not want to purchase the needed uranium from the common market.
 "The recent nuclear bomb tests by Pakistan and Indiaboth having Candu reactorshave added new urgency to this concern," stated the Ottawa Citizen.
 Several experts at Toronto University stated that the operation and construction of the proposed nuclear plants at Akkuyu Bay was extremely dangerous since Akkuyu rested on an earthquake fault.
  Ambassador Ersum decried such evaluations, stating that comments about fault-lines and other deterring aspects were merely "Anti-Turkish" propaganda, stressing that country needed the nuclear plants to move toward the 21st century.
 Ersum also defended Turkey's excessive military spending by saying that Syrians, Greeks and Armenians had territorial demands from Turkey. (Taken from: http://www.asbarez.com/aol/1998/980805.htm)

Inflation: 64,7% sur les douze derniers mois

 La hausse des prix à la consommation s'est chiffrée à 64,7% en octobre sur les 12 derniers mois en Turquie, un chiffre légèrement en hausse comparé au mois précédent, a annoncé mercredi l'Institut des statistiques d'Etat (DIE).
 Pour la même période, la hausse des prix de gros a été de 55,2%.
 De septembre à octobre 1999, les prix à la consommation ont augmenté de 6,3% et ceux de gros de 4,7%.
 La hausse des prix à la consommation avait atteint en septembre 64,3% sur les 12 mois précédents.
 En 1998, elle avait atteint 69,7% (54,3% pour les prix de gros) contre 99,1% (91% pour les prix de gros) en 1997.
 Le gouvernement turc table pour la fin de l'année sur un taux d'inflation se situant entre 50 et 55% et compte le ramener à 25% fin 2000 puis à 10% fin 2001.Le parlement adopte une loi prévoyant le "rachat" du service militaire (AFP, 3 novembre 1999)

Un billet de 10 millions de livres mis en circulation

 Un billet de banque de 10.000.000 de livres turques (TL), qui devient la plus grande coupure du pays, a été mis en circulation vendredi en Turquie, a annoncé le vice-président de la banque centrale Aykut Ekzen.
 Sa valeur au taux actuel correspond à environ 21 dollars. La plus grande coupure avant sa mise en circulation était de 5 millions de TL, depuis 1997.
 Les billets de 5 millions sont les plus utilisés actuellement dans le système turc (89% de tous les billets) et les autorités avaient souligné la nécessité d'une coupure plus importante en raison du taux d'inflation élevé.
 La hausse des prix à la consommation s'est chiffrée en octobre à 64,7% en glissement annuel.
 Le gouvernement table sur un taux d'inflation entre 50 et 55% pour fin 1999. Il compte le ramener à 25% fin 2000 et à 10% fin 2001. (AFP, 3 Novembre 1999)

Le secteur du tourisme a perdu 173 M USD à cause du séisme

 Le secteur du tourisme en Turquie a perdu 173 millions de dollars à cause du séisme qui a ravagé le nord-ouest du pays le 17 août et fait quelque 20.000 morts en pleine saisons touristique, a indiqué jeudi l'Association turque des agences de voyage (TURSAB).
 Les pertes sont surtout liées à l'annulation de réservations par des vacanciers ou des participants à des colloques internationaux, a souligné la TURSAB dans un rapport diffusé par l'agence Anatolie.
 Quelque 8.000 touristes étrangers ont raccourci leurs vacances après le séisme et 156.000 ont annulé leurs réservations à la dernière minute, entraînant une perte de 105 millions de dollars.
 65 millions de dollars ont été perdus avec l'annulation de congrès et de la venue de 17.600 participants.
 Le reste des pertes est lié aux dégâts subis par des hôtels et des bureaux, selon la TURSAB.
 Les agences de voyage basées à Istanbul ont le plus durement souffert.
 Le séisme et ses répliques ont également eu un impact négatif sur les touristes turcs, selon l'étude.
 Il est intervenu alors que le secteur se remettait à peine du coup porté par les menaces du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rébellion kurde) de prendre le tourisme pour cible.
 Pendant le six premiers mois de l'année, la Turquie a accueilli 3 millions de touristes contre 3,9 millions sur la même période de 1998, soit une baisse de fréquentation de 21,74%.
 L'industrie touristique est l'un des secteurs les plus dynamiques de l'économie et fournit le quart des rentrées en devises de la Turquie.
 En 1998, quelque 9,4 millions de touristes avaient visité la Turquie et les recettes s'étaient élevées à 7,2 milliards de dollars, selon la Banque centrale. (AFP, 11 novembre 1999)

