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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

40th Year / 40e Année
Janvier
 
2014 January
N° 425
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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40th
  Info-Türk: 1974 - 2014

BONNE ANNEE
HAPPY NEW YEAR
GELUKKIG NIEUWJAAR
GLÜCKLICHES NEUES JAHR
MUTLU YILLAR
SERSALA WE PÏROZ BE



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

ECHR Convicts Turkey of Police Fire
Attaque mortelle contre une permanence électorale
 Freedom and rights in Turkey declining, US think tank says
HRW: Turkish government growingly intolerant
Manifestation devant le PE contre le Premier ministre turc
Manifestation et contre-manifestations lors de la visite d'Erdogan
REMDH exhorte Erdogan à mettre un terme à la criminalisation
La police disperse une manifestation anti-Erdogan à Istanbul
 Le gouvernement continue ses purges dans les rangs de la justice
Euro court fines Turkey 40,000 euros on death
 Milliers de manifestants contre le gouvernement d'Erdogan
 PEN's call to action for human rights lawyer Muharrem Erbey
 Violente intervention policière à la manifestation à Istanbul
HRW: Turkey proved that it can kill civilians
 La justice turque inculpe 36 manifestants de juin 2013 pour "terrorisme"
Un millier de personnes dans le métro pour dénoncer la corruption
President Gül stresses importance of clear separation of powers
A Kurdish youth set himself on fire in anniversary of Roboski

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkey Convicted in Mesopotamia Publishing Case
 Hollande doit demander en Turquie l'acquittement de Pinar Selek
EFJ's Open Letter on the alarming press freedom situation in Turkey
RSF: Le parlement turc doit abandonner son projet de loi liberticide
 BIA Monitoring Report: 82 press labourers are in jail
Turkey’s top business group warns against Internet censorship
 Lawyers call for release of detained Kurdish journalists
Day of Working Journalists: 86 in prison, 87 detained and 73 dismissed
Vimeo banned in Turkey
Violences policières contre les journalistes : l’impunité nourrit la violence
Un nouveau projet de loi pour contrôler internet en Turquie
 The new draft bill deepening the internet censure
Petition for the Kurdish journalists to be tried on January 13
Prosecutor demands approval of Pinar Selek’s life sentence
Gezi Resistance Documentary Faces Investigation
Vokaliz: Is It A Crime to Perform on Stage With A Shoebox?

Kurdish Question / Question kurde

Efrin Canton announces Democratic Autonomy

 After Cizîre, Kobanê Canton has been declared
Les mairies se féminisent au Kurdistan de Turquie
Öcalan warned the government for a democratic constitution
Genève 2 sans les Kurdes, c’est un remake du traité de Lausanne de 1923
Raid des forces de sécurité turques contre Roboski
Soldier intervention in Roboski: a Kurd seriously injured
 Assassination of 3 Kurdish women: "Confessions of a Murderer"
 Öcalan: “We Will Not Throw Gasoline On This Fire”
Manifestation à Paris pour exiger vérité sur l'assassinat des femmes kurdes
 Rassemblement pour les trois femmes kurdes assassinées à Paris
Mise en liberté des trois derniers députés kurdes en prison
Députés kurdes en détention provisoire depuis trois ans libérés
Ten thousand launched the HDP-BDP Election Campaign
Five jailed Kurdish lawmakers apply to Turkey's Constitutional Court

Minorités / Minorities

Question à Reynders: Pourquoi Europalia Turquie en 2015 ?

Minorities’ legal entity issues to be discussed in Istanbul
İstanbul's Armenian schools face no shortage of troubles
Rising tension on a memorial Seyfo in Sweden
Diaspora Armenians discussed the 100th anniversary in Ankara
Manifestation à Istanbul pour l'anniversaire du meurtre de Dink
Dogan Özgüden'in konusmasi
Intervention d'Özgüden lors de la commémoration de l'assassinat de Dink
Appel à Bruxelles: 7 ans après l'assassinat de Hrant Dink
Hrant Dink commemorated in Turkey 7 years after his murder
Action: Il faut déjouer le piège tendu à Sevan Nişanyan
 "Papiers d'Arménie ou sans retour possible"
L'écrivain Sevan Nisanyan en prison pour des « constructions illégales »

Politique intérieure/Interior Politics

Une centaine de magistrats mutés à Istanbul

Erdogan propose de geler une partie de sa réforme judiciaire contestée
 Nouveau pugilat entre députés autour du projet de réforme judiciaire
Le pouvoir turc poursuit son nettoyage dans la police
Les députés examinent une réforme très contestée de la justice
Saisie des avoirs d'un leader du principal parti d'opposition
 Parliament panel approves controversial judicial reform bill
 Malgré le geste d'Erdogan, la polémique sur la réforme judiciaire continue
Le président Gül tente d'apaiser la controverse sur la réforme judiciaire
Le gouvernement exclut à nouveau de retirer sa réforme judiciaire
Incidents violents dans le Parlement turc
 La guerre entre le pouvoir turc et la justice se durcit
Gül se positionne en alternative à Erdogan
Baisse de popularité du parti au pouvoir selon un sondage
 Nouveau coup de balai dans la police et la justice
REPERES: Du scandale financier à la crise politique majeure
CHP: Gov’t uses military retrials to cover up corruption claims
Erdogan dénonce une "tentative d'assassinat" contre la Turquie
2014: une année cruciale pour Erdogan
Nouvelle défection dans l'AKP sur fond de scandale de corruption
From Gezi to Kurdish peace bid, 2013 a year of turbulence for Turkey
New Constitution talks stalled after 2-year futile work

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque bombarde un convoi de jihadistes d'EIIL en Syrie

 Erdogan supprime les tribunaux spéciaux ayant jugé des officiers
Un tribunal refuse un nouveau procès à des soldats condamnés
La remise en liberté de l'ex-patron de l'armée rejetée
Scandale: L'armée blanchie dans un massacre de civils kurdes
Sur fond de scandale, Erdogan prêt à faire rejuger les officiers condamnés
Pas d'amnistie générale pour les centaines d'officiers condamnés
L'armée turque réagit contre la condamnation de centaines d'officiers

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Gülen dénonce la remise en cause du progrès démocratique

Perquisition de la police turque dans une ONG islamique
Pourchassés par les rebelles, les djihadistes se réfugient en Turquie
Erdoğan recevait secrètement le banquier d’Al-Qaida

Socio-économique / Socio-economic

La livre turque accélère son recul après la décision de la Fed

Turkey’s population 76 millions 667 thousands 864
One million workers out of 11 million are in the unions
La banque centrale augmente ses taux, malgré l'hostilité d'Erdogan
La chute de la livre ravive le spectre de la crise financière de 2000-01
TÜSİAD head to Erdoğan: Accusation of treason unacceptable
 La chute de la livre turque s'accélère
La Berd revoit à la baisse ses prévisions de croissance en Turquie
La banque centrale maintient ses taux inchangés, la livre turque chute
 Le "miracle économique" turc menacé par la crise politique
La livre turque poursuit sa chute, sur fond de scandale
La mort d'une jeune mère de 14 ans secoue la Turquie
L'inflation à 7,4% en 2013, nettement au-dessus des prévisions
La Turquie approuvera en juin son projet de deuxième centrale nucléaire
La livre turque à son plus bas historique face au dollar, sur fond de scandale
Début des exportations de brut du Kurdistan d'Irak vers la Turquie

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Hollande en avocat ardent des relations d'affaires franco-turques

A Ankara, Hollande prudent sur l'adhésion de la Turquie à l'UE
 Hollande lundi en Turquie, un pays en pleine crise politique
EU's two letters key in suspension of judicial bill
 Erdogan campe sur ses positions face à une Europe attentiste
Embourbé dans la crise, Erdogan face à l'UE à Bruxelles
Le rendez-vous européen d'Erdogan plombé par la crise en Turquie
CE: Le projet de réforme judiciaire turc, "danger" pour la démocratie
 EU calls on Turkey to address corruption claims with impartiality
 Bertrand attend de Hollande un non à l'adhésion de la Turquie à l'UE
 La crise en Turquie inquiète l'Union européenne
Appel du BDP pour les élections municipales du 30 mars

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

NY Times: Erdoğan transforms Turkey into authoritarian state

Washington s'inquiète face au scandale de corruption en Turquie

Relations régionales / Regional Relations

L'Iran et la Turquie veulent porter leur échanges à 30 mds en 2015

 Egypte et Syrie : révélation de l’agenda caché d’Erdogan
 Les Kurdes désignent une assemblée locale en Syrie
16 morts dans un double attentat à la frontière turque
 Une mère belge refoulée à l'aéroport d'Istanbul
Le président Gül favorable à un changement de politique sur la Syrie
Bagdad convoque le chargé d'affaires turc à propos de brut du Kurdistan
 Appeal against war crimes committed by Turkish authorities in Syria
International Appeal calling for Kurdish representation at Geneva II
 Contents of weapons truck bound for Syria declared state secret
Des armes à destination de la Syrie saisies en Turquie
Syrie: Rôle des médias - Le silence qui tue

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Un ex-patron de banque grecque arrêté en Turquie

Immigration / Migration

Un dirigeant kurde crie au complot politique à Paris

 L’Université libre de Bruxelles soutient Bahar Kimyongur
Judiciaire: Mehmet Koksal contre Emir Kir: 2-0
 Les communes belges au service des élections turques?
 Bahar Kimyongür: "La Belgique n'est pas capable de me protéger"
 Manifestation à Paris un an après l'assassinat de trois militantes kurdes
Clea: Signez la pétition pour Bahar Kimyongür !
 Lettre des organisations des droits de l'Homme pour Bahar Kimyongür

Droits de l'Homme / Human Rights

ECHR Convicts Turkey of Police Fire

The European Court of Human Rights (ECHR) issued a verdict on the case of Şamil Camekan who was shot by police in 2000. 

The court found Turkey guilty of the lack of efficient and rapid investigation regarding right to life.

Turkey was ordered to pay 6,000 euros as non-pecuniary damages and 2,000 for court expenses.

It took 12 years to issue a verdict

On December 10, 2000, Şamil Camekan was shot by police in Istanbul’s Okmeydani district along with his two friends. All three fired back at the police, causing an armed clash. While Camekan’s friend Özkan Tekin died, Şükrü Yıldız got severely injured. Camekan was shot in the ear.

According to a medical report by Turkey’s Forensics Institute on December 17, Camekan was only shot in the ear and he didn’t have a critical health situation.

Camekan, on the other hand, claimed that he was subjected to torture and made a complaint.

13 policemen were ordered to stand trial for “willful murder” according to Turkish Penal Code Article 448 and “excessive willful murder” according to Turkish Penal Code Article 463 separately.

Following the investigation on Tekin’s killing, Beyoğlu District Prosecutor’s Office decided not to follow charges for Şamil Camekan and Şükrü Yıldız for “property damage and attempted murder of policemen”. 

On May 24, 2012, Beyoğlu 1st High Criminal Court acquitted the policemen, saying that they defended themselves. The case has been appealed.

In 2008, Camekan applied to ECHR, saying that the investigation process was not completed at a reasonable period. ECHR found Turkey guilty of the lack of efficient and rapid investigation regarding right to life.
(BIA, Jan 28, 2014)

Attaque mortelle contre une permanence électorale

Une personne a été tuée et sept autres blessées dimanche soir dans un quartier populaire d'Istanbul dans une attaque à main armée contre une permanence électorale d'un parti nationaliste à l'approche d'un scrutin municipal, ont rapporté les médias.

Un responsable pour la presse du parti de l'Action nationaliste (MHP), troisième force politique au Parlement turc, a perdu la vie dans l'attaque survenue dans le district d'Esenyurt, peu après l'inauguration d'un bureau destiné à promouvoir cette formation avant les élections de mars prochain, précise l'agence de presse Dogan.

Sept autres militants du parti ont été blessés et la police a arrêté six suspects en lien avec l'attaque.

La Turquie traverse actuellement une grave crise politique provoquée par une enquête de corruption qui a éclaboussé le régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
(AFP, 27 janvier 2014)

Freedom and rights in Turkey declining, US think tank says

A recent report by the US think tank Freedom House says heavy-handed police crackdowns on Gezi Park protests areconflicting with the freedoms of association and assembly, which are protected in the Turkish Constitution.

Turkey is declining in terms of freedoms and rights, according to the annual report from U.S. think tank Freedom House. The report made particular reference to the harsh police crackdown on protesters during the nationwide Gezi Park protests and the increase in political pressure exerted by the ruling Justice and Development Party (AKP).

This year’s “Freedom in the World” report ranks Turkey among the “partly free” countries with a rating of 3.5 out of 7, placing it in the same category as countries such as Libya, Pakistan, Mexico, Ukraine and Indonesia.

The report noted a visible deterioration in associational and organizational rights and the exercise of individual rights, particularly due to the government’s response to this year’s unprecedented mass demonstrations.

Criticism on police crackdowns

“Freedoms of association and assembly are protected in the Constitution, and Turkey has an active civil society. However, the police have forcibly broken up public gatherings, with the government justifying its actions by citing the need to maintain order and alleging the presence of violent hooligans and radical groups among the protesters,” the report said. It emphasized that not only the Gezi demonstrations but almost every mass protest met with brutal police methods throughout 2013.

The report also voiced concerns about the reports of ill-treatment that emerged last year. “During the Gezi protests, the media and human rights groups documented harsh beatings, threats of and actual sexual assault by police, and widespread use of unofficial detention,” it said.

Meanwhile, the U.S. think tank gave a positive assessment of the Kurdish peace process launched by the government over a year ago. The cease-fire declared by the Kurdistan Workers’ Party (PKK) in March has improved the security situation in the country, the report said, also adding that a “democratization package” announced late September had given further rights to Kurds.

“Many past restrictions on the Kurdish language have been lifted, and as a result of the September 2013 democratization package, Kurdish-language education in private schools is now allowed, Kurdish names have been restored to several villages and provinces, and a mandatory pledge by schoolchildren that affirms their Turkishness and was viewed as offensive by many Kurds is no longer conducted,” it said, while adding that the implementation of the proposals were still to be seen.
The report also noted that measures towards Alevis, such as the recognition of Cemevis as official places of worship, were omitted in the same package. “The Alevis, a non-Sunni Muslim group, lack protected status,” it said.

It noted with concern the pressure being exerted on media outlets, judges, scholars and business groups that are critical of the government or have displeased the ruling AKP.

Corruption was referred as a “major problem in Turkey” in the light of the massive graft probes that emerged in December 2013. “There is also concern over the awarding of government contracts, as major projects have allegedly benefited AKP party officials and the armed forces,” the report also said.
(hurriyetdailynews.com, Jan 24, 2014)

HRW: Turkish government growingly intolerant

In office for three terms since 2002, and enjoying a strong parliamentary majority, the ruling Justice and Development Party (AKP) has demonstrated a growing intolerance of political opposition, public protest, and critical media, says Human Rights Watch in its just released World Report 2014.

In May, says HRW, police violently dispersed campaigners staging a peaceful sit-in protest against a plan to build on Istanbul’s Taksim Gezi Park, triggering weeks of anti-government protests in cities throughout Turkey in late May and June. In repeatedly and harshly clamping down on protests, the government failed to uphold human rights.

Recalling that on September 30, the government announced what it called a “democratization package” of reforms, HRW says that this "demonstrated that the government is more focused on addressing the undemocratic legacy it inherited than abuses that have proliferated under its watch.  Positive steps included ending the headscarf ban for women in the civil service; signaling that the 10 percent election threshold that has kept minority parties out of parliament will be lowered; and easing the restriction on mother-tongue education by permitting it in private schools. Cross-party efforts to reach a consensus on a new constitution stalled over contested elements such as the definition of citizenship and minority rights provisions".

The government made important initial steps in a peace process with the country’s Kurdish minority, admits HRW, adding that "at the start of 2013, the government announced talks with imprisoned Kurdistan Workers’ Party (PKK) leader Abdullah Öcalan to end the decades-long armed conflict with the PKK. Bolder steps to address the rights deficit for Turkey’s Kurds could address the root causes of the conflict and help further human rights for all ethnic and religious minority groups in Turkey. Significantly, the government and the PKK maintained a ceasefire through 2013 and there were no deaths reported on either side".

The Syrian conflict continued to be strongly felt in Turkey’s border towns, said HRW, adding that "as of November, Turkey was hosting 500,000 Syrian refugees, including 200,000 living in camps, according to Turkish government estimates. Turkish authorities periodically prevented tens of thousands of Syrian asylum seekers from crossing into Turkey, forcing them to live in internally displaced persons camps and Syrian villages in the border areas, including in areas hit by Syrian aerial attacks".

Freedom of Expression, Association, and Assembly

But it is once again freedom of expression, association and assembly which concern Human Rights Watch. "The government’s response to the Taksim Gezi Park protests in Istanbul and anti-government protests in other cities demonstrated its intolerance of the right to peaceful assembly and free expression", states the international human rights organization.

And it adds: "The authorities charged hundreds of individuals involved in the protests—mostly in Istanbul, Ankara, and Izmir—with participating in unauthorized demonstrations, resisting the police, and damaging public property. Several dozen people face additional terrorism charges in connection with the protests. Around 50 protesters remained in pretrial detention at time of writing. A criminal investigation into the organizers of Taksim Solidarity, a platform of 128 nongovernmental organizations supporting the Gezi Park campaign and sit-in was ongoing".   

HRW also points out that "The mute or biased coverage of the Taksim Gezi protests in much of Turkey’s media highlighted the reluctance of many media companies to report news impartially when it conflicts with government interests. In the course of the year, scores of media workers, among them highly respected mainstream journalists and commentators writing critically of the government in different media, were fired from their jobs".

And the association also says that "Turkey continued to prosecute journalists in 2013, and several dozen remain in jail. The trial continued of 44 mainly Kurdish journalists and media workers (20 in detention since December 2011, at time of writing) for alleged links to the Union of Kurdistan Communities (KCK)".
(ANF, Jan 23, 2014)

Manifestation devant le PE contre le Premier ministre turc

Une centaine de ressortissants de la communauté turque de Belgique se sont rassemblés mardi après-midi aux abords du Parlement européen, à Bruxelles, pour dénoncer la politique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, de passage dans la capitale durant deux jours.

Les manifestants se sont rassemblés sur la place du Luxembourg, en face du Parlement européen où Recep Tayyip Erdogan devait se rendre dans la journée. Ils entendaient protester contre la politique du Premier ministre tuc, synonyme à leurs yeux de répression, de corruption, de haine et de discrimination. Ils ont notamment dénoncé la répression exercée par le régime turc à l’encontre de ses opposants politiques. Les récents scandales financiers qui ont conduit à la démission de plusieurs ministres turcs étaient également dans leur collimateur.

«Nous ne voulons pas d’Erdogan à Bruxelles. Il est responsable de la mort de 8 personnes, de milliers de blessés et de milliers d’arrestations lors de manifestations au parc de Gezi, à Istanbul. Erdogan a en outre un discours hostile envers les femmes, les jeunes, les homosexuels notamment, et ne respecte ni la liberté de la presse, ni la liberté de pensée. Nous nous opposons à sa politique de corruption, islamiste et dictatoriale», a indiqué un manifestant, membre de la Confédération de l’union des Alévis d’Europe.
(Belga, 21 janvier 2014)

Manifestation et contre-manifestations lors de la visite d'Erdogan

Le soir du 20 janvier, juste après l'arrivée d'Erdogan à Bruxelles, quelques milliers de ses partisans se sont rassemblés devant le grand hôtel où il est descendu. Erdogan s'est adressé à la foule, massée sur la place Stéphanie et qui agitait des drapeaux turcs et lançait des slogans. Les manifestants, venus de Belgique mais aussi de pays voisins, se sont ensuite dispersés dans le calme vers minuit.

Un peu loin de cette manifestation, des membres de l'Association de la Pensée Ataturkiste - Belgique (ADD-B) ont fait une contre-manifestation pour protester Erdogan
accusé d'avoir étouffé les enquêtes sur les corruptions.

Le mardi 21 janvier, lors des entretiens d'Erdogan avec les dirigeants du Parlement européen, le
Collectif des immigrés opprimés et les Alévis de Belgique organiseront à partir de 13h une contre-manifestation à la Place Luxembourg.

Le
Secours Rouge/APAPC, de sa part, organisera en même temps dans la même place une autre manifestation pour appeler notamment à la fin de l’acharnement judiciaire contre Bahar Kimyongür.

REMDH exhorte Erdogan à mettre un terme à la criminalisation

Le mardi 21 janvier, pour la première fois en cinq ans, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, est attendu à Bruxelles dans le cadre des négociations d’adhésion de son pays à l’Union européenne (UE).  Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a décidé de saisir cette opportunité pour exhorter les autorités turques à mettre un terme à la criminalisation des manifestations pacifiques en Turquie.
 
La visite du premier ministre turc coïncide avec la consultation de l’UE sur les droits de l’Homme en Turquie et plusieurs événements prouvant des violations de la liberté de réunion pacifique dans le pays : l’inculpation de 255 manifestants du mouvement Gezi en vertu de la loi anti-terrorisme le 23 décembre dernier et l’adoption le vendredi 17 janvier d’une loi qui condamne l’apport d’aide de soins d’urgence sans l’autorisation du gouvernement. Cette loi a été adoptée dans le contexte des manifestations de Gezi et a pour objectif de lourdement sanctionner les médecins qui exercent leur profession en aidant les manifestants blessés lors des manifestations. Dans le contexte des négociations d’adhésion du pays à l’UE, le REMDH demande dès lors aux décideurs européens de rappeler à la Turquie ses obligations en matière de protection et de facilitation de la liberté d’expression et de réunion pacifique, conformément à la Convention européenne des droits de l’Homme.
 
Les manifestations ont éclaté le 27 mai 2013 contre la décision de la municipalité de transformer le parc de Gezi en zone commerciale. L’intervention musclée de la police contre l’occupation pacifique du parc a favorisé l’élargissement du mouvement, en réaction à un usage excessif de la force par les autorités. Les jours suivants, de plus en plus de citoyens ont rejoint la foule des manifestants et les autorités ont alors décidé de renforcer encore davantage leurs mesures répressives, bafouant ainsi les droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique. Ce mouvement populaire diversifié (auquel environ 3 millions de citoyens ont participé selon les chiffres du gouvernement) a dénoncé la violence de la police et a joué un rôle de catalyseur du ressenti de la population contre le gouvernement, que ce soit pour des raisons d’ordre politique, économique ou culturel.
 
Une délégation du REMDH s’est rendue en Turquie au début du 3 au 10 juillet 2013 afin de rencontrer plusieurs parties prenantes et témoins sur le terrain et d’enquêter sur ces événements. Lors de cette enquête, de nombreux témoignages ont été recueillis quant à de graves violations des droits de l’Homme, en particulier en ce qui concerne la liberté de réunion, le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture ou à des traitements cruels, le droit à la liberté et la liberté d’expression.
 
Le REMDH a publié un rapport (disponible en anglais et en turc) relatif à ces incidents et a documenté ses principales constatations, par le biais notamment d’une analyse des lois nationales pertinentes sur la base des normes internationales des droits de l’Homme. Ce rapport comporte également une série de recommandations à l’intention des autorités turques.
 
En particulier, le REMDH exhorte :
 
L’UE
- à encourager le gouvernement turc à protéger et faciliter la liberté d’expression et de réunion pacifique.
 
Le gouvernement turc
- à protéger et faciliter le droit à la liberté de réunion pacifique, et à autoriser le pluralisme et l’expression publique de la contestation pour tous les citoyens, sans discrimination ;
 
- à ouvrir des enquêtes indépendantes et impartiales à la suite des décès et blessures qui auraient été causés par un usage excessif de la force et à enquêter sur toutes les accusations de torture et autres traitements cruels ou dégradants ; à s’assurer que l’impunité ne prévaudra pas et que les suspects seront jugés au sein d’un tribunal indépendant, peu importe le statut de fonctionnaire des accusés ;
 
- à abandonner toutes les poursuites judiciaires entamées contre des manifestants pacifiques, à libérer les détenus pour lesquels aucune preuve concrète de comportement violent n’a pu être présentée, et à s’assurer qu’aucune poursuite judiciaire ou administrative ne soit entamée à leur encontre ultérieurement ; en particulier, à mettre un terme aux enquêtes criminelles et anti-terrorisme visant des militants politiques ;
 
- à abroger sans délai la loi qui criminalise l’apport d’une aide d’urgence sans l’autorisation du gouvernement, dans la mesure où cette loi a été adoptée dans le contexte des manifestations de Gezi dans le but de sanctionner des médecins et des étudiants apportant une aide médicale aux manifestants blessés. Cette loi va clairement à l’encontre des obligations internationales de la Turquie et du devoir des médecins ;
 
- à réformer la loi n° 3201 sur la sécurité, les autres lois régissant les activités de la police et la loi n° 2911 sur les réunions et les manifestations ; à adopter des réglementations claires, détaillées et contraignantes sur le recours à la force et aux armes antiémeutes, conformément aux principes de base de l’ONU sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois et aux décisions rendues par la Cour européenne des droits de l’Homme ;
 
- à réformer les autres lois (telles que la loi anti-terrorisme et le Code pénal turc) qui limitent la liberté de réunion et d’expression.
 
Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
Bérénice Michard, Chargée de projet pour la liberté d’association, bmi@euromedrights.net, +33 9 83 37 06 86

La police disperse une manifestation anti-Erdogan à Istanbul

La police turque a dispersé samedi soir avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes quelque 2.000 personnes exigeant à Istanbul la démission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé par un scandale politico-financier, a constaté un journaliste de l'AFP.

Rassemblés à l'appel d'associations et de partis politiques, les manifestants ont dénoncé la corruption du régime ainsi qu'un récent projet de loi destiné à contrôler l'internet aux cris de "gouvernement démission" ou "tous unis contre le fascisme".

"Taksim partout, résistance partout", ont-ils également scandé en référence à la fronde antigouvernementale qui a fait vaciller M. Erdogan pendant le mois de juin 2013.

Après les sommations d'usage, la police est intervenue pour disperser les manifestants, qui ont répondu par des jets de pierre ou en érigeant des barricades.

Plusieurs personnes ont été interpellées.

Le Parlement turc doit voter prochainement un projet de loi qui instaure un contrôle très strict de l'internet, notamment en autorisant la surveillance des activités des utilisateurs ou en bloquant certains mots-clé pour les recherches.

Ce texte doit permettre à l'autorité gouvernementale en charge des télécommunications de limiter l'accès aux sites de partage de vidéos, de conserver pendant deux ans un dossier des activités de chaque internaute sur le web ou sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, est visé depuis un mois par un scandale de corruption sans précédent.

Depuis le 17 décembre, plusieurs dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus considérés comme proches du Premier ministre ont été inculpés et/ou incarcérés pour fraude, blanchiment d'argent et corruption.

Cette enquête a déjà provoqué la démission de trois ministres et précipité un remaniement gouvernemental d'ampleur le 25 décembre.

Depuis l'éclatement de cette affaire, le chef du gouvernement a démis de leurs fonctions plus d'un millier de policiers, hauts gradés ou officiers. (AFP, 19 janvier 2014)


Le gouvernement continue ses purges dans les rangs de la justice

Le gouvernement turc a procédé jeudi à une nouvelle purge dans les rangs de la justice et pourrait faire voter dès la semaine prochaine sa réforme judiciaire contestée, dénoncée par l'opposition comme une tentative d'étouffer l'enquête anticorruption qui l'éclabousse.

Nouvel épisode de la reprise en main de la police et la justice engagée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) a annoncé avoir ordonné la mutation d'une vingtaine de procureurs, dont le procureur général d'Istanbul Turhan Colakkadi.

Le même HSYK a également annoncé l'ouverture d'une enquête sur plusieurs magistrats d'Istanbul récemment dessaisis de l'enquête anticorruption qui vise le gouvernement.

Depuis le 17 décembre, plusieurs dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus réputés proches du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui règne sans partage sur le pays depuis 2002, ont été inculpés et/ou incarcérés pour fraude, blanchiment d'argent et corruption.

Cette affaire a provoqué la démission de trois ministres et précipité un remaniement gouvernemental d'ampleur le jour de Noël.

M. Erdogan accuse la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, de manipuler l'enquête en cours pour le déstabiliser à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août.

Depuis l'éclatement de cette affaire, le chef du gouvernement a démis de leurs fonctions plus d'un millier de policiers, hauts gradés ou officiers subalternes.

Sur un autre front, son gouvernement a déposé au Parlement un projet de loi de réforme judiciaire très controversé destiné à renforcer le contrôle politique sur les magistrats en donnant au ministre de la Justice le dernier mot sur les décisions de nomination du HSYK.

Ce texte, discuté en commission depuis vendredi, a suscité l'ire des partis d'opposition, qui le jugent contraire à la Constitution.
(AFP, 17 janvier 2014)

Euro court fines Turkey 40,000 euros on death

The European Court of Human Rights (ECHR) fined Turkey 40,000 euros in total in response to the murder of a 19-year-old man in 2006. He was shot and killed after neglecting to obey the police officer’s order to stop in the southeastern province of Adana.

The court ruled Turkey to pay 30,000 euros for non-pecuniary damage to the mother of Murat Kasap, 19, who died on Sept. 29 2006 after being shot by a police officer while trying to escape from the officer who had stopped him while he was riding a motorcycle, ruling it violated Article 2, Right to Life. The European court also decided that 10,000 euros should be paid to the four sisters of the deceased as non-pecuniary damage.

In June 2009, the police officer was found guilty by a criminal court of having caused the death by negligence.

The criminal court sentenced the officer to one year and eight months’ imprisonment, but then suspended the pronouncement of the judgment.
(hurriyetdailynews.com, Jan 15, 2014)

Milliers de manifestants contre le gouvernement d'Erdogan

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Ankara contre le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, secoué par un scandale de corruption sans précédent.

Environ 20.000 personnes, selon un photographe de l'AFP, se sont rassemblées à l'appel de syndicats et d'ONG sur la place Sihhiye, en criant "la Révolution va nettoyer cette saleté" ou "ils sont des voleurs" à l'adresse du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

Des manifestants brandissaient aussi de faux dollars ornés du visage d'Erdogan.

Le scandale de corruption impliquant des proches du Premier ministre turc a relancé la contestation antigouvernementale, six mois après les grandes manifestations qui ont secoué la Turquie.

La Turquie est agitée depuis trois semaines par un scandale qui implique des dizaines de proches du gouvernement islamo-conservateur et menace directement la position de son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à trois mois des élections municipales.

Recep Tayyip Erdogan a crié au complot et accusé la police et la justice de vouloir sa perte en pilotant ces enquêtes anticorruption.

Le bras de fer entre le gouvernement turc et la justice a viré à la guerre ouverte vendredi alors que le Parlement a entamé l'examen d'un projet de loi controversé destiné à renforcer le contrôle politique sur les magistrats.
(AFP, 11 janvier 2014)

PEN's call to action for human rights lawyer Muharrem Erbey

Human rights lawyer, writer and PEN Turkey member Muharrem Erbey was arrested in Diyarbakir, south-eastern Turkey, in December 2009. He is one of scores of lawyers, politicians, writers, journalists, publishers, trade unionists and academics detained as part of a wide-reaching anti-terror probe into pro-Kurdish intellectuals, political activists and civil society organisations in Turkey. December 2013 marked the fourth year of his incarceration as the trial against him and some 80 others continues to be heard. The next hearing of his trial is scheduled to start on 13 January 2014.

Muharrem Erbey has worked for many years as a highly respected human rights lawyer and advocate in the southeast of Turkey, compiling reports on disappearances, torture and extra-judicial killings in the region, and representing local individuals in provincial, national and international courts, including the European Court of Human Rights. In 2008, Erbey became Vice President of the Human Rights Association (IHD), one of Turkey’s most reputable human rights NGOs, having served as President of the Diyarbakir branch for many years.

In addition to his work as a human rights lawyer and advocate, Erbey is also a published writer, editor and columnist, and has written numerous articles on culture and human rights for a wide range of magazines, newspapers and websites. In 2007, Erbey co-edited a collection of Turkish and Kurdish language stories by 35 authors, which was distributed to local people for free by the Diyarbakir prison, in accordance with his right to freedom of expression and association, as guaranteed by the International Covenant on Civil and Political Rights and the European Convention on Human and Democratic Rights, to which Turkey is a signatory.

PLEASE TAKE ACTION!

There are a number of actions that PEN members can take:

•         Write to your country’s Turkish ambassador (contact details of Turkish embassies worldwide can be found here): http://www.mfa.gov.tr/turkish-representations.en.mfa;
•         (for European centres) Raise Muharrem Erbey’s case with your Member of European Parliament (MEP) ;
•         Write letters and postcards of support to Muharrem Erbey in prison. Such correspondence can provide an important psychological lift and has been greatly appreciated by Muharrem Erbey in the past;
•         Write blog pieces about Muharrem Erbey’s case and share these on social media, particularly around the date of his next trial session (13 January 2 014);
•         Write articles and letters that will raise awareness of Muharrem Erbey’s case in your local and national media.

Muharrem Erbey’s Prison Address:

Muharrem Erbey
Diyarbakir D Tipi Yüksek Güvenlikli Kapali Ceza Infaz Kurumu
Diyarbakir – Turkey

Please let us know of any action you take, and of any responses you receive from officials or from Muharrem Erbey himself by emailing PEN International’s Turkey researcher, Alev.Yaman@pen-international.org.

Violente intervention policière à la manifestation à Istanbul

De violentes échauffourées ont opposé jeudi à Istanbul la police turque à plusieurs centaines de personnes rassemblées à la mémoire de trois militantes kurdes assassinées il y a un an à Paris, ont constaté des photographes de l'AFP.

Environ 500 à 600 manifestants kurdes, parmi lesquels plusieurs députés, se sont réunis en début d'après-midi devant le lycée Galatasaray d'Istanbul aux cris de "nous voulons la justice" pour les trois victimes, dont le mobile des meurtres reste inconnu.

Lorsque le cortège a pris la direction du consulat de France, les forces de l'ordre sont intervenues massivement avec des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en plastique pour disperser les manifestants.

Des incidents se sont poursuivis pendant au moins une demi-heure.

"Au lieu d'élucider (les meurtres), ils interviennent contre ceux qui les dénoncent. Cela montre comment la République turque les défend (les meurtriers)", s'est insurgée Sehabat Tuncel, députée du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde).

"Ne placez pas des barricades devant les femmes ou le règlement du conflit kurde. Placez-les devant ceux qui veulent empêcher la paix", a-t-elle ajouté, citée par l'agence de presse Dogan.

Les trois militantes kurdes Sakine Cansiz, figure historique du mouvement rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et proche de son fondateur Abdullah Öcalan, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ont été tuées par balles le 9 janvier 2013 dans les locaux du Centre d'information kurde (CIK) de Paris.

Huit jours plus tard, la police a arrêté un ressortissant turc de 30 ans, Ömer Güney, qui a été inculpé pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

Selon le procureur de Paris, il avait été désigné par le PKK comme le chauffeur et l'accompagnateur à Paris de Sakine Cansiz.

Le PKK a toutefois démenti que M. Güney était l'un de ses membres.

Plusieurs pistes ont été envisagées pour expliquer ce triple assassinat : un règlement de comptes au sein de la mouvance kurde lié aux actuels pourparlers de paix entre le PKK et la Turquie, un acte du mouvement d'extrême droite turc des "Loups gris", un crime crapuleux ou encore un différend personnel.

Les autorités turques ont engagé à l'automne 2012 des pourparlers de paix avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan. Ces discussions sont toutefois au point mort depuis que la rébellion a suspendu en septembre dernier le retrait de ses combattants du Turquie, jugeant insuffisantes les réformes engagées par Ankara.
(AFP, 9 janvier 2014)

HRW: Turkey proved that it can kill civilians

Human Rights Watch has expressed outrage over the decision of Turkish military prosecutors to dismiss the investigation into the Roboski massacre, slamming the “impunity” of those responsible for ordering and executing the air strike that killed 34 civilians. The statement of HRW, "A 16-page decision proved once again that in Turkey the state can kill civilians and get away with it." said.

The Human Rights Watch (HRW) senior Turkey researcher Emma Sinclair-Webb said criticized the fact that a civil court in Diyarbakır had handed the probe over to military prosecutors after ruling for non-jurisdiction. "In June the prosecutor’s office in Diyarbakir washed its hands of the case and passed the file to the military prosecutor’s office in Ankara." The statement of HRW, "A 16-page decision proved once again that in Turkey the state can kill civilians and get away with it." said.

The statement of HRW read, "The investigation has been shrouded in secrecy from the beginning. In June the prosecutor’s office in Diyarbakir washed its hands of the case and passed the file to the military prosecutor’s office in Ankara. Following a visit to Turkey in November 2012, the UN special rapporteur on extrajudicial, summary or arbitrary executions, Christof Heyns, concluded that 'the most important and urgent challenge is the lack of accountability in cases of killings, both those perpetrated recently and those from the 1990s.'

'Investigation should be undertaken as a matter of great priority'

Heyns dwelt at length on the Uludere massacre, urging: 'An effective, prompt, impartial and transparent criminal investigation into the Uludere/Roboski incident should be undertaken as a matter of great priority. The individuals responsible should be held liable and sanctioned accordingly. Responsibility should include those implicated in the chain of command, irrespective of their position.'

'Another case of state-perpetrated killing civilians to go to ECHR'

The military prosecutor didn’t agree and preferred to follow the government line. The government has sought to bury this episode, apparently hoping people will forget the suffering the Turkish air force brought to the villagers of Roboski and Gülyazı that December night. The families of the victims are appealing the decision not to prosecute. If necessary they have vowed to take the case to the Constitutional Court, and if there is no justice in Turkey then yet another case of state-perpetrated killing of Kurdish civilians will go to the European Court of Human Rights."
(DIHA, Jan 8, 2014)

La justice turque inculpe 36 manifestants de juin 2013 pour "terrorisme"

Des procureurs d'Istanbul ont inculpé 36 manifestants ayant participé à la vague de violentes manifestations antigouvernementales qui ont agité Istanbul en juin dernier pour des faits qualifiés de "terroristes", a rapporté vendredi le journal turc Hürriyet.

Ces personnes sont poursuivies pour toute une série de crimes et délits allant de l'"appartenance à une organisation terroriste" à la "propagande terroriste", en passant par la "possession de substances dangereuses", selon l'acte d'accusation cité par le quotidien.

Ils encourent des peines allant de trois à à 58 ans de réclusion.

La fronde a éclaté le 31 mai 2013 avec la mobilisation d'une poignée d'écologistes opposés à la destruction d'un parc à Istanbul et s'est rapidement transformée en mouvement politique massif contre le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la société turque.

Ces manifestations, sévèrement réprimées par la police, se sont soldées par la mort
de six personnes, 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.

"Les manifestations, qui ont débuté en mai, ont largement dépassé le stade de la réaction démocratique pour devenir le champ d'action et de propagande d'organisations terroristes, avec l'appui de groupes marginaux", explique l'acte d'accusation.

Le mois dernier, le bureau du procureur d'Istanbul avait déjà renvoyé 255 personnes, dont sept citoyens étrangers, devant le tribunal pour leur participation à ces manifestations.
(AFP, 3 janvier 2014)


Un millier de personnes dans le métro pour dénoncer la corruption

Près d'un millier de personnes se sont réunies mardi dans la station de métro de la place Taksim, à Istanbul, pour réclamer la gratuité des transports en commun et dénoncer la corruption du gouvernement, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ce rassemblement s'est déroulé en réaction aux blessures infligées la veille par un agent de sécurité du métro stambouliote à un jeune vendeur à la sauvette qui avait franchi les tourniquets d'entrée sans présenter de titre de transport.

A l'appel de collectifs de jeunes et de syndicats, les manifestants sont délibérément entrés dans les couloirs du métro sans payer en criant "si c'est facile, venez nous frapper à notre tour" à l'intention des agents de sécurité.

Leur protestation a rapidement visé le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé depuis deux semaines par une enquête anticorruption qui a conduit à l'incarcération d'une vingtaine de personnalités proches du pouvoir, à la démission de trois ministres et à un remaniement ministériel.

"Les voleurs rendront des comptes au peuple", ont scandé les manifestants.

"En achetant un ticket de métro, on remplit de billets leurs cartons à chaussures", pouvait-on lire sur des pancartes, en allusion à fortes sommes d'argent liquides retrouvées dans des cartons à chaussures chez des prévenus dans l'affaire de corruption.

"Bilal (Erdogan, Ndlr) peux-tu payer nos billets de transports ?", proclamaient d'autres affiches.

La presse turque a cité le nom du fils du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan parmi les personnalités visées par les procureurs en charge de l'enquête mais l'intéressé n'a jamais été entendu en lien avec le dossier.

"Leurs enfants ont les poches pleines de billets", ont également hurlé les protestataires.

"Tout le monde doit pouvoir utiliser ces transports", a déclaré à l'AFP Cihan Agak, un étudiant de 26 ans. "Frapper les gens, les pauvres, ce n'est rien de plus que du fascisme !", a-t-il tranché, "nous continuerons à lutter pour nos droits".

Des manifestations équivalentes se sont déroulées dans le métro d'Ankara et d'Izmir (ouest), selon les médias turcs.

Dans la capitale, des échauffourées ont opposé une centaine de manifestants aux agents de sécurité dans la capitale, qui les ont dispersés à coups de matraque. Au moins une personne a été blessée, a rapporté l'agence Dogan.
(AFP, 31 décembre 2013)

President Gül stresses importance of clear separation of powers

Turkish President Abdullah Gül, seen as unifying figure who has largely stayed out of the latest corruption furore, made an appeal for unity in a New Year's message, stressing the importance of a clear separation of powers.

"It is the duty of all of us to avoid attitudes that damage the fact and perception of an independent and impartial judiciary," he said in the message on the presidency website.

The graft inquiry became public on Dec. 17 with a series of raids and detentions of senior businessmen close to Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan and of the sons of three ministers. Since then, the media critical to Erdoğan has brimmed with tales of police raiding offices or homes and seizing caches of dollar bills.

Gül noted that it has been a tough year for the country and called on politicians to leave behind old political and bureaucratic ways.

“We should leave old political and bureaucratic habits behind as we step into the new year,” the president said.

Gül said taking into consideration the dynamics of Turkish society it is natural that the country goes through hard times and clashes of ideas from time to time, further adding that he is nevertheless hopeful about the coming year.

 “It is our duty to avoid any kind of attitudes that could harm the independence and impartiality of the judiciary,” Gül stated.

“It is only through elections that the leadership can be changed since it is a democratic country and the judiciary is the only body that can resolve problems concerning laws,” Gül said, an indirect response to accusations the government is facing of intervening in the country's judiciary in the current corruption scandal.

Gül stressed that democracy is a regime of regulations that are based on separation of powers, adding that no one and no institution can use an authority it didn't derive from the Constitution.

He wished prosperity, peace and happiness for Turkey and stated that the progress the country has achieved should continue with the efforts of the nation to assure future generations a country developed both politically and economically.

Gül recalled that “important political and economic developments” took place in Turkey in the past year and said Turkey has continued with its economic stability despite financial crises in other countries.

He urged the public to avoid behaviors that would destabilize Turkey, shake the country's secure economic atmopshere, deprive democratic state of rule of law and spoil the nation's unity and integrity.

He said every citizen of Turkey are in the “same ship” and that making this country better is everyone's responsibility.
(TODAY'S ZAMAN, Dec 31, 2013)

A Kurdish youth set himself on fire in anniversary of Roboski

A 21-year-old Kurd, Mahsun Özen, set himself alight in the district of Bayraklı in İzmir province on the night of 28 December in the 2nd anniversary of Roboski massacre, which most of them children 34 Kurdish citizens were bombed and massacred by Turkish warplanes in Roboski village bound to Uludere district of Şırnak on 28 December 2011. Özen set himself on fire in protest at the incarceration of PKK Leader Abdullah Öcalan. The charred corpse of Mahsun Özen was found in the woods near the peace monument in the district of Bayraklı on 30 December and taken to the Izmir morgue.

Mahsun Özen was born on 15 August 1992 in the village of Dengıza (Serenli) in the Savur district of Mardin province. Due to state persecution his family moved to Izmir when he was only 7 years old. Mahsun Özen was arrested in 2011 and accused of membership of the PKK, being released at the end of 2012 after nearly two years on remand in the Kırıklar F-Type prison.

Özen's elder brother Halit Özen (Çekdar Cudi) was killed in 2004 in a clash on Cudi mountain, and an elder sister is also reported to be in the ranks of the HPG (People's Defence Forces). Özen's father, Burhan Özen, said his son had left behind a two-page letter explaining his action, entitled: "Both life and death are virtues". He said: "My son set himself alight in protest at the prison conditions of our leader Abdullah Öcalan. My son is a martyr of the Kurdish people, like his brother."

Parts of the letter read as follows:

"In a world where death and massacres have become commonplace, the only thing a human being can say is freedom. To die for the sake of a free life is to achieve the goal. We can see that, not of mine or ours, but the revolutionary power created by the deaths of leaders in history persists. The raiders of capitalist modernity should not forget that the leaders they murder are only physically destroyed and will become an invisible force.

The insistence of leader Apo on life and his resistance has spread beyond Kurdistan and become an inspiration for oppressed peoples. Those who wish to enter a new year without leader Apo should not forget that the PKK and Kurdish people that have set out with the spirit of uprising and resistance will not halt until they have reached their goal. The Turkish state should be aware of this. It should be prepared for this people to demand the freedom of leader Apo.

That which has been created by the Müslüms, Mustafas and Evins is a sacred and grave responsibility for us. I feel eternal gratitude to the PKK movement martyrs of Kurdistan, the honourable Kurdish people and president Apo. With the belief that the philosophy of leader Apo, who has sparked resistance and opened the way to freedom in this life that has been so despoiled, will attain its goal, I proffer my revolutionary greetings, love and respect....
(DIHA, Dec 31, 2013)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkey Convicted in Mesopotamia Publishing Case

The European Court of Human Rights ruled that Turkey violated the freedom of expression in the case of Mesopotamia Publishing, a publishing company closed down due to “causing public disorder”.

The European Court of Human Rights (ECHR) found Turkey guilty in the case of Mesopotamia Publishing, a publishing house closed down due to “causing public disorder”. Ruling that Turkey violated Convention Article 10 on freedom of expression, the court ordered the Turkish state to pay 5,000 euros for damages. 

In 1997, following police searches of three of its local branch offices and the confiscation of allegedly illegal publications, including material allegedly used for propaganda, the Ministry of Industry and Trade brought proceedings with a view to the dissolution of Mesopotamia Publishing on account of its activities against public order.

While those from Urfa branch were accused of housing illegal books, the Diyarbakır branch was closed down by a court and those from Izmir branch were charged with PKK propaganda.

“Relying on Article 6 § 1 (right to a fair hearing), the company complains that its defense rights were not respected in the dissolution proceedings, in particular because it was not duly informed about the case against it or about the evidence compiled. The company further complains that its dissolution violated its rights, in particular, under Article 10 (freedom of expression),” the ECHR verdict cited. By a court order of October 2001, eventually upheld by the Court of Cassation in January 2003, the company was dissolved. 
(BIA, Jan 23, 2014)

Hollande doit demander en Turquie l'acquittement de Pinar Selek

Le comité de soutien à Pinar Selek a demandé lundi à François Hollande de plaider en faveur d'un acquittement de cette sociologue turque réfugiée en France, lors de sa visite en Turquie fin janvier.

"Nous demandons à François Hollande de réclamer vigoureusement l'acquittement définitif de Pinar Selek à l'occasion de sa visite d'État en Turquie", a déclaré Jean-Pierre Djukic, membre du comité de soutien universitaire, lors d'une conférence de presse lundi à Strasbourg.

"Aujourd'hui, je souhaite que mon acquittement définitif soit prononcé, pour pouvoir rentrer dans mon pays", a ajouté Pinar Selek, condamnée le 23 janvier 2013 à la prison à vie par la Cour pénale d'Istanbul, après avoir été acquittée à trois reprises en 2006, 2008 et 2011.

Condamnée pour une participation à un attentat à l'explosif contre un site touristique d'Istanbul qui avait fait sept morts en 1998, la sociologue a demandé l'abandon des poursuites à son encontre à la Cour de cassation d'Ankara, qui doit se prononcer dans les prochaines semaines.

Arrêtée et incarcérée après l'attentat de 1998, Pinar Selek a été impliquée dans cette affaire après avoir refusé de donner à la police les noms de rebelles kurdes qu'elle avait rencontrés dans le cadre de ses recherches. Elle avait été libérée en 2000 suite à la publication d'un rapport attribuant l'explosion à une fuite de gaz.

La sociologue a quitté la Turquie en 2009 et vit actuellement à Strasbourg où elle prépare une thèse, après avoir obtenu l'asile politique en février 2013.

Le président français est attendu en Turquie les 27 et 28 janvier, où il doit notamment rencontrer le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 20 janvier 2014)

EFJ's Open Letter on the alarming press freedom situation in Turkey

On behalf of the European Federation of Journalists, I am writing to draw your attention to the alarming press freedom situation in Turkey ahead of the visit of Turkish Prime Minister, Tayyip Erdogan, on 21 January in Brussels regarding the EU accession of Turkey.
 
While we welcome the continuous dialogue and progress made on the EU accession of Turkey, we would like to highlight the regressive developments in the areas of human rights, in particular, freedom of expression and information, in Turkey.
 
