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27e Année/27th Year - N°297

Mai/May 2003

 
 

Le MGK a obligé le gouvernement
de reporter les "réformes européennes"

Nouvelles ingérences de l'Armée
turque dans les affaires politiques
 


 

Amnesty: Atteintes aux droits de l'Homme en Turquie, malgré les réformes
*
L'ombre de l'Armée turque sur
la campagne électorale en Belgique
*
Cannes: Les cinéastes turcs à l'honneur
*
La Turque a remporté pour la première fois l'Eurovision
*
Le Parlement européen s'est déclaré
contre le pouvoir militaire en Turquie
*
Le chef de l'Armée turque:
Un des 42 prédateurs de la liberté de la presse
*
Turkish refusal
Murat Belge's article for Open Democracy
 


 
Politique intérieure/Interior Policy

Nouvelles ingérences de l'Armée turque dans les affaires politiques

Lors d'une conférence de presse restreinte, le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok, a exprimé une fois de plus "l'inquiétude" des militaires concernant de récentes nominations de figures islamistes à des postes-clés de l'administration par le gouvernement ainsi que leur "réticence" concernant les exigences de l'Union européenne.

La conférence de presse à la militaire, à laquelle n'étaient pas invitées la presse étrangère ni la presse pro-islamique ou pro-kurde, faisait suite à une information parue vendredi dans le journal atatürkiste Cumhuriyet, reprise par d'autres quotidiens, faisant état d'un "malaise des jeunes officiers" quant aux projets de réforme du gouvernement, surveillés de près par l'armée qui se veut le gardien des valeurs républicaines et laïques du pays.

Selon ce quotidien, le général Ozkok aurait fait part, la semaine dernière, au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan du mécontentement de la hiérarchie militaire quant à une radicalisation de l'islam en Turquie, pays musulman au régime strictement laïc.

"Le général Ozkok a fait part d'inquiétudes générales (...) Il a surtout fait état d'un malaise (de l'armée) concernant des nominations", a affirmé à la chaîne de télévision d'information CNN-Turk le chroniqueur du journal Milliyet.

Le chef militaire a souligné que ces inquiétudes ne sont pas limitées aux "jeunes officiers", mais partagées à l'unanimité par tous les officiers de l'Armée turque.

Le chef de l'armée s'est affirmé en faveur d'une intégration de la Turquie à l'Union européenne, mais "à condition que l'unité nationale du pays ne soit pas remise en question", selon Ilnur Cevik, rédacteur en chef du quotidien de langue anglaise Turkish Daily News.

Selon la presse, les militaires craignent que les réformes pro-européennes à l'étude n'encouragent les mouvements séparatistes en Turquie.

Une nouvelle série de réformes, préparée par le gouvernement mais non encore soumise au parlement, prévoit notamment la levée de certains obstacles à la liberté d'expression et de religion, et vise à autoriser la diffusion d'émissions en kurde sur les stations de radio et les chaînes de télévision privées.

Le secrétaire général du Conseil national de sécurité, organe au moyen duquel l'armée exerce une influence sur la politique du gouvernement, avait récemment exprimé son opposition à plusieurs de réformes envisagées, dont la diffusion de la langue kurde sur des chaînes audiovisuelles commerciales, selon la presse.

La controverse actuelle "n'est pas digne de la Turquie (...) C'est très regrettable", a affirmé M. Gul à la presse avant son départ d'Ankara pour la conférence Euromed entre l'UE et les pays méditerranéens en Crète (Grèce). Il a relevé que les informations de presse apparaissaient à un moment où "la Turquie est plus que jamais impliquée dans un processus de rapprochement" avec l'UE. (Info-Türk - AFP, 26 mai 2003)
 

Le MGK a obligé le gouvernement de reporter les "réformes européennes"

"L'armée turque appuie les efforts du gouvernement pour rejoindre l'Union européenne, mais à condition que l'unité nationale du pays ne soit pas remise en question", a affirmé le 29 mai un des principaux généraux du pays, à un moment où la presse fait état de tensions entre militaires et civils sur l'ampleur des réformes nécessaires pour rejoindre le club européen.

Les déclarations du général interviennent alors que la presse fait état d'objections par les militaires aux réformes voulues par le gouvernement pour aligner le pays sur les normes européennes.

Les principaux généraux et ministres du pays se sont réunis mercredi pendant six heures au sein du Conseil national de sécurité, organisme consultatif mais particulièrement influant, pour débattre de ces réformes.

Peu de détails ont filtré sur la réunion, mais le gouvernement a annoncé jeudi un report d'un mois dans la soumission au parlement des réformes, signe probable que des différends demeurent entre état-major et gouvernement.

Selon la presse, les militaires craignent que certaines réformes, dont l'abandon d'une loi anti-terroriste et l'autorisation de diffusion d'émissions en langue kurde sur les chaînes commerciales de radio et télévision, n'encouragent les mouvements sécessionnistes kurdes et les mouvements pro-islamistes.

Le parti qui dirige depuis novembre le gouvernement a lui-même pour origine des mouvements pro-islamistes dissous et l'armée demeure particulièrement méfiante à son égard.

Lundi, le chef d'état-major, le général Hilmi Ozkok, a réitéré devant des journalistes de récentes mises en garde evers le gouvernement concernant de récentes nominations de figures islamistes à la tête de plusieurs administrations publiques.

Le chef de l'armée s'est également affirmé en faveur de l'intégration de la Turquie à l'UE, mais "à condition que l'unité nationale du pays ne soit pas remise en question", selon Ilnur Cevik, rédacteur en chef du quotidien Turkish Daily News.

Cette condition a également été évoquée par le général Buyukanit pour qui "l'objectif européen ne correspond pas aux objectifs des cercles séparatistes et obscurantistes qui ont des idées différentes concernant le système unitaire et laïc du pays".

"Ceux qui pensent que l'UE et ses valeurs leur permettront de mettre en oeuvre leurs objectifs obscurantistes et séparatistes seront inévitablement déçus", a-t-il ajouté. (AFP, 29 mai 2003)
 

L'ex-Premier ministre islamiste Erbakan élu chef d'un parti pro-islamiste

L'ex-Premier ministre islamiste turc, Necmettin Erbakan, 77 ans, a été élu sans surprise dimanche lors d'un congrès chef du parti pro-islamiste du Bonheur (Saadet) après la fin, en février, de l'interdiction de politique qui l'a frappé pendant cinq ans, rapportent les médias.

Accueilli sous les slogans "Erbakan moudjahidin (combattant de l'islam)" par des milliers de sympathisants du parti assis femmes et hommes séparément dans le complexe de sport où s'est déroulé l'événement, M. Erbakan, unique candidat, a recueilli la totalité des 960 voix exprimées.

Pionnier depuis le début des années 70 de l'islam politique en Turquie, pays musulman au régime strictement laïque, M. Erbakan avait été interdit de politique pour cinq ans, avec quatre de ses proches collaborateurs, pour "activités anti-laïques" en 1998 par la Cour constitutionnelle. Son parti de la Prospérité (Refah) avait été déclaré dissous.

Le gouvernement de coalition dirigé par M. Erbakan avait été forcé de démissionner en 1997 après un an au pouvoir à la suite de pressions de l'élite anti-islamiste et de l'armée, gardienne des valeurs républicaines et laïques.

A la suite de son interdiction, le mouvement islamiste s'était regroupé au sein du parti de la Vertu (Fazilet), lui aussi interdit en 2001 pour "activités anti-laïques".

Sont nées ensuite d'une scission au sein du mouvement deux autres formations: le Saadet, constitué de proches de M. Erbakan, et le parti de la Justice et du Développement (AKP), qui a remporté haut la main les dernières élections législatives de novembre et qui est actuellement au pouvoir.

Le Saadet n'est pas représenté au parlement, faute d'avoir franchi la barre des 10% de suffrages nécessaires à ce scrutin.(AFP, 11 mai 2003)
 

La Cour constitutionnelle rejette une retraite à 61 ans des fonctionnaires

La Cour constitutionnelle turque s'est prononcée jeudi contre une loi adoptée récemment au parlement par la majorité gouvernementale réduisant de 65 à 61 ans l'âge de la retraite dans la fonction publique, a annoncé à la presse le vice-président de la Cour Hasim Kilic.

"Il n'y aura pas de retraite à 61 ans", a-t-il indiqué, ajoutant que la mise en vigueur de cette loi a été suspendue.

La Cour s'était saisie du dossier après une requête du parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation d'opposition au parlement.

Cette loi, présentée par le gouvernement du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), a suscité une pluie de critiques.

Ses opposants estimaient que, dans la diplomatie notamment, de nombreux ambassadeurs occupant des postes clés à travers le monde devraient partir immédiatement à la retraite, ce qui pourrait affecter la bonne marche de la politique étrangère du pays.

L'opposition accusait aussi le gouvernement d'avoir fait passer cette loi pour nommer des sympathisants de l'AKP à de futurs postes importants dans le secteur public. (AFP, 8 mai 2003)
 

Nouvelle tension entre le gouvernement islamiste et les chefs militaires

Le Conseil de Sécurité nationale (MGK) a déclaré qu'il fallait "protéger" la stricte laïcité de la Turquie. "La signification du principe de laïcité, qui est l'une des valeurs fondamentales de l'Etat, et la (nécessité de le) protéger avec soin ont été soulignés", a déclaré dans un communiqué le MGK au terme d'une longue réunion.

Le MGK est un organe para-militaire dans lequel les chefs de l'Armée turque, qui se proclament "gardiens de l'Etat laïc", pèsent de tout leur poids sur la vie politique du pays, édictant des "recommandations" à l'attention du gouvernement. Il se réunit tous les derniers mercredi du mois.

Les réunions du MGK sont présidées par le président de la république et ont lieu en présence du Premier ministre, de ses adjoints, des ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Intérieur. L'armée y est représentée par le chef d'état-majour et ses quatre principaux adjoints.

La réunion du 30 avril 2003 est intervenue dans le contexte d'une controverse entre l'armée et le parti au pouvoir de la Justice et du Développement (AKP, issue de la mouvement islamique) portant notamment sur le port du voile islamique en Turquie.

Cette polémique s'est traduite la semaine dernière par le boycottage par les responsables de l'Armée d'une réception donnée à l'occasion d'une fête officielle par le Président du Parlement, Bulent Arinc, dont la femme porte le voile islamique.

L'armée, à l'instar de la hiérarchie pro-laïque, est prompte à voir le port du foulard comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Les militaires turcs, qui se considèrent comme les gardiens du système laïque en Turquie, avaient forcé en 1997 le premier chef de gouvernement islamiste du pays à démissionner.

L'AKP, arrivé au pouvoir en novembre dernier, a récemment fait l'objet de critiques pour avoir nommé plusieurs figures islamistes à des postes de responsabilité au sein de l'administration et pour avoir apporté son soutien à un groupe islamiste oeuvrant à l'étranger qui est accusé de fondamentalisme.

La discussion au sein du MGK a également porté sur l'Irak, Chypre et les projets de pipeline régional, précise le communiqué.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan n'a fait aucune déclaration à l'issue de la réunion du MGK à laquelle il assistait.

Le ministre du travail, Murat Basesgioglu, a indiqué à la télévision que "le gouvernement est sensibilisé à la question de la laïcité et n'est donc pas troublé" par le communiqué du MGK.

Quant au président du Parlement, Bulent Arinc, il a déclaré: "Le monde continue de tourner. Tout est sur les rails."

Toutefois, pour les observateurs estiment que l'armée "a déclenché un processus de surveillance de l'AKP" et "la laïcité sera désormais le principal sujet à l'ordre du jour." (AFP, 30 avril 2003)
 

The Turkish refusal
by Murat Belge

Turkey¹s triple role in the Iraq war confounded many experts. While its neo-Islamist government supported the US invasion of Iraq, and its military refrained from major incursion into the Kurdish-controlled north, its parliament refused help to American forces. Turkey¹s relations with the US were strained, yet without any diplomatic benefit from the EU to compensate. The crisis has shifted the political ground under Turkey¹s feet. Who will design the new maps?

The campaign to force regime change upon Iraq led by the United States found and then left Turkey in a new situation. The most interesting fact about it is the sudden, cool distance that developed between two countries who had been such close allies in so many earlier historical ³episodes². The difference between how it is seen from a certain distance and how it is viewed and evaluated from within may also be a point of interest.

Let us begin with this second point. The Turkish parliament rejected, albeit with a very small margin, a motion allowing US troops to attack Iraq from the north. Those who were against the military intervention in Iraq see Turkey as having thus played a very important part in trying to avoid war, even if its stance was in the event unable actually to stop the intervention.

This episode resulted in an abrupt, major shift in the previous image of Turkey ? presented mainly in the American media ? as bargaining for more and more money in return for granting its US ally a military advantage. Almost overnight, the role of the mercenary turned into that of the noble pacifist. Moreover, Turkey had dared to act in this way at the very time it was carrying out negotiations with the International Monetary Fund (IMF) in order to maneouvre out of yet another economic crisis.

Many people who watched this process from afar admired Turkey for its heroic resistance to pressure from its powerful traditional ally, the United States.

And this is what indeed happened. But seen from inside, the whole thing is much more complex and far less heroic.

Turkey¹s moment of decision

The best way to illustrate this is by looking at the way Turkey made the crucial decision not to support the United States.

The newly-governing Justice and Development Party (AKP), which came to power in the general election of November 2002, is mainly composed of moderate, progressive Islamists with an interest in social justice. It disclaims any tendency towards political Islam, even as it demonstrates its sympathy for its cultural and religious values.

Despite this restraint, the AKP has constantly been accused of ³Islamist fundamentalism² by the more radical, relentlessly secular forces ? loyal to the principles of the republic¹s founder, Kemal Ataturk ? who have ruled the state since its creation as a republic in 1923. This made the government¹s decision to support an American invasion of its neighbour, a country with a largely Muslim population, even more difficult. Opinion polls and other evidence showed that the idea of chastising Saddam and attacking Iraq was not popular in Turkey. Indeed, among all the political tendencies in the country at present, the most pronounced anti-American posture belongs to the Islamists ? which at least equals the anti-imperialism of the socialist left of the 1960s and 1970s.

Despite this popular pressure, the AKP leaders realised the importance of the US to Turkey and had no wish to give needless offence. Perhaps even more important in their calculations was their wish to play a part in Iraq¹s post-war reconstruction. In the event, the latter contributed greatly to the length of the negotiations with the US over military passage of its forces, and then to the vote of rejection in the parliament.

The new government had to look constantly in another direction during the approach to war. Between it and the powerful armed forces there is, to put it mildly, considerable mutual distrust. In all likelihood, the Turkish army did not want openly to advocate taking part in the US-led intervention in Iraq, given how unpopular this was. The army probably thought that the govenment would decide actively to support the US anyway ? and they were right, to the extent that the prime minister at the time (Abdullah Gül, now foreign minister) and his successor (Recep Tayyip Erdo?an) did want this course of action. By contrast, the republic¹s president, Ahmet Necdet Sezer, did not favour Turkish involvement and suggested waiting for the UN decision to make the intervention legitimate.

The dominant press outlets pressed for involvement, stressing the state¹s ³interests² and the necessity of acting alongside the ³superpowers². The government, wanting society to see that it was cooperating with the armed forces, called the National Security Council (MGK) to meet. The latter, however, failed to reach a clear decision ? or at least to make a declaration; a surprise to many as the NSC pronounces on each and every question in the country. The next day, the chief of the general staff said that while the Council was an advisory body for the government, ultimate decision-making power rested with the parliament. This was hailed by the newspapers as a democratic ³lesson² to everyone and proof of the loyalty of the military to parliament.

It was in this heightened atmosphere that the voting took place. The opposition Republican People¹s Party (CHP) had decided to vote as one against involvement in Iraq. The governing party faced some dissension in an early round of voting, but the number of critics was nowhere near enough to jeopardise the real vote.

But in the crucial round, twice the number of parliamentarians voted against the motion to permit the Americans passage through Turkey. This was as much a shock for MPs themselves as for the general public.

The army chief came up with a new statement the following day, saying that there were no ³good² courses available to Turkey ? only ³the better of the bad ones² ? in this case, he implied, unfortunate involvement on the side of the ³coalition². This was presumably addressed to the government, since the parliament (as we have seen) is by definition beyond the ³advisory range² of the army. However, the social democratic wing of the opposition then acted as if it was the recipient of the army¹s advice, by rescinding the ³party decision² if there were a repeat of the vote.

That second vote never came up. Turkey stayed out of the war. US troops and ships that had arrived in the country to prepare for action left after a while.

The European dimension

What had happened in Turkey, and how?

Here, it is essential to refer to events in the European Union shortly before the outbreak of this crisis. At the Copenhagen summit in December 2002, Germany and France had played a prominent role in deciding on a date when Turkey was to start negotiations for membership. But Turkey considered the resulting agreement, with a date of autumn 2004, too late. The government, which had adopted a sincerely pro-EU attitude was seriously disappointed, and took strong offense at this appearance of perceived lack of support from those it considered friends.

The Iraqi crisis followed not long after. There, Germany and France were the most prominent objectors to the ³American way² of solving the case. Beyond regarding Turkey as a country closer to the US than the EU, these two countries¹ attitude towards Turkey during Copenhagen and then during the build-up to war were probably not directly connected. They were more concerned at the fact that, apart from existing members like Spain and Britain, the EU candidate members turned out to be the warmest supporters of US intervention.

Yet it is somewhat surprising that, on the eve of war, the Turkish refusal received no noticeable response from France and Germany. Some Europeans account for this by the lack of cohesion within Turkey, as described above. This is true to a certain extent; the political party leaders were genuinely shocked by the parliamentary result and promised it would not be repeated. The armed forces and a significant part of the press obviously were in favour of intervention. But, still, the motion was rejected in parliament, which many people felt deserved a warmer acknowledgement from the two great European powers.

Many Turkish columnists were alarmed by this situation. Relations with the US were strained while those with the EU were not improved; does this mean further isolation? Supporters of military involvement in Iraq were obviously angered by the parliamentary vote; but those against were hardly enthused, because the vote was more the effect of a series of mistakes and misunderstandings than of a principled action against war and invasion.

Iraq and the US: a military-political faultline

Why was there not a second parliamentary vote? This may be the crux of the whole issue. The sore point in the long bargaining process between Turkey and the US was probably not money, but the Turkish military position vis-a-vis northern Iraq. Turkey had more or less explicitly stated that anything resembling an independent Kurdish state in the region would be considered a reason for war with the Kurds. The heart of the debate with the US may thus have been Turkey¹s demand to ensure a security presence in northern Iraq in accordance with its strategic objectives, which obviously did not conform to American plans on this occasion.

The details of these international negotiations are not completely clear. But it is possible to surmise that George W. Bush decided to assist the Kurds in preserving their autonomy in northern Iraq. (His father had followed a different course at the time of the first Gulf war in 1991, in ignoring the advice of the then Turkish president, Turgut Özal, that US forces should march on to Baghdad).

Once the war started, the retired Turkish army officers invited to comment on the fighting by all of the numerous TV channels made very disparaging remarks about American military prowess. They criticised the US plan as insufficient (unsupported as it was by operations from the north) and feeble. These officers¹ perception was hardly confirmed by the unexpectedly sudden surrender of Iraq. But in the war¹s aftermath, one of them spoke of the possibility of a clash between Turkish and US troops ? and added that no one could guess the outcome. Such comments, and many other signals, indicated that there could be serious disagreement between Turkish and American opinion about what should be done in northern Iraq.

In one incident, Turkish special troops were arrested by American soldiers in the act of smuggling arms into Iraq to hand over to Turcoman tribesmen. This has hardly contributed to an improvement of strained relations. In the Turkish press, the US was severely censured for broadcasting an event which would normally have been kept secret.

This continuing strain between Turkey and its closest strategic ally are paralleled by those within the country between the government and the armed forces. Recently, another semi-farcical link was added to a string of portentous events, with a rumour that the wife of the parliamentary speaker would appear at an official reception on a national holiday ? wearing a headscarf. As a result, the generals did not attend the reception. The media gleefully expected high tension at the next MGK meeting at the end of April, though apparently this was not fulfilled.

Thus, whether by mistake or not, Turkey finds itself standing on quite unfamiliar ground after regime change in Iraq. The most important novelty of the situation is the resentment between Turkey and the US, tangible in the statements of some American officials and ministers. The Turkish government is doing its best to restore friendly relations. The army is silent about the US, and about events in northern Iraq in general (retired army officers however are vociferously hostile). The press is divided on every point.

On the European front, it is time to wait and see. In the short run, European attitudes towards Turkey will probably be even more affected by the recent dramatic events in Cyprus. One crisis follows another. The legacy of these unforgettable months will be with the Turkish republic for many years to come.  (Open Democracy, May 21, 2003)

Forces Armées/Armed Forces

Plus de 60 soldats espagnols tués dans un accident d'avion en Turquie

Plus de 60 soldats espagnols, rentrant d'une mission de maintien de la paix en Asie centrale, ont été tués tôt lundi lorsque leur avion s'est écrasé près de Trabzon, dans le nord-est de la Turquie  Le bilan de l'accident  s'établit à 75 morts , soit un de plus qu'envisagé au départ, a affirmé mercredi un procureur local après que les médecins légistes aient découvert les restes d'un corps qui ne figurait pas sur le manifeste de vol.

Les 13 membres de l'équipage ukrainien de l'avion de transport YAK-42 ont également péri dans l'accident qui est intervenu alors que l'appareil tentait d'atterir à Trabzon pour se ravitailler en carburant.

Selon les responsables de l'aviation civile turque, cités par l'agence Anatolie, une erreur de pilotage serait à l'origine de l'accident.

L'appareil, qui volait à trop haute altitude et qui a été gêné par le vent, a dû abandonner une première tentative pour atterir à Trabzon. Les pilotes devaient alors tenter une nouvelle approche de la piste depuis la mer, mais l'avion s'est dirigé vers une région montagneuse à quelque 35 km de l'aéroport et a disparu des radars, selon les responsables de l'aviation civile.

Les débris de l'appareil ont été retrouvés à l'aube sur une pente raide de montagne où régnait un fort brouillard, selon les images diffusées par les télévisions.

Un total de 62 soldats espagnols, 40 de l'armée de Terre, 21 de l'armée de l'Air et un garde civil, ont été tués dans l'accident, a confirmé à Madrid le ministère espagnol de la Défense.

Les militaires, essentiellement des officiers et sous-officiers, rentraient d'une mission de quatre mois à Manas (Kirghisztan) et à Kaboul (Afghanistan) où ils servaient au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), selon un porte-parole du ministère espagnol de la défense.

Parmi les militaires tués figurait le lieutenant-colonel José Ramon Sola Ferro, chef du contingent espagnol de l'Isaf.

L'avion, qui avait décollé de Kaboul dimanche soir, avait fait escale dans la nuit à Bishkek, Khighisztan, et devait rallier la ville espagnole de Saragosse.

Selon les images diffusées par la chaîne TRT, l'épave de l'appareil dont des pièces fumaient encore plusieurs heures après le crash qui s'est produit vers 04H45 (01H45 GMT), était éparpillée sur une grande superficie.

Militaires et pompiers s'affairaient dans les décombres de l'avion sous une fine pluie et un épais brouillard à la recherche des corps et des boîtes noires de l'appareil pour déterminer les causes de l'accident, selon Anatolie.

Le ministre espagnol de la Défense Federico Trillo, accompagné de médecins légistes et d'enquêteurs de l'Armée de l'air, devait quitter l'Espagne pour la Turquie lundi dans la journée, selon le ministère.

Quelque 120 soldats espagnols sont actuellement attachés à l'Isaf, une force internationale de 4.600 hommes venant de 29 pays, chargée du maintien de la paix autour de Kaboul.

Il s'agit de la plus importante perte d'hommes pour l'Isaf depuis la mise en place de cette force en décembre 2001 après l'intervention américaine qui avait mis fin au régime des Taliban et qui visait à chasser les terroristes responsables des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Les troupes espagnoles sont attachées au quartier-général de l'Isaf à Kaboul, à l'aéroport de la capitale et fournissent des spécialistes du génie ainsi que des experts en déminage.

L'avion était utilisé par l'Agence d'entretien et d'approvisionnement (NAMSA) à laquelle les pays faisant partie de l'Isaf ont recours pour les déplacements de longue distance, a ajouté le ministère espagnol.

Il s'agit du troisième accident à toucher un avion ukrainien dans les derniers mois. Début mai, la rupture d'une porte en plein vol d'un Iliouchine 76, piloté par des Ukrainiens, a causé la mort d'une centaine de personnes, des policiers locaux, en RDCongo.

Le crash d'un Antonov An-140 a fait 44 morts, en majorité des Ukrainiens, en décembre dernier en Iran. (AFP, 26-28 mai 2003)

Le Parlement européen s'est déclaré contre le pouvoir militaire en Turquie

Le 12 mai 2003, la commission des Affaires étrangères du Parlement européen a adopté à une écrasante majorité le rapport de M. Arie OOSTLANDER (PPE-DE, NL) relative à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Les députés européens se sont félicités des progrès notables réalisés depuis octobre 2001 par la Turquie pour satisfaire aux critères politiques liés à l'adhésion, tout en précisant cependant que les conditions ne sont pas encore remplies pour ouvrir les négociations d'adhésion.

La commission a souligné la nécessité d'une réforme complète de l'État et a invité le gouvernement turc à mettre en place un nouveau système politique et constitutionnel garant des principes d'un régime laïc et d'un contrôle du pouvoir militaire par le pouvoir civil.

La commission a exprimé ses préoccupations face au "rôle excessif" détenu en Turquie par l'armée, rôle qu'elle considère comme un frein à son "évolution vers un régime démocratique et pluraliste". Les députés sont d'avis qu'à terme, il faudra abolir le Conseil national de sécurité dans son rôle et sa position actuels tandis que les représentants de l'armée devront quitter des organes civils tels que le Haut Conseil de l'éducation et celui de l'audiovisuel. Le Parlement turc doit avoir la haute main sur le budget de l'armée.

Le rapport de M. Oostlander ne fait pas de la culture judéo-chrétienne et humaniste un pré-requis à l'adhésion à l'UE, mais insiste sur le respect des valeurs universelles de la démocratie, de l'État de droit, des droits fondamentaux et de l'homme ainsi que des libertés de religion et d'opinion. Le rapport recommande également une attitude sereine vis-à-vis de l'Islam et de la religion en général.

Pour la commission des Affaires étrangères, la nouvelle constitution turque devra être assise sur les fondations démocratiques européennes qui stipulent le plein respect des droits de l'homme et des droits des individus et des minorités. C'est donc avec satisfaction qu'elle a pris acte de l'intention du Premier ministre turc, M. Erdogan, d'élaborer une nouvelle constitution.

Les députés ont également estimé que le système électoral devrait garantir une représentativité totale du Parlement. La Turquie doit respecter les langues et les religions minoritaires et, en particulier, créer une relation sereine et constructive avec ses citoyens de souche kurde.

Allant plus dans le détail, la commission des Affaires étrangères a plaidé pour que soient rejugés et immédiatement relaxés les anciens parlementaires du DEP, y compris Mme Leyla Zana, lauréate du prix Sakharov, pour que soit révisée la décision prise par le Tribunal constitutionnel turc d'interdire le HADEP, pour que soit étendu à tous les détenus l'accès à une assistance juridique et pour que soient prises des mesures énergiques pour abolir la torture et faire appliquer les normes carcérales internationales.

Pour tous les citoyens, quelle que soit leur origine, un véritable accès à la radiodiffusion et à la télédiffusion et à l'éducation en langue kurde et dans les autres langues non turcophones doit être garanti.

De même, les autorités turques doivent faciliter le travail des organisations non gouvernementales telles que Caritas en leur octroyant un statut légal.

Les députés expriment leurs vives inquiétudes au sujet des rapports faisant état de viols fréquents par les agents de la Sécurité de l'État de détenues, et plus particulièrement de femmes d'origine kurde et de dissidentes politiques.

Sur le plan des relations extérieures, les députés ont invité la Turquie à retirer ses troupes de la partie Nord de Chypre pour ouvrir la voie à la réunification de l'île mais aussi à favoriser un bon voisinage avec l'Arménie.

La Turquie devra coopérer avec les États voisins, l'Iran, la Syrie et l'Irak, pour assurer la sécurité de ses frontières tout en permettant aux citoyens d'origine kurde de ces différents pays de développer leurs échanges humains, culturels et économiques.

Après le vote, M. Oostlander s'est déclaré très satisfait du résultat. Il a admis que son rapport avait été quelque peu édulcoré par le vote, mais a souligné que le message restait clair: la Turquie a encore bien des obstacles à surmonter sur le chemin de l'adhésion à l'UE. Il est dès lors de la plus haute importance, selon lui, de dire clairement à la Turquie ce qui lui reste à faire.

En vertu de l'article 49 du traité sur l'UE, l'adhésion de tout nouvel Etat requiert l'avis conforme du Parlement européen. (PE, 12 mai 2003)
 

Terrorisme de l'Etat / State Terrorism

Court acquitted police officers accused of torture

On 29 May Beyoglu Criminal Court No. 2 concluded the case of 12 police officers, charged with having killed Ibrahim Yalçin Arikan (35), Avni Turan (38) and Recai Dinçel (36) during a house-raid in Bahcelievler quarter (Istanbul) on 24 March 1993.

The Court acquitted the defendant police officers Ali Osman Akar, Dursun Ali Öztürk, Adnan Tasdemir, Ayhan Çarkin, Kadir Uçar, Senol Aygün, Hüseyin Dogru, Ömer Kaplan, Süleyman Bolak, Ayhan Özkan, Selim Kostik and Ali Ersan ruling that "the defendants' action remained within the limits of self-defense and of executing the official orders".

During the house raid Hamza Ülkü, who was the owner of the house that was completely damaged in the raid, his wife Meral Ülkü and their 11-year old son Mehmet Ülkü could escape from being killed as they had been let to leave the house. Hamza Ülkü had later said that Ibrahim Yalçin Arikan was his classmate and that on that day he had come to his house to for a visit.

After the incident Istanbul branch of the IHD had made a statement recording the following: "The event is reflected as a clash, but there are many questions behind this reflection. The police disclosed that the raided house was not a safe-house, so how could it be possible to find such number of guns in a family house? It is also interesting that all three corpses were found in the bathroom that had no windows".

The autopsy reports later had disclosed that some 30 bullets were found in Recai Dinçel's body, 20 bullets were found in Avni Turan's body and at least 25 bullets were found in Ibrahim Yalçin Arikan's body. (Evrensel-TIHV, May 30, 2003)
 

Amnesty: Atteintes aux droits de l'Homme en Turquie, malgré les réformes

Malgré de récentes réformes législatives, les arrestations et inculpations pour opinions politiques et le recours à la torture demeurent pratiques courantes en Turquie, affirme Amnesty International dans un rapport annuel sur la situation dans ce pays publié mercredi.

"De nombreux prisonniers d'opinion continuaient d'être inculpés ou incarcérés, en particulier pour avoir exprimé leur opinion sur la question kurde, les prisons de type F ou pour avoir professé des idées islamistes", affirme l'organisation de défense des droits de l'Homme dans son rapport annuel 2003.

Soixante-six grévistes de la faim sont morts en Turquie depuis le début d'un mouvement de protestation en 2000 contre l'ouverture de prisons de haute sécurité, dites de type F, où des prisonniers condamnés pour faits politiques sont souvent isolés.

Par ailleurs, "la torture en garde à vue demeurait une pratique répandue, voire systématique dans les locaux des sections antiterroristes des postes de police du sud-est du pays, et les tortionnaires étaient rarement déférés à la justice", selon Amnesty.

L'état d'urgence, en place depuis de nombreuses années dans le sud-est de la Turquie en raison d'une rébellion armée menée par le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), a finalement été levé dans toute la région en novembre du fait d'un retour au calme.

Néanmoins "malgré des réformes législatives visant à alléger les restrictions qui limitent l'expression publique de l'identité kurde, les observateurs n'ont pas constaté d'amélioration significative dans la pratique", affirme Amnesty dans son rapport.

Le parlement turc, qui a aboli en août 2002 la peine de mort, sauf pour crimes exceptionnels, a également autorisé l'enseignement, dans des écoles privées, de la langue kurde, ainsi que la diffusion d'émissions en kurde sur les chaînes de la radio-télévision d'Etat.

"Les autorités n'ont, pour autant qu'on le sache, approuvé aucun programme d'études en langue kurde et des milliers de personnes ont été arrêtées après avoir signé des pétitions réclamant le droit à un enseignement en langue kurde", relève Amnesty.

"Certains détenus auraient été torturés ou maltraités: d'autres ont été inculpés de soutien au PKK", ajoute l'organisation de défense des droits de l'Homme.

La diffusion d'émissions en langue kurde n'a pas non plus commencé.

Amnesty relève par ailleurs que les règles régissant la détention ont été modifiées et des lois utilisées par le passé pour restreindre le droit à la liberté d'expression modifiées en vue de rapprocher la législation turque des normes de l'Union européenne que la Turquie souhaite rejoindre.

Mais, ajoute Amnesty, "ces changements étaient toutefois ambigus et insuffisants pour combattre les atteintes aux droits fondamentaux auxquelles ils étaient censés mettre un terme. En outre, ils ont rarement été mis en application". (AFP, 28 mai 2003)

Résolution européenne sur la perquisition dans les locaux de l'IHD

Le Parlement a adopté une résolution commune des groupes PPE-DE, PSE, ELDR, Verts/ALE, GUE/NGL et UEN sur la perquisition de locaux de l'Association turque des droits de l'homme (IHD). Le 6 mai dernier, des policiers des Services de la lutte antiterroriste ont perquisitionné les locaux du siège de l'IHD à Ankara, sous le contrôle du procureur de la Cour de sûreté de l'Etat. Alors que les Cours de sûreté de l'Etat sont un obstacle au développement de l'Etat de droit en Turquie et que leur suppression fait partie du programme du gouvernement, les députés demandent aux autorités turques de préciser immédiatement les raisons de cette action et de revoir leur législation afin de garantir la protection de la démocratie, de la transparence et des droits de l'homme en Turquie.