Accord de principe entre la Turquie et le FMI sur un crédit de 3,5 mds USD

 La Turquie est parvenue à un accord de principe avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un programme économique devant permettre le déblocage d'un crédit pouvant atteindre 3,5 milliards de dollars sur trois ans, a indiqué mardi le FMI.
 Dans un communiqué publié à Washington, Carlo Cottarelli, qui conduit une délégation du FMI en Turquie, a indiqué qu'il allait regagner Washington où la direction du Fonds examinera cet accord avant de le soumettre au conseil d'administration pour un feu vert final.
 Les administrateurs du Fonds devraient se prononcer sur ce crédit "Le programme économique est ambitieux et comprend de solides réformes structurelles dans les domaines budgétaire, monétaire ainsi que des politiques structurelles visant à ramener l'inflation à moins de 10% d'ici à 2002", selon le communiqué. (AFP, 23 novembre 1999)

"The Ilisu Dam - a Human Rights Disaster in the Making"

 The London-based Kurdish Human Rights Project (KHRP) has published a damning report on the proposed construction of the controversial Ilisu dam and hydroelectric power plant in southeastern Turkey. The report, based on a KHRP fact-finding mission to the region in September 1999, documents the reasons for the growing international condemnation of the dam-building project, which the KHRP calls "a human-rights disaster in the making".
 As part of the Southeastern Anatolia Project (GAP), which has already spread a network of dams and power plants across the Kurdish regions of Turkey, the Turkish government plans to build an additional dam across the Tigris river at Ilisu, 65 km. from the Syrian border. The building of the dam will result in the total flooding of almost 70 Kurdish villages, the partial flooding of at least 50 more, and the submergence of the ancient town of Hasankeyf, which holds a key place in Kurdish culture.
 The current proposals envisage that the project will be constructed by an international consortium led by the Swiss company Sulzer Hydro and including companies from the UK, USA, Germany, Sweden and Italy. These companies are in turn seeking financial support from their own governments.
 The KHRP delegation visited Hasankeyf and the surrounding areas, conducting interviews with local officials, lawyers, historians and those who will be affected by the project. Their report outlines a number of key concerns, the most pressing of which are outlined below:
 - The organizers of the project have failed to inform the public or release key documents. A 1997 Environmental Impact Assessment (EIA) commissioned by Sulzer Hydro has not been released to the public, despite numerous requests. Two further reports were prepared in 1999 at the request of the British government as a result of major deficiencies in the original EIA, but neither of them has been released to the public despite requests to publish them before a decision regarding UK involvement is made.
 - The 10,000-year-old city of Hasankeyf, which spans nine civilizations and has special cultural significance to Turkey's Kurdish population, will be submerged by the reservoir of the dam. The delegation found that the dam is perceived by many as part of the Turkish government's ongoing attempt to annihilate the Kurds as an ethnic group by destroying their most important cultural sites.
 - There has been no consultation at all about the project with the local people - a policy which breaches all international guidelines governing large development projects. Local government officials have not had access to information about the project, nor were they aware that the dam has been officially approved by the government. Yet the delegation found that there was widespread opposition to the project among the local population. However, fear of state-led reprisals has prevented outspoken opposition.
 - No resettlement or compensation plans have been drawn up, although they are required by international guidelines. Documents obtained by the delegation suggest that 25,000 people will be affected. This figure is significantly higher than previous estimates made by the project developers. Nineteen villages in the reservoir area have already been evacuated at gunpoint. In some cases houses have been razed to the ground.
 - Downstream states, Syria and Iraq, have not been consulted about the project, which could significantly affect their own resources, as they rely heavily on water from the Tigris River. The report concludes that the specter of a war over water in the Middle East is an entirely probable outcome.
 - No alternatives to the relatively expensive hydroelectric project have been considered, even though far more cost-effective alternatives exist.
 These and other concerns are outlined in the 154-page report, which also contains maps and photos as well as a section on national and international laws and guidelines affecting the project.(KHRP press release, November 24, 1999)

