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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

33. Year / 33. Année
June
 
2008 Juin
N° 358
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

L'UE et des ONG signalent une recrudescence de la torture en Turquie

“Back to Life” Case Barred by the Statue of Limitations
Majorité favorable à la torture en Inde, Nigeria, Turquie et Thaïlande
La chanteuse transsexuelle Bülent Ersoy poursuivie pour un appel pacifiste
Closure Case to Student Union
 Disparition, suicide et torture : la Turquie condamnée à Strasbourg
Union Member Writes About Mines, Goes On Trial For 301
I am being listened, you are being listened, he is listening…
 Dikili Mayor Is On Trial For Providing Free Water
La Turquie condamnée pour le supplice de la "falaka"
They are listening the whole population!
HRW dénonce l'interdiction d'une organisation turque d'homosexuels

Pression sur les médias / Pressure on the Media

A Cypriot Journalist Receives The Courage In Journalism Award

PACE Issues Statement on Zarakolu’s Condemnation under 301
Latest Trials of Freedom of Expression
KHRP's Latest Issue of its Report on Freedom of Expression in Turkey
 International Writers And Publishers Condemn Zarakolu's Sentencing
Le procès du journaliste Temel Demirer suspendu

Objectionable Atatürk Videos Keep YouTube Inaccessible
“Not Liking Atatürk Is A Personal Preference, Not A Crime”
Publisher Zarakolu condemned without Ministry’s permission
Prosecutor Investigates A TV Show For Defamation Atatürk
Gift Book Became a source of Trouble for Beşikçi
Freedom of Expression Panel: The Revised 301 Does Not Please Anyone
 YouTube bloqué depuis plus d’un mois en Turquie
 Last week’s trials of freedom of expression
2 journalists arrested, the number of journalists in prison climbed to 23

Kurdish Question / Question kurde

Karayilan: Ankara s'est liguée avec Téhéran et Damas contre les Kurdes

DTP Van City Chairperson Faces 200 year Prison Sentence
“Kurdish TV Channel” Becomes Possible On Paper
Manifestation devant le Conseil de l'Europe contre "l'isolement" d'Öcalan
L'avocate Uçar en instruction pour avoir dit "Ca suffit" en kurde
The Prosecutor Says Close The Democratic Society Party
If Your Name Is Kurdish Then You Cannot Enter Turkey
Civil Disobedience from DTP Members over “Mr.”…
Unbearable Heaviness of Being Kurd in Turkey
Berlin met à l'index une télévision kurde émettant depuis le Danemark
Kurdish Children's Choir Acquitted of Charges under Anti-Terror law
Little Welat Banished from Turkey!
Case against 16 Lawyers of Ocalan
 Un combattant kurde et un soldat turc tués lors des opérations de ratissage
DTP Submits Its Defense Against the Closure Case
La Turquie Criminalise les Politiciens Kurdes en Europe
Le parlement approuve le principe d'une chaîne TV en kurde
Turkish Army's Anti-PKK operations brought to European Court
Semdinli Bombing Trial Is Adjourned Until September 19
 L'armée turque établit des zones de sécurité pour combattre le PKK

L'aviation turque bombarde des positions rebelles kurdes en Irak
Three members of children's choir face to be tried for singing in Kurdish

The Kurds in Turkey and International Agreements
Alinak sentenced for praising Deniz Gezmiş and Musa Anter
Manifestation grandiose pour la paix à Istanbul
Manifestation de solidarité à Cologne


Minorités / Minorities

Hrant Dink’s First And Only Book Is Published

 Finally O.S. Is Eighteen, Dink’s Trial Will Be Open To The Media
 Deux journalistes de l'hebdomadaire arménien Agos acquittés
An open letter to people of Anatolia
Another Officer Admits They Knew Dink Would Be Murdered
European Parliament Conference Highlights Assyrian Suffering in Iraq

 The Malatya Massacre Trial Introduces New Charges
 Larnaca a inauguré le Monument dédié aux victimes du Génocide des Arméniens
 Turkish Revenge Brigade Threatens Minority Rights Defender Baskın Oran
Second Suspect of Dink's Murder Captured by Hidden Camera

Minorité grecque: le Conseil de l'Europe invite Ankara à une "attitude positive"
Exposition sur "Mes voisins les Infidèles" en Turquie
Un arménien qui veut redevenir un arménien en Turquie


Politique intérieure/Interior Politics

Constitutional Court Finds Irregularities In CHP Accounts

 "Turkish Generals' Secret Plan to Topple Erdogan"
 Atatürk’s Reforms Were Traumatic Says The AK Party Deputy
 Des milliers de manifestants à Istanbul pour dire "stop aux coups d'Etat"
La procédure contre l'AKP annonce un été chaud en politique
Première audience en juillet du procès en interdiction de l'AKP
The Ruling Party Submits Its Final Defense In The Closure Case
The Government Spokesperson Says The Closure Case Hurts Turkey
Erdogan: Le verdict de la Cour Constitutionnelle "contraire à la volonté nationale"
 La souveraineté de la Turquie n’appartient plus au peuple mais aux juges
HRW: l'interdiction du voile à l'université est contraire aux libertés

Le président du parlement turc pour une Constitution révisée

The Socialist Deputy Uras Says “A Regime Crisis" Is A Possibility

Coup dur pour l'AKP: La Cour constitutionnelle dit "non" au voile à l'Université
CHP's number two under pressure to resign


Forces armées/Armed Forces

Turkish armed forces slam media reports attacking the army

Turkish Prime Minister Erdogan extends support to armed forces
 The General Staff Knew About PKK’s Dağlıca Ambush
Military Court Releases Conscientious Objector Mehmet Bal
 La Turquie lancera le projet sur la construction de 90 hélicoptères d'attaque
Un plan de l'Armée pour complots contre le gouvernement et le DTP
 Six Days of a Conscientious Objector
 Human Rights Committee May Investigate Bal’s Ordeal
Conscientious Objector Mehmet Bal Goes On Hunger Strike
Mehmet Bal Is Arrested For Refusing Military Service
 Prosecutor Claims The Coup Diaries Must Be Investigated
Le chef de l'Armée turque accuse des milieux anti-laïques
 Conscientious objector Halil Savda sentenced to five months in prison
La Turquie doit cesser les persécutions des objecteurs de conscience
La Turquie envoie des troupes à la frontière avec l'Irak


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

European Peace Assembly: Turkey Must Face The Sıvas Massacre

 Prime Minister's Consultant For Alevi Affairs Resigns



Socio-économique / Socio-economic

La Turquie: Un pays toujours plus gourmand en énergie
L'hystérie ultra-nationaliste après la qualification de l'équipe turque
 Police Prevents The Tuzla Shipyards Strike
Le taux de chômage s'élève à 10,7% en Turquie
Le gouvernement révise ses objectifs d'inflation à la hausse
La Turquie va signer le Protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique



Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le référendum sur la Turquie au coeur des tractations au sein de la majorité

Le procès contre l'AKP inquiète l'Assemblée du Conseil de l'Europe
 Le sénat français supprime en séance plénière le référendum obligatoire pour la Turquie
 La Turquie fait un nouveau petit pas vers l'adhésion à l'UE
Le référendum obligatoire pour la Turquie sème le trouble à droite
Plusieurs sénateurs UMP opposés au référendum pour la Turquie
Ankara irrité par le projet français de référendum sur l'élargissement


Turquie-USA/ Turkey-USA

Bush réaffirme son soutien à une entrée de la Turquie dans l'UE



Relations régionales / Regional Relations

Le président arménien invite son homologue turc à un match de football
La Turquie et l'Iran coordonnent leurs actions contre la guérilla kurde


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

European Council Tells Turkey To Bring Back The Migrated Greeks
Décès de deux manifestants chypriotes-grecs : la Turquie condamnée
 Christofias accuse la Turquie d'interférences
La Grèce accuse de nouveau la Turquie de ne pas rapatrier ses clandestins
Le président du Parlement chypriote dénonce la "ligne dure" de l'armée turque



Immigration / Migration

Nouvel échange d'informations turco-belge au sujet de DHKP-C

 Le Centre allemand d'études sur la Turquie exige le départ de son directeur
 L'acquittement du DHKP-C cassé par la Cour de cassation
La Turquie, carrefour migratoire vers l'Europe
300 manifestants pour la libération des ex-CCC
Un Belge d'origine turque tire sur un Kurde à Bastogne
Le CLEA diffuse le DVD «Résister n'est pas un crime»
Le témoignage d'un détenu politique en France: "Mes 5 jours de garde à vue"
Huit opposants turcs de gauche déférés en France
Un immigrant en détention en Turquie tué lors d'incidents avec la police
 Isabelle Durant critique la présence de Köse au congrès des Loups Gris
 Le procès DHKP-C à la Cour de Cassation reporté au 24 juin
Onze arrestations dans les milieux de gauche turque à Paris

L'appel du CLEA pour le procès DHKP-C du 10 juin
Un échevin MR et une députée CD&V au congrès des Loups Gris à Genk!
CCC: flou judiciaire et emballement médiatique

Marc Metdepenningen: L’antiterrorisme ne peut être un secret d’état
Communiqué de l'AGJPB sur les perquisitions et inculpation d'une journaliste



Droits de l'Homme / Human Rights

L'UE et des ONG signalent une recrudescence de la torture en Turquie

L'Union européenne et plusieurs associations de défense des droits de l'homme ont fait état mercredi d'une recrudescence récente des cas de torture et de mauvais traitements en Turquie.

Un certain nombre de réformes entreprises par la Turquie en 2003, avant le lancement de négociations d'adhésion avec l'UE, ont eu "des effets très positifs", a déclaré Ulrike Hauer, chef adjoint de la délégation de l'UE à Ankara, au cours d'une conférence de presse dans une prison proche de la capitale.

"Néanmoins, des cas de tortures et de mauvais traitements sont encore rapportés, en particulier pendant les arrestations hors des centres de détention et dans le contexte de manifestations", a-t-elle poursuivi.

"Ce mouvement a été encore plus exacerbé par le vote en juin 2007 d'une nouvelle loi sur la police élargissant les pouvoirs en matière d'arrestation et de fouille", a ajouté la fonctionnaire européenne.

S'exprimant au cours de la même conférence de presse, des militants des principales organisations de droits de l'homme en Turquie ont dressé le même constat, affirmant que les promesses gouvernementales d'une "tolérance zéro" à l'égard de la torture avaient fait long feu.

La progression des actes de torture et des mauvais traitements a été significative en 2007, ont-ils dit, déplorant que les cas de torture ne fassent pas l'objet d'enquêtes suffisantes et que les quelques agents éventuellement condamnés le soient souvent pour abus de pouvoir plutôt que pour torture.

"Il n'y a pas de volonté sérieuse sur le terrain", a estimé Emel Kurma, de l'ONG de défense des droits de l'homme Helsinki Citizens Assembly. "Il y a un réflexe étatiste qui cherche à protéger l'image du pays et un manque de courage face à la réalité".

Selon les statistiques de la Fondation des droits de l'homme, le nombre de plaintes pour des cas de torture ou de mauvais traitements est passé de 222 en 2006 à 310 en 2007.

La Turquie a entamé en 2005 des négociations d'adhésion avec l'UE après avoir mené une série de réformes de mise à niveau avec l'acquis démocratique européen. Le gouvernement est depuis régulièrement critiqué pour un ralentissement supposé des réformes. (AFP, 25 juin 2008)

“Back to Life” Case Barred by the Statue of Limitations

Trial of gendarme officers who took part in “Back to Life” operation which killed 12 and injured 55 people in Bayrampaşa Prison has been closed due to time limit. In the case against around 1600 public officials on the charge of ‘mistreating the convicts and misconduct,’ neither statements of all suspects have been taken nor the evidence have been collected.

Judge of the case had been changed for 11 times. Judge Ali Belen who has heard the case for the second time yesterday said that the statutory time limit to conclude the case was out.

Lawyer Kavili said, “My client was insulted, gassed, attacked by clubs which amounted to torture and mistreatment. It is a crime against humanity hence statutory time limit cannot be applied in this case.”

Kavili said that the indictment was not prepared carefully and the number of the suspects is not known for sure.
Judge Belen closed the case saying that the statutory time limit was up on 19 June 2008. Lawyer Ömer Kavili said they would appeal.

‘Back to Life’ operation was launched on 19 December 2000 to end hunger strike of the prisoners to stop F-type isolation system. Over 10 thousand security officers took part in the operation in 20 different prisons. Two soldiers and 30 prisoners were killed.

Majorité favorable à la torture en Inde, Nigeria, Turquie et Thaïlande

Une majorité d'habitants en Inde, Nigeria, Turquie et Thaïlande se disent favorables à la torture sur des terroristes, tandis que l'opinion y est majoritairement opposée dans quatorze autres pays ayant participé à une enquête dont les résultats ont été publiés mardi.

Le sondage, conduit dans 19 pays au total, montre qu'une majorité de personnes interrogées en Espagne, Grande-Bretagne, France, Mexique, Chine, Pologne, Indonésie, Ukraine et dans les territoires palestiniens, soutiennent une interdiction totale de la torture.

Dans cinq pays (Azerbaïdjan, Egypte, Etats-Unis, Russie et Iran), les opposants à la torture sont légèrement supérieurs à ceux qui y sont favorables dans certaines conditions.

Mais en Inde (59%), au Nigeria (54%), en Turquie (51%) et en Thaïlande (44%), ceux favorisant la torture sur les terroristes sont plus nombreux que ceux qui y sont opposés. La Corée du Sud est partagée sur la question.

L'enquête a été publiée à l'approche de la Journée internationale des victimes de la torture, le 26 juin, par WorldPublicopinion.org, un projet de recherche à l'échelle mondiale mené par l'université du Maryland (est).
 
"L'idée que la torture pratiquée par les gouvernements est quelque chose de négatif est largement partagée aux quatre coins du monde", a commenté Steven Kull, responsable de WorldPublicOpinion.org. "Même dans le cas de scénarios avec des terroristes ayant des informations qui pourraient sauver des vies innocentes, la torture est rejetée dans la plupart des pays", a-t-il ajouté.

Mais Yvonne Terlingen, représentante d'Amnesty International à l'ONU a estimé "extrêmement choquant" que "seulement la moitié de ceux interrogés dans le sondage (...) pensent que la torture doit être interdite".

La loi internationale interdit la torture. La semaine dernière, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève a adopté une résolution réaffirmant l'interdiction totale de la torture. Seuls 145 des 192 membres de l'ONU sont signataires de l'interdiction. (AFP, 24 juin 2008)

La chanteuse transsexuelle Bülent Ersoy poursuivie pour un appel pacifiste

Depuis vingt-cinq ans, Bülent Ersoy, chanteuse transsexuelle à la voix d'or, a habitué les Turcs à ses caprices et ses coups de gueule. Véritable icône nationale, vénérée d'un bout à l'autre du pays dans les milieux populaires, cette diva du show-business turc âgée de 56 ans est poursuivie par la justice, depuis mercredi 18 juin, et risque un an et demi de prison pour avoir lancé un vibrant appel au pacifisme en direct à la télévision, au nom des mères turques.

Fin février, alors que les troupes lançaient l'assaut contre les rebelles kurdes du PKK dans les montagnes enneigées du Kurdistan irakien, une vague de patriotisme envahit la Turquie. Prenant tout le monde à contre-pied, en pleine retransmission de la version turque de la "Star Academy", qu'elle coprésentait, Bülent Ersoy déclara : "Je ne suis pas une mère et ne le serai jamais", mais que, si elle avait eu des fils, elle aurait refusé de les envoyer "à la tombe".

"Nos enfants continuent d'aller là-bas, il y a des larmes, du sang et des funérailles et nous continuons à propager les mêmes clichés. Pourquoi ne trouvons-nous pas une solution ?" lança-t-elle devant une assistance médusée. Les clichés en question sont ces slogans nationalistes et vengeurs qui galvanisent les foules aux obsèques de "soldats martyrs".

Dès le lendemain, le procureur du tribunal de Bakirköy, à Istanbul, ouvrait des poursuites contre la chanteuse, pour "incitation à la haine contre les forces armées" et dénigrement du service militaire. Un crime passible de trois ans de prison.

Institution intouchable en Turquie, l'armée joue un rôle central sur la scène politique et maintient l'unité de la nation par la conscription, obligatoire pour tous les hommes. "Chaque Turc est né soldat", dit le proverbe. L'objection de conscience est aussi passible d'une peine de prison, mais des voix commencent à s'élever au sein de la société turque contre la propagande militariste et va-t-en-guerre des généraux.

En pleine répétition d'un concert à Bodrum, mercredi, Bülent Ersoy ne s'est pas présentée au tribunal, qui a reporté sa décision à fin septembre. Les démêlés de la chanteuse avec la justice turque ont commencé dans les années 1980, après le putsch militaire. En 1981, alors que sévit la junte de Kenan Evren, Bülent Ersoy est encore un homme, un chanteur d'arabesk à la voix sirupeuse. Sans se cacher, il change de sexe mais pas de prénom. Accusée par le régime de "déviance sociale", la diva est interdite de scène jusqu'en 1988 et plonge dans la dépression.

Réhabilitée depuis, elle a surtout fait parler d'elle pour ses mariages rocambolesques et ses divorces fracassants : l'un avec un homme vingt ans plus jeune qu'elle, l'autre avec un candidat de l'émission de télé-réalité. (Le Monde, Guillaume Perrier, 22 juin 2008)

Closure Case to Student Union

Istanbul Governor’s office filed a closure case against the first student union in Turkey “Genç-Sen." Trial will begin on 10 July.

It was argued for students that “they are not in labour-capital relationship” and “law do not define such sector” and “only employers and employees are entitled to set up unions.”

President of Trade Union Confederation (DİSK) Süleyman Çelebi will hold a press meeting on the issue on 24 June.
(antenna-tr.org, June 21, 2008)

Disparition, suicide et torture : la Turquie condamnée à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Turquie mardi à Strasbourg dans trois affaires différentes impliquant une disparition, des tortures, un assassinat et un suicide dans l'armée.

La Cour estime à l'unanimité que la Turquie n'a pas mené d'enquête adéquate après la disparition d'Izzetin Yildirim, président d'une fondation culturelle, qui apparaît avoir été torturé avant d'être assassiné.

La CEDH alloue 12.000 euros à chacun des sept requérants qui sont les frères, la soeur et la mère de la victime, ainsi que 6.000 euros conjointement 6.000 pour frais et dépens.

Dans une seconde affaire, la Cour a conclu à l'unanimité à une violation du droit à la vie après le décès de Masallah Yilmaz, un appelé de l'armée turque âgé de 20 ans qui s'est suicidé sous les yeux de son supérieur qui l'avait brutalisé.

La Cour alloue 3.000 euros au père du jeune soldat pour préjudice matériel, 12.000 euros pour préjudice moral et 408 euros pour frais et dépens.

La CEDH a en outre condamné la Turquie à l'unanimité dans une affaire de traitements jugés inhumains et dégradants infligés à Umar Karatepe et Sevil Ulas, lors de leur arrestation par la police alors qu'ils se rendaient à un rassemblement organisé par un parti politique.

La Cour alloue à chacun des requérants 5.000 euros pour préjudice moral. (AFP, 17 juin 2008)

Union Member Writes About Mines, Goes On Trial For 301

Kilis 2nd Court of First Instance sent Kıyasettin Aslan’s file to the Ministry of Justice in accordance with the revised article 301 of the Turkish Penal Law (TCK). The union member Aslan has been on trial for his article titled “Mayın” (Mine), which he wrote for the newspaper “Yerel Kent”.  

The court has been trying Aslan, who is the Kilis Provincial Representative for the Office Workers Union affiliated with the Confederation of Public Employees Trade Unions (KESK), for the crime of “openly denigrating the armed forces”, asking for the sentence of two years in prison. However, it stopped the process in the third hearing of the case yesterday.

“Every year children, women, people from all ages die because of the mines”

Waiting for the permission to prosecute, the court will continue the proceedings according to the reply it will receive.

The union member, whose article was published in the newspaper “Yerel Kent”, had said that “Every year children, women, people from all ages die or get permanently incapacitated because of the mines Turkey planted.”

Despite objections from the Nationalist Movement Party (MHP) and the Republican People’s Party (CHP), the Turkish Parliament (TBMM) passed the bill to revise Article 301 with 250 votes against 65 on April 29. The president Gül ratified the change on May 7.

According to the new form of Article 301:

“The person who denigrates openly the Turkish Nation, the State of the Turkish Republic or the Grand Assembly of Turkey and the judicial institutions of the State shall be punishable by imprisonment from 6 months to 2 years. The persons who denigrate the military and police organizations of the State will too receive the same punishment.

Expressions of thought with the intention to critique shall not constitute a crime.

The prosecution under this article will require the approval of the Ministry of Justice.”

The investigations and the cases will be taken to the Criminal Court of Peace

According to the new arrangement, the permission to open a case will be given by the Ministry of Justice. It is expected that as the revision goes into effect, the investigations that were opened since “they contained judgments to the advantage of the culprit” and the cases that were finalized will be taken up again.

Since the punishment time was lowered from three years to two years, the new cases will be in the jurisdiction of the Criminal Court of Peace and the cases that are still open at the Criminal Court of First Instance will be transferred accordingly. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, June 12, 2008)

I am being listened, you are being listened, he is listening…

It has been revealed that the Security General Directory has been following all phone, sms, e-mail and Internet communications of 70 million people through a decision of Ankara High Criminal Court Num. 11 which they renewed every three months. Security General Directory stated that they did not “listen” but “watched” by a three month court decision. Under the order of Ankara High Criminal Court Num.11 Security Intelligence Department receives all records of all phone and Internet correspondence in Turkey.

Special court decision needed for "Listening" but mass permission is enough for "watching."

As Vatan newspaper reported that police follows all phone conversations, sms, e-mails and fax messages; Security General Directory made the following statement:

"Just as what happens in all democratic countries, Turkish Police Force too naturally  engages in all legal activities to prevent crime in the frame of its powers given by the laws and the Constitution. The referred court decision does not include listening. As known, individual court decisions are needed for each listening. Hence it can not be possible for us to listen the whole population in Turkey. Authorised units apply to courts in order to prevent terrorism and organised crime; if the courts grant permission than court decision is sent to Telecommunications Headquarters (TH). As reported in the newspaper the court granted the permission  for the referred application. The court decision was sent to the TH and it was proceeded. Statue 5397 grants such power to related authorities in the fight against illegal organisations in order to prevent crime. We would like to inform the public that the referred court decision does not include “listening” and we believe that such reports distorting legal decisions in a way to misinform citizens should be corrected."

Under the order of Ankara High Criminal Court Num.11 Security Intelligence Department receives all detailed records of all phone and Internet correspondence in Turkey.

The court granted the same authority to National Intelligence Organisation (MİT) but rejected the application of the Gendarme Forces as TH objected.
 
Lawyers Reacted: An intervention with no excuse

Members of legal profession protested the practice of listening all of Turkey under the decision of Ankara HCC Num.11. Legal experts noted that it was unacceptable to treat the whole population as suspects no matter what the nature of the crime was, and that violation of “privacy of personal life” one of the fundamental rights, in the name of preventing crime could not be accepted. The absence of a public counterpart makes the decision one way and arbitrary. Members of legal professions said:

Özdemir Özok (Head of Turkish Bar Associations): If you disregard personal rights and freedoms in the name of ‘public security’ you will turn the state ruled by law into a police state... Under contemporary law you can not turn people into suspects just like that. People have the right of not being stained. That is a dangerous move.

Prof. Dr. Gökhan Antalya (Dean of Marmara University Department of Law): Blocking the right to collective correspondence means blocking freedom of expression. Moreover what is being listen is not only the conversations but social relations are listened too. Every political force can use it against its opponents when in power. Political power can use such information to intimidate the others. There is nobody who can object to the practice in the name of the public which makes it a one way decision.

Prof. Dr. Necmi Yüzbaşıoğlu (Galatasaray University Department of Law): There is no doubt that it is an intervention in the privacy of personal life. This can not be reconciled with the 2001 dated reforms in the Constitution which secured privacy of homes, communication and personal life at the standards of European Human Rights Convention. The court decision should not be a general one. Intervention in private life in the name of fighting crime can not be accepted. This is an intervention into the core of fundamental rights and freedoms. This is and intervention with no excuse.

Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu (Marmara University Department of Law): Article 22 of the Constitution which defines ‘freedom of communication’ states that the right to communicate can not be interfered with and prevented except through a court decision on the grounds of ‘national security, public order, prevention of crime, protection of the rights and freedom of others.’ Ankara Court’s decision is outside that because the decision regards the whole population. It has been said that it was not listening but watching. That does not remove Constitutional guarantee. This decision has to prove that; since the whole of Turkey is being watched; is national security and public order in danger in the whole of Turkey? Is it why the privacy of personal communication is being violated?

Erdal Doğan (Lawyer): …The court which made this decision committed a crime. Public is being listened in the name of public! And a judge decides that. One judge assumes that the whole public is criminal. He says you are potentially criminal and dangerous.

Prof. Dr. Ülkü Azrak (Maltepe University Department of Law): The court permitted that every single person who has a mobile phone and every single home with a line can be listened to. That is against the Constitution. This has nothing to do with watch for random crime. This means watching over and listening to the whole population. The court acted against the Constitution. The judge committed a professional crime. Judges and Prosecutors Higher Board should launch an investigation on the judge. Both a Constitutional crime and a professional crime. A judge can not make a decision against the Constitution. A small court in a justice hall makes a decision regarding the whole population. Can you imagine that?

Turgut Kazan (Former Head of İstanbul Bar): No touch of law here. So there is not much sense in making a legal assessment of it. If people can be listened to in such broad terms it means that we a have a state of fear. If there is a state of fear that is the end of law... If you say ‘I am going to listen to the whole population’ the whole population is under detention. That is a disaster. Law necessitates living in security. Can there be security under such circumstances?

Turgut Kazan (Former Head of İstanbul Bar): Judges can make such decisions so easily because they assume a role to themselves of protecting the state. There is no legal basis for that. That is a measure of police security. It is saddening that even that is being discussed.

Ergin Cinmen (Lawyer): ... A decision for the whole of Turkey! That is not possible. A court decision would not be necessary in that case. An explanation has to be made to the court as to why they want to listen. Court may say “no.” It is up to the court.

Bahri Bayram Belen (Lawyer): Nobody no state institution can listen to everybody with one court decision. That is against the privacy of personal life and freedom of communication in the Constitution and also the Penal Procedural Law. Such a decision is not possible... Such decisions are exceptions and they restrict the freedoms. If the decisions are wrong they can not even be used as evidence.

Sezgin Tanrıkulu (Head of Diyarbakır Bar): A decision for general listening or watching is not possible... 70 million people are victims of that decision.

Ümit Yavuz (Lawyer): It is against the Constitution. That decision is the violation of freedom of communication. A decision like that  can not be made about a crime which has not occurred but only assumed. Decision allowing the listening had to specify names. A decision for all is not possible. NGOs, bar associations, trade unions, all individuals can appeal against it. I guess İstanbul Bar is preparing to appeal.  (Freedom of Expression Weekly Bulletin, 6 June 2008)

Dikili Mayor Is On Trial For Providing Free Water

Dikili mayor Osman Özgüven and 14 other members of the municipal council were at the 1st Court of First Instance of Dikili yesterday (June 3), facing the charges of “misconduct in office” or “abuse of power.”

The reason behind the accusations Osman Özgüven, the mayor of a small town in İzmir province in western Turkey, is facing are the services he provides for his town, foremost among them is the free water.

 During his tenure Dikili Mayor Osman Özgüven from the Social Democrat People's Party (SHP) made public buses free, obliged bus drivers to drop students off at their homes, provided affordable health services at a municipal clinic, sold bread in municipal bakeries at low prices and did not charge households that use less than 10 tons of water a month.

In addition to the people of Dikili, representatives from many political parties and institutions were there to support the mayor.

Defending his position at the court, the mayor said that as one of the measures in helping prevent global warming, they did not charge people any water fee up to 10 tons and they charged the whole amount above this limit.

To encourage people, said Mayor Özgüven, they granted pardon for the interest payments of the water fees remained from the past administration. About municipality workers’ 50% water fee discount, he said “We wanted those people who are responsible for bringing water to the town to get their creation at lower prices. We did not violate the principle of equality.”   

He also added that the municipalities were elected bodies and determination of the rates for their services was their job and that they simply exercised their right.

His lawyer Arif Ali Cangı said in his client’s defense that municipalities are not businesses.

“Municipality work is a public service. This case is trying the concept of public service.”

After Cangı the other members of the municipal council spoke. The defense lawyers demanded an investigation to determine whether or not the services rendered by Dikili Municipality were municipality services. The court is adjourned for the testimonies of the other members of the municipal court and the completion of the missing parts.

Outside the courthouse, Dikili mayor Osman Özgüven said that their services were going to continue, indicating that municipalities were not businesses, they have been serving the people of Dikili and will continue serving. (BIA, June 5, 2008)

La Turquie condamnée pour le supplice de la "falaka"

Un adolescent turc, qui se plaignait d'avoir été frappé sur la plante des pieds par des policiers en guise de "bonne leçon", a obtenu mardi de la Cour européenne des droits de l'Homme une condamnation de la Turquie pour mauvais traitements.

Le jeune Orhan Kur avait été arrêté par la police en juillet 1997, à l'âge de 17 ans, avec d'autres adolescents qui observaient une bagarre la nuit dans les rues d'Izmir.

Les policiers emmenèrent les jeunes au poste de police et les frappèrent à coups de matraque sur les mains, mais le jeune homme leur demanda de ne pas lui infliger le même traitement, ayant été récemment opéré des mains. Les policiers l'ont alors soumis à la falaka en guise de "bonne leçon" avant de le relâcher sans autre procédure.

Les médecins relevèrent le lendemain une ecchymose de 3 X 3 cm sur la plante de son pied gauche et des traces rougeâtres et violacées sur l'autre.

La Turquie a toujours nié que l'adolescent ait été emmené au poste de police et qu'il y ait subi des sévices.

Mais la Cour européenne a relevé dans son arrêt que la Turquie n'avait pu fournir aucune explication plausible quant à l'origine des blessures du requérant et qu'elle était donc bien responsable de ces blessures.

En outre, les juges européens ont condamné Ankara pour ne pas avoir sanctionné les policiers en cause, à l'issue d'une procédure pénale.

L'arrêt critique "l'impunité virtuelle" dont jouissent les policiers turcs en vertu d'un système pénal "qui manque nettement de rigueur et n'est pas apte à produire un effet dissuasif ou préventif". (AFP, 3 juin 2008)

They are listening the whole population!

It has been revealed that the Security Centre has been listening all phone and sms and e-mail correspondance of 70 million people by a decision of Ankara High Criminal Court Num.11. The security renewed the court order once in every three months. The security headquarters stated that they “did not listen” people they only “surveilled” the correspondance.

Ankara Court’s decision permits Security Intelligence Department to have Access to the recordings of all phone and Internet correspondance.

As Vatan newspaper reported that the correspondance of the whole population has been listened by the security, the security centre made a statement staying that they did not listen but folowed the correspondance.

Law experts said that treating the whole population as suspects could not be accepted:

Özdemir Özok (The head of Turkish Bar Assoc.): ‘If you disregard people’s private right and freedoms in the name of public security you will end up with a police state.

Prof. Dr. Gökhan Antalya (Marmara University): Prevention of the right to correspond means blocking freedom of expression.

Prof. Dr. Necmi Yüzbaşıoğlu (Galatasaray University): It is an intervention to the privacy of personal life. It can not be reconciled with European Human Rights Convention.

Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu (Marmara University): Article 22 of the Constitution secures the “freedom to correspond”. Ankara Court’s decision is against that since it concenrs the whole population.
(antenna-tr.org, June 3, 2008)

HRW dénonce l'interdiction d'une organisation turque d'homosexuels

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l'interdiction d'une importante association turque de défense des droits des homosexuels, appelant le gouvernement turc au respect des droits individuels, selon un communiqué reçu mardi par l'AFP.

"La décision d'un tribunal turc de dissoudre Lambda (LGTB) montre que la répression officielle constitue une menace sérieuse pour les droits démocratiques et la liberté d'association", en Turquie qui aspire à intégrer l'Union européenne, souligne l'organisation.

Un procureur d'Istanbul a ordonné la semaine dernière la dissolution de LambdaIstanbul arguant du fait qu'elle violait une disposition de la constitution sur la protection de la famille et un article du code civil interdisant la constitution d'associations "ayant pour objectif d'enfreindre la loi et la moralité".

L'associations a annoncé qu'elle fera appel et qu'elle poursuivrait ses activités jusqu'à ce que la Cour d'appel ait statué.

Emma Sinclair-Webb, une responsable pour la Turquie de HRW, a dénoncé une décision "arbitraire" de la cour et s'est dite inquiète pour l'avenir de la société civile turque. "Si les autorités peuvent interdire une associations pour des raison de procédure alors toute la société civile est en danger", a-t-elle estimé.

Lambda, fondée en 1993, s'est constituée en association officiellement enregistrée en 2006.

Les relations homosexuelles n'ont jamais été criminalisées en Turquie alors que c'est le cas dans d'autres pays musulmans mais il n'existe pas de lois protégeant les droits des homosexuels qui peuvent faire l'objet de réactions de rejet importantes dans la vie quotidienne.

Les homosexuels turcs se montrent toutefois de plus en plus au grand jour depuis quelques années constituant des réseaux et organisant des manifestations publiques au cours desquelles ils s'expriment librement. (AFP, 3 juin 2008)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

A Cypriot Journalist Receives The Courage In Journalism Award

Sevgül Uludağ, a journalist from Cyprus, who has been working towards alleviating the effects of the trauma the Cypriot societies are in and working for peace, will receive this year’s Courage in Journalism Award by the International Women’s Media Foundation. She has covered missing people and mass graves for both Turkish and Greek newspapers in Cyprus, receiving death threats and becoming target of the hate campaigns in the process.  

Bianet talked to her shortly after she learned that she was going to receive the award. Her voice sounded happy:

“I am pleased that the work I have been doing under very difficult and threatening conditions for years is recognized, because, so many times, it was very difficult to work under threat.”

About working under difficult conditions, she said:

“Sometimes you are all alone. Even those around you will tell you not to do what you are doing, to be careful, to quit. However, there is a work that needs to be done, an article that needs to be written. You go on. Sometimes many people support you, sometimes nobody does.”
It does not matter if there is an award, but it reenergizes you

Uludağ said that these kinds of international awards are helpful to increase the international visibility of a journalist and to expand the web of relationships. “At the end, one does journalism whether or not there is an award. This is not my first international award, but every time you receive an award it  reenergizes you, it lifts up your morale.”  (BIA, Tolga Korkut, June 27, 2008)

PACE Issues Statement on Zarakolu’s Condemnation under 301

Members of
the  Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) issued a statement criticising the condemnation of Publisher Zarakolu under article 301 of TPC. MEPs also signed a petition to send a research commission to Turkey. 21 MEPs signed the petition. PACE chairing board will see into it.

International Publishers Association (IPA) condemned the condemnation of Zarakolu to whom they are planning to give an award on 18 September.

Why was he condemned?

Owner of Belge Publishing House Ragıp Zarakolu was tried over publishing a book by a British author George Jerjian “Truth will Set us Free”, on the charges of “insulting the State and the Republic” and “insulting the memory of Atatürk” and condemned under the first charge, article 301 on 17 June. The court gave him 5 months prison sentence and commuted it to a fine of 1400 liras. Zarakolu had said he would appeal and would not pay the fine. (antenna-tr.org, June 28, 2008)

Latest Trials of Freedom of Expression

- The case was opened upon publishing of George Jerjian´s book TRUTH WILL LIBERATE US, by BELGE publishing house. The owner of the Publishing House Ragıp Zarakolu has been charged with "insulting the state and the republic" and "Insulting the memory of Ataturk" under article 301 of TPC. The court condemned Zarakolu to 5 months prison sentence without asking permission of the Ministry of Justice under the new law.   It was then commuted to a fine of 1400 Liras. Zarakolu has been acquitted of "insulting the memory of Atatürk." Zarakolu will appeal and said he was against paying the fines in principle.

- The case is against the owner of Sorun Publishers Sirri Ozturk and writer Osman Tiftikci over the book ¨Evolution of the Army from Ottoman time to Today¨. (TPC 301) The court referred the case to Ministry of Justice due to the amendment in the law. Trial will continue depending on the answer of the Ministry.

- The owner of Tevn publishing house Mehdi Tanrıkulu who was condemned to 5 months prison sentence for writing a complaint letter in Kurdish, is now charged for writing his defence statement in Kurdish during the trial. (TPC 222) The next trial is on 7 October 2008 at 10:00.

- Former President Süleyman Demirel filed a complaint against journalist of Sabah newspaper Ergun Babahan over his column on 2 January 2007 where he wrote, "you have blood on your hands.” Babahan wrote that Demirel’s statement to Hürriyet newspaper about the execution of Deniz Gezmiş and his friends was a lie. Babahan wrote, "The blood of those three deaths is on your hands Mr Demirel. History will write this about you: Prime Minister and President who personally put efforts for the execution of three young people in the hands of the fascist regime." Babahan is charged with insult. (TPC 125). The next trial is on 23 July 2008, at 10:30.

- Şişli Criminal Court of First Instance Num.2 acquitted on 18 June, the license owner of Agos weekly Serkis Seropyan and editor Aris Nalcı of the charge "attempting to influence the outcome of a trial." The new prosecutor said “court rulings can be criticised too.” Intervening lawyers did not attend the trial in protest of Metin Aydın and Hakkı Yalçınkaya  on the grounds that they were biased against the suspects.

- Three children, members of Yenişehir Council Children’s Choir have been on trial over performing a march in Kurdish at a concert in the US on the charge of “terrorist propaganda.” The court acquitted them. The court issued an arrest order for the director of the choir Duygu Bayar who is still in the US. Yenişehir Council Children’s Choir attended the World Music Festival in San Francisco between 3-7 October 2007 and sang a march in Kurdish ¨Ey Raqip¨ (Hey Enemy) by an Iranian Kurdish poet of 1940s, Yunus Rauf Dildar.


- Publisher Mehdi Tanrıkulu has been condemned over a book “Kurdish Liberation Movement and PKK’s Role” by Dr. Ergun Sönmez since Sönmez lives in abroad. İstanbul High Criminal Court N°.14 gave Mehdi Tanrıkulu one year and six months prison sentence for “making propaganda for a terrorist organisation” under ATL.

 
NOTE: For general statistics on the cases of freedom of expression see http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp 
 

KHRP's Latest Issue of its Report on Freedom of Expression in Turkey

KHRP is pleased to announce the publication of issue 13 of its biannual Legal Review, and its latest Trial Observation Report, ‘Persecuting Publishers, Stifling Debate: Freedom of Expression in Turkey’.
 
KHRP’s Legal Review is the only existing legal journal covering significant legislative and policy developments in the Kurdish regions of Turkey, Iraq, Iran, Syria and the Caucuses and is essential reading for anyone interested in monitoring legal developments in these countries.
 
Covering the period from December 2007 to June 2008, the Review features news and updates from the Kurdish regions, and summaries and analysis of the most significant decisions of the ECtHR, ECJ and UK Courts. Uniquely, the journal covers new cases that have not yet reached any judicial decision, but nonetheless provide invaluable updates of the most recent allegations of human rights violations to be submitted to international courts and mechanisms. Articles in this issue address the implications of oil contracts in the Kurdistan region of Iraq, women and religious freedom, internally displaced women in Western Turkey and extra territorial acts in Iraq.

KHRP’s latest Trial Observation Report details the processes it observed during the final stages of the trial of Ahmet Önal, the Kurdish publisher, on 13 February 2008 in Istanbul. Mr. Önal’s trial concerned a paragraph in a book he published, Diaspora Kürtleri (Diaspora Kurds), which discussed the role and influence of the Kurdistan Workers’ Party (PKK) amongst Kurds in the former Soviet Union.  This led to charges of his showing demonstrable support of an ‘armed terror organisation’.

The Report also places KHRP’s procedural observations in the context of Turkey’s obligations to ensure a fair trial for all its citizens, as well as the ongoing challenges to freedom of expression in Turkey and its bid to accede to the European Union. Although Mr. Önal was acquitted of his charges, the report reflects concerns that spurious charges and trials are being used in Turkey to obstruct the operation of publishing and journalism, and more broadly to inhibit public discussion of fundamental political, social or historical issues. As the Report details, several similar prosecutions of individuals who have exercised their right to freedom of speech are ongoing in Turkey, indicating the extent of the problem.

Free copies of both publications may be accessed and downloaded on KHRP’s website HERE. Printed copies are currently available for £10.00 + P&P through our online shop. (www.khrp.org, June 22, 2008)

International Writers And Publishers Condemn Zarakolu's sentencing

The International Publishers Association (IPA) and the Writers in Prison Committee of International PEN strongly condemn the sentencing of publisher Ragıp Zarakolu in Istanbul on 17 June for "insulting the State" (Article 301 TPC). They are especially alarmed that this is the first conviction since this article was slightly amended on 30 April 2008, after over 1,000 people, including hundreds of writers, publishers and journalists, have been brought to the courts in the three years since its inception in 2005.

IPA and PEN have been calling for the repeal of this law ever since it was presented in draft form, and are deeply disappointed that rather than remove this legislation, the amendments are simply cosmetic.

Around 29 writers and journalists are on trial today under Article 301. They are among a total of 79 charged under a range of laws that impinge on the right to free speech, including Article 318 that has led numerous commentators on conscientious objection to the courts, and a raft of articles under Anti Terror legislation and against "incitement" that have been used against writers on the Kurdish issues.

There is clearly much more to do to bring Turkey in line with its international requirements that safeguard free expression.

Ragıp Zarakolu, recipient of the 2008 IPA Freedom to Publish Prize and an Honorary Member of several PEN Centres worldwide has said that he will appeal the sentence and is determined to go as far as the European Court of Human Rights if need be. IPA and PEN support him in demanding that Publisher Zarakolu be acquitted in appeal and urge the Turkish Judiciary to complete this trial swiftly, efficiently, quickly and fairly.

The case leading to the conviction of Ragıp Zarakolu was initiated in December 2004 for the publication of London-based author George Jerjian's book entitled: The truth will set us free/Armenians and Turks reconciled. The first hearing of this case took place in Istanbul on 16 March 2005 and since then there have been more than ten hearings.

Ragıp Zarakolu was originally charged under Article 159 TPC, which criminalized acts that "insult or belittle" various state institutions . This article was abolished in 2005 and replaced with the now notorious Article 301. In some cases, defendants on trial under Article 159 benefited from the changes by having their cases closed, but this was not so for Zarakolu. Instead he found that his trial continued under the new law. When Article 301 was slightly amended on 30 April 2008, Zarakolu hoped that this time the case would be dropped, or at the very least referred to the Ministry of Justice for review as now provided under the amendments. However the judge ruled that as Zarakolu was tried under the old Penal Code Article 159, the new amendments do not pertain.

Observers believe that Zarakolu is being singled out by the more conservative elements of the judiciary because of his decades of struggle for freedom of expression, and particularly his promotion of minority rights. Throughout his life, Ragıp Zarakolu has been subjected to a series of long, time-consuming and expensive court hearings. The conduct of the trial in itself took the form of harassment and punishment against the defendant for daring to produce works, which touch on sensitive issues such as the Armenian question, Kurdish and minority rights.

The condemnation of Ragıp Zarakolu shows that the recent cosmetic change to Article 301 TPC was not enough to put an end to freedom of expression trials in Turkey. Turkish legislation (new Article 301, Law 5816 etc.) must be amended or repealed to meet international standards, including the Charter of Fundamental Rights of the European Union.