Les députés constatent que la Turquie a déjà modifié la plus grande partie de sa législation en matière de liberté d'expression et d'association mais ils regrettent que ces modifications laissent encore le champ libre pour des actions de répression policière et que peu de choses aient changé dans les faits. Le Parlement rappelle au gouvernement turc que la mise en oeuvre de réformes est un élément qui sera dûment pris en considération par la Commission lors de l'évaluation qu'elle fera du respect des critères de Copenhague par la Turquie en décembre 2004. Il insiste ainsi sur le fait que la volonté politique de la Turquie d'apporter des changements radicaux pour assurer le respect de l'Etat de droit est fondamentale pour le processus d'adhésion à l'UE. (Bureau de presse PE, 15 mai 2003)
 

Un mort et un blessé dans l'explosion d'une bombe à Ankara

Une femme a été tuée et une personne blessée mardi lors de l'explosion d'une bombe dans un café du centre d'Ankara, a rapporté l'agence Anatolie citant le procureur de la ville.

L'attentat est l'oeuvre d'un groupuscule clandestin d'extrême-gauche, selon la chaîne d'information en continue NTV qui cite des responsables de la sûreté.

"La victime a été tuée par une bombe. Nous enquêtons", a affirmé à la presse Ahmet Mutlu après s'être rendu sur les lieux de l'attentat, situé en plein milieu d'une artère commerciale qui a été bouclée par la police.

La femme tuée, Fatma Kayapinar était membre du Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C, interdit), selon NTV.

Son corps a été retrouvé dans les toilettes de l'établissement et elle aurait été tuée en manipulant l'explosif, selon la chaîne.

L'attentat n'a donné lieu à aucune revendication immédiate.

Un responsable du DHKP-C contacté par téléphone par l'AFP à Bruxelles a affirmé ne disposer d'aucune information sur cet attentat.

Le corps de la victime a été déchiqueté par l'explosion, selon des caméramen qui ont pu filmer l'intérieur du café du haut d'un immeuble adjacent.

La violente déflagration, qui s'est produite vers 09H15 locales (06H15 GMT), a provoqué des dégâts considérables dans le café, fréquenté surtout par des étudiants, soufflant les vitrines et démolissant une partie du plafond et des tables, a-t-on constaté.

Un copropriétaire de l'établissement à indiqué à la presse n'avoir reçu aucune menace.

Plusieurs attentats du même type ont récemment visé des restaurants à Istanbul, la principale métropole du pays, sans faire de victimes. (AFP, 20 mai 2003)
 

Les experts de l'ONU dénoncent la torture en dépit des progrès législatifs

Des experts de l'ONU, réunis à Genève dans le Comité contre la torture, ont condamné la persistance d'un recours répandu à la torture en Turquie, tout en saluant un ensemble de mesures législatives conséquentes, a indiqué jeudi l'ONU dans un compte-rendu.

Dans ses recommandations sur le deuxième rapport périodique qui lui a été fourni par la Turquie, examiné les 2 et 5 mai derniers, le Comité se déclare néanmoins préoccupé par "des allégations nombreuses et concordantes indiquant que la torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants sont apparemment toujours pratiqués sur des personnes gardées à vue et ce, de façon répandue".

Les experts de l'ONU ont demandé à Ankara de veiller à ce que les garanties contre la torture sur les détenus emprisonnés pour des infractions relevant des tribunaux de sûreté de l'État "soient effectivement appliquées dans la pratique".
 Les détenus, affirment-ils, doivent bénéficier de l'assistance d'un médecin et d'un avocat, et communiquer avec leur famille. Les registres de détention doivent être strictement tenus.

Selon les conclusions des experts, malgré les nombreuses plaintes, il est rare en Turquie que des poursuites soient engagées contre des membres des forces de sécurité, et que des sanctions soient prises à leur encontre, les procédures étant d'une durée excessive et les peines prononcées sans rapport avec la gravité des crimes.

Le Comité recommande donc que les nombreuses allégations de mauvais traitements fassent l'objet sans délai d'enquêtes impartiales et approfondies, et qu'un système de plainte efficace et transparent soit institué.

Il demande à Ankara d'abroger la prescription pour les crimes de torture et de mauvais traitements, de juger rapidement les agents de l'État inculpés, et de veiller à ce qu'ils soient suspendus pendant l'enquête et rayés des cadres s'ils sont reconnus coupables.

Les experts de l'ONU ont cependant noté des motifs de satisfaction comme l'abolition de la peine capitale pour les crimes commis en temps de paix, la levée de l'état d'urgence, des réformes législatives et constitutionnelles portant sur la réduction de la durée de la garde à vue et sur la diminution du nombre des infractions relevant de la compétence des tribunaux de l'État. (AFP, 15 mai 2003)
 

Razzia dans l'Association de droits de l'Homme (IHD)

Aujourd'hui, le 6 mai 2003, à 9h, la police et le procureur de la Cour de la Sûreté d'Etat (SSC) ont effectué une razzia au siège et au bureau d'Ankara de l'Association des droits de l'Homme de la Turquie (IHD). Lors des recherches de trois heures, ils ont confisqué plusieurs documents et disques durs.

Cette recherche a été tenue sous le prétexte d'une enquête judiciaire contre la IHD, accusée "d'avoir aidé des organisations terroristes" en publiant des communiqués de presse en leur faveur.

Ender Büyükculha, président de la section d'Ankara de l'IHD, a déclaré qu'on n'a pas établi un PV correct relatif à des documents et d'autres publications saisies.

Büyükçulha a indiqué qu'ils n'ont pas été informés de la raison de cette razzia. Ils ont appris par après que la recherche a été effectuée en vertu des articles 169 et 312 du Code pénal turc et de la Loi anti-terreur.

Ces articles punissent les actes de "faire éloge aux organisations terroristes et aider et héberger des terroristes."

M. Sanar Yurdatapan, porte-parole de l'Initiative pour la liberté d'expression, a déclaré que cette pratique avait commencé après une instruction par l'ancien ministre de la Justice, Hikmet Sami Turk, à tous les procureurs de la République lors des négociations concernant les grèves de la faim dans les prisons de Type-F. Après cette instruction, les procès ont été ouverts contre tous ceux qui se sont opposés à ces prisons.

Cette pratique anti-démocratique a été étendue également aux étudiants qui ont donné des pétitions aux administrations d'universités pour que l'apprentissage de la langue kurde soit intégré dans le programme des cours.

L'idée de M. Turk's était très claire: "Qui bénéficient de ce genre de suggestions? Sans aucun doute, des organisations terroristes!. Par conséquent, telles déclarations doivent être considérées comme éloges aux organisations terroristes et leurs auteurs doivent être traduit devant la justice."

Husnu Ondul, président de l'IHD, a protesté contre cette pratique et a appelé l'attention sur une coïncidence: "Aujourd'hui, à 15h, nous étions invités à une réunion dans laquelle Ulusal Belge (le document national en réponse au document de l'Union européenne pour l'adhésion turque) devrait être discuté. Quand une partie de l'Etat turc prend une mesure vers la démocratie, l'autre partie du même Etat fait immédiatement quelque chose dans l'autre sens comme riposte et menace." (Info-Türk, 6 mai 2003)
 

Background information about the raid on the IHD

The IHD is Turkey's largest human rights organization. At least ten IHD members have been killed since 1991. Members of the Turkish security forces have been implicated in some of the killings, but in most cases the killers have never been identified. In May 1998, the then IHD president Akin Birdal was shot and critically injured at the IHD headquarters. Amnesty International believes the Turkish authorities created the climate for this assassination by trying to link them to the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK). Several IHD branches have also been closed on various pretexts.

In recent years, Turkey has introduced laws with the stated aim of restricting human rights violations perpetrated by security officials. However, there has been a huge rise in the number of cases being opened against the IHD and other human rights organizations and defenders. These cases are usually opened under Law No 2908 on Associations, Article 8 of the Anti-Terror Law, or Law No 2911 on Meetings and Demonstrations.

In the last two years there have reportedly been 437 cases opened against the IHD; in the previous 14 years a total of 300 cases had been opened. While such trials usually end in acquittal or a sentence which is suspended or commuted to a fine, Amnesty International considers that they constitute a form of judicial harassment designed to intimidate human rights defenders and restrict their activities. (Amnesty International, May 6, 2003)
 

Eren Keskin et Esber Yagmurdereli à Bruxelles pour une conférence d'AI
 

Amnesty International Belgique Francophone A.S.B.L. organise le 8 mai 2003 à 20 heures, une
conférence sur le thème des "Droits humains en Turquie : point de la situation et perspective
européenne" avec:

Mme Eren Keskin:  avocate et vice-présidente de l'Insan Haklari Dernegi (IHD, Association pour la défense
des droits humains en Turquie); elle dirige un programme d¹assistance juridique aux femmes victimes de
violences sexuelles en détention. Elle est persécutée et a été emprisonnée de ce fait.

M. Esber Yagmurdereli: avocat et écrivain ; défenseur des droits humains. Il a passé près de 20 ans en
prison et a été libéré en janvier 2001. L¹Institut des Droits de l¹Homme du Barreau de Bordeaux lui a décerné
le prix Ludovic-Trarieux 2000.

M. Dogan Özgüden: journaliste et rédacteur en chef de la revue électronique Info-Türk, exilé en Belgique
depuis 30 ans.  En 2003, la Turquie lui intente un procès pour « insultes à l¹armée ».

M. Joerg Volker Ketelsen:  fonctionnaire à la Direction Générale des Relations Extérieures à la
Commission européenne.

Modérateur :

Mme. Jenny Vanderlinden, responsable de la coordination Turquie à AIBF.

Lieu :

auditoire 2215, bâtiment H au campus du Solbosch
à l¹Université Libre de Bruxelles,
avenue Paul Héger

Accès gratuit
 

Le 1er mai: Une trentaine d'arrestations à Istanbul

La police anti-émeutes turque a procédé jeudi à une trentaine d'arrestations parmi des militants d'extrême gauche rassemblés à l'occasion du 1er mai sur la place Taksim, dans la partie européenne d'Istanbul, pour une manifestation jugée d'illégale, a rapporté l'agence Anatolie.

La police a chargé les manifestants après que ceux-ci eurent refusé de se disperser, a-t-on ajouté de même source.

La chaîne d'informations NTV a montré des images de policiers frappant des manifestants avec des bâtons et en traînant au moins un par les cheveux.

Plusieurs manifestants ont été blessés, selon Anatolie.

Les autorités avaient autorisé par contre plusieurs grands syndicats et associations à organiser des rassemblements à l'occasion du 1er mai dans plusieurs villes, dont Istanbul et Ankara.

Les manifestations du 1er mai en Turquie ont donné lieu dans le passé à plusieurs reprises à des affrontements sanglants entre manifestants et forces de sécurité.

Ainsi en 1996, trois manifestants avaient été tués à Istanbul. Le 1er mai le plus meurtrier dans la métropole s'était produit en 1977, avec 37 morts parmi les manifestants rassemblés place Taksim. (AFP, 1 mai 2003)
 

Human rights violations in brief

Trade Unionists on Trial in istanbul

Sisli Penal Court of First Instance continued to hear the case against the organizing committee, including the Chairman of the Confederation Of Unions Of Public Laborers (KESK), Sami Evren, KESK General Secretary Mustafa Avci, KESK executive Güven Gerçek, Musa Çam, Ali Akdag, Ali Canci, Ali Osman Kart and Levent Dokuyucu, in connection with the demonstration held in Istanbul on 1 May 2002. The court acquitted the defendants. They were charged with shooting slogans and carrying posters banned by the governor. (Özgür Gündem-TIHV, May 1, 2003)

Five police condemnded for tortured surrendered

Of the police officers, who had been convicted of torture in the so-called Manisa Trial, Halil Emir, Atilla Gürbüz, Mehmet Emin Dal, Turgut Özcan and Fevzi Aydog reportedly surrendered on 2 May in Kayseri. The police officer Musa Geçer surrendered in Sivas. The police officers Turgut Demirel, Levent Özvez and Ramazan Kolak had previously surrendered. Engin Erdogan has not surrendered, yet. (Radikal-TIHV, May 3, 2003)

Pressures in Izmir Prisons

Baris Kimsesiz, who had been arrested on 14 January by Izmir SSC on charges of "aiding and abetting an illegal organization", was not allowed to see his relatives and visitors. His father Mahmut Kimsesiz announced that his son was held in a single-person cell in Bergama Prison. He also stressed that they went to the prison on 1 May and were not allowed to see his son without any reason. (Özgür Gündem-TIHV, May 4, 2003)

Detentions and Arrests of IHD officials

Ayten Kiran, chairwomen of the Association of Help for Prisoners' Relatives (THYY-DER) in Van and Züleyha Çinar, Human Rights Association (IHD) Secretary for Van branch, were detained for using the word "isolation" during a press conference organized by "Van Women's Platform" on 8 March. They were released by Van SSC on 2 May to be tried without arrest. (Özgür Gündem-TIHV, May 4, 2003)

Incident at the Yildiz Technical University

On 5 May, many students were injured during the fight occurred between left wing students and members of the Federation of Kemalist Thought Clubs (ADKF). After the police had intervened in the fight and detained many students in the morning, students continued to fight on Barbaros Boulevard. The police intervened and used tear gaz and truncheons to disperse the students. A student named Erkan Karaaslan was reportedly injured by a meat cleaver. 28 students and a police officer were hospitalized and many injured students reportedly did not go to a hospital because of fear of detention. (Evrensel-Milliyet-Özgür Gündem-TIHV, May 6, 2003)

Incident at the Yildiz Technical University-2

On 6 May, the police deployed joint searches in the Istanbul University and Yildiz Technical University in connection with the fights occurred between left wing students and members of the Federation of Kemalist Thought Clubs (ADKF), and detained 137 students. The police reported to have found a large number of knives, sticks, meat cleavers and stones during the searches. The interrogation of 58 students that had been detained on 5 May reportedly continues. Members of ADKF made a press release on 6 May alleging that they had been attacked by members of terrorist organizations who had been supported by members of the Communist Party of Turkey (TKP), the Party of Labor (EMEP) and the Socialist Democracy Party (SDP). On the other hand, students with TKP stated that the attack had been carried out by groups from outside the university and that 18 students with TKP were detained although they had not been involved in the incidents at all. (Cumhuriyet-Radikal-TIHV, May 7, 2003)

70-year old detainee subjected to ill-treatment

Hasan Basri Aydin (70), who was recently pardoned by the State President Ahmet Necdet Sezer, stated that he had been subjected to ill treatment while he was incarcerated. Aydin said "They forced me to take off my clothes. Then they made my legs opened and forced me to sit down and stand up continuously." Aydin had been imprisoned on 12 November 2002 upon the confirmation of his 40-month sentence by the Court of Cassation. (Özgür Gündem-TIHV, May 8, 2003)

Students on Trial in Bolu

On 6 May, Bolu Penal Court of First Instance convicted students charged in connection with the commemoration ceremony held for Kenan Mak, killed on 3 May 1998 at the Bolu Izzet Baysal University. The Court sentenced three students to 3 years' of imprisonment and six students to 18 months' imprisonment and a fine of TL 288 million each. The sentences of six students were suspended. Those convicted students had been dismissed from the school for two semesters. (Radikal-TIHV, May 8, 2003)

Rightist atttacks in Afyon

In Afyon a group of rightists attacked the commemoration of Deniz Gezmis, Hüseyin Inan and Yusuf Aslan, who had been executed on 6 May 1972. The juvenile Ö.S. was wounded during the incident. (10 May, Evrensel-TIHV, May 12, 2003)

Detentions and Arrests in Istanbul

Derya Gökmen, Gökhan Kaya and Emine Akkis were detained in Istanbul, when they were putting up posters of the journal "Partizan" on 10 May. (Evrensel-TIHV, May 11, 2003)

Hindered Demonstration in Ankara

Members of the teachers' union, Egitim-Sen, held a demonstration in Ankara on 10 May in order to demand the implementation of the contract signed between the Ministry of Education and their union. Teachers, who wanted to march towards the Ministry of Education, were hindered by the police. Thereupon they initiated a sit-in action and closed the street to traffic. Police forcibly dispersed the demonstrators by truncheons and pressurized water. Then teachers held a press release on Yüksel Street. Alaattin Dinçer, chairman of Egitim-Sen, who filed an official complaint against the Ministry of Interior on 11 May, stated that the police started to disperse the crowd without warning in advance. (Özgür Gündem-TIHV, May 13, 2003)

Detentions, Arrests in Istanbul

Erdinç Özbay and Gökhan Albun were detained in Istanbul, when they were putting up posters of the journal "Partizan" on 13 May. (Cumhuriyet-TIHV, May 14, 2003)

Pressure against Students in Ankara

Lawyer Ender Büyükçulha, chair for the Human Rights Association (IHD) Ankara Branch, announced that the lycee students D.P., Ç.K., and M.S. were subjected to police pressure for having participated in the May Day celebrations in Ankara. Ender Büyükçulha stated that on 8 and 12 May the students were taken from their classes by the police, interrogated at the administrative offices, forced to disclose information about several civil institutions and were threatened to be dismissed from school. Ender Büyükçulha further criticized the Vice-director of Dikmen Lyceeum, Abdullah I_žk and Vice-director of Ayrancž Trade Lyceeum, Mustafa Keskin for allowing the police to intterrotage the students in their offices. (TIHV, May 15, 2003)

Students Dismissed from School in Antep

Reports from Antep stated that 6 of the 7 students who had participated in the anti-war demonstration held by IHD in February, were dismissed from school, and the other student was transferred to another school. The students had been detained after the demonstration and then released by the public prosecutor in Antep. Thereafter, Antep Security Directorate had sent a written notification to disciplinary boards at the schools to initiate investigations against the students. The files were later examined by a high disciplinary board, composed of the Provincial Director of National Education and seven school-directors. (BIA-TIHV, May 15, 2003)

A 12-year old Trial ended in condemnation

On 13 May, Istanbul SSC passed its verdict in the case of one of the leaders of the 68's generation, Sarp Kuray, who had been on trial as the alleged founder of the so-called "16 June Movement". The Court sentenced Sarp Kuray to 12,5 years' imprisonment. The trial had started in 1991. During the first round of trials, the court had acquitted Kuray, but the Court of Cassation had later quashed this verdict. Thereupon a second case had been launched against Sarp Kuray and five other persons under Article 168 TPC. This case had ended on 19 March 2002. Kuray had been sentenced to 12 years' imprisonment according to Article 168 TPC. In case of the defendants Orhan Tatlican and Necdet Karahan the court had decided that for lapse of time. The arrest warrants for in absentia for the defendants Serdar Kaya, Mehmet Bülent Özbek and Mehmet Ali Bozdemir had been upheld.  The Court of Cassation later quashed this verdict, too, but this time on procedural grounds. Kuray had fled abroad following the military coup of 12 September 1980. He had returned Turkey on 23 October 1993. Following two months' imprisonment, he  had been released. Later Kuray had worked as the administrative of the  firm established jointly by Korkut Eken, the retired general convicted in the so-called Susurluk Case, and Mehmet Eymür, a former executive of the National Intelligence Agency (MIT). (Milliyet-TIHV, May 15, 2003)

Pressures on Human Rights Defenders

An investigation was launched against Selahattin Demirtas, chair for the Human Rights Association (IHD) Diyarbakir Branch, under Article 169 TPC (aiding and abetting an illegal organization), in connection with a press conference he held in February. Demirtas had reportedly said during the conference: "Those public officers, who argue that due to weather conditions it was not possible to go to Imrali are insulting the state". Selahattin Demirtas testified before the prosecutor at Diyarbakir SSC on 14 May. (Özgür Gündem-TIHV, May 16, 2003)

SDP Executive on Trial

On 15 May, Adana SSC continued to hear the case against Hüseyin Gür, chair for the Socialist Democracy Party (SDP) in Mersin province in connection with a speech he made on 18 February. The Court released Gür to be tried without remand and adjourned the hearing to a later date. The indictment wants Gür be charged under Article 169 TPC (aiding an illegal organization) for having referred to the PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan as "Sayin (Esteemed) Öcalan". (Özgür Gündem-TIHV, May 16, 2003)

Detentions, Arrests in Istanbul

Sevilay Samay and Deniz Yalçin were detained in Istanbul while putting on the placards prepared by the journal "Isçi Köylü". Samay and Yalçin were released a while later. The police detained 67 persons in Ankara, Istanbul, Gebze (Kocaeli), Bursa and Sorgun (Yozgat) during the operations deployed against the radical Islamic organization "Hezb-al Tahrir". 15 persons were detained in Ankara, 26 in Istanbul, 6 in Gebze, 13 in Bursa and 6 in Sorgun. According to the reports, the alleged leader of the organization in Turkey, Yilmaz Çelik and the alleged Istanbul representative, Süleyman Ugurlu, were also among the detainees. The six persons who were detained in Gebze, Ilyas Öcal (26), Necmettin Aydogan (28), Selim Bölük (30), Fatih Günes (29), Korkmaz A. and H.D were later arrested. (Evrensel-TIHV, May 16, 2003)

Lawyer Beaten in Agri

Lawyer Ahmet Bagaç announced that he was beaten and insulted by soldiers at Gürbulak Gendarmerie Station (Agri) where he had gone to see one of his clients. Bagaç stated the following: "I went to Gürbulak Gendarmerie Station to get information about the condition of my client, Ayhan Demirkan, who had been detained on 26 April on charges of smuggling. The vice-commander of the Station with the first name "Kürsat" told me that the investigation of the file was run by Gürbulak Infantry Squadron No.2. Thereupon I went to the Station of Second Infantry Squadron. I told the soldier at the entrance gate that I was a lawyer and I was there in connection with an investigation. Then another soldier get out of the sentry-cabin and approached me with curses. He started to beat me. Another soldier kicked my neck. A captain stroke me three or four times. Then I shouted that I was a lawyer. The captain asked me to show my ID card. He looked at it and then threw it on my face. He said: ŒTell the one who sent you here that we treat a man as such. Now get out of here and do never come again'. I left there without seeing my client. Later I learned that the captain's name was Hakan Erçetin". Bagac took a medical report proving his inability to work for five days and filed an official complaint with the soldiers at Dogubeyazit Public Prosecution Office. (Özgür Gündem-TIHV, May 17, 2003)

Detentions and Arrests in Tuzla

Erdinç Özbay and Gökhan Bulum were detained on 19 May while putting up posters of the journal Partizan in Tuzla (Istanbul). 12 alleged members of "Hizb-ut Tahrir", who were detained during operations conducted in different cities, were arrested on 16 May on orders of Ankara SSC. One of them was namely Yilmaz Çelik. Of four detainees who were detained in Konya, on 16 May, was reportedly Mehmet Besir Varol, the leader of "Hezbollah". On 18 May, police detained three members of the Tabacco, Drink, Food and Allied Workers' Union (Tek Gžda-Is), who were protesting the Prime Minister. (Cumhuriyet, Evrensel, Milliyet-TIHV, May 17-19-20, 2003)

Armed Clash in Tokat

Tokat Governor Ayhan Nasuhbeyoglu announced that a militant of Liberation Army of Turkish Worker's and Peasents (TIKKO) died in an armed clash that occurred on 16 May. (Evrensel-TIHV, May 19, 2003)

Street Vendors Beaten by the Police in Izmir

The police heavily beat many street vendors in Konak district (Izmir) while at the same time taking their workbenches away from the street. The police, furthermore, detained the street vendor Erdal Sen (17). Erdal's brother Abdurrahim Sen told the following about the incident: "While taking the workbenches away, the police beat those vendors who resisted them. They used inproportional force; they handcuffed the people, kicked them, stoke with fists and truncheons. They also beat my brother Erdal and took him to Kemeralti Police Station. Later they took him to the prosecutor's office. From there he was taken to Forensic Medicine and Yesilyurt State Hospital respectively. Because of beating, my brother is currently unable to stand on his feet, he suffers from nausea and loss of sight". (Özgür Gündem-TIHV, May 22, 2003)

Medical Treatment Neglected

Reports from Ordu Prison stated that the common prisoner Muhittin Altžn was denied medical treatment despite the problems at his legs. His relatives stated that he had received treatment in 1995 for burning, but since his treatment had not been completed one of his legs became crippled and degenerative changes occurred in knee-joints. He was later incarcerated in Giresun and Ordu prisons, but in neither prison did he receive any treatment. A while ago he applied to the prison administration asking to be transferred to another prison with proper climatic conditions. Upon this application he was sent to a hospital. The doctors gave him a report indicating that since he did not have serious health problems, there was not need for his transfer to another place". (Özgür Gündem-TIHV, May 22, 2003)

Attack by Rightists in Canakkale

On 20 May, a group of extreme rightists attacked 6 students of Çanakkale 18 March University. The perpetrators ran away after the attack. The same persons raided the student Ozan Fžndžk's house at night. They left the house after beating Ozan's mother Nurten Fžndžk and his sister Ezgi. Seven persons were reportedly detained in connection with the attacks. Ozan Fžndžk made a statement asserting that there were students among the attackers whom he could identify. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, May 22, 2003)

Trial for a poem in praise for Ataturk

A case was opened against Bülent Ulusoy, living in Ankara, on the allegation of insulting Atatürk. He had hanged on the windows of his office a poem by Neyzen Tevfik written in praise for Atatürk. A customer who went Ulusoy's office on 6 November 2002 complained about him at the prosecutor's office. Ulusoy was detained in connection with the complaint against him and was later released to be tried without remand. The indictment prepared by the public prosecutor in Ankara demands Ulusoy be charged under Law to Protect Atatürk. The case is pursued at Ankara Penal Court of First Instance No.13. (Milliyet-TIHV, May 22, 2003)

Former deputy questioned at the Susurluk Case

On 22 May, Istanbul Heavy Penal Court continued to hear the case against Sedat Edip Bucak, former MP for Urfa, on charges of "hiding Abdullah Çatli, against whom a decision of arrest in absentia had been issued", "forming a gang in order to commit a crime" and "keeping dangerous weapons". Bucak testified for the first time in connection with the so-called Susurluk Case. Bucak testified to the effect that he met Leyla Zana and Sedat Yurttas after being elected as MP during the elections of 1991 and they asked him not to act in accordance with the government. He added that he informed the Secretary of National Security Council (MGK) and started to act on orders of MGK. He continued: "Those days I met also Prime Minister, ministers, military and civil officials and they wanted me to help the government. I had met Hüyesin Kocadag before 1980, when he had been the Director of Urfa Security Forces. I knew Abdullah Çatli with the misnomer Mehmet Özbay. There were always officials with him. I have photos of Çatli, Eken, other officials and myself. But I wouldn't like to disclose them for reasons state security." Bucak also alleged that he had no idea about the guns and silencers found after the car accident in Susurluk. The court adjourned the hearing to a later date for a completion files. (Özgür Gündem-Yeni Safak-TIHV, May 23, 2003)

Case of Closure for Alevite Association

The Court of Cassation approved the decision of Ankara Penal Court of First Instance not to close the Union of Alevite Bektashi Organizations (ABKB). On 13 February 2002 Ankara Penal Court of First Instance No. 2 had ordered the closure of ABKB based on Article 5 of the Law on Associations since the statue of the Union stated that it would conduct teaching of the Alevite and Bektashi culture. The Court of Cassation had quashed this verdict on 5 November 2002 ruling that the Union had no intention to create a minority or a privileged class by establishing the dominance of the members of a certain religion or sect over the others and so the elements of crime had not materialized. On 26 February, Ankara Penal Court of First Instance No. 2 had rejected retrial of the ABKB launched by the Ministry of Interior. The public prosecutor appealed to the Court of Cassation for retrial, but the court approved the decision of the Ankara Penal Court of First Instance. (Cumhuriyet-TIHV, May 25, 2003)

Arrests for Death Fasts

The gendarmerie detained Melet Tukut, Ömer Ünal, Mustafa Yasar, Metin Günay, Günnaz Kuruçay, Firdevs Kirbiyik, Safak Kurt, Nursel Türüç and two unknown persons in Sarigazi (Istanbul) during the commemoration of Okan Külekçi, who died on 22 May 2002 due to death fast action in Tekirdag F-type Prison. (Evrensel-TIHV, May 25, 2003)

Armed Clashes in Tunceli and Giresun

TIKKO militants Emel Kiliç, Murat Aricak and Cem Karaca were killed during the clashes in Tunceli and Giresun in May. According to the press release by the journal "Partizan" Emel Kiliç was killed near Almus district of Tunceli on 15 May, Cem Karaca and Murat Aricak were killed in Alucra district of Giresun on 22 May. TIKKO militant Aycan Tato, who was killed on 24 May in Tunceli, was buried on 25 May. (Evrensel-TIHV, May 26, 2003)

Condemnations in DHKP/C Trial

The case against Ercan Kartal, Fadime Bastug and Berkan Abatay  on charges of "being members of the Revolutionary People's Liberation Pary/ Front (DHKP/C) and attempting to assasinate the seventh State President Kenan Evren" was concluded on 28 May. Istanbul SSC sentenced Kartal to life for "several actions including the killing of Özdemir Sabancž, Haluk Görgün and Nilgün Hasefe on 9 January 1996 and the assassination attempt against Kenan Evren". Ercan Kartal will not benefit from any conditional release and will stay in prison until he dies. Fadime Bastug was sentenced to 15 years' imprisonment for "membership in an illegal organization and attempting to assassinate Kenan Evren". The case against Abatay who died on 20 December 2002 as a result of his death fastr action was dropped. The first round of trials had ended on 22 April 1999. Abatay and Bastug had been sentenced to 12,5 years' imprisonment each and Ilhan Uçar had been sentenced to 3 years' 9 months'imprisonment. The other defendants Ercan Kartal, Filiz Gencer, Serif Minaz and Canan Ferai Kökerer, for whom death penalty had been sought initially, were acquitted. The Court of Cassation had later quashed the verdict relating to Kartal, Abatay and Ba_tu_, and confirmed the sentences of other defendants. The second round of trials had ended on 8 May 2001. Istanbul SSC had sentenced Kartal to death under Article 146/1 TPC (intending to overthrow the Constitutional order by force), and Abatay and Bastug to 15 years' imprisonment each under Article 168 TPC. The Court had decided to suspend the sentence against Ucar. (Radikal-TIHV, May 29, 2003)

Trial of Ržfat Yžldžržm

The case against Rifat Yildirim on charges of injuring Lawyer Mehmet Öztürk, then the chair for the Socialist Workers' Party (TSIP) in Burdur province, on 3 July 1979 was concluded. Öztürk was sentenced to 15 years' imprisonment. Yžldžržm had been acquitted in the trial pursued in connection with the killing of Assoc. Prof. Bedrettin Cömert. (Radikal-TIHV, May 29, 2003)

Human Rights Defenders on Trial

On 26 May Istanbul Penal Court of First Instance No. 7 concluded the case against 38 persons, including IHD executives and prisoners' relatives, on trial in connection with the press release held on 22 April 2000 at Sultanahmet square (Istanbul). The Court sentenced each defendant to 1,5 years' imprisonment and TL 91 million fine. The sentences of 35 defendants were suspended, while that of Eren Keskin, vice-chair of IHD, and IHD members Ümit Efe and Halit Dinler were not. (TIHV, May 29, 2003)

IHD Executives Fined

The public prosecutor in Diyarbakir fined the executives of Diyarbakir branch of the Human Rights Association (IHD) a total of TL 1,54 billion on the allegation that "they did not present the Police HQ the necessary information about branch executives". The procedure was based on Article 75 of the Law on Associations. If the IHD executives do not pay the fine within 10 days, they will be put on trial. Chair for IHD Diyarbakir Branch, Lawyer Selahattin Demirtas stated the following: "In October 2002 the Police HQ asked for the criminal records of our executive members. We sent them all the related records. Three of our executives had been put on trial in the past. We also sent the Police HQ the judicial minutes and verdicts concerning their cases. None of these records proved any obstacle for registering in an association. However, the Police HQ asked us to give them the detention and judicial records of the other six executives. We reminded them that according to legal provisions, we were not supposed to present them any judicial records, including verdicts, which are not indicated in one's criminal record. Despite this, the Police HQ asked us through a written note to give them all kinds of records relating to the detentions, arrests or releases of our executive members who had been tried under Articles 169 (aiding an illegal organization) and 168 (membership in an illegal organization) TPC. We did not do that as the demand itself was not legal. Upon this they made an official complaint against our executive board". Demirtas further stated that the process meant the punishment of those about whom a decision of acquittal or discontinuing the proceedings was issued. (Özgür Gündem-TIHV, May 30, 2003)

Trade Unionists Beaten and Arrested

On 28 May gendarme officers intervened in the two-hours-stop-work action held at Tuzla organized industry site (Istanbul) in protest of the employers' attitudes during collective bargaining processes, and detained chair for Tuzla branch of the workers' trade union Deri-Is, Hasan Sonkaya, and branch secretary, Musa Alyücel under beatings. Sonkaya and Alyücel were later arrested. (Özgür Gündem-TIHV, May 30, 2003)
 

Pression sur les médias/Pressure on the Media

WPFC concerned about journalist Hasan Özgün

In a 28 May 2003 letter to Turkish President Ahmet Necdet Sezer, which was copied to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, the World Press Freedom Committee (WPFC)expressed its grave concern for the fate of journalist Hasan Özgün, a reporter with the "Özgür Gündem" daily newspaper.

After completing a nine-year prison term, Özgün was released in April and then immediately charged with "insulting state institutions," according to Article 159 of the Criminal Code, an indictment that carries a 12-year jail sentence.

The charges stem from Özgün's 1998 new trial petition in which he accused security forces of brutality in southeastern Anatolia and of murdering journalists belonging to pro-Kurdish newspapers. He also complained of harsh treatment during his imprisonment, including an injury to his knee, which required hospitalisation and still needs rehabilitation care.

Regardless of his physical condition and having just completed his prison term, Özgün has been drafted into the army while he waits for his insult trial, scheduled for 9 October.

WPFC believes Özgün is suffering a grave injustice and is the victim of Turkey's insult laws, obsolete pieces of legislation left over from autocratic times that shield public officials from the necessary scrutiny of the rest of society. Insult laws have been repeatedly denounced as anti-democratic obstacles to press freedom by several international organisations, including the United Nations Human Rights Commission, the Organisation for Security and Cooperation in Europe, the European Court of Human Rights and the Inter-American Commission on Human Rights.

In fact, the European Court, in its landmark Castells vs. Spain case, opined that "The limits of permissible criticism are wider with regard to the Government than in relation to a private citizen, or even a politician."

WPFC noted that Özgün has presented the Turkish government and the Turkish Armed Forces with a magnificent opportunity to disregard Turkey's insult laws by dismissing the charges against him, releasing him from military duty and allowing him to resume his journalistic work. (WPFC/IFEX, May 29, 2003)

Cannes: Les cinéastes turcs à l'honneur

Le 56e festival de Cannes a honoré dimanche soir deux réalisateurs - l'un turc, l'autre américain - et juste derrière eux, l'autre grand triomphateur de la soirée est le Canadien Denys Arcand.

Denys Arcand, Gus Van Sant et Nuri Bilge Ceylan ont à eux trois raflé la quasi-totalité des mises. Seule l'Iranienne Samira Makhmalbaf est parvenue à se glisser dans le palmarès pour emporter pour la deuxième fois le Prix du jury grâce à son film « A cinq heures de l'après-midi ». Elle avait été distinguée par ce même prix trois ans auparavant avec « Le tableau noir ».

Le président du jury Patrice Chéreau a souligné que les membres du jury avaient été en parfait accord dans leurs choix, lesquels ont nécessité de faire une entorse, « une violation » au règlement voulant qu'un film ne peut être distingué qu'une fois, à moins que la deuxième distinction soit un Prix d'interprétation.

C'est pourquoi « Elephant », de Gus Van Sant, a pu repartir non seulement avec le prestigieux végétal doré mais encore avec le Prix de la mise en scène.

« Recevoir les deux prix me semble cohérent. Lorsqu'un film plaît, on a aussi envie de récompenser sa réalisation », a réagi le cinéaste américain, lors de la conférence de presse des lauréats, expliquant que les choses se passaient comme ça notamment lors de la remise des Oscars.

Gus Van Sant n'en a pas moins jugé qu'être ainsi honoré était « miraculeux ».

« J'étais venu en 1995 avec 'Prête à tout' qui était présenté lors d'une soirée de gala. A part ça, je n'avais jamais réussi à présenter l'un de mes films à Cannes. J'ai le sentiment que gagner la Palme est une sorte de miracle, c'est une vraie chance, un grand bonheur », a-t-il ajouté.

En revanche, « Les invasions barbares » et « Lointain » restent dans les normes. Le premier emporte le Prix du scénario et le Prix d'interprétation féminine pour Marie-Josée Croze et le second le Grand Prix et un double Prix d'interprétation masculine pour Muzaffer Özdemir et Mehmet Emin Toprak.

Aucun des lauréats des prix d'interprétation n'était présent sur la Croisette ce dimanche soir. Mehmet Emin Toprak est décédé dans un accident de la circultion deux jours après la fin du tournage d' "Uzak".

« Ce sont des acteurs amateurs. Le plus âgé des deux est un ami. Le plus jeune était mon cousin et ils ont tous deux joué dans tous mes films », a expliqué le cinéaste Nuri Bilge Ceylan.

Ce n'est pas la première fois qu'un cinéaste turc est honoré par le festival de Cannes. En 1982, « Yol » de Yilmaz Güney avait remporté la Palme d'or, ex-aequo avec « Missing », de Costa-Gavras.

« Les jeunes générations ne connaissent pas Yimaz Güney », a déploré Nuri Bilge Ceylan, qui a toutefois précisé que « Yol » avait à nouveau été montré voici cinq ans dans les salles de cinéma, et avec succès.

« Le film n'était pas construit sur un seul personnage masculin mais sur deux et c'est pour ça qu'il est normal que les deux reçoivent le prix », a dit Ebru Ceylan, l'épouse du cinéaste qui joue également dans son film. (Reuters, 25 mai 2003)

La Turque a remporté pour la première fois l'Eurovision

La Turquie a remporté pour la première fois samedi soir le 48e Concours de l'Eurovision à Riga, la capitale lettone, avec "De tous mes moyens", chanté et dansé à l'Orientale par Sertab Erener, 39 ans, face à 25 autres candidats.

Visiblement émue et ravie de sa victoire, Sertab Erener a donné rendez-vous l'an prochain à Istanbul, sa ville natale, pour la prochaine compétition.

"Ce sera à Istanbul et il y fera beau", a-t-elle déclaré aux journalistes après avoir reçu son disque d'Or de l'Eurovision.

Jusqu'à la fin du décompte des points donnés par les télespectateurs des 26 pays participants, le score était très serré et ce sont les votes des Slovènes qui ont été décisifs, avec 167 points, contre 165 points pour le groupe belge Urban Trad.

En troisième position à un point près, 164, le duo homosexuel russe t.A.T.u, dont la chanteuse Youlia Volkova avait failli ne pas chanter en raison d'un problème de gorge.

Sertab Erener a séduit le public européen avec sa chanson variété de style tout à fait oriental. En chantant "De tous mes moyens j'essaierai une nouvelle fois de me faire aimer de toi" et "rien au monde ne pourrait m'arrêter", Sertab Erener a fait sur scène, pieds nus, de la danse du ventre, accompagnée de quatre danseuses: une Turque mais aussi deux Allemandes et une Autrichienne.

Pendant que la salle résonnait de rythmes orientaux endiablés, la scène ultra-moderne du complexe Skonto Hall a pris des couleurs de feu, rouge et jaune, sur un fond en ciel étoilé.

Après l'annonce des résultats finaux, détendue et grand sourire aux lèvres, Sertab Erener a salué les autres participants au concours à Riga, notamment le duo homosexuelle russe t.A.T.u, dont l'une des chanteuses a failli faire forfait en raison d'un problème de gorge.

"Je ne sais pas ce qui s'était passé avant le concours mais ce soir elles étaient très bonnes", a estimé Sertab Erener.
 A son tour, le groupe belge Urban Trad, deuxième au classement final, a félicité la Sertab Erener et lui a offert un drapeau et une tablette de chocolat belges.

Sertab Erener est l'une des chanteuses les plus populaires de son pays où elle a enregistré plusieurs disques. Ses albums se sont vendus tant en Turquie qu'à l'étranger. Elle a chanté avec des sommités comme José Carreras et Ricky Martin.
 Elle a annoncé la prochaine sortie de son disque comprenant sa chanson du Concours et une tournée de promotion à travers l'Europe.

La chanteuse turque a décliné la question sur la signification potentielle de sa victoire pour les préparatifs de son pays à devenir candidat à l'Union européenne.

"Je ne fais pas de politique", a-t-elle souligné.

L'an dernier à Tallinn, la Lettone Marija Naumova avait remporté le concours avec la chanson "I wanna", donnant à Riga la responsabililité d'organiser l'édition de cette année. Cette année ce pays s'est retrouvé en queue du peloton avec seulement cinq points.

Plus de 6.OOO spectateurs s'étaient retrouvés face à une grande scène de toutes les couleurs, dans un décor inspiré de sphères astronomiques et au milieu d'effets spéciaux impressionnants. Parmi eux, la présidente lettonne Vaira Veike-Freiberga et son Premier ministre Einars Repse.

Ce dernier a déclaré sa satisfaction pour la qualité de l'organisation du concours par son pays où tout a été fait pour prouver que cette ancienne république soviétique mérite bien sa prochaine entrée dans l'Union européenne et l'Otan.

"Le nom de la Lettonie a résonné à travers le monde. Nous avons prouvé que nous ne sommes pas moins bons que les autres capitales européennes", a-t-il estimé à la télévision lettonne juste après la fin du Concours. (AFP, 25 mai 2003)
 

Le romancier turc Orhan Pamuk lauréat d'un prix littéraire international

L'écrivain turc Orhan Pamuk s'est vu décerner le prix Impac 2003 pour son roman "My Name is Red" ("Mon nom est Rouge" dans sa version française), a annoncé lundi la mairie de Dublin, qui remettra officiellement le 14 juin cette récompense dotée de 100.000 euros.

"My Name is Red" a été élu meilleur roman de fiction par le jury du International Impac Dublin Literary Award, qui a estimé que l'histoire était "d'une intense beauté". "C'est un tour de force rare d'imagination littéraire et de digression philosophique", a souligné le jury international.

Le prix Impac a été créé en 1996 lorsqu'Impac (Improved Management Profitability and Control), une entreprise américaine de conseils, a versé plus de 2,5 millions d'euros pour créer un fond littéraire.

"Mon nom est rouge" est une immense fresque, la peinture détaillée d'Istanbul à la fin du XVIème siècle. Ce roman a été selectionné parmi huit finalistes d'une liste de livres choisie par plus de 150 librairies de 40 pays.

Le prix de 100.000 euros sera divisé entre l'auteur et son traducteur en anglais, Erdag Goknar, qui en recevra 25.000 euros.

Orhan Pamuk vit à Istanbul où il est né en 1952, dans une famille bourgeoise et francophile, dans la partie occidentale de la ville, au nord de la Corne d'Or, un quartier qu'il n'a pas quitté à l'exception de deux longs séjours aux Etats-Unis.

"Mon nom est rouge" est l'un des romans à succès d'Orhan Pamuk, après "La Maison de silence", "Le Livre noir", "Le Château blanc" ou encore "La Vie nouvelle", dont certains ont été traduits en plus de 20 langues.

L'écrivain Michel Houellebecq a été le lauréat 2002 du prix Impac et le premier Français à remporter ce prix international. (AFP, 19 mai 2003)
 

Scandal: New cases against Dr. Fikret Baskaya

Call from human rights activist Sanar Yurdatapan:
Dr. Fikret Baskaya, a well known prisoner of conscience of Turkey (information attached) has been subjected to two new cases. The first one for his 13 years old book and the second for an article he had written ten years ago. Paradigmanin Iflasi (Bankrupt of Paradigma) was published in April 1991 and the first case was opened after 15 days following the release. Dr. Baskaya was sentenced to 20 months of imprisonment and put in Haymana Prison. The book had 8 editions ?except the pirate versions- and no new case was opened for following 6 editions, but this last one.

That is not all. European Human Rights Court found Turkey guilty in the case Baskaya opened for this book, decided that the sentence was an open violation of freedom of expression and sentenced to pay compansation. Normally ?and lagelly- this decision should cancel all the results of the sentence. But yet, a new case has been opened with the same arguments, about the same parts of the book, once again. (Due to article 8/1 of famous Anti-Terror law.

The other case is opened for an article on sucularism that he wrote after Sivas massacre ?where 38 artists were burned in hotel by an angry crowd provoked by fascist militants- on July 1993. The article was first published in a daily and four years later, it was republished in a book titled ³writings against the stream².

The case was opened for the third edition of this book (January 2003) due to article 159/1 of Turkish Penal Code. (Insulting the State) In the press conference he made in Ankara, Dr. Baskaya asked the simple question once again: How can ³writing a book² be defined as an ³act of terror²? First hearing of the first case will be held at Ankara State Security Court No:1 on June 2nd., Monday, at 10:00 AM. (Sanar Yurdatapan, May 15, 2003)

Protest messages required to: Mr. Ahmet Necdet Sezer (President) Fax: +90 312 427 1330 Mr. Arinc (President of the Parliament) Fax: +90 312 420 5165 Mr. Recep Tayyip Erdogan (Prime Minister) Fax: +90 312 419 1644 Mr. Abdullah Gul (Minister of Foreign Affairs) Fax: +90 312 287 8811 Mr. Cemil Cicek (Minister of Justice) Fax: +90 312 417 3954
 

Mort d'un journaliste: Ankara condamné par la CEDH faute d'"enquête adéquate"

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné vendredi la Turquie à indemniser le père d'un journaliste tué estimant que ce pays n'avait pas mené une "enquête adéquate" sur son décès.

La cour a en revanche rejeté le grief d'atteinte au droit à la vie invoqué par le père qui reprochait à des membres des services secrets de l'Etat d'avoir enlevé, torturé et tué son fils, Ferhat Tepe, reporter au journal Ozgur Gundem à Biltis, ou d'avoir été commanditaire de ces actes.

"Les circonstances du décès de Ferhat Tepe et le fait qu'il ait travaillé pour un journal pro-kurde militent en faveur des allégations de son père", a estimé la cour dans son arrêt. La juridiction ne peut toutefois "conclure au-delà de tout doute raisonnable" qu'il a été la victime d'un agent de l'Etat ou d'une personne agissant en son nom.

Le gouvernement soutenait que Ferhat Tepe avait été assassiné par le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, mouvement kurde interdit).

Pour tenter d'élucider les circonstances controversées de la mort du journaliste, trois représentants de la Cour ont entendu 24 témoins à Ankara en octobre 2000.

La cour a souligné que l'enquête n'avait pas été approfondie et que les autorités policières et judiciaires n'avaient pas pris de mesures pour identifier de possibles témoins. Elle a conclu qu'il y avait eu violation de la Convention européenne des droits de l'Homme "du fait que les autorités nationales ont failli à mener une enquête adéquate et effective sur les circonstances du décès du fils du requérant".

Elle a alloué au requérant 14.500 euros de préjudice moral et 14.500 euros pour les frais et dépens. (AFP, 9 mai 2003)
 

Procès contre trois intellectuels pour un livre sur les Kurdes écrit par Barzani

Le procès "pour propagande séparatiste" contre deux éditeurs et un traducteur turcs d'un livre sur l'histoire des Kurdes écrit par le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani s'est ouvert jeudi devant une Cour de Sûreté de l'Etat d'Istanbul, a rapporté l'agence Anatolie.

Le procureur a réclamé jusqu'à sept ans de prison à l'encontre d'Ahmet Zeki Okcuoglu et Bedir Vatansever, respectivement éditeur et imprimeur de ce livre sorti en janvier, et de Vahdettin Ince, traducteur de l'ouvrage en arabe.

L'acte d'accusation épingle l'emploi, dans ce livre intitulé "Barzani et le mouvement de libération nationale kurde", du terme "Kurdistan turc" pour désigner le sud-est de la Turquie majoritairement peuplé de Kurdes, précise Anatolie.

Le parquet estime également que l'ouvrage du chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) critique le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Ataturk, selon l'agence.

Les autorités turques considèrent que le terme "Kurdistan" relaye les apirations nationalistes kurdes à l'indépendance du sud-est de la Turquie, en y associant les régions majoritairement kurdes de l'Irak et de l'Iran voisins.

Ankara soupçonne M. Barzani et l'autre grand leader kurde nord-irakien Jalal Talabani, chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), de se préparer à proclamer l'indépendance de la zone qu'ils contrôlent dans le nord de l'Irak, à la faveur de la chute du régime de Saddam Hussein.

Un tel développement, selon Ankara, pourrait relancer la rébellion kurde sur le territoire turque, où les accrochages ont quasiment cessé depuis prés de quatre ans.

Aucun des trois accusés n'était présent à l'audience jeudi et la cour a prononcé un mandat d'amener à l'encontre de M. Okcuoglu pour entendre son témoignage, a ajouté Anatolie. L'audience a été ajournée à une date ultérieure.

L'Union europienne (UE), à laquelle la Turquie veut adhérer, a souvent dénoncé les entraves à la liberté de pensée et d'expression des écrivains, intellectuels et journalistes mis en prison pour leurs écrits.(AFP, 8 mai 2003)
 

Le chef de l'Armée turque: Un des 42 prédateurs de la liberté de la presse

Chaque année, Reporters sans frontières publie la liste des prédateurs de la liberté de la presse. "Parce qu'ils menacent le droit de chacun à informer et à être informé, le public doit les connaître et les reconnaître." dit l'organisation de la presse.

Parmi ces 42 prédateurs figure également le chef d'état-major de l'Armée turque le général Hilmi Özkök.

Le samedi 3 mai, le public a pu découvrir les visages de ces prédateurs, exposés sur 13 camions publicitaires circulant dans Paris.

Les portraits des 42 nouveaux prédateurs de la liberté de la presse sont disponibles sur le site http://www.rsf.fr. Des militants islamistes armés en Afghanistan ou en Algérie à Robert Mugabe, président du Zimbabwe, les 42 prédateurs sont ainsi présentés de A à Z.

Les militants islamistes armés (Afghanistan, Algérie, Bangladesh, Cachemire, Pakistan, Philippines, etc.),, Abdallah ibn al-Seoud (Arabie Saoudite),, les services de sécurité (Autorité palestinienne),, Altaf Hossain Chowdhury (Bangladesh), Alexandre Loukachenko (Bélarus), Than Shwe (Birmanie), François Compaoré (Burkina Faso), Hu Jintao (Chine),  Carlos Castaño (Colombie), M. Marulanda, N. Rodríguez Bautista (Colombie), Kim Jong-il (Corée du Nord), Issaias Afeworki (Erythrée),  ETA (Espagne), Meles Zenawi (Ethiopie), Teodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale), Jean-Bertrand Aristide (Haiti),  Ali Khamenei (Iran), Ariel Sharon (Israël), Noursultan Nazarbaïev (Kazakhstan), Général Khamtai Siphandon (Laos  Charles Taylor (Libéria), Mouammar Kadhafi (Libye), Mahathir Mohamad (Malaisie), Camarade Prachanda (Népal),  Gyanendra Shah Dev (Népal), Islam Karimov (Ouzbékistan), Joseph Kabila (R.D.Congo), Vladimir Poutine (Russie),  Paul Kagamé (Rwanda), Goh Chok Tong (Singapour), Les forces de sécurité (Sud des Philippines), Mswati III (Swaziland),  Bachar el-Assad (Syrie), La mafia du kidnapping (Tchétchénie), Gnassingbé Eyadéma (Togo), Zine el-Abidine Ben Ali (Tunisie), Separmourad Nyazov (Turkménistan), Général Hilmi Ozkok (Turquie), Leonid Koutchma (Ukraine), Nong Duc Manh (Vietnam), Robert Mugabe (Zimbabwe).
 

L'ancien chef d'état-major renonce à poursuivre en appel RSF

Hüseyin Kivrikoglu, l'ancien chef d'état-major de l'armée turque, a définitivement renoncé à faire appel du jugement rendu le 29 janvier 2003 par le tribunal de grande instance de Paris. Ce jugement déclarait la nullité de la poursuite engagée par Kivrikoglu contre RSF pour atteinte au droit à l'image et le condamnait à payer les frais de procédure et à verser 2 000 euros (environ 2 270 $US) de dommages et intérêts à l'organisation.

Ces poursuites avaient été engagées contre l'organisation suite à la présence d'une photo de Kivrikoglu, parmi les "prédateurs de la liberté de la presse", exposée sur une mappemonde gare Saint-Lazare, à Paris, le 3 mai 2002, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse.

Le montant des dommages et intérêts sera reversé par RSF aux familles de Mustafa Benli, Kemal Evcimen, Memik Horuz et Nureddin Sirin, emprisonnés pour leur responsabilité dans la diffusion d'informations ou de publications considérées par les autorités comme des "menaces pour l'ordre public" ou "l'unité de l'État", mais relevant pleinement de la liberté et du pluralisme d'expression.

Le 3 mai, pour rappeler que les journalistes osant critiquer l'armée sont systématiquement inquiétés, et pour dénoncer le droit de regard permanent de l'armée sur la presse et sur la vie politique du pays, le portrait du successeur de Kivrikoglu, le général Hilmi Ozkok, a figuré parmi les 42 prédateurs de la liberté de la presse identifiés par RSF. (RSF/IFEX, 6 mai 2003)
 

Recent Violations of press and expression freedom

Journalist on Trial in Istanbul

On 30 April Istanbul Penal Court No. 4 acquitted the journalist Coskun Ak. This was the third verdict of the court in this case. Coskun Ak had been in charge for the human rights forum of the internet provider Superonline and was put on trial for a message posted by an unknown participant. The court ruled that even the message insults the republic and its institutions it hadn't been written by the defendant. On 12 March 2002 court had passed its second verdict against Coskun Ak. The sentence of 40 months' imprisonment had been commuted to a fine of TL 6 million (appr. $ 4). The General Chamber of the Court of Cassation quashed the 40 months? imprisonment sentence given to Coskun Ak. The Court ruled that Ak's case should have been dealt within the scope of the legal amendments passed by the Turkish Parliament for adjustment to the European Union. The first trial against Ak had been concluded on 27 March 2001 at Istanbul Heavy Penal Court No.4 in 40 months' imprisonment. This sentence had been quashed by the Court of Cassation for „incomplete investigation?. After that, the Heavy Penal Court tried Ak for a second time and insisted on its first judgment. (Hürriyet, May 1, 2003)

Journalist sentenced to imprisonment and fines

On 5 May, three cases pursued against Sinan Kara, owner of the local newspaper Datça Haber, were concluded. In the first case, Kara was sentenced to one-year¹ imprisonment and a fine of TL 362 million on the grounds that "he threatened the owner of a construction firm². In the second case he was sentenced to a fine of TL 20 billion 284 million for ³publishing the closed-down newspaper". The third case launched against Kara for "submitting wrong workplace address" ended in acquittal. (Özgür Gündem-TIHV, May 6, 2003)

Journal Mucadele Birligi Confiscated

Istanbul SSC confiscated the 32nd edition of the journal ³Iktidar Için Mücadele Birligi² on the allegation that some articles contained propaganda of the illegal organization Turkish Communist Labor Party/Leninist (TKEP/L). (Evrensel-TIHV, May 11, 2003)

Journalists on Trial in Van

On 12 May, Van SSC started to hear the case of Hamza Özkan, a staff member of the newspaper Azadiya Welat and Derman Isçimen, a staff member of the journal Özgür Kadinin Sesi. Özkan and Isçimen, who are charged with ³aiding and abetting an illegal organization² were released at the hearing. Defendants had been detained on 24 February and arrested on 26 February. (Özgür Gündem-TIHV, May 13, 2003)

Newspaper Distributor Threatened

Nedim Oruç, distributor of the Kurdish weekly Azadiya Welat in Silvan district (Diyarbakir), announced that within the last month he was threatened five times by the police. He stated that on 28 April the police searched him on the street and seized the list of the subscribers. He was threatened twice on 5 and 12 May to death. He was also insulted and was told that the paper he was distributing was illegal. Oruç filed an official complaint at the public prosecutor against the police officers. (Özgür Gündem-TIHV, May 16, 2003)

Journalists Convicted in Istanbul

Istanbul SSC concluded the case of Baris Baksi, the editor-in-chief of the journal "Sorun Polemik Marksist Inceleme-Arastžrma" and the writer Zülfikar Yildirim in connection with an article titled "Kurdish Social Opposition Quo Vadis?" appeared on the journal in February 2002. The court sentenced Yildirim to one year¹s imprisonment and a fine of TL 2 billion 908 million and Baksi to 6 months¹ imprisonment and a fine of TL 1 billion 500 million on charges under Article 8 Anti Terror Law. Imprisonment sentences were commuted to fines. The court also ordered the closure of the journal for 15 days. (Özgür Gündem-TIHV, May 17, 2003)

Confiscated Journal, Newspaper

Istanbul SSC confiscated the 6th issue of the journal "Sosyalizm Yolunda Özgür Gençlik" and the 20th issue of the newspaper Yeni Atilim on the allegation of  "aiding an illegal organization" (Evrensel-TIHV, May 20, 2003)

Writer on Trial in Istanbul

On 21 May, Istanbul SSC acquitted Bilgesu Aydan Erenus from charges of "making propaganda of an illegal organization". The case has been launched for an article of Karasu appeared on the journal Yasadigimiz Vatan. The article was talking about Hülya Simsek who died on 31 August 2001 as a result of the death fast action. (Cumhuriyet-TIHV, May 22, 2003)

Banned Activity and Film in Diyarbakir

Diyarbakir Governorate banned the film titled "Büyük Adam Küçük Ask" (Great Man, Little Love) on the grounds that it had been banned by the Ministry of Culture. The film was going to be shown during Diyarbakir Culture and Art Festival organized by the Diyarbakir Municipality between 23 May and 1 June. The Governorate also banned the concert by Borusan Philharmonic Orchestra and reception. (Cumhuriyet-TIHV, May 22, 2003)

Journalists Detained in Istanbul

Murat Altinov, editor-in-chief of the journal "Kaldiraç", was detained on 23 May in Istanbul. Altinov was detained in connection with the investigation against Hasim Kutlu. Kutlu was investigated under Article 312 TPC for the book entitled "Bozatli Hizir" (Hizir of Bozat) published by Kaldiraç Publishing. Muhted Karaer, working for the Aydin branch of the journal "Özgür Kadinin Sesi", and DEHAP executive for Germancik (Aydin) Yusuf Süren were detained on 22 May. (Evrensel-TIHV, 24 mai 2003)

Artists on Trial in Boyabat

On 22 May Boyabat Penal Court of First Instance continued to hear the case of the cartoonists Askin Ayrancioglu and Seyit Saatçi on charges of having insulted the police. The court adjourned the hearing to 26 June to wait the report of expert. Askin Ayrancioglu and Seyit Saatçi, civil servant at the municipality of Sinop, are tried under Article 159 TPC for ³insulting the armed forces². Together with Yasar Topçu they had opened an exhibition in Boyabat district (Sinop), but on 8 June 2001 the governor had ordered the closure of the exhibition. (TIHV, May 27, 2003)

Journalist on Trial in Siirt

The public prosecutor in Siirt indicted Cumhur Kiliççioglu, owner and editor-in-chief of the newspaper "Mücadele" in connection with a notice appeared in commemorance of Mahir Çayan and his friends on the newspaper on 7 April. The indictment wants him be sentenced according to Article 312 TPC. The trial will commence on 19 June at Siirt Penal Court of First Instance. (BIA-TIHV, 28 mai 2003)

Journalist Arrested in Izmir

Ismail Sari, a reporter with daily Yeni Asir published in Izmir, was detained and then arrested on 27 May on the allegation that "he was a member of the PKK and his finger prints were determined on the molotov cocktail bottle which had been thrown into the garden of Kadifekale Primary School on 21 February 1999". On 28 May Sari¹s lawyers presented to the court the photos he had taken at the school on the day of the incident as evidences to his innocence. Thereupon Sari was released pending trail. (Radikal-TIHV, May 30, 2003)

Writer and Publisher on Trial in Istanbul

On 29 May Istanbul SSC continued to hear the case against writer Salihe Kevirbirê and editor-in-chief of the Sî Publications, Onur Öztürk in connection with Kevirbiri's book, "Bir Çigligin Yüzyili Karapetê Xaço (The Century of A Scream: Karapete Xaço)". The Court adjourned the hearing for a preparetion of defense. The prosecutor wants Kevirbiri and Öztürk be charged under Article 312 TPC (inciting people to hatred and enmity). (Evrensel-TIHV, May 30, 2003)
 

(For earlier cases go to Info-Türk, N° 296)
 

Kurdish Question/Question kurde

Le procès sur le passage clandestin d'Abdullah Ocalan à Athènes en 1999

Le procès sur l'affaire du passage clandestin du dirigeant kurde Abdullah Ocalan à Athènes en janvier 1999 s'est ouvert lundi devant la Cour d'assises de la capitale mais a aussitôt été renvoyé au lendemain, a-t-on appris de source judiciaire.

Le président de la Cour a renvoyé le procès à mardi après avoir jugé que Ocalan et ses deux accompagnatrices ne pouvaient pas être représentés par des avocats en raison de la gravité des faits reprocés, a ajouté la même source.

En janvier dernier, la Cour d'Assises d'Athènes avait reporté une première fois le procès du chef kurde, emprisonné sur l'île d'Imrali en Turquie, depuis sa condamnation à la peine de mort en 1999 commuée en prison à vie.

Une des avocates du dirigeant kurde, Me Hatice Korkut, avait indiqué mercredi dernier à Athènes qu'"Ocalan souhaite déposer devant la justice grecque".

Ses avocats ont entamé depuis 2000 "la procédure nécessaire auprès des autorités turques pour demander qu'il puisse déposer par écrit, mais pour l'instant nous n'avons pas encore pu l'avoir en raison de graves problèmes de communication avec lui", avait expliqué Mme Korkut.

Dix Grecs, Abdullah Ocalan et ses deux accompagnatrices kurdes sont poursuivis pour avoir "mis en danger de la paix du pays" et aidé l'"entrée illégale" du dirigeant kurde, alors recherché par Ankara.

Après un séjour clandestin à Athènes, les 28 et 29 janvier 1999, le dirigeant kurde avait ensuite pris la fuite avec l'aide des services de renseignements grecs vers Nairobi (Kenya) où il a été enlevé par un commando turc.

Le passage d'Ocalan à Athènes avait soulevé un tollé en Grèce et entraîné le limogeage de trois ministres, des Affaires étrangères, de l'Ordre public et de l'Intérieur, qui ont été convoqués comme témoins au procès.

Le mardi, le ministre grec de la Justice Philippos Petsalnikos a estimé que les organisateurs du passage clandestin du dirigeant kurde Abdullah Ocalan à Athènes en janvier 1999 avaient fait montre d'une "légèreté sans limites", lors de la première audience du procès consacré à cette affaire, a indiqué une source judiciaire.

Entendu pour l'accusation, M. Petsalnikos, à l'époque limogé du ministère de l'ordre public, a rappelé la tension suscitée avec la Turquie autour de la fuite d'Abdullah Ocalan.

Il a toutefois estimé que l'instigateur de l'entrée et du séjour clandestin du dirigeant kurde, l'amiral à la retraite Antonis Naxakis, n'avait pas cherché à nuire à son pays.

Le mercredi, deux ex-ministres grecs limogés après le passage clandestin du dirigeant kurde Abdullah Ocalan à Athènes en janvier 1999 ont trouvé des circonstances atténuantes aux organisateurs de cette affaire, au cours de leur déposition mercredi devant la cour jugeant ces organisateurs.

Ex-chef de la diplomatie, Théodore Pangalos a estimé que le principal accusé grec, l'ex-amiral Antonis Naxakis, "avait été abusé en pensant qu'il serait simple de faire accorder l'asile politique" à M. Ocalan, au vu d'un appel en ce sens auparavant lancé par plus de 100 députés grecs.

M. Pangalos n'a imputé à l'ex-amiral qu'un rôle "technique" dans cette affaire, à l'origine d'un des plus gros fiascos diplomatiques grecs. Il a déclaré que "ceux qui ont amené Ocalan en Grèce ne sont pas sur le banc des accusés".

Alecos Papadopoulos, à l'époque ministre de l'Intérieur, a lui estimé que M. Naxakis avait "fait une estimation erronée de la situation, sous le coup d'une forte émotion", mais "ne voulait pas nuire au pays".

Accusé d'avoir "mis en danger la paix du pays", l'ex-amiral Naxakis, réputé pour son ultra-nationalisme, était alors un compagnon de route connu du parti séparatiste de M. Ocalan (PKK).

M. Ocalan et deux Kurdes, un homme et une femme, qui l'accompagnaient sont jugés pour le même chef d'accusation que M. Naxakis. Neuf autres accusés grecs comparaissent pour complicité.

MM. Pangalos et Papadopoulos ont toutefois souligné que la venue en Grèce d'Abdullah Ocalan avait effectivement mis en danger le pays. (AFP, 26-27-28 mai 2003)
 

Des Kurdes accusés, à partir de photos, d'avoir lancé des slogans séparatistes

Des manifestants kurdes, filmés bouche ouverte par la police turque, ont été accusés d'avoir lancé des slogans séparatistes lors de célébrations de la fête du Newroz, le Nouvel an kurde, le 21 mars dernier, à Hakkari, dans le sud-est du pays, rapporte mercredi le quotidien Radikal.

Treize personnes, qui semblaient crier, ont été filmées par la police lors d'une manifestation au cours de laquelle des slogans séparatistes en faveur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK-interdit) auraient été scandés.

Cinq d'entre elles ont été interrogées par la police, mais un tribunal a rejeté une demande d'arrestation de huit autres, absentes lorsque les autorités se sont présentées à leurs domiciles, selon le quotidien libéral.

Les enregistrements vidéos réalisés par la police ne comprennent pas de bande sonone, affirme le quotidien.

Quelque 70 personnes avaient été interpellées cette année dans le sud-est de la Turquie lors des célébrations du Newroz pour "agissements contraires à la loi", selon la police.

Les Kurdes de Turquie, qui constituent une importante minorité de 10 millions de personnes, selon les estimations les plus conservatrices, profitent souvent du Newroz pour réclamer des droits accrus pour leur communauté.

Le Newroz donne également lieu à des manifestations de soutien aux rebelles du PKK, qui ont combattu l'armée turque entre 1984 et 1999. (AFP, 28 mai 2003)
 

Procès d'ex-députés kurdes: un député européen dénonce leur non-libération

Un député italien du parlement européen a dénoncé vendredi le refus des autorités turques de remettre en liberté quatre anciens députés kurdes de Turquie, dont une femme, Leyla Zana, emprisonnés depuis 1994 pour aide aux rebelles kurdes, à la troisième audience de leur nouveau procès.