To date,   60 journalists still remain in prison as a result of their work as journalists. The majority of them were accused of committing terrorist activities under the Turkish Penal Code that aims to silence the critical voice of journalists.
 
The situation has reached a critical point. Recent decisions by the judicial body to imprison five journalists to life sentences have shocked the whole journalism community across Europe and around the world. As a result, the EFJ and its affiliates have come together protesting against the decision as the justice system in Turkey clearly has failed these journalists who deserve a fair trial.
 
We therefore call on you to put further pressure on the government of Turkey and its Prime Minister to fulfil the democratic values and uphold the fundamental rights as guaranteed by the EU Treaty. It is crucial that the EU sets out clear terms and conditions for Turkey on Chapter 23 Judiciary and Fundamental Rights and 24 Justice, Freedom and Security in the accession process and bring Turkey in line with the EU regarding these issues (in Chapter 23 & 24).
 
We wish you a fruitful discussion on EU accession of Turkey.  We would appreciate a reply on this issue.
 
Yours sincerely,
Signature Mogens BB
Mogens Blicher Bjerregård
EFJ President
 
CC:
Baroness Catherine Ashton
High Representative of the Union for Foreign Affairs & Security Policy/
Vice-President of the European Commission

RSF: Le parlement turc doit abandonner son projet de loi liberticide

Reporters sans frontières exprime sa profonde inquiétude quant au projet de loi sur Internet qui doit être débattu ces prochains jours au parlement d’Ankara. Le texte a été enregistré mi-décembre 2013 par une députée du parti au pouvoir AKP, sous la forme d’amendements à la loi n°5651 sur Internet. S’il est adopté en l’état, il permettra aux autorités de bloquer davantage de sites sans décision de justice et d’instaurer une surveillance massive des Internautes. Reporters sans frontières appelle instamment les députés à rejeter ce texte liberticide et se joint aux appels à manifester en ce sens dans toute la Turquie, samedi 18 janvier 2014.

« Si la loi n°5651 doit bel et bien être réformée, c’est pour en supprimer les aspects liberticides et garantir le respect de la liberté de l’information. Le parlement prend malheureusement la direction opposée : le texte qu’il examine actuellement ne vise qu’à renforcer la cybercensure, le contrôle gouvernemental d’Internet et la surveillance des citoyens. Son adoption serait lourde de conséquences pour les libertés fondamentales des Internautes, mais aussi pour l’économie numérique turque. Nous appelons les députés à revoir en profondeur ce projet de loi en engageant la concertation avec la société civile et en tenant compte des critiques adressées par la CEDH à la législation actuelle », a déclaré l’organisation.

« Le texte soumis au parlement est d’autant plus préoccupant qu’il s’inscrit dans le droit fil d’une série de déclarations et d’initiatives liberticides de la part des autorités ces derniers mois. Confronté à un mouvement de contestation sans précédent l’été dernier, et empêtré aujourd’hui dans des affaires de corruption d’une ampleur inédite, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan doit comprendre qu’il ne trouvera aucun salut en généralisant la censure. »

Dans son rapport de mai 2011, le rapporteur spécial des Nations unies pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue, préconise « des restrictions aussi limitées que possible à la circulation de l’information via Internet, sauf dans des circonstances précises, exceptionnelles et limitées, en accord avec les standards internationaux ».

Sous le mot d’ordre « Pas touche à mon Internet » et #sansürüDurdur (arrête la censure), des appels à manifester le 18 janvier à 18 heures circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Des rassemblements se tiendront dans au moins neuf villes, à savoir Istanbul, Ankara, Izmir, Antalya, Balikesir, Mersin, Antakya, Bursa et Eskisehir.

Blocage administratif étendu

La Haute instance des télécommunications (TIB) était déjà habilitée à ordonner le blocage de sites Internet sans décision de justice dans le cas de contenus pédopornographiques, faisant l’apologie du suicide ou d’autres « obscénités ». Selon le projet de loi, elle pourra désormais le faire en cas d’« atteinte à la vie privée », de contenus « discriminatoires ou insultants à l’égard de certains membres de la société » ou pour protéger la famille et l’enfance. Le ministre des Transports, des Affaires maritimes et de la Communication pourra lui aussi ordonner de tels blocages.

L’absence de décision de justice et le flou des critères invoqués laissent craindre l’instauration d’une censure massive, d’autant plus que de nombreux sites sont déjà abusivement bloqués en Turquie. Les analystes soulignent que ces dispositions pourraient s’appliquer à la critique de la religion ou à la diffamation, ou que des sites d’information satiriques tels que Eksi Sözlük et Zaytung pourraient être bloqués sans que les Internautes concernés n’aient la possibilité de faire valoir leur bon droit.

Le projet de loi raccourcit le délai d’exécution des décisions de blocage : 24 heures, contre 72 heures actuellement. « En cas d’urgence », le directeur de la TIB sera habilité à agir de manière immédiate et unilatérale pour faire bloquer des sites Internet dans les quatre heures. Tout citoyen estimant qu’un contenu « porte atteinte à sa vie privée » pourra lui aussi saisir directement les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et obtenir son blocage dans les quatre heures. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’un éventuel recours en justice pourra être introduit. Les blocages ordonnés par des procureurs, en revanche, ne seront même plus validés après coup par un juge. Ils pourront être prolongés par les procureurs eux-mêmes.

Les modalités de filtrage sont élargies : il sera possible de bloquer un contenu par URL et par adresse IP, et non plus seulement par nom de domaine. Un système de filtrage par mots-clés est évoqué. Le contournement de la censure grâce aux proxys et au réglage DNS sera rendu impossible.

Mise au pas des intermédiaires techniques

Le projet de loi entend soumettre Internet à une véritable « verticale du pouvoir » soumise à la TIB. Consacrée comme l’institution suprême de contrôle du Net, celle-ci bénéficiera en outre d’une impunité totale : aucune enquête judiciaire ne pourra être lancée contre le personnel de la TIB sans l’autorisation du président de l’institution. Ce dernier ne pourra lui-même être mise en cause qu’avec l’aval du ministre des Transports, des Affaires maritimes et de la Communication.

Les FAI seront regroupés au sein d’une nouvelle structure, censée centraliser les demandes de blocage et de retrait de contenu. Cette Union des fournisseurs d’accès est suspectée d’être un outil supplémentaire de contrôle du gouvernement sur les intermédiaires techniques. Ces derniers n’auront pas d’autre choix que d’y adhérer et de mettre en place les outils de surveillance imposés par les autorités, sous peine de mettre un terme à leurs activités.

S’ils n’appliquent pas les ordres de censure, ils feront en outre l’objet de sanctions renforcées. Les hébergeurs qui ne retirent pas le contenu incriminé sitôt qu’ils en reçoivent l’injonction seront désormais passibles de 10 000 à 100 000 livres turques (de 3 300 à 33 000 euros) d’amende. Des peines de prison pour les fournisseurs d’accès qui ne bloquent pas les sites voulus ont été évoquées dans les débats en commission parlementaire.

Ces dispositions contreviennent directement au rapport de Frank La Rue, qui précise que « tenir les intermédiaires pour responsables du contenu diffusé ou créé par leurs utilisateurs compromet gravement la jouissance du droit à la liberté d’opinion et d’expression, car cela conduit à une censure privée excessive et auto-protectrice, généralement sans transparence ni application conforme de la loi ».

Dangereuse conservation des données

Le projet de loi impose aux intermédiaires techniques de conserver des données de connexion des Internautes entre un an et deux ans, et de les transmettre aux autorités compétentes sur simple demande. Les inquiétudes sont d’autant plus fortes que le texte ne précise pas quelles données devront être fournies, comment, ni quel usage en sera fait. D’après les experts, il serait question de l’historique des sites et réseaux sociaux visités, des recherches effectuées, des adresses IP, et jusqu’aux titres des emails.

Les contenus publiés feront eux aussi l’objet d’une surveillance constante par mots clés. Ce faisant, la TIB ne se limitera pas à la recherche de crimes et de délits, mais agira aussi au nom de la « protection de la famille et des enfants. » On ignore pour l’heure comment les sites Internet seront affectés.

Année après année, la Turquie figure parmi les pays classés « sous surveillance » par Reporters sans frontières en matière de cybercensure. Le pays figure à la 154e place sur 179 dans le classement mondial 2013 de la liberté de la presse, élaboré par l'organisation.

Lire en ligne: http://fr.rsf.org/turquie-censure-d-internet-le-parlement-17-01-2014,45743.html

BIA Monitoring Report: 82 press labourers are in jail

BIA Media Monitoring Report of the last three months was released on Tuesday. No single policemen have been convicted of assault towards journalists during Turkey’s Gezi Resistance. While 59 journalists and 23 publishers entered 2014 behind bars, 13 defendants including 4 journalists have been convicted of "terrorism" charges.

BIA Media Monitoring Report of the last three months - October, November and December 2013 - was released on Tuesday. No single policemen have been convicted of assault towards journalists during Turkey’s Gezi Resistance. While 59 journalists and 23 publishers entered 2014 behind bars, 13 defendants including 4 journalists have been convicted of "terrorism" charges according to Turkish Penal Code and Anti-Terror Act with 2 life sentences and a total of 1,609 years and 4 months of prison. The report was explained under the title of "Press Freedom Upside Down!".

Despite all appeals from journalists, journalism organizations and human rights activists, no policemen stood trial for charges related to assaulting more than 150 media representatives across the country including Istanbul and Ankara. From the beginning of Gezi Resistance protests on May 27 to September 30, at least 153 journalists were injured while reporting and 39 were detained by the police. On the other hand, authorities have already launched investigations against Lorreine Klein (a journalism student from France) and Mattia Cacciatori (a photographer from Italy) for “attending an illegal demonstration” and “resisting to police officers”. Regarding the protests as a part of an international plot, prosecutors accused international media organizations to distort the nature of events in their indictments.

Oppressive laws toppled by instability

BIA Media Monitoring Report October-November-December 2013 revealed how press freedom and freedom of expression have been compromised in a period when tension arose between the government and bureaucratic institutions in Turkey. The report observed that press accreditations became a powerful weapon which could be interpreted as “declaration of war” and result in pressuring the judicial system during the process. Media structures harshly targeted each other as a result of tensions between ruling AKP and Fethullah Gülen Movement. Previously, republican/secular journalists were laid off for their criticism. Now journalists are laid off due to their position in the AKP and Fethullah Gülen Movement conflict. PM Erdoğan, government officials and their spokespeople targeted pro-Gülen newspapers Zaman, Today’s Zaman and Bugün. AKP - Fethullah Gülen Movement tensions could lead to delays not only regarding the EU accession negotiations but also Kurdish Question, domestic peace, press freedom and other social problems.

Right violations against journalist still continue: Even though no officials stood trial for illegal phone tappings, journalists are still being charged for recording phone conversations.
Even though the protection of top secret government information and personal confidentiality may cause violations, journalists’ right to preserve their news sources remains only on the paper. In addition, Article 301 is still being applied in various cases. While PM Erdoğan has been on the hot spot during the Gezi Resistance, he countersued social media users, journalists and other dissidents.
(DIHA, Jan 15, 2014)

Turkey’s top business group warns against Internet censorship

Turkey’s top business group has warned that a government-led bill to increase control over the Internet is worrying and the planned regulations might lead to wide censorship on the Internet.

In a written statement released today, the Turkish Industry and Business Association (TÜSİAD) noted the issues of freedom of speech, intellectual property and personal secrecy on the Internet should be delicately handled.

The TÜSİAD noted access to thousands of websites has been blocked since Law No. 5651, widely known as the Internet Law of Turkey, came into effect in July, 2007.

“The law, which results in limiting the individual’s fundamental rights and freedoms, has also been subject to a ‘rights violation’ ruling of the European Court of Human Rights,” the statement read. “In such a situation, the planned amendments to the law are concerning and will increase censorship on the Internet. The draft should be cleared of articles that could harm the fundamental rights and freedoms and the Internet economy that is growing every day.”

Some articles added to an omnibus bill submitted to Parliament last week will permit authorities to limit access to the Internet and monitor all actions by individuals online and keep such records for two years.

Three articles about Internet usage were concealed within a longer draft bill on the Family and Social Policy Ministry’s organizational structure and responsibilities. The draft law will permit officials to limit keywords more easily, meaning access to videos on video-sharing websites such as YouTube that include keywords deemed problematic by Turkish authorities will be blocked.

All individuals’ Internet records, including details about what sites they have visited, which words they have searched for on the web and what activity they have engaged in on social networking websites, will be kept for one or two years, according to the draft law.

Web providers will also be forced to become members of a new Internet union to be formed under the control of government.

The TÜSİAD noted debating the Internet, which has significant importance in access to information and the distribution of knowledge, with the reflexes of banning contradicts the country’s target of creating an information society. “We expect Parliament to improve the draft by consulting with civil society organizations, academics and partners of the Internet ecosystem,” the business group said in the statement.
(hurriyetdailynews.com, Jan 15, 2014)

Lawyers call for release of detained Kurdish journalists

The 'KCK press trial' involving 46 journalists, 19 of them in custody, is continuing. In addition to the 19 detainees, 4 other accused attended the hearing. Defence lawyers representing Kurdish journalists have called for the trial to be stopped and for the detained journalists to be released. 

BDP Co-chair Selahattin Demirtaş, BDP MP Adil Zozani, CHP MP Mustafa Balbay, Turkey Journalists' Union President Uğur Güç, Platform for the Freedom of Journalists (GÖP) and European Federation of Journalists deputy president and executive of the Russian Journalists' Union, Nedezda Azhgikhina are observing the trial.

Defence lawyer Ercan Kanar defined the developments beginning with the corruption investigation as 'historic days', telling the judges, "we expect you to make a brave decision". Kanar added that the courts with extraordinary powers had lost their legal legitimacy in the eyes of a broad swathe of society, saying: "the court must end its policy of taking political hostages. It must release the journalists in custody. It should therefore suspend the trial until the new provision regarding the controversial interim article 2 is introduced."

Kanar added that following the corruption investigation Prime Minister  Erdoğan had become aware of "confidentiality of investigation, the presumption of innocence and the manufacture of evidence", recalling that Constitutional Court President Haşim Kılıç had stated there had been a violation of article 138.

'The real conspiracy is against the Kurdish people' 

Kanar recalled that the Prime Minister's chief advisor had talked of a 'conspiracy', adding: "The real conspiracy is against the Kurdish people'. Kanar continued: "We have said from the start that this trial is a political project. It is a trial launched with manufactured evidence after the termination of the Oslo talks. These trials have been concocted in a coalition. We compared these cases to wartime trials and the prosecution demanded an investigation about us. You keep the journalists in custody on the grounds that 'they might abscond'. You are banning for the Kurdish media what is a legitimate right for the main stream media. This is discrimination."
(ANF, Jan 13, 2014)

Day of Working Journalists: 86 in prison, 87 detained and 73 dismissed

The Free Journalists Association (ÖGC) announced its 2013 Report on Rights Violations of Journalists at a press conference to coincide with the Day of Working Journalists, 10 January.

The press conference at its office in Amed was attended by the ÖGC President Hayrettin Çelik and executives of the association.

According to the report there are currently 86 journalists, writers and distributors in prison, while last year 73 journalists were dismissed. 87 were arrested and there were 150 cases reported of torture and mistreatment.

Hayrettin Çelik read out the press release, emphasising the history and importance of the Day of Working Journalists, highlighting the continuing intimidation, imprisonment and prosecution of journalists in Turkey on the 53rd anniversary of the day.

Çelik said that persecution of journalists was extreme, adding: "This is a country where journalists are attacked, sacked, their work obstructed, censured, and where new bans are introduced. However much those in power may deny this, the statistics speak for themselves".

"Whereas the state murdered journalists in the 90s, today they try to silence them by throwing them in prison," said Çelik, who added that reporters are directly attacked and threatened in order to discourage them from performing their duties.

Çelik continued: "Just as in the 90s when a handful of brave journalists carried on working while their colleagues were being slaughtered, today, too, we will refuse to make concessions despite all the barriers and continue along what we know to be the right path".

Çelik emphasised the importance of the journalists in prison, saying: "despite all efforts there have been no positive steps taken. It is unacceptable that our colleagues are being incarcerated on the basis of entirely inadmissible evidence.”

reminding that according to international reports Turkey now has the title of the country with the most imprisoned journalists, surpassing China, Iran and Eritrea, Çelik said this is an indicator of the state of democracy in the country. “Our colleagues in jail are the conscience of the country”, he said and underlined that there only aim was to provide the public with the truth, and it needs to be known that they are innocent.

Çelik on behalf of the Association called for all their colleagues to be released immediately, and on the occasion of the Day of Working Journalists, 10 January, he called for an end to violations of journalists' rights all over the world and celebrated all journalists' Day of Working Journalists.

“As seekers of the truth we will continue our work to inform the public”, he added.

Following the press release Çelik shared the report's statistical data with the members of the press.

According to this data, the figures relating to the rights violations of journalists in 2013 are as follows:

*Journalists, writers and distributors in prison: 86
*Journalist attacked: 36
*Torture, mistreatment and beating of journalists: 150
*Claims of threats and intelligence listing: 20
*Arrested: 87
*Remanded in Custody pending trial: 16
*Journalists investigated: 13
*Journalists prosecuted: 44
*Journalists convicted: 64
*Journalists obstructed while on duty: 38
*Journalist dismissed: 73
*Press organisations/publications raided or attacked: 3
*Confiscated and banned publications: 57
*Internet sites obstructed: 29
*Instances of censorship/auto-censure: 32
(ANF, Jan 10, 2014)

Vimeo banned in Turkey

Vimeo, one of world’s leading video-sharing networks, has been banned in Turkey after an order made by Istanbul 10th Peace Crime Court on January 8.

The ban took effect by last night, users confronting with a message saying that “The website they are trying to reach has been restricted by the No 2014723 order of Istanbul 10th Peace Crime Court on January 8, 2014”. 

The order restricts standard DNS users to surf on the website.

Various sources say that the access ban on Vimeo could last for longtime as a recent draft bill on internet regulation envisioned DNS-based filtering systems.

Vimeo has been co-founded by Jake Lodwick and Zach Klein in 2004. One of top 100 websites with most traffic, Vimeo lets its users to share and watch videos.

Previously, Turkey’s Telecommunications Administration (TIB) restricted the access to the website on October 1, 2010, saying that it “had inappropriate content”.

On May 5, 2008, Turkish authorities banned YouTube due to content that “insulted” Ataturk - the founder of Turkey. The ban lasted over the course of two years. Similar bans were also issued on popular sites like Dailymotion, Myspace and Geocities.
(ANF, Jan 10, 2014)

Violences policières contre les journalistes : l’impunité nourrit la violence

Alors que demeurent impunies les quelque 150 agressions de journalistes perpétrées en marge du mouvement de protestation “Occupy Gezi”, de nouvelles manifestations se soldent par des violences policières à l’encontre des professionnels des médias. Reporters sans frontières condamne fermement ces exactions et souligne à nouveau l’importance de traduire chacun de leurs responsables en justice.

“Occupy Gezi” : Les agressions de journalistes par les forces de l’ordre toujours impunies

Le 23 décembre 2013, le parquet d’Istanbul a annoncé l’abandon des poursuites judiciaires intentées pour “abus de pouvoir” par des victimes de violences policières contre le maire d’Istanbul Kadir Topbas, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le vice-premier ministre Bülent Arinç et le ministre de l’Intérieur Muammer Güler. Le procureur de la République adjoint, A. Cengiz Haciosmanoglu, a invoqué la faible gravité des accusations et le manque de preuves.

Parmi les douze plaignants figuraient trois acteurs de l’information : le journaliste du site Habervesaire Ahmet Sik, le reporter du quotidien de gauche BirGün Onur Erdem, et le chroniqueur du mensuel de gauche Express Ender Ergün. Le premier avait porté plainte pour un jet de grenade lacrymogène qui l’avait atteint à la tête le 12 juin 2013. Seul son casque lui avait épargné un nouveau traumatisme crânien, moins de deux semaines après qu’il eût été grièvement blessé dans des circonstances similaires. Onur Erdem avait souffert de l’usage abusif du gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Ender Ergün avait quant à lui été hospitalisé avec de graves blessures, causées par une balle en caoutchouc et des coups portés à l’arme blanche.

La direction générale de la police a annoncé mi-septembre l’ouverture d’une enquête administrative à l’encontre de 132 membres des forces anti-émeutes et de 32 chefs de brigades. Cette enquête, qui semble regrouper l’ensemble des plaintes déposées par les journalistes et manifestants victimes de violences policières, reste pour l’heure en souffrance.

Nouvelles manifestations, nouvelles violences policières

Fin décembre 2013, les nouvelles manifestations antigouvernementales consécutives au vaste scandale de corruption qui ébranle actuellement le pays, se sont soldées par de nouvelles violences policières. Une douzaine d’acteurs de l’information ont été blessés par les forces de l’ordre alors qu’ils couvraient les événements. Le Syndicat des journalistes de Turquie (TGS), qui a également relevé la destruction de matériel professionnel, a réclamé l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Dans la nuit du 27 décembre dans le quartier de Beyoglu d’Istanbul, la correspondante du quotidien Radikal Elif Ince, le journaliste freelance Berna Sahin, le reporter de CNN International Mohammet Jamhoom, son cameraman ainsi qu’un reporter de CNN Türk ont été atteints par des balles en caoutchouc tirées par les forces de l’ordre. Le reporter de l’agence alternative ETHA, Isminaz Ergün, figure parmi les représentants des médias ciblés par les canons à eau des véhicules anti-émeutes. Sa collègue Yildiz Tar a été blessée en pleine rue. D’après la TGS, des policiers ont également assailli le photographe de Vice News UK Deniz Agah à coups de pieds, et le reporter freelance Savash Porgham à coups de matraques. Un autre a étranglé la reporter de la chaîne IMC Michelle Demishevich en la menaçant de mort. Le correspondant du quotidien Aydinlik, Yusuf Durdu Emre, et le chef du site d’information Seç Haber, Safak Inan, ont quant à eux été interpellés.

Le 22 décembre, deux journalistes avaient déjà été blessés par les forces de l’ordre alors qu’ils couvraient une manifestation dans le quartier de Kadiköy d’Istanbul. Le reporter du quotidien de gauche BirGün, Elçin Yildiral, a été atteint au bras par une grenade lacrymogène. Sa collègue du périodique d’extrême-gauche Özgür Gelecek, Songül Araç, a été hospitalisée avec des coupures à l’œil après que ses lunettes ont été brisées par un tir de balle en caoutchouc.

A Ankara, le 28 décembre, ce sont en revanche des manifestants qui ont pris à partie le reporter de l’agence semi-officielle Anatolie, Rauf Maltas. Pris pour un policier en civil bien qu’il se soit identifié comme journaliste, il a été battu à coups de bâtons. Son appareil photo et son téléphone portable ont été endommagés. (http://fr.rsf.org/turquie-chronique-du-harcelement-des-10-01-2014,45718.html)

Un nouveau projet de loi pour contrôler internet en Turquie

Le gouvernement turc a déposé au Parlement un projet de loi qui instaure un contrôle très strict sur internet, notamment en autorisant la surveillance des activités des utilisateurs ou en bloquant certains mots-clé, a-t-on appris jeudi de source parlementaire.

Ce texte doit permettre à l'autorité gouvernementale en charge des télécommunications de limiter l'accès aux sites de partage de vidéos, de conserver pendant deux ans un dossier des activités de chaque internaute sur le web en listant les sites qu'il a visités et les mots-clé qu'il a utilisés, ou sur les réseaux sociaux.

Ce projet est destiné à "protéger la famille, les enfants et la jeunesse des informations qui, sur internet, encourage la consommation de drogues, les abus sexuels et le suicide", a expliqué le journal Hürriyet, qui a révélé l'information.

Selon ce quotidien proche de l'opposition, le gouvernement islamo-conservateur envisage également de créer une nouvelle entité à laquelle tous les fournisseurs d'accès à internet seraient contraints d'appartenir.

Dans un "rapport sur la transparence" publié le mois dernier, le géant de l'internet Google a classé la Turquie, avec la Chine, au premier rang des censeurs du web, avec une hausse de 966% du nombre de demandes de retraits d'informations sur les six derniers mois.

"La Turquie n'est pas la Chine et ne le deviendra jamais", a plaidé mercredi le vice-Premier ministre et porte-parole de l'AKP Huseyin Celik, interrogé sur le texte soumis au Parlement.

"N'y a-t-il pas un consensus dans ce pays en faveur de lois pour réguler les réseaux sociaux et internet ? Nous pouvons mettre en place des règles fondées sur les normes en place partout ailleurs dans le monde", a-t-il ajouté.

En 2008, la plateforme de distribution de vidéo YouTube avait été interdite en Turquie après avoir diffusé des images montrant des supporteurs de football grecs se moquant des Turcs. L'interdiction avait été levée deux ans plus tard sur décision de justice.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est lui-même un adversaire résolu des réseaux sociaux. Lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier, il avait qualifié de "fauteur de trouble" le réseau de micro-blogging Twitter, instrument de communication privilégié des manifestants qui réclamaient sa démission.

Son Parti de la justice et du développement (AKP) a toutefois récemment annoncé la création d'un réseau de plusieurs milliers de jeunes militants chargés de propager ses idées sur les réseaux sociaux.
(AFP, 9 janvier 2014)

The new draft bill deepening the internet censure

Bianet interviewed Serhat Koç, an advocate and telecommunications lawyer for Turkey’s Pirate Party, on the Draft Bill No 5651 on the internet services in Turkey.

“If the draft will be implemented, the life will harder for internet users in Turkey. Censures on citizen journalism, scientific research and social media will be a routine,” he said. 

He also added that new institutions will allows authorities to implement censures in skyrocket speed.

“Due to censure, service providers will enhance their auto-censure mechanisms and alternative methods like DNS change will no longer work,” he added.

Bill increases the likelihood of censure

What is the aforementioned bill bringing new?

A revision proposal on Law 5651 has been added to current law proposal. The new version envisions more grave censure practices. Even the current bill causes several issues regarding internet censure and press freedom.

Instead of improving the bill, the new version tends to worsen the censure mechanisms.

On the other hand, the draft bill also includes revisions on hate speech. Is the draft really bad as it sounds?

The draft bill also put hate speech in the category for internet ban. This is the most problematic aspect of the bill, maybe. Because Turish Penal Code interprets hate speech towards “Islam, Muslims, Turkish-ness, Sunni sect”. As a result, we observe cases like the ones of Fazıl Say and Sevan Nişanyan who are convicted for their free expression. Websites like “yenidonem.com” (newera.com) are closed down. Even though hate speech is important, I am pretty skeptical about how it will be interpreted on the internet. Some many website might be closed down because of that.

What else is in there?

The new draft compels judges to respond to internet-based “right violations complaints” in 24 hours. Considering that most of our judges have little idea about the internet, it is highly doubtful how they will make their decisions. We have faith on them! It is also up to İnternet Geliştirme Kurulu (Internet Improvement Institution) to decide on situations like monitoring, restriction, application or inspection.

It is something like National Security Agency in the U.S. It will also enable ministers and telecommunication authorities to be compatible on giving internet censure orders directly.

Changing DNS will not work

What is IP and URL? What are the consequences for regular users?

The old measures were envisioning restrictions for the “problematic” content. The new draft will envision bans on URLs which is entire website-based.

It will also accept IP-based censure. Previously, some websites were out reach even though they were not banned. It is similar to that.

In addition that, changing DNS will not work in order to have access to the websites. Because access providers will be required to submit all information regarding anti-censure techniques to telecommunication authorities.

URL-based restriction/monitoring/saving towards the entire content is also something new with the draft. This will slow down the internet traffic for Turkey and cause breach confidentiality of personal data. (BIA, Jan 8, 2014)

Petition for the Kurdish journalists to be tried on January 13

An international campaign will be launched to collect signatures for Kurdish journalists imprisoned in Turkey for the past two years. The President of the European Federation of Journalists (IFJ), Mogens Blicher Bjerregård, has given his support to the campaign. In a text released to announce the start of the campaign the trial against the journalists is called “the biggest journalism trial in history.”

The journalists were arrested on December 20th, 2011 in a major police operation against Kurdish media organizations, including Azadiya Welat, Özgür Gündem, DİHA, ANF, Fırat Dağıtım and Demokratik Modernite. They were accused of being connected to the “KCK Press Committee,” as a part of the KCK cases that have targeted all levels of Kurdish political and civil society. On September 10th, 2012 the trial began for 46 journalists indicted journalists, 36 of whom were in prison at the time. Today 19 Kurdish journalists remain in prison.

According to DİHA, Aslı Aydıntaşbaş, Aydın Engin, Ahmet Hakan, Ece Temelkuran, Eren Keskin, Hasan Cemal, Hüseyin Aykol, Kadri Gürsel, Murathan Mungan, Nadire Mater, Nuray Mert, Oral Çalışlar, Pınar Öğünç, Ragıp Duran, Ragıp Zarakolu, Tarhan Erdem, Tuğrul Eryılmaz and Yıldırım Türker, together will IFJ President Bjerregård, have publicly backed the campaign. The signature campaign is set to begin in the coming days. The timing of the campaign is set to correspond with the resumption of the trial on January, 13th.

The text of the announcement of the campaign is reported to read:

“On December 20th, 2011 police launched a series of coordinated operations – named “the KCK Press” operation – in which 46 journalists were arrested in raids on media organizations and private homes. The organizations that were targeted were those organs working to continue the tradition of a free press in the area of Kurdish media, and those arrested who individuals working in Kurdish media. It has started as the biggest journalism trial in history. Arrested individuals were targeted for ‘being an opposition, for showing what is not being see and writing what is not being written.’ 36 Kurdish journalists were taken into custody. Six months later an indictment was delivered that listed their journalistic endeavours as ‘criminal evidence.’

“19 of these journalists are still in prison. For more than two years, while they have not be free, our right to receive real news has been diminishing. In the same way that in 1994 when Özgür Ülke was bombed imprisoned journalists came out with headlines such as ‘this fire will also burn you’ and responded by saying ‘you also need freedom,’ everyone needs these journalists and they are once again speaking out through us to say: freedom of thought, democracy and freedom for everyone…

“The imprisoned journalists will appear before a judge once more on January 13th. We who know that without the freedom of thought and expression democracy and freedom are impossible affirm that we are together with the imprisoned journalists and that the practice of journalism does not constitute a ‘crime,’ and we demand freedom for the imprisoned journalists.”

Sedat Yılmaz, a founding member of the Turkish Journalists Union (TGS) and the editor of Özgür Gündem, explained the reasons for the campaign, saying “we have started a campaign so that we do not allow our friends – who are paying the price for Turkey’s  anti-democratic structure and backward, racist sense of freedom of expression – to be forgotten. The case against our friends now on trial continues. The secret of the dead-end and the fight that Turkey finds itself in today is hidden in the trial.   Turkey is experiencing these crises as a result of the state that a remedy to the Kurdish issue has taken.”

Yılmaz continued, “Our friends who are working for a solution to the Kurdish issue with the pen and freedom of thought have been taken hostage as a result of a fight between the deep state and the parallel state that has nothing to do with them.” Yılmaz stressed that the campaign was designed to raise public support and awareness for the journalists and their struggle.

The names of the imprisoned journalists are as followed: Semiha Alankuş, Ayşe Oyman, Nahide Ermiş, Dilek Demiral, Sibel Güler, Nevin Erdemir, Yüksel Genç, Kenan Kırkaya, Mazlum Özdemir, Ertuş Bozkurt, Mehmet Emin Yıldırım, Turabi Kişin, Nurettin Fırat, Hüseyin Deniz, Haydar Tekin, Şehmus Fidan, Davut Uçar, Ramazan Peköz ve Mikail Barut.
(ANF, Jan 4, 2014)

Prosecutor demands approval of Pinar Selek’s life sentence

Prosecutors at the Turkish Supreme Court of Appeals have demanded the approval of a life sentence meted out to sociologist Pınar Selek ahead of an appeal hearing in the case.

The feminist scholar, who resides in Strasbourg and is known for her works on Kurds, was convicted of bombing Istanbul’s famous Spice Bazaar in 1998 and sentenced to aggravated life imprisonment last January, despite being acquitted of the same charge three times in the past. Experts called to speak on the case frequently posited that the explosion, which killed seven and wounded dozens, was not caused by a bomb, but by a gas leak.

Prosecutors said Selek’s sentence on charges of should be approved despite lawyers arguing that the Kafkaesque judicial procedure breached all known international and Turkish standards concerning double jeopardy and criminal trials.

Selek was allegedly subjected to torture for a year while in detention until she was released in December 2000, only to be retried. The appeal court eventually acquitted her for a third time before she was again convicted in 2012 for being a member of the Kurdistan Worker’s Party (PKK) with the code name “Leyla.”
 
Last year’s final verdict, which was handed down in spite of chief judge Vedat Yılmazabdurrahmanoğlu’s opposition, stirred great outrage both inside and outside Turkey. Yılmazabdurrahmanoğlu rejected the verdict on the grounds that there was a lack of proof that the explosion was even caused by a bomb, but he was outvoted by his colleagues on the court board.

Following the ruling, the Turkish Justice Ministry issued a red notice for Selek’s capture and applied to French authorities for her extradition.

‘I demand my acquittal’

The sociologist, who is currently pursuing doctoral studies on the Kurdish issue at Strasbourg University to escape prosecution in Turkey, has repeatedly denied considering claiming asylum in France.

Selek told Cihan News Agency that she still intended to pursue her legal battle against what has been many times described as “persecution.”

“My three acquittals were overturned by illegal means after the files sent to the Turkish Supreme Court of Appeals were retracted. I demand my acquittal,” Selek said.

“My entire fight is to return to my country. We cannot start a new page because [Turkey] has not shed light on the dark eras of the past,” she said in reference to the 1990s, when the Turkish state pursued a dirty war marked by extrajudicial torture and execution against its perceived enemies, especially Kurds and leftists.

The ruling has transformed Selek into a symbol of the struggle for human rights in Turkey. She was also cited as a symbol of the women’s rights struggle during an event on March 8 as part of International Woman’s Day.
(hurriyetdailynews.com, Jan 3, 2014)

Gezi Resistance Documentary Faces Investigation

Media Prosecutor’s Office launched an investigation on “Başlangıç”, a documentary on Gezi Resistance produced by 49/51 Film and directed by Serkan Koç, for “insulting public workers” and “igniting public towards vengeance and hostility”.

“In my statement today, I refused all charges on the case. The person who ignites public to vengeance and hostility is PM Recep Tayyip Erdoğan himself. I will file a complaint against him,” director Serkan Koç told bianet.

“The investigation was launched upon a complaint filed by a fellow citizen. We heard about it just today. There is no way this documentary contains insult. We were very sensitive on such issues.

“Released in June, the documentary has yet to find itself a platform in movie theaters. Most distributers were hesitant about screening the documentary. Instead of igniting vengeance and hostility, we would like to attract distributors here and abroad. We strongly reject accusations on insulting.

“As I told the prosecutor, the person who ignites public to vengeance and hostility is PM Recep Tayyip Erdoğan himself. He made remarks like “They drank alcohol in the mosque”, “Taking the streets is not the point. We can confront them with 5,000 people”. These remarks could ignite the conservative factions of the society towards vengeance and hostility. Our documentary included those speeches as well. Using our documentary as evidence, we will also file a complaint against PM.”

Click here for more information on the 53-minute long documentary. (BIA, Jan 2, 2014)

Vokaliz: Is It A Crime to Perform on Stage With A Shoebox?

Authorities launched an investigation as Vokaliz, a group of guest-performers who played at the New Year’s concert under Antalya State Symphony Orchestra, walked up the stage with shoeboxes. 

Recently, shoeboxes have widely been used in Turkey for anti-government protests as the police found massive amounts of money stacked in shoeboxes within the latest corruption probe.

The investigation, however, has been launched on Antalya State Symphony Orchestra - instead of guest-performer group Vokaliz members Gökçer Alp (tenore), Cihan Kurtalan (tenore), Tolga Gülen (baritone), Cengiz Ünal (baritone), Umut Durmuş (beat box).

On the other hand, various sources claim that the aforementioned group members have been off-listed for upcoming performances with the orchestra authorities saying that they will be more selective regarding the selection of guest-performers.

After the investigation news broke, Vokaliz released a statement, saying that while their gesture of walking up the stage with shoeboxes should not concern the entire orchestra, such gesture didn’t involve any element of wrong-doing. (BIA, Jan 2, 2014)

Kurdish Question / Question kurde

Efrin Canton announces Democratic Autonomy

The meeting of the Legislative Council of the interim Democratic Autonomy in Efrin Canton was held to announce of Democratic Autonomy and the formation of the interim executive board in the city of Afrin shortly.

The meeting began with a minute of silence, and then Haven Rashid, co-president of the Legislative Council welcomed the attendees of the words and then read the names of the variety of the Executive Board, "the Council of Ministers." The Democratic Autonomy in Efrin Canton was declared, after the granting of the interim legislature in Efrin Canton confidence lineup Executive Board "cabinet" in the interim Efrin Canton and that during the meeting, which was held in the morning.

After reading Ms. Hivi Ibrahim Mustafa commissioned by the formation of the Executive Council, "Cabinet government" the names of the MPs and the chairpersons of the 22 Council granted temporary popular in Efrin Canton confidence of the Government Ms. Hivi Ibrahim Mustafa. After the government composed of a president and two vice president and 22 for the bodies of the Executive Board, the confidence of the Legislative Council.
(DIHA, Jan 28, 2014)

After Cizîre, Kobanê Canton has been declared

Eight days after the declaration of a Democratic Autonomous Administration in Cizîre Canton the Kobanê (Ayn al-Arab) Canton has also declared its own autonomous administration. This canton will be administered by a legislative assembly president, two deputies and 22 ministers.

The Kobanê Canton Democratic Autonomous Administration Legislative Assembly met today at 9 am in the Kobanê Culture and Art Centre and declared autonomy.

The assembly meeting began with a minute's silence for those who have lost their lives in the Kurdish Freedom struggle and was followed by speeches by Legislative Assembly

Co-chairs Nihad Ehmed and Fewziye Ehmed. These speeches were followed by Kobanê Canton Legislative Assembly President Enwer Mislim announcing the names of ministers.

The ministers then went to the podium one by one and were accepted by the assembly.

The legislative assembly president, two deputies and 22 ministers then took the oath.

The legislative assembly president, Enwer Mislim, spoke, giving a list of political parties, organisations and individuals involved in the assembly.

There are now expected to be celebrations in the Kobanê Canton.

On 29 January the third canton in West Kurdistan, Afrin, will declare a democratic autonomous administration.

On 26 January the Afrin Canton Democratic Autonomous Administration Legislative Assembly held a meeting at which the Assembly Co-chairs and a 3-person council of state were elected. Hêvi İbrahim was elected as  Legislative Assembly President to establish the executive assembly of the Afrin Canton, which will consist of 101 members.

Cizîre Canton declared a democratic autonomous administration on 21 January 2014. The Cizîre Canton has three official languages, a president and 22 ministers. This canton has an assembly of 101 members. All three cantons have to hold general elections within 4 months to renew the assemblies.


Enwer Mislim, the President of the Governing Body of the Kobanê Canton Council, spoke to reporters upon the official declaration of autonomy yesterday by the Kobanê Canton and the ongoing negotiations in Geneva. Mislim began by stressing that the proclamation of autonomy for the Kobanê Canton was made possible sacrifice and effort of the ‘martyrs of the revolution.’

Mislim also pointed to the work that many different individuals and organizations had put into the formation of the new government, pointing out that the acceptance of the proclamation of Democratic Autonomy by the Kobanê Council followed meetings between local council-members and members of diverse organizations in the region. Mislim said, “we have met with civil society organizations, women’s movements, youth movements and we came to the decision to form the government of the Kobani Canton.”

Mislim also spoke on the ongoing talks in Geneva, saying, “we believe that the Syrian problem will not be solved with a military government but with dialogue and peace. With this goal in mind the Geneva meetings have been organized. However those that must be considered the arbitrators of these lands have been kept far from the conference. We are saying here and now that Geneve-2 is not binding for us.”
(ANF, Jan 28, 2014)

Les mairies se féminisent au Kurdistan de Turquie

Le principal parti kurde BDP a présenté des candidates dans une cinquantaine de provinces pour les élections municipales qui doivent avoir lieu le 30 mars prochain. Toutes les mairies BDP seront co-présidées, une première au monde.

Selon un rapport du conseil des femmes d'Izmir, le parti pour la paix et la démocratie (BDP) a présenté des candidates dans 49 provinces dont Diyarbakir, capital du Kurdistan de Turquie, en adoptant le système de coprésidence, malgré l'inconformité avec le systeme actuel de la Turquie.

Après le 30 mars, toutes les maries BDP seront co-présidées par une femme et un homme.

La part des femmes dans les autres partis politiques est minime. Le parti au pouvoir turc, l'AKP de Recep Tayyip Erdogan, ne présente qu'une femme dans les 81 provinces, tandis que le parti kémaliste CHP présente 31 femmes dans 745 villes et districts.  Le parti ultranationaliste et antikurde MHP a donné seulement 12 places aux femmes dans 1.064 villes et districts.

Le rapport du conseil des femmes indique que les femmes représentent 44,5% chez le parti kurde BDP, contre 4,16% au CHP, 1,23% à l'AKP et 1.12% au MHP.

Le mouvement kurde en Turquie est aujourd'hui la principale source de lutte pour les droits des femmes dans l'ensemble du Moyen-Orient. Le BDP exige un quota par sexe. Les femmes sont représentées dans toutes activités politiques et culturelles kurdes. Elles ont aussi leurs propres organisations qui sont de plus en plus actives dans la vie quotidienne. 

La présence des femmes dans tous les domaines est également une ligne rouge pour l'Union des Communautés du Kurdistan (KCK), système politique du PKK. La KCK est dirigée par un système de co-présidence, constitué d’une femme et un homme, comme toutes les autres organisations réunies sous sa bannière dont l'organisation armées des femmes. 

Les femmes kurdes ont aussi été le premier sujet de la révolution kurde en Syrie, devenant l'un des principaux piliers du système de l’autonomie démocratique du Kurdistan syrien. Elles ont eu accès à tous les niveaux de l'administration autonome, formée de trois cantons. C'est une révolution dans la révolution.
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 28 janvier 2014)

Öcalan warned the government for a democratic constitution

HDP deputy co-chair Sırrı Süreyya Önder  spoke to ANF, saying they would take Mr Öcalan's letter to Hewler on Tuesday or Wednesday, adding: "We will not only meet Barzani, we will speak to the parties."

Önder said that Öcalan had said the following regarding the Kurdish National Congress: "The Kurdish National Congress is important. It will be one of the most important guarantees of regional peace and democratisation. In this context most of the barriers to the congress taking place are not crucial. If all sides take a responsible approach realising the historical importance of this matter it can come to fruition in a short time. This will consolidate the Kurds' place in the democratic world and establish a democratic model in a region where murderers are on the rampage. The congress will be one of the most significant steps in this process."

'Our policy is one of comradely solidarity with other peoples and socialists' 

At the meeting, Öcalan criticised the negative language used recently regarding the HDP. Önder stated that Öcalan had commented thus: "I think this negativity towards the HDP has one purpose: to isolate the Kurdish people. However, our struggle is based on solidarity with other peoples, and other beliefs and left political structures, on the basis of a comradely relationship. Both the HDP and the Kurdish people need to be alert to this negativity and not give it any respect."

Öcalan added: "Our approach to the peace process and the state is oriented towards making the state democratic, and this desire and our programme puts us historically in a separate and honourable category from all other struggles."

'Rojava' message to world public opinion

On the subject of Rojava, Öcalan said: "World public opinion should attach great importance and value to the democratic will emerging in Rojava. It will be a guarantee for the whole world, as if the democratic solution is not adopted the disasters that occur will not be limited to the region".

'If the government makes electoral sums it will cause problems that will end the process'

Önder said that Öcalan had made the following comments regarding the 'process of resolution': "the fundamental condition for a solution is a democratic constitution. But as regards the method of establishing the key elements of the content and reaching agreement on the fundamental points a joint negotiated approach is essential. The greatest threat to this will be for the government to take an electoral approach based on percentages. This would seriously endanger the process. The current situation has demonstrated to everyone the urgency of a democratic transformation."

A comprehensive letter to the Armenians

Önder said that Öcalan will send a letter to the Armenians through the mediation of the Ministry of Justice in the coming days. "Mr Öcalan said he wanted to write something more comprehensive. I think a letter of two pages or so will be conveyed to us along with a letter to Barzani."
(ANF, Jan 27, 2014)

Genève 2 sans les Kurdes, c’est un remake du traité de Lausanne de 1923

par  Amitiés kurdes de Bretagne

Le traité de Lausanne de 1923 avait ignoré les Kurdes et avait notamment biffé d’un trait de plume des dispositions du traité de Sèvres de 1920, qui prévoyait un Kurdistan réunissant les Kurdes d’Irak, de Turquie, de Syrie. Il faut dire que les Kurdes avaient été exclus de la conférence et que c’était Mustafa Kemal, le futur Atatürk (« père des Turcs »), qui était chargé de les représenter. De ce mépris affiché, tant par les puissances européennes que par la Turquie, est née une immense frustration engendrant de nombreuses révoltes qui ne cesseront pas, il faut bien se le dire, avant la reconnaissance des droits auxquels tout peuple aspire. Et voici que l’histoire se répète avec la conférence Genève 2 sur la Syrie, où les Kurdes de Syrie ne sont pas invités.

Les Kurdes de Syrie

Les Kurdes sont 3 millions en Syrie dont 600 000 dans deux quartiers kurdes d’Alep et 400 000 autour de Damas. Cette minorité dont on ne parle jamais, c’est 15 % des 22 millions de Syriens. Entre le régime de Bachar al-Assad qui les a durement réprimés durant des années, sans susciter la moindre réaction de la part de quiconque et le Conseil national syrien (CNS) qui ne veut pas reconnaître l’identité kurde, ils construisent leur avenir en renforçant leur défense à partir des villes qu’ils contrôlent. La région kurde de Syrie est pour l’instant quasi autonome, sous l’impulsion des partis politiques kurdes syriens, principalement du Parti de l’Union démocratique (PYD). La sécurité est assurée par des unités de défense populaire (HPG) et des comités locaux de citoyens ont été formés pour régler les questions de la vie quotidienne (éducation, santé, commerce, rapport avec l’administration...). Leur position est claire : « nous ne sommes pas en accord avec la ligne tracée par les Américains, le Qatar et la Turquie pour soutenir les islamistes. Mais nous ne soutenons pas plus le plan de l’Iran, de la Chine et de la Russie pour protéger le régime d’Assad ». Le Kurdistan syrien (appelé Rojava ou Kurdistan occidental) vient d’adopter une constitution qui le divise en trois cantons : Kobani, Afrin et Djezira (créé autour des villes de Qamishli, Rass al-Ain, Dêrîk et Hassaka). Elle garantit les droits humains, les libertés, l’égalité hommes/femmes et reconnaît trois langues officielles : le kurde, l’arabe et le syriaque. Des élections devront avoir lieu d’ici quatre mois pour élire les parlements des cantons.

A noter également que les Kurdes combattent courageusement et efficacement pour défendre leur territoire. Les HPG doivent faire front aux djihadistes de l’Etat islamique en Irak et du Levant (EIIL), aux troupes du Front al-Nosra, aux mercenaires venus de l’étranger et autres djihadistes soutenus et financés par des pays étrangers qui participent à la conférence de Genève.

La conférence Genève 2

La conférence Genève 2 a commencé à Montreux en Suisse. Les représentants d’une quarantaine de pays sont là, ainsi que les représentants du gouvernement syrien et des représentants du Conseil national syrien (CNS) qui apparaît d’ailleurs, une fois de plus, divisé. Mais pas de délégation kurde. Pour Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, « l’ordre du jour c’est de bâtir un gouvernement de transition en Syrie, doté de tous les pouvoirs exécutifs » mais les protagonistes s’opposent sur l’interprétation des principes actés en juin 2012 lors de la conférence de Genève 1. Les Occidentaux veulent un gouvernement de transition sans Bachar el-Assad, une condition que réfutent les Russes et les Syriens pro-Assad. Et sans les Kurdes ? Cette méfiance du camp occidental, il faut sans doute la chercher dans les relents de la Guerre froide qui semble renaître autour de la table de ce Genève 2. Si le PYD était un parti social-libéral, ou même social-démocrate, il aurait été sans doute admis à la table des négociations, mais l’organisation basée sur un principe d’une autonomie démocratique qu’il met en place fait peur, malgré (ou à cause de ?) la réussite de cette politique face au chaos qui règne dans les autres régions de Syrie. « La France va mettre tout son poids pour mettre en œuvre une solution politique » dit encore Laurent Fabius. Oui, mais laquelle ? C’est ce qui inquiète le puissant président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, pourtant peu suspect de complaisance idéologique avec Salih Muslim, président du PYD, auquel il apporte un soutien indirect :

des organisations et groupuscules terroristes liés à Al-Qaïda sont très actifs en Syrie et constituent une menace directe pour le Kurdistan. En aucun cas il ne faut donner la chance de donner le pouvoir en Syrie à ces organisations terroristes. Pour l’heure, il n’est pas évident de dire que les forces démocratiques, l’Armée libre de Syrie, seront l’alternative du pouvoir en place à Damas, car ce sont les organisations terroristes qui tiennent le haut du pavé.

