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A non-government information center on Turkey
Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

INFO-TURK

53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden
Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul

29th Year / 29e Année  - Décembre 2004 December - N° 316
 
L'heure de vérité! ...et pourtant, la répression règne en Turquie
The moment of truth! ...and yet, repression reigns in Turkey

*
La capitulation du sommet européen
face aux chantages d'Erdogan

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O Droits de l'Homme / Human Rights O

L'heure de vérité! ...et pourtant, la répression règne en Turquie
The moment of truth! ...and yet, repression reigns in Turkey
118e victime dans la résistance contre le régime carcéral
Manifestations en mémoire des opérations contre les prisons turques
Une ONG appelle la Turquie à être sincère sur le problème de la torture
La dernière "réforme carcérale" maintient les prisons de type-F
Human rights record haunts Turkey's EU ambitions 
Closure case against Egitim-Sen protested all over Turkey
Two left-wing guerrillas killed in Turkey clash
The new Law on Penal Procedures
Manifestation contre les conditions de détention: 30 interpellations
Are State Security Courts (DGM) back?
TIHV's Recent Human Rights Report in Brief

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

Journalists on Trial and Under Arrest
Publishers and Writers Alarm EU on New Turkish Penal Code
Writer and Publisher on Trial in Ankara
New Prosecutions against Özgür Halk and Özgür Gündem
Paper Confiscated in Dogubeyazit
Radyo Dünya Trial for Separatist Propaganda
A released journalist again detained for three times
Liberté de la presse : la Turquie encore loin des standards européens (RSF)
Appel au renforcement de la liberté de la presse en Turquie
Two new legal proceedings against publisher Ragip Zarakolu
Seven journalists detained in Ankara
Publishers and Writers on Trial in Istanbul
Two journalists tried at Iskenderun Penal Court
Theatre Play Prevented in Malazgirt
A journalist kept for four days under detention
Two Books Accused of "Obscenity" 
La Turquie condamnée une fois de plus pour violation de la liberté d'expression
Musician and Journalist on Trial
75-year old Retired Teacher on Trial

O Kurdish Question / Question kurde O

Translation of Turkish book into Kurdish not allowed to be taken out of jail!
Des policiers turcs inculpés pour le meurtre d'un jeune kurde et de son père
Le parlement turc met en cause la police dans la mort de Kurdes
Protest in Kiziltepe Against the killing of Kurdish boy
Report du procès Zana, qui est à Paris
Joint attack by Erdogan and Baykal against Kurdish advertisement
La manifestation kurde à Diyarbakir attaquée par des forces d'ordre
Des nationalistes turcs manifestent contre la candidature turque à l'UE
Les Kurdes ont manifesté à Bruxelles pour leurs droits
Manifestation à Istanbul après la mort d'un garçon kurde en Turquie
Combats entre forces turques et militants kurdes
Ankara reacts to Kurdish advertisement of Appeal to the EU
Appel des personnalités kurdes à l'Union européenne
Appel de maires kurdes au gouvernement turc avant le sommet de l'UE
Writers and artists in Turkey protest at police killing of Kurdish boy
Turkish Army claims: Five Top PKK Members Guned Down In Mosul

O Minorités / Minorities O

Abdullah Gul et le génocide arménien devant les Parlementaires turcs
The Netherlands recognises Armenian Genocide
Paris posera toutes les questions à Ankara dont le "génocide arménien"
IHD urges end to discrimination of Gypsies
Des milliers d'Arméniens à Bruxelles contre une adhésion turque à l'UE
La communauté arménienne se mobilise contre l'adhésion de la Turquie à l'UE 
Manifestation arménienne devant les ambassades des pays UE
La reconnaissance turque du génocide arménien: "préalable incontournable"
La Fédération euro-arménienne contre l'intégration d'un pays "négationniste"
Le processus européen oblige la Turquie à affronter le tabous des minorités 
Turquie/UE :"l'Europe s'est constituée sur le christianisme" (Mgr Barbarin)
Here is the Minorities Report refused by the Turkish Government
Anti-Semitism Growing in Turkey As EU Considers Membership
L'ouverture d'un "jardin des religions" pour séduire l'Europe
Les évêques demandent la garantie pour la liberté religieuse
Les catholiques grecs soutiennent le patriarche oecuménique face à Ankara
Controverse en Turquie autour de la messe de la Saint-Nicolas
Erdogan réfute une fois de plus le génocide arménien
Ankara doit reconnaître le génocide arménien (Devedjian)
Ankara condamne la reconnaissance du génocide arménien par la Slovaquie 
The Parliament of Slovakia adopted the "Armenian resolution"

O Politique intérieure/Interior Politics O

Cem Uzan, un des rivaux politiques d'Erdogan, en garde à vue
AKP prepares for "presidential system" under Erdogan

O Forces armées/Armed Forces O

Les militaires exigent des négociations sans conditions avec l'UE
L'ancien chef de la marine turque jugé pour corruption
Le Haut conseil militaire (YAS) remplace le MGK

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Ouverture à Istanbul du procès de l'islamiste Metin Kaplan
L'organe religieux turc appellera le 31 décembre à éviter de fêter le nouvel An
Les alévis, fer de lance progressiste de la Turquie musulmane
Alawis to petition human rights court 
Manifestation à Istanbul contre des lois sur le port du foulard en Allemagne

O Socio-économique / Socio-economic O

Le parlement turc approuve un budget 2005 rigoureux
Net minimum wage per month raised to 190 Euros
Incendie dans un cinéma d'Istanbul : plus de cent personnes hospitalisées
Un commandant turc condamné pour rejet d'hydrocarbures dans les eaux françaises
La seule femme ministre de Turquie dénonce les "crimes d'honneur"
Le PIB par habitant de la Turquie en dessous de la moyenne européenne

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Ankara a adressé à Bruxelles une note officielle!
Erdogan appelle les Turcs à tenir bon lors des "longs" et "durs" pourparlers
La capitulation du sommet européen face aux chantages d'Erdogan
Le doute grand vainqueur du sommet de Bruxelles, pour la presse européenne
L'Autriche souhaite un référendum "européen" sur l'adhésion de la Turquie
Manifestation de la Ligue du Nord à Milan contre la Turquie dans l'UE
Manifestation à Istanbul contre l'Union européenn
"Turquie dans l'UE"?: La Petite Sirène habillée d'une burqa
Le"oui" du Parlement européen avec rappel du génocide arménien
Recommandations du Sénat belge concernant l'adhésion de la Turquie
UE: les ratés de l'intégration musulmane inquiètent l'opinion publique 
Les arguments des partisans et des opposants à la candidature turque à l'UE 
CHP's Baykal: "Turkey cannot be Europe's mistress" 
Giscard d'Estaing prône un "espace européen" pour la Turquie ou l'Ukraine
Le président du parlement européen en visite à Diyarbakir
Ankara se réserve la possibilité de tourner le dos à l'UE, selon M. Erdogan

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

Richard Armitage en Turquie pour discuter de l'Irak
Gul évoque des "malentendus" avec Washington en passe d'être surmontés
U.S. General Slightly Hurt in Turkey
Manifestation à Istanbul contre la présence britannique en Irak
Manifestation à Istanbul pour protester contre les "brutalités" en Irak

O Relations régionales / Regional Relations O

OIC's First Turkish Secretary General Takes Office
L'un des hommes les plus riches de Turquie enlevé en Irak
Iraq's Christians Under Permanent Islamist Attacks
Accord de libre-échange syro-turc, témoin du dégel entre Damas et Ankara
Les Arabes pour l'adhésion d'Ankara à l'UE qui place l'Europe à leurs portes
Cinq gardes turcs tués vendredi dans l'attaque près de Mossoul (ministère) 
La presse russe inquiète d'une adhésion de la Turquie à l'UE
La Turquie "cheval de Troie" du monde islamique dans l'UE (Kadhafi)
Un Turc travaillant à la reconstruction afghane tué après son enlèvement
Deux chauffeurs turcs et une fillette tués au nord de Bagdad
Poutine en Turquie: Accords économiques et policiers
Des Tchétchènes soupçonnés de liens avec Al-Qaïda arrêtés en Turquie
L'Irak et la Turquie d'accord pour contrer la rébellion kurde en Turquie
Près de 70 Turcs tués en Irak (Premier ministre)

OChypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

Appel de l'UE à reprendre les pourparlers: les Chypriotes grecs prudents
Athènes met en garde Ankara sur les droits des Grecs orthodoxes en Turquie




 

Toutes les informations de Novembre  All informations of November

Droits de l'Homme / Human Rights

L'engagement du langage

Les mots portent le bonheur ou la rage
Tes mots courent plus vite que toi
Surtout s'ils sont méchants
S'ils sont doux
Ils mettent parfois
Beaucoup plus de temps
On propose l'entrée de Turquie en Europa.
En ce pays, il y a tortures dans les prisons
atrocités, assassinats.
Et ce n'est pas fini quoiqu'ils en disent
L'homme n'est plus dans l'homme
Car l'Europe de l'argent est aveugle
Et les poètes se taisent
Et le génocide arménien
Pas encore reconnu?
Un parmi ces nombreux dérapages de l'histoire
Les âmes des morts crient.
L'économie qui devrait épanouir la vie
L'écrase
Erdogan est arrogant
comme la guerre, le pouvoir
Il est du clan des bulldozers.
Ce ne sont pas les peuples de Turquie
"Racrapotés" qui sont en cause
Le peuple est partout pareil
Il cherche le bonheur et la justice.
Le pouvoir envahit les téléviseurs
On lave les cerveaux d'Anatolie et d'ailleurs.
Et Chypre déchiré , chiffonné, divisé , fulmine.
Le droit des peuples à disposer d'eux-même
est une fleur séchée dans un vieil herbier
Qu'on a oublié dans un grenier .

Julos
(http://www.julos.be/)
Le 18 décembre 2004


L'HEURE 
DE 
VERITE!
...et pourtant,
la répression
règne en Turquie

"Et pourtant, elle tourne !" 
(Galiléo Galiléi, 1633)

Les leaders européens se réunissent ce jour à Bruxelles pour ouvrir les négociations d'adhésion avec la Turquie tout en saluant souvent "le processus de réforme politique en Turquie et les changements constitutionnels et législatifs adoptés." Ankara, de sa part, se déclare sûre qu'"une date claire pour le lancement des négociations d'adhésion, qui ne permettra pas de réévaluation et ne contiendra aucune condition, sera annoncée les 16-17 décembre".

Toutefois, malgré cet optimisme turco-européen, les violations ou le non-respect des droits de l'Homme se poursuivent toujours dans ce pays candidat à l'Union européenne.

Info-Türk, qui lutte depuis 29 ans pour une véritable démocratisation en Turquie, rappelle un fois de plus les faits les plus alarmants juste avant l'ouverture du sommet:

1. Il y a toujours milliers de détenus politiques dans les prisons turques. Même le ministre de la Justice Cemil Cicek, en réponse à une question parlementaire, a annoncé le 27 novembre que le nombre des détenus pour "des délits de terreur" s'élève actuellement à 5.557 et qu'ils se trouvent dans 73 grandes prisons du pays dont 11 prisons de type-F. Il a ajouté qu'encore deux autres prisons de type-F sont en construction à Van et Kirikkale. Ces prisons sont la cause de la mort des 117 grévistes de la faim. La nouvelle loi sur l'exécution des peines en matière criminelle maintient toujours ce système carcéral. Le mauvais traitement des prisonniers politiques notamment dans les prisons type-F se poursuit malgré les plaintes alarmantes des détenus ou de leurs parents. (Voir: Les rapports des ONGs comme AI, IHD, TIHV, Mazlum-Der et FIDH dans les numéros 316, 315 et 314 d'Info-Türk en trois derniers mois)

2. L'exécution sommaire et la torture lors de l'arrestation se pratiquent toujours. Tout récemment, un enfant kurde de 12 ans a été abattu par des forces de sécurité sous prétexte de "chasse aux terroristes". Les tortionnaires ne sont pas inculpés dans plusieurs cas malgré la plainte des victimes ou des associations des droits de l'Homme. Comme il est détaillé dans le rapport de la Fondation des droits de l'Homme de Turquie (TIHV) du 25 novembre, les rares procès entamés contre ces criminels n'aboutissent pas à une condamnation exemplaire.

3. Comme il est rappelé souvent par des associations de la presse, le nouveau code pénal turc, applaudi par l'Union européenne, constitue toujours une menace sur la liberté de presse. Plusieurs journalistes sont toujours jugés pour insulte à l'Armée, au gouvernement ou aux forces de sécurité en raison de leurs critiques, en vertu de l'article 302 (l'ancien article 159) du CPT. Par exemple, un mandat d'arrêt contre le rédacteur en chef d'Info-Türk, Dogan Özgüden, est toujours en vigueur dans le cadre d'un procès relatif à un de ses articles critiquant la junte militaire des années 70, et ce malgré l'intervention des organisations internationales de la presse et du ministère belge des affaires étrangères. Le 2 décembre, le chanteur populaire Ferhat Tunc a été jugé par un tribunal pénal pour insulte aux magistrats. Le 26 novembre, le journaliste Halit Ertas a été condamné à 11 mois de prison pour propagande séparatiste par Internet. (Voir: Les rapports des ONGs comme RSF, IFEX, IPI, NABA, WAN, WPFC, BIA and TGC dans les numéros 316, 315 et 314 d'Info-Türk en trois derniers mois)

4. Malgré quelques réformes cosmétiques, les droits égaux (enseignement, expression audio-visuelle, association) ne sont toujours pas reconnus pour le peuple kurde ainsi que pour les minorités ethniques ou religieuses du pays, notamment  arméniennes, assyriennes, grecques et alévites. Toutes les initiatives pacifiques du mouvement national kurde en vue d'arriver à une solution pacifique est systématiquement déclinée et les opérations militaires se poursuivent afin de satisfaire la voracité de l'Armée et de l'industrie de guerre.

5. Ankara ne montre aucune intention de reconnaître les injustices et atrocités commises dans l'histoire de Turquie et poursuit une politique absolument négationniste. Selon le motif de l'Article 306, les citoyens qui demandent le retrait des militaires turcs de Chypre ou déclarent que le génocide arménien a effectivement eu lieu pendant la première guerre mondiale, pourront être poursuivis en justice. En plus, les missions diplomatiques d'Ankara  incitent souvent les ressortissants turcs et même les élus ou candidats d'origine turque des partis politiques européens (socialistes, libéraux, écolos ou chrétiens) à participer aux manifestations négationnistes.
 

6. Malgré la soi-disant "démilitarisation" du Conseil national de la Sûreté (MGK), les militaires continuent à dicter leurs choix militaristes  par les déclarations médiatisées du chef de l'Etat-major ou des commandants des forces terrestres, aériennes ou navales. De plus, le Haut  Conseil militaire (YAS), chargé de gérer le fonctionnement interne de l'Armée, continue à radier certains officiers considérés "anti-laïques" malgré l'opposition du gouvernement. De plus, à l'issue de sa dernière réunion du 1er décembre 2004, le YAS a diffusé un communiqué tout à fait politique sur les relations avec l'Europe et les pays voisins. Les commentateurs estiment que le YAS donne ainsi le signe qu'il remplace rapidement le MGK "démilitarisé" pour assurer la mainmise des militaires sur la vie politique du pays.

7. Enfin, une constitution anti-démocratique prônant la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques (Articles 3, 42 et 66), imposée en 1982 par la junte militaire, est toujours en vigueur. L'article 4 déclare que l'Article 3 ne pourra jamais être modifié et même la modification de cet article ne pourra jamais être proposée. En plus, un système électoral imposant un seuil national de 10% est toujours maintenu au détriment des partis politiques représentant des opinions  différentes, notamment pro-kurde ou de gauche, afin que le parti islamiste reste au pouvoir avec une majorité absolue dans le parlement malgré un score électoral moins de 50%. 

Donc, les dirigeants européens ne doivent pas céder aux manipulations ou chantages d'Ankara... Même si l'on doit annoncer une date pour l'ouverture des négociations, cette ouverture doit absolument être conditionnée à la suppression totale de tous ces manquements incompatibles avec la Convention européenne des droits de l'Homme et la nouvelle Constitution européenne.

*
Toutes les informations détaillées sur la situation des droits de l'Homme en Turquie se trouvent ci-bas ainsi que dans nos numéros précédents: http://www.info-turk.be/bulletins.htm .

 

THE 
MOMENT 
OF TRUTH!
... and yet,
repression 
reigns in Turkey

And yet, it does move!"
(Galileo Galilei, 1633)

The European leaders are meeting today in Brussels for opening the negotiations on the adhesion of Turkey by applauding "the process of political reform in Turkey and the adopted constitutional and legislative changes." As for Ankara, it seems sure that "a clear date for launching the negotiations of adhesion will be announced on December 16-17, without any condition and the necessity of revaluation."
 

However, in spite of this Turkish-European optimism, the violations or the non-respect of humans right always continue in this country candidate to the European Union.

Info-Türk, which has fought for 29 years for a real democratization in Turkey, reminds once more the alarming facts  before the opening of the European Summit:

1. In Turkish prisons, there are still thousands of political detainees. Even the Minister for Justice Cemil Cicek, in answer to a parliamentary question, announced on November 27 that the number of the prisoners for " offences of terror" climbs currently to 5,557 and that they are kept in 73 grand prisons of the country including 11 prisons of type-F. He added that still two other prisons of type-F are in construction in Van and Kirikkale. These prisons are the cause of the death of 117 people on hunger-strike. The new law on the execution of punishments still maintains this carceral system. The ill-treatment of political prisoners, particularly in the prisons of type-F continues in spite of the alarming affidavits of the prisoners or their parents. (See: the reports of the NGOs such as AI, IHD, TIHV, Mazlum-Der and FIDH in the issues 316, 315, 314 of Info-Türk in last three months)

2. The summary execution and torture under arrest are always being practiced. Very recently, a 12 year-old Kurdish child was killed by forces of security under pretext of "hunting for the terrorists". Torturers are not pursued in many cases in spite of the complaint of the victims or of human rights associations. As detailed by a report of the Human Rights Foundation  (TIHV) on November 25, rare lawsuits started against these criminals do not lead to an exemplary judgment. 
 

3. As it is often recalled by the press associations, the new Turkish Penal Code, so applauded by the European Union, always constitutes a threat against the freedom of press. Journalists are always judged for insult to the Army, the government or the security forces because of their criticisms, under the terms of article 302 (old article 159) of the TPC. For example, an arrest warrant against the chief editor of Info-Türk, Dogan Özgüden, is still in force within the framework of a lawsuit relating to one of his articles criticizing the military junta of the Seventies, and this in spite of the intervention of the international press organizations and the Belgian ministry of the Foreign Affairs. December 2, popular singer Ferhat Tunc was again tried by a penal court for insulting the judiciary. November 26, journalist Halit Ertas sentenced to eleven months for separatist propaganda by means of Internet. (See: the reports of the NGOs such as RSF, IFEX, IPI, NABA, WAN, WPFC, BIA and TGCin the issues 316, 315, 314 of Info-Türk in last three months)
 

4. In spite of some cosmetic reforms, the equal rights (teaching, audio-visual expression, association) are still not recognized as well for the Kurdish people as for the ethnic or religious minorities of the country, in particular Armenians, Assyrians, Greeks and Alevis. All the pacific initiatives of the Kurdish national movement in order to arrive at a peaceful solution is systematically declined and the military operations continue in order to satisfy the voracity of the Army and the industry of war.
 

5. Ankara does not show any intention to recognize the injustices and atrocities committed in the Turkish history and follows an absolutely policy of negation. According to the statement of reasons for Article 306,  a citizen who demands the withdrawal of Turkish soldiers from Cyprus or declares that the Armenian genocide actually took place during the First World War, can be pursued by Justice. Moreover, the diplomatic missions of Ankara often instigate the Turkish nationals and even the deputies or candidates of Turkish origin of the European political parties (Socialists, Liberals, Ecologists or Christians) to take part in the demonstrations of negation.

6. In spite of the so-called "demilitarization" of the National Security Council (MGK), the military continue to dictate their militarist choices by well publicized declarations of the Chief of the General Staff or the commanders of the land, air and naval forces. Moreover, the Higher Military Council (YAS), charged to manage the interne work procedure of the Army, continues to dismiss certain officers considered "anti-secular" in spite of the opposition of the government. Moreover, at the end of its last meeting on December 1st, 2004, the YAS released a completely political statement on the relations with Europe and the neighbor countries. The commentators estimate that the YAS thus gives the sign that it is rapidly replacing the "demilitarized" MGK to ensure the military's control over the political life of the country.

7. Lastly, an undemocratic constitution preaching the superiority of the Turkish race and language (Articles 3, 42 and 66), imposed in 1982 by the military junta, is always in force. Article 4 declares that  Article 3 can never be modified and even the changement of this article can never be proposed. Moreover, an electoral system imposing a national threshold of 10% is always maintained with the detriment of the political parties representing different political opinions, in particular pro-Kurdish or left-wing ones, so that the Islamist party remains in power with an absolute majority in the Parliament in spite of its electoral score less than 50%.

So, the European leaders should not yield to Ankara's manipulations or blackmails... Even if they are obliged to announce a date for the opening of the negotiations, this opening must absolutely be conditioned with the total suppression of all these failures incompatible with the European Convention of Humans Right and with the new European Constitution.

*
All detailed informations on the situation of human rights in Turkey can be read below as well as in our earlier issues listed at: http://www.info-turk.be/bulletins.htm .
 

 

118e victime dans la résistance contre le régime carcéral

Avec le décès d'une ancienne prisonnière politique dans l'hôpital suite à sa tentative de suicide par immolation, le nombre total des victimes dans la résistance contre le régime carcéral en Turquie s'est élevé à 118.

Le 26 décembre 2004, une jeune femme de 26 ans, dénommée Sergül Albayrak libérée depuis deux semaines après 9 ans d'emprisonnement pour des raisons politiques s'est immolée par le feu sur la place Taksim à Istanbul afin de protester contre le régime d'isolement dans lequel elle était confinée, à l'instar de plusieurs milliers de prisonniers politiques.

Durant les derniers mois de sa détention, elle avait participé à une grève de la faim au finish appelée "jeûne de la mort" afin de protester contre ces conditions de détention.

Brûlée à 80%, elle vient de succomber (mardi 28 décembre vers 15h, heure turque) à ces blessures.

La Plate-forme internationale de lutte contre l'isolement vient de lancer une campagne de protestation contre le régime carcéral en Turquie. Nous reprenons le texte de cet appel:

A ce jour, 118 personnes, prisonniers, parents et amis de prisonniers, sont décédées au cours d'une longue résistance déclenchée le 20 octobre 2000, pour prévenir le transfert imminent de la population carcérale politique vers des systèmes pénitentiaires de haute sécurité appelés prisons de type F.

Si la plupart des détenus sont morts des suites de leur jeûne, près de 600 d'entre eux ont été suppliciés par un programme d'alimentation forcée qui les a réduits à l'état de "morts-vivants". Atteints du syndrome de Wernicke-Korsakoff, ils souffrent tous d'ataxie et d'amnésie.

Depuis leur déportation vers les prisons de type F, déportation qui coûta la vie à 28 d'entre eux, les prisonniers sont confinés dans des cellules d'isolement et souffrent tous de troubles psychophysiques provoquées par la privation sensorielle. Ils se plaignent en outre des mauvais traitements que les gardiens leur infligent.

Toute cette tragédie a certainement été l'élément déclencheur de l'acte désespéré de Sergül Albayrak.

Pour mettre un terme au calvaire des prisonniers politiques de Turquie, nous exigeons des autorités turques qu'elles mettent immédiatement fin au régime d'isolement en vigueur dans les prisons de type F.

Seule la levée de ce régime carcéral inhumain pourra mettre un terme à la mort silencieuse des prisonniers politiques et empêcher que d'autres Sergül agissent ainsi.

Nous appelons en outre toutes les personnes s'opposant à la torture à réagir en envoyant des fax de protestation aux autorités turques dont nous vous envoyons les coordonnées ci-dessous. (Plate-forme internationale de lutte contre l'isolement  isolation@post.com   Tél : 00-32-2-230 08 66)

Ministre de la justice
Cemil Çiçek
Adalet Bakanligi
Kizilay - Ankara - Turkey
Tel: 0090-312 419 46 69
Fax: 0090-312 417 39 54
Mail: cemil.cicek@adalet.gov.tr

Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
TC Basbakanlik
Ankara, Turkey
Fax: 0090-312 417 0476

Ministère de l'intérieur
Içisleri bakanligi
Abdülkadir Aksu
aaksu@icisleri.gov.tr

Président de la République
Ahmet Necdet Sezer
Ankara, Turkey
Mail:cumhurbaskanligi@tccb.gov.tr
Fax: 0090-312 427 13 30

Directeur général des prisons
Suat Ali Ertosun
Ceza ve Tevkifevleri Genel Müdürlügü
Ankara, Turkey
Mail: ertosun@adalet.gov.tr
Fax: 0090-312 414 63 01
 

Manifestations en mémoire des opérations contre les prisons turques

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Istanbul pour commémorer la mort de 30 prisonniers, survenue quatre ans plus tôt, jour pour jour, au cours de l'opération "retour à la vie", menée par la gendarmerie turque dans plusieurs prisons.

Environ 2.000 personnes ont défilé dans le quartier de Kadikoy, sur la rive orientale du Bosphore, aux cris d'"Etat assassin, tu paieras l'addition", "Nous avons payé notre dette, nous vous ferons payer la vôtre" et "Longue vie à l'entraide révolutionnaire", a constaté un photographe de l'AFP.

La manifestation, organisée à l'appel de plusieurs groupes de gauche, s'est dispersée dans le calme.

A Beyoglu, dans la partie occidentale de la ville, un autre groupe, réuni par des proches de détenus, a été empêché par la police de défiler sur la plus célèbre avenue stambouliote, l'avenue Istiklal (Indépendance), a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'agence, qui n'a pas précisé le nombre des manifestants, a ajouté que 17 d'entre eux avaient été placés en garde à vue.

Une troisième manifestation a eu lieu devant la prison stambouliote de Bayrampasa à l'appel du Parti démocratique du peuple (Dehap, kurde), de l'Association turque des droits de l'Homme (IHD) et d'un collectif de familles de détenus, a également rapporté l'agence, qui ne faisait pas état d'incidents.

La gendarmerie a donné l'assaut le 19 décembre 2000 à plusieurs prisons pour mettre un terme aux grèves de la faim menées par des détenus d'extrême-gauche et organiser le transfert des prisonniers vers des établissements dits de "type F".

Les détenus avaient entamé leur mouvement deux mois plus tôt pour protester contre la création de ces prisons, dont les cellules d'une capacité de une à trois personnes devaient remplacer les dortoirs bondés en vigueur jusqu'alors.

Trente prisonniers avaient perdu la vie -certains s'étant immolés- au cours de cette opération, appelée "retour à la vie" par les autorités turques, ainsi que deux gendarmes.

Les images de l'assaut et des immolations avaient suscitées un vive émotion en Turquie et dans l'opinion publique européenne. (AFP, 19 décembre 2004)

Une ONG appelle la Turquie à être sincère sur le problème de la torture

Le Conseil international de réhabilitation des victimes de la torture (IRCT) a appelé vendredi le gouvernement turc à être "ouvert, sincère et transparent dans ses futures négociations d'adhésion avec l'Union européenne et ne pas minimiser le grave problème de la torture".

Selon la Fondation des droits de l'Homme de Turquie (HRFT), partenaire d'IRCT, "924 personnes (dont 225 femmes et 33 enfants) ont été soignées dans ses 5 centres en 2003 et 596 du 1er janvier au 14 septembre 2004", relève IRCT, dans un communiqué.

"306 personnes, sur les 596 qui étaient venues chercher une aide médicale, étaient des malades en situation d'urgence, qui ont indiqué avoir été exposés à la torture en 2004", souligne IRCT.
 La secrétaire générale d'IRCT, Brita Sydhoff, a exhorté les autorités d'Ankara à "coopérer avec les forces de bonne volonté qui oeuvrent pour mettre un terme à la torture et à soutenir la réhabilitation des victimes de la torture".

Certes la Turquie a "réformé sa législation, en accord avec les exigences de l'UE. Mais la législation n'est pas appliquée, et en pratique, il existe toujours l'impunité pour les bourreaux de la police, et la torture est toujours répandue", fait observer Mme Sydhoff.

HRFT et l'Association des droits de l'homme de Turquie (HRA) ont subi des menaces et des harcèlements, selon IRCT, rappelant que les représentants du gouvernement turc, dont le Premier ministre, ont à plusieurs reprises minimisé les faits sur l'usage répandu de la torture.

IRCT est une organisation internationale indépendante de professionnels de la santé qui soignent les torturés et qui a contribué à l'établissement de quelque 200 centres de soins dans le monde. (AFP, 17 décembre 2004)

La dernière "réforme carcérale" maintient les prisons de type-F

Le Parlement turc a adopté le 13 décembre une loi réformant le code de procédure pénale et d'application des peines, répondant ainsi aux exigences de l'Union européenne, dont les dirigeants doivent décider cette semaine d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec Ankara.

Toutefois, la nouvelle loi maintient le système carcéral de type-F qui est la cause de la mort de 117 grévistes de la faim.

Le ministre de la Justice Cemil Cicek, en réponse à une question parlementaire, avait annoncé le 27 novembre que le nombre des détenus pour "des délits de terreur" s'élève actuellement à 5.557 et qu'ils se trouvent dans 73 grandes prisons du pays dont 11 prisons de type-F. Il a ajouté qu'encore deux autres prisons de type-F sont en construction à Van et Kirikkale.

Le mauvais traitement des prisonniers politiques notamment dans les prisons type-F se poursuit malgré les plaintes alarmantes des détenus ou de leurs parents.

Lors des débats, le député Muharrem Kilic avait déclaré que  si le projet était passée comme il est proposé par le gouvernement, les prisons deviendraient les camps inhabitables pour les prisonniers.

La nouvelle loi prévoit notamment un report des peines d'emprisonnement infligées aux femmes enceintes ou venant d'accoucher ainsi que la possibilité d'interrompre l'incarcération de certains détenus en cas de maladie, du décès ou de la maladie d'un proche ou encore pour leur permettre de terminer leurs études.

Elle précise également les conditions d'application des réductions de peine et fixe à vingt jours la limite des placements en quartier d'isolement.

La réforme introduit en outre la possibilité pour les juges de recommander des travaux d'intérêt public et/ou un maintien en semi-liberté pour les détenus condamnés à des courtes peines ainsi que le placement en résidence surveillée pour les prisonniers de plus de 75 ans condamnés à moins de trois ans de prison.

Le Parlement turc avait adopté samedi une nouvelle loi relative aux procédures pénales (CMUK). Cette nouvelle loi prévoit la création d'une police judiciaire et détaille les droits des suspects et les pouvoirs de la justice. (AFP-AA-IT, 4 -7-13 décembre 2004)

Human rights record haunts Turkey's EU ambitions

VAN - European leaders this week are expected to give Turkey a date on which it can begin negotiations on joining the EU. One issue has been whether the country's record on human rights has improved.

On October 6, the day Turkey was formally recommended by the European commission to start talks with the EU, Ayse Ozgur woke up in a bank.

For three weeks she had been on the run in eastern Turkey - from the man who raped her, a mother who had starved her and a father who had sold her in exchange for money and guns.

"In July," she sobbed, "I was raped, beaten by father, left hungry by my mother and locked up in the attic of our home. In August, after I became pregnant, I was made to marry my rapist because I had stained my family honour."

For weeks, Ayse Ozgur watched her body turn black and blue as her forced marriage turned into a catalogue of abuse.

"Every day he hit me. He broke my fingers, dislocated my arm and hurt my back," recalled the bony teenager, weeping inconsolably at a women's support group in Van, a town on Turkey's eastern fringe.

"I screamed and asked, 'Why are you doing this? Is there no God that you believe in?'" said the ethnic Kurd, who finally managed to escape on a bus from her home town, Hakkari.

"When I got to Van, I slept on the streets or in banks, underneath cash dispensers, and I cut my hair short so no one would recognise me. I counted the days until I turned 18. Then I went to the police."

In recent years Turkey has made huge strides in stamping out human rights abuses.

The death penalty has been abolished, the once dreaded state security courts dismantled, and cultural and linguistic rights broadened for the country's Kurdish, Arabic and Bosnian communities.

Ahead of this week's EU summit to decide whether to launch membership talks with the country, prime minister Tayyip Erdogan's Islamist-oriented government has approved proposals to scale down police powers, in addition to other far-reaching constitutional and legislative reforms.

Yet human rights violations continue. Across the Muslim nation's remote and impoverished south-east, women like Ayse Ozgur are still prone to crimes of violence.

To correct some of these inequities, Ankara's parliament passed a new penal code in September bringing Turkey into line with EU states.

But lawyers, human rights activists, psychologists, academics and non-governmental organisations throughout Turkey say progress is often obstructed by a failure to implement the reforms on the ground.

"Passing legislation is one thing but changing mentalities has proved to be quite another," said Senal Saruhan, a feminist lawyer in Ankara who led the campaign to revise the penal code.

"Judges and prosecutors are a real problem. They should be educated in the new laws, given special classes in EU legislation, if application is to be at all successful."

Most Islamist MPs hold traditional views. Many openly condone forced marriages - including those of victims to their rapists - and only reluctantly agreed to penalise virginity testing in the new code.

"This government has not been easy to work with. It's shown huge resistance on issues like honour crimes," said Pinar Ilkkaracan, who runs a human rights group in Istanbul.

"Women MPs from the [ruling] party were especially resistant and very much behind Erdogan's attempts to criminalise adultery. You get the feeling they're making these changes not because their heart's in them, but because of the demands of Europe."

Within Turkey, some human rights activists speak of a "culture of violence". Although torture is no longer systematic, the number of complaints of ill-treatment in police vehicles and other places outside formal detention centres has shot up in the past year.

"There has been a lot of progress on the methods of torture being used," said Turkcan Baykal, a clinical psychologist who works at the Human Rights Association in the western city of Izmir.

"The aim now is not to leave any physical marks on a person's body but to harm them psychologically; trauma that lasts for years. We get people in here every week but they are just the tip of the iceberg."

One human rights group said it often felt compelled to "sweeten" its reports so Turkey would stand a chance of being admitted to the EU.

"There are times when even we try to give a rosier picture of events [on the ground] because the desire of all of us is to get into the EU," said Zeki Yuksel, who heads the Human Rights Association in Van. "The alternative would be much worse."

Real progress, say activists, will come only if Turkey is constantly monitored by experts in Brussels.

"Abuse will drop, but it will not be eliminated easily," said Levent Korkut, who heads the Turkey branch of Amnesty International.

"It will stop, step by step, and only if Turkey is sufficiently monitored from abroad."

For Ayse Ozgur the months ahead will be anything but easy. She is too weak to end her pregnancy, and doctors say she has no option but to give birth to her rapist's child.

"I have lost my youth. I have lost my innocence," she cried. (The Guardian, Helena Smith, December 13, 2004)

Closure case against Egitim-Sen protested all over Turkey

After 9th Judicial Chamber of the Supreme Court quashed the decision of Ankara Labour Court No 2 on rejecting the case against teachers' union Egitim-Sen retrial was started on 10 December at the same court. The hearing was adjourned to 21 February 2005 to decide whether to follow the decision of Supreme Court.

Meanwhile public prosecutor in Ankara launched a court case against Chair of Egitim-Sen Alaattin Dinçer and members of Executive Board Ali Berberoglu, Adnan Gölpžnar, Fevzi Ayber, Emirali Simsek, Elif Akgül and Nazim Alkaya in connection with the demonstrations to protest in the closure case on charges of violating the Law on Meetings and Demonstrations. The indictment alleged that the Governorate of Ankara gave permission for a demonstration on 9 July in AbdiIpekçi Park, but the union staged on 13 July on Sihhiye Square. Demonstrations against a decision to close the Education Personnel Labor Union (Egitim Sen), which in its constitution committed itself to defend the right to education in one's mother tongue, is being protested all over the Turkey.

The organization, which has more than 100,000 members across Turkey are holding demonstrations in many cities such as Istanbul, Sinop, Denizli, Usak, Adžyaman, Mersin, Adana, Gaziantep etc., against the closure case decision.

In Istanbul the police used against the demonstrators including Alaattin Dinçer tear gas and detained 56 persons. 11 persons were detained in Sinop who gathered in front of the offices of the union on Ugur Mumcu Square.

On Thursday, in a demonstration in Denizli, members of the Socialist Democracy Party (SDP) and Freedom and Solidarity Party (ÖDP) marched to Delikçayžr Square holding torches, and protested the closure decision shouting slogans. Denizli Egitim-Sen Office Chief Hüseyin Öztürk said, "They are trying to bring darkness to this country."

On the other hand, 100 members from the Usak Egitim-Sen Office, held demonstrations in Usak, holding candles. They marched to Tiritoglu Park, passing the Kemalist Thought Association Building and held a demonstration outside. The crowd, shouting slogans, protested the people trying to close their organization. Usak Egitim-Sen Chief Tufan Bican said teachers' jobs are respected all over the world and their right, to be sheltered under such organizations, where their rights would be defended and would feel safe cannot be taken from them. This closure decision contradicts our efforts to develop our country.

In Adžyaman, members and executives gathered in front of Atatürk High School and marched to Üçgen Park, holding banners and torches, shouting slogans. Adžyaman Egitim-Sen Chief Izzet Karadag, in his statements claimed that their organization was being closed because they had tried to bring democracy to the education system in Turkey. He said, "The closure decision is not a judicial, but a political one. We would continue to defend our rights until the last day of our lives."

The demonstration in Mersin was held in front of the Governor's Office. The crowd holding torches gathered in the Mersin Egitim-Sen Office and marched to the Governor's Office shouting slogans. Accordingly, the chief stressed that the decision was the end of democracy for the education staff in Turkey.

Adana Egitim-Sen members have been protesting the decision since Tuesday. Their last protest was held on Thursday where 150 protestors, with torches, marched to Çakmak Street and then I™nönü Park. They said the education right in mother tongue could not be taken. The reform efforts to enter the EU were only being destroyed with such wrongdoings, that is to say the closure decision. After chanting slogans, they started a sit in. Chief Hakan Kara said, "This is an attack on the education staff's rights but we will win. They are trying to calm us down but they won't succeed."

The demonstrations were again resplendent with flames blazing in Gaziantep. The teachers of Egitim-Sen, which is bound to the Confederation of Public Sector Trade Unions (KESK), protested the closure decision by walking to Kžrkayak Park. Police did not intervene with the crowd who shouted angry slogans, whistled and applauded. They also claimed that the decision was a political one and would be a big obstacle in front of Turkey.

The closure decision for Egitim-Sen also received reaction from around the world. For instance, Union Network International (UNI) supported Egitim-Sen and sent a letter to President Ahmet Necdet Sezer. The letter said, "They -- that is UNI -- are deeply concerned by the constant persecution suffered by Egitim-Sen in Turkey because of its efforts to defend the rights of minorities to education in their mother tongue." (Turkish Daily News-Radikal, Sesonline-TIHV, December 11-13, 2004)

Two left-wing guerrillas killed in Turkey clash

Two left-wing militants, including one woman, were killed in a clash with Turkish security forces in a remote area of southeast Turkey, a military official said on Friday.

Fighting erupted late on Thursday in mountainous Tunceli province between the soldiers and members of the Maoist Communist Party, a small faction that formerly went by the name TIKKO (Turkish Workers' and Peasants' Liberation Army).

Turkish troops backed by helicopter gunships were pursuing a small number of guerrillas who escaped during the clash, the official said.

The latest deaths brought to eight the number of Maoist guerrillas killed in Tunceli since October, he said.

Guerrillas from TIKKO, which has sought to elevate peasants' status and replace the Turkish state with one based on Maoism, have in the past fought alongside the Kurdistan Workers Party (PKK), a much larger separatist movement that has waged an armed campaign in the mainly Kurdish southeast since 1984.

That conflict has claimed more than 30,000 lives, but fighting has slackened since PKK commander Abdullah Ocalan was captured in 1999. Clashes have been on the rise since the PKK called off its unilateral ceasefire in June. (Reuters, December 10, 2004)

The new Law on Penal Procedures

The new Law on Penal Procedures, a total of 325 articles, was passed by GNAT on 4 December. According to the changes:

The rights of the detainee would be said during detention. The period of detention would be 24 hours at most starting from the time of detention. No arrest decision would be made for the offences demanding fine punishment of imprisonment term less than 2 years. The period of arrest during trial would not be more than 2 years for the cases at heavy penal courts. If it is obligatory this period might be prolonged to 3 years.

During investigations concerning offences demanding imprisonment terms up to 3 years the suspicious persons might be taken under judicial control instead of arrest.

In case there was a possibility of catching the suspicious person or s/he might reach and change the evidences the office, house, body, etc. of the suspicious person of defendant would be searched. The lawyers would not be prevented from being present during searches.

Females would be -if possibly- examined by female physicians. The decisions of not to be responsible with the case would be objected. During re-trials the judges of the former trials would not be appointed.

Information concerning the cases would not be secret alleging that it was confidential. The information that may damage national security or defense, international relationships, may lead to danger against constitutional order would be regarded as confidential.

In case the testimony of a witness includes information that may be confidential only the judges would hear the testimony. In connection with the cases on illegal organization the witnesses would be under prevention of the state.

In case disclosing the IDs of the witnesses might lead to danger against them or their relatives, the ID information would be kept secret. (Birgün-Milliyet-TIHV, December 5, 2004)

Manifestation contre les conditions de détention: 30 interpellations

La police turque a procédé mardi à une trentaine d'interpellations lors d'une manifestation qui a dégénéré en affrontements entre forces de l'ordre et des manifestants qui protestaient à Ankara contre les conditions de détention dans les prisons turques.

Les manifestants se sont regroupés sur la place centrale de Kizilay puis ont commencé à marcher vers une avenue lorsque plusieurs d'entre-eux ont projeté des bombes incendiaires sur le pavé, rapporte l'agence Anatolie.

Cagoulés et armés de bâtons, les manifestants ont également lancé des pierres vers la police qui les a chargé avec des matraques et fait usage de gaz lacrymogène.

Plus de 30 personnes ont été placées en détention, ajoute l'agence.