"Ce procès a une valeur hautement politique et symbolique. Ce serait une erreur (pour Ankara) de sous-estimer son importance", a commenté à l'AFP Luigi Vinci, député italien au parlement européen venu en observateur.

Selon lui, la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) qui juge les ex-députés aurait dû déjà décider de la libération conditionnelle des prisonniers.

"Le fait de ne pas les avoir libérés jusqu'à présent a maintenant des répercussions sur les relations euro-turques", a-t-il estimé.

Il a souligné que la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg qui avait jugé le premier procès inéquitable avait aussi, par cette décision, sommé la Turquie, candidate à l'intégration à l'Union européenne, de libérer les ex-députés kurdes.

Les quatre accusés ont demandé leur remise en liberté dès l'ouverture de leur nouveau procès, à la fin mars.

Mme Zana, 42 ans, et trois autres ex-députés --Hatip Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak-- ont été condamnés en décembre 1994 à 15 ans de prison pour aide aux séparatistes armés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ils doivent leur nouveau procès à une décision du parlement turc qui a autorisé de nouveaux procès pour les personnes dont les sentences ont été condamnées par la Cour de Strasbourg.

Il s'agit du premier procès de ce type depuis l'adoption des nouvelles mesures par le parlement en janvier.

Lors de cette troisième audience la Cour a poursuivi l'audition des témoins de l'accusation.

Comme pour les précédentes audiences, le procès s'est déroulé sous haute surveillance policière, en présence de nombreux avocats, défenseurs des droits de l'homme, diplomates, journalistes, ainsi que des députés du parlement européen. (AFP, 23 mai 2003)
 

Séjour clandestin d'Ocalan à Athènes: son avocat réclame le report du procès

Le dirigeant kurde Abdullah Ocalan, poursuivi pour "entrée illégale" en Grèce en 1999 avant sa fuite à Nairobi (Kenya) où il avait été arrêté par un commando turc, va réclamer de nouveau le report de son procès prévu lundi à Athènes, a indiqué mercredi une de ses avocats Me Hatice Korkut.

"Ocalan souhaite déposer devant la justice grecque et, depuis 2000, nous avons entamé la procédure nécessaire auprès des autorités turques pour demander qu'il puisse déposer par écrit, mais pour l'instant nous n'avons pas encore pu l'avoir en raison de graves problèmes de communication avec lui", a expliqué Mme Korkut lors d'une conférence de presse.

En janvier dernier, la Cour d'Assises d'Athènes avait reporté une première fois et pour la même raison le procès du chef kurde emprisonné sur l'île d'Imrali en Turquie, depuis sa condamnation à la peine de mort en 1999.

Hormis Abdullah Ocalan, dix Grecs et deux Kurdes sont inculpés par la justice grecque pour avoir aidé le chef kurde à entrer "illégalement" en Grèce ainsi que pour avoir "mis en danger de la paix du pays".

Me Korkut a assuré que son client "est détenu dans des conditions difficiles (...), en total isolement" en Turquie.

Recherché et poursuivi à l'époque par Ankara, le dirigeant kurde avait passé deux jours à Athènes les 28 et 29 janvier 1999 grâce à l'aide des inculpés, selon le réquisitoire.

A l'issue de ce séjour, qui avait soulevé un tollé en Grèce et entraîné le limogeage de trois ministres, M. Ocalan s'était envolé avec l'aide des services de renseignements grecs vers Nairobi. Il avait séjourné pendant 12 jours à l'ambassade grecque avant sa capture par les services secrets turcs (MIT). (AFP, 22 mai 2003)
 

Affrontements: 4 militants kurdes et 2 soldats tués

Trois membres d'une organisation maoïste clandestine ont été tués lors d'un affrontement avec les forces de sécurité à Giresun (nord-est), tandis que deux soldats et un rebelle kurde ont été tués au cours d'un accrochage à Tunceli (est), rapporte mercredi l'agence Anatolie.

Le premier incident, dont la date n'a pas été précisée, s'est produit dans la localité d'Alucra lorsque des militants extrémistes du TIKKO (armée de libération des paysans et des ouvriers de Turquie, illégale) ont répondu par des tirs aux appels à la reddition, selon l'agence.

A Tunceli, un accrochage qui a eu lieu tard mardi près du village d'Ataclar entre des militaires en mission de ratissage et un groupe de "terroristes" du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), a fait trois morts -deux soldats et un rebelle kurde-, selon l'agence.

Un premier bilan de cet échange de tir faisait état d'un soldat tué.

Le TIKKO, qui coopère avec le PKK, selon les autorités, était particulièrement actif dans le nord-est de la Turquie dans les années 90 avant une série d'opérations des forces turques. (AFP, 21 mai 2003)
 

Police raid on the home of a tortured Kurdish woman

K. Ö., a Kurdish woman, has received death threats, including one at gunpoint, and her house in Adana, southern Turkey, has been raided by police. K. Ö. was reportedly raped and tortured by police at her home in 1999 and has frequently been threatened and intimidated since then, apparently in an attempt to prevent her from pursuing her case with the European Court of Human Rights (ECHR). She was previously the subject of UA 186/00 (EUR 44/32/00, 29 June 2000) and follow-up (EUR 44/60/00, 22 November 2000).

On 23 April K.Ö.'s home was reportedly raided by police. The police officers allegedly threatened her with death if she did not give up her case against the Turkish authorities with the ECHR. On 28 April, K. Ö. visited the Adana branch of the Human Rights Association (IHD), Turkey's largest human rights organization, to make a complaint about the raid. On her return home the same police officers reportedly forced her into a car at gunpoint, blindfolded her, and threatened her with death. When she told them that she would not give up her case, her assailants reportedly threw her from the car. Her lawyers have made a complaint to the ECHR prosecutor.

Since K.Ö. was allegedly tortured, including being raped, at her home in 1999, she has been assaulted, her house has been raided, and she has received frequent threats. The harassment did stop for a short period after UA 186/00 was issued. In November 2000, police visited her house again and reportedly beat her and tried to get her to sign a document which she was unable to read. Police reportedly raided her house in April 2001 and June 2001, demanding she withdraw her case. The Turkish courts have, to date, rejected all of K.Ö.'s attempts to press charges against the police officers. Her lawyers therefore sent her case to the European Court of Human Rights.

The Turkish prosecutor and the court who rejected her original complaint against the policemen refused to consider a psychiatric report submitted in relation to her original complaint. The report, prepared by the Psychosocial Trauma Centre at Istanbul University's Çapa Medical Faculty, stated that K.Ö. was suffering from chronic Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD). The psychiatrists concluded that she had very probably suffered a trauma. (AI, 15 May 2003)
 

A Kurdish farmer found assassinated

On 24 April, the body of Siddik Kaya,(m), aged 45, farmer, was found on the banks of the Murat River in Bulanik, Mus province.

According to forensic reports he had been shot through the head while blindfolded, gagged and with his hands tied behind his back. A sandbag had apparently been tied to his waist to weigh his body down in the water. Siddik Kaya went missing on 20 November 2002, when he left the house of his sister in Varto telling her "Officer Celal San is calling for me. I am going to meet him on the bridge outside the district".

Despite intensive efforts by his family and the Human Rights Association of Turkey (IHD), there was no information about Siddik Kaya's whereabouts for more than six months. Many thanks to all those who sent appeals on behalf of Siddik Kaya. (AI, 19 May 2003)
 

Délai supplémentaire pour la défense du DEHAP menacé d'interdiction

La Cour constitutionelle a accordé un délai supplémentaire de 45 jours au parti démocratique du peuple (Dehap, pro-kurde) pour préparer sa défense dans une procédure d'interdiction lancée pour liens présumés avec les rebelles kurdes de Turquie, a annoncé mercredi le vice-président de cette instance, Hasim Kilic.

M. Kilic, cité par l'agence Anatolie, a indiqué que le président du Dehap Mehmet Abbasoglu avait demandé un délai de trois mois pour préparer la défense de sa formation mais que la Cour avait décidé de lui accorder 45 jours.

Deux procédures ont été lancées par le procureur de la cour de cassation, Sabih Kanadoglu, contre le Dehap en mars et en avril.

La première l'accuse d'avoir falsifié des documents ayant trait à l'ouverture de représentations dans le pays afin de pouvoir présenter des candidats aux élections législatives de novembre 2002.

La seconde concerne des accusations de collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek), une formation interdite.

Le Dehap, qui nie toute relation avec le PKK, n'a obtenu aucun siège au parlement au scrutin de novembre faute d'avoir franchi la barre des 10% de suffrages nécessaires à l'échelle nationale.
 Le parti a été fondé en 1999 par des sympathisants du parti démocratique du peuple (Hadep) qui a été interdit le 13 mars par la Cour constitutionnelle pour association avec les rebelles sécessionnistes kurdes.

Le PKK a abandonné la lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est après la capture et la condamnation pour "trahison et séparatisme" de son chef Abdullah Ocalan en 1999. (AFP, 7 mai 2003)

Pressure on Kurds in brief

Disappearance of Tanis and Deniz in Sirnak

ECoHR judges, who were in Turkey to investigate the disappearance of HADEP chair for Silopi (Sirnak) Serdar Tanis and Secretary for the district Ebubekir Deniz on 25 January 2001, showed up Turkey on 28 April and completed their investigation on 30 April. ECoHR accepted the case before completing the legal procedures in Turkey. 11 witnesses testified to the committee on 28 April. On 29 and 30 April the soldiers and civil servants, who were in the police station on the thay Tanis and Deniz disappeared, testified. But the Commander of Sirnak Gendarmerie HQ. Levent Ersöz did not come to testify. He is now the Commander of Bursa Gendarmerie HQ. (Radikal-TIHV, May 1, 2003)

Child Killed by the Police in Van

Van Penal Court of First Instance concluded the case of the father of Saban Cadiroglu (14), who had been killed by the police in Van on 16 August 1999, Süleyman Cadiroglu on the allegation of "misleading the court by fraud". The court sentenced the defendant to 75 days' imprisonment and the sentence was commuted to a fine of TL 150 million. Since he was unemployed Süleyman Cadiroglu rejected to pay the fine. He also stated that he had been forced to leave his village; the soldiers had put his house and trees on fire. After the killing of his son he had launched a case against the Governor Office with the demand of TL 30 billion compensation. This case had been launched against him due to the dissimilarity between the signatures on the documents related to the case and that on the 'certificate of poverty' which he handed in the court. (Özgür Gündem-TIHV, May 1, 2003)

Pressure on DEHAP in Nusaybin

DEHAP chair for Nusaybin Kazim Kök, Ahmet Dinç, Celal Ata and Süleyman Tekin were detained during the raid of DEHAP offices in Nusaybin and Duruca (Mardin) on 29 April. The detainees were released the same day. The soldiers raided the house of DEHAP chair for Duruca Süleyman Bakaç and his brothers Sabri Bakaç and Abdurrahman Bakaç on 29 April. After searching the houses the soldiers went to the offices of DEHAP in Duruca. They broke the door and also searched the offices. On 29 April Van SSC continued to hear the case against DEHAP executives for Van Riza Külay, Naci Basdinç, Halis Çakir, Ruknettin Hakan, Mahir Yildiz and Ibrahim Ete for sending faxes against war and isolation to the ministries of Justice and Interior. The court released all defendants but Ete. (Özgür Gündem-TIHV, May 1, 2003)

Pressures on DEHAP in Antep

Sidika Deniz, DEHAP executive for Sehitkamil (Antep), announced that she was threatened by the police. Deniz said: "On 1 May I visited my son in prison. When I was leaving the prison, soldiers detained me. After being interrogated for a few hours, I was released. But a short while later I was detained again by two police officers in plain cloths. They took me to the department to fight terrorism. I was interrogated for three hours. I was asked questions about the members of the party. They asked me to quit working for DEHAP. I was released after stating that the party, of which I was an executive, was a legal one." In Gevas (Van), Ercan Ergenç was not allowed to join the vegetable and fruit adjudication opened by the Gendarmerie HQ. in the district. The commander of the HQ. reportedly rejected Ergen's appeal to join the adjudication on the grounds that he was a member of DEHAP. Ergenç stressed that the commander also said that he and his family were known from the videocassettes shot during the meetings. According to the statement by Ergenç the commander also asked how he could be certain whether the money would not return as arms. (Özgür Gündem-TIHV, May 3-4, 2003)

Legal investigation for Kurdish Names

An administrative and a legal investigation was started against the civil servant Filiz Korkmaz working at the Registry Office in Mersin for registering the name "Rojbin". Korkmaz stated that she registered the name, since the "Name Commission" set at the Governor's Office was illegal. Her lawyer Sevil Ceylan stated that there wasn't a list of names determined by the Registry Office. She said: "The names supposed not to be in contravention to national culture and moral rules. Registering Kurdish names could not be evaluated in this way. The officials have no discretion upon the name the parents want to give their children. Even there is a circular of the Ministry of Interior on this issue there is no constitutional restriction." (Özgür Gündem-TIHV, May 3, 2003)

Newroz Trial started in Aydin

The case launched against the members of the organizing committee for the Newroz celebrations in Aydin commenced on 5 May at Aydin Penal Court of First Instance. Süleyman Mutlu, chair for the Human Rights Association Aydin branch, Abdurrahman Saran, chair for the provincial organization of the Party of Labor (EMEP), Kasim Çaliskan, chair for the provincial organization of the Democratic People's Party (DEHAP) and DEHAP executives Hasan Demen, Dervis Yonca, Ahmet Karatas are being tried on the grounds that "they submitted an incomplete application to the Governor's Office". The hearing was adjourned to 26 June to hear the testimonies of the defendants. (Evrensel-TIHV, May 6, 2003)

Detentions, Arrests in Batman

Five persons who had been detained after the armed clash that had broken out on 30 April in the vicinity of Kantar village of Gercüs district (Batman) were arrested on 6 May. Of the five persons, Habib Gabar and Ahmed Azad Haci Hamo (Syrian origin) had been detained following the clash, while Ibrahim Kayli, Idris Ahdas and Veysi Ahdas had been detained during the village raid on 2 May. Besir Aslan, who had also been detained during the raid, was released to be tried without remand. Of the eight persons who had been detained during recent house raids in Elbistan, Esra Aytaç, Hayri Sahin and Gökhan (surname not known) were arrested on 6 May. Yeliz Sari, Filiz Sari, Aydin Kartal, Seyhan Topal and Memduh Sis were released. (Evrensel-TIHV, May 7, 2003)

Poursued for complained against the killing of children in Van

An investigation was started against the villagers Abdulhekim Çeri, Süleyman Çeri, Ayhan Korkmaz, Ensar Toprak, Mehmet Parlak and the village guard Sahyeddin Ugur, who had been detained during an action to protest lieutenant Hüsnü Bozkurt, the Commander of Baskale Gendarmerie Station, after the deaths of the children Dastan Korkmaz (14) and Nihat Çeri (13) when an explosion had occurred on 5 April in Esenyamac village of Baskale district (Van). According to the villagers they were interrogated by the Public Prosecutor in Baskale and asked why they had given information to the press and put the soldiers under suspicion. The villagers had been also interrogated in the Çaldiran Gendarmerie Station. Meanwhile the Governor of Baskale Mustafa Çöggün wrote a letter to the daily Özgür Gündem in connection with the news of 9 April entitled "Rocket Attack to the Children" and alleged that the news included slander on soldiers. The Governor also claimed that the children had been warned by the soldiers, but they had continued to play with the bomb. Ilyas Yavuz, Public Prosecutor in Baskale, had narrated the incident to the investigating commission including members of HRA and Mazlum-Der as follows: "On the day of the incident we had an investigation on the spot. The Commander of Gendermarie Spot Investigation Team was with us as an expert. There was 11 meters distance between the corpses. We couldn't get an autopsy report for Nihat due to the condition of his body. We found pieces of a RPG rocket in between the bodies. The expert also reported the pieces as RPG rocket." The Public Prosecutor had also stressed that there hadn't been a rocket launcher in the Gendarmerie Station. (Özgür Gündem-TIHV, May 9, 2003)

DEHAP Members on Trial in Diyarbakir

On 9 May, Silvan (Diyarbakir) Penal Court of First Instance concluded the trial of former chair of DEHAP for Silvan, M. Sait Dönmüs and DEHAP executives Serif Yatar, Alisan Binen, Abdulvahit Uyanik and Feleknaz Kaydu, who organized a meeting on 31 October 2002 in Silvan on the occasion of 3 November 2002 elections. The executives had been wearing t-shirts saying "Vote for DEHAP" during the meeting and they were charged with "wearing uniforms". The court sentenced the executives to 6 months' imprisonment under Article 117 of the Law on Political Parties. The sentences were commuted to a fine of TL 1 billion and 90 millions. (Evrensel-TIHV, May 12, 2003)

Torture in Detention in Antep

Agit Paksoy, a member of the Human Rights Association Antep branch stated that his relative Cemil Paksoy and himself were beaten and insulted by the police officers at Antep Security Directorate following their detention on 9 May. Paksoy added that they were not informed about the reason of their detention. (Özgür Gündem-TIHV, May 13, 2003)

Stop Warning in Van

The objection raised against the arrest of two gendarmerie soldiers  in connection with the incidents occurred after the killing of Çetin Karaman (25) on 26 April in the vicinity of Baskale district (Van) was turned down. On 26 April Kahraman was shot dead by soldiers allegedly because he refused to follow stop warnings. The two soldiers had been detained after the execution. The following day Kahraman's relatives gathered in front the of the Governor's Office to protest the incident. The soldiers intervened in the gathering, shot into the air and dispersed the crowd under beatings. On 28 April the two detainees were remanded. In the objection they filed on 5 May at Gürpinar Penal Court of First Instance they alleged that 'exactly whose shot had caused in Kahraman's death was unknown', and that 'the demonstration held in front of Residency aimed at provocation' and asked the arrest warrant against them be lifted. The objection was turned down by the Court on 7 May. Following this decision, on 10 May, the public prosecutor in Gürpinar filed another objection against the arrest of the soldiers. The public prosecutor Fahri Ince defined the incident as a "killing by unidentifiable perpetrators" and alleged that even if the soldiers had been convicted, their sentenced would have been reduced to two years' imprisonment and suspended. The Court refused this objection, too. Lawyer Murat Timur, acting as sub-plaintiff, emphasized that the defendants' objection had been typed, which showed that they are being protected. Timur added that the prosecutor's attitude also remarked that 'domestic means were already exhausted'. (Özgür Gündem-TIHV, May 14, 2003)

Incident in Nusaybin

Reports from Nusaybin district (Mardin) stated that security forces forced children to detect hand grenades in the brook. The event reportedly developed as follows: On the night of 12 May, the children Garip Balos (8), Elvan Yildirim (11) and Abdurrahim Dogum (12) found 8 hand grenades -with the firing mechanisms removed off- while playing near Alaman bridge. They threw the grenades into the brook and runaway. The event was reported to the police by a person passing by the brook. Then the police took Elvan Yildirim, Abdurrahim Dogum and another child to the brook and forced them to search for grenades. The search lasted until midnight, however only one of the grenades could be found. Then the children were taken to the Anti-Terror Department of Nusaybin Security Directorate and were interrogated. Later in the morning the police could find three more grenades. Zeki Balos, Garip's father, stated that he would apply to the Human Rights Association. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, May 14, 2003)

DEHAP Candidate on Trial

On 14 May, Bursa Penal Court of First Instance concluded the case against Ayla Yildirim, who was a DEHAP candidate for Bursa during the general elections of 3 November 2002. The court acquitted Yildirim from charges of violating the Law on Political Parties (SPY). The case was opened in connection with the meeting of 13 October 2002, during which Yildirim allegedly shouted slogans in Kurdish. (Özgür Gündem-TIHV, May 15, 2003)

KADEK Trial in Istanbul

On 14 May, Istanbul SSC concluded the case launched against 7 persons in connection with KADEK. The court sentenced Hayrettin Yilmaz and Medet Arslan, to 12 years' and 6 months' imprisonment each on charges of "being a member of KADEK/PKK".   Other defendants Zeynel Abidin Palige, Meysu Altay, Abdullah Aktas and Metin Akmese were sentenced to 3 years' 9 months' imprisonment each on charges of "aiding and abetting an illegal organization". The court acquitted Abdülkadir Tari. (Özgür Gündem-TIHV, May 15, 2003)

Pressures in Bingol Prison

Relatives of the political prisoner Nadir Tosun, who is serving his sentence in Bingöl Special Type Prison, announced that the walls of the wards cracked after the earthquake and that due to the unsafe conditions, the prisoners had to sleep under the bunks. (Özgür Gündem-TIHV, May 16, 2003)

Kurdish Name to a child refused

In Mersin Cengiz Han was prevented to give his child the name "Berçem (tufts of hair)". The Provincial Registration Office reportedly refused to register the name, alleging that it was contrary to national culture and moral rules. (Evrensel-TIHV, May 16, 2003)

Villagers Beaten by Village-guards in Bingol

Reports from Genç district (Bingöl) stated that Abdulhamit Tak and Sehmus Kaya were beaten by village-guards in Yayla village on 13 May.  Abdulhamit Tak applied to the IHD office in Bingöl and stated the following: "We were grazing sheep near the village. Two village-guards approached us. They asked whether we saw any KADEK militants around. We told them that we did not know anything. Then they said, 'They come here, and you help them. Indeed all of you are terrorists. We know what the hell you are doing'. They insulted us for a while and then 4 more village-guards arrived. They took us near the brook and wanted us to escape. Their aim was to shoot at us while we run. But we did not.  Upon this they started to beat us. They hit our heads with butts. Some 10 or 15 village-guards came then and joined the others who were beating us. A village-guard pulled out his gun and threatened us to death. Then he shot for once. The bullet hit the ground between my feet. A while later they left there saying, 'Now, go to the gendarmerie station'. The villagers received medical reports from Genç State Hospital and then filed an official complaint with the village-guards. (Özgür Gündem-TIHV, May 17, 2003)

DEHAP Executives on Trial in Ankara

The case against 27 members of the Central Executive Committee of Democratic People's Party (DEHAP), including the Chairman Mehmet Abbasoglu, on charges of "fraud" continued on 20 May at Ankara Heavy Penal Court No. 2. The hearing was adjourned to get the testimonies of the defendants. The case was launched following the official complaint made by the Court of Cassation. The official complaint had stated that 'DEHAP did not completed the prerequisite of completing its organization in 41 provinces, although it informed the Chief Prosecutor that it did so'. The indictment wants the defendants be charged under Article 342/1 of the TPC (fraud in official documents). (Özgür Gündem-TIHV, May 21, 2003)

Villager Tortured in Diyarbakir

In Çermik district of Diyarbakir, Mehmet Marangoz (73) reported that he had been beaten by soldiers. In his application to IHD branch in Diyarbakir, Mehmet Marangoz  told the event as follows: On 3 May four women entered my garden for a picnic without permission. I asked them to get out. They went. A shot while later, some 10 security forces, including two policemen came. They said they were going to take me to the gendarmerie station. I told them that I had done nothing to be taken to station. They asked me why I had driven the women away. I said that the garden belonged to me and the women were damaging the grass. I resisted when they tried to take me to the gendarmerie station. Thereupon, one of them, who I think was a commander, started to strike my abdomen with his elbow. They held me by hands and feet and dragged me on the ground for some 200 meters while I was on my back. Then they threw me into the military jeep. They took me before the commander of the gendarmerie station. A person, probably an officer, said to him: "My commander, this man resisted and objected to us'. The Commander replied saying, 'You should have hit him'. The officer asked 'How, we should have done that?" and the Commander said, 'With a bullet'. Then I said to the Commander, 'They could not hit me properly. Here you go, hit me.' After my son had talked to the officials, they released me." Mehmet Marangoz said that his nieces had been PKK militants and had died during armed clashes. He said: "The security forces who came to my garden said, 'Are you from the Marangoz's, you are going to be in real trouble with us'". (Özgür Gündem-TIHV, May 22, 2003)

Clashes in Mazgirt

The privates Emin Urhan and Serkan Sagir and a KADEK militant were killed during a clash that broke out on the night of 20 May nearby Ataçinar village of Mazgirt district (Tunceli). Three militants of the Turkish Communist Party/ML-Workers' and Peasants Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO) were killed during another clash broke out nearby Alucra district (Giresun) (Cumhuriyet-Hürriyet-TIHV, May 22, 2003)

Torture in Siirt

The investigation against the police officers Sinasi Çetin and Senol Kutal for torturing of Mehmet Emin Ete on 19 April ended in a decision of not to prosecute. The police officers were reportedly on duty on the day Ete had been detained. After being released Ete stated that he was beaten and threatened by the police officers. Siirt Public Prosecutor ruled on 5 May that there was not sufficient evidence to support the claim of torture. Ete appealed to Batman Heavy Penal Court on 16 May for an annulment of the decision. (Özgür Gündem-TIHV, May 23, 2003)

Demanding Education in Kurdish costs 3,5 year-prison

On 22 May, Adana SSC concluded the case of 81 persons in connection with petitions handed in to Seyhan (Adana) Provincial Directorate of National Education demanding education in Kurdish on 2 January 2002. The court sentenced Sanlž, Gül, Serin and Derin to 3 years and 9 months' imprisonment for "aiding and abetting an illegal organization" and acquitted other defendants. (Özgür Gündem-TIHV, May 23, 2003)

Death in Mus E-Type Prison

Ismet Baycan, who was convicted as a member of PKK/KADEK and serving his sentence in Mus E-type Prison, died on 24 May. Baycan allegedly was not transferred to the hospital. According to the press release by the prisoners Baycan didn't have any health problem. The administration of the prison alleged that the transportation vehicle was not ready and the soldiers were busy because of the counting. Also a medical doctor staying in the neighboring ward was not allowed to examine Baycan. After all he was transferred to the Mus State Hospital and then to the Van State Hospital. But he died on the way at about 19.30. Baycan had been a member of the 1st Peace and Democratic Solution Initiative, who came to Turkey upon the call by PKK leader Abdullah Öcalan. They were had surrendered on1 October 1999. Baycan and Ali Sapan, Seydi Firat, Mehmet Sirin Tunç, Yasar Temur, Sohbet Sen, Gülten Uçar, Yüksel Genç had been sentenced to 12 years and 6 months' imprisonment. (Özgür Gündem-TIHV, May 26, 2003)

Torture in Cizre

During house raids in Cizre (Sirnak) the police detained DEHAP chair for Cizre Mehmet Dilsiz and DEHAP members Mehmet Ugur, Özlem Güven, Delile Tongut, Ibrahim Erkul, Kamil Dektal, Hüseyin Avsar, Osman Tongut, Ali Cebaz and Sarya Ölmez on 22 May. Mehmet Dilsiz, Sarya Ölmez, Delile Tongut, Osman Tongut, Ibrahim Erkul and Kamil Tekdal were arrested on 24 May. Mehmet Ugur, Özlem Güven, Hüseyin Avsar and Ali Cebaz were released. Mehmet Ugur announced that the police officers, who had searched his house, had damaged his properties and had beaten him at the Security Directorate of Cizre. (Özgür Gündem-TIHV, May 24-26, 2003)

Detentions and Arrests in Bingol

Mehmet Emin Sayak, Cevdet Mert, Zeki Sayak, Ferzende Sayak, Mustafa Güngör, Baki Cindi and Zeki Tutar, who had been detained during the raids in the villages Asagiçir, Sagniç and Yigitler of Karliova (Bingöl) on 18 May, were arrested on 22 May on allegations of "aiding and abetting an illegal organization". Gülçin Sayak, Ördek Sayak and Mustafa Kaya were released. DEHAP members Özcan Çorak and Nurettin Boraç, who were detained in Bitlis on 21 May on allegations of "throwing molotov cocktails and writing slogans in favor of PKK/KADEK", were arrested on 22 May. Seyfettin Yüksel, Yücel Turgut, Remzi Misir and Feyrusah Aslan were detained in Istanbul on allegations of "being member of KADEK". (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, May 24-25, 2003)

Child on Trial in Diyarbakir

Diyarbakir SSC acquitted B.A. (14) from charges under Article 312 on 27 May. B.A. had been on trial for having said "Happy is he who says I am a Kurd" during the oath taking ceremony at the Kazanci Primary School in Bismil district (Diyarbakir) on 15 November 2002. (Özgür Gündem-TIHV, May 28, 2003)

Abdülmelik Firat Detained in Sirnak

Abdülmelik Firat, chairman of the Rights and Freedoms' Party (HAK-PAR) was detained on 27 May in Habur Border Station in Sirnak. He was released an hour later. He was reportedly returning from Northern Iraq together with the deputy chairmen Fehmi Demir and Resit Deli. (Özgür Gündem-TIHV, May 28, 2003)

Condemnations for May Day celebrations

Tunceli Penal Court of First Instance, sentenced 30 persons, including Alican Önlü, chairman of the closed down People's Democracy Party (HADEP) in Tunceli and Salih Gündogan, former chairman of the Labor Party in Tunceli to one month's imprisonment each in connection with the May Day celebrations. They had been charged with "holding an unauthorized demonstration" (Evrensel-TIHV, May 28, 2003)

Armed Attack in Bingol

On 29 May Kalkanli Gendarme Station located near Dalbasan hamlet of Yayladere district (Bingöl) was shot. The attack was allegedly deployed by KADEK militants. During the attack a private (name not disclosed) died, and two non-commissioned officers and six privates were injured. (Radikal-TIHV, May 30, 2003)
 

Minorités / Minorities

La controverse sur l'exposition arménienne au Parlement européen

Ce lundi aurait dû être jour de mémoire pour la diaspora arménienne d'Europe. Du 26 au 30 mai, en effet, l'Union nationale arménienne de Suède, soutenue par le député européen Jonas Sjöstedt, avait prévu d'organiser dans les locaux bruxellois du Parlement européen une exposition commémorant le génocide qui, de 1915 à 1917, avait frappé la communauté arménienne.

Mais l'exposition n'aura pas lieu. Selon Irène Shaboyan, porte-parole du Forum des associations arméniennes d'Europe (FAAE), bien qu'il en eût accepté le principe dans un premier temps, le Parlement a soudain opposé un refus à la tenue de l'événement. Pour un motif formulé d'une façon surprenante par le questeur Mary Elizabeth Banotti, puisque, affirme Jonas Sjöstedt, celle-ci invoque le caractère controversé de l'exposition pour justifier sa décision.

Une motivation particulièrement choquante pour le FAAE. Qui rappelle que le génocide arménien est un fait historique indéniable, reconnu d'ailleurs en 1987 par le Parlement européen lui-même.

Mary Elizabeth Banotti n'était pas à Bruxelles lorsque nous avons tenté de la contacter. Son bureau, toutefois, nous a expliqué que ce n'était pas le génocide qui était controversé, mais bien les photos de massacres qu'il était prévu de montrer. Et de préciser : des expositions, par exemple, sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, ou montrant des bébés morts conservés dans du formol, ont été refusées pour les mêmes raisons. Ajoutant ce détail: l'espace d'exposition se trouve à l'entrée du réfectoire du Parlement...

Les Bruxellois, en tout cas, n'auraient rien pu voir de l'exposition. Tout comme ils n'ont pas accès à toutes celles qui sont régulièrement organisées au même endroit par les 4.404 groupes d'intérêt accrédités auprès du Parlement européen. Les lieux, en effet, ne sont pas ouverts au public. Mais en ce qui concerne le personnel du parlement, le FAAE ne désespère pas de lui montrer les souffrances du peuple arménien : Jonas Sjöstedt vient d'écrire au président du Parlement Pat Cox. Il attend sa réponse. (Pierre Vassart, Le Soir, 26 mai 2003)
 

Ankara demande le rejet par les USA d'une loi se référant au génocide arménien

La Turquie a appelé vendredi le Congrès américain à rejeter un projet de loi faisant référence au génocide arménien sous l'empire Ottoman.

"Nous espérons que ce projet de loi ne sera pas inclus à l'ordre du jour de la Chambre des Représentants et que, s'il l'est, il ne sera pas adopté", a affirmé le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Huseyin Dirioz lors d'une conférence de presse.

"Nous attendons du Congrès américain et de l'administration américaine qu'ils déploient les efforts nécessaires pour que ce projet de loi ne soit pas adopté", a-t-il ajouté.

La commission judiciaire de la Chambre des représentants a adopté jeudi un projet de loi réaffirmant son soutien à une convention internationale signée en 1948 sur la prévention des génocides.

Le projet de loi fait mention du génocide des Arméniens, ainsi que de celui des Juifs sous le régime nazi, et ceux commis au Rwanda et au Cambodge.

Une première résolution faisant référence au génocide arménien avait été abandonnée par la Chambre en octobre 2000 après que le président Bill Clinton ait mis le Congrès en garde contre une possible détérioration dans les relations avec l'allié stratégique turc.

La Turquie redoute toutefois que cette fois Washington ne lui fasse payer le prix de son refus de soutenir sa campagne militaire en Irak.

Les massacres et déportations d'Arméniens sous l'Empire ottoman de 1915 à 1917 ont fait 1,5 million de morts, selon l'Arménie, entre 250.000 et 500.000, selon la Turquie qui rejette catégoriquement la thèse d'un génocide.

En 2001, la reconnaissance du génocide arménien par le parlement français avait entraîné une crise dans les relations entre Paris et Ankara. (AFP, 23 mai 2003)

Les devoirs scolaires contre les arguments relatifs au génocide arménien

Selon le quotidien turc Hurriyet du 12 mai, une circulaire du ministère turc de l'éducation nationale datée du 14 avril 2003 envoyée à tous les établissements scolaires en Turquie, y compris les écoles arméniennes, demande l'organisation "des conférences et de concours de compositions" dans le but de "lutter contre les arguments relatifs au génocide arménien".