André Métayer
http://www.amitieskurdesdebretagne.eu/spip.php?article767&lang=fr

Raid des forces de sécurité turques contre Roboski

Les forces de sécurité turques ont effectué un raid dimanche dans une ville kurde que l'armée avait bombardée en 2011, tuant des dizaines de civils dont des enfants, selon le quotidien Hürriyet sur son site internet.

Sept personnes ont été arrêtées lors de ce raid sur le village de Roboski, dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière avec l'Irak, selon le journal.

Cette opération, selon Hürriyet, serait liée à une manifestation organisée la semaine dernière pour protester contre l'acquittement de militaires accusés de l'attaque de 2011 et contre la construction d'une route militaire dans cette région.

Une personne avait été gravement blessée lors de cette manifestation, au cours de laquelle des habitants du village ont endommagé des véhicules militaires et des armes.

En décembre 2011 des avions de chasse turcs avaient bombardé Uludere, tuant 34 personnes dont 19 enfants, une opération qualifiée de "massacre" de civils par des responsables politiques kurdes.

Au début du mois, des procureurs militaires turcs ont acquitté cinq officiers, accusés d'avoir commis cette attaque, une décision qui a provoqué la colère de nombreux Kurdes.

L'armée avait indiqué qu'elle avait lancé cette attaque après avoir repéré un groupe près d'une zone connue pour être utilisée par des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation interdite.
(AFP, 19 janvier 2014)

Soldier intervention in Roboski: a Kurd seriously injured

Roboski families marched towards 15 numbered border stone, where 34 Kurdish citizens massacred, when they heard that Şırnak Governor came with helicopter to the territory to control the "Security road". Soldiers interfered with gas bombs to the villagers of Roboski. One of the citizens was hit by a gas bomb and seriously wounded.

Roboski families marched towards 15 numbered border stone in Roboski village, where most of them children 34 Kurdish citizens were massacred with Turkish warplanes in Uludere district of Şırnak on 28 December 2011, when they heard that Şırnak Governor came with helicopter to the territory to control the "Security road" which is being built in the borderline of Roboski and Federal Kurdistan Region.

Soldiers interfered with gas bombs to the villagers of Roboski. One of the citizens was hit by a gas bomb and seriously wounded. While the citizens went on their march, it has been stated that soldiers opened fire at the villagers. The intervention of soldiers is going on.
(DIHA, Jan 15, 2014)

Assassination of 3 Kurdish women: "Confessions of a Murderer"

Press Release from KCD-E (The Kurdish Democratic Society Congress in Europe):

A recording (http://www.youtube.com/watch?v=9hqODiGQ_us) that was leaked on the 12th of January 2014 - exactly a year after the murders - has provided the public with new information about how and by whom the Paris murders were planned.

In the recording Omer Guney, currently the only suspect and in French custody, clearly states that he was working in conjunction with the Turkish state and that it was he who planned and carried out the attack. It is clear from the recording that Omer Guney and Turkish state officials had been planning not just one attack but several attacks on various targets.

From the start, Kurdish political organisations insisted that this incident was a carefully planned professional attack backed by the Turkish state. Despite the fact that the French authorities never released any information to the public, these political murders can be traced back to Ankara.

The uncovering of every aspect of the Paris murders will at the same time force Turkey to face its past and its present. The revelation of the truth concerning the murders of Sakine Cansiz, Fidan Dogan and Leyla Saylemez will no doubt influence in a positive way the progress of the peace process and contribute towards the democratisation of Turkey.

With this latest development, French President Francois Hollande's planned visit to Turkey this month has taken on far more significance. The Kurdish people's expectation is for M. Hollande to give priority to the Paris murders and to request from the Turkish Prime Minister Erdogan the file that he possesses regarding the murders.

What needs to be done now is abundantly clear. Who are the state officials in the recording that were carefully planning the murders with Omer Guney? Our demands are these:

·     French officials must make a detailed statement regarding the investigation.
 
·     Omer Guney clearly states that he was able to obtain the weapons he used in the attacks from Belgium. Belgian officials must investigate from which source Omer Guney was able to obtain the weapons.
 
·     In order for French officials to solve the murder they must concentrate on the Turkish state as suspects. National and international law must be made full use of to achieve this.
 
·     Due to the fact that the murders were carried out in a European state, the EU holds a certain degree of responsibility. The EU and its member states must supply French officials with any information that may help in the investigation.
 
·     Human rights organisations, democratic forces and the international media must exert pressure on the necessary institutions to uncover the truth about the murders.

Öcalan: “We Will Not Throw Gasoline On This Fire”

A BDP-HDP Delegation has met with Abdullah Öcalan, the imprisoned Kurdish leader, today on Imrali Island about the peace process and recent political developments in Turkey. Following the meeting the BDP-HDP released a written statement on behalf of Öcalan, in which Öcalan warned of the possibility of another coup and expressed his opposition to all those seeking to disrupt the peace process. The full text of the statement, translated into English, follows below:

I celebrate this new year with the wish that the hopes of our peoples for peace, democracy and freedom will become a reality.

While I remember Sakine Cansız, Leyla Şaylemez and Fidan Doğan, whose names have become symbols of the freedom struggle, with respect and thanks I want to make it clear that we will by all means hold those perpetrators of this terrible massacre to account. The most effective response that we can give to this massacre, which was carried out with the aim of striking a blow to the peace process, would be to reach a decisive peace despite all the obstacles to our attempts toward a lasting peace and a democratic solution. We will dedicate this peace and democratic solution to all the martyrs of freedom in the name of our comrades.

If War Is Hell Then Peace Is Heaven

The process that we began and which is about to achieve historical results is at a place that I can describe thus: If war is hell then peace is heaven. We have taken one foot out of hell but as for the other foot we are now waiting in purgatory because of the obstacles that have been put in our way. We are working to develop a suitable framework for the peace process. Despite all obstacles our will for peace is as determined as on the day we began. However it should be known that we cannot remain in purgatory forever. In order to immediately rescue our country and our region from the conditions of war everyone must demonstrate an urgent and unshakable will.

Recent developments have shown that if the peace process is not immediately strengthened and the construction of a completely democratic country does not take place domestic and foreign forces who are enemies of democracy and want war will speed up their conspiracies These lands have been scorched by the fires of coups for the last two centuries. The process which we have developed is anti-coup and has as its target a democratic society.

We Will Not Throw Gasoline On This Fire

I want to remark on two important matters that everyone both inside and outside the peace process needs to know: Those who want to set our country ablaze once again with the fire of a coup should know that we will not throw gasoline on this fire. They will find us to be against every coup attempt just as we always have been. However those who are approaching the process of a democratic solution unwillingly or without intelligence also should know that a democratic peace, which is the only way to put out this fire, must be immediately established.

The Process Can No Longer Bear This Lack Of Seriousness

The process can no longer bear this lack of seriousness and this absence of a legal framework. The most effective way of exposing and condemning the coup plotters is to develop a clear, bold and democratic program of negotiation. Today is just the time for the legal arrangements which have been put off until today for various reasons. History will do away with those who neglect this without the time for them to take a lesson from it.

I Will Address The Armenian People In A Comprehensive Letter

The concept of a coup will become permanently a thing of the past when it is supplanted by speedy work towards democratization. I invite all democratic forces to comprehend this seriousness and mobilize for this reality.

As I finish my words I salute the memory and struggle of the valued son of the Armenian people, our brother Hrant. I hope to address our Armenian comrades with a comprehensive letter and to do this in time for the anniversary of Hrant’s murder. Once more I send my greetings to the mothers of peace, to the women, to the youth, to all those in prison and in particular to sick prisoners.
(ANF, Jan 11, 2014)

Manifestation à Paris pour exiger vérité sur l'assassinat des femmes kurdes

Environ deux cents personnes se sont rassemblées jeudi devant le centre d'information du Kurdistan à Paris, où ont été assassinées le 9 janvier 2013 trois militantes kurdes, pour exiger "vérité" et "justice".

"Ca fait 365 jours, 365 jours d'attente", a déploré une militante, Berival Akyol, devant l'immeuble du 10e arrondissement où ont été retrouvées mortes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez. De nombreuses couronnes de fleurs jaunes et rouges avaient été déposées.

"Nous réclamons vérité et justice pour que les commanditaires de ce lâche assassinat soient arrêtés et jugés", a-t-elle poursuivi, estimant que "toutes les informations pointent la Turquie du doigt".

"365 jours après, nous attendons toujours la vérité. Trouvez les responsables" proclamait une banderole. Certains brandissaient des portraits des jeunes femmes, d'autres d'Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Dans cette affaire, un homme, Ömer Güney, a été arrêté huit jours après l'assassinat des militantes, et mis en examen le 21 janvier pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer ce triple homicide: règlement de comptes interne au sein de la mouvance kurde dans un contexte d'ouverture de pourparlers de paix entre le PKK et Ankara, acte du mouvement turc d'extrême droite des "Loups Gris", assassinat politique (thèse privilégiée dans la mouvance kurde), voire crime crapuleux ou différend personnel.

Les associations kurdes rassemblées jeudi dénoncent pour leur part un "crime politique".

"Un an est passé et depuis que la piste du règlement de compte a fait long feu, les voix se sont tues. Tout au plus entend-on côté palais de justice que +l'enquête suit son cours+ et côté ministère de la Justice que c'est une affaire +sensible+", a déclaré jeudi Claire Renklicay, co-présidente de la Fédération des associations kurdes de France.

Mme Renklicay souhaite "un geste fort du président de la République": qu'il reçoive les familles des victimes et demande "des comptes au gouvernement turc lors de son prochain voyage en Turquie fin janvier".

"L'instruction continue. On nous dit qu'elle va continuer encore un certain temps", a commenté à l'AFP Metin Cansiz, frère de Sakine, venu des Pays-Bas. "Nous avons encore espoir que ce crime soit élucidé", a-t-il poursuivi, mais dans le cas contraire "la France sera responsable".

Une manifestation est prévue samedi à Paris.
(AFP, 9 janvier 2014)

Rassemblement pour les trois femmes kurdes assassinées à Paris

Communiqué de la Fédération des associations kurdes de France (FEYKA):


Le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes, Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Saylemez, étaient assassinées dans les locaux du Centre d'Information du Kurdistan, à Paris. Depuis, un homme du nom d'Ömer Güney a été arrêté et inculpé pour ces meurtres. Cependant, les commanditaires de ce crime politique ne sont toujours pas identifiés.

Afin de demander aux autorités françaises de faire toute la lumière sur ce triple assassinat, la Fédération des Associations Kurdes de France (FEYKA) et la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) organisent une manifestation samedi 11 janvier, à partir de 12h, au départ de la Gare du Nord, jusqu'à la Place de la République, où de nombreuses prises de paroles auront lieu.

Cette manifestation sera précédée d'une conférence de presse jeudi 9 janvier, à 13h, devant le siège du Centre d'Information du Kurdistan, au 147 rue La Fayette, dans le 10ème arrondissement.

Vous trouverez, en pièce jointe, un communiqué de presse. Un dossier de presse vous sera envoyé ultérieurement.

Nous nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire.

Cordialement,
la FEYKA

Contacts presse:

Claire Renklicay
06 18 22 72 45

Fidan Unlubayir
06 02 07 03 29


Mise en liberté des trois derniers députés kurdes en prison

La justice turque a décidé samedi de libérer de prison trois députés kurdes soupçonnés de liens avec la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au lendemain d'un arrêt similaire concernant deux autres parlementaires kurdes, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Kemal Aktas, Selma Irmak et Faysal Sariyildiz seront libérés "dans la journée" des pénitenciers de Mardin et de Diayarbakir, deux villes du sud-est kurde de Turquie, a-t-on souligné de même source.

Vendredi soir, deux autres députés, Ibrahim Ayhan et Gülser Yildirim, ont été relâchés de prison.

Ces cinq personnes sont toutes des élus du Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-kurde) qui se trouvaient en détention provisoire depuis leur arrestation en 2010 pour liens supposés avec le PKK.

La Cour constitutionnelle a jugé leur détention trop longue.

Les parlementaires pro-kurdes estimaient que leur maintien en détention nuit au processus de paix engagé en 2012 entre Ankara et le PKK pour mettre fin à l'insurrection du mouvement armé kurde, qui a coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.

Ces pourparlers se trouvent dans l'impasse. Le PKK a suspendu en septembre le retrait de ses combattants du sol turc entamé quelques mois plus tôt, jugeant que le gouvernement islamo-conservateur ne respectait ses promesses de réformes en leur faveur.

Le mois dernier, la Cour constitutionnelle avait déjà ordonné pour les mêmes motifs la libération d'un député du principal parti d'opposition, en détention depuis plus de quatre ans dans le cadre d'une affaire de complot contre le gouvernement.

La Turquie est fréquemment épinglée par la Cour européenne des droits de l'Homme pour outrepasser la durée tolérable des détentions provisoires. (AFP, 4 janvier 2014)

Députés kurdes en détention provisoire depuis trois ans libérés

Un tribunal de Diyarbakir (est de la Turquie) a ordonné vendredi la libération de deux députés kurdes soupçonnés de liens avec la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au lendemain d'un arrêt de la Cour constitutionnelle jugeant leur détention trop longue.

Tous deux élus du Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-kurde), Ibrahim Ayhan et Gülser Yildirim se trouvaient en détention provisoire depuis leur arrestation en 2010 et comparaissent depuis plusieurs mois devant un tribunal de Diyarbakir, le chef-lieu du sud-est à majorité kurde de Turquie.

Saisie sur requête de leurs avocats, la Cour constitutionnelle a estimé jeudi que le maintien en détention de M. Ayhan et de Mme Yildirim violait leurs droits.

Trois autres députés du BDP interpellés eux aussi en 2010 dans la même affaire se trouvaient toujours incarcérés, dans l'attente d'un arrêt à venir de la haute juridiction turque.

Avant de l'ordonner finalement vendredi, le tribunal de Diyarbakir avait refusé à plusieurs reprises la remise en liberté de ces deux parlementaires, provoquant une grève de la faim de plusieurs jours de six de leurs collègues à l'Assemblée nationale à Ankara.

Les parlementaires pro-kurdes estiment que leur maintien en détention nuit au processus de paix engagé en 2012 entre Ankara et le PKK pour mettre fin à l'insurrection du mouvement armé kurde, qui a coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.

Ces pourparlers se trouvent dans l'impasse. Le PKK a suspendu en septembre le retrait de ses combattants du sol turc entamé quelques mois plus tôt, jugeant que le gouvernement islamo-conservateur ne respectait ses promesses de réformes en leur faveur.

Le mois dernier, la Cour constitutionnelle avait déjà ordonné pour les mêmes motifs la libération d'un journaliste et député du principal parti d'opposition, Mustafa Balbay, en détention provisoire depuis plus de quatre ans dans le cadre d'une affaire de complot contre le gouvernement.

La Turquie est fréquemment épinglée par la Cour européenne des droits de l'Homme pour outrepasser la durée tolérable des détentions provisoires.
(AFP, 3 janvier 2014)

Ten thousand launched the HDP-BDP Election Campaign

The Peoples Democracy Party (HDP) and Peace and Democracy Party (BDP) have launched their local election campaign at a rally in Istanbul attended by thousands of people. The rally was organised organised under the slogan "From Rojava to Gezi we are marching towards a free life with autonomous administrations".

Banners reading "the youngest, most colourful democratic, egalitarian, pacifist, ecologist party supporting rights for women, LGBT and workers and believing in autonomy" and "From Gezi to Lice the resistance continues, the struggle grows" were hung at the Sinan Erdem Sports Hall where the rally was held. Photographs of those murdered in Paris, Rojava, Gever and Roboski and posters of Abdullah Öcalan and PKK and Confederalism flags were displayed.

The HDP Co-chairs Sebahat Tuncel and Ertuğrul Kürkçü and Istanbul MP Levent Tüzel received an enthusiastic welcome as they entered the hall. The Co-chairs moved around the hall extending greetings. The rally was also attended by members of the HDP and HDK executive committees BDP administrators, Hubyar Sultan Alevi Cultural Association President Ali Kenanoğlu and SYKP Co-chair Tuncay Yılmaz.

'The sentence is a blow to the peace process'

The first speaker at the rally, BDP Istanbul Provincial Co-chair Arife Çınar, noted that the ratification of the sentence handed down to Sebahat Tuncel, and the failure to release the BDP MPS, in contrast to the release of Mustafa Balbay, was a blow against the peace process. Çınar said those who were responsible for Roboski had not been tried, adding: "Without those responsible for this massacre being held to account it is not possible to discuss peace and fraternity."

The second speaker, HDP Istanbul Provincial Co-chair Şamil Altan, said: "We consider the sentence given to Sebahat Tuncel to be a sentence for all of us. You are right to be frightened of us, because we will destroy this rotten lie of a world and build a new, clean democratic world."

Altan sent his greetings to the political prisoners and drew attention to the revolution in Rojava, adding that they had established a democratic autonomous administration, saying: "We greet the revolutionaries of Rojava and the people who have built a new world".

Altan emphasised that democratic forces had come together to form the HDK, ensuring unity in struggle, adding: "Now we are entering the political arena with the HDP".  Altan called on the oppressed people of Istanbul to unite behind the HDP banner.

Great support for Tuncel

HDP Co-chair and Istanbul MP Sebahat Tuncel stepped forward to speak to great applause.

Tuncel began her address by conveying the greetings of BDP Co-chairs  Gültan Kışanak and Selahattin Demirtaş, then saying: "We are entering a new year. Who won and who lost in 2013?" The workers won, the democratic forces, the Kurdish people's leader Mr Abdullah Öcalan and the Kurdish people won. Those resisting at Gezi, women, our comrades in prison won."

Tuncel recalled there had been significant developments in 2013, saying: "The plans of those who do not want the people of the Middle East to attain freedom and want to establish a system that suits the interests of the imperialists have been foiled." Tuncel added that the biggest winners of 2013 were the people of Rojava.

'The AKP and the Gülen movement have lost'

Tuncel emphasised that both the AKP government and the Gülen movement were obstructing the peace process, adding that they were destined to lose.

HDP co-chair mentioned the current corruption scandal, saying: "We can see that you have been exploiting the people together. Now you are in conflict and you are trying to ruin Turkey's future. But we willnot allow this to happen. We will declare a democratic republic and autonomous Kurdistan together."

Tuncel emphasised that the families of Roboski resisting fascism had also won in 2013, adding: "Those who are responsible for the deaths of 34 people have lost."

'2014 will be the year of gains'

Tuncel added that the AKP and CHP were responsible for the massacre since they had approved cross border operations. "We will definitely call them to account," she said.

HDP co-chair said that 2013 had begun with the massacre in Paris, and that the peace process had been obstructed, adding: "We will win together in 2014".  
Tuncel commented on her prison sentence, saying that in the event of the judgment being read out in parliament she would lose her status as an MP. This was greeted by loud booing from the thousands in the hall.

Tuncel continued: "Your courts cannot prevent Kurdish women's march to freedom and cannot obstruct our freedom march. This sentence is a futile attempt to halt the Kurdish people's freedom struggle and the fight for freedom of the peoples of Turkey. The HDK will lead this struggle. We will resist and we will win." The hall resounded with the slogans "Kurdistan is proud of you" and "We will empty all the prisons".

Tuncel said: "We will ensure all political prisoners, including Mr Öcalan, are freed." She asked those in the hall if they were prepared for the struggle, to which they replied: "yes!"

HDP co-chair addressed the government, saying: "You cannot cope with us, how will you cope with these people?"

The HDP is the key to a free world

HDP Co-chair Ertuğrul Kürkçü condemned the sentence handed down to Sebahat Tuncel, before saying: "The HDP is the key to a new, free world. The HDP is opposed to capitalism, imperialism and colonialism."

Without mentioning any names, Kürkçü criticised the TKP's (Communist Party of Turkey) Left Front, saying: "If you are looking for a left front, here it is. Is there any other?"
Kürkçü added that the HDP was the party of the impoverished, and that it would unite the revolt of the urban poor with the freedom struggle in Kurdistan. He added that the BDP was the HDP's close ally, and that the BDP would contest elections in Kurdistan while the HDP would contest elections in the West of Turkey. Kürkçü emphasised that victories for Ahmet Türk and Gültan Kışanak would signify a new phase in the struggle, and that the only revolutionary candidate in Istanbul against two Gülenist candidates was Sırrı Süreyya Önder, while in Ankara the only revolutionary candidate against two MHP candidates was Salman Kaya. Kürkçü concluded by saying that in the local elections they would take steps towards a free, democratic, autonomous system.

This was followed by singers Suavi and Ferhat Tunç performing freedom songs with the accompaniment of the thousands in the hall.
(ANF, Dec 31, 2013)

Five jailed Kurdish lawmakers apply to the Constitutional Court

Five jailed lawmakers, including four from the Peace and Democracy Party (BDP), have applied to the Constitutional Court for their release Dec. 31 after a local court refused to grant their freedom two weeks ago, despite the Republican People’s Party (CHP) lawmaker Mustafa Balbay being freed in similar circumstances earlier this month.

The five lawmakers - BDP deputies İbrahim Ayhan, Selma Irmak, Faysal Sarıyıldız, Gülser Yıldırım, and independent deputy Kemal Aktaş - are detained as part of the Kurdish Communities Union (KCK) trial.

The jailed deputies’ lawyers have justified their petition by stressing their detention was violating the rights of an elected person and its electors, echoing the top court’s Dec. 4 ruling on Balbay.

“This heavy blow to conducting politics as a member of Parliament cannot be describe as being in line with the requisites of a democratic society,” the petition said.

The rejection of the five ministers’ release by the Diyarbakır courts had angered the BDP. The predominantly Kurdish party slammed the decision, labeling it as “political hostage-taking.”

The outspoken lawmaker Sırrı Süreyya Önder, who quit the BDP for the recently formed Peoples’ Democratic Party (HDP), denounced “discriminatory practices against arrested deputies,” pointing out that the Kurdish lawmakers’ situation was no different than Balbay’s.

The lawyers also referred to a recent ruling of the Constitutional Court on the “unconstitutionality” of long detentions and to the European Court of Human Right’s jurisprudence on the matter.

The petition also requested 20,000 Turkish Liras of compensation for each of the lawmakers.

Balbay was convicted in the Ergenekon trial, but an appeal process for the case is ongoing.

Convicted MHP lawmaker may lose parliamentary seat

Meanwhile, the Nationalist Movement Party (MHP) lawmaker Engin Alan, who has been convicted to 28 years in jail in the Balyoz (Sledgehammer) trial, faces losing his parliamentary seat. Turkey’s Supreme Court of Appeals, which approved Alan’s sentence last October, is reportedly preparing a letter to annul Alan’s mandate as MP, as the last appeal was settled.

Alan’s parliamentary seat may become invalid after the letter is read out to the General Assembly, Turkish media reports.
(hurriyetdailynews.com, Dec 31, 2013)

Minorités / Minorities

Question à Reynders: Pourquoi Europalia Turquie en 2015 ?

Communiqué, 26 Janvier 2014 11:12

 
« …quand on joue la carte du communautarisme, quand on va chercher des électeurs en flattant des communautés (…) on va dans la voie d’un soutien au radicalisme. » (Didier Reynders au Grand Oral de La Première-RTBF-Le Soir, le 25 janvier 2014 au sujet des jeunes Belges qui partent en Syrie)
 
Bravo, Monsieur le Vice-premier Ministre, pour ce rappel de vos principes, qui devraient être respectés dans tous les partis belges !
 
Mais alors, pourquoi avoir cautionné la décision de l’association Europalia d’offrir ses vitrines à la Turquie en 2015, l’année même du centenaire du génocide qui vit l’anéantissement des Arméniens, des Assyriens et, plus tard, des Grecs de l’Empire ottoman,et que la Turquie persiste à nier? Pourquoi cette concession au négationnisme d’Etat, le plus extrême des radicalismes ?
 
Il ne s’agit pas de politique mais seulement de culture, me direz-vous. Certes, mais vous savez bien que, jusqu’à ce jour, en Turquie, on continue à effacer les traces culturelles des peuples détruits. De plus, comment alors comprendre ceci : «Didier Reynders a estimé hier que cet Europalia était aussi "une belle opportunité de nouer des liens avec la communauté turque de Belgique". (Lalibre.be - 3 octobre 2013) ?
 
Ne serait-il pas plus conforme à nos valeurs et plus respectueux de la mémoire de ceux qui sont tombés durant la Première Guerre Mondiale, les 180.000 soldats de nos alliés britanniques et français tués aux Dardanelles, et ces centaines de milliers de chrétiens qui faisaient la richesse de l’Empire ottoman, de postposer la fête ? En 2023, la Turquie célébrera le centenaire de sa naissance. Ne serait-ce pas là un bien meilleur rendez-vous ?
 
Michel Mahmourian
Président du Comité des Arméniens de Belgique
Siège : Rue du Gaz, 83 1020 Bruxelles
Corr.: Chaussée de Bruxelles, 281-283 1190 Bruxelles
T. 02/340 19 00
F. 02/372 05 82
www.armencom.be
mahmourian@armencom.be

Minorities’ legal entity issues to be discussed in Istanbul

The legal entities of minorities in Turkey will be discussed in Istanbul on Jan. 30 at a conference hosted by the Istanbul Bilgi University Faculty of Law, in partnership with the Community Foundations Representative Office and with the assistance of the Venice Commission.

The conference, titled “Legal Entities of Non-Muslims: “Problems and Rights II,” will start at 09.00 a.m. at the university’s law faculty building in the Dolapdere neighborhood.

The conference will open with speeches by Prof. Dr. Turgut Tarhanlı, the dean of the law faculty, and Laki Vingas, the Minority Community Foundations representative.

On May 13, 2013, the problems of the minority communities in Turkey were discussed at a conference held at the Ankara University and Minority Community Foundations’ office in Ankara.

Many institutions belonging to religious or ethnic minorities such as churches, cemeteries, and hospitals are deprived of legal entity rights, including the Fener Greek Patriarchate, Turkey’s Armenian Patriarchate, the Jewish Chief Rabbi’s Office, and various Catholic institutions.
(hurriyetdailynews.com, Jan 27, 2014)

İstanbul's Armenian schools face no shortage of troubles

Earlier this week it was revealed that non-Muslim students in Turkey taking the Transition From Primary to Secondary Education (TEOG) exam were penalized for not answering questions in a religious culture and moral knowledge segment, a section of the test that non-Muslims are exempt from taking. The error was subsequently corrected by the Ministry of Education following complaints from minority schools, but not before significant panic was felt among Armenian students. Issues like these are minor discrepancies that reflect the larger problems that Armenian schools contend with today.

Armenian schools in Turkey face significant financial, legal and logistical difficulties. Another major obstacle is the fear of reprisal for openly discussing these issues with the press. Armenian educators see discrimination against non-Muslim communities and their institutions to still be deeply ingrained in the state apparatus. Sunday's Zaman was able to visit two schools and talk to several teachers and principals, most of whom requested that their names not be printed. They explained that they feared investigation by the Ministry of Education if they consult with the media without obtaining official permission.

“We are in an odd position, as we are considered neither a private nor a state school,” said one middle school principal. Minority schools indeed occupy a murky status. Armenians, Greeks and Jews, who comprise the three “official” minorities of Turkey, are allowed to maintain their own religious and educational facilities, but with major caveats. Only Turkish citizens who have at least one parent of Armenian origin are allowed to attend Armenian schools. The status of the schools falls in a bizarre grey area that seems to maximize state intrusion and control. The state appoints the deputy principal as well as teachers of Turkish history, language, literature and geography. Their salaries are paid by the state, while the remainder of the operational costs fall on the shoulders of the parents, private donors and foundations. The schools are required to admit students regardless of their ability to pay for the costs of education, a source of continual tension and financial strain.

Nowadays there are just 16 schools and 3,000 students. All of these schools are in İstanbul, where the majority of Turkey's 60,000 Armenians lives. Student enrollment today is half of what it was 30 years ago. The situation was entirely different in the late Ottoman period, when there were nearly 2,000 Armenian schools throughout Anatolia, comprising over 170,000 students.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 27, 2014)

Rising tension on a memorial Seyfo in Sweden

Tensions are rising in the Swedish municipality of Botkyrka, south of Stockholm, as Assyrian groups push for a memorial site for the victims of the Turkish genocide of Assyrians in World War One, known as Seyfo (sword) in Assyrian. Turkish groups oppose the initiative, saying they feel offended and stigmatized.

The Genocide claimed the lives of 750,000 Assyrians (75%), as well as 1.5 million Armenians and 500,000 Pontic Greeks.

In an article in the January 20 issue of Svenska Dagbladet, two Swedish journalists revealed a letter sent by a former senior official at the Turkish embassy in Stockholm instructing the Turkish associations in the municipality to object the memorial. "The embassy can't become publicly involved but its your obligation to object it," the letter said.

"This proves that Assyrians are still being oppressed by the Turkish state and are not left alone even in a remote country like Sweden," said Afram Yakoub, chairman of the Assyrian Federation of Sweden. "This should make it clear to the council of the municipality that the true opponent of the memorial is a foreign state trying to impose its will and not some local Turkish associations."

Assyrian organizations are preparing a demonstration in front of the municipality hall on Thursday to show their support and make their voices heard. "We are united and determined to speak up for our right to have the memorial," said Fehmi Barkarmo from Seyfocenter, an organization working to increase awareness about the genocide of Assyrians.

A decision by the municipality council is expected within two weeks.
(AINA, Jan 26, 2014)

Diaspora Armenians discussed the 100th anniversary in Ankara

Representatives of the Armenian diaspora have asked for citizenship from the Republic of Turkey on the eve of the 100th anniversary of the tragic events of 1915 that led to the relocation of the Armenian population from Anatolia by Ottoman Turkey during World War I, the Taraf daily reported on Sunday.

In a meeting held in Ankara over the weekend, a number of diaspora Armenians suggested applying for Turkish citizenship. “Those who would like to have Turkish passports should be provided with identification cards,” Armenians said in a conference called “Looking at Hrant Dink's murder from the perspective of 2015,” held jointly by the Ankara Freedom to Thought Initiative and the National Congress of Western Armenians (NCWA).

Arakadz Akhoyan and Sevag Arstruni, deputies from Armenia, George Aghjayan, a scholar from the Armenian community in the US, along with Nazmi Gür, İsmail Beşikçi and Fikret Başkaya from the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) took part in the meeting.

Participants discussed steps to be put forward by Turkey on the 100th anniversary of the 1915 tragedy and said that the citizenship rights of non-Muslims should be restituted so that they can obtain Turkish passports.

“Those who wish to return to their historical territories should be allowed to come back. Ottoman-era property records should be open and accessible to everyone, as well as military archives. The presidential palace, once the house of the Kasapyan family, and the Atatürk mansion in Trabzon should be given back to the [Armenian] Kabayannis family,” meeting participants were quoted as saying by the Taraf daily.

The participants demanded that the aims of a Prime Ministry-affiliated organization called The Foundation for the Struggle Against Baseless Allegations of Genocide (ASİMED) be abandoned. “Activities that aim to reject the genocide must be brought to an end and allocation [toward those aims] from the budget of the Prime Ministry must be repealed in 2014. Properties that have been seized by the state should be returned to their previous owners,” the participants of the meeting concluded.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 26, 2014)

Manifestation à Istanbul pour l'anniversaire du meurtre de Dink

istanbul

De nombreux manifestants se sont rassemblés dimanche à Istanbul pour marquer le 7e anniversaire du meurtre demeuré impuni du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink.

"L'État meurtrier doit rendre des comptes" ont scandé plusieurs milliers de manifestants rassemblés sur la place Taksim.

"Nous sommes tous Hrant Dink. Nous sommes tous Arméniens" scandaient également les manifestants qui réclamaient que les circonstances de ce meurtre soient élucidées et que justice soit faite.

Bien que la Police anti-émeute avait été dépêché sur place, on n’a relevé aucun incident notoire malgré une provocation de certains policiers portant un bonnet blanc, signe de ralliement à l’assassin Ogun Samast. A ce propos, Ertuğrul Günay, ancien membre de l’AKP, a passé un message sur Twitter, demandant au gouverneur d’Istanbul, Vali Mutlu, qui avait ordonné à la police de porter ces bonnets blancs ?

De nombreuses personnes ce sont émues sur Twitter de voir des policiers arborer cette coiffe blanche.

Vers 15h une minute de silence a été observée en mémoire de Hrant Dink, après quoi Gülten Kaya, la veuve du défunt chanteur Ahmet Kaya, a pris le micro pour commémorer, non seulement la mémoire de Dink, mais aussi ceux qui ont été tués pendant les manifestations au parc Gezi. « Nous sommes ici non seulement pour nous rappeler Hrant, mais aussi Ethem [Sarısülük], Abdullah [Cömert], Medeni [Yıldırım], Ahmet [Atakan] et ceux qui sont morts dans les manifestations de Gezi,“ a déclaré Gülten Kaya. “Vous avez laissé les mères et les pères dépourvus de leurs enfants. Les fils de ce pays ont été abattus avec des balles de la trahison. Comment pourrions-nous oublier combien de foyers ont été brisés “, a-t-elle dit.

Les manifestants ont scandé le slogan “Buradayız Ahparig !“ (“Nous sommes ici, mon frère“ en arménien), « Pour Hrant, pour la justice » et « Nous sommes tous des Arméniens“, en face du bureau d’Agos. Un chant populaire durant les manifestations du Parc Gezi, “Partout est Taksim, partout est la résistance », a également été entendu.

La cérémonie s’est terminée par un hommage à Hrant Dink devant l’immeuble de bureaux du journal Agos dans le quartier Pangaltı.

Hrant Dink, 52 ans, une figure célèbre de la petite communauté arménienne de Turquie, a été abattu en plein jour le 19 janvier 2007 de deux balles dans la tête, par un ultra nationaliste de 17 ans devant le siège de Agos, le journal bilingue turco-arménien qu'il dirigeait. Il oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens mais était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été victimes pendant la première Guerre mondiale.

Les partisans de Hrant Dink sont convaincus que les instigateurs du meurtre sont protégés par l'État et exigent qu'une enquête plus approfondie révèle l'identité des hauts responsables impliqués dans ce meurtre.

A l'appui de la thèse d'un complot fomenté dans les plus hautes sphères de l'État, un ancien indicateur de la police, Erhan Turcel, accusé d'être l'un des instigateurs du meurtre, a accusé la police au cours de son procès en décembre dernier, de n'avoir rien fait alors qu'elle était au courant de ce qui se tramait.

Le meurtrier de Hrant Dink, Ogun Samast, un étudiant âgé à l'époque de 17 ans, en situation d'échec et sans emploi, a reconnu les faits et écopé de 23 ans de prison en 2011.

Moins d'un an après, le cerveau et instigateur présumé du meurtre, Yasin Hayal, a été condamné par un tribunal d'Istanbul à la prison à vie mais les juges ont relaxé 18 autres accusés, dont Erhan Turcel, estimant qu'il n'y avait pas eu complot.

Toutefois, en mai 2013, la Cour de Cassation a ordonné un nouveau procès, soutenant au contraire, la possibilité d'un complot.
(AFP-armenews.com, 19 janvier 2014)

Intervention d'Özgüden lors de la commémoration de l'assassinat de Dink

doganhrant
Une cérémonie de commémoration de l'assassinat de Hrant Dink a eu lieu le dimanche 19 janvier 2014 à Bruxelles, devant le monument dédié au génocide des Arméniens. Lors de cette cérémonie animée par des chants arméniens, les représentants de l'Association des Arméniens démocrates de Belgique, Haçik Demirci et Bogos Yalim, ainsi que le rédacteur en chef d'Info-Türk Dogan Özgüden et le président de Kongra-Gel Remzi Kartal ont pris la parole.
Intervention de Dogan Özgüden:

Hrant, mon frère,
Mon confrère,

Tu nous manques depuis sept ans.

Tu nous as quittés il y a sept ans comme une colombe de la paix abattue en plein vol vers la liberté et la fraternité de toute l’humanité, plus particulièrement de tous les peuples de l’Anatolie et de la Mésopotamie.

Ce maudit 19 janvier, nous avons perdu non seulement un défenseur exceptionnel des droits de l’Homme et des peuples, mais aussi un grand journaliste qui court toujours derrière la vérité et la justice.

Oui, déjà sept ans sont écoulés.

Hélas ! Il n’y a toujours pas de justice suite à l’assassinat lâche dont tu as été victime dans la ville d’Istanbul, une des plus belles villes du monde, ville que tu aimais profondément avec son histoire, ses habitants de toutes origines et ses richesses culturelles. Mais notre belle Istanbul n’est-t-elle pas cette ville où, il y a 99 ans, a été déclenché le premier génocide du 20e siècle par les forces racistes contre ton peuple… Un génocide qui a visé plus tard non seulement le peuple arménien, mais également les peuples assyriens et grecs.

Après sept ans de sales manœuvres juridico-politico-administratives, il y a quelques mois, un  nouveau procès s'est ouvert à Istanbul à juger les "véritables" meurtriers.

Toujours pas de justice…

Comme disait l’association des « amis de Hrant Dink », le meurtre a été commis avec l'aide et les instructions d'agents publics (...) mais l'État continue à protéger ces agents publics. Les conspirateurs restent toujours cachés et peuvent même bénéficier de promotions.

L’exemple le plus honteux : le gouverneur d’Istanbul de l’époque, Muammer Güler, a été promu au poste ministériel et le chef de la police Celalettin Cerrah au poste de gouverneur.

Le nom de ce monsieur Celalettin Cerrah est particulièrement important pour nous, exilés anatoliens en Belgique, car le jour de ton assassinat il se trouvait en Belgique comme invité d’honneur d’un secrétaire d’état d’origine turque.

Le gouverneur Muammer Güler a tout récemment été éjecté de son fauteuil ministériel non pour sa responsabilité indéniable dans ton assassinat, mais en raison d’un vaste scandale de corruption.

Notre ami Taner Akçam faisait hier une ironie formidable.

Il y a 99 ans. Un des génocidaires le plus zélés, le gouverneur de Diyarbakir Resit, n’a jamais été sanctionné pour le génocide des Arméniens et Assyriens à Mardin et Diyarbakir, au contraire, il a été promu au poste de gouverneur d’Ankara.

Toutefois, il a été éjecté plus tard de son poste, non pour le meurtre des milliers de citoyens, mais pour corruption… Quelle corruption ? Il avait détourné les objets précieux de ses victimes arméniennes et assyriennes au lieu de les délivrer à la trésorerie ottomane.

Il s’agit d’un système criminel hérité du parti Union et Progrès.

Un système qui s’est incrusté dans nos terres natales. Un système qui se renforce depuis trois décennies sur la synthèse turco-islamique.

Quelles que soient les tractations actuelles pour saisir le pouvoir, le parti de Tayyip Erdogan, la confrérie de Fethullah Gülen, l’Armée, la police et la justice sont tous complices des crimes atroces commis contre les citoyens.

Peut-on passer sous silence le meurtre à la maison d’édition Zirve ?

Le massacre de Roboski ?
Ou de Reyhanli ?
Ou le meurtre de Sevan Balikçi ?
Les victimes de Gezi?

Et encore des milliers de meurtres de Kurdes non seulement en Turquie, mais aussi en Iraq et même il y a un an en France…

L’an 2014… Le 7e anniversaire de l’assassinat de Hrant.

N’oublions pas que l’an 2014 est également le 100e anniversaire du déclenchement de la première guerre mondiale.

Il y a 100 ans, juste au commencement de cette guerre, une autre colombe de la paix comme Hrant était tombée martyre en France : Jean Jaurès…

Dans un de ses chansons les plus célèbres, le grand poète-chanteur belge Jacques Brel s’interrogeait :

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Ils ont tué Jaurès dans une hystérie guerrière qui a coûté la vie à 9 millions de personnes pour les intérêts de puissances impérialistes.

C’est au cours de cette hystérie sanglante que les peuples arméniens et assyriens d’Anatolie ont perdu plus d’un million de leurs âmes.

Pourquoi ont-ils tué Hrant ?

Pour faire taire la voix de tous ceux qui cherchent la vérité, ceux qui luttent pour la fraternité des peuples arméniens, assyriens, grecs, juifs, kurdes, turcs, ézidis…

Promettons à Hrant que cette voix, ce cri pour la fraternité, pour la justice ne sera jamais étouffé.

Réunissons toutes nos forces pour la reconnaissance du génocide des Arméniens et Assyriens par l’Etat turc l’année prochaine, à son 100e anniversaire.

Le processus de paix, oui…

Mais une paix avec la reconnaissance de toutes les vérités de l’histoire…

Une paix avec demande de pardon par l’Etat turc à tous les Hrant…

Doğan Özgüden'in Konusmasi:
Jean Jaurès'den Hrant Dink'e 100 yıl...

Hrant, kardeşim, değerli meslekdaşım,

Yedi yıldır nasıl da özlüyoruz seni.

Yedi yıl var ki, tüm insanlığın, özellikle de Anadolu ve Mezopotamya halklarının özgürlük ve kardeşliğine doğru kanat çırpan barış güvercinini koparttılar bizden.

Bu lanet olası 19 Ocak’ta, sadece insan haklarının ve halkların eşitliğinin yılmaz bir savunucusunu değil, hep gerçeğin ve adaletin peşinde koşan büyük bir gazeteciyi de yitirdik.

Evet, yedi yıl akıp gitti bile…

Ne yazık ki, dünyanın en güzel kentlerinden biri olan İstanbul’da kurban edildiğin alçakça cinayetin hesabı hâlâ görülmedi.

O İstanbul ki, tarihiyle, farklı kökenlerden insanlarıyla ve kültürel zenginliğiyle seni nasıl da cezbederdi.

Ama o güzelim İstanbul’da başlatılmamış mıydı tam 99 yıl önce halkına karşı 20. Yüzyılın ilk soykırımı? Ve de çok geçmeden sadece Ermeni halkını değil, Asuri ve Grek halklarını da hedef alan o soykırım…

Yedi yıllık kirli adli-siyasi-idari manevralardan sonra «gerçek» suçluların yargılanabilmesi için yeni bir kovuşturma başlatıldı.

Adalet hâlâ kör ve sağır.

Hrant Dink Dostları'nın dediği gibi, cinayetin devlet görevlilerinin yönlendirme ve yardımıyla işlendiği ayan beyan (...) ama hepsi de devletin korumasında. Cinayetin tertipçileri gizlenmekle kalmıyor, tayin ve terfilerle ödüllendiriliyor.

En utanç verici örnek: Dönemin İstanbul Valisi Muammer Güler bakanlığa, polis şefi Celalettin Cerrah ise valiliğe terfi ettiriliyor.

Celalettin Cerrah adının Belçika’daki biz Anadolu çıkışlı sürgünler için özel bir önemi de var. Senin öldürüldüğün gün kendisinin Türk kökenli bir devlet bakanının onur konuğu olarak Brüksel’de bulunduğu unutulabilir mi?

Muammer Güler yakınlarda bakanlık koltuğundan atıldı, ama senin öldürülmendeki inkar edilemez sorumluluğundan ötürü değil,  adı büyük bir yolsuzluk skandalına karıştığı için…

Taner Akçam dostumuzun bu vesileyle yaptığı bir anımsatma ibret verici.

99 yıl önce… En gözü dönmüş soykırımcılardan biri, Diyarbakır Valisi Dr. Reşit, Mardin ve Diyarbakır’daki Ermeni ve Asuri’lerin kırımından dolayı hesap vermesi gerekirken Ankara Valiliği’yle taltif edilir.

Ama bir süre sonra bu görevden uzaklaştırılır. Binlerce vatandaşın canına kıymaktan değil, yolsuzluk yapmaktan… Hangi yolsuzluk? Katlettirdiği Ermeni ve Asuri’lerin altın ve mücevherlerini Osmanlı hazinesine teslim edecek yerde zimmetine geçirmiş olmaktan…

Bu İttihad ve Terakki’den tevarüs edilmiş bir cürümler sistemidir. Doğduğumuz topraklara kök salmış, üç onyılı aşkın süredir Türk-İslam Sentezi temelinde güçlendirilmiş bir sistemdir.

Bugün iktidarı elde tutmak ya da gasbetmek için ne denli birbirlerine girmiş olurlarsa olsunlar, Tayyip Erdoğan’ın partisi de, Fethullah Gülen’in cemaatı da, ordu da, polis de, adalet de vatandaşlara karşı işlenen alçakça cinayetlerden aynı derecede sorumludur.

Zirve Kitabevi cinayeti  unutulabilir mi?

Ya Roboski katliamı?

Ya Reyhanlı?

Sevan Balıkçı’nın öldürülmesi?

Gezi direnişi kurbanları?

Ve de sadece Türkiye’de değil, Irak’ta, hatta bir yıl önce Fransa’da Kürtlerin katledilmesi…

Yıl 2014… Hrant’ın öldürülmesinin yedinci yıldönümü.

Unutmayalım ki, 2014 aynızamanda Birinci Emperyalist Paylaşım Savaşı’nın patlamasının 100. Yıldönümü.

100 yıl önce, bu savaşın ta başında Hrant gibi bir başka barış güvercinini katlettiler Fransa’da: Jean Jaurès…

Belçika’nın büyük ozanı Jacques Brel, tanınmış şarkılarından birinde sorar:

Niçin katlettiler Jaurès’i, niçin?

Jaurès, emperyalist güçlerin çıkarları uğruna başlatılan ve 9 milyondan fazla insanın yaşamına mal olan bir savaş histerisi içinde katledildi.

Bu savaş histerisi içindedir ki Anadolu’nun Ermeni ve Asuri halkları 2 milyona yakın can yitirdi.

Şimdi biz de soruyoruz:

Niçin katlettiler Hrant’ı, niçin?

Hrant, gerçeklerin peşinde olan, Ermeni, Asuri, Grek, Yahudi, Kürd, Ezidi ve Türk halklarının kardeşliği için mücadele veren herkesi susturmak için vuruldu.

Bugün burada söz verelim Hrant’a: Kardeşlik ve adalet için yükselen sesimizi ve çığlığımızı asla ve asla susturamayacaklar.

Ve tüm güçlerimizi gelecek yıl, 100. yıldönümünde Ermeni ve Asuri soykırımının Türk Devleti tarafından tanınmasını sağlamak için birleştirelim.

Barış süreci, evet…

Ama tarihin tüm gerçeklerinin tanınmasını sağlayacak bir süreç…

Türk Devleti’ni tüm Hrant’lardan özür dilemeye zorlayacak bir süreç…


Appel à Bruxelles: 7 ans après l'assassinat de Hrant Dink

hrant

 VICTIME DE L’IDEOLOGIE GENOCIDAIRE D’ETAT TURC

"Voyez-vous, si je me suis comparé à un pigeon au début, c’est parce que le pigeon a beau avoir peur, il veut quand même sa liberté. Et c’est bien pour cela que je me bats moi aussi, pour que nous vivions tous en liberté. Pour que la situation présente prenne fin un jour. " Hrant Dink
 
ON NE T'A PAS OUBLIE, ON NE T'OUBLIERA PAS

A  l’occasion de la commémoration du 7ème anniversaire de l’assassinat de Hrant Dink
nous vous invitons  à être présent
le  19 janvier 2014 à 12h30
devant le monument dédié au Génocide des Arméniens.
                                                                                    
Lieu : Square Henri Michaux
Ixelles 1050 Bruxelles
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Info: 0479-369 711,  0489-739 701

Hrant Dink commemorated in Turkey 7 years after his murder

Seven years have already passed since the hate murder against Turkish-Armenian journalist Hrant Dink, the highly esteemed former editor-in-chief of weekly Agos, as a new commemoration looms without light having been shed to the killing.

The Friends of Hrant Dink organization, established in memory of the late journalist, has called for a march Jan. 19 starting at 1:30 p.m. from Taksim Square and will end with homage to Dink in front of Agos newspaper’s building in Pangaltı.

Another commemorative event will be held in front of the house where Dink was born in his native Malatya on Jan. 18.

Dink was murdered in broad daylight in front of his newspaper’s building on Jan. 19, 2007 by a 17-year-old Turkish nationalist. The triggerman Ogün Samast was convicted of premeditated murder and sentenced to 22 years and 10 months of prison after a two year-trial, but the trial pertaining to the plotters of the assassination has since become a byzantine lawsuit.

The court also ruled Dink’s murder was not from organized crime, despite serious claims that some civil servants linked to the “deep state” were “indirectly” involved to the dismay of Dink’s family and supporters.

The acquittal of top suspects was ultimately overturned by the Supreme Court of Appeals and many key suspects charged as the instigators of the murder, such as Yasin Hayal and Erhan Tuncel, are currently being retried.

The callers of the commemorative march have also denounced the trial process, blaming the state for protecting those responsible for the murder.

The march will one more year use the slogan “Buradayız Ahparig!” (We are here, brother[in Armenian]) to draw attention to the trial process.

The Friends of Hrant Dink organization claims that almost all of the civil servants who were involved in the death of the journalist were promoted by the government.
(hurriyetdailynews.com, Jan 18, 2014)

Conference held in memory of Hrant Dink

The seventh Hrant Dink Human Rights and Freedom of Expression Conference hosted Loic Wacquant at Boğaziçi University, and Dink's wife Rakel Dink presented him a plaque at the end of the event.

Dink emphasized in her short speech the importance of reaching the truth after she criticized people who kill or steal in the name of God.

In her opening speech, Boğaziçi University President Gülay Barbarosoğlu talked about the history of the lectures, as she said that they are ashamed because the forces behind the Hrant Dink murder have not been brought to light.

The prominent French sociologist, Wacquant from the University of California at Berkeley, lectured on urbanization, urban poverty and the evolution of ghettos.

