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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

40th Year / 40e Année
Mars
 
2014 March
N° 427
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Journaliste "Apatride" à la RTBF

Ecoutez en cliquant sur le logo RTBF
rtbf

Présentation: Eddy Caekelberghs
Emission du 06/03 - 18:30:00
Face à l’Info
ozguden

On revient sur le thème de l’immigration,
dans le cadre des 50 ans de l’immigration turque,
avec le journaliste turc Dogan Özgüden
qui publie un livre qui traite de l’immigration politique:
Journaliste "apatride".

binfikir
Doğan Özgüden ile röportaj
Binfikir, Mart 2014, s 12-13

"Türkçe Medya hiçbir zaman bağımsız olamadı"



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Urgent call for 544 ill prisoners in Turkey
Police Shoots 10-year old Boy With Tear Gas Canister
8 Released in KCK Media, 37 Released in KCK Main Case
Court Rejects the Release of 8 Socialists, Again

 Trois membres des forces de sécurité tués dans une fusillade
No Release For 8 Socialists Jailed For 8 Years
 Deux millions ont manifesté pour Berkin tué par la police
DHKP-C claims responsibility for death of young İstanbul resident
ABDEM: The AKP and Turkish state murdered Berkin
Letter for a political detainee: Long Custody-Double Standard
AI: Funeral protests over Gezi Park police impunity
Nouvelle violence policière après la mort de Berkin Elvan
Mobilisation anti-Erdogan après la mort du jeune Berkin Elvan
Vague de protestation après le décès d'un jeune garçon blessé par la police
Police detain 10 people keeping vigil for Gezi victim Berkin Elvan
Police violence during Women's Day demonstrations in Istanbul
Venice Commission urges to annul judiciary bill
2013: Year of death, prison bars and rights violations
Les "people" se mobilisent pour doper la participation aux élections

Pression sur les médias / Pressure on the Media

RSF: La cybercensure atteint de nouveaux pics à l’approche des élections

Un universitaire-écrivain brièvement en garde à vue dans l'affaire des écoutes
 YouTube bloqué après une nouvelle "fuite" gênante pour Ankara

Des experts de l'ONU condamnent les blocages
Le tribunal administratif ordonne la levée du blocage de Twitter
 L'ONU demande à la Turquie de débloquer Twitter
 Mobilisation pour le procès en appel de Pinar Selek!
Erdogan renouvelle ses attaques contre les réseaux sociaux
RSF: Climat malsain pour la presse à une semaine des élections
 Erdogan a bloqué l'accès à Twitter
RSF: une censure digne des Etats les plus répressifs de la planète

Le président Gül dénonce le blocage de Twitter par le gouvernement

Les critiques fusent contre la "censure" de Twitter
IFJ/EFJ Condemn Twitter Blackout in Turkey
EFJ Concerned by Judicial Double Standards for Journalists Trials
A song by Aktas Erdogan for his mother Fusun Erdogan
 La cour de cassation d'Ankara doit enfin rendre justice à Pinar Selek !
Call For Solidarity: Writer Erol Özkoray's Trial Starts on March 20th
Journalist Füsun Erdoğan’s Son Starts Hunger Strike
RSF: Jusqu’où ira la dérive liberticide?
 Erdogan menace d'interdire YouTube et Facebook
 Jugé "pornographique", "Nymphomaniac" interdit en Turquie
ECHR Convicts Turkey’s “Disproportionate Punishment”

Kurdish journalists to refuse to attend trial


Kurdish Question / Question kurde

Kurdistan voted for Democratic Autonomy
Urgent Call to UN and European Union for Rojava
Newroz: Öcalan veut relancer le processus de paix kurde
 Karayılan: Process will end if government won't act after elections
La CEDH condamne la Turquie pour avoir traité Öcalan de manière inhumaine
Öcalan vs. Turkey decision: A bad day for human rights in Europe?

Le PKK : Erdogan n’est plus notre interlocuteur
ECHR set for ruling on Öcalan human rights complaint
 Another attack against HDP in Tekirdağ
Racist groups attack HDP and Kurds in Fethiye
IHD: Attacks on HDP are no coincidence
Öcalan: The first meeting after the election is very important

La chaîne de télévision kurde interdite

Minorités / Minorities

Qui parle des Arméniens de Kessab? - Jan Varoujan
Özgüden: “La Belgique offre pour 2015 une opportunité en or à Ankara”
Demande d’explication concernant la prise de Kassab par des islamistes

Conférence de Cetinoglu à Bruxelles
Graves violations du droit contre le journaliste arménien Nisanyan

 La difficile condition des minorités de Turquie
 International Committee for Freedom and Justice for Sevan Nişanyan
Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nişanyan
Istanbul to host conference on Armenian Genocide
Un comité anti reconnaissance du génocide Arménien en Turquie
 Colloque sur le génocide des populations grecques de la mer Noire
Les tueurs présumés de chrétiens libérés, les familles indignées
Libération d'un des principaux suspects dans le meurtre de Dink
Conditions de détention indignes pour Sevan Nichanian
Ani Balikci avertit Ayşe Kulin

Jailed Armenian writer Nisanyan forced to sleep on floor
 Appel à la commémoration du génocide arménien en Turquie
Syriac community receives the lands of Mor Gabriel Monastery
Un régime carcéral sévère pour l’Arménien Sevan Nişanyan

Politique intérieure/Interior Politics

Encouragé par le résultat électoral, Erdogan menace tous ses opposants
Chronologie: dix mois de crises politiques

La crise politique et Twitter exposent les différences au sommet de l'Etat
 Erdogan et Gül divisés sur la thèse du "complot"
Erdogan threatens to 'ban the ban' on his electoral film

Le Parlement se déchire sur le sort de quatre ex-ministres accusés de corruption
 Premier acte d'accusation dans le scandale de corruption
 Erdogan accuse ses adversaires de "terroriser la rue"
 Women’s participation in politics ‘still low’ in Turkey
Erdogan quittera-t-il la politique s'il échoue aux municipales
 Le président demande une enquête sur la corruption et les écoutes
Le dossier de quatre ex-ministres soupçonnés de corruption au Parlement
Parliament adopts 'democracy package,' goes to recess

Erdogan en fâcheuse posture à la veille des municipales
Nouvelle bagarre au Parlement, les députés en viennent aux mains

Forces armées/Armed Forces

Un haut responsable de la défense turque démis de ses fonctions
La Turquie prête à riposter à toute menace venue de Syrie
La Turquie abat un avion syrien qui bombardait les rebelles
Ergenekon suspects released amid chaos over legal authority between courts
L'ex-chef de l'armée Basbug remis en liberté

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

La Turquie, nouveau sponsor du terrorisme islamiste
 Le gouvernement lance la chasse aux sorcières contre Gülen
Deux Albanais et un Kosovar arrêtés pour le meurtre
For Gül Islamophobia exists only in Europe, not in Turkey
Erdogan est pire que les militaires, selon Gülen
Gülen réclame une nouvelle Constitution "démocratique"
La minorité alévie prise dans la tempête du scandale de corruption

 Le Parlement vote la fermeture d'écoles privées

Socio-économique / Socio-economic

La relance de la contestation anti-Erdogan fait rechuter la livre turque
 Le chômage en hausse en 2013, à 9,7%
 L'inflation reste à un niveau élevé en Turquie, sur fond de crise politique
 La justice libère les derniers suspects du scandale de corruption

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE crie à la "censure"
Allemagne: pas à l'Etat de décider comment les citoyens communiquent
S&Ds call on Turkey to fully respect women's rights

 MEPs request EU election observers to Turkey
Ankara harshly criticised in European Parliament
Le Parlement européen critique la dérive de la Turquie

EU confirms Turkey probe, Erasmus funds at risk
EP report criticizes Turkey amid corruption scandal

EU offers Ankara small chance to discuss paramount chapter

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

US urges Turkey to respect freedom, restore full access to Twitter
 Washington dénonce la décision de la Turquie de bloquer Twitter
Internet se mobilise contre la censure de Twitter en Turquie

Relations régionales / Regional Relations

Turkish Airlines aurait livré des armes au Nigeria
La Turquie déclare "inacceptable" le référendum en Crimée
Le "grand frère" turc inquiet pour la minorité tatare de Crimée
La Turquie et la crise ukrainienne - Jean Marcou
La Turquie s'inquiète pour la minorité des Tatars turcophones

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Il y a 50 ans, Constantinople la cosmopolite le devenait un peu moins

Immigration / Migration

Thousands celebrate multilingual Newroz in Düsseldorf
 L'Italie refuse d'extrader Bahar Kimyongür vers la Turquie
Le ministre italien de la justice renvoie le dossier Kimyongür vers la justice!
 Interpol recale le mandat d’arrêt turc de Kimyongur
 Manifestation devant l'ambassade d'Italie pour la libération de Kimyongür

Annulation d'une enquête antiterroriste contre un Kurde

Droits de l'Homme / Human Rights

Urgent call for 544 ill prisoners in Turkey

Dear Prime Minister R.T. Erdoğan, Dear Minister of Justice Bekir Bozdağ
 
At present there are 544 prisoners critically ill in Turkish prisons according to reports of the Human Rights Association İnsan Hakları Derneği (IHD) and Türkiye Insan Haklari Vakfi (TIHV). 163 of them are in life-threating conditions. The Minister of Justice recently stated that 2300 prisoners had died in the last 13 years.
 
The situation in Turkish prisons is in general extremely inhuman.
 
After a a recent amendment of the custody law passed in January 2013 chances for ill prisoners to be released have decreased even more. Political prisoners suffering from health problems have in fact no chance to be released, because they are charged under the controversial “Anti Terror Legislation”.
 
According to this legislation political prisoners can be termed a threat to public security, which prevents their release. In addition the law established in January 2013 indicates that forensic institutes make the decision whether a the prisoners are released. But the forensic institutes are well known for being politically biased.
 
The Turkish Human Rights Association, Bar Associations and the Medical Association (TBB) have denounced this practice. Opposition politicians have made proposals for improvement of legal regulations in parliament, but they have not been approved until now.
 
The imprisonment and abuses of critically ill persons violate the “Right to life” and the “Prohibition of Torture” regulations of the “European Convention of Human Rights”. The inhuman conditions in Turkish prisons must be improved. Human rights abuses are not tolerable. The European Court of Human Rights (ECHR) condemned Turkey in many cases.
 
Dear Prime Minister R.T. Erdoğan, dear Minister of Justice Bekir Bozdağ, as a first step we ask you to take all possible measures to ensure the release of all critically ill prisoners in Turkey.
 
Prof. Dr. Murat Belge, Academic and Publisher
Akın Birdal, Honorary President of the Human Rights Association of Turkey (IHD)
Hasan Cemal, Journalist and Author
Selahattin Demirtaş, Co-chair of Peace and Democracy Party (BDP) and Member of the Parliament in Turkey
Hatip Dicle, Imprisoned Politician
Aynur Doğan, Singer
Aslı Erdoğan, Author
Prof. Dr. Büşra Ersanlı, Academic
Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı, Chair of Turkey Human Rights Foundation (TIHV)
Prof. Dr. Gencay Gürsoy, Neurologist and Human Rights Activist
Eren Keskin, Lawyer and Human Rights Activist
Sema Kaygusuz, Author
Osman Kavala, Founder and Director
Murathan Mungan, Poet and Author
Sırrı Süreya Önder, Member of the Parliament in Turkey and Film Director
Ahmet Şık, Journalist
Sebahat Tuncel, Co-chair of People’s Democracy Party (HDP)
Vedat Türkali, Author
Ahmet Türk, Co-chair of Democratic Society Congress (DTK)
Öztürk Türkdoğan, Chair of Human Rights Association
Yıldırım Türker, Author and Poet
Ragıp Zarakolu, Author and Publisher
Sezgin Tanrıkulu, Vice-Leader of People’s Republican Party (CHP) and Member of the Parliament in Turkey Pınar Aydinlar, Singer and Activist (dialogkreis@t-online.de)

Police Shoots 10-year old Boy With Tear Gas Canister

Last night, police hit M.E (10) in the head with a tear gas canister in Silvan district of Diyarbakır (a southeastern city of Turkey) during a BDP (Peace and Democracy Party) rally.

While M.E. has been badly injured and admitted to Dicle University Medical Faculty Hospital in critical condition, doctors said his health improved throughout the day.

Hospital with no neurosurgeon

According to Fırat News Agency, M.E. was sent to another hospital because Medical Faculty Hospital had no neurosurgeon staff.

M.E.’s family, many members of BDP and Gültan Kışanak, BDP Diyarbakır Metropolitan Mucipality Mayor Co-chair candidate have arrived outside the hospital as soon as they heard of the incident.

M.E.’s father spoke up

“What if a 9 year-old child throws stone at the police or not? If they have any shame, they wouldn’t have shot a little child. The police didn’t need to shoot my child in this way even if he threw stone at them. I will sue them. I won’t give up,” said father Nazmi Ezer as he was waiting outside the hospital and told that the police attacked the children in his neighborhood.

It was stated that Leyla Zana, Diyarbakır Independent Deputy talked to Efkan Ala, Minister of Interior on the phone in relation to M.E.’s situation. Efkan Ala will reportedly send ministry inspectors to Diyarbakır.

Tear gas against protest

A group of people protested against M.E.’s shoting by the police. According to the updated news, the police dispelled the protestors with tear gas.
(BIA, March 27, 2014)

8 Released in KCK Media, 37 Released in KCK Main Case

While 8 were released in KCK Media Case, 37 were released in KCK Main Case. However, the court ruled not to release Ayşe Güney in KCK main case and Mikail Barut in KCK media case as it would leave no jailed defendants in both cases.

On December 20, 2011, police held an operation against the Kurdish press, detaining 46 media workers for charges related to Anti-Terror Act Article 10. Istanbul 15th High Criminal Court, a special duty court, ordered the defendants to stand trial.

While 15 journalists have been jailed within the two-year-long trial process, a ruling issued last night ordered the release of 8.

“Not all defendants have been released. I learned from those who were released,” defense attorney Ramazan Demir wrote on twitter.

Following the removal of Special-Duty Courts (ÖYM), the new court ordered the released of the following defendants pending a trial.

KCK media case: Semiha Alankuş, Nevin Erdemir, Kenan Kırkaya, Mazlum Özdemir, Mehmet Emin Yıldırım, Hüseyin Deniz, Haydar Tekin, Şehmus Fidan.

Deniz Zarakolu released as well

The list of all defendants released within KCK İstanbul case read as follows:

Şehmus Aydın, Vehap Nas, Fatma Dikmen, Pınar Tarlak, Kemal Bilken, Arif Yılmaz, Ömer Gölge, Şanhaz Akdoğan, Üzeyir Akraba,  Erdal Avcı, Mehmet Selim Çelik, Sener Şahin, Gıyasettin Mordeniz, Salih Deli, Derya Arslan, Hikmet Duman, Sevim Er, Emine Caynak, Yusuf Çırık, Sabriye Orak, Şeyhmus Erol, Ali İpekli, Mehmet Kaymaz, Lokman Çelebi, Akgül Bozdağ, Deniz Zarakolu, Aydemir Anli, Hakim Sizgek, Rıdvan Balku, Ali Edepali, Talat Aydın, Mehmet Tayip Arslan, Mehmet Emin Öztürk, Abdülkadir Akdağ, Erman Ergin and Cahit Özmaya.
(BIA, March 27, 2014)

Court Rejects the Release of 8 Socialists, Again

Istanbul 2nd High Criminal Court rejected the release request of journalist Füsun Erdoğan, writer Arif Çelebi and 6 other socialists whose trial process have not been completed in Turkey’s Supreme Court of Appeals in its 8 year.  

The penal board chief

The presiding judge made a verbal statement to the defense attorneys, saying that they rejected the request as “the detail verdict” is being written. However, defense attorney Gülhan Kaya told bianet that the penal judges have not cited this statement into the detailed verdict.

“The court ordered the continuation of defendants’ arrest as they have been convicted by a local court but awaiting a final verdict from the Supreme Court of Appeals.

The defense attorneys said they would submit a motion to Istanbul 3rd High Criminal Court.
(BIA, March 27, 2014)

Trois membres des forces de sécurité tués dans une fusillade

Deux gendarmes et un policier ont été tués jeudi dans une fusillade survenue dans le sud de la Turquie à un barrage routier, a annoncé le gouvernement turc, qui a aussitôt dénoncé une "attaque terroriste".

L'incident s'est produit aux abords de la ville d'Ulukisla, lorsque des hommes non identifiés armés de fusils d'assaut ont ouvert le feu sur des membres des forces de sécurité qui effectuaient un contrôle sur une autoroute, a précisé l'agence Anatolie.

Deux des assaillants ont été rapidement capturés, un troisième était toujours en cavale, a ajouté l'agence turque.

Comme les médias turcs précédémment, le vice-Premier ministre Besir Atalay a rapproché la fusillade du conflit en Syrie, sans livrer de détails.

"Il existe un lien avec la Syrie, selon les informations que j'ai obtenues", a déclaré M. Atalay devant la presse, "c'est un incident très grave que nos soldats et nos policiers aient été tués dans cette période préélectorale".

Lors d'une réunion électorale à Sakarya (nord-ouest), M. Erdogan a confirmé l'attaque en évoquant un "acte terroriste". "Deux de nos soldats et un policier sont tombés en martyrs", a-t-il déclaré, en reprenant le terme employé par les autorités turques pour qualifier les militaires et policiers tués en service.

La région d'Uluskila est située à proximité de la Syrie.

Depuis trois ans que la guerre civile y fait rage entre la rébellion et les troupes du président Bachar al-Assad, des incidents armés impliquant des groupes de contrebandiers turcs et syriens sont régulièrement signalés le long de la frontière entre les deux pays.
(AFP, 20 mars 2014)

No Release For 8 Socialists Jailed For 8 Years

“This double standard must come to an end,” said attorneys of 8 jailed socialists within “Marxist Communist Party” (MLKP) case including journalists Füsun Erdoğan and Arif Çelebi who have been jailed over 5 years.

Istanbul 4th High Criminal Court recently denied the release requests within MLKP case for 8 socialists including journalist Füsun Erdoğan and Atılım newspaper writers Arif Çelebi and Bayram Namaz.

While Press Council (Basın Konseyi) Chairwoman Pınar Türenç urged authorities to release Füsun Erdoğan without a single day delay, Ezilenlerin Hukuk Bürosu (Law Office of the Oppressed) released a statement urging “an end to the double standard” as the aforementioned defendants (Atılım newspaper writers Çelebi and Namaz, Özgür Radyo former Editor-in-Chief and journalist Erdoğan and Naci Güner, Seyfi Polat, Turaç Solak, Mehmet Ali Polat, Erkan Özdemir) has been jailed for 7 years 6 months and 9 days.

“Double standards in justice”

The statement read as follows:

“Various high criminal courts (1st, 4th, 8th, 20th, 21st) in Istanbul ordered the release of Ergenekon case defendants, saying that their arrest terms have exceeded 5 years and the Supreme Court of Appeals have yet to proceed the cases. On the other hand, these criteria don’t apply to the jailed socialists and they are being imposed a 10-year arrest term bar.”

Kaya: Şahin released, our request denied

Gülhan Kaya, one of the defense attorney, reminded bianet that Ergenokon case convicts İbrahim Şahin and Veli Küçük have been released as special duty courts have been removed in Turkey.

“The court has already released its explained verdict on the case of Şahin. For Küçük, the verdict was issued but not published.

“Our clients’ cases have nothing different than these cases. Similarly, the court has issued a verdict in this case and published it. However, we appealed the case and the Supreme Court of Appeal is yet to proceed the case as it hasn’t been declared to us officially. It is the case court (Istanbul 4th High Criminal Court) that released Küçük and Şahin but denied our request.”

Türenç: Füsun Erdoğan must be released today

On the other hand, Press Council Pınar Türenç urged authorities to release Füsun Erdoğan without a single day delay. “Otherwise,” she continued, “it is a human right of violation.”

She continued as follows:

“We are deeply concerned about Füsun Erdoğan. She has been held as captive for 8 years for no legitimate reason. We were hoping for her release as others have been released within similar cases. However, the justice has yet to be made. Füsun Erdoğan must be released today, not tomorrow.”

Istanbul 5th High Criminal Court is currently proceeding the release request for socialist defendants within the MLKP case.
(BIA, March 18, 2014)

Deux millions ont manifesté pour Berkin tué par la police

Deux millions de personnes ont manifesté depuis mercredi à travers la Turquie à la mémoire d'un jeune de 15 ans, victime de la répression policière lors de la fronde anti-gouvernementale de l'été dernier, rapporte vendredi la presse locale.

La mort après un long coma du jeune symbole de la répression du régime islamo-conservateur, Berkin Elvan, touché à la tête en juin par une capsule de gaz, selon sa famille, a provoqué des rassemblements de soutien dans 53 villes, dont Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), et l'intervention policière et les violents affrontements qui s'en sont résultée ont fait plus de 70 blessés, dont 19 policiers, indique Hürriyet Daily News.

Les forces de l'ordre ont interpellé 417 manifestants, selon le quotidien.

Berkin Elvan est la huitième victime de la vague de contestation contre le pouvoir "autoritaire" du Premier ministre islamo-conservateur qui a secoué la Turquie pendant trois semaine en juin dernier.

Le régime de M. Erdogan est en outre englué depuis décembre dans un gros scandale de corruption qui le fragilise avant les élections municipales du 30 mars qui ont valeur de test pour son gouvernement, au pouvoir depuis 2002.


Erdogan: l'adolescent mort des suites de ses blessures était un casseur

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que l'adolescent de 15 ans mort mardi des suites de blessures causées par la police pendant la fronde anti-gouvernementale de juin était un casseur au service d'une "organisation terroriste".

"Sa famille dit qu'il était sorti acheter du pain. Cela ne correspond pas à la réalité", a proclamé M. Erdogan au cours d'une réunion électorale à Gaziantep (sud-est).

Devant ses partisans, M. Erdogan a assuré vendredi que la victime, devenue un symbole de la répression de la vague de manifestations de l'an dernier, tirait des "billes en acier" sur les forces de l'ordre et que la police ne l'avait pas pris pour cible.

Le Premier ministre a insisté en affirmant que "ce jeune faisait partie d'une
organisation terroriste", qu'il n'a pas nommée.

"La police ne pouvait pas savoir qu'il avait 14 ans, il avait le visage dissimulé", a également justifié M. Erdogan.
(AFP, 14 mars 2014)

DHKP-C claims responsibility for death of young İstanbul resident

The Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP-C) has claimed responsibility for killing of 22-year-old Burak Karamanoğlu in İstanbul's Beyoğlu district late Wednesday, an incident that fueled concerns about the escalation of social tension and violence.

Karamanoğlu was shot when a scuffle broke out between two groups in the Okmeydanı neighborhood of the Beyoğlu district late on Wednesday.

The DHKP-C said in a statement that "its paramilitary forces acted in self-defense when ruling Justice and Development Party [AKP] fascists launched an attack against residents of the Okmeydanı neighborhood."

The DHKP-C said its forces responded with gunfire to the "attacking thugs" in self-defense.

Our pain is not a political tool, say fathers of Okmeydanı victims

The fathers of two young men killed in Istanbul’s Okmeydanı neighborhood have talked over the phone and agreed that their pain should not be used as a political tool.

“Berkin Elvan’s father, Sami Elvan, called Uncle Halil, the father of Burak Can, who died yesterday, and offered condolences,” the Elvan family said March 14 on Twitter. “The two fathers said ‘your son is my son’ and shared their grief.”

“Burak Can’s father said he would visit Sami Elvan when he returns to Istanbul. Both fathers said no one could compare the pain of losing a child and they will not allow their pain to be used as a political tool to create hatred in society,” the family’s statement read.

On March 14, Karamanoğlu was in the Black Sea province of Giresun, the family’s hometown, for the funeral ceremony of his son.

The Okmeydanı neighborhood is one of the most sensitive areas of Istanbul, where communities from different regions and faiths live together. The majority of the neighborhood consists of middle-low and low-income Alevis and is a number of left-wing groups. Parts of the neighborhood, however, are also home to conservative communities, mainly originating from the Black Sea region. (Agencies, March 14, 2014)


ABDEM: The AKP and Turkish state murdered Berkin

The European Peace and Democracy Assembly (ABDEM) has issued a statement, saying the AKP government and Turkish state murdered Berkin Elvan.

The statement read: "Berkin Elvan has joined the martyrs of Gezi, like Ethem Sarısülük, Mehmet Ayvalıtaş, Ahmet Atakan, Medeni Yıldırım, Abdullah Cömert, Ali İsmail Korkmaz and Hasan Ferit Gedik. The police who killed Berkin and the other resisters of Gezi were declared to be heroes by PM Erdoğan". 

ABDEM stressed that those who murdered Berkin are the same ones who murdered the Ceylans and Uğur Kaymaz and those who carried out the slaughter at Roboski, Maraş, Çorum and Sivas, adding; "The same mentality is behind the racist, fascist attacks on the HDP, which represents the hopes of revolutionaries, socialists and democrats and all those who want peace and equality."

‘Attacks on the HDP have state support' 

The statement continued, saying attacks on HDP offices, vehicles and rallies have been carried out by fascist mobs under police supervision, adding: "HDP signs have been taken down and the Turkish flag raised in HDP offices under police control. These fascist attacks are being carried out with the MHP's base, the political support of the CHP and the support of the AKP's state. The intention is to intimidate the HDP and obstruct the struggle for peace and democracy."

ABDEM said it commemorated all martyrs for freedom and democracy in the person of Berkin Elvan, and that the attacks on the HDP would not halt the struggle. ,

ABDEM called on all workers and oppressed people to protest at the fascist attacks on the HDP and step up the struggle for peace, democracy and freedom. (ABDEM, March 14, 2014)


Letter for a political detainee: Long Custody-Double Standard
 

Dear Sir/Madam,
 
My brother and his friends were detained at 8 September 2006 and they have been arrested and placed in F-Type Prison about 8 years due to some politics activism.

“Gaye” which is called in the police indictment or “8 September” case was terminated in 4 November 2013. After the trial, prisoners have been punished various fines and heavy life imprisonment with some false evidence. The reasoned decision, which is prepared by court, is still not published and sent to lawyer and prisoner. That’s why they can not apply to Supreme Court for appeal. Despite the custody upper limit is 5 years and they have been held in prison 7.5 years, they are still being held in prison.
 
Many prisoner which are in the same sutiation like “Ergenekon”, “Hrant Dink” and “The Zirve Publishing House” case etc. have been released . In spite of all efforts which are executed by the families and lawyers, yet not taken any results. This also shows that leftists, socialists and revolutionaries are desiring to punish by the special law in our country and this is a double standard. While my brother and his friends are corroded in prison for near eight years, Hrant Dink's murderers, The Zirve House Publishing man cutting monsters now walking are among us...
 
However, we will settle this injustice case never. Families and lawyers along with responsive democratic public are going to looking for justice and I believe we will continue the struggle for freedom and get results.
 
Sincerely,
 
Zeynel A. Celebi,
Brother of prisoner Arif Celebi(*)  , who hospitalized in the Number 1 F-Type Prison in Tekirdag
13.03.2014
 
Email: zacelebi1@gmail.com , zacelebi1@hotmail.com, zcelebi@entes.com.tr


AI: Funeral protests over Gezi Park police impunity

Amnesty International is monitoring events at the funeral old 15-year-old Berkin Elvan in Istanbul as thousands gather in cities across Turkey to protest ongoing police impunity.

Berkin Elvan, died in hospital yesterday following a protracted coma. He was hit on the head on 16 June 2013 at the scene of a Gezi park demonstration close to his home in Istanbul. His father told Amnesty International that he had left the house to buy bread.

Amnesty International’s expert on Turkey Andrew Gardner is monitoring events at the funeral and is available for interviews.

“The death of Berkin Elvan must be a wake-up call for the Turkish authorities who have condoned abusive force by the police for too long,” said Andrew Gardner.

“Berkin is the fourth person to die as a direct result of abusive use of force by police officers during last year’s Gezi Park protests. The lack of effective investigations into the use of such force which also left thousands injured has touched a nerve and resulted in a wave of anti-government demonstrations which are sweeping Turkey again.”

Berkin’s injuries were consistent with being hit by a tear gas canister. Police firing tear gas canisters were around 20-25 metres from him at the time he sustained the injuries.

In the nine months that have passed, the police officers responsible for firing the tear gas canister have not been identified.

The protracted and ineffective investigation into his case is typical of those opened following allegations of police abuses during the weeks of Gezi Park protests. In response to the thousands of complaints only two criminal prosecutions have been opened against police officers.

Last night protests were reported in 31 cities across Turkey, some involving clashes between protesters and police using tear gas and water cannon.

See also:
Turkey: Gezi Park protests: Brutal denial of the right to peaceful assembly in Turkey

For more information and to arrange an interview please contact:
Lydia Aroyo, Europe and Central Asia Press Officer at the International Secretariat on +44 (0) 20 74135599, +44 (0) 7771796350 (mobile) or write to laroyo@amnesty.org.

Nouvelle violence policière après la mort de Berkin Elvan

De violents affrontements ont à nouveau éclaté mercredi en Turquie entre la police et des dizaines de milliers de manifestants descendus dans les rues pour dénoncer le gouvernement à l'occasion des funérailles d'un garçon de 15 ans, mort des suites de blessures causées par la police en juin dernier.

Pour la deuxième journée consécutive, les forces de l'ordre sont intervenues à grands renforts de gaz lacrymogènes et de canons à eau, notamment à Istanbul, Ankara, Izmir (ouest) ou encore Eskisehir (nord-ouest) pour disperser de nombreux rassemblements organisés à la mémoire de Berkin Elvan, décédé mardi après 269 jours de coma.

A moins de trois semaines des élections municipales, la mort de cet adolescent a brutalement ravivé la contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement, déjà englués dans un scandale de corruption sans précédent.

A Istanbul, une foule compacte a défilé mercredi pendant de longues heures dans les rues de la ville pour accompagner le cercueil drapé de rouge de la victime en criant des slogans hostiles au pouvoir.

"Tayyip, assassin", "L'État meurtrier rendra des comptes" ou "Gouvernement, démission", ont scandé les manifestants dans le plus grand défilé organisé dans la plus grande ville du pays depuis la fronde qui a fait vaciller le régime en juin 2013.

"Combien de jeunes gens doivent encore mourir pour qu'Erdogan démissionne ?", s'est interrogé Atilla Izmirlioglu, un ouvrier à la retraite venu assister aux obsèques.

Des échauffourées ont éclaté dès la fin des funérailles, lorsqu'une partie du cortège stambouliote a voulu marcher sur l'emblématique place Taksim. La police a dispersé sans ménagements les manifestants, qui ont riposté par des jets de pierres et des tirs de feux d'artifice.

Ces affrontements ont continué tout au long de la soirée à Istanbul, Ankara et dans plusieurs autres villes, ont rapporté les médias turcs, qui ont fait état de nombreux blessés et interpellations.

Un policier qui participait à une intervention contre des manifestants à Tunceli (est) est par ailleurs décédé accidentellement d'une crise cardiaque provoquée par les gaz lacrymogènes, a rapporté l'agence Dogan citant l'hôpital local.

- "Provocation" -

En pleine campagne électorale, M. Erdogan a dénoncé ces manifestations comme une "provocation". "Essayer de mettre le feu à la rue dix-huit jours avant des élections n'est pas un comportement démocratique", a-t-il lancé à ses rivaux lors d'une réunion publique à Mardin (sud-est).

"Il y a une volonté de saboter en quelque sorte les élections avec des mouvements sociaux", a renchéri le chef du gouvernement mercredi soir lors d'un entretien accordé à la chaîne Télé 24.

Cette nouvelle poussée de fièvre intervient alors que le Parti de la justice et du développement (AKP), qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2002, est englué dans des affaires de corruption qui le fragilisent à la veille des élections.

M. Erdogan lui-même et son fils, trahis par des écoutes téléphoniques dont le contenu a été publié sur internet, sont personnellement mis en cause.

Le Premier ministre a balayé ces accusations d'un revers de la main et accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influents dans la police et la justice, de les avoir fabriquées pour le déstabiliser.

Sûr du soutien des électeurs, M. Erdogan a donné rendez-vous à ses contradicteurs le 30 mars pour un scrutin municipal aux allures de référendum.

Contrairement à plusieurs de ses ministres qui ont confié leur "tristesse" et présenté leurs condoléances à sa famille, M. Erdogan s'est jusque-là refusé à évoquer publiquement la mort de Berkin Elvan, devenu un symbole de la répression des manifestations de juin dernier.

Selon sa famille, il a été grièvement blessé à la tête dans son quartier le 16 juin par un tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant une intervention de la police.

Interrogé mercredi soir à la télévision, le père de la victime a mis en cause le Premier ministre. "Je connais le coupable", a déclaré Sami Elvan sur CNN-Türk. "S'il l'avait voulu, l'assassin aurait été retrouvé en l'espace d'une heure", a-t-il ajouté.

Le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a lui aussi reproché au Premier ministre son attitude. "Avez-vous dit +reposez en paix+ ? Où est votre dignité ?", a lancé Kemal Kiliçdaroglu devant des milliers de partisans.

Cette reprise des manifestations en Turquie a inquiété le Parlement européen qui, dans une résolution adoptée mercredi,"s'est inquiété mercredi de sa "dérive", dénonçant notamment ses récentes lois renforçant le contrôle du pouvoir sur les magistrats et l'utilisation d'internet.

Deux morts après les grandes manifestations

Un policier turc âgé de 30 ans mobilisé contre les manifestations antigouvernementales organisées après la mort d'un jeune de 15 ans en Turquie est mort mercredi soir à Tunceli (est) des suites d'une crise cardiaque, ont rapporté les médias turcs.

Selon une déclaration de l'hôpital public de la ville citée par l'agence de presse Dogan, ce policier est décédé après avoir été incommodé par des gaz lacrymogènes, alors qu'il participait à une intervention contre des manifestants.

Le quotidien Hürriyet citant la police a également rapporté la mort mercredi soir à Istanbul d'un homme d'une vingtaine d'années lors d'une rixe impliquant des manifestants.

La police n'est pas impliquée dans ce décès, a ajouté le journal sans donner d'autres détails.

Des dizaines de milliers de Turcs sont descendus mercredi dans les rues à l'occasion des funérailles d'un adolescent, Berkin Elvan, décédé mardi des suites de blessures provoquées par la police lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Des affrontements ont éclaté dans de nombreuses villes du pays, dont Istanbul, Ankara, Izmir (ouest) ou Eskisehir (nord-ouest) entre la police et les protestataires, qui ont scandé des slogans hostiles au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Cette vague de protestation intervient à moins de trois semaines des élections municipales, alors que le pouvoir est englué depuis trois mois dans un scandale de corruption sans précédent.
(AFP, 12 mars 2014)

Mobilisation anti-Erdogan après la mort du jeune Berkin Elvan

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté mercredi à Istanbul aux funérailles d'un adolescent de 15 ans mort des suites de blessures causées par la police en juin 2013 pour crier leur colère contre le gouvernement, provoquant de nouveaux affrontements à Ankara.

Au lendemain d'une soirée de violences dans plusieurs villes du pays, les forces de l'ordre sont à nouveau intervenues dans la capitale avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des milliers de contestataires qui scandaient des slogans hostiles au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

A Istanbul, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le quartier populaire d'Okmeydani pour honorer la mémoire de Berkin Elvan, mort mardi après 269 jours de coma, pour le plus grand rassemblement populaire recensé dans la ville depuis la fronde antigouvernementale qui secoué le pays en juin dernier.

A trois semaines des élections municipales, l'enterrement du jeune homme a vite tourné au mouvement de protestation contre M. Erdogan, éclaboussé depuis la mi-décembre par un scandale de corruption sans précédent.

"La police de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) a assassiné Berkin", "Berkin est notre honneur", "la colère des mères étouffera les tueurs", a scandé la foule massée autour du domicile de la famille de la victime.

Au milieu de la cohue, le cercueil drapé de rouge et orné d'une photo de la victime, de confession alévie (une minorité musulmane), a été lentement acheminé vers un cimetière du quartier aux cris de "gouvernement, démission" et "Tayyip, assassin".

"Combien de jeunes gens doivent encore mourir pour qu'Erdogan démissionne ?", s'est interrogé Atilla Izmirlioglu, un ouvrier à la retraite venu assister aux obsèques, "mon seul souhait est que l'on mette fin à ce fascisme sans verser une autre goutte de sang".

Selon sa famille, Berkin Elvan a été grièvement blessé à la tête dans son quartier le 16 juin par un tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant une intervention de la police.

Depuis, il est devenu l'un des symboles de la répression ordonnée par M. Erdogan, qui a fait, avec sa disparition, huit morts et plus de 8.000 blessés.

- Violences -

Sitôt le décès de Berkin Elvan annoncé, des centaines puis des milliers de personnes ont multiplié les sit-in et les manifestations dans le pays.

Déjà émaillés d'incidents pendant la journée, ces rassemblements ont donné lieu à de violentes échauffourées en soirée, à Ankara, Istanbul Eskisehir (ouest), Adana (sud), Izmir (ouest) ou encore Mersin (sud), où les forces de l'ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau face aux manifestants, armés de pierres, de cocktails Molotov ou de feux d'artifice.

Selon la presse turque, plus de 250 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre et plusieurs dizaines blessées.

Cette nouvelle poussée de fièvre intervient alors que, depuis la mi-décembre, le Parti de la justice et du développement (AKP) est englué dans un scandale de corruption sans précédent qui a fragilisé sa position à la veille des élections municipales du 30 mars et dans la perspective de la présidentielle dont le premier tour est prévu le 10 août.

Le chef du gouvernement lui-même et son fils, trahis par des écoutes téléphoniques publiées sur internet, ainsi que plusieurs ministres sont personnellement mis en cause.

En pleine campagne électorale, le Premier ministre a balayé ces accusations d'un revers de la main et accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police, de les avoir fabriquées pour le déstabiliser.

Sûr du soutien d'une large part des électeurs, M. Erdogan a donné rendez-vous à ses contradicteurs le 30 mars pour un scrutin municipal aux allures de référendum.

Très discret mardi, le gouvernement a réagi mercredi par la voix de son porte-parole Bülent Arinç. "Il est très triste qu'un enfant ait perdu la vie dans un incident, survenu dans la rue", a-t-il déploré, "la Turquie est vraiment en deuil depuis hier".

Le regain de tension politique provoqué par la mort de Berkin Elvan a provoqué une rechute de la livre turque (LT), qui s'échangeait autour de 2,24 TL pour un dollar et 3,11 TL pour un euro, et un recul de la Bourse d'Istanbul.


150 arrestations lors des manifestations de mardi

La police a interpellé mardi soir plus de 150 manifestants lors des violentes manifestations qui ont agité une trentaine de villes de Turquie pour dénoncer la mort d'un jeune de 15 ans grièvement blessé par la police en juin, ont rapporté les médias locaux.

Une vingtaine de manifestants ont été blessés lors des heurts avec les force de l'ordre, dont deux grièvement renversés par des véhicules de la police à Mersin (sud) et à Istanbul, a précisé l'agence de presse Dogan.

Un policier a également été blessé à Istanbul, selon l'agence.

Des milliers de manifestants se sont réunis spontanément mardi dans la plupart des grandes villes du pays après le décès dans la matinée de Berkin Elvan, dans le coma depuis 269 jours après avoir été grièvement blessé à la tête par une grenade lacrymogène lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Selon sa famille, l'adolescent ne participait pas aux manifestations et était sorti dans la rue pour acheter du pain.

Son décès a provoqué une intense vague d'émotion dans toute la Turquie, où son sort est devenu le symbole de la répression policière ordonnée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. "Erdogan, assassin", ont scandé mardi de nombreux manifestants.

Les obsèques de Berkin Elvan sont prévues mercredi à la mi-journée à Istanbul. Une marche est prévue dans l'après-midi après un office religieux dans un cemevi, lieu de culte de la minorité musulmane alévie dont il faisait partie.

Les manifestations de mardi interviennent à moins de trois semaines des élections municipales du 30 mars, alors que le gouvernement de M. Erdogan est éclaboussé depuis la mi-décembre par un scandale de corruption sans précédent.
(AFP, 12 mars 2014)

Vague de protestation après le décès d'un jeune garçon blessé par la police

Des milliers de personnes sont sorties dans la rue mardi soir pour dénoncer le régime islamo-conservateurs qu'ils tiennent pour responsable de la mort après un long coma d'un adolescent de 15 ans, grièvement blessé par la police lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier.

A moins de trois semaines d'un scrutin municipal ayant valeur de test pour le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, des rassemblement à la mémoire du Berkin Elvan, devenu un symbole de la répression policière, ont été organisés dans plus d'une dizaine de villes, notamment à Istanbul, Ankara, Izmir (ouest), et Denizli (nord-ouest).

Des heurts entre manifestants et policiers anti-émeute ont fait plusieurs blessés, ont précisé des témoins et les médias.

Une cinquantaine de manifestants ont été interpellés, selon les mêmes sources.

Plus de 5.000 personnes réunies sur la place de Kadiköy, un foyer de l'opposition sur la rive asiatique d'Istanbul, ont scandé "Berkin est vivant, il est immortel", bravant des dizaines de policiers et érigeant des barricades, selon l'agence de presse Dogan.

La police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui ont scandé des slogans hostiles au gouvernement. "Gouvernement assassin!", criaient-t-ils.

Les bars et restaurants de ce grand district ont été fermés en signe de deuil.

L'agitation a débuté tôt dans la matinée dès l'annonce du décès de l'adolescent, après 269 jours de coma. "Nous avons perdu notre fils à 07h00 (05h00 GMT), qu'il repose en paix", a écrit sa famille sur son compte Twitter.

De brefs mais violents incidents ont rapidement éclaté devant l'hôpital d'Istanbul, où des centaines de personnes étaient rassemblées pour rendre hommage à Berkin Elvan.

Des dizaines de manifestants ont attaqué un bus de la police, notamment en jetant des pierres, contraignant les forces de l'ordre à user de gaz lacrymogènes pour se dégager, selon un photographe de l'AFP.

Devant la presse, la mère de Berkin Elvan a mis en cause M. Erdogan. "Ce n'est pas Dieu mais le Premier ministre Erdogan qui m'a pris mon fils", a-t-elle déclaré en pleurs.

D'autres affrontements ont opposé dans l'après-midi la police à près de 2.000 étudiants de l'université technique du Moyen-Orient (ÖDTU) d'Ankara, un foyer de l'opposition. Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau pour déloger les manifestants qui ont bloqué une artère.

Scènes similaires dans la soirée aux abords de la place centrale de Kizilay dans la capitale où plusieurs centaines de manifestants ont bravé la police anti-émeutes qui a fait usage de balles en caoutchouc. Au moins cinq manifestants ont été blessés et évacués dans des ambulances, ont indiqué des témoins à l'AFP.

Et au même moment sur la grande rue piétonne d'Istanbul, Istiklal, la police a également utilisé ses canons à eau pour disperser plusieurs centaines de manifestants tout comme dans le quartier voisin de Besiktas où se trouve le bureau stambouliote du Premier ministre.

Tout au long de la journée, des milliers de personnes, pour l'essentiel des lycéens et des étudiants, ont organisé des rassemblements ou des sit-in à Istanbul, Ankara, Izmir, Eskisehir (ouest) ou Antalya (sud) autour de photos de la victime.

- SORTI ACHETER DU PAIN -

Dans l'après-midi, des centaines de personnes se sont pressées dans le quartier stambouliote d'Okmeydani, où réside la famille de la victime, de confession alévie (une minorité musulmane).

La mort de Berkin porte à sept le nombre de manifestants tués lors de la fronde qui a fait vaciller le régime islamo-conservateur à la mi-2013. Un policier avait aussi perdu la vie pendant ces événements qui ont fait plus de 8.000 blessés.

Sa famille dit avoir vu pour la dernière fois Berkin le 16 juin alors qu'il sortait de leur modeste appartement pour acheter du pain.

Selon des témoins, le garçon a été atteint par une grenade lacrymogène en pleine tête tirée par la police qui intervenait dans le quartier, en pleine vague de contestation contre le Premier ministre et sa "dérive autoritaire".

Ce mouvement, inédit depuis l'arrivée au pouvoir de la majorité islamo-conservatrice qui dirige le pays depuis 2002, avait agité pendant trois semaines la Turquie. Sa violente répression a écorné l'image de M. Erdogan.

Depuis la mi-décembre, M. Erdogan est en outre englué dans une affaire de corruption qui le met en difficulté, à trois semaines des élections municipales du 30 mars et avant la présidentielle prévue le 10 août.

Les obsèques de Berkin Elvan sont prévues mercredi à la mi-journée.

Seul un membre du gouvernement, le ministre des Communications Lütfi Elvan, a exprimé sa "grande tristesse" après le décès du jeune garçon.
(AFP, 11 mars 2014)

Police detain 10 people keeping vigil for Gezi victim Berkin Elvan

Police staged a crackdown on dozens of sleeping activists waiting at Şişli’s Okmeydanı Hospital early this morning as they kept vigil for 15-year-old Berkin Elvan, who has been in a coma since June 2013 after being struck in the head by a gas canister.

Upwards of 10 people were reportedly detained during the operation.

Officers, who had kept their distance since the vigil started on March 7 when Elvan’s condition worsened, moved in early in the morning to clear out dozens of people who had heeded a call from the boy’s family to come show solidarity.

Protesters reportedly erected barricades inside the hospital to prevent the police from advancing further and entering within the facility.

President Gül calls Elvan's father

Turkish President Abdullah Gül called Sami Elvan, the boy’s father March 10 after the incidents in front of the hospital.

“I am sorry for what has happened. I share your sorrow. I am following Berkin’s situation closely. I want to know if you need anything,” Gül told the father, according to daily Hürriyet.

Sami Elvan reportedly told Gül the police intervention against the group gathered in front of the hospital was harsh.

Gül told Elvan that he would call Istanbul Gov. Hüseyin Avni Mutlu over the issue. The president reportedly demanded Mutlu be more sensitive about the issue during the phone call.

Earlier, Elvan’s family castigated Mutlu, who became notorious during the Gezi protests after police's brutal dawn raids against activists camping in the park, via a Twitter message.

“Pull your police out from the hospital, Gov. Mutlu. Nothing untoward has happened for days [during this vigil]. You will be the only one responsible for anything that happens from now on. They’re even detaining people inside the hospital. They’re trying to take us all,” the Elvan family. The family is expected to make a statement later in the day.

Police reportedly confiscated blankets and provisions from the protesters.

Main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy Melda Onur immediately came to the hospital after receiving news of the intervention.

“I asked the police chief, ‘Is it forbidden to wait in front of the hospital?’” she said in a Tweet. “‘No, we’re leaving, they can stay,’ he said. So I asked why they dispersed [everyone]. He couldn’t answer. It’s something he wouldn’t be able to answer anyway.”

On March 9, the family’s lawyers issued a statement, saying Elvan had dropped to just 16 kilograms, down from 45 kilos at the time he was shot on June 16, 2013, as he stepped out to buy bread in Okmeydanı. Elvan has since become one of the prime symbols of the degree of violence faced by protesters throughout the nationwide demonstrations.
(hurriyetdailynews.com, March 10, 2014)

Police violence during Women's Day demonstrations in Istanbul

Police prevented a group of women from demonstrating to mark International Women's Day at the entrance of Gezi Park in Istanbul's Taksim Square on March 8.

Around 50 members of an association against the murder of women gathered on the steps entering Gezi Park facing Taksim Square, carrying banners denouncing domestic violence.

Riot police officers used their shields to disperse the women from the park, before temporarily closing it to the public, daily Hürriyet reported.

A police officer in plainclothes approached the spokeswoman of the group while she was peacefully reading a statement and shouted: "You are not allowed to stage a demonstration here. Get out!" footage showed.

Police often block off access to Gezi Park and Taksim Square's central monument at the whim of the province's governor, Hüseyin Avni Mutlu, under whose watch police acted with frequent brutality during the Gezi Park resistance. The measures are even taken during demonstrations to mark symbolic events, such as World Peace Day on Sept. 1.