Ragıp Zarakolu will be awarded the 2008 IPA Freedom to Publish in Amsterdam on 18 September 2008 during the opening the opening ceremony of the International Seminar on Neo-censorship (18-20 September 2008). This seminar is part of the Amsterdam World Book Capital 2008 programme. For more about the seminar, please see: www.amsterdamworldbookcapital.com/index.cfm?page=agenda&y=2008&m=9&d=18

More about IPA and PEN:

IPA, established in Paris in 1896, represents the publishing industry worldwide through 65 national, regional and specialised publishers associations in 53 countries.

International PEN was founded in 1921 in London. It is represented worldwide through 140 centres in over 100 countries. Both organisations are accredited Non-Governmental Organisations enjoying consultative status to the United Nations and seek to promote and defend the fundamental freedoms to publish, to read and to write, defending the rights of authors and publishers to create and distribute intellectual works in complete freedom. (krikorian@internationalpublishers.org, June 18, 2008)

Le procès du journaliste Temel Demirer suspendu

La Cour Criminel n°2 de première instance d’Ankara a décidé de suspendre le procès Temel Demirer accusé en vertu des articles 216 et 301 du code pénal turc.

Le Procureur de la République Yucel Ildeniz a rappelé à la cour lors de l’audition du 15 mai que l’article 304 du Code pénal turc avait été amendé.

Le procureur a dit que l’enquête en vertu de l’article 301 était désormais soumise à la permission du Ministre de la Justice et qu’en l’occurrence une telle démarche devait être appliqué à Temel Demirer.

Selon Yucel Ildeniz ce n’est que si le Ministère approuvait le procès en vertu des articles 216 et 301 que ceux-ci continueraient sinon autrement le procès devra continuer qu’en vertu uniquement de l’article 216.

Yucel Demirer a pour sa part déclaré que rien n’avait changé avec le nouvel article 301 et qu’il n’aurait jamais dû être poursuivi en vertu de ces articles.

Le juge Mehmet Nuri Oztürk a suspendu le procès et renvoyé le dossier au Ministère de la Justice.

Temel Demirer a été accusé suite à son discours en adressant à la foule lors de l’assassinat de Hrant Dink. Temel Demirer avait dit « Hrant Dink n’a pas été seulement assassiné parce qu’il était arménien, mais parce qu’il a dit qu’il y avait eu un Génocide arménien en Turquie ». (Stéphane/armenews, 20 june 2008)

Objectionable Atatürk Videos Keep YouTube Inaccessible

YouTube.com, the biggest video sharing site on the internet, has been inaccessible to the people living in Turkey for two months due to the verdicts by three different Ankara courts.

The courts shut down the site because of the videos that are insulting to the memory of Atatürk, the founder of the Turkish Republic.

Turkey is not on RSF’s list of the Enemies of Internet

Turkey is not among the countries that are on the list of the Hostile Countries To The Internet kept by the international organization of Reporters Without Borders, which are Saudi Arabia, Belarus, Myanmar, China, North Korea, Egypt, Cuba, Ethiopia, Iran, Uzbekistan, Syria, Tunisia, Turkmenistan,  Vietnam, and Zimbabwe.

Turkey is one of the few countries, like China, Iran and Thailand, that have banned YouTube.
YouTube.com has been inaccessible since May 5

The latest decision to shut down YouTube came from the Ankara 1st Criminal Court of Peace on May 5, which the Ministry of Telecommunication implemented.

The internet site was also shut down once by the Ankara 11th Criminal Court of Peace on April 24 and another time by the Ankara 5th Criminal Court of Peace on April 30th.

The Prosecutor: We will not open it, unless they remove the video from the rest of the world

The Media Prosecutor of the Office of Ankara Public Prosecutor Nadi Türkaslan said that since these images were removed only from the Turkish database, they would open the site when they are removed from the rest of the world as well.

According to the report of Mutlu Yuca from Doğan News Agency, speaking at Bolu workshop, Türkaslan told the following:

“We do not have the right to restrict access to an internet site that makes the propaganda of the terrorist organization [PKK]. There are insults to the Prime Minister, the flag and the Chief of Staff. These videos are still there. But we do not have the right to prevent them. There are videos clearly insulting to the memory of Atatürk. We implement the law. The law has eight catalog sections. People make complaints to the Police or the Chief of Staff and they come to us.”  

Lawyer Özgür Eralp from the Information Processing Center of Ankara Bar and Füsun Nebil, the general manager of turk.internet.com, were also present at the Abant meeting that Ankara Bar and turk.internet.com organized to discuss the prohibitions on internet access.
 
Nebil explained the problems with the Law 5651

According to Yasemin Arpa from NTV, Nebil gave a brief account of the closing down of the internet sites from the past to the present and described the fundamental problems:

“The concept of obscenity is not clear; rather than removing the objectionable content, they shut down the whole site; it is still questionable whether the authorization of the officials responsible for monitoring the internet is limited with the eight categories of crime definition; there are no specialized courts; the internet owners are not informed, they are not given the chance to defend themselves. (BIA, June 20, 2008)

“Not Liking Atatürk Is A Personal Preference, Not A Crime”

Organization of Human Rights and Solidarity for Oppressed People (Mazlum Der) İstanbul branch organized a press release for Nuray Canan Bezirgan on Tuesday (June 17). Bezirgan is under investigation for saying during the TV show “Teke Tek” that she would say that she did not like Atatürk, the founder of Turkish Republic.
“Saying that I do not like is not an insult”

Reading the statement titled “Saying I do not like is not an insult” at the meeting where Bezirgan was present, Ayhan Küçük, the head of Mazlum Der Istanbul branch, said, “After Fatih Altaylı’s program another malicious and helpless discussion is started, this time against Bezirgan, who simply answered a question asked by Altaylı during the TV show; a lynch campaign is put into action.

Küçük said that discussions about headscarf, an important fundamental right, was being mislead with malicious questions and the public was being pulled into an unnecessary discussion as happened during the February 28 process many years ago and continued by making the following statement:

“The elitist bureaucratic mentality and its extensions in the media, who see in themselves the right to intervene in feelings, are covering up the real issues by keeping the public agenda busy with unnecessary discussions, as they have been doing for years.”
“To not like is a personal preference”

Küçük stated that defining the right to make a personal choice, something so natural and so much about one’s inner world, as an insult is an attempt to distort knowledge intentionally. He furthermore added that Bezirgan stated clearly that she did not have a personal problem with Atatürk, but with the obstacles and practices that were put in front of him in Atatürk’s name.   

According to the laws in effect that clearly state which actions are criminal, says Küçük, Bezirgan’s action cannot be construed as an insult and therefore a public apology is due for the expressions that have gone beyond criticizing her.

Bezirgan, who was at the press release as a guest and was not expected to speak, said, upon a question, that it was not her, but Altaylı himself who forced the Atatük-Humeyni comparison.

Answering a question about her immigration to Canada, she said that the issue was not whether to like or not, but how much freedom of expression was there.

Upon Bezirgan’s words during the TV show titled “Teke Tek” that if she knew she would not get into trouble, then she would say she did not like him, Beyoğlu prosecutor started an investigation under the second article of Law 5816, concerning “crimes against Atatürk”.

Law no. 5816, concerning the crime of insulting Atatürk, states: “Anyone who publicly insults or curses the memory of Atatürk shall be imprisoned with a sentence of between one and three years. … If the crimes outlined in the first article are committed by a group of two or more individuals, or publicly, or in public districts or by means of the press, the penalty imposed will be increased by a proportion of one half.” (BIA, Bawer Cakir, June 20, 2008)`

Publisher Zarakolu condemned without Ministry’s permission

Ragıp Zarakolu the owner of Belge publishers has been condemned under article 301 of TPC for publishing George Jerjian's "The truth will Set us free."  Istanbul Criminal Court of FI Num.2 decided not apply for permission from the Ministry of Justice on the grounds that the case was filed under former article 159.

Zarakolu was given 6 months prison sentence, which was the reduced to five months and commuted to a fine. Zarakolu will take the case to the appeal court. He said that he was in principle against paying fine for ideas.

Chairperson of Writers in Prison Committee of PEN Turkey Halil İbrahim Özcan attended the trial in solidarity. (antenna-tr.org, June 18, 2008)

Last Week’s trials of Freedom of Expression
 
- The case is against Kıyasettin Aslan, Kilis city representative of Office Workers Union, over an article he published in local Kent newspaper. The article was on landmines. He is charged with “insulting the army.” The court sent the case to the Ministry of Justice due to amendment in article 301 of TPC. Trial will continue if the Ministry gives permission..

- Kasım Çakan, the author of the book “Being demoted in the Army” and Mehdi Tanrukulu the owner of Tevn publishing House stand trial under ATL Article 7. Çakan and Tanrıkulu are charged with “making propaganda of terrorist organisations.”  The next hearing is set on 24 September 2008, at 09:00.

- University student Baran Tursun was shot dead by police in İzmir on 25 November 2007. Police said that Tursun had not obeyed the stop order. Baran Tursun´s family and the representatives of NGOs held a press meeting in HRA’s İzmir branch criticising the police. Mehmet, Şelale and Berin Tursun, and 7 rights defenders stand trial over that statement with the charge of "attempting to influence the judiciary" (TPC 277) and "insulting the police and the judiciary" (TPC 301). The case was sent to the Ministry of Justice due to amendment in article 301. Trial will continue if the Ministry gives permission.
 
NOTE: For general statistics on the cases of freedom of expression see http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp 

Prosecutor Investigates A TV Show For Defamation Atatürk

Beyoğlu Prosecutor has started an investigation concerning the remarks Nuray Bezirgan made about Atatürk in the television program titled “Teke Tek.” The other participant was Kevser Çakır. Prosecutor construed the remarks as insulting Atatürk, the founder of the Turkish Republic.

According to the report by the newspaper “Milliyet”, Nuray Bezirgan told the news director of Hilal TV, the journalist Arzu Erdoğral, that she was not an enemy of Atatürk and her words were twisted.”

The prosecutor bases his investigation on the second article of Law 5816, concerning “crimes against Atatürk” and it will be conducted by the Office of Media Prosecutor.

Law no. 5816, concerning the crime of insulting Atatürk, states: “Anyone who publicly insults or curses the memory of Atatürk shall be imprisoned with a sentence of between one and three years. … If the crimes outlined in the first article are committed by a group of two or more individuals, or publicly, or in public districts or by means of the press, the penalty imposed will be increased by a proportion of one half.”

The dialog between Fatih Altaylı and Nuray Bezirgan was the following:

Fatih Altaylı: Do you have a facebook site? Your friend Kevser has the pictures of Humeyni from the 1979 revolution in Iran. Is that right?

Kevser Çakır: Yes, there is one. Yes, I like and respect him.

Fatih Altaylı: But he is a Shiite. What do you like about Humeyni?

Kevser Çakır: It does not matter if he is a Shiite. To me, he is a Muslim. I like Humeyni.

Fatih Altaylı: But a regime of oppression exists in Iran.

Kevser Çakır: But I do not support the regime in Iran.

Fatih Altaylı: But its founder is Humeyni.

Kevser Çakır: This does not mean that Humeyni has similar opinions. I like Humeyni as a person.

Fatih Altaylı: Do you like him?

Nuray Bezirgan: Yes, I do.

Fatih Altaylı: Do you like Atatürk?

Nuray Bezirgan: Does the right not to like Atatürk exist? If I will not get into trouble, then I do not like him. I do not think that when Atatürk received his authorization from the Sultan, he did not receive to establish a secular Republic. The people fought for Islamic values at that time. In fact, the War of Independence started when the French soldiers touched Nene Hatun’s headscarf.

Fatih Altaylı: I think you confused Maraş with Erzurum.

Nuray Bezirgan: Whatever. The French soldiers try to remove a woman’s headscarf in Maraş. Sütçü İmam fires the first shot against this and the War of Independence starts. The bottom line is that the women who carry ammunition to the war front are the people of that era and when you study the sociological structure of those times, these are all Muslim people.

Fatih Altaylı: Then, why do you not like the person who organized the War of Independence as much as Humeyni? I am curious. If Atatürk did not exist then perhaps there would be English and French here now.

Nuray Bezirgan: If the English were here, I would have more rights now. In fact, the issue is this. If people are persecuting me in the name of the ideology of Atatürk, then you cannot expect met o like Atatürk.

Kevser Çakır: That is, all these things are happening since some people are constructing an ideology around this individual. He was a good soldier. We know this.

Fatih Altaylı: He is the reason that this country was cleared off enemies. Don’t you at least feel gratitude?

Kevser Çakır: We know he was a good soldier.

Fatih Altaylı: Is it not Atatürk who established the liberal Republic that you defend, the regime that enabled the will you represent become the political power today?

Nuray Bezirgan: The kind of party that defends my ideas cannot be established in Turkey. In fact, this is forbidden. When a party defends my ideas, it is shut down. The Muslims struggle day and night to get their rights. When the Parliament defines a freedom even a little bit, some people take away this, our freedoms, in the name of Atatürk, the Republic, democracy, something, whatever that may be.

I want a regime where I will have complete freedom, my rights and freedoms will not be restricted. For example, I believe that the reason that you feel uncomfortable facing a woman judge with a headscarf is essentially because the Republic that was established by Atatürk has been presenting us as a threat.

Fatih Altaylı: No, that is not it. It is because you say “you and we”.

You see different those who do not live or perceive Islam like you do. I feel uncomfortable when you, Recep Tayip Erdoğan and others say “you – them, we – them”.

Nuray Bezirgan: I am not concerned with why your belief is. This is not my concern. A person can have any religion s/he wishes to have or s/he can have no religion. This does not mean that I will see you as a second-class citizen. But Mr. Fatih, you say you would be uncomfortable facing a judge with a headscarf.

Fatih Altaylı: I do, because I think she would be prejudices.

Nuray Bezirgan: Certainly! I believe at the root of you prejudice is the impositions of the 85 year old secular system. We have never been free. We have never expressed ourselves. A judge with a headscarf has never tried you. That is why you think like this.

Fatih Altaylı: What do you want from the regime? What do you want other than having you university education and having a job in public service [with your headscarf]?

Nuray Bezirgan: I want to exist in social life with my headscarf. (BIA, June 13, 2008)

Gift Book Became a source of trouble for Beşikçi

Sociologist İsmail Beşikçi spent months to receive a box full of books sent from Sweden. Books were first sent to the Security Centre, some books were confiscated. Beşikçi wanted to take the rest then the post office asked to produce a receipt. Books were a present to him so he did not have a receipt. Beşikçi convinced that he would not able to get the books wanted to send them back to Sweden yet he was told that the two books were missing so the post office could not send them back.

Beşikçi’s two readers from Sweden sent sociologist İsmail Beşikçi around 80 books. Beşikçi received a note from the post office on 19 February. Beşikçi went to the Post office to collect the box but the workers opened the box in front of him and seeing that there were books in it decided to send the books to police to see if they were banned. Two weeks later he was called from the PO and was asked to collect his books.

Beşikçi was told that two books were confiscated but he could take the rest but was asked to produce a receipt for them. As he did not have a receipt he could not get the books and he was told that he could not send them back since two of them were missing. It took Beşikçi two months to get the books sent back to Sweden. (antenna-tr.org, June 10, 2008)

Freedom of Expression Panel: The Revised 301 Does Not Please Anyone

The Heinrich Böll Stiftung Foundation organized a panel in Taksim Hill Otel on June 6 to discuss the situation with the freedom of expression after the passing of the revised article 301 by the Parliament on April 29.

The title of the panel was “Are we closer to the freedom of expression with the 301 revision?” and was in two sessions.

There was consensus among the opinions presented at the panel that article 301, which has caused serious problems so far, should be removed.

Yurdatapan: The State cannot use 301 against its citizens

German ambassador Dr. Echart Cuntz and Gönenç Gürkaynak gave the presentations of “AB ve Almanya bakışıyla 301 reformu” (The 301 reform from the perspective of the EU and Germany) and “Anglo-Amerikan Hukuku ve 301. madde” (The Anglo-American Law and article 301), respectively, in the panel where the infamous article and the other legal regulations that restrict the freedom of expression were discussed.

Şanar Yurdatapan, the spokesperson of the Initiative Against Thought Crime, who has been concentrating on civil disobedience activities recently, said that article 301 should have already been removed, as it was against democratic principles for a state to threaten its own citizens, to whom it is obligated to serve,  with prison sentence for the words they said.

Uygun: It is not realistic to expect the removal of 301

Prof. Dr. Oktay Uygun of Law Department at İstanbul University stated that the judiciary was protected by the laws in Europe as well, and that this was normal to an extent. He recommended keeping the expression “publicly denigrating the judiciary” and lifting the protection on the other institutions. Uygun said “it is not realistic to expect the government remove 301.”

İlkiz: I am against the permission form the Ministry of Justice

Fikret İlkiz, the lawyer for İletişim Publications, indicated that although the Ministry of Justice stated in its circular dated to May 9, 2008 and registered under the number 18/1 that it required from the prosecutors who start 301 investigations to state their legal ground, the same ministry presented its decisions to those who asked for a trial permission without offering any legal ground in the past. He said this should stop.

İlkiz also added that “”I do not want the Ministry of Interior to give permission in a case in which I am on trial for the freedom of expression. Turkey must quit having a democracy discussion at every case that is opened.”

Önderoğlu: There are 301’s in the East

Erol Önderoğlu, the Bianet editor for the freedom of expression news, says that there are many regulations in the Turkish Penal Code (TCK) that cause problems such as article 125 for “insulting”, 220/8 for “making propaganda of an organization and its purpose”, article 257/1 for “misconduct in office”, article 222 for those who use Kurdish letters and speak Kurdish, article 288 for “attempting to influence a fair trial”, article 299 for “insulting the president”, and article 318 for “alienating people from military service”.

Önderoğlu says that these articles are used more often in eastern and southeastern Turkey. He also points out to the law suits against the caricaturists, the publication bans, the banning of books and internet sites such as youttube.com.

Cıngı: Social transformation is needed

Aydın Cıngı, the head of the Social Democracy Foundation (SODEV), stated that according to public opinion surveys such as Konda and ISSP,  the Turkish people are not comfortable with foreigners buying land in Turkey, believe that “Turks have no friends other than Turks”, think that the reforms demanded by the EU are the continuation of the Sevres Treaty of 1920, which had announced the fragmentation and end of the Ottoman Empire after the First World of War, and therefore it was necessary first to transform the society before the removal of articles like 301. (BIA, June 10, 2008)

YouTube bloqué depuis plus d’un mois en Turquie

Reporters sans frontières condamne le blocage du site de partage en ligne de vidéos YouTube.com depuis le 5 mai 2008, suite à trois décisions prises par le tribunal de police d’Ankara.

“YouTube n’est pas le seul site participatif bloqué dans le pays. Ces décisions prises par les autorités pour contrôler Internet constituent des atteintes graves à la liberté d’expression et d’information. Les internautes turcs ne peuvent plus partager leurs vidéos avec le monde extérieur, ni même les consulter. Nous réitérons notre appel aux autorités à faire preuve de discernement en demandant à YouTube de retirer seulement les vidéos incriminées. Le blocage du site dans sa totalité est inacceptable“, a déclaré l’organisation.

Dans deux de ses décisions rendues le 24 et le 30 avril, la 11e chambre du tribunal de police d’Ankara a demandé la suspension du site, sans en préciser le motif. Le 5 mai, la 5e chambre du tribunal a pris la même décision.

D’après YouTube, les responsables du site ont fait les démarches nécessaires pour que les vidéos incriminées soient retirées.

Depuis le 25 mars, le site de partage de photos Slide est aussi inaccessible suite à une décision du tribunal de Civril (sud-ouest d’Ankara) en raison de la publication de "photos et articles considérés comme insultants envers Atatürk". Google Groups, le site des groupes de discussion en ligne de Google, ne peut plus être consulté depuis le 10 avril suite à une plainte en diffamation du leader religieux Adnan Oktar.

En vertu de la loi 5651, relative à “l’organisation des publications en ligne et au combat contre les délits commis par le biais de ces publications“, appliquée depuis novembre 2007, il est possible pour un procureur, dans un délai de 24 heures, d’interdire l’accès à un site si son contenu est susceptible d’inciter au suicide, à la pédophilie, à l’usage de stupéfiant, à l’obscénité, à la prostitution et de contredire la loi d’Atatürk. (http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27374)

Last week’s trials of freedom of expression
 
- Conscientious objector Halil Savda read out a press statement in support of Israeli soldiers Amir Paster and Itzik Shabbat who refused to take part in Israeli occupation of Lebanon and were given 28 days prison sentence each. Savda was charged with “alienating the people from military service” and was given 6 months prison sentence first, then the court reduced it to 5 months. Savda’s lawyers will appeal.

- DTP’s Kars city chairman Mahmut Alınak told Roj TV broadcasting in Kurdish, on 26 June 2007: "As long as the cross in Imralı stands, and Öcalan is on it..." Alınak is charged with “praising Abdullah Öcalan.” The court gave Alınak 25 days prison sentence then commuted it to 500 liras of fine.

- Alınak had two trials this week. Alınak stood trial over asking Kars Council to name streets after Deniz Gezmiş, Musa Anter and Vedat Aydın. Alınak was charged with 'praising crime and criminal.' Court gave him 25 days prison sentence and commuted it to 500 liras of fine. Alınak said about the both cases, that he was going to serve prison sentences. Alınak  will apply to the European Court.

- Yılmaz Çelik, Hizb-ut Tahrir’s representative of Turkey was charged with "leading a terrorist organisation." Çelik has been on remand. The trial will continue on 13 August 2008. (Freedom of Expression Weekly Bulletin, 6 June 2008)

2 journalists arrested, the number of journalists in prison climbed to 23

From Solidarity with the Arrested Journalists Platform (TGDP):

Hacı Boğatekin, the owner of Gerger Fırat newspaper and owner, and Ali Turgay, assistant editor of Yedincigün newspaper, have been arrested recently and the number of arrested journalists with them is 23.

On the other hand, the third hearing of the case of 23 regime opponent, journalist, author and socialists among whom İbrahim Çiçek, Chief Editor of newspaper Atılım; Sedat Şenoğlu General Coordinator of Atılım; Radio Free Chief Editor Füsun Erdoğan; Bayram Namaz and Ziya Ulusoy, authors of Atılım seen, will be held on 5-6 June.

Defendnts have been under arrest for 21 months from 8 September 2006. They can only have the chance of defence at this court hearing.

 In the accusation, 5 journalists and authors are wanted to be judged by life sentence in solitary confinement.

We invite national and international press organization, human rights associations, civil organizations, progressive parties to show sense and follow this big case, the application of Anti-Terror Law. (e-mail: tutuklugazeteciler@mynet.com, June 3, 2008)


Kurdish Question / Question kurde


Karayilan: Ankara s'est liguée avec Téhéran et Damas contre les Kurdes

Le principal commandant militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat Karayilan, a appelé samedi la Turquie à négocier avec la guérilla plutôt que de chercher à former un front anti-kurde avec l'Iran et la Syrie.

"Nous espérons que la Turquie va arrêter sa politique agressive et mener des négociations démocratiques pour résoudre les problèmes", a déclaré à un journaliste de l'AFP le leader kurde, qui se cache dans les Monts Qandil, dans le nord de l'Irak.

La Turquie ne pourra être un pays "stable et démocratique tant qu'elle n'aura pas réglé le problème kurde", a estimé M. Karayilan.

L'armée turque a lancé plusieurs offensives sur les positions du PKK dans le nord de l'Irak depuis décembre. Le gouvernement turc affirme que 2.000 rebelles kurdes du PKK sont cachés de l'autre côté de sa frontière avec l'Irak.

M. Karayilan, qui dirige le PKK selon Ankara depuis la capture en 1999 d'Abdullah Öcalan, accusent la Syrie, la Turquie et l'Iran, trois pays où vivent des communautés kurdes, de s'être ligués contre le PKK et un groupe affilié basé dans le nord de l'Irak, le Pejak.

"Une alliance des ennemis des Kurdes s'est formée entre l'Iran, la Turquie et la Syrie", a déploré le responsable, reprochant aux trois pays d'empêcher l'émergence d'un "Kurdistan en Turquie, en Syrie et en Iran".

Selon lui, Téhéran et Ankara s'apprêtent à lancer de nouvelles attaques contre les rebelles kurdes.

"Nous ne sommes pas contre l'Iran. Nous ne lui avons pas déclaré la guerre. Il y a un parti kurde iranien, le Pejak, et ce parti est la cible de l'Iran. Il est donc bien obligé de se défendre", a estimé le leader séparatiste.

Le Pejak fait des incursions en Iran où ses combattants affrontent régulièrement les forces armées iraniennes.

Murat Karayilan a estimé en outre que les responsables politiques kurdes irakiens, comme le président Jalal Talabani et le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, pourraient apporter leur aide compte tenu de leurs relations privilégiées avec Washington.

"Nous souhaitons régler le problème kurde d'une manière pacifique (...) par des discussions dans une atmosphère démocratique. Barzani et Talabani peuvent jouer un rôle dans ce dossier et offrir un programme pour résoudre le problème", a-t-il affirmé.

"Je pense que leurs relations avec les Etats-Unis sont meilleures maintenant et s'ils veulent jouer un rôle, ils peuvent le faire et obtenir de bons résultats. Mais nous ne voyons aucune tentative (de leur part), et la politique contre le Kurdistan se poursuit", a-t-il ajouté. (AFP, 28 juin 2008)

DTP Van City Chairperson Faces 200 year Prison Sentence

Democratic Society Party’s (DTP) Van city Chair Abdurrahman Doğar was arrested and remanded in Van F Type prison after Newroz celebrations in Van. Two people were killed in the celebrations in Van where authorities attempted to ban Newroz. A case was filed against Doğar on the charges of "PKK/KONGRA-GEL membership ", "inciting to crime as part of the activities of terrorist organisation “and "Resisting public officials, harming public goods, inciting the crime of injuring." The prosecutor asked for 200 years prison sentence.

What does the Indictment says?

The indictment quotes Doğar saying “Everyone will take part in Newroz in their national costumes. Newroz is a rebellion against brutality, repression and torture... Everyone will speak in Kurdish in Newroz... "  (antenna-tr.org, June 28, 2008)

“Kurdish TV Channel” Becomes Possible On Paper

President Abdullah Gül signed into law the bill that makes Kurdish broadcasting on one of the state television (TRT) channels possible. This bill was already announced by Prime Minister Erdoğan during his Diyabakır trip.

Once Gül sends the signed "Law About Making A Change Regarding the Law of Turkish Radio and Television and the Law of the Founding of Televisions and Their Broadcasting” to the Prime Ministry and it is published in the Turkish Official Gazette, it will be possible to allocate one of the channels of TRT for Kurdish broadcasting. TRT already broadcasts in mother tongues during the weekdays.

TRT will start broadcasting in Kurdish after the preparations between the government and the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) are completed.
Broadcasting in mother tongue in TRT will expand

It is expected that TRT will increase its broadcasting in non-Turkish languages such as Kurdish, Arabic, Circassian, Zaza and Bosnians.

According to the law, after it is published in the Turkish Official Gazette and the necessary preparations are completed, TRT will be able to expand its broadcasting in mother tongues. It has already been doing limited broadcasting in mother tongues in TRT Radyo 1 and TRT 3, each day of the week allocated to a particular mother tongue. With this new law, it will be able to assign a whole channel to broadcasting in mother tongues.

After the 6th article of the new law had caused fierce discussions in the Turkish Parliament, the bill was taken into consideration as a whole on June 11. Later, the Parliament passed the bill.
 
The limited Kurdish broadcasting have not gone beyond TRT and Gün TV

Presently, TRT broadcasts in Bosnian on Mondays, in Arabic on Tuesdays, in Kırmanci on Wednesdays, in Circassian on Thursdays and in Zaza on Fridays, allocating half n hour for each.

The permission for broadcasting and publishing in different languages in local and national media was granted in 2004. On January 2004, the ‘Regulation About Radio And Television Broadcasting In Different Languages And Dialects That The Turkish Citizens Are Using Traditionally In Their Daily Lives’ was published.

After TRT started broadcasting in non-Turkish languages, four local media organizations asked for permission from RTÜK and started broadcasting in KuUrdish. However, only Gün TV continues broadcasting in Kurdish today.
TRT will be able to sell news and buy services from private organizations

Moreover, TRT will be able to make contracts, protocols and agreements with radio and television institutions and firms that broadcast in Turkey. Staying within the limits of the contracts made, TRT will be able to sell news and images to radios and television channels that broadcast regionally and nationally and buy services from them.

In contracts, protocols and agreements with international radio and television channels, the approval of the Prime Minister will be required.

The discussions in the Parliament were as fierce as the discussions during the proposal. Devlet Bahçeli, the leader of the Nationalist Movement Party (MHP), claimed in his announcement made previously that this law was a gesture to PKK’s mountain cadre. (BIA, June 26, 2008)

Manifestation devant le Conseil de l'Europe contre "l'isolement" d'Öcalan

Quelques centaines de Kurdes ont manifesté mercredi devant le siège du Conseil de l'Europe à Strasbourg pour alerter cette organisation sur les conditions d'incarcération d'Abdullah Öcalan, a constaté l'AFP.

Scandant "Turquie terroriste", 200 manifestants selon la police, 400 selon les organisateurs, se sont rassemblés derrière des banderoles "Traitement urgent pour Öcalan" et "Halte à la torture à Imrali", du nom de l'île abritant une prison de haute sécurité dont Öcalan est le seul pensionnaire depuis 1999.

L'ancien chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été condamné à mort pour "séparatisme" en juin 1999, peine commuée en 2002 en prison à vie après l'abolition de la peine capitale.

Ses avocats ayant affirmé qu'il était victime d'un "empoisonnement", le Comité antitorture (CPT) du Conseil de l'Europe avait envoyé ses experts sur l'île en mai 2007.
 Les toxicologues mandatés avaient alors estimé que les concentrations de métaux lourds trouvés dans l'organisme du prisonnier n'étaient pas "dangereuses pour sa santé" et "probablement liées à ses conditions environnementales et à ses habitudes alimentaires".

Les médecins avaient en revanche constaté une dégradation de l'état mental du chef kurde depuis leurs visites en 2001 et 2003, évoquant un "stress chronique et un isolement social et émotionnel prolongé".

Le CPT a demandé en mars 2008 au gouvernement turc de mettre fin à l'isolement total d'Öcalan, jugé préjudiciable à sa santé mentale, mais la Turquie s'y refuse. (AFP, 25 juin 2008)

L'avocate Uçar en instruction pour avoir dit "Ca suffit" en kurde

L’avocate Canan Uçar en instruction judicaire en raison de son discours prononcé à l’occasion du meeting organisé pour la journée Mondiale de la Femme le 8 mars à Izmir. D’après la justice elle aurait fait de la « propagande pour organisation terroriste » en utilisant le mot 'Êdî Bes’ (ça suffit).

Uçar déclara « aucun pays de ce bas monde ne peut interdire 2 mots qui signifie ‘ça suffit’ pour la simple raison qu’une organisation l’utilise aussi. Cette interdiction n’est pas une interdiction qui peut ni être comprise ni reconnue par qui que se soit. Cette organisation dit également ‘république démocratique’ et elle reste derrière cette revendication. Alors il faudrait interdire également les mots ‘république démocratique’. Ceci est important dans le cadre de montrer au monde le point tragicomique de la mentalité qui dirige aujourd’hui la République Turque. ».

Uçar précisa qu’elle avait une réunion avec son comité de préparation en ajoutant : « Dans la réunion organisée nous avons tous à unanimité conclut que cette interdiction est incompréhensible et inacceptable en aucun cas. Pour ces raison lors du meeting nous avons portés des affiches portant les mots ‘ça suffit’ en différente langues comme l’anglais, le chinois, et le français et avec ceci nous avons satirisés cette interdiction. Dans le discours prononcé j’ai seulement parlé de la décision de la Cours de Lourde Peine de Van. Je n’ai rien dis d’autre. Après le discours prononcé la population présente a crié le slogan ‘Êdî Bes e’. Et monsieur le procureur pensant que je suis responsable des slogans dis par la population m’accuse de propagande pour organisation terroriste. Cette instruction est forcé ».

La procureur aurait demandé à maître Uçar « Savez vous que les mots ‘Êdî Bes’ sont le slogan de l’organisation et font part principale de la campagne conduite par l’organisation » à cela Uçar ajouta : « Ce n’est pas important que je le sache ou pas. Aujourd’hui cette organisation dit également ‘république démocratique’ et elle reste derrière sa revendication. Qu’allez vous faire à cela ? Alors il faudrait également interdire les mots ‘république démocratique’. Voilà, à ce moment il est important de voir à quel point de la mentalité qui dirige aujourd’hui la République Turque est tragicomique. Dans aucun pays du monde on interdit un mot parce qu’il est utilisé par une organisation. Nous pouvons très bien voir cette instruction comme pression envers la voix de la femme.

Parce que le 8 mars est une activité féminine, là bas les femmes se sont créer une tribune. Les femmes Turcs et Kurdes ont montrées à quel point elles sont pour la paix, pour le travail, pour le droit et les liberté, elles ont montrées leurs sentiments et leurs réflexions. Mais en fait cette instruction démontre que le meeting est en quelque sorte condamné.

Les femmes ses sont regroupées par leur propres forces à ce meeting d’où leurs objections et leurs voix ont été entendus. Mais cette instruction veut en fait mettre au silence la voix de la femme.»  (Kurdish Info – DIHA, June 24, 2008)

The Prosecutor Says Close The Democratic Society Party

In the closure case of the Democratic Society Party (DTP), the Supreme Court of Appeals Chief Prosecutor Yalçınkaya presented his oral explanation regarding why the DTP should be closed and he repeated his demand that this party should be closed and its administrators should be banned from political life.

Yalçınkaya left the court at 10.30, half an hour after his oral presentation.

DTP’s oral defense will be on September 16

The Constitutional Court had postponed the oral defense of the Democratic Society Party to September 16, accepting their request for extra time because of their busy schedule.

Following DTP’s oral defense, the rapporteur of the Constitutional Court will collect all the information and the documents about the case and write his/her report about the matter of substance of the case. While these procedures are taking place, both the Chief Prosecutor and the DTP will be able to present additional evidence or written additional defense.

After the report is presented to the eleven members of the Constitutional Court, the President of the Court Haşim Kılıç will determine a meeting day, on which the members of the court will start discussing the substance of the case.

The case will be decided by the eleven members. In case one of the members is missing or retired, the most senior of the four alternate members will replace the missing member.

According to the Constitution, a qualified majority is needed to close a political party. Therefore, 7 out of 11 members of the Constitutional Court must approve the closure decision.  (BIA, June 24, 2008)

If Your Name Is Kurdish Then You Cannot Enter Turkey

A German citizen child whose father is a political refugee was not allowed to enter Turkey because of the W letter in his name and sent back to Germany.

Submitting a motion of question, on June 15, the Democratic Society Party deputy Akın Birdal asked the authorities to explain the reason behind this action.

Although the seven year old Welat was sent back to Germany by plane, his mother Yadigar D. and her two other kids were allowed to enter the country.

There is no “forbidden name”

According to the Turkish Census Law that was in effect until 2006, the newborn could not be given names that were “not appropriate to our national culture, our code of ethics and our traditions or injures the public opinion.”

At that period, the Turkish Language Society (TDK) had prepared a “list of forbidden names”. There were 23 names on the list. Demonstrations were organized to protest this arrangement which was essentially targeted the Kurdish names.

In 2003, a new regulation, which was set up for the adaptation to the European Union, restricted the name banning only to those cases that offended the public morality, but added to this a requirement of “suitability to the Turkish alphabet.” Thus, the letters Q,W, X  were banned and names that included these letters.

There is no restriction regarding the names in the Census Law and the related regulation that went into effect in 2006.

On the other hand, the Chief of Staff asked its institutions not to use the letters Q, W and X.

The Implementation is against the Convention on the Rights of the Child

The 8th article of the United Nations  Convention on the Rights of the Child (ÇHS) states the following:

“1. States Parties undertake to respect the right of the child to preserve his or her identity, including nationality, name and family relations as recognized by law without unlawful interference.

2. Where a child is illegally deprived of some or all of the elements of his or her identity, States Parties shall provide appropriate assistance and protection, with a view to re-establishing speedily his or her identity.”

The 30th article of the Convention about which Turkey expressed a reservation is:

“In those States in which ethnic, religious or linguistic minorities or persons of indigenous origin exist, a child belonging to such a minority or who is indigenous shall not be denied the right, in community with other members of his or her group, to enjoy his or her own culture, to profess and practice his or her own religion, or to use his or her own language.”  (BIA, Erhan Ustundag, June 24, 2008)

Civil Disobedience from DTP Members over “Mr.”…
 
Around 500 members of DTP gathered in Şanlıurfa town hall and informed the prosecutor that they all referred Abdullah Ocalan as “Mr Ocalan,” in protest of the investigations and cases over that.

The group included Viranşehir Mayor Emrullah Cin, Ceylanpınar Mayor İsmail Arslan, Suruç Mayor Etem Şahin and DTP Şanlıurfa city Chair İbrahim Ayhan. DTP Şanlıurfa city chair İbrahim Ayhan said on behalf of the group:

"We have talked with the prosecutor. He told us it would take time if give the application letters one by one… We will submit him around 500 petitions.”

The group chanted slogans “Mr Ocalan” after submitting the petitions. The group was dispersed after police warned them. Numerous DTP members had been prosecuted and condemned over referring Abdullah Ocalan as “Mr.”
 
The Chief of Staff crossed over the letters 'Q,W,X': TURKISH FIRST!

The chief of staff’s office showed its sensitivity over Turkish through posters sent to be put up in military plants and facilities. The posters said ‘Turkish First.’ The letters ‘Q,W,X’ are crossed over. All military institutions have been asked not to use any foreign names and letters. Experts have found Turkish words fort he words with foreign origin used in military facilities. It has been reported that old signs with words with foreign origin have been removed. Accordingly, some words including menu, fast food, brunch, and lostra will not be used.
 
For more information on the bans on language, see: http://www.antenna-tr.org/dunya/guncel.asp?feox=127&lgg=en
(Freedom of Expression Weekly Bulletin, 20 June 2008)
 
Unbearable Heaviness of Being Kurd in Turkey

- Welat Dag  lives in Düsseldorf- Germany. His father is a political refugee who cannot go back to Turkey. Mother Yadigar Dag took her 3 children, Esmanur (1,5), Birhat (3) and Welat (7) with her to spend their holiday in Turkey. But the police stopped them at the airport. She might enter with her 2 children, but not Welat, because his name was in the “Forbidden Names List”. (Welat means “homeland” in Kurdish) Poor boy was been taken from her mother by force and sent back to Germany.
 
- General Staff –who banned the use of Q,W,X- may simply remind a Turkish proverb: “We said hit, they killed”. But it will be very difficult for them to stop the use of American Express bank cards, to ban Acqua Velva aftershave lotions or stop Queen Elisabeth trans-atlantic at the harbour and George W. Bush at the airport. (My God! Hope they will not try to prohibit the World Wide Web, as they did for YouTube).

- Viranşehir Mayor Emrullah Cin has been condemned to a fine of 1.875 Liras for taking part in a program on Roj TV. Mayor Emrullah Cin gave a statement to Viranşehir prosecution office at the same day over a suspicion that he praised a terrorist organization and its leader, at a public address he made in 2006.

- Independent Candidate in Şanlıurfa in 2007 general elections İbrahim Ayhan has been condemned to 6 months prison sentence over playing Kurdish music in his car.

- 32 people in Viranşehir including deputy mayor Nayıf Aslan gave statements to the public prosecutor over signing a petition “I accept Abdullah Öcalan as the representative of my political will.”
 
- Three children, members of Yenişehir Council Children’s Choir have been on trial over performing a march in Kurdish at a concert in the US. The court acquitted them. The court issued an arrest order for the director of the choir Duygu Bayar who is still in the US.
 
- A new lynch attempt against Kurds in Adana followed the ones in Sakarya, Aydın and Balıkesir. Predominantly Kurdish building workers working in a site in Adana's Yeşilova neighbourhood have been attacked by the locals. As a group of them not greeted a group they ran into on the street an argument was sparks and developed into a lynch attempt with tens of people joining from local coffee shops carrying arms and clubs. The group cut off a finger of one of the workers and injured the others. Workers pushed it back with their own efforts. (Freedom of Expression Weekly Bulletin, 20 June 2008)

Berlin met à l'index une télévision kurde émettant depuis le Danemark

Le ministre allemand de l'Intérieur Wolfgang Schäuble a interdit mardi à une chaîne de télévision kurde émettant depuis le Danemark de diffuser ses programmes en Allemagne, affirmant qu'elle servait la propagande des extrémistes kurdes.

La chaîne Roj TV, dont les programmes sont diffusés par satellite, fait l'apologie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation de lutte armée de Kurdes de Turquie, considérée comme terroriste par l'Union européenne (UE), a expliqué le ministre.

"La chaîne contribue de manière durable par son activité au maintien du PKK interdit", a-t-il estimé, affirmant qu'elle cherchait à recruter des combattants pour le PKK.

Le ministre a également ordonné la fermeture d'une société de production télévisée, VIKO Fernseh Produktion GmbH, dont le siège est à Wuppertal, dans l'ouest de l'Allemagne, qui produisait des émissions pour Roj TV. (AFP, 24 juin 2008)

Kurdish Children's Choir Acquitted of Charges under Anti-Terror law
 
KHRP is pleased to announce that for the second time this year where it was the only international observer, a trial that should never have been initiated, has ended in an acquittal.
 
On 19 June 2008 a Turkish judge acquitted children choir members charged after singing a Kurdish song in at a folk festival in San Francisco last autumn.
 
The children, who were members of the Diyarbakir Yenisehir Council Children's Choir, attended the World Music Festival last year in San Francisco and sang a march in Kurdish named “Ey Raqip.”
 
Thirteen children faced charges under Article 7/2 of the Anti-Terror Law of “making propaganda of a terrorist organisation.”   The indictment argued that the song the children sang which was written in 1938 has been adopted as the Kurdistan Workers' Party (PKK)'s official march and that PKK flags were behind the children as they sang.    
 
A KHRP trial observation mission witnessed the judge acquit the children stating that there was ‘no evidence of any intention to commit a crime.’ Earlier this year, KHRP witnessed the trial of a publisher who faced a similar charge for publishing a book on the history of the Kurdistan Workers Party (the PKK).
 
KHRP’s Executive Director Kerim Yildiz noted, ‘Although KHRP is pleased that both trials resulted in acquittals, it remains concerned that these cases were brought to trial in the first place.  The practice of opening cases against people who speak in Kurdish or say something contrary to the conventional state line is commonplace and acts as a tool of intimidation and engenders self-censorship. ‘
 
Further evidence that questions the Turkish state’s commitment to acting in accordance with the European Convention enshrined principle of Freedom of Expression came to the fore today when Ragip Zarakolu the owner of Belge Publishing was convicted under the notorious article 159 of the old penal code.  By continuing this trial under this antiquated legislation which allows people to prosecuted for “denigrating the State and the Republic”, Turkey continues to show itself as being stuck in past and feeds the arguments of some that claim that its legislative changes are mere window dressing for European consumption. (khrp@khrp.org, June 20, 2008)

Little Welat Banished from Turkey!

It was reported that a seven year old called Welat Dağ who arrived in Turkey from Düsseldorf with her mother, was not allowed to enter Turkey on the grounds that the name ‘Welat” was banned in Turkey and he was sent back to Germany.

Mother Yadigar Dağ who arrived on 15 June with her son and other relatives was told that her son would be sent back. Welat was sent back to Düsseldorf.
(antenna-tr.org, June 21, 2008)

Case against 16 Lawyers of Ocalan

A case has been filed against 16 lawyers of Abdullah Ocalan the leader of the PKK who has been in İmralı Island. Lawyers are charged under TPC 314/2-3 and 220/7 with ‘membership to a terrorist organisation' and might face prison sentences for up to 10 years each.

İstanbul Chief prosecution service presented the notes of the lawyers taken during their meeting with their client as element of crime.