La circulaire précise que les rapports sur l'organisation des conférences devront être adressé par la direction des établissements au ministère de l'éducation nationale avant le 30 mai 2003 et cite des livres de référence - selon les turcs- sur la question tel que "Les massacres perpétrés par les Arméniens à Adana et les relations franco-arméniennes" de Yusuf Ziya Bildirici ou encore "L'église arménienne et la terreur" de Erdal Ilter.

Le document prévoit également l'organisation dans tous les collèges d'un concours de composition sur le thème de "la révolte et les activités arméniennes au cours de la première guerre mondiale". Les résultats devront être proclamés le 1er septembre et les lauréats publiés dans la Revue d'éducation éclairée par la science et l'intelligence. (CILDEKT, 12 mai 2003)
 

Fête de la création d'Israël: Ankara empêche une référence au génocide arménien

La Turquie est intervenue pour empêcher toute référence au génocide des Arméniens lors de la célébration des fêtes marquant mercredi le 55ème anniversaire de l'Etat d'Israël, a-t-on appris de source officielle à Jérusalem.

Selon le programme officiel initial, une Israélienne d'origine arménienne Naomi Nalbandian faisant partie des douze personnes choisies pour allumer des flambeaux lors d'une cérémonie traditionnelle devait se présenter en tant que "survivante de la troisième génération du génocide (des Arméniens) perpétré en 1915" par les Turcs.

Mme Nalbandian, infirmière en chef adjointe au service de réadaptation des victimes du terrorisme à l'hôpital Haddassah de Jérusalem, est issue d'une famille qui a fui l'Arménie et s'est installée près de Haïfa (nord d'Israël) en 1920 après un périple au Liban et en Syrie.

La Turquie nie avoir perpétré un génocide contre les Arméniens, et son ambassadeur en Israël Feridun Sinirlioglu a rencontré le directeur général adjoint du ministère des Affaires étrangères israélien, Victor Harel, pour lui signifier sa vive réprobation, selon la même source.

A la suite de cette intervention et de celle du président de la Knesset (Parlement), Reuven Rivlin, Mme Nalbandian a accepté à contre-coeur de ne pas se présenter comme une "survivante de la troisième génération du génocide des Arméniens".

Ces termes figuraient aussi sur une plaquette qui devait être remise à quelque 4.000 invités à la cérémonie, et qui a dû être réimprimée en hâte, expurgée de cette mention.

La Turquie, pays musulman à l'Etat laïque, est le principal allié régional d'Israël depuis 1996, date de la signature d'un accord de coopération militaire très important qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran. (AFP, 6 mai 2003)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Interdiction au "Calife de Cologne" de quitter cette ville

La ville de Cologne a annoncé vendredi avoir interdit au Turc Metin Kaplan, chef de l'organisation islamiste Hilafet Devleti, surnommé "le Calife de Cologne", de quitter cette cité de l'ouest de l'Allemagne, trois jours après le rejet de sa demande d'extradition vers la Turquie.

Le "Calife de Cologne" n'a plus le droit de quitter Cologne, a précisé une porte-parole de la mairie, ajoutant que les autorités locales ignoraient où se trouve actuellement l'intéressé. "Nous considérons qu'il est toujours à Cologne", a-t-elle cependant souligné.

En vertu de cette décision, le "Calife de Cologne" devra se présenter une fois par semaine au bureau de police dont dépend son domicile.

Cette mesure va plus loin qu'une ancienne décision de la cour d'appel de Duesseldorf, capitale de l'Etat régional de Rhénanie du nord-Westphalie où est située Cologne, l'enjoignant d'informer les autorités locales s'il souhaitait quitter la région.

Cette même cour d'appel avait rejeté mardi la demande d'extradition vers la Turquie de Metlin Kaplan, que les autorités turques accusent d'être responsable d'un attentat en 1998. Une décision vivement critiquée par Ankara, qui l'a qualifiée d'"incompatible avec les engagements de l'Allemagne à combattre le terrorisme international". (AFP, 30 mai 2003)
 

La justice allemande rejette la demande d'extradition du "Calife de Cologne"

La justice allemande a rejeté mardi la demande d'extradition vers la Turquie de Metlin Kaplan, le chef de l'organisation islamiste Hilafet Devleti, surnommé "le Calife de Cologne", que les autorités turques accusent d'être responsable d'un attentat en 1998.

La plus haute juridiction de l'Etat régional de Rhénanie du nord-Westphalie a estimé que ces accusations "constituent en soi un motif suffisant d'extradition" mais que Metin Kaplan risquerait en Turquie de subir des mauvais traitements en prison.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, a "regretté" cette décision, dans un communiqué, mettant en avant les "assurances confirmées expressément à de nombreuses occasions par le gouvernement turc sur le respect des principes de l'Etat de droit.

Le gouvernement allemand avait longtemps refusé de l'extrader, au motif qu'il risquait la peine de mort dans son pays. En septembre dernier, M. Schily avait toutefois estimé que les chances de donner une suite favorable à la demande d'extradition du "Calife de Cologne" vers la Turquie étaient "très bonnes" à la suite de la décision du Parlement turc d'abolir la peine de mort.

La Cour a en revanche estimé qu'il existait "de sérieuses raisons de penser que, s'il était extradé, Kaplan ferait l'objet (de traitements) contraires aux principes du droit international, qui interdit que des déclarations à la police soient obtenues par extorsion et que des poursuites reposent sur des motifs politiques", a indiqué la Cour dans ses attendus.

La Cour justifie ces "inquiétudes" par le fait que "des membres de l'organisation de Kaplan ont été torturés par la police turque pendant l'enquête en 1998". Elle évoque en outre "le risque concret que les déclarations ainsi obtenues soient utilisées comme preuve contre Kaplan".

La justice allemande avait été saisie le 11 avril dernier, après que le Parquet eut jugé recevable la demande d'extradition du chef d'Hilafet Devleti ("Califat"), dont le but premier est renverser la démocratie en Turquie pour y substituer un califat.

La Cour a ordonné mardi la remise en liberté de Metlin Kaplan, qui était sous écrou extraditionnel à Duesseldorf. Il a fini de purger en mars une peine de prison de quatre ans.

Selon une porte-parole de la ville de Cologne, Kaplan a également fait appel d'une décision de l'Office fédéral pour la reconnaissance du statut de réfugié, qui lui avait retiré le statut de demandeur d'asile à l'automne dernier. Dans l'attente de ce jugement en appel, le "Calife de Cologne" conserve donc son statut.

Interpellé en 1999, il avait été condamné en novembre 2000 en Allemagne pour avoir lancé en septembre 1996 une fatwa mortelle contre un rival retrouvé assassiné. La victime, un jeune médecin turc, avait été abattue à son domicile de Berlin par trois hommes masqués le 8 mai 1997, mais le meurtre n'a jamais été élucidé.

L'organisation "Califat", interdite le 12 décembre 2001 en Allemagne, existait depuis 1984. Elle était implantée dans l'ouest du pays, avec des directions régionales dans les grandes villes, confiées à des "émirs". (AFP, 27 mai 2003)
 

Un défilé de mode suscite une nouvelle controverse autour du voile islamique

Un défilé de mode aux couleurs islamistes prévu la semaine prochaine dans un lieu hautement symbolique de la République turque à Ankara a provoqué une nouvelle controverse sur le port du voile islamique en Turquie, pays musulman au régime strictement laïque, a rapporté vendredi la presse.

L'événement devrait être organisé le 3 juin par "Pluie d'amour", une association caritative pro-islamiste, au Ankara Palas, bâtiment historique construit dans les années 20 sur demande du fondateur de la République, Mustafa Kemal Ataturk, pour accueillir les réceptions officielles.

Des mannequins devraient porter des habits conformes aux préceptes musulmans, fabriqués par une maison de couture de prêt-à-porter islamiste.

L'épouse du président du Parlement Bulent Arinc, sous le patronage duquel le défilé devrait avoir lieu, selon les médias, a démenti avoir un quelconque lien avec "Pluie d'amour", qui oeuvre en faveur de femmes et enfants démunis.

M. Arinc est un membre influent du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir. La plupart des femmes de ministres et de dirigeants du parti sont voilées.

Le parti d'opposition Républicain du Peuple (CHP) a affirmé que Ankara Palas faisait partie du "domaine public" et qu'un tel défilé était inacceptable dans ces locaux.

"Nous considérons que cette tentative est de nature à ouvrir des brèches dans la République laïque", a souligné Oguz Noyan, un vice-président du parti.

Un autre dirigeant du parti, Mehmet Sevigen, cité par le journal Hurriyet, a proposé d'organiser le défilé, à ses frais, dans un hôtel cinq étoiles.

Tugba Ozay, l'une des mannequins invitées au défilé, a affirmé pour sa part qu'elle pourrait ne pas prendre part à l'événement en raison de ses convictions pro-laïques, selon Hurriyet. (AFP, 30 mai 2003)
 

Ankara dénonce le refus allemand d'extrader "le Calife de Cologne"

La Turquie a vivement dénoncé mercredi le refus de la justice allemande d'extrader Metin Kaplan, chef islamiste surnommé "le Calife de Cologne", estimant que cette décision était "incompatible avec les engagements de l'Allemagne à combattre le terrorisme international".

La décision est "contraire à l'esprit de coopération et de solidarité au plan international" dans la lutte anti-terroriste "après les attentats du 11 septembre" 2001 aux Etats-Unis, précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"La Turquie va continuer de suivre méticuleusement ce processus qui n'est pas encore arrivé à terme", ajoute le communiqué du ministère turc.

Ankara accuse Metin Kaplan, 50 ans, d'avoir dirigé une organisation terroriste à l'origine d'un tentative d'attentat contre le Mausolée de Mustafa Kemal Ataturk (fondateur de la République turque), à Ankara le 29 octobre 1998, et d'avoir ordonné l'occupation le même jour d'une mosquée d'Istanbul. (AFP, 28 mai 2003)
 

La police arrête une quinzaine de militants islamistes présumés

Une quinzaine de militants islamistes présumés ont été arrêtés samedi au cours d'une opération de police à Konya, dans le centre de la Turquie, a rapporté l'agence turque Anatolie.

Les suspects ont été arrêtés dans quatre maisons, dans le cadre d'une opération contre le Hizbullah turc, un groupe islamiste extrémiste que les autorités accusent de vouloir détruire le régime laïque du pays, selon le gouverneur de la ville, Ahmet Kayhan, cité par l'agence.

Des voisins témoins d'une des interventions ont rapporté qu'une centaine de policiers appuyés par des véhicules blindés avaient encerclé une villa dans un quartier résidentiel de Konya tôt samedi matin et avaient cassé la porte du bâtiment avant d'y pénétrer, précise Anatolie.

Des policiers avaient pris position sur les toits de maisons voisines mais aucun tir n'a été entendu, selon ces témoins.

Le Hizbullah turc, qui n'a pas de lien connu avec le Hezbollah libanais, est accusé de vouloir renverser le régime laïque en Turquie pour instaurer un Etat islamique.

En 2000, après que son dirigeant eut été tué lors d'une fusillade avec la police à Istanbul, les forces de sécurité avaient découvert dans des fosses communes un peu partout dans le pays les cadavres de plusieurs dizaines de victimes présumées du Hizbollah, au cours d'opérations lancées à l'échelle nationale contre l'organisation. (AFP, 17 mai 2003)
 

Socio-économique/Socio-economic

La Banque mondiale satisfaite de la politique économique de la Turquie (presse)

Le vice-président de la Banque Mondiale Johannes Linn s'est dit satisfait de la politique économique de la Turquie, au terme d'une visite de trois jours pour évaluer le programme d'assistance financière en cours, a rapporté l'agence Anatolie.

"Je suis satisfait de la poursuite du redressement économique", a indiqué M. Linn cité par Anatolie, mentionnant les efforts pour faire chuter l'inflation et appelant à accélérer le rythme des réformes.

M. Linn a également souligné la nécessité de la poursuite d'une politique budgétaire "prudente", de l'adoption de réformes structurelles, et de la prise en compte d'un niveau de dette "élevé", dit la même source.

C'est donc "dans le cadre des ressources existantes" que le vice-président de la BM a recommandé "d'élargir le filet social (de protection) aux couches les plus défavorisées de la population" et de "permettre l'accès de tous à un système éducatif de qualité", rapporte encore Anatolie.

L'instauration d'organes indépendants de régulation et l'adoption de lois facilitant l'investissement étranger devraient permettre de conclure positivement au cours du mois à venir les discussions pour la reconduite d'un crédit de 375 millions de dollars, selon M. Linn.

Le FMI avait émis vendredi les mêmes appréciations prudemment optimistes, appelant à la poursuite par Ankara de son programme d'austérité en vue du versement d'une tranche de 500 millions de dollars dans le cadre d'un accord de trois ans. provenance d'Asie et d'Afrique. (AFP, 31 mai 2003)
 

Le FMI versera 500 millions de dollars en cas d'accélération des réformes

Le Fonds monétaire international (FMI) a pressé la Turquie vendredi d'accélérer ses réformes structurelles pour obtenir le versement d'une tranche de 500 millions de dollars dans le cadre d'un accord stand-by portant sur trois ans avec le Fonds.

Le représentant du FMI en Turquie, Odd Per Brekk, a salué la récente baisse des taux d'intérêt, le renforcement de la monnaie, la livre turque, et l'adoption par le Parlement d'une réforme fiscale clé, mais a rappelé que le gouvernement devait poursuivre de manière stricte son programme d'austérité.

"La situation fiscale est sous pression et la réforme structurelle a pris du retard dans plusieurs domaines", souligne Odd Per Brekk dans un communiqué.

"Les autorités (turques) doivent prendre des mesures pour que le programme fiscal reste dans la bonne voie", a-t-il ajouté.

"Grâce aux efforts des autorités, le conseil exécutif du FMI pourrait se réunir pour étudier une cinquième fois la situation avant fin juin", selon M. Brekk.

La tranche de 500 millions de dollars fait partie d'une ligne de crédit de 16 milliards de dollars alloués par le FMI à la Turquie pour combattre la  récession qui perdure depuis 2002. En échange, le pays s'est engagé à mener des réformes drastiques dans le cadre d'un programme de retour à la croissance sur trois ans.  (AFP, 30 mai 2003)
 

Transsexuel prostitué avec son fils, Nedim défend les droits des gays turcs

Limogé de l'Education nationale pour s'être travesti en "Madonna" lors d'une fête de lycée, Nedim, 38 ans, est devenu transsexuel et se prostitue, aux côtés de son fils, "pour subvenir à ses besoins", tout en défendant les droits des homosexuels turcs.

Initiateur d'une première "gay parade" en Turquie, le 1er mai dernier, en marge de la fête du Travail, il a rassemblé une centaine de personnes, "lesbiennes comprises", précise-t-il.

Son slogan: "Les homosexuels sont partout: à l'école, à la maison et au Parlement".

Son but: devenir maire de Beyoglu, arrondissement central de la partie européenne d'Istanbul, "puisque Paris et Berlin ont déjà leur premier magistrat homosexuel".

La révolte de Nedim Uzun, qui, trois mois après l'ablation de son organe géniteur, attend sa nouvelle carte d'identité de couleur rose -- comme c'est la cas pour toutes les femmes en Turquie -- remonte à l'an dernier.

Professeur d'anglais le jour, il animait une petite revue consacrée aux travestis la nuit, mais sa hiérarchie n'a pas apprécié qu'il amène ses costumes en colonie de vacances, et il a été mis à pied.

"La société, en nous excluant des métiers normaux, nous pousse à nous prostituer", s'indigne-t-il, "et dans la clandestinité en plus, puisque l'on nous refuse le statut de prostitué".

Un projet d'ouvrir les maisons closes de Turquie aux homosexuels, pour prévenir le racolage sur la voie publique et les incidents nombreux qui en découlent, a été abandonné par le ministre de l'Intérieur, il y a deux ans.

Les autorités avaient refusé d'intégrer dans la législation la définition d'un "troisième sexe", estimant que ceux qui "choisissent des relations contre nature, se grimant en femmes, ne peuvent travailler en maison close".

Depuis, Nedim fait des passes dans une soupente insalubre de Beyoglu, un cutter à la main pour se prévenir des agressions, en attendant de trouver un travail régulier dans le spectacle.

Le travestissement, et par extension l'homosexualité, est une tradition reconnue dans la société turque, particulièrement dans la monde du spectacle, depuis que l'Empire ottoman interdisait aux femmes de monter sur scène, réservant leurs rôles à des hommes déguisés.

Les deux idoles de Nedim sont un chanteur mort en héros national en 96, travesti mais n'ayant jamais avoué son homosexualité, Zeki Muren, et un transsexuel célèbre, Bulent Ersoy, "qui a brisé un tabou en clamant sa nouvelle identité", se faisant écarter de la scène pendant sept ans après le coup militaire de 1980.

Nedim dénonce l'hypocrisie de la société musulmane -- raison pour laquelle il a choisi de devenir chrétien -- et les sévices des forces de sécurité "qui nous frappent ou nous extorquent notre argent", raconte-t-il.

"Nous sommes appréciés en tant qu'objets sexuels, mais dénigrés en tant qu'être humains", dénonce Nedim.

"Il y a probablement dix fois plus de prostitués hommes que femmes, mais on fait comme si on n'existait pas!", s'emporte-t-il.

Il sourit malgré tout de la situation: "avant, je donnais un tiers de mon salaire à des gigolos, maintenant, ce sont eux qui me paient!"

Sa perruque blonde tenue par un chapeau en peau de crocodile, une lourde croix pendant dans le décolleté, il serre son fils -- "sa fille" -- corrige-t-il, "vous avez déjà vu un homme comme ça?" -- né d'une "escapade" de jeunesse, et qui lui est revenu, par surprise, il y a quelque mois.

Ece, son nom de femme alors qu'il n'a pas encore les 22 ans requis pour pouvoir légalement subir une opération de changement de sexe, se voue à la chanson, mais en attendant, il alterne les passes avec son père, avec indifférence.

Nedim ne s'étonne pas d'avoir découvert son enfant avec les mêmes penchants homosexuels, car "dans ma famille, on est gays de père en fils", dit-il sans complexe.

Mais "quelle tristesse d'avoir à se prostituer pour gagner sa vie", alors que "l'homosexualité, c'est particulier, c'est beau, c'est honorable", clame-t-il, promettant de faire changer les mentalités quand il entrera vraiment en politique. (AFP, 23 mai 2003)
 

Deux morts et sept blessés à Istanbul dans une explosion due au gaz

Deux personnes ont été tuées et sept blessées, dont une grièvement, jeudi matin lorsqu'une forte explosion due à une bonbonne de gaz a soufflé un petit buffet-restaurant à Istanbul, a indiqué le gouverneur de la ville.

Un précédent bilan, donné par le gouverneur Muammer Guler, faisait état d'un mort et de sept blessés.

Les corps de deux employés de l'établissement ont été retirés des décombres plusieurs heures après la déflagration, selon l'agence Anatolie.

L'explosion s'est produite peu après l'ouverture de l'établissement, au rez-de-chaussée d'un immeuble du quartier d'Harbiye, dans la partie européenne de la métropole.

"L'explosion est due au gaz. Nous sommes certains qu'il ne s'agit pas d'un sabotage ou d'un acte terroriste", a affirmé le gouverneur, cité par Anatolie.

D'importantes forces de sécurité ont été déployées dans le quartier qui abrite aussi un musée militaire, où l'explosion a tout d'abord fait penser à un attentat.

Une femme, porteuse d'une bombe, avait été tuée et une autre personne blessée mardi dans une explosion dans un restaurant d'Ankara.

Selon la police, la femme, membre d'un groupe d'extrême gauche, le Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C, interdit), aurait été tuée en manipulant les explosifs dans les toilettes du restaurant.

Plusieurs attentats avaient récemment visé des restaurants à Istanbul.

L'explosion a provoqué l'effondrement du plancher de l'établissement dans la cave, selon les images diffusées par les chaînes de télévison. (AFP, 22 mai 2003)
 

Une mission du FMI en Turquie pour passer en revue son programme économique

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) se rendra mercredi en Turquie pour passer en revue le programme économique d'Ankara, ce qui devrait aboutir à l'approbation d'une tranche de 500 millions de dollars d'une ligne de crédit accordée en 2002, a annoncé le FMI mardi.

"La mission sera conduite par Juha Kaehkoenen et entamera mercredi à Ankara les discussions en vue du 5ème examen du programme économique" du gouvernement qui a obtenu le soutien du FMI en 2002, selon un communiqué du FMI.

Le Fonds avait octroyé l'an dernier un crédit stand-by de près de 18 milliards de dollars à Ankara pour aider ce pays à faire face à une grave récession, consécutive à deux crises financières.

Le gouvernement turc a déjà tiré quelque 14 milliards de dollars sur cette ligne de crédit accordée pour la période 2002-2004. Si le nouvel examen de la situation économique est conclu positivement, le conseil d'administration du FMI pourra donner son feu vert au déblocage d'une nouvelle tranche de 500 millions de dollars, selon le communiqué.

"Les autorités turques ont préparé un calendrier ambitieux de stabilisation économique et de réformes pour 2003 et ont pris plusieurs premières mesures importantes pour le mettre en application", a souligné le FMI.

Ces premiers efforts se sont traduits du côté du FMI par le déblocage le 18 avril dernier d'une tranche de 701 millions de dollars dans le cadre du crédit stand-by.

"La fin des hostilités en Irak et un sentiment positif envers les économies émergentes dans le monde ont contribué à faire baisser les taux d'intérêts tandis que la Livre turque s'est renforcée", a souligné le FMI.

"L'environnement plus affable signifie également que l'objectif macroéconomique du gouvernement d'une croissance de 5% et d'une inflation à 20% en 2003 reste réalisable", selon le FMI. (AFP, 20 mai 2003)
 

Les touristes encore rares en Turquie, un mois après la chute de Bagdad

"Si ça continue, on va devenir des champions du tric-trac!", se lamente Huseyin Palioglu en jetant les dés devant son magasin de tapis désespérément vide, alors que la saison touristique, premiére source de devises en Turquie, tarde à vraiment démarrer.

Dans Sultanahmet, le quartier le plus touristique d'Istanbul, sur la rive europienne de la ville, les étrangers se font encore rares parmi les échoppes de l'Arasta bazar, et le moral n'est pas au beau fixe.

"La saison n'a pas encore commencé", constate Huseyin, qui n'a pas vendu un de ses célèbres kilims depuis 10 jours, alors que d'habitude, c'est "deux ou trois par jour à cette période de l'année".

Il enregistre approximativement 60 à 70% de baisse de son chiffre d'affaires, car "les Américains ne sont pas venus cette année, à cause de la guerre".

La guerre en Irak, terminée depuis près d'un mois, a sérieusement mis à mal l'industrie touristique du pays, même si le gouvernement table sur la venue de 15 millions de visiteurs en 2003, contre 13,2 l'an passé.

Un objectif "ambitieux", mais "pas irréaliste" selon la puissante association turque des agences de voyages (TURSAB).

"Après un bon début d'année, les mois de mars et avril, et probablement mai qui représente 1/10e de la fréquentation annuelle, en baisse de 15 à 20% par rapport à 2002, affichent de sérieuses pertes", constate Cengiz Yucel, chargé des recherches et analyses au TURSAB.

Mais il estime que "la brièveté du conflit et le fait que la Turquie ne s'est pas engagée" permettront de réviser les prévisions à la hausse.

"Nous tablions sur une baisse de 40% du nombre de visiteurs, nous ramenons désormais cette diminution à environ 17%, et le mois de juin devrait voir à nouveau une fréquentation normale", estime-t-il.(AFP, 8 mai 2003)
 

Le non-respect des normes de construction à nouveau en cause

Des entrepreneurs ont utilisé des matériaux ne répondant pas aux normes autorisées pour construire des bâtiments qui se sont effondrés lors du violent séisme dans l'est de la Turquie, la semaine dernière, notamment un pensionnat où sont morts 84 enfants, selon une étude rendue publique jeudi.

Les enquêteurs à l'origine de cette étude ont analysé des échantillons de provenant de 12 types de décombres dans la province de Bingol, épicentre du séisme.

Ils ont révélé que le béton était plus de deux fois moins résistant les normes prévues, a indiqué, au cours d'une conférence de presse, le Pr Ahmet Oztas, cité par l'agence Anatolie.

"Il est impossible d'appeler cela du béton", a déclaré Hakan Gurdal, à la tête de l'association qui a financé l'étude.

Les experts ont également révélé que les constructeurs avaient utilisé du sable et des graviers provenant de rivières sans les avoir traités au préalable selon les normes de construction requises.

Un tremblement de terre d'une magnitude de 6,4 sur l'échelle ouverte de Richter a touché la province de Bingol jeudi dernier, tuant 176 personnes dont 84 enfants et leur professeur, ensevelis sous les décombres alors qu'ils dormaient dans le village de Celtiksuyu.

Le séisme a relancé la polémique sur le non-respect des normes de construction en Turquie et la corruption qui touche le secteur du bâtiment.

La justice turque a ouvert une série d'enquêtes visant des entrepreneurs du bâtiment afin de déterminer leur responsabilité éventuelle dans l'effondrement de constructions.

Le gouvernement turc a promis de renforcer les lois. (AFP, 8 mai 2003)
 

Séisme à Bingol: 176 morts et révolte populaire

Un total de 176 personnes ont été tuées et quelque 500 blessées lors d'un tremblement de terre qui a frappé la région de Bingol, dans l'est de la Turquie, la semaine dernière, a indiqué lundi le gouverneur de la région. Le bilan du séisme de 6,4 degrès sur l'échelle ouverte de Richter a été revu à la hausse après le décès de plusieurs personnes hospitalisées et au vue des dernières informations provenant de villages environnants.

Près de la moitié des morts sont des enfants, ensevelis dans les décombres de leur pensionnat à Celtiksuyu.

A 00h27 GMT, jeudi 1er mai, une secousse d'intensité 6,4 sur l'échelle ouverte de Richter a frappé 17 secondes durant l'est de la Turquie, à majorité kurde. Elle a détruit complètement 309 bâtiments et endommagé plus de 5 mille.

Les opérations de sauvetage sont terminées le dimanche 4 mai, trois jours après un séisme.

114 enfants ont été sauvés de l'amas de ferraille et de béton  d'un pensionnat de quatre étages où dormaient 198 enfants - dont 11 filles - et enseignant, quand la terre a tremblé, mais 84 autres sont morts avec leur enseignant, constituant la moitié du nombre total de victimes.

A Bingol, de violents incidents ont éclaté dans la matinée du 2 mai lorsque plusieurs centaines d'hommes sont venus demander des tentes au gouverneur local. Deux manifestants ont été blessés lorsqu'un véhicule de police roulant à vive allure s'est frayé un passage dans la foule, qui a répliqué par des jets de projectiles.

Des soldats et des policiers ont alors procédé à des tirs de semonce pour disperser la foule qui criait des slogans contre le gouvernement.

Les manifestants se sont enfuis dans un premier temps, avant de revenir attaquer les policiers et leurs véhicules blindés avec des bâtons et des pierres en criant "Police assassin, police dehors".

Une trentaine de personnes a été interpellée et un bilan imprécis des blessés s'établit comme suit: 9 parmi les policiers, 3 parmi les journalistes, 2 parmi les militaires et "de nombreux" parmi les manifestants.

Neuf voitures de police ont été détruites.

Les relations entre la population à majorité kurde de Bingol et les forces de l'ordre sont tendues depuis des années en raison de nombreux incidents résultant des opérations répressives militaires dans la région contre la population kurde.

La presse turque était unanime le 3 mai à dénoncer la gestion du mécontentement populaire par les autorités locales de la province de Bingol.

"Sauvetage: 10/10, administration: 0" titre Hurriyet sur quatre colonnes à la une, au dessus d'une photo montrant les bagarres de rue qui ont éclaté entre sinistrés réclamant des tentes au gouverneur de la province et policiers.

"Des balles en guise de voeux de prompt rétablissement", regrette pour sa part Sabah, précisant que deux chefs de la police locales ont été immédiatement relevés de leurs fonctions: le directeur de la Sûreté de la province et le directeur adjoint des actions spéciales de la police.

Pour Cumuriyet comme pour Radikal, "la plus grosse provocation, c'est celle de la police" qui a "lancé sa camionnette dans la foule".

Le quotidien Sabah explique que "l'aide humanitaire ne faisait pas défaut, mais a été insuffisamment ou injustement distribuée".

"Les tentes que le peuple réclamait avaient été installées dans les cités de la police, pour les familles de policiers", écrit le journal qui montre une photo des tentes dressées et gardées par un blindé de la police.

Le journal Vatan cite les premières conclusions d'une inspection des bâtiments de l'école de Celtiksuyu, menée par l'Union des chambres d'architectes et des ingénieurs de Turquie, qui avère la piètre qualité des constructions.

Les trois bâtiments de l'école de Celtiksuyu étaient de qualité très doifférente, le dortoir s'avérant le plus fragile, dit encore ce rapport.

En outre, dit la même source, les fers à bétons étaient liés entre eux tous les 60 à 80 cm, au lieu de 10, le gravier contenait des pierres allant jusqu'à 15 cm de diamètre, au lieu d'une taille maximum recommandée de 3,2 cm, le sable n'était ni lavé ni mélangé, les colonnes porteuses n'étaient pas conformes.
 

Le séisme de Bingol pourrait avoir renforcé les risques pesant sur Istanbul

Les experts turcs en sismologie préviennent samedi dans la presse que la grande métropole d'Istanbul, située sur la faille sismique nord-anatolienne, pourrait voir son exposition au risque de séisme renforcée après la secousse de Bingol.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un tremblement de terre d'intensité 6,4 sur l'échelle ouverte de Richter dans l'est de la Turquie a fait, selon un bilan provisoire, près de 150 victimes et au moins une quinzaine de disparus.

"La ville d'Istanbul se trouve au beau milieu d'une tempête sismique", rappelle le professeur Celal Sengor, professeur à l'Université technique d'Istanbul (ITU), dans une interview du journal Milliyet.

Quant au sismologue Naci Gorur, directeur de l'Insitut de recherches sismologiques Marmara, il estime au lendemain du tremblement de terre de Bingol que "le risque en mer de Marmara a encore augmenté", et que la secousse qui menace Istanbul "sera plus forte que celle de 1999", rapporte Milliyet.

Deux séismes de 7,2 et 7,4 selon Richter avaient fait, le 17 août et le 12 novembre 1999, plus de 20.000 morts à l'est de la mer de Marmara, dont 1.000 dans une banlieue sud d'Istanbul.

La première métropole du pays (entre 10 et 15 millions d'habitants) est promise à une secousse supérieure ou égale à 7 selon Richter, dont la probabilité était évaluée à 70% dans les 30 ans suivant le dernier réveil de la faille nord-anatolienne, qui passe à quelques kilomètres au sud d'Istanbul, en mer de Marmara.

"Les tremblements de terre ont la capacité de se déclencher entre eux, même à des distances considérables", a expliqué à Milliyet Celal Sengor, ajoutant que "selon les calculs, le choc à Istanbul pourrait être de 7,6 et durer environ une minute et demie".

A titre de comparaison, la principale secousse de 1999 avait duré 37 secondes, et celle de Bingol jeudi 17 secondes. (AFP, 3 mai 2003)
 

Les séismes en Turquie depuis une dizaine d'années

La Turquie qui a été frappée jeudi par un violent tremblement de terre a déjà été touchée par des séismes meurtriers ces dernières années:

  •  - 13 mars 1992 - dans l'est de la Turquie: 653 morts et disparus, environ 700 blessés (6,8).
  •  - 1er octobre 1995 - La région de Dinar (ouest) est touchée par un tremblement de terre qui fait 90 morts et 210 blessés (6,1).
  •  - 27 juin 1998 - Au moins 140 personnes sont tuées par un séisme de 6,3 sur l'échelle de Richter qui secoue la province turque d'Adana (sud) et plusieurs provinces avoisinantes.
  •  - 17 août 1999 - Un violent tremblement de terre, de 6,7 sur l'échelle de Richter, frappe le nord-ouest de la Turquie, près de 20.000 personnes sont tuées et 45.000 blessées. Plusieurs répliques également meurtrières auront lieu.
  •  - 12 novembre 1999 - Un tremblement de terre atteignant 7,4 de magnitude dévaste le nord-ouest de pays, faisant près de 900 morts et environ 5.000 blessés.
  •  - 6 juin 2000 - Un séisme d'une magnitude de 5,9 sur l'échelle de Richter secoue la province de Cankiri (nord), causant la mort de deux personnes et en blessant 81.
  •  - 16 décembre 2000 - Six personnes trouvent la mort et une quarantaine d'autres sont blessées dans le séisme de magnitude 5,8 sur l'échelle de Richter qui secoue les provinces de Konya et de Afyon (ouest de la Turquie).
  •  - 3 février 2002 - Un séisme de magnitude 6 sur l'échelle de Richter fait 44 morts et 318 blessés dans la province d'Afyon (ouest)

  • Relance de la polémique sur la sécurité dans le secteur du bâtiment

    L'effondrement d'un pensionnat à la suite d'un séisme  dans l'est de la Turquie, qui a provoqué la mort de dizaines d'enfants surpris dans leur sommeil, a relancé la polémique sur la nécessité de lutter contre la corruption dans le bâtiment et de renforcer les règlements dans ce secteur, dans le but de réduire le nombre des victimes.

    Face à la colère de la population, le ministre de la Construction Zeki Ergezen a annoncé qu'une enquête avait été ouverte contre l'entreprise qui a réalisé l'établissement scolaire et qui s'était déjà vu interdire pendant un an d'opérer dans le secteur public à la suite de surfacturation.

    Mais pour de nombreux observateurs, une action intentée contre une seule société est loin de résoudre le problème.

    La tragédie survenue dans cette école est un problème récurrent --les bâtiments publics sont en général les premiers à s'effondrer en cas de séismes-- et un nouvel exemple des problèmes touchant le secteur du bâtiment dans le pays: la corruption, le non-respect des normes de construction et l'insuffisance des contrôles.