The officer then violently pushed several women down the stairs, as the group refused to disperse and tried to resist the police attach with their banners.

As tension rose, riot police arrived at the scene, surrounding the group and eventually dispersing them with their shields.

The women chanted Gezi Park slogans as they dispersed. After the incident, police temporarily cordoned off the iconic park, which became a symbol of anti-government protests after last year's nationwide demonstrations. 

In the aftermath of their violent removal from Gezi Park, hundreds of women gathered at Galatasaray Square before attempting to march on Taksim Square despite a steady downpour and cold temperatures. The demonstrators, who frequently chanted "Tayyip, escape, woman are coming" in Turkish and "Women, Life, Freedom" in Kurdish, advanced as far Zambak Street before they were met by a cordon of riot police and a TOMA. Police used their shields to shove a number of those that had reached the security force's lines before organizational leaders called for a retreat toward Galatasaray.
(hurriyetdailynews.com, March 8, 2014)

Venice Commission urges to annul judiciary bill

The Venice Commission has indirectly requested the annulment of a controversial bill on the Supreme Council of Judges and Prosecutors (HSYK), saying it believes that Turkey’s Constitutional Court will fulfill its role of protecting the Constitution and its basic values.

“The independence of the judiciary is a fundamental value of the Turkish Constitution. If the law is brought to the Constitutional Court, the Venice Commission believes that the Court will play its role of guarantor of the Turkish Constitution and its basic values,” Daniel Höltgen, the Venice Commission’s spokesperson said in a written statement in response to the Hürriyet Daily News’ question on the HSYK law.

The law was taken to the Constitutional Court by the main opposition Republican People’s Party (CHP) on March 3 with a demand for its annulment and stay of execution. The Court is currently examining the law’s compatibility with the Turkish Constitution.

The government had previously reformed the HSYK in 2010 with the consultation of the Venice Commission, which is an advisory board of the Council of Europe on constitutional law. The latest reorganization of the key judicial body, which appoints thousands judges and prosecutors and deals with important judicial issues, comes little over three years after that reform, and has been seen as an attempt to reverse achievements in ensuring independent and impartial justice.

In contrast to 2010, the government this time did not seek any consultation on the bill from the Venice Commission, according to Höltgen.

Voicing concerns

The Venice Commission has so far declined to make a detailed comment on the HSYK law as it has not yet seen the precise text of amendments, but it has expressed its concern. “[The Commission] is conscious that there are amendments that strengthen the role of the minister of justice within the High Council. The purpose of the existence of a judicial council is to protect the independence of the judiciary with respect to the executive,” he said.

The adopted HSYK law is seen as one of the most important indications of the government’s inclination to increase its control over the judiciary at the expense of violating two key democratic principles: The rule of law and the separation of powers.

The European Commission has warned Turkey that the law is in violation of the EU acquis and called on the government to work with either the European Commission or the Venice Commission before concluding the legislative process.

President Abdullah Gül has said that he found at least 15 articles in violation of the Turkish Constitution. However he adopted the law, simply expressing his hope that the remaining articles would be examined by the court.
(hurriyetdailynews.com, March 6, 2014)

2013: Year of death, prison bars and rights violations

IHD President Öztürk Türkdoğan announced the report at the meeting attended by IHD executive council member Sevim Salihoğlu and IHD Siirt branch chair Vetha Aydın.
Türkdoğan drew attention to the process of dialogue between Kurdish People's Leader Abdullah Öcalan and state officials and the ceasefire declared by the HPG, and also mentioned the Gezi resistance as one of the significant incidents of the year.

Türkdoğan listed rights violations that occurred during the Gezi resistance thus:

"9 people died as the result of the government's authoritarian response to the Gezi resistance, 9,564 people were injured in 774 demonstrations and 6,977 people were arrested, of whom 187 were remanded in custody. As far as we have been able to establish 3,276 people have been tried in 78 cases." 

Rise in extra-judicial killings

Türkdoğan said 44 people had died and 82 people had been wounded in extra-judicial incidents, adding:

"In 2013 nineteen people, 2 of them children, were shot dead for not complying with orders to halt, 19 were wounded. 2 people were shot dead and 5 were wounded by village guards. Twenty two people, 3 of them children were killed and 58 were wounded by soldiers in border areas and one person was killed by private security guards."

"We wish to state that the most important reason extra-judicial killings in Turkey cannot be prevented is the culture of impunity. The decision by the Military prosecutor to take no further action in the Roboski massacre demonstrated that impunity is a state policy and that rights violations are systematic as regards the Kurds."

Türkdoğan gave further figures:

-Attacks by unknown persons: 18 dead 4 wounded
-Armed clashes: 29 dead, 7 wounded
-Suspicious deaths: 30

33 died in prison

Türkdoğan said 33 people had died in prison during 2013, adding:

"7 of these died of illness, 1 died after setting himself alight in protest at prison conditions, while 25 committed suicide. The prisons continue to be one of the most significant source of rights violations on account of the penal system in Turkey being inhuman. According to figures compiled by the IHD Prisons Commission in November 2013, the condition of 162 out of 554 sick prisoners is grave."

Türkdoğan said the total number of prisoners in Turkey was 144,178 at the end of 2013. 1,987 of these were children, of which 1,558 were on remand while the remaining 429 had been convicted. Türkdoğan said 28,898 of the total prison population was on remand.

There were a total of 3,060 instances of rights violations in Turkish prisons.

269 women murdered

Türkdoğan drew attention to increasing violence towards women and children, saying: "according to our data, while 177 women were killed at home or in public space in 2012, this figure rose to 269 in 2013. In 2012 there were 48 cases of women committing suicide, while in 2013 the figure was 52. The socially conservative measures of the government have not prevented violence against women." Türkdoğan added that 556 women had suffered rape or indecent assault. According to IHD data there were 12 hate murders committed, and 14 people wounded in such attacks.

Torture continues

Türkdoğan said that 233 people had been subjected to torture and mistreatment in 2013, that 307 people had been mistreated in places other than detention centres, 6 people had been tortured or mistreated by village guards, 843 people, 39 of them children, had been tortured or mistreated in prisons and 109 people had been threatened and pressured into becoming informers. 14,151 people, 59 of them children, were beaten and injured as the result of interventions by the security forces at demonstrations, thereby suffering mistreatment, 32 people suffered torture or mistreatment at the hands of private security guards and 25 people suffered violence at school.

69 soldiers died in suspicious circumstances

Türkdoğan gave information on the freedom to organise, saying: "There were cases of closure opened against 19 associations in 2013, and there were 27 instances of attacks by unidentified persons on association buildings." Türkdoğan added that 42 investigations were initiated against  503 people.
Türkdoğan said 1,679 internet sites were blocked in 2013 while 69 soldiers had committed suicide in suspicious circumstances.

1,545 workers died at work

A total of 1,545 employees died in 'work accidents', 103 of them women and 59 of them children in 2013.
(ANF, March 1, 2014)

Les "people" se mobilisent pour doper la participation aux élections

Des chanteurs, acteurs ou vedettes de séries télévisées turcs ont réalisé un clip vidéo pour appeler les électeurs à participer massivement aux élections municipales du 30 mars, dans un pays secoué par une crise politique sans précédent.

Diffusé depuis le début de la semaine, ce "spot" a déjà été vu par plusieurs de centaines de milliers d'internautes, selon ses auteurs, notamment des jeunes électeurs potentiels de 18 à 23 ans, qui représentent 7 des 52 millions d'électeurs turcs.

"Est-ce que mon bulletin peut sauver le pays ?", interpellent ironiquement les acteurs du petit film. "Mais une voix est une voix", répond l'acteur Mehmet Gunsur, vedette de la série télé à succès "Le siècle magnifique".

"Simplement, votez !", exhorte lui le chanteur Harun Tekin, qui a représenté son pays lors du concours de l'Eurovision 2008, "c'est votre force, ce bulletin est votre voix".

"Nous ne donnons pas de consigne de vote pour l'un ou l'autre", a expliqué à l'AFP la productrice de la vidéo, l'actrice et ex-mannequin Burcu Kutluk.

"Mais si nous voulons bâtir une société dans laquelle les gens se respectent, nous avons besoin d'aller voter", ajoute la jeune femme. "On ne peut pas rester assis chez soi et ensuite critiquer ce qui se passe", plaide-t-elle.

Plus de 7 millions d'électeurs se sont abstenus lors des dernières élections municipales, en mars 2009.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a remporté haut la main toutes les élections depuis 2002. Lors des législatives de 2011, il a réuni près de 50% des suffrages.

Mais ses adversaires dénoncent depuis quelques années sa dérive autoritaire, spécialement depuis la répression de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Depuis la mi-décembre, M. Erdogan est éclaboussé par un scandale politico-financier sans précédent, qui fait vaciller son régime avant les municipales et la présidentielle prévue en août. Le Premier ministre, qui devra céder son poste en 2015, envisage sérieusement de briguer la magistrature suprême.

Plusieurs des personnalités qui ont participé au clip ont participé l'été dernier aux manifestations contre M. Erdogan.
(AFP, 28 février 2014)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

RSF: La cybercensure atteint de nouveaux pics à l’approche des élections

Le 27 mars 2014, la Haute instance des télécommunications (TIB) a fait bloquer l’accès à YouTube en Turquie. Cette décision administrative a été prise le jour même, « à titre préventif », sans décision de justice. La censure de YouTube intervient juste après la publication, sur la plate-forme, de l’enregistrement d’une conversation attribuée à l’ancien ministre des Affaires étrangères, au directeur du service de renseignements (MIT) et à d’autres officiels de haut rang, concernant une possible opération militaire turque en Syrie. Cet enregistrement est le dernier en date d’une longue série d’écoutes compromettantes pour le gouvernement, publiées ces dernières semaines sur les réseaux sociaux.

« Moins d’une semaine après le blocage de Twitter, YouTube est à son tour victime d’une censure politique qui s’intensifie jour après jour à l’approche des élections municipales. Les récents amendements à la loi sur Internet ont malheureusement fourni aux autorités toutes les armes nécessaires pour la mener à bien. Il est consternant d’avoir à rappeler une nouvelle fois la disproportion abyssale de telles mesures et l’illégitimité d’instances administratives pour les prononcer. Nous appelons la TIB à lever sans délai le blocage de Twitter et YouTube », déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

La décision de la TIB a immédiatement été appliquée par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs d’accès 3G. « Il n’y a aucun problème technique de notre côté », a confirmé à Reporters sans frontières un porte-parole de la société Google Inc, propriétaire de YouTube. Seuls les internautes qui modifient leurs réglages DNS ou utilisent des VPN ont actuellement accès à YouTube.

YouTube avait déjà été censuré en Turquie de 2008 à 2010 en raison de vidéos qui avaient été jugées « attentatoires à la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk », fondateur de la République turque en 1923.

Twitter : la levée du blocage ordonnée mais pas encore effective

Faisant droit à une requête du barreau d’Ankara et de l’Union des Barreaux de Turquie (TBB), la 15e chambre du tribunal administratif d’Ankara a ordonné le 26 mars la levée du blocage de Twitter, jugé « contraire à l’Etat de droit ». Toutefois, le site reste pour l’heure totalement inaccessible. Les récents amendements à la loi sur Internet ne laissent que quelques heures pour bloquer les sites incriminés, mais accordent à la TIB trente jours pour les débloquer.

La société Twitter a par ailleurs introduit un recours contre le blocage de la plate-forme. Selon elle, deux des décisions de justice avancées à l’appui de cette décision ne lui avaient jamais été notifiées. Elles visaient deux comptes Twitter que la société aurait accepté de fermer si on lui en avait fait la demande. Twitter conteste en revanche une troisième décision de justice, concernant le compte @oyyokhisiza (Pas de vote pour le voleur), utilisé à l’encontre de l’ancien ministre des Transports Binali Yildirim. Tout en rendant ce compte temporairement inaccessible en Turquie, la compagnie a déclaré être préoccupée par cette demande : « les contenus politiques, et en particulier les allégations de corruption, sont d’une grande importance », a-t-elle expliqué. Le recours de Twitter contre cette décision a été rejeté le 27 mars par un tribunal de police d’Istanbul, qui l’a cependant transféré à un tribunal correctionnel pour avis. (RSF, 29 mars 2014)

Un universitaire-écrivain brièvement en garde à vue dans l'affaire des écoutes

Un universitaire et écrivain turc proche de la confrérie religieuse de Fethullah Gülen a été brièvement entendu à Ankara dans le cadre de l'enquête ouverte après la fuite retentissante sur internet d'une réunion sur la Syrie, a rapporté samedi la presse.

Spécialiste des questions de sécurité, Önder Aytaç, auteur de plusieurs livres et éditorialiste du journal d'opposition Taraf, a été placé en garde à vue vendredi soir pour avoir "donné l'impression au cours d'une émission de télévision qu'il était au courant" de la fuite, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

M. Aytac a été remis en liberté samedi, a rapporté la presse turque.

La bande sonore diffusée jeudi sur YouTube met en scène quatre responsables turcs, dont le chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu et le chef des services de renseignement (MIT), Hakan Fidan, qui évoquent le scénario d'une opération secrète susceptible de justifier une riposte militaire turque en Syrie.

A la veille des élections municipales de dimanche, cette fuite a provoqué la fureur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a dénoncé un "acte ignoble, lâche, immoral" et promis à ses auteurs de les poursuivre "jusque dans leurs caves".

M. Erdogan soupçonne le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, d'être à l'origine de cette fuite, comme des accusations de corruption qui éclaboussent son régime depuis des mois.

La publication du compte-rendu de cette réunion "top secret" a conduit le gouvernement islamo-conservateur à ordonner le blocage de YouTube en Turquie, une semaine après le blocage du réseau Twitter.
(AFP, 29 mars 2014)

YouTube bloqué après une nouvelle "fuite" gênante pour Ankara

Une semaine après le réseau Twitter, le gouvernement turc a bloqué jeudi l'accès à YouTube après la diffusion sur internet de l'enregistrement d'une réunion confidentielle évoquant une intervention militaire turque en Syrie.

A trois jours d'élections municipales cruciales pour le gouvernement, cette fuite, dernière d'une longue série, a provoqué la fureur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a dénoncé un "acte ignoble, lâche, immoral" et promis à ses auteurs de les poursuivre "jusque dans leurs caves".

Lors d'une courte déclaration, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a qualifié la diffusion de cet enregistrement de "claire déclaration de guerre à l'Etat et au peuple turc".

Son ministère a aussitôt saisi l'Autorité turque des télécommunications (TIB), qui a bloqué l'accès à YouTube en Turquie, arguant d'une "menace de premier ordre à la sécurité nationale", selon l'agence de presse Anatolie.

"L'accès a été bloqué par l'Autorité turque des télécommunications", indique désormais un message aux internautes.

Dans l'enregistrement visé, quatre personnes présentées comme étant de hauts responsables turcs, dont M. Davutoglu et le chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan, évoquent ouvertement le scénario d'une opération secrète susceptible de justifier ensuite une riposte militaire turque en Syrie.

L'authenticité de cette discussion, sa date et les conditions de son enregistrement n'ont pas été établies.

Selon la télévision CNN-Türk, cette réunion s'est tenue récemment dans le bureau de M. Davutoglu.

Le ministère des Affaires étrangères n'a pas démenti son existence mais a assuré que l'enregistrement publié avait été "manipulé" et a dénoncé une "attaque haineuse" et un "grave acte criminel".

- "Aventure" -

Sur cette bande sonore, la voix attribuée à M. Fidan envisage d'envoyer "quatre hommes (en Syrie) pour lancer huit missiles dans un terrain vague" en Turquie. "S'il le faut, nous pouvons lancer une attaque", poursuit le chef du MIT, "ce n'est pas un problème, une justification peut être fabriquée".

"Entre vous et moi, le Premier ministre a dit au téléphone que ça (cette attaque) pourrait aussi être utilisé si nécessaire dans cette atmosphère", intervient à un moment de la conversation le personnage présenté comme M. Davutoglu.

Kemal Kiliçdaroglu, chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), avait évoqué un tel scénario ce mois-ci en affirmant que le Premier ministre "pourrait décider de faire entrer l'armée en Syrie avant les élections".
 "N'embarquez pas la Turquie dans cette aventure", avait-il ajouté.

Comme pour les autres enregistrements qui inondent internet depuis plusieurs semaines, M. Erdogan a accusé, sans les nommer, ses ex-alliés du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, d'en être à l'origine.

Le Premier ministre soupçonne le mouvement de M. Gülen d'être à l'origine des accusations de corruptions qui le visent et de publier ces écoutes pour le déstabiliser.
 "Nous l'avons dit, nous irons les chercher jusque dans leurs caves", a-t-il lancé, presque aphone, lors d'une réunion électorale à Diyarbakir (sud-est).

Depuis le mois dernier, des dizaines d'enregistrements de conversations téléphoniques piratées mettant en cause le pouvoir turc dans une vaste affaire de malversations et de pots-de-vin ont été diffusés sans cesse sur internet.

Pour empêcher leur publication, Ankara a bloqué le 20 mars Twitter, provoquant une avalanche de critiques internationales, notamment de la part de l'allié américain.

Un tribunal administratif d'Ankara a ordonné mercredi la suspension de cette mesure, qui restait toutefois en vigueur jeudi car la TIB dispose de 30 jours pour s'y conformer.

Cette nouvelle "fuite" et le blocage de YouTube interviennent à trois jours à peine du scrutin municipal de dimanche, qui aura valeur de référendum pour M. Erdogan, de plus en plus critiqué pour son autoritarisme après douze ans de règne sur le pays.

La commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, Neelie Kroes, a dénoncé le blocage de YouTube, y voyant "une nouvelle tentative désespérée et déprimante" contre la liberté d'expression.

Du côté des Etats-Unis, la porte-parole du département d'Etat Marie Harf a exprimé de "très graves inquiétudes pour ce qu'a fait le gouvernement turc (...) avec Twitter, et maintenant avec YouTube". Washington "dit très fermement (à Ankara) qu'il faut arrêter de faire cela".
(AFP, 27 mars 2014)

Des experts de l'ONU condamnent les blocages

Des experts de l'ONU en droits de l'Homme ont condamné vendredi le blocage des réseaux sociaux Twitter et YouTube par la Turquie, après des fuites gênantes pour Ankara.

"Le droit à la liberté d'opinion et d'expression constitue un pilier central des sociétés démocratiques modernes. Bloquer les accès à YouTube et Twitter limite excessivement ce droit fondamental", a affirmé l'expert de l'ONU en charge de ces questions, Frank La Rue.

"Les préoccupations relatives à la sécurité nationale peuvent être légitimes, mais les limitations au droit de rechercher, recevoir et répandre des informations doivent être conformes aux critères de nécessité et de proportionnalité au but recherché", a-t-il dit, dans un communiqué.

Une semaine après le réseau Twitter, le gouvernement turc a bloqué jeudi l'accès à la plateforme YouTube après la diffusion sur internet de l'enregistrement d'une réunion confidentielle évoquant une intervention militaire turque en Syrie.

Malgré l'interdiction ordonnée par l'autorité turque des télécommunications (TIB) jeudi, la plateforme YouTube restait largement accessible vendredi en Turquie.

Ce nouveau rebondissement a encore tendu un peu plus le climat politique en Turquie, à deux jours d'élections municipales aux allures de référendum pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, de plus en plus contesté pour sa dérive autoritaire après douze ans de règne à la tête du pays.

Pour M. La Rue, le blocage de YouTube et Twitter, en période pré-électorale, est d'autant plus préoccupant.

"Les standards internationaux sont clairs: la libre communication des pensées et des opinions relatives à des questions publiques et politiques (...) est essentielle", a-t-il relevé.

La légitimité des élections pourrait même être remis en cause du fait justement de ces interdictions, a assuré de son côté l'expert de l'ONU sur la liberté de réunion, Maina Kiai.

Pour Margaret Sekaggya, expert de l'ONU sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme, "bloquer les accès à Twitter et YouTube porte aussi un coup à la liberté de réunion pacifique, étant donné que les gens utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour se mobiliser et organiser des manifestations pacifiques, spécialement dans le contexte d'élections".
(AFP, 28 mars 2014)

Le tribunal administratif ordonne la levée du blocage de Twitter

La justice turque a défié mercredi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en ordonnant la levée du blocage du réseau Twitter, largement dénoncé comme étant une mesure de "censure" et la marque de la dérive autoritaire de son régime.

Saisi par l'opposition et des associations turques, un tribunal administratif d'Ankara a jugé cette décision "contraire aux principes de l'Etat de droit" et prescrit sa suspension à l'autorité administrative des télécommunications (TIB).

Le gouvernement a fait savoir qu'il se conformerait à ce jugement. "Nous appliquerons la décision du tribunal. Elle peut ne pas nous satisfaire, mais nous nous y conformerons", a assuré le vice-Premier ministre Bülent Arinç devant la presse.

Le blocage restait toutefois effectif mercredi, le TIB disposant d'un délai de trente jours pour appliquer la décision du tribunal, qu'il en fasse appel ou pas.

A quelques jours d'élections municipales sous haute tension, cet organe placé sous l'autorité du gouvernement avait interdit l'accès à Twitter sur instructions expresses de M. Erdogan, décidé à en finir avec la diffusion quotidienne sur internet, depuis des semaines, d'accusations de corruption qu'il considère comme un "montage".

Depuis sa mise en oeuvre jeudi, M. Erdogan a expliqué plusieurs fois sa décision, dénonçant la publication sur le net d'attaques qui "menacent la sécurité" de la Turquie.

Sans commenter les conclusions des juges, le Premier ministre a encore accusé Twitter de "ne pas respecter les lois turques et de traiter la Turquie comme un pays du Tiers-Monde", mercredi pendant une réunion électorale à Karabuk (nord).

Le principal parti d'opposition, qui figure parmi les plaignants, s'est de son côté réjoui de la décision du tribunal administratif d'Ankara.

"On ne peut pas laisser la technologie être réduite au silence par un régime totalitaire", a déclaré à l'AFP un des vice-présidents du Parti républicain du peuple (CHP), Mrehan Halici, "pour les régimes qui utilisent les interdictions, la censure, la fin est proche".

- Critiques -

Le blocage de Twitter a été rapidement et assez largement contourné par une partie de ses 12 millions d'utilisateurs turcs, mais il a provoqué une avalanche de critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger.

Dans un contexte préélectoral très tendu, l'opposition a fondu sur M. Erdogan, l'accusant une nouvelle fois d'être un "dictateur" et de vouloir étouffer les enquêtes sur la corruption qui ont abouti à l'inculpation de plusieurs dizaines de ses proches.

Le président turc Abdullah Gül, lui-même utilisateur assidu des réseaux sociaux, a une nouvelle fois marqué sa différence avec le Premier ministre en exprimant lui aussi publiquement son hostilité à cette interdiction. "On ne peut pas approuver le blocage total des réseaux sociaux", a-t-il réagi.

De nombreuses capitales étrangères ont elles aussi fait connaître leur mécontentement et leur inquiétude aux autorités d'Ankara. Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires publiques, Douglas Frantz, a ainsi qualifié l'interdiction de Twitter d'"autodafé du XXIe siècle" et exhorté la Turquie à revoir sa décision controversée.

Le gouvernement turc a expliqué le blocage total de Twitter par l'impossibilité d'obtenir, en dépit de décisions de justice, le retrait de sites internet des extraits de conversations téléphoniques piratées mettant en cause M. Erdogan et ses proches.

Le site, qui a annoncé mercredi avoir lui-même porté plainte pour obtenir le déblocage de son réseau, a toutefois contesté l'argumentaire du gouvernement, affirmant qu'il n'avait jamais obtenu communication de ses décisions.
 Twitter a toutefois précisé avoir "retenu" certaines informations "personnelles" afin que ses abonnés turcs n'en ait pas connaissance.

Le Premier ministre accuse ses ex-alliés de l'organisation du prédicateur musulman Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis, d'être à l'origine de la diffusion de ces écoutes et des accusations de corruption qui pèsent sur lui.

Cette polémique intervient à quelques jours d'un scrutin municipal ayant pris des allures de référendum pour M. Erdogan, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2002.
(AFP, 27 mars 2014)

L'ONU demande à la Turquie de débloquer Twitter

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a appelé mardi Ankara à lever le blocage de Twitter, affirmant que dans le cas contraire la Turquie pourrait violer ses obligations internationales en matière de droit.

"Nous sommes préoccupés par le fait que le blocage de l'accès à Twitter depuis le 20 mars par l'agence des télécommunications puisse être incompatible avec les obligations internationales de la Turquie en matière de droits de l'Homme", a affirmé un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, lors d'un point presse à Genève.

"Les personnes doivent voir leurs droits protégés lorsqu'elles sont en ligne comme lorsqu'elles sont non connectées. Aussi nous exhortons les autorités à annuler le blocage de Twitter", a-t-il dit.

Sur ordre du chef du gouvernement turc, l'autorité des télécommunications a interdit jeudi dernier l'accès au réseau social américain, sur lequel des opposants avaient diffusé des conversations téléphoniques piratées mettant en cause le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan dans un vaste scandale de corruption.

Cette mesure lui a attiré l'ire d'une partie de la communauté internationale, Washington dénonçant une "entrave à la liberté d'expression".
(AFP, 25 mars 2014)

Mobilisation pour le procès en appel de Pinar Selek!

La 9ème chambre de la Cour de Cassation d'Ankara est connue pour ses positions répressives, entre autres contre les Kurdes et les Arméniens lors de procès emblématiques qui ont marqué la Turquie. C'est aussi la Cour qui a cassé par deux fois les acquittements de Pinar Selek.

C'est pourtant auprès de cette cour que ses avocats ont dû faire appel pour que soient jugées les illégalités qui ont mené à sa condamnation à perpétuité après 15 ans d'acharnement. Cette instance est symbolique de la répression en Turquie et nous devons être nombreuses et nombreux, témoins, à l'audience du 30 avril 2014.

Procès après procès nous avons vu combien les audiences n'étaient que parodie de justice et comment cette mascarade servait des intérêts politiques. Nous savons que c'est pour cacher leurs propres crimes qu'ils criminalisent Pinar Selek. Nous ne sommes pas dupes, nous sommes en lutte et chaque fois nous serons là car la solidarité internationale ne s'épuise pas !

Pour Pinar Selek mais aussi pour toutes celles et tous ceux qui luttent aujourd'hui en Turquie pour la justice et la liberté : la résistance est partout !

Nous partirons en délégation  le 29 avril pour Ankara. Si vous voulez nous rejoindre ou si vous voulez participer aux frais de voyage d'une autre personne, contactez-nous !

solidaritepinarselek.france@gmail.com

Solidarité avec Pinar Selek, M.D.A, 1 A Place des Orphelins 67000 Strasbourg
Crédit Mutuelle CCM Strasbourg Esplanade
RIB: 10278 01082 00020922901 31
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Erdogan renouvelle ses attaques contre les réseaux sociaux

Le président turc Abdullah Gül a déclaré dimanche qu'il pensait que le blocage de Twitter par le gouvernement serait prochainement levé, tandis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a renouvelé ses attaques contre les réseaux sociaux.

"Je pense que le problème sera bientôt résolu", a confié M. Gül aux journalistes à Ankara, avant son départ pour les Pays-Bas où se tient à partir de lundi une conférence internationale sur la sécurité nucléaire.

"C'est évidemment une situation déplaisante pour un pays développé comme la Turquie qui est un acteur régional de poids, et en négociations avec l'Union européenne. Pour cette raison, ce problème sera surmonté rapidement", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a cependant renouvelé ses attaques dimanche contre les réseaux sociaux, Facebook et YouTube, qu'il avait précédemment menacé d'interdire après les élections municipales du 30 mars.

"Ces sociétés appelées Twitter, YouTube, Facebook, elles ont recours à tout, même à des montages", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement électoral dans la province de Kocaeli, au nord-ouest du pays.

"Je ne peux pas comprendre comment des personnes intelligentes peuvent encore défendre Facebook, YouTube et Twitter. On y trouve toutes sortes de mensonges", s'est-il indigné.

L'autorité turque des télécommunications avait interdit jeudi soir l'accès à Twitter, après que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan eut annoncé sa décision d'éradiquer le site de microblogging, une décision qui lui a attiré l'ire de la communauté internationale.

Cette décision a été très largement perçue comme une tentative du gouvernement de faire taire les accusations de corruption mettant en cause le Premier ministre et son proche entourage, avant les élections du 30 mars, aux allures de référendum pour ou contre le chef du gouvernement, au pouvoir depuis 2003.

Le gouvernement Erdogan avait annoncé avoir décidé ce blocage après que le réseau social basé aux Etats-Uni, qualifié de "biaisé et partial", eut refusé de se conformer à des "centaines de décisions de justice" depuis janvier dernier, sur le retrait des enregistrements de conversations téléphoniques piratées.

"Twitter a été utilisé comme un outil de diffamation systématique en faisant circuler des enregistrements acquis illégalement, des écoutes téléphoniques truquées", avaient indiqué samedi à l'AFP dans une déclaration en langue anglaise, les bureaux du Premier ministre Recep Erdogan.

Les enregistrements circulant sur Twitter dévoilent notamment une conversation présumée d'Erdogan avec son fils, où il est question de dissimuler d'importantes sommes d'argent, ainsi que de pressions exercées par le Premier ministre sur la justice ou la presse et d'ingérences dans des ventes immobilières.

Erdogan, qui après onze années au pouvoir, est accusé d'autoritarisme croissant, a catégoriquement rejeté ces accusations.

- "Autodafé du 21e siècle" -

Douglas Frantz, secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires publiques, a qualifié l'interdiction de Twitter, "d'autodafé du 21e siècle", exhortant la Turquie de revoir sa décision controversée.

Loin de brider l'utilisation de Twitter, l'interdiction a provoqué une explosion du nombre de tweets, qui ont augmenté de 138%, selon une étude réalisée par la société d'analyse des des médias sociaux Brandwatch.

Furieux, les Turcs ont eu recours aux réseaux privés virtuels (VPN) et changé de système de noms de domaines (DNS) pour contourner les restrictions.

Selon le président Abdullah Gül, le site de microblogging a engagé un avocat en Turquie pour négocier avec les autorités.

"Twitter n'avait pas de représentants en Turquie. Il devrait y avoir de bons circuits de communication avec de pareils (...) géants. Ils ont à présent un avocat qui travaille pour eux ici", a-t-il déclaré.

M. Abdullah Gül, qui est un utilisateur régulier des réseaux sociaux, avait dénoncé vendredi sur son compte Twitter le blocage du réseau social par le gouvernement.

Réputé plus modéré, M. Gül a multiplié les prises de distance publiques avec les positions intransigeantes de M. Erdogan.

Le président a déclaré dimanche que ses téléphones étaient peut-être aussi sur écoutes, mais qu'il "n'avait rien à craindre".
(AFP, 23 mars 2014)

RSF: Climat malsain pour la presse à une semaine des élections

Les élections municipales et régionales turques, considérées comme un test essentiel pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, se tiendront le 30 mars 2014 au terme d’une campagne tendue qui n’a pas épargné les professionnels des médias. Empêtré dans des scandales politico-financiers et engagé dans une guerre de l’information avec la confrérie religieuse de Fethullah Gülen, le gouvernement multiplie les pressions sur les organes de presse. A quelques jours du scrutin, Reporters sans frontières déplore le climat malsain dans lequel les journalistes tentent d’exercer leur activité et les mesures de censure qui les entravent.

« Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan ne semble malheureusement répondre à la montée des critiques que par davantage d’intolérance et une volonté toujours plus nette de contrôler le flux de l’information. Cette approche liberticide renforce la polarisation des médias, qui atteint aujourd’hui des niveaux inquiétants. La campagne électorale qui s’achève souligne l’urgence pour les autorités d’assainir leurs relations avec la presse et d’abandonner leurs réflexes répressifs. Une profonde réforme des instances de régulation des médias est également indispensable pour en faire des structures véritablement indépendantes et non des organes de censure d’Etat », déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

Sanctions à géométrie variable

Depuis le début de la campagne officielle, le 1er janvier, le Haut conseil des élections (YSK) est chargé de faire respecter la législation électorale et de sanctionner les médias coupables d’infractions. Les sanctions sont ensuite appliquées par le Haut conseil de l’audiovisuel (RTÜK). Mais leurs décisions sont marquées par une inégalité de traitement patente en faveur du parti AKP au pouvoir.

La chaîne publique TRT n’a fait l’objet que d’une mise en garde pour avoir consacré 89,5 % de son temps d’antenne à l’AKP entre le 22 février et le 2 mars. Dans le même temps, elle n’avait consacré que 5 % de sa couverture au parti républicain CHP, 5,3 % au parti nationaliste MHP et 0,2 % au parti pro-kurde BDP.

En revanche, le YSK a récemment ordonné la suspension à huit reprises d’une émission de la chaîne Samanyolu Haber TV, proche de la confrérie Gülen. Cette décision sanctionne la retransmission d’une conférence de presse tenue le 11 février par le leader d’un parti d’opposition, lors de laquelle avaient été diffusés des enregistrements de conversations téléphoniques compromettantes entre le Premier ministre et des hommes d’affaires. En lieu et place de l’émission en question, la chaîne devra diffuser un documentaire produit par le RTÜK. D’après son directeur de publication, Metin Yikar, la chaîne a fait l’objet d’un total de vingt suspensions concernant sept émissions différentes depuis le début de la période électorale, soit « la plus importante condamnation de l’histoire de notre groupe ». Le président de la holding Samanyolu, Hidayet Karaca, a dit craindre un retrait de licence de la chaîne par le RTÜK.

Au début du mois de mars, le YSK avait déjà ordonné la suspension de deux émissions de la chaîne Cem TV, proche de la communauté alévie. Le bulletin d’information du soir et l’émission « Turquie, réveille-toi » avaient été condamnés à ne pas diffuser pendant respectivement cinq et quatre jours, pour avoir présenté à l’antenne les résultats d’un sondage défavorable à l’AKP sans préciser le nombre de sondés. La directrice de l’information de la chaîne, Pinar Isik Ardor, a déclaré au représentant de Reporters sans frontières en Turquie, Erol Önderoglu, qu’elle jugeait ces sanctions « totalement disproportionnées ». « Ces mesures montrent clairement où la Turquie en est arrivée », a renchéri le président du groupe Cem Medya, Celal Toprak, en soulignant que « sanctionner sans aucun avertissement est extrêmement grave ».

Pressions et licenciements

La diffusion d’extraits de conversations téléphoniques attestant de pressions de l’exécutif sur de grands organes de presse a rythmé la campagne électorale. Malgré toutes les réserves que suscitent ce procédé, ces révélations ont mis en évidence l’ampleur des pratiques de censure et d’intimidation en vigueur dans le pays.

Dans l’un des derniers enregistrements en date, rendu public le 18 mars, la voix attribuée au Premier ministre réprimande violemment le vice-président du conseil d’administration du groupe de médias Habertürk, Fatih Saraç. Il est question de la couverture, par le quotidien Habertürk et par la chaîne de télévision du même nom, du scandale politico-financier qui a éclaté le 17 décembre 2013 et qui implique les fils de trois ministres . « Ta chaîne parle de corruption, ton journal titre sur la corruption. Comment en arrivez-vous à décider qu’il s’agit de corruption ? En avez-vous le droit ? (…) A partir de maintenant, ne m’appelle plus au nom de ton patron et de son groupe. Je brise désormais ces liens. » A la fin de la conversation, la voix attribuée à Fatih Saraç conclut : « Bien, je ferai le nécessaire moi-même ». Fatih Saraç a en effet quitté le conseil d’aministration du groupe Habertürk fin décembre.

Autre signe palpable de ce type de pressions et de l’autocensure qui en découle, les licenciements de journalistes critiques du gouvernement continuent de se multiplier. La présentatrice de la radio Best FM Arzu Caglan et le reporter du quotidien sportif Fotomaç Cagdas Dogan ont été congédiés en marge des manifestations qui ont accompagné les funérailles de Berkin Elvan, un adolescent de quatorze ans blessé par la police en juin dernier et décédé le 11 mars après neuf mois dans le coma.

A l’occasion de cet événement, qui a déclenché une immense vague d’émotion et de protestation à travers le pays, Cagdas Dogan a posté sur Twitter un post critique du gouvernement et des médias qui en sont proches. Arzu Caglan a présenté sa dernière émission en larmes après avoir appris la mort de l’adolescent. Cela a suffi pour leur coûter leurs postes. Soulignant qu’elle travaillait pour Best FM depuis vingt-et-un an, la journaliste a protesté sur Twitter contre son éviction : « j’avais la responsabilité de l’une des émissions les plus écoutées. Jusqu’à présent, je n’ai reçu aucune sanction de la part du RTÜK, aucun procès. Je suis victime d’une décision totalement arbitraire. La direction déclare à ceux qui lui demandent [des comptes sur] mon sort que j’ai démissionné, ce n’est pas vrai. C’est honteux ! ».

Sibel Oral, journaliste du quotidien Aksam, a été licenciée début mars pour avoir twitté « Va-t-en, RTE [Recep Tayyip Erdogan] ! ». Auteure d’une chronique non publiée, la journaliste Balçiçek Pamir a quant à elle démissionné pour protester contre la couverture de l’affaire Berkin Elvan par son quotidien Türkiye.

Violence et impunité policières

Au moins dix journalistes ont été attaqués par des membres des forces anti-émeutes alors qu’ils couvraient les manifestations consécutives à la mort de Berkin Elvan, entre le 11 et le 13 mars. C’est notamment le cas, à Ankara, de Meltem Aslan, Cinar Özer, Selahattin Sönmez, Mert Gökhan Koç, Zuhal Atlan, Özgen Bingöl et Hüseyin Cözen. Dix mois après le déclenchement du mouvement de protestation du parc Gezi, force est de constater que les autorités n’ont fait aucun effort pour améliorer la protection des professionnels des médias en marge des manifestations. Ces derniers font toujours l’objet d’un recours à la force systématique et disproportionné, sans que la distinction soit faite entre journalistes et manifestants.

Cette attitude s’inscrit à contre-courant des recommandations formulées par Navanethem Pillay, Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, dans un rapport sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte de manifestations pacifiques, publié le 21 janvier 2013. Elle note qu’il est important que « toute personne suivant et rapportant les violations et abus commis lors de manifestations pacifiques, y compris les journalistes, médias communautaires, ou autres professionnels de l’information et blogueurs, agissent sans risque d’intimidation, de harcèlement physique ou juridique, ou de violence. À cet égard, l’État a pour obligation de les protéger. » (RSF, 22 mars 2014)

RSF: une censure digne des Etats les plus répressifs de la planète

Reporters sans frontières dénonce le blocage de l’accès à Twitter en Turquie, intervenu dans la nuit du 20 au 21 mars 2014.

A la veille des élections régionales du 30 mars, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan est fragilisé par la publication ces dernières semaines d’extraits de conversations qui lui sont attribuées. Ces écoutes, dont beaucoup sont rendues publiques sur Twitter, font état de son implication dans des affaires de corruption et de son intervention personnelle dans la ligne éditoriale de grands médias tels que HaberTürk, Milliyet, NTV ou Star.

« Cette censure extrême et absurde, lourde de conséquences pour la circulation de l’information et le débat démocratique, est digne des États les plus répressifs de la planète. La disproportion est patente entre le but officiellement recherché et les dommages causés à la liberté de l’information. Cette décision ne fait malheureusement qu’illustrer toute la portée liberticide de la loi adoptée il y a quelques semaines pour renforcer la censure en ligne. Nous appelons instamment les autorités à lever le blocage de Twitter et à réformer la législation pour garantir le respect de la Constitution et des engagements internationaux de la Turquie », déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

Le blocage de l’accès à Twitter répond au dispositif législatif mis en place le mois dernier malgré un concert de protestations nationales et internationales. Le Conseil des technologies informatiques et des communications (BTK), lié au ministère des Transports et de la Communication, a fait savoir que des décisions de justice avaient été prises à l’encontre de certains contenus sur la base de plaintes pour « atteinte à la personne » et « violation de la vie privée ». En conséquence, la « suspension préventive » de l’ensemble de la plate-forme a été ordonnée le 20 mars. Le BTK a précisé que l’accès à Twitter serait restauré dès lors que Twitter « retirerait les contenus que la justice a qualifiés d’illégaux ».

Plusieurs décisions de justice sont évoquées, dont quatre ont été adoptées respectivement le 3 février, le 4 mars, le 18 mars et le 20 mars par la 14e chambre du tribunal correctionnel de la rive anatolienne d’Istanbul, la 2e chambre du tribunal de police de Samsun (nord du pays), la 5e chambre du tribunal de police de la rive anatolienne d’Istanbul et la TIB (Haute Instance de la Télécommunication).

Le 20 mars, lors d’un meeting électoral à Bursa (Nord-ouest), Recep Tayyip Erdogan avait annoncé que le blocage de Twitter était imminent. « La justice vient de prendre sa décision. Nous allons éradiquer les Twitter et consorts. Oui, tous. Ce que diront les cercles internationaux ? Cela ne me concerne pas. Ils verront la force de l’Etat de la République turque », avait-il menacé.

Il est clair que l’objectif du Premier ministre est de mettre fin à la publication des écoutes téléphoniques qui mettent le gouvernement en difficulté. Il a dénoncé les pratiques de ceux « qui n’hésitent pas à mettre sur écoute les plus hauts responsables du gouvernement » et qui « menacent désormais la sécurité de l’Etat ». « Cela n’a rien à voir avec les libertés. La liberté, ce n’est pas violer l’intimité d’une personne. La liberté, ce n’est pas non plus de faire ainsi parvenir des secrets d’Etat à des adresses internationales ».

Ces propos avaient immédiatement suscité les protestations de l’Association des éditeurs sur Internet (IYAD), qui avait estimé que « s’arroger le droit de fermer Twitter confirmerait [que la Turquie est] une dictature ». Après le blocage de Twitter, le président du barreau de Turquie, Metin Feyzioglu, a annoncé son intention de porter plainte contre les responsables de cette censure. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont fait part de leur préoccupation.

Quatre solutions pour contourner le blocage de Twitter en Turquie

1. Téléphone portable

Twitter offre la possibilité de poster des messages en envoyant des SMS. En Turquie, pour les abonnés des réseaux Avea ou Vodafone, envoyez "START" au 2444. Pour les abonnés Turcell, envoyez "Start" au 2555. Suivez ensuite les instructions.

2. DNS

Les autorités turques ont bloqué le site de Twitter en modifiant le paramétrage des serveurs DNS. Sur Internet, un serveur DNS est une sorte d’annuaire qui fait la correspondance entre le nom informatique d’un serveur web (son adresse IP) et le nom de domaine. Twitter a été bloqué en effaçant son nom de domaine de cet annuaire. Pour contourner le blocage, il suffit d’utiliser d’autres serveurs DNS que ceux des fournisseurs d’accès locaux. C’est ainsi que fleurissent en Turquie, sur les murs et les réseaux sociaux, des infographies et des tags avec l’adresse des serveurs DNS de Google par exemple 8.8.8.8 ou 8.8.4.4.

Pour modifier les réglages de votre ordinateur, suivez ce tutoriel (en anglais).
Cette vidéo explique comment modifier les réglages DNS sur IPhone.

3. Tor

L’utilisation du réseau Tor permet de s’affranchir de la censure en ligne mise en place en Turquie. Tor fonctionne en faisant passer votre trafic web par des serveurs situés en dehors du pays, et donc non assujetties aux règles de filtrage en vigueur en Turquie.
Pour installer et comprendre le fonctionnement de Tor, consultez ce tutoriel en français ou en turc.

4. VPN de Reporters sans frontières

L’utilisation d’un VPN vous permet de vous connecter à Internet en ajoutant une « dérivation » de votre trafic, qui vous connectera dans un autre pays. En utilisant le VPN de Reporters sans frontières, vous serez connecté depuis la France et non depuis la Turquie. Le filtrage mis en place enTurquie ne s’appliquera donc plus.

Une fois le VPN RSF configuré, contactez-nous à l’adresse wefightcensorship@rsf.org pour obtenir un nom d’utilisateur et un mot de passe. (RSF, 21 mars 2014)

Le président Gül dénonce le blocage de Twitter par le gouvernement

Le président turc Abdullah Gül a dénoncé vendredi sur son compte Twitter le blocage jeudi soir de ce réseau social par le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à huit jours des élections municipales.

"On ne peut pas approuver le blocage total des réseaux sociaux (...) j'espère que cette situation ne durera pas longtemps", a écrit le chef de l'Etat.

M. Gül, qui avait déjà une première fois contredit le Premier ministre quand celui-ci avait menacé aussi d'interdire Facebook et Youtube le mois dernier, a une nouvelle fois exprimé sa différence.

"Comme je l'ai déjà précisé à maintes reprises, il est en fait impossible de bloquer entièrement l'accès technique à des plateformes sociales telles que Twitter", a répété vendredi le chef de l'Etat, soulignant que seuls certains sites directement visés par la justice pouvaient faire l'objet d'une fermeture.

Cette interdiction constitue la riposte du gouvernement islamo-conservateur à la diffusion quotidienne sur le net, depuis plus de trois semaines, d'extraits de conversations téléphoniques piratées de M. Erdogan le mettant en cause dans un vaste scandale de corruption

Vendredi, la principale force d'opposition au Parlement, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le président de l'Association des barreaux turcs (TBB), Metin Feyzioglu, ont saisi la justice pour réclamer un sursis de l'exécution de l'autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) d'interdire le site de microblogging.
(AFP, 21 mars 2014)

Erdogan a bloqué l'accès à Twitter

Le blocage du réseau Twitter décrété par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en Turquie à neuf jours d'un scrutin municipal crucial pour son régime a suscité un concert mondial de protestations contre la "censure", y compris de la part du président turc.

Sur ordre du gouvernement, l'autorité des télécommunications (TIB) a purement et simplement interdit jeudi soir l'accès au site de microblogging, coupable d'avoir diffusé des enregistrements de conversations téléphoniques piratées qui mettent en cause M. Erdogan dans un vaste scandale de corruption.

Au milieu d'une avalanche de critiques venues de Turquie comme de nombreuses capitales étrangères, le chef de l'Etat turc Abdullah Gül a dénoncé explicitement la mesure prise par le chef du gouvernement.

"On ne peut pas approuver le blocage total des réseaux sociaux (...) j'espère que cette situation ne durera pas longtemps", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Réputé plus modéré, M. Gül a multiplié les prises de distance publiques avec les positions intransigeantes de M. Erdogan, un de ses compagnons de route politiques.

Le mois dernier, il avait ainsi promulgué une nouvelle loi controversée du gouvernement renforçant le contrôle d'internet mais s'était catégoriquement opposé au Premier ministre lorsqu'il avait menacé de s'en prendre à YouTube et Facebook.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), et le président de l'association des barreaux de Turquie (TBB), Metin Feyzioglu, ont annoncé vendredi leur intention de saisir la justice pour obtenir la levée de l'interdiction.

"C'est une violation incroyable des droits fondamentaux et des libertés", s'est indigné auprès de l'AFP le député du CHP Aykan Erdemir, "la Turquie fait désormais partie des pays les plus autoritaires en matière de liberté sur le net".

La décision de la TIB a été officiellement motivée par des plaintes en justice déposées à Istanbul mais le bureau du procureur de la ville a affirmé, dans un communiqué, n'avoir rendu "aucune décision" d'interdiction.

Un avocat turc de Twitter a rencontré vendredi après-midi des responsables de la TIB à Ankara pour tenter le débloquer le conflit.

"Si les sites visés sont fermés, Twitter pourra être débloqué", a promis le ministre des Télécommunications Lutfi Elvan. "La Turquie n'est pas un pays interdisant internet mais ces plateformes doivent se conformer aux lois", a-t-il ajouté.


- "Eradiquer Twitter" -


Dans la dernière ligne droite d'une campagne électorale municipale très tendue par les affaires de corruption qui le visent personnellement, M. Erdogan avait annoncé sa décision jeudi devant des milliers de partisans à Bursa (ouest) : "nous allons éradiquer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale".

Sitôt matérialisée, la décision des autorités a été rapidement contournée par les internautes qui ont pu accéder au réseau via d'autres serveurs. Loin de diminuer, le nombre de tweets turcs a même augmenté de 138%, selon l'étude réalisée par la société d'analyse des médias sociaux Brandwatch.