Le parlement turc adopte une lourde taxe spécial séisme

 Le parlement turc a adopté vendredi une lourde taxe spécial séisme très controversée, visant à faire face aux conséquences du violent tremblement de terre qui ravagé le Nord-Ouest industrialisé en août.
 Le projet avait d'abord été soumis au parlement en août, quelques jours après le séisme qui avait fait plus de 20.000 morts, mais le gouvernement avait dû le retirer devant la levée de boucliers de la population, des milieux d'affaires et de certains de ses membres.
 Le projet de loi adopté vendredi après un débat marathon orageux au parlement sera en vigueur jusqu'à la fin 2.000 et alourdit encore la facture pour le contribuable par rapport à sa version initiale.
 Le gouvernement espère en tirer 2,7 milliards de dollars, selon la presse.
 Il instaure une augmentation de 5 à 10% de l'impôt sur le revenu et sur les sociétés, une double imposition sur les biens fonciers et les véhicules, une taxe supplémentaire sur les revenus annuels supérieurs à 23.500 dollars et une taxe de 25% sur les téléphones portables.
 Il introduit une taxe de 9 à 19% sur les obligations, et une "taxe spéciale interactive" portant notamment sur les licences de port d'arme et des véhicules, les billets de loterie et de course de chevaux, les billets d'avion pour les vols intérieurs, les licences pour les téléphones portables.
 "Les revenus générés par cette loi seront utilisés pour panser les blessures laissées par le séisme et établir un équilibre économique durable", a souligné le ministre des Finances Sumer Oral, cité par l'agence Anatolie.
 L'opposition a accusé le gouvernement d'exploiter les séismes pour lever de nouveaux impôts afin de combler le déficit budgétaire.
 Le séisme d'août a coûté à la Turquie environ 6,2 milliards de dollars, selon une récente étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
 Cette étude a été réalisée avant le nouveau séisme qui a frappé le Nord-Ouest le 12 novembre, faisant plus de 750 morts, selon un bilan officiel. (AFP, 26 novembre 1999)

La Turquie en panne de gaz économise l'électricité par des coupures

 Les autorités turques ont coupé l'électricité à cinq villes du pays pendant plusieurs heures lundi par économie d'énergie, après une forte baisse de l'approvisionnement en gaz naturel venu de Russie, nécessaire à l'alimentation des centrales électriques, rapporte mardi l'agence Anatolie.
 La capitale Ankara et les villes d'Istanbul, Bursa (nord-ouest), Manisa (ouest) et Kayseri (centre de l'Anatolie) ont ainsi été plongées dans le noir, leurs centrales électriques étant dans l'incapacité de maintenir leur activité par manque de gaz.
 Les autorités de l'équipement d'Ankara ont également coupé l'eau courante dans plusieurs quartiers de la ville après l'arrêt, pour les mêmes raisons, de l'activité des stations de pompages, a ajouté Anatolie.
 Le ministre turc de l'Energie Cumhur Ersumer a indiqué lundi soir que le volume de gaz naturel en provenance de Russie avait chuté de 27 millions de mètres cubes par jour à 20 millions de m3 en raison des fortes gelées en Ukraine qui ont conduit les Ukrainiens à puiser davantage de gaz naturel sur le gazoduc.
 Les coupures d'électricité dans les sites industriels et les centrales électriques sont devenues nécessaires avec l'arrivée des températures d'hiver qui ont fait grimper la consommation en gaz des habitants d'Ankara de 8,5 millions de m3 par jour à 18,5 millions de m3. (AFP, 30 novembre 1999)

IMMIGRATION/MIGRATION

Coups de feu contre l'appartement d'un militant kurde

 Des coups de feu ont été tirés au cours de la nuit de mercredi à jeudi contre l'appartement d'un journaliste et militant kurde à Stockholm, a rapporté l'agence de presse suédoise TT.
 Les fenêtres de l'appartement de Kurdo Baksi ont volé en éclats mais il n'y a pas eu de victime, ajoute TT. Selon M. Baksi, collaborateur de la revue anti-raciste Expo, il pourrait s'agir d'un nouvel attentat d'un groupe néo-nazi.
 La Suède est engagée dans un débat national sur l'opportunité d'interdire les groupes se réclamant d'une idéologie nazie après une série d'actes de violence attribués à l'extrême droite, dont les récents assassinats de deux policiers et d'un syndicaliste.
 Le 12 octobre, un militant de l'Organisation centrale des travailleurs de Suède (SAC), un syndicat de gauche radical et minoritaire, a été abattu de plusieurs balles dans la tête dans la banlieue de Stockholm par trois sympathisants néo-nazis.
 Fin mai, trois sympathisants de l'extrême droite avaient exécuté deux policiers après avoir échoué dans l'attaque d'une banque à Kisa (sud-ouest), qui devait, selon la police, servir à pourvoir en argent frais l'organisation d'extrême droite Nordland ("Pays du nord").
 Selon M. Baksi, il pourrait également s'agir d'une action menée par les services de sécurité turcs. "Ces services me poursuivent depuis plusieurs années parce je ne suis pas la ligne officielle d'Ankara dans l'affaire kurde", a-t-il ajouté.
 M. Baksi, dont les avis sont écoutés dans le royaume, milite pour un referendum devant apporter, selon lui, une solution "démocratique" au conflit armé opposant depuis 1984 en Turquie le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces armées dans le sud-est de la Turquie. (AFP, 4 Novembre 1999)