Referring to sociologist Max Weber's statement that “The air of a city makes you free,” Wacquant said that a city is a place of potential freedom and cultural diversification.

Touching upon the resistance of people in cities, Wacquant talked about Gezi and said that it is the educated middle class residents that protested the demolishing of the park.

In his lecture, Wacquant mostly explained how ghettos developed and disappeared in the Western world. The most important of them was the Jewish ghetto in Venice.  Describing the ghetto as a form of integration, the professor said that there are four elements of a ghetto: stigma, constraints, special confinement and institutional parallelism.

Another important ghetto was the black ghetto in Chicago in the first half of the 1900s according to him. However, after the 1950s, ghettos died in the US, as blacks protested the containment. Yet, as blacks moved to the cities, whites migrated to the suburbs, he said.

In the Turkish context, Wacquant talked about a transformation from “gecekondu” (a squatters house) to “varoş” (a neighborhood where nobody wants to live).
(TODAY'S ZAMAN, Jan 17, 2014)

Action: Il faut déjouer le piège tendu à Sevan Nişanyan

L’écrivain Sevan Nişanyan est condamné et mis en prison depuis le 2 janvier dernier à Torbalı-İzmir, pour avoir commis un délit de construction sans autorisation sur sa propriété dans le village de Şirince. Pourtant chacun sait que la Turquie est un paradis pour la construction illégale, dans l’impunité totale. 

Alors qu’il mérite un prix international d’architecture pour toute son œuvre accomplie à Şirince, il se retrouve face à une menace de 50 ans de prison avec près de 17 procès ouverts à son encontre. En réalité chacun sait bien que les procès de Sevan Nişanian n’ont rien à voir avec de la construction illégale. Ces accusations sont dûes à ses travaux d’histoire et de linguistique contre l’idéologie officielle. De même, une autre menace de condamnation à 13,5 mois d’emprisonnement, en attente d'être confirmée par la Cour de cassation, pèse sur lui pour le simple fait qu’il ne commente pas la mythologie islamique de la même manière que les islamistes eux-mêmes.

Dans la mesure où condamner et emprisonner Sevan Nişanian à cause de ses idées risque d'entraîner de nombreuses réactions, on a fabriqué de toutes pièces ce délit de construction illégale pour le mettre en prison. La question n'est pas que sa construction soit illégale.

Sevan Nişanian est la voix du peuple et sa plume.

Il faut déjouer ce piège qui lui a été tendu et, pour réparer cette injustice, il doit être libéré. (cetinoglus@gmail.com)

"Papiers d'Arménie ou sans retour possible"

En attendant sa nouvelle création "Les chaussures de Fadi" (traitant des questions de la mixité et des extrémismes) du 6 au 10 mai à l'ESPACE MAGH (rue du poinçon, n°17 à 1000 Bruxelles: Rés: 02/274.05.10), ce même lieu invite cordialement Caroline Safarian à (re)mettre en onde sa pièce de théâtre "Papiers d'Arménie ou sans retour possible" le samedi 18 janvier 2014 à 20h.

Avec BEN HAMIDOU, SAM TOUZANI, CÉDRIC LE GOULVEN, DOMINIQUE PATTUELLI et CAROLINE SAFARIAN, Mise en onde CAROLINE SAFARIAN

"Deux jeunes se rendent en train à une audition dans un théâtre. Ça se passe en Belgique. Azad est d’origine arménienne, Levent est d’origine turque. Dans la précipitation, Levent a oublié ses papiers, sa convocation à l’examen... pas le temps de prendre un billet. Le contrôleur arrive et lui demande de descendre à la prochaine station... Impensable! Pour lui sauver la mise, Azad propose à Levent d’échanger leurs identités, en échangeant leurs convocations à l'audition du théâtre. Et voici Levent, le Turc, obligé de « jouer » un jeune homme arménien, descendant d’un peuple victime d’un génocide... Le rôle de sa vie! A travers ces deux jeunes hommes, ce sont deux peuples qui dialoguent dans une langue concrète, passionnée, non dénuée d’humour. Une tentative de mettre des mots là où le déni a pris la place de la reconnaissance d’un passé irrésolu..."

La pièce de théâtre sera suivie par un débat autour de la question des identités et de la négation, avec Mehmet Koksal (Journaliste au Courrier International) et Ina Van Looy (Chef de projet au Centre Communautaire Laïc Juif)

http://www.espacemagh.be/agenda_detail_fr.php?event_id=396&year=2014&month=01&day=18

"Papiers d'Arménie ou sans retour possible" de Caroline Safarian a été mis en scène par 6 metteurs en scène différents en Belgique, en France et en Arménie. La sortie d'un film basée sur la pièce est  prévue pour les cent ans du génocide des Arméniens.

(Entrée libre!)

Au plaisir de vous retrouver samedi?

Caroline Safarian
Pour le Gagtabar Collectif ASBL.
Gsm: + 32 (0) 476.69.39.34

L'écrivain Sevan Nisanyan en prison pour des « constructions illégales »

Guillaume Perrier


Depuis jeudi, Sevan Nisanyan dort en prison, près d'Izmir. Ce célèbre intellectuel arménien de Turquie, écrivain, linguiste et hôtelier âgé de 57 ans, s'est présenté à la porte de l'établissement pénitentiaire de Torbali, pour y purger une peine d'au moins deux ans d'incarcération. Après des années de harcèlement judiciaire, le tribunal de Selçuk (Ouest), l'a condamné mi-décembre pour avoir construit sans permis une maisonnette de pierre et une tour de guet, dans le village touristique de Sirince, où il a élu domicile il y a vingt ans. La sentence a de quoi surprendre, « dans un pays où tout est construit illégalement » selon M. Nisanyan, et où un scandale retentissant de corruption et de malversations éclabousse l'entourage du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, notamment pour avoir délivré des permis de construire complaisants à des promoteurs immobiliers. « Il n'y a pas de loi en Turquie. Le système judiciaire est une plaisanterie. Il serait ridicule de parler d'Etat de droit et d'égalité devant la justice. Ce pays est gouverné en fonction des affinités personnelles ou politiques », assène le condamné, joint par téléphone, la veille de sa mise en détention.

Cela fait longtemps déjà que l'Etat turc s'obstine à vouloir faire taire cet esprit boulimique et provocateur, diplômé de Yale et Harvard, tour à tour génial et agaçant. Spécialiste de la langue turque, dont il a rédigé l'un des premiers dictionnaires étymologiques, cet Arménien né à Istanbul mène aussi un combat intellectuel contre les dogmes dominants- le kémalisme et l'islamisme - et pour la reconnaissance de l'identité multiculturelle de l'Anatolie, s'employant à déconstruire l'histoire officielle et les légendes nationalistes dont la Turquie est bercée. Sur Internet, il constitue un index toponymique pour recenser les villes et les villages dont le nom a été turquifié. Il sillonne le pays en voiture pour recenser les hôtels de charme et les tables gastronomiques. Dans les années 90, il s'installe dans le village de Sirince, autrefois peuplé de Grecs, et se met à restaurer des maisons anciennes pour les transformer en pensions touristiques. Avec son ami Ali Nesin, mathématicien de renommée mondiale, il bâtit une école où des étudiants du monde entier viennent apprendre les sciences et la philosophie.

Les ennuis se sont précisés pour lui après la publication en 2008 de « la fausse république », une critique féroce du régime kémaliste. « Un mois après, le premier procès a été ouvert. Une armée d'inspecteurs a défilé dans le village. Depuis, j'ai eu 19 procès, qui se sont tous terminés par une condamnation avec au total 24 ans de prison », résume M. Nisanyan qui assure avoir « commencé cette bataille avec la pleine conscience des possibles conséquences ». Car finalement rien ne le flatte plus que d'apparaître comme celui qui confronte la Turquie à ses démons. En mai dernier, il a été condamné à 13 mois de prison pour avoir prétendument « insulté le prophète Mahomet ». Lui se défend de tout blasphème. «J'ai critiqué l'intolérance religieuse et le premier ministre a voulu ma condamnation ». Et puis Sevan Nisanyan est arménien, une circonstance « indiscutablement » aggravante. « En Turquie, les Arméniens doivent baisser la tête. Il n'est pas convenable de parler aussi directement de choses publiques »

http://istanbul.blog.lemonde.fr/2014/01/03/sevan-nisanyan-en-prison/


Politique intérieure/Interior Politics

Une centaine de magistrats mutés à Istanbul

Plus d'une centaine de magistrats en poste à Istanbul ont été mutés, dont deux des procureurs en charge de l'enquête anticorruption qui éclabousse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté mercredi les médias turcs.

Ces deux magistrats, Celal Kara et Mehmet Yuzgec, ont été dessaisis du dossier par le nouveau procureur général d'Istanbul, nommé il y a deux semaines, après avoir adressé des citations à comparaître à deux hommes d'affaires, a précisé sur son site internet le quotidien Hürriyet en citant des sources judiciaires.

Au total, 115 procureurs et juges ont été réaffectés dans le cadre de ce nouveau mouvement, selon les médias locaux.

Depuis le 17 décembre, des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches de la majorité islamo-conservatrice au pouvoir en Turquie depuis 2002 ont été incarcérés ou inculpés pour corruption, blanchiment d'argent et fraude.

Ces enquêtes ont provoqué la démission de trois ministres, précipité un remaniement gouvernemental et déstabilisé M. Erdogan à quelques semaines des élections municipales du 30 mars et de la présidentielle prévue en août.

Le Premier ministre a riposté en engageant des purges sans précédent dans la police et la magistrature, accusées d'abriter le coeur d'un "complot" ourdi contre lui par ses ex-alliés de l'influente confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.

Plusieurs procureurs ont déjà été écartés de cette enquête à tiroirs, notamment ceux qui avaient engagé une seconde vague de convocations de personnalités soupçonnées de corruption et de fraudes.

Plus de 2.000 policiers de tous grades et plusieurs centaines de magistrats ont été révoqués ou démis de leurs fonctions lors de cette épuration de grande ampleur, qui a suscité de nombreuses critiques aussi bien en Turquie qu'à l'étranger.
(AFP, 29 janvier 2014)

Erdogan propose de geler une partie de sa réforme judiciaire contestée

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a proposé vendredi de "geler" certaines des dispositions clé de son très controversée projet de loi de réforme judiciaire, destiné à renforcer le contrôle politique des magistrats.

"Nous allons geler la partie (du texte) sur le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) de telle façon que nous puissions faire des progrès parce que les élections approchent", a déclaré M. Erdogan à la presse à l'issue de la prière du vendredi.

"Si c'est nécessaire, nous pouvons les réintroduire (devant le Parlement)", a-t-il toutefois ajouté, "il est hors de question de retirer cette loi".

Le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, s'est réjoui des déclarations de M. Erdogan, qu'il a qualifiées de "très bonne décision" et "d'avancée démocratique".

Le Parlement pourrait donc voter dès vendredi les articles du texte qui ne concernent pas directement la réforme du HSYK, qui suscite depuis deux semaines de très vives tensions entre la majorité islamo-conservatrice et ses adversaires.

Ce débat a dégénéré à deux reprises en pugilat entre députés rivaux, notamment jeudi soir où un député du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir a frappé un de ses collègues de l'opposition, le blessant à l'oeil.

L'opposition dénonce ce projet qui doit donner le dernier mot au ministre de la Justice en matière de nomination de magistrats, affirmant qu'il est contraire à la Constitution et qu'il a pour seul but de permettre au gouvernement d'étouffer les enquêtes qui le menacent.

Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) se sont également inquiétées de ce texte, estimant qu'il portait atteinte à l'indépendance de la justice.

Depuis le 17 décembre, des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches du pouvoir ont été inculpés ou incarcérés pour corruption, blanchiment et fraude.

M. Erdogan a en retour engagé une purge sans précédent dans les rangs de la police et la justice, accusées d'être au coeur d'un "complot" ourdi contre lui par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août 2014.
(AFP, 24 janvier 2014)

Nouveau pugilat entre députés autour du projet de réforme judiciaire

L'examen du projet de loi de réforme judiciaire très contesté du gouvernement turc a encore dégénéré jeudi au Parlement en une bataille rangée entre députés qui a conduit un élu de l'opposition à l'hôpital, ont rapporté les médias turcs.

Le débat a viré au pugilat lorsqu'un député du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Bülent Tezcan, a affirmé que le fils du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, Bilal, avait été sommé de témoigner dans le cadre de l'enquête anticorruption qui éclabousse depuis plus d'un mois le pouvoir.

Les élus en sont alors venus aux mains au pied de la tribune. Dans la mêlée générale, un député du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Oktay Saral, a asséné un coup de poing à l'orateur.

Blessé à un oeil par le bris de ses lunettes, M. Tezcan a été immédiatement conduit à l'hôpital le plus proche pour y être soigné.

En plein scandale politico-judiciaire, le projet de loi de réforme du Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) suscite depuis deux semaines de très vives tensions entre la majorité islamo-conservatrice et ses adversaires.

De violents incidents ont déjà opposé les députés il y a dix jours lors de l'examen du texte en commission, avec insultes, échanges de coups et jet de tablettes.

L'opposition dénonce ce projet qui doit donner le dernier mot au ministre de la Justice en matière de nomination de magistrats, affirmant qu'il est contraire à la Constitution et qu'il a pour seul but de permettre au gouvernement d'étouffer les enquêtes qui le menacent.

Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) se sont également inquiétées de ce texte, estimant qu'il portait atteinte à l'indépendance de la justice.

Depuis le 17 décembre, des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches du pouvoir ont été inculpés ou incarcérés pour corruption, blanchiment et fraude.

M. Erdogan a en retour engagé une purge sans précédent dans les rangs de la police et la justice, accusées d'être au coeur d'un "complot" ourdi contre lui par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août 2014.

Le vote du Parlement sur la réforme judiciaire pourrait avoir lieu dès vendredi soir.
(AFP, 23 janvier 2014)

Le pouvoir turc poursuit son nettoyage dans la police


Le gouvernement turc a poursuivi jeudi sa purge dans la police en révoquant ou en mutant plus de 160 de ses agents dans la ville de Bursa, (nord-ouest), un mois après la révélation d'un scandale de corruption visant des proches du régime, a rapporté l'agence Dogan.

Cette démarche intervient au lendemain d'une autre purge visant quelque 600 policiers à Ankara, Istanbul et Izmir (ouest) et près de cent magistrats de haut rang, juges et procureurs, dans tout le pays.

Selon le décompte de la presse turque, près de 2.500 policiers ont été sanctionnés depuis la révélation, à la mi-décembre, du scandale de corruption qui éclabousse le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

A l'issue d'un coup de filet policier survenu le 17 décembre, la justice turque a inculpé ou incarcéré plusieurs dizaines de personnalités proches du pouvoir soupçonnés de corruption, fraude et blanchiment. Cette opération a provoqué la démission de trois ministres et un vaste remaniement gouvernemental.

M. Erdogan ne cesse d'accuser depuis ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, influents dans la police et la justice, de manipuler ces enquêtes dans le cadre d'un "complot" destiné à provoquer sa chute, à la veille des élections municipales de mars et de la présidentielle d'août 2014.

Pour reprendre le contrôle de la justice, le pouvoir a également déposé au Parlement une réforme très controversée, actuellement examinée en séance plénière et qui devrait en principe être voté vendredi.
(AFP, 23 janvier 2014)

Les députés examinent une réforme très contestée de la justice

Le Parlement turc a entamé mardi soir un débat sur une réforme très controversée du système judiciaire proposée par le pouvoir islamo-conservateur afin d'en reprendre le contrôle, sur fond de crise politique.

Le projet de loi du Parti de la justice et du développement (AKP), majoritaire au Parlement (320 sièges sur 550), vise notamment à renforcer le contrôle du gouvernement sur le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK), l'une des principales institutions judiciaires du pays.

Les discussions prévues à partir de 13H00 GMT, n'ont pu commencer que six heures plus tard en raison des blocages répétées de l'opposition.

L'examen du texte, dénoncé par l'opposition parlementaire et le HSYK lui-même comme étant "anticonstitutionnel", a coïncidé avec une visite à Bruxelles du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Lors de son déplacement, le premier depuis cinq ans, le chef du gouvernement a défendu sa réforme et campé sur ses positions.

L'UE et les Etats-Unis se sont inquiétées pour l'indépendance du système judiciaire turc si cette réforme n'était pas amendée.

Les débats doivent en principe durer jusqu'à vendredi.

Les débats en commission de ce projet ont été très houleux et émaillés de bagarres entre les députés de la majorité et de l'opposition.

Le gouvernement de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, se débat depuis la mi-décembre dans une crise politico-financière provoquée par une vaste enquête anti-corruption qui a éclaboussé l'entourage du Premier ministre.

Ce dernier se dit victime d'un complot ourdi par son ex-allié islamiste, le prédicateur musulman Fethullah Gülen, à la tête d'une puissante confrérie particulièrement influente dans la police et la magistrature.

Le chef du gouvernement soupçonne la confrérie d'avoir constitué dans la police et la justice un "Etat dans l'Etat" pour manipuler les enquêtes judiciaires qui secouent son régime à la veille des élections municipales en mars et présidentielle en août 2014.

M. Erdogan a procédé à de très importantes purges dans les effectifs de deux institutions.

Mardi encore, 96 procureurs et magistrats de haut rang ont été limogés, notamment dans les grandes villes de Turquie, selon l'agence de presse Dogan.

Une réforme adoptée en 2010 à l'initiative de l'AKP avait permis de renforcer l'indépendance du HSYK. La modification du système de nomination approuvée dans le cadre d'un vote populaire avait rapproché son fonctionnement des normes européennes.
(AFP, 21 janvier 2014)

Saisie des avoirs d'un leader du principal parti d'opposition

Les autorités turques ont saisi les avoirs du candidat aux élections municipales à Istanbul du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation d'opposition en Turquie, rapportent les médias samedi.

Le Fonds d'assurance des dépôts d'épargne (TMSF) a annoncé cette décision jeudi soir après que Mustafa Sarigul et neuf autres créanciers n'eurent pas remboursé un prêt de 3,5 millions de dollars contracté en 1998, écrit le quotidien Hürriyet.

M. Sarigul a dénoncé cette mesure comme une "provocation".

"Cet incident n'est rien d'autre que l'instrumentalisation, par des gens paniqués, des institutions de l'Etat à des fins politiques", a-t-il déclaré, cité par Hürriyet.

Cette mesure intervient alors que le gouvernement turc est secoué par un vaste scandale de corruption impliquant des hommes d'affaires ainsi que des fils d'anciens ministres.

Mustafa Sarigul est considéré comme le principal rival de Kadir Topbas, l'actuel maire d'Istanbul et membre du Parti de la justice et du développement (AKP), qui brigue un troisième mandat aux élections municipales en mars prochain.

Bien que l'image de l'AKP, au pouvoir depuis 2002, a été ternie par le scandale de corruption, les sondages actuels donnent à M. Topbas jusqu'à 45% des intentions de vote. (AFP, 18 janvier 2014)

Parliament panel approves controversial judicial reform bill

Late on Jan. 16, Parliament’s Justice Commission, which started related work on Jan. 10, approved a ruling party-led set of amendments that will give the government significantly more control over the Supreme Council of Judges and Prosecutors (HSYK). The amendments will be debated next week in the General Assembly, which is dominated by the ruling Justice and Development Party (AKP).

The hasty work by the parliamentary commission comes at a time when the government has already tightened its grip on the council, which controls the appointment of all judges and prosecutors, and stepped up purges of the judiciary.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan believes prosecutors are involved in a plot to undermine him through a series of corruption allegations. The investigations, which went public on Dec. 17, have put Erdoğan in one of the biggest crises of his 11 years in power.

The draft introduces dramatic changes to the duties and authorities of the council. At the date when the arrangement goes into force, the duties of the secretary-general, the deputy secretary-general, the president of the Supervisory Board, the deputy president of the Supervisory Board, the board inspectors, the examining magistrates and other administrative staff, will all end.

The duties of the deputy president of the HSYK and chamber directors, as well as those of board members in the chambers, will also end.

The HSYK president will be in charge of investigating and prosecuting members of the HSYK, who have been elected to office, in the event of crimes related to their duties as well as personal crimes.
According to the draft, the Justice Ministry will be authorized to assign judges and prosecutors in international courts or organizations by receiving their letters of consent.

On-the-job training for judges and prosecutors will be arranged by the Turkey Justice Academy.

Main opposition to object to the amendment

In an interview with Halk TV late on Jan. 16, main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu said his party would try to block the adoption of the draft if it is sent to the floor of the General Assembly.

Earlier this week, Kılıçdaroğlu declared that the bill would “throw 90 years of democratic gains into the garbage.”

Underlining that the draft gives the Justice Minister extended authorities, the CHP head gave the example that if a judge objects to an order from the minister he would be subject to inspection too easily.

“With unheard-of claims, you know, now in Turkey, they can even put people to death by hanging. They will charge him, maybe he will lose his profession. They want this opportunity. That’s to say, the Supervisory Board will turn into a ‘Threat Board.’ That’s the essence of the matter,” Kılıçdaroğlu said.

“This is the reason why the EU is objecting the change and why the president of the Venice Commission also objects the amendment.” 
(hurriyetdailynews.com, Jan 18, 2014)

Malgré le geste d'Erdogan, la polémique sur la réforme judiciaire continue

La volonté du gouvernement turc de renforcer son contrôle sur la justice, en plein scandale de corruption, a continué à susciter la polémique mercredi, sur fond de rivalités croissantes entre le président Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Malgré le geste d'ouverture accompli mardi par M. Erdogan, ses principaux rivaux ont encore tiré à boulets rouges contre son projet de réforme du Haut-conseil des juges et procureurs (HSKY), qu'ils jugent contraire à la Constitution.

"Un juge ne peut pas porter l'étiquette d'un parti politique. La justice doit être impartiale et indépendante (...) c'est une règle universelle de l'État de droit", a estimé le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu.

Encore plus catégorique, l'ultranationaliste Parti pour un mouvement populaire (MHP) a balayé d'un revers de main l'idée-même d'un amendement constitutionnel sur l'organisation judiciaire du pays.

"Un tel projet aurait pour effet de gêner les institutions judiciaires pour tenter d'étouffer l'enquête en cours", a tranché le vice-président du MHP Oktay Vural.

Mardi, le Premier ministre avait offert de "geler" son texte de loi, qui veut donner le dernier mot au ministre de la Justice dans les nominations de magistrats, en échange du feu vert de l'opposition à une réforme constitutionnelle de l'institution judiciaire.

Toujours fidèle à sa ligne modérée, le président Abdullah Gül, qui s'efforce depuis lundi de jouer les médiateurs, a plaidé pour la négociation.

"Un compromis entre le parti au pouvoir et l'opposition favoriserait l'éclosion d'un climat favorable dans le pays et démontrerait à tous, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, que nos problèmes sont réglés ans un cadre démocratique", a-t-il déclaré mercredi.

Malgré le refus de l'opposition, le vice-Premier ministre Bülent Arinç a répété que son gouvernement était prêt à retirer son texte, toujours en discussion devant une commission parlementaire. En cas "d'accord d'ici la fin de cette semaine, alors la réforme du HSYK sera retirée de notre calendrier", a-t-il promis mercredi.

"L'empire de la peur"

Ce projet de réforme a suscité de nombreuses mises en garde à l'étranger, notamment de la part de l'Union européenne et des États-Unis.

Le commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a ainsi redit au ministre turc des Affaires européennes Mevlut Cavusoglu que l'UE attendait "de tout changement dans le système judiciaire qu'il ne remette pas en cause les engagements de la Turquie" en tant que candidat à l'intégration, a indiqué à l'AFP son porte-parole Peter Stano.

Malgré son ouverture, M. Erdogan refuse de baisser la garde face à ses adversaires de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, qu'il accuse de manipuler l'enquête anti corruption qui vise ses proches pour le déstabiliser, à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août 2014.

Depuis le 17 décembre, plusieurs dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches du régime ont été inculpés ou incarcérés pour corruption, blanchiment et fraude.

Lors d'un discours devant les ambassadeurs turcs à Ankara, le Premier ministre a remis de l'huile sur le feu en dénonçant les "dangers" de "l'empire de la peur" imposé par l'organisation de M. Gülen, très influente dans la police et la justice.

Mercredi, la presse a rapporté que six nouveaux hauts responsables de la police d'Ankara avaient été démis de leurs fonctions et que plusieurs centaines d'autres avaient été mutés. Depuis un mois, les purges imposées par le pouvoir ont coûté leur place à plus d'un millier d'officiers de la sûreté nationale, ainsi qu'à de nombreux magistrats.

Dans ce climat délétère au sein de la majorité islamo-conservatrice au pouvoir depuis 2002, le président turc, réputé proche de la confrérie Gülen, apparaît de plus en plus comme un recours, voire un rival potentiel du Premier ministre.

Depuis un mois, il profite de toutes ses sorties publiques pour prendre ses distances avec les positions intransigeantes de M. Erdogan, défendant l'État de droit ou réclamant un changement de la politique turque en Syrie.

Interrogé sur son intention de briguer un nouveau mandat à la tête de l'État, M. Gül a répondu mercredi qu'il était "encore trop tôt".
(AFP, 15 janvier 2014)

Le président Gül tente d'apaiser la controverse sur la réforme judiciaire

Le président turc Abdullah Gül est entré en scène lundi pour désamorcer la vive polémique qui oppose le gouvernement à l'opposition sur une réforme de la justice destinée à renforcer le contrôle politique des magistrats, en plein scandale de corruption.

A l'issue d'une journée de consultations avec les chefs des trois partis rivaux du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, le chef de l'Etat s'est entretenu lundi soir avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour tenter de trouver une issue à cette crise, qui a fait des deux plus hauts personnages de l'Etat des rivaux politiques potentiels.

Aucune déclaration n'a conclu ce rendez-vous. Avant cette rencontre au sommet, le porte-parole du gouvernement avait répété sa volonté de voter cette réforme, même en passant en force.

"Il est hors de question de retirer ce projet de loi", a déclaré Bülent Arinç à l'issue du conseil des ministres. "Considérez-vous qu'un mécanisme susceptible de contrôler les activités illégales (de la justice) serait mauvais?", s'est exclamé le vice-Premier ministre, "nous avons le droit de changer les lois".

Les adversaires de M. Erdogan ont défilé toute la journée dans le bureau du président pour redire leur opposition à un texte qu'ils jugent contraire à la Constitution.

Premier reçu par M. Gül à la mi-journée, le président du Parti républicain du peuple (CHP) Kemal Kiliçdaroglu a posé ses conditions. "D'abord, que le projet actuel soit retiré, ensuite que le pouvoir politique cesse de bloquer l'enquête sur la corruption", a-t-il indiqué.

"Cette loi nous expédierait quatre-vingt dix ans d'avancées démocratiques à la poubelle", a insisté M. Kiliçdaroglu, "nous voulons une justice qui obéisse à la loi de la conscience, pas celle d'une autorité politique".

Près d'un mois après le coup d'envoi de l'enquête qui a mis en cause des dizaines de proches de M. Erdogan, le projet de réforme de la justice, qui vise notamment à donner le dernier mot au ministre de la Justice en matière de nomination des magistrats, fait l'objet depuis vendredi d'une controverse d'une rare virulence.

Samedi, les députés de la commission parlementaire de la justice en sont venus aux mains et se sont jeté à la figure insultes, bouteilles d'eau et même une tablette numérique.

Rival possible

Le Haut conseil des juges et des magistrats (HSYK), principale cible du texte, le barreau de Turquie et de nombreux éditorialistes ont tiré à boulets rouges sur cette réforme qui illustre, à leurs yeux, la volonté du pouvoir d'enterrer les affaires le menaçant.

Après les mises en garde de Bruxelles et Washington la semaine dernière, le commissaire européen chargé de l'Elargissement Stefan Füle a insisté dimanche auprès des autorités d'Ankara pour qu'elles s'assurent que le nouveau texte soit bien "en conformité avec les principes de la législation européenne".

Le vice-Premier ministre Arinç l'a sèchement renvoyé dans les cordes lundi. "Il n'est pas correct que l'Union européenne (UE) se prononce ou même critique un texte qui est en cours de discussion au Parlement de Turquie", a-t-il dit.

L'entrée en scène lundi de M. Gül, dont les propos très modérés sur le scandale en cours ont tranché avec la véhémence de M. Erdogan, a fait l'objet de nombreux commentaires.

Fragilisé par l'enquête, le Premier ministre s'est jusque-là défendu de toutes les accusations en dénonçant avec véhémence une "conspiration" ourdie contre lui.

Il soupçonne la police et la justice d'être infiltrées par la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, en guerre ouverte contre lui, et de manipuler l'enquête pour précipiter sa chute, à quelques mois des municipales de mars et de la présidentielle d'août.

Sur un ton nettement plus modéré, M. Gül a, quant à lui, défendu "Etat de droit" et "indépendance de la justice" quand M. Erdogan procédait à des purges massives dans la police et la justice.

Jugé proche de M. Gülen, le chef de l'Etat est considéré par nombre de commentateurs comme un concurrent potentiel à la présidentielle du Premier ministre, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2002.

"Bien qu'inconstitutionnel, ce projet de loi va être voté", a pronostiqué lundi dans les colonnes du quotidien Hürriyet l'ancien procureur Ilhan Cihaner, "mais le président va se ranger aux côtés du mouvement Hizmet (celui de M. Gülen) et y mettre son veto".
(AFP, 13 janvier 2014)

Le gouvernement exclut à nouveau de retirer sa réforme judiciaire

Le porte-parole du gouvernement turc Bülent Arinç a encore exclu lundi le retrait du projet de loi destiné à renforcer le contrôle politique des magistrats, dénoncé par l'opposition comme une tentative d'étouffer le scandale de corruption qui éclabousse le pouvoir.

"Il est hors de question de retirer ce projet de loi", a déclaré M. Arinç en rendant compte devant la presse du conseil des ministres.

"Considérez-vous qu'il serait mauvais qu'il existe un mécanisme susceptible de contrôler les activités illégales (de la justice?", s'est exclamé le vice-Premier ministre, "nous avons le droit de changer les lois".

Cette déclaration intervient alors que le président Abdullah Gül s'entretenait lundi en soirée le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour tenter de trouver une issue à cette controverse, qui a donné lieu à de violents échanges entre députés pendant le week-end.

Le chef de l'Etat s'est notamment entretenu dans la journée avec les principaux chefs de l'opposition, déterminés à empêcher par tous les moyens le vote de ce texte qu'ils jugent contraire à la Constitution.

Dimanche, M. Erdogan avait écarté lui aussi ce scénario, estimant que la commission parlementaire qui examine le texte avait jugé qu'il "n'était pas contraire à la Constitution".

Depuis le début du scandale qui a vu l'inculpation des dizaines d'hommes d'affaires, patrons et élus proches du régime, le Premier ministre accuse le mouvement du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influent dans la police et la justice, de manipuler l'enquête judiciaire en cours pour l'affaiblir à quelques mois des élections municipales de mars et présidentielle d'août prochains.
(AFP, 13 janvier 2014)

Incidents violents dans le Parlement turc

Des incidents ont éclaté samedi
au sein de la Commission de la justice du Parlement lors des débats sur le projet de loi visant à accorder au ministre de la Justice le dernier mot concernant les affectations des juges à des institutions clés telles que la Cour constitutionnelle, alors qu'un scandale de corruption éclabousse de proches alliés du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Selon des médias locaux ont fait état de jets de bouteilles d'eau et d'un I-Pad par les participants ainsi que de coups de poing pendant la séance houleuse.

Des tensions ont éclaté après que le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple, (CHP) s'est déclaré opposé aux changements proposés, les qualifiant d'"anticonstitutionnels", et a réclamé le retrait du projet de loi, selon NTV.

Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a déclaré samedi que le gouvernement pourrait renoncer au projet de loi controversé visant à renforcer le contrôle politique sur les magistrats, a rapporté la chaîne de télévision privée NTV.

"Si les groupes parlementaires se réunissent ... et parviennent à un consensus, le projet pourrait être retiré", a déclaré M.  cité par NTV.


La Turquie est agitée depuis trois semaines par un scandale de corruption sans précédent qui implique des dizaines de proches du gouvernement islamo-conservateur et menace directement la position de son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Une vingtaine d'hommes d'affaires, de patrons, d'élus réputés proches du régime, ont été incarcérés pour corruption, fraude ou blanchiment, et trois ministres ont été contraints la démission.

M. Erdogan soupçonne la police et la justice d'être infiltrés par la confrérie musulmane du prédicateur Fethullah Gülen, en guerre ouverte contre lui et de manipuler l'enquête anticorruption pour le faire tomber, à quelques mois des municipales de mars et de la présidentielle d'août.

Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue à Ankara samedi pour protester contre le gouvernement.

Environ 20.000 contestataires se sont rassemblés sur la place principale de la capitale turque, Sihhiye, chantant "La révolution va nettoyer la saleté" et "ce sont des voleurs", certains exhibant de faux dollars avec la photo de M. Erdogan.
(AFP, 11 janvier 2014)

La guerre entre le pouvoir turc et la justice se durcit

Le bras de fer entre le gouvernement turc et la justice a viré à la guerre ouverte vendredi alors que le Parlement a entamé l'examen d'un projet de loi controversé destiné à renforcer le contrôle politique sur les magistrats, en plein scandale de corruption.

Directement visé par la réforme, le Haut-Conseil des juges et procureurs (HSYK), l'une des principales institutions judiciaires du pays, est sorti de son silence pour dénoncer les intentions "anticonstitutionnelles" du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"La proposition est contraire au principe de l'Etat de droit", a estimé le HSYK dans un communiqué. "Avec cet amendement, le Haut-Conseil doit rendre compte au ministère de la Justice. Cet amendement est contraire à la Constitution", a ajouté l'institution, chargée notamment de nommer les magistrats.

Rédigé par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, le texte vise à accorder au ministre de la Justice le dernier mot concernant les affectations de juges à des institutions clés telles que la Cour constitutionnelle.

L'examen de ce texte a débuté vendredi après-midi, dans une atmosphère électrique marquée par des échanges musclés entre la majorité et l'opposition, très remontée contre une réforme qu'elle juge contraire à "l'indépendance de la justice".

Le ministre de la Justice Bekir Bozdag s'est dit prêt au "compromis". "Si vous êtes prêts à coopérer, alors retirez votre proposition", lui a répondu sans détour un député du Parti républicain du peuple (CHP), Engin Altay.

Ce texte doit être soumis dès la semaine prochaine au vote du Parlement, où l'AKP détient une très large majorité.

Trois semaines après le coup de filet anticorruption du 17 décembre, cette initiative constitue le dernier épisode en date de la tentative de reprise en main de la justice engagée par le pouvoir islamo-conservateur pour contrer l'enquête qui l'éclabousse.

Les investigations pilotées par le bureau du procureur d'Istanbul ont déjà abouti à l'incarcération d'une vingtaine d'hommes d'affaires, patrons et élus, réputés proches du régime, pour corruption, fraude et blanchiment, poussé à la démission trois ministres et précipité un large remaniement gouvernemental.

Coup de balai

Le ministre de la Justice a confirmé vendredi avoir été saisi d'une demande de levée de l'immunité de quatre ex-ministres. "Nous allons examiner ces motions et nous ferons ce qui est nécessaire après cet examen", a déclaré M. Bozdag.

M. Erdogan soupçonne la police et la justice d'être infiltrées par la confrérie musulmane du prédicateur Fethullah Gülen, en guerre ouverte contre lui, et de manipuler l'enquête anticorruption pour le faire tomber, à quelques mois des élections, municipales de mars et présidentielle d'août.

Ces dernières semaines, son gouvernement a donné un coup de balai sans précédent dans la haute hiérarchie de la sûreté nationale, en démettant de leurs fonctions plusieurs centaines de hauts gradés et de simples officiers.

Plusieurs magistrats ont également été déplacés ou dessaisis, comme deux procureurs qui pilotaient directement l'enquête anticorruption à Istanbul, ce qui a suscité des réactions contre les "pressions" du gouvernement.

Dans ce contexte, les médias turcs ont rapporté une nouvelle enquête sur la corruption, cette fois dans la capitainerie du port de Mersin (sud) où 35 personnes, dont dix fonctionnaires, ont été arrêtées vendredi.

Vendredi également, 14 des 25 personnes interpellées mardi dans cinq villes du pays ont été inculpées et écrouées pour fraude et corruption en marge d'appels d'offres passés par la société publique des chemins de fer (TCDD).

A peine annoncée, la réforme judiciaire a été dénoncée par les partenaires européens de la Turquie. Elle constitue "un coup sérieux porté à l'indépendance de la justice en Turquie", a réagi le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks.

Washington a également fait connaître son "inquiétude" et rappelé son appui "au désir du peuple turc d'avoir un système judiciaire juste et transparent".

En plus d'affecter la devise nationale et les marchés financiers, la tempête politico-judiciaire menace aussi l'avenir de M. Erdogan, maître du pays depuis 2002.

Un sondage a révélé jeudi une baisse des intentions de vote pour son parti, qui recueillerait 42% des voix en cas de législatives immédiates, en recul de 2% par rapport à juillet.

Plusieurs syndicats et ONG ont appelé à une manifestation contre la corruption samedi à Ankara.
(AFP, 10 janvier 2014)

Gül se positionne en alternative à Erdogan

Le président turc Abdullah Gül a profité du scandale politico-financier qui fait tanguer le gouvernement pour faire entendre ses différences avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au point d'apparaître comme un rival à huit mois de l'élection présidentielle.

En six mois, c'est devenu un classique de la vie politique turque. Pendant que M. Erdogan déverse à longueur de discours des torrents d'invectives contre ses ennemis de tous poils, accusés de vouloir sa peau et de déstabiliser le pays, M. Gül, lui, ne sort de sa réserve que pour prêcher l'apaisement et le rassemblement.

La tempête provoquée par l'arrestation le 17 décembre de dizaines de patrons, hommes d'affaires ou élus proche du pouvoir n'a pas fait exception à ce scénario.

Aux quatre coins du pays, le Premier ministre a dénoncé la "conspiration" ourdie contre lui et menacé avec véhémence "l'Etat dans l'Etat" formé par les policiers et magistrats à l'origine de l'enquête qui le menace.

Le chef de l'Etat a semblé prendre systématiquement le contrepied de M. Erdogan. De sa petite voix, il a assuré que la corruption "ne sera et ne pourra pas être étouffée".

"Nous devons nous abstenir de toutes positions et comportements pouvant nuire à notre Etat de droit démocratique", a ensuite lancé le 1er janvier le président, en pleine vague de purges massives dans la police et la magistrature.

Longtemps inséparables, MM. Gül et Erdogan ont fondé ensemble le Parti de la justice et du développement (AKP) en 2001. Mais avec l'élection du premier à la magistrature suprême en 2007, leurs routes ont commencé à lentement s'écarter.

D'abord infimes, sur l'Europe ou le système constitutionnel, leurs différences ont éclaté au grand jour lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier.

"Les dirigeants (du pays) doivent déployer plus d'efforts pour prêter une oreille attentive aux différentes opinions et inquiétudes", avait plaidé le président, quand le chef du gouvernement traitait les manifestants de "vandales" ou de "pillards".

Même si les deux personnages ont jusque-là évité toute confrontation directe, la crise politique actuelle a encore creusé le fossé qui les sépare, jugent nombre de commentateurs.

Rupture consommée ?

D'autant que le chef de l'Etat est réputé proche de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, que le Premier ministre juge responsable des ennuis judiciaires qui éclaboussent le premier cercle de son pouvoir.

Leur relation a "touché le fond lorsque Gül a mis son veto, dit-on, à sept des dix ministres proposés par Erdogan" lors du récent remaniement précipité par le scandale, a souligné le professeur Yuksel Sezgin, de l'université américaine de Syracuse.

Certains les décrivent même en rivaux directs pour l'élection présidentielle d'août prochain, qui sera disputée pour la première fois au suffrage universel direct.

"On peut dire qu'il y a désormais une compétition personnelle entre les deux", juge Nihat Ali Ozcan, de l'université privée TOBB d'Ankara. "Cette situation nouvelle est devenue une opportunité pour Gül", ajoute-t-il, "il peut en tirer un réel avantage si les problèmes qui menacent Erdogan s'aggravent".

A ce jour, aucun des deux hommes n'a encore dévoilé ses intentions. "Toutes les options sont ouvertes", a dit la semaine dernière Abdullah Gül. Contraint par une règle interne de son parti à quitter son poste au terme de son troisième mandat en 2015, Recep Tayyip Erdogan, lui, ne fait plus guère mystère de ses ambitions.

Si certains à l'AKP ne veulent pas croire que le président aura l'audace de défier le Premier ministre, d'autres soulignent que le profil modéré du premier pourrait séduire ceux qui, au sein du camp présidentiel, jugent le second décidément incontrôlable.

"De nombreux membres du parti ne sont pas satisfaits de l'attitude d'Erdogan depuis le début de l'affaire", observe un diplomate occidental, "si une majorité d'entre eux finit par le considérer comme un danger, il lui serra difficile de rester".

Avant un éventuel duel au sommet Erdogan-Gül, les élections municipales du 30 mars pourraient servir de juge de paix.

"Pour l'instant, nous sommes dans le brouillard. Les sondages connus évaluent le score de l'AKP de 36 à 52%, soit plus qu'aux législatives de 2011 (50%) !", constate Cengiz Aktar, professeur de sciences politiques à l'université privée Sabanci d'Istanbul.

"Mais ce dont on est sûr, c'est que ces élections vont tourner au référendum pour ou contre Erdogan", ajoute-t-il.
(AFP, 10 janvier 2014)

Baisse de popularité du parti au pouvoir selon un sondage

Le parti au pouvoir en Turquie, l'AKP, obtiendrait 42,3% des voix en cas d'élections législatives immédiates, en recul de 2% par rapport à juillet, révèle un sondage publié jeudi en plein scandale de corruption éclaboussant le gouvernement.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), obtiendrait 29,8% (+1,8%) des voix, son plus haut score depuis les législatives de 2011, tandis que le parti ultranationaliste MHP est crédité de 18,7% des intentions de vote, indique cette enquête réalisée par l'institut Sonar diffusée dans la presse turque.

Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la Justice et du Développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait largement emporté les élections générales de 2011 en totalisant à lui seul près de la moitié des suffrages (49,8%).

Le scandale politico-financier qui a éclaté le 17 décembre a entraîné l'incarcération d'une vingtaine d'hommes d'affaires, patrons et élus proches du gouvernement islamo-conservateur, provoqué la démission de trois ministres et contraint M. Erdogan à procéder à un vaste remaniement ministériel.

Il remet en cause la domination sans partage exercée par M. Erdogan depuis onze ans en Turquie, à la veille des élections municipales de mars prochain et la présidentielle programmée en août, pour la première fois au suffrage universel direct.
(AFP, 9 janvier 2014)

Nouveau coup de balai dans la police et la justice

Le gouvernement turc a donné mercredi un nouveau coup de balai au sein de la police et de la justice, soupçonnées de jouer contre lui dans le scandale de corruption qui l'éclabousse, s'attirant une ferme mise en garde de ses partenaires européens.

Après avoir démis de leurs fonctions 350 policiers d'Ankara mardi, le ministre de l'Intérieur Efkan Ala a signé mercredi un nouveau décret congédiant cette fois 16 hauts responsables de la police, dont le chef adjoint de la sûreté nationale et ceux de métropoles-clés comme Ankara, Izmir (ouest), Antalya (sud) et Diyarbakir (sud-est).

Selon le comptage fait par la presse turque, cette nouvelle purge porte à plus de 700, dont de nombreux gradés, le nombre des policiers démis de leurs fonctions depuis la mi-décembre.

Le gouvernement est également passé à l'attaque contre l'une des principales institutions judiciaires, le Haut-conseil des juges et procureurs (HSKY), qui avait annoncé mardi l'ouverture d'une enquête concernant les "pressions" exercées sur les magistrats chargés du dossier.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir a ainsi déposé mardi soir au Parlement une proposition de loi visant à renforcer le rôle de l'exécutif au sein du HSKY, chargé de nommer les magistrats, qui sera discutée dès vendredi.

Et le ministre de la Justice Bekir Bozdag a fait savoir qu'il refuserait son feu vert, indispensable, aux investigations souhaitées par l'institution.

"Toute proposition visant à réduire les pouvoirs du HSKY constitue un sérieux coup porté à l'indépendance de la justice en Turquie", a vivement réagi le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks, sur Twitter.

L'union européenne (UE) a également haussé le ton en confiant, par la voix du porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, son "inquiétude" et en réclamant une enquête "transparente et impartiale" sur les accusations de corruption qui visent le pouvoir.

Toutes les victimes du nettoyage opéré sur ordre du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sont soupçonnées d'appartenir à la très influente confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, qu'il accuse d'être à l'origine du scandale secouant la Turquie.

En tournée en Asie toute la semaine, M. Erdogan reproche à l'organisation de M. Gülen, qui vit en Pennsylvanie aux Etats-Unis, d'avoir constitué un "Etat dans l'Etat" et ourdi une "conspiration" pour le faire tomber, à trois mois des élections municipales.

Menaces

La décision en novembre du gouvernement de fermer les établissements privés de soutien scolaire, source d'une manne financière pour la confrérie, a mis le feu aux poudres et semé la discorde entre le camp du Premier ministre et M. Gülen, pourtant alliés depuis l'accession de l'AKP au pouvoir en 2002.

Réputé proche des réseaux "gülenistes", l'un des procureurs d'Istanbul, Zekeriya Oz, a ainsi été dessaisi de l'affaire et mis en disponibilité.

Ce magistrat est sorti mercredi de son silence pour démentir les informations publiées le weekend dernier par la presse pro-gouvernementale, qui l'accusait d'avoir passé des vacances en famille à Dubaï aux frais d'un magnat de l'immobilier inculpé dans son enquête.

M. Oz en a également profité pour accuser deux "envoyés" de M. Erdogan de l'avoir menacé.

"Ils m'ont dit que le Premier ministre était très en colère contre moi. Ils m'ont demandé d'arrêter l'enquête et de lui écrire une lettre d'excuses", a-t-il affirmé devant la presse.

Actuellement en tournée en Asie, M. Erdogan a catégoriquement démenti ces allégations dans un communiqué, dénonçant des "mensonges et des propos diffamatoires".

Outre la justice et de la police, le pouvoir a étendu sa reprise en main de l'appareil d'Etat à toute la fonction publique. Depuis plusieurs jours, de nombreux hauts fonctionnaires des ministères des Finances, de l'Education et des Transports ont également été remerciés, selon les médias turcs.

Six mois après les manifestations populaires ayant fait vaciller son régime, ce scandale et les contestations qu'il suscite au sein de son propre camp font peser une menace sur l'avenir politique personnel de M. Erdogan, qui envisage de se présenter à la présidentielle d'août 2014.

Son impact économique inquiète également les milieux d'affaires turcs et les marchés financiers, même si les agences de notation Fitch's et Moody's ont pour l'instant maintenu leur note.
(AFP, 8 janvier 2014)

REPERES: Du scandale financier à la crise politique majeure

Rappel des principaux événements en Turquie en proie à une crise politique majeure après le coup de filet anticorruption qui a visé le 17 décembre l'entourage du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier fait le lien entre cette crise et la guerre qui l'oppose désormais à son ex-allié, l'influent prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et chef d'une puissante confrérie religieuse omniprésente dans la police et la magistrature.

--DECEMBRE--

- 17: Des dizaines de personnalités soupçonnées de corruption active, de fraude ou de blanchiment d'argent sont interpellées dans le cadre de trois enquêtes du parquet d'Istanbul.
Trois fils de ministres - de Muammer Güler (Intérieur), Zafer Caglayan (Economie) et Erdogan Bayraktar (Environnement) - sont placés en garde à vue ainsi que le PDG d'une banque publique, des patrons, des hommes d'affaires et des membres du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir).
- 18: Erdogan dénonce une "sale opération" contre son gouvernement menée par un "Etat dans l'Etat" et accuse les policiers d'avoir "abusé de leurs pouvoirs", visant sans la nommer l'organisation de Gülen.
Purge inédite dans la police: plus d'une centaine de hauts gradés sont limogés, dont le préfet de police d'Istanbul.
Le principal parti d'opposition (CHP) exige la démission d'Erdogan face au "plus grand scandale de l'histoire de la République".
- 21: Placement en détention provisoire des fils des ministres de l'Intérieur et de l'Economie. Le fils de celui de l'Environnement est aussi inculpé mais laissé libre dans le cadre d'un autre volet de l'affaire. Une vingtaine d'autres personnes sont placées en détention.
- 22: Manifestations antigouvernementales à Istanbul et Ankara.
- 25: Vaste remaniement ministériel (10 portefeuilles) après la démission des ministres de l'Economie, de l'Intérieur et de l'Environnement.
Des milliers de personnes manifestent à Istanbul, Ankara et Izmir (ouest) pour dénoncer la corruption et réclamer la démission du Premier ministre.
Evoquant une "conspiration à grande échelle", Erdogan s'en prend à la confrérie Gülen, promettant d'en finir avec les "bandes qui ne pensent qu'à leur propres intérêts, sous couvert de la religion".
- 26: Dessaisissement d'un des procureurs en charge de l'enquête. Dénonçant des "pressions", il accuse la police d'avoir refusé d'appréhender une trentaine de personnes, notamment des personnalités de l'AKP.
Selon les médias, l'enquête s'intéresse de très près à un des deux fils d'Erdogan, Bilal, qui dirige une ONG soupçonnée de trafic d'influence dans des fraudes impliquant des municipalités AKP.
- 27: L'armée annonce ne pas vouloir s'immiscer dans les débats politiques.
Trois députés, dont un ex-ministre, quittent l'AKP.