La Turquie a adopté en 2000 le système carcéral appelé de "Type F". Ces établissements remplacent les vastes dortoirs de plusieurs dizaines de détenus où les mutineries et prises d'otages étaient fréquentes par des cellules individuelles ou pour trois personnes.

Ces nouvelles conditions renforcent l'isolement des détenus et les rendent plus vulnérables à d'éventuels mauvais traitements des gardes, affirment leurs détracteurs. (AFP, 7 décembre 2004)

Are State Security Courts (DGM) back?

The Parliament Justice Commission, in line with government wishes, added an article on Tuesday allowing the founding of new criminal courts, similar to the controversial State Security Courts (DGM), which were abolished as part of the European Union harmonization process, to the new Criminal Procedures law (CMUK).

As the commission discussions on the CMUK continued, a three-article amendment proposal sent by the Justice Ministry on the replacement of the DGMs was included in the bill. According to the bill, the Justice Ministry will request from the Judges and Prosecutors Supreme Board the establishment of such criminal courts in certain cities, which will cover a wide region. More than one such court can be established in a single city, according to the amendment, and each court will be numbered. The members of these courts will not work at any other court.

On cases that involve state security, prosecutors assigned by the Judges and Prosecutors Supreme Board will be personally in charge of investigations and the maximum time in police custody will be 48 hours, instead of 24, for such crimes. In regions under emergency rule, the time spent in custody can be increased from 4-days up to 7-days.

Prosecutors in charge of such crimes will be able to utilize vehicles and equipment belonging to the state. Information requested by judges and prosecutors will be submitted to the court within 10 days.

Republican People's Party (CHP) deputy Yüksel Çorbacžog˜lu said that such courts did not correspond with a country that respected the rule of law. He said: "When we abolished the DGMs, we thought we were democratizing the country. Unfortunately the DGMS are returning." CHP's Orhan Eraslan asked why such amendments were being made to the CMUK, which was supposed to be a democratizing force.

Justice Minister Cemil Çiçek said that the abolishment of the DGM and their replacement with a new type of court had been already agreed.

Secret surveilance back in CMUK

During the session on Tuesday afternoon, the Justice Commission approved the secret surveilance clause that was rejected on Monday. The secret surveilance of suspects by security forces had drawn the ire of both ruling party and the opposition deputies on Monday, before being rejected.

The clause was reassessed on Tuesday and the secret survailance of suspects by security forces, "outside of homes," were accepted by the commission. (TDN, December 1st, 2004)

TIHV's Recent Human Rights Report in Brief

Stop Warning

On 31 December 2004, the commission constituted by IHD, Mazlum-Der and trade union for public workers in health sector SES announced its reports on the killing of Yücel Solmaz, who was a civil servant on charge at a clinic in Van and was shot to death on the night of 25 December 2004 in Edremit district of Van on the allegation that he did not obey "stop warning". According to the report the necessary security measures were not taken in the place of the incident and the place was within the authority field of the police but not the gendarmerie. (BIA-TIHV, Janvier 3, 2005)

Torture in Trabzon

Hakan Er, who was detained on 31 December 2004 in Trabzon, announced that he was beaten by the police officer Sadi Ilhan in Çarci Police Station. Hakan Er said that there were 3 stitches on his nose due to hits. (Milliyet-TIHV, Janvier 3, 2005)

Mine Victim on Trial

Selahattin Gündüz (55) was heavily wounded when he stepped on a mine on 16 November 2004 nearby Yaylak village in Kulp district of Diyarbakir. He lost one of his eyes. He was detained on 21 November and arrested afterwards. Public prosecutor in Diyarbakir launched a case against Gündüz on charges of "being member of Hezbollah and possessing explosives". Diyarbakir Heavy Penal Court No 5 started to hear the case on 29 December 2004. Gündüz testified at the hearing to the effect that he was widening the road in front of his house when the mine exploded. His lawyer Serhat Eren alleged that the case was launched upon slanders by village guards and the commander of Kulp Gendarmerie Station. The court adjourned the hearing to 24 February 2005. (Özgür Gündem-TIHV, Janvier 3, 2005)

Detentions and Arrests

Mehmet Yilmaz and Mahmut Kaplan, who had been kept for 5 months in Peshaver in Pakistan for being member of Al Quaide were extradited on 31 December 2004 to Turkey. They were arrested in Antep. B.M. (44), H.B. (44), S.G. (29), B.G. (25) and I.Y. were detained in Elazig on the allegations of "being member of TIKKO". Fadime Özkan and Gülümser Deniz who were detained on 24 December for the same reason were reportedly arrested. (Milliyet-Star-TIHV, Janvier 3, 2005)

Attacks and Clashes in Southeast

During a clash that broke out on 2 January in Senoba region nearby Sirnak 2 HPG militants died. According to a press release by HPG 97 militants, 11 village guards, 33 officers, 390 privates and 20 police officers allegedly died during the clashes in 2004. It was also alleged that 19 soldiers died during clashes with the Iranian forces. (Özgür Gündem-TIHV, Janvier 3, 2005)

Student Dismissed from the School

Gonca Erol, student at Law Faculty of Izmir Dokuz Eylül University, was dismissed from the university in connection with the "demonstrations she participated". Disciplinary Council of the Law Faculty reportedly decided to dismiss Gonca Erol on the grounds that she was temporarily dismissed from the school on various times.  (Evrensel-TIHV, December 30, 2004)

Detentions and Arrests

Members of the Socialist Platform of the Oppressed Fehmiye Baskin and Alparslan Yerlikaya, were detained on 29 December in Diyarbakir. (TIHV, December 30, 2004)

DEHAP Member Burnt Himself

Sabir Sertoglu, member of DEHAP Youth Wings, set himself to fire in front of AKP office in Aydin. Sertoglu was taken to Aydin State Hospital and he is under intensive care. (Cumhuriyet-TIHV, December 29, 2004)

Prisoner Relative Threatened

Nedim Kaçar, whose father Hanifi Kaçar is a convict in Adana Kürkçüler Prison for "being member of illegal organization" made an official complaint to the public prosecutor in Adana on the allegation that the civilian dressed police officers raided their house. Kaçar appealed to IHD Adana branch and told the followings there: "One of the person who came to the house directed a gun to my head. I lied down the ground. I went to my mother's room and said that they should not stand up. Meanwhile my mother got out and started to shout. The persons got into a car in front of the house and went away. All our neighbors witnessed the incident. However, they could not get out of their houses due to fear". (Özgür Gündem-TIHV, December 29, 2004)

Detentions and Arrests

Ramazan Korkmaz, who was detained on the allegation of "being member of Kongra-Gel" in Kadifekale quarter of Izmir, was arrested. Veli Sener, who was detained with Korkmaz, was released to be prosecuted without remand. Six persons were detained when the group, who staged an action in Ankara Abdi Ipekçi Park to protest the ban on wearing headscarf, wanted to march to the GNAT. (Milliyet-TIHV, December 29, 2004)

Stop Warning

Non-commissioned officer Atalay Boylu, privates Halil Kül, Hakan Sengül, Ismail Kiliç, Mustafa Demiral and Müslüm Demir were detained in connection with the killing of Yücel Solmaz, who was a civil servant on charge at a clinic in Van. Yücel Solmaz had been shot to death on the night of 25 December in Edremit district of Van on the allegation that he did not obey "stop warning". Müslüm Demir was arrested on 26 December. Hacer Anilir, who was in the car with Solmaz, testified as follows before the public prosecutor: "We were four persons and went to Edremit. We deported from there at about 01.30am to go to Van. While we were approaching to the Gendarmerie Station four persons with snow masks wanted us to stop. The car slowed down but when we were about to stop they turned their guns on us. We escaped because we were afraid of. We thought they might be terrorists. They opened fire after us. Yücel Solmaz was shot. One of the soldiers shot against the car for four times". (Özgür Gündem-TIHV, December 28, 2004)

Demonstrations Against War

On 27 December Urfa Penal Court of First Instance No 2 started to hear the case launched against the 14 persons who threw stones and eggs to the U.S. military vehicles that came to take the rocket that fell nearby Büyük Mürdesi hamlet of Dagyani village of Urfa on 29 March 2003. Defendant Mustafa Karakus testified as follows: "The rocket could have fallen on our houses and may have killed many persons. None of the state authorities condemned this incident. We threw stones and eggs in order to show our reaction". The hearing was adjourned to 20 April 2005 to hear the testimonies of the defendants.  The indictment wants the defendants Mustafa Karakus (headman), Mahmut Kaya, Mahmut Karakus, Ali Demirel, Ahmet Kaya, Hasan Uçar, Ibrahim Kaya, Hüseyin Kaya, Hasan Aslan, Hüseyin Aslan, Ali Deniz, Hüseyin Çakmak, Hüseyin Abdan and Hüseyin Kaya to be sentenced for "hitting and destroying others' property". (Cumhuriyet-TIHV, December 28, 2004)

Egitim-Sen Executives on Trail

On 27 December Ankara Penal Court of First Instance No 13 started to hear the case against Chair of Egitim-Sen Alaattin Dinçer and members of Executive Board Ali Berberoglu, Adnan Gölpžnar, Fevzi Ayber, Emirali Simsek, Elif Akgül and Nazim Alkaya in connection with the demonstrations to protest in the closure case on charges of "staging unauthorised demonstration". Alaattin Dinçer testified to the effect that since the demonstration was too crowded, people had to use Sihhiye Square besides Abdi Ipekçi Park and the police was informed about this development. (Özgür Gündem-TIHV, December 28, 2004)

Retired Teacher on Trial

On 24 December, Istanbul Penal Court of First Instance concluded to hear the case against the retired teacher Hasan Basri Aydin (75) launched on charges of "insulting the state" according to the Article 159 TPC in his book entitled "Letters to God 2". The court acquitted the defendant on the grounds that the expressions in the book remained within the limits of criticism. (BIA-TIHV, December 27, 2004)

Stop Warning

On 25 December the gendarmerie soldiers shot Yücel Solmaz to death in Edremit district of Van, allegedly because he did not listen to stop warnings and kept driving. (Milliyet-TIHV, December 27, 2004)

Prisons Operation

On 24 December, Eyüp Penal Court No 3 continued after nearly one year to hear the case of 167 prisoners, 31 of whom were female. They are charged with an armed uprising during the "return to life operation" in Bayrampasa Prison in December 2000. Only the defendant who attended the hearing was Mehmet Güven. Not taking the remanded defendants to the hearing and not delivering the evidences to the defence lawyers led to dispute. Lawyer Ömer Kavili stressed that they were not given some 35 parcels of evidences and the video recordings of the operation for 3 years. Lawyer Behiç Asçi added that the physical structure of Bayrampasa Prison was changed and the evidences were darkened. Public Prosecutor answered the allegations and stressed that they have to give the evidences to the defence. On 19 December 2003 defence lawyers had tabled an appeal for dismissal against the judge as they had been restricting the right to defence. But the court had rejected the demand and sent the files to the higher court Eyüp Heavy Penal Court for investigation of the demand. (Evrensel-TIHV, December 25, 2004)

Detentions and Arrests

Faruk Tastan was detained in Izmir on the allegations of "being member of Kongre-Gel", Bahri G. (50) and his son Tacettin G. were also detained on the allegations of "aiding an illegal organisation". Çetin Yildirim and 5 persons were detained in Istanbul on the allegations of "being member of the radical Islamist organisation Vasat". (Milliyet-TIHV, December 24, 2004)

Attacks and Clashes in Southeast

Two soldiers were reportedly killed and two soldiers were wounded during a clash that broke out on Gabar Mountain nearby Sirnak. (Özgür Gündem-TIHV, December 27, 2004)

Dev-Yol (Revolutionary Path) Trial

Ankara Heavy Penal Court No 6 continued to hear the retrial of the defendants in the "Revolutionary Path" (Dev-Yol) case that had started at Ankara Military Court on 18 October 1982. The court issued arrest warrants against the defendants Bünyamin Inan, Nuri Özdemir, Osman Nuri Ramazanoglu, Nurettin Aytun, Emin Koçer, Yasar Kambur, Veli Yildirim and Celal Mut who did not attend the hearings. The court adjourned the hearing to a later date. On 28 May, 11th Chamber of the Court of Cassation quashed the verdict of Ankara Heavy Penal Court No 6 on the grounds that death penalty was abolished. (Milliyet-TIHV, December 24, 2004)

Physicians on Trial

On 22 December, Istanbul Penal Court of First Instance No 7 continued to hear the case against 85 persons including executives of Turkish Medical Association (TTB), union for the workers in health sector SES, unions, professional chambers and Patients' and Patients' Relatives' Rights Association (HAYAD) who attended the actions organised by TTB and SES for free treatment and to protest in the hard working conditions. The indictment wants the defendants to be sentenced according to Article 236 TPC for "leaving duty without permission". The court adjourned the hearing to 26 January 2005. (Evrensel-TIHV, December 24, 2004)

Mass Grave

The mass grave found nearby Kepre hamlet of Alaca village of Kulp district in Diyarbakir was handled by GNAT Human Rights Investigation Commission on 22 December. The report prepared by AKP MPs Cavit Torun and Hakan Ta_çi and CHP MP Mesut Deger was studied by the commission. The commission decided to interview with Arif Sakik, who alleged that "the killing of the villagers was an operation in the organization" and to issue an official complaint against the public prosecutor in Kulp for "not collecting the evidences carefully". Human Rights Commission Chairman Mehmet Elkatmis made an announcement after the meeting and stated that relatives of the 11 missing villagers launched a case at the European Court of Human Rights for this incident happened in 1993 before the completion of the national procedures and the Turkish state was forced to pay TL 1 trillion in compensation. Elkatmis said: How did the incident happen, who did it and how it was done are not clear". Elkatmis also announced the tobacco case and some of the cloths as the new findings. (Sabah-TIHV, December 23, 2004)

Torture Trial Ended In Acquittal

On 22 December, Izmir Penal Court of First Instance No. 7 concluded the case against the former Director of Anti-Terror Department at Izmir Security Directorate Muhtesem Cavusoglu and police officers Mesut Angi, Alim Erçetin and Hürriyet Gündüz on charges of torturing Mehmet Deste, who had been detained in 2002 and tortured during four days of detention. The court decided in the acquittal of the defendants on the grounds of "lack of evidence". (TIHV, December 23, 2004)

Incident at the Univesity

Leftist students at Konya Selçuk University, who wanted to stage a press statement on 22 December, were attacked by the rightist students. Police intervened the incident and detained 19 students. (Milliyet-TIHV, December 23, 2004)

Students Dismissed from the University

Hüseyin Aydin, student at Diyarbakžr Dicle University, were dismissed from the university for one month on the allegation that "he invited mayor candidate Osman Baydemir before the local elections on 28 March".(TIHV, December 23, 2004)
 
Detentions and Arrests

Hatice Sen, Abdülkerim Kara, Sedat Duman and Sevdin Nergül, who were detained during the operations in Aydin and Sirnak on the allegations of "being members of Konra-Gel", were arrested on 22 December. (Milliyet-TIHV, December 23, 2004)

Parliamentary Report on Mass Grave

Parliamentary Human Rights Commission released its report on the mass grave of 11 persons found nearby Kepre hamlet of Alaca village in Kulp district (Diyarbakir). The report was prepared by the AKP MPs Cavit Torun, Hakan Tasçi and CHP MP Mesut Deger. The major findings of the report are as follows: "The persons who had disappeared after detention had no relation with the terrorist organization PKK. In addition, any relation or allegation of relation was not revealed in the official records. It was revealed that the public prosecutor did not collect the evidences carefully, wanted the villagers to collect and bring him the bones and the properties of the victims after learning about the incident and went to the place of incident together with the representatives of national press after the villager brought the bones and the properties in a sack. According to the file that prepared by the Public Prosecution Office in Kulp which quoted the decision of the EcoHR, the incident happened during the operation conducted by troop came from Bolu and commanded by General Yavuz Ertürk. Although the EcoHR decided in compensation to relatives of the victims, we find it necessary that legal procedures have to be restarted on the grounds that the relatives of the victims still suffer. The investigation that would be done by the Forensic Institute on the bone pieces and other evidences would clear the incident. Even if the investigation reveals that bones and the properties do not belong to those villagers, the result will not change because it is obvious that the villagers disappeared after having been detained during operations conducted against Semdin Sakik". (Cumhuriyet-TIHV, December 22, 2004)

Juvenile Tortured

A court case was launched against the police officers Ahmet Yildirim and Oguz Sahan on the allegations of torturing the juvenile Tacettin Kurt who was detained on 22 September at Children Department of Van Security Directorate. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 245 TPC for "ill treatment". The case would commence at Van Penal Court of First Instance. Lawyer Murat Timur announced that Tacettin Kurt's father Sahabettin Kurt filed an official complaint against the police officers who wanted him to withdraw his complaint on 18 November. (Özgür Gündem-TIHV, December 22, 2004)

Convict Beaten

Deniz Bakir, who was detained during the demonstration organized to protest in the Law on Execution of Sentences on 10 December in Ankara and arrested afterwards, was reportedly beaten by the guards in Sincan F-type Prison. Bakir's sister Derya Seker announced the followings concerning the incident: "My brother had been released in 2001 because of poor health due to death fast. When I went to visit him, I saw bruises on his body. My brother told that he was taken out of his cell and taken to an unknown place in the prison at the evening hours. He was beaten there till the morning by the guards. The guards said him: 'We know how to make you ill'". Deniz Bakir had been kidnapped by unknown persons in January in Istanbul and beaten heavily. (Özgür Gündem-TIHV, December 22, 2004)

DEHAP Members on Trial

A court case was launched against eight members of DEHAP including chairman of DEHAP in Bursa Murat Avci in connection with the slogans shouted during the festival organized by DEHAP in Gemlik district of Bursa on 11 June. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 312 TPC. (Özgür Gündem-TIHV, December 22, 2004)

Incident At University

Leftist students, who wanted the cancellation of the conference in Cebeci Campus of Ankara University to which Chairman of Workers' Party (IP) would participate, was attacked by the students who are the supporters of Workers' Party. 13 students were wounded during the incident. (Zaman-TIHV, December 22, 2004)

Detention and Arrests

Adnan Aslan, Cihan Hayta, Hüseyin Tas and another person were detained in Eskisehir while putting up posters for protesting the killing of Ahment Kaymaz and his son Ugur Kaymaz in Kisiztepe district of Mardin. (Özgür Gündem-TIHV, December 22, 2004)

Juveniles Tortured, Lawyer on Trial

On 20 December Diyarbakir Heavy Penal Court continued to hear the case against Zülfü Dündar, lawyer of the juveniles B. Dokuz (15) and M. Okçu (14) who had been detained on 23 April in Hani district (Diyarbakir), on the allegation of "misconduct of duty". The indictment asserts that although the public prosecutor in Hani decided not to prosecute concerning the allegation that "smearing the juveniles' faces with feaces in detention" Dündar later announced that it was true that the juveniles' faces were smeared with feaces. The hearing was adjourned to 9 February 2005 for the completion of the deficient documents. (Özgür Gündem-TIHV, December 21, 2004)

Death Penalty

"Draft Law on Protocol No. 13 to the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, Concerning the Abolition of the Death Penalty in All Circumstances" was submitted to GNAT on 20 December. With this protocol, death protocol will have been abolished in all cases also in respect of acts committed in time of war or of imminent threat of war. As the justification of the draft, it was stated that Turkey would have reached the international standards with the approval of Protocol No. 13 (3 May 2002) that was ratified by Turkey on 9 January in Strasbourg. (Hürriyet-TIHV, December 21, 2004)

"Return to Life" Operation

The police intervened the members of the Committees for Revolutionary Prisoners' Relatives who wanted to stage a press announcement in front of Galatasaray Lyceum in Istanbul on 18 December for the anniversary of the prisons' operation "Return to Life" on 19 December 2000. The police beat them and used tear gas. 17 persons including Atilim correspondent Hüsniye Seçkin were detained during the incident. The other demonstrations in Istanbul, Ankara and other cities ended without any casualties. (Özgür Gündem-TIHV, December 20, 2004)

Detentions and Arrests

Cihan Karaçöl, Diyarbakir representative of Socialist Platform of Oppressed (ESP), was detained on 17 December. (BIA-TIHV, December 20, 2004)

Clashes and Attacks in Southeast

According to a press release by HPG the Syrian militant Sead Yunus was killed during a clash that broke out on 10 December nearby Dörtyol district of Hatay. (Özgür Gündem-TIHV, December 19, 2004)

IHD Executive Beaten

Abdulkadir Aydin, Executive of IHD Diyarbakir branch, was assaulted by police. When police started to wait in front of the building where IHD Diyarbakir branch organized the seminar titled "Do You Know Your Rights?" Aydin wanted to note the registration plate of the police cars; the journalists also shot the cars. Then the police officers wanted to seize the notes of Aydin and he videotapes of the journalists. When Abdulkadir Aydin wanted them show their IDs, police officers assaulted him and wanted to detain him. Upon objection of lawyers Sila Talay and Selahattin Demirtas, executives of IHD Diyarbakir branch, police officers did not detain Aydin. The seminar was postponed. (Özgür Gündem-TIHV, December 17, 2004)

Theatre Play Banned

Aydin Governorate did not give permission to Municipality City Theatre for staging the theatre play "Bir Ceza Avukatinin Anilari (Memories of a Lawyer). Yalin Dinçer, President of Culture and Art Commission of Aydin Municipality, stated that Turkish Radio and Television (TRT) broadcasted the movie, screenplay by Prof. Faruk Erem, after 12 September 1980 Coup. Dinçer announced that the play was banned on the following allegations: "The play does not support the national ideals and moral values to unite conservative persons who have national awareness. It does not include positive imagination and suitable words. It includes obscene scenes that are not appropriate with the social order and harmful for the development of children and juveniles. There are political, ideological and separatist inspirations in it thus not appropriate to stage in schools." (Radikal-TIHV, December 17, 2004)

Detentions and Arrests

On 16 December Istanbul Haevy Penal Court No 13 arrested Hikmetullah Gezici, Sahabettin Basaran and Takyeddin Altin on the allegations of "being member of Hezbollah and participating the attacks in Mardin and Diyarbakir during which four persons were killed". (Cumhuriyet-TIHV, December 17, 2004)

Clash and Attacks in the Southeast

Corpses of TIKKO militants Seçkin Göç and Özgür Çakar were found in Koyungölü valley nearby Ovacik district of Tunceli. Göç and Çakar were reportedly buried long time ago. The reason of their death is not known. (Milliyet-TIHV, December 17, 2004)

Persons Beaten by Police

The street peddler Mehmet Aydin Babayigit appealed to IHD Istanbul branch on the allegations that the police officers and municipality police beat him and his relatives in Bagcilar quarter of Istanbul on 3 December. Babayigit said that a raid was conducted to the minibus in which he sells goods. Officers beat his son F. Babayigit (15), another son S. Babayigit (13) who intervened officers and his relative Abdullah Babayigit. He told that S. Babayigit's right arm was broken and Abdullah Babayigit was shot at his right leg. (Özgür Gündem-TIHV, December 16, 2004)

Massacre in Prison

On 14 December Diyarbakir Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against 1 doctor, 6 prison guards, 36 police officers and 29 soldiers charged in connection with the killings of 10 and injuries of 23 prisoners in Diyarbakir E-type Prison on 24 September 1996. In his summing up the case public prosecutor alleged "the defendants intervened because of necessity and self-defence while they were performing an order but exceeded the limit and caused the death of 10 persons". Public prosecutor wanted 54 defendants, consisting of soldiers and police officers, to be sentenced 8 years' imprisonment according to 452/1 TPC (killing without intent) and decreasing the sentences to 4 years' on the grounds that they did the action under provocative condition. Public prosecutor wanted the two security officials to be acquitted. He also demanded the case against the doctor of the prison Serdar Gök and nine defendants, who are indicted for "misconduct of duty", and six prison official, who are indicted for "killing without intent", to be dropped on the grounds of lapse of time. (Cumhuriyet-TIHV, December 16, 2004)

Death Fast

9th Penal chamber of the Court of the Cassation quashed the verdict against 19 people, who had been detained on 5 November 2001 during an operation against a house in Küçükarmutlu quarter (Istanbul) where several people were conducting solidarity hunger strike against the F-type prisons. In the decision, The Court of Cassation claimed that the defendants should be indicted for "aiding illegal organization" instead of "being members of illegal organization". The court also decided in the acquittal of Zeki Dogan, Sinan Tökü, Güzin Tolga, Eylem Göktas, Ahmet Güzel, Gamze Turan and Vedat Çelik. On 25 February Istanbul SSC had sentenced Dursun Ali Pekin, Halil Aksu, Haydar Bozkurt, Hakkž _im_ek, Hüseyin Akpžnar, Madžmak Özen, Serap Boyoglu and the remanded defendants Zeki Dogan, Sinan Tökü, Güzin Tolga, Eylem Göktas, Ahmet Güzel, Gamze Turan, Vedat Çelik, Selma Kubat to 12 years and 6 months' imprisonment for being members of an illegal organisation. The court also decided in the arrest of the defendants who had been tried without remand. Sultan Yildiz, Arzu Güler, Baris Kas and Bülent Durgaç had been killed during the operation. (Birgün-TIHV, December 16, 2004)

Protest Against Law on Execution of Sentences

Members of Socialist Youth Association Senol S. (25), Cem Atakan S. (21), F.I. (17) and Y.Ç.T. (18) raided the building of AKP in Konak district of Izmir in order to "protest the Law on Execution of Sentences". After locking the chairwoman of woman wings in Izmir and two members in a room they chained themselves. They were detained after a while. (Milliyet-TIHV, December 16, 2004)

Stop Warning

The report prepared by the members of the Human Rights Center of the Van Lawyer's Bar lawyers Murat Timur, Serdar Kartal, Taner Polat, Tacettin Soganda, Erdal Aydin, Hüseyin Dayan and Rasim Saygin concerning the killing of the shepherd Fevzi Can (19) neaby Örencik hamlet of Ortaklar village in Semdinli district (Hakkari) on the night of 30 November was announced. The lawyers interviewed with Semdinli Governor Mustafa Cihat Feslihan, mayor Hursit Tekin, public prosecutor Tekin Küçük, who carries out the investigation and relatives of Fevzi Can while preparing the report. Referring the public prosecutor's statement "they could have put two guns nearby the killed person as if there was a clash", the lawyers asked "does this mean that there happened similar cases in the region that have not been enlightened?" The report also stressed that the sheep seized by the soldiers were not smuggled thus they were surrendered to their owners. It was also alleged in the report that the committee's work was tried to be prevented. (Özgür Gündem-TIHV, December 15, 2004)

NATO Actions

Çubuk Penal Court of First Instance acquitted the defendant in the case launched against 5 persons who wanted to demonstrate against US president George Bush at Ankara Esenboga Airport on 24 June. The court stated in its decision that the action cannot be regarded as a demonstration on the grounds that a demonstration can be staged by at least seven persons and the persons did not have any chance to catch the President of the USA George W. Bush. The indictment wanted the defendants Lawyer Ender Büyükçulha, Lawyer Gökçe Yilmaz, Mehmet Yördem, Hasan Kurt and Kenan Demir, who call themselves as "Team for Catching Bush" to be sentenced on charges of "staging an unauthorised demonstration". (Vatan-TIHV, December 15, 2004)

Incident at University

Police intervened the students, who were waiting in front of Istanbul Courthouse for the students who were detained on 13 December after the fight broke out between rightist and leftist students. 148 students were detained on the allegations that" there were persons who were wanted in connection with the fight occurred on the day before". Meanwhile, 47 of the 54 students who were detained in connection with the fight were released while Alisan Delek, Eren Saritas, Ercan Karakaya, Nazim Soylu, Ismail Karatepe, Kemal Okur and Zafer Kuran were arrested. (Radikal-Sesonline-TIHV, December 15, 2004)

Action at the GNAT

Baris Basak (25) and Hasret Tusun (20), who were detained when they shouted slogans at the GNAT during the assembly for the Law on Execution of the Sentences, were released to be prosecuted without remand. They are indicted for violating the Law on Meetings and Demonstration. Student H.K. (17) was arrested on the allegation of "being member of an illegal organization". (Milliyet-TIHV, December 15, 2004)

Mine Explosion

The bomb that was thrown to the building of Idealists' Union in Küçükyali quarter of Maltepe district (Istanbul) on the evening of 14 December caused material damage. (Cumhuriyet-TIHV, December 15, 2004)

Torture Trial Ended in Acquittal

On 13 December Diyarbakir Heavy Penal Court No. 3 concluded the case that was launched against the police officers Hüseyin Demir and Haluk Bayrak Deniz on the allegation of torturing Veli Tosun who had been detained in 1999. The court acquitted the defendants on the grounds of "lack of evidence". Another case that was launched against the prison administrator and five soldiers for beating of Tosun while entering the prison is reportedly held at the same court. (Hürriyet-TIHV, December 14, 2004)

Torture Allegation

Member of Socialist Platform of the Oppressed (ESP) Ömer Ulu announced during the press conference at IHD Istanbul branch on 11 December that he was kidnapped by some police officers who had snow masks. ESP representative Figan Yüksekdag stated the followings during the press conference: "He was interrogated by threatening gun and tortured by four persons in a white car having black windows no registration plate. It was obvious that they were police officers. After 2 and half hours later he was left in a deserted area nearby Bahçelievler- Çobançesme on E-5". Yüksekdag added that they knew that the persons who kidnapped Ulu were police officers. (Özgür Gündem-TIHV, December 14, 2004)

MGV Case

18th Legal Chamber of the Court of Cassation confirmed the decision of Ankara Judicial Court of First Instance No 25 against National Youth Foundation (MGV). The court had decided in the closure of the foundation. The Court of Cassation stated the followings in its decision: "They are trying to change the Constitutional order by changing the political, legal and economic fundamentals of the according to the religious grounds. We cannot connive at these actions thus the foundation should be closed." It was also told in the decision that MGV was trying to raise youngsters who were followers of Arab nationalism. The closure case against the MGV had been denied before but the Court of the Cassation had quashed this decision. Upon this, the case was handled again and it was decided to close the MGV on 3 July. (Cumhuriyet-TIHV, December 14, 2004)

Election Fight

Village guard Isa Kemer and his relative Tahsin Kemer died and seven persons were wounded during the fight that was broke out about the results of the 28 March local elections in Gelialan village of Selim district (Kars) on 13 December. (Özgür Gündem-TIHV, December 14, 2004

Incident at the University

A fight was broke out on 13 December at Istanbul University between rightist and leftist students. Police used tear gas to disperse the students and detained 55 of them. (Radikal-TIHV, December 14, 2004)

Students on Trial

Public prosecutor in Ankara launched a case against 42 persons in connection with the demonstration organized to protest YÖK on 6 November. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Law on Meetings and Demonstration (Law No. 2911). (Cumhuriyet-TIHV, December 14, 2004)

Action at the GNAT

Juveniles H.K. (17), Baris Basak (25) and Hasret Tusun (20) were detained when they shouted slogans at the GNAT during the assembly of the K-Law on Execution of the Sentences. The juveniles were prevented to open a placard signed by "Youth Initiative for Peace" and reportedly saying "I am from Europe, I am from Turkey, I am Turkish, I am Lazish, Circassian, I Want From the Both Side to Cease Fire for a Democratic Solution". (Milliyet-TIHV, December 14, 2004)

Prisons' Operation

On 7 December, Çanakkale Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case launched in connection with the prison operations conducted on 19 December 2000, against 154 convicts, incarcerated in Çanakkale E-type Prison and 563 security officials. Judge Hayri Demir announced that that General Command of Gendarmerie sent the videotapes to the court and gave them to lawyer Gül Kireçkaya. Gül Kireçkaya announced that they were waiting for the tapes for 3,5 years and they were said previously that General Command of Gendarmerie did not have them. She added that they would make an announcement after watching the tapes. The court adjourned the hearing to 5 January 2005 for the testimonies of the firemen who were on duty on the day of the operation. (Radikal-TIHV, December 13, 2004)

Demonstration Prevented, Students Attacked

The police intervened the press conference held in Görükle Campus of Bursa Uludag University on 6 December to protest in the disciplinary investigations against students who joined the protest demonstration against Higher Education Council (YÖK). Police dispersed the group by using truncheons and detained some 40 persons including EMEP General Execution Committee member Sinan Ceviz and Selçuk Yilmaz, EMEP Chair for Inegol district in Bursa. A group of EMEP members who wanted to stage a press announcement on 7 December in connection of the beating of Eftal Atbas, student at Çanakkale 18 March University, by rightists were attacked by the members of Idealists' Union. 8 students were wounded and 2 persons were detained during the incident. (Cumhuriyet, Özgür Gündem-TIHV, December 13, 2004)

Demonstrators on Trial

On 7 December, Mersin Penal Court of First Instance No 5 continued to hear the case against 7 persons in connection with the petitions for the release of Abdullah Öcalan. Yunus Asan and Sükrü Sungur were released at the hearing. Mevlüt Uçar, Kazim Avci, Süleyman Çakmak, Zümeyra Oguz, Ozan Bekçi, Ali Aktas and Mehmet Eren Teke are still remanded in this case. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 312 TPC and for violating the Law on Meetings and Demonstrations. (Özgür Gündem-TIHV, December 13, 2004)

Students Beaten by Rightists

The students N.S.K. (17) and A.K. (16) who rejected to register to the Idealists' Union in Bodrum district of Mugla were reportedly abducted and beaten. The students announced that they were abducted on 1 December by 7 persons in front of Tourism School in Turgutreis and after having been taken to a depot they were beaten for 4 hours. Ayhan Karahan, Chair for IHD Bodrum branch, made a press announcement in connection with the incident and stressed that similar incidents happened in the district recently. (Milliyet-TIHV, December 13, 2004)

Villagers Detained

The villagers dwelled in Sinan village in Bismil district of Diyarbakir staged a demonstration on 5 December on the grounds that "the feudal lord" of the region forcibly expelled from their land. The villagers prevented the tractors of Resit Sinan to go to the lands. The gendarmerie intervened the incident and detained some 300 persons. On 6 December 27 villagers were detained during raids. (Evrensel-TIHV, December 13, 2004)

Detentions and Arrests

Ibrahim Erkul, DEHAP Vice-Chair for Sirnak, Besir Katar, DEHAP executive for central district, and DEHAP members Salih Benzer and Sabri Dal were arrested on charges of "aiding an illegal organisation", Sevdin Nergiz, Sedat Duman and Kadri Bahsis were arrested on charges of "being member of an illegal organisation". They were de4tained on 30 November. Hüseyin Avsar, DEHAP executive for Cizre district, DEHAP members Hamza Katar, Abdulrezzak Katar, Yusuf Caner and Ihsan Ertak were released. Suna Parlak, writer with the daily Özgür Gündem, and Helen Buket Adli, member of Gökusagi Woman Association, who were detained on 4 December in Istanbul, were released on 8 December. Hasan Çelik, Ali Bilgin, Yakup Yilmaz and Ismet Susan, who were detained in Eskisehir on the allegations of "being member of Kongre-Gel, were arrested. A.Ç. and H.Ç. were released. (Evrensel, Milliyet, Özgür Gündem-TIHV, December 13, 2004)

Teacher Threatened by the Police

Serdal Ilik, teacher in a school in Ortaköy town in Kocaali district of Sakarya, made an official complaint against the police officer Yasar Ceylan, on duty at the Prime Ministry. According to the news gathered Ilik warned the students in the garden of the school not to disturb people. Yasar Ceylan came to the school after the incident when one of the students said to him that the teacher beat him. Ceylan squeezed the throat of Ilik and threatened him. Ilik made an official complaint against Yasar Ceylan with the public prosecutor. (Zaman-TIHV, December 10, 2004)

Incident during Symposium

A group of rightist protested the invitation of the Labour Party leader Dogu Perincek to the "Eurasia Symposium" in Gazi University in Ankara and during the attack Onat Özer was stabbed at his leg and back. The police dispersed the students by using tear gas and truncheons, and some 20 students were wounded. Göksel Çaglav, correspondent with the daily Sabah, was also wounded with stab and iron sticks. The attackers also broke the windows of Caglav's car. (Sabah-TIHV, December 10, 2004)

Law Office Raided

The police raided Asrin Law Office; lawyers of Abdullah Öcalan are also working for this office, on 4 December. The raid was conducted on order of Istanbul Heavy penal Court No 10 and some 50 diskettes and many documents were seized. Lawyer Okan Yildiz announced that Öcalan's defense prepared for ECHR was also seized: "Under normal conditions the raid had to be conducted during day time, but this was on the night. The office was deeply searched. The reason of the raid and the way it was conducted are contradictory." (Özgür Gündem-TIHV, December 10, 2004)

Detentions and Arrests

Burhan Bengü, Murat Kayikçi, Özgür Özel, Mehmet Ali Bozok, Kurtulus Çelik, Serkan Yüksel and member of the music group "Grup Yorum" Inan Altin were detained in Istanbul on the allegations of "being member of DHKP-C". 22 workers, members of the trade union for the workers in transportation sector TÜMTIS, who were detained on 30 November, were released on 3 December by the court. Suna Parlak, writer with the daily Özgür Gündem, was detained on 4 December during a house raid. Hüseyin Dogar, who was detained in Van, was arrested on 4 December for "aiding an illegal organization". Ramazan Çeber and Bekir Kiliçaslan, who were detained recently in Istanbul, were released on 4 December by the court; Zemirhan Alayumad, Ihsan Kalkan and Mehmet Hanifi Öncel were arrested on the grounds of "aiding an illegal organization". (Star-Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, December 10, 2004)

Clashes and Attacks in Southeast

TIKKO militants Ecevit Bulut and Ebru Aslan were reportedly killed during the clash broke out on 9 December nearby Dayilar village of Mazgirt district in Tunceli. The official complaint by IHD alleging that Fatma Iyidem the YJA (HPG's sub organization of female militants) militant who killed herself in order not to get caught in Siirt on 6 September was tied to a panzer and dragged was concluded with the decision of not to prosecute. In its decision public prosecutor alleged that there were no traces of drag on the body, the bruises on the legs were related to death, the bleeding in vagina was due to menstruation and she died with a single bullet to her head. (Özgür Gündem-TIHV, December 10, 2004)

Torture in Istanbul

The travesty S.D., IHD member, who was detained on 17 November in Istanbul, was reportedly tortured in custody. Both arms of S.D. were broken due to torture and S.D. was arrested afterwards on charges of "resisting the security forces". According to the press release by IHD S.D. was beaten by police officers on duty at Kadiköy Security Directorate and S.D. was given a report by Kadiköy Forensic Institute certifying 15 days' inability to work. (TIHV, December 2, 2004)

Torture in Mugla

Engin Tosun (16), who was detained on 9 September in Güllük town in Milas district of Mugla and arrested on charges of "being meber of an illegal organisation", was reprotedly tortured. His father Ali Ihsan Tosun announced that they were not informed that their son was detained and they were not alos allowed to call him: "When I visited my son he told me that he was tortured. There were traces of cigarette burns on his arms. Boiled patatoes were put in his armpits. The traces are still clear." He added that his son, when he was in Milas Security Directorate, was forced to sign a testimony saying that he joined the the camps of PKK: "When he was taken to the public prosecutor he was also forced not to change his testimony. Having been tortured he did not change." Ali Ihsan Tosun announced that they appealed to IHD Izmir branch and Lawyers' Group To Prevent Torture at Izmir Bar Association. (Özgür Gündem- TIHV, December 2, 2004)

Poster Trial

Ankara Peace Penal Court No 9 acquitted at the first hearing the students at Hacettepe University Izzet Dogan, Kazim Rollas, Özgür Sinan Cengiz, Özge Taskin, Hasan Baris Ilgaz and Engin Kirmizigül who were on trial for putting up the posters of Turkish Medical Association (TTB) saying "No War". The court ruled that there was no crime as "putting up poster without permission" in the new TPC. (Radikal-TIHV, December 1, 2004)

Demonstrators on Trial

On 1 December, Ankara Penal Court of First Instance No. 17 concluded to hear the case that was launched against the 45 victims of earthquake in Düzce, who pitched tents in Abdi Ipekçi Public Garden in the last months of 2003 on the grounds that the authorities didn't supply them house after the earthquake happened in 12 November 1999. The case was launched on the allegations of "staging unauthorized demonstration" and the court acquitted the defendants on the grounds that "the elements of crime were not materialized". (Özgür Gündem-TIHV, December 2, 2004)

Incident at University

The students, who were distributing leaflets in Kocaeli University on 30 November concerning the beating of the student Metin Cesmeci on 5 November by rightist students, were attacked by rightists. Serhat Boztas was wounded during the fight. The police detained 4 students and DIHA correspondent Turgay Süsem. He was released some time later. (Özgür Gündem, Star-TIHV, December 1, 2004)

Detentions and Arrests

Nurettin Ibrahim Ömer, Murat Öner, Nursen Polat, Süleyman Ürper, Mehmet Aydiner, Abdulcabbar Güngen, Zerdüst Ayaz, Ibrahim Ceylan and Nirsevdin Önder, who were extradited from Iran to Turkey for "being mebers of Kongra-Gel", were arrested for "being member of an illegal organisation". During house raids conducted in Sehitkamil district of Antep HRa branch secretary Saide Çelik, Çaglar Kömürcü, Bülent Kömürcü, Osman Kömürcü, Nuri Çelik, Mine Bozkurt and Hacž Bozkurt were detained. Çaglar Kömürcü was arrested on 30 November on the allegations of "being member of an illegal organisation". Inan Altin, meber of music group "Grup Yorum", was reportedly detained on 30 November in Istanbul on the allegations of "being a member of DHKP-C". In Cizre district of Sirnak DEHAP executive for the district Hüseyin Avsar, DEHAp Vice-Chair for the district Ibrahim Erkul, executive for Central district Besir Katar and 5 persons were detained. (Cumhuriyet, Özgür Gündem-TIHV, December 1-2, 2004)

Decision of Constitutional Court

Constitutional Court stopped the implementation of one article of Law on Associations. The article was allowing the association to financially aid political parties. State President Ahmet Necdet Sezer appealed to the Constitutional Court with demand of stopping the implementation and annulment of the article. The court decided to stop the implementation of the Article 10 concerning financial aids for the political parties on 2 November. (Radikal-TIHV, December 2, 2004)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Journalists on Trial and Under Arrest

On 23 December, Istanbul Heavy Penal Court No 13 continued to hear the case against Ugur Balik, chairman of executive committee of Dicle News Agency, DIHA editor Evin Katurman, correspondents Kenan Kirkaya, Meryem Yilmaz, Beyhan Sekman and Baris Güllü, owner of the journal Özgür Halk on charges of "being member of an illegal organisation".