Arrestation de 48 clandestins kurdes à la frontière slovéno-italienne

 Quarante huit kurdes de Turquie ont été arrêtés mardi cachés dans un camion citerne alors qu'ils tentaient de franchir illégalement la frontière slovéno-italienne à Vrtojba, a rapporté l'agence slovène STA.
 C'est le plus important groupe de clandestins découvert jusqu'à présent à ce poste-frontière, a souligné STA.
 Le chauffeur du camion, un Bosniaque, a expliqué à la police que les clandestins étaient récemment arrivés à Sarajevo et qu'ils avaient ensuite traversé la Croatie en camion, avant de se cacher dans un camion citerne.
 Les clandestins seront remis mercredi à la police croate, selon STA. (AFP, 9 novembre 1999)

72 Kurdes arrêtés pour entrée illégale au Liban

 Soixante-douze personnes d'origine kurde ont été arrêtés jeudi, en tentant d'entrer illégalement en territoire libanais à partir de la Syrie, a-t-on appris de sources de sécurité libanaises.
 Ces Kurdes en provenance de Syrie, d'Irak et de Turquie ont été arrêtés tôt jeudi à la frontière libanaise, et transférés au quartier de la sécurité générale à Tripoli (nord), selon les mêmes sources.
 Ces infiltrations à partir des frontières syriennes sont courantes. Selon, les réfugiés, les passeurs sont payés près de 200 dollars et la somme de 2.000 à 4.000 dollars est nécessaire pour que chacun d'entre eux puisse être transféré clandestinement en Europe par la mer.
 En octobre dernier, le capitaine d'un navire et son assistant ont abandonné en mer 72 passagers, qui ont réussi à atteindre les côtes du sud Liban. (AFP, 11 novembre 1999)

Grève de la faim des Kurdes de Roumanie

 Dix-neuf membres de la communauté kurde de Roumanie ont entamé une grève de la faim afin, affirment-ils, de protester contre les "pressions" exercées par les autorités roumaines, a-t-on appris lundi à Bucarest auprès du "Bureau d'Informations du Kurdistan" (BIK).
  Le BIK dénonce notamment une "hausse alarmante du nombre des Kurdes expulsés de Roumanie ou interdits de séjour dans ce pays", ainsi que l'arrestation en avril de 14 membres de cette communauté, sous l'accusation de "préparer un attentat contre le Pape", à l'occasion de la visite de Jean Paul II à Bucarest début mai.
 "Les Kurdes de Roumanie entendent sensibiliser ainsi l'opinion publique et les autorités roumaines sur la situation du peuple kurde", a indiqué à l'AFP un représentant du BIK, Ibrahim Mohamed Huseyn.
 Selon lui, des groupes d'une vingtaine de personnes se relaieront pour que ce mouvement de protestation soit d'une durée "illimitée".
 L'accusation d'une tentative d'attentat contre le Pape "n'a pas pu être prouvée et, sur les quatorze personnes arrêtées, treize ont été relâchées, tandis que la quatorzième fait actuellement l'objet d'un procès sans rapport avec la visite pontificale", affirme le BIK.
 La communauté kurde de Roumanie compte environ 8.000 personnes, dont une partie se déclarent membres du Front de libération nationale du Kurdistan (ERNK), la branche politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste). (AFP, 15 novembre 1999)

Un commandant du PKK abandonne les armes et demande asile aux Pays-Bas

 L'un des principaux chefs militaires du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat Karayilan, a demandé samedi l'asile politique aux Pays-Bas, accentuant l'inéluctable décomposition du mouvement rebelle armé kurde de Turquie.
 Cette demande est intervenue quelques jours avant la décision de la Cour de cassation turque, attendue jeudi, qui doit confirmer ou casser la sentence de mort prononcée contre le chef du PKK Abdullah Ocalan pour trahison et séparatisme.
 Un porte-parole du ministère de la Justice à La Haye, Charlotte Menten, a indiqué mercredi à l'AFP que Murat Karayilan avait "effectivement déposé une demande d'asile samedi".
 L'ambassade des Pays-Bas à Ankara a précisé que le ministère de la Justice vérifiait actuellement si Murat Karayilan avait commis des actes criminels ou des violences ce qui, selon la convention de Genève sur les réfugiés, peut éventuellement entraîner un refus de sa demande d'asile.
 Murat Karayilan, 46 ans, alias "Cuma", originaire du village de Suruc, dans la province de Sanliurfa (sud-est), était l'un des principaux chefs militaires du PKK, avec Cemil Bayik et Osman Ocalan, frère d'Abdullah Ocalan.
 Il était commandant de la région de Botan, selon la terminologie du PKK, qui comprend les provinces de Siirt et Sirnak, dans le sud-est de la Turquie frontalier avec l'Irak.
 Il est aussi l'un des accusés dans un procès contre une centaine de membres du PKK, dont Abdullah Ocalan, qui doit s'ouvrir le 15 décembre à Ankara, pour trahison, meurtre, port d'arme illégal et appartenance à un groupe armé, des accusations basées sur des faits remontant à plus de vingt ans. (AFP, 24 novembre 1999)

