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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

41st Year / 41e Année
Septembre
 
2015 September
N° 445
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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L’opération chirurgicale prévue pour le 8 septembre 2015 a été reportée au 15 septembre à cause d’autres complications dans mes jambes.
Je remercie à tous mes amis qui m’ont envoyé des messages solidaires et encourageants.
*
The surgical operation planned for September 8, 2015 has been postponed to September 15 due to other complications in the legs.
I thank all my friends who sent me messages of solidarity and encouragement.
Dogan Özgüden



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Le Vif/L'Express,
2 septembre 2015

Droits de l'Homme / Human Rights

KNK Dossier: The real face of Erdogan
Une Française soupçonnée d'espionnage arrêtée en Turquie
Mazlumder: "The State Violated the Right to Life by Punishing Collectively”
‘Cizre decision’ sparks political debate on poll security
Uludere massacre caused by ‘erroneous’ intelligence
Probe opened into 94 people two years after Gezi protests

L'ennemi juré d'Erdogan formellement renvoyé devant un tribunal
Onze mois de prison pour un lycéen qui avait "insulté" Erdogan
Call from Kurdish lawyers To Take Action for People of Cizre
En Turquie, l’ombre de la guerre civile - Marc Semo et Ragip Duran
Les affrontements entre le PKK et l'armée mettent la rue sous tension

Des soldats turcs tués dans une attaque du PKK
La Turquie est-elle un pays sûr?
Video footage showing a woman killed by police at İstanbul Atatürk

Quatre policiers tués dans un attentat à Mardin
La police disperse violemment une manifestation à Istanbul
La Turquie offre des récompenses pour les informateurs
Court rules for 30-days general search warrant in Ankara

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Une trentaine d'arrestations dans des médias de langue kurde
Journalists Sued Every Day Allegedly Insulting Erdoğan
CPJ: Turkey jails reporter, charges him with anti-state activities
 Journalist Avcı arrested over alleged coup attempt in columns
Conference to tackle press freedom and labor rights in Turkey
Journalist Baransu faces 52 years in prison for his writings
La journaliste néerlandaise expulsée de Turquie jure d'y retourner
Turkey: Online censorship, attacks against media and detention of journalists
La journaliste néerlandaise arrêtée en passe d'être expulsée

Le siège du journal Hürriyet à nouveau visé par des partisans d'Erdogan
CPJ: a VICE News journalist behind bars, freelance journalist detained

 Le quotidien Hurriyet attaqué par un groupe pro-Erdogan
Une journaliste néerlandaise arrêtée dans les régions kurdes de Turquie
Les deux journalistes de Vice News de retour au Royaume-Uni

Journalist Baydar latest to be charged with ‘insulting’ Erdoğan
Un tribunal ordonne la libération de deux journalistes britanniques
Turkey's intellectuals launch signature campaign against media suppression
In 40 Days, 20 Journalists Dismissed, 21 Journalists Sentenced
Les journalistes britanniques transférés dans une autre prison
CPJ: Turkish authorities raid independent media company
Nouvelle offensive du régime d'Erdogan contre la presse
CPJ: Turkey should drop terrorism charges against detained VICE crew
RSF: “du jamais vu depuis plus de quinze ans”
IFJ and EFJ urge Turkey to release two UK journalists
Opposition parties critical over police raids on media outlets
Arıboğan fired from state-run TRT over critical tweet

Deux journalistes britanniques inculpés de "terrorisme"

Kurdish Question / Question kurde

140 communes formed in Cizre as part of building of self-rule
Deux ministres (HDP) claquent la porte, dénoncent la "logique de guerre"
 Another cemetery of guerrillas bombed by Turkish army in Cudi
Invitation For the II. Kurdish Cultural Week in Brussels
La ville emblématique de Cizre à nouveau sous couvre-feu
Curfew and attack by Turkish state forces in Amed's Sur district

Le couvre-feu est levé à Cizre après huit jours d'intenses combats
Demirtaş: People of Cizre did not surrender

Des élus kurdes interdits d'entrée dans la ville de Cizre sous couvre-feu
La député kurde Leyla Zana entamera une grève de la faim

Long march of HDP leaders to besieged city Cizre
Des élus de HDP marchent pour rompre le "blocus" imposé à une ville kurde

Le HDP cible de très nombreuses manifestations et de vandalismes dans la nuit
HDP’s Demirtaş calls on Turks and Kurds to join forces to end the violence
HDP's Yuksekdag: anti-Kurd attacks a step to civil war
KNK's appeal against mob-attacks and lynchings on the Kurds

Le petit Aylan inhumé à Kobané dans le Kurdistan syrien
Demirtas estime "impossible" des élections dans les zones kurdes

Minorités / Minorities

Europalia-Turquie 2015: Face à l'insulte
Boghos Mouradian (AADB) sur le négationnisme turc en Belgique
L'Echo: Le show d'Erdogan à Bruxelles rejeté par le bourgmestre

Schools of Minorities Opened along with Troubles
Armenian columnist summoned to court for calling a mayor ‘disgusting’

COLLOQUE : "Le génocide des Arméniens de 1915"
Dogan Özgüden sur le négationnisme turc en Belgique
Europalia annule deux soirées après la contestation de la Maison du Livre

Réponses de Dogan Özgüden et Mehmet Köksal à propos d'Europalia-Turquie
Europalia dans LLB: La visite d'Erdogan s’annonce « chaude »
Armenian-Populated Districts of Istanbul Attacked

Chrétiens d'Orient : manifestation contre la Turquie à Paris
60th Year of the Anti-Greek pogrom in Istanbul in 1955
Question de Jean-Claude Defossé sur Europalia
Un musicien d'origine arménienne devient le directeur musical de La Monnaie
Alain Altinoglu dirige un concert pour les 100 ans du génocide arménien
Rappel: Europalia devient-il un instrument de propagande d’Erdogan?

Politique intérieure/Interior Politics

Manifestation anti Erdogan le 4 octobre à Strasbourg
L'hymne électoral de l'AKP interdit car jugé trop religieux
Davutoglu réélu à la tête de l'AKP, promet la victoire aux législatives
Turkes expelled from MHP and HDP became 3rd party in Parliament
Le Parlement reconduit une motion autorisant à intervenir en Irak et en Syrie
 Turquie: le triple langage de M.Erdogan par Gérard Vespierre
Turkey's parliament to vote on Syria mandate
New EU minister
will not sign the AKP's Syria mandate

Forces armées/Armed Forces

Nouvelles frappes aériennes contre les rebelles du PKK
L'armée turque sur le sol irakie
MGK talks measures for safe polls amid rising concerns

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Erdoğan' visit to Moscow for opening new mosque amid high Syria tensions
Minister: Reopening Hagia Sophia to prayers is my dream
Un soldat pris en otage par les jihadistes de l'EI

Socio-économique / Socio-economic

Gel des négociations avec la Russie sur le projet de gazoduc Turkstream

L'OCDE fait au G20 en Turquie de nouvelles recommandations anticorruption
Exporters continue to suffer following 16 pct. decline in July

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie refuse une demande de l'UE concernant l'accueil
Schulz deeply concerned about the situation in Turkey
Pas de critique belge vis-à-vis de la terreur de l'Etat turc
Erdogan: "Les Européens ont fait de la Méditerranée un cimetière de migrants"
 L'UE "préoccupée" par les actions contre la presse en Turquie

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

L'horreur: L'Arabie saoudite à la tête du Conseil des droits de l'Homme!

75 rebelles entraînés par les Etats-Unis entrés en Syrie depuis la Turquie
USA: rapatriement proposé à des familles de militaires stationnés en Turquie

Relations régionales / Regional Relations

Poutine demande une "large coalition" antiterroriste contre l'EI

Davutoğlu opposes Syrian transition involving Assad
Virage d'Erdogan: "Assad pourrait faire partie d'une période de transition"
Bagdad condamne l'incursion turque en Irak
Why do we bash the West but not Saudi Arabia?
Des hommes armés enlèvent 18 Turcs à Bagdad
L’armée russe commence à s’engager en Syrie par Thierry Meyssan
Un soldat tué par des tirs venus d'une région de Syrie contrôlée par l'EI


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Merkel demande des efforts à la Grèce et à la Turquie

Immigration / Migration

Les Turcs d'Allemagne mettent en garde contre "les erreurs du passé"

Avec l'exode des réfugiés syriens vers l'Europe, l'accueil turc en question
Un nouveau groupe de migrants stoppé par la police turque sur la route d'Edirne

13 noyés dans la collision d'un bateau de migrants et d'un ferry
Une fillette syrienne de 5 ans noyée dans un naufrage

Manif pro-gouvernementale turque à Bruxelles
34 migrants dont 15 enfants se noient à 15 km des côtes turques

 A Call for Civil Society Organizations, Refugees and Human Rights Activists
 Honte à l'Arabie saoudite et aux Etats du Golfe!
La décision d'Emir Kir sur la prostitution contestée par deux bourgmestres
La famille de l'enfant noyé n'a cessé de fuir la guerre en Syrie

Les images du corps d'un enfant mort noyé suscitent l'horreur

Au moins 12 migrants syriens morts noyés en tentant de rallier la Grèce

 Trafic de faux passeports syriens vers l'Union européenne


Droits de l'Homme / Human Rights

KNK Dossier: The real face of Erdogan



The Kurdistan National Congress (KNK) has issued a new pamphlet unveiling Turkish President Erdogan's real face.

Intrdocution:

On the 24th of July, 2015 Turkey launched a war against the Kurds, orchestrated by the conservative AKP government and led by Tayyip Recep Erdogan. Turkey has been notably reluctant to join the anti-ISIS coalition, despite calls by the Western powers and countries. When Turkey did finally join the international coalition, it instead attacked the Kurds rather than ISIS. Turkey is using the cover of fighting against ISIS as an excuse to fight and attack the Kurds. Erdogan’s main objective is to limit and weaken the Kurdish people and unity, at the cost of long term peace, stability and cohesion in the country. His so called war against ISIS is seen by the public opinion as an obvious cover to attack the Kurdish forces and the PKK, and one that has strengthened ISIS terrorism.

Since his election into power in 2002, the Erdogan government has reversed many of the democratic and positive steps taken earlier and taken concrete steps towards authoritarianism.

Oppression of the media, reducing freedom of speech, human rights violations, arbitrary arrests, accusations of corruption are just some of the issues that Erdogan has been accused of by human rights groups and democratic opposition movements. Efforts to undermine rule of law and basic democratic rights now define the Erdogan government. Freedom of speech, religious and ethnic freedoms remain major concerns.

The positive changes that occurred early in his leadership period as a result of efforts to join the EU were soon reversed, and a major crackdown of all democratic opposition groups, women’s groups, environmental groups, and the press and human rights organisations occurred. The major protests during the May 2013 Gazi Park Protests demonstrate the arbitrary, oppressive and authoritarian measures that the Erdogan government will adopt in order to silence peaceful and legitimate protestors. Likewise, in 2013 following revelations of a corruption case worth US$100 billion, which led to the resignation of at least four ministers, a tape recording was revealed between Erdogan and his son, where Erdogan was heard providing instructions to his son to remove large quantities of money. Despite the nature of the scandal no major newspapers dared to write about the corruption. As a result, many angry citizens took to social media, including twitter and YouTube to express their anger. This resulted in a block of social media by Erdogan, effectively silencing dissent and social criticism. These ongoing blocks of social media are repeatedly and systematically implemented as a continued and ongoing part of the curbing of freedom of speech and human rights.

Full text with illustrations: http://www.kongrakurdistan.net/en/wp-content/uploads/2015/09/KNK-FILE-EN-30.08.2015-Erdogan.pdf

For more information contact:
KNK - KURDISTAN NATIONAL CONGRESS
ADRESS : Rue Jean Stas 41, 1060 Bruxelles
Tel : 00 32 - 2 647 30 84
E-mail : kongrakurdistan@gmail.com

Une Française soupçonnée d'espionnage arrêtée

Charlotte Lecaille, 28 ans, a été interpellée par les autorités turques alors qu'elle voulait manifester aux côtés de réfugiés syriens. En France, sa famille s'inquiète.

Cela fait trois ans que Charlotte Lecaille vit à Istanbul, où elle enseigne la langue de Molière. Lundi 21 septembre, le quotidien de cette Française de 28 ans s'est assombri. Elle a été interpellée en compagnie d'une amie allemande en marge d'un rassemblement de soutien aux réfugiés syriens dans la capitale.

Selon France 3 Nord Pas-de-Calais, les deux Européennes sont accusées d'avoir incité les migrants à passer la frontière entre la Turquie et la Grèce et la Bulgarie. La presse turque parle de cette Valenciennoise d'origine comme d'une "anarchiste", d'une "espionne" qui serait "membre d'un groupuscule politique" cherchant à "déstabiliser le pouvoir".

Que lui reprochent les autorités exactement ?

Metronews a pu joindre Margaux Lecaille, l'une des soeurs de la jeune femme. "C'est tellement risible et fou de lire ça. Mais c'est aussi très inquiétant. On ne sait pas pourquoi ils dressent un tel portrait", confie-t-elle. France 3 rapporte que le père de Charlotte Lecaille, Jean-Luc, a pu la joindre deux fois depuis son arrestation : elle serait en bonne santé mais ne comprendrait pas les raisons de son incarcération au centre de détention administratif de Kumkapi. "Elle garde le moral. Elle est détenue dans de bonnes conditions, avec de nombreuses personnes, notamment des migrants", ajoute Margaux dans les colonnes de Metronews.

La ressortissante française est défendue par des avocats missionnés par le consulat de France, bien qu'on ignore encore ce que les autorités turques lui reprochent officiellement. "C'est une personne qui aime aider, elle a toujours fait partie de mouvements spontanés de solidarité. Mais ce n'est certainement pas celle que la presse veut décrire", martèle Margaux Lecaille. Sur Facebook, une page "Soutien à Charlotte Lecaille" a été ouverte et clame le message de la Française et Nora, son amie allemande : "Nous sommes convaincues que la solidarité n'est pas un crime". La gestion de leur cas est ralentie car les administrations turques sont fermées jusqu'au lundi 28 septembre, fête de l'Aïd-el-Kébir oblige.

http://actu.orange.fr/france/turquie-une-francaise-soupconnee-d-espionnage-arretee-magic_CNT000000ecerh.html


Mazlumder: "The State Violated the Right to Life by Punishing Collectively”

The Association for Human Rights and Solidarity for the Oppressed (MAZLUMDER) prepared a report about the eight-day-old curfew in Cizre district of Şırnak province in southeastern Turkey.

Observations

* Telephone network of the district isn’t working. Water supply network was damaged due to bombing attacks so the water supply was cut off.
* Electric transformers were damaged by both security forces and YDG-H so the electric was off during the curfew.
* Snipers shot down people; injured or killed them.
* 12-13 armored vehicles became useless due to bombing attacks.
* Security forces shelled quarters of Cizre district; apartments and gardens were destroyed.

Opinions

* Everything paused during the curfew; electricity, water and telephone lines were off, public services stopped and Cizre people were deprived of basic needs like food and water. Most of the injured civilians couldn’t be taken to the hospitals and died on the way.
* The state intervened in with armored vehicles, heavy guns and explosives and violated the inherent right to life by punishing collectively.
* The curfew, bombardments, the sound of clashes and untrue statements of the state officials about the number of the casualties made Cizre people traumatic and angry.

Requests

* PKK should shun civil environments and YDG-H should stop using violence and illegality.
* The state officials should apologize since they ignored the death of civilians.
* A legal action should be launched against the officials who were responsible for the cut of electricity, water and phone lines.
* Security forces who had willful neglect and defect should be laid off and the legal procedures should be issued against them and so the public conscious should be relieved. (BIA, Sept 24, 2015)

‘Cizre decision’ sparks political debate on poll security

A local election authority’s decision to move ballot boxes from some neighborhoods of the district of Cizre following violence earlier this month has sparked a political debate on poll security as Turkey's Supreme Election Board (YSK) said it would examine related requests next week.

YSK President Sadi Güven said in a written statement on Sept. 22 that it was the authority to decide on processes about the elections.

The Republican People’s Party (CHP) member of the Cizre District Election Board, Kemal Cingü, said the decision was made by only one member of the board and that no one solicited their views.

The Peoples’ Democracy Party (HDP) member of the Cizre board, Sertaç Özkan, said the decision was null and void because it was taken during a meeting in which they were absent. The HDP will object to the decision, he added.

The CHP’s YSK member, Mehmet Hadimi Yakupoğlu, underlined that the 79th Article of the constitution gives the YSK the responsibility to hold orderly elections and can use the same article if it determines irregularities in the decisions of provincial and district boards.
 
“But, the case cannot apply to the Cizre example since the law regarding the principle provisions of elections and the electoral roll clearly bans moving ballot boxes. Moving [ballot boxes] can only be done if there are less than nine voters. A contrary decision could lead to obstructing the right to vote. If one cannot get into a place due to security, it also means the citizen cannot go out,” Yakupoğlu stated.

The Nationalist Movement Party (MHP) member of the YSK, Kürşat Türker Ercan, recalled the electoral body’s previous decisions against moving ballot boxes. Acknowledging that there were places where security cannot be provided due to terror acts, Ercan proposed postponing the elections.

The YSK takes impartial decisions in legal terms and nobody can intervene in the electoral body’s decisions, Prime Minister Ahmet Davutoğlu said Sept. 23, adding that the board’s decisions were not to be questioned.

President Recep Tayyip Erdoğan earlier stated that it was impossible to move ballot boxes to another place without a change in the constitution.

“For the system for transferring [ballot boxes], there has to be a constitutional amendment,” he said Aug. 31. Erdoğan stated that the YSK could not take such a decision. 

Eray Temizkan of the Cizre District Election Board decided on Sept. 18 not to establish ballot boxes in three neighborhoods and many villages in Cizre, while Bitlis Gov. Ahmet Çınar also asked the Provincial Election Board whether certain polling stations could be relocated to certain provincial and district centers.  

The decision cited security concerns and the risk of bomb attacks during the vote.

More than 48,000 people in the Cudi, Nur and Sur neighborhoods out of a total 66,000 eligible voters in the prominently Kurdish town will be affected by the decision.

Dozens were killed during an eight-day siege between Sept. 4 and 12 in the Cizre district of Şırnak province, as security forces clashed with alleged militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

Besides “flaws in past elections,” the decision also noted that “ditches and barricades” established by locals in response to alleged police aggression in the area were still in place in the three neighborhoods.
(hurriyetdailynews.com, Sept 23, 2015)

Uludere massacre caused by ‘erroneous’ intelligence

The Uludere air raid, which left 34 villagers dead, was caused by “erroneous” intelligence Turkey’s National Intelligence Organization (MİT), daily Cumhuriyet has alleged.

Cumhuriyet has published what is claimed to be a correspondence between the MİT and the attorney general’s office of Diyarbakır, a southeastern province of Turkey, which is leading the investigation into the massacre at Uludere.

According to the report, the Diyarbakır office of the attorney general has sent the MİT an official document on Dec.28, 2011 – the day of the incident-- inquiring whether the organization had any intelligence on terrorist infiltration and, if yes, which institutions they had shared this information with. 

The MİT sent a written response on Jan.10, 2012, denying the existence of any “notes, writings or information shared with any external offices.”

Nonetheless, research by the prosecutor’s office has revealed the MİT has in fact shared intelligence with the general staff on Nov.27, 2011 through the Operational Information Sharing System (OBIPAS).

The intelligence report in question stated an infiltration by militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) was expected from the region adjacent with Iraq towards the Ortasu village of Şırnak’s Uludere district, the site of the air raid which killed 34 civilians. 

In addition, the MİT allegedly sent a second report to the general staff on Dec.21, a week before the air raid, warning against an infiltration by senior PKK leader Fehman Hüseyin (code-named Bahoz Erdal) organizing a terrorist attack.

The report, categorized as “Most Probably Correct,” claimed the terrorist attack would be conducted against military base camps between Dec. 21 and 30, 2011.

Cumhuriyet alleged that withholding this information started a crisis between the MİT and the attorney general’s office in Diyarbakır.

In a harshly-worded letter to the MİT, the office of the attorney general asked for the identities of the MİT officials who ordered concealing the information on March 9, 2012.

In response, legal counsel Ümit Ulvi Canik sent a written response on behalf of Hakan Fidan, the head of the MİT, stating the intelligence was outdated at the time of the air raid and did not imply certainty since it was categorized as “probably true” and “possibly true.”

The MİT said the aforementioned intelligence reports were discussed in a press conference on Jan.5, 2012.

“It is clear that no one would hide any information from the office of the attorney general, when that information is readily available through open source intelligence,” the letter read.

The MİT has repeatedly denied allegations the Uludere massacre was caused by erroneous intelligence provided by the organization.

During the press conference on Jan.5, the MİT claimed that none of the leaked documents, except for the one dated Dec.21, 2011, had any information on Uludere/Ortasu region.

Similarly, in a statement on Dec.30, 2011, the MİT denied responsibility in the massacre.

On Dec. 28, 2011, 34 civilians were allegedly mistaken for PKK militants while smuggling goods into Turkey.

The air strikes were carried out by F-16s and unmanned aerial vehicles near the village of Ortasu (“Roboski” in Kurdish) in Uludere, located in the southeastern province of Şırnak.
(hurriyetdailynews.com, Sept 21, 2015)

Probe opened into 94 people two years after Gezi protests

A probe has been opened into 94 people for participating in the Gezi Park protests more than two years after the events, with the suspects facing up to six years in prison.

Public Prosecutor Cevdet Aydemir opened a probe into 94 people who attended a protest in the western province of İzmir in June 2013, seeking prison terms up to six years for each with charges of violating assembly and demonstrations laws.

The incident took place on June 1, 2013, in İzmir’s Gündoğdu Square when a group of people organized via social media gathered to support the ongoing protests in Istanbul’s Gezi Park. The group increased to around 10,000 people whom marched to Kıbrıs Şehitleri Street. Around 2,000 people continued to protest by installing barricades on the streets against police officers. Clashes between the police and the protesters continued until late in the day and ended when the police detained 94 people.

The Gezi Park incidents began as a peaceful protest against a shopping mall construction project in Istanbul’s central Taksim neighborhood before turning into country-wide protests against the government.

The first trial was held at İzmir’s 5th Court of Serious Crimes on Sept. 21, when the suspects said they had used their democratic right to demonstrate and rejected the accusations.
(hurriyetdailynews.com, Sept 21, 2015)

L'ennemi juré d'Erdogan formellement renvoyé devant un tribunal

La justice turque a formellement renvoyé devant un tribunal l'ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, en réclamant contre lui jusqu'à 34 ans de prison pour terrorisme, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Le prédicateur, qui vit aux Etats-Unis, est poursuivi pour "constitution de bande criminelle armée", faux et diffamation par le parquet antiterroriste d'Istanbul, qui a également requis son incarcération, a précisé Anatolie.

La justice turque avait dès décembre 2014 émis un mandat d'arrêt contre M. Gülen mais les Etats-Unis ont toujours refusé de l'extrader.

Longtemps allié du régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie, l'imam est accusé par M. Erdogan d'avoir voulu le renverser en pilotant une vaste enquête anti-corruption lancée fin 2013 contre l'actuel président et ses proches.

Le prédicateur, qui dirige un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG baptisé Hizmet ("service" en turc), a toujours nié ces allégations, dénonçant une "chasse aux sorcières".

Outre M. Gülen lui-même, les procureurs stambouliotes ont également renvoyé devant le tribunal le patron de la chaîne de télévision Samanyolu, cinq anciens hauts gradés de la police et 26 autres personnes. Tous, soupçonnés d'être des proches de la nébuleuse Gülen, risquent jusqu'à 26 années de réclusion.

Depuis près de deux ans, le chef de l'Etat a opéré de nombreuses purges contre les adeptes de Hizmet, notamment dans la police et la justice ou des milliers de fonctionnaires ont été mutés, révoqués ou même incarcérés. Son gouvernement a également lancé de nombreuses procédures judiciaires contre ce qu'il qualifie d'"Etat parallèle".

Au début du mois, la police a lancé une opération contre une holding proche de la nébuleuse Gülen, le groupe de médias Ipek. Mercredi, elle a également interpellé le PDG du groupe industriel Boydak, Memduh Boydak, qui a été remis en liberté jeudi, a rapporté l'agence de presse Dogan.
(AFP, 18 septembre 2015)

Onze mois de prison pour un lycéen qui avait "insulté" Erdogan

La justice turque a condamné vendredi à onze mois de prison avec sursis un lycéen de 17 ans pour avoir insulté le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, au terme d'un procès qui a nourri les critiques sur la dérive autoritaire du régime turc.

Identifié sous les initiales M.E.A, le jeune homme, militant du principal parti d'opposition, était jugé pour avoir qualifié le chef de l'Etat, mis en cause il y a près de deux ans dans un vaste scandale politico-financier, de "chef des voleurs".

Un tribunal de Konya (centre) l'a condamné vendredi à onze mois et vingt jours d'emprisonnement mais a immédiatement assorti sa peine d'un sursis pour "bonne conduite", a rapporté l'agence de presse Dogan.

Poursuivi sur la base de l'article 299 du code pénal turc qui punit toute personne qui "porte atteinte à l'image" du président, il risquait jusqu'à quatre ans de prison.

Le cas de ce jeune homme a suscité une violente polémique en décembre dernier.

Arrêté par la police dans sa classe, cet adolescent avait été inculpé et écroué, une première pour un mineur poursuivi pour ce type de délit en Turquie, avant d'être remis en liberté un jour plus tard à la suite d'une plainte de ses avocats.
 Depuis l'élection de M. Erdogan à la présidence de la République en août dernier, les poursuites pour "insulte" au chef de l'Etat se sont multipliées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

L'opposition, qui dénonce régulièrement la dérive autoritaire du régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, a exigé l'abrogation de l'article 299, estimant qu'il porte atteinte à la liberté d'expression.
(AFP, 11 septembre 2015)

Call from Kurdish lawyers To Take Action for People of Cizre

The curfew declared in Cizre town by Şırnak City Goveor's Office on 04/09/2015 until a further notice, in other words, FOR AN UNLIMITED PERIOD still remains in force on its sixth day.

In such a big settlement like Cizre with its population more than one hundred thousand (100,000) public life has halted completely for a week now. The inhabitants of the city not have been barred from going out only, but also they have been deprived of principal public services such as electricity, water, waste, health, education and so on. On top of lacking of such services people suffer from shortages of their basic needs of all kinds such as food, medicine, infant nutrition, etc. All means of communication have been disabled by and large with some minor exceptions. Visiting NGO’s, representatives of human rights organisations or other delegations including our Bar Association’s delegation have been barred from the entry.

On the other hand, Cizre has been taken under military siege and all the roads leading to the town centre including the Inteational Silk Road have been closed by military roadblocks. Operation of security forces by armoured vehicles to remove barricades or trenches that have been erected and dug by some groups still continues in the narrow alleys of the town and in the places habituated by innocent civilians. Civilians, particularly in Nur, Cudi and Sur neighbourhoods staying in shelters or basements, to avoid being the target of heavy weapons, are trying to protect themselves.

Injured civilians, even if they bleed for a long time, cannot reach to a health centre. Even though the temperature is over 40 centigrade degrees, the corpses of the ones die a natural death cannot be buried by religious ceremonies and obligations. Bodies are kept in refrigerators or in convenient places such as in the homes where their relatives live. As of yesterday an injured civilian citizen from Cudi neighbourhood called Abdullah ÖZCAN who had been shot in his right leg while praying could not have any access to any health centre for 12 hours and only after three days he managed to reach to Diyarbakir for a treatment. Despite all the efforts spent by doctors in a private hospital in Diyarbakir, yesterday at around 16.00, Abdullah ÖZCAN’s right leg has been amputated below the knee due to delayed treatment and bleeding for a long time before the operation.

As of today wellbeing of people of Cizre is under threat with the danger of the spread of diseases and mass deaths. Many dwellers from Cizre have been contacting with us by their own communication means since yesterday and asking for emergency relief. Local people today are facing with similar circumstances as Palestinian people did in Sabra and Shatila camps in 1982.

- Diyarbakır Bar Association asks from the Govement to halt the ongoing military operations in the neighbourhoods of Cizre town centre immediately, to prevent the massive deaths and end the tragic situation. In the same way we call for the lifting of the curfew before any delay which breaches the law and Constitutional principles.

- We also call for the removal of the stone barricades and trenches in the streets leading to the town centre and an immediate end of any kind of armed conflict in areas where civilians live.

- We request from humanitarian organisations, NGO’s and human rights organisations in Turkey and abroad an IMMEDIATE ACTION, considering the ever worsening life conditions of people in Cizre. 

Lawyer Tahir ELÇİ / President of Bar Assc.

http://www.diyarbakirbarosu.org.tr/H-627-2015-09-09-07-47-45-call-for-emergency-relief-and-taking-action-for-people-of-cizre.html

En Turquie, l’ombre de la guerre civile


Par Marc Semo et Ragip Duran, à Istanbul

Les bris de vitres du grand hall jonchent la pelouse et les meubles du rez-de-chaussée ont été fracassés. Orgueilleux building de verre et d’acier qui se dresse près de l’aéroport d’Istanbul, le siège d’Hürriyet, le deuxième quotidien du pays (364 000 exemplaires, libéral), a été attaqué mardi soir pour la seconde fois en quarante-huit heures. «Les agresseurs, environ cent personnes, avec des bâtons et des pierres, ont pu entrer dans le bâtiment principal. Il n’y avait que des femmes qui faisaient le nettoyage. Ils ont cassé les vitres et détruit les bureaux de la réception», raconte Sedat Ergin, directeur de publication, ému et le visage en sueur. «Est-ce un pays démocratique ? Est-ce un Etat de droit ? J’ai peur. Je crois que le président de la République, le Premier ministre et l’ensemble des responsables doivent clairement protester contre ces attaques», précise-t-il sans trop d’illusions. Les caméras de sécurité du quotidien montrent des agresseurs barbus portant les vêtements longs qu’affectionnent les islamistes radicaux et ils criaient «Dieu est grand». Le quotidien du groupe Dogan est de longue date une cible de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 et surtout de son leader charismatique Recep Tayyip Erdogan, qui n’a jamais supporté ses critiques et sa ligne indépendante. Entre les deux attaques d’Hürriyet, le chef d’Etat avait encore accusé ce journal «de déverser son poison sur le pays».

«Nuit de cristal».

L’attaque a été menée par de jeunes activistes proches de l’AKP. Un député du parti, Abdurrahim Boynukalin, était lundi en tête des assaillants menaçant les journalistes de Hürriyet : «Peu importent les résultats des élections du 1er novembre, vous quitterez le pays.» Ses chroniqueurs sont insultés régulièrement par les plumitifs thuriféraires du pouvoir. «Nous pouvons t’écraser comme une mouche. Tu restes encore en vie grâce à notre pitié», écrit le chroniqueur du quotidien Star, Cem Küçük s’en prenant à Ahmet Hakan, un des journalistes vedettes de Hürriyet. Dès mardi soir, le Premier ministre Ahmet Davutoglu, de l’AKP, a réagi sur son compte Twitter affirmant que «l’attaque de la presse et des biens des partis est inacceptable». Mais nul ne doute que «la nuit de cristal d’Erdogan» comme l’a appelé le député du parti prokurde HDP Ertugrul Kürkçu, en référence au pogrom de 1938 à Berlin, représente un tournant dans la crise turque. Malgré leur caractère spectaculaire et systématique, ces violences n’ont fait qu’un seul mort.

Durant toute la nuit de mardi, les attaques se sont multipliées dans toute la Turquie visant des journaux considérés comme «ennemis» par les nationalistes et les partisans du pouvoir mais surtout des sièges et des locaux du HDP, le parti prokurde longtemps simple vitrine politique de la guérilla mais devenu le parti de toutes les diversités qui avait obtenu pour la première fois 13 % des suffrages aux élections législatives du 7 juin, privant l’AKP de sa majorité.

Ces attaques apparemment bien organisées se veulent des réponses à l’intensification des opérations des rebelles kurdes turcs du PKK qui ont tué en deux embuscades trente soldats et policiers depuis dimanche. Mardi soir, pour la seconde soirée consécutive, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes et notamment à Ankara pour dénoncer «les terroristes du PKK». C’est au même moment qu’une centaine de nervis se sont rendus au siège central du HDP qu’ils ont en partie incendié. Le HDP a recensé en tout plus de 400 attaques, contre leurs locaux ou contre de simples militants. Il y avait partout les mêmes foules en colère brûlant les drapeaux du HDP et scandant des slogans contre le PKK et les Kurdes : «Les martyrs ne meurent pas», «Le pays ne se divisera pas!», «A bas le PKK! Mort aux Kurdes!». «La police fermait les yeux et laissait faire», affirme Garo Paylan, député arménien du HDP qui était au siège central. «Ces attaques sont provoquées par le discours nationaliste du pouvoir mais ce n’est pas un mouvement spontané, bien au contraire», croit Fatih Polat, directeur de publication du quotidien de gauche, Evrensel, soulignant que dans la plupart des attaques «les agresseurs portaient des bâtons et des sacs pleins de pierre et arrivaient dans des camions ou des bus». Les partisans du pouvoir s’en sont également pris à des magasins tenus par les Kurdes mais aussi des autocars en route vers les villes kurdes. Les compagnies de car de Diyarbakir, la grande ville kurde du sud-est du pays ont décidé à cause de ces violences de suspendre leurs voyages vers Istanbul et Ankara. Des travailleurs saisonniers kurdes ont aussi été visés. Sedat Akbas (21 ans), de Batman (Sud-Est), venu à Istanbul pour trouver un travail, a été poignardé par six militants des Loups gris (fascistes), alors qu’il parlait en kurde au téléphone devant un arrêt de bus. La municipalité d’Istanbul a refusé de donner un corbillard pour rapatrier le corps. «Ils m’ont dit qu’ils ne peuvent pas envoyer un tel véhicule officiel dans le Sud-Est», précise le père de Sedat.

Incontrôlable.

«Le lynchage est organisé et exécuté des mains du gouvernement et de l’Etat», accuse Selahaddin Demirtas, coprésident du HDP, toutes les charges de ce parti mutant étant dédoublées pour être occupées par un homme et une femme. Le quotidien Yeni Safak (Nouvel Horizon, pro-gouvernemental) a publié à la une mardi sa photo sous le titre «L’Assassin» et clamant un vengeur «Ils seront nettoyés». Le président n’a cessé de multiplier les déclarations violentes contre ce parti et contre ce leader qu’il accuse d’être un complice des terroristes. «La situation est en train de devenir totalement incontrôlable et risque d’échapper au chef de l’Etat qui continue ses surenchères dans ses discours, martelant aux électeurs : ou vous donnez à mon parti la majorité absolue permettant l’instauration d’un régime présidentiel ou ce sera le chaos dans tout le pays», analyse Ahmet Insel, universitaire auteur de la Nouvelle Turquie d’Erdogan (Ed. La Découverte).

La reprise du conflit entre les autorités d’Ankara et la guérilla kurde depuis la fin juillet s’explique avant tout par les ambitions politiques de Recep Tayyip Erdogan qui, élu triomphalement dès le premier tour de la présidentielle avec 50,8 % des suffrages, n’a pas réussi lors des législatives du 7 juin à obtenir la majorité simple pour former un gouvernement. D’où ce nouveau recours aux urnes, comme l’impose la Constitution, pour le 1er novembre. Celui que ses adversaires surnomment «le nouveau sultan» cherche à toujours plus cliver l’opinion pour inciter l’électorat islamiste et nationaliste à faire bloc autour de l’AKP. Et c’est dans le cadre de cette stratégie qu’il a délibérément rallumé la question kurde - entre 15 et 20 % de la population - et la guerre avec le PKK qui, depuis 1984, a fait plus de 40 000 morts.

«Ce sont de véritables scènes de guerre civile dans un pays qui commence à ressembler à la Syrie», s’indigne Cengiz Candar, éditorialiste de renom et spécialiste du Moyen-Orient. Le déclic de la crise avait été un attentat le 20 juillet à Suruc, dans le Sud-Est à majorité kurde, mené par l’Etat islamique auquel le PKK a répondu en assassinant deux officiers de police, action revendiquée en outre explicitement par cette organisation toujours classée comme terroriste aussi bien par les Etats-Unis que par l’Union européenne. Les autorités d’Ankara ont alors procédé à des frappes aériennes massives contre le PKK en Irak du nord en même temps qu’elles annonçaient que leurs aviations participeraient aux bombardements contre l’Etat islamique en Syrie après des mois d’ambiguïté.

Appels à la haine.

Mais la cible principale, aussi bien des vagues d’arrestation que des opérations, était et reste les structures de la guérilla kurde. Le processus de paix entamé à l’automne 2012 par des négociations directes entre des représentants d’Erdogan et le chef de la guérilla kurde Abdullah Ocalan, emprisonné depuis 1999, est désormais moribond.

Les affrontements s’étendent à de nombreuses parties du sud-est à majorité kurde et la petite ville de Cizré est depuis plusieurs jours en état de siège. Les appels à la haine se multiplient sur les réseaux sociaux. Ahmet Altiparmak, préfet d’Erzurum, grande ville du nord-est a eu une déclaration qui sonne comme un aveu de la gravité de la crise : «Nous ferons tout pour que Diyarbakir ne devienne pas Bagdad et que Hakkari ne devienne pas Alep».

Jusqu’ici tous les protagonistes de ce bras de fer avaient évité de commettre l’irréparable. Le PKK a centré ses opérations contre l’armée et la police, faisant en deux mois une centaine de victimes dans leurs rangs. Le parti prokurde HDP a évité d’appeler à des manifestations de rue qui pourraient devenir incontrôlables. Le pouvoir organisait la répression et menait des opérations contre la guérilla mais évitait de mobiliser ses partisans pour attaquer les ennemis du leader. «Le plus préoccupant, ce sont ces violences des nationalistes et des partisans du pouvoir contre les Kurdes même s’il y en avait déjà eu dans les années 90 au plus fort de la guerre dans les zones où l’extrême droite est forte», relève Ahmet Insel qui, comme nombre d’intellectuels turcs, est d’autant plus inquiet qu’il ne voit pas d’issue à cette crise : «Après s’être lancés dans une telle surenchère, Erdogan et l’AKP ne peuvent pas reculer, surtout avant les élections, sans être accusés par l’extrême droite de céder devant le PKK. Et la guérilla kurde n’a aucune raison de ralentir ses opérations alors qu’il s’affirme toujours plus clairement comme la force hégémonique du mouvement kurde».

Malgré cette situation de chaos et les attaques contre son parti, le jeune leader du HDP Selahaddin Demirtas a réussi à garder un cap politique clair, sans se renier mais sans s’aligner sur le PKK, dénonçant la «guerre voulue par le palais» et se légitimant même comme force crédible de gouvernement en acceptant de participer - à la différence des deux autres partis d’opposition, le CHP (gauche) et le MHP (ultranationaliste) - au gouvernement technique qui administre le pays jusqu’au scrutin. Contrairement aux espoirs du pouvoir, le HDP continue dans les sondages à se maintenir à son score de juin. Il est donc probable que l’AKP n’aura toujours pas de majorité après l’élection de novembre d’autant que malgré les espoirs du chef de l’Etat et ses surenchères permanentes, le parti au pouvoir ne remonte guère dans les sondages.
(Libération, 9 septembre 2015)

Les affrontements entre le PKK et l'armée mettent la rue sous tension

Le principal parti prokurde de Turquie a mis en garde mercredi contre les risques de "guerre civile" dans le pays après avoir été la cible d'une vague de violences nourries par les affrontements meurtriers entre forces de sécurité turques et rebelles kurdes.

Pour la deuxième nuit consécutive, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes turques pour dénoncer les "terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ont visé les locaux du Parti démocratique des peuples (HDP), accusé par le gouvernement de soutenir le groupe rebelle.

"Ces attaques sont pilotées d'une seule main, celle de l'Etat", a accusé devant la presse à Diyarbakir (sud-est) le coprésident du HDP Selahattin Demirtas, "ils veulent provoquer la guerre civile et ce qui s'est passé depuis deux jours en est la répétition générale".

Le président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, a vivement réagi à ces propos, accusant une nouvelle fois le HDP de parler le langage du terrorisme.

"Un chef de parti parle d'une guerre civile, c'est insensé", a-t-il estimé, appelant les dirigeants du HDP à "choisir entre la démocratie et le terrorisme".

"Si vous vous rangez aux côtés du terrorisme, vous serez amenés à en subir les conséquences", a martelé le chef de l'Etat turc lors d'une conférence de presse avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, en visite à Ankara.

Aussitôt après l'intervention du président, le parquet de Diyarbakir a annoncé l'ouverture d'une procédure judiciaire contre M. Demirtas, bête noire de M. Erdogan, pour "insulte au président de la République", "apologie d'une organisation terroriste" et "incitation au crime".

Les procureurs réclament que le leader kurde soit déchu de son immunité parlementaire, a-t-on indiqué au parquet.

Dans la capitale, des groupes de manifestants ont investi le quartier général du HDP et mis le feu à une pièce où étaient stockées les archives du parti. Un incendie a également dévasté le siège du mouvement à Alanya (sud).

M. Demirtas a recensé mercredi "plus de 400 attaques" visant son mouvement.

Un de ses collègues députés, Ertugrul Kürkçu, a même évoqué une "Nuit de cristal", en référence au pogrom ordonné par les nazis contre les juifs en 1938.

A Istanbul, le siège du quotidien Hürriyet, proche de l'opposition, a, lui aussi, été attaqué mardi soir, pour la deuxième fois en quarante-huit heures, par des partisans du président Erdogan.

Comme le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, dès mardi soir, le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a "maudit" les auteurs de ces dérapages et nié tout lien avec eux. "C'est un mensonge", a-t-il assuré.

A Washington, allié d'Ankara, le département d'Etat a qualifié ces violences "d'inacceptables". Aux yeux de son porte-parole John Kirby, "il n'y a pas de place dans une démocratie pour des manifestations violentes, en particulier celles encouragées par de l'animosité partisane ou ethnique".

Depuis fin juillet en Turquie, des affrontements meurtriers font rage entre l'armée et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays. Ils ont fait voler en éclats les discussions engagées en 2012 par Ankara avec les rebelles.
(AFP, 9 septembre 2015)

Des soldats turcs tués dans une attaque du PKK

Des soldats turcs ont été tués et d'autres blessés dimanche dans une attaque d'envergure des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie, a annoncé l'armée lundi sans fournir de bilan chiffré.

L'armée de l'air turque a immédiatement fait décoller des avions qui sont allés frapper en représailles des positions du PKK.

L'attaque est survenue dans la province d'Hakkari. Dans une déclaration publiée sur le site internet de sa branche armée, le PKK a affirmé avoir tué 15 soldats dans "un acte de sabotage et plusieurs attaques".

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée a indiqué dans un communiqué que le PKK avait attaqué deux véhicules militaires dans le district de Daglica, situé dans la province d'Hakkari.

"Deux de nos véhicules blindés ont été gravement endommagés par des engins explosifs rudimentaires placés sur une route", explique l'armée. "Certains de nos courageux soldats ont été tués par l'explosion et d'autres ont été blessés", ajoute le communiqué sans fournir d'autres détails sur l'attaque.

L'armée a annoncé que quatre avions de combat, deux F-4 et deux F-16, étaient allés frapper en représailles 13 objectifs contrôlés par le PKK dans le sud-est de la Turquie.

De nombreux "terroristes" ont été tués par ces frappes aériennes, a rapporté l'agence de presse turque Anatolie, sans donner de bilan précis.

Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a convoqué dans la soirée une réunion de sécurité d'urgence à Ankara, en présence des principales autorités civiles et militaires du pays.

Lors d'un entretien en direct à la chaîne de télévision privée A Haber, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan s'est dit "consterné" par l'attaque.

"Les informations données par le chef de l'état-major sont de nature à nous attrister", a-t-il ajouté, sans donner lui non plus de bilan.

- Riposte 'décisive' -

"Les conditions météo n'étaient pas favorables dans cette zone. L'incident s'est produit lors d'un nettoyage. Une attaque à la mine a été commise", a déclaré le chef de l'Etat, avant de promettre une réplique "très particulière et décisive".

Les violences ont repris fin juillet entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité turques. Elles ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.

Les attentats du groupe kurde et les opérations militaires de représailles se succèdent depuis à un rythme quotidien dans le pays.

Deux policiers ont ainsi été tués dimanche lors d'affrontements avec des militants rebelles dans le district de Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Selon un bilan provisoire cité par la presse progouvernementale turque, les affrontements ont tué depuis fin juillet plus de 70 soldats, policiers ou gendarmes et un millier de rebelles.

Cette escalade de la violence intervient alors que le président Erdogan a convoqué des élections législatives anticipées pour le 1er novembre.

Lors du scrutin du 7 juin, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis 12 ans au Parlement. Le chef de l'Etat espère que son parti la retrouvera en novembre pour continuer de gouverner seul et instaurer un régime présidentiel fort.

Dimanche soir, M. Erdogan a affirmé à la télévision que la recrudescence des violences entre le PKK et les forces de sécurité aurait pu être évitée si l'AKP l'avait largement emporté en juin. "Si un parti au Parlement avait obtenu 400 députés (sur 550) pour changer la Constitution, cela ne se serait pas produit", a-t-il dit.
(AFP, 6 septembre 2015)

La Turquie est-elle un pays sûr?


C’est le contre-pied de la démarche engagée par l’Europe : plutôt qu’une « liste des pays d’origine sûrs », il faudrait développer une liste des « pays non sûrs » ! L’idée a été remise sur le tapis vendredi par l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW), au moment où les ministres des Affaires étrangères de l’UE discutent du projet de liste annoncé par la Commission européenne qui sera déposée d’ici au 14 septembre, lorsque les ministres en charge des Migrations se réuniront en session extraordinaire. Les chefs des diplomaties des pays de l’Union sont, eux, réunis en conseil informel, donc sans décision, vendredi et samedi à Luxembourg. Le dossier migration figure à l’agenda des débats, parmi une foule d’autres points.

HRW suggère de lister les pays où il est dangereux de (sur)vivre. Les ressortissants de ces pays qui arriveraient aux frontières de l’Europe seraient « présumés en besoin de protection internationale » , si bien que la procédure d’octroi de l’asile devrait être facilitée, accélérée, et harmonisée entre les 28 Etats membres.

L’UE s’est engagée dans une logique inverse : faire la liste des pays « sûrs », avec la présomption d’un refus d’octroi de l’asile pour leurs ressortissants, même si chaque cas restera examiné individuellement. L’idée, ici aussi, est d’accélérer la procédure – mais pour débouter et refouler plus rapidement les demandes de refuge jugées indues.

La Commission européenne avait promis dès le mois de mai de travailler sur l’établissement de cette liste « d’ici la fin de l’année » . Sous la pression de la crise, elle accélère les travaux. Les critères de sélection devront être précisés mais le président de la Commission Juncker a déjà indiqué qu’il n’était « pas logique » que des ressortissants des Balkans occidentaux qualifiés pour être candidats à l’adhésion à l’UE puissent « en même temps demander l’asile au sein de l’UE ». « Beaucoup de Kosovars, d’Albanais, de Bosniens qui sont ici n’auront jamais le statut de réfugié mais encombrent le système » , note une source diplomatique.

« Rapatriements efficaces »

Une position commune des ministres des Affaires étrangères allemand, italien et français estime qu’une « distribution équitable des réfugiés en Europe » doit aller de pair « avec une politique plus efficace de rapatriement des migrants irréguliers » . Des négociations menées depuis des années par la Commission pour nouer des accords de réadmission avec des pays comme le Maroc et l’Algérie sont dans l’impasse.

La Commission avait déjà proposé d’établir une liste commune il y a… neuf ans. Les Etats s’y étaient opposés. Le débat ne sera pas plus simple aujourd’hui, sachant que la liste proposée par la Commission devra être approuvée à la majorité qualifiée des Etats. « Il faut un consensus le plus large possible , relève la source diplomatique. Mais l’Ukraine, par exemple : un pays sûr ? Les vues de l’Espagne ou du Portugal risquent de ne pas être les mêmes que la Pologne. Idem pour l’Algérie, ou certaines régions de Tunisie, du Maroc. » On pourrait y ajouter l’allié turc – où des Kurdes subissent cependant des persécutions. (Le Soir, PHILIPPE REGNIER, 5 septembre 2015)

Video footage showing a woman killed by police at İstanbul Atatürk

Video footage showing the events leading to the death of US citizen Tracey Lynn Brown at Istanbul Atatürk Airport in 2013, when she suffocated due to police officers applying too much pressure on her while holding her on the ground, has been released.

Brown, who arrived at the airport on April 4, 2013, from Tashkent and was to travel to Chicago, was waiting in the international arrivals terminal. According to the footage, Brown went into a room belonging to the department of passport control at 9:48 pm, and about four minutes later she was dragged out of the room by the police. Brown, who left the scene after the incident, returned after six hours.
 
The footage showed the police putting handcuffs on her and then putting her in a room. After a few minutes, Brown somehow frees herself of the handcuffs and the police officers knock her to the ground, handcuffing her from behind and exerting pressure on her with their legs and arms for about 17 minutes. A doctor is seen arriving and giving the woman a sedative without examining her. The police officers, who release the pressure on the woman after the doctor leaves the room, realize the woman is not breathing and call the doctor back. The doctor administers CPR for seven minutes and then sends her to a hospital.
 
According to the reports in Turkish media, the woman died on April 18, 2013, at the hospital and the forensic report confirmed that she died due to the intense pressure put on her chest and neck.
The Bakırköy Chief Public Prosecutor's Office filed a criminal complaint against the 12 police officers and the doctor, Mesut Ö., who all face jail time of 12 years to 16 years. The fourth hearing of the case will be in October.

In their statements, the police officers argued that when the woman first entered the transfer room she angrily asked about her daughter and was belligerent to them. The woman is seen being dragged on the ground by the police officers four minutes after she entered the room in the video footage.

According to the video footage, the woman is seen running into the room six hours after her first entry. The police officers claimed in their statements that the woman was holding a pair of scissors and that she wounded one of the officers on his hand while she scattered documents from the desk to the floor. In the footage, the police are seen handcuffing the woman to a chair. However, she manages to get rid of the handcuffs. Then, a group of police officers knock the woman to the ground and apply pressure to her back, hands, feet and neck for 17 minutes, causing her to suffocate.

In the video, the doctor is seen watching the ill treatment by the police officers and not saying anything to Brown, who is unable to move and then he injects a sedative into her while she is on the ground. After the doctor has left the room when the officers noticed that she was not breathing, they called the doctor back again for treatment.

Despite the CPR applied by the doctor she did not show any signs of life. The woman was taken to the hospital. She died 14 days after the incident and a report prepared by the Council of Forensic Medicine (ATK) confirmed that she died of pressure applied to her chest and neck.

The Bakırköy Prosecutor's Office requested reports for the third time from the ATK regarding the details of the incident and all three separate reports concluded that the actions of the police officers and Brown's death were linked. The latest report, contrary to the first two ones, put blame on the doctor for failing to intervene while Brown was being held on the ground while pressure was being applied to her, an act that contradicts the rights of patients.
(TODAY'S ZAMAN, Sept 5, 2015)

Quatre policiers tués dans un attentat à Mardin

Quatre policiers ont été tués jeudi matin dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie dans un attentat à l'explosif attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris de sources sécuritaires locales.

Cette attaque a visé des véhicules des forces de l'ordre qui se rendaient sur les lieux d'un incendie dans un quartier périphérique de la ville de Mardin, ont précisé ces sources sous couvert de l'anonymat à l'AFP.

Une mine a explosé au passage du convoi, causant la mort d'un gradé et de trois agents de police, ont-elles ajouté.

Les violences ont repris fin juillet entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité turques et fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.

Les attentats du groupe kurde et les opérations militaires de représailles se succèdent depuis à un rythme quotidien dans le pays.

Selon un bilan provisoire cité par la presse progouvernementale turque, ces affrontements ont tué près de 70 soldats, policiers ou gendarmes et un millier de rebelles.

Cette escalade de la violence intervient alors que le président Recep Tayyip Erdogan a convoqué des élections législatives anticipées pour le 1er novembre.

Le chef de file du principal parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a estimé mercredi que les conditions de sécurité actuelles dans le sud-est du pays rendaient "impossible" l'organisation de ce scrutin.
(AFP, 3 septembre 2015)

La police disperse violemment une manifestation à Istanbul

La police turque a fait usage mardi de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de canons à eau pour disperser dans le centre d'Istanbul une manifestation contre l'offensive anti-kurdes du gouvernement, procédant également à plus d'une dizaine d'arrestations, a constaté un photographe de l'AFP.

La manifestation, à laquelle participaient environ 500 personnes, avaient débutée paisiblement au début de la célèbre rue Istiklal dans la partie européenne de la ville.

La police est intervenue au milieu de cette rue lorsque les manifestants ont commencé à scander des slogans hostiles au gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan et qu'ils ont protesté contre l'offensive qu'il a lancé contre les militants kurdes. Les manifestants tentaient de former une chaîne humaine jusqu'à la place Taksim.

La police a dirigé ses jets de canons à eau vers le milieu de l'avenue, dans cette zone commerciale très fréquentée, et a lancé des grenades lacrymogènes alors que les manifestants tentaient de se mettre à l'abri.

Un photographe pigiste turc, Yasin Akgul, qui collabore avec l'AFP, a été arrêté après avoir été plaqué au sol alors qu'il tentait de prendre des photos des personnes interpelées.

Il a été relâché sur l'intervention de ses collègues qui ont attesté de sa qualité de photographe de presse. Brièvement hospitalisé pour ses douleurs au bras où il s'est blessé durant l'intervention musclée de la police, il a pu regagné son domicile dans la soirée.

Selon les médias, un caméraman de l'agence de presse officielle Anatolie a également été blessé lors de cette intervention policière.

Selon Anatolie au total 14 personnes ont été arrêtées.
(AFP, 1 septembre 2015)

La Turquie offre des récompenses pour les informateurs

Les autorités turques offriront jusqu'à quatre millions de livres turques (1,23 million d'euros) en récompense à ceux qui contribueront à la lutte contre les "terroristes" selon une nouvelle loi publiée au Journal officiel lundi.

Cette décision intervient en pleine recrudescence de la violence dans le sud-est du pays, entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013.

Selon le projet gouvernemental, la récompense versée aux informateurs sera fondée sur la "valeur de l'information contribuant à la prévention de crimes terroristes et à l'arrestation de suspects", indique un communiqué.

Ceux qui donneront des informations sur l'identité d'un "terroriste présumé" où le lieu où il se trouve, recevront jusqu'à 200.000 livres turques (61.000 euros) dans la mesure où ils ne sont pas eux-mêmes impliqués dans "les actes de terrorisme" qu'ils dénoncent.

La récompense sera multipliée par 20 et s'élèvera à quatre millions de livres si le suspect est le chef d'une "organisation terroriste" ou si l'acte criminel dénoncé est assez grave pour provoquer des "troubles".

L'informateur ne doit pas avoir obligatoirement la nationalité turque pour prétendre à la récompense, selon le communiqué.

La Turquie a lancé le 24 juillet une offensive à la suite d'un attentat suicide survenu à Suruç (sud de la Turquie) dans lequel 33 jeunes partisans de la cause kurde sont morts. Cette offensive vise officiellement l'organisation Etat islamique (EI), à qui l'attentat a été attribué, comme la rébellion kurde.

Depuis le début de l'offensive, plus de 60 membres des forces de sécurité turques sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK, qui riposte aux attaques aériennes et nombreux raids de l'armée turque.

Selon les chiffres officiels, plus de 2.500 personnes ont été arrêtées jusqu'à présent dans des raids visant des membres présumés du PKK, de l'EI, et du DHKP-C (parti-Front révolutionnaire de libération du peuple, marxiste), la majorité d'entre elles étant membres du PKK.

Les autorités turques ont déjà par le passé offert des récompenses similaires contre des informations sur des crimes terroristes ou des suspects, mais elles n'avaient jamais atteint un tel montant depuis que la Turquie a lancé sa campagne "antiterroriste".
(AFP, 31 août 2015)

Court rules for 30-days general search warrant in Ankara

An Ankara court has ruled in favor of a general search warrant for the Çankaya district of the Turkish capital, allowing police to make preventative security searches and detentions for 30 days from Aug. 25.

The ruling came upon an application by the Çankaya District Police Department after intelligence warnings about possible car bomb attacks or suicide bomb attacks planned by terrorist organizations, especially in İstanbul and Ankara.

The warrant allows police to conduct identity searches and detentions in all public spaces, workplaces open to the public, and private vehicles on the streets.

Security measures have therefore been boosted in the Çankaya district, where the General Staff HQ, military departments, the Prime Ministry office, ministries, official state residences, embassies and foreign missions are located.
(hurriyetdailynews.com, August 31, 2015)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Une trentaine d'arrestations dans des médias de langue kurde

La police turque a interpellé lundi soir à Diyarbakir (sud-est) une trentaine de personnes à l'occasion d'une série de perquisitions au siège de plusieurs médias de langue kurde, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Cette opération a notamment visé l'agence de presse Dicle (DIHA), ainsi que le journal Azidiye Welat, a précisé DHA.

Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, l'agence Dicle a affirmé que 32 journalistes ou autres salariés de ces médias avaient été placés en garde à vue par la police antiterroriste.

De violents affrontements ont repris il y a deux mois entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées entre le gouvernement et les Kurdes fin 2012 pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait 40.000 morts depuis 1984.

Depuis plusieurs semaines, plusieurs médias sont la cible de descentes de police ou d'enquêtes judiciaires pour "propagande terroriste" en faveur du PKK.

Le puissant groupe Dogan, propriétaire du quotidien Hürriyet et de la chaîne d'information CNN Türk, est ainsi accusé d'avoir publié des images non censurées de soldats turcs tués par la PKK et d'avoir diffusé un entretien avec une jeune recrue de la rébellion.

Le directeur de la publication du magazine Nokta a pour sa part été brièvement placé en garde à vue après la publication en première page de son dernier numéro d'un photomontage présentant le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan prenant un "selfie" devant le cercueil d'un soldat.

A moins de deux mois des élections législatives anticipées du 1er novembre, le chef de l'Etat est accusé par ses détracteurs de vouloir faire taire toute critique contre son régime.

La Turquie est régulièrement épinglée par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui reprochent à son gouvernement ses pressions récurrentes sur les journalistes.
(AFP, 28 septembre 2015)

Journalists Sued Every Day Allegedly Insulting Erdoğan

Managing Editor Vural Nasuhbeyoğlu and Publisher Mehmet Akif Koşar of Evrensel Daily have been sued for “insulting the President” according to the Article 299 of Criminal Code of the Republic of Turkey (TCK). The trial will start on October 1, 2015.

According to the Article 299, a person who insults the President shall be sentenced to 1 to 4 years in prison.

Evrensel’s lead writer İhsan Çaralan and other columnists Mustafa Köz and  Erol Aral also were opened investigation for their columns.

In the first three weeks of September, at least 19 media employees were sued:

Caricaturist Musa Kart (Cumhuriyet), journalists and columnists Ekrem Dumanlı (Zaman),Ertuğrul Özkök (Hürriyet), Yavuz Baydar (Bugün), Tayfun Talipoğlu(Yurt), Onur Erem (BirGün), Murat Çapan (Nokta), Hasan Cemal (T24),Aytekin Gezici (Twitter),  Gökçe Fırat Çulhaoğlu (Türk Solu), Atilla Taş(Meydan), Gülizar Baki (Meydan), Levent Kenez (Meydan), Ahmet Altan Vural Nasuhbeyoğlu (Evrensel), Mehmet Akif Koşar (Evrensel),İhsan Çaralan  (Evrensel), Erol Aral (Evrensel) and Mustafa Köz(Evrensel).

Before September…

Many columnists and editor-in-chiefs; Özgür Mumcu (Cumhuriyet), Barış Pehlivan(Odatv.com), Ender İmrek (Evrensel), Barış İnce (BirGün) were put on trial according to the Article 299 before September. Judicial oppression from many different politic people also affects the universities and activist people.
(BIA, Sept 24, 2015)

CPJ: Turkey jails reporter, charges him with anti-state activities

The Committee to Protect Journalists condemns the arrest and subversion charges filed against Gültekin Avcı, a columnist for the independent daily Bugün, and calls on Turkish authorities to drop the charges and release him immediately.

The 2nd Penal Court of Peace in Istanbul on Sunday ordered Avcı to be imprisoned pending trial on charges including "attempting to overthrow the government" and being a member of a terrorist organization, news reports said. Avcı was first detained on Friday in the eastern city of Izmir and then taken to the Istanbul court where he was officially arrested, reports said.

Prosecutors charged Avcı in connection with a series of columns he wrote in 2013 and 2014 for Bugün in which he alleged that the Turkish National Intelligence Organization, the country's spy agency, had links to a group called Tawhid-Salam, Today's Zaman reported. News reports said that Turkish authorities declared the Iranian-backed group a terrorist organization in 2014.

Avcı's lawyer said the journalist was not allowed to testify in court, news reports said. The lawyer also said Avcı had been mistreated in custody and denied food.

"Turkish authorities routinely use vaguely worded terrorism and subversion charges to jail journalists who cover sensitive subjects. This practice is unacceptable for a country candidate for European Union membership," said Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova. "The charges against Gültekin Avcı should be dropped, he should be released immediately, and Turkey should fundamentally reform its penal and anti-terror laws without delay."

Four police officers were also detained in connection with the same case, but three of them were later released, news reports said.

Avcı is a former prosecutor who began writing columns for Bugün, news reports said. He is also the legal representative for Hidayet Karaca, the chairman of the Samanyolu Broadcast Group who has been imprisoned since December on politicized anti-state charges.

Turkey was holding at least seven journalists in jail in connection with their work in December, when CPJ conducted its annual prison census. Six of them were held on anti-state charges. (CPJ, Sept 23, 2015)

Journalist Avcı arrested over alleged coup attempt in columns

Gültekin Avcı, a former prosecutor who has since turned to journalism, was arrested by an İstanbul court on charges of attempting to overthrow the government in seven columns he had written.

Fikret Duran, the lawyer representing Avcı, tweeted on Sunday that Avcı has been in custody since Friday and that the prosecutor had referred him to court for arrest without taking his testimony over the alleged offenses of "plotting to bring down the government” and “being a member of a terrorist organization."

Duran also emphasized that the judge of the 2nd Penal Court of Peace previously filed a criminal complaint against Gültekin because the law does not grant this judge the authority to make a decision concerning the investigation.

Duran also said his client is being subjected to maltreatment and torture as his detention period was extended for another day on Saturday.

The lawyer announced late on Sunday that Avcı and three others were arrested by the court. Avcı is reportedly accused of "attempting to overthrow the government" and "leading a terrorist organization."

Avcı was detained Friday on the instructions of İstanbul Deputy Chief Public Prosecutor İrfan Fidan, as part of the Tawhid-Salam investigation, and seven of his columns were submitted as evidence for his alleged crimes. Tawhid-Salam is an Iran-backed terrorist organization which was investigated for three years by Turkish police and allegedly involved high-ranking politicians.

The İstanbul Chief Prosecutor's Office dropped the comprehensive, three-year investigation into the Tawhid-Salam organization in July 2014, a move that was widely seen as an attempt to cover up a highly sensitive probe that had allegedly implicated senior officials in the ruling Justice and Development Party (AK Party) government.

More than 115 police officers and senior police chiefs were detained in the early hours of July 22, 2014 on charges of spying and illegally wiretapping key government figures as part of the investigation into the Tawhid-Salam group, which was blocked by the government. This first wave of operations was then followed by several others.

In the latest operation conducted on Friday, Avcı and seven other suspects were detained. Avcı was taken into custody as he was going to attend the Friday prayer at a mosque in İzmir. Police later transferred him to İstanbul.

Avcı's lawyer Duran said on Saturday that his client was left hungry for many hours and held under unhealthy conditions. Stating that it was unnecessary to extend the detention period for Avcı as he will testify to prosecutors, not police, Duran said the authorities extended his detention period for another 24 hours on Saturday.

Avcı, who is listed as the third suspect in the summary of proceedings of the Tawhid-Salam case, previously went to the prosecutor's office and attempted to testify; however, Fidan refused to take Avcı's testimony. The summary of proceedings accuses Avcı of trying to form a certain perception with his columns and with his remarks on TV programs. The lawyer, after his detention, said there is a price to pay for being honorable.

The detained columnist is also currently the lawyer for Samanyolu Broadcasting Group CEO Hidayet Karaca, who has been under arrest for more than four months. The media figure was initially detained as part of a major media crackdown on Dec. 14, 2014, just three days before the first anniversary of the massive corruption investigations of Dec. 17 and 25, 2013 that implicated figures close to the government. (TODAY'S ZAMAN, Sept 20, 2015)

Conference to tackle press freedom and labor rights in Turkey

“Jailed journalists, threshold for collective bargaining, no freelancers rights, refusals of press cards, restrictions of accreditation, growing prosecutions, less freedom to publish.” This bleak picture will be at the heart of an upcoming conference on press freedom and labor rights in Turkey, titled “Turkey: Fighting for journalists rights and freedoms in a politically polarized country” and held on Sept. 17-18 in Istanbul.

The conference is organized in a collaborative effort among Journalists Union of Turkey (TGS), International Federation of Journalists (IFJ), European Federation of Journalists (EFJ) and Journalists Association of Turkey (TGC). It is also the final event in the “Campaign to decriminalize Turkish journalism, to free speech and protect work place rights” project, supported by the European Commission’s European Instrument for Democracy and Human Rights (EIDHR) program.

The objective of the two-year project, run by TGS and IFJ, was to promote press freedom, and defend the professional and labor rights of journalists as key actors in the exposure of human rights abuses. Mustafa Kuleli, General Secretary of TGS, spoke to Hürriyet Daily News about the project, the conference, and the state of the media. “The project very much integrated with the daily work of the TGS,” said Kuleli. “Dozens of meetings and workshops with journalists took place in various cities, press trials were monitored with observers from Europe, publications were disseminated.”

Oliver Money-Kyrle, Assistant General Secretary of the IFJ and who is responsible for the supervision of the IFJ’s global project programme, including Turkey, also spoke to HDN: “The project supported the free journalism campaign, enabling us to maintain the monitoring and campaigning around jailed and prosecuted journalists, including the participation in a number of court cases and the organizing of appeals among European affiliates on the situation in Turkey.”

Talking about press freedom

Praising the commitment and dedication of TGS, Money-Kyrle said, “The TGS showed that journalists did not have to put up with intimidation and censorship, that they did not have to be terrified of telling the truth and asking awkward questions, that they could and must demand basic labor rights and decent conditions if their profession is to be saved and that there was an organization prepared to fight for them.” That said, Money-Kyrle added, “But that it can only do so if journalists are prepared to unite around it together.”

Kuleli agrees on the sentiment. “It is hard to talk about press freedom when the media is not organized,” said Kuleli. “Pressured by both the government and the higher management, journalists are hardly able to do their work. Instead of scoffing at the various professional organizations, journalists should choose one and try to change it within. Because solidarity will make us stronger.”

The conference will feature some strong names as speakers and panelists, that include Can Dündar, Cumhuriyet daily’s Editor-in-Chief; journalist Andrew Finkel, speaking for P24 (Platform for Independent Journalism); Hakkı Boltan from Free Journalists Association; Ayşenur Arslan from Halk TV; Hasan Cemal from T24; and Şirin Payzın from CNN Türk. There will be keynote sessions and discussions on critical topics like campaigns on press freedom in Turkey, peace journalism, reporting as LGBTI journalists, press trials and monitoring, trade unions, labor rights, recruitment of women journalists, and the new media environment between elections.

A conference for Turkey’s journalists

The press seems to be taking the biggest toll with the rising tension across Turkey post-June elections, and towards another election in November, according to Kuleli. “President Erdoğan has exerted even more pressure after the elections, blaming Peoples’ Democratic Party (HDP) and the media,” said Kuleli, referring to Justice and Development Party’s (AKP) recent failure in the parliamentary elections. “Difficult days await us until the Nov. 1 elections.”

“Beyond the immediate election climate, Turkey needs to undergo a significant structural reform to enable journalists to be truly free,” said Money-Kyrle. “It needs to end its assault on social media through the provision of unlimited online censorship power to the Turkish telecommunications authority, it needs to create a transparent ownership structures so that media owners cannot benefit from corrupt political deals and favors, it needs laws that guarantee the rights of journalists and of freedom of expression.”

“It also needs to enable journalists to organize freely in labor unions to ensure that salaries, job security and editorial independence is guaranteed,” said Money-Kyrle. While Kuleli added, “If journalists are to act professionally they should be treated as professionals. You cannot expect someone earning just 2.000 TL to be a press freedom hero every day. The management needs to overcome its fear of unions, and the media staff needs to unionize like their counterparts in a civilized world.”

These will be some of the hot topics in the International Conference on press freedom and labor rights in Turkey, “Turkey: Fighting for journalists rights and freedoms in a politically polarized country.” As for the conference, Money-Kyrle said, “This is a conference for Turkey’s journalists. It’s for them to confront the issues, and find a strategy, leadership and solidarity that can lead them into a better future.” Check http://europeanjournalists.org/ for details of the conference.
(hurriyetdailynews.com, Sept 13, 2015)

Journalist Baransu faces 52 years in prison for his writings

Journalist Mehmet Baransu, who has been held in prison for six months, is facing a 52-year prison term linked to publishing news about an alleged act of profiling carried out by the National Intelligence Organization (MİT) and the National Security Council (MGK).

On Friday, the prosecutor who is overseeing the investigation asked for 52 years in prison for Baransu, during the second hearing of his trial for publishing classified documents from a 2004 MGK meeting that brought together the president, the prime minister, Cabinet ministers and top commanders to discuss an action plan against faith-based social movements.

Lawyers representing Baransu requested for the case to be dropped since the law on the press prescribes a four-month limit for launching a criminal complaint linked to the alleged offense. However, the legal act was taken five-and-a-half months after the alleged crime by the MGK. In spite of this law, the court rejected the lawyers' request on the grounds that the MGK and MİT had been "damaged" by the reports and decided that the two organizations should be involved in the case as co-plaintiffs.

Emel Bulak, a lawyer representing the MGK, said in the hearing that the case has nothing to do with freedom of the press and accused Baransu of "exposing secret state documents." At the end of the hearing, the court rejected the request to drop the case against Baransu.

Baransu said in his defense: "Though the MGK officials claim I am lying about the documents, former Ministers Mehmet Ali Şahin and Bülent Arınç have confirmed the truth, 'The documents that Baransu published are correct but we refused to implement the MGK's related decision.' None of them denied the authenticity of the documents." Baransu also requested additional time to prepare his defense.

Baransu's lawyers also asked the court to examine whether an administrative investigation was launched linked to the leaking of the related MGK document. In response to the request, the MGK's lawyer stated that although the document published by Baransu was authentic, it was not a copy of the original document, so an administrative probe was not launched into the leaking of the document. The panel of judges who listened to the defense of both parts decided to ask the MGK whether an investigation was launched on the issue.

The court postponed the trial to Nov. 17.  (TODAY'S ZAMAN, Sept 11, 2015)

La journaliste néerlandaise expulsée de Turquie jure d'y retourner

Une journaliste néerlandaise, qui avait été arrêtée alors qu'elle couvrait les affrontements entre l'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est de retour aux Pays-Bas et a juré jeudi de retourner en Turquie "le plus vite possible".

"Je me sens comme une réfugiée, je préfèrerai être là-bas plutôt qu'ici", a affirmé Frederike Geerdink à la télévision publique néerlandaise NOS : "je veux y retourner le plus vite possible".

Installée depuis 2006 en Turquie, Frederike Geerdink a été arrêtée samedi alors qu'elle se trouvait avec des membres du Parti pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari (sud-est).

Depuis fin juillet, de violents affrontements ont repris entre les forces de sécurité turques et le PKK dans cette région de la Turquie.

La journaliste avait été remise en liberté mardi avant d'embarquer mercredi soir à destination de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol.

Un responsable turc avait déclaré à l'AFP que Mme Geerdink n'avait pas été arrêtée en raison de "ses activités de journaliste", mais parce qu'elle était entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation, ce qui constituait une "atteinte à la sécurité".

Les ONG de défense de la liberté de la presse ont dénoncé cette interpellation.

Mme Geerdink a officiellement déclaré son départ comme "volontaire", cela lui permettant de revenir en Turquie avant la limite légale de cinq ans applicable en cas d'expulsion forcée.

"Bien que les Pays-Bas soient non violents, ce n'est pas pour moi, il y a du travail à effectuer pour les journalistes en Turquie", a-t-elle affirmé à la NOS.

Cette spécialiste du conflit kurde, établie à Diyarbakir depuis 2012 où elle collabore à des médias néerlandais et étrangers, avait déjà été détenue quelques jours en janvier pour "propagande terroriste" au profit des rebelles du PKK.

Elle avait été relaxée à l'issue de son procès.

Au début du mois, deux journalistes britanniques du site d'information Vice News avaient été arrêtés dans cette région et inculpés sur la base d'accusations de "terrorisme", avant d'être remis en liberté et expulsés. Leur traducteur irakien, Mohammed Ismael Rasool, était toujours détenu dans une prison turque.

Washington, Bruxelles ou Londres, ainsi que les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, avaient dénoncé l'incarcération des journalistes.
(AFP, 10 septembre 2015)

Turkey: Online censorship, attacks against media and detention of journalists

The European Federation of Journalists (EFJ) and the International Federation of Journalists (IFJ) are jointly calling the Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu to immediately lift all the bans against news organisation, protect press freedom (including journalists’ work places) and release all journalists being detained.

According to media reports, the Turkish Telecommunications Authority (TIB) has geographically blocked access to the website of Dicle News Agency (DIHA), dedicated to the coverage of the Kurdish issue. “This is the eleventh times that free access to the Dicle News Agency’s online version is being blocked based on a request coming from the Prime minister office. DIHA continue to publish information using the following addresses www.diclehaber.com, www.diclehaber.com.tr, www.dihanews.net, www.dihanews.com, www.diclenews.com, www.diclenews.org, www.diclehaber.info, www.diclenews.info, www.dihanews.info, www.dihahaber.info and www.diclehaberajansi.info but all addresses have been blocked by the autorithies”, explains the press agency.

On 6-7 September, Hürriyet daily newspaper’s Istanbul headquarters has been pelted with stones by a group of pro- Justice and Development Party (AKP) supporters. Around 150 pro-AKP protesters started to convene in front of Hürriyet’s headquarters in Istanbul’s Bağcılar district hours after a deadly terrorist attack occurred in the Southeastern part of Turkey. The group then attacked security personnel at the outer gate before forcing their way to the door, which they pelted with stones. Protesters chanting pro-AKP slogans retreated after riot police arrived on the scene, reports the daily newspaper.


“It is the responsibility of the Turkish authorities to guarantee press freedom and the safety of journalists in the country. The recent attack against Hürriyet‘s office, just like the media crack down on the pro-Gülen media, are unacceptable and must be strongly condemned by the Turkish government. The Prime minister’s office should also immediately stop using the new internet regulation to censor and block access to online media”, said Jim Boumelha, IFJ President.

“We fully support our colleagues in Turkey, the trend for more censorship, more detention, more violations must stop ! Journalists should have the right to do their work safely and without the fear of being arrested or fired. The European journalists will continue to support press freedom and share their concerns in Brussels”, said Mogens Blicher Bjerregaard, EFJ President.

On The EFJ-IFJ and their affiliate TGS (Journalists Union of Turkey) will address all those issues at their next international conference on 17-18 September in Istanbul entitled “Fighting for journalists rights and freedoms in a politically polarized country”. More information about the programme can be found here

Photo Credit : This photo taken on September 8, 2015 shows broken windows of the headquarters of the Hurriyet newspaper on September 8, 2015, in Istanbul’s Bagcilar district, after an attack. Supporters of Turkey’s ruling Justice and Development Party (AKP) stormed the headquarters of the Hurriyet newspaper today in Istanbul after accusing the daily of misquoting President Recep Tayyip Erdogan. The attack on the newspaper comes amid growing concern over press freedoms in Turkey and the use of the courts by the president to pursue journalists who criticise him. (EFJ, Sept 10, 2015)

La journaliste néerlandaise arrêtée en passe d'être expulsée

Une journaliste néerlandaise arrêtée en Turquie alors qu'elle couvrait les affrontements entre l'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays va être expulsée, a annoncé jeudi son avocat.

"Nous avons été informés qu'elle faisait l'objet d'une mesure administrative d'expulsion. Mais nous n'avons aucune explication sur les raisons d'une telle décision", a indiqué à l'AFP un de ses défenseurs, Ramazan Ay.

"Nous allons faire appel de cette décision", a-t-il ajouté.

Installée depuis 2006 en Turquie, Fréderike Geerdink a été arrêtée samedi alors qu'elle se trouvait avec des membres du Parti pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari (sud-est).

Selon son avocat, la journaliste a été formellement remise en liberté mardi et est depuis retenue dans le service des étrangers de la police locale dans l'attente de son expulsion.

Un responsable turc a déclaré à l'AFP que Mme Geerdink n'avait pas été arrêtée en raison de "ses activités de journaliste", mais parce qu'elle était entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation, ce qui constituait une "atteinte à la sécurité".

Les ONG de défense de la liberté de la presse ont dénoncé cette interpellation.

Cette spécialiste du conflit kurde, établie à Diyarbakir depuis 2012 où elle collabore à des médias néerlandais et étrangers, avait déjà été détenue quelques jours en janvier pour "propagande terroriste" au profit des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Elle avait été relaxée à l'issue de son procès.

Depuis la fin juillet, de violents affrontements ont repris entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est de la Turquie.

Au début du mois, deux journalistes britanniques du site d'information Vice News ont été arrêtés dans cette région et inculpés sur la base d'accusations de "terrorisme", avant d'être remis en liberté et expulsés. Leur traducteur irakien, Mohammed Ismael Rasool, était toujours détenu dans une prison turque.
(AFP, 9 septembre 2015)

Le siège du journal Hürriyet à nouveau visé par des partisans d'Erdogan

Le siège du quotidien Hürriyet a été visé mardi soir à Istanbul par une nouvelle attaque de partisans du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) qui l'accusent d'être hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Une centaine de personnes se sont rassemblées en début de soirée devant le siège d'Hürriyet en chantant le nom du chef de l'Etat et "Dieu est grand", a rapporté le journal sur son site internet.

Ils ont ensuite jeté des pierres sur l'immeuble du quotidien et tenté de forcer la porte du journal. Des policiers les ont ensuite repoussés à distance de l'entrée, où ils ont continué a chanter des slogans favorables au parti au pouvoir.

Plus d'une centaine de partisans de l'AKP avaient déjà attaqué dimanche soir le quartier général stambouliote d'Hürriyet, l'accusant d'avoir déformé des propos de M. Erdogan.

Interrogé à la télévision à propos des violences récentes dans le pays, le chef de l'Etat avait déclaré que la situation serait différente si les élections du 7 juin avaient permis à l'AKP d'obtenir 400 députés.

"Si un parti avait obtenu 400 sièges aux élections et atteint le nombre requis au Parlement pour changer la Constitution, la situation serait différente", avait déclaré M. Erdogan.

Ses propos sont intervenus alors que des soldats turcs avaient été tués dimanche dans une attaque attribuée aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la localité de Daglica, dans le sud-est de la Turquie.

Hürriyet avait laissé entendre dans un tweet que cette déclaration faisait directement référence à l'attaque de Daglica, qui a tué 16 soldats, provoquant la fureur des partisans du président.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, M. Erdogan a s'en est pris à plusieurs reprises au groupe de presse Dogan, propriétaire du journal, qui ne suit pas toujours la ligne du gouvernement.

Mardi encore, M. Erdogan a critiqué le quotidien lors d'un discours à Ankara. "Quel genre de média êtes-vous ?", a-t-il lancé.

A deux mois des élections législatives anticipées du 1er novembre, le chef de l'Etat est accusé par ses détracteurs de vouloir faire taire toute critique contre son régime.

La Turquie est régulièrement épinglée par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui reprochent à son gouvernement ses pressions récurrentes sur les journalistes.
(AFP, 8 septembre 2015)

CPJ: a VICE News journalist behind bars, freelance journalist detained

New York, September 8, 2015--The Committee to Protect Journalists is concerned by the ongoing detention of a VICE News journalist and the detention on Sunday of a Dutch freelance reporter.

Iraqi journalist Mohammed Ismael Rasool was arrested on August 27 while reporting from Diyarbakir province along with two other VICE News journalists--British nationals Jake Hanrahan and Philip Pendlebury. The three have been charged with "aiding a terrorist organization." Hanrahan and Pendlebury were released on Thursday, but Rasool remains in prison, according to a VICE News report. He is being held in Adana Kürkçüler Prison in Adana province, news reports said.

On Sunday, Turkish authorities detained Dutch freelance reporter Frederike Geerdink in Yüksekova, a town in southeastern Turkey, local and international press reported. Ramazan Demir, the journalist's lawyer, told CPJ today that the journalist has been released from jail and transferred to the Foreigners' Office. Geerdink's legal status is unclear. It is also unclear if there are any charges against her.

Geerdink was arrested in January and charged in February with "making propaganda" for the banned Kurdistan Workers' Party (PKK) and Union of Communities in Kurdistan (KCK). She was acquitted in April. The PKK and the KCK have been classified as terrorist groups in Turkey.

"The situation for journalists covering southeast Turkey is growing increasingly problematic," said CPJ Deputy Director Robert Mahoney. "The government must allow journalists to work freely throughout the country. A first step toward that would be to free Mohammed Ismael Rasool immediately and to allow Frederike Geerdink to continue doing her work."

Meanwhile, on Monday, dozens of protesters in Istanbul attacked a building that hosts several news outlets--including the independent dailies Hürriyet and Radikal and Doğan News Agency--with stones and sticks, according to news reports. The reports said the attack followed a post on Twitter by Hürriyet that allegedly misquoted a statement by President Recep Tayyip Erdoğan about a deadly attack in the village of Daglica. According to the reports, Hürriyet combined in one tweet two separate lines from an interview with Erdoğan--one in which he responded to the Daglica attack, and another about his comments about the general elections. Hürriyet deleted the post soon after it went online.

In an editorial, Hürriyet condemned the attack and said it was investigating the social media post. According to the state-run Anadolu Agency, authorities launched an investigation against Hürriyet, accusing the outlet of insulting the president. The charge carries up to four years in prison


Le quotidien Hurriyet attaqué par un groupe pro-Erdogan

Des partisans du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) ont attaqué dimanche à Istanbul le siège du journal turc Hurriyet, l'accusant d'avoir déformé des propos du président Recep Tayyip Erdogan, selon le journal.

Un groupe de 150 personnes scandant des slogans de l'AKP ont jeté des pierres sur l'immeuble du journal, dans le quartier de Bagcilar. Des fenêtres ainsi que la porte principale ont été cassées.

La police anti-émeute est intervenue pour disperser le groupe, a indiqué le média sur son site internet.

Le président islamo-conservateur Erdogan a déclaré dimanche, à propos des violences récemment survenues dans le pays, que la situation serait différente si les élections du 7 juin avaient permis à l'AKP d'obtenir 400 députés, ce qui lui aurait permis de modifier la Constitution.

"Si un parti avait obtenu 400 sièges aux élections et atteint le nombre requis au parlement pour changer la Constitution, la situation serait différente", a dit M. Erdogan dans une interview en direct sur la chaîne pro-gouvernementale A-Haber.

Cette déclaration intervenait alors que des soldats turcs avaient été tués dimanche dans une attaque d'envergure attribuée aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la localité de Daglica, dans le sud-est de la Turquie.

Le journal Hurriyet avait laissé entendre dans un tweet que cette déclaration faisait référence à l'attaque de Daglica, écrivant: "Commentaire d'Erdogan sur Daglica: ceci ne serait pas arrivé si 400 sièges avaient été gagnés".

Le journal a ensuite effacé son tweet, qui a provoqué une vague de protestation des partisans de l'AKP sur Twitter, appelant à des protestations contre le journal.

Par le passé, le président a critiqué à plusieurs reprises le groupe de presse Dogan, propriétaire du journal, qui ne suit pas toujours la ligne du gouvernement.

L'attaque contre le journal intervient dans un contexte d'inquiétude grandissante pour la liberté de la presse en Turquie, où les journalistes critiques à l'égard de M. Erdogan risquent des poursuites judiciaires.

Les résultats de l'AKP lors du scrutin du 7 juin ne lui ont pas permis d'obtenir une majorité absolue, qui aurait donné au président la possibilité de changer la Constitution, dans le but d'obtenir les pleins pouvoirs exécutifs. Le Parti démocratique du peuple (HDP, pro-kurde) avait obtenu 13% des voix.

M. Erdogan a convoqué des élections anticipées, fixées au 1er novembre.

Ses détracteurs l'accusent d'avoir lancé une offensive militaire contre des positions du PKK en Irak dans le but de recueillir les suffrages des nationalistes.
(AFP, 6 septembre 2015)

Une journaliste néerlandaise arrêtée dans les régions kurdes de Turquie

Une journaliste néerlandaises basée dans les régions kurdes de Turquie a annoncé avoir été arrêtée alors qu'elle se trouvait avec des membres du parti prokurde pour la démocratie des peuples (HDP) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari.

Frederike Geerdink devrait être interrogée par un procureur, a-t-elle précisé sur son compte Twitter, en ajoutant que les Kurdes qui l'accompagnaient avaient tous été arrêtés.

C'est la deuxième fois que cette journaliste, installée en Turquie depuis 2006, basée à Diyarbakir depuis 2012 et spécialisée dans la couverture des questions kurdes, est arrêtée. En janvier, elle avait été brièvement détenue, accusée de "propagande terroriste" pour le mouvement rebelle kurde PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et plusieurs pays.

Selon sa famille citée par l'agence néerlandaise ANP, elle aurait cette fois été arrêtée pour s'être trouvée "dans une zone interdite". La zone de Yuksekova est régulièrement le théâtre d'affrontements entre forces de sécurités et militants kurdes, mais elle n'a pas été officiellement interdite aux journalistes.

La journaliste a indiqué au groupe audiovisuel public néerlandais NOS qu'elle se trouvait au moment de son arrestation en compagnie de 32 militants qui formaient des "boucliers humains" dans certaines zones où les forces de sécurité turques menaient des interventions contre les rebelles kurdes.

Les membres de ce groupe ont tous été arrêtés, selon la journaliste, qui a ajouté qu'ils n'étaient "pas mes amis, mais mes sources".

Un responsable turc a déclaré à l'AFP que Mme Geerdink n'avait pas été arrêtée en raison de "ses activités de journaliste", mais parce qu'elle était entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation, ce qui constituait une "atteinte à la sécurité".

Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a indiqué sur Twitter que son ambassade en Turquie était en contact avec les autorités locales pour suivre la situation.

Thomas Bruning, secrétaire général de l'Association néerlandaise des journalistes, soulignant le "courage" de Frederike Geerding pour avoir continué à travailler après son arrestation en janvier, a souligné que la Turquie cherchait souvent à empêcher les journalistes de travailler. "L'importance de la liberté de la presse ne semble plus intéresser ce pays. La situation des médias turcs est inquiétante, mais maintenant les journalistes étrangers non plus ne peuvent plus faire leur travail".

Jeudi, les autorités ont relâché deux reporters britanniques travaillant pour Vice News, basé aux Etats-Unis, qui évaient été arrêtés et accusés de terrorisme.
(AFP, 6 septembre 2015)

Les deux journalistes de Vice News de retour au Royaume-Uni

Les deux journalistes britanniques de Vice News, détenus en Turquie sur la base d'accusations de "terrorisme" avant d'être libérés jeudi, sont en bonne santé et de retour au Royaume-Uni, a annoncé le site d'informations américain dimanche.

"Deux de nos journalistes, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, ont été relâchés et sont de retour au Royaume-Uni. Ils sont en bonne santé physique et morale. Mais ils restent extrêmement préoccupés quant au sort de notre troisième collègue, Mohammed Ismael Rasool, qui est toujours détenu", a indiqué Vice News dans un communiqué.

Les deux journalistes et Mohammed Ismael Rasool, leur traducteur de nationalité irakienne, avaient été arrêtés le 27 août alors qu'ils couvraient autour de Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est turc, les violences qui opposent depuis plus d'un mois les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes) aux forces de sécurité turques.

La justice turque leur a reproché d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et le PKK.

Ils ont été formellement inculpés lundi, sur la base d'accusations de "terrorisme", et placés en détention provisoire, jusqu'à ce qu'un tribunal de Diyarbakir ordonne la remise en liberté des deux Britanniques jeudi dernier.

Vice News, qui dément catégoriquement ces allégations, "continue à travailler sans relâche avec tous les gouvernements et parties légales concernés pour assurer la libération" du traducteur, a souligné le média dimanche.

Washington, Bruxelles ou Londres, ainsi que les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, ont dénoncé l'incarcération des journalistes.

Embarrassé, le gouvernement turc a assuré n'avoir joué "aucun rôle" dans cette affaire.

Dimanche, une journaliste néerlandaises basée dans les régions kurdes de Turquie, Frederike Geerdink, a annoncé avoir été arrêtée alors qu'elle se trouvait avec des membres du parti prokurde pour la démocratie des peuples (HDP) dans dans la province de Hakkari.
(AFP, 6 septembre 2015)

Journalist Baydar latest to be charged with ‘insulting’ Erdoğan

Prosecutors have filed a case against Today's Zaman columnist Yavuz Baydar, who also writes regular columns for the Bugün daily, for allegedly “insulting” President Recep Tayyip Erdoğan in two of his recent columns.

With the case, Baydar has joined a long list of Turkish journalists, academics and politicians who have recently been charged with insulting Erdoğan, who is criticized for putting pressure on independent media to silence critics.
 
The columnist, who is accused of insulting Erdoğan in two separate columns published in the Bugün daily on Aug. 14 and 17, strongly denies the charge.
 
Recalling that he worked as an ombudsman in 15 years of 35 years he spent as a journalist, Baydar said he did whatever he could for media ethics to prevail in the media and knows the difference between an insult and criticism very well. “I really have a hard time in understanding how they found an insult in these two columns which referred to the president as “sayın” [a word meaning esteemed or honorable but which is used to mean "mister"] and which included a critical quote,” Baydar said.
“We, those trying to perform their jobs in the media, are using our rights to provide information and criticize the government based on rights granted to us by the Constitution the laws and international treaties we are a party of. Being critical, questioning and warning is our professional responsibility. We will continue to criticize. Just like many other colleagues who are investigated [on the same charge], there is no intention to insult in these columns but the right to criticize was used. I am sorry. I am concerned for our country and the media,” Baydar added.

Baydar was fired from his long-time post at the pro-government Sabah daily in 2013, after its editorial board censored two of his columns related to the Gezi Park protests and media-government relations.
(TODAY'S ZAMAN, Sept 5, 2015)

Un tribunal ordonne la libération de deux journalistes britanniques

Un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a ordonné jeudi la remise en liberté de deux journalistes britanniques arrêtés la semaine dernière en Turquie sur la base d'accusations de "terrorisme", a-t-on appris de source judiciaire.

Les deux reporters du site d'information Vice News, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, ont pu quitter leur prison d'Adana (sud) dans l'après-midi, a pour sa part annoncé Vice.

Le tribunal a par contre décidé de maintenir leur traducteur Mohammed Ismael Rasool, de nationalité irakienne, en détention, a ajouté la source judiciaire turque, sans donner plus de détails sur ses raisons.

Les deux journalistes et leur traducteur avaient été arrêtés le 27 août alors qu'ils couvraient autour de Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est turc, les violences qui opposent depuis plus d'un mois les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes) et les forces de sécurité turques.

La justice turque leur reproche d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et le PKK. Ils ont été formellement inculpés lundi et placés en détention provisoire.

Parmi les éléments à charge retenus par le juge figurent des images tournées par les journalistes montrant des jeunes militants proches du PKK en train de fabriquer des cocktails Molotov, ainsi que des carnets détaillant la structure du mouvement rebelle, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Vice News a catégoriquement démenti ces allégations jugées "sans fondement".

Dans une déclaration publiée jeudi, le média s'est réjoui de la libération de ses deux journalistes mais a également réclamé celle du traducteur. "Nous en appelons aux autorités turques pour qu'elles mettent rapidement un terme à cette détention injuste et le remette immédiatement en liberté", a indiqué Vice.

"Si les journalistes n'ont finalement pas aidé ces organisations ("terroristes"), alors quel pourrait être le crime de la personne qui était leur traducteur ?", a renchéri sur son compte Twitter le chef du barreau de Diyarbakir, Tahir Elci.

Washington, Bruxelles ou Londres, ainsi que les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, ont dénoncé l'incarcération des journalistes.

Embarrassé, le gouvernement turc a tenté de minimiser sa responsabilité.
 "Nous ne sommes pas satisfaits qu'ils aient été arrêtés (...) c'est une procédure judiciaire, le gouvernement n'a joué aucun rôle dans leur arrestation", avait déclaré sous couvert de l'anonymat à l'AFP une source gouvernementale.

A deux mois des élections législatives anticipées du 1er novembre, le président Erdogan est accusé par ses détracteurs de vouloir faire taire toute critique contre son régime.

Mardi, la police a lancé un spectaculaire coup de filet contre un groupe d'entreprises et de médias réputé proche de l'imam Fethullah Gülen, que M. Erdogan accuse de comploter pour précipiter sa chute. De nombreux journalistes ou titres proches de l'opposition font également l'objet de poursuites judiciaires.
(AFP, 3 septembre 2015)

Turkey's intellectuals launch signature campaign against media suppression



Turkey's 175 intellectuals have prepared a joint declaration titled ‘Nazi Germany 2015’ criticizing the government-backed operations against the free press which began with the December 17-25, 2013 corruption probes and have continued on through Tuesday’s raid against İpek Media Holding.

Turkish intellectuals launch signature campaign against media suppression

On Wednesday 175 prominent Turkish intellectuals, academics, journalists and even several former Justice and Development (AKP) MPs and a cabinet minister have penned a joint declaration titled ‘Nazi Germany 2015’ and posted it on the petition website Change.org with the tag ‘Sign to Support Free Press.’

The signature campaign comes the day after teams from the Finance Ministry's Financial Crimes Investigation Board (MASAK), complete with police escort and a flimsy 4-page search warrant in hand, raided İpek Media Group and its parent company Koza İpek Holding.

Turkish dailies Bugün and Millet, channels Bugün TV and Kanaltürk and English-language website BGNNews.com all belong to the İpek Media Group.

The petition noted that with Erdoğan’s hopes of establishing a one-man regime dashed, the December 17th and 25th, 2013 corruption probes implicating the inner circle of the government were now on the verge of being unraveled, “and so the final act of the play has begun.”

It pointed out that on September 1st, World Peace Day, the offices of Koza İpek Holding as well as the home of the corporation’s owner Akın İpek had been raided on the grounds that they ‘financed terrorist activity.’

The petition underlined the irony that İpek Media was raided on allegations of ‘supporting a criminal organization’ the same day its Bugün daily ran a story uncovering weapons being delivered to the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) under the auspices of customs officials.

Similarly, Erdoğan had personally threatened daily Cumhuriyet Editor-in-Chief Can Dündar for his newspaper uncovering arms being delivered to the extremist groups in Syria by state officials, with the government currently seeking 2 life sentences plus 42 years in prison for Dündar on charges of ‘disseminating state secrets and espionage.’

Pointing out that next in line, starting with Doğan Group, are other corporations and independent media organs (Taraf, Cumhuriyet, Sözcü) “who have yet to bow to the administration.”

“This movie has been seen before. German pastor Martin Niemöller, once a supporter of the Nazi Party who had intially believed their promises, wrote in 1946:

First they came for the Socialists, and I did not speak out—
Because I was not a Socialist.
Then they came for the Trade Unionists, and I did not speak out—
Because I was not a Trade Unionist.
Then they came for the Jews, and I did not speak out—
Because I was not a Jew.
Then they came for me—and there was no one left to speak for me.

We might not have seen this movie, we might not have lived it, but we know it well. We will not let it happen to Turkey.”

The signatories on the list include:
Necati Abay, Haldun Açıksözlü, Kadir Akın, Mahmut Akpınar, Murat Aksoy, Kamil Aksoylu, Ayhan Aktar, Cengiz Aktar, Hüseyin Alataş, Ahmet Turan Alkan, Şahin Alpay, Mehmet Altan, Garbis Altınoğlu, Ali Halit Arslan, Bülent Atamer, Sabri Atman, Yıldız Aydın, Erkam Tufan Aytav, Ergun Babahan, Hayko Bağdat, Nivart Bakırcıoğlu, Türkan Balaban, İrem Barutçu, Fikret Başkaya, Özgür Başkaya, Erhan Başyurt, Ayşe Batumlu, Sennur Baybuğa, Oya Baydar, Yavuz Baydar, Rıdvan Bilek, Abdülhamit Bilici, Akın Birdal, Hale Bolak, Hasan Burgucuoğlu, Abud Can, Mahmut Cantekin, Hasan Cemal, Orhan Kemal Cengiz, Perihan Çakıroğlu, Koray Çalışkan, Cengiz Çandar, Tuba Çandar, Tuma Çelik, Sait Çetinoğlu Hatice Çevik, Tamar Çıtak, Kemal Çiçek, Sinan Çiftyürek, Tamer Çilingir, Mustafa Çolak, Mehmet Demirok, Fatma Dikmen, Atilla Dirim, Erdal Doğan, Ekrem Dumanlı, Can Dündar, Neşe Düzel, Murad Ekmekçioğlu, Aydın Engin, Alev Er, Füsun Erdoğan, Muzaffer Erdoğdu, Abdulbaki Erdoğmuş, Doğu Ergil, Yalçın Ergündoğan, Mehmet Erkek, Oktay Etiman, Mehveş Evin, Şebnem Korur Fincancı, İnan Gedik, Adnan Genç, Ramazan Gezgin, Gül Gökbulut, Ali Gökkaya, Nuh Gönültaş, İştar Gözaydın, Mehmet Güç, Kazım Gündoğan, Selçuk Gültaşlı, Ertuğrul Günay, Hasan Gürelliler, Seyfettin Gürsel, Jozef Hadodo, Garbis Hatemo, İnci Hekimoğlu, Memik Horuz, Ayşe Hür, Aykut Işıklar, Nazlı Ilıcak, Şaban İba, Ercan İpekçi, Erdal Kalkan, Ercan Kanar, Yusuf Kanlı, Eser Karakaş, Ümit Kardaş, Hasan Kaya, Feyaz Kerimo, Eren Keskin, Ferhat Kentel, Suat Kınıklıoğlu, Ahmet Hulusi Kırım, Emre Kocaoğlu, Serdar Koçman, Mahmut Konuk, Adnan Challma Kulhan, Murat Kuseyri, Ergun Kuzenk, Ömer Laçiner, Ömer Madra, Recep Maraşlı, Faruk Mercan, Nuray Mert, Erkan Metin, Özcan Metin, Nil Mutluer, Yavuz Oğhan, Adil Okay, Baskın Oran, Sadettin Orhan, Yener Orkunoğlu, Garabet Orunöz, Orhan Oğuz, Niyazi Öktem, Pınar Ömeroğlu, Hüsnü Öndül, Osman Özarslan, Bilal Özcan, Haluk Özdalga, Mehmet Özer, Değer Özergün, Doğan Özgüden, A.Hicri İzgören, Kermo Reada, Bekir Reyhan, Cafer Solgun, İnci Tuğsavul, Mümtar’er Türköne, Erkan Saka, Suzan Samancı, Meral Saraçseven, Vecdi Sayar, İbrahim Seven, Özcan Soysal, Hanna Beth-Sawoce, Nora Şeni, Güngör Şenkal, Zeynep Tanbay, Ömer Taşpınar, Bülent Tekin, Ali Tezel, Gönül Tol, Tarık Toros, Zeynep Tozduman, Mesut Tufan, Attila Tuygan, Ira Tzourou, Mehmet Uluışık, Ferhan Umuk, Cemal Uşşak, Nadya Uygun, Mihail Vasiliadis, David Vergili, Süleyman Yaşar, Erdal Yavuz, Kenan Yenice, Mustafa Yeşil, Derya Yetişgen, Mustafa Yetişgen, Yasin Yetişgen, Elif Yıldırım, Erdal Yıldırım, Mehmet Yılmaz, Şanar Yurdatapan, Bozkurt Kemal Yücel, Hakan Yücel, Ramazan Zengin, Hasan Zeydan, Gün Zileli.
In 40 Days, 20 Journalists Dismissed, 21 Journalists Sentenced

Solidarity Network against Censorship prepared a report named “Reflection of War on Press in 40 Days” and released to the public with Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK). The report includes violations of the law between July 27 and August 28.

The report says, 2,544 people were detained, 338 people were arrested, 137 people died, 130 regions of 15 provinces were declared as special areas in 40 days and ‘basic rights were suspended.’

Attacks against journalists and the media between July 27 and August 28:

* 103 websites, 23 twitter accounts were blocked. 50 URL were blocked with the attempt of a businessman, Ethem Sancak.
* 10 journalists were attacked, three journalists were threatened by the police.
* Newspapers Evrensel and Sol were threatened by Turkish Revenge Brigade (TİT). Sözcü Newspaper announced ‘they won’t be silent.’
* 20 journalists from Newspapers Hürriyet, Milliyet and HaberTürk.
* Two British journalists were arrested.
* 21 journalists were put on trial since they published the images of prosecutor Mehmet Kira who was kidnapped by gunmen and they were sued for imprisonment   for 157,5 years.
* A media group was raided by policemen.

Solidarity Network against Censorship said these violations and attacks should be perceived as attacks against freedom of expression and press.

Solidarity Network against Censorship

Solidarity Network against Censorship was founded on August 18, upon the suggestions of censored websites’ journalists, Journalists' Union of Turkey, DİSK’s press branch and Alternative media Association.
(BIA, Sept 2, 2015)

Les journalistes britanniques transférés dans une autre prison

Les deux journalistes britanniques placés lundi en détention provisoire par la justice turque sur la base d'accusations de "terrorisme" ont été transférés dans une prison d'Adana (sud), a-t-on appris mercredi auprès du barreau.

Les deux reporters de la chaîne d'information sur internet Vice News, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, et leur traducteur de nationalité irakienne ont été interpellés la semaine dernière alors qu'ils couvraient les affrontements entre forces de sécurité et rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie.

Un tribunal de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays, les a formellement inculpés lundi de "participation à des activités terroristes" et incarcérés jusqu'à leur procès, suscitant de nombreuses critiques.

Ils ont été déménagés dans la prison d'Adana en raison du manque de traducteurs anglophones, a indiqué à l'AFP le responsable du barreau de Diyarbakir, Tahir Elci.

La justice turque leur reproche d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe jihadiste Etat islamique (PKK) et le PKK.

Parmi les éléments à charge retenus par le juge figurent des images tournées par les journalistes montrant des jeunes militants proches du PKK en train de fabriquer des cocktails Molotov, ainsi que des carnets détaillant la structure du mouvement rebelle, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Vice News, qui a nié ces accusations et exigé la libération immédiate de son équipe, a dénoncé leur transfert vers Adana.

"Cette décision apparaît comme une obstruction flagrante à la procédure judiciaire équitable promise à plusieurs reprises par la Turquie", a dénoncé un responsable du média pour l'Europe, Kevin Sutcliffe.

Washington, Bruxelles et les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, ont vivement dénoncé l'incarcération des journalistes.

En réponse aux attaques meurtrières du PKK contre les forces de l'ordre, l'armée turque a multiplié les raids aériens contre les rebelles, tuant près d'un millier de ses militants selon la presse progouvernementale et procédant à de multiples arrestations.

Dans un rapport publié mercredi, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé plusieurs cas de mauvais traitements infligés par la police à des militants kurdes.
(AFP, 2 septembre 2015)

CPJ: Turkish authorities raid independent media company

Turkish police on Tuesday raided the offices of a media group, in what one editor called an attempt to silence opposition media ahead of November parliamentary elections, according to news reports. The move follows terrorism charges leveled against VICE News journalists who have been detained while reporting from the predominantly Kurdish southeastern part of the country.

“These raids on domestic media and the arrests of foreign reporters are a disturbing indication of the worsening press freedom climate in Turkey,” said CPJ Deputy Director Robert Mahoney. “Covering the political and security upheavals in Turkey and the wider region is not terrorism. Calling it so is using national security as a cloak for censorship.”

On Tuesday, police in the capital, Ankara, raided the offices of Koza-Ipek Holding, a business conglomerate that owns at least five media outlets as well as mining and food production companies, confiscated computers and hard drives, and briefly detained at least six Koza-Ipek employees, according to news reports. Police presented a search warrant.

Koza-Ipek owns the dailies Bugun and Millet, TV stations Bugun TV and Kanalturk, and the news website BGNNews, according to Turkish and international media. The outlets are critical of President Recep Tayyip Erdoğan, news reports said.

Authorities accused Koza-Ipek of disseminating terrorist propaganda and providing financial support to a terrorist group, Reuters reported citing the state-run Anadolu agency. Authorities also issued an arrest warrant for Akın İpek, the head of the company, who left the country last week. In a telephone interview with Koza-Ipek’s TV stations, İpek denied that there were any illegal activities in his business dealings. “It is a total fantasy, an empty slander,” he said.

Erdoğan has accused the outlets of being closely linked to self-exiled Islamic cleric Fethullah Gülen, a former supporter and now critic of Erdoğan who lives in the U.S. The government has repeatedly said that the Gülen movement is a terrorist organization which has infiltrated the judiciary, police, and media.

The news editor of Kanalturk and Bugun TV, Erkan Akkus, told Reuters that the offices were raided were to “silence the opposition media ahead of an election.”

Parliamentary elections are scheduled for November 1. Erdogan’s Justice and Development party, or AKP, suffered a huge setback in June when it failed to a win a single-party majority for the first time, according to news reports.

Broadly worded anti-terrorism and penal code statutes have allowed Turkish authorities to conflate the coverage of banned groups and investigation of sensitive topics with outright terrorism or other anti-state activity, according to CPJ research. Journalists seeking to cover the activities of groups that have been classified as terrorist organizations, including the PKK, have often been imprisoned or  obstructed, CPJ research shows.

Turkish authorities arrested two British journalists and a fixer working for the U.S.-based VICE News and charged with them with “aiding a terrorist organization.” Today, VICE News reported that the journalists had been moved to a high-security prison, several hours away from where their legal team is based. On Tuesday, CPJ wrote a letter to Prime Minister Ahmet Davutoğlu, calling on him to ensure that the charges against the journalists are dropped and that they are released immediately. (CPJ, Sept 2, 2015)

Nouvelle offensive du régime d'Erdogan contre la presse

Le régime du président turc Recep Tayyip Erdogan a remis la pression sur la presse à deux mois des législatives en s'attaquant à un groupe de médias proche de l'opposition, au lendemain de l'incarcération très controversée de deux journalistes britanniques.

Mardi à l'aube, la police a effectué un spectaculaire coup de filet contre des entreprises du groupe Koza-Ipek, holding connue pour être proche de l'imam Fethullah Gülen qui dispose d'un groupe de presse et d'intérêts dans les secteurs de l'énergie et de la métallurgie.

Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, les forces de l'ordre ont perquisitionné dans les locaux de 23 sociétés appartenant à Koza-Ipek, dont les journaux Bugün et Millet et la chaîne de télévision Kanaltürk, dans le cadre d'une enquête "antiterroriste".

Six personnes ont été arrêtées, selon Anatolie.

Ancien allié de M. Erdogan, l'imam Gülen, qui dirige à partir des Etats-Unis un influent réseau d'ONG, de médias et d'entreprises, est devenu l'"ennemi public numéro 1" de l'homme fort de la Turquie, qui l'accuse d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.

Visé lui-même par un mandat d'arrêt, le patron du groupe Koza, Akin Ipek, actuellement à l'étranger, a catégoriquement nié toute activité illégale.

"Si elle (la police) arrive à trouver un centime provenant d'activités illégales, je suis près à lui céder mon entreprise", a plaisanté M. Ipek sur les ondes de Kanaltürk.

L'opposition a immédiatement dénoncé les raids de la police. "Nous ne pouvons parler de démocratie dans un pays où la presse est réduite au silence", a réagi le chef de file de l'opposition social-démocrate, Kemal Kiliçdaroglu.

Cette nouvelle offensive intervient au lendemain de l'incarcération de deux journalistes britanniques de la chaîne d'information sur internet Vice News qui couvraient les affrontements entre forces de sécurité et militants kurdes dans le sud-est de la Turquie.

Tous deux ont été inculpés de "participation à des activités terroristes" pour le compte du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Vice News a jugé ces accusations "sans fondement" et exigé leur libération immédiate.

- 'Mépris des médias' -

"En détenant illégalement des journalistes étrangers, les autorités turques poussent leur mépris de la liberté des médias à un nouveau niveau", a fulminé Johann Bihr, de Reporters sans frontières (RSF).

Le pouvoir n'a joué "aucun rôle" dans cette arrestation et n'est "pas satisfait" de l'incarcération des deux reporters, a assuré mardi une source gouvernementale.

Il y a quelques jours, le mystérieux Fuat Avni, la "gorge profonde" qui distille depuis des mois sur les réseaux sociaux des informations exclusives sur le pouvoir, avait annoncé la nouvelle offensive de la police contre les médias d'opposition. "Erdogan a ordonné de réduire les médias critiques au silence", a-t-il prévenu.

Cette opération intervient dans un climat particulièrement tendu, les violences ayant repris entre les forces armées et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le président étant reparti en campagne électorale.

Les législatives du 7 juin, qui ont privé le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan de la majorité absolue, n'ont pas permis de former un nouveau gouvernement. Le chef de l'Etat espère que l'AKP obtiendra le 1er novembre une très large majorité pour renforcer ses pouvoirs.

Selon M. Avni, les quotidiens Sözcü, Taraf et Cumhuriyet sont également dans la ligne de mire du président, tout comme le puissant groupe Dogan.

Cumhuriyet, qui avait suscité l'ire du pouvoir en reproduisant en juin des photos qui suggéraient que la Turquie avait livré des armes au groupe EI, fait déjà l'objet de poursuites, tout comme les titres du groupe Zaman, proche lui aussi de l'imam Gülen.

Dénonçant un harcèlement du gouvernement, Sözcü a paru mardi sans ses éditoriaux habituels, remplacés par des colonnes blanches.

C'est dans ce climat qu'une présentatrice d'une émission de la télévision publique TRT, Deniz Ulke Aribogan, a été licenciée mardi. Dans un tweet, elle avait condamné le raid contre le groupe Koza-Ipek.

L'Union européenne (UE) s'est dite mardi "préoccupée" par les attaques contre la presse en Turquie. Washington a rappelé la Turquie "à respecter les valeurs démocratiques universelles, qui incluent la liberté de la presse et l'accès aux médias d'informations".
(AFP, 1 septembre 2015)

CPJ: Turkey should drop terrorism charges against detained VICE crew

The Committee to Protect Journalists writes an open letter to Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu to express its concern about the recent charges leveled against two British journalists and a local fixer who were detained while reporting in Turkey. Jake Hanrahan and Philip Pendlebury, two journalists for the U.S.-based VICE News, and their fixer have been charged with “aiding a terrorist organization.”

CPJ Executive Director
Joel Simon's Open Letter:

The Committee to Protect Journalists, an independent international press freedom organization, is writing to express its concern about recent charges leveled against two British journalists and a local fixer who were detained while reporting from the southeastern Turkish province of Diyarbakir.

Jake Hanrahan and Philip Pendlebury, two journalists for the U.S.-based global news channel VICE News, and a fixer, were detained by police in Balgar district on Thursday while covering renewed clashes between Turkish security forces and separatists with the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), according to news reports. On Friday, the Turkish daily Hürriyet reported that the journalists were being held at the Diyarbakır Police General Directorate and questioned by anti-terrorism police. They are now being held at Diyarbakır D Type Prison, local news reports said. According to news reports, a fourth individual, a Turkish driver, was also detained but has been released.

On Monday, the journalists were charged with "aiding a terrorist organization," according to news reports and VICE News' Kevin Sutcliffe, head of news program for Europe. It was not immediately clear what group the journalists are accused of assisting, but some news reports cited the court and police as saying that they were detained for allegedly assisting the militant group Islamic State. Sutliffe denied the charges, which he said were an "attempt to intimidate and censor their coverage."

Turkish authorities have not disclosed what evidence of wrongdoing justifies the charges. Ahmed Ay, a lawyer for the VICE News journalists, told CPJ on Monday that he could not disclose any case details because the investigation had been ordered secret.

CPJ research shows that broadly worded anti-terror and penal code statutes have allowed Turkish authorities to conflate the coverage of banned groups and investigation of sensitive topics with outright terrorism or other anti-state activity. The PKK has been classified as a terrorist organization, and journalists seeking to cover PKK activities have often been imprisoned or obstructed, CPJ research shows.

Your Excellency, VICE News journalists Jake Hanrahan, Philip Pendlebury, and their fixer, were providing badly needed coverage of current events in southeastern Turkey, which are of interest not only to domestic but also to international audiences. Reporting on sensitive issues, including talking to a variety of news sources, is not a crime and such coverage must never be equated with criminal activity.

In October 2014, I was part of a CPJ delegation that met with you and other senior Turkish officials. We appreciated the opportunity to discuss our press freedom concerns, including the broad application of Turkey's sweeping anti-terror law. During that meeting, you invited us to contact you directly about any physical or legal threats that journalists face in the country. We are taking this opportunity to do so, and while we recognize the separation of powers in Turkey, we believe that the detention of the journalists from VICE News has far-ranging implications that impact Turkish society and its foreign policy.

We therefore ask that you give this issue your immediate attention and do all that you can to ensure that these journalists are released and allowed to continue their vitally important work. (CPT,
September 1, 2015)

RSF: “du jamais vu depuis plus de quinze ans”

Le placement en détention provisoire de trois journalistes dont deux reporters britanniques, dans la soirée du 31 août 2015, constitue une première depuis 1998. Reporters sans frontières (RSF) réclame leur remise en liberté immédiate et la levée des charges absurdes portées contre eux.

Une fois de plus, les autorités turques utilisent la législation antiterroriste pour faire taire des journalistes enquêtant sur des sujets qui dérangent. Dans la soirée du 31 août, un tribunal de Diyarbakir (plus grande ville du Sud-Est, à majorité kurde) a ordonné le placement en détention provisoire de trois collaborateurs de VICE News, dont les ressortissants britanniques Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, au terme de leur garde à vue. Les trois hommes auraient dans un premier temps été interrogés sur leurs liens avec le PKK, parti kurde interdit en Turquie.

Contacté par RSF, leur avocat Ahmet Ay précise qu’ils sont inculpés sur la base de l’article 220 du code pénal, qui réprime les “crimes commis au nom d’une organisation” terroriste au même titre que l’appartenance à cette organisation. Le secret de l’enquête ne permet guère d’en savoir plus à ce stade. Les journalistes avaient été interpellés avec leur chauffeur, à Diyarbakir, dans la soirée du 27 août. Leur matériel avait été saisi et leurs chambres d’hôtel perquisitionnées.

Autant le placement en détention provisoire de journalistes turcs sur la base d’accusations mal étayées est monnaie courante en Turquie, autant il est extrêmement rare que des journalistes étrangers subissent le même sort. Lorsqu’ils sont mis en cause par la justice turque, ces derniers sont généralement remis en liberté conditionnelle au terme de leur garde à vue, ou dans le pire des cas, expulsés. D’après les données de RSF, le dernier journaliste étranger incarcéré était l’Italien Dino Frisullo, emprisonné quelques mois en 1998.

“En incarcérant arbitrairement des journalistes étrangers, les autorités franchissent un nouveau palier dans leur mépris pour la liberté de la presse, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF. Cette affaire est une énième illustration du caractère liberticide de la législation antiterroriste turque : malgré les timides réformes engagées ces dernières années, son caractère fourre-tout permet toujours d’accuser arbitrairement quiconque dérange les autorités. Nous exigeons la remise en liberté immédiate des trois journalistes, qui ne faisaient que leur travail en documentant un sujet d’intérêt général.”

Pour Kevin Sutcliffe, directeur de l’information pour l’Europe à VICE News, les accusations émises à l’encontre de ses trois collaborateurs sont “sans fondement et d’une fausseté alarmante.” Elles ne servent qu’à “les intimider et censurer leur travail.”

Les violations de la liberté de l’information se multiplient depuis le lancement par Ankara d’une “guerre contre le terrorisme” visant essentiellement le PKK, fin juillet. Le processus de paix entre les autorités et les rebelles kurdes, engagé fin 2012, a volé en éclats, et le bilan humain ne cesse de s’alourdir. La Turquie occupe la 149e place sur 180 au Classement mondial 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(RSF, 1 septembre 2015)

IFJ and EFJ urge Turkey to release two UK journalists

The International Federation of Journalists (IFJ) and the European Federation of Journalists (EFJ) have today backed their affiliate in Great Britain and Ireland, the National Union of Journalists (NUJ), in urging the Turkish authorities to immediately release British journalists Jake Hanrahan and Philip Pendlebury.

The reporters, who work for US-based media outlet Vice News, were yesterday accused of terror charges following their arrest last week in Diyarbakir province of Turkey on allegations of connection with the so-called Islamic State (IS).

“Our colleagues who are currently detained in Turkey must be release immediately and unconditionally. They are not terrorists – they are journalists and should not be treated as criminals,” said NUJ general secretary, Michelle Stanistreet. "The NUJ continues to be alarmed at the scale of attacks against press freedom in Turkey - a member of the Council of Europe and the government should abide by article 10 of the European Convention on Human Rights on freedom of expression”. One of the detained journalists is an NUJ member, the union said.

The two organisations suspect the authorities are seeking to intimidate journalists who are covering the current clampdown on pro-Kurdish militants, following the recent escalation in violent attacks in the country.

“The charges against our British colleagues working for Vice News are unsubstantiated as it makes no sense why professional journalists would collude with terrorist organisations and the authorities have not shown any evidence so far to suggest the alleged connection with the IS,” said IFJ President, Jim Boumelha. “These arrests are more about the government’s ploy to muzzle journalists covering annoying issues. Their detention is unwarranted and we call for their immediate release so they can continue reporting on the ground with no intimidation, nor undue interference.”

According to media reports, a court in Turkey’s Kurdish-dominated southeast yesterday remanded both reporters in custody following charges brought against them by Turkish prosecutors of “engaging in terror activity” on behalf of the so-called Islamic State group “intentionally aiding an armed organisation”, reports said.

Vice News, an online channel which produces in-depth video reports, said that journalists Jake Hanrahan and Philip Pendlebury were arrested last week while filming clashes between the security forces and youth members of the outlawed pro-Kurdish PKK (Kurdistan Workers’ Party) in the southeastern Turkish province of Diyarkabir.

The reporters have been held in police custody since their detention and are now in a jail in Diyarbakir, awaiting an eventual trial but no date has been fixed. Reports added that there were no further details on the evidence of their alleged links to IS group and the journalists have denied the accusations.

The EFJ, which has campaigned against the abuse of anti-terror legislation in Turkey to restrict press freedom, is concerned that these arrests herald a new clampdown on independent reporting during the military offensive against PKK rebels.

“There is every reason to fear that the Turkish government is, once again, resorting to anti-terror and national security laws to silence critical journalists covering sensitive issues such as opposition to the regime, whether political or military, “ added EFJ President Mogens Blicher Bjerregård. “Those journalists are not preaching terrorism. They are just doing their job and we call on Turkish authorities to follow international standards in the application of national security laws, invoking Article 19 of the Universal Declaration of Human Rights, which guarantees the right to seek, receive, and impart information."

The IFJ and the EFJ will submit this case to the Council of Europe’s digital platform to promote the protection of journalism and safety for journalists.

The IFJ, the EFJ and their affiliate, the Journalist Union of Turkey (TGS), will organise next 17-18 September in Istanbul an international conference on press freedom and labour rights called “Fighting for journalists rights and freedoms in a politically polarized country”. (IFJ, Sept 1, 2015)

Opposition parties critical over police raids on media outlets

Representatives of opposition political parties criticized police raids on media outlets of the Koza Media Group on Sept. 1, with a main opposition party forming a commission to examine pressure on media outlets in Turkey.

Minister of European Union Affairs Ali Haydar Konca expressed unease over the raids, saying that he was afraid that an operation against any media group may raise great concerns throughout the world about Turkey being a democratic country.

Objecting to “imposing bans” in the country, Konca said extending freedoms would be the best way to eliminate the “constricted” situation of Turkey.

Speaking to reporters at the Peoples’ Democratic Party (HDP) headquarters on Sept. 1, the minister said he would raise the issue during a cabinet meeting later in the day.

The Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu said that there would be no trace of democracy in a country where its media is silenced.

“Don’t disgrace [Turkey] in the eyes of the world,” he added.

Meanwhile, the CHP formed a commission composed of deputies that are former journalists Enis Berberoğlu, Utku Çakırözer, Barış Yarkadaş and Erene Erdem to examine political pressure on media outlets in Turkey.

The commission members were set to visit daily Bugün, daily Cumhuriyet and daily Sözcü on Sept. 1.  They will continue visits to daily Zaman, daily Taraf and other media outlets on Sept. 2, the CHP said in a written statement.

The Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli said that press in Turkey has long been under pressure and business groups are startled.

“This is but one bad example. The current course of events will not end well for the country,” Bahçeli told reporters on Sept. 1.
(hurriyetdailynews.com, Sept 1, 2015)

Arıboğan fired from state-run TRT over critical tweet

Deniz Ülke Arıboğan, who hosted a TV program on state-run broadcaster Turkish Radio and Television Corporation (TRT), has announced on Twitter that she has been fired.

Arıboğan, an academic, tweeted, “I have been removed from my job at the TRT program ‘Açı' [Angle], which I have been hosting for many years.”

The host had tweeted earlier, criticizing a government-backed operation on Koza İpek Holding, writing: “Democracy is a regime deserved by those who protect it and who are worthy of it. There cannot be any mention of democracy in an environment where the media is not free.”

This tweet is said to be the reason for her dismissal, being perceived as a reaction to the raid on the media group to which the Bugün and Millet dailies, Bugün TV and Kanaltürk TV stations, and web portal BGNNews.com belong.

Auditors accompanied by a police escort raided the headquarters of Koza İpek Holding in Ankara on Tuesday morning, prompting domestic and international condemnation. (TODAY'S ZAMAN, Sept 1, 2015)

Deux journalistes britanniques inculpés de "terrorisme"

Un tribunal turc a décidé lundi de maintenir en détention deux journalistes britanniques travaillant pour Vice News arrêtés la semaine dernière, les inculpant d'"activités terroristes", a constaté un correspondant de l'AFP.

Les deux journalistes et leur traducteur irakien ont été accusés par un tribunal de Diyarbakir, dans le sud-est en majorité kurde, de "participer à des activités terroristes" pour le compte du groupe Etat Islamique (EI).

Les trois hommes ont été emmenés jusqu'à une prison de Diyarbakir, dans l'attente de leur procès. Aucun détail sur leurs liens présumés avec l'EI n'a filtré.

Un quatrième suspect, le chauffeur du groupe, a été libéré.

Selon certaines informations, la police a arrêté les journalistes après avoir été informée de leur présence dans la région, secouée par des violences entre les forces de sécurité turques et les rebelles kurdes, et a confisqué les images qu'ils avaient prises. Les journalistes ont rejeté les accusations portées à leur encontre, en présence de leurs avocats.

Vice News, une chaîne d'information sur Internet dont le siège est aux Etats-Unis, a identifié les deux journalistes comme étant Jake Hanrahan et Philip Pendlebury.

La chaîne a précisé dans un communiqué que, selon certaines sources, ils avaient été arrêtés pour avoir filmé sans autorisation gouvernementale, mais qu'ils avaient ensuite été "accusés de soutenir le soi-disant Etat Islamique".

Un porte-parole de Vice News a ajouté que les journalistes faisaient face à "des accusations de terrorisme sans fondement".

Les journalistes s'étaient rendus dans le sud-est de la Turquie, région secouée par des violences depuis qu'Ankara a déclenché fin juillet une "guerre contre le terrorisme" visant le groupe EI, mais surtout la guérilla kurde turque du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Amnesty International a appelé à la libération "immédiate" des journalistes, qualifiant les accusations à leur encontre de "scandaleuses et étranges".

"C'est un nouvel exemple de la manière dont les autorités turques suppriment les informations qui les embarrassent", a estimé Andrew Gardner, chercheur spécialisé sur la Turquie à Amnesty International.

L'arrestation des journalistes survient dans un contexte de préoccupation croissante pour la liberté de la presse dans la Turquie du président Racep Tayyip Erdogan, où des journalistes sont notamment visés par des procédures judiciaires pour des accusations d'insulte envers le pouvoir.

"Les autorités devraient protéger les journalistes qui font leur travail, au lieu de les bâillonner", a affirmé Nina Orgianova, du Comité pour la protection des journalistes.
(AFP, 31 août 2015)

Kurdish Question / Question kurde


140 communes formed in Cizre as part of building of self-rule

In Cizre district of Şırnak, which was sort of devastated by Turkish state forces during the nine-day curfew between 4-12 September, which left 21 civilians dead, people haven't given up on the idea of self-rule, the declaration of which was responded by the state with brutal attacks that directly targeted civilians under the name of “fight against the terrorist organization”, which clearly hints PKK. Local people have formed 140 communes affiliated to neighborhood assemblies for the rebuilding of life in the town.

As parts of efforts to establish self-rule based on self-force against the centralist and repressive regime on August 15, the inhabitants of the district are now rebuilding life based on a system defending democracy, ecology and women's liberation through a 17-person Constituent Assembly.

People's assemblies established in Cudi, Sur, Yafes, Nur, Konak, Dağkapı, Kale, Alibey, Dicle and Şah neighborhoods of the district constitute an alternative to the existing system and aim to come up with a solution to all the problems in the settlements.

TOTAL RESISTANCE AGAINST TOTAL ATTACKS

Carrying out self-defense against the special operation teams that uninterruptedly attacked the neighborhoods of Cudi, Sur, Yafes and Nur during the nine days of curfew, residents of the town put up historic resistance during the course of the heavy attacks, believing that the fall of their neighborhoods would mean the fall of their self-rule. After persistently protecting their neighborhoods from state forces and forcing them to retreat nine days later, people have now restarted works for the rebuilding of life soon after the ending of the attacks.

140 COMMUNES FORMED

Not giving up the idea of self-rule despite all the attacks and massacres they suffered, people have formed 140 street communes in 10 neighborhoods of the town since August 15, which include 40 in Cudi, 30 in Nur, 17 in Sur, 10 in Konak, 12 in Yafes, 9 in Dağkapı, 6 in Alibey, 7 in Kale, 5 in Dicle and 4 in Şah. Two spokespersons elected for every commune have formed neighborhood assemblies which deals with works with eight various commissions managing economy, law, self-defense and education.

22 INSTITUTIONS INVOLVED IN WORKS FOR CONSTRUCTION

22 institutions that have been performing works in the town in various fields such as health, culture, art and education for years, are also playing an effective role in the construction efforts.

While works have been initiated for the construction of health centers in Cudi, Sur, Yafes and Nur neighborhoods at the first stage, street communes in 10 neighborhoods are leading a non-profit economic mission.
(ANF, Sept 24, 2015)

Deux ministres (HDP) claquent la porte, dénoncent la "logique de guerre"

Les deux seuls ministres prokurdes du gouvernement intérimaire turc ont quitté leurs fonctions mardi en accusant le pouvoir de promouvoir une "logique de guerre" dans le conflit kurde, à six semaines des élections législatives anticipées du 1er novembre.

A la surprise générale, Müslüm Dogan et Ali Haydar Konca ont profité d'un conseil des ministres pour présenter leur démission au Premier ministre islamo-conservateur de transition, Ahmet Davutoglu, qui les a aussitôt acceptées.

"Il n'est pas besoin de dresser la liste de toutes les raisons (de notre démission) mais, pour résumer, nous sommes opposés à la logique de guerre menée par l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir)", a déclaré M. Konca, qui occupait le portefeuille des Affaires européennes, lors d'une déclaration à la presse.

Depuis deux mois, des combats meurtriers ont repris entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Presque tous les jours, les attentats des rebelles succèdent aux opérations militaires de représailles turques. Ces violences ont fait voler en éclat les discussions de paix engagées à l'automne 2012 par Ankara avec le PKK pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait quelque 40.000 victimes depuis 1984.

Selon un bilan de la presse favorable au régime, près de 150 soldats ou policiers et plus de 1.200 "terroristes" rebelles ont été tués depuis la fin juillet.

"La Turquie a été plongée dans un tourbillon de sang dans lequel policiers, soldats, rebelles, femmes, enfants et personnes âgées ont perdu la vie", a ajouté M. Konca, membre du Parti démocratique des peuples (HDP).

Selon le HDP et plusieurs ONG, ces combats ont fait des victimes civiles. Vingt-trois personnes sont mortes plus tôt en septembre dans la ville de Cizre, à la frontière avec la Syrie et l'Irak, soumise pendant huit jours à un strict couvre-feu, affirment-ils.

- Le HDP accusé -

"Cette logique de guerre (...) nous fait regretter le temps de la loi martiale dans les années 1990", a ironisé l'ex-ministre en faisant référence aux "années de plomb" où les affrontements entre l'armée et le PKK étaient à leur apogée.

Le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a condamné en retour les propos des ministres démissionnaires, les jugeant "inacceptables".

Depuis des semaines, le président Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP de soutenir le PKK. Dimanche encore, le chef de l'Etat a appelé les citoyens à ne pas voter pour le HDP et à choisir l'AKP "pour que la paix revienne en Turquie".

Le parti de MM. Erdogan et Davutoglu a essuyé un cinglant revers lors des législatives du 7 juin en perdant la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002 au Parlement.

La réussite du HDP lors de ce scrutin, avec 13% des suffrages et 80 sièges de députés, a largement contribué à la défaite de l'AKP, qui a enterré les ambitions de M. Erdogan de réformer la Constitution pour doper ses pouvoirs.

Ses détracteurs accusent M. Erdogan d'avoir fait capoter les discussions pour la formation d'un cabinet de coalition après le 7 juin et d'attiser les tensions nées de la reprise du conflit kurde pour prendre sa revanche lors du scrutin de novembre.

MM. Dogan et Konca étaient entrés il y a moins d'un mois dans l'équipe ministérielle intérimaire chargée d'expédier les affaires courantes jusqu'au scrutin du 1er novembre.

Ils étaient alors devenus les premiers ministres de l'histoire politique de la Turquie à porter les couleurs d'un parti qui défend la minorité kurde du pays, qui représente 20% des quelque 76 millions de Turcs.

"Le HDP pensait que ces postes de ministre lui permettraient de surveiller l'AKP lorsqu'il s'est agi de +faire la guerre+", a commenté Dogu Ergil, professeur de sociologie à l'université Fatih d'Istanbul. "Comme le gouvernement n'a pas reculé, ils ont préféré partir pour ne pas apparaître comme faisant partie d'un +gouvernement de guerre+".

Les derniers sondages publiés en Turquie indiquent que l'AKP ne devrait pas retrouver la majorité absolue lors du scrutin du 1er novembre.
(AFP, 22 septembre 2015)

Another cemetery of guerrillas bombed by Turkish army in Cudi

Following the instruction sent by Turkish Interior Ministry to the governors of some Kurdish cities for the “demolition of guerrillas' cemeteries” last week, Turkish army conducted an intense bombardment on 'Martyr İsmail and Martyr Ronahi Cemetery' of fallen guerrillas in Kulan region in Varto district of Muş. Following the shelling which lasted two days, soldiers and special operation teams devastated the martyrs' cemetery.

Another similar report has come from Şırnak today.

A group of civilians HDP deputies have reached the Gunde Spîndirok area in the foothills of Mount Cudi where an operation by the Turkish army is going on, which is also being participated by village guards.

HDP deputies Leyla Birlik, Aycan İrmez, Ferhat Encü, Mehmet Ali Aslan, Enise Güneyli and representatives of some institutions are among the crowd that will act as human shields to hinder probable clashes and deaths.

The group was hindered by military and police forces soon after leaving Şırnak and in the Kasrik town, but yet managed to reach the operation area by taking a mountainous area in Heştan (Yoğurtçular) region.

On arriving the scene, the people saw that 'Martyr Cuma and Martyr Bişeng Cemetery' of fallen PKK guerrillas had also been bombed with howitzers, which left the walls and the guesthouse in the graveyard demolished.

Soldiers deployed on Mount Cudi with tanks are conducting interrupted artillery attacks on the area. The people have started human shield action against the ongoing operation and the demolition of the cemetery.

As a result of the previous attack on 'Martyr İsmail and Martyr Ronahi Cemetery' in Varto, the mosque, cemevi (Alevi place of worship) and a building for condolences in the graveyard had been completely destroyed, and headstones of the graves had also been damaged.
(ANF, Sept 21, 2015)

Invitation For the II. Kurdish Cultural Week in Brussels

Dear Madam/Sir,

We have the honour and the pleasure to invite you to the second Kurdish culture week, starting from 24–27 September 2015 in Brussels. Our first Kurdish Culture week last year, was organised by the Kurdish Institute of Brussels, Fek-Bel (Umbrella of Kurdish associations in Belgium) and YXK (Kurdish Student organization) with the support and partnership of Info-Türk, the Assyrian Institute, Vrede vzw, Masereelfonds, Mo*, La Bellone, European Armenian Federation, KNK, Maison du peuple Bxl, de Vlaamse Gemeenschapscommissie, Culture department of Fédération Wallonië-Bruxelles and the city councils of the three largest Kurdish cities in Turkey – Diyarbakir, Van and Batman.

Dear Madam/Sir,

This cultural event will help to promote multiculturalism within Brussels between different ethnic and religious groups. Therefore, your contribution to this event will be invaluable and would honour us greatly, as well as contribute to strengthening civil society groups and bodies.

PS: the second Kurdish culture week will be commemorating Kobane and funds collected will be sent to support reconstruction process in the canton. The 200, 000 people living currently in Kobane need urgent support and help.

Kind regards,
Organization Committee

24 / 09 / 2015 – 27 / 09 / 2015 - Place d’Espagne
www.kurdishcultureweek.wordpress.com

--
Kurdistan National Congress - KNK
Rue Jean Stas 41,
1060 Brussels

La ville emblématique de Cizre à nouveau sous couvre-feu

Les autorités turques ont réintroduit dimanche le couvre-feu sur la ville de Cizre, dans le sud-est à majorité kurde du pays, devenue le symbole des violents combats qui opposent les forces de sécurité aux rebelles kurdes et ont encore tué trois policiers.

Trente-six heures à peine après avoir levé le blocus imposé sur Cizre, le gouverneur de la province de Sirnak a à nouveau interdit aux 120.000 habitants de la ville, proche des frontières irakienne et syrienne, de sortir dans les rues, où l'armée continue de traquer les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Afin d'assurer la sécurité de personnes et des biens pendant l'arrestation des membres de l'organisation terroriste séparatiste (le PKK, ndlr), un couvre-feu sera instauré à partir de 19h00 (16h00 GMT) et sera maintenu jusqu'à nouvel ordre", a indiqué le gouverneur dans un communiqué.

Les autorités turques avaient déjà imposé le 4 septembre une telle interdiction à Cizre, considérée comme un bastion des rebelles. Pendant plus d'une semaine, de violents combats y ont opposé l'armée et la police aux combattants rebelles.

Selon le gouvernement turc, plus de 30 de militants du PKK et un civil ont été tués pendant ces affrontements.

Le principal parti prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP) a contesté ce bilan et affirmé qu'au moins 21 civils avaient péri à Cizre. Il a également dénoncé la situation humanitaire de sa population qui, barricadée chez elle, a été privée de nourriture, d'eau, d'électricité et de téléphone.

Le couvre-feu a finalement été levé samedi matin sur la ville, dont certains quartiers ont été sérieusement endommagés par les combats. De nombreux habitants ont accusé les forces de sécurité d'avoir délibérément ouvert le feu sur des civils.

Dimanche, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Cizre à l'occasion des funérailles de 16 personnes tuées pendant les combats, selon un photographe de l'AFP.

- Escalade -

Fin juillet, d'intenses combats ont repris entre l'armée et le PKK. Ces violences ont signifié de fait la fin des discussions de paix engagées fin 2012 entre le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara et les rebelles kurdes pour mettre un terme à un conflit qui a déjà fait quelque 40.000 morts depuis 1984.

Depuis un mois et demi, les attentats du PKK et les opérations militaires de représailles se succèdent à un rythme quotidien et ont plongé le sud-est du pays en état de guerre.

Dimanche, une attaque à la voiture piégée a fait deux morts et cinq blessés parmi les policiers à Sirnak. L'armée a tué en riposte deux membres présumés du PKK, ont indiqué à l'AFP des sources des services de sécurité.

Un policier a également été tué et un autre blessé dans une attaque à la roquette dans le district de Silvan, près de Diyarbakir.

L'agence de presse progouvernementale Anatolie a affirmé dimanche que 118 policiers et soldats avaient été tués et 1.192 "terroristes" éliminés depuis fin juillet.

De plus en plus de villes sont soumises à des mesures de couvre-feu. Le gouverneur de Diyarbakir, la "capitale" kurde du sud-est, a annoncé dimanche une telle mesure pour le district central de Sur, où les forces de sécurité ont engagé une opération d'envergure.

Face à la dégradation continue de la situation, le chef de file du HDP Selahattin Demirtas a exhorté dimanche le gouvernement et le PKK à reprendre les discussions de paix.

"Nous appelons les deux parties à satisfaire les attentes de la population", a-t-il déclaré devant la presse. "A Cizre et à Diyarbakir, il y a un problème, c'est le problème kurde, le problème des Kurdes qui souhaitent vivre librement sur leur terre avec leur langue, leur culture et leur histoire", a lancé M. Demirtas.
(AFP, 13 septembre 2015)

Curfew and attack by Turkish state forces in Amed's Sur district

Governor of Diyarbakır has declared a curfew on Amed's central Sur district, upon which police and special operation teams surrounded the district with armored vehicles at 05:00 local time this morning.

While armored vehicles are trying to enter the district which also witnesses an intense activity of helicopters, sounds of arms are being heard from the area.

Police have blocked entrance and exit to the district, in addition to denying access for local residents and journalists to go beyond Dağkapı Square.

A previous curfew in the district on 6 September had ended up with attacks by police forces with heavy weapons.

Police teams have started opening random fire in the district, to which inhabitants respond by taking to the streets despite the curfew.

Following the imposition of a curfew early this morning, police forces blockaded all neighborhoods, mainly Hasırlı and Lalebey, and are trying to enter the settlements with armored vehicles. Snipers affiliated to police forces have been positioned on high buildings across the district.

Local people have in the meantime started carrying out resistance against the attacks and built up barricades at many locations.
Fire opened by police from an armored vehicle in Hasırlı neighborhood has left a 18-year-old civilian wounded, who is being treated by the locals.

A delegation from DBP and HDP has left for the district to hinder a probable massacre, and called on Amed people to go to the district to stand against attacks.

Curfew in three neighborhoods of Silvan

Following a crackdown by police forces in Amed's Silvan district this morning, a curfew has been imposed on the neighborhoods of Tekel, Konak and Mescit.

In the wake of the attack by police forces in Mescit neighborhood earlier this morning, one police has reportedly lost his life, and three people, including two policemen, have been wounded in clashes, according to initial reports.

Despite there being no official statement by the Governor, police have announced from armored vehicles and the mosques that a curfew has begun in three neighborhoods as of 10:10 local time.

Following the announcements, police forces in a number of armored vehicles started heading towards Konak neighborhood.

In Cami and Selahattin neighborhoods as well, police made announcements from armored vehicles, calling on the people to enter their houses and not go out.
(ANF, Sept 13, 2015)

Le couvre-feu est levé à Cizre après huit jours d'intenses combats

Les autorités turques ont levé samedi le couvre-feu très décrié imposé depuis huit jours aux habitants de Cizre (sud-est), qui ont découvert dans leurs rues l'ampleur des dégâts causés par les combats meurtriers entre forces de sécurité et rebelles kurdes.

Dès le petit matin, les policiers et militaires ont rouvert les routes qui mènent à la ville, collée à la frontière irakienne, et autorisé sous étroite surveillance des dizaines de véhicules à y entrer, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

Véhicules criblés d'impacts de balles, vitres soufflées par les explosions, barricades, slogans à la gloire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) griffonnés sur les murs, les premiers visiteurs et les habitants qui ont quitté leurs abris ont découvert dans certains de leurs quartiers des scènes de guerre.

Le gouverneur de la province de Sirnak avait proclamé vendredi soir le "succès" des forces de sécurité sur les "terroristes" du PKK et annoncé la fin du strict couvre-feu décrété le 4 septembre dans cette ville à majorité kurde.

Jeudi, le ministre de l'Intérieur, Selami Altinok, avait annoncé que ces opérations avaient causé la mort de 30 combattants du PKK et d'un civil.

Le principal parti prokurde de Turquie a vivement contesté ce bilan et affirmé que nombre de ces victimes étaient des civils. "Il y a eu plus de 20 morts et plus de 50 blessés", a déclaré samedi un de ses élus, Ali Haydar Konca, ministre du gouvernement de transition. "Cette terre a été noyée dans le sang", a-t-il ajouté.

Samedi, l'électricité, les communications téléphoniques et les liaisons internet restaient très difficiles dans Cizre, tout comme l'accès à l'eau. Seuls quelques magasins, largement à court d'approvisionnement, ont rouvert leurs rideaux de fer.

Encore sous le choc, la population des quartiers touchés par les affrontements a raconté en détails le "siège" et le "blocus" de la ville.

"On s'est caché dans cette maison pendant neuf jours (...) quand on est descendu au sous-sol, on y a trouvé 23 autres personnes", a témoigné à l'AFP Mehmet Güler. "Il n'y avait pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau", a ajouté le fonctionnaire, "nos enfants étaient morts de peur, ils étaient traumatisés".

- 'Ils ont fait de nous des terroristes' -

Dans le quartier de Nur, un bastion de la rébellion kurde, de nombreux habitants ont accusé les forces de sécurité de les avoir délibérément pris pour cible.

"Ils (les militaires) tiraient sur tous ceux qui sortaient la tête (...) ils ont tiré sur nous, qui sommes des citoyens, nous qui payons des impôts comme tout le monde", s'est indigné le concierge d'un immeuble, Mahmut Gür, "ils ont fait de nous des terroristes".

"Mon oncle s'est fait tiré dessus par les tireurs embusqués", a raconté Esref Erdin. "J'ai essayé de l'emmener une ou deux fois à l'hôpital mais les militaires m'ont tiré dessus", a-t-il poursuivi, "il est mort en se vidant de son sang".

"Le gouvernement ne nous aime pas et c'est pour ça qu'il agit comme ça", a résumé Sait Arisoy, un commerçant.

Le charismatique chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, a estimé vendredi que le couvre-feu imposé à Cizre était l'équivalent d'une "sentence de mort" pour sa population. Et il a comparé Cizre à Kobané, la ville kurde de Syrie que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a vainement assiégée l'hiver dernier.

Le commissaire du Conseil de l'Europe aux droits de l'Homme, Nils Muiznieks, a de son côté déploré des "interférences avec les droits de l'Homme" à Cizre.

Depuis la fin juillet, les affrontements meurtriers ont repris entre les forces de sécurité et le PKK, mettant un terme aux discussions engagées en 2012 entre Ankara et les rebelles pour mettre fin à un conflit qui fait 40.000 morts depuis 1984.

A moins de deux mois des élections législatives anticipées du 1er novembre, cette escalade a provoqué de vives tensions. Dans de nombreuses villes du pays, les locaux du HDP ont été la cible de manifestants favorables au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui accuse le mouvement de soutenir le PKK.

Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur a révoqué la jeune maire HDP de Cizre, Leyla Imret, après l'ouverture d'une enquête judiciaire l'accusant de "propagande terroriste" et d'"incitation à la violence".
(AFP, 12 septembre 2015)

Demirtaş: People of Cizre did not surrender

Speaking in Cizre today following the lifting of the curfew which remained in effect since September 4, HDP co-chair Selahattin Demirtaş saluted the resistance of the people and called for a recommencement of the negotiations with Kurdish people’s Leader Abdullah Öcalan. He stressed that “If we can ensure a unity of people, they cannot continue this cruelty even for a day”.

A delegation of DTK, HDP and DBP, composed of HDP co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, DTK co-chairs Selma Irmak and Hatip Dicle, HDP deputies and representatives of various NGOs have this morning entered Cizre district of Şırnak and met people after days long curfew in the town was lifted.

The delegation was welcomed by thousands chanting slogans “Long Live resistance of Cizre”, “Long Live Leader Apo”, while HDP co-chair Demirtaş and DTK co-chair Irmak held speeches addressing to the people in front of the HDP office in the town.

IRMAK: THEY HAVE BEEN FRUSTRATED

Drawing attention to the resistance of Cizre people against tanks and mortar fires, Irmak saluted the women, youths, elderly and mothers who all turned Cizre into a land of freedom and added that the state forces were disappointed in the face of strong resistance waged by the people.

DEMİRTAŞ: WE SALUTE THE HONORABLE RESISTANCE

Speaking after, HDP co-chair Selahattin Demirtaş called upon the people with conscience to go to Cizre and see what has taken place there. He added that the AKP held 120 thousand people hostage for 10 days, while the people of Cizre, however, responded to attacks with strong resistance.

Demirtaş said all the governments coming to power, all the presidents, prime ministers and chiefs of the military have imposed massacre policies on Kurdish people who still continued to shout out peace despite all the repressions and cruelties, and despite being labeled as “terrorists”. “This is why Ankara is afraid of you” said Demirtaş, adding that the state thought it could make people surrender by tanks and mortars and solve the Kurdish solution by bombing the houses as it has always tried to do.

HDP Co-chair stressed that the people of Cizre have declared their demand to govern themselves and wanted to live a dignified life with their religion and culture.

“If you have any respect to the will of the people, then you will sit down and speak with the leader of these people, you will negotiate, listen to people instead of using tanks and mortars and do whatever must be done for peace and resolution”, he said.

CALL FOR UNITY

Demirtaş went on calling on all the peoples of Turkey to unite against war and cruelty, saying “If we can ensure unity, they cannot continue this cruelty even for a single day”.

Demirtaş further criticized the denial of people's will through the removal of Cizre co-mayor Leyla İmret from her post, who has always been among the people and served them. He added that those who have done this will give an account for it both judicially and politically.

'NO NEED TO ASSIGN GOVERNORS, PEOPLE CAN RULE THEMSELVES'

Demirtaş said it was rather the governor of Şırnak that must be removed from his post, and added that there was no need to assign governors from Ankara as people can govern themselves.

“These people can elect their own administrators, solve their problems, including economical, by themselves, live with their own solutions and culture”, he stressed.

'AKP’S PERSECUTION WILL END'

Demirtaş underlined that it was now time to heal the wounds of Cizre people in unity without being afraid of those who attacked the people with tanks and mortars.

Remarking that co-mayors and deputies will be together with the people, Demirtaş further said while healing the wounds they will also continue to ask the account of what has been done to people through judicial and political ways. HDP Co-chair stressed that the all those responsible will give an account of this cruelty, adding; “The AKP’s persecution will end”, said Demirtaş.

Following the speeches, the delegation started its work to assess the situation in the town.
(ANF, Sept 12, 2015)

Des élus kurdes interdits d'entrée dans la ville de Cizre sous couvre-feu

La police a bloqué jeudi la "longue marche" entamée par des élus kurdes pour dénoncer le couvre-feu imposé à Cizre (sud-est), théâtre depuis une semaine loin des caméras de violents combats entre armée et rebelles kurdes qui ont fait des victimes civiles.

Partie la veille à pied de la province voisine de Mardin, la caravane conduite par le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, a été stoppée à une vingtaine de kilomètres de la ville, frontalière de l'Irak dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a constaté un photographe de l'AFP.

"Pour assurer leur sécurité (...) nous ne permettrons pas qu'ils se rendent à Cizre", a déclaré devant la presse le ministre turc de l'Intérieur Selami Altinok, confirmant le maintien jusqu'à nouvel ordre du couvre-feu instauré depuis sept jours.

Selon lui, les affrontements y ont déjà fait entre 30 et 32 morts dans les rangs du PKK, ainsi qu'un civil. Dix combattants rebelles y ont également été arrêtés et de nombreuses armes saisies, a-t-il ajouté.

De son côté, le HDP a affirmé que 21 civils, dont plusieurs mineurs, avaient été tués dans les combats.

Cité par les médias kurdes, un des députés du mouvement retenu à l'intérieur de la ville, Mehmet Ali Aslan, a affirmé que 8 civils avaient été tués par l'armée pendant la seule nuit de mercredi à jeudi. Ce bilan n'a pas été confirmé de sources indépendantes.

Dénonçant le "siège" imposé par les forces de sécurité turques, le parti prokurde a également dénoncé la dégradation des conditions de vie des 120.000 habitants de Cizre, évoquant de "sérieux problèmes d'accès à la nourriture, l'eau, les services de santé" et agité le spectre d'un "massacre de civils".

- 'Kobané turque' -

"Il n'est plus possible de sortir pour acheter du pain, l'eau courante aura bientôt disparu et il n'y a plus d'électricité", a renchéri M. Demirtas devant la presse

"A Cizre, 120.000 personnes sont prises en otage par l'Etat depuis une semaine", a-t-il résumé. Avant de comparer la ville à une "Kobané turque", du nom de la ville kurde de Syrie dont le groupe jihadiste Etat islamique a vainement fait le siège jusqu'en janvier.

Depuis la fin juillet, les affrontements meurtriers ont repris entre l'armée et le PKK. Ils ont mis un terme aux discussions engagées en 2012 par le gouvernement d'Ankara avec les rebelles pour mettre fin à un conflit qui fait 40.000 morts depuis 1984.

Cette escalade a provoqué de vives tensions dans de nombreuses les villes du pays, où les locaux du HDP, dont son quartier général d'Ankara, ont été la cible de manifestants favorables au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan qui accusent le mouvement de soutenir les "terroristes" du PKK.

M. Demirtas a accusé mardi le gouvernement d'être à l'origine de ces attaques.

Le chef de l'Etat a riposté en lui demandant de "choisir entre la démocratie et le terrorisme". La justice a dans la foulée ouvert une enquête contre le chef de file du HDP, notamment pour "apologie d'une organisation terroriste". Le parquet a requis contre lui une peine de dix-neuf ans de prison, selon l'agence de presse officielle Anatolie.

Des élections législatives anticipées sont programmées en Turquie le 1er novembre.
(AFP, 10 septembre 2015)

La député kurde Leyla Zana entamera une grève de la faim

Leyla Zana, la députée et militante emblématique de la cause kurde en Turquie, a exhorté jeudi le gouvernement d'Ankara et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à faire taire les armes, faute de quoi elle entamerait une grève de la faim.

"Retournez à la table (de négociations)!", a lancé la députée du Parti démocratique des peuples (HDP), citée par le quotidien Hürriyet, lors d'une marche d'élus de son mouvement dans la province de Sirnak (sud-est).

"J'en appelle à toutes les parties qui brandissent des armes. Sinon, je vais entamer un grève de la faim jusqu'à la mort", a-t-elle menacé, "je préfère mourir plutôt que de rester spectatrice des tueries qui se produisent".

"Ceux qui me connaissent le savent bien. Je ne reviendrai pas sur ma décision, même si l'on me tranche la tête. Ca suffit maintenant", a lancé Mme Zana.

En 2012, l'élue kurde avait déjà participé à une grève de la faim par solidarité avec les prisonniers kurdes qui demandaient de meilleures conditions de détention. Lauréate du du prix Sakharov pour les droits de l'Homme décerné par le Parlement européen, Leyla Zana a été emprisonnée de 1994 à 2004, accusée d'entretenir des liens avec le PKK.

La Turquie connaît une spectaculaire flambée de violences depuis la reprise fin juillet des hostilités entre Ankara et le PKK. Ces affrontements ont mis un terme aux discussions de paix engagées en 2012 pour mettre fin à un conflit qui a fait 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 10 septembre 2015)

Long march of HDP leaders to besieged city Cizre


Communiqué by KNK:

A delegation of the political party of the HDP was en route to the city of Cizre from Midyat district in solidarity with the besieged civilians facing a state of emergency and martial law. However, Turkish police and authorities, on orders of the Interior Minister outside of Mardin-Midyat, stopped the delegation of cars and buses.

On being stopped, Demirtaş, climbed on a bus and announced the convoy would still proceed on foot irrespective of the ban to move further. As a result, thousands have joined in the 90km march on foot to the city. Demirtas stated that “Upon a decision made by the Prime Minister, we are being blocked 90 km to Cizre and not allowed to leave Midyat even. We, however, cannot leave the people of Cizre to death. Together with ministers and deputies, we are going to Cizre on foot.”

Cizre has been besieged and has been in a state of emergency and police crackdown by the Turkish security forces for the past 6 days. 8 civilians have been shot and several wounded by security forces, in the form of snipers on rooftops; the result has been that citizens are unable to leave their houses. Individuals who have dared to leave their houses, if only to buy food and bread, have been shot, with their bodies left on streets; or if wounded, unable to get to hospitals or have access to ambulances.

80 year old man from district died after he was prevented from having access to ambulances and medical care. At the same time a 6 year of child was also shot in the Nur district and his body remains kept on ice by the family in their home, who are likewise unable to leave their house. An unknown number of snipers are situated on rooftops, continuing to terrorise civilians from leaving their houses, taking the injured to hospitals or burying their dead.

The dire situation led to the HDP delegation to attempt to enter the city in solidarity with the besieged town’s people, but also to help break the curfew and state of emergency, and to witness and document that atrocities occurring against the civilians.

As the international community remains silent on the ongoing terrorism of the Turkish forces towards the Kurdish civilians, it is left to the democratic voices and people to provide the much needed support that the city of Cizre needs. It is not clear whether the peace delegation can enter the city safely and break the state of emergency.

It is essential that international media raises awareness about this importance march for peace immediately as the entry of the convoy into the city could mean life or death for the besieged civilians.

Des élus de HDP marchent pour rompre le "blocus" imposé à une ville kurde

Des élus du principal parti kurde de Turquie, son chef de file en tête, ont entamé mercredi une marche pour rallier à pied Cizre (sud-est) afin de rompre le "blocus" imposé selon eux depuis près d'une semaine par les autorités sur la ville.

Le convoi du Parti démocratique des peuples (HDP), emmené par ses deux coprésidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag et deux ministres, a été bloqué par les forces de l'ordre autour de Midyat, a rapporté un photographe de l'AFP.

La délégation a alors décidé de continuer sa route à pied, soit une marche de 90 km.

"Un blocus identique à celui imposé (par Israël) sur Gaza est en place à Cizre. Nous allons faire de notre mieux pour rompre ce blocus", a dénoncé M. Demirtas, cité par la presse. "Vous pouvez empêchez notre convoi d'avancer, mais vous ne pourrez pas arrêter notre marche", a-t-il lancé aux policiers.

Les forces de sécurité turques ont imposé il y a six jours un couvre-feu strict sur Cizre, où des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité et des jeunes militants kurdes proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon des élus du HDP.

L'Association turque des droits de l'Homme (IHD) a indiqué mardi qu'au moins sept civils y avaient été tués, dont deux mineurs.

M. Demirtas s'est inquiété de la situation humanitaire à Cizre. "Environ 120.000 personnes ne peuvent plus sortir de la ville à cause du couvre-feu", a-t-il déploré.

Depuis la fin juillet, des affrontements meurtriers font rage entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays. Ils ont mis un terme aux discussions engagées en 2012 par le gouvernement d'Ankara avec les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui fait 40.000 morts depuis 1984.

Cette escalade a provoqué de vives tensions dans les villes du pays, où les locaux du HDP, dont son quartier général d'Ankara, ont été la cible de nombreuses attaques de la part de manifestations qui accusent le mouvement de soutenir les "terroristes" du PKK.
(AFP, 9 septembre 2015)

Le HDP cible de manifestations et de vandalismes dans la nuit

Des manifestants nationalistes ou proches du pouvoir ont attaqué dans la nuit de nombreux bureaux du principal parti prokurde de Turquie, dont son siège à Ankara, pour dénoncer les récentes attaques meurtrières du PKK, a annoncé mercredi ce parti.

"Le nombre de nos bureaux attaqués durant ces deux jours, et surtout la nuit dernière, se monte à plusieurs dizaines", a déclaré sous couvert de l'anonymat à l'AFP un responsable du Parti démocratique des peuples (HDP).

"D'important dégâts sont à déplorer", a ajouté ce responsable.

Dans la capitale, Ankara, quelque 7.000 manifestants ont défilé tard lundi dans le centre-ville pour dénoncer le "terrorisme" du PKK, a rapporté un photographe de l'AFP. La police est intervenue dans la nuit en faisant usage de gaz lacrymogènes pour disperser une partie des protestataires qui bloquaient une rue.

Un autre groupe d'une centaine de personnes a attaqué des bureaux du HDP dans le quartier de Kavaklidere, incendiant une partie des locaux.

"Notre siège est attaqué mais la police ne remplit pas son devoir", a déploré le parti sur son compte Twitter.

De la fumée s'élevait du bâtiment, selon un photographe de l'AFP, et les manifestants ont finalement été dispersés par la police.

Des photos publiées sur les réseaux sociaux suggèrent que l'intérieur du bâtiment a été sérieusement endommagé pendant l'attaque, et que plusieurs bureaux ont été ravagés par les flammes.

Dans la ville balnéaire d'Alanya (sud), le siège du HDP local a été incendié, projetant des flammes jaunes dans le ciel nocturne, a rapporté CNN-Türk.

Selon la presse, 2.000 personnes brandissant le drapeau turc avaient manifesté en direction du bâtiment. Les pompiers sont venus à bout de l'incendie.

D'autres manifestations nationalistes ont eu lieu dans le reste du pays, et des bâtiments du HDP ont été endommagés dans au moins six autres villes.
(AFP, 9 septembre 2015)

HDP’s Demirtaş calls on Turks and Kurds to join forces to end the violence

Cutting short a trip to a number of European Union countries after the news broke that 16 Turkish soldiers had been killed in an attack by the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) in the Dağlıca area of Hakkari province on Sunday afternoon, Peoples' Democratic Party (HDP) Co-chair Selahattin Demirtaş called on Turks and Kurds to join forces to bring an end to the violence in Turkey and said that “peace will win at the end” after arriving at İstanbul Atatürk Airport on Monday.

Speaking to journalists upon his arrival, Demirtaş said the death of the 16 soldiers had saddened millions of people in Turkey and that the country mourns the deaths of all members of the security forces who are killed. Demirtaş also called on all Turkish nationals not to break their brotherhood, saying that peace was the best option for everyone.

According to a statement by the General Staff of the Turkish Armed Forces (TSK) on Monday, 16 soldiers were killed and six wounded in Dağlıca when two armored vehicles were ambushed by homemade explosives.

Asked by a journalist about recent comments in which he said that “there cannot be an election in this atmosphere,” Demirtaş responded that the HDP is not afraid of an election and wants the Nov. 1 snap election to take place. “However, the atmosphere in the Southeast of the country is not sufficiently peaceful for an election to be held, which is the atmosphere that the [Justice and Development Party] AK Party wants,” the HDP leader said.

Discussing the curfew that has been in place in Cizre, a district of Şırnak province, since Friday, Demirtaş said that nobody -- including HDP deputies -- has been allowed to enter Cizre for the last four days. He also claimed that three children were wounded after being shot by the security forces last week. “They have even fired live rounds at HDP deputies,” he added.

“We want to stop young people dying and let the public decide the future at the ballot box,” Demirtaş said. He also said that the AK Party had manufactured the current crisis following its inability to secure enough deputies to form a single-party government in the June 7 general election and called on the AK Party to acknowledge the results after the upcoming election and respect the decision of the people of Turkey.

After the June 7 general election, the ruling AK Party lost its majority in Parliament after the HDP passed the 10 percent election threshold, ending the AK Party's 13-year period of single-party rule. The government has since been accused of ordering military operations against the PKK simply in order to stoke chaos in the county and thereby boost its support before the upcoming election.
(TODAY'S ZAMAN, Sept 8, 2015)

HDP's Yuksekdag: anti-Kurd attacks a step to civil war

ERBIL, Kurdistan Region – An official from the People’s Democratic Party’s (HDP) has accused Turkey on Tuesday of waging a war against the Kurds, claiming that 128 of the pro-Kurdish party's buildings were attacked Monday.
 
HDP Co-chair Figen Yuksekdag said in a press conference Tuesday that the Kurds have been subject to harassment and attacks have been carried out on Kurdish political party buildings, homes and vehicles by groups across Turkey.
 
Yuksekdag said "facist" groups killed a worker on Monday for speaking Kurdish and Turkish police did not intervene.
 
Yuksekdag said the recent attacks are a dangerous step toward civil war.
 
In Turkey’s Niğde province, in the southern part of Central Anatolia, a group of nearly 500 protesters attacked the HDP provincial branch in the city of Nigde building with stones, according to Today’s Zaman news agency.
 
Similar attacks were staged in the Manavgat, Antalya, Mersin, Sakarya, Çorlu and Kayseri provinces, with protesters throwing rocks at the party’s local headquarters and hanging Turkish flags on the buildings.
 
Tensions also ran high in the Beypazarı district of Ankara on Monday night. A group of some 200 people who marched in the district to protest the PKK were pelted with rocks as they passed through the Zafer neighborhood where Kurdish seasonal workers reside, the news agency reported.
 
There were several injuries sustained in the incidents, according to police.
 
During the recent clashes between the PKK and Turkish Army, 100 civilians were reportedly killed during four days of heavy attacks. (Rudaw, September 8, 2015)


KNK's appeal against mob-attacks and lynchings on the Kurds

Hundreds of Kurdish civilians in Western Turkey injured and several killed. Police have participated in the attacks against Kurdish civilians.

Turkish president Erdogan and the AKP have provoked fascist, nationalist and racist groups into protesting and forming lynching groups who have engaged in terrorizing Kurdish civilians by attacking homes in different districts in Istanbul, Ankara, Kirsehir, Kocaeli, İzmir, Balikesir, Malatya, Mulga, Mersin, Keçiören, Tuzluçayır, Beypazarı, Balgat, Isparta, Konya, Antalya and many other cities.

Following ongoing provocations by the R.T. Erdogans government, pro AKP racists and fascist groups have engaged in coordinated attacks against Kurdish civilians, including attacking Kurdish shops, houses, businesses, and HDP offices. These attacks have been ongoing for the past 48 hours.

Hundreds of Kurdish civilians in Western Turkey have been injured during the attacks by these fascists, and an unknown number of people killed. Hundreds of Kurds in different Turkish cities are currently blockaded in HDP offices, where they have sought safety from the lynching mobs. The mobs have broken windows, chanted anti-Kurdish and HDP slogans, with local police not intervening to stop the terrorism of the mobs.

Since the start of the Turkish war on the Kurds 32 years ago, this is the first time that such casualties have occurred to such a large scale. Erdogan and AKP are directly, explicitly, and deliberately provoking racial and nationalist clashes. Two days ago Erdogan gave the official order to the police forces to shoot civilians on sight if they are deemed a “threat”. He also called on the public to inform on fellow civilians who are considered to act “suspiciously”. This is an attempt to divide society and promote internal conflict between ethnic groups, and stimulate anti-Kurdish racism.

The mobs are organising themselves across social media, forming groups and attacking homes known to belong to Kurdish families. Attacks on 128 HDP offices have occurred with HDP signs and slogans ripped off and replaced with the Turkish flag. Other offices have been set on fire. Mobs are stopping local buses travelling between cities and checking civilian identity cards to determine who is Kurdish or not. When the bus drivers have attempted to drive off to escape the angry mobs, the police intervened and stopped the buses leading to further attacks against the buses, drivers and civilians. In some cases, the police have participated in the attacks with the fascist mobs against the Kurdish civilians.

The attacks on Kurdish homes, civilians and neighbourhoods are still ongoing and hundreds of thousands of Kurds in these major cities are currently in direct danger.

We call on the international community to stand with the Kurds in light of these disturbing and clearly coordinated attacks, and to act immediately to call on the Erdogan government to end its violent, racist and divisive policies. (Kurdistan National Congress, Sept 8, 2015)


Le petit Aylan inhumé à Kobané dans le Kurdistan syrien



Le père de l'enfant syrien mort noyé est rentré chez lui pour inhumer sa famille vendredi après l'électrochoc provoqué par la photo du petit Aylan, au moment où les ministres européens des Affaires étrangères se consultent à Luxembourg pour tenter de répondre à une crise migratoire sans précédent.

Le père de famille, Abdullah Kurdi, est arrivé dans la matinée dans la ville syrienne de Kobané (nord) avec les cercueils d'Aylan, de son frère de cinq ans et de la mère des enfants, tous morts noyés en tentant de quitter la Turquie pour l'île de Kos en Grèce.

L'émotion suscitée par ce nouveau drame des migrants --la photo du cadavre du garçonnet, le visage enfoui dans le sable d'une plage turque, fait la Une des médias et des réseaux sociaux depuis 48 heures-- a ému jusqu'au Premier ministre britannique, jusqu'ici inflexible sur l'immigration.

"Face à l'ampleur de la crise et à la souffrance des gens, je peux annoncer aujourd'hui que nous en ferons davantage, en accueillant des milliers de réfugiés syriens supplémentaires", a dit à Lisbonne David Cameron, alors que son pays n'a octroyé l'asile qu'à 219 Syriens depuis mars 2014.

Les Européens sont sous pression pour faire preuve de solidarité et d'humanité, et la question va dominer le débat entre les chefs de la diplomatie européenne, réunis pour deux jours à Luxembourg.

Les divergences au sein de l'Union, divisée "entre l'Est et l'Ouest", selon le président du Conseil européen Donald Tusk, révèlent un continent déchiré entre la fermeté face à l'afflux massif de déplacés à ses frontières extérieures et les appels à la solidarité.

Fin août, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait jugé "scandaleuse" l'attitude de certains pays est-européens face à la crise des réfugiés, pointant en particulier du doigt la Hongrie qui a installé une clôture à sa frontière.

L'Allemagne, qui va accueillir un nombre record de 800.000 réfugiés cette année, et la France, ont pris les devants jeudi en proposant une répartition des réfugiés entre les 28 pays de l'UE, la chancelière allemande Angela Merkel décrivant un système de "quotas contraignants".

Un sujet tabou dans plusieurs pays de l'Est de l'Europe, qui se sont ligués cet été pour bloquer une proposition de la Commission européenne pour répartir en urgence 40.000 réfugiés. Un accord a minima, sur la réinstallation de 32.000 réfugiés arrivés en Grèce et en Italie au printemps, a finalement été conclu mais il n'est toujours pas mis en oeuvre.

Les quatre pays les plus récalcitrants, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne, se réunissent d'ailleurs vendredi à Prague pour préparer leur riposte. 
(AFP, 4 septembre 2015)

Demirtas estime "impossible" des élections dans les zones kurdes

Le chef de file du parti prokurde de Turquie Selahattin Demirtas a jugé mercredi que les violences qui opposent les forces de sécurité aux rebelles kurdes dans le sud-est du pays y rendent "impossible" l'organisation les législatives anticipées du 1er novembre.

"Les conditions ne sont pas réunies dans l'Est pour y organiser des élections (...) si la violence continue, les élections ne pourront pas se tenir", a estimé M. Demirtas cité par l'édition internet du quotidien Hürriyet.

"Nos camarades qui sont revenus de la région ne disent rien de bon", a ajouté le coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP) en évoquant les récentes missions d'observation envoyées par son mouvement dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Le HDP a obtenu un franc succès lors des législatives du 7 juin en recueillant 13% des voix et 80 des 550 sièges de députés. Ce score a largement contribué à priver le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan de la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002.

Le chef de l'AKP et Premier ministre Ahmet Davutoglu ayant échoué à former un gouvernement de coalition, M. Erdogan a convoqué un nouveau scrutin pour le 1er novembre. Le chef de l'Etat espère que son parti y retrouvera sa majorité absolue pour continuer de gouverner seul et instaurer un régime présidentiel fort.

Fort de son succès de juin, M. Demirtas a confirmé ses prétentions électorales en se fixant pour objectif de rafler 20% des suffrages.

La Turquie a lancé fin juillet une "guerre contre le terrorisme" qui vise le groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais surtout les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis plus d'un mois, les opérations militaires de l'armée turque et les attentats du PKK contre les forces de l'ordre se succèdent à un rythme quotidien dans le pays. Selon un bilan provisoire cité par la presse progouvernementale, ces violences ont tué près de 70 soldats, policiers ou gendarmes et un millier de rebelles.
(AFP, 2 septembre 2015)

Minorités / Minorities

Europalia-Turquie 2015: Face à l'insulte

Communiqué  de presse collectif
Bruxelles-29/09/2015.

Par la voix de son Premier ministre, Charles Michel, la Belgique a, le 18 juin, officiellement reconnu le génocide des Arméniens perpétré il y a 100 ans par le gouvernement Jeune-Turc de l’empire ottoman.

Pourtant, en cette année symbolique de commémoration, la Belgique accueille un président négationniste en la personne de M. Recep Tayyip Erdogan.

En pleine campagne électorale turque, elle semble aussi lui offrir avec l’inauguration d’Europalia 2015, une étonnante vitrine de propagande.

Il est permis de douter que le festival expliquera les raisons de la subite disparition de leurs foyers historiques, des Arméniens, ainsi que des Araméens-Assyriens-Chaldéens-Syriaques et des Grecs pontiques, dont les civilisations ont enrichi durant des millénaires le sol de l’actuelle Turquie.

Pour les autorités d’Ankara, Europalia devrait contribuer à servir une lecture falsificatrice de l’histoire et à masquer le centenaire de ces génocides.

En 1994, la Belgique avait une première fois invité la Turquie dans le cadre d’Europalia. Elle avait annulé l’événement en raison, notamment, de la répression sanglante exercée contre la population kurde.

Aujourd’hui, l’aspiration à la démocratie en Turquie est combattue par un président décidé plus que jamais à utiliser la violence politique et la terreur d’Etat pour imposer sa volonté.

Est-il digne que la Belgique et les organisateurs d’Europalia se fassent le relais d’un gouvernement autocrate et négationniste ?

Nous espérons que le citoyen belge ne sera pas dupe de l’instrumentalisation que certaines classes politiques semblent ne pas vouloir voir.

Cosignataires:
Comité des Arméniens de Belgique-Armeens Comité van België/ Association des Démocrates Arméniens de Belgique/ Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind/ Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique- Coordinatiecomite van de Joodse Organisaties van België / Comité de Défense de la Cause Arménienne de Belgique/ Fédération Assyrienne de Belgique/ Fédération des Araméens (Syriaques) de Belgique/ Institut Assyrien de Belgique - Syrisch Instituut van België/ Institut Syriaque de Belgique/ Kamian 'K'en Argos Association des Grecs Pontiques de Bruxelles- Griekse Pontische Vereniging van Brussel/ Maison de la Culture Juive (MCJ)/ Seyfo Center Belgique.
Contact : redaction@armencom.be

Boghos Mouradian (AADB) sur le négationnisme turc en Belgique




Le trimestriel Ensemble!, dans son numéro de Septembre 2015 a consacré ses 12 pages au négationnisme turc en Belgique. Après deux articles d'Arnaud Lismond-Mertes (CSCE) sur le sujet, la revue donne la parole à Boghos Mouradian, porte-parole de l'Association des Arméniens démocrates de Belgique, et à Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk. (http://www.asbl-csce.be/journal/Ensemble88.pdf)

Nous avons déjà cité précédemment l'article d'Özgüden qui se trouve dans les pages 36-39 de la revue. (
Dogan Özgüden sur le négationnisme turc en Belgique)

Cette fois-ci, nous présentons un extrait de l'article de Boghos Mouradian, "La parole d'un Arménien n'a pas d'importance",  dont le texte complet se trouve dans les pages 32-35 de la même revue.

EXTRAIT
Comment se fait-il que de nombreux Turcs nés et scolarisés en Belgique, dont des mandataires politiques, adhérent encore à l’histoire officielle et négationniste de la Turquie?
Ils sont sous l’influence des autorités turques pour l’essentiel. L’intégration d’élus dans le système politique belge aurait dû les dégager de l’emprise de l’Etat turc, mais cette emprise politique et idéologique est restée importante.

Cette emprise idéologique de l’Etat turc sur la diaspora en Belgique s’organise à travers le système religieux. Tous les imams sont nommés par l’Etat turc via le Diyanet, qui chapeaute l’organisation religieuse. Cela pèse beaucoup. Il y a également des confréries islamistes qui chapeautent certaines mosquées et la vie communautaire. Enfin, l’ambassade turque organise également des associations turques. Chaque année, de colloques sont organisés en Turquie où les responsables associatifs et politiques belgo-turcs sont invités à aller écouter des historiens nationalistes turcs…

Les quelques Turcs de Belgique, tels Dogan Özgüden et Mehmet Koksal, qui se sont positionnés en faveur de la reconnaissance du génocide ont été éjectés de la communauté turque. Ils ont été menacés et, pour certains, leurs parents ont également été menacés. Pour de jeunes Turcs dans une école bruxelloise, ce serait assez difficile de reconnaître publiquement le génocide arménien. Il ne faut cependant pas généraliser, il n’y a notamment pas ce type de problème de la part des membres des autres minorités ethniques ou religieuses originaires de Turquie, comme les Kurdes ou les Alévis, qui sont beaucoup plus ouverts. Cependant l’essentiel de l’immigration turque de Bruxelles et de Belgique est issue de l’Anatolie moyenne et notamment du village d’Emirdag. 
Quelles sont vos attentes par rapport aux mondes associatif, progressiste et syndical belge ?
Nous attendons qu’ils s’intéressent à la réalité des faits et qu’ils la fassent connaître autour d’eux. Pour les Arméniens, mais aussi pour eux-mêmes et pour éviter que ce type de faits se reproduise à l’avenir. Mes parents ont vécu toute leur vie avec le négationnisme, moi aussi, mais je ne veux pas que ça se transmette de génération en génération. Je n’ai pas envie que dans les écoles de jeunes Turcs insultent mes enfants parce qu’ils sont arméniens. Malheureusement, ça se fait.
Avez-vous l’impression qu’un travail a été fait, jusqu’à présent, à ce niveau, par les autorités belges, notamment dans l’enseignement ?
Non, pas du tout. Rien n’a été fait. On nous dit d’attendre, qu’il y a des choses plus urgentes... Le génocide des Juifs fait partie des programmes scolaires et est enseigné dans les écoles, pourquoi n’est-ce pas le cas du génocide des Arméniens ?

L'Echo: Le show d'Erdogan à Bruxelles rejeté par le bourgmestre




Le président turc a voulu réserver le Palais 12 à Bruxelles pour un show électoral: le bourgmestre Mayeur s’y est opposé. Et Erdogan a renoncé à louer une salle en Flandre.

On se souvient des drapeaux turcs par milliers des supporters du président turc Recep Erdogan, massés dans les gradins de la Ethias Arena d’Hasselt en mai dernier. En pleine campagne électorale, le leader de l’AKP avait fait de cette soirée une tribune pour parler aux Turcs expatriés en Belgique et alentours.

La soirée avait été un tel succès – du point de vue d’Erdogan – et avait eu un tel retentissement, que le boss du parti islamo-conservateur s’est dit qu’il remettrait bien le couvert. Et l’occasion fait le larron: alors qu’il doit arriver en Belgique pour lancer officiellement Europalia Turquie la semaine prochaine à Bozar, Erdogan a donc voulu refaire un grand show à destination de la communauté turque d’Europe occidentale. C’est que de la Belgique aux Pays-Bas en passant par la France, les électeurs potentiels sont nombreux pour lui. D’autant que des élections législatives doivent avoir lieu le 1er novembre prochain: Erdogan, qui rame pour conserver sa majorité, est donc en pleine campagne électorale.

L’association qui s’occupe des intérêts de l’AKP en Europe a donc tenté de réserver plusieurs salles "monstres" pour accueillir Erdogan. Ainsi une demande a-t-elle été formulée pour le Palais 12 sur le site du Heysel, une salle pouvant accueillir jusqu’à 18.000 personnes. Mais là, il est tombé sur un os en la personne du bourgmestre PS de Bruxelles Yvan Mayeur. "Pas question, a répondu Mayeur. Le Palais 12 n’est pas prévu pour des meetings politiques, c’est une salle de spectacle et de concert. Nous ne sortirons pas de là."

Au Zenith à Strasbourg

En outre, Erdogan se serait bien payé un petit coup de pub supplémentaire puis qu’il a demandé à être reçu par le bourgmestre à l’Hôtel de ville…

Manque de chance: Mayeur sera précisément en mission en Tunisie à ce moment-là. Bref, pas d’Erdogan à Bruxelles.

Il s’est en suite dirigé vers la Flandre et a posé une demande pour la salle de Hasselt (Ethias Arena), qu’il a retirée aujourd’hui. "Il s’est dit que ce n’était pas la peine de revenir à Hasselt si peu de temps après y être passé, il n’avait pas grand-chose à gagner", dit-on côté turc.

C’est donc vers la France qu’Erdogan s’est tourné pour son petit road show électoral: le président turc sera en représentation à Strasbourg dans la salle du Zénith samedi prochain. Attention, amis alsaciens, on va jouer à guichets fermés. (http://www.lecho.be)

Schools of Minorities Opened along with Troubles

According to the datum of 1913 and 1914, there were 2596 schools of minorities in Anatolia; 1245 Greek, 1084 Armenian and 131 Jewish.

Today, there are 24 schools of minorities; 16 Armenian, 6 Greek, 1 Jewish and 1 Syriac.

23 of these schools are located in Istanbul, another one, a Greek school is located in the island of Gökçeada in Çanakkale province of Marmara Region, Turkey and was opened in 2013. Syriac Kindergarten Özel Mor Efrem was opened in 2014. Syriac people have obtained mother tongue-based education after 86 years.

Schools of minorities are still admitted as “private schools” in 2015-2016 school year.

Ancestry Code Practice

According to the law, “schools of minorities accept the children of citizens of Republic of Turkey who are connected to their own minority. So, a member of minority should evidence his/her minority with a document of baptism. Islamized minorities can’t be enrolled in these schools.

Problems continue

Even though ancestry code practice is over, problems continue.

Ministry of National Education (MEB) keeps giving the students of schools of minorities’ scholarship this year.

However, some students couldn’t be financially aided since they weren’t in the provincial quota. The same situation occurred last year; minority students were exempted from the quota and the problem was set straight.
(BIA, Sept 28, 2015)

Armenian columnist summoned to court for calling a mayor ‘disgusting’

Armenian columnist and political commentator Hayko Bağdat was summoned to court on Monday to testify after being charged with insulting Ankara Mayor Melih Gökçek in a tweet in which he called the mayor disgusting.

The indictment filed by prosecutor Mehmet Taştan stated that Twitter user @haykobagdat wrote “Melih Gökçek is a disgusting man.”

However, Bağdat explained to the press outside the Çağlayan Courthouse on Monday that his confrontation with the mayor actually began when he called Gökçek an Armenian.

Bağdat criticized the way Gökçek uses the ethnic descriptor as an insult, explaining: “He accuses his political opponents, voters who attend the rallies of his political opponents, journalists and basically everyone who angers him of being Armenian. This accusation is used to prove that by being Armenian, by having Armenian roots, they are traitors, because all the problems that exist in this country stem from Armenians. There have been several examples of this.”

In March, Gökçek asked if the leader of Germany's Greens, German-Turkish politician Cem Özdemir, was Armenian, in response to Özdemir's call for Turkey to recognize the killings of Armenians during the last years of the Ottoman Empire as genocide. “I am asking the deputy of the German Greens party just out of curiosity… Please answer, Cem Özdemir… Are you of Armenian origin?” Gökçek asked in remarks posted on Twitter.

Bağdat responded to this by calling Gökçek an Armenian. “I wrote that Gökçek is Armenian in the way that he uses the term; whatever Melih Gökçek felt towards Cem Özdemir that led him to call him Armenian is how I felt about Melih Gökçek at that moment. …And to be honest, I had some fun with it,” Bağdat said on Monday.

“We live in a place where people have had their businesses attacked, where they have been killed, and where there have even been massacres of people because of their ethnic roots,” he stated, adding: “We have children here that have been branded ‘Armenian' because of the disgusting attitudes of people like Melih Gökçek, and their lives are put in danger. Therefore, this was a good opportunity to interpret these attitudes.”

The writer also filed a suit for damages against Gökçek for using hate speech and racist speech, and noted that if he wins the TL 10,000 he is suing for, he plans to donate the money to the Ali İsmail Korkmaz Foundation. (TODAY'S ZAMAN, Sept 28, 2015)

COLLOQUE : "Le génocide des Arméniens de 1915"

La condamnation des génocides est au centre des débats de notre époque. Le cas du génocide des Arméniens et d’autres populations dans l’Empire ottoman, en 1915, demeure encore en suspens dès lors que la Turquie refuse de le reconnaître, hypothéquant ainsi la possibilité de rapports nouveaux entre les peuples concernés. La reconnaissance du génocide pourrait à la fois rendre justice à la mémoire des victimes et déculpabiliser les générations futures en Turquie qui ne portent aucune responsabilité sur des événements produits dans le passé. En revanche, le négationnisme hérité et assumé par les générations futures en Turquie ou ailleurs risque de perpétuer des attitudes culpabilisatrices à leur égard, alimentées par la quête d’une reconnaissance de la part des familles des victimes et de leurs descendants. Le but de cette journée est de réfléchir sur la question d’une reconnaissance attendue pour effacer les souffrances générationnelles, en tenant compte d’une perspective historique et sociétale.

Coordinateur :
Lambros Couloubaritsis (Académie royale de Belgique et Université libre de Bruxelles)

Responsables académiques :
Lambros Couloubaritsis, Valérie André (Académie royale de Belgique et Université libre de Bruxelles) et Aïda Kazarian (Académie royale de Belgique)

Mardi 24 novembre 2015

9 h 00
Accueil
9 h 30
Introduction
Lambros Couloubaritsis, Valérie André et Aïda Kazarian (Académie royale de Belgique)
10 h 00
La négation du génocide des Arméniens, une maladie curable : étiologie, clinique, traitement
Yves Ternon (Université Paul Valéry, Montpellier)
10 h 40
Pause café
11 h 00
Le génocide de 1915 à la lumière de l’histoire des Arméniens : passé et avenir
Bernard Coulie (Université catholique de Louvain)
11 h 40
Racines conceptuelles du génocide des Arméniens
Joël Kotek (Université libre de Bruxelles)
12 h 20
Propos iconoclastes sur quelques effets insoupçonnés de l’absence de la reconnaissance du génocide des Arméniens ?
Grégoire Jakhian (Président de l’Assemblée des Représentants de la Communauté arménienne de Belgique)
14 h 30
La question de la reconnaissance du génocide arménien
Evelyne de Mevius (Université de Genève)
15 h 10
La souffrance générationnelle des génocides de 1915 et son occultation permanente
Lambros Couloubaritsis (Université libre de Bruxelles et Académie royale de Belgique)
15 h 50
Actualité du génocide de 1915 : un point de vue belge
Michel Mahmourian, (Ancien Président du Comité des Arméniens de Belgique)
17 h 00
Image et témoignage du génocide des Arméniens. Aurora, 100 ans après
Marie-Aude Baronian (Université d’Amsterdam)
18 h 30
Verre de l’amitié

Lieu :
Palais des Académies, rue Ducale, 1 à 1000 Bruxelles

Entrée libre
Inscription souhaitée
http://www.academieroyale.be/cgi?lg=fr&pag=774&tab=87&rec=2091&frm=0

Le négationnisme turc en Belgique dans le trimestriel Ensemble!



Le trimestriel Ensemble!, dans son numéro de Septembre 2015 à consacré ses 12 pages au négationnisme turc en Belgique. Après deux articles d'Arnaud Lismond-Mertes (CSCE) sur le sujet, la revue donne la parole à Boghos Mouradian, porte-parole de l'Association des Arméniens démocrates de Belgique, et à Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk.
Ces quatre articles se trouve dans les pages 28 à 40 du trimestriel.

http://www.asbl-csce.be/journal/Ensemble88.pdf

Nous présentons ici un extrait de l'article de Dogan Özgüden, "La supériorité de la race turque et de l'islam...", dont le texte complet se trouve dans les pages 36-39 de la revue.

EXTRAIT
Un jeune journaliste bruxellois « belgo-turc », Mehmet Koksal, avait commencé à réaliser un travail de critique du communautarisme et du négationnisme. Il a dû jeter l’éponge en 2007, suite à une agression physique dont il a été victime (aux cris de « traître à la patrie ») et à des menaces concernant sa famille. Est-ce un incident anodin?
Pas du tout… Mehmet a effectivement fait un travail exemplaire en tant que jeune journaliste turc, mais est devenu une des cibles du lobby turc. L’agression physique est une des méthodes répressives utilisées par les milieux ultranationalistes et fondamentalistes turcs.

N’oublions pas que plusieurs agressions contre des associations ou commerces kurdes, arméniens et assyriens ont eu lieu dans la commune de Saint-Josse. Déjà en 1994, les Loups gris ont attaqué une centaine de Kurdes participant à une marche pacifique. Je me souviens avec horreur de la mise à feu, en 1998, des locaux de l’Institut kurde de Bruxelles ainsi que d’une autre association kurde dans la rue Bonneels, sous les yeux de la police bruxelloise ! En 2005, un engin incendiaire a été lancé dans les locaux du bureau du parti pro-kurde DEP, détruisant la porte d’entrée. En 2007, les locaux d’une association kurde à Saint-Josse ont été ravagés par un incendie criminel. Cette même année, un commerce arménien à Saint- Josse a été saccagé deux fois par les Loups gris. Un an plus tard, en 2008, une campagne d’appel au lynchage a été lancée contre moi à cause de mes critiques contre le négationnisme. L’Etat belge a dû me placer sous protection. Récemment, en 2015, le président honoraire de l’Association de la pensée ataturkiste a lancé contre moi une nouvelle campagne d’appel au lynchage avec ma photo prise pendant ma prise de parole devant le monument du génocide arménien à Ixelles.
Qu’attendez-vous des partis politiques belges qui se disent démocrates vis-à-vis des Belgo-Turcs et par rapport au génocide des Arméniens ? Qu’attendez-vous des associations progressistes et des organisations syndicales ?
Franchement, il est bouleversant pour moi de voir la soumission des partis politiques belges qui se disent démocrates aux diktats du régime d’Ankara, notamment sur la question de génocide. La dernière résolution du Parlement belge, au lieu de condamner sans équivoque le négationnisme d’Ankara, préfère absoudre les génocidaires convertis aux républicains sous le régime kémaliste, de faire éloge au despote islamiste Tayyip Erdogan et de sauver ainsi le soldat Emir Kir et consorts dans les assemblées belges qui restent toujours au service du lobby turc… Quant aux associations progressistes et organisations syndicales belges, elles doivent réagir, notamment durant cette année du 100e anniversaire du génocide, contre le négationnisme d’Ankara et de ses antennes en Belgique et contre la soumission des politiciens belges aux diktats négationnistes. Il sera vraiment scandaleux de voir le 6 octobre au Palais des Beaux-Arts un despote islamiste et négationniste inaugurer, en compagnie du roi des Belges, Europalia-Turquie, dont le seul but est d’honorer le régime d’Ankara justement l’année du centième anniversaire du génocide de 1915. 

Europalia annule deux soirées après la contestation de la Maison du Livre



From: Christian Hublau <c.hublau@lamaisondulivre.be>
Subject: annulation de deux soirées Europalia à la Maison du Livre
Date: September 11, 2015 12:31:28 CEST
To: editor@info-turk.be

Cher Dogan Özgüden, cher Mehmet Koksal,

Nous tenions beaucoup à vous faire savoir que nous avons annulé deux des soirées que nous avions projeté de programmer dans le cadre d'Europalia, celles avec Markar Esayan et Muhsin Kizilkaya.

Votre refus à tous les deux de participer à ces soirées nous a fait réfléchir ; nous ne souhaitons pas non plus participer à une entreprise de propagande du pouvoir turc. Nous nous sommes renseignés à leur sujet, Esayan semble totalement inféodé au pouvoir, nous n'avons rien concernant Kizilkaya, mais comme nous ne sommes pas en mesure de vérifier quoi que ce soit à son sujet, nous avons prévenu nos contacts à Europalia de notre décision de ne pas légitimer ces rencontres en les accueillant. Après réunion de ses instances, Europalia est arrivé à la même conclusions et a décidé d'annuler leur venue.

Vos arguments ont donc porté leurs fruits, et nous vous remercions de nous en avoir fait part!

Cordialement

Christian Hublau et Joëlle Baumerder ?
--
Christian Hublau
La Maison du Livre
28, rue de Rome
1060 Bruxelles
02/543.12.21
www.lamaisondulivre.be
info@lamaisondulivre.be

Réponses de Dogan Özgüden et Mehmet Köksal à propos d'Europalia-Turquie

Cher Christian,
Chère Joëlle,

Merci pour votre prise de position appréciable de ne pas participer à une entreprise de propagande du pouvoir turc.

Juste dans cette période difficile de notre pays fort assombrie par l’oppression brutale des enfants des victimes génocides et pogromes par le pouvoir d’Erdogan, votre solidarité doit être exemplaire pour tous les acteurs culturels inclus dans la programmation d’Europalia-Turquie.

Cordialement.

Dogan Özgüden
Bruxelles, 11 septembre 2015

 *

Bonjour Joëlle et Christian,

Pour votre information : les deux auteurs programmés (Markar Esayan et Muhsin Kizilkaya) siègent par ailleurs au Parlement turc dans les rangs du parti AKP. Je trouve que ce n'est pas correct de la part de vos contacts de ne pas vous avoir informé totalement au sujet du profil de vos orateurs. Vous conviendrez qu'en pleine période électorale (des élections législatives auront lieu le 1 novembre) qui concerne également l'électorat turc en Belgique, on peut difficilement voir dans cette action "culturelle" et "littéraire" d'Europalia (en partie financée par les pouvoirs publics belges) autre chose qu'une propagande électorale au profit d'un seul parti qui mobilise déjà l'ensemble des moyens étatiques au profit de sa seule campagne électorale.

Bien à vous,

Mehmet Koksal
Bruxelles, 11 septembre 2015

Europalia dans LLB: La visite d'Erdogan s’annonce « chaude »



L’autre grand événement de l’automne en Belgique sera Europalia Turquie qui débutera le 6 octobre, sera inaugurée par le président Erdogan (une visite qui s’annonce « chaude »), durera quatre mois et évoquera la culture turque dans de nombreux lieux de Belgique.

Si Europalia a choisi de resserrer cette année, son programme, il restera la plus grande manifestation culturelle belge avec plus de 200 événements.

Il y aura 3 grandes expos : d’abord, deux à Bozar, à Bruxelles, sur 12 millénaires d’histoire anatolienne à travers les rituels et une expo sur Istanbul vue par les photographes dont le formidable Ara Güler tant apprécié d’Orhan Pamuk et Sophie Calle.

La troisième grande expo sera au MAS, à Anvers, sur les liens entre les ports d’Anvers et d’Istanbul. Une douzaine d’autres expos plus petites présenteront, entre autres, d’importants artistes turcs contemporains (au Smak, au Muhka, à la Centrale). A cela s’ajoutent les volets concerts, scènes, littérature et cinéma.

http://m.lalibre.be/culture/arts/toutes-les-expos-de-l-automne-a-ne-pas-rater-55ddad4835708aa437c13d96

Armenian-Populated Districts of Istanbul Attacked

ISTANBUL (Combined Sources)—The situation was tense last night in the Armenian-populated districts of Istanbul, Arevelk.am reports citing its sources in Turkey, as Turkish nationalist groups attacked the Sisli, Kurtulus, and Besitktas neighborhoods, in an apparent retaliation against the recent wave of violence that has gripped Turkey.

“We must turn these districts into Armenian and Kurdish cemeteries,” the groups reportedly chanted.

The violence is said to be a backlash against recent clashes between Turkish army and police forces, and the Kurdish Worker’s Party (PKK) in the country’s east and southeast.

The Armenian Patriarchate of Constantinople released a statement condemning the ongoing violence and terrorist attacks across Turkey, urging groups to withhold from making statements targeted at the Armenian community of Turkey.

According to Anadolu news agency, the Patriarchate said that it prays for an end to the violence threatening the unity and integrity of Turkey, and the establishment of long-term peace.

The Patriarchate also expressed its concern over the targeting of the Armenian community in Turkish media.

“From time to time expressions of some writers targeting our community and identifying it with that terrorist group deeply insult the Armenian citizens who have always been committed to this country and possess civic consciousness. Using unjust expressions referring to the Armenian citizens considering themselves a part of Turkey is an attitude not fitting in the frames of goodness. We are convinced that the majority of our nation does not agree to these alienating expressions,” the statement reads.

In its statement the Patriarchate also strongly condemned all terrorist acts in the country, and expressed its condolences to the families of those killed in the recent spike in violence across Turkey.

http://asbarez.com/139676/armenian-populated-districts-of-istanbul-attacked/

Chrétiens d'Orient : manifestation contre la Turquie à Paris

Environ deux cents personnes se sont rassemblées lundi soir à Paris à proximité de l'ambassade de Turquie pour protester contre ce qu'elles estiment être "le double jeu de la Turquie" et sa "complicité dans le génocide des Chrétiens d'Orient", a constaté un journaliste de l'AFP.

A la veille d'une conférence de l'Onu, mardi à Paris, sur les minorités ethniques victimes de violences au Proche-Orient, les manifestants répondaient à un appel de la Coordination des Chrétiens d'Orient en danger (Chredo), qui accuse Ankara de faire partie de l'Otan d'un côté mais d'être complice du groupe Etat islamique de l'autre.

"En autorisant les trafics de pétrole de Daech, en laissant passer les volontaires qui veulent rejoindre le groupe, en laissant passer les armes et les munitions qui lui sont destinées, la Turquie est complice de Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique EI)", a assuré à l'AFP Patrick Karam, président de la Chredo.

Sous des banderoles proclamant notamment "Turquie 1915 : coupable du génocide des Arméniens - 2015 : coupable du génocide des Chrétiens d'Orient", les manifestants ont brandi des drapeaux français, libanais et syriens.

"La France vient de décider de bombarder la Syrie : ça ne sert à rien", a ajouté M. Karam. "Des avions américains survolent déjà les zones tenues par Daech et reviennent de mission la plupart du temps sans avoir tiré, faute de cibles".

"La Turquie sera présente demain à la réunion de Paris", a-t-il lancé au micro. "La communauté internationale va-t-elle en profiter pour lui demander des comptes sur son double jeu ? Absolument pas ! C'est pourquoi nous sommes ici ce soir".
(AFP, 8 septembre 2015)

60th Year of the Anti-Greek pogrom in Istanbul in 1955


This article is about the anti-Greek pogrom in Istanbul in 1955. For the anti-Greek activities that occurred in the same city in 1821, see Constantinople Massacre of 1821.

The Istanbul pogrom, also known as the Istanbul riots or September events (Greek: Σεπτεμβριανά Septemvriana, "Events of September"; Turkish: 6–7 Eylül Olayları, "Events of September 6–7"), was organized mob attacks directed primarily at Istanbul's Greek minority on 6–7 September 1955. The riots were orchestrated by Tactical Mobilization Group, the seat of Operation Gladio's Turkish branch; the Counter-Guerrilla, and National Security Service, the precursor of today's National Intelligence Organization. The events were triggered by the false news that the Turkish consulate in Thessaloniki, in northern Greece—the house where Mustafa Kemal Atatürk had been born in 1881—had been bombed the day before. A bomb planted by a Turkish usher at the consulate, who was later arrested and confessed, incited the events. The Turkish press, conveying the news in Turkey, was silent about the arrest and instead insinuated that Greeks had set off the bomb.

A Turkish mob, most of which had been trucked into the city in advance, assaulted Istanbul’s Greek community for nine hours. Although the mob did not explicitly call for Greeks to be killed, over a dozen people died during or after the attacks as a result of beatings and arson. Armenians were also harmed. The police remained mostly ineffective, and the violence continued until the government declared martial law in İstanbul and called in the army to put down the riots.

The pogrom greatly accelerated emigration of ethnic Greeks from Turkey, and the Istanbul region in particular. The Greek population of Turkey declined from 119,822 persons in 1927, to about 7,000 in 1978. In Istanbul alone, the Greek population decreased from 65,108 to 49,081 between 1955 and 1960. The 2008 figures released by the Turkish Foreign Ministry placed the number of Turkish citizens of Greek descent at 3,000–4,000; while according to the Human Rights Watch (2006) their number was estimated to be 2,500.

Some see the attacks as a continuation of a process of Turkification that started with the decline of the Ottoman Empire, rather than being a contemporary, bilateral issue. To back this claim they adduce the fact that roughly 40% of the properties attacked belonged to other minorities. Historian Alfred-Maurice de Zayas has written that in his view, despite the small number of pogrom, the riots met the "intent to destroy in whole or in part" criterion of the Genocide Convention.

Full text of the article:

https://www.facebook.com/pages/Istanbul-pogrom/176556239107516?fref=ts

Question de Jean-Claude Defossé sur Europalia

From: Jean-Claude Defossé <jc-defosse@hotmail.com>
Subject: RE: Un Rappel: Europalia devient-il un instrument de propagande d’Erdogan?
Date: September 4, 2015 9:20:24 CEST
To: "editor@info-turk.be" <editor@info-turk.be>

Qu'est-ce qui est prévu dans le cas ( probable ) qu'Europalia Turquie passe sous silence ou déforme le génocide arménien? Action? Conférence de presse ? Bàv. Jean-Claude Defossé.

Rappel: Europalia devient-il un instrument de propagande d’Erdogan?
http://www.info-turk.be/445.htm#Europalia


Un musicien d'origine arménienne devient le directeur musical de La Monnaie

Le Français Alain Altinoglu, d'origine arménienne, 39 ans, deviendra le 1er janvier prochain directeur musical du Théâtre royal de La Monnaie à Bruxelles. M. Altinoglu, a entre autres dirigé le Metropolitan Opera à New York et le Royal Opera House à Londres.
 
Le chef d'orchestre français a dirigé à plusieurs reprises l'Orchestre symphonique de la Monnaie ces dernières saisons, notamment pour l'opéra Cendrillon (Massenet) ainsi que plusieurs concerts de musique française et russe. Le poste de directeur musical à la Monnaie a longtemps été occupé par le Japonais Kazushi Ono. Depuis 2007 toutefois, la fonction est souvent revenue à un chef d'orchestre permanent. "L'engagement d'un nouveau directeur musical est la fin d'un long et intense processus de réflexion et d'introspection", a commenté le directeur général Peter de Caluwe. Les cinq prochaines années, 40% du personnel de l'orchestre et du chœur de la Monnaie accédera à la pension. Une partie du rôle de M. Altinoglu sera de mener à bien cette transition.

Avec Alain Altinoglu, la Monnaie est entre de bonnes mains

M. de Caluwe se réjouit de cette nouvelle nomination. "A chacune de ses directions les saisons précédentes, on ne pouvait que constater les visages rayonnants des membres de l'orchestre tout comme on ne pouvait qu'entendre les brillantes couleurs et sonorités de l'ensemble. Avec Alain Altinoglu, l'alchimie entre chef et musiciens ainsi que la qualité musicale seront entre de bonnes mains." La Monnaie ressort d'une saison réussie mais doit composer avec les économies imposées aux institutions culturelles fédérales. L'opéra a prévu pour cette année un programme complet "extra muros". La salle de la Monnaie doit en effet être entièrement rénovée et les représentations se feront donc au Cirque royal, aux Halles de Schaerbeek et, à partir de mars, dans "le Palais de la Monnaie", un chapiteau de plus de 1.000 places, installé sur le site de Tour en Taxis. (lavenir.net, 2 septembre 2015)

Alain Altinoglu dirige un concert pour les 100 ans du génocide arménien

Le chef français d'origine arménienne Alain Altinoglu dirige ce mardi 21 avril au Théâtre du Châtelet, un concert en mémoire du génocide de 1915. Pour l'occasion, un orchestre éphémère a été formé par des musiciens de la diaspora arménienne venant du monde entier.

Ce soir-là au Châtelet, tous les musiciens arboreront un badge représentant une fleur de myosotis qui dans de nombreuses langues signifie "Ne m'oubliez pas". Car c'est bien cela qui est au coeur des nombreuses commémorations du centenaire du génocide arménien : un devoir de mémoire. Organisé à l'initiative de l'Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB France), ce concert exceptionnel fera date, que ce soit par son aspect symbolique ou par sa qualité artistique.

Une soixantaine de musiciens, tous d'origine arménienne et provenant du monde entier se sont réunis à Paris pour former l'Armenian world orchestra, une formation éphémère. Le Choeur de la Fondation Gulbenkian basé au Portugal et dirigé par Michel Corboz s'est également joint aux célébrations. Tous seront dirigés par le talentueux chef d'orchestre Alain Altinoglu, lui aussi d'origine arménienne. Né en France, le musicien confie avoir appris à parler l'arménien avant le français grâce à ses parents, arméniens de Turquie arrivés dans l'hexagone en 1971. Pourtant, ce n'est qu'il y a deux semaines qu'Altinoglu, sa femme la mezzo-soprano Nora Gubisch et leur fils, se sont rendus en Arménie pour la première fois.

"J'ai découvert un pays magnifique, tant géographiquement qu'humainement. Les arméniens sont généreux et accueillants, comme je pouvais l'imaginer. Le plus étrange était certainement d'entendre les gens parler en arménien dans la rue, jusqu'à présent, c'était la langue du cercle familial intime." Le chef d'orchestre s'est rendu à l'impressionnant mémorial du génocide à Erevan, la capitale. "Un instant très fort en émotion".

Et c'est cette émotion que les musiciens veulent retranscrire ce soir au Châtelet. Au programme, Khatchatourian, des pièces traditionnelles arméniennes de Komitas, le Requiem de Mozart et une oeuvre commandée par l'UGAB France, Ciel à vif de Michel Petrossian. Cette création pour choeur, orchestre et trio concertant (piano, violon et violoncelle) est constituée de références denses, comme un panorama de l'âme arménienne. Le texte reprend diverses sources allant de chants traditionnels arméniens, des passages de la Bible ou encore des dialogues d'un film de Jean-Luc Godard.

Michel Petrossian a voulu pointer du doigt l'absence de Dieu dans ce drame qu'est le génocide. L'oeuvre se termine par le bruit de feuilles qui se déchirent, de grandes feuilles de papier sur lesquelles sont inscrits les noms des villes et des villages où les massacres ont été particulièrement intenses. "C'est ma manière d'incorporer dans l'oeuvre la commémoration du génocide. Les noms seront aussi chuchotés, criés par le choeur et par les musiciens. La déchirure du papier symbolise une ligne de non-retour"', explique le compositeur, lauréat du Concours Reine-Elisabeth en 2012.

Pour Alain Altinoglu, la non-reconnaissance du génocide arménien est une "blessure ouverte extrêmement douloureuse. Les nombreuses célébrations du centenaire de cette tragédie vont jouer un rôle pour ce devoir de mémoire. On sent aussi que parmi la jeunesse turque par exemple, il y a une volonté de vouloir regarder le passé droit dans les yeux. Grâce à internet, ils peuvent  échapper au carcan d'une éducation qui depuis des années leur apprend le négationnisme".

Le chef conclut en insistant sur le caractère rassembleur de ce concert. "Même si c'est évidemment un événement politique, c'est aussi un acte symbolique de rassemblement. La musique a cet incroyable pouvoir de rapprocher les Hommes". (francemusique, 21 avril 2015)

Rappel: Europalia devient-il un instrument de propagande d’Erdogan?

Après avoir provoqué une déstabilisation sans précédent en Turquie par ses politiques répressives et guerrières, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan a finalement dissout le parlement fraîchement élu dans le but d’éliminer le HDP, représentant les forces démocratiques arméniennes, assyriennes, grecques, kurdes et turques du pays et d’assurer ainsi une majorité absolue à son parti l'AKP pour qu’il puisse lui attribuer des pouvoirs despotiques très étendus.

La campagne électorale a déjà commencé avec les discours agressifs d’Erdogan contre les dirigeants de la communauté kurde. Bien que les électeurs en Turquie voteront le dimanche 1er novembre 2015, les citoyens turcs à l’étranger pourront voter à partir du 8 octobre 2015 dans les pays d’accueil comme la Belgique.

Il faut rappeler qu’Erdogan, avant les élections du 7 juin 2015, avait mené une campagne électorale en faveur de l’AKP dans les pays européens. Le 10 mai, il avait prononcé un discours partisan devant plus de 10 mille citoyens turcs lors d’un meeting organisé par l’AKP et l’Ambassade de Turquie à Hasselt en Belgique. Grâce à cette campagne poussée, les électeurs turcs en Belgique ont voté à 62,93% pour l’AKP alors que ce dernier n’a obtenu que 40,87% des votes en Turquie.

Cette fois-ci, pendant la campagne électorale, le même Erdogan viendra en Belgique à l’occasion de l’inauguration du festival Europalia-Turquie (http://www.info-turk.be/441.htm#Europalia). Le 6 octobre, en tant qu’invité d’honneur, il sera présent au Bozar, accompagné du Roi des Belges. Sans aucun doute, la présence et les discours éventuels d’Erdogan en Belgique seront utilisés pour la propagande électorale de l’AKP. (Suite: http://www.info-turk.be/444.htm#devient)


Politique intérieure/Interior Politics

Manifestation anti Erdogan le 4 octobre à Strasbourg

La Fédération Union des Alevis en France (FUAF) appelle à manifester le 4 octobre à midi, place Kléber à Strasbourg contre la venue du président turc Recep Tayyip Erdogan qui tiendra un meeting au même moment au Zénith.

Dans un communiqué, la FUAF accuse le président turc d’avoir « monté les communautés les unes contre les autres, rallumé la guerre avec les Kurdes et porté atteintes à la laïcité. Il mène une politique belliqueuse et autoritaire qu’en tant que démocrates nous ne pouvons nullement cautionner », dit encore le communiqué.

La FUAF dit attendre plusieurs centaines de personnes pour cette manifestation qui se déroulera alors que le président de la république turque sera en meeting au Zénith où 30000 personnes venues de plusieurs pays y sont attendues.

Les élections législatives anticipées auront lieu le 1er novembre en Turquie et du 8 au 25 octobre hors de Turquie. (https://communismeouvrier.wordpress.com)

L'hymne électoral de l'AKP interdit car jugé trop religieux

Le haut-conseil électoral turc (YSK) a interdit l'hymne de campagne du parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan pour les prochaines législatives anticipées car jugé trop religieux, a annoncé mercredi un responsable du parti.

Saisi par un élu de l'opposition, le YSK a estimé que la chanson retenue par le Parti de la justice et du développement (AKP) "abuse d'un symbole religieux à des fins politiques", a rapporté un des vice-présidents de l'AKP, Bekir Bozdag, sur son compte Twitter.

Dévoilé lundi lors du lancement de la campagne du parti au pouvoir, ce spot publicitaire s'intitule "Haydi Bismillah !", "Au nom de Dieu, allons-y !" en langue turque.

Sur fond de scènes de la vie quotidienne, ses paroles s'inspirent directement du répertoire religieux. "Au nom de Dieu/Nous prenons la route/Nous sommes plein d'entrain, revigorés", proclament-elles notamment.

La loi turque interdit aux candidats aux élections de recourir à des symboles religieux dans leurs messages télévisés.

M. Bozdag a déploré la décision du haut-conseil électoral et promis que son parti la respecterait. "Mais nous allons continuer notre campagne et commencer toutes nos réunions en disant +Haydi Bismillah+", a-t-il toutefois écrit.

En 2014, le HSY avait déjà, pour les mêmes motifs, interdit un clip de l'AKP diffusé lors de la campagne victorieuse de M. Erdogan, alors Premier ministre, à l'élection présidentielle. Ce film incluait un appel à la prière d'un muezzin.

Ancien militant islamiste officiellement reconverti en "démocrate-conservateur", l'actuel chef de l'Etat truffe régulièrement ses discours de références religieuses. Ses adversaires politiques lui reprochent d'avoir "islamisé" le pays, officiellement laïque depuis la création de la République par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
(AFP, 23 septembre 2015)

Davutoglu réélu à la tête de l'AKP, promet la victoire aux législatives

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a été triomphalement réélu samedi à la tête du Parti de la justice et du développement (AKP) et a promis à ses troupes de regagner la majorité absolue aux élections législatives anticipées du 1er novembre.

"L'avenir de la Turquie lors des dix à vingt prochaines années sera garanti si, si Dieu le veut, un nouveau gouvernement se constitue le 1er novembre sur la base des idées de l'AKP", a déclaré M. Davutoglu devant des milliers de militants et cadres du parti réunis en congrès dans la capitale turque Ankara.

"Le gouvernement d'un seul parti est nécessaire pour à la fois combattre le terrorisme et relever les défis économiques", a-t-il ajouté.

Lors des législatives du 7 juin dernier, le parti islamo-conservateur a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis douze ans au Parlement.

Ce revers a été largement interprété comme un échec personnel pour le président, et fondateur de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan. Le chef de l'Etat avait fait campagne pour son parti avec l'espoir de décrocher la très large majorité indispensable pour réformer la Constitution du pays et renforcer ses prérogatives.

Faute de pouvoir gouverner seul, M. Davutoglu a vainement tenté de constituer une équipe de coalition, précipitant l'organisation d'élections anticipées. M. Erdogan, qui a dirigé le gouvernement pendant onze ans avant son élection à la présidence en 2014, espère une large victoire de l'AKP lors du nouveau scrutin pour réaliser ses ambitions.

"Nous marchons vers les élections du 1er novembre avec l'ambition de mettre en place un gouvernement stable, de promouvoir un développement durable et de défendre les droits et les libertés de tous", a lancé samedi le patron de l'AKP.

Seul candidat en lice, M. Davutoglu a été réélu sans surprise samedi à l'unanimité des 1.353 votes exprimés des délégués de l'AKP.

Mais ce congrès a fait l'objet en coulisses d'une féroce guerre d'influence qui a vu M. Erdogan renforcer son poids au sein du bureau exécutif du mouvement (MKYK) en y imposant plusieurs de ses fidèles, dont l'ancien ministre des Transports Binali Yildirim, aux dépens des proches de son dauphin.

"Si Binali Yildirim s'était présenté, les délégués auraient voté pour lui", a commenté à l'AFP l'analyste politique de la chaîne d'information Fox, Sedat Bozkurt. "Il est clair qu'un homme a posé son empreinte sur ce congrès : il s'appelle Recep Tayyip Erdogan".

La campagne législative s'est ouverte dans un climat de vive tension en Turquie, nourri par la reprise, depuis fin juillet, d'affrontements meurtriers entre l'armée et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 12 septembre 2015)

Turkes expelled from MHP and HDP became 3rd party in Parliament

The Nationalist Movement Party (MHP) has expelled one of its senior figures for breaking party lines to join the interim election government led by the Justice and Development Party (AKP).

The MHP's Central Disciplinary Committee expelled Tuğrul Türkeş in a unanimous decision on Sept. 5.

Ballots were counted publicly following the committee's secret voting, sources told daily Hürriyet, adding that Türkeş did not present his defence.

Türkeş, whose father, Alparslan Türkeş, was the founder of the MHP, broke party lines and accepted Prime Minister Ahmet Davutoğlu’s offer to join the interim government that will take Turkey to snap polls on Nov. 1.

He immediately became the subject of harsh criticism from his party colleagues over the move, with MHP chair Devlet Bahçeli launching a process to expel him from the party.

Refusing to resign, Türkeş said in a press conference on Sept. 4, that his fate should be decided by the party’s grassroots with an extraordinary congress on Oct. 4, instead of by the disciplinary committee.

"I am a member of the MHP and I have brought my party to power, even if it is only an election government. Nobody can dismiss me for this reason. Nobody can kick me out of this party,” he said.

Türkeş was careful not to directly target Bahçeli, but he harshly criticized the MHP head’s close cadre, going so far as to describe them as “a few drunks, a couple of jackals.”

MHP chair Bahçeli told journalists late Sept. 4 that he disapproved Türkeş's statement that suggested he has been representing the nationalist party in the interim government.

When he was asked whether Türkeş's departure would mean a loss in votes for the MHP in the upcoming election, Bahçeli said: "If a sparrow perches on a mountain, what would the mountain gain? And if it flies away again, what would the mountain lose?"

With Türkeş expelled, MHP's parliamentary seats decreased from 80 to 79, making the Kurdish problem-focused Peoples' Democratic Party (HDP) the third largest group in parliament.

The HDP and the MHP were tied at 80 seats for each after the June 7 general election.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2015)

Le Parlement reconduit une motion autorisant à intervenir en Irak et en Syrie

Le Parlement turc a prolongé pour un an jeudi une motion autorisant les forces armées du pays à conduire des interventions en Irak et en Syrie, où Ankara a lancé une offensive militaire contre le groupe Etat islamique (EI) et les rebelles kurdes.

La motion expirait le 2 octobre et a été votée sans difficultés grâce aux voix des députés islamo-conservateurs et de deux partis d'opposition.

Seule une formation pro-kurde à l'opposition, le Parti de la démocratie des peuples (HDP), s'est opposée au texte.

Les députés turcs avaient voté l'an dernier un texte du parti islamo-conservateur (AKP) au pouvoir qui accorde à l'armée turque la possibilité de conduire des opérations militaires sur les territoires irakien et syrien.

Ankara, initialement très réticent à combattre l'Etat Islamique, qui contrôle de larges territoires en Irak et en Syrie, a changé d'attitude après l'attentat suicide de Suruç (Sud), qui a tué 33 jeunes partisans de la cause kurde, et a été attribué à l'EI.

La Turquie a lancé à la fin juillet une "guerre contre le terrorisme" contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak et sur le sol turc, et dans une moindre mesure contre l'EI en Syrie.

Elle participe depuis peu aux raids aériens contre l'EI en Syrie aux côtés de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
(AFP, 3 septembre 2015)

Turquie: le triple langage de M.Erdogan

par Gérard Vespierre

La position de la Turquie à l'égard de l'Etat islamique a beaucoup fluctué, notamment en fonction du dossier kurde. Par Gérard Vespierre, Associé-fondateur de « Strategic Conseils » chercheur associé à la Fondation pour l'Etude du Moyen-Orient (FEMO).

Quand le Mouvement de l'Etat Islamique en Irak et au Levant s'est transformé le 29 Juin 2014 en État Islamique, instaurant un califat sur une partie de la Syrie et de l'Irak, qu'a fait la Turquie ? Rien.

Quand les Etats-Unis ont lancé quelques semaines après, le 8 Août, la coalition contre cet État Islamique, avec les premiers bombardements en Irak, qu'a fait la Turquie ? Rien.

Elle a même refusé de participer à cette coalition, prétextant ses difficultés avec son voisin syrien, et le flot de réfugiés... A l'appui de cette « non-ingérence » bien que membre important de l'OTAN, Ankara a même refusé à la coalition internationale la facilité de l'usage de la base aérienne d'Incirlik, située à seulement 200 kilomètres de la frontière syrienne, comme elle l'avait d'ailleurs fait en 2003, lors de la seconde guerre d'Irak.

Et puis,.... Soudain, presque un an plus tard, changement de cap.... M. Erdogan change de stratégie et rejoint la coalition... !

L'Etat Islamique a-t-il changé ? La coalition a-t-elle modifié ses actions ? Sa composition ? Non, rien de tout cela. Ce sont les intérêts de M. Erdogan qui ont changé... !

Parce que la situation extérieure et intérieure de la Turquie a changé, depuis.... les résultats des élections législatives du....7 juin 2015.

Une majorité perdue

M. Erdogan y a perdu la majorité au parlement, et la cause de cet échec est le parti pro-Kurde HDP. Un leader jeune avocat, charismatique, Selahattin Demirtas, qui a su attirer à lui le vote de minorités non kurdes, en opposition avec le conservatisme du Président Erdogan et de son parti, l'AKP.

La perte de la majorité au Parlement à cause d'un parti pro-kurde, Voilà le fait de base qui a fait basculer la position de la Turquie dans le camp de la coalition contre l'Etat Islamique.

Pourquoi ? Parce que l'entrée de 80 députés pro-kurdes au Parlement met en jeu la majorité gouvernementale et à terme la présidence de M. Erdogan. Son parti l'AKP a recueilli 41% des voix, avec 82% de participation.... Le parti du Président ne représente donc plus qu'un tiers de l'électorat.... !! Ces chiffres permettent de comprendre le haut niveau d'alerte des responsables au pouvoir... !

De fait, le premier ministre Davutoglu n'a pas réussi à former de gouvernement, et de nouvelles élections sont convoquées pour le 1er Novembre. En première phase de cette situation, avant la création de la coalition internationale, l'Etat Islamique se battait sur deux fronts, contre les chiites en Irak, et leurs alliés alaouites en Syrie, et contre les .... Kurdes... !

Vu d'Ankara, comment un mouvement se battant contre les Kurdes peut-il être considéré comme un ennemi ? Pas vraiment.

Celui qui s'attaque à mon ennemi, sans devenir mon ami, devient au moins mon « allié objectif » pour reprendre un vocable connu... Voilà donc pourquoi dans un premier temps, M. Erdogan ne s'est pas opposé à l'Etat Islamique, parce que celui-ci combattait les Kurdes, ennemis d'Ankara.

L'État Islamique n'est plus l'arme absolue et permanente contre les Kurdes

Dans la deuxième phase, démarrant avec la création de la coalition, l'Etat Islamique a continué à affronter les forces Kurdes en Irak et en Syrie. Qui ne se souvient de la longue bataille de Kobané ?

L'Etat Islamique avait réussi à prendre jusqu'à 80% de cette ville kurde, située près de la frontière turque (sous le regard impassible des forces armées turques) jusqu'au moment où l'intervention des frappes aériennes de la coalition et les renforts des kurdes d'Irak ont renversé le cours de la bataille, jusqu'au retrait des forces de l'État Islamique.

Première alerte extérieure pour Ankara. L'État Islamique n'est plus l'arme absolue et permanente contre les Kurdes.

Deuxième alerte, intérieure cette fois, comme on vient de l'expliquer, un parti pro-kurde fait perdre la majorité au parti du Président Erdogan.

Un troisième discours

Troisième phase, après la perte des élections, donc troisième discours, avec changement de stratégie, M. Erdogan décide de rallier la coalition. Sous prétexte de ce ralliement, il prend la décision de frapper EN IRAK, les kurdes du PKK... !

Comble de la duplicité, Ankara change d'avis et annonce qu'elle met à disposition des forces américaines sa base d'Incirlik pour faciliter les frappes des avions de l'US Air Force contre l'Etat Islamique, preuve de son complet engagement....

Or pour Ankara cet engagement revient à bombarder les positions kurdes, 3 à 4 fois plus que les positions de l'Etat Islamique, tant et si bien que le Secrétaire d'Etat américain à la défense s'est vu dans l'obligation de rappeler la Turquie à ses obligations militaires vis-à-vis de la coalition, et d'intégrer ses avions dans les « plans d'engagements » communs.

Mais ces nouvelles options extérieures et ces « offres de service » s'accompagnent en parallèle d'une nouvelle stratégie intérieure visant à repositionner les kurdes comme ennemis du pouvoir central, en vue bien sûr de faire perdre au parti HDP de M. Demirtas, les quelques pourcents de voix nécessaires à la reconquête de la majorité par l'AKP, parti du président !

Faire renaître en Turquie un climat de tension avec la communauté kurde

Dans la loi électorale turque, un parti qui n'atteint pas 10% des voix exprimées, n'est pas représenté au Parlement. Il faut donc impérativement que M. Erdogan fasse passer le parti de M. Demirtas en dessous de ce seuil, en lui faisant perdre 30% des voix qu'il a obtenu pour le ramener à moins de 10%... !

Il est donc maintenant facile de comprendre l'intérêt de M. Erdogan dans les quelques mois le séparant des élections du 1er Novembre : faire renaître en Turquie un climat de tension, voire plus, avec la communauté kurde. Il en va de sa survie politique.

Devant un tel enjeu, il a montré qu'il était prêt à pratiquer différents discours, s'opposer, rester neutre, s'allier, dans le seul but d'essayer de rester au pouvoir. Pas de langue de bois, mais 3 discours successifs et différents.

Ces revirements lui feront ils gagner les 3% nécessaires au retour d'une majorité AKP, au détriment du HDP pro-kurde ?

Réponse le 1er Novembre, mais, nous se serons pas dupes... !

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/turquie-le-triple-langage-de-m-erdogan-501801.html

Turkey's parliament to vote on Syria mandate

Turkey’s parliament will convene for an extraordinary session on Sept. 3 to vote on a motion to extend the mandate of the Turkish Armed Forces to take military action in Iraq and Syria.

The motion submitted by the Justice and Development Party (AKP) on Aug. 21 said there was an increased risk regarding national security.

The motion, which is for the extension of a motion adopted on Oct. 2, 2014, and which authorized the launch of military incursions into Syria and Iraq for possible operations against the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL), was opened for signatures during the latest cabinet meeting.

The motion is particularly important for the government amid the nearly month-long campaign of air strikes against the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants in southeastern Anatolia and northern Iraq, as the motion originally also includes terrorist threats from Iraqi territory.

The move to extend the mandate follows President Recep Tayyip Erdoğan’s call for snap elections in Turkey, which will be held on Nov. 1 after the failure of coalition talks between the country’s political parties.

An interim cabinet was established and announced on Aug. 28 by Prime Minister Ahmet Davutoğlu after Erdoğan assigned him to form a caretaker government to steer Turkey to a rerun of June’s general election.
(hurriyetdailynews.com, August 31, 2015)

New EU minister will not sign the AKP's Syria mandate

European Union Affairs Minister and chief negotiator Ali Haydar Konca has made a call to “silence arms” and said “arms should be buried,” stressing the resolution for the Kurdish peace process should be found through dialogue.

“It’s vital to get out of a spiral of violence… immediately. Silencing arms and ending violence is the will of all our people,” the minister said, speaking at his first press conference on Aug. 31.

Konca is one of the two ministers from the Peoples’ Democratic Party (HDP) who was named to participate in the interim Turkish government. The minister signaled his priority would be resuming the Kurdish peace process to end three decades of conflict, saying it would also pave the way for Turkey’s membership to the European Union. 

Konca stressed the first agenda of the election government was to carry out concrete policies which would maintain social peace and provide thorough election security.

The EU minister underlined current violence in Turkey also hampered the EU membership of the country and has driven it into clashes in the Middle East.

“Turkey can only get out of the clash environment with democracy and with extending the realm of freedom, instead of armed methods,” the minister said.

Konca stressed that legal amendments for fundamental rights and efforts to change Turkey’s charter, along with judicial reforms, should be priorities for the government.

Turkey should get back to the peace process, which has been said to be in the refrigerator, as soon as possible, and efforts should be made for constitutional changes that will maintain the democratic rights of all identities and groups in Turkey, first of all Kurds, the minister said.

Paving the way for the peace process immediately will also be a strategic turning point for Turkey to become an EU member, he said. 

No sign on Syria motion

Elaborating on the extension of a motion which authorized the launch of military incursions into Syria and Iraq for possible operations against the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL), the minister said his party would not sign any paper that was against the principles and party program of the HDP.

The minister stressed the interim government was neither a coalition government nor a Justice and Development Party (AKP) government just because a majority of the cabinet members were from the AKP.

Therefore, the HDP will always pursue its party program, he added. “Our vote will not be in favor of the motion for Syria,” he said.

Konca also said he believed the interests of the people should be prioritized over party interests, adding the government was responsible for maintaining the security of the election ballot boxes, which would reflect the will of the nation at the polls.

No busy EU agenda until progressive report

The EU Ministry’s agenda on Turkey’s relations with the union would not be busy until the Progress Report, the minister said, noting he will have a phone conversation with EU High Representative Federica Mogherini on Aug. 31.

Konca barely remembered the name of the representative he would have the phone conversation with and said he did not have foreign language skills and therefore would have the conversation with the ministry undersecretary.

The EU minister implemented the principle decision of his party to lift a media accreditation ban on some at the press conference.

Meanwhile, in his first press conference after his appointment, Development Minister Müslüm Doğan conveyed important political messages.  Underlining that a period of armed conflict has begun in the country, he said, “We believe that conditions for peace should be provided in order to not lose even one of our citizens. We believe the language of war should be changed,” he said on Aug. 31.
(hurriyetdailynews.com, August 31, 2015)

Forces armées/Armed Forces

Nouvelles frappes aériennes contre les rebelles du PKK

L'armée de l'air turque a mené dimanche dansla province d'Hakkari (sud-est) une série d'attaques contre les rebelles duParti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont tué cinq de ses combattants,a annoncé lundi l'état-major turc.

Ces frappes aériennes ont visé des dépôts d'essence et de munitions, aprécisé le commandement militaire dans une courte déclaration publiée sur sonsite internet.

Depuis près de deux mois, des affrontements meurtriers ont repris entrel'armée et le PKK, pour l'essentiel dans le sud-est à majorité kurde du pays.Les rebelles multiplient les attentats et l'armée y répond en bombardant leurscamps dans le nord de l'Irak.

Lundi, un "gardien de village" a par ailleurs été tué et un autre blessélors d'une attaque du PKK dans la région de Silopi (sud-est), a rapportél'agence de presse Dogan.

Le ministre de l'Intérieur turc, Selami Altinok, a annoncé samedi lerecrutement de 5.000 "gardiens de village" supplémentaires afin d'assurer lasécurité des élections législatives anticipées prévues le 1er novembre.

Créée à la fin des années 1980, cette force auxiliaire kurde armée compte70.000 hommes et femmes. De nombreuses ONG de défense des droits de l'hommeont demandé à plusieurs reprises la dissolution de cette unité, au rôle trèscontroversé.

Selon un bilan établi par la presse favorable au gouvernement, près de 150soldats et policiers et environ 1.100 rebelles du PKK ont été tués depuis la fin juillet.

Cette escalade de la violence a suspendu les discussions de paix engagéesfin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec les rebelles dans l'espoir de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait quelque 40.000victimes depuis 1984.
(AFP, 21 septembre 2015)

L'armée turque sur le sol irakien

L'armée turque est entrée mardi en territoire irakien, pour la première fois en quatre ans, après une série d'attaques des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont tué plus de 30 soldats et policiers et plongé un peu plus la Turquie dans la violence.

Deux jours après une première embuscade à l'explosif dans laquelle 16 soldats avaient péri à Daglica (sud-est), le PKK a réalisé une opération similaire mardi à l'aube contre un bus de la police, aux confins des frontières avec l'Arménie, l'Iran et l'Azerbaïdjan.

L'attaque, dans la province d'Igdir, a fait 13 morts et un blessé, selon les autorités locales. Un précédent bilan faisait état de 14 tués.

Depuis dimanche soir, les chasseurs F-16 et F-4 de l'aviation turque ont pilonné les bases arrière du mouvement rebelle dans les montagnes du nord de l'Irak, et des membres des forces spéciales ont franchi la frontière irakienne à la poursuite d'éléments du PKK.

"C'est une mesure de courte durée pour empêcher la fuite des terroristes", a déclaré sous couvert de l'anonymat à l'AFP une source gouvernementale turque.

Les frappes aériennes et le raid des forces spéciales ont provoqué la mort de "près de cent terroristes" du PKK, selon des sources militaires citées par l'agence de presse Dogan.

La précédente incursion de l'armée turque sur le sol irakien, un phénomène courant dans les années 1990 contre les camps du PKK, remontait à 2011.

Dans un discours très ferme, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a promis mardi de débarrasser son pays du PKK.

"Nous n'avons pas abandonné et nous n'abandonnerons pas cette nation à trois ou cinq terroristes", s'est exclamé M. Erdogan. "Si Dieu le veut, la Turquie (...) réussira à se débarrasser de la peste terroriste", a-t-il insisté.

Lors d'une cérémonie en l'honneur des soldats tués à Daglica, son Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a usé du même ton pour affirmer que "chacun des responsables de ces bains de sang rendra des comptes".

L'opération conduite par le PKK à Daglica a été la plus meurtrière depuis la reprise, il y a près de deux mois, des affrontements entre l'armée et ce mouvement rebelle. Ces violences ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait au moins 40.000 morts depuis 1984.

Washington a assuré mardi le gouvernement turc de son "soutien", mais a insisté sur l'"importance, pour la Turquie et le PKK, de reprendre leur processus pour parvenir à une solution pacifique", selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest.

Cette escalade a débuté fin juillet, lorsqu'Ankara a ordonné des frappes aériennes contre le PKK en représailles à des attaques rebelles contre ses forces de sécurité.

Les violences sont depuis quotidiennes. Mardi, un policier a été tué à Tunceli (est) et un autre à Mardin (sud-est), selon la presse.

Des députés du principal parti prokurde (le HDP, Parti démocratique des peuples) ont affirmé que 6 civils avaient été tués lundi dans la ville de Cizre (sud-est), soumise depuis cinq jours à un strict couvre-feu. "Les attaques contre notre peuple virent au massacre", a déploré le HDP.

Selon le dernier bilan compilé par la presse favorable au gouvernement, une centaine de soldats ou de policiers et un millier de rebelles ont péri depuis la fin juillet.

M. Davutoglu a appelé en soirée sur son compte Twitter ses concitoyens à "rester calmes", jugeant "inacceptable" de s'en prendre aux médias ou les locaux des partis politiques.
 Ce cycle de violences intervient à deux mois des élections législatives anticipées convoquées par le chef de l'Etat le 1er novembre.

Au scrutin du 7 juin, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis douze ans au Parlement. Le président fait campagne pour qu'il la retrouve afin d'établir un régime présidentiel fort.

L'opposition l'a accusé de souffler sur les braises du conflit kurde pour satisfaire ses seules ambitions.
(AFP, 8 septembre 2015)

MGK talks measures for safe polls amid rising concerns

Turkey’s top security board discussed security measures to be taken for the safety of upcoming snap elections amid growing concerns on the security conditions especially in the country’s eastern and southeastern Anatolian region.

The National Security Council (MGK) held its bi-monthly meeting late on Sept. 2 and issued a written statement about the issues discussed by the members of the council. Chaired by President Recep Tayyip Erdoğan, the MGK hosted new Chief of General Staff Gen. Hulusi Akar and other new top commanders, as well as the new interior and foreign ministers of the interim government for the first time.

Measures to allow citizens to cast their votes “in an environment free of any sort of pressure” were discussed at the council, the statement read, underlining the importance of carrying out the election in “comfort and confidence.”

The meeting came days after President Erdoğan said he believed mistakes committed during the June 7 elections “will not be repeated” in November polls.

The MGK emphasized Turkey’s commitment to fight against separatist terrorist organizations, vowing that they will never be able to weaken the people’s will of co-habitation and stressing the need for international cooperation in the fight against terror.

Developments in Syria were also evaluated, especially after Turkey started hitting Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) positions across the border after a deal reached with the United States. Reiterating Turkey’s commitment to stand against ISIL, the MGK mentioned Ankara’s belief in the importance of “an area cleared of terrorist organizations” inside Syria.

The MGK also touched on the fight against the “parallel structure,” an expression used by the government to describe sympathizers of the Fethullah Gülen community within state institutions, emphasizing that the “struggle will continue with determination.”

The meeting and statement follows a comprehensive raid of Gülen-linked Koza İpek business group, which also has interests in the media with two newspapers and two TV stations.
(hurriyetdailynews.com, Sept 2, 2015)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Erdoğan' visit to Moscow for opening new mosque amid high Syria tensions

Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has met with his Russian counterpart, Vladimir Putin, at a time when Moscow is boosting its support for the Syrian government, much to the chagrin of Ankara.

However, Syria is not the sole issue on the leaders’ agenda, with a pipeline project being another hot matter.

"The solution to the refugee crisis cannot be achieved by closing the borders or leaving those people to die in the sea," Erdoğan said. "It can only be achieved by transforming their countries into habitable places where the refugees can live."

Reiterating that Turkey was hosting more than two million refugees, mostly from war-torn Syria, he added: "I want to recall the Russian writer Tolstoy's message, which says the most important act in life is kindness."

Putin was joined by Erdoğan, as well as Palestinian President Mahmoud Abbas, at the ceremonial opening of the Russian capital’s new main mosque on Sept. 23.

"Muslim opinion leaders always contribute to the development of peace and common sense against extremism in Russia," Putin said in his speech, condemning the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) group. "Their ideology is based on lies and blatant perversion of Islam," he added, quoted by the state-owned Sputnik news agency. "Attempts are being made to cynically exploit religious beliefs for political goals," he added,

An estimated 2 million Muslims now live in Moscow, which has seen an influx of people from the North Caucasus republics of southern Russia, Azerbaijan and the former Soviet states in Central Asia.

The new mosque - built on the site of a smaller, more than 100-year-old mosque destroyed in 2011 - can accommodate 10,000 worshippers, but it is still one of only six mosques in the city.

Meanwhile, Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu expressed concern over Russia’s increasing military build-up in neighboring Syria, calling it “very dangerous,” and noting the issue will be on the agenda for Erdoğan in Moscow.

Davutoğlu said Russia’s support for Syria had now become more visible.

“They have taken [it] into the field. This is very dangerous. Therefore, we watch with deep concern,” the prime minister said in a televised interview late Sept. 21.

Russia, a strong backer of Syrian President Bashar al-Assad, has increased its military build-up in the country as the embattled leader faces setbacks on the battlefield at the hands of Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) militants and other jihadist factions.

Russia has deployed 28 combat planes in Syria, Agence France-Presse has said, quoting U.S. officials.

According to the officials, Russia has sent 12 SU-24 attack aircraft, 12 SU-25 ground attack aircraft and four Flanker fighter jets.

Turkey is a part of the coalition against ISIL, which is bombing jihadist targets on Syrian soil, and has opened its İncirlik base to U.S. use for the operations.

Davutoğlu said Erdoğan would raise issues regarding Syria during talks with Putin.

“Inshallah Russia will not insist on ways and methods that will increase the tension,” he said.

The international community and the United Nations Security Council’s permanent members should gather and take steps for a political solution in Syria, the prime minister noted.

Al-Assad is the “main [one] responsible and is [to] blame for the dangerous escalation which caused the problem to deepen,” Davutoğlu said. However, he also placed blame on “the international community, which merely contented themselves monitoring the entire process by making Syria a mutual power game.”

The Syrian issue would be the essence of his speech at the upcoming U.N. General Assembly meeting, he added.

Erdoğan’s visit to Moscow comes after Foreign Minister Feridun Sinirlioğlu’s talks in Sochi with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov last week. Talks once more have brought differences to light regarding Ankara and Moscow’s perspectives on al-Assad’s role in Syria.

Ankara has argued that al-Assad can have no role in Syria’s future or in the political transition period.

However, U.S. Secretary of State John Kerry recently stressed that the timing of al-Assad’s departure should be decided through negotiations.

“It doesn’t have to be on day one or month one. There is a process by which all the parties have to come together and reach an understanding of how this can best be achieved,” he said Sept. 18 after talks with British Foreign Secretary Philip Hammond.

Meanwhile, Sinirlioğlu has continued phone conversations with colleagues regarding the Syrian crisis and worsening migration crisis. He discussed the issue with Hammond and the European Union’s enlargement commissioner, Johannes Hahn, on Sept. 21.

They also discussed developments in the Middle East, particularly Syria and Libya, according to diplomatic sources.

The Turkish Stream pipeline project, which was set to take more Russian gas to Turkey via a pipeline crossing the Black Sea but has now been put on halt, will be discussed in Moscow, according to officials.

“Mutual ties, especially in energy, will be discussed at the meeting,” Reuters quoted a presidency source as saying. The agency also quoted an official who said interim Energy Minister Ali Rıza Alaboyun would accompany Erdoğan during the visit.

“We are talking about an 11.4 billion-euro project,” said the official.
(hurriyetdailynews.com, Sept 23, 2015)

Minister: Reopening Hagia Sophia to prayers is my dream

Culture and Tourism Minister Yalçın Topçu has said he wished for the Hagia Sophia museum in Istanbul to be reopened to prayers for Muslims.

“Opening the Hagia Sophia to prayers [for Muslims] is my personal dream, my goal, my ambition. Although there are several debates over its judicial status, the issue is more of a political debate,” said Topçu, who was nominated as culture and tourism minister in the interim government by Prime Minister Ahmet Davutoğlu ahead of the snap polls scheduled for Nov. 1.

Topçu, the former chair of the Islamist-nationalist Great Union Party (BBP), was a surprising name in the new cabinet.

“There is an international dimension too, because the symbolic meaning of the Hagia Sophia is great. The final decision will be given by this nation rather than the world. A referendum might be the most serious solution,” he said.

He also said demands for the museum to become a mosque again have been reflected as a “radical demand” by the media.

“The number of people who were politically lynched over their demands for the Hagia Sophia should not be underestimated. Some media organs reflect this demand as ‘a radical demand.’ For instance, these media organs praise the opening of the Akdamar Church to religious ceremonies in line with the freedom of religion, but they change their stance when the issue is about the Hagia Sophia,” he said.

The Akdamar (Akhtamar) Church in the southeastern city of Van was reopened to occasional prayers in 2010 after a hiatus of nearly 100 years. Turkish authorities restored the church on Lake Van between 2005 and 2007 before opening it as a museum. The Divine Liturgy was celebrated there for the first time in 95 years in 2010.

“There are conflicting stances on this issue. Our ministry does not have the authority to give the decision to reopen the Hagia Sophia [as a mosque]. Its legal dimension is wide. I don’t find it right to turn this issue into a polemic and abused. As a Muslim Turkish person, if I had to express what is in my heart, it would make me very pleased to reopen such a meaningful place to prayers,” he added.

On Aug. 31, Topçu told broadcaster A Haber that “his heart” wanted to see the Hagia Sophia as a mosque again, revealing that one of the first documents he signed as Turkey’s new culture minister was to inquire into the legal aspects regarding the possibility of such a conversion.
(hurriyetdailynews.com, Sept 11, 2015)

Un soldat pris en otage par les jihadistes de l'EI

Un soldat turc porté disparu mardi après un accrochage armé à la frontière avec la Syrie a probablement été pris en otage par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a rapporté samedi le quotidien Hürriyet citant des sources des services de sécurité.

Un autre militaire avait également été tué lors de cet incident survenu dans la province de Kilis, victime de coups de feu venus d'un secteur syrien contrôlé par l'EI, selon l'état-major turc.

"Le contact a été perdu avec l'un des camarades de ce soldat pendant les affrontements", avait ajouté l'armée.

Selon les sources de sécurité citées par Hürriyet, le militaire a été blessé au pied et conduit pour y être soigné dans un hôpital d'une ville syrienne contrôlée par le groupe jihadiste.

L'armée turque a pour la première fois frappé des objectifs du groupe EI en Syrie fin juillet, après un précédent incident de frontière impliquant des membres du mouvement jihadiste qui avait fait deux morts dans les rangs turcs.

Longtemps accusé d'être complaisant voire de soutenir le groupe Etat islamique, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a depuis donné son feu son feu vert à l'utilisation par les Etats de la coalition de sa base aérienne d'Incirlik (sud du pays) pour participer aux frappes contre le mouvement islamiste en Syrie et en Irak.

En juin 2014, l'EI avait enlevé les membres du personnel du consulat turc de Mossoul (nord de l'Irak), parmi lequel 46 ressortissants turcs. Ils avaient été libérés trois mois plus tard en échange, selon la presse, de la remise en liberté de prisonniers jihadistes détenus en Turquie.
(AFP, 5 septembre 2015)

Socio-économique / Socio-economic

Gel des négociations avec la Russie sur le projet de gazoduc Turkstream

La Turquie a annoncé vendredi que les discussions menées depuis plusieurs mois avec la Russie sur un ambitieux projet de gazoduc baptisé Turkstream avaient été "gelées" faute d'accord entre les parties.

"Je ne dis pas que les discussions ont échoué, je dis qu'elles sont gelées", a déclaré un responsable du ministère turc de l'Energie, Sefa Sadik Aytekin, cité par l'édition internet du quotidien Hürriyet.

Le sous-secrétaire d'Etat a expliqué cette impasse par un "manque de confiance mutuelle" et prôné une "plus grande flexibilité" entre les parties.

Le mois dernier, l'ancien ministre turc de l'Energie Taner Yildiz avait démenti les rumeurs de difficultés entre Ankara et Moscou autour de ce projet. Il avait assuré que des négociations étaient en cours pour finaliser ce projet destiné à alimenter la Turquie en gaz russe dont la construction devait commencer en juin.

La presse russe avait alors évoqué des divergences sur les prix.

Le gazoduc Turkstream, dont la mise en service a été initialement prévue fin 2016, doit remplacer le projet abandonné South Stream et permettre à la Russie de livrer du gaz à l'Union européenne (UE) sans passer par l'Ukraine.

Gazprom compte porter sa capacité à 63 milliards de mètres cubes afin d'alimenter le marché européen, car le groupe russe ne veut pas signer de nouveau contrat de transit avec l'Ukraine.
(AFP, 12 septembre 2015)

L'OCDE fait au G20 en Turquie de nouvelles recommandations anticorruption

Le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria a présenté samedi de nouveaux "codes de bonne pratique" contre la corruption, lors d'une réunion du G20 en Turquie, critiquée par l'ONG Transparency International en la matière.

"Il n'y a pas dans le monde un pays qui soit plus vertueux qu'un autre", a dit M. Gurria lors d'un point presse commun à Ankara avec le vice-Premier ministre turc Cevdet Yilmaz.

"C'est seulement que dans certains pays les institutions et les systèmes sont meilleurs, et qu'ils empêchent de céder à la tentation parce que l'on sait qu'il y aura une sanction", a dit le patron de l'Organisation de coopération et de développement économiques, institution regroupant une trentaine de pays riches.

Dans ces recommandations facultatives, destinées à "aider les responsables politiques à évaluer et améliorer" les législations, l'OCDE se penche sur les entreprises cotées.

L'organisation donne une série de conseils pour améliorer le droit des actionnaires, renforcer la responsabilité des directions ou encore créer plus de transparence dans la fixation des prix.

La Turquie, qui accueille cette année les réunions à différents niveaux du groupe des vingt principales économies mondiales, occupe la 64e place du dernier indice global de perception de la corruption, publié chaque année par l'ONG Transparency International, derrière des pays comme la Namibie ou Cuba.

L'an dernier, la Turquie était avec la Chine et l'Angola le pays affichant la plus forte baisse dans ce classement.
(AFP, 5 septembre 2015)

Exporters continue to suffer following 16 pct. decline in July

Turkish exports dropped by 16.2 percent in July year-on-year while imports declined by 8.7 percent in another frustrating month for the industry, according to figures released by the Turkish Statistics Institute (TurkStat) on Monday.

2015 has proven to be a highly disappointing year for Turkish exporters, who have sustained year-on-year losses every month since the beginning of the year. July's export figures were the worst Turkey had seen for that month since 2010.

Turkey exported a total of $11.2 billion in July and imported $18.2 billion in goods. The foreign trade deficit for the month of July reached $7.03 billion, and the deficit for the January-July period passed the $40 billion mark.

Rising costs of energy and intermediate goods have prevented exporters from providing competitive prices, and political instability and violence in the region have exacerbated the downturn.

Widespread strikes at a number of Turkey's automotive factories resulted in nearly a 20 percent drop in exports during the month of May, as the unrest contributed to a severe loss in productivity in one of the country's most important export industries.

July's foreign trade deficit increased 6.5 percent year-on-year, reaching over $7 billion.

Even though the volume of Turkish exports, determined on a unit basis, increased in both July and in the first seven months of the year, total revenue on exports failed to rise accordingly. This was primarily due to declining commodity prices throughout the world, which is also a result of unfavorable euro-dollar parity, Turkish Exporters Assembly (TİM) Mehmet Büyükekşi said in a previous statement.

Around 45 percent of Turkish exports are paid for in euros, and Turkish exporters pay the cost of intermediary goods mostly in US dollars. The euro has lost as much as 18 percent of its value against the dollar over the last 12 months, weakening the purchasing power of parties paying in euros. Büyükekşi said Turkish exporters' parity losses had already reached $7 billion in the first seven months of the year.

45 percent of all Turkish exports went to the EU in July 2014, which edged up to 46.3 percent last month but the actual total value of EU-bound exports dropped by 13.8 percent year-on-year in July.

Exports to Russia were sliced in half in July, according to a report on the Bloomberg news portal on Monday. Russia, which has been mired in crises and a destabilizing currency, was Turkey's second largest export partner last year.

With a total of $1.1 billion, Germany was Turkey's largest export partner in July, followed by the UK, Iraq and the US. China took the number one spot on Turkey's import partners list, followed by Germany, Russia and Italy.

High-tech goods accounted for a small fraction of exports at 3.3 percent, and high-tech imports stood at 14.7 percent of all imported goods. (TODAY'S ZAMAN, August 31, 2015)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie refuse une demande de l'UE concernant l'accueil

La Turquie refuse l'installation sur son sol des camps d'accueil et d'enregistrement des migrants souhaités par l'Union européenne (UE) pour faire face à la crise des migrants, a annoncé lundi son Premier ministre Ahmet Davutoglu.

"Nous avons dit aux Européens qu'il n'y aura aucun centre d'accueil en Turquie", a déclaré M. Davutoglu dans un entretien accordé au quotidien Hürriyet en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

L'installation de tels centres est "inacceptable" et "inhumaine", a jugé M. Davutoglu.

Lors d'un sommet extraordinaire mercredi, les dirigeants de l'UE sont convenus de renforcer leurs frontières extérieures face à l'afflux de migrants, notamment en installant des centres d'accueil et d'enregistrement ou "hotspots" en Italie et en Grèce.

Ils ont également annoncé mobiliser au moins 1 milliard d'euros supplémentaires à destination du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et au Programme alimentaire mondial (Pam) pour aider les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie.

M. Davutoglu a écarté lundi l'idée pour son pays de recourir à cette aide. "Nous ne voulons pas l'accepter", a-t-il tranché.

Le chef du gouvernement islamo-conservateur turc a une nouvelle fois exprimé sa préférence pour la création d'une "zone de sécurité" le long de la frontière turco-syrienne pour accueillir les réfugiés syriens sur leur propre sol, une idée écartée par ses alliés.

"Si le secteur d'Azaz à Jarablus est nettoyé (des combattants du groupe jihadiste Etat islamique), nous pouvons installer trois villes qui pourraient chacune accueillir 100.000 personnes", a suggéré M. Davutoglu. "Vous (les Européens) pouvez prendre en charge leur coût et nous pouvons les construire", a-t-il ajouté.

La Turquie a accueilli officiellement 2,2 millions de Syriens depuis le début de la guerre civile meurtrière qui agite son voisin et dépensé 6,6 milliards d'euros à cette fin.

Le Premier ministre turc a par ailleurs indiqué lundi que son pays allait mettre en place un "groupe de travail" avec l'Allemagne, la destination favorite de nombreux migrants, pour faire face à la crise migratoire actuelle.

"Nous allons d'abord établir un mécanisme bilatéral qui pourra être étendu à la Grèce si nécessaire", a indiqué M. Davutoglu, qui s'est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel pendant le week-end à New York.
(AFP, 28 septembre 2015)

Schulz deeply concerned about the situation in Turkey

Communiqué by EP Presiddent Shulz:

"I am very concerned about the spiral of violence which is engulfing Turkey. I condemn all kind of attacks and aggressions against security forces and civilians. My sympathy and condolences go to the families of the deceased and to the Turkish authorities. There can be no sympathy for terrorists and the culprits responsible for these acts.

Turkish political leaders have the responsibility to show the greatest restraint, work for social peace, avoid any spirit of confrontation and the development of blame-games. Turkey is today more than ever in need of unity, not division. This situation is undermining the social and political achievements reached over the last decade.

It is highly troubling to see the offices of a democratic party, the Peoples' Democratic Party, legitimately voted into parliament with 80 MPs, being attacked by an angry mob.

I call on the Turkish authorities and the Kurdish leaders to resume the peace process and to urgently re-establish the cease-fire. All voices calling for peace and reconciliation must be allowed to speak out.

It is equally troubling to witness how free media - both Turkish and international - are being raided and investigated, and journalists detained and mobbed. The pluralism and independence of the press is a vital element of Turkish democracy and a precondition for any candidate country.

A renewed spirit of unity must be found in Turkey and all efforts must be made to ensure that the upcoming elections will take place in a peaceful environment."


Pas de critique belge vis-à-vis de la terreur de l'Etat turc

Communiqué de presse:

Didier Reynders condamne les attaques terroristes en Turquie

Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders condamne les récentes attaques terroristes revendiquées par le PKK dans le sud-est de la Turquie et qui ont engendré de nombreuses victimes parmi les forces de sécurité turques.

Didier Reynders exprime ses condoléances aux familles et proches des victimes et, tout comme la Haute Représentante de l’UE Federica Mogherini, s’inquiète de l’augmentation de la violence et de la détérioration de la situation sécuritaire. Il appelle à un cessez-le-feu et à ce que toutes les forces politiques reprennent le dialogue politique.

Press Release

Didier Reynders condemns terrorist attacks in Turkey

Deputy Prime Minister and Minister of Foreign Affairs Didier Reynders condemns the recent terrorist attacks in south-eastern Turkey, claimed by the PKK, which caused many victims among Turkish security forces.

Didier Reynders expresses his condolences to the families and friends of the victims. He joins the EU High Representative Federica Mogherini in expressing his concern for the increase in violence and the deterioration of the security situation. He calls for a ceasefire and a participation of all political forces in the political dialogue.

noreply@diplobel.fed.be

Erdogan: "Les Européens ont fait de la Méditerranée un cimetière de migrants"

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a accusé jeudi les pays européens d'avoir transformé la Méditerranée en "un cimetière de migrants", réagissant aux photos du petit réfugié syrien retrouvé mort noyé sur une plage de Turquie.

"Les pays européens qui ont transformé la Méditerranée en un cimetière de migrants partagent la responsabilité de chaque réfugié mort", a déclaré M. Erdogan à Ankara.

"Le corps d'un petit enfant de trois ans échoue sur nos plages. Est-ce que l'humanité entière ne devra pas rendre des comptes ?", a martelé l'homme fort de la Turquie devant un parterre d'hommes d'affaires à la veille d'une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G-20 dans la capitale de son pays.

"Ce ne sont pas seulement les migrants qui se noient dans la Méditerranée, mais aussi notre humanité", a insisté le chef de l'Etat turc, qui dénonce systématiquement le refus des pays européens d'accueillir plus de réfugiés syriens.

M. Erdogan a profité de l'occasion pour rappeler que la Turquie accueillait aujourd'hui près de deux millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre civile qui ravage leur pays depuis quatre ans, en vertu d'une politique dite de "porte ouverte".

"Nous n'avons pas abandonné les gens qui fuyaient les bombes car nous sommes humains", a affirmé M. Erdogan.

D'abord diffusée sur les réseaux sociaux, la photo du cadavre du petit Aylan Kurdi, un garçon âgé de trois ans, gisant face contre terre sur une plage de Bodrum (sud-ouest de la Turquie) a été publiée jeudi à la une de très nombreux quotidiens européens et a provoqué une véritable onde de choc.

Son frère aîné de cinq ans ainsi que sa mère sont aussi morts dans le naufrage de leur petite embarcation qui tentait de rallier les côtes grecques.


- 200.000 demandeurs d'asile -

Avec ses collègues allemand et italien, M. Fabius a adressé mercredi une lettre à la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini pour réclamer une refonte du droit d'asile qu'ils jugent dépassé, et une répartition équitable des migrants dans l'UE. La question des frontières toutefois revient traditionnellement aux ministres de l'Intérieur.

Le document, obtenu par l'AFP, qui dresse une liste de propositions en vue de trouver une issue pour l'Europe confrontée à un "test historique", doit être discuté au cours de la réunion luxembourgeoise.

Il entend surtout s'attaquer aux origines de la crise actuelle et pousse à trouver des solutions à la sanglante guerre civile en Syrie, au chaos politique et sécuritaire en Libye, sans gouvernement central, ou encore au renforcement de la gouvernance dans la région du Sahel.

Vendredi, le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a estimé que l'UE devrait accueillir au moins 200.000 demandeurs d'asile, "une estimation vraiment préliminaire" selon lui, répartis entre tous ses membres.

"On doit créer des zones humanitaires dans les zones de conflit, créer des facilités pour recevoir les réfugiés en Turquie, Egypte, au Liban, et donner la possibilité aux gens de demander la protection temporaire ou l'asile dans ces facilités. Aujourd'hui, on oblige les gens à venir en Europe car on ne peut avoir l'asile politique qu'ici", a déclaré de son côté sur une radio française l'eurodéputé libéral belge Guy Verhofstadt.

Plus de 300.000 personnes ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année, et plus de 2.600 sont morts en effectuant ce périple, selon le HCR.

Et vendredi matin, l'Organisation internationale des migrations a une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme et annonçant que 30 migrants étaient portés disparus au large de la Libye.

- Répartition équitable -

La Commission européenne voudrait un mécanisme permanent de répartition, mais face à l'urgence, son président Jean-Claude Juncker devrait demander le 9 septembre - lors d'un discours sur l'état de l'Union - l'accueil de 120.000 réfugiés supplémentaires au sein de l'UE, selon une source européenne.

De leur côté, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et le commissaire aux questions migratoires Dimitris Avramopoulos sont attendus à la mi-journée à Kos, une île de la mer Egée où des milliers de migrants débarquent chaque jour. Cette île devait être la destination du petit Aylan, si l'embarcation qui le transportait n'avait pas fait naufrage.

Jeudi à Athènes, M. Timmermans a qualifié la situation de "crise sans précédent, humanitaire et politique". "Nous devons trouver des réponses européennes à un problème qui ne peut pas être résolu par les États individuellement", a-t-il plaidé.
(AFP, 3 septembre 2015)


L'UE "préoccupée" par les actions contre la presse en Turquie

L'Union européenne s'est dite "préoccupée" mardi après l'arrestation en Turquie de deux journalistes britanniques travaillant pour Vice News, inculpés pour "terrorisme", et par une descente de police dans un groupe de médias critique envers les autorités turques.

"Nous sommes préoccupés non seulement par l'opération lancée ce matin contre des entreprises liées au groupe Koza Ipek suspectées de financer le terrorisme, mais aussi par exemple par les arrestations récentes de journalistes de Vice News en Turquie sur la base de charges liées au terrorisme", a déclaré Maja Kocijancic, une porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères, lors d'un point de presse.

Ces deux journalistes et leur traducteur irakien ont été inculpés lundi par un tribunal de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour avoir "participé à des activités terroristes" pour le compte du groupe jihadiste Etat islamique, et maintenus en détention.

Vice News, une chaîne d'information sur Internet dont le siège est aux Etats-Unis, a identifié les deux journalistes comme étant Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, tous deux de nationalité britannique.

"L'UE rappelle avant tout l'importance de la présomption d'innocence et le droit à une enquête indépendante et transparente (...) qui respecte pleinement les droits de la défense", a insisté Mme Kocijancic.

La police turque a en outre effectué mardi à Ankara une vaste descente dans les locaux appartenant à un groupe de médias critique du régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, et proche de son ennemi juré, le prédicateur Fethullah Gülen.

Cette opération qui vise 23 entreprises du holding Koza Ipek "s'inscrit dans le cadre de l'enquête pour terrorisme visant Fethullah Gülen", a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie, alors que la Turquie traverse une période d'instabilité politique sur fond de reprise des violences avec les rebelles kurdes.

La Turquie est candidate à l'adhésion à l'UE depuis 2005, mais les négociations sont bloquées.

"Tout pays qui négocie une adhésion à l'UE doit garantir le respect des droits de l'homme, y compris la liberté d'expression, conformément à la Convention européenne des droits de l'homme par exemple", a rappelé la porte-parole.

Le chef de l'Etat turc accuse le mouvement Hizmet ("Service" en turc) de Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, d'avoir voulu renverser son régime en montant l'opération anticorruption lancée à l'hiver 2013-2014 contre sa personne et son entourage politique.

Depuis, M. Erdogan a opéré de nombreuses purges contre les adeptes de Hizmet dans la fonction publique, et plus particulièrement dans la police.
(AFP, 1 septembre 2015)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

L'horreur: L'Arabie saoudite à la tête du Conseil des droits de l'Homme!

L'horreur... Plusieurs pensaient pourtant que c'était un canular; mais non. L'horreur s'est confirmée lundi... Faisal bin Hassan Trad, l'ambassadeur de l'Arabie saoudite à l'ONU, a officiellement été nommé à la tête du panel du Conseil des droits de l'homme (CDH). Oui, oui, le même panel qui est notamment chargé de faire la promotion et de renforcer la protection des droits de l'homme dans le monde entier.

Pardon?

Oui, oui, l'Arabie saoudite, cette monarchie absolue islamique qui base son système judiciaire sur la charia...
Oui, oui, un pays où la liberté d'expression n'existe pas...
Oui, oui, le deuxième pays qui réalise le plus d'exécutions au monde... sans parler des décapitations publiques...
Oui, oui, l'État qui a décapité beaucoup plus de personnes que n'a pu le faire l'État islamique...
Oui, oui, le pays qui détient le pire classement, selon UN Watch, en matière de liberté de culte et de droits des femmes...
Oui, oui, l'État où les minorités religieuses, politiques, sexuelles n'ont aucun droit...
Oui, oui, l'un des endroits les plus répressifs et intolérants de la planète...

C'est ce que je vous dis! L'Arabie saoudite, par le biais de la nomination de Faisal Trad, vient de s'emparer de la tête du CDH.

Au fait, octroyer la tête du panel du Conseil des droits de l'homme à Trad et l'Arabie saoudite, c'est un peu comme donner la palme d'or environnementale à la Chine, ou encore récompenser Donald Trump pour sa très grande ouverture à l'égard des Mexicains... Vous comprenez? Ça n'a aucun sens! Ni queue, ni tête...

Donc, la question qui tue: Trad et l'Arabie saoudite, suite à cette nomination, vont-ils défendre les droits du blogueur saoudien Raïf Badawi? Vont-ils défendre ceux de Ali Mohammed al-Nimr, qui sera, selon toute vraisemblance, crucifié jeudi? L'histoire de Badawi est connue, mais celle de al-Nimr très peu. Ce dernier a subi un procès secret sans qu'il puisse avoir recours à un avocat pour le défendre. Al-Nimr, un chiite, a été condamné et torturé pour s'être opposé au régime wahhabite, reposant sur le sunnisme. D'ailleurs, selon l'International Business Times, al-Nimr sera, le 24 septembre, «décapité puis son corps attaché à une croix et laissé jusqu'à pourrissement». Belle façon de rendre hommage à un homme...

En résumé, l'ONU vient d'attribuer la présidence du panel du CDH à cet État totalitaire et sanguinaire... Ouf, au moins, je sais maintenant que mes droits sont bien protégés, un peu comme ceux de Badawi et de al-Nimr.

Si vous êtes comme moi et que vous trouvez que cette désignation n'a aucun sens, alors il faut se demander ce qui se cache derrière celle-ci... L'argent, la corruption, le pétrole, le chantage, etc.? L'Arabie saoudite a-t-elle monnayé sa place à la tête du panel? Aurait-elle pu effectuer du maraudage ou, pire encore, des menaces?

Par exemple, aurait-elle pu vendre son rôle au sein de la coalition contre l'État islamique ou ses interventions au Yémen contre ce poste hautement stratégique à l'ONU? Sans avoir de réponses, voilà des questions néanmoins pertinentes...

L'affectation de Faisal Trad et, par extension, de l'Arabie saoudite à la tête du panel du Conseil des droits de l'homme ne constitue rien de moins qu'une importante défaite pour les droits de l'homme. Cela représente également un considérable déshonneur pour l'ONU, ainsi que pour son image, qui continue de se ternir.

En instituant l'horreur au sein du Conseil des droits de l'homme, l'ONU vient, à mon sens, de se discréditer sur le plan éthique et moral... Oui, aujourd'hui, l'ONU a l'air d'une vraie farce.

Bref, maintenant que cette nomination scandaleuse est confirmée, que celui qui bafoue les droits de l'homme soit décapité! (http://www.huffingtonpost.fr/yanick-barrette)

75 rebelles entraînés par les Etats-Unis entrés en Syrie depuis la Turquie

75 rebelles syriens entraînés en Turquie par les Etats-Unis pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) sont entrés en Syrie, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"75 nouveaux combattants entraînés dans un camp près de la capitale turque (Ankara) sont entrés en Syrie dans la province d'Alep (nord) entre vendredi et samedi matin", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de cette ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans ce pays en guerre.

Les 75 rebelles doivent collaborer avec deux groupes combattants soutenus par les Etats-Unis: Suqur al-Jabal (Les faucons de la montagne) et la Division 30.

"Après deux mois d'entraînement en Turquie, les combattants ont été directement sur la ligne de front" contre l'EI, et "sont maintenant dans la ville de Tal Rifaat", a indiqué à l'AFP Hassan Moustafa, le porte-parole de la Division 30. Il a précisé ne pas pouvoir donner des informations concernant le type d'armes et d'équipements que les rebelles ont rapporté de Turquie.

Selon l'OSDH, le groupe est doté d'armes légères et de munitions. Il est entré en Syrie à bord d'un convoi de véhicules sous la protection des forces aériennes de la coalition internationale qui combat l'EI.

M. Abdel Rahmane a ajouté que les rebelles avaient passé la frontière par le point de passage de Bab al-Salama, la principale entrée pour les combattants et les équipements en direction de la province d'Alep.

Cette route est souvent la cible d'attaques des jihadistes de l'EI qui cherchent à empêcher l'approvisionnement des rebelles.

Washington a commencé au printemps à former et équiper des rebelles syriens décrits comme modérés pour combattre l'EI en Syrie mais le programme, de 500 millions de dollars, n'a pas réussi à décoller.

Seuls 54 rebelles avaient auparavant suivi l'entraînement, alors que le programme était destiné à former 5.400 combattants par an.

Ces rebelles ont rejoint la Division 30 en juillet avant de subir une attaque dévastatrice perpétrée par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Plus d'une dizaine d'entre eux ont été tués ou enlevés par les jihadistes qui les accusaient d'être des "agents des Américains".

Le commandant des forces américaines au Moyen-Orient, le général Lloyd J. Austin, a récemment reconnu que seuls "quatre ou cinq" rebelles syriens formés et équipés par Washington combattaient effectivement sur le terrain.

La sénatrice républicaine Kelly Ayotte a même qualifié ce programme d'entraînement de rebelles syriens de "blague".
(AFP, 20 septembre 2015)

USA: rapatriement proposé à des familles de militaires stationnés en Turquie

L'administration américaine propose "par précaution" aux familles de militaires et de diplomates stationnés dans le sud de la Turquie de rentrer aux Etats-Unis si elles le souhaitent, ont indiqué jeudi le département d'Etat et le Pentagone.

La mesure concerne les familles des militaires américains stationnés sur la base aérienne d'Incirlik (sud de la Turquie) et des diplomates du consulat américain de la ville voisine d'Adana, ont indiqué les deux administrations.

La décision a été prise "par souci de précaution après le commencement des opérations militaires (américaine contre le groupe Etat islamique) sur la base d'Incirlik", a précisé dans un point presse Peter Cook, le porte-parole du Pentagone.

Les familles qui souhaitent partir peuvent le faire sur des vols commerciaux et se verront rembourser leurs frais de départ, a précisé le porte-parole.

Les famille qui souhaitent rester sur place sont libres de le faire, a-t-il ajouté.

Longtemps accusé d'être complaisant, voire de soutenir l'EI, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a finalement décidé en juillet d'autoriser des avions de combat F-16 américains à participer aux frappes contre le groupe extrémiste en Syrie et en Irak.

Les F-16 américains ont effectué leur première mission contre l'EI le 12 août.
 Les avions turcs peuvent également participer désormais aux frappes de la coalition contre l'EI, après un accord avec les Etats-Unis pour leur inclusion dans le système de pilotage et de contrôle des frappes.

Selon le Pentagone, environ 900 personnes sont concernées par ce choix entre partir ou rester.

"La sécurité des citoyens américains résident à l'étranger est l'une de nos principales priorités (...) Nous continuerons à évaluer la situation sécuritaire en Turquie et dans le monde entier", a précisé M. Cook.
(AFP, 3 septembre 2015)

Relations régionales / Regional Relations

Poutine demande une "large coalition" antiterroriste contre l'EI

Le président russe Vladimir Poutine a demandé lundi devant l'ONU la création d'une "large coalition antiterroriste" pour lutter contre les jihadistes en Syrie et en Irak.

Pour son premier discours devant l'Assemblée générale de l'ONU depuis dix ans, M. Poutine a aussi martelé que refuser de coopérer avec le gouvernement syrien et son armée dans cette lutte serait "une énorme erreur".

La coalition anti-jihadiste serait "semblable à celle contre Hitler" au cours de la Seconde guerre mondiale --à laquelle participaient notamment les Etats-Unis et la Russie-- et les pays arabes "y joueraient un rôle clé", a-t-il ajouté.

Pour le président russe, "ce serait une énorme erreur de ne pas coopérer avec ceux qui combattent frontalement le terrorisme, et nous devons reconnaître que personne d'autre que les forces armées du président (syrien Bachar al-Assad) combattent réellement l'Etat islamique et d'autres organisations terroristes en Syrie", a-t-il expliqué.

S'exprimant peu de temps avant à la même tribune, le président américain Barack Obama s'était dit prêt à coopérer avec la Russie et l'Iran pour mettre fin à la guerre en Syrie. Mais il avait vivement dénoncé le président syrien, traité de "tyran" et accusé de "massacrer des enfants innocents". Et il avait critiqué le soutien indéfectible de Moscou à Bachar al-Assad.

Barack Obama et Vladimir Poutine devaient avoir lundi en fin d'après-midi leur premier tête-à-tête en deux ans en marge des travaux de l'Assemblée.

Le président iranien Hassan Rohani a aussi pris la parole lundi à la tribune de l'Assemblée.

De son côté, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a confirmé que son pays était prêt à coopérer avec tous les pays, y compris la Russie, pour trouver une solution politique en Syrie.

Mais il a ajouté devant la presse que "dans cette nouvelle Syrie, il ne devrait y avoir aucune place pour Assad ou pour Daech", acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
(AFP, 28 septembre 2015)

Davutoğlu opposes Syrian transition involving Assad

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu has said Turkey remains opposed to a transition process in Syria that would include embattled Syrian President Bashar al-Assad, saying that it would not be transitory.

“We are of the view that a transition process would not be a transition process if Assad remains in charge. We believe it would lead to a permanent status quo. Our conviction on this matter has not changed,” Davutoğlu told a group of journalists in New York.

Davutoğlu's remarks, published in certain newspapers on Monday, came after President Recep Tayyip Erdoğan gave the green light for a transition process involving Assad, though he maintained that the Syrian president could not have a role in a long-term solution in the civil war-torn country.

“It is possible that this [transition] process may take place with or without Assad. However, nobody sees a future that includes Assad in Syria. It would be impossible for them [Syrians] to accept a dictator who has led to the deaths of up to 350,000 people,” Erdoğan said on Thursday following Eid prayers in İstanbul.

Erdoğan's remarks came after talks with Russian President Vladimir Putin, one of Assad's most influential backers, in Moscow. The US, the UK and other allies have also recently softened demands that Assad immediately leave power, raising the possibility that he could remain during a transition.

"We do not think it is credible for Assad to remain for any length of time as the leader," US Under Secretary of State for Political Affairs Wendy Sherman said on Friday, adding, "We appreciate there may be a political solution here where Assad is there for some period of time in some capacity while a transition takes place."

French Foreign Minister Laurent Fabius, however, rejected on Saturday the prospect of Assad playing any role in a political transition, on the grounds that the process would lack credibility in the eyes of the Syrian people after his government has caused so many deaths. (TODAY'S ZAMAN, Sept 28, 2015)

Virage d'Erdogan: "Assad pourrait faire partie d'une période de transition"

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours farouchement réclamé le départ du président syrien Bachar al-Assad, a affirmé jeudi que celui-ci pourrait faire partie d'une période de transition dans le cadre d'une solution de la crise syrienne.

En réponse à une question sur la solution possible en Syrie, M. Erdogan a répondu: "il est possible que ce processus (de transition) se fasse sans Assad, comme ce processus de transition peut se faire avec lui".

Cependant, a-t-il ajouté devant la presse, "personne ne voit un avenir avec Assad en Syrie. Il est impossible pour eux (NDLR, les Syriens) d'accepter un dictateur qui a conduit à la mort de jusqu'à 350.000 personnes".

Ces propos constituent un certain changement de position de la Turquie à l'égard du président syrien.

Ils interviennent alors que plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, alliés de la Turquie dans l'Otan, semblent infléchir leur position par rapport au régime syrien.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue britannique Philip Hammond ont estimé mi-septembre qu'Assad devait partir mais que le calendrier était "négociable".

La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part estimé jeudi qu'il fallait parler avec Bachar al-Assad pour résoudre la crise syrienne.

Ankara rejetait fermement jusqu'à présent toute solution politique qui incluerait le président syrien, le rendant responsable de tous les maux dans son pays.

M. Erdogan était un allié du régime syrien jusqu'à l'éclatement du soulèvement qui a dégénéré en guerre civile en Syrie. La Turquie a ouvertement appuyé les rebelles dans le conflit.
(AFP, 24 septembre 2015)

Bagdad condamne l'incursion turque en Irak

Bagdad a condamné jeudi l'entrée mardi de troupes turques sur son territoire pour y poursuivre des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la qualifiant de "violation flagrante" de la souveraineté irakienne.

"Le ministère des Affaires étrangères exprime sa condamnation de l'incursion d'un certain nombre d'unités militaires turques sur le territoire irakien", a déclaré son porte-parole Ahmed Jamal dans un communiqué.

"Cela représente une violation flagrante de la souveraineté irakienne et un affront aux relations entre les deux pays", a-t-il ajouté.

Des membres des forces spéciales turques avaient pénétré mardi en territoire irakien, pour la première fois en quatre ans, après une série d'attaques des rebelles du PKK qui ont tué plus de 30 soldats et policiers. Il s'agit d'"une mesure de courte durée pour empêcher la fuite des terroristes", avait déclaré à l'AFP une source gouvernementale turque.

La précédente incursion de l'armée turque sur le sol irakien, un phénomène courant dans les années 1990 pour des attaques contre des camps du PKK, remontait à 2011.
(AFP, 10 septembre 2015)

Why do we bash the West but not Saudi Arabia?

It is a country that is filthy rich and sends its petro dollars to U.S. banks.

The members of the family live in the utmost luxury.

They enjoy palaces that are much bigger than ours. Saudi Arabia has closed its door. It does not allow even one desperate refugee to pass through the doors of the country.

In addition, because it is Muslim, the country is much closer to the Syrian refugees in terms of culture and lifestyles than France or Germany.

And in fact Saudi Arabia is closer geographically to Syria then France, the United States, Germany and Italy.

Besides, these Saudis are giving tremendous amounts of money to the opposition forces in Syria. By financing the war machine in Syria, they are contributing to the desperation of millions of people in the country.

Despite all of this, no one does anything in Saudi Arabia about the Syrian refugees.

Turkey has taken in one way or another more than 2 million refugees. Nothing moves in Saudi Arabia. The prime ministers of Europe shed tears, even if to make a showcase for the children whose dead body washed up on the coast. But there is not a single tear in the eye of these pious kings.

Germany and Italy decided to open their frontiers, unable to resist further shame. But Saudi Arabia, Qatar, Gulf, Kuwait, Dubai; they don’t care at all.

And what is more tragic – the people fleeing Syria head to the doorsteps of not Saudi Arabia but France, Germany and Italy. Because Syrians are also aware of it...

Refugees are looking for the corresponding attitude of mercy that is so often underlined in Islam not in Saudi Arabia, Kuwait or Qatar but in France, Germany or Italy.

There is even worse. Even us; all of us, Islamists, left-wingers, nationalists, secularists; we are so sure that there will be no compassion from Saudi Arabia that we keep bashing the West. We don’t even think of making a call on the Saudis. We should all be ashamed of it.

The failure of the Turkish media

The incident took place in 2013. A citizen of United States is transiting through the Atatürk Airport. She is taken under detention due to her aggressive behavior. