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A non-government information center on Turkey
Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie
 

28th Year / 28e Année
 

INFO-TURK

53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul
 
 

Février 2004 February

N° 306

Le mandat d'arrêt contre le rédacteur d'Info-Türk
Özgüden renouvelé pour la cinquième fois
*
The arrest warrant against Info-Türk Editor
Özgüden renewed for the fifth time
 

Toutes les informations du mois
All informations of the month

 

 

Turquie-USA-Irak / Turkey-USA-Iraq

Turkey's Military Warns Iraq Kurds Not To Form Army 
La date butoir pour la constitution irakienne est dépassée
Offensive diplomatique de Washington pour le projet "Grand Moyen-Orient"
Iraqi Kurdish Group Calls For Referendum On Independence
Meurtres et attaques contre des Kurdes à Mossoul
Israeli Diplomat: "A Kurdish State Might Be Established"
Le "Projet du Grand Moyen-Orient" pour la conquête de la région par les USA
Malgré les réactions kurdes Ankara veut toujours envoyer ses soldats en Irak
Les Kurdes réitèrent leur revendication sur la ville pétrolière de Kirkouk
Kurds Reject Coalition's Call To Disband Militia
Les voisins de l'Irak appellent à la fin de l'occupation du pays
Ankara prêt à envoyer des troupes en Irak "dans le cadre de l'Otan"
Attentat d'Erbil: Jalal Talabani accuse les "islamistes extrémistes"
Double attentat d'Erbil: 101 morts, selon un nouveau bilan de la coalition
Main points of conflict between Turkey and Iraqi Kurds
Cent morts dans le double attentat dimanche d'Erbil
Les Kurdes d'Irak accusent les pays voisins dont la Turquie
Les Kurdes de Turquie condamnent l'attentat d'Arbil, décrète le deuil
Interview (La Libre Belgique): "Il y a un risque de radicalisation kurde"

Une fête de sacrifice sanglante:Carnage aux sièges des partis kurdes d'Irak
Barzani persiste à revendiquer un Irak fédéral malgré les attentats d'Erbil

Forces armées/Armed Forces

Turkish 3rd Army Commander's interference in politics
L'intervention de l'Armée turque aux pourparlers sur Chypre
Les Industries d'armement en Israël veulent moderniser 250 chars turcs
Turkey Proposes United States Co-operating In Defense Industry In Iraq

Politique intérieure/Interior Policy

L'arrestation suivie de la mise en liberté pour le chef du parti Jeune Uzan
TDN: Elections may lead to single-party rule
Un leader du parti politique accusé d'avoir pris une autre nationalité

Droits de l'Homme / Human Rights

Une nouvelle victime de la grève de la mort; le bilan: 108
Human Rights Defenders charged for publishing posters in Kurdish 
Le département d'Etat des USA critique le non-respect des droits de l'Homme en Turquie
IHD: La torture est toujours utilisées systématiquement en Turquie
Victims of the police brutality in Kucukarmutlu sentenced
TKEP member suffering from Wernicke-Korsakoff syndrome sentenced
Attentats d'Istanbul: le parquet inculpe 69 suspects
IHD demande l'arrêt de la terreur policière contre la TAYAD
Turkey's Human Rights Record Is Taken to Task
ECHR finds Turkey violated human rights convention
Le président de TAYAD Tekin Tangün kidnappé par la police à Istanbul
Après la visite d'Irene Khan: L'appel d'Amnesty International au gouvernement turc
Mazlum-Der: Human rights improvements inadequate in 2003 
Descente de police dans le bureau de TAYAD à Istanbul
Human Rights Defenders Sentenced to Prison in Turkey
Mazlum-Der to Erdogan: You should not forget your past
Human Rights Commissioner presents annual report on Turkey 
La police ouvre le feu sur des colleurs d'affiches à Ankara
La violence policière contre les familles de prisonniers politiques
Ankara doit progresser dans la défense des droits de l'Homme, selon Amnesty
AI Memorandum: "From paper to practice: Making change real"
Poverty Protestors Sentenced to Prison in Istanbul
Arrestation de la vice-présidente du CA de TAYAD
Appeal from IHD: "No silence for torture!"
AI mission meets with human rights victims
AI: Turkey: Human rights defenders still targeted
Amnesty International Delegation To Visit Turkey

Recent human rights violations in brief

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Le mandat d'arrêt contre Özgüden renouvelé pour la cinquième fois 
The arrest warrant against Özgüden renewed for the fifth time
Newspaper Özgür Gündem Stopped Publishing
Radio, TV Channels Closed Down
Dix journalistes sont toujours dans les prisons turques
Ten journalists are still in Turkish prisons
Le musicien Ihsan Cibelik menacé du syndrome Wernicke-Korsakoff
Les journalistes dénoncent la censure sur le groupe de presse Uzan
The Journalists' Union of Turkey (TGS) criticizes the seizure of Star
Communiqué de la chaîne Medya TV: Ecran noir  pour les kurdes. 
Newspaper Distributor Beaten in Adana
Writer and Publisher on Trial in Ankara
KCHR: Broadcasting regulations do not fulfil the Copenhagen criteria 
Two Journalists Convicted in Istanbul
L'Ours d'or au réalisateur germano-turc Fatih Akin au Festival de Berlin
Publisher Ragip Zarakolu: "We don't restrict ourselves"
Ayse Nur Zarakolu remembered on the 2nd anniversary of her death
Newspaper Özgür Siirt Sentenced

A Book Confiscated In Istanbul
RTUK Calls off Programs at 6 TVs and a Radio 
Recent pressures on media in brief

Kurdish Question / Question kurde

Book launch: Ismail Besikci - International colony Kurdistan
Isolement d'Ocalan: le CPT demande à la Turquie de faciliter les visites
La justice turque rejette, pour la 11ème fois,  la remise en liberté des députés kurdes
European reactions against keeping four Kurdish deputies in prison
"This is called "suicide" in the Turkish army!"
Exactions de l'armée contre un hameau kurde: Ankara condamné par la CEDH
La police turque arrête des manifestants commémorant la capture d'Ocalan
Débat au Parlement belge: "L'adhésion de la Turquie à l'UE et la question kurde"
Des milliers de Kurdes manifestent à Strasbourg pour Ocalan
The Kurdish Medya TV closed down by French authorities
Election Propaganda in Kurdish Banned by the Electoral Council
Ocalan proteste contre son isolement carcéral qui dégrade sa santé
Violations of Human Rights Escalated in Southeast in 2003
"Partial Amnesty" fails to destroy Kurdish guerilla camp in Iraq
Recent pressures on the Kurdish people

Minorités / Minorities

Changements as regards the Commission on Minorities in Turkey
L'armée offusquée par un débat sur l'origine "arménienne" de la fille adoptive d'Ataturk
Jean Paul II souhaite un statut juridique à l'Eglise catholique en Turquie
La fille adoptive d'Ataturk était-elle d'origine arménienne?
Armenians win insurance lawsuit 
Armenian Patriarch Mutafyan Injured In A Traffic Accident

Affaires religieuses / Religious Affairs

Bousculade mortelle à Mina, près de La Mecque
Près d'un millier de blessées à l'occasion de l'Aïd-el-Adha en Turquie
Gaia dénonce les abattages rituels à domicile en Belgique

Socio-économique / Socio-economic

Une femme turque victime d'un "crime d'honneur" en plein centre d'Istanbul
Trade deficit jumped to $21.9 bln in 2003
Naufrage d'un navire d'immigrants: 4 morts, 20 disparus 
Un carambolage à Istanbul fait au moins neuf morts et de nombreux blessés
Tempêtes de neige dans l'est: écoles fermées et circulation paralysée
La Banque centrale de Turquie intervient sur le marché des changes
La justice turque ordonne le retour en France d'un navire toxique
Saisie de plusieurs sociétés du groupe Uzan
Naufrage en Mer Noire: 18 Bulgares et 2 Ukrainiens étaient à bord du "Hera"
Collision entre deux bateaux près du détroit des Dardanelles, trafic perturbé
L'homosexualité d'un roi de l'antiquité, thème de confrontation en Turquie
Une femme sauvée après 157 heures sous les décombres
Effondrement d'un immeuble: une personne retrouvée vivante 5 jours après
Effondrement d'un immeuble en Turquie : 62 morts 
Turkey the controversial choice to host European Cup final
Les violations des droits des travailleurs se poursuivent sans trêve en Turquie
Immeuble effondré en Turquie: 26 morts, des dizaines de disparus
La qualité de construction en cause dans l'effondrement meurtrier de Konya
Effondrement d'un immeuble: 9 morts, 27 blessés et des personnes ensevelies

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Libération d'un Allemand emprisonné en Turquie pour trafic d'antiquités
La majorité des Allemands contre l'entrée de la Turquie dans l'UE (nouveau sondage)
Adhésion Turquie: Stoiber appelle plutôt à penser au peuple allemand
Protestation écologiste contre une inauguration en présence de Schroeder en Turquie
Les leaders allemands divisés sur l'adhésion de la Turquie à l'UE
Arrivée en Turquie du chancelier Gerhard Schroeder pour une visite officielle
La visite de Schroeder en Turquie et la question des droits de l'Homme
La "troïka" européenne le 8 mars à Ankara pour évoquer la candidature turque
Persson: Ankara doit réussir son examen de passage pour le feu vert de l'UE 
L'UE doit être "sérieuse" face aux efforts d'Ankara (Verheugen)
Les commentaires de la presse allemande sur la visite de Merkel
Sedat Ergin: Bells Of Danger Tolling In Paris 
Tension turco-allemande au sujet de "partenariat privilégié avec l'UE"
German Christian Democrats: A Third Way for Turkey?
L'adhésion de la Turquie déchire la droite européenne 
A serious conflict within the Dutch cabinet over Turkey's EU membership

Relations régionales / Regional Relations

Russia Warns Turkey Over Bosporus
Putin accepts Turkish president's invitation to visit Turkey
Gül à Moscou: "La Russie et la Turquie ont en commun d'avoir des dirigeants d'autorité"
Ankara soutient un projet géorgien d'acheminement du brut russe par l'oléoduc BTC
Nouvelle prise de position de la Commission au sujet du blocus turc à l'Arménie
La Turquie et l'Egypte font front commun pour l'unité de l'Irak 
Moscou: "Nombre de Turcs parmi les mercenaires aux côtés des Tchétchènes"
Un combattant de nationalité turque tué en Tchétchénie

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Greek Cypriot refugees rallied to denounce the Annan Plan
The Turkish Army insists on keeping its troops in Cyprus
Turkish troops' number climbed to 36,000 in Cyprus 
Les négociateurs chypriotes campent sur leurs positions
Réconciliation nationale à Chypre? Sur le terrain la propagande persiste
Chypre: Erdogan "prie" la presse turque de s'auto-censurer
Les divergences turco-grecques sur le plan de Kofi Annan 
Le pessimisme au deuxième jour de négociations sur Chypre
Les négociations sur Chypre ouvertes avec échanges de critiques
Annan exhorte les dirigeants chypriotes à prendre des décisions difficiles 
Pour Chypre, les négociations de la dernière chance 
Reprise des négociations chypriotes: Athènes satisfaite, mais prudente
Ankara: "Denktas will be The President of United Cyprus Someday"
Négociations sur Chypre: Retour au point de départ
Louis Michel rencontrera les parties turque et grecque à Chypre 
La marche alla turca sur Chypre: Un pas en avant, deux pas en arrière
Après la 3e rencontre, les négociations sur Chypre s'annoncent encore longues
Chypre: troisième journée de négociation jeudi, avec un accord possible à la clé
Les discussions sur Chypre se poursuivent aujourd'hui
Les partisans de la ligne intransigeante de Denktash tiennent le pavé
Pourparlers s'ouvrent à l'Onu pour la réunification Chypre
Denktash accuse Annan, Erdogan demande l'aide de Bush
Denktash joue les trublions à l'approche de nouvelles négociations sur Chypre
Concertation des dirigeants turcs et chypriotes turcs à Ankara
Concertation chypriote-grecque après les déclarations turques sur Chypre

Immigration / Migration

Attaque à l'explosif lors d'un concert kurdo-turc à Hambourg
Un réfugié politique kurde en Suisse arrêté en Italie
Ken Loach lance un appel en faveur d'une famille kurde menacée d'expulsion







 


 

Turquie-USA-Irak / Turkey-USA-Iraq

Turkey's Military Warns Iraq Kurds Not To Form Army

The Iraqi Kurds have published a plan for greater autonomy which includes turning their militias into a Kurdistan national guard that would be deployed in their northern region instead of the central government's army.

Ankara strongly opposes any moves to strengthen Kurdish autonomy in northern Iraq, fearing this could reignite separatism among its own Kurdish population in southeast Turkey. Iraq's other neighbors Iran and Syria share Turkey's concerns.

The General Staff of the Turkish Armed Forces warned the Kurds of neighboring Iraq Friday against setting up their own separate military force.

"In Iraq it is important that the army being formed corresponds to the realities of Iraq and the expectations of the (Iraqi) people," the secretary-general of Turkey's General Staff, Major General Sabri Demirezen, told a news briefing.

Iraq's Arab majority, both Shi'ites and Sunnis, fear the Kurdish drive for greater autonomy will split the country.

Demirezen reaffirmed Turkey's broader opposition to an ethnic-based federation in Iraq.

"In the new Iraq, a constitution and structural change based on ethnic or religious origin will cause serious problems among the Iraqi people," Demirezen said.

Under their autonomy plan, Kurds would also retain the parliament and governing bodies they set up in the zone prised from Baghdad's grip after the 1991 Gulf War.

Iraqi Kurds see autonomy as an insurance against a repeat of the kind of military campaign waged against them in the 1980s by Saddam Hussein, who unleashed chemical weapons and killed over 100,000 people in his attempts to quash Kurdish separatism.

The General Staff repeated its appeal to U.S. occupying forces in Iraq to crack down swiftly on Turkish Kurdish fighters holed up in the mountains of northern Iraq. (Reuters, February 28, 2004)

La date butoir pour la constitution irakienne est dépassée

Le Conseil de gouvernement irakien a dépassé la date butoir de samedi minuit fixée pour l'approbation d'une constitution provisoire, mais un accord est susceptible d'intervenir dans un jour ou deux, indiquent des responsables du Conseil intérimaire de gouvernement (CIG) mis en place par les Américains.

Aux termes d'un plan américano-irakien approuvé en novembre, une constitution intérimaire était censée être au point le 28 février. Mais des divergences sur le rôle de l'islam et les aspirations des Kurdes à l'autonomie ont fait obstacle à un accord.

Un léger retard n'est pas de nature à affecter le transfert du pouvoir aux Irakiens, fixé au 30 juin, mais les désaccords enregistrés jusqu'ici laissent présager les difficultés à venir, lorsqu'il s'agira d'organiser des élections avant la fin de l'année comme l'exige le chef spirituel de la majorité chiite.

"La nuit sera longue" a prédit Moouaffak al-Roubaï, membre chiite du Conseil.

"Nous avons réussi à aplanir certains problèmes, mais il y a de graves problèmes parce que nous bâtissons un nouvel Irak et que cela doit être bien fait. Si nous n'y parvenons pas cette fois ci, ces problèmes nous poursuivrons".

Le Kurde Mahmoud Othman, membre indépendant du CIG, a déclaré samedi que beaucoup de questions restaient à résoudre et que les débats avaient été houleux.

Il s'est dit favorable à un délai supplémentaire si cela permettait de parvenir à un accord global satisfaisant, plutôt qu'à un strict respect de la date limite qui impliquerait un accord de principe dont seraient écartés les points de litige.

"Il s'agit d'une loi, pas d'un communiqué politique", a-t-il déclaré à Reuters. "La loi ne devrait être présentée que lorsque tous les points sont réglés, lorsque le document est complet et rédigé sans aucune erreur.

"S'il nous faut travailler toute la nuit pour parvenir à un accord, nous y sommes prêts", a-t-il ajouté.

Barham Salih, un responsable kurde, a souligné que l'année bissextile donnait un délai supplémentaire d'un jour permettant encore de conclure un accord d'ici la fin du mois.

Des membres du Conseil ont rapporté qu'un groupe de représentants chiites avaient quitté les négociations vendredi après l'annulation d'un décret qui donnait la primauté au droit religieux en matière de divorce et d'héritage, mais qu'ils avaient rejoint leurs collègues samedi.

Une séance plénière était en cours samedi soir après des consultations entre groupes tenues en cours de journée.

Rowsch Shways, qui représente le Kurde Massoud Barzani aux pourparlers sur la constitution, a dit que les Kurdes tenaient à ce que celle-ci reflète "le caractère démocratique et laïque du futur Irak", ce qui les oppose à certains membres chiites du Conseil soucieux d'obtenir des garanties sur le statut et le rôle de l'islam.

Sur la question de l'autonomie kurde, Shways a dit que le Conseil approuverait un document qui la garantit. (Reuters, February 28, 2004)

Offensive diplomatique de Washington pour le projet "Grand Moyen-Orient"

Les Etats-Unis entament actuellement une vaste offensive diplomatique pour expliquer leurs projets de soutien aux réformes démocratiques et économiques au Moyen-Orient, très décriés dans la région.

Un haut responsable américain, le sous-secrétaire d'Etat chargé des Affaires politiques, Marc Grossman, devait quitter Washington dimanche pour se rendre en Jordanie, en Egypte, au Maroc et à Bahrein pour plaider ce dossier.

Le projet intitulé "Initiative pour le Grand Moyen-Orient" vise, selon ses concepteurs, à encourager les réformes démocratiques et l'ouverture économique dans le monde arabe et d'autres pays musulmans, afin de faire reculer sur le long terme les frustrations et la pauvreté sur lesquels le terrorisme prospère.

Les bons élèves se verraient offrir soutien et relations privilégiées avec les Etats-Unis et leurs principaux partenaires occidentaux, selon ces plans dont Washington n'a officiellement fait connaître que les grands principes.

Mais de nombreux pays arabes -notamment l'Egypte ou l'Arabie Saoudite, proches alliés des Etats-Unis- se plaignent d'être tenus à l'écart de l'élaboration de projets qui les concernent directement, et redoutent de se voir imposer des concepts occidentaux, sans souci des réalités locales.

Washington est également accusé de mettre toute la pression sur le monde arabo-musulman pour qu'il évolue, mais de se désintéresser du conflit israélo-palestinien, source de fortes rancoeurs dans cette région.

M. Grossman, numéro trois du département d'Etat, doit également se rendre en Turquie -un pays musulman fréquemment cité en modèle d'évolution démocratique à Washington- et à Bruxelles, où siègent l'Union européenneet l'Otan, deux organisations que les Américains veulent associer à leurs plans.

"Nous voulons voir comment construire, avec ces organisations et avec d'autres, un système global de soutien aux réformes et au changement" pour le Moyen-Orient, a déclaré le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher.

Le président américain George W. Bush voudrait faire de ce projet un élément central du sommet du G8 (les pays les plus industrialisés plus la Russie) prévu en juin prochain à Sea Island, dans l'Etat américain de Georgie (sud-est).

Ce dossier devrait être en bonne place lors d'une réunion ministérielle entre les Etats-Unis et l'Union européenne lundi à Washington, selon des sources américaines.

Les projets américains ont également été abordés vendredi par M. Bush et le chancelier allemand Gerhard Schroeder, en visite officielle à Washington.

"Nous engageons nos pays vers l'objectif ambitieux, enraciné dans nos valeurs et nos expériences communes, de promouvoir la liberté, la démocratie, la dignité humaine, l'état de droit, les opportunités économiques et la sécurité dans le grand Moyen-Orient", affirme une déclaration conjointe publiée à l'issue de la rencontre.

En Syrie, un pays aux relations tendues avec les Etats-Unis, le quotidien gouvernemental Techrine a écrit samedi que ce projet "inacceptable" a "été lancé pour pour détourner l'attention du conflit israélo-arabe".

La France a également fait savoir vendredi qu'elle donnait la priorité à un règlement du conflit israélo-palestinien.

Les critiques sont aussi venues du Caire et de Ryad, deux pays pro-occidentaux dont l'aval conditionne largement le succès des initiatives américaines.

Le président égyptien Hosni Moubarak a notamment fait savoir qu'il "rejetait avec force" des "recettes toutes faites" proposées de l'extérieur pour le remodelage politique du Moyen-Orient après la guerre en Irak.

Le secrétaire d'Etat Colin Powell a cherché à calmer ces inquiétudes en assurant être "d'accord avec les Egyptiens et les Saoudiens", sur le fait que les réformes "ne peuvent pas être imposées de l'extérieur. Cela doit être accepté de l'intérieur". (AFP, 28 février 2004)

U.S. soldiers pass through Turkey on way home from Iraq

For U.S. Army Spc. Britiany Vanbuskirk, going home means marrying the soldier she fell in love with in the Iraqi desert, occasionally braving mortar fire together.

For artilleryman Spc. Dellis Morris, the trip is tinged with sadness. One of Morris' Army buddies was shot dead while searching cars at a checkpoint and Morris is bringing back photographs of the two of them in Iraq for the slain trooper's wife.

Vanbuskirk, Morris and some 200 other American soldiers left Iraq on Wednesday after 10 months in the country, passing through Incirlik air base in southern Turkey on their way home.

They are part of one of the largest troop rotations in history. Some 130,000 soldiers are returning to the United States; 110,000 will replace them. Most will leave through Kuwait, but since January some 4,000 have traveled through Turkey. (Associated Press, February 25, 2004)

Iraqi Kurdish Group Calls For Referendum On Independence

A group of Iraqi Kurds called Wednesday for a referendum to determine whether Kurds living in the north of the country should form an independent state.

"We are an apolitical movement which is trying to make the voice of the people of Kurdistan heard so that they can determine their future," said a spokesman for the Movement for a Referendum in Iraqi Kurdistan.

"We have gathered 1,700,000 signatures demanding that a referendum on independence be held amongst people of all religious persuasions aged over 16," said the spokesman, Halkaut Abdullah.

The group, which collected the signatures between January 24 and February 15, was formed after Iraqi leader Saddam Hussein was ousted last April.

They have been putting pressure on the two main Kurdish political parties, the Patriotic Union of Kurdistan (PUK) and the Kurdistan Democratic Party (KDP), which have toned down the Kurds' traditional nationalist aspirations to be part of a federal Iraq.

Abdullah said the movement decided to collect the signatures to put pressure on the US and Iraqi authorities, at a conference in late December in the northern city of Erbilattended by 135 members.

After meeting with its representatives, interim Governing Council member Mohammad Bahr al-Ulum said Wednesday that he thought any plebicite should not be limited to the Kurdish part of Iraq alone.

"I told them the referendum should include the Arabs as well so that they could voice their opinion on this question. I told them to make an official demand so that the Governing Council can respond," he told a press conference.

The nationalist group's call comes at a time when the PUK and KDP have been putting pressure on a reluctant Governing Council to allow them to control oil revenues and keep their own armed militia as part of a federalist Iraqi state. Iraqi Kurdistan has enjoyed virtual autonomy since 1991.

The Kurdish population has been traumatised by a series of suicide bomb attacks since September that have made many question whether they want to remain part of a state dominated by Arabs after years of oppression under Saddam. (AFP, 25 février 2004)

Meurtres et attaques contre des Kurdes à Mossoul

Un siège du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) a été attaqué lundi soir à Mossoul alors que deux membres de cette organisation ont été assassinés dans cette ville du nord de l'Irak, a-t-on appris mardi auprès de la police et de la formation.

"Lundi soir, des assaillants à bord d'une voiture ont attaqué un bureau du PDK au centre de Mossoul mais les peshmergas (combattants kurdes) ont riposté et ils se sont enfuis à pied", a indiqué mardi un responsable du PDK.

"Dans le véhicule, les combattants kurdes ont trouvé des grenades, des roquettes antichar et des Kalachnikov ainsi que des tracts sur lesquels étaient écrits +Mort aux païens qui coopèrent avec les Américains+ et +Combien de dieux vénérez vous+", a ajouté ce responsable.

Selon lui, ces attaques contre les formations kurdes sont menées par des groupes islamistes.

Par ailleurs, deux militants du PDK ont été retrouvés assassinés dimanche quelques heures après avoir été enlevés. Selon le capitaine de police Abdallah Mahmoud, "les corps ont été retrouvés dans des poubelles".

D'autre part, lundi à 22H35 (19H35 GMT) un autre cadre du PDK à Mossoul a été trouvé dans sa voiture tué par balle, a précisé l'officier de police. (AFP, 24 février 2004)

Israeli Diplomat: "A Kurdish State Might Be Established"

Alon Liel is a foreign policy expert and former Israeli foreign undersecretary who once served in Turkey. Last weekend he addressed a meeting in Antalya entitled ŒSearching for Tomorrow¹, after which he spoke to daily Radikal about Iraq¹s future. Liel stated that should Iraq break down, the establishment of a Kurdish state would not be incongruous with Israel¹s national interests. However, he also added that Israel doesn¹t currently support such a prospect precisely because of its close relations with Turkey, since it attaches the greatest importance to Ankara¹s opposition to an independent Kurdish state in the region. Yet, Liel further argued that since a Kurdish state would probably be backed by the US and the EU, Turkey must gird itself to greet such a development rather than viewing it as a casus belli.

Liel¹s words, which are very likely to cause a stir, are as follows:

* Israel wants to see a democratic, united Iraq. However, if this proves impossible, then at least a part of the country should be democratic, in all likelihood the northern Kurdish region. A democratic Kurdish administration would be politically closer to Turkey than any other country in the region.

* If Iraq is divided, Israel will welcome the establishment of a Kurdish state. However, Turkey firmly opposes such a development. It would be madness for Israel to side with or encourage such a formation unless Ankara changes its mind. Which is why I hope there¹s no one in Israel now daring to support the Kurdish efforts, because we don¹t want to ruin our relations with Turkey.

* If Israel now avoids abetting the Kurdish efforts, it is because Turkey and the US don¹t want the Kurdish groups to form an independent state. However, I personally believe that Turkey must be ready for all possible developments, including the establishment of an independent Kurdish state in the region.

These words seem to contradict Israel¹s official stance, since it has recently displayed a willingness to smooth out its relations with Syria and the Palestinians. Now Ankara has the right to demand an official explanation from Israel about its attitude towards ethnic Kurdish groups in northern Iraq. (Murat Yetkin, Radikal, February 24, 2004)

Le "Projet du Grand Moyen-Orient" pour la conquête de la région par les USA

Fin janvier, après la tournée américaine du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, les dépêches annonçaient que cette visite aurait permis de sceller un processus de réconciliation entre les deux pays. Le Figaro du 30 janvier 2004 titrait son article sur ce sujet: Ankara redevient un "important allié" de Washington. En effet, "La Turquie est un pays ami et un important allié", a souligné George W. Bush qui doit participer prochainement au sommet de l'Otan à Istanbul.

Au début de janvier 2004, le gouvernement d'Erdogan avait déjà autorisé les Etats-Unis de rouvrir en Turquie une importante base aérienne. L'accord assurerait une présence militaire à long terme des forces américaines sur le territoire turc, notamment dans la base aérienne d'Incirlik.

Alliées au sein de l'Otan, Ankara et Washington s'étaient brouillées après le refus du Parlement turc, en mars 2003, de laisser les forces américaines passer par son territoire pour pénétrer en Irak.

Qu'est-ce qui s'est passé entre les deux "alliés" dans quelques mois pour arriver à une telle entente?

L'hebdomadaire de gauche Ekmek ve Adalet, dans son numéro 97 du 8 février 2004, apporte des réponses à cette question et place l'évolution dans les relations turco-américaines dans le "Projet du Grand Moyen-Orient" qui envisage "la conquête du monde par l'Empire US et ses missionnaires de "l'Islam modéré".

Voici un large extrait de l'article:

"Projet du Grand Moyen Orient"

"Dans le cadre de sa visite aux Etats-Unis, le premier ministre Tayip Erdogan s'est rendu à l'American Enterprise Institute, l'un de ces think tanks où sont élaborés les projets impériaux des USA. Le discours d'Erdogan cadrait précisément avec la mission que ses seigneurs lui avaient assignée dans le Moyen Orient.

"L'un des principaux sujets de discussion a été le concept de 'démocrate conservateur' et à ce sujet, nous avions mentionné que ce concept correspondait au 'modèle' que les Etats-Unis voulait appliquer à notre pays.

"Outre la question chypriote, un autre sujet de discussion a été 'l'intégration du Caucase dans le projet du Grand Moyen Orient'. Tayyip Erdogan a précisé que le 'processus de démocratisation entamé en Géorgie devait s'élargir à tout le Moyen Orient'. Dans son discours, il a également souligné le rôle particulier de son parti, l'AKP (le parti de la justice et du développement) et de la Turquie dans ce projet.

"En quoi consiste ce Projet du Grand Moyen Orient?

"Rien de nouveau. Ce projet constitue le pilier de la stratégie impériale des Etats-Unis au Moyen Orient. (Voir: Ekmek ve Adalet n° 38: 'Stratégie de l'Empire américain' et n° 40, 'Résumé du rapport US sur l'Irak, le Moyen Orient et sa stratégie impériale: 'Nous voulons le monde")

"Objectif: la mise sous contrôle d'une région dont la c¦ur serait le Moyen Orient et qui engloberait toute l'Afrique du Nord, du Maroc à l'Egypte, toute l'Asie méridionale jusqu'à l'Indonésie et toute l'Asie centrale, du Caucase à la Chine. Tayyip demande que la 'Turquie en soit la colonne vertébrale'. (Source: Yeni Safak, 1er février 2004)

"Si l'on considère que ce vaste territoire regorge de ressources énergétiques, qu'il est traversé par des voies d'accès et de contrôle qui échappent aux entreprises nord-américaines et qu'il est recouvert de foyers de résistance, on comprend mieux l'intérêt de l'impérialisme US pour cette zone. En effet, le projet de l'encerclement de la Russie et de la Chine mentionné dans le rapport sur la sécurité nationale (Ulusal Güvenlik Belgesi) correspond précisément à la stratégie 'de l'affaiblissement de toute force capable de contrebalancer la puissance US'.

"Le projet comporte trois volets:

"Premièrement: répandre la démocratie impérialiste. En d'autres termes: 'hisser au pouvoir des gouvernements loyaux à l'impérialisme'.

"Deuxièmement: instaurer le libre marché dans ces pays, c'est-à-dire, faire de ces pays soumis, des maillons de l'économie impérialiste et de la globalisation, les exploiter et les livrer aux entreprises impérialistes.

"Troisièmement et le plus brûlant des objectifs: la lutte contre le 'terrorisme'. L'élimination des forces anti-américaines passe naturellement par l'écrasement de toute forme de résistance dans la région.

"La difficulté de mener à bien le projet du 'Grand Moyen Orient' sans l'Europe s'est révélée lorsque les Etats-Unis ont dû frapper à la porte des Nations Unies pour la question irakienne. C'est au moins ce qui apparaît au vu des équilibres actuels. C'est pourquoi, les USA tentent d'intégrer l'Europe à ce projet par l'intermédiaire de l'OTAN. 'Tant le représentant permanent pour les Etats-Unis auprès de l'OTAN, Nicholas Burnes, au cours d'une conférence qui s'est tenue à Prague le 19 octobre dernier sur l'OTAN et le Moyen Orient élargi, que le sénateur Chuck Hagel qui a fait un exposé intitulé 'Les Etats-Unis d'Amérique, l'OTAN et le Moyen Orient élargi' au séminaire sur la sécurité, organisé à Bruxelles le 23 janvier dernier, ont argué que la sécurité de cette zone devait être assurée par une coopération USA-UE (dominée par les USA)'. (Source: E. Yildizoglu, Cumhuriyet, 2 février 2004)

"On constatera que dans ce projet, il n'y a rien de 'nouveau' pour l'Empire américain. En effet, la création d'un 'Grand Moyen Orient' est à l'agenda des Etats-Unis depuis 1995, à une époque où la Russie tentait d'instaurer sa domination dans le Caucase. Dans cette région, les Etats-Unis sont occupés à appliquer leur stratégie d'affaiblissement. Véritable banc d'essai, la Géorgie a été secouée par des bouleversements politiques fomentés par les Etats-Unis et destinés à briser l'influence de la Russie dans la région.

"Comment se réalisera ce Grand Moyen-Orient?

"Peut-on trouver la réponse dans l'exemple de l'Irak? Vont-ils créer leur Grand Moyen Orient à coups de bombes et en envoyant leur infanterie? Vont-ils 'soutenir des mouvements d'opposition'? Vont-ils recourir à des moyens de pression politiques et économiques pour assujettir leurs proies à leur 'Grand Moyen Orient'?

"Ce que Tayyip prescrit, à savoir 'étendre le processus de démocratisation qui a commencé en Géorgie', c'est précisément la réponse à cette question. Que s'était-il passé en Géorgie?

"Sous la prétexte de la démocratisation et du respect des droits humains, plusieurs ONG ont fait leur apparition. Des partis et individus d'opposition proaméricains ont été soutenus contre le régime moribond de Chevardnadzé. Des fonds importants leur ont été versés pour renverser son régime. Il est apparu que la Fondation Soros a joué un rôle prépondérant dans le coup d'état qui s'est produit en Géorgie et que le nouveau président Saakachvili a été formé aux Etats-Unis et renvoyés dans son pays pour qu'il menât une politique favorable à Washington.

"Tayyip défend l'extension de l'Empire US à travers la formation de gouvernements pro-américains là où une occupation militaire pourrait être mal perçue. Le rôle joué en Géorgie par Saakachvili hissé au pouvoir après un coup de force et celui de Tayyip qui est arrivé par la urnes sont le même.

"Sans doute, les Américains préfèrent la méthode douce, style AKP, même si, 'la destruction de l'Irak' a eu un rôle persuasif dans cette stratégie d'annexion. En effet, sans détruire l'Irak, il n'aurait pas été aussi facile pour Washington de remodeler la Géorgie ou de faire capituler la Libye de cette manière.

"L'invasion et l'occupation de pays comme l'Irak ne sont pas toujours profitables pour l'impérialisme pour différentes raisons: ces occupations nourrissent la colère et encouragent la résistance des peuples, sont économiquement lourdes à supporter etc. L'impérialisme préfère évidemment agir comme il l'a fait en Géorgie ou pousser à la capitulation 'sans tirer une seule balle' comme dans le cas de la Libye. Erdogan, lui, s'est tout simplement aplati face aux Américains: 'regardez, je pense comme vous' a-t-il déclaré couardement.

"Que ce soit Tayyip ou son mentor Ömer Çelik dont les interventions ont été publiées dans le quotidien Sabah des 1er, 2 et 3 février, ils ne se dissocient pas du projet américain d'intégrer le monde entier au processus de globalisation. Au contraire, ils trouvent cela nécessaire pour 'la paix mondiale'. On peut même dire que pour ces individus, la 'globalisation' signifie sans équivoque l'Empire américain. L'AKP veut ouvertement que les entreprises monopolistiques des Etats-Unis contrôlent la planète entière.

"A ce propos, le discours d'Ömer Çelik est nauséabonde:

"'Pour qu'à l'avenir, le monde puisse vivre en paix, il est désormais nécessaire que les pays gouvernés par la démocratie et qui baignent dans la prospérité, fassent connaître leurs acquis et les partagent avec d'autres pays.'

"Leur 'paix' est véritablement le comble du colonialisme. Pour Çelik, l'Empire américain est une nécessité et le colonialisme classique apporte la civilisation occidentale et la prospérité aux pays en détresse. Veuillez vous tourner pour voir ce qui s'est passé: pillages, bains de sang, violation de souveraineté nationale, sacrifice des peuples pour leur indépendance,Š C'est cela, 'la nécessité pour les pays démocratiques et prospères de faire connaître et partager leurs acquis avec d'autres pays'.

"On connaît plus qu'assez les conséquences de ce qu'ils appellent 'faire connaître': ces pays 'démocratiques' ont envahi et morcelé les Balkans, semé la haine entre les peuples qui y cohabitaient, y ont imposé leur diktats et leurs monnaies. Sur l'Afghanistan et l'Irak, il n'y a aucun commentaire à faire: le peuple irakien qui a été 'libéré' au cours de l'opération 'liberté infinie' vit actuellement une souffrance infinie.

"Est-ce que les pays colonisés sans intervention militaire connaissent un meilleur sort?

"Voyez la situation en Turquie! Le peuple vit dans une misère effroyable dans un pays pourtant riche. Notre peuple vit une dépendance totale au point de ne pouvoir donner son avis ni dans les affaires intérieures, ni dans les affaires extérieures du pays. Rappelez-vous: la Turquie avait fait connaissance avec la 'civilisation occidentale'. Cela voulait dire en réalité: devenir une 'petite Amérique'. Telle était le mot d'ordre du gouvernement Menderes, durant les années 50. Tayyip Erdogan marche sur la voie tracée par Menderes. Son slogan: 'faire de la Turquie un pays modèle"!

"Si la méthode est différente, le résultat reste le même: la colonisation au profit de l'hégémonie étasunienne.

"Les flagorneurs américanistes ont néanmoins quelques réserves: 'Que ce ne soit pas comme en Irak"! Qu'y a-t-il véritablement derrière l'inquiétude des défenseurs de la globalisation qui donnent tant de leçons de tactiques à Erdogan et à l' AKP? Veulent-ils que les peuples ne souffrent pas? Ou bien que les peuples se prennent en main? Ou encore que le niveau de vie de ces peuples augmente? Rien de tout cela. Les apologistes de la globalisation et de l'Empire américain ne peuvent défendre ses principes si ce n'est par démagogie.

"Leur problème, c'est l'image négative dont pourrait s'affubler la Turquie dans le cas d'une participation à l'occupation militaire directe d'un quelconque pays. Ils sont sans doute volontaires pour assumer un tel rôle. Cependant, ils ne voudraient pas être perçus comme des 'partenaires dans l'occupation d'un pays musulman'.

"Après s'être posé la question sur la réalisation du projet du Grand Moyen Orient, l'éditorialiste Ali Bayramoglu a mis l'AKP en garde dans un article du quotidien Yeni Safak paru le 4 février: 'Si la politique US à l'égard de l'Iran ressemble à celle qui a été adoptée pour l'Irak et Saddam... dans la mesure où le pouvoir politique (en Turquie, ndt) suivrait la ligne étasunienne, non seulement celui-ci se verrait affaibli au sein de l'Etat mais en plus sa légitimité aux yeux de l'opinion publique en prendrait un sérieux coup...'

"Ömer Çelik, quant à lui, donne carrément des conseils aux Etats-Unis: 'il faudrait encourager les dynamiques locales de la zone du Grand Moyen Orient qui sont apparues à travers leur demande de démocratie et de liberté..."

"On apprend aussi de la plume de Çelik la thèse suivante: 'Le point de vue dominant au sein de l'administration US est que le projet du Grand Moyen Orient ne signifie ou ne sous-entend pas une intervention dans la région mais plutôt que celui-ci va être porteur de démocratie et de liberté"!

"Pour en revenir à la mission de l'AKP: ce qu'ils appellent 'dynamique interne', c'est la création d'un AKP dans chaque pays.

"La Turquie sera-t-elle le centre du Grand Moyen Orient ou le sous-traitant des USA?

"On sait que Tayyip Erdogan se démène pour faire de la Turquie un pays musulman modèle pour recevoir les faveurs et l'assistance des Etats-Unis. Les menaces proférées à la Syrie et à l'Iran au nom de l'Amérique sont l'illustration du rôle joué par Tayyip. Dans les réunions de l'organisation de la conférence islamique (OCI), le message de la Turquie a été: 'changez ou sinon les Etats-Unis vont vous changer. Vous finirez comme l'Irak' Puis, la délégation turque a lancé aux pays de l'OCI un lamentable 'faites comme nous'.

"Admettons que dans ce projet, la Turquie serait le 'centre"! Quel centre? Depuis quand, la sous-traitance au profit des Etats-Unis pour la conquête du Moyen Orient et du Caucase faisait de vous un 'centre'? La sous-traitance, c'est la politique officielle de l'oligarchie turque depuis plusieurs décennies. La différence de l'AKP, c'est que ce gouvernement porte l'étiquette d'islamiste et que cette identité multiplie les facilités de pénétration des Etats-Unis dans la région. Déclarer sa volonté de servir l'Empire en se targuant de représenter 'l'islam modéré', c'est l'illustration de cette affection mutuelle qui existe entre l'administration US et l'oligarchie turque.

"Certains islamistes, plongés dans leur rêve ottoman bavent de plaisir rien qu'à l'idée que la Turquie va être protagoniste du 'Grand Moyen Orient'. Tayyip déclare 'vouloir faire de la Turquie l'un des cinq pays les plus puissants de la planète' tout en faisant le compte des récompenses que les Etats-Unis vont lui attribuer en tant que fidèle serviteur. Le seul problème pour les islamistes est que le père de ce projet, c'est IsraëlŠ

"Si Israël n'avait pas été de la partie, ils auraient affirmé leur loyauté envers les Etats-Unis de manière plus exaltée mais, voyez-vous, c'est qu'ils sont très sensibles à la cause palestinienne!

"Ces courtisans du régime soutiennent un gouvernement AKP qui développe toutes sortes de relations avec Israël, qui sert la main ensanglantée de leurs homologues israéliens, puis finalement, ils vous dénoncent le 'sionisme"!

"Appelez cela comme vous le voudrez, 'Empire', ou 'Grand Moyen Orient', les peuples vont y résister." (Ekmek ve Adalet, 8 février 2004, N°97)

Malgré les réactions kurdes Ankara veut toujours envoyer ses soldats en Irak

L'Otan est prête à assister l'Espagne au cas où ce pays décidait de prendre la relève de la Pologne pour commander la division internationale dans le centre-sud de l'Irak, a indiqué jeudi à Ankara le  nouveau secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer.Le secrétaire général s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul.

Interrogé sur un éventuel rôle de la Turquie en Irak, M. Gul a affirmé de son côté que "si le peuple Irakien l'invite et les Nations unies s'impliquent" dans ce processus, son pays pourrait contribuer favorablement à une opération de l'Otan.

"La nature de cette contribution sera étudiée ultérieurement", a-t-il souligné.

En novembre, la Turquie, qui dispose de la deuxième armée en nombre de l'Otan après celle des Etats-Unis, avait renoncé à déployer des troupes en Irak en raison notamment de l'opposition des dirigeants irakiens, particulièrement des kurdes, et des hésitations de Washington.

Sur les 26 Etats membres de l'Alliance, 18 sont actuellement présents sur le sol irakien et "si l'Espagne décidait de prendre la relève du commandement polonais et demandait l'assistance de l'Otan, l'Otan lui donnera certainement cette contribution", a dit Jaap de Hoop Scheffer.

Le ministre espagnol de la Défense, Federico Trillo, avait déclaré en septembre que l'Espagne, qui a déployé 1.300 militaires en Irak, réfléchissait à prendre la relève du commandement polonais en septembre 2004.

Lors d'un point de presse séparé, cette fois avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le chef de l'Otan a affirmé que les futurs développements politiques en Irak détérmineraient si l'Alliance peut jouer un rôle plus "structurel" dans ce pays "après la mise en place d'un gouvernement légitime, appuyé par l'Onu".

"L'Irak est à l'ordre du jour de l'Otan", a-t-il dit.

M. Erdogan a pour sa part indiqué que son pays souhaitait un rôle accru en Irak voisin et qu'il était "prêt" à "assumer sa part de responsabilité".

Les opérations actuelles de l'Otan en Afghanistan et dans les Balkans ainsi que le prochain sommet de l'Otan, en juin à Istanbul, et les "nouvelles menaces" auxquelles est confronté le monde ont été évoquées lors des entretiens turco-atlantiques à Ankara, a ajouté le secrétaire général. (AFP, 19 février 2004)

Les Kurdes réitèrent leur revendication sur la ville pétrolière de Kirkouk

Un haut responsable kurde irakien a réaffirmé mercredi que la ville pétrolière de Kirkouk (nord), arabisée par le régime baassiste déchu de Saddam Hussein, devait être rattachée aux trois provinces du Kurdistan irakien.

"Kirkouk est une ville qui est au centre d'un conflit. Mais le problème peut être réglé par un recensement", a déclaré Fouad Maassoum, responsable de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, de Jalal Talabani), lors d'une conférence de presse à Bagdad.

"Ce recensement ne doit être entrepris qu'après le retour des déplacés (kurdes) et le départ des personnes qui s'y sont installées", a-t-il ajouté, en référence aux Arabes établis à Kirkouk, à 255 km au nord de Bagdad, par l'ex-régime qui voulait contrôler cette importante ville pétrolière.

"Après le recensement, Kirkouk sera rattachée au Kurdistan car elle en fait partie historiquement", a poursuivi M. Maassoum.

La revendication par les Kurdes de Kirkouk en décembre 2003 a déclenché des heurts meurtriers avec les Arabes et les Turcomans de cette ville multiethnique.

Le Conseil de gouvernement transitoire irakien a demandé patience aux chefs kurdes, et l'administrateur américain Paul Bremer a renvoyé à 2005 l'examen du statut de Kirkouk, peuplée d'un million d'habitants. (AFP, 18 février 2004)

Kurds Reject Coalition's Call To Disband Militia

Kurdish leaders in the northern autonomous area are refusing to disband their military forces, the peshmerga, and are pushing for a veto over any deployment of the Iraqi army in their region.

Kurdish officials are proposing that the 50,000-60,000 fighters controlled by the Patriotic Union of Kurdistan and the Kurdistan Democratic party, both of which have a seat on the Iraqi governing council, should be transformed into a regional self-defence force similar to the US national guard.

The proposal comes amid alarm in the Kurdish areas at the suicide bombings in Irbil, and the violence in neighbouring Sunni Arab areas. It also highlights the problems faced by US and British administrators trying to find common ground among the country's ethnic and sectarian groups.

Mustafa Sayid Qadir, the deputy commander of the PUK's peshmerga, said: "After the Irbil attacks, security has become our number one concern. Our history has taught us the risks of leaving ourselves defenceless."

The new force would be recruited, trained and commanded locally. It would not be deployed outside the Kurdistan federal region, the boundary of which still has to be decided, without the approval of the Kurdish parliament.

Kurds want a provision for the new force in the interim constitution which must be finalised by the end of the month. They are also insisting on the inclusion of a federal state under which they will retain many of the powers of self-rule they have had for the past 13 years.

Their plans for more autonomy are opposed by Sunni and Shia Arab leaders as well as by Turkey, Iran and Syria, which believe any advance by Iraq's Kurds will agitate their own Kurdish populations.

The Kurds' stance has also unsettled US and British officials, who have said they want to dismantle Iraq's various militias. Paul Bremer, the American chief administrator, and Sir Jeremy Greenstock, Tony Blair's special envoy to Iraq, flew to the town of Salaheddin on Sunday to persuade Kurdish leaders to tone down their demands.

Iraq's major militias are attached to Kurdish and Shia parties. Both were excluded from power by the Sunni Arab elite, who now fear retribution. Kurds say that the new force, and their desired federal state, would be multi-ethnic and multireligious.

"The national guard would be representative of all the peoples of the Kurdistan region including Kurds, Turkomans, Christians, and Arabs," said Barham Salih, the Kurdish prime minister.

If the Kurds are allowed to retain the peshmerga, it could cause other armed groups, few of them as pro-American, to demand the same treatment.

The Shia Badr brigade, thought to number about 10,000, is the best organised after the Kurds. Though opposed to US forces, it has not confronted them. More worrying for the US and Britain is the Al Mahdi army, led by Muqtada al-Sadr, a Shia cleric and vehement opponent of the western presence in Iraq. (The Guardian, February 18, 2004)

Les voisins de l'Irak appellent à la fin de l'occupation du pays

L'Irak et ses voisins ont solennellement appelé, dimanche 15 février, au terme de leur réunion à Koweït, à la fin de l'occupation du territoire irakien et plaidé pour un rôle vital des Nations unies dans le processus de transfert de souveraineté aux Irakiens. Un communiqué final, adopté après de longs débats samedi soir, souligne "l'importance de développer le rôle de l'ONU", pour qu'elle prépare le terrain "à la fin de l'occupation le plus tôt possible" de l'Irak.

Ce texte en 11 points ne mentionne pas nommément les Etats-Unis, principale puissance occupante de l'Irak depuis le renversement de l'ancien régime baassiste en avril 2003. Pourtant, le ministre syrien des affaires étrangères, Farouk Al-Chareh, soutenu par son homologue iranien Kamal Kharazi, avait réclamé que le texte final mentionne "la fin de l'occupation américaine de l'Irak", ont indiqué à l'AFP des membres du comité de rédaction.

Dans cette déclaration sans précédent dans la région, l'Irak, le Koweït, l'Arabie saoudite, la Syrie, la Jordanie, l'Egypte, l'Iran et la Turquie ont également salué "la décision du peuple irakien de juger les dirigeants de l'ancien régime irakien, en particulier l'ancien président, pour crimes contre l'humanité".

Le communiqué dénonce ainsi les "crimes de l'ancien régime" évoquant notamment les "fosses communes", déplore que "les prisonniers koweïtiens et d'autres pays, aient été tués par le régime" déchu et demande que soient "jugés les auteurs" de ces crimes.

Le texte condamne par ailleurs "les attaques et actes de terrorisme qui visent des civils et policiers irakiens, ainsi que des employés d'organisations humanitaires, de l'ONU et des diplomates", mais ne fait pas directement référence aux attaques contre les soldats américains ou de la coalition menée par les Etats-Unis.

Les pays voisins de l'Irak font part de leur "soutien aux efforts" du conseil de gouvernement transitoire irakien pour "assumer ses responsabilités" et expriment le souhait de voir un "gouvernement irakien largement représentatif". Ils se félicitent également des "résolutions de l'ONU, en particulier la 1511, qui appellent à un calendrier précis pour le transfert des pouvoirs aux Irakiens".

Dans une déclaration à l'AFP, le ministre irakien des affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a annoncé que son pays et plusieurs de ses pays voisins allaient former des commissions de sécurité bilatérales afin de contrôler l'infiltration en Irak de membres de groupes "terroristes". "Nous avons demandé à nos voisins de nous aider à contrôler les frontières de façon plus efficace pour empêcher les groupes terroristes d'entrer en Irak pour perpétrer des attentats terroristes et criminels", a ajouté M. Zebari.

Ces pays voisins "ont donné une réponse positive". "La prochaine étape sera la formation de commissions de sécurité bilatérales réunissant l'Irak d'une part et la Syrie, l'Irak, la Jordanie, la Turquie, et peut-être l'Arabie saoudite d'autre part", a-t-il ajouté. Mais M. Chareh a réaffirmé à l'occasion de cette réunion qu'il n'y avait "aucune infiltration à partir du territoire syrien" vers l'Irak.

Le ministre jordanien des affaires étrangères, Marouan Moasher, a estimé pour sa part qu'il n'était pas possible d'évoquer un "retrait immédiat des forces d'occupation avant l'établissement d'une autorité représentative et un gouvernement fort qui prenne la situation en mains".

La prochaine réunion des voisins de l'Irak doit se tenir en Egypte avant le 30 juin, a affirmé à la presse le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Maher. La réunion de Koweït était la cinquième du genre après celle d'Istanbul (janvier 2003), de Riyad (avril 2003), de Téhéran (mai 2003) et de Damas (novembre 2003). (Le Monde, 15 février 2004)

Ankara prêt à envoyer des troupes en Irak "dans le cadre de l'Otan"

La Turquie est prête à envoyer des militaires en Irak dans le cadre d'un mandat de l'Otan, qui pourrait prendre le commandement de la zone actuellement dirigée par les Polonais, a déclaré lundi à Varsovie le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul.

"La Turquie met au premier plan la stabilisation en Irak qui est son voisin. Nous soutenons toutes les actions de stabilisation dans cette région et nous allons y participer dans le cadre de l'Otan", a affirmé M. Gul lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue polonais Wlodzimierz Cimoszewicz.

Les Américains exhortent l'Otan, qui assure déjà un soutien logistique au contingent polonais, à s'engager davantage en Irak .

"Nous manifestons depuis le début notre soutien à la stabilisation en Irak. La Pologne y joue un rôle et bénéficie déjà d'un soutien (logistique) de l'Otan. Nous sommes prêts aussi à y apporter notre soutien", a ajouté M. Gul, en visite officielle en Pologne.

M. Cimoszewicz a souligné de son côté que la Pologne, qui administre en Irak une zone au sud de Bagdad à la tête d'un division multinationale de 9.000 hommes, souhaite voir le prochain sommet de l'Otan, prévu à Istanbul en juin, "décider d'un engagement de l'Otan en Irak" où Varsovie et Ankara "disposent de larges possibilités de coopération politique et économique".

Selon des diplomates de l'Otan à Bruxelles, l'Alliance pourrait prendre le commandement de la division polonaise en Irak dès cette année, mais aucune décision n'a encore été prise. (AFP, 9 février 2004)

Attentat d'Erbil: Jalal Talabani accuse les "islamistes extrémistes"

Le chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Jalal Talabani, a imputé jeudi à des "groupes islamistes extrémistes" la responsabilité du double attentat suicide meurtrier d'Erbil.

"Je pense que ses commanditaires sont des groupes islamistes extrémistes qui mènent des actes terroristes au Kurdistan et en Irak", a déclaré à l'AFP M. Talabani lors d'une cérémonie à Erbil, fief du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, de Massoud Barzani).

Les locaux de l'UPK et du PDK à Erbil, à 350 km au nord de Bagdad, ont été visés dimanche par un double attentat suicide qui a fait 105 morts.

Cette attaque, la plus meurtrière depuis la chute du régime de Saddam Hussein, a été revendiquée sur internet par le groupe fondamentaliste Ansar al-Sunna, proche des extrémistes d'Ansar al-Islam, présumés liés au réseau terroriste Al-Qaïda.

M. Talabani a estimé que "cette catastrophe mènera certainement au renforcement de l'unité nationale (...) et à l'accélération de la chasse aux terroristes".

Par ailleurs, le chef de l'UPK a reçu un message de condoléances du plus influent dignitaire chiite d'Irak, le grand ayatollah Ali Sistani, a indiqué son bureau dans son fief de Souleimaniyah, à 330 km au nord de Bagdad.

"Nous condamnons cette opération criminelle qui a visé des innocents et des militants des deux partis, ainsi que l'unité de l'Irak, et nous vous présentons nos condoléances", a indiqué l'ayatollah Sistani, cité par le bureau de M. Talabani.

Le dignitaire chiite a échappé à une tentative d'assassinat jeudi dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad. (AFP, 5 février 2004)

Double attentat d'Erbil: 101 morts, selon un nouveau bilan de la coalition

Cent une personnes ont été tuées dans le double attentat suicide perpétré dimanche contre des locaux des deux principaux partis kurdes à Erbil, dans le nord de l'Irak, selon un nouveau bilan fourni mercredi par un porte-parole militaire de la coalition.

"Le bilan des attentats d'Erbil s'élève à 101 morts et 133 blessés", a déclaré ce porte-parole lors d'un point de presse à Bagdad.

Un précédent bilan mardi soir du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) faisait état de 100 morts dans les attentats commis contre les sièges PDK et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) à Erbil, à 350 km au nord de Bagdad.

Ce double attentat, le plus meurtrier depuis la chute du régime de Saddam Hussein, a été revendiqué par un Ansar al-Sunna (les partisans des préceptes du Prophète) dans un message reproduit sur internet.

"Deux de nos frères martyrs ont attaqué les deux repaires de Satan à Erbil. Notre joie de l'Aïd Al-Adha s'est accrue par celle de l'attaque contre les agents des juifs et des chrétiens", a indiqué cette formation proche du groupe fondamentaliste Ansar al-Islam, présumé lié au réseau terroriste Al-Qaïda.

Dans le cadre de l'enquête sur les attentats d'Erbil, la police de Kirkouk a démenti l'arrestation d'un Yéménite, annoncée précédemment par la télévision de l'UPK.

Un haut responsable de la sécurité de l'UPK a pour sa part révélé que, selon les premiers éléments de l'enquête, les bombes utilisées dans les attaques étaient similaires à celles des kamikazes palestiniens. "Ces indices tendent à indiquer que les auteurs de l'attentat ont été formés à l'étranger", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, un responsable de l'armée américaine, le colonel William Mayville, a reconnu qu'un enfant irakien de neuf ans avait été tué mardi "par erreur" par des tirs américains près de Kirkouk, et sa mère et ses frères blessés.

"Une erreur s'est produite lorsque nos forces ont tiré des obus de mortier contre des zones que nous pensions être des positions d'assaillants ou de terroristes", a-t-il indiqué, ajoutant que l'armée avait chargé deux responsables irakiens de transmettre ses "excuses" à la famille et lui verser "2.500 dollars pour l'enfant tué et 1.500 USD pour chaque blessé".

Ailleurs en Irak, deux civils ont été blessés après des tirs d'obus de 155 mm américains en réplique à une attaque au mortier près de Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, a indiqué l'armée sans préciser s'ils avaient été touchés par les tirs américains ou irakiens.

La police a en outre annoncé avoir désamorcé une bombe artisanale visant un représentant du politicien irakien pro-américain Ahmad Chalabi à Mossoul, à 375 km au nord de Bagdad.

Dans le même temps, les forces américaines et la police locale ont arrêté à Kirkouk neuf Irakiens accusés de planifier des attaques contre la Compagnie de pétrole du nord.

A Falloujah, à l'ouest de Bagdad, un membre du conseil local et son neveu ont été blessés dans une attaque à l'arme automatique, selon la police.

Malgré ces violences, le général Ray Odierno, commandant la 4e division d'Infanterie américaine, stationnée dans le nord de l'Irak, a minimisé l'importance de la guérilla: "je pense que nous en avons pour encore six à 12 mois de cette petite rébellion", a-t-il assuré.

Enfin, un premier détachement de 86 soldats japonais, qui doivent être déployés dans les prochains jours à Samawa, au sud-est de Bagdad, est arrivé au Koweït. C'est la première mission de l'armée japonaise sur un théâtre de guerre depuis 1945. (AFP, 4 février 2004)

Main points of conflict between Turkey and Iraqi Kurds

President George W. Bush assured visiting Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan that the United States is committed to the preservation of the unity and territorial integrity of Iraq and that it would not bow to demands of Iraqi Kurds for enhanced rights for self-rule that would just be short of a declaration of independence.

Despite these assurances Ankara remains skeptical of Kurdish aims and does not seem to be prepared to establish closer dialogue with the Iraqi Kurds.

Federation

Turkey opposes the establishment of a federal system in Iraq and feels this will eventually lead to the break up of the country. Turkish officials say the divisions in Iraq will start with a federal structure being adopted and then will deepen in time to create permanent splits. This, they say, will lead to the proclamation of an independent Kurdish state in the north of the country that will wet the appetite of the Kurdish secessionists in Turkey.

The Kurds say they will always have aspirations for an independent state but know well that in view of regional realities they will not be able to fulfill their dreams and thus are resigned to the fact that they have to be an integral part of Iraq.

So they say they have agreed with the Arabs that Iraq should be a Kurdish-Arab country.

They say they want voluntary union in Iraq and stress in the past 12 years they managed to create a de facto state in northern Iraq but did not push for independence in the turbulent days when Saddam Hussein was brought down by the coalition invasion. They say instead of exploiting the chaos in Iraq their leaders Jalal Talabani and Masoud Barzani made a point of rushing to Baghdad and setting up base there to show their sincerity.

Americans and Turks agree that Iraq should not be a federation based on ethnicity or religion. The Kurds acknowledge this and stress they too want a geographic federation. However, some Turks say this may be misleading as the Kurds want to call the northern portion of the federation "Kurdistan."

Kirkuk problem

Iraqi Kurdish leaders say Kirkuk is a Kurdish city and has to be a part of their northern federal region. Turks dispute this and say Kirkuk has a massive Turkmen population and even Saddam's Arabization campaign wasn't able to hide this fact.

With the fall of the Saddam regime the Kurds demand the Arabs who were imported into the city be sent back to their places of origin in Iraq. Kurdish leader Nacirvan Barzani told the Turkish Daily News recently that the Arabs brought into Kirkuk as apart of the Arabization campaign should now be sent home and paid compensation.

He said Kurds and Turks should return to their homes and a census be held to determine the demographic situation of the city. Turkish officials say while displaced Kurds are being encouraged to return to Kirkuk this is not the case for the Turkmens as they are not organized or have important members in the Governing Council to speak up for them. A high level Turkish Foreign Ministry official told the TDN "they will also count the remains of thousands of Turks massacred and buried around Kirkuk when they try to determine the demographic realities of the city?"

Iraqi Kurds say they are prepared to accept a special status for the city provided that it is included in the northern part of the proposed federation. They say the people of the city itself should decide what they want. They feel Kirkuk can be treated like the Vatican or Brussels.

The oil

The Kurds vehemently deny they want to run or control the Kirkuk oilfields. They say there are several rich oilfields in the Kurdish regions but they are not interested in controlling them. They say they want a share of the oil revenues of the whole of Iraq.

They stress in the past Kurds were denied the oil revenues of Iraq and this time they want strong guarantees that they will also get a share of the oil revenues.

The Kurds also agree that the central administration in a federal arrangement will handle foreign policy, defense as well as coordination but insist they want financial control in the north.

Another sticking point is who will control the Habur border gate. Some Kurds agree that the central administration in Baghdad should run the border gates as well as Habur, Barzani is unhappy with such suggestions and wants to control the vital crossing until 2005 when Iraq's new system of state takes shape.

The PMF tensions

The Kurds say a peacekeeping force, which was established in 1996 after the Barzani and Talabani forces fought a bloody battle, has now become redundant and has to be disbanded. The force comprises of about 350 Iraqi Turkmen forces, 60 Assyrians and commanded by about 30 Turkish officers.

The force called the Peace Making Force (PMF) is accused by some circles of being involved in covert operations and may be behind some of the incidents in Kirkuk.

Kurdish leaders say they are now in the same administration in Baghdad and there is no longer any risk of inter-Kurdish fighting. They also say any peacekeeping mission should be handled by the Americans so the PMF could be disbanded.

The Turkmens

Turkey says the Turkmens of Iraq are being under-represented in Iraq's administrative bodies and this should not be the case when the interim administration takes over power from the coalition forces.

The Kurds and even the Americans say the Turkmen Front does not represent the Turkmens of Iraq and regard it as an extension of the Turkish military in Iraq. They say Ankara should encourage the Turkmens to set up independent parties and unite the Turkmen political movement as a viable political force.

They are concerned that the current disarray the Turkmens are pushing the Shiite Turkmens to join the fundamentalist Arab Shiite elements who may also be behind some of the tensions in Kirkuk.

Kurds also acknowledge that their own nationalists and extremists are also playing a role in the tense situation in Klirkuk.

American sources have told the Turkish Daily News all these issues should be addressed in earnest by Turkish and Iraqi Kurdish officials. They lament that the level of current contacts are too little and very weak and say meaningful and frank discussions are needed between Ankara and the Iraqi Kurdish leaders. (Ilnur Cevik, Turkish Daily News, February 1st, 2004)
 

Cent morts dans le double attentat dimanche d'Erbil

Cent personnes ont péri dans le double attentat suicide dimanche contre les locaux des deux grands partis kurdes à Erbil, selon un nouveau bilan publié mardi, qui fait de cette attaque la plus meurtrière en Irak depuis le début de l'occupation américaine.

En outre, un soldat américain a été tué et un autre blessé dans la matinée  dans une attaque à l'explosif, près de Hazwa, à une cinquantaine de km au sud de Bagdad, a indiqué un porte-parole militaire. Son décès porte à 252 le nombre de soldats américains tués dans des attaques depuis le 1er mai.

Cent personnes ont été tuées dans les attentats commis contre les sièges du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) à Erbil, à 350 km au nord de Bagdad, a indiqué la télévision du PDK, citant un bilan du "ministère de l'Intérieur" de ce parti qui contrôle Erbil.

Un précédent bilan donné par le journal du PDK, Khabat, qui a publié une liste nominale, faisait état de 71 tués.  Selon la liste, les tués sont des hommes, dont neuf hauts responsables du PDK et six de l'UPK, les autres étaient des membres ou sympathisants des partis, ainsi que des citoyens ordinaires.

Selon la télévision du PDK, le bilan s'est alourdi en raison du décès de plusieurs personnes grièvement blessées et 125 des quelque 200 blessés sont toujours hospitalisés.

Deux kamikazes ont fait exploser leurs charges quasi simultanément au milieu des nombreux visiteurs venus présenter leurs voeux dans les locaux des deux partis pour la fête musulmane d'Al-Adha, à l'occasion de laquelle les fouilles corporelles avaient été suspendues, selon des témoins.

Des processions funéraires rassemblant des milliers de personnes continuaient de se succédées mardi au cimetière d'Erbil.

La plupart des magasins et les institutions sont fermés à cause des trois jours de deuil décrétés pour les attentats et de la fête musulmane d'Al-Adha, qui a commencé dimanche.

Des responsables kurdes et de la coalition ont imputé l'attentat au groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, accusé de liens avec le réseau terroriste Al-Qaïda. Mais comme pour la quasi majorité des attentats en Irak, aucun groupe n'a annoncé sa responsabilité.

Des agents de la police fédérale américaine (FBI) se trouvent sur les lieux des attentats à Erbil pour aider à l'enquête.

Le général américain Mark Kimmitt a précisé que des équipes du FBI cherchaient des indices dans les débris, ajoutant que des combattants étrangers en étaient probablement à l'origine.

A Bagdad, deux roquettes ont été tirées dans la matinée sur l'aéroport international, sans faire de victime, selon l'armée américaine. "Il n'y a pas eu de riposte car les tirs provenaient d'une zone peuplée".

Les vols commerciaux à l'aéroport sont quasiment nuls à cause de la menace que font peser les missiles sol-air de la guérilla. Des avions utilisant l'aéroport ont été la cible de tirs à plusieurs reprises.

Les forces américaines ont en outre subi un nouvel échec dans leur traque du plus haut responsable du régime déchu encore en fuite, l'ancien numéro deux Ezzat Ibrahim, après une opération à Mossoul, à 375 km au nord de Bagdad, a affirmé la police locale.

L'armée américaine n'a pas confirmé cette nouvelle déconvenue dans la poursuite d'Ezzat Ibrahim, dont elle a mis la tête à prix pour 10 millions de dollars.

Pour sa part, le secrétaire adjoint à la Défense américain Paul Wolfowitz, en visite en Irak, s'est déclaré confiant dans la capacité des Irakiens de s'autogouverner et de prendre en charge leur sécurité, a indiqué un responsable de la coalition.

Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a dans ce contexte réaffirmé son intention d'envoyer une mission en Irak pour étudier la possibilité d'y tenir des élections générales directes rapides comme le réclament les chiites, majoritaires dans le pays.

"Tout le monde est d'accord sur le fait que la souveraineté doit être transférée en Irak aussi vite que possible", a dit M. Annan après un entretien à la Maison Blanche avec le président George W. Bush. Il n'a pas précisé de date pour cette mission. (AFP, 3 février 2004)

Les Kurdes d'Irak accusent les pays voisins dont la Turquie

Les deux principaux partis kurdes irakiens, visés par un double attentat suicide meurtrier, accusaient lundi "les pays voisins" d'être les instigateurs de l'attaque menée par des islamistes d'Ansar al-Islam."Les attentats ont été menés par des islamistes d'Ansar al-Islam, payés par des pays voisins, car ces méthodes ne sont pas celles des Irakiens mais des étrangers venant des pays proches", a déclaré Adel Boutani, un responsable du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), blessé dans l'attaque.

Ansar Al-Islam (les partisans de l'islam) est un groupe d'islamistes kurdes qui contrôlait une petite enclave dans le nord-est de l'Irak avant d'être écrasé par les forces américaines fin mars 2003. Il comptait alors environ 700 à 900 membres et aurait entretenu des liens avec le réseau Al-Qaïda, d'Oussama ben Laden. "C'est l'oeuvre d'étrangers, et je soupçonne des membres d'Ansar al-Islam et d'Al-Qaïda, envoyés par des pays voisins", a renchéri Ismaïl Abbas, un autre responsable blessé du PDK.

Deux kamikazes se sont fait exploser à quelques minutes d'intervalle dimanche dans les locaux des partis à Erbil, à 350 km au nord de Bagdad, tuant au moins 65 personnes et blessant plus de 200, selon des sources hospitalières. Pour Tachlo Khodr Najmeddine, un responsable de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), il n'y a pas de doute: l'Iran est l'une des parties responsables du carnage. "Nous (l'UPK et le PDK) avons un ennemi en commun: les terroristes qui viennent d'Iran et des autres pays, et il faut que nous leur fassions face", a-t-il affirmé, estimant qu'Ansar al-Islam avait été utilisé pour l'exécution des attaques.

L'Iran, la Turquie et la Syrie craignent que les visées autonomistes des deux partis kurdes irakiens ne poussent leurs propres communautés kurdes à l'insoumission. Mais l'Iran a longtemps soutenu le PDK et l'UPK contre le régime de Saddam Hussein. "La Turquie et les pays voisins ont un intérêt dans ce qui s'est passé, car ces pays n'aiment pas ce que les Kurdes font en Irak pour établir la démocratie et surtout obtenir le fédéralisme", a estimé un membre du PDK, sous le couvert de l'anonymat.

"Même si nous ne pouvons toujours pas préciser l'identité des auteurs, je suis sûr qu'il s'agissait de personnes opposées à ce qui se passe au Kurdistan irakien. Comme les voisins comptent des Kurdes, ils désirent mettre (nos plans) en échec", a assuré Chite Moustapha Khodr, du bureau de presse de l'UPK. Depuis la chute de Saddam Hussein, les leaders du Kurdistan, qui échappaient déjà depuis 1991 au contrôle du régime baassiste, ont revendiqué de plus en plus fort un Etat fédéral, dans lequel ils seraient quasi autonomes.

Immédiatement après l'attentat, Massoud Barzani, chef du PDK, s'est engagé à maintenir son exigence d'un Irak fédéral. "Nous disons aux ennemis du Kurdistan et de l'Irak qu'ils ne porteront pas atteinte à l'unité du peuple irakien et aux revendications des Kurdes en faveur d'un Etat fédéral", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Les Etats voisins ne veulent pas la réussite de l'expérience kurde en Irak car elle leur porterait atteinte. Mais nous triompherons car personne ne peut nous empêcher d'obtenir nos droits", a assuré Zaïm Ali, membre du bureau politique du PDK. Selon lui, d'autres pays sont directement impliqués dans le double attentat. "Ansar al-Islam n'a pas la logistique suffisante pour exécuter un tel acte. Celui qui l'a fait doit appartenir à des services de renseignement de pays ayant de l'expérience dans ce domaine", a-t-il dit. (AFP, 2 février 2004)
 

Les Kurdes de Turquie condamnent l'attentat d'Arbil, décrète le deuil

Les Kurdes de Turquie ont condamné lundi l'attentat perpétré contre des Kurdes d'Irak dans la ville d'Arbil, et ont annulé les festivités de l'Aid al-Adha pour marquer leur solidarité avec leurs frères d'Irak.

Tuncer Bakirhan, chef du principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti populaire démocratique (DEHAP), a condamné cet attentat "qui s'inscrit dans la campagne contre la lutte des Kurdes pour la liberté et la démocratie".

A Diyarbakir ainsi que dans plusieurs autres villes du sud-est de la Turquie, la région habitée par les Kurdes, les festivités qui devaient marquer la fête du sacrifice ont été annulées. (AFP, 2 février 2004)
 

Interview (La Libre Belgique): "Il y a un risque de radicalisation kurde"

Pierre Van Rie est spécialiste des questions turques et kurdes. Journaliste à l'hebdomadaire "Courrier International", il est aussi collaborateur à l'Institut Medea.

Quel impact ce double attentat au Kurdistan irakien peut-il avoir sur l'avenir politique et institutionnel du pays?

On savait déjà qu'il y a du plomb dans l'aile entre Kurdes et Arabes en terme de projet pour le futur du pays.

Les Kurdes viennent de vivre des dizaines d'années de lutte pour acquérir leurs droits. A l'issue de la première guerre du Golfe, ils ont engrangé un certain nombre de résultats dans les domaines politique, économique et social. Ils sont donc en relative position de force, d'autant que ce sont les premiers alliés des Américains. Leurs revendications sont maximalistes.

Cet attentat ne risque pas d'arranger les choses. Du fait du statut d'autonomie acquis en1991, toute une génération de Kurdes a grandi dans un pays qui, en réalité, n'est plus l'Irak. C'est une tendance lourde. Et le sentiment selon lequel on veut les empêcher de réaliser leurs aspirations risque d'être renforcé.

La conséquence pourrait-elle être une radicalisation des velléités autonomistes kurdes?

Absolument. Je lisais récemment le reportage fouillé d'un journaliste sur la question et le sentiment qui en ressortait était clair: les Kurdes se sentent de plus en plus différents des Arabes, ils ne supportent plus les réjouissances de la rue arabe à chaque attentat perpétré sur le sol irakien... Un fossé s'est creusé. Des attentats hyper-sanglants de ce type ne vont évidemment rien arranger.

Certains islamistes radicaux ont intérêt à envenimer la situation?

C'est évident. Mais ce que l'on peut dire aussi, c'est que les vrais maîtres de l'Irak sont aujourd'hui les Chiites et les Kurdes. Ce sont des alliés objectifs; il y a une forme de communauté de souffrance sous Saddam Hussein. Mais les Chiites jouent désormais la carte de l'Etat unitaire et fédéral; ce qui n'est pas le souhait des Kurdes.

Existe-t-il toujours un risque d'internationalisation de la question kurde?

Il est évident que la Turquie est très inquiète de ce qui se passe. L'une des clés, c'est la ville de Kirkouk, revendiquée comme capitale symbolique par les Kurdes d'Irak. Or, c'est une cité où les Turkmènes sont fort présents également. Les Turcs refusent toute concession à ce sujet, d'autant que les Kurdes disposeraient alors vraiment des moyens de leur autonomie. Un Kurdistan autonome disposant d'un réel potentiel économique disposerait d'un réel attrait, quand on voit le marasme de l'est de la Turquie. Cela dit, personnellement, je ne pense pas que le danger d'une mise à mal de l'unité de la Turquie existe. Même si les gouvernements turcs ont multiplié les erreurs à l'égard des Kurdes ces dernières années, le divorce est consommé entre Kurdes irakiens et turcs...

Pour revenir à la situation interne en Irak, le Kurdistan était relativement épargné par les attentats jusqu'à présent. Si le but de ceux qui ont perpétré ces attaques est de rendre le Nord plus instable, les divergences risquent de renaître entre les différents acteurs d'une région potentiellement très instable. (La Libre Belgique, 2 février 2004)

Une fête de sacrifice sanglante: Carnage à Erbil au premier jour de l'Aïd

Au moins 56 personnes ont été tuées et 200 blessées dans un double attentat suicide perpétré dimanche à Erbil, dans le Kurdistan irakien, au premier jour de la fête musulmane d'Al-Adha, dans l'une des attaques les plus meurtrières depuis la chute du régime. Les directions des deux principaux partis kurdes irakiens, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), ont été décimées dans le double attentat suicide. Ces attaques ont coïncidé avec la troisième visite à Bagdad depuis l'occupation de l'Irak du secrétaire adjoint américain à la Défense Paul Wolfowitz.

A Erbil, fief du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, de Massoud Barzani), deux kamikazes lestés d'explosifs ont fait exploser les charges qu'ils portaient sur eux dans les locaux du PDK et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, de Jalal Talabani), où les visiteurs défilaient pour présenter leurs voeux, selon des témoins.

Les deux partis ont publié des listes des dirigeants tués lorsque deux kamikazes se sont fait exploser dans leurs locaux à Erbil, à 350 km au nord de Bagdad, pendant le défilé des visiteurs venus présenter leurs voeux à l'occasion de la fête musulmane d'Al-Adha.

Le PDK de Massoud Barzani, dont Erbil est le fief, a perdu deux des ministres de son gouvernement local: Shawakat Sheikh Yezdin (Affaires gouvernementales) et Saad Abdallah (Agriculture).

Il déplore aussi la mort du numéro trois du parti, Sami Abdel Rahmane, du gouverneur de la province Akram Mantak, de son adjoint Mahdi Khoshnaw, du chef de la police de la ville Narimane Abdel Kader, et de deux autres responsables du PDK.

Au moment de l'attentat, M. Barzani se trouvait à Salaheddine, dans la montagne, où il recevait lui aussi des invités.

Dans la permanence de l'UPK, où l'attentat a été moins violent, trois membres du bureau politique du parti (Khosro Shera, Shakhrane Abbas et Behrouz Kechta) ont été tués, en plus d'un quatrième responsable.

Les deux partis, qui se partagent le Kurdistan irakien depuis 1991, se sont affrontés militairement à plusieurs reprises. Mais depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, ils demandent d'une même voix l'établissement d'un Etat fédéral.

Le 24 décembre 2003, un kamikaze avait tué trois Irakiens et en avait blessé 15 autres à Erbil (350 km au nord de Bagdad) en faisant sauter son véhicule piégé devant le ministère de l'Intérieur local.

Le 29 août 2003, un attentat à la voiture piégée à Najaf (centre) avait fait plus de 80 morts.

Dans le sud du pays, au moins cinq personnes ont été tuées par une explosion dans un dépôt de munitions dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris auprès de la coalition.

A Balad (75 km au nord de Bagdad), un soldat américain a été tué et 12 autres ont été blessés dimanche dans une attaque à la roquette contre une base américaine, selon un porte-parole militaire américain. Les forces américaines ont arrêté douze hommes et quatre femmes après l'attaque, selon la même source.

A Kirkouk (nord), où les forces de sécurité s'étaient déployées en force à l'occasion de l'Aïd Al-Adha, quatre policiers irakiens ont été blessés par une grenade, selon la police.

Trois Irakiens ont été tués, 35 capturés et de nombreuses armes saisies au cours d'une opération américaine de trois jours à Baïji, à 200 km au nord de Bagdad, qui s'est terminée dimanche, a indiqué une porte-parole militaire.

Un porte-parole de la coalition, s'exprimant au nom de l'administrateur américain en Irak Paul Bremer, a fait part de "l'indignation" de celui-ci. "Nous trouverons, capturerons et traduirons en justice les responsables de ces attaques et ceux qui les ont aidés", a déclaré Dan Senor.

Interrogé sur les responsables de ce double attentat, le général Kimmitt a répondu : "Cela pourrait être (le groupe islamiste kurde irakien) Ansar Al-Islam, cela pourrait être Al-Qaïda, ou n'importe quel groupe de terroristes étrangers opérant ou tentant d'opérer en Irak".

"Les attaques simultanées contre les deux partis ne sont pas nouvelles, mais cette fois-ci ils ont été visés, car ils ont participé activement à la libération de l'Irak et auront un rôle essentiel dans l'avenir du pays", a déclaré à l'AFP Azad Joundiani, un responsable de l'UPK de Jalal Talabani.

M. Talabani avait affirmé mercredi qu'"Al-Qaïda, Ansar Al-Islam et d'autres combattants venus de l'étranger" étaient les auteurs des attentats en Irak. (AFP, 1er février 2004)
 

Barzani persiste à revendiquer un Irak fédéral malgré les attentats d'Erbil

Le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Massoud Barzani, s'est engagé dimanche à maintenir son exigence d'un Irak fédéral, en dépit de l'attentat suicide qui a visé sa formation à Erbil (nord de l'Irak).

"Nous disons aux ennemis du Kurdistan et de l'Irak qu'ils ne porteront pas atteinte à l'unité du peuple irakien et aux revendications des Kurdes en faveur d'un Etat fédéral", a indiqué M. Barzani dans un communiqué.

"Nous nous engageons, devant le peuple irakien et nos martyrs, à ne pas cesser nos efforts pour libérer l'Irak, bâtir une démocratie et un Etat fédéral, jusqu'à notre dernier souffle", a-t-il ajouté.

Au moins 56 personnes ont été tuées et 200 blessées dans un double attentat suicide perpétré dans les bureaux à Erbil du PDK et de son rival l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, de Jalal Talabani), selon l'armée américaine.

Les deux kamikazes ont fait exploser les charges qu'ils portaient sur eux parmi les visiteurs qui défilaient pour présenter leurs voeux à l'occasion de la fête musulmane d'Al-Adha aux responsables locaux.

Erbil, le fief du PDK, et Souleimaniyah, le fief de l'UPK, sont des villes quasi autonomes depuis 1991, date à laquelle elles ont échappé au contrôle du régime de Saddam Hussein.

Jalal Talabani et Massoud Barzani se sont faits de plus en plus pressants ces dernières semaines dans leur demande d'un Irak fédéral, une option rejetée par d'autres communautés du pays.

Les deux hommes se partagent le contrôle du Kurdistan irakien depuis 1991 et sont membres du Conseil de gouvernement transitoire irakien. Ils avaient créé un "Parlement" kurde en 1991, mais cette instance n'a pas survécu à leurs rivalités. Chaque parti a mis en place, en 1994, son propre "gouvernement" et sa propre assemblée. (AFP, 1er février 2004)

Forces armées/Armed Forces

Turkish 3rd Army Commander's interference in politics

Turkish Third Army Commander General Oktar Ataman said on Tuesday the developments in northern Iraq were very important for Turkey and that any solution based on ethnicity would draw in Iraq's neighbors and lead to a bloodbath.

Ataman, speaking at Tekederesi, Erzurum during the "Avalanche Maneuvers," addressed the people who came to watch the military maneuver. He said some saw the army as the only obstacle preventing the establishment of a religious government and were trying to cause a split between the nation and its army. The Turkish army was a product of the nation and was the nation's army, said General Ataman.

No matter what happened, all the institutions of the state and the people would unite to protect the founding principles of the republic, said Ataman.

He said no one should think the war against separatism had ended, adding that even if these separatist forces, through changing their name or international support, were trying to evade justice, they still were active in the country and the region.

Those who refused to utilize the amnesties granted by Turkey continued to exist and were increasing their power, ready to strike at the most opportune moment, said Ataman.

He said the political extensions of this separatism were trying to utilize the democratic atmosphere of Turkey and were using the financial backing provided by so-called friendly countries.

"However, we believe the nation will not accept separatism in the name of democracy," said Ataman.  (Turkish Daily News, February 18, 2004)

L'intervention de l'Armée turque aux pourparlers sur Chypre

L'Armée turque, irritée par les modalités se la lettre du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, appelant à la reprise, mardi prochain, des négociations de paix à Chypre, est immédiatement intervenue notamment pour que les soldats turcs restent dans l'île même après l'adhésion de Chypre à l'Union européenne et que la Turquie continue d'exercer son "pouvoir de garant" sur ce nouvel état membre de l'UE.

Le chef de l'Etat-major le général Hilmi Özkök s'est entretenu pendant deux heures avec le Premier ministre Tayyip Erdogan et, tout en rappelant le soutien de l'Armée à Rauf Denktash, a exigé que le gouvernement reste lié aux décisions prises le 23 janvier 2004 par le Conseil de Sûreté de l'Etat (MGK).

La demande pressante de l'Onu pour une relance des pourparlers de paix à Chypre, permettant l'entrée d'une île réunifiée dans l'Union européenne en mai, se heurte au peu d'enthousiasme apparent de ses dirigeants.

Rauf Denktash, le chef de la communauté chypriote-turque, a déclaré vendredi qu'il se rendrait dimanche à New York pour rencontrer le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan. Mais il a en même temps réitéré sa ferme opposition aux conditions préalables posées par l'Onu à la reprise des négociations. Il a estimé que l'imposition par l'Onu du 25 mars comme date limite pour conclure les négociations sur la réunification, constituait une pression "impitoyable" et a refusé de reconnaître la réunion de mardi prochain, initiée par M. Annan, comme une relance effective des pourparlers.

Les réserves du dirigeant chypriote turc ont été relayées par celles d'Ankara, dont l'armée stationne quelque 30 000 soldats à Chypre-Nord. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et son ministre des affaires étrangères Abdullah Gul ont appelé vendredi soir le président et le secrétaire d'Etat américains, George W. Bush et Colin Powell, pour leur demander de peser sur l'ONU pour régler ce qu'ils considèrent comme un problème de "procédure" dans la nouvelle tentative onusienne de renouer le dialogue. Selon le journal à gros tirage Hurriyet, M. Erdogan a exprimé à M. Bush son "mécontentement" du fait que les modalités avancées par l'ONU ne laissent à la Turquie aucune marge de manoeuvre pour des révisions qu'elle souhaite apporter au plan Annan.

Le président chypriote grec, Tassos Papadopoulos, a officiellement annoncé sa venue samedi 7 février. Selon la radio publique chypriote-grecque, il sera accompagné des principaux chefs de parti et de son prédécesseur, Glafcos Cléridès. Le dirigeant chypriote turc Rauf Denktash a indiqué vendredi qu'il viendrait. Il a toutefois précisé que la rencontre avec M. Annan pourrait ouvrir la voie à des pourparlers, mais ne constituerait pas en soi une relance des négociations interrompues depuis mars 2003. Il s'oppose aux conditions préalables posées par l'ONU, et refuse la date limite du 25 mars pour conclure les négociations.

Seule la République de Chypre (grecque), limitée à la partie sud de l'île et reconnue par la communauté internationale, rejoindra l'UE le 1er mai en cas d'échec des négociations. Et la partie nord occupée par les troupes turques et où M. Denktash a proclamé en 1983 une "République turque de Chypre du nord" reconnue seulement par Ankara, en sera ainsi exclue.

Dans cette optique, M. Annan a invité les deux responsables à venir à New York pour négocier à nouveau sur la base de son plan présenté fin 2002, qui prévoit la mise en place d'un système confédéral dans l'île.

Selon sa lettre d'invitation, l'objectif serait que les deux parties acceptent son jugement sur les points qui demeureraient en suspens à l'issue de nouvelles négociations et qu'elles s'engagent à soumettre le plan de réunification à référendum dans le nord et le sud de l'île le 21 avril.

Des responsables aux Nations unies estiment que, sans ce calendrier serré pour assurer l'entrée d'une l'île unifiée dans l'UE, les pourparlers risquent d'échouer comme cela a été le cas à de multiples reprises depuis la division de l'île, voilà près de 30 ans.

En 2003, M. Denktash avait rejeté le plan Annan, estimant que le système "à la suisse" n'allait pas suffisamment loin dans la sauvegarde de la KKTC. Selon certains de ses conseillers, M. Denktash fera part au secrétaire général de son opposition à un référendum. M. Papadopoulos a également émis de fortes réserves sur cette question. (Le Monde-AFP-Reuters, 7 février 2004)

Les Industries d'armement en Israël veulent moderniser 250 chars turcs

Les Industries israéliennes d'armement espèrent signer prochainement un contrat pour moderniser et équiper des moteurs au diesel 250 chars de type M1A1 Abrams récemment offerts à la Turquie par les Etats-Unis, a indiqué mercredi le quotidien Jerusalem Post.

Les Américains ont recommandé à la Turquie de faire appel aux experts israéliens pour ce contrat portant sur un total de 2 millions USD par char modernisé, a ajouté le journal.

Les Industries israéliennes d'armement ont signé en 2002 un contrat de 668 M USD leur confiant la modernisation de 170 chars turcs de conception américaine M-60.

A la fin des années 1990, les experts israéliens ont de leur côté été chargés de moderniser, pour un montant de 800 M USD, 54 appareils F-4 et 48 avions F-5. Ils ont en outre équipé de systèmes électroniques des hélicoptères d'assaut turcs pour un montant de 110 M USD.

La Turquie, pays musulman et Etat laïque, est le seul allié régional d'Israël depuis 1996, date de la signature d'un accord d'étroite coopération militaire qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran. (AFP, 4 février 2004)

Turkey Proposes United States Co-operating In Defense Industry In Iraq

Turkey has proposed the United States that Turkish firms could repair U.S. armored vehicles in Iraq.  Sources told the A.A correspondent on Sunday that National Defense Minister Vecdi Gonul, who accompanied Prime Minister Recep Tayyip Erdogan during his visit to the United States last week, conveyed the proposal to U.S. Deputy Secretary of Defense Paul Wolfowitz.

When armored vehicles of the U.S. army in Iraq break down, they try to repair them or send them to the United States for repair.

During the meeting with Wolfowitz, the Turkish side proposed the United States to use Turkish company FNSS's factory near Ankara for repair of such vehicles.

The FNSS was a joint establishment of U.S. United Defense Company and Turkish Nurol Firm.  The FNSS has produced nearly 2 thousand armored vehicles for Turkish Army since the beginning of 1990s.

In the meeting, the Turkish side said that repairing armored vehicles in Turkey would be cheaper and easier.  The U.S. side said that it would assess the proposal. (Anadolu Agency, February 2, 2004)
 

Politique intérieure/Interior Policy

L'arrestation suivie de la mise en liberté pour le chef du parti Jeune Uzan

Cem Uzan, chef du parti Jeune (GP) et fils de la puissante famille Uzan, a finalement comparu dans une affaire de diffamation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Les juges, agacés de son absence, avaient lancé un mandat d'arrêt à son encontre. A la suite de cette décision, Uzan s'est immédiatement rendu à Bursa, à bord de son hélicoptère privé, où il a été accueilli par des militants de son GP (ultranationaliste) avant de se présenter à la Cour. Après l'audiance, le tribunal a levé le mandat d'arrêt qu'il avait lancé quelques heures auparavant.

Uzan avait vivement critiqué Erdogan lors d'un discours politique dans cette ville l'été dernier.

Un procureur avait requis une peine de un à six ans de prison à son encontre pour avoir traité Erdogan de "lâche" et de "mécréant".

La famille Uzan est à la tête d'un empire industriel actuellement en déroute en raison d'enquêtes policières et juridiques sur de graves irrégularités, qui ont entraîné la saisie de plus de 200 entreprises du groupe.

Cem Uzan avait renoncé à la direction des entreprises du conglomérat, hormis le groupe de presse Star, également saisi, lorsqu'il s'est lancé il y adeux ans en politique.

Par ailleurs, la presse turque affirmait vendredi que la police d'Istanbu la saisi de nombreux documents et d'importantes valeurs lors d'une perquisition dans la villa habité par Cem Uzan à Istanbul.

La police aurait notamment mis la main sur des millions de cartes de téléphones portables de l'opérateur Telsim, qui appartenait au groupe Uzan, avant d'être saisi par les autorités financières le week-end dernier.

La famille Uzan accuse le gouvernement de vendetta politique en raison dela popularité, selon elle, croissante du parti Genc, dirigé par Cem Uzan, quiavait obtenu 7,7% des suffrages aux élections législatives de 2002. (AFP, 20 février 2004)

TDN: Elections may lead to single-party rule

There is no sense of excitement in Turkey about the upcoming local elections. No enthusiasm, no election campaigns. The only party making preparations for for the March 28 elections is the ruling Justice and Development Party (AK Party).

"In the other local elections that were held since 1980, the candidates in the elections would have announced and they should have started their campaigns months before," said Murat Karayalcin, former mayor of Ankara and current leader of the Social Democratic People's Party (SHP).

He believes the candidates are already too late to promote themselves. He believes the main reason for the subdued elections mood is Parliament's two-party structure.

After the November general elections, only two parties, the AK Party and the Republican People's Party (CHP), successfully secured seats in the 550-member Parliament.

Only these two parties were able to pass the 10 percent national threshold needed for a political party to enter Parliament and as a result of the polls, the AK Party won an overwhelming majority in the Parliament.

Accepting defeat before the fight

With only one month to go for the elections, only a few parties have started their election campaigns.

According to recent public opinion polls, the ruling party, which has roots in Political Islam but claims to be the conservative democrat party of the country, will enjoy another victory at the local polls.

"The intention is to carry this two-party structure of the Parliament to the local elections. These two parties are trying to steal votes from each other by showing each other as a danger to the democratic structure of the country," stresses Karayalcin.

The last general elections changed the panorama of Turkish political life. The center-right parties collapsed and the CHP, Turkey's oldest political party, undertook the role of the protector of the secular system.

The strict secular parts of the state seem unconvinced by the AK Party's adamant claims that it has no hidden Islamist agenda.

In this light, the CHP uses the Islamist identity of the AK Party as the main tool of its opposition role.

Since the elections, the political atmosphere of the country has witnessed many "firsts."

"For the first time in the history of modern Turkey's political life, the opposition party of the Parliament is losing support of the voters while the vote capacity of the ruling party is increasing," said Karayalcin.

And he warns that this atmosphere may lead to single-party rule.

"This is a real threat to the democratic structure of the country," he stresses.

Turkey's big cities still wait for their mayoral candidates

Meanwhile, many parties have not yet announced their candidates for mayor of Turkey's biggest cities -- capital city Ankara, Turkey's metropolitan Istanbul and industrial heartlands Izmir and Izmit.

The real race will take place for these cities in this silent but important election.

These will be Turkey's first elections in the new century, a time when urban poverty has reached its highest levels in the history of the republic.

And it also will take place while the country's government is expected to start negotiations with European Union officials as a part of Turkey's goal to become a member of the bloc.  (Turkish Daily News, February 19, 2004)

Un leader du parti politique accusé d'avoir pris une autre nationalité

Un homme politique turc, Cem Uzan, dont la famille est au centre d'un scandale financier, pourrait être interdit de politique si la justice confirmait les informations publiées jeudi par un grand quotidien selon lesquelles il a obtenu un passeport jordanien.

Le quotidien Hurriyet publiait jeudi en première page des photos des passeports jordaniens de Cem Uzan, le dirigeant du parti Genc (jeune), et de son frère Hakan, obtenus en 1999.

Selon le quotidien, les passeports, découverts par la brigade financière, ont été remis au procureur chargé de l'enquête sur la faillite de la banque Imar.

Les frères Uzan ont longtemps démenti détenir une autre nationalité.

La législation turque prévoit qu'un citoyen doit obtenir une autorisation spéciale avant de prendre une autre nationalité, faute de quoi il peut perdre sa nationalité turque.

Ceci pourrait mettre un terme aux ambitions politiques de Cem Uzan car seul un citoyen turc est autorisé à faire de la politique en Turquie.

Hurriyet écrit que Hakan Uzan aurait également acquis un passeport de Belize.

Hakan Uzan et son père Kemal, qui sont actuellement en fuite, font partie de 17 personnes mises en examen dans le cadre de l'enquête sur la banque Imar, saisie l'an dernier par les autorités qui y auraient découvert un trou de six milliards de dollars.

La famille Uzan accuse le gouvernement de la harceler pour mettre au pas le parti Genc, une formation populiste et nationaliste, dont les candidats ont obtenu 7,7% des voix aux élections législatives de novembre 2002. (AFP, 5 février 2004)
 
 

Droits de l'Homme / Human Rights

Une nouvelle victime de la grève de la mort; le bilan: 108

La grève de la faim qui dure depuis plus de trois ans pour protester contre le régime d'isolement carcéral dans les prisons turques a fait une nouvelle victime le 28 février 2004. Le nombre total des victimes s'élève ainsi à 108.

La victime, Muharrem Karademir, était l'un des volontaires du 10e groupe du jeûne de la mort, détenu dans la prison de type F de Kandira. Il avait commencé sa grève de la faim le 20 octobre 2003. Il succomba à son jeûne au 130e  jour.

Muharrem Karademir est né en 1973 à Hafik, dans la province de Sivas. Il a été arrêté en juin 1992 et incarcéré dans la prison de Bayrampasa.

Au cours de l'opération du 19 décembre, il a été transféré à la prison de type F de Kandira.

Les funérailles de Muharrem Karademir auront lieu le 29 février 2004 à 13h dans le Cemevi de Gazi (lieu de rassemblement de la communauté alévi) où aura lieu le rituel funéraire religieux. Il sera inhumé au cimetière Cebeci.

La grève a été lancée en octobre 2000 par plus d'un millier de prisonniers de gauche pour dénoncer l'entrée en service de prisons dites "de type F" où les cellules ne contiennent qu'une ou trois personnes, remplaçant les vastes dortoirs de plusieurs dizaines de détenus en fonction jusque-là.

Les grévistes affirment que ce régime d'"isolement" les désocialise et les expose aux mauvais traitements de la part des gardiens et des forces de sécurité.

Les protestataires observent un jeûne tournant, absorbant de l'eau salée, sucrée et enrichie de vitamines pour rester en vie et ne pas perdre toutes leurs facultés mentales.

Le nombre des victimes de la grève de la faim s'élève à 108 morts. Ce chiffre comptabilise également des parents et proches de détenus qui ont observé un jeûne de solidarité ou des victimes des opérations répressives contre les grévistes.

Un assaut des forces de gendarmeries en décembre 2000, pour réduire le mouvement dans une vingtaine de prisons, avait fait 32 victimes dont deux gendarmes, et le gouvernement avait alors ouvert des nouvelles prisons dites "de type F".

Quatre prisonniers se sont en outre immolés par le feu en soutien aux grévistes et quatre autres personnes ont été tuées lors d'une intervention de la police en novembre 2002 contre une maison d'Istanbul occupée par des grévistes.

Les protestataires avancent que le nouveau système désocialise les détenus et les expose aux mauvais traitements des forces de sécurité.

Mais le gouvernement s'est toujours catégoriquement refusé à améliorer le système carcéral. Au contraire, en plus des prisons de type-F, se sont ouvertes de nouvelles prisons de type-D ayant un régime encore plus sévère.

Actuellement quelque 10.000 personnes se trouvent dans les prisons turques sous l'accusation d'appartenance à un parti ou une organisation politique illégale. (TAYAD, 28 février 2004)

Human Rights Defenders charged for publishing posters in Kurdish

In December 2003, posters published and distributed nationally in Turkish and Kurdish by the Human Rights Association (IHD) to commemorate the Human Rights Day on December 10, were confiscated on the order of the Public Prosecutor in Van, Hakkari, Adiyaman and Mardin. Posters in Kurdish were also confiscated in the ?HD Headquarter in Ankara.

Hüseyin Cangir, the Head of Mardin Branch, is charged under Article 536 of the TPC for hanging the posters on billboards belonging to the municipality without permission from the governor in connection with the hanging of posters carriying statements saying "Peace will win, all equal, all different" in Turkish and Kurdish.

On March 11, 2004, the Mardin Penal Court started to hear the case against Hüseyin Cangir and decided to adjourned the hearing until March 17, 2004 at 10.00 am.

A similar proceeding is pending before the Van Penal Court against the Heads of ?HD Van Branch and Mrs. Vetha Ayd?n of the Siirt Branch. The next hearing in the case against Mrs Aydin is scheduled on March 24, 2004.

These judicial proceedings constitute a subtle means of harassement against human rights defenders and the sign of the ongoing resistance from the judiciary, while the 4rth Harmonization package (Law 4778), adopted on January 2, 2003 (JO 11.02.03) - amending the Article 4 of Law No. 2908 on Associations (removing limitations upon the promotion or use of non-Turkish languages and cultures) and the Article 6 of the same law allowing the use of "illegal languages" in the various activities of an association including publications, conferences and posters) - should prevent prosecutors to open such cases against the Human Rights Association (IHD).

The Human Rights Association is calling for the solidarity of international observers to attend theses hearings to be held in Mardin and Siirt in March. (IHD, February 28, 2004)

Le département d'Etat des USA critique le non-respect des droits de l'Homme en Turquie

Un rapport sur les droits de l'Homme publié mercredi par le département d'Etat déclare que "les enquêtes, poursuites et condamnations de membres des forces de sécurité pour tortures et autres mauvais traitements sont rares et que de nombreux fonctionnaires demeurent à leur poste en attendant une décision (de justice) qui peut prendre des années." (Le texte complet en anglais se trouve à l'adresse suivante:  http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2003/27869.htm

Dans l'introduction de ce rapport, les pratiques du gouvernement actuel sont critiquées en ces termes:

"Bien qu'il y ait des améliorations d'un certain nombre de secteurs, plusieurs problèmes sérieux sont restés. Les forces de sécurité ont tué 43 personnes pendant l'année; la torture, des harcèlements physiques et d'autres abus par des forces de sécurité sont restés répandus. Des conditions de prison sont restées pauvres. Les forces de sécurité ont continué à utiliser l'arrestation arbitraire et la détention.

"De longs procès sont restés un problème. La rareté de condamnations des policiers et d'autres agents de sécurité pour des meurtres et pour la torture a continué à favoriser un climat d'impunité. Les procès dans les Cours de Sûreté de l'Etat (SSC) mettaient en évidence une structure juridique qui favorise des intérêts gouvernementaux sur des droits individuels.

"Le gouvernement a continué à limiter la liberté de parole et la presse; le harcèlement des journalistes et des autres personnes pour des paroles contestataires est resté un problème sérieux. De temps en temps, le gouvernement a limité la liberté de rassemblement et d'association. La police battait, abusait, arrêtait et harcelait des manifestants.

"Le gouvernement a maintenu des restrictions sur les minorités religieuses et sur certaines formes d'expression religieuse. De temps en temps, le gouvernement a limité la liberté de circulation. Le gouvernement a limité les activités de quelques partis et leaders politiques, a fermé le parti  pour la démocratie du peuple (HADEP), pro-kurde, et a tenté de fermer le parti démocratique du peuple (DEHAP), proche du précédent.

"Le gouvernement a continué à harceler, accuser et emprisonner des militants de droits de l'homme, des journalistes et des juristes pour les vues qu'ils ont exprimées en public.

"La violence contre des femmes est restée un problème sérieux et la discrimination contre des femmes ont persisté.

"Le travail d'enfant était répandu. Le trafic des êtres humains, particulièrement des femmes, est resté un problème.

"En janvier et juillet, le Parlement a passé des réformes concernant les droits de l'Homme pour mettre en pratique des objectives de démocratisation du gouvernement et pour répondre aux critères de l'adhésion à l'Union européenne. (...) Cependant, beaucoup de ces réformes n'étaient pas encore mises en pratique à la fin de l'année."

D'autre part, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a écrit à son homologue turc Abdullah Gul pour lui exprimer son inquiétude quant à la lenteur d'un procès impliquant des policiers accusés d'avoir tué un étudiant turc pendant sa détention, a-t-on appris jeudi de source diplomatique turque.

Dans une lettre félicitant le gouvernement turc pour les progrès réalisés en matière de respect des droits de l'Homme, M. Powell attire toutefois l'attention de M. Gul sur le cas d'un étudiant d'université, Birtan Altinbas, mort à l'âge de 20 ans pendant sa détention en 1991 à Ankara après son arrestation pour appartenance présumée à une organisation clandestine d'extrême gauche, a précisé à l'AFP cette source qui a requis l'anonymat.

Dix policiers, pour la plupart aujourd'hui à la retraite, sont actuellement rejugés dans le cadre de cette affaire après qu'un premier verdict, prononcé en 2000 mais jugé trop clément par les avocats de la famille de la victime et trop sévère par les défenseurs des policiers, eut été cassé.

Dans sa missive, le chef de la diplomatie américaine souligne par ailleurs que le fait que 10 autres policiers turcs aient été condamnés en 2003 à de sévères peines de prison pour avoir torturé 15 adolescents, membres supposés d'une organisation illégale d'extrême gauche, à Manisa (ouest) en 1995, a eu un impact positif à l'étranger. (AFP, 26 février 2004)

IHD: La torture est toujours utilisées systématiquement en Turquie

Les services de sécurité en Turquie continuent à recourir de façon systématique à la torture, malgré les efforts du gouvernement pour mettre un terme à ces exactions, affirme jeudi la principale organisation de défense des droits de l'Homme dans le pays.

"D'importants réformes juridiques ont été faites pour lutter contre la torture, mais celle-ci a été très largement et systématiquement utilisée en 2003", a affirmé Husnu Ondul, responsable de l'Association des droits de l'Homme en Turquie, à l'occasion de la publication du rapport annuel de l'organisation.

Selon l'association turque, le gouvernement, qui cherche à doter le pays des normes démocratiques requises pour une adhésion à l'Union européenne, doit faire plus "pour montrer sa volonté politique de combattre la torture".

Le parlement turc a adopté plusieurs mesures visant à décourager la torture, y compris des peines de prison (plutôt que de simples amendes) pour les policiers coupables de tels crimes.

Selon M. Ondul, 1.391 personnes ont contacté son organisation l'an dernier pour faire état de tortures, contre 876 en 2002.

Cette hausse réflète problablement le fait que les victimes ont aujourd'hui moins peur de témoigner, plutôt qu'une augmentation du nombre de ces crimes, selon M. Ondul.

Certains policiers optent aujourd'hui pour des méthodes de torture "moins visibles" pour éviter de laisser des traces, selon l'association.

"Les chocs électriques et les bastonnades sur la plante de pieds sont maintenant des méthodes rarement employées", selon M. Ondul. Les forces de sécurité ont désormais plutôt recours à la privation de nourriture ou de sommeil et aux menaces, selon l'association.

Mercredi, le rapport annuel du département d'Etat américain sur les droits de l'Homme dans le monde avait également fustigé la Turquie, estimant notamment que "la torture, les mauvais traitements et autres abus par les forces de sécurité demeurent largement répandus" dans le pays. (AFP, 26 février 2004)

Victims of the police brutality in Kucukarmutlu sentenced

On 25 February On 5 September Istanbul SSC concluded to hear the case of 19 people, who had been detained on 5 November 2001 during an operation against a house in Küçükarmutlu quarter (Istanbul) where several people were conducting a solidarity hunger strike against the F-type prisons.

The remanded defendants Zeki Dogan, Sinan Tökü, Güzin Tolga, Eylem Göktas, Ahmet Güzel, Gamze Turan, Vedat Çelik, Selma Kubat ile tutuksuz sanžklar Dursun Ali Pekin, Halil Aksu, Haydar Bozkurt, Hakkž Simsek, Hüseyin Akpžnar, Madžmak Özen ve Serap Boyoglu were sentenced to 12 tears and 6 months' imprisonment for being members of an illegal organisation.

The court also issued arrest warrants against the defendants who were tried without remand. The files of Serhat Ertürk, Özkan Güzel, Halil Acar and Engin Karagöz, against whom arrest warrants had been previously issued, were separated. Sultan Yildiz, Arzu Güler, Baris Kas and Bülent Durgaç had been killed during the operation.

After the decision a group of persons wanted to stage a demonstration to protest the decision. The police intervened brutally and detained some 20 persons. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, February 26, 2004)

TKEP member suffering from Wernicke-Korsakoff syndrome sentenced

On 25 February, Istanbul SSC concluded to hear the case against 19 defendants including the Secretary General of Turkish Communist Labor Party (TKEP) Teslim Töre. The case had been ongoing for 11 years. The only remanded defendant Mehmet Ali Ayhan, who is also suffering from Wernicke-Korsakoff syndrome, was sentenced to life imprisonment for "violent attempt to overthrow the constitutional order".

The founder of PKEP Teslim Töre was sentenced to 18 years and 9 months' imprisonment under the Article 146/1 TPC for "being the leading member of an illegal organisation". He was acquitted from the offence of "violent attempt to overthrow the constitutional order".

Teslim Töre had been detained on 5 May 1993 and arrested on 20 May 1993. He was incarcerated for about seven and half years. He would serve some 5 more years if the Court of Cassation approves the sentence. SSC sentenced Yusuf Ergin Adakli and Hüseyin Bakir to 18 years and 9 months' imprisonment under the Article 146/1 TPC for "being the leading member of an illegal organisation". Kemal Bilgiç was sentenced to 12 years and 6 months' imprisonment for "being a member of an illegal organisation".

Recep Üzmez, who was charged with "being the leading member of an illegal organisation", was acquitted. The cases of Murat Toprak, Kenan Kalyoncu, Fadime Irier, Cemile Arda, Muazzez Yücel, Mukaddes Alatas, Hüseyin Karakas, Emine Hacer Karakas, Mustafa Çubuk, Songül Çoskun, Ahmet F. Yildirim and Fethi Ihsan Yildirim, who were charged with "being member of an illegal organisation", were dropped because of lapse of time. The file of the wanted defendant Ese Ayten Yilmaz was separated. (Radikal-TIHV, February 26, 2004)

Attentats d'Istanbul: le parquet inculpe 69 suspects

Un procureur turc a inculpé 69 suspects dans le cadre des attentats suicide survenus en novembre à Istanbul et qui ont fait 63 morts, a annoncé mercredi l'agence semi-officielle Anatolie.

Neuf autres suspects, toujours recherchés et qui pourraient être en fuite à l'étranger, seront inculpés ultérieurement.

Le procureur général de la Cour de sûreté de la métropole a estimé que les attentats ont été organisés par des islamistes turcs, liés au réseau Al Qaïda d'Oussama ben Laden.

Il a demandé des peines de prison à vie contre cinq des dirigeants de l'organisation, accusés "de tentative visant à renverser l'ordre constitutionnel par la force" et des peines d'au moins 22 ans contre deux autres dirigeants, selon Anatolie.

Il a également requis des peines de 7 ans et six mois à 22 ans et six mois contre deux personnes accusées de participation active aux attentats.

Le procureur a également requis des peines de 4 ans et six mois à 22 ans pour 60 autres personnes accusées notamment "d'appartenance à une organisation illégale" ou "d'aide à une organisation illégale".

Aucune indication n'a été donnée sur la date du procès.

Cinquante des 69 inculpés sont actuellement en prison, selon Anatolie.

Quatre extrémistes, qui se sont fait sauter avec leurs bombes au volant de camionnettes piégées, avaient pris pour cible deux synagogues du centre ville le 15 novembre avant de s'attaquer, cinq jours plus tard, au consulat britannique et à la banque britannique HSBC.

Selon l'acte d'accusation de 127 pages, les responsables de la cellule Al Qaïda en Turquie avaient prévu au départ d'attaquer la base aérienne d'Incirlik, dans le sud du pays, où étaient basés de nombreux avions de la coalition américano-britannique qui patrouillaient le ciel irakien, ainsi qu'un navire de croisière transportant des touristes israéliens à Alanya, sur la côte méditerranéenne.

L'organisation avait toutefois renoncé à son projet en raison des mesures de sécurité importantes autour de la base aérienne.

Les extrémistes, qui considéraient la Turquie comme une cible justifiée en raison de son appartenance à l'Otan et sa défense des principes laïcs de gouvernement, avaient obtenu d'un proche de ben Laden l'autorisation pour mener leurs attaques, selon le procureur.

Certains membres de l'organisation ont également reçu un entraînement dans des camps d'Al Qaïda au Pakistan et en Afghanistan, selon les autorités qui ont annoncé en décembre avoir démantelé et mis "hors d'état de nuire" l'organisation en Turquie.

L'opération aurait été financée grâce à des dons de sympathisants en Europe et en Iran, selon le procureur.

Les personnes toujours recherchées comprennent Habip Aktas, qui serait le responsable de l'organisation. (AFP, 25 février 2004)

Naufrage d'un bateau d'immigrés au large des côtes turques: 20 morts

Le bilan du naufrage d'un bateau transportant des immigrés clandestins au large des côtes turques s'est élevé jeudi à 20 morts après que les garde-côtes ont trouvé cinq nouveaux corps, annonce l'agence de presse Anatolie.

Les corps ont été retrouvés à proximité d'une petite île au large de la ville d'Ayalik (ouest) d'où le bateau était parti lundi à destination de l'île grecque proche de Lesbos, précise l'agence Anatolie.

Les autorités ignorent toujours combien de personnes se trouvaient à bord du bateau de 8 m mais pensent qu'il transportait 35 personnes.

Les secouristes n'ont retouvé jusqu'ici que sept survivants - cinq hommes et deux femmes orginaires de Somalie - après que des pêcheurs avaient affirmé aux autorités avoir entendu des appels au secours en provenance du large.

Les victimes sont vraisemblablement toutes de Somalie et du Sénégal, ajoute l'agence Anatolie.

Les opérations de recherche et de secours se poursuivront sur terre et sur mer mais les responsables locaux estiment qu'il est peu probable que les huit personnes portées disparues soient encore en vie.

La Turquie est une plaque tournante de l'immigration clandestine à destination de l'Europe occidentale. Des immigrés clandestins sont appréhendés quasiment tous les jours.

Les immigrés tentent de gagner la Grèce et l'Italie, par voie terrestre ou à bord d'embarcations en très mauvais état. (AFP, 26 février 2004)

IHD demande l'arrêt de la terreur policière contre la TAYAD

L'Aassociation turque des droits de l'homme (IHD) vient de publié le communiqué suivant à propos de la terreur policière qui vise les membres de l'association d'entraide avec les familles des prisonniers politques (TAYAD):

Depuis un certain temps déjà, les membres de TAYAD et les parents de détenus subissent une répression policère féroce. Faits reprochés à TAYAD : mener des actions de protestation visant à sensibiliser l'opinion publique sur le régime d'isolement toujours en vigueur dans les prisons de type F.

Une fois encore, la violence policière à l'encontre de TAYAD a atteint des proportions démesurées. C'est que la police ne supporte une affiche dont le contenu est trop ambarrassant: "107 personnes sont mortes en prison. Aviez-vous entendu cela?". Sous prétexte que cte affiche est illégale, de jeunes colleurs d'affiches sont roués de coups puis mis en garde à vue, voire engeôlés.

Les agents de police qui ne parviennent pas à convaincre du caractère illégal de l'affiche portent systématiquement plainte pour "rébellion" contre les jeunes que le tribunal a acquittés. Non seulement, la police tabasse ces jeunes à mort, en pleine rue, mais en plus elle les fait condamner sur base de plaintes mensongères.

Rien que dans le courant du mois de février, près de 200 membres de TAYAD ont ainsi été interpellés. Trois d'entre eux ont été incarcérés. Les locaux de TAYAD ont été perquisitionnés et ses occupants arrêtés.

Quoi qu"il en soit, les persécutions policières que connaissent les familles de TAYAD constituent une violation manifeste des droits de l'homme. La police profite de l'indifférence de l'opinion publique pour user d'une violence extrême contre des manifestants pacifistes qui ne font que scander des slogans ou coller des affiches. Les forces de sécurité trahissent ainsi leur intolérance totale à l'égard ceux qui expriment leurs opinions de manière pacifique, c'est-à-dire qui usent de leur droit le plus démocratique.

Les chiffres ainsi que l'attitude de la police de ces derniers jours, montrent à quel point les lois d'adaptation (aux normes européennes, ndt) annoncées par le gouvernement sont restées sur papier et à quel point elles répondent à la règle du "deux poids deux mesures". Chaque fois que l'occasion se présente, les défenseurs des droits de l'homme rappellent que des réformes judiciaires qui ne jugulent pas ces iniquités, ni cette violence policière, ne sont que de la poudre aux yeux pour l'opinion publique européenne et turque.

La fureur policière de ces derniers jours vise à faire taire toute sensibilité à l'égard de ces familles ainsi que toute critique du système d'application des peines, ô combien obsolète, qui règne dans les prisons de type F.

Au lieu d'améliorer les conditions carcérales dans les prisons de type F, l'Etat persécute et étouffe la voix de ces familles dans un souci de rendre notre société complètement apathique.

Cette opération policière contre TAYAD est donc hautement inquiétante du point de vue de la démocratie et des droits de l'homme.

En tant que défenseurs des droits humains, nous tenons à affirmer que les membres de TAYAD ne sont pas seuls dans leur lutte et que la répression et la tentative de bâillonnement auxquels ils sont soumis sont une atteinte à toute la société.

Par conséquent, nous nous engageons à réagir conter cette répression et tenons à rappeler que nous sommes entièrement solidaires des familles de TAYAD.

Nous appelons les autorités à cesser de persécuter les parents des détenus et à plutôt oeuvrer à l'abolition de l'isolement dans les prisons de type F. La poursuite de la répression n'entraînera que de nouvelles complications et des conflits inutiles.

Les sociétés humaines ne sont pas coercibles à l'infini.

C'est pourquoi, nous demandons une solution rapide ainsi que la fin de la répression contre TAYAD. (IHD, 23 février 2004)
 

Turkey's Human Rights Record Is Taken to Task

Inge Genefke, a Danish neurologist and veteran human rights activist, testified on Monday before the US Congressional Human Rights Caucus and used the occasion to criticize the Turkish government for not doing more to stop torture in its country.

In her testimony, she said the Turkish government had not shown the political will to enforce new laws against torture. Despite official claims that the use of torture had declined or stopped in Turkey, Genefke said, the number of victims treated by the independent Human Rights Foundation of Turkey has not decreased. The foundation reported 924 cases in 2003.

Genefke's remarks came two days before the scheduled release of the State Department's annual human rights report.

"Substantial improvements have been made in Turkish legislation, yet no improvement has been made in the prevention of torture," Genefke said in a telephone interview yesterday. Genefke, 65, represents the International Rehabilitation Council of Torture Victims. That nonprofit organization is affiliated with the Research and Rehabilitation Center for Torture, which Genefke founded in 1985. Based in Copenhagen, the organization supports rehabilitation by health organizations around the world. She said the group has the largest international documentation center on torture.

Genefke mentioned a case in which nine members of the executive committee of the Human Rights Foundation of Turkey were being tried for their activities in support of hunger strikers. "What is astonishing and grotesque is that they are punishing the doctors and not the police," Genefke said. "I would have some hope if there were maybe five or six cases against policemen out of the hundreds involved."

"Torture is the worst and most effective instrument against democracy. Three billion people live in countries where governments condone torture, and Turkey is one of them," she said.

She also called on the United States to influence other countries on the issue. "The United States as a superpower has the special ethical duty to help eliminate torture," she said. (Nora Boustany, Washington Post, February 25, 2004)

ECHR finds Turkey violated human rights convention

The European Court of Human Rights in a judgement issued last week in Strasbourg determined that Turkey had violated the European Convention on Human Rights in the case of Abdurrezak Ipek v. Turkey and awarded the applicant pecuniary and non-pecuniary damages.

The application was lodged with the European Commission of Human Rights on Nov. 18, 1994 and transmitted to the European Court of Human Rights on Nov. 1, 1998. It was declared eligible for consideration on May 14, 2002.

The court conducted an investigation under Article 38 1 (a) of the convention, taking evidence from eight witnesses at hearings in Ankara between Nov. 18-20, 2002. The court decided that no hearing on the merits of the case was required. The court found that the Turkish government fell short of its obligation under Article 38 1 (a) of the convention to furnish all necessary facilities to the court in its task of establishing the facts.

The Turkish government's unwillingness to furnish all necessary facilities to the court placed Turkey once again in the position of violating the convention in November 2002, apart from the other violations committed in 1994, at a time when security forces were on the highest alert in combatting the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK). However, the Turkish government's unwillingness to assist the court in its work in Ankara in November 2002 was found to be rather odd since Turkey has been feverishly working on the path to European Union accession, particularly since 1999.

The applicant, Abdurrezak Ipek, is a Turkish national, born in 1942 and living in Diyarbakir. At the time of the events in question, he was living in Caylarbasi hamlet, attached to Tureli village in the Lice district of Diyarbakir.

On May 18, 1994, a military convoy arrived in the hilly area in the vicinity of Caylarbasi. Armed soldiers went down into the hamlet on foot. The applicant and other inhabitants were ordered to leave their homes and were assembled under guard at the school on the outskirts of the hamlet. The soldiers took the identity cards of the adult males, including those of the applicant and his sons, Ikram and Servet Ipek.

Soldiers also set the houses in the hamlet on fire, most of which were burned down or badly destroyed. The inhabitants assembled at the school were aware of what was happening but were prevented from returning to their homes. At some point before noon, the soldiers selected six young men, including Ikram and Servet Ipek, to help carry equipment, giving assurances that they would be able to return. The soldiers returned the identity documents to the inhabitants but kept those taken from the selected six.

The inhabitants went back to the hamlet and found that their homes had been destroyed, including the applicant's house, belongings and livestock. Some inhabitants set about salvaging their belongings and extinguishing the flames. At some point in the afternoon of May 18, 1994, the soldiers returned and threatened the inhabitants with violence if they extinguished the fires. The soldiers burned any houses that remained standing.

The applicant's sons were later taken to an unidentified military establishment in Lice, from which they were never released.

Adequacy of the investigation

The court noted that, despite the applicant's serious and detailed allegations, the responses given by the authorities were limited to denials that the security forces had ever conducted an operation in the region and that the applicant's sons had ever been taken into custody. The investigations carried out did not go beyond acceptance of the confirmations received by them that the applicant's sons did not appear in the custody records or on various wanted lists.

The court also noted that the investigations carried out into the disappearance of the applicant's two sons were seriously inadequate and deficient. Following the communication of the application before the European Court of Human Rights to the Turkish authorities, an investigation was conducted, but there were striking omissions and defects in the conduct of the investigation. Among other things, no attempts were made to take statements from members of the security forces and no steps were taken to seek any evidence from eyewitnesses. More importantly, the authorities did not consider it necessary to visit the hamlet with a view to verifying the applicant's allegations and collecting evidence. For the court, this omission was sufficient, in and of itself, to warrant the conclusion that the investigation was seriously deficient.

The court unanimously held that there had been a violation of Article 2 (the right to life) of the European Convention on Human Rights on account of the presumed death of the applicant's two sons; a violation of Article 2 of the convention on account of the domestic authorities' failure to carry out an adequate and effective investigation into the disappearance of the applicant's two sons and their subsequent presumed death; a violation of Article 3 (prohibition of inhuman treatment) in respect of the applicant; a violation of Article 5 (right to liberty and security) in respect of the applicant's two sons; a violation of Article 1 of Protocol No. 1 (protection of property) in respect of the applicant; and a violation of Article 13 (right to an effective remedy) in respect of the applicant and his two sons.

The court also found that the Turkish government fell short of its obligation under Article 38 1 (a) of the convention to furnish all necessary facilities to the court in its task of establishing the facts.

However, the court found no violation of Article 14 (prohibition of discrimination) and no violation of Article 18 (limitation on use of restrictions on rights).

Pecuniary and non-pecuniary damages awarded

Under Article 41 (just satisfaction), the court awarded 7,000 euros for each of the applicant's sons for pecuniary damages, to be held by the applicant for his two sons' heirs, and for the applicant 29,400 euros for pecuniary damages and 15,000 euros for non-pecuniary damages. The court also awarded the applicant's representatives 13,130 euros in respect of costs and expenses less 1,050 euros granted by way of legal aid.