    "Les trois auteurs du crime organisé: les hommes politiques, les entrepreneurs, et les bureaucrates", écrit en une le quotidien Radikal au-dessus de la photo d'un élève bloqué sous les gravats juste avant d'être secouru.

    Le secteur du bâtiment en Turquie est parmi ceux qui sont les plus gangrenés par la corruption largement répandue dans le pays, et obtenir un travail a plus à voir avec les relations dans les sphères politiques à Ankara qu'avec les compétences techniques et la qualification.

    Obtenir un contrat exige parfois de faire une offre à un prix beaucoup plus bas que nécessaire. Pour couvrir leurs dépenses, les sociétés ignorent souvent les normes requises dans la construction, ayant alors recours à des matériaux de moins bonne qualité que ceux exigés.

    Un troisième problème survient lorsqu'il s'agit d'inspection: des pots-de-vin sont fréquemment offerts pour convaincre les équipes débordées et en nombre insuffisant du ministère de la Construction pour qu'elles ferment les yeux sur les irrégularités et donnent leur approbation.

    "Tirer des leçons de la catastrophe signifie éliminer les intérêts liant l'Etat, les municipalités et les entrepreneurs", estime le quotidien libéral  Milliyet dans un éditorial. "Cela veut dire contrôler les municipalités et les entrepreneurs", ajoute le journal.

    Les pratiques dans le secteur de la construction ont été dénoncées en 1999 après que deux tremblements de terre, à trois mois d'intervalle, eurent causé des dégâts considérables dans le nord du pays fortement industrialisé, causant la mort de près de 20.000 personnes.

    Le gouvernement de l'époque avait adopté une nouvelle loi créant des sociétés d'experts techniques et en architecture chargées de surveiller et de contrôler les nouvelles constructions.

    Mais la loi n'est entrée en vigueur que dans 19 des 81 provinces de Turquie et les bâtiments publics ont été dispensés de toute inpection par des sociétés privées.

    Bingol, parmi les nombreuses provinces de l'est de la Turquie exposées aux séismes, ne figurait pas parmi les provinces où la loi a été appliquée.

    Le problème est exacerbé par le manque de sanctions dissuasives contre les entrepreneurs dont les bâtiments se transforment en charniers en cas de violents séismes.

    Plusieurs entrepreneurs ont été traduits en justice après les tremblements de terre de 1999, mais ils s'en sont tous sortis avec des peines de prison légères après avoir été seulement accusés d'avoir "entraîné la mort par négligence", aux termes du code civil turc. (AFP, 2 mai 2003)
     

    La numéro deux du FMI pense que la Turquie "peut tenir ses engagements"

    La numéro deux du Fonds Monitaire International (FMI), Anne Krueger, a estimé mercredi soir que la Turquie "pouvait tenir ses engagements de 5% de croissance et de 20% d'inflation en 2003" ` condition qu'elle fasse preuve de persistance en appliquant son programme.

    "Le gouvernement (turc) a réaffirmé son attachement au programme de stabilisation et de réforme économique", a dit Mme Krueger ` Ankara, estimant que la Turquie "pouvait tenir ses engagements", selon un communiqué du FMI.

    Mais il faudra "de l'insistance dans l'application du programme", a-t-elle ajouté.

    "Il n'y a aucun signe indiquant que le gouvernement fasse preuve d'apathie" dans la mise en pratique de ces réformes", a déclaré Mme Krueger, citée par l'agence Anatolie.

    "Nous sommes tombés d'accord avec (le Premier ministre Recep Tayyip) Erdogan sur le fait qu'une rapide fin des hostilités en Irak et le bon déroulement du quatrième examen du programme de soutien du FMI ont augmenté la confiance des marchés et le renouvellement de la dette interne", a-t-elle dit selon le texte du FMI.

    Mais "le poids de la dette de la Turquie reste important, et le gouvernement doit réduire les taux d'intérêt de façon plus importante", selon Mme Krueger.

    Le FMI avait annoncé le 18 avril le déblocage d'une tranche de crédits de 701 millions de dollars en faveur de la Turquie.

    Cette tranche de crédits s'inscrit dans le cadre d'un accord stand-by approuvé en février 2002 par le FMI et prévoyant l'octroi d'une ligne de crédits totalisant environ 18 milliards de dollars pour aider la Turquie à faire face à une grave récession consicutive à deux crises financières.

    La Turquie s'attend au déblocage jusqu'à la fin de 2004 par le FMI et la Banque mondiale de crédits totalisant 5,2 milliards de dollars, avait indiqué le 6 avril le ministre turc de l'Economie Ali Babacan en annongant la signature avec le FMI d'une lettre d'intention décrivant la politique économique à laquelle s'engage Ankara. (AFP, 7 mai 2003)
     

    Relations avec l'Ouest/Relations with the West

    L'entrée de la Turquie dans l'Europe est "problématique" aux yeux du Vatican

    L'entrée de la Turquie dans l'Union européenne est "problématique", de même que celle d'Israël et de la Russie, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères du Vatican, le cardinal Jean-Louis Tauran.

    "L'inclusion de la Russie, de la Turquie et d'Israël pose le problème des frontières géographiques de l'Union", a dit Mgr Tauran dans un entretien au grand quotidien italien Corriere della Sera.

    Passant sur le respect des droits de l'Homme et la protection des minorités --"ce sera aux responsables européens de juger"--, il estime qu'"il reste un problème".

    "Est-il possible que tous les pays partageant le patrimoine de valeurs chères à l'Europe fassent acte de candidature et d'adhésion à l'Union ? N'y a-t-il pas une nécessité d'imposer des frontières géographiques à cette Union ?", demande-t-il.

    Le haut prélat catholique français suggère d'offrir la priorité à des pays comme la Moldavie ou l'Ukraine, plutôt qu'aux trois autres pays.

    Leurs habitants sont en majorité non catholiques, mais respectivement orthodoxes, musulmans et juifs.
     La Turquie est candidate à l'intégration à l'UE depuis décembre 1999, contrairement à Israël ou à la Russie.

    Le Vatican insiste beaucoup en cette période de préparation de la future Constitution européenne sur l'ancrage chrétien de l'Union.

    Le projet en gestation lui donne partiellement satisfaction, puisque l'Union s'engagerait au respect du statut prévu par les législations nationales pour les Eglises et les associations religieuses et au dialogue avec celles-ci.

    "J'espère que toute cela sera confirmé dans la version définitive", a dit Mgr Tauran.

    Le préambule le laisse en revanche sur sa faim. Le Vatican veut la mention du "patrimoine religieux, et spécialement chrétien" dans le texte fondamental.

    "Même la mention plus générale de +patrimoine religieux+ serait inadéquate", a jugé Mgr Tauran.

    Il exprime aussi le souhait d'aboutir à un rapprochement avec l'Eglise orthodoxe, reconnaissant en même temps que cela prendra "du temps et beaucoup de bonne volonté". "L'Eglise catholique n'a jamais songé à voler les brebis du troupeau orthodoxe", assure-t-il. (AFP, 25 mai 2003)
     

    Candidature turque : "ne pas mettre la charrue avant les boeufs" (Verheugen)

    Le commissaire européen à l'élargissement, Guenter Verheugen, s'est déclaré persuadé jeudi que la "volonté politique" de la Turquie pour adhérer à l'UE était "très forte", mais qu'il ne fallait "pas mettre la charrue avant les boeufs".

    "La Turquie continue de faire de bons progrès (...) La Commission souhaite absolument aider la Turquie à remplir les critères politiques" exigés par l'Union pour entamer des négociations d'adhésion, a assuré le commissaire devant la presse.

    Il s'exprimait à l'issue d'un entretien à Bruxelles avec le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul.

    Guenter Verheugen a adopté un ton d'apaisement après les vives critiques émises mercredi par la Commission sur une récente opération de police contre une association de défense des droits de l'Homme à Ankara.

    "Notre évaluation est que la volonté politique de la Turquie" pour se préparer à ces négociations d'adhésion "est très forte", a-t-il dit.

    Certes, il y a en Turquie des manques et "problèmes", mais "ils sont bien connus", a poursuivi Guenter Verheugen, sans autres précisions.

    La Turquie est candidate à l'Union européenne. La Commission européenne doit présenter à la fin de 2004 un rapport où elle recommandera aux membres de l'UE d'ouvrir ou pas les négociations d'adhésion avec Ankara, en fonction des progrès réalisés alors par la Turquie dans ses préparatifs.

    "Nous ne devons pas mettre la charrue avant les boeufs", a déclaré Guenter Verheugen, interrogé sur les perspectives d'une adhésion rapide de la Turquie et la volonté exprimée par l'Italie, prochaine présidence de l'Union, de pousser la candidature turque.

    Le commissaire a rappelé qu'il fallait attendre tout d'abord le rapport de la Commission européenne prévu pour la fin de 2004.

    La priorité pour la Turquie, a expliqué de son côté Abdullah Gul, est l'ouverture "sans retard" des négociations d'adhésion à la fin de 2004. (AFP, 15 mai 2003)
     

    Bruxelles rappelle la Turquie à l'ordre sur le respect des droits de l'Homme

    La Commission européenne a rappelé mercredi la Turquie à l'ordre sur le respect des droits de l'Homme, rappelant que les réformes d'Ankara seraient jugées à l'aune de leur application dans la vie quotidienne.

    La Commission, a souligné un porte-parole, insiste sur "la mise en pratique quotidienne" des réformes qui constituera "un élément déterminant" dans le rapport qu'elle doit présenter aux membres de l'Union européenne fin 2004 pour recommander ou pas l'ouverture de négociations d'adhésion avec Ankara.

    Le porte-parole a fait part à cet égard de la "vive préoccupation" du commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, à la suite d'une récente descente de la police turque dans les locaux de l'Association des droits de l'Homme à Ankara.

    "Cette action va totalement à l'encontre des objectifs affichés par la Turquie pour améliorer la situation des droits de l'Homme", a-t-il déclaré.

    "Ce harcèlement, a ajouté le porte-parole, nous paraît totalement incompréhensible dans ce contexte". "Ceci démontre encore une fois le fossé qui existe entre les réformes annoncées et adoptées au plus haut niveau, d'un côté, et leur mise en oeuvre sur le terrain", a-t-il poursuivi.

    Le même porte-parole a néanmoins réaffirmé que l'exécutif européen considérait le gouvernement d'Ankara en mesure de mettre en oeuvre les réformes indispensables à l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE.

    "La Turquie est tout à fait capable de mener à terme les réformes qui lui permettront, le jour J, de remplir les conditions pour commencer les négociations d'adhésion", a-t-il affirmé.

    La Turquie est candidate à l'Union européenne mais l'UE a décidé de ne fixer une date pour l'éventuelle ouverture des pourparlers d'adhésion qu'après la remise du rapport de la Commission fin 2004. (AFP, 14 mai 2003)

    Berlusconi promet de soutenir la candidature turque, veut un accord sur Chypre

    Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a affirmé lundi à Ankara que le soutien de l'Italie, qui doit prendre la présidence tournante de l'UE le 1er juillet, à la candidature turque irait "en s'amplifiant", mais a rappelé la nécessité de parvenir à un accord sur Chypre.

    "Le soutien que nous avons apporté à la Turquie ira en s'amplifiant. Je ferai de mon mieux pour que les aspirations de la Turquie à devenir membre de l'UE deviennent plus concrètes", a déclaré M. Berlusconi à des journalistes, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au premier jour de sa visite officielle en Turquie.

    Mais il a aussi évoqué le fait qu'Ankara devrait avancer dans la résolution du problème de Chypre avant décembre 2004, date de l'examen par les pays de l'Union européenne d'ouvrir ou non de négociations d'adhésion avec la Turquie, qui a obtenu en 1999 le statut de candidat à l'adhésion.

    M. Berlusconi a évoqué une initiative qu'il souhaite lancer de résolution du conflit chypriote avec M. Erdogan et son homologue grec Costas Simitis, qui divise la Grèce et la Turquie depuis 29 ans.

    La République turque de Chypre du Nord (RTCN) n'est reconnue que par la Turquie qui a occupé la partie nord de l'île en 1974 en réponse à un coup d'Etat de nationalistes grecs qui voulaient rattacher Chypre à la Grèce.

    La République de Chypre (représentant uniquement la population du sud), internationalement reconnue, a signé en avril dernier le traité d'adhésion à l'UE, qu'elle rejoindra en 2004, seule en cas d'échec d'ici là des négociations pour la réunification, a prévenu l'UE.

    Silvio Berlusconi a affirmé que son soutien à la candidature turque répondait à une logique de "Grande Europe", qui selon lui devrait également intégrer la Russie, l'Ukraine et le Bélarus.

    "Nous voulons une Grande Europe qui fera face aux Etats-Unis, pas dans une position d'infériorité mais à un niveau d'égalité pour discuter et exprimer ses positions", a dit ce partisan de l'intervention américaine en Irak. (AFP, 13 mai 2003)
     

    L'absence de liberté religieuse en Turquie, obstacle à l'adhésion (Verheugen)

    Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a été recu jeudi au Vatican pour discuter du problème posé par l'absence de liberté religieuse en Turquie, obstacle à l'adhésion de ce pays musulman à l'Union européenne.

    "La Turquie a été une des raisons de ma visite au Vatican", a déclaré M. Verheugen au cours d'un déjeuner organisé par l'European Press club à Rome.

    Le commissaire a rencontré Mgr Jean-Louis Tauran, le "ministre des Affaires étrangères" du Vatican.

    M. Verheugen a salué la volonté du gouvernement turc de remplir "aussi vite que possible" les conditions pour ouvrir les négociations avec l'Union européenne. La Turquie a en effet obtenu en 1999 le statut de candidat à l'adhésion.

    "Mais parmi les problèmes à résoudre figurent les droits fondamentaux, et notamment la liberté de religion, qui sera l'un des plus difficiles", a insisté M. Verheugen.

    "L'Eglise catholique n'a aucun droit en Turquie", a-t-il rappelé. "J'ai discuté avec le Vatican des moyens de résoudre ce très, très vieux problème", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

    Au cours de sa visite d'une journée en Italie, M. Verheugen a également rencontré le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini et le président de la Chambre des députés Pier Ferdinando Casini pour parler du semestre de la présidence italienne de l'Union européenne qui débute le 1er juillet.

    Le commissaire a renouvelé à cette occasion l'opposition de l'exécutif bruxellois aux adhésions de la Russie et d'Israël préconisées par le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

    "Ce n'est pas réaliste et pas souhaitable", a affirmé M. Verheugen. "Comment les agriculteurs italiens pourraient-ils supporter le prix à payer d'une adhésion de la Russie", a-t-il souligné.

    Il va déjà falloir gérer les adhésions de dix nouveaux membres et préparer celles de la Bulgarie et de la Roumanie prévues pour 2007, a-t-il souligné.

    M. Verheugen a rejeté à cette occasion les critiques portées par certains Etats membres comme la France contre les nouveaux adhérents pour leur soutien affiché aux Etats-Unis.

    "Il ne faut pas critiquer ce lien mais le capitaliser", a-t-il affirmé.

    "Si une nouvelle union politique se fait, je suis convaincu que certains des nouveaux membres en feront partie", a-t-il ajouté.(AFP, 8 mai 2003)
     

    Critiques US: La presse turque appelle à une "restauration" des liens

    La presse turque appelait jeudi à une "restauration" de la relation stratégique turco-américaine, au lendemain de déclarations de deux responsables américains très critiques sur le refus de la Turquie de soutenir les Etats-Unis pendant la guerre en Irak.

    Plusieurs commentateurs estimaient que le parlement turc avait effectivement commis une "erreur" en rejetant, le 1er mars, une demande américaine pour le déploiement de fantassins américains en Turquie en prévision de l'ouverture d'un "front nord" contre l'Irak.

    Turquie et Etats-Unis "doivent avant tout chercher à restaurer leurs relations plutôt que d'engager une polémique", selon le journal libéral Milliyet.

    Pour Radikal, la Turquie "tente de garder le sang froid" après des propos particulièrement critiques du numéro 2 du Pentagone, Paul Wolfowitz, qui a appelé la Turquie à reconnaître son "erreur". Le sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires politiques, Marc Grossman, avait de son côté affirmé que Washington "ne peut pas faire semblant que rien ne s'est passé".

    "Ce n'est pas le moment de laisser parler ses sentiments (...) il faut agir avec raison", écrit le journal libéral Radikal.

    "Cow-boy insolent", commentait le quotidien islamiste Yeni Safak pour décrire M. Wolfowitz.

    Le journal à gros tirage Hurriyet écrivait: "Au nom de notre dignité nationale nous rejetons les déclarations de M. Wolfowitz (...) Honte à lui s'il croit que la Turquie est une tribu et non un Etat".

    Le journal populaire Sabah estimait que la Turquie devrait à terme se distancer des Etats-Unis pour s'intégrer à l'Union européenne.

    Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait rétorqué mercredi que "la Turquie n'a jamais commis d'erreur sur ce point et elle a pris les mesures nécessaires dans la plus grande sincérité".

    Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a tenté mercredi soir d'arrondir les angles en reconnaissant que Washington avait été "déçu" de l'attitude de la Turquie mais que ce pays "demeure un bon ami et un bon allié et coopère avec nous". (AFP, 8 mai 2003)
     

    La Turquie refuse de reconnaître des erreurs que Washington lui reproche

    Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a de nouveau refusé d'admettre mercredi que la Turquie avait commis une erreur en refusant de soutenir les Etats-Unis pendant la guerre en Irak et de donner des assurances à Washington concernant ses futures relations avec Ankara.

    "Depuis le tout début, la Turquie n'a jamais commis d'erreur sur ce point et elle a pris les mesures nécessaires dans la plus grande sincérité. Elle a choisi cette voie sans rien en attendre en retour", a déclaré M. Erdogan à la presse.

    La Turquie, membre de l'Otan et traditionnel allié des Etats-Unis a infligé un camouflet à Washington et opposé un obstacle de taille à ses plans de guerre en Irak, en refusant d'autoriser le déploiement de soldats américains sur son territoire en vue d'une invasion de l'Irak par le nord.

    Le Premier ministre turc répondait à des propos du numéro 2 du Pentagone, Paul Wolfowitz, cité dans un communiqué de l'ambassade américaine à Ankara.

    "Ma déception a été de voir que ce pays que j'admire tant (...) se préparait à faire apparemment des affaires avec l'un des pires dictateurs", a déclaré M. Wolfowitz dans une interview à la chaîne de télévision CNN-Turk, citée par l'ambassade des Etats-Unis dans son communiqué.

    "Si nous devons ouvrir une nouvelle page de notre histoire, alors ayons une Turquie qui au lieu de regarder avec suspicion tout ce qui avance dans le nord de l'Irak va de l'avant et reconnaît avoir fait une erreur", a poursuivi M. Wolfowitz.

    Selon lui, le partenariat entre les Etats-Unis et la Turquie ne pourra rester fort que si Ankara comprend "ce qui n'a pas marché" pendant la crise irakienne, ajoute le communiqué.

    M. Wolfowitz a également dénoncé l'intensification récente des relations d'Ankara avec la Syrie et l'Iran, qui partagent les craintes de la Turquie à l'égard des velléités d'indépendance des Kurdes du nord de l'Irak.

    Ankara menace d'intervenir militairement si les Kurdes d'Irak prennent des mesures allant vers l'indépendance de leur territoire, ce qui risquerait de relancer les aspirations séparatistes des Kurdes du sud-est de la Turquie.

     Washington et les leaders kurdes irakiens se sont à maintes reprises prononcés en faveur du maintien de l'intégrité territoriale, sans pour autant convaincre le gouvernement d'Ankara. (AFP, 7 mai 2003)
     

    Relations régionales / Regional Relations

    Signature de trois accords de coopération économique entre Ankara et Almaty

    La Turquie et le Kazakhstan ont signé jeudi à Ankara, à l'occasion d'une visite du président Kazakh Noursoultan Nazarbaïev, trois accords de coopération économique, a rapporté l'agence Anatolie.

    Les accords portent sur une coopération économique et commerciale à long terme entre les deux pays, ainsi sur les questions douanières et la coopération entre les banques centrales de Turquie et de cette ancienne république de l'ex-URSS d'Asie centrale, précise l'agence.

    "Ces accords vont apporter une nouvelle dimension à nos relations", a affirmé le président kazakh à la presse, tandis que son homologue turc Ahmed Necdet Sezer s'est félicité du fait que les deux pays "partagent les mêmes vues sur les questions internationales".

    M. Nazarbaïev, qui a rencontré mercredi les milieux d'affaires à Istanbul, s'est aussi également entretenu jeudi à Ankara avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan au terme de son tête-à-tête avec le président turc. (AFP, 22 mai 2003)
     

    Les tensions interethniques ralentissent toujours la normalisation à Kirkouk

    La ville de Kirkouk dans le nord de l'Irak doit nommer le week-end prochain un nouveau conseil municipal et un nouveau maire, les Etats-Unis espérant que cette initiative servira d'exemple pour la difficile marche vers la démocratie de l'Irak après la chute de Saddam Hussein.

    En apparence, cette cité majoritairement kurde réussit mieux sa transition que Bagdad ou d'autres plus au sud. Ici, pas de couvre-feu, et les patrouilles américaines, soutenues par une force locale d'un millier d'hommes, ne transpirent pas l'inquiétude.

    "D'une manière générale, c'est très calme ici", déclare le représentant local de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) Rafat Abdullah, "il y a encore des gens causant des problèmes entre Kurdes et Arabes, mais nous soupçonnons fortement que ce sont d'anciens membres du Baas".

    "Je ne veux pas dire par là que tout est parfait, en tout cas nous nous en sortons certainement mieux que d'autres à Bagdad ou ailleurs".

    Samedi, les principaux partis, à commencer par les deux formations kurdes de l'UPK et du Parti démocratique (PDK), ainsi que les chefs de tribus nommeront un conseil municipal de 300 membres. Le lendemain, ce conseil donnera un nouveau maire à l'agglomération de 700.000 habitants.

    C'est l'administration américaine qui dirige la manoeuvre, et les officiels locaux attendent pour la circonstance la visite de l'administrateur en chef en Irak, Paul Bremer.

    Le nouveau maire, susceptible de sortir des rangs de l'UPK ou du PDK qui voient en Kirkouk la capitale du futur Kurdistan dans un Irak fédéral, aura quand même fort à faire.

    Les infrastructures ont été sévèrement endommagées par la guerre. La raffinerie ne suffit pas à satisfaire la demande de carburant et les services publics sont inexistants. Les environs de la ville où passait la ligne de front entre armée irakienne et combattants kurdes sont encore truffés de mines.

    Par ailleurs, si l'explosion de violence redoutée entre les nombreuses communautés, surtout entre Kurdes et Arabes, ne s'est pas produite, les tensions restent fortes.

    Saddam Hussein a mené à Kirkouk une politique d'arabisation forcée après l'avoir reconquise sur les Kurdes qui s'étaient soulevés en 1991. Les maisons et les terres de nombreux Kurdes ont été mises entre les mains d'Arabes. Kirkouk reprise en avril, les Kurdes ont afflué avec l'intention, pour une grande part, de réclamer leurs biens.

    Les crispations n'affectent pas les seuls Kurdes et Arabes, mais aussi les Turcomans (minorité turcophone) ou les Assyro-Chaldéens (chrétiens), nombreux eux aussi. Dans certains quartiers ont été dressés des postes de contrôle pour empêcher les incursions de nuit.

    "Les affrontements entre Kurdes et Arabes ont fait une dizaine de morts et une vingtaine de blessés au cours des dernières semaines", rapporte Rafat Abdullah, reconnaissant que les contentieux sont loin d'être réglés: "Des milliers de Kurdes essaient toujours de récupérer leur maison, et des milliers d'Arabes refuseront de bouger".

    "C'est un problème prioritaire, mais il faut procéder avec prudence".

    Au stade de Kirkouk, un millier de familles campent en attendant d'être rétablis dans leurs propriétés. "Une tribu arabe m'a pris ma ferme et ne veut plus en partir, se lamente Shukur. Je compte sur les partis pour résoudre le problème, mais il n'est pas impossible au bout du compte que je me serve de ma Kalachnikov, je ne vais pas vivre comme ça éternellement".

    Un chargé des réfugiés au Nations unies relativise en invoquant la complexité de la politique d'arabisation menée par le Baas déchu.

    "On avait fait toutes sortes de sombres prévisions avant la chute de Kirkouk, or il faut noter que la vague de représailles redoutée n'est pas survenue", dit-il.

    Il rappelle que l'Onu et les Etats-Unis se sont engagés à résoudre le problème à long terme, mais avoue cependant qu'aucun plan de réinstallation ou de compensation n'est prêt pour l'heure et que cette nécessité devient chaque jour plus pressante. (AFP, 20 mai 2003)
     

    La Turquie va ouvrir des consultats au Kurdistan irakien

    La Turquie va ouvrir des consulats dans les principales villes du Kurdistan irakien, afin "d'améliorer la coopération" avec les principales factions kurdes contrôlant le nord de l'Irak, a déclaré dimanche le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul, cité par l'agence Anatolie.

    "Il est temps d'améliorer notre coopération. (...) Nous avons le projet d'ouvrir des consultats à Souleimaniyah et Erbil. L'invitation en est venue (des factions kurdes) du nord de l'Irak", a déclaré le ministre.

    Le nord de l'Irak est contrôlé par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, de Massoud Barzani), dont le QG est à Erbil, et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, de Jalal Talabani), dont le fief est Souleimaniyah.

    M. Gul a par ailleurs indiqué que la Turquie allait ouvrir des hôpitaux à Kirkouk, la grande ville du nord irakien. "Cela veut dire que nos relations vont très bien", a-t-il estimé.

    Ankara s'inquiète des conséquences de la chute du régime de Saddam Hussein en Irak, qui donne aux Kurdes ayant le contrôle de la région du nord la possibilité d'évoluer éventuellement vers une indépendance. Les Kurdes, eux, ont dénoncé à l'avance toute "ingérence" d'Ankara dans leurs affaires. (AFP, 18 mai 2003)
     

    Ben Ali et Sezer pour le renforcement du dialogue inter-islamique

    Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, et son homologue turc, Ahmet Necdet Sezer, ont souligné vendredi l'importance du dialogue inter-islamique pour consolider la sécurité et la paix, a indiqué le porte-parole de la présidence à Tunis.

    MM. Ben Ali et Sezer ont mis l'accent sur la nécessité d'intensifier la concertation dans le cadre de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) au sujet du "dialogue civilisationnel et culturel" dans le but de "renforcer les fondements de la sécurité, de la stabilité et de la paix" dans le monde, a-t-on ajouté.

    Le président Sezer a souhaité l'instauration "d'un système démocratique basé sur l'unité", la priorité étant, a-t-il dit, "la remise du pouvoir aux Irakiens après le retour de la sécurité et la satisfaction des besoins humanitaires".

    Pour sa part, le président Ben Ali a affirmé sa "solidarité avec le peuple irakien" et s'est dit vivement préoccupé par "la situation humanitaire déplorable" et appelé à l'instauration "des conditions propices à la reconstruction" de l'Irak.

    MM. Ben Ali et Sezer ont en outre affirmé "l'intérêt qu'il portent à +la feuille de route+" pour la relance des négociations de paix au Proche-orient.

    Ils ont affirmé "la nécessité de soutenir le gouvernement palestinien pour la poursuite des reformes dans les Territoires palestiniens et le retour de conditions favorables à la relance des négociations".

    "L'incapacité de parvenir à une solution durable au Proche-orient en dépit de 50 ans d'efforts constitue une source de préoccupation commune de nons deux pays", a déclaré le président Sezer, cité par l'agence tunisienne TAP.

    Le président turc a ajouté que "le recouvrement par le peuple palestinien de ses droits légitimes fait partie des priorités de la politique étrangère" de son pays.

    Le chef de l'Etat tunisien a condamné "les agressions incessantes contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux de culte", insistant sur la nécessité d'"une protection internationale" et de pressions sur Israël pour "l'amener à adhérer aux initiatives visant l'apaisement et la reprise des négociations".

    MM. Ben Ali et Sezer ont également discuté des relations bilatérale et du dialogue euro-méditerranéen et de la nécessité "d'efforts interntionaux accrus contre la pauvreté, le maladie et le terrorisme".

    Au cours d'un dernier entretien vendredi, MM. Ben Ali et Sezer ont également souligné leur désir de promouvoir la coopération bilatérale et évoqué la réalisation de "grands projets" dans le domaine des infrastructures et des industries chimiques.

    M. Sezer a quitté Tunis vendredi après-midi à l'issue d'une visite d'Etat de 24 heures, au cours de laquelle il s'était entretenu avec son hôte de l'après-guerre en Irak et du Proche-orient.

    La Tunisie et la Turquie sont liées par une trentaine d'accords bilatéraux de coopération et le volume de leurs échanges atteint en moyenne 310 millions de dinars par an (environ 217 millions d'euros).

    Tunis exporte du phosphate et dérivés, du cuir et des dattes en Turquie et lui achète essentiellement des équipements et métaux. (AFP, 16 mai 2003)
     

    Une délégation turque en Irak pour discuter avec les Kurdes et les Américains

    Une délégation officielle turque s'est rendue mardi en Irak pour des discussions avec des responsables kurdes et américains sur la situation créée par la guerre menée par les Etats-Unis dans ce pays, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul.

    Cette délégation du ministère des Affaires étrangères aura des discussions avec les dirigeants des deux principales factions kurdes qui contrôlent le nord de l'Irak, a déclaré M. Gul à la presse, se référant au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et à l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani.

    L'équipe de diplomates turcs rencontrera également des représentants de la minorité turkmène en Irak, avant de de rendre à Bagdad, a-t-il précisé.

    La délégation "fera des observations sur la situation à Bagdad", a-t-il simplement indiqué.

    Selon la chaîne de télévision NTV, l'équipe dirigée par un diplomate turc de haut rang doit avoir des entretiens à Bagdad avec des responsables militaires et civils américains.

    Ankara s'inquiète des conséquences de la chute du régime de Saddam Hussein en Irak, qui donne aux Kurdes ayant le contrôle de la région du nord à majorité kurde la possibilité d'évoluer éventuellement vers une indépendance de Bagdad.

    La Turquie rejette fermement cette éventualité, car elle craint de nouveaux remous dans ses propres régions à majorité kurde, où une guerre entre les séparatistes kurdes et l'armée a fait quelque 36.500 morts entre 1984 et 1999.

    Face à toute velléité d'indépendance des Kurdes d'Irak, Ankara avait menacé d'envoyer des troupes dans le nord du pays, mais y avait renoncé sous la pression de Washington.

    Ankara dénonce également la présence dans le nord de l'Irak de quelque 5.000 combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie, et figurant sur la liste américaine des "organisations terroristes". (AFP, 14 mai 2003)
     

    "Volonté politique" de Sofia et Ankara de résoudre le problème d'électricité

    Les ministres bulgare et turc des Affaires étrangères, Solomon Passi et Abdullah Gul, ont fait part lundi à Sofia de leur "volonté politique" de résoudre le problème de la livraison d'électricité bulgare que la Turquie a interrompue il y a dix jours.

    "Les deux gouvernements ont la volonté politique de résoudre le problème (...). Une décision concrète est attendue lors de la visite le 29 mai à Ankara des ministres bulgares" du Développement territorial et de l'Energie, Velantin Tserovski et Milko Kovatchev, a déclaré M. Passi, lors d'un point de presse.

    Selon un accord intergouvernemental de 1998, "la Turquie a acheté à la Bulgarie de l'électricité d'une valeur de 400 millions de dollars (346 M d'euros) et a accumulé un excédent. L'achat d'énergie a été arrêté car nous avons rencontré des problèmes provenant du respect de l'accord", a expliqué M. Gul.

    L'accord bulgaro-turc porte sur la fourniture d'électricité par la Bulgarie à la Turquie de quatre milliards de kilowatts par an jusqu'en 2008. En contrepartie, des sociétés turques devaient créer des entreprises mixtes pour la construction de l'infrastructure en Bulgarie.
     Le projet "Gorna Arda" (sud de la Bulgarie) de construction par la partie turque d'une série de trois centrales hydrauliques d'une valeur de 220 millions de dollars (200 M EUR) faisait notamment partie de cet accord. Le constructeur retenu, la société turque Ceylan Holdings, étant en faillite, le projet a été gelé.

    Ceylan Holdings refuse cependant de vendre ses actions à Gorna Arda, alors que le gouvernement bulgare a invité une compagnie italienne, Enel, qui effectue actuellement une étude de faisabilité du projet, pour le reprendre à la place du groupe turc.

    Lundi, M. Gul a par ailleurs inauguré la construction, par la société turque Dogus, d'une tranche de 40 km de l'autoroute bulgare Trakia menant vers la Turquie. Le projet est financé par le programme européen ISPA à hauteur de 46 millions d'euros. (AFP, 13 mai 2003)
     

    M. Aliev apparaît à la télévision turque pour son 80ème anniversaire

    Le président azerbaïdjanais Heydar Aliev, qui fête samedi son 80ème anniversaire, est apparu à la télévision publique turque TRT pour la première fois depuis son hospitalisation dans une clinique militaire turque il y a une semaine.

    Souriant mais visiblement affaibli, M. Aliev, qui souffre notamment de problèmes cardiaques, a d'abord reçu la visite à l'hôpital de son homologue turc Ahmet Necdet Sezer qui lui a souhaité un prompt rétablissement et un joyeux anniversaire, selon la TRT.

    M. Aliev, qui ne portait ni costume ni cravate, a accueilli M. Sezer debout avant que les deux hommes ne se donnent l'accolade, selon les images.

    L'entretien a duré un quart d'heure.