It was reminded that the lawyers İbrahim Bilmez, Ömer Güneş, Hatice Korkut, Hakan Bozayla, Süleyman Özbayhan, Baran Pamuk, Servet Demir, Süleyman Kaya, Muhammed Serdar Özer, Mehmet Sani Kızılkaya, Abdulhamit Arslanlar, Ayşe Batumlu, Mehmet Bayraktar, Muzaffer Kutay, Asya Ülker, İnan Poyraz had been visiting Ocalan for the last two years.

It was argued that the lawyers conveyed information to Ocalan on all political and actual issues.
(antenna-tr.org, June 21, 2008)

Un combattant kurde et un soldat turc tués lors des opérations de ratissage

Un
combattant kurde du PKK a été tué samedi dans le sud-est de la Turquie lors de combats avec les forces de sécurité, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'accrochage a eu lieu dans une zone rurale de la province de Bingöl alors que l'armée effectuait une opération de ratissage, a affirmé l'agence, indiquant que le rebelle abattu était un responsable local du PKK.

Des opérations se poursuivaient pour intercepter quatre autres rebelles blessés, mais qui sont parvenus à prendre la fuite, selon Anatolie, qui ajoute que les forces de sécurité ont découvert à proximité du lieu de l'affrontement une cache du PKK contenant de nombreuses armes, munitions et provisions.

Jeudi, un soldat turc a été tué dans l'explosion d'une mine dans une zone toute proche de la frontière irakienne, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Le militaire tué faisait partie d'une unité qui menait une opération de ratissage dans une zone montagneuse de la province de Hakkari (AFP, 14 juin 2008)

DTP Submits Its Defense Against the Closure Case

The Democratic Society Party (DTP) submitted its defense against the closure case to the Constitutional Court. Supreme Court of Appeals Chief Prosecutor Abdurrahman Yalçınkaya had filed a permanent closure case against the DTP for being the center of “activities against the indivisible integrity of the state with its country and nation” according to article 69/6 of the Constitution and articles 101/1-b and 103/2 of the Law of Political Parties.

It is stated in the defense that “the indictment includes as sources the news by the national newspapers about the allegations regarding the case, legally the allegations in these news articles cannot be used as proofs, and determination and investigation of the authenticity of these news repots have never been done by the authorized organs in spite of the immense resources they have.”
“129 of 141 acts should be evaluated in the context of the freedom of expression and association”

The DTP stated that 141 acts in the indictment would not require a closure, 129 of these acts should be evaluated in the context of the freedom of expression and association.

The defense also stated that “those individuals whose names are in the four events described in the indictment are not party members, eight cases resulted in acquittals, 33 cases are still pending, 33 preparatory investigations are still continuing, 38 cases are in the Supreme Court of Appeals, the short term imprisonment sentences given in nine cases are converted to fines, and one short term sentence is deferred.
 
The defense text describes DTP’s goal as such:

“The Democratic Society Party establishes that the immediate need to restructure Turkey in the areas of law, politics, administration, social, economic, cultural and all other with extensive democratic reforms and to secure social peace to make this stage efficient and permanent. To achieve this, as an organization of common struggle for women, youth and different belief groups, above all for all those who subsist on their own labor,   it institutionalizes, with its establishment and operation, the liberal and democratic political struggle, relying on peoples democratic will, without discriminating based on ethnicity, class and sex.” (BIA, June 13, 2008)

La Turquie Criminalise les Politiciens Kurdes en Europe

DERE Ahmet Gulabi (Congrès National du Kurdistan)

L’Etat Turc ne cesse pas de criminaliser les politiciens kurdes en Europe. En parallèle avec la terreur menée au Kurdistan contre le peuple kurde, les autorités turques font tout pour criminaliser les Kurdes qui vivent en Europe, bien sûr avant tout les politiciens kurdes qui sont les plus actifs en ce qui concerne la lutte pour la reconnaissance des droits du peuple kurde. C’est pourquoi ce sont eux qui sont les premières cibles. Si cette politique de l’état turc est une réussite, tous les Kurdes en Europe deviendront les cibles des activités de cet état.

Malgré différentes déclarations faites par les politiciens et intellectuels Kurdes dans lesquelles ils demandent le droit de vivre dans la dignité sur la terre de leurs ancêtres avec leur propre identité kurde, les autorités turques continuent de les criminaliser. Cette politique de l’état turc continue depuis la création de la République de Turquie. Malgré le fait que le peuple kurde constitue environ le quart de la population de ce pays, son identité et l’usage de sa langue sont interdits. Même l’usage de cette dernière est considéré comme un crime.

Les Kurdes ont été et sont toujours pour une solution pacifique et politique. Mais la position des gouvernements turcs a été toujours de refuser de reconnaître la réalité kurde. Elle s’ingénie à réduire cette réalité à une question de terrorisme, c’est pourquoi elle ne cesse pas de chercher la solution en recourant à des opérations militaires.

Depuis 2005 la Turquie est officiellement candidate à l’Union européenne. Malgré cette candidature les Kurdes sont toujours massacrés par la Turquie. Les journalistes et politiciens kurdes sont empêchés de faire leur travail et ils sont criminalisés. Avec le soutien que la Turquie obtient pour cette candidature les organisations kurdes et leurs responsables sont menacés par l’intermédiaire de différents groupes et organisations turques en Europe. Surtout l’ambassades turcs auprès de l’Union européen basé à Bruxelles et celui de en Belgique sont les organisations les plus actifs dans les activités de criminaliser les Kurdes et même organiser les actions criminels. Moi, je fais partie de ces Kurdes menacés en Europe.

Ici je me permets de demander aux autorités européennes si elles voient cette problématique en Turquie ou pas. Si l’Europe est au courant de cette situation alors nous avons le droit de lui demander de montrer si elle a une volonté pour la résoudre où pas. Mais de côté des Kurdes, nous avons une volonté en faveur de la résolution pacifique. C’est pourquoi l’Europe doit jouer son rôle en tant qu’une force démocratique et respectueuse pour les droits de l’homme, mais pas comme une force qui encourage la Turquie de faire plus de pression contre les Kurdes.

Pourquoi les Kurdes n’ont pas les mêmes droits que les autres peuples de la région du moyen Orient ?. Est-ce que ce peuple n’a pas le droit de revendiquer sa reconnaissance ?. Pourquoi tout simplement la guerre et la violence sont reconnues pour notre peuple ?. Nous pouvons poser beaucoup d’autres questions.

Je veux attirer l’attention sur la déclaration qui a été signée et faite par 1000 personnalités Kurdes, dont une partie vit en Europe. Moi-même j’ai signé aussi cette déclaration dans laquelle nous avons appelé à un règlement pacifique de la question kurde, dont les points essentiels sont ci-dessous;

-- La constitution turque qui est en cours d’élaboration ne doit pas définir la citoyenneté selon l’appartenance à la souche turque, elle doit mettre un terme à la négation du peuple kurde et reconnaître son existence. Les citoyens kurdes doivent disposer dans leur langue d’un système public d’enseignement de tous niveaux ; leur droit à l’usage de leur langue dans l’espace public, à créer et exploiter des média en kurde, à fonder des associations, des institutions et des partis pour développer leur culture et pour exprimer et défendre librement leurs aspirations politiques doit être garanti.

-- Sur cette base, afin de créer un climat de paix et de confiance et de clore définitivement la page de la violence et d’affrontements armés, une amnistie politique sans exclusive doit être décrétée et le PKK doit déposer les armes selon une procédure à définir. De même, le système des milices dites « gardiens de villages » doit être supprimé.

Dans cette déclaration les Kurdes ont fait appel aux pays européens et aux Etats-Unis d’assumer leur responsabilité historique vis-à-vis du peuple kurde. Les personnalités comme M. Bernard Kouchner, M. Tony Blair, M. Martti Ahtisaari et M. Felipe González ont été appelées à prendre l’initiative dans la résolution de la question kurde et à considérer cette question comme celles de l’Irlande, des Basques, des Catalans et du Kosovo.

Je m’adresse aux responsables de l’UE de comparer la volonté des Kurdes et celle des autorités turques afin de définir laquelle est en faveur de la paix et du respect des droits de l’homme. Si l’UE reste silencieuse face à cette activité de l’état turc, le règlement pacifique de la question kurde ne sera plus possible. Ce qui est fait par la Turquie contre les politiciens kurdes en Europe viole les critères démocratiques européens. Si les services de sécurité européens n’empêchent pas les efforts déployés par la Turquie, malheureusement un grave acte de criminalisation sera admis par ce continent que nous considérons comme le berceau de la démocratie.

Le temps est venu de trouver une solution pacifique et démocratique à la question kurde. En ce moment historique l’Union européenne doit jouer son rôle d’avant-garde en ce qui concerne la démocratisation. Avec la solution de la question kurde l’Europe peut augmenter son influence dans la région du Moyen Orient. Cela veut dire que les liens historiques entre le Moyen Orient et l’Europe garderont toujours leur importance et ceci contribuera aux efforts en vue d’une Europe Démocratique et Progressiste. A ce moment là je peux dire « Voilà le continent tel que je le rêve depuis mon arrivée en Europe » donc 1987. (belgokurd@hotmail.com, 11 juin 2008)

Le parlement approuve le principe d'une chaîne TV en kurde

Le parlement turc a approuvé jeudi une loi autorisant une chaîne de télévision publique en langue kurde. Le texte de loi, qui permet de lever les restrictions sur des émissions en langues étrangères devra, pour entrer en vigueur, être entériné par le président de la République.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait affirmé au mois de mars que la télévision nationale TRT ouvrirait une chaîne spéciale pour des émissions en kurde, en persan et en arabe dans le sud-est de la Turquie, frontalier avec l'Iran et l'Irak.

TRT avait lancé en 2004 un programme hebdomadaire de 30 minutes en langue kurde brisant ainsi un tabou dans un pays où il y a encore 15 ans l'usage du kurde en public était interdit.

Le programme avait cependant été critiqué pour son manque de contenu et sa qualité médiocre.

Les télévisions et radios privées ont également été autorisées à diffuser des programmes en langue kurde.

Le gouvernement de M. Erdogan, qui cherche à priver les rebelles kurdes de tout soutien populaire, se voit contraint de faire des gestes politiques et économiques en direction de l'importante communauté kurde.

Le gouvernement a promis d'investir 15 milliards de dollars dans les infrastructures dans le sud-est du pays, la région la plus pauvre de Turquie. (AFP, 11 juin 2008)

Turkish Army's Anti-PKK operations brought to European Court

A London-based Kurdish group has filed a lawsuit against Turkey at the European Court of Human Rights, claiming that its aerial strikes against the PKK in northern Iraq caused deaths and material damage in the Kurdish-run region.

Britain's Guardian newspaper said the legal claims have been brought by the Kurdish Human Rights Project (KHRP) on behalf of Muslim and Chaldean Christian villagers who say they lost their homes during Turkish air raids last October and December. The Turkish military has launched several aerial strikes against the PKK targets in northern Iraq since December and there was a major ground offensive in February, the largest in a decade. Cross-border operations are also occasionally backed by shelling across the border. The military did not confirm any cross-border attacks before December.

Ankara says the operations strictly target the PKK, designated as a terrorist group by Turkey, the United States and the European Union. There have been no credible reports of civilian casualties from the cross-border attacks thus far.

But the KHRP claims that Turkish attacks have caused deaths. Kerim Yıldız, the organization's director, told the Guardian that their allegations are based on a fact-finding mission to the area this spring. "We have been told that Turkish shelling and bombing caused civilian deaths and injuries, and damage to livelihood, farmland and property," he said. "In Iraq I witnessed some of these atrocities and also saw that civilians have been traumatized [and] ... displaced. The military operations have compromised the human rights of Iraqi civilians," he told the Guardian.

A Turkish embassy spokesman in London, however, disputed the claims. "To my knowledge there were no civilian casualties [in northern Iraq]. But there were some civilians who complained that they had lost livestock," the spokesman told the newspaper.

According to the Guardian, the case against Turkey will test the limits of the court's jurisdiction, although it has a precedent. A 1995 case, also brought by the KHRP, resulted in the Strasbourg court establishing the principle that Council of Europe states could be held accountable for human rights abuses committed beyond their borders -- even outside of Europe. The KHRP failed on that occasion, however, to prove that Turkish soldiers had killed seven shepherds found dead in northern Iraq.

Turkish Land Forces Commander Gen. İlker Başbuğ said last week that Turkey was coordinating with Iran in some of the cross-border attacks -- the first official confirmation of such cooperation -- particularly when the operations take place in areas close to the Iran-Iraq border.

The United States also cooperates with Turkey in the cross-border operations by providing intelligence about the PKK in northern Iraq and air space clearance for the Turkish jet fighters taking part in assaults. Foreign Minister Ali Babacan, speaking after talks with US Secretary of State Condoleezza Rice last week in Washington, reiterated that Ankara and Washington were in close coordination against the PKK threat. Rice, for her part, reiterated that the PKK "is an enemy of Iraq; it's an enemy of the United States, it's an enemy of Turkey; it's an enemy of the region." (Today's Zaman, 10 June 2008)

Semdinli Bombing Trial Is Adjourned Until September 19

The third hearing of the November 2005 Şemdinli Bombing, in which noncommissioned officers Ali Kaya and Özcan İldeniz, and a Kurdistan Workers’ Party (PKK) informant Veysel Ateş are accused of bombing a bookstore owned by a former member of PKK, was held at Van Gendarmerie Law and Order Corps Command Military Court on Friday. The court was adjourned until September 19, 2008.

Kaya, İldeniz and Ateş were not at the hearing. At today’s hearing, Seferi Yılmaz, the owner of Umut Bookstore, the bookstore which the accused were caught bombing, and Metin Korkmaz, the brother of M. Zahir Korkmaz, who died at the blast, testified. Dinçer Aslan, one of the lawyers who withdrew from the case on the ground that a military court cannot be independent in this case, was also there in the audience.

Aslan told Bianet the following about the case:

“We asked for the depositions of 20 witnesses; only 10 came. The defense lawyers objected to the statements of the accused. Seferi Yılmaz said that witnesses can only come from the shop owners. There were instructions to consult the statements by the PKK informants. The prosecutor made a request for the survey of the crime scene. I believe that consulting the statements of the PKK informants is in order to save the accused.”

“In Turkey the judiciary is still under the control of the certain institutions. Although the 3rd High Criminal Court of Van had already sentenced the accused to 39 years in prison, the 9th Penal Chamber of the Supreme Court of Appeals had decreed on 16 May that the case should be heard by a military court.

The Supreme Court interfered

Following Supreme Court’s interference, the 3rd High Court of Van decreed that the Semdinli case was outside its jurisdiction. It sent the case to the Van Law and Order Corps Command Military Court.

The objections by the lawyers were counteracted with an investigation and the High Commission of Judges and Prosecutors (HSYK) had dispersed the panel of judges who had initially sentenced the defendants.

Van Prosecutor Ferhat Sarıkaya, responsible for the controversial Semdinli indictment prepared for the Şemdinli bookshop bombing, was suspended from duty, disbarred and sacked. In his indictment, Sarikaya had implicated senior security personnel, including today’s Chief of Staff Yaşar Büyüakanıt, in a conspiracy to set up an illegal organization and carrying out covert operations in the region, claiming that Turkey's Land Forces Commander was also involved.

Gen. Büyükanıt had called the trial “the murder of law” in a press statement on April 12 and commented about one of the accused as “I know him, he is a good kid.” (BIA, Nilufer ZENGIN, June 10, 2008)

L'armée turque établit des zones de sécurité pour combattre le PKK

L'armée turque a annoncé lundi avoir établi six zones de sécurité temporaires du 12 juin au 12 septembre dans le sud-est du pays dans le cadre de la lutte contre les rebelles séparatistes kurdes du PKK.

Les coordonnées communiquées sur le site internet de l'état-major des armées correspondent à six zones non-urbaines et montagneuses des provinces de Siirt, Sirnak et Hakkari, proches de la frontière avec l'Irak, ainsi que de celle de Van, riveraine de l'Iran.

Depuis 2007, l'armée turque place régulièrement sous régime de sécurité temporaire des zones proches de l'Irak. Des points de contrôle sont établis aux abords de ces zones et seuls les civils y résidant ou y travaillant peuvent y accéder après une fouille minutieuse de leurs véhicules.

Lundi, deux rebelles séparatistes kurdes ont été tués au cours d'affrontements avec les forces de sécurité dans l'est de la Turquie, ont indiqué des sources de sécurité locales.

Par ailleurs, un soldat a été tué lundi et quatre autres militaires blessés dans l'explosion d'une mine dans le sud-est de la Turquie, selon ces sources.

Dans une région montagneuse près de la localité d'Ovacik, dans la province de Tunceli, des combats entre un groupe de militants du PKK et les forces de sécurité ont fait deux morts dans les rangs du PKK, a-t-on précisé de mêmes sources.

De violents combats étaient encore en cours dans cette zone, a-t-on précisé.

Dans un incident séparé dans la province de Hakkari (sud-est), dans une zone proche de la frontière avec l'Irak, des rebelles du PKK ont fait exploser par télécommande une mine lors du passage d'un véhicule militaire, tuant l'un des occupants et blessant quatre autres, selon les autorités locales.

L'armée turque a renforcé son action contre le PKK depuis décembre, procédant à plusieurs raids aériens contre des bases rebelles situés dans le nord de l'Irak. Elle a aussi effectué une incursion terrestre d'une semaine dans le Kurdistan irakien où Ankara affirme que plus de 2.000 rebelles kurdes ont trouvé refuge.
  (AFP, 9 juin 2008)

L'aviation turque bombarde des positions rebelles kurdes en Irak

L'aviation turque a bombardé tard samedi des positions de rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, a indiqué l'armée turque dans un communiqué.

L'attaque a débuté samedi à 22H30 locales (19H30 GMT) et a visé la région de Zap, près de la frontière turco-irakienne, précise le bref communiqué diffusé sur le site internet de l'armée turque.

L'armée turque n'a fourni aucune autre précision.

Depuis la mi-décembre, l'armée turque a bombardé à plusieurs reprises des positions du PKK dans le nord de l'Irak où sont retranchés depuis plusieurs années, selon Ankara, plus de 2.000 rebelles kurdes dans plusieurs camps.  (AFP, 8 juin 2008)

Three members of children's choir face to be tried for singing in Kurdish

Three children, members of the Diyarbakir Yenisehir Council Children's Choir, will stand trial for singing a march in Kurdish while performing in the U.S. The indictment, dated 3 April 2008, seeks the imprisonment of three children under the age of 18 for up to five years each.

The choir attended the World Music Festival in San Francisco between 3 and 7 October 2007, and there sang a march in Kurdish: "Ey Raqip".

The Diyarbakir Public Prosecutor's office opened a case against three members of the choir: Servan Yilmaz, aged 16; Gökhan Ok, aged 17; and Veysel Mamuk, aged 16. The indictment argues that the children sang with Kurdistan Workers' Party (PKK) flags in the background, and that the song they sang has been adopted as an official march by the PKK. The indictment quoted the defence statements of the children, and said that the children took to the stage in San Fransisco and sang "Ey Raqip" after their teacher, Duygu Özge Bayar, taught them the song in one day because the audience requested it.

The children's lawyer, Baran Pamuk, noted that the song was written by the Iranian-Kurdish poet, Dildar, 68 years ago. Pamuk says: "That song was accepted as the national anthem of the Mahabad Kurdish Republic, which was proclaimed in 1946 and lasted for one year, and it is now used as an official anthem by the Northern Iraq Kurdish Federal Government. However, it is not possible to accept that a poem written 68 years ago is the propaganda tool of an organisation. The founders of the organisation in question were not even born yet at the time the poem was written. There is no mention of that organisation in the song."

The teacher of the choir, Duygu Bayar, stated: "We shared our culture there, at the festival. We sang various songs showing the styles of Diyarbakir. Churches and the Pir Sultan Abdal Cultural Association contributed to our repertory of songs. If performing these songs is separatism, then we are guilty of promoting separatism."

The children are charged with "making propaganda for a terrorist organisation" and will appear in court on 9 June 2008.

For further information: antenna@superonline.com, sanar@antenna-tr.org, Internet: http://www.antenna-tr.org

The Kurds in Turkey and International Agreements

The Defend International held a press conference entitled "The Kurds in Turkey & International Agreements" on June 2, 2008, at the International Press Center in Brussels. Defend International president Widad AKRAWI, Professor Michael GUNTER, Editor Hans BRANSCHEIDT and Associate Professor Kariane WESTRHEIM evaluated as follows the legal situation of the Kurds as regards international agreements:

The Kurds in Turkey have signed a number of international agreements, in spite of that they are called "terrorists". By branding the Kurdistan Workers' Party (PKK) as "terrorist", Turkey seeks to insinuate that any Kurd who demands Kurdish rights is a "terrorist", even those who do so peacefully. This is illegitimate reasoning and will simply prevent any just settlement of the Kurdish problem in Turkey. Indeed even Turkey in the end will suffer from its intransigence which has forced the Kurds to fight for basic Kurdish rights. In the long run Turkey will be stronger by accepting and implementing these rights.

The fact that the EU has been persuaded to "list" Kurdistan Workers' Party on the terror-list is a major reason that the possibility of a peaceful resolution to the long conflict has been almost impossible and that the Kurdish people currently face unfair practices and grave violations of human rights.

International humanitarian law (IHL) distinguishes Non-International Armed Conflicts as conflicts between governmental forces and non- governmental armed groups [1]. The Third Geneva Convention of 1949 requires that combatants wear distinguishing insignias or uniforms to avoid the problem of confusion and permit the safeguarding of civilians. The PKK military forces wear uniforms, use traditional military operations, have military bases and fight in accordance with the laws and customs of war. Kurdistan Workers' Party has signed a list of conventions and international agreements.

With this in mind the conflict between the government of Turkey and the Kurdistan Workers' Party is a Non-International Armed Conflict. When an armed conflict is taking place, then IHL automatically applies and the "terrorism" label is both legally and factually incorrect.

Defend International and individuals listed under item Contacts at the end of this document welcome the recent decision of the European Court of First Instance ruling in Luxembourg on April 03, 2008 saying the 2002 decision to proscribe the PKK was illegal under EU law and it should be removed from the blacklist.

We appeal to de-list the Kurdistan Workers' Party as a terrorist organisation. The labeling is politically motivated; the decision has no basis in law.

The label of Kurdistan Workers' Party & IHL

On March 2008 International Committee of the Red Cross published a legal opinion on the definition of armed conflicts under IHL, the Red Cross highlights that IHL distinguishes two types of armed conflicts, namely [1]:

•    International Armed Conflicts, which exist whenever there is resort to armed force between two or more States, and
•    Non-International Armed Conflicts, between governmental forces and the forces of one or more armed groups (common Article 3 of Geneva, Protocol II) or between such groups only (common Article 3 of Geneva).

The Red Cross states "legally speaking, no other type of armed conflict exists" [1]. The armed confrontation must reach a minimum level of intensity and the parties involved in the conflict must show a minimum of organisation [1].

The two criteria of the Common Article 3 of Geneva are met:

•    First: The armed confrontation has reached a "minimum level of intensity"; in fact the government of Turkey has used military forces for several years, instead of police forces. Turkey is using tanks, airplanes, armoured vehicles and other military materiel. On several occasions Turkey's parliament authorized military incursion into Northern Iraq. All this confirms an armed conflict is occurring with varying degrees of intensity.

•    Second: the non-governmental group, in this case Kurdistan Workers' Party, must be considered as "party to the conflict", as they possess organized armed forces. They are under a certain command structure and have the capacity to sustain military operations.

The definition of Non-International Armed Conflicts in the Meaning of Article 1 of Additional Protocol II is also met. The Kurdistan Workers' Party exercises territorial control which enables them to carry out sustained and concerted military operations and to implement this Protocol.

The label of Kurdistan Workers' Party as a terrorist organisation is both legally and factually incorrect. This labelling flies in the face of international norms and established IHL. A fundamental rule of the international humanitarian law is that only certain designated individuals have the right to participate in an armed conflict, and those are entitled to combatant status. Combatant status means that a combatant can attack "enemy" soldiers without committing a crime.

This principle has been one of Customary International Law for centuries, as well as referred to in treaty-based humanitarian law such as Article 1 of the Hague Regulations.

Kurdistan Workers' Party meets all factual and legal tests for combatant status under IHL rules. The most important elements of the combatant status are as follows [2]:

•    Belonging to an organized armed unit or force which forms part of a belligerent party;
•    Serving under organized and responsible command;
•    Having a fixed and clear distinction from civilian persons (e.g. uniform or other emblems);
•    Carrying arms openly; and
•    Complying with the rules and laws of armed conflicts [6].

PKK combatants fight militarily openly on military battlefields. They have military bases both inside and in border regions of Turkey and fight in accordance with the laws of war. Kurdistan Workers' Party has signed the Geneva Conventions, the Additional Protocol I of 1977 and the Ottawa landmine treaty.

How to distinguish between terrorism and military operations

It is a well-known fact that during times of armed conflict, many countries refrain from a formal declaration of conflict; the strategy is the refusal to announce an armed conflict is even taking place. Typical of the tactics used by governments is to characterize the conflict as "terrorism" and "counter-terrorism" rather than armed conflict. This should be borne in mind when considering taking appropriate steps to recognize the differences between armed conflict and terrorism.

To label Kurdistan Workers' Party as a terrorist group flies in the face if all reason because terrorist groups are not wearing uniforms or emblems, that identify them as fighters, do not carry weapons openly, and do not use the traditional military operations as does the Kurdistan Workers' Party. In marked contrast, terrorist organizations are clandestine, don't have specific military bases; they employ terrorist operations and carry out criminal acts to ensure mission accomplishment because they are unable to function as military forces.
(…)

Minority groups in Turkey

The only minority groups recognized by Turkey at the time of the Treaty of Lausanne were Armenians, Bulgarians, Greeks, and Jews [3]. Only recognized minorities have the right to open church-owned private schools in Turkey [3]. Despite their privileged status, recognized minority groups still face a number of challenges, including the Minorities Committee's unappealable authority over religious groups; the limitation of clergy to Turkish nationals; and the lack of state funding [3].

These challenges are faced by the recognized groups. What about the unrecognized?

Racial discrimination against unrecognized groups like the Kurds

Any hasty review of the general situation in Turkey shows that for almost the past 80 years the majority of Kurds have learned the Turkish language, and Kurdish males over the age of 20 have performed military service in a state that does not recognize the existence of the Kurdish ethnicity. Hence the Kurds in Turkey are denied rights granted to other recognized minority groups [4]. Efforts to organize themselves politically or even culturally are seen as offences against the Turkish State, a violation of its law. Under EU pressure, Turkey has granted Kurds limited rights for broadcasts and education in the Kurdish language, but critics say the measures do not go far enough [4].

Kurds who are subjected to human rights abuses cannot say they have been targeted purely on the basis of their ethnicity, because "discrimination", in legal terms, doesn't exist in Turkey with regard to Kurds. The non-discrimination provisions of the Turkish Constitution are at present ineffective in practice in protecting individuals against discrimination based on racial or ethnic origin.

In this way the Kurds are denied basic principles of their co-existence in society and of human rights such as effective prohibitions against discrimination based on race.

This policy has existed in Turkey for decades, and after decades of peaceful activities the Kurds were left with no alternative, but to defend themselves. However, the Kurdistan Workers' Party has declared unilateral cease-fire several times as a way to find a peaceful political solution to the Kurdish question in Turkey.

Defend International believes that unarmed peaceful methods, dialogue and negotiation, no matter how difficult and frustrating the process may seem are the only way to bring lasting peace that both Kurds and Turks deserve.

Violations of IHL committed by the government of Turkey

During the nearly 24 years of sustained armed conflict, the Turkish government has reportedly carried out serious violations of IHL:

1. The use of chemical weapons

Sussex/Harvard Information Bank on Chemical and Biological Warfare Armament and Arms Limitation, noted that "Turkey was reported to have used chemical weapons against Kurdish separatists in 1988".

There have been numerous allegations by Kurdish villagers that the Turkish military had used chemical weapons during military operations against Kurdistan Workers' Party. For example, on February 23, 2006 chemical weapons were allegedly used between the villages of Bakwan and Guriza in the Dargecit District of Mardin.

2. Torture, summary execution & disappearances of Kurds

Countries that have signed the UN convention Against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment have committed themselves not to use torture or other inhuman treatment or punishment on anyone for any reason or under any circumstances. Turkey signed this convention on January 11, 1988, ratified it on February 26, 1988 and it entered into force on February 1, 1989.
Yet many deaths in custody and countless reports of torture remain uninvestigated. Turkish authorities frequently claim that deaths in custody are suicides.

3. Verification of violations in this conflict

The verification is a big challenge because the Turkish authorities deny access to international impartial monitors. The 1995 death of journalist Safyettin Tepe in custody and the 1994 death in detention of Can Demirag were ruled suicides [5].

Over 52 journalists covering the Non-International Armed Conflict between the government of Turkey and Kurdistan Workers' Party have been killed, including Mehmet Sait Ertin, Halit Gungen, Nazim Babaoglu & many others.

According to 2007 Annual Report by Reporters Without Borders, Article 301 is used frequently "against journalists, writers and intellectuals mentioning sensitive topics such as the Armenian massacres and the Kurdish question". "At least 65 people, including many journalist and writers, have been prosecuted under" this article.

4. Violations of the rights of POWs

Captured combatants have been shot summarily, tortured and denied all POW rights.

5. Interference with Humanitarian Aid

The Turkish government forces have carried out unjustifiable actions such as purposeful targeting of civilians in Kurdish areas, forcing them to flee and then blocking off access for humanitarian assistance. Indeed, the lack of access to basic necessities like food and medicine as a result of blockades is listed as an element of the crime of extermination under the Statute and Elements of the International Criminal Court. [Rome Statute of the International Criminal Court, Article 7 (1) & (2)].

6. Wanton destruction of civilian property

In its rulings, the European Court of Human Rights found the government of Turkey guilty of burning and other destruction of Kurdish villages and the disappearance of some of its inhabitants in violation of the European Convention of Human Rights & Fundamental Freedoms & Protocol No. 1.

Turkey's political and economic motives

The seriousness of these violations led Turkey not to acknowledge that a non-international armed conflict exists in the South-eastern region. The government managed successfully to attempt to label the Kurdistan Workers' Party to:
 
•    Avoid any judgment on its military actions under IHL rules;
•    Avoid international censure;
•    Avoid application of IHL to this conflict;
•    Receive indemnification for the damage caused by opposition forces in terms of insured military targets; and to
•    Receive support from foreign donors, who mostly restrict aid during periods of armed conflict or only allocate funds to combat "terrorism".

In an interview UN Special Rapporteur on the Protection and Promotion of Human Rights Matrin Scheinin pointed out that "in very many countries the notion of terrorism is being used for political purposes to stigmatize political opponents and this takes many forms" [7]. One form is when a government "is simply trying to get away with the persecution of its opponents by calling them terrorists, even though never there was any single act of terrorism"[7].

Regardless of Turkey's political and economic motives, the key point is that when an armed conflict is taking place, and if somebody resorts to the use of armed forces, whoever they are, then IHL automatically applies and the "terrorism" label is wrong.

Conclusion

For political and economic reasons Turkey led efforts to list the Kurdistan Workers' Party on the terror list. The government seeks to make it illegitimate and thus subtly question the motives of all Kurds living in Turkey as well as the diaspora who argue for Kurdish social, cultural and political rights as Kurds and Turkey even suggest that they too must be "terrorists".

Protocol I of the Geneva Convention is an attempt to give armed groups some basic rights and it protects certain rights of Kurdistan Workers' Party members; the Turkish state has a legal obligation to obey, but has not.

This analysis illustrates that the use of the "terrorist" label contrasts with international humanitarian law, thus a delisting process should be initiated as soon as possible. We hope that the European countries will remove Kurdistan Workers' Party from the blacklist in line with international humanitarian law. In addition this will enable proper review of the conflict under applicable humanitarian law norms; will facilitate negotiation; will enhance the democratic process and discourage the use of force and arms in Turkey towards the achievement of peace and security in the region.

Finally, we would like to point out that respect for international agreements and promoting human rights and democracy are essential components of peace-building throughout the world. Civil Society organisations can take part in helping societies to build peace.

The fact is undeniable: this debate is necessary and important. It is high time the international community discuss the human suffering caused by labelling the Kurdistan Workers' Party. Our vision is to create needed environment where peace can become achievable. 

References:

[1] How the Term “Armed Conflict” is Defined in International Humanitarian Law? International Committee of the Red Cross, March 2008
[2] Miskolc Journal of International Law
[3] Minority Rights in Turkey, Brigham Young University Law Review,  2007  by Yildiz, Ilhan.
[4] Associated Press, April 10, 2008
[5] Turkey Country Report on Human Rights Practices for 1996, U.S. Department of State
[6] The Hague Regulations concerning the Laws and Customs of War on Land,  Article 1.
[7] Interview with UN Special Rapporteur Martin Scheinin by Sandro Cruz, The Voltaire Network, 10 July 2007.
The Geneva conventions: the core of the international humanitarian law
Hague conventions, convention with respect to the laws and customs of war on land
Guiding Principles on the Right to Humanitarian Assistance
The European Convention of Human Rights & Fundamental Freedoms & Protocol No. 1
The Ottawa Treaty or the Mine Ban Treaty
International Convention on Civil and Political Rights
International Convention on Economic, Social and Cultural Rights
Rome Statute of the International Criminal Court
The Universal Declaration of Human Rights
UN convention Against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment

(E-mail: widad@defendinternational.org)

Alinak sentenced for praising Deniz Gezmiş and Musa Anter

The speaker of Kars City Council Mahmut Alınak was sentenced throught “Commended Criminal” by his electronic post to Kars Local Government that he demanded names of Deniz gezmiş, Vedat Aydın and Musa Anter can be named to streets, parks, avenues.

Mahmut Alınak attened to his case which was followed by Kars Magistrate Criminal Court and said “ I am on trail concerning my petition about naming of Deniz Gezmiş, Musa Anter and Vedat Aydın to streets, however General Mustafa Muğlalı who was in charge with shooting of 33 villagers in 1944 named to a military quarters although he was adjudicated to life sentence.

Mahmut Alınak was sentenced to pecuniary punishment and he was fined to 500 YTL.

But Alınak announced that freedom is not something that you can but with money and he refused to pay. (antenna-tr.org, June 5, 2008)

Manifestation grandiose pour la paix à Istanbul

C'est pour la première fois en Turquie, plus de 100.000 personnes venues de tout le pays se sont réunies à la "manifestation pour la paix" du
1er juin 2008, organisée par le Conseil pour la Paix de Turquie (TBM) dans la grande place de Kadiköy (Istanbul) pour réclamer une solution démocratique et pacifique au problème kurde.

Beaucoup de représentants d’ONG et de mouvements populaires, syndicalistes, écologistes, écrivains, journalistes et plusieurs députés du DTP se trouvaient dans ce rassemblement avec les pancartes et les casquettes portant un seul slogan, "Ca suffit!".

Pınar Yanardag, porte-parole de la jeunesse pacifiste turque, a déclaré: "La guerre nous vole notre liberté. Nos droits démocratiques sont confisqués sous le prétexte d'assurer la sécurité. Ceux qui luttent pour la paix et la liberté subissent des poursuites judiciaires. La guerre nous enlève le droit de vie. Ugur Kaymaz, Mizgin Özbek, Enes Ata sont les tristes sacrifices enfants de cette guerre. Ils ne sont pas seuls à avoir perdu la vie. Des milliers de cadavres non-identifiés se reposent sous cette terre, victimes de cette guerre… Aujourd'hui nous nous sommes réunis pour réclamer une paix stable. Nous tenons dans nos mains la possibilité de la paix. Je veux un avenir où je pourrais vivre en toute fraternité. Je sais que nos amis kurdes ont beaucoup de chose à partager avec nous en dehors de la souffrance et de la mort. Je veux un avenir où je pourrais partager leur bonheur. Je veux un avenir où dans les livres scolaires seront traités les romans de Mehmet Uzun dans leur langue maternelle. Je veux un avenir où seront chantés les chants de Şivan Perwer tout comme ceux de Sezen Aksu. Je veux un avenir où je serai fier de vivre en fraternité entre les Kurdes et les Turcs."

Au nom de la jeunesse kurde, Ömer Özcan a déclaré: "Nous nous sommes retrouvés aujourd’hui pour le but de parler de la paix. 24 de nos années sont passées sous les armes de la guerre. De nouvelles générations s'élèvent sous l’ombre de la guerre. A partir de ce jour, nous ne voulons plus vivre dans une géographie où les opérations militaires, les affrontements et la guerre sont au pouvoir… Je demande un monde où je pourrai vivre en paix. Je ne souhaite pas vivre au centre de cette guerre qui a gagné ampleur depuis les années 90."

Murat Çelikkan, représentant du comité organisateur, après avoir remercié toutes les personnes qui ont contribué à l’organisation de ce rassemblement, a rappelé: "Nous sommes ici pour réunir nos forces afin de crier haut et fort d’une seule voix 'solution et paix'. Nous revendiquons une solution. Nous savons parfaitement que les affrontements, l’évacuation de villages, l’isolation et la colonisation ne sont pas de solutions durables. Ce n’est pas la guerre ni les affrontements que nous voulons, c’est simplement la création de dialogue que nous souhaitons. Nous ne voulons pas perdre notre voix dans l’obscurité. Est-ce que le problème est hors des frontières ? Non... Pourquoi cherchons-nous le problème en dehors de nos frontières. La solution est ici. La solution est dans la revendication des millions de personnes scandant le slogan 'je veux la paix'."

Ayhan Bilgen, représentant du Conseil pour la Paix,  a dit: "Les revendications du peuple kurde ne sont pas seulement pour les Kurdes eux-mêmes, il s'agit d'une demande pour plus de liberté, plus de justice, et pour une véritable démocratie en Turquie. Le Conseil pour la Paix s’est créé pour le but de développer une langue commune pour les revendications de paix. On s’est mis en route pour la création d’une paix durable et commune, car tant que la vraie justice et la liberté ne sont pas d’actualité, rien ne sera réalisable. Pour un nouvel accord communautaire, un nouveau projet de paix et pour la création d’une nouvelle force, nous sommes tous obligés de se réunir et de mettre la main au cœur. Ça suffit! Nous ne voulons pas la mort, mais une véritable solution. Nous invitons tout le monde à élever la voix ensemble pour une solution pacifique et juste à la question kurde."

Manifestation de solidarité à Cologne

Parallèlement à la manifestation en Turquie, plus de 500 manifestants se sont réunis
le 1er juin 2008 à Cologne pour un rassemblement de solidarité organisé par le Conseil européen pur la Paix /Turquie (ABM).

Lors de la manifestation devant la cathédrale Dom, la représentante des mères de la Paix, Rojin Şimşek; le conseiller communal de Cologne, Jörg Detjen; le député fédéral (Links), Paul Schäfer; un représentant du réseau allemand pour la Paix ainsi que deux portes-parole du Conseil européen pur la Paix /Turquie, Mehmet Sahin et Murat Çakır ont exprimé le soutien des pacifistes en Allemagne aux défenseurs de la paix en Turquie.

En rappelant qu'Istanbul et Cologne sont deux villes sœurs, Jörg Detjen a dit: "Comme les manifestants de la ville soeur Istanbul, nous réclamons nous aussi ce jour à haute voix: 'Ca suffit! Une immédiate solution démocratique à la question kurde!"

Mehmet Sahin, porte-parole de l'ABM a déclaré: "La question kurde attend une solution équitable depuis 80 ans. Depuis des années, on a essayé de résoudre cette question par violence, par la criminalisation de la guérilla en la déclarant 'terroriste'… Des dizaines de milliers ont péri, des millions ont été déportés, des milliers de villages incendiés et détruits. Aujourd'hui, à Kadiköy et à Cologne, nous nous sommes réunis pour la paix. Nous appelons l'Union européenne à jouer un rôle constructif pour la démocratisation de la Turquie et pour une solution pacifique à la question kurde."

Le député fédéral Paul Schäfer: “L'Allemagne a envoyé gratuitement des milliers de panzers de la RDA. Aujourd'hui les Allemands ne sont pas sensibles à la question kurde. L'Allemagne doit revoir sa politique relative à la Turquie. L'Etat turc n'a jamais répondu positivement aux cessez-le-feu. Chaque question qui surgit en Turquie a un impact inévitable en Europe. C'est la raison pour laquelle la création de Conseil européen pour la Paix est très importante. Si l'on cherche une solution durable, il faut absolument éviter la violence et la répression."

La  manifestation s'est terminée après les interventions au nom du Réseau allemand pour la Paix et du Comité coordinateur du Conseil européen pour la Paix. (ANF - Kurdish-Info, 1er juin 2008)


Minorités / Minorities

Hrant Dink’s First And Only Book Is Published

International Hrant Dink Foundation has published Hrant Dink’s book titled “İki Yakın Halk İki Uzak Komşu” (Two Close People Two Far Neighbors), which Dink had written, before he was murdered, for Foreign Politics Program of the Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV).

Etyen Mahçupyan, who prepared the book, said in the preface he wrote that “This book is an invitation…invitation to the heart, to love, to the conscience, to all of humanity…This is a memento of a man of action who made his mark on our souls, who soften up all of us with a single touch…”

According to Mahçupyan, what the director of the Foreign Politics Program Mensur Akgün expected from Dink was “a balanced monographic text towards solution, dealing with the dimensions of the relations between Turkey and Armenia, but at the same looking at the relations between Turks and Armenians in the background as well.” However, Dink realized that Akgün would not have found the text he had written in 2005 suitable. In fact, Akgün asked for some changes in the book that he thought was a “bit” far from the distant approach that was asked. Later Hrant Dink was taken from us.

When Akgün said that publishing this book was a matter of a debt of loyalty and that it was more fitting that the International Hrant Dink Foundation published it, the book became published under the editorship of Mahçupyan.

Mahçupyan writes in the preface, “It is difficult to believe, but this book had completely gotten out of my mind. Perhaps losing Hrant had forced my inner world reject everything that was connected to him, fearing that he would be replaced. However, in time, this book became one of the means of healing my soul.”

Dink tells in his book how important the relations between Turkey and Armenia are for the solution of the “Armenian Problem”, the disagreement in the Turkish-Armenian  “lack of any connection”.

The book includes the complete text of Dink’s famous speech titled “Su çatlağını buldu”, which was given at BilgiUniversity, the text of Armenian Foreign Minister Vartan Oskanyan’s 2005 call to Turkey and Dink’s speeches given at the commissions in the Turkish Parliament.

The responsibility of filling in the blank pages

While dedicating the book to the Armenian people, who, after living on this land as a productive people for thousands of years, were, during those painful years, taken away from the land where they used to live and their ties with life and the civilization they created were ripped off, and to all the innocent Anatolians, whether Armenian, Turkish or Kurdish, who lost their lives during this period, Dink adds the following:

From the perspective of the Turkish-Armenian relations, our common destiny that began the centuries ago and that will go for centuries is once more right before us.

Our ancestors filled in their own pages more or less.

The real problem is how we will fill in the blank pages today.

Are we going to behave like those responsible for the great catastrophe or like those who have taken their lesson and are trying to fill in the pages like civilized people? This is the greatest responsibility put in front of us.

Those who escape from this responsibility or those who still want to fill in the pages with bad and painful incidents are actually not any different from those who are responsible for those pains suffered in the past.

We, those who feel responsible, must not allow them monopolize the job of filling in these pages.

Dink’s book is an important source for those who want to fill in the blank pages in a different way, for those who care about this. At the same time, as another example of his ability to enter dialog even with those who were trying to shut him up through harsh means, it is an invitation to everyone. (BIA, June 27, 2008)

Finally O.S. Is Eighteen, Dink’s Trial Will Be Open To The Media

O.S., the accused in the murder trial of Hrant Dink, the founder and chief editor of Agos, the Armenian- Turkish weekly, who was slained on January 19, 2007, will be eighteen years old on June 28, Saturday, and therefore the hearing on July 7 will be open to the media and the public.

The Judiciary Medical Institution (the coroner’s jury) had inspected the bone information of the accused and had determined that he was not seventeen, but nineteen on the day of the murder. However, the court had refused to take this information into consideration. 

The accused was born on June 28, 1990, according to the records of Zeynep Kamil hospital and therefore he will be eighteen on June 28.

The next hearing of Dink’s murder trial will be at the İstanbul 14th High Criminal Court on July 7.

Since the confidentiality decision of the previous hearings will be removed, the media will be able to publish the statements of the accused. (BIA, June 24, 2008)

Deux journalistes de l'hebdomadaire arménien Agos acquittés

La deuxième chambre du tribunal correctionnel de Sisli à Istanbul a relaxé, le 18 juin 2008,  le propriétaire principal de l'hebdomadaire arménien Agos, Serkis Seropyan, et son rédacteur en chef, Aris Nalci. Ce jugement intervient alors que le 26 mai dernier, le procureur Isa Dalgiç avait requis trois ans de prison contre les deux journalistes. Le 16 janvier, ils avaient été convoqués et sommés de payer une amende de 23 500 euros pour "tentative d'obstruction à un procès équitable" (article 288 du code pénal), ce qu'ils avaient refusé, ouvrant la voie à un procès.

"Nous nous réjouissons de la relaxe des deux journalistes. Cependant, les poursuites engagées contre eux révèlent que l'assassinat de Hrant Dink n'a pas suffi à dissuader tous ceux qui considèrent comme criminelle la simple évocation d'un fait historique comme le génocide arménien. Cette pression sur la société au moyen de poursuites contre les journalistes doit cesser", a déclaré Reporters sans frontières.

Serkis Seropyan et Aris Nalci étaient passibles de trois ans de prison pour un éditorial intitulé "L'ardoise intelligente", publié dans Agos le 9 novembre 2007. L'article critiquait la condamnation de Arat Dink - fils du journaliste Hrant Dink, assassiné le 19 janvier 2007- et de trois autres membres de la rédaction d'Agos à un an de prison avec sursis pour avoir reproduit les propos tenus par Hrant Dink lors d'une interview accordée en 2006 à l'agence de presse britannique Reuters. Il avait alors parlé du génocide arménien.

Dans son réquisitoire du 26 mai dernier, le procureur de la République, Isa Dalgiç, avait réclamé la condamnation des deux journalistes. Le 18 juin, le nouveau procureur, Mucahit Ercan, a demandé leur relaxe, jugeant que le contenu de l'article incriminé "restait dans le champ du droit à la liberté d'expression".

À la sortie du palais de justice de Sisli, l'avocat d'Agos, Kemal Aytaç, s'est réjoui de la décision tout en dénonçant les pressions que continuent de subir les journalistes. "Ce procès ne devait même pas avoir lieu. Les relaxes le prouvent. Bien que vous soyez innocenté par les tribunaux, le fait d'être traîné en justice n'est pas sans conséquence. Certains, tel Hrant Dink, l'ont payé de leur vie", a-t-il déclaré. (RSF, 19 juin 2008)

An open letter to people of Anatolia

Journalist Ece Temelkuran followed the path of curiosity, a principle sine qua non for journalists, and decided to get to know the Armenians, a people to whom she, like many Turks, was largely indifferent throughout her life, consciously or subconsciously labeling them the "other." 

After making this crucial decision, Temelkuran's first step was to pay a visit in 2006 to Yerevan, the capital of Armenia, Turkey's neighbor country beyond the closed border gates. She spent eight days in Yerevan, chatting with locals and experiencing everyday life in the ancient city.

Following her trip to Armenia, Temelkuran decided to also meet members of the Armenian Diaspora, a prominent group in the media known for its firm attitude towards the problems between the Turks and the Armenians. She flew to Paris and Los Angeles where she met with some diaspora members through connections provided by journalist Hrant Dink, the assassinated editor-in-chief of the Istanbul-based Turkish-Armenian bilingual weekly Agos.

Temelkuran told the story of her one-and-a-half-year long journey to Yerevan, Paris and Los Angeles in her book "Ağrı'nın Derinliği" (The Depth of Ağrı), which was recently published by Everest Publications.

For Temelkuran, Armenians construct their identity based on their past suffering while Turks construct a future for themselves by not remembering the bitter events of the past. She describes her book as a long letter written to those who once had to leave Anatolia but still feel connected to it from the bottom of their hearts.

Temelkuran said she has received many threats since her book was published, "but this does not make me feel scared. If I set the sail for a purpose, then, I have no chance to feel scared. Some should do some things for reconciliation of the two peoples, the Turks and the Armenians," she said.

In line with the publication of Temelkuran's book, an exhibition was opened in an old tobacco storehouse in Tophane. The exhibition, where photographs taken by photojournalist Yurttaş Tümer of the daily Milliyet are displayed, will be open until June 20.

Inspired by Gabudikyan in finding a name for her book

Soon after she arrived in Yerevan, Temelkuran met Silva Gabudikyan, a legendary figure in Armenian poetry. She interviewed Gabudikyan about Turkish-Armenian relations. Temelkuran named her book "Ağrı'nın Derinliği" because she was inspired by a remarkable statement Gabudikyan made during the interview: "Madam, 'Ararat' (The Mount Ağrı) might be a matter of height for you but of depth for us," in reference to the profundity of the meaning attributed to the Mount Ağrı by Armenians.

Shortly after her interview with Temelkuran, Gabudikyan passed away at the age of 86. She was a poet known in Armenia for her dissident identity.

"Before going to Armenia, I had no image in my mind of the people of this country," said Temelkuran. "Unfortunately, a young Turk whose mind is inculcated with the teachings of the official ideology of the Turkish nation state does not know much about the Armenians beyond his or her feelings of hostility against them." Temelkuran describes this phenomenon as systemic ignorance, and said, despite her inquisitive spirit as a journalist, she never attempted to search about the Armenians for many years due to a lack of curiosity about the topic.

Questioning Turkish nationalism

"On my way to Armenia, my biggest wish was not to involve in any debates on the events of 1915," said Temelkuran. "This was because my aim is not to look back, but to focus on the future because I believe constantly revolving around the same debates on the bitter events that marked the past would make no better the both societies," she noted. Yet, she said she did pay a visit to the museum in Yerevan honoring the alleged Armenian genocide. "The Turkish side in me was fighting with the other half of me. But still, I listened quietly to what was told. And this was really very difficult for me," she said, pointing to her internal conflict during her visit to the museum.

Loneliness and the feeling of belonging nowhere

"On the way to Paris and Los Angeles I was assuming I would meet some hard nosed people that are called the diaspora Armenians," said Temelkuran, adding all her thoughts were turned upside down after the trips she made.

"During my interviews, I witnessed that even the most strict French or American Armenians began to sob when we started talking about the lands he or she was born," she said, noting she overcame all her preconceptions about the Armenians during her experiences in Paris and in Los Angeles. Now, it is time to develop dialogue and compromise; it is just too difficult to live with this cult of pain anymore; we must overcome it, she underlined.

Temelkuran explained her goal in carrying out her study, saying, "My endeavor is to appeal the Turkish youth who hates the Armenians for they do not know about the bitter events that happened in the past." (Turkish Daily News, VERCİHAN ZİFLİOĞLU, June 16, 2008)

European Parliament Conference Highlights Assyrian Suffering in Iraq

On Wednesday 11 June 2008 more than 100 guests attended a conference at the European Parliament in Brussels on the situation of the Assyrians in Iraq. The event was organized by the Assyria Council of Europe in cooperation with the European Peoples Party-European Democrats, the biggest bloc in the European Parliament, and touched on crucial issues and questions regarding the plight and future survival of Iraq's indigenous people. Subjects discussed included the plight of Assyrian IDPs throughout Iraq, Art. 125 of the Iraqi Constitution and the protection of minorities, territorial and extra-territorial federalism, the situation of other Iraqi minorities, and EU aid to Iraq. The general consensus throughout the conference was that the situation of the Assyrians in Iraq is precarious and more must be done by the international community, including the EU, to protect the Assyrians.

His Eminence the Ambassador of Iraq to Brussels, Mr. Mohammed Al-Doreky, made it clear that it saddens him when Assyrians leave Iraq and that as the indigenous people of the land they have a right to remain on their ancestral homeland. In a very thought-provoking analysis, Dr. Willy Fautre of Human Rights Without Frontiers also discussed whether territorial federalism alone in Iraq will suffice to protect its minorities or whether there needs to be some kind of extra-territorial federalism also to ensure the survival and protection of minorities wherever they reside in the country. Mrs. Pascale Warda of the Hammorabi Human Rights Organization and the former Minister of Migration and Displacement, was adamant that the Iraqi government must do more to ensure the protection of the Assyrian Christian community and reminded all the participants that since 2003 at least 44 churches have been bombed throughout the country.

In addition to a good number of MEPs present at the conference, there were also representatives of various NGOs, journalists and representatives of other Iraqi minority communities. Furthermore, His Beatitude the Bishop of the Syriac Orthodox Church in Belgium, Severios Hazail Soumi, together with the Syriac Orthodox Church Bishop of Mosul, Severios Hawa, was also present at the event. In particular, His Beatitude Hazail Soumi asked the panelists why a safe haven in Iraq isn't being created for the Christians whereas in the 1990's steps were taken to protect the persecuted Kurdish and Shiite communities of Iraq. Mr. Ninos Warda, ACE Project Director stated that, 'This event has been a profound success because it has raised the profile of the suffering of the Assyrians in Iraq in an institution which has on many occasions released resolutions expressing its concern for the suffering of these people.' (www.aina.org, June 12, 2008)

Another Officer Admits They Knew Dink Would Be Murdered

In accordance with the investigation into the negligence of Trabzon gendarmerie authorities in Hrant Dink’s murder, Trabzon Criminal Court  heard Captain Metin Yıldız’ testimony. He too accused his superior Trabzon Gendermarie Commander Colonel Ali Öz.

Captain Yıldız told in his statement at Bolu Criminal Court on June 9 that “We conveyed the information that Yasin Hayal had been planning a murder to Ali Öz a year before it occurred.”

Cinmen: Öz  was the most senior officer among them and he did not take precautions

Ergin Cinmen, one of Dink’s lawyers, who witnessed the disposition together with the lawyer Hakan Bakırcıoğlu, stated that Yıldız expressed words proving that he was aware of the warnings and that this information was conveyed to Ali Öz both directly and while he was in a meeting with other gendarmerie personnel.

Finding these statements “very important”, Cinmen made the following explanation to Bianet: The most senior officer in Trabzon was Öz. Even though the Gendarmerie had known the murder a year before it occurred, it turned up that he did not do anything.”

Yıldız: I told Colonel Öz a year before the murder

By saying that they received the initial information in summer of 2006, Yıldız confirmed the statements that were taken from the other officers who had told that the intelligence received from the gendarmerie informant Coşkun İğci, who was also Hayal’s brother-in-law, was discussed during a meeting of the gendarmerie authorities.

“I told my commander Öz that the staff on duty had informed me that Yasin Hayal who planted a bomb at McDonalds in 2004 was making plans to kill the journalist Hrant Dink who lived in İstanbul. After listening to me, he told me that we would discuss this matter later and then we ended the meeting.” 

Öz added that he reminded the subject to Öz again two days later when he was called to his office to present the daily work and then, on January 19, 2007, he watched the murder on TV.

Both the defendants and the witnesses blamed Öz

During their depositions at the 2nd Criminal Court of Peace of Trabzon on March 20, chief master sergeant Okan Şimşek and master sergeant Veysel Şahin told that they had received the information that Dink was going to be murdered from Coşkun İğci and conveyed it to the Gendarmerie Regiment Commander Colonel Ali Öz.

Following this, Trabzon 2nd Criminal Court of Peace asked on March 20 for the statements to be taken from Ali Öz, Hüseyin Yılmaz, Metin Yıldız, Ali Oğuz Çağlar, Hüsamettin Polat, Gazi Günay, Gökhan Aslan, Hacı Ömer Ünalır, Uğur Erdoğan ve Önder Aras.

Chief Master Sergeant Uğur Erdoğan, who gave his statement in Iğdır, said that he saw the accused petty officers Şimşek and Şahin collecting information about the newspaper Agos and Hrant Dink from the internet, and heard them saying that there really was a Hrant Dink and a newspaper named Agos.

Chief Master Sergeant Aslan, who gave his statement in Bitlis, said that during a conversation with each other a few days after the murder, the accused petty officers had mentioned that they had received the information that Hrant Dink was going to be murdered before the actual murder and that they had conveyed this information to their superiors. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, June 13, 2008)

The Malatya Massacre Trial Introduces New Charges

In the last hearing of the murder trial of German citizen Tilman Ekkehart Geske and Turkish citizens Necati Aydin and Ugur Yüksel, who were brutally murdered at the Zirve Publications building in Malatya, in eastern Turkey, on 18 April 2007, the court decided to allow the children of Suzanne Geske, Tilman Geske’s wife, and Şemse Aydın, Necati Aydın’s wife, to watch the proceedings.

All the accused, whether arrested or not, were at the seventh hearing of the case at the 3rd High Court of Malatya yesterday (June 9). While the unarrested accused Kürşat Kocadağ and Mehmet Gökçe were present at the court, the arrested accused Emre Günaydın, Salih Gürler, Cuma Özdemir, Hamit Çeker and Abuzer Yıldırım were brought in from Malatya E Type Prison.

None of the accused had accepted that they had taken place in the massacre in the previous hearings on April 14 and May 12; they had told that they were there since they were afraid of Günaydın and they did not tie or stab anyone.

In order to eliminate the inconsistencies, the court read the statements of the accused to them in the morning hearing. Moreover, the court introduced additional charges of “violent seizure” and “looting,” reading them to the accused as well.

The five defendants are accused of murdering the three Protestants, Geske, Aydın and Yüksel, in Malatya on April 18, 2007.

Günaydın, one of the accused, was injured while trying to escape from the balcony. The other arrested defendants accuse Günaydın, who was arrested after his treatment, for organizing the incident. (BIA, June 10, 2008)

Larnaca a inauguré le Monument dédié aux victimes du Génocide des Arméniens

Le 28 mai dernier a été inauguré sur le front de mer de Larnaca le Mémorial Arménien sur instigation de la Fondation Kalaydjian avec le soutien du Président de la République Chypriote, le Conseil municipal et le Maire de Larnaca, Andreas Moyseos.

L’œuvre monumentale façonnée par le célèbre sculpteur grec Georgios Kalakallas a été dévoilée par le Président Demetrios Christofias. Elle se situe précisément à l‘endroit même où des dizaines de milliers de réfugiés arméniens, fuyant la persécution turque pendant le génocide de 1915-1923, foulèrent pour la première fois le sol Chypriote.

Le Président chypriote a souligné à cette occasion l’intégration des arméniens, qui se sont enfuis de Turquie et sont arrivés dans l’île. Il a loué leur esprit d’entrepreneur couronné de succès.

« Ce site est très symbolique ; c’est là où les premiers arméniens, qui se sont enfuis pour sauver leurs vies en 1915, ont posé le pied sur l’île ».

« Ce mémorial est l’expression de la satisfaction montrée par le peuple chypriote, de son hospitalité et de son appui aux Arméniens qui ont depuis fait de Chypre leur maison » a dit le Président quand il a dévoilé le mémorial dans la ville de Larnaca.

Christofias a réitéré son respect et sa solidarité aussi bien que les sentiments profonds d’amour envers la communauté arménienne notant que Chypre leur a offert un nouveau départ et a été un refuge dans les temps difficiles.

Il a terminé ses remarques en assurant la communauté arménienne qu’il continuera à lutter pour un meilleur avenir pour le pays et tout le peuple.

L’Ambassadeur d’Arménie Vahram Kazhoyan a déclaré pour sa part : « il y a 93 ans l’Arménie était dans la tragédie. Un génocide avait déjà commencé sur le territoire de l’Arménie historique. Il y a 93 ans nous pleurions et nous pleurons toujours les victimes, la mémoire des victimes du génocide qui a commencé le 24 avril 1915 ».

Cependant a-t-il ajouté « l’Arménie a survécu et aujourd’hui est un jour de festivités pour l’Arménie, c’est un grand jour férié pour l’Arménie, c’est aujourd’hui la renaissance de notre première République en 1918. En mai 1918 après la victoire dans les trois principales batailles contre la Turquie Ottomane les arméniens ont établi leur première République après 700 ans de soumission ».

« Après beaucoup de difficultés nous avons survécu grâce à l’aide de nos amis et parmi ces amis il y avait Chypre. Le peuple chypriote qui a aidé l’Arménie depuis les premiers jours du génocide et qui a été parmi les premiers pays qui ont reconnu le génocide officiellement en 1982 » a-t-il précisé.

L’Arménie et Chypre depuis l’indépendance de l’Arménie il y a 70 ans ont été dans l’arène internationale, comme des amis s’aidant avec beaucoup de compréhension a-t-il noté.

« Je suis sûr que le monument dans la promenade de Larnaca deviendra non seulement un des principaux monuments consacrés au génocide arménien dans le monde entier, mais je suis confiant que cela deviendra un des beaux points de repère de Larnaca » a-t-il ajouté et remerciant la Municipalité de Larnaca et le gouvernement de Chypre.

Les plaques commémoratives enserrant le Mémorial sont gravés en Arménien, Grec, Anglais et Turc. (armenews.com, 7 juin 2008)

Turkish Revenge Brigade Threatens Minority Rights Defender Baskın Oran

Despite the police protection and the trial these attacks receive, the intellectuals continue receiving death threats after the murder of Hrant Dink.

After his acquittal by the court for the case about the “Minority Report and the Cultural Rights Work Group Report”, Prof. Dr. Baskın Oran, a former member of the Human Rights Advisory Board of the Prime Ministry (BIHDK), has been threatened by the Turkish Revenge Brigade (TİT)with an e-mail sent on May 30.
There is swearing at Baskın Oran and Armenians in the message 

Baskın Oran, who filed complaints regarding similar threats previously, told Bianet that since the name of the organization in the e-mail was seen in connection with other incidents, he was planning to file a complaint through his lawyers today (June 4).

The message, which was sent from zerkama@hotmail.com, claims that he will be the new target. There is swearing at Oran and Armenians in the message as well.

The name Turkish Revenge Brigade, which was responsible for the assassination of Akın Birdal, who was the president of the Human Rights Association (İHD) in 1998,  have appeared on threat messages to İstanbul “Free Radio”, the artist Ferhat Tunç and the lawyer Eren Keskin.
Since it was an “abstract claim”, he was not protected; now a police officer protects him

Although Baskın Oran’s pervious complaints regarding the death threats were ignored as “abstract claims”, he was given police protection after the murder of Hrant Dink.

A person who sent Oran similar messages will be on trial today (June 5) at the 4th Court of First Instance of Ankara. However, Oran thinks that he will be acquitted of the charge, since the internet coffeehouse, from where the message was sent, was not registered.

Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu, the publisher Necati Abay and the lawyer Eren Keskin are among those who were tried for their thoughts.

It was announced by the Minister of Justice Mehmet Ali Şahin that Zeki Özhan, who had sent a threat message to Eren Keskin from his prison cell, was “reprimanded”. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, June 5, 2008)

Second Suspect of Dink's Murder Captured by Hidden Camera

After murdering of Hrant Dink, there are still some questions need to be clarified and responded. The information about identity of person who was following O.S, making some calls and waiting a bit far of crime scene while Hrant Dink was being murdered. Second person was awaiting for a while in front of Agos and after murdering, he got lost into a next street.

The image of Hrant Dink on the day he was being murdered 19th of january 2007 was saved by the hidden camera of bank which is just opppsite of street. According to camera record an unidentifiable person was standing with murderer O.S.

The images of O.S was saved with his white beret by ATM Machine at 12:53:04 and records showed that Hrant Dink entered Bank at 14:04:04 , got a sequence number and left bank.

And at 14:53:12 a person who was standing back to Agos and controling around Agos appeared. Once this person was disappeared then walked back to bank without looking at Agos, waited in front of bank and made a phone call.

Hrant Dink came back to bank at 14:53.51. After Hrant Dink entered bank, the second person ended his phone call and disappeared.

Dink stayed around 5 minutes at Bank. His leaving at 14:57.36 was saved by ATM camera and walked through Agos at 14:57.44

Escaping of O.S. from Şafak Street was also saved by camera of a next shop at 14:59:14 and suddenly 2 persons were coming through the street that O.S. escaped. One of these person who was awaiting and saved by camera of ATM.
(antenna-tr.org, June 5, 2008)


Minorité grecque: le Conseil de l'Europe invite Ankara à une "attitude positive"

Une commission du Conseil de l'Europe demande à la Turquie de nouvelles mesures en faveur de la minorité grecque des îles turques de la mer Egée, a annoncé mardi l'organisation paneuroépenne dans un communiqué.

La Commission des questions juridiques et des droits de l'Homme a invité la Turquie à adopter une "attitude positive" à l'égard des membres et des descendants de la population réduite d'origine grecque vivant encore sur les deux îles turques de Gökçeada (Imbros) et Bozcaada (Tenedos) en mer Egée.

La commission qui "salue les mesures positives déjà adoptées" appelle à un règlement juste des questions d'éducation et foncières concernant les habitants d'origine grecque, et préconise des mesures pour réparer les dommages causés au patrimoine naturel et culturel des îles.

La population des îles "subit depuis trop longtemps" les conséquences des tensions récurrentes entre la Grèce et la Turquie, a estimé la commission.

"En adoptant une attitude positive (...) la Turquie donnerait également un exemple de sa bonne volonté à surmonter des réflexes nationalistes dépassés et à appliquer les principes européens de bon voisinage", indique le projet de résolution de la commission qui sera examiné le 27 juin par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). (AFP, 3 juin 2008)

Exposition sur "Mes voisins les Infidèles" en Turquie

Une photographe et militante des droits de l’homme a conduit une vaste recherche dans l’Arménie historique et plus particulièrement à Diyarbakir et montrent actuellement ses photographies dans une exposition à Istanbul.

La recherche de Müjgan Arpat auprès des voisins « Gavur » ce qui signifie infidèles, a pris cinq ans, pendant lesquels elle a pris des centaines de photographies.

L’exposition, intitulée « le Voisinage Infidèle, Ceux qui restent - Ceux qui sont venus » s’est ouverte la semaine dernière à la galerie d’Art Karsi situé dans la rue Istiklal dans le quartier de Taksim. Les photographies montrent là où les Arméniens vivaient avant 1915 et où souvent il n’existe plus de résidents arméniens aujourd’hui.

« Le quartier Gavur porte toujours les traces de la culture arménienne, malgré tout le pillage passé et la destruction » a déclaré Müjgan Arpat.

Afin d’expliquer à quoi le titre se réfère, elle déclare « Dans les hôtels particuliers et des églises reflétent les milliers d’années de la culture arménienne, aujourd’hui vivent là-bas de nombreuses familles Kurdes qui ont migré à Diyarbakir en provenance d’autres provinces du sud-est ».

Pour Müjgan Arpat , il est important d’être capable de parler librement du rideau de fer tiré sur les relations arméno-turques et les événements qui ont eu lieu dans l’histoire des deux cultures. « Nous, comme turcs, devrions nous réconcilier avec notre passé et parler de ces questions sans aucune hésitation » a-t-elle dit.

Müjgan Arpat fera don de tous les revenus qu’elle gagnera suite à l’exposition à la fondation établie au nom du journaliste Hrant Dink, l’ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire bilingue turco-arménien Agos, qui a été assassiné en 2007. L’exposition est prévu pour se tenir jusqu’au 14 juin.

Müjgan Arpat est allé à Diyarbakir en 2003 préparer un documentaire spécial pour une chaîne de télévision allemande en tant que journaliste. Elle a dit les romans de Migirdiç Margosyan, un auteur turc d’origine arménienne qui est née dans un quartier Gavur, l’ont inspiré et l’ont incitée à conduire une recherche au sein du quartier historique arménien de Diyarbakir.

Dans le quartier Gavur, beaucoup de bâtiments historiques qui ont appartenu aux Arméniens sont appelées « les bâtiments gavur » et ont été endommagées pour cette raison dit-elle. « Toutes les cultures existant dans ce pays sont actives pour nous. Nous devons protéger ces cultures » a-t-elle ajouté.

L’étude d’Arpat montre que seulement quelques familles arméniennes vivent encore à Diyarbakir aujourd’hui et veulent vraiment simplement rester anonymes.

Le tissu multiculturel de la province a disparu si rapidement dit Arpat, ajoutant que seule dans la quartier d’Urfakapi environ 20 familles arméniennes restent, aussi bien qu’un petit groupe d’Assyriens et de Chaldeens.

Malgré le fait que ces chétiens sont de religion différente ils sont forcés de se recueillir dans un seul endroit l’église Sainte Marie dans Urfakapi pour y prodiguer chaque dimanche la messe.

En attendant, le bâtiment de la Bourse est la structure la plus intéressante située dans la quartier Gavur a dit Arpat ajoutant que la construction séculaire sert actuellement de café tandis que l’intérieur est pleine d’ordures. « Cette construction est le lieu où les Arméniens avaient l’habitude d’avoir des transactions commerciales avec les Assyriens et les Arabes il y a un siècle ».

« Vous pouvez en saisir la valeur architecturale rien qu’en regardant sa façade, mais quand vous entrez à l’intérieur vous y trouver presque un musée malgré tous les dégâts à la structure jusqu’à présent » dit-elle. (Stéphane/armenews, 3 juin 2008)

Un arménien qui veut redevenir un arménien en Turquie

Un musicien de la province orientale de Malatya en Turquie a demandé à la cour mercredi 28 mai 2008 d’obtenir un changement de nom, déclarant qu’il était vraiment un arménien.

Kazim Akinci, qui vit avec sa mère et gagne sa vie en vendant ses albums ( sous le nom de Kazin Akses), a dit que sa famille a toujours caché le fait qu’ils étaient des arméniens, mais qu’il avait décidé d’arrêter de cacher sa vraie identité après que le journaliste Hrant Dink ait été tué au début de l’année 2007.
(JPEG)

Il s’est adressé à une cour de Malatya pour changer son nom en Serkis Nerseyan et est allé au service de l’état civil pour changer son statut sur la section religion de sa carte d’identité passant de musulman à chrétien.

Selon l’agence de presse Dogan, Kazim Akinci a déclaré « je vis à Malatya et ni moi ni la société n’avons le moindre problème que je sois un arménien. Cependant, ma famille a caché ce fait pendant des années en raison d’une peur sans fondement ».

Il a aussi précisé qu’il était triste au sujet de Hrant Dink dont le meurtre l’a décidé à déclarer son identité. « Je gagne ma vie en vendant mes albums.Je suis bien aimé autour de moi. Ils m’aiment pas parce que je suis « Kazim »ou « Serkis ». On m’aime à cause de ma personnalité. Il n’y a aucune raison à avoir peur ou à la dissimulation ». (armenews.com, 1er juin 2008)


Politique intérieure/Interior Politics

Constitutional Court Finds Irregularities In CHP Accounts

The Constitutional Court completed its financial inspection of the Republican People’s Party (CHP) and found irregularities.

According to CNNTurk.com, the court determined the following financial irregularities in the accounts: in 1998 35 billion 386 million 533 thousand 328 TL, in 2004 267 thousand 860 YTL 57 YKr, in 2005 161 thousand 620 YTL 2YKr, in 2006 465 thousand 660 YTL 10 YKr expense irregularities. The Court decided to file a complaint with the Ankara Chief Prosecutor.

The court reached the decision to transfer an equivalent amount of the CHP assets to the Treasury.

The court also decided to file a criminal report with the Ankara Chief Prosecutor regarding the party members who are responsible for the irregularities.
Kılıç: It cannot lead to a closure

According to ntvmsncb.com, Haşim Kılıç, the president of the Constitutional Court said that the irregularities could not lead to a closure: “Our laws and our Constitution are clear. There is nothing here that can lead to a closure. (BIA, June 29, 2008)

"Turkish Generals' Secret Plan to Topple Erdogan"

The power struggle in Turkey is escalating with the headscarf ban, the move to prohibit the ruling AK Party and now the leaking of a secret plan by the military to overthrow Prime Minister Erdogan. SPIEGEL ONLINE spoke to Yasemin Congar, the editor at the newspaper Taraf who recently broke news of the putsch plans.

Last weekend the liberal Turkish newspaper Taraf hit the stands with quite an exclusive, a report on the Turkish army's secret propaganda strategy. The document leaked to the newspaper stated that all necessary measures must be taken to bring prominent lawyers, journalists, artists and professors back "in line," and to protect the country from the "religious-reactionary forces" within Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's ruling Justice and Development Party (AKP). The document also mentioned the defamation campaign against the Kurdish DTP party and the military activities along the border with northern Iraq.

The article emerged at a particularly tense time. A few weeks after the constitutional court overturned the Erdogan government's headscarf reforms, many in Turkey are now expecting that the AKP itself will be banned. The power struggle between the secularist Kemalist elite and the religious-conservative camp is coming to a head.

Yasemin Congar, 41, deputy editor-in-chief of Taraf, thinks the political events of recent months stand in direct connection to the military's secret plan. She argues that the secular establishment wants to see Prime Minister Erdogan and his party fall -- no matter what the cost, and even if it means undermining democracy.

SPIEGEL ONLINE: Ms. Congar, the Turkish military has since vehemently denied your report that there has been a concerted manipulation of the media and a campaign of intimidation against pro- Islamist and pro-Kurdish circles. Chief of the General Staff Yasar Büyükanit says this is nothing more than "cheap propaganda."

Yasemin Congar: Actually, the General Staff has not really denied our report. The military's press release states: This document does not exist among those documents approved by the General Staff. That could also be understood as a confirmation.

SPIEGEL ONLINE: What exactly was in the document?

Congar: It was an 11-page, coded Excel document that was created in the office of the General Staff in September 2007. The language is very unambiguous. Essentially everything that has happened in Turkey in the last nine months is described in this document. For example, the regular contact between high-ranking officials in the military and the judiciary. In essence it was about bringing important figures "into line" and launching negative campaigns against writers and actors. Military operations in the southeast of Turkey and in northern Iraq were also sketched out.

SPIEGEL ONLINE: Did it include the move to have the AKP banned?

Congar: Well, basically in September 2007 the military was already using the same arguments that the state prosecutor used in March 2008 when he filed a case seeking to ban the AKP. The wording is the same: That the AKP is a "focal point of anti-secular activities." The secret paper calls for cooperation between civil-society organizations that have to be persuaded to act against the new constitution the Erdogan government is striving for. When the government announced constitutional reform -- the current one dates back to the time of the military dictatorship -- the ultra-secular groups hit the streets and protested against the "erosion of secularism." At the same time TV series, books and films were used to fire up nationalism. The AKP also fell into this trap when it voted for the war against the Kurdistan Workers Party (PKK) in northern Iraq.

SPIEGEL ONLINE: That doesn't seem to have helped them much. It's looking like the ruling party will soon be shut down.

Congar: The Constitutional Court's ruling on the headscarf ban opened my eyes to the fact that this is really about a putsch. However, it is a judicial putsch, one that should look as much as possible like following the rule of law. The military has understood that Turkey today is not the Turkey of 1980. Tanks and show trials don't fit the picture any more. But the goal is clear: Erdogan is to be toppled no matter what. These people don't really care if that possibly seems undemocratic, or if the European Union freezes accession talks, or if the European Court of Justice protests about human rights.

SPIEGEL ONLINE: It would seem that the Kemalists have only a certain degree of enthusiasm for the EU.

Congar: Yes, but for quite some time now not all of the backers of this "soft putsch" have been anti-European. Many of the businessmen who have had a falling out with Erdogan also want to see him removed from power. Even the pro-European employers' association Tüsiad has a broken relationship with the AKP, but it would never support a "hard putsch." If possible, the changeover of power should be carried out calmly and smoothly.

SPIEGEL ONLINE: How did the rest of the Turkish media react to the Taraf report?

Congar: I believe it shocked the majority of us. Even my conservative colleagues, who do not usually question the powerful role of the military, now view the case against the AKP differently. They say that if the accusations turn out to be true, then the judiciary has discredited itself and the trial is merely a farce.

SPIEGEL ONLINE: How credible in your source about this?

Congar: This is not the first time that we have received leaked information. Just recently, our newspaper also reported on a secret meeting between Osman Paksüt, deputy chairman of the Constitutional Court, and Army General Ilker Basbug. The information comes from the mid- to top levels of the officer ranks, from people who apparently are not very happy about the line the general staff is taking. I just recently wrote a column in which I dealt with the film "The Lives of Others." Turkey also has people like that, who rebel against the authoritarian system. And if you only get thin denials out of the army leadership, I see no reason to doubt my sources.

SPIEGEL ONLINE: How would you respond to accusations that you are being exploited, and perhaps even from sponsors close to the AKP?

Congar: These accusations aren't new. Sometimes we're accused of being financed by the Muslim network surrounding Fethullah Gülen; other times, it's the EU or the West. It's always much easier to attack independent newspapers than the big media houses. The problem is that many of my colleagues come across interesting documents but they aren't able to -- or don't want to -- publish them. The financial pressure is enormous, and even papers with the highest circulations can struggle. Whoever wants to saddle himself with financial penalties on top of that has to be either really nuts or a zealot. At the moment, there are four lawsuits out there against me alone.

SPIEGEL ONLINE: Taraf was founded at the end of 2007. Before that, you were the Washington correspondent for Milliyet. Are you disappointed that the EU has applied pressure on Turkey, with the US primarily refraining from leveling any criticism about what's happening in the country?

Congar: The Americans really did nothing in 2007 when the Turkish General Staff published its legendary "midnight memorandum" on its Web site, a statement that was critical of the AKP and which, at the time, was understood as being a coup warning. Washington still doesn't want to take a position, which I think is a mistake. It's really not about pledging eternal loyalty to the Erdogan government but about pointing out the dangers threatening our country, should democracy be weakened.

Interview conducted by Daniel Steinvorth
(http://www.spiegel.de/international/world/0,1518,561774,00.html)

Atatürk’s Reforms Were Traumatic Says The AK Party Deputy

Upon so much reaction to his assertion that Atatürk’s reforms caused trauma within the society, Dengir Mir Mehmet Fırat, the deputy chairperson of the Justice and Development Party (AKP), stated that he simply used his freedom of expression and that “it is true that like every reform, Atatürk’s reforms caused trauma in the [Turkish] society.”

“Because the old Turkish alphabet, which was basically a version of the Arabic alphabet, was abolished by the Turkish parliament and replaced by the Latin alphabet. This is a reform. The literacy rate had gone down to zero. That is what the Latin alphabet meant to those who did not know it.”

“Freedom of Expression…”

About his interview with Sabrina Taverni from New York Times, Fırat concentrated on the idea of the freedom of expression: “The fundamental factor in becoming a human is the freedom of thought and the ability to express this.”

And about the media, he made the following statement:

“If the media is distorting the information as if it was one of the sides of the war, if it is interpreting it from its own position, and transferring this information to the public, then the person who cannot get the correct information will not be able to use his freedom of thought and therefore the freedom of expression in the correct manner.”

“I said it was a reform”, I did not say, “This reform was good or bad.”

Fırat said “A new republic was founded. This republic had removed many of the values and the institutions of the society at the time. This was a reform. The replacement of the Arabic alphabet by the Latin alphabet and the old medrese education by the centralized national education, the closing of the Muslim religious institutions such a zaviye and tekke and the establishment of the Religious Affairs were all reforms and like every reform they were traumatic. This is the main difference between a reform and an evolution.”

“This is a social and historical finding. This has nothing to do with whether the reform was good or bad.”

CHP: They want to get back at Mustafa Kemal’s (Atatürk) enlightening reform

According to the report by the CNNTurk.com, the Group Vice Chairperson of the Republican People’s Party (CHP) Süha Okay said that Fırat’s statement was the clear reflection of the reaction against Mustafa Kemal Atatürk, the values of the Republic and its qualities. “They want to put the Republic, Mustafa Kemal’s greatest achievement, off course. They want to get back at Mustafa Kemal’s (Atatürk) enlightening reform. The target is Mutafa Kemal and the reform he founded.”

In addition to him, the Group Vice Chairperson of the Nationalist Movement Party (MHP) Oktay Vural said, “Fırat is trying to become the spokesperson of the foreigners who fought against the founding of this state and its principles.”  (BIA, June 24, 2008)

La procédure contre l'AKP annonce un été chaud en politique

La procédure d'interdiction lancée contre le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie et accusé d'islamiser le pays, pourrait aboutir dès la fin de l'été et éventuellement plonger le pays dans des turbulences politiques.

La première audience du procès contre l'AKP, issu de la mouvance islamiste et au pouvoir depuis près de six ans, aura lieu le 1er juillet avec le réquisitoire du premier procureur du pays.

Le 3 juillet, les représentants de l'AKP présenteront à la Cour leur plaidoirie orale, après quoi le tribunal fixera une date pour les délibérations et l'annonce du verdict.

L'AKP a affirmé dans un document pour sa défense remis lundi à la Cour qu'il ne cherchait pas à transformer ce pays à forte majorité musulmane en Etat islamique.

Mais c'est un profond désaccord sur la définition même de la laïcité pour les parties qui est à l'origine de ce bras de fer entre le pouvoir politique et le système judiciaire.

Dans son réquisitoire, le procureur de la Cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya, à l'origine de la procédure, a défini la laïcité comme "un mode de vie moderne"; l'AKP réfute cette thèse dans sa défense et affirme qu'être laïc ou non n'est qu'un choix individuel.

Quelque 71 personnalités politiques, dont le Président Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, pourraient se voir interdire d'activités politiques pour cinq ans.

Les analystes estiment que la probabilité d'une interdiction de l'AKP s'est accrue depuis l'annulation par la même Cour, début juin, d'un amendement constitutionnel du gouvernement autorisant le port du voile à l'université, un projet très contesté dans les milieux pro-laïcs.

Dans des propos à des députés rapportés par la presse mercredi, M. Erdogan a indiqué s'attendre à un verdict dès la fin juillet, alors que ce genre de procédure prenait jusqu'à un an, voire davantage, dans le passé.

Le président de la Cour Hasim Kiliç a déclaré mercredi qu'il ne pouvait prédire de calendrier précis pour un verdict.

Les dirigeants de l'AKP souhaitent une décision rapide afin d'atténuer les incertitudes économiques découlant en partie des agitations politiques.

Les marchés financiers ont été atteints, les observateurs anticipant une menace sur les réformes politiques et économiques du pays.

L'Union européenne, que la Turquie ambitionne de rejoindre, s'est élevée contre le procès et estime que les accusations soulevées contre l'AKP devraient être débattues au parlement et tranchées dans les urnes plutôt qu'au tribunal.

Mais la Cour européenne des droits de l'Homme avait dans le passé entériné des procédures de ce type, telle la dissolution du parti islamiste Refah, prédécesseur de l'AKP.

M. Erdogan a sommé ses députés de ne pas quitter la capitale jusqu'au verdict et le Parlement ne devra pas, comme d'habitude, entamer ses vacances le 1er juillet.

"Le plus tôt sera le mieux, car nous pourrons voir plus clair pour l'avenir", a souligné à l'AFP une source proche de l'AKP.

Selon la presse, l'AKP s'est attelé à définir un plan alternatif pour revenir au pouvoir sous une autre forme avec toujours à sa tête M. Erdogan, élu cette fois sur une liste indépendante, à la faveur d'élections législatives anticipées d'ici la fin de l'année.

L'AKP a gagné les dernières législatives organisées il y a moins d'un an avec 47% des voix et le prochain scrutin est normalement prévu pour 2011.

Entre-temps "l'emblème du nouveau parti que les députés AKP rejoindraient a déjà été choisi: ce sera le soleil pour symboliser le renouveau", soulignait un éditorialiste du journal pro-gouvernemental Sabah, remplaçant l'actuel symbole de l'AKP: une ampoule allumée. (AFP, 19 juin 2008)

Des milliers de manifestants à Istanbul pour dire "stop aux coups d'Etat"

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Istanbul leur opposition au procès en dissolution intenté contre le parti au pouvoir, une procédure qualifiée par ses détracteurs de "coup d'Etat judiciaire".

Les manifestants ont fait retentir tambours et sifflets au cours de leur marche sur l'avenue Istiklal, la plus prestigieuse artère commerçante du pays.

La manifestation, réunie à l'appel d'organisations de gauche, de défense des droits de l'Homme et de tendance islamiste, rassemblait un public hétéroclite composé entre autres de femmes voilées, d'étudiants et d'intellectuels, scandant "main dans la main contre le coup d'Etat".

Le procureur de la Cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya a déposé en mars un recours devant la Cour constitutionnelle demandant la dissolution du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir pour cause d'activités "anti-laïques".

M. Yalçinkaya a également réclamé une interdiction d'activité politique de cinq ans à l'encontre de 71 membres éminents du parti, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ou anciens cadres du parti, comme le président Abdullah Gül.

Les premières audiences doivent avoir lieu début juillet.

Dans une défense écrite, l'AKP, qui affirme avoir renié son passé islamiste et se définit désormais comme un parti "démocrate conservateur" respectueux du principe constitutionnel de laïcité, a réfuté ces accusations.

De nombreux observateurs ont analysé les démêlés judiciaires de l'AKP comme le dernier épisode d'une lutte de pouvoir entre une élite urbaine laïque, très influente dans le système judiciaire et l'armée, et une nouvelle classe moyenne conservatrice, représentée par l'AKP.
(AFP, 21 juin 2008)

Première audience en juillet du procès en interdiction de l'AKP

La première audience du procès du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie mais menacé d'interdiction en raison d'une volonté supposée d'islamiser le pays, aura lieu le 1er juillet, a affirmé mardi un responsable de la Cour constitutionnelle.

Le procureur de la Cour de Cassation Abdurrahman Yalçinkaya, à l'origine de la procédure, sera le premier à comparaître devant les 11 juges de la Cour constitutionnelle pour expliquer pourquoi l'AKP doit selon lui être dissous, a déclaré à l'AFP cette source parlant sous le couvert de l'anonymat.

Le 3 juillet, ce sont les représentants de l'AKP va présenteront à la Cour leur plaidoirie orale, a-t-elle ajouté.

A l'issue de ces audiences, un rapporteur sera nommé par le tribunal pour préparer un rapport aux conclusions non-contraignantes sur le verdict que devraient rendre les juges. La Cour fixera alors une date pour les délibérations et la publication du verdict.

M. Yalçinkaya a déposé en mars un recours devant la Cour constitutionnelle demandant l'interdiction de l'AKP, un parti issu de la mouvance islamiste mais qui se définit aujourd'hui comme "démocrate conservateur", l'accusant d'activités "anti-laïques".

Il a également réclamé une interdiction d'activité politique de cinq ans pour 71 cadres de l'AKP, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ou anciens membres du parti, comme le président Abdullah Gül.

L'AKP, qui a présenté sa défense écrite finale lundi, rejette les accusations et se dit attaché au respect du principe constitutionnel de séparation entre l'Etat et la religion.

Les analystes estiment que la probabilité d'une interdiction de l'AKP s'est accrue depuis l'annulation par la Cour constitutionnelle début juin d'une réforme gouvernementale autorisant le port du voile islamique à l'université, présentée par M. Yalçinkaya comme une preuve des desseins islamisateurs de l'AKP. (AFP, 17 juin 2008)

The Ruling Party Submits Its Final Defense In The Closure Case

Dengir Mir Mehmet Fırat, The Vice-President of the Justice and Development Party (AKP), and Sadullah Ergin and Bekir Bozdağ, the vice deputies for the AKP Group, submitted AKP’s final defense in the closure case to the Constitutional Court.

Fırat told that their defense consisted of three main binders: “The first part of these three files is the general legal defense of the party, the second part is Recep Tayyip Erdoğan’s answers to the comments. The third part is about the defenses of the other 70 people. The defense is 402 pages. There is no special section on the President. The amendment the Constitutional Court annulled is not included in the defense.”

The next stage will be the Supreme Court Chief Prosecutor Yalçınkaya’s verbal explanation and AKP’s verbal defense, the dates of which will be determined later.

According to NTVMSNCB.com’s report, after this stage the rapporteur of the Constitutional Court will collect all the information and the documents about the case and write his/her report about the matter of substance of the case. While these procedures are taking place, both the Chief Prosecutor and AKP will be able to present additional evidence or written additional defense.

After the report is given to the eleven members of the Constitutional Court, the President of the Court Haşim Kılıç will determine a meeting day, on which the members will start discussing the matter of substance of the case.

The case will be decided by the eleven members. In case one of the members is missing or retired, the most senior of the four alternate members will replace the missing member.

According to the Constitution a qualified majority is needed to close a political party. Therefore 7 out of 11 members of the Constitutional Court must approve the closure. According to article 69 of the Constitution, the court may decide to cut the treasury aid to the AKP either partially or completely rather than closing the party permanently. (BIA, June 17, 2008)

The Government Spokesperson Says The Closure Case Hurts Turkey

Cemil Çiçek, the Deputy Prime Minister and the government spokesperson, said that they did not want a long trial, since the ambiguity resulting from the closure case has been damaging to Turkey.

According to the newspaper “Sabah”, “It is the first time that a closure case is filed against a ruling party. We are experiencing many problems that come with such a case. Contrary to the past practice, we did not ask for additional time. In fact, we have used the time we had economically. The trend in our last group meeting was to work in July as well. This may not be about the closure case. We worked until August in the past as well. There is a lot of work to be done.”

Answering the questions after the cabinet meeting, Çiçek said “Today our friends submitted our defense to the High Court. After this, if everything is complete in accordance with the judiciary process, the Supreme Court Chief Prosecutor will present his verbal statement…”

The government spokesperson said that someone in the name of the party was going to present the verbal defense to the court, but they did not know who this person would be.(BIA, June 17, 2008)

Erdogan: Le verdict de la Cour Constitutionnelle "contraire à la volonté nationale"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé mardi le verdict de la Cour constitutionnelle qui a invalidé un amendement qui levait l'interdiction de porter le foulard islamique dans les universités, affirmant qu'il était "contraire à la volonté nationale".

"Bloquer la volonté du Parlement par des interprétations légales idéologiques est une attitude contraire à la volonté nationale", a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP), retranmis par les chaînes de télévision.

Sa formation issue de la mouvance islamiste a fait adopter en février un changement à la loi fondamentale légalisant le port du foulard sur le campus, une révision très contestée par le camps laïc.

Les juges de la Cour constitutionnelle l'ont annulé vendredi dernier arguant qu'il est contraire aux principes immuables de la constitution définissant le caractère laïc du régime turc.

M. Erdogan qui intervenait pour la première fois publiquement depuis vendredi, a dénoncé une atteinte aux pouvoirs du Parlement où la révision a été votée à une grande majorité.

"Le pouvoir législatif appartient uniquement à l'Assemblée nationale. Personne ne peut lui retirer ce pouvoir et se mettre à la place des législateurs", a souligné M. Erdogan, longtemps ovationné par ses députés.

La Cour constitutionnelle a outrepassé ses fonctions en prenant une décision sur le fond d'une loi alors que la constitution stipule clairement qu'elle doit se cantonner à des questions de procédure, a estimé le Premier ministre.

L'AKP est au pouvoir depuis six ans mais selon une partie de la population il islamise la société en Turquie, pays à grande majorité musulmane mais laïque.

M. Erdogan s'en est en outre particulièrement pris à la principale force d'opposition pro-laïque au Parlement, le parti républicain du peuple (CHP), qui avait déposé le recours en annulation, l'accusant de vouloir d'opter pour u ne "politique de terreur", d'attiser en l'occurence les inquiétudes des franges laïques de la société.

Il s'est cependant gardé d'aller plus loin dans les critiques visant les juges, appelant à ne pas "affaiblir" l'Etat en engendrant davantage de tensions entre les pouvoirs législatif et judiciaire.

L'AKP qui a essuyé un sérieux revers dans l'affaire du port voile dans les facultés est également visé par une action en justice réclamant son interdiction pour activités contre la laïcité.

Les observateurs pensent que le jugement de la cour constitutionnelle pourrait préfigurer une interdiction de l'AKP.

La révision en faveur du voile figure en tête d'un réquisitoire affirmant que l'AKP islamise la société turque et doit être dissous.

Les forces laïques, en premier lieu l'armée, les juges et les universitaires, s'opposaient à cette révision dont ils redoutaient qu'elle n'entraîne une légalisation du voile dans les administrations et les écoles, où il reste interdit.  (AFP, 10 juin 2008)

La souveraineté de la Turquie n’appartient plus au peuple mais aux juges

La décision de la Cour constitutionnelle sur la question du foulard islamique est loin d’avoir calmé les esprits. Les onze juges ont annulé jeudi la réforme constitutionnelle votée le 9 février par une très large majorité des députés turcs et qui, de manière indirecte, autorisait le foulard islamique pour les étudiantes sur les campus. Selon la cour, cette réforme était contraire au principe intouchable de laïcité inscrit dans la loi fondamentale.

Le principal parti d’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple), qui avait mené l’affaire devant la justice, a salué cette décision, tout comme l’armée, connue pour son hostilité au gouvernement, qui a estimé ce jugement « normal ».

Première conséquence de cette décision, l’épineuse question du foulard, qui empoisonne la vie politique du pays depuis la fin des années 1980, est officiellement gelée. Les étudiantes devront continuer à ôter leur voile sans que leurs revendications de fond soient débattues.

Mais au-delà de la simple claque infligée par les juges au premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, se pose une autre question : celle de la légitimité de cette décision de justice. Au sein du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP), le choc est immense. Certains députés parlent de « coup d’Etat des juges », « d’abus de pouvoir » ou de « décision politique ». « A partir de maintenant, il n’y a plus de fonction législative », a lancé vendredi Bulent Arinc, l’un des ténors du parti. « La Cour constitutionnelle énonce que la souveraineté de la Turquie n’appartient plus au peuple mais aux juges. » Ce que reprochent en effet de nombreux juristes turcs, c’est que la cour ait statué non pas sur la forme mais sur le fond de cette réforme constitutionnelle. « Si les juges, contre lesquels nous n’avons aucun recours, fonctionnent comme un sénat, alors nous ne sommes plus dans un régime de séparation des pouvoirs, confirme Ahmet Insel, de l’université Galatasaray d’Istanbul. Ceci est une preuve très concrète que la démocratie turque est une démocratie tutélaire. Notre régime traverse une très grave crise. Par ailleurs, la laïcité à la turque ne sort pas renforcée de cette décision des juges. »

Cette décision donne également un aperçu de l’avenir du parti au pouvoir. A savoir la dissolution. Car l’AKP est poursuivi par la justice pour « activités anti-laïques », notamment pour avoir autorisé le foulard islamique à l’université. Or ce sont les juges qui ont statué sur le foulard jeudi qui trancheront quant à l’avenir de l’AKP.

Le parti, justement, a tenu une réunion de crise hier. L’hypothèse d’élections anticipées circule déjà en coulisse, mais c’est surtout l’après-AKP qui devrait y être débattu. Face à l’ampleur de la crise, le premier ministre Erdogan a annulé sa visite en Suisse. Il devait assister ce samedi soir au match de football Turquie-Portugal à Genève. (Le Temps, Delphine Nerbollier, 7 juin 2008)

HRW: l'interdiction du voile à l'université est contraire aux libertés

La décision de la justice turque d'interdire le port du foulard islamique à l'université est une violation de la liberté religieuse, a estimé samedi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).

Le verdict, rendu jeudi par la Cour constitutionnelle de Turquie, annule un amendement très controversé à la loi fondamentale autorisant le voile dans les établissements universitaires, au motif qu'il porte atteinte au caractère laïc du pays inscrit dans ce texte.

"Cette décision signifie que les femmes qui ont choisi de porter le voile en Turquie vont être obligées de choisir entre leur religion et l'éducation", déclare dans un communiqué Holly Cartner, directrice de HRW pour l'Europe et l'Asie centrale.

"C'est vraiment décevant et cela ne présage rien de bon pour le processus de réformes", ajoute-t-elle.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir, qui avait défendu l'amendement malgré les critiques, a estimé que la Cour a outrepassé ses fonctions, arguant que les juges ne peuvent se prononcer que sur la forme d'un amendement, pas sur le fond.

Selon l'AKP, l'interdiction du voile à l'université est une violation de la liberté de conscience et du droit à l'éducation.

Les forces du camp laïc, en premier lieu l'armée, les juges et les universitaires, considèrent en revanche le voile comme le symbole d'un islam politique et une violation de la séparation de l'Etat et de la religion. (AFP, 7 juin 2008)

Le président du parlement turc pour une Constitution révisée

La Turquie a besoin d'une révision de sa Constitution et de son système parlementaire, a déclaré samedi le président du Parlement, Koksal Toptan (AKP), déplorant une décision de justice interdisant le voile à l'université.

La cour constitutionnelle a outrepassé ses fonctions en annulant un amendement proposé par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et largement approuvé par le parlement en février dernier, a affirmé M. Toptan au cours d'une conférence de presse.

Cet amendement autorisait les femmes à porter le foulard islamique dans les établissements universitaires.

"Cette décision soulève des questions sur la séparation des pouvoirs. Elle suscite de profondes inquiétudes concernant le développement de notre démocratie", a estimé M. Toptan.

"Je pense que c'est l'occasion de débattre d'une nouvelle constitution et d'un système bicaméral", a-t-il ajouté. "Un tel système réduira le poids qui pèse sur la cour constitutionnelle et lui permettra de travailler plus confortablement", selon lui.

M. Toptan a précisé qu'il allait réunir prochainement les principaux responsables politiques pour discuter des conséquences du verdict.

Mais pour Deniz Baykal, le chef de la principale force d'opposition, le Parti du peuple républicain à l'origine de l'action en justice contre l'amendement, une modification de la loi fondamentale est une mauvaise idée.

"Changer la constitution serait la pire des choses à faire dans la situation actuelle tendue", a-t-il fait valoir à la télévision.

Le parlement turc était composé de deux chambres sous la constitution adoptée en 1961 mais est redevenu unicaméral avec la constitution votée en 1982, fruit du coup d'Etat militaire de 1980.

Le verdict, rendu jeudi par la Cour constitutionnelle de Turquie, annule un amendement très controversé à la loi fondamentale autorisant le voile dans les établissements universitaires. La Cour a jugé qu'il portait atteinte au caractère laïc du pays inscrit dans ce texte.

Selon l'AKP, l'interdiction du voile à l'université est une violation de la liberté de conscience et du droit à l'éducation.

Les forces du camp laïc, en premier lieu l'armée, les juges et les universitaires, considèrent en revanche le voile comme le symbole d'un islam politique et une violation de la séparation de l'Etat et de la religion.  (AFP, 7 juin 2008)

The Socialist Deputy Uras Says “A Regime Crisis" Is A Possibility

Ufuk Uras, the Freedom and Solidarity Party’s (ÖDP) sole deputy in the Parliament, said that it became very clear with this decision of the Constitutional Court to revoke the amendments that would allow women to wear the Muslim headscarf at Turkish universities and stop its implementation that Turkey needs a new constitution.

Uras reminded that they had told that this amendment, resulting from the collaboration between the Justice and Development Party (AKP) and the Nationalist Movement Party (MHP), would not be able to solve the problem and, on the contrary, “create a chaos.”

“But the AKP-MHP alliance did not want to see this. AKP made a huge mistake by not preferring a constitutional change involving an extensive democratization that would be based on the wide consent of the society.”

Emphasizing that a crisis was born with this decision, Uras argued that in the case the Parliament is unable to manage this crisis, it will develop into “a regime crisis”.

“On the other hand, the field of politics has become smaller with the decision of the Constitutional Court, the center of gravity in the principle of the separation of powers has just moved towards the jurisdiction. The legislative has been pushed in the shadow of the jurisdiction.”

Uras made the following call in his written statement:

“One more time we are calling upon all the parties in the Parliament. Immediate steps must be taken to prepare a constitution that is based on the consent of the whole society and to take the necessary measures to prevent the interruption of democratic practices. AKP must realize this and lay aside its egocentric mentality, encourage the wide participation of the society, and do its part to develop a constitution that is for freedom, democracy and equality.” (BIA, June 7, 2008)

Coup dur pour l'AKP: La Cour constitutionnelle dit "non" au voile à l'Université

La Cour constitutionnelle de Turquie s'est prononcée jeudi contre le port du foulard islamique sur le campus universitaire, un verdict crucial qui pourrait préfigurer une interdiction du parti islamo-conservateur au pouvoir qui l'avait défendu malgré les critiques.

Les onze juges ont délibéré pendant près de sept heures sur une requête de l'opposition laïque et ont annulé un amendement très controversé à la loi fondamentale adoptée en février à l'Assemblée nationale, autorisant le port du foulard dans les établissements universitaires.

Selon un cour communiqué émanant de la Cour, l'amendement est jugé contraire aux articles de la loi fondamentale mentionnant le caractère laïc de la République de Turquie et qui sont non-amendables.

Ce jugement constitue le pire scénario pour le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, qui a fait passer l'amendement en février car il pourrait préfigurer une dissolution de cette formation qui a divisé la société turque en autorisant le port du voile dans les facultés au grand dam du camps laïc.

Un porte-parole de l'AKP a estimé le verdict "contraire à la constitution", arguant que les juges ne peuvent que se prononcer sur la forme d'un amendement, laissant entendre une décision politique plutôt que juridique.

"La Cour a outrepassé ses fonctions (...) le Parlement n'aura donc plus le pouvoir de procéder à des changements constitutionnels", a affirmé Bekir Bozdag, vice-président du groupe parlementaire de l'AKP sur la chaîne d'information NTV.

Les mêmes juges doivent se prononcer dans les mois à venir sur une procédure séparée, celle sur une interdiction de l'AKP, au pouvoir depuis 2002, pour activités contraires à la laïcité en Turquie, pays musulman mais au régime laïc.

L'amendement sur le port du voile sur les campus est l'un des principaux arguments du procureur de la Cour de cassation qui a réclamé en mars l'interdiction de l'AKP et le bannissement de politique pour cinq ans pour 71 de ses membres, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Ce verdict aura un impact psychologique sur la procédure d'interdiction, c'est sûr", a estimé l'analyste politique et journaliste Rusen Cakir sur NTV.

Pour ce commentateur l'AKP a "mal géré" l'affaire et s'est embourbé dans une crise politique qui pourrait le faire interdire.

En faisant adopter l'amendement au Parlement, l'AKP s'était défendu en faisant valoir que l'interdiction du voile contrevenait à la liberté de conscience et au droit à l'éducation.

La Cour s'était déjà prononcée à deux reprises dans le passé contre le port du voile dans les universités.

L'interdiction de se couvrir la tête sur le campus avait aussi été maintenue par le Conseil d'Etat turc et la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

Malgré l'amendement, la grande majorité des universités ont maintenu l'interdiction, jugeant que le parlement devait adopter en outre une réglementation détaillant le code vestimentaire autorisé.

La question du voile divise depuis plus de deux décennies la Turquie.

Le foulard le plus fréquent en Turquie est le fichu traditionnel noué sous le menton et porté surtout dans les campagnes. Aux yeux de la population, ce voile incarne la Turquie profonde et traditionnelle et exprime moins un acte politique qu'un attachement aux coutumes.

Le voile musulman, le hidjab, qui couvre toute la tête, a une signification et une implication bien différentes, montrant une appartenance à la foi musulmane.

Les forces du camp laïc, en premier lieu l'armée, les juges et les universitaires, s'opposaient à cette révision dont ils redoutaient qu'elle n'entraîne une légalisation du voile dans les administrations et les collèges et lycées où il reste interdit. Ils redoutent aussi un renforcement des pressions sociales et religieuses sur les femmes pour qu'elles portent le foulard. (AFP, 5 juin 2008)

CHP's number two under pressure to resign

The pressure is mounting for Turkey's main opposition party CHP's General Secretary Onder Sav's resignation after his claims of being illegally tapped were proved groundless and a document surfaced which shows he paid money to a TV channel.

Sav claimed last week his office was tapped by security forces after an Islamist newspaper published word-for-word his conversation during a meeting with a governor. The incident sparked a fierce debate over illegal tapping, in which a court ruling was revealed that mandated the Turkish police to "monitor" every phone and online communication within the country.

However, the incident turned out to be a result of Sav's clumsiness. Islamist Vakit daily revealed a document of phone records that showed their correspondents listened the conversation between the main opposition party CHP's second man and a governor from Onder Sav's cell phone which he left open by mistake. Vakit's claims were later confirmed by Sav's GSM operator, Turkcell.

The records showed that Sav does not know how to use a cell phone, Mehmet Yilmaz, Hurriyet's columnist wrote on Wednesday. "The only thing that Sav and other officials could do is resign," he wrote in his column.

Another daily owned by a pro-AKP group, Star, dealt another blow to Sav when it published a document showing the CHP paid $3.5 million to Turkish TV channel, Kanalturk, which was the fiercest opponent of the ruling AKP, and later sold to another pro-AKP group in a controversial transaction.

The CHP paid $3.5 million for 40 percent share of the TV channel and Sav signed an agreement with the then owner of Kanalturk, Tuncay Ozkan. CHP said the contract was in line with the laws and the money was paid for the production of a documentary about the party. Ozkan denied the claims and threatened to sue Star.

CHP has long criticized the ruling AKP for creating its own media after the controversial sale of the liberal Sabah-ATV to Calik Group and its Qatari partner; and Kanalturk's sale to the Akin Group. (Hurriyet, June 5, 2008)


Forces armées/Armed Forces

Turkish armed forces slam media reports attacking the army

Turkey's General Chief of Staff slammed recent media reports Saturday, saying it will take the necessary steps to protect itself against those "hateful" attacks.

Some media organs in Turkey recently published documents claiming the armed forces had a plan to manipulate public opinion against the ruling AKP. Other reports had said the armed forces were acknowledged the so-called "Daglica attack" of PKK, which resulted in deaths of more than 10 soldiers in October. 

"A long-lasting smear campaign conducted by certain circles against the Turkish Armed Forces recently had escalated through print and broadcast media, including internet. Turkish Armed Forces expect these multi-dimensional and systematic activities, which are against the Turkish Armed Forces, would continue in the future and the developments are being monitored closely," the Turkish army said in a statement posted in its website.

Turkish Armed Forces had been uncomfortable with the recent news stories. Taraf newspaper published a document that allegedly belonged to the army, showing that they were in preparations to manipulate the public opinion using the media tools to promote secularism and denounce the anti-secular activities.

The same newspaper also said the armed forces had had an early intelligence report on the Daglica attack by PKK terrorists. PKK had attacked a border station in Daglica in October and 13 soldiers were killed in the clashes. The incident created a huge public reaction and is seen as one of the main drivers behind Turkey's cross-border operation against PKK positions in northern Iraq in February.

Turkish armed forces said in its statement that this message was "accurate" and aimed at warning all related units who are exposed to certain threats. It added that such warnings are "standard procedures", and the security levels were increased in the units in the region so that the attack was prevented to reach its "real aim".

"Turkish Armed Forces acknowledge that they face an orchestrated and hateful attack by certain circles. There is no doubt that the Turkish Armed Forces will take the precautions for self-protection. The most important assurances of the Turkish Armed Forces against such attacks are the judicial bodies and the infallible justice of the Turkish judiciary," it added in its statement. (Hurriyet, June 29, 2008)

Turkish Prime Minister Erdogan extends support to armed forces

Turkish Prime Minister Tayyip Erdogan backed the security forces, saying they are the guardian of "democracy, secularism and human rights." Erdogan's remarks came two days after he held an emergency meeting with the Commander of Land Armed Forces Gen. Ilker Basbug, who was assumed to raise the army's concerns over the recent news that harmed the army's image.

Turkey's security forces are working to ensure the security without making any compromise from human rights, law and justice, Erdogan said in a speech at the graduation ceremony of the Police Academy late on Friday.

"Those who try to hurt Turkish Armed Forces and Police will find the nation against them," Erdogan added.

He also said there is a decrease in the reported torture cases, a critical issue in the relations with the European Union. "It is not correct to harshly criticize, even sometimes with insults, our security forces, despite the positive developments we see," he said.

"Turkey has the capacity to allow co-existence of democracy, secularism, fundamental rights and freedoms and modern state concept. We will embrace each quality of Turkish Republic which is a democratic, secular and social law state. We will see democracy, security, law, justice superior to anything else," the Prime Minister said in a message to soothe concerns as his party faces a closure case with the claims of "being focal point of anti-secular activities".

Erdogan's speech came two days after he held an emergency meeting with Basbug, who is going to replace the army chief Gen. Yasar Buyukanit at the end of August.

The office of Erdogan had said they held talks on the fight against PKK. However some sources mentioned Basbug had also raised the army's concerns over the growing attacks on the military of Islamist newspapers.

Although Basbug is known as being more hawkish than Buyukanit in terms of both fight against PKK and secularism, this meeting is seen as a positive signal to strengthen dialogue among the state organs. (Hurriyet, June 29, 2008)

The General Staff Knew About PKK’s Dağlıca Ambush

The newspaper Taraf claimed that the General Staff had known about PKK’s Dağlıca ambush nine days before the incident. During the ambush PKK had killed 13 soldiers and kidnapped 8.

The General Staff did not make an announcement about the allegation.

The most recent announcement on the General Staff’s internet site was how important planting trees was for the Turkish Armed Forces.

It is clearly stated where and when the ambush was going to take place and who were going to take part in it in the intelligence report published by Taraf. The intelligence report was prepared by Van Gendarmerie Law and Order Corps Command, numbered 3590-2292-07/İDAM (63939).

Following this report on October 12, 2007, the Gendarmerie Headquarters prepared an “Internal Intelligence Report.” 

In the first report, stamped “urgent” the following was said:

“Through the collaborators in T.Ö. [Terrorist Organization] under the command of Zindan who is active in Hakari-Yüksekova-İkiyaka region, it was found out that they were trying to get information about the movements of Dağlıca (20-37) 3rd Motorized Battalion Command and were planning an operation against the military units in Keri Tepe (19-35) base region and Geper region (22-35)…”

The report was sent to the Head of the General Staff Intelligence, the Head of the Army Command Intelligence, the Head of the Gendarmerie Command Intelligence, the 2nd Army Command Intelligence and Hakkari Mountain Commando Brigade under the command of  Dağlıca Battalion. 

“…Were planning an operation against the military units operating in Dağlıca”

Two days after this report was sent by Van Gendarmerie Law and Order Corps Command on October 12, the Gendarmerie Head Quarters prepared an “Internal Intelligence Report” and sent it to the necessary units. Also on this report, which was prepared on October 14, it was stated that the terrorist units operating in Hakkari Yüksekova region were  planning an operation against the military units operating in Dağlıca.

Both reports also warned the authorities that operations were expected in Şırnak, Siirt, Van regions and the PKK members were going to attack the military posts. They even supplied the detailed identities of those who were going to take part in these operations.

The eight soldiers who were kidnapped during Dağlıca ambush were taken to northern Iraq

They were returned by PKK and arrested immediately by the Turkish military. Later they were released pending trial

The soldiers were released after the efforts of the Democratic Society Party and a lawsuit was filed against them for “disobeying orders.”(BIA, June 26, 2008)

Military Court Releases Conscientious Objector Mehmet Bal

The Military Court of the 6th Army Corps released conscientious objector Mehmet Bal two weeks after his arrest. The reason for the release was the health report prepared by İskenderun Military Hospital for Mehmet Bal, which stated that he was not fit for military service on the date of the crime and afterwards.

Bal, who was claimed to be tortured at the military station where he was detained after his arrest, was released on the night of June 24, pending trial.
His health report arrived, the hearing day was moved forward, Bal was released

The military court discussed the matter in the morning of the release day, without waiting for the third hearing day on June 27, which it had announced previously, and decided for Bal’s release.

Bal’s lawyer in Adana, Meriç Tümer, told Bianet that “they do not accept the reason for the release, since Bal used his international right of conscientious objection, although this right does not exist in Turkey.”
The trial will continue on August 15.

Tümer said that the court did not ask them to present their defense regarding the essence of the case and he added that the trial would continue on August 15.

The human rights organizations such as the Human Right Association (İHD) had protested the treatment Bal was subjected to during his detention at the military station. A press release by these groups is expected. (BIA, Erol Onderoglu, June 26, 2008)

La Turquie lancera le projet sur la construction de 90 hélicoptères d'attaque

La Turquie lancera un projet de construction d'hélicoptères d'attaque des forces terrestres lors d'une cérémonie à l'Industrie de l'aviation turque (TUSAS) à Ankara mardi, a rapporté le quotidien Turkish Daily lundi.

La cérémonie, qui célébrera le lancement du projet de construction de 90 hélicoptères d'attaque par la TUSAS et l'italo-britanniqueAgustaWestland, se déroulera en présence du Premier ministre turc Recep Tayip Erdogan.

50 hélicoptères seront fabriqués lors de la première phase avec une option pour en fabriquer 40 de plus.

Les hélicoptères qui seront produits seront des versions turques du model international Mangusta A129 d'AgustaWestland.

Le groupe AgustaWestland devrait maintenant développer, construire et tester des prototypes et livrer les premiers hélicoptères à l'armée turque en 2012, selon des sources de l'Industrie turque.  (Xinhua, 23 juin 2008)

Un plan de l'Armée pour complots contre le gouvernement et le DTP

Le quotidien libéral Taraf a affirmé vendredi avoir obtenu une copie en version électronique de ce plan, qui prévoit selon lui l'utilisation de membres de la haute magistrature, de journalistes, d'universitaires et de membres de la société civile pour tenter de discréditer le gouvernement aux yeux du public.

L'armée a commencé à mettre ce plan en oeuvre en septembre, ajoute le journal, qui publie des photos du document supposé sans qu'on puisse distinguer de signe distinctif sur son origine.

Le plan accuse le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir de mener des activités anti-laïques et d'utiliser écoles et administrations pour promouvoir un mode de vie plus religieux, selon Taraf.

Il définit comme contraire à l'intérêt national un projet de nouvelle Constitution préparé par l'AKP.

Le plan encourage aussi l'ostracisation des membres du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation kurde du pays, qu'il qualifie de "terroriste", et appelle à mener des opérations militaires fréquentes dans le sud-est du pays pour démontrer à la population kurde de la région qu'aucun soutien aux rebelles séparatistes ne sera toléré, écrit Taraf.

La doctrine de l'armée turque désigne le séparatisme ethnique et l'islamisme comme les deux plus grandes menaces auxquelles est confronté le pays.

L'armée turque a démenti vendredi avoir mis en oeuvre un plan d'action visant à discréditer le gouvernement.

"Il n'existe pas de document officiel ou de plan de cette sorte approuvé par le commandement central dans les archives de l'état-major", a affirmé l'état-major dans un bref communiqué diffusé sur son site internet. Ces allégations sont "(de) la propagande bon marché de certains cercles", ajoute le texte, sans donner de noms.
(AFP, 20 juin 2008)

Six Days of a Conscientious Objector

Conscientious objector Bal was arrested by police officers in civilian suit who asked for his ID; he was tortured in military commandership and military prison. Police kept those who supported Bal under detention for five hours. Bal had declared conscientious objection in order “not to die or kill” after 9 and a half months in the military service, he was then acquitted of the charges "alienating the people from military service” and "disobeying orders."

8 June 2008 – Two police officers in civilian suits approached Mehmet Bal in Beşiktaş’s Arnavutköy square at around 20:30 pm. Bal asked why they were checking IDs and was replied: "You resemble someone wanted." After looking at Bal’s ID, the police officers told Bal "We are taking you, we will take you to the military police. You will be sent to your military unit from there." The police was supposed to check Bal’s ID with the general Information Scan database (GIS) which they did not. Bal was first taken to Gayrettepe Police Station and was kept there for a while. Bal was then transferred to Beşiktaş Squadron Commandership Military Police Mobil Station Num.2. He was beaten up there by the police and was insulted all night, prevented from his basic needs and was poured on hot water to wake up during the night.

9 June 2008 –Bal was taken to Hasdal Military Prison. His hair and beard was shaved there against his will. As he was taken to the ward, an officer told the prisoners "Do what you have to do, you know what, teach him the rules" and was attacked by a group of six. He was kicked, punched, and hit by clubs he was put under cold water as he fainted. Bal could not move his leg, neck, and waist yet he was kept there until morning.

10 June 2008 – Bal was taken to Gümüşsuyu Military Hospital but despite being in bad shape, was sent back to Hasdal prison where he was attacked earlier. Lawyers Gülseren Yoleri and F. Ahmet Tamer managed to see Bal in the hospital at 15:00 pm. HRA İstanbul Branch held a press meeting in protest of Bal’s being kept on remand. Amargi and  Lambdaistanbul supported the statement. Antimilitarist Initiative too protested the detention and mistreatment of Bal.

11 June 2008 - Antimilitarist Initiative and HRA İstanbul Branch held a solidarity action to support Bal. Around 35 people demanded "an end to repression on Mehmet Bal and other conscientious objectors." Police arrested protesters Oğuz Sönmez, Serkan Bayrak, Gürşat Özdaman and Mehmet Atak for "alienating the people from military service." Four people who refused to sign the statements written by the police were taken to Taksim Hospital and were released.

12 June 2008 – Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) made a statement "Mehmet Bal is not alone." Bal’s lawyer Suna Coşkun said “I saw when I met Mehmet Bal that he had traces of torture on various parts of his body and he could not walk or sit.”

13 June 2008 – Bal was transferred to Adana Army corps Num 6 Prison. Mehmet Bal will appear in Army Corps Num.6 Court on 16 June. (antenna-tr.org, June 16, 2008)

Human Rights Committee May Investigate Bal’s Ordeal

Abdurrahman Kurt, Diyarbakır deputy of the Justice and Development Party (AKP)and the spokesperson for the Human Rights Investigation Committee, said that the committee would look into the case of the conscientious objector Mehmet Bal, who was arrested on Sunday night (June 8) for “constant insistence on disobeying orders”, when petitioned by the victim.

Kurt, whom Bianet interviewed about the subject, also added that even if not petitioned, the committee would still be able to start an investigation on their own account once informed about the subject.

Mehmet Bal, a conscientious objector, who announced his conscientious objection during his nine and a half month long military service, left his unit, and later acquitted of the accusation of “disobeying orders and alienating people from military service”, was arrested by police at Arnavutköy in Istanbul on Sunday (June 8).

Bal has been on hunger strike to protest the violence and pressure to which he was subjected during his initial detention in the gendarmerie station.(BIA, Nilufer ZENGIN, June 12, 2008)

Conscientious Objector Mehmet Bal Goes On Hunger Strike

The conscientious objector Mehmet Bal, who was arrested by Kağıthane Hasdal Military Court, went on hunger strike, claiming that he was subjected to violence and pressure during the night (June 8) he was detained and turned over to Beşiktaş Gendarmerie Station.

Yesterday at 12.00 the Human Rights Association (İHD) Istanbul Branch and the Antimilitarist Initiative made  a press release for  Bal, who was transferred to Gümüşsuyu Military Hospital yesterday morning.

“Bal is jailed within the triangle of ‘Military Unit-Court-Prison.’”

In the statement, the İHD İstanbul branch emphasized that “Bal, who announced six years ago that “I will not perform any act that is imposed on me by a person, an institution or a structure, whether military or civil, local or universal, except my own conscience or will, whatever the reasons behind such an act may be” is jailed within the triangle of ‘Military Unit-Court-Prison.’”

The reasons for Bal’s detention were given as not attending his court hearings for the accusations of “constant insistence on disobeying orders” and “desertion”, and the arrest order prepared for all these offenses. On the night he was arrested, he was taken to Gayrettepe Law and Order Directorate,  Şişli Etfal Hospital and then to Beşiktaş Gendarmerie Station, where he was subjected to the insults, harassments, bad treatment and violence of the guards.

According to the information Bal gave to his lawyers the next day, his fingerprint was taken forcefully in place of his signature, since he did not sign the papers that were given to him and crossed off the “Communications Private” phrase.

 He was not allowed to go to the toilet, kept waiting for hours and not given water.

Around three o’clock in the morning, one of the soldiers entered his cell and threw punches at his head, face and chest.

“Bal must be released”

Declaring that “the conscientious objector Mehmet Bal must be released”, the Antimilitarist Initiative said in its statement that “as defenders of Human Rights, we condemn the violence Bal is subjected to and the damage given to his rights and freedoms with arbitrary measures and bans during his detention, and demand that the responsible parties are punished.” (BIA, June 11, 2008)

Mehmet Bal Is Arrested For Refusing Military Service

Mehmet Bal, a conscientious objector, who announced his conscientious objection during his nine and a half month long military service, left his unit, and later acquitted of the accusation of “disobeying orders and alienating people from military service”, was arrested by police at Arnavutköy in İstanbul on Sunday (June 8).

He was taken to the 2nd Motorized Military Police Station Company Command.

Lawyer Gülseren Yoleri, the head of the Human Rights Association (İHD) İstanbul branch met with Bal after he spent the night in the station and determined that he was manhandled and the guards attempted to wake him up by pouring water over him.

Bal, who was arrested before and released so that he could go back to his unit, was arrested again for “insisting on disobeying orders” and sent to Hasdal Military Prison, to be transferred to Adana Military Prison.

The Human Righs Association İstanbul branch will protest Bal’s arrest with a press release today (June 10, Tuesday) at 12.00. (BIA, Bawer ÇAKIR, June 10, 2008)

Prosecutor Claims The Coup Diaries Must Be Investigated

The Prosecutor of the 2nd Court of First Instance of Bakırköy has appealed the acquittal of Alper Görmüş, who was tried for the charge of “insult and slander” for publishing a story about coup plans in Turkey from the diaries of the retired navy admiral Özden Örnek.

Emphasizing that Görmüş has the right to prove his allegations according to article 39 of the Constitution and article 127 of the Law 5237 of the Turkish Penal Code, prosecutor Süleyman Aydın made the following comments in his statement:

“According to these arrangements, when there is public good in clarifying particulars of an accusation, the accused has the right to prove his/her allegations. It is clear that there is public good in proving the incident that is the subject of our case and therefore the accused has the right to prove his allegations…”

The Court had dismissed the request by the lawyers and Prosecutor Aydın to bring to the court the document by the Police department that showed the diaries with excerpts about a coup planning were in fact written using Adm. Özden’s computer on the grounds that the elements of the crime had not materialized and thus acquitted the journalist on April 11, not leaning towards an investigation to show whether or not the diaries were real.

In his petition of appeal, Prosecutor Aydın stated that this was the most important evidence of the case and there is public good in presenting it. During the trial, the prosecutor had also wanted to expand the scope of the trial.

Alper Görmüş, who started writing for the newspaper Taraf after the periodical Nokta was shut down because of the pressure developed following the law suit against Görmüş, said in the internet site medyakronik.com that the Prosecutor’s arguments are appropriate and pleasing.

Alper Görmüş was tried for publishing in Nokta a story in March 2007 based on the excerpts from Adm. Örnek’s diary suggesting that a number of former commanders had plotted two coups to overthrow the elected Justice and Development government in 2004. Özden had denied the charges and filed an insult and slander suit against Görmüş.

No legal action has been taken against the commanders accused of making coup plans against the government, even though a police report had confirmed the authenticity of the diaries. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, June 7, 2008)

Le chef de l'Armée turque accuse des milieux anti-laïques

Le chef d’Etat-major, le général Yasar Buyukanit a déclaré jeudi que la Turquie était "un élément d’équilibre et de stabilité dans la région avec sa structure laïque et démocratique".

"L’importance de la Turquie provient du fait qu’elle se trouve au centre des intérêts économiques et politiques mondiaux et du fait de la puissance qu’elle tire de la philosophie d’Atatürk, (1881-1938, fondateur de la Turquie moderne)" a-t-il indiqué, lors d’un symposium international sur les "incertitudes, l’avenir du Proche-Orient (PO) et les problèmes de sécurité" organisé par le Centre d’étude et de recherches stratégiques (SAREM), au commandement des Académies militaires turques à Istanbul.

"Des milieux, depuis ces dernières années, veulent saper la structure laïque de la Turquie et nous suivons ces agissements avec inquiétude" a ajouté le général.

"Nous constatons que ces milieux cherchent à rattacher certains qualificatifs devant le terme de "République de Turquie"" a déclaré le général Buyukanit, en faisant allusion, selon la presse, au terme de "République islamiste modérée de Turquie" qui serait utilisé par des milieux stratègiques aux Etats-Unis, des milieux dit "libéraux" en Europe et les milieux intégristes en Turquie.

"Mais les institutions juridiques de la Turquie ne permettront pas le changement du nom officiel de notre pays (République Laïque et Démocratique de Turquie)" a-t-il ajouté.

"Il est triste de constater que le nouveau terme, que certains milieux veulent nous imposer, nous est dicté inclu dans le concept de démocratie" a-t-il encore ajouté.

"La Turquie, qui est à la fois une partie de l’Europe et une partie du PO, est la seule exemple de pays musulman au régime laïc dans le monde islamique" a-t-il précisé. "La république fondée par Atatürk est la seule réalité de l’avenir de notre pays et aucune force ne pourra changer cette réalité. Aucune force ne pourra faire ployer notre République et ses principes de base à sa volonté" a-t-il conclu.  (AFP, 5 juin 2008)

Conscientious objector Halil Savda sentenced to five months in prison

Halil Savda, a conscientious objector, who is already in  jail for supporting other conscientious objectors, was sentenced on 2 June  2008 to five months in prison for supporting two Israeli conscientious  objectors.

Sultanahmet First Court of First Instance in Istanbul sentenced Halil Savda  to six months in prison for supporting in a press statement two Israeli  conscientious objectors, Itzik Shabbat and Amir Paster, who objected to  Israel's occupation of Lebanon.

The court found Halil Savda guilty of "alienating people from military  service" in accordance with Article 318 of the Turkish Penal Code for his  statement in front of the Israeli consulate in Istanbul on 1 August 2006.  The sentence was reduced to five months for good conduct.

Savda could not be present at the 2 June hearing, as he was arrested on 27  March to serve an 11-and-a-half month prison sentence, which was given to  him for taking part in a press conference demanding the release of Ismail  Saygi, another conscientious objector. Kadriye Dogru, a lawyer from the  Istanbul Bar, represented him. Dogru told Bianet that they appealed the  decision.

Previously sent to Kasimpasa Military Prison and later transferred to Çorlu  Closed Prison, Savda is expected to be transferred to Saray Prison in the  coming days.

His words that "Yes, I repeat my 'do not do your military service' call. .  . . I emphasize clearly and without a 'but' or without making  categorisations of 'just-unjust' or 'clean-dirty' that all wars and armed  organisations are bad and dirty" led to his trial.

"Alienating people from military service" was a crime under Article 155 of  the old Turkish Penal Code. This charge still exists under Article 318 of  the new penal code that went into effect on 1 June 2005.

According to the article, "Persons who give incentives or make suggestions  or spread propaganda which will have the effect of discouraging people from  performing military service shall be sentenced to imprisonment for a term  of six months to two years. If the act is committed through the medium of  the press and media, the penalty shall be increased by half." (BIANET/IFEX, June 3, 2008)

"La Turquie doit cesser les persécutions des objecteurs de conscience"
 
Communiqué de presse de CNAPD, le Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP) et le Bureau Européen de l’Objection de Conscience (BEOC):

Depuis Novembre 2006, le jeune objecteur de conscience turc Halil Savda, condamné  à 21 mois d’incarcération, coupable de refuser de prester son service militaire, sort et rentre en prison pour un total de 9 mois.

Rappelons que la Turquie, en dépit des condamnations de la Cour Européenne des droits de l’homme et des injonctions du Conseil de l’Europe, n’a toujours pas légiféré sur le statut d’objecteur de conscience, ni prévu de service civil de remplacement.

Les nombreux objecteurs qui refusent de servir sous les drapeaux, ainsi que les personnes et associations qui les soutiennent, se trouvent régulièrement derrière les barreaux. Ils sont poursuivis pour ‘dommage au pouvoir national’ et ‘désobéissance aux ordres’.

Le code pénal prévoit, pour ces enfreintes, de 4 à 5 ans d’emprisonnement.

Halil Savda a récemment été jugé par le tribunal militaire inapte à prester dans l’armée, pour des raisons de ‘personnalité socialement dérangée’. Il n’a pas, pour autant, été libéré mais transféré de la prison militaire à celle civile de Çorlu, où il risque de purger encore une dizaine de mois.

Le CNAPD et le Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP) et le Bureau Européen de l’Objection de Conscience (BEOC), fort préoccupés par les graves atteintes à la liberté de conscience en Turquie, en ce jour [le 15 mai] consacré mondialement à la reconnaissance de l’objection de conscience, demandent aux autorités turques:

- La libération immédiate de Halil Savda;
- L’arrêt des vexations, tracasseries administratives et ostracisme à l’encontre des objecteurs de conscience qui ont déjà purgé leurs peines;
- La mise en place d’un service civil de remplacement au militaire, conformément  aux recommandations du Conseil de l’Europe dont fait partie la Turquie.

La Turquie, comme pays candidat à l’adhésion à l’UE, a d’ailleurs l’obligation de reconnaître le droit à l’objection de conscience au service militaire, qui est un est des droits de l’homme fondamentaux de l’UE.
 
Le  BEOC œuvre pour la reconnaissance de ce droit au niveau des institutions européennes .

Site web du BEOC : http://www.ebco-beoc.org/
Personne de contact: Carla Goff - mcp.belgium@skynet.be tel ; 0496463965

La Turquie envoie des troupes à la frontière avec l'Irak

La Turquie a envoyé mardi un nombre  important de soldats dans la région frontalière avec l'Irak pour y combattre le PKK, a rapporté l'agence de presse semi-officielle Anatolie.

Le média précise que les troupes turques ont été envoyées mardi matin dans la région de Besta et Cudi, et dans les zones  montagneuses de Gabar dans la province de Sirnak, le long de la  frontière avec l'Irak.

Jeudi dernier, l'armée turque a mené des frappes aériennes  contre 16 cibles du PKK dans le nord de l'Irak.

Ces derniers mois, l'armée turque a bombardé à plusieurs  reprises des positions présumées du PKK dans la zone frontalière  entre les deux pays. En février, la Turquie a lancé une incursion  militaire de huit jours dans le nord de l'Irak.   (Xinhua, 3 juin 2008)


Affaires religieuses/Religious Affairs

European Peace Assembly:
Turkey Must Face The Sıvas Massacre

The European Peace Assembly demands that the Turkish government bring to justice those responsible for the Sivas massacre fifteen years ago and meet the demands of the Alevi society.

Fifteen years passed since the Madımak massacre at Madımak Hotel in Sivas in eastern Central Turkey, where the Muslim-Sunni crowd that surrounded the hotel intellectuals and activists for an Alevi celebration were staying and forced thirty  seven of them burn to death.

According to the European Peace Assembly, “Fifteen years passed since this massacre done  by the reactionary forces under the state protection. But Sivas is still burning, because those responsible for it have not been caught yet.

The demands of the assembly are the following:

“Madımak Hotel must be closed down immediately and turned into a museum as soon as possible. A monument for those massacred at Sivas must be built. Those responsible for the massacre and their collaborators inside the state must be brought to justice and punished. The rightful democratic demands of the Alevi society must be met without further delay.

Criticizing that Madımak Hotel is not closed down ad is still open as a “meat restaurant”, the assembly said, “The demands by the democratic social dynamics, foremost among them are victims’ relatives and the Alevi society, have not been met. Even though Etuğrul Günay, Minister of Culture and Tourism, had said that this place would be opened as a florist, this did not happen.”