The European Court of Human Rights was set up in Strasbourg by the Council of Europe member states in 1959 to deal with alleged violations of the 1950 European Convention on Human Rights. Since Nov. 1, 1998 it has sat as a full-time court composed of an equal number of judges to that of the states party to the convention. The court examines the admissibility and merits of applications submitted to it. It sits in chambers of seven judges or, in exceptional cases, as a grand chamber of 17 judges. The Committee of Ministers of the Council of Europe supervises the execution of the court's judgments. Turkey signed the convention in 1954 and ratified the right of individual application to the court in 1987 and the court's jurisdiction in 1988. (Turkish Daily News, February 24, 2004)
 

Le président de TAYAD Tekin Tangün kidnappé par la police à Istanbul

Le communiqué de TAYAD du 20 février 2004:

"Aujourd'hui, à 16.45, la police armée d'armes automatiques a fait irruption dans notre association. Invoquant leur mandat de perquisition, ils ont mis notre association sens dessus dessous. Comme ils n'ont rien trouvé de suspect, ils ont dû repartir la queue entre les jambes.

"Ce qui n'est pas dans leurs habitudes... En effet, vers 20h20, notre président Tekin Tangün a été agressé soudainement par une meute de policiers à sa sortie de l'association. A peine maîtrisé que déjà, les policiers le torturaient dans leur "fourgon anti-terroriste".

"Lorsque des camarades essayèrent d'empêcher son arrestation, le chauffeur du fourgon démarra en trombe en tentant d'écraser ceux-ci. Les policiers qui ont kidnappé Tekin Tangün sont les mêmes que ce qui ont mené la perquisition.

"Cette piraterie n'est qu'un petit exemple de tout ce que nous avons subi durant le mois de février.

"Depuis plusieurs jours, les membres de notre organisation sont systématiquement arrêtés et emmenés à la section anti-terroriste.

"Nombre de nos camarades ont été torturés, ont eu le bras casséŠ Tout cela pour nous empêcher de dire "107 personnes sont mortes en prison. Avez-vous entendu." Tout cela parce que nous dénonçons les massacres et la torture...

"Nous continuerons malgré tout à faire la lumière sur les atrocités que subissent les prisonniers politiques.

"Nous condamnons la mise à sac de notre association par la police et demandons la libération immédiate de Tekin Tangün.

"Veuillez envoyez vos e-mail et fax de protestation aux autorités suivantes:

Président de la république:
Mr Ahmet Necdet Sezer,
Cumhurbaskanligi
06100 Ankara,
Turkey
Fax: +90 312 468 5026

Ministre de l'intérieur
Mr Abdulkadir Aksu
Ministry of Interior
Içisleri Bakanligi
06644 Ankara, Turkey
Télégramme: Interior Minister, Ankara, Turkey
Fax: + 90 312 418 17 95
aaksu@icisleri.gov.tr

Ministre de la justice
Mr Cemil Çiçek
Ministry of Justice
Adalet Bakanligi
06659 Ankara, Turkey
Télégramme: Justice Minister, Ankara, Turkey
Fax: + 90 312 418 5667
ccicek@adalet.gov.tr
 

Ministre des affaires étrangères
Mr Abdullah Gül
Office of the Prime Minister,
Basbakanlik,
06573
Ankara, Turkey
Fax: + 90 312 417 04 76
agul@mfa.gov.tr

Directoire de la Sûreté générale
Mr Gökhan Aydiner
Emniyet Genel Müdürlügü
Dikmen Caddesi No : 89
Dikmen / ANKARA
bphism@egm.gov.tr

Directeur de la Sûreté/ Section Istanbul
Mr. Celalettin Cerrah
Fax : 00 90 212 636 18 32"

(TAYAD, 20 février 2004, tayadkomite@hotmail.com )

Après la visite d'Irene Khan: L'appel d'Amnesty International au gouvernement turc

"La Turquie est handicapée par un lourd passé en matière d'atteintes aux droits humains", a déclaré la secrétaire générale d'Amnesty International, Irene Khan, en conclusion de la visite effectuée en Turquie par une délégation de haut niveau. "Des milliers de personnes ont été victimes de graves violations de ces droits. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a lui-même, en son temps, eu à souffrir de la répression. L'actuel gouvernement doit se montrer à la hauteur du défi qui se pose à lui et mettre un terme à la pesante impunité dont bénéficient les auteurs d'atteintes aux droits humains passées et présentes. Il doit faire en sorte que les droits humains deviennent une réalité pour tous en Turquie et ne soient plus une simple promesse politique. Des progrès ont été accomplis, mais l'essentiel reste encore à faire, si le gouvernement turc veut vraiment satisfaire les obligations internationales qui sont les siennes et répondre aux attentes de la population."

"Le Premier ministre dénonce la politique du " deux poids, deux mesures " appliquée selon lui par les gouvernements européens, ainsi que ce qu'il considère comme le parti pris des organisations non gouvernementales internationales. Aucun de ces deux arguments ne doit cependant servir de prétexte au gouvernement turc pour se soustraire à son devoir face à la réalité de la situation en matière de droits humains en Turquie."

Pendant sa visite, Amnesty International a rencontré plusieurs responsables de premier plan, dont le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul, et le ministre de l'Intérieur, Abdulkadir Aksu, avec qui elle a eu une série d'entretiens francs et constructifs. Le gouvernement a reconnu, avec Amnesty International, que, si certains progrès avaient été enregistrés, il restait encore des efforts à faire. L'organisation de défense des droits humains a reçu l'assurance du gouvernement que ses recommandations et ses motifs de préoccupation étaient pris très au sérieux.

Le ministre de la Justice n'a pas rencontré les délégués d'Amnesty International, mais ces derniers ont pu s'entretenir avec les présidents des Cour constitutionnelle et Cour d'appel, ainsi que du Conseil d'État. Ceux-ci ont reconnu qu'une profonde réforme du système judiciaire était nécessaire.

"Le pouvoir judiciaire est indépendant sur le papier, mais des mesures doivent être prises pour qu'il devienne à la fois indépendant et efficace dans la pratique", a déclaré Irene Khan.

La secrétaire générale d'Amnesty International a indiqué que, lors des entretiens de la délégation avec des membres du gouvernement turc, ces derniers avaient tenu des propos très constructifs et très encourageants concernant le rôle des organisations de la société civile et de défense des droits humains tant en Turquie qu'au-delà de ses frontières. "Cependant, cela ne suffit pas. Les hauts responsables du gouvernement ont le devoir de reconnaître dans leurs déclarations publiques - et pas seulement en privé - le rôle précieux joué par les militants des droits humains, en Turquie comme à l'étranger. Les commentaires publics désobligeants contribuent à entretenir l'hostilité et la méfiance des représentants des pouvoirs publics turcs à l'égard des défenseurs des droits humains."

"La protection des défenseurs des droits humains n'est pas simplement une question de réforme de la législation. Elle demande un changement d'attitudes, qui ne peut se faire sans le soutien public clair des dirigeants politiques du pays."

Les délégués d'Amnesty International ont rencontré les représentants d'organisations non gouvernementales turques très diverses. En dépit des réformes juridiques engagées par le gouvernement, nombre d'entre elles continuaient de se heurter à l'hostilité des pouvoirs publics et à la volonté de leurs agents de leur compliquer la tâche. Tous ont demandé une meilleure reconnaissance du rôle légitime joué par leurs organisations, acteurs de la société civile qui veillent à ce que le gouvernement tienne ses promesses.

À l'issue de cette visite, Amnesty International estime que, pour que la situation en matière de droits humains continue de s'améliorer en Turquie, le gouvernement d'Ankara doit :

- procéder à une réforme de fond des institutions de l'État, et notamment des systèmes de sécurité, d'application des lois et de justice,

- poursuivre les réformes juridiques, en faisant preuve d'audace,

- protéger les acteurs de la société civile, et parmi eux les défenseurs des droits humains, en veillant à assurer leur pleine participation au processus de réforme.

"En tant qu'organisation internationalement reconnue, lauréate du prix Nobel de la paix en 1977 en reconnaissance de son action en faveur des droits humains, Amnesty International possède une crédibilité qui s'appuie sur une longue pratique de l'action concernant la Turquie, a ajouté Irene Khan. Nous prenons très au sérieux le programme de réformes du gouvernement et ses propositions d'application. Nous avons fait une analyse détaillée de la situation actuelle en matière de droits humains en Turquie et nous avons fait part au gouvernement de nos recommandations."

Lors de son entretien avec la secrétaire générale d'Amnesty International, le Premier ministre turc a déclaré que son gouvernement "étudierait de près les recommandations contenues dans la note transmise, en les envisageant comme des suggestions constructives", ajoutant : "De précédentes recommandations de ce type nous ont aidé à mener à bien le processus de réformes de 2003".

Reconnaissant que la Turquie se trouvait dans une période de transition, marquée par l'affrontement de forces antagonistes, favorables ou hostiles aux réformes, Irene Khan a déclaré : "Les droits humains ne doivent pas être utilisés comme un ballon de football par le gouvernement, que ce soit dans le cadre des relations bilatérales de la Turquie avec l'Europe ou dans celui de sa politique intérieure. La population turque mérite mieux que cela."

"Le Premier ministre devrait mettre l'accent sur le renforcement de la volonté, de l'aptitude et de la capacité de son gouvernement à faire des droits humains une réalité pour tous et pour toutes."

Contexte:

Une délégation d'Amnesty International, emmenée par la secrétaire générale de l'organisation, Irene Khan, s'est rendue en Turquie du 8 au 13 février, pour y rencontrer des représentants de la société civile et du gouvernement turc. Les délégués ont discuté avec le gouvernement du contenu d'une note adressée par Amnesty International au Premier ministre (index AI : EUR 44/001/2004). À la fin de sa visite, la délégation a publié, sous le titre Turkey : Restrictive laws, arbitrary application - the pressure on human rights defenders (index AI : EUR 44/002/2204), un rapport, dans lequel elle exprimait son inquiétude concernant le sort réservé aux défenseurs des droits humains.

Amnesty International était intervenue en 1998 en faveur de Recep Tayyip Erdogan, alors prisonnier d'opinion, condamné au titre de l'article 312/2 du Code pénal turc pour avoir récité un poème de Ziya Gokalp. Les membres d'Amnesty International du monde entier avaient alors fait pression pour sa libération immédiate et sans condition, ainsi que pour l'abrogation ou la réforme d'une législation qui portait atteinte à la liberté d'expression. Les appels d'Amnesty International avaient été adressés au président de la République, au Premier ministre, aux ministres de la Justice et de l'Intérieur et au président du Parlement turc de l'époque. (Libération, 19 février 2004)

Mazlum-Der: Human rights improvements inadequate in 2003

Although reforms enacted in 2003 brought some remedies for ongoing problems in the human rights area, their effects were limited and people still face problems in daily life.

Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (Mazlum-Der) President Yilmaz Ensaroglu released the organization's annual human rights report for 2003 at a press conference last week. "Despite some positive legal reforms, not much has changed in practice," stated Ensaroglu in responde to journalists' questions.

Mazlum-Der is a human rights organization set up by human rights activists to promote developments in the field of human rights in Turkey. The founder and members are considered religious people as compared to other human rights organizations in Turkey.

Ensaroglu stressed that human rights violations have not decreased in Turkey despite many reform packages passed by the government and accused the government and authorities of failing to comply with the legislation they pass in Parliament. He put the blame in particular on the bureaucracy for issuing restrictive regulations to narrow the context of the reforms. Ensaroglu also stressed that the powerful military is still the strongest apparatus in the country, a fact that was revealed after the storm created around Justice and Development Party (AK Party) Adiyaman deputy Husrev Kutlu's statement about a portrait of Ataturk in Parliament.

Ensaroglu stated that the number of violations received from 17 branches around Turkey does not reflect the real numbers since not everyone whose rights have been violated can access an organization. He further stated that what has been achieved with European Union "harmonization packages" is a great step towards a better democracy and improving the human rights situation in Turkey on the path towards the EU; however, he added, Turkey deserves more than that and the Turkish people should live in better conditions even if Turkey doesn't join the EU.

Mazlum-Der's report starts with the "Freedom House Institute" of America placing Turkey in the category of countries having "half freedom." The report evaluates 2003 as having achieved some positive legal reforms; however, not much has changed positively in practice. The report states that the EU harmonization packages were among the most significant developments of 2003, since four out of seven were adopted that year. Although the reforms have brought many remedies for the ongoing problems in society, their effects have been limited in terms of implementation and people still face problems in daily life.

The bureaucracy in Turkey has slowed the implementation of legal reforms passed by Parliament, limited the application of reforms through issuing restrictive regulations, thereby violating the principle of the separation of powers. The Supreme Board of Radio and Television's (RTUK) December 2002 regulation regarding the use of traditional local languages on radio and television, the Foundations General Directorate's January 2003 regulation regarding foundations' rights to register estates in their names, and the Interior Ministry's regulation on parents' right to give the names they choose to their children are obvious examples of state institutions violating their authority.

Relations between the military and the bureaucracy are one of the important problems of democratization and human rights issues in Turkey. The first step was taken to remedy this issue after legal amendments were made to law governing the National Security Council (MGK) to increase the number of civilian members and the reaffirmation of the MGK's position as merely a consultative institution. Moreover, some major amendments were made to the MGK's responsibilities, duties and structure. Accordingly, the MGK Secretariat-General's executive and inspection powers, particularly the secretariat's ability to monitor the implementation of the MGK's recommended decisions, were annulled. The MGK secretary-general's unlimited power of accessing the operations of civilian institutions has also been eliminated. Although a provision to select the MGK's secretary-general from among the military was repealed, the new secretary-general was once again chosen from the ranks of the military in Auggust 2003. Additionally, some power that was taken from the secretariat by the recent amendments was returned to the secretariat by the regulations that were set out to redefine the secretariat's duties.

Although the Court of Accounts, at the request of Parliament, was authorized to inspect the expenditures of all state departments and institutions including military spending, the independence of the military in preparing and adopting the defense budget, public tenders involving defense spending and the existence of two military budget funds still continue.

The autonomy of military control over the defense budget should be lifted and the task should be transferred to Parliament. Furthermore, the existence of military representatives in various civilian institutions should end.

The chief of General Staff's comments concerning Prime Minister Recep Tayyip Erdogan after the prime minister and defense minister expressed reservations on decisions made by the Supreme Military Council (YAS), the storm created and harsh statements issued by some high-ranking military officers -- some not even authorized to speak out on such matters -- after AK Party Adiyaman deputy Husrev Kutlu said he was not comfortable with a picture of Ataturk dressed in military uniform at Parliament and suggested that a picture of Ataturk wearing civilian clothes would be more appropriate. The AK Party's disciplinary decision taken against Kutlu revealed the stark realization of the military's effect and control over the current civilian authorities.

Repeated promises made by various high-ranking government officials to have zero tolerance for torture has not put a stop to the protection of torturers or prevented torture from occurring. However, amendments made to the Turkish Criminal Code's articles 243 and 245 to prevent the postponement of imprisonment for torture and indictments for ill-treatment and the conversion of the penalty to a mere fine, the lifting of conditions for securing permission from superiors when civil servants are accused of torture and ill-treatment, and finally the admission of cases of torture and ill-treatment as fast-track cases should be viewed as positive developments on the part of the government.

Legal and de facto measures preventing the active participation of certain people in government were not lifted in 2003; however, decreasing the age of eligibility to serve in Parliament to 25 was a positive development.

Parties that lay out the Kurdish issue in their programs or other parties whose programs do not conform with the main policies of the state continue to face many problems. The Constitutional Court closed down the People's Democracy Party (HADEP) and banned 46 members from active politics for five years. Closure cases were also filed against the Democratic People's Party (DEHAP), Rights and Freedoms Party (HAK-PAR) and Turkey's Socialist Workers' Party. Moreover, some of DEHAP's administrators were imprisoned after the court decided that they had forged official documents in order to meet conditions to participate in the Nov. 3, 2003 general elections; additionally, various cases filed against many administrators of DEHAP are still continuing.

Saadet (happiness or contentment) Party (SP) leader Necmettin Erbakan was also imprisoned for misuse of his party's funds.

The arguments over the judiciary deepened in 2003. Debates about the independence of the judiciary basically focused on the position of Justice Minister Cemil Cicek and the deputy justice minister within the Supreme Board of Prosecutors and Judges (HSYK). The annual report suggests that debates on the impartially and independence of the judiciary should have been concentrated on the judiciary's role in the protection of human rights instead of the state using the judiciary to protect its own security and implement its basic policies before seeing to human rights. Particularly, when a state official or the state itself is party to conflict in a legal case, the judiciary requires that official or the state to "serve" the government as a "civil servant."

The problems faced by prosecutors who file prosecutions, the judges who render decisions against the official ideology of the state or against the basic policies of the state, and the impossibility of appeal against the HSYK's decisions altogether are very serious factors that hamper the independence of the judiciary but are not discussed openly. High-ranking officials' statements in public or in private meetings and some systematic publications in the press also put the judiciary under pressure.

Although the 2003 EU Progress Report indicated that the courts in Turkey had started to implement the reforms and that the accused who are being sued under the Criminal Code's articles 159 and 312 are being released in general, there are reverse examples as well since the cases against Mehmet Kutlular and Emine Senlikoglu are still underway.

Rejection of all kinds of discrimination was still not regulated or implemented in Turkish law in 2003. Turkey signed two U.N. conventions but expressed reservations regarding the rights of ethnic peoples and their right to education. Turkey still has not signed the additional protocol on the U.N. Convention on Civil and Political Rights, the framework Convention on European Protection of National Minorities, the Revised European Social Charter and the Rome Statute of the International Criminal Court and has not ratified the European Convention on Human Rights Protocol No. 12 prohibiting discrimination.

Not much improvement has taken place to solve the problems in prisons. Indeed, the reverse has happened in jails, and new crimes and regulations were defined in order to ensure security and impede hunger strikes in the prisons. New F-type prisons, which isolate inmates, continue to be built. The problems lawyers and relatives face when they meet with inmates have not been eliminated. The inmates also continued to complain about not having enough medical care in prison.

Some positive reforms were carried out by the government vis-a-vis freedom of expression, issuing new regulations to lift current restrictions against freedom of expression. The 6th Harmonization Package Article 8 of the Anti-Terror Law was repealed; the 7th Harmonization Package reduced the minimum punishment from one year to six months in Article 159 of the Turkish Criminal Code; and Article 169's context was narrowed. However, the basic principles of the republic and any expression against the indivisible unity of the state were added to the limits of freedom of expression.

The power to inspect associations was taken from the Security General Directorate and given to the Associations' Department set up within the Interior Ministry. However, the new changes are still far from solving the problems faced by associations. Associations cannot be founded or based on an ethnic group. Associations still cannot defend themselves effectively against closure cases.

Mazlum-Der Malatya branch director Ozkan Hoshanli, currently in prison, was imprisoned for 15 months for breaking Meeting and Demonstrations Law No. 2911 for participating in a demonstration to protest the ban on headscarves in Malatya in 2000.

Many ongoing cases were filed against members of the executive board of Turkey's Human Rights Foundation and Mazlum-Der. The authorities have demanded that members of the executive board of the Human Rights Foundation resign from their positions.

Mazlum-Der summarizes human rights violations in Turkey for 2003 as follows:

The number of people killed by unknown perpetrators or in mysterious circumstances totaled 256. Twenty-two people were killed by security forces, most of them for not obeying an order to halt. Indeed all these people could have been arrested. There is strong evidence showing that some were shot with the intention of killing them.

In the first part of 2003, 32 people were killed and 36 people injured in clashes. A total of 135 died and 99 were injured by the end of the year. A total of 146 incidents occurred against civilians relating to explosions. In these incidents 91 people were killed and 847 wounded. Most of the casualties were from the recent explosions in Istanbul.

In 2003, 36 people disappeared or were kidnapped and 14 were victims of rape or sexual assault. Fully 273 people claimed to have been tortured and 91 claimed to have been threatened or received offers to work as informers for the government. Over 9,000 people who illegally entered or tried to exit Turkey were detained, and 495 of them were arrested.

Some 153 villages were raided, and 12 were evacuated.

There were 122 human rights violations in prisons, where 21 people died in 2003.

According to Mazlum-Der sources, a total of 1,634 years and nine months of imprisonment were demanded by the judiciary in 2003; however, verdicts totaling a mere 235 years and four months of imprisonment were issued. TL 242.647 trillion in fines were levied against writers and people who expressed their thoughts.

Fully 160 activities were banned and various magazines and periodicals were seized. Some radio and TV stations were banned from broadcasting and were banned for a total of 1,118 days.

A total of 1,185 violations occurred in the field of freedom of faith. Raids by the gendarmerie against Koran courses increased, causing 44 courses, dormitories and mosques to be closed down, while 290 people were detained. Seventeen violations were committed against non-Muslims in 2003.

Fully 2,099 violations occurred in the field of education, most of which were prosecutions and penalties given to students who protested against the Higher Education Board (YOK).

A total of 602 violations occurred involving freedom of assembly and 11 NGOs were closed down. The majority of these violations were committed on the pretext of NGOs organizing illegal activities and meetings and the force used to stop these activities.

The shortcomings in the current law for the right to asylum were not eliminated, and 5,326 people were either deported or died trying to flee Turkey.

Over 8,900 violations occurred in the field of work and labor. One hundred seventy-seven workers died in work-related accidents due to insufficient safety measures in the workplace, and 7,630 employees were laid off on various pretexts. (Turkish Daily News, February 19, 2004)

Descente de police dans le bureau de TAYAD à Istanbul

En ce moment, (18h heure turque) la police perquisitionne le bureau de l'association d'entraide avec les prisonniers politiques (TAYAD) situé sur la place Taksim à Istanbul.

La police est également entrain de mener une descente dans les locaux du journal des jeunes "Ülkemizde gençlik" .

Avant hier et hier, toutes les associations qui se solidarisent avec les prisonniers politiques en grève de la faim ainsi que leurs familles avaient été attaquées par la police à Ankara.

Pour le moment, nous ne connaissons pas la dimension de cette attaque policière. Néanmoins, nous appelons l'opinion publique internationale à rester vigilante face à cette situation inquiétante. (Tayad Komite Belgique, 19 février 2004)

Human Rights Defenders Sentenced to Prison in Turkey

The International Federation for Human Rights (FIDH) and the World Organisation Against Torture (OMCT) in the framework of their joint programme, the Observatory for the Protection of Human Rights Defenders express their grave concern about the sentencing to imprisonment of several members of the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) Izmir, by the Aliaga first instance Penal Court on February 13, 2004.

The defendants were prosecuted for having attended the funeral of Nevzat Ciftci that took place on 30 September 1999. Mr. Ciftci was one of the prisoners killed during the military operation in Ankara Ulucanlar prison on 26 September 1999.

The defendants were charged with "attacking the gendarmes with stones and bottles" and "resisting and opposing through violent means" pursuant to Articles 32/1 and 32/3 of the Law 2911 on Meetings and Demonstrations.
According to testimonies, the gendarmerie had set up barricades at the village entrance and violently attacked the group to prevent them from attending the funeral.

At least 69 individuals were arrested, beaten and detained, and 14 individuals were remanded, including Dr. Alp Ayan and Mrs. Günseli Kaya, members of the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) Izmir, who then spent 4 months in detention.

On February 16, 2004, after a four years trial, Dr. Alp Ayan, was sentenced to 18 months and one day in prison, and Mrs. Günseli Kaya, together with other 28 defendants, to 18 months in prison. Another defendant, Mr. Adnan Akin was sentenced to 3 years in prison.

The rest (37) were acquitted. The defendants are planning to appeal the convictions.

On January 30, 2004, in an Open Letter to the Turkish Minister of Justice, the Observatory expressed concern over several violations of the right to a fair trial reported by its judicial observer, who attended previous hearings, as well as over the duration of the trial (see Open Letter to the Minister of Justice of Turkey, January 30th, 2004).

The Observatory calls upon the Turkish authorities to:

* guarantee the right to a fair trial of the defendants during the trial in appeal, so that the charges against them be definitely dropped;

* put an end to judicial harassment of human rights defenders in
Turkey ;

* conform with the Declaration on Human Rights Defenders adopted by the UN General Assembly in 1998, in particular its article 5.a which states that everyone has the right "to meet or assemble peacefully";

* to amend Law 2911 on Meetings and demonstrations in order to guarantee the right to freedom of association and peaceful assembly, a right enshrined in article 20 of the Universal Declaration of Human Rights of 1948 as well as in article 22 of the International Covenant on Civil and Political Rights of 1966, signed by Turkey on 15 August 2000. (NM)

* For more information, please contact: FIDH: 00 33 1 43 55 25 18 - OMCT: 00 41 22 809 49 24  (Bianet.org, February 17, 2004)

Mazlum-Der to Erdogan: You should not forget your past

Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (Mazlum-Der) Izmir branch director Selvet Cetin issued a press release on Saturday protesting statements made last week by Prime Minister Recep Tayyip Erdogan to Amnesty International (AI) Secretary-General Irene Khan about human rights organizations.

"Even if you are a prime minister, you should not forget the past," stated Cetin.

"Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's reproach last week to Irene Khan and the AI mission about human rights organizations, saying, 'When I was "convicted of [a crime of] conscience" no human rights organizations were interested in me,' and his allegation that human rights organizations had double standards and acted ideologically cannot be accepted," read the Mazlum-Der press release.

"Prime Minister Recep Tayyip Erdogan seems to have forgotten the fact that because of his conviction for his thoughts, Amnesty International declared him a 'prisoner of conscience' on Feb. 4, 1999 and that many AI members campaigned for him with letters from various countries, and that because of a book called 'Freedom of Thought 2000,' which included his statements, many writers, intellectuals and human rights activists were prosecuted in Turkey. If the government had not issued an amnesty [postponement law] then the president of Mazlum Der and the Human Rights Association [IHD] as well as many writers would still be in prison. Prime Minister Erdogan might not care about human rights activists and organizations' efforts in his country for his release; however, he should have thanked the thousands of human rights volunteers from all around the world who sent letters for his release."

The press release concluded by saying, "Dear Prime Minister, torture, ill treatment, summary killings and a lack of freedom of expression still continue in our country, and instead of accusing human rights organizations, you should use your power to resolve the human rights problem in our country. This behavior would be better appreciated." (Turkish Daily News, February 16, 2004)

Human Rights Commissioner presents annual report on Turkey

Council of Europe Commissioner for Human Rights Alvaro Gil-Robles last week presented a series of reports on the human rights situation in the new European Union Member States and candidate countries to the Committee of Ministers.

The commissioner hopes that the spirit of the reforms initiated by the governments and by the legislators involved will reach all parts of society, starting by the judiciary and by the state administration at all levels.

"Enlargement is a momentous event for our continent. It sets a seal on the reunification of nations, which were divided when they emerged from the Second World War. However, accession to the European Union does not exempt anyone from fulfilling the undertakings entered into, notably towards the Council of Europe. Human rights observance, a fundamental accession criterion, must remain a priority in all States of the Union, new and old, all belonging to the Council of Europe," said Gil-Robles.

Gil-Robles visited Turkey on June 11-12, 2003. His visit to Turkey was the third time he traveled to the country since the beginning of his period in office as commissioner. This visit was preceded by a first visit from December 3-6, 2001 on the invitation of the Turkish authorities.

Since 2001 Turkey has undertaken a series of legislative reforms. At the time of the commissioner's visit, five amendments to various acts had been passed and brought into force. These acts, which are generally referred to as "harmonization packages," contain amendments to both old and new legislation.

The harmonization reforms will effect the following issues and laws: Freedom of expression and freedom of the press, amendments to the Constitution reform of the Criminal Code and the Anti-terrorism Act, reform of the law on the press, assessment of the impact of the reforms, freedom of association and peaceful assembly, the law on associations, restrictions on the purpose of associations, reforms liberalizing associations' international activities, restrictions on the right to form an association, supervision of associations by the authorities, the situation of human rights organizations in Turkey, the status of political parties, religious freedom and trade union freedom.

The report also contained the action of the law enforcement agencies and the functioning of the prison system, ill treatment and torture in police custody, duration of police custody and the conditions of being taken into police custody, what happens during police custody, violence other than in police stations, the need to ensure effective criminal prosecution in the event of abuses by the security force, changing the behavior and working methods of the security forces: the need for education and training, compensation for harm caused by the security forces during anti-terrorism operations, the judiciary and its role in implementing the reforms, protection of vulnerable groups, refugees and asylum seekers, situation of women in the family and at work, domestic violence, sexual violence and honor crimes, situation of children, protection of cultural rights, non-judicial mechanisms for the protection of human rights, conclusion and recommendations, and comments by the Turkish government.

Gil-Robles stressed the importance of the scale of the legislative reforms in Turkey, which have effected a high proportion of legislative texts, beginning with the Constitution. The reforms have been a response to a number of criticisms the Council of Europe has been making for many years and the authorities' will to act on those recommendations can only be welcomed. At the same time, the authorities assured him of their determination to pursue the reforms. "One cannot but welcome such commitment shown by the authorities," stated Gil-Robles.

However, he considers the legislative amendments made, inspired by the wish to deepen the process of democratization, to be only the very first steps in this direction since the most difficult part is still to come, namely the implementation of those reforms, and for this the government cannot do without the assistance of civil society as a whole.

The commissioner welcomed and encouraged the constitutional reforms and the legislative harmonization to have occurred in Turkey for over the last two years are of major importance to the country. As stated in the report, priority should be given to the application of these reforms at all levels of the state. It is true that, to date and according to general assessments, major reforms, although they have come into force, are not well known by the public at large. There are also problems as to their full and complete application.

The commissioner hopes that the spirit of the reforms initiated by the government and by the legislator will reach all parts of society, starting by the judiciary and by the state administration at all levels. From now on, it must be assured that the new measures are applied in judicial decisions and administrative practices. It would be a setback for the reforms to fail because of the persistent application of general provisions remaining in force and which continue to permit the prosecution of people for the same acts, often more harshly.

The application of the reforms will demand the definitive abandonment of certain older habits, among which, the tendency by the prosecuting authorities to open procedures against a number of associations' activists. These cases are often dismissed or result in an acquittal, but are used as a means of intimidation. The commissioner insists that judicial harassment that can hinder fundamental liberties be avoided.

The commissioner encourages state authorities to engage in a dialogue and to co-operate with representatives from non-governmental organizations, and through them with civil society. This dialogue is necessary to achieve true changes in mentalities that must accompany the recent normative reforms. In this context, the commissioner stresses the importance of training programs to familiarize public sector agents -- starting with members of the judiciary and the prosecution service -- with the new reforms and with European standards promoted by the Council of Europe. It is necessary to continue and to expand these programs.

The commissioner welcomes the authorities' commitment in combating all acts of torture and ill-treatment by law-enforcement officials. Succeeding in this task would require the reinforcement of medical controls in sensitive areas -- starting in prisons, detention centres and police stations. The commissioner suggests that the controls be made by specialized doctors, endowed with a special status, and protected against all types of pressures from wherever they may come. Controls performed by these doctors should be done in designated and protected places, and without the presence of a police officer. The doctor should give his report directly to the prosecutor, rather than through the intermediary of a police officer.

Protection of human rights must remain a top priority of the authorities. To this end, mechanisms to protect human rights must be improved and reinforced. The creation of an Ombudsman institution is important in this context.

The report concluded that Turkey is only at the start of its path of applying substantial and courageous reforms. It is understandable that all cannot be done in one day, but if the authorities keep on following the politic it has engaged in to the letter, while associating all of the civil society to the process, the results will exceed expectations and prove that only democracy and the respect for human rights can bring fulfilment and well being to all citizens.  (Turkish Daily News, February 16, 2004)

La police ouvre le feu sur des colleurs d'affiches à Ankara

Samedi dernier, les familles de TAYAD qui s'étaient réunies simultanément à Istanbul et à Ankara, devant des organes de presse internationaux, pour lire un communiqué dénonçant les conditions des prisonniers politiques en grève de la faim, avaient été sauvagement attaquées, battues, matraquées puis arrêtées par une meute de policiers débridés ... Comme pour cacher les 107 victimes de la répression carcérale, la police du gouvernement AKP fit arrêter 36 personnes. Celles-ci ont été conduites à la section anti-terroriste où elles ont fait l'objet de tortures.

Hier à Istanbul, plusieurs dizaines de personnes ont à nouveau été arrêtées.

Au même moment, à Ankara, la police a fait parler les armes. En effet, la police qui, d'habitude, fait parler ses matraques, ses coups de pied, ses coups de crosse et ses bombes lacrymogènes a, pour l'occasion, sorti les revolvers. Des policiers ont ainsi tiré sur des membres de TAYAD occupés à coller des affiches. Il semblerait tout de même qu'il n'y ait pas eu de blessés.

Chaque jour, le gouvernement AKP nous parle de démocratisation et d'adhésion de la Turquie à l'UE en vantant leurs progrès en matière des droits de l'homme. Or, leur seul souhait est que ces droits démocratiques restent sur papier. Car lorsque l'on fait usage de nos droits démocratiques, le gouvernement change de ton et montre sont visage véritable. Un visage sur lequel on peut lire persécutions, torture, intolérance, arbitraire et massacres.

Manifestement, l'AKP fait de l'allergie à nos affiches. Ce qui le met ainsi hors de ses gonds, c'est l'idée que la population se rende compte de la réalité exprimée dans nos affiches. Pourtant, de plus en plus de gens le savent malgré la censure, ne fut-ce qu'à travers l'opération du 19 décembre 2000 qui avait été diffusée en direct à la télé. Certes, la suite fut étouffée par la censure et c'est la raison pour laquelle un dixième groupe de volontaires poursuit actuellement le jeûne en prison.

Pour cacher nos morts, l'AKP torture et bâillonne les familles. Quoi que le gouvernement AKP et ses sbires feront, la réalité est que 107 personnes ont perdu la vie en prison, que plus de 500 personnes ont été médicalisées de force au point de perdre la mémoire. S'ils continuent à nous ignorer ainsi et si la situation carcérale ne change pas, d'autres cercueils sortiront des prisons... Pourront-ils encore cacher cette réalité longtemps?... Quoiqu'ils fassent, grâce à la détermination des prisonniers et de leurs proches, le mur du silence commence à se fissurer.(TAYAD, 16 février 2004)

La violence policière contre les familles de prisonniers politiques

Aujourd'hui à 13h, la police est intervenue par deux fois contre des membres de TAYAD qui s'étaient rassemblées devant le bâtiment de l'agence de presse réunie située dans le quartier d'Esentepe à Mecidiyeköy (Istanbul). Voici comment s'est passée la première attaque. D'abord une soixantaine de manifestants a été attaquée sauvagement par la police et dispersée à coups de matraques.

D'après nos sources, les personnes suivantes ont été arrêtées et mises en garde à vue: Ruken Kiliç, Seval Yaprak, Gülser Sarigül, Celalettin Çinar, Sadri Mahmut, Can Sever, Gülsen Salman, Zeynel Sise, Cem Duman, Zafer Beyaz Dogan, Erhan Dogan, Selda Yesiltepe, Feridun Osmanagaoglu, Dogan Çelik, Serpil Kargin, Asur Düsmez, Ali Karademir. Ruken Kiliç a été eu le crâne brisé et un bras cassé. Toutes les personnes arrêtées portent des traces d'ecchymoses.

A 14h, un deuxième groupe de membres de TAYAD s'est réuni devant le même bâtiment pour tenir une conférence de presse. La police est une nouvelle fois intervenue avec la même brutalité. Durant cette deuxième attaque, 20 personnes ont été arrêtées. Parmi les manifestants arrêtés, Mustafa Erol a perdu connaissance suite aux coups qu'il a reçu à la tête et à l'aspersion intense de gaz au poivre.

Au même moment, un groupe de membres de TAYAD est entré dans le bureau de la BBC situé dans le bâtiment de la presse réunie et a demandé aux journalistes de la BBC que leur communiqué de presse soit diffusé vers toutes les agences de presse du monde. Vers 14h45, les manifestants étaient toujours occupés à attendre dans le bureau de la BBC que leur communiqué soit envoyé.

Entre-temps, un groupe de membres de TAYAD réunis devant les locaux de la Communicated Press à Ankara ont été ag ressés par la police. Cinq membres de TAYAD ont été rossés avant d'être emmenés au commissariat.

Les juristes de notre pays crient à tort et à travers que l'on peut désormais s'exprimer dans notre pays, qu'il n'y a plus d'obstacles légaux. Aucun juriste ne réfute cette affirmation. Malheureusement, dans ce pays, le droit ne vaut rien. La liberté d'expression et la démocratie sont à la merci du bon vouloir des policiers paradant la matraque au poing. La population a tout simplement peur d'élever la voix. Le 6 février dernier, près de 50 personnes ont été arrêtées sur la place Taksim avant même qu'elles aient pu lire leur communiqué de presse. Parmi eux, des badauds qui n'avaient rien à voir ont été pris dans le tas, battus et emmenés au poste de police.

Toutes les personnes arrêtées ce samedi ont été rouées de coups, matraquées et aspergées de gaz lacrymogène depuis leur arrestation jusque dans les locaux du département de la sûreté du commissariat central d'Istanbul.

Ces personnes ont toutes été torturées. Les policiers ont abondamment utilisé les bombes lacrymogènes dans les autobus puis fermé les portes jusqu'à ce que les personnes coincées dans les véhicules, vieillards et malades compris, soient totalement asphyxiées. Quand les personnes à demi inconscientes ont pu sortir de l'autobus, elles ont été sauvagement tabassées tout au long de la "haie d'honneur" composée des policiers des unités d'intervention rapides. Certains des manifestants ont perdu connaissance au cours de cette séance de tabassage. Durant leur détention, toutes ces personnes ont été victimes de menaces, d'injures, de brimades et d'humiliations de la part de leurs tortionnaires...

Aujourd'hui comme hier, les brutalités, les arrestations et les TORTURES sont le pain quotidien de toutes celles et ceux qui luttent pour leurs droits... Telle est la réalité inchangée de la Turquie. Le prétexte démagogique de notre adhésion à l'Union européenne ne change en rien cette réalité. Nous continuerons à dénoncer ces pratiques infâmes. Non pas en nous appuyant sur l'UE mais par notre lutte. Une véritable démocratie ne peut s'obtenir que par une lutte nécessitant parfois un grand sacrifice. (TAYAD, 14 février 2004)

Ankara doit progresser dans la défense des droits de l'Homme, selon Amnesty

La Turquie a encore beaucoup de progrès à faire pour faire appliquer les réformes qu'elle a adoptées en matière de défense des droits de l'Homme, a affirmé jeudi à Ankara la secrétaire générale d'Amnesty International, l'organisation de défense de ces droits.

"A Amnesty International nous reconnaissons qu'il y a eu des progrès en matière de respect des droits de l'Homme", a déclaré Irene Khan lors d'une conférence de presse à l'issue d'entretiens avec les dirigeants turcs, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Mais la dirigeante de l'organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres a souligné la nécessité pour Ankara de faire davantage.

"Il y a une différence entre les politiques professées par le gouvernement (...) et les réalités sur le terrain", a-t-elle souligné.

Mme Khan, la première dirigeante d'Amnesty à visiter la Turquie, a précisé que son organisation avait remis à M. Erdogan un mémorandum appelant son pays à engager "des réformes institutionnelles significatives" pour forcer les autorités judiciaires et policières, notamment, à appliquer les réformes à la lettre.

"Nous craignons que si le gouvernement n'entreprend pas des réformes d'urgence dans des domaines clé, il y ait un risque pour que ses efforts de changements soient sabotés," a estimé Mme Khan.

Dans le mémorandum distribué à la presse, Amnesty met l'accent sur le fait que les forces de sécurité continuent à recourir à la torture et bénéficient souvent d'impunité. (Voir: AI Memorandum: "From paper to practice: Making change real")

Les incidents relevant de la torture physique sont en nette diminution, mais les autorités ont encore recours à des mesures telles que la privation de sommeil ou de nourriture, selon Mme Khan. (AFP, 12 février 2004)

AI Memorandum: "From paper to practice: Making change real"

An Amnesty International delegation headed by Secretary-General Irena Khan continues its meetings in Turkey. Among them are the Parliamentary Human Rights Investigation Commission and the European Union (EU) Adaptation Commission. The delegation will submit to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan a memorandum on the situation of human rights in Turkey as seen by the organization.

The full text of the AI Memorandum:

The past two and a half years, and particularly 2003, has witnessed an unprecedented period of legislative reform in Turkey. Constitutional amendments followed by legislative reform packages (known as the 'Harmonization Laws') have been passed in order to bring Turkish law into line with international standards, with the aim of satisfying the terms of the Copenhagen Political Criteria which provide the benchmark for countries aiming at accession to the European Union (EU). Much of this legislative reform of the pre-accession period pertains to the protection of human rights and for this reason Amnesty International views the pre-accession process as in itself a positive development for Turkey, for its citizens and for all those living under its jurisdiction. Being a candidate for EU accession means that for Turkey the question is more one of when rather than if it will be given a date for the start of accession negotiations. Pre-accession and, when it happens, accession negotiations provide a timetable and criteria for change.

For an organization concerned with strengthening human rights protection in countries throughout the world, implementation of legislative reform in this area and the will of governments to combat human rights violations are issues of the utmost priority, regardless of their political linkage to outcomes such as the attainment of EU membership. Amnesty International does not make recommendations intended either to promote or block a country's membership of one political bloc or another. People all over the world deserve the best possible standards of human rights protection. In Turkey civil society organizations, trade unionists, political activists, students and intellectuals have long struggled at great cost for better rights for all. Commitment by the Turkish government to the EU accession process builds on their work of many years.

Amnesty International recognizes that real, on-the-ground progress in ensuring the protection of human rights in Turkey requires the current drive for reform to be fully internalized by all state actors and all sections of society; it must become much more than an exercise in satisfying externally-imposed criteria. The reforms to date have been encouraging, but genuine change will only come with their full and sustained implementation.

Gross violations of human rights have occurred at various times in Turkey's very recent past. Reports of grave violations persist in the present. Too often in Turkey the issue of national security has been invoked and emphasized by the authorities at the expense of human rights, and actions purported to be in defence of national interests have entailed disregard for the rights of people living under Turkish jurisdiction.

On 15 and 20 November 2003, Turkey faced a new and terrifying threat in the form of the bombing of two synagogues, the British consulate and the HSBC bank headquarters in Istanbul. Amnesty International expressed its deep condolences and condemned these attacks, which resulted in the loss of 62 lives and hundreds injured, in the strongest possible terms. For any country in the world attacks on this scale represent a deep and formidable challenge, the extent of which cannot be underestimated. But it is for this reason that Amnesty International also considers that it is in times like these that the need for adherence to international human rights standards, requiring scrupulous investigation, transparency and accountability in the effort to bring to justice those responsible for such brutal acts, is greater than ever. Amnesty International believes that the respect for and protection of human rights is the only basis upon which long-term security and justice for all may be achieved.

Positive steps: new legislation and ratification of international human rights treaties

To date seven reform packages (known as the 'Harmonization Laws') encompassing a large number of amendments to different laws have passed into law. Some of these laws are addressed later in this memorandum, together with the regulations and circulars which have been issued to law enforcement officials and the judiciary in order to further the process of implementation. It is to be hoped that the coming months will see positive steps towards full implementation and continuing efforts by the government to ensure that law enforcement officials and members of the judiciary are fully versed in new laws and regulations. The spirit of reform must also begin to be reflected in  prosecutorial and judicial decisions, particularly for example in relation to the non-violent expression of dissenting opinion and acts of non-violent protest.

Amnesty International also welcomes news of Turkey's ratification on 23 September 2003 of two important agreements, the International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) and the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights (ICESCR). On 1 December 2003 the Turkish Parliament ratified Protocol no. 6 of the European Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms concerning the abolition of the death penalty during peacetime; on 9 January 2004 Turkey signed up to protocol no. 13 of the European Convention concerning abolition of the death penalty during wartime and Amnesty International expresses the hope that ratification of this protocol will also follow promptly.

Amnesty International welcomes the recent announcement that gender-discriminatory articles of the Turkish Penal Code are to be amended.

Recognizing that the International Criminal Court is a vital tool in the struggle to combat impunity for international crimes including war crimes and crimes against humanity, Amnesty International calls upon Prime Minister Erdo_an to ensure that Turkey joins other Council of Europe member states in ratifying the Rome Statute of the International Criminal Court.

Amnesty International is particularly supportive of moves to strengthen official complaint mechanisms and monitoring bodies as a key means of combating impunity for human rights abuses. Such mechanisms must be able to inspire the confidence of the public in Turkey in being able to lodge complaints and have those complaints dealt with impartially, without fear of reprisal or further harassment from law enforcement officials.

One positive step towards reactivating an official state body charged with investigating claims of human rights violations comes with the recent decision to restructure the 930 Provincial Human Rights Boards under the Human Rights Presidency of the Prime Ministry, by removing the local heads of the police and gendarmerie from the boards. The incorporation of independent non-state officials may contribute towards reactivating these boards and making them more effective and transparent in their functioning.

Another achievement has been the work of the present Parliamentary Human Rights Commission which, within its limited means, is committed to investigating complaints of human rights violations.

Amnesty International's key areas of concern about human rights violations in Turkey:

Amnesty International would like to take the opportunity here to outline a number of continuing concerns about human rights protection in Turkey and to offer a number of recommendations aimed at remedying those areas where violations continue to be reported.
The violations we discuss here do not represent the complete range of human rights abuses in Turkey, but are those that Amnesty International considers to be among the most severe. They are grouped into four main areas: continuing allegations of torture and ill-treatment by law enforcement officials; impunity of law enforcement officials for such crimes and the need to address the legacy of violations; continuing restrictions on freedom of expression and the criminalization of peaceful expression of dissenting opinion; and violence against women.

Continuing allegations of torture and ill-treatment of detainees and demonstrators by law enforcement officials:

Torture and ill-treatment in detention

Although the Justice and Development Party (AKP) government has professed on numerous occasions a policy of 'zero tolerance of torture', Amnesty International considers that there has to be a stronger drive to convey this uncompromising message to every police and gendarmerie station in the country and also to public prosecutors and judges.

Torture and ill-treatment by police of persons who have been detained remain a matter of grave concern. Although it was significant that there were far fewer reports to Amnesty International during 2003 of methods such as electric shocks, falaka, and hanging by the arms, there were regular reports of detainees being beaten, stripped naked, sexually harassed, subjected to repeated verbal intimidation, including death threats, sometimes accompanied by mock executions, and being subjected to restriction of sleep, food, drink and use of the toilet.

Some law enforcement officials continue to believe that assaulting suspects will not lead to sanctions and that therefore violence towards detainees and prison inmates is permissible. Some judges still choose to treat police brutality lightly when they admit as evidence in court statements reportedly extracted under torture or ill-treatment. We will examine the persisting practices and factors that contribute to these and other violations committed by law enforcement officials going unpunished in the next section.

Reports of unofficial (that is unregistered and therefore illegal) detention in which people alleged that they were abducted by plainclothes law enforcement officials and taken in unmarked cars to places other than ascribed detention centres and threatened, intimidated and sometimes tortured and ill-treated, constituted a particularly disturbing trend. There were also reports of some detentions not being recorded in spite of the detainee being held in a police station. Unofficial detention is illegal and senior law enforcement authorities have an obligation to prevent it and to ensure that those responsible for such breaches are punished. The principle of chain-of-command control is set out in the United Nations (UN) Declaration on the Protection of all Persons from Enforced Disappearance: ³Each state shall Š ensure strict supervision, including a clear chain of command, of all law enforcement officials responsible for apprehension, arrests, detentions, custody, transfers and imprisonment, and of other officials authorized by law to use force and firearms² (Article 12/2). It is in fact difficult to imagine that, given the hierarchical structure of law enforcement services, senior members of the police force and gendarmerie in Turkey would not have the authority to prevent this practice.

Amnesty International considers that one reason for the persistence of torture and ill-treatment in police and gendarmerie stations is linked to the failure of law enforcement officials to follow the legally prescribed detention procedures, and in the correct sequence. These include the duty to immediately inform detainees of their rights, including the right to remain silent, right to immediate access to legal counsel and right to have next of kin or other person of their choice informed of their detention. While it is encouraging to note that detention periods are now reportedly being kept within the legal limit, the fact is that the most basic rights of the suspect continue to be disregarded in most detention situations. Reports from lawyers suggest that in some cases, on arriving at the police station after hearing from a third party that a person has been detained, they are informed by police officers that the detainee is not available or does not wish to meet with them, though no evidence is produced to support this. Former detainees reported to Amnesty International in 2003 that they were neither informed of their rights in detention nor granted access to legal counsel, even when they requested it. Some lawyers, who regularly act as duty officers on call for the local Bar associations and are available to be summoned to police stations, reported that their clients have later explained to them that while in custody they were too afraid to ask for a lawyer because they feared such requests might prompt ill-treatment and intimidation by police.

It is hoped that recent further amendments to the regulation on Apprehension, Detention and Interrogation [note for translator: Yakalama, Gözaltžna Alma ve Ifade Alma Yönetmeligi] (Law No. 23480), which provide for recording of additional details, such as the time when a person's relatives or chosen individual were informed of their detention and the officer who made the telephone call, will provide further guarantees against abuse of duty.

Amnesty International believes that regular periodic and unannounced ad hoc visiting of police and gendarmerie stations by representatives of independent monitoring bodies in order to scrutinize practices within the station, their functioning, chain of command, record keeping, detention procedures and officers' knowledge of those procedures, would all contribute to preventing torture and ill-treatment.

Further, Amnesty International highlights the clear need for continuing training of law enforcement authorities, especially during a period of rapid legal reform. The issuing of circulars and regulations which attempt to put law into practice on the ground is insufficient in and of itself. Beyond the training of law enforcement officials, there is also a clear need for a public information campaign, linked to a public drive against torture and ill-treatment, to inform the population of their basic rights in custodial situations.

Excessive use of force by law enforcement officials in the policing of demonstrations

Law enforcement officials habitually and unthinkingly rely on the use of force and demonstrate few of the skills required to police demonstrations and public meetings, many of which are unauthorized but peaceful.

Demonstrations in Turkey and televised images of them in news broadcasts continue to provide witness to the brutality and inadequacy of policing practices. The year 2003 was no exception in this respect and from video-footage of demonstrations it was difficult to imagine that Turkey was living through an era of reform. Police regularly used disproportionate force against demonstrators, singling them out, chasing them and severely beating them and continuing to kick and beat them even as they lay on the ground or after apprehension. The published image, during the demonstration of students in Ankara against the Council of Higher Education (YÖK) in early November 2003, of a police cameraman filming a demonstrator while kicking him as he lay on the ground was a particularly chilling reminder  of the failures of public order policing in Turkey.

Groups particularly targeted during their demonstrations include supporters of the  political party DEHAP, leftist parties, trade unionists, students, and anti-war demonstrators.

Amnesty International has been concerned at the failure of the authorities to investigate acts of police brutality against demonstrators, although demonstrators reportedly injured by police officers have often been prosecuted for 'resisting arrest'.

Although Amnesty International recognizes that crowd control is a complex matter, particularly when demonstrators on occasion resort to violence, the organization is concerned about the use of force by the police which has regularly been disproportionate and well exceeds the limits necessary to crowd control. Amnesty International recommends further training for police in the area of policing of demonstrations and urges the authorities to ensure independent, thorough and prompt investigations into allegations of police brutality.

Amnesty International reminds the Turkish government of its responsibilities under international law, including the UN Basic Principles on the Use of Force and Firearms by Law Enforcement Officials which states in Principles 7 and 8:  ³Governments shall ensure that arbitrary or abusive use of force and firearms by law enforcement officials is punished as a criminal offence under their law², and ³Exceptional circumstances such as internal political instability or any other public emergency may not be invoked to justify any departure from these basic principles.²

Impunity for torture and ill-treatment and other violations committed by law enforcement and security forces

There has been a notable failure to address the legacy of human rights violations from the past ? including torture,  'disappearances', extrajudicial executions, unfair trials, destruction of property and forcible evacuation from villages in the southeast of the country ? as the number of cases against Turkey in the European Court of Human Rights bears out. Focus on Turkey entering a new era in the protection of human rights should not mean that this legacy remains unaddressed and forgotten by the Turkish authorities. The introduction of a draft bill in January 2004 intended to offer the possibility of compensation for those who lost property and livelihoods as a result of the forcible emptying of villages during the conflict in southeast and eastern provinces of Turkey in the late 1980s and 1990s is one step, but the authorities  should not ignore their responsibility to bring the perpetrators of such violations to justice.

Laws recently adopted have aimed to combat some aspects of impunity by removing some of the obstacles to the investigation of claims of torture and ill-treatment, by requiring that trials of those charged with such crimes are given priority and that hearings take place at no more than 30-day intervals, and by stipulating that prison sentences for such crimes cannot be converted to fines, suspended or postponed.

Amnesty International notes one recent decision to expel a senior police official from the police force on the grounds that he had wilfully ignored the crimes of torture and ill-treatment committed by officers in units under his command. The dismissal from the police force in September 2003 of Adil Serdar Saçan, former Head of the Organized Crime Branch of Istanbul Police Headquarters, represents one of the few instances of a senior official being disciplined in this way in connection with the crimes of torture and ill-treatment.

At the present time, however, the ratio of reports of torture and ill-treatment to investigation and prosecution of alleged perpetrators remains extremely low. While this state of affairs continues, it is unlikely that law enforcement officials will really internalize the sense that brutality against detainees is unacceptable.

The UN Convention against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment and other international standards, which Turkey has ratified, emphasize that investigations into the crimes of torture and ill-treatment should be conducted in a prompt, thorough and independent way. Few such investigations or trials for these crimes in Turkey meet any of these criteria.

Too often inquiries conducted by prosecutors into allegations of crimes committed by law enforcement officials are closed on the basis of ³insufficient evidence². The process of gathering evidence and interviewing relevant witnesses during such inquiries, however, tends not to be conducted in a systematic or timely way. Amnesty International considers that the authorities must address the different issues which together currently result in inadequate and ineffective investigation of human rights violations.

In cases where inquiries do result in a decision to initiate legal proceedings and members of the security services do stand trial, the factors that contribute to impunity can be traced in a range of practices regularly observable in such trials. The authorities do not always act swiftly to locate the accused and serve them with written summons to court. There have been several instances reported to Amnesty International where it emerges that years into a trial the accused have not been summoned to give statements or to appear in court even though their names appear as defendants in the indictment and their whereabouts are reportedly known. The repeated failure to bring all the accused to court in the two ongoing trials of 10 police officers accused of torturing to death the student Birtan Altunba_ in the Police Headquarters in Ankara on 10 January 1991 is a case in point. Failings like these contribute to trials being  drawn out for extended periods, sometimes so prolonged that they collapse because the statute of limitations has been exceeded. For this reason, Amnesty International considers that the statute of limitations for the crimes of torture and severe ill-treatment should be repealed.

It is very often reported to Amnesty International that law enforcement officials under investigation or indicted and on trial for torture or ill-treatment remain on active duty; in some cases it is reported that officers may not attend trial hearings because they are ³on duty². Their removal from active duty pending the outcome of an investigation and their suspension from duty during are essential measures to demonstrate that the crimes for which they are being investigated or charged are regarded and treated with appropriate gravity.

There is also a need to expedite trials by introducing regulatory time frames for the provision of evidence ? such as medical reports from the Forensic Institute ? by improving the mechanisms for ensuring more thorough pre-trial preparation of cases by the relevant authorities and by introducing the practice of conducting trial hearings on consecutive days until a verdict is reached, or at least at closer intervals than is the current practice. The maximum interval of 30 days between hearings recently introduced may be an improvement on the past, but will not solve the problem of excessively drawn out trial proceedings.

The range of sentences for torture and ill-treatment (respectively Articles 243 and 245 of the Turkish Penal Code) is very great. In those rare instances where law enforcement officials are convicted of these crimes, judges regularly opt for minimum or low sentences. Amnesty International considers that judges must receive further training to impress upon them that, in accordance with Article 4 of the Convention against Torture, sentences must be commensurate with the gravity of the crime. In a report in 1999 on the subject of impunity (³Turkey: The Duty to Investigate, Supervise and Prosecute² AI Index: EUR 44/24/99), Amnesty International noted that on 31 August 1998, the Court of Appeal had confirmed sentences of nine years' imprisonment for four juveniles convicted of breaking into a shop in Gaziantep to steal two kilograms of baklava.  Few law enforcement officials, with the notable exception of the notorious case of the 10 police officers convicted of torturing 16 young people in Manisa in 1995, have been handed down sentences of similar gravity for the crimes of torture, even in cases where the torture has resulted in the death of the victim.

Restrictions on freedom of expression and the criminalization of non-violent dissent

Amnesty International is disturbed by the continuing practice in Turkey of investigating, prosecuting and convicting people who express non-violent dissenting opinions and make statements which ought to be regarded as contributions to lively and critical public debate befitting a democratic society. The right to freedom of expression is enshrined in Article 10 of the European Convention and Article 19 of the International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR).

Amnesty International notes that there have been certain reforms to laws pertaining to freedom of expression. For example, the organization welcomes the repeal of Article 8 of the Anti-Terror Law concerning 'separatist propaganda', but considers that, despite their recent amendment under the Harmonization Law reforms, other articles of the Turkish Penal Code continue to conflict with the right to freedom of expression and are in practice still being used too harshly.

One such provision is Article 159 of the Penal Code which, in its amended form, criminalizes statements deemed to be made with the 'intention' to 'insult or deride Turkishness, the Republic, the Grand National Assembly or the moral personage of the government or state's armed forces or security forces or the moral personage of the judiciary'. The Organization for Security and Cooperation in Europe has expressed the view that libel should not be criminalized and that libel laws should form part of civil law. The Johannesburg Principles on National Security, Freedom of Expression and Access to Information state in Principle 7a(ii) that: ³Expression which shall not constitute a threat to national security includes Š expression that Š constitutes criticism of, or insult to, the nation, the state or its symbols, the government, its agencies, or public officialsŠ', and states in Principle 7b that, 'No one may be punished for criticizing or insulting' any of the above.

Two recent prosecutions under Article 159 demonstrate that the article continues to be used in a way that violates the right to freedom of expression guaranteed in Article 19 of the ICCPR. Sabri Ejder Öziç, the former head of Radyo Dünya, a local radio station in Adana, was sentenced on 30 December 2003 for expressing views, on 23 February 2003, against the deployment of foreign troops on Turkish soil and for claiming that were the Turkish parliament to authorize deployment, it would be committing an act of terrorism. For this non-violent expression of opinion Sabri Ejder Öziç was convicted and sentenced to a one-year term in prison.  He is currently at liberty and is appealing against the verdict.

Another disturbing case was that of Hasan Basri Aydžn, sentenced by the Sixth Ankara Penal Court of First Instance for violating Article 159 to five month's imprisonment. The Court of Appeal upheld the verdict in November 2003, on condition of receiving a medical report confirming his fitness for prison. Hasan Basri Aydžn is a 75-year-old retired teacher in poor physical health, whose crime was to have written a letter, on 29 July 2000, to the Head of the Directorate of Prisons and Detention Centres criticizing him for describing the new F-type prisons as resembling hotels and ironically suggesting that the Director and his wife spend 10 days in an F-type prison cell.

Amnesty International is concerned that, even after their amendment in various reform packages over the past two years, other provisions of the law are still being used to criminalize people for the legitimate exercise of their right to non-violent expressions of critical opinion. These include Article 312/2 ('incitement to enmity based on class, race, religion, sect or regional difference') and Article 169 ('aiding and abetting an illegal organization') of the Turkish Penal Code, and Article 7 ('propaganda for an illegal organization') of the Anti-Terror Law.  Prime Minister Recep Tayyip Erdo_an will remember his own experience of falling foul of the all-encompassing Article 312/2 when he was sentenced to prison for publicly reading out a poem on a visit to Siirt in 1997.

Amnesty International is particularly concerned about restrictions placed on the right to freedom of expression, and the related issue of restrictions on freedom of association and assembly. The organization has fully documented and discussed these three interrelated issues in relation to human rights defenders in Turkey in a report entitled 'Turkey: Restrictive Laws, Arbitrary Applications: The Pressure on Human Rights Defenders' (AI Index EUR 44/002/2004). The report argues that despite recent legal and constitutional reforms, human rights defenders in Turkey are targeted for harassment and intimidation by state officials and their public activities are restricted through a huge number of laws and regulations, including provisions in the Anti-Terror Law, public order legislation, the Law on Associations and Law of Foundations, the Press Law and many others. While trials usually end in acquittal or a sentence which is suspended or commuted to a fine, Amnesty International considers that such prosecutions constitute a form of judicial harassment designed to intimidate human rights defenders and hinder their activities.

Amnesty International calls on the Turkish authorities to undertake an urgent review of all outstanding criminal prosecutions of people for expressing dissenting or critical opinion or staging public protests, with a view to ensuring that no one remains under prosecution for non-violent acts which are protected under international law or standards.  The organization considers that further reform is also needed to strengthen the constitutional and legislative protection of the right to freedom of expression, association and assembly, so that they are compatible with the requirements of Articles 19, 21 and 22 of the ICCPR and Articles 10 and 11 of the ECHR.

Violence against Women

Amnesty International welcomes the recent announcement that gender-discriminatory articles of the Turkish Penal Code are to be amended.

The extent of violence perpetrated by men against family members is a serious concern. Estimates range from an approximate 30 to 58 per cent of women who experience physical violence, to 70-97 per cent of women experiencing a wider range of abuse. This epidemic of violence which affects all women and children who live with violent men ? resulting in some cases in permanent disability and even death ? appears to be condoned by the authorities and society in many situations. Family violence often occurs in public. The perpetrators are rarely brought to justice.