--JANVIER--

- 2: Les médias rapportent que l'état-major de l'armée a porté plainte contre la condamnation de centaines d'officiers dans deux procès pour complot contre le gouvernement.
- 5: Avant d'entamer une tournée d'une semaine en Asie, Erdogan se dit prêt à faire rejuger les officiers condamnés.
- 7: Nouvelle purge de masse dans la police: 350 fonctionnaires sont licenciés portant à près de 600, selon le décompte des médias turcs, le nombre de policiers mutés depuis le 17 décembre.
(AFP, 8 janvier 2014)

CHP: Gov’t uses military retrials to cover up corruption claims

Government-initiated talks about retrying former military personnel over the controversial Ergenekon and Balyoz (Sledgehammer) cases are just an effort to divert the country’s agenda from the multi-billion dollar corruption and bribery probe, the main opposition party leader stressed, but said no efforts will help the ruling party to escape the corruption investigation.

Having said that, Kemal Kılıçdaroğlu, head of the Republican People’s Party (CHP), called on the government to work together to correct the judicial mistakes of the past, mainly associated with these two cases that put hundreds of high-ranking officials behind bars.

“They want to cover up the theft. Now they seek another way for it. They are talking about injustice of the part. ‘Unfairness took place at the Ergenekon and Balyoz cases, we just realized it,’ they say. They want to change the agenda. You, Mr. Prime Minister, made the corruption legitimate. Did you come to your senses now?” asked Kemal Kılıçdaroğlu yesterday during the opening ceremony of a dormitory.

“We told you a hundred times that the right to defense (during the Ergenekon and Balyozc cases) was violated. We urged you about fake evidence. Then he accused us of being pro-Ergenekon. And now are you also pro-Ergenekon and the coup plotter?” Kılıçdaroğlu said. “I do not trust in you. You are not an honest man. If you are honest, then let’s end this scandal together.”

An ongoing struggle between the government and the Hizmet Movement flared up after a wide corruption and graft operation that also had links with cabinet members was revealed, the ruling Justice and Development Party (AKP) wanted to distract attention from the corruption operation after a prime minister advisor claimed the movement plotted against the army. The Chief of General Staff issued a criminal complaint about it and the government has started to work on ways how to secure retrials of hundreds of former military officers, including former chief of general staff, İlker Başbuğ.

Although the CHP is not against retrying former military personnel, it underlines this process should not cover up the corruption claims. “Whatever you do, you can’t let this shoe box disappear (from the public opinion’s agenda),” he said. The shoe boxes have easily became the symbol of corruption claims, as approximately $4.5 million was found in shoe boxes of the general director of the country’s leading public bank. Have you ever heard of a prime minister scared of a shoe box? A woman shows a shoe box to the prime minister and then she gets detained. Why are you so afraid of a shoe box?” Kılıçdaroğlu asked.

Recalling the government often uses the existence of a gang within the state that plots against the government, Kılıçdaroğlu said, “There sure is a gang; a gang of shoe boxes. If you want to see the gang, then convene the cabinet. And if you look at the mirror, you will face the leader of this gang.”
The Justice and Development Party (AKP) has been ruling Turkey for the last 11 years and is still talking about the existence of gangs, recalled Kılıçdaroğlu, “And you were unaware of it? What kind of a prime minister are you then?”

Criticizing journalists and media heads that joined Erdoğan’s meeting Jan. 4 in Istanbul for not asking questions over corruption claims, Kılıçdaroğlu asked, “If you say there is a parallel state plotting against you, then why did you dismiss these four ministers?”
(hurriyetdailynews.com, Jan 5, 2014)

Erdogan dénonce une "tentative d'assassinat" contre la Turquie

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement islamo-conservateur se débat dans un scandale de corruption retentissant, a dénoncé samedi une "tentative d'assassinat" visant l'"avenir et la stabilité" de la Turquie.

Devant un parterre d'intellectuels, écrivains et journalistes, pour la plupart proches de sa cause politique, réunis lors d'un déjeuner à Istanbul, M. Erdogan a de nouveau défendu avec véhémence la thèse d'un "complot" pour déstabiliser son pouvoir.

"Ce qu'on a voulu faire, c'était une tentative d'assassinat contre la volonté nationale", a-t-il lancé lors de son discours retransmis par la télévision.

Le Premier ministre s'en est particulièrement pris aux magistrats instruisant une enquête pour corruption qui a conduit le 17 décembre dernier à un vaste coup de filet dans son entourage, notamment des fils de ministres, et provoqué un large remaniement de son cabinet.

"On a tenté de faire un coup (d'Etat) judiciaire en Turquie (...) Mais nous allons nous opposer à cette opération, à ce complot du 17 décembre qui a pour cible l'avenir, la stabilité de notre pays", a-t-il martelé.

M. Erdogan s'est en outre dit confiant que la Turquie surmontera ses difficultés actuelles. "Nous ne permettrons pas que l'avenir de la Turquie soit assombri", a-t-il dit, promettant de continuer dans la voie des réformes démocratiques.

Le président turc, Abdullah Gül, plus en retrait dans cette crise, a assuré vendredi soir ses concitoyens que si corruption il y a, elle ne peut être étouffée.

"Si des actes de corruption sont couverts, la société va se désintégrer", a estimé le chef de l'Etat sur une chaîne privée. "Rien ne peut être caché. Ceux qui n'ont pas commis l'infraction, ne doivent pas avoir peur", a-t-il dit.

Compagnons de route depuis vingt ans et cofondateurs de l'AKP en 2001, MM. Erdogan et Gül affichent des différences de style depuis la fronde anti-gouvernementale de juin, même s'ils évitent soigneusement toute confrontation.

M. Erdogan se montre autoritaire tandis que le chef de l'Etat se pose en unificateur à l'orée du scrutin présidentiel d'août qui doit se tenir pour la première fois au suffrage universel pour lequel les deux hommes n'ont pour l'instant pas déclaré leur candidature.

Le gouvernement, au pouvoir depuis 2002, se débat depuis deux semaines dans un scandale de corruption qui a révélé au grand jour la guerre que se livrent les partisans de M. Erdogan et la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la magistrature turques.

Lors de sa rencontre avec les intellectuels, M. Erdogan a révélé que la confrérie lui avait adressé une lettre tout récemment dans une "volonté de réconciliation", a expliqué le journaliste Fikret Bila, présent à la rencontre.

"Cette lettre, possiblement rédigée par M. Gülen lui-même, demanderait aux deux parties de s'entendre", a-t-il dit aux journalistes.

Mais la confrérie a peu après démenti toute volonté de conciliation, affirmant que les propos du Premier ministre ont été mal interprétés "car la missive ne lui était pas adressée".

"Cette lettre n'est pas adressée à M. le Premier ministre et il n'y est évoqué aucun marchandage" avec le gouvernement, a indiqué dans un communiqué la Fondation des journalistes et écrivains, un des porte parole de la congrégation Gülen.

M. Gülen vit en exil aux Etats-Unis, mais Recep Tayyip Erdogan a accusé ses adeptes d'avoir fomenté un "coup d'Etat" par le biais de l'enquête de corruption.

C'est un projet révélé en novembre par le gouvernement d'Ankara de fermer les nombreuses écoles, très rentables, dirigées par la confrérie. (AFP, 4 janvier 2014)

2014: une année cruciale pour Erdogan

"Je souhaite pour cette nouvelle année une poussée démocratique, un changement politique." A Istanbul, Süleyman n'est pas le seul à rêver d'un changement: comme lui, de nombreux éditorialistes espèrent voir partir en 2014 le leader turc contesté, Recep Tayyip Erdogan.

"Peut-être que cette année, on viendra à bout de l'AKP", espère Süleyman, 65 ans, concierge d'un immeuble à Istanbul, qui vote depuis toujours pour le Parti républicain du peuple (CHP).

"Je préfère me souhaiter de l'amour en 2014...", dit, rêveuse, Tugba, 20 ans, étudiante, qui "ne (se) fait pas beaucoup d'illusions sur la vie politique". "2014 ne changera rien", tranche-t-elle. "La situation dans notre pays est critique mais Erdogan gagnera quand même les élections."

L'année écoulée a été marquée par une mobilisation inédite contre le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), qui règne sans partage sur le pays depuis onze ans.

La contestation née en juin contre un projet urbain, symbolisée par la défense du parc Gezi près de la place emblématique de Taksim, à Istanbul, s'est rapidement muée en un vaste mouvement de contestation contre son gouvernement.

Et depuis quinze jours, le pouvoir est dans la tourmente dévastatrice d'une enquête anti-corruption sans pareil qui a révélé les fragilités de M. Erdogan, qui reste l'homme politique le plus populaire de Turquie.

Ces révélations ont entraîné l'incarcération d'une vingtaine de personnalités proches du pouvoir, la démission de trois ministres clé et un large remaniement ministériel, sans cependant vraiment étouffer la crise.

"Il est temps de prier"

Le calendrier électoral qui s'annonce, avec des élections municipales en mars et la première présidentielle au suffrage universel direct en août, cristallise les passions.

"2013 a été la pire année qu'a pu connaître l'AKP depuis qu'elle est au pouvoir", mais "2014 va être encore plus difficile", prévient de son côté Ismet Berkan, éditorialiste dans le journal à gros tirage Hürriyet.

"Il est temps de prier", écrit son collègue Yilmaz Özdil dans le même quotidien: "Pour la jeunesse de ce pays, je souhaite des années à venir sans Tayyip Erdogan", en concluant sur une note de "prière".

Une brève que beaucoup d'internautes se sont amusés à abondamment partager sur les réseaux sociaux.

"En 2013, sa santé psychologique s'est franchement détériorée; en 2014 il va beaucoup regretter l'an écoulé", pense Emin Cölasan, un journaliste connu et farouche opposant de M. Erdogan dans Sözcü. Le Premier ministre va "se dire: +en fait je n'ai pas su profiter de ma chance avant+".


Gare aux "problèmes de santé"

"Neptune en mars, c'est la guerre, le sang, les opérations chirurgicales", prévient une astrologue réputée sur l'avenir du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en 2014.

"Cette année a été très difficile pour le Premier ministre", souligne Rezzan Kiraz, qui tient une chronique dans le journal Sözcü.

"Même si ces évènements ont mis à mal son moral, il n'a pas été tant affecté que cela", juge-t-elle. En revanche, le mois de mars "sera très négatif".

"Une trop grande nervosité pourrait causer des problèmes de santé à Recep Tayyip Erdogan" car "Neptune entre en mars", ce qui symbolise "la guerre, le sang, les opérations chirurgicales".
 "Il devra être plus tolérant s'il veut vivre des jours meilleurs", ajoute Mme Kiraz.

M. Erdogan qui va bientôt fêter ses 60 ans, a subi en 2012 deux interventions chirurgicales au colon qui l'ont obligé à se reposer pendant plusieurs semaines. Il avait balayé à l'époque les interrogations insistantes qui planaient sur sa santé, démentant être atteint d'un cancer.

Dans ses voeux, le Premier ministre a de nouveau dénoncé mardi soir le "complot" ourdi contre son gouvernement.

Il a longuement rappelé les projets économiques du gouvernement dans les années à venir, se projetant jusqu'en 2023.

"Saturne allié au soleil lui donnera en 2014 encore une grande fermeté", prévient Rezzan Kiraz.
(AFP, 1 janvier 2014)

Nouvelle défection dans l'AKP sur fond de scandale de corruption

Le scandale de corruption qui éclabousse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a provoqué mardi une nouvelle défection dans le camp du pouvoir, alors que les inquiétudes persistent sur son impact économique malgré les assurances du gouvernement.

Deux semaines après le coup d'envoi de l'opération judiciaire qui fait tanguer le sommet de l'Etat turc, le député Hasan Hami Yildirim a claqué la porte du Parti de la justice et du développement (AKP) pour dénoncer des tentatives d'intimidation sur la justice et la police.

"La pression sur le procureur Muammer Akkas est inacceptable. Cette pression ne peut pas être considérée comme légitime dans un Etat de droit", a déclaré M. Yildirim sur son compte Twitter.

Dans une sortie publique inédite, ce magistrat a révélé la semaine dernière que la police judiciaire avait refusé d'exécuter les mandats d'arrêt qu'il avait délivrés contre une nouvelle charrette d'une trentaine d'hommes d'affaires et d'élus, tous réputés proches du pouvoir, avant d'être dessaisi du dossier.

Depuis le début du scandale, qui a provoqué la démission de trois ministres et un large remaniement ministériel, le gouvernement a purgé la haute hiérarchie de la police de plusieurs dizaines de ses hauts gradés, et nommé de nouveaux procureurs.

A trois mois des élections municipales, la tempête politico-judiciaire provoquée par cette affaire a déjà entraîné le départ de cinq députés de l'AKP, dont deux anciens ministres.
 Si elle ne remet pas en cause la majorité dont l'AKP dispose à l'Assemblée (320 sièges sur 550), cette vague de départs a révélé des fractures au sein du camp islamo-conservateur, qui règne sans partage sur le pays depuis 2002.

Longtemps son alliée, la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen a récemment ouvert les hostilités avec le gouvernement pour dénoncer son projet de supprimer les écoles de soutien scolaire privées.

En retour, le Premier ministre a accusé ce mouvement, très influent dans la police et la magistrature turques, d'être à l'origine d'un "complot" visant, à travers cette enquête, à nuire à son gouvernement.

Mardi soir, M. Erdogan a profité de son message à la Nation de la Saint-Sylvestre pour dénoncer ce nouveau coup porté "aux espoirs, à l'avenir et à la liberté de notre pays", après la vague de manifestations qui a fait tanguer le pays en juin.

"Tentative d'assassinat"

"Comme les manifestations de Gezi étaient cachées derrière un combat pour les arbres, les parcs et l'environnement, la conspiration du 17 décembre (date des premières arrestations, ndlr) est cachée derrière un combat contre la corruption", a-t-il dit, "cette conspiration est une tentative d'assassinat".

"C'est une tentative de mini-coup d'Etat", a lui aussi estimé mardi son vice-Premier ministre en charge de l'économie, Ali Babacan.

M. Babacan s'est aussi efforcé de rassurer les marchés sur les conséquences économiques de la crise actuelle, en confirmant sa prévision de croissance de 4% pour 2014.

Mais le rebond de la devise turque et de la bourse d'Istanbul observé lundi a été de courte durée.

Après avoir atteint son plus bas niveau historique à 2,17 livres (TL) pour un dollar la semaine dernière, la livre était remontée lundi à 2,1239 TL pour un dollar. Mais elle est repartie mardi à la baisse, s'échangeant à la clôture à 2,1475 TL pour un dollar.

Le principal indice de la bourse d'Istanbul (BIST 100) a, lui, conclu la séance à -0,27%. Il avait perdu plus de 8% la semaine dernière mais repris 6,42% lundi.

Le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a évalué lundi à "plus de 100 milliards de dollars" le coût de cette affaire sur l'économie.

Et de nombreux chef d'entreprises turcs ou établis en Turquie redoutent qu'il ne s'aggrave encore, au point d'affecter sérieusement le pays en 2014.

Dans un courriel de voeux à ses salariés révélé mardi dans la presse turque, Güler Sabanci, la patronne du groupe turc éponyme, a ainsi confié suivre les allégations de corruption et de fraudes poursuivies par la justice avec "préoccupation".

Après les manifestations de vendredi, parfois marquées par des échauffourées avec la police, les adversaires de M. Erdogan ont inauguré mardi une nouvelle forme de protestation.

Réunis pour dénoncer les violences subies par un jeune fraudeur du métro stambouliote, des centaines de manifestants sont descendus dans le métro à Istanbul, Ankara et Izmir (ouest) et en ont profité pour dénoncer la corruption du gouvernement aux cris de "Les voleurs rendront des comptes au peuple !"
(AFP, 31 décembre 2013)

From Gezi to Kurdish peace bid, 2013 a year of turbulence for Turkey

From a peace bid in the East to a Park riot in the West and a fresh “deep” crisis, the year 2013 has been a turbulent year for Turkey.

The year started with a peace process to end the decades-old Kurdish problem, heated up with Gezi Park protests that have rocked the nations and ended with a conflict between the government and “Cemaat.”

It was Dec. 28, 2012, when Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan made public that intelligence agents were meeting with jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) Abdullah Öcalan, exposing a “resolution/peace” process aimed at ending the three-decade long conflict between Turkey’s security forces and the PKK in order to hopefully pave the way for the resolution of the century-old Kurdish issue.

The road was rocky, however, as seen on Jan. 9, 2013, when Sakine Cansız, 55, a founding member of the PKK; Fidan Doğan, 32, a spokeswoman for the organization in France and Europe; and a trainee named Leyla Saylemez, 25, were assassinated in Paris. The killings sent a shockwave through Europe’s Kurdish community. On Jan. 17, tens of thousands of people participated in a grand funeral ceremony held in Diyarbakır, predominantly Kurdish-populated southeastern Anatolia province which has a symbolic importance for Kurds, for the three women. Despite worries of possible provocations and sabotage that would turn the ceremony into a violent protest, such fears did not materialize during the peaceful gathering, during which the women’s coffins were covered with the flags of the PKK.

A remarkable chapter in the peace process started on March 21, when Öcalan’s call on the PKK for a cease-fire were delivered by Peace and Democracy Party (BDP) deputies Sırrı Süreyya Önder and Pervin Buldan during Nevruz celebrations in Diyarbakır. Önder and Buldan were among the BDP deputies that made visits to İmralı prison to conduct talks with Öcalan.

Similar scenes happened later in the year. On Nov. 16, Iraq’s Regional Kurdistan Government (KRG) leader Massoud Barzani paid his first visit to southeastern Turkey in two decades in a show of support for Erdoğan called on Turkey’s Kurds to back the flagging peace process with Ankara. Thousands gathered to hear Barzani and Erdoğan speak, opening a day of ceremonies including a performance by Kurdish poet and singer Şivan Perwer, who had fled Turkey in the 1970s, and a wedding of 400 couples. In his speech, Erdoğan used the term “Iraqi Kurdistan” for the first time. Yet, even such an assertive move didn’t convince the BDP executives who maintained that the ruling Justice and Development Party’s (AKP) leader was solely aiming at tempt Turkey’s Kurds away from their party in the run-up to the local elections in March 2014.

Turmoil hits the urban west

In the middle of the year, the Gezi Park dominated the agenda. Environmentalist concerns acted as a catalyst for the massive anti-government Gezi Park protests at the end of May. A group of activists from Taksim Solidarity, a civil-society group that had voiced criticism over redevelopment plans for Taksim Square, gathered in Istanbul’s Gezi Park after bulldozers came to the area to cut down trees in the park. However, a heavy-handed police crackdown on what was initially a small and a peaceful sit-in turned the protest into nationwide anti-government rallies. It was early May 31, when police launched a violent dawn operation against occupying protesters in Gezi and dispersed a few hundred protesters from the park with tear gas and water cannon while burning their tents. The protests then spread across Turkey and continued for nearly two months.

Nearly 7,500 people have been injured, according to the Turkish Doctors’ Union (TTB), while six protesters were killed and a police officer also lost his life in last summer’s protests.

Verdicts handed in coup cases

There were dramatic turning points in two coup plot cases, Ergenekon and Balyoz. On Aug. 5, an Istanbul court handed down severe punishments on 275 suspects, including a life sentence for former Chief of General Staff Gen. İlker Başbuğ. Other high-profile military and civilian suspects such as retired generals Hurşit Tolon, Veli Küçük and Şener Eruygur as well as journalists Tuncay Özkan and Mustafa Balbay also received long prison sentences.

Republican People’s Party’s (CHP) Zonguldak deputy Mehmet Haberal, was released from prison on time served, and went on to take his Parliamentary oath, two years after he was elected as a lawmaker, on Oct. 2.

A renowned surgeon and former rector of the private Başkent University, Haberal was one of the highest profile civilian suspects of the Ergenekon case. At the final hearing of the Ergenekon trial, Haberal was first given 12-and-a-half years on charges related to a coup attempt, but was released by the court in consideration of time served.

CHP would also welcome the release Balbay from prison five years after being arrested.

On Oct. 9, the Supreme Court of Appeals approved the convictions of 237 suspects in the “Balyoz” (Sledgehammer) coup-plot case, including former First Army Gen. Çetin Doğan, former Air Force Gen. Halil İbrahim Fırtına, opposition Nationalist Movement Party (MHP) deputy and former general Engin Alan, former Navy Adm. Özden Örnek and other high-ranking retired generals.

The much-anticipated final verdict announced by the Ninth Criminal Chamber of the Supreme Court of Appeals was widely regarded as the precursor for other controversial coup cases into plots like Ergenekon and the Feb. 28 process.

Despite Balbay’s release, two Diyarbakır courts refused on Dec. 16 to release four deputies of the BDP and an independent lawmaker.

The CHP, which celebrated the release of Deputy Mustafa Balbay after more than four years in jail following a Constitutional Court ruling, joined the BDP in criticizing the court ruling. Calling the court “partial,” CHP Deputy Chair Sezgin Tanrıkulu argued that the ruling had “once more harmed the will of the Parliament and the people.”

Conflict between AKP and Gülen

That was not the final political polemic of the year, however. It was Dec. 17, 2013, when Turkey witnessed the detention of dozens of suspects including sons of ministers, a state-owned bank manager and a mayor, which eventually forced Erdoğan to carry out a Cabinet reshuffle amid a public -- so to speak “transparent” -- fight with the U.S.-based Islamic scholar Fethullah Gülen movement, dubbed “Cemaat.”

Both Erdoğan and his supporters and Gülen and his followers have competed with each other in upping the stakes. The first accused the second, who are particularly influential in the police and judiciary, of orchestrating the corruption probe against Erdoğan’s allies. The Gülenist side labeled the accusation as “heinous slander,” while not hiding its unease with the Erdoğan government which it said had started to drift away from the path of reform and democracy since the 2011 parliamentary elections.

It was Dec. 29, when Erdoğan vowed he would survive the corruption crisis, saying those seeking to topple him would fail just like the mass anti-government protests last summer.

“They said ‘Gezi’ and smashed windows. Now they say ‘corruption’ and smash windows. These conspiracies will not succeed,” Erdoğan said. “Their concern is not corruption, law or justice. Their only concern is damaging this nation’s power.”

Also on Dec. 29, a senior AKP official was quoted as saying that Turkey could change laws to allow the re-trial of hundreds of military officers who were convicted of plotting to overthrow Erdoğan’s government.

In remarks to Turkish daily Hürriyet, AKP Deputy Parliamentary Group Chair Mustafa Elitaş said Turkey could change laws to allow the retrial of hundreds of military officers who were convicted of plotting to overthrow Erdoğan’s government.

“We will, if necessary, make new legal arrangements to stop people’s unjust treatment,” said Elitaş, in a reference to the convicted military officers. “We have paved the way for retrials by making successive regulations on the law. But the judiciary has the authority in this issue [of starting retrials],” he said, signaling a green light for retrials in the Ergenekon and Balyoz cases, duly ending a turbulent year with another controversy.
(hurriyetdailynews.com, Dec 31, 2013)

New Constitution talks stalled after 2-year futile work

A parliamentary panel tasked to draft the country’s first civilian Constitution was officially dissolved Dec. 25 after nearly two years of futile work.

The current 1982 Constitution in effect is a legacy of the Sept. 12, 1980 coup. It replaced the Constitution of 1961, which also was drafted following a military coup.

The dissolution of the Parliament’s Constitution Conciliation Committee came as the ruling Justice and Development Party (AKP) members failed to attend three consecutive meetings of the panel, breaching internal regulations.

The AKP announced they would no longer attend the meetings after Parliamentary Speaker Cemil Çiçek declared the panel had failed to produce the blueprint within the given timeline and therefore there was no need for the continuation of its work.

The Republican People’s Party (CHP), the Nationalist Movement Party (MHP) and the Peace and Democracy Party (BDP) criticized the speaker and recalled he had no such authority. The panel’s oppositional members attended the scheduled meetings of the panel after Çiçek and the AKP left the table, announcing Dec. 25 that the commission had been dissolved because of the ruling party’s absence for three meetings.

The panel was established after the 2011 elections with the task of completing the writing process by the end of 2012. But although its mandate was extended twice, it could only agree on 60 articles out of nearly 150 of the proposed articles.
(hurriyetdailynews.com, Dec 31, 2013)

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque bombarde un convoi de jihadistes d'EIIL en Syrie

L'armée turque a ouvert le feu mardi dans le nord de la Syrie sur un convoi de véhicules appartenant à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste proche d'al-Qaïda, a annoncé mercredi soir l'état-major turc.

"Un pick-up, un camion et un bus du convoi de l'EIIL ont été détruits", a précisé l'armée turque dans un communiqué cité par les médias turcs.

Cette opération a été menée après que "deux véhicules de l'armée turque ont été la cible de tirs au poste frontière de Cobanbey", à l'est de la ville-frontalière turque de Kilis (sud), a précisé l'état-major.

Cet incident n'a fait aucune victime côté turc, ont rapporté pour leur part plusieurs médias turcs citant des sources militaires.

Cet incident armé est le premier impliquant la Turquie et les combattants de l'EIIL, opposés depuis début janvier à d'autres groupes rebelles hostiles au régime de Damas dans le nord du pays.

Farouche adversaire du président Bachar al-Assad, la Turquie a été accusée de fournir des armes à plusieurs groupes rebelles syriens extrémistes, ce qu'elle a toujours catégoriquement nié.

L'armée turque a bombardé à plusieurs reprises le nord du territoire syrien fin 2012, en représailles à des tirs d'obus venus de Syrie sur des villages turcs.
(AFP, 29 janvier 2014)

Erdogan supprime les tribunaux spéciaux ayant jugé des officiers

La Turquie va supprimer les tribunaux spéciaux qui ont récemment jugé et condamné des centaines d'officiers pour complots contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, a annoncé mardi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Nous envisageons de supprimer les tribunaux spéciaux", a déclaré M. Erdogan à la presse avant son départ pour une visite officielle en Iran, ajoutant que leurs compétences seraient transférées aux hautes cours criminelles existantes.

"Si je ne me trompe pas, il existe aujourd'hui 133 hautes cours criminelles et 8 tribunaux spéciaux (...) nous allons donc continuer ce processus avec les 133 hautes cours", a-t-il précisé en évoquant les procédures en cours contre des centaines d'officiers.

L'état-major de l'armée turque a récemment introduit des requêtes en révision de deux procès retentissants qui se sont conclus en 2012 et 2013 par la condamnation de centaines d'officiers dans les dossiers dits "Marteau-pilon" et "Ergenekon", arguant que les preuves utilisées avaient été "manipulées".

M. Erdogan, qui avait jusque-là multiplié les purges et les procès contre l'armée considérée comme hostile à son Parti de la justice et du développement (AKP), avait opéré un retournement spectaculaire en se déclarant favorable à de nouveaux procès.

Ce changement de pied est intervenu alors que le Premier ministre est menacé par des enquêtes anticorruption visant des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches de son régime.

Il a engagé des purges sans précédent dans la police et la justice, accusées d'abriter le coeur d'un complot politique ourdi contre lui par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.

Quelques uns des procureurs à l'origine des enquêtes qui menacent le gouvernement ont instruit les dossiers dans les affaires "Marteau-pilon" et "Ergenekon" visant l'armée.
(AFP, 28 janvier 2014)

Un tribunal refuse un nouveau procès à des soldats condamnés

Un tribunal d'Istanbul a rejeté vendredi une requête en révision du procès de plusieurs dizaines d'officiers, avocats et journalistes condamnés en 2012 pour complot contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, a rapporté la presse locale.

Cette requête avait été déposée quelques jours après des déclarations du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan se disant favorable à de nouveaux procès dans cette affaire, baptisée "Marteau-pilon", et dans une autre connue sous le nom de "Ergenekon".

A l'issue de ces deux procès retentissants, en 2012 et 2013, plusieurs centaines d'officiers, dont des généraux de haut rang, ont été reconnus coupables de complot contre le régime islamo-conservateur et condamnés à de lourdes peines de réclusion.

L'arrêt de la Haute-cour criminelle d'Istanbul a cassé vendredi un jugement en octobre d'une cour d'appel, qui s'était prononcée en faveur d'un nouveau procès pour 88, dont plusieurs anciens chefs de l'armée, des 325 personnes condamnées.

Dans son arrêt, la Haute-cour criminelle d'Istanbul a toutefois estimé vendredi qu'il n'existait aucune justification juridique à un nouveau procès.

L'état-major de l'armée turque a déposé fin décembre deux requêtes en révision de ces deux procès, estimant que les preuves utilisées contre ses officiers avaient été "manipulées".

M. Erdogan, qui avait jusque-là multiplié les purges et les procès contre l'armée considérée comme hostile, avait opéré un retournement spectaculaire en se déclarant prêt à de nouveaux procès.
 Ce changement de pied est intervenu alors que le Premier ministre est menacé par des enquêtes anticorruption visant des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches de son régime.

Il a engagé des purges sans précédent dans la police et la justice, accusées d'abriter le coeur d'un complot politique ourdi contre lui par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.

Quelques uns des procureurs à l'origine des enquêtes qui menacent le gouvernement ont également instruits les dossiers "Marteau-pilon" et "Ergenekon" visant l'armée.
(AFP, 24 janvier 2014)

La remise en liberté de l'ex-patron de l'armée rejetée

Un tribunal turc a refusé mardi la remise en liberté de l'ancien chef de l'armée turque, le général Ilker Basbug, qui purge une peine de prison à vie pour complot contre le gouvernement, contrairement aux réquisitions du parquet, ont rapporté les médias turcs.

Cette décision est la première rendue par la justice turque depuis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est déclaré favorable à un nouveau procès pour des centaines d'officiers, dont le général Basbug, condamnés en 2012 et 2013.

Pour la première fois, le procureur chargé du dossier avait requis la remise en liberté de l'ancien officier et son placement sous contrôle judiciaire, estimant qu'il devait être tenu compte de "la personnalité et la situation sociale" de l'intéressé.

Depuis un mois, M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'avoir infiltré la police et la justice pour manipuler plusieurs enquêtes sur la corruption visant des proches du pouvoir, afin de le déstabiliser à la veille des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.

Fin décembre, l'armée turque a profité de ce conflit dans la majorité islamo-conservatrice au pouvoir depuis 2002 pour introduire une requête en révision des procès des deux affaires baptisées "Marteau-pilon" et "Ergenekon".

L'état-major turc a argué dans ces demandes du fait que les preuves utilisées contre les militaires avaient été fabriquées.

Les déclarations de M. Erdogan en faveur d'une révision des deux procès ont suggéré un changement de son attitude vis-à-vis de l'armée, qu'il s'était jusque-là efforcé d'écarter de la vie politique, à coups de purges et de procès.

L'armée turque a, depuis 1960, fait trois coups d'Etat et contraint un gouvernement à la démission.
(AFP, 21 janvier 2014)

Scandale: L'armée blanchie dans un massacre de civils kurdes

La justice militaire turque a blanchi mardi cinq officiers poursuivis pour leur responsabilité dans la mort il y a deux ans de 34 civils kurdes dans un bombardement qui avait provoqué la colère de la communauté kurde de Turquie.

Le 28 décembre 2011, des avions de chasse de l'aviation turque avaient attaqué le village d'Uludere (Roboski en kurde), à la frontière avec l'Irak, tuant une colonne de 34 petits contrebandiers kurdes, dont 19 mineurs.

L'état-major avait alors déploré une bavure dans une zone réputée pour être un point de passage régulier des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le gouvernement turc avait présenté ses excuses.

Dans une décision rendue mardi, le parquet militaire s'est déclaré incompétent pour juger de la plainte déposée par les familles des victimes.

"Les membres des forces armées turques ont agi dans le cadre des décisions adoptées par le conseil des ministres et les lois", ont indiqué les procureurs en référence à la motion parlementaire qui autorise chaque année l'armée à mener des opérations contre les combattants du PKK dans le nord de l'Irak.

"Le personnel militaire a commis une erreur inévitable dans l'exercice de ses fonctions", ont-ils ajouté avant de prononcer un non-lieu en faveur des cinq accusés.

Représentant des familles des victimes, le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir (sud-est), Tahir Elçi, qui représente les familles des victimes, a dénoncé un arrêt "inacceptable" et annoncé son intention de saisir la Cour constitutionnelle.

"On n'aurait jamais imaginé une autre décision de la part d'un tribunal militaire", a déploré M. Elçi cité par la chaîne d'information CNN-Türk.

Le Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde) a dénoncé une "injustice"."Ces gens sont morts pour rien", a estimé une de ses responsables, Meral Danis Bestas.

Engagés à l'automne 2012, les pourparlers de paix entre le gouvernement islamo-conservateur et le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan sont actuellement au point mort. Les rebelles kurdes ont suspendu en septembre le retrait de leurs combattants de Turquie, jugeant les réformes promises par Ankara insuffisantes.
(AFP, 8 janvier 2014)

Sur fond de scandale, Erdogan prêt à faire rejuger les officiers condamnés

Fragilisé par un scandale politico-financier de taille, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt dimanche soir à faire en sorte que les nombreux officiers condamnés pour avoir conspiré à renverser son régime islamo-conservateur, puissent être rejugés.

"Nous avons une attitude favorable concernant un rejugement", a-t-il dit devant la presse à l'aéroport d'Istanbul avant de partir en tournée en Asie.

Interrogé sur la question de savoir ce qu'envisageait son gouvernement, M. Erdogan est resté vague sur les modalités juridiques d'une nouvelle procédure mais a souligné que "des travaux sont en cours" au ministère de la Justice.

"Il faut tout d'abord établir un fondement juridique à de nouveaux procès", a-t-il dit, espérant avoir le soutien au Parlement de l'opposition pour ce faire.

Le président de l'influente Union des barreaux (TBB), Metin Feyzioglu, s'est entretenu lors du week-end avec le chef de l'Etat, Abdullah Gül, et M. Erdogan, leur remettant une feuille de route constituée de propositions juridiques en faveur des militaires condamnés.

M. Feyzioglu devrait rencontrer en début de semaine le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, pour détailler ces propositions, précise la presse.

Ce développement intervient après le dépôt d'une plainte de l'état-major des forces armées turques sollicitant la révision de deux procès retentissants qui ont envoyé en 2012 et 2013 plusieurs centaines de gradés derrière les barreaux, au motif que les preuves utilisées contre eux ont été fabriquées.

En évoquant les pièges tendus par la magistrature avec laquelle M. Erdogan est engagé dans un bras de fer, dans différentes affaires contre des institutions telles que l'armée, le conseiller politique du Premier ministre, Yalçin Akdogan, a ouvert une brèche dans un éditorial de journal cette semaine, dans laquelle l'état-major s'est empressé de s'engouffrer.

"Si la justice a manipulé des dossiers à des fins politiques, elle doit rouvrir les procès Ergenekon et Balyoz, basés sur des accusations fabriquées à partir de preuves manipulées", a expliqué jeudi l'armée turque dans sa requête.

Ces deux procès avaient pourtant constitué les plus grandes réussites de M. Erdogan dans sa volonté de mettre l'armée au pas.

Ils ont permis à M. Erdogan, un ancien islamiste, de réduire l'influence politique de l'armée pro-laïque, qui a mené trois putschs et contraint un gouvernement d'inspiration islamiste à la démission depuis 1960. Mais aussi de polariser la société turque dont une partie importante a perçu cet acharnement judiciaire comme une volonté de saper un bastion laïque de l'Etat turc.

Cette action en justice survient alors que le gouvernement se débat depuis plus de deux semaines dans un scandale de corruption qui a révélé au grand jour la guerre que se livrent les partisans de M. Erdogan et la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la magistrature.

L'initiative de l'armée a été présentée par les commentateurs turcs comme une alliance de fait avec le régime de M. Erdogan contre le mouvement Gülen, perçue comme étant à l'origine de ces vastes procès.

"La hiérarchie militaire tente de sauver la tête de ses officiers", a commenté le politologue Rusen Cakir, rappelant qu'un chef d'état-major à la retraite, Ilker Basbug, figure parmi les centaines d'offiers d'active ou à la retraite condamnés à de lourdes peines de prison pour complot anti-régime.

La condamnation en particulier du général Basbug, un officier respecté de tous y compris de l'élite islamo-conservatrice au pouvoir, avait donné lieu à un communiqué désapprobateur des forces armées et des cercles laïques, embarrassant le gouvernement.

"On ignore ou ira cette procédure ou si ces officiers seront vraiment rejugés mais nombreux sont ceux qui, en Turquie, n'ont jamais cru que ces militaires avaient pêché", estime M. Cakir, éditorialiste au journal Vatan.
(AFP, 5 janvier 2014)

Pas d'amnistie générale pour les centaines d'officiers condamnés

Le gouvernement turc n'envisage pas d'amnistie générale pour les centaines d'officiers condamnés dans deux récents procès pour complot contre le régime du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, a assuré vendredi son porte-parole.

"Personne ne doit s'attendre à une amnistie générale. Nous ne l'envisageons pas", a déclaré le vice-Premier ministre Bülent Arinç à la presse, insistant toutefois sur la nécessité de respecter le droit à un "procès équitable".

Les propos de M. Arinç interviennent après la publication par la presse d'une plainte de l'état-major des forces armées turques (TSK) sollicitant la révision de deux procès retentissants qui ont envoyé en 2012 et 2013 plusieurs centaines de gradés derrière les barreaux, au motif que les preuves utilisées contre eux ont été fabriquées.

Cette action en justice intervient alors que le gouvernement se débat depuis deux semaines dans un scandale de corruption qui a révélé au grand jour la guerre que se livrent les partisans de M. Erdogan et la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la magistrature turques.

Cette initiative de l'institution militaire a été présentée par les commentateurs turcs comme une alliance de fait avec le régime de M. Erdogan contre le mouvement Gülen, perçue comme à l'origine de ces vastes procès.

La semaine dernière, un proche conseiller politique du Premier ministre avait suggéré dans la presse que ceux qui étaient accusés d'être à l'origine du déclenchement du scandale politico-financier avaient également comploté contre l'armée.

Un député du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir avait également évoqué la possibilité d'une réforme permettant de rejuger les officiers condamnés.

Ces procès ont permis à M. Erdogan de réduire l'influence politique de l'armée, considérée comme proche de l'opposition, qui a mené trois putschs et contraint un gouvernement d'inspiration islamiste à la démission depuis 1960.
(AFP, 3 janvier 2014)

L'armée turque réagit contre la condamnation de centaines d'officiers

L'état-major de l'armée turque a déposé une plainte contre la condamnation de centaines d'officiers dans deux procès pour complot contre le gouvernement islamo-conservateur, éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent, ont rapporté jeudi les médias.

L'institution militaire a formellement déposé le 27 décembre dernier une requête en ce sens devant le bureau du procureur d'Ankara, afin d'obtenir de nouveaux procès, a précisé la chaîne de télévision NTV.

Dans l'affaire dite "Ergenekon", un tribunal de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul, a prononcé en août dernier de lourdes peines de prison contre 275 accusés, dont de nombreux officiers, des élus et des journalistes, soupçonnés d'avoir tenté de renverser le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Parmi eux figurent l'ancien chef d'état-major de l'armée turque, le général Ilker Basbug, condamné à la prison à vie dans un procès dénoncé par l'opposition comme une "chasse aux sorcières".

En août 2012, le même tribunal de Silivri avait condamné plus de 300 militaires, dont des généraux quatre étoiles, a des peines de 13 à 20 ans de réclusion pour une autre tentative de complot présumée, en 2003 cette fois, encore contre le régime de M. Erdogan.

Cette action en justice de l'armée intervient alors que le gouvernement se débat depuis deux semaines dans un scandale de corruption qui a conduit à plus d'une vingtaine d'incarcérations de proches du pouvoir et causé la démission de trois ministres et un vaste remaniement ministériel.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, les forces armées turques (TSK) avaient publié un communiqué pour assurer qu'elles "ne veulent pas être impliquées dans les débats politiques" en cours.

Cette déclaration est intervenue quelques heures après qu'un journal pro-gouvernemental eut publié un article d'un proche conseiller politique du Premier ministre suggérant que le scandale en cours aurait pu être déclenché pour ouvrir la voie à une intervention de l'armée.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a considérablement réduit par des réformes et plusieurs procès l'influence politique de l'armée qui, depuis 1960, a mené trois coups d'Etat et forcé un gouvernement d'inspiration islamiste à la démission.
(AFP, 2 janvier 2014)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Gülen dénonce la remise en cause du progrès démocratique

Le prédicateur musulman Fethullah Gülen, au coeur de la crise politique qui agite la Turquie, est sorti mardi de son silence pour accuser le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir d'avoir depuis deux ans "inversé" le progrès démocratique dans le pays.

"Les citoyens turcs (...) sont mécontents que, au cours des deux dernières années, le progrès démocratique soit remis en cause", a déclaré M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis depuis 15 ans, dans un entretien accordé au Wall Street Journal.

A titre d'exemple, le fondateur du mouvement baptisé "Hizmet" ("service" en turc) a dénoncé la volonté du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de faire rejuger les centaines d'officiers de l'armée condamnés à de lourdes peines de prison en 2012 et 2013 pour avoir tenter de renverser son gouvernement.

"Une large part de la population turque, y compris des membres du +Hizmet+ ont soutenu l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) pour ses réformes démocratiques, sa volonté de mettre un terme à la tutelle exercée par l'armée sur la politique et pour faire avancer la Turquie vers l'intégration européenne", a-t-il souligné.

"Si (ces nouveaux procès) étaient organisés, cela constituerait un coup aux réformes démocratiques des dernières années", a mis en garde M. Gülen.

Depuis plus d'un mois, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan accuse le mouvement de M. Gülen, longtemps son allié, d'être à l'origine d'un "complot" ourdi pour renverser son régime à la veille des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.

Le chef du gouvernement soupçonne la confrérie d'avoir constituer dans la police et la justice un "Etat dans l'Etat" pour manipuler les enquêtes judiciaires à l'origine, depuis la mi-décembre, de l'inculpation ou de l'incarcération de dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches du pouvoir pour corruption, fraude et blanchiment.

M. Gülen a dénoncé mardi les purges massives engagées en réaction par M. Erdogan dans les rangs de ces deux institutions.

"Les mutations et les purges fondées sur l'idéologie, la sympathie ou l'opinion étaient une pratique du passé que le parti au pouvoir s'était engagé à arrêter avant d'arriver au pouvoir", a-t-il souligné.

A la tête d'un puissant réseau d'écoles, de centres culturels et de médias, M. Gülen a longtemps soutenu l'AKP de M. Erdogan, avant de se brouiller avec lui à la faveur d'un projet de suppression d'écoles privées qui constituent un manne pour son organisation.
(AFP, 21 janvier 2014)

Perquisition de la police turque dans une ONG islamique

La police turque a perquisitionné mardi des bureaux de l'organisation humanitaire islamique turque IHH lors d'une opération que l'ONG a dénoncée comme une "campagne de diffamation" liée au scandale de corruption qui éclabousse le gouvernement.

Réputée proche du régime du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cette Fondation pour l'aide humanitaire (IHH) a été accusée au début du mois de livrer des armes aux rebelles islamistes syriens, ce qu'elle a catégoriquement démenti.

La police n'a donné aucune précision sur l'opération menée mardi à l'aube dans les bureaux de l'ONG à Kilis, une ville de l'extrême sud de la Turquie proche de la frontière syrienne.

"Des informations circulent selon lesquelles cette opération vise un salarié de IHH qui serait lié à al-Qaïda mais nous ne comprenons pas pourquoi la police perquisitionne le bureau de IHH plutôt que le domicile de cet employé", a affirmé à l'AFP un porte-parole de l'ONG, Serkan Nergis.

Le 1er janvier, les gendarmes turcs ont intercepté à proximité de la frontière syrienne, dans la région de Kilis, un camion dans lequel ils ont découvert des armes. Le chauffeur du véhicule a alors affirmé aux policiers qu'il transportait de l'aide humanitaire à destination de la Syrie pour le compte d'IHH, selon la presse turque.

Un porte-parole d'IHH avait alors catégoriquement démenti ces accusations, les qualifiant de "calomnieuses".

Lors d'une conférence de presse, le secrétaire général de l'association Yasar Kutluay a estimé que l'opération de la police faisait partie d'une "campagne de diffamation orchestrée par certains personnes en Turquie et à l'étranger".

"Je ne crois pas que nos employés aient le moindre lien avec al-Qaïda", a insisté M. Kutluay, qui a directement relié l'opération de la police à l'actuel scandale de corruption qui menace le gouvernement islamo-conservateur.

"Nous faisons un lien entre cette opération et le scandale de corruption. Ce n'est pas seulement à propos d'IHH. Ils veulent faire passer la Turquie pour un pays qui soutient le terrorisme", a dénoncé le secrétaire général d'IHH.

La Turquie est secouée depuis un mois par un scandale politico-financier qui met en cause des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proche du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et a provoqué la démission de trois ministres.

Depuis le 17 décembre, M. Erdogan accuse la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, de manipuler l'enquête anticorruption en cours pour provoquer sa chute à quelques mois des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.

L'interception du camion d'armes avait suscité une forte tension entre le procureur qui a supervisé l'opération de la gendarmerie et le gouverneur local, qui a interdit la perquisition en bonne et due forme du véhicule, ont rapporté plusieurs médias turcs.

Le lendemain, le ministre de l'Intérieur Efkan Ala avait démenti qu'il contenait des armes, assurant qu'il était "chargé d'aide pour la communauté turkmène de Syrie".

Malgré les allégations de la presse turque et internationale, la Turquie, qui soutient l'opposition au président syrien Bachar al-Assad, a toujours catégoriquement démenti livrer des armes aux rebelles hostiles au régime de Damas.

Réputée très proche des autorités turques, l'ONG IHH s'est rendu célèbre en affrétant en 2010 une flottille humanitaire destinée à briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. L'opération menée par l'armée israélienne pour bloquer cette flottille s'était soldée par la mort de neuf citoyens turcs et avait provoqué de fortes tensions entre Ankara et Israël.
(AFP, 14 janvier 2014)

Pourchassés par les rebelles, les djihadistes se réfugient en Turquie

A l'heure de la grande prière, vendredi 10 janvier, la mosquée centrale de Reyhanli se remplit de fidèles. Moustafa, lui, ne prend pas garde aux appels du muezzin. Main dans la main avec sa femme, gantée et recouverte d'un niqab dont seule une paire d'yeux émerge, ce jeune Tunisien de 22 ans, qui porte une longue barbe, un pantalon bouffant et un gilet à poches en tissu camouflage, savoure un bref moment de répit en déambulant, rêveur, dans la rue commerçante. La veille, il était encore en Syrie.

Depuis sept mois, il combattait dans les rangs de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe djihadiste proche d'Al-Qaida qui rassemble nombre de volontaires étrangers venus faire la guerre au régime de Bachar Al-Assad. Mais depuis le 3 janvier, « Da'ech », l'acronyme arabe de l'EIIL, subit de cuisantes déconvenues dans le Nord syrien où il avait pris ses quartiers.

D'Alep à Deir ez-Zor, ses hommes sont sous le feu conjoint d'une coalition rebelle formée de l'Armée syrienne libre (ASL), du Front islamique et de Jabhat Al-Nosra, une autre formation djihadiste. Les combats ont fait plus de 500 morts en dix jours. Chassés de leur base d'Alep, assiégés à Rakka, qu'ils ont contrôlée pendant plusieurs mois, les djihadistes de l'EIIL refluent vers la frontière turque. Le village syrien d'Al-Dana qui leur servait de base arrière a été encerclé. Moustafa a profité de la débandade pour se faire la belle. Avec sa femme, venue l'attendre côté turc, il veut maintenant reprendre l'avion pour Tunis au plus vite.

« LE RÉSULTAT, C'EST LA MORT »

« On ne quitte pas l'EIIL. C'est comme changer de religion. Le résultat, c'est la mort. » Yassine en sait quelque chose, lui qui a abandonné l'EIIL avec toute sa brigade pour rejoindre les rangs du Liwa al-Islam, une faction salafiste soutenue par l'Arabie saoudite. Ce Syrien de Deir ez-Zor, installé depuis quelques semaines dans un hôtel du centre-ville de Reyhanli, ne veut pas retourner sur la ligne de front pour ne pas risquer de se retrouver face à ses anciens compagnons d'armes. « Il n'est pas question que je tue mes frères. Notre ennemi c'est Bachar,souffle-t-il. Mais eux ont d'autres objectifs. Ils sont là pour instaurer le califat. »

Dans les rangs de l'Etat islamique, Yassine a croisé des combattants de toutes les nationalités. « Des pays du Golfe, du Yémen, d'Egypte, du Maghreb, de Grande-Bretagne, de France, de Belgique… Beaucoup d'"eurosalafistes", des Blancs convertis. Mais à Deir ez-Zor, le plus gros contingent, 62 personnes, venait d'Azerbaïdjan, raconte-t-il. Aujourd'hui, beaucoup ont rejoint d'autres groupes comme Al-Nosra ou ont fait défection. »

Les combattants djihadistes en déroute sont de plus en plus nombreux dans les provinces d'Antakya et d'Urfa. Notamment dans les villes turques frontalières, à Kilis ou à Reyhanli, dont la population a triplé depuis le début de la guerre et qui font office de base arrière. Les chancelleries européennes sont assaillies de coups de téléphone de familles sans nouvelles.