Firstly the Alevi society and then the whole democratic public realize what AKP’s Alevi approach mean, when they see some of the perpetrators as AKP members. We protest the AKP government for trying to make people forget Sivas massacre.

Other religions such as Christianity, Judaism, Alevi and Yezidi must be as close to the state as Islam is and Alevi religion must be recognized as a separate belief. The obstacles that prevent Cem Houses from functioning as houses of worship must be removed. The state must get out of the field of religion, abolish the Department of Religious Affairs, whose budget comes close to the budgets of three ministries combined, and discontinue the religion box of the identity cards.

Prime Minister's Consultant For Alevi Affairs Resigns

Reha Çamuroğlu, a Justice and Development Party (AKP) deputy of Alevi origin and formerly Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s consultant in matters related to Turkey’s Alevi community, resigned yesterday from his post as consultant within the party, claiming that the promises about the Alevis were not kept. However, he did not resign from the party itself.

Esat Korkmaz, the chief editor of the periodical “Nefes” and the author of many books about Alevi perspective, had told Bianet in January 2008 that the AKP was trying to discipline Alevis by bringing them to ‘the official world’ and that through Alevi-Bektaşi  bourgeoisie, it addresses those who are disorganized and further away from the Alevi identity.

Similarly, Erdoğan Aydın Tatlav, an author and a researcher, told Bianet that “the Alevi perspective [of AKP] is not an effort for Turkey’s democratization and secularization in the real sense, but an attempt to form a base for the party and manipulate the Alevi potential by pulling them into Islam.”     

In his statement Çamuroğlu said, “In the Alevi perspective that we have been watching closely, surely the words of our Deputy Prime Minister and some of the deputies from our party against us and the perspective have made us uncomfortable. Moreover, we are worried that some of the bureaucrats who are in the field of religious affairs and services have developed definite attitudes in a political discussion carried on rather hurriedly and sensationally. (…) However, the two incidents that occurred last week have finally forced us to opt for decisive messages and attitudes. But, I cannot agree with those approaches wishing to present me as the deputy who left the struggle in the middle of it.”

According to the newspaper “Sabah”, three incidents paved the way to the resignation:

The words of Mustafa Çağrıcı, the mufti of Istanbul, that “From the perspective of Islam, it does not seem possible to see Cem Houses, Alevi place of worship, equivalent to mosques and to let them function as places of worship.”

The argument between the Minister of Interior, Beşir Atalay, and Elazığ Deputy, Fevzi İşbaşaran, during the AKP camp at Kızılcahamam about the Alevi girls in YİBO dormitories at the district of Karakoçan in the province of Elazığ in eastern Turkey, who could not get any service.

The words expressed by Cemil Çiçek that “In the mosque, one performs the ‘namaz’ and in the Cem House, one performs the ‘semah’. Alevis are Sunni, Sunnis are Alevis”.

Çamuroğlu’s reform package:

A Directorship for Alevis attached to the Prime Minister.
An Alevi institute.
Clarification of the status of the Cem Houses and the payment of their water and electricity bills by the state, as in the case of the mosques.
Giving Alevi ‘dede’s, the heads of Alevi religion, the social status they need and to put them on salary.
Ending the obligatory religion classes in schools, including in schoolbooks information about Alevis.

Reactions from the Alevi community

According to the newspaper “Milliyet”, İzettin Doğan, the president of Cem Foundation, said that he had warned Çamuroğlu that the Alevi perspective was a deception, the Prime Minister would not develop this perspective, the Religious Affairs would not allow it.

Ali Balkız, the president of Alevi-Bektaşi Federation, said “He went, he saw, he returned. It was obvious that this would result. The AKP wants democracy for itself. The freedom of belief is a mask covering the kind of Turkey they have in mind. If Reha could not do this, nobody can.”

Fevzi Gümüş, the president of Pir Sultan Abdal Cultural Association, said, “He must have finally seen AKP’s real intention. (BIA, June 14, 2008)


Socio-économique / Socio-economic

La Turquie: Un pays toujours plus gourmand en énergie

Tirée par une croissance élevée depuis 2002 (5 % par an en moyenne), l’économie de la Turquie (72 millions d’habitants) est devenue très gourmande en énergie, ce qui implique de nouvelles stratégies. De 78,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtoe) en 2001, la consommation primaire devrait bondir à 153,9 Mtoe en 2010, selon le ministère de l’énergie : un doublement, en moins de dix ans. L’industrie, les transports, mais aussi les foyers turcs ont largement participé à cette hausse.

La production maison de pétrole et de gaz naturel reste symbolique. Quelques modestes gisements d’hydrocarbures fournissent à peine 3 % des besoins. Le charbon, encore très utilisé, représentera un bon quart de la consommation d’énergie en 2010, selon les prévisions. Les grands barrages et les énergies renouvelables se développent, mais ne devraient satisfaire que 9 % des besoins d’ici deux ans. Ankara a aussi lancé un programme de centrales nucléaires censées produire 5 000 MW à partir de 2012. Pétrole et gaz continueront cependant de représenter les deux tiers de la consommation énergétique dans deux ans.

DÉPENDANCE À L’ÉGARD DE LA RUSSIE

Le pétrole acheté par la Turquie arrive d’Azerbaïdjan, via l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, mais aussi de Libye, d’Arabie saoudite et d’Irak. Le gaz naturel connaît la croissance la plus spectaculaire. En hausse de 74 % depuis 2001, sa consommation devrait dépasser celle du pétrole en 2013. Inquiet d’une éventuelle pénurie, Ankara a multiplié les contrats d’approvisionnement ces dernières années. Résultat : la Turquie devrait se retrouver avec un trop-plein de gaz naturel d’environ 25 % aux alentours de 2012.

La Russie avec Gazprom est de très loin le premier fournisseur, avec 65 %, et reste donc un partenaire-clé pour Ankara. Gazprom est seul capable de subvenir à des besoins urgents, comme l’hiver dernier, lorsque les coupures de gaz iranien ont obligé la Turquie à appeler Moscou à la rescousse. Le gazoduc Blue Stream, inauguré en 2005, renforce ce lien. Seul importateur de gaz en Turquie, la compagnie Botas fait également venir de l’or bleu d’Iran depuis 2001 et veut diversifier ses sources.

Outre la dépendance russe, le point faible de la Turquie reste sa capacité limitée de stockage, qui obère sa sécurité énergétique.

Nouveau carrefour des stratégies énergétiques

Au carrefour de l'Asie centrale, de la Russie et de l'Europe, la Turquie veut profiter de sa position pour s'imposer comme un pont énergétique entre les producteurs d'hydrocarbures de la région (Russie, Iran, Irak, Azerbaïdjan, Kazakhstan...) et les pays consommateurs d'Europe de l'Ouest. Voisine du Moyen-Orient et des riverains de la mer Caspienne, la Turquie a la moitié des réserves mondiales de gaz à ses portes. Mais les intérêts croisés dans la région obligent Ankara à faire "un grand écart stratégique", résume un officiel français en Turquie.

LES ENJEUX DE L'OLÉODUC BTC...

L'entrée en service, en 2006, de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), capable de transporter 1 million de barils par jour, a transformé la Turquie en pays de transit majeur. Le gigantesque terminal de Ceyhan, sur la côte sud, où débouche aussi l'oléoduc en provenance de la région irakienne de Kirkouk, a vocation à devenir une plate-forme. Pour ses détracteurs, le BTC est un "joujou américain". Financé par un consortium mené par la compagnie britannique BP, il a été largement soutenu par les Etats-Unis, en quête de nouvelles sources sûres.

L'objectif du BTC est aussi de court-circuiter la Russie et de "briser son monopole en faisant sortir le pétrole par d'autres routes", analyse Temel Iskit, ex-ambassadeur turc et conseiller pour le BTC dans les années 1990. La Turquie, alliée traditionnelle de Washington, offre un débouché idéal pour l'or noir de la Caspienne. En scellant cette alliance énergétique, l'Azerbaïdjan et la Géorgie se sont affranchis de Moscou, tandis que la Turquie renforçait son importance stratégique. Si les Russes ne s'y opposaient pas, un oléoduc Samsun-Ceyhan pourrait aussi acheminer du pétrole depuis le Kazakhstan.

... DU GAZODUC BLUE STREAM...

Ankara n'en garde pas moins un lien serré avec Moscou, d'autant que la Turquie est largement dépendante de la Russie pour son gaz. Fin 2006, Vladimir Poutine, alors président russe, et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont inauguré en grande pompe le gazoduc Blue Stream passant sous la mer Noire. Un partenariat qualifié de "stratégique" par les deux pays, mais qui irrite Washington. Une extension de Samsun (Nord) à Ceyhan (Sud) est en projet. Moscou voit dans Blue Stream une arme supplémentaire face aux tentatives de l'Union européenne (UE) de réduire sa dépendance au gaz russe - notamment en faisant du gazoduc Nabucco un projet "prioritaire".

... ET DU PROJET NABUCCO

Car s'il finit par voir le jour, Nabucco, le concurrent du projet russo-italien South Stream, passera aussi par la Turquie en provenance de la Caspienne pour alimenter les pays européens. La compagnie turque Botas participe au consortium européen qui doit financer le projet. "L'idée de ce gazoduc est de ne pas transporter de gaz russe, explique Gareth Winrow, un expert en stratégie de l'université Bilgi d'Istanbul. Mais comment le remplir sans Gazprom ?"

IRAK, EGYPTE : PROJETS INCERTAINS

La Turquie a promis de fournir 31 milliards de mètres cubes par an à Nabucco. Un chiffre que les experts jugent irréaliste : le gaz azerbaïdjanais ne représenterait au mieux que 10 milliards de mètres cubes, tout comme le gaz turkmène qui pourrait s'y ajouter à partir de 2009, a annoncé l'UE. A condition de trouver un moyen pour l'acheminer. L'Irak, de son côté, n'envoie que 5 milliards de mètres cubes, et les nouveaux investissements tardent à se concrétiser en raison de l'instabilité qui règne dans le pays. Enfin, un projet existe avec l'Egypte (Arab Gaz Pipe), mais les réserves égyptiennes sont incertaines.

L'IRAN INCONTOURNABLE

Cette situation fait de l'Iran, qui détient les deuxièmes réserves mondiales de gaz, un partenaire incontournable, de la Turquie et de l'Europe. "Ankara se plaint du prix et de la qualité du gaz iranien, mais il n'y a pas vraiment d'alternative", souligne M. Winrow. La Turquie, dont plusieurs compagnies prospectent en Iran, devra composer avec des intérêts géostratégiques souvent contradictoires, Washington faisant pression pour maintenir Téhéran isolé.  (Le Monde, Guillaume Perrier, 24 juin 2008)

L'hystérie ultra-nationaliste après la qualification de l'équipe turque

La Turquie s'est plongée dans une hystérie violente sans précédente après
la qualification de l'équipe nationale pour les demi-finales de l'Euro-2008.

Lors des célébrations colorées de drapeaux turcs et accompagnées de marches nationalistes on parle souvent du retour à l'époque de conquêtes militaires de l'Empire ottoman. Cette hystérie est encouragée également par les discours ou gestes des dirigeants politiques nationalistes, islamistes ou socio-démocrates.


Plusieurs quotidiens insinuent que "le troisième encerclement de Vienne" a eu lieu en allusion aux deux sièges sanglants de l'Armée ottomane en 1529 et 1683.


Le quotidien Tercüman du 22 juin a attribué cette réussite au noble sang turc circulant dans les veines des joueurs de l'équipe nationale.


Dans cet état hystérique, une personne a été tuée et seize autres blessées par balles dans la nuit de vendredi à samedi lors des célébrations.

Un homme a été touché à la tête dans la ville de Gaziantep et est décédé sur le coup, a rapporté la chaîne d'information NTV. Seize autre personnes ont été blessées, dont deux grièvement, par des tirs en l'air dans différentes villes du pays, notamment à Istanbul (5 blessés, dont une fillette de 10 ans), première métropole de Turquie, ainsi qu'à Mersin et Siverek, soulignent les médias.

Dans cette dernière ville, une femme de 55 ans qui dormait sur le toit de sa maison pour échapper à la canicule a été touchée par une balle perdue à la mâchoire.

Incidents à Vienne entre supporteurs croates et turcs

Des incidents ont opposé à Vienne peu après minuit des supporteurs croates et turcs après la qualification vendredi soir de la Turquie.

Dans le quartier d'Ottakring, fief de la communauté croate de la capitale autrichienne, plusieurs centaines de supporteurs croates dépités s'en sont pris à des Turcs qui fêtaient leur victoire dans une rue avoisinante, leur lançant des bouteilles. Des bouteilles et des pierres étaient également lancées contre des fenêtres d'appartements arborant des drapeaux turcs.

A la suite de l'intervention rapide des forces de police, les supporteurs croates se sont retournés contre les policiers, harcelés par des jets incessants de bouteilles et d'autres objets.

En revanche, sur l'un des boulevards circulaires de Vienne, le Gürtel, des milliers de supporteurs turcs paralysaient la circulation, laissant éclater leur joie.

Dans la zone de visionnage publique principale, près de la mairie, ce sont au contraire des supporteurs turcs qui, alors que leur équipe était menée 0-1 dans le temps additionnel de la prolongation, ont agressé des "fans" croates. Plusieurs bagarres ont alors éclaté, quelques personnes devant être soignées sur place par des secouristes pour des blessures sans gravité, a indiqué un porte-parole des services de secours, Andreas Zenker.

Plusieurs supporteurs plus excités que d'autres ont dû être interpellés au milieu de la masse pacifique des fans des deux camps, a précisé un porte-parole de la police viennoise, Walter Hladik, en ajoutant qu'il était encore impossible de donner un chiffre précis quant au nombre d'interpellations.

20 policiers, 9 supporteurs blessés en Bosnie

Vingt policiers et neuf supporteurs ont été blessés au cours de violences dans plusieurs villes bosniaques peuplées par les communautés croate et musulmane, après le quart de finale de l'Euro-2008 Croatie-Turquie.

Un porte-parole de la police a précisé que les affrontements ont eu lieu à Mostar, Stolac et Capljina, toutes situées dans le sud du pays, ajoutant que les plus graves étaient survenus dans la ville de Mostar, qui symbolise la division interethnique entre Musulmans et Croates depuis la guerre de 1992 à 1995. La police a arrêté 29 personnes au cours de ces violences, dont 16 à Mostar.

Un millier de policiers avaient été déployés vendredi soir dans les rues de Mostar, notamment le long de son boulevard principal qui divise les quartiers musulmans et croates, afin d'empêcher les affrontements interethniques annoncées depuis plusieurs jours.

Des "hackers" affichent le drapeau turc sur le site de l'Etat croate

Si les joueurs turcs n'ont pas su marquer de buts vendredi, dans le temps réglementaire du quart de finale de l'Euro-2008 contre la Croatie, leurs supporteurs ont réussi une intrusion sur le site internet de la diplomatie croate pour afficher leur drapeau, a constaté l'AFP.

Un étendard rouge frappé du croissant blanc, celui da la Turquie, a remplacé dans la soirée le contenu du site officiel du ministère croate des Affaires étrangère (www.mvpei.hr).

Arboré sur un fond noir, le drapeau est accompagné de quelques lignes de texte en lettres rouges, en anglais et en turc.

"Merci à tous les membres du groupe terroriste de la Turquie et de l'Arabie saoudite", disent les auteurs du message.

Un porte-parole du ministère, Mario Dragun, a déclaré au journal Vecernji List que trois tentatives d'intrusion sur le site officiel avaient été enregistrées au cours des cinq derniers jours.

Il a ajouté que des informaticiens du ministère étaient en train de réparer le site.

Le taux de chômage s'élève à 10,7% en Turquie

Le taux de chômage en Turquie s'est élevé à 10,7% en mars 2008, par rapport aux 10,4% pendant la même période de l'année dernière, a rapporté lundi l'agence de presse semi-officielle, Anatolia.

Le taux de chômage était de 12,7% dans les zones urbaines et de 7,6% dans les zones rurales, a précisé Anatolia.

Le nombre de chômeurs a augmenté de 95.000 à 2,4 millions en mars 2008, selon les informations d'Anatolia, citant les statistiques publiées lundi par l'Autorité turque des statistiques (TUIK).  (Xinhua, 16 juin 2008)

Police Prevents The Tuzla Shipyards Strike

The Port, Shipyard, Ship Construction and Repair Workers Trade Union (Limter-İş) strike named “Rather than dying one by one, kill us all on June 16” began yesterday.

To the approximately 1000 people crowd, only 400 workers out of 40000 could join. By accompanying the service buses that bring workers to work at five in the morning, the police prevented the workers from joining the strike.

Among the thousand people who joined the strike were the feminists, the Patriotic Front, Ufuk Uras, İstanbul deputy of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP), the Socialist Democracy Party (SDP), the Labor Party (EMEP), Lambdaistanbul, the Socialist Platform for the Oppressed (ESP), the United Metal Workers Union.

Kamber Saygılı, the secretary-general of Limter İş, stated, “We are here to live as human beings, we thank everyone who supports us. The strike has become an obligation now. Nothing has been done to stop the deaths.”

Uras: By hanging together, we can end the rule of the thieves

Ufuk Uras said, “Seeing that the workers’ death has become such a common occurrence, it becomes clear that the ruling party’s (AKP) idea of let the weaker disappear is behind this. Solidarity is very important. By hanging together, we can end the rule of the thieves.”

Seyit Nusret Özürk, the lawyer of the Shipyard Workers’s Union (TİB-DER) made the comment that “according to the bill for the Union Law that has been waiting in the parliament, the shipbuilding branch needs to be attached to the metal work branch, but they have not accepted this. The bill has been waiting in the parliament. What the bosses want became true.”

Tayfun Görgün, the secretary general of the Revolutionary Confederation of Revolutionary Trade Unions, said, “They brought the union bill to the parliament this year again, but they will reject it. It was a diversion move to trick the International Labor Organization (ILO).

Thirteen workers died in Tuzla shipyards in five months. Limter İş organized the strike against the high rates of injuries and deaths in the shipyards for many years.(BIA, Bawer ÇAKIR, June 17, 2008)

Le gouvernement révise ses objectifs d'inflation à la hausse

Le gouvernement turc a décidé mardi de réviser ses objectifs d'inflation à la hausse conformément à une demande en ce sens de la Banque centrale en raison des inquiétudes financières liées à la conjoncture internationale et nationale.

La Banque centrale turque a adressé mardi une lettre au ministre de l'Economie Mehmet Simsek exhortant le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) de réviser à 7,5% l'objectif d'inflation annuelle pour 2009, à 6,5% pour 2010 et à 5,5% pour 2011, selon un communiqué de la Banque.

Le gouvernement qui s'est fixé pour objectif un taux d'inflation de 4% en 2008, 2009 et 2010, a jugé cette demande "opportune", a indiqué M. Simsek dans un communiqué de son ministère.

L'Institut turc des statistiques (Tüik) a annoncé mardi que les prix à la consommation avaient augmenté de 1,49% en Turquie en mai par rapport au mois précédent et de 10,74% sur un an.

Dans le même temps, les prix à la production ont progressé de 2,12%, et de 16,53% sur un an, a-t-il précisé.

La Banque centrale estime que le taux annuel d'inflation pourrait s'établir  à 9,3% d'ici la fin de l'année en raison des inquiétudes financières et de la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires.

La Turquie vit une période d'incertitude politique depuis la décision en mars du procureur de la cour de cassation de demander, pour activités anti-laïques, l'interdiction de l'AKP, une formation issue de la mouvance islamiste, au pouvoir depuis 2002. (AFP, 3 juin 2008)

La Turquie va signer le Protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique

Le gouvernement turc a décidé de signer le Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement Cemil Cicek.

La signature du protocole permettra à la Turquie d'avoir son mot à dire dans les négociations sur sa mise en oeuvre et d'exprimer éventuellement des réserves, a déclaré M. Cicek aux journalistes à l'issue d'une réunion gouvernementale.

"C'est la raison pour laquelle la Turquie a besoin d'adopter le protocole et de prendre une part plus active au processus", a-t-il souligné.

Le porte-parole a ajouté que le protocole serait soumis pour approbation au parlement "dans les délais les plus brefs possibles", sans fixer de délai.

La Turquie avait précédemment indiqué qu'elle pourrait signer le protocole au plus tôt en 2015 dans la mesure où elle doit encore achever son industrialisation et où elle doit faire face à des coûts gigantesques pour assurer une protection adéquate de l'environnement.

Ankara est déjà pressée par l'Union européenne -dont elle aspire à devenir membre- d'améliorer considérablement ses normes environnementales.

Le protocole de Kyoto, qui expire en 2012, impose aux pays qui l'ont ratifié des réductions d'émissions des six principales substances responsables du réchauffement de l'atmosphère, notamment le CO2 (dioxyde de carbone). (AFP, 2 juin 2008)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le référendum sur la Turquie au coeur des tractations au sein de la majorité

Députés et sénateurs UMP ont poursuivi leurs tractations pour trouver un accord sur la réforme des institutions, en particulier sur la question sensible du référendum pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a-t-on appris vendredi de source parlementaire.

La première solution consisterait, selon cette source, à s'en tenir au statu quo, c'est-à-dire à ne pas modifier l'article actuel (88-5), introduit dans la Constitution à l'instigation de l'ancien président Jacques Chirac. Il soumet toutes les nouvelles demandes d'adhésion à l'Union européenne, après la Croatie, à un référendum obligatoire.

La deuxième solution serait de revenir au texte adopté par l'Assemblée. Celle-ci avait modifié, sous la pression d'une cinquantaine de députés UMP, le projet du gouvernement -ratification par voie référendaire ou parlementaire, au choix du président- en soumettant obligatoirement à référendum les demandes d'adhésion des pays représentant plus de 5% de la population de l'UE, en premier lieu la Turquie.

Mais cette solution, qui a provoqué la colère d'Ankara, est risquée sur le plan diplomatique au moment où la France prend la présidence de l'UE.

La troisième solution vise à utiliser la procédure du référendum d'initiative populaire, qui doit justement être instauré par la réforme constitutionnelle. Mais le chef de file des partisans du référendum obligatoire, le député UMP Richard Mallié, ne veut pas en entendre parler.

Car il faudrait que cette proposition de référendum soit présentée par 20% des parlementaires et entérinée par 10% des électeurs, soit 4,5 millions de personnes.

"20% des parlementaires, c'est plus facile à trouver que les 10% d'électeurs", a déclaré à l'AFP M. Mallié, pour qui "le moindre mal serait de garder la Constitution en l'état".

55 députés signent une tribune pour le maintien d'un référendum

55 députés (54 UMP et un non inscrit), dont deux responsables du parti majoritaire, Patrick Devedjian et Frédéric Lefebvre, ont demandé le maintien d'un référendum obligatoire pour toute nouvelle adhésion d'un pays à l'UE, dont la Turquie, dans une tribune sur le site Rue89.

"Pour tout nouvel élargissement qui modifierait profondément les équilibres politiques au sein de l'Union européenne, il nous apparaît indispensable que les Français soient automatiquement consultés", écrivent les signataires alors que les négociations se poursuivent, au sein de la majorité, pour trouver une solution sur ce point sensible du projet de réforme des institutions.

Ils rappellent avoir "proposé un amendement visant à ce que les pays dont la population représente, au moins, 5% de la totalité de la population de l'Union européenne, fassent l'objet d'un référendum systématique".

"Cet amendement, qui a été adopté par l'Assemblée nationale, a reçu un avis favorable du gouvernement" qui a jugé "cette proposition "équilibrée", écrivent-ils.

Reprochant aux sénateurs d'avoir supprimé cette disposition, les signataires les interpellent : "Quelles sont vos propositions? Quelle est votre alternative?"

"Nous sommes à l'écoute des sénateurs et restons ouverts à la discussion, à la seule et unique condition que l'objectif de notre amendement soit conservé", expliquent-ils. (AFP, 27-28 juin 2008)

Le procès contre l'AKP inquiète l'Assemblée du Conseil de l'Europe

Les parlementaires du Conseil de l'Europe se sont inquiétés jeudi à Strasbourg d'un risque d'instabilité politique en Turquie après les poursuites judiciaires engagées contre le Parti pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir à Ankara.

L'Assemblée parlementaire de l'organisation (APCE) s'est dite "préoccupée" que les poursuites "nuisent sérieusement à la stabilité politique du pays, au fonctionnement démocratique des institutions et retarde des réformes économiques urgentes".

Ces poursuites ont été engagées le 14 mars par le procureur général de la Cour suprême de Turquie en vue de dissoudre l'AKP au motif qu'il serait devenu le "foyer d'activités anti-laïques". Plusieurs de ses membres, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président Abdullah Gül et 39 parlementaires, pourraient se voir interdire d'activité politique durant cinq ans.

L'affaire est en instance devant la Cour constitutionnelle et les premières audiences doivent avoir lieu début juillet.

Pour le parlementaire belge Luc van der Brande, auteur d'un rapport débattu jeudi par l'APCE, "on ne peut utiliser le judiciaire à des fins politiques, il faut le dire à nos amis turcs".

"Ce n'est pas une ingérence ou une pression sur le système judiciaire turc", a tenu à préciser le président de la commission de suivi de l'APCE sur la Turquie.

Constatant que la Constitution de 1982 révisée "continue de porter l'empreinte du coup d'Etat militaire de 1980" et que la Turquie a fréquemment procédé à la dissolution de partis, l'APCE demande à Ankara d'envisager des critères tels que l'apologie ou l'incitation à la violence ou des menaces claires contre des valeurs essentielles de la démocratie.

La première audience du procès contre l'AKP, issu de la mouvance islamiste et au pouvoir depuis près de six ans, est prévue le 1er juillet avec le réquisitoire du premier procureur du pays.

L'Union européenne, que la Turquie ambitionne de rejoindre, s'est élevée contre le procès et estime que les accusations soulevées contre l'AKP devraient être débattues au parlement et tranchées dans les urnes plutôt qu'au tribunal.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 21 juin à Istanbul leur opposition au procès en dissolution, une procédure qualifiée par ses détracteurs de "coup d'Etat judiciaire". (AFP, 26 juin 2008)

Le sénat français supprime en séance plénière le référendum obligatoire pour la Turquie

Les sénateurs ont supprimé lundi soir en séance plénière un amendement introduit par les députés dans la réforme des institutions rendant obligatoire un référendum pour une adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union Européenne.

Ils ont ainsi confirmé un premier vote en ce sens en commission des Lois lors d'un examen préparatoire du projet de loi il y a une dizaine de jours.

Sous la pression de plusieurs dizaines de députés UMP, l'Assemblée avait adopté le 29 mai en première lecture un amendement rendant le référendum obligatoire pour l'entrée dans l'Union européenne de pays représentant plus de 5% de sa population, ce qui concerne tout particulièrement la Turquie.

Les sénateurs sont revenus ainsi à la rédaction initiale du texte de la réforme qui supprime l'automaticité d'un référendum pour tout nouvel élargissement introduite dans la Constitution en 2005 par Jacques Chirac alors président. Ce sera au président de la République qu'il reviendra de choisir entre ratification par voie parlementaire ou référendum de toute demande de nouvelle adhésion à l'UE.

Tous partis confondus, hormis les communistes, les sénateurs ont dénoncé un amendement "offensant" et "discriminatoire" pour la Turquie "pays allié et ami". Ils l'ont supprimé par 297 voix contre 7.

Le PCF a défendu en vain un amendement réclamant des "consultations du peuple pour tout élargissement européen".

La garde des Sceaux, Rachida Dati qui en commission avait jugé la solution des députés "équilibrée", s'en est cette fois-ci remise "à la sagesse de l'Assemblée". "Cet amendement a suscité des controverses et le gouvernement ne peut y être insensible", "il est confiant dans la capacité du parlement de faire émerger une solution durant les navettes" parlementaires, a-t-elle déclaré.

"On ne montre pas du doigt un pays ami", a lancé Jacques Blanc (UMP).

"C'est une disposition scandaleuse, indigne et méprisante pour ce pays" a renchéri Alima Boumédiene-Thiery (Verts). "On a le droit d'être pour ou contre l'adhésion de la Turquie mais on a pas le droit de se cacher derrière une rédaction hyppocrite", a poursuivi Bernard Frimat (PS).

"C'est l'occasion pour nous ce soir de donner à ce grand pays un témoignage d'amitié", a martelé le président de la Commission des Affaires étrangères Josselin de Rohan. "Les 5% ont déjà fait beaucoup de mal là-bas pour l'image de la France", a soutenu Jean-Pierre Sueur (PS).

"C'est une mesure hypocrite et consternante", a dit le centriste Pierre Fauchon tandis qu'Hubert Haenel (UMP) président de la délégation pour l'UE du Sénat jugeait qu'"une constitution n'est pas faite pour régler des cas particuliers".

Début juin, le gouvernement turc avait fait part de son "irritation" à propos de l'amendement de l'Assemblée.

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a mis en garde les parlementaires contre le risque de "rupture plus grave qu'on ne le croit" avec Ankara, induit par ce référendum obligatoire.

Ce vote devrait provoquer une levée de bouclier parmi les députés souverainistes de l'UMP qui devraient faire entendre leur voix lors de la deuxième lecture du texte à l'Assemblée nationale.
(AFP, 23 juin 2008)

La Turquie fait un nouveau petit pas vers l'adhésion à l'UE

La Turquie a fait un nouveau petit pas mardi vers l'adhésion à l'Union européenne, en ouvrant deux nouveaux chapitres thématiques parmi les 35 qui jalonnent ses négociations, mais a regretté la lenteur des discussions et dénoncé des obstacles "politiques".

Les 27 Etats membres de l'UE et le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan ont ouvert à Luxembourg des chapitres portant sur le "droit des sociétés" et le "droit de la propriété intellectuelle", a-t-on appris de source européenne.

Cela porte à huit le nombre de chapitres ouverts depuis le début des pourparlers en octobre 2005, des négociations qui pourraient prendre au moins dix ou quinze ans.

Les 27 avaient déjà pris la semaine dernière la décision de principe d'ouvrir ces chapitres et, pour une fois, sans polémique, la France, un des principaux opposants à l'adhésion turque avec Chypre, n'ayant pas fait de difficulté.

Habituellement, les débats sont très controversés sur l'avenir européen de ce pays à cheval entre l'Europe et l'Asie, certes jugé "stratégique" mais qui serait aussi le premier grand pays musulman à rejoindre l'UE.

M. Babacan a d'ailleurs regretté mardi que les négociations d'adhésion avancent à un "rythme lent", dénonçant les obstacles "politiques" mis sur sa route par certains Etats membres alors que l'ouverture des chapitres ne devraient se faire, selon lui, que sur des critères "techniques".

Il a notamment, sans la citer, critiqué la France pour avoir refusé l'an dernier d'ouvrir le chapitre sur l'Union économique et monétaire, pour lequel la Commission européenne n'avait pas posé de conditions.

Ce chapitre fait partie des cinq chapitres que la France refuse d'ouvrir car ils sont pour elles directement liées à l'adhésion, alors que le président Nicolas Sarkozy a dit à plusieurs reprises son hostilité à l'entrée de la Turquie dans le bloc européen.

A deux semaines du début de la présidence française de l'UE, M. Babacan a malgré tout espéré "que le processus d'adhésion continuera à progresse pendant la présidence française" de l'UE qui commence le 1er juillet.

"Nous espérons que la présidence française se voudra juste, impartiale et transparente, comme cela nous a été promis à plusieurs reprises à plusieurs niveaux", a insisté le ministre turc.

Le directeur général Elargissement de la Commission européenne, Michael Leigh, a de son côté indiqué que sept chapitres pourraient être ouverts dans les prochains mois, "dès que la Turquie respectera les conditions" pour leur ouverture.

Il ne reste de toute façon plus beaucoup de chapitres que l'UE puisse ouvrir, 18 sur 35 étant de facto gelés: 8 chapitres l'ont été formellement en décembre 2006 en raison du refus de la Turquie d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs, 5 autres sont "directement liés" à une adhésion et à ce titre bloqués par la France, plus quelques autres bloqués par Chypre ou la Commission européenne elle-même. (AFP, 17 juin 2008)


Le référendum obligatoire pour la Turquie sème le trouble à droite

La suppression jeudi, en commission au Sénat, du référendum obligatoire pour l'adhésion de la Turquie à l'UE sème le trouble à l'UMP et complique la tâche du gouvernement, d'éventuelles nouvelles défections à droite rendant encore plus incertain le vote de la réforme des institutions.

En commission des Lois -tout comme en commission des Affaires étrangères, saisie pour avis- les sénateurs ont décidé, à l'unanimité, de revenir au texte initial du gouvernement: le chef de l'Etat a le choix entre voie parlementaire ou référendum pour ratifier toute nouvelle adhésion à l'UE.

Selon Roger Karoutchi (Parlement), qui n'a pas voulu commenter cette décision sur le fond, l'unanimité sénatoriale laisse présager d'un vote identique en séance plénière.

Exit donc la solution dégagée en première lecture au Palais Bourbon, fin mai, après moult tractations et sous la forte pression des députés UMP -une quarantaine- les plus hostiles à une adhésion d'Ankara.

Avec la bénédiction du gouvernement -malgré l'embarras de plusieurs ministres et de François Fillon- l'Assemblée avait alors décidé que le référendum resterait obligatoire pour l'entrée de tout pays représentant plus de 5% de la population européenne, ce qui, de fait, visait tout particulièrement la Turquie.

Nicolas Sarkozy, qui s'est toujours dit hostile à l'intégration de la Turquie et s'est engagé à organiser un référendum si la question se posait, ne s'est pas prononcé directement sur cet amendement.

La garde des Sceaux, Rachida Dati, avait jugé la solution des députés "équilibrée", mais la gauche comme une partie de la droite avaient dénoncé une mesure stigmatisante pour Ankara.

De fait, les sénateurs ont justifié mercredi leur choix en estimant que cette disposition "pourrait paraître dirigée contre un Etat ami et allié de la France, en l'occurrence la Turquie".

Début juin, le gouvernement turc a d'ailleurs fait part de son "irritation", jugeant "inévitable qu'une telle approche discriminatoire soit préjudiciable à nos relations bilatérales et dommageable à l'amitié traditionnelle entre nos peuples".

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, lui a emboîté le pas en mettant en garde les parlementaires UMP contre le risque de "rupture plus grave qu'on ne le croit avec Ankara" induit par une obligation de référendum.

Mais la décision des sénateurs a provoqué colère et incrédulité chez les députés UMP. "C'est une blague?", s'interrogeait l'un d'eux.

"Puisque c'est comme ça, je ne voterai pas la réforme constitutionnelle et je ne serai pas le seul!", a prévenu Richard Mallié, à l'origine de "l'amendement Turquie".

Pour Thierry Mariani, "il vaudrait mieux supprimer carrément l'article et rester à la situation actuelle", qui prévoit, depuis 2005, que toutes les adhésions à l'UE, après la Croatie, soient ratifiées par référendum.

A l'inverse, le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), souhaite que les députés "suivent" désormais le Sénat.

Pour le gouvernement, l'équation s'annonce des plus difficiles: ménager Ankara tout en faisant en sorte de ne pas perdre de voix à droite (alors que 13 députés UMP ont déjà voté contre et cinq se sont abstenus en première lecture). La réforme des institutions nécessitera in fine un vote aux 3/5èmes des suffrages exprimés.

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, ne cachait d'ailleurs pas son inquiétude mercredi: "il faut absolument trouver une solution sur la Turquie (...) c'est un enjeu majeur si l'on veut que la réforme soit votée", a-t-il confié à l'AFP. (AFP, 11 juin 2008)

Plusieurs sénateurs UMP opposés au référendum pour la Turquie

Les sénateurs UMP sont en majorité opposés au referendum obligatoire pour l'entrée dans l'Union européenne de la Turquie et souhaitent un retour au texte initial du gouvernement sur la réforme des institutions, a-t-on appris mercredi de source parlementaire.

Le groupe UMP au Sénat a reçu mardi soir Edouard Balladur, qui a présidé le comité de révision de la Constitution et mercredi le premier ministre François Fillon alors que le Sénat s'apprête à examiner le 11 juin en commission et le 17 juin en séance plénière la réforme des institutions.

"Quasiment tous les sénateurs UMP ont trouvé très complexe le dispositif voté par les députés et souhaitent un retour au texte initial sur l'adhésion à l'UE", a précisé cette source.

Sous la pression d'une quarantaine de députés UMP, l'Assemblée a modifié le projet initial qui supprimait le référendum obligatoire pour toutes les demandes de nouvelles adhésions pour donner le choix entre ratification par voie parlementaire ou référendum

Elle a rendu le référendum obligatoire pour l'entrée dans l'UE de pays représentant plus de 5% de la population de l'Union, ce qui concerne tout particulièrement la Turquie.

Le groupe sénatorial est par ailleurs "partagé" sur la limitation du recours à l'article 49-3 (adoption sans vote) aux budgets de l'Etat, de la sécu et à un autre texte par session, selon cette source. Les sénateurs de sensibilité gaullistes y sont farouchement opposés.

Plusieurs sénateurs ont également souhaité mieux encadrer le référendum d'initiative populaire, certains préconisant un seuil minimal de participation. (AFP, 4 juin 2008)

Ankara irrité par le projet français de référendum sur l'élargissement

La Turquie a sévèrement critiqué mardi une disposition du projet de réforme des institutions françaises qui rendrait obligatoire en France un référendum pour l'acceptation dans l'Union européenne de tout pays dont la population représenterait 5% de celle de l'UE.

Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères déclare que ce projet vise à dresser de nouvelles barrières à l'entrée de la Turquie dans l'UE et que la position de la France est préjudiciable aux relations bilatérales entre Paris et Ankara.

Le gouvernement turc est "irrité par la volonté d'inscrire une telle approche discriminatoire dans la Constitution française en dépit du fait que les négociations d'adhésion (entre la Turquie et l'UE) ont débuté avec le consentement de la France", déclare le communiqué.

"Il est inévitable qu'une telle approche discriminatoire soit préjudiciable à nos relations bilatérales (...) et soit dommageable à l'amitié traditionnelle entre nos peuples", indique le ministère, qui déclare espérer que le projet de réforme sera amendé sur ce point avant son approbation définitive.

Les députés français ont introduit le 29 mai dans le projet de réforme des institutions en cours d'examen une disposition rendant obligatoire la tenue d'un référendum pour l'acceptation par la France de l'entrée dans l'UE de tout pays dont la population représente plus de 5% de la population de l'Union, ce qui concerne en particulier la Turquie.

Le projet de réforme a été adopté mardi en première lecture par l'Assemblée nationale. Pour être adopté définitivement, il doit encore suivre un long parcours législatif et rassembler en juillet une majorité des trois cinquièmes des députés et des sénateurs, réunis en Congrès.

Actuellement, un vote du Parlement français suffit pour approuver l'adhésion d'un nouveau membre.

Le président français Nicolas Sarkozy est opposé à l'entrée de la Turquie dans l'UE au motif que ce pays ne se trouve pas en Europe. Il propose à la Turquie un "partenariat privilégié" avec l'UE, une idée que rejette Ankara.

Les objections de la France, qui prend le 1er juillet la présidence de l'UE, ont déjà contribué au ralentissement des négociations d'adhésion avec Ankara.
(AFP, 3 juin 2008)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Bush réaffirme son soutien à une entrée de la Turquie dans l'UE

Le président américain George W. Bush a réaffirmé mardi son soutien à l'entrée de la Turquie dans l'UE, un sujet de polémique alimentée par l'opposition notoire du président français Nicolas Sarkozy.

"Nous sommes profondément d'avis que la Turquie devrait devenir membre de l'Union européenne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, à l'issue d'un sommet d'une journée en Slovénie entre son pays et l'Union européenne. Son dernier sommet de ce type, avant son départ de la Maison Blanche en janvier 2009.

L'Union européenne a engagé en 2005 des négociations en vue de l'adhésion de la Turquie mais la perspective de voir ce pays adhérer au bloc continue à diviser les Européens.
 Plusieurs pays, l'Allemagne, l'Autriche et la France, y sont opposés et proposent à la place un partenariat privilégié à Ankara, qui ne veut pas en entendre parler. D'autres au contraire défendent ardemment une adhésion turque, comme la Grande-Bretagne ou la Suède défendent ardemment la Turquie.

M. Bush se rendait justement en Allemagne dès mardi soir, puis en France, dans le cadre de sa tournée européenne.

Les députés français viennent d'adopter un projet de réforme des institutions qui comprend une disposition rendant obligatoire un référendum pour une future adhésion de la Turquie à l'Union européenne, à laquelle l'opinion française est pour l'heure majoritairement opposée, à l'image du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.

Ce texte, pour être définitivement adopté, devra encore suivre un long parcours législatif. Mais il illustre les résistances que suscite la candidature d'Ankara.

M. Sarkozy s'oppose à l'entrée dans l'UE de la Turquie au motif notamment que ce pays "n'est pas en Europe" et que les 27 doivent fixer des limites à l'élargissement.
 Depuis le début des pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE en octobre 2005, seuls 6 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les négociations ont été ouverts. Les deux derniers l'ont été en décembre dernier.

Huit autres sont gelés depuis décembre 2006 en raison du refus de la Turquie d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.

L'Union européenne devrait ouvrir dès la semaine prochaine deux nouveaux chapitres.

Mais la Commission européenne continue à appeler la Turquie à accélérer les réformes pour espérer pouvoir un jour adhérer au bloc des 27.

La Turquie a encore "un long chemin" et "beaucoup de travail à faire" pour y parvenir, a dit son président José Manuel Barroso lors d'une visite dans le pays en avril. (AFP, 10 juin 2008)


Relations régionales / Regional Relations

Le président arménien invite son homologue turc à un match de football

Le président arménien Serge Sarkissian a annoncé mardi qu'il invitait son homologue turc Abdullah Gül à un match de football entre les équipes d'Arménie et de Turquie, qui se déroulerait le 6 septembre à Erevan dans le cadre de la préparation au Mondial 2010.

"J'invite le président turc en Arménie, où nous pourrions suivre ensemble le match entre nos équipes de football. J'espère que cette proposition sera acceptée", a déclaré M. Sarkissian, cité par l'agence Ria-Novosti, au cours d'une rencontre avec les dirigeants des médias russes à Moscou.

Erevan et Ankara n'ont aucune relation diplomatique en raison d'un différend sur les massacres d'Arméniens commises par l'Empire Ottoman entre 1915 et 1917. (AFP, 24 juin 2008)

La Turquie et l'Iran coordonnent leurs actions contre la guérilla kurde

La Turquie et l'Iran ont mené des actions militaires simultanées contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak et mettent en commun des renseignements, a déclaré un général turc, cité jeudi par la chaîne de télévision CNN Turk sur son site internet.

"Lorsqu'ils entreprennent une action, nous aussi. Ils mènent des opérations depuis le côté iranien de la frontière et nous faisons de même du côté turc", a déclaré le général de l'armée de terre Ilker Basbug.

Aucune action coordonnée de ce type n'a eu lieu ces deux derniers mois, mais elles pourraient avoir lieu de nouveau dans l'avenir, a-t-il précisé.

"Nous travaillons en coordination avec l'Iran dans cette région... Nous partageons des informations", a déclaré le généragl Basbug.

Des combattants kurdes d'origine turque et iranienne ont trouvé refuge dans les montagnes du nord de l'Irak, où se rejoignent les frontières avec la Turquie et l'Iran, et leurs camps servent de base pour des attaques dans ces deux pays.

Bombardements iraniens sur des villages kurdes d'Irak

Au moins deux villageois ont été blessés mercredi par des tirs d'artillerie iraniens sur cinq villages du Kurdistan irakien (nord), proche de la frontière d'Iran, a-t-on appris de source de sécurité locale.