Et outre, plusieurs sites internet turcs ont pu à nouveau diffuser vendredi les extraits d'écoutes téléphoniques que le pouvoir turc voulait précisément empêcher.

Même vidée d'une partie de son effet, la décision du gouvernement a provoqué de nombreuses réactions outrées à l'étranger.

Le département d'Etat américain a jugé la décision "contraire au désir exprimé par la Turquie elle-même d'être un modèle de démocratie". Washington a ainsi exhorté "le gouvernement turc de rétablir l'accès de ces citoyens à Twitter et d'assurer un libre accès à tous les réseaux sociaux".
 "Très inquiet", le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Füle a rappelé à Ankara, candidat depuis longtemps à l'adhésion à l'UE, que "l'usage des réseaux sociaux est une liberté fondamentale de l'Union européenne".

A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dénoncé une mesure "choquante" et "contraire aux libertés d'expression et de communication. Son homologue du gouvernement allemand a rappelé que "dans une société libre, le choix des moyens utilisés pour communiquer appartient aux citoyens, pas à l'Etat".

Amnesty International a également critiqué Ankara, l'appelant à "immédiatement" revenir sur cette "attaque sans précédent contre la liberté d'expression et d'internet en Turquie".

Eclaboussé depuis la mi-décembre par un scandale de corruption sans précédent, M. Erdogan a riposté par de vaste purges dans la police et la justice. Et il a fait voter une série de lois très controversées, dont un texte renforçant le contrôle d'internet en février.

Il accuse ses anciens alliés de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen d'être à l'origine des accusations de corruption lancées contre lui pour le déstabiliser.

En Turquie, de nombreuses voix ont vu dans cette décision une confirmation de la dérive autoritaire de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002.

Des célébrités du monde du cinéma comme Mia Farrow et Russell Crowe ont également envoyé des tweets en guise de soutien aux internautes turcs.


Les critiques fusent contre la "censure" de Twitter

La décision du gouvernement islamo-conservateur turc de bloquer jeudi soir l'accès à Twitter en Turquie a suscité un concert de critiques contre la censure dans les médias turcs, à une semaine des élections municipales du 30 mars.

"Grand coup porté à la liberté: Twitter est fermé", a titré en "une" le quotidien le plus vendu dans le pays, Zaman, proche de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen en guerre ouverte avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Un autre quotidien d'opposition, Cumhuriyet, a pour sa part dénoncé la "censure" qui a placé la Turquie "au rang des pays comme la Corée du Nord".

Les autorités des télécommunications (TIB) ont annoncé tard jeudi soir avoir bloqué l'accès à Twitter sur ordre de la justice, après la menace lancée M. Erdogan d'interdire le réseau social en représailles à la publication d'enregistrements d'écoutes téléphoniques le mettant en cause dans un scandale de corruption.

"Erdogan, pris au piège dans les enquêtes de corruption, a choisi une nouvelle fois de plus l'interdiction", a déploré Cumhuriyet.

Malgré les mesures ordonnées par le pouvoir, de nombreux internautes ont rapidement pu contourner l'interdiction en passant par d'autres serveurs proxy et des réseaux VPN notamment, pour accéder au réseau de microblogging.

"L'interdiction d'Erdogan a été annulée en moins d'un jour", a commenté sur Twitter l'éditorialiste du quotidien de langue anglaise Hürriyet Daily News Murat Yetkin.

Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç a lui-même tweeté jeudi matin son programme de la journée.

Des rassemblements ont été annoncés vendredi à Ankara, Istanbul et Izmir (ouest) notamment pour dénoncer la décision du gouvernement.

Au début du mois, M. Erdogan avait déjà menacé d'interdire YouTube et Facebook après la diffusion des premiers enregistrements téléphoniques le mettant en cause dans le scandale de corruption qui fait vaciller depuis trois mois le sommet de l'Etat turc.

L'interdiction décrétée jeudi soir intervient à une semaine des élections municipales, qui prendront des allures de référendum pour ou contre M. Erdogan.
(AFP, 21 mars 2014)

IFJ/EFJ Condemn Twitter Blackout in Turkey

The International Federation of Journalists and the European Federation of Journalists have condemned the Turkish government's decision to block access to the Twitter social media site. 

Access to twitter.com was blocked in Turkey soon after midnight this morning, March 21, 2014. The Turkish government blocked access to the microblogging site some hours after Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan threatened to "root out" Twitter, during a stump speech in Bursa on March 20, 2014.

A statement from Turkey's telecommunications regulator (TIB) cited four court orders as the basis for blocking the site, where some users in recent weeks have posted voice recordings and documents purportedly showing evidence of corruption among Erdoğan's inner circle and family.

Turkish telecoms watchdog BTK said on Friday that the ban came after complaints were made by citizens that the social media platform was breaching privacy. The watchdog had previously asked Twitter to remove some content but Twitter had failed to do so, the BTK said in a statement.

"We strongly condemn this disgraceful move by the Turkish government which clearly undermines freedom of expression and the right to access information of Turkish citizens," said IFJ President Jim Boumelha.

"The government's censorship has taken an anti-democratic turn which brings the country into the same league as the most oppressive regimes in the world. We call on the Turkish government to lift the closure order with immediate effect."

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 17

EFJ Concerned by Judicial Double Standards for Journalists Trials

The European Federation of Journalists (EFJ) has raised its concerns about judicial double standards in the trials of journalists in Turkey.

The lawyers of Füsun Erdogan, Bayram Namaz and Arif Celebi, on trial in the MLKP case,  have appealed for the journalists to be released based on the recent examples in separate judiciary cases, such as the Ergenekon, Balyoz and OdaTV trials, but their request has been rejected.

Last November, after more than seven years in jail, Erdogan, Namaz and Celebi were sentenced to a total of 789 years in prison for 155 alleged crimes by a Turkish court with special powers (OYM). 

However, the Turkish government has taken the decision to abolish the decision of the OYM's in the Ergenekon, Balyoz and OdaTV trials and has made the maximum period for detention in these cases five years. As a result all the journalists imprisoned in the Ergenekon case have been freed.

The lawyers of the three journalists have appealed for their release because they have already served five years, but this has been rejected by the Court of Appeal because it considered that, at the time of the verdict, the maximum detention period was ten years.

 "This is a clear case of double standards in the legal system in Turkey," said EFJ General Secretary Ricardo Guitierrez. "In the Ergenekon case the maximum sentence was also ten years and this ruling was overturned. HoW is this case any different?

 "We call for the judicial system in Turkey to be treated equally and fairly and for the Court of Appeal to overturn its decision and release the journalists Füsun Erdogan, Bayram Namaz and Arif Celebi." (EFJ,
March 20, 2014)

A song by Aktas Erdogan for his mother Fusun Erdogan

"Anne Gunna" is a song written by Aktas Erdoğan, dedicated to his mother Füsun Erdoğan and other (50) imprisoned journalists in Turkey.

In the song, Erdoğan has told a moving story of his mother’s fight for justice against the repressive regime in Turkey.

Füsun Erdoğan was the founder of the radio station Özgür Radio (Free Radio) which has been critical about the Turkish government. She was arrested in 2006 and charged with being a member of an illegal organisation, Marxist Leninist Communist Party. But her only crime was to tell the truth as a journalist.

Having been separated from his son for seven years, her hope to unite with Aktas Erdoğan was shattered by the life sentence given by the court in Istanbul on 2 November 2013. However, this has not stopped Aktas Erdoğan and the journalism community from campaigning for the freedom and justice for his mother and other imprisoned journalists.

The European Federation of Journalists (EFJ) has launched an online petition as a part of its on-going campaign ‘Turkey: Set Journalists Free’ to gather support for Erdoğan and the imprisoned journalists in Turkey.

Currently residing in the Netherlands and studying music, Aktas Erdoğan has started a three-day hunger strike on 11 March outside the Dutch parliament calling on the support of the Dutch authorities to help release his mother. Many supporters, including the EFJ affiliate, the Nederlandse Vereniging van Journalisten (NVJ) which has adopted Erdoğan’s case,  have turned up to support him.  Meanwhile, the EFJ affiliate in Denmark, the Danish Journalists’ Unions (DJ), has also met with the Danish Foreign Minister campaigning for support to release Erdoğan.

With your support, the EFJ remained hopeful that Füsun Erdoğan and other journalists will be released one day soon. Please help us achieve justice for journalists in Turkey by signing the petition now. (EFJ,
14 March 2014)

SIGN THE PETITION NOW
https://secure.avaaz.org/en/petition/Justice_for_Journalists_in_Turkey

La cour de cassation doit enfin rendre justice à Pinar Selek !

Pinar Selek, féministe et antimilitariste, a été condamnée à la prison à perpétuité le 24 janvier 2013 à l'issue d'un procès inique de 15 années.

La 12ème Cour pénale d'Istanbul, en prononçant cette condamnation alors qu'elle avait elle même acquitté Pinar Selek par 3 fois, a bafoué les règles du droit.
Les avocats ont fait appel auprès de la Cour de cassation d'Ankara et la date d'audience est enfin arrivée.

Le 30 avril 2014  c'est le moment pour la justice de Turquie de résister aux pressions politiques.

Le 30 avril 2014 nous serons à Ankara car la solidarité n'a pas de frontières !

Pinar Selek est un symbole de lutte pour la liberté et la justice et elle est aujourd'hui exilée en France tandis qu'en Turquie des millions de personnes sont dans les rues.

Face à la répression, la mobilisation s'intensifie et les solidarités se fortifient !!
En Turquie et ailleurs, aucune répression ne nous fera taire !
Justice pour toutes et tous !

Le collectif de solidarité avec Pinar Selek en France
solidaritepinarselek.france@gmail.com

Call For Solidarity: Writer Erol Özkoray's Trial Starts on March 20th

Public prosecutor of Istanbul in charge of press and publications is suing Erol Özkoray, Turkish political writer, on the grounds of insulting Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in his book “Gezi Phenomenon”. Trial will start
at 10 am on March 20 at the 2nd Penal Court of First Instance in Istanbul.

The book “Gezi Phenomenon” was published on August 2013 by Idea Politika Publications, owned by Mr. Özkoray covering the protests started in Istanbul at the Gezi Park and spread around the country where eight people died and ten thousand injured as a result of police brutality. The book includes an extensive political analysis of Erol Özkoray on Islamic fascism meaning the ideology of Erdoğan as well as a sociological paper on individualism and democracy in Turkey, co-written by Nurten Özkoray. 

This is the first persecution for a book written on Gezi protests which is around 50 so far.  The indictment against Erol Özkoray claims he insulted the Prime Minister in the section that includes a list of slogans written on the walls during the protests by the people anonymously. They are known to have angered the Prime Minister, therefore the judiciary, which is supposed to be independent of the government is pursuing vindication for the protester’s words through a political writer who is put in a role of a scapegoat. Erol Özkoray is treated as if he was the writer of these wall slogans in the most unlawful manner. The indictment demands Erol Özkoray to be punished minimum one year sentence up to 30 months with no chance of bail.

Erol Özkoray was prosecuted with the pressure of the military between 2002-2009 with 16 court cases which all ended in acquittal.  In the political magazine “Idea Politika” and in his books “What good is the army for?” and “Totalitarian farm called Turkey” he was criticizing the role of the military which he saw as a hindrance to democracy.

Erol Özkoray sees this latest legal assault as a crime against democracy and freedom of expression which is an indication that the judiciary is under the control of the government. He calls international advocates of freedom of expression to campaign against the Islamic faschism in Turkey in solidarity with the Turkish writers and journalists prosecuted by the government.

It is interesting that at the same month, March 2012 the putchist generals are released, and a writer who was always critizing the militarism are put in trial and many writers and journalists are going on to be kept in the prison.

Erol Ozkoray's two books were published before by Belge International Publishing House*: Totalitarian Farm of Turkey ( 2005) and What the Use of Army? (2007). This last book was also prosecuted, but later dismissed. Another book of Ozkoray was published in French and English: Turkey: The Permanent Putch (Editions Sigest, Paris 2011)

Ragıp Zarakolu
Member of International Freedom to Publish Committee of IPA
Guest Writer of Sigtuna City, Sweden
rzarakol@gmail.com
*Belge International Publishing House is winner of Freedom to Publish Awards of IPA, 1998 and 2007; and Turkish Publishers Association’s Awards of Freedom of Expression, 1995 and 2006

Journalist Füsun Erdoğan’s Son Starts Hunger Strike

Aktaş Erdoğan, the son of Füsun Erdoğan who has been sentenced to life within Turkey’s MLKP case, has started a 3-day hunger strike in order to protest the life sentence of his journalist mother.

Aktaş Erdoğan, the son of Füsun Erdoğan who has been sentenced to life within Turkey’s MLKP case, has started a 3-day hunger strike in order to protest the life sentence of his journalist mother.

A bianet writer, Füsun Erdoğan has worked as the former coordinator of Özgür Radyo. She has been sentenced to life and additional 789 years of prison.

Aktaş Erdoğan made the following statement:

“Freedom for my mother”

“Did you know?

“There are dozens of jailed journalists in Turkey. My mother is only one of them. Just like other journalists, advocates, union members and students in prison, they have been arrested within a conspiracy by police and prosecutors.

“She has been tried in one of the special duty court, which no longer exist for being unreliable. Not only that she received life sentence, but they also found her guilty from several charges and added up thousands of addition prison terms. She didn’t have a fair trial and she was found guilty with no evidence.

“I am going to have a symbolic 3-day hunger strike in order to emphasize on the truth of jailed journalists and to call everyone to join the cause. I am calling those who advocate for human rights and have a conscience.

“Hear my scream for justice. I am demanding for freedom for my my mother. I am calling you to be in solidarity, I am calling you to be in solidarity. I am calling you to be a part of it. You might be the target tomorrow.”

What happened?

Jailed over 7 years within MLKP trial, Erdoğan received aggravated life sentence in November 2013 along with other defendants Ali Hıdır Polat, Naci Güner, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz, Arif Çelebi and İbrahim Çiçek.

The court also found them guilty in 155 other incidents, a ruling that added in sum around 3,000 years of additional prison on the top of life sentence.
(BIA, March 10, 2014)

RSF: Jusqu’où ira la dérive liberticide?

Reporters sans frontières est choquée par les déclarations du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a proposé le 7 mars 2014 de nouvelles restrictions à l’usage d’Internet pouvant aller jusqu’à la fermeture de Facebook et de YouTube.

“Le simple fait que le Premier ministre puisse envisager cette possibilité radicale ne peut que susciter l’inquiétude. La multiplication par le gouvernement des initiatives législatives liberticides, ces derniers temps, rend malheureusement ces propos crédibles. Alors qu’une loi renforçant la censure du Net vient d’être promulguée, Ankara avance un projet de loi étendant drastiquement les prérogatives des services de renseignements et les plaçant à l’abri de toute investigation. On voit mal comment le droit à l’information pourrait sortir indemne de ces dispositions dignes d’un État policier”, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est & Asie centrale de l’organisation.

Jusqu’où peut aller la censure d’Internet ?

Au cours d’un entretien accordé à la chaîne ATV dans la nuit du 6 au 7 mars, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé que le gouvernement présenterait de nouveaux amendements à la législation sur Internet après les élections municipales du 30 mars. Ces mesures viseraient essentiellement à lutter contre la publication en ligne d’écoutes téléphoniques, dont la multiplication ces derniers mois met le gouvernement en difficulté.

A une question posée par l’un des journalistes présents sur le plateau, Recep Tayyip Erdogan a répondu que la fermeture de YouTube et de Facebook faisait partie des mesures envisageables. “Nous ne laisserons pas sacrifier notre peuple à Facebook ou YouTube, a-t-il insisté, dénonçant “ces gens ou ces institutions qui incitent à (...) l’espionnage et à l’immoralité”. “Il ne peut exister une telle conception de liberté (...) S’il y a des pas à franchir, nous sommes déterminés à les franchir.”

Initiatives législatives liberticides

Ces déclarations interviennent moins d’un mois après la promulgation d’une loi renforçant fortement la censure d’Internet en Turquie. A la demande du Président de la République, Abdullah Gül, le parlement a voté le 26 février deux amendements censés atténuer la portée liberticide du texte original : le “blocage préventif” d’un site Internet devra désormais être validé dans les 48 heures par un juge, et la Haute instance des télécommunications (TIB) ne pourra plus accéder aux données personnelles des internautes sans décision de justice. Mais la portée de ces aménagements reste limitée, et l’engorgement actuel de la justice turque rend leur mise en œuvre difficile dans des délais aussi serrés.

Le gouvernement a récemment soumis au parlement un autre projet de loi inquiétant, qui vise à étendre les pouvoirs des services de renseignements turcs (MIT). Le texte, qui sera débattu après les élections municipales, prévoit d’autoriser la MIT à “collecter, enregistrer et analyser des informations (...) en exploitant toute méthode, outil et système de renseignement technique et humain”. Toute institution publique ou personne morale (y compris les médias) sera tenue de fournir à la MIT toutes les données requises, sur simple demande. Ceux qui s’y refusent risqueront de deux à quatre ans de prison. Au nom de la “lutte antiterroriste” et de la “sécurité nationale”, la réforme prévoit en outre la mise en place d’un vaste réseau de surveillance des communications.

Quiconque diffuse des documents émanant de la MIT s’exposera à des peines pouvant aller jusqu’à neuf ans de prison. La portée de cet interdit reste floue, et compte tenu de la pratique judiciaire en matière de lutte antiterroriste, les craintes sont grandes qu’il vienne encore renforcer les sanctions contre toute publication relative aux activités des services de renseignements. Les agents de la MIT, en revanche, bénéficieront d’une immunité presque totale. Leur directeur ne pourra être mis en accusation par la Cour de cassation qu’avec l’aval du Premier ministre. (RSF, 7 mars 2014)

Erdogan menace d'interdire YouTube et Facebook

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, empêtré dans un scandale politico-financier, a menacé de faire interdire YouTube et Facebook en Turquie après les élections municipales du 30 mars, dans une interview diffusée jeudi soir.

"Il y a de nouvelles mesures que nous prendrons dans ce domaine après le 30 mars (...) y compris une interdiction (de YouTube et Facebook)", a déclaré M. Erdogan sur la chaîne de télévision privée turque ATV.

Depuis l'inculpation en décembre de dizaines de proches du régime, patrons, élus ou hauts fonctionnaires, soupçonnés de corruption, l'opposition exige la démission de M. Erdogan.

Des conversations téléphoniques le mettant directement en cause dans les affaires de corruption sont publiées sur internet depuis la semaine dernière.

Dans ces échanges dont l'authenticité n'a pas été définitivement établie, le Premier ministre demande notamment à son fils de dissimuler de fortes sommes d'argent ou évoque une commission jugée insuffisante versée par un groupe industriel.

Mercredi, le chef du gouvernement s'était une nouvelle fois indigné que ses conversations téléphoniques aient été écoutées, parlant de "montage immoral" et accusant ses rivaux de comploter pour renverser son gouvernement.

En pleine campagne électorale, il a promis mercredi de quitter la politique si son parti ne gagnait pas les municipales du 30 mars, qui auront valeur de test pour son régime.
(AFP, 7 mars 2014)

Jugé "pornographique", "Nymphomaniac" interdit en Turquie

Les autorités turques ont décidé d'interdire "Nymphomaniac", le film sulfureux du réalisateur danois Lars von Trier, considéré comme "pornographique", suscitant une nouvelle levée de boucliers contre la censure dans le pays.

La commission de contrôle du cinéma, qui réunit notamment des représentants des ministères de la Culture, de l'Intérieur et de l'Education, s'est prononcée pour son interdiction à une majorité de six voix pour et deux contre, a indiqué mardi à l'AFP le directeur général du cinéma au ministère de la Culture, Cem Erkul.

"La Commission a décidé d'interdire l'exploitation commerciale de ce film en salles parce qu'il contient des scènes de sexe explicites", a déclaré M. Erkul.

"Ce film fait partie de la catégorie des films pornographiques", a-t-il ajouté, "il montre également des scènes d'extrême violence contre les femmes".

S'il a jugé que cette oeuvre ne pouvait pas être diffusée dans les cinémas turcs, le responsable du ministère a toutefois souligné que "Nymphomaniac" serait projeté lors du prochain festival du film d'Istanbul le mois prochain.

Cette décision a suscité de nombreuses critiques, notamment sur les réseaux sociaux, qui ont déploré une nouvelle mesure de "censure" du gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.

"Interdire de diffusion un film quel qu'il soit est inacceptable", s'est offusqué sur son compte Twitter un des membres de la Commission opposé à cette mesure, "il aurait dû être diffusé avec une limite d'âge, autrement c'est de la censure".

"Je condamne fermement l'interdiction de Nymphomaniac alors qu'il existe en Turquie une limite d'âge" imposée dans les salles de cinéma, s'est indigné sur Twitter le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, prix de la mise en scène 2008 ("Les trois singes") et Grand prix 2011 ("Il était une fois en Anatolie") au Festival de Cannes.

Le dernier film en deux parties de Lars von Trier, qui évoque la vie d'une nymphomane autoproclamée, devait être diffusé dans les salles turques à partir de la mi-mars.

La Roumanie avait décidé d'interdire "Nymphomaniac 2", qui comporte des scènes de sexes explicites, avant d'annuler cette mesure.

L'interdiction décidée par les autorités d'Ankara, empêtrées depuis la mi-décembre dans un scandale de corruption sans précédent, intervient après le vote le mois dernier d'une loi très controversée qui renforce le contrôle.
(AFP, 4 mars 2014)

ECHR Convicts Turkey’s “Disproportionate Punishment”

The European Court of Human Rights (ECHR) found that Abdurrahman Dilipak and Hasan Karakaya had not been given the opportunity to participate in the civil proceedings against them or to defend their interests in the Erkaya case where they were accused of offensive speech.

In the verdict issued today, the court found Turkey guilty of violating right to a fair hearing and freedom of expression.

The Court held that the question of just satisfaction in respect of Dilipak was not ready for decision and reserved it. It invited the Government and the applicant to submit observations on this question and, in particular, to inform it of any agreement they might reach.

“A chilling effect on all journalists”

The 7 member court panel, including Işık Karakaş from Turkey, observed that the damages awarded against Dilipak and Mr Karakaya represented a particularly heavy burden because the award had led to the seizure of Dilipak’s home with a view to its sale by auction.

“The Court took the view that it was a sanction that was likely to have a chilling effect not only on Dilipak and Mr Karakaya but on all journalists,” the verdict said.

Lastly, the Court observed that the proceedings had not been fair and adversarial because they had taken place without the applicants’ participation.

“The impugned interference not being proportionate to the legitimate aim pursued, the Court found that there had been a violation of Article 10 of the Convention,” it continued.

In June 2000, in connection with the funeral of Admiral Güven Erkaya, former Commander-in-Chief of the Navy and member of the National Security Council, Karakaya published an article in which he criticized the deceased on account of the role he had played in the political process triggered by a meeting of the Council in February 1997 – a process described by some observers as a "postmodern coup d’état".

In the same month, Dilipak also published in the same paper an article criticizing the action of Admiral Erkaya.

Convicted in absentia, journalist applied to ECHR

In September 2000 the deceased’s family brought civil proceedings to obtain damages from the two journalists. However, the postal services were not able to serve either the statement of claim or the writ of summons on them.

On 21 January 2003 the court delivered a judgment in the absence of the defendants, who had never appeared at the hearings. They were ordered jointly to pay 30,000 Turkish lira plus default interest for non-pecuniary damage.

In June 2003 the deceased’s family brought enforcement proceedings. Orders to pay were issued and sent to the applicants, both of whom received them this time directly at their respective home addresses. Dilipak and Karakaya appealed on points of law against the judgment of 21 January 2003, indicating that they had only become aware of it when they received the orders to pay. Their appeals were dismissed.

The enforcement proceedings, which led to the seizure of Dilipak’s house with a view to its sale by auction, are still pending. The amount owed by the two journalists totals over 160,000 Turkish lira.

Relying on Articles 6 (right to a fair hearing) and 10 (freedom of expression), the applicants complained of a violation of their right to a court and a breach of their right to freedom of expression.
(BIA, March 4, 2014)

Kurdish journalists to refuse to attend trial

The trial of 46 Kurdish journalists arrested in raids on 20 December 2011 as part of "KCK" operations is to continue on 3 March. It is reported that the journalists, 18 of whom are in custody, will not attend the hearing at the court in Silivri near Istanbul. Lawyer Sinan Zincir from the Association of Free Jurists told ANF: "neither our clients who are in custody, not those who are not, will attend the hearing."

Zincir continued: "Our clients have said the following: 'the amending of article 10 of the Anti-Terror Law (TMK) to abolish the courts with special powers is just an attempt to find a solution to the crisis within the system. A change to the sign outside the courts will mean nothing. Until the TMK, which is used as a law of genocide against the Kurds, is  abolished, and until seriously ill prisoners are released we will not recognise trials in these new courts."

Zincir added: "We have an environment where the legislature, executive and judiciary do not trust each other, and where the government does not trust the judiciary. We have a situation where the Kurds and opposition activists are facing sentences of hundreds of years."

Zincir recalled that the TMK was still in force, adding: "When the DGM courts were abolished the courts with special powers were established.  We saw that these courts handed down more severe sentences than the DGM courts had done. They targeted revolutionaries and Kurds with manufactured evidence and incredible methods, which are not even being debated today. As long as the TMK exists there will be no change in these new courts. For this reason our clients will not attend the hearings. Kurdish women inmates have also stated they will not accept these new courts."

Lawyer Zincir said they would condemn once again the special law powers mentality at the hearing on 3 March, saying: "We invite lawyers, journalists, human rights activists and politicians to the hearing which begins at 10 am".

Law awaits approval of President Gül

The law which amends article 10 of the TMK has been sent to President Abdullah Gül for approval. Once approval has been secured the courts will send all case files to the serious criminal courts with jurisdiction. This process is expected to take 20 days to complete.
(ANF, March 4, 2014)

Kurdish Question / Question kurde

Kurdistan voted for Democratic Autonomy

The Peace and Democracy Party (BDP) has won 3 metropolitan cities (Amed, Van and Mardin), 8 provinces and 66 districts in Kurdistan. Bitlis, Mardin and Ağrı are the new municipalities taken by the BDP.

In Amed, BDP took 54 percent of the votes and took 15 districts of the main Kurdish city.

In Van, BDP received 52 percent votes and won the municipalities of 12 districts.

This is the first time the BDP has taken the local administration in Bitlis, receiving 44 percent of the votes and also winning the municipalities of Hizan, Mutki, Güroymak and Ahlat.

Former chair of the DTK (Democratic Society Congress), Ahmet Türk who run as an independent candidate due to his political ban, won the elections getting 52 percent of the votes. BDP Also took the municipalities of Dargeçit, Derik, Kızıltepe, Mazıdağı and Nusaybin districts.

In Erzurum, BDP won the local administration of Karayazı, Tekman, Hınıs, Karaçoban districts for the first time, and also remained in the lead in Karakoçan district of Elazığ.

BDP has broken a record in Şırnak where it received some 60 percent of the votes and won all districts except for Güçlükonak district.

BDP also took the municipality of Hakkari and all its districts.

The municipality of Ağrı, and its Diyadin, Doğubeyazıt and Tutak districts were also won by the BDP.

BDP took the municipality of Iğdır, and its Tuzluca district, of Batman and its Beşiri and Gercüş districts, of Siirt and its Baykan and Eruh districts.

The municipality of Dersim was also won by the BDP.

BDP also won in Suruç, Viranşehir, Bozova and Halfeti districts of Urfa, as well as Malazgirt, Varto and Bulanık districts of Muş and Digor in Kars.

The Akdeniz district of Mersin has been the only municipality taken by the BDP in the west of Turkey. (ANF, March 31, 2014)


Urgent Call to UN and European Union for Rojava

Dear friends and supporters,

Please see below a statement by Enver Muslim, recently elected President of the Kobanê Canton in Rojava, calling on international actors to halt their support for fundamentalist groups threatening the peace and autonomy of Rojava. The statement comes after three weeks of sustained and heavy attacks from mercenaries linked to the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIS) on the canton of Kobane, one of three cantons that recently declared self-rule and established democratic autonomy in the Kurdish regions of northern Syria.

We urge you to make representations to your elected officials to ensure that the border with Turkey stays open for the purposes of humanitarian aid and that they stop supporting these fighters, who threaten not only peace and stability in Rojava but in Syria as a whole.

In solidarity,
Kurdistan National Congress UK
--
KNK: Kongreya Neteweyi ya Kurdistane - Kurdistan National Congress
Tel: 020 7272 7890 - Fax: 020 7263 0596 - knklondon@gn.apc.org - www.kongrakurdistan.net

Kobanê, 25th March 2014

Urgent Call to UN and European Union

The region of Kobanê  (Ayn-Al-Arab) has been under attack from gangs linked to the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIS) for about 3 weeks. ISIS has been attacking the area from three directions: Jarablus to the west, Sarrin to the south, and Tal Abyad to the east. They have surrounded Kobanê from three sides after gathering all their forces deployed in Deyrel Zor, Halep, Raqqa, Lazkiye and other regions around the Kobane Canton.

Hundreds of Kurds and Arabs have been forced to leave their homes in villages in Rakka and Tel Abyad due to threats from ISIS.

The aim of these attacks is to sever links between the Kurdish cantons of Kobane, Afrin and Cizîre that were declared in January this year. The Canton of Kobane, was the first declared canton. We are seeing the current attacks as revenge against the Kurdish solution of Democratic Autonomy. The attacks are aiming to punish our people for their demands of the internationally legitimate right to self-determination, which was practised in Rojava in the form of the Cantons.

The goal of the attacks in Rojava and Kobanê is to install the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIS) in the lands of Syria.  Surrounding countries and in particular Turkey are continuing to support these forces, because these states were not happy with the Kurdish solution of Cantons. 

These various gangs, particularly ISIS, are saying that they are against the Syrian regime; they say that they are coming to power with their advances against Damascus, Dêrezor, and Lazkiye. But in recent days they have pulled their forces back from here and sent them to Rojava. The clear aim is to destroy the Kurdish solution of Democratic Autonomy in Syria, which was organised due to the three Cantons.

Since the ISIS is surrounding the Canton they are targeting the civilians systematically.  In addition to our call to the Kurdish political parties as well as the Kurdish people, we are calling for immediate aid and international diplomatic and political intervention to stop these current attacks. So long as the attacks of ISIS will continue the people of the Kobane canton will face a serious human tragedy. It seems that the ISIS will continue to surround the whole region. Since the attack of ISIS and Al Qaeda the population of the Kobanê Canton has tripled and reached nearly 700 thousand.

The only border crossing open at present is the Mürşitpınar (Kobane) gate opened to Urfa's Suruç in Turkey.

The UN and EU must ensure the opening of border gates from Turkey for humanitarian aid and human rights organisations. Furthermore, the UN and EU must urge Turkey for an immediate halt to support for the gangs against the Kurdish people in Rojava.

Enver Muslim
President of the Kobanê Canton / Syria


Newroz: Öcalan veut relancer le processus de paix kurde

Le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan a plaidé vendredi, à l'occasion du Nouvel an kurde, pour une relance des discussions de paix avec Ankara, un an après le cessez-le-feu décrété par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Le processus de dialogue est important mais il n'a toujours pas réussi à permettre un accord. C'est la raison pour laquelle il n'existe toujours pas de garantie d'une paix durable (...) en l'état actuel des choses, un cadre légal est devenu inévitable pour le processus de paix", a déclaré M. Öcalan dans un message lu devant plus de 200.000 personnes rassemblées à Diyarbakir (sud-est).

"Le processus de dialogue qui continue aujourd'hui était important. Il a permis aux deux parties d'éprouver leur bonne volonté et leur aptitude. Les deux parties ont réussi cette épreuve avec détermination, même si le gouvernement a cherché à gagner du temps", a poursuivi le chef historique du PKK.

Il y a un an exactement, dans un message lu à Diyarbakir, M. Öcalan avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral de son mouvement, après plusieurs mois de négociations secrètes avec le chef des services de renseignement turcs (MIT).

Mais le processus de paix s'est enlisé en septembre lorsque les rebelles kurdes ont annoncé une suspension du retrait de leurs combattants du territoire turc vers leurs bases situées dans le nord de l'Irak, accusant Ankara de n'avoir pas mis en oeuvre les réformes promises.

Malgré ce blocage et ses critiques, Abdullah Öcalan a réaffirmé vendredi son engagement à faire la paix avec le gouvernement turc.

"La paix est plus difficile que la guerre, mais dans chaque guerre il y a la paix", a-t-il dit dans son message, lu par le député kurde Sirri Sureyya Önder. "Nous n'avions pas peur en résistant, nous n'aurons pas peur non plus en faisant la paix", a-t-il ajouté.

 - "Longue vie à Apo" -

"Nous sommes satisfaits que plus aucun policier ni aucun combattant ne meurt", s'est pour sa part réjoui l'actuel maire de Diyarbakir, Osman Baydemir, "j'espère que personne ne laissera plus des frères (Turcs et Kurdes) se battre en Turquie".

Comme l'an dernier, plus de 200.000 personnes se sont rassemblées dans la grande métropole kurde du sud-est de la Turquie pour écouter le message de M. Öcalan. "Longue vie à Apo (le surnom du chef du PKK)", "Nous ne serions pas en vie sans Apo", proclamaient certaines de leurs banderoles.

Mais le processus de paix s'est enlisé en septembre lorsque les rebelles kurdes ont annoncé une suspension du retrait de leurs combattants du territoire turc vers leurs bases situées dans le nord de l'Irak, accusant Ankara de n'avoir pas mis en oeuvre les réformes promises.

En décembre, le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a fait voter une série de réformes destinées à renforcer les droits des minorités, autorisant notamment l'éducation en kurde dans les écoles privées.

Mais les Kurdes estiment ces réformes insuffisantes et exigent notamment la libération des prisonniers kurdes, dont M. Öcalan, et des militants politiques, ainsi que le droit à l'enseignement en langue kurde dans les établissements publics et l'abaissement du seuil de 10% des voix nécessaires pour entrer au parlement.

Arrêté en 1999 au Kenya, M. Öcalan a été condamné à la peine de mort mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité à l'abolition de la peine capitale en Turquie.

Les violences liées à l'insurrection du mouvement armé kurde ont coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.
(AFP, 21 mars 2014)

Karayılan: Process will end if government won't act after elections

Speaking to a Kurdish Special program on Sterk TV last night, KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council member Murat Karayılan stressed that the ruling AKP government should take a step enhancing the democratic resolution process within the first weeks after the elections. Karayılan said the government's failure to do so would mean the process has ended.

Karayılan remarked that the Turkish state has violated the ongoing ceasefire numerous times so far. KCK executive reminded that the resolution process had three phases; with the first one being the process of ceasefire and the withdrawal of Kurdish guerrillas from Turkish borders. “The second phase required the initiation of legal and constitutional steps but the Turkish state didn't do its part in this process, which means this second phase didn't begin at all. And this is because of the fact that the AKP government doesn't keep its promises, nor does its part.”

'The process cannot advance unilaterally'

Karayılan said the democratic resolution process hasn't ended but is continuing with the unilateral steps and efforts of the Kurdish leader Öcalan and the Kurdish movement. “Of course the process cannot advance unilaterally. As a matter of fact, the process is currently facing a deadlock and everyone should know that it is going to end unless the government takes steps within the first weeks after the elections”, he added. Karayılan stressed that the steps needed to be taken for the advancement of the process included the formation of a legal frame for the initiation of negotiations between two sides on an equal basis, the improvement of Öcalan's conditions, and the participation in the talks of a third party to impartially monitor the process and steps taken in it.

'AKP displayed an utilitarian approach towards the process'

According to Karayılan, there can be no solution unless the anti-Kurd anti-terror is abolished, adding that they would be discussing the third phase of normalization now had the government taken such a step so far. “The Turkish state and the AKP government have however taken no steps despite all the efforts made by our leader and movement. On the contrary, the AKP displayed an utilitarian approach towards the process and wanted to use it in its favor as part of its election plans”, Karayılan noted.

'It's now the government's turn to take a step'

The KCK executive also emphasized that the ongoing construction of military posts and roads in many regions in the "Kurdistan" territory also meant the violation of the ceasefire, adding that clashes and deaths have taken place recently in Haftanin due to the ongoing military activities of the Turkish army. “However we have unilaterally kept the ceasefire in effect and done our part so far”, Karayılan said and added that it was now the government's turn to take a step.
(DIHA, March 18, 2014)

La CEDH condamne la Turquie pour avoir traité Öcalan de manière inhumaine

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour la peine incompressible de réclusion à perpétuité infligée au rebelle kurde Abdullah Öcalan, et son isolement "inhumain" durant ses premières années sur l'île-prison d'Imrali.

Depuis son arrestation en 1999 jusqu'en 2009, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), aujourd'hui âgé de 64 ans, était le seul détenu sur l'île-prison située au large d'Istanbul. Depuis 2009, cinq autres détenus l'y ont rejoint.

"Un certain nombre d'éléments, tels que l'absence de moyens de communication permettant d'éviter l'isolement social de M. Öcalan ou encore la persistance d'importantes difficultés d'accès à l'établissement pénitentiaire jusqu'au 17 novembre 2009 ont constitué un traitement inhumain", a estimé la Cour dans un communiqué.

La télévision lui était interdite, et il disposait de livres et d'un poste de radio "pouvant capter uniquement des émissions étatiques", relève la Cour. En outre, ses seuls contacts à l'intérieur de la prison étaient limités aux membres du personnel, tenus de se limiter "au strict minimum exigé par leur travail".
 La CEDH concède que "les autorités peuvent imposer aux détenus pour activités terroristes des restrictions légitimes dans la mesure où celles-ci sont strictement nécessaires pour protéger la société contre la violence".

Ses juges estiment que les conditions de détention du chef rebelle ne peuvent plus être considérées en tant que telles comme inhumaines après le 17 novembre 2009, quand M. Öcalan a été rejoint par d'autres détenus sur l'île, et que la fréquence des visites a été augmentée.

Ils notent que le chef rebelle bénéficie depuis 2012 d'un téléviseur.

Leur jugement est confirmé par un récent rapport du comité de prévention anti-torture (CPT) du Conseil de l'Europe.

- En prison pour le reste de sa vie -

Dans ce rapport faisant suite à une visite en janvier 2013 à Imrali, le CPT avait estimé qu'Abdullah Öcalan n'était plus maltraité dans sa prison, même s'il pourrait bénéficier de davantage de promenades à l'air libre et de contacts avec les autres détenus.

Le CPT s'était par ailleurs étonné qu'Abdullah Öcalan n'ait pas le droit de téléphoner à sa famille depuis sa prison, alors que les autres détenus disposent de dix minutes de conversation toutes les deux semaines. Les autorités turques avaient répondu que cette interdiction était justifiée dans le cas du leader kurde, car elle s'applique aux détenus qui "continuent à diriger des organisations armées illégales".

Un point continue selon les juges de Strasbourg de poser problème: le fait que le rebelle kurde risque de "rester en prison pour le reste de sa vie".

Ils sont unanimes à estimer qu'"en l'absence de tout mécanisme permettant son réexamen, la peine d'emprisonnement à perpétuité infligée à M. Öcalan s'apparente à une peine incompressible, également constitutive d'un traitement inhumain".

Selon la Cour européenne, "une peine de réclusion à perpétuité doit pouvoir être compressible, c'est-à-dire offrir à la fois une chance d'élargissement et une possibilité de réexamen".

D'abord condamné à mort, M. Öcalan avait vu sa peine commuée en réclusion à perpétuité à la suite de l'abolition par la Turquie de la peine de mort en temps de paix.

S'il est vrai qu'en droit turc le président de la République peut ordonner la libération d'un condamné à perpétuité d'un âge avancé ou atteint de maladie, "il s'agit d'une libération pour motif humanitaire, différente de la notion de perspective d'élargissement", relève encore la CEDH. Et aucun élément ne laisse à penser qu'il pourrait bénéficier d'une loi d'amnistie.

Dans son arrêt, non définitif et susceptible d'appel sous trois mois, la Cour a par ailleurs condamné Ankara à verser 25.000 euros au leader kurde, pour frais et dépens.
(AFP, 18 mars 2014)

Öcalan vs. Turkey decision: A bad day for human rights in Europe?

The European Court of Human Rights today published its chamber decision in a set of applications by Abdullah Öcalan against Turkey, says the Initiative, adding: "The complaints referred, among others, to the isolation conditions on Imrali Island, the aggravated life sentence with no possibility of parole, the overhearing of all consultations with his lawyers and the threat to his life posed by the poisonous substances found in his hair".

Reminding that "In the view of Öcalan and his lawyers, these and other violations constitute violations of articles 2, 3, 5, 6, 7, 8, 13 and 14 of the European Convention on Human Rights", the Initiative underlines that "Unfortunately, the chamber of the Court only found a violation of article 3 in regard to the life sentence without possibility of parole. According to the judgement, the extreme isolation conditions on Imrali Island constituted a violation of article 3 only until the transfer of Öcalan and five other prisoners into a new building in November 2009, after that there is no violation. The restrictions on the visits of lawyers and the complete overhearing of any conversation with Öcalan is justified by the majority of judges as a legitimate security measure".

The International Initiative regards this judgement as "a very unfortunate decision in terms of human rights. Turkey has timed the publication of CPT reports so that the very critical report on CPT's  2013 visit could not influence the judgement. The Court should not have fallen for this. With this decision it ultimately helps legitimise the outrageous isolation conditions on Imrali Island".

The statement ends by saying:

"By justifying the complete abolishing of lawyer-client confidentiality and furthermore the ban on visits of lawyers to the island as security measures, the court accepts the basic logic of Turkeys anti-terror legislation. This is a bad day for human rights in Europe. The positive judgement on the aggravated life sentence was to be expected and is not specific on Öcalan. Turkey now has to introduce a new legislation giving every prisoner the possibility of parole. We hope the Grand Chamber of the European Court of Human Rights will correct this decision".
(ANF, March 18, 2014)

Le PKK : Erdogan n’est plus notre interlocuteur

Le KCK, système politique du PKK, a fait une déclaration importante, affirmant que le gouvernement AKP du  premier ministre Recep Tayyip Erdogan a perdu sa fonction politique et qu’il n’est plus un interlocuteur de ses appels.

Dans un communiqué, le KCK a déclaré que des forces étrangères cherchent à mettre en place un nouveau pouvoir qui protègera leurs intérêts en Turquie.

Il résume que dans la situation actuelle, l’ancienne hégémonie s’éclate et le gouvernement perd sa force politique, mais un nouveau pouvoir hégémonique n’est plus accepté par les peuples de la Turquie.

« Tous les problèmes sociaux et politiques ne seront résolus qu’avec une démocratisation radicale, notamment les problèmes kurdes et alévis. C’est pourquoi, les forces étrangères et leurs extensions à l’intérieur du pays n’arrivent pas à trouver une solution. »

Le KCK souligne que  « les forces hégémoniques ont pour objectif de créer un gouvernement en s’appuyant sur le parti kémaliste CHP et la puissante confrérie de Fethullah Gulen, pour empêcher les forces révolutionnaires. »

« L’AKP ne répond désormais plus aux besoins des forces étrangers et internes. De ce fait, il a perdu toute sa fonction politique » a-t-il ajouté.

« Le gouvernement AKP n’est plus un interlocuteur des appels et des initiatives du M. Abdullah Ocalan et du mouvement de la libération du Kurdistan » a affirmé le KCK, rappelant que le gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires qu’il devait prendre avant l’automne dernier.

Le KCK a en outre appelé les forces de la démocratie à se réunir autour d’un programme pour résoudre les problèmes de la Turquie d’une manière radicale.

GUERRE DE POUVOIR EN TURQUIE

Cette déclaration intervient au moment où le gouvernement AKP est en plein crise sur fond des scandales politico-financiers et d’une guerre de pouvoir avec la puissante confrérie de Fetullah Gulen, qui vit depuis mars 1999 en Pennsylvanie aux États-Unis, alors qu’au cours de la même année, le leader kurde Abdullah Ocalan a été arrêté et emprisonné sur l’Ile d’Imrali, après une opération internationale des services étrangers, comme CIA et Mossad. La confrérie est aussi connue pour son hostilité au processus de paix.

Après le 17 décembre, le premier ministre Erdogan a lancé une guerre ouvert à son ancien allié avec qui il a partageait son pouvoir et menait une campagne de répression contre toute opposition depuis 2002.

UNE NOUVELLE DECLARATION D’OCALAN ATTENDUE

Une déclaration importante du M. Ocalan est également attendue, le 21 Mars, où les Kurdes fêtent le Newroz, nouvel an kurde. En Mars 2013, M. Ocalan avait lancé le processus de paix, appelant le PKK à retirer ses combattants au Kurdistan irakien. Le retrait avait débuté le 8 mai, mais suspendu en septembre 2013 pour cause de l’inaction du gouvernement en vue de répondre aux revendications légitimes du peuple kurde.
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 15 mars 2014)

ECHR set for ruling on Öcalan human rights complaint

The Council of Europe has said in a written statement that the European Court of Human Rights's decision in the case Öcalan v. Turkey (no. 24069/03) will be announced next week.

According to the statement, judges will announce their ruling on a human rights complaint brought by Abdullah Öcalan, founder of the Kurdistan Workers’ Party (PKK) against Turkey on Tuesday 18 March.

In the present case, Öcalan complains mainly about his irreducible life sentence and his conditions of detention. In 1999 he was placed in police custody and then in pre-trial detention in the prison on the island of İmralı.

The statement remarked that; "Identified by the Turkish courts as the founder of the PKK, an illegal organisation, he was found guilty of carrying out acts designed to bring about the secession of part of Turkey’s territory and for that purpose leading a gang of armed terrorists responsible for attacks resulting in the death of thousands of people."

Under the Criminal Code then in force, Öcalan was sentenced to death in June 1999. In 2002, following the abolition by Turkey of the death penalty in peacetime, his sentence was commuted to an irreducible life sentence. Öcalan was kept in solitary confinement in the prison on the island of İmralı for nearly 11 years, until 17 November 2009, when five other people were transferred there.

During that period he remained in the same cell measuring approximately 13 square metres. He was not allowed a telephone or television and his contacts inside the prison were limited to prison staff.

Since 17 November 2009, Öcalan has occupied a cell measuring approximately 10 sq. m. Inmates can now undertake activities outside their cell, and, since January 2012, Öcalan has also had a television set. He alleges that, owing to weather conditions which prevented the boats from ensuring the usual shuttle service between the island and the continent, the requests for visits from members of his family and his lawyers have been rejected in part.

Furthermore, most of the interviews with his lawyers have taken place in the presence of an official and have been recorded. On the basis of information obtained, the authorities considered that Öcalan had taken advantage of such visits to transmit instructions to the PKK and imposed disciplinary penalties on him on several occasions – including 20 days’ solitary confinement in 2005 and 2006.

A number of Öcalan’s lawyers have also been forbidden from representing him and their offices searched. In March 2007 his representatives indicated to the European Court of Human Rights that tests carried out on a sample of hair purportedly belonging to Öcalan had revealed the abnormal presence of chrome and sodium.

Relying mainly on Article 3 (prohibition of inhuman and degrading treatment), Öcalan complains in substance of his social isolation inside İmralı Prison and of his life sentence with no possibility of release.

Under Article 8 (right to respect for private and family life), he also complains of the restrictions imposed on his telephone communications, his correspondence and visits from members of his family and his lawyers.

Relying on Article 2 (right to life), Öcalan alleges, lastly, that he is gradually beeing poisoned while in prison.
(ANF, March 14, 2014)

Another attack against HDP in Tekirdağ

Another racist attack against HDP officials has taken place in the city of Tekirdağ. A number of HDP officials have been injured.

The attack occurred as an HDP election bus was making its way through the city. A racist mob blocked the road as the bus passed in front of a police station in the town’s centrally located market district. The group attacked the bus with stones as the driver of the election bus was taken into custody by police.