BELGIQUE-TURQUIE/BELGIUM-TURKEY

Les escadrons turcs de la mort en Belgique?

 Selon un avertissement publié par l'agence de presse Ozgürlük, les autorités juridico-policières turques enverraient à la Belgique une équipe appartenant aux escadrons de la mort chargé de l´interrogatoire d'une militant du Front révolutionnaire de libération du People une (DHKC), Fehriye Erdal, arrêtée le 26 septembre à Knokke.
 Erdal est actuellement jugée par contumace par la justice turque pour "appartenance à une organisation terroriste" et pour avoit été impliquée dans l'attentat qui avait coûté la vie à un homme d'affaires turc, Ozdemir Sabanci, et deux autres personnes appartenant à son groupe en janvier 1996. Elle risque la peine de mort.
 A l'heure actuelle, Fehriye Erdal et deux autres militants du DHKC, Musa Asoglu et Kaya Saz, se trouvent  dans une prison de Gent. Selon Ozgürlük, ils n'ont droit ni de prendre l'air, ni de téléphoner, ni de rencontrer leurs avocats, ni de pouvoir se rencontrer les uns les autres. C'est pourquoi Musa Asoglu est en grève de la faim depuis 20 jours.
 Le 3 novembre, la Turquie avait demandé à la Belgique l'extradition d'Erdal. En attendant, Ankara demande à la Belgique une autorisation pour que Fehriye Erdal soit interrogée à Gent par une équipe turque en Belgique.
 Selon le DHKC, les membres de cette équipe seraient responsables en Turquie de centaines d´assassinats et de milliers de cas de torture.
 Atilla Cinar, Dervis Kara et Sinan Solmaz, en tant qu'agents du Département de Lutte contre le Terrorisme à Istanbul feraient partie des escadrons de la mort. Le procureur Erdal Gökce protège juridiquement les escadrons de la mort et collabore avec ceux-ci.
 Dans le même communiqué, le DHKC donne les informations suivants concernant Atilla CINAR:
 "Il est officiellement le directeur du Département de Lutte contre le Terrorisme à Istanbul.
 "Affecté à ce poste en 1996, il est en tant que commanditaire des opérations menées par son service, le responsable direct de tous les cas de torture et de meurtre commis jusqu´à ce jour.
 "Le 9 février 1996, Fuat PERK, Meral AKPINAR et Ayten KORKULU sont assassinés dans leur domicile situé dans le quartier de Bahcelievler à Istanbul, 10 minutes après qu´il ait donné l´ordre d´exécution.
 "On n´a pas ressenti la nécessité de faire la moindre sommation.
 "Le 10 avril 1996, Muharrem KARAKUS et Mustafa BEKTAS sont tués sans sommation en pleine rue, par les escadrons de la mort, dans le quartier de Kadiköy.
 "Le 13 mai 1996, Irfan AGDAS, vendeur itinérant de l´hebdomadaire Kurtulus (Libération) est abattu sana sommation par les escadrons de la mort liés à Atilla CINAR alors qu´il diffusait le journal.
 "Irfan AGDAS est encore vivant lorsqu´il est embarqué par ses agresseurs dans une voiture banalisée immatriculée 34 FT 322.
 "C´est dans l´automobile qu´il sera assassiné.
 "Le procès intenté aux assassins est toujours en cours mais les assassins n´ont pas été inculpés.
 "Le 1er mai 1996, durant les célébrations de la fête du travail, A. CINAR donne l´ordre à ses escadrons de la mort d´ouvrir le feu sur la foule suite à quoi trois travailleurs, Yalcin LEVENT, Hakan ALBAYRAK et Dursun ODABAS perdent la vie.
 "Les tirs provenaient de plusieurs véhicules banalisés parmi lesquels celui qui est immatriculé 34 FJU 79, appartient à la section anti-terroriste.
 "Le 22 juin 1996, Adalet YILDIRIM est tuée en plein milieu du quartier de Kagithane à Istanbul.