The court decided to combine the case with one started at Istanbul Heavy Penal Court No 10 against Baris Güllü. The court released Baris Güllü and adjourned the hearing to 31 May 2005.

The defendants were detained during raids conducted on 8 June in connection with the NATO Summit against the offices of many press organisations, associations and cultural centres in Istanbul.

The indictment wants the defendant Kenan Kirkaya on charges of "aiding an illegal organisation" and the remaining defendant on charges of "being member of an illegal organisation".

Yasar Çamyar, former editor-in-chief of the paper Alinterimiz, was arrested on 17 December.

Lawyer Ferhan Yildiz announced that he was arrested for not paying the sentences of fine given by Sisli Penal Court of First Instance.

Yildiz added that there are many on-going cases against Çamyar launched according to the Article 7/2 of the Anti-Terror Law on charges of "making propaganda of an illegal organisation". (BIA-TIHV, December 27, 2004)

Publishers and Writers Alarm EU on New Turkish Penal Code

Late last week, the International Publishers' Association (IPA) and International PEN urged Jan Peter Balkenende, current President of the EU Council, and José-Manuel Barroso, President of the EU Commission, to demand that their Turkish counterparts amend the New Turkish Penal Code, that continues to contain measures that threaten freedom of expression in Turkey, before it takes effect in April 2005.

To this effect, both organisations issued a joint guide entitled: "New Turkish Penal Code: A Long Way to Freedom of Expression", a document that spells out a number of recommendations, which, if passed, would bring the New Turkish Penal Code closer to European freedom of expression standards.

Says Lars Grahn, Chairman of IPA's Freedom to Publish Committee: "It is rather frightening that the New Turkish Penal Code provides virtually no progress on freedom of expression. Enshrined in the new Penal Code are a number of topics that remain taboo in Turkey such as the Cyprus issue and references to the Armenian Genocide. It is imperative that the EU takes action now to eliminate all remaining obstacles to freedom of expression under Turkish law."

Karin Clark, Chair of the Writers in Prison Committee of International PEN, noted that her organisation is currently monitoring over 55 cases against writers and journalists before the courts charged for their writings: "On the one hand, the European Commission recommended the start of membership

negotiations with Turkey in October this year. However, on the other hand, it recognized in its Annual Turkey Report, that the New Penal Code, adopted on 27 September 2004, provides only 'limited progress on Freedom of Expression'. We are therefore confident that the Commission will be successful in bringing the New Turkish Penal Code closer to European standards".

MORE ABOUT IPA AND INTERNATIONAL PEN:

IPA, established in Paris in 1896, represents the publishing industry worldwide through 78 national, regional and specialised publishers associations in 66 countries. International PEN was founded in 1921 in London. It is represented worldwide through 138 centres in over 100 countries. Both organisations are accredited Non-Governmental Organisations enjoying consultative status to the United Nations and seek to promote and defend the fundamental freedoms to publish, to read and to write, defending the rights of authors and publishers to create and distribute intellectual works in complete freedom. (IFEX, December 21, 2004)

Writer and Publisher on Trial in Ankara

On 22 December Ankara Penal Court of First Instance No. 2 continued to hear the case of the publishing managers of Maki Publishing House Özden Bayram and Ismet Erdogan and Fikret Baskaya in connection with a book of Baskaya titled "Articles Against the Flow".

The hearing was adjourned to 30 December for preparation of the summing up the case by the public prosecutor. Since the book includes sentences like "Sivas massacre is a massacre organized by the state as others in the past" and "This is a torture republic", the indictment wants the defendants to be sentenced under Article 159 TPC. (TIHV, December 23, 2004)

New Prosecutions against Özgür Halk and Özgür Gündem

On 23 December, Istanbul Heavy Penal Court started to hear the case against former editor-in-chief of the journal "Özgür Halk" Baris Güllü, who was detained on 15 September during raid conducted against the offices of the journal in Istanbul.

The indictment wants Güllü to be sentenced for "being member of illegal organization". Lawyer Inan Akmese announced that there are two other cases against Güllü launched for the same allegations.

Reportedly, DIHA correspondent Resat Ok was detained and arrested at Habur Border Gate in connection with the information gathered in the raid conducted to Özgür Halk.

Public prosecutor in Diyarbakir reportedly launched a case against Resat Ok on the allegation of "being member of illegal organization". Author of the daily Özgür Gündem Suna Parlak and member of Rainbow Women Association Helen Buket Atli were detained on 4 December in the framework of the same operation. (Özgür Gündem- TIHV, December 21-23, 2004)

Paper Confiscated in Dogubeyazit

The local paper "Ararat'in Sesi (Ararat's Voice)" published in Dogubeyazit district of Agri was confiscated on order of Dogubeyazit Penal Court of First Instance for using a picture of Abdullah Öcalan. On 17 December the police raided the office of the paper and seized all issues. The order was reportedly given for the issue of 9 December according to the Article 312 TPC. (Özgür Gündem- TIHV, December 19, 2004)

Radyo Dünya Trial for Separatist Propaganda

On 16 December, Adana Special Heavy Penal Court No 6 continued to hear the case against Fatih Demir, Broadcast Director of the radio Radyo Dünya, and the announcer Yeter Cemile Gündogdu launched on the allegation of "making separatist propaganda". The hearing was adjourned to 3 February 2005. The indictment wants Demir and Gündogdu to be sentenced according the Article 7/2 of the Law on Fight to Terrorism. (BIA-TIHV, December 19, 2004)

A released journalist again detained for three times

The owner and editor-in-chief of the paper "Hedef" Mustafa Benli, who was released in December after the changes made in Turkish Penal Code, was reportedly detained three times. He was also suffering from Wernicke-Korsakoff because of death fast action. He was released from Edirne F-type Prison, but detained some time later. He was released again some 3 hours later. He was detained twice afterwards in Çorum. He was detained on 7 December in connection with the cases launched for his articles appeared in "Hedef" according to the Article 312 TPC. Since the cases were closed he was released. On 8 December he was detained for not testifying in the case launched in connection with the massacre in Ankara Closed Prison. He was released after 8 hours. (BIA- TIHV, December 19, 2004)
Liberté de la presse : la Turquie encore loin des standards européens (RSF)

La Turquie est "encore éloignée des standards européens en matière de liberté de la presse", déplore jeudi dans un communiqué l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF).

"Les progrès indéniables réalisés sur le plan législatif ne doivent pas masquer une réalité encore bien difficile pour les journalistes les plus critiques", constate RSF.

Selon l'organisation, "la presse est livrée à l'arbitraire des tribunaux qui continuent, dans la pratique, à infliger des peines de prison et des amendes exorbitantes poussant les journalistes à une autocensure généralisée sur les sujets les plus sensibles, comme l'armée ou la question kurde".

"Les télévisions et radios subissent toujours la censure éhontée du Haut Conseil de l'audiovisuel (RTÜK), tandis que les journalistes prokurdes restent victimes de pressions multiformes", ajoute RSF.

"Malgré des avancées vers les standards européens, l'écart entre la bonne volonté affichée par les autorités turques et les faits reste considérable, de sorte que les conditions d'une véritable liberté de la presse ne sont pas encore réunies", ajoute l'organisation.

Parmi les avancées manifestes, RSF cite "certaines modifications législatives décidées par les autorités turques dans le cadre de la demande d'adhésion du pays à l'Union européenne", qui "ont certes des conséquences positives pour les journalistes".

Mais elle dénonce "des pressions toujours bien présentes", notamment un article du code pénal qui réprime de supposées "menaces à l'encontre des intérêts nationaux fondamentaux".

Enfin, selon RSF, les médias prokurdes sont toujours "dans la ligne de mire".

Le texte complet du communiqué de RSF:

Le Conseil européen doit décider le 17 décembre 2004 d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion entre la Turquie et l'Union Européenne. Les eurodéputés se sont déjà prononcés, le 15 décembre, en faveur de ces pourparlers " sans délai inutile ", mais sous réserve de certaines conditions à respecter par Ankara. Ils ont notamment demandé l'abrogation de l'article 305 du nouveau code pénal turc. Ce texte qui entrera en vigueur le 1er avril 2005 est jugé contraire à la liberté d'expression.

"Les progrès indéniables réalisés sur le plan législatif ne doivent pas masquer une réalité encore bien difficile pour les journalistes les plus critiques", a déclaré Reporters sans frontières.

"La presse est livrée à l'arbitraire des tribunaux qui continuent, dans la pratique, à infliger des peines de prison et des amendes exorbitantes poussant les journalistes à une autocensure généralisée sur les sujets les plus sensibles, comme l'armée ou la question kurde. Les télévisions et radios subissent toujours la censure éhontée du Haut Conseil de l'audiovisuel (RTÜK), tandis que les journalistes prokurdes restent victimes de pressions multiformes", a ajouté l'organisation.

"Malgré des avancées vers les standards européens, l'écart entre la bonne volonté affichée par les autorités turques et les faits reste considérable, de sorte que les conditions d'une véritable liberté de la presse ne sont pas encore réunies", a conclu Reporters sans frontières.

Des avancées manifestes

Certaines modifications législatives décidées par les autorités turques dans le cadre de la demande d'adhésion du pays à l'Union européenne ont certes des conséquences positives pour les journalistes. Ainsi, dans la nouvelle loi sur la presse, adoptée en juin 2004, les peines de prison ont été remplacées par de fortes amendes. Les sanctions les plus répressives, comme la fermeture d'un média ou l'interdiction de distribution et d'impression, ont été supprimées. La protection des sources a même été renforcée.

Par ailleurs, l'article 159, à l'origine d'un grand nombre de poursuites contre les journalistes pour " offense à l'égard de l'Etat et des institutions de l'Etat et menaces contre l'unité indivisible de la République turque ", a été amendé en 2002 et en 2003. La durée de la peine de prison pour cette accusation a été réduite d'un an à six mois et les critiques ne visant pas intentionnellement à " ridiculiser " ou à
" insulter " les institutions de l'Etat ne sont plus passibles de peines de prison.

Des pressions toujours bien présentes

Si le nouveau code pénal, qui entrera en vigueur le 1er avril 2005, supprime le délit de " moquerie et insulte envers le corps ministériel ", son article 305 pose problème.

Ce dernier réprime de supposées " menaces à l'encontre des intérêts nationaux fondamentaux ". Un commentaire de cet article cible explicitement la liberté d'expression, notamment sur les questions concernant Chypre ou l'Arménie. Le Parlement européen a voté, mercredi 15 décembre 2004, une résolution dans laquelle les eurodéputés demandent, entre autres, l'abrogation immédiate de cet article jugé incompatible avec la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales de 1950.

Contrevenant aux standards européens, ce nouveau code pénal stipule également que l'insulte est passible de trois mois à trois ans d'incarcération, la peine étant aggravée si le délit est commis par voie de presse (article 127).

Par ailleurs, l'interprétation de la notion de " critique " par les juges reste très subjective et les poursuites abusives continuent.

En 2003, quatre journalistes du quotidien prokurde Yeniden Özgür Gündem, qui avaient critiqué la politique du gouvernement pendant la guerre en Irak, ont été traînés devant les tribunaux et un journaliste en ligne, Erol Öskoray, poursuivi pour " moquerie " et " insulte " envers l'armée, a été interpellé. Le directeur de la radio locale Radyo Dünya à Adana (Sud), Sabri Ejder Öziç, a quant à lui été condamné à une peine d'un an de prison pour avoir offensé le Parlement.

L'ancien éditorialiste du quotidien Milli Gazete, Hakan Albayrak, a été incarcéré le 20 mai 2004. Il a purgé six mois de prison pour " atteinte à la mémoire d'Atatürk ", en vertu de la loi relative aux crimes contre Atatürk de 1951. L'article 1 de cette loi sanctionne l'insulte envers la mémoire du fondateur de la République de Turquie par une peine de un à trois ans de prison. L'article 2 prévoit le doublement de la peine si le crime est commis par voie de presse.

 Le 15 octobre 2004, Sebati Karakurt, du quotidien Hurriyet, a été détenu pendant douze heures dans les locaux de la police antiterroriste d'Istanbul à cause d'un entretien avec Murat Karayilan, chef militaire de l'ex-Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kongra-Gel), publié quelques jours auparavant. Le photo-reportage présentait des femmes rebelles en treillis sous un jour positif, souriantes et l'air décontracté. Une dizaine de policiers ont perquisitionné le domicile du journaliste qui a été relâché après avoir été entendu par la police et par un procureur.

Quant à Memik Horuz, directeur de publication du périodique d'extrême - gauche Isçi Köylü, il est incarcéré depuis plusieurs années pour avoir exprimé ses opinions dans le cadre de son activité professionnelle.

Les médias prokurdes dans la ligne de mire

Si les médias audiovisuels nationaux ont été autorisés à utiliser la langue kurde, le RTÜK continue à prononcer des sanctions totalement disproportionnées contre les médias prokurdes ou très critiques envers le gouvernement, allant de l'avertissement au retrait de licence.

La radio locale Özgür Radyo, à Istanbul, a été condamnée par le RTÜK à un mois de suspension pour " incitation à la violence, à la terreur, à la discrimination sur la base de la race, de la région, de la langue, de la religion ou de la secte ou diffusion d'émissions qui éveillent des sentiments de haine dans la société ". La station a cessé d'émettre dans la nuit du 18 août 2004. Le RTÜK aura le pouvoir, en cas de récidive, de retirer la licence de Özgür Radyo.

Günes TV, la télévision locale de Malatya (est du pays), avait également dû cesser d'émettre pendant un mois à partir du 30 mars 2004. Le RTÜK avait accusé la chaîne de " porter atteinte à l'existence et à l'indépendance de l'Etat, à l'unité indivisible du pays avec le peuple et aux principes et réformes d'Atatürk " (article 4 de la loi 3984 du RTÜK). S'appuyant sur le même article, le RTÜK avait suspendu pour une durée d'un mois, le 1er avril 2004, la télévision locale ART à Diyarbakir (Sud-Est) pour avoir diffusé, le 16 août 2003, deux chansons d'amour en kurde.

Les interpellations massives de journalistes prokurdes par la police antiterroriste à la veille du Sommet de l'Otan à Istanbul, les 28 et 29 juin 2004, sont symptomatiques du traitement réservé à cette presse.

Enfin, lors des élections locales du 28 mars, neuf journalistes qui couvraient la répression d'une manifestation dénonçant des fraudes électorales avaient été violemment frappés par la police à Diyarbakir (Sud-Est). Trois d'entre eux avaient dû être hospitalisés. Les responsables de ces exactions n'ont pas encore été sanctionnés.  (RSF-AFP, 16 décembre 2004)

Appel au renforcement de la liberté de la presse en Turquie

La Fédération Européenne des journalistes (FEJ) a appelé mercredi à un renforcement de la liberté de la presse en Turquie, à la veille de l'ouverture du sommet européen qui doit décider de l'ouverture par l'UE de négociations d'adhésion avec Ankara.

"Les journalistes turcs travaillent encore dans des conditions difficiles, situées en deçà du niveau des critères sociaux et professionnels dont bénéficient les autres journalistes dans l'UE", souligne le responsable de la FEJ, Arne Koenig.

"Etant donné l'importance des discussions qui s'annoncent, il convient d'insister sur le fait que la Turquie tienne compte des valeurs sociales, démocratiques et culturelles associées à une adhésion à l'Union européenne", a ajouté Arne Koenig, dans une lettre adressée au ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul.

La liberté de la presse, basée sur l'indépendance des journalistes, "est une pierre angulaire de la démocratie", poursuit la FEJ. Les deux "doivent être renforcées".

La FEJ déplore en particulier des "restrictions" à la liberté de la presse contenues dans le Code pénal. Elle ajoute que des journalistes turcs font l'objet de contrôles au sujet de Chypre.

La FEJ est une branche de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Elle déclare représenter quelque 200.000 journalistes dans l'ensemble des pays européens.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens doivent décider jeudi et vendredi, lors de leur sommet à Bruxelles, d'ouvrir les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, en assortissant toutefois cette décision de multiples précautions. (AFP, 15 décembre 2004)

Two new legal proceedings against publisher Ragip Zarakolu

The Istanbul Public Prosecutor's Office has started the legal proceedings against Ragip Zarakolu, director of the Belge Publishing House for two books that he published.

George Jerjian's book entitled History Will Free All of Us / Turkish-Armenian Conciliation is pursued under Article 159 of the Turkish Penal Code and the Law for Protecting Ataturk's Memory. The Prosecutor considers an insult to the Turkish Republic and to Ataturk to claim that there were some people at the foundation of the Republic and around Ataturk who had responsibility for the 1915 Armenian Deportation.

Journalist Zulkuf Kisanak's book entitled "Lost Villages" too is pursued under Article 159. The book relates the history of 14 out of 3,500 Kurdish villages that were evacuated by force between 1990 and 1995. The claim of the villagers that it was the Turkish State that burnt their villages is considered as an insult to the Turkish Republic.

Zarakolu has said that he will ask at the tribunal that these villagers be heared as witness. (Belge International Publishing, December 13, 2004)

Seven journalists detained in Ankara

The Plateform for Solidarity with Detained Journalists (TGDP) has announced that seven journalists were detained during a demonstration against the new Law on the Penal Execution in Ankara. A tribunal decided on December 10 to keep them under arrest.

Detained journalists: "Selver Orman, Ufuk Han, Burcu Gümüs, Nuray Kesik, Sedat Aktepe (Journal Atilim), Ersin Hedefoglu (Journal Dayanisma) and Serap Kervanci (BEKSAV).

Seven journalists have been put in Ankara Central Prison and the F-type Prison of Sincan. (TGDP, December 13, 2004)

Publishers and Writers on Trial in Istanbul

After the first verdict was quashed by the Court of Cassation the cases launched in connection with Metin Üstündag's caricature album "Pazar Sevi_genleri" and Enis Batur's "Elma" on charges of "being obscene" were restarted on 8 December. Istanbul Penal Court of First Instance No 2 adjourned the hearing to 9 February 2005.

On 4 2002 July Metin Üstündag and the publisher Irfan Sanci had been acquitted from the charges of obscenity in his book. On 16 2002 July Enis Batur and the publisher Irfan Sanci had been acquitted from the charges of releasing publication in contradiction with the general morality. (BIA-TIHV, December 13, 2004)

Two journalists tried at Iskenderun Penal Court

On 9 December, Iskenderun Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Ersen Korkmaz, the editor-in-chief of the local newspaper "Democratic Iskenderun", and Necmettin Salaz, executive of Turkish Communist Party (TKP) in connection with the panel organized by TKP on the allegation that "security forces were insulted" in the speech of Salaz and in the news written by Korkmaz about the panel.

The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 159 TPC. The court adjourned the hearing to 1 February 2005. (BIA-TIHV, December 13, 2004)

Theatre Play Prevented in Malazgirt

The Kurdish play "Girav (Island)" by the theatre group Jiyana Nu (New Life) of Mesopotamian Culture Centre (MKM) was banned in Malazgirt district of Mus. Executive of the theatre Firat Atilgan announced that their application to stage the play to the Governorate was rejected without stating a reason. (Evrensel-TIHV, December 13, 2004)

A journalist kept for four days under detention

Suna Parlak, a writer for the "Ulkede Ozgur Gundem" (Free Agenda in the Country) newspaper, who was detained on December 4 for "being a member of the outlawed Kongra-Gel organization," and Helen Buket from the Rainbow Women's Organization who was detained along with her, were released after spending four days under detention. They will be free pending the outcome of the trial.

The Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) had condemned the detentions calling them illegal. Prosecutor Suleyman Ersoz asked for Parlak and Buket to be arrested after questioning them. The judge released the two women pending the outcome of the trial.

Police from the Istanbul police headquarters had detained Parlak at her home in the Davutpasa Neighborhood of the Gungoren district.

Buket was detained at the organization's building in Taksim. Police had extended the detention period for the two women with the excuse of "collecting evindece." Parlak's lawyer Fatma Karakas had said extending the detention period was illegal. (BIA News Center, December 13, 2004)

Two Books Accused of "Obscenity"

Metin Üstündag's Caricature Album "Sunday Lovers" and Enis Batur's novel "Apple" are being retried after the Court of Appeals sent back the local court's acquittal of two years ago.

Irfan Sancž, the owner of Sel Publications, which published both books, reacted against the re-trials and said "re-trying 'Sunday Lovers' will be remembered as an example of intolerance and added "Apple" will be published in France in January 2005.

Cartoonist Üstündagi, Sancž and the lawyer Bülent Utku attended the hearing at Istanbul 2.Court of First Instance while Batur was absent.

The court discussed the cases separately during the hearing and sent the "Sunday Lovers" to an expert for a second opinion and requested Batur's testimony. The court scheduled the next hearing for February 9th, 2005. (BIA News Center, December 10, 2004)

La Turquie condamnée une fois de plus pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie pour violation de la liberté d'expression d'un homme politique sanctionné en 1997 par un an de prison et une amende pour avoir critiqué de manière virulente la politique du gouvernement turc à l'égard des Kurdes.

Outre la violation de l'article 10 (droit à la liberté d'expression), les juges des droits de l'homme ont condamné Ankara pour violation de l'article 6 (droit à un procès équitable) de la Convention européenne des droits de l'homme en raison de la présence d'un juge militaire dans la Cour de sûreté de l'Etat qui l'avait condamné.

Les autorités d'Ankara devront verser un total de 13.200 euros pour dommages matériel et moral et pour frais et dépens à M. Cemil Elden, 49 ans, résidant à Antalya (Turquie).

M. Elden avait été condamné le 21 octobre 1997 pour "incitation du peuple à la haine et à l'hostilité sur la base d'une distinction fondée sur l'appartenance à une classe sociale, à une race et à une région" à la suite d'un discours prononcé en sa qualité de membre du parti HADEP (Parti de la démocratie du peuple) en septembre 1996, à l'occasion de la journée mondiale de la paix.

La Cour européenne a estimé qu'il s'était exprimé "en sa qualité d'homme politique, dans le cadre de son rôle d'acteur de la vie politique turque, n'incitant ni à l'usage de la violence ni à la résistance armée ni au soulèvement" et qu'il n'avait pas tenu "un discours de haine". (AFP, 9 décembre 2004)

Musician and Journalist on Trial

Beyoglu Penal Court of First Instance started on 2 December to hear the case against against the musician Ferhat Tunç and Mehmet Çolak, editor-in-chief of the newspaper Özgür Gündem, in connection with the article of Ferhat Tunç titled " A Revolutionist Leyla and a Song" that was published on Özgür Gündem on 19 January.

The court adjourned the hearing to 3 March 2005 for the completion of the deficient documents.

The case was launched due to the following statements of the article: "I have never been wondered about the result of the case of DEP MPs held by Ankara SSC. I knew the conclusion from the beginning. No release! Our "deep" judgment continued the dirty game before the very eyes of all Europe. In addition, they made the law as an instrumentŠ"

The indictment wants Tunç and Çolak to be sentenced according to the Article 159 TPC. (Özgür GündeTIHV, December 3, 2004)

75-year old Retired Teacher on Trial

On 30 November, Istanbul Penal Court of First Instance started to hear the case against the retired teacher Hasan Basri Aydin (75) on charges of "insulting the state" according to the Article 159 TPC in his book entitled "Letters to God 2".The court adjourned the hearing to examine the book.

He had been tried for the book "Letters to God 1" at Sisli Penal Court of First Instance and acquitted. Aydin had been sentenced to 40 months' imprisonment and put in jail on 12 November 2002. State President Ahmet Necdet Sezer had pardoned him because of embolism and paralysis on 7 May. The decision was published in the Official Gazette on 7 May. (Özgür Gündem TIHV, December 1, 2004)

Arrestation d'un musicien du groupe Yorum

 "Une nouvelle vague de répression vient de frapper le groupe musical "Grup Yorum". Ce matin vers 5h., le domicile d'Inan Altin, situé à Sariyer, dans la banlieue d'Istanbul, a été perquisitionné par des gendarmes de la caserne  de Zekeriyaköy sans invoquer le moindre motif. Son domicile a été mis sens dessus dessous. Nous n'avons pu avoir de nouvelles du camarade pendant 8 heures. Par la suite, nous avons appris qu'il a été transféré à la caserne de la gendarmerie d' Ümraniye. En ce moment, il est toujours en détention.

Ce n'est ni la première, ni la dernière fois que le groupe "Yorum" connaît ce genre de persécutions. Depuis sa création, le group s'est vu interdire plusieurs centaines de concerts. Plusieurs de ses membres ont été arrêtés, torturés et incarcérés. Plusieurs de ses albums ont été censurés et saisis. En ce moment, trois des membres du groupe "Yorum", Ihsan Cibelik, Muharrem Cengiz et Ali Araci sont toujours en détention des suites de machinations policières visant à criminaliser le groupe.

Ihsan Cibelik avait été rendu infirme par médicalisation forcée après quelque 300 jours de grève de la faim alors qu'il était prisonnier. Les médecins légistes avaient diagnostiqué le syndrome de Wernicke Korsakoff et avaient établi que sa maladie était incurable, suite à quoi, il fut libéré. Peu après sa libération, au début de cette année, les rapports médicaux des détenus libérés furent modifiés, ce qui a permis de reprendre toutes les personnes qui avaient bénéficié de la libération conditionnelle pour des raisons médicales. En janvier, Ihsan Cibelik a ainsi été une nouvelle fois arrêté et incarcéré. Il se trouve en ce moment à la prison de type F de Sincan .

Muharrem Cengiz avait été arrêté en mars 2004 à sa sortie de la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul après avoir assisté à un procès politique en tant que témoin assermenté.

Quant à Ali Aracž, il avait été interpellé au centre culturel Idil suite à une perquisition musclée menée dans le cadre de "l'opération internationale du 1er avril" lancée dans cinq pays pour traquer des opposants de la gauche turque. Le motif de son arrestation est que son nom serait apparu dans une disquette imaginée par la police dans laquelle figurerait selon cette dernière, une série de noms de personnes qui entretiendraient des rapports clandestins au sein d'une organisation révolutionnaire illégale.

Grup Yorum est soumis au régime d'isolement en prison de type F !
L'arrestation de notre camarade Inan Altžn est un acte répressif qui s'inscrit dans une série de persécutions visant les militants politiques. Cette vague de répression tend à s'intensifier juste au moment où l'on parle de l'adaptation de l'Etat turc aux normes européennes en matière de respect des droits humains. Cette répression montre clairement que la démocratisation de la Turquie reste un produit totalement imaginaire. Ce gouvernement AKP qui collabore activement avec l'UE et les Etats-Unis, qui se targue de défendre un Islam respectueux des intérêts de la population tout en persécutant les milieux associatifs et démocratiques trahit chaque jour son mépris des droits humains.

Avec ses hymnes et ses chansons, Grup Yorum continuera à être la voix des peuples qui défendent leur indépendance et leur liberté, les armes ou les pierres à la main, comme en Irak et en Palestine, à dénoncer les conditions carcérales, l'isolement et le décès des 117 détenus, à chanter la glorieuse résistance de FalloujahŠ Grup Yorum est la voix du peuple et nul ne peut faire taire cette voix... (AnatolieLiberté, 1er décembre 2004)

Kurdish Question / Question kurde

Translation of Turkish book into Kurdish not allowed to be taken out of jail!

M.Nezir Gumus, a prisoner in Mardin E Type Closed Jail, has translated Poet Ahmet Telli's poetic book 'Kid you are' (Çocuksun Sen) from Turkish into Kurdish but the translation of the book has not been allowed to be brought out of prison.

Due to allegation the book was translated into Turkish "with an incomprehensible wording", the translation was rejected and Gumus also was wanted to engage a sworn translator with his own financial possibilities by the administration of Jail, who wanted. Gumus by saying "In which age do we live?" reacted to the prison management. Poet Telli says: "If there were an element of crime in the book, it did belong to me, and they can not accuse any body of this. We are going to retain a solicitor and examine the judicial dimension of the case."

M.Nezir Gumus being engaged in literature in Mardin E Type Closed Jail started to translate the book published by "Gibi Press" into Kurdish and 15 dates late he finished the translation and encountered the police's obstacle when he wanted to remove book out of jail. Following he gave the book to post officials of the prison, the administration claiming the book was translated into Turkish with "an unintelligible wording" did not allow the book to be sent out. "When the sent to post official, they said to send the book to police. I approved and said I would even give the original Turkish version, if needed. Later I heard that the books had been seized by the Discipline Committee and I had been informed of having right to demur to the Execution Judge. Upon my objection to application, the judge legislated to refuse objection, the poems to be send prosecutor's office for being examined and legal steps to be taken against detainee if required.

Stating this incident is aggravated for humanity, Gumus said: "In which period do we live? In Middle Age? But in that age such a state was not being lived. Is it not inglorious for humanity to experience a case like this? The legislation orders this. Whew! Who can exceed it? Especially when detainees and prisoners are taken into consideration. Well, what have I done? To translate a well-known Turkish Poet's book in Kurdish. It is not possible to believe and to understand such a case."

He reminding the books of many Turkish authors had been turned into various European languages said: "When Turkish writers books are translated to foreign languages like French , German and Dutch, this takes wide place in news items and becomes a matter of boast. To illustrate, when Orhan Pamuk's book 'My Name Is Red' translated to Japanese, this took the headlines. It looks like we live the separate parts of the same hard cash; a side is heads and other tails. I applied to the Mardin Aggravated Felony Court 2 for my book being permitted to be removed out.

Ahmet Telli says: "Book in question was pressed by several publishers and does not bear any element of offense. If there is something that may be regarded as a crime in the book, they cannot accuse any one of this." He stated he had established contacts with his lawyers and added: "I do not have much information about the case but I will engage a counsel, examine the legal dimensions of the case and treat as to this."

In a poem and short story competition organized by Mardin Culture Center last year, Gumus, whose interpretation is not allowed to be brought out of jail, won the second prize with his literary work entitled "Evîna Newrozê" (The Love of Newroz). (www.roj.tv, December 31, 2004)

Des policiers turcs inculpés pour le meurtre d'un jeune kurde et de son père

La justice turque a inculpé quatre policiers dans le cadre de l'enquête sur assassinat d'un jeune kurde et de son père, abattus dans des circonstances controversées en novembre dans le sud-est à majorité kurde du pays, ont indiqué mercredi les autorités judiciaires.

Selon l'acte d'accusation, les quatre membres des forces de l'ordre risquent entre deux et six ans de prison.

Le 21 novembre, Ahmet Kaymaz et son fils âgé de 12 ans, Ugur, avaient été tués par des tirs à l'extérieur de leur maison dans la ville de Kiziltepe.

Les autorités locales ont expliqué qu'il s'agissait d'une opération contre des terroristes armés d'un groupe kurde rebelle. Mais des organisations de défense des droits de l'homme et des députés ont estimé que le père et son fils étaient probablement des civils non armés tués par accident ou exécution sommaire.

La semaine dernière, une commission parlementaire d'enquête a accusé la police de "grave négligence" et conclu que Kaymaz et son fils auraient pu être capturés sans dommages.

Selon l'acte d'accusation, l'opération de la police avait été menée après une dénonciation selon laquelle la maison de la famille Kaymaz aurait été utilisée par des maquisards kurdes pour mener des attaques contre les forces de sécurité et qu'un pistolet retrouvé sur le corps du père avait effectivement été utilisé lors d'une attaque contre une station de police locale.

Le document demande que les policiers impliqués dans la tuerie soient emprisonnés pour avoir outrepassé les limites de la légitime défense.

Le procès doit s'ouvrir dans les jours prochains. (AFP, 29 décembre 2004)

Le parlement turc met en cause la police dans la mort de Kurdes

Une commission parlementaire turque a nettement mis en cause la responsabilité des forces de l'ordre pour les meurtres, le mois dernier, d'un enfant de 12 ans et de son père, ainsi que pour la disparition de 11 villageois, en 1993, dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, a indiqué mercredi l'agence de presse Anatolie.

Le président de la Commission, Mehmet Elkatmis a accusé la police de Kiziltepe, une ville de la province de Mardin, de "négligence lourde" dans les tirs qui ont tué Ahmet Kaymaz et son fils, Ugur le 21 novembre dernier.

La police avait affirmé que le père et le fils avaient été tués hors de leurs maisons lors d'un raid mené contre des rebelles kurdes mais cette version a été contredite par des voisins et des défenseurs des droits de l'Homme qui ont affirmé qu'ils n'étaient pas armés.

"Les personnes tuées et celles contre lesquelles était menée l'opération n'étaient pas les mêmes", constate la commission. Celle-ci recommande que les policiers locaux soient suspendus pour permettre le déroulement de l'enquête dans des conditions sereines.

Selon la commission, Ahmet et Ugur Kaymaz "auraient pu être capturés sans dommages, si les forces de la police s'en étaient donné la peine".

Dans le dossier de la disparition, en 1993, de onze habitants du village d'Alaca, dans la province de Diyarbakir, la commission insiste sur la nécessité de mener une enquête complète sur les restes qui ont été retrouvés le mois dernier par d'autres villageois dans une "fosse commune".

Les onze hommes ont disparu après avoir été détenus par les forces de sécurité, lors d'une opération contre des rebelles kurdes.

Ces deux affaires ont provoqué une vague de colère en Turquie et sont considérées comme un test sur la volonté de la Turquie de respecter les droits de l'Homme, dans la perspective de son entrée dans l'Union européenne. (AFP, 22 décembre 2004)

Protest in Kiziltepe Against the killing of Kurdish boy

A sit-down protest was held in Hakkari's Kiziltepe district as a result of 30-year-old Ahmet Kaymaz and his 12-year-old son Ugur being killed on Nov. 21 by gendarmes in the belief they were members of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK).

Approximately 2,000 people took part in the protest in Cumhuriyet Square where protesters displayed photographs of the two victims.

Kiziltepe Education Labor Union (Egitim-Sen) Chief Nurullah Tunc read out a statement prepared for the press:

"13 bullets in a child's body has caused a serious reaction, not just in Turkey, but worldwide. He was a small boy studying to become a man of law. His father was a hardworking truck driver and a successful man. But they took our dear Ugur and Ahmet from us. We want the guilty ones to be judged immediately. We want the prosecutors to do their jobs. We want the governor to apologize and reassure the public. We want Education Minister Huseyin Celik to defend his student Ugur Kaymaz's rights and the Turkish Driver's Association (TSOF) to defend its member Ahmet Kaymaz's rights.

In relation to Deputy Police Chief and spokesman Ramazan Er's declaration that Kalashnikov rifles found on both the victims bodies were also the weapons used in an attack on Yenisehir Police Station, Ahmet Kaymaz's brother Resat said:

"On the date of the attack on the police station my brother was working in Iraq as a truck driver. His passport proves this. As we stated before, the rifles were planted on the dead bodies after the they were shot."

The protest concluded without incident. (Turkish Daily News, December 22, 2004)

Report du procès Zana, qui est à Paris

Le procès de quatre ex-députés kurdes, dont la plus connue Leyla Zana, a été reporté vendredi au 25 février en l'abcence des accusés, rapporte l'agence de presse Anatolie.

La cour a accepté une requête des accusés qui demandaient à ne pas comparaître, car Mme Zana et un co-accusé, Orhan Dogan, se trouvent en visite à Paris tandis que les deux autres, Hatip Dicle et Selim Sadak, sont à Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien à majorité kurde, selon leur avocat Nuri Ozmen, cité par l'agence.

Mme Zana et M. Dogan devaient s'entretenir vendredi avec des dirigeants français et inaugurer la "rue Leyla Zana" à Bobigny, dans la banlieue parisienne, a indiqué à l'AFP Aysegul Dogan, la fille de M. Dogan.

Mardi, Mme Zana a été reçue pour un petit déjeuner à l'Assemblée nationale par la députée socialiste Ségolène Royal, qui fut son avocate lors de son procès à Ankara en 1994.

Après avoir passé dix ans derrière les barreaux, elle et ses trois camarades avaient été libérés par une cour d'appel en juin en attendant la révision de leur dernier procès.

Le verdict prononcé en 1994 à leur encontre pour soutien aux séparatistes de l'ex-Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kongra-Gel), qui a mené une lutte armée contre Ankara entre 1984 et 1999, avait été vigoureusement contesté par les associations européennes de défense des droits de l'Homme.

La Cour européenne des droits de l'Homme, qui avait jugé inéquitable leur premier procès, avait réclamé une nouvelle comparution. Les quatre détenus ont été rejugés en avril, mais le nouveau procès n'a fait que confirmer la précédente condamnation, provoquant des réactions négatives en Europe.

La Cour de cassation a cassé le deuxième jugement pour vice de procédure.

Un troisième procès s'est ouvert le 22 octobre. (AFP, 17 décembre 2004)

Joint attack by Erdogan and Baykal against Kurdish advertisement

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said on Tuesday that an advertisement placed by a Kurdish group, namely, "What do Kurds want from Turkey?" was a political assassination directed against the nation's will. He described religious, regional and ethnic racism as a cancer that has passed its use-by date.

Speaking at the ruling Justice and Development Party (AKP) parliamentary group meeting, Erdog*an said those who signed the statement were enjoying their political comforts while disturbing national peace.

He said: "Some are running after misconceptions at this critical time. The same game was played in the past. Let no one try to return us to that. Turkey is on the international agenda with its huge advances in democratization. Efforts to cloud this picture are futile. Some may publish advertisement overseas to get a job, but if their aim is to become news they will succeed. If they are after damaging a millennium-old brotherhood, they will fail."

He said: "Who will benefit from clouding this time of peace. Those who try us to change our stance should beware. Let's not use language that will embarrass us."

Erdogan also criticized comparisons made in the advertisement about the autonomous and federative structure in certain European countries, adding: "How dare they compare this special land with completely different environments. This is unacceptable."

He said Turkey was unjustly compared other countries, noting that a united nation such as Turkey did not deserve such treatment.

He said: "Daring to abuse the democratization efforts in order to subvert national unity, social peace and the will to live together is a political assassination directed against the nation's will."

Baykal: "No one in Europe or Turkey took it seriously"

Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal reacted against the advertisement "What do Kurds want?" that appeared in European newspapers signed by 200 Kurdish individuals on Tuesday, by saying: "Turkey is not a racist country. It is a nation state."

He said the signatories of the advertisement/letter fooled no one, adding: "No one in Europe or Turkey took it seriously; it was good in one respect in that it showed Turkey is bigger than such issues."

Speaking about recent developments at the parliamentary group meeting, Baykal said the advertisement asked for certain constitutional amendments, one of which was the demand for a bi-constitutional structure as part of Turkey's European Union process. He said Turkey, including many different ethnicities, was a natural state because it was heir to the Ottoman Empire that included South-Eastern Europe, North Africa and the Middle East. He also said no one in Turkey was persecuted for their ethnicity and/or religion.

"No one will benefit from turning back time," said Baykal, adding: "We share everything. Who would benefit from division? This would be a serious mistake and is the first time such a demand was aired publicly. The nation reacted in an appropriate manner and no one panicked. Those who made the demands were shamed into questioning their own beliefs. This is proof of how integrated we are."  (Turkish Daily News, December 15, 2004)

La manifestation kurde à Diyarbakir attaquée par des forces d'ordre

Environ 50.000 manifestants kurdes se sont réunis dimanche à Diyarbakir, au coeur du sud-est du pays à majorité kurde, pour manifester leur soutien à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et demander plus de droits pour le peuple kurde. Toutefois, cette manifestation a été attaquée par des forces d'ordre avec brutalité, témoignée par des caméras de télévision.

A l'appel du principal parti pro-kurde, le Parti démocratique du peuple (Dehap), et sous le mot d'ordre "oui à la diversité, non au séparatisme", les manifestants ont défilé dans la ville en agitant les drapeaux kurdes jaune, rouge, vert et derrière des banderoles proclamant notamment : "nous voulons faire partie de la Turquie avec notre identité kurde, nous voulons l'adhésion à l'UE".

"Les Kurdes devraient être reconnus comme un élément fondateur (de la république) et leur identité devrait être garantie par la Constitution", a lancé à la foule Hatip Dicle, un homme politique qui a passé dix ans dans les prisons turques.

"L'UE devrait donner une date inconditionnelle à la Turquie pour le début des négociations d'adhésion", a-t-il ajouté.

La communauté kurde de Turquie estime que le rapprochement de la Turquie et de l'UE lui permettra d'obtenir davantage de droits. (AFP, 12 décembre 2004)

Des nationalistes turcs manifestent contre la candidature turque à l'UE

Des milliers de nationalistes turcs manifestaient dimanche à Istanbul pour protester contre une éventuelle entrée de leur pays au sein de l'Union européenne, à quelques jours d'un sommet européen crucial pour les perspectives d'adhésion de la Turquie.

Brandissant de nombreux drapeaux turcs rouges et blancs, quelque 6.000 personnes participaient à ce rassemblement, selon la chaîne de télévision privée NTV, critiquant le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui fait de cette adhésion une priorité.

"Notre drapeau continuera de flotter, notre nation ne sera pas divisée", criaient les manifestants, à l'appel du mouvement d'extrême droite Parti d'action nationaliste, non représenté au Parlement.

Selon les sondages, les Turcs sont favorable, à une écrasante majorité, à la candidature de leur pays à l'UE. Mais les nationalistes accusent depuis longtemps l'Union de partialité contre la Turquie, et s'opposent aux réformes sur l'abolition de la peine de mort et l'octroi de nouveaux droits aux Kurdes.

Ils veulent aussi qu'Ankara continue d'avoir une ligne dure sur Chypre, divisée entre le nord turc et le sud grec depuis l'invasion de la Turquie en 1974. (AP, 12 décembre 2004)

Les Kurdes ont manifesté à Bruxelles pour leurs droits

Environ 10.000 peronnes d'origine kurde manifestent samedi matin à Bruxelles dans le cadre des négociations pour une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Les Kurdes représentent selon eux 30% de la population turque.

Les Kurdes réclament le soutien de l'Union Européenne dans leur propre droit à la liberté et au respect de leur identité. Ils souhaitent ainsi une médiation de l'Union afin qu'une paix durable et une stabilité puissent s'installer dans cette région.