Les bombardements ont visé pendant deux heures, de 04H00 à 6H00 (01H00 à 03H00 GMT), cinq villages proches de la ville de Sayyid Sadiq, située à 70 km au sud-est de Souleimaniyeh (nord-est), a annoncé à l'AFP le porte-parole des peshmergas (combattants kurdes), le général Jabari Yawar.

Deux civils ont été blessés, du bétail a été tué et des champs ont été endommagés, a-t-il précisé.

Des villages du Kurdistan irakien, frontaliers de l'Iran, sont régulièrement la cible de tirs d'artillerie de l'armée iranienne qui tente d'éradiquer la rébellion kurde. Mais c'est la première fois que cette zone, relativement proche de la ville de Sayyid Sadiq, est bombardée par l'armée iranienne, selon le général Yawar.

12 hommes armés tués par les forces de sécurité à la frontière ouest

Douze hommes armés ont été tués par les forces de sécurité iraniennes lors d'un accrochage dans une région de l'ouest de l'Iran, a déclaré jeudi un officier de police de la province d'Azerbaïdjan occidental, cité par l'agence Fars.

"Douze terroristes ont été tués et d'autres ont été blessés par nos tirs quand un groupe de 40 terroristes s'est infiltré dans la région de Haj Omran, près de Piranshahr", a déclaré l'officier, Shahnam Rezaei, ajoutant que des membres du groupe avaient réussi à prendre la fuite.

Quatre policiers ont été tués et un a été blessé par les tirs du groupe, a-t-il ajouté, sans préciser la date de l'accrochage, la nationalité des hommes armés ou leur provenance.

Le quotidien iranien Jomhouri Eslami avait rapporté lundi que quatre policiers iraniens avaient été tués en sautant sur des mines posées par des rebelles kurdes, membres du Pejak. (AFP, 4-5 juin 2008)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

European Council Tells Turkey To Bring Back The Migrated Greeks

After its decision that Turkey may go back to being monitored regarding human rights and democracy because of the closure case against the Justice and Development  Party (AKP), the  Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) ratified another decision yesterday this time about Gökçeada and Bozcaada, the only major Turkish islands in the Aegean Sea.

The decision that passed with 32 votes against 11 stated that many ethnically Greek citizens of Turkey had to leave these islands because of the policies of the Turkish governments and the council told Ankara to show a “positive attitude” towards the Greek minority.

“While expressing its pleasure over the steps Ankara took to maintain the Greek cultural existence in these two islands, the decision wants Turkey to guarantee the property rights of the Greek citizens of Turkey who had to leave the islands in the second half of the 20th century and to provide the conditions for their return.

According to NTVMSNBC, the report, which states that there are about 300 Greeks in both islands combined, mainly the old people, makes the following demands that a school for Greek kids is built, the real estates taken from Greeks are returned and the churches are fixed. If returning the property is not possible, then it asks for reparations.

The decision asserts that protecting the bicultural nature of the island may be a model for the cooperation between Turkey and Greece.

The first time today’s decision was proposed by some Greek deputies a few years ago.

In today’s general meeting, deputies from Turkey and Greece proposed motions.

Rejecting that the islands are referred to by their Greek names systematically in the report, the Turkish commission proposed a motion that the according to the UN conventions, each country can name the land under its sovereignty the way it wants and this motion was accepted by majority vote.  (BIA, June 29, 2008)

Décès de deux manifestants chypriotes-grecs : la Turquie condamnée

La Turquie, jugée responsable de la mort de deux manifestants chypriotes-grecs, tués à Nicosie par des contre-manifestants et des policiers chypriotes-turcs, a été sévèrement condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme.

Les 12 membres de la famille proche de ces deux manifestants, décédés en août 1996, recevront un total de 315.000 euros pour dommage moral, a décidé la Cour.

Le 11 août 1996, Anastasios Isaak, qui participait à une manifestation organisée par l'Automobile Club chypriote contre l'occupation du nord de l'île par les forces turques, se trouvait dans le "no man's land" séparant les parties grecque et turque de Nicosie lorsqu'il a été pris à partie par un groupe d'une vingtaine de contre-manifestants chypriotes turcs qui l'ont bourré de coups de pied et frappé à coups de bâton en bois et en métal.

Des photos et enregistrements vidéo d'une grande agence internationale ont prouvé la véracité de la version des familles plaignantes, contestée par la Turquie.

Ces documents ont montré que huit policiers chypriotes-turcs avaient observé ce passage à tabac sans intervenir. Lorsque des forces de l'ONU sont finalement intervenues, Anastasios Isaak gisait sur le sol et n'a pu être ranimé.

Solomos Solomou est mort trois jours plus tard, alors qu'il était venu assister aux obsèques organisées pour Isaak. Il pénétra dans le no man's land, grimpa sur un mât où flottait le drapeau turc, et fut alors abattu par cinq balles tirées par les forces turques.

La Turquie, encore une fois, invoqua des affrontements entre manifestants et contre-manifestants, mais les plaignants, le gouvernement chypriote-grec et les forces de l'ONU sur place indiquèrent que les cinq balles avaient été tirées par deux hommes en uniformes turcs.

Dans son arrêt, la Cour européenne estime qu'"il n'y a aucune raison de douter de l'indépendance ni de la fiabilité" des sources qui accusent les autorités turques, d'autant plus qu'il existe des preuves photographiées et filmées des homicides.

La mort de ces deux personnes était d'autant moins justifiable que ni l'une ni l'autre n'était armée, elles n'attaquaient personne et il n'y avait aucun risque qu'elles prennent la fuite, soulignent encore les juges.

Dans ce même arrêt, la Turquie est jugée coupable de ne pas avoir diligenté une enquête efficace pour punir les coupables. "Plus de 11 ans après les faits, les autorités n'ont pas indiqué qu'elles avaient identifié et jugé les responsables des décès", déplorent les juges de Strasbourg. (AFP, 24 juin 2008)

Christofias accuse la Turquie d'interférences

Le président de la République de Chypre Demetris Christofias a accusé jeudi la Turquie d'interférer dans les discussions sur la réunification de l'île, estimant que si les Chypriotes étaient "libres de négocier" une solution pourrait être trouvée rapidement.

"J'appelle (le dirigeant chypriote turc) Mehmet Ali Talat à s'asseoir à une table avec moi sans engagement envers des forces et des pays étrangers, pour trouver le langage commun des Chypriotes", a-t-il déclaré lors d'une conférence organisée par le Centre de politique européenne à Bruxelles.

"Malheureusement, nous sommes dépendants de la Turquie, la Turquie est une clé de la solution au problème chypriote", a-t-il ajouté, appelant ce "pays qui a 43.000 soldats bien armés à Chypre" à "reconnaître que Chypre est un Etat indépendant".

Les Turcs "doivent nous laisser l'opportunité de définir notre propre destin", a insisté le président, accusant Ankara de vouloir créer un "deuxième Etat" sur l'île malgré l'accord entre les deux communautés chypriotes pour créer une fédération bi-communautaire et bi-zonale.

"Si nous étions libres de négocier, je pourrais être optimiste sur le fait que bientôt nous pourrions résoudre le problème", a dit le chef de l'Etat.

Etant donné ce rôle d'Ankara, le président chypriote s'est également inquiété des conséquences de la possible interdiction du parti turc au pouvoir AKP, accusé d'islamiser le pays, et de son remplacement possible par les "prétendus kémalistes", c'est-à-dire les défenseurs acharnés de la laïcité.

"Bien sûr c'est une question interne à la Turquie, mais en même temps, si ces forces prenaient le pouvoir et que (le Premier ministre Recep Tayyip) Erdogan était puni et son parti interdit, ce serait un grand pas en arrière pour le peuple turc d'abord et pour le processus d'adhésion de la Turquie" à l'UE, a estimé M. Christofias.
"J'espère donc qu'au final, la démocratie prévaudra en Turquie, parce que si ces gens prennent le pouvoir, cela nuira à nos efforts pour résoudre le problème chypriote", a-t-il ajouté, en estimant que ces "gens" - parmi lesquels il range l'armée turque - "considèrent Chypre comme un prolongement de l'Anatolie".

Chypre est divisée depuis l'invasion de sa partie Nord en 1974 par la Turquie, après un coup d'Etat à Nicosie de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes.

Après des années de blocage des pourparlers, l'élection d'un nouveau président chypriote en février, le communiste Demetris Christofias, a relancé l'espoir d'une solution négociée.

MM. Christofias et Talat se sont déjà réunis deux fois et doivent se retrouver à nouveau d'ici la fin du mois et en juillet, a précisé jeudi le président chypriote.

Mais alors qu'en mars le début de réelles négociations directes avait été fixé pour le 21 juin, M. Christofias a appelé à ne pas se précipiter, indiquant que lui et M. Talat "décideront ensemble si c'est le moment approprié de commencer des négociations directes face à face".

"Nous devons nous préparer pour pouvoir parvenir à une solution, parce que si nous échouons (...) nous serons face à de grandes difficultés".

"Nous devons être patients, nous devons être prudents, pour justifier les attentes de notre peuple, dans les deux communautés", a insisté le président, alors que des groupes de travail préparent depuis plusieurs mois ces négociations. (AFP, 19 juin 2008)

La Grèce accuse de nouveau la Turquie de ne pas rapatrier ses clandestins

Les ministres grecs de l'Intérieur et de la Marine marchande ont de nouveau accusé mardi la Turquie de ne pas remplir ses engagements dans le rapatriement des clandestins qui partent des côtes turques et sont arrêtés en Grèce.

"La Turquie refuse d'appliquer les accords de rapatriement des clandestins qu'elle a signés avec la Grèce", a souligné le ministre de l'Intérieur Prokopis Pavlopoulos devant une commission parlementaire.

Ankara "refuse également de conclure de tels accords avec l'UE, cette attitude est l'un des éléments, importants, qui devra être examiné pour voir si la Turquie respecte l'acquis communautaire", a ajouté M. Pavlopoulos.

Il a indiqué que l'immigration clandestine a augmenté de 93% entre 2002 et 2007, tandis que 112.364 clandestins ont été arrêtés en Grèce en 2007. Les demandes d'asile ont connu une hausse de 461% de 2004 à 2007, a-t-il précisé.

"L'immigration clandestine venant des côtes turques exerce de graves pressions sur les mécanismes de contrôle des frontières maritimes", a déclaré de son côté le ministre de la Marine marchande, Georges Voulgarakis.

"Rien ne montre que notre voisin oriental ait l'intention de prendre sa part de responsabilité pour contrôler ses côtes", a-t-il affirmé dénonçant lui aussi "l'application non satisfaisante par la Turquie de l'accord de rapatriement des clandestins", un accord bilatéral signé en 2002.

Les plus importants flux maritimes de clandestins vers la Grèce proviennent de Turquie et d'Egypte, a dit M. Voulgarakis.

Les frontières grecques sont les frontières de l'UE et la responsabilité de leur surveillance doit être commune", a ajouté le ministre.

Il a demandé que les agences européennes FRONTEX et EUROSUR, chargées de coordonner la surveillance des frontières extérieures de l'UE, "agissent plus rapidement et plus efficacement". (AFP, 10 juin 2008)

Le président du Parlement chypriote dénonce la "ligne dure" de l'armée turque

Le président du Parlement chypriote Marios Garoyian a mis en cause mercredi la "ligne dure" des militaires turcs qui tiennent en "otage" la partie nord de l'île et s'opposent à la réunification de Chypre.

Dans un entretien accordé à l'agence portugaise Lusa en marge d'une visite officielle au Portugal, Marios Garoyian estime que la République turque de Chypre du Nord (KKTC) --qui n'est reconnue que par la Turquie-- est "l'otage d'Ankara", parce que "les Chypriotes turcs sont totalement dépendants de la Turquie et de ses militaires qui considèrent leur présence dans l'île comme stratégiquement cruciale".

"Ceux qui sont derrière cela, ce sont les militaires turcs, un Etat dans l'Etat, avec un pouvoir immense, cramponné à sa ligne dure", a accusé le président du Parlement de Chypre, île divisée depuis l'invasion de son tiers nord en 1974 par la Turquie, après un coup d'Etat à Nicosie de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes.

"Les Chypriotes turcs insistent sur une confédération de deux Etats séparés, nés du néant, comme si la République de Chypre n'avait jamais existé. C'est inacceptable", a ajouté M. Garoyian.

Nicosie, rappelle-t-il, prône la création d'"une fédération bi-zonale et bi-communautaire, avec une souveraineté unique, une nationalité unique et une personnalité internationale unique".

"L'objectif, c'est la réunification insulaire et nous souhaitons une solution à ce contentieux le plus rapidement possible", a-t-il encore dit, soulignant qu'"il n'y aura de solution que dans le cadre de l'ONU et de l'UE".

Le président du Parlement chypriote est arrivé au Portugal lundi pour une visite officielle de trois jours au cours de laquelle il a notamment rencontré son homologue portugais Jaime Gama. Mercredi, il sera reçu par le président portugais Anibal Cavaco Silva et le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Manuel Lobo Antunes. (AFP, 4 juin 2008)


Immigration / Migration

Nouvel échange d'informations turco-belge au sujet de DHKP-C

Bahar Kimyongür a communiqué samedi 28 juin 2008 aux défenseurs des droits de l'Homme
l'information suivante parue le même jour dans la presse turque:


Ci-dessous, une info importante parue aujourd'hui dans la presse turque... Cette info est à la fois étonnante et inquiétante : il est curieux que la Belgique ne confie les archives du DHKP-C que 9 ans après la perqui de Knokke. D'autant que des photos de Fehriye découvertes à Knokke avaient été publiées dans Hürriyet dans la foulée de l'opération policière du 26 septembre 1999."

Par ailleurs, si cette info s'avère être vraie, on peut s'attendre à des opérations policières de grande envergure en Turquie...

http://english.sabah.com.tr/3F4BFD3F591944339FB3BEFD34DFB126.html

Turkish police have DHKP-C archive

A team of seven, made up of both prosecutors and police officers, were handed the DHKP-C archives, consisting of 200 files, in Belgium.

Belgian police handed the documents to the team of seven led by the chief prosecutor Çolakkadı. The 200 files seized in the cell house of the organization years ago include information about the leader of DHKP-C.

Ankara has DHKP-C archives

Turkish committee of seven people got a copy of the archives of DHKP-C seized in Belgium. The archive includes information about the structuring and activities of the organization.

Turkey sent a committee to Belgium to seize the archives of DHKP-C. Turkish committee includes the assistant prosecutor of Istanbul anti-terrorism department, Turan Çolakkadı, chief public prosecutor carrying out the investigation on DHKP-C terrorist organization, Bilal Bayraktar, and five police chiefs from anti-terrorism department. Turkish committee continued its contacts in Belgium and got copies of totally 200 files at the end of three-day archive search.

Dans un autre article paru dans « Sabah » et signé par Abdurrahman Simsek (un prétendu correspondant du quotidien à Bruxelles, NDT), « la délégation turque aurait remis un dossier au Parquet fédéral belge et aux juges de la Cour d’appel d’Anvers comprenant des données sur la localisation probable de Dursun Karatas, le leader du DHKP-C, de la n° 2 Zerrin Sari et sur Fehriye Erdal, la complice présumée de l’attentat contre Sabanci ainsi que celle d’autres dirigeants de l’organisation et sur leur probables statut hiérarchique dans l’organisation. Ces probabilités auraient été obtenues à partir de ‘filatures techniques’ » (…)
 
« On s’attend à ce qu’à partir des dossiers (remis par les autorités belges, NDT), on puisse élucider des affaires comme l’attentat Sabanci, l’assassinat de l’un des anciens chefs des services secrets turcs (MIT) Hiram Abbas, de l’ancien premier ministre Nihat Erim, du général d’armée Hulusi Sayin, du  lieutenant-général Ismail Selen, du général  brigadier Temel Cingöz, de l’ancien ministre de la justice Mehmet Topaç, du procureur général de la république des Cours de sûreté de l’Etat (DGM), du directeur de la Sûreté Mahmut Dikler, de l’ancien ministre des douanes et des monopoles Gün Sazak ainsi que de la mort de 250 fonctionnaires de police. »

Petite remarque: on peut comprendre que la police turque confie des données confidentielles au Parquet fédéral mais que la Cour d'appel d'Anvers se voit également recevoir ces infos n'est pas très clair...

Le quotidien "Sabah" donne aujourd'hui plus de précisions concernant son information "exclusive" à propos de la "venue secrète" de "2 procureurs antiterroristes et cinq membres de la sûreté spécialisés dans la lutte contre le DHKP-C".

Le quotidien publie également une photo de la délégation "antiterroriste" dans les rues de Bruxelles et une photo de l'appartement de Knokke où les archives avaient été découvertes (cf. attachement).

Cette info confirme un peu plus le rôle du régime d'Ankara dans l'anéantissement du jugement de la Cour d'appel d'Anvers (il faut également tenir compte de la venue spéciale du ministre turc de la justice Cemil Ciçek à Bruxelles quelques jours après le verdict du 7 février ainsi que de toutes les pressions diplomatiques exercées depuis Ankara) et présage le pire à l'issue du procès. (Bahar Kimyongür, 28 juin 2008)

Le Centre allemand d'études sur la Turquie exige le départ de son directeur

La direction du Centre allemand d'études sur la Turquie (ZfT) a exigé jeudi la démission de son dirigeant, Faruk Sen, après que ce dernier eut comparé la situation des Turcs en Europe à celle des juifs persécutés par le régime nazi.

A l'issue d'une réunion exceptionnelle, la direction s'est prononcée pour le limogeage de cet universitaire de 60 ans, spécialiste du monde turc. Faruk Sen a dénoncé ce qu'il considère comme une "réaction excessive" et menacé de contester cette décision en justice.

Dans le journal turc "Referans" paru le 19 mai, Faruk Sen avait estimé que les Turcs étaient "les nouveaux juifs d'Europe" car en ce qu'ils étaient "discriminés" et "exclus".

"5,2 millions de Turcs vivent en Europe, qui a tenté par des atrocités de vider ce continent de tout juif. Ils sont devenus les nouveaux juifs d'Europe", avait écrit le directeur du Centre basé à Essen (ouest de l'Allemagne), selon des extraits publiés jeudi dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

Cette comparaison avait aussitôt suscité de vives critiques mais dans le quotidien Tageszeitung (TAZ) à paraître vendredi, Faruk Sen a prévenu: "c'est une décision à laquelle je vais juridiquement m'opposer".

Né en 1948 à Ankara, membre du Parti social-démocrate (SPD), il est l'un des membres fondateurs du Centre d'études sur la Turquie, un institut chargé de multiples études sur les Turcs et les immigrés.

Les Turcs forment la première communauté étrangère d'Allemagne (soit 1,7 million de Turcs ou quelque 2,4 millions en comptant les personnes d'origine turque). (AFP, 26 juin 2008)

 L'acquittement du DHKP-C cassé par la Cour de cassation

La Cour de cassation a cassé, mardi soir, les acquittements à l'encontre de suspects du procès DHKP-C. Selon la plus haute juridiction du pays, la cour d'appel d'Anvers a utilisé un argument illégal pour acquitter les sept suspects d'association criminelle, appartenance à une organisation criminelle et terroriste. L'ensemble du procès sera de nouveau traité devant la cour d'appel de Bruxelles.

La cour d'appel d'Anvers avait acquitté Fehriye Erdal, Bahar Kimyongür, Musa Asoglu, Sükriye A.O. (Akar Özordulu), Dursun K. (Karatas), Zerrin S. (Sari) et Kaya S. (Saz) des charges d'association criminelle car, selon elle, aucun lien ne pouvait être établi entre les suspects et un attentat commis en Belgique ou à l'étranger.

Selon la Cour de cassation, il s'agit d'une fausse argumentation. "Si aucun lien n'est établi entre le groupe et un attentat, cela ne signifie pas qu'il ne s'agissait pas d'une bande", a souligné le président de la Cour. "L'organisation en bande criminelle est un délit et il est obligé que les suspects savaient et voulaient être membres d'une bande et savaient que cette bande aurait pu commettre des attentats. Pour condamner quelqu'un pour appartenance à une bande criminelle, il n'est pas nécessaire qu'un suspect ait collaboré à un délit du groupe".

La cour d'appel d'Anvers avait utilisé le même argument pour acquitter les suspects d'appartenance à une organisation criminelle. Toutefois, elle avait ordonné, vu qu'il n'y avait pas de bande, qu'il n'y avait pas d'organisation criminelle non plus. La Cour de cassation a aussi cassé les acquittements de Musa Asoglu et Bahar Kimyongur comme leaders d'un groupe terroristes. "Pour condamner quelqu'un comme leader d'un groupe terroriste, il n'est pas nécessaire qu'on l'on commette directement ou indirectement des attentats", souligne la Cour. (belga/7sur7, 24 juin 2008))

Le communiqué du Clea après le verdict de la Cour de cassation

Ce mardi 24 juin, à 17 heures 58, le verdict –tout simplement scandaleux– est tombé. Le Président Edward Forrier, au nom de la Cour de Cassation (deuxième Chambre flamande), a donné entièrement raison au Procureur Johan Delmulle. Dans un texte lapidaire, dont la lecture n’a pris que huit minutes, la plus haute Cour s’est ainsi entièrement rangée à l’avis du magistrat fédéral, contestant

l’Arrêt prononcé le 7 février dernier par la Cour d’Appel d’Anvers. Conséquence directe du jugement prononcé ce jour ? Un nouveau procès (le quatrième) sera donc intenté contre les 7 membres présumés de l’organisation turque DHKP-C (dont Bahar Kimyongür), mais devant la Cour d’Appel de Bruxelles cette fois.

On s’en souvient : à travers un procès mené de manière tout à fait exemplaire, les juges anversois avaient démonté chacune des charges montées à l’encontre des prévenus par J. Delmulle, et abouti –au terme de six audiences ayant respecté les droits de la défense– à un constat d’évidence: peu importe que les prévenus en soient membres, «dans ses activités menées en Belgique, le DHKP-C n’y a été ni une association de malfaiteurs, ni une organisation criminelle, ni un groupe terroriste».

Au regard de la chronologie des procédures, telles qu’elles se sont succédées depuis septembre 1999, la décision rendue ce jour marque donc une défaite de la justice indépendante, soucieuse de défendre l’état de droit et de garantir les libertés civiles.

Le 28 février 2006, le tribunal de Bruges (présidé par un juge spécialement détaché d’un autre arrondissement judiciaire, et entièrement «sous la coupe du Parquet») avait lourdement condamné sept des onze personnes poursuivies. En degré d’appel, la Cour de Gand (le 7 novembre 2006) avait même renforcé les peines dévolues –condamnant notamment B. Kimyongur à cinq années d’emprisonnement au titre de «dirigeant d’une organisation fanatique et terroriste». 19 avril 2007. La Cour de Cassation (suite au pourvoi des avocats de la défense reprenant 114 motifs d’annulation) prononçait toutefois la nullité des deux jugements parce que la nomination de Freddy Troch en première instance aurait pu induire un soupçon de partialité et que les juges gantois, pourtant interpellés sur cette illégalité, n’avaient rien trouvé à y redire. 7 février 2008 : la Cour d’Appel d’Anvers réfute l’argumentaire, dénonce les raisonnements et dé-crédibilise les prétendues preuves avancées par le Procureur fédéral. Pour les juges anversois en effet,

les pièces et éléments «mis à charge des prévenus» ont été trafiqués pour certains, travestis pour d’autres, tronqués et truqués par le Parquet. Qui plus est, le réquisitoire prononcé par J. Delmulle reposait uniquement sur des constructions intellectuelles fantaisistes, approximatives voire schizophréniques. En réalité, dans le dossier traficoté par le Procureur, n’a jamais figuré une quelconque preuve établissant qu’on aurait eu affaire ici à «une bande», qu’à Knokke se serait caché «le Quartier général du DHKP-C pour toute l’Europe», ou que les personnes –qui fréquentaient la Résidence Belle Rive, au 458 de la Zeedijk– avaient commis ou auraient eu l’intention de commettre un quelconque fait délictueux (en Belgique ou dans quelqu’autre pays que ce soit).

Extraits de l’Arrêt rendu par la Cour d’Appel d’Anvers le 7 février 2008 (pages 139 à 159)

 Discussion des éléments de preuve Pour évaluer les éléments de preuves, il faut tenir compte des éléments constitutifs des infractions mises à charge. Il s'agit, en premier lieu, des éléments constitutifs du délit d'association de malfaiteurs. Dès lors, s'il n'était pas prouvé que dans cette affaire tous les éléments constitutifs du délit d'association de malfaiteurs sont présents et prouvés, alors a fortiori cela signifie que ce sera encore moins le cas pour le délit d'appartenance à une organisation criminelle, étant donné que ce dernier délit suppose des structures plus importantes que le délit d'association de malfaiteurs. Les éléments constitutifs de ce délit sont : l'existence d'une association ; l'organisation de l'association,

la commission d’attentats contre des personnes ou des biens, comme objectif de l’association ; la volonté consciente de faire partie de l'association.

(…) Des éléments (avancés par le Procureur fédéral), la Cour déduit qu'il n'y a pas de certitude suffisante de la présence des inculpés Dursun Karatas et Sükriye Akar dans l'appartement de Knokke. Il n'y a pas non plus d'indication qu'ils y auraient été présents à un autre moment durant la période d'incrimination. (…) Des éléments (avancés par le Procureur fédéral), la Cour ne peut que déduire qu’il n’y a aucune indication que les prévenu Saz Kaya, Fehriye Erdal et Zerrin Sari n’ont été présents en Belgique plus qu’une ou, au plus, deux semaines, au cours de la période visée dans l’ordonnance de renvoi. A cet égard, les questions suivantes doivent être posées : Existe-t-il des indications selon lesquelles le Comité Central du DHKP-C se serait établi pendant presque deux ans à la côte belge, comme le soutient le ministère public ? Pourquoi, alors, n’y a-t-il eu aucune enquête plus détaillée sur leur présence au cours de la période complète qui est reprise dans les réquisitions ?

(..) Lorsqu’on analyse de manière approfondie «les éléments de preuves» présentés dans cette affaire, il faut faire les constats suivants. La plus grande partie du dossier est composée du résultat d’enquêtes effectuées à l’étranger. Le ministère public tente, à travers un très grand nombre de pièces, de démontrer que le DHKP-C est respectivement une association de malfaiteurs et une organisation criminelle. On tente d’établir cette thèse d’après des dossiers et des décisions judiciaires étrangères (néerlandaise et allemande). On va assez loin dans ce sens : de nombreuses pièces citées se situent bien en dehors de la période incriminée ; à propos d’autres nombreuses pièces présentées, on doit immédiatement se demander en quoi elles peuvent concerner les prévenus et pourquoi le ministère public les considère comme des éléments à charge. Par exemple, dans la discussion sur les éléments individuels à charge de Zerrin Sari, le ministère public retient son rôle en tant qu’avocate. Par contre, le ministère public ne rapporte absolument pas la preuve qu’un des prévenus cités dans la présente affaire n’ait joué le moindre rôle dans les faits commis à l’étranger.

(…) Vu que la présence des inculpés en Belgique n’est prouvée que de manière très limitée, on peut se demander s’il peut être question d’association organisée dans ces circonstances. A cet égard, il faut également se poser une deuxième question encore plus fondamentale. Selon la thèse du ministère public, il est démontré que le DHKP-C doit être considéré comme une organisation criminelle dans les pays voisins. L’étape suivante de ce raisonnement, c’est que les prévenus sont, sans le moindre doute, membres du DHKP-C, qu’ils ont été appréhendés avec des éléments à charge tels que des armes, et que, par conséquent, ils avaient bel et bien l’intention de commettre des attentats, et plus particulièrement des attentats contre les intérêts de l’Etat turc. Le ministère public insiste à tort sur le fait que le DHKP-C aurait déjà à plusieurs reprises été condamné comme organisation criminelle ou terroriste par des juridictions étrangères. Rien n’est moins vrai. Tant aux Pays-Bas qu’en Allemagne, des membres du DHKP-C ont été poursuivis et condamnés pour des délits bien précis. Le DHKP-C n’a en aucun cas été poursuivi en tant qu’association ou organisation. En Allemagne, le DHKP-C a été interdit par le pouvoir exécutif, et donc pas par une décision judiciaire. Il est vrai qu’en Allemagne, le simple fait d’être membre du DHKP-C est punissable et le ministère public peut poursuivre les membres en raison du seul fait de leur appartenance. Ce n’est pas le cas en Belgique.

(…) Il ne ressort d’aucun élément objectif de l’enquête que les prévenus aient eu, à un quelconque moment, l’intention de commettre des attentats en Turquie. La thèse du ministère public selon laquelle les prévenus allaient «diriger» des actions violentes en Turquie à partir de la côte belge ne repose sur rien. Si cette thèse, que le ministère public considère apparemment comme un fait établi, était correcte, on peut se demander pourquoi la Turquie n’a pas demandé l’extradition les prévenus. Il ne ressort pas non plus d’aucun élément objectif du dossier que les prévenus auraient eu l’intention de commettre des attentats en Belgique.

(…) La Cour constate donc qu’il n’est pas prouvé que les prévenus ont, dans la période visée par la citation, formé une association ayant pour objectif de commettre des attentats contre les intérêts de l’Etat turc. Vu qu’il n’est pas prouvé que les prévenus formaient une association de malfaiteurs, il n’est pas prouvé non plus qu’ils auraient formé une organisation criminelle. Les éléments constitutifs de ce délit exigent des structures et une organisation encore plus vastes que la simple association de malfaiteurs.

(…) Les prévenus Musa Asoglu et Bahar Kimyongür sont accusés d’avoir été dirigeants d’un groupe terroriste au sens de l’article 139 du code pénal. Les faits auraient été commis à Bruxelles dans une période comprise entre le 9 janvier 2004, date d’entrée en vigueur de la loi, jusqu’au 28 juin 2004, date à laquelle une conférence de presse s’est tenue à Bruxelles. (…) La Cour constate d’abord que le dossier et les débats n’ont apporté aucun autres éléments que ceux présentés par le ministère public. Les éléments «nouveaux» apportés par le ministère public ne peuvent pas être considérés comme des indications de culpabilité par la Cour. Ni pendant la conférence de presse, ni par le communiqué de presse, il ne peut être question d’implication effective des deux prévenus à l’attentat d’Istanbul. Si de telles indications existaient dans cette affaire, il semble assez évident que les autorités turques auraient demandé l’extradition des prévenus Asoglu et Kimyongür. Qui plus est, il n’y a aucune certitude que le communiqué de presse visé a été lu pendant la conférence de presse organisée au New Hotel Charlemagne. Il est seulement établi que ce communiqué a été distribué sous forme de tract pendant la manifestation qui s’est déroulée le même jour à Bruxelles.

(…) En ce qui concerne le prévenu Bahar Kimyongür, le ministère public appuie sa thèse en affirmant qu’il serait une figure dirigeante, par le fait qu’il «a grandi au sein de l’organisation». Les dossiers versés pour information à son encontre concernent des procès verbaux rédigés suite à des manifestations à Bruxelles. Il s’agit, pour une grande part, de manifestations de solidarité avec la prévenue Erdal. La caractéristique commune de ces manifestations est le nombre particulièrement faible de participants. Ces manifestations n’ont vraisemblablement causé que peu de dégradations. En plus, deux dossiers concernant des graffitis ont été ajoutés. Dans un de ces dossiers, il y avaient des indications selon lesquelles le prévenu en serait l’auteur possible. Il n’a pourtant pas été poursuivi. Les faits contenus dans ces dossiers se situent presque exclusivement dans la période 2000-2001, donc bien avant la période incriminée et donc aussi bien avant l’entrée en vigueur de la loi.

Les faits contenus dans ces dossier n’ont pas le moindre lien avec des activités terroristes. Le rôle du prévenu B. Kimyongür dans ces dossiers ne révèle en aucune manière un processus d’ascension vers la direction d’une association terroriste (…).

 Conclusions Il ne ressort pas des éléments du dossier que les prévenus formaient un groupe terroriste dans la période mentionnée dans les préventions. Il ne ressort d’aucun élément qu’ils auraient eu un seul instant l’intention de s’associer en vue de commettre des délits terroristes tels que repris dans la loi. Il ressort clairement qu’ils ne réprouvent pas ce type de délits, bien au contraire. Il n’appartient pas à la Cour de juger la façon de penser des prévenus. A cet égard, la Cour ne peut que se référer à l’article 141ter du Code pénal : Aucune disposition du présent Titre ne peut être interprétée comme visant à réduire ou à entraver des droits ou libertés fondamentales tels que le droit de grève, la liberté de réunion, d'association ou d'expression, y compris le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'y affilier pour la défense de ses intérêts, et le droit de manifester qui s'y rattache, et tels que consacrés notamment par les articles 8 à 11 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Il ne ressort pas du dossier que, dans la période incriminée, les prévenus seraient allés plus loin que l’exercice de leurs droits qui, selon la loi elle-même, ne peuvent en aucun cas être limités ou entravés (…)». Etc, etc…

Après cette leçon de Droit appliqué, chapitrant sévèrement les exactions commises par le Procureur contre la déontologie et le respect de la vérité, Johan Delmulle a donc décidé de contre-attaquer. S’en prenant aux juges anversois (coupables, selon lui, de n’avoir tenu compte ni de la récente jurisprudence en matière d’associations de malfaiteurs, ni du libellé de la loi sur les organisations criminelles, ni des effets induits par la législation en matière d’infractions terroristes), le magistrat a donc saisi la Cour de Cassation au prétexte que ces différents textes législatifs ne requièrent aucunement que des prévenus soient impliqués personnellement dans l’exécution (la commission) d’actes délictueux pour être sanctionnables pénalement: car le seul fait d’appartenir à une association délictueuse suffit à vous condamner. Pour expliquer les raisons de se pourvoir, J. Delmulle avait d’ailleurs évoqué «le trouble de l’opinion publique», trouble suscité par des jugements absolument contradictoires (Bruges et Gand, d’un côté ; Anvers, de l’autre) à partir de textes de lois pourtant identiques. Une demande d’explicitation spécieuse : au regard du Droit, les jugements de Bruges et de Gand n’ont jamais existé (ils ont été, tous deux, annulés) –seul l’Arrêt d’Anvers constituant à ce jour la vérité judiciaire telle que prononcée par un tribunal. Manifestement, la Cour de Cassation n’a pas voulu en tenir compte.

Au mouvement démocratique d’en tirer toutes les conséquences. Contre un glissement pernicieux mais progressif vers une Justice «à l’américaine», les forces progressistes de notre pays doivent opposer un front du refus. Le plus large possible. (http://www.leclea.be/cassation2/cassation240608.html)

La Turquie, carrefour migratoire vers l'Europe

Cet été, Sall effectuera «un voyage en pirogue». Une aventure à 700 € en bateau pneumatique. Ce Guinéen de 23 ans prendra «un gilet de sauvetage» pour conjurer la peur et le mauvais sort : en 2007, 184 personnes au moins se sont noyées en mer Égée en tentant d'atteindre les îles grecques, à seulement quelques milles nautiques des côtes turques. «Je n'ai pas le choix, raconte le jeune homme, coincé à Istanbul depuis deux ans, dans une pièce borgne aux murs humides qu'il partage avec quatre compagnons d'infortune. Je dois poursuivre la route.»

La Turquie est un couloir migratoire vers l'Union européenne. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés évalue à 500 000 le nombre d'étrangers en situation irrégulière sur le territoire turc, en transit ou installés durablement. Des chiffres difficilement vérifiables. À la fois destination finale pour certains migrants et porte d'entrée sur l'Europe, la Turquie est accusée par Bruxelles de ne pas endiguer les flux migratoires qui la traversent. Ankara, de son côté, estime faire de son mieux avec des moyens limités pour répondre à un problème qui concerne avant tout l'Union européenne.

La proximité de la Turquie avec des zones de conflit ou instables s'ajoute à ses caractéristiques géographiques : 9 384 Irakiens ont ainsi été interpellés en 2007, selon les statistiques de la police. Viennent ensuite les Palestiniens, les Pakistanais et les Afghans. Mais les Iraniens, un des groupes de migrants les plus importants, ne sont pas comptabilisés car ils n'ont pas besoin de visa. Enfin, la surveillance des frontières maritimes italiennes et espagnoles a conduit de nouveaux candidats à l'immigration à emprunter la route turque. Pour rentrer dans la «forteresse Europe», de plus en plus d'Africains transitent désormais par la Turquie. «Je suis restée un an à Dakar dans l'attente d'un visa pour l'Angleterre, raconte l'un d'eux. Ça n'a pas marché. Comme je n'avais pas le cœur à tenter la traversée pour les Canaries, je suis passé par Nouakchott, Alger et Damas.»

Une nouvelle marchandise

«La géographie n'explique pas tout, souligne un commissaire de police sous couvert d'anonymat. Les réseaux criminels préexistants et très bien établis dans le pays facilitent la tâche des filières d'immigration clandestine.» Aux extrémités orientales de la Turquie, le trafic transfrontalier fait partie intégrante de l'économie locale. Les clandestins prennent les mêmes sentiers de montagne que l'essence, la drogue et les cigarettes en provenance d'Iran, de Syrie ou d'Irak. «Les contrebandiers les ont ajoutés à leurs marchandises traditionnelles», explique Ahmet Içduygu, démographe et spécialiste des migrations à l'université Koç.

Mais contrairement aux mafias spécialisées dans le trafic d'armes par exemple, la structure de la filière d'immigration n'est pas pyramidale. Entre l'entrée et la sortie du territoire, des petits groupes indépendants prennent le relais pour assurer le transport des clandestins. «De la Syrie à Antakya (ancienne Antioche près de la frontière syrienne, NDLR), j'ai payé 750 $, raconte Bouba, un Guinéen de 26 ans, puis les passeurs ont fait monter notre groupe dans un bus régulier qui était déjà en route pour Istanbul, ils étaient de mèche avec le conducteur.»

En 2006, 951 passeurs ont été arrêtés en Turquie. En 2007, 1 247. Dans les années 1990, aucune loi ne condamnait le trafic d'immigration illégale. Désormais classé dans la catégorie de crime organisé, il est puni d'une peine pouvant aller jusqu'à huit ans de prison. «Mais si aucune frontière n'est franchie, ce qui concerne la majorité des cas, le Code pénal considère qu'il s'agit juste d'une tentative et la condamnation est bien moins lourde, précise Fikret Pelit, qui dirige le département de la police de lutte contre l'immigration illégale en Turquie. Un amendement parlementaire est à l'étude pour combler cette lacune.» Le 19 mai, un chauffeur a été intercepté avec 88 Pakistanais et 5 Afghans dans son camion alors qu'il venait d'être libéré et attendait son procès pour avoir transporté 79 migrants le 6 avril.

Impossible pour la Turquie de surveiller ses 7 200 kilomètres de littoral. Et à l'ouest, les dizaines d'îles grecques mettent l'UE à portée de barques. Pour 2008, l'agence européenne Frontex, chargée de coordonner la surveillance aux confins de l'UE, consacre un budget de 3,4 millions d'euros pour son dispositif Poséidon aux frontières gréco-bulgaro-turques. «Nous avons redéfini le dispositif sur le front grec car les États membres ont pris conscience des difficultés», souligne Michal Parzyszek, porte-parole de Frontex.

«Allez, va en Europe»

Effort insuffisant selon les Grecs qui estiment que la Turquie est une véritable passoire. Athènes accuse son voisin de n'avoir repris que 1 646 migrants sur les 24 754 arrêtés ces cinq dernières années en provenance de Turquie, malgré un accord bilatéral de réadmission signé en 2002. Ankara réplique que les garde-côtes grecs repoussent les clandestins dans leurs eaux territoriales sans les secourir. Des faits corroborés par des témoignages de migrants et d'habitants sur les îles grecques. À deux reprises, Sall a, lui, été arrêté dans les environs de Lalapasa, dernier village turc en Thrace avant la Grèce : «Les policiers m'ont à chaque fois relâché, l'un d'eux m'a dit “Allez, va en Europe.”» Mais la troisième fois, il a été interné au centre de rétention d'Edirne. À l'est, les frontières montagneuses sont surveillées par l'armée. «Leur priorité en matière de sécurité c'est le terrorisme (les rebelles kurdes du PKK, NDLR), pas les clandestins», précise Fikret Pelit.

Pourtant, depuis les années 1990, les chiffres montrent une augmentation des arrestations : 20 000 en 1996, un pic à 95 000 en 1999 et 70 000 l'année dernière. «Le résultat des critiques de l'UE», assure l'officier. Désormais, Bruxelles met la pression sur les autorités turques pour la signature d'un accord global de réadmission. «Mais il n'y a aucun progrès dans les négociations», fait savoir la délégation européenne à Ankara. Pour deux raisons. La Turquie ne veut pas et n'a pas les moyens de prendre en charge la politique migratoire de l'UE. Et elle craint d'être submergée par les flots de migrants qui resteraient bloqués chez elle. «Les autorités ne veulent pas que le territoire turc se transforme en zone tampon pour l'UE, analyse le professeur Ahmet Içduygu. Cette question est une carte importante pour la Turquie dans ses négociations d'adhésion.» Tout comme celle de la levée de la clause géographique à la Convention de Genève : seuls les ressortissants européens peuvent obtenir l'asile politique en Turquie, le HCR doit trouver un pays d'accueil pour tous les autres réfugiés. Un héritage de la guerre froide que le gouvernement n'est pas pressé de réviser…

Mais dans le cadre de l'alignement sur l'acquis communautaire, des budgets européens ont été débloqués : 70 millions pour le Plan d'action national pour la gestion intégrée des frontières, 94 millions consacrés à la création de 7 établissements d'accueil pour les réfugiés et 2 centres de rétention. Et malgré les critiques sur sa mauvaise volonté, la Turquie a déjà commencé à remplir un rôle de gendarme aux avant-postes de l'UE. Avec des conséquences désastreuses pour les droits des migrants.

Mauvais traitements

«Il n'y avait pas assez de matelas mais le plus dur c'était le manque d'eau et de nourriture, le week-end nous n'avions qu'un demi-pain avec des olives», se souvient un jeune clandestin africain, qui a passé un mois dans un centre à Istanbul. Le 23 avril, des policiers turcs ont forcé 18 Syriens et Iraniens, dont 5 reconnus comme réfugiés, à traverser à la nage une rivière entre la Turquie et l'Irak. Quatre se sont noyés. Durées de détention arbitraires, mauvais traitements, difficultés ou impossibilités de déposer une demande d'asile, accès aux soins médicaux quasi inexistant, mineurs isolés avec des adultes… L'Assemblée des citoyens d'Helsinki a publié en avril un rapport accablant sur les «maisons d'hôtes pour étrangers». Le 12 juin, un Somalien a été tué par balle au cours d'affrontements entre détenus et policiers dans un centre près de la Bulgarie. Les conditions de détention semblent être à l'origine des émeutes.  (Le Figaro, 24 juin 2008)

300 manifestants pour la libération des ex-CCC
                     
Quelque 300 personnes se sont rassemblées, samedi vers 11h00, devant la maison communale de Saint-Gilles, place Van Meenen, pour réclamer la libération des quatre inculpés soupçonnés par le parquet fédéral d'avoir pris part aux activités du mouvement terroriste italien d'extrême gauche Partito Comunista Politico-Militare (PCPM - Parti communiste politico-militaire) et de Jean-François Legros privé de liberté pour ne pas avoir respecté, selon le parquet, les conditions de sa libération.

Parmi les manifestants, se trouvaient Bahar Kimyongur, membre du DHKP-C et Pierre Carette qui avait arrêté le 5 juin pour ne pas avoir respecté, également selon le parquet, les conditions de sa libération et qui a été libéré mercredi soir par décision du tribunal d'application des peines. "Quatre d'entre vous sont accusés d'avoir des contacts avec les camarades du PCPM arrêtés le 12 février 2007. A la même époque, de nombreuses perquisitions et arrestations avaient déjà eu lieu à l'encontre de militants communistes, syndicalistes et étudiants (...). Toutes les structures attaquées en Belgique, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en France et en Suisse, ont en commun de travailler sur le terrain politique dans le cadre d'une lutte contre l'exploitation et l'oppression capitaliste. Elles veulent ouvrir un espace politique contre la répression qui développe des méthodes qui se durcissent conjointement avec la crise économique et politique", a déclaré une porte-parole du Secours Rouge, devant la prison de Saint-Gilles, en s'adressant aux quatre inculpés et à Jean-François Legros.