In the case of so-called ³honour killings², the authorities must take firm measures to address the problem by conducting thorough investigations and bringing the responsible parties, such as the heads of ³family councils², to justice. There are many cases where murders or apparent suicides of women, which may constitute ³honour killings², are not adequately investigated.

Amnesty International is also concerned that Turkey is a country to which women are trafficked, and reports indicate that public officials may be involved either directly in trafficking or in the protection of perpetrators of trafficking of women.

Amnesty International calls for the comprehensive monitoring and documentation of violence against women, additional measures aimed at preventing violence, such as the provision of shelters, improved access to judicial mechanisms and appropriate health care, and measures to ensure that police, judiciary and public officials act promptly and effectively when allegations of violence are brought to them.

There are also entrenched obstacles to preventing and protecting women from violence. In situations where the security services have lost the confidence of the population, it is difficult for women experiencing violence in the home to turn to the law enforcement agencies or to have confidence in justice. Women in these contexts may fear the consequences to their husbands or families if they report violence. Impunity for public officials who commit violence, combined with insufficient implementation of the Law for the Protection of the Family, mean that vulnerable members of the community, such as women and children, have insufficient trust that action will be taken against any perpetrators of violence. These concerns make it even more important that effective, independent mechanisms exist for women to access protection, support and shelter, and that specialist services exist within the justice system at all levels and in all branches to work with victims of family violence in every region of the country.

Conclusion: Implementing law and reforming the criminal justice system

In conclusion, Amnesty International expresses its support for recent legislative reform aimed at strengthening protection of human rights, and calls on the government to maintain the pace of  reform, to examine areas where further legislative change is necessary, and above all to ensure full implementation of the letter and the spirit of new laws.

Continuing restrictions on the three interrelated areas of freedom of expression, association and assembly remain a matter of concern. Legislative reform to strengthen these fundamental rights is essential and the government must take further steps to ensure that those who exercise these rights in a peaceful way are not subjected to prosecution.

The failure to ensure protection of human rights is never merely attributable to the failure of certain police officers or prosecutors. As such, Amnesty International considers that institutional failures in the Turkish criminal justice system are key contributors to continuing human rights violations. The positive effect of legislative reform aimed at guaranteeing respect and protection of human rights will not be fully effective without an accompanying drive for institutional reform.

Amnesty International believes that for legal reforms to be effective the Turkish government must make serious moves in the coming period to address the failings of two key institutions within the criminal justice system: law enforcement services (police and gendarmerie) and the judiciary.

One possible way to proceed in an overhaul of these institutions would be to examine the option of establishing independent commissions composed of legal and law enforcement professionals, competent individuals and members of civil society organizations. The task of such commissions would be to address a broad range of issues through a consultative and investigatory process and to offer recommendations for institutional reform. The remit of such commissions could include: examining investigative and criminal evidence-gathering procedures, including the current over-reliance on obtaining confessions; examining mechanisms for ensuring the independence of public prosecutors; addressing procedures in the State Security Courts which fail to meet international fair trial standards, and looking at the length of trial proceedings which are excessive in almost all courts.

Fair trial concerns in the State Security Courts remain a matter of serious concern, as  amply demonstrated in the case of the current retrial of the four former Democracy Party (DEP) members of parliament, Leyla Zana, Selim Sadak, Hatip Dicle and Orhan Do_an. The retrial came about as a result of an amendment in one of the Harmonization Laws, but there is little indication that the 10 trial hearings to date have been an improvement on the earlier ones, which were found by the European Court to be in violation of Article 6 (concerning the right to a fair trial ) of the European Convention on Human Rights.

Amnesty International considers that a commission on policing and law enforcement could be particularly beneficial in the Turkish context. Reform of policing requires a constructive and holistic approach and the remit of such a commission could include much needed reform of policing practices, public order policing techniques, better training of police and identification of failures of accountability. Amnesty International would recommend scrutiny of comparable commissions in other countries which have produced reports and made constructive recommendations for change. Notable among these was the Patten Report on Policing in Northern Ireland which provided a model for reform of policing in a context in which existing patterns of policing had been widely criticized for their reliance on disproportionate force and discriminatory practices.

Poverty Protestors Sentenced to Prison in Istanbul

A Turkish court sentenced 18 people, who attended a press announcement by the Labor Platform, to a year and six months in prison, saying they violated Turkey's demonstration laws.

Some 20,000 people had attended the press announcement held in Istanbul's Beyazit Square, as part of Labor Platform's campaign against poverty and corruption. The press announcement was held on March 31, 2001.

The union of municipality and local administration workers (Tum Bel Sen) said their Secretary-General Huseyin Ayyildiz was among those sentenced to prison.

The union criticized the court's decision and said: "On the one hand, we are amending our laws to harmonize them with those of the European Union, and on the other hand, all these are happening openly."

Teacher Fulya Barut, who participated in a strike on December 1, 2000 to protest government policies, was sentenced to four months in prison.

Twenty-three teachers who participated in the same strike were all sentenced to four months in prison. They are also banned from teaching for an addition of three months. The decision is based on Turkey's Penal Law, which bans teachers from participating in strikes.

The court later postponed sentences of all teachers except the sentence of Fulya Barut, saying she had participated in strikes before. (BIA News Center, February 11, 2004)

Arrestation de la vice-présidente du CA de TAYAD

Le 6 février dernier, une quinzaine de personnes dont des membres de l'association d'entraide avec les familles politiques (Tayad)  avaient été arrêtées en pleine rue, sur la place Taksim à Istanbul, alors qu'elles se rendaient au bureau d'information de l'Union européenne pour y interroger les représentants européens sur les raisons de leur soutien au régime carcéral en Turquie.

Ce bureau d'information avait été inauguré le 16 janvier dernier par le président de la commission européenne Romano Prodi en personne et avait suscité le mécontentement des familles de Tayad qui s'étaient massées sur place pour rappeler à Prodi la tragédie que connaît leurs enfants dans les prisons de type F. Plusieurs membres de Tayad avaient alors été brutalisées par la police sous les yeux d'un Prodi qui est demeuré impassible.

Un petit groupe de parents de détenus a été arrêté une seconde fois le 6 février dernier alors que sa seule intention était de poser une question aux portes paroles du bureau d'information de l'UE.

Parmi les personnes arrêtées, l'une de nos membres, Ünzile Araz a fait l'objet de persécutions et ce, alors qu'elle ne faisait qu'user de son droit d'expression.

Si le pouvoir ne cesse de se targuer de « notre démocratisation », la réalité sur le terrain est bien différente : répression et terreur d'Etat sont en augmentation permanente.

L'arrestation judiciaire de Ünzile Araz est l'illustration du climat répressif qui règne dans ce pays.

Dès que des voix dissonantes s'élèvent au sein de la population, les dirigeants de ce pays sortent les matraques et remplissent les prisons pour imposer le silence.

Même s'il s'agit d'évoquer la situation dans les mouroirs de type F qui ont déjà coûté la vie à 107 personnes.

Nous faisons appel à toutes les organisations démocratiques pour demander la libération immédiate d'Ünzile Araz. (TAYAD hucreiskencedir@hotmail.com, le 10 février 2004)

Appeal from IHD: "No silence for torture!"

NEXT HEARING SHALL TAKE PLACE ON 12 FEBRUARY 2004 CONCERNING THE DEATH OF HACETTEPE UNIVERITY STUDENT BIRTAN ALTINBAS UNDER TORTURE IN 1991.

It is known that one of the defendants, Süleyman Sinkil, got retired and settled in Denizli. There is a arrest warrant against him. However, since one year, decision of arrest has not been executed.

Other defendants ?brahim Dedeoglu and Hasan Cavit Orhan have not attended at the last three hearings. Defence lawyer quitted. The petition concerning the quit of the lawyer needs to be notified to them. However, the notification has not been given yet.

In the process of notification, Ibrahim Dedeoglu got retired on 14 December 2003 from his service at the Ankara Directorate for Security. The Court has sent the notification letter to the latest address of Dedeoglu. However, this letter was returned since he was not known at that address. The Directorate for Security, upon the request of the Court, provided a new address which was given by Dedeoglu for his retirement. The notification letter was returned again. Because Dedeoglu was not known in this address too.

Since Hasan Cavit Orhan has changed his work place the notification letter sent by the Court to the Directorate for Security was returned. There was no indication where he moved to work. Finally the notification letter was sent to his home address. However he has moved from this address and the letter was returned to the Court.

This case which has intentionally been taken towards the statute of limitation should be concluded in justice for the name of other cases  ended with statute of limitations and for the anme of torture victims. Since the last three hearings, attitudes of defendants, defence lawyers and institutions lead us evidently to think only one thing; these people having concrete evidences about their crimes disappear.

Article 104 of the Criminal Procedures Code prescribes that people who have strong evidences about their criminality may be arrested in case there are facts to cause suspicion of escape. Absence of a residential address establishes one of those facts.

Ones who are sincere about the elimination of torture should take the preventive measures as soon as possible. The decision of arrest for Süleyman Sinkil should immediately be executed and an immediate decision should be given.

WE INVITE ALL WHO ARE FOR THE PROTECTION OF THE RIGHT TO LIFE AND WHO ARE STANDING AGAINST TORTURE TO ATTEND THE HEARING AT ANKARA HEAVY PENAL COURT NO:2 ON 12 FEBRAURY 2004 AT 10:00. (IHD, February 10, 2004)

AI mission meets with human rights victims

Amnesty International (AI) Secretary-General Irene Khan stated that an AI mission currently in Turkey will be meeting with individual victims in Istanbul in order to determine the real state of human rights in Turkey, reported the Anatolia news agency on Monday.

Khan and the AI mission met with the head and board members of the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD). Khan also visited with victim Nedime Yildirim, whose paralyzed husband is languishing in prison. Yildirm told Khan that her husband, currently serving a two-and-a-half year sentence, had been convicted of being member of an illegal organization and punished with life in prison 40 days after he was injured in a traffic accident. She said, "Despite numerous medical reports indicating her husband's deteriorating health, he still has not been released."

Responding to journalists' questions after the meeting, Khan said, "Human rights defenders are being persecuted through legal prosecution instead of what used to be physical persecution," adding that the AI mission had discussed such cases in meetings with the IHD board members.

Khan further stressed that the AI mission would be meeting with individuals in an attempt to ascertain the real state of human rights in Turkey. Pointing to the case of Yildirm's husband, she said, "This case also reveals that more reforms are needed in Turkey for the good of human rights and the people." She concluded that the AI mission was hoping to hear some encouraging words from government officials vis-a-vis further legal reforms to be implemented for the betterment of society. (Turkish Daily News, February 9, 2004)

AI: Turkey: Human rights defenders still targeted

Despite recent legal and constitutional reforms in Turkey, human rights defenders in that country continue to be targeted for harassment and intimidation by state officials, and their activities are still restricted through a huge number of laws and regulations, a new report Turkey: Restrictive laws, arbitrary application - the pressure on human rights defenders published by Amnesty International has concluded.

"As old laws have been abolished, new ways have been found to obstruct the activities of human rights defenders," said Amnesty International.

The broad restrictions in law on the activities of human rights defenders give state officials many pretexts to exert pressure on such activists, including through arbitrarily detaining them, prosecuting them and prohibiting their actions.

The existence of these restrictive laws and regulations, their abusive interpretation in ways that curtail the rights of human rights defenders and the failure to implement in practice relevant legislative reforms play out in a pattern of harassment. This sits at odds, not only with Turkey's international obligations but, also with the current reform agenda that has produced positive legislative change in other areas.

"Reform is not reform until it has been fully incorporated in day-to-day practice and behaviour. It is not enough for the authorities in Turkey to change the laws; they must make sure that the police and judiciary act on the changes."

Human rights defenders are now facing a pattern of pressure, which appears to have evolved concurrent with the reform process in Turkey. Huge numbers of investigations and trials have been opened against them in recent years under various laws and regulations. While such trials usually end in acquittal or a sentence that is suspended or commuted to a fine, the effect is a form of judicial harassment designed to intimidate human rights defenders and hinder their public activities.

Turkey must take immediate steps to ensure that human rights defenders are able to carry out their legitimate actions without fear of harassment, intimidation or prosecution.

Amnesty International continues to call for a thorough reform of law and practice to fully ensure freedom of expression, association and assembly in Turkey. (AI, February 8, 2004)

Amnesty International Delegation To Visit Turkey

Secretary General of Amnesty International Irene Khan will visit Turkey between Feb. 8-14 and hold talks on human rights issues with government officials as well as with members of nongovernmental organizations.

"Turkey is currently going through a period of unprecedented legislative reform primarily aimed at satisfying the pre-accession requirements of the European Union. The challenge now must be to ensure that these reforms are carried through into daily practice," stressed Khan.

The Amnesty International (AI) delegation will arrive in Istanbul on Feb. 8, and meet Turkish NGOs and victims of human right abuses to obtain further details about current human rights violations in Turkey. The delegation will be in Ankara on Tuesday and be received by Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Foreign Minister Abdullah Gul. It is expected that Irene Khan will hold a press conference after she meets the prime minister on Feb. 12. After the visits in Ankara, the delegation will go to Diyarbakir on Feb. 13 to meet with local NGOs and groups supporting more rights for women.

According to AI, although encouraging the legal reforms introduced by the current government aimed at bringing Turkish law into line with European human rights standards with the aim of meeting the criteria for accession to the European Union, many prisoners of conscience continued to face trial or imprisonment, particularly for expressing opinions on the Kurdish question or the high-security "F-type" prisons, or for expressing Islamist views. Moreover, some of the legal changes made are ambiguous and insufficient in tackling the human rights abuses they were supposed to address. Furthermore, the changes were often not implemented in practice. Torture in police custody remained widespread and is practiced systematically in the Anti-Terror branches of police stations; and the perpetrators are rarely brought to justice.

The AI delegation will be headed by Irene Khan, Secretary General of Amnesty International in Germany Barbara Lochbihler, Amnesty International in Turkey Chairman Ozlem Dalkiran and members of the International Secretariat in London Nicola Duckworth, Program Director of Europe and Central Asia Emma Sinclair Webb, James Logan, Christina Curry: Turkish Research Team and External Relations Adviser Judit Arenas. (turks.us, February 6, 2004)

Recent human rights violations in brief

Demonstrators Convicted in Ankara

On 27 February, Ankara Penal Court of First Instance No.5 concluded that case launched against Istek Tas, DEHAP executive for women's wings, Yildiz Bahçeci, _aize Zoroglu, Münibe Koç, Besra Varli, Sabiha Tusun, Gülen Anci, Yasemin Ildan, Eser Anci, Çiya Aydin and Hatice Çatak for "staging an unauthorized demonstration" in connection with a demonstration held for Öcalan on 24 October 2003. The court sentenced the defendants for 1 year and 3 months' imprisonment and suspended the sentences. (Özgür Gündem-TIHV, February 28, 2004)

Acquittal in Susurluk Trial quashed

On 27 February, 8th Penal Chamber of the Court of Cassation quashed the acquittal decision of Sedat Edip Bucak, former DYP MP. On 26 June 2003, Istanbul Heavy Penal Court No.2 had acquitted Bucak from charges of  "forming a gang in order to commit a crime" and suspended the sentences for "hiding Abdullah Çatli, against whom a decision of arrest in absentia had been issued" and "keeping dangerous weapons." (Radikal-TIHV, February 28, 2004)

Regulation on Judicial and Prevention Searches

10th Chamber of the Highest Court of Administration (Danistay) annulled the articles 9 and 20 of the Regulation on Judicial and Prevention Searches regarding police officers' "authority to make searches without having an order from a judge or a prosecutor" on the grounds that "they were against the Constitution, and may cause violation of basic rights and freedoms". The regulation had been published on the Official Gazette in June 2003. Izmir Bar Association had appealed to Danistay on the grounds that some of the articles of the regulation were contrary to the Constitution and Criminal Procedure Code (TCPC). Danistay concluded the case on 11 November 2003 and the Bar Association received the notification regarding the decision recently. (Radikal-TIHV, February 28, 2004)

Harassment of the detained demonstrators in Diyarbakir

A group of persons, who were detained during the demonstration in Diyarbakir on 21 February to protest the draft law on public administration, organised a press conference in the offices of IHD Diyarbakir branch on 25 February after their releases. 12 demonstrators, who were arrested but released on objection of their lawyers, attended the conference. The demonstrator Yeser Tekin, student at Inönü University, announced that they were subjected to harassment and she was kicked in stomach and abdomen. She added that he had bleeding because of the hits and even she was taken to hospital she was treated there instead officers continued to beat her in the hospital. She also stressed that she can identify the officers who beat her and one of those officers was in the offices of IHD. (Özgür Gündem-TIHV, February 28, 2004)

Tortured Child in Izmir

On 27 February, Mustafa Rollas, chair for IHD Izmir Branch, made an announcement regarding the situation of Y. Yildirak (17) who was arrested in Izmir during demonstrations for Abdullah Öcalan. Rollas said "They handcuffed him although he is under the age of 18. In addition, after the public prosecutor decided on 16 February for his arrest, they brought him back to his office and made him testify again on 17 February and put him to Buca Prison. It is against laws to bring him before the prosecutor a second time after his arrest. That means, they made Y. Yildirak, who did not accepted the charges brought against him at the first time, agree that he was guilty during his second testimony." Y. Yildiray's uncle Behçet Yildirak, also stated that when he visited him he looked so frightened and he had traces of strokes on his face and other parts of his body. (Özgür Gündem-TIHV, February 28, 2004)

Torture under detention in Mardin

The residents of two houses in Dargeçit district of Mardin were reportedly tortured during the raids conducted on 23 February. Sait Yilmaz announced that the raid was conducted by the police without official search permission and continued: "Officers raided our house at about 4am. While searching the house they took all the residents out of the house. We were kept for hours on the snow. They were also insulting us." He stressed that himself, his wife and their four children were detained and released at about 5pm. Ali Ersoy said: "Officers besieged the house. They took us outside and forced to lie on the snow. They put my children, one 1,5 years old, the other 2,5 years old, in a armoured vehicle. After hours they detained me with my wife Feride Ersoy. We were released in the evening." (Özgür Gündem-TIHV, February 27, 2004)

Prevented Demonstration in Samsun and Balikesir

The police intervened the demonstration organised in Samsun on 26 February to protest the draft Law on Public Administration. 35 demonstrators, who wanted to put black wreath to AKP offices in Gazi town, were detained. 10 demonstrators were detained in Balikesir during a demonstration for the same reason. (Radikal-TIHV, February 27, 2004)

Detentions and Arrests in different cities

Hasan Hamarat, Ibrahim Ike, Ali Ecer and Ali Hazar were detained on 21 February in Camili village in Idil district of Sirnak during raids by gendarmerie soldiers. Halis Kaygžsžz (16), distributor of the daily Özgür Gündem in Antep, was detained in Seghitkamil district. Erdogan Kaldi was detained in Istanbul on allegations of "being a member of DHKP-C". Ismail T. and Yüzgül Ç. who were detained on allegations of "being members of KHK" during controls on the road between Semdinli and Yüksekova districts of Hakkari, were arrested. (Özgür Gündem-Türkiye-Cumhuriyet-TIHV, February 22-23, 2004)

Demonstrators on Trial in Ankara

On 23 February, Ankara Penal Court of First Instance No 20 started to hear the case against 96 persons in connection with the demonstration organised on 6 November 2003 to protest in the Council on Higher Education (YÖK). Some of the students testified at the hearing to the effect that the police officers attacked them without warning to disperse. The complainant in this case Mehmet Yüksel, Director of Special Team in Ankara, testified that the demonstrators attended the action with sticks and they attacked the officers with those sticks during intervention. He alleged that the demonstrators did not follow the warnings to disperse. The officers, who testified at hearing, also complained against the students. The only remanded defendant Kemal Kahraman was released at the hearing. (Radikal-TIHV, February 23, 2004)

Protests by Civil Servants against a new law

The police intervened the demonstration in Diyarbakir on 21 February to protest the draft law on public administration. The members of the Socialist Platform of Oppressed who gathered near Urfakapi quarter were dispersed by the police and 20 persons were detained. Afterwards the police wanted the sticks of the placards to be removed while the demonstrators wanted to march to Station Square. A quarrel broke out between the officers and demonstrators, many persons were wounded. 33 persons were detained during the incident: Seyyal Çelik, Yeser Tekin, Sitki Güngör, Ali Ihsan Çiplak, Fehmiye Baskin, Abdullah Özgenç, Cüneyt Tiskaya, Evren Bozdemir, Evrim Özdemir, Sinan Tanriverdi, Habibe Gülmüs, Nevide Budak, Serdar Gültekin, Ibrahim Bozay, Leyla Sahin Bozay, Ikrar Budak, Cihan Karaçöl, Eylem Vural, Mehmet Ali Uslu, Mesude Budak, Sibel Isik, Cem Akyildiz, Nüslüm Bayar, Ali Isik, Mihlican Tekinler and the persons with the first names Savas, Dogan, Hulusi, Süleyman, Sevda, Aysun, Murat, Oktay. (Özgür Gündem-TIHV, February 22-23, 2004)

Demonstrators on Trial in Istanbul

On 20 February, Sisli Penal Court of First Instance started to hear the case against the members of organising committee of the demonstration held in Caglayan Square in Sisli (Istanbul) on 1 September 2003 in connection with the world peace day. Lezgin Örnek, EMEP chair for Istanbul Kamil Tekin Sürek, EMEP executives for Istanbul Musa Nuri Gündogdu, Can Demirci, DEHAP chair for Istanbul Cemal Kavak, Medeni Kirici and Mustafa Eraslan were charged under the Article 312 TPC. The court adjourned the hearing to 4 March. (Evrensel-TIHV, February 21, 2004)

Torture under Detention in Istanbul

Erkan Çelik (24), who was detained on the night of 18 February in Kadiköy district of Istanbul, announced that he was tortured in detention. Çelik, who was given a medical report certifying 7 days' inability to work by Istanbul Forensic Institute, made an official complaint to Public Prosecutor in Kadiköy. According to the announcement by Erkan Çelik a quarrel broke out when he did not allow few persons to get into the bar he was working at as a security guard. After the quarrel some police officers came and detained them. He stressed that knives and drugs were found on the other persons and he was beaten by the police until morning. Çelik also added that he had difficulty in walking due to the beatings and torture. (Sabah-TIHV, February 20, 2004)

Child arrested for demonstration in Izmir

The child Y. Yildirak was arrested by Izmir SSC on allegations of attending a demonstration in Karsiyaka district of Izmir in favour of Abdullah Öcalan. His mother Hatun Yildirak appealed to IHD Izmir branch and announced that his son was taken to Buca Children's Prison; he had only one kidney and had an appointment for haemodialysis on 27 February. Y. Yildirak forcibly signed a testimony on that he attended the demonstration on order of DEHAP and was given money. (Özgür Gündem-TIHV, February 20, 2004)

Medical Neglect in Tekirdag Prison

Hürriyet Sener, chair for IHD Istanbul branch, announced the prisoner in Tekirdag F-type Prison Erol Zavar was not treated. He was suffering from urinary bladder cancer. Sener also added they appealed to official institutions in connection with the treatment of Zavar, but could not get an answer yet. (Özgür Gündem-TIHV, February 20, 2004)

Demonstrators on Trial in Mersin

On 19 February, Mersin Penal Court of First Instance continued to hear the case against 22 persons, who were arrested after the meeting "Democracy and Peace" in Mersin on 30 November 2003. The defendants Nejat Sayin, Hamza Demir, Hayrettin Özdemir, Idris Demir, Abdullah Sanlž, Ferit Delibas, M. Siddik Kansiray, Ali Kay, Hüseyin Kisacik, Hüseyin Güzel, Recep Mersin, Ersin Güçer, Bayram Güçer, Cafer Karaman, Selahattin Demir, Nusret Korkmaz, Mustafa Dal, Hasan Dal, Cemal Turhan, Ferit Kansiray and Mahsun Çicek were released at the hearing. Abdullah Sanli was not released on the grounds that Adana SSC issued an arrest warrant against him in connection with another case. (Özgür Gündem-TIHV, February 20, 2004)

Human Rights Defenders on Trial in Izmir

Public prosecutor at Izmir SSC indicted Ahmet Dagli, member of IHD Executive Board, Mustafa Rollas, chair for IHD Izmir branch, Mihriban Karakaya, branch secretary and Selahattin Ilgaz representative for the Socialist Platform of Oppressed according to Article 7/2 Anti-Terror Law, Articles 145/1, 31 and 33 TPC in connection with the sit-in action held to protest the pressures in prisons on 8 October 2003. The indictment stated that the defendants "insulted the National Anthem by not standing up while it was being sang, destroyed public order and disseminated propaganda of PKK/KADEK." The trial will commence on 8 April at Izmir SSC. (Özgür Gündem--TIHV, February 18, 2004)

Medical Treatment Neglected under Detention

Mehmet Emin Özkan (65), incarcerated in Adana Kürkçüler Prison has reportedly been denied medical treatment despite he has hearing, hearth and blood pressure related problems. His daughter Selma Özkan, who applied to public prosecutor in Adana and the Ministry of Justice regarding her father's condition, stated the following:" I went to visit him on 11 February. He did not look good at all. He already has hearth and blood pressure problems. He could not stand still, could not hear anything. He had a pale face and difficulty in talking. He should be on a special diet. They do not take him to hospital on time, and he is not being treated well. We are not informed about his health conditions as well." (Özgür Gündem-TIHV, February 18, 2004)

Students attacked by police and detained in Adana

The police intervened students of Adana Çukurova University who started a hunger strike in order to protest investigations launched against them and disciplinary punishments. The police reportedly attacked to students with truncheons and detained Anjel Meynioglu, Elif Tezer, Neslihan Telli, Barkin Banas and another student (name not known). (Özgür Gündem-TIHV, February 18, 2004)

Torture under Detention in Istanbul

Two members of the Socialist Platform of Oppressed (ESP), Hüseyin Tunç and Songül Dilek and correspondent for the newspaper Atilim, Goncagül Telek, who were detained on 8 February during press release organized in relation to the strike at Sisecam factory in Ümraniye (Istanbul), announced that they were subjected to psychological pressure. Songül Dilek said the followings related to the incident during the press conference at IHD Istanbul branch on 16 February: "We wanted to hold a press release in 1 May quarter of Ümraniye. The police while taking extensive security measures continuously harassed us. A police vehicle broke one person's feet. Afterwards 8 persons including myself were detained. Our detention period lasted for five days. They took us all the time to interrogation rooms and interrogated. We were subjected to heavy psychological torture and insults. At Ümraniye Court House, the prosecutor sent us to State Security Court without hearing our testimonies." Hüseyin Tunç added that he was pressured to become a police informer. Goncagül Telek also stated that she was kept in a single-cell. (Özgür Gündem-TIHV, February 17, 2004)

Trial of demonstrators started in Istanbul

On 16 February, Istanbul SSC started to hear the case launched against 21 members (4 of them under 18) of the Youth Initiative for Social Peace, who occupied Istanbul Court House on 18 November 2003. During the hearing lawyers of the group demanded the court to make a decision for not to be responsible and send the files to a penal court of first instance arguing that the defendants could be charged for "staging an unauthorized demonstration" not for "being a member of an illegal organization" or "aiding and abetting an illegal organization". This demand was rejected and the hearing was adjourned to a later date. (Cumhuriyet-TIHV, February 17, 2004)

Students under Pressure in Ankara

The investigation against the agents of National Intelligence Service (MIT) who had interrogated the D.P., student in Ayranci Trade Lyceum, Ç.K. and M.S., students in Dikmen Lyceum, for having participated in the May Day celebrations in Ankara in 2003, was ended with the decision of non-prosecution. The court also rejected the objection against the decision. On the day of the incident the persons who interrogated the students were alleged to be police officers but afterwards they came out to be MIT agents. After the official complaint by the families of the students public prosecutor asked permission from Prime Ministry to start investigation. Prime Ministry did not give permission and public prosecutor gave the decision of non-prosecution without objecting the decision of the Prime Ministry. The lawyers of the families objected the decision and Sincan Heavy Penal Court rejected the demand. The lawyers would reportedly appeal to ECoHR. (Milliyet-TIHV, February 15, 2004)

Glass Workers' Strike Postponed

Council of Ministers postponed the strike at Bottle and Glass Fabrics of Turkey _nc. (Sisecam) by the trade union for the workers in glass sector Kristal-Is for 60 days. The decision was published on 14 February in the Official Gazette and given on the grounds that the strike was against "general health and national security". Council had postponed on 8 December the strike, which had to be started on 9 December 2003 in 13 fabrics, 2003, on the grounds of national security concerns. 10th Chamber of the Highest Administrative Court (Danistay) stopped the implementation of the decision on 12 January and after this decision the strike was started. (Hürriyet-TIHV, February 14, 2004)

Detentions and Arrests in Religious Circle

Haci Tunç, Abdurrahman Çöklü and Halil Ibrahim Turan, who were detained on allegations of "being members of Hezbollah" on 7 February, were arrested on 11 February by Istanbul SSC. These persons were reportedly responsible from the death of 3 persons and wounding of 2 persons in Agri and Batman. Zeynel Abidin Karatas, who allegedly supplied counterfeit passport to Haci Tunç was arrested in Bakirköy on the same day. According to the official announcement, Tunç had reportedly killed 2 persons, one of whom had been Georgian citizen, by a cleaver in Dogubeyazit district of Agri. In addition, it was alleged that Çöklü and Turan had killed the son of a person who had been a member of "Menzil" (Range) group in Hezbollah in Batman in 1993, and had wounded another member of Menzil in 1994. (Cumhuriyet-TIHV, February 12, 2004)

Demonstrators on Trial in Istanbul

On 11 February Istanbul SSC continued to hear the case launched against 13 persons who were arrested on 5 October 2003 after a demonstration organized to protest the condition of Abdullah Öcalan in Mecidiyeköy in Istanbul. Mehmet Kazim Tasçi and Safi Kaldamca testified to the effect that they were beaten in custody. Lawyer Mustafa Eraslan announced that the defendants should be prosecuted on the allegation of "staging unauthorized demonstration" but not with the charges of "being members of illegal organization" and demanded SSC to decide not to be responsible for this case. All the defendants were released at the hearing. Meanwhile, on the same day Van SSC started to hear the case that was launched against 19 persons in connection with the letter they had sent on 21 December 2003 from Edremit district of Van to the Ministry of Justice in order to demand for "bettering the conditions of Abdullah Öcalan". The hearing was adjourned to 30 March. (Özgür Gündem-TIHV, February 12, 2004)

Tade Unionists on Trial in Ankara

On 10 February, Ankara Penal Court of First Instance No. 20 continued to hear the case that was lunched against 14 trade unionists in connection with the demonstration organized by trade union for civil servants KESK on 23 August in Ankara. The hearing was adjourned to 10 March. The indictment wants the defendants Sami Evren, Chair of KESK, and executives of the union to be sentenced for "staging unauthorized demonstration" and "resisting security forces". (Özgür Gündem-TIHV, February 11, 2004)

Official Complaint Against Police Officers

Isa Yigit, who was detained during the press conference organized by IHD Istanbul branch in connection with the suicide attacks in Northern Iraq, announced that he was heavily beaten by the police officers. It was stated in the official complaint made to the public prosecutor in Istanbul on 10 February that the right leg and arm of Isa Yigit were broken and there were wounds on his body. (Özgür Gündem-TIHV, February 11, 2004)

Torture under Detention in Istanbul

Cüneyt Bakar, who was detained in Istanbul on allegations of "theft" on 1 February, announced that he was tortured at Department of Public Order in Küçükçekmece and the Office of Auto Thieving of Department of Public Order in Istanbul Security Directorate. Bakar stated that he was kept for one days in Küçükçekmece Security Directorate and he added the followings: "The gave me electricity from my hand, foot and neck. I was blindfolded all the time. They hosed me with pressurized water. After handcuffing me on my back, they hanged me by fixing a wooden beam between my arms. They kicked my genital organ and insulted me. I accepted the accusation because of the torture. After they took me to Istanbul Security Directorate, they hosed pressurized water and I was subjected to physical pressures. I was forced to clean the toilets for four hours and I was not allowed to sleep". Before Bakar was taken to the public prosecutor he was given a medical report certifying torture traces on his body at Küçükçekmece Forensic Directorate on 5 February. (TIHV, February 11, 2004)

Civil Servants on Trial in Istanbul

Üsküdar Penal Court of First Instance No 1 concluded to hear the case against 23 teachers on duty at Haydarpasa Industrial Profession School who participated in the one-day-stop-working action on 1 December 2000 by Labour Platform. According to the press release by the lawyer Serap Kaya the defendants were sentenced to 4 months' imprisonment and suspended from duty for 3 months under the Article 236 TPC. The sentences of all teachers were suspended except the sentence of Fulya Barut, who was previously convicted for the same offence. The case against 19 unionists including Hüseyin Ayyildiz, Secretary General for the union for the workers in municipalities Tüm-Bel-Sen, was concluded. The case was launched in connection with the demonstration organised by Labour Platform on 31 March 2001 in Istanbul. The court sentenced the defendants 1 year and 6 months' imprisonment on the grounds of staging an unauthorised demonstration. (BIA-Evrensel-TIHV, February 10, 2004)

Torture under Detention in Izmir

Mehmet Ferit Yigit, who applied to IHD Izmir Branch, stated that  he was kidnapped and beaten by civilian clothed  police officers in Izmir on 4 February. Yigit narrated the incident as following: "I left my friends house at Karabaglar quarter at 24.00 to return to my house. Shortly after two persons got out of a red car and forced me to get in the car. They took me to a forest. A dark, bearded, 1.75 cm heighted police officer started to beat me and asked me where my brother Sadrettin Yigit, who had been former HADEP executive for Mus central district organization, was. I told them that he was in France. They did not believe this and continued to neat me. I gave them his address and phone number. One of them told me that I was lying and my brother was a KADEK member. Then they blindfolded me again and took me to the city. They let me off the car at Gediz market place. They told me not to go to DEHAP, other wise they would kill me." (Özgür Gündem-TIHV, February 9, 2004)

Incident in Konya

On 6 February, a person named Bahattin Simsek was killed in a row broke out between mayor candidates for AKP in Bademli town of Hadim district (Konya). According to the reports, the row broke out when Hayati Ayhan, who went to Eyüp Topuz's election office with his supporters during the evening, told him to withdraw from the elections. Bahattin Simsek, one of the supporters of Eyüp Topuz, died as the stone thrown by Hayati Ayhan hit his head. He died immediately at the place of incident. During the incident Sabri Bugurcu (heavily), Mehmet Ali Gülindi, Lütfi Gülindi, Mustafa Çatli, Mehmet Ali Özkan and Mustafa Arica were also wounded. Hayati Ayhan, Mehmet Ali Gülindi and Gültekin Gülindi were reportedly arrested afterwards. (Radikal-TIHV, February 9, 2004)

Dismissed Students in Van University

24 students of Van 100th Year University dismissed from the school for one week for participating in a demonstration on 12 November 2003. Students stated that they are going to apply to Van Regional Administrative Court. (Özgür Gündem-TIHV, February 7, 2004)

Hindered Demonstrations in Istanbul

TAYAD members who wanted to make a press release protesting F type prisons and pressures in prisons in Taksim Square on 6 February were hindered by the police. 15 TAYAD members who gathered in front of European Union Information Center were detained under beatings. The police who took measures in Taksim Square also reportedly detained 13 more members. During the press release organized for the same purpose in Gümüssuyu Istanbul, 18 persons were detained under beatings. (Özgür Gündem-Yeni Safak-TIHV, February 7, 2004)

Regulation on Judicial and Prevention Searches

10th Chamber of Highest Court of Administration (Danistay) stopped the implementation of the articles 9, 11, 13 and 20 of the Regulation on Judicial and Prevention Searches which regulates the rules of house and body searches. Danistay stressed in its decision that even a person allows without the order of a judge, house or office of her/him cannot be searched, and body searches in the schools were extra-legal. Danistay would make public its decision on the merits of the law. Izmir Bar Association had appealed to Danistay on the grounds that some of the articles of the regulation were contrary to the Constitution and Criminal Procedure Code (TCPC). (Cumhuriyet-TIHV, February 6, 2004)

Dismissed Students, Students on Trial

43 students at Kütahya Dumlupinar University were temporarily dismissed because they attended a demonstration which was organised on 6 November 2003 to protest the Council for High Education (YÖK). Public prosecutor in Kütahya launched a court case against 8 students in connection with the same demonstration on charges of "staging an unauthorised demonstration". The case will commerce at Kütahya Penal Court of First Instance on 3 March. (Özgür Gündem-TIHV, February 6, 2004)

Demonstration Prevented, Torture in Detention

Police intervened the students who chained themselves to the tram stop during a demonstration staged on 31 January. 10 students who were detained were released after a while. One of the students Özlem Cihan announced during the press conference at IHD Istanbul branch that the police used tear gas and many students were beaten with truncheons during the press conference they organized to protest the investigations against the students and the pressures in the F-type prisons. Cihan also stated that the detained students were tortured and she added the followings: "We were beaten and subjected to psychological torture by the police officers while they were detaining, in Sehremini Police Station, in Fatih District Security Directorate, in Haseki State Hospital. We all have swellings and bruises on our bodies". (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, February 1-4, 2004)

Torture under Detention in Istanbul

Cihan Sevime, who was detained on 5 August 2003 on the grounds of an ordinary crime, was reportedly tortured in detention. Upon the report given by the Forensic Institute and certifying inability to work for five days, it was revealed that a counterfeit minute was prepared on 6 August 2003 saying that "Cihan Demirci was fell down and wounded while he was trying to escape although he was handcuffed". During the hearing of the case that was launched against Cihan Sevime on the allegation of "wounding a person and resisting to police", the police officers Metin Bostanci and Sükrü Sentürk, who had signatures on the counterfeit minute, were heard as witnesses. The hearing was held at Beyoglu Penal Court of First Instance. Bostanci and Sentürk stated that the signatures in the minute were not belonged to them. The court filed an official complaint against the police officers on duty at Directorate of Public Security on charges of "fraud and misconduct of duty". (Evrensel-TIHV, February 5, 2004)

Torture under Detention in Malatya

Sami Sucu (30) who is living in Malatya announced that he was kidnapped by the police officers in charge at the Department of Fight to Terrorism on 26 January. Sucu stated the followings: "I was forcibly put in a car by five persons when I was turning from work to home and taken to the ground floor of a building. One of the persons was the one who had interrogated me in 2003 when I was detained. I remembered him from his voice. I was subjected to psychological and physical torture. They wanted information about the organization MLKP. When I said that I didn't know anything, they tortured me again. They were always saying: ŒWe are counter-guerrillas. You will be one of the killings by unknown assailants'. In the morning of 27 January, they left me in a place near my house. Before, they released me, they said that they would kill me". Sucu also put that he took medical reports both from Malatya State Hospital and Forensic Institute certifying the traces of torture on his feet, and then appealed to IHD Malatya branch. (Özgür Gündem-TIHV, February 1, 2004)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Le mandat d'arrêt contre le rédacteur d'Info-Türk Özgüden renouvelé pour la cinquième fois

Le procès contre Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, et ses deux confrères pour "insultes à l'Armée turque" s'est poursuivi le 18 février 2004 au tribunal pénal de première instance N°1 d'Istanbul. Malgré toutes les affirmations du gouvernement que des journalistes ne soient plus poursuivis pour "délit d'opinion", le tribunal a, pour la cinquième fois, renouvelé le mandat d'arrêt contre Özgüden. Le juge a également décidé d'ordonner à tous les postes-frontières qu'ils informent le tribunal de la suite des mandats d'arrêt précédents.

Le procès a été reporté au 17 mai 2004.

A ce procès, le procureur de la République réclame une peine de prison jusqu'à six ans contre Dogan Özgüden et Emin Karaca, pour les articles qu'ils avaient écrit à la revue Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin (Littérature en Turquie et en Europe) à l'occasion du 30e anniversaire de l'exécution de trois leaders de la jeunesse progressiste par la junte militaire. Quant à l'éditeur responsable de la revue, Mehmet Emin Sert, il risque une lourde amende pour avoir publié ces articles.

Le procès a été ouvert le 27 septembre 2002 en vertu de l'article 159 du Code pénal turc.

Cet article est applicable à tout critique à l'encontre de l'Armée, du gouvernement et des forces de sécurité si elle est considérée "insulte" par le procureur. Malgré quelques modifications légères dans son texte pour qu'il soit conforme aux critères de Copenhague, l'article 159 reste toujours en vigueur comme une arme répressive dans le Code pénal turc.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait, lors de sa séance plénière du 28 janvier 2003, adopté une recommandation sur la liberté d'expression dans les médias en Europe. Après avoir constaté qu'"il continue d'y avoir des poursuites pénales à l'encontre de journalistes en Turquie", l'instance parlementaire européenne donnait comme exemple le procès intenté contre Özgüden et ses deux collègues en Turquie.

D'autre part, Reporters sans frontières (RSF) avaient immédiatement protesté contre l'inculpation de trois journalistes. "Si ces journalistes sont condamnés pour insulte à l'armée, la Turquie trahira les engagements qu'elle a pris envers l'Union européenne", avait déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au ministre turc de la Justice.

Réagissant contre l'inculpation d'Özgüden en Turquie, la Secrétaire nationale de l'Association Générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB), Mme Martine Simonis, avait envoyé un message de protestation au ministre turc de la Justice et à M. Louis Michel, ministre belge des affaires étrangères.

M. Louis Michel avait répondu à la lettre de Mme Simonis le 23 janvier 2003 en ces termes: "Je partage entièrement votre inquiétude et je regrette de constater que la Turquie mène encore des procès contre la liberté d'expression. Selon les informations recueillies par mes services, le risque d'incarcération est limité pour l'intéressé, étant donné qu'il n'y a pas eu de mandat d'arrêt international lancé contre lui dans l'affaire pendante. Mais le risque subsiste sans doute pour des affaires antérieures. J'ai demandé à notre ambassadeur à Ankara de suivre de près le cas spécifique de Monsieur Özgüden."

Déjà plus de 17 mois se sont écoulés depuis l'ouverture de ce procès scandaleux en Turquie. Malgré la protestation des organisations européennes et l'intervention du ministre des affaires étrangères belge, les autorités juridiques et gouvernementales de Turquie font toujours la sourde oreille.
 

The arrest warrant against Info-Türk Editor Özgüden renewed for the fifth time

The trial against Dogan Özgüden, Info-Turk chief editor, and his two colleagues for "insulting the Turkish Army" continued on February 18, 2004, at the Penal Court of First Instance N°1 in Istanbul. Despite the government's claims that journalists are no more indicted for "opinion crime, the court, for the fifth time, renewed the arrest warrant against Özgüden. The judge also decided to order all border check points to inform the tribunal of the outcome of the earlier arrest warrant.

The trial was reported to May 17, 2004.

In this case, the public prosecutor claims a prison term of up to six years against Dogan Özgüden and Emin Karaca, for the articles that they had written to the review Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin (Literature in Turkey and Europe) at the 30th anniversary of the execution of three leaders of progressive youth by the military junta. As for the editor responsible for the review, Mehmet Emin Sert, he risks a heavy fine for having published these articles.

The lawsuit was launched on September 27, 2002, by virtue of Article 159 of the Turkish Penal Code. This article is applicable to any criticism against the Army, the government and the security forces if it is considered "insult" by the prosecutor. In spite of some recent changes in its text for respecting the criteria of Copenhagen, Article 159 still remains in force as a repressive arm in the Turkish Penal Code.

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe, at its plenary meeting on January 28, 2003, adopted a recommendation on the freedom of expression in the media in Europe. After having noted that "legal proceedings against journalists continue in Turkey", the European assembly gave as example the lawsuit brought against Özgüden and his two colleagues in Turkey.

In addition, Reporters Without Borders (RSF) immediately protested against the indictment of the three journalists. "If these journalists are condemned for insult to the army, Turkey will betray the commitments which it undertook towards the European Union", declared Robert Ménard, secretary-general of RSF, in a letter addressed to the Turkish Minister for Justice.

Reacting against Özgüden's indictment in Turkey, the National Secretary of the General Association of the Professional journalists of Belgium (AGJPB), Mrs. Martine Simonis, sent a message of protest to the Turkish Minister of Justice and to Mr. Louis Michel, Belgian Minister for Foreign Affairs.

Mr. Louis Michel had answered the letter of Mrs. Simonis on January 23, 2003, in these terms: "I entirely share your concern and I regret noting that Turkey still carries out lawsuits against the freedom of expression. According to informations obtained by my services, the risk of imprisonment is limited for the interested party, since there is no international warrant of arrest launched against him in the pending case. However, the risk undoubtedly remains for earlier cases against him. I asked our ambassador in Ankara to follow closely this specific case of Mr. Özgüden."

Already more than 17 months passed since the opening of this scandalous trial en Turquie. In spite of the protest from European institutions and the intervention of the Belgian Minister for Foreign Affairs, the judicial and governmental authorities of Turkey always turn deaf ear to these warnings.

Newspaper Özgür Gündem Stopped Publishing

Yeniden Özgür Gündem stopped publishing on 29 February. The announcement stated that since 2 September 2002, 315 cases launched against the newspaper and 174 of them were concluded.

As a result of those cases the editor-in-chief of the newspaper Mehmet Çolak was sentenced to 25 months' imprisonment, Çolak and the owner of the newspaper Ali Çelik Kasimogullari were sentenced to a total fine of TL 478 billion.

The court also decided for closure of the newspaper for 293 days (5 days implemented) and sentenced a total fine of 500 billion. On 1 March, Ülkede Özgür Gündem, started to be published. (Özgür Gündem-TIHV, February 29, 2004)

Radio, TV Channels Closed Down

The Higher Council for Radio and TV (RTÜK) passed a ban on broadcasting against Özgür Radyo, Serhat TV (broadcasting in Kars) for 30 days for "inciting people to hatred, violence" according to Article 4 RTÜK Law.

Özgür Radyo was closed down in connection with the news read from the newspaper Evrensel during the program titled "Talking Pages" on 27 August 2003. Füsun Erdogan, director for the radio, stated that they did not receive any official notification however learned the decision from RTÜK's web page.

The decision regarding Serhat TV was made in connection with a program titled "Isildak" broadcasted on 2 July 2003.

Moreover, TGRT, TV 21 (Diyarbakir) and Gün FM (Diyarbakir) were also sentenced for a one time ban on specific programs. TV 21 and Gün FM were reportedly sentenced due to programs in Kurdish. (TIHV, February 29, 2004)

Dix journalistes sont toujours dans les prisons turques

La plate-forme pour la solidarité avec les journalistes détenus (TGDP) a récemment annoncé que, malgré l'affirmation du gouvernement que le pays se démocratise rapidement, dix journalistes se trouvent toujours dans les prisons turques.

L'identité de dix journalistes toujours en prison:

1 - Memik Horuz (journal Isci-Köylü), condamné à une peine de prison de 15 ans, dans la prison de Tekirdag Type-F,

2 - Nurettin Sirin (journal Selam), condamné à une peine de prison de 15 ans, dans la prison de Kandira Type-F,

3 - Sinan Kara (journal Datça Haber), condamné à une peine de prison de 4 mois, dans la prison d'Urla,

4 - Erol Zavar (revue Odak), condamné à une peine de prison de 20 ans, dans la prison de Tekirdag Type-F,

5 - Erdal Tan (revue Odak), condamné à une peine de prison de 12,5 ans, dans la prison de Tekirdag Type-F,

6 - Bülent Genç (journal Emegin Bayragi), condamné à une peine de prison de 12,5 ans, dans la prison de Edirne Type-F,

7 - Mehmet Emin Tastan (journal Ozgur Halk), détenu dans la prison de Mersin,

8 - Özgen Is (journal Mücadele Birligi) , détenu dans la prison de Metris,

9 - Hatice Duman (Atilim),détenue dans la prison de Gebze,

10 - Kemal Evcimen (journal Karadeniz), détenu dans la prison de Sincan type-F.

Dans son communiqué de presse, la TGDP dit :

"Dans un tel processus marqué par le prononciation fréquente du mot 'démocratisation', des journalistes d'opposition sont toujours maintenus dans la prison pour leur opinion, jugés par les cours de sûreté de l'Etat (DGM) et condamnés à des peines de prison de plus de dix ans.

"Certains de ces journalistes sont inculpés sous le prétexte qu'ils fassent partie ou soutiennent des organisations terroristes ou des actes de violence.

"D'ailleurs, les éditeurs et les rédacteurs des médias progressistes, patriotiques et socialistes sont toujours soumis à la pression sous la menace de l'emprisonnement lourd et des amendes astronomiques pour des articles qu'ils publient.

"Malheureusement, les organisations professionnelles des journalistes ne font rien pour défendre la liberté d'expression de ces journalistes contestataires." (Cumhuriyet, 10 février 2004)
 

Ten journalists are still in Turkish prisons

The platform for Solidarity with the Detained Journalists (TGDP) has recently announced that, in spite of the governments claim of rapid democratization, still ten journalists are in Turkish Prisons.

The identities of the journalists in prison:

1 - Memik Horuz (newspaper Isci-Köylü), sentenced to a prison term of 15 years, in the prison Type-F of Tekirdag.

2 - Nurettin Sirin (newspaper Selam), sentenced to a prison term of 15 years, in the prison Type-F of Kandira.

3 - Sinan Kara (newspaper Datça Haber), sentenced to a prison term of 4 months, in the prison of Urla,

4 - Erol Zavar (review Odak), sentenced to a prison term of 20 years, in the prison Type-F of Tekirdag,

5 - Erdal Tan (review Odak), sentenced to a prison term of 12,5 years, in the prison Type-F of Tekirdag,

6 - Bülent Genç (newspaper Emegin Bayragi), sentenced to a prison term of 12,5 years, in the prison Type-F of Edirne,

7 - Mehmet Emin Tastan (newspaper Ozgur Halk), under detention in the prison of Mersin,

8 - Özgen Is (newspaper Mücadele Birligi) , under detention in the prison of Metris,

9 - Hatice Duman (newspaper Atilim), under detention of the prison of Gebze,

10 - Kemal Evcimen (newspaper Karadeniz), under detention of the prison type-F of Sincan.

In its press release, the TGDP says:

"In such a process marked by the frequent pronounciation of the word of democratization, journalists opposing to the regime are still kept in prison for their thought, tried by the state security courts (DGM) and sentenced to prison terms of more than ten years.

"Some of these journalists are indicted on the pretext that they took part in or gave aid to terrorist organisations or acts of violence.

"Moreover, the publishers and editors of the progressive, patriotic and socialist media are subjected to pressure under the menace of heavy imprisonment and astronomical fines for the articles that they publish.

"Unfortunately, the professional journalist organizations do nothing for defending the freedom of expression of these journalists of opposition." (Cumhuriyet, February 10, 2004)

Le musicien Ihsan Cibelik menacé du syndrome Wernicke-Korsakoff

Le communiqué du groupe de musique YORUM:

En tant que musicien politiquement engagé, il a maintes fois connu l'emprisonnement et la torture.

En prison, il participa au jeûne de la mort contre la torture de l'isolement carcéral. C'était après le massacre du 19 décembre 2000, date à laquelle il fut transféré vers la prison type F de Tekirdag (province de Thrace).

C'est  là qu'Ihsan Cibelik contracta le syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de tortures par alimentation forcée.

Après 253 jours de jeûne, les médecins reconnurent qu'il souffrait de ce syndrome et sa "guérison" fut déclarée "aléatoire".

Consécutivement à ce diagnostic, il fut mis en liberté conditionnelle sur base de l'article 399 du code de procédure pénale, quoique le but avoué du gouvernement était de diviser et ainsi de briser le mouvement des grèves de la faim.

Après quelques mois, le diagnostic médical a été révisé et le 22 janvier 2004, Ihsan a été arrêté et remis sous les écrous.

La détention d'Ihsan Cibelik est non seulement illégale mais elle souligne aussi la répression et la censure que subit notre groupe musical depuis 19 ans.

Quoique le gouvernement AKP (parti de la justice et du développement) et le conseil national de sécurité (MGK) aient été à l'origine de son incarcération, la responsabilité du Conseil de la Médecine légale n'est pas des moindres. En réalité, il y a eu une véritable concertation entre ces trois institutions qui a mené à la révision de son dossier médical.

Ihsan Cibelik a été condamné dans deux procès différents à 27 ans de prison. Il fut incarcéré de 1995 à 2002. Ayant atteint l'article de la mort, après 253 jours de jeûne, il fut libéré sous conditions. Non pas pour qu'il guérisse mais pour qu'il " aille mourir dehors ".

Le syndrome de Wernicke-Korsakoff  est considéré par les spécialistes comme étant une maladie incurable qui est généralement observable dans les pays connaissant la malnutrition.

La mise en liberté conditionnelle de Ihsan Cibelik devait logiquement être renouvelée chaque 6 mois étant donné son incurabilité.

Cependant, le gouvernement AKP ainsi que le conseil national de sécurité ont complètement ignoré sa maladie et son dossier médical. La décision politique et arbitraire du Conseil de la médecine légale aidant, il a finalement été réincarcéré.

La mise en détention de Ihsan est inacceptable sur le plan juridique, moral et médical. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, cette maladie avait été déclarée par ces médecins " maladie mentale incurable d'origine organique". En le déclarant " guéri. ", ces médecins trahissent leur propre parole.

Ihsan est à présent condamné à passer dix ans de captivité dans ces conditions.

Cette situation est inacceptable car elle est injuste, inique et illégale.

Nous appelons l'opinion publique en général et notre public en particulier à réagir contre cette injustice.

Nous avons lancé une pétition pour exiger sa libération (*).  Celle-ci est disponible si vous cliquez sur l'hyperlien suivant :

http://www.grupyorum.net/kampanya/free/index.html

(*) Du présentateur télé Metin Uca aux chanteurs Edip Akbayaram en passant par le comédien Halil Ergün,  un grand nombre de personnalités éminentes du monde du show bize turc ont déjà signé l'appel et envoyé un message de soutien à Ihsan. ( info@grupyorum.net  , 24 février 2004)

Les journalistes dénoncent la censure sur le groupe de presse Uzan

Une semaine après la prise de contrôle par le gouvernement turc du pôle media de l'empire Uzan, des journalistes dénoncent la "censure" exercée selon eux par l'administrateur provisoire mis en place par les autorités.

Depuis le 14 février, plus de 200 sociétés du Rumeli holding de la famille Uzan sont passées sous tutelle du Fonds d'assurance des dépôts (TMSF), le gouvernement turc cherchant à obtenir ainsi le remboursement de près de six milliards de dollars de dettes frauduleuses, découvertes lorsque les autorités ont saisi la banque Imarbank appartenant à la famille.

Depuis lors, un responsable de la télévision d'Etat TRT, Adem Gurses, dirige le journal et la chaîne de télévision Star.  Pour son prédécesseur Can Atakli, qui se dit "au repos forcé" alors que d'autres anciens responsables du groupe sont interdits d'entrer dans les locaux, "la Constitution et le droit de la presse ont été foulés".

Dans la rédaction du journal, partagée avec les studios de télévision, les journalistes dénoncent une "véritable censure" imposée par le nouveal administrateur.

"Les articles sont évalués et refusés en bloc", dénonce Esin Dalay, responsables des nouvelles. "M. Gurses a prévenu qu'il ne voulait pas d'article dirigé contre le gouvernement et le parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir), ni favorable à Cem Uzan", le fils aîné de la famille qui a longtemps dirigé le groupe avant de se lancer en politique.

Selon lui, Adem Gurses a également "refusé" de publier un sondage montrant que le parti Jeune (GP, extra-parlementaire) de Cem Uzan arriverait en seconde position derrière l'AKP aux élections municipales, avec près de 19% des intentions de vote contre 41% pour le parti au pouvoir.

Auparavant, "nous étions libres à 90%", affirme Kamer Ozbucak, responsable de l'actualité internationale, qui reconnaît toutefois que le journal accordait une large "place à M. Uzan qui n'a pas d'autres accès aux media".

"La politique éditoriale a changé, le journal loue désormais le gouvernement et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan", renchérit Can Atakli.

Pour lui, le but de ce "coup de force" est clair: il s'agit de faire taire le seul organe d'opposition au gouvernement, hormis Cumhuriyet, journal de la gauche kémaliste qui a dénoncé un "coup porté à la liberté" et "à la liberté d'expression".

Pour Oktay Eksi, président de Conseil de la presse turque et éditorialiste dans un groupe de presse concurrent, il s'agit d'une "claire violation de la liberté de communication que le gouvernement devrait éviter". Il juge toutefois "légitime" la saisie des biens du groupe en raison de ses dettes.

Pour Can Atakli, "la saisie du groupe Star ne se justifiait pas en terme d'avoirs financiers susceptibles de payer les dettes" du conglomérat et, selon lui, la mainmise sur les médias du groupe "va continuer jusqu'aux élections" (locales du 28 mars).  (AFP, 21 avril 2004)

The Journalists' Union of Turkey (TGS) criticizes the seizure of Star

The Journalists' Union of Turkey (TGS) said on Friday that the Turkish Savings Deposits Insurance Fund's (TMSF) seizure of Star newspaper and television was a threat to press freedom in the country.

According to a statement released by TGS Executive Board, the changes in Star broadcasting policies and censoring of some columnists was the proof that press freedom was being eroded.

"This damaging practice by the government does not only threaten the Star newspaper and Star television, but is also a warning against the al media that might consider publishing articles that are against government practices," said the statement.

The TGS Executive Board called on the government to implement laws that protects those employed in the media from outside influences and media bosses.

Media bosses watch in glee the destruction of their competitors and just ignore government policies, fearing they could also be faced by such a seizure, the statement noted.

The board also called on those employed within the media to register with their union and asked media bosses to respect the rights of their employees. (Turkish Daily News, February 20, 2004)

Communiqué de la chaîne Medya TV: Ecran noir  pour les kurdes.

Le Conseil Supérieur de l'audiovisuel vient de mettre fin à la diffusion des programmes de Medya TV, à la suite du rejet par le Conseil d'Etat du recours formé contre le refus implicite d’autorisation de la chaîne.

Emettant de France depuis sa création en juillet 1999, Medya TV, la seule chaîne communautaire en langue kurde, a donc cessé d'émettre jeudi 12 février, après l'intervention téléphonique d'un membre du Conseil auprès d'AB Sat qui assurait la liaison montante du signal.

Cette intervention du CSA, sans même avoir cherché au préalable à joindre les dirigeants de Medya TV et sans leur laisser la moindre possibilité d’informer leurs téléspectateurs de cette interdiction, par un panneau d’avertissement, donne une idée de la fébrilité de cette institution.

Il était reproché à Medya TV d'être proche du PKK, parti qui est inscrit par l'Union Européenne sur les listes d'organisations terroristes et de faire peser ainsi un risque de trouble à l'ordre public et cela, sans apporter aucune preuve mais sur la base de simples présomptions. Il faut également rappeler, que rien dans les programmes de Medya TV, comme l'a relevé le Commissaire du Gouvernement dans ses conclusions, ne posait de problème avec l'ordre public et le respect total de la loi. Medya TV étudie d'ores et déjà les conditions d'un recours devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

Les kurdes n'ont pas d'Etat susceptible de commercer avec la France. Les kurdes n'ont pas de medias officiels car la Turquie continue de les interdire au mépris des conditions posées par l'Union Européenne avant leur adhésion à l'Europe. Les kurdes n'ont pas le droit de faire campagne politique dans leur langue, parlée par plus de 30 millions d'habitants dans cette région, sous peine d'être arrêtés.

Medya Tv était un espace de liberté et d'information où pouvaient s'exprimer  tous les partis kurdes auxquels étaient interdits l'accès aux plateaux de télévision en Turquie.

Medya TV était la seule chaîne où les enfants kurdes disposaient de programmes dans leur langue, la seule chaîne où les musiciens kurdes pouvaient interpréter leurs oeuvres, la seule chaîne où les partis kurdes auraient pu se faire entendre dans la perspective des élections municipales du 28 mars prochain.

Le gouvernement turc peut se satisfaire de la décision du CSA. (Contact: Musa Kaval 01 49 17 24 49, medyatv@medyatv.com )

Newspaper Distributor Beaten in Adana

Distributor of the daily Yeniden Özgür Gündem in Adana Yusuf Orak was reportedly heavily beaten during demonstration held on the fifth anniversary of Öcalan's arrest on 15 February. Ethem Açikalin, secretary for IHD Adana branch, stated during the press conference that after being beaten by the police with truncheons and wooden beams, Orak was hospitalised by other people around to Adana State Hospital Emergency Service.

However due to pressures by the police he was not able to receive proper treatment there and had to be brought back. Having difficulties in talking, Orak stated that he received medical report from Adana Forensic Institution and will file an official complaint against the police officers. (Özgür Gündem-TIHV, February 18, 2004)

Writer and Publisher on Trial in Ankara

On 17 February, Ankara Penal Court of First Instance No. 15 continued to hear the case of the publishing managers of Maki Publishing House Özden Bayram and Ismet Erdogan and Fikret Baskaya in connection with a book of Baskaya titled "Articles Against the Flow".

Since Nevzat Toroslu, who appointed as expert, withdrew from this duty, the Court decided to ask from Ankara University Faculty of Law for another expert.