Les Kurdes ont joué un grand rôle dans l'édification de la nation turque, estimaient les manifestants, qui réclamaient par ailleurs que l'Europe joue de son influence afin que la question kurde puisse trouver une place dans des discussions bilatérales. Ils estiment en effet devoir être entendus car les kurdes représentent, selon eux, 20 millions d'habitants en Turquie, soit 30% de la population.

La manifestation est une action organisée par Kon-Kurd, la confédération des organisations kurdes d'Europe. Partis vers 10H00 du boulevard Pacheco, les quelque 7.000 manifestants, selon la police, se sont ensuite dirigés vers le rond-point Schuman, où se trouvent les institutions européennes.

Favorable à la demande d'adhésion de la Turquie, la Kon-Kurd demande que l'UE soit un arbitre impartial pour la résolution de la question kurde en soutenant un cessez-le-feu bilatéral.

Deux cents personnalités kurdes de Turquie et d'Europe ont également lancé jeudi un appel à l'Union européenne pour «un règlement équitable» de la question kurde Parmi les signataires figurent Leyla Zana, lauréate du Prix Sakharov, les anciens ministres turcs Adnan Ekmen et Serefettin Elçi, les maires d'une trentaine de villes, des anciens députés, représentants de syndicats, universitaires, écrivains et artistes, souligne l'Institut kurde de Paris qui a coordonné cette campagne.

L'urgence d'une politique kurde de l'Europe

D'ailleurs, le directeur de l'Institut kurde de Paris Kendal Nezan a, dans un article publié par le Figaro du 11 décembre 2004, détaillé les points de vue kurdes:

"Cependant, les progrès restent beaucoup moins tangibles sur la question des minorités. La Turquie qui ne respecte pas ses obligations découlant du traité de Lausanne de 1923, qui est pourtant à la base de sa reconnaissance en droit international, fait preuve d'un manque de volonté politique manifeste dans ce domaine. Après des années de tergiversations, elle a fini par accepter de tolérer l'ouverture de six cours privés de langue kurde et diffuse, depuis juin dernier, une émission hebdomadaire de 30 minutes en langue kurde. Voilà pour ce qui est des droits culturels reconnus aux Kurdes qui, selon l'estimation du récent rapport de la Commission, sont entre 15 et 20 millions en Turquie. Comme le constate ce même rapport, Ankara n'a aucun projet, ni pour la reconstruction des 3 428 villages kurdes détruits dans les années 90 par l'armée turque, ni pour favoriser le retour sur leur terre des quelque 3 millions de déplacés kurdes. Sa politique traditionnelle de dispersion et d'assimilation forcée des Kurdes reste donc inchangée.

"Une telle politique ne peut qu'alimenter des conflits et tensions entre Kurdes et Turcs en Turquie, et, au-delà, entre celle-ci et les communautés kurdes des pays voisins, notamment d'Irak où s'affirme un Etat kurde autonome.

"Si l'Europe veut intégrer à terme la Turquie, elle doit, sous peine d'importer les conflits de celle-ci avec ses minorités et avec ses voisins, exiger le règlement préalable de la question kurde. Mieux encore, elle doit élaborer elle-même une politique kurde afin d'espérer jouer un rôle dans cette région hautement stratégique du monde, située dans sa périphérie immédiate.

"L'absence d'une telle politique est d'autant plus incompréhensible que les Kurdes jouent déjà un rôle central dans la construction d'un Irak nouveau, que la question kurde est au coeur même de la problématique de la démocratisation de la Turquie qui frappe à la porte de l'Union, et que celle-ci abrite plus d'un million d'immigrés kurdes. Ce sont deux puissances européennes, le Royaume-Uni et la France, qui, au lendemain de la Grande Guerre, ont dessiné la carte du Proche-Orient en fonction de leurs intérêts coloniaux, écartelant ainsi arbitrairement le pays kurde entre quatre Etats de la région, alors que le président américain Woodrow Wilson préconisait la création d'un Kurdistan indépendant et que le traité international de Sèvres, avait, en 1920, reconnu le droit des Kurdes à disposer de leur propre Etat.

"Pour réparer l'injustice historique faite au peuple kurde et pacifier sa périphérie immédiate, l'Europe doit proposer un statut pour les quelque 35 millions de Kurdes du Proche-Orient. C'est là une exigence de justice mais aussi de cohérence politique. En effet, au nom de quel droit, de quel principe supérieur peut-elle justifier son action militante en faveur de la création d'un Etat pour 4 millions de Palestiniens et, dans le même temps, son silence persistant sur le sort des Kurdes, qui sont dix fois plus nombreux ?

"Il est temps de mettre un terme à cette pratique de deux poids, deux mesures. Le processus de négociations avec Ankara offre à l'Union l'occasion d'élaborer une politique kurde basée sur un compromis entre l'aspiration légitime du peuple kurde à maîtriser son destin, à organiser sa vie et ses institutions sur la terre de ses ancêtres, et le respect des frontières existantes. Elle peut exiger d'Ankara de garantir à ses citoyens kurdes un statut et des droits similaires à ceux qu'il revendique pour les quelque 150 000 Turcs chypriotes.

"La France, qui a souvent joué un rôle moteur dans la construction européenne, pourrait prendre l'initiative dans ce domaine. Le président Mitterrand avait, en son temps, amorcé un dialogue avec les leaders kurdes irakiens et certaines personnalités kurdes de Turquie. Les fils de ce dialogue interrompu devraient être renoués si Paris veut un jour jouer un rôle en Irak ou influer positivement sur la question de l'adhésion de la Turquie. Loin de se réfugier dans une position frileuse de refus, la France devrait se prononcer clairement en faveur de l'ouverture des négociations avec Ankara en accompagnant celles-ci d'une feuille de route rigoureuse en matière de démocratisation, de droits de l'homme, du règlement du problème kurde, de la reconnaissance du génocide arménien et du retrait des troupes turques de Chypre. Si la Turquie remplit ces conditions et devient un pays démocratique, en paix avec ses populations, ses voisins et son passé, son intégration ne dénaturera probablement pas davantage le projet européen que celle, longtemps rejetée par la France, de la Grande-Bretagne. Sinon, les Turcs n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes."(AFP/Le Soir/Le Figaro, 11 décembre 2004)

Manifestation à Istanbul après la mort d'un garçon kurde en Turquie

Environ 2.000 personnes se sont rassemblées samedi dans le centre d'Istanbul pour protester après la mort d'un jeune Kurde de 12 ans, tué par des policiers dans des circonstances controversées il y a trois semaines.

Au son de tambours et percussions, les manifestants ont défilé derrière des banderoles, dont l'une proclamait : "A l'âge de 12 ans, on a le droit de vivre".

Ugur Kaymaz et son père ont été abattus par la police à l'extérieur de leur maison dans la ville de Kiziltepe, dans le sud-est de la Turquie, le 21 novembre.

Les autorités locales ont expliqué qu'il s'agissait d'une opération contre des terroristes armés d'un groupe kurde rebelle. Mais des organisations de défense des droits de l'homme et des députés ont estimé que le père et son fils étaient probablement des civils non armés tués par accident ou exécution sommaire.

L'indignation publique a poussé le gouvernement à ouvrir une enquête. Quatre des policiers impliqués ont été suspendus.

Le respect des droits de l'Homme en Turquie est un enjeu majeur à l'heure où l'UE s'apprête à prendre une décision sur l'ouverture de négociations d'adhésion avec Ankara. (AFP, 11 décembre 2004)

Combats entre forces turques et militants kurdes

Les forces de sécurité turques ont tué un militant kurde au cours d'affrontements dans le sud du pays, ont annoncé samedi les autorités locales.

Les combats ont éclaté au cours d'une opération menée par les forces de sécurité dans une zone rurale de la province de Hatay, près de la frontière avec la Syrie, a déclaré le gouverneur de la province, Abdulkadir Sari, cité par l'agence Anatolie.

L'opération était toujours en cours samedi après-midi. (AFP, 11 décembre 2004)
Ankara reacts to Kurdish advertisement of Appeal to the EU

Turkish officials have described as unfortunate an advertisement placed by Turkish Kurds in leading newspapers calling for similar rights to those sought by Ankara for the Turkish Republic of Northern Cyprus.

Reacting to the advertisements, carried in the International Herald Tribune and Le Monde on Friday, Turkish Deputy Prime Minister Mehmet Ali Sahin said on Friday the ads were a mistake.

"If they really have such a demand, this means they hold a thought that is against the Constitution of country they are the citizens of and is a breach of the unitarian nature in the constitution," Sahin said.

The President of the TRNC, Rauf Denktas, slammed that the drawing of a comparison between the Turkish Cypriot and the Kurds in the advertisement, saying that Turkish Cypriot did not claim to be a minority.

"It is a crime to divide a unitarian state," Denktas.

The advertisement also highlighted some present models in the EU for the solution of the Kurdish problem such as Spanish, Italian and Ireland models.

Another reaction came from a spokesman of Turkey's opposition Republican People's Party (CHP), Onur Oymen, who said that having a Muslim group seeking minority rights was the denial of the Laussane Treaty.  (ntvmsnbc.com, December 10, 2004)

L'appel des personnalités kurdes à l'Union européenne

Deux cents personnalités représentant toutes les tendances et sensibilités politiques et culturelles kurdes en Turquie viennent de signer un appel pour un règlement équitable de la question kurde dans le cadre des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Un tel règlement, selon cet appel, rendu public par l'Institut kurde de Paris, nécessite notamment :

- une Constitution nouvelle et démocratique, reconnaissant l'existence du peuple kurde, lui garantissant le droit de disposer d'un système d'enseignement public et des média dans sa langue ainsi que le droit de fonder des associations, des institutions et des partis destinés à concourir à la libre expression de sa culture et des aspirations politiques;

- une amnistie politique générale afin d'instaurer un climat de confiance et de réconciliation et de tourner définitivement la page de violences et de conflits armés ;

- mise en ¦uvre avec le soutien de l'Europe d'un vaste programme de développement économique de la région kurde comprenant en particulier la reconstruction de plus de 3 400 villages kurdes détruits dans les années 1990 et des mesures incitatives pour le retour à leurs foyers des trois millions de déplacés kurdes.

Les signataires demandent aux autorités turques et aux dirigeants européens de rendre justice aux Kurdes en Turquie en faisant droit à leurs revendications légitimes pour assurer la paix et la stabilité régionales et de considérer la satisfaction de ces revendications comme un critère essentiel pour mesurer les progrès de la Turquie sur le chemin de son adhésion à l'Union européenne.

Parmi les signataires figurent notamment, Mme Leyla Zana, lauréate du Prix Sakharov, les anciens ministres Adnan Ekmen et Serefettin Elçi, les maires d'une trentaine de villes kurdes dont celui de Diyarbakir, de nombreux anciens députés et maires, des représentants de la société civile, des barreaux, des syndicats ainsi que des universitaires, des écrivains et des artistes.

Outre ces signataires vivant en Turquie, des personnalités kurdes originaires de Turquie et vivant dans les pays de l'Union se sont associées à cet appel. Parmi elles, Mme Nalin Pekgul, présidente de la Fédération nationale des femmes social-démocrates de Suède, ancienne députée du Parlement suédois ; Feleknas Uca, parlementaire européenne, les représentants des principales organisations culturelles et sociales kurdes d'Europe, des universitaires, des écrivains et des artistes.

C'est sans doute la première fois qu'un éventail aussi large et représentatif de toutes les sensibilités politiques et culturelles kurdes s'associe autour d'un texte formulant d'une façon concise les revendications des 15 à 20 millions de Kurdes en Turquie.

La coordination de cette campagne civique a été assurée par l'Institut kurde de Paris.

Le texte complet de cet appel : www.institutkurde.org (CILDEKT, 7 décembre 2004)

Appel de maires kurdes au gouvernement turc avant le sommet de l'UE

Des maires du sud-ouest majoritairement kurde de la Turquie ont appelé samedi le gouvernement turc à prendre de nouvelles mesures de confiance envers les Kurdes, alors que l'Union européenne doit bientôt décider si elle invite Ankara à des négociations d'adhésion.

Dans une déclaration commune, 57 maires ont estimé que le gouvernement devrait décréter une amnistie générale pour les rebelles armés du Parti des travailleurs kurdes (PKK, illégal), afin de les encourager à déposer les armes.

Ankara a jusqu'à présent accordé des amnisties partielles, dont des réductions de peines, aux rebelles du PKK qui ont pris les armes à partir de 1984 dans le but d'obtenir l'autonomie du sud-ouest.

Quelque 37.000 personnes ont trouvé la mort au cours de ce conflit, qui a donné lieu à de graves violations des droits de l'Homme dans les deux camps, notamment des exécutions sommaires et des déplacements forcés de populations.

Le PKK est actuellement connu sous le nom de KONGRA-GEL et considéré comme une organisation terroriste tant par la Turquie que par les Etats-Unis et l'Union européenne. Il a mis fin le 1er juin dernier à un cessez-le-feu de cinq ans et a invité touristes et investisseurs étrangers à ne pas se rendre en Turquie.

La déclaration des maires demande par ailleurs des amendements de la constitution turque afin de garantir l'égalité des droits à tous les groupes ethniques et de leur permettre de s'exprimer librement, ainsi que des mesures visant à assurer le bien-être du sud-ouest, qui est la région la moins développée de Turquie.

"Ces mesures constitueraient une contribution positive à la solution des problèmes liés à la démocratie, à la liberté et à l'économie", déclarent les maires.

"En outre, elles donneraient une forte impulsion à la dynamique de l'adhésion de la Turquie à l'UE", soulignent-t-ils.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent décider, lors d'un sommet à Bruxelles les 16 et 17 décembre prochains, s'ils donnent leur feu vert à la Turquie pour l'ouverture de négociations d'adhésion. (AFP, 4 décembre 2004)

Writers and artists in Turkey protest at police killing of Kurdish boy

A group of Turkish academics, writers and artists has called for an independent inquiry into the killing of a 12-year-old Kurdish boy by police last month. The case is casting an unfavourable light on Turkey's ability to meet European Union demands that it reform its huge and sometimes unaccountable security apparatus.

Ugur Kaymaz and his father, Ahmet, were killed two weeks ago in the south-eastern town of Kiziltepe, near Turkey's border with Syria, in what officials said was an operation against "armed terrorists". Preliminary investigations, including one by parliament's human rights committee, concluded that the two were unarmed and may have been innocent civilians.

Four police officers have been suspended during investigations into the incident. The events have caused dismay in Turkey, drawing attention to an upsurge of violence in the predominantly Kurdish south-east and the use of heavy-handed tactics by the security forces.

It has also raised questions about whether legislation to bolster civil and human rights is being implemented in remote provinces.

The EU is to decide on December 17 whether to open membership talks with Turkey. Brussels is pressing for the implementation of legislative reforms, including an overhaul of the country's antiquated penal code.

Tahir Elci, a lawyer who made representations to the authorities about the incident, said: "This government makes big claims about democratisation and human rights but [this incident] shows that it has little influence in implementing them."

The group of intellectuals rejected the official account of the incident - that the police suspected the two were armed and preparing a terrorist operation, and that identification was difficult in the dark. Media reported that Ugur Kaymaz was hit by 13 bullets, and that his family said he was helping his father, a truck driver, to prepare for a trip to Iraq.

"A 12-year-old boy who had been playing with his friends two hours earlier did not represent a clear and present danger" to the security of Turkey, the intellectuals said. "Are we living in a country where everyone [who goes about] in the dark gets shot?"

The incident has caused much soul-searching. Huseyin Guler, a member of parliament's human rights committee, said: "How could a 12-year-old boy be a terrorist?" He added that there was no immediate evidence that Mr Kaymaz and his son were preparing a terrorist attack or that they resisted when they came under fire.

It has also led to anguished editorials questioning the tactics of Turkey's security forces.

Adnan Ekinci, a columnist for the daily Radikal, wrote yesterday that without a proper explanation, which the interior ministry has yet to provide, it would "have no meaning other than confirming the poor record of the security forces".

Turkish Army claims: Five Top PKK Members Guned Down In Mosul

TUNCELI - Five top members of the Kurdish group that led a 15-year separatist revolt in southeast Turkey were gunned down in northern Iraq, in a major blow to the organisation, a Turkish military official said on Wednesday.

The attack by unidentified gunmen on the members of the Kurdistan Workers Party (PKK) near Mosul on Monday came as the rebels face growing pressure to leave their stronghold in northern Iraq following last year's U.S.-led invasion of Iraq.

The assailants opened fire on a vehicle carrying the PKK leaders, including Meysa Baki, an Iraqi Kurd who sat on the party's ruling council.

She and two other women were among those killed. The occupants of the vehicle also included another Iraqi Kurd, two Iranian Kurds and one Turkish Kurd, the official said on condition of anonymity.

He said Turkish authorities had been closely tracking the moves of the group, which had been in Mosul, Iraq's third largest city, for secret talks with unknown parties.

"This killing is the biggest blow (to the PKK) in recent years," the official said.

Turkey sees northern Iraq as part of its sphere of influence, worried that greater autonomy for Kurds there in a post-invasion political deal could rekindle separatism among its own 12 million Kurds. Kurds also live in Iran and Syria.

Relations between NATO partners Turkey and the United States have been strained by Ankara's demand that U.S. forces eliminate the PKK, which took up arms against the Turkish state in 1984 in a conflict that has killed more than 30,000 people.

Washington, battling Arab insurgents elesewhere in Iraq, has been reluctant to overstretch itself by taking on the PKK as well, analysts say.

U.S. forces may also fear sparking instability in relatively peaceful northern Iraq, where Kurds served as close U.S. allies in the war that toppled former Iraqi president Saddam Hussein.

Southeastern Turkey enjoyed a relative lull in violence after PKK commander Abdullah Ocalan was captured and jailed in 1999 and most of his followers withdrew to northern Iraq.

But fighting between Turkish security forces and the PKK has intensified since June, when the rebels called off a unilateral truce. Turkish security officials say nearly 2,000 rebels have crossed back into Turkey this year. (Reuters, December 1st, 2004)

Minorités / Minorities

Abdullah Gul et le génocide arménien devant les Parlementaires turcs

Le ministre turc des Affaires étrangères a évoqué avant Noël la question du génocide arménien devant le Parlement turc. Une affaire qu'il juge fondamentale dans le cadre des relations de son pays avec l'Union Européenne. Le journal turc Radikal a publié de larges extraits de cette intervention dont voici la traduction :

"Nous avons procédé à l'évaluation de tous les événements possibles qui pourraient survenir dans le courant de la prochaine année, toutes les questions qui pourraient surgir, tous les problèmes qui doivent être éclaircis, et auxquels la Turquie sera confrontée, même si la communauté turque n'en a pas encore conscience. La première de ces questions est la Cause arménienne. A partir de maintenant, nous n'accepterons plus que nous ancêtres, et notre passé, portent les stigmates de telles condamnations.

Cela devra être expliqué au monde. Quoi que nous fassions, je doute toujours de l'efficacité de nos explications. Les employés du Ministère des Affaires Etrangères ont dit hier que " quand ils (les Arméniens) dépensent cent nous dépensons mille contre eux". La question est suivie en priorité par d'un certain nombre de services, dont ceux du ministère des Affaires étrangères.

Nous en discuterons soigneusement, et continuerons de le faire après l'examen des méthodes (de combat). Autant que je le sache, les historiens, les scientifiques que comptent les Arméniens, rencontrent peu de scientifiques de Turquie et nous encourageons ces réunions. Il y en a eu une à Vienne récemment. Mais les Arméniens n'y ont pas participé, tout en ayant fait parvenir indirectement leurs positions.

De leur point de vue, c'était aussi un pas. Ce type de d'initiative peut se développer dans l'avenir. Nous ne pouvons pas l'éviter. Nous devons savoir quelles mesures prendre et comment nous battre contre tout ceci. Il est inutile de dire : "Voilà ce qu'ils disent de nous ". Si nous continuons de la sorte nous devrons démissionner des institutions européennes. Comme nous ne le pouvons pas, la seule chose à faire est de se battre jusqu'au bout, c'est pourquoi nous devons être armés. C'est un fait indéniable que notre combat (sur le Génocide) avec un des 25 états de l'UE continuera.

Ils feront tout pour nous barrer la route de notre accession à l'UE. Pour cette très bonne raison, nous continuerons à développer notre politique visant à chercher une solution acceptable aux questions relatives à la reconnaissance de génocide et à Chypre. Sinon nous devrons faire face.

Si notre politique se voit couronnée de succès, les solutions viendront de nous et, je crois, aideront à notre accession à l'UE ". (Armenews, 30 décembre 2004)

The Netherlands recognises Armenian Genocide

The Armenian Federation announces with satisfaction that today the Dutch Parliament has adopted unanimously a motion concerning the recognition of the Armenian Genocide.

Armenian community has been insisting at the Dutch Parliament and the government on recognition of the Armenian Genocide of 1915 for many years. Especially last year, in the run-up to and during the Dutch presidency of EU, the 24 April Committee of the Armenian Federation has persistently campaigned to bring the Armenian question under the attention of the Members of Parliament and the Dutch public.

The motion was introduced during the debate on the outcome of the European Summit of last Friday in connection with the start of accession negotiations with Turkey. In that debate nearly all fractions asked the government about the absence of the Armenian Genocide issue in the Presidency conclusions. This in spite of commitment by among others France and the European Parliament and also by Dutch Foreign Minister Bot himself, who ensured the Dutch Parliament that the Armenian question has always been brought up at the meetings with the Turkish colleagues. The majority of the Parliament Members had asked to pay attention to this point.

In the motion adopted by the Parliament the government is asked ³ to bring up the recognition of the Armenian Genocide continuously and expressly in the dialogue with Turkey².

This motion has been introduced by the Chairman of Christian Union fraction Mr. Rouvoet and supported by all other political parties in the Parliament. ( april24committee@wanadoo.nl , December 21, 2004)

Paris posera toutes les questions à Ankara dont le "génocide arménien" (Barnier)

La France posera "toutes les questions" à la Turquie avant une éventuelle adhésion de ce pays à l'Union européenne, "y compris celle du génocide arménien", a déclaré lundi sur la radio RTL le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier.

"Il ne s'agit aujourd'hui que d'engager des négociations d'adhésion qui vont être très longues, très difficiles, durant lesquelles nous poserons toutes les questions, y compris celle du génocide arménien, en souhaitant obtenir, avant l'adhésion, une réponse de la Turquie", a déclaré M. Barnier.

M. Barnier avait déjà utilisé le terme de "génocide arménien" mardi dernier devant l'Assemblée nationale.

Mais auparavant, il avait pris soin dans ses différentes interventions d'utiliser le terme de "tragédie", qui est souvent employé par les autorités turques pour qualifier cette question.

Le Parlement français a adopté une loi le 18 janvier 2001, promulguée le 29 janvier, qui dispose dans son article unique: "La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915", sans toutefois en désigner les responsables.

"Le président de la République exprime une vision, exprime où se trouve pour lui l'intérêt de notre pays de notre continent", a ajouté M. Barnier en commentant la position de Jacques Chirac pour une entrée de la Turquie dans  l'UE.

Jeudi et vendredi lors du Conseil européen de Bruxelles, M. Chirac a  fermement appuyé - au nom de sa vision à long terme de la construction européenne - l'ouverture de négociations d'adhésion de la Turquie, qui a été fixée au 3 octobre 2005 par les 25 chefs d'Etat et de gouvernement.

Il a cependant assuré que la route menant à ce "mariage" serait "longue et difficile". (AFP, 20 décembre 2004)

IHD urges end to discrimination of Gypsies

The Human Rights Association (IHD) Office in Zonguldak's Ereggli district, held a solidarity night for Gypsies. Ereg*li Mayor Halil Posbiyik and IHD Ereg*li representative Çetin Yilmaz made speeches on the night.

Stating that there used to be no discrimination between Gypsies and other citizens, Posbiyik added, "There used to be friendship between our people but when the city expanded, industry became a part of our lives. This was the time when the unrest started." Posbiyik also announced that they had spent TL 30 billion on projects concerning our Gypsy citizens.

After Posbiyik, IHD Ereg*li representative Çetin Yilmaz also emphasized that; Gypsies are people full of love. He said, "People think they are thieves. We want the municipality to stop this discrimination as soon as possible and for the local people to support us in our projects for the Gypsy citizens."

On the other hand, Cengiz Ilgin, representative of the Gypsies, also stressed that their biggest problem was unemployment and having no home. Ilgin said, "We are people who love freedom and we erect our tents on empty land but people try to remove us from these places. Also they do not want to employ us. Our biggest problem is not having a place to live and being unemployed. We want the local people's support and for them to respect us." (Turkish Daily News, December 25, 2004)

Des milliers d'Arméniens à Bruxelles contre une adhésion turque à l'UE

Des milliers de représentants de la communauté arménienne de l'Union européenne ont manifesté vendredi sous la pluie à Bruxelles contre une entrée de la Turquie dans l'UE, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, venus notamment de France, Allemagne, Pays-Bas, Russie et Suède, étaient rassemblés dans le parc du Cinquantenaire, à environ 500 mètres du bâtiments où les chefs d'Etat et de gouvernement européens sont réunis depuis jeudi pour un sommet consacré à l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie mais où la question arménienne ne devait pas être officiellement abordée.

Vingt cars ont été affrétés de Paris, un avion de Grèce et un autre de Suède, ainsi qu'un train de Marseille (sud-est de la France).

Sur un podium, les orateurs lançaient: "Voulez-vous de cette Turquie là dans l'Union européenne?". "Non!", répondaient les manifestants, qui portaient de drapeaux rouge, bleu et orange, les couleurs de l'Arménie.

Des élus, notamment français, comme le maire des 13e et 14e arrondissements de Marseille, Garo Housepian, ont pris la parole pour s'opposer à l'ouverture des négociations avec la Turquie au stade actuel.

"Nous voulons signifier aux 25 pays européens réunis en ce moment que les citoyens d'origine arménienne exigent que la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie soit une condition préalable à l'ouverture des négociations d'adhésion", a expliqué à l'AFP Vartan Arzoumaniam, l'un des organisateurs de la manifestation.

Une délégation portant ces revendications a été reçue vendredi par la présidence néerlandaise de l'Union européenne, a-t-il indiqué.

Chirac met en garde Ankara si pas de travail de mémoire

Le président français Jacques Chirac a averti vendredi que les Français pourraient dire non à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne si Ankara ne faisait pas "un travail de mémoire" vis-à-vis du génocide arménien de 1915.

"Toute l'histoire de la construction européenne, c'est l'histoire du dialogue, du respect de l'autre et de la reconnaissance des erreurs que nous avons pu faire dans le passé", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen qui a fixé au 3 octobre 2005 l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

"Le travail de mémoire, qui est tout-à-fait naturel aujourd'hui dans l'esprit des Européens, doit être considéré comme un nécessité incontournable, je dis bien incontournable", a ajouté M. Chirac.

"Je ne doute pas un instant que si ce travail de mémoire n'avait pas été fait (d'ici à la fin des négociations), les Français en tiendraient le plus grand compte dans le jugement qu'ils porteraient sur l'éventuel traité d'adhésion" qu'ils devront ratifier par référendum, a affirmé le président français.  (AFP, 17 décembre 2004)

La communauté arménienne se mobilise contre l'adhésion de la Turquie à l'UE

Les quelque 450.000 Arméniens de France, la plus importante communauté de la diaspora européenne, ne veulent pas, dans leur immense majorité, entendre parler d'une adhésion de la Turquie à l'UE sans reconnaissance préalable du génocide arménien.

"Nous sommes inquiets, déclare Ara Toranian, président du Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF) et notre inquiétude se fonde sur le fait que non seulement la Turquie ne reconnaît pas le génocide de 1915 mais qu'en plus, elle pratique un négationnisme actif. Ce négationnisme, ajoute-t-il, c'est la continuation du génocide par d'autres moyens".

Les massacres et déportations d'Arméniens sous l'Empire ottoman de 1915 à 1917, ont fait 1,5 million de morts, selon les Arméniens, sensiblement moins selon les autorités turques. La France a reconnu officiellement en 2001 qu'il s'agissait bien d'un génocide.

La diaspora arménienne en France, citée souvent comme un modèle d'intégration, est la deuxième au monde après celle des Etats-Unis (900.000 personnes). Elle est constituée pour l'essentiel, remarque Claire Mouradian, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), des rescapés et de leurs descendants du génocide.

A la veille du sommet européen de Buxelles qui doit décider d'engager ou non des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, la communauté arménienne de France se mobilise et organise une grande manifestation le 17 décembre à Bruxelles. Le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA) a ainsi affrété un train à partir de la région de Marseille (sud) où vivent quelque 80.000 Arméniens. Au moins quinze autocars et de nombreuses voitures partiront par ailleurs de la région parisienne avec ce leitmotiv: "Non à l'entrée dans l'UE d'une Turquie négationniste!"

L'unanimisme dans l'exigence de la reconnaissance du génocide par la Turquie est bien réel, confirme Jean-Claude Kebabdjian, président du Centre de recherches sur la diaspora arménienne, qui reconnaît appartenir à une minorité souhaitant privilégier davantage le dialogue avec la Turquie. "La reconnaissance du génocide, a-t-il déclaré à l'AFP, est un préalable souhaitable mais, en même temps, il faut travailler sur le long terme. On n'aura pas de résultats miraculeux si on leur met le couteau sous la gorge".

Mais, dit-il, le peuple turc ne peut rien construire "avec le cadavre d'un peuple dans sa cave".

En juin 1987, le Parlement européen avait adopté une résolution faisant de la reconnaissance du génocide arménien, une des conditions de son entrée en Europe. En revanche, cette exigence n'a pas été retenue dans les critères de Copenhague qui fixent les conditions d'ouverture de négociations avec la Turquie.

Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier a souligné mardi que la France "poserait la question dans le courant de la négociation" de la reconnaissance "du génocide arménien". "Je pense que le moment venu, la Turquie devra faire ce travail de mémoire", a-t-il ajouté.

M. Kebabdjian, qui estime que le ministre français a fait là "une clause morale de salubrité publique", affirme également qu'"il faut laisser aux Turcs le temps de digérer leur histoire". "Les Arméniens développent une pathologie de victimes, les Turcs une pathologie de bourreaux. Il faudra bien guérir un jour ensemble", lance-t-il.

"Illusoire", répond Ara Toranian pour lequel "en 90 ans, les Turcs ont eu tout le temps de digérer".(AFP, Anne-Marie LADOUES, 14 décembre 2004)

Manifestation arménienne devant les ambassades des pays UE

Lundi 13 Décembre 2004, une quinzaine de membres du Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme), a manifesté à Paris devant les 25 ambassades européennes. Les militants anti-négationnistes ont sillonné Paris en brandissant 5 pendus se balançant au bout de n¦ud coulant et sur lesquels étaient accrochées des pancartes portant les inscriptions : " Turquie = Génocide ", " Europe Complice ", " Génocide Arménien ", " Turquie = Négation ", " Amnésie Internationale ".

Au cours de leur périple qui les a conduits également devant le siège de la Commission Européenne, ainsi que devant de nombreuses chaînes télévisées et radiophoniques (Radio-France, France-Inter, F2 & F3, TF1/LCI, Arte et AFP) les membres du Collectif VAN ont crié des slogans hostiles à l'entrée d'une Turquie négationniste en Europe (" La Turquie assassine et l'Europe s'incline ", " Turquie/Négation, l'Europe doit dire non ", " Génocide oublié, Europe bousillée ", " Non, non, non à la négation dans les media ").

Cette action était menée en parallèle des débats se tenant au Parlement Européen, et à 4 jours d'un Sommet Européen décisif quant à l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie. Séta Papazian, la porte-parole du Collectif VAN a conclu cette action de rue en ajoutant :

"Cette semaine est la semaine de tous les dangers pour les Européens d'origine arménienne, descendants des rescapés du Génocide perpétré par la Turquie en 1915, et qui voient avec inquiétude un pays pratiquant un négationnisme d'Etat, s'apprêter à entrer en Europe.

Notre ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier vient de déclarer que la France demandera à la Turquie " de faire le moment venu son travail de mémoire et de reconnaître cette tragédie".

Tout en prenant note de cette déclaration, le Collectif VAN appelle à la vigilance et souligne que cette " tragédie " a été reconnue comme étant un Génocide par une Loi de la République française en janvier 2001. La reconnaissance par la Turquie du Génocide Arménien de 1915 faisait partie des conditions préalables aux négociations d'adhésion, telles que définies par le Parlement Européen dans sa résolution du 18 juin 1987.

Le Collectif VAN attend de la France qu'elle exige AVANT toute ouverture des négociations avec la Turquie, l'application de cette résolution ". (Armenews, 14 décembre 2004)

La reconnaissance turque du génocide arménien: "préalable incontournable"

Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier a déclaré lundi à Bruxelles que Paris souhaitait que la Turquie reconnaisse le génocide arménien de 1916 dans le courant des futures négociations attendues en vue de l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne.

"La France fera la demande, dans le courant de la négociation, d'une reconnaissance de la tragédie du début du (20e) siècle qui a touché plusieurs centaines de milliers d'Arméniens", a dit M. Barnier devant la presse.

Avec 450.000 membres sur son sol, la France abrite la plus importante communauté arménienne d'Europe occidentale.

Le président d'une organisation arménienne en France  Harout Mardirossian a déclaré lundi que la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie devait constituer "un préalable incontournable" à toute négociation sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

"La reconnaissance d'un génocide ne peut être un élément de négociation, mais bien un préalable incontournable car il s'agit d'un problème de dignité humaine (...) De plus, on ne construit pas la paix et la réconciliation sur le sacrifice de la mémoire d'un peuple vieux de plus de 3.000 ans", a estimé M. Mardirossian, président du Comité de Défense de la Cause Arménienne dans un communiqué envoyé à l'AFP.

Pour sa part, Mourad Papazian de la FRA Dachnaktsoutioun (parti socialiste arménien) a souhaité que le président de la République Jacques Chirac "s'engage dans cette voie".

"Comme l'Allemagne n'aurait pu adhérer à l'Union européenne sans reconnaître la Shoah, la Turquie ne peut engager les négociations d'adhésion sans faire son devoir de mémoire envers le peuple arménien", a estimé M. Papazian.

Le CDCA et la FRA Dachnaktsoutioun ont également appelé "les Européens d'origine arménienne et les défenseurs des droits de l'homme" à manifester vendredi prochain à Bruxelles devant le Conseil européen.

L'Organisation Arménienne Démocrate Libérale ADL-Ramgavar, qui réclame la condamnation et la réparation du génocide de 1915, s'est félicitée lundi soir de la déclaration de M. Barnier qui, dit-il, "ne peut être plus claire dans le langage diplomatique" et qu'il qualifie de "gifle aux déclarations mensongères de l'Etat turc".  (AFP, 13 décembre 2004)

La Fédération euro-arménienne contre l'intégration d'un pays "négationniste"

La Fédération euro-arménienne a écrit aux 25 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne pour exiger la reconnaisssance par la Turquie du génocide arménien de 1916 avant toute négociation sur l'adhésion d'Ankara à l'UE, a-t-elle annoncé lundi.

Dans ce courrier, également tranmis au Haut représentant pour la politique étrangère de l'UE Javier Solana, la Fédération demande "solennellement que soit instamment mise en avant la nécessaire reconnaissance du génocide des Arméniens par la Turquie et la levée du blocus de l'Arménie par ce pays"

"Nous avons demandé au Conseil européen de ne pas dénaturer le projet des pères de l'Europe en intégrant un pays négationniste, qui met en danger la sécurité aux frontières de l'Europe", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

L'initiative fait suite à un appel contre l'adhésion d'Ankara à l'UE lancé par la Convention des Arméniens d'Europe qui s'était réunie en octobre au Parlement européen.

Le mouvement avait alors jugé "inadmissible" que les critères politiques pour cette adhésion n'incluent pas "la reconnaissance par l'Etat turc du génocide des Arméniens, ainsi que la levée du blocus que la Turquie impose à l'Arménie depuis plus de 10 ans"

Il avait accusé la Turquie de "mettre en danger la sécurité et l'équilibre régional du sud du Caucase en opposant des conditions préalables à l'établissement des relations avec l'Arménie".

La Convention avait également déploré que "l'Europe n'ait pas instamment et explicitement demandé à l'Etat turc de cesser toute forme d'expressions négationnistes". (AFP, 13 décembre 2004)

Le processus européen oblige la Turquie à affronter le tabous des minorités

Les chrétiens et les musulmans turcs sont-ils égaux ? Les musulmans non-sunnites constituent-ils une minorité en Turquie ? Les exigences de l'Union européenne en matière de minorités ouvrent un débat sur les tabous concernant l'identité nationale turque.

Hrant Dink se souvient de son enfance, quand sa mère, soucieuse d'éviter toute réaction d'hostilité, lui demandait de ne pas l'appeler "mama" dans la rue et de ne pas parler arménien.

"La Turquie perçoit les minorités comme une menace (...) un problème de sécurité", estime le directeur de la publication d'Agos, un quotidien stambouliote bilingue, turc et arménien.

Cette méfiance remonte au traumatisme provoqué par la Première guerre mondiale, au cours de laquelle les populations grecques et arméniennes de l'Empire ottoman se sont rangées du côté des puissances alliées victorieuses quand celles-ci envisageaient la partition de l'actuel territoire turc.

Aujourd'hui encore, pour beaucoup de Turcs, discuter des droits des minorités revient à encourager la division du pays.

Des règles non écrites continuent de restreindre l'accès aux postes éminents de la fonction publique aux quelque 130.000 non-musulmans de Turquie et les livres d'histoire les décrivent encore comme des citoyens à la loyauté douteuse.

Ankara ne reconnaît officiellement comme étant des minorités que les communautés arménienne, juive et grecque, en vertu du Traité de Lausanne, signé en 1923, qui établit un statut protégé pour les non-musulmans.

Se référant à ce texte, Ankara a nié pendant des décennies l'existence de toute autre minorité sur son sol, à commencer par la communauté kurde qui ne s'est vue reconnaître des droits culturels que très récemment, sous la pression de l'Union européenne.

Les critiques de l'UE et l'activité des militants des droits de l'Homme ont en effet placé sur le devant de la scène des secrets autrefois enfouis dans la mémoire collective.

Accusés de faire barrage au multiculturalisme, le gouvernement, le président et l'armée ont souvent réagi avec hostilité, tandis que les nationalistes multipliaient les manifestations.

Au milieu de ces tensions, les alévis -apparentés à l'islam chiite, ils suivent une interprétation modérée du Coran et défendent la laïcité- ont commencé à se faire entendre et l'UE a recommandé à Ankara de leur accorder le statut de minorité.

Bien qu'ils représentent un cinquième de la population turque -évaluée à 70 millions d'habitants- et que leurs rites diffèrent profondément de ceux du sunnisme, leur communauté ne dispose d'aucun statut particulier et ne bénéficie pas des subventions accordées aux institutions cultuelles sunnites.

"Nous ne demandons pas de droits spécifiques en tant que minorité. Nous voulons juste être égaux", affirme Izzettin Dogan, président de la Fondation Cem, une des principales organisations alévies.

"Le processus européen nous apportera des bénéfices. L'UE a certaines normes pour la liberté de croyance et la Turquie doit s'y conformer", poursuit-il.

Les alévis mènent campagne pour que leur religion soit mentionnée sur leurs cartes d'identité et que leur foi soit évoquée dans les manuels scolaires.

Les a priori contre les alévis découlent des affrontements séculaires avec les sunnites, mais aussi dans l'ancrage politique très à gauche de cette communauté, suspectée pendant la Guerre froide de sympathies à l'égard de l'URSS.

Pour les opposants à l'UE, les efforts du gouvernement en vue de s'aligner sur les normes démocratiques européennes conduisent le pays au bord de l'éclatement.

"Accomplir les demandes de l'UE mettra fin à la structure unitaire de la Turquie", estime ainsi Mehmet Sandir, un homme politique d'extrême droite. "Peut-être allons nous nous jeter à la gorge les uns des autres".

Hrant Dink estime pour sa part que les tensions actuelles sont porteuses de réconciliation. "Je trouve ces débats très utiles. Un tabou est en cours de destruction", déclare-t-il. "Plus on parle, plus (...) les attitudes s'adoucissent". (AFP, Sibel UTKU-BILA, 13 décembre 2004)

Turquie/UE :"l'Europe s'est constituée sur le christianisme" (Mgr Barbarin)

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon (Centre Est de la France), a souligné samedi sur la station privée Radio Classique, à propos d'une éventuelle intégration de la Turquie dans l'UE, que l'"Europe s'est constituée sur le christianisme".

A quelques jours du sommet européen à Bruxelles qui doit décider d'accorder ou non à la Turquie une date pour l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union, Mgr Barbarin a souligné que "l'Europe doit une part de sa construction à la religion chrétienne".

"Qu'elle le dise, a-t-il déclaré, et que, de leur côté, les Turcs disent qu'ils doivent une grande partie de leur existence et de leur patrimoine à l'islam. On verra, à ce moment si on peut faire route ensemble".

"Si on tait ces choses-là, a-t-il ajouté, un jour ou l'autre, les peuples se vengeront". "Je ne préjuge pas de la décision future, a-t-il dit, je demande simplement de ne pas le faire en cachette et en catimini".

L'archevêque de Lyon a par ailleurs estimé que l'"on a eu l'étroitesse d'esprit, à l'intérieur du Préambule de la Constitution (européenne) de refuser l'évidence de l'histoire". "C'est négationniste, a-t-il expliqué, de refuser de dire que parmi ce qui a contribué à la construction de l'Europe, il y avait la philosophie et la religion, notamment chrétienne", ajoute-t-il.

Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, avait annoncé mercredi avoir envoyé une lettre au président Jacques Chirac pour lui faire part de "l'inquiétude de l'Eglise catholique au sujet du respect des droits fondamentaux en Turquie". (AFP, 11 décembre 2004)

Here is the Minorities Report refused by the Turkish Government

The Human Rights Advisory Group of the Prime Ministry (BIHDK) adopted on October 1st, 2004, a detailed report on the minority rights in Turkey and presented it to the Prime Ministry on October 22, 2004. The report, which had been highly controversial since excerpts from it were leaked to the press a few weeks ago, recommended to the Prime Ministry changes to the Constitution and relevant laws to extend cultural rights and criticizes Turkey's practices concerning the definition and the rights of minorities.