The HDP’s candidate for co-mayor of Süleymanpaşa Municipality, Gülay Büyüktaş, was wounded in the attack, along with BDP official Orhan Bal who was struck in the chest by a rock. Police used tear gas to disperse the crowd, however no arrests were made. Following the incident  Büyüktaş is understood to have gone to the Central Police Station in order to lodge an official complaint.

Local HDP co-president Güven has called for a rally to protest the attacks this Wednesday at 17:00 local time in the Çorlu Heykel Square.

The attack in Tekirdağ follow a series of attacks against HDP officials and Kurds more generally. Yesterday and today racist mobs attacked a HDP election office and local Kurdish businesses in the resort town of Fethiye on the Mediterranean Coast.

According to reports, police encouraged Kurds to leave the city as they could not protect them. According to another article appearing in Özgür Gündem today,  Ertuğrul Kürkçü and Sebahat Tuncel – the co-presidents of the HDP – claimed that the attacks were being ‘centrally organized” and have pledged to take the issue to the Organization for Security and Co-operation in Europe. (kurdishinfo.com, March 11, 2014)

Racist groups attack HDP and Kurds in Fethiye

Racist groups organising through social media have attacked the the Peoples' Democratic Party's (HDP) district building in the town of Fethiye in Muğla province prior to its opening ceremony. The mob shouted slogans such as: "Here is Fethiye, there is no escape".

Around 200 people gathered in the Salı Pazarı (Tuesday Market) square in Fethiye before the opening of the HDP's district office, intending to march to the building. The group shouted slogans towards the Kurdistan Workers' Party (PKK) and HDP and set off towards the HDP office. The police blocked the road in which the office is situated to traffic and pedestrians, trying to prevent the mob reaching the HDP office. The mob argued with the police, saying: "Why are you protecting these traitors?"

The mob, increasing in size, forced its way past the police barricade and began to attack the office with sticks and stones. The mob has thrown gas bottles into the building and is attempting to set it alight. A small fire has been ignited in the empty building as the attack continues.


KCK: Racists and fascists should realise HDP is not alone

The Executive Council Presidency of the KCK (Kurdistan Communities Union) has issued a statement condemning recent attacks on the HDP (Peoples' Democratic Party), saying "These racist and fascist forces and the system and parties behind them should realise the HDP is not alone." KCK emphasised that the AKP, CHP, MHP, the Gülen movement known for its hostility to the Kurds and the gang known as the Alperen Hearth are behind these attacks, remarking that the Kurdish movement and the Kurds will undoubtedly make an evaluation of these developments.

Noting that recent attacks on the People's Democracy Party (HDP) in Turkey have reached serious, dangerous level, the KCK statement went on: "There have been attempts to lynch co-chair Sebahat Tuncel in Urla and Aksaray, and co-chair Ertuğrul Kürkçü in Ordu by fascist forces organised against democracy. Attempts have also been made in many towns and districts to set alight HDP campaign offices and burn those inside like at the Madımak Hotel in Sivas. It is clear that these chauvinist, fascist forces that are always ready to react to the ravings of the colonialist regime are targeting the future of Turkey, its democratisation, a resolution of the Kurdish question and the peaceful coexistence of all peoples and faith communities in Turkey. We have to state that those who are trying to steer Turkey in a certain direction by fanning the flames of hostility to the Kurds, Alevis, Armenians, workers, freedom and democracy are engaged in a futile endeavour."

The AKP, CHP, MHP and the Gülen movement

KCK underlined that there is no doubt that the AKP, CHP, MHP, the Gülen movement known for its hostility to the Kurds and the gang known as the Alperen Hearth are behind these attacks, adding that; "The shared mentality of these forces is to reject the Kurds, Alevis and other faith groups, democratisation and a resolution of the Kurdish question and to maintain the oligarchic colonial system. How else can the failure of all political parties to condemn these attacks be interpreted? The media and liberal intellectuals have also failed to react sufficiently."

KCK said the fact that these attacks on the HDP are taking place as the system of colonialism and exploitation in Kurdistan is in its death throes is significant. According to KCK, the aim of these attacks is to break the determination of the HDP and undermine the struggle for equality and democracy.

'The HDP is not alone'

"These racist and fascist forces and the system and parties behind them should realise the HDP is not alone. All the revolutionary forces, first and foremost the people of Kurdistan, will continue to march side by side with the HDP. The best response to these attacks will be for the HDP to render them futile by stepping up the struggle for democratisation. Women, workers, youth and all ethnic and faith communities will then realise they are not condemned to the AKP, CHP, MHP and Fethullah Gülen, and that there is an alternative that promises a free future", KCK underlined.

'Kurdish movement will critically evaluate these developments'

Remarking that the attacks on the HDP have demonstrated once again that neither a democratic election environment exists in Turkey nor real democracy, KCK added "The fact that the HDP and friends of the Kurds are facing such oppression is clear proof of this. While such attacks continue the Kurds are still being told: 'give up your weapons and come and get involved in democratic politics'. It is evident how democratic the environment is and the Kurdish movement and the Kurds will undoubtedly make a critical evaluation of thede developments.

KCK continued its statement by calling on all forces that are in favour of a resolution of the Kurdish question, democratisation and the fraternal coexistence of peoples to come together in struggle, and added that "The HDP is not alone in its struggle nor as it faces fascist attacks. The revolutionary left and socialist forces together with our people will stand alongside the HDP at every opportunity and elevate the struggle together. We believe the HDP will develop its struggle in a determined way to further its purpose to be a real alternative opposition party in Turkey."
(DIHA, March 10, 2014)

IHD: Attacks on HDP are no coincidence

During the local election campaign in Turkey there have been many attacks on HDP members and party campaign offices by racist groups. In Aksaray, Ordu and Fethiye attempts were made to lynch HDP members.

The President of the Human Rights Association (IHD), Öztürk Türkdoğan, told the DİHA that they had applied to the Interior Ministry today, demanding action be taken regarding police officers who merely watched the assaults and did not intervene. Türkdoğan said: "Groups are gathering under police supervision. There are a few people organising this. If they were prevented from doing this, there would be no incidents. Why is this happening? Because they don't want the HDP to organise. If the HDP organises the warmongers will be exposed. If the police wanted to they could prevent these attacks."

Türkdoğan added that a series of offences were being committed by racist groups, saying: "In Fethiye arson was committed, a serious crime. The police just watched. Action should be taken against the police and civil authorities. In the past the police would monitor those suspected of planning actions before Newroz in Ankara, İstanbul or Diyarbakır and detain them. This is not being done for these racist, fascist groups. Additionally, attacks are being watched. The taking down of the HDP signboard was serious. It shouldn't happen."

Türkdoğan added that there was no security for the election, saying: "The government is caught up in its own problems. The government should invite observers from international organisations such as the Organisation for Security and Co-operation in Europe to monitor the elections. We have called on the government to do this."

Türkdoğan said that the authorities should intervene with the forces within the police that are responsible for these attacks, adding: "The HDP is a new party and has a political programme to ensure the peaceful coexistence of people in Turkey. It is a party that has a solution for the most important problem in Turkey. It is no coincidence that such a party should suffer attacks. It shows that the enemies of peace are active. The government has an insensitive attitude. The attacks on the HDP are not just ordinary attacks by nationalists. Those in favour of peace should be aware."
(ANF, March 10, 2014)

Öcalan: The first meeting after the election is very important

After visiting Kurdish People's Leader Abdullah Öcalan on İmralı island yesterday, BDP Group spokesperson Pervin Buldan explained the details of the meeting to ANF. 

Pervin Buldan said Mr Öcalan attached great importance to the first meeting to be held after  the election, at which the initial steps towards a legal framework would be discussed. According to Buldan, Öcalan took the 8 headings he had mentioned previously as the 'essence of a legal framework' for a 'Law on the Framework of Negotiation', adding that he had written a 12-page letter to Kandil.

'Initial steps for a legal framework at the first post-election meeting'

Buldan said that Mr Öcalan had told her his meeting with the state delegation had gone well, and that rather than dwelling on his comment 'I will wait until the elections on 30 March', he had stressed that the period of dialogue had passed, but progress had not been made to negotiation, and that this would take place at the first meeting after the elections.

Öcalan emphasised that this first post-election meeting was important, said Buldan, adding: "Mr Öcalan stressed that everyone was concentrating on the elections, and that although a warning about the process not being sacrificed for the sake of the elections could be made, it was natural that this process would have to wait until the elections were over. He said: 'We will begin to discuss the terms of this legal framework at this first meeting, and that 'With this law a new Turkey will emerge."

'The elections will have the character of a referendum. Everyone has a great responsibility'  

Pervin Buldan said Öcalan had described the elections as 'having the character of a referendum', adding that he had said: "These elections should be approached as if they are a referendum for peace and a resolution. As we are involved in a peace process these elections are of the greatest importance for both the Kurds and the Turks. That is, they are important for both the BDP and the HDP. A great responsibility should be felt. In particular, those who have been overlooked as candidates should campaign harder than ever. There is a great duty of responsibility for all democratic bodies, on women and young people."

'At Newroz he will assess the process and explain what needs to be done'

Buldan said that Öcalan had assessed the mission of the HDP and BDP during her visit, adding: "He said both the HDP and the BDP were very important as regards opening up the political channels that are currently blocked."

Buldan emphasised that Öcalan had reacted angrily to attacks on the HDP, saying that it was the responsibility of the government to deal with this. Öcalan called the assailants 'enemies of peace', calling on the people and the party to take its own measures against these attacks.

Buldan added that Öcalan would make an assessment of the one-year process in Amed on 21 March. She said: "Mr Öcalan will send us a written message for Newroz regarding the process and what needs to be done henceforth. This will be read out in both Kurdish and Turkish."  

Twelve-page letter to Kandil

Buldan said Öcalan had written a 12-page letter to Kandil. "I assume it will reach us with the Newroz message. When it arrives we will send it to the KCK officials at Kandil. Mr Öcalan had it in his file. He said he would have it conveyed to us in a few days time. He said: ''Maybe I'll add a couple more pages, that's why I'm not giving it to you now. When I've finished it I'll send it and you'll forward it to Kandil.' At the previous meeting he had said he would reply to Kandil's letter if he received the green light." 

'Tuncel and Kürkçü could also go to İmralı'

Buldan said that they had not discussed the Federal Kurdistan Region President Massoud Barzani in any depth, adding that Sırrı Süreyya Önder and Leyla Zana, who were part of the delegation that had visited South Kurdistan, might visit İmralı prior to the elections. Buldan said: "Sırrı Süreyya Önder and Leyla Zana need to go to İmralı before the elections and there is a possibility that HDP co-presidents Sebahat Tuncel and Ertuğrul Kürkçü could go too. Perhaps they'll go together."

Greetings to those who assembled for 8 March and 15 February

Buldan concluded by saying: "He sent his special greetings to women who celebrated 8 March, and also to those who joined large gatherings on 15 February. At this meeting we did more of the talking. We conveyed information to him for an hour and a half."
(ANF, March 10, 2014)

La chaîne de télévision kurde interdite

Après neuf ans de lutte judiciaire, la chaîne de télévision kurde ROJ TV a enfin été interdite par la cour suprême du Danemark, explique le journal danois Jyllands-Posten.

En effet, la cour d’appel avait déjà jugé que ROJ TV incitait au terrorisme en raison de son soutien affiché au groupe armé PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Le PKK étant sur la liste des groupes terroristes de l’Union européenne (ainsi qu'aux Etats-Unis), la chaîne a été interdite au Danemark. Et jeudi 27 février, la cour suprême du royaume a donc confirmé que la chaîne n’aura plus le droit d’émettre au Danemark.

Au cours des années, l’affaire a suscité des troubles diplomatiques entre la Turquie et le Danemark. Et en effet, c’est l’ambassade turque au Danemark qui a, en 2005, porté plainte la première contre la chaîne auprès de la police du royaume.

Aux yeux de l’ancien directeur de la chaîne, Imdat Yilmaz, il est d’ailleurs évident que la question a été traitée sous l'angle politique, et non pas celui du droit : "La Turquie et les Etats-Unis ont mis la pression au Danemark."

Les membres de l’ancienne direction de ROJ TV ne savent pas encore s’ils veulent aller à la Cour européenne des droits de l’homme. C'est pourtant ce que conseille l'avocat de la chaîne, Bjørn Elmquist, ancien député national et célèbre défenseur des affaires fortement médiatisées. "Il s'agit de la liberté de l'expression. ROJ TV n'était pas une petite chaîne locale sans importance. Elle avait un potentiel de 30 millions de spectateurs," estime-t-il. (Courrier International, March 2, 2014)

Minorités / Minorities

Qui parle des Arméniens de Kessab?

Jan Varoujan


Le village de Kessab en Syrie, près de la frontière turque, est tombé aux mains des rebelles islamistes syriens dimanche 23 mars. Un évènement qui a provoqué la fuite de ses habitants majoritairement arméniens, dont beaucoup sont des descendants des rescapés du Génocide Arménien, perpétré en Turquie de 1915 à 1922. Sur les 5 000 habitants des cinq villages du canton, environ 65 % sont Arméniens et le reste est alaouite.

Les terroristes disent toujours ce qu'ils vont faire

Dans un article du Monde, daté du 24 octobre 2012, un rebelle turkmène (Syrien d'origine turque) avait lancé un avertissement à la population arménienne du village. "Je préviens nos frères arméniens à Kessab: qu'ils partent avant l'offensive de l'Armée syrienne libre, sinon ils vont avoir des pertes civiles et encore se plaindre d'un génocide perpétré par des Turcs."

Selon Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et directeur du Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), l'enjeu dissimulé derrière cette bataille "officiellement" menée pour s'emparer d'un poste frontière, "c'est une stratégie d'épuration ethnique à l'égard de la population arménienne de Kessab."

Le rôle de la Turquie

La prise du village n'a pu être possible sans l'accord, voir le soutien militaire, des autorités turques. "Les rebelles se sont facilement emparés du village avec l'appui des autorités turques, ces dernières empêchant l'aviation syrienne d'épauler les combattants arméniens et l'armée régulière" juge Fabrice Balanche. Dimanche, la Turquie a abattu un avion militaire syrien qui bombardait des rebelles, près du poste frontière de Kessab. Ankara affirme que l'appareil avait violé l'espace aérien turc alors que la Syrie dénonce une "agression flagrante" et a déclaré que l'avion avait été touché en territoire syrien. Damas accuse l'armée turque d'avoir "fourni une couverture pour cette attaque terroriste" dans ce secteur, et d'avoir permis aux insurgés de s'infiltrer depuis la Turquie.

À part France 24 avez-vous entendu parler de ce drame sur les ondes de radios ou sur les écrans de TV en France? Nos intellectuels, si empressés à se rendre sur les plateaux de TV ou devant les micros pour défendre des causes humanitaires, ont-ils eu un mot à ce sujet? Les analystes "spécialistes" de la Turquie ont-ils parlé de ce drame? Et nos politiques, notamment le Quai d'Orsay? A-t-on envoyé, sinon un avertissement, au moins un message à Ankara pour condamner le soutien apporté aux terroristes dont les actes sauvages envers la population arménienne de Kessab et la profanation de plusieurs églises arméniennes, rappellent les pages noires de l'histoire contemporaine turque ?

On peut comprendre que ces jours-ci les élections municipales accaparent l'actualité dans les médias français, mais une épuration ethnique, qui se déroule près de chez nous, dans le bassin méditerranéen, est-elle moins importante que, par exemple, le Boeing disparu à des dizaines de milliers de kilomètres de chez nous, dont on parle à longueur de la journée? On aimerait comprendre qui dans les rédactions décide de la hiérarchie des sujets à traiter et sur quels critères. (http://www.huffingtonpost.fr/jan-varoujan/qui-parle-des-armeniens-de-kessab_b_5037779.html)

francearmenie
Avril 2014 - N° 407

FA

Özgüden: “La Belgique offre pour 2015 une opportunité en or à Ankara”

A l’heure où la Belgique fête le 50e anniversaire de l’immigration turque, Dogan Özgüden publie ses Mémoires d’un journaliste patriote rendu apatride. Il y aborde un aspect ignoré de cette immigration : l’exil politique. Menacé avec son épouse, Inci Tugsavul, de peines allant jusqu’à 300 ans de prison dans des procès d’opinion en Turquie, le rédacteur en chef d’Info-Türk est, à Bruxelles, la figure de proue de l’immigration turque progressiste. Il nous raconte ses combats et dé́plore l’organisation du festival Europalia-Turquie en 2015."
(Cliquez pour le texte complet en pdf du reportage par Anne-Marie Mouradian)

Demande d’explication concernant la prise de Kassab par des islamistes

Demande d’explication de Monsieur André du Bus, Sénateur, à Monsieur Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères concernant la situation en Syrie et notamment la prise de Kassab (Syrie) par des islamistes:
 
Monsieur le Ministre,

La guerre civile en Syrie continue, avec chaque jour, son lot de morts et de blessés, de destruction, de haine, de violence. S’il fait moins les titres de l’actualité, ce conflit continue, les offensives du régime d’Assad se multiplient, des villes gagnées par l’opposition sont reprises. L’opposition est loin d’être unie, à l’armée syrienne libre s’opposent des groupes islamistes, qui cherchent à imposer leur vision du monde.

Vous l’avez déjà dit, il ne peut y avoir de solution que politique. Malheureusement, la Conférence de Genève II n’a pas amené les résultats escomptés, et les trêves humanitaires ne sont que de courtes durées et très insuffisantes pour faire face aux besoins de la population.

Fin mars, le village de Kassab tombait aux mains de rebelles islamistes. Cet événement provoque une inquiétude particulière de la population car ce village est majoritairement arménien, peuplé de descendants de rescapés du génocide de 1915. Les islamistes ont attaqué depuis la Turquie, ce qui ne fait qu’accroître l’inquiétude de cette communauté arménienne.

Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes :
  • Avez-vous abordé la question de la Syrie avec vos interlocuteurs iraniens lors de votre récente visite ?
  • Si oui, cela laisse-t-il entrevoir une influence sur le président syrien pour une issue négociée, le respect des minorités, et le respect du droit humanitaire ?
  • La situation en Syrie a-t-elle été abordée lors de votre récent voyage en Arabie saoudite ? Les autorités saoudiennes s’engagent-elles à influencer les groupes islamistes qu’elles soutiennent pour une issue négociée, le respect des minorités, et le respect du droit humanitaire ?
  • Pourriez-vous faire le point des discussions au niveau européen, en ce qui concerne les sanctions vis-à-vis de la Syrie et le soutien à une solution politique ?
  • Les communautés chrétiennes en Syrie sont particulièrement ciblées. Cette situation fait-elle l’objet d’une approche spécifique au niveau européen ?
Je vous remercie,

André du Bus,
le 26 mars 2014
be.cdca@gmail.com

cetinoglu

Graves violations du droit contre le journaliste arménien Nisanyan

Info Collectif VAN - L’intellectuel arménien de Turquie, Sevan Nichanian [Nişanyan], incarcéré le 2 janvier 2014 et mis en isolement depuis le 26 février, sera présenté devant le juge d’application des peines d’İzmir le 27 mars à 9h10. L’acharnement judiciaire contre lui ne faiblit donc pas puisque, après s’être plaint publiquement des conditions de son incarcération, Sevan Nichanian [Nişanyan] est désormais poursuivi officiellement pour insulte à un gardien de prison et risque de passer le reste de son emprisonnement au cachot. L’écrivain, linguiste et journaliste purge à l’heure actuelle une peine de deux ans de prison pour construction sans permis dans le village de Şirince, alors que chacun sait que la Turquie est le paradis des constructions de ce type qui fleurissent en toute impunité… sauf lorsqu’il s’agit d’un Arménien. Avec près de 17 procès ouverts à son encontre pour les mêmes motifs, Sevan Nichanian [Nişanyan] se retrouve face à une menace de 50 ans de prison.

La direction de la prison enfreint la loi en accusant Sevan Nichanian et en instruisant – dans le même temps - son accusation.

La commission disciplinaire de la prison dans laquelle Sevan Nichanian avait été incarcéré l’avait condamné à une peine d’isolement en cachot en l’accusant d’avoir insulté un gardien. Sevan Nichanian avait été immédiatement transféré à la prison fermée de Buca (établissement carcéral de régime sévère). Plusieurs infractions au droit sont à relever dans cette décision :

1. Dans la prison semi-ouverte de Torbalı, celui qui a mené l’instruction de “l’incident” reproché à Nichanian, puis qui a constitué le dossier du “délit” et a pris la déposition de Sevan est le directeur adjoint de ladite prison : le fait qu’il soit en même temps le chef de la commission disciplinaire qui a condamné Sevan au cachot est non seulement contraire à la justice mais également au droit existant. Le directeur adjoint est à la fois dans la position de juge et de procureur.

2. Avant même d’épuiser les voies de contestation de la peine appliquée, le transfert de Sevan en prison fermée est déjà contraire aux règles du droit.

Sevan s’est opposé à la peine de cachot mais le procureur a donné un avis positif visant à confirmer cette peine. L’opposition de Nichanian fera l’objet d’un procès le 27 mars. Sevan Nichanian a cette fois-ci été transféré à la prison Şakran d’Aliağa du type T et il y est tenu dans des conditions d’isolement. Le procès qui va avoir lieu le 27 mars à İzmir concernant la suppression de la peine de cachot infligée à Sevan Nichanian est essentiel pour l’avenir.

En effet, si la peine de cachot est confirmée à l’encontre de Sevan, non seulement cela rendra très difficile l’amélioration des conditions de son incarcération, mais cela va également prolonger la durée totale de celle-ci. Afin d’obtenir l’annulation de la peine de cachot, le Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian [Nişanyan], lancé le 18 mars 2014, dénonce l’absence de justice et l’acharnement dont l’intellectuel arménien fait l’objet en Turquie : cette peine d’isolement – qui nuira considérablement à son avenir si elle est confirmée - est contraire à la justice et au droit existant.

Contacts du Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian [Nişanyan] :

Turkey: Sait Çetinoğlu. E mail: cetinoglus@gmail.com
Armenia: Sako Aryan. E mail: sakoarian@gmail.com
Middle East: Hrach Kalsahakian. E mail: kalsahakian@gmail.com
Germany: Ali Ertem. E mail: skd@gmx.net
France: Séta Papazian. E mail: comitedesoutien@collectifvan.org
United States. Nadya Uygun. E mail: nad0910@hotmail.com

Nota Bene : L’orthographe turque de Sevan Nişanyan correspond à Sevan Nishanian en anglais et à Sevan Nichanian en français.
(
http://www.collectifvan.org, 25 mars 2014)

La difficile condition des minorités de Turquie

La journée du 21 mars marque à la fois la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale et le début du festival Norouz, célébré à partir du premier jour de printemps par des personnes de toutes communautés ethniques et origines religieuses depuis des milliers d'années. Mais la réalité est qu'en Turquie, la discrimination est toujours présente...

Aren, 30 ans et chrétien d'origine arménienne, raconte qu'une fois, alors qu'il s'entraînait dans une salle de sport, des individus ont ouvert les fenêtres en disant que «la pièce commençait à sentir l'Arménien». Un autre homme de l'âge d'Aren a parlé d'une haltère «aussi lourde que le cadavre d'un athée». Aren affirme que ce n'est pas l'épisode le plus grave qu'il ait subi Turquie en termes de discrimination ethnique et religieuse.D'autres faits de discrimination raciale et religieuse – l'assassinat de Hrant Dink, un journaliste turco-arménien qui a été tué devant son lieu de travail ou celui de trois chrétiens dans la maison d'édition Zirve à Malatya – montrent que l'intolérance peut être mortelle.

Une brèche dans la législation turque

La Turquie a pris d'importantes mesures pour lutter contre la discrimination. Après les nombreux débats qui ont eu lieu sur l'adoption d'un «paquet de réformes démocratiques» – une initiative visant à élargir les droits des minorités désavantagées en Turquie – la notion de crime de haine est entrée dans les textes de loi pour la première fois en décembre 2013. Les crimes motivés par la haine et les préjugés sont définis comme des «crimes commis contre une personne ou un groupe de personnes et dûs à leur langue, leur nationalité, leur couleur de peau, leur sexe, leur handicap, leurs opinions politiques, leurs croyances philosophiques et leur religion». Pourtant, contrairement à la définition donnée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, la définition au sein de la législation turque ne mentionne pas l'origine ethnique et l'orientation sexuelle. De plus, la plus importante minorité ethnique de Turquie, les Kurdes, ne sont pas spécifiquement inclus dans cette législation.

La normalisation du discours de haine

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a publié un communiqué en janvier dernier pour attirer l'attention de la Turquie sur cette brèche au sein de sa législation concernant les crimes de haine. Erdal Dogan, avocat de l'un des demandeurs dans l'affaire Zirve pense que le problème de la discrimination ethnique et raciale est profondément ancré en Turquie. «Depuis la création de la République de Turquie, notre pays a été construit selon un concept d'unité. Pour 'turciser' le peuple, les gouvernements ont normalisé un discours de haine et n'ont pas reconnu les différences ethniques ou religieuses», a déclaré Dogan à Zaman. Pour lui, l'objectif de cette politique était de désigner comme ennemie toute personne qui n'était pas Turque musulmane sunnite.

«Il y a eu une augmentation de la discrimination raciale, ethnique et religieuse qui ne devrait pas être sous-estimée. Le ton provocateur s'est durci dans les médias, et s'est fait critique à l'égard de l'illégalisation du crime de haine, surtout pendant la période de Noël pour cibler les chrétiens», a pour sa part déclaré Zeynep Arslan, représentante de la Fondation Hrant Dink. Elle a ajouté que les Arméniens, les chrétiens et les juifs étaient les victimes les plus fréquentes de ces actes de discrimination. «Les Kurdes et les Occidentaux sont les autres grandes victimes», a-t-elle noté. Pour elle, le discours politique repris par les médias entraîne la multiplication des propos de haine et la discrimination. (http://www.zamanfrance.fr)

The International Committee for Freedom and Justice for Sevan Nişanyan

Press Release

Sevan Nishanyan—Armenian intellectual, citizen of Turkey, civic activist, and prominent linguist — has been imprisoned in Turkey since January 2, 2014.

The cruel and unreasonable nature of the punishment handed down for this intellectual, the steady deterioration in the conditions of incarceration, and the looming threat of new and escalating charges and trials have prompted a group of civil society organizations’ representatives and intellectuals to come together and form the International Committee for Freedom and Justice for Sevan Nishanyan.

Our committee regards Nishanyan’s prison sentence as a mockery of justice and an unacceptable punitive measure that threatens the people’s right to freedom of thought.

The committee regards Nishanyan’s imprisonment as a clear manifestation of prejudice and malice. This blatant mistreatment is motivated by his being a dissident intellectual who fights against the dubious theories and official historiography generated by the mind-set (to apply that term generously) of the Turkish state.

The International Committee for Freedom and Justice for Sevan Nishanyan calls on Turkish authorities to free Nishanyan immediately and end the campaign of intimidation, harassment, and cruelty directed against him.

The committee calls on international entities and human rights organizations, and appeals to the wider court of public opinion, to condemn and fight for the removal of the coercion and restrictions faced by Sevan Nishanyan, and to campaign for Sevan’s freedom.

The committee calls on all citizens of Turkey to stand by one of their own, an intellectual who has been victimized by the state’s relentless punitive machine, who has defended multiculturalism and fought so that it could prevail and flourish, and who has been an exemplar in this regard for his fellow countrymen and women.

This committee hereby declares that, in solidarity with others of free and strong will, it shall organize numerous events focusing on the Sevan Nishanyan case in Turkey and abroad.

Members of the International Committee for Freedom and Justice for Sevan Nişanyan:
Ali Ertem, Ara Baliozian, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Baskin Oran, Can Baskent, Dalita Roger-Hacyan, David Gaunt, Doğan Özgüden, Erkan Metin, Erol Ozkoray, Esther Schulz-Goldstein, Fikret Baskaya, Gerayer koutcharian, Gurgen Khandjyan, Hrant Kasparyan, Hrach Kalsahakian, Hranush Kharatyan, Ibrahim Seven, Ischkhan Chiftjian, Ismail Besikci, Karine Khutikyan, Khatchig Mouradian, Mahmut Konuk, Mesut Tufan, Nadya Uygun, Nurhan Becidyan, Perj Zeytuntsyan, Raffi Hermonn Arax, Ramazan Gezgin, Sait Cetinoglu, Sako Aryan, Seta Papazian, Sevak Artsruni, Sibel Ozbudun, Sirri Sireyya Onder, Taner Akcam, Tessa Hofmann, Tigran Paskevitchyan, Temel Demirer, Tzourou Ira, Vahagn Chakhalyan, Vartan Tashjian, Yalcin Ergundogan, Zeynep Tanbay.

Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nişanyan

Communiqué de presse

Sevan Nichanian — intellectuel arménien, citoyen de Turquie, militant des droits civiques et linguiste éminent— est emprisonné en Turquie depuis le 2 janvier 2014.

La nature cruelle et démesurée de la sanction qui a été infligée à cet intellectuel, la détérioration constante des conditions de son incarcération, et la menace imminente de nouveaux chefs d’accusation et de procès encore plus graves ont incité un groupe d’intellectuels et de représentants d’organisations de la société civile à se réunir pour former le Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian.

Notre comité estime que la peine de prison de Nichanian est une parodie de justice et une mesure punitive inacceptable qui menace le droit des peuples à la liberté de pensée.

Le comité estime que l’emprisonnement de Nichanian est une manifestation évidente de préjugés et de malveillance. Ce mauvais traitement flagrant est dû au fait que Nichanian est un intellectuel dissident qui combat les théories douteuses et l’historiographie officielle générées par l'état d'esprit (pour être indulgent) de l’État turc.

Le Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian appelle les autorités turques à libérer Nichanian immédiatement et à mettre fin aux campagnes d’intimidation, de harcèlement et de cruauté dirigées contre lui.

Le comité appelle toutes les entités internationales et les organisations des droits de l’homme, ainsi que les opinions publiques en général, à condamner la coercition à l’encontre de Sevan Nichanian, de même que les restrictions qui lui sont imposées, à se battre pour qu’il y soit mis fin, et à faire campagne pour que Sevan soit libéré.

Le comité appelle tous les citoyens de Turquie à soutenir l’un des leurs, un intellectuel qui est devenu la victime de l’impitoyable machine punitive étatique, qui a défendu le multiculturalisme et s’est battu pour que celui-ci puisse prévaloir et s’épanouir. À cet égard, il a été un modèle pour ses compatriotes.

Le comité déclare ici que, en solidarité avec tous ceux qui veulent être libres et forts, il organisera de nombreuses manifestations centrées sur le cas de Sevan Nichanian, tant en Turquie qu’à l’étranger.

Membres du Comité international Liberté et Justice pour Sevan Nichanian [Nişanyan]:
Ali Ertem, Ara Baliozian, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Baskin Oran, Can Baskent, Dalita Roger-Hacyan, David Gaunt, Doğan Özgüden, Erkan Metin, Erol Ozkoray, Esther Schulz-Goldstein, Fikret Baskaya, Gerayer koutcharian, Gurgen Khandjyan, Hrant Kasparyan, Hrach Kalsahakian, Hranush Kharatyan, Ibrahim Seven, Ischkhan Chiftjian, Ismail Besikci, Karine Khutikyan, Khatchig Mouradian, Mahmut Konuk, Mesut Tufan, Nadya Uygun, Nurhan Becidyan, Perj Zeytuntsyan, Raffi Hermonn Arax, Ramazan Gezgin, Sait Cetinoglu, Sako Aryan, Seta Papazian, Sevak Artsruni, Sibel Ozbudun, Sirri Sireyya Onder, Taner Akcam, Tessa Hofmann, Tigran Paskevitchyan, Temel Demirer, Tzourou Ira, Vahagn Chakhalyan, Vartan Tashjian, Yalcin Ergundogan, Zeynep Tanbay.
Contacts:

Freedom and Justice for Sevan Nisanyan International Committee
Eschenheimer Anlage 20 A
D – 60318 Frankfurt - Germany

Turkey: Sait Çetinoğlu. Tel: + 905 32 71 84 644; E mail: cetinoglus@gmail.com
Armenia: Sako Aryan. Tel: + 374 77 79 24 64; E-mail: Sakoaryan@gmail.com
Middle East: Hrach Kalsahakian. Tel: + 971 50 614 4787; E mail: kalsahakian@gmail.com
Germany: Ali Ertem. Tel: +49 69 59 70 813; E mail: skd@gmx.net
France: Séta Papazian. Tel: + 33 1 77 62 70 77; E mail: comitedesoutien@collectifvan.org
United States. Nadya Uygun. Tel: + 1 239 304 18 49; E mail: nad0910@hotmail.com

Nota Bene :
L’orthographe turque de Sevan Nişanyan correspond à Sevan Nishanian en anglais et à Sevan Nichanian en français. 


Istanbul to host conference on Armenian Genocide

A Turkish civic group composed of journalists, lawyers and human rights activists is going to hold a conference devoted to the 100th anniversary of the Armenian Genocide, Massis Post reports.

The event, entitled “One Minute to 2015”, is set to take place on March 16 in Istanbul. The organizers invite all interested sides to join their initiative.

Mehmet Gocekli, the editor of the Turkish website Demokrat Haber, has called on the Turkish nation to look into its past ahead of the tragic anniversary.

The group says that the state has already started preparing for the Genocide centennial. “If they are preparing [for the anniversary], we too are preparing to speak the truth and confront our past,” Gokceli said, adding that the topic is too important to be trusted to the government.

He said it is the duty of any person residing in Turkey’s territory ask himself or herself, what happened in 1915?

“One hundred years ago, half of Hakkari’s population was Assyrian, with half of those residing in Van being Armenians. Where did those people go and why? Is it of no interest to you?” he said, calling for efforts to prevent tragedies in future.

The conference will be held at Ismail Besikçi Foundation building in Beyoglu. The first session is titled “Women Face of 1915″, authors Gavrilof Kayus Caliman, Takuhi Tovmasian and Gülçiçek Günel are the speakers. This session will be moderated by journalist Müjgan Halis.

The second session of the Conference is titled, “1915 Genocide Law”. The moderator of the session is attorney Eren Keskin. In this session the speakers are attorney Erdal Dogan, attorney Ercan Kanar, Rita Ender and attorney Ramazan Demir.

The third session of the Conference is titles “Armenian Genocide and the Media”. In this session moderated by Cafer Solgun, the speakers are Ergun Babahan, Serdar Ranger, Pakrat Estukian of Agos, Sedat Yilmaz, Mehmet Göcekli.

Un comité anti reconnaissance du génocide Arménien en Turquie

Le journal Hürriyet rapporte qu’un comité spécial, constitué sous la supervision directe du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a été mis en place aux fins d’anéantir les revendications arméniennes de reconnaissance du génocide des Arméniens.

A un an avant la centième commémoration de l’indicible qui a frappé le peuple arménien en 1915, ce comité a envoyé une lettre à tous les ministères, et leur a demandé de soumettre des propositions pour empêcher la reconnaissance du génocide.

Ces actions respectives sont menées sous la direction du ministère des Affaires étrangères turc, le ministère des affaires européennes et les conseillers du premier ministre, visant à contrer les activités de la diaspora arménienne. (Jean Eckian ©armenews.com,
13 mars 2014)

Colloque sur le génocide des populations grecques de la mer Noire

Le thème du génocide des populations grecques du Pont, mais plus géné­ralement les massacres et le génocide des Grecs en Asie Mineure et ailleurs dans l’Empire Ottoman est inconnu dans la plupart des pays. Avec l’initiative de Lambros Couloubartisis, professeur émérite à l’Université de Bruxelles et Membre de l’Académie Royale de Belgique, l’Académie décida d’étudier le problème dans un cadre scientifique en vue d’informer les Belges et les autres habitants du Royaume. Le thème étant délicat, il y a eu des réactions de l’Ambas­sade de Turquie, que l’Académie et les organisateurs du colloque ont réussi à contrôler.

Le colloque s’est déroulé les 20 et 21 février 2014
à l’Académie Royale de Belgique à Bruxelles.

En introduisant le colloque, Lambros Couloubaritsis expliqua les raisons qui l’ont conduit à organiser cette mani­festation, en insistant sur ses rencontres avec des Grecs du Pont, qui lui ont fait comprendre leurs souffrances et le désir d’une reconnaissance de la part de la Turquie qui persiste à nier le génocide. Comme il s’occupe plus spécialement de la question de la souffrance humaine, il considère que le génocide met en jeu la souffrance générationnelle. Il justifia également l’absence de la partie turque en indiquant qu’elle n’aurait pas apporter grande chose sur la question des souffrances des victimes, mais au contraire aurait confirmer des positions opposées et inconciliables. Enfin, il parla d’une première ébauche du problème du génocide enfin de sensibiliser les Belges pour quelque chose qu’il ignorent, en organisant le colloque selon une logique où le droit et l’histoire sont évoquées, puis la reconnaissance des victime et les dangers du négationnisme, avant la mise en évidence des événements, qui seront développés le second jours.

Ainsi, le premier jour a été consacré à des questions de principe pour éclairer le public sur les notions qui dominent dans cette problématique.

Yves Ternon (Université Paul-Valéry, Montpellier) parla de  «  Crimes contre l’humanité, génocide. Deux infractions spécifiques du droit pénal international ». Il montra que le droit pénal international s’est constitué progressivement au XIXe siècle de la volonté des États de contrôler les effets de plus en plus destructeurs des guerres européennes et américaines. Il fallut en priorité nommer les infractions et les distinguer. Ce fut un long travail que préparèrent les juristes internationaux au cours de conférences où, progressivement, s’invitèrent des États. Les débats s’ouvrirent d’abord sur le concept d’humanité, perçu souvent de façon contradictoire. Il développa l’histoire de la constitution de l’idée de génocide et des formulations actuelles, fondée sur les différentes formes de crimes, dont le génocide met ne scène une action par intention.

Pieter Lagrou (Université Libre de Bruxelles) développa la complexité historique avec le thème : « La dissolution de l’Empire Ottoman. Violences, nationalismes et géopolitique entre nomenclature juridique et compréhension historique ». Il considéra que l’historien doit mettre entre parenthèse les jugements de valeurs concernant les massacres et les génocides, même s’il a une opinion là-dessus, pour analyses les faits dans toutes leurs dimensions. Le danger, dit-il, est de faire une histoire en ciseaux, c’est-à-dire en isolant les faits, pour choisir ce qui convient à tel tendance ou à une autre. Par une mis en scène des différents événements, il reste toujours un espace où l’on peut ménager dans la suite, l’espace  d’une entente possible.

Evelyne de Mevius (Consultante à l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche), développa « La question de la reconnaissance des victimes ». Spécialiste du génocide arménien, elle transposa les mêmes analyses sur le génocide grec. Elle considère que si la discussion sur la reconnaissance du crime subi par les Grecs de l’Empire ottoman est aujourd’hui bloquée, ce n’est pas uniquement en raison d’un désaccord sur le nom, mais à cause d’un conflit argumentatif dans lequel chacune des parties veut avoir, de son point de vue, raison. Or, à maintenir le débat dans ce registre argumentatif où s’opposent deux positions irréconci­lia­bles que l’on se contraint à ne pouvoir trouver aucune issue au problème de la recon­naissance de ce crime et partant, de ses victimes. Au contraire, il faudrait ouvrir la discussion aux registres du discours qui admettent des sensibilités et des logiques qui ne sont pas celles de l’argumentation ; ouvrir la communication à l’histoire de l’autre ainsi qu’à la sienne propre, peut permettre d’offrir – non pas immédiatement une résolution -  mais à tout le moins une relecture du passé qui dégage des potentialités de réconciliation. De Mevius pense au registre de la narration, c’est-à-dire du vécu de l’événement et du récit que chacun s’en fait, et au registre de l’interprétation, comme ce qui relie les faits entre eux et leur donne du sens. Pris ensemble, les registres de la narration, de l’interprétation et de l’argumentation sont au cœur de ce que le philosophe Jean-Marc Ferry nomme la reconstruction. Le but final est ainsi de réaliser une reconstruction qui conforte les victimes et leurs descendants.

Edouard Delruelle (Université de Liège) reconnut qu’il ne connaissait rien de cette histoire du génocide des Pontiques avant que Lambros Couloubaritsis lui demanda de collaborer à ce projet, du fait que pour avoir des subsides, il faut que deux universités belges au moins s’y associent. Mais comme il a dirigé un organisme sur l’égalité des chances et contre le racisme, dans un pays où il y a 200.000 Turcs et encore plus d’Arabes, il s’est intéressé sur le négationnisme. Il développa ainsi ce thème, et proposa une extension qui va au-delà de l’extermination des Juifs. D’où le thème : « Les législations contre le négationnisme et la question de leur extension ». Cette communication est ainsi également un travail pédagogique à l’égard des immigrés, qui la plupart du temps ignorent qu’il y a des lois en Belgique et ailleurs en Europe contre les négations des génocides. Les connaître est une question de civisme.

Mark Hunyadi (Université Catholique de Louvain) fit la synthèse des travaux du premier jour en insistant sur la notion de « points de vues » différents pour cerner le problème du génocide des Grecs et sur son actualité.

Le deuxième jour a été consacré plus spécialement sur le génocide des populations grecques de la mer Noire et plus généralement des Grecs dans leur ensemble. En l’absence de Theophanis Malkidis, qui n’a pu se rendre à Bruxelles, c’est Lambros Couloubaritsis qui présenta sa communication (« Le génocide des Grecs et la communauté internationale), qui fit l’histoire des différents génocides qui se succédèrent. Contrairement à une thèse défendue par les Turcs, qui séparent la période des jeunes Turcs de celle de Kemal, il montre la continuité, et donc la responsabilité de ce dernier également pour la période 1908-1915, lorsqu’il était membre du Comité Union et Progrès. Malkidis mit également en évidence les succès internationaux quant à la reconnaissance qu’il y a eu génocide.

Tessa Hofmann (Université Libre de Berlin), une des meilleures spécia­listes dans ce domaine,  parla du « Génocide contre les Grecs Ottomans : Faits, Conséquences, Interprétation ». Sa contribution est basée sur la thèse selon laquelle la destruction des popula­tions grecques de la région de la mer Noire fait partie d’une politique de l’état pour détruire la population chrétienne dans l’Empire Ottoman. Dans le cas de la population grecque orthodoxe qui apparaît comme le millet le plus étendu la destruction couvre les dernières décades de la gouvernance Ottomane à partir des guerres balkaniques, qui constitue l’événe­ment crucial qui commença le « voyage du génocide ottoman » avant, pendant et après la Grande Guerre de 1914-1918. Elle montra que dans le discours académique courant concernant le génocide durant le règne tardif Ottoman, les événements sont habituellement perçus comme le résultat d’un processus profond en vue d’édifier un état moderne qui inclut une « construction démographique », c’est-à-dire une mono-ethnisation d’un état Ottoman qui fut auparavant multi-religieux et multi-ethnique. Or, dit-elle, dans ce processus, la religion — Islam ou Christianisme — jouèrent un rôle prédomi­nant comme des marqueurs d’appartenance. Au même moment, la destruction des populations chrétiennes indigènes de l’Asie Mineure et de la Mésopotamie du Nord prend la qualification d’un « religiocide ». La conno­tation religieuse spécifique de la construction, de la transformation et du génocide de l’état national turc dans le pays qui est devenu la République Turque en 1923, explique aussi pourquoi les méthodes appliquées demeuraient d’une façon prédo­minante « médiévales », ou « atroces », prove­nant du réper­toire traditionnel des méthodes jihadist : dépossession complète des victimes, affectations des femmes et des enfants qui étaient réduits à l’esclavage, sélection de garçons âgés plus de 12 ans, et une liquidation en quatre étapes par déportation, par esclavage, par conversion forcée et massacres.  Enfin Tessa Hofmann souligne les principales raisons des manquements dans la perception académique du problème du génocide 1) Manque d’information et sa diffusion, 2) manque d’un savoir juridique, 3) manque de consistance méthodique et  4) conception exclusive du génocide.

La chercheure américaine Jennifer Reilly Kellogg a développé la présences des populations pontiques aux Etats Unis d’Amérique et la façon dont elles commémorent le génocide.

Theodosios Kyriakidis, chercheur travaillant aux Archives du Vatican, mis en scène des lettres de missionnaires catholiques pendant cette épriode qui relatent les événements de l’époque, notamment les persécutions et les massacres qui dénotent l’existence d’un véritable génocide.

Lambros Couloubaritsis fit une analyse de la souffrance en montrant qu’il existe des douleurs physique et des souffrance psychologique et morale, et précisa que dans le problème des massacres et des génocides la souffrance morale domine, avec une dimension de souffrance générationnelle. IL indiqua que si la souffrance est absolument singulière (elle appartient à l’être souffrant) celui-ci la diffuse en faisant appel à une réponse. La question de la reconnaissance appartient à cet appel. Mais dès lors que ces souffrance sont celle de crimes passées, elles se transmettent de génération à génération d’une façon transfigurées, voire défigurées, ce qui modifie également le statut de la reconnaissance. Dans le cas de la Turquie, dit-il, le problème est que l’irruption de l’Etat des jeunes Turcs contre le système archaïque Ottoman s’est fait sur un principe d’égalité mal choisit : celui de l’assimilation plutôt que celui de la république française qui situait un monde commun avec la privatisation des cultures et des religions, respectées dans leurs identités propres.  Or, pareille politique ne peut qu’exclure ceux qui ne se soumettent pas à cette égalité/ identité ce qui aboutit fatalement à des massacres et à des génocides. Or, la peur de reconnaître ces crimes tient dans le fait que la Turquie a peut qu’en les reconnaissant elle reconnaîtrait que le fondement de l’Etat Turc est fondé sur des crimes. Selon Lambros Couloubaritsis, cela est un faux problème, car tous les Etats de la planète ont été fondé sur des crimes, mais la plupart les reconnaissent sans que cela ébranle leur identité. Ces reconnaissances permirent à une déculpabilisation des descendants qui ne sont pas responsables de ce que leurs ancêtres ont fait.  De sorte que la reconnaissance devient fonctionnelle, c’est-à-dire permet à une ouverture vers un avenir démocratique. Par conséquent, le négationnisme est une mauvaise position qui n’aide pas l’avenir de la Turquie, alors que la reconnaissance, qui expie les souffrances, rend justice à une situation inextricable.

Baudouin Decharneux fit la synthèse de la seconde journée et constata, en vertu de ce qu’il entendit, qu’il y a eu effectivement génocide. Il conclut que la Grèce est l’héritage commun de l’humanité et, par conséquent, elle est une Idée qui nous guide.  (
http://www.anixneuseis.gr/?p=88293)

Les tueurs présumés de chrétiens libérés, les familles indignées

Les proches des trois missionnaires chrétiens, égorgés en 2007 dans le sud-est de la Turquie, se sont indignés de la libération de leurs assassins présumés bénéficiant d'une nouvelle loi sur la détention provisoire, dans des déclarations à la presse dimanche.

"Je ne reconnais pas une telle justice, ce n'est pas possible", s'est insurgée Hatice Yüksel, la mère d'une des victimes, citée par le journal turc Milliyet.

Les cinq tueurs présumés, tous Turcs, ont quitté vendredi une prison de Malatya où s'étaient déroulés les faits particulièrement violents.

La raison de cette libération tient au fait qu'une nouvelle disposition votée par le Parlement turc le mois dernier, réduit à cinq ans le temps de détention provisoire entre l'arrestation et le jugement. Les inculpés avaient passé près de sept années en détention provisoire et étaient jugés pour "homicide volontaire", un délit passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

Ces cinq hommes sont soupçonnés d'avoir en avril 2007, ligoté, torturé pendant des heures, puis égorgé dans la maison d'édition chrétienne Zirve le missionnaire chrétien Tilmann Geske et deux convertis turcs Necati Aydin et Ugur Yuksel, membres de la petite congrégation évangélique protestante.

L'épouse du missionnaire allemand tué, Susanne Geske, a continué de résider à Malatya avec ses enfants après les meurtres qui avaient choqué la Turquie, officiellement à 99% musulmane.

"Je n'irai nulle part, je vais rester ici. Je crois en dieu, s'ils (les tueurs présumés) le veulent, ils peuvent fuir n'importe où, moi je n'ai pas peur", a dit l'Allemande au quotidien.