The next hearing will be held on 9 June. Since the book includes sentences like "Sivas massacre is a massacre organized by the state as others in the past" and "This is a torture republic", the indictment wants the defendants to be sentenced under Article 159 TPC. (Özgür Gündem-TIHV, February 18, 2004)

KCHR: Broadcasting regulations do not fulfil the Copenhagen criteria

The High Commission for Radio and TV (RTÜK)'s regulations, which have been being debated for six months, and which permit broadcasting in Kurdish and other languages and dialects, "have been published in the Gazette and therefore come into force."

These regulations do not fulfil the Copenhagen criteria, but rather injure the right to free speech and other universal democratic principles. They include rules for the contents and duration of broadcasts in languages other than Turkish, according to which non-Turkish broadcasts may only be made from special national radio and TV institutions. Broadcasts by regional radio and TV stations will be excluded under these regulations.

Even a cursory examination of these regulations reveal that they are not aimed at promoting freedom, but depend on a logic of bans.

Some examples:

Broadcasts in Kurdish will need to obtain permission from RTÜK.

Institutions wishing to broadcast in a language other than Turkish will have to apply for permission to RTÜK, submitting documents detailing the contents and duration of the proposed broadcast. Any broadcast can only be made with permission of RTÜK.

Such broadcasts may only be aimed at an adult audience, and the content is limited to news, music and displays of traditional culture.

Subjects such as education, society and politics do not fall within the permitted canon.

Kurdish language may not be taught.

Broadcasts which teach Kurdish or other languages may not be made.

45 minutes for TV and 60 minutes for radio programmes Under these regulations, the above time limits per day may not be exceeded. Turkish subtitles and translation is compulsory. Either continuous Turkish subtitling must be shown, or a Turkish translation must be given within the programme. As far as radio is concerned, any programme must be directly followed by a Turkish version.

Turkey thinks that it can use such tricks to create the impression that it has fulfilled the Copenhagen Criteria. Across the globe it is presenting these "steps" as important progress. But in fact these regulations show that the policy of denial is still continuing. To break this logic, the EU must make a decisive intervention in favour of a peaceful solution of the Kurdish question by democratic means. (Kurdish Centre for Human Right, February 16, 2004)
 

Two Journalists Convicted in Istanbul

Istanbul SSC continued to hear 8 cases on 13 February. The cases were launched because of the press releases of an illegal organisation published in daily Özgür Gündem.

Two cases were concluded and the court sentenced the owner of the paper Ali Çelik Kasimogullari and editor-in-chief Mehmet Çolak to a fine of TL 5 billion 240 million and 810 thousand. The paper was also closed for 2 days. 6 cases were adjourned.

On the other hand, Kadri Bagdu, distributor of the daily Özgür Gündem in Adana, was detained in Seyhan during house raid conducted on the night of 12 February. (Özgür Gündem-TIHV, February 16, 2004)

L'Ours d'or au réalisateur germano-turc Fatih Akin au Festival de Berlin

Le film Gegen die Wand (Contre le Mur) du réalisateur germano-turc Fatih Akin a obtenu l'Ours d'or de la 54e édition du Festival international du film de Berlin, a annoncé hier la présidente du jury, l'actrice américaine Frances McDormand. C'est la première fois depuis 1986 qu'un film allemand obtient la récompense suprême de la Berlinale.

Très applaudi lors de sa projection, Gegen die Wand trouve le ton juste pour évoquer, entre rires et larmes, les conflits que vivent les Turcs de la seconde génération d'immigrés en Allemagne, à travers la rencontre rédemptrice de Cahit, 40 ans, alcoolique et toxicomane, avec Sibel, 20 ans, prisonnière du carcan familial traditionaliste. Les deux jeunes gens finissent par s'aimer mais Sibel a toujours des amants et Cahit, jaloux, tue l'un deux. Rejetée par sa famille, Sibel part à Istanbul. Ce film a été tourné moitié à Hambourg, moitié en Turquie, dans les deux langues.

Considéré comme celui qui a fait connaître la nouvelle vague de cinéastes turcs vivant en Allemagne, l'acteur et réalisateur Fatih Akin, né à Hambourg en 1973 de parents turcs, a réalisé Rapide et sans douleur, son premier long métrage en 1998. Il avait alors obtenu le premier prix d'interprétation au festival de Locarno.

A l'obtention de cette distinction la critique cinématographique avait alors averti: "Fatih Akin est un scénariste et réalisateur à surveiller." Cette Berlinale l'a définitivement consacré.

De son côté, l'acteur uruguayen Daniel Hendler a obtenu l'Ours d'argent du meilleur acteur de cette 54e édition du Festival international du film de Berlin pour son rôle dans El Abrazo partido de l'Argentin Daniel Burman. Ce film a également été récompensé par le Grand Prix du jury. Cette fiction entrelace avec vivacité et fraîcheur les thèmes de l'exil, de la quête d'identité et des liens familiaux dans l'Argentine d'aujourd'hui en crise.

Les actrices sud-africaine Charlize Theron (dans Monster de Patty Jenkins) et colombienne Catalina Sandino Moreno (dans Marie pleine de grâce de Joshua Marston) ont reçu en ex aequo l'Ours d'argent de la meilleure actrice.

La comédienne Charlize Theron a été nominée, quant à elle, à l'oscar pour son rôle de tueuse en série dans Monster. Catalina Moreno Sandino joue dans Marie pleine de grâce le rôle d'une adolescente de 17 ans qui, pour essayer d'améliorer son sort, se rend à New York après avoir avalé 62 boulettes d'héroïne

Le Coréen Kim Ki-Duk, lui, a obtenu l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour son long métrage intitulé La Samaritaine qui aborde le sujet de la prostitution adolescente à Séoul. (Le Matin, 14 février 2004)

Publisher Ragip Zarakolu: "We don't restrict ourselves"

The owner of the Belge Publishing House, Ragip Zarakolu, recently stood trial but was acquitted of charges of "inciting hatred and revenge among people on the basis of racial and regional discrimination" and "making divisive propaganda via publication."

The content of the book "Trying the September 12 Regime," written by Prof. Dr. Gazi Caglar and the cause of Zarakolu's trial, discusses a recent and controversial period in Turkey. During this period, many people suffered violations of their basic human rights and are now seeking justice.

Isn't it a contradiction that a book, which denounces human rights infringements in the September 12 period, itself becomes the subject of a trial?

Ragip Zarakolu is known in Turkey as a writer who focuses on social and cultural differences, minority rights and human rights. In his books and articles, he claims that to we need to reveal the things buried in our past in order to understand our near future. He wants everyone to know the cultural richness of our territory.

Ragip Zarakolu, who was born in 1948 in Istanbul, graduated from the Istanbul University Faculty of Economics. He started writing in the weekly Ant and Yeni Ufuklar magazines in 1968. He was first sentenced to jail because of an article he wrote about Ho Chi Minh. He was released under amnesty in 1974.

TDN: As the publisher of the book entitled "Trying the September 12 Regime," you were tried, once again, in the State Security Court (DGM). Why do you think these lawsuits are being brought against writers and publihers?

ZARAKOLU: It was even forbidden to discuss the September 12 period in the past, but 23 years have passed. Society should freely talk about the things in this period and constitutional amendments made it possible. I wanted to contribute to this process. Everyone may not agree with the content of the book but discussing and evaluating are necessities of democracy.

In a society where a bureaucratic ideology is dominant, thoughts and the rights of people are always under inspection. This mentality needs to be changed. But since there is no mentality change, even if an article of the law is lifted, another article is put into effect in the place of it.

TDN: During your last trial you learned that another suit was filed against you as a result of your article: "It's not your business." What do you think of this?

ZARAKOLU: I think that reactions to this article are emotional more than legal. The article criticized the derogatory and aggressive language used against the Kurdish region in Iraq on the first days of the war in Iraq. The establishment of a federal Kurdish state in the region was shown as a reason of war in a sense. But this is not Turkey's legal territory. It is the territory of Iraq. Additionally, according to international universal principles, the people who must determine the fate of a region are the people living in that region.The Kurdish region in Iraq has had a certain autonomy since the establishment of British administration. It was formally accepted even in the term of Saddam. I think that the establishment of a federal state there can only be determined by the people living there. So, my article entitled "It's not your business" harshly criticized the Turkish attempt to interfere in northern Iraq and focused on the harsh language used during that period.

TDN: How would you explain the high number of lawsuits filed against you?

ZARAKOLU: Some issues are taboo. When you talk about them, lawsuits are are filed against you. There is no way but writing to change taboos. We, the writers and intellectuals, the people who stand for democracy contribute to Turkey's democratization through our articles. Despite all these trials, the thoughts of intellectual people and citizens have recently began changing. We want an attitude of respect for different thoughts and cultures to become widespread in Turkey. We want the formation of a peaceful culture.

TDN: As a publisher, how do you choose books before publishing them? Do you fear more lawsuits against you?

ZARAKOLU: We feel free while making choices among books. We don't expect to be given freedom because we think our freedom depends on us. We take universal law as a norm and we know that Turkey will have to obey these norms sooner or later. We don't restrict ourselves. If an issue is current or we believe that it must be a current issue, we publish it without censorship. It is important that the books must provide information, they must open a discussion. Of course we take its writing quality into consideration while making a choice.

TDN: The common point of the lawsuits against you is generally human rights, minority rights and the Kurdish problem. Do you think the Kurdish problem is a taboo in Turkey?

ZARAKOLU: Actually, the Kurdish problem was legally recognized in 1991 when the prime minister went to Diyarbakir and said, "we recognized the Kurdish reality." So why don't we make this recognized fact a reality? Why don't we make the effort to solve problems? There are some conservative sections in our society but I don't perceive conservatism just as a religious thought -- there is also political conservatism in our society. Some conservatives are against Turkey's becoming a multi-colored liberal society. They see this as a danger. I explain this with the fact that they could not overcome the Ottoman syndrome. We should stop this. The Ottoman empire is history.

TDN: How would you define freedom of thought in Turkey right now?

ZARAKOLU: We are in a transition process. Some steps were taken towards freedom of thought. But unfortunately everyone sees his/her own problem and puts effort toward solving that. Prime Minister Recep Tayyip Erdogan is one of them. For example, in Article 312 only the section that would cause Erdogan to be put into prison was amended. But despite this article concerning a number of sections of society, no further amendments were made.

TDN: What do you think about the future of Turkey?

ZARAKOLU: I deeply believe that Turkey will become a country where there is democracy and freedom. There is a nice future for Turkey. If Turkey changes its taboos, overcome its fears, it will become more developed than many European countries in the next years. Multuculturalism and tolerance were basic principles of the civilizations which lived in our territory in the past, and I believe we can accomplish this again.  (Turkish Daily News, February 12, 2004)

Ayse Nur Zarakolu remembered on the 2nd anniversary of her death

A widely-acclaimed writer and publisher, Zarakolu was an advocate of human rights and justice for all Turkish citizens

Publisher and human rights defender Ayse Nur Zarakolu died two years ago on January 27 in the Capa Faculty of Medicine. When she learned of her cancer, she said "This country needs self-respecting people. I can't give up easily. I will live and continue fighting for human rights."

Zarakolu, who spent her life pursuing human rights and democracy, is being remembered on the 2nd anniversary of her death.

Ayse Nur Zarakolu was born in 1946 in Antakya and graduated from the Istanbul University Department of Sociology. Zarakolu wrote many articles for the "Revolutions and Counterrevolutions" encyclopedia in 1975 and published her oral history work on Turkey's Employee Class in the Democrat newspaper. She established the "International Belge Publication" with her husband Ragip Zarakolu in 1977.

She worked for human rights since the establishment of the Human Rights Association (IHD) in Turkey in 1986 and prepared reports on the conditions in prisons. In 1982 Zarakolu was tried by the military regime for her book on the history of the Turkish left-wing. The trial ended in her acquittal after the judge declared there were no grounds for legal action.

Zarakolu wrote Mediterranean and Anatolian literature in her Mare Nostrum series. Additionally, she made publications on minorities and human rights. She received a special prize from the Abdi Ipekci Committee in Greece for her more than 30 translations in Greek literature. She received prizes from the Turkish Publishers' Union in 1995 and the Human Rights Watch in 1996. She was also awarded the "Freedom of Thought, Writing and Publication" by the American PEN in 1997 and the World Publishers' Union in 1998. The Padova City administration rewarded Zarakolu with the "Honesty Award" in 2001.

Zarakolu was tried for 33 cases between 1990-1997 for her publications on the issues regarded as taboo in Turkey. Her recent trials were dropped as a result of the Freedom of Thought campaigns. She was also tried for Vahakn Dadrian's book "Genocide As A Problem of National and International Law" but she was acquitted.

After a commemoration ceremony at her graveside, Zarakolu was remembered by her loved ones at "Remembrance Night," organized by the Istanbul Human Rights Branch.  (Turkish Daily News, February 12, 2004)

Newspaper Özgür Siirt Sentenced

The newspaper Özgür Siirt was sentenced to a fine of TL 15 billion and 906 million on the grounds that the letter of denial related to the earthquake sent by Bingöl Governorate had not been published in the newspaper. The newspaper had been sentenced to fine of TL 50 billion on 16 June 2003 due to the same reason.

Another case was launched against the editor-in-chief Muharrem Nas and the fine was increased to TL.75 billion on the grounds that the newspaper didn't pay the fine at the right time. During the hearing held at Siirt Penal Court of First Instance on 9 February, the newspaper was sentenced to TL 15 billion 906 million fine according to the public prosecutor's request.

The case would be closed if the fine is paid in 10 days. If the newspaper does not pay the fine, the sentence would be increased by 50 %. The court will continue to hear the case on 4 March if the newspaper does not pay the fine. (BIA-TIHV, February 12, 2004)

A Book Confiscated In Istanbul

Istanbul Peace Penal Court No. 1 ordered the confiscation of the book "Enough, Don't Hurt My Skin" written by Meltem Arikan and published by Everest Publishing House. The decision was reportedly given according to the Article 426 TPC on application of the Commission on Protecting Children from Harmful Publications. (Radikal-TIHV, February 12, 2004)

RTUK Calls off Programs at 6 TVs and a Radio

RTUK, in its last meeting, warned 21 media organizations for their Paparazzi programs. It called off programs at some media organizations including GUN TV in Diyarbakir, national Show TV channel, CNBC-e and even some cable TV stations.

The Radio and Television Higher Board (RTUK), ordered seven media organizations, including one local radio, and one local and five national television stations, to call off a total of 18 broadcasts. Two national television stations are preparing a defense.

Turkey's television watchdog also warned 12 national television channels including a cable station, a regional channel, four national channels and four stations that broadcast through satellites, for "unsuitable" programs.

The board took these decisions during meetings held on January 27-28. The decision to call off more than one broadcast is based on the new RTUK law, which states a program that is seen as "problematic" can be ordered off the air more than once.

RTUK said the seven media organizations violated law no: 4, which states that programs:

* Should not serve an unjust aim, and may not lead to unfair competition,

* Should not hurt the national and moral values of the society and should be in line with the structure of the Turkish family,

* Should not attack personalities,

* Should not harm the physical, mental and moral development of children and youngsters,

* Should be in line with the principle of objectivity and be based on
realities.

Calling off Programs

RTUK called off three consecutive broadcasts of Star TV's sports program, a program called "What's Happening There," on Channel 7, and "Woman's Voice" on TGRT television. The board said these programs were not appropriate for the Turkish family structure.

RTUK called off some programs on channels Flash TV and "Haber Turk," stating they attacked personalities. "Buffy The Vampire Slayer" on CNBC-e and "Telekritik" on the TGRT channel were ordered off the air once.

The news program of "Gun TV" (Day TV) in the province of Diyarbakir , was ordered off the air once. The board said the news program violated the principle of objectivity and reality. FM 12 in the province of Bingol was ordered to call off three broadcasts.

RTUK also asked for defenses from "Haber Turk" stating it violated the principles of objectivity and fairness during its news programs. Show TV was also asked to send a defense for violating an article about telephone contests.

Warning for Paparazzi programs

RTUK warned Star TV for its program called, "Paparazzi," Show TV for "Sunday Surprise," "Sunday Delight," and "Televole," ATV channel for programs called "Elifname," "Wonderful Sunday," "Private Line," and news programs, Flash TV for "Colorful Lives," and Olay TV from Bursa for "Grasshopper Paparazzi."

Akra FM was warned for its program called, "Sea of Events." The watchdog said the program made criticisms based on language, race, color, sexuality, political opinion, philosophical believes, religion, sect etc.

"Yesilcam TV," "Nev TV", "Cineclassic," "Soap Opera TV," "King FM," "Super FM," "Metro FM," and "Joy FM," "Channel D," "Flash TV," "ATV," "TGRT," "Show TV," "Channel 7," and Channel A," also received one or several warnings from RTUK for various reasons. (BIA News Center, February 11, 2004)

Recent pressures on media in brief

Self-exiled musicin detained at his return

Ali Asker, who left Turkey after the coup d'etat of 12 September 1980, was detained on February 22 in Istanbul where he came for a concert. An search warrant had been issued in Tunceli against him. He was released by the prosecutor at Istanbul SSC on 23 February. The lawyer Halis Yildirim announced that Ali Asker, now citizen of France, had been tried at Military Court after the coup d'etat in 1982 in the Dev-Yol (Revolutionary Path) case and acquitted. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, February 24, 2004)

Beaten Newspaper Distributor

Distributor of the daily Yeniden Özgür Gündem in Mersin, Veysi Karageçi, announced that on 15 February he was hit by a police car first and then detained. He also added that he was beaten at Karaduvar Police Station where he kept under detention. (Özgür Gündem-TIHV, February 17, 2004)

Journalists on Trial in istanbul

Public prosecutor in Sisli launched a case against the journalist Savas Ay and ATV News Programs Responsible Mehmet Akif Coskun on the allegations that "army, public prosecutors and judges were insulted" during the program called "A Takimi" (A Team) broadcasted on 14 September 2003. The indictment wants Ay and Coskun to be sentenced according to the Article 159 TPC. The case will commence at Istanbul Penal Court of First Instance. (Özgür Gündem-TIHV, February 11, 2004)

Litterature Activity Banned in Bingöl

The story, poem and painting contest which would be organised by IHD Bingöl branch for the commemoration of Gazal Berü (11), who was killed in Yigitler village, Karliova district (Bingöl) on 19 March 2001, when she was bitten by dogs of the soldiers, was not given permission by Bingöl Governorate. Governorate did not disclose a reason for the decision. Chair for IHD Bingöl branch Ridvan Kizgin announced that they appealed to Human Rights Commission in GNAT. (Özgür Gündem-TIHV, February 10, 2004)

RTÜK Decisions to stop TV broadcasts

The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) sentenced Star TV to "programme stopping for three times" for the broadcasts during football matches on 16 and 17 September 2003. According to the press release by RTÜK the TV channels Flash TV, Habertürk, CNBC-E and TGRT were sentenced to "programme stopping" for once because of some programmes. (Cumhuriyet-TIHV, February 6, 2004)

Kurdish Question / Question kurde

Book launch: Ismail Besikci - International colony Kurdistan

Invitation to a book launch

Ismail Besikci: International Colony Kurdistan

Sponsored and chaired by Lord Rea

at the House of Lords
Committee Room 3

Wednesday, 3 March 2004, 6:30 pm

Speakers include
Lord Avebury (Vice-Chair, All-Party Parliamentary Human Rights Group)
Ahmet Kahraman (Kurdish writer and journalist)
Kerim Yildiz (Executive Director, Kurdish Human Rights Project)
Gillian Cleverley (Turkey Regional Action Network) Co-ordinator for Amnesty International UK
Richard McKane (Writers in Prison Committee, English PEN)
Ara Sarafian (Historian and publisher)

Public Event.

Organised by Peace in Kurdistan and Garod Books Ltd.

RSVP
Tel: (020) 7250 1315
besikci@garod.co.uk

THE KURDISH QUESTION is one of the most intractable issues facing the Middle East today. The Kurdish nation of 25 million people remain mostly divided between Turkey, Iraq, Iran, and Syria, with significant communities in the republics of Armenia and Azerbaijan. Ismail Besikci argues in International Colony Kurdistan that this division of Kurdistan is not incidental. There is a longstanding understanding between regional states to deny Kurds the right to self-determination and statehood.

Ismail Besikci, an ethnic Turk, is particularly critical of his own Turkish government for its conduct towards the Kurds of Turkey. For years, Turkish officials, intellectuals and journalists have championed the rights of other Turks, such as in Cyprus and Bulgaria, yet connived against the rights of Kurds in their own country. Besikci points out how the Turkish establishment stood quietly when Saddam Hussein used chemical weapons against Iraqi Kurds, while the Turkish army held back Kurdish refugees fleeing to Turkey from Iraq. At the same time the same individuals championed the rights of Bulgarian Turks and welcomed them into Turkey in the thousands.

Soon after the Turkish publication of International Colony Kurdistan (1991), Besikci was send to prison again. Many international organisatoins, including British ones such as Amnesty International, English PEN, and Peace in Kurdistan have persistently campaigned for his freedom. Besikci was released in September 1999 and currently lives in Ankara. International Colony Kurdistan is the first of Besikci¹s books to be translated into English. It still makes essential reading for our understanding of Turkish nationalism and the Kurdish question today.

BIBLIOGRAPHIC DETAILS: Ismail Besikci, International Colony Kurdistan, (Parvana, London: 2004), 154 pp, map, paperback, GB£12.00 / US$18.00.

Distributed by Garod Books Ltd., 42 Blythe Rd.,
London W14 0HA, England.
info@garodbooks.com

Isolement d'Ocalan: le CPT demande à la Turquie de faciliter les visites

Le comité anti-torture (CPT) du Conseil de l'Europe a regretté l'absence de "réelle détermination" des autorités turques pour faciliter les visites des proches et des avocats du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan dans son île-prison d'Imrali.

Lors d'une visite de février 2003 pour "trouver des moyens pour mettre un terme à l'isolement d'Abdullah Ocalan", les experts du CPT ont noté que les visites de ses proches et avocats, prévues les mercredis, avaient été annulées depuis le 27 novembre, en raison des conditions météorologiques. Le bateau destiné au transport des personnes sur l'île ne doit pas naviguer par vent de force 4 ou plus.

"La suspension de facto du droit de visite pendant plus de trois mois est un problème pour n'importe quel prisonnier, et est simplement inacceptable pour un prisonnier isolé depuis une longue période", a indiqué le CPT dans son rapport publié mercredi, suggérant des mesures pour faciliter les visites, comme le changement de jour de visite en cas de mauvais temps ou l'utilisation d'un autre bateau.

Le CPT, qui s'est demandé si "tous les efforts avaient bien été faits", a estimé que les arguments avancés par les autorités turques à l'époque et en partie repris dans leur réponse au rapport, n'étaient "pas convainquants" et ne témoignaient pas d'une "réelle détermination à surmonter les difficultés rencontrées" par les proches d'Ocalan pour accéder à l'île.

La Turquie a notamment expliqué que le changement du jour de visite n'était pas possible pour des questions d'organisation de la prison.

Dans sa réponse au rapport, le gouvernement a également indiqué qu'il avait entamé des démarches pour l'acquisition d'un meilleur bateau, soulignant malgré tout que cet achat posait un "problème budgétaire".

Ocalan, qui proteste régulièrement contre son isolement, avait été condamné à mort pour "séparatisme", mais avait vu sa peine commuée en prison à vie après l'abolition de la peine capitale en Turquie.

Sa requête contre la Turquie sera examinée en appel le 5 mai devant la grande chambre de la Cour européenne des droits de l'Homme. (AFP, 25 février 2004)

La justice turque rejette, pour la 11ème fois,  la remise en liberté des députés kurdes

La justice turque a rejeté vendredi -- pour la 11èmefois -- une demande de remise en liberté de l'ex-députée kurde Leyla Zana et de trois de ses collègues, rejugés pour soutien à la rébellion séparatiste kurde.

La Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara a rejeté la demande de Leyla Zana, Hatip Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak, condamnés en 1994 à 15 ans deprison, mais rejugés depuis l'an dernier dans le cadre de nouvelles procédures mises en oeuvre par la Turquie pour intégrer l'Union européenne.

Le parlement européen a plusieurs fois appelé à la libération des anciens députés, dans l'attente de la conclusion de leur nouveau procès.

En 2001, la Cour européenne des droits de l'Homme avait estimé que leur premier procès s'était déroulé de façon inéquitable et avait demandé à laTurquie de les rejuger. La Cour de Strasbourg avait notamment critiqué le fait que les accusés n'avaient pu faire comparaître tous leurs témoins et que l'accusation avait tardé à leur notifier les nouvelles inculpations.

Le parlement turc, dans le cadre de mesures pro-européennes, a adopté uneloi autorisant de nouveaux procès pour les prévenus dont les sentences ont été condamnées par la Cour européenne des droits de l'homme.

Fin février 2003, la DGM avait autorisé la tenue d'un nouveau procès.

La prochaine audience a été fixée au 12 mars.

Mme Zana a reçu en 1995 le prix Sakharov de la liberté de pensée décerné par le Parlement européen.

Les quatre ex-députés doivent en principe sortir de prison en juin 2005, par le jeu des réductions de peine prévues par la loi turque. (AFP, 20 février 2004)

European reactions against keeping four Kurdish deputies in prison

Turkish police on Friday blocked more than a dozen supporters of imprisoned Kurdish politician Leyla Zana from attending her trial apparently because they had applauded the defendants during a previous hearing.

The retrial is being closely watched by the European Union as a test of Turkey's human rights record and of the judiciary system. Improving its human rights record is a key issue in Turkey's bid to join the union.

The police told the supporters they were told to bar their entry by Judge Orhan Karadeniz, who apparently decided not to admit people he deemed disrupted order in the court room.

The police, however, allowed relatives of Zana and three other former Kurdish lawmakers on trial for alleged links to Kurdish rebels to enter the court room even though they were among those who clapped their hands during last month's hearing.

The EU has urged Ankara to free the four defendants during the retrial and said their case reflects poorly on Turkey's efforts to overhaul its chequered human rights record.

Amnesty International said the defendants are on a list of "prisoners of conscience" behind bars in Turkey. "Leyla Zana and her co-defendants should not be on trial at all. Also, the retrial is flawed with the same problems of the first trial," Amnesty International's Secretary-General Irene Khan told Reuters in an interview last week.

"The way in which this case is handled will send a message to those inside and outside of the country about the commitment of this regime towards human rights."

Meanwhile, Turkish-European Joint Parliament Commission Co-President Joost Lajendik met with Foreign Minister Abdullah Gul on Friday and, speaking after the meeting, said that no one would believe Turkey was making progress if Leyla Zana's trial continued in this way and the defendants remained in prison.  (Turkish Daily News, February 20, 2004)

"This is called "suicide" in the Turkish army!"

A Kurd serving in the Turkish army was found shot in the back on February 13 in a military area near the Kurdish capital of Amed (Diyarbakir.) Cihan Tunç, 21, from Dersim (Tunceli) was serving as a sergeant in the District Gendarmerie of Kocaköy in Amed.

The family of Cihan Tunç was informed by a Turkish officer who said "We have lost Cihan. He killed himself today."

A preliminary autopsy report by the Diyarbakir 7th Army Corps Prosecutor wrote that "Cihan Tunç was killed with a single shot in the left side of his back when he was on guard duty."
"The officer that called us claimed that it was a suicide. But Cihan always tell us about his problems. I know my son very well," said Cihans father, Mustafa Tunç.

Three soldiers are being interrogated by the Diyarbakir Army Prosecutor to, what the Turkish army claims, "shed some light over the accident."

Over 90 Kurds in the Turkish army have been killed by other soldiers between 1984-2004. (DozaMe.org, February 17 2004)

Exactions de l'armée contre un hameau kurde: Ankara condamné par la CEDH

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour de graves violations de la Convention européenne des droits de l'homme et notamment ses articles garantissant le "droit à la vie" et interdisant les "traitements inhumains" lors d'une opération de l'armée contre un hameau kurde.

La Cour a condamné Ankara à verser un total de 70.480 euros de dédommagements à Abdurrezak Ipek, un Turc âgé de 61 ans dont les deux fils ont disparu au cours d'exactions de l'armée le 18 mai 1994 dans le hameau de Çaylarbasi (Dahlezeri en kurde), dans la province de Diyarbakir.

Les deux jeunes hommes sont présumés morts, ce qui établit pour la Cour de Strasbourg la violation de l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme ("droit à la vie").

Pour les juges des droits de l'homme la "détresse et l'angoisse" infligées au père de famille en raison de la disparition de ses deux fils, exacerbées par la destruction de la maison familiale et le mépris affiché par les autorités face à ses plaintes, constituent un "traitement inhumain", interdit par l'article 3 de la Convention.

L'absence de trace écrite concernant l'arrestation des deux jeunes et les conditions de celles-ci sont une violation de l'article 5 de la Convention garantissant que "nul ne peut être privé de sa liberté sauf (...) selon les voies légales".

Lors de l'opération, les soldats incendièrent les maisons du hameau, réduisant en cendres la plupart d'entre elles, dont celle de la famille de M. Ipek, violant ainsi son droit à la propriété (article 1 du Protocole N°1 de la Convention).

"Aucun recours effectif" n'a pu être exercé en Turquie contre les exactions des militaires, en violation de l'article 13 de la Convention européenne des droits de l'homme.

Enfin, les juges de Strasbourg estiment que "le gouvernement turc n'a pas rempli (son) obligation (...) de fournir à la Cour toutes les facilités nécessaires à l'établissement des faits", ce qui constitue une violation de l'article 38 de la Convention. (AFP, 17 février 2004)

La police turque arrête des manifestants commémorant la capture d'Ocalan

La police turque a arrêté dimanche 38 militants au cours de manifestations commémorant la capture il y a cinq ans d'Abdullah Ocalan. Un groupe de 21 manifestants a été arrêté dans un quartier du centre-ville d'Istanbul après avoir refusé un ordre de dispersion et lancé des pierres, des bâtons et des cocktails Molotov contre les forces de police.

Dix-sept autres personnes ont été arrêtées à Diyarbakir, la principale ville du sud-est du pays à majorité kurde, au motif que les manifestations n'avaient pas été autorisées.

Les militants kurdes manifestent le 15 février de chaque année depuis 1999,  date à laquelle le chef du PKK a été appréhendé par des agents turcs au Kenya.(AFP, 15 février 2004)

Kurdish demonstrations in other cities of Turkey

There have been Kurdish protests in almost every city in northern Kurdistan and in all the major cities in Turkey. They condemn the capture of the Kurdish leader Abdullah Ocalan in Nairobi, Kenya on February 15, 1999. Violent clashes have occured between protestors and Turkish police.

Several demonstrations were stopped by the police in Adana. Protestors and police clashed and the police fired warning shots in several areas scattering the demonstrations. More than 30 people were hurt in the protests and several got detained by Turkish police.

Demonstrations turned out violent when protestors and police clashed in Kiziltepe in northern Kurdistan. Protestors clashed with police and firings were heard throughout the city. There are no reports yet about wounded or killed. Sniper weapons were used by the Turkish police to scare protestors and scatter them.

Mersin was another scene of a clash between police and protestors. The Kurdish activist Musa Yildiz (23) was hurt when Turkish police fired in the air to scatter a growing crowd of protesting Kurds. This happened in the suburb of Yenipazar on the "Semt Pazari"-street.

Kurdish shop owners in Wan (Van), Agirî (Agri), Colêmerg (Hakkari) and Elîh (Batman) protest the imprisonment of the Kurdish leader Abdullah Ocalan by not opening their shops. (DozaMe.org, February 15, 2004)

Débat au Parlement belge: "L'adhésion de la Turquie à l'UE et la question kurde"

Communiqué du Congrès national du Kurdistan (KNK):
Après l'intervention armée des Etats Unis en Irak, la question kurde est posée avec une plus   grande acuité tant au niveau régional qu'international. Une situation conflictuelle perdure tant que les causes n'en sont pas éradiquées et la question kurde n'échappe pas à cette règle : sans solution  depuis des décennies, elle peut, à tout moment, engendrer des tensions et conduire à un embrasement général attisé par les intérêts directs ou indirects qu'un certain nombre de gouvernants possèdent dans cette région du monde.

Le peuple kurde peut prendre une place importante dans l'élaboration de solutions régionales : opprimé, il s'est forgé, dans l'adversité, des capacités d'organisation et un savoir faire reconnu, notamment au cours de ces quatre dernières années où il s'est efforcé, en décrétant un cessez le feu unilatéral,  d'établir une logique de paix,  combien plus difficile qu'une logique de guerre.

Par contre, l'Etat turc, ignorant délibérément les efforts que les responsables du peuple kurde déploient en faveur de la paix, maintient une politique basée sur la répression et la violence. Les quelques réformes destinées à satisfaire aux demandes de l¹Union Européenne, malgré leur insuffisance ne sont pas, même partiellement, mis en ¦uvre.

Nous avons de sérieuses craintes que si une intervention européenne efficace tarde trop, des milieux politico-militaires turcs réussiront à provoquer une reprise de guerre en Turquie afin de faire échouer le processus déjà fragile de la démocratisation dans ce pays.

Pour créer un monde sans violence et sans guerre,  le peuple kurde a besoin de l'engagement de toutes les forces démocratiques et humanitaires. Pour stopper l'escalade de la guerre et sortir le Proche-Orient de l'impasse dans laquelle les problèmes ethniques, religieux et sociaux l'ont conduit, il est urgent d'engager un dialogue sur des bases pacifiques et démocratiques.

Pour pouvoir vous informer sur tous les évènements dans notre pays d'origine qui a une influence directe aussi sur notre communauté vivant en Belgique, et de vous faire part de nos propositions de solutions; Nous organisons un débat au sénat le 16 février 2004 de 14h à 17 heures avec la participations de différents partis belges, des parlementaires européens, des représentants du peuple kurde et des organisations civiles.

le lundi 16 février 2004, de 14h à 17 h

Adresse :

Maison des parlementaires
Rue de Louvain 21
1000 Bruxelles
Salle Rotonde n°1 (1er étage)

Programme:

Mr Jean CORNIL , Sénateur , Modérateur du débat
Mr Pierre JONCKHEER,  Parlementaire Européen (ECOLO)
Mr Jan BEGHIN, Vice président du parlement bruxellois
Mme Reyhan YALCINDAG, Vice présidente de l¹Association des Droits de l'Homme en Turquie
Mme Mizgin SEN, Vice-Présidente du KONGRA-GEL (Congrès du Peuple Kurde)
Mme Jenny VANDERLINDEN, Représentante  d'Amnesty International  en Belgique
Mr Dogan OZGUDEN, Rédacteur en chef de l'Info-Turk

Adresse de contact:

Congrès National du Kurdistan, rue Jean Stas 41, 1060 Bruxelles
Tel: 02.647.30.84  -  Fax: 02.647.68.49
Email: knk@kongrakurdistan.com

Des milliers de Kurdes manifestent à Strasbourg pour Ocalan

Des milliers de Kurdes - 15.000 selon la police, 40.000 selon les organisateurs -, venus notamment de France, du Bénélux et d'Allemagne, manifestaient samedi à Strasbourg (est) pour réclamer la libération du chef de l'ex-PKK Abdullah Ocalan, détenu en Turquie depuis cinq ans.

Les manifestants, porteurs de centaines de portraits et de photos du leader kurde emprisonné, devaient rejoindre un parking de la ville où ont été programmées des animations culturelles et des prises de paroles jusqu'en fin d'après-midi.

Les manifestants répondaient à l'appel de la Maison des Kurdes en Alsace, une association culturelle située à Strasbourg, et de la Fédération des associations kurdes de France.

"Liberté pour Ocalan, paix au Kurdistan", "Notre identité kurde est notre fierté", "un Moyen-Orient démocratique, un Kurdistan libre", pouvait-on lire sur les banderoles tandis que de nombreux drapeaux kurdes étaient brandis par les manifestants, dont des femmes, certaines en costume traditionnel, et des enfants.

Ocalan a été condamné à mort pour "séparatisme" en 1999 après son arrestation au Kénya en février de la même année, mais sa sentence a été commuée en détention à perpétuité en 2002 à la faveur de l'abolition de la peine de mort dans le cadre de réformes devant aider l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Les Kurdes de France, d'Allemagne et du Bénélux ont l'habitude de se rassembler à Strasbourg aux alentours de la date-anniversaire de l'arrestation d'Ocalan, pour réclamer sa libération. A cette occasion ils étaient au moins 20.000 dans les rues de Strasbourg en février 2003 et 6.000 en 2002. (AFP, 14 février 2004)

The Kurdish Medya TV closed down by French authorities

The transmission licence of Medya TV, which had been broadcasting since 30 July 1999, has been revoked by CSA, (the French Licensing Authority), on the grounds that it was the successor organisation to Med TV. The station¹s lawyers appealed against the decision, but this morning the French Appeal Court confirmed the decision of the CSA. News of the judgement was given to the Paris office of Medya TV today.

Together with the judgement, an order from the Appeal Court was served on ABSAT, the satellite operator, instructing it to cease transmission immediately. The broadcaster was thus immediately silenced without even the chance to make a statement to its audience.

It seems that all Kurdish institutions and organisations can expect to be banned, as their development interferes with the interests of certain circles. While in Turkey legal political parties like HEP, DEP and  HADEP, and newspapers, magazines and civil society organisations are constantly being shut down, this is the second time that Kurdish TV has been silenced via the courts in Europe. Not long ago at Turkey¹s behest the Kurdish People¹s Congress (KONGRA-GEL) was put by the USA on to its list of terrorist organisations. For five years Kurdish leader Abdullah Ocalan has been held on the prison island of Imrali, and this too has been done with the active complicity of the West. It is true that formally the death sentence on him has been lifted, but to the eyes of the public an execution is being carried out by inches.

This short list should be sufficient to show the international dimensions to this repression that the Kurdish people are subjected to.

Disagreeable questions also arise from observation of the fact that the decision to close down Medya TV was made just before the anniversary of the international conspiracy against Kurdish leader Abdullah Ocalan (! 15 February), as well as the local elections in Turkey on 28 March, and in the context of the latest efforts to solve the Cyprus question. A legitimate suspicion arises that the decision was a political one and not a legal one.

How credible can any efforts for a solution in South Kurdistan be, when every effort towards democratic opening up and institution building in the Turkish part of Kurdistan, which has the largest Kurdish population, is nipped in the bud? For years the Kurdish people¹s most basic rights have been sacrificed by the West for its own political and economic interests, and today we are confronted by this sharp reality yet again. These decisions only assist in the policy of denial of the Kurdish people.

Medya TV was broadcasting to 77 different countries and was the voice of the Kurdish people and indeed of all peoples of the Middle East. In addition to the three main Kurdish dialects, programmes were also put out in Turkish, and Arabic. The cult! ural, social and political programmes enjoyed support from the Turkish and Arabic people as well as from the Kurdish people.

We support the statement made by the management of the broadcasting company that the closing down of Medya TV infringes human rights as well as restricting broadcasting freedom. We therefore call on all people who believe in democracy to protest against this decision. The voices that support freedom, peace and democracy cannot be silenced by political decisions. (Press statement by the Kurdish Centre for Human Rights, Geneva, 13 February 2004)

Election Propaganda in Kurdish Banned by the Electoral Council

The Radio and Television Higher Board (RTUK) warned radio and television stations to follow the broadcasting principles determined by the Higher Electoral Board (YSK) ahead of the upcoming local elections. Local election boards will evaluate broadcasts by local radio and television stations.

RTUK said it would monitor, inspect and evaluate broadcasts based on the YSK decisions. Local elections will be held on March 28, 2004.

RTUK also reminded radio and television stations that they should end all news, interviews, or advertisements about elections, any public opinion polls, surveys, predictions or mini referendums over the phone, which could all benefit or hurt a political party by affecting voters, 24 hours ahead of the elections.

YSK, through a decision taken on January 6, warned the media on the
following issues:

* Radio and television stations may not broadcast one-sided programs that serve as propaganda for a particular political party.

* Programs about political party campaigns may not be in any language other than Turkish.

* Broadcasts based on race, sexuality, social class or religion, are banned.

* Radio and television stations may not advertise a particular political party or particular candidates.

* The public opinion polls and surveys may only be published until 24 hours before the elections. Radio and television channels should say who conducted the polls, among how many people, and who paid for the survey.

RTUK will evaluate reports about broadcasts of national private radio and television stations within five days after the broadcast and present it to the YSK. RTUK has to execute YSK's decision within 24 of being informed about it. Local electoral boards will be monitoring broadcasts by local radio and television stations. (BIA News Center, February 11, 2004)

Ocalan proteste contre son isolement carcéral qui dégrade sa santé

Le chef rebelle kurde de Turquie Abdullah Ocalan s'élève contre son isolement carcéral qui a provoqué, selon lui, une nette dégradation de sont état de santé, selon une lettre qu'il a rédigée depuis son l'île-prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie) et reçu samedi par l'AFP.

"En raison d'une forte humidité, je souffre d'une angine chronique (...) Personne n'aurait pu survivre dans ces conditions pendant plus de deux ans", dit-il dans le document transmis par ses avocats qui ont accès à lui une fois par semaine.

Le chef du du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui s'est rebaptisé Kadek puis ensuite KONGRA-GEL, affirme souffrir de sérieux problèmes respiratoires qui l'empêchent de reconnaître les goûts et les odeurs et provoquent "la mort des cellules".

Ocalan menace l'Etat turc d'une "guerre" si sa vie était menacée.

"S'il m'arrive quelque chose, cela provoquerait une effroyable guerre. Ils ne pourront pas l'empêcher", dit-il notamment.

La rébellion du PKK, qui a fait plus de 36.000 morts en 15 ans, est en sommeil depuis l'arrestation d'Ocalan au Kenya en février 1999 et sa condamnation à mort pour "séparatisme" en juin de la même année par la justice turque.

Sa peine a été commuée en prison à vie après l'abolition de la peine capitale en Turquie.

La fin de l'isolement d'Ocalan est une des revendications principales des défenseurs des droits de l'Homme et des sympathisants pro-kurdes, en Turquie comme en Europe, qui réclament également une amnistie générale pour les dirigeants de la rébellion. (AFP, 7 avril 2004)

Violations of Human Rights Escalated in Southeast in 2003

According to the 2003 Human Rights Report prepared by the Diyarbakir Branch of the Human Rights Association (IHD), violations of human rights increased in the Eastern and Southeastern Anatolian regions in 2003.

According to the IHD report, a total of 6,472 violations of rights occurred in 20 eastern and southeastern cities, 203 people were killed and 90 people were injured. Probation and torture are the leading violations of human rights according to the Diyarbakir IHD report.

The report indicates that bureaucrats who are against the European Union (EU) Adaptation Process are the primary reason for the increases. According to 2003 data from the Prime Ministry Human Rights Commission, 235 citizens applied to the European Court of Human Rights (ECHR) claiming that their rights were violated.

In response to the ECHR applications, Turkey was ordered to pay TL 28 trillion as compensation to its citizens. The president of Prime Ministry Human Rights Commission Assistant Professor, Vahit Bicak, said "We should try to solve our problems ourselves." (Zaman, February 06, 2004)

"Partial Amnesty" fails to destroy Kurdish guerilla camp in Iraq

A six-month-old amnesty offer by Turkey's government aimed at convincing Kurdish militants to lay down their weapons in exchange for less severe prison terms expired Friday, with only 140 guerrillas surrendering out of some 5,000.

Some Turkish officials were hoping that the amnesty could help thin the militants' ranks. Turkey may now further pressure the United States to wipe out the PKK bases in northern Iraq. The end of the amnesty could also hamper a recent deal among Turkey, the United States, Iraq and the U.N. refugee agency to close down the Makhmur refugee camp, occupied by Turkish Kurds, in northern Iraq.

A total of 3,412 applied to benefit from the law, 2,640 of the applicants were already in jail and the number of the people who voluntarily surrendered to security forces stood at 772, said police spokesman Ramazan Er yesterday in a weekly press briefing.  There were applications from 33 different illegal organizations.

Er noted that 641 of the applicants who surrendered willingly and 1,232 people who applied from jail were released making the total number of freed applicants, 1,873.

The figures revealed that results of the law didn't meet the expectations and the law failed to successfully convince PKK militants to surrender to security forces.

The law was beneficial to Hizbullah members rather than PKK/KADEK members, said daily Radikal. Over 660 PKK/KADEK militants out of 1,518 applicants were released whereas the number of released Hizbullah members was 691 out of 1,008 applicants from the Hizbullah group. (AP-Turkish Daily News, February 6, 2004)

Recent pressures on the Kurdish people

Detentions and Arrests in Istanbul

Resul Özer, Ali Sadak, Edip Bozkurt, Lokman Konca and 7 persons were detained in Istanbul on allegations of "being members of KADEK/KONGRA-GEL". (Hürriyet-TIHV, February 28, 2004)

Tortured Children in Siirt

The children, who were detained on 14 February during a demonstration in favour of Abdullah Öcalan in Siirt, announced that they were tortured in detention. 9 of the children, who were released on the night of the same day, were detained the next day during house raids. A.K.K. (16), A.K. (16) and F.K. (16) were arrested by Siirt Penal Court of First Instance on charges of "staging unauthorised demonstration and damaging public property". The other 6 children were released. Leyla K., who visited his son A.K. on 18 February in the prison, announced the followings: "His noise was swollen. When I asked what happed he replied that they were beaten by the soldiers in the entrance of the prison. He said that they were asked three times whether they were regretful. Having said "No" the children were beaten. He also stressed that they were made water and forced to strip naked. Since my son rejected they beat him and his noise was broken. There were traces of torture and beatings on his body." K.K. (12), one of the detained children, announced that he was not allowed to wear his coat and shoes during the detention and continued: "On the morning of 15 February me and 8 children were taken from our houses. We were forced to walk on the snow. The officers took us in an open space. There they started to beat us. Afterwards we were taken to Siirt Children's Department. There we were kept standing for hours with naked feet. After all they released us." A.K. (13) related the followings: We were stripped naked and kept standing in Siirt Children's Department. After testifying they heavily beat us. Having been kept standing with naked feet and beaten I vomited one in the office of the public prosecutor and twice at the department. Two friends of mine also vomited. A cleaner also beat us for vomiting." M.C.K. said that they were taken to Siirt State Hospital after being detained and continued: "We told to the physician what we experienced and showed him the traces of beatings. He gave us reports certifying the incidents. We were taken to the public prosecutor with those reports. But the prosecutor wanted the renewal of the reports. We were taken to another phycisian and he gave another report." The relatives of the children made official complaints against the police officers. (Özgür Gündem-TIHV, February 21, 2004)
 

DEHAP Executive's sentence ratified

The 9th Chamber of the Court of Cassation approved the sentence of 18 months' imprisonment term against the Member of DEHAP Party Assembly Abdülkerim Bingöl given by Erzurum SSC under the Article 312 TPC in connection with a speech he made on 28 February 2003 in Dogubeyazit district of Agri. (Özgür Gündem-TIHV, February 22, 2004)

Detained, Arrested DEHAP Members in Van

Many persons were detained on 19 February during a demonstration organised on arrival of DEHAP candidate for local elections Mesut Öztürk to Van. 7 of the detainees were arrested afterwards. Neslihan Acar, Dilek Acar, Ayse Acar and Firuze Aslan were released the same day. The lawyer Murat Timur announced that the public proscutor did not allow them to see the detainees. Nihat Cabn, Free Party executive for Dogubeyazit district, and Talat Yasmin, DEHAP executive for Dogubeyazit district, were arrested in connection with a press conference held on 14 February in Dogubeyazit district of Agri. DEHAP chair for Central district of Denizli Ali Çalisçi, who was detained on 19 February, was arrested. (Özgür Gündem-TIHV, February 21, 2004)

Trial for Education of Kurdish

On 18 February, Van Penal Court of First Instance continued to hear the case against 30 persons including DEHAP chair for Hasan Özgünes, DEHAP chair for central district Saime Sürme, prisoners' relatives association Van branch chair Mesut Atabay and the director of Van Cultural Centre Turan Özgüner. The case was launched in connection with a demonstration, which was staged after the opening ceremony of Private Van Kurdish Language Centre. The defendants were charged with "staging an unauthorised demonstration". The court adjourned the hearing to 18 March. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2004)

Students Dismissed in Diyarbakir University

Abdülselam Uygun, student at Siirt Education Faculty of Diyarbakir Dicle University, was dismissed for 6 months for a press conference he attended, which was held in the campus. Within the last year 101 students at Siirt Education Faculty were reportedly subjected to disciplinary investigations because of the press conferences and demonstrations. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2004)

KADEK militant killed in armed clash

The name of the KADEK militant, who was killed during an armed clash that broke out near Akarsu town of Nusaybin district in Mardin on 13 February, was announced as Siraç Kilinç. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2004)

Detentions and Arrests in Kiziltepe

Abdulkadir Eren, Abdurrahim Eren, Hasan Eren and Yusuf Erol were detained during house raids conducted on the night of 16 February in Kiziltepe district of Mardin. Families of Abdulkadir Eren and Yusuf Erol applied to IHD Mardin branch on the grounds that the detainees were ill-treated and their properties were damaged during the raids. DEHAP executive for women's wings in Siirt, Hanim Adigüzel, Abdurrahman Kaçar and the children F.K., A.K. and K.K, who were detained on 15 February during demonstrations for Öcalan in Siirt were arrested on 16 February. Other 9 detainees were reportedly released.(Özgür Gündem-TIHV, February 18, 2004)

Detained, Arrested DEHAP Members in Eregli

DEHAP Women's Wings executive in Eregli district of Konya Hanim Kandemir's house was raided by gendarmerie soldiers on 16 February. 10 persons, including former HADEP secretary for the province and DEHAP member, Muzaffer Küçükyildiz, whose names were on an organizer found at the house, were reportedly detained. DEHAP members Koçer Temizer, Sabriye Ince, Emine Kaval, Pakize Aslan, Cafer Belge, Serkan Atik, Mithat Aydogmus and Hecer Kaya who were detained in connection with a press conference organized by "Women's Peace Initiative" on 14 February in Van, were arrested on 16 February, 8 persons who were detained the same day were released. (Özgür Gündem-TIHV, February 17, 2004)

Attack on DEHAP Office in Izmir

On the night of 15 February a molotov cocktail was thrown into the offices of DEHAP in Çigli district of Izmir. The fire broke out caused some damage in the building. Semra Özisiklar, chair for DEHAP in Çigli, stated that it was the third attack, the first one was during the anniversary of PKK and the second one took place during the attacks in Erbil in Northern Iraq. (Özgür Gündem-TIHV, February 17, 2004)
 

Juvenile Killed by the Soldiers in Van

On 12 February, Van Criminal Court No.1 concluded to hear the case of lieutenant Adem Kardas, sub-lieutenant Rahmi Iskender Demir, the lance corporals Turan Sayar, Bayram Çetin, Kenan Uysal, Recep Kaymaz and private Murat Dikbas, charged in connection with the killing of the shepherd Hasim Beyazgül in Baskale district (Van) on 19 September 2001. The court acquitted the defendants on the grounds that there was no crime of "burying someone without permission" in TPC. The court also ruled that an official complaint would be made against the defendants on charges of "misconduct of duty". On 19 September 2001, Hasim Beyazgül (25, deaf and dumb) had been killed by soldiers when he was grazing sheep near the Yüksel village, where the soldiers had been conducting an operation against smugglers. Hasim Beyazgül had not heard the gunshots and had not run away. A bullet had hit him under his left shoulder. The family had been informed by a fellow villager the other day and discovered the corpse hidden under earth. (TIHV, February 16, 2004)

Person Beaten by the Police in Diyarbakir

A.O. (15), student in Hasanpasa Primary School in Diyarbakir, was reportedly beaten by the police officers on 12 February because he did not open the door of the school to the officers. A.O. narrated the incident as follows: "I was in the garden with my friends. The security of the school wanted me to stay on the door. Some time later 2 persons came and wanted me to open the door. I said them to wait until the security returns. One of them pushed me. Then I wanted to close the door but they forced and got in. One started to beat me and the other hit my head with the butt of his gun. My head started to bleed. They kicked my testicles and legs. Another one was coming with a stick in his hands. Then I took jack-knife from my pocket to protect myself. They called other officers with the radio. After all someone from the neighbourhood, Ensari Tokay, saw the incident and asked the reason. I told him what happened. He and a teacher took me away and washed my face. He had a dispute with the officers afterwards. Since the officers wanted to detain him, he started to run away. An officer fired twice after him. They caught him and started to beat. He was also taken to the hospital with me. After being treated in the hospital I was taken to Police Centre for Children in Dagkapi. I spent the night there and they took us the public prosecutor. I was released after testifying but Ensari Tokay was arrested." The lawyer Mahsuni Karaman announced that they made an official complaint against the police officers. (Özgür Gündem-TIHV, February 16, 2004)

Child Beaten by the Police in Siirt

H.S. (17) announced that he was beaten by the police in Siirt. H.S. said that he left his house to go to DEHAP offices in Siirt on 13 February at about 21:00 pm to see some of his friends who were released and continued: "I wanted to walk to the offices from the city centre. Someone tripped me up on the way. Then he took my arms to make me stand up. A police officer hit my head. Some 10 officers started to beat and hit me afterwards." He added that he was given a medical report by Siirt State Hospital, but the police officers in the hospital took the report alleging that they would give the report to the public prosecutor. (Özgür Gündem-TIHV, February 16, 2004)

Prisoners on Trial in Diyarbakir

Prosecutor at Diyarbakir SSC launched a court case against 11 prisoners, who were convicted in Free Women Party (PJA) case, in connection with the petitions they sent to public prosecutor in Midyat from Midyat Closed Prison on 5 May 2003. The indictment wants the prisoners to be sentenced according to the Article 169 for "making the propaganda of an illegal organisation". (Özgür Gündem-TIHV, February 15, 2004)

Detained, Arrested DEHAP Members in Erzurum

Hüsnü Gül, DEHAP executive for Karayazi district of Erzurum, was detained on 12 February for a placard hanged on party building saying "We condemn the massacre on Kurds in Hewler Erbil". He was released by the public prosecutor. Mustafa Bozkurt, DEHAP candidate for nomination in municipality elections in Özekli town of Diayrbakir, was detained by the soldiers on 12 February. Servet Aslan, Free Party executive in Van, was detained on 13 February. Free Party executives Fesih Yilmaz and Ozan Yilmaz, who wanted to take Aslan after his release by the public prosecutor, were detained. Execuive of DEHAP youth wings in Adana Erhan Tasarsu, who was detained on 14 February, was arrested on 15 February on allegations of "being a member of an illegal organisation". (Özgür Gündem-TIHV, February 14-15-16, 2004)

Demonstration Prevented in Istanbul

The police intervened the demonstration organised by prisoners' relatives association TAYAD to protest the conditions in the prisons on 14 February in front of the offices of British TV channel BBA WTN in Levent (Istanbul). Some 20 demonstrators were detained during the incident. (Özgür Gündem-TIHV, February 15, 2004)

KADEK militant klilled in Armed Clash

A KADEK militant was reportedly killed during an armed clash that broke out near Akarsu town of Nusaybin (Mardin) on 13 February. (Özgür Gündem-TIHV, February 15, 2004)

DEHAP Executive Tortured in Antep

Ismetullah Erat, DEHAP executive for Sehitkamil district of Antep, announced that he was kidnapped and tortured by police officers. Erat said that his house was raided by masked police officers at 4.30am on 10 February and they took him to Dülük Baba forest and continued: "They took me into the forest on the backside of Regional Traffic Directorate. They opened my eyes near a small stream. There were 11 masked persons. They said that I was putting up posters, attended the opening of election office, and guided the juveniles. I rejected some of the allegations. After I stated that DEHAP was a political party they started to beat me. They wanted me to strip. When I rejected they threatened me to death. I stripped naked except for my underwear. They forced me to get into the stream. They were kicking and beating me with truncheon. They also warned each other to be careful about not to hit my head. They were trying not to leave any traces of beatings." Erat also stated that police officers threatened him to death and rape of his wife and released him some 6 hours later: "I was very tired and laid down on the street. Some 5 minutes later a police vehicle came and an officer asked me what I was doing there. When I replied that some police officers beat me he said I should pray because they did not kill someone like me who was a supporter of Abdullah Öcalan. He left me after kicking. Some 30 minutes later a transportation vehicle for the workers took me home." (Özgür Gündem-TIHV, February 13, 2004)

Pressure to Become Informer in Van

Faruk Tatli, Chair for the Association of the Students at Van 100th Year University, announced that he was threatened to become an informer. Tatli said that civilian dressed police officers cam to him on 10 February in the university and wanted him to give information on the association. He added that he was called on 11 February and threatened not to do something unwanted or it would not be good for him and his friends. (Özgür Gündem-TIHV, February 13, 2004)

Lawyers on Trial at Heavy Penal Court

On 12 February, Istanbul Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case against Mehmet Erbil, Asya Ülker and Irfan Dündar, lawyers of Abdullah Öcalan, in connection with the press release they made after a visit on 6 February 2002. The court issued an arrest warrant against Irfan Dündar on the grounds that he did not testified during the investigation period and he did not attended the hearings. The indictment wants the lawyers to be sentenced according to Article 240 TPC for "misconduct of duty". (Özgür Gündem-TIHV, February 13, 2004)

Demonstrations for Öcalan in Van and Siirt

The police intervened the demonstrations organised in Van and Siirt in favour of Abdullah Öcalan on 12 February. During the quarrel between the police officers and demonstrators 3 police officers were reportedly wounded and 20 demonstrators were detained in Van. 10 demonstrators were detained after the demonstration in Siirt. (Özgür Gündem-TIHV, February 13, 2004)

Prisoners on Trial in Midyat

A case was launched against 63 political prisoners incarnated in Midyat E-type Prison (Mardin) in connection with the petitions they sent to General Staff. According to the information given by the lawyer Ahmet Özmen, the indictment prepared by public prosecutor in Midyat wants the prisoners, who sent a petition for the peaceful resolution of the Kurdish problem on 21 August 2003, to be sentenced according to the Article 312 TPC. The case would be held by Midyat Penal Court of First Instance. (Özgür Gündem-TIHV, February 11, 2004)

Detention for singing in Kurdish language

Sehmus Kavak, Teyfik Güney and Mustafa Bürüt, who sang Kurdish songs during a wedding ceremony in Unsaldi village of Kozluk district (Batman) on 9 February, were detained. The musicians were released on 10 February. (Özgür Gündem-TIHV, February 11, 2004)

Detained, Threatened DEHAP Members

Naif Aynaz, DEHAP candidate for nomination in Balpinar town of Batman for municipality elections, was detained on 7 February during house raid. Aynaz said that he was forcibly got in a military vehicle by the soldiers to be taken to Batman Gendarmerie HQ and continued: "They took me to a non-commissioned officer with the first name Ahmet. Referring to the meeting of DEHAP candidates in a coffeehouse he alleged that they knew that I had meetings with members of PKK and I was also a militant. He also threatened me that I would be responsible for every armed clash and incident which might occur between Sinan and Suçeken villages." (Özgür Gündem-TIHV, February 10, 200)

Police intervention on a demonstrations for Öcalan

The police intervened a demonstration in Adana on 7 February to protest the condition of Abdullah Öcalan. The police reportedly fired into air during incident. Since the police fired into air and drove armoured vehicle to the demonstrators, persons started to throw stones. Afterwards the police detained many persons under beatings. The windows of the shops were reportedly broken by the police. The same day in Akdeniz town of Mersin 12 persons were detained during house raids. (Özgür Gündem-TIHV, February 10, 2004)

Bomb Explosion in Mardin

Celal Tekin (22) was heavily wounded when the bomb he found in a field nearby Çinarönü village of Savur district (Mardin) exploded on 30 January. While he was hospitalized at Diyarbakir Dicle University Hospital, Savur Peace Penal Court issued an arrest warrant against him for "producing and keeping explosive materials" according to Article 264 TPC. His lawyer Muharrem Erbey stated that he has been treated while being handcuffed at the hospital.. (Özgür Gündem-TIHV, February 7, 2004)
 

Villager Beaten by Village Guards

Hasan Keren, who lives in Cevizli village of Mardin, announced that he was beaten by village guards on 29 January. Applying to IHD Mardin branch, he stated that following a discussion related to "grazing animals", village guards named Mehmet Demir, Selim Demir and Selahattin Özkaran beat him heavily and took his cellular phone. Keren said "village guards had beat my father a while ago. The gendarmerie station in village also supports village guards. We had left the village ten years ago due pressures of soldiers and village guards. We had returned five years ago. Now since they want our land, they want us to leave the village again. They attacked because of this. (Özgür Gündem-TIHV, February 7, 2004)

Detentions and Arrests in Erzurum and Diyarbakir

Abdurrahman Çelik (65), who visited his son at Erzurum E Type Prison was detained on 3 February. Distributor of the daily Özgür Gündem in Diyarbakir Vedat Yildiz, was detained on 7 February. (Özgür Gündem-TIHV, February 7-8, 2004)

DEHAP Members Detained in Diyarbakir

Ismail Kardas, Murat Soner, Musa Yildiz and an unnamed person, who were charged by DEHAP Diyarbakir Province Organization for election of the candidates for the local elections that will be held on 28 March, were detained on 31 January. Deputy chair for DEHAP in Diyarbakir Mustafa Karahan and chair for the central district Celalettin Birtane were taken to Security Directorate on the allegations that the forms prepared for the elections were extra-legal. Karahan, Birtane and other four persons were released after a while. 21 persons who were also carrying out the same duty were detained on 30 January. Meanwhile, a molotov cocktail was thrown to the office of DEHAP in Çigli district of Izmir on the night of 1 February. Nobody was wounded during the incident but it caused to material loss. Reportedly, an attack was organized to the office on 28 January. (Özgür Gündem-TIHV, February 1-3, 2004)
 

Minorités / Minorities

Changements as regards the Commission on Minorities in Turkey

The Provisional Commission on Minorities (ATK), which was secretly established in 1962 to monitor the activities of minorities deemed to constitute a danger to national security, was abolished two months ago, again in secrecy.