    M. Aliev a également reçu la visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul, et celle de l'ex-président Suleyman Demirel avec lequel il avait noué  d'excellentes relations personnelles lors de son mandat (1993-2000), a indiqué l'agence semi-officielle Anatolie.

    M. Aliev avait préparé sa venue en Turquie, le 3 mai, dans le plus grand secret, après un double malaise en direct à la télévision, le 21 avril dernier. Il avait perdu connaissance à deux reprises alors qu'il prononçait un discours officiel retransmis à la télévision. Sa chute lui avait valu une côte cassée et des contusions au dos.

    L'ambassadeur d'Azerbaïdjan en Turquie, Mehmet Nevruzoglu, a reconnu vendredi que son leader avait été traité endant un certain temps dans les soins intensifs de l'hôpital GATA de l'armée turque.

    M. Aliev était déjà venu à plusieurs reprises par le passé à l'hôpital militaire GATA de la capitale turque pour se faire soigner et subir des examens.

    L'Azerbaïdjan turcophone entretient des relations culturelles et militaires étroites avec la Turquie. (AFP, 10 mai 2003)
     

    Le parlement kurde demande le départ de troupes turques du nord de l'Irak

    Le parlement régional kurde irakien a demandé mardi le départ d'une force turque de maintien de la paix déployée, selon lui, depuis 1996 dans le Kurdistan autonome irakien (nord).

    Cette force de maintien de la paix avait pour mission de s'interposer entre les troupes des deux principales factions kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani), qui se disputaient la souveraineté du Kurdistan.

    Les deux partis se sont alliés aux forces américaines pour renverser le régime de Saddam Hussein.

    Le contingent turc, composé de quelque 800 hommes armés d'armes légères et semi-lourdes, était déployé dans les provinces d'Erbil et de Souleimaniyah.

    Le parlement kurde, qui a "adressé ses remerciements" aux forces turques pour leur rôle de "maintien de paix" entre les deux factions, devra voter cette décision lors d'une séance la semaine prochaine.

    La région d'Erbil est contrôlée par le PDK, alors que le reste du Kurdistan autonome est sous le contrôle de l'UPK. (AFP, 6 mai 2003)

    Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

    Les Chypriotes-turcs vont pouvoir facilement obtenir la nationalité turque

    Le parlement turc a adopté un projet de loi visant à faciliter l'obtention par les Chypriotes-turcs de la nationalité turque, a-t-on indiqué jeudi de source parlementaire.

    La loi, adoptée tard mercredi, facilite le parcours administratif pour les habitants de la République turque de Chypre du nord (RTCN), proclamée en 1983 mais reconnue seulement par la Turquie, qui souhaitent adopter la citoyenneté turque, a-t-on précisé de même source.

    Un Chypriote-turc deviendra automatiquement citoyen turc s'il dépose une demande auprès d'une mission turque à l'étranger ou après d'un gouvernorat en Turquie.

    La loi vise à "garantir l'avenir social et économique" des citoyens de la RTCN, a-t-on ajouté.

    Elle intervient alors que des milliers de Chypriotes turcs font actuellement la demande de passeports de la République de Chypre (grecque), internationalement reconnue, afin de pouvoir circuler librement en Europe lorsque Chypre (sud) rejoindra l'Union européenne en mai 2004.

    La République de Chypre a signé le 16 avril un traité d'adhésion à l'UE, laissant pour l'instant la RTCN au ban de l'Europe.

    Chypre est divisée en deux secteurs depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

    La demande de passeports chypriotes par les habitants du secteur nord a été grandement facilitée depuis l'ouverture, le 23 avril, de la ligne de démarcation entre les deux secteurs de l'île.ses valeurs leur permettront de mettre en oeuvre leurs objectifs obscurantistes et séparatistes seront inévitablement déçus", a-t-il ajouté.

    L'UE se propose de décider en décembre 2004 de l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie, en fonction des progrès démocratiques réalisés d'ici là.

    Elle attend notamment des avancées en matière de respect des droits de l'Homme et une ingérence moindre des militaires dans le processus politique. (AFP, 29 mai 2003)
     

    M. Simitis dénonce les arrière-pensées des Chypriotes-Turcs

    Le Premier ministre grec Costas Simitis a dénoncé lundi les arrière-pensées des Chypriotes-Turcs, qui, en ouvrant la ligne de démarcation séparant l'île, cherchent selon lui non pas à règler le problème chypriote mais à "atténuer les pressions internationales".

    "Nous estimons que les mesures des parties turque et chypriote-turque, avec la levée partielle des limitations à la circulation (sur l'île) ne visent pas au règlement du problème chypriote (...) mais ont pour but d'atténuer les pressions de la communauté internationale pour une solution, d'entraîner une reconnaissance" de Chypre du nord, "et de faire sortir le problème chypriote du cadre de l'Onu", a déclaré M. Simitis, à l'issue d'une rencontre avec le président chypriote, Tassos Papadopoulos.

    M. Papadopoulos a toutefois souligné que les retrouvailles permises par ces mesures privaient la partie chypriote-turque de son argument selon lequel les deux communautés ne pouvaient pas cohabiter.

    MM. Simitis et Papadopoulos se rencontraient pour la première fois depuis l'ouverture le 23 avril de la "ligne verte" qui sépare depuis 1974 les communautés grecque et turque de Chypre.
     Athènes avait salué le "climat de fraternité" créé par ces mesures, tout en soulignant que cela ne devait pas donner "l'impression que le problème chypriote est réglé".

    Relevant la "totale identité de vues" entre la Grèce et Chypre, M. Simitis a souligné que les deux pays insistaient pour leur part sur la nécessité d'un règlement "dans le cadre de l'Onu et sur la base du plan" de son secrétaire général, Kofi Annan.

    Athènes et Nicosie conditionnent toutefois une relance du dialogue à une  évolution du côté chypriote-turc, "car si rien ne change, une reprise des négociations aboutirait à ridiculiser la procédure de l'Onu", a-t-il souligné.

    Il a jugé que l'entrée de Chypre dans l'UE, formalisée au 1er mai 2004, "peut être déterminante" pour une réunification, en appelant la Turquie à "s'adapter" sans tarder à cette nouvelle donnée, si elle voulait voir confirmer son rapprochement de l'UE. (AFP, 26 mai 2003)
     

    La Grèce et la Turquie annoncent de nouvelles mesures de "bon voisinage"

    La Grèce et la Turquie sont convenues de nouvelles mesures de "bon voisinage" à caractère limité visant à réduire sur le long terme la tension bilatérale en mer Egée, ont annoncé conjointement lundi les chefs de leurs deux diplomaties.

    "Ces mesures que nous annonçons ne sont pas d'ordre directement militaire même si elles concernent les militaires des deux pays", a souligné le ministre grec des Affaires étrangères George Papandréou après une rencontre avec son homologue turc Abdullah Gull sur l'île de Crète en marge d'une conférence entre l'Union européenne et les pays méditerranéens.

    Les trois mesures annoncées portent sur des échanges de responsables militaires de haut niveau; des visites entre membres des académies militaires des deux pays et l'établissement d'échanges via internet d'informations médicales entre les unités militaires des deux pays.

    D'autres mesures portant notamment sur une information mutuelle préalable des plans de vol militaires en mer Egée vont être discutées au niveau des responsables du ministère des Affaires étrangères, ont indiqué des sources diplomatiques grecques.

    Ancien frères ennemis au sein de l'Otan, la Grèce et la Turquie ont entamé un rapprochement en 1999, qui les a notamment conduits à conclure dix accords sur des questions secondaires, ne réglant pas leurs différends de souveraineté en Egée.

    La Grèce a par ailleurs dénoncé fermement la semaine dernière une intensification des violations de son espace aérien par la chasse turque en Egée, dont elle a pour la première fois rendu compte formellement auprès de l'UE. (AFP, 26 mai 2003)

    Première visite en Turquie de Chypriotes-grecs depuis 1963

    Un groupe de touristes Chypriotes-grecs est entré jeudi par voie routière en Turquie, une première depuis 1963 après la levée de l'interdiction les frappant, rapporte la chaîne d'information turque NTV.

    Quelque 280 infirmières et médecins, à bord de plusieurs autocars, sont arrivés de Grèce au poste frontière d'Ispala où ils ont payé chacun la somme de 10 euros pour un visa touristique d'un mois renouvelable.

    Le groupe devait rester trois jours à Istanbul où une rencontre était prévue avec le patriarche oecuménique Bartholomée Ier, le primat d'honneur des chrétiens orthodoxes.

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé samedi l'ouverture des frontières de la Turquie aux Chypriotes-grecs à partir du 22 mai, dans ce qu'il a qualifié de geste de bonne volonté envers le gouvernement de la République de Chypre, non reconnu par Ankara.

    Jusqu'ici, seuls des représentants officiels de la République de Chypre  pouvaient se rendre en Turquie, et ceci exclusivement pour participer à des rencontres internationales.

    Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

    L'ouverture de la frontière turque fait suite à une décision des autorités de la République turque de Chypre du nord (RTCN, autoproclamée et reconnue par la seule Turquie) d'autoriser les passages de Chypriotes grecs et turcs entre les deux secteurs.

    Depuis l'ouverture le 23 avril de la ligne de démarcation, plus de 400.000 personnes se sont déjà passés d'un secteur à l'autre.

    L'assouplissement des positions d'Ankara et du dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash intervient après la signature de l'adhésion de la République de Chypre à l'Union européenne, qu'elle doit rejoindre dans un an.

    Les négociations sur un plan de réunification proposé par l'Onu avaient échoué en mars. (AFP, 22 mai 2003)
     

    La Turquie appelle la Grèce et les Chypriotes grecs à faire des concesssions

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi la Grèce et les Chypriotes grecs à des gestes de bonne volonté pour faciliter la réunification de Chypre.

    La Turquie, pour sa part, a annoncé l'ouverture, à partir de jeudi, de ses frontières aux Chypriotes grecs, tandis que les autorités chypriotes turques ont ouvert le mois dernier la "ligne verte" qui divise l'île depuis 1974.

    "J'appelle les parties à faire preuve d'une même sensibilité. C'est maintenant au tour de la Grèce et des Chypriotes grecs" de prendre des mesures, a affirmé M. Erdogan dans un discours à son groupe parlementaire.

    "Il nous faut tous faire preuve de la même bonne volonté et du même esprit de sacrifice afin de trouver une position commune et d'apporter la paix tant souhaitée à cette île", a affirmé le Premier ministre.

    Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord, depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

    Un projet de réunification, soumis par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan aux parties chypriotes, a été rejeté en mars.

    La République de Chypre, internationalement reconnue et qui contrôle la partie grecque de l'île, vient de signer un traité d'adhésion avec l'Union européenne et rejoindra celle-ci le 1er mai 2004.

    Faute d'accord sur une réunification, la partie nord de l'île restera en dehors de l'UE, au risque de compliquer les relations entre la Turquie et l'Europe. (AFP, 20 mai 2003)
     

    Les Chypriotes-grecs prudents face à l'ouverture des frontières turques

    Le gouvernement chypriote a prudemment accueilli lundi la décision d'Ankara d'ouvrir ses frontières aux Chypriotes-grecs, estimant que la Turquie ne faisait par là que se conformer aux règles du droit international.

    "Toute mesure par laquelle la Turquie se conforme au droit international est positive", a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement Kypros Chrysostomides, estimant que l'interdiction faite jusqu'alors aux Chypriotes-grecs de se rendre en Turquie était une mesure illégale basée sur la discrimination raciale.

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi l'ouverture des frontières de la Turquie aux Chypriotes-grecs à partir du 22 mai, dans ce qu'il a qualifié de geste de bonne volonté envers le gouvernement de la République de Chypre, qu'Ankara ne reconnaît pas.

    Un diplomate turc de haut rang a cependant déclaré que cette ouverture ne signifiait pas que la Turquie, qui occupe le tiers nord de Chypre depuis 1974, reconnaissait le gouvernement de la République de Chypre, que la communauté internationale reconnaît comme la seule entité légitime sur toute l'île, mais dont l'autorité ne s'étend de fait que sur la partie sud.

    M. Erdogan a précisé que les Chypriotes-grecs se verraient automatiquement octroyer un visa d'un mois aux postes frontières turcs et qu'ils pourraient également obtenir des visas à l'ambassade de Turquie en République turque de Chypre du Nord (RTCN), entité autoproclamée dans la partie nord de l'île de Chypre et reconnue seulement par Ankara.

    M. Chrysostomides a affirmé que cette décision ne constituait pas un geste de bonne volonté de la part de la Turquie, et a averti les Chypriotes-grecs qu'ils seraient poursuivis en justice s'ils obtenaient un visa turc en RTCN, ou s'ils se rendaient en Turquie à partir de ce territoire. (AFP, 19 mai 2003)
     

    Athènes dément qu'un F-16 turc ait été abattu par un Mirage grec en 1996

    Le gouvernement grec a démenti lundi qu'un chasseur turc F-16 ait été abattu par un Mirage grec en octobre 1996, contrairement aux affirmations d'un ancien chef de l'aviation turque dans le journal Milliyet.

    "Il n'y a pas eu d'avion turc abattu par la partie grecque", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Christos Protopapas, invoquant les résultats d'une enquête interne menée à l'époque par le ministère de la Défense.

    Il n'a pas exclu que l'appareil turc, dont le pilote rescapé avait été repêché dans les eaux grecques, ait été vitime de "problèmes techniques".

    Le quotidien Milliyet a affirmé lundi que le général turc à la retraite, Ahmet Corekci, avait "confirmé" les informations de presse sur l'incident. Selon le journal, l'officier a estimé que la Turquie devait réclamer des compensations à la Grèce.

    Avant les déclarations de M. Protopapas, le ministère grec de la Défense s'était refusé à tout commentaire sur l'affaire.

    Le 8 octobre 1996, les autorités turques avaient annoncé la perte d'un F-16 pendant une mission d'entraînement dans l'espace aérien international au nord de l'île grecque de Samos. Un des pilotes avait réussi à s'éjecter mais le second avait été tué.

    Les deux pays sortaient à l'époque d'une grave crise, où ils avaient frôlé un conflit armé, en janvier 1996, pour une dispute sur la souveraineté d'un îlot égéen (Imia pour les Grecs, Kardak pour les Turcs). Washington était alors intervenu pour ramener le calme entre ses deux alliés de l'OTAN.

    La Grèce a dénoncé la semaine dernière auprès de l'Union Européenne, pour la première fois formellement, les "violations" turques de son espace aérien en Egée, après un incident survenu mardi au cours d'une manoeuvre grecque.

    L'armée turque a imputé en retour jeudi cet incident à un harcèlement de sa chasse par des avions grecs. (AFP, 19 mai 2003)
     

    M. Erdogan annonce l'ouverture des frontières turques aux Chypriotes-grecs

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi l'ouverture des frontières de la Turquie aux Chypriotes-grecs à partir du 22 mai, dans ce qu'il a qualifié de geste de bonne volonté envers le gouvernement de la République de Chypre, non reconnu par Ankara.

    "La Turquie ouvre ses portes à tous les Chypriotes-grecs... après quarante ans. A partir du 22 mai, les Chypriotes-grecs seront autorisés à passer les frontières turques", a déclaré M. Erdogan dans un discours prononcé à Antalya (sud) et retransmis par la chaîne de télévision NTV.

    Jusqu'ici, seuls des représentants officiels de la République de Chypre pouvaient se rendre en Turquie et ceci exclusivement pour participer à des rencontres internationales.

    M. Erdogan a précisé que les Chypriotes-grecs se verraient automatiquement octroyer un visa d'un mois aux postes frontaliers turcs et qu'ils pourraient également obtenir des visas à l'ambassade de Turquie en République turque de Chypre du Nord (RTNC), entité autoproclamée dans la partie nord de l'île de Chypre et reconnue seulement par Ankara.

    Un diplomate turc de haut rang a cependant déclaré à l'AFP que cette ouverture ne signifiait pas une reconnaissance par la Turquie qui occupe depuis 1974 le tiers nord de l'île, du gouvernement chypriote-grec qui en contrôle la majeure partie et est le seul à être reconnu par la communauté internationale.

    "C'est un pas très important, mais il ne va pas jusqu'à la reconnaissance du gouvernement chypriote-grec", a dit ce diplomate sous couvert de l'anonymat.

    Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

    "Nous avons besoin de paix. Nous ne gagnons plus rien à travers la querelle", a affirmé samedi M. Erdogan à propos du conflit chypriote qui a aussi envenimé les relations entre Ankara et Athènes.

    "Nous attendons maintenant de la Grèce qu'elle fasse une démarche réciproque", a-t-il ajouté.

    Au cours d'une visite en RTCN le 9 mai, M. Erdogan avait appelé la communauté internationale à lever les mesures d'embargo imposées à cette partie de l'île. "Le moment est venu pour la levée des embargos inhumains qui pèsent sur le peuple chypriote turc depuis 40 ans", a-t-il affirmé.

    L'occupation par la Turquie du nord de l'île et la proclamation unilatérale d'une république turque dans ce secteur en 1983 a entraîné la mise en place d'embargos commerciaux à l'encontre du nord dont la population estime qu'elle fait l'objet de discriminations en fait depuis le début des années 1960.

    Le geste de bonne volonté annoncé samedi par M. Erdogan fait suite à la décision des autorités de la RTCN d'ouvrir des points de passage sur la ligne de démarcation qui sépare les deux secteurs de l'île, pour les habitants des deux parties.

    Depuis son ouverture le 23 avril, plus de 300.000 personnes ont traversé cette ligne de démarcation gardée par des Casques bleus de l'Onu, alors que le total des habitants de l'île atteint à peine un million.

    L'assouplissement des positions d'Ankara et du dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash intervient après la décision de l'Union européenne (UE), lors de son sommet de décembre 2002 à Copenhague, d'accueillir en son sein la République de Chypre (sud) dès mai 2004, que l'île soit réunifiée d'ici là ou non.

    Les négociations sur un plan de réunification proposé par l'Onu, qui prévoit la mise en place d'un Etat fédéral chypriote basé sur le modèle suisse, avaient échoué en mars, et le Conseil de sécurité avait alors stigmatisé "l'approche négative" de M. Denktash.

    Le 9 mai, M. Erdogan, dont le pays est lui-même candidat à l'UE, avait affirmé son soutien à une médiation de l'Onu pour un règlement à Chypre. (AFP, 17 mai 2003)
     

    Levée des sanctions à Chypre: La RTCN s'attend à des mesures "cosmétiques"

    Les autorités chypriotes-turques craignent que des mesures qui pourraient être annoncées prochainement par l'Union européenne pour la levée des restrictions économiques entre le nord et le sud de Chypre n'aient que peu d'effets sur un règlement global de la question chypriote.

    "Ces mesures dont nous n'avons pas encore pris connaissance seront vraisemblablement cosmétiques. Notre crainte c'est qu'elles soient présentées comme une grande percée, car ce ne sera pas le cas", a indiqué à l'AFP Ergun Olgun, principal conseiller de Rauf Denktash, le président de la République turque de Chypre du nord (RTNC, reconnue par la seule Turquie).

    Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a préconisé vendredi à Bruxelles la levée réciproque de l'"embargo" entre le nord et le sud de Chypre, indiquant que des "mesures importantes" seraient annoncées prochainement à ce sujet par l'UE, sans d'autres précisions.

    Le ministère turc des Affaires étrangères à Ankara n'était pas disponible pour développer les déclarations de M. Gul.

    Selon une source diplomatique à Bruxelles, ce train de mesures sera annoncé début juin et comprendra notamment une aide financière d'une quinzaine de millions d'euros pour le nord de l'île. Pour favoriser les échanges commerciaux entre le nord de Chypre et l'UE, la chambre de commerce du nord de l'île devrait être habilitée à octroyer toutes les autorisations et certifications nécessaires à ces échanges, a-t-on indiqué de même source.

    Pour M. Olgun, l'UE doit exercer des "pressions" sur la République de Chypre (internationalement reconnue) pour que celle-ci consente à lever certaines sanctions à l'encontre du secteur turc.

    Il estime en outre qu'une assistance financière de 15 millions d'euros pour la RTCN aura "très peu d'impact" sur l'économie en crise du nord de Chypre.

    Chypre est divisée en deux depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

    L'occupation par la Turquie du nord de l'île et la proclamation unilatérale de la RTCN en 1983 a entraîné la mise en place d'embargos commerciaux à l'encontre du nord de l'île entièrement dépendante de la Turquie.

    Mais les embargos internationaux sur la RTCN sont absolument inefficaces puisque les entreprises étrangères installées en Turquie peuvent s'installer dans le nord de Chypre, où l'on trouve des bureaux de grandes sociétés comme par exemple Renault (automobiles) ou Axa (assurances).

    Le chef de file de l'opposition chypriote-turque, Mehmet Ali Talat, le dirigeant du parti Républicain turc (CTP, gauche) a pour sa part accusé M. Denktash de chercher à "retarder" une solution sur l'île par des "demi-mesures".

    "La levée des embargos réclamée par M. Denktash et Ankara reviendrait pour les autorités chypriotes-grecques à reconnaître la RTCN, ce qu'elles ne feront jamais", affirme l'homme politique, farouche partisan d'une réunification de Chypre sur la base du plan de paix proposé par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan.

    Les négociations de la dernière chance organisées par les Nations Unies pour tenter de trouver une solution à la division de l'île, à temps pour que l'île réunifiée puisse intégrer l'UE, avaient échoué en mars.

    Le sommet européen de Copenhague a décidé en décembre dernier d'accueillir la République de Chypre (sud) dans l'Union en mai 2004, avec neuf autres pays.

    Se déclarant un peu plus optimiste, le président de l'association chypriote-turque des hommes d'affaires, Ozdil Nami, estime que si les sanctions sont levées ou du moins allégées ce serait "une bonne chose", tout en expliquant que la RTCN ne parviendra pas à attirer des investissements étrangers à long terme tant qu'une solution ne sera pas trouvée à Chypre. (AFP, 16 mai 2003)
     

    La Grèce et la Turquie: Les "violations" de l'espace aérien

    La Grèce a dénoncé auprès de l'Union Européenne les "violations" turques de son espace aérien en Egée, après un incident survenu mardi au cours d'une manoeuvre grecque, a indiqué jeudi le ministère des Affaires Etrangères.

    "Le ministre, Georges Papandréou, a informé l'UE et le commissaire à l'élargissement, Guenter Verheugen" de ces violations, "et en particulier de l'incident" survenu mardi, a précisé un communiqué du ministère.

    M. Papandréou "a remis une note avec tous les éléments sur l'attitude turque en Egée ces derniers temps", selon le communiqué.

    Selon des sources militaires, deux chasseurs turcs F-16 ont harcelé deux F-4 grecs qui effectuaient des exercices de bombardement dans la zone d'information de vol (FIR) d'Athènes entre les îles grecques de Lesvos et Limnos (nord-est).

    Le ministère grec de la Défense fait régulièrement part de sa préoccupation ces derniers mois face à ce qu'il qualifie d'une intensification de l'aggressivité turque en Egée, en imputant cette attitude à des divergences entre les militaires et le gouvernement civil du pays voisin.

    Selon l'état-major grec, les infractions aériennes et les violations de l'espace aérien par l'armée de l'air turque ont grimpé à 6.000 en 2002, soit une hausse de 300% par rapport à 2001.

    En revenche, l'armée turque a accusé des avions de chasse grecs d'avoir harcelé mardi des chasseurs turcs alors qu'ils survolaient la mer Egée dans l'espace aérien international, dans un communiqué publié jeudi par l'agence de presse Anatolie. (AFP, 15 mai 2003)
     

    M. Papandréou veut une coopération gréco-turque comme celle Allemagne/France

    Le chef de la diplomatie grecque, Georges Papandréou, a souhaité le développement d'une coopération économique gréco-turque à l'instar de celle instaurée entre l'Allemagne et la France, dans une interview publiée samedi dans un quotidien grec.

    "Il faut développer une coopération interdépendante entre les deux pays (la Grèce et la Turquie). Comme par exemple c'est le cas entre l'Allemagne et la France: ces deux pays ont développé une économie interdépendante entravant toute action qui pourrait les endommager", a dit M. Papandréou à Ta Néa (centre-gauche).

    Interrogé sur la "diplomatie d'environnement" à laquelle M. Papandréou s'était référé lors d'une conférence internationale sur la gestion de l'eau dans les Balkans et en Méditerranée tenue mercredi à Vouliagmeni (près d'Athènes), le ministre a indiqué que cette diplomatie "est un outil très important pour le développement de la paix et des relations entre les pays".

    Ardent défenseur du rapprochement gréco-turc, malgré les différends territoriaux en mer Egée qui sépare les deux pays voisins, M. Papandréou est  le principal artisan d'une coopération bilatérale en matière notamment d'économie entamée depuis 1999.

    En 1996, la Grèce et la Turquie, tous les deux alliés au sein de l'OTAN, avaient frôlé la guerre à cause d'une dispute sur cet îlot et il avait fallu une médiation américaine pour faire baisser la tension entre les deux pays. (AFP, 10 mai 2003)
     

    Ankara appelle à la fin des sanctions économiques contre Chypre nord

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi la communauté internationale à lever l'embargo économique à l'encontre de Chypre nord, affirmant que son pays était prêt en contrepartie à donner accès aux ports et à l'espace aérien turcs aux Chypriotes grecs.

    S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe avec le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, M. Erdogan a également estimé qu'un accord sur la réunification de l'île demeurait possible si les parties chypriote-grecque et chypriote-turque s'accordaient à discuter sur un pied d'égalité.

    "Si les embargos sont levés, les demandes des Chypriotes-grecs pour une ouverture de corridors aériens et un accès aux ports seront réalisables", a affirmé M. Erdogan.

    La République de Chypre, seule représentante internationalement reconnue de l'île, mais dont l'autorité ne s'exerce de fait que sur le sud, se refuse à reconnaître la République turque autoproclamée de Chypre nord (RTCN), alors que M. Denktash exige cette reconnaissance comme prix à la mise en place d'une confédération.

    Abondant dans le même sens, M. Erdogan a indiqué qu'"il existe deux peuples avec des religions et des langues différentes, deux organisations politiques et deux Etats à Chypre. Les efforts pour une solution à Chypre devraient être fondés sur ces réalités".

    Le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos a réitéré son refus d'une telle conception. "L'expérience (...) prouve que la communauté internationale ne peut accepter l'existence de deux Etats séparés sur l'île", a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué, soulignant que l'embargo international sur le nord serait levé si la Turquie en retirait ses soldats.

    Chypre est divisée depuis 1974 lorsque les troupes turques ont envahi le nord de l'île en réponse à une tentative d'ultranationalistes grecs de rattacher l'île à la Grèce.

    L'invasion turque et la mise en place en 1983 de la RTCN --Etat reconnu uniquement par Ankara-- ont provoqué la mise à l'index du nord de l'île, dont l'économie est totalement dépendante de la Turquie.

    Interrogé sur les perspectives d'une reprise des négociations de paix sur la base d'un plan pour la réunification de l'île mis en avant par le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, M. Erdogan a estimé que "si les deux parties l'acceptent, nous pouvons faire usage du plan Annan".

    Les négociations sur le plan avaient capoté en mars, M. Annan rejetant la responsabilité de cet échec sur M. Denktash.

    Depuis lors, la République de Chypre a signé un traité d'adhésion avec l'Union européenne (UE) qu'elle rejoindra dans un an.

    Faute d'accord sur la réunification, la RTCN ne sera pas incluse au sein de l'UE et les chances de la Turquie de rejoindre le club européen risquent elles aussi d'être compromises, selon les observateurs.

    MM. Erdogan et Denktash, qui avaient exprimé des opinions divergentes en début d'année sur les perspectives de réunification, se sont accordés vendredi à souligner qu'ils étaient d'accord sur tous les sujets abordés lors de leurs entretiens à Nicosie, la dernière capitale divisée au monde.

    M. Erdogan a également félicité les autorités de Chypre nord pour avoir permis, fin avril, la libre circulation entre les deux zones chypriotes, estimant que cette mesure renforcerait la confiance entre les deux communautés.

    Près de 300.000 personnes --Chypriotes grecs et turcs-- ont passé la ligne de démarcation depuis son ouverture le 23 avril.

    M. Erdogan s'est d'ailleurs rendu, à l'issue de la conférence de presse, sur un des points de passage de la "ligne verte" où il a bavardé avec des soldats de l'Onu responsables des opérations de maintien de la paix. Il a également serré les mains et embrassé des Chypriotes-grecs qui se rendaient en visite au nord. (AFP, 9 mai 2003)
     

    A Chypre nord, tous ne sont pas autorisés à traverser la "ligne verte"

    Les Chypriotes turcs se félicitent de l'ouverture de la "ligne verte" qui divise Chypre entre communautés grecque et turque, mais tous les habitants du nord ne peuvent profiter de cette nouvelle liberté de circuler pour visiter "l'autre côté".

    Près de 300.000 personnes --Chypriotes grecs et turcs-- ont passé la ligne depuis son ouverture le 23 avril.

    Mais seuls les Chypriotes qui peuvent prouver qu'ils sont originaires de l'île ont le droit de passer librement la ligne de démarcation qui divise Chypre depuis 1974, date à laquelle les troupes turques ont envahi le nord en réponse à une tentative par des ultranationalistes chypriotes-grecs de rattacher l'île à la Grèce.

    Sur les 200.000 habitants du nord de l'île, 50.000 à 80.000 personnes  originaires de Turquie, sont donc exclues du droit de passage par les autorités chypriotes-grecques, notamment les colons venus en masse d'Anatolie après 1974, considérés par les autorités du sud comme des résidents "illégaux".

    "Bien sûr que l'ouverture de la ligne est une bonne chose", assure Erhan Sayinbas, 40 ans, qui tient un magasin de vêtements tout près de la gare routière de Nicosie-nord.

    "Mais l'ouverture ne nous a encore rien apporté", ajoute ce commerçant qui possède la double nationalité turque et chypriote turque, mais qui n'est pas autorisé à passer au sud, étant né de parents turcs à Adana, dans le sud de la Turquie.

    "C'est une bonne chose que les gens des deux côtés puissent se rencontrer. Le rapprochement que les hommes politiques n'ont pu obtenir en 29 ans est en train de s'opérer directement parmi la population", a-t-il ajouté.

    "En ce qui me concerne, je me sens tout à fait établi ici. Je veux y rester", ajoute-t-il.

    Sukru Pehlivanoglu, un marchant de légumes ambulant qui sait être né en 1946 sans trop savoir quel mois, n'a pas non plus eu l'occasion de passer au sud.

    Bien que marié à une chypriote turque, il est né à Izmir dans l'ouest de la Turquie et ses enfants ont pu se rendre dans le sud, mais sans lui.

    "Mes enfants veulent pouvoir travailler là bas. Ici il n'y a pas de travail. De l'autre côté, ils auraient une meilleure chance de travailler", souligne-t-il.

    "En tout cas, il faut faire la paix" avec le sud, ajoute cet homme qui est arrivé dans l'île dans les fourgons de l'armée turque en 1974.

    Semra Kahraman, 16 ans, n'ira pas non plus dans le sud.

    Née à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, elle a immigré à Chypre avec sa famille à l'âge de 8 ans.

    "Les affaires de mon père n'allaient pas fort à Gaziantep. Nous étions pauvres. Mon père a décidé de tenter sa chance à Chypre. Moi je suis contente de vivre ici, mais mon père veut rentrer au pays quand il aura pris sa retraite", ajoute t-elle.

    Semra, qui travaille dans une fabrique de vêtements, estime que Chypre nord "c'est mon pays". Mais elle a peur que "les Turcs" soient expulsés de l'île en cas de réunification.

    Evren Caner, une Chypriote turque de 32 ans, s'est déjà rendue au sud, dont elle est originaire, ayant fui le port de Limassol avec ses parents à l'âge de quatre ans.

    Elle est récemment allée voir son ancienne maison et le magasin que tenaient ses parents. Mais ces derniers ont refusé de venir avec elle.

    "Ils ne sont pas prêts à le faire. Ils ont des sentiments très partagés et ne se sont pas remis de la perte de leur magasin", raconte Evren qui leur a  rapporté des photos. (AFP, 9 mai 2003)
     

    Turkish-Cypriot journalist prevented from moving freely

    The following is a letter to Rauf R. Denktash, leader of the Turkish-Cypriot Community, by the South East Europe Media Organisation (SEEMO), an IPI affiliate:

    "Your Excellency,

    "The Vienna-based South East Europe Media Organisation (SEEMO), a network of editors, media executives and leading journalists in South East Europe and an affiliate of the International Press Institute (IPI), strongly condemns the ongoing inhumane treatment of the Turkish-Cypriot journalist Shener Levent, publisher of the AVRUPA-AFRIKA newspaper.

    "According to information before SEEMO, on the night of Saturday, 4 May 2003, Shener Levent went to the Turkish roadblock in order to cross into the area of Nicosia, but was stopped by Turkish-Cypriot authorities in civilian clothes and not allowed to leave the so-called "Turkish Republic of Northern Cyprus". Consequently, Shener Levent could not meet his colleagues from the Union of Cyprus Journalists, who were waiting for him for a scheduled meeting.

    "In SEEMO's opinion, the actions of the authorities against Shener Levent are a violation of the principles of human rights treaties and other instruments, as well as international law.

    "Therefore, SEEMO denounces the action of the Turkish regime and supports the Cypriot journalists and people, who gathered on 6 May at the Ledra Palace checkpoint in order to demonstrate their support for Shener Levent.