Elle a également critiqué le fait que le procès n'avait pu être achevé pendant ses sept dernières années alors que les coupables présumés ont immédiatement été arrêtés par la police.

"Je réclame justice même si je sais que mon mari ne me reviendra jamais", a-t-elle dit.

Les missionnaires sont généralement mal vus en Turquie, pays qui aspire à intégrer l'Union européenne, et qui interdit le prosélytisme chrétien.

L'enquête menée sur ces trois meurtres avait permis de lier l'affaire à un réseau ultranationaliste, Ergenekon, qui, selon la justice, aurait comploté pour renverser le gouvernement islamo-conservateur turc.

Vendredi soir, l'ex-chef de l'armée, Ilker Basbug, qui purgeait une peine de prison à vie dans le cadre de l'affaire Ergenekon, a lui aussi été remis en liberté dans le cadre de la nouvelle législation. 
(AFP, 9 mars 2014)

Libération d'un des principaux suspects dans le meurtre de Dink

Un tribunal d'Istanbul a ordonné vendredi la libération d'un des instigateurs présumés de l'assassinat du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink en 2007, en vertu d'une nouvelle loi qui limite la détention provisoire, ont rapporté les médias turcs.

Acquitté lors d'un premier procès qui s'est tenu en 2012, Ehran Tuncel avait été arrêté en septembre 2013 et comparaissait depuis dans un nouveau procès.

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, 52 ans, a été abattu de deux balles dans la tête à Istanbul devant les locaux d'Agos, l'hebdomadaire bilingue turco-arménien qu'il dirigeait, par un jeune nationaliste âgé de 17 ans, un crime qui a bouleversé la Turquie.

Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, mais il était haï par les nationalistes turcs.

Mineur au moment des faits, Ogün Samast a avoué le meurtre du journaliste et été condamné en juillet 2011 à 23 ans de prison.

Moins d'un an après, le cerveau et l'instigateur présumé du meurtre, Yasin Hayal, a été condamné par un tribunal d'Istanbul à la prison à vie, mais les juges ont relaxé 18 autres accusés, dont Erhan Tuncel, estimant qu'il n'y avait pas eu complot.

Lors d'une audience de son procès en appel, M. Tuncel a affirmé en décembre qu'il avait informé la police d'un complot ourdi contre Hrant Dink, mais que ses avertissements n'avaient pas été entendus.
(AFP, 7 mars 2014)

Conditions de détention indignes pour Sevan Nichanian

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - « Le linguiste et écrivain arménien, Sevan Nichanian [Nişanyan], qui a été emprisonné sur des accusations de construction illégale, est obligé de dormir sur le sol dans sa cellule et on l’empêche de prendre des douches, ont déclaré des militants aux médias turcs. » Quoi de plus naturel en Turquie qu'un Arménien soit traité comme un chien? Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article en anglais paru sur le site de Info-Turk le 7 mars 2014.

Nichanian [Nişanyan], l’écrivain arménien emprisonné, obligé de dormir sur le sol

Le linguiste et écrivain arménien, Sevan Nichanian [Nişanyan], qui a été emprisonné pour des accusations de construction illégale, est obligé de dormir sur le sol dans sa cellule et on l’empêche de prendre des douches, ont déclaré des militants aux médias turcs.

Nichanian [Nişanyan] a été transféré la semaine dernière, d’une prison ouverte à une prison fermée [Nota CVAN : ce dernier système se différencie par la dureté de son régime carcéral], après qu’il a écrit une lettre publique expliquant comment une enquête avait été initiée contre lui car il avait dénoncé un gardien qui lui avait volé sa carte de crédit.

Un groupe s’est formé par solidarité pour ce linguiste au franc parler, comprenant des écrivains, des journalistes et des militants, et a exprimé son inquiétude quant aux conditions de son emprisonnement.

« Notre État ​​persiste à faire passer de durs moments à Nişanyan, même maintenant, alors qu’il fait face à la tourmente. Nişanyan a été exilé dans l’établissement pénitentiaire fermé de Buca. La prison ouverte de Torbalı a déjà fait parler d'elle pour les mauvais traitements infligés à un intellectuel qui a apporté beaucoup de valeur à ce pays. Nous avons honte en leur nom », a déclaré Sait Cetinoglu, écrivain et membre du groupe de solidarité.

Selon le portail Internet T24, le groupe a indiqué que Nişanyan avait été contraint de dormir sur le sol au motif qu’il n’y avait pas de lits disponibles, décrivant ce fait comme une « torture ». Il a ajouté qu’il se préparait désormais à faire connaître le traitement infligé à Nişanyan à l’opinion publique internationale.

Nişanyan a été condamné à une peine de deux ans de prison, confirmée par la Cour d’Appel le 2 janvier, sur des accusations de construction illégale de bâtiments à Şirince, un village situé dans la province occidentale d’Izmir, qu’il a contribué à promouvoir à travers le monde.

Il venait d’achever la construction d’une maison après qu’un tribunal a jugé que la région était un site naturel, décision qu'il avait rejetée comme étant « arbitraire ».

Dans une autre affaire, Nişanyan a également été condamné à une peine de prison de 3 mois et demi [Nota CVAN : il s'agit en fait d'une peine de 13.5 mois de prison] pour avoir commis un blasphème contre le prophète Mohammed dans un billet posté sur son blog. (hurriyetdailynews.com - 6 mars 2014)

©Traduction de l’anglais C.Gardon pour le Collectif VAN – 7 mars 2014 – www.collectifvan.org


Ani Balikci avertit Ayşe Kulin
 
Ani Balikci est la mère de Sevag Balikci , un jeune homme arménien qui a été tué le 24 avril 2011, tandis qu’il servait dans l’armée turque. Il restait 23 jours avant que Sevag ne soit libéré de ses obligations.
 
Le 26 mars 2013, un tribunal turc a jugé que l’incident était accidentel et a condamné Kıvanç Ağaoğlu à quatre ans et cinq mois de prison. Beaucoup en Turquie, y compris la famille et les amis de Sevag, croient que le jeune homme a été victime d’une attaque raciale.
 
Mme Balikci a récemment écrit une lettre ouverte à Ayşe Kulin , une écrivaine turque de premier plan. Ani Balikci a averti suite à son commantaire « nous n’avons pas massacré les Arméniens sans raison » lors d’une interview sur CNN Türk. Dans sa lettre, Ani Balikci a écrit que s’il existe en effet une raison pour le massacre des Arméniens en 1915, elle devait se trouver dans l’avarice et la jalousie de ceux qui sont responsables.
 
Ani Balikci a écrit le passage suivant à Ayşe Kulin : « Dans les années 1900, il y avait de nombreux Arméniens qui ont été bien éduqués. Dans leurs villages, ils avaient une ou deux églises et des monastères. Les Arméniens souhaitaient le progrès et appréciaient la qualité. Ils ont réussi à cultiver ce qu’ils avaient grâce à leur connaissance. Mais tout cela a rendu les autres communautés méfiantes. Ils voulaient obtenir les champs et les biens des Arméniens, et c’est pourquoi ils ont dit aux Arméniens de laisser tout cela derrière eux et de laisser ces terres ».
 
vendredi 7 mars 2014,
Stéphane ©armenews.com
Source  : http://www.armenews.com/article.php3?id_article=97638

Jailed Armenian writer Nisanyan forced to sleep on floor

Armenian linguist and writer Sevan Nişanyan, who was jailed on charges of illegal construction, is being forced to sleep on the floor in his cell and is being prevented from taking showers, activists have told Turkish media.

Nişanyan was moved from an open to a closed prison last week after he wrote a letter to the public explaining how an investigation was opened against him after he denounced a guard who stole his credit card.

A group formed in solidarity with the outspoken linguist, comprised of fellow writers, journalists and activists, has expressed its concerns regarding the conditions of his imprisonment.

“Our state persists in giving Nişanyan a hard time, even now when it faces turmoil. Nişanyan has been forcedly exiled to the Buca closed prison facility. The Torbalı open prison was already marked by ill-treatment of an intellectual who has added a lot of value to this country. We are ashamed on their behalf,” said Sait Çetinoğlu, a writer and member of the solidarity group.

According to Internet news portal T24, the group said Nişanyan had been forced to sleep on the floor on the grounds that there were no available beds, describing this as “torture.” It added that it was now preparing to publicize the treatment of Nişanyan to the international public.

Nişanyan was handed a two-year sentence approved by the Court of Appeals on Jan. 2, on charges of illegally constructing buildings in Şirince, a village in the western province of İzmir that he has contributed to promoting across the world.

He had completed the construction of a house after a court ruled that the area was a natural site, rejecting the ruling as an “arbitrary decision.”

In a separate case, Nişanyan was also condemned to a 3.5-month prison term for committing blasphemy against the Prophet Muhammad in a blog post.
(hurriyetdailynews.com, March 6, 2014)

Appel à la commémoration du génocide arménien en Turquie

Turcs, Arméniens et Européens, commémorons, ensemble et en Turquie, le génocide arménien!

En 1915, suivant un plan établi à l’avance et une mise en acte méthodique, un million et demi d’Arméniens étaient assassinés dans l’Empire Ottoman, avec pour but ultime la destruction de leur civilisation. Les Arméniens étaient alors victimes d’un génocide qui allait devenir une funeste référence pour ceux qui suivraient.

Depuis lors, les gouvernements turcs successifs ont lutté avec force afin de faire oublier cette sombre part du passé de leur pays.

Encore aujourd’hui, notamment en Turquie, la simple énonciation de cette vérité historique suscite, contre ceux qui en sont les auteurs, des oppositions farouches, des menaces physiques et parfois même des meurtres. Le négationnisme alimente le racisme et la haine contre les Arméniens et d’autres minorités non-musulmanes.

Certains veulent faire croire que la reconnaissance de la réalité du génocide arménien est une attaque contre tous les Turcs et contre la « Turcité », alors que c’est une attaque contre le négationnisme et une démarche pour la justice et la démocratie.

Depuis quelques années maintenant, une partie de la société civile turque organise avec courage la commémoration du génocide arménien. Un cercle vertueux de vérité et de justice s’est graduellement amplifié pour rassembler toujours plus d’individus, unis dans une émouvante démonstration d’humanité pour faire face au discours officiel négationniste.

L’année dernière, pour la première fois en presque un siècle, une délégation étrangère, composée de dirigeants de la diaspora arménienne et de dirigeants antiracistes européens, a pris part aux commémorations en Turquie, en réponse à l’appel à la solidarité lancé par la société civile turque.

Tous ensemble le 24 avril 2013, nous avons montré que ceux, en Turquie, qui reconnaissent et commémorent le génocide arménien sont chaque jour plus nombreux. Nous avons montré qu’une partie de la société turque, attachée aux valeurs de démocratie et des droits de l’homme, est prête à faire face à son passé avec lucidité.

Cette année, tous ensemble, militants antiracistes, dirigeants de la société civile, citoyens engagés, intellectuels et artistes, de Turquie et d’ailleurs en Europe, d’origines diverses mais tous unis par le désir de voir la vérité historique enfin reconnue, nous commémorerons, en Turquie, le 24 avril 2014, le génocide arménien, qui reste un héritage du présent bien que nous soyons à l’aube du centenaire de sa perpétration.

Notre démarche partagée est une démarche de reconnaissance, de solidarité, de justice et de démocratie.

C’est une démarche de reconnaissance en ce qu’elle permet simultanément aux membres de la diaspora arménienne et aux Arméniens de Turquie, qui ont résisté à l’exil, de porter ouvertement le deuil de leurs ancêtres, comme elle permet aux organisations et individus turcs de demander pardon aux descendants des victimes de certains de leurs ancêtres.

C’est une démarche de solidarité entre tous ceux qui se battent pour la vérité historique. La ligne de clivage n’est pas entre les Turcs et les Arméniens, mais entre ceux qui se battent pour la reconnaissance du génocide arménien et ceux qui promeuvent le négationnisme. En un mot, ce n’est pas une question d’origines mais d’idée, de projet commun.

C’est une démarche de justice. Comme le dit Elie Wiesel, « le génocide tue deux fois, la seconde par le silence », c’est-à-dire que le négationnisme est la continuation de la perpétuation du génocide, qui est l’évènement le plus violent auquel le racisme puisse aboutir. Combattre le négationnisme, c’est tenter d’apaiser la vivacité du traumatisme transmis dans les communautés arméniennes d’une génération à l’autre. C’est se battre contre le racisme, pour une société plus égale et plus juste. C’est offrir aux nouvelles générations la possibilité de se projeter ensemble vers l’avenir.

C’est enfin une démarche pour la démocratie. Non seulement parce que soulever le tabou du génocide est une indispensable condition pour faire progresser la liberté d’expression en Turquie, mais également parce que, comme le rappelait souvent Jorge Semprun, la démocratie suppose une certaine vitalité de la société civile. Renforcer les liens parmi les sociétés civiles, c’est renforcer ceux qui luttent pour promouvoir la démocratie en Turquie comme dans le reste de l’Europe.

Ainsi, le 24 avril prochain, nous commémorerons, ensemble et en Turquie, le génocide des Arméniens, ou soutiendrons ceux qui le feront, et nous appelons tous les individus attachés à la reconnaissance, la solidarité, la justice et la démocratie à nous rejoindre pour tourner enfin la page d’un siècle de négationnisme.

Liste des premiers signataires et formulaire pour nouvelles signatures:

http://www.remember24april1915.eu/petition/french/

Syriac community receives the lands of Mor Gabriel Monastery

The lands of the historic Mor Gabriel Monastery located in Turkey’s southeastern province of Mardin have been returned to the Syriac community, completing an important step in the slow-running restoration of the group’s property.

“The process regarding the 12 parcels of land of 244,000 square meters has been finalized. We are happy to receive back the deed of the land without coming to the European Court of Human Right phase,” said the president of the Mor Gabriel foundation, Kuryakos Ergün.

“Mor Gabriel is one of the oldest monasteries that remain still active in our country. This return of the land will contribute a lot to protecting that monastery and enable it to revive its mission freely. It will have good implications for the Syriac community in particular,” he said, hinting that the move could convince many Syriacs to return to Turkey.

“They will live much more at ease in the land where they belong,” he said.

The return of the land of the monastery also marks the largest property restoration in the history of the Turkish Republic in terms of size.

Ergün also said an ongoing dispute remained regarding a parcel of land measuring 320,000 square meters, which is currently under review at the European court.

“The prime minister’s statement on Sept. 30 included that land as well. He hopes that the necessary steps will be undertaken regarding that parcel so that we will withdraw our case at the ECHR,” Ergün said.

Mor Gabriel is a 1,700-year-old monastery located in the southeastern province of Mardin’s Midyat district. In 2008, the Forestry Ministry, the Land Registry Cadaster Office and the villages of Yayvantepe, Çandarlı and Eğlence sued the monastery for allegedly “occupying” their fields.

The lawsuit ended last year, recognizing the monastery as an “occupier,” but the case was then taken to the ECHR.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan had promised during the announcement of a democratization package on Sept. 30 that the land would be returned to the Syriac community.
(hurriyetdailynews.com, 27 February 2014)

Un régime carcéral sévère pour l’Arménien Sevan Nişanyan

Un scandale de plus en Turquie : Sevan Nişanyan, intellectuel arménien de Turquie, incarcéré depuis le 2 janvier 2014 à la prison semi-ouverte de Torbalı, a été transféré le 26 février 2014 à la prison fermée de Buca pour avoir dénoncé le vol de sa carte de crédit par un gardien de la prison de Torbalı. Sevan Nişanyan est un intellectuel arménien de Turquie qui, en marge de son métier d’écrivain, a entrepris depuis plusieurs années, de nombreux travaux de conservation du patrimoine architectural dans le village de Şirince à İzmir (Turquie). Grâce à Nişanyan, cet ancien village grec de Şirince est devenu l’une des destinations les plus touristiques de Turquie. Il est harcelé depuis 10 ans par la justice turque qui tente de mater cet électron libre, iconoclaste et provocateur. Une pétition vient d’être lancée en soutien à Sevan Nişanyan, pour exiger la suppression de toutes les restrictions, de toutes les sanctions et de toutes les pressions destinées à empêcher la liberté d’opinion, de travail et de recherche de cet intellectuel arménien.

Depuis une dizaine d’années, des procès concernant la construction sans permis de ces maisons se tiennent contre Nişanyan, alors que l’absence de permis est la « norme » en Turquie. Dernièrement, Sevan Nişanyana été condamné à 2 ans de prison pour avoir construit un bâtiment de 40 mètres carrés sur son propre terrain à Şirince. Il se trouvait depuis le 2 janvier 2014 à la prison semi-ouverte de Torbalı [Nota CVAN : cette qualification concerne les établissements pénitenciers où les contacts avec l’extérieur sont autorisés]. Même incarcéré dans cette prison, il a continué à œuvrer au niveau intellectuel. Il a ainsi eu l’idée de construire une nouvelle bibliothèque au sein de la prison et a fait appel à tous ses contacts externes pour qu’ils envoient des livres. En deux jours, près de 400 livres ont été envoyés, générant le mécontentement de la direction de la prisonde Torbalı et valant des ennuis à Nişanyan.

Le 19 février 2014, Sevan Nişanyan avait écrit une lettre au journaliste Hasan Cemal, publiée sur le site t24.com. Dans sa lettre, il racontait combien il était maltraité dans la prison de Torbalı. Il avait également évoqué son souhait d’avoir un ordinateur pour pouvoir continuer à travailler. Sa demande a été rejetée et l’intellectuel arménien a subi des pressions : « Fais gaffe, à ta prochaine erreur, tu partiras en prison fermée» [Nota CVAN : régime carcéral beaucoup plus strict, sans contact avec l’extérieur].

Une menace mise à exécution après que Sevan Nişanyan a révélé dans un article qu’un gardien de la prison de Torbalı avait volé sa carte de crédit. Après sa déposition, cette accusation publique lui a valu une instruction juridique ouverte à son encontre. Sevan Nişanyan a été immédiatement transféré le 26 février 2014 à la prison fermée de Buca. Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article paru en turc, sur le site demokrathaber.com, le 27 février 2014.



PETITION POUR SEVAN NISANYAN
http://imza.la/sevan-nisanyan-uzerindeki-baski-ve-kisitlamalar-kaldirilmalidir

Ali Nesin: Nişanyan a été transféré en toute hâte à la prison de Buca!


Par Hrant Kasparyan,
Demokrathaber.com , 27 février 2014

Sevan Nişanyan, l’écrivain et l’hôtelier, a été exilé de la prison semi-ouverte de Torbalı (où il était détenu) à la prison fermée de Buca. Une instruction judiciaire a été ouverte à propos de Nişanyan pour avoir écrit un article sur le gardien voleur dans la prison de Torbalı. Nişanyan qui a été interrogé hier a été transféré à la prison fermée de Buca après une heure de déposition.

Le transfert de Nişanyan de la prison semi-ouverte de Torbalı (où les détenus ont moins de sanctions et où les conditions sont plus souples) à la prison fermée de Buca signifie l’exil et la punition. [Nota CVAN : la qualification de prison semi-ouverte concerne les établissements pénitenciers où la communication avec l’extérieur est autorisée, contrairement aux prisons fermées, au régime carcéral sévère].

« Ceciest un scandale »

Le transfert de Nişanyan vers la prison fermée a fait également réagir les intellectuels. Ali Nesin, le président de la fondation Nesin, qui a souligné que la décision était un scandale, s’est exprimé ainsi : «Sevan Nişanyan a été transféré en toute hâteà la prison de Buca. Son crime est d’avoir révélé le nom du gardien qui a volé sa carte de crédit. Cela est un scandale. »

Appel à la pétition

Nesin a lancé un appel – en le partageant sur la page Facebook de Sevan Nişanyan - pour participer à la campagne de signatures débutant sur internet « La pression et les restrictions à l’encontre de Sevan Nişanyan doivent être supprimées ».

Selon les termes de la pétition, « Dans notre pays, paradis des constructions illégales et du développement urbain, la sanction contre Sevan Nişanyan, la personne qui a fait de Şirince le paradis du tourisme et de la culture, est injuste et honteuse », on demande de supprimer immédiatement toutes les restrictions, toutes les sanctions et toutes les pressions destinées à empêcher la liberté d’opinion, de travail et de recherche de Sevan Nişanyan.

« Nous sommes inquiets au sujet de Nişanyan »

L’écrivain Sait Çetinoğlu, disant que Nişanyan a été maltraité dans la prison semi-ouverte de Torbalı, s’est exprimé ainsi : « Malgré l'actuel contexte de chaos politique, notre gouvernement n’a pas oublié de "prendre soin" de Sevan Nişanyan. Hier après sa déposition, il a été exilé à la prison fermée. Nous sommes inquiets au sujet de Sevan Nişanyan. La prison semi-ouverte de Torbalı est entrée dans l’histoire et restera gravée dans la mémoire collective en raison des mauvais traitements qui y ont été infligés à cet intellectuel, alors qu’il a grandement contribué à hisser haut les valeurs de son pays. Nous portons cette honte à leur place. »

Sevan Nişanyan a été condamné à deux ans de prison pour construction illégale d’un bâtiment de 40 mètres carrés construit sur son propre terrain dans le village de Şirince à İzmir. Après la confirmation de la décision par la Cour suprême, il s’est rendu à la prison semi-ouverte de Torbalı. Dans sa lettre du 19 février 2014, écrite au journaliste Hasan Cemal, il a dit qu’il avait été soumis à des pratiques discriminatoires malgré le fait qu’il soit dans une prison semi-ouverte.

Traduction du turc : NA.T. pour le Collectif VAN
Titre original : “Ali Nesin: Nişanyan apar topar Buca cezaevine nakledildi!”
Source/Lien : demokrathaber.net


Politique intérieure/Interior Politics

Encouragé par le résultat électoral, Erdogan menace tous ses opposants

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a proclamé dimanche sa victoire totale aux élections municipales et aussitôt promis à tous ses ennemis de leur en faire "payer le prix".

Comme l'a suggéré le ton de ce discours, cette victoire sans appel devrait convaincre M. Erdogan, 60 ans, à se présenter à l'élection présidentielle d'août prochain, disputée pour la première fois au suffrage universel direct.

Après le dépouillement de 97,9% des suffrages exprimés, les candidats de l'AKP sont arrivés nettement en tête en recueillant 43,7% des suffrages, largement devant ceux de son principal concurrent, le Parti républicain du peuple (CHP, centre-gauche), avec 25,7%.

Ils sont suivis par le Parti d'action nationaliste (MHP, ultra-nationaliste) avec 17,6% des suffrages et par l'ensemble de deux partis pro-kurdes, le Parti pour la démocratie et la paix (BDP) avec 4,4% dans les provinces kurdes et le Parti démocratique du peuple (HDP) avec 2% dans les provinces occidentales.

Le parti au pouvoir, qui a remporté toutes les élections depuis 2002, a également conservé le contrôle de la plus grande ville du pays, Istanbul, et de la deuxième mégapole et capitale, Ankara.

Le résultat définitif dans la capitale ne devait qu'être connu après un recomptage de voix dans certains districts.


Au soir du scrutin, Erdogan a repris sa rhétorique agressive de campagne pour s'en prendre à l'opposition et surtout aux "traîtres" de l'organisation de l'imam Fethullah Gülen, qu'il accuse de comploter contre son régime.

"Le peuple a aujourd'hui déjoué les plans sournois et les pièges immoraux (...) ceux qui ont attaqué la Turquie ont été démentis", a-t-il paradé devant des milliers de partisans en liesse réunis devant le quartier général de l'AKP à Ankara.

"Il n'y aura pas d'Etat dans l'Etat, l'heure est venue de les éliminer", a poursuivi le chef du gouvernement face à la foule brandissant des drapeaux du parti, qui a repris en coeur "la Turquie est fière de toi" ou encore "Dieu est grand".

Après douze ans d'un pouvoir sans partage à la tête de la Turquie, le Premier ministre confirme qu'il reste le personnage le plus controversé: acclamé par ceux qui voient en lui l'artisan du décollage économique du pays, mais peint par les autres en "dictateur" islamiste.

Encore au faîte de sa puissance il y a un an, Erdogan a subi une première alerte en juin 2013, lorsque des millions de Turcs ont exigé sa démission dans la rue.

Depuis plus de trois mois, il est à nouveau sérieusement mis à mal par de graves accusations de corruption qui éclaboussent son entourage.

M. Erdogan a contre-attaqué pour mobiliser son camp contre ses ex-alliés du mouvement Gülen, soupçonnés d'avoir formé un "Etat parallèle".

Cette lutte fratricide a culminé jeudi avec la diffusion sur les réseaux sociaux du compte-rendu d'une réunion où le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et le chef des services de renseignements évoquent une entrée en guerre de la Turquie contre la Syrie, sans cacher leurs arrières-pensées électorales.

Malmené par ces révélations, le gouvernement a répondu par des purges et des mesures autoritaires, notamment le blocage de Twitter et de YouTube qui lui a valu une avalanche de critiques.

Malgré les appels au calme réitérés dimanche par le chef de l'Etat Abdullah Gül, la crise politique qui agite le pays semble partie pour se poursuivre jusqu'à la présidentielle, a fortiori si M. Erdogan décide de s'y présenter.

"Ca va mettre en colère les libéraux, les +gulénistes+ et l'opposition laïque", a anticipé Soner Cagaptay, du Washington Institute, "Erdogan va devenir plus autoritaire et la Turquie se polariser, avec des risques d'émeutes".

Le chef de file des nationalistes au Parlement, Devlet Bahçeli, s'est dit du même avis et estimé que le score obtenu par son parti ne permettrait pas à Erdogan d'être blanchi de soupçons de corruption. "Rien ne sera plus comme avant. Le Premier ministre a choisi d'avancer dans la voie de la division" en Turquie, a estimé le chef de l'Action nationaliste MHP qui a obtenu 15% des voix au scrutin local.

Querelles lors des municipales: le bilan s'alourdit à 8 morts

e bilan des querelles qui ont opposé dimanche des candidats au poste de chef de village lors des élections locales en Turquie s'est alourdi à huit morts, après le décès de deux blessés à l'hôpital, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Un précédent bilan faisait état de 6 morts et de 13 blessés.

A Silvan, dans la province de Hilvan (sud-est), une première bagarre a opposé plusieurs prétendants dans un hameau, faisant au total 6 morts et près d'une dizaine de blessés.

Un autre conflit similaire s'est déroulé dans la province de Hatay (sud), faisant cette fois deux morts et neuf blessés par arme blanche, a ajouté la même source.

Ces bagarres sont fréquentes lors des élections dans ces petites localités mais le bilan de ce dimanche est lourd.

Les électeurs turcs votent dimanche pour des élections municipales cruciales pour l'avenir du gouvernement islamo-conservateur et de son chef, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui se débat dans des scandales de corruption et d'écoutes téléphoniques.

Action anti-Erdogan des Femen dans un bureau de vote d'Istanbul

Deux militantes du groupe féministe Femen ont manifesté dimanche seins nus dans un bureau de vote d'Istanbul, à l'occasion des élections municipales, pour dénoncer le blocage de Twitter et YouTube par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Les deux jeunes ont fait irruption à la mi-journée dans un bureau de vote du district stambouliote d'Uskudar et ont exhibé leur torse barré du slogan "interdisons Erdogan", avant d'être interpellées par la police, ont annoncé des militantes du groupe sur leur compte Twitter.

M. Erdogan devait voter dans cette école élémentaire mais, informé des intentions des féministes, a finalement opté pour un autre bureau du même district.

Les Femen ont déjà manifesté contre les décisions du gouvernement turc de restreindre l'accès aux réseaux sociaux, en réaction à la publication d'écoutes téléphoniques mettant en cause le régime dans des affaires de corruption.

Une militante du groupe avait également manifesté en juillet dernier dans un aéroport d'Istanbul pour dénoncer la répression par M. Erdogan de la vague de manifestations qui a agité la Turquie pendant les trois premières semaines de juin 2013. (Agences de presse, 31 mars 2014)

Chronologie: dix mois de crises politiques

La Turquie, où se déroulent dimanche des élections municipales, traverse une période politique agitée depuis dix mois:

- 2013 -

- 31 mai: l'évacuation musclée par la police d'une poignée d'écologistes opposés au projet de destruction d'un jardin public qui jouxte la place Taksim d'Istanbul, le parc Gezi, suscite une mobilisation qui gagne tout le pays.

Pendant trois semaines, deux millions et demi de personnes au total vont manifester dans 80 villes pour exiger la démission du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Au pouvoir depuis mars 2003, il est accusé de dérive autoritaire et de vouloir islamiser la société turque.

Les affrontements qui accompagnent la contestation font 8 morts, plus de 8.000 blessés et quelque 5.000 arrestations. La violente répression fait s'indigner le monde entier, notamment l'Union européenne (UE) à laquelle la Turquie est candidate. Les derniers manifestants sont brutalement évacués de Gezi le 15 juin, M. Erdogan rassemble le lendemain plus de 100.000 partisans à Istanbul.

- 13 novembre: le Premier ministre déclare la guerre à ses alliés de la confrérie d'un prédicateur musulman qui vit aux Etats-Unis, Fethullah Gülen, en annonçant la suppression des écoles préparatoires privées, poumon financier et principal instrument d'influence de la confrérie.

- 17 décembre: coup de filet anti-corruption dans l'entourage de M. Erdogan. Plus de 80 personnes sont arrêtées dont trois fils de ministres et le PDG d'une banque publique, chez qui 4,5 millions de dollars sont trouvés dans des boîtes à chaussures.

Le chef du gouvernement dénonce une "tentative de coup d'Etat judiciaire" et accuse le mouvement de Fethullah Gülen d'être à l'origine de ces enquêtes pour lui nuire.

- 25 décembre: M. Erdogan change la moitié de son gouvernement après la démission des ministres visés par le scandale. Des milliers de manifestants réclament sa démission. La livre turque chute.

- 2014 -

- 2 janvier: l'armée réclame la révision des condamnations en 2012 et 2013 de centaines d'officiers lors de procès instruits par des magistrats proches des réseaux Gülen. M. Erdogan va lui apporter un soutien inédit.

- 5 février: le Parlement dominé par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir vote une loi qui renforce le contrôle d'internet des magistrats (15 février) puis, dix-jours plus tard, une réforme judiciaire qui signe la reprise en main des magistrats.

- 24 février: les réseaux sociaux s'enflamment autour de la diffusion d'enregistrements de conversations téléphoniques compromettantes pour M. Erdogan, qui les dénonce comme des "montages" avant de reconnaître l'authenticité de certains. Des milliers de manifestants réclament son départ.

- 11 mars: la mort d'un jeune manifestant dans le coma depuis la fronde de juin 2013 soulève une vive émotion dans le pays. Des manifestations anti-Erdogan massives agitent le pays le lendemain.

- 20 mars: le gouvernement ordonne le blocage de l'accès à Twitter pour stopper la publication quotidienne des écoutes qui mettent en cause M. Erdogan. Cette mesure vaut à la Turquie une volée de critiques, notamment à l'étranger. Même le président Abdullah Gül, pourtant cofondateur de l'AKP en 2001 avec M. Erdogan, la dénonce.

Le 26, un tribunal administratif ordonne la levée de ce blocage. L'autorité turque des télécommunications dispose de trente jours pour s'y conformer.  (AFP, 28 mars 2014)

La crise politique et Twitter exposent les différences au sommet de l'Etat

L'un déverse sa rhétorique incendiaire pour dénoncer le "complot" qui le vise. L'autre joue la conciliation. La crise qui secoue la Turquie a souligné les différences qui séparent le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül.

Après d'autres, c'est le blocage controversé du réseau Twitter, coupable de relayer les accusations de corruption qui éclaboussent le gouvernement islamo-conservateur, qui a cette fois mis en contradiction les deux principaux personnages de l'Etat.

Depuis qu'il a déclaré la guerre jeudi soir au réseau de microblogging, M. Erdogan n'a cessé d'accuser les réseaux sociaux de violer la loi turque, en termes particulièrement violents. "Ces sociétés appelées Twitter, YouTube, Facebook ont recours à tout, même à des montages", a-t-il lancé dimanche devant ses partisans.

Au contraire, M. Gül, lui-même un fervent adepte de Twitter, a désapprouvé la mesure prise par le gouvernement et souhaité qu'elle soit rapidement levée.

"C'est évidemment une situation déplaisante pour un pays développé comme la Turquie qui est un acteur régional de poids, et en négociations avec l'Union européenne. Pour cette raison, ce problème sera surmonté rapidement", a-t-il estimé dimanche.

Cette divergence de points de vue n'est pas nouvelle. Même s'ils évitent soigneusement de se prendre directement pour cible, les deux hommes forts du régime n'hésitent plus à exposer leur différences sur la place publique.

Juste avant la polémique Twitter, le chef de l'Etat a publiquement contredit le Premier ministre, qui profite de chacune de ses sorties de la campagne pour les élections municipales du 30 mars pour fustiger le "complot" ourdi contre lui depuis les Etats-Unis par l'organisation du prédicateur Fethullah Gülen.

"Il serait une erreur que de dire qu'il n'y pas de conspiration émanant de l'étranger", a répété la semaine dernière M. Erdogan à la télévision.

"Je n'accepte pas les allégations visant des puissances étrangères et je ne pense pas qu'elles soient justifiées (...) Je ne crois pas à ces théories du complot selon lesquelles des gens chercheraient à détruire la Turquie", lui a répliqué M. Gül.

- Rivalités ? -

Depuis des semaines, la presse turque se délecte de ce duel, dans lequel une partie d'entre elles veut voir la manifestation d'un conflit d'ambitions politiques.

"Le président profite de la colère du Premier ministre et de sa personnalité de plus en autoritaire pour se positionner en rassembleur et unificateur", commente Serkan Demirtas, du quotidien de langue anglaise Hürriyet Daily News, "l'affaire Twitter a
exposé leurs grandes différences de style".

Jeunes, les deux ont fait leurs classes dans l'islam politique ensemble et cofondé en 2001 le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis près de douze ans.

Mais depuis l'élection de M. Gül en 2007, les couacs n'ont pas manqué, au point que certains en ont fait de possibles rivaux pour la présidentielle d'août prochain.

Ni l'un ni l'autre n'ont pour l'heure dévoilé leurs intentions. Mais de l'avis de nombreux
commentateurs, ce duel fratricide n'aura pas lieu. La baisse de sa cote de popularité et le score national de l'AKP dimanche devraient dissuader le Premier ministre de se confronter au suffrage universel direct.

"Erdogan va changer les règles de son parti (qui l'empêchent de briguer un autre mandat en 2015) et rester Premier ministre pour continuer à lutter contre les accusations de corruption", parie Mehmet Akif Okur, politologue à l'université Gazin à Ankara.

Sur le fond, de nombreux observateurs refusent de voir une vraie fissure entre les deux.

"Ils ont certes une différence dans le langage qu'ils utilisent mais, sur le fond, ils ne sont pas très éloignés", fait remarquer Cengiz Aktar, professeur de sciences politiques à l'université Sabanci d'Istanbul.

"Ils jouent à ce jeu du bon flic contre le méchant flic, comme ils l'ont toujours fait", conclut Ersin Kalaycioglu, du Centre d'études politiques d'Istanbul. "Gül n'est pas si innocent que cela. S'il était vraiment opposé à Erdogan, il n'aurait pas approuvé les récentes lois controversées sur internet et la justice"
(AFP, 24 mars 2014)

Erdogan et Gül divisés sur la thèse du "complot"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a défendu avec insistance mercredi soir la thèse d'un complot ourdi à l'étranger pour expliquer le scandale de corruption qui vise son régime, rejetée en revanche par le président Abdullah Gül.

"Il serait une erreur que de dire qu'il n'y pas de conspiration émanant de l'étranger", a affirmé M. Erdogan lors d'un entretien à la chaîne publique TRT.

Il répondait implicitement au chef de l'Etat qui, dans des déclarations rapportées par la presse lors d'une visite au Danemark, a rejeté les allégations du chef du gouvernement.

"Je n'accepte pas les allégations visant des puissances étrangères et je ne pense pas qu'elles soient justifiées (...) Je ne crois pas à ces théories du complot selon lesquelles des gens chercheraient à détruire la Turquie", a dit le chef de l'Etat, se disant "affligé" par le climat tendu qui règne en Turquie à une semaine des municipales.

"Nous ne pouvons pas fermer les yeux face à une spirale (d'allégations) venue de l'intérieur et de l'étranger pour semer le chaos en Turquie", a insisté mercredi soir M. Erdogan.
"Ne devons nous pas qualifier de complot les informations parues dans les médias ?", a-t-il poursuivi.

Depuis la révélation du scandale de corruption qui éclaboussé son régime, M. Erdogan ne cesse d'attaquer son ex-allié, le prédicateur Fethullah Gülen, qui dirige un puissant mouvement socio-religieux. Il l'accuse de vouloir le déstabiliser avant les municipales du 30 mars et le scrutin présidentiel prévu en août.

MM. Gül et Erdogan sont d'anciens compagnons de route dans l'islam politique en Turquie mais les deux hommes affichent depuis la fronde anti-gouvernementale de l'été dernier leurs différences de style. Face au Premier ministre accusé d'autoritarisme, le président joue la carte de la modération.
(AFP, 20 mars 2014)

Erdogan threatens to 'ban the ban' on his electoral film

Turkish Prime Minister Tayyip Erdogan has threatened to "ban a ban" imposed on his party's main campaign video after electoral authorities blocked it for misusing national symbols.

The Supreme Electoral Board said the use of the red Turkish flag in the slickly produced minute-long advert, which has appeared on major TV channels, websites and social media, breached campaign guidelines for the March 30 municipal elections.

"Then we will ban that. We will bring a ban to the ban," an infuriated Erdogan was quoted as saying by several Turkish newspapers following a campaign rally late on Wednesday in the northwestern city of Tekirdag.

Erdogan is battling a corruption scandal which he has cast as a plot to undermine him by U.S.-based Islamic cleric Fethullah Gulen, a former ally whose network of followers exert influence in the police and judiciary. Gulen denies orchestrating the graft investigation.

The video plays on Erdogan's views on a plot, showing a shadowy figure cutting the cords on a huge Turkish flag, before loyal citizens rush to form a human flagpole to keep it flying, as a voice recites the words of the national anthem.

Two of the country's main opposition parties lodged complaints about the film, according to the Hurriyet daily.
(Reuters, March 20, 2014)

Le Parlement se déchire sur le sort de quatre ex-ministres accusés de corruption

La session extraordinaire mercredi du Parlement turc pour examiner la levée de l'immunité de quatre ex-ministres accusés de corruption a tourné à l'affrontement entre députés quant à l'opportunité de publier les charges pesant sur eux et s'est achevée sans décision.

A dix jours des élections municipales, le camp du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a utilisé toutes les armes à sa disposition pour éviter la lecture en séance publique de l'acte d'accusation rédigé par le bureau du procureur d'Istanbul. Les détails ont pourtant été étalés dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Juste avant l'ouverture des débats, le Parti de la justice et du développement (AKP) a proposé la mise en place, après le scrutin du 30 mars, d'une commission d'enquête parlementaire sur les affaires de corruption qui empoisonnent le pouvoir depuis la mi-décembre, a-t-on appris de source parlementaire.

Sitôt la séance ouverte, le vice-président de l'Assemblée, Sadik Yakut, membre du parti majoritaire, a annoncé sa décision de ne pas lire à la tribune l'acte d'accusation des anciens membres du gouvernement, au nom du "secret de l'instruction".

Les élus de l'opposition ont immédiatement dénoncé cette décision en frappant sur leurs pupitres et le député du Parti républicain du peuple (CHP) Akif Hamzacebi a dénoncé une "tache sur la démocratie en Turquie".

Dans un climat très tendu, son collègue du Parti de l'action nationaliste (MHP) Faruk Bal a accusé le pouvoir de "faire en sorte que les enquêtes qui le visent ne soient plus l'affaire de la justice".
 Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a réfuté tous leurs arguments. "Le Parlement ne peut outrepasser les lois", a-t-il martelé, "Personne n'a le droit de violer la justice, surtout pas les députés".

Réclamée par l'opposition, cette séance extraordinaire qui a fait revenir les députés de vacances décrétées pour la campagne électorale, a été symbolique car l'AKP, dont sont membres les ministres visés, dispose d'une large majorité parlementaire.

Les députés de la majorité ont refusé de passer lors d'un vote à un examen approfondi des cas des élus incriminés et la séance a été levée jusqu'à avril sur un constat de désaccord global. "La corruption et les pots-de-vins sont partout", ont alors scandé des députés de l'opposition dans l'hémicycle.

Près de 900 demandes de levée d'immunité attendent au Parlement depuis des années, sans être votées.

Trois de ces ex-ministres, ceux de l'Intérieur Muammer Güler, de l'Economie Zafer Caglayan et de l'Environnement Erdogan Bayraktar, ont été contraints de démissionner en décembre, quelques jours après l'inculpation de leurs fils dans le cadre d'une vaste enquête de corruption visant des dizaines de proches du régime.

Un quatrième, celui des Affaires européennes, Egemen Bagis, avait été remercié à la faveur d'un important remaniement précipité par la démission de ses trois collègues.

Tous sont accusés, selon la presse, d'avoir touché des pots-de-vins se comptant en dizaines de millions de dollars en échange de faveurs octroyées à des d'hommes d'affaires, notamment à des chefs d'entreprise.

Les quatre élus n'étaient pas présents à la session, pas plus que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne électorale.

Placés en détention provisoire, les fils de MM. Güler et Caglayan ont été remis en liberté en février avec tous les autres suspects incarcérés dans le cadre de cette affaire, après le remplacement, dénoncé par l'opposition, du procureur chargé du dossier.

Outre ses anciens ministres et des dizaines de proches, M. Erdogan est lui-même personnellement mis en cause dans ce scandale, qu'il attribue à un "complot" ourdi par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen pour le faire tomber avant les municipales du 30 mars et la présidentielle d'août.
(AFP, 19 mars 2014)

Premier acte d'accusation dans le scandale de corruption

Un procureur d'Istanbul a achevé la rédaction d'un premier acte d'accusation dans la vaste enquête de corruption qui éclabousse l'entourage du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a rapporté vendredi l'agence Dogan.

Le parquet d'Istanbul, contacté par l'AFP, n'était pas joignable dans l'immédiat.

Ce premier document de synthèse vise une série de malversations au sein de la municipalité du district de Fatih à Istanbul, un bastion du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, a précisé l'agence.

Le maire de Fatih Mustafa Demir et plusieurs cadres de la municipalité sont accusés de "corruption", de "faux" et "d'infraction à la loi sur la protection des sites naturels et culturels", selon Dogan.

Tous avaient été interpellés le 17 décembre dernier puis inculpés dans le cadre d'une vaste enquête de corruption qui a provoqué une crise politique majeure en Turquie, à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août.

Plusieurs dizaines de personnalités, toutes proches de l'élite islamo-conservatrice qui dirige la Turquie depuis 2002, ont été arrêtées et inculpées dans le cadre de ces enquêtes, parmi lesquelles les fils de trois ministres qui ont démissionné.

Toutes les personnes incarcérées en décembre ont été depuis remises en liberté.

Le Parlement, actuellement en vacances en raison de la campagne électorale pour les élections municipales du 30 août, se réunira en séance extraordinaire le 19 mars sur une demande de levée de l'immunité parlementaire de quatre anciens ministres mis en cause dans le scandale de corruption, à l'appel de l'opposition, a annoncé son président Cemil Cicek.

Cette réunion sera essentiellement symbolique car le Parti gouvernemental de la justice et du développement (AK) dispose d'une forte majorité à l'Assemblée et empêchera tout vote menant à une levée de l'immunité des élus soupçonnés de corruption.

Trois de ces ex-ministres, ceux de l'Intérieur Muammer Güler, de l'Economie Zafer Caglayan et de l'Environnement Erdogan Bayrakter, ont été contraints de démissionner en décembre, quelques jours après l'inculpation de leurs fils dans l'enquête de corruption.
 Le dernier d'entre eux, celui des Affaires européennes Egemen Bagis, avait été remercié à la faveur d'un vaste remaniement précipité par la démission de ses trois collègues.

Les procureurs ont déjà déposé plus de 600 demandes de levée d'immunité auprès du ministère de la Justice qui les a envoyés au Parlement. Aucune d'elles n'a été votée depuis des années.

M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influents dans la justice et la police, d'avoir fabriqués ses accusations pour provoquer sa chute, ce que les "gülenistes" démentent catégoriquement.

Le gouvernement a riposté par des purges massives dans la sûreté et la magistrature, limogeant ou mutant plusieurs milliers de policiers et des centaines de magistrats jugés proches des réseaux de M. Gülen, dont ceux initialement en charge des enquêtes.

L'opposition turque a dénoncé ces mesures en accusant le pouvoir de tenter d'étouffer le scandale.

Le Premier ministre a été personnellement mis en cause avec la publication sur internet d'une série d'écoutes téléphoniques compromettantes.
(AFP, 14 mars 2014)

Erdogan accuse ses adversaires de "terroriser la rue"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi les manifestations antigouvernementales de masse ponctuées la veille d'affrontements en accusant ses adversaires de vouloir "terroriser la rue" avant les élections municipales du 30 mars.

Au lendemain de la plus forte mobilisation enregistrée en Turquie depuis la fronde qui a fait vaciller son régime en juin dernier, M. Erdogan a mis en cause l'opposition, les médias et le monde des affaires. "Ils essaient de réussir en provoquant et en terrorisant la rue", a-t-il lancé lors d'une réunion publique à Mersin (est).

Des dizaines de milliers de personnes, plus de 100.000 selon certains médias turcs, sont descendues mercredi dans les rues d'Istanbul aux cris de "Tayyip, assassin" lors des funérailles d'un jeune homme de 15 ans, Berkin Elvan, décédé après 269 jours de coma des suites de blessures causées en juin par une grande lacrymogène de la police.

Pour la deuxième soirée consécutive, de violents affrontements ont opposé en fin de journée la police à une partie des manifestants, non seulement à Istanbul mais aussi à Ankara, Izmir (ouest), Eskisehir (nord-ouest) et d'autres villes.
 Deux personnes sont mortes lors de cette journée de contestation. Un policier est mort d'une crise cardiaque après avoir inhalé des gaz lacrymogènes à Tunceli (est), et un homme de 22 ans, a été tué par balle à Istanbul lors d'une altercation entre jeunes dans des circonstances encore floues.

A nouveau défié dans la rue, M. Erdogan a renoué avec sa rhétorique provocatrice déjà utilisée contre les "pillards" et les "voleurs" en juin dernier.

"Vous êtes censés être des démocrates, des défenseurs des libertés", a-t-il lancé jeudi à l'adresse des manifestants, qu'il a accusé d'avoir détruit une permanence de son Parti de la justice et du développement (AKP) à Istanbul.

"Ce sont des charlatans, ils ne sont pas honnêtes, ils n'ont rien à voir avec la démocratie (...) ils ne croient pas aux urnes", a poursuivi M. Erdogan lors de l'inauguration d'une ligne de métro à Ankara, "mais je suis sûr que nos frères à Ankara et en Turquie donneront la réponse nécessaire le 30 mars".

- Intransigeance -

Malgré les graves accusations de corruption qui pèsent sur lui, le chef du gouvernement reste sûr de sa force électorale. Sa cote de popularité a chuté, selon la plupart des sondages, mais l'AKP, qui a remporté tous les scrutins depuis 2002, devrait encore arriver en tête des municipales de la fin du mois.

"Un gouvernement ne peut être changé que dans les urnes", répète-t-il.

Tout au long de ses réunions électorales, M. Erdogan agite devant ses partisans le spectre du complot ourdi par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, qu'il accuse d'avoir fabriqué les accusations de corruption pour provoquer sa chute.

Cette rhétorique quotidienne et son intransigeance vis-à-vis de ses contradicteurs sont jugées dangereuses. Nombre d'observateurs ont relevé qu'il s'était gardé de tout geste de compassion après la mort du jeune Berkin Elvan.