Although the commission was set up only provisionally, its existence was perpetuated until its recent transformation into the Commission on Assessing Problems of Minorities. Minorities were obliged to obtain authorization for their activities in the past; however, such permission was never granted. The ATK in the past did not even allow minorities to organize summer camps, declaring them a danger to national security.

The former members of the commission from the National Security Council (MGK), the General Staff and the National Intelligence Organization (MIT) will no longer serve on the new commission but will be replaced by members from the interior, foreign and education ministries and from ministries involved with foundations.

For many years the prior commission cast suspicion on numerous minorities for their activities, causing problems that eventually forced some minorities to leave Turkey.

Problems regarding minority foundations and properties owned in the past in Turkey -- which is hoping to obtain an accession date to join the European Union in December of this year -- have not yet been resolved. The properties have not been returned to their former owners, and problems regarding the foundations' right to acquire new properties and repair old ones still persist. According to experts, these problemsarise in practice and do not necessarily stem from the recently amended current law, adding that the ongoing deficiencies place Turkey in a weaker position vis-a-vis the EU.

The new commission will deal with the problems of minorities and will resolve issues in accordance with EU norms and the Copenhagen criteria. Experts estimate up to 100,000 minority members are currently living in Turkey, including 60,000 Armenians, 25,000 Jews and 2,000 Greeks as well as many other minorities of Assyrian and Chaldean ethnic and religious origin.  (Turkish Daily News, February 24, 2004)

L'armée offusquée par un débat sur l'origine "arménienne" de la fille adoptive d'Ataturk

L'armée turque a vivement protesté après la publication d'un article de presse affirmant que la fille adoptive du fondateur de la République, Mustafa Kemal Ataturk, était d'origine arménienne.

"Ouvrir un débat (sur cette question) est une approche qui ne contribue pas à la paix sociale et à l'unité nationale", a affirmé l'état-major dans un communiqué reçu lundi à l'AFP.

"Le nationalisme d'Ataturk n'était pas fondé sur des bases ethniques ou religieuses. C'est une erreur de lancer un tel débat journalistique au mépris des valeurs et sentiments nationaux", selon le communiqué.

Le quotidien Hurriyet avait affirmé samedi que Sabiha Gökçen, adoptée par Mustafa Kemal Ataturk - qui n'a pas eu d'enfant de son mariage - en 1925, était née Hatun Sebilciyan, en 1913 à Bursa (ouest).

Cette fille adoptive, qui fut la première femme pilote d'avion en Turquie, aurait perdu son père dans les massacres de la communauté arménienne par l'armée de l'empire ottoman en 1915, selon les affirmations de sa nièce.

Sabiha Gökçen est décédée en 2001 à l'âge de 88 ans.

Les massacres d'Arméniens pendant la Première Guerre Mondiale constituent un des épisodes les plus controversés de l'histoire de la Turquie, Ankara rejetant catégoriquement l'accusation de "génocide" avancée par la diaspora arménienne. (AFP, 23 février 2004)

Jean Paul II souhaite la reconnaissance d'un statut juridique à l'Eglise catholique en Turquie

Le pape Jean Paul II a encouragé samedi les négociations pour la réunification de Chypre et souligné le rôle capital des Nations unies face à tous les défis pour le monde en recevant les lettres de créance du nouvel ambassadeur de Turquie auprès du Saint Siège. Le pape a également souhaité que les autorités de la Turquie reconnaissent un statut juridique à l'Eglise catholique.

"L'Eglise catholique soutient toutes les activités menées pour ramener la paix et la réconciliation et pour cette raison je salue les nouvelles sur des  progrès dans les pourparlers menés pour régler la question de Chypre", a affirmé le pape dans son allocution de bienvenue pour l'ambassadeur Osman Durak.

Le vieux pape a par ailleurs salué les réformes réalisées en Turquie, pays musulman, pour préparer une nouvelle relation avec l'Europe.

"L'égalité devant la loi et le respect des droits sont essentiels pour toute société moderne. Une claire distinction entre les mondes civil et religieux permet à chacun d'exercer ses propres charges", a souligné Jean Paul II.

"L'Eglise catholique ne cherche en aucune manière des privilèges ou un traitement spécial. Elle souhaite simplement que soient respectés les droits fondamentaux de ses membres et la liberté de les exercer", a expliqué Jean Paul II. (AFP, 21 avril 2004)

La fille adoptive d'Ataturk était-elle d'origine arménienne?

La fille adoptive du fondateur de la République turque Mustafa Kemal Ataturk était une jeune fille d'origine arménienne, selon les explications d'une nièce de la seule descendante de l'homme d'Etat, publiées samedi par le journal Hurriyet.

Sabiha Gökçen, adoptée par Mustafa Kemal Ataturk - qui n'a pas eu d'enfant de son mariage - en 1925, se serait appellée en fait Hatun Sebilciyan, née en 1913 à Bursa (ouest), d'après Hripsime Sebilciyan Gazalyan, citée par Hurriyet.

Cette fille adoptive, qui fut la première femme pilote d'avion, aurait perdu son père dans les massacres de la communauté arménienne par l'armée de l'empire ottoman finissant, en 1915, toujours d'après les affirmations de sa nièce. *

Les véritables origines de Sabiha Gökçen étaient connues de sa famille. Mais personne n'en a jamais fait état. Elle est décédée le jour de son 88e anniversaire le 21 mars 2001 à Istanbul, dit Hripsime Sebilciyan Gazalyan.

Selon cette femme, qui émigra en Arménie en 1946 depuis la Syrie, Sabiha Gökçen/Hatun Sebilciyan avait une soeur (sa mère, décédée) et cinq frères, d'après son récit fait au journal arménien de Turquie Agos, cité par Hurriyet.

"Nous avions entendu cette histoire depuis quelque années, mais ne voulions pas la publier sans faire plus de recherches et risquer de blesser la principale intéressée", a expliqué à l'AFP son rédacteur en chef, Hrant Dink.

"Nous avions essayé de la contacter, sans succès", a-t-il ajouté, et l'histoire en est resté là jusqu'à une récente visite de Hripsile Sebilciyan, qui habite aujourd'hui à Erevan (Arménie).

Selon Hrant Dink, Sabiha Gökçen "savait" d'où elle venait, mais ne voulait pas en parler, a-t-il expliqué. Quant à Ataturk (né en 1881, mort en 1938, président de la République en 1923) lui-même, "il devait savoir, comment ne l'aurait-il pas su?" (AFP, 21 avril 2004)

* Ironie du sort: Sabiha Gökcen, en tant que pilote au service de l'Armée turque, a participé au bombardement des villages kurdeslors de l'opération militaire contre la révolte kurde à Dersim en 1937.- Info-Türk

Armenians win insurance lawsuit

Armenians living in the United States have won a $20 million lawsuit against the New York Life insurance company. The company will pay death benefits to the heirs of the Armenians who bought policies before the disputed events between the Ottoman Empire and its Armenian citizens at the beginning of 20th century.

The class-action lawsuit's 12 plaintiffs have tentatively accepted the $20 million settlement with New York Life. The settlement would pay about $11 million to the heirs of some 2,400 policyholders. About $3 million would go to Armenian charitable organizations, with the remainder to be used for legal fees and costs. On Thursday, a federal judge is expected to decide whether to approve the agreement.

The settlement created a difference of opinion among the Armenian-American community. Some thought the agreement would satisfy the heirs of the Armenians in financial terms and would bring more recognition of the so-called Armenian genocide by the U.S. government.

"If we hadn't done this, many Armenians would have been left out in the cold," one of the plaintiffs, Martin Marootian said, "at least this way they are getting some money."

However, others believe that the agreement short-changes the entire community.

"It's a band-aid on a bullet wound," said Ardy Kassakhian, executive director of the western region offices of the Armenian National Committee of America, "it's a very emotional subject for many Armenians."

"For $20 million they are buying silence and goodwill," said Harut Sassounian, publisher of the California Courier, a weekly newspaper serving the estimated 100,000 Armenians in Southern California.

A full-page ad in the Courier urged readers to call for a jury trial that could lead to a larger monetary judgment. New York Life sold about 8,000 policies in the Ottoman Empire beginning in the 1880s, with less than half of those bought by Armenians.

The company stopped selling insurance in the Ottoman Empire in 1915. The company said it located about one-third of the policyholders' descendants to pay benefits. The rest of the policies languished because the remaining heirs could not be found, company vice president William Werfelman said.

"The parties are confident that this is a fair, reasonable and adequate settlement that the judge should feel comfortable approving," he said.  (Turkish Daily News, February 18, 2004)

Armenian Patriarch Mutafyan Injured In A Traffic Accident

Armenian Patriarch Mesrob Mutafyan has been slightly injured in a traffic accident.  Sources told the A.A correspondent on Saturday that a minibus carrying Patriarch Mutafyan and 11 other people turned over near Doyran village in southern province of Antalya.

Besides Mutafyan, Turkish-Armenian Patriarchate Spokesman Luiz Bakar, Senior Priest Sahak Mashaliyan, Mutafyan's Assistant Hovannes Bayram, photographer Manuel Citak and seven members of Youth Commission were slightly injured in the accident.  They were rushed to nearby hospitals for medical treatments.

Doctors said that they were in good condition. Meanwhile, Patriarch Mutafyan told the A.A correspondent that the accident occurred when they were on a tour to Antalya under religious belief tourism. (Anadolu Agency, February 2, 2004)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Bousculade mortelle à Mina, près de La Mecque

Une bousculade lors de la lapidation d'une stèle symbolisant Satan à Mina, près de La Mecque, a provoqué dimanche matin 1er février la mort de près de 250 fidèles. "244 personnes ont été tuées dans cette bousculade", a annoncé le ministre saoudien du pèlerinage, Iyad Ben Amine Madani, lors d'une conférence de presse organisée à la mi-journée.

Un précédent bilan, de source hospitalière, faisait état de 120 morts. Les nationalités des victimes ne sont pas encore connues.

"Une bousculade entre des pèlerins qui lapidaient une stèle symbolisant Satan s'est soldée par la chute de plusieurs fidèles, dont certains ont trouvé la mort", avait auparavant déclaré un porte-parole du ministère saoudien de l'intérieur. Les forces de sécurité sont intervenues pour secourir les fidèles, ce qui a limité le nombre de victimes, avait poursuivi ce porte-parole, dans un communiqué publié par l'agence officielle SPA.

Les forces de sécurité, déployées en grand nombre, tentaient depuis le matin de prévenir les bousculades en lançant des avertissements par mégaphone. Un hélicoptère survolait sans cesse le secteur pour orienter les policiers au sol et les aider à débloquer les cohues "monstres qui se formaient sur les routes de Mina et celles reliant La Mecque à cette vallée. Les rites se sont poursuivis en dépit de la tragédie.

En 2003, 14 pèlerins, dont six femmes, avaient péri lors d'une bousculade au premier jour de la lapidation des stèles, un rite à haut risque en raison de la cohue et des possibles mouvement de foule. En 2001, 35 fidèles avaient trouvé la mort, étouffés ou piétinés, lors d'une bousculade dans la vallée de Mina. En 1998, au moins 118 pèlerins avaient péri et plus de 180 avaient été blessés dans une bousculade dans le même secteur, au troisième jour du rituel. Le drame le plus meurtrier du pèlerinage s'était produit en juillet 1990 quand 1 426 pèlerins étaient morts asphyxiés lors d'une gigantesque bousculade dans un tunnel de Mina.

Tôt dimanche matin, près de deux millions de fidèles ont commencé la lapidation des stèles, dernière étape du pèlerinage annuel. Aux cris d'"Allah Akbar" (Dieu est grand), la foule, des hommes et des femmes, vêtus de blanc et armés de petits cailloux, s'en prenaient avec acharnement à leur cible située au milieu d'un site de forme circulaire.

Le rite de lapidation de Satan, qui marque le premier jour de l'Aïd el-Kebir (fête du sacrifice), est étalé sur trois jours et consiste à lancer chaque jour sept cailloux contre chacun des trois piliers, de 18 mètres de haut, situés sur un parcours de 272 mètres.

Selon la tradition, c'est en ces lieux que Satan surgit à trois reprises, d'abord devant Abraham, puis devant sa femme Hagar et ensuite devant leur fils Ismaël. Puis, pour leur signifier leur mépris, Abraham et sa famille lui lancèrent chaque fois sept cailloux. Ce geste a été perpétué et les musulmans doivent effectuer cette dernière étape pour accomplir le hadj.

Pour la fête d'el-Kebir, chaque pèlerin est tenu d'immoler une bête, généralement un mouton, en souvenir du sacrifice d'Abraham. Une fois le rituel de la lapidation terminé, les pèlerins se rendent à la grande mosquée de La Mecque pour un tour d'adieu à la Kaaba. (AFP et Reuters, 1er février 2004)
 

Près d'un millier de blessées à l'occasion de l'Aïd-el-Adha en Turquie

Au total 988 personnes étaient soignées dimanche en Turquie pour des coupures et des fractures subies alors qu'ils tentaient de tuer des moutons et des vaches pour célébrer la plus importante fête musulmane, l'Aïd-El-Adha (ou Aïd-El-Kébir), a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Plusieurs fidèles se sont rendus à l'hôpital avec des coupures aux mains après avoir tenté de tuer les animaux eux-mêmes au lieu de faire appel à des bouchers.

D'autres ont été victimes de fractures aux bras ou aux jambes après avoir été attaqués par les animaux pris de panique, selon Anatolie.

La plupart des bouchers amateurs ont pu quitter l'hôpital après avoir reçu quelques points de suture, mais d'autres qui devaient subir des interventions chirurgicales à plusieurs doigts ont dû prolonger leur séjour, a précisé l'agence de presse citant des sources hospitalières.

Un homme, âgé de 27 ans, résidant à Zile, dans le nord de la Turquie, était dans un état critique après s'être tranché accidentellement une artère alors qu'il immolait un mouton, toujours selon l'agence.

En Turquie, pays à dominante musulmane, mais laïc, qui cherche à entrer dans l'Union européenne, les autorités mettent à la disposition de bouchers professionnels des abattoirs avec de bonnes conditions d'hygiène et des ambulances en cas d'urgence, mais beaucoup de Turcs préfèrent accomplir eux-mêmes ce rite religieux.

L'Aïd-El-Adha ou Aïd-El-Kebir, connu sous le nom de fête du sacrifice, commémore le sacrifice d'Abraham. Selon la Bible, Dieu lui demanda de sacrifier son fils unique, mais remplaça au dernier moment l'enfant par un bélier.

Marquée notamment par l'immolation des moutons, cette fête dure trois jours à compter de dimanche (1er février) pendant lesquels les familles musulmanes doivent tuer un animal en signe d'obéissance à Dieu. (AFP, 1er février 2004)
 

Gaia dénonce les abattages rituels à domicile en Belgique

L'organisation de défense des animaux Gaia a mené des actions, dimanche, à Molenbeek-Saint-Jean, Houthalen-Helchteren et Diest afin de protester contre la tolérance des communes à l'égard des abattages rituels de moutons à domicile à l'occasion du premier jour de la Fête du Sacrifice célébrée par la communauté musulmane.

Une trentaine de membres de l'organisation ont placardé, sur les murs des hôtels de ville des 3 communes, des affiches montrant la souffrance des moutons abattus. Aucun incident n'a été signalé même si le président de Gaia, Michel Vandenbosch, a été tenu à distance par la police à Molenbeek.

Les 3 communes visées par les actions de Gaia ont décidé de placer, pendant la Fête du Sacrifice, des conteneurs destinés à recevoir les déchets des moutons abattus à domicile.

Une initiative qui, selon l'organisation, encourage la communauté musulmane à poursuivre les abattages rituels à domicile, pourtant interdits par la loi belge depuis 1988 ainsi que par la législation européenne. (Agence Belga, 1er février 2004)

Socio-économique / Socio-economic

Une femme turque victime d'un "crime d'honneur" en plein centre d'Istanbul

Une jeune femme turque, qui a eu un enfant hors mariage, a été mortellement blessée, par l'un de ses frères, à l'hôpital où elle avait été admise après une première tentative d'assassinat par sa famille qui voulait venger son honneur, rapporte vendredi la presse turque.

Les deux frères de Guldunya Toren, âgés de 20 et 24 ans, se sont introduits dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôpital d'Istanbul où la jeune femme, âgée de 22 ans, était soignée pour une première blessure. L'un d'eux lui a tiré deux balles dans la tête.

Les deux frères ont ensuite pris la fuite et Guldunya a été déclarée cliniquement morte.

La veille, la jeune femme avait été blessée par balle à la cuisse par ses frères qui l'avaient laissée pour morte dans la rue. Ils avaient été envoyés sur décision d'un "conseil de famille" pour la tuer.

Interviewée sur son lit d'hôpital après cette première tentative d'assassinat, elle avait réclamé une protection policière, selon la presse.

"Je sais qu'ils ne vont pas vouloir que je vive. J'ai très peur", avait-elle déclaré.

La jeune femme, originaire d'un petit village de la province de Bitlis, dans le sud-est du pays, une région féodale et défavorisée, a accouché il y a deux mois d'un petit garçon après avoir eu une liaison avec le mari de sa cousine.

Le père de la jeune femme avait demandé à son amant de la prendre comme seconde épouse. Ce dernier ayant refusé, Guldunya a été envoyée à Istanbul pour accoucher.

La famille a ensuite décidé de la tuer, estimant son honneur bafoué.

L'affaire a provoqué une vive émotion en Turquie, pays majoritairement musulman mais Etat laïc, et plusieurs grands journaux consacraient vendredi leur Une à ce "massacre".

En juillet, le parlement turc avait aboli les réductions de peine à l'encontre de personnes coupables de "crimes d'honneur".

Mais, en dépit des protestations d'organisations féministes, le parlement n'a toujours pas remis en cause les réductions de peine accordées lors d'actes de violence commis en réponse à une "forte provocation".

La définition de ce qui constitue une "provocation" est sujette à interprétation des juges qui, trop souvent, font le lien entre le comportement sexuel d'une femme et l'honneur atteint de la famille.

Selon la législation en vigueur, un tel crime est puni d'une peine maximale de 24 ans. Mais le criminel peut retrouver la liberté après avoir purgé 10 ans de prison, selon le jeu des remises de peine.

Des dizaines de "crimes d'honneur" sont commis chaque année en Turquie, notamment dans la région très conservatrice du sud-est du pays.

En juin, une jeune femme enceinte hors mariage avait été lapidée par sa famille dans la province de Mardin (sud-est). En novembre, une jeune fille de 15 ans, elle aussi enceinte, avait été tuée par son frère de 16 ans à Diyarbakir, toujours dans le sud-est. (AFP, 27 février 2004)

Trade deficit jumped to $21.9 bln in 2003

Turkey¹s foreign trade deficit swelled to 21.82 billion US dollars in 2003, registering a 41.1-percent sharp rise over that of 2002, according to figures released by the State Statistics Institute (DIE) on Friday.

The exports increased by 30 percent and the imports increased by 33.3 percent between January and December of 2003 when compared to same period of 2002.

The foreign trade deficit rose 41.1 percent from 15 billion 494 million 708 thousand U.S. dollars to 21 billion 856 million 472 thousand U.S. dollars in 2003.

The rate of exports meeting imports decreased from 69.9 percent to 68.2 percent in 2003.

Exports and imports amount to 4 billion 492 million 272 thousand U.S. dollars and 8 billion 55 million 329 thousand U.S. dollars respectively in December 2003. (Reuters-TDB, February 28, 2004)

Naufrage d'un navire d'immigrants: 4 morts, 20 disparus

Quatre personnes sont mortes et une vingtaine d'autres portées disparues dans le naufrage d'un navire transportant "25 à 30" immigrants clandestins, au large des côtes ouest de la Turquie, dans la nuit de lundi à mardi, ont annoncé mardi soir les garde-côtes turcs.

Sept clandestins, dont la nationalité n'a pas été précisée, ont pu être sauvés, souligne un communiqué.

Les immigrants étayvalik (ouest), où ils ont embarqué vraisemblablement vers la Grèce, depuis Istanbul et la ville égéenne d'Izmir, précise le communiqué qui ajoute que les efforts pour retrouver les rescapés continuent sans relâche.

L'agence de presse semi-officielle Anatolie avait fait état de la découverte, sur une petite île, au large d'Ayvalik des corps de trois femmes.

La Turquie est une plaque tournante de l'immigration clandestine en provenance d'Asie et à destination de l'Europe. Les immigrés tentent généralement de rejoindre la Grèce par voie terrestre ou de se rendre dans des embarcations de fortune en Grèce ou en Italie.

En décembre dernier, un navire transportant des immigrants clandestins avait fait naufrage au large des côtes sud-ouest de la Turquie. Plusieurs dizaines de personnes ont été portées disparues. (AFP, 24 février 2004)

Un carambolage à Istanbul fait au moins neuf morts et de nombreux blessés

Un total de neuf personnes ont été tuées et 27 autres blessées mardi lorsqu'un camion citerne, dont les freins ont lâché, est entré en collision avec une vingtaine de véhicules à Istanbul, selon un bilan provisoire donné par les media.

"En tout neuf personnes sont mortes et 25 autres ont été blessées", a annoncé la chaîne d'informations continues CNN-Turk, citant un responsable des pompiers du secteur de Kartal, dans la partie asiatique de la métropole.

Le camion citerne, qui avait tenté de prévenir de son avarie en faisant usage de son klaxon, a heurté quelque 26 voitures, un poids-lourd, trois minibus et trois camionnettes avant de s'arrêter, selon les media.

Les pompiers et les témoins ont raconté avoir éteint un début d'incendie, le camion étant chargé de 21 tonnes de gazole, mais le sinistre a pu être rapidement circonscrit.

De nombreuses ambulances ont été envoyées sur les lieux, selon CNN-Turk, indiquant que les services hospitaliers craignaient que le bilan mortel ne s'alourdisse en raison de la gravité des blessures de certaines victimes. (AFP, 24 février 2004)

Tempêtes de neige dans l'est: écoles fermées et circulation paralysée

Des tempêtes de neige dans l'est de la Turquie paralysant de nombreuses provinces ont obligé dimanche les autorités à fermer les écoles pour une ou deux journées, a appris l'AFP de sources locales.

Plusieurs autoroutes de la région sont impraticables et des centaines de routes secondaires sont fermées, isolant des villages, alors que l'épaisseur de neige atteint souvent un mètre.

Dans la province de Bingöl, une avalanche a enseveli un train avec une dizaine d'employés de la compagnie ferroviaire nationale à l'intérieur, qui attendaient des secours, selon la même source.

Deux maisons se sont écroulées sous le poids de la neige dans la même province, et un pont a été fermé par une coulée de neige.

La ville de Mus est privée d'électricité depuis plusieurs heures, et 35 autobus sont bloqués sur des routes de campagne dans la région.

Dans la province d'Erzurum, quelques 25 skieurs ont été secourus par les membres d'un club de ski après être restés isolés pendant plusieurs heures sur le domaine de la station de Palandoken.

A Batman, quelques 300 maisons ont été inondées par les précipitations, alors qu'à Sanliurfa (sud-est), un ferry s'est échoué sur les rives du lac du barrage Ataturk avec plusieurs véhicules à son bord, qui ne pouvaient être évacués.

Deux autobus étaient bloqués par la neige dans la région de Sivas, selon l'agence Anatolie.

Les liaisons aériennes entre Istanbul et Kars, Trabzon et Diyarbakir, trois aéroports du nord-est et de l'est du pays, sont suspendues depuis samedi soir, rapportent les media. (AFP, 22 février 2004)

La Banque centrale de Turquie intervient sur le marché des changes

La Banque centrale de Turquie a annoncé lundi qu'elle avait acheté des dollars sur le marché des changes, dans le but de mettre fin à la volatilité liée aux espoirs de règlement du problème chypriote.

"En raison du fait que la volatilité s'est accrue ces derniers jours sur le marché des changes à cause des espoirs liés aux discussions sur Chypre, la Banque centrale est intervenue sur le marché en effectuant des achats directs", a déclaré l'institut dans un communiqué.

La banque précise que cette intervention ne signifie pas qu'elle s'inquiète du niveau actuel de la lire face au dollar. "Comme nos autres interventions directes, cette intervention ne signifie pas une gêne par rapport au taux de change", indique le communiqué.

Selon un analyste, la banque aurait acheté quelque 500 millions de dollars, permettant à la devise locale de baisser à 1.327.000 lires pour un dollar, contre 1.302.000 lires avant l'intervention.

Cependant, la banque ne sera pas en mesure d'arrêter l'ascension de la lire face au dollar sur le long terme, selon l'analyste.

"Aussi longtemps que les prévisions (liées à Chypre) sont positives, la lire continuera de monter", a déclaré à l'AFP Tolga Koyuncu, cambiste à Oyak Bank.

La lire a commencé à s'apprécier lorsque les communautés rivales grecque et turque de Chypre ont accepté, la semaine dernière, de reprendre les négociations sur la réunification avant le 1er mai, date à laquelle l'île va rejoindre l'Union européenne.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du nord de l'île par l'armée turque, déclenchée en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

La lire a perdu 50% de sa valeur par rapport au dollar en 2001, après deux crises financières qui ont précipité le pays dans la pire crise économique de son histoire. La Turquie est soutenue par un prêt de 16 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. (AFP, 16 février 2004)

La justice turque ordonne le retour en France d'un navire toxique

Un tribunal administratif turc d'Izmir (ouest) a décidé lundi du rapatriement en France d'un navire envoyé il y a deux ans en Turquie pour mise à la casse, mais ayant à son bord des éléments toxiques, a indiqué l'organisation de défense de l'environnement Greenpeace.

Le Sea Beirut avait été remorqué de France jusqu'en mer Egée, en mai 2002, avant d'être intercepté en mer par des militants de Greenpeace.

Le ministère de l'Ecologie avait demandé son retour en France et la compagnie turque qui devait se charger de sa démolition avait saisi la justice.

Selon un communiqué de Greenpeace, cité par l'agence Anatolie, le navire qui contient des éléments en amiante, doit être remorqué en dehors des eaux territoriales turques par cette société, Cemsan.

Greenpeace indique que près d'une centaine de navires, dont la moitié viennent d'Europe occidentale, sont envoyés à des chantiers de démolition en Turquie chaque année. (AFP, 16 février 2004)

Saisie de plusieurs sociétés du groupe Uzan

Les autorités financières turques ont annoncé samedi avoir saisi des sociétés appartenant au groupe familial controversé Uzan dans le but de récupérer des dettes de l'ordre de 5,6 milliards de dollars dues par cette famille à la suite de la faillite frauduleuse de leur banque Imar.

Le Fonds de garantie des dépôts et de l'épargne n'a pas précisé le nombre des sociétés dont il avait décidé de prendre le contrôle.

Mais, selon l'agence Anatolie, citant un haut responsable, quelque 200 sociétés ont été saisies.

Selon le Fonds, la famille Uzan n'a pas été en mesure de restituer 5,6 milliards de dollars aux autorités à la suite de la saisie de leur banque, la  Imar, l'année dernière, en raison de pratiques frauduleuses à large échelle.

L'enquête qui a suivi la saisie a révélé un déficit énorme et la vente de bonds du Trésor inexistants. L'établissement cachait également le nombre exact de ses clients.

Au vu de cette situation, le gouvernement a décidé d'établir un plan de remboursement des détenteurs de comptes auprès de cette banque.

Toujours selon le Fonds, la famille Uzan n'a pas été en mesure de soumettre un plan pour le remboursement de ses dettes aux autorités et s'est refusée à toute discussion à ce sujet.

L'empire Uzan comprend aussi bien des médias que des sociétés de télécommunications et de construction.

Accusés depuis longtemps de corruption, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger, les Uzan affirment que l'offensive du gouvernement à leur encontre a pour origine la montée dans les sondages du parti mené par Cem Uzan, fils aîné de Kemal Uzan.

Son parti ultra-nationaliste avait obtenu 7,7% des voix aux dernières législatives en 2002. (AFP, 14 février 2004)

Naufrage en Mer Noire: 18 Bulgares et 2 Ukrainiens étaient à bord du "Hera"

Dix-huit marins bulgares et deux Ukrainiens se trouvaient à bord du cargo battant pavillon cambodgien, le "Hera", qui a coulé vendredi matin en Mer Noire, à l'entrée du détroit du Bosphore (nord-ouest de la Turquie), a annoncé l'administration maritime bulgare.

Le cargo, qui transportait du charbon, se rendait du port ukrainien d'Ujni vers le port turc de Gesbe, sur la mer de Marmara.

Milen Baltchev, représentant bulgare de l'armateur du cargo, la société Maestro Shipping, enregistrée à Saint-Vincent, une île des Caraïbes, a estimé que le mauvais temps devait être à l'origine du naufrage.

Il a indiqué que sa compagnie était en contact avec le cargo jusqu'au dernier moment.

Le ministère bulgare des Affaires étrangères a indiqué qu'aucun membre d'équipage du "Hera" n'avait été retrouvé.

Le Hera, qui "luttait contre des vagues de cinq à six mètres alors qu'il approchait de l'embouchure du Bosphore, a soudainement disparu des écrans radar" vendredi, a expliqué le président de la Direction de la sécurité côtière et du sauvetage en mer (KEGKI) de Turquie, Baris Tozar.

Selon la sécurité maritime à Istanbul, des navires de sauvetage en mer recherchaient vendredi 21 membres d'équipage du "Hera".

Un autre marin était porté disparu en Mer Egée après qu'un cargo, enregistré à Saint-Vincent, le "Mare", eut sombré après être entré en collision jeudi soir avec un cargo libérien, le "Solar Europe", à l'entrée sud du détroit des Dardanelles, probablement en raison du mauvais temps, selon la sécurité maritime à Istanbul.

L'aéroport Ataturk d'Istanbul avait été fermé vendredi matin et la neige tombait également sur une grande partie de l'est du pays, dont Ankara.

Les autorités d'Istanbul, qui craignaient une répétition de la "catastrophe blanche" qui a totalement paralysé la ville et ses environs le mois dernier, ont fermé les écoles pour deux jours et les automobilistes ne peuvent circuler qu'avec des chaînes.

La météo prévoyait des chutes de neige jusqu'à dimanche sur la Turquie. (AFP, 13 février 2004)

Collision entre deux bateaux près du détroit des Dardanelles, trafic perturbé

Deux bateaux sont entrés en collision jeudi dans un port turc dans le nord-ouest du pays, probablement en raison du mauvais temps: des tempêtes de neige et des vents violents ont conduit les autorités maritimes à fermer les détroits du Bosphore et des Dardanelles au trafic international.

Le Mare, enregistré à Saint-Vincent, a été sérieusement endommagé dans la collision dans le port situé près du détroit des Dardanelles et menaçait de couler, selon le chef de l'agence pour la sécurité maritime, Baris Tozar, cité par l'agence de presse turque Anatolie.

Les garde-côte turcs ont secouru 10 des 11 membres d'équipage, selon la même source.

L'autre navire, le Solar Europe, battant pavillon libérien, n'a pas souffert de la collision.

Pour Baris Tozar, le manque de visibilité est probablement à l'origine de la collision. Selon Anatolie, c'est l'ancrage du Solar Europe qui a cédé et le bateau s'est déporté vers le Mare, un navire de bien moindre taille.

Environ 100 bateaux attendaient le long des deux rives du Bosphore et des Dardanelles, qui relient la Mer noire à la mer Egée, a ajouté M. Tozar.

De fortes intempéries ont paralysé certaines régions de Turquie il y a un mois, faisant une douzaine de morts. (AFP, 12 février 2004)

L'homosexualité d'un roi de l'antiquité, thème de confrontation en Turquie

Les orientations sexuelles du roi Attalos II, mort il y a plus de 2000 ans, font l'objet d'une vive querelle à Antalya (sud de la Turquie) où les habitants sont divisés sur l'opportunité de lui dresser une statue pour commémorer la fondation de leur cité.

"Attalos II est très important en ce qui concerne l'identité de notre ville", a affirmé cette semaine à la presse le maire Bekir Kumbul.

"Certaines personnes se livrent à des attaques mal-intentionnées en raison des élections (municipales de mars) et affirment qu'il était homosexuel. Mais ce n'est pas vrai. Ce n'était pas un pervers", selon le maire de cette ville hautement touristique de la côte méditerranéenne.

Attalos II, roi de Pergame, a fondé la ville à laquelle il a donné son nom il y a 2162 ans.

Plusieurs dizaines d'organisations nationalistes, opposées à l'idée de lui ériger une statue, estiment qu'Antalya devrait plutôt honorer le sultan Seldjoukide qui conquit la ville en 1207, ou un héros de la guerre d'indépendance qui s'est battu contre l'occupant italien après la première guerre mondiale.

Le roi devait à l'origine être présenté nu, mais une première série de protestations a déjà mené la municipalité à lui accorder un pagne.

Selon certains, les nationalistes lui reprocheraient non seulement ses orientations sexuelles, mais aussi son origine héllenistique.

"Attalos était un anatolien. Et toutes les cultures de ce pays nous appartiennent", a rétorqué pour sa part le maire. (AFP, 11 février 2004)

Une femme sauvée après 157 heures sous les décombres

Une femme de 24 ans, enterrée vivante pendant près d'une semaine aux côtés des cadavres de ses parents, a été dégagée lundi matin des décombres d'un immeuble de 11 étages à Konya (centre de la Turquie), la seconde "miraculée" en deux jours d'un drame qui a fait au moins 92 morts.

Sous les applaudissements des sauveteurs, qui ont travaillé pendant trois heures et demie pour la libérer, la jeune femme, couverte de poussière et qui a passé 157 heures sous les décombres, a été chargée sur une civière et transportée en ambulance à l'hôpital de la ville.

Yasemin Yaprakci était très faible, mais consciente.

Son état de santé, jugé sérieux dans un premier temps, a entraîné son évacuation par hélicoptère vers un hôpital militaire d'Ankara.

Un médecin de cet hôpital, interrogé par l'AFP, a toutefois estimé lundi après-midi que sa vie n'était pas en danger.

"Elle ne souffre pas de fractures. Mais de l'air s'est accumulé sous les tissus au dessus des poumons", selon ce médecin qui a expliqué qu'elle avait été placée dans une tente à oxygène.

 Le responsable du principal hospital de Konya, Riza Saribabicci, avait affirmé qu'elle souffrait d'un début de gangrène.

Durant le sauvetage, les médecins lui ont administré du sérum tandis que les sauveteurs travaillaient à lever une poutrelle en béton et un autre cadavre qui bloquaient une de ses jambes, selon l'agence Anatolie.

Dimanche matin, un premier "miraculé" avait été dégagé des décombres, un jeune homme de 16 ans retrouvé vivant presque six jours après le drame, qui serait dû à un défaut de construction de l'immeuble.

Après avoir passé une nuit à l'hôpital, son état de santé n'inspirait aucune inquiétude lundi matin.

Selon les premiers élements de l'enquête, l'effondrement de l'immeuble, qui serait dû à des de défauts de construction, a une nouvelle fois déclenché une polémique sur la qualité de la construction en Turquie, un pays situé sur plusieurs failles sismiques actives.

L'entrepreneur du bâtiment et un associé ont été inculpés vendredi pour avoir "occasionné des pertes en vies humaines par négligence et imprudence". Ils sont passibles de plusieurs années de prison.

L'Union des chambres d'architectes et d'ingénieurs a affirmé à la presse que près de 60% de toutes les constructions en Turquie ne respectaient pas les normes de sécurité.(AFP, 9 f évrier 2004)

Effondrement d'un immeuble: une personne retrouvée vivante 5 jours après

Un jeune homme de 16 ans a été retiré vivant dimanche matin des décombres, plus de 5 jours après l'effondrement lundi soir d'un immeuble de onze étages à Konya, dans le centre de la Turquie, ont rapporté les médias.

Selon l'agence semi-officielle Anatolie, Muhammet Kalem est en bonne santé et a été immédiatement hospitalisé.

Il a eu la vie sauve grâce à une "poche de vie" constituée de blocs de béton au sous-sol de l'immeuble, selon la même source..

Le jeune rescapé a indiqué à la presse qu'il n'avait pas désespéré d'être sauvé.

"Je me suis toujours dit 'ils vont venir me sauver'. Je criais sans cesse. J'entendais leur voix (des sauveteurs) au loin puis petit à petit les bruits se sont approchés de moi", a-t-il dit, cité par Anatolie. (AFP, 8 f évrier 2004)

Effondrement d'un immeuble en Turquie : 62 morts

L'effondrement d'un immeuble de onze étages, lundi soir à Konya (centre), a fait 62 morts, selon un nouveau bilan provisoire fourni samedi par l'agence semi-officielle Anatolie.

Le précédent bilan, donné vendredi par la même source, était de 54 morts.

Les autorités avaient estimé mercredi à une soixantaine le nombre de personnes toujours emprisonnées sous les décombres du bâtiment qui s'est écroulé probablement en raison de sa construction défectueuse.

Trente et une personnes ont été dégagées vivantes des décombres.

L'entrepreneur qui a construit le bâtiment et un associé ont été inculpés vendredi par un tribunal de Konya pour avoir "occasionné des pertes en vies humaines par négligence et imprudence", selon Anatolie.

Plusieurs dizaines de secouristes continuaient leur travail alors que les chances de retrouver des survivants étaient très faibles, seuls des cadavres étant extraits des gravats.

Les efforts se concentraient samedi près de l'ascenseur du bâtiment où les sauveteurs espèrent pouvoir retrouver des rescapés, selon la chaîne d'information NTV.

La dernière personne, sortie vivante des décombres, a été retrouvée mardi. (AFP, 7 avril 2004)

Turkey the controversial choice to host European Cup final

Visiting teams usually receive a warm reception at the Atatürk Olympic Stadium in Istanbul, UEFA, European football's governing body, last night defended its decision to hold next season's European Cup final in Istanbul, a controversial move that has sparked security fears in Turkey itself. Painful experiences in Istanbul may have clouded English perceptions of the city's suitability as a venue, but the Turkish authorities were similarly astonished by the success of their bid to host the showpiece event at the 80,000-seat Atatürk Olympic Stadium.

The stadium, which has been home to Galatasaray since July, beat off competition from five other venues ‹ three in Portugal, one in Spain and the Stade de France in Paris. "It has a huge capacity and it is an area (of Europe) that has not hosted a final before," Lars-Christer Olsson, the new Uefa chief executive, said. "They have complied with everything we asked of them."

However, even the Turkish football federation had doubts about the stadium, given that it had fallen some way short of meeting the criteria to host the 2004 and 2008 Olympic Games. Initially a source of national pride, the stadium has been widely criticised for its exposure to the wind and, in particular, its poor accessibility by road, which had attracted criticism from the International Olympic Committee.

Security, too, will be a concern, particularly if an English club reaches the final, stemming from the deaths of two Leeds United fans before a Uefa Cup tie against Galatasaray in April 2000. Uefa has expressed concerns in the recent past about security both inside and outside stadiums in Istanbul. The political instability in Turkey, where 55 people were killed in bombings last November, has also caused concern.

Uefa, though, insists that it had received the necessary assurances from the Turkish authorities. "The conditions there are the same, generally, as for all countries and they have given guarantees," Olsson said. "We have also asked for additional investments in the infrastructure around the stadium and they have agreed to this, too."

There was disappointment for British fans as three grounds lost out to the José Alvalade Stadium, in Lisbon, in the bid to host next season's Uefa Cup final. St James' Park and the Stadium of Light, the homes of Newcastle United and Sunderland respectively, and Hampden Park, in Glasgow, had been shortlisted.(The Times, February 5, 2004)

Les violations des droits des travailleurs se poursuivent sans trêve en Turquie

Dans un nouveau rapport sur la Turquie, dont la sortie coïncide avec l¹examen de la politique commerciale de ce pays par l¹OMC, du 17 au 19 décembre, la CISL met en exergue les violations continues de conventions fondamentales internationales du travail ratifiées par ce pays et appelle les autorités à adhérer à ces normes.

Le rapport de la CISL dénonce l¹existence de restrictions juridiques sur le droit d¹organiser, et ce tant dans le secteur public que privé. Les atteintes à la liberté d¹association sont, elles aussi, fréquentes.

Le rapport critique, par ailleurs, les restrictions imposées sur la négociation collective et le droit de grève et souligne, en particulier, les difficultés qu¹ont les travailleurs du secteur public à exercer leurs droits syndicaux. D¹autre part, même lorsque les procédures de négociation collective sont autorisées, celles-ci ont tendance à être complexes et interminables. Les grèves sont interdites dans bon nombre de secteurs.

La nouvelle Loi du travail, qui était censée rendre les prestations en matière de sécurité de l¹emploi conformes aux Conventions de l¹Organisation internationale du travail, présente de sérieuses lacunes. En particulier, elle manque d¹inclure les lieux de travail avec des effectifs de moins de trente employés, entraînant par-là même un transfert de la production vers des sous-traitants, eux-mêmes responsables de la plupart des violations des droits des travailleurs qui ont lieu à l¹heure actuelle.

D¹après ce rapport, les femmes sont victimes de discrimination considérable dans l¹emploi et la rémunération. Les femmes sont confinées au travail agricole et aux industries les moins rémunératrices, à forte main-d¹¦uvre. Elles occupent très rarement des postes administratifs, exécutifs ou de direction. Le taux d¹alphabétisme des femmes est nettement inférieur à celui des hommes, n¹atteignant que 50% dans certaines zones rurales. Les femmes sont souvent embauchées dans le cadre d¹emplois temporaires, sans couverture sociale et dans des lieux de travail généralement dépourvus de conditions adéquates en matière de santé et de sécurité.

D¹après le rapport de la CISL, le travail des enfants est répandu en Turquie. Les estimations de l¹Institut national des statistiques portaient le nombre d¹enfants travailleurs à 1 million en 2002. La plupart des enfants travaillent gratuitement dans des commerces de famille, des exploitations agricoles ou des petites entreprises. Le pays compte un grand nombre d¹enfants des rues, surtout des garçons, qui se retrouvent à vendre de la pacotille, à mendier ou ramasser les ordures.

Bien qu¹il soit interdit par la loi, le travail forcé est présent en Turquie sous forme, notamment, de mendicité forcée des enfants des rues et de trafic de femmes dans le cadre de réseaux de prostitution forcée. Le rapport dénonce, par ailleurs, le travail forcé dont sont victimes les prisonniers en attente de jugement, les travailleurs « coupables » d¹avoir participé à des actions de grève ou qui auraient exprimé des critiques à l¹égard des politiques du gouvernement.

Le rapport de la CISL appelle le gouvernement turc à adopter un ensemble de mesures en vue d¹adhérer aux normes fondamentales du travail reconnues à l¹échelon international. Celles-ci incluent, notamment, des mesures visant à protéger la liberté d¹association, le droit de négociation collective et le droit de grève. Une action concertée est requise pour promouvoir la position des femmes par un accès accru à l¹éducation et la réduction de la discrimination dans la rémunération. Le gouvernement doit continuer à travailler avec l¹OIT en vue de traiter le problème du travail des enfants de façon efficace. Le rapport appelle le gouvernement turc à poursuivre les efforts visant à éradiquer le trafic de femmes et d¹enfants. Par ailleurs, il exhorte le gouvernement à rendre la législation conforme aux dispositions de la Convention nº 29 sur le travail forcé.

Ce rapport, qui évalue l¹observance par la Turquie des normes fondamentales du travail reconnues à l¹échelon international, fait partie d¹une série produite par la CISL depuis la Déclaration ministérielle adoptée à l¹occasion de la Première Conférence ministérielle de l¹OMC (Singapour, décembre 1996) et réaffirmée le 4 novembre 2001 à Doha, dans laquelle tous les membres de l¹OMC ont déclaré leur adhésion au respect des normes fondamentales du travail. Ce rapport à été soumis à l¹organe d¹examen de la politique commerciale de l¹OMC.

La CISL représente 151 millions de travailleurs dans 233 organisations affiliées dans 152 pays et territoires. La CISL est également membre des Syndicats mondiaux : http://www.global-unions.org  Pour plus d¹informations, veuillez contacter le Service Presse de la CISL au +32 2 224 0206 ou au +32 476 621 018.

Immeuble effondré en Turquie: 26 morts, des dizaines de disparus

Le bilan de l'effondrement d'un immeuble, lundi soir à Konya (Turquie), s'établissait provisoirement à 26 morts mercredi, tandis que les secouristes continuaient de fouiller les décombres, sous lesquels pourraient être ensevelies jusqu'à 60 personnes, selon les autorités.

Vingt-six cadavres ont été extraits jusqu'à présent des gravats de l'immeuble de onze étages, situé dans le centre-ville de Konya, selon un nouveau bilan fourni par la cellule de crise.

Selon le gouverneur de Konya, Ahmet Kayhan, le nombre des blessés s'établit à 31.

Le même responsable a parlé de "50 à 60 personnes" toujours emprisonnées sous les décombres, insistant sur le fait qu'il ne s'agissait là que d'une "estimation", sans être en mesure de donner un chiffre exact.

La presse avait évoqué entre 80 et 100 personnes coincées sous les gravats de l'immeuble dont les étages se sont empilés l'un sur l'autre en moins d'une minute.

M. Kayhan a indiqué en outre que l'entrepreneur du bâtiment de quarante appartements, Ali Vedat Kaya, un architecte en cavale depuis le drame, avait été interpellé par la police à Antalya (sud), à quelque 250 km de Konya, ainsi que l'un de ses associés, capturé à Ankara.

Ils pourraient risquer entre 4 et 10 ans de prison chacun si leur culpabilité était établie.

Selon le chef de la police de la ville Salih Tuzcu, cité par l'agence Anatolie, le drame pourrait avoir été causé par le matériel défaillant utilisé dans la construction de l'immeuble.

Selon les journaux, l'entrepreneur "véreux" avait fait construire un autre immeuble à quelque 200 m de celui qui s'est écroulé mais a dû le faire fortifier par des ingénieurs il y a cinq ans parce qu'il menaçait de s'effondrer.

Dans un message de condoléances, le président turc Ahmet Necdet Sezer a dénoncé "l'irresponsabilité et le mépris des règles" ayant provoqué cet accident.

L'effondrement de l'immeuble, qui a déclenché une polémique sur la qualité de la construction en Turquie, située sur plusieurs failles sismiques actives, a frappé l'une des villes historiques les plus religieuses du pays, connues notamment pour ses célèbres derviches tourneurs, au deuxième jour de la fête du sacrifice du mouton (Aïd el-Kebir).

Les fêtes de l'Aïd sont l'occasion de visites et repas, au cours desquels parents et amis se retrouvent les uns chez les autres.

Plus de 200 personnes participaient aux secours sous des températures qui sont tombées jusqu'à -4 degrés Celsius dans la nuit, et deux immeubles voisins, menacés du même risque d'effondrement, ont été évacués, ont rapporté les médias.

"Les travaux de sauvetage se poursuivront tant qu'il reste la moindre lueur d'espoir de retrouver des gens en vie", a assuré le maire de Konya Mustafa Ozkafa à la chaîne d'information NTV.

Mais des secouristes d'AKUT, une organisation privée, particulièrement active lors des séismes, ont déjà quitté la ville.

Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées autour de la zone sinistrée dans l'attente de nouvelles de leurs proches ensevelis sous des tonnes de gravats.

Le capitaine Murat Bektas, chef d'une unité de sauveteurs de l'armée, a assuré que les secouristes accompagnés de chiens-pisteurs donnaient la priorité aux secteurs pouvant encore abriter des rescapés avant d'extraire des cadavres.

Les journaux turcs ont publié mercredi des histoires de sauvetage.

Une mère qui a été sortie des décombres, blessée, huit heures après le sinistre a expliqué avoir maintenu sa fille d'un an en vie en l'allaitant dans une petite poche d'air, et réussi aussi à dégager avec ses mains sa deuxième fille de trois ans assise à ses côtés lors du drame.

Mais elle ignorait encore que son époux était mort, précisent les journaux.(AFP, 4 février 2004)

La qualité de construction en cause dans l'effondrement meurtrier de Konya

L'effondrement d'un immeuble d'habitation de onze étages lundi soir à Konya (centre), qui a fait au moins quinze morts, près de 30 blessés et une centaine de disparus, souligne une nouvelle fois la piètre qualité de la construction en Turquie.

L'immeuble, achevé il y a à peine plus de 6 ans, en 1997, était "plein de fissures", a ainsi rapporté une rescapée, Nesibe Tosun, tandis qu'un sauveteur de la société Akut s'étonnait de murs s'effritant "comme s'il n'y avait pas de béton".

Un sauveteur capitaine des pompiers, Ramazan Bayraktar, a estimé pour sa part que "le bâtiment ne répondait de toute évidence pas aux normes" de construction.

Le gouverneur de la province Ahmet Kayhan a annoncé l'ouverture d'une procédure judiciaire contre les ingénieurs responsables de la construction de l'immeuble, deux frères associés tant pour les plans que pour la construction, a rapporté Anatolie.

Il s'agit d'une "faute entièrement technique", a accusé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cité par l'agence Anatolie, rappelant que le bâtiment, pourtant très récent, avait subi des mesures de renforcement.

Le chef du gouvernement a regretté que "le citoyen paie de sa vie le fait qu'il n'y ait pas de lourde sanction légale pour ce genre d'infractions".

Malgré l'expérience de séismes meurtriers où la défaillance des constructions a été jugée responsable d'une grande partie des victimes, les immeubles d'habitation n'ont pas fait l'objet de mesures de prévention en Turquie, et les constructeurs véreux restent généralement impunis.

Le procès d'un entrepreneur impliqué dans la mort de près de 190 personnes dans des logements n'ayant pas résisté au séisme du 17 août 1999 (plus de 20.000 morts), Veli Göçer, se poursuit toujours.

Le 1er mai dernier, un tremblement de terre avait fait 176 morts à Bingol, dans l'est de la Turquie, et le Premier ministre avait déjà dénoncé "une avalanche d'abus" comme "le détournement de matériaux, la corruption, l'illégalité, l'injustice".

La taille des fers à béton, la grosseur du gravier notamment ne répondaient pas aux standards et ne respectaient pas les critères précisés sur les appels d'offres de l'école publique où étaient morts 84 enfants.

Dimanche soir, deux immeubles de quatre et deux étages se sont effondrés à Istanbul, tuant en tout sept personnes, sans que les causes de ces accidents soient connus. (AFP, 3 février 2004)

Effondrement d'un immeuble: 9 morts, 27 blessés et des personnes ensevelies

Neuf personnes sont mortes, 27 ont été blessées et des dizaines sont encore ensevelies sous les décombres d'un immeuble de onze étages qui s'est effondré lundi soir à Konya (centre de la Turquie), selon un nouveau bilan communiqué dans la nuit par l'agence Anatolie et la chaîne de télévision NTV.

Les causes de l'effondrement étaient encore inconnues mais des défauts de construction ont été évoqués par des responsables.

Selon Reza Saribabicci, le responsable du principal hôpital de la ville, une fillette de deux ans et demi figure parmi les victimes.

Le gouverneur de Konya, Ahmet Kayhan, a indiqué à Anatolie qu'au moins 70 personnes étaient coincées sous les décombres de l'immeuble qui comptait 36 appartements et 144 résidents.

"Nous entendons des voix provenant des décombres", a précisé M. Kayhan.

Selon Anatolie, les secours cherchaient notamment à localiser une femme coincée sous les décombres qui les a appelés depuis son téléphone portable.

Les chaînes de télévision montraient des civils, des pompiers et des policiers tentant de dégager, à la main, les débris. D'autres munis de chalumeaux découpaient des poutrelles en acier.

Des équipes de secours ont été dépêchées depuis d'autres villes de Turquie.

Des premières informations ont fait état d'une explosion du système de chauffage de l'immeuble, mais le ministre de l'Agriculture Sami Guclu, qui supervisait sur place les opérations, n'a pu confirmer cette thèse.

"Aucune des personnes habitant près de l'immeuble qui s'est effondré n'a pu confirmer qu'il y a eu une explosion. On peut envisager un problème de construction", a déclaré M. Guclu à la chaîne CNN-Turk.

"Nous retenons notre souffle. Il n'y a rien d'autre à faire que prier", a-t-il encore déclaré, selon l'agence Anatolie.

L'immeuble s'est effondré en début de soirée, alors que la Turquie célébrait le deuxième des quatre jours de congé à l'occasion de la plus importante fête musulmane, l'Aïd-El-Adha (ou Aïd-El-Kébir).

Le secteur de la construction en Turquie est réputé pour sa mauvaise qualité qui se manifeste notamment lors des tremblements de terre, fréquents dans ce pays, les entreprises du bâtiment ne respectant pas les normes en vigueur. (AFP, 2 février 2004)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Libération d'un Allemand emprisonné en Turquie pour trafic d'antiquités

Un touriste allemand, emprisonné depuis janvier à Antalya (sud de la Turquie) pour trafic d'antiquités après la découverte d'un fragment de colonne dans sa valise, a été libéré vendredi sous caution, a rapporté l'agence Anatolie.

Uwe Jacobs, 43 ans, était écroué à la prison d'Antalya depuis le 15 janvier.

Il a versé une caution de 9.000 euros à la Cour, selon Anatolie.

Il a réaffirmé vendredi aux juges avoir acheté pour 60 euros une pièce de colonne tout en indiquant ignorer qu'elle datait de l'époque romaine.

"Je ne savais pas qu'il (le fragment) était vrai. Je suis désolé", a dit l'accusé qui était venu passer des vacances avec son épouse Brigitte à Alanya, un site balnéaire très prisé des touristes allemands sur la Méditerranée.

Il a aussi promis à la Cour de ne prendre désormais que des photos d'objets anciens, selon l'agence.

Ce genre d'affaires impliquant notamment des touristes sont fréquents à Antalya et ses environs qui abritent de nombreux sites antiques.

En octobre, un autre touriste allemand avait purgé un mois de prison après la découverte d'un fragment de pierre sculptée dans les bagages de son fils, qui l'avait ramassé sur une plage. (AFP, 27 février 2004)

La majorité des Allemands contre l'entrée de la Turquie dans l'UE (nouveau sondage)

La majorité des citoyens d'Allemagne, le pays d'Europe occidentale qui compte la plus importante communauté turque, sont opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, selon un sondage publié mercredi.

A la question "La Turquie doit-elle entrer dans l'Union européenne?", 57% des personnes interrogées ont répondu négativement, 38% par l'affirmative, et 5% ont indiqué ne pas avoir d'avis, selon ce sondage réalisé pour le magazine Stern et la chaîne de télévision RTL.

L'institut de sondage Forsa a réalisé cette enquête sur une population représentative de 1.005 personnes les 19 et 20 février. L'Allemagne compte 2,5 millions de personnes d'origine turque.

Ce sondage est contradictoire avec un autre publié lundi dans le magazine Der Spiegel, selon lequel 54% des Allemands sont pour une adhésion à moyen ou long terme de la Turquie.

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a plaidé pour une adhésion de la Turquie lors de son premier voyage officiel à Ankara lundi et mardi.

Gerhard Schroeder a ainsi fait l'éloge lundi des progrès accomplis par la Turquie pour intégrer l'UE, estimant qu'il y avait "de bonnes chances" pour que les négociations d'adhésion débutent fin 2004, comme le souhaite le gouvernement turc.

L'UE doit décider en décembre si elle enadhésion, en fonction des progrès réalisés par Ankara en matière de droits de l'Homme et de respect des libertés individuelles. (AFP, 25 février 2004)
 

Adhésion Turquie: Stoiber appelle plutôt à penser au peuple allemand

Un des leaders de la droite allemande, Edmund Stoiber, a mis en garde mercredi contre le coût d'une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne, estimant qu'il convenait mieux de consacrer ces dépenses "au peuple allemand".

"Un élargissement de l'UE coûterait 14 milliards d'euros" par an, a affirmé devant des militants à Passau (sud) le ministre-président de Bavière, reprenant à son compte une estimation d'un institut allemand. L'Allemagne est le premier contributeur des budgets européens.

"Comment l'Allemagne va payer cela alors qu'on coupe les retraites? Il faut quand même penser aussi au peuple allemand", a-t-il dit, devant quelque 8.000 militants et sympathisants de son parti, l'Union chrétienne-sociale (conservatrice), réunis à l'occasion du "Mercredi des cendres".

Le début du Carême est traditionnellement l'occasion pour les leaders des partis politiques allemands de se livrer à des joutes verbales.

"Je ne peux pas promettre aux autres pays des milliards et imposer aux retraités en Allemagne un gel des prestations", a ajouté le conservateur, candidat malheureux à la chancellerie --à quelques milliers de voix près-- aux élections législatives de septembre 2002.

Edmund Stoiber s'appuyait sur une estimation parue mardi dans le quotidien allemand Die Welt. Le journal conservateur citait le chiffre de 14 milliards d'euros annuels, comme estimation maximale du coût de l'intégration de la Turquie, selon l'Institut de l'Europe de l'Est de Munich.

En Allemagne, le pays qui compte la première communauté turque d'Europe de l'ouest avec 2,5 millions de personnes, la classe politique est divisée sur la question de l'intégration turque à l'UE. L'opposition conservatrice est dans l'ensemble contre et souhaite plutôt un "partenariat privilégié", tandis que le chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder la soutient expressément, comme il l'a fait lors d'un voyage officiel lundi et mardi en Turquie. (AFP, 25 février 2004)

Protestation écologiste contre une inauguration en présence de Schroeder en Turquie

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, ont inauguré mardi à Iskenderun (sud), une centrale thermique, construite avec des crédits allemands et qui constitue le plus important investissement allemand en Turquie avec 1,5 milliard d'euros.

Environ 80 militants de l'organisation écologiste Greenpeace et d'ONG locaux ont manifesté avant l'inauguration, estimant que la centrale représente une menace pour l'environnement, selon un porte-parole de Greenpeace.

Vingt-deux d'entre eux, dont un Allemand et un Autrichien, ont été interpellés par le service d'ordre, a-t-il précisé.

L'inauguration de cette installation qui fonctionnera au charbon importé a eu lieu au deuxième jour d'une visite officielle de M. Schroeder en Turquie.

"C'est le plus important investissement en Turquie et cela montre que la Turquie est un pays attractif pour des investissements", selon M. Shroeder cité par l'agence Anatolie.

Il a également proposé l'assistance de son pays pour moderniser le secteur de l'énergie en Turquie, qui dépend en grande partie d'importations étrangères.

"Les firmes allemandes sont prêtes à un transfert de technologie", a-t-il ajouté.

M. Erdogan, pour sa part, a tiré la sonnette d'alarme sur la dépendance énergétique de son pays à l'étranger.

"Si nous n'utilisons pas nos ressources nationales, notre dépendance (énergétique) atteindra 78% d'ici 2020", a-t-il notamment dit.

Les deux unités génératrices de la centrale délivreront une puissance de 1.210 mégawatts par jour à TEAS, la société publique d'électricité, soit une production annuelle de 9 milliards de watts, couvrant 7% de la consommation électrique nationale.

L'usine, qui emploie 750 personnes, a été construite en un peu plus de trois ans par le consortium turco-allemand STEAG/ISKEN avec des partenaires allemand et turc comme Siemens et GAMA.

Le chancelier allemand a ensuite quitté la Turquie pour Malte.

Lors de ses entretiens lundi à Ankara et Istanbul, M. Schroeder s'est clairement prononcé en faveur de l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne avec la Turquie lors du sommet des dirigeants européennes en décembre prochain.

La presse turque remerciait mardi en allemand, "danke schoen", à l'appui ouvert formulé par le chancelier allemand Gerhard Schroeder à l'intégration de la Turquie à l'Union européenne, estimant qu'une décision des de l'UE d'ouvrir, en décembre, des négociations d'adhésion avec Ankara semble acquise.

"Danke Schoen" titrait à la Une le journal Vatan, soulignant que malgré l'opposition conservatrice dans son pays qui propose un partenariat spécial pour Ankara, M. Schroeder a soutenu "clairement" l'intégration turque au club européen.

L'ensemble de la presse turque se félicitait de l'engagement du chancelier en faveur d'Ankara.

"Promesse de chancelier" relevait ainsi le journal populaire à gros tirage Sabah alors qu'un autre grand quotidien, Hurriyet, cite M. Schroeder en disant que les discussions d'adhésion avec Ankara pourraient débuter "au plus tard en juin 2005".