    "SEEMO demands the immediate and unconditional release of Shener Levent and other journalists in the "Turkish Republic of Northern Cyprus". We further urge that your authorities respect the fundamental principles of international law and basic human rights, including the principles of freedom of opinion and expression, and the free flow of information." (IPI/IFEX, May 7, 2003)
     

    Le ministre turc des AE appelle à la levée des sanctions contre la RTCN

    Le ministre turc des Affaires étrangères a estimé le moment venu de lever les sanctions internationales contre la République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée, reconnue seulement par Ankara), dans des déclarations publiées jeudi par le Financial Times.

    "Il est grand temps pour l'Union européenne et les autres de lever l'embargo" international contre la RTCN, a affirmé M. Gul.

    Le chef de la diplomatie turque a souligné qu'une telle décision pourrait favoriser l'accession de l'ensemble de Chypre réunifiée à l'Union européenne en mai 2004.

    "Etablissons une certaine confiance et nous n'aurons plus grand-chose à résoudre à la table des négociations", a-t-il dit.

    La République de Chypre, qui ne contrôle que la partie sud de l'île, est reconnue internationalement et doit adhérer à l'Union européenne en 2004.

    L'économie de la RTCN, sous embargo, est complètement dépendante de la Turquie.

    Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 8 mai 2003)
     

    La présidence grecque de l'UE espère qu'Ankara pourra négocier son adhésion

    Le ministre grec des Affaires étrangères, Georges Papandréou, dont le pays préside actuellement l'Union européenne, a exprimé samedi l'espoir que la Turquie obtiendrait l'année prochaine le feu vert pour commencer les négociations sur son adhésion à l'UE.

    S'exprimant après un voyage "symbolique" de la présidence grecque de l'UE à la tête d'un groupe de ministres européens des Affaires étrangères, M. Papandréou a déclaré à son homologue turc, Abdullah Gul, que les deux pays devraient dépasser leurs "divergences historiques".

    "Il est (...) très important que la Turquie ait maintenant une perspective européenne très claire", a-t-il dit dans la ville de Kas, dans le sud de la Turquie, où la délégation ministérielle de l'UE est arrivée, après des entretiens informels des ministres européens des Affaires étrangères sur une île grecque proche.

    "En 2004, nous allons prendre une décision importante et nous espérons que cela sera une décision très positive pour ouvrir les négociations avec la Turquie", a-t-il ajouté.

    Conformément à l'accord conclu lors du sommet européen de Copenhague en décembre 2002, la Commission européenne présentera fin 2004 un rapport à partir duquel les 25 membres de l'UE élargie décideront ou non d'ouvrir les négociations d'adhésion avec Ankara.

    La Turquie est candidate à l'intégration à l'UE depuis décembre 1999.

    M. Gul a, de son côté, exprimé l'espoir de voir une solution au problème de  Chypre où les habitants ont commencé à franchir la "ligne verte" qui séparait depuis 1974 les communautés grecque et turque de l'île.

    "Nous espérons que les négociations vont commencer et que l'on trouvera une solution, mais la solution devra être satisfaisante pour les deux parties", a-t-il dit.

    "Nous devrons tous encourager les deux parties à négocier très sincèrement, d'une manière stratégique et non tactique afin de parvenir à une issue qui devra être véritablement une solution durable", a ajouté M. Gul.

    M. Papandréou a ajouté qu'"il y a un mythe selon lequel les Grecs et les Turcs ne peuvent cohabiter. Nous voulons casser ce mythe et nous sommes en train de le faire".

    Les chefs de la diplomatie des Quinze et, pour la première fois, des représentants des 10 futurs membres de l'Union européenne, se sont réunis, vendredi et samedi, de manière informelle en Grèce, dans l'île de Rhodes puis l'îlot de Kastellorizo.

    Plusieurs ministres ont ensuite regagné leur pays, tandis qu'une petite délégation s'est rendue en Turquie, accompagnant MM. Gul et Papandréou dans les rues animées de la pittoresque ville du front de mer. (AFP, 3 mai 2003)

    Immigration/Migration

    L'ombre de l'Armée turque plane sur  la campagne électorale en Belgique

    o Le secrétaire général du MGK, le général Tuncer Kilinc a réuni toutes les associations turques pro-gouvernementales à l'Ambassade turque à Bruxelles pour leur imposer les lignes directrices sécuritaires établies par l'Armée. Il les a également incitées à adopter une position sceptique, même hostile à l'égard de l'Union européenne, en l'accusant de soutenir les thèses Arméniennes.

    o Parallèlement, une vaste campagne pour obtenir la démolition du monument dédié à la mémoire des victimes du génocide arménien et pour ériger un monument d'Atatürk dans un des endroits prestigieux a été lancée par les associations turques sous l'égide de l'Ambassade de Turquie.

    o Les candidats d'origine turque du MR et du PS, deux partis auxquels appartiennent les bourgmestres successifs d'Ixelles, se bagarrent dans les médias turcs afin de rejeter sur l'autre toute la responsabilité de l'érection ou du maintien de ce monument considéré "dérangeant" pour les électeurs d'origine turque.


    Les élections législatives belges se tiendront le 18 mai 2003. Le nombre de citoyens belges d'origine étrangère qui participeront à ces élections, soit comme électeurs soit comme candidats, sera plus élevé que celui des élections précédentes en raison de l'accélération du processus de naturalisation au cours des dernières années.

    Selon le quotidien Hürriyet du 12 mai 2003, le nombre des personnes naturalisées dans la communauté turque s'élève déjà à 86 mille sur 140 mille. Quant au nombre d'électeurs dans cette catégorie de populations, il est estimé à 55 mille. Seulement dans la circonscription Bruxelles-Hal-Vilvorde, 12 mille électeurs d'origine turque se rendront aux urnes. Plus de la moitié de ces électeurs voteront dans les communes de Schaerbeek et Saint-Josse.

    A ces élections, le nombre des candidats ressortissants de Turquie s'élève à 26. A part quelques candidats d'origine kurde ou assyrienne, la majorité de ces candidats sont d'origine turque.

    La répartition de ces candidats par partis politiques pour le Sénat: PS: (1), MR: (1), SP.A-Spirit (1), Agalev (3), CD&V (1), CDH: (1), Ecolo: (1).

    La répartition par partis politiques pour la Chambre des représentants: PS: (2), MR: (2), SP.A-Spirit (2), Agalev (1), CD&V (1), CDH: (2), VLD (1), Ecolo: (1), PTB/PvdA (2), PCP (1), PH (1).

    Bien que plusieurs candidats soient sincèrement engagés à défendre les choix politiques et programmatiques de leurs partis politiques respectifs, les missions diplomatiques et les médias turcs ne les laissent guère tranquilles et exercent sans cesse des pressions sur eux pour qu'ils fassent, lors de leur campagne électorale, des déclarations ou des gestes conformes aux exigences du lobby turc.

    On avait déjà témoigné de plusieurs exemples de ce harcèlement pendant les campagnes électorales de 1999 et de 2000. Après les élections, certains élus turcs n'ont pas hésité à abuser de leurs fonctions pour satisfaire des exigences du lobby turc. Quant aux partis politiques de ces élus, afin de s'assurer le soutien des milieux d'affaires et associatifs turcs aux élections suivantes, leurs dirigeants ont bien toléré ces abus au profit du lobby turc.

    L'exemple le plus frappant de la soumission aux exigences du lobby turc était un vif incident créé le 29 mai 2002 par une sénatrice d'origine turque relatif à la question chypriote. Elle affirmait dans un journal turc que grace à ses efforts le Sénat belge aurait reconnu la "République turque de Chypre du Nord (KKTC)". Toutefois, le président du groupe MR au Sénat Philippe Monfils avait immédiatemment démenti la déclaration de cette sénatrice en l'accusant de "manquer à la plus élémentaire déontologie".
     

    La réunion du Secrétaire général du tout puissant Conseil national de sécurité (MGK)

    Lors de la nouvelle campagne électorale, la pression du lobby turc est devenue plus évidente après la visite scandaleuse d'un général de l'Armée turque à Bruxelles le 15 avril 2003.

    Déjà avant cette visite, l'Ambassadeur turc organisait une série de réunions soit à l'Ambassade soit au siège de la Fondation islamique (BTIDV) avec la participation des organisations turques pro-gouvernementales afin de les réunir autour de certains projets du lobby turc. En effet, le siège de la BTIDV est devenu depuis des années le foyer principal de toutes les activités de lobby turc. Il s'agit également d'un passage incontournable pour les candidats et les élus d'origine turque s'ils veulent avoir la bénédiction de l'Ambassade turque ainsi que des milieux d'affaire et associatifs turcs.

    L'un de ces projets était l'organisation des célébrations du 40e anniversaire de l'immigration turque. A cette fin, il a été mis sur pied un "Comité de coordination" composé de l'Association européenne des académiciens turcs (EATA), la Fédération des associations contemporaines (CDF), l'Union des  Associations turques (TDB), l'Association de la pensée ataturkiste en Belgique (BADD) et  l'Association des hommes d'affaires turcs en Belgique (BETIAD) ainsi que deux organisations d'extrême-droite des Loups Gris, l'Union des associations turques en Belgique (BTDB) et la Fédération turque (Türk-Federasyon).

    C'est à la suite de toutes ces préparations que, le 15 avril 2003, le secrétaire général du tout puissant Conseil national de sécurité (MGK), le général Tuncer Kilinç, s'est rendu à Bruxelles et a rassemblé toutes les associations turques à l'Ambassade turque.

    En effet, en vertu d'un décret confidentiel adopté le 7 novembre 2002, le gouvernement d'Ecevit avait mis sur pied un "Conseil pour le développement des organisations non-gouvernementales" (STOGK) dont la tâche est principalement de surveiller les activités des organisations contestataires en Europe et de soumettre toutes les associations turques à l'autorité de l'Etat turc. Sous la pression de l'Armée, la fonction de secrétariat de ce conseil a été confiée au Secrétariat général du Conseil national de sécurité (MGK).

    La réunion du 15 avril 2003 à Bruxelles, interdite aux journalistes sauf quelques exceptions, s'est effectivement révélé être une tentative de mettre toutes les associations turques en Belgique sous la commande du lobby turc. De plus, le général Kilinc a largement profité de cette occasion pour transmettre des messages fort hostiles à l'Union européenne.

    Le rédacteur en chef de Hurriyet, Ertugrul Özkök, a divulgué dans ses colonnes une phrase du crypto officiel de l'Ambassade turque à Bruxelles envoyé à Ankara: "Le général Kilinç a eu des propos contre l'Union européenne adressés aux responsables des associations turques rencontrées sur place". Özkök poursuit: "Nous connaissons les positions du général Kilinç sur l'UE. Au cours d'un de ses précédents discours à l'Académie de guerre, il avait déclaré que la Turquie devait abandonner l'idée d'adhésion à l'UE et chercher une union toute autre avec la Russie et l'Iran. Les propos du Pacha sont-ils un message pour les représentants turcs demandant à ce qu'ils travaillent pour que la Turquie n'adhère pas à l'UE? Alors dans ce cas-là, pendant que le parlement turc se lance dans des réformes pour se conformer à l'UE, le secrétaire général de l'organisation où l'on discute de la sécurité de l'Etat fait une campagne contre l'UE." (Hürriyet, le 24 avril 2003)

    Le quotidien Zaman du 25 avril 2003 a révélé que son correspondant se trouvait dans la salle de réunion en tant que membre d'une association. Ce journaliste rapporte d'autres propos du général habitué à codifier sur tout, jusqu'au style vestimentaire: "Je n'ai rencontré nulle part ailleurs dans le monde ce que j'ai pu constater dans le quartier de Schaerbeek. C'est le seul endroit au monde où l'on trouve des femmes portant des pantalons sous des jupes. Cette façon de s'habiller ne se retrouve même pas en Anatolie".

    Le journaliste rapporte qu'un auditeur réplique: "Monsieur, vous pensez vous trouver dans une caserne et vous nous considérez comme des soldats".

    L'atmosphère devenant très tendue, le général Kilinç décide alors de sortir de la salle mais dissuadé au dernier moment revient terminer son sermon:

    "L'Europe a mis à l'ordre du jour la question arménienne depuis 1850. En nous faisant ennemis avec les Arméniens après la première guerre mondiale, ils ont bâti les raisons de déclenchement de dizaines d'événements. L'organisation du PKK est une création de l'UE. C'est l'UE qui est responsable de la mort de nos 33 mille habitants. L'UE a ouvertement ou d'une manière plus obscure soutenu les organisations terroristes en Turquie. L'UE est effrayée à l'idée que la Turquie se fortifie comme du temps des Ottomans." (Zaman, le 25 avril 2003)
     

    Bagarre électorale sur le monument arménien à Ixelles

    Déjà avant la visite du général Kilinc, le 29 mars 2003, sous l'égide de l'Ambassade de Turquie, le Comité de coordination des associations turques avait lancé une campagne pour la démolition du monument arménien à Ixelles. Cette campagne était accompagnée d'une autre initiative du même comité en vue d'ériger, en revenche, un monument d'Atatürk dans un des endroits prestigieux de la capitale européenne.

    En effet, déjà aux élections législatives de 1999, le PRL avait été fort critiqué par les candidats turcs des autres partis à cause de ce monument arménien. Même un candidat turc à la Chambre sur la liste PRL, afin de regagner la confiance de ses compatriotes, avait promis de faire enlever ce monument et en revanche d'ériger à Bruxelles un autre monument dédié à l'humanisme de l'Empire ottoman.

    Le candidat en question n'a pas été élu, toutefois il a été récompensé par le PRL au pouvoir avec sa nomination au poste d'"attaché commercial de Bruxelles-Wallonie auprès du Consulat belge à Istanbul".

    Cette fois-ci, dans une page intitulée "La honte de la Belgique", le quotidien Hürriyet du 13 avril 2003 rapportait que le Comité de coordination des associations turques avait envoyé à tous les leaders politiques, bourgmestres, députés et sénateurs belges un appel pour les informer que 140 mille turcs de Belgique étaient fort gênés de la présence d'un tel monument érigé par l'ancien bourgmestre Yves De Jonghe (MR, ancien PRL) en 1997 à Ixelles.

    C'est après cette visite du général Kilinc que la question de "monument arménien" est tout à coup devenue un des enjeux principaux de la campagne électorale des candidats d'origine turque. A chaque rencontre entre les candidats d'origine turque, on discute longuement la position de deux piliers du gouvernement actuel, PS et MR, relative à la question de génocide arménien et on s'interroge sur la manière d'influencer ces deux partis pour qu'ils prennent une position favorable aux thèses turques.

    Cette campagne en Belgique coïncide avec une nouvelle décision scandaleuse du gouvernement turc relative à la question de génocide arménien. Une circulaire du ministère turc de l'éducation nationale datée du 14 avril 2003 et envoyée à tous les établissements scolaires en Turquie, y compris les écoles arméniennes, demande l'organisation "de conférences et de concours de compositions" dans le but de "lutter contre les arguments relatifs au génocide arménien". (Hurriyet, le 12 mai 2003).

    Juste à la date de l'inauguration d'un autre monument arménien dans la capitale française par le maire socialiste de Paris, le 24 avril 2003, le Hurriyet a rapporté que la première réponse favorable à cet appel en vue de démolir le monument d'Ixelles aurait été donnée par le président du PS Elio di Rupo. Selon le journal, M. Di Rupo aurait dit dans sa réponse du 10 avril 2003: "Votre demande a été bien comprise et notée de notre part. Dans ce contexte, l'instruction nécessaire a été transmise au bourgmestre d'Ixelles Willy Decourty (PS)."

    Toutefois, contredisant cette information, le même journal a annoncé dans son édition du 7 mai 2003 que le bourgmestre Willy Decourty (PS) aurait refusé la démolition du monument en soulignant que le génocide arménien est un fait historique et que le président du PS Elio Di Rupo, de sa part, aurait défendu la présence du ce monument en disant "Je ne peux pas rester silencieux devant ce génocide."

    Sous le titre "La défense arménienne a coûté cher", le Hürriyet a affirmé que le Comité de coordination turque aurait fait un appel à tous les électeurs turcs pour ne pas voter pour le PS et a demandé aux Turcs figurant sur la liste PS de retirer leur candidature. "Sinon, l'esprit de nos martyres de guerre de libération nationale et de notre guide suprême Mustafa Kemal Atatürk va cracher à votre face!" déclarait le comité d'un ton menaçant.

    Quelques jours plus tard, un groupe appartenant au Comité de coordination et à l'Association de la pensée ataturkiste en Belgique (BADD) ont manifesté devant le monument arménien à Ixelles en brandissant des drapeaux turcs et ont déclaré qu'ils manifesteront chaque semaine tant que ce monument ne sera pas démoli.

    En riposte, les candidats d'origine turque sur les listes électorales du PS, notamment un échevin de la Commune de Saint-Josse, candidat à la Chambre des représentants, dans ses interventions aux radios locales turques, essayent de minimiser ces attaques et rejettent toute la responsabilité de l'érection de ce monument à Ixelles sur l'ancien bourgmestre Yves De Jonghe (MR, ancien PRL).

    Compte tenu de la présence des électeurs non seulement d'origine turque mais également d'origines kurde, arménienne et assyrienne dans la Commune de Saint-Josse, il est effectivement difficile pour un échevin de prendre une position tranchante sur la question.

    Bien que la question du "monument arménien" soit fort exploitée par les candidats d'origine turque lors de leur campagne en langue turque dans les médias turcs, les deux partis en question, MR et PS, préfèrent l'ignorer totalement.

    Par contre, pour séduire les électeurs d'origine turque, plusieurs dirigeants de ces partis ne ratent aucune occasion pour faire des visites d'amitié aux associations turques pro-gouvernementales ou aux milieux d'affaires turcs. Là, on fait des éloges "à la turque" à la Turquie et même souvent au "système occidental et laïc" de ce pays...

    En ignorant toutes les critiques européennes concernant la situation des droits de l'homme et la domination militariste sur la vie politique dans ce pays, on promet sans cesse qu'ils feront leur maximum pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne sans parler des critères de Copenhague. (Info-Türk, 16 mai 2003)
     

    Une seule élue d'origine turque au Parlement belge

    Selon les médias belges, les assemblées parlementaires issues du scrutin du 18 mai 2003 seront plus colorées que les précédentes. En effet, sept candidats d'origine étrangère, dont une sénatrice d'origine turque, ont réussi à faire leur entrée dans le parlement belge.

    Au Sénat, deux «immigrés», tous deux SP.A-Spirit (alliance du parti socialiste flamand et d'une fraction de l'ancien Volksunie) ont fait leur (r)entrée. Fatma Pehlivan, d'origine turque, sénatrice cooptée par le SP.A sous la précédente législature, a fait un score important à la quatrième place sur la liste en récoltant 49 207 voix. L'autre est Mimount Bousakla, d'origine marocaine (29 243 voix).

    Quant à la sénatrice Meryem Kacar d'origine turque (Agalev, écologistes néerlandophones), malgré ses 15 072 voix de préférence, elle a été éliminée simplement pour cause d'écrasement des écologistes flamands.

    C'est le cas également pour Fauzaya Talhaoui (Agalev) qui était la première femme d'origine marocaine (et la seule) élue directe à la Chambre précédente. Malgré ses 12 650 voix obtenues dans l'arrondissement d'Anvers , elle doit quitter le Parlement pour cause de défaite de son parti.

    Toutefois, cinq autres candidats d'origine étrangère ont réussi à faire leur entrée à la Chambre. On en retrouve trois sur les bancs du cartel SP.A-Spirit (qui compte 23 députés). Soit Anissa Temsamani (une Anversoise, qui a récolté 9 705 voix), Dalila Douifi (députée sortante; suppléante de Johan Vande Lanotte devenu ministre), qui a obtenu 17 009 voix en Flandre occidentale, et Saïd El Khadraoui, issu d'un couple belgo-marocain, tête de liste dans l'arrondissement de Louvain et premier en voix (21 015 voix). Avec 8 873 voix de préférence, Mohammed Boukourna (d'origine marocaine), quatrième sur la liste PS (parti socialiste francophone) à Bruxelles, a réussi à entrer à la Chambre. Cinquième représentante d'origine étrangère: Nahima Lanjri, conseillère communale à Anvers depuis 1994, qui était troisième sur la liste CD&V (parti chrétien démocrate flamand) dans la Métropole, est également élue directe avec 12 303 voix.

    Quant à l'échevin de Saint-Josse Emir Kir, considéré député potentiel par les médias turcs, n'a pas réussi à entrer dans la Chambre des représentants. Selon les précisions de Pierre-Yves Lambert, Emir Kir (Bruxelles-Hal-Vilvorde, 7 521 voix, 13ème sur la liste PS, 4ème en voix) n'a pas été  élu alors que sa liste a obtenu 4 sièges. Les deux premiers de sa liste (Laurette Onkelinkx et Charles Picqué) n'ont pas eu besoin du "pot commun" (dévolution de la case de tête) pour être élus, celui-ci s'est intégralement (17 387 voix) reporté sur la 3ème de la liste et la députée sortante Karine Lalieux (7 059 voix) est donc réélue.

    Toutefois, il n'est pas la seule raison de la défaite de Emir Kir. La campagne haineuse déclenchée par le lobby turc contre le PS concernant le monument arménien à Ixelles a dissuadé beaucoup d'électeurs d'origine turque de voter pour Kir et l'a empêché d'être le premier élu d'origine turque dans la Chambre. (Voir: L'ombre de l'Armée turque plane sur  la campagne électorale en Belgique)

    Le principal concurrent d'Emir Kir parmi les électeurs d'origine turque, Sevket Temiz (MR, parti libéral francophone), impliqué également dans la polémique concernant le monument arménien entre les partisans du SP et du MR, n'a recueilli que 2.516 voix et est passé de la 5ème suppléance à la 11ème.

    Au total, c'est le cartel SP.A-Spirit qui fournit le plus grand contingent d'élus directs d'origine étrangère; le PS et le CD&V en livrent chacun un. Les partis libéraux - le MR comme le VLD (parti libéral néerlandophone) - ne compteront, comme sous la défunte législature, aucun élu direct d'origine extra-européenne dans leurs rangs. Notons que Mostafa Ouezekhti, député régional MR, a fait un très piètre résultat sur la liste MR de Bruxelles-Hal-Vilvorde pour la Chambre: 3375 voix, soit la 18e position, loin derrière des colistiers d'origine étrangère néophytes en politique. (Info-Türk - La Libre Belgique - PYL, 19-22 mai 2003)

    Hit-parade des candidats originaires de Turquie

    Pehlivan Fatma (SPA) 49 207 - Sénat (seule élue)
    Caglar Ali (CD&V) 21 607 - Sénat
    Kaçar Meryem (Agalev) 15 072 - Sénat
    Tek Belma (MR) 9 754 - Sénat
    Özcan Kazim ( Agalev) 9 461 - Sénat
    Yarol Bahtisen (cdH) 7 727 - Sénat
    Kir Emir (PS) 7 521 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Osmanagaalioglu Kaan (VLD) 6 274 - Chambre/Flandre orientale
    Cavdarli Cemal (SPA) 6 244 - Chambre/Flandre orientale
    Kumanova Nermin (Ecolo) 5 945 - Sénat
    Almaci Meryem (Agalev) 5 049 - Sénat
    Caner Birgül (PS) 3 553 - Chambre/Hainaut
    Temiz Sevket (MR) 2 516 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Erkan Ibrahim (cdH) 2 373 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Gel Mevlüt (Agalev) 2 187 - Chambre/Limbourg
    Ardiçlik Hava (PS) 1 797 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Ciftçi Hatice (MR) 1 671 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Acar Nebahat (CD&V) 1 197 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Özgünes Bilgin (PVDA) 1 033 - Chambre/Limbourg
    Ferho-Baguirova Izolda (SPA) 1 027 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Yurt Yakup (Ecolo) 588 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Izci Sultan (cdH) 577 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Dural Gülay (PCP) 503 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Isildak Seref (LSP) 227 - Sénat
    Albayrak Mehmet (PH) 121 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
    Tel Ayfer (Maria) 112 - Chambre/Bruxelles-Hal-Vilvorde
     

    Bilan des résultats de l'extrême droite francophone

    Le Front national, comme nous l'avions prédit, survit à ces " Waterloo électoraux " qu'il avait connus aux législatives et régionales de 1999 et aux communales de 2000. Pire, le FN augmente même partout en Wallonie (de manière considérable souvent) et dans la Région de Bruxelles-capitale. Il sera aussi présent pour la première fois au Sénat. Résultat : il bénéficiera désormais de la dotation publique. C'est-à-dire que ce parti néofasciste, comme le Blok, sera financé grâce à nos impôts !

    Quant à ses clones (FNB et Nation), ils sont tous laminés. Avec le FN, l'extrême droite en Wallonie, comme en Flandre, a encore un bel avenir. Et les discours de nos politiciens n'y feront rien...

    La première surprise de la soirée électorale du 18 mai fut la déconfiture généralisée des verts, au Nord comme au Sud du pays. La seconde surprise est venue de la poussée du vote en faveur des listes du Front national (FN). Ce parti, fantomatique, incapable, déstructuré, totalement absent auprès des citoyens, survit donc pourtant dans le paysage politique francophone, en Wallonie en général et dans le Hainaut en particulier.

    Electorat FN partout en hausse Ses scores sont même en hausse. Quelques exemples. Dans la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvoorde, il fédère à lui seul 10.000 nouveaux électeurs par rapport au score obtenu en 1999 (18.769 voix). Dans le Hainaut, le FN grimpe partout, sans distinction. Sur l'ensemble de cette circonscription, le parti de Daniel Féret passe de 5,41 % à 7,22 %. Par canton, son augmentation est également confirmée. A Bossu, en 1999, le FN avait gagné 5,37 % ; aujourd'hui, il est passé à 7,46 %.

    Plus grave encore, dans le canton de Charleroi, il y a quatre ans, la formation lepénisante avait récolté 8,15 % des suffrages. Ce 18 mai, son score passe à 11,84 %. Continuons : à Châtelet, le FN gagne 2,14 % par rapport à 1999 (de 7,62 % à 9,76 %). Dans le canton de La Louvière (là où le FN avait obtenu sa plus lourde défaite électorale aux élections communales de 2000), il passe de 5,73 % à 7,06 %. A Mons, dans le fief du président charismatique du PS, les frontistes grimpent de 4,60 % à près de 7 % (6,94 %). Dans le canton de Mouscron, la barre des 7 % est dépassée (en 1999, le FN y avait obtenu 4,71 %). A Soignies, il fait 5,39 % contre 3,94 % aux précédentes législatives.

    Des clones laminés Comme nous le voyons, le FN, tel le phénix, renaît de ses cendres. Ce qui n'est pas le cas du Front nouveau de Belgique (FNB) qui perd partout en se situant en-dessous de la barre du pourcent.

    Quant au mouvement Nation, le nouveau venu dans la " famille nationaliste ", lui qui affirmait être l'" unique opposition " à la classe politique dans son ensemble, ces élections sont pour lui une terrible humiliation. Le groupuscule d'Hervé Van Laethem, présenté comme étant l'espoir du nationalisme francophone, est totalement laminé. Pourtant, Nation fut réellement la seule force militante d'extrême droite présente dans cette campagne électorale. Comme quoi l'action militante n'est pas toujours un gage de succès électoral. Plus dur sera désormais son maintien sous la forme d'une formation électorale. L'aventure politique de Nation est clairement mise à mal par l'hégémonie électorale des frontistes.

    Grâce à son " gadget électoral ", Daniel Féret vient, une fois encore, d'écraser ses dissidents et concurrents, qui avaient l'ambition de le détrôner. La tâche sera encore plus dure maintenant. En-dehors et en marge du FN, il n'y a aucune possibilité de survie politique.

    Conclusions

    - Le FN n'est pas mort, électoralement parlant, contrairement à certains pronostics et aux affirmations de certains nous disant à tue-tête que l'extrême droite était une " histoire de Flamands ".
    - La nouvelle loi électorale instaurant la barre des 5 % pour faire élire un député n'a pas permis d'exclure du Parlement (à la Chambre comme au Sénat) le faux jumeau francophone du Vlaams Blok. Pourtant, un des buts de cette loi était justement de clouer au sol l'extrême droite, comme d'ailleurs l'ensemble des petites listes, de droite, de gauche comme du centre.
    - Le label " FN " reste profitable à son unique propriétaire Daniel Féret.
    - Comme nous l'écrivions déjà en 1999, " le Front national de Féret bat tous ses clones " et garde le " leadership en Communauté française " (1).
    - Pour le contrer et faire diminuer son actuelle base électorale, les discours de nos hommes et femmes politiques ne serviront à rien ; si ceux-ci et celles-ci ne passent pas réellement à l'acte pour résoudre les problèmes socio-économiques de nombreux de nos concitoyens. (Manuel Abramowicz, RésistanceS, 19 mai 2003)

    200 candidats à l'émigration interpellés sur la côte turque

    Près de 200 candidats à l'émigration vers l'Europe ont été interpellés samedi à bord d'un chalutier naviguant aux large de la ville d'Antalya (sud, côte méditerranéenne), a rapporté l'agence Anatolie.

    Seuls une dizaine d'entre eux sont des étrangers, probablement des Palestiniens, précise l'agence de presse, le reste des passagers ainsi que le capitaine et son équipage étant des Turcs.

    Selon la même source, beaucoup de femmes et d'enfants figurent parmi les personnes interceptées au cours de l'opération menée conjointement par la gendarmerie et les gardes-côtes.

    La Turquie est le point de passage principal de l'immigration clandestine vers l'Europe. (AFP, 31 mai 2003)
     

    Arrestation de dix Kurdes turcs à l'aéroport de Podgorica

    Dix Kurdes turcs, soupçonnés d'être des clandestins, sont retenus depuis lundi à l'aéroport de Podgorica, capitale du Monténégro, a rapporté jeudi le quotidien Publika.

    Les Kurdes, arrivés à Podgorica par un vol en provenance d'Istanbul, devaient être renvoyés dans leur pays jeudi, selon le journal.

    Aucune confirmation de cette information n'était disponible de source officielle.

    Le journal, qui ne dévoile pas sa source, a affirmé que les Kurdes avaient l'intention de se rendre dans un pays d'Europe occidentale, qui n'a pas été identifié, et qu'ils étaient en contact à Podgorica avec des passeurs, dont deux auraient été également arrêtés.

    Le Monténégro passe pour être une plaque tournante de trafics divers.

    La presse de Podgorica a rapporté que le bureau de l'Onu pour la drogue et le crime, basé à Vienne, avait cité lundi le Monténégro parmi les dix pays par lesquels transitent le plus souvent les trafiquants d'êtres humains. (AFP, 15 mai 2003)
     

    Mort en Turquie d'un réfugié kurde éloigné de France

    Siddik Kaya, kurde de Turquie, père de 6 enfants, âgé de 43 ans, a été retrouvé mort le 25 avril à Varto dans la province de Mus. Victime de persécutions et craignant pour sa vie, il avait sollicité le statut de réfugié politique auprès de l'OFPRA (Office Français pour la Protection des Réfugiés et des Apatrides), mais avait été débouté et éloigné du territoire français en 1992.

    Dès son retour forcé en Turquie, Siddik Kaya, de nouveau victime de persécutions et de violences, disparaît le 20 novembre 2002, après s'être présenté à la gendarmerie de Varto.

    "Son corps a été retrouvé le 25 avril 2003, dans un état qui ne laisse aucun doute sur les circonstances de sa mort: une exécution sommaire", déclare la Délégation rennaise "Kurdistan", qui l'a connu pendant son séjour à Rennes.

    Le corps, conduit à la morgue de Mus, dans un premier temps, a été, en pleine nuit, transporté à Istanbul à l'insu de la famille. (CILDEKT, 12 mai 2003)
     

    Faibles peines contre le couple de terroristes présumés de Heidelberg

    Le tribunal de Heidelberg (sud-ouest) a condamné mardi à un an et demi de prison un Turc soupçonné d'avoir préparé un attentat contre des bases militaires américaines en Allemagne, un chef d'accusation qui n'a finalement pas été retenu contre lui.

    Le principal accusé, Osman Petmezci, a seulement été jugé coupable de vol et d'infraction à la législation sur les explosifs ainsi qu'à celle sur les stupéfiants, à la suite de la rétraction surprise du principal témoin à charge.

    Le Parquet de Heidelberg avait requis 34 mois de prison contre lui, retirant le chef d'accusation de préparation d'attentat à l'explosif.

    Sa compagne, l'Américaine de 23 ans Astrid Eycaguirre, a été condamnée à six mois de prison, déjà effectués lors de sa détention préventive. Le Parquet avait requis contre elle un an de prison avec sursis.

    Le couple avait été arrêté le 6 septembre 2002 à Walldorf (sud-ouest), à la suite d'une dénonciation au FBI, en possession de produits chimiques et de matériel pouvant servir à la fabrication d'explosifs, et d'une photo du terroriste islamiste Oussama Ben Laden. Une plantation de cannabis a également été découverte au domicile du couple.

    Au cours du procès, le jeune Turc avait avoué avoir dérobé les produits chimiques dans une usine dans laquelle il avait travaillé mais avait affirmé qu'il entendait construire des fusées de feu d'artifice. Quant au portrait de ben Laden, il voulait en faire une affiche dotée de la mention "Wanted", a-t-il dit.

    A l'origine, c'est la dénonciation au FBI d'une amie d'Astrid Eycaguirre qui avait conduit à cette arrestation.

    Mais elle s'est rétractée lors de son audition le 29 avril, affirmant, contrairement à ce qu'elle avait déclaré à la police, qu'Astrid Eycaguirre n'avait jamais dit que son ami préparait concrètement des attentats contre la base américaine de Heidelberg ou contre des objectifs américains dans le centre-ville.

    Elle "n'a jamais dit qu'il y avait des cibles visées en particulier", avait fini par dire Cristi Allen, une Américaine de 21 ans, après s'être contredite à plusieurs reprises lors d'un long interrogatoire mené par le président du tribunal. (AFP, 6 mai 2003)
     
     

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