"Tout
le monde s'attendait à ce qu'il exprime un geste de sympathie et présente ses condoléances, mais il ne l'a pas fait. Ca va au-delà de toute limite morale et éthique", a déclaré à l'AFP Fuat Keyman, de l'université Sabanci d'Istanbul. "Il a une fois de plus fait savoir qu'il ne souhaite pas être le leader de toute la nation", a-t-il regretté.

Le journaliste réputé Hakan Celik a même évoqué le risque d'une "yougoslavisation rampante" en Turquie si le Premier ministre ne faisait pas de geste d'apaisement.

Après les manifestations et les affrontements de la soirée, seuls quelques rassemblements symboliques, principalement de lycéens ou d'étudiants, ont été signalés jeudi en Turquie.

Mais le ministre de l'Intérieur Efgan Ala a d'ores et déjà prévenu sur son compte Twitter que la police agirait avec la plus extrême sévérité contre "tout fauteur de trouble".
(AFP, 13 mars 2014)

Women’s participation in politics ‘still low’ in Turkey

Turkey ranked 68th out of 187 countries in gender disparities, according to the United Nations Development Program (UNDP) 2012 Gender Inequality Index Rank. Women’s participation in the workforce, politics, and education are some of the key areas that Turkey needs to improve in order to decrease gender inequality.

Only 14 percent of Turkish Parliament members are women, or 79 MPs out of 548. Turkey therefore ranks 92nd out of 188 countries according to the Inter-Parliamentary Union’s (IPU) latest data on Women in National Parliaments. With Turkey just three weeks ahead of the local elections, the U.N. particularly stressed that Turkish women’s participation in local politics was quite low.

Only 0.9 percent of mayors, 4.21 percent of members of the Municipal Council and 3.25 percent of members of City Council are women, according to the results of the 2009 local elections.

Female employment rates are also low in Turkey. In 2013, only one woman in four was employed, a 26.6 percent female employment rate. Meanwhile, those women who are employed face discrimination through low wages and unsecured, low-status and vulnerable jobs, compared to their male colleagues, U.N. Turkey stated. As of November 2013, only 30.4 percent of Turkish women are in the labor force, well below the global average of 50.3 percent, as well as the Developed Economies’ and EU’s average rate of 52.9 percent. Some 71.1 percent of Turkish men are in the labor force.

Two out of five women victims of violence

Meanwhile, violence against women continues to be a serious problem. Two out of five women in Turkey are victims of violence during their lifetime, according to the U.N.’s Turkey report. One out of the three brides is younger than 18-years-old. This year’s March 8 International Women’s Day has been declared by the U.N. with the slogan: “Equality for women is progress for all.”

The U.N. called on the international community to “facilitate women’s increased participation in decision-making processes, end violence against women and eliminate the prevalence of negative gender stereotypes” in order to globally and locally achieve gender equality.

“It is known that it is not just a gender gap that is blocking progress; it is also a gap between laws and implementation. In this respect, it is not enough to adopt laws and policies; they have to be effectively implemented,” said the U.N.

With regard to Turkey, the U.N. said “political will and leadership is critical for generating sustained action for gender equality.” It also emphasized that Turkey had the necessary elements needed to eliminate gender inequality - a determined government, a strong private sector, effective NGOs and a vibrant media and vowed to continue to cooperate with all parties for gender equality in the country.
(hurriyetdailynews.com, March 8, 2014)

Erdogan quittera-t-il la politique s'il échoue aux municipales

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, sûr de lui malgré les accusations de corruption qui le visent, a promis mercredi de quitter la politique si son parti ne gagnait pas les élections municipales du 30 mars, qui auront valeur de test pour son régime.

"Si mon parti ne remporte pas la première place au scrutin municipal, je suis prêt à renoncer à la politique", a-t-il déclaré à Ankara devant la presse turque.

En pleine campagne électorale, M. Erdogan a assuré que la popularité de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, n'avait pas souffert du scandale politico-financier qui le vise.

"Les foules qui viennent à nos réunions politiques à travers le pays prouvent le contraire. Rien n'a changé dans l'enthousiasme et la ferveur du peuple à notre égard", a-t-il insisté.

Depuis plus de onze ans qu'il tient les rênes du pays, l'AKP a remporté toutes les élections et tous les sondages le donnent encore largement gagnant du scrutin municipal (entre 36 et 42% des voix), devant les deux principaux partis de l'opposition.

Mais les dernières enquêtes d'opinion ont montré que la cote de popularité du chef du gouvernement et les intentions de vote en faveur de l'AKP, en baisse depuis la répression de la fronde antigouvernementale de juin 2013, avaient encore reculé à la faveur de la crise provoquée par le scandale politico-financier en cours.

L'AKP avait obtenu un score national de 39% des voix lors des municipales de 2009, mais près de 50% lors des dernières législatives de 2011.

L'institut Sonar a même donné mercredi le maire sortant AKP d'Ankara Melih Gökçek perdant face à son rival du Parti républicain du peuple (CHP), Mansur Yavas.

Evoquant son avenir personnel, M. Erdogan a
laissé entendre mercredi qu'il pourrait modifier les statuts de son parti pour briguer un quatrième mandat à la tête du gouvernement aux législatives de 2015.

"Je n'en ai pas l'intention mais, si ma formation le souhaite, je convoquerai un congrès", a-t-il dit, cité par la chaîne CNN-Türk.

- Ecoutes -

L'AKP interdit pour l'heure à ses élus d'effectuer plus de trois mandats, une disposition qui a alimenté les spéculations sur une candidature de M. Erdogan à la présidentielle prévue en août, qui se disputera pour la première fois au suffrage universel direct.

L'opposition a dénoncé la sortie du Premier ministre. "C'est une nouvelle manifestation de défiance", a déploré un des vice-présidents du Parti pour un mouvement nationaliste (MHP), Mehmet Sandir. "C'est comme s'il prenait en otage la volonté du peuple, qu'il la méprisait", a-t-il ajouté.

Depuis l'inculpation en décembre de dizaines de proches du régime, patrons, élus ou hauts fonctionnaires, soupçonnés de corruption, l'opposition dénonce la "corruption" du régime et exige la démission de M. Erdogan.

Le chef du gouvernement accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d'être à l'origine de ces accusations et de comploter pour renverser son équipe.

L'étau s'est encore resserré sur M. Erdogan avec la publication sur internet, depuis la semaine dernière, de conversations téléphoniques le mettant directement en cause.

S'il a parlé de "montage immoral" pour certaines d'entre elles, le Premier ministre, bravache, en a confirmé d'autres mercredi, comme celles dans lesquelles il demande à son ministre de la Justice d'accélérer un procès ouvert contre le dirigeant du groupe Dogan, réputé proche de l'opposition.

"Je me devais de lui dire de suivre ce dossier de près", a-t-il dit mercredi.

Le Premier ministre s'est une nouvelle fois indigné que ses conversations téléphoniques aient été écoutées, y compris celles à ses homologues. "Nos appels téléphoniques à des Premiers ministres, à des présidents sont écoutés", a-t-il dit.

Dans des déclarations rapportées mercredi par la presse turque, M. Erdogan a enfin suggéré qu'il opérerait un "nettoyage" des services de l'Etat pour en écarter les partisans du mouvement Gülen après les élections locales.

"Nous allons agir avec plusieurs mesures, après les élections du 30 mars", a-t-il promis.
(AFP, 5 mars 2014)

Le président Gül demande une enquête sur la corruption et les écoutes

Le président turc Abdullah Gül a ordonné mardi une enquête administrative sur les "capacités de lutte anticorruption" du pays et sur les écoutes téléphoniques, en plein scandale politico-financier visant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

La commission d'audit de l'Etat (DDK), une instance qui rend compte directement au seul chef de l'Etat, sera chargée de ces investigations, a précisé la présidence dans un communiqué publié sur son site internet.

M. Gül a notamment demandé au DDK de se pencher sur le secteur du bâtiment et des travaux publics, au coeur des accusations de corruption qui visent depuis la mi-décembre des dizaines de proches du gouvernement islamo-conservateur.

Il a également souhaité que son audit s'intéresse aux procédures d'écoutes téléphoniques pour "évaluer leur conformité au droit".

Depuis le début de la semaine dernière, des enregistrements de conversations téléphoniques mettant directement en cause M. Erdogan et son fils Bilal dans les affaires de corruption sont publiées sur des sites internet.

Dans ces échanges dont l'authenticité n'a pas été définitivement établie, le Premier ministre demande notamment à son fils de dissimuler de fortes sommes d'argent ou évoque une commission jugée insuffisante versée par un groupe industriel.

Ces conversations ont provoqué la colère de l'opposition, qui a exigé la démission du chef du gouvernement, et plusieurs manifestations dans les grandes villes du pays pour dénoncer la "corruption généralisée" du régime islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002.

Depuis deux mois et demi, M. Erdogan est empêtré dans un scandale sans précédent qui fragilise sa position à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle prévue en août, pour la première fois au suffrage universel direct.

Le Premier ministre accuse ses ex-alliés de la puissante confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d'être à l'origine des enquêtes qui visent ses proches pour le déstabiliser et provoquer sa chute.
(AFP, 4 mars 2014)

Le dossier de quatre ex-ministres soupçonnés de corruption au Parlement

Le procureur d'Istanbul a transmis les dossiers de quatre anciens ministres soupçonnés dans les dossiers de corruption qui éclaboussent le gouvernement au Parlement en vue de l'éventuelle levée de leur immunité, ont rapporté mardi les médias turcs.

Trois de ces ex-ministres, ceux de l'Intérieur Muammer Güler, de l'Economie Zafer Caglayan et de l'Environnement Erdogan Bayrakter, ont été contraints de démissionner en décembre, quelques jours après l'inculpation de leurs fils dans une vaste enquête de corruption visant des dizaines de proches du régime.

Le dernier d'entre eux, celui des Affaires européennes Egemen Bagis, avait été remercié à la faveur d'un vaste remaniement précipité par la démission de ses trois collègues.

Ces quatre personnalités sont soupçonnées d'avoir perçu des pots-de-vin dans le cadre d'un trafic d'or avec l'Iran sous embargo et de marchés publics immobiliers.

Les fils de MM. Güler et Caglayan ont été remis en liberté vendredi dernier au terme de deux mois de détention préventive en même temps que tous les autres suspects incarcérés de cette affaire, après le changement du procureur en charge du dossier.

L'opposition a dénoncé mardi l'envoi tardif du dossier des quatre anciens membres du gouvernement, alors que le Parlement a suspendu ce weekend ses travaux à la veille des élections municipales du 30 mars prochain.

"Quand ces dossiers vont-ils arriver au Parlement ? " a ironisé mardi le député du Parti républicain du peuple (CHP) Deniz Baykal devant la presse, relevant qu'ils avaient déjà fait un aller et retour entre le bureau du procureur et le ministère de la Justice.

"Même si on les avaient expédiés sur le dos de tortues, cela ferait longtemps qu'ils seraient déjà arrivés au Parlement", a raillé M. Baykal.

Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002,
est empêtré dans un scandale politico-financier sans précédent qu'il attribue à un "complot" ourdi par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen pour le faire tomber.
(AFP, 4 mars 2014)

Parliament adopts 'democracy package,' goes to recess

Parliament finalized a heavy-scheduled plenary on Saturday before going to recess ahead of the local polls, adopting a “democratization package” that introduces the right to political campaigning in languages other than Turkish.

Having recently geared up legislative measures against what it calls the “parallel state” that is accused of plotting against it through corruption claims, the government seems to have ended its legislative campaign with the adoption of “democratization package” on Saturday. The bill was first submitted to Parliament early December.

Parliament has gone to recess until March 26 due to the looming local elections on March 30. 

The democratization package that was first announced by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Sept. 30, 2013 was seen as an attempt to recover the tarnished image of the government due to the Gezi Park protests. Here are some of the most important aspects of the adopted bill:

- Political parties and candidates will be able to use any language or dialect in all forms of campaigning, thus legalizing material in Kurdish. Bans on Kurdish names for settlement places are also being lifted.

- Political parties will be able to implement a co-leadership system, on the condition of having such a system in their party statute and having no more than two co-leaders.

- Political parties that receive more than 3 percent of the total number of valid votes cast in a general parliamentary election will receive treasury funds. The fund will be no less than 1 million Turkish Liras. This arrangement will enable the Peace and Democracy Party (BDP) to receive a treasury fund.

- Preventing the announcement of religious beliefs, opinions and convictions either by force or by other illegal acts will be sentenced with jail terms of from one to three years. The same sentences will be applied to those who intervene in a person’s choices about lifestyle based on his belief, opinion or convictions.

- The punishments for the hate and discrimination of different languages, religions, races, nationalities, political understandings and sects will be increased to between one and three years in prison. Religious lifestyles will be protected through constitutional amendments that increase the punishments for those who abuse the rights of people for praying and participating in religious ceremonies.
(hurriyetdailynews.com, March 2, 2014)

Erdogan en fâcheuse posture à la veille des municipales

A un mois d'un scrutin local crucial, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan semble plus fragile que jamais, désormais directement mis en cause dans un scandale de corruption qui menace son règne sans partage sur le pays depuis douze ans.

Malmené depuis la mi-décembre par l'inculpation de dizaines de proches soupçonnés de malversations, l'homme fort de Turquie pensait avoir repris la main à grands coups de purges de policiers et de magistrats et en imposant, au mépris des critiques, des lois renforçant son emprise sur l'appareil judiciaire ou internet.

Mais la diffusion sur le web d'une série d'écoutes téléphoniques compromettantes est venue lui porter un nouveau coup, peut-être fatal.

"Même si un doute subsiste sur leur authenticité, ces enregistrements ont changé la donne en impliquant personnellement le Premier ministre", note Sinan Ulgen, du Centre d'études sur l'économie et la politique étrangère (EDAM) d'Istanbul, "cela aura forcément un impact sur sa popularité".

Depuis lundi soir, le pays se passionne pour ces conversations présumées entre le Premier ministre et son fils Bilal, diffusées au rythme d'un feuilleton quotidien.

Dans la première, la plus spectaculaire, M. Erdogan lui ordonne de se débarrasser rapidement de dizaines de millions de dollars, deux heures après le coup de filet policier qui a lancé l'affaire: "tu fais sortir tout ce que tu as chez toi". "Nous avons encore 30 millions d'euros que nous n'avons pas pu dissoudre", lui répond Bilal.

Sa diffusion a fait l'effet d'une bombe. L'opposition, qui n'en demandait pas tant, a exigé la démission immédiate du chef du gouvernement, requalifié en "Premier voleur". Et la rue s'est remise à gronder pour dénoncer la "corruption généralisée" du régime.
 Son cabinet, puis M. Erdogan lui-même, ont immédiatement dénoncé un "montage immoral" et pointé du doigt, une nouvelle fois, la "conjuration" ourdie contre lui par les "traîtres" de la puissante confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, élevés au rang d'ennemi numéro 1 du pays.

Mais pour de nombreux observateurs, le mal est fait, et la rhétorique de plus en plus virulente du Premier ministre, jour après jour, n'y changera rien.

- Référendum -

"S'il ne peut pas donner d'explications convaincantes à toutes ces preuves, ce feuilleton va se transformer en une crise qu'il ne pourra plus contrôler", pronostique Kerem Oktem, du Centre d'études européennes de l'université britannique d'Oxford.

Ancun sondage n'a été publié depuis le début de cette "guerre des écoutes", mais tous ceux réalisés depuis le 17 décembre ont noté la chute de la popularité de M. Erdogan, déjà écornée par la répression de la fronde antigouvernementale de juin 2013, et le net fléchissement de son Parti de la justice et développement (AKP).

La dernière enquête Metropoll publiée il y a un mois situait à l'AKP 36,3% des intentions de vote en cas de législatives anticipées, bien loin des 50% obtenus en 2011.

Tous les regards sont donc tournés vers le scrutin municipal du 30 mars qui, dans ce contexte électrique, fera office de référendum. Avec, en point d'orgue, le sort de villes symboliques tenues par le régime comme Istanbul et Ankara et, surtout, le score national du parti au pouvoir.

"La faction conservatrice et nationaliste de l'AKP est très en colère contre le Premier ministre", remarque Mehmet Akif Okur, professeur à l'université Gazi d'Ankara, "si l'AKP réunit moins de 40% des voix, nous pourrions assister à des démissions massives qui pourraient menacer le parti et son chef".

Certains renvoient toutefois leur verdict sur l'avenir politique de M. Erdogan à la présidentielle d'août, à laquelle il pourrait se présenter, et à la situation économique.

"Il reste l'homme politique le plus populaire du pays", souligne M. Ulgen, "mais si la croissance continue à se retracter, cela pourrait le gêner dans sa course à la présidentielle car il a fait du progrès économique du pays sa principale réussite".

D'autres, comme l'universitaire Ahmet Insel, jugent déjà que "Tayyip" a déjà perdu la bataille. "Il est devenu la principale source d'instabilité de ce pays", juge le professeur de l'université Galatasaray d'Istanbul, "quel que soit le résultat du scrutin municipal, sa légitimité sera toujours remise en question".
(AFP, 1 mars 2014)

Nouvelle bagarre au Parlement, les députés en viennent aux mains

Les débats marathon qui se succèdent au Parlement turc sur une série de lois très controversées d'un gouvernement empêtré dans les affaires de corruption ont donné lieu jeudi soir à une nouvelle violente bagarre entre députés rivaux.

Après le texte sur le contrôle d'internet et la réforme judiciaire, c'est cette fois le projet de suppression d'écoles de soutien scolaire privées très courues en Turquie, les "dershane", qui a mis le feu aux poudres dans l'hémicycle.

Plusieurs députés de la majorité du Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de l'opposition en sont venus aux mains, a-t-on appris de source parlementaire.

Un élu du Parti républicain du peuple (CHP) a dû être hospitalisé après avoir reçu un coup de poing en pleine figure.

Des bagarres ont éclaté à plusieurs reprises au Parlement ces dernières semaines.
 La décision de M. Erdogan de supprimer les milliers de "boîtes à bac" est à l'origine de la guerre qui déchire la majorité islamo-conservatrice au pouvoir depuis 2002 en Turquie, entre le gouvernement AKP et le réseau du prédicateur musulman Fethullah Gülen, un des principaux propriétaires de "dershane".

Le Premier ministre accuse l'organisation Gülen d'avoir, en réaction à cette décision, usé de son influence dans la justice et la police pour manipuler les enquêtes anticorruption lancées contre des dizaines de ses proches pour le déstabiliser avant les élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août.

Pour reprendre la situation en main, le pouvoir a déclenché de vastes purges dans la police et la justice et fait voter une loi très controversée qui place la principale autorité judiciaire du pays, le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) sous la tutelle du ministre de la Justice.

Le CHP a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour faire annuler cette loi.

Dès la publication du texte au Journal officiel, le ministre de la Justice Bekir Bozdag a procédé à des nominations à plusieurs postes clé de cette instance.
(AFP, 28 février 2014)

Nouvelle bagarre au Parlement, les députés en viennent aux mains

Les débats marathon qui se succèdent au Parlement turc sur une série de lois très controversées d'un gouvernement empêtré dans les affaires de corruption ont donné lieu jeudi soir à une nouvelle violente bagarre entre députés rivaux.

Après le texte sur le contrôle d'internet et la réforme judiciaire, c'est cette fois le projet de suppression d'écoles de soutien scolaire privées très courues en Turquie, les "dershane", qui a mis le feu aux poudres dans l'hémicycle.

Plusieurs députés de la majorité du Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de l'opposition en sont venus aux mains, a-t-on appris de source parlementaire.

Un élu du Parti républicain du peuple (CHP) a dû être hospitalisé après avoir reçu un coup de poing en pleine figure.

Des bagarres ont éclaté à plusieurs reprises au Parlement ces dernières semaines.
 La décision de M. Erdogan de supprimer les milliers de "boîtes à bac" est à l'origine de la guerre qui déchire la majorité islamo-conservatrice au pouvoir depuis 2002 en Turquie, entre le gouvernement AKP et le réseau du prédicateur musulman Fethullah Gülen, un des principaux propriétaires de "dershane".

Le Premier ministre accuse l'organisation Gülen d'avoir, en réaction à cette décision, usé de son influence dans la justice et la police pour manipuler les enquêtes anticorruption lancées contre des dizaines de ses proches pour le déstabiliser avant les élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août.

Pour reprendre la situation en main, le pouvoir a déclenché de vastes purges dans la police et la justice et fait voter une loi très controversée qui place la principale autorité judiciaire du pays, le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) sous la tutelle du ministre de la Justice.

Le CHP a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour faire annuler cette loi.

Dès la publication du texte au Journal officiel, le ministre de la Justice Bekir Bozdag a procédé à des nominations à plusieurs postes clé de cette instance.
(AFP, 28 février 2014)

Forces armées/Armed Forces

Un haut responsable de la défense turque démis de ses fonctions

Le président turc Abdullah Gül a démis de ses fonctions le secrétaire d'Etat aux Industries de défense Murat Bayar, réputé favorable à l'achat par la Turquie de missiles sol-air à un groupe chinois controversé, ont rapporté vendredi les médias turcs.

Les raisons du départ de M. Bayar, qui dirigeait depuis dix ans dans ces fonctions les grands programmes d'armement turcs, n'ont pas été précisées.

Ankara a annoncé en septembre avoir retenu l'entreprise China Precision Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC) pour l'acquisition de missiles sol-air de longue portée Hongqi, un contrat estimé à 4 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros).

La Turquie a justifié son choix par des raisons de prix et de transferts de technologies.

La préférence accordée par les Turcs à cette entreprise, qui fait l'objet de sanctions américaines pour avoir livré des armes à l'Iran et à la Syrie en dépit d'un embargo, a irrité ses alliés de l'Otan, notamment les Etats-Unis.

La Turquie a alors autorisé les concurrents de CPMIEC --l'américain Raytheon, la russe Rosoboronexport et la franco-italienne Eurosam-- à préciser leurs offres.

L'annonce du remplacement de M. Bayar intervient au lendemain de la fuite retentissante sur internet du compte-rendu d'une réunion confidentielle de hauts responsables turcs évoquant une éventuelle intervention militaire en Syrie.
(AFP, 28 mars 2014)

La Turquie prête à riposter à toute menace venue de Syrie

La Turquie est prête à recourir à toutes les mesures nécessaires, pour répondre aux menaces à sa sécurité en provenance de Syrie, a assuré mercredi son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

Dans un entretien accordé à l'AFP dans sa région de Konya, le ministre n'a pas exclu d'éventuelles opérations militaires au delà de la frontière turque dans le pays voisin.

"La République turque est un Etat puissant qui n'hésite jamais à prendre toutes les mesures qu'il juge nécessaires pour protéger sa sécurité nationale", a-t-il déclaré.

"Je ne conseille à aucun mouvement syrien, ni au régime (de Damas) d'éprouver la détermination de la Turquie", a ajouté M. Davutoglu.

Ces déclarations interviennent alors qu'un chasseur de l'armée de l'air turque a abattu dimanche un avion militaire syrien accusé d'avoir violé son espace aérien.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le MiG syrien a été visé alors qu'il bombardait des secteurs dans la province de Lattaquié, dans le nord de la Syrie, où de violents combats opposent depuis plusieurs jours les rebelles syriens à l'armée fidèle au président Bachar al-Assad.

La Syrie a affirmé que son chasseur avait été attaqué alors qu'il se trouvait au-dessus de son territoire, dénonçant une "agression caractérisée".

Cet incident est le plus grave depuis que des avions de chasse turcs ont abattu, en 2013, un hélicoptère syrien là encore accusé d'avoir violé l'espace aérien turc.

La Turquie a modifié ses règles d'engagement après qu'un de ses avions de combat eut été abattu par les forces aériennes syriennes en juin 2012.

"Ces règles d'engagement ne sont pas un secret", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie turque. "Elles ne sont pas destinées à rester lettre morte (...) nous avons essayé de prévenir la tension et le conflit mais le régime syrien s'est aventuré à tester nos mesures de dissuasion", a-t-il ajouté.

- Réponse "immédiate" -

"La Turquie est prête à prendre toute mesure légitime, conformément au droit international, si sa sécurité est menacée, y compris dans la région où se trouve la tombe de Souleimane Shah", a insisté M. Davutoglu.

Les forces armées turques sont en mesure de "répondre immédiatement à toute violation" des frontières, a encore indiqué le ministre.

"Le régime syrien doit avant tout renoncer à sa position hostile et à ses méthodes barbares", a-til ajouté. "Quel régime peut s'arroger le droit de lancer des bombes, des missiles ou des armes chimiques sur son peuple?", a-t-il interrogé.

Ankara a annoncé mis mars avoir placé en alerte renforcée son dispositif militaire autour de ce site historique à 25 kilomètres à l'intérieur du territoire syrien, en raison de menaces du groupe jihadiste de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Le tombeau de Souleimane Shah, grand-père d'Osman Ier, fondateur de l'Empire ottoman, est considéré comme un territoire turc depuis la signature d'un traité entre la France, qui occupait alors ce territoire, et la Turquie en 1921.

La Turquie a pris fait et cause pour la rébellion syrienne face au régime du président Bachar al-Assad et accueille sur son territoire plus de 700.000 réfugiés syriens.

Le gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement accusé par ses partenaires occidentaux de fournir des armes aux rebelles syriens, notamment à certains de ses groupes les plus extrémistes, ce qu'il a toujours nié.

La Turquie a démenti mercredi avoir ouvert son territoire aux rebelles syriens combattant dans la région de Lattaquié.

Ces allégations sont "fausses et totalement infondées", a assuré dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères, précisant avoir ouvert sa frontière dans le secteur à 800 Syriens pour des raisons "humanitaires".
(AFP, 27 mars 2014)

La Turquie abat un avion syrien qui bombardait les rebelles

Damas a accusé dimanche Ankara "d'agression flagrante" après que la Turquie a abattu un avion militaire syrien qui bombardait des rebelles dans le nord-ouest du pays, où une bataille fait rage pour le contrôle d'un poste-frontière.

Il s'agit de l'incident le plus grave entre les deux pays depuis septembre 2013, quand des chasseurs turcs avaient abattu un hélicoptère syrien dans la même région.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a averti dimanche que la riposte de la Turquie serait musclée en cas de violation de son espace aérien par la Syrie.

"Notre réponse sera forte si vous violez notre espace aérien", a déclaré M. Erdogan à l'adresse du régime syrien, lors d'un meeting électoral, tout en félicitant l'armée turque pour avoir abattu un avion militaire syrien près de la frontière turco-syrienne.

"Je félicite le chef d'état-major des forces armées et les valeureux pilotes... Je félicite nos forces aériennes", a déclaré le chef du gouvernement.

L'armée turque a déclaré qu'elle avait lancé des avertissements à "quatre reprises" à deux avions de chasse MIG-23 syriens pour qu'ils rebroussent chemin, et qu'elle avait fait décoller ses F-16, lorsque l'un des appareils a refusé d'obtempérer.

"En dépit des avertissements, le deuxième avion syrien est entré dans l'espace aérien turc à 11H13 GMT, a parcouru environ un kilomètre, puis a pris la direction de l'ouest et a continué sur 1,5 kilomètre dans notre espace aérien", a indiqué l'armée sur son site web.

"L'un des avions de combat F-16 a tiré un missile sur l'avion syrien à 11H14 GMT, conformément aux règles d'engagement, et l'avion est tombé en territoire syrien dans la région de Kassab, à 1.200 mètres de la frontière", a-t-elle ajouté.

De son côté, le président turc, Abdullah Gül, a appelé le chef d'état-major, le général Necdet Ozel, pour le féliciter. "La Turquie a montré sa détermination à protéger sa frontière", a estimé M. Gul, cité par les médias locaux.

La Syrie a dénoncé dimanche une "agression flagrante" en accusant la Turquie d'avoir abattu l'un de ses avions militaires dans la région frontalière de Kassab, dans le nord-ouest du pays.

"Dans une agression flagrante qui met en évidence l'implication (du Premier ministre turc Recep Tayyip) Erdogan dans le soutien aux groupes terroristes, la défense antiaérienne turque a abattu un avion militaire syrien qui pourchassait les groupes terroristes à l'intérieur du territoire syrien à Kassab", a dénoncé une source militaire syrienne. Le pilote a pu s'éjecter, a-t-elle précisé.

Kassab est un point de passage à la frontière turco-syrienne théâtre d'âpres combats entre rebelles et forces gouvernementales syriennes depuis vendredi.

Le Premier ministre turc a félicité son armée pour avoir abattu l'avion, et menacé Damas d'une riposte "forte" en cas de violation de son espace aérien.

La Syrie a affirmé que l'avion avait été abattu en territoire syrien, mais Ankara a assuré qu'il l'avait été dans l'espace aérien turc.

L'armée turque a déclaré qu'elle avait lancé des avertissements à "quatre reprises" à deux avions de chasse MIG-23 syriens pour qu'ils rebroussent chemin, et qu'elle avait fait décoller ses F-16 lorsque l'un des appareils avait refusé d'obtempérer.

-'Agression militaire inédite'-

Avant cet incident, le ministère syrien des Affaires étrangères avait dénoncé dimanche "une agression militaire inédite et injustifiée du gouvernement turc contre la souveraineté du territoire syrien" à Kassab, demandant à Ankara de cesser "son soutien au terrorisme".

Selon une source de sécurité syrienne, les insurgés qui combattent à Kassab se sont infiltrés depuis la Turquie, pays qui a pris fait et cause pour la rébellion face au régime du président Bachar al-Assad.

Les combats pour le contrôle de Kassab se poursuivaient dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les combattants du Front al-Nosra et d'autres groupes ont investi le point de passage", a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, mais de violents affrontements faisaient toujours rage autour du poste frontière --l'un des 19 points de passage entre la Syrie et ses voisins-- et dans la ville de Kassab.
(AFP, 23 mars 2014)

Ergenekon suspects released amid chaos over legal authority between courts

Turkey has seen the release of prominent suspects in the Ergenekon coup plot case from a prison in Silivri. However, controversy has emerged over the legal authority for the releases as the court overseeing the Ergenekon case rejects the release decisions.

The Istanbul 21th High Criminal Court ordered the release of three prominent Ergenekon suspects, journalist Tuncay Özkan, alleged gang leader Sedat Peker, retired Col. Levent Göktaş.

Hours later, retired Col. Dursun Çiçek, lawyer Kemal Kerinçsiz, and former special operations officer İbrahim Şahin were also released by a separate court.

Istanbul 8th High Criminal Court released Prof. Yalçın Küçük. Küçük was also acquitted from the OdaTV case late 2013 but was still in prison.

Other suspects released were retired generals Hasan Iğsız and Şener Eruygur, retired rear admiral Alaaddin Sevim, retired captain Muzaffer Tekin, Lt. Mehmet Ali Çelebi, former Workers' Party (İP) leader Doğu Perinçek, journalists Merdan Yanardağ and Hikmet Çiçek.

The court also ordered the release of Alparslan Aslan, identified during the Ergenekon trial as the assailant in the Turkish Council of State attack in 2006 that killed a judge. Gökhan Bilgin, son of Judge Mustafa Yücel Özbilgin killed in the attack eight years ago, reacted to the releases. “If they are giving him [Arslan] his freedom, then they should give me my father. I want my father back,” Bilgin said in his first reaction to the release.

Çiçek, whose conviction in the Balyoz (Sledgehammer) trial was upheld after an appeal, will not be freed, while Aslan's and Peker’s releases from prison are uncertain as they are also serving previous sentences.

‘What is my crime?’

In his first remarks after being freed, Özkan, one of the most high-profile figures of the case, slammed the court that dealt with the case. “I’m asking, what is my crime? Because the prosecutor said during the trial that I was the one who knew the best what my crime is,” he said.

Earlier, the Istanbul 13th High Criminal Court, a former specially authorized court, ruled that the continued detention of some Ergenekon suspects, including Veli Küçük, Yalçın Küçük and Doğu Perinçek, while the appeal process was continuing was in line with Turkish legislation.

The specially authorized courts were recently abolished by a new law approved by the Parliament. Main opposition Republican People’s Party leader Kemal Kılıçdaroğlu expressed his satisfaction after Özkan’s release, adding that he expected all convicted in the case the be released as well. The releases were made possible with the change in the country’s anti-terrorism laws, which reduced the maximum pre-trial detention period from 10 years to five years. The lawyers applied to the Istanbul 21th High Criminal Court for the releases, instead of the Istanbul 13th High Criminal Court, after Parliament recently abolished the special authorized courts.

Court rejects releases

The Istanbul 13th High Criminal Court, which handled the Ergenekon trial, rejected this decision, saying Parliament did not have the authority to abolish the special courts and adding that an application to the Constitutional Court had been filed for the annulation of the legal arrangement. It also claimed, as the court that dealt with the case, that it still maintained authority on deciding about the detentions of the convicts. Meanwhile, the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK) slammed the Istanbul 13th Criminal Court for “extorting authority.”

“I don’t think a court that has been abolished has the authority to make a ruling. The court can from now on decide if it wants to transfer the files at hand, it can prepare the detailed reasoning of a verdict given, but it cannot rule any longer,” chairman of the first chamber of the HSYK, İbrahim Okur, told Anadolu Agency.

Okur also said the Constitutional Court would likely rule on non-jurisdiction, as the law on special courts does not affect any ongoing trial dealt with by the Istanbul 13th Criminal Court. He also stressed that Article 142 of the Constitution gave the necessary authority to Parliament to legislate regarding the establishment of courts.

Justice Minister Bekir Bozdağ said “there are releases after the convictions.” “The maximum period of detention is calculated as the period between the date of arrest and date of conviction. The Constitutional Court has such decisions. I don’t know if the court has rejected [releases] on this ground. We have to see the justification for the rejection,” Bozdağ said.

Main opposition Republican People’s Party leader Kemal Kılıçdaroğlu expressed his satisfaction after Özkan’s release, adding that he expected all suspects in the case be released as well.

The development comes days after former Chief of General Staff retired Gen. İlker Başbuğ was released upon a ruling from the Constitutional Court that his imprisonment was a “rights violation,” on the grounds that the detailed reasoning regarding his conviction was not issued until seven months after the verdict.

Başbuğ, convicted to life imprisonment, said after the release that he expected all officers convicted in the case to be released on the same grounds. “My release is just a start … If [other convicts are not released] it will not have any significance whatsoever,” he said.

The Istanbul High Criminal Court in Silivri, which reviewed the recent release demands, is the court that dealt with the Ergenekon trial and was in charge of issuing the detailed reasoning.

The Constitutional Court said in its ruling on an individual application from Başbuğ that, due to the delay in the release of the reasoning, his conviction could not be taken to the Supreme Court of Appeals.
(hurriyetdailynews.com, March 10, 2014)

L'ex-chef de l'armée Basbug remis en liberté

La justice a libéré vendredi l'ancien chef d'état-major de l'armée turque condamné en 2013 à la prison à vie pour une tentative de coup d'Etat, premier signe concret d'une trêve entre l'institution militaire et le régime islamo-conservateur au pouvoir.

Au lendemain d'un arrêt de la Cour constitutionnelle turque estimant que ses droits avaient été bafoués, un tribunal d'Istanbul a ordonné la remise en liberté immédiate sous contrôle judiciaire de l'ex-général Ilker Basbug, détenu depuis vingt-six mois dans un pénitencier de la lointaine banlieue d'Istanbul.

Dès sa sortie de la prison de Silivri en soirée, l'ancien patron de l'armée turque a clamé une nouvelle fois son innocence.

"Nos mains sont propres. Nous n'avons qu'une seule exigence: la justice", a déclaré l'officier, âgé de 71 ans, à la presse.

"Le peuple turc a très vite compris que nous n'avions aucun intérêt à tenter un coup d'Etat, et qu'il est inacceptable d'accuser un général de faire partie d'une organisation terroriste", a-t-il ajouté, très ému.

Lors de deux procès retentissants en 2012 et 2013, la justice turque avait infligé de très lourdes peines de réclusion à plusieurs centaines d'officiers, dont le général Basbug et de nombreux officiers de très haut rang, reconnus coupables de "complot" contre le gouvernement actuellement au pouvoir .

Les militaires condamnés ont toujours dénoncé ces jugements, faisant valoir que les preuves utilisées par les tribunaux avaient été manipulées.

La remise en liberté, symbolique, de leur ancien patron intervient alors que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, empêtré dans un scandale de corruption sans précédent, a récemment opéré un revirement politique spectaculaire envers l'armée.

Depuis l'arrivée au pouvoir de son Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, M. Erdogan n'a eu de cesse que de faire rentrer dans le rang l'institution militaire, qui s'était imposée jusque-là comme la gardienne des institutions laïques de la Turquie en multipliant les interventions dans la vie politique.

Depuis 1960, l'armée a ainsi procédé à trois coups d'Etat et poussé le premier gouvernement islamiste du pays à démissionner en 1997.

A grands coups de purges et de procès pour des tentatives de coups d'Etat plus ou moins avérées, M. Erdogan est parvenu au fil des ans à faire rentrer dans ses casernes une armée qu'il a toujours considérée comme hostile.

 - Jurisprudence -

Mais à la faveur des accusations de corruption lancées contre ses proches depuis la mi-décembre, le Premier ministre a opéré un rapprochement avec les militaires.

M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d'être à l'origine des enquêtes dirigées contre des dizaines de ses proches et de vouloir précipiter sa chute à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle du 10 août prochains.

En réaction à ces accusations de corruption, il a engagé des purges massives visant des milliers de policiers et de magistrats soupçonnés d'être proches de l'organisation guléniste.

Quelques jours après le début du scandale de corruption, un proche conseiller de M. Erdogan avait suggéré que les magistrats "gulénistes" étaient précisément à l'origine des procédures lancées contre les militaires. Le Premier ministre s'était ensuite lui-même déclaré publiquement favorable à un nouveau procès des officiers.

Ravi de l'aubaine, l'état-major de l'armée turque avait dans la foulée déposé fin décembre deux requêtes en révision des procès dans les deux affaires connues sous les noms de "Marteau-pilon" et "Ergenekon".

"Si la Turquie veut devenir un Etat de droit, il va falloir identifier ceux qui ont planifié et mis en oeuvre ce projet de créer une organisation terroriste virtuelle", a lancé, sans citer de nom, M. Basbug.

Le Parlement turc a récemment voté, à l'initiative du gouvernement, une loi supprimant les tribunaux d'exception. En cas de nouveau procès, les militaires seraient donc rejugés devant une cour classique.

De nombreux autres officiers condamnés devraient bénéficier de cette jurisprudence et être, ainsi, rejugés prochainement en appel.

"J'espère que cette décision va créer un précédent et que d'autres victimes (...) vont être immédiatement libérées", a souhaité vendredi l'avocat de l'ex-général Basbug, Ilkay Sezer.

"Je vais continuer mon combat jusqu'à la libération de mon dernier camarade encore derrière les barreaux", a promis son client.
(AFP, 7 mars 2014)

Affaires religieuses / Religious Affairs

La Turquie, nouveau sponsor du terrorisme islamiste
 
La Turquie devient une base arrière pour les rebelles au régime syrien, d’où les combattants islamistes radicaux organisent leurs attaques. Le tout dans l’apparente indifférence de la communauté internationale.
 
Les derniers événements d’Ukraine ont provisoirement relâché l’attention de la communauté internationale sur les développements en cours de la crise syrienne, et en particulier sur les combats se déroulant actuellement à la frontière turque. C’est tout juste si une dépêche de presse a relaté que l’armée turque a abattu un chasseur syrien qui y bombardait des rebelles.
 
L’implication croissante de la Turquie dans ce conflit devrait pourtant constituer un motif supplémentaire de préoccupation. Car si l’objectif conjoncturel d’Ankara d’abattre le régime de Bachar El-Assad est éventuellement conforme aux souhaits des Occidentaux, les méthodes employées devraient susciter la plus grande inquiétude. La Turquie est en effet en passe de devenir l’un des principaux « hubs » régionaux du terrorisme international, loin devant d’autres Etats qui ont pu trainer cette réputation.
 
Le dernier exemple des pratiques turques en la matière a débuté ce 21 mars. Au petit matin, des islamistes radicaux ont pénétré en territoire syrien à partir de trois bases situées en Turquie pour y attaquer le canton de Kessab. A cet effet, les combattants islamistes identifiés comme appartenant à Jabhat Al-Nosra, récemment rebaptisé Al-Qaïda au Levant, sont nécessairement passés entre les casernements de l’armée turque. Les combats sont encore en cours mais on rapporte de sources sûres que les blessés islamistes ont été rapatriés en Turquie où des soins leur sont prodigués. C’est dans ce contexte qu’est survenu l’épisode de l’avion abattu.
 
Kessab n’est pas n’importe quel village de Syrie. C’était en vérité la dernière bourgade de l’Arménie ottomane : par une bizarrerie administrative, Kessab fut le seul village rattaché à la Syrie lorsque la France a honteusement abandonné le Sandjak d’Alexandrette aux kémalistes en 1938. C’était, parce que la quasi-totalité de ses habitants – des Arméniens de Syrie donc – ont fui ou ont été évacués sur Lattaquié. En favorisant l’attaque de Kessab, par ailleurs sans intérêt stratégique, on voit donc comment la Turquie profite de la conjoncture chaotique pour effacer aujourd’hui les traces vivantes du génocide de 1915 que sont ces populations descendant des rescapés. Au demeurant le nom même de l’opération militaire– al Anfal, « le butin » – en dit long sur l’état d’esprit qui prévaut parmi les assaillants et constitue un rappel de sinistre mémoire pour leurs proies.
 
Plus généralement, l’AKP en général et le Premier ministre Erdogan en particulier ont fait montre ces dernière années d’une singulière mansuétude envers le terrorisme international. Dans un rapport de février 2014 de la Foundation for Defense of Democracies, Jonathan Schanzer, expert du Trésor américain en matière de financement du terrorisme, pointe les liens accablant entre Erdogan et Yasin al-Qadi, un saoudien proche de Ben Laden qui semble bénéficier de privilèges diplomatiques en Turquie. Ce rapport pointe également le fait que de nombreux autres terroristes bénéficient de villégiatures dans ce pays, à l’instar de Saleh al-Aruri, le financier du Hamas qui y commanditerait des opérations contre Israël. Enfin, M. Schanzer indique qu’en février dernier, la Turquie est passé à deux doigts d’être inscrite sur la liste du Financial Action Task Force (FATF), une structure internationale destinés à lutter contre les circuits financiers du terrorisme. La liste du FAFT comprend aujourd’hui l’Iran et la Corée du Nord.

L’ensemble de ces agissements devraient conduire la communauté internationale à condamner le régime d’Ankara et à prendre de sérieuses mesures d’endiguement et de rétorsion à son endroit. Le fait que cela n’advienne jamais ôte toute crédibilité aux appels au droit international que ladite communauté peut par ailleurs opportunément lancer.
 
Source :  http://www.atlantico.fr/decryptage/turquie-nouveau-sponsor-terrorisme-international-laurent-leylekian-francis-balanche-1025947.html#7juCpGAhF8kv2Fmg.99

Le gouvernement lance la chasse aux sorcières contre Gülen

Les autorités turques ont lancé vendredi la chasse aux auteurs de la fuite retentissante sur internet du compte-rendu d'une réunion sensible sur la Syrie, dénoncée comme un nouveau coup de la confrérie de Fethullah Gülen à la veille des élections municipales.

Après une série de conversations téléphoniques visant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, la publication jeudi sur YouTube d'un enregistrement pirate impliquant des hauts responsables de la sécurité du pays a provoqué stupeur et colère à Ankara.

M. Erdogan contraint vendredi au silence par une extinction de voix, c'est le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, piégé par la fuite, et le chef de l'Etat Abdullah Gül qui ont sonné la charge contre cette atteinte à la "sécurité nationale".

"Une telle cyberattaque pendant une réunion où sont discutées des opérations militaires n'est rien d'autre qu'une attaque militaire", s'est indigné M. Davutoglu à la télévision, "tout sera inspecté et tout le monde interrogé".

Le ministère des Affaires étrangères a été passé au peigne fin à la recherche d'éventuels micros espions.

"C'est un acte d'espionnage qui menace la sécurité de l'Etat. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour identifier ceux qui sont à l'origine de cet acte", a renchéri M. Gül.

Ce nouveau rebondissement a encore tendu un peu plus le climat politique en Turquie, à deux jours d'élections municipales cruciales pour M. Erdogan, de plus en plus contesté pour sa dérive autoritaire après douze ans de règne à la tête du pays.

La bande son diffusée jeudi met en scène M. Davutoglu, son numéro 2 Feridun Sinirlioglu, le chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan et un général de haut rang lors d'une réunion qui, selon la presse turque, s'est déroulée le 13 mars au ministère des Affaires étrangères à Ankara.

Ils y évoquent à bâtons rompus le scénario d'une opération secrète susceptible de justifier une riposte militaire turque en Syrie.

Sur cet enregistrement, la voix attribuée à M. Fidan propose d'envoyer "quatre hommes (en Syrie) pour lancer huit missiles dans un terrain vague" en Turquie. "Ce n'est pas un problème, une justification peut être fabriquée", ajoute le chef du MIT.

- Gülen dans le collimateur -

Le gouvernement turc a confirmé l'existence de la réunion mais assuré dès jeudi que son compte-rendu avait été "manipulé".

Dans la foulée, il a ordonné jeudi le blocage de YouTube, une semaine après avoir ordonné celui de Twitter, pour tenter d'enrayer la diffusion de l'enregistrement.

Comme M. Erdogan, M. Davutoglu a accusé l'influente confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis, d'être à l'origine de la nouvelle fuite.

"Nous prendrons des mesures contre ceux qui veulent plonger la Turquie dans le chaos à des fins politiques", a promis le ministre, "à quelques jours des élections, tout le monde comprend bien qui est derrière tout ça".

Depuis des mois, M. Erdogan a fait du mouvement de M. Gülen, très influent dans la police et la justice turques, son ennemi numéro 1. Il l'accuse d'avoir constitué un "Etat parallèle" et d'être à l'origine des graves accusations de corruption qui le visent.

Vendredi, les autorités turques ont annulé un passeport de service qui avait été accordé à M. Gülen, 73 ans, qui vit depuis 1999 aux Etats-Unis.

M. Davutoglu a justifié vendredi la décision de bloquer entièrement l'accès à YouTube par le refus de la plateforme de "fermer un compte". "Il ne s'agit pas là de liberté d'opinion mais d'une menace à notre sécurité", a-t-il plaidé.

YouTube restait toutefois largement accessible vendredi en Turquie.

Comme celle frappant Twitter, cette nouvelle interdiction a suscité de multiples critiques. Après Bruxelles et Washington, l'ONU a déploré une interdiction qui "limite indûment le droit fondamental" à la liberté d'opinion et d'expression.

Le barreau d'Ankara a saisi vendredi la justice pour mettre un terme à l'interdiction de YouTube en Turquie. Avec d'autres, cette association a obtenu mercredi un jugement levant celle frappant Twitter, qui n'a toutefois toujours pas été appliquée.
(AFP, 28 mars 2014)

Deux Albanais et un Kosovar arrêtés pour le meurtre

Deux Albanais et un Kosovar ont été arrêtés pour l'attaque qui a coûté la vie jeudi à trois membres des forces de sécurité turques dans le sud de la Turquie, frontalier avec la Syrie, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur Efgan Ala.

"Les suspects capturés sont deux ressortissants d'Albanie et un troisième du Kosovo", a dit M. Ala, cité par l'agence officielle Anatolie.

Le ministre n'a pas commenté les informations de presse selon lesquelles ces trois individus seraient affiliés à des groupes rebelles jihadistes opérant en Syrie.

La fusillade s'est produite aux abords de la ville d'Ulukisla, lorsque des assaillants armés de fusils d'assaut ont ouvert le feu sur des membres des forces de sécurité qui effectuaient un contrôle sur une autoroute.

Deux des assaillants ont été rapidement capturés, le troisième plus tard.

Selon l'agence de presse Dogan, les trois hommes, des jeunes âgés de 18 à 23 ans, sont entrés de Syrie sur le territoire turc par la province de Hatay avant de prendre la direction d'Istanbul à bord d'un taxi.

A Tirana, le ministère albanais de l'Intérieur a affirmé dans un communiqué qu'"aucune des personnes arrêtées (en Turquie) (...) n'est Albanais d'Albanie".