Après s'être arrêtés devant la prison de Saint-Gilles où sont actuellement détenus Abdallah Ibrahim Abdallah et Constant Hormans, le cortège de manifestants s'est dirigé vers la prison de Berkendael à Forest où est enfermée la journaliste Wahoub Fayoumi. "Quand on enferme des militants en Belgique, la Ligue des droits de l'homme est préoccupée. Dès le départ, la Ligue estimait que la loi contre le terrorisme n'était pas utile car le terrorisme en soi n'existe pas. C'est un qualificatif qui ne correspond en soi à aucune réalité mais qui permet de 'délégitimiser' les personnes qui font l'objet de soupçons et aussi d'introduire un arsenal répressif. Nous demandons de supprimer les infractions relatives au terrorisme qui sont trop floues et qui permettent de réprimer des délits d'opinion", a indiqué Julien Pieret, membre de la commission 'Justice' à la Ligue des droits de l'homme.

"Nous savons désormais surveillés en permanence. Cela me fait ni chaud ni froid. Le groupe d'extrême droite 'Blood and Honour' continue pendant ce temps impunément et tranquillement à mener ses activités dans des villages en Flandre. Il y a deux poids deux mesures", a réagi Thierry Delforge, du Secours Rouge. Les manifestants ont rejoint en fin de parcours la prison de Forest où est enfermé Bertrand Sassoye. (belga, 21 juin 2008)

Un Belge d'origine turque tire sur un Kurde à Bastogne

L'homme qui a blessé d'un coup de feu lundi soir un individu de nationalité kurde à Bastogne a été privé de liberté jeudi, a-t-on appris auprès du parquet de Neufchâteau. Le Belge d'origine turque et domicilié à Bastogne s'est présenté spontanément jeudi matin à la police de la commune. Il a été inculpé de tentative de meurtre par le juge Connerotte et placé sous mandat d'arrêt.

Des incidents avaient éclaté dimanche soir déjà dans le centre de Bastogne entre des Turcs et des Kurdes à l'issue du match de l'Euro 2008 remporté par l'équipe turque contre la Tchéquie.

Des bagarres avaient éclaté près d'un snack où un drapeau kurde avait été affiché. Lundi soir, au lendemain de la bagarre, trois Kurdes se sont présentés chez un Turc pour s'expliquer. L'ambiance avait dégénéré et l'un des Kurdes a été blessé par balle au bras.

Plusieurs personnes avaient été entendues dans le cadre de cette affaire par le juge Connerotte. Elles avaient été remises en liberté, tandis que l'auteur du coup de feu était formellement identifié et recherché. Il comparaîtra devant la chambre du conseil de Neufchâteau le 24 juin.(RTL, 19 june 2008)

Le CLEA diffuse le DVD «Résister n'est pas un crime»

Le communiqué du CLEA:

Ces dernières années, les lois liberticides «made in USA» ont déferlé sur l'Europe, multipliant les cas de criminalisation de militants politiques. En Belgique, la répression exercée dans le cadre de «l'affaire DHKP-C» en constitue l'illustration la plus aboutie.

Au début de ce procès, le Clea a dit : «Avec un peu d'avance, Bahar, c'est nous». Ni Wahoub Fayoumi ni ses camarades affirmeront le contraire aujourd'hui.

Afin d'offrir un éclairage alternatif sur la problématique de «l'antiterrorisme» et mobiliser les citoyens contre la remise en cause des libertés fondamentales, le Clea a décidé de mettre en vente le DVD «Résister n'est pas un crime».

Captivant, poignant, convainquant, implacable

Trois réalisateurs professionnels (Marie-France Collard, Foued Bellali et Jérôme Laffont) y dévoilent les dangers de «la guerre contre le terrorisme». Il ne s'agit pas d'une grosse production américaine mais on s'y croirait presque. Suspense, émotions et révélations sont au rendez-vous et s'entremêlent pour déstabiliser les conceptions établies. En suivant les péripéties du «procès DHKP-C», on découvre les policiers encagoulés qui traquent Bahar Kimyongür, sa famille digne et déterminée qui s'organise pour la «Justice», les militants qui rappellent qu'en 2008, rien n'a changé : «Quand on lutte, on peut gagner».

Contre-propagande?

Pour seulement 15 euros à verser sur le compte 363-0054263-80 (avec la mention « DVD » suivie de l'adresse où vous recevrez l'envoi) ou pour 10 euros si vous l'achetez directement à un militant du Clea, vous pouvez obtenir ce documentaire saisissant. Celui-ci constitue l'outil le plus récent et le plus pédagogique pour prendre conscience de la criminalisation des militants et de la répression des idées critiques qui se développent actuellement dans les pays dits «démocratiques». En vous procurant «Résister n'est pas un crime», le DVD militant, vous pourrez à la fois informer vos proches d'enjeux sociaux souvent masqués tout en marquant votre solidarité avec la lutte pour la liberté d'expression et d'association.

Acteurs de nos propres vies?

Rejoignez-nous pour jouer un rôle lors du dernier rebondissement de cette affaire d'Etat. Le 24 juin à 9h00 au Palais de Justice de Bruxelles, venez assister à la deuxième audience en cassation du «procès DHKP-C».

Des questions, des informations sur les points de vente, des idées pour stimuler la liberté de propager des idées alternatives: contactez Nuray Dogru au 0498 25 24 10 ou à l'adresse mail : <nuray.dogru@gmail.com>

Pour visionner la bande-annonce du DVD, allez sur : http://www.leclea.be/videos/bande_resister.swf?event=109#109

Le témoignage d'un détenu politique en France
 
C’est dans les nouveaux locaux hypersécurisés des services de renseignement de la police nationale à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) que j'ai été interrogé par la nouvelle alliance des services de sécurité. Celle-ci comprend la Direction de Surveillance du Territoire (DST), la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG), les Renseignements Généraux de la Préfecture de Police (RGPP), la Sous-direction antiterroriste de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN). Faisant suite aux attentats de Londres, l'alliance de ces services a été ratifiée par la loi antiterroriste de Sarkozy du 23 janvier 2006.
 
Tout a commencé le lundi 9 Juin 2008 à 6h10 du matin, quand un commando de 6 personnes cagoulées et armées jusqu'aux dents ont fait irruption à mon domicile à Blois. Alors que mon épouse et moi-même qui dormions paisiblement étions complètement inoffensifs, les assaillants ont braqué leurs armes en direction de ma tête et ont hurlé: « Restez calme. Police ».
 
Je leurs ai répondu : « C'est à vous de vous calmez. Mon épouse et enceinte, alors calmez vous ». Ils m'ont ensuite menotté puis m'ont fait asseoir sur mon canapé.
 
Je leurs ai demandé le motif de leur présence et ils m'ont répondu « un avis de recherche a été lancé a votre encontre pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes au nom de l'organisation DHKP-C et pour financement du terrorisme. En clair, j'étais soupçonné d'être un terroriste. Rien que ça !
 
Après avoir effectué une fouille minutieuse de mon domicile, ils m'ont emmené dans leurs locaux à Levallois. Chez moi ils ont pris pour preuve que j'étais bien un terroriste et que j'appartenais bien au DHKP-C des livres, des revues culturelles, des revues politiques, notamment l’hebdomadaire (légal, même en Turquie) « Yürüyüs », un classeur contenant des poèmes écrits par mon épouse, mon disque dur, des clés USB, une clé Wifi, une clé bluetooth, quelques papiers avec des chiffres mentionnés dessus, mon disque dur externe et 2 photos prises lors d'un concert.
 
A peu près une demi-heure après ma mise en cellule, les enquêteurs sont venus me chercher pour un interrogatoire très court. En regagnant ma cellule, j'ai pu m’apercevoir que quelques amis et connaissances occupaient les cellules voisines. Là, j'ai compris que cette opération a été lancée contre l'Association anatolienne de culture et de solidarité à Paris située au Faubourg St Denis et dont je suis adhérant.
 
Cette association est bien entendu tout à fait légale et démocratique. Solidaire des luttes sociales en Turquie, elle défend les droits et les libertés des travailleurs et des diverses communautés de Turquie en France, se bat pour le droit d’asile, contre le racisme et pour une culture populaire et progressiste.
 
J'ai rapidement compris que le but de toute cette opération était une énième tentative de criminalisation des défenseurs des droits et des libertés, reposant sur la fabrication de liens entre des associations démocratiques et des mouvements prétendument terroristes.
 
Le second jour, les enquêteurs m’ont posé des questions auxquelles je m' attendais, non pas par expérience pratique mais par connaissance du système dans lequel nous vivons et des récentes machinations orchestrées par les diverses polices européennes à l’encontre des démocrates et des progressistes de Turquie.
 
Avant de poursuivre avec les questions posées, je souhaiterais revenir sur ce qui m'est arrivé le soir du lundi 9 juin dans ma cellule qui est sous surveillance vidéo 24h24. Le matin, je suis reçu par un médecin de l’établissement. Je l’informe de la maladie dont je suis atteint, nommément l’algie vasculaire de la face. Je lui explique que lorsque j’ai des crises, si je ne me fais pas mon injection, je me cogne brutalement la tête contre les murs et que donc, il suffit juste de me retenir pour éviter que je me blesse. Le médecin me répond qu’il connaît cette maladie, qu’il aviserait les policiers de faire le nécessaire en cas de crise et que par conséquent, je ne devais pas m’inquiéter.
 
Après la visite médicale, un des enquêteurs vient me voir et me dit : « ça va, tu n'as pas mal à la tête? Ne t'inquiète pas le médecin m'a dit ce qu'il y a à faire et je l'ai dit a l'équipe donc pas de souci ». Je lui dit : « OK, merci, c'est gentil ».
 
Le soir, je suis pris d’une crise. Je me cogne la tête contre le mur. Le gardien ouvre la porte de la cellule et commence à crier (sachant que le bruit et la lumière me dérangent beaucoup quand je suis en crise) et là, il me donne un grand coup de pied à la hanche. Perdant équilibre, je tombe sur la tête et perds connaissance. De la brutalité du gardien, je garderai un hématome sur le front puis un autre sur la hanche.
 
Lorsque j’ouvre mes yeux, quelques instants plus tard, j’aperçois les pompiers à mes côtés. Ils m’emmènent à l'hôpital...
 
Le lendemain, les enquêteurs viennent me récupérer de l'hôpital et là, je leurs annonce mon intention de porter plainte contre le gardien qui m’a brutalisé pour coups et blessures et non-assistance à personne en danger. Ils me répondent laconiquement que ce n'est pas possible. Je leurs rétorque que je refuse de m'alimenter tant que je n'aurai pas pu porté plainte. Ma grève de la faim, je l’ai poursuivie jusqu'au jour de mon transfert au parquet de Paris.
 
Durant ces jours, je n’ai bu que de l'eau et n'ai pas absorbé de sucre.
 
Pour en revenir aux questions posées, elles étaient pour le moins prévisibles et surtout ridicules, du genre : « faites-vous partie du DHKP-C ? » ; « Savez-vous que l'association dont vous faites partie et la vitrine légale du DHKP-C ? » ; « Le concert auquel vous avez participé a été organisé par le DHKP-C, le saviez vous? »  etc.
 
Ensuite, ils me montrent une feuille couverte de la photo de 13 personnes en me demandant ceux que je connaissais. Je leur répondis tout en sachant que la plupart d’entre eux était aussi en garde a vue, et, qui plus est, dans les cellules avoisinant la mienne.
 
Pour me déstabiliser et me démoraliser en semant le doute et la suspicion sur mes amis interrogés, les enquêteurs m’ont posé des questions commençant par : « certains de vos amis disent de vous que… »
 
J’ai été bombardé de questions jusqu'à mon transfert au tribunal de Paris soit la nuit du jeudi à vendredi vers 01h00.  Au tribunal de Paris, j'ai pu enfin voir mes amis et savoir combien nous étions : 8 inculpés au total.
 
Après le relevé de nos empreintes digitales et de notre ADN, j'ai été placé dans une cellule déplorable où j'ai manqué d'eau et ce, jusqu’au vendredi soir à 21h, une cellule dans laquelle il faisait froid mais où il n’y avait pas de couverture pour se réchauffer, une cellule où la sonnette pour appeler le gardien ne fonctionnait pas.
 
Je passe finalement devant un juge qui me pose les mêmes questions que les enquêteurs. Il me dit : « Je n'arrive pas à vous cerner, vous parlez et vous vous comportez comme un militant (...) Je vais pour une fois faire quelques chose que je n'ai jamais fait jusqu'ici : je vais laisser le choix au procureur de la république de décider de votre sort, ce sera lui qui prendra la décision. »
 
Puis, le procureur m’a mis en liberté sous contrôle judiciaire.
 
D'après mon avocat, il n’y avait aucune chance que je sorte car le scénario était déjà préparé. Pour eux, Ilker Alcan est le numéro un du DHKP-C en France, Erdogan Cakir le numéro deux et moi, le numéro trois et qu’en plus, mon domicile serait soi-disant utilisé comme un bureau de réunion où toutes sortes de décisions seraient prises.
Après tout cela, Erdogan Cakir, Sefik Sarikaya, Veli Yati et Nihat Karakaya ont été placés en détention provisoire. Özgür et Hanim (dont j’ignore les noms de famille), Kemal Balkan, Dayimi Aktepe et moi-même avons été libérés sous contrôle judiciaire.
 
En fin de compte, je déduis de mon expérience que l’Etat français enfreint ses propres lois en criminalisant des membres d’une association légale qui n’ont commis aucun acte illicite si ce n’est s’exprimer et se réunir de manière démocratique. J’estime que l’Etat français devrait immédiatement libérer les personnes incarcérées au cours de cette opération et faire ses excuses à toutes les personnes arrêtées, à leurs familles et à leurs proches. Je demande à tous les démocrates, progressistes, défenseurs des droits et des libertés, à dénoncer et condamner cette opération soi-disant antiterroristes et ces arrestations infondées et antidémocratiques.
 
Nezif ESKI
 
PS : Je tiens à remercier le Comité belge pour la liberté d’expression et d’association (CLEA) ainsi que tous les amis, camarades, associations qui nous ont soutenu, nous soutiennent et nous soutiendront dans les difficiles épreuves judiciaires qui nous attendent.

Huit opposants turcs de gauche déférés en France

Huit membres présumés du DHKP-C, soupçonnés d'avoir participé au financement de cette organisation, devaient être déférés vendredi devant le parquet antiterroriste de Paris, a-t-on appris de source judiciaire
, rapporte l'AFP.

Le parquet a requis l'incarcération de sept d'entre eux.

Douze membres présumés de ce groupe ont été interpellés en début de semaine en Ile-de-France et dans la région lyonnaise par les policiers de la Sdat (Sous-direction antiterroriste) et de la DIPJ (Direction interrégionale de la police judiciaire) de Lyon, précise la même agence.

Le communiqué du CLEA sur les interpellations à Paris

Le lundi 9 juin à 6h du matin, une association socioculturelle anatolienne et plusieurs domiciles privés ont été perquisitionnés par la police française dans le cadre d’une opération dite « antiterroriste » visant les milieux de la gauche turque.
 
Deux jours après les faits, on ignore toujours le nombre exact de personnes interpellées. La presse officielle turque parle de 12 arrestations tandis que leurs proches en comptent onze.
 
Ce flou à lui seul suffit pour s’inquiéter du sort des personnes arrêtées et de leurs familles.
 
D’autant que celles-ci font état de violences démesurées et injustifiées de la part des forces de l’ordre.
 
A Blois, par exemple, des policiers encagoulés et munis de fusils-mitrailleurs ont fait irruption à 6h du matin, au domicile d’un jeune homme dénommé Nezif Eski feignant d’ignorer la grossesse de son épouse et les conséquences d’une telle opération sur sa santé et celle de son bébé.
 
En banlieue parisienne, les policiers ont brisé la porte du domicile de Erdogan Cakir, pointé leurs armes sur sa femme et ses trois enfants, les ont forcés à se coucher à plat ventre, avant d'emmener le père manu militari.
 
Daimi Aktepe n’a guère bénéficié d’un traitement plus humain et ce, alors qu’il venait de perdre prématurément l’une de ses filles jumelles, Canan, morte d’une épilepsie infantile.
 
Et lorsque leurs familles se sont rendues à la préfecture de police pour s’enquérir de la situation de leurs proches arrêtés, on leur a sèchement répondu : « Ne nous appelez pas pendant 4 jours. »
 
Par ailleurs, une association culturelle anatolienne située dans le Xe arrondissement a elle aussi été prise d’assaut par la police puis mise sous scellés.
 
A force d’être confrontés à des « vastes opérations antiterroristes » qui accouchent d’une souris, la vigilance est de mise face à de telles alertes surtout lorsque les individus concernés sont des dissidents au régime dictatorial d’Ankara.
 
Nous vivons deux beaux exemples de « fausse alerte » en Belgique.

L'arrestation d’anciens membres des CCC et de certains proches est médiatisée à grand fracas, tentant de susciter une psychose au terrorisme. Dans l'histoire sans fin du « procès DHKP-C », le parquet fédéral s'acharne sur des militants politiques dont le seul « crime » est d’avoir traduit un communiqué du DHKP-C, organisation marxiste turque. Après avoir été incarcérés puis acquittés, le parquet fédéral demande la cassation de cet acquittement au nom d’une interprétation large de la loi anti-terroriste.
 
Nous tenons donc à vivement condamner ces arrestations survenues en France ainsi que l’atteinte flagrante à la liberté d’expression et d’association suscitée par la fermeture d’une association socioculturelle fréquentée par des Turcs, des Kurdes, des Arabes, des Lazes, des Circassiens et des Arméniens progressistes originaires d’Anatolie. (www.leclea.be, 11 juin 2008)


Un immigrant en détention en Turquie tué lors d'incidents avec la police

Un immigrant clandestin somalien a été tué et quatre personnes dont deux policiers ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi au cours d'une émeute dans un camp de rétention du nord-ouest de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Des immigrants retenus dans ce centre situé à Kirklareli, près de la frontière Bulgare, ont mis le feu à leur matelas, vraisemblablement pour protester contre leurs conditions de détention, selon l'agence.

Des clandestins ont ensuite agressé deux policiers venus mettre fin à l'émeute et se sont emparés de leurs armes de service, a affirmé le vice-gouverneur de Kirklareli, Zeki Koçberber, cité par Anatolie.

Les agents sont parvenus à enfermer les mutins dans leur dortoir et à appeler des renforts de police et de la gendarmerie, a-t-il ajouté.

La victime a défoncé la porte et pris la fuite en tirant avec son pistolet, a poursuivi M. Koçberber, indiquant que les forces de sécurité avaient procédé à un tir de sommation après qu'elle eut refusé de s'arrêter.

"En dépit de cela, (le clandestin) a commencé à grimper sur le toit d'une cabine téléphonique et est tombé à terre. Un examen à l'hôpital local a révélé qu'il avait succombé à une blessure par balle", a déclaré le vice-gouverneur, sans donner plus de détails.

Une enquête a été ouverte par un procureur de Kirklareli.

Le camp de Kirklareli a été construit à la fin des années 1980 comme centre d'accueil de réfugiés. Ses premiers habitants ont été des réfugiés bulgares d'origine turque. De 1991 à 2003, ce sont les réfugiés bosniaques et kosovars qui ont bénéficié du centre.

La Turquie est située sur une importante voie de passage des immigrés clandestins en provenance d'Asie et désireux de se rendre en Europe. (AFP, 12 juin 2008)

Isabelle Durant critique la présence de Köse au congrès des Loups Gris

La réaction d'Isabelle Durant, secrétaire fédérale d'Ecolo,
sénatrice fédérale et conseillère communale à Schaerbeek:

Quand on mélange nationalisme, extrême droite et action locale : marre du communautarisme !

N'en déplaise à certains, nous n'avons pas changé d'avis sur ces questions. Que l'on soit MR, PS ou CDH, dans la majorité ou dans l'opposition, c'est une question de principe : LE CORDON SANITAIRE VAUT AUSSI AVEC LES MOUVEMENTS OU PARTIS DES PAYS D'ORIGINE DES ELUS.

La participation d'un échevin schaerbeekois, mais aussi de députés et élus locaux de différents partis libéraux, socialistes ou chrétiens, francophones ou flamands, au Congrès de la Fédération des organisations turques de Belgique la semaine dernière à Genk, défraie la chronique.

Et pour cause.

S'il s'était agi d'une manifestation à caractère strictement culturel, qui y aurait vu un problème ? Personne bien sûr. Pas moi en tous cas.

S'il s'était agi d'une manifestation à caractère strictement nationaliste turc, qui y aurait vu problème ? Certainement pas les nationalistes flamands qui usent notre état fédéral jusqu'à la corde. Et peut-être même pas moi, même si ce genre de thème n'est franchement pas ma pas ma tasse de thé.

Mais quel est le problème alors ?

Le problème c'est que dans ce Congrès, s'ajoute au caractère culturel et nationaliste de ces associations une proximité plus que désagréable avec des mouvements et partis aux histoires pas spécialement démocratiques.

De quel parti s'agit-il ?

Principalement du MHP(Milliyetçi Hareket Partisi)dont quelques éminents réprésentants participaient en bonne place à la manifestation de dimanche dernier.

Certes, il est vrai que le MHP est un parti représenté au Parlement turc.

Et alors ?

Le Vlaams Belang l'est aussi au Parlement fédéral et flamand, depuis longtemps et en trop grand nombre.

Limitons-nous donc à voir ce que dit du MHP le site de l'Institut Européen de recherche sur la coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe (MEDEA), soutenu par la Commission Européenne et présidé par... Mr FX De Donnéa(pas vraiment une officine de la gauche radicale...).

Le MHP (Parti de l'Action Nationale) : parti ultra-nationaliste (également connu sous le nom de "Loups Gris") fondé en 1969 par feu Arpaslan Türkes. Structuré comme un organisation para-militaire, le MHP était largement responsable de l'escalade de la violence à la fin des années 70 (environ 5.000 victimes. Le MHP était dissout après le coup d'Etat de 1980 pendant que Türkes et d'autres étaient emprisonnés au début des années 80 pour le meurtre de plusieurs personnalités publiques. En 1995, Türkes est autorisé à reconstituer le MHP et à prendre part aux élections législatives qui font gagner au parti 8,5% des votes. Les funérailles de Türkes en avril 1997 ont attiré 300.000 personnes incluant des figures politiques de tous bord.

Certes, comme le dit le même site, le Le MHP est devenu, avec 129 sièges et plus de 18% des voix, le deuxième parti politique de Turquie après les élections d'avril 1999.

Et alors ?

Le fait que le Belang ait "nettoyé" son discours et son programme et obtienne plus de 20% des voix ne nous permet pas plus, en tant que partis démocratiques, de couper le cordon sanitaire, d'envisager contacts, collaborations, invitations à des congrès d'associations culturelles. Et nous sommes les premiers dans les partis démocratiques à dénoncer les proximités des nationalistes flamands avec le Belang.

Que certains d'entre nous, par nos fonctions, soyons amenés à discuter dans des lieux institutionnels avec des élus de ce parti peut arriver. Quand on est député, bourgmestre, ministre, la fonction amène à des rencontres avec des homologues appartenant à des partis qui ne sont pas dans le TOP de la démocratie. Pour ma part, je me suis toujours arrangée quand j'étais ministre, pour éviter, encadrer ou limiter les entretiens avec des homologues de partis peu fréquentables comme le FPÖ autrichien à l'époque. Et on se rappelle de la célèbre phrase de Louis Michel, disant "qu'il n'irait plus skier en Autriche".

Mais quand on participe à ce genre d'activités en dehors de sa fonction d'échevin ou d'élu, qu'on choisit d'y être, d'y prendre la parole, c'est pour de toutes autres raisons. C'est pour caresser dans le sens du poil un électorat, une communauté, que l'on encourage à n'envisager son vote que sur base communautaire. Et ce faisant, on alimente un peu plus encore le repli des communautés sur elles-mêmes.

Est-ce à dire qu'il faut bannir les contacts avec sa communauté, une part de son électorat, quand on est élu d'origine étrangère. Evidemment que non. Les contacts avec eux ou avec les villes ou régions d'origine sont plus que légitimes. Il doivent être encouragés.

Mais dans le contexte d'ici, du mandat que l'on exerce pour tous les citoyens même si on n'a été élu que par une partie d'entre eux, en cohérence avec le parti sur la liste duquel on a été élu (et aux valeurs duquel, normalement, on adhère), dans la réalité politique locale, régionale et/ou fédérale.

Tous l'ont dit d'une même voix lors des émeutes survenues il y a quelques semaines à St Josse et à Schaerbeek entre Turcs et Kurdes : les problèmes et réalités extérieurs ne doivent pas être importés dans nos quartiers...alors svp, pas par nos élus !!! (www.isabelledurant.be, 10 juin 2008)

Le procès DHKP-C à la Cour de Cassation reporté au 24 juin

La Cour de Cassation à Bruxelles a ouvert mardi 10 juin le procès contre dix membres présumés du DHKP-C.  Le Parquet fédéral, affirmant que la Cour d'appel d'Anvers aurait mal interprété la loi antiterroriste, a demandé pour une nouvelle fois la condamnation des inculpés.

Pour les conclusions de la défense, le procès a été reporté au 24 juin.

Le communiqué du CLEA sur le procès DHKP-C:

L'avocat général, représentant le Ministère Public (l'accusation), a justifié la demande de Cassation par le fait que «la Cour d'Appel d'Anvers ne s'était pas prononcée sur toutes les accusations possibles dans le cadre de la loi anti-terroriste».

En effet, elle avait acquitté Bahar Kimyongür et les autres prévenus des accusations de délit terroriste et d'association de malfaiteurs; or, ces deux accusations, dit l'avocat général, ne sont pas indispensables pour tomber sous le coup de la loi: une simple appartenance à une organisation dite terroriste suffit, et la Cour aurait dû se prononcer sur le fait que le DHKP-C est bien une organisation terroriste, de sorte que les prévenus auraient dû être condamnés pour cette simple appartenance.

En fait, la Cour d'Appel d'Anvers n'avait jugé que les accusations qui avaient été formulées par le Procureur Delmulle et contre lesquelles la défense s'était organisée. La thèse que Delmulle s'est longuement efforcé d'établir était que l'ensemble des inculpés formaient une association de malfaiteurs qui dirigeait depuis Knokke les actions du DHKP-C hors de Belgique. La défense a pu montrer qu'il n'y avait aucun élément sur lequel appuyer ces accusations, et la Cour a suivi cet avis.

Il est important de rappeler en outre que la Cour avait déclaré ne pas pouvoir s'appuyer sur la liste internationale des organisations terroristes, parce que celle-ci n'avait pas de véritable statut juridique, et que donc elle ne pouvait juger que les faits qui s'étaient produits en Belgique - c'est-à-dire rien d'illégal.

Quand l'avocat général a terminé son réquisitoire, les avocats de la défense ont dit qu'ils avaient besoin de temps pour préparer la défense, vu que ces arguments étaient nouveaux. Le juge a donc reporté les plaidoyers de la défense au 24 juin à 9 heures.

A l'issue de l'audience, plusieurs journalistes de radio et de télévision, flamands et francophones, ont interrogé l'avocat Jan Fermon, en posant des questions manifestement bien informées et plutôt sceptiques par rapport à l'accusation.

Rendez-vous donc au Palais de justice de Bruxelles le 24 juin à 9 heures pour la suite de la saga DHKP-C!

(http://leclea.be/cassation2/cassation100608.html, 11 juin 2008)


L'appel du CLEA pour le procès DHKP-C du 10 juin

Cette fois, ça passe ou ça casse… Soyons tous présents le mardi 10 juin au Palais de justice de Bruxelles à partir de 9h.

Ce n'est donc pas fini. Le 7 février dernier, les inculpés du procès du DHKP-C avaient bel et bien été acquittés des préventions d'appartenance à une organisation criminelle ou à un groupe terroriste par la Cour d'appel d'Anvers.

Mais le Parquet fédéral ne tarda pas à se pouvoir en cassation au motif que la Cour d'appel d'Anvers aurait mal interprété la loi antiterroriste. Ce dernier persiste donc dans sa croisade contre des militants politiques qui, rappelons-le, hormis certains délits mineurs commis par certains pour leur sécurité (notamment la possession d'armes et de faux papiers, à replacer dans un contexte de clandestinité due à la chasse à l'homme lancée par le régime d'Ankara), délits pour lesquels ils ont été condamnés et dont ils se sont acquittés en purgeant une peine de prison, n'ont jamais eu l'intention de commettre le moindre acte de violence, ni en Belgique, ni ailleurs dans le monde.

Rappelons aussi que le Parquet fédéral n'avait pas hésité à recourir au mensonge (les fameuses menaces infondées sur sa personne) et à la calomnie pour criminaliser ces militants (accusés à tort d'être des trafiquants de drogue et des dangers publics), voire à comploter pour les faire liquider par un Etat tiers, en l'occurrence la Turquie (cf. l'affaire Kimyongür).

Si les juges anversois ont eu le courage de défaire les mensonges et les machinations du Parquet fédéral, c'est sans nul doute grâce à leur perspicacité, celle des avocats de la défense mais aussi grâce à la vigilance et à la mobilisation citoyennes.

Nombreux sont les cas d'injustice qui passent comme une lettre à la poste faute d'attention de la part des démocrates de notre pays.

Pour ce qui est du procès DHKP-C, les démocrates toutes opinions confondues, ont été irréprochables dans leur défense des libertés d'expression et d'association sans pour autant partager les idées des inculpés. C'est précisément cette approche impartiale et désintéressée qui a permis de sauver l'honneur de notre démocratie face aux importateurs d'une justice subordonnée à la dangereuse doctrine outre-atlantique de  « guerre contre le terrorisme ».

Une fois de plus, le CLEA compte sur vous tous pour rendre définitive la victoire juridique du 7 février dernier et ce, en assistant à l'audience du 10 juin prochain, aux côtés des militants inculpés. (http://leclea.be/cassation2/audience100608.html)

Un échevin MR et une députée CD&V au congrès des Loups Gris à Genk!

L'article récent de Mehmet Koksal titré "Une vérité qui ne dérange pas":

Ecolo n’aime pas les élus cumulards, déteste les bourgmestres “en titre” empêchés et refuse de former une coalition avec un parti socialiste qui compte en son sein un élu d’extrême droite turque.

C’est ainsi que la chronique 2006 des élections communales à Schaerbeek avait marqué les esprits pour aboutir à une coalition MR-Ecolo dans la Cité des ânes.

Voilà qu’on découvre aujourd’hui que le bourgmestre de cette commune Bernard Clerfayt, appelé à combler un siège inutile au niveau fédéral, use un peu partout du “bourgmestre en titre” dans ses écrits et que l’échevin Sait Köse (MR) vient de participer le 2 juin dernier, en compagnie de la députée CD & V Hilâl Yalcin, au 10e congrès des militants du parti d’extrême droite turque à Genk.

Voilà bien deux bonnes raisons de lancer une motion de méfiance constructive pour changer de majorité et de rebattre les cartes avant la chute prévisible du premier gouvernement Leterme. Mais chez les Verts, certaines vérités dérangent plus que d’autres. (Mehmet Koksal, La Tribune de Bruxelles,  n° 272, Page 2, paru le 2008-06-05)

La Dernière Heure: Köse flirte avec les Loups Gris

La promenade gantoise de Sait Köse a fait couler beaucoup d'encre cette semaine au sein des membres du conseil communal schaerbeekois. D'origine turque, l'échevin en charge des Sport a passé la journée du 2 juin aux dix ans de la fédération des associations turques de Belgique. Lors de cet événement, des jeunes Turcs et Belges d'origine turque se font prendre en photo en faisant le signe des Loups Gris, frange extrémiste du parti nationaliste turc (le MHP). Suffisant pour émouvoir une pelle d'élus schaerbeekois et ressasser quelques mauvais souvenirs.

Jean-Pierre Van Gorp (PS) a ainsi rappelé qu'il s'était fait méchamment allumer en 2006 pour être passé au siège schaerbeekois de cette association en pleine campagne électorale. Et attend avec impatience la réaction de la majorité schaerbeekoise, d'Écolo en particulier (on se souvient d'Isabelle Durant faisant de la présence de Loups Gris sur la liste Onkelinx, un argument pour pactiser avec Bernard Clerfayt).

Hier, Isabelle Durant est resté dure. Mais pas au prix de remettre la majorité en cause. "Ce n'est pas la place d'élus locaus d'être aux premières loges d'organisations relais de mouvements nationalistes. Nous ne sommes pas en Turquie, nous sommes en Belgique ici. J'ai demandé (au MR, NDLR) de mettre tout ça au clair afin de déterminer s'il est membre ou non de cette mouvance."

Sait Köse assure que non. "J'ai assisté à cet événement festif et culturel parce qu'on m'a invité. La présence de Loups Gris ? Et alors, la politique turque ne m'intéresse pas. Cette association est subsidiée par la Belgique. Tout le monde est passé chez eux. Van Gorp, Clerfayt, Onkelinx, Ducarme à l'époque, les Écolos, etc. Il faut arrêter cette hypocrisie. Si on me réinvite, j'y retournerai."

Rappelons encore que, peu avant les élections communales de 2006, le candidat Murat Denizli avait dû se retirer à cause de pressions - médiatiques et turques - trop fortes. (http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=830079, M. L., 10 juin 2008)

Le Soir: Visite controversée de l'échevin Köse

Le 2 juin dernier, l'échevin schaerbeekois Saït Köse (MR-FDF) en charge de la jeunesse, des sports et de la population participait à Genk aux dix ans de la Fédération des associations turques de Belgique. Un mouvement qualifié par le journaliste Mehmet Koksal de parti d'extrême droite turque, dans la « Tribune de Bruxelles ».

Ce n'est pas la première fois que des politiques schaerbeekois sont accusés d'accointance avec l'extrême droite turque – dont les Loups gris. C'est arrivé à Jean-Pierre Van Gorp (PS), lors de la campagne électorale de 2006, qui avait rencontré à Schaerbeek des représentants de la Fédération des associations turques afin de discuter du programme du PS à Schaerbeek. Celui-ci avait clamé son innocence : il était venu parler de propreté publique, à la demande d'une association dont il ne soupçonnait pas le caractère politique.

Cette fois, Saït Köse savait très bien où il se rendait : « J'ai été invité et je m'y suis rendu volontairement. Et je reviendrai si on m'invite à nouveau. Ce mouvement est subventionné par l'Etat belge. Je n'étais pas seul. Hilal Yalcin, du CD&V, était aussi là. On voit des Loups gris partout. Il y a quelques jours, j'ai rencontré le chef du parti communiste turc. Cela fait-il de moi un communiste ? » (Le Soir, ROBERT FRANCOIS, 10 juin 2008)

Onze arrestations dans les milieux de gauche turque à Paris
 
La police parisienne a mené lundi 9 juin une descente dans une association culturelle progressiste anatolienne sise rue Faubourg Saint-Denis, dans le Xe arrondissement. Dans le cadre de cette opération, plusieurs domiciles ont également été perquisitionnés, et menacées par des policiers cagoulés munis de fusils-mitrailleurs, des familles entières y compris des enfants, ont été contraints de se mettre à plat ventre et 11 personnes ont été placées en garde à vue.
 
La seule réponse que leurs proches auraient reçue à la préfecture de police est: "Ne nous appelez pas pendant 4 jours."
 
Quant au motif des arrestations, ils ont eu pour seule réponse : "activité terroriste". (www.halkinsesi.tv, 10 juin 2008)


CCC: flou judiciaire et emballement médiatique

On ne sait ce qui trouble le plus dans cette affaire : la confusion, la méconnaissance des dossiers et le sensationnalisme pratiqué par les médias (à quelques notables exceptions |1| près) ou la manière dont les autorités judiciaires ont mené leur opération anti-terroriste. L’attitude de ces dernières induisant naturellement le comportement des premiers. Et même si on a précisé au fil des heures qu’il y avait deux cas de figures distincts dans les arrestations opérées ce jeudi 5 juin, la simultanéité des opérations devait inévitablement entraîner l’amalgame. Dans un premier temps en tout cas – et c’est bien ce qui restera dans la mémoire de l’opinion-, l’élément le plus spectaculaire était évidemment l’arrestation concomitante des deux anciens dirigeants des CCC. On entendait d’ailleurs sur la radio publique une journaliste interroger un confrère sur le fait que « les CCC seraient une cellule à nouveau active » tandis qu’un autre « spécialiste », évoquait pêle-mêle et dans un salmigondis idéologique « communisme, trotskysme, marxiste léninisme et terrorisme » pour situer l’engagement des anciens membres des CCC. De son côté « La Libre Belgique » n’hésitait pas à titrer « CCC, la rechute ». Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres.

Pour en venir aux faits, il faut rappeler que l’on doit distinguer le cas de Pierre Carette, qui ne fait l’objet d’aucun mandat d’arrêt mais qui a été interpellé, selon la justice, pour ne pas avoir respecté les termes de sa libération conditionnelle, des autres arrestations. Accusation, par ailleurs, complètement repoussée par son avocate. Les conditions de cette libération étaient notamment de ne pas fréquenter régulièrement ses anciens complices. Or si Carette a bien vu Sassoye après sa libération en 2003, la police devait savoir qu’ils ne se fréquentaient plus régulièrement. Les rencontres occasionnelles en public ou, par exemple, dans le cadre d’un reportage télévisé étaient par définition connues de tous, y compris de la justice qui n’a jamais jugé opportun d’intervenir. Dès lors pourquoi l’arrestation particulièrement brutale et sans notification de jeudi ? Pourquoi cette procédure tout à fait exceptionnelle, menée de surcroît en même temps qu’une opération anti terroriste concernant notamment un de ses anciens proches ?

On peut évoquer différentes hypothèses. La volonté précisément de pratiquer l’amalgame de façon à faire mousser l’événement. A une semaine du procès en cassation du DHKPC, c’est aussi une manière d’installer un certain climat, d’inquiéter l’opinion, de titiller des médias qui réagissent au quart de tour. Par ailleurs, on ne peut s’empêcher de se souvenir du véritable acharnement judiciaire dont Carette a été l’objet, maintenu 18 ans en prison, record absolu par rapport à sa peine et sa situation et alors qu’il était libérable après 10 ans accomplis. Le tribunal d’application des peines se prononcera sans doute lundi sur le maintien ou non de sa détention. Sur base des informations existantes, on voit mal comment il pourrait objectivement confirmer cette dernière sauf à donner le sentiment de prolonger l’acharnement d’une justice revancharde. Entendons-nous bien, le terrorisme est la négation même du politique et l’acte de mort le plus inacceptable qui soit. Pour en avoir suivi les péripéties depuis les années 70 en Italie, j’ai eu souvent l’occasion de m’exprimer d’une manière catégorique à ce sujet. Et l’incapacité ou le refus de certains anciens acteurs de ces périodes de faire les comptes avec l’histoire (et leur histoire), comme leur prétention de rester inébranlablement fidèles à leurs choix d’antan me semblent encore plus pathétique qu’insupportable. Mais cela n’autorise pas pour autant un Etat à se conduire comme s’il menait une guerre privée et personnelle à leurs égards.

Quant aux autres arrestations dont celle notamment de Bertrand Sassoye et de la journaliste de la RTBF Wahoub Fayoumi, on s’interroge également. L’accusation de « participation à organisation terroriste » est suffisamment grave pour être sérieusement étayée. Ces accusations remonteraient à des « informations de presse » parues en février 2007 au moment de l’arrestation à Milan des membres du groupe terroriste « Parti Communiste politico-militaire ». Il aurait donc fallu plus d’un an aux autorités judiciaires belges pour vérifier des écoutes téléphoniques fournies par la justice italienne ? Il faut, en tous cas, que la justice fournisse des éléments clairs pour étayer ses accusations. Faute de quoi, le flou judiciaire conjugué à l’emballement médiatique laissera la porte ouverte à toutes les hypothèses de manipulation. Ce ne serait pas la première fois dans ce pays que des mesures antiterroristes sans bases réelles et avérées sont utilisées pour des manœuvres douteuses. Dans ce contexte une information rigoureuse de la part de l’appareil judiciaire est une exigence démocratique catégorique. (Hugues Le Paige - http://blogs.politique.eu.org/hugueslepaige, 7 juin 2008)

Marc Metdepenningen: L’antiterrorisme ne peut être un secret d’état

L’arrestation spectaculaire des ex-militants des Cellules communistes combattantes (CCC), Pierre Carette et Bertrand Sassoye, et de trois autres suspects semble s’apparenter à une nouvelle opération sacrificielle destinée à proclamer que la Belgique, oui, est pleinement engagée dans la lutte planétaire contre le terrorisme. Carette n’est retourné derrière les barreaux que pour une insigne (et non encore établie) violation de sa condition de libéré conditionnel. Sassoye et les autres sont emprisonnés – au moins – pour leurs sympathies militantes à l’égard des « détenus politiques » italiens du mouvement politique PCPM dont le procès a débuté à Milan.

Le retour des CCC en Belgique ? La résurgence d’un réseau européen terroriste ? Force est de déplorer qu’une nouvelle fois, la seule invocation de « la menace terroriste » suffît au parquet fédéral pour refuser de s’expliquer sur les raisons précises de ces arrestations.

Ce brouillard entretenu autour du « terrorisme » est nuisible. En décembre, le même type d’incantation et une même culture du secret avaient justifié la fermeture du marché de Noël à Bruxelles, la suppression du feu d’artifice de Nouvel An, la pose de couvercles sur les poubelles du métro où il était affirmé par le gouvernement qu’un « risque d’attentat » existait alors qu’on y laissait circuler les voyageurs. Six mois plus tard, on ne sait toujours pas les motivations réelles de ces gesticulations sécuritaires qui s’apparentent à une prise en otage de l’opinion publique, priée de croire ce qui ne peut lui être démontré. Elles nous ramènent aussi aux années de plomb et des attentats des CCC, qui justifièrent sous le gouvernement Martens-Gol, le déboulé des paras dans les rues de nos villes, le renforcement des pouvoirs de la gendarmerie, et, surtout, des pertes consenties de libertés.

Le gouvernement et la Justice, à moins de considérer nos concitoyens comme des imbéciles, ne peuvent, croyons-nous, utiliser une « menace terroriste » invoquée comme un hochet justifiant le secret de leurs décisions autoritaires et le renforcement de nouvelles mesures liberticides. (Le Soir, MARC METDEPENNINGEN, 7 juin 2008)

Communiqué de l'AGJPB sur les perquisitions et inculpation d'une journaliste

L’Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique (AGJPB) a pris acte des perquisitions menées le jeudi 5 juin dans le cadre d’une enquête pour terrorisme au domicile d’une journaliste et à la RTBF et de l’inculpation de la journaliste ce 6 juin.

Elle note que la juge d’instruction et la direction de la RTBF ont mis en place un mécanisme de protection sous scellés des données saisies à la rédaction, qui devrait éviter toute intrusion dans les dossiers professionnels de la journaliste. En effet, selon les autorités judiciaires, les faits reprochés concernent uniquement la sphère privée.

L’AGJPB souligne cependant que les mêmes précautions n’ont pas été prises au domicile de la journaliste. Elle s’inquiète également des informations faisant état d’écoutes téléphoniques opérées par la Justice italienne.

Dans la mesure où rien ne permet encore d’évaluer la réalité et la gravité des charges retenues à l’encontre de la journaliste, membre stagiaire de l’AJP/AGJPB, la prudence est de mise; mais l’AGJPB sera particulièrement vigilante quant au strict respect des droits de la journaliste. (www.agjpb.be, 6 juin 2008)



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