Dans le même temps, des volontaires continuent d'arriver. L'employé de l'aéroport de Hatay est formel. Chaque matin, de petits groupes de combattants étrangers débarquent en provenance d'Istanbul. « Parfois trois ou quatre, parfois plus. L'autre jour, trente sont venus d'Allemagne », affirme cet homme qui souligne que« les autorités turques pourraient facilement les empêcher de débarquer ». Mais depuis trois jours, toutes les zones frontalières ont été reprises par l'Armée syrienne libre et les passages de la Turquie vers le front sont beaucoup plus compliqués pour les djihadistes. L'EIIL a été repoussé de Tal Al-Abyad, au sud d'Akçakale. Ainsi que de Bab Al-Hawa, à quelques encablures de Reyhanli.

QUITTER REYHANLI « AU PLUS VITE »

Quelques hôtels occupés par les réfugiés servent de points de ralliement pour les djihadistes qui font étape à Reyhanli. Dans l'un d'eux, un immeuble rouge dont les entrées ont été réaménagées pour séparer les femmes des hommes, un groupe d'Egyptiens et de Yéménites est reparti mercredi. Plus loin, on croise deux combattants étrangers, qui entrent dans une agence bancaire. Le plus âgé des deux, vêtu d'un pantalon court et d'une calotte de dévot, jette des regards méfiants. Son compagnon, crâne rasé et longue barbe, qui porte en bandoulière une imitation de sac Vuitton, se montre plus avenant.

Les deux hommes sont britanniques et veulent quitter Reyhanli « au plus vite », après trois semaines à errer dans la région. A la banque qui visiblement en voit passer des dizaines, ils sont venus récupérer de l'argent envoyé par leurs proches, pour se payer le billet retour vers Londres. « Nous n'avons pas pu entrer en Syrie, raconte le plus jeune dans un anglais parfait. Les passages sont trop compliqués en ce moment. » Avant de confier : « Nous étions en contact avec l'organisation humanitaire turque IHH. Ils devaient nous faire passer la frontière dans une ambulance mais cela n'a pas marché. »

Cette ONG islamiste turque controversée, basée à Istanbul, est régulièrement accusée d'entretenir des relations troubles avec les combattants les plus radicaux. Fin décembre, l'IHH a été mise en cause après l'interception par la gendarmerie d'un camion, près de Reyhanli. Officiellement, le véhicule transportait de l'aide humanitaire. Selon la presse turque, il était bourré d'armes et de munitions. L'IHH a démenti tout lien avec ce convoi et a affirmé avoir déjà affrété 35 camions d'aide vers la Syrie depuis le 1er janvier. (Le Monde, Guillaume Perrier, 11 janv 2014)


Erdoğan recevait secrètement le banquier d’Al-Qaida

La police turque a lancé, le 17 décembre 2013, une vaste opération anti-corruption sans en informer le gouvernement. Des sommes en liquide, impossibles à justifier, ont été trouvées lors de perquisitions, notamment chez Egemen Bağış, ministre des Affaires européennes, et chez Bilal Erdoğan, fils du Premier ministre. Les fils de Zafer Çağlayan, ministre de l’Économie, de Erdoğan Bayraktar, ministre de l’Urbanisation, et de Muammer Güler, ministre de l’Intérieur, ont été placés en détention.
 
Les trois ministres ont démissionné.
 
L’enquête porte sur plusieurs centaines de millions de dollars détournés qui auraient été utilisés pour financer la guerre secrète en Syrie.
 
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan, a dénoncé une opération téléguidée par le Hizmet de son ex-allié, Fethullah Gülen. Il a procédé à la révocation de plus d’une centaine d’officiers de police qui auraient eu connaissance des perquisitions à venir et ne l’auraient pas prévenu et a dessaisi le procureur Muammer Akkaş.
 
Trois parlementaires du parti gouvernemental, l’AKP, ont démissionné pour manifester leur indignation devant les pratiques du clan Erdoğan.
 
Il apparaît que les fonds détournés par les proches du Premier ministre étaient traités par un de ses amis personnels, Yasin al-Qadi, qui lui rendait secrètement visite alors même qu’il figurait sur la liste des Nations Unies des personnes recherchées pour terrorisme. Chaque fois, M. Al-Qadi arrivait en jet privé dans un aéroport d’Istanbul dont les caméras de surveillance avaient été coupées et où il était illégalement accueilli par les gardes du corps du Premier ministre sans passer par les douanes.
 
Yasin al-Qadi est un banquier saoudien, membre de la confrérie des Frères musulmans, et proche d’Oussama Ben Laden. Il a reconnu avoir été responsable du financement de la Légion arabe de Ben Laden en Bosnie-Herzégovine (1991-95) et avoir financé le président Alija Izetbegović. Selon le FBI, M. Al-Qadi aurait également joué un rôle central dans le financement des attentats contre les ambassades des États-Unis en Tanzanie et au Kenya (1998). Toujours selon le FBI, M. Al-Qadi, alors domicilié à Chicago, était propriétaire de la société d’informatique Ptech qui fournit aux autorités états-uniennes le logiciel utilisé par l’aviation civile (FAA) pour faire face à la crise, le 11 septembre 2001.
 
Yasin Al-Qadi est aussi un ami personnel de l’ancien vice-président états-unien Dick Cheney.
 
Yasin Al-Qadi a été progressivement retiré des listes anti-terroriste à partir de 2007 (en Suisse). Il a été radié de la liste des Nations Unies, le 5 octobre 2012. Cependant, le Conseil des ministres turc a promulgué le 10 octobre 2013 un décret interdisant l’accès à son territoire de 349 personnes liées à Al-Qaida ou aux Talibans, dont M. Al-Qadi.
 
En juin 2013, Yasin Al-Qadi était victime d’un accident de voiture à Istanbul, en compagnie du chef de la sécurité du Premier ministre. Il était alors hospitalisé. Immédiatement, Bilal Erdoğan, fils du Premier ministre, venait le visiter à l’hôpital.
 
41 mandats d’arrêt ont été lancés par la justice turque, dont un contre Yasin al-Qadi.
 
(http://www.voltairenet.org/article181613.html)

Socio-économique / Socio-economic

La livre turque accélère son recul après la décision de la Fed

La livre turque continuait à céder du terrain jeudi face au dollar et à l'euro, victime de la confirmation du resserrement de la politique monétaire américaine malgré la forte hausse des taux d'intérêt décidée par la Banque centrale de Turquie.

En fin de matinée, la devise turque (LT) s'échangeait à 2,2920 LT pour un dollar et à 3,1175 LT pour un euro, en net recul par rapport aux valeurs affichées avant l'annonce de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.

Le principal indice de la Bourse d'Istanbul (BIST 100) perdait lui 1,43% à 61.203,15 points.

La Fed a annoncé une nouvelle réduction, d'ampleur modeste, de son soutien monétaire à l'économie américaine, une décision qui pourrait provoquer un nouveau mouvement de retrait de capitaux des pays émergents comme la Turquie.

La Banque centrale de Turquie avait offert mercredi un bref répit à la livre, en chute libre depuis des semaines, en procédant à une forte hausse de ses taux directeurs, contre l'avis expresse du gouvernement qui redoute qu'elle affecte la croissance et creuse encore un peu plus les déficits publics déjà élevés du pays.

Cette décision a immédiatement fait remonter la livre des planchers historiques atteints lundi, à 2,39 LT pour un dollar et 3,27 LT pour un euro, mais ce rebond s'est progressivement étiolé au fur et à mesure de la journée pour porter en fin de journée la monnaie turque autour de 2,25 LT pour un dollar et 3,07 LT pour un euro.

Devant les journalistes turcs qui l'accompagnent en visite officielle en Iran, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a pris acte mercredi soir de la hausse attendue des taux d'intérêt, à laquelle il s'était fermement opposé.
 "Nous allons patienter un certain temps avec bonne volonté et attendre les conclusions de cette décision", a-t-il dit, cité par les médias turcs.

"Si cette décision s'avère sans conséquence, nous aurons alors un plan B et un plan C. Nous pourrons peut-être vous annoncer quelque chose dans les semaines prochaines (...) nous souhaitons que cela soit hors du commun", a ajouté M. Erdogan sans autre détail.

Depuis la mi-2013, la monnaie turque, comme celle des autres pays émergents, est fragilisée par la politique de resserrement monétaire de la Fed. Son plongeon s'est accéléré depuis la mi-décembre à cause de la crise politique provoquée par un scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement.

La livre a perdu plus de 30% depuis la mi-2013.

Les milieux économiques redoutent l'impact de la chute de la livre sur la croissance, ainsi que l'a lui-même concédé mercredi le ministre des Finances Mehmet Simsek. Le gouvernement a jusque-là maintenu ses prévisions à 4% pour l'année 2014 mais la plupart des analystes l'ont déjà révisée à la baisse.

"Nous espérons que cette décision sera un tournant vers le retour à la stabilité macroéconomique en Turquie", a déclaré jeudi le président de la principale organisation patronale du pays (Tusiad), Muharrem Yilmaz.
(AFP, 30 janvier 2014)

Turkey’s population 76 millions 667 thousands 864

The population of Turkey increased to 76 millions 667 thousands 864 as of December 31, 2013, with an annual growth rate of 13.7 per thousand, according to data released on January 29 by the country’s statistics institution.

The population increased by around one million between 2012 and 2013. Men make up 50.2 percent of the total and women make up 49.8 percent, according to the Turkish Statistical Institute (TÜİK). The annual population growth rate increased to 13.7 per thousand last year, from 12 per thousand in 2012. According to the figures, a majority of Turkey’s population - 14.1 million people, or 18.5 percent of the total population - lives in Istanbul. Istanbul’s population increased by 2.2 percent from 2012 to 2013.

The rate of the urban population saw a sharp increase in 2013, increasing to 91.3 percent from 77.3 percent in 2012. Meanwhile, the median age of the population increased slightly, from 30.1 in 2012 to 30.4 in 2013. While the median age was 29.8 for males, it was 31 for females.
(DIHA, Jan 28, 2014)

One million workers out of 11 million are in the unions

The Ministry of Labor and Social Security has released figures for the month of January of 2014 concerning workers in every area of work and the number of the members of a trade union in Turkey.

According to the figures which have also been published on Official Gazette today, 1 million 32 thousand 166 out of 11 million 628 thousand 806 workers in Turkey were member of a trade union as of July 2013.

The number of workers member to a union was recorded to be 1 million 96 thousand 540 in January 2014.

The figures reveal a surprising decrease in unionization in some lines of work, especially in the mining sector.

A comparison of the figures with those of France shows that some 1,8 million of 22,5 million wageworkers are member to a trade union, according to which 7 percent of the a economically active population is affiliated to unions. On the other hand, figures for the year 2010 reveal that 18,6 percent of workers in Germanty, 26,5 in England, 35 percent in Italy and 70 percent in Finland is made up of workers member to a trade union.

According to the figures of the Ministry of Labor and Social Security, the number of workers in some lines of work in Turkey and their percentage of membership to a trade union are as follows;

Hunting, Fishing, Agriculture and Forestry:
Total number of workers: 128 thousand 881
Number of workers member to a trade union: 35 thousand 909
Mining and Quarry:
Total number of workers: 190 thousand 346
Workers member to Türk Maden-İş affiliated to Türk-İş: 14.32 percent
Workers member to Genel Maden-İş affiliated to Türk-İş: 5.77 percent
Workers member to Dev Maden-Sen affiliated to DİSK: 0.09 percent
Workers member to Öz Maden-İş affiliated to Hak-İş: 0.04 percent
Food Industry:
Total number of workers: 538 thousand 237
Number of workers member to a trade union: 68 thousand 781
Petroleum, Chemical, Rubber and Pharmaceutical Industry:
Total number of workers: 421 thousand 649
Number of workers member to a trade union: 41 thousand 414
Communication:
Total number of workers: 70 thousand 457
Number of workers member to a trade union: 15 thousand 948
Press, Information and Journalism:
Total number of workers: 95 thousand 826
Number of workers member to a trade union: 4 thousand 370
Metal Industry:
Total number of workers: : 1 million 413 thousand 151
Number of workers member to a trade union: 222 thousand 739
Construction:
Total number of workers: 1 million 562 thousand 555
Number of workers member to a trade union: 42 thousand 906
Transportation:
Total number of workers: 705 thousand 378
Number of workers member to a trade union: 51 thousand 885
Shipbuilding and Sea Transport and Warehousing Business:
Total number of workers: 151 thousand 739
Number of workers member to a trade union: 11 thousand 58
Health and Social Services:
Total number of workers: 278  thousand 609
Number of workers member to a trade union: 7 thousand 931
Accommodation and Entertainment:
Total number of workers: 707 thousand 24
Number of workers member to a trade union: 29 thousand 582
(ANF, Jan 29, 2014)

La banque centrale augmente ses taux, malgré l'hostilité d'Erdogan

La banque centrale turque a décidé mardi soir de procéder à la hausse significative de ses taux d'intérêt attendue par les marchés pour endiguer la chute continue de la livre, contre l'avis du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan hostile à cette mesure.

Lors d'une réunion d'urgence de son comité de politique monétaire, l'institution financière a procédé à un changement complet de stratégie et annoncé une augmentation de son taux au jour le jour, qui passe de 7,75 à 12%, et de son taux hebdomadaire repo, poussé de 4,4 à 10%.

Dans un communiqué, la banque a justifié sa décision par la nécessité de "contenir l'impact négatif" des "récents développements intérieurs et extérieurs" sur "l'inflation et la stabilité macroéconomique" du pays.

Ces mesures de "resserrement monétaire seront maintenues jusqu'à une amélioration significative des prévisions d'inflation", a-t-elle ajouté.

L'annonce de la banque centrale a été immédiatement saluée par les marchés, où la livre turque (LT) s'échangeait à 2,1855 LT pour un dollar et à 2,9855 LT pour un euro, en très forte progression par rapport aux planchers historiques de 2,39 LT pour un dollar et 3,27 LT pour un euro atteints lundi à la mi-journée.

Cette décision, réclamée depuis des semaines par les marchés, vient défier la position du gouvernement turc, qui a répété son hostilité à tout recours à l'arme des taux par crainte d'affecter la croissance et de creuser les déficits publics déjà très élevés du pays (+ de 7%).

Juste avant le coup d'envoi de la réunion d'urgence de mardi soir, M. Erdogan avait mis en garde la banque, en principe indépendante, contre les conséquences d'une telle décision.

"Je suis opposé à une hausse des taux d'intérêt, comme je l'ai toujours été", avait-il déclaré à la presse juste avant de prendre l'avion pour une visite en Iran. "Ils seront tenus pour responsables de tout ce qui peut arriver (...) nous allons voir", avait lancé le chef du gouvernement.

Cette mesure a réjoui les analystes, qui considéraient depuis des semaines une hausse des taux comme seule capable de mettre un terme à la chute de la livre, qui commence à sérieusement affecter la bonne santé économique du pays.

Soulagement

"La banque centrale semble maintenant avoir compris le besoin de taux d'intérêt élevés pour combattre la croissance rapide des crédits et les tensions évidentes sur la balance des paiements", s'est félicité Neil Shearing, de la firme londonienne Capital Economics, "c'est bonne nouvelle".

Pour sa part, Gillian Edgeworth, de UniCredit Research, a salué l'indépendance de la banque centrale turque et souligné que sa décision constituait un "revirement".

Dans la matinée, le gouverneur de la banque centrale Erdem Basci avait ouvert la voie à ce changement de pied en assurant que son institution "n'hésitera(it) pas à prendre des mesures durables pour resserrer sa politique monétaire si c'est nécessaire".

Depuis la mi-2013, la livre a perdu plus de 30%.

Frappée comme les monnaies des autres pays émergents par le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), elle subit de plein fouet depuis plus d'un mois les effets de la crise politique causée par le scandale de corruption qui éclabousse le régime islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.

Depuis des semaines, la banque centrale a tenté vainement de soutenir la livre en injectant des liquidités par voie d'adjudication. Elle est même intervenue jeudi directement sur les marchés, pour la première fois depuis deux ans, sans plus de résultat.

Malgré le consensus des analystes en faveur d'une hausse des taux, la banque s'était jusque-là refusée à y recourir, sous les pressions répétées du gouvernement.

Depuis des semaines, tous les ministres ont multiplié les mises en garde contre toute hausse des taux, évoquant une crise "passagère".

"L'économie turque est robuste et continue de se développer de façon durable", avait lui-même assuré mardi M. Erdogan devant les députés de son parti.

Nouveau signe de l'urgence de la situation, M. Basci a annoncé mardi une révision à la hausse de sa prévision d'inflation pour l'année 2014, de 5,3% à 6,6%, se rapprochant ainsi des estimations de la plupart des analystes.

Si le gouvernement turc persiste pour l'instant à maintenir à 4% sa prévision de croissance pour 2014, la plupart des analystes l'ont déjà revue à la baisse et anticipent un ralentissement de l'activité. Les plus pessimistes agitent même le spectre de la grave crise financière de 2000-2001, qui avait nécessité une intervention urgente du Fonds monétaire international (FMI).
(AFP, 28 janvier 2014)

La chute de la livre ravive le spectre de la crise financière de 2000-01

C'était il y a treize ans déjà et Ahmet Yilmaz pensait avoir définitivement oublié. Mais la chute de la livre turque provoquée par le scandale politico-financier qui agite son pays a ravivé chez lui le cauchemar de la grande débâcle financière de 2001.

"J'ai pas mal d'amis qui, à l'époque, avaient été obligés de fermer leurs commerces à cause de la crise. Leurs familles ont été dévastées et certains se sont même suicidés à cause de leurs dettes", se souvient ce vendeur de cigarettes de l'avenue Istiklal, la grande artère commerçante d'Istanbul.

"Aujourd'hui, j'ai peur que ça recommence", ajoute-t-il, "parce que l'atmosphère est un peu la même qu'à l'époque".

Après dix ans d'une prospérité exemplaire, l'inquiétude est de retour dans les milieux économiques et financiers turcs. La Bourse recule et, surtout, la monnaie turque n'en finit plus de dégringoler, toutes deux victimes de la tempête qui souffle sur le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Depuis cinq semaines, la livre (LT) a perdu plus de 10% de sa valeur face au dollar et à l'euro et rien ne semble pouvoir enrayer sa chute. Du jamais vu depuis le catastrophe financière de 2000-2001. A l'époque, la monnaie avait dévissé de 40% en quelques jours, sur fond de corruption, déjà. La Turquie avait été repêchée au bord du gouffre par une intervention urgente du FMI.

Rien de tel pour l'instant. Mais les nuages s'accumulent et les prévisions sont sombres, malgré les assurances du gouvernement qui répète que l'orage n'est que "passager".

"Nous avons connu ça il y a quelques années. Quand le dollar monte, ce n'est pas bon pour nos affaires", maugréé Oncel Kalkan au milieu des cartons de son petit magasin de chaussures.

"Il peut se passer trois jours sans que nous vendions quoi que ce soit", lâche-t-il, "notre chiffre d'affaires a baissé de 70% depuis le 17 décembre".

Ce jour-là, des dizaines de patrons, hommes d'affaires, hauts fonctionnaires et élus proches du pouvoir islamo-conservateur ont été arrêtés pour corruption, fraude et blanchiment. Depuis, le tumulte n'en finit plus et M. Erdogan paraît fragilisé comme jamais depuis son arrivée au pouvoir en 2003.

A quelques mois des scrutins municipaux de mars et présidentiel d'août, son principal argument de vente électoral, la bonne santé économique du pays, est battu en brèche.

Nuages

"La période est difficile depuis un petit moment. Nos ventes baissent depuis quelques mois", constate Maril Akdemir. "L'an dernier, personne n'a atteint ses objectifs", déplore cette bijoutière, "nous sommes frappés par une crise économique qui ne dit pas son nom".

Comme celle des autres pays émergents, l'économie turque, très dépendante des investissements étrangers, est déjà fragilisée depuis la mi-2013 par le resserrement de la politique monétaire américaine.

L'instabilité politique causée par la crise qui secoue le sommet de l'Etat a aggravé les inquiétudes autour des faiblesses du pays, comme son fort déficit public (plus de 7%) et son inquiétante inflation (+6,2% en 2012 et +7,4% en 2013).

De nombreux analystes ont d'ores et déjà révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour cette année, que le gouvernement persiste à maintenir inchangées à 4%.

"Ceux qui ont placé leur confiance dans les performances et la stabilité à long terme de la Turquie ne le regretteront pas", a assuré cette semaine à Davos le vice-Premier ministre en charge de l'économie, Ali Babacan.

"Depuis que le dollar augmente, les investisseurs sont nerveux. Ils ne savent plus où placer leur argent", rectifie le bijoutier Ahmet Argin, "nous perdons plein d'opportunités".

Même les touristes à forte devise ne sont pas là pour compenser. La Turquie figure pourtant dans le top 10 des pays les plus fréquentés de la planète avec plus de 32 millions de visiteurs en 2013. Mais les professionnels du secteur assurent n'en avoir tiré aucun bénéfice.

"Cela aurait eu un effet positif si nous étions en été, quand la plupart des touristes sont là. Mais nous sommes en pleine morte saison", rouspète Mustafa Coban, un vendeur de tapis.

De toute façon, ajoutent certains commerçants, la fronde antigouvernementale de juin dernier et la sévère répression qu'elle a entraînée ont définitivement écorné l'image du pays.

"Le nombre de touristes a chuté depuis les manifestations", affirme M. Argin, "la période est très mauvaise depuis". La politique, encore.
(AFP, Dilay GUNDOGAN, 26 janvier 2014)

TÜSİAD head to Erdoğan: Accusation of treason unacceptable

The president of the Turkish Industrialists and Businessmen's Association (TÜSİAD) strongly criticized Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan for the latter’s remarks in which the prime minister accused TÜSİAD of treachery following the business group’s issuance of a strong warning to the government in which it said foreign investment would not come to a country in which there is no respect for the rule of law.

Speaking at a party rally in Ankara on Friday, Erdoğan lashed out at the TÜSİAD head for what he says is portraying a negative picture of the Turkish economy.

“Saying that foreign direct investment will not be made in Turkey is treachery,” Erdoğan said as he targeted the business group and its president.

In the strongest warning yet to the government from a business group, the TÜSİAD president said on Thursday that foreign investment will not be made in a country in which there is no respect for the rule of law, where legal codes conflict with European Union rules, public procurement laws have been amended dozens of times and companies are pressured through tax fines.

Speaking at the 44th TÜSİAD General Assembly in İstanbul, the association's president, Muharrem Yılmaz, told members that Turkish businesspeople are uneasy about the controversial Supreme Board of Judges and Persecutors (HSYK) bill that will subordinate the judiciary to government control.

“We are very concerned about a proposed bill to restructure the HSYK,” he said, stressing that the real solution should focus on a constitutional amendment that will insure the judiciary's independence and compliance with the EU's Copenhagen criteria.

Yılmaz underlined that Turkey has been giving the impression of being a country where the rule of law cannot overcome corruption claims, dealing a blow to investor confidence.

After Erdoğan came up with the accusation of treachery, TÜSİAD President Yılmaz harshly criticized the prime minister over the language he used and said no one could question his patriotism.

“I was shocked and very saddened by Mr. Prime Minister’s remarks. I have worked for this country my entire life. I represent a business association which contributes greatly to the Turkish economy,” said Yılmaz during a televised interview on CNN Türk late on Friday.

He said many foreign companies are members of the association he represents and that they would criticize him one day if he fails to provide the proper information on the recent state of Turkey’s economy. “Those companies produce more than half of the Turkish economy. I'm working hard to convince them to invest more,” Yılmaz said.

The TÜSİAD president warned that Erdoğan’s inflammatory remarks lead to resentment among significant segments of society and deepen polarization. “Use of the label ‘traitor’ should not be so easy,” Yılmaz said in reference to Erdoğan’s frequent appeal to the notion when he criticizes his opponents.

The TÜSİAD president's Thursday warning about the government's mishandling of the ongoing corruption investigations, the third since a corruption scandal hit Turkey on Dec. 17, indicates a growing worry in the Turkish business community over the prospect that the Turkish economy will be hurt by growing political uncertainty as the government tries to derail investigations with the reassignment of police and members of the judiciary en masse, as well as changing the laws pertaining to the judiciary.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 24, 2014)

La chute de la livre turque s'accélère

La livre turque a accéléré jeudi sa dégringolade face au dollar et à l'euro malgré la première intervention directe de la banque centrale en deux ans, signe de l'inquiétude croissante des marchés face à la persistance de la crise politique en Turquie.

Deux jours à peine après sa décision de ne pas augmenter ses taux d'intérêt, l'institution monétaire est entrée en scène "puissamment" dans la matinée alors que la devise nationale (LT) s'approchait de la barre des 2,30 LT pour un dollar et franchissait celle des 3,13 LT pour un euro, nouveaux plus bas historiques.

Cette opération d'urgence a permis d'enrayer quelques heures la chute de la livre, qui s'échangeait en début d'après-midi à 2,2690 LT pour un dollar et à 3,0951 LT pour un euro. Mais en fin de séance, la devise turque est repartie nettement à la baisse, à 2,2915 LT pour un dollar et 3,1363 LT pour un euro.

 Sur la même tendance, le principal indice de la bourse d'Istanbul a dévissé de 2,88% à 65.429, 29 points à la clôture.

Déjà fragilisée depuis l'été par le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), la monnaie turque subit de plein fouet depuis plus d'un mois les effets de la tempête politique provoquée par le scandale de corruption qui éclabousse le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

Depuis le 17 décembre, la livre a ainsi perdu plus de 10%, enfonçant presque chaque jour son cours plancher face aux devises européenne et américaine.

Dans un communiqué sec, la banque centrale (CBRT) a justifié son intervention sur les marchés des changes par des "développements inquiétants sur les prix".

Selon les estimations des analystes, l'institution financière a puisé pour la seule journée de jeudi entre 1,5 et 2,3 milliards de dollars dans ses réserves.

Mais, si elle a souligné l'urgence de la situation, cette opération ne devrait pas suffire à modifier la tendance baissière de la monnaie turque, jugent les analystes.
(AFP, 23 janvier 2014)

La Berd revoit à la baisse ses prévisions de croissance en Turquie

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a revu à la baisse mardi ses prévisions pour la Turquie, empêtrée dans une grave crise politique, et estimé que la reprise resterait lente dans sa zone d'intervention.

La prévision de croissance de la Turquie a été abaissée de 0,3 point à 3,3% pour cette année, ce qui représenterait un ralentissement après les 3,7% estimés pour 2013.

Le retentissant scandale de corruption visant le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui a déjà provoqué la démission de trois ministres, a fait chuter la livre turque face aux grandes monnaies et grimper le coût d'emprunt.

"La forte incertitude politique actuelle et la décision de la Fed de mettre fin progressivement à sa politique d'assouplissement quantitatif en décembre ont renouvelé les pressions sur la monnaie et augmenté la prime de risque supportée par le pays", estime la Berd.

Au-delà de la Turquie, la Berd prévoit une croissance économique de 2,7% cette année après 2,0% en 2013 dans l'ensemble des pays d'Europe de l'Est, d'Asie centrale et du sud de la Méditerranée dont elle s'occupe.

C'est un tout petit peu moins bien que les 2,8% qu'elle avait anticipés pour 2014 lors de ses dernières prévisions en novembre dernier.

"L'économie mondiale montre des signes de plus en plus positifs, en particulier dans les pays les plus avancés. Mais la région d'intervention de la Berd n'est pas sortie de l'auberge et reste confrontée à de nombreuses difficultés", estime l'économiste en chef de l'institution, Erik Berglof.

Nombre de pays risquent en effet de souffrir d'un assèchement des capitaux en raison du resserrement de la politique monétaire des États-Unis. Après plus de cinq ans de soutien massif à l'économie américaine, la Réserve fédérale (Fed) a commencé en janvier à réduire le montant de son soutien monétaire.

D'un autre côté, les prévisions de la Berd sont plus optimistes pour la zone de l'Europe centrale et de la Baltique, grâce au soutien monétaire et à l'amélioration du marché du travail en Hongrie et en Pologne.

La Berd a été fondée en 1991 pour favoriser le passage des pays de l'ex-bloc soviétique à l'économie de marché et intervenait ainsi à l'origine dans les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale, avant d'étendre récemment ses interventions au sud de la Méditerranée.
(AFP, 21 janvier 2014)

La banque centrale maintient ses taux inchangés, la livre turque chute

Le comité de politique monétaire de la Banque centrale turque a décidé mardi de maintenir inchangés ses principaux taux d'intérêt malgré la dégringolade continue de la livre turque (LT), sur fond de crise politique en Turquie.

Cette décision, attendue, a immédiatement été sanctionnée par une nouvelle baisse de la devise nationale, qui s'échangeait en début d'après-midi à 2,25 LT pour un dollar et à 3,05 LT pour un euro, nouveaux plus bas historiques.

Un communiqué publié au terme d'une réunion du comité précise qu'"il a été décidé de maintenir inchangé à 7,75% le taux de prêt à un jour, à 4,5% le taux repo à une semaine et à 3,5% le taux de financement à un jour".

Sous la pression du gouvernement, l'institution a privilégié sans grand succès des interventions directes sur le marché, pour plusieurs centaines de millions de dollars par jour, pour tenter d'enrayer la chute de la monnaie, qui a perdu près de 25% depuis le début de 2013.

Déjà victime depuis l'été des craintes de resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), la monnaie turque a accéléré sa chute depuis la mi-décembre, en raison de la crise politique suscitée par le vaste scandale de corruption qui éclabousse le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.
(AFP, 21 janvier 2014)

Le "miracle économique" turc menacé par la crise politique

Pendant dix ans, ses performances économiques étonnantes ont placé la Turquie dans le peloton de tête des pays émergents. Mais la conjoncture mondiale et, surtout, la grave crise politique qui fait vaciller son gouvernement menacent de sonner le glas de cette "success story".

Depuis son éclosion le 17 décembre, un retentissant scandale de corruption visant le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a fait plonger les marchés financiers et la monnaie nationale, et menace désormais les objectifs de croissance du pays.

Les prévisions des analystes ne sont guère plus réjouissantes. Au plus bas face au dollar et à l'euro, la livre turque (LT) devrait continuer à dégringoler.

Et le récent resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine fait planer le spectre d'un assèchement des investissements étrangers sur une économie déjà affectée par de forts déficits publics.

"Ajoutez à tout cela un fort risque politique: des affaires de corruption, des rumeurs de coups d'Etat et des inquiétudes sur les attaques du gouvernement contre l'indépendance de la justice (...) et vous comprendrez que la situation financière de la Turquie peut s'aggraver très vite", résume Kathleen Brooks, du site de trading en ligne Forex.com.

Incontestablement, l'image de la Turquie a pâli aux yeux de nombreux investisseurs.

Le principal indice de la bourse d'Istanbul a perdu 20% sur un an, la livre turque a enfoncé la barre symbolique des 3 LT pour un euro et des 2,2 LT pour un dollar, et les taux d'intérêt à dix ans culminent à plus de 10%, plus que dans la fragile Grèce voisine.

Le scandale en cours vise deux des piliers du succès économique turc depuis l'accession du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan en 2002: sa stabilité politique et les secteurs de la banque et des travaux publics.

Plusieurs dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches du gouvernement ont été inculpés et parfois incarcérés pour corruption, blanchiment d'argent et fraudes sur les marchés publics et des ventes frauduleuses d'or à l'Iran sous embargo.

Directement menacé, le Premier ministre a engagé des purges massives dans sa police et sa justice, accusées d'abriter le coeur d'un "complot" ourdi par la confrérie d'un prédicateur musulman, Fethullah Gülen, contre tout le pays.

"Cette organisation et ses alliés dans les médias essaient de porter un coup à l'économie, de faire monter les taux d'intérêt, de saboter notre politique énergétique et de salir l'image de la Turquie", a accusé cette semaine M. Erdogan.

Le gouvernement s'efforce de rassurer les milieux économiques. Son ministre des Finances Mehmet Simsek a admis la possibilité d'un ralentissement "momentané" mais pas plus. Car, dit-il, "les fondamentaux de la Turquie restent solides".

Risque de "dépression"

Même loin des plus de 8% en 2010 et 2011, la prévision de croissance pour 2014 atteint 4%. L'inflation reste forte, 7,4% en 2013, et le taux de chômage élevé, à près de 10%. Mais en-deçà de leur niveau d'il y a quelques années.

Pour l'économiste Inan Demir, de la Finansbank, les nuages s'accumulent sur l'économie turque, très dépendante des capitaux étrangers.

Le déficit des comptes courants du pays, plus de 7% du produit national brut, constitue la "principale menace", juge M. Demir.

"La crise actuelle a déjà sérieusement affecté la confiance" des consommateurs, note-t-il. Et la dégringolade de la livre pourrait affecter les investissements des entreprises et "ralentir l'activité économique jusqu'à la dépression".

Les analystes de Capital Economics insistent, eux, sur les risques d'une remise en cause, par un régime aux abois, des réformes bancaires, fiscales et politiques menées ces dernières années pour satisfaire aux normes démocratiques européennes.

"Si le gouvernement rechute, les conséquences pourraient être très sévères" sur l'économie, a averti la firme londonienne dans une note récente.

Mardi, tous les regards seront tournés vers la banque centrale turque, dont le comité de politique monétaire doit se prononcer sur une éventuelle hausse des taux d'intérêt pour soutenir sa livre.

Sous la pression du gouvernement, elle s'y est jusque-là refusé, par crainte d'affecter la croissance et d'accroître les déficits. Mais beaucoup d'analystes jugent qu'elle ne pourra plus l'éviter très longtemps.

"Les problèmes s'accumulent pour la Turquie et il n'y a aucune amélioration en vue", conclut Kathleen Brooks, ajoutant qu'"il y a fort à craindre que les investisseurs se méfient encore longtemps de la livre turque".
(AFP, 19 janvier 2014)

La livre turque poursuit sa chute, sur fond de scandale

La monnaie turque a poursuivi sa chute mardi en franchissant pour la première fois de son histoire la barre symbolique des trois livres turques (TL) pour un euro, en plein scandale politico-financier visant le gouvernement turc.

Tout au long de la journée, la livre a fait le yo-yo autour des 3 TL pour un euro, avant de se reprendre pour terminer à 2,9883 TL pour un euro. Elle a conclu la séance à 2,1832 TL pour un dollar, après avoir frôlé son plus bas en-dessous de 2,19 TL pour un dollar.

Dans le même temps, le principal indice de la Bourse d'Istanbul (le BIST 100) est resté relativement stable, cédant 0,02% à 68.072,50 points.
 Déjà victime de la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale américaine (Fed) depuis l'été dernier, la devise turque a accéléré sa chute depuis le début du scandale de corruption qui éclabousse le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

La monnaie turque a perdu plus de 8% de sa valeur depuis la mi-décembre, provoquant l'inquiétude des milieux économiques turcs qui redoutent l'impact de cette affaire sans précédent sur la croissance de leur pays.

Même s'il a concédé que la crise politique qui agite le sommet de l'Etat turc pouvait avoir des répercussions économiques et financières à court terme, le gouvernement turc a maintenu à 4% ses prévisions de croissance pour l'année 2014.

"Nous prévoyons la poursuite de la réduction des déficits extérieurs de la Turquie dans la période à venir, en raison de la chute de la livre et de l'affaiblissement probable de la demande intérieure, conjugués à la reprise mondiale de l'économie", a commenté l'analyste Deniz Cicek, de la Finansbank.

Les agences de notation financière Fitch's et Moody's ont confirmé la semaine dernière leur note attribuée à la Turquie mais ont mis en garde contre les effets économiques de la crise politique actuelle si elle venait à se prolonger.
(AFP, 14 janvier 2014)

La mort d'une jeune mère de 14 ans secoue la Turquie

Le décès d'une jeune fille turque de 14 ans, mère de deux enfants dont le dernier était décédé peu après la naissance, secoue le pays. Le cadavre de la jeune Kader, originaire de la province de Siirt (sud-est de la Turquie), présente une blessure par balle, annoncent différents médias locaux lundi.

La famille de son mari, chez qui le corps a été découvert, affirme que Kader s'est elle-même donnée la mort après le décès de son deuxième enfant peu après l'accouchement.Une autopsie doit désormais apporter plus de clarté quant à l'origine du décès. Le ministère public turc a entamé une enquête.

La jeune fille avait été mariée à l'âge de 11 ans, et avait accouché d'un premier enfant un an plus tard. Sa deuxième grossesse a suivi peu de temps après, alors que son mari devait remplir des obligations militaires. Le bébé est mort peu après l'accouchement.

La corps sans vie de la maman a été découvert vendredi dernier dans la maison de ses beaux-parents. L'ordre des avocats, cité par les médias, estime qu'une mariée turque sur quatre est encore elle-même une enfant. (Belga, 13 janvier 2014)

L'inflation à 7,4% en 2013, nettement au-dessus des prévisions

L'inflation a atteint 7,4% au cours de l'année 2013 en Turquie, au-dessus des prévisions de la banque centrale et du gouvernement qui anticipaient une hausse des prix de 6,8% seulement, a annoncé vendredi l'institut turc de la statistique (Tüik).

L'indice des prix a progressé de 0,46% au mois de décembre, essentiellement à cause de la hausse des prix de l'alimentation et des transports, a précisé l'institut.

L'inflation a dépassé toutes les prévisions en raison essentiellement de la chute de la devise turque, touchée de plein fouet depuis l'été par le resserrement monétaire annoncé par la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a frappé tous les pays émergents.

Cette crise, qui a vu la livre turque (TL) perdre plus de 15% depuis janvier, avait contraint la banque centrale turque et le gouvernement à réviser ses prévisions d'inflation de 6,2% à 6,8% pour 2013 et de 5% à 5,3% pour 2014.

En 2012, l'inflation avait atteint 6,2% en Turquie.

"Nous nous attendons à ce que l'affaiblissement continu de la monnaie se reflète de plus en plus dans les chiffres de l'inflation", a commenté Gökçe Celik, économiste à la Finansbank, citant notamment les prix du gaz et de l'électricité, liés aux fortes importations d'énergie.

"En outre, nous pensons que la pression à la baisse sur la TL va s'intensifier alors que les tensions politiques actuelles s'ajoutent à l'évaluation déjà négative provoquée par les importants déséquilibres extérieurs de la Turquie dans un environnement de mouvements de capitaux très volatiles", a ajouté Mme Celik.

Depuis le 17 décembre, la devise turque subit, comme la bourse d'Istanbul, le contrecoup du scandale de corruption qui fait tanguer le gouvernement du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, à la veille des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.

Après avoir atteint son plus bas niveau historique à 2,18 TL pour un dollar jeudi, la livre s'échangeait vendredi à la mi-journée à 2,1737 TL pour un dollar, tandis que le principal indice de la bourse stambouliote reculait de 0,39% à 66.726,25 points.
(AFP, 3 janvier 2014)

La Turquie approuvera en juin son projet de deuxième centrale nucléaire

Le Parlement turc doit formellement approuver en juin le projet de construction d'une centrale nucléaire, à Sinop sur les bords de la mer Noire, confiée à un consortium franco-japonais, a annoncé vendredi le ministre turc de l'Energie.

La Turquie devrait posséder entre "35 et 49% des actions sur la centrale nucléaire", a précisé Taner Yildiz dans un communiqué.

En mai, les Premiers ministres turc et japonais, Recep Tayyip Erdogan et Shinzo Abe, avaient signé l'accord intergouvernemental pour la construction de la deuxième centrale nucléaire du pays pour un montant de 22 milliards de dollars (plus de 16 milliards d'euros).

Le chef du gouvernement turc avait accordé sa confiance au Japon en dépit de l'accident de Fukushima en 2011.

Le groupement industriel vainqueur réunit Mitsubishi Heavy Industries (MHI), son compatriote Itochu et l'énergéticien français GDF-Suez, qui sera chargé de l'exploitation du site, auxquels devrait se joindre ultérieurement une entreprise turque.

Areva fournira pour sa part avec MHI les quatre réacteurs de moyenne puissance (1.100 mégawatts) Atmea-1 qui équiperont la centrale, développés par leur coentreprise.

Le calendrier retenu prévoit le début des travaux de construction en 2017, pour une mise en service des quatre tranches étalée entre 2023/2024 et 2028.

Ce projet de centrale figure au menu des entretiens que M. Erdogan doit avoir avec le président français François Hollande, annoncé les 27 et 28 janvier pour sa première visite officielle en Turquie.
(AFP, 3 janvier 2014)

La livre turque à son plus bas historique face au dollar, sur fond de scandale

La monnaie turque a chuté jeudi à son plus bas niveau historique face au dollar, à 2,1778 livres (TL) pour un dollar, victime du scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

La devise turque était également en recul face à l'euro, à 2,9879 TL pour un euro, proche de la barre symbolique des 3 livres pour un euro, tandis que le principal indice de la bourse d'Istanbul (BIST 100) perdait 1,91% à 66.503,69 points à la mi-journée.

La monnaie turque et la bourse d'Istanbul ont subit la semaine dernière une sévère dégringolade, directement victimes de la crise qui secoue le sommet de l'Etat turc après l'incarcération d'une vingtaine de personnalités réputées proches du pouvoir pour des faits de corruption et la démission de trois ministres.

Déjà malmenée par les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui affectent tous les pays émergents, la devise turque avait déjà atteint un bas niveau historique la semaine dernière, tandis que le BIST 100 avait reculé de plus de 8%.

La livre comme la bourse ont rebondi lundi mais ont repris leur baisse dès mardi, à la veille de la fermeture du 1er janvier.

Le vice-Premier ministre en charge de l'économie Ali Babacan s'est efforcé une nouvelle fois jeudi de rassurer les marchés en assurant que cette crise n'était que passagère.

"C'est une situation temporaire. Elle est liée à des considérations politiques", a-t-il déclaré lors d'une allocution devant une organisation patronale proche du pouvoir.

Mardi, M. Babacan avait maintenu sa prévision de croissance à 4% pour l'année 2014, en dépit de l'inquiétude de nombreux patrons turcs qui redoutent son impact négatif sur l'économie du pays.
(AFP, 2 janvier 2014)

Début des exportations de brut du Kurdistan d'Irak vers la Turquie

Le Kurdistan irakien a commencé à exporter ses premiers barils de pétrole brut vers la Turquie, en dépit du conflit sur le partage de ses revenus qui oppose la région autonome au pouvoir central de Bagdad, a annoncé lundi le ministre turc de l'Energie.

"Le flux de brut entre l'Irak et (le port turc de) Ceyhan a démarré et il est stocké dans des citernes", a déclaré le ministre Taner Yildiz devant la presse turque.

M. Yildiz a toutefois immédiatement précisé que ces premiers barils ne seraient pas vendus sur les marchés internationaux sans le feu vert du gouvernement irakien, qui insiste pour contrôler directement toutes les exportations de matières premières de son territoire.

Un haut responsable du ministère turc de l'Energie a confirmé à l'AFP que ces livraisons de brut étaient les premières effectuées par la région autonome du Kurdistan irakien via un oléoduc reliant Kirkouk (sud) à Ceyhan par lequel Bagdad ne faisait transiter jusque-là que du pétrole pompé dans la partie sud de son territoire.

Afin de diversifier son approvisionnement en énergie, très largement dépendant de la Russie et de l'Iran, la Turquie a engagé depuis plusieurs mois des négociations avec le Kurdistan irakien.

Le projet de contrat entre Ankara et le Kurdistan irakien prévoit notamment la construction d'un nouvel oléoduc d'une capacité de 300.000 barils par jour, soit une petite portion des quelque 2,25 millions de barils/jour exportés par l'Irak le mois dernier.

Ces discussions ont suscité la grogne du pouvoir central à Bagdad, en conflit avec Erbil notamment au sujet du partage des revenus de l'exploitation des hydrocarbures.

Le mois dernier, le gouvernement irakien s'était déclaré "optimiste" sur une issue positive à cette querelle.
 Outre ses liens économiques, le gouvernement turc a renforcé sa coopération politique avec le Kurdistan irakien alors que les pourparlers de paix engagés il y a un an entre Ankara et les rebelles Kurdes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont au point mort.
(AFP, 2 janvier 2014)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Hollande en avocat ardent des relations d'affaires franco-turques

Le président François Hollande a appelé mardi les milieux d'affaires français et turcs à doper les échanges commerciaux entre les deux pays, après avoir tenté de tourner la page de relations politiques exécrables sous la présidence de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.

"En 2013, plus de 15 milliards de contrats ont été conclus", s'est félicité le chef de l'Etat français devant un parterre d'hommes et de femmes d'affaires français et turcs réunis dans un grand hôtel d'Istanbul, au second jour de sa visite en Turquie.

"Et c'était avant même ma visite, alors imaginez ce que ce sera après", a-t-il plaisanté en réitérant son objectif de porter les échanges bilatéraux à 20 milliards d'euros annuels.

Ce chiffre est "facilement atteignable", a approuvé son homologue turc Abdullah Gül, relevant que le niveau des échanges russo-turcs était deux fois supérieur.

"En cinq ans, on peut y arriver par des investissements croisés, des échanges plus nombreux, des coopérations concrètes dans tous les domaines", a abondé le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui accompagnait le président Hollande dans cette visite d'Etat qualifiée d'"historique" par les dirigeants turcs, vingt-deux ans après celle de François Mitterrand.

Arnaud Montebourg a fustigé l'attitude de Nicolas Sarkozy, foncièrement opposé à une entrée de la Turquie dans l'Union européenne, estimant qu'elle avait entraîné "une période de glaciation" dans la relation.

En termes plus diplomatiques, François Hollande a fait valoir devant les milieux d'affaires franco-turcs le climat de "confiance" qu'il s'efforce de restaurer depuis son arrivée au pouvoir afin de surmonter les "tensions" et les "temps morts" du passé.

"Nous ne sommes pas d'accord sur tout" mais "depuis deux ans, le climat politique a changé", a-t-il déclaré, soulignant ne pas pouvoir "admettre que la France qui représentait en 2002 6% des parts de marché en Turquie, soit tombée à 3% en 2012".

François Hollande a ainsi longuement vanté les mérites de la Turquie dont les progrès économiques suscitent "l'admiration de la France", chantant parallèlement les louanges de l'industrie française dans les domaines des énergies nucléaire ou renouvelables, des transports ou de l'agroalimentaire.

Investir en France

Lundi, les ministres français et turcs ont signé une série de déclarations d'intentions et d'accords dans ces domaines et dans celui de la lutte contre les contrefaçons.

L'un d'eux portait sur le projet franco-japonais de la centrale nucléaire de Sinop, dont GDF-Suez pourrait devenir l'exploitant, le groupe énergétique projetant également de construire une nouvelle centrale thermique en Turquie.

"C'est le bon moment pour faire des affaires en Turquie", a confirmé le patron de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, l'un des 40 dirigeants économiques et d'entreprise français qui accompagnaient le président français dans son périple turc. Selon lui, "le réchauffement des relations favorise la coopération économique".

Et comme il le fait lors de chacun des ses déplacements à l'étranger et tout particulièrement dans les pays émergents, François Hollande a lancé cet appel aux hommes d'affaires turcs, "venez investir en France !", promettant que "toutes les facilités (leur) seront données" notamment pour la délivrance de visas.

En termes tout aussi diplomatiques, le président turc s'est félicité que les "obstacles" qui s'opposaient à ce renouveau de la relation économique ait été "supprimés" par la visite de François Hollande, tentant pour sa part de rassurer les investisseurs français.

"Parfois il y a des débats politiques un peu rudes (en Turquie) mais aucun ne peut remettre en cause la stabilité" du pays tout comme "aucune insécurité ne peut menacer son équilibre macro-économique", a soutenu M. Gül.

Depuis quelques semaines, son pays est secoué par un scandale politico-financier sans précédent qui éclabousse le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 et inquiète les marchés financiers.
(AFP, 28 janvier 2014)

A Ankara, Hollande prudent sur l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le président français François Hollande a soutenu lundi du bout des lèvres le lent et très controversé processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), que son homologue Abdullah Gül lui a demandé de ne plus bloquer.

"Inutile d'ajouter quelque peur que ce soit, le peuple français sera de toute façon consulté" par référendum, a tenu à rappeler le chef de l'Etat français au premier jour d'une visite d'Etat de quarante-huit heures, sans précédent depuis celle de François Mitterrand en 1992.

Contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, farouchement hostile à l'intégration de la Turquie, un pays de 75 millions d'habitants à très forte majorité musulmane, M. Hollande s'est montré très prudent sur cette perspective.

Rappelant qu'il avait approuvé en 2004 la décision de l'un de ses prédécesseurs, Jacques Chirac, d'engager ces négociations, il a toutefois souligné qu'"aucune date" n'était encore prévue pour la fin de ce processus.

Sur les 35 "chapitres" d'adhésion à l'UE, seuls 14 ont été ouverts depuis 2004. Après trois ans de paralysie, le processus d'intégration d'Ankara a repris à l'automne dernier, après la levée du veto français sur l'ouverture du chapitre consacré aux politiques régionales.

"Nous attendons de la France qu'elle n'apporte pas de blocage politique" à ce processus, a lancé d'entrée lundi M. Gül à son invité.

"Depuis que M. Hollande a pris ses fonctions, nous avons vu que la France à une attitude très positive à l'égard de ce processus d'adhésion (...) et nous en sommes très satisfaits", a-t-il ajouté.