Le vice-Premier ministre Besir Atalay avait fait un lien jeudi entre l'incident et le conflit en Syrie, sans livrer plus de détails.

"Il existe un lien avec la Syrie, selon les informations que j'ai obtenues", avait-il déclaré devant la presse, "il est très grave que nos soldats et nos policiers aient été tués dans cette période préélectorale".

Depuis trois ans que la guerre civile fait rage entre la rébellion et les troupes du président Bachar al-Assad, des incidents armés impliquant des groupes de contrebandiers turcs et syriens sont régulièrement signalés le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie.
(AFP, 21 mars 2014)

For Gül Islamophobia exists only in Europe, not in Turkey

During Turkish President Abdullah Gül's visit to Denmark on Tuesday, Schmidt and Gül held a joint press conference in which the two answered questions on bilateral relations.

A member of the press asked Gül, “The hate speech directed by Turkish prime minister against the Hizmet movement, such as using words like “organization, gang, agent, virus”, are not even used by Islamophobic circles in Europe. Wouldn't such speeches harm Turkey's fight against Islamophobia in Europe?”

While listening to journalist's question to President Gül, PM Schmidt was seen shocked and looked Turkish president for him to give a reply.

However, President Gül avoided the question with a short answer. “One of these [conditions] is about hatred towards foreigners in countries which have Muslim minorities. It's the Islamophobia concept. The other is a political issue in Turkey, it about a problem we face in Turkey. I believe these two should be taken into account separately,” Gül said.

Speaking on a TV program last week, Erdoğan complained that AK Party deputies are keeping a low profile in the row with the movement and Gülen, and not adopting a harsh stance or using the same insulting language as the prime minister -- epithets like evil, assassins, traitors, viruses, mafia and parallel structure. Erdoğan claimed that deputies and some ministers have refrained from voicing fierce criticism against both Gülen and the movement because they don't want to offend certain segments of society, adding that he expected AK Party deputies and ministers to tow the line and push his message.

During the same program, Erdoğan reprehended journalist Mustafa Karaalioğlu for not calling the movement “the organization” when he asked Erdoğan a question on the issue. “Why are you afraid of calling them ‘the organization'? Do not use ‘cemaat' [movement] again in your definition of them.” Stunned by Erdoğan's outburst, Karaalioğlu then used the word “formation” instead of cemaat, but this term also failed to satisfy Erdoğan, who interrupted Karaalioğlu and insisted he use the word “organization,” adding, “Cemaat is reserved for those who work for the benefit of the country.”

The intentions behind Erdoğan's aggressive stance against the Hizmet movement are being questioned, with many analysts claiming his rhetoric is part of a wider strategy of stifling a graft investigation that went public on Dec. 17 when police conducted an operation against prominent businesspeople, officials and the sons of several ministers suspected of bribery and corruption. Veteran journalist Nazlı Ilıcak has said that Erdoğan aims to deflect attention from the corruption scandal with his insulting discourse, while AK Party deputies and the party's rank and file are more careful with their words, suggesting that many party members aren't buying into the “parallel state” and “traitor” rhetoric deployed by Erdoğan and members of his inner circle.
(TODAY'S ZAMAN, March 18, 2014)

Erdogan est pire que les militaires, selon Gülen

Le prédicateur musulman Fethullah Gülen a affirmé que les pressions exercées sur sa confrérie par le pouvoir du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan étaient bien pires qu'à l'époque des coups d'Etat militaires en Turquie, dans un entretien publié lundi par Zaman, le journal de son mouvement.

"Ce que nous voyons aujourd'hui est dix fois pire que ce que nous avons dû endurer pendant les coups d'Etat militaires", a dit le chef du puissant mouvement socio-religieux Hizmet ("service" en turc), au coeur de la crise politique actuelle en Turquie.

"Nous sommes confrontés à un même traitement (que celui en vigueur lors des putschs militaires, ndlr) mais cette fois-ci des mains de civils qui partagent la même foi religieuse que nous", a regretté M. Gülen, exilé volontaire aux Etats-Unis depuis 1999.

Son mouvement a plusieurs fois été poursuivi par la justice après des coups d'Etat militaires (quatre depuis 1960), surtout après celui de 1980, pour activités anti-laïques notamment.

M. Gülen a aussi vivement dénoncé M. Erdogan, sans le citer nommément, de vouloir blâmer jour et nuit son mouvement, l'accusant de comploter à son encontre, avant les élections municipales du 30 mars prochain.

"Je suis évidemment triste au sujet de tout cela (...) Mais cela passera, je suis patient", a-t-il ajouté.

Issu de la même mouvance islamo-conservatrice, le mouvement de M. Gülen a longtemps apporté son soutien au Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, notamment en l'aidant à réduire l'influence historique de l'armée sur la vie politique turque.

Mais les deux alliés se livrent désormais une guerre féroce, depuis la révélation mi-décembre d'un scandale de corruption qui éclabousse le gouvernement et a suscité une crise politique.

M. Erdogan accuse la confrérie, "une organisation qui a créé un Etat dans l'Etat", selon lui, d'être à l'origine des enquêtes de corruption qui le visent et de vouloir le déstabiliser, ce que nie la confrérie.
(AFP, 17 mars 2014)

Gülen réclame une nouvelle Constitution "démocratique"

Le prédicateur musulman turc Fethullah Gülen a plaidé mardi pour l'adoption d'une nouvelle Constitution "démocratique" en Turquie, accusant le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de "prendre en otage" le pays.

Dans un commentaire publié par le quotidien britannique Financial Times, M. Gülen a déploré que "un petit groupe au sein du gouvernement prend en otage le progrès de tout de pays", ajoutant qu'il avait "perdu la confiance d'une large partie du peuple turc" ainsi que "l'occasion de rejoindre l'UE" (Union européenne).

"La seule façon pour le gouvernement turc de restaurer la confiance dans le pays et de regagner le respect à l'étranger est de renouveler son engagement pour la défense des droits de l'Homme, l'Etat de droit et la gouvernance responsable", poursuit-il, en adoptant une "nouvelle Constitution démocratique rédigée par les civils".

Même très amendée, la loi fondamentale actuellement en vigueur a été adoptée en 1980 après un coup d'Etat militaire.

Issu de la même mouvance islamo-conservatrice, le mouvement de M. Gülen a longtemps apporté son soutien au Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, notamment en l'aidant à réduire l'influence historique de l'armée sur la vie politique turque.

Mais les deux alliés se livrent désormais une guerre féroce, depuis la révélation mi-décembre d'un scandale de corruption qui éclabousse le gouvernement.

M. Erdogan accuse la confrérie, très présente dans la police et la justice, d'être à l'origine des enquêtes de corruption qui le visent et de vouloir le déstabiliser à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle du 10 août.

Le chef du gouvernement a engagé des purges massives dans ces deux institutions pour y affaiblir l'influence de l'organisation "güléniste".

D'ordinaire très discret, M. Gülen s'est exprimé à deux reprises dans le Wall Street Journal et sur la BBC pour dénoncer ces accusations, réfutant toute ambition politique comme toute volonté de nuire au régime.

M. Erdogan a promis une offensive de grande ampleur contre les "gülenistes" en cas de victoire le 30 mars. Même si les intentions de vote en faveur de l'AKP ont chuté, le parti gouvernemental devrait rester le premier du pays au soir des municipales.
(AFP, 11 mars 2014)

La minorité alévie prise dans la tempête du scandale de corruption

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui se débat avec des soupçons de corruption qui agitent la Turquie, est confronté à un nouveau problème, celui de la minorité religieuse alévie qu'il est accusé d'insulter dans des révélations d'écoutes illégales.

Parmi les multiples enregistrements sonores diffusés ces derniers jours sur l'internet, sur fond d'une guerre fratricide entre l'élite islamo-conservatrice au pouvoir et une confrérie musulmane, un document met en cause le Premier ministre et son ancien ministre de la Justice, Sadullah Ergin.

M. Erdogan le presse d'intervenir dans la procédure judiciaire afin que Aydin Dogan, un magnat des médias, soit reconnu coupable de ne pas respecter la loi sur les marchés de capitaux.

L'ex-ministre, exaspéré, répond au Premier ministre que la décision de justice, qui ne va pas dans le sens voulu par M. Erdogan, n'est pas étonnante car elle est prononcée par "un juge alévi", ce qui a été dénoncé par cette minorité musulmane libérale comme une insulte.

Les deux hommes ont confirmé mercredi dernier l'authenticité de cet enregistrement, mais insisté en revanche qu'il est "normal" qu'un Premier ministre s'entretienne avec un de ses ministres sur un procès en cours.

La diffusion de cette bande sonore intervient à la suite de la publication le mois dernier par le journal Taraf de documents officiels démontrant la discrimination dont sont victimes les Alévis dans la procédure de recrutement des fonctionnaires

Le quotidien avait rapporté que le gouvernement procédait à un profilage et recrutait des employés en fonction de leurs croyances et de leurs origines ethniques et religieuses.

Estimé entre dix à quinze millions en Turquie (sur 76 millions), les Alévis sont une minorité religieuse très particulière à l'Anatolie et constituent un courant progressiste de l'islam. Dans un pays à forte majorité sunnite, ils peinent à faire valoir leur culte et leur mode de vie libéral.

Déjà très critiques envers la politique du gouvernement concernant leur droit de pratiquer leur religion, ils ont réagi à cette dernière bavure.

"Le gouvernement a ouvert un nouveau front dans la guerre qu'il mène contre les Alévis", a indiqué à l'AFP, membre fondateur de la fondation des Alevis-Bektasi.

Ce militant dénonce une discrimination générale: "Ils ont déjà écarté la plupart des Alévis de la fonction publique, l'armée et de l'appareil judiciaire et il est clair qu'il (le gouvernement) procède à un profilage sur les derniers restants".


 Les Alévis, laïcs et progressistes

Le rituel des Alévis est très différent de celui sunnite. Les Alévis, très laïcs, prient homme et femme ensemble et ne vont pas à la mosquée mais au Cemevi (maison de réunion), et ne pratiquent pas le jeûne du Ramadan,

Cafer Solgun, écrivain alévi estime que la fuite de cet enregistrement met la lumière sur une "discrimination flagrante".

"Cela montre que les Alévis ne sont les bienvenus dans aucune sphère de la vie publique. Les préjudices et oppression de l'Etat n'ont pas changé d'un pouce durant le mandat d'Erdogan", qui dirige la Turquie depuis 2002, estime l'intellectuel.

Une oppression qui a pris parfois un tournant dramatique. En 1993 des islamistes avaient mis le feu à un hôtel de la ville de Sivas (centre-est). Trente-sept personnes y ont trouvé la mort, parmi lesquelles 33 intellectuels alévis qui s'y étaient regroupés à l'occasion d'un festival culturel.

La communauté s'était indignée en octobre d'une série de réformes démocratiques du régime qui renforçait les droits de la minorité kurde sans reconnaître les Cemevi comme un lieu de culte officiel, privant la minorité de fonds publics.

La décision de M. Erdogan de baptiser le futur troisième pont sur le détroit du Bosphore du nom de "Sultan Yavuz Selim" a été perçu comme un nouveau signe de mépris. Selim Ier (1512-1520) est en effet le sultan responsable de massacres et d'exactions contre les Alévis.

"Les Alevis ont toujours défendu les libertés, pour cette raison ils ne voteront pas pour l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir)", estime M. Balkiz.

Le scrutin municipal aura valeur de test pour le pouvoir de M. Erdogan, qui a été affaibli par les enquêtes de corruption lancées en décembre et la fronde qui a visé son régime accusé d'"autoritarisme" en été dernier.

Un rapport officiel cité par la presse locale souligne que les Alévis ont manifesté en masse (78% des manifestants) durant la vague de contestation antigouvernementale de juin 2013.

Sur les huit victimes de la répression gouvernementale, six étaient alévies.
(AFP, 8 mars 2014)

Le Parlement vote la fermeture d'écoles privées

Le Parlement turc a décidé dans la nuit de vendredi à samedi de fermer des milliers d'écoles privées dont beaucoup sont gérées par le mouvement d'un prédicateur islamique que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan accuse de comploter contre lui.

La polémique entre M. Erdogan et l'influent prédicateur Fethullah Gülen, qui réside aux Etats-Unis, a éclaté au grand jour en novembre lorsque le gouvernement a avancé l'idée de fermer ces écoles, qui sont une importante source de revenus pour le mouvement Hizmet (Service) du prédicateur.

La nouvelle loi, votée par 226 voix contre 22 sur les 550 députés que compte le Parlement, prévoit la fermeture de ces écoles au 1er septembre 2015.

Fethullah Gülen, autrefois allié de M. Erdogan, est devenu dans la dernière période son principal adversaire.

Des tensions existaient depuis longtemps entre le Premier ministre islamo-conservateur et le prédicateur qui, installé aux Etats-Unis depuis 1999 pour échapper à des poursuites, reste très influent sur la scène turque.

Mais le conflit a éclaté au grand jour avec l'affaire des écoles privées du mouvement, dans lesquelles les élèves sont préparés pour le collège et l'université.

Le Hizmet, qui se présente comme un mouvement mondial, social et culturel inspiré par les idéaux islamiques, dispose de quelque 4.000 écoles privées en Turquie et de plus de 500 dans d'autres pays.

M. Erdogan a déclaré en novembre vouloir abolir un système éducationnel selon lui "illégal" et injuste, qu'il a accusé de transformer les élèves en "chevaux de course".

"Ceux qui bénéficient de ces cours sont les enfants de familles riches des grandes villes", a lancé le chef du gouvernement.

Au pouvoir depuis douze ans, M. Erdogan a lui-même des origines sociales modestes et s'efforce toujours de présenter une image d'homme du peuple.

Alors que son pouvoir est embourbé dans un vaste scandale de corruption, M. Erdogan accuse des "gülenistes" se trouvant à des postes de responsabilité dans la police et la justice d'être derrière les enquêtes qui ont été lancées contre son équipe gouvernementale.

Il a réagi en limogeant des centaines de policiers et de magistrats considérés comme liés au mouvement Gülen.

Le prédicateur, pour sa part, dément toute responsabilité dans le lancement de ces enquêtes.

La révélation du scandale, qui a entraîné la chute de quatre ministres et un remaniement du gouvernement, affaiblit considérablement le pouvoir de M. Erdogan à l'approche d'une échéance électorale cruciale.

Un sondage publié il y a un mois situait son Parti de la justice et du développement (AKP) à 36,3% des intentions de vote en cas de législatives anticipées, bien loin des 50% obtenus en 2011. Dans ce contexte, les élections municipales du 30 mars feront office de référendum.

Le scandale a éclaté à la mi-décembre, lorsque des dizaines de proches de M. Erdogan ont été interpellés sur des soupçons de corruption dans l'immmobilier, le trafic d'or et des transactions illégales avec l'Iran.

Mais un tribunal a remis en liberté vendredi les cinq derniers suspects, dont les fils de deux anciens ministres.

Jeudi, M. Erdogan a encore durci le ton contre Fethullah Gülen en le défiant de venir l'affronter dans les urnes en Turquie.

Désormais personnellement visé par le scandale de corruption qui secoue le pays depuis deux mois, M. Erdogan s'est défendu en attaquant pour la première fois directement celui qu'il considère comme le cerveau d'un complot ourdi contre lui.

"Ô Hodja" (celui qui enseigne le Coran), lui a-t-il lancé lors d'une réunion électorale dans l'ouest de la Turquie, "si tu n'as rien à cacher, reviens dans ta patrie et lance-toi en politique".

"Fais de la politique, mais ne t'engage pas dans des actions de provocation qui pourraient menacer la sécurité nationale et la stabilité de la Turquie", a asséné le chef du gouvernement.
(AFP, 1 mars 2014)

Socio-économique / Socio-economic

La relance de la contestation anti-Erdogan fait rechuter la livre turque

Le réveil de la contestation antigouvernementale en Turquie a provoqué mercredi une nouvelle chute de la livre turque, déjà affaiblie par l'inquiétude persistante des marchés sur la crise ukrainienne et les perspectives de croissance en Chine.

En début d'après-midi, la devise turque s'échangeait à 2,2456 TL pour un dollar et à 3,1159 TL pour un euro, après avoir franchi plus tôt dans la matinée les barres des 2,25 et 3,12 face aux monnaies américaine et européenne.

Le principal indice de la bourse d'Istanbul cédait lui 1,02% à 62.420,92 points.

La mort mardi d'un jeune de 15 ans grièvement blessé par la police lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013 a relancé la contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à moins de trois semaines des élections municipales.

De violents incidents ont opposé la police et la manifestants mardi soir dans plusieurs grandes villes du pays.

Victime depuis la mi-2013 de la politique de resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), la livre turque a accéléré sa chute à la mi-décembre à la faveur du scandale de corruption qui éclabousse le gouvernement.

La banque centrale turque est parvenue fin janvier à enrayer cette dégringolade en procédant, contre l'avis du pouvoir politique, à une hausse massive de ses taux d'intérêt mais les marchés continuent à s'inquiéter de la santé de l'économie turque, affectée par de forts déficits publics et une forte inflation.

La plupart des analystes ont révisé leurs prévisions de croissance pour 2014, mais le gouvernement a jusque-là maintenu la sienne à 4%.
(AFP, 12 mars 2014)

Le chômage en hausse en 2013, à 9,7%

Le taux de chômage en Turquie a augmenté de 0,5% en 2013 par rapport à l'année précédente pour s'établir à 9,7% de la population active, a annoncé jeudi l'Institut turc de la statistique (Tüik).

Les demandeurs d'emploi ont augmenté de 222.000 personnes pendant l'année écoulée pour atteindre 2,747 millions.

Le chômage est plus particulièrement élevé chez les jeunes en Turquie, pays émergent avec une population de 76 millions, en hausse de 1,2% en 2013 à 18,7% de la population active de cette classe d'âge.

L'emploi est l'une des priorités du gouvernement islamo-conservateur turc du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui se débat depuis la mi-décembre dans un scandale de corruption sans précédent à l'aube des élections municipales, prévues le 30 mars, et du scrutin présidentiel programmé en août.

Cette affaire et l'instabilité qu'elle crée au sommet de l'Etat ont affecté la confiance des investisseurs et précipité une chute de la devise nationale, déjà affectée par la politique de resserrement monétaire de la Réserve fédérale américain (Fed).

Le pouvoir turc a maintenu pour l'heure ses objectifs de croissance de 4% pour 2014, mais l'essentiel des analystes ces prévisions doivent être nettement révisées à la baisse.

Après des taux de plus de 8% en 2010 et 2011, la croissance turque, largement tributaire des investissements étrangers, a sérieusement fléchi en 2012 à 2,2%, pénalisée notamment par le ralentissement européen, son principal partenaire commercial. Le gouvernement table sur 3,6% pour 2013.

Les analystes évaluent à 5% le taux de croissance nécessaire pour maintenir le niveau de l'emploi dans le pays.
(AFP, 6 mars 2014)

L'inflation reste à un niveau élevé en Turquie, sur fond de crise politique

Le taux d'inflation a atteint 0,43% en février en Turquie, confirmant les inquiétudes des marchés sur la santé économique du pays alors la crise politique qui menace la gouvernement islamo-conservateur persiste à un mois des élections municipales.

Selon les données publiées lundi par l'Institut turc de la statistique (TUIK), ce chiffre a porté à 7,89%, contre 7,75% en janvier, la hausse des prix sur les douze derniers mois.

Dans la foulée de cette annonce, la livre turque (LT) a reculé et s'échangeait lundi après-midi à 2,2193 LT pour un dollar et à 3,0579 LT pour un euro. Sur fond d'inquiétude générale quant à la situation en Ukraine, le principal indice de la bourse d'Istanbul cédait lui 1,84% à 61.402,55 points.

"Selon nos projections, cette tendance devrait se poursuivre pendant tout le premier semestre et pourrait porter le taux d'inflation annuel à un niveau à deux chiffres", a relevé l'économiste Gökçe Celik, de la Finansbank.

Le mois dernier, la Banque centrale turque avait déjà relevé une première fois ses prévisions d'inflation pour 2014 de 5,3% à 6,6%.

Les autorités monétaires turques ont procédé en janvier à une forte hausse de leurs taux d'intérêt pour tenter de réduire l'inflation et d'enrayer la chute de la livre, qui a perdu près de 20% de sa valeur depuis la mi-2013.

Comme celles des autres pays émergents, la monnaie turque est fragilisée par la politique de resserrement monétaire de la Fed. Son plongeon s'est accéléré depuis la mi-décembre à cause d'un scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement.

De nombreux analystes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2014, certains évoquant même le spectre d'une récession, contrairement au gouvernement turc qui a maintenu les siennes à 4%.

"Si l'incertitude politique persiste et/ou si la confiance envers les pays émergents s'effrite, le niveau actuel des taux d'intérêt ne devrait pas suffire à protéger la livre d'une nouvelle dépréciation qui se traduira par un risque inflationniste accru", a jugé Mme Celik.
(AFP, 3 mars 2014)

La justice libère les derniers suspects du scandale de corruption

La justice turque, remise au pas par une vague de purges sans précédent, a relâché vendredi les dernières personnes incarcérées dans le retentissant scandale de corruption qui fait tanguer le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

Deux semaines après une première vague de libérations, un tribunal d'Istanbul a ordonné la sortie de prison du principal suspect, l'homme d'affaires azerbaïdjanais d'origine iranienne Reza Zarrab, et les fils des deux anciens ministres proches de M. Erdogan, ont rapporté les médias turcs.

Selon les mêmes sources, les magistrats ont justifié leur décision en soulignant que les cinq inculpés libérés avaient interdiction de quitter la Turquie et que toutes les preuves nécessaires à l'éclatement de la vérité avaient été rassemblées.

"C'était ce que j'attendais. Justice a été rendue", s'est félicité devant la presse M. Erdogan, en marge d'une réunion électorale à Balikesir (nord-ouest).

"Nous avions averti que tous les suspects seraient bientôt libérés", a regretté le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, "ils font tout pour étouffer les accusations de corruption".

Jusque-là surtout connu pour son goût pour le luxe tapageur et son mariage très médiatisé avec la chanteuse turque Ebru Gündes, M. Zarrab, 30 ans, est soupçonné d'avoir organisé un vaste trafic d'or avec l'Iran sous embargo.

Baris Güler, fils de l'ancien ministre de l'Intérieur Muammer Güler, et Kaan Caglayan, fils de l'ancien ministre de l'Economie Zafer Caglayan, sont quant à eux accusés d'avoir touché des pots-de-vin pour faciliter ses activités.

Ces deux ministres ont démissionné quelques jours après l'éclatement du scandale.

Leur arrestation le 17 décembre dernier dans le cadre d'un vaste coup de filet ordonné par le bureau du procureur d'Istanbul a provoqué un séisme politique qui menace le régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, à la veille des élections municipales du 30 mars et dans la perspective de la présidentielle prévue en août.

Des dizaines de patrons, élus ou hauts fonctionnaires proches du régime ont été inculpés dans cette affaire à tiroirs, qui vise aussi des malversations lors de marchés publics.

- Purges sans précédent -

Le 14 février, des juges d'Istanbul avaient déjà libéré une première vague de suspects, parmi lesquels l'ancien PDG de la banque publique HalkBank Suleyman Aslan, poursuivi pour avoir dissimulé les activités illicites de M. Zarrab.

Les policiers avaient découvert à son domicile 4,5 millions de dollars en liquide cachés dans des boîtes à chaussures, devenues le symbole brandi par l'opposition et les manifestants qui dénoncent la corruption du régime de M. Erdogan.

Le Premier ministre accuse depuis des semaines ses anciens alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d'avoir monté de toutes pièces cette affaire pour provoquer sa chute.

Pour le contrer, le gouvernement a engagé des purges sans précédent dans ces deux institutions, limogeant ou mutant des milliers de policiers et de magistrats.

Il a en outre fait voter une réforme qui place la principale autorité judiciaire du pays, le Haut conseil des juges et des procureurs (HSYK), sous tutelle politique.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour faire annuler cette loi. Mais, dès le texte promulgué, le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, s'est empressé de procéder à des nominations à plusieurs postes clé de cette instance.

L'opposition a crié au scandale, dénonçant la volonté du régime d'étouffer l'affaire. Et dans son rapport annuel sur les droits de l'homme publié jeudi, le département d'Etat américain a dénoncé la "politisation" du système judiciaire turc.

Cette décision de justice intervient alors que, depuis lundi, des enregistrements de conversations téléphoniques compromettantes entre M. Erdogan et son fils Bilal ont été diffusés sur internet.

L'opposition a appelé à la démission immédiate de celui qu'elle appelle désormais le "Premier voleur", alors que des milliers de Turcs sont descendus dans la rue pour dénoncer la "corruption généralisée" du régime.

Signe de la tension électrique qui règne dans le pays, des députés ont à nouveau échangé des coups de poing jeudi soir au Parlement, en plein débat sur la suppression d'écoles privées, à l'origine du conflit entre le pouvoir et la confrérie Gülen.
(AFP, 1 mars 2014)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Allemagne: pas à l'Etat de décider comment les citoyens communiquent

Le gouvernement allemand a critiqué vendredi la décision turque de bloquer l'accès à Twitter dans le pays, en jugeant, dans un message posté justement sur ce réseau social, que ce n'était pas à l'Etat de décider comment les citoyens communiquent.

"Dans une société libre, le choix des moyens utilisés pour communiquer appartient aux citoyens, pas à l'Etat. #Turquie", a écrit le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, sur son compte Twitter.

Un peu plus tard, lors d'une conférence de presse gouvernementale régulière, la porte-parole adjointe du gouvernement, Christiane Wirtz, a refusé d'employer le mot de censure à ce propos.

Elle a rappelé que l'Allemagne "s'engage en faveur de la liberté d'expression" et que Berlin considère "ce genre de mesures, qui entravent ou bloquent les moyens de communication modernes, comme négatives".

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Martin Schäfer, a de son côté rappelé: "ce n'est pas nouveau que nous observons des lacunes en termes de liberté de la presse en Turquie". Il a toutefois assuré que le sujet sera abordé lors des discussions avec le gouvernement Erdogan et que l'opinion allemande sera clairement exprimée.

Les autorités turques des télécommunications (TIB) ont annoncé tard jeudi soir avoir bloqué l'accès à Twitter sur ordre de la justice, après la menace lancée par M. Erdogan d'interdire le réseau social en représailles à la publication d'enregistrements d'écoutes téléphoniques le mettant en cause dans un scandale de corruption.

De nombreux internautes ont toutefois pu rapidement contourner cette interdiction en passant par d'autres serveurs proxy et des réseaux VPN notamment.

Au début du mois, M. Erdogan avait déjà menacé d'interdire YouTube et Facebook après la diffusion des premiers enregistrements téléphoniques le mettant en cause dans le scandale de corruption qui fait vaciller depuis trois mois le sommet de l'Etat turc.

L'interdiction décrétée jeudi soir intervient en outre à une semaine des élections municipales, qui prendront des allures de référendum pour ou contre M. Erdogan.

L'UE crie à la "censure"

La commissaire européenne en charge des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, a vivement dénoncé dans la nuit de jeudi à vendredi l'annonce du blocage par la Turquie de l'accès à Twitter.

"L'interdiction de Twitter en Turquie est sans fondement, inutile et lâche", a affirmé la commissaire européenne. "Le peuple turc et la communauté internationale verront cela comme une censure. Ce qui est bien le cas", a-t-elle indiqué, en choisissant de réagir précisément sur son compte Twitter.

Au nom de la Commission européenne, Stefan Füle, le commissaire chargé de l'Elargissement et donc des négociations d'adhésion avec la Turquie, a estimé que la décision des autorités turques "jette le doute sur l'engagement pris par la Turquie de respecter les normes et les valeurs européennes".

"La liberté d'expression, droit fondamental dans toute société démocratique, implique le droit de recevoir et de donner des informations et des idées sans ingérence des autorités publiques", a insisté M. Füle.

"Bâillonner internet, les médias sociaux et la liberté de la presse, ne pas respecter l'indépendance des magistrats, ne sont pas de bonnes recettes pour que la Turquie puisse relever les défis du 21e siècle et certainement pas la bonne façon de rapprocher la Turquie de l'UE", a affirmé de son côté le président du Parlement européen, Martin Schulz.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé jeudi d'interdire Twitter après la publication sur les réseaux sociaux d'enregistrements d'écoutes téléphoniques qui le mettent directement en cause dans un scandale de corruption.

"Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale", a-t-il lancé devant des milliers de partisans lors d'un rassemblement électoral à huit jours du scrutin municipal du 30 mars.

Au début du mois, le chef du gouvernement islamo-conservateur avait déjà menacé d'interdire YouTube et Facebook.
(AFP, 21 mars 2014)

S&Ds call on Turkey to fully respect women's rights
 

The Socialists and Democrats Group in the European Parliament today called on the Turkish government to end breaches of human rights in Turkey, especially the rights of women and children.
 
A conference, organised by the Global Progressive Forum (GPF) and supported by the S&D Group, put the spotlight on women's rights in Turkey. Speaking during the debate, S&D MEPs addressed delicate issues such as child brides, forced marriages, domestic violence, honour killings, abortion rights and equal representation of women and men in all fields of life (including in decision-making bodies).
 
The aim of the event was to allow civil society representatives to express their views freely and to debate with S&D MEPs.
 
The conference was moderated by Javier Moreno Sanchez, Secretary General of the GPF and speakers included S&D Group vice-president Véronique de Keyser, MEPs Maria-Eleni Koppa and Marc Tarabella, Turkish parliamentarians Sakaf Pavey, Ayse Danisoglu and Aylin Nazliaka and a representative from Turkish non-governmental organisation Selen Doğan (Flying Broom).
 
Women rights have seriously deteriorated under the AKP government. While the AKP has been actively fighting for women to wear the scarf in public places, the government has failed to take any steps to improve conditions for women and children in Turkey. According to the Turkish Statistical Institute, 130,000 girls below 18 got married in Turkey in the last three years and 17,648 girls below the age of 15 became mothers between 2001 and 2012.
 
The S&D Group urges the Turkish government to immediately adopt a comprehensive policy to eradicate the abuse of women and children and to make sure that imams (Turkish civil servants) who perform child marriages are held to account and jailed.
 
Maria Eleni Koppa MEP, vice-president of the EU-Turkey Joint Parliamentary Committee, said:
 
"The situation for women in Turkey has been steadily deteriorating during the last 10 years. This was even more visible in the context of the social uprisings of 2013, in which they rallied together, under the spotlight, to play an important role.
 
"To advance the cause of women’s rights in Turkey, the focus should be on shaping a new majority, not streamlining, polarising and deploying the faithful of secularism against the infidels of religious fanaticism.
 
"The EU, in collaboration with various Turkish partners, must strive to bring about change in this sector (among others), if the idea of Turkey joining the European family is ever to become a reality.”
 
S&D Euro MP Marc Tarabella said:
 
“We reiterate that violence against women and children is totally incompatible with European values and we call on the Turkish government to fully respect human rights, including the rights of women and children. Turkey must respect the fundamental principles of secularism and democracy.” (s-d.press@europarl.europa.eu, March 20, 2014)

MEPs request EU election observers to Turkey

18 members of the European Parliament, led by liberal Dutch MEP Marietje Schaake, have sent a letter to EU High Representative Catherine Ashton and European Enlargement Commissioner Stefan Füle to request them set up an EU election observation mission for the monitoring of municipal elections in Turkey, scheduled for March 30.

“Given the current crisis, this step is not just important, it is necessary. The government has introduced a number of laws recently that further constrict freedom of expression and every form of criticism is being hardhandedly suppressed. The EU needs to aim for free and fair elections as a precondition for Turkish democracy," Schaake said.

The letter stressed out "structural problems in Turkey" which resurfaced in recent months regarding the rule of law, the separation of powers and respect for basic human rights. Describing the current tensions in Turkey as an "unprecedented crisis," the letter said:

"In light of recent developments, we feel that setting up an observation mission would not only be important but frankly, necessary. The local elections have the potential of contributing to halting the negative spiral Turkey is in, but only when they are considered free and fair. Meanwhile the lack of press freedom, the deep polarization, and the high threshold for political representation underline the need for reforms in order to establish a more democratic and legitimate environment, and to repair the rule of law. The Turkish government should be urged to extend an official invitation as soon as possible."

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has said that a European Union observer mission to Turkey is possible. ""If they want, they can come. There is no obstacle," Erdoğan said, according to an NTVMSNBC report.
(hurriyetdailynews.com, March 14, 2014)

Le Parlement européen critique la dérive de la Turquie

Le Parlement européen s'est inquiété mercredi de l'évolution récente de la situation en Turquie, et de ce que plusieurs lois sur l'internet et la justice fassent "dériver" le pays de la voie des négociations d'adhésion à l'Union européenne.

L'adoption récente de lois qui régissent l'internet et renforcent le contrôle de l'Etat sur la nomination des juges et des procureurs font "dériver la Turquie de son cheminement vers la réalisation des critères" d'adhésion à l'UE, relève une résolution adoptée par le Parlement.

Les eurodéputés s'y déclarent également vivement préoccupés par le scandale de corruption qui éclabousse le gouvernement du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

S'inquiétant de la récente purge du système judiciaire qui a vu le limogeage ou la mutation de milliers de policiers et magistrats, ils exhortent le gouvernement turc à "s'abstenir de toute nouvelle ingérence" dans le cours de la justice.

Plombé par ces affaires, le gouvernement de M. Erodgan doit aussi faire face à un nouvel accès de colère de la rue, après la mort mardi d'un adolescent blessé par la police lors des manifestations de juin. Des dizaines de milliers de personnes ont participé mercredi à Istanbul aux funérailles de ce jeune.

Pour autant, les élus européens plaident pour une ouverture "à un stade précoce" des chapitres 23 et 24 des négociations d'adhésion, qui portent le premier sur l'appareil judiciaire et les droits fondamentaux et le second sur la justice, liberté et sécurité.

Ces chapitres devraient être "clos en tout dernier lieu", afin de maintenir la pression de démocratisation sur la Turquie, soulignent les parlementaires, en ligne avec l'approche retenue par la Commission européenne.

Le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle, a lui aussi plaidé devant le Parlement pour que l'UE avance vers l'ouverture du chapitre 23.

"La Turquie elle-même l'a demandé, alors prenons-les au mot et engageons-nous dans un dialogue constructif pour obtenir des résultats sur cette question cruciale", a-t-il souligné.

Pour l'eurodéputé conservateur français Arnaud Danjean (UMP), une telle attitude est digne d'un "bal des hypocrites". Selon lui, "c'est une illusion de croire que, par l'ouverture de chapitres de négociation, nous allons fondamentalement influer sur le cours des choses. Nous faisons fausse route".

Les relations entre la Turquie et l'UE s'étaient réchauffées l'automne dernier, avec l'ouverture d'un nouveau chapitre des négociations d'adhésion après des années de blocage par la France.

Mais l'adoption de lois jugées contraires aux normes européennes et les scandales ont de nouveau refroidi le climat.

Récemment, la Commission européenne a annoncé avoir lancé une enquête sur des soupçons de détournement de fonds au sein d'un programme européen d'éducation lié au ministère turc des Affaires européennes.
(AFP, 12 mars 2014)

Ankara harshly criticised in European Parliament

MEPs discussing the report on Turkey for 2009-2014 have severely criticised the AKP government.

During the debate the KCK trials and hopes for a resolution of the Kurdish question and democratisation were raised.

EU Rotating President Dimitrios Kourkoulas said that in order for Turkey to advance towards membership it needed to comply with human rights. He continued: "Freedom of the press and of expression must be guaranteed. We expect fundamental human rights to be protected. We see force being used in protests. The Anti-Terror Law is also problematic and the independence and impartiality of the judiciary is under threat. We also expect Turkey to act appropriately as regards the law of the sea and sovereignty rights in the question of Cyprus."

Berkin Elvan's death is very sad

The EU Commissioner for Enlargement, Stefan Füle, criticised Turkey, saying: "Turkey can never be accepted as a member until it fully implements the Copenhagen criteria, as there are no short cuts. We cannot ignore our fundamental values." Stefan Füle continued:

"We received the message from Gezi and this will guide us as regards our decisions over Turkey. We will monitor this situation in the coming days. The death of Berkin Elvan is very sad."

Rapporteur on Turkey, Ria Oomen Ruijten, said: "Turkey has embarked on reform for the benefit of its own citizens. Recent developments in the area of fundamental freedoms, independence of the judiciary, freedom of expression and others are however a cause of grave concern for us. We now need a serious, constructive dialogue with Turkey on these subjects and Turkey needs to show true commitment to its European aspirations and to the values upon which the EU is founded."

Speaking on behalf of the Socialist Group, Raimon Obiols said the death of Berkin Elvan was sad news, drawing attention to the persecution of the press, adding that it was not possible to say there had been any progress in Turkey during 2013. 

Raimon Obiols continued: "We observe that the Turkish government is in trouble. 4 of its ministers had to resign during the corruption investigation."

Alexander Graf Lambsdorff, on behalf of the Liberal Group, said Erdoğan had threatened to ban You Tube and Twitter, adding: "Turkey is an important country but in our opinion negotiations with Turkey should be suspended until the situation is resolved."

Franziska Keller on behalf of the Greens said they hoped the local elections would take place in a peaceful atmosphere.

Bastian Belder of the Freedom and Democracy Group raised the issue of the release of those on trial for the murder of 3 Protestants in a bookshop in Malatya. Belder  said Christians in Turkey, in particular Protestants, lived in fear, adding: "I call on the EU to intervene in this unacceptable situation, which does not comply with either our values or our norms." 

Van Orden, a British conservative, said relations between the EU and Turkey should be friendly in the framework of NATO, and proposed chapters be opened, adding that Turkey needed to be supported in order to safeguard stability in the region.

Inaki Irazabalbeitia-Fernandez spoke on the Kurdish issue, saying: "Turkey must accept the reality of the Kurdish question, recognise mother tongue education and make legal provision for autonomy rights."

Irazabalbeitia-Fernandez added: "We must support negotiations with the PKK. The PKK must give up its arms, but Turkey must fulfil its promises."

If Turkey was Russia we would have roundly condemned it

Independent MEP Stadler Andrew said: "If Turkey were Russia we would have excoriated it. Due to our interests we are guilty of hypocrisy. Turkey has no place in the EU"

Andrzej Grzyb said that it was time a solution was found to the Kurdish question. (ANF, March 12, 2014)

Full text of the Final Resolution adopted by the EP on March 12, 2014:
http://www.mesop.de/2014/03/12/final-resolution-on-2013-turkey-progress-report-eu-enlargement-full-text/

EU confirms Turkey probe, Erasmus funds at risk

The European Commission has confirmed it has launched an audit of the Center for European Union Education and Youth Programs in Ankara over claims that Turkey's Ministry of EU Affairs was involved in the illegal use of EU funds, saying if the allegations are found to be true, financial penalties will follow, including suspending payments for the Erasmus+ program in Turkey.

The Taraf daily claimed on Monday that the European Commission has launched an investigation into claims of tender-rigging and illegal recruitment at the EU Ministry's National Agency (Ulusal Ajans) while former EU Affairs Minister Egemen Bağış -- who was implicated in a corruption scandal that became public on Dec. 17, 2013 -- was in office.

In a written statement to the Cihan news agency, Education, Culture, Multilingualism and Youth Spokesperson Dennis Abbott said there is an ongoing audit of the center in Ankara, which is responsible for managing the Erasmus+ program and the former Lifelong Learning and Youth in Action programs in the country.

“The audit follows serious allegations of irregularities relating to a lack of transparency for staff recruitment and a lack of compliance with EU and national rules for procurement by the national agency,” he said in the statement.

If the allegations are found to be true, there are a series of measures that can be taken, according to the spokesperson.

“If the allegations are proven true, financial penalties could be applied, with the Commission recovering part of the operating grants provided to the national agency under the previous Lifelong Learning program and Youth in Action program in 2012 and 2013,” Abbot stated, and added, “A suspension of payments for the Erasmus+ program in Turkey, or the entire program in Turkey, at least for 2014, might also be envisaged.”

According to a second report by Taraf on Tuesday, more than 70,000 students and Turkish citizens have been going to European countries under the scope of education, youth and sports programs, including Erasmus+.

Taraf also claimed that if the allegations are found to be true, the EU can suspend funds, cancel them completely, request a repayment of the funds that were illegally used or seek a return of the expenses of the EU Affairs Ministry's National Agency due to illegal use.

The investigation into the claims in question is expected to be concluded by the end of March, Abbot said.

The European Commission, according to Article 27 of an agreement between the EU and Turkey, has the authority to launch an investigation into any kind of reported illegal use of funds granted.

EU Affairs Minister Mevlüt Çavuşoğlu also commented on the audit on Monday, saying: “All these investigations are required so as not to leave any question marks in people's minds. The former EU affairs minister also launched an investigation to examine the issue. We are extremely open and transparent on these issues. After the investigation, everyone will be able see the report,” he said in the Central Anatolian city of Aksaray while responding to the questions of reporters.

Çavuşoğlu said the EU supplies funds to Turkey as it does to every candidate country and that research is conducted every year on how these funds are used, underlining that there is a control mechanism both within the EU and in the EU Affairs Ministry.

The EU affairs minister confirmed that a letter of complaint had been sent to the EU by a former officer who resigned a while ago. “Nobody could remain silent on the issue when there is such a letter of complaint,” he said, reiterating that former EU Affairs Minister Bağış and the Treasury had launched an investigation into the allegations.

The allegations of corruption at the National Agency became public when an e-mail dated March 9, 2013, sent by Musa Ceylan, the president of the agency at the time, allegedly mentioned illegal orders given by Bağış. In response to Bağış's orders, Ceylan wrote in the e-mail that as president of the agency, he wanted to openly repeat that the agency cannot comply with the minister's orders on the grounds that they are against the body's regulations.

The e-mail, which became public a while ago, reportedly prompted the commission to investigate the allegations.

Jan Truszczynski, director general of the Directorate General for Education and Culture (DG EAC) -- the executive branch of the European Union responsible for policy on education, culture, youth, languages and sport -- wrote a letter to Çavuşoğlu and the president of the National Agency, Bülent Özcan, on Jan. 20, 2014, stating that an investigation has been launched into claims regarding the agency, the daily reported.
(TODAY'S ZAMAN, March 4, 2014)

EP report criticizes Turkey amid corruption scandal

The European Parliament (EP) is gearing up to shower Ankara with criticism over the worsening condition of democratic principles, fundamental human rights and respect to the rule of law in the EU-candidate country, especially amid massive corruption scandals that have shaken the ruling Justice and Development Party (AK Party).

The draft report, penned by Dutch Christian Democrat Ria Oomen-Ruijten and viewed by Today's Zaman, says the EP “expresses deep concern at the recent developments in Turkey with regard to allegations of high level corruption,” lamenting on “the removal of the prosecutors and police officers in charge of the original investigations, as this goes against the fundamental principle of an independent judiciary and deeply affects the prospects of credible investigations; [and] regrets [regarding] the serious breakdown of trust between the government, the judiciary, the police and the media.”

The report urged Turkey to show full commitment to democratic principles and refrain from any further interference in the investigation and prosecution of individuals involved in corruption. The draft report will be debated at the Committee on Foreign Affairs on Monday and will be voted at the Plenary later in March.

The EP also recalled Turkey's commitments to eradicate corruption in particular through the implementation of the majority of recommendations made in the 2005 evaluation reports by the Council of Europe Group of States against Corruption (GRECO). It calls on Turkey “to ensure the good functioning of the Court of Accounts in compliance with applicable international standards and to secure full access to the Court of Accounts' reports.”

Regarding changes to the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK) that has subordinated the judiciary to the executive branch, the EP voices “deep concern” over the strong and central role of the Justice Minister, which it said is “not in line with the principle of an independent judiciary as a necessary precondition for a fully functioning democratic system of checks and balances.”

The report emphasized that rules governing the election, composition and functioning of the HSYK should be fully in line with the criteria of European standards. It calls on Turkey to consult closely with the European Commission and the Venice Commission, and to revise the new law on the HSYK in accordance with their recommendations.

Touching on the Gezi Park protests of last year, the EP criticized Turkey on the deaths among the protesters and the police forces, as well as the excessive use of force by the police and the violent acts of a number of marginal groups. It said the protests indicated “a vibrant civil society and also the need for further vital and urgent dialogue and reforms on the promotion of fundamental values.”

The press freedom woes in Turkey were also covered extensively in the report. The report says the EP is concerned over the dismissal of journalists who have criticized the government; widespread phenomenon of self-censorship by media owners; procedures used to punish the owners of critical media outlets; the high number of journalists currently in pre-trial detention; and accreditation by state institutions mainly targeting the opposition media.

It slammed the controversial new Internet law, which it said “introduces excessive controls and monitoring on Internet access and has the potential to significantly impact free expression, investigative journalism, democratic scrutiny and access to politically diverse information over the Internet.”

The EP notes its deep concern and dissatisfaction at the lack of genuine dialogue and consultation on the Internet and HSYK laws, saying it “starkly departs from previous instances of good cooperation.”

It warns that these laws bring Turkey away from its path of fulfillment of the Copenhagen criteria and calls on Turkey “to engage in true, constructive dialogue on the two laws and future legislation, in particular, on media and the judiciary, and do its utmost to rekindle the negotiation process and show true commitment to its European perspective, including through a reform of the laws on the Internet and the HSYK.”

Recalling the crucial role of a system of checks and balances, the EP report underlined the fundamental role of Parliament in providing a framework for dialogue and consensus-building across the political spectrum. It also expresses concern about political polarization and the lack of readiness on the part of government and opposition to work towards consensus on key reforms. The EP report also emphasizes the crucial role of civil society organizations and the need for adequate communication with the public on the reform process.

The report also notes the frustration of the EP at the suspension of constitutional drafting process in Parliament, calling on parliamentarians to continue their work on a new constitution. It also asks Turkey to get help from the Venice Commission on the constitutional reform process, underlining that “the constitutional reform process should be carried out in a transparent and inclusive manner, with the full involvement of civil society at all stages.”

It reaffirms the importance of opening Chapter 23, on judiciary and fundamental rights, and Chapter 24, on justice and home affairs, early in the negotiation process. The EP also expresses its support to settlement process to end the Kurdistan Workers' Party's (PKK) terrorist activities and to resolve Kurdish issues. It welcomes a joint declaration made by the leaders of the two communities on the divided island of Cyprus.
(TODAY'S ZAMAN, March 4, 2014)

EU offers Ankara small chance to discuss paramount chapter

Reluctant to open new chapters with Turkey, the EU Commission instead offered to hold a working group meeting with Ankara on Chapter 23, which covers the judiciary and fundamental rights, the Hürriyet Daily News has learned. 

The proposal, which was conveyed to Foreign Minister Ahmet Davutoğlu and EU Minister Mevlüt Çavuşoğlu on Feb. 11 during the Turkey-EU Political Dialogue meeting, is interpreted as an indication of hesitation from the EU to open new membership negotiation chapters due to recent political developments in Turkey.

The EU has been repeatedly expressing concern over a series of recently passed laws by the Turkish government, following the revelation of corruption in graft probes that have shaken the government since December.

Brussels has publicly urged the government several times to take every necessary measure to ensure the allegations of wrongdoing are addressed without discrimination or preference, and in a transparent and impartial manner.

Turkey wants to open Chapter 17, on economic and monetary union, Chapter 24, on justice, freedom and security, in 2014, as well as Chapter 23. However, no work has been accomplished to allow Turkey to meet the opening benchmarks on these chapters, according to officials familiar with the negotiations.

Turkey had pinned its hopes on French President François Hollande, whose country still holds a block on four negotiation chapters. Although Hollande said France was in favor of the continuation of technical talks, he did not mention opening Chapter 17 during his visit to Ankara in January, a Turkish official said. Chapter 17 has no opening benchmarks.

For the opening of Chapters 23 and 24, countries such as France and Germany are expected to persuade Greek Cyprus to remove its blockade, but Ankara has not received any signals in this direction. Therefore, establishing a working group on Chapter 23 is interpreted as signifying the EU Commission’s willingness to continue working with Turkey to move forward to help it meet its opening benchmarks.