The report was presented to the public at a press conference held on  November 1st, 2004, by the BIHDK Chairman Ibrahim Kaboglu. However, Kaboglu was forced to stop the press conference when some of the board's members forcibly grabbed the text of his speech and tore it into pieces.

Moreover, the Turkish Government stated that this report does not reflect its views on the matter.

Thereupon, In a joint statement, Human Rights Association (IHD), Turkish Human Rights Foundation (TIHV), Mazlum-Der and the Turkey office of the Amnesty International, said forcible termination of Kaboglu's speech by certain members of the board was "unacceptable."

Below is the English version of the report:

1) THE CONCEPT AND DEFINITION OF MINORITY IN THE WORLD

The concept of "minority" has been used in the world from the sixteenth century down to the present day. When the form of government called absolute monarchy was founded and when, approximately in the same period, religious minorities came into being (Protestants in Catholic monarchies and Catholics in Protestant monarchies), it became necessary for these minorities to be mutually protected and only then did the concept of minority emerge. After 1789, the concept of national minority was to be added to that of religious minorities.

After the European states internally settled the question of protecting these minorities, they turned outwards and engaged in efforts to protect the non-Muslims within the Ottoman Empire and thereby to intervene in Ottoman affairs. As a result, European countries came into conflict with each other and this led to the emergence of the "Eastern Question".

These international protection efforts started in the form of unilateral edicts of protection (for example, the 1598 Edict of Nantes) and bilateral treaties (for example, the 1699 Treaty of Karlowitz), and moved in the nineteenth century to the phase of multilateral treaties (for example, the 1856 Treaty of Paris) and, finally, the foundation of the League of Nations in 1920 ushered in the period of "minority protection under the guarantee of an international organisation". The world continues to be in that phase, and the international mechanism of minority protection is conducted under the umbrella of such organisations as the United Nations, the Council of Europe, the European Union and the OSCE.

2) THE CONCEPT OF MINORITY IN TURKEY, ITS DEFINITION AND CULTURAL RIGHTS

Ever since the period of the League of Nations, the concept of minority has been defined on three criteria: ethnic, linguistic and religious. However, in 1923 in Lausanne, Turkey refused to accept all three of these criteria and managed to have it accepted that its non-Muslim citizens alone constituted a minority and were therefore entitled to international protection of minorities.

Nevertheless, as nearly eighty years have passed since then and the concept, definition and rights of minorities have considerably developed in the meantime across the world, Turkey is now faced with serious difficulties. Moreover, since 1990, minority rights have further widened and strengthened in terms of both space and quality.

These difficulties arise not only from the limited definition in the Treaty of Lausanne. By some sort of reservation it makes to international conventions to which it accede, Turkey asserts an even narrower principle. In accordance with this "Statement of Interpretation", Turkey asserts in the international area the restrictions imposed by the 1982 Constitution as well as those in the Treaty of Lausanne and declares that the rights granted by conventions to which it accedes shall not apply in Turkey if they extend to any minorities other than those recognised in the Treaty of Lausanne or if they are among the rights prohibited by the 1982 Constitution.

Turkey's difficulties in this area can be summed up in two points:

1) This restrictive position of Turkey is increasingly at variance with the current trend in the world. After the interpretation of the UN Human Rights Committee in 1990ies, the trend is not asking a country whether there are any minorities in that country but accepting that there are minorities in that state if there are groups who "differ in ethnic, linguistic or religious terms and consider such difference to be an inseparable part of their identity". However, it is up to the discretion of the nation-state whether to recognise or not to recognise these as minorities.

Here, we should immediately note that the European Union has no demand whatsoever from Turkey to give minority status and rights to different cultural groups. The only requirement is equal treatment to all citizens of different cultures.

2) Turkey does not duly implement the Treaty of Lausanne, either, and thus violates even some of the provisions of this founding treaty of its own.
To start with, the rights granted to the non-Muslims are not fully implemented. These rights are allowed only to the three great minorities (namely, the Armenians, the Jews and the Greeks) and denied to other non-Muslims (for example, the right of education in Article 40 for the Syriacs), while the rights granted, albeit without international protection, by Part III of the Treaty of Lausanne to people other than these non-Muslims are effectively ignored by the State.

One example of the former case is the so-called "1936 Declaration" and one example of the latter case is the situation regarding Article 39/4 of the Treaty of Lausanne, which provides "all Turkish nationals" with the right "to use any language they wish in commerce, in public and private meetings and in all types of press and publication media". In other words, government offices are the only exception to that right. On this subject, for example because nobody was allowed to make radio and TV broadcasts in any language they wished, the third Package of Harmonisation was adopted on 3 August 2002, but, since it was also not implemented, it became necessary to adopt a seventh Package on 30 July 2003. At the end of November 2003, the Radio and Television High Board has drafted a Regulation on this issue, but it also envisages restrictions as to time and space.

However, if Article 39/4 of the Treaty of Lausanne was implemented, this would automatically put an end to the troublesome controversies over the issue of Kurdish broadcasting, which are unnecessarily wasting Turkey's time. Such a step would bring great benefits to Turkey in four respects:

1) It is certain that Turkey will soon have to abandon the "Statement of Interpretation", which has not been of benefit to Turkey, anyway. With regard to the concept of national sovereignty, it is very important for Turkey to do so voluntarily rather than as a result of EU pressure, and this would be done by implementing the provisions of the Treaty of Lausanne, which is Turkey's own founding treaty.

2) It is inevitable that one day everyone will be able to make broadcasts in any language. Instead of trying to pass new and controversial laws in transition to that situation, the argument that the provisions of the Treaty of Lausanne, which already have at least constitutional effect, are being implemented would make life greatly easier for the State.

3) It is obvious that, in order to avoid creation of minorities under international protection, it is necessary to grant as wide freedoms are possible to all citizens, and the Article in question refers to "all Turkish nationals".

4) There is no doubt that for the State in Turkey to treat its own people more humanely would be greatly beneficial for "unity and cohesion" in the country.  A country of "compulsory citizens" is a weak country. Making people happy and turning them into "voluntary citizens" would strengthen the State itself. A citizen to be feared the least by the State is a citizen whose rights it acknowledges.

3) RELEVANT LEGISLATION AND PRACTICE IN TURKEY

The legislation that concerns minorities and therefore cultural rights in Turkey is more restrictive than the concept of minority and the minority rights in the country. The main source of this is Article 3/1 of the Constitution: "The Turkish State, with its territory and nation, is an indivisible entity. Its language is Turkish."

The State being an indivisible entity with its territory is a very natural and undisputed point throughout the world. However, the concept of the "indivisible entity of the nation" is quite perverse to a Westerner although it comes natural to us. It implies that the nation is monolithic, effectively denying the various sub identities that make up the nation and therefore contravening the essence of democracy. In the area of international human rights, the criteria used in the restriction of rights include "national security" and "territorial integrity" but not the "indivisible entity of the nation". In cases brought to it, the European Court of Human Rights (ECHR) passes judgements of violation on grounds that "asserting the existence of minorities in the country" cannot be prevented.

In addition, it is entirely impossible to understand the phrase "Its [the Turkish State's] language is Turkish". A State does not have a language, but it has an official language, and citizens of that country speak in various languages and broadcast in these languages in addition to using that official language in their relations with the State. As a matter of fact, in the 1961 Constitution this is expressed as: "The official language is Turkish" (Article 3).

When the principle of the "indivisible integrity of the State with its territory and nation", which is repeated in countless articles of the Constitution and laws, is interpreted in such a way as to reject sub identities, the legislation in Turkey becomes legislation that tends to assume that "recognition of sub identities" is meant to disturb the said identity, and therefore to charge those who do so with "separatism and subversion". Important laws such as the Law for the Fight Against Terrorism, the Law on the Duties and Powers of the Police, the Radio and Television Law, the Law of Associations and the Law of Political Parties heavily punish "creation of minorities by asserting the existence of minorities based on ethnic and linguistic differences."

When the Constitution is such, certain laws and regulations can bring provisions which are not compatible at all with the way in which the term "Turkish" was understood by Atatürk. For example, the "Regulation Concerning Protection from Sabotage", which was issued on 28 December 1988 and applied until 1991, included non-Muslim citizens of Turkey within the category of people who could engage in acts of sabotage, which consisted of "local foreigners (of Turkish nationality) within the country and people of foreign race". Article 24/1 of Law no. 625 on Private Education Institutions, which concerns the appointment of "Turkish chief deputy principals" to "private schools established by foreigners", is applied also to the schools for minority members who are Turkish nationals. Moreover, Article 24/1 provides that this chief deputy must be "of Turkish origin and Turkish nationality" and this provision is still in force.

The fact that non-Muslim citizens were recorded in the book of "foreigners" until the 1940s, that such citizens were taxed more heavily than Muslims under the Wealth Tax Law of 1942 by implementing a list "G" (the initial letter of the Turkish word for "non-Muslim") which was not in the Law, and that admission into military schools and even civilian institutions was subject to the condition of "being a Turkish national and a member of the Turkish race" until the 1950s, all this is not simply a thing of the past. Even today, one does not encounter any non-Muslim officials in state institutions, including especially the Turkish Armed Forces, the Ministry of Foreign Affairs, the Police and the National Intelligence Agency, excluding universities. These are practices which seriously prevent Turkey from achieving the position it deserves in the twenty-first century and which damage national unity within the country, because they reflect the usage of the term "Turk" in the context of race and even religion.

4) RELEVANT JURISPRUDENCE  IN TURKEY

The Constitutional Court Jurisdiction: Banning (Closing) of Political Parties:

With such legislation, the Constitutional Court often adopts decisions to ban political parties.

Nevertheless, it is also true that the Constitutional Court, while making interpretations, ignores certain fundamental concepts of law and thus causes further damage to democracy in Turkey.

For example, in its decision to ban the DEP in June 1994, while stating that "it would not be meaningful to turn unlimited rights into limited rights and being part of the nation into being a member of a minority", the Court ignored the distinction between "negative/individual rights" (equal rights granted to all citizens) and "positive/group rights" (additional rights granted only to disadvantaged citizens). Moreover, that statement by the Court is such as to regard citizens who belong to the majority as first-class and those who belong to a minority as second-class.

Again for example, in its decision to ban the TEP, the Constitutional Court first stated that it was possible to speak of the existence of different identities but maintained its former position by immediately adding afterwards that the assertion of different identities would lead to "a tendency to break away from the whole in the course of time" (Decision banning the TEP, Case: 1979/1, Decision Number: 1980/1).

This attitude stems from a fear that recognition of the existence of people from different ethnic, religious, cultural, etc. backgrounds in Turkey would result in the fragmentation of the State.

The Court of Cassation and the Council of State Jurisdiction:

Unfortunately, some citizens in Turkey are perceived as "foreigners". In addition to such a mistake being made among ordinary people, it is observed that the Court of Cassation also made (and even insisted on) this serious mistake in its judgements on the so-called "1936 Declaration" concerning non-Muslim foundations.

As a matter of fact, in a judgement delivered in 1974, the Court of Cassation General Assembly of Civil Law Departments stated that "Šforeigners are prohibited from acquiring property in Turkey" and thus decided that the Balžklž Greek Hospital Foundation, which is a non-Muslim Turkish establishment, was not entitled to acquire property. After the defence lawyers pointed to this mistake, the same Assembly now stated "It is indeed mistaken to refer in our judgement of approval to 'the laws prohibiting foreigners from acquiring property in Turkey' given the fact that the defendant foundation was established by Turkish citizens", but added: "Therefore, it is now decided that the phrase in question should be removed from the judgement by way of correction, but otherwiseŠ the appeal should be rejected" (The General Assembly of Civil Law Departments, Case: 1971/2-820, Judgement: 1974/505, Date: 8 May 1974). In other words, the Court of Cassation effectively insisted on its mistake. However, such mistakes are highly damaging to the concept of nation and bring discredit to Turkey in the international area.

Although this question of the "1936 Declaration" was corrected in the fourth Package of EU Harmonisation which was adopted on 2 January 2003, the injustice still continues in practice. As a matter of fact, it became necessary to deal with the same issue in the sixth Package of Harmonisation which was adopted on 19 June 2003. In practical terms, no result has yet been achieved.

Finally, although the 1936 Declaration has been abolished, it is simply grave that the Treasury, in the legal action it brought in February 2003 against the Surp Haç Armenian High School Foundation, based its claims on a decision of the "Minorities Sub-Committee at the Ministry of Internal Affairs". When it is a question of property owned by citizens whose religion happens to differ from the majority religion, reference is made to such a sub-committee, which is not part of the legal order of the State. It is probably difficult to find a more striking example of ethnic and religious discrimination.
As for the administrative judiciary, the Second Administrative Court of Istanbul referred to a Turkish citizen of Greek-Orthodox origin as a "citizen of the Republic of Turkey with foreign affiliation" (Case: 1995/1271, Judgement: 1996/552, Date: 17 April 1996). Moreover, when this very interesting term, which was the basis of the Court's judgement, was brought to the attention of the Twelfth Department of the Council of State, it was not regarded as a valid ground for appeal, and the Department unanimously upheld the judgement of the local court (Case: 1997/2217, Judgement:1997/4256, Date: 24 December 1997).

5) FOUNDATIONS OF THE SITUATION IN TURKEY

It is clear that the question of minorities, which we discuss here, is considered from a very narrow and very mistaken viewpoint in Turkey. The fundamental reasons for this viewpoint may be summarised as follows:
1) Instead of keeping track of developments in the world with regard to the minority concept and law, Turkey is stuck with 1923 and moreover interprets the Treaty of Lausanne incorrectly/deficiently.

2) Recognising the different identity of a minority and granting minority rights are considered to be the same. However, the former implies an objective situation while the latter is a matter of discretion for the State.

3) It is thought that "internal self-determination", which means democracy, is the same as "external self-determination", which means fragmentation, and consequently the recognition of different identities is held to be the same as the territorial fragmentation of the State.

4) Oneness and unity with respect to nation are considered to be the same and it is not realised that the former is gradually destroying the latter.

5) While speaking of the Turks as a nation, it is not realised that the term "Turkish" also denotes an ethnic group.

These facts have two causes, one of which is theoretical and the other historical/political.

The Theoretical Cause: The Relationship between the Supra identity and Sub identities in the Republic of Turkey

While replacing the Ottoman Empire after it collapsed, the Republic of Turkey completely inherited the sub identities that existed within it (the various ethnic, religious and other groups). However, while the supra identity in the Empire (the identity accorded by the State to its citizens) was "Ottoman", it emerged as "Turk" in the Republic of Turkey. Thus, one of the sub identities was determined as the supra identity.

This supra identity tends to define the citizen with race and even with religion. For example, when "our kinsfolk abroad" are mentioned, people of ethnic Turkish origin are meant. In addition, it is clear that one must also be a "Muslim" in order to be considered a "Turk" because our non-Muslim compatriots are referred to not as "Turks" but simply as "citizens". In Turkey, nobody uses the word "Turk" when talking about, say, a Greek or Jewish citizen because they are talking about a non-Muslim citizen. Regrettable examples of this in state practices are sufficiently given above.

The Historical and Political Cause: The Sèvres Syndrome

It is known that in the early 1990s Turkey suffered from a "Sèvres Syndrome" that the country was about to disintegrate. It is disturbing, and weakening the nation, that such an argument is still put forward and even turned into paranoia. Those who argue that a Pontus State will be founded in the Eastern Black Sea region, that Turkey is governed by the Converts, or that the Phanar Patriarchate seeks to establish a Vatican-like state in Istanbul, are trying to create such an atmosphere of paranoia.

This atmosphere results in interpreting even the most innocent demands for identity in Turkey as a desire to divide Turkey and wants to immediately suppress them. This situation also invites interventions by the major Western countries because it is contrary to democracy, which Turkey has willingly agreed to implement effectively in order to join the EU. Delaying of democracy in one's own country through such paranoia is not a service to Turkey. In particular, when it is a question of reforms to be introduced concerning the use of Kurdish, there is immediately talk about the fragmentation of Turkey, it is said that this will give new life to terrorism, and efforts are made to prevent all types of reform in such an atmosphere of paranoia. And those who do so fail to see that some circles could again be led into perceiving terrorism as the only option if reforms are hindered.

Nevertheless, the process of preparations for EU membership has brought the question of minority rights in Turkey into a very positive process despite everything. This process is a direct extension of the legal reforms that Kemalism introduced in the 1920s and 1930s by "revolution from above" to modernise the country.

Just as violent reactions from below emerged to this Kemalist revolution from above in those years, reactions are arising today to these Packages of Harmonisation. The mentality that feeds on the "Sèvres Paranoia" is fiercely resisting the reforms.

CONCLUSION

Anatolia, which has been home to very different cultures for many centuries, is also a cradle of great cultural and historical wealth. Following the Ottoman period with its concept of Islamic brotherhood and with a variety of identities, considerable steps were taken to create a homogenous nation with a single culture in Turkey. However, the different identities and cultures have continued to exist as a rich mosaic on the territories of Anatolia.

That policy, which was very natural in the 1920s and 1930s when the Kemalist revolution was made, is now outdated as a requirement of Atatürk's own thesis of "Contemporary Civilisation". Today, contemporary civilisation is not the Europe of the 1920s and 1930s but the Europe of the 2000s. Now, it is essential to review the existing concept of citizenship and to adopt the multi-identity, multi-cultural, democratic, free and pluralistic social model of contemporary Europe.

Accordingly, it is necessary to define the political and legal status of free, independent individuals who can easily use their creative capacities and cultural rights and who are conscious of their rights and obligations. This definition, which is sought to be made in a piecemeal fashion through the EU Harmonisation Laws, is possible by screening all of our laws and putting into practice the principles of:

The right to personal freedoms,
The right to enjoy freely economic and social opportunities,
The right to participate in government, and
The right to cultural pluralism.

In the context of implementing these principles:

1) The Constitution of the Republic of Turkey and all related laws must be rewritten to give them a liberal, pluralistic and democratic content and with the participation of all organisations of civil society.

2) Guarantees must be provided for the rights of people with a different identity and culture to protect and develop their identities (such as the rights of publication, self-expression and education) based on equal citizenship.

3) The central government and local governments must be made transparent and democratic, based on public participation and control.

4) International conventions and basic instruments that include the universal norms of human rights and freedoms, particularly the Framework Convention of the Council of Europe, must be signed, ratified and implemented without reservation. From now, no reservations or statements of interpretation that would mean a denial of the sub identities in Turkey must be made to international conventions.

Anti-Semitism Growing in Turkey As EU Considers Membership

Turkish officials often boast that there has never been any anti-Semitism in their country. Such patently false claims are made by Turks for the sole purpose of ingratiating themselves to American Jews and the government of Israel. In return, the Turks expect to secure Jewish lobbying assistance against the recognition of the Armenian Genocide by the U.S. Congress. The fact is that Jews, like all other minorities in the Ottoman Empire and the Republic of Turkey, were subjected to all sorts of inhuman treatment. As a result, very few Jews, Armenians, Greeks and Assyrians remain in Turkey today.

As evidence of growing anti-Semitism in today's Turkey, in October 2004, the Turkish Birikim magazine published a petition titled, "Zero Tolerance for Anti-Semitism." It was signed by more than 100 prominent Turkish and Jewish individuals of various professional backgrounds living in Turkey and abroad.

Here are some excerpts from that petition:

"As long as a danger is not properly pronounced, it cannot be fought against. On the contrary, vague words can only serve to hide the evil.

"We the undersigned wish to draw attention to the ever-present and steadily increasing ANTI-SEMITISM in TurkeyŠ.

"The various historical examples of racist violence and discrimination against non-Turkish, non-Muslim, non-Sunni citizens of the Turkish Republic have been, even though to a limited extent, pointed out and criticized, whereas anti-Semitism remains, with few exceptions, a subject which is met with silence, underestimation, or outright denial.

"Organized groups in Turkey that had never before found common ideological ground have come together, especially since the outbreak of the Iraq war, in an unprecedented coalition based on opposition to the State of Israel. The Islamist sector, whose hatred of Jews is embodied in the State of Israel, joined the leftists in parades chanting the slogan, 'NO to the Iraq War.'

"Groups that proclaim opposition to bloody nationalistic animosities, imprisonment, and militarism, are unabashedly taking sides in the Middle East conflict. Instead of condemning the violence on both sides and seeking peace and non-violent solutions which are so urgently needed, they condemn and demonize Israel, calling it 'more illegitimate,' 'more dangerous' than other nations on earth, even sharing with the Islamists a call for its destruction, while embracing the perpetrators of violence in the other side of the conflict as 'victims' within a rhetoric of solidarity with the oppressed.

"Publications have become the vehicles for promoting confusion of concepts like Nazism, fascism, Zionism, the Holocaust, genocide, etc., emptying these of their contents and blurring their differences. They debase the Holocaust by depriving it from its historical uniqueness, thus giving a green light to those who deny the HolocaustŠ.

"Anti-Semitism today is most actively perpetrated by the Islamist press, a large segment of which has gone so far as undauntedly praising Adolf Hitler for his 'foresight.' Concurrently, there has been an unprecedented array of publications and campaigns against so-called 'Sabetayists' [descendants of followers of Shabbatai Zvi], whose Jewish roots are traced down and underscored in a manner reminiscent of the Nazi obsession with creating a 'pure race' targeting them as the evil-intentioned people of a secret sect which is integral to the 'Jewish plot to dominate the world.'
"This rising tide of anti-Semitism has been allowed to flow unhindered in the channels of the Islamist as well as the mainstream media and to settle into the Turkish daily life and discourse. It is now second nature to find a 'Jewish finger' under every stone, and to invent various conspiracy theories with 'the Jew' as the villain.

"We hereby proclaim our objection to this unquestioned and pervasive pattern of anti-Semitic presumptions, and our determination to have ZERO TOLERANCE TO ANTI-SEMITISM, to get informed, to object, to write, to draw, to raise our voice and to be in solidarity with all who feel and think likewise."

Interestingly, among the signatories are not only righteous Turks like Taner Akcam and Ragip Zarakolu who write truthfully about the Armenian Genocide, but also historical revisionists like Ergun Kirlikovali and Mahmut Esat Ozan who actively and constantly deny the Armenian Genocide.

It is significant that even these Turkish propagandists are openly stating that there is growing anti-Semitism in Turkey. Even more amazing is the fact that these two individuals, who parrot the misinformation spewed by the Turkish government, have actually signed this petition acknowledging that "racist violence" has been committed against "non-Turkish, non-Muslim" minorities in Turkey - possibly an admission of the Armenian Genocide! (The California Courier, Harut Sassounian, December 9, 2004)
L'ouverture d'un "jardin des religions" pour séduire l'Europe

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que son gouvernement supprimerait les derniers obstacles aux libertés religieuses en Turquie, à l'occasion de l'inauguration d'un "jardin des religions" comprenant une église, une synagogue et une mosquée.

Cette espace dédié aux trois religions monothéistes, bâti dans la ville balnéaire de Belek, au sud de la Turquie, a été inauguré au nom de la tolérance inter-culturelle, à un moment où la Turquie est critiquée par l'Union européenne (UE) pour son manque de respect à l'égard des droits de ses minorités non-musulmanes.

La région de Belek est une importante destination touristique qui attire chaque année des millions de vacanciers.

Atzo Nikolai, le ministre néerlandais des Affaires européennes, dont le pays assume actuellement la présidence tournante de l'UE et qui effectuait une visite en Turquie, a assisté à la cérémonie aux côtés de représentants des communautés grecque orthodoxe, arménienne, catholique et juive de Turquie. "L'UE continuera d'encourager les réformes en Turquie", a ajouté M. Nikolai. "Il peut parfois y avoir des frictions, mais les réformes entreprises par la Turquie sont encourageantes".

Les dignitaires religieux ont eux aussi salué l'ouverture du "jardin des religions", mais ont aussi rappelé les obstacles posés par la législation turque à leur activité.

"Les catholiques sont en mesure de pratiquer leur religion en Turquie mais n'ont pas de droits (de propriété) sur les églises", a déclaré le Père Alphonse Sammut, représentant la communauté catholique, selon Anatolie.

Le patriarche arménien orthodoxe Mesrob II a pour sa part estimé que des lieux de prière pour les non-musulmans devraient être ouverts dans toutes les grandes villes de Turquie.

"Cela devrait être fait soit en rénovant des sites historiques, soit en en construisant de nouveaux comme celui-ci", a-t-il affirmé. (AFP, 8 décembre 2004)

Les évêques demandent la garantie pour la liberté religieuse

Les épiscopats catholiques européens et français demandent que le respect de la liberté religieuse soit posé comme un "préalable" à l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie.

Pour ou contre l'adhésion à l'Europe ? Pas contre, répond-il, mais à de strictes conditions posées comme "préalables" : le respect par ce pays "de la liberté religieuse et de la reconnaissance, pour les minorités religieuses, d'un statut juridique conforme aux conventions en vigueur". C'est-à-dire le droit pour l'Église catholique de ce pays de bénéficier d'une reconnaissance juridique pour elle-même, le droit d'acquérir des biens, de construire ou de rénover des églises, de créer un enseignement catholique. Ou, pour l'Église orthodoxe, comme pour l'Église arménienne, le droit notamment de rouvrir leurs séminaires respectivement fermés en 1971 et 1970.

Offensive donc de Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, sous la forme d'une lettre envoyée en début de semaine au président de la République Jacques Chirac pour lui "faire part de l'inquiétude de l'Église catholique au sujet du respect des droits fondamentaux en Turquie".

L'épiscopat a même rendu public, mercredi 8 décembre, non la lettre, mais l'esprit de son contenu, ce qui est inédit. "Certains droits fondamentaux ne sont pas entièrement respectés en Turquie, malgré les réformes entreprises", explique ce texte et Mgr Ricard "exprime le regret que l'ouverture d'éventuelles négociations avec la Turquie n'ait pas été subordonnée au respect complet de tous les droits fondamentaux, qu'il s'agisse des libertés d'expression ou d'association, du statut des femmes et de la liberté religieuse, ces droits constituant le socle de la cohésion de l'Union européenne". En conséquence le président de la Conférence des évêques "demande au président de la République de veiller à ce que la France fasse du respect de la liberté religieuse et de la reconnaissance, pour les minorités religieuses, d'un statut juridique conforme aux conventions en vigueur, un préalable à l'ouverture d'éventuelles négociations avec la Turquie".  (La Croix,  Jean-Marie GUENOIS, 8 décembre 2004)

Les catholiques grecs soutiennent le patriarche oecuménique face à Ankara

L'Eglise catholique de Grèce a adressé lundi un soutien appuyé au patriarche oecuménique orthodoxe de Constantinople, Bartholomée 1er, et demandé au gouvernement turc de reconnaître "les droits du patriarcat oecuménique".

Le président du saint synode de l'Eglise catholique, Mgr Franciscos, a adressé une lettre au Patriarche Bartholomée, "pour soutenir le patriarcat oecuménique dans les moments difficiles qu'il traverse", a indiqué un communiqué du saint synode, l'instance dirigeante de l'Eglise catholique de Grèce.

"Nous demandons la pleine reconnaissance des droits légaux, historiques et reconnus internationalement du trône oecuménique ainsi que la satisfaction de vos requêtes comme l'ouverture de l'école théologique de Halki", une petite île située dans le Bosphore, souligne Mgr Franciscos dans sa lettre.

Il a aussi adressé une lettre "de vive protestation au gouvernement turc" dans laquelle il demande notamment "le respect des droits du patriarcat oecuménique", l'ouverture de l'école orthodoxe de Halki et "la reconnaissance de la légalité de toutes les Eglises chrétiennes se trouvant sur le territoire turc".

Le gouvernement grec avait lui aussi apporté au début du mois son soutien au patriarcat grec et appelé la Turquie à "respecter la liberté de religion" qui est "un critère fondamental" en vue de l'ouverture éventuelle des négociations pour son adhésion à l'Union européenne (UE).

La Turquie interdit au Patriarche, qui exerce une primature d'honneur sur toute l'orthodoxie, d'utiliser le titre oecuménique, lui refusant tout rôle politique et administratif.

La question du patriarcat est un sujet sensible en Turquie, pays laïc mais peuplé en majorité de musulmans. Les milieux ultra-nationalistes notamment lui reprochent de s'engager dans des activités politiques et de revendiquer, avec le soutien ouvert de la Grèce et des Etats-Unis, la réouverture du séminaire orthodoxe d'Istanbul, le seul de Turquie, fermé depuis 1971.

Ankara a fait part depuis un an de son intention de rouvrir ce séminaire, dans le cadre de ses réformes en vue d'un ancrage à l'UE. (AFP, 6 décembre 2004)

Controverse en Turquie autour de la messe de la Saint-Nicolas

Le Patriarcat grec orthodoxe d'Istanbul a affirmé lundi s'être vu refuser pour la première fois depuis 22 ans l'autorisation de célébrer la messe de la Saint-Nicolas dans la basilique de Myra -dans la province d'Antalya, au sud de la Turquie-, qui accueille le tombeau du saint.

"Le gouverneur de la province d'Antalya n'a pas donné sa permission à l'organisation de la messe", a déclaré à l'AFP le Père Dositeos Anagnostopoulos, porte-parole du Patriarcat, expliquant qu'il s'agissait du premier refus rencontré depuis 22 ans pour cette célébration.

Précisant que la décision n'avait pas été motivée, le porte-parole a estimé qu'il s'agissait d'une "question politique" et que la "situation est grave".

Les services du gouverneur d'Antalya ont cependant réfuté cette accusation, affirmant qu'il n'y avait pas eu de demande de la part du patriarcat.

"Une telle chose est impossible, nous ne nous sommes jamais opposés à de telles célébrations", a déclaré à l'AFP Guzide Ormeci, porte-parole du gouverneur, avant d'ajouter: "Il n'y a pas eu de demande cette année".

La basilique Saint-Nicolas de Myra a été bâtie au IIIe siècle sur les lieux où vivait l'évêque Nicolas. Les reliques du saint ont été pillées en 1087 lors d'une expédition organisée par la ville italienne de Bari.

La communauté grecque-orthodoxe de Turquie, qui ne compte plus qu'environ 2.000 membres, continue néanmoins d'y célébrer chaque année une messe en son honneur.

L'Union européenne, dont les dirigeants doivent décider le 17 décembre de lancer où non des négociations d'adhésion avec la Turquie, exige qu'Ankara respecte avec plus de rigueur les droits des minorités non musulmanes du pays.

Le président du Parlement européen Josep Borrell s'est entretenu samedi à Istanbul avec le Patriarche oeucuménique grec-orthodoxe d'Istanbul Batholomée Ier et avec les représentants d'autres communautés non-musulmanes au sujet du respect des droits de leurs communautés. (AFP, 6 décembre 2004)

Erdogan réfute une fois de plus le génocide arménien

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a inauguré dimanche à Istanbul le premier musée de Turquie consacré à la minorité arménienne, installé dans un ancien hôpital arménien datant du début du XIXe siècle.

"Ce musée jetera la lumière sur l'Histoire pour les générations futures", a déclaré M. Erdogan. "Toute personne qui jettera un regard sur les pièces se trouvant dans ce musée aura une vision directe de notre histoire commune", a-t-il dit.

"Au contraire de ces oeuvres qui mettent en lumière l'Histoire, les faits sont déformés par la spéculation et la désinformation", a ajouté le Premier ministre, en référence aux affirmations des Arméniens sur le génocide dont ils ont été les victimes.

Les massacres et déportations d'Arméniens sous l'Empire ottoman de 1915 à 1917 ont fait 1,5 million de morts, selon les Arméniens, et entre 250.000 et 500.000, selon la Turquie. Ankara nie que les Arméniens aient été victimes d'un génocide.

Sur la base du traité de Lausanne (1923), les autorités turques reconnaissent seulement les non-musulmans turcs - Arméniens, Grecs et Juifs - en tant que minorités. En revanche, les 13 millions de Kurdes qui peuplent notamment le sud-est de l'Anatolie ne sont pas reconnus par Ankara comme une minorité. (AFP, 5 décembre 2004)

Ankara doit reconnaître le génocide arménien(Devedjian)

La Turquie doit reconnaître sa responsabilité dans le génocide arménien et résoudre le problème chypriote pour adhérer à l'Union européenne, a estimé dimanche le ministre français délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian.

Une telle reconnaissance "fait partie de toutes les conditions (requises pour entrer dans l'UE), y compris des critères de Copenhague, c'est-à-dire de l'ensemble des critères qui font que l'on est devenu un pays européen", a jugé M. Devedjian sur Radio J.

"Etre capable de regarder son passé en face fait partie des moeurs démocratiques", a-t-il ajouté.

Le ministre a aussi soulevé la question chypriote, relevant qu'un contingent militaire turc de 35.000 hommes est toujours dans la partie nord de Chypre et qu'Ankara ne reconnaît pas le régime de Nicosie.

"Est-ce que la Turquie peut entrer dans l'Europe sans reconnaître un des membres de l'Union européenne (...), avec une armée qui occupe illégalement une partie du territoire de l'Union européenne ?", a-t-il demandé. (AFP, 5 décembre 2004)

Ankara condamne la reconnaissance du génocide arménien par la Slovaquie

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a déclaré jeudi que la résolution du Parlement slovaque reconnaissant le génocide arménien était "inacceptable".

Mardi dernier, la Slovaquie a adopté une résolution affirmant : "le Parlement slovaque reconnaît le génocide des Arméniens de 1915, durant lequel des centaines de milliers d'Arméniens de l'empire ottoman ont été tués, et le considère comme un crime contre l'humanité". Gul avait tenté d'empêcher le vote en affirmant que l'initiative venait de l'opposition slovaque et non du gouvernement. La résolution a été adoptée durant une session parlementaire qui a également donné le feu vert de la Slovaquie à l'ouverture des négociations entre Ankara et Bruxelles. Mais les votes ont été conduits séparément.

"Cela est inacceptable, a affirmé Gul. Nous prendrons les mesures diplomatiques nécessaires. Je pense que ce développement est le résultat de la politique intérieure slovaque. Parfois, les partis de l'opposition se comportent de manière irresponsable. Le gouvernement slovaque n'a pas soutenu cette initiative".

Le ministre turc a rendu publique une déclaration condamnant la résolution slovaque et affirme qu'elle est "la conséquence de la volonté d'un seul parti politique qui reconnaît les évènements de 1915 comme un génocide". "Etablir un jugement sur une période contestée de l'histoire ne fait pas partie des devoirs et des responsabilités des parlements nationaux". "Il est clair que cette décision a été prise par profit politique. Elle déforme les évènements qui ont eu lieu durant la Première guerre mondiale et qui ont fait souffrir les Turcs autant que les Arméniens. C'est une action totalement irresponsable", a précisé le ministre turc.

Parallèlement, l'Arménie a demandé à l'UE d'engager des discussions avec la Turquie concernant la politique d'Ankara envers Erevan. Le président Robert Kotcharian a en effet fait parvenir une lettre aux chefs d'Etats des pays membres de l'UE pour demander un débat sur le blocus de la Turquie sur l'Arménie durant la rencontre du 17 décembre. (Armenews, 5 décembre 2004)

The Parliament of Slovakia adopted the "Armenian resolution"

On Tuesday the National Assembly of Slovakia passed a resolution adopting Armenian genocide. According to Ashot Grigoryan - the leader of Armenian community in Slovakia, the chairman of Slovakian parliament Pavel Rushovski is going to make an official statement urging not to allow Turkey's acceptance to European Union.

Slovakia became the 16th country to recognize Armenian genocide together with France, Russia, Italy, Vatican, Switzerland, Cyprus, Belgium, Greece, Canada Australia, Uruguay, Argentina, Lebanon and Iran.

The Armenian genocide is also recognized by municipal committees of 36 Italian cities, 26 French cities, two cantons of Switzerland and the Welsh parliament. More and more achievable becomes the perspective of recognition of Armenian genocide by the United States of America.

Resolutions have already been passed in 35 states. 167 members from 425 of the House of Representatives and 30 senators have already qualified the events of 1915 as genocide. (PanARMENIAN Network, December 2, 2004)

Politique intérieure/Interior Politics

Cem Uzan, un des rivaux politiques d'Erdogan, en garde à vue

Cem Uzan, chef d'un parti nationaliste et héritier d'une puissante famille turque accusée de fraude massive, a été placé dimanche soir en garde à vue, dans un nouvel épisode du conflit qui l'oppose au gouvernement, a rapporté un photographe de l'AFP.

Sa garde à vue fait suite à la saisie, lors d'une perquisition de sa villa à Istanbul vendredi dernier, de documents portant sur un important scandale financier concernant la banque Imar Bank, fleuron de la famille, ont indiqué les média turcs.

Un juge doit décider par la suite de son arrestation.

M. Uzan est en guerre avec le gouvernement turc depuis qu'en 2003, deux centrales électriques contrôlées par sa famille ont été saisies. Cette décision a constitué le coup d'envoi d'une offensive judiciaire contre le clan Uzan - qui fut un des plus riches du pays - accusé de corruption à grande échelle.

En tout, 219 entreprises ont été mises sous contrôle judiciaire, y compris le groupe de téléphonie Telsim que la famille a fondé et qui est aujourd'hui le deuxième opérateur de téléphonie mobile du pays avec quelque sept millions d'abonnés.

Cette mise sous la tutelle de l'Etat turc des entreprises de la famille Uzan vise à obtenir le remboursement de près de six milliards de dollars de dettes.

Cem Uzan estime pour sa part que cette campagne vise à torpiller sa carrière politique.

Son parti, considéré il y a peu comme un rival du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir), du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, est en déroute depuis les élections de novembre 2002 au cours desquelles il n'a pas été en mesure de remporter le moindre siège.

Actuellement en fuite, le frère et le père de Cem Uzan figurent parmi dix sept personnes inculpées de fraude et détournement de fonds dans le scandale de l'Imar Bank.

Cem Uzan a été détenu dans la province de Sakarya, dans le nord-ouest du pays, après qu'il eut forcé la porte d'un luxueux ranch ayant appartenu à sa famille mais confisqué par les autorités il y a quelques mois.

La police avait également interpellé vingt deux autres personnes qui l'accompagnaient, parmi lesquelles plusieurs gardes du corps soupçonnés d'avoir été armés au moment des faits.

Cem Uzan et ses compagnons avaient été remis en liberté sous caution après comparution devant le procureur, selon l'agence Anatolie. (AFP, 13 décembre 2004)

AKP prepares for "presidential system" under Erdogan

The ruling Justice and Development Party (AKP) has started mulling over the introduction of a much discussed administrative overhaul in the country: Moving to a presidential system of governance.

Justice Minister Cemil Çiçek said that if the principle of "representative justice" were implemented correctly in a parliamentary system, political stability would be hard to achieve, noting that a presidential system would be the perfect choice under such circumstances.

Çiçek told me this after I reminded him of the 10 percent election threshold making it impossible for the minorities to be represented in Parliament. Çiçek also noted that while he was in support of the presidential system, most of the Turkish people favored the parliamentary system.

The presidential system debate, openly supported by the justice minister, actually is an issue that has been debated since the beginning of the AKP administration. As part of the constitutional amendment packages prepared by the government to harmonize with European Union norms, Parliament Constitutional Court Chairman Burhan Kuzu had prepared an amendment proposal for a presidential system. However, the issue was pushed to the backburner.

The "presidential system" preparations that aim to push Prime Minister Recep Tayyip Erdogan towards Çankaya Palace seem to have gained strength with the approaching New Year. Sources close to Erdogan say that the prime minister constantly speaks about his inclination towards a presidential system. The AKP is preparing to make its leader's dreams come true.

The AKP's first intention was to decrease the presidential term from seven to five years as a way to end President Ahmet Necdet Sezer's term in 2005, instead of in May 2007. This way Parliament would have had to elect a new president next year. However, Sezer's seven year term is already a right he won, so it cannot be taken away and as a result the plan was cancelled.

This plan, which was supported by many AKP members at the beginning, was ignored after they realized that it would not produce the desired result. The way to eliminate Sezer's right was to make a small addition to the law in allowing Parliament to elect the president, by saying the Parliament that elected the president could also dismiss him. With this amendment, the AKP aimed to remove the president, who cannot be charged with any crime, apart from treason. However, this amendment proposal never made it to the constitutional amendment bills that were submitted to Parliament over the past two years. The political scene and the time were never suitable.

Erdogan's dream of heading the state was indirectly noted by some during U.S. President George W. Bush's visit to Turkey. Bush told Erdogan that if it were up to him, he would have made Istanbul the seat of power. Erdogan's efforts to open an office in Istanbul are linked to his desire to become president. AKP Ankara deputy Ersönmez Yarbay, who criticized the conversation done on the Besiktas Local Administrator's Building located in Dolmabahçe, Istanbul, in making it the new Prime Ministry Office, said: "The capital of the Republic of Turkey is Ankara. The prime minister cannot and should not open an office in Ankara."

Dolmabahçe also includes the luxurious palace where the last Ottoman sultan lived and the founder of the republic, Mustafa Kemal Atatürk, spent his last days. This could be seen as an implicit sign of Erdogan's presidential ambitions.

A source very close to the AKP said that the country was entering a period that would see the AKP's desire for a presidential system and the harmonization with the European Union norms going hand in hand, adding that the near future could be full of surprises. A source very close to the AKP said the present parliamentary system was unsuitable for Erdogan to become president, noting that the party was working on a system where the people would elect the president. The AKP will initiate an intense public relations campaign at the beginning of the new year in order to promote the presidential system, and will even risk an early election in order to get the desired result.

It is said that AKP executives will do everything possible by April 2007 to achieve the desired outcome, and if serious reaction comes from the military or other strong groups in society, it would call an early election before it elects a new president. Under such conditions, Sezer will leave office at the end of his term before a replacement is elected. Under current laws, Parliament Speaker Bülent Aržnç will take over until a new president is elected by the new Parliament. It is said that Erdogan believes he will still have a parliamentary majority to elect the president, even though he may have less deputies than the current level of 368.

The Constitution says that the president has to be elected by Parliament by the fourth round at the latest. If not, Parliament is suspended and an early election needs to be called. Believing a Parliament that was elected in an early election cannot risk a new one so soon would eventually support Erdogan in order not to create confusion.