"Promesse européenne du chancelier", titre pour sa part le journal libéral Milliyet qui souligne qu'une date des dirigeants européens à la fin de l'année pour amorcer les négociations d'intégration avec l'Union "semble maintenant inévitable". (AFP, 24 février 2004)

Les leaders allemands divisés sur l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a fait l'éloge lundi des progrès accomplis par la Turquie pour intégrer l'Union européenne, estimant qu'il y a "de bonnes chances" pour que les négociations d'adhésion débutent fin 2004, comme le souhaite le gouvernement turc. "Grâce au processus de réforme, la Turquie est sur la bonne voie" pour rejoindre l'UE, a affirmé M. Schroeder, lors d'une conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Les déclarations optimistes faites à Ankara par Schroeder sur les chances d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne sont loin de faire l'unanimité en Allemagne, où la classe politique était extrêmement divisée lundi.

Le président de la République Johannes Rau, social-démocrate comme le chancelier Schroeder, a estimé dans un entretien à l'hebdomadaire "Super Illu" qu'il avait toujours été "plus sceptique que d'autres" quant à l'adhésion de la Turquie à l'UE.

"La Turquie ne pourra adhérer que lorsqu'elle aura rempli toutes les conditions de l'UE. La liberté de religion et de la presse ou le rejet de la torture ne doivent pas uniquement être garantis par des décisions du Parlement, mais également être mis en oeuvre dans la pratique. Cela peut encore durer de nombreuses années", a souligné M. Rau.

Un porte-parole du gouvernement allemand a néanmoins estimé lundi que les positions du chancelier et du président "se recoupent".

Les dirigeants de l'opposition conservatrice (CDU/CSU), Angela Merkel et Edmund Stoiber, militent pour leur part en faveur d'un "partenariat privilégié" avec la Turquie, comme l'a proposé Mme Merkel la semaine dernière lors d'une visite à Ankara. Ses déclarations lui ont valu d'être comparée à un "rhinocéros dans un magasin de porcelaine" par le chef de la diplomatie allemande, l'écologiste Joschka Fischer.

Pour sa part, l'ancien président de la République, le chrétien-démocrate (CDU) Richard von Weizsaecker, a estimé que la Turquie avait besoin d'une "perspective crédible (d'adhésion à l'UE), sans tactique de retardement de notre part". Les propos de M. von Weizsaecker sont dans la ligne suivie par l'ancien chancelier Helmut Kohl (CDU), qui s'était lui aussi attaché, quand il était au pouvoir, à donner une perspective d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Visiblement satisfait de l'appui de M. Schroeder, M. Erdogan a souligné la "détermination" de son gouvernement d'aller de l'avant dans la mise en oeuvre des réformes, affirmant que son pays avait "en grande partie" rempli les critères politiques d'adhésion.

"Nous attendons avec grande confiance une décision positive" pour l'ouverture des discussions d'adhésion, a-t-il ajouté.

Au sujet de Chypre, M. Schoeder a salué "la contribution constructive" du gouvernement Erdogan pour un règlement de la question de la division de Chypre, soulignant que la poursuite de ces efforts contribuerait à une prise de décision des dirigeants européens en décembre.

M. Schroeder a également rencontré le président Ahmet Necdet Sezer et le chef de l'opposition Deniz Baykal (social-démocrate).

Lundi soir, il devait prononcer un discours à l'occasion d'un forum économique avant d'inaugurer, mardi à Iskenderun (sud), une centrale thermique, construite avec l'aide de sociétés allemandes.

Le chancelier est accompagné d'une délégation de patrons de grandes entreprises. L'Allemagne, qui est le pays européen où vit la plus grande communauté d'origine turque, avec une population estimée à 2,5 millions de personnes, est aussi le premier partenaire économique de la Turquie avec un volume commercial en 2002 de 14,2 milliards d'euros. Près de 3,5 millions d'Allemands visitent par ailleurs chaque année la Turquie.

M. Schroeder a estimé que l'intégration de la Turquie, pays musulman, à l'UE serait un atout important pour "la stabilité et la sécurité de l'Europe" et que l'ouverture des négociations d'adhésion donnerait également un "grand élan" aux échanges commerciaux turco-allemands. (AFP, 23 février 2004)

Arrivée en Turquie du chancelier Gerhard Schroeder pour une visite officielle

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder est arrivé dimanche soir en Turquie pour une visite officielle dont l'objectif principal sera de discuter avec le gouvernement de la candidature d'Ankara à l'Union Européenne, a annoncé l'agence Anatolie.

Pour ce premier déplacement depuis 1993 d'un dirigeant allemand en Turquie, le chancelier est entouré d'une délégation de treize patrons de grandes entreprises. L'Allemagne est le premier partenaire économique de la Turquie avec un volume d'échanges en 2002 de 14,2 milliards d'euros.

M. Schroeder doit rencontrer jusqu'à mardi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président Necdet Sezer et le chef de l'opposition Deniz Baykal (social-démocrate). Il se rendra à Ankara, Istanbul et doit inaugurer à Iskanderun (sud-est) une centrale électrique au charbon, construite avec l'aide de sociétés allemandes.

Concernant l'ouverture éventuelle de négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union, qui doit être décidée à la fin de l'année par l'UE, Berlin estime que le gouvernement Erdogan a réalisé des "progrès très importants" qui "nécessitent d'être approfondis".

"Nous souhaitons tous une Turquie stable, démocratique et laïque (...) Une Turquie qui allie démocratie, droits de l'homme et islam peut servir d'exemple à d'autres pays musulmans. Ce serait également un atout important pour la stabilité et la sécurité de l'Europe", a déclaré vendredi le chancelier au quotidien turc Hurriyet.

Gerhard Schroeder avait expressément appuyé la candidature de la Turquie lors d'un déplacement officiel en septembre 2003 à Berlin de Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste.

La dirigeante de l'opposition chrétienne-démocrate allemande, Angela Merkel, avait suggéré la semaine dernière à Ankara un statut de partenaire privilégié pour la Turquie, une option immédiatement refusée par M. Erdogan.

M. Schroeder est le premier chancelier allemand à se rendre à Ankara depuis la visite de son prédécesseur Helmut Kohl, en 1993.

L'Allemagne est le pays européen où vit la plus grande communauté d'origine turque, avec une population estimée à 2,5 millions de personnes. (AFP, 22 février 2004)

La visite de Schroeder en Turquie et la question des droits de l'Homme

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder arrive dimanche en visite officielle à Ankara, afin de soutenir les efforts du gouvernement turc pour répondre aux critères d'adhésion à l'Union européenne et pour faire aboutir la réunification de Chypre.

Concernant l'ouverture éventuelle de négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union, qui doit être décidée à la fin de l'année par l'UE, Berlin estime que le gouvernement Erdogan a réalisé des "progrès très importants" qui "nécessitent d'être approfondis".

"Nous souhaitons tous une Turquie stable, démocratique et laïque (...) Une Turquie qui allie démocratie, droits de l'Homme et Islam peut servir d'exemple à d'autres pays musulmans. Ce serait également un atout important pour la stabilité et la sécurité de l'Europe", a déclaré vendredi le chancelier au quotidien Hurriyet.

Amnesty International a demandé au chancelier Schroeder de soulever les questions du respect des droits de l'homme.

Cette visite officielle de M. Schroeder en Turquie, qui durera jusqu'à mardi et sera suivie le même jour d'une courte étape à Malte, est la première d'un chef de gouvernement allemand depuis celle de son prédécesseur Helmut Kohl en 1993.

Il rencontrera le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président Necdet Sezer et le chef de l'opposition Deniz Baykal (social-démocrate).

Au sujet de Chypre, Berlin salue "la contribution constructive" de M. Erdogan en vue d'une solution mettant fin à la partition de l'île. "Les efforts turcs doivent être encouragés", ont estimé des sources gouvernementales allemandes.

Le chancelier sera accompagné d'une délégation de 13 grands patrons. Il inaugurera à Iskanderun (sud-est) une centrale électrique au charbon, construite avec l'aide de sociétés allemandes, et interviendra devant un forum économique à Istanbul.

L'Allemagne est le premier partenaire économique de la Turquie avec un volume d'échanges en 2002 de 14,2 milliards d'euros. (AFP, 21 avril 2004)

La "troïka" européenne le 8 mars à Ankara pour évoquer la candidature turque

Des dirigeants européens doivent s'entretenir le 8 mars prochain à Ankara avec les autorités turques de la candidature de leur pays à l'Union européenne (UE), a indiqué mercredi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Namik Tan.

Le commissaire européen aux Relations extérieures Chris Patten en compagnie des ministres des Affaires étrangères irlandais et néerlandais, Brian Cowen et Bernard Bot évoqueront "les relations euro-turques et des sujets internationaux", a-t-il dit.

La "troïka" effectuera en outre une "escale technique" d'une heure jeudi à l'aéroport d'Ankara de retour de New Delhi où elle a participé à une rencontre bi-annuelle entre l'Inde et l'UE.

Une rencontre avec le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul est prévue, a ajouté M. Tan.

La Turquie est le seul pays candidat à l'Union qui n'a pas encore amorcé des négociations d'adhésion.

Les dirigeants de l'UE décideront en décembre prochain s'il convient d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie, en fonction des progrès qu'elle aura réalisés, notamment en matière de démocratisation. (AFP, 18 février 2004)

Persson: Ankara doit réussir son examen de passage pour le feu vert de l'UE

Le Premier ministre suédois Goeran Persson a averti mardi la Turquie qu'il lui fallait encore réussir son examen de passage sur la question du respect des normes démocratiques pour être assurée de l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

"Ne vous attendez pas à ce qu'automatiquement nous disions que la Turquie a rempli les critères de Copenhague" en décembre 2004 lorsque les dirigeants de l'UE se réuniront pour examiner les progrès accomplis par Ankara en matière de démocratisation et de respect des droits de l'Homme, a souligné M. Persson lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Erdogan.

La Turquie, qui est candidate à l'UE depuis 1999, espère obtenir à la fin de l'année un feu vert pour l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union.

"Il s'agit d'un processus d'examen minutieux. C'est à la commission (européenne) de donner son verdict et c'est au Conseil européen de prendre une décision", a affirmé M. Persson, premier chef de gouvernement suédois à se rendre en Turquie.

"Nous souhaitons une Union européenne élargie," a encore ajouté M. Persson qui a dit avoir notamment évoqué les questions de respect des droits de l'Homme lors de ses discussions en tête-à-tête avec M. Erdogan.

Le Premier ministre turc, pour sa part, a estimé que son pays avait déjà adopté toutes les réformes nécessaires au respect des normes européennes et que son gouvernement entendait les mettre en oeuvre "pleinement et efficacement" dès cette année. (AFP, 17 février 2004)
 

L'UE doit être "sérieuse" face aux efforts d'Ankara (Verheugen)

L'Union doit d'être "sérieuse" face aux efforts déployés par Ankara dans sa candidature, a déclaré mardi le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, en critiquant la proposition de l'opposition allemande d'établir un "partenariat privilégié" avec la Turquie.

La dirigeante de l'opposition conservatrice allemande, Angela Merkel, "ne propose pas beaucoup à la Turquie" dans la mesure où Ankara bénéficie déjà d'un statut spécial dans ses relations avec l'UE, a déclaré le commissaire européen devant des journalistes.

Il était interrogé sur les déclarations de Angela Merkel, faites lundi à Ankara, d'établir un "partenariat privilégié" entre l'UE et la Turquie.

La Turquie, a rappelé Guenter Verheugen, a signé un accord d'association avec la Communauté européenne en 1963 et est "le seul pays au monde qui entretient déjà une Union douanière" avec les Européens.

Le commissaire européen en a profité pour souligner que l'Union devait être "sérieuse" face aux préparatifs d'Ankara.

Les réformes politiques engagées par la Turquie et son "rôle constructif" pour régler la question de Chypre, a déclaré Guenter Verheugen, "sont manifestement basés sur l'hypothèse que l'UE a une stratégie claire et crédible à l'égard de la Turquie".

Mais cela est basé aussi sur l'hypothèse que "l'Union est sérieuse" lorsqu'elle dit que la Turquie est "susceptible de devenir membre" de l'Union si Ankara "satisfait aux critères politiques d'adhésion", a-t-il poursuivi.

"Rien ne me permet de penser que les gouvernements (de l'Union) ont changé de position" à cet égard, a relevé Guenter Verheugen.

La poursuite des réformes par Ankara "est dans l'intérêt de l'Union et tout le monde doit savoir que le processus n'est pas irréversible. Il est basé sur le sérieux et la crédibilité de la position de l'UE", a-t-il déclaré.

Guenter Verheugen a exprimé l'espoir que le chancelier allemand Gerhard Schroeder profiterait de sa prochaine visite en Turquie pour rappeler la position de l'Union sur la candidature turque "bien établie" depuis 1999.

La Turquie est candidate à l'UE depuis 1999 et les Etats membres de l'Union doivent décider à la fin de cette année d'ouvrir ou pas des négociations d'adhésion avec Ankara.

Cette décision doit être prise en fonction des réformes engagées par Ankara. (AFP, 17 février 2004)
 

Les commentaires de la presse allemande sur la visite de Merkel

La presse commente abondamment la visite en Turquie de la dirigeante de l'opposition conservatrice allemande. A Ankara, Angela Merkel a expliqué que son mouvement soutenait la perspective européenne de la Turquie, mais sous la forme d'un partenariat privilégié - une formule qui, visiblement, divise la presse allemande... Certains quotidiens adhèrent à la formule de partenariat privilégié pour la Turquie.

"Ce fut dès le départ, écrit par exemple le "Münchner Merkur", une erreur collective, à laquelle l'ancien chancelier Kohl n'a pas échappé non plus, d'alimenter les illusions européennes d'Ankara. Car, entre les membres de l'Union européenne, il était clair que la communauté allait présumer de ses forces avec le colosse turc. Vu sous cet angle, le partenariat privilégié est la seule perspective réaliste".

Pour la "Frankfurter Neue Presse", la formule a des raisons moins politiques et religieuses qu'économiques. La Turquie est en effet, sur ce plan, beaucoup plus éloignée des critères européens que les 10 pays qui vont adhérer à l'UE le 1er mai prochain. L'adhésion d'un Etat peuplé comme la Turquie ferait, estime le journal, exploser le budget de l'UE.

Le journal "Die Welt" plaide lui aussi pour la clarté: " Cette proposition ne détruit pas des illusions mais permet des espoirs réalistes quant à l'obectif proprement dit: un partenariat le plus intense possible avec la Turquie, un partenariat à tous les niveaux et qui soit avantageux pour tous.

Ceci suppose toutefois, souligne dans ce contexte la "Westfalenpost", que le "partenariat priviliégié" ne reste pas qu'une parole creuse. La Turquie ne l'aurait pas mérité, elle qui, dans son rapprochement vers l'Europe, accomplit ses devoirs avec autant de bonne volonté."

C'est précisément ce que soulignent aussi d'autres journaux.

La "Rhein-Zeitung" écrit par exemple qu'il est "trop tard" pour la troisième voie proposée par la dirigeante de l'opposition. Certains gouvernements européens ont spéculé sur le fait que jamais, la Turquie ne serait capable d'atteindre la maturité européenne. Or, le gouvernement du Premier Ministre Erdogan a transformé le moteur toussotant des réformes en un moteur turbo. Ce sont des efforts que les chefs de gouvernement européens ne peuvent ignorer sans blesser la Turquie en tant que partenaire et provoquer sa dérive vers le camp islamique.

La "Neue Osnabrücker Zeitung" rappelle aussi que les Allemands, en raison du nombre élevé de citoyens de souche turque, et par tradition, souhaitent de bonnes relations avec Ankara et qu'il ne faut pas remettre tout cela en question de manière inconsidérée. (deutsche welle, 17 février 2004)

Sedat Ergin: Bells Of Danger Tolling In Paris

"As Turkey is locked on receiving a date from EU to begin accession talks at the end of 2004, the biggest obstacle is now at the French front.

"For a long time, France is not giving encouraging signals to Turkey, for EU membership and refrains from assuming a binding attitude, There is total "Silence" at the French side.

"France shares the most important power axis in EU, together with Germany. What is the reasons of this uncertainty in the attitude of France? In my opinion, President Jacques Chirac, the most powerful personality of France, is the number-one reason. Chirac who had once, given positive messages supporting Turkey and exerted his influence in the Helsinki summit for Turkey, is for four years, far from maintaining the same constructive stance.

"I believe that this has various reason. One of these is the discontinuation of the personal friendship established between 9th President Suleyman Demirel and Chirac, after the former¹s term in the office terminated. There is no political dialogue channel between Turkey and Chirac, at the moment. The first encounter between PM Erdogan and Chirac in Copenhagen in December 2002, did not help to establish a warm relationship, to the contrary, it made an adverse impact. That Erdogan made remarks in slang language during that meeting did not help a warm beginning, as seen by the advice made by Chirac to Erdogan about the rules of etiquette among European Statesmen.

"But before Erdogan, something else happened. Chirac was very much angry when Turkey excluded French companies in 2001 from the helicopter tender. The decision of then-PM Ecevit to exclude French firms, seemed to be a breaking point in Turco-French affairs... To get a date from EU at the end of 2004, Turkey must do all she can, to win Chirac and the French public opinion."(Sedat Ergin, Hurriyet, January 17, 2004)

Tension turco-allemande au sujet de "partenariat privilégié avec l'UE"

La dirigeante de l'opposition conservatrice allemande, Angela Merkel, s'est rendue lundi à Ankara, où elle rencontrera les dirigeants turcs et leur exposera son idée d'une "troisième voie", celle d'un "partenariat privilégié" entre l'Union européenne et la Turquie, au contraire d'une adhésion.

Dans une interview au "Morgenmagazin", journal de la deuxième chaîne publique de télévision ZDF, avant son départ pour Ankara, Mme Merkel a réaffirmé son rejet d'une entrée de la Turquie à terme dans l'UE.

Elle a promis que son parti, en raison de la présence en Allemagne de 2,5 millions d'habitants originaires de Turquie, traiterait "avec sensibilité et conscience de ses responsabilités" ce thème délicat lors de la campagne pour les élections européennes en juin.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a catégoriquement rejeté lundi l'idée de l'opposition conservatrice allemande d'un "partenariat privilégié" entre son pays et l'Union européenne (UE).

"Une telle chose n'existe pas pour la Turquie, il ne peut en être question", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec la dirigeante de l'opposition conservatrice allemande, Angela Merkel.

En adoptant toute une série de réformes démocratiques, la Turquie a rempli les critères d'adhésion à l'UE et va dans le courant de cette année oeuvrer "méticuleusement et avec grand sérieux" à leur mise en oeuvre, a affirmé M. Erdogan.

L'idée d'un partenariat spécial entre Ankara et l'Union "est une chose incompréhensible à laquelle on ne peut même pas penser", a affirmé M. Erdogan.

Mme Merkel a de son côté indiqué que son mouvement n'entendait pas "fermer la porte de l'UE à la Turquie" mais n'était pas aussi favorable à son entrée au club européen en tant que membre à part entière. Elle a toutefois salué les progrès enregistrés par Ankara dans la voie des réformes démocratiques.

"Nous soutenons la perspective européenne de la Turquie, mais sous la forme d'un partenariat privilégié", a-t-elle notamment dit.

Appelée à expliquer ce que veut dire ce partenariat spécial, Mme merkel a souligné qu'il se traduirait par une plus grande coopération turco-européenne dans les domaines de l'économie, de la culture, de l'enseignement, de la recherche et de la défense notamment.

Mme Merkel, qui se rendra mardi à Istanbul, s'est également entretenue lundi avec le ministre turc de l'intérieur Abdulkadir Aksu.

Contrairement à l'opposition CDU/CSU (chrétienne-démocrate, conservatrice), la coalition social-démocrate/verte au pouvoir à Berlin a apporté son soutien au souhait de la Turquie d'adhérer à l'UE.

Le chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder se rend lui aussi en début de semaine prochaine à Ankara. A l'ordre du jour figure la question de la candidature turque à l'UE, Ankara comptant beaucoup sur son plus important partenaire économique européen pour la soutenir. (AFP, 16 février 2004)

German Christian Democrats: A Third Way for Turkey?

Angela Merkel, head of Germany's opposition Christian Democrats, heads to Turkey this week for talks about Ankara's desire to join the EU. Merkel opposes full membership, but wants to offer Turkey a special partnership.

On her two-day trip starting on Monday, the leader of Germany's conservatives will meet Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Foreign Minster Abdullah Gül in attempt to see first hand how the country's efforts to join the European Union are coming along.

But with the Christian Democrats (CDU) having already said they are officially against Turkish EU membership, it's hard to imagine Merkel new proposals will receive much of a warm welcome in Ankara. Her initiative to offer Turkey some sort of special partnership with Brussels has already been rejected by Turkish officials, but they are still rolling out the red carpet for her visit in the hopes of moderating the CDU position.

A candidate country since 1999, Turkey's campaign for membership has caused a number of rows in Brussels. Having been deemed in the past not ready to take up full negotiations on membership in the EU, Ankara's long wait will end in December when EU leaders decide whether the country has made enough progress on democratic, legal and economic reforms to begin full accession talks.

"We need a sensible policy regarding Turkey," Merkel said on Saturday, according to the DPA news agency. "The government is being completely unrealistic when on one hand they want to be thrifty with German funding to the EU and then on the other hand supports a rapid accession of this country to the EU."

Merkel and others in the CDU have said the EU will have its hands full once it accepts ten new members mostly from Eastern Europe this May and that any new negotiations with other countries would overwhelm the bloc.

Germany's conservatives have staked out a position on Turkish EU membership directly opposed to that of the ruling center-left coalition of Social Democrats and Greens. Both Chancellor Gerhard Schröder and Foreign Minister Joschka Fischer have said they are in principle for Turkey joining the EU -- so long as the country meets the criteria set for all candidate nations.

"Turkey has made very impressive progress, but there is still a way to go," Fischer said during a visit to the country in January. To underscore the importance Berlin places on the matter, Schröder will visit Turkey later this month.

Many Turks believe that a lot of European politicians are opposed to Turkish membership because it is a Muslim country and the EU is "Christian club." Now, Erdogan hopes to convince Merkel that his AKP party simply is modern conservative party with religious roots like her Christian Democrats.

European Union Commissioner for Enlargement Günter Verheugen has warned the conservatives from trying to make the Turkish membership bid an issue for domestic politics. Last month, German conservatives said they were considering making it part of their campaign for European Parliament elections this summer.

The Christian Democrats' official hard line against the Turkish EU bid is not supported by all of the party. Volker Rühe, a former government minister a leading foreign policy expert for the CDU, said in an newspaper interview that the decision to vehemently oppose Turkish membership by conservative Bavarian premier Edmund Stoiber was a "clear break" with the policy of former Chancellor Helmut Kohl, which Merkel had "unfortunately taken up."

"It's a mistake while in the opposition to deviate from what we supported while in government," Rühe told the Rheinischen Post newspaper. He also said there had been "very populist comments" coming from the German conservatives that had to be "omitted at all costs" from the upcoming European elections. (Deutsche Welle, January 15, 2004)

L'adhésion de la Turquie déchire la droite européenne

Le premier ministre turc ne figurera pas sur la photo de famille des chefs de la droite européenne, réunis en congrès à Bruxelles. Invité "spécial" du Parti populaire européen (PPE), Recep Tayyip Erdogan, le président du parti islamiste Justice et Développement (AKP), devait participer à la grand-messe organisée par les formations de droite du Parlement européen, en prévision des élections de printemps. Treize premiers ministres européens y sont attendus, notamment Jean-Pierre Raffarin, Jose Maria Aznar et Silvio Berlusconi, ainsi que les chefs de l'opposition allemande.

La présence à leurs côtés du dirigeant turc, convié en tant que personnalité "proche" du PPE, a suscité un tel malaise dans les rangs des conservateurs allemands qu'Ankara a préféré annuler la venue de Recep Tayyip Erdogan. En accord avec le PPE, le premier ministre turc a cédé sa place à son ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul, figure moins "voyante" du gouvernement.

Cette décision de dernière minute illustre les divisions qui règnent au sein de la droite européenne à l'égard de la candidature de la Turquie. Si les parlementaires italiens, espagnols, britanniques, portugais ou grecs appuient sans états d'âme l'entrée de la Turquie en Europe, cette perspective effraie toujours les conservateurs allemands et certains de leurs collègues français, notamment à l'UDF.

Le sujet est tellement controversé au sein du groupe conservateur qu'il ne figure nulle part dans le manifeste électoral du PPE, qui doit être approuvé aujourd'hui par le congrès. La présidente des démocrates-chrétiens allemands (CDU), Angela Merkel, s'était prononcée mercredi lors d'une conférence de presse en faveur d'un "partenariat spécifique" avec la Turquie. "Il ne faut pas faire de fausses promesses à l'égard de la Turquie car on risque de susciter bien des déceptions. Il ne faut pas que la Turquie devienne le sujet principal de la campagne européenne", avait-elle ajouté.

Côté français, la question turque est également considérée comme un chiffon rouge électoral. "Les chefs d'Etat et de gouvernement ont fait des promesses inconsidérées au gouvernement depuis des années. Ils se retrouvent aujourd'hui au pied du mur, mais franchement c'est invendable à l'opinion française", soupire un député français. "Si on commence à parler de l'entrée de la Turquie, tout en reprenant les négociations sur la Constitution, on risque un "non" au référendum et ce sera la catastrophe !"

Malgré les précautions prises jusqu'ici dans les capitales et les états-majors de partis, le débat sur la candidature de la Turquie sera difficile à éviter cette année, alors que le Conseil européen est appelé à se prononcer à l'automne sur l'ouverture des négociations avec Ankara.

A en croire le chef de la CSU, Edmund Stoiber, la perspective d'adhésion de la Turquie sera le sujet de préoccupation "numéro un" de ses électeurs, une fois passé l'élargissement aux dix pays d'Europe centrale, le 1er mai. "C'est le dossier le plus chaud et le plus important de l'année européenne", avoue un commissaire européen. Le dossier est si brûlant que le PPE, principal parti européen, et probable vainqueur des élections, n'ose pas le prendre en main.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a assuré jeudi que la Turquie constituerait un "atout" pour l'Europe et "jamais un fardeau", devant le congrès de la droite européenne réuni à Bruxelles.

"La Turquie serait un atout pour l'Europe, jamais un fardeau", a affirmé le ministre turc, vice-président du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir), devant le congrès du Parti Populaire Européen (PPE, centre-droit).

"Par le passé, être européen était peut-être une question de géographie ou d'histoire. Mais aujourd'hui c'est devenu une pensée et une attitude. Et la Turquie les partage entièrement", a poursuivi Abdullah Gul.

La candidature turque à l'UE fait débat au sein du PPE et certains eurodéputés ont exprimé leurs réserves.

"Il faut se demander où sont les frontières de l'Europe", a déclaré le président du groupe du PPE au Parlement européen, Hans-Gert Poettering. "Est-ce que les Etats qui avancent leur candidature doivent nécessairement entrer dans l'Union européenne? Il faut en débattre", a ajouté l'eurodéputé allemand.

La Turquie avait signé un accord d'association avec ce qui était encore à l'époque la Communauté économique européenne en 1963. (Le Figaro-AFP, 5 février 2004)

A serious conflict within the Dutch cabinet over Turkey's EU membership

According to Dutch media on Friday and Saturday (30 and 31 January), at least two Dutch cabinet ministers resisted the idea of Turkey becoming a member of the EU on cultural grounds.
The ministers for the Interior and Agriculture argue that Turkey as an Islamic country should not be allowed to form part of the EU.

Other, mainly liberal, ministers have political rather than cultural objections to Turkish EU membership. Finance minister Gerrit Zalm predicts a sum of around 1 billion euro to be paid by Dutch taxpayers on EU subsidies to the Turks.

However, Prime Minister Jan Peter Balkenende stated on Friday (30 January) that the EU should enter negotiations with Turkey if it meets the EU¹s political and human rights criteria.

Mr Balkenende said that Turkey has been an official EU candidate member since the Helsinki Summit (1999) and that it should be treated according to the principle of "fair play".

Foreign Minister Bernard Bot, a former Dutch ambassador to Turkey, is a supporter of Turkish EU membership as well. He said that allowing Turkish accession would mean a "European gesture of good will towards the Islamic world".

The cabinet is expected to discuss the issue at a special meeting later this month, but De Volkskrant quotes one cabinet minister as saying this meeting will be "hopeless" as the cabinet is "completely divided".

At a summit in Copenhagen in December 2002, the EU leaders promised the Turkish government that accession talks would start "without delay", if Turkey meets the political criteria two years later - in December 2004.

This decision will be made under the Dutch Presidency of the EU which begins on 1 July.

The European Commission will release an important report on the political and human rights situation in Turkey in autumn. (www.turks.us, February 2, 2004)
 

Relations régionales / Regional Relations

Russia Warns Turkey Over Bosporus

Turkish authorities are restricting traffic through the Bosporus and delaying Russian oil exports to promote their plans to build pipelines across the country, acting Deputy Foreign Minister Viktor Kalyuzhny said Thursday.

"A special alarm is being sounded consistently for political reasons to promote multiple oil pipelines," Kalyuzhny said at an oil and gas conference in Istanbul. "The straits are only at half their transit capacity. Inadequate traffic control is the only problem."

The Bosporus and Dardanelles straits are among the world's busiest waterways and the main route through which Russia and other former Soviet states send exports, including crude oil, to world markets. Turkey since 1998 has implemented new rules, such as banning tanker traffic at night, to increase safety.

Turkey is pushing for pipelines to connect the Black Sea to the Mediterranean as a way to reduce tanker traffic in the straits.

Turkey is also planning to pump Iraqi natural gas through a new pipeline that will be built to connect the Turkish network to Greece's pipes and on to Western Europe, possibly bringing the country into conflict with Russia, Europe's largest gas supplier.

"Russia may be harsh regarding our plans to sell gas to third parties because it wants to remain a monopoly," said Nadir Buyukoglu, deputy chief executive of BOTAS, Turkey's state-run pipeline company. Turkey, which has negligible oil or gas reserves, is seeking to become a transit route for energy resources that could be shipped from its eastern neighbors to Western Europe. Those plans may create conflicts with Russia, which is seeking to boost its oil and gas exports and Thursday criticized Turkey's plans to ship gas to Europe via Greece.

"But times are changing, and keeping commercial considerations in mind, I believe they will also turn around and let us sell their gas to Europe," Buyukoglu said.

Turkey and the United States successfully lobbied international oil companies to build a $3.6 billion pipeline from Azerbaijan to the Mediterranean, despite concerns the route was not economically viable. A BP-led group started work on the project in 2002.

"We have to stop seeing the straits as a natural oil pipeline," Turkish Energy Minister Hilmi Guler said at the conference, prior to Kalyuzhny's comments.

Russia's oil output has increased about 40 percent to 8.4 million barrels per day since 1998 as the country's oil producers try to take market share from the Organization of Petroleum Exporting Countries. Russia is the world's second-biggest oil producer behind Saudi Arabia.

Delays at the Bosporus and Dardanelles increased freight costs for shipping 1 million-barrel crude cargoes through the Mediterranean by more than 90 percent in December, data show.

Turkish authorities blame increased traffic for the delays. Tanker traffic through the straits has risen 30 percent in two years, reaching 134.6 million tons last year, according to Turkish maritime officials.

"If oil traffic through the straits is to rise by 50 percent, keeping pace with the world's energy needs rising that much by 2020, we'll have to forget about the straits all together," Guler said in an interview after Kalyuzhny spoke.

Turkey has rejected a Russian proposal to establish a joint commission to study ways to improve traffic control in the straits, Kalyuzhny said. Guler did not confirm or deny the offer, saying only that Turkey is always open to discussions on how to improve traffic conditions.

Updating navigational systems would end the traffic delays in the straits, Kalyuzhny said.

On Dec. 30, Turkey started using a new traffic control and monitoring system that cost the country $45 million. The system uses radar, cameras and other equipment to monitor ships and guide them through the straits.

The new system "mysteriously has made things worse," Kalyuzhny said. "The straits are not safer now, and the delays have gotten worse." (The Moscow Times, February 27, 2004)

Putin accepts Turkish president's invitation to visit Turkey

Russia's acting Foreign Minister Igor Ivanov said after the talks with visiting Turkish Foreign Minister Abdullah Guel on Wednesday that President Vladimir Putin had accepted the invitation of Turkish President Ahmet Necdet Sezer to visit Turkey.

The Russian and Turkish foreign ministers exchanged views on anti-terror struggle and the Middle East settlement. "We discussed the situation in Iraq, Afghanistan and in the Caucasus. The talks showed that Russia and Turkey held very close or similar views on these issues. This gives us an opportunity to coordinate further interaction," Ivanov went on to say.

The sides agreed to strengthen ties between Russian and Turkish entrepreneurs and to build trade and economic cooperation, Ivanov said. He emphasized that Moscow and Ankara had shown interest in developing military and technological cooperation as well as ties in the sphere of culture, science, education and tourism.

Several documents and agreements were signed after the Russian-Turkish talks. They include the 2004-2005 plan of consultations between the Russian and Turkish Foreign Ministries, the Protocol for cooperation between the state archives, Agreements on cooperation in search and rescue operations in the Black Sea as well as mutual recognition of diplomas of sea crews. (Itar-Tass, February 25, 2004)

Gül à Moscou: "La Russie et la Turquie ont en commun d'avoir des dirigeants d'autorité"

La Russie et la Turquie ont en commun d'avoir des dirigeants "d'autorité" qui assurent la stabilité de leur pays, a déclaré mardi le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul qui était reçu au Kremlin par le président russe Vladimir Poutine.

"Le trait caractéristique de la période actuelle est qu'en Turquie comme en Russie se trouvent au pouvoir des dirigeants d'autorité" capables d'assurer la stabilité, a déclaré le chef de la diplomatie turque.

"La stabilité et le respect des lois règnent sur le territoire de la Fédération de Russie sous votre direction", a-t-il dit à M. Poutine.

"Après l'arrivée au pouvoir de l'actuel Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan, nos relations ont pris un caractère stable, y compris dans le domaine sensible de la lutte contre le terrorisme", a de son côté déclaré le président russe.

Dans un entretien à l'agence Itar-Tass, M. Gul a encore déclaré que "la stabilité de la région devait se fonder sur le maintien inconditionnel de l'intégrité territoriale de chaque pays", dans une allusion apparente aux séparatismes tchétchène et kurde.

"Depuis de longues années, la Turquie se heurte à la menace terroriste, c'est pourquoi elle comprend bien les problèmes auxquels la Russie est confrontée dans le même domaine", a-t-il ajouté.

Moscou affirme mener une "opération antiterroriste" dans la petite république séparatiste caucasienne de Tchétchénie, où les troupes fédérales, entrées une nouvelle fois en octobre 1999, sont accusées d'exactions et de violations des droits de l'Homme.

La Turquie a de son côté été condamnée le 17 février dernier par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour de graves violations des droits de l'Homme lors d'une opération de l'armée contre un hameau kurde.

La rébellion séparatiste kurde, dans le sud-est de la Turquie, en sommeil depuis l'arrestation en 1999 et la condamnation à mort, ensuite commuée en peine de prison à vie, de son leader Abdullah Ocalan, a fait plus de 36.000 morts en 15 ans. (AFP, 24 février 2004)

Ankara soutient un projet géorgien d'acheminement du brut russe par l'oléoduc BTC

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul s'est félicité mardi d'une initiative géorgienne visant à acheminer du pétrole russe par un oléoduc relié à celui de Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), une mesure qui permettrait notamment de diminuer le trafic maritime dans les détroits congestionnés turcs.

"Nous accueillerons très favorablement l'idée que l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan soit rallongé (...) de façon à permettre aussi l'acheminement du pétrole russe. Sa capacité le permet", a-t-il dit dans une conférence de presse avec son homologue géorgien Tedo Japaridze, en visite en Turquie.

La nouvelle administration géorgienne a récemment proposé à la Russie des termes avantageux pour le transit de son pétrole via son territoire. Ceci nécessiterait la construction d'un nouvel oléoduc pour relier les puits russes au BTC, mais réduirait le trafic de pétroliers en mer Noire et dans les détroits du Bosphore et des Dardanelles.

La Turquie se plaint depuis des années de l'encombrement de ses détroits et redoute un catastrophe écologique en cas de naufrage de pétrolier.

Le nombre de navires empruntant ces détroits, dangereux notamment en raison des courants, est estimé à plus de 50.000 par an, et la quantité de pétrole qui y transite à quelque 100 millions de tonnes, selon les autorités maritimes turques.

Le ministre géorgien a affirmé pour sa part qu'"il ne s'agissait pour le moment que d'une idée" et que le président russe Vladimir Poutine avait ordonné la mise sur pied d'un comité de travail pour étudier la question pendant la visite du nouveau président géorgien Mikhaïl Saakachvili à Moscou la semaine dernière.

Le BTC, qui doit entrer en service en 2005, est conçu pour pouvoir transporter jusqu'à un million de barils de brut depuis l'Azerbaïdjan jusqu'au port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée, en passant par la Géorgie.

Le trajet de l'oléoduc a été conçu pour éviter un passage aussi bien par la Russie que par l'Iran, et le projet a été vivement soutenu par Washington. (AFP, 17 février 2004)

Nouvelle prise de position de la Commission au sujet du blocus turc à l'Arménie

Selon Radio Free Europe (RFE/RL), un représentant de la Commissioneuropéenne aurait nié vendredi que la levée du blocus imposé à l'Arménie soit l'une des conditions de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Si cette prise de position devait être confirmée, elle représenterait un changement important dans la politique de l'UE sur ce sujet, et ce quelques semaines après que le Parlement européen ait à nouveau fait appel à la levée du blocus.

En mai 2000, le Conseil des Ministres de l'UE avait affirmé sans ambiguité, par l'intermédiaire de son president en exercice Seixas da Costa, que "coopération entre l'Union européenne et l'Arménie fait partie de l'acquis que la Turquie devra accepter au cas où le processus de négociation serait entamé". Il avait également ajouté que "la Turquie doit montrer sur le plan pratique que, indépendamment de la lecture faite de la situation en Arménie, si elle veut entamer les négociations avec l'Union européenne et devenir membre de l'Union européenne, elle se verra évidemment obligée de respecter tout le cadre de bons rapports que l'Union européenne entretient avec l'Arménie."

Le Conseil des Ministres de représente les Etats members de l'UE, alors que la Commission en est l'administration centrale. (RFE/RL-Tavitian, February 16, 2004)

La Turquie et l'Egypte font front commun pour l'unité de l'Irak

La Turquie et l'Egypte ont adressé mercredi une mise en garde conjointe contre toute atteinte à l'unité territoriale de l'Irak, soulignant ainsi leurs craintes qu'une autonomie accrue ne soit accordée aux Kurdes irakiens, lors d'une visite à Ankara du président égyptien Hosni Moubarak.

"Nous sommes d'avis que la préservation de l'intégrité territoriale de l'Irak est une nécessité et que des tentatives qui peuvent aboutir à une dislocation de l'Irak sont dangereuses", a déclaré le chef de l'Etat égyptien qui s'adressait à la presse à l'issue de ses entretiens avec son homologue turc Ahmet Necdet Sezer.

M. Moubarak a souligné qu'il était important que l'Irak n'adopte pas une Constitution qui reposerait sur des bases ethniques.

M. Sezer s'est fait l'écho de cette opinion, soulignant que son pays était en faveur de la protection de l'unité politique et territoriale de l'Irak voisin.

La Turquie, comme la Syrie et l'Iran, où vivent d'importantes minorités kurdes, craignent une "contamination" séparatiste si les Kurdes d'Irak obtenaient l'autonomie au sein d'un nouveau système fédéral.

M. Moubarak s'est aussi affirmé en faveur d'un rôle plus accru pour les Nations unies en Irak et a demandé que les pays voisins soient davantage impliqués dans les projets de reconstruction.

Des représentants de ces pays --Syrie, Jordanie, Iran, TurquieEgypte doivent se retrouver ce weekend au Koweït pour des entretiens sur l'Irak.

Les deux présidents se sont en outre prononcés pour une paix "juste et durable" entre Israël et les Palestiniens au Proche-Orient.
 Selon M. Moubarak, l'Egypte et la Turquie pourraient "en fonction des développements" contribuer à une reprise des négociations de paix sur la base de la "feuille de route", le plan international de résolution du conflit.

M. Moubarak a aussi lancé un appel pour la reprise du dialogue israélo-syrien.

Les négociations syro-israéliennes sont en panne depuis janvier 2000. Damas exige la restitution de la totalité du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967 pour conclure un accord de paix.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui devait recevoir M. Mubarak dans la soirée, avait affirmé le mois dernier que son pays était prêt à jouer un rôle de médiateur entre la Syrie et l'Etat hébreu.

La Turquie, musulmane mais aux structures étatiques laïques, bénéficie de bonnes relations avec les Israéliens et les Palestiniens. Elle souhaite depuis des années acceuillir une conférence internationale pour contribuer à une solution au conflit proche-oriental.

La dernière visite de M. Moubarak à Ankara remontait à 1998, lorsqu'il était venu assurer une médiation entre la Turquie et la Syrie alors au bord de la guerre en raison du soutien de Damas aux séparatistes kurdes du PKK qui menait une lutte armée en Turquie.

Depuis Ankara et Damas ont normalisé leurs liens.

De source turque, on a précisé que lors des discussions officielles turco-égyptiennes les deux pays ont aussi recherché les moyens de promouvoir leurs relations commerciales et de renforcr leur coopération en matière de lutte anti-terroriste.

Les deux pays sont notamment visés par des mouvements extrémistes musulmans. (AFP, 11 février 2004)

Moscou: "Nombre de Turcs parmi les mercenaires aux côtés des Tchétchènes"

Un attentat à l'explosif a ravagé vendredi matin à l'heure de pointe une rame du métro de Moscou. Le bilan provisoire officiel est de 39 morts et 129 blessés. L'explosion aurait été déclenchée par un kamikaze. Le président Vladimir Poutine a directement imputé l'explosion au chef rebelle tchétchène Aslan Maskhadov.

D'autre part, à Vladikavkaz, sept militaires et policiers russes ont été tués vendredi par l'explosion de mines placées par les rebelles en Tchétchénie, a annoncé un responsable de l'administration tchétchène pro-russe.

Trois ont été tués et 10 autres blessés lorsqu'un avant-poste russe a été la proie de tirs à 18 reprises lors des dernières 24 heures, a rapporté ce responsable sous couvert d'anonymat.

Une majorité des mercenaires étrangers qui se battent selon Moscou aux côtés des rebelles tchétchènes sont des citoyens turcs, a déclaré vendredi le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, cité par l'agence Itar-Tass.

Depuis le début du deuxième conflit en 1999, les forces russes ont tué des "mercenaires de dizaines d'Etats étrangers, dont la majorité sont des citoyens turcs", a déclaré le ministre.

"De tels incidents pèseront forcément sur le développement des relations (de la Russie) avec la Turquie", a ajouté M. Ivanov, qui commentait une information du Kremlin selon laquelle un combattant de nationalité turque avait été tué par les forces fédérales dans le sud-est de la Tchétchénie le 2 février.

Un autre combattant de nationalité turque, possédant un passeport turc portant le nom de Nadik Vakhid-Abas-Agli, a été tué jeudi en Tchétchénie, selon le ministère russe de l'Intérieur, cité par Itar-Tass.
 "Nous souhaiterions que les organisations internationales et nos partenaires dans la coalition anti-terroriste mènent la lutte contre ce mal avec en actes et pas seulement en paroles", a ajouté M. Ivanov, dans une référence implicite à l'appartenance de la Turquie à l'Otan.

La Russie, qui qualifie la guerre qu'elle mène depuis octobre 1999 dans la république indépendantiste d'"opération antiterroriste", a exhibé à plusieurs reprises les corps et les passeports de "mercenaires" présumés du "terrorisme international" abattus en Tchétchénie. (AP-AFP, 6 février 2004)

Un combattant de nationalité turque tué en Tchétchénie

Un combattant de nationalité turque a été tué par les forces fédérales russes lors d'une opération contre les rebelles indépendantistes dans le sud-est de la Tchétchénie, ont rapporté les agences russes jeudi citant le Kremlin.

"Un combattant a été tué le 2 février, lors d'une opération de troupes d'élite fédérales dans les environs de la localité d'Ersenoï, district de Vedeno, en République Tchétchène", a indiqué le service de presse du Kremlin, ajoutant que ce dernier portait un passeport turc au nom de Ziya Pece, né en 1976, selon les agences.

"Les tampons dans le passeport indiquent que le mercenaire turc a passé presque deux ans en Tchétchénie", a déclaré la même source, soulignant que la photo du passeport coïncidait parfaitement avec le visage du combattant tué.

Un lance-grenades et un fusil d'assaut Kalachnikov ont également été trouvés près du corps.

"Nous tuons sur le territoire tchétchène, les armes à la main, des citoyens de la Turquie. Cet Etat, qui fait partie de l'Alliance atlantique, ne prend pas de mesures adéquates pour empêcher l'infiltration de combattants en Russie, qui est elle-même un partenaire de l'Otan et un participant actif à la coalition antiterroriste internationale", a déclaré un haut responsable du ministère russe de la Défense à l'agence Itar-Tass, sous couvert de l'anonymat.

La Russie, qui qualifie la guerre qu'elle mène depuis octobre 1999 dans la république indépendantiste d'"opération antiterroriste", a exhibé à plusieurs reprises les corps et les passeports de "mercenaires" présumés du "terrorisme international" abattus en Tchétchénie. (AFP, 5 février 2004)
 

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Greek Cypriot refugees rallied to denounce the Annan Plan

Thousands of Greek Cypriot refugees rallied Sunday to denounce an "accursed" U.N. plan for reunification of their island for denying them the right to return to homes they fled 30 years ago.

Bishop Paul led the group of 3,500 in prayers asking God's intercession so the refugees could return to their homes in Kyrenia, a city in the Turkish-occupied north of the island. He followed this with a fiery speech denouncing the U.N. plan as "Satanic, accursed and an abomination that will not work."

"We cannot remain silent against injustice and the gross violation of our basic human rights," he said.

The Kyrenia demonstrators and other Greek Cypriots demand that they be allowed to return to homes they fled in 1974, when Turkey invaded the north of the island following an abortive coup by supporters of union with Greece. The northern Turkish Cypriot state is only recognized by Turkey.

The plan by U.N. Secretary-General Kofi Annan envisages the reunification of the island as a single state with one Greek and one Turkish Cypriot federal region linked through a weak central government. It allows for the return of only half of the 200,000 Greek Cypriots who fled to the south, and allows only half of the estimated 100,000 Turkish settlers to remain.

Greek Cypriot President Tassos Papadopoulos and Turkish Cypriot leader Rauf Denktash dispute those points and have made no progress in talks on the plan that began Feb. 19.

"I was pregnant with my first child at 16 when my husband and I built our home in Kyrenia stone by stone with our bare hands and then raised six more children there," Eleni Vlahou, a 70-year-old grandmother, said at the rally. "What gives Mr. Annan the right to violate our human rights and tell us we cannot go back?"

Displaced Kyrenia Mayor Dinos Rologas said the Greek Cypriots were ready to compromise so the island could be reunified. "But there can be no compromise on fundamental human rights such as our right to return to our homes and to regain our property," he said.

Two separate polls last week found that the majority of Greek Cypriots would reject the Annan plan in the planned referenda unless it is modified to ensure the refugees' rights to return.

The lack of progress in talks prompted Annan to send Sir Kieran Prendergast, the U.N. deputy secretary-general, to join the talks when they resume Monday.

Thomas Weston, the U.S. State Department official dealing with Cyprus, also flew in Sunday at the start of a tour including Greece and Turkey to push for a settlement.

Speaking to reporters on arrival, he warned that those voting no in the referenda "will put an incredibly heavy negative burden in terms of their decisions for the future of Cyprus." He did not elaborate.  (AP, February 29, 2004)

The Turkish Army insists on keeping its troops in Cyprus

General Staff Secretary-General Major General Sabri Demirezen said earlier today in a press conference held at the Staff's headquarters that the Turkish Armed Forces (TSK) are closlely following the Cyprus negotiations and underlined that changements should be made in the Annan Plan according to the Turkish Army's views.

Demirezen added that the views of the TSK were declared in the previous Cankaya Summit as well as the National Security Council (MGK) meeting. He also said that a written document had been presented to the Prime Minister Recep Tayyip Erdogan on February 15, 2004 regarding suggestions for the Cyprus negotiations.

One of the changements in the Annan Plan that the Turkish Army's asks is to keep the Turkish troops (more than 30,000) in Northern Cyprus.

The Turkish negotiator Rauf Denktas is loyally defending the Turkish Army's positions at the Turkish-Greek talks in Cuprus.

Demirezen also noted that the General Staff was closely following the situation in Iraq. "A constitution and a structural change based on religion and ethnicity during Iraq's political restructuring process would cause serious problems to emerge among the Iraqi people," he said.

The General Staff expressed concern over the political organization of the Kurdistan Workers' Party (PKK), adding that talks with the U.S. administration on this issue were continuing. "Our expectation is the ending of the armed existence of this terrorist organization in Turkey and in other countries. No one should let the PKK organize itself politically."

Asked about a recent report on human rights released by the U.S. Department of State that includes criticism of the existence of military members on the Supreme Board of Radio and Television (RTUK) and the Higher Education Board (YOK) and over the lack of reforms on the issue, Gen. Demirezen merely said, "The Turkish Armed Forces' duty has been determined in the Constitution and in related laws. The structure of these institutions has been determined by law. The military members in these institutions are carrying out their duties in the way envisaged within the framework of the law and constitutional provisions." (Zaman-Turkish Daily News, February 28, 2004)

Turkish troops' number climbed to 36,000 in Cyprus

TURKISH troops outnumber National Guardsmen in Cyprus by more than three to one, experts warned yesterday.

According to a study carried out by the Intercollege Strategic Research Centre, the number of Turkish troops in the north has risen to 36,000 this year, compared to 30,000 in 2,000.

Speaking at a news conference yesterday, department head Dr Aristos Aristotelous said Turkey continued to maintain its occupation forces at ³extremely high levels of competency,² while the National Guard had cut down its rate of weapons imports and had reduced defence spending as a proportion of Gross Domestic Product.

The study showed that Turkish tanks outnumbered National Guard tanks three to one.

³The number of Turkish tanks is 449, compared to 300 in 2000,² Aristotelous said.

³The National Guard has the same number of tanks as in 2000, 145. For every National Guard tank, there are three Turkish ones today compared to two in 2000,² he added.

³The number of Armoured Personnel Carriers (APCs) of Turkish forces has risen to 627 from 463 in 2000, while the National Guard has only 402, the same number recorded in 2000.²

Aristotelous said that by maintaining increased military capability, Turkey is trying to maintain the imbalance of military forces on the island to its benefit and thus preserve its dominant negotiating position on the Cyprus problem.

It also aims to underline its insistence in making its military presence and strategic control of the island permanent and to deal with any provocative action against the occupation forces by disgruntled Turkish Cypriots.

Defence spending by the Greek Cypriot government amounted to £193.8 million (3.1 per cent of the GDP) in 2002, compared to £212.7 million (3.6 per cent of the GDP) in 2001 and £244 million (7.4 per cent of the GDP) in 1993.

Aristotelous said the island¹s accession to the European Union would increase security on the island and would change the current state of affairs in regard to the Turkish military threat and the dangers the Republic was facing.

However, Aristotelous said new forms of politically motivated dangers and provocations, like small military skirmishes on the ceasefire line and sabotage, were more apparent than before, and added that the military planning and structure between Greece and Cyprus should be re-evaluated. (Cyprus Mail, February 27, 2004)

Les négociateurs chypriotes campent sur leurs positions

Les dirigeants chypriotes campent sur leurs positions, leurs négociations parrainées par l'Onu sur la réunification de Chypre demeurant sans progrès tangible, alors que se rapproche le 1er mai, date butoir de l'entrée de l'île dans l'Union européenne (UE).

Le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash ont bouclé vendredi à Nicosie leur cinquième séance de pourparlers depuis leur reprise le 19 février.

Après cette rencontre de deux heures, M. Papadopoulos, interrogé par la presse sur la possibilité pour les négociateurs de trouver un terrain d'entente commun sur la base du plan de réunification de l'Onu, a estimé qu'il était "encore trop tôt pour parler d'une convergence de vues".

Selon lui, les deux parties se sont pour l'instant contentées de mettre en avant leurs positions. "Nous avons couvert (...) le fonctionnement du gouvernement central et l'élection des sénateurs" d'un Etat réunifié, a-t-il indiqué.

Vendredi, M. Denktash a pour sa part estimé que l'accession de Chypre à l'UE devait être renégociée.

L'invitation des dirigeants européens à Chypre n'a été faite qu'"à la République de Chypre qui ne représente que les Chypriotes-grecs. Par une décision très erronée, ils ont décidé d'accepter cet Etat, maintenant ils exercent des pressions pour un accord", a-t-il affirmé.

M. Denktash dirige la République turque de Chypre du nord (KKTC), proclamée en 1974 dans le nord de l'île envahi la même année par l'armée turque en riposte à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

La RTCN n'est reconnue que par Ankara, alors que la République de Chypre que préside M. Papadopoulos bénéficie de la reconnaissance de la communauté internationale comme seul représentant légal sur l'île.

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a obtenu des deux parties leur accord pour trancher les questions qui resteraient en suspens le 29 mars, et soumettre le texte définitif à référendum dans le sud et le nord de l'île.

Mais selon un document présenté par M. Denktash lors des pourparlers, et dont le contenu a transpiré, les Chypriotes turcs souhaitent des changements sur les aspects centraux du plan Annan, ce que les Chypriotes grecs considèrent comme inacceptable.

Par exemple, M. Denktash souhaite la réduction du nombre de Chypriotes grecs autorisés à s'installer dans la partie chypriote-turque d'un futur Etat fédéral, ou un moratoire de plusieurs années sur le retour des réfugiés.

Le dirigeant chypriote-turc veut aussi que les dizaines de milliers de colons venus d'Anatolie depuis 1974 soient autorisés à rester dans le nord de l'île.

Mais M. Denktash a démenti vendredi que les Chypriotes grecs aient rejeté l'ensemble des révisions qu'il a demandées. "Nous avons demandé qu'ils (la partie grecque) soumettent leurs propositions à des amendements. Ils ne le font que petit à petit. Nous souhaitons qu'ils nous répondent globalement", a-t-il affirmé.

Mais M. Papadopoulos a dénoncé l'attitude de la partie chypriote-turque. "Nous recherchons des négociations substantielles et non pas seulement des échanges de documents ou de positions intangibles", a dit M. Papadopoulos.

Le modérateur de l'Onu aux pourparlers, Alvaro de Soto, a déclaré à l'agence officielle chypriote-grecque CNA qu'il espérait voir les deux parties évoluer dans leurs positions dans la semaine à venir.

Qualifiant les négociations à huis clos de "cordiales", il a toutefois reconnu que "les choses pourraient mieux aller". "Je voudrais voir l'expression ferme et claire d'une volonté de parvenir à un accord".

Si l'une ou l'autre partie de l'île dit "non" au plan lors du référendum, seule la partie grecque de l'île rejoindra le club européen, et la Turquie, qui maintient plus de 30.000 soldats dans le nord de l'île, se retrouvera dans la position d'occuper un pays membre de l'UE qu'elle aspire à rejoindre.(AFP, 28 février 2004

Réconciliation nationale à Chypre? Sur le terrain la propagande persiste

Alors que les dirigeants chypriote grec et chypriote turc négocient la réunification de leur île, slogans et monuments rappelant les conflits du passé persistent des deux côtés de la ligne de démarcation.

"Vous allez entrer sur la terre de nos ancêtres (...) amusez-vous bien en voyant nos églises profanées, nos maisons pillées", interpelle la pancarte côté grec, au point de passage de Nicosie.

Depuis l'ouverture de la ligne aux deux communautés en avril 2003, la traversée n'est plus le privilège des ressortissants étrangers, touristes ou diplomates. Mais le décor de guerre froide n'a guère changé.

"Arrêtez la barbarie turque" proclame une banderole. "Meurtres récents commis par l'armée turque à Chypre", dit un panneau, rappelant les derniers graves accrochages, en 1996, lorsque deux Chypriotes grecs avaient été tués par l'armée turque.

"Heureux celui qui peut se dire turc": peintes en lettres géantes en turc et en anglais sur un portique enjambant la route, cette phrase historique de Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la Turquie moderne, accueille les automobilistes chypriotes grecs à leur arrivée dans le Nord. Un Ataturk dont les portraits, statues et bustes de bronze sont omniprésents.

Côté grec, la date référence est "l'invasion" de l'été 1974, lorsque l'armée turque a pris le contrôle du tiers nord de l'île, en riposte à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte d'Athènes et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Selon la rhétorique côté turc en revanche, ce débarquement constituait une "opération de paix", glorifiée par un "musée de la lutte nationale" à Nicosie nord, où en sont exposées les reliques: bateaux, blindés et uniformes.

L'historiographie officielle du nord privilégie les affrontements armés intercommunautaires des années 1960, qui ont fait plusieurs centaines de morts et provoqué des déplacements de population et l'intervention de l'Onu.

Le "Musée de la barbarie", maison d'un officier chypriote turc où furent abattus en 1963 sa femme et ses trois enfants par des Chypriotes grecs en armes, est éloquent.

Les impacts de balles ont été pieusement conservés, de même que les traces de sang. Les murs sont tapissés jusqu'à la nausée de photos de charniers ou de cadavres mutilés de "Chypriotes turcs assassinés par les terroristes grecs".

Côté grec, au bout de la principale artère de la vieille ville de Nicosie, un mémorial présente la photo prise en 1974 d'un petit garçon en larmes, serrant contre lui une photo de mariage. "Mes parents ont disparu", dit la légende, tandis qu'à deux pas, un calicot assure que "rien ne se gagne sans sacrifice, la liberté ne s'obtient pas sans faire couler le sang".

Ce genre de lieux constitue une escale obligée pour les visites scolaires, augurant mal de la compréhension mutuelle dans une "République unifiée de Chypre" où une "commission de réconciliation nationale" doit être mise en place selon les termes du plan présenté par l'Onu.

"Certains enfants ont peur du loup, les miens ont peur des Turcs", résume un parent d'élèves résidant à Chypre et dont les enfants sont scolarisés dans le système chypriote, qui selon lui "incite au racisme anti-turc".

Autres symboles nationalistes, les drapeaux qui par milliers flottent sur l'île, drapeaux de la Grèce et de la République de Chypre au sud, drapeaux de la Turquie et de la République turque de Chypre du Nord (KKTC, autoproclamée) au nord.

Le plan Annan prévoit qu'en cas de réunification, le drapeau du nouvel Etat de Chypre sera hissé et "tous les autres drapeaux amenés". Mais quel sort réserver au colossal emblème de la RTCN peint à flanc de montagne et visible à des dizaines de kilomètres à la ronde? (AFP, 25 février 2004)

Chypre: Erdogan "prie" la presse turque de s'auto-censurer

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a "prié" mercredi la presse turque de s'auto-censurer en rapportant le détail des négociations interchypriotes pour ne pas prendre le risque de "rompre" les pourparlers en cours pour réunifier l'île méditerranéenne.

"C'est quelque chose que je vous prie de faire (...) Je pense que notre presse écrite et audio-visuelle devrait s'auto-censurer", a-t-il dit à un groupe de journalistes, cité par l'agence Anatolie.

M. Erdogan a estimé qu'"il n'est pas opportun de tout révéler sur le processus en cours". Si "nous commençons à parler de tout, nous courrons le risque de provoquer la partie adverse (les chypriotes-grecs) et de tout faire capoter", a-t-il ajouté.

Ces pourparlers entre le dirigeant chypriote turc Rauf Denktash et le président chypriote grec Tassos Papadopoulos ont repris le 19 février à Nicosie, sous l'égide de l'Onu, qui a soumis un plan pour la réunification de l'île, divisée depuis 1974.

La presse turque suit très attentivement les négociations et M. Denktash tient des point de presse quasi-quotidiens sur leur déroulement, retransmis en direct par les chaînes de télévisions turques. (AFP, 25 février 2004)

Les divergences turco-grecques sur le plan de Kofi Annan

Les négociations actuelles pour la réunification de Chypre suscitent un débat passionné, dans l'île des deux côtés de la ligne de démarcation. S'y mêlent l'espoir qu'une solution soit enfin en vue, après 30 ans de division, et les frustrations prévisibles que provoquera nécessairement tout compromis.

Depuis l'invasion turque de 1974, le tiers nord de Chypre est un protectorat de fait de la Turquie. Une République turque de Chypre du Nord (KKTC) y a été proclamée, avec son propre drapeau mais la livre turque pour monnaie. Elle est dirigée par un président inamovible, Rauf Denktash, qui a bâti sa carrière sur la séparation, et espère faire de son fils, aujourd'hui ministre, son successeur...

Alors que les deux communautés étaient à l'origine étroitement imbriquées, la division a entraîné un vaste échange de populations, les Turcs vivant dans le Sud, passant au Nord ou, souvent, émigrant à l'étranger, les Grecs déménageant au Sud. En outre, la Turquie a encouragé l'immigration de colons d'Anatolie dans l'île qui se sont installés dans les propriétés abandonnées par les Chypriotes grecs: aujourd'hui, les colons et leurs descendants seraient aussi nombreux que les Chypriotes turcs de souche.

Seule la partie grecque est reconnue, sous le nom de République de Chypre, est reconnue dans les instances internationales. C'est elle et elle seule qui adhérera à l'Union européenne le 1er mai en l'absence de réunification.