The same methodology has been used for Chapter 22, on regional policy, whose opening was delayed due to a number of EU countries’ objections to the Turkish government’s brutal crackdown on the Gezi Park protests last summer. The Commission offered to hold a working group including civic society groups such as the Taksim Solidarity Platform, as third parties, but Ankara rejected the idea at the time, the Daily News learned.

EU sends letter over Internet bill

Meantime, the EU Commission sent a letter to Ankara on Feb. 21, expressing worries over the new Internet law, which gives considerable authority to the Turkish Telecommunications Directorate (TİB) to block websites.

The Commission has also been conveying concerns through letters since the emergence of the major graft probe, attempting to urge the Turkish government to proceed with caution over contentious bills on the Internet and the judiciary.

Earlier, the EU had sent separate letters regarding the Supreme Council of Judges and Prosecutors (HSYK) Law, as well as other letters urging the government to effectively deal with the corruption claims and avoid actions that could undermine or reduce the capacity of the judiciary and police to thoroughly investigate allegations of wrongdoing, ensure accountability and act in an independent manner.

During the recent Turkey-EU Political Dialogue meeting, Stefan Füle, the EU commissioner for enlargement, expressed unease over the Turkish government’s recent legislation. Turkish EU Minister Çavuşoğlu responded by stressing to the audience that Turkey was "a sovereign state," a diplomat familiar with the meetings told the Daily News.
(hurriyetdailynews.com, 27 February 2014)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

US urges Turkey to respect freedom, restore full access to Twitter

The White House has issued a statement following a Twitter ban in Turkey, saying the US opposes this restriction on the Turkish people's access to information and urges the Turkish authorities to respect freedom of the press and restore full access to the blocked technologies.

“The United States is deeply concerned that the Turkish government has blocked its citizens' access to basic communication tools,” White House Press Secretary Jay Carney said in a statement on March 21.

“We have conveyed our serious concern to the Turkish government, urge Turkish authorities to respect the freedom of the press by permitting the independent and unfettered operation of media of all kinds, and support the people of Turkey in their calls to restore full access to the blocked technologies,” Carney added.

Access to Twitter in Turkey was blocked on Thursday night shortly after Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan vowed to “root it out” during a rally on Thursday, only 10 days before local elections. Erdoğan also said he does not care how the international community will react and that he will show the world the power of the Turkish Republic.

The ban on Twitter has caused strong reactions around the world, with many world leaders and European Union organizations, media watchdogs and human rights groups criticizing the ban.

“We oppose this restriction on the Turkish people's access to information, which undermines their ability to exercise freedoms of expression and association and runs contrary to the principles of open governance that are critical to democratic governance and the universal rights that the United States stands for around the world,” Carney stressed.

US Department of State spokesperson Jen Psaki echoed the White House's statement and told reporters on Friday that the US supports freedom of expression in Turkey and opposes any action that encroaches on the right to free speech.

“We urge the Turkish government to unblock its citizens' access to Twitter and ensure free access to all social media platforms,” Psaki said, adding: “An independent and unfettered media is an essential element of democratic, open societies. Today's shutdown of Twitter is contrary to Turkey's own expressed desire to uphold the highest standards of democracy. We have conveyed our serious concern over this action to Turkish authorities.”

Psaki added she was not aware of any moves by the US administration to play a role in negotiations between Twitter and the Turkish government.

But she stressed that "democratic governments must accept the challenge to… listen to the voices who disagree with us."

"An independent and unfettered media is an essential element of democratic, open societies and crucial to ensuring official transparency and accountability," Psaki added.

‘21st century book burning'

Another strong criticism following the ban on Twitter came from the US Department of State's Assistant Secretary of Public Affairs Douglas Frantz on Friday. Frantz, who was a journalist for 35 years and was previously The New York Times' İstanbul bureau chief, likened governments today devoting resources to Internet censorship to “21st century book burning,” adding that even friends like Turkey make such a mistake.

“A friend like Turkey has nothing to fear in the free-flow of ideas and even criticism represented by Twitter. Its attempt to block its citizens' access to social media tools should be reversed,” wrote Frantz on the US Department of State's official blog Dipnote.

Stressing that governments' battles against the openness and connectivity embodied by the Internet is a “losing one,” Frantz stressed that tweets still fly and videos are still streamed even though Twitter is blocked and YouTube is shut down.

“Government leaders must accept that they do not have the power to prevent conversations from taking place. They only have the choice of whether to participate in them. And you can be sure that if people are banned from social media they will find other ways to voice their opinions. The determination to communicate is universal, and the right to free speech should be universal, too. Governments that try to silence their own people are fighting a losing battle -- and one that is a recipe for greater social unrest,” he said.

The British Guardian daily reported on Saturday that US first lady Michelle Obama, who was on a cultural visit to China, was directing her remarks at Prime Minister Erdoğan when she said Internet access should be a “universal right.”

China blocks access to Internet sites which are considered sensitive and swiftly deletes objectionable content via a censorship mechanism. Twitter and Facebook are both blocked in China.

"It is so important for information and ideas to flow freely over the Internet and through the media. My husband and I are on the receiving end of plenty of questioning and criticism from our media and our fellow citizens, and it's not always easy. But I wouldn't trade it for anything in the world," said Obama while addressing Chinese students.

"When it comes to expressing yourself freely, and worshipping as you choose, and having open access to information -- we believe those are universal rights that are the birthright of every person on this planet," she added.

“Obama's comments will also be seen as a criticism of the Turkish prime minister, Recep Tayyip Erdoğan, who announced restrictions on Twitter last week,” the Guardian said.
(TODAY'S ZAMAN, March 23, 2014)

Washington dénonce la décision de la Turquie de bloquer Twitter

Washington a dénoncé vendredi le blocage de Twitter décrété par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, le département d'Etat jugeant qu'une telle décision était "contraire au désir exprimée par la Turquie elle-même d'être un modèle de démocratie".

"Les Etats-Unis soutiennent la liberté d'expression en Turquie et s'opposent à toute entrave à la libre expression", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. "Nous exhortons le gouvernement turc à rétablir l'accès de ses citoyens à Twitter et d'assurer un libre accès à tous les réseaux sociaux".

"Les gouvernements démocratiques doivent accepter d'écouter les voix qui sont en désaccord avec eux", a renchéri Jennifer Psaki. "Des médias indépendants et s'exprimant sans entraves constituent un élément essentiel des sociétés ouvertes et démocratiques".

La Maison Blanche s'est elle aussi dite "profondément inquiète" par la voix de son porte-parole Jay Carney. Washington en a fait part au gouvernement et "soutient les Turcs dans leurs appels à la restauration d'un accès total aux technologies qui ont été bloquées", a-t-il souligné.

Sur ordre du gouvernement, l'autorité turque des télécommunications a interdit jeudi soir l'accès au réseau social, sur lequel des opposants avaient diffusé des enregistrements de conversations téléphoniques piratées qui mettent en cause M. Erdogan dans un vaste scandale de corruption.
(AFP, 21 mars 2014)

Internet se mobilise contre la censure de Twitter en Turquie

Le blocage de Twitter par les autorités d'Ankara a soulevé une importante vague de mobilisation sur internet, permettant aux internautes turcs de contourner la censure et exposant l'autoritarisme croissant du gouvernement, selon des experts.

Peu après l'annonce-choc du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan jeudi, le groupe Twitter lui-même a été un des premiers à contre-attaquer en publiant un message rappelant que ses services étaient accessibles en Turquie par SMS.

Des groupes d'activistes ont, eux, dévoilé des astuces permettant de modifier les réglages internes d'une connexion internet afin de continuer à s'exprimer en 140 caractères en dépit de l'interdiction gouvernementale.

Des entreprises ont également offert un accès gratuit à leur VPN, un réseau privé virtuel qui permet de brouiller les pistes en masquant la réelle localisation géographique des internautes.

"Les astuces pour contourner la censure se sont propagées comme une traînée de poudre", relève Philip Howard, qui dirige un centre sur l'activisme numérique --le Digital Activism Research Project- à l'Université de Washington.

Le succès ne s'est pas fait attendre. "Les gens ont commencé à contourner la censure petit à petit et ça c'est ensuite transformé en un véritable déluge", estime Zeynep Tufekci, une sociologue turque de l'Université de Caroline du Nord qui suit le mouvement en temps réel sur son blog.

Selon elle, les tweets publiés en Turquie ou écrits en turc ont même atteint des "niveaux proches de leur record" et la censure d'Ankara a fait la une de la Twittosphère.

- Stratégie contre-productive -

A travers le globe, les mots-clés #Turkey (Turquie en anglais) et #TurkeyBlockedTwitter se sont ainsi rapidement imposés comme les grandes tendances du jour sur le site.

"L'interdiction semble vaine et montre surtout à quel point la Turquie devient de plus en plus autoritaire", indique Jillian York de l'Electronic Frontier Foundation, un groupe de défense des libertés sur internet.

L'interdiction d'Ankara, qui souhaitait freiner le flux de vidéos sur un scandale de corruption dans le pays, semble de fait contre-productive.

"L'annonce de l'interdiction semble avoir poussé plus de Turcs à utiliser Twitter pour la première fois", estime ainsi Philip Howard, soulignant la mauvaise publicité faite au pays. "Cela a attiré l'attention de la planète tout entière sur la politique de plus en dure des autorités en matière de surveillance et de censure", poursuit-il

Depuis plusieurs mois, Ankara s'est engagé dans une offensive contre internet, qui a été utilisé à une très large échelle pour coordonner les mobilisations anti-gouvernementales du printemps dernier à Istanbul.

Le mois dernier, une nouvelle loi renforçant le contrôle d'internet a été promulguée et le Premier ministre turc a menacé de s'en prendre à YouTube et Facebook.

Fustigée à l'étranger, la nouvelle offensive gouvernementale été critiquée par le président turc Abdullah Gül lui-même... sur Twitter. "On ne peut pas approuver le blocage total des réseaux sociaux (...) j'espère que cette situation ne durera pas longtemps", a-t-il écrit sur son compte personnel.

Plusieurs experts lui ont fait écho. "La décision de bloquer Twitter, un moyen de communication majeur en Turquie, est une mesure d'une extrême gravité pour un gouvernement qui se dit démocratique", a estimé David Kramer, président de Freedom House, une organisation de défense de la démocratie.

Selon Emily Parker, auteur d'un ouvrage sur l'activisme numérique dans les régimes autoritaires, interdire Twitter dans un pays démocratique comme la Turquie est beaucoup plus compliqué que dans une dictature comme la Chine qui n'a jamais autorisé le réseau social américain.

"Twitter est déjà extrêmement populaire en Turquie où il a des millions d'utilisateurs. C'est compliqué pour les autorités de priver les gens de libertés sur internet dont ils ont joui par le passé", souligne Mme Parker, par ailleurs chercheur au centre de réflexion New America Foundation.
(AFP, 21 mars 2014)

Relations régionales / Regional Relations

Turkish Airlines aurait livré des armes au Nigeria

Turkish Airlines (THY) aurait livré des armes à des groupes inconnus au Nigeria, pays touché par des attaques meurtrières du groupe islamiste Boko Haram, selon des écoutes téléphoniques démenties par la compagnie aérienne.

Sur un enregistrement téléphonique diffusé mardi soir sur YouTube, un responsable de la compagnie aérienne, Mehmet Karatas, déclare à l'un des conseillers du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, Mustafa Varank, qu'il se sent coupable concernant la livraison d'armes au Nigeria par THY.

"Je ne sais pas si ces (armes) vont tuer des musulmans ou des chrétiens. Je me sens coupable", aurait déclaré M. Karatas.

Turkish Airlines a catégoriquement démenti mercredi avoir livré des armes. "Aucune livraison d'armes depuis la Turquie ou d'un autre pays n'a été effectuée dans le pays en question", a-t-elle assuré mercredi dans un communiqué.

La compagnie a précisé qu'elle ne procédait à aucune livraison d'armes, "conformément à sa politique d'entreprise", dans "les pays sous sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU ou ceux où il y a vacance du pouvoir et d'autres sources de conflits".

Boko Haram, qui revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, a depuis quatre ans mené de très nombreuses attaques dans cette région, majoritairement musulmane, et pris en otages des ressortissants occidentaux.

Détenue à 49% par l'Etat turc, Turkish Airlines affiche depuis des années une forte progression qui en a fait un des acteurs importants du transport aérien mondial.

La diffusion de cet enregistrement est un nouveau coup porté à M. Erdogan, englué dans une vaste enquête de corruption qui éclabousse son entourage à un peu plus d'une semaine des élections municipales le 30 mars.
(AFP, 19 mars 2014)

La Turquie déclare "inacceptable" le référendum en Crimée

La Turquie a déclaré lundi ne pas reconnaître le référendum "inacceptable" de dimanche en Crimée qui s'est soldée par une victoire massive d'un rattachement à la Russie.

« Ce référendum n'est pas reconnu et n'est pas légitime », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, devant la presse à l'issue d'un entretien avec le chef de la minorité tatare et turcophone de Crimée, Mustafa Kirimoglu.

Le parlement de la Crimée a proclamé lundi l'indépendance de la péninsule de l'Ukraine et demandé son rattachement à la Russie.

Le ministre turc a souligné que le référendum, un « fait accompli inacceptable », selon lui, « viole l'intégrité territoriale de l'Ukraine », espérant que le vote ne provoquerait pas de nouvelles tensions.

La Turquie, alliée de l'Otan et qui a d'étroites relations commerciales avec la Russie, entretient des liens historiques avec la communauté tatare, qui représente 12% de la population de l'enclave russophone, et lui finance de nombreuses. (ouest-france.fr, 17 mars 2014)

Le "grand frère" turc inquiet pour la minorité tatare de Crimée

Très discrète tout au long de la crise politique en Ukraine, la Turquie est remontée au créneau pour s'opposer à la Russie en refusant toute perspective d'indépendance de la Crimée, au nom de la protection de sa minorité turcophone.

A l'approche du référendum de dimanche sur le rattachement de la province russophone ukrainienne à Moscou, les plus hautes autorités turques ont multiplié les mises en garde en se posant en "grand frère" de la communauté tatare.

Lors d'une récente conversation téléphonique, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est lui-même chargé de le rappeler au président Vladimir Poutine. "La Turquie n'a jamais laissé tomber les Tatars de Crimée et ne le fera jamais", a-t-il souligné.

Ankara entretient des liens historiques avec la communauté tatare, qui représente 12% de la population de l'enclave russophone, et lui finance de nombreuses infrastructures.

Architecte d'une diplomatie turque souvent qualifiée de "néo-ottomane", le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu s'est lui-même rendu à Kiev ce mois-ci pour y rencontrer les nouveaux dirigeants ukrainiens et les représentants des Tatars, auxquels il a réaffirmer son hostilité à toute sécession de la Crimée.

"Notre voisin et partenaire stratégique ukrainien, y compris nos frères de de la communauté tatare de Crimée, est à nos yeux important pour des raisons historiques, politiques et économiques", souligne un diplomate turc sous couvert de l'anonymat, "et la communauté tatare de Turquie s'inquiète de leur sort".

Le nombre de ses membres n'est pas connu avec précision, les chiffres oscillants selon les sources de 150.000 à près de 5 millions. Tous descendent des Tatars qui ont émigré de Crimée, où ils étaient majoritaires, lorsque la Russie a repris, à la fin du XVIIIe siècle, le contrôle de cette province jusque-là possession de l'Empire ottoman.

Depuis le déploiement de force des troupes russes en Crimée, les Tatars de Turquie ont multiplié les manifestations, dans l'attente d'une réaction forte d'Ankara.

- 'Inacceptable' -

"Nous sommes pris entre deux feux", explique Tuncer Kalkay, le président de l'Association criméenne de Turquie. "Nous rencontrons régulièrement des responsables turcs qui nous disent qu'ils travaillent sur le front diplomatique mais le monde a besoin qu'ils haussent un peu le ton", déplore M. Kalkay.

Son mouvement répète à l'envi que le référendum est "inacceptable" et "illégitime" et met en garde contre les risques de dérapages en cas de victoire, attendue, du "oui".

"La Turquie nous répète que nous ne sommes pas seuls mais notre communauté est loin d'être satisfaite de ce qui a été fait jusque-là", insiste Tuncer Kalkay, "ce n'est pas suffisant (...) le monde doit relever ce défi".
 Le gouvernement turc a mis en garde la Russie contre les risques d'une sécession, répétant que le vote du 16 mars constituait une "erreur" et un "danger". "Nous pensons que le référendum ne facilitera pas la recherche d'une solution à la crise", estime le diplomate turc.
 Mais jusque-là, la majorité russophone de Crimée comme son parrain moscovite sont restés sourds aux menaces et aux premières sanctions des Occidentaux.

Dans ce contexte, les analystes voient mal comment la Turquie pourrait peser sur la Russie, ainsi que l'a montré son retrait pendant la crise qui a opposé Moscou à Kiev autour de la destitution du président Viktor Ianoukovitch.

Malgré des différence politiques notoires, notamment sur la guerre en Syrie, les deux pays sont des partenaires commerciaux solides. Ils envisagent d'ailleurs de porter le montant de leurs échanges bilatéraux à 100 milliards de dollars d'ici 2020

"La Turquie n'est pas dans une situation de défier la Russie au sujet de l'Ukraine", estime Erkin Ekrem, de l'Institut de la pensée stratégique, "ce qu'elle peut faire a des limites".
(AFP, 14 mars 2014)

La Turquie et la crise ukrainienne

Jean Marcou

Alors même que la Turquie a été plutôt discrète jusqu’à présent mais que les tensions s’accroissent entre Moscou et les capitales occidentales, un certain nombre d’indices commencent à permettre une lecture plus complète de la position turque sur la crise ukrainienne.

FEU VERT TURC DANS LES DÉTROITS

Les autorités turques ont donné leur accord, le 5 mars, au passage d’un navire de guerre américain en mer Noire. Cette décision rapide est l’indice intéressant d’un positionnement plus résolu d’Ankara aux côtés Turquie-Urkaine2de ses alliés occidentaux qu’en 2008, au moment de la crise géorgienne. À cette époque, la question du passage de navires américains par les Détroits avait suscité des réactions embarrassées de la diplomatie turque. En dépit de son appartenance à l’OTAN, la Turquie, sous la pression de Moscou (qui avait gelé les importations industrielles turques en Russie pendant plusieurs semaines), avait affecté une posture assez circonspecte (cf. nos éditions du 25  août 2008  et du 30 août 2008).
 
Il est vrai qu’en 2008 les 3 navires, que les Etats-Unis voulaient envoyer au secours de la Géorgie, excédaient le tonnage fixé par le Traité de Montreux (qui a fait de la Turquie en 1936, la gardienne des Détroits du Bosphore et des Dardanelles). Mais il s’agissait de navires hôpitaux destinés à une mission humanitaire. Alors qu’aujourd’hui c’est bel et bien un navire de guerre qui doit franchir les Détroits, même s’il ne devra pas excéder 45 000 tonnes, comme le prévoit le Traité en question.

PRUDENCE AFFICHÉE À L’ÉGARD DE LA SITUATION EN CRIMÉE

La Turquie demeure toutefois prudente. Le 4 mars, Recep Tayyip Erdoğan et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone. Officiellement le premier ministre turc aurait quant même nettement dit au président russe «que c’est aux Ukrainiens qu’il appartient de résoudre la crise de leur pays», en appelant au respect du droit international et en soulignant qu’une «instabilité en Ukraine aurait une incidence négative pour l’ensemble de la région». Mais le communiqué du Kremlin n’évoque, quant à lui, que laUkraine Protestssituation en Crimée et suggère que les deux dirigeants sont tombés d’accord : «Les deux parties ont exprimé la certitude que, malgré les actions agressives des forces radicales et extrémistes du Maïdan, la paix interethnique ou interreligieuse et le calme en Crimée finiront par prévaloir.»
 
Le 3 mars, Ahmet Davutoğlu a reçu des associations de Tatars de Crimée. Ces derniers sont nombreux à travailler en Turquie, et le ministre turc des affaires étrangères les a assurés que son gouvernement suivait la situation actuelle de très près, notamment par l’intermédiaire de son consulat d’Odessa. Il a annoncé aussi le déplacement d’une équipe de techniciens turcs en Crimée prochainement. Pour autant, il s’est gardé de faire des déclarations alarmistes et fracassantes sur la situation et le sort de la minorité turcophone de la péninsule qui souhaite que la Crimée reste ukrainienne.

PAS DE CRISE GAZIÈRE À L’HORIZON

La Russie restant le principal fournisseur de gaz de la Turquie (près de 60%), on comprend qu’elle soit là Turquie-Urkaine4encore incitée à la modération. Taner Yıldız, le ministre turc de l’énergie (photo à droite), a estimé que la crise ukrainienne ne menaçait pas pour l’instant l’approvisionnement en gaz de la Turquie. Il a rappelé néanmoins la dépendance de la Turquie à l’égard des ressources gazières russes et de leur acheminement ukrainien : «Si le West Stream est coupé, il est clair que nous serons affectés. Le West Stream permet à la fois l’approvisionnement du secteur public et du secteur privé.» Pourtant, selon Taner Yıldız, rien n’indiquerait qu’une crise gazière soit imminente : «Dans les discussions que nous avons eues avec Gazprom, ses représentants nous ont dit qu’ils ne croyaient pas possible une coupure de l’approvisionnement en gaz. C’est pourquoi je pense que nous n’aurons pas de problème.»

SOUTIEN TURC À L’INTÉGRITÉ DE L’UKRAINE

La visite du président polonais Bronislaw Komorwski en Turquie du 4 au 6 mars a été l’occasion d’une réaffirmation de l’attachement de la Turquie à l’intégrité de l’Ukraine. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue polonais, et dans le sillage de la conversation que Recep Tayyip Erdoğan a Turquie-Urkaine5eue la veille avec Vladimir Poutine, le président turc, Abdullah Gül, a répété qu’il était important que l’unité politique, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine soient préservées, et que les tensions en Crimée soient évitées. «La Turquie, l’Ukraine et la Russie sont trois pays du littoral de la mer Noire, c’est pourquoi le maintien de leur stabilité et de leur sécurité sont notre premier souci.», a déclaré le chef de l’Etat turc, avant d’ajouter : «Ankara veut que ces incidents soient résolus par le dialogue, en évitant de nouvelles tensions. Une nouvelle ère de Guerre froide ou une seconde Guerre froide est dangereuse pour tout le monde et ne profitera à personne. Nous devons donc à tout prix éviter cela. Et pour l’empêcher, il faut se conformer au droit international.»
 
Si la Turquie demeure ainsi prudente, en pensant au sort des Tatars de Crimée et à son approvisionnement en gaz russe via l’Ukraine, elle affiche un soutien à ses alliés occidentaux alors même que, lors de la crise géorgienne, elle avait paru vouloir faire passer au second plan son appartenance à l’OTAN et la solidarité que cela pouvait impliquer. Il faut dire qu’Ankara revendiquait alors volontiers une marge de manœuvre à l’égard de ses alliés, c’était un moment où l’on évoquait d’ailleurs souvent une dérive de la Turquie vers l’est et une forme de non-alignement de sa part. La crise syrienne, où Ankara et Moscou se sont retrouvées sur des positions diamétralement opposées, a changé la donne et vu la diplomatie turque revenir vers l’ouest. C’est sans doute à l’aune de cette tendance stratégique nouvelle qu’il faudra lire le positionnement turc à l’égard de la crise ukrainienne dans les prochains jours. (http://ovipot.hypotheses.org/9945)

La Turquie s'inquiète pour la minorité des Tatars turcophones

La situation en Ukraine est "suivie de près" par la Turquie, qui s'inquiète notamment du sort de la minorité des Tatars turcophones dans la province autonome de Crimée où la Russie a dépêché des forces armées, a-t-on indiqué lundi de source turque.

"Nous avons un important devoir de mémoire envers les Tatars, et nous sommes en discussion avec les parties concernées pour que cette dispute ne dégénère pas en conflit armé. Nous ne pouvons rester simples spectateurs de ce qui se passe là-bas", a expliqué à l'AFP une source gouvernementale.

Lundi soir, le chef de l'Etat Abdullah Gül a convoqué une réunion avec le chef de la diplomatie turque et le n°2 de son ministère, l'ambassadeur Feridun Sinirlioglu.

M. Davutoglu a souligné lors de l'entretien que "la position officielle de la Turquie dans ce conflit est la sauvegarde de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a-t-on souligné dans son entourage.

Le ministre turc a aussi exprimé son souhait de rencontrer dans les plus brefs délais son homologue russe Sergueï Lavrov, rapporte le site internet du journal Hürriyet.

Pendant le week-end, des membres de la diaspora tatare en Turquie ont manifesté à Ankara, Istanbul ou Konya (centre) pour dénoncer l'intervention de la Russie en Crimée. "Non à la Russie, la Crimée doit rester ukrainienne", ont scandé les manifestants dimanche à Ankara devant l'ambassade de Russie.

M. Davutoglu s'est rendu d'urgence à Kiev samedi et s'est entretenu de la situation au téléphone avec ses homologues américain, allemand, français et polonais, selon son ministère.

"La Turquie fera tout son possible pour assurer la stabilité de la Crimée au sein d'une Ukraine unie", a assuré dimanche M. Davutoglu, qui doit rencontrer lundi des représentants de la minorité tatare.

"Les droits des Tatars et leur existence doivent être garantis", a-t-il déclaré lors d'un entretien télévisé.

Selon la Turquie, alliée de l'Otan, 12% des habitants de Crimée sont des Tatars turcophones et musulmans de confession sunnite, comme la majorité des Turcs.

La Crimée était sous le contrôle de l'empire ottoman avant de passer sous domination russe à la fin du XVIIIe siècle, et les Tatars, alors majoritaires, y furent progressivement poussés à l'exode.

La Turquie entretient des rapports culturels étroits avec cette communauté. Elle a réalisé récemment plusieurs projets (logement, infrastructure, éducation...) en Crimée par l'intermédiaire de différents organismes dont l'Agence turque de coopération et de coordination (TIKA) qui dispose d'une permanence à Simféropol, capitale de la Crimée.
(AFP, 3 mars 2014)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Il y a 50 ans, Constantinople la cosmopolite le devenait un peu moins

Dionysis Aggelopoulos dit avoir oublié "tout son turc" mais se souvient encore de chaque mot des crieurs de journaux de "Constantinople" quand le gouvernement d'Ankara décida d'expulser tous les Grecs de la ville, en mars 1964, il y a 50 ans.

"J'allais partir au travail, mon beau-frère est arrivé, il tenait le journal où venait de paraître une nouvelle liste,et mon nom était dessus. Je m'y étais préparé mais j'ai dû m'asseoir pour encaisser le choc", raconte avec précision, un demi-siècle après à Athènes, ce solide octogénaire.

Dionysis Aggelopoulos faisait partie de la communauté des Grecs d'Istanbul, composée de citoyens de nationalité grecque et de Grecs citoyens turcs, "la plus ancienne communauté de la ville", décrit l'historien Samim Akgönül, née dans le creuset d'identités de l'empire byzantin puis de l'empire ottoman.

Une communauté qui comptait environ 150.000 membres après la première guerre mondiale et réduite aujourd'hui à moins de 3.000 personnes avec une date clef: le 16 mars 1964, lorsque le gouvernement décida d'expulser d'Istanbul les douze mille habitants de citoyenneté grecque encore présents dans la ville.
 Plus de trente mille Grecs, citoyens turcs les suivront, époux, épouses, enfants, amis, poussés à partir par la montée des tensions. Tous laisseront dans leur ville leurs biens, leur passé.

"Une véritable amputation dans la culture et l'histoire de la métropole turque qui comptait alors un million d'habitants", estime M. Akgönül enseignant-chercheur au département d'études turques de l'université de Strasbourg et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une blessure aussi pour ces Grecs de Turquie, qui ne cesseront de s'identifier à leur terre d'origine, "Konstantinoupoli" qu'ils appellent simplement "I poli", la ville.

Le père de Dionysis Aggelopoulos y était arrivé au début du 20ème siècle depuis son île d'origine, Zanthe, en mer ionienne, à l'opposé des rivages turcs. Dionysis, né en 1928, y est devenu "employé" d'un magasin "d'étoffes", raconte-t-il en semant dans son récit quelques mots de ce français si prisé de Constantinople la cosmopolite.

-- Deux valises --

"L'expulsion des Grecs de Constantinople s'inscrit dans la continuité du processus d'homogénéisation de la population en Turquie et de la montée du nationalisme auquel s'ajoute, après la seconde guerre, la question chypriote", décrypte Samim Akgönül.

Le premier acte s'est joué en 1923, lors du règlement de la guerre gréco-turque via un gigantesque échange de population concernant des centaines de milliers de Grecs de Turquie expatriés en Grèce et de musulmans du nord de la Grèce et des îles contraints de s'installer de l'autre côté du Bosphore.

À partir des années 1950, le sort de Chypre dégrade les relations entre Grèce et Turquie. "Les Grecs d'Istanbul deviennent une monnaie d'échange", estime M. Akgönül. En 1955, une manifestation destinée à montrer que l'opinion publique turque n'est pas indifférente au sort de Chypre dégénère en émeute. Des centaines de commerces et maisons de Grecs d'Istanbul sont saccagés.

Le 16 mars 1964, les autorités turques dénoncent le traité de 1930 autorisant le maintien des Grecs d'Istanbul. Les expulsions débutent.

"A intervalle régulier, les journaux publiaient la liste des futurs expulsés et les jeunes vendeurs venaient les crier dans les rues", témoigne Dionysis Aggelopoulos qui se souvient précisément de ce 17 juillet où son nom sortit parmi 198 autres.

Il quitte la Turquie une semaine plus tard, avec les deux valises que chaque Grec était autorisé à emporter. Sa femme, Grecque de nationalité turque, le suit quelque temps après.

"J'avais mis un tapis dans ma valise. Les douaniers de l'aéroport ne voulaient pas que je l'emporte. Je leur ai dit que je ne savais pas où je dormirai à Athènes et j'ai pu le garder".

A Istanbul, une exposition commémore jusqu'à la fin mars cette "histoire méconnue en Grèce comme en Turquie", selon Samim Akgönül, l'un de ses organisateurs.

A Chypre, des négociations, interrompues depuis 2012, pour parvenir à une réunification de l'île, ont repris en début d'année.
(AFP, 13 mars 2014)

Immigration / Migration

Thousands celebrate multilingual Newroz in Düsseldorf

Thousands of Kurds converged on the German city of Düsseldorf, joining two Newroz marches, one "Red" and one "Yellow". Slogans for Öcalan were chanted and Newroz greetings sent to Amed and West Kurdistan.

60 organisations representing different communities and faiths in Germany participated in the organisation of the marches, including Kurdish, Turkish, Laz, Circassian, Armenian, Pontic Greek, Assyrian-Syriac-Chaldean, Arab and German, and Alevi, Sunni, Christian and Yezidi groups. The "Red" and "Yellow" marches converged in the city centre, where the Newroz programme commenced under the title: "Newroz: Peace for Kurdistan and Democracy for Turkey."

The celebration began with the children's choir of the Kurdish Academy singing the Kurdish national anthem.

Posters of Kurdish People's Leader Abdullah Öcalan, İbrahim Kaypakkaya, Deniz Gezmiş , Hrant Dink, Mazlum Doğan and "Newroz martyrs" festooned the main stage, where there were various organisation and party flags.

Newroz messages from representatives of 60 organisations

Representatives of the 60 organisations involved in organising the celebrations took the stage together, greeting the people.
The first speech was made by YEK-KOM Co-chair Yüksek Koç, who said: "Newroz is a symbol of resistance against persecution, violence and massacres. Today many colours, languages and cultures that are banned in Turkey have come together to celebrate Newroz."

Lazebura Association co-chair Nurten Altunbaş-Alpaslan spoke on behalf of the Laz people, saying: "Our problems are the same. Our struggle should be a joint one. I am celebrating your festival with the enthusiasm of this unity."

Alexis Kalk spoke in Armenian, and Numan Oğur spoke on behalf of the Assyrian-Syriac-Chaldean community, saying: "If we can celebrate Newroz today in such a magnificent way it is thanks to the sacrifices of the Kurdish Freedom Movement." (ANF, March 23, 2014)

L'Italie refuse d'extrader Bahar Kimyongür vers la Turquie

Communiqué du CLEA:


Après 111 jours de séquestration, le citoyen belge est enfin libre et va pouvoir rentrer chez lui.


Ce mardi 11 mars 2014, aux côtés de Deniz -l'épouse de Bahar- et de leurs deux enfants, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à Brescia au moment où se tenait l'audience relative au sort de Kimyongür. 


Dans son arrêt, la Cour d'appel de Brescia a décidé de rejeter la demande d'extradition formulée par Ankara, mettant ainsi fin aux poursuites intentées contre le ressortissant belge en Italie. Dans leur décision, les juges italiens arguent notamment que les activités de Bahar Kimyongür relèvent de la liberté d'expression et que son interpellation d'un ministre turc au Parlement européen en 2000 ne constitue, en aucun cas, une menace. 


Un camouflet cinglant

Dans la saga judiciaire dont est victime Bahar depuis une décennie, cette sentence sonne comme un nouveau camouflet pour la Turquie et pour les forces qui, en Europe -et en Belgique tout particulièrement-, se rangent aux côtés d'Ankara dans cette affaire. 


Inversement, il s'agit d'une victoire importante pour les partisans de la liberté d'expression, pour ceux qui souhaitent que restent audibles les discours à contre-courant, pour celles et ceux qui entendent s'opposer aux velléités sécuritaires qui cadenassent notre société et nous menacent tou(te)s. 


Vive la solidarité internationale

Cette victoire n'a été rendue possible que par la mobilisation de milliers de citoyens à travers le monde combinée au travail des avocats de Bahar. Grâce à ce mouvement multiforme, le citoyen belge va enfin pouvoir rentrer auprès des siens en Belgique, après avoir été retenu 16 semaines durant (dont deux, enfermé à la prison de Bergame) en Italie. 


Merci à toutes et tous pour votre soutien sans faille ! 


Bahar Kimyongür tiendra une conférence de presse dès son retour à Bruxelles...  (danielflinker@hotmail.com)

Le ministre italien de la justice renvoie le dossier Kimyongür vers la justice!

Ce mercredi matin, 5 février 2014, Deniz Demirkapi a eu une entrevue au ministère de la Justice à Rome.

Interpol venant de bloquer le signalement de Bahar Kimyongür, la jeune femme espérait qu'on lui annonce enfin une bonne nouvelle en l'Italie, où son époux est retenu depuis 105 jours sous la menace d'une extradition vers la Turquie.

Mais lors de cet entretien, la directrice du deuxième département pour les affaires de justice s'est contentée de lui apprendre que le dossier de son mari était à nouveau entre les mains de la Justice.

Depuis le 31 janvier 2014, le cas Kimyongür était « sous évaluation » au ministère mais le 17 février, l'exécutif a renvoyé le dossier à l'expéditeur, la Cour d'appel de Brescia.

Les institutions italiennes se refilent donc toujours la « patate chaude » : le dossier Kimyongür est à nouveau à la case départ. Il faut désormais attendre que les juges de Brescia fixent une audience pour statuer sur le sort du citoyen belge.

Combien de temps faudra-t-il patienter cette fois-ci : un jour, une semaine, un mois, un an ? Personne ne le sait.

Une chose est sûre cependant : chaque jour qui passe, chaque nouvelle péripétie de ce dossier, mettent en lumière les limites de la démocratie « made in Europe ».

L'Europe donne des leçons de démocratie au monde entier. Que l'Italie, la Belgique, l'Espagne balayent d'abord devant leur propre porte. Car au cœur même de l'Union, un citoyen belge qui ne fait qu'user de sa liberté d'expression se trouve dans une situation kafkaïenne, séquestré depuis 15 semaines en Italie. Et cette situation risque de perdurer.

Il est peu de dire que nous sommes déçus, désenchantés, en colère. Il faut mettre fin à cette mascarade au plus vite !

Chose promise, chose due : nous allons réfléchir aux manières de persuader la Cour de clôturer rapidement ce dossier vide ; à la façon de faire percevoir notre indignation aux juges de Brescia (ceux-là même qui ont laissé 13 jours durant Kimyongür en prison à Bergame, qui l'ont assigné à résidence à Marina Di Massa et qui doivent désormais juger la demande turque d'extradition).

Place à votre créativité, place à l'action !

Restons en contact, déterminons les actions à entreprendre pour mettre la pression sur l'Italie et la Belgique ; afin que Bahar soit libéré dans les plus brefs délais.

Daniel Flinker (CLEA)

Voici le message rédigé par Bahar à la suite de cette dernière nouvelle :

APRÈS BAHAR LE BOULET, VOICI BAHAR LE BALLON
par Bahar Kimyongür

Ce mercredi 5 mars à 11h, une délégation familiale composée de mon épouse Deniz et de nos deux enfants (3 et 5 ans) était accompagnée de notre avocat Federico Romoli pour une rencontre avec Maria Antonietta Ciriaco, directrice des affaires de justice à Rome afin de débloquer la situation kafkaïenne dans laquelle je me trouve et me permettre de rentrer chez moi en Belgique.

Nous avions toutes les raisons pour espérer une fin rapide et heureuse dans le chapitre italien de mon odyssée judiciaire.

D'abord parce que le dossier turc d'extradition est vide et obsolète.
Ensuite parce que même Interpol a décidé de mettre fin à ma "notice rouge".
Enfin, parce que 105 jours de privation de liberté pour rien, c'était un peu trop cher payé.

Comme nous l'avions annoncé dans nos précédents communiqués, le dossier turc d'extradition est parvenu au ministère italien de la justice le 31 décembre 2013, soit au 40e et ultime jour du délai légal dont disposait la Turquie pour faire parvenir sa demande.

Le 7 février dernier, nous apprenions par le biais du juge de la Cour d'appel de Brescia en charge de l'affaire, M. Enzo Platé que la ministre italienne de la justice Annalisa Cancellieri avait décidé de gérer personnellement mon dossier d'extradition.

Le juge Platé aurait reçu un courrier le 31 janvier 2014 établissant que la décision finale serait donnée par le ministère de la justice.

En fait, depuis fin décembre, nous attendions inutilement les conclusions de la justice italienne étant donné que la décision serait politique.

Mais devant le peu d'empressement de la justice italienne à trancher l'affaire, un mois et un gouvernement plus tard, ma famille décide de se rendre à Rome afin de rencontrer des responsables du ministère de la justice.

Ce mercredi matin, ma femme et mes deux enfants apprennent que le dossier d'extradition a été renvoyé au juge Platé car "une décision judiciaire aurait plus de poids pour obtenir la radiation de M. Kimyongür de la liste d'Interpol".

M. Kimyongür n'étant plus signalé par Interpol, il semblerait que l'argument du ministère relève plus de la parade rhétorique.

En clair, en donnant la décision finale, le gouvernement italien craint un incident diplomatique avec son puissant partenaire outre-Evros.

En terme peu diplomatique, on peut appeler cela un foutage de gueule de la taille du Colisée.

Et puisque nous parlons spectacle, en trois mois de vie en exil sur la côte toscane, j'ai pu mesurer, médusé, l'omniprésence du calcio, du football, et le ravage des paris sur les matchs, dans la vie quotidienne des Italiens.

Aujourd'hui, mon sort paraît aussi improbable qu'un jeu de hasard du genre Fantacalcio.

Je suis comme un ballon de football rebondissant à l'aveuglette entre le politique et le judiciaire.

A quand le grand dégagement hors du stade italien qui mettra fin à ce match interminable, insipide et médiocre?


Interpol recale le mandat d’arrêt turc de Kimyongur

Un rebondissement de plus vient enrichir le dossier de Bahar Kimyongur, ce Belge dont la Turquie entend à tout prix obtenir l’extradition et qui avait été arrêté le 21 novembre 2013 en Italie en vertu d’un mandat d’arrêt délivré par Ankara et diffusé par Interpol.

L’organisation policière vient de retirer de sa liste de diffusion internationale adressée à toutes les polices du monde la « notice rouge » obligeant les pays membres à l’arrêter. La « Commission de contrôle des fichiers », le garant juridique d’Interpol, a constaté que «l’ensemble des éléments en sa possession » ne permettait pas d’établir que les informations concernant Bahar Kimyongur et transmises par la Turquie « étaient traitées conformément aux règles d’Interpol ». La Commission a donc sommé le secrétariat général d’Interpol de bloquer la diffusion «des informations communiquées par la Turquie ».

Selon Christophe Marchand, l’avocat de Bahar Kimyongur, « cela signifie que le signalement Interpol est bloqué et que Bahar peut à nouveau voyager librement dans le cadre de ses activités politiques sans être arrêté et placé en prison sur la base du mandat d’arrêt turc. Il est très rare qu’Interpol prenne ce genre de décision et ceci démontre encore, si cela était nécessaire, que le mandat d’arrêt turc viole la liberté d’expression et a uniquement pour objet de tenter de museler un opposant politique qui dérange. Cette décision exceptionnelle doit mener le gouvernement italien, qui est pour le moment maître du destin de Bahar, à prendre immédiatement une décision de remise en liberté pure et simple ».

Trois arrestations

Bahar Kimyongur, acquitté au terme d’une longue procédure en Belgique des accusations d’avoir fait partie d’une organisation à vocation terroriste (le mouvement d’extrême gauche turc DHKP-C dont il était le porte-parole à Bruxelles), avait déjà été arrêté aux Pays-Bas en 2006 sur la base de ce mandat d’arrêt turc. Les autorités belges l’avaient alors « livré » aux Pays-Bas, comme l’avait démontré le compte rendu d’une réunion se-crète entre le ministère de la Justice, de l’Intérieur, la Sûreté de l’Etat et la Police fédérale. Il avait également été arrêté en juin 2013, sur la base du même mandat d’arrêt actualisé, à Cordoue (Espagne) où il avait été libéré moyennant le paiement d’une caution de 10.000 euros. Cette procédure est toujours pendante. En novembre dernier, c’est en Italie qu’il était arrêté. Après 13 jours de prison, il fut (et demeure) assigné à résidence dans l’attente d’une décision finale sur la demande turque.

L’épouse de Bahar Kimyongur, Deniz, arrivera ce soir à Rome. Elle a demandé une audience au nouveau ministre de la Justice, Andrea Orlando, dont le département est en possession d’un dossier transmis par la Turquie depuis le 31 décembre.

Le sort de Bahar Kimyongur a fait l’objet de plusieurs interpellations au Sénat et à la Chambre belge des députés. L’ambassade belge à Rome a « appuyé administrativement » la demande de rencontre de Deniz Kimyongur avec le ministre italien de la Justice. (Le Soir,
MARC METDEPENNINGEN, 4 février 2014)

Manifestation devant l'ambassade d'Italie pour la libération de Kimyongür

Plus d'une centaine de personnes ont manifesté samedi après-midi devant l'ambassade italienne à Bruxelles afin de marquer le dépassement des 100 jours de rétention du ressortissant belge Bahar Kimyongür en Italie dans l'attente d'une éventuelle extradition vers la Turquie.Poursuivi mais acquitté en Belgique pour appartenance à une organisation d'extrême gauche (DHKP-C), l'activiste a été arrêté le 21 novembre dernier à l'aéroport en Italie sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par la Turquie.

Le gouvernement turc le soupçonne d'activités terroristes. Ce que Bahar Kimyongür rejette vigoureusement. Le procureur général italien a jusqu'au 31 mars pour rendre un avis sur la demande d'extradition turque. L'activiste a été incarcéré 13 jours avant d'être placé en résidence surveillée.

Son épouse partira mardi à Rome avec leurs deux enfants pour demander un entretien au ministre italien de la Justice Andréa Orlando.

"La Turquie est connue pour harceler ses opposants politiques en les épuisant moralement et économiquement, mais je compte revenir avec Bahar d'Italie", a-t-elle assuré. Plus tôt dans l'année et en Espagne cette fois, il avait été libéré contre 10.000 euros de caution dans l'attente de la décision de la justice.

En 2006, les Pays-Bas avaint décidé de le relâcher après 68 jours d'emprisonnement. Le Clea, collectif citoyen porteur d'un débat critique sur les législations antiterroristes, et le PTB ont soutenu la mobilisation. "La Belgique et les Pays-Bas l'ont acquitté mais l'Europe de la justice ne fonctionne pas", a déploré Benjamin Pestieau, président régional du PTB. (Belga, 1er mars 2014)

Annulation d'une enquête antiterroriste contre un Kurde

La cour d'appel de Paris a annulé mercredi une enquête sur un trafic d'armes reproché à un militant kurde qui criait au "complot politique", une décision rare en matière antiterroriste, ont annoncé à l'AFP des sources concordantes.

Cette annulation est venue sanctionner une procédure "scandaleuse et inquiétante", selon Me Antoine Comte, l'avocat d'Adem Uzun, qui disait avoir été piégé en raison de son engagement pour la cause kurde.

M. Uzun affirme avoir participé au processus de discussion engagé à Oslo entre 2009 et 2011 par Ankara pour trouver une issue à la rébellion armée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui perdure depuis 1984. Ces négociations avaient échoué, mais de nouveaux pourparlers de paix ont été lancés à l'automne 2012.

Le sort d'Adem Uzun avait basculé le 6 octobre 2012, lorsque la police l'avait interpellé dans une brasserie parisienne de Montparnasse, où il se trouvait en compagnie d'un homme d'affaires kurde et d'un troisième homme, "Antoine".

Ce dernier était en fait un policier infiltré, et les deux Kurdes ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme".

Car pour l'antiterrorisme, ce rendez-vous avait pour objet l'achat de missiles antichar Milan, un projet que M. Uzun a toujours catégoriquement réfuté.

Dans un entretien à l'AFP en janvier, il avait expliqué que le rendez-vous de Montparnasse, le seul auquel il ait pris part avec "Antoine", avait duré "neuf minutes" jusqu'à l'irruption de la police, qu'il n'avait "jamais utilisé une seule fois un mot évoquant un trafic d'armes".

Dans son esprit, "Antoine", dont il ignorait la qualité de policier, était membre d'un "think tank" qui voulait des conseils avant de se rendre au Kurdistan.

- 'Tout est parti d'un renseignement turc' -

Fin janvier devant la cour d'appel de Paris, les deux mis en examen ont dénoncé un "stratagème" au terme duquel des personnes ne disposant d'aucun pouvoir de police étaient intervenues en amont de l'infiltration mise en place par les enquêteurs. Le tout pour organiser ce qui allait être présenté comme une démarche volontaire d'achat d'armes, selon une source proche du dossier.

Si la loi permet dans certaines conditions des opérations d'infiltration policière, elle interdit en revanche que celles-ci incitent à commettre des infractions.
 Les mis en examen demandaient l'annulation de l'ensemble des pièces de procédure reposant sur "l'opération illégale de provocation à la commission d'une infraction".

Jugeant que l'infraction présumée avait bien été provoquée, la cour d'appel a annulé l'ensemble de la procédure, à savoir l'information judiciaire ouverte en juillet 2012 - donc les quatre mises en examen prononcées - et l'enquête de police menée au préalable, selon une autre source proche du dossier.

Contacté par l'AFP, Me Comte a salué cette décision. "C'était une procédure scandaleuse et malsaine, car les services antiterroristes ont utilisé des barbouzes pour monter un piège", a-t-il accusé.
 "C'était aussi une procédure inquiétante où la police française a relayé en France la répression politique des services turcs. Tout est parti d'un renseignement turc", a ajouté cet avocat qui défend aussi les proches des trois militantes kurdes assassinées à Paris en janvier 2013.

Signe des doutes apparus dans l'enquête, M. Uzun avait été libéré après moins d'un an de détention à la Santé, durée inhabituellement courte pour du terrorisme, et son contrôle judiciaire était relativement souple.

"C'est une décision qui tire toutes les conséquences juridiques des manipulations dont ont été victimes les personnes initialement mises en cause dans le dossier", a déclaré de son côté M
hieu Chirez, avocat de l'homme d'affaires kurde qui a également fait 10 mois de détention provisoire dans ce dossier. (AFP, 28 février 2014)


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