The Constitution also says that a month before the end of a president's term, Parliament needs to start the election procedures for a new president. If Parliament is on holiday, it has to be called into an emergency session. The AKP intended to call for new elections in early April 2007, and prevent any work taking place in Parliament.

The presidential system suggested by Justice Minister Çiçek would ensure that Erdogan is elected as president by popular vote and such an outcome would also be acceptable to the AKP. However, neither the political scene nor the public is ready for such a change and this would create serious disputes and tension among the state institutions. (Turkish Daily News, December 6, 2004)

Forces armées/Armed Forces

Les militaires exigent des négociations sans conditions avec l'UE

La Conseil national de sécurité (MGK) de Turquie, institution réunissant les plus hautes autorités civiles et militaires du pays, a demandé jeudi à l'Union européenne de n'imposer aucune condition à Ankara lors de l'ouverture des négociations d'adhésion prévue l'an prochain entre l'UE et la Turquie.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 25 pays de l'Union européenne ont décidé le 17 décembre d'ouvrir en octobre 2005 des négociations avec la Turquie en vue de son adhésion, mais en y mettant une série de conditions.

Parmi celles-ci figurent la signature par Ankara d'un protocole modifiant son accord d'association avec l'UE pour tenir compte de l'entrée de dix nouveaux pays dont la République de Chypre - interprété par certains comme une reconnaissance de facto de Chypre par la Turquie - et de possibles restrictions à la liberté de déplacement des citoyens turcs dans l'Union.

Tout en saluant la décision du sommet de l'UE, le Conseil national de sécurité a souligné que ses conclusions comportaient aussi des "éléments négatifs".

"Le conseil note l'importance d'entreprendre des négociations sans aucune discrimination ou conditions envers la Turquie", a-t-il affirmé dans un communiqué sans autre commentaire. (AFP, 30 décembre 2004)

L'ancien chef de la marine turque jugé pour corruption

L'ancien commandant en chef de la marine turque, l'amiral à la retraite Ilhami Erdil, a comparu mardi devant un tribunal militaire d'Ankara pour répondre d'accusations de corruption, ont rapporté les médias.

L'amiral risque une peine de neuf ans de prison pour négligence, népotisme et acquisition frauduleuse de biens immobiliers dans un complexe d'habitation de luxe de la rive européenne d'Istanbul, où il habite, selon la chaîne privée NTV.

Les faits se sont produits entre 1999 et 2001, lorsque l'Amiral Erdil dirigait la marine turque, selon l'acte d'accusation.

L'épouse, la fille et l'ancien aide de camp de l'amiral sont également jugés pour les mêmes faits devant le même tribunal, selon les images diffusées sur les chaînes de télévision.

Il est très rare qu'un officier de ce rang soit jugé en Turquie où les forces armées, qui se veulent garantes de la laïcité et ont la réputation de ne pas être éclaboussées par la corruption, bénéficient d'un soutien populaire exceptionnel.

Lors d'un récent entretien à une chaîne privée, l'amiral, visiblement très ému, avait nié les accusations, affirmant que son épouse venait d'une famille très aisée et que ses deux appartements avaient été acquis en toute légalité.

Selon l'acte d'accusation, l'amiral n'a pas mentionné ces deux appartements dans une déclaration de biens.

Le dernière procès visant un général quatre étoiles en Turquie remonte à 1976, lorsque le commandant de l'armée de l'air de l'époque, le général Emin Alpkaya, fut accusé d'avoir reçu des pots de vin de la compagnie aéronautique américaine Lockheed pour faciliter l'achat d'avions par son pays.

Le général démissionna et fut acquitté à la suite d'un jugement devant une Cour militaire. (AFP, 21 décembre 2004)

Le Haut Conseil militaire (YAS) remplace le MGK

L'armée turque a radié huit officiers et sous-officiers pour des "raisons disciplinaires", un terme souvent employé pour décrire des activités pro-islamistes, à l'issu d'une réunion du Haut Conseil militaire (YAS), mardi soir.

De plus, un communiqué publié après la réunion a donné le signe d'une nouvelle orientation dans l'ingérence de l'Armée aux affaires politiques. Pour la première fois, le YAS a annoncé que les commandants de l'Armée ont fait une analyse des relations avec l'Europe et les pays voisins et l'état de la lutte contre le terrorisme. Les commentateurs estiment que le YAS a ainsi donné le signe qu'il remplace rapidement le MGK "démilitarisé" pour assurer la mainmise des militaires sur la vie politique du pays.

L'armée turque procède tous les six mois à une purge au sein de ses forces.

Encore une fois, selon la presse, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont le parti est issu de la mouvance islamiste, et son ministre de la Défense Vecdi Gonul, ont émis des réserves concernant ces mises à pied, arguant du fait que les officiers ne peuvent faire appel de la décision, rapporte le quotidien à gros tirage Hurriyet.

Erdogan et Gonul ont toutefois apposé leurs signatures à la décision du YAS.

En août dernier lors d'une précédente réunion du YAS, axée sur les promotions et mises à la retraite des cadres militaires, l'état-major turc s'était refusé à prendre en compte l'opinion du Premier ministre, un ancien islamiste qui se dit désormais" "démocrate conservateur", au sujet de l'expulsion de 12 militaires.

L'armée a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et a "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement de l'islamiste Necmettin Erbakan.

L'Union européenne a fait de la prédominance du pouvoir civil sur le pouvoir militaire une priorité que la Turquie se doit d'observer. Ankara attend un feu vert des dirigeants européens, le 17 décembre, pour l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union. (Info-Türk, 1er décembre 2004)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Ouverture à Istanbul du procès de l'islamiste Metin Kaplan

Le militant islamiste turc Metin Kaplan, expulsé d'Allemagne en octobre et inculpé de tentative de renversement de l'ordre constitutionnel en Turquie, a réfuté lundi toute accusation de terrorisme au premier jour de son procès devant une Cour d'assises d'Istanbul.

Le "calife de Cologne", comme l'ont surnommé les médias allemands, a utilisé sa première audition comme une tribune pour démontrer avec force références au Coran qu'en tant que bon musulman, il ne pouvait pas être un terroriste, même s'il était de son devoir de défendre le rôle de l'islam dans la politique.

"Je rejette l'accusation de terrorisme: je suis musulman, l'islam rejette le terrorisme, un musulman ne peut pas être un terroriste", a déclaré Kaplan, 51 ans, prenant soin de préciser que les groupes armés combattants en Irak étaient en fait "des défenseurs de la liberté et des droits de l'Homme".

Parmi les 14 chefs d'accusation retenus contre Kaplan figure une tentative d'attentat avec un avion bourré d'explosifs contre le mausolée à Ankara de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la Turquie moderne et laïque, en 1998, lors des festivités marquant le 75e anniversaire de la république.

Le prévenu a rejeté cette charge, qu'il a qualifiée de "provocation organisée par l'Etat", expliquant: "Ni moi, ni ma famille, ni mes amis n'avons même fait saigner le nez de qui que ce soit".

Accusé d'avoir prôné le renversement du régime laïque turc, Kaplan a en revanche réaffirmé ses positions quant à la place de l'islam dans la société.

"Il incombe à tout musulman de témoigner, à l'instar du prophète, en faveur de l'islam. (...) L'islam est religion et il est Etat, il est politique et il est foi", a affirmé le petit homme, hors de la vue du public, étant placé derrière une haie de gendarmes.

"On ne peut pas imaginer un islam dissocié de la politique. (...) S'il existe un Etat islamique, il faut le protéger, sinon, il faut le créer", a-t-il poursuivi.

Mais, selon Kaplan, prôner la restauration du califat en Turquie (aboli en 1924 par Ataturk) ne saurait faire de lui un terroriste: "Vous pouvez ne pas partager mon opinion, mais vous ne pouvez pas faire de moi un terroriste".

"La guerre sainte (djihad) est d'abord une affaire de mots, d'écrits, elle ne peut devenir une lutte armée qu'en dernier recours", a renchéri Kaplan, dont l'ardeur à dû être modérée par la Cour, qui lui a rappelé qu'elle ne souffrait d'aucun trouble auditif.

Installé en Allemagne depuis 1983, Kaplan a pris la tête du Hilafet Devleti ("L'Etat du califat" en turc) --une organisation islamiste oeuvrant au renversement du régime d'Ankara et interdite depuis 2001-- à la mort en 1995 de son père, Cemaleddin, un ancien prédicateur ultra-radical surnommé "la Voix noire" en Turquie.

Les luttes de succession qui l'ont mené à la tête de l'organisation lui ont valu quatre ans d'emprisonnement en Allemagne, de 1999 à 2003, pour avoir lancé un appel au meurtre contre un rival.

Père de trois enfants, Metin Kaplan a été extradé en Turquie en octobre par les autorités régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie au terme d'une longue bataille juridique.

Depuis son arrivée en Turquie, il est emprisonné dans une prison de Tekirdag (nord-ouest), où il suit un traitement médical pour un cancer de la prostate, selon son avocat.

Ce dernier, Husnu Tuna, n'a cependant pas demandé la libération conditionnelle de son client, se réservant le droit de faire une demande en ce sens d'ici à la prochaine audience.

Celle-ci a été fixée avec l'assentiment de la défense au 4 avril 2005, après l'entrée en vigueur du nouveau code pénal turc, voté à l'automne. (AFP, 20 décembre 2004)

L'organe religieux turc appellera le 31 décembre à éviter de fêter le nouvel An

Les prédicateurs des mosquées en Turquie sont appelés le 31 décembre à inviter les fidèles à éviter de fêter le nouvel an qui est contraire aux "valeurs musulmanes et nationales", a-t-on appris lundi de source officielle.

Le thème des prêches du vendredi, jour important de l'islam, est décidé par la direction des affaires religieuses (DIB), un organe officiel dépendant de l'Etat et qui nomme les prédicateurs en Turquie, pays musulman au régime laïque qui aspire à intégrer l'Union européenne.

Le 31 décembre, qui coïncide cette année avec un vendredi, le prêche sera consacré aux festivités du nouvel an, selon le texte publié sur le site internet du DIB.

"Aujourd'hui les festivités organisées sous prétexte du nouvel an n'ont pas de fondement culturel et traditionnel", déclare le texte, qui estime qu'il est "absolument impossible" de considérer les célébrations notamment "arrosées à l'alcool" compatibles avec les valeurs religieuses du pays.

Ces festivités, qualifiées selon le prêche, de "dégât culturel" pour le  fidèle, l'éloignent de ses valeurs nationales.

Les autorités appellent les musulmans à ne pas "copier aveuglement" les moeurs culturels d'autrui et de profiter du dernier jour de l'année pour réfléchir à des bonnes actions à venir.

La Turquie est officiellement à 99% musulmane. Elle espère un feu vert vendredi 17 décembre à l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE. (AFP, 13 décembre 2004)

Les alévis, fer de lance progressiste de la Turquie musulmane

Politiquement proches de la gauche, les alévis représentent près d'un quart de la population turque musulmane, en majorité sunnite, et ont été sans conteste l'un des freins à l'expansion de l'islamisme en Turquie, qui souhaite adhérer à l'Union européenne.

"Les alévis sont le visage moderne de l'islam", affirme en souriant Bilal, un étudiant qui vend des souvenirs dans la petite ville d'Hacibektas (centre), du nom d'Haci Bektas Veli (1248-1337), fondateur de l'ordre bektashi, une branche du chiisme.

Pour les alévis, il est le saint fondateur, manifestation d'Ali, gendre du prophète Mahomet.

Fuyant les conflits de religion en Asie centrale, ce philosophe humaniste s'est installé dans cette localité devenue lieu de pèlerinage pour les alévis, une communauté progressiste.

La population de la bourgade, 8.000 personnes, est multipliée par dix, voire quinze, pendant les fêtes et la saison de pèlerinage en été.

"L'alévisme c'est une synthèse de l'islam et de la culture Oghuz (chamanisme turc d'Asie centrale) et avant tout l'essence de la croyance des Turcs d'Anatolie, un mode de vie, une philosophie venant de nos aïeux", explique Bilal.

La place des concepts d'amour et de tolérance est primordiale chez les alévis, alors que l'islam sunnite est fondé sur la crainte de Dieu.

Contrairement aux sunnites, les alevis -qui seraient de 15 à 20 millions (sur 70 millions)- ne jeûnent pas pendant le ramadan et ne prient pas cinq fois par jour. Ils ne vont pas à la mosquée, mais au "cemevi", temple alévi. Autre particularité importante : les femmes participent au rituel religieux, le semah, et dansent avec les hommes.

La femme est d'ailleurs omniprésente dans la vie quotidienne et sociale.

"Les femmes alevies peuvent assister librement aux cérémonies en présence des hommes. Elles ne se voilent pas, peuvent consommer de l'alcool et fumer en public, si elles le veulent", souligne Kevser Seven, une alévie de 23 ans venue prier au mausolée d'Haci Bektash Veli.

Le respect de la laïcité est essentiel chez les alévis, qui ont beaucoup d'estime pour le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk. Celui-ci aurait confié pour la première fois aux alévis ses intentions de fonder une République sur les ruines de l'empire ottoman en 1923.

Les alévis forment la variante spécifiquement turque des alaouites. Le culte qu'ils vouent à Ali en fait des hérétiques aux yeux du sunnisme dont ils eurent, au cours des âges, à subir les persécutions. Aussi, pour se protéger, dissimulent-ils souvent leur appartenance religieuse.

"Nous gardons un profil bas, mais je crois que l'UE va bousculer tout cela", estime Kevser, qui, à l'instar de nombreux autres alévis, souhaite que sa foi figure dans les manuels scolaires.

"En fait, nous sommes déjà intégrés aux valeurs européennes, car nous avons le visage tourné vers l'Occident", commente la jeune femme, qui regrette d'être l'objet de "discriminations" en raison de sa croyance et dénonce les règles non-écrites restreignant notamment l'accès des alévis aux plus hautes fonctions publiques.

Mais elle refuse de qualifier les alévis de minorité, préférant plutôt se considérer comme une "composante" d'une société multiculturelle.

L'UE a en effet recommandé à Ankara d'accorder le statut de minorité aux alévis, suscitant une polémique.

"Les Européens présentent l'alévisme comme une nouvelle religion pour diviser la Turquie", martèle le maire-adjoint de la ville, Ali Demirci.

Selon lui, après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'UE a préféré voir en sa foi un islam modéré, différent de la perception rigide arabe de l'islam et "donc plus apte" à figurer en son sein.

Admettant que sa communauté constitue un "rempart" contre la dérive islamiste en Turquie, cet enseignant à la retraite ajoute néanmoins qu'un statut de minorité ne ferait qu'attiser les frictions entre sunnites et alévis. (AFP, Burak AKINCI, 13 décembre 2004)

Alawis to petition human rights court

Lawyer Kirlangiç: This will be the first such case in Turkey, representing 20 million Alawis. We are waiting for all legal remedies to be exhausted. Applying to the human rights court should not be considered a complaint and won't belittle anyone. We are merely pursuing our rights, and we will continue to do so

An attorney for the Alawis in Turkey has stated that if several lawsuits filed in local courts and currently being heard by the Council of State are unsuccessful, the group will petition the European Court of Human Rights for a resolution.

Elder Ceman Sevin, the leader of the Limantepe Cemevi (house of worship) in Izmir, Guide Huseyin Surmeli, Dervish Zemci Bozdemir and Assistant Kiymet Sevin filed a suit in Turkey in 2001 alleging that the existence and beliefs of the Alawis are not recognized in Turkey. The case was subsequently sent to the Council of State for consideration.

Lawyer Kemal Kirlangic stated that if rejected by the Council of State they would apply to the European Court of Human Rights and added: "This will be the first such case in Turkey. It represents 20 million Alawis. We are waiting for all legal remedies to be exhausted. Applying to the human rights court should not be considered a complaint and won't belittle anyone. We are merely pursuing our rights, and we will continue to do so."

Kirlangic claimed that the Religious Affairs Directorate Law, by making reference only to mosques and shrines, mufti, imams, preachers, muezzin and trustees, could be equated to denial of the existence of Turkey's 20 million Alawis.

He indicated that they had filed four separate lawsuits with the First, Fourth and Seventh Administrative Courts in Ankara, alleging that the failure to recognize Alawite cemevi as places of worship and its personnel as religious staff and not allocating positions for this purpose run contrary to the Turkish Constitution, international agreements and the European Convention on Human Rights.

"The court decided that our claims were without merit. As a result of our petition to the Supreme Court of Appeals, the case was sent to the Council of State's 12th Department. We have not heard anything since April 2003. We want justice to be served as soon as possible, and if it isn't, then we want the way to be cleared to the European court," said Kirlangic.

"Not only are all expenses of mosques, shrines and their personnel met by the state, additional funds are being allocated by the Ministry of Education for the officially recognized Sunnis, and in particular for the Hanefis, for imams, preachers, high schools and Koran courses through faculties of theology and Islamic institutes. Over 20 million Alawis, and non-believers as well, pay taxes for these expenses; however, Alawite beliefs are continuously scorned, let alone the Alawis receiving any services. Unpleasant incidents are occurring in cities such as Sivas, Maras, Malatya, Corum, Erzincan, Gaziosmanpasa, Kirikhan and Ortaca. Ignoring these incidents through legal means and then showing up at Haci Bektas ceremonies and giving speeches do not reflect sincerity," said Kirlangic.

Pointing out the existing injustice, Kirlangic continued: "Taxes should not be spent on one religion only. Every religion should be organized in a democratic and autonomous way, and expenses should be met by volunteers; if not, at least an equal amount should be shared proportionally by population. Injustice, inequality and violations of the Convention on Human Rights are obvious. This is contrary to democratic pluralism. Democracy tolerates all races, languages, religions, sects, genders, and political and philosophical disparities. Neither Parliament nor the government has taken the steps necessary to avoid this. Finding a solution through legal channels can only serve to glorify us all, and any disagreement that cannot be resolved judicially will eventually end up at the European Court of Human Rights. In the event it is rejected by the State Council, we will have to go to European court. This will only serve to strengthen our state of law."

Ismail Yanyeli, founder of the Belief, Education and Cultural Foundation in Izmir, stated that they considered all human beings to be equal and that they tolerated every religion. "None of our rights have been recognized in any legal opinion. We submitted numerous petitions to this end. None of the governments tried to solve our problems. This has forced us to seek legal solutions; however, we will exhaust all legal remedies before going to the European court." (Turkish Daily News, December 10, 2004)

Manifestation à Istanbul contre des lois sur le port du foulard en Allemagne

Une vingtaine de manifestants ont protesté mercredi devant le consulat d'Allemagne à Istanbul contre l'adoption par plusieurs Laender allemands de lois interdisant aux enseignantes le port du foulard islamique dans les établissements publics.

Réunis à l'appel de l'Association des opprimés (Mazlum-Der, islamiste), les militants, en majorité des femmes voilées, ont condamné ce qu'ils considèrent comme une atteinte à la liberté d'expression et une oppression qui a commencé à se manifester en Turquie avant de s'étendre à la France, puis à l'Allemagne.

"Il est inacceptable que d'un côté, l'Allemagne prétende défendre les droits de l'Homme et la suprématie du droit, et de l'autre, agite de telles lois", qui "vont à l'encontre de la liberté de conscience", a déclaré devant le consulat Yuce Yimazoglu, membre de la commission du voile de Mazlum-Der.

La Bavière, région à forte tradition catholique du sud de l'Allemagne, a voté en novembre une loi qui interdit aux enseignantes le port du foulard islamique dans les établissements publics, devenant le cinquième Land allemand à adopter une telle législation.

La Cour constitutionnelle allemande, chargée de se prononcer sur une interdiction du voile dans les écoles, avait laissé l'an dernier aux seize Etats-régionaux, souverains en matière d'éducation, le soin de trancher.

La Turquie, pays dont la population est musulmane à 99% mais doté d'une constitution laïque, interdit le port du foulard dans la fonction publique, les écoles et les universités.

La France prohibe le port du voile islamique, comme de tout signe religieux "ostensible", dans les établissements publics de l'enseignement primaire et secondaire. (AFP, 8 décembre 2004)

Socio-économique / Socio-economic

Le parlement turc approuve un budget 2005 rigoureux

Le Parlement turc a approuvé mardi un budget 2005 déficitaire, marqué par la rigueur, et dont le tiers des dépenses seront consacrées au remboursement de la dette publique, a indiqué le gouvernement.

Ce budget respecte les conditions draconiennes imposées par le Fonds Monétaire International (FMI) lors de l'octroi d'un crédit stand-by, et projette une croissance de 5% et un taux d'inflation de 8%.

Le FMI avait octroyé en 2002 à la Turquie un crédit stand-by de 16 milliards de dollars pour une période de trois ans.

Le budget 2005 a été calculé sur la base de la nouvelle livre turque, allégée de six zéros, qui sera introduite le 1er janvier 2005. L'inflation, chronique en Turquie, a été ramenée à un chiffre pour la première fois depuis des décennies.

Aux taux de change actuels, le gouvernement turc prévoit des recettes de 88,5 mds USD (68,6 mds EUR). Le déficit du budget est évalué à 20,3 mds USD (15,8 mds EUR) pour 2005.

Environ un tiers des dépenses, fixées à 108,8 mds USD (84,5 mds EUR), iront au remboursement de la dette publique qui s'élevait, selon le ministère des Finances, à 178 mds USD en juin dernier.

Les budgets 2004 et 2003 avaient respectivement consacré 41% et près de 50% des revenus au remboursement de la dette.

Le gouvernement devrait être à même d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés pour 2004, soit une croissance de 5% et une inflation de 12%, grâce à une forte reprise de l'économie.

Plus tôt dans le mois, Ankara et le FMI ont annoncé avoir signé un nouvel accord stand-by de 10 milliards de dollars sur trois ans, pour succéder au précédent programme qui s'achève en février prochain.

Les objectifs du nouveau programme, qui sera officiellement signé début 2005, seront notamment d'assainir le système bancaire du pays et de régler les questions de sécurité sociale et de prélèvement des impôts.

Ce nouveau programme vise à ramener l'inflation du pays au niveau de ceux de l'Union européenne, que la Turquie cherche à rejoindre, soit des objectifs de 8% en 2005, 5% en 2006 et 4% en 2007. (AFP, 28 décembre 2004)

Net minimum wage per month raised to 190 Euros

Turkey's minimum wage will rise by 10% to a gross payment of 488.7 million Turkish lira per month from TRL444 million per month, Labor Minister Murat Basesgioglu said.

The net payment increases to TRL350 million (190 Euros) from TRL318 million.

The Minimum Wage Commission held its fourth meeting in order to set the monthly minimum wage for some four million workers, which will be valid through the next year.

The monthly minimum wage was increased by 34.1% to a net TRL303 million in the first half of this year and it was raised by 5% to TRL318 million in the second half. The annual inflation target was 12% for 2004. The increase in the minimum wage was below market expectations of a 12% rise.

Basesgioglu said he was very happy to ensure a 10% minimum wage hike, given the inflation target for 2005 is 8%.

The trade unions who asked a hike up to TRL522 million in net per month have announced their disappointment with the decision. (Anadolu Agency and others, December 28, 2004)

Incendie dans un cinéma d'Istanbul : plus de cent personnes hospitalisées

Plus de cent personnes ont été hospitalisées après avoir inhalé de la fumée mardi soir à la suite d'un important incendie qui s'est déclaré pendant la première d'un film d'horreur dans une salle d'un cinéma multiplexe situé dans un centre commercial d'Istanbul, a constaté l'AFP.

Aucun décès n'a été enregistré dans l'immédiat et des responsables ont annoncé un chiffre de 130 blessés, tandis que des chaînes de télévision évoquaient 154 blessés.

"Près de 130 personnes ont été traitées dans des hôpitaux pour avoir inhalé de la fumée. Cinq personnes sont dans état critique", a déclaré le chef de la police d'Istanbul Celalettin Cerrah sur la chaîne de télévision d'informations NTV.

L'incendie s'est déclaré vers 21h30 (19h30 GMT) au cours d'un gala organisé pour la sortie d'un film d'horreur turc appelé "Buyu" (Le maléfice) qui était projeté en avant-première dans l'une des sept salles d'un cinéma du quartier de Sisli, situé sur la rive européenne de la ville.

De nombreuses équipes de pompiers et de secouristes sont rapidemment parvenues sur les lieux du sinistre, permettant, selon des responsables l'évacuation rapide de près d'un millier de personnes.

"Ce qui aurait pu être une véritable catastrophe n'a finalement causé que peu de dommages", a déclaré Mustafa Sarigul, le maire du district de Sisli, cité par la chaîne de télévision d'informations Sky-Turk.

Un secouriste a affirmé à l'AFP qu'une cinquantaine de personnes, qui avaient été hospitalisées, avaient été intoxiquées par du monoxyde de carbone, mais que personne ne souffrait à sa connaissance de brûlures.

Un responsable local a indiqué que le feu avait éclaté dans le foyer du théâtre lorsque le décor créé spécialement pour la première du film d'horreur  avait pris feu à cause de bougies placées à proximité.

La fumée a envahi les halls, et la télévision a montré des scènes de panique, de nombreux spectateurs, dont des célébrités locales, prenant la fuite ou étant portés à l'extérieur, leurs visages noirs de suie.

Certains d'entre eux, encore sous le choc, s'effondraient en larmes tandis que d'autres exprimaient avec virulence leur colère envers les responsables du cinéma.

Des témoins ont expliqué que les employés du cinéma leur avaient demandé de sortir peu après le début de la projection du "Maléfice".

"Je regardais le film avec une amie et dix minutes plus tard, on nous a demandé de sortir", a raconté à l'AFP Hale Kaplanoz, 25 ans, alors qu'elle essuyait la suie couvrant son visage.

"Au début, on a cru qu'il s'agissait d'une plaisanterie liée au film. Mais il faisait tout noir dans les couloirs, et là on a eu très peur", a-t-elle poursuivi, précisant que les pompiers avaient brisé des vitres pour permettre aux spectateurs de sortir de l'établissement.

"Quand la lumière s'est éteinte, il y a eu une grande panique", a confirmé Ali Akbaba, un autre spectateur de 29 ans, estimant que la coupure de courant avait été provoquée par la mise en route des systèmes automatiques anti-incendie.

Les premières images diffusées par les télévisions turques ont montré des spectateurs tentant de trouver la sortie du cinéma au milieu de l'obscurité et de la fumée et criant pour s'indiquer la bonne direction.

M. Cerrah a réfuté les accusations selon lesquelles le cinéma n'avait pas d'issues de secours et indiqué que les spectateurs avaient été évacués par les escaliers de secours situés à l'arrière du bâtiment.

M. Sarigul a déclaré qu'une enquête serait ouverte et a évoqué "le manque de soin et la négligence" des gérants du cinéma: "Les bougies auraient dû être placées ailleurs", a-t-il estimé. (AFP, 14 décembre 2004)

Un commandant turc condamné pour rejet d'hydrocarbures dans les eaux françaises

La justice française a condamné lundi à une amende de 200.000 euros le commandant turc du cargo maltais TK Venice, reconnu coupable d'avoir volontairement rejeté des hydrocarbures en mer au large de Cherbourg (nord-ouest), le 7 mai dernier.

Le tribunal du Havre (nord-ouest) a ordonné que la moitié de l'amende soit payée par l'armateur du navire, la Baltic pearl shipping enregistrée à La Valette (Malte). Il a également ordonné le paiement de dommages et intérêts allant de 1.400 à 23.000 euros à quatre associations de protection de l'environnement.

Le navire, chargé de 6.000 tonnes de blé, avait été surpris par un hélicoptère de la marine nationale française qui avait repéré dans son sillage "une traînée brillante", longue de 7 km, caractéristique d'une pollution par des hydrocarbures. Le commandant avait nié l'infraction en affirmant que cette trace résultait de "poussières de blé" en cours de nettoyage sur le pont.

La justice française avait également condamné lundi, par un jugement du tribunal de Marseille (sud-est), un capitaine italien à une amende de 70.000 euros à la suite d'un déballastage au large du cap Sicié (sud-est), le 6 mars dernier.

Responsable pénalement, le capitaine du vraquier Panarea Primo devra acquitter 15.000 euros, tandis que le reste de l'amende - 55.000 euros - devra être versé par l'armateur, la société Vetor, garant financier.

Le capitaine, Gaspare Pipitone, a été partiellement relaxé pour la pollution faite hors des eaux territoriales françaises.

En outre, deux associations de défense de l'environnement ont obtenu respectivement 1.600 et 755 euros de dommages et intérêts. (AFP, 13 décembre 2004)

La seule femme ministre de Turquie dénonce les "crimes d'honneur"

Guldal Aksit, ministre turque chargée de la famille et de la condition féminine, a dénoncé mardi les "crimes d'honneur" lors d'une conférence internationale à Stockholm, tout en estimant qu'ils devenaient "exceptionnels" dans son pays.

"Les crimes d'honneur sont la forme la plus impitoyable de violence contre les femmes" a déclaré la seule femme ministre du gouvernement turc devant quelque 200 représentants de gouvernements, experts et membres d'organisations non gouvernementales (ONG) assistant à cette réunion de deux jours patronnée par le gouvernement suédois.

"Accroître l'éducation des femmes et leurs possibilités d'emploi, et donc améliorer leur indépendance financière sont d'importants facteurs de prévention des crimes d'honneur", selon Mme Aksit.

"Nous avons fait de grands pas dans notre pays et les crimes d'honneur sont devenus exceptionnels", a-t-elle affirmé.

Selon elle, le problème sous-jacent est le manque d'égalité entre hommes et femmes dans la société.

"Si les femmes ont une place dans le monde du travail et des affaires, elles auront une place plus forte dans la famille", a-t-elle dit à l'AFP.

 Les crimes d'honneur, fréquents au Moyen-Orient et en Asie, sont des actes traditionnels de vengeance familiale contre des femmes suspectées d'être "impures" pour "sauver" la réputation de la famille.

Ce phénomène se répand aussi dans les pays occidentaux et affecte des immigrés de la deuxième génération, déchirés entre une société plus libérale où ils ont grandi et l'éducation stricte que leurs parents veulent maintenir.

Au Pakistan, 70 à 90% des femmes ont connu des aspects de cette violence et 450 femmes ont été tuées dans des crimes d'honneur en 2002, selon des chiffres non officiels cités par Nilofar Bakhtiar, qui conseille le premier ministre pakistanais Shaukat Aziz sur les affaires féminines.

Islamabad a voté une nouvelle loi rendant les auteurs de crimes d'honneur passibles de la peine de mort. La Turquie les condamne désormais à la prison à vie. (AFP, 7 décembre 2004)

Le PIB par habitant de la Turquie en dessous de la moyenne européenne

Le Produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Turquie se situe largement en dessous de la moyenne européenne, selon des chiffres publiés vendredi par l'office statistique de l'Union européenne, à deux semaines du Conseil européen de Bruxelles qui doit lancer, ou non, les pourparlers en vue de l'adhésion d'Ankara à l'UE.
Selon Eurostat, le PIB par habitant de la Turquie en 2003 a atteint 5.900 euros, soit 28% de la moyenne européenne de 21.400 euros. Le PIB par habitant de pays comme la Croatie, la Bulgarie ou la Roumanie, désireux d'intégrer l'UE, est également inférieur à la moyenne européenne: 46% pour la Croatie, 30% pour la Bulgarie et la Roumanie.
Au sein des 25 de l'Union européenne, le PIB varie considérablement. Celui du Luxembourg a été plus de deux fois supérieur à la moyenne de l'UE en 2003, tandis que celui de l'Irlande était près d'un tiers au-dessus de la moyenne. Le Danemark, l'Autriche, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique ont dépassé la moyenne d'environ 20%, la Suède et la Finlande de près de 15% et la France, l'Allemagne et l'Italie d'environ 10%. (AP, 3 décembre 2004)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Ankara a adressé à Bruxelles une note officielle!

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé mardi que son pays n'accepterait jamais que l'Union européenne (UE) puisse imposer des restrictions permanentes à la circulation des Turcs au sein de l'Union.

Dans une note officielle adressée à Bruxelles le 23 décembre, la Turquie "réitère sa position selon laquelle l'Union européenne ne doit pas s'attendre à ce que nous acceptions de nous soumettre à des mesures exceptionnelles dont la durée et le champ d'application ne seraient pas limités... telles que celles qui ont été proposées dans les conclusions du sommet du 17 décembre" a précisé le ministère.

Cette note souligne que la législation de l'Union, comme ses fondements philosophiques, n'autorisent de restrictions qu'à la condition qu'elles soient limitées dans le temps.

Lors d'un sommet historique à Bruxelles le 17 décembre, l'UE a donné son feu vert à la Turquie pour qu'elle engage ses négociations d'adhésion à l'Union le 3 octobre 2005 mais elle a assorti sa décision de restrictions sévères.

Afin de calmer les craintes d'un déferlement de main d'oeuvre bon marché sur le marché européen du travail, l'UE s'est réservé le droit d'imposer des mesures de sauvegarde y compris permanentes à tout accord d'accession à l'Union.

Afin de prévenir les objections de la Turquie, la résolution a qualifié ces mesures de "articles (de loi) valables de manière permanente comme base pour des mesures de sauvegarde", en mettant l'accent sur le fait qu'il serait toujours possible d'avoir recours à ces articles plutôt que de dire que ces mesures seraient appliquées de manière permanente.

Avec la libre circulation des personnes, la Turquie ne peut pas bénéficier des largesses de l'UE - en termes de subventions - que ce soit pour les infrastructures nécessaires à son développement ou pour son agriculture.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que la question des restrictions serait discutée au cours des négociations d'adhésion et que leur forme définitive ne serait incorporée dans le traité d'accession de la Turquie à l'UE qu'avec l'accord d'Ankara.

Les négociations d'accession de la Turquie à l'Union devraient durer une dizaine d'années et il n'est même pas sûr, selon certains observateurs, qu'elle se réalise. (AFP, 28 décembre 2004)

Erdogan appelle les Turcs à tenir bon lors des "longs" et "durs" pourparlers

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé les Turcs à rester unis et ne pas se laisser décourager par les "longues" et "dures" négociations qu'entamera leur pays l'an prochain pour devenir membre de l'Union européenne, lors d'un discours vendredi soir à la nation.

"Nous avons devant nous un voyage difficile et semé d'obstacles", a-t-il dit lors de son plaidoyer en faveur d'une adhésion "pleine" de la Turquie à l'UE retransmis par les chaînes de télévision.

"Notre chemin sera long", a-t-il dit, mais il s'est déclaré confiant que le peuple turc possédait la "détermination" et la "maturité" nécessaires pour mener à terme un "périple de 41 ans", en référence à l'élan européen qui remonte à un accord d'association signé entre Ankara et les européens en 1963.

M. Erdogan a demandé aux Turcs de "tenir bon" et de "ne pas perdre leur sang-froid" au vu de discussions "très complexes et très difficiles" qui seront lancées, avec les 25 à partir du 3 octobre, comme décidées par le sommet européen de Bruxelles, le 17 décembre.

"Sur certaines questions un accord pourrait être trouvé dans un laps de temps qui dépasse nos attentes", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre turc a en outre affirmé que son gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP) n'accepterait, lors des pourparlers, aucun "fait-accompli" de la part de l'Union qu'il a appelée à ne pas "imposer de force" certaines demandes à la Turquie, sans préciser lesquelles.

Mais a-t-il ajouté, "Toutes les demandes de l'UE seront évaluées comme elles sont évaluées dans un pays parfaitement démocratique et dans un état de droit moderne."

"La Turquie ne veut pas devenir un membre de l'UE pour être un fardeau à son égard. La Turquie veut devenir un membre de l'UE pour partager le fardeau de l'Union", a encore dit le dirigeant turc, soulignant les réformes engagées par son pays, en particulier dans le domaine économique. (AFP, 24 décembre 2004)

La capitulation du sommet européen face aux chantages d'Erdogan

La date du 3 octobre 2005 a été annoncée sans avoir évoqué même les questions de droits de l'Homme - la torture persistante, les articles anti-démocratiques du Code pénal, l'émancipation des femmes, la question kurde ou la reconnaissance du génocide des Arméniens - Les partisans d'Erdogan parlent déjà  de la conquête de l'Europe
L'Union européenne et la Turquie ont lancé officiellement vendredi à Bruxelles le processus controversé d'une adhésion d'Ankara qui étendrait l'UE de l'Irlande à la frontière irakienne et pourrait intervenir vers 2015. Après un dernier marathon de réunions bilatérales ou en petit comité autour du président du Conseil européen, le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende, et du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, les 25 dirigeants de l'UE ont entériné dans l'après-midi un accord global sur les négociations d'adhésion avec la Turquie à partir du 3 octobre 2005.

Il est regrettable que les questions de droits de l'Homme --la torture persistante, l'émancipation des femmes, la question kurde ou la reconnaissance du génocide des Arméniens-- n'aient pas même été évoquées lors du sommet qui s'est déroulé sous les chantages et menaces du premier ministre turc Erdogan.

Or, depuis deux semaines, Info-Türk et plusieurs ONGs rappelaient aux dirigeants européens la violation continuelle des droits de l'Homme dans ce pays candidat. Malgré cela, le Sommet européen a déclaré que la Turquie a bel et bien rempli ces engagements relatifs aux critères de Copenhague.

De plus, alors que l'Armée turque continuait à occuper le nord de Chypre, le Sommet européen s'est soumis à l'arrogance et l'agressivité d'Erdogan relatives à la non-reconnaissance de la République de Chypre par la Turquie!

"Ce n'est pas une négociation, c'est une capitulation. L'Europe politique est très sérieusement compromise", a déclaré dans un communiqué Laurent Leylekian, directeur de la Fédération euro-arménienne. "Ce résultat consternant est certes dû à l'inflexibilité d'Ankara qui n'a rien cédé du tout, mais aussi à la faiblesse patente des structures politiques intégrées de l'Union qui a encouragé la démission des chefs d'Etat et de gouvernement."

C'est la raison pour laquelle, Erdogan et ses partisans considèrent déjà cette capitulation européenne comme une victoire historique en voie de la nouvelle conquête de l'Europe par des Turcs au nom de l'Islam.

En effet, plusieurs milliers de sympathisants du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir), se sont rassemblés dans la nuit de vendredi à samedi pour accueillir à l'aéroport d'Istanbul Tayyip Erdogan, de retour "triomphal" du sommet européen de Bruxelles.

"Bienvenue à notre Premier ministre, conquérant de l'Union européenne", "la nouvelle étoile de l'UE", "pas d'UE sans Turquie" pouvait on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, entre des drapeaux turcs, de l'UE et de l'AKP.

Le lendemain, les partisans de M. Erdogan se sont rassemblés sur la place centrale de Kizilay à Ankara, décorée pour l'occasion de ballons rouges et bleus -les couleurs des drapeaux turc et européen-, où l'arrivée du Premier ministre a été saluée par des gerbes de confettis, des feux d'artifices et des pétards. Erdogan a traversé Ankara dans un convoi comprenant, aux dires de son parti, 10.000 véhicules, et a été salué par une haie de spectateurs s'étendant sur près de 25 kilomètres, selon la chaîne de télévision NTV.

Equivoque sur la reconnaissance de Chypre par Ankara: Qui ment?

Le texte final du sommet stipule que "le gouvernement turc confirme qu'il est prêt à signer le protocole sur l'adaptation de l'accord d'Ankara préalablement au début des négociations" d'adhésion. Ce protocole étendra à l'ensemble des dix pays entrés dans l'Union le 1er mai dernier, dont Chypre, l'accord d'association signé en 1963 à Ankara par les Turcs et les Européens.

L'UE a cherché à amener la Turquie à progresser dans la normalisation de ses relations avec Chypre avant de donner son feu vert à l'ouverture de négociations d'adhésion, mais les résultats obtenus dans ce domaine par le sommet de Bruxelles restent ambigus.

L'UE a obtenu d'Ankara un engagement à signer avant le début de ses négociations d'adhésion le 3 octobre 2005 un protocole modifiant son accord d'association avec l'Union européenne, pour tenir compte de l'entrée de dix nouveaux pays, dont la République de Chypre.

La signature de ce protocole équivaudra à une reconnaissance de facto de Chypre par Ankara, affirment certains. "On les a forcés à une reconnaissance implicite", a déclaré une source proche de la Commission européenne après le sommet.

La quasi totalité des dirigeants européens se sont en revanche évertués à récuser cette thèse, le chef du gouvernement néerlandais Jan Peter Balkenende, qui présidait la réunion, étant le premier à affirmer qu'il n'y avait pas de "reconnaissance formelle".

Un point de vue partagé par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan : "la signature du protocole d'adaptation n'est absolument pas une reconnaissance" de Chypre, a-t-il affirmé.

La reconnaissance de Chypre est depuis trente ans un tabou pour la Turquie qui a envahi militairement le nord de l'île en 1974 en réponse à un coup d'Etat chypriote-grec destiné à rattacher l'île à la Grèce, avec le soutien de la junte alors au pouvoir à Athènes.

"D'un point de vue légal, ce n'est pas ce que vous pouvez qualifier de reconnaissance formelle", a expliqué M. Balkenende lors de la conférence de presse finale du sommet de Bruxelles. "Mais c'est une étape importante", a-t-il ajouté.

Le chancelier Schroeder a avoué sa perplexité. "Formellement", la reconnaissance par Ankara de Chypre "n'est pas liée" à la signature du protocole. "C'est le point de vue de la majorité" des dirigeants européens "et mes connaissances en droit international sont telles que je dois me ranger à l'opinion de la majorité", a-t-il déclaré.

Les intéressés eux-même ont minimisé la portée de l'engagement d'Ankara. Le président chypriote Tassos Papadopoulos a souligné que la solution trouvée "n'est pas suffisante pour nous", car signer un accord commercial n'est pas une forme de reconnaissance.

Quand à une éventuelle reconnaissance "de facto", c'est quelque chose "qui ne m'est pas connue, qui n'existe pas, c'est un terme commun, pas un terme diplomatique ou un terme légal", a déclaré M. Papadopoulos.

La colère d'un ministre luxembourgeois contre Erdogan

Erdogan, a eu vendredi une attitude "provocatrice et agressive" à l'issue du sommet européen en s'insurgeant contre une reconnaissance de Chypre, laissant les dirigeants des 25 pays de l'UE "bouche bée", selon le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn.