La population des deux parties devra se prononcer par référendum en avril sur le plan négocié sous les auspices de l'ONU et de son secrétaire général, Kofi Annan. A ce stade, et même si les négociateurs disposent encore d'un bon mois pour se mettre d'accord, les sondages indiquent qu'une majorité de Chypriotes grecs rejetterait le plan Annan, alors même que la Turquie pousse à un accord, afin de ne pas compromettre sa propre candidature à lue.

Ce plan, qui avait été rejeté l'an dernier par Rauf Denktash, prévoit une confédération de deux régions ayant chacune son propre gouvernement autonome.

Le niveau de vie dans la zone Sud étant trois fois plus élevé que dans la partie turque, la réunification est toutefois beaucoup plus populaire au Nord, où l'on voudrait aussi bénéficier des dividendes de l'adhésion à lue.

Les Chypriotes grecs estiment que le plan cède trop à la partie turque, en légitimant pratiquement l'existence de la KKTC, la présence de l'armée turque, les déplacements forcés de population et ses spoliations. Et de fait, Mehmet Ali Birand, éditorialiste de la presse turque, estime que "le plan répond à 90% aux exigences des Chypriotes turcs." Ceux-ci auront un droit de veto sur les grandes questions débattues au Parlement et au gouvernement.

En revanche, le retour envisagé de la moitié environ de 200.000 Chypriotes grecs (sur 650.000) est vu avec crainte par les quelque 80.000 colons anatoliens estimés (sur 180.000 Chypriotes turcs).

Le plan prévoit d'instaurer une présidence fédérale tournante, avec, en cas de blocage institutionnel, arbitrage international par trois sages choisis par les deux parties. "Cela signifie que Chypre sera de fait dirigé par trois étrangers", estime Nicos Koutsou, qui dirige la formation "Nouveaux Horizons" hostile au projet.

"Ce plan est une monstruosité", renchérit Van Coufoudakis, professeur de science politique spécialiste de l'Europe, Américain d'origine grecque. "De fait, le plan dissout la République de Chypre pour la remplacer par un cadre nouveau, complètement différent, qui n'est pas fonctionnel et ne protège pas les droits des peuples chypriotes turc et grec".

Dans l'île, les lignes ouvertes se multiplient sur les ondes, alimentant un débat douloureux. Car manifestement Chypre éventuellement réunifiée ne ressemblera pas à ce qui prévalait il y a 30 ans, le nettoyage ethnique ayant fait son oeuvre.

Pourtant, "il est temps que nous surmontions nos différences et que nous regardions vers l'avenir en vivant ensemble comme compatriotes", dit Ali Ahmet, étudiant chypriote turc.

Les grandes lignes du plan Annan et les oppositions

Voici les grandes lignes du projet de plan de réunification de Chypre et les objections qu'il suscite:

GOUVERNEMENT

Plan Annan: un seul Etat pour deux exécutifs, un Chypriote grec et un Chypriote turc. Présidence tournante.

Contestation: les Chypriotes grecs exigent un gouvernement central fort. Leurs compatriotes turcs veulent une plus grande autonomie.

TERRITOIRE

Plan Annan: le territoire chypriote turc passe de 37 à 28,5% du territoire, une cinquantaine de villages étant rétrocédés à la partie grecque. Quant aux Grecs autorisés à revenir en zone turque, ils ne devront pas excéder 28% de la population d'ici 15 ans.

Contestation: les Grecs estiment que la totalité des 200.000 réfugiés chypriotes grecs a le droit au retour. A l'inverse, la partie turque estime que le nombre proposé est encore trop élevé.

ARMEE

Plan Annan: la Turquie devra ramener sa présence militaire de 40.000 à 7.500 hommes, puis à zéro lors de l'éventuelle adhésion d'Ankara à l'Union européenne.

Contestation: Ankara juge ces effectifs trop faibles et demande à pouvoir conserver une présence militaire après son entrée dans l'UE.

COLONS

Plan Annan: limitation du nombre de colons anatoliens à 50.000.

Contestation: les quelque 80.000 colons entendent rester. (AP, 23 février 2004)

Le pessimisme au deuxième jour de négociations sur Chypre

Les dirigeants chypriotes grec et turc se sont retrouvés vendredi à Nicosie pour poursuivre des négociations sur la réunification de Chypre, au lendemain d'un échange mutuel d'accusations et alors qu'une majorité de Chypriotes-grecs semblent rejeter le plan de l'Onu.

M. Denktash a déclaré vendredi à la presse, à l'issue de l'entretien, que les deux parties ont discuté des futurs drapeau et hymne national d'une île réunifiée. La prochaine session aura lieu mardi, lundi étant un jour férié pour les Chypriotes-grecs.

La presse chypriote-grecque s'est montrée pessimiste sur l'issue des pourparlers. "Il veut tout", écrit en Une le journal Haravghi pro-gouvernemental, en référence à M. Denktash.

Pour le quotidien nationaliste Machi, Denktash essaye de "torpiller" les négociations avec des demandes inacceptables.

M. Denktash avait estimé jeudi que les Chypriotes-grecs, confortés par leur prochaine adhésion à l'UE, n'entendaient faire aucun compromis.

M. Papadopoulos a pour sa part critiqué les propositions de M. Denktash et juré de défendre les "droits inaliénables de l'hellénisme chypriote".

M. Denktash a dit avoir demandé à M. Papadopoulos des concessions dans au moins trois domaines: une limitation plus importante du nombre de réfugiés chypriotes-grecs autorisés à retourner dans le nord, une résolution rapide des demandes de compensations pour les saisies de propriétés et la poursuite du rôle joué par la Turquie -y compris militairement- comme puissance garante de l'île.

Un sondage publié vendredi par un journal chypriote-grec montre que la majorité des Chypriotes-grecs voteraient contre le plan de l'Onu.

Le sondage, publié par Simerini, montre que plus de 61% des personnes interrogées rejetteraient le plan de paix contre 27% d'avis contraire, alors que 12% des personnes interrogées n'ont pas encore arrêté leur choix.

Par ailleurs, 67% des personnes interrogées estiment que le plan de l'Onu n'offrait pas une solution viable au problème chypriote contre 20% d'avis contraire.

Ce sondage a été effectué entre le 16 et le 18 février auprès de 800 personnes.

Le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash doivent se rencontrer quotidiennement sous l'égide de l'Onu pour essayer de parvenir à un accord d'ici au 22 mars. En cas d'échec, des représentants de Turquie et de Grèce seraient associés aux négociations. (AFP, 20 février 2004)
 

Les négociations sur Chypre ouvertes avec échanges de critiques

Les dirigeants chypriotes grecs et turcs se sont critiqués mutuellement jeudi au premier jour de la reprise des négociations de paix sur Chypre, considérées comme la toute dernière chance de faire entrer l'île réunifiée dans l'Union européenne (UE) le 1er mai. Si l'émissaire de l'ONU Alvaro de Soto a fait état de deux heures de rencontre «très constructives» entre le leader chypriote turc Rauf Denktash et son homologue chypriote grec, le président Tassos Papadopoulos, l'attitude des différentres parties a auguré d'entretiens probablement longs et difficiles.

Les dirigeants se sont en effet abstenus de tout commentaire positif après le lancement des pourparlers sur l'aéroport désaffecté de Nicosie, à la frontière entre les deux parties, où a été installé le centre de conférence onusien.

Le dirigeant de la République turque de Chypre du Nord (KKTC), Rauf Denktash , a estimé que les Chypriotes grecs, confortés par leur prochaine adhésion à l'UE, n'entendaient faire aucun compromis durant les négociations.

"Nous avons constaté lors des entretiens d'aujourd'hui que le côté chypriote grec est tranquille (...) Ils se comportent comme un membre de l'UE et veulent simplement nous annexer", a dit M. Denktash.

Le président chypriote grec Tassos Papadopoulos a pour sa part critiqué les propositions faites par M. Denktash lors des pourparlers et a juré de défendre les "droits inaliénables de l'hellénisme chypriote".

Interrogé sur les propositions lancées par M. Denktash, il a déclaré: "La majorité d'entre elles n'ont rien à voir avec le plan de paix (de l'Onu) et les questions clé" en suspens.

M. Denktash a indiqué avoir demandé à M. Papadopoulos des concessions dans au moins trois domaines: une limitation plus importante du nombre de réfugiés chypriotes grecs autorisés à retourner dans le nord de l'île, une résolution rapide de toutes les demandes de compensations pour les saisies de propriétés, et la poursuite du rôle joué par la Turquie --y compris militairement-- comme puissance garante de l'île.

Selon lui, la partie chypriote grecque a notamment demandé le rapatriement des colons turcs, qui représenteraient aujourd'hui un tiers des quelque 180.000 habitants de la KKTC, proclamée unilatéralement en 1983, et où Ankara maintient environ 30.000 soldats.

La première séance de travail s'est déroulée pendant deux heures à l'aéroport désaffecté de Nicosie (dans la zone tampon contrôlée par l'Onu), sous l'égide du diplomate péruvien Alvaro de Soto, émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan pour Chypre.

"Ce fut une session très constructive", a pourtant déclaré M. de Soto, "il y a énormément de bonne volonté". Selon lui, des rencontres auront lieu par la suite chaque matin à 09h30 (07h30 GMT).

Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a eu ensuite une rencontre informelle avec les participants.

"L'UE entend ainsi démontrer sa détermination et sa disponibilité pour soutenir et faciliter un règlement", a souligné M. Verheugen.

Au moment de quitter l'île, M. Verheugen a reconnu qu'il y avait "toujours des doutes, des peurs et des répugnances", mais a noté aussi "un engagement fort", et s'est dit "plus optimiste qu'auparavant".

Les dirigeants chypriotes sont soumis à de fortes pressions de l'Onu, des Etats-Unis et de l'UE pour régler leur conflit vieux de 30 ans.

Ils ont jusqu'au 22 mars pour parvenir à un accord. En cas d'échec, il a été décidé d'associer aux négociations les représentants de la Turquie et de la Grèce.

Les négociations sont basées sur le plan présenté par M. Annan qui prévoit une confédération sur le modèle helvétique, avec deux régions autonomes et un gouvernement central doté de pouvoirs relativement limités.

Si aucun accord n'est conclu au 29 mars, les deux parties sont convenues que M. Annan tranchera les questions en suspens. Tout plan de paix devra ensuite être soumis à référendum dans les deux parties de l'île en avril.

La République de Chypre, internationalement reconnue comme la seule entité légitime sur l'île (mais dont l'autorité ne s'étend de fait que sur la partie sud) doit entrer dans l'UE le 1er mai. En l'absence d'accord de réunification, les Chypriotes turcs resteront au ban de l'Europe.

Chypre est divisée depuis l'intervention militaire turque de 1974 déclenchée en réponse à une tentative de coup d'Etat d'ultra-nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP-AP, 19 février 2004)

Jour de négociations: Annan exhorte les dirigeants chypriotes à prendre des décisions difficiles

En vertu de l'accord conclu sous l'égide de Kofi Annan, les discusssions commencent jeudi et devraient aboutir d'ici au 22 mars. Si des questions sont toujours en suspens à cette date, la Grèce et la Turquie seront appelées à venir rejoindre les négociations, pendant une semaine-marathon.

Puis, en dernier recours, Kofi Annan résoudra lui-même les questions-clé non réglées le 29 mars, et soumettra un texte final aux électeurs chypriotes en avril.

A la veille de l'ouverture de pourparlers cruciaux en vue de la réunification de Chypre, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a exhorté mercredi les dirigeants chypriote-grec et chypriote-turc à prendre les décisions difficiles pour que tous sortent gagnants.

Le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash et le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos avaient accepté la semaine dernière de reprendre jeudi les pourparlers sur la réunification de l'île, considérés comme les négociations de la dernière chance avant l'entrée de Chypre dans l'Union européenne, le 1er mai prochain.

"C'est une grande occasion pour que les populations de Chypre -les deux populations de Chypre, travaillent dur pour se retrouver", a déclaré Kofi Annan à la presse. Il a appelé à saisir cette chance, travailler de bonne foi et faire que tous soient gagnants.
 

"Au bout du compte, les gens voteront dans deux référendums simultanés et auront leur mot à dire", a-t-il déclaré. "J'espère que les dirigeants travailleront avec nous pour un plan et un document juste et équilibré sur lequel les populations pourront voter, et entrer ensemble dans l'Europe unie".

Les derniers pourparlers s'étaient achevés sur un échec en avril 2003, Denktash s'opposant au retour en territoire turc, dans le nord de l'île, de la moitié des quelque 200.000 réfugiés chypriotes-grecs. La pression en vue de la réunification s'est intensifiée, avec la prochaine entrée de Chypre dans l'Union européenne, et surtout, la volonté de la Turquie de voir sa candidature avoir la moindre chance d'aboutir.

L'île de Chypre est divisée depuis son invasion par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat des Chypriotes grecs, soutenus par Athènes. La Turquie a toujours 40.000 hommes dans le nord de l'île et est le seul pays à reconnaître la République turque de Chypre du Nord (KKTC). (AP, 18 février 2004)

Pour Chypre, les négociations de la dernière chance

Signe que les négociations débutant cette semaine pourraient être celles de la dernière chance pour Chypre, l'émissaire spécial de l'Onu Alvaro de Soto a indiqué mardi que les Nations unies n'avaient aucune alternative à proposer en cas de rejet du plan de réunification de l'île par les communautés grecque et turque chypriotes, qui seront invitées à l'approuver par référendum.

"Nous n'avons pas de solution de rechange et nous n'échafaudons aucun scénario sur la suite des événements", a-t-il déclaré aux journalistes après un entretien avec le commissaire européen à l'Elargissement, Günther Verheugen.

Aux termes du plan, les dirigeants chypriotes grec et turc entameront jeudi des négociations qui se présentent comme la dernière chance de parvenir à un accord de réunification de l'île avant l'entrée de Chypre dans l'UE, le 1er mai, et les deux parties de l'île divisée se prononceront en avril, par référendum, sur le projet final.

A Nicosie, le chef de la délégation grecque, Georges Papandréou, a exhorté l'UE à s'impliquer davantage dans les négociations, bien que les négociateurs turcs y soient opposés.

S'adressant aux journalistes à Nicosie à l'issue d'un entretien avec le président grec chypriote Tassos Papadopoulos, Papandreou a estimé qu'un rôle central de l'UE -- et "tout particulièrement de la Commission européenne -- dans le processus était essentiel.

"Ces négociations seront ardues. Mais je crois qu'avec la participation de l'UE -- qui est de facto concernée, puisque Chypre est un futur membre de l'UE -- je crois que nous pouvons envisager une issue positive", a déclaré Papandréou.

Papandréou a piloté les négociations côté grec, et, bien qu'il ait démissionné lundi de son poste de ministre des Affaires étrangères pour mener la campagne des socialistes en vue des élections générales prévues en Grèce le 7 mars, il y participe encore activement.

Mais De Soto et Verheugen ont rejeté l'idée d'une participation de l'UE qui irait au-delà d'une simple aide à la résolution du différend ou des problèmes relevant du droit communautaire.

"Un rôle instutionnalisé (de l'UE), ou une autre intervention de ce genre, n'est pas nécessaire", a déclaré Verheugen.

"L'Union européenne n'a pas prévu de participer en tant qu'institution", a souligné De Soto. "Nous sommes assez satisfaits à la fois du degré et de la nature de notre coopération."

Ankara, ainsi que la partie turque chypriote, a fait savoir la semaine dernière qu'elle ne souhaitait pas voir des experts européens prendre part aux négociations, mettant en doute la neutralité de l'UE dans le processus étant donné qu'elle a entériné l'adhésion en son sein de Chypre -- à savoir de sa composante grecque chypriote, seule reconnue sur le plan international -- sans attendre l'issue des négociations.

La Turquie pense que l'Onu est la seule organisation indépendante à même de participer au processus, du fait de la médiation qu'elle assure entre Grecs et Turcs chypriotes depuis l'invasion de l'île en 1974 par les forces turques, qui répondait à un coup d'Etat des Chypriotes grecs, soutenus par la Grèce.

Mais la Turquie, dont les chances d'adhérer au bloc européen pourraient dépendre en partie de l'évolution du dossier chypriote, a fait savoir qu'elle n'avait rien contre une assistance de l'UE au processus de négociations du moment que cette dernière n'y joue pas un rôle direct. Le plan de l'Onu prévoit que les deux parties chypriotes négocient jusqu'au 22 mars, date à laquelle la Grèce et la Turquie se joindront aux discussions.

Le plan final, une fois entériné par les responsables politiques, sera ensuite soumis aux populations chypriotes grecque et turque en avril.

De Soto, s'il est optimiste sur l'atmosphère des pourparlers -- "une vraie chance s'offre maintenant à nous", a-t-il dit -, s'attend à un processus long et difficile. "Dans les semaines à venir, de nombreuses nuits blanches nous attendent", a-t-il souligné.

Les négociations se dérouleront dans un ancien terminal de l'aéroport international de Nicosie, datant de 1948 et situé en plein coeur du no man's land séparant les deux Chypre.

Abandonné lors des affrontements de 1974 qui ont abouti à la partition de l'île, il abrite aujourd'hui une base des Nations unies, qui disposent sur place d'une force d'interposition de 1.200 casques bleus. (Reuters, 17 février 2004)

Ankara: "Denktas will be The President of United Cyprus Someday"

On his way to Kuwait to attend a meeting organized for the neighboring countries of Iraq, Foreign Minister Gul answered some journalists' questions. In response to a question about the European Union's rejection of the Greek side's offer, Gul said, "TheEU had an attitude that goes well with Europe during the talks." Gul then praised Denktas' manner during the New York talks, saying, 'if Denktas was not like that then the atmosphere of unity would not be dominant today. He has a historic role in that sense.' Minister Gul also reportedly commented that, "Someday Mr. Denktas will be the president of United Cyprus."

Gul then stated that because a certain agreements were made in New York, a referendum would be held in Cyprus regardless of whether or not the Greeks tried to use diversionary tactics again. Minister Gul remained cautious in his comments about speculation that the leaders who contributed to a Cyprus agreement would receive the Nobel Peace Prize, saying, "There is still much to do."

Gul also showed a similar approach in the issue of approving the agreement to be reached in Cyprus in the Parliamentary. The Foreign Minister stated that Annan demanded from them a guarantee that they would take the agreement in Cyprus to the parliamentary. Gul responded affirmatively, and said, "If any agreement is reached then the issue will be presented to the Parliamentary after the referendum in the island." Minister Gul added however, that nobody could guarantee the decision to be given by the parliamentary. . Minister Gul noted that EU Commission President Romano Prodi gave necessary guarantees to Turkish government that an agreement would be reached on Cyprus according to Acquis communitaire. (Zaman, February 15, 2004)

Reprise des négociations chypriotes: Athènes satisfaite, mais prudente

Le maintien du plan Annan comme cadre de référence pour la reprise des négociations chypriotes le 19 février et l'implication de l'Union européenne dans le processus ont satisfait Athènes qui évite toutefois de crier totalement victoire estimant que le plus dur reste à faire.

Ce sont en tout cas ces deux points que les dirigeants de l'actuel gouvernement et les responsables socialistes ont soigneusement mis en avant pour présenter à leur opinion publique cette évolution sous un jour positif.

L'ancien chef de la diplomatie grecque, Georges Papandréou, désormais candidat socialiste aux élections du 7 mars, a souligné dimanche que "les décisions de New York ne sont pas la fin d'une procédure difficile, mais seulement le début".

Selon lui, Athènes "s'est assuré que n'importe quelle solution reposerait sur le plan Annan", prévoyant une confédération souple de type helvétique, que le dirigeant chypriote turc Rauf Denktash "refusait jusqu'au dernier moment".

Dans une interview, le nouveau ministre grec des Affaires étrangères Tassos Yannitsis a expliqué que les négociations pendant toute la nuit de jeudi à vendredi au siège de l'ONU achoppaient justement sur ces deux points: le plan Annan comme point de référence et l'implication de l'UE dans la procédure.

"Les Turcs ne voulaient pas" de la référence au plan Annan et "étaient particulièrement opposés à toute implication de l'UE", a affirmé M. Yannitsis, se félicitant du "succès important" de la Grèce sur le dernier point.

L'annonce vendredi dernier de la reprise des négociations tombe à un moment particulier pour la Grèce qui se trouve en pleine campagne électorale. C'est le nouveau gouvernement issu des élections qui devra participer aux négociations du 22 au 29 mars si les parties chypriotes, grecque et turque, n'aboutissent pas d'ici là.

Rien ne dit pour autant que la position d'Athènes puisse varier du tout au tout en cas de victoire de l'opposition conservatrice. Au lendemain des élections, socialistes comme conservateurs ne souhaiteront pas apparaître comme étant ceux qui auront fait le plus de concessions, surtout si on leur demande d'arbitrer, avec Ankara, des problèmes provoqués par "l'intransigeance" de M. Denktash.

Certes M. Papandréou, qui deviendrait Premier ministre en cas de victoire des socialistes, a été l'artisan de la détente gréco-turque, mais il n'aurait rien à gagner politiquement à jouer à fond la carte du compromis dans ces négociations, puisque les derniers désaccords seront de toute manière soumis à l'arbitrage du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.

Pour sa part, le chef de la Nouvelle Démocratie, Costas Caramanlis, que tous les sondages donnent comme probable vainqueur, s'est prudemment borné dans une brève déclaration à "espérer que cette fois les négociations aboutiront à un résultat positif afin que le 1er mai une Chypre réunie puisse adhérer à l'Union européenne, pour le bien de tous ses habitants".

Toutefois, pour le journal Kathimérini (opposition, centre-droit), "le compromis de New York constitue un net recul de la partie grecque". L'article affirme que pour une référence "pas claire" à l'Union européenne, la partie grecque a accepté de participer avec la Turquie aux négociations, ce qui la place dans une position qu'elle avait réussi à éviter jusqu'à présent. (AFP, 15 février 2004)

Négociations sur Chypre: Retour au point de départ

Ankara estime avoir remporté une victoire diplomatique avec la reprise des négociations visant à réunifier Chypre et espère qu'elle va faciliter son intégration à l'Union européenne. "L'accord sur une reprise des discussions est la première victoire politique et diplomatique remportée par la partie turque sur les Chypriotes grecs au cours des dernières années", écrivait samedi le quotidien libéral Radikal.

Toutefois, il n'y a aucun changement dans les propositions de paix des Nations Unies pour la réunification de Chypre. Ces mêmes propositions qui seront  au coeur des négociations qui doivent reprendre le 19 février entre les deux communauté de l'île.

Ce plan de réunification, qui s'inspire du modèle de l'Etat confédéral suisse, a été présenté en novembre 2002 au Conseil de sécurité des Nations Unies. Il était resté lettre morte après l'échec des négociations interchypriotes en mars 2003 en raison du refus catégorique de Rauf Denktash sous la pression de l'Armée et des ultra-nationalistes turcs de Turquie.

Au terme du plan, amendé en décembre 2002, Chypre doit signer et ratifier le Traité d'accession à l'Union européenne et maintenir des liens spéciaux d'amitié avec la Grèce et la Turquie.Le statut et les relations de l'Etat de Chypre, son gouvernement de "l'Etat commun", avec ses "Etats constituants" sont définis sur le modèle du statut et des relations en Suisse, du gouvernement fédéral et des cantons.

Le document stipule que Chypre est un Etat indépendant qui prend la forme d'un partenariat indissoluble entre le gouvernement d'un "Etat commun" et "deux Etats constituants", l'un grec chypriote, l'autre chypriote turc.

Les "Etats constituants" auront un statut égal. Dans les limites fixées par la Constitution, ils exercent souverainement tous les pouvoirs que la Constitution ne délègue pas à "l'Etat commun".

Il y aura une seule citoyenneté chypriote tandis que le Parlement de "l'Etat commun", composé de deux Chambres, le Sénat et la Chambre des députés, exercera le pouvoir législatif. Le Bureau du Chef de l'Etat reposera sur un Conseil présidentiel (de six membres) qui exercera le pouvoir exécutif.

Les forces et armements grecs et turcs seront redéployés dans des lieux agréés et ajustés au niveau agréé et toute force ou armements en excès sera retirée.

Une force des Nations unies surveillera la mise en oeuvre de cet accord, de même qu'une Commission de contrôle composée des parties à l'accord.

Les frontières territoriales des "Etats constituants" seront celles qui sont décrites dans la carte qui fait partie de cet accord.

A son entrée en vigueur, des cérémonies seront organisées dans l'ensemble de l'île au cours desquelles tous les drapeaux autres que ceux décrits dans la Constitution seront amenés alors que ceux de Chypre et des "Etats constituants" seront hissés et les hymnes nationaux de Chypre et des "Etats constituants" seront exécutés.

Le texte réduit de 33 à 28% de la population la proportion de Chypriotes-grecs admis à résider dans l'entité turque du nord de l'île.

Les négociations directes entre les parties doivent reprendre à Nicosie en présence d'Alvaro de Soto, le conseiller spécial de Kofi Annan pour Chypre, avec pour objectif de présenter un texte le 22 mars.

A cette date, si les parties n'ont pu parvenir à un accord, le secrétaire général convoquera une rencontre entre dirigeants chypriotes grecs et chypriotes turcs avec la participation de la Grèce et de la Turquie avec pour objectif de présenter un texte le 29 mars.

Mais dans l'éventualité d'un "blocage persistant", il est prévu que le secrétaire général mette au point, sur la base de son plan, le texte qui sera soumis à référendum.

Le 1er mai est la date de l'entrée prévue de Chypre dans l'Union européenne.

"Indépendamment du résultat des discussions, le fait que Chypre bloquait le processus d'intégration de la Turquie est réglé. La Turquie s'est débarrassée d'un énorme fardeau", estimait samedi le journal Hurriyet.

Les dirigeants de l'UE doivent décider en décembre prochain d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec Ankara. (AFP, 14 février 2004)

Louis Michel rencontrera les parties turque et grecque à Chypre

Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Louis Michel salue l'accord atteint hier à New York sous l'impulsion du Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan, accord qui établit un cadre de négociation pour la réunification de Chypre.

Pour M. Michel, "il s'agit-là d'une véritable percée qui offre une chance historique de mettre une fin définitive à la division de l'île. C'est l'attitude responsable adoptée tant par le Président Papadopoulos que par le leader des Chypriotes-Turcs Denktash qui ont rendu possible cette réussite. Tant la procédure mise en avant par le SGNU Annan que l'échéancier ouvrent une très réelle perspective pour l'adhésion d'une Chypre unifiée à l'occasion de l'élargissement du 1er mai 2004. C'est-là l'objectif même que la Belgique a toujours activement poursuivi".

Toujours selon le Ministre: "notre pays a toujours suivi avec la plus grande attention les négociations autour de la question chypriotes et nous avons offert notre expérience constitutionnelle dans la recherche d'une solution pragmatique et durable. Il s'est avéré que le "modèle belge" en matière de représentation des entités fédérées à l'UE à contribué à la résolution de ce qui s'était révélé comme un obstacle dans les pourparlers".

M. Michel de conclure: "à l'occasion de ma visite à Chypre le mercredi 18 février prochain, je plaiderai pour que la dynamique positive qui a été créée à New York soit continuée jusqu'au bout, de sorte que les négociations et le référendum projetés pourront être bouclés avec succès".

Le Ministre rencontrera mercredi tant le Président Papadopoulos que son homologue Iacovou. Il aura aussi un contact avec le dirigeant Chypriote-Turc Talat. (info@diplobel.org, 14 février 2004)

La marche alla turca sur Chypre: Un pas en avant, deux pas en arrière

Les deux parties chypriotes, grecque et turque, sont convenues vendredi à New York, de reprendre les négociations sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour la réunification de l'île d'ici au 1er mai. Il s'agit effectivement un épisode de ce casse-tête universel marqué par une véritable marche alla turca: Un pas en avant, deux pas en arrière.

M. Annan avait déjà proposé un plan de réunification fin 2002 mais les Chypriotes turcs avaient rejeté en mars 2003 ce plan au terme de négociations marathon. Cette fois-ci, la partie turque a, sous la pression internationale, dû reprendre les négociations malgré ses objections initiales à la présence du conseiller spécial de l'ONU Alvaro de Soto et au pouvoir de Kofi Annan d'imposer son choix sur les points non résolus entre les Turcs et les Grecs.

"Les parties m'ont invité, en dernier recours et dans l'éventualité d'un blocage persistant, à user de ma discrétion pour finaliser les textes qui seront soumis à référendum", a déclaré M. Annan.

Toutefois, tout dépend de la prise de position de l'Armée turque dont Rauf Denktas est un véritable serviteur sur l'île. L'Armée turque, irritée par les modalités de la lettre du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, était intervenue notamment pour que les soldats turcs restent dans l'île même après l'adhésion de Chypre à l'Union européenne et que la Turquie continue d'exercer son "pouvoir de garant" sur ce nouvel état membre de l'UE.

Voici le calendrier des négociations sur la réunification de Chypre, rendu public vendredi par le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à l'issue des pourparlers qui ont débuté mardi au siège de l'ONU.

- 19 février: les négociations directes entre les parties reprennent à Nicosie en présence d'Alvaro de Soto, le conseiller spécial de Kofi Annan pour Chypre, avec pour objectif de présenter un texte le 22 mars. Réunion le même jour des commissions techniques sur les lois et les traités.

- 22 mars: si les parties n'ont pu parvenir à un accord, le secrétaire général convoque une rencontre entre dirigeants chypriotes grecs et chypriotes turcs avec la participation de la Grèce et de la Turquie avec pour objectif de présenter un texte le 29 mars.

- 29 mars: dans l'éventualité d'un "blocage persistant", le secrétaire général met au point, sur la base de son plan, le texte qui sera soumis à référendum. (La date précédemment indiquée pour la tenue de ce "double et simultané référendum", le 21 avril, n'est pas reprise dans la déclaration rendue publique vendredi.)

- 1er mai: entrée prévue de Chypre dans l'Union européenne.

Il y a "une vraie chance que Chypre puisse être réunifié avant le 1er mai", s'est félicité vendredi M. Annan, dans une conférence de presse, à l'issue des pourparlers qui ont commencé au siège de l'ONU mardi. "Je pense que les parties sont décidées à négocier de bonne foi sur la base de mon plan", qui prévoit une confédération souple de type helvétique, a déclaré M. Annan, en précisant que les négociations entre chypriotes grec et turc reprendront à Nicosie le 19 février.

Le Premier ministre grec, Costas Simitis, a exprimé l'espoir que les Chypriotes Turcs "vont négocier cette fois de bonne foi".

Le nouveau ministre grec des Affaires étrangères, Tassos Yannitsis, a indiqué vendredi que la commission européenne jouera "un rôle constructif dans la négociation" après s'être vu reconnaître une "fonction de conseil et d'aide technique". "Cela garantit l'adhésion normale de Chypre à l'UE", a-t-il souligné.

La Commission européenne ne s'impliquera dans le processus de négociations sur la réunification de Chypre que si "toutes les parties" le demandent, mais elle ne l'a jamais réclamé elle-même, a indiqué vendredi l'un de ses porte-parole, Jean-Christophe Filori.

La Commission européenne était invitée à réagir aux déclarations vendredi du chef de la communauté chypriote turque Rauf Denktash, qui a rejeté de façon catégorique une proposition chypriote-grecque demandant l'intervention de l'Union européenne dans le processus de négociations.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a également rejeté un rôle de l'UE dans les négociations. Il a souligné que si l'union s'impliquait dans les discussions, cela entraînerait une intervention d'"autres institutions". "Et une telle situation entraînerait une impasse" dans les discussions, a ajouté le ministre.

M. Gul s'est félicité de cette entente, soulignant cependant que "tout n'est pas encore terminé". "Il faut que les parties oeuvrent avec détermination afin de parvenir à une paix durable (...) pour transformer la Méditerranée orientale en un havre de paix", a-t-il notamment dit.

En l'absence d'un accord d'ici mai, seuls les Chypriotes-grecs (sud de Chypre internationalement reconnue) entreront à l'Union et les chypriotes-turcs de la République turque de Chypre du nord resteront à l'écart de cette intégration. (Info-Türk-AFP-AP, 13 février 2004)

Après la troisième rencontre, les négociations sur Chypre s'annoncent encore longues

Au terme de trois jours de négociations sous l'égide de l'ONU, Chypriotes grecs et turcs semblent croire possible un accord sur la réunification de Chypre avant son entrée dans l'UE le 1er mai. Mais les discussions s'annoncent encore longues.

Alors que les négociations avaient été brèves mardi et mercredi, elles ont duré plus de cinq heures jeudi, les face à face alternant avec des séances indirectes.

Des représentants de la Grèce, de la Turquie et du Royaume-Uni, appelés en renfort par les Nations unies pour augmenter la pression sur des deux parties, se sont joints aux négociations mais dans des pièces séparées, les négociateurs de l'ONU faisant la navette entre eux.

Un diplomate proche des négociations estimait possible «une sorte d'accord» de principe tout en laissant entendre que les négociations qui suivraient seraient difficiles.

D'autres négociateurs voulent rester très prudents. Ils soulignent que les efforts engagés depuis 30 ans par la communauté internationale pour réunifier l'île, séparée entre les communautés grecque et turque depuis 1974, ont jusqu'ici toujours échoué.

Les perspectives d'un accord - qui permettraient d'engager ensuite les discussions sur les détails techniques du plan de réunification, sur place, à Chypre - se sont améliorées avec la proposition par le leader chypriote turc Rauf Dentkash d'un nouveau calendrier.

Ce calendrier tient notamment compte de l'exigence de Kofi Annan de l'acceptation à l'avance par les parties de soumettre un éventuel accord définitif à la population de l'île via deux référendums séparés, l'un au Nord (turc), l'autre au Sud (grec), le 21 avril. (AP, AFP, 12 février 2004)

Chypre: troisième journée de négociation jeudi, avec un accord possible à la clé

Le leader chypriote turc Rauf Denktash et le président chypriote grec Tassos Papadopoulos se sont mis d'accord mercredi pour poursuivre les discussions sur la réunification de l'île de Chypre jeudi. Les pourparlers reprendront donc sous l'égide de l'ONU à partir de 20h GMT.

Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a déclaré espérer qu'à cette occasion, les deux hommes parviendront à un accord afin de pouvoir entamer des négociations sur un plan visant à réunir l'île avant l'adhésion de celle-ci à l'Union européenne le 1er mai prochain.

"Nous discutons, et tant que nous parlons, nous faisons des progrès", a déclaré M. Annan à la télévision grecque.

Interrogé sur le ton des débats, le secrétaire général s'est montré optimiste, déclarant qu'il ne leur "aurait pas demandé de revenir si ce n'était pas le cas".

MM. Denktash et Papadopoulos ont refusé de faire tout commentaire à l'issue de leur rencontre de 90 minutes, excepté pour dire qu'ils se rencontreraient de nouveau jeudi.

Cependant, le porte-parole du gouvernement chypriote (grec) Kypros Chrysostomides a déclaré mercredi soir que les deux côtés ont avancé des propositions durant les pourparlers.

"Ces propositions ont été discutées et continuent d'être examinées", a-t-il dit, ajoutant que les Chypriotes grecs ont suggéré que l'Union européenne intervienne mais que toutes les négociations devaient être menées sous l'égide des Nations unies.

"La décision finale, le résultat final, émergera à l'issue de la rencontre de demain (NDLR: jeudi) avec le secrétaire général", a déclaré Chrysostomides.

Selon des sources diplomatiques, la proposition chypriote turque prévoit une offre de rencontre où la Grèce, la Turquie et les deux communautés chypriotes seraient conviées si une question restait en suspens après des négociations initiales.

Une telle rencontre pourrait avoir lieu après le 26 mars, selon des diplomates qui ont souhaité garder l'anonymat. Les Chypriotes grecs ont insisté sur le fait que de tels pourparlers devraient être tenus sous les auspices de Kofi Annan.

M. Annan a demandé à la Grande-Bretagne, la Grèce et la Turquie de faire pression sur les deux côtés afin que le plan de réunification de l'ONU soit accepté. (AP, 12 février 2004)

Les discussions sur Chypre se poursuivent aujourd'hui

Les pourparlers de la dernière chance visant à réunifier l'île de Chypre, coupée en deux depuis trente ans, avant son entrée dans l'Union européenne le 1er mai reprendront mercredi après-midi.

Le premier round des entretiens entre le président chypriote grec Tassos Papadopoulos et le chef de la communauté chypriote turque Rauf Denktash, convoqués par le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a duré un peu moins de deux heures mardi.

Ni l'un ni l'autre n'ont fait de déclaration à la presse que ce soit à leur arrivée ou à leur départ du siège de l'ONU. Alvaro de Soto, le représentant de Kofi Annan chargé du dossier chypriote a déclaré à la presse, sans autre précision, que "les deux parties avaient eu une discussion constructive". "Le secrétaire général leur a demandé de rester et de prendre le temps de réfléchir. Nous avons besoin de plus de temps", a-t-il ajouté.

Les entretiens doivent reprendre mercredi après-midi à 16h00 loc (21h00 GMT) avant de se poursuivre, en cas de succès, à Nicosie. Avant les pourparlers, le secrétaire général avait reçu successivement M. Papadopoulos puis M. Denktash. Les résultats de ces pourparlers, qualifiés "d'occasion historique" par Kofi Annan sont loin d'être acquis. Les dirigeants chypriotes n'ont en effet fait le voyage de New York qu'à contrecoeur et sans accepter formellement les exigences formulées par le secrétaire général de l'ONU.

M. Annan souhaite que les négociations soit achevées avant la fin mars afin qu'un référendum puisse être organisé dans les deux secteurs de l'île le 21 avril. Il a également demandé aux dirigeants chypriotes d'accepter qu'il tranche lui-même les points que les négociations ne seraient pas parvenus à régler. Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du nord de l'île par l'armée turque, déclenchée en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui, soutenus par la junte militaire au pouvoir à Athènes, voulaient rattacher l'île à la Grèce.

La République turque de Chypre-nord (RTCN) auto-proclamée, où stationnent quelque 30.000 soldats turcs, n'est reconnue que par Ankara. Sans réunification préalable, l'entrée de Chypre dans l'Union européenne (UE) aboutirait à la situation inédite d'un candidat à l'accession à l'Europe, la Turquie, en même temps puissance occupante d'une partie du territoire d'un Etat membre. Le plan proposé par le secrétaire général prévoit pour l'île un statut fédéral, sur le modèle de celui de la Confédération helvétique.

Les précédents efforts pour le faire adopter ont échoué en mars dernier, à la suite du refus de Rauf Denktash, le dirigeant chypriote turc aujourd'hui âgé de 80 ans, d'accepter qu'il soit soumis à un référendum. Le mois suivant, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait stigmatisé "l'approche négative" de M. Denktash et réaffirmé son "appui total" au plan de M. Annan. "L'appui du Conseil de sécurité au secrétaire général sur la question de Chypre n'a pas été remis en cause depuis", a indiqué un responsable de haut rang, représentant un pays membre permanent du Conseil. M. Annan a également pris soin de préciser qu'il n'avait convoqué ce nouveau round de pourparlers qu'après avoir eu des entretiens sur Chypre lors de récents déplacement en Europe et à Washington.

Ni le président chypriote grec Tassos Papadopoulos ni Rauf Denktash ne sont cependant apparus disposés à donner carte blanche à M. Annan. M. Papadopoulos a été élu à la tête de Chypre en promettant qu'il adopterait une "ligne dure" dans les négociations avec les Nations Unies. M. Denktash, quant à lui, a dénoncé la pression "impitoyable" de l'Onu.
(AFP, 11 février 2004)

Les partisans de la ligne intransigeante de Denktash tiennent le pavé

Des sympathisants du dirigeant chypriote turc Rauf Denktash ont manifesté mardi à Istanbul en signe de soutien à sa ligne nationaliste dure alors que de nouvelles négociations interchypriotes doivent s'ouvrir à New-York.

A Istanbul, à Ankara et dans plusieurs villes de Turquie, le Parti des Travailleurs (IP), une organisation nationaliste, organisait des "tours de faction" sous le slogan "résiste, Denktash!".

Selon ses militants, dont une vingtaine étaient rassemblés autour d'une table et de quelques pancartes à l'effigie de Rauf Denktash sur une petite place du centre d'Istanbul, leur "héros" ne doit pas capituler face aux Chypriotes grecs.

Les deux parties chypriotes se retrouvent mardi à New York pour discuter d'un plan de réunification de l'île avancé par le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan.

"Notre gouvernement met M. Denktash sous pression, il veut un accord partial, sans se préoccuper des droits du peuple (chypriote)", affirme un de ces militants en faction, Albayrak Kamer, 55 ans.

Pour Albayrak, le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan "brade les intérêts nationaux" (de la Turquie), qui consistent en la "défense stratégique de la Méditerranée orientale, proche du Proche-Orient et du pipeline Baku-Ceyhan" en construction, récite-t-il à l'instar des nationalistes turcs.

Yakup Yalçin, jeune avocat membre du comité organisateur, acquiesce: "nous, amis de Denktash, ne voulons pas que l'on oblige l'Armée turque à se retirer de l'île", où demeurent quelque 30.000 militaires depuis l'intervention de 1974.

Ce que veulent les sympathisants du parti des Travailleurs, c'est un accord qui garantisse un "système de deux Etats et deux peuples sur une base d'équité", explique Yakup, mais "le plan Annan en est très loin", ajoute-t-il.

"L'Europe a montré en Grèce qu'elle ne protégeait pas les droits des Turcs (la minorité musulmane et turcophone de Thrace occidentale), garantis jusqu'à l'entrée d'Athènes dans l'Union par les accords de Lausanne en 1923".

"A Chypre, elle va faire pareil: dissoudre l'identité, la culture, la langue des Turcs, nous forcer à rendre la terre, expulser les immigrants", affirme Bayrak. (AFP, 10 février 2004)

Pourparlers s'ouvrent à l'Onu pour la réunification Chypre

Les dirigeants chypriotes-grecs et chypriotes-turcs doivent se retrouver mardi au siège de l'ONU à New York pour des pourparlers qui constituent la dernière chance de parvenir à la réunification de Chypre avant son entrée dans l'Union européenne le 1er mai prochain.

Invités mercredi dernier par le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos et le chef de la communauté chypriote-turque, Rauf Denktash, ont tous deux finalement fait savoir samedi, visiblement à contrecoeur, qu'ils seront présents.

Kofi Annan a également demandé à la Turquie, à la Grèce et à la Grande-Bretagne de se porter garantes de tout éventuel règlement et d'envoyer des représentants à New York. Il a pris soin aussi de préciser qu'il avait pris l'initiative de ces pourparlers après avoir eu des entretiens sur Chypre lors de ses récents déplacement en Europe et à Washington.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du nord de l'île par l'armée turque déclenchée en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui, soutenus par la junte militaire au pouvoir à Athènes, voulaient rattacher l'île à la Grèce. La République turque de Chypre-nord (RTCN) auto-proclamée, où stationnent quelque 30.000 soldats turcs, n'est reconnue que par Ankara. Si la seule partie sud de l'île entre dans l'Union européenne le 1er mai, la Turquie se retrouvera en position d'occuper un pays membre de l'Union européenne.

Kofi Annan précise dans sa lettre d'invitation aux dirigeants chypriotes que "l'objectif des négociations est de préparer un texte permettant l'organisation d'un référendum sur la réunification de Chypre en avril prochain". Il précise également que ces négociations "reprendront sur la base de son plan" qui prévoit pour l'île un statut fédéral sur le modèle de celui de la Confédération helvétique. Ses efforts pour faire adopter ce plan avaient échoué en mars dernier en raison du refus de Rauf Denktash d'accepter que le texte soit soumis à un référendum.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait le mois suivant stigmatisé "l'approche négative" de M. Denktash qui "a privé les peuples chypriote grec et chypriote turc de la possibilité de se prononcer eux-mêmes sur un plan qui aurait permis la réunification de Chypre". Dans une résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité réaffirmait son "appui total au plan du secrétaire général qui constitue la seule base pour de futures négociations".

Dans sa dernière lettre aux dirigeants chypriotes publiée dans la presse turque, M. Annan demande aux deux parties d'accepter à l'avance que les Nations Unies seront l'arbitre final de tout problème qui ne pourrait être résolu par la négociation. Il leur demande également de s'engager à soumettre le projet à référendum dans les deux communautés le 21 avril. M. Denktash a annoncé qu'il viendrait à New York mais en affirmant sa ferme opposition aux conditions préalables de l'ONU et en refusant de reconnaître que la rencontre constituait une relance des pourparlers.

M. Papadopoulos n'a pour sa part pris sa décision qu'à l'issue d'une réunion avec les chefs des partis politiques chypriotes-grecs qui l'accompagneront à New York. La Turquie a, pour sa part, décidé d'en appeler à Washington. Si ces pourparlers se révélaient malgré tout positifs, ils se poursuivraient à Nicosie, a-t-on appris aux Nations Unies.

Denktash accuse Annan, Erdogan demande l'aide de Bush

Le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash se rendra dimanche à New York pour y rencontrer mardi le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui a appelé à la reprise des négociations sur la réunification de Chypre, a-t-on appris vendredi auprès de l'entourage de Denktash.

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a envoyé une lettre aux leaders des communautés grecque et turque de l'île les invitant à New York pour reprendre mardi prochain les négociations en vue d'un règlement.

Denktash, qui a accusé la communauté internationale d'exercer une pression "impitoyable" sur les parties chypriotes pour les forcer à conclure rapidement un accord, fera part de ses objections à Annan, notamment en ce qui concerne sa demande pour la tenue de référendums sur son plan pour Chypre, quelle que soit l'issue des négociations sur ce plan, a-t-on ajouté de même source.

"Ils font pression sur nous. Ils se montrent impitoyables et cherchent en quelque sorte à nous forcer. C'est une imposition (...) Venez et acceptez ou si vous ne venez pas vous en serez tenus pour responsable! Il ne s'agit pas là d'une négociation", a estimé Denktash. Selon la presse, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan n'aurait pas réussi à convaincre Denktash d'accepter les conditions avancées par Annan.

Avant la rencontre à New York, la Turquie a demandé aux Etats-Unis de peser sur les Nations unies pour régler ce qu'elle considère comme un problème de "procédure" dans la nouvelle tentative de l'Onu pour obtenir un règlement de la division de Chypre, a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul.

"Il y a des choses dans la lettre de Annan que nous n'aimons pas. Elles sont liées à la procédure", a déclaré Gul à la télévision CNN-Turk. Le ministre turc des Affaires étrangères a précisé qu'il avait abordé le problème dans une conversation téléphonique vendredi avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, tandis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan appelait le président des Etats-Unis Georges W. Bush à ce sujet.

"Nous attendons d'eux les démarches pour que les choses se développent comme nous le souhaitons. Sans aucun doute, ils ont commencé à le faire maintenant", a ajouté Gul.

Annan souhaite que les négociations soit achevées au plus tard le 25 mars et que des référendums sur le plan de paix soient convoqués le 21 avril dans le secteur turc et dans le secteur grec de l'île, selon cette source.

Les entretiens à New York, qui doivent réunir des représentants chypriotes turcs et chypriotes grecs, ainsi que des représentants de pays garants de la sécurité de l'île -- Turquie, Grèce et Grande-Bretagne--, pourraient durer quelques jours avant de se poursuivre à Nicosie.

Papadopoulos doit s'entretenir samedi avec les chefs des partis politiques chypriotes grecs avant de répondre officiellement à cette invitation. (AFP, 6 février 2004)

Denktash joue les trublions à l'approche de nouvelles négociations sur Chypre

Turcs et Chypriotes turcs tentaient, tant bien que mal jeudi, d'accorder leurs violons avant la reprise probable, la semaine prochaine à New York, de pourparlers avec les Chypriotes grecs sur la réunification de l'île.

Le secrétaire-général de l'Onu, Kofi Annan, a invité le dirigeant chypriote turc Rauf Denktash et le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos à se rendre à New York le 10 février pour reprendre les pourparlers sur son plan de réunification de l'île. Celle-ci est divisée depuis près de trente ans en deux secteurs, turc au nord et grec au sud.

Ankara, qui sait que l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne dépend dans une large mesure d'un accord à Chypre, a visiblement du mal à mettre au diapason les nationalistes chypriotes-turcs, à commencer par M. Denktash.

Ce dernier, après avoir souscrit à une déclaration commune de bonnes intentions mercredi, au sortir de plusieurs heures d'entretiens à Ankara avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, jouait à nouveau jeudi les trublions.

Interrogé par la presse sur sa participation aux entretiens de New York, M. Denktash a affirmé être prêt à s'y rendre dès la semaine prochaine, tout en laissant entendre qu'il n'était pas encore prêt pour de vraies négociations.

"S'il s'agit d'une invitation pour venir parler (avec le secrétaire général de l'ONU) le 10 février, c'est techniquement possible. Mais s'il demande de venir à New York le 10 février pour reprendre des négociations (de paix), alors il faut du temps pour les préparer", a affirmé M. Denktash.

Le très nationaliste M. Denktash, âgé de 80 ans, qui avait rejeté le plan Annan en mars et qui depuis n'a eu cesse de le dénoncer, avait affirmé lundi vouloir faire tout son possible pour aboutir à un règlement. Mais il avait aussi émis des doutes sur la possibilité d'y parvenir d'ici mai, date à laquelle, en l'absence d'accord, les chypriotes-grecs rejoindront seuls l'Union européenne.

"Nous voulons une paix solide. La Turquie est en train de déployer des efforts sincères pour y parvenir et nous estimons qu'il est de notre devoir d'aider la mère-patrie dans ses efforts", avait-il déclaré à la presse.

Mais "il y a tant de choses à faire qu'il sera difficile de résoudre la question d'ici mai", avait-il ajouté.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a tenu jeudi soir à Ankara une rencontre surprise avec les dirigeants de la République turque de Chypre nord (KKTC, reconnue par la seule Turquie), dont son "président" Rauf Denktash, a annoncé la chaîne de télévision NTV.

Alors qu'une telle réunion n'était pas prévue au programme, comme l'avait indiqué plus tôt le vice-Premier ministre Serdar Denktash à la presse, M. Erdogan s'est rendu à l'hôtel où restait la délégation chypriote turque pour plus d'une heure d'entretiens.

Selon NTV, une chaîne d'information en continu, cette rencontre visait à "convaincre" le vieux dirigeant de la communauté chypriote turque, connu pour son opposition au plan du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan pour Chypre, d'aller à New York pour reprendre les négociations avec la partie chypriote grecque.

M. Denktash a déclaré à la fin de la rencontre qu'il était "possible" qu'il aille à New York, a rapporté l'agence Anatolie.

Il a également évoqué l'éventualité d'une nouvelle rencontre avec le Premier ministre turc Erdogan "demain (vendredi) si nécessaire".

M. Annan, qui propose pour Chypre une solution confédérale, souhaite voir des négociations rapidement aboutir pour qu'un accord puisse être soumis, en avril, à des référendums, dans le nord et le sud de l'île, et pour que Chypre réunifiée accède à l'Union européenne le 1er mai.

Si le problème de la réunification n'est pas résolu d'ici là, les Chypriotes turcs, dont la république autoproclamée n'est reconnue que par la Turquie, resteront au banc de l'Europe. La Turquie se retrouverait, avec ses 30.000 soldats déployés dans la partie septentrionale de Chypre, en position d'occupant d'une partie du territoire de l'un des pays membres de l'UE.  (AFP, 5 février 2004)

Concertation des dirigeants turcs et chypriotes turcs à Ankara

Les dirigeants turcs et chypriotes turcs ont décidé mercredi d'oeuvrer "conjointement" pour soutenir les efforts du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, afin d'obtenir une solution à la division de Chypre, indique un communiqué officiel.

"La Turquie et la République turque de Chypre du nord (KKTC, reconnue par la seule Turquie) sont tombées d'accord pour contribuer et soutenir conjointement les efforts du secrétaire général", souligne un communiqué du service de presse du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan publié au terme de la réunion.

Celui-ci, accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul,  a reçu le dirigeant chypriote turc Rauf Denktash, le nouveau Premier ministre pro-européen Mehmet Ali Talat et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Serdar Denktash pour une concercation sur le dossier chypriote.

M. Erdogan a "informé" M. Denktash de ses entretiens sur Chypre lors d'une visite officielle aux Etats-Unis la semaine dernière pendant laquelle il a rencontré le président George W. Bush à la Maison Blanche, précise le document.

Mardi, M. Annan a estimé que toutes les parties impliquées dans la recherche d'un règlement à la question de Chypre, divisée depuis 1974 en secteurs grec (sud) et turc (nord), semblaient prêtes à reprendre les discussions.

Une première série de discussions avait échoué en mars 2003 à La Haye entre chypriotes grecs et chypriotes turcs.

M. Gul a pour sa part indiqué à la presse à l'issue de la réunion que son pays et la KKTC "ont tout fait pour une reprise des négociations".

Selon les médias turcs, M. Annan pourrait annoncer officiellement dans les jours prochains une reprise, peut-être la semaine prochaine à New York, des négociations.

M. Erdogan avait déclaré dimanche que les Chypriotes turcs pourraient rétrocéder une partie du territoire qu'ils occupent "pour arriver à un règlement". Appelé à commenter ces propos, M. Denktash a répondu mercredi qu'une telle éventualeté sont reconnues".

La communauté internationale, Etats-Unis et ONU en tête, s'est mobilisée ces derniers temps pour obtenir une réunification de Chypre.

Sans un accord, seule la République de Chypre (sud) entrerait dans l'Union européenne (UE) le 1er mai, laissant hors de l'Union européenne les Chypriotes turcs et mettant la Turquie, dont des milliers d'hommes de troupe stationnent en KKTC, en position de force d'occupation dans un pays de l'UE.

M. Annan avait déclaré la semaine dernière que la reprise de ces négociations devait déboucher sur un accord avant fin mars, afin qu'un référendum puisse être organisé en avril dans la perspective d'une entrée de Chypre dans l'UE.

Un intense ballet diplomatique s'effectue autour de cet épineux dossier depuis des semaines. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a téléphoné le week-end dernier au président chypriote grec Tassos Papadopoulos pour lui demander d'accepter une reprise rapide des négociations sur le plan onusien.

En rencontrant la semaine dernière à Washington son homologue turc Abdullah Gul, M. Powell avait déclaré qu'il y avait une "opportunité" pour une réunification de Chypre d'ici mai.

La Turquie s'est engagée dans un changement apparent de sa position sur la question chypriote en affichant sa détermination de vouloir résoudre ce vieux conflit.

Ankara demande avec insistance une reprise des pourparlers pour parvenir à un accord d'ici mai afin de ne pas compromettre ses propres chances d'intégrer l'UE qui doit décider à la fin de cette année d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec la Turquie. (AFP, 4 février 2004)

Concertation chypriote-grecque après les déclarations turques sur Chypre

Le président chypriote-grec Tassos Papadopoulos a réuni lundi les chefs des partis politiques, après le changement apparent de position de la Turquie sur la question de l'île divisée, a-t-on appris de source officielle.

La réunion du Conseil national, instance consultative rassemblant les dirigeants politiques du pays, a été consacrée aux moyens de faire reprendre les négociations, interrompues depuis 11 mois, entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs, sur la base d'un plan de réunification présenté par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan en 2002.

Le Conseil national de sécurité turc, qui regroupe les principaux ministres et généraux du pays, avait affirmé en janvier souhaiter une reprise des négociations, sur "la base du plan Annan, en tenant compte des réalités de l'île", ce qui dénotait un changement de ton des autorités d'Ankara.

Le gouvernement chypriote-grec, seule autorité de l'île ale, avait alors été critiqué pour avoir réagi avec méfiance à cette déclaration.

Lors de la réunion de trois heures, "les membres du Conseil ont partagé leurs points de vue, leurs inquiétudes et leurs évaluations relatifs à l'avenir du problème chypriote", a déclaré lundi aux journalistes le porte-parole du gouvernement Kypros Chrysostomidès, sans fournir plus de détails.

M. Annan avait déclaré la semaine dernière que la reprise des négociations devait déboucher sur un accord avant fin mars afin qu'un référendum puisse être organisé en avril, dans la perspective d'une entrée de Chypre dans l'Union européenne le 1er mai.

L'Union européenne a averti la Turquie que ses propres aspirations européennes seraient sérieusement contrariées si elle n'affichait pas sa bonne volonté vis-à-vis de la réunification de l'île.

Faute de réunification d'ici mai, la Turquie se retrouverait, avec ses 30.000 soldats déployés dans la partie septentrionale de Chypre, en position d'occupant d'une partie du territoire de l'un des pays membres de l'UE. (AFP, 2 février 2004)
 

Immigration / Migration

Attaque à l'explosif lors d'un concert kurdo-turc à Hambourg

Deux personnes ont été blessées dimanche soir à Hambourg (nord de l'Allemagne) par une attaque à l'explosif lors du concert d'un chanteur kurdo-turc, a indiqué lundi matin la police locale.

Un inconnu a jeté un explosif, sans doute une grenade, dans une entrée souterraine de la salle de concert où se produisait le chanteur Ibrahim Tatlisis devant un millier de personnes, ont indiqué les forces de l'ordre

Un suspect ensanglanté a été aperçu par des témoins, alors qu'il quittait les lieux. Les motivations de cette attaque sont encore inconnues, selon la police.

Deux membres du personnel de sécurité ont été blessés, mais la manifestation s'est poursuivie sans interruption, tandis que les experts fouillaient le bâtiment à la recherche d'autres explosifs. (AFP, 23 février 2004)

Un réfugié politique kurde en Suisse arrêté en Italie

Un Kurde de 40 ans, réfugié politique en Suisse depuis 1995, a été arrêté vendredi en Italie, les autorités helvétiques ayant oublié de l'avertir du mandat d'arrêt lancé contre lui par la Turquie en 2003, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la Justice (OFJ).

Vendredi dernier, ce médecin kurde, qui a le statut de réfugié depuis 1995 et réside avec sa femme et son fils à Chiasso au Tessin (sud), a été arrêté lors d'un contrôle de routine alors qu'il franchissait la frontière italo-suisse pour aller faire des achats en Italie.

Les carabiniers italiens ont découvert que l'homme, dont l'identité n'a pas été précisée, était sous le coup d'un mandat d'arrêt international, émis par Ankara en janvier 2003. Il a été écroué à la prison de Côme (Italie).

La justice suisse n'avait pas donné suite au mandat d'arrêt international dans la mesure où le Kurde bénéficiait d'un statut de réfugié politique. Ce statut n'est cependant pas reconnu à l'étranger.

Confirmant une information du quotidien zurichois Tages Anzeiger, l'Office fédéral a reconnu avoir commis une erreur en n'avertissant pas le réfugié du risque qu'il courait de franchir la frontière.

"Normalement nous envoyons des circulaires aux personnes concernées. Ainsi, en 2003, au moins six réfugiés ont été alertés", a précisé Falco Galli, porte-parole du OFJ. Mais le médecin kurde ne figurait pas sur la liste de personnes recherchées établie en 2003 par l'OFJ.

Il est recherché par la justice turque pour son appartenance, dans les années 80, à un parti communiste révolutionnaire, considéré comme une organisation terroriste en Turquie. Il avait été arrêté en 1991 à Dyarbakir (Kurdistan turque). Relâché, il s'était réfugié en Suisse.

L'OFJ et le consulat suisse de Milan (Italie) ont engagé des pourparlers avec les autorités italiennes pour empêcher l'extradition du Kurde vers la Turquie. (AFP, 19 février 2004)

Ken Loach lance un appel en faveur d'une famille kurde menacée d'expulsion

Le réalisateur britannique Ken Loach a lancé vendredi un vibrant appel en faveur d'une famille kurde se trouvant à Cologne (ouest de l'Allemagne) et menacée d'expulsion vers la Turquie, à l'issue de la présentation de son film "Ae Fond Kiss" au 54e festival du Film de Berlin.

Le cas de la famille Ay est "symptomatique de l'entière problématique des réfugiés". Bien sûr, "il y a des milliers de familles comme cela. mais ce qui rend cette famille unique est qu'elle personnifie toutes les atrocités" que peuvent vivre les clandestins et demandeurs d'asile, a souligné le réalisateur.

Les enfants, qui ont entre 9 et 15 ans, "sont apatrides et n'ont jamais vu la Turquie. Ils parlent anglais, ils parlent allemand, ils ont désespérément besoin de votre aide", a-t-il imploré les journalistes, lors de la conférence de presse à la Berlinale.

Le couple avait fui la Turquie pour la Grèce et l'Allemagne mais s'y était fait refuser l'asile politique, et s'était finalement rendu en Grande-Bretagne caché dans un camion.

Leurs quatre enfants, nés en Grèce et en Allemagne, ont vécu "la période la plus heureuse de leur vie" pendant les deux ou trois ans où ils ont fréquenté des écoles britanniques, a précisé Ken Loach. Mais le père a ensuite été "arbitrairement renvoyé en Turquie et on n'a plus entendu parler de lui depuis".

Quant à la mère et ses enfants, ils sont désormais en attente d'expulsion à Cologne. Leur expulsion vers la Turquie est "imminente", a souligné le réalisateur en critiquant l'attitude des gouvernements britannique et allemand. (AFP, 13 février 2004)
 
 
 

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