 "L'ordre émane encore une fois de A.CINAR.
 "Le 15 juillet 1996, un grand nombre d´escadrons de la mort prennent d´assaut un appartement situé dans le quartier de Gültepe.
 "Les révolutionnaires Hasan Hüseyin ONAT, Gülizar SIMSEK, Emine TUNCAL et Ali ERTÜRK sont assassinés sans sommation.
 "Blessée lors du raid policier, A. CINAR ordonne que Hanim GÜL, la propriétaire de l´immeuble, soit tuée elle aussi.
 "Hanim Gül sera défenestrée du haut de sa chambre d´hôpital.
 "Le 19 juillet 1996, un lycéen habitant le quartier de Bagcilar, Levent DOGAN est pris pour cible par la police sur l´ordre de Atilla CINAR puis abattu sans sommation en pleine rue.
 "Le 20 août 1996, sur l´ordre de Atilla CINAR, deux distributeurs de Kurtulus à Alibeyköy, Senem ADALI et Muhammet KAYA sont assaillis par une horde d´escadrons de la mort puis exécutés sans sommation dans une rafale à l´arme lourde.
 "Le 6 octobre 1996, Ismet GÜVENC est interpelé dans le quartier de Esenler à Istanbul, puis mis en garde à vue où il fera l´objet de tortures.
 "Il sera abattu d´une balle dans la tête.
 "Son corps sera retrouvé dans le chantier d´un immeuble en construction.
 "Le 8 juin 1997, Süleyman ÖRS est assassiné en pleine rue dans le quartier de Gaziosmanpasa, sans aucune sommation.
 "Avant son exécution, on entendit dans les talkies-walkies l´ordre suivant: "Tuez-le".
 "Le 4 juin 1999, Atilla CINAR donne l´ordre d´exécuter deux révolutionnaires, Selcuk AKGÜN et Sadik MAMATI, dans le quartier de Tarlabasi à proximité du consulat général des Etats Unis d´Amérique.
 "Les perquistions violentes et les tortures réalisées sur l´ordre de Atilla CINAR
 "Le 17 février 1997, le bureau central de l´hebdomadaire Kurtulus fait l´objet d´une perquisition sans soumettre quelque mandat que ce soit. Atilla CINAR ordonne de torturer Hamdi KAYISI, Aynur CIHAN, Zehra KURTAY, Banu GÜDENOGLU, Sengül AKKURT, Ecevit ULUVAR et de les incarcérer.
 "Le procès est toujours en cours à la Sixième Cour de Sûreté de l´Etat sous le numéro de dossier 1998/69.
 "En outre, lors de la perquisition, les policiers sous ordre de Atilla CINAR ont endommagé et confisqué le matériel de la rédaction y compris les appareils informatiques.
 "Le 11 mars 1998, Yunus BOLUKOC est arrêté au domicile de l´un de ses proches, sauvagement torturé et mis en détention sur ordre de Atilla CINAR.
 "Il parvint même à obtenir un rapport médical (ref. n° 794) attestant des tortures qu´il a subies.
 "Malgré cela, il a été détenu pendant plusieurs mois sans "la moindre preuve d´inculpation.
 Son procès se poursuit sous le numéro de dossier 1998/128 à la Cinquième Cour de Sûreté de l´Etat à Istanbul.
 "Le 8 avril 1998, les policier liés au service de Atilla CINAR attaquent un cortège qui rendait un hommage au cimetière de Kocasinan à Istanbul. Suite à cette charge, 18 personnes ont été arrêtées.
 "La plupart des personnes interpelées ont fait l´objet de tortures dont des certificats médicaux attestent.
 "Citons à titre d´exemple le cas de Muharrem GENC qui le 12 avril 1998 obtint de la part du médecin légiste, un certificat comportant la référence 1998/1400.
 "Son procès est toujours en cours à la Quatrième Cour de Sûreté de l´Etat à Istanbul sous le numéro de dossier 1998/159.
 "Le 21 août 1998, le centre culturel Idil situé à Ortyaköy fait l´objet d´une perquisition lors de laquelle 32 personnes dont des chanteurs du groupe musical Yorum.