"On avait tout terminé. (...) Il y a eu des tractations terribles pour trouver un texte. (...) Le Conseil européen était terminé officiellement. On a fait venir les quatre délégations (des pays candidats, dont la Turquie). (...) Et là, tout à coup, M. Erdogan a recommencé à parler de la reconnaissance de Chypre à mon avis d'une façon assez provocatrice, assez agressive", a raconté le ministre luxembourgeois devant la presse.

"M. Erdogan (...) a fait savoir que la reconnaissance de Chypre n'est pas possible pour eux pour l'instant", a poursuivi Jean Asselborn, répétant que le Premier ministre turc s'exprimait de "façon assez radicale, assez agressive". "On était tous perplexes".

"On était bouche bée", a poursuivi le ministre, dont le pays assurera au premier semestre de 2005 la présidence de l'Union européenne.

"Ce que beaucoup de collègues ont dit au Conseil européen, (à savoir) que les politiciens turcs ont encore des choses à apprendre, est fort juste. Nous ne sommes pas des marchands de tapis, ici, en Europe", a poursuivi Jean Asselborn.

"Nous appuyons et appuierons à l'avenir les négociations d'adhésion de la Turquie", a-t-il affirmé. "Mais ce qu'on ne peut pas accepter, c'est de recommencer à discuter et à remettre en cause une chose fondamentale qui est la reconnaissance de Chypre" alors que parvenir à un accord entre les 25 et la Turquie avait demandé "autant de peine".

"Si on veut commencer sereinement les négociations d'adhésion le 3 octobre, il faut que politiquement, la Turquie ait fait un pas très important pour la reconnaissance de Chypre", a déclaré Jean Asselborn.

Le président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, s'est déclaré "satisfait" vendredi du résultat du sommet de Bruxelles, mais a averti que les négociations d'adhésion à l'UE ne commenceront pas si Ankara ne signe pas le protocole étendant à son pays un accord liant depuis 1963 Européens et Turcs.

"La mise en oeuvre du protocole n'est pas seulement l'engagement à signer, mais sa mise en oeuvre effective. (...) S'ils ne le font pas, leurs négociations tout simplement ne démarreront pas", a-t-il dit dans une conférence de presse à l'issue du conseil européen.

"Il existe une grande différence entre la reconnaissance officielle et la reconnaissance de facto", a-t-il ajouté. "La reconnaissance de facto est quelque chose qui ne m'est pas connue, qui n'existe pas, c'est un terme commun, pas un terme diplomatique ou un terme légal."

La feuille de route des futures négociations UE-Turquie

Dans leurs conclusions, les chefs d'Etat et de gouvernement européens prônent un "ancrage ferme" de la Turquie à l'Union européenne "avec le lien le plus fort possible", si jamais Ankara n'était pas en mesure d'adhérer. Les 25 réaffirment que les négociations "sont un processus ouvert, dont l'issue ne peut être garantie à l'avance".

Le texte maintient la possibilité que le futur traité d'adhésion prévoit des "longues périodes de transition, des dérogations, des arrangements spécifiques ou des clauses de sauvegarde permanentes", dans des domaines comme la libre circulation des personnes, les aides structurelles ou l'agriculture.

M. Erdogan a fustigé l'UE pour avoir imposé à son pays lors du sommet des "mesures nouvelles qui n'ont rien à voir avec les critères de Copenhague" que la Turquie estime avoir remplis pour l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union. Mais il a estimé que son pays avait "réussi" à Bruxelles, même si cela n'était pas un succès total.

Chef de file des "turco-sceptiques", son homologue autrichien Wolfgang Schuessel a annoncé que les Autrichiens seront appelés à se prononcer par référendum sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne à la conclusion des négociations, une démarche que la France a d'ores et déjà retenue.

Le président français Jacques Chirac a pris vendredi l'engagement de consulter le Parlement "dans le détail et en permanence" sur le déroulement des futures négociations d'adhésion.

Enjeu, contenu, garde-fous, date de démarrage : les dirigeants européens réunis au sommet de Bruxelles ont fixé vendredi avec la Turquie la feuille de route des négociations d'adhésion de ce pays à l'UE.

En voici les principaux éléments, contenus dans les conclusions du sommet :

OUVERTURE DES NEGOCIATIONS

La date d'ouverture des négociations est fixée au 3 octobre 2005, pendant la présidence britannique de l'Union.

UN "PROCESSUS OUVERT"

Les conclusions des dirigeants européens soulignent que les négociations d'adhésion de tout nouvel Etat membre (la Turquie comme la Croatie) sont un "processus ouvert, dont l'issue ne peut pas être garantie à l'avance".

Aucun "plan B" n'est explicitement prévu en cas d'échec des négociations. Les 25 se contentent de préciser que "si l'Etat candidat n'est pas en mesure d'assumer intégralement toutes les obligations liées à l'état de membre, il convient de veiller à ce qu'il soit pleinement ancré dans les structures européennes par le lien le plus fort possible".

DES CLAUSES DE SUSPENSION

La suspension éventuelle des négociations est prévue "en cas de violation grave et persistante des principes de liberté, démocratie, du respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et de l'Etat de droit sur lesquels l'Union est fondée". La suspension sera décidée à la majorité qualifiée des Etats membres, saisis à la demande de la Commission européenne ou d'un tiers au moins des Etats membres.

REFORMES EN TURQUIE

Les Européens attendent que la Turquie "poursuive activement ses efforts" pour appliquer les réformes touchant aux libertés fondamentales et aux droits de l'homme qu'elle vient d'adopter. La Commission européenne "continuera à suivre de près" le processus de réforme pour s'assurer de "son irréversibilité" et de sa "pleine application". La Commission européenne surveillera notamment l'application du principe de "tolérance zéro pour la torture et les mauvais traitements".

CHYPRE

Les 25 "saluent" la déclaration faite par la Turquie selon laquelle elle est "prête à signer" avant le 3 octobre 2005 "le protocole" qui adapte son accord d'association avec l'UE pour tenir compte de l'arrivée de 10 nouveaux membres, dont Chypre, dans l'UE.
 La signature de ce protocole reviendra pour Ankara à reconnaître juridiquement l'existence de la République de Chypre, ce à quoi se refusait jusqu'à maintenant la Turquie.

DIFFERENDS GRECO-TURCS

Les différends frontaliers de la Turquie avec la Grèce en mer Egée "devront si nécessaire être soumis à la Cour internationale de justice pour règlement".
 

DEROGATIONS

Il est entendu que le futur traité d'adhésion pourra inclure "de longues périodes de transition", des "dérogations", des "arrangements spécifiques", ou des "clauses de sauvegarde". Ces clauses visent tout particulièrement la libre circulation des personnes, les aides agricoles et celles aux régions défavorisées.

DATE D'ADHESION

En tout état de cause, la Turquie ne pourra entrer pas dans l'UE avant l'échéance du prochain exercice budgétaire 2007-2013, soit au plus tôt en 2014. (AFP, 17 décembre 2004)

Le doute grand vainqueur du sommet de Bruxelles, pour la presse européenne

Ankara s'est-il plié aux conditions posées par l'UE pour l'ouverture des négociations d'adhésion ? Ce processus est-il irréversible ? Que sera l'Europe avec la Turquie ? La presse européenne était samedi perplexe et divisée face aux conclusions du sommet de Bruxelles.

"Les vrais vainqueurs du sommet de Bruxelles (...) sont les doutes généralisés", écrit ainsi le quotidien italien Corriere della Sera. En écho, Il Messagero estime que "le feu vert accordé à la Turquie est conditionné par des ambiguïtés et des doutes de tout genre".

Première grande question: Ankara a-t-il oui ou non reconnu la république de Chypre, comme le lui demandaient les dirigeants européens ? Les journaux européens livrent des analyses différentes de l'engagement turc à signer un prtocole à l'accord d'association avec l'UE pour inclure les dix nouveaux membres, dont Chypre.

"Compromis UE-Turquie: reconnaissance implicite de Chypre en 2005", juge ainsi le quotidien grec Kathimérini (libéral). "Chypre a obtenu satisfaction à une demande importante de reconnaissance", assure aussi le quotidien chypriote grec Haravghi (pro-gouvernemental).

Mais, pour le journal communiste grec Rizospastis, "il n'y a pas de reconnaissance formelle" de Chypre, qui s'est fait "coincer" selon le quotidien chypriote-grec Phileleftheros.

"Les Européens ont cédé aux Turcs", commente en France Le Figaro. "Une reconnaissance en bonne et due forme de la République de Chypre (...) reste un tabou à Ankara", note aussi Le Monde, pour qui cette question "continue de parasiter les négociations".

Et le conservateur allemand Die Welt s'insurge qu'Ankara "ait réussi à échapper à une condition sine qua non de chaque nouvel entrant, la reconnaissance de tous les anciens membres".

Autre interrogation : le processus enclenché est-il irréversible ?

Pour la presse turque, il n'y a aucun doute: "la révolution européenne", selon les termes du journal Sabah, est engagée. Elle devrait donner naissance à "une nouvelle Europe, une nouvelle Turquie", pour le quotidien Zaman.

En Autriche, Die Presse assure aussi que "la messe est dite : les négociations aboutiront à une adhésion". "Un mouvement est enclenché qui pourra difficilement être arrêté", renchérit la Libre Belgique.
 Mais "le plus dur reste à faire", rappelle le journal britannique The Guardian.

Et surtout, il n'y a pas "de garantie" que les négociations d'adhésion "s'achèveront par un succès", souligne le quotidien polonais Gazeta Wyborcza. En effet, "négociation ne veut pas dire adhésion", selon le président français Jacques Chirac, cité en Italie par La Stampa et en France par Libération.

Ces réserves témoignent de l'appréhension suscitée par l'entrée possible d'un "pays pauvre, dont la majorité des 70 millions d'habitants est musulmane", selon le quotidien libéral polonais Rzeczpospolita. "L'Union européenne a peur de l'immigration musulmane et de la relégation de la culture chrétienne et européenne", ajoute le quotidien hongrois Magyar Hirlap.

Les dernières grandes interrogations de la presse européenne portent donc samedi sur l'avenir de l'UE une fois la Turquie intégrée.

En Espagne, El Mundo doute de sa capacité à absorber ce nouveau pays. "L'UE court actuellement le danger de mourir de son succès. Comme (un ballon), elle peut finir par exploser", prévient le journal conservateur.

Sans trancher, El Pais pose l'alternative : si l'Union relève le défi posé par "sa fiancée turque", "elle aura réussi à exporter son meilleur produit, la démocratie, et avec sa noce turque aura invalidé la thèse du 'choc des civilisations'. Si elle échoue, elle l'alimentera".

Même analyse dans les pages du quotidien néerlandais Volkskrant (centre-gauche), pour qui la Turquie peut "constituer à la fois un écran et un pont crucial dans les relations entre l'Europe et le Moyen-Orient".(AFP, 19 décembre 2004)

L'Autriche souhaite un référendum "européen" sur l'adhésion de la Turquie

Le président autrichien Heinz Fischer (social-démocrate) souhaite que l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) fasse l'objet d'un référendum "à l'échelle européenne", rapporte dimanche l'agence APA.

"Un référendum à l'échelle européenne (indiquerait) de façon démocratique s'il existe ou non en Europe une majorité pour une adhésion de la Turquie à l'UE", a déclaré M. Fischer dans une interview à l'agence autrichienne.

"Il serait judicieux que la population autrichienne puisse prendre part à un référendum à l'échelle européenne", a-t-il estimé.

Une telle consultation permettrait à l'Europe d'assumer pleinement les conséquences d'un "oui" ou d'un "non" alors que "les conséquences d'un référendum dans un ou dans quelques pays européens sont sujettes à discussion", estime le président.

Le chancelier conservateur autrichien Wolfgang Schuessel et le président français Jacques Chirac ont tous deux annoncé qu'ils souhaitaient un référendum dans leurs pays sur l'adhésion de la Turquie.

Vendredi, M. Schuessel avait déjà évoqué l'idée d'une consultation à l'échelle européenne, jugeant cette idée "absolument judicieuse".

Cette déclaration intervenait après la conclusion d'un accord entre les 25 dirigeants de l'UE et de la Turquie pour ouvrir des négociations d'adhésion le 3 octobre 2005.

La quasi-totalité de la classe politique autrichienne prône une association entre Ankara et l'UE plutôt qu'une pleine adhésion. Selon les sondages, moins de 30% des Autrichiens sont favorables à une intégration de la Turquie à l'UE.

Pour M. Fischer, il convient cependant d'"expliquer à la population qu'on ne parle pas (d'intégrer) la Turquie de 2004, mais la Turquie de 2015".(AFP, 19 décembre 2004)

Manifestation de la Ligue du Nord à Milan contre la Turquie dans l'UE

La Ligue du Nord, le mouvement populiste et xénophobe d'Umberto Bossi, a organisé dimanche une manifestation à Milan, dans le nord du pays, pour protester contre l'éventuelle entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

"Nous sommes plus de 50.000" a déclaré le ministre des Réformes, Roberto Calderoli qui se trouvait à la tête du cortège avec plusieurs autres dirigeants du parti. La police n'a donné aucune estimation sur le nombre de manifestants.

"Au moment où une volonté politique, aussi bien de droite que de gauche, favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE semble prévaloir, il est plus que jamais nécessaire de penser à un référendum populaire permettant aux gens de s'exprimer sur une question aussi grave", a ajouté M. Calderoli.

"L'entrée de la Turquie dans l'Europe est un risque très élevé, un véritable cheval de Troie dans le coeur de l'Occident. Si nous pensons que selon un sondage réalisé en Turquie 40% des Turcs envisagent la possibilité d'émigrer en Europe, il est facile de comprendre quelle masse de personnes risque de se reverser ici, chez nous", a poursuivi le ministre.

"Et il ne faut pas oublier les dangers liés aux infiltrations de type terroriste", a-t-il ajouté.

Le ministre a également lu au cours de la manifestation un message du leader Umberto Bossi, qui évite les fatigues de ce genre de rassemblements après l'accident cardiaque du début de l'année qui entraîné son hospitalisation pendant près de six mois.

"Nous tenons à notre histoire, à nos entreprises, à notre identité: sans notre histoire, nous sommes morts, notre histoire n'est pas à vendre", affirme M. Bossi dans ce message.

Roberto Castelli, ministre de la Justice, a pour sa part laisser planer indirectement la menace de se dissocier sur ce sujet de la majorité gouvernementale lors des législatives prévues en 2006.

"Je crois que l'entrée de la Turquie dans l'UE sera un des points principaux de la campagne pour les élections législatives de 2006", a-t-il dit au cours de la manifestation.

"Nous sommes ici pour faire sentir bien fort notre voix. Il n'est pas sage d'accepter en Europe un pays qui n'a rien à voire avec nos racines, notre culture et notre histoire", a déclaré pour sa part Roberto Maroni, ministre du Travail.

"Nous demandons que la parole soit donnée au peuple, nous demandons un référendum au niveau européen", a-t-il dit.

Un accord, assorti de nombreuses conditions, a été trouvé vendredi par les 25 dirigeants européens réunis à Bruxelles pour engager des négociations avec Ankara le 3 octobre 2005.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est un fervent partisan de l'entrée d'Ankara dans l'UE, au grand dam de ses alliés de la Ligue. (AFP, 19 décembre 2004)

Manifestation à Istanbul contre l'Union européenne

Plusieurs centaines de sympathisants du Parti communiste de Turquie (TKP) se sont réunis vendredi devant le consulat d'Allemagne à Istanbul pour protester contre "l'impérialisme" de l'Union européenne.

Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants des pays membres de l'UE se sont prononcés dans la nuit de jeudi à vendredi en faveur de l'ouverture de négociations d'adhésion avec Ankara le 3 octobre 2005, mais ont demandé une reconnaissance préalable de la République de Chypre par la Turquie.

Les discussions se poursuivaient à Bruxelles au moment de la manifestation.

"Quelle que soit la décision qui sera prise lors du sommet, (...) nous savons qu'elle est liée à l'opération de colonisation" menée par l'UE, affirmaient les tracts distribués par le TKP.

"L'UE ne passera pas", "Non à l'impérialisme", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, qui ont accroché un grand portrait d'Hitler sur un bâtiment proche du consulat.

Les groupuscules d'extrême-gauche et d'extrême-droite sont traditionnellement opposés à l'entrée de la Turquie dans l'UE, un projet soutenu par environ 75% de la population turque selon les sondages. (AFP, 17 décembre 2004)

"Turquie dans l'UE"?: La Petite Sirène habillée d'une burqa

La statue de la Petite Sirène de Copenhague a été habillée dans la nuit de mercredi à jeudi d'une burqa noire et entourée d'une banderole "Tyrkiet i EU?" (La Turquie dans l'UE?), selon des images diffusées par une télévision locale, Localeyes.

Un guide japonais arrivé sur les lieux jeudi matin à la tête d'un grand groupe de touristes nippons, a enlevé la burqa, vêtement traditionnel qui recouvre entièrement la femme en Afghanistan, sous les applaudissements nourris de l'assistance, a montré le reportage.

On ignorait jeudi matin qui était à l'origine de ce geste, pouvant être un simple canular, ou une protestation de nature politique.

Attraction touristique danoise, la statue, inspirée d'un conte de Hans Christian Andersen, garde depuis le début du siècle dernier l'entrée du port de Copenhague. (AFP, 16 décembre 2004)

Le"oui" du Parlement européen avec rappel du génocide arménien

A la veille du sommet décisif de Bruxelles, la Turquie a reçu mercredi à Strasbourg l'appui du Parlement européen qui s'est prononcé nettement pour l'ouverture de négociations d'adhésion, en prévoyant toutefois des garanties strictes tout au long du processus.

Par 407 voix contre 262 et 29 abstentions, les eurodéputés ont invité les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE à "ouvrir sans délai inutile les négociations avec la Turquie".

"C'est une prise de position politique, puisque que le Parlement n'a pas de compétence", a commenté son président, Josep Borrell, rappelant toutefois que le PE aura à ratifier un éventuel traité d'adhésion avec la Turquie.

Les eurodéputés ont rejeté tout plan B, comme les amendements sur un "partenariat privilégié" déposés par les droites française et allemande.

Si l'objectif "est que la Turquie devienne membre de l'UE", ces négociations sont cependant "un processus ouvert qui ne conduit pas a priori ni automatiquement à l'adhésion", souligne le texte adopté.

Les parlementaires ont ainsi demandé que, "dans la première phase des négociations, la priorité soit donnée au respect des critères politiques", avec notamment "une tolérance zéro" contre la torture.

Sans en faire un préalable, ils ont adopté, par 332 voix contre 325, un amendement appelant "la Commission européenne et le Conseil à exiger des autorités turques la reconnaissance formelle de la réalité historique du génocide des Arméniens en 1915 et l'ouverture dans un délai rapide de la frontière entre la Turquie et l'Arménie".

Les eurodéputés appellent aussi au retrait des troupes turques du nord de Chypre et notent que les négociations se dérouleront avec les 25 Etats membres de l'UE, ce qui, "à l'évidence, implique la reconnaissance de Chypre par la Turquie".

"Il faut donner une chance à la Turquie de faire ses preuves, mais nous serons très durs sur Chypre, l'Arménie, les droits de l'Homme et la liberté religieuse", a commenté le rapporteur, le conservateur néerlandais Camiel Eurlings.

A la demande de députés conservateurs, qui avaient réuni le nombre de signatures suffisant (un cinquième du PE), le vote final s'est déroulé de manière secrète, au grand dam de nombreux députés comme l'écologiste Daniel Cohn-Bendit parlant de "honte démocratique".

Ceux-ci ont manifesté leur protestation en brandissant des bulletins avec la mention "Evet" (oui en turc) ou "Hayir" (non) au moment d'appuyer sur leur bouton électronique.

Le non était ouvertement défendu par les droites française (UMP), allemande (CDU) et autrichienne, les centristes français de l'UDF ainsi que par les courants souverainiste ou d'extrême-droite.

Ils semblent avoir reçu le renfort de conservateurs hongrois, polonais et britanniques, ainsi que de quelques socialistes, français notamment.

Le oui était soutenu par la gauche, les écologistes et les libéraux et démocrates (à l'exception de l'UDF), de même que les conservateurs des pays du sud.

Conscients des vives oppositions à l'adhésion de la Turquie existant dans certains pays, comme l'Autriche, la France ou l'Allemagne, les eurodéputés ont souhaité que l'UE et la Turquie renforcent leurs échanges culturels.

"Les citoyens européens craignent l'inconnu. Il faut mieux faire connaître la Turquie et on verra que ces craintes ne sont pas fondées. Nous sommes victimes de nos stéréotypes et de notre mémoire historique", a jugé M. Borrell. (AFP, 15 décembre 2004)
 

Recommandations du Sénat belge concernant l'adhésion de la Turquie

Le jeudi 16 décembre 2004, la séance plénière du Sénat a examiné la problématique de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.  Les recommandations de la commission des Relations extérieures et de la Défense ont été adopté ne varietur par la séance plénière par 39 voix pour et 16 contre.

Le Sénat soutient la position du gouvernement qui s'est prononcé en faveur de l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union européenne avec la Turquie et recommande toutefois au Gouvernement de plaider pour qu'un certain nombre d'exigences soit pris en compte au cours des négociations d'adhésion, dont notamment celles-ci:

* veiller à ce que la Turquie puisse garantir la durabilité et l'irréversibilité du processus de réformes sur une longue période,
* rappeler à la Turquie que la Commission peut recommander de suspendre les négociations en cas de violation grave et persistante des principes de liberté, de démocratie, du respect des droits de l'homme, des libertés fondamentales et de l'Etat de droit,
* doter l'Union européenne des instruments nécessaires pour contrôler de façon pertinente la mise en oeuvre effective des mesures prises par le Gouvernement turc afin de respecter les critères de Copenhague et l'adoption de l'acquis communautaire,
* veiller sur le long terme à ce que le Gouvernement turc obtienne une évolution des pratiques au sein des instances judiciaires et policières turques,
* renforcer le contrôle civil sur les forces armées,
* mettre immédiatement fin à la discrimination des minorités religieuses et rappelant que la Turquie doit satisfaire aux principes de la « liberté de religion
* participer à l'émancipation de la femme dans la société turque et au respect du principe de laïcité,
* collaborer à la mise en oeuvre d'une solution pacifique et durable à la question kurde,
* veiller à la reconnaissance du génocide arménien perpétré par le dernier gouvernement ottoman,
* veiller à la résolution de la question chypriote, sur base du plan Annan et des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce qui implique la reconnaissance de la république de Chypre ;
* développer les efforts d'information vers la société civile turque sur l'Union européenne, ses idéaux, ses valeurs et les obligations qui découlent de l'adhésion. (Senat Belge, 16 décembre 2004)

UE: les ratés de l'intégration musulmane inquiètent l'opinion publique

Les ratés de l'intégration des musulmans dans les sociétés européennes accroissent encore le décalage entre des gouvernements officiellement favorables à une entrée de la Turquie dans l'Union européenne et une majorité de l'opinion qui l'appréhende économiquement, socialement et culturellement.

L'assassinat par un islamiste du réalisateur Theo van Gogh aux Pays-Bas a déclenché une prise de conscience dans de nombreux pays européens de l'intégration insuffisante de la minorité musulmane.

La discussion est vive en France qui compte la plus forte communauté musulmane d'Europe avec près de 5 millions de personnes. La majorité de la classe politique et de l'opinion du pays, qui compte aussi 450.000 personnes d'origine arménienne, sont opposées à l'adhésion turque. Le président Jacques Chirac s'y est toujours proclamé favorable, alors que notamment son propre parti UMP s'est prononcé contre.

Autres clivages profonds en Allemagne, qui compte près de 3,5 millions de musulmans, dont 2,8 de Turcs, où les troubles interculturels aux Pays-Bas ont provoqué un débat sur le "patriotisme".

Le ministre de l'Intérieur Otto Schily a dénoncé le "multi-culturalisme béat" des décennies passées. Le chancelier Gerhard Schroeder a mis en garde contre les "sociétés parallèles" et un "conflit des cultures", demandant aux musulmans d'adhérer aux "valeurs des Lumières" de la démocratie allemande.

Le gouvernement, qui soutient à fond une adhésion pleine de la Turquie, veut persuader son opinion rétive de l'abîme séparant une minorité extrémiste d'une majorité musulmane pacifique.

Aux Pays-Bas, réputés pour leur tolérance, l'affaire van Gogh a suscité de véritables tensions intercommaunautaires. Une semaine après le meurtre, 80% des Néerlandais espéraient un durcissement de la politique d'intégration.

En Belgique, le débat sur l'intégration des musulmans s'est radicalisé avec la montée en puissance en Flandre du Vlaams Blok, parti d'extrême droite au discours xénophobe.

En Autriche, plus de 75% de la population est opposée à l'ouverture de négociations avec Ankara.

En Grande-Bretagne, la tradition reste libérale à l'égard des 1,6 million de musulmans, mais la crainte du terrorisme islamiste a amené les hommes politiques à leur demander de faire davantage pour s'intégrer. Le ministère de l'Intérieur a relancé l'idée d'une loi qui condamnerait l'incitation à la haine religieuse.

En Espagne, l'intégration des musulmans se pose sous l'effet conjugué d'une poussée migratoire en provenance du Maghreb et du terrorisme international. La xénophobie commence à se développer.

En Italie, le débat est surtout agité par la Ligue du Nord, populiste et xénophobe. A propos de la Turquie, elle va à contre-courant des positions du président du Conseil Silvio Berlusconi, de longue date défenseur de son adhésion.

En Scandinavie, celle-ci fait surtout débat au Danemark, où elle est plutôt mal vue. Le renforcement des lois sur l'immigration et l'influence de l'extrême droite y traduisent un climat difficile dans l'opinion vis à vis des musulmans.

Le facteur religieux joue un rôle dans ce débat. Dans l'entourage du ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier reconnaissait que l'opposition en France "est fondalement due à des questions de religion".

Les Eglises, dépitées par l'absence de mention des racines chrétiennes dans la Constitution de l'UE, alternent les appels au respect mutuel et des remarques acerbes à l'égard des dignitaires musulmans qu'ils accusent de non-réciprocité. (AFP, 10 décembre 2004)
 

Les arguments des partisans et des opposants à la candidature turque à l'UE

Voici un aperçu des principales questions sur lesquelles s'opposent, au sein de l'Union européenne, partisans et adversaires de la candidature de la Turquie:

- Une adhésion de la Turquie coûtera-t-elle cher?

L'étude publiée en octobre par la Commission européenne sur l'impact qu'aurait une adhésion de la Turquie à l'UE chiffre son coût net annuel entre 16,5 et 27,5 milliards d'euros en 2025, soit entre 0,1% et 0,17% du produit intérieur brut (PIB) communautaire estimé.

Pour l'ancien commissaire à l'Agriculture, l'Autrichien Franz Fischler, opposé aux aspirations d'Ankara, l'intégration d'Ankara coûtera 11,3 milliards d'euros par an rien que pour l'agriculture.

Les aides de l'UE au développement régional (fonds structurels) s'éleveraient d'autre part à dix milliards d'euros par an, selon une source européenne.

Daniel Gros, directeur du Centre pour les études politiques européennes (CEPS) à Bruxelles, évalue à 20 milliards d'euros le coût annuel net d'une adhésion turque, à compter de 2020, après une période de transition de quelques années. Soit 0,2% environ du PIB communautaire.

Il calcule qu'un tel coût reviendrait à l'équivalent de 4 euros par mois pour chaque ressortissant de l'Union.

- Le poids politique de la Turquie sera-t-il excessif au sein de l'UE?

La Turquie aura une "voix importante" au niveau des décisions du Conseil des ministres européens en raison de la taille de sa population, reconnaît l'étude d'impact de la Commission. Le pays devrait en effet rejoindre vers 2015 la population de l'Allemagne, avec quelque 82 millions d'habitants.

Selon plusieurs experts, l'Allemagne et la Turquie représenteront alors 14 à 15% de la population de l'Union, contre 11 à 12% pour la France ou le Royaume-Uni.

La taille de la population compte puisque la future Constitution de l'UE stipule que les décisions du Conseil devront recueillir l'assentiment de 55% des Etats représentant 65% de la population.

"A eux seuls, ils (les Turcs) ne pourront faire la musique", tempère le président de l'Institut universitaire européen, Yves Mény.  Il relève qu'une Turquie membre dans l'Union, comme tous les autres pays, devra construire des coalitions.

"On a une Union tellement grande que même les plus +grands+ ne sont plus si grands", résume Guillaume Durand, du European Policy Centre (EPC), un centre d'analyses bruxellois.

- Une immigration massive de Turcs dans l'UE est-elle possible?

Edgar Lenski, de l'université Humboldt, à Berlin, n'écarte pas la possibilité qu'une immigration turque puisse avoir des répercussions sur la législation du marché du travail dans l'Union.

Un groupe de travail indépendant conduit par l'ancien président finlandais Martti Ahtisaari a évoqué le chiffre de 2,7 millions d'immigrants sur le long terme, soit 0,5% de la population totale de l'Union.

Plusieurs font valoir que cette immigration turque pourrait se révéler bénéfique dans les pays de l'Union où la démographie s'essouffle.

- Un pays à la population essentiellement musulmane est-il un atout?

En s'ouvrant à la Turquie, l'Union montre qu'elle n'est pas un "club chrétien fermé" et que le "choc des civilisations" n'est pas inéluctable, disent les partisans d'Ankara. Ils rappellent que la Turquie a un régime laïc.

Leurs adversaires répondent que la Turquie est un pays "extrêmement tiraillé" entre sa partie européenne, à la population plus prospère et proche de l'Europe, et le reste, majoritaire, du pays, "très réislamisé", selon l'universitaire français Alexandre del Valle. (AFP, 10 décembre 2004)

CHP's Baykal: "Turkey cannot be Europe's mistress"

Opposition Republican People's Party (CHP) Deniz Baykal has called on the government to announce publicly that it would accept nothing less than full membership from the European Union summit on Dec. 17. Baykal said some leading members of the union were putting alternative plans forward, adding, "Turkey respects Europe, but it can never accept being its mistress."

Speaking at the CHP parliamentary group meeting on Tuesday, he told deputies about the suggestions he would make to Prime Minister Recep Tayyip Erdog˜an at the meeting scheduled for Tuesday afternoon. He said if Turkey was not united in its stance towards the EU, it would become weaker. Baykal proposed to the opposition and government to unite and issue a joint statement. Baykal said he hoped the meeting that would be held between the government and President Ahmet Necdet Sezer on the EU would yield such an agreement.

Baykal said getting a date to start negotiations at the EU summit was not important, adding that the important thing was for the negotiations to lead to full membership. He said any other scenario would mean a "permanent engagement" without ever getting married. He said the EU was asking was for engagement, but was saying that it may not lead to marriage. He said if Europe presented Turkey with anything other than a negotiation process that led to full membership; it would be the greatest disrespect to Turkey.

On the other hand, Prime Minister Erdogan invited Baykal to accompany him to the EU summit but the CHP leader refused his offer. Baykal told him that the CHP would be satisfied enough if its views were reflected during the summit meeting. (Turkish Daily News, December 8, 2004)

Giscard d'Estaing prône un "espace européen" pour la Turquie ou l'Ukraine

Le président de la Convention européenne, Valéry Giscard d'Estaing, a prôné dimanche la création d'un "espace européen" pour accueillir de nouveaux pays comme la Turquie ou l'Ukraine, écartant leur adhésion à l'Union européenne.

"L'Union européenne, une union de pays semblables et voisins, n'est absolument pas condamnée à absorber tous ses voisins", a déclaré l'ancien président français, invité de l'émission politique "Grand Jury LCI, RTL, Le Monde".

Il a redit son opposition à l'adhésion à l'UE de la Turquie, "pays respectable et important" auquel "il faut offrir quelque chose", prônant un partenariat privilégié de préférence à une adhésion.

"Le problème n'est pas de savoir sur quel point la Turquie est prête ou non à se conformer aux règles européennes", mais de savoir "si l'Union européenne que nous avons en tête peut fonctionner avec un membre situé hors de l'Europe et qui serait le plus peuplé de l'UE", a-t-il dit.

Il a estimé qu'une éventuelle adhésion d'Ankara "changerait la nature du projet d'union politique", faisant valoir que la Turquie est déjà entrée dans le marché commun, comme cela avait été promis par le général de Gaulle en 1963.

Il a par ailleurs mis en garde contre tout encouragement à l'opposition pro-européenne en Ukraine, au risque d'entraîner une explosion de violences comme à l'époque en Yougoslavie.

Il faut "encourager le processus démocratique, la tolérance, le consensus" en Ukraine, en sauvegardant son "équilibre entre l'Est et l'Ouest", et proposer à Kiev "la modernisation de l'accord de coopération" qui lie déjà le pays à l'UE.

Il a préconisé à cet égard la mise en place d'un "espace européen", une structure distincte de l'Union européenne.

Le père de la Constitution européenne a encore estimé qu'il y avait "un risque" que la question de la Turquie brouille le référendum prévu en France en 2005 sur le traité européen.

Il s'est dit optimiste sur le résultat de ce scrutin après la victoire massive du "oui" au récent référendum interne du parti socialiste français (opposition), avec 59% des voix.

"Les Français sont décidés à dire +oui+" à la Constitution européenne, a-t-il estimé, expliquant s'attendre à un résultat "positif aussi large que le vote socialiste" lors de ce référendum dont le moment idéal, selon lui, serait le printemps. (AFP, 5 décembre 2004)

Le président du parlement européen en visite à Diyarbakir

Le président du Parlement européen Josep Borrell a eu dimanche des entretiens avec des responsables locaux et des représentants de la société civile à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde qui espère avec ferveur une entrée de la Turquie dans l'UE.

M. Borrell, dans des déclarations à la presse traduites par un interprète, a souligné "l'importance politique" de la visite "d'un président du parlement européen dans cette ville à une phase aussi décisive des relations entre la Turquie et l'Union européenne".

"C'est une indication de l'importance que l'Union européenne accorde à plus de paix, plus de développement économique et à la protection des identités culturelles tant pour ce qui concerne la Turquie que l'UE", a déclaré M. Borrell à l'issue d'entretiens avec le maire de Diyarbakir Osman Baydemir.

M. Borrell, premier président du parlement européen à se rendre à Diyarbakir, y a été accueilli avec des fleurs et des affiches proclamant en turc, en kurde et en anglais: "les murailles historiques de Diyarbakir ont une hauteur de 12 mètres et seulement 12 jours nous séparent de l'UE".

Les dirigeants des pays membres de l'UE doivent se réunir en sommet les 16 et 17 décembre, soit dans 12 jours, pour décider ou non de l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie.

Parmi les conditions posées par l'UE figurent des mesures comme la diffusion de programmes en langue kurde à la télévision publique et à la radio, et la création d'école privées enseignant la langue kurde.

Pour les quelque 13 millions de Kurdes de Turquie, une adhésion d'Ankara à l'UE leur offrirait une chance de jouir de leurs droits culturels et de tirer le rideau sur un passé marqué par les violations des droits de l'Homme, les déplacements forcés de populations et la régression économique.

Après ses entretiens avec les autorités locales, M. Borrell a rencontré des défenseurs des droits de l'Homme et visité une église syriaque orthodoxe datant du 4ème siècle.

M. Borrell, qui a eu des entretiens vendredi et samedi avec des responsables turcs, chefs d'entreprises et dignitaires religieux, doit quitter la Turquie lundi. (AFP, 5 décembre 2004)

Ankara se réserve la possibilité de tourner le dos à l'UE, selon M. Erdogan

La Turquie n'acceptera aucune condition nouvelle à son entrée dans l'Union européenne et pourrait refuser de rejoindre les 25 en cas de désaccord avec les conclusions du prochain sommet européen, a affirmé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan samedi dans une interview.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 25, lors d'un sommet les 16 et 17 décembre à Bruxelles, devraient donner leur feu vert à des négociations d'adhésion avec la Turquie, tout en posant des conditions strictes et sans garantir l'entrée d'Ankara, selon une ébauche de conclusions parvenue à la presse en début de semaine.

Dans un entretien avec le journal libéral Radikal, M. Erdogan a rappelé que lors du sommet de Copenhague en 2002, les dirigeants européens avaient accepté le principe de l'ouverture de négociations avec la Turquie si ce pays menait à bien un certain nombre de réformes.

"Il nous est impossible d'accepter de nouvelles conditions", a réaffirmé M. Erdogan. "Tous est possible", a-t-il ajouté, interrogé sur l'éventualité d'un rejet par la Turquie des propositions qui émaneront du sommet.

Ankara réclame une date ferme pour l'ouverture de négociations d'adhésion, et des assurances que les pourparlers aboutiront bien à l'entrée de la Turquie dans l'Union.

"Il ne s'agit pas d'un jeu. L'UE fixera une date et définira clairement le processus, et nous préparerons notre programme en fonction de cela", a dit M. Erdogan.

Selon le projet de conclusion, les dirigeants européens ne devraient donner aucune garantie pour une accession finale de la Turquie, et se réserver la possibilité de suspendre les négociations en cas de violation par Ankara des principes fondamentaux de l'UE.

Le document laisse ouverte la question clé de la date d'ouverture des négociations, et n'évoque pas non plus d'alternative en cas d'échec.
 Le texte réitère également le souhait de l'UE de voir Ankara reconnaître Chypre. La Turquie, seul pays au monde à reconnaître la "République turque de Chypre du Nord" (RTCN), autoproclamée dans le nord de l'île, refuse en effet de reconnaître la partie chypriote-grecque, la République de Chypre, membre de l'UE depuis le 1er mai. (AFP, 4 décembre 2004)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Richard Armitage en Turquie pour discuter de l'Irak

Le secrétaire d'Etat adjoint américain, Richard Armitage, va se rendre cette semaine en Turquie, Syrie et Jordanie dans le cadre d'un voyage destiné à évoquer la situation en Irak, à la veille des élections prévues le 30 janvier, ont indiqué mardi des responsables.

Le département d'Etat n'a pas annoncé officiellement la destination du numéro deux du Département d'Etat, évoqué par la presse, mais il a confirmé son départ mercredi, a indiqué le porte-parole adjoint, Adam Ereli.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient, William Burns, devrait accompagner M. Armitage en Syrie et en Jordanie, a précisé un haut responsable.

Les entretiens seront notamment concentrés sur les efforts pour convaincre les sunnites irakiens de s'impliquer dans le processus électoral irakien en dépit des intimidations perpétrées par les insurgés, selon la même source.

Une source américaine à Ankara a indiqué mardi que M. Armitage était attendu le 2 janvier à Ankara où il devrait rencontrer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le chef de la diplomatie Abdullah Gul.

La Turquie musulmane, mais laïque, dont l'opinion publique est opposée à la présence américaine en Irak, avait refusé l'an dernier d'ouvrir pour les Américains, à partir de son territoire, un front nord contre l'Irak.

M. Gul a récemment admis certains "malentendus" avec Washington, mais affirmé que ceux-ci étaient en voie d'être surmontés.

La Syrie est accusée par Washington de soutenir le terrorisme et de s'ingérer dans les affaires irakiennes.

"De toute évidence, la Syrie est un gros problème", a dit le haut responsable du département d'Etat.

On ignore pour l'instant les questions qui seront traitées avec la Jordanie. (AFP, 28 décembre 2004)

Gul évoque des "malentendus" avec Washington en passe d'être surmontés

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul a admis que certains "malentendus" étaient apparus récemment dans les relations avec les Etats-Unis, notamment au sujet de leur politique en Irak critiquée par Ankara, mais affirmé que ceux-ci étaient en voie d'être surmontés, dans un entretien publié lundi par le journal Hurriyet.

"Il peut y avoir certaines sensibilités. Mais les parties qui se considèrent comme des partenaires stratégiques devraient pouvoir les surmonter", a-t-il dit, affirmant que des désaccords entre deux alliés de l'Otan ne serviraient personne et que son gouvernement souhaitait poursuivre la dimension "stratégique" des liens bilatéraux.

M. Gul a ajouté que les aspirations européennes de son gouvernement avaient pris ces derniers temps le dessus sur les relations turco-américaines, estimant que cette situation aurait pu froisser l'allié américain.

Les propos du ministre interviennent après qu'un député du parti de la Justice et du Developpement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan eut accusé les troupes américaines d'opérer un "génocide" en Irak.

La Turquie, dont l'opinion publique, à très forte majorité musulmane, est opposée à la présence américaine en Irak, avait refusé l'an dernier d'ouvrir pour les Américains, à partir de son territoire, un front nord contre l'Irak.

Par ailleurs, de nombreux députés turcs avaient boycotté au début du mois une réception donnée par l'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara, Eric Edelman, en l'honneur du patriarche orthodoxe d'Istanbul, Bartholomée 1er.

Le cabinet du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait dans une circulaire inédite appelé les fonctionnaires à ne pas répondre à cette invitation.

M. Erdogan, qui refusait de rencontrer M. Edelman depuis près de deux mois, selon la presse, a accepté de le recevoir lundi. (AFP, 13 décembre 2004)

U.S. General Slightly Hurt in Turkey

ANKARA, Turkey - The main U.S. military representative in Turkey was slightly injured Thursday when he was hit by a ricocheting bullet accidentally fired by a Turkish soldier assigned to guard him, an official said.

U.S. Air Force Maj. Gen. Peter U. Sutton was getting into his car at Ankara's Esenboga airport when the gun of the soldier accompanying him accidentally fired, said U.S. and Turkish officials, speaking on condition of anonymity.

The general was hit and slightly injured in the ankle by tiny pieces from a bullet that ricocheted from the ground, said a senior Turkish military official, also speaking on condition of anonymity.

Sutton suffered only minor injuries in the incident, and was treated at a hospital before heading to his home in Turkey, a U.S. diplomat said.

Sutton is the main U.S. military liaison in Turkey, responsible for a U.S. security assistance program. He also advises the U.S. ambassador on defense and military matters. (AP, December 9, 2004)

Manifestation à Istanbul contre la présence britannique en Irak

Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis vendredi à l'appel d'une association islamiste devant le consulat de Grande-Bretagne à Istanbul pour protester contre la participation des troupes britanniques à la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak.