A l'heure où la Turquie se débat depuis plus d'un an dans une crise politique majeure, François Hollande a rappelé que ce "processus doit continuer avec les sujets les plus difficiles", citant la "séparation des pouvoirs" et "l'indépendance de la justice".

Ces dernières semaines, le régime du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, est éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent qui a contraint trois ministres à la démission et précipité un remaniement ministériel d'ampleur, à la veille des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.

Génocide et Rattrapage économique

Le chef du gouvernement turc a durement répliqué par des purges sans précédent dans les milieux judiciaires et policiers et en engageant une réforme judiciaire controversée qui a suscité de nombreuses critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger.

C'est avec la même prudence que M. Hollande a abordé un autre sujet qui fâche entre les deux pays, les massacres de centaines de milliers d'Arméniens commis en 1915-1916 commis par l'empire ottoman, sur les cendres desquelles s'est créée la Turquie moderne.

"Le travail de mémoire est toujours douloureux, mais doit être fait", a-t-il estimé devant M. Gül, dont le pays refuse catégoriquement de reconnaître à ces événements le caractère de génocide.

Interrogé sur une éventuelle nouvelle loi française réprimant la négation du génocide, le chef de l'Etat français, qui en avait promis l'adoption, a assuré que la France "fera le droit et rien que le droit", sans autre précision.

Les relations franco-turques ont été émaillées de crises à répétition depuis l'adoption en 2001 par le Parlement français d'une loi reconnaissant le génocide arménien, suivie de tentatives législatives avortées pour en réprimer la négation.

La dernière en date, adoptée en décembre 2011 par le Parlement avec le soutien du précédent président français Nicolas Sarkozy, a été invalidée en février par le Conseil constitutionnel.

La position française a dans le passé eu de lourdes conséquences sur la position économique de la France en Turquie, dont M. Hollande a fait une des priorités de son déplacement.

"Notre présence est élevée mais nous ne sommes pas au niveau qui est souhaité, et par la Turquie, et par la France (...) nous devons atteindre 20 milliards d'euros d'échanges commerciaux", a dit le président français, qui doit rencontrer mardi à Istanbul des patrons français et turcs.

Conséquence du refroidissement des relations sous l'ère Sarkozy, la part de marché française en Turquie a chuté de 6 à 3% entre 2009 et 2012 alors que cette puissance émergente a vu son PIB par habitant tripler entre 2002 et 2012.

Ce déplacement en Turquie est le premier de M. Hollande depuis l'annonce samedi de sa rupture avec sa compagne Valérie Trierweiler, arrivée elle-même dans la nuit de dimanche à lundi en Inde où elle doit apporter son soutien à l'ONG Action contre la faim (ACF).
(AFP, 27 janvier 2014)

Hollande lundi en Turquie, un pays en pleine crise politique

François Hollande est attendu lundi en Turquie pour une visite d'Etat de deux jours, la première d'un président français depuis 22 ans, qui s'annonce délicate sur fond de relations bilatérales houleuses et de profonde crise politique à Ankara.

Pour le chef de l'Etat, ce déplacement qui succède à celui de François Mitterrand en 1992 et sera son premier à l'étranger depuis l'annonce de sa séparation avec sa compagne Valérie Trierweiler, doit être l'occasion de raviver une relation politique et surtout économique en panne.

D'où la présence à ses côtés de sept ministres, parmi lesquels Laurent Fabius (Affaires étrangères), Arnaud Montebourg (Redressement productif) ou Jean-Yves Le Drian (Défense), et d'une délégation de responsables économiques et d'entreprises d'une quarantaine de membres.

Nicolas Sarkozy avait fait de son hostilité à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne un argument de politique intérieure, provoquant la fureur du Premier ministre turc, l'islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Le vote de lois françaises reconnaissant le génocide arménien ou réprimant sa négation a également lourdement pesé sur la relation.

Une période de glaciation s'en est suivie, plombant aussi les échanges commerciaux. La part de marché française en Turquie a chuté de 6 à 3% entre 2009 et 2012 alors que cette puissance émergente a vu son PIB par habitant tripler entre 2002 et 2012. Sur ce point, explique-t-on dans l'entourage du président français, Paris entend donc se livrer à "un travail de rattrapage".

C'est le message que délivrera François Hollande aux milieux d'affaires turcs qu'il rencontrera mardi à Istanbul, au deuxième journée de sa visite. Après une année 2013 plutôt fructueuse pour les entreprises françaises avec la conclusion de 15 milliards d'euros de contrats en Turquie, une série d'accords seront signés dans les domaines du nucléaire civil, des infrastructures ou de la lutte contre les contrefaçons.

Dans les pas de Barroso

La relance de la relation politique, au coeur de la première journée de la visite qui s'effectuera dans la capitale politique, Ankara, s'annonce autrement plus périlleuse.

Le pouvoir turc a répliqué ces dernières semaines par des purges sans précédent dans les milieux judiciaires et policiers à la mise en cause de plusieurs dizaines de ses proches soupçonnés de corruption par la justice turque.

Se gardant de cautionner le régime par sa visite, François Hollande devrait inscrire ses pas dans ceux du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Celui-ci encourageait encore mardi Recep Tayyip Erdogan, en visite à Bruxelles, à "poursuivre les réformes nécessaires" en vue de garantir le respect de l'Etat de droit, condition sine qua non d'un rapprochement avec l'UE.

"La justice (turque) ne peut pas outrepasser son mandat", avait toutefois répliqué le Premier ministre turc, accusé de vouloir mettre au pas le système judiciaire de son pays.

Dans ce contexte, Paris entend privilégier une relation "sincère, claire et directe". Le processus de négociation avec l'Union européenne ne pourra prospérer que si Ankara tient ses engagements "sur l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et le respect des libertés fondamentales", souligne-t-on encore à l'Elysée.

Au-delà de ces questions, nul doute que François Hollande sera interrogé sur sa position de principe à l'égard d'une future adhésion de la Turquie à l'UE. Jusqu'à présent, le président français s'est borné à constater que cette question ne se poserait pas concrètement pendant son quinquennat puisque les Européens ont exclu une adhésion avant 2020.

Le président Hollande rencontrera aussi la veuve du journaliste Hrant Dink qui, oeuvrant à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, a été assassiné par un ultra nationaliste turc le 19 janvier 2007.

Membre de l'Otan, la Turquie est concernée au premier chef par les crises régionales et notamment le conflit en Syrie, l'Iran, l'Irak, et plus largement le monde arabe, le Caucase et Chypre, autant de crises dont François Hollande devrait également s'entretenir avec ses interlocuteurs turcs. Quelque 700.000 réfugiés syriens ont été accueillis en Turquie.

(AFP, Hervé ASQUIN, 25 janvier 2014)

EU's two letters key in suspension of judicial bill

Two letters from EU Enlargement Commissioner Stefan Füle ahead of Prime Minister Erdoğan's talks with top EU officials have played an instrumental role in suspending part of a contentious judicial bill, Radikal revealed on Jan 25.

Brussels has played a key role in freezing parts of a controversial bill reshaping a key judicial body bill, as EU Enlargement Commissioner Stefan Füle sent a letter to Ankara on Jan. 24 requesting more time and dialogue before the enactment of the draft bill, daily Radikal revealed.

Füle sent a first letter on Jan. 14 to EU Minister Mevlüt Çavuşoğlu, who last month replaced Egemen Bağış after the latter was implicated in the damaging graft probe. In the missive, Füle said the reform would have a negative impact on “the independence and neutrality of the judiciary and the separation of powers.”

In a second letter dated Jan. 20, the same day Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan traveled to Brussels to meet with top EU officials, Füle listed 12 points of criticisms and concerns regarding the bill reshaping the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK), according to the report.

He particularly indicated that the increase of powers in the hands of the justice minister would undermine EU legislation. “I am still of the opinion that [the bill] allows the justice minister to almost control the HSYK. Therefore, this causes serious concerns regarding the independence and neutrality of the judiciary and the separation of powers in Turkey,” Füle said.

Füle reiterated demands he previously conveyed via public statements to consult Brussels before giving the draft its definitive form. “Before decisions are made and the law is approved, Turkish society needs more time and more comprehension and dialogue,” Füle’s letter said.

Füle conveyed the EU’s request for a wider discussion regarding the Dec. 17, 2013, graft probe, including the relocations that hit the Police Department, calling for more transparency.

“This draft bill is only one aspect of our current agenda. There are many developments such as the relocations of police officers and the carrying out of graft probes that we should discuss and exchange opinions on,” the letter said.

A day after the second letter was sent, Erdoğan gave “reassurances” to EU President Herman van Rompuy and European Commission head Jose Manuel Barroso over the government’s handling of the graft probe and the judicial bill.

Erdoğan announced on Jan. 24 that parts of the bill would be frozen, but not withdrawn, and could be submitted to the Parliament once again “if necessary.”

After his return, Erdoğan told reporters that he hoped he had convinced EU leaders about the ruling AKP’s position that the probes were the result of a “parallel state.”
(hurriyetdailynews.com, Jan 24, 2014)

Erdogan campe sur ses positions face à une Europe attentiste

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est resté mardi à Bruxelles inébranlable dans sa volonté d'encadrer la justice turque, devant une Europe attentiste face à la crise qui fragilise son régime.

En visite à Bruxelles pour la première fois en cinq ans, M. Erdogan n'a pas hésité à démentir le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Au cours d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre, ce dernier venait de saluer "l'engagement personnel" du dirigeant turc à "poursuivre les réformes nécessaires" en vue de garantir le respect de l'Etat de droit, condition sine qua non d'un rapprochement avec l'UE.

"La justice ne peut pas outrepasser son mandat, c'est ce qui se fait en Turquie et tout le reste n'est que désinformation", a rétorqué M. Erdogan, accusé de vouloir mettre au pas le système judiciaire turc en riposte à la mise en cause de son régime dans des affaires de corruption.

"Personne ne peut s'interroger sur la nécessité de séparer les pouvoirs", que met instamment en avant l'UE, "mais si l'un de ces pouvoirs parasite l'autre", alors le législatif peut intervenir, a-t-il insisté.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a affirmé que l'UE et la Turquie étaient en "contact permanent" sur le projet turc de réforme de la justice dont les Européens veulent obtenir l'amendement.

"Le plus important est de mener un dialogue étroit (...) la Commission est là pour surveiller et rapporter d'éventuelles violations", a-t-il souligné au cours de la même conférence de presse.

Il faut des signes

"La Turquie est un pays charnière entre deux mondes, avec des choix à faire dans les années qui viennent. Il y a des choses qui paraissent improbables, difficiles, et qui peuvent être surmontées", s'est prévalu le ministre français aux Affaires européennes, Thierry Repentin, devant quelques journalistes.

Pour les Européens, la prochaine occasion de sonder les intentions de M. Erdogan doit être la visite prévue du président français François Hollande à Ankara les 27 et 28 janvier. "Nous avons envoyé des signes, il faut aussi qu'il y ait des signes de l'autre côté", a estimé M. Repentin.

Cette visite, "la première officielle d'un chef de l'Etat français depuis 22 ans, est importante", a de son côté souligné M. Erdogan, qui a indiqué qu'il se rendrait ensuite en Allemagne, les 3 et 4 février.

Dans l'attente de ces rendez-vous, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a prôné la patience : "notre message est passé (...) c'est à suivre", a-t-il affirmé à l'issue d'une rencontre de M. Erdogan avec les présidents des groupes parlementaires européens.

Les échanges ont été "francs et animés" au vu des inquiétudes européennes sur le risque d'une dérive autoritaire en Turquie, a-t-il reconnu.

Mais c'est justement car la Turquie est "un partenaire clé", a-t-il ajouté, rendant un hommage marqué à la "contribution humanitaire" de la Turquie qui accueille "dans des conditions modèle"
quelque 700.000 réfugiés de la Syrie voisine.

"L'UE entière n'en accueille que 60.000, il y a un grand fossé", a relevé M. Erdogan, prompt à mettre en avant l'importance, tant économique que politique, de son pays pour l'UE.

Le dirigeant turc islamo-conservateur a également réitéré sa thèse du complot pour expliquer la crise politique actuelle en Turquie. "Nous sommes la dixième économie du monde, cela dérange certains", a-t-il lancé.

Il a souligné l'impatience turque face aux lenteurs des négociations d'adhésion à l'UE, entamées en 2005 mais freinées par l'absence de règlement du dossier chypriote et les réticences des Européens à ouvrir leurs portes à un grand pays en majorité musulman.

"Nous devons progresser rapidement, les attentes sont là (...) nous ne voulons pas être une charge, mais un moteur pour l'UE", a-t-il dit, alors que sa visite, programmée avant la crise politique en Turquie, visait justement à relancer le processus de rapprochement.
(AFP, 21 janvier 2014)

Embourbé dans la crise, Erdogan face à l'UE à Bruxelles

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, empêtré dans la plus grave crise politique de son règne de 11 ans, est arrivé lundi soir à Bruxelles pour tenter de désamorcer les critiques suscitées par sa récente réforme judiciaire très contestée.

Le séjour de M. Erdogan dans la capitale européenne, le premier en cinq ans, avait initialement été conçu pour célébrer la relance des relations Turquie-UE. Mais le scandale de corruption qui menace le régime a bouleversé l'ordre du jour.

Le chef du gouvernement islamo-conservateur va se retrouver devant les dirigeants européens en position d'accusé, ses détracteurs dénonçant sa volonté de remettre au pas la justice turque et d'étouffer les enquêtes qui le menacent.

Le ministre turc des Affaires européennes, Mevlüt Cavusoglu, a redit lundi la volonté de son pays d'éviter avec l'UE toute crise susceptible de faire une nouvelle fois dérailler la candidature de la Turquie.

"Nous espérons, nous souhaitons que le projet concernant le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) ne provoque pas de grave crise avec l'UE", a-t-il déclaré dans un entretien avec le quotidien libéral Milliyet.

"Nous comprenons que l'initiative ait suscité certaines discussions, mais nous allons leur en expliquer le bien-fondé", a ajouté M. Cavusoglu, répétant que le projet de loi était selon lui "conforme aux normes politiques de l'UE".

Une commission du Parlement turc discute depuis une dizaine de jours de ce texte qui vise à modifier le fonctionnement du HSYK, notamment en accordant au ministre de la Justice le dernier mot dans le processus de nomination de magistrats.

Normes démocratiques

La Turquie a fini par communiquer ce projet de loi vendredi. La Commission européenne avait demandé à être consultée en amont sur sa teneur, a indiqué une source européenne.

"C'est un geste très positif", a commenté cette source, réservant toutefois le jugement européen sur le fond du projet, dont le parlement turc doit en principe se saisir mardi en séance plénière.

"Nous sommes prêts à discuter de tous le sujets, nous sommes prêts à écouter toute critique ou tout point de vue, tant que ces critiques et opinions sont fondées sur les normes en vigueur dans l'Union européenne", avait assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

M. Erdogan a procédé ces dernières semaines à une purge sans précédent dans la police et la justice, accusées d'abriter le coeur d'un "complot" ourdi par la confrérie d'un prédicateur musulman, Fethullah Gülen, contre son gouvernement.

Depuis le 17 décembre, des dizaines de patrons, d'hommes d'affaires et d'élus proches du pouvoir ont été inculpés ou incarcérés pour corruption, fraude et blanchiment d'argent dans une série d'enquêtes qui ont déjà provoqué la démission de trois ministres.

Le projet de loi de réforme judiciaire a provoqué une levée de boucliers dans l'opposition, qui le juge contraire à la Constitution, et de nombreuses critiques de la part de l'UE et des Etats-Unis.

Dans ce contexte, nombre de commentateurs turcs ont prédit un déplacement à Bruxelles difficile pour le Premier ministre. "M. Erdogan aurait mieux fait d'annuler sa visite à Bruxelles", a écrit dans le quotidien Taraf l'éditorialiste Semih Idiz. "Il est très probable qu'il cherche à donner une leçon de démocratie, voire à sermonner ses interlocuteurs européens qui vont lui faire des reproches", a-t-il prédit : "des dégâts sont inévitables".

Conscient des risques de cette visite, M. Davutoglu a exhorté dimanche Bruxelles à ne pas adopter "une attitude discriminatoire" envers Ankara. "Négocions le plus vite possible", a-t-il lancé, promettant de ne "jamais reculer sur les normes démocratiques".

Les négociations d'adhésion de la Turquie, officiellement entamées en 2005, sont longtemps restées au point mort en raison notamment du différend territorial avec Chypre, membre de l'UE, et des réticences de la France et de l'Allemagne.
(AFP, 20 janvier 2014)

Le rendez-vous européen d'Erdogan plombé par la crise en Turquie

Plombée par la crise politique à Ankara, la visite mardi à Bruxelles du Premier ministre Recep Tayip Erodgan risque de marquer un nouvel enlisement des relations Turquie-UE, à rebours de la relance qu'elle devait consacrer.

A l'occasion de sa première visite à Bruxelles depuis cinq ans, M. Erdogan doit être reçu à déjeuner par les présidents de l'UE, Herman Van Rompuy et du Parlement européen, Martin Schulz, en présence de la représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Il s'entretiendra auparavant avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, du cours de la candidature de son pays, en souffrance depuis 1999, et du conflit en Syrie, avec lequel la Turquie partage 900 km de frontière.

La conférence de presse que MM. Van Rompuy et Erdogan -- connu pour son franc-parler -- donneront à 13H00 GMT devrait permettre de prendre la température de ces échanges.

Mais d'emblée, le climat est jugé "mauvais" par une source européenne.

Car en ripostant à la mise en cause de son équipe pour corruption par des purges massives dans la police et la justice, et un projet de réforme du système judiciaire, le dirigeant turc a témoigné, vu de Bruxelles, d'un mépris pour l'Etat de droit en directe contradiction avec le coeur de ses engagements européens.

Le "sérieux" d'Erdogan en jeu

Le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, n'a eu de cesse ces dernières semaines de rappeler la Turquie à ses obligations. Lors d'une rencontre à Strabourg mercredi avec le ministre turc aux Affaires européennes, Mevlut Cavusoglu, il a aussi souligné que l'UE voulait être consultée en amont sur le projet de révision du système judiciaire.

"En fonction de la réponse d'Erdogan, nous évaluerons s'il est sérieux ou non" dans sa volonté d'ancrer la Turquie dans l'UE, a relevé la même source.

Longtemps maître incontesté du jeu politique en Turquie, et artisan jusqu'il y à peu d'une modernisation saluée par l'UE, M. Erdogan n'a jusque là manifesté aucune volonté de concession envers ses interlocuteurs européens.

"Personne n'a la droit de faire des déclarations sur la volonté de la Turquie" de réformer sa justice, "je n'accepte pas des déclarations selon lesquelles +ces propositions sont contraires aux acquis de l'UE+", a-t-il lancé mercredi devant le corps diplomatique turc.

Le Premier ministre veut convaincre ses interlocuteurs de sa vision de la crise à laquelle il est confronté, celle "d'un complot contre le gouvernement" et s'assurer leur soutien, estime Sinan Ulgen, qui dirige à Istanbul le Centre des études économiques et de politique étrangère.

"Cela ne va pas être facile", prédit-il.

La Turquie entend pourtant profiter du rendez-vous "pour redonner de l'élan à ses relations avec l'UE, avec l'ouverture de nouveaux chapitres" dans les négociations d'adhésion, souligne pour l'AFP un de ses diplomates.

Ce scénario était au départ prévu, dans la foulée de la reprise en novembre des négociations d'accession officiellement ouvertes en 2005 mais longtemps gelées. Après la violente répression de la fronde sociale de juin, les Européens voulaient prévenir une régression démocratique, en centrant le dialogue sur les droits fondamentaux et la justice.

Renvoyée vers l'Europe par les bouleversements dans son voisinage moyen-oriental, la Turquie avait en échange accepté en décembre de signer un accord pour limiter le transit sur son territoire de dizaines de milliers d"immigrés illégaux en route vers l'UE.

Désormais "toutes les options sont à risque", avance une source européenne: "Ouvrir de nouveaux chapitres serait donner des arguments à Erdogan" pour museler la contestation interne, "fermer cette perspective serait revenir en arrière, avec des frustrations des deux côtés".

"Les récents développements incluent un risque réel de +déconnexion politique+ entre l'UE et la Turquie, alors que ce pays n'a probablement jamais été aussi important stratégiquement pour l'Europe", analyse Marc Pierini, de la Fondation Carnegie.

A la veille de la visite de M. Erdogan, les ministres des Affaires Etrangères des 28 tenteront de dégager un cap lors d'une réunion à Bruxelles. (AFP, 19 janvier 2014)

CE: Le projet de réforme judiciaire, "danger" pour la démocratie

Le commissaire des droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils Muizneks, met en garde le gouvernement islamo-conservateur turc contre toute tentation de "politiser" la justice de son pays, à la faveur du scandale de corruption sans précédent qui l'éclabousse.

"Limiter l'indépendance de la justice constituerait une menace sur sa réalité et réduirait la confiance du public non seulement en l'institution judiciaire mais en l'Etat tout entier", a déclaré M. Muizneks dans un entretien accordé jeudi à l'AFP.

"Toute pression exercée sur la justice serait un danger pour la démocratie turque, quelles que soient ses motivations", ajoute-t-il.

Menacé par une enquête anticorruption qui a mis en cause des dizaines de ses proches, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a engagé une purge sans précédent dans la police et la justice et lancé une réforme judiciaire qui vise à renforcer le contrôle politique de la magistrature.

M. Erdogan soupçonne ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influents dans ses deux institutions, d'instrumentaliser les investigations en cours pour déstabiliser son gouvernement, avant les élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août 2014.

Cette reprise en main musclée a suscité de nombreuses critiques et mises en garde, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger, particulièrement dans l'Union européenne (UE) qu'Ankara vise un jour à rejoindre.

"Je pense que, pour que la Turquie continue à respecter les normes internationales en matière de droits de l'Homme, il est nécessaire de renforcer l'indépendance de la justice et son impartialité, pas de les limiter", estime le commissaire du Conseil de l'Europe, qui promeut la démocratie, le respect des droits de l'Homme et l'Etat de droit.

"N'importe quelle décision prise par une justice +politisée+ serait forcément suspecte", ajoute-t-il.

Le "nouvel élan" menacé

La controverse suscitée par le texte de réforme judiciaire en discussion depuis une semaine devant une commission du Parlement turc intervient à la veille de la visite que doit effectuer mardi M. Erdogan à Bruxelles, au siège de l'Union européenne (UE).

Aux yeux des dirigeants turcs, ce déplacement doit permettre de relancer la candidature de la Turquie à l'UE, dont les négociations ont été bloquées pendant trois ans. Mais certains responsables européens ont mis en garde Ankara sur les risques que la crise politique actuelle faisait courir à ce "nouvel élan".

Comme d'autres, M. Muiznieks insiste sur le respect incontournable de l'Etat de droit, pilier fondamental de toute société démocratique.

Le projet de loi du gouvernement turc vise, entre autres, à réformer le Haut-conseil des juges et magistrats (HSYK) pour donner le dernier mot au ministre de la Justice dans les nominations de magistrats dont cette institution est chargée.

"Ma principale préoccupation, c'est que le projet de réforme prive l'assemblée générale du HSYK de certains de ses pouvoirs pour les confier au ministre de la Justice, à l'inverse des évolutions préconisées pour la Turquie par plusieurs organes du Conseil de l'Europe, dont celui que je dirige", déplore le commissaire au droits de l'Homme.

M. Muiznieks rappelle que, dans la ligne de ces recommandations, les institutions judiciaires turques ont accompli de nombreux progrès depuis quelques années.

"C'est pour cette raison que j'ai été surpris de la précipitation avec laquelle ces propositions (de réforme) ont été présentées, sans consultation adéquate avec les experts nationaux et internationaux", regrette-t-il.
(AFP, 17 janvier 2014)

EU calls on Turkey to address corruption claims with impartiality

The European Union has called on Turkey “to take all necessary measures to ensure that recent allegations of corruption are addressed without discrimination or preference in a transparent and impartial manner.”

EU Commissioner for Enlargement and Neighborhood Policy Stefan Füle met with Turkey's EU Minister Mevlüt Çavuşoğlu on Wednesday in Strasbourg. According to a European Commission press release, Füle said that “as a candidate country committed to the political criteria of EU accession, the 28-member bloc expects the Turkish government to take steps for the impartiality of the probe.”

Meanwhile, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan slammed EU officials over their statements on Turkey's judicial process while addressing Turkish ambassadors at the sixth annual Ambassadors Conference. He said that because there is no established system in EU countries similar to the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK), it is not appropriate for the EU to comment on the proposed restructuring.

“For example, in EU countries … Although there is no established system like the HSYK … Although every country has been making its own regulations, commenting on the Turkey's HSYK amendment is not their right,” Erdoğan said.

He said Turkey examined and had looked at the systems of Spain, Italy and Germany; however, it saw the efficiency of the elected ones on every issue.

“The findings like ‘this is against the EU acquis' -- sorry, but -- cannot deceive us. We know how to read and write. We see what is going on,” he said.

In his statement, Füle expressed the bloc's “expectation that any change to the judicial system must not call into question Turkey's commitment as regards the Copenhagen political criteria.”

“Commissioner Füle asked Minister Çavuşoglu to convey this message to Ankara,” the statement said.

The EU and the Council of Europe both earlier criticized the Turkish government's increasingly draconian measures amid the ongoing corruption scandal. Both criticized the Turkish government after the latter's announcement that it had proposed an bill to restructure the HSYK, which had already been overhauled by a hotly contested referendum in September 2010.

The EU has warned the Turkish government not to undermine the judiciary, and the Council of Europe issued a stern warning in which it argued that the government proposal to restructure the HSYK is a “serious setback.”

Füle described the meeting with Çavuşoğlu in Strasbourg as “open and constructive.”

“Commissioner Füle and Minister Çavuşoğlu agreed on the strategic ties that unite the EU and Turkey, the anchor of which are the accession negotiations,” the press release said.

“Last year brought the momentum back to these negotiations. It is precisely because of the importance of our relations that we discussed openly our concerns as regards the independence and impartiality of the judiciary,” the release quoted Füle as saying.

It added that the European Commission will review the latest draft bill on the judiciary in Turkey and share its views with Turkish authorities before Turkey votes on the bill.

Çavuşoğlu also met with the EP's Turkey rapporteur, Dutch Christian Democrat Ria Oomen-Ruijten, and Hannes Swoboda, president of the Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats, as part of his visit to Strasbourg in an effort to tell the Turkish government's side of the story on recent developments in the country.

‘Turkish government must withdraw reactionary reforms to judicial system'

Green MEP and co-chair of the EP's Turkey delegation Hélène Flautre and Dany Cohn-Bendit, co-president of the Greens/EFA group, issued a joint statement that said: “The unfolding events in Turkey are cause for concern. … The reform project that is being discussed in the Turkish Parliament raises very serious concerns: if adopted, this bill would gravely undermine the independence of the judiciary. This would cancel the positive reforms undertaken by the government over the past 10 years, which we have consistently supported.

"This is a test for the Turkish democracy. While there is a need to reform the judicial system in Turkey to prevent its politicisation, these reforms must not be a reactionary response to a corruption scandal but based on democratic principles and broad consensus."

Flautre and Cohn-Bendit urged the Turkish government “to abstain from intervening in the ongoing corruption scandal. Instead, the Turkish government should only undertake reforms designed to ensure the independence of the judiciary, in close cooperation with the Council of Europe and the EU."

Hundreds of police officers have been reassigned or demoted since Dec. 17, when dozens of suspects -- including businessmen close to the government and the sons of three former ministers -- were detained in the corruption probe. The dismissals, coupled with the removal of the prosecutors who ordered the probe, have heightened worries in the EU about the erosion of judicial independence in Turkey, which began negotiations to join the bloc in 2005.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 15, 2014)

Bertrand attend de Hollande un non à l'adhésion de la Turquie à l'UE

L'ex-ministre UMP Xavier Bertrand a indiqué lundi qu'il attendait du président François Hollande qu'il s'oppose à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"Sur l'Europe, j'attends qu'il dise clairement, avant de se rendre à Ankara, quelle est sa position sur l'adhésion de la Turquie à l'Union", déclare M. Bertrand dans un entretien au Figaro. "Il doit avoir le courage de dire qu'il s'y oppose", ajoute-t-il.

M. Bertrand dit en outre "attendre de l'UMP", mais aussi "du PPE (Parti populaire européen, ndlr) que cette position soit réaffirmée".

M. Hollande doit se rendre en Turquie à la fin du mois.
(AFP, 13 janvier 2014)

La crise en Turquie inquiète l'Union européenne

La crise en Turquie a jeté un coup de froid sur ses relations avec l'Union européenne, à la porte de laquelle elle frappe depuis un demi-siècle, sur fond d'attentisme européen envers un régime affaibli, mais encore facteur de stabilité régionale.

Après un premier coup de semonce au lendemain de Noël, la Commission européenne a exprimé son "inquiétude" mercredi face aux purges dans la police et la justice auxquelles le gouvernement turc procède en riposte à sa mise en cause dans des affaires de corruption.

Rappelant la Turquie à ses engagements en termes de respect de l'Etat de droit, elle l'a "instamment" appelée à garantir une enquête "transparente et impartiale" sur ces allégations.

"La balle est désormais dans la camp turc", a commenté une source européenne, tandis que le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayip Erdogan est attendu à Bruxelles le 21 janvier pour des entretiens avec les dirigeants de l'Union européenne.

Programmée avant que M. Erdogan ne se retrouve sur la sellette, cette visite visait à confirmer la volonté d'Ankara et de Bruxelles de donner un nouvel élan à leurs relations, après la reprise en octobre des négociations d'adhésion engluées depuis des années.

Dans la foulée, la Turquie avait donné satisfaction à ses partenaires européens en acceptant en décembre de signer un accord qui vise à lutter contre le transit sur son territoire de dizaines de milliers d"immigrés illégaux en route vers l'UE.

Pour le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, l'enjeu du réchauffement était de parachever la mue démocratique de la Turquie, après le premier ébranlement du régime de M. Erdogan sous les coups de la fronde sociale, violemment réprimée, qui avait gagné ce pays en juin.

"Le problème est que l'on voit désormais mal M. Erdogan retrouver l'hégémonie politique" dont il a longtemps joui, et que personne ne peut prédire l'issue de la crise en cours, juge l'euro-député conservateur grec Georges Koumoutsakos, de la délégation UE-Turquie du Parlement européen.

"Il devient dès lors difficile d'imaginer de nouvelles avancées (dans les négociations) entre UE et Turquie, surtout avant les élections européennes de mai", relève-t-il.

Relations en "eaux troubles"

Plus de 50 ans après l'accord d'association conclu en 1963 entre les deux parties, la perspective d'une entrée dans l'UE d'un pays en majorité musulman continue de fait de se heurter à de fortes réticences dans l'opinion publique européenne, notamment allemande.

"Pour la deuxième fois en sept mois, la Turquie est en train de perdre beaucoup du prestige international qu'elle avait gagné en une décennie de succès économiques et de stabilité politique", s'inquiète Marc Pierini, du centre d'analyse Carnegie.

De quoi selon lui faire entrer "en eaux troubles" ses relations avec l'UE, alors même qu'elles ont profité à la Turquie "en matière de modernisation, de notation bancaire et d'investissements étrangers".

Pour Hugh Pope, du centre d'analyse International Crisis Group, Européens et Turcs doivent toutefois se garder de toute tentation de rompre les ponts, notamment au vu des bouleversements en Syrie, qui partage une frontière de 900 km avec la Turquie.

"La prospérité et la sécurité de l'UE dépendent dans une mesure considérable de sa relation avec la Turquie. et cela est d'ailleurs réciproque", en dépit "des excès de rhétorique politique des deux côtés" tendant à le faire oublier, souligne-t-il.

Au-delà des condamnations verbales, la prudence est du coup de rigueur côté européen, relève Nathalie Tocci, spécialiste de la Turquie à l'Institut italien des affaires internationales. Elle met en avant l'opacité de la crise actuelle, sous-tendue par un "conflit politique entre Erdogan et Fethullah Gülen", son ex-allié, "où il n'y a pas de bons et de méchants".

"Nous observons la situation avec stupéfaction, sachant que le pire est encore peut-être à venir", a confié à l'AFP un diplomate européen.
(AFP, 8 janvier 2014)

Appel du BDP pour les élections municipales du 30 mars

par  Amitiés kurdes de Bretagne


Tout a commencé après la victoire électorale du parti pro-kurde BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie) aux municipales de 2009. A l’annonce des résultats, RT Erdogan, Premier ministre et chef de l’AKP au pouvoir, qui espérait conquérir Diyarbakir et d’autres grandes villes des régions kurdes, a fait mettre immédiatement en garde à vue et incarcérer plusieurs dizaines de maires et d’élus BDP. Et les arrestations n’ont pas cessé. Des milliers de personnes, plus de 8 000 selon les estimations des avocats qui suivent les dossiers, ont été arrêtées depuis le début de l’enquête. Pour la plupart des observateurs, on a quitté le domaine du droit pour celui du règlement de compte politique. L’appareil juridico-policier procède, à chaque fois, par cercle : maires, fonctionnaires municipaux, membres d’associations comme l’Association turque des Droits de l’Homme (IHD), journalistes travaillant pour des médias kurdes, syndicalistes comme récemment ceux du KESK (syndicat de la fonction publique).

A l’approche des prochaines élections municipales, il est à craindre quelques manœuvres politiciennes (chantage, répression, trucages) pour voler au BDP une victoire prévisible dans les régions kurdes et au HDT la percée significative qu’un scrutin honnête devrait lui garantir.

Appel du BDP

Dans son programme, le BDP, qui, rappelons-le, est membre de l’International Socialiste et membre du Parti socialiste européen, formule trois principales revendications :

la reconnaissance de l’identité kurde dans la nouvelle constitution, l’éducation en langue maternelle dans les écoles publiques et une autonomie démocratique, c’est-à-dire le droit, pour la région kurde, de s’autogérer.

Par ailleurs, les Kurdes exigent la suppression du seuil de 10% dans le système électoral et la libération des prisonniers politiques parmi lesquels se trouvent notamment députés, maires, élus locaux et régionaux, journalistes, avocats, syndicalistes et étudiants.

Eyyup Doru, représentant le BDP en Europe, craint que le pouvoir n’accepte pas une nouvelle défaite et lance un appel pour que des observateurs internationaux, officiels ou non, garantissent par leur seule présence la régularité du scrutin :

nous vous invitons ainsi que votre entourage à venir surveiller les élections municipales du 30 mars 2014 en Turquie afin d’en assurer la transparence totale et de rendre incontestables les résultats des urnes. Nous comptons sur votre présence solidaire du 21 mars (fête du Newroz) au 31 mars 2014 (jour du scrutin). Merci de nous confirmer votre participation avant le 31 janvier 2014.

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

NY Times: Erdoğan transforms Turkey into authoritarian state

In an editorial piece, The New York Times has said that Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's recent controversial policies are driving the country toward an authoritarian state, a development that not only spells trouble for the Turkish people and Ankara's allies in NATO, but also imperils Turkey's EU bid.

As Erdoğan found himself battling a sweeping corruption investigation that has encircled his government, leading to resignation of three ministers and inching closer to his family, the path the Turkish prime minister has chosen threatens to kill Turkey's hard-won democracy, The New York Times warned.

In a swift response to the graft probe, the Turkish leader, who has been at the helm of Turkish politics for more than a decade, scrambled to purge thousands of police officers and prosecutors who led historically critical cases in which hundreds of generals were convicted of plotting to topple a civilian government, claiming that some groups within police and judiciary had "staged a coup" against his rule.

With lacking concrete evidence and proof, Erdoğan has frequently come up with conspiracy theories to assail his opponents and prosecutors leading the graft probe, further damaging his credibility and image abroad, and is facing the risk of losing his few remaining friends in Europe.

The way Erdoğan has responded to the corruption case, which he deems a plot to undermine his government ahead of local polls, threatens the very basic tenets of the rule of law, a development that strains ties with allies within NATO, The New York Times argued.

The US-based newspaper warns that Erdoğan's "wrong turn" could imperil Turkey's hard-won democracy, calling on the Obama administration to send a strong message to the Turkish leader over his "damaging course" that would further complicate Ankara's relations with its allies.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 28, 2014)

Washington s'inquiète face au scandale de corruption en Turquie

Les Etats-Unis ont fait part jeudi de leur "inquiétude" face au scandale de corruption qui éclabousse le pouvoir en Turquie, réaffirmant toutefois l'importance de leur alliance avec Ankara, notamment sur le dossier syrien.

Le département d'Etat a indiqué avoir "directement communiqué au gouvernement" turc "l'appui des Etats-Unis au désir du peuple turc d'avoir un système judiciaire juste et transparent" et l'attachement des Américains aux "libertés d'expression et de la presse".

La Turquie est agitée depuis trois semaines par un scandale de corruption sans précédent qui implique des dizaines de proches du gouvernement islamo-conservateur et menace directement la position de son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à trois mois des élections municipales.

Ce scandale politico-financier a entraîné l'incarcération d'une vingtaine d'hommes d'affaires, patrons et élus proches du gouvernement, provoqué la démission de trois ministres et contraint M. Erdogan à procéder à un vaste remaniement ministériel.

Mercredi, le gouvernement a donné un nouveau coup de balai au sein de la police et de la justice, soupçonnées de jouer contre lui dans cette affaire de corruption. L'Union européenne a exprimé son "inquiétude".

La porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki a également évoqué les "préoccupations" de son gouvernement, mais sans entrer dans les détails, ni viser le Premier ministre turc.

De fait, la Turquie, membre de l'Otan, "est et demeure une alliée fondamentale des Etats-Unis" sur tout "un éventail de dossiers", a insisté Mme Psaki.

Elle a rappelé qu'Ankara participait à maintes "discussions sur la crise syrienne", notamment en abritant plus de 600.000 réfugiés syriens et en accueillant une partie de l'opposition en exil.

"Nous continuons de travailler étroitement avec la Turquie et, évidemment, nous exprimons nos préoccupations sur ce qui se passe à l'intérieur" du pays, a assuré la porte-parole américaine.
(AFP, 9 janvier 2014)

Relations régionales / Regional Relations

L'Iran et la Turquie veulent porter leur échanges à 30 mds en 2015

L'Iran et la Turquie ont affiché mercredi leur volonté de porter leurs échanges commerciaux à 30 milliards de dollars en 2015, au cours d'une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Téhéran, selon les médias iraniens.

"L'année 2012 avec des échanges commerciaux de 21,8 milliards de dollars a été exceptionnelle. Malheureusement, ces échanges ont baissé à 13,5 milliards en 2013 mais les deux pays ont la volonté de les porter à 30 milliards de dollars en 2015", a déclaré M. Erdogan.

Il s'exprimait au cours de la cérémonie de signature de trois documents de coopération, notamment un accord de commerce préférentiel qui prévoit des réductions des tarifs douaniers à 220 produits industriels turcs et aux produits agricoles iraniens.

M. Erdogan a également déclaré que la Turquie, largement dépendante de l'Iran et de la Russie pour ses ressources énergétiques, avait besoin des produits énergétiques iraniens (gaz, pétrole...) et pouvait "augmenter ses importations".
 Ces dernières années, la Turquie a dû baisser les importations de pétrole et de gaz iraniens en raison des sanctions occidentales, en particulier américaines, décrétées contre l'Iran à cause de son programme nucléaire controversé.

Cette visite intervient alors que les deux pays tentent de réchauffer leurs relations tendues par la crise syrienne. L'Iran est avec la Russie le principal allié du régime de Bachar al-Assad, alors que la Turquie soutient la rébellion.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, s'était rendu fin novembre à Téhéran et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avait effectué une visite à Ankara en janvier. Une visite du président iranien Hassan Rohani est également prévue dans les prochains mois, selon Téhéran.

M. Erdogan est aussi englué dans un scandale de corruption portant sur des ventes illégales d'or à l'Iran, alors sous sanctions internationales. En Iran, un influent homme d'affaires considéré comme un acteur clé des efforts de contournement des sanctions économiques contre Téhéran, a été arrêté.

M. Erdogan a également rencontré le président Hassan Rohani et le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, mais rien n'a filtré de ces entretiens. Il devait aussi rencontrer M. Zarif avant son départ programmé dans l'après-midi, selon les médias.

"L'amitié et la fraternité entre les deux pays est sans précédents depuis des siècles", a déclaré l'ayatollah Khamanei en appelant au "renforcement des relations entre l'Iran et la Turquie", selon l'agence Irna.

M. Khamenei n'a pas évoqué, en tout cas officiellement, le différend entre Téhéran et Ankara à propos de la Syrie, qui avait donné lieu au cours des deux dernières années à des attaques virulentes de part et d'autre.

De son côté, M. Erdogan a déclaré qu'il considérait l'Iran "comme sa deuxième maison", pour marquer la volonté de rapprochement entre les deux pays.
(AFP, 29 janvier 2014)

Egypte et Syrie : révélation de l’agenda caché d’Erdogan

Nicola Nasser

L'explosion du conflit syrien début 2011 annonçait la fin de la stratégie officiellement déclarée par la Turquie de « zéro problème avec ses voisins », mais plus important encore, il a révélé un « agenda caché » dans la politique étrangère turque sous le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan...

Ce que Sreeram Chaulia, le doyen de l'École des affaires internationales Jindal dans le Sonipat de l'Inde, décrit comme un "insidieux agenda caché " (1) dissimulé idéologiquement comme ''islamiste".
 
Mais dans une analyse plus poussée, il se révèle être un néo-ottomanisme qui utilise à la fois l'islamisation et l'héritage de Mustafa Kemal Ataturk sur le plan de la politique interne et étrangère de la Turquie au niveau régional, comme un outil pour faire revivre ce qui était autrefois l'Empire Ottoman.
 
Invoquant l'ancienne splendeur impériale de son pays, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davotoglu avait écrit : "Comme au seizième siècle… nous ferons de nouveau des Balkans, du Caucase, et du Moyen-orient, avec la Turquie, le centre de la politique mondiale dans l'avenir. "C'est l'objectif de la politique étrangère turque et nous atteindrons notre objectif."
 
L'objectif pour 2023 de l'AKP- le parti au pouvoir d'Erdogan-, comme proclamé lors du son récent quatrième congrès général serait : "une grande nation, une grande puissance."(2) Erdogan a exhorté la jeunesse de la Turquie à considérer non seulement 2023, mais aussi 2071 comme le moment où la Turquie "atteindra le niveau de nos ancêtres Ottomans et Seldjoukides en l'an 2071" (Propos déjà formulés en décembre dernier)
 
"2071 va marquer les mille ans de la bataille de Manzikert," lorsque les Turcs seldjoukides ont défait l'Empire byzantin et marqué l'avènement de l'Empire ottoman, selon Fradkin et Libby.
 
Il y a environ six mois, Davutoglu se sentait tellement confiant et optimiste pour juger "qu'il était maintenant enfin possible de réviser l'ordre imposé" par l'Accord Sykes-Picot de 1916 conclu entre les Britanniques et les Français en vue de partager entre eux l'héritage arabe de l'Empire ottoman.
 
Davutoglu sait très bien que les pan-arabes ont été en lutte depuis, en vain jusqu'à présent, pour s'unir en tant que nation et se débarrasser de l'héritage de l'Accord Sykes-Picot, mais pas pour restaurer l'Empire ottoman d'avant. De plus, il sait également que les mouvements politiques islamistes comme la Confrérie Internationale des Frères musulmans (MBI) et le Hizb-ut-Tahrir al-Islami (Parti islamique de libération) ont été initialement fondés en Égypte et en Palestine respectivement en réponse à l'effondrement du Califat islamique ottoman.
 
Toutefois, les références islamistes de Erdogan ne peuvent être considérées simplement comme une imposture, ses antécédents, tant sa gestion du pays comme ses pratiques au sein du bureau politique depuis 2002, ainsi que ses politiques régionales depuis l’explosion du conflit syrien il y a moins de trois ans révèlent tous, qu'il croit en sa version de l'Islam comme le bon outil pour poursuivre son agenda ottoman.
 
Erdogan cherche évidemment à recruter les musulmans comme les "soldats" qui se battront non pas pour l'Islam en soi, mais pour ses ambitions néo-ottomanes. Assez tôt en décembre 1997, a été requise contre lui une peine de 10 mois de prison pour avoir récité un poème : "Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats". Le poème était considéré comme une violation du kémalisme par le pouvoir judiciaire laïque.

Suite de l'article:
nicolanasser.newsvine.com
http://www.michelcollon.info/Egypte-et-Syrie-revelation-de-l.html?lang=fr

Les Kurdes désignent une assemblée locale en Syrie

Les Kurdes de Syrie ont désigné mardi une assemblée locale dans un des trois cantons majoritairement kurdes du nord-est du pays dont ils avaient annoncé la création il y a deux mois, a indiqué un responsable.

"Nous avons nommé un conseil cantonal pour le secteur de Jazira", a déclaré à l'AFP Saleh Muslim, chef du puissant Parti de l'union démocratique (PYD, principal parti kurde syrien). "Bientôt d'autres conseils similaires seront nommés à Afrin et Kobani, les deux autres cantons des régions kurdes".

En novembre, des formations kurdes avaient annoncé l'établissement d'une administration autonome de transition. En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie devait être divisée en trois zones appelées cantons, dotées chacune d'une assemblée locale ainsi que de représentants au sein d'un organe exécutif régional.

Les 22 membres du conseil cantonal de Jazia seront chargés de gérer des questions allant de la défense aux finances.

M. Muslim a expliqué que sa création était "nécessaire pour s'assurer qu'il n'y ait pas de vide politique". "Nous ne pouvons pas attendre qu'il y ait une solution politique à la crise en Syrie pour commencer à gérer les affaires sur le terrain. Les gens doivent voir leurs besoins quotidiens satisfaits".

La quasi-totalité des forces gouvernementales se sont retirées à la mi-2012 des zones kurdes, un retrait vraisemblablement destiné à encourager les Kurdes à ne pas s'allier aux rebelles. Plus récemment, des combats ont opposé les combattants kurdes aux jihadistes.

Le PYD est la force kurde la mieux armée de Syrie et est accusé par ses détracteurs de tentative d'hégémonie et d'avoir recours à des méthodes violentes pour faire taire les dissensions, mais M. Muslim a souligné que "le conseil cantonal n'était pas exclusivement kurde": "Des musulmans et chrétiens arabes en font aussi partie. L'auto-administration ne veut pas dire que nous sommes exclusifs".

Havidar, un journaliste kurde syrien et dissident désormais basé en Turquie, a affirmé que les représentants au sein du conseil étaient "soit des membres du PYD, soient des gens ayant peur du PYD". "Je suis pour tout ce qui aide à garantir les droits des Kurdes, mais le PYD ne s'intéresse pas à nos droits, il veut imposer son pouvoir via les armes".

"Comment peuvent-ils annoncer la création d'un conseil local s'ils ne peuvent même pas fournir de l'électricité ou des soins de base à la population?" s'est-il interrogé.

Les Kurdes représentent environ 15% de la population syrienne. Ils ont souffert des décennies de marginalisation et d'oppression.
(AFP, 21 janvier 2014)

16 morts dans un double attentat à la frontière turque

Au moins seize personnes, dont six rebelles, ont été tuées et vingt blessées lundi dans un double attentat à la voiture piégée au poste-frontière de Bab al-Hawa entre la Syrie et la Turquie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le premier véhicule a explosé à un barrage juste à l'extérieur du poste-frontière, situé dans la province d'Idleb (nord-ouest), et le second à l'intérieur de celui-ci, a précisé l'OSDH.

Le poste-frontière est contrôlé par des groupes rebelles, engagés depuis le 3 janvier dans des combats sanglants avec des jihadistes de l'Etat islamique en Irak (BIEN Irak) et au Levant (EIIL), leurs anciens alliés dans la lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Des combattants de l'EIIL, lié à Al-Qaïda, ont pris lundi le contrôle de l'aéroport militaire de Jarrah, dans l'est de la province d'Alep (nord), qui était aux mains des rebelles depuis février 2013.

Parallèlement, de violents combats faisaient rage entre jihadistes et rebelles dans les environs de la ville d'Azaz, toujours dans la province d'Alep, près de la frontière avec la Turquie. Des groupes rebelles ont bombardé des zones où se trouvaient les hommes de l'EIIL.

Dans la ville de Raqa (nord), que l'EIIL a reprise le 14 janvier à ses anciens alliés rebelles, les combattants ont interdit à la population de fumer ou d'écouter de la musique.

L'EIIL a décidé "d'interdire la vente de CD et de chaînes hifi, de même que la diffusion de musique dans les voitures, les bus, les magasins, et partout ailleurs", selon un communiqué diffusé sur des sites internet jihadistes et signé du "gouverneur de Raqa".
 Le groupe ajoute que cette décision a été prise parce que les instruments de musique et le chant sont "interdits par l'islam car ils détournent les gens de Dieu et du Coran".

Dans un autre communiqué, l'EIIL explique en outre que dans le but "d'appliquer la charia (loi islamique), il est totalement interdit de vendre des cigarettes ou des narguilés".

Les combats entre rebelles --exaspérés par les exactions attribuées à l'EILL et ses volontés d'hégémonie-- et jihadistes ont fait près de 1.100 morts depuis le 3 janvier, selon l'OSDH.

Ailleurs dans le pays, lundi, cinq personnes ont été tuées à Deraa (sud) par des raids aériens menés par le régime, d'après la même source.

La veille, les frappes menées par l'aviation du régime avaient tué au moins 44 personnes dont 16 enfants, dans les provinces d'Alep et de Deraa.

Le conflit en Syrie, débuté en mars 2011 par une révolte populaire qui s'est transformée en insurrection armée face à la répression sanglante, a fait plus de 130.000 morts, d'après l'OSDH.
(AFP, 20 janvier 2014)

Une mère belge refoulée à l'aéroport d'Istanbul

Une mère belge a été refoulée samedi à l'aéroport d'Istanbul alors qu'elle se rendait en Turquie pour tenter de retrouver son plus jeune fils, mineur, parti rejoindre les rangs rebelles en Syrie, a indiqué dimanche son avocat Alexis Deswaef, confirmant ainsi nos informations. Son autre fils, âgé de 24 ans, combat également en Syrie.

La mère de famille a décollé samedi de l'aéroport de Zaventem en direction d'Istanbul. Elle avait appris que ses deux fils partis combattre dans les rangs rebelles en Syrie, se trouvaient à une cinquantaine de kilomètres de la frontière turco-syrienne. Son objectif était de les retrouver en Turquie et de convaincre le plus jeune de ses fils de rentrer en Belgique. Arrivée à l'aéroport d'Istanbul, elle a été interceptée par les autorités turques et détenue en cellule. Elle a ensuite été remise dans le premier avion à destination de Bruxelles, sans beaucoup d'explications. Son arrestation relèverait d'une décision autonome des autorités turques, selon les Affaires étrangères belges.

"Ca ne vient en tout cas absolument pas des autorités belges, en aucune manière (...) puisque cette maman n'a pas de passé ou de problème en quoi que ce soit au niveau belge", a assuré la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet au micro de la RTBF. "Dès qu'on a appris qu'il y avait un problème à l'aéroport, on a prévenu aussitôt l'officier de liaison belge à Istanbul, qui a prévenu également à notre demande le consul, qui ont essayé de se renseigner le plus vite possible. Le temps qu'ils aient une réponse, elle était déjà dans l'avion", a raconté la ministre.

"Quel est l'intérêt des autorités turques de refouler ma cliente d'Istanbul alors qu'elles laissent passer sur leur territoire des centaines de jeunes dont des mineurs, qui vont combattre en Syrie?", s'est interrogé de son côté Alexis Deswaef, l'avocat de la mère. "Nous souhaitons que le ministère des Affaires étrangères belges interpelle son homologue turc sur les motifs de son refoulement. Nous allons également solliciter son assistance afin de voir quand et comment cette mère pourra rencontrer ses enfants", a-t-il conclu.

On estime à près de 200 le nombre de ressortissants belges actuellement impliqués dans la guerre en Syrie, d'après RTL. Une vingtaine d'entre eux auraient perdu la vie, selon le ministère des Affaires étrangères. (Belga, RTBF, RTL, 19 janvier 2014)

Le président Gül favorable à un changement de politique sur la Syrie

Le président turc Abdullah Gül s'est prononcé mardi pour une modification de la politique syrienne du gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé par un vaste scandale de corruption.

"Je suis favorable à ce que nous procédions à un nouveau calibrage de nos politiques diplomatique et de sécurité fondées sur la réalité de la situation dans le sud de notre pays", a déclaré M. Gül devant les ambassadeurs de Turquie réunis à Ankara.

"Nous évaluons ce qu'il y a à faire pour parvenir à une solution gagnant-gagnant dans la région. Le moyen d'y parvenir est de faire preuve de patience, de calme, de persévérance et, lorsque c'est nécessaire, d'avoir recours à une diplomatie discrète. Je pense que les difficultés peuvent être surmontées par la diplomatie", a estimé le chef de l'Etat.

Adversaire résolu du président syrien Bachar al-Assad, le gouvernement d'Ankara a récemment été soumis au feu des critiques, notamment de la part de ses alliés occidentaux, accusé d'avoir soutenu certains des groupes rebelles islamistes syriens les plus radicaux pour précipiter, sans y parvenir, la chute du régime de Damas.

La Turquie est fortement soupçonnée d'avoir livré des armes à ces groupes proches d'Al-Qaïda, mais a toujours réfuté les allégations allant dans ce sens.

L'intervention du chef de l'Etat intervient à un moment où son Premier ministre se débat depuis un mois dans un scandale de corruption sans précédent dans lequel sont mis en cause des dizaines d'hommes d'affaires, de patrons et d'élus considérés comme proches de lui.

Depuis le début de cette affaire, M. Gül a multiplié les prises de position modérées, s'écartant de celles, intransigeantes, de M. Erdogan, au point de le faire de plus en plus apparaître comme son rival politique.

Le Premier ministre accuse la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, en conflit ouvert contre lui, de manipuler l'enquête anticorruption qui le vise pour le fragiliser à la veille des élections municipales de mars et dans la perspective de la présidentielle d'août 2014.

M. Gül est considéré comme proche de la confrérie de Fethullah Gülen.
(AFP, 14 janvier 2014)

Bagdad convoque le chargé d'affaires turc à propos de brut du Kurdistan

Bagdad a convoqué dimanche le chargé d'affaires turc à propos des exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan irakien vers la Turquie sans le feu vert des autorités irakiennes, dénonçant une violation de la Constitution.

Le diplomate turc Efe Ceylan a été convoqué par le vice-Premier ministre Hussein al-Chahristani, responsable des affaires énergétiques, à la suite de l'annonce la semaine dernière par les autorités kurdes de leurs premières exportations de brut vers la Turquie.

"L'Irak considère comme une violation l'exportation de pétrole via ses frontières internationales sans le feu vert du gouvernement", a affirmé M. Chahristani dans un communiqué à l'issue de la rencontre.

Le responsable irakien a accusé les autorités turques d'avoir empêché des responsables du ministère irakien du Pétrole de superviser les quantités de brut exportées par la région du Kurdistan.

"Le gouvernement irakien fait porter à la Turquie l'entière responsabilité légale de cette affaire, et se réserve le droit d'exiger les pertes en résultant", a prévenu le responsable irakien.

Un bras de fer oppose depuis des mois le gouvernement central à la région autonome du Kurdistan sur la gestion des ressources naturelles.

La région autonome du Kurdistan avait annoncé la semaine dernière le "début de la vente de son premier chargement de pétrole exporté via le nouveau oléoduc de la région du Kurdistan à travers la Turquie vers le port (turc) de Ceyhan".

Selon l'annonce, la vente des deux premiers millions de barils de brut doit intervenir d'ici fin janvier, et d'autres vont suivre.

Le Kurdistan irakien, qui jouit d'une importante autonomie et dispose de ses propres forces de sécurité, gouvernement et drapeau, s'est également attiré les foudres de Bagdad pour avoir signé des contrats avec des firmes énergétiques étrangères.

Outre le différend sur le pétrole, un conflit territorial oppose la région du nord de l'Irak au gouvernement central. Ces différends constituent, selon les diplomates, la principale menace à long terme pour la stabilité du pays.
(AFP, 12 janvier 2014)

Appeal against war crimes committed by Turkish authorities in Syria

Dear Peace Loving Friends and Comrades,

Peace Association of Turkey, gathered the 5th. General Congress recently and declared on that occasion a report on the war crimes committed by Turkish authorities against Syrian people.

The report, written in cooperation with the “Lawyers for Justice”, basically aims to expose the international campaign held against Syria and Syrian people, by imperialist countries and their collaborators and supported especially by the AKP government of Turkey.

(See Full Text of the report: http://pwlasowa.blogspot.fr/2014/01/war-crimes-committed-against-people-of.html)

The report, which is a reminiscent of a bill of indictment, includes five chapters. Starting by describing the background of the conflicts in Syria and after evaluating the crimes committed in Syria in terms of international criminal law, the report considers the characteristics, perpetrators and instigators of the mentioned crimes and also the status of regional governments in complicity with these crimes, including the government of Turkey.

The report examines in detail the committed crimes and clues related to these crimes, together with the current status of courts filed in Turkey against a section of these crimes. In the conclusion of the report, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, Minister of Foreign Affairs Ahmet Davutoğlu, Minister of Interior Muammer Güler, certain MIT officials, chief of police of Istanbul, Hatay, Gaziantep, Şanlıurfa, Kilis and Mardin, together with prosecutors and judges handling the mentioned cases are accused of committing crime in Office.

Additionally, the conflicting positions and declarations of security forces and government in Turkey, about the truck seized on Reyhanlı for allegedly carrying weapons to Syria, as well as the claims about the business relations between prime minister Erdoğan’s son Bilal Erdoğan and Yasin al-Qadi, who is put on “the sponsors of terrorism” list by UN, moreover, Erdoğan’s defining al-Qadi, as a “religious businessman who likes Turkey and wants to make investments there” can be accepted as the latest happenings reflecting the dirty role taken by AKP government in crimes happened in Syria. At the same time, all these once more show the importance of our aim and this piece of work.

On the other hand, it is obvious that, it is nearly impossible to talk about a fully completed report. However, even not periodically, we will try to revise this report in the light of latest information and happenings. Consistently, the copy we are sending you which is written two weeks ago, will be expanded as soon as possible, to cover the latest happenings mentioned above.

Finally, we want to mention that the attached report has been contributed and supported by many lawyers, academicians, journalists and artists, some of which are MP. We hope this report will contribute to the trials to enlighten the crimes targeted Syrian people and to hold responsible the politicians and members of AKP government due to their roles in these imperialist plans.

From now on we can make a step forward to bring this iniative to the international level as we have already named in the documents of WPC. As a first step forward we comradely requested to WPC leadership to sign the herein report as a sign of support and solidarity.

Besides you / your organization, we are also sending the same request to other comradely international organisations as WFTU, WFDY, IADL, WIDF, and member peace organizations of WPC. We are attaching herebelow a text.

Best Regards,

Zeynep Beşpınar
Peace Association, Turkey
zeynep.bespinar@barisdernegi.org

We the undersigned do agree with the general idea that imperialist forces and regional reactionary regimes have committed serious warcrimes against the people of Syria and declare that we support the initiative taken by the Peace Association of Turkey.

Name & Organization


International Appeal calling for Kurdish representation at Geneva II

A number of academics, politicians, human rights activists and scientists have launched a signature campaign calling for the representation of the Kurdish people at the Geneva II meeting that will be held on 22 January, 2014 by a delegation from the Kurdish Supreme Council.

The signatories expressed support to the peace efforts initiated towards ending the war in Syria that has been going on for almost three years, resulting in the deaths of thousands of people, the displacement of millions more and the destruction of the country.

The text of the campaign has been sent in the form of a letter to the United Nations (UN), USA, European Union (EU), Russia, China, South Africa as well as presidents and prime ministers of all other European countries. The text will once again be sent to the addressees after the collection of signatures on 22 January when the meeting will take place.

The letter highlights that the Kurds in Rojava are struggling for the right to live freely with their own identity in a democratic Syria, and that they want to live autonomously within a democratic, equal and just Syria alongside all its peoples and religious minorities of the country.

"The Kurds in Rojava have always declared their support for all such international efforts", it underlines and notes that they have neither succumbed to the persecutions and massacres by the regime or by those groups linked to Al-Qaeda.

The signatories said they believe that the Kurdish people should be represented at Geneva II by a delegation from the Kurdish Supreme Council, which was formed last year and is representative of all Kurdish parties and institutions, in an international conference of this significance where the Kurdish people´s future will be directly determined. “Only then can Geneva II play its rightful role in securing the desired peace for all”, they underlined.

Those wanting to join the campaign were asked to return their respond to: kongrakurdistan@gmail.com

First signatories of the campaign include
Venkatraman Ramakrishnan, Nobel Prize Laureates (2009), India, Dario Fo, Nobel Prize Laureates, Italy(1997), Dr. Vandana Shiva, Alternative Nobel Peace Prize India, Ann-Margarethe Livh, Oppositional Vice Mayor of Stockholm City Council, Sweden, Mikael Gustafsson - Member of the European Parliament Left party, Sweden, Lincoln Davis, Member of the US Congress (2003-2011), US, Shudhakar Reddy, Secretary General, Communist Party (CPI), India, Sebastian Michel, Deputy Minister of Communication Multinational State of Bolivia, Lars Ohly -Member Of Parliament The Left Party and Ex-President of left party, Sweden, Ann-Margarethe Livh,Oppositional Vice Mayor of Stockholm City Council, Hans Linde - Member of Parliament Left party and Foreign spokesperson, Sweden, Torbjörn Björlund - Member of Parliament Left party, Sweden, Igshaan Higgins - South African Academy For Young Leaders, South Africa, Solly Mapaila - Deputy General Secretary of South African Communist, Judge Essa Moosa - Chairperson of KHRAG, South Africa; Faizel Moosa, ANC Dullah Omar Region, South Africa, Shadiye Heydari, Member of Parliament Social Democrats, Sweden, Valter Mutt, Member of Parliament Green party, Sweden, Ebrahim Wise - ANCYL RTT Dullah Omar Region, ANCYL RTT Executive Member Economic Development Portfolio, South Africa, Igshaan Higgins - South African Academy For Young Leaders, South Africa, Kariane Westrheim. EUTCC chair & University of Bergen, Norway, Dr. Gisela Penteker, IPPNW, Germany; Kurdo Baksi, Author and candidate for the European Parliament (Green Party), Lord Hylton, House of Lords, UK; Lord Rea, House of Lords, UK, Jean Lambert Member of the European Parliament, UK; Jill Evans Member of the European Parliament, UK, Hywel Williams MP, Houser of Commons, UK; Bruce Kent, Vice-President, International Peace Bureau, UK, Robert Olson, Professor of Middle East History and Islamic History at the University of Kentucky, US, Tony Simpson, Editor, The Spokesman journal, Bertrand Russell Peace Foundation, UK, Nick Hildyard, policy adviser, UK, Felix Padel, Professor in Rural Magament, Indian Institute of Health Management research, Jaipur, India & UK, Tove Skutnabb-Kangas, dr.phil., Denmark/Finland, Rezan Saleh, Secretary General, AIDA, non-profit European association for intercultural artistic development, Margaret Owen OBE, international human rights lawyer, Melanie Gingell, barrister, UK, Maggie Bowden, General Secretary “Liberation”, UK, Hugo Charlton, barrister, UK; Joost Jongerden, Assistant Professor, Wageningen University, the Netherlands, Khatchatur I. Pilikian, Professor of Music & Art, LSFC Secretary (ANF, Jan 8, 2014)

Contents of weapons truck bound for Syria declared state secret

The contents of a truck stopped yesterday on the Kırıkhan-Reyhanlı road by units attached to the Hatay Provincial Gendarmerie Command and assumed to be headed to Syria have been declared a “state secret”. The truck was widely reported to have been searched and discovered to be full of weapons and ammunition. Opposition groups fighting in Syria, including radicalist groups affiliated to al-Qaeda, have been known to receive material and military support from Turkey in the past. Another truck stopped and searched in Adana Province on November 7th was also found to be transporting rockets, among other materials.

After a written order from the Hatay Provincal Governor, Celalettin Lekesiz, a report made on the incident was produced by the Kırıkhan District Prosecutor. The report affirms that those inside the truck identified themselves as working for Turkish National Intelligence (MİT) and declared that the contents of the truck were state secrets.

According to the report the truck was initially stopped by police, but the gendarmerie was called after occupants of the truck called into question police jurisdiction. In a document that was sent by the Provincial Governor Lekesiz to both the Kırıkhan District Governorate and the Hatay Provincial Gendarmerie Command, the incident was addressed thus: “It has been understood that vehicles whose occupants are functionaries working with MİT have been stopped by the Kırıkhan District Gendarmerie Command…the detainment of aforementioned personnel is in violation of procedures involving the special status of functionaries as determined by law. no 2937 and their work with the Office of the Prime Minister and can have criminal consequences. I request the identifies of those concerned individuals be determined and that they be freed immediately.”

The police officers that first stopped the truck are reported to have been relieved of duty; the assistant director of the local Terror and Organized Crimes Unit and a number of other officers have been transferred.
(ANF, Jan 3, 2014)

Des armes à destination de la Syrie saisies en Turquie

Les forces de sécurité turques ont saisi mercredi soir dans un poids lourd turc des armes et munitions à destination de la Syrie et arrêté trois personnes, deux Turcs et un Syrien, a rapporté jeudi la presse turque.

Le véhicule a été intercepté par les gendarmes dans la localité de Kirikhan, dans la province de Hatay (sud), frontalière avec la Syrie, précise le journal Hürriyet.

Des roquettes et munitions ont été retrouvées dans la cargaison du poids lourd dont les chauffeurs affirmaient transporter de l'aide humanitaire pour le compte de l'organisation caritative islamiste turque IHH, précise le journal.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de cette ONG, très active dans les pays musulmans, a démenti l'information. "Notre organisation n'a rien à avoir avec cette affaire", a-t-il dit ent dénonçant "une information calomnieuse".

Par le passé, la police turque a saisi du matériel militaire en route pour la Syrie.

La Turquie dément officiellement toute livraison d'armes vers ce pays voisin, en proie à la guerre civile. En décembre, le ministre turc de la Défense, Ismet Yilmaz, a démenti des informations faisant état de la livraison d'armes de guerre par son pays à la rébellion syrienne, affirmant que l'équipement en question était essentiellement constitué de "fusils de chasse".

Le gouvernement turc, qui soutient l'opposition au président Bachar al-Assad, a toujours démenti toute livraison d'armes aux rebelles syriens, malgré de nombreuses informations en sens contraire publiées par la presse internationale.

La Turquie abrite sur son sol plus de 600.000 déplacés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays.
(AFP, 2 janvier 2014)

Syrie: Rôle des médias - Le silence qui tue

Silvia Cattori, 29 décembre 2013


Pourquoi nos médias ont-ils ignoré le massacre perpétré par les "rebelles" à Adra ?

Le 11 décembre, des combattants du Front Al-Nosra et du Front islamique ont envahi un quartier industriel d’Adra, une ville proche de Damas qui abrite des communautés sunnite, alaouite, chiite, druze et chrétienne. S’attaquant au poste de police, à l’hôpital, à une boulangerie industrielle, à des maisons d’habitation... ils y ont massacré, sur des critères confessionnels, une centaine de civils, notamment des travailleurs du secteur public. Nombre d’entre eux ont été décapités ou mutilés. D’autres ont été brûlés dans les fours de la boulangerie.
.......

Têtes coupées, mains coupées, exécutions sommaires… Des témoins terrorisés rapportent que les jihadistes ont demandé « qui soutient le régime et qui travaille pour l’Etat (…) Ils ont coupé la main d’un certain nombre d’employés, pour les empêcher de retravailler, ils en ont décapité d’autres devant leurs enfants ».

Pourquoi aucune de nos ONG de défense des droits de l’homme et aucun de nos médias n’ont-ils parlé de cet événement terrible ? Seul la presse russe l’a largement et honnêtement couvert [1].

Serait-ce que ces images horribles de corps baignant dans leur sang, mains et têtes coupées, étaient cette fois trop difficiles à imputer automatiquement aux forces gouvernementales comme la presse occidentale l’avait fait mensongèrement dans le cas du massacre de Houla ? Et devenues, de ce fait, trop embarrassantes pour une presse et des organisations humanitaires qui, dès 2011, ont pris le parti de l’ « opposition » anti Assad ?

Rideau de fumée pour faire diversion

Muet sur le massacre d’Adra, le quotidien Le Monde a en revanche - dans son édition du 18 décembre - gratifié ses lecteurs d’un article intitulé « Vrais et faux de la révolution syrienne », [2] signé par Christophe Ayad, « grand reporter, spécialiste du monde arabe » dont le biais pro-israélien et anti-Assad est un secret de Polichinelle. À lire l’article, on comprendra vite que, pour Ayad, le « vrai » se situe du côté des combattants d’Al-Nosra et le « faux » du coté d’Assad.

Sous prétexte d’ « informations contradictoires », la « mise au point » d’Ayad s’attache essentiellement à semer le doute et la confusion sur les exactions commises par les groupes islamistes radicaux allant jusqu’à prétendre que « le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, prend garde à ne pas heurter de front la population, les exactions étant exceptionnelles » (sic). Et, pour justifier les attaques contre les sanctuaires chrétiens, il affirme : « il est avéré que le régime utilise des monastères comme bases militaires et positions d’artillerie pour bombarder villages et habitants, sans que les autorités ecclésiastiques osent toujours condamner ces pratiques, par peur des représailles ».

Tout l’article est un tissu d’affirmations de la même veine. En dépit du fait qu’il a déjà perdu toute crédibilité sur le dossier syrien Le Monde continue ainsi son travail de désinformation.

Au cas improbable où il serait réellement intéressé par les faits concernant les exactions des « rebelles » en Syrie, nous renvoyons Christophe Ayad, à quelques articles (parmi les centaines que nous avons publiés) qui montrent que les atrocités commises par les « rebelles » (et occultées par la presse traditionnelle) contre le peuple syrien fidèle au gouvernement Assad, ont commencé dès 2011 : http://www.silviacattori.net/article5225.html


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Un ex-patron de banque grecque arrêté en Turquie

L'ex-PDG de la Banque postale hellénique (TT) a été arrêté vendredi soir à Istanbul, dans le cadre d'une vaste affaire de corruption, a annoncé samedi la police grecque.

Le mandat d'arrêt pesant sur Angelos Filippidis a été transformé vendredi en mandat international, permettant à la police turque de l'arrêter, en coopération avec les autorités grecques.

Selon un communiqué de la police grecque, l'homme d'affaires a été arrêté dans son hôtel place Taksim, dans lequel il résidait depuis le 3 janvier. Plusieurs journaux grecs indiquaient samedi qu'il avait été découvert grâce au signal de son téléphone portable.

L'avocat de M. Filippidis, Thanassis Varlamis, a indiqué à l'AFP que l'ancien président de la Banque postale avait demandé samedi au magistrat turc devant lequel il comparaissait d'être renvoyé en Grèce pour y répondre de ses actes.

"Mon client a produit un billet d'avion pour Athènes à la date de lundi, qu'il avait déjà acheté vendredi", a assuré l'avocat.

Quatre personnes, des ex-responsables de la banque et un important homme d'affaires grec, ont déjà été arrêtées dans le cadre de cette affaire, reliée à un déficit de plusieurs centaines de millions d'euros découvert à la TT.
 Les juges enquêtent sur des prêts non garantis accordés par les responsables de la banque.

Jeudi, M. Filippidis, s'exprimant depuis l'étranger sur la radio grecque Skai, avait démenti toute malversation : "Tous les prêts ont été accordés à l'unanimité des décisionnaires et toutes les procédures ont été respectées".

Il a souligné que le taux de créances douteuses de la banque était de loin inférieur à celui des autres banques grecques frappées par la crise.

C'est d'ailleurs à cause de la crise que la TT avait dû être scindée en deux entités, celle dotée d'actifs sains ayant été acquise par Eurobank dans le cadre de la vaste restructuration du secteur bancaire national bouclée cet été.

Plusieurs enquêtes judiciaires sur de retentissantes affaires de corruption ont été dévoilées en Grèce ces dernières semaines. Le gouvernement met en avant sa détermination à lutter contre les malversations financières qui ont coûté cher au pays avant la crise.
(AFP, 11 janvier 2014)

Immigration / Migration

Un dirigeant kurde crie au complot politique à Paris

Adem Uzun, un dirigeant kurde mis en examen en 2012 à Paris dans une enquête sur du trafic d'armes, affirme avoir été piégé par les autorités françaises et turques, et crie au "complot politique". La cour d'appel examine jeudi sa demande d'annulation de sa mise en examen.

Adem Uzun avait été interpellé le 6 octobre 2012 dans un bar parisien, à Montparnasse, alors qu'il était en compagnie d'un homme d'affaires kurde également mis en examen, Osman K., et d'un troisième homme, "Antoine", policier infiltré. Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, mais a été libéré en août 2013.

Les enquêteurs soupçonnent que ce rendez-vous avait pour objet l'achat d'armes destinées au Kurdistan irakien, ce qu'Uzun conteste.

L'enquête avait été déclenchée sur un renseignement reçu en avril 2012 de Turquie selon lequel cet acteur politique de la cause kurde en Europe, proche du PKK, voulait acquérir des armes, selon une source proche du dossier.

"C'est un grand complot politique" ourdi depuis la Turquie avec le soutien des autorités françaises, affirme dans un entretien à l'AFP Adem Uzun.
 Il explique que le rendez-vous de Montparnasse, le seul auquel il ait pris part avec "Antoine", a duré "neuf minutes" jusqu'à l'irruption de la police et qu'il n'a "jamais utilisé une seule fois un mot évoquant un trafic d'armes".

Stratagème de "provocation"

Adem Uzun a été mis en relation avec "Antoine" via Osman K., un avocat et un autre homme. Cet autre homme comme l'avocat ont été entendus en juillet comme témoins assistés. Contacté, le conseil de l'avocat, Denis Tailly-Eschenlohr, "réfute toute intervention dans un quelconque stratagème pour piéger qui que ce soit" de la part de son client, "un avocat d'affaires qui a mis en relations différents clients suite à une demande qui semblait tout à fait légale".

Lors de plusieurs réunions entre juillet et septembre 2012, différents protagonistes, dont Osman K. et "Antoine", évoquent en termes plus ou moins explicites une "transaction illégale portant sur l'armement", en la présentant comme "couverte par l'Etat", selon la requête en annulation de M. Uzun. "Antoine" y est décrit comme "un policier infiltré présenté comme un marchand d'armes".

L'insistance d'"Antoine" à rencontrer Uzun aurait abouti à la réunion du 6 octobre. Uzun, qui explique être un lobbyiste, assure que dans son esprit, "Antoine" était membre d'un "think tank" qui voulait des conseils avant de se rendre au Kurdistan.

"Ils ont essayé de démontrer que je trafique des armes. Ils n'y sont pas parvenus", analyse-t-il. Dès lors, il aurait été décidé de le piéger. Mis en place "en relation directe avec les services de police", ce stratagème de "provocation à la commission d'une infraction" est déloyal et rend "irrecevables en justice les éléments de preuve ainsi obtenus", selon sa requête.

Adem Uzun, qui explique avoir participé aux discussions d'Oslo entre 2009 et 2011, juge que les concepteurs du piège auraient "voulu envoyer un message: ceux qui négocient la paix côté kurde ne sont pas vraiment des gens de paix".

Libéré après moins d'un an de détention à la Santé, durée inhabituellement courte pour du terrorisme, il insiste sur la largesse de son contrôle judiciaire qui ne lui impose que de demander l'autorisation s'il veut se rendre à l'étranger pour ses activités politiques. Une autorisation qui, assure-t-il, lui a été accordée à chacune de ses trois demandes.

Pour son avocat, Antoine Comte, "cette affaire démontre que certains services de police français prolongent la politique de la police turque en France en arrêtant quelqu'un qui a été un négociateur avec les Turcs".
(AFP, 29 janvier 2014)

L’Université libre de Bruxelles soutient Bahar Kimyongur

Le conseil d’administration de l’ULB a adopté lundi soir une mention de soutien à Bahar Kimyongur, ce ressortissant belge, traqué par la Turquie pour son appartenance alléguée à «une organisation terroriste».

Pour le CA de l’ULB, Bahar Kimyongur «dénonce sans relâche les violations des droits humains en Turquie. Sauf à considérer qu’énoncer une opinion critique est un délit, M. Kimyongur n’a jamais contrevenu à la loi. Pourtant, la Turquie s’acharne à criminaliser son engagement citoyen et exige son extradition.»

Le CA de l’ULB rappelle le «véritable harcèlement judiciaire» dont Bahar Kimyongur a été l’objet depuis dix ans: quatre procès et trois cassations en Belgique pour obtenir son acquittement définitif des charges d’appartenance à une organisation à vocation terroriste, le groupement d’extrême gauche turc DHKP-C; une arrestation aux Pays-Bas en vue d’une extradition (refusée) vers la Turquie, une autre en Espagne où l’examen de la demande turque est toujours en cours; une dernière enfin en Italie où il est toujours assigné à résidence après avoir subi 13 jours de détention.

Bahar Kimyongur craint que cet acharnement turc à son encontre ne débouche sur un «crime d’état», une piste que semblent suivre les enquêteurs français chargés d’élucider le meurtre, l’an dernier à Paris, de trois militantes kurdes.

Bahar Kimyongur se réjouit du soutien apporté à sa cause par l’ULB. «Deux députés italiens ont interpellé leur gouvernement à Rome», souligne-t-il. Le soutien manifesté par le CA de l’ULB s’ajoute à celui de nombreuses organisations belges et de la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme.

Lors du passage à Bruxelles du Premier ministre Erdogan, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders s’est ému du sort réservé au ressortissant belge, considéré comme «terroriste» par la Turquie.

Pour l’ULB, «cette situation est intolérable. L’ULB refuse l’extradition de Bahar Kimyongur et exige que cessent les poursuites à son encontre. Sa vie est en danger et notre liberté d’expression à tous est en jeu.»
(Le Soir, M.M., 29 janvier 2014)

Judiciaire: Mehmet Koksal contre Emir Kir: 2-0

Un long dossier judiciaire opposant l'ex-secrétaire d'Etat Emir Kir au journaliste Mehmet Koksal vient de trouver son épilogue devant la Cour d'appel de Bruxelles. Où le juge souligne qu'Emir Kir a eu un « comportement procédural déloyal »

En 2004, Emir Kir avait assigné le journaliste Mehmet Koksal et le chercheur Pierre-Yves Lambert. Il se plaignait d'une « campagne de désinformation »,  de « messages haineux », d'une volonté de lui nuire. En cause les enquêtes publiées par le journaliste et le chercheur sur les sites suffrageuniversel.be et minorite.org, qui montraient que l'ancien secrétaire d'Etat (PS) à la Région bruxelloise avait triché en matières de dépenses électorales, qu'il avait délibérément menti, et pouvait donc être qualifié de « menteur » et de « délinquant ». Mais aussi que Kir avait toujours eu une position ambigüe à propos du génocide arménien, et pouvait donc être qualifié de
« négationniste ». Défendu par Me Uyttendale, Kir va perdre sur toute la ligne en première instance, le juge soulignera le professionnalisme des deux auteurs (papiers sourcés et recoupés), ainsi que la qualité de leur enquête journalistique et son intérêt public : « Il entre dès lors dans la fonction de la presse, et ne saurait être considéré comme fautif, le fait de dénoncer, même crûment, ce genre d'agissements contraire aux principes qui fondent notre société démocratique". Menteur, délinquant, négationniste, voilà une décision judiciaire lourde à porter pour ce manda­taire public. Kir interjette donc appel.

Nouvelles preuves

Des centaines de pages de conclusions sont alors échangées entre parties. Car du côté de la défense de Mehmet Koksal (assurée par Me Guilmot dans le cadre de l'assistance judiciaire de l'AJP), on n'a pas l'intention de rester au balcon on sait pertinemment que Kir ment. Une demande reconventionnelle pour action téméraire et vexatoire est introduite par le journaliste. Il alimente le dossier de pièces, notamment de nombreuses traductions d'articles parus dans les journaux turcs, qui montrent qu'Emir Kir ne varie pas d'un iota quant à sa position sur le génocide arménien. Mais surtout, Mehmet Koksal prouve que Kir a bel et bien signé une pétition contre « l'allégation injuste et irréaliste de génocide arménien (…) » qui demande « la suppression immédiate de l'indication sur le monument au prétendu génocide arménien qui offense l'honneur du peuple turc et des Turcs vivant en Belgique ». Kir avait toujours nié avoir signé cette pétition. Voilà qui commence à sentir le roussi pour l'élu bruxellois.

Il se désiste ...

En 2007 Kir se désiste de son action en appel. Car il réalise que ce que Koksal s'apprête à révéler en justice est de la dynamite. Si jusque là, il était passé entre les gouttes, prenant même du galon politique malgré les révélations, se désister en catimini devient la seule voie pour éviter une seconde décision judiciaire aussi cinglante que la première. Finis les emballements de plaidoirie de Me Uyttendaele à l'entame du procès, fulminant sur ces « prétendus journalistes de pacotille » qui s'agitent dans la « fange journalistique », Kir se désiste donc, mais pas les journalistes qui refusent d'en terminer ainsi ils ont exposé de nombreux frais pour leur défense, ont travaillé pendant des centaines d'heures pour étoffer leur enquête et préparer leur défense, et considèrent qu'il est trop simple, pour celui qui les a attaqués à deux reprises en toute mauvaise foi, de clôturer ainsi un litige qu'il a initié. Seule l'action reconventionnelle fera cependant l'objet de la décision d'appel la Cour donne acte à Kir de son désistement de l'action principale. Ne reste donc à l'instance que la demande des journalistes portant sur l'action téméraire et vexatoire de Kir.

Au final, les journalistes n'obtiendront pas gain de cause : la Cour considère que Kir n'a pas abusé de son droit d'agir en justice. Mais il ne s'en sort pas indemne pour autant selon la Cour, Kir « a adopté un comportement procédural déloyal au sujet de la question du génocide arménien dans le but d'obtenir la condamnation » du journaliste. Et elle met à sa charge deux tiers des dépens d'appel, qu'elle majore
« compte tenu de la complexité des débats et de l'attitude déraisonnable de M Kir sur un point important du litige, l'indemnité sera majorée et fixée à la somme de 7.500 € ».

Voilà qui mettra très peu de baume au coeur de ceux qui n'ont pas failli dans leur travail journalistique, se sont vus assignés et contraints de se défendre, face à un mandataire politique dont le bilan judiciaire est vraiment peu glorieux.

Martine Simonis, secrétaire générale de l'AJP
(Journalistes - Janvier 2014, n°155)

Les communes belges au service des élections turques?

En 2014, pour la première fois, le président de la République de Turquie sera élu au suffrage universel. Pour la première fois également les citoyens turcs résidant à l'étranger auront le droit de voter depuis leur pays de résidence pour cette élection.

En Belgique, la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet a demandé aux communes d’organiser les élections présidentielles turques de juillet 2014 en mettant des locaux publics à disposition comme des écoles, du matériel comme des isoloirs et des chaises et du personnel (fonctionnaires et policiers) . Elle a précisé que "comme il s’agit pour les autorités turques de la première organisation d’un scrutin à l’étranger; celles-ci ont sollicité un certain soutien des autorités belges (…) Il s’agirait de 20 à 60 bureaux de vote au total en Région de Bruxelles-Capitale". 

La conseillère communale Ecolo Isabelle Durant a déclaré le 26 juin 2013 sur twitter que la commune de Schaerbeek avait rejeté cette demande.

La sénatrice PS Fatiha Saïdi, par ailleurs échevine à Evere, a posé à ce sujet une question parlementaire le 26 juin 2013 également, elle a reçu la réponse de la ministre Milquet le 13 décembre 2013.

La question de Saïdi:

Des communes de la Région de Bruxelles-Capitale, sélectionnées en fonction du nombre de domiciliations de ressortissants turcs, ont reçu un courrier signé par vos soins et émanant du service Élections du service public fédéral (SPF) Intérieur. Ce dernier les sollicite dans le cadre des élections présidentielles qui se dérouleront en Turquie en 2014, et les invite à mettre à disposition des autorités turques des locaux publics et du matériel et / ou qu'elles chargent leur personnel communal de l'installation de bureaux de vote et ce, gratuitement ou moyennant finances. Ce courrier précise également que " les autorités policières belges prendront, si nécessaire, les mesures adéquates pour assurer l'ordre durant cet événement ".

D'autres pays organisent en Belgique des élections pour leurs nationaux ; mais, comme pour les élections présidentielles françaises ou italiennes, ils prennent en charge la totalité de l'organisation et des frais, et ne sollicitent pas l'intervention des autorités belges.

Par ailleurs, durant l'année 2014, notre pays et, partant nos autorités locales, se verront attribuer la lourde charge d'assumer nos propres élections et ce, à tous les niveaux de pouvoir. Nos fonctionnaires locaux et également au niveau fédéral risquent dès lors d'être particulièrement surchargés en termes de travail.

Partant de ces considérations, pouvez-vous me faire savoir :

1) quelle sera l'instance chargée de servir d'intermédiaire avec les communes, si celles-ci sont amenées effectivement à assumer ces élections ;

2) sur quelles bases seront assurées les rétributions financières aux communes (uniformisation d'un " tarif " pour toutes les communes, remboursement de factures de prestations - heures prestées par les fonctionnaires, matériel, …) ;

3) comment sera gérée la communication à l'égard du public, en l'occurrence les ressortissants turcs ou les Belges d'origine turque ;

4) quelle sera l'instance en charge de la gestion d'éventuels conflits ;

5) si cette mesure ne risque pas de créer un précédent et d'ouvrir la porte à des demandes de la part des États dont les ressortissants bénéficient du droit de vote à l'étranger (France, Italie, …) ?

La réponse de Milquet:

Je souhaite tout d’abord à préciser que le courrier auquel vous faites mention a été transmis aux 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale ainsi qu’aux communes d’Anvers, de Charleroi, de Gand, de Genk et de Liège.

A cet égard, il me paraît opportun de procéder à quelques précisions et ce, afin de lever tout malentendu.

Les ambassades et consulats turcs en Belgique participeront bien à l’organisation de ces élections turques et des bureaux de vote devraient normalement y être établis. Ces autorités turques se chargeront bien entendu de toutes les communications avec leurs ressortissants (convocations, …).

Parallèlement à cela, les autorités turques explorent d’autres pistes en vue d’établir - si possible - des bureaux de vote également hors de leurs bâtiments diplomatiques. Que cela soit dans des locaux privés ou publics.

De ce fait, ces autorités se sont adressées à mes services en ce qui concerne les locaux publics.

(...)

Il est vrai qu’il s’agit d’une première demande du genre en la matière, les autorités étrangères organisant généralement le vote de leurs ressortissants expatriés en Belgique dans leurs ambassades ou dans des locaux privés sans l’intervention des autorités belges. L’optique des autorités turques est identique : l’installation de bureaux de vote dans les postes diplomatiques ou dans des locaux privés. Néanmoins comme il s’agit pour les autorités turques de la première organisation d’un scrutin à l’étranger, celles-ci ont sollicité un certain soutien en vue d’éventuellement organiser des bureaux de vote dans des locaux publics. Ces autorités se sont donc adressées à ce sujet à leurs homologues aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Belgique, … . C’est dans un esprit de coopération internationale que j’ai donc transmis mon courrier du 15 mai dernier aux communes citées plus haut.

Sources:

http://tractotheque.blogspot.be/2014/01/turquie-2014-campagne-chp-en-belgique.html
http://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/suffrage-universel/conversations/messages/6059

Bahar Kimyongür: "La Belgique n'est pas capable de me protéger"

Les dissidents européens sont considérés comme des dissidents de seconde zone et la lutte contre le terrorisme est complètement politisée, a déclaré lundi Bahar Kimyongür, un ressortissant belge d'origine turque assigné à résidence en Italie, à l'occasion d'une conférence de presse. Depuis Marina Di Massa, en Toscane, l'activiste politique a vigoureusement rejeté les accusations de terrorisme. Le procureur général italien a jusqu'au 31 mars pour rendre un avis sur la demande d'extradition émise par la Turquie.

Bahar Kimyongür, poursuivi mais acquitté en Belgique pour appartenance au DHKP-C, a été arrêté le 21 novembre dernier en Italie sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par la Turquie. Le gouvernement turc le soupçonne d'activités terroristes.

Il est désormais assigné à résidence le temps que la justice italienne se prononce sur la demande d'extradition turque. Le procureur général doit rendre un avis d'ici le 31 mars, avant la reprise des débats judiciaires. "Je ne vois aucune raison qui pousserait l'Italie à accepter mon extradition en Turquie", a indiqué Bahar Kimyongür. "Mais il s'agit d'un problème politique. Si j'étais le dissident d'un régime considéré comme hostile en Europe, comme Cuba ou l'Iran, tout le monde serait scandalisé. La Belgique et l'Europe ne sont pas capables de me protéger alors que le régime turc bafoue la liberté d'expression."

Son avocat, Maître Christophe Marchand, a invité l'État belge à exercer une pression diplomatique sur le gouvernement turc pour qu'il retire le mandat d'arrêt et a souligné le blocage judiciaire du dossier. Son client a déjà été arrêté pour les mêmes raisons aux Pays-Bas et en Espagne avant d'être libéré.

Dan Van Raemdonck, le secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), a également partagé son étonnement alors que les pays de l'Union européenne répondent au mandat d'arrêt international de la Turquie malgré l'acquittement de Bahar Kimyongür. "Le régime turc essaye de museler la liberté d'expression de ses citoyens mais utilise aussi tous les artifices du droit international pour la limiter dans d'autres pays", a-t-il dénoncé.

Le sénateur Benoit Hellings (Ecolo), qui soutient l'activiste belge, a d'ailleurs rappelé que la Belgique avait signé un accord de coopération judiciaire et policière avec la Turquie en janvier 2013. Cet accord instaure une coopération pour rapatrier les jeunes combattants belges en Syrie qui passent par la Turquie mais également pour lutter contre le terrorisme. "Nous n'avons pas de preuve que l'arrestation de Bahar Kimyongür rentre dans le cadre de cet accord mais son approbation pose un problème général", a-t-il précisé.

Bahar Kimyongür a par ailleurs précisé qu'il avait eu des contacts avec la mère partie chercher son fils en Syrie mais refoulée à l'aéroport d'Istanbul. "J'essaye d'aider les familles dont les enfants sont partis combattre en Syrie en passant par la Turquie", a-t-il expliqué. "Au mois d'avril, j'avais proposé à cette mère de rencontrer des députés de l'opposition turque pour les inciter à intervenir au Parlement et à tenter d'influencer sur la politique du gouvernement."
(Belga, 20 janvier 2014)

Le texte complet de la conférence de presse:

http://leclea.be/clea/communiques/22-01-14_bahar-criminalise_la-contre-attaque-de-la-societe-civile.html


Manifestation à Paris un an après l'assassinat de trois militantes kurdes

Des milliers de personnes - 13.000 selon la police, 30.000 selon les organisateurs - ont défilé samedi à Paris pour demander la "vérité et la justice" sur l'assassinat il y a un an de trois militantes kurdes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Partis en début d'après-midi des abords de la Gare du Nord, les manifestants ont marché jusqu'à la place de la République, sans incidents.

"Justice et vérité, identifiez les commanditaires", proclamait une banderole de la "fédération des associations kurdes de France", des pancartes évoquant elles un "assassinat politique" et les manifestants
brandissant aussi de nombreux portraits des militantes assassinées.

Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez étaient retrouvées tuées par balles dans les locaux du Centre d'information kurde (CIK), 147 rue Lafayette (Xe) près de la Gare du Nord.

Un homme, Ömer Güney, a été arrêté huit jours après l'assassinat des militantes, et mis en examen le 21 janvier 2013 pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer ce triple homicide : règlement de comptes interne au sein de la mouvance kurde dans un contexte d'ouverture de pourparlers de paix entre le PKK et Ankara, acte du mouvement turc d'extrême droite des "Loups Gris", assassinat politique (thèse privilégiée dans la mouvance kurde), voire crime crapuleux ou différend personnel.

Les associations kurdes souhaitent "un geste fort du président de la République" et qu'il demande "des comptes au gouvernement turc lors de son prochain voyage en Turquie fin janvier".

Quelque 2.500 sympathisants kurdes avaient manifesté à Paris le 26 janvier 2013.
(AFP, 11 janvier 2014)

Pour une information plus profonde sur cette conférence de presse:

http://leclea.be/clea/communiques/22-01-14_bahar-criminalise_la-contre-attaque-de-la-societe-civile.html


Signez la pétition pour Bahar Kimyongür !

L
e CLEA vient de lancer une nouvelle campagne pour la mise en liberté de Bahar Kimyongür. Il appelle tous les démocrates à signer une pétition urgente: “Non à l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie!”.

Déjà le 27 août 2013, après l’arrestation de Kimyongür en Espagne, une centaine de personnalités avaient publié une carte blanche demandant aux autorités belges de “tout faire” pour empêcher l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. (http://www.info-turk.be/421.htm#Carte)

En effet, l’arrestation de Kimyongür fait partie d’une répressive opération transfrontalière de l'Etat turc contre ses opposants en exil.

Juste après l'arrestation de Bahar Kimyongür en Italie, l’Etat turc a réclamé par un bulletin rouge l'extradition de la jeune sociologue Pinar Selek, victime de l’injustice turque, qui se trouve actuellement à Strasbourg. (Info-Türk, 30 décembre 2013)

Les exilés kurdes, même anciens membres du parlement turc, ont déjà été harcelés depuis des années par des mandats d'extradition.

Il faut arrêter cette répression généralisée contre les opposants d’Ankara en exil.

La mise en liberté de Bahar Kimyongür constituera un coup important sur cette terreur transfrontalière de l’Etat turc.

Les défenseurs de la liberté d’expression et des droits de l’Homme exigent que les Etats européens cessent cette complicité honteuse avec Ankara et rendent immédiatement sa liberté à Bahar Kimyongür.

Message of the Clea - 8/01/2014

Signez la pétition pour Bahar Kimyongür !

www.freebahar.com

Faites comme Noam Chomsky, signez la pétition pour Bahar Kimyongür.

Le citoyen belge risque d'être extradé vers la Turquie. Sa vie est en danger !

Faites découvrir ce site Internet multilingue (français, anglais, néerlandais, espagnol, italien et turc) à tous vos contacts : www.freebahar.com

Outre la pétition à signer, la liste de ses signataires et les principaux soutiens de cette initiative internationale, vous y trouverez un explicatif clair de la situation de Bahar Kimyongür,
des actions concrètes à mener pour l'aider ainsi que des liens pour suivre l'actualité de cette affaire.
    
[Notre dossier]

Lettre des organisations des droits de l'Homme pour Bahar Kimyongür

Communiqué du Clea - samedi 4 janvier 2014:


La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme, les Ligues des droits de l'Homme belge et italienne et la Fondation turque des droits de l'Homme ont écrit à la ministre italienne de la Justice, Anna Maria Cancellieri, afin qu'elle entreprenne toutes les démarches nécessaires pour éviter l'extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie, «où il risque d'être l'objet de violations de (ses) droits humains».

Après le soutien apporté à Bahar par Amnesty International, la mobilisation des Ligues des droits de l'Homme constitue un geste de solidarité capital dans notre combat contre l'extradition de Bahar et démontre que l'on se situe à un moment décisif dans la défense du citoyen belge persécuté par la Turquie.

Il est donc plus important que jamais de montrer à la ministre italienne de la Justice et au gouvernement italien que celles et ceux qui, aux quatre coins du globe, s'inquiètent pour le sort de Bahar et réclament sa liberté sont très nombreux.

Vous aussi, vous pouvez envoyer une lettre «à la ministre italienne de la Justice, Madame Anna Maria Cancellieri», afin de dénoncer l'injustice subie par Bahar, à l'adresse suivante : <centrocifra.gabinetto@giustiziacert.it>.

Si vous le souhaitez, vous pouvez adresser copie de votre courriel au ministre de l’Intérieur Angelino Alfano <gabinetto.ministro@pec.interno.it>, et à la ministre des Affaires étrangères Emma Bonino <ministro.affariesteri@cert.esteri.it>.

Votre démarche sera ainsi plus fructueuse car il s'agit de deux autres ministres qui ont un important mot à dire dans cette affaire.

Si vous souhaitez vous éviter la rédaction d'une lettre originale, vous pouvez envoyer le même courrier que les Ligues des droits de l'Homme [à consulter en cliquant ici] ou vous servir du texte d'une lettre plus courte rédigée par le CLEA [à consulter en cliquant ici].

En 2014, tous ensemble, nous obtiendrons... la liberté pour Bahar !

Courage et merci pour votre soutien,

Le Comité pour la liberté d’expression et d’association (Clea)


Une rectification par le Clea

Vous avez été nombreux à nous écrire à la suite de notre message de samedi matin pour nous signaler que les adresses électroniques des ministres italiens de l'Intérieur et des Affaires étrangères y renseignées produisaient un message d'erreur. L'adresse électronique de la ministre de la Justice ne posant pas de problème. Et, effectivement, s'agissant d'adresses "pec" (posta elettronica certificata) ou "cert", l'expéditeur doit s'enregistrer auparavant pour pouvoir écrire à ces adresses. Nous vous présentons nos excuses pour cet inconvénient.

Voici, donc, des adresses ne présentant pas ce problème :

•Ministre de l’Intérieur Angelino Alfano <sito@angelinoalfano.it>,
•Ministre des Affaires étrangères Emma Bonino <scrivi@emmabonino.org>.


Interview de Bahar depuis son exil en Italie

http://www.michelcollon.info

Après 13 jours de prison suite à un mandat d'arrêt international lancé contre lui, Bahar Kimyongür, citoyen belge, est actuellement assigné à résidence à Massa, en Italie. Militant pour la paix, arrêté à nouveau le 21 novembre, il semble être la tête de Turc du régime Erdogan. Celui-ci veut le condamner à 22 ans de prison pour avoir manifesté dans le Parlement européen contre la torture pratiquée dans les prisons turques. Pourtant, les Justices belge et hollandaise ont jugé infondées les accusations de terrorisme portées contre lui. L'affaire Kimyongür soulève de grandes interrogations sur le fonctionnement d'Interpol et des abus qu’en font certains Etats. Bahar risque l’extradition vers la Turquie et Amnesty dénonce cette violation grave de ses droits fondamentaux. Cette chasse à l'homme est un non sens qu'il est urgent de dénoncer ! Nous avons pu joindre Bahar sur Skype pour une interview. IGA

Ecouter l'interview


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