 "Tous ont subi des tortures et finalement Erol DASKIN, Irsad AYDIN et Mehmet ÖZTÜRK ont été arrêtés. Leur procès est toujours en cours sous le n° de dossier 1998/291 à la Troisième Cour de Sûreté de l´Etat à Istanbul.
 "Le bureau central de Kurtulus qui avait précédemment fait l´objet de perquisition, recoit une nouvelle fois la visite, le 7 octobre 1998 des sbires de Atilla CINAR.
 "Sans pouvoir invoquer la moindre preuve, ni le moindre élément d´inculpation, ils arrêtent, torturent et condamnent Ufuk DOGBAY, Özlem KÜTÜK et Selma KUBAT.
 "Ils ont été détenu durant trois mois.
 "Le 22 décembre 1998, deux révolutionnaires, Riza POYRAZ et Meryem ALTUN sont interpelés à Istanbul.
 "Riza POYRAZ a été défenestré depuis le Département de Lutte contre le Terrorisme situé au 5e Ètage du Commissariat central de la police d´Istanbul.
 "Des suites de cette tentative d´assassinat, Riza POYRAZ a eu les deux pieds cassés.
 "On lui émit un certificat d´invalidité pour un délai de 45 jours.
 "Ce certificat a été annexé à l'acte d'accusation comportant le numéro, 1998/2904 par la cour de sûreté de l'Etat à Istanbul.
 "Malgré ses diverses fractures, cela n'a pas empêché Atilla CINAR de le renvoyer en salle de torture.
 "Le 23 janvier 1999, suite aux opérations menées en différents endroits, le lycéen Mustafa CAPARDASAa été mis en garde à vue, précisément dans le service appartenant à Atilla CINAR.
 "Il y subit de lourdes tortures suite auxquelles il reçut un certificat médical enregistré sous le numéro 120.
 "Le 7 juin 1999, lors des obsèques du révolutionnaire nommé Selçuk AKGÜN organisées dans le quartier de Alibeyköy, Atilla CINAR a donné l'ordre de charger sur la foule.
 "Ainsi, 82 personnes ont été arrêtées torturées et 15 opersonnes d'entre elles ont été condamnées.
 "Le dosssier portant la référence 1999/216 est toujours en cours à la Cour de Sûreté de l'Etat à Istanbul.
 "Le 10 février 1999, un lycéen nommé Inan DOGAN, a, suite aux tortures qu'il a subies, obtenu de la part de la médecine légale un certificat d'incapacité de travail enregistré sous le numéro 876, pour un délai de cinq jours.
 "Le 7 avril 1999, le centre cutlurel Karanfiller (les oeillets) situé à Bagcilar a fait l'objet d'une attaque suite à laquelle 12 personnes ont été placées en garde à vue.
 "Parmi les incuplés, Sinan DUMAN a reçu un certificat d'incapacité de travail (n°876) de 5 jours de la part des médecins légistes, suite aux tortures qu'il a subies.
 "Le même centre culturel s'est vu pris d'assaut le 17 avril 1999 par la police du Département de Lutte contre le Terrorisme et cette fois, 13 personnes ont été mises en garde à vue.
 "Le procès des inculpés Taylan PEKTAS, Özgür SAGLAM, Serkan CAKAR est toujours en cours sous le dossier 1999/162.
 "La population de Turquie connaît des centaines voire des milliers de cas de tortures et de massacres, tous clairement attestés par des illustrations, des procès-verbaux et des témoignages."
 "Dans son communiqué, le DHKC fait l'appel suivant à l'opinion publique belge:
 "Toutes les attaques, les tortures, tous les massacres sont l'oeuvre d'escadrons de la mort sous les ordres de Atilla CINAR.
 "Continuant ses crimes, A.CINAR ne fait qu'aggraver son cas de jour en jour.
 "Allez-vous accepter d'accueillir le chef des massacres, des tortures, des escadrons de la mort?"
 "Nous faisons appel à votre sensibilité et vous invitons à refuser qu'un tel bourreau puisse fouler votre sol et interroger Fehriye Erdal." (Bruxelles, 3 novembre 1999)

Grève de la faim pour les prisonniers politiques turcs

 Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques à Bruxelles a, le 22 novembre 1999, diffusé le communiqué de presse suivant:
 "Nous sommes en grève de la faim jusqu'à la levée de la mise au secret de Fehriye Erdal et de ses camarades. A Bruges, des prisonniers politiques originaires de Turquie sont détenus au secret, c'est-à-dire dans des conditions d'isolement extrêmes et cela, depuis le 26 septembre dernier. Parmi eux, une jeune femme, Fehriye Erdal, soupçonnée d'avoir participé le 9 janvier 1996, à une action punitive contre de puissants industriels dans le conseil d'administration du holding Sabanci Center à Istanbul. Dans les jours qui suivirent l'événement, une véritable chasse à l'homme fut lancée dans tout le pays tandis qu'un mandat d'arrêt international était émis par Interpol. La capture de Fehriye Erdal a réjoui les milieux du pouvoir en Turquie qui attendent avec impatience son extradition vers l'une de leurs salles de torture. Ce n'est en effet un secret pour personne, la Turquie est purement et simplement un pays de tortionnaires, un pays où les appareils de torture tournent à plein rendement, où les gens sont enlevés et assassinés pour leurs opinions, où il ne fait pas bon d'être kurde, où l'on vous assaine des coups de matraques si vous vous plaignez de votre sort, comme c'est le cas pour les victimes des récents séismes. La Turquie, c'est aussi le pays où il existe la peine de mort. Mais croyez-nous en, les bourreaux n'ont plus besoin de dresser la potence, méthode désormais trop archaïque pour un pays qui se veut être une "jeune démocratie en devenir". L'honneur d'exécuter la sentence capitale revient aux escadrons de la mort qui vous criblent de balles ou vous écorchent vif en toute discrétion et sans frais de justice, en pleine rue, à votre domicile ou dans les douches des prisons, à l'instar de ce qui se produisit le 26 septembre dernier, dans le pénitencier de Ulucanlar à Ankara. Non, vraiment pas, ce n'est pas la mention de la peine de mort dans la constitution qui nous inquiète mais plus généralement la collaboration de la Belgique avec un pouvoir illégitime, corrompu et tyrannique spécialisé dans la répression contre sa propre population. Des tortionnaires débarquent prochainement en Belgique Pris d'impatience, les autorités turques ont tôt fait de devancer la procédure d'extradition en constituant une délégation qui va procéder à l'interrogatoire de Fehriye Erdal sur le sol belge. Et devinez qui en fait partie? Trois flics parmi lesquels un certain Atilla Cinar, qui n'est autre que le directeur de la section anti-terroriste. Il y a aussi Erdal Gökçe, un procureur de la cour de sûreté de l'état... connu pour ses connivences avec l'armée. Il va sans dire que la présence inquisitrice d'une pareille bande d'indésirables en Belgique constitue une atteinte grave aux nobles principes que l'Etat belge prétend défendre. Cela dit, si la Belgique veut préserver un résidu de cohérence avec sa conception de l'état de droit et du respect des droits de l'homme, elle doit d'abord mettre fin au régime d'isolement qu'endurent nos camarades incarcérés à Bruges. C'est une question de choix politique et moral. Le temps tourne et Musa Asoglu en est déjà à son 25e jour de grève de la faim, protestant ainsi contre ses conditions de détention. Pour notre part, nous sommes décidés à faire grève de la faim au finish, jusqu'à la fin de leur détention en cellule d'isolement. Notre action de solidarité débutera aujourd'hui à 13 h. sur le campus du Solbosch à l'Université libre de Bruxelles. En Turquie, 12 prisonniers révolutionnaires ont payé de leur vie après 69 jours de grève de la faim, la fermeture des cellules rebaptisées 'cercueils'. Cet exemple illustre que la volonté révolutionnaire peut même courber l'échine de l'une des dictatures les plus sanglantes de la planète.
 (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques, 323, Chaussée de Louvain 1030 Bruxelles Tél-Fax: 02/733.72.81)

Les agressions fascistes turques à Bruxelles

 Le 17 novembre, les locaux de l'Association culturelle kurde à Saint-Josse ont été attaqués et détruits par un groupe de Loups gris déchaînés après un match de football de l'équipe nationale turque. Les forces de sécurité, malgré l'appel urgent des membres de l'association, ne sont pas intervenues immédiatemment à cette nouvelle agression fasciste.
 Les Loups Gris, soutenus par l'Ambassade de Turquie avaient déjà incendié les locaux de deux associations kurdes en 1998.
 Juste après les événements, Info-Türk avait fourni aux médias (RTL, RTBF, VRT, VTM) et aux autorités judiciaires plusieurs preuves (photos, films télévisés) dans lesquelles étaient clairement identifiés plusieurs "loups gris" en flagrant délit.
 Malgré l'existence de plusieurs preuves, les autorités belges n'ont arrêté ou poursuivi jusqu'ici aucun de ces agresseurs.
 Devant la tolérance et la complicité des autorités belges, les Loups Gris, dont le parti MHP est au pouvoir en Turquie depuis quelques mois, peuvent désormais commettre en Belgique de nouvelles agressions meurtrières en toute impunité. (Info-Türk, 18 novembre 1999)

Earlier informations
Informations précédentes
(January/janvier 98 0ctober/Octobre 99)

Info-Türk
Home Page
Info-Türk
Publications
Info-Türk
Subscription
Info-Türk
Abonnement
Info-Türk
Bulletins