Le cortège, parti d'une mosquée de Beyoglu, dans le centre-ville d'Istanbul, a défilé derrière une banderole proclamant "les infidèles impérialistes hors du sol irakien" avant de rejoindre le consulat britannique, a constaté un photographe de l'AFP.

"Derrière les Etats-Unis et Israël, il y a la Grande-Bretagne", a déclaré Bulent Yildirim, le président de l'association des droits et des libertés (IHH), devant l'édifice, selon l'agence de presse Anatolie.

"La coopération dans le renseignement entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Turquie doit être abandonnée. Sinon, nous organiserons des actions devant tous les consulats. S'il le faut, nous réunirons 50.000 ou 100.000 personnes devant le consulat des Etats-Unis", a-t-il poursuivi, cité par Anatolie.

Les manifestant se sont dispersés dans le calme après avoir accroché un drapeau noir sur le mur d'enceinte du consulat britannique.

Les actions de protestation contre la violence des opérations menées par les troupes de la coalition sous commandement américain en Irak se sont multipliées en Turquie depuis le lancement, le 8 novembre, d'un assaut contre la ville rebelle de Falloujah (nord de l'Irak). (AFP, 3 décembre 2004)

Manifestation à Istanbul pour protester contre les "brutalités" en Irak

Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dimanche à Istanbul à l'appel du Parti du contentement (Saadet, islamiste) pour protester contre les "brutalités" commises par les forces américaines en Irak, a rapporté l'agence Anatolie.

"Les violences et les massacres qui se multiplient à Falloujah contre les musulmans ont fait tomber le masque de l'Occident et de la civilisation occidentale", a déclaré Recai Kutan, président du Saadet.

Evoquant un "génocide" en Irak, M. Kutan a estimé que le monde musulman traversait la période la plus critique de son histoire avant de s'en prendre à l'Union européenne, dont les dirigeants doivent décider le 17 décembre s'ils veulent ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec la Turquie.

"Les demandes de l'UE vont diviser la Turquie et ressusciter (le traité de) Sèvres", a-t-il dit.

Le traité signé à Sèvres (France) en 1920 par les vainqueurs de la Première guerre mondiale et le sultan ottoman vaincu, prévoyait un démantèlement du territoire de l'actuelle Turquie. La guerre menée par Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la République turque, a empêché son application.

Les sympathisants du Saadet, qui se comptaient par milliers, a constaté un photographe de l'AFP, ont aussi applaudi le discours de Necmettin Erbakan, Premier chef de gouvernement islamiste de l'histoire turque, chassé du pouvoir par les militaires en 1997.

S'adressant aux forces de la coalition en Irak, M. Erbakan, a déclaré que leur objectif réel à Falloujah était de "briser l'échine de l'islam", avant d'affirmer: "Votre force ne suffit pas. (La ville) est sous la protection d'Allah. Si vous soulevez (ce poids), c'est votre échine qui se brisera".

L'ancien dirigeant a critiqué l'actuel gouvernement turc du Parti de la justice et du développement (AKP), lui-même issu de la mouvance islamiste mais qui se définit aujourd'hui comme une formation conservatrice à l'instar du parti chrétien-démocrate allemand, l'accusant de soutenir les "envahisseurs".

Des manifestations consacrées à l'Irak ont eu lieu dimanche dans plusieurs autres villes de Turquie, à l'appel de syndicats, d'organisations de gauche et nationalistes.

Le samedi, Réunis à l'appel de syndicats, des manifestants ont déposé des couronnes mortuaires devant l'ambassade des Etats-Unis à Ankara et le consulat américain à Istanbul pour protester contre "la violence" des opérations des troupes de la coalition en Irak, selon l'agence Anatolie.

Des membres du syndicat des employés du ministère des Affaires religieuses Diyanet-Sen se sont réunis à Ankara "pour condamner la violence américaine et prier pour la paix de toute l'humanité", a expliqué à Anatolie Ahmet Yildiz, le président de Diyanet-Sen, avant de déposer une gerbe devant l'ambassade américaine.

Des représentants de l'Union turque des consommateurs, également réunis devant la représentation des Etats-Unis à Ankara, ont pour leur part appelé à boycotter pendant 24 heures les produits en provenance de ce pays.

L'opération a pour but de "protester contre les attaques du capitalisme mondial et des Etats-Unis", a déclaré Ustun Bol, le vice-président de l'association, cité par Anatolie.

A Istanbul, des représentants du syndicat de fonctionnaires Memur-Sen ont déposé une gerbe funéraire noire devant le bâtiment consulaire américain, a affirmé Anatolie, sans préciser leur nombre.

"Falloujah a été transformé en une mare de sang. Les rues sont pleines de morts. (...) Où sont les volontaires de la paix, où sont les défenseurs des droits de l'Homme, où sont l'ONU et l'Otan ?", a déclaré Ahmet Yurtman, le président de la section stambouliote de Memur-Sen. (AFP, 27-28 novembre 2004)

Relations régionales / Regional Relations

OIC's First Turkish Secretary General Takes Office

For the first time, a Turk has become Secretary-General of the Organization of the Islamic Conferences (OIC). Professor Ekmeleddin Ihsanoglu took the office in an official ceremony held in Saudi Arabia.

Professor Ihsanoglu said his aim was to take the OIC to an active role in supporting solutions for international conflicts and efforts for regional reform. Turkey will send an ambassador and an assistant advisor for Ihsanoglu and will provide financial aid. The organization will also send an observer for the Palestinian elections during the Ihsanoglu's term. The Organization of Islamic Conferences, with 57 members, is the second biggest international organization after the United Nations (UN).

As the OIC General Secretariat changed hands in a ceremony held in Jeddah. Professor Ekmeleddin Ihsanoglu took over the office from the former Tunisian Secretary-General Doctor Abdulvahid Belkeziz. Turkey was elected to the office of secretary general in the elections in June in the first time it put forward a candidate in the OIC's 35-year history, under the slogan of "Reform in the Organization". In taking the office, Ihsanoglu said that he had been working for the organization for 25 years and added that being the secretary general of the organization was a great honor, though he was prepared to make dramatic changes in the structure of the organization. Diplomatic sources disclosed that Ihsanoglu's long experience within the OIC mean he is in a good position to effect the changes.

Ekmeleddin Ihsanoglu was born in Cairo in 1943 and has written many books, articles and papers in various languages about the history of science, Turkish culture, the Muslim world and its relationship with the Western world and Turkish-Arabic relations. (Zaman, December 29, 2004)

L'un des hommes les plus riches de Turquie enlevé en Irak

L'un des hommes les plus riches de Turquie ainsi qu'un de ses employés ont été enlevés en Irak par des inconnus, selon une vidéo diffusée samedi par la chaîne de télévision turque NTV.

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a déclaré que son gouvernement mettait tout en oeuvre pour retrouver Kahraman Sadikoglu, magnat du fret maritime.

"Nous avons mobilisé toutes nos forces et suivons de près la situation", a déclaré, selon l'agence Anatolie, le chef de la diplomatie en réponse à des questions sur le sort de M. Sadikoglu qui a disparu depuis une semaine.

"Nous faisons tout ce qui est nécessaire. Nous espérons qu'il est vivant", a ajouté M. Gul.

M. Sadikoglu est propriétaire d'une entreprise de fret dont le siège est à Istanbul qui a remporté des contrats pour renflouer des épaves de navires qui avaient sombré dans le Golfe pendant la guerre entre l'Iran et l'Irak.

La vidéo en noir et blanc diffusée samedi montre un homme disant, en turc et en anglais, s'appeler Kahraman Sadikoglu, propriétaire d'une entreprise de fret active dans les villes de Bassorah et de Umm Qasr, dans le sud de l'Irak.

On y voit un autre homme, assis à côté de lui, que M. Sadikoglu présente comme étant le capitaine Ahmet. NTV a expliqué que ce dernier, Ahmet Yurttas, était un ressortissant turc travaillant comme commandant de navire pour lui en Irak.

M. Sadikoglu a dit que l'enregistrement vidéo avait été réalisé le 23 décembre, ajoutant: "nous avons été pris par un groupe il y a quatre ou cinq jours pour le motif que nous avons fait quelque chose de mal en Irak".

Il a précisé que ses ravisseurs effectuaient une enquête au sujet de leurs deux otages et a émis l'espoir qu'il serait libéré, ainsi que son compagnon, à la fin de ces recherches.

"L'enquête continuera pendant quelques jours de plus (...), nous n'avons pas de problèmes avec le gouvernement irakien et nous n'avons jamais rien fait de mal. Nous n'avons pas de mauvaises intentions à l'égard du peuple irakien", a poursuivi l'homme d'affaires.

Il a, en outre, déclaré que lui-même et son compagnon de captivité étaient bien traités, et demandé à ses proches de ne pas s'inquiéter à son sujet.

Sur les images vidéo, le compagnon de M. Sadikoglu fond en larmes lorsqu'il demande à son frère de ne pas se faire du souci.

Selon la chaîne NTV, le chauffeur et un garde du corps de M. Sadikoglu pourraient avoir été enlevés en même temps que lui. Mais un responsable turc a affirmé ne disposer d'aucune information concernant d'autres personnes portées disparues.

Aucune information n'était disponible quant à l'identité ou aux exigences des ravisseurs. Certains médias turcs ont affirmé que les preneurs d'otages avaient demandé une rançon de 25 millions de dollars.

A Istanbul, l'épouse de M. Sadikoglu a souligné que l'homme d'affaires ne travaillait pas avec les forces américaines et britanniques en Irak.

"Je suis sûre qu'il y a eu malentendu. Après avoir vu la vidéo, j'ai compris qu'il n'y avait pas de quoi avoir peur", a déclaré Julide Sadikoglu, selon l'agence Anatolie.

Des responsables turcs ont indiqué que l'épouse de l'entrepreneur les avait récemment informés de sa disparition. "Sa femme nous a contactés, disant qu'il avait disparu depuis six ou sept jours et qu'on avait pour la dernière fois entendu parler de lui près de Bassorah", dans le sud de l'Irak, a déclaré un diplomate turc ayant requis l'anonymat.

Les Turcs sont de plus en plus souvent la cible d'attaques en Irak.

Environ 80 Turcs, principalement des chauffeurs de camions, ont été tués en Irak au cours des derniers mois, la plupart dans des attaques perpétrées sur des routes, certains à l'occasion d'enlèvements. (AFP, 25 décembre 2004)

Iraq's Christians Under Permanent Islamist Attacks

With the government struggling to stop the bombings, Christians say that the size of their community makes them feel particularly vulnerable.

An armed guard stands near a Christmas tree in a store selling holiday decorations in Baghdad. An armed guard stands near a Christmas tree in a store selling holiday decorations in Baghdad. Iraqi Christians won't be celebrating Christmas this year. Midnight mass, the centrepiece of Christmas festivities in Iraq, has been cancelled because of night-time curfews. Few will be showing up to church on Christmas morning, scared that insurgents who have bombed churches, mosques and Muslim religious festivals, will strike again.

"We usually go to midnight mass and then a celebration and then we go home where the family gathers for dinner," said Bushra Gorjis, 31, a cleaner. "This year we are not going to church because everyone is scared of the terrorists." While Iraq's Christian minority, some three percent of the population, had little power under Saddam Hussein, they were free to worship without the threat of sectarian violence.

A guard armed with an assault rifle rocks back and forth on his chair outside the imposing gateway of Our Lady of Salvation Syrian Catholic Church in Baghdad's Karrada district.

The building is ringed with barbed wire and concrete blocks to stop cars from parking too close. They were set up after August 1, when the church was one of five in Baghdad and the northern city of Mosul hit in coordinated attacks which killed 12 people. The bombs detonated during early evening prayers when pews were packed, clearly intended to inflict maximum casualties.

Bombings of churches, like attacks on mosques and Muslim shrines, have been nothing unusual in Iraq since. Five Baghdad churches were bombed on the October 16 start of the Muslim holy month of Ramadan. Eight were killed in two church bombings on November 8. A car bomb exploded near police guarding the hospital where the wounded had been taken. Once avid churchgoers, only the most devout of Iraq's 650,000 Christians, now venture to mass, even on Sunday.

The Seventh Day Adventist church in Baghdad has not opened its doors to worshippers since a bomb shattered its stained glass windows and set part of the building ablaze in September. The church, its huge arched windows still boarded up, will remain closed on Christmas Day. The pastor will instead visit parishioners in their homes to celebrate the birth of Jesus Christ in Bethlehem some 2,000 years ago.

At Baghdad's Virgin Mary Church, hundreds of worshippers used to spill into staircases and aisles during midnight mass and Christmas Day rites. This year the mood will be more sombre. "Christian churches are not officially celebrating Christmas this year," said Father Boutros Haddad. "All we will have are morning prayers in which we will ask the heavens to return to Iraq the peace the angels brought to earth when Jesus was born."

No one is booking restaurants, hotels and clubs for traditional Christmas parties this year. Iraqi Christians, most from the early Assyrian and Chaldean churches, say they will celebrate at home. Even there, trees festooned with coloured lights and dancing Santa Claus dolls sit well away from windows. No one wants to invite trouble.

"We feel like there is no Christmas this year. We cannot go anywhere. We haven't prepared any special food," said Raad, who was too scared to give his second name.

Low key celebration

Iraqi Christians have always kept a low political profile, aware of the precariousness of their position in a country dominated by Sunni and Shi'ite Muslim Arabs and Kurds. Even before churches became targets, attacks on liquor stores, music shops and hairdressers were common.

Women were increasingly harassed in the street for exposing their hair or skin, raising Christian fears they would be singled out by Islamic extremists who have gained influence since last year's US-led war toppled the secular Baathist government. The chaos has left Iraqis of all religions feeling scared.

But some Christians, proud of their roots in Iraq which long pre-date the seventh century arrival of Islam, feel especially vulnerable because of the perception that their religion gives them something in common with the Americans occupying Iraq. William Warda, spokesman for the Assyrian Democratic Movement, said both Muslims and Christians were targets.

"When they kill a professor or hit an oil pipeline they are hitting all of Iraq; it is a conspiracy to divide the country. But Christians are a weak link as we have no power, militias and tribal structure," Warda said. "We hope people vote because with an elected government they will no longer be able to complain about occupation."

Elections are not until January 30 and shops selling artificial Christmas trees, sparkly baubles and golden bells say business was never so bad. No one is in the mood to celebrate. "Usually, I would have run out of decorations by now, but this year no one is buying," said Setta, whose Silva Flowers shop is lined with red poinsettias and decorated trees. "We are living in Iraq, the land of war, not New York. We even played down our own decorations this year in case someone comes and blows us up."  (AINA, December 24, 2004)

Accord de libre-échange syro-turc, témoin du dégel entre Damas et Ankara

La Syrie et la Turquie ont mis à profit une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Damas pour saluer le niveau de leurs nouvelles relations autrefois tumultueuses et sceller un accord de libre-échange.

Au détour d'une phrase, le premier ministre syrien Mohammad Naji Otri a qualifié d'"exemplaires" les relations de son pays avec son voisin turc.

Interrogé sur un projet de barrage commun syro-turc sur l'Oronte, fleuve qui prend sa source en Syrie et se jette dans la Méditerranée en territoire turc, M. Otri a déclaré: "Si le projet du barrage sert les intérêts des citoyens syriens et turcs, alors construisons le. Il reflètera les relations exemplaires qui lient les deux pays".

L'Oronte traverse la région de l'ancien sandjak d'Alexandrette (Iskenderun en Turc), cédé par la France à la Turquie en 1939, mais que la Syrie considère comme partie intégrante de son territoire.

Sans fournir plus de précisions, un diplomate turc a estimé que Damas avait levé sa réserve sur "la question géographique", concernant Alexandrette et sa région. La Turquie estime que sa souveraineté sur cette zone n'est pas négociable.

Le même diplomate a indiqué que l'accord de libre échange signé par les deux Premiers ministres avait finalement été conclu "après de longues négociations".

"Nous ne pouvions imaginer une telle amélioration de nos relations il y a quelques années", a-t-il poursuivi, ajoutant que les aspirations d'Ankara d'intégrer l'Union européenne constituaient un élément supplémentaire dans la volonté de Damas d'approfondir son partenariat avec les Turcs.

La visite officielle de deux jours de M. Erdogan intervient après un sommet historique de l'UE la semaine dernière qui a invité Ankara à entamer à partir d'octobre 2005 des négociations en vue de son adhésion à l'Union.

L'accord de libre-échange devrait donner un élan au échanges commerciaux syro-turques qui se sont élevés à un milliard de dollars en 2003, ont indiqué MM. Erdogan et Otri.

Les deux responsables ont indiqué avoir évoqué la question de l'Irak, le processus de paix au Proche-Orient et les relations syro-israéliennes.

La Turquie, membre de l'Otan et alliée des Etats-Unis et d'Israël, s'était déclarée prête à une médiation entre la Syrie et l'Etat hébreu, dont les pourparlers de paix sont gelés depuis janvier 2000.

Sur ce point, M. Otri a appelé les "pays prônant la paix à user de leur influence pour conduire Israël à faire la paix" avec son pays.

Lors de son entretien avec M. Erdogan, le Premier ministre syrien a indiqué que "la guerre en Irak n'a ramené ni sécurité ni stabilité dans le monde", selon l'agence officielle Sana.

M. Otri a appelé aussi au "retrait des troupes étrangères" d'Irak.

Les relations syro-turques se sont nettement améliorées depuis 1998. A l'époque, les deux pays s'étaient retrouvés au bord d'un conflit armé en raison du soutien donné par Damas aux rebelles kurdes de Turquie.

La crise n'avait été désamorcée qu'avec l'expulsion par la Syrie du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, aujourd'hui emprisonné en Turquie.

Le partage des eaux de l'Euphrate, qui prend sa source en Turquie et traverse la Syrie et l'Irak, constituait également un point de litige. Damas souhaite un partage "plus équitable".

M. Erdogan a été également reçu par le président syrien Bachar al-Assad. Une visite historique de ce dernier à Ankara, en janvier, a consacré une embellie dans les relations bilatérales.

M. Erdogan qui est accompagné de trois ministres et d'hommes d'affaires, doit se rendre jeudi à Alep (nord) pour une visite touristique avant de regagner Ankara. (AFP, 22 décembre 2004)

Les Arabes pour l'adhésion d'Ankara à l'UE qui place l'Europe à leurs portes

La décision de l'Union européenne (UE) d'ouvrir des négociations sur l'adhésion de la Turquie a été saluée dimanche par plusieurs pays arabes ou musulmans, convaincus que l'entrée d'Ankara au sein du prospère club européen les mettrait aux portes de l'Europe.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été accueilli en héros lors de son retour de Bruxelles où il a réussi à obtenir une date pour le lancement de négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, superpuissance économique qui comprend désormais 25 pays et 455 millions d'habitants.

Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a salué samedi cet accord. "L'adhésion de la Turquie doit rapprocher l'Europe des frontières arabes. La Turquie deviendrait ainsi le seul pays musulman dans l'UE", a-t-il déclaré à la presse.

L'élargissement de l'Europe, qui atteindra géographiquement les "frontières syriennes et irakiennes, ajoutera de nouvelles dimensions aux relations euro-méditérranéennes", a-t-il ajouté.

La Turquie doit encore déployer de grands efforts pour répondre aux critères d'adhésion, améliorer la condition des droits de l'Homme, résoudre son conflit avec Chypre et surmonter le scepticisme des Etats membres de l'UE envers elle.

Après une éventuelle adhésion turque, l'UE côtoierait géographiquement non seulement la Syrie et l'Irak, mais également de la République islamique d'Iran.

"Nous accueillons favorablement toute évolution qui assure les intérêts de la Turquie, un pays frère et voisin", a déclaré pour sa part le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi.

Le quotidien indépendant jordanien Al-Arab al-Yawm écrit dans son éditorial dimanche qu'un tel pas va "créer une réalité sans précédent dans l'Histoire".

"L'UE va s'élargir jusqu'à atteindre la Syrie, l'Irak et l'Iran au coeur du Moyen-Orient", selon le journal, qui souligne que l'UE ne sera plus alors "un club exclusivement chrétien".

Le quotidien jordanien pro-gouvernemental Al-Raï a salué l'habileté de M. Erdogan durant les négociations et soulevé un sujet épineux: les efforts pour l'adhésion de la Turquie ne doivent pas être une raison pour marginaliser les Arabes.

"La politique turque porte ses fruits et constitue un indicateur fort pour une balance flexible, effective et pragmatique entre concessions et profits. (..) La question qui se pose est: où est le rôle des Arabes dans tout ça?", s'interroge le journal.

En Syrie, pays mitoyen de la Turquie, la population ne voit pas de raison permettant l'adhésion de la Turquie et non celle de leur pays.

Si la Turquie adhère, "les Européens connaîtront de près la religion musulmane et les Turcs apprendront à être ouverts comme les Européens", déclare un commerçant âgé de 26 ans. "Le tour de la Syrie viendra peut-être après, on ne sait jamais", a-t-il ajouté.

La Turquie est à 99% musulmane -ce qui représente 70 millions d'habitants.

Cependant beaucoup de Syriens doutent de la chance d'une prochaine adhésion d'Ankara à l'UE ou de la leur, en raison des différences de niveau de vie et de valeurs culturelles entre leurs pays et ceux de l'UE. (AFP, 19 décembre 2004)

Cinq gardes turcs tués vendredi dans l'attaque près de Mossoul (ministère)

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé samedi dans un communiqué que cinq gardes d'ambassade turcs avaient été tués la veille dans une embuscade sur une route près de Mossoul, dans le nord de l'Irak, alors qu'ils se rendaient de Turquie à Bagdad.

Plus tôt dans la journée (bien plus tôt dans la journée), la chaîne de télévision turque CNN-Turk avait fait état de quatre morts.

Les gardes, au nombre de huit, avaient franchi le poste-frontière irako-turc de Habur à bord de quatre voitures et devaient se rendre à l'ambassade de Turquie à Bagdad pour y relever les agents en place quand ils ont été attaqués par des "terroristes" à la hauteur de Mossoul, explique le document, cité par l'agence de presse Anatolie.

Cinq d'entre eux ont trouvé la mort au cours de l'assaut, ainsi que deux chauffeurs irakiens, ajoute le communiqué, qui précise que deux survivants ont pu rejoindre Bagdad, le troisième ayant regagné Habur.

Selon le ministère, qui avait déjà annoncé vendredi la mort de plusieurs gardes, sans en préciser le nombre, les forces américaines contrôlant la région ont abattu deux des "terroristes".

Le communiqué ajoute que l'attaché de l'ambassade de Turquie à Bagdad chargé de la sécurité, qui accompagnait le convoi, a été blessé dans l'affrontement.

Un responsable local du Front Turkmène, cité par le site internet de la chaîne de télévision CNN-Turk, avait évalué plus tôt samedi, à quatre le nombre de victimes de l'attaque, qui s'est produite, selon lui, dans le district de Yarmuk, près de Mossoul.

"Des hommes armés ont fait sortir les passagers des véhicules et, après les avoir fait se coucher sur le sol, les ont mitraillés. Ils ont coupé la tête de l'un d'eux", a déclaré M. Tahir par téléphone à un journaliste de l'agence de presse turque DHA, a rapporté le site de CNN-Turk.

"Nous avons voulu nous rendre sur le lieu de l'événement, mais il était fermé par les forces américaines. Nous avons cependant vu quatre corps, dont l'un décapité", a-t-il ajouté. "Après avoir mené nos recherches, nous avons appris que ces quatre personnes étaient turques".

A Mossoul, le lieutenant-colonel Paul Hastings, porte-parole de la Task Force Olympia, avait indiqué vendredi à l'AFP que "vers 18h00 (15h00 GMT), des soldats de la Force multinationale s'étaient sont rendus au carrefour Yarmouk et avaient découvert trois corps d'hommes visiblement tués plus tôt dans la journée au cours d'une attaque" des rebelles.

"Tous les trois portaient des blessures par balles. Le quatrième, dont font mention les agences de presse, n'a pas été retrouvé", selon l'officier.

Près de 70 Turcs, principalement des chauffeurs de camions, ont été tués en Irak au cours des derniers mois, la plupart dans des attaques, certains à l'occasion d'un enlèvement. (AFP, 19 décembre 2004)

La presse russe inquiète d'une adhésion de la Turquie à l'UE

La presse russe s'inquiétait jeudi d'un "oui" de l'Union européenne à des négociations d'adhésion avec Ankara, craignant pour ses exportations d'hydrocarbures via le détroit du Bosphore et son million de touristes annuel en Turquie où ils peuvent jusqu'à présent entrer sans visa.

"Adieu, Turquie ?", titrait en Une le quotidien Novyié Izvestia, alors que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent décider jeudi à Bruxelles d'un lancement de pourparlers d'adhésion avec Ankara.

"L'entrée d'Ankara dans l'UE va coûter cher à la Russie", ajoute le journal, inquiet notamment des visas dont devraient alors se doter les touristes russes pour aller en Turquie, une des destinations privilégiées des agences de voyages russes.

En 2003, 1,386 million de touristes russes sont allés en Turquie, selon le service des gardes-frontières russes, en hausse de 40% par rapport à 2002, souligne le journal.

Il s'inquiète également du problème du transit des marchandises, alors qu'en 2003, les échanges commerciaux se sont montés à 6,2 milliards de dollars entre les deux pays.

Moscou a, selon le quotidien, tout à perdre de l'imposition de la réglementation européenne, notamment pour ses exportations de pétrole par le détroit du Bosphore et ses importantes fournitures de gaz à Ankara.

"Ankara sera à Bruxelles", titre pour sa part le journal Kommersant, insistant sur la "chance historique" pour les Européens de "s'élargir au sud".

"A l'est, (l'UE) ne peut s'étendre dans le meilleur des cas que jusqu'à l'Ukraine. Et les Européens ne sont pas en mesure de digérer la Russie", reste à l'Union à s'étendre vers le sud, insiste le quotidien économique.

Le quotidien Nezavissimaïa Gazeta était plus pessimiste sur le succès de "+la marche turque+ vers Bruxelles", objet de dissensions au sein de l'UE.

Même en cas de "oui" au processus de négociations jeudi soir, il restera à l'adhésion effective de la Turquie pas moins de dix ans, et "l'Union européenne pendant toutes ces années restera divisée sur la question turque".(AFP, 16 décembre 2004)

La Turquie "cheval de Troie" du monde islamique dans l'UE (Kadhafi)

La Turquie sera "le cheval de Troie" du monde islamique dans l'Union européenne, a estimé le président libyen Mouammar Kadhafi, dans une interview à des média italiens.

"Le monde islamique, y compris les extrémistes islamiques, jusqu'à ben Laden se réjouissent de l'entrée de la Turquie. C'est leur cheval de Troie", a déclaré le leader libyen dans une interview accordée à la radio publique RAI et dont le quotidien La Repubblica publie jeudi des extraits en avance.

Interrogé sur le fait qu'il s'était prononcé dans le passé contre une entrée de la Turquie dans l'UE, M. Kadhafi a répondu. "Je n'ai pas dit qu'elle ne devait pas entrer dans l'Europe, mais j'ai expliqué quelles seront les conséquences de cette entrée".

"Je dis seulement qu'il y aura des conséquences à l'entrée du cheval dans Troie", a-t-il ajouté dans cet entretien, sans toutefois donner d'autres précisions.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se retrouvent jeudi soir à Bruxelles pour un sommet qui devrait donner le feu vert au lancement de négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE. (AFP, 16 décembre 2004)

Un Turc travaillant à la reconstruction afghane tué après son enlèvement

Un ingénieur turc a été retrouvé mort mercredi, quelques heures après son enlèvement dans l'est de l'Afghanistan où il travaillait à la reconstruction d'une route. "Les forces de sécurité ont encerclé les preneurs d'otages, qui ont libéré son chauffeur et son interprète et tué Mohammad Ayoob, l'ingénieur turc", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Lutfullah Mashal, à l'AFP.

Peu après l'ambassadeur de Turquie à Kaboul a confirmé le décès, en livrant une autre identité pour l'ingénieur -- Eyup Ozel -- dont les autorités ignoraient l'âge.

Selon le ministère de l'Intérieur, l'ingénieur a été enlevé avec son interprète et son chauffeur mardi après-midi alors qu'il circulait à un peu moins de 200 km au nord-est de Kaboul, près de la localité de Chawki, dans la province de Kunar, frontalière du Pakistan.

Le conducteur et l'interprète ont été libérés dans la soirée.

Au petit matin, la police afghane, assistée de forces de la coalition sous commandement américain déployée en Afghanistan, à localisé les preneurs d'otages. Mais ces derniers ont pris la fuite, laissant derrière eux le corps de l'ingénieur.

On ignorait mercredi à la mi-journée les circonstances de la mort.

Entre octobre 2003 et mars 2004, quatre ingénieurs turcs et deux Indiens avaient pris en otages lors de trois enlèvements séparés, attribués à des talibans.

Tous travaillaient à la reconstruction de la route reliant Kaboul à la grande ville du Sud, Kandahar, ancien fief des talibans.

Un des ingénieurs turcs avait été tué tandis que les autres avaient été relâchés plusieurs semaines après leur enlèvement. (AFP, 15 décembre 2004)

Deux chauffeurs turcs et une fillette tués au nord de Bagdad (police)

Deux chauffeurs de camion turcs et une fillette irakienne ont été tués au cours des dernières 24 heures au nord de Bagdad, a-t-on appris mercredi de sources policières.

"Deux chauffeurs de camion turcs ont été tués par des inconnus près de Balad vers 23h30 hier (mardi, 20h30 GMT) alors qu'ils se rendaient de Mossoul (370 km au nord de Bagdad) à Balad, où se trouve une base américaine", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Hamid Majid, de la police de cette ville située à 70 km au nord de la capitale.

"Les corps et les camions étaient carbonisés mais les plaques d'immatriculation, pas totalement brûlées, étaient turques", a-t-il ajouté.

Les camionneurs turcs acheminant des marchandises pour les troupes américaines sont devenus la cible privilégiée d'enlèvements et d'attaques.

A Samarra (125 km au nord de Bagdad), une fillette de cinq ans a été tuée lors d'accrochages entre les forces américaines et des hommes armés, selon la police.

"Les affrontements ont eu lieu à 07h30 (04h30 GMT) dans le quartier Chouhada, dans l'est de Samarra, après que des inconnus eurent tiré sur une patrouille américaine", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Mahmoud Mohammad.

A l'hôpital de Samarra, le dr Nawfal Majid a indiqué avoir reçu "le corps d'une fillette de cinq ans, Mayssoun Amer Mohammad, tuée de plusieurs balles dans la tête et la poitrine". (AFP, 15 décembre 2004)

Poutine en Turquie: Accords économiques et policiers

La Russie et la Turquie se sont mis au diapason sur le terrorisme, pierre d'achoppement dans leurs relations, à l'occasion d'une visite historique du président russe à Ankara, et ont signé plusieurs accords de coopération consacrant le réchauffement de leurs liens bilatéraux.

M. Poutine, le premier chef d'Etat russe à visiter la Turquie depuis Nikolaï Podgorny en 1972, a remercié devant la presse la Turquie, au terme d'entretiens officiels, pour son soutien à la Russie au sujet de la lutte anti-terroriste.

Il a laissé entendre que les divergences de vues qui ont empoisonné pendant de longues années les relations entre les deux pays avaient été surmontées.

"Nous sommes reconnaissants à la nation et aux dirigeants turcs pour le soutien moral et politique offert à la Russie dans sa lutte contre le terrorisme international", a-t-il dit.

Il a indiqué que "la Russie sait que la Turquie a plus d'une fois été la cible d'attaques des terroristes".

"Les vues (des deux pays) sur les moyens de combattre le terrorisme convergent", s'est félicité M. Poutine.

Au total, six accords bilatéraux notamment dans les domaines économiques et militaires ont été signés et une déclaration sur l'approfondissement de la coopération multilatérale a été formulée par M. Poutine et son homologue turc Ahmet Necdet Sezer.

La déclaration russo-turque "non seulement scelle la qualité améliorée de la coopération entre la Russie et la Turquie, mais définit aussi les orientations futures de notre coopération", a estimé le président russe.

Le document souligne notamment l'importance de "renforcer les efforts conjoints dans le domaine de la lutte anti-terroriste" et "condamne toute forme de terrorisme".

Les relations politiques ont parfois été troublées entre les deux pays, par des accusations réciproques de soutien au terrorisme, Moscou affirmant que la Turquie fermait les yeux sur les activités de militants tchétchènes sur son territoire, et Ankara accusant la Russie de soutenir les séparatistes kurdes.

Malgré la politique officielle de non-ingérence mise en avant par Ankara, la cause des Tchétchènes fait l'objet d'une sympathie générale en Turquie musulmane --qui abrite des communautés du Caucase--, notamment au sein des milieux islamistes, grâce aux activités des associations tchétchènes.

La police d'Istanbul a arrêté dimanche douze personnes, dont neuf Tchétchènes et trois Turcs d'origine tchétchène, ayant des liens avec des "organisations religieuses terroristes", possiblement avec le réseau Al-Qaïda.

Les deux présidents se sont par ailleurs félicités de l'essor atteint dans les domaines de l'économie et du commerce, estimant que ces relations pouvaient être développées davantage.

Celles-ci sont excellentes au niveau des échanges bilatéraux qui ont atteint 6,8 milliards de dollars en 2003 et devraient s'élever à 10 milliards de dollars en 2004.

Les investissements turcs en Russie dépassent 12 milliards de dollars et les entreprises turques se sont vu confier dans ce pays des projets d'un montant global de 10 milliards de dollars, tandis que la Turquie est une destination privilégiée des touristes russes.

Pour cette visite officielle, plus de 3.000 policiers ont été mobilisés et plusieurs routes menant au complexe présidentiel où sont logés M. Poutine et sa délégation ont été temporairement fermées, exaspérant les ankariotes.

M. Poutine s'est poliment excusé auprès des habitants pour le "dérangement" provoqué par son séjour. (AFP, 6 décembre 2004)

Des Tchétchènes soupçonnés de liens avec Al-Qaïda arrêtés en Turquie (police)

Douze personnes, soupçonnées d'être des militants de la cause tchétchène et d'avoir des liens avec le réseau terroriste Al-Qaïda, ont été arrêtées en Turquie où se rendait dimanche le président russe Vladimir Poutine, a annoncé dimanche l'agence Anatolie.

La police anti-terroriste a saisi sur les suspects - neuf Tchétchènes et trois Turcs d'orgine tchétchène - plusieurs CD et cassettes vidéo qui contiennent des images d'Oussama ben Laden, le chef du réseau terroriste Al-Qaïda, et d'attaques menées par les militants tchétchènes, a ajouté Anatolie sans autre précision.

La police s'est refusé à tout commentaire. Toutefois dans une déclaration officielle, la police d'Istanbul a indiqué que les détenus avaient des liens avec "des organisations religieuses terroristes".

"Les suspects sont impliqués dans une affaire de collecte d'argent en Turquie destinée à l'étranger, ainsi qu'à la fourniture d'hébergement et de soutien logistique", a ajouté la police sans donner d'autre détail.

La Russie accuse depuis longtemps Ankara de fermer les yeux sur l'action de rebelles tchétchènes réfugiés en Turquie, ainsi que sur celle de Turcs combattant auprès des indépendantistes. Ankara a démenti à de nombreuses reprises ces accusations. (AFP, 5 décembre 2004)

L'Irak et la Turquie d'accord pour contrer la rébellion kurde en Turquie

L'Irak et la Turquie sont tombés d'accord jeudi sur la nécessité d'empêcher les rebelles séparatistes kurdes d'utiliser le territoire irakien comme sanctuaire pour leurs opérations en Turquie, a annoncé le vice-président irakien Ibrahim al-Jafari cité par l'agence Anatolie.

"Nous faisons des efforts pour trouver une solution rapide à ce problème de sécurité", a déclaré M. al-Jafari. Le vice-président irakien a assuré en substance que les autorités de Bagdad ne permettraient pas que leur territoire soit utilisé pour des activités "terroristes" et qu'elles coopéreraient avec leurs voisins pour établir la sécurité dans la région.

 L'arrêt de l'utilisation du territoire irakien comme base arrière par les séparatistes kurdes de Turquie est l'une des principales exigences de la Turquie dans cette zone et Ankara s'est plaint à plusieurs reprises à ce sujet tant auprès de Bagdad que de Washington.

Selon les autorités turques, les séparatistes kurdes, membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK/interdit), reçoivent un entraînement militaire dans des camps situés en Irak avant de s'infiltrer sur le territoire turc pour y mener des opérations.

Le PKK, rebaptisé KONGRA-GEL, tente depuis quinze ans par la violence d'obtenir l'autonomie dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde. Il a annoncé en juin dernier la fin d'une "trêve" de cinq ans. (AFP, 2 décembre 2004)

Près de 70 Turcs tués en Irak (Premier ministre)

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vendredi que près de 70 ressortissants turcs avaient été tués en Irak depuis le début de l'intervention de la coalition au printemps 2003 et qu'Ankara travaillait avec l'administration irakienne à l'amélioration des mesures de sécurité.

"Nous avons perdu 70 citoyens en Irak. Ces personnes ne sont pas allées là-bas pour se battre, mais pour apporter de l'aide", a précisé M. Erdogan à la chaîne de télévision NTV.

Les camionneurs turcs transportant des marchandises en Irak sont de plus en plus visés par les enlèvements et les tireurs, provoquant la crainte des compagnies de transports.

"L'Irak est devenu un terrain d'entraînement pour les terroristes. Le terrorisme existe au sud, au centre et au nord" du pays, a ajouté le Premier ministre turc.

M. Erdogan a encore indiqué que la plupart des camionneurs tués avaient négligé les avertissements leur enjoignant de se déplacer en convois plutôt que seuls.

Il a ajouté, sans apporter de précisions, que le ministère turc des Affaires étrangères avait préparé une série de mesures et travaillait avec l'administration intérimaire irakienne. (AFP, 1er décembre 2004)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Appel de l'UE à reprendre les pourparlers: les Chypriotes grecs prudents

Le gouvernement chypriote a réagi avec prudence mardi aux déclarations de la présidence de l'Union européenne à reprendre les pourparlers de paix sous l'égide de l'Onu, affirmant qu'il était prêt à négocier, mais pas à tout prix.

"Nous n'allons pas rendre plus facile à la Turquie d'utiliser le problème de Chypre pour échapper aux obligations (fixées par l'UE) dans le cadre des conclusions du sommet de Bruxelles", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement de la République de Chypre, Kypros Chrysostomidès.

Le porte-parole a précisé que si le gouvernement était prêt à se réengager dans un processus de paix sous l'égide des Nations unies, il n'accepterait pas le même "plan Annan" que celui qui a été rejeté par les Chypriotes grecs lors d'un référendum en avril dernier.

"Le plan Annan ne peut pas être présenté tel quel au peuple chypriote", a-t-il ajouté.

Plus tôt mardi, le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende, dont le pays préside l'UE jusqu'à la fin de l'année, a invité mardi Turcs et Chypriotes à reprendre les pourparlers de paix en utilisant les "bons offices" du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan.

"Je pense que les personnes concernées devraient utiliser les bons offices du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan qui a présenté vendredi sa disponibilité", a indiqué M. Balkenende devant le Parlement européen.

Kofi Annan avait affirmé vendredi en marge du sommet de Bruxelles qu'il n'avait "pas de plan" pour le moment "pour raviver les discussions" sur une réunification de Chypre, tout en se disant "disponible" pour une mission de "bons offices".

De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que la Turquie était prête à soutenir tout nouvel effort sous les auspices des Nations unies pour résoudre le conflit de Chypre, un obstacle majeur à ses aspirations européennes.

Le sommet européen de Bruxelles a failli capoter quand les dirigeants européens ont demandé à Ankara de reconnaître la République de Chypre, ce que la Turquie à refusé de faire, au moins jusqu'à ce qu'elle élargisse aux nouveaux membres du club européen, un accord commercial avec l'UE datant de 1963.

Membre de l'UE depuis le 1er mai, la République de Chypre est reconnue internationalement comme la seule entité légitime de l'île mais son autorité ne s'étend de fait que sur la partie sud, la partie nord étant la République turque de Chypre du Nord, reconnue uniquement par Ankara. (AFP, 22 décembre 2004)

Athènes met en garde Ankara sur les droits des Grecs orthodoxes en Turquie

La Turquie "doit respecter la liberté de religion" qui est "un critère fondamental" en vue de l'ouverture éventuelle des négociations pour son adhésion à l'Union européenne (UE), a souligné jeudi un porte-parole du gouvernement grec, en écho à des critiques du patriarche oeucuménique orthodoxe à Istanbul.

Se référant à des propos du patriarche, Mgr Bartholomée, diffusés mercredi par les médias grecs, selon lesquels Ankara ne respectait pas les droits des Grecs orthodoxes vivant en Turquie, le porte-patrole adjoint Evangélos  Antonaros a rappelé qu'Athènes "soutient le patriarcat grec" et que "la position du gouvernement grec est ferme sur ce sujet".

"Le respect de la liberté de religion est un critère fondamental pour que la Turquie puisse continuer sa marche vers l'UE", a affirmé M. Antonaros.

Selon Athènes, le pays voisin doit reconnaître le Patriarcat orthodoxe à Istanbul, qui est le chef spirituel des 250 millions orthodoxes dans le monde, et permettre la réouverture du séminaire (orthodoxe) de Halki, une île situé dans le Bospore.

Le ministre grec des Affaires étrangères, Pétros Molyviatis, qui effectue une tournée dans les capitales des pays-membres de l'UE, doit informer ses homologues européens sur ce sujet, a ajouté M. Antonaros.

Pour sa part le chef de l'Eglise grecque, Mgr Christodoulos a souligné dans une lettre de soutien adressée jeudi à Mgr Bartholomée que "compte tenu de l'orientation européenne de la Turquie, la non reconnaissance par Ankara du Patriarcat est contraire (...) aux principes du respect de la liberté de religion et des droits de l'Homme, énoncés par l'UE".

Mgr Christodoulos a aussi évoqué "les conséquences néfastes pour l'Etat turc de son refus persistant de permettre la réouverture de Halki, malgré les efforts du patriarche".

Lors du sommet de l'UE le 17 décembre, les chefs des pays-membres de l'UE doivent décider de l'ouverture éventuelle de négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'UE. (AFP, 2 décembre 2004)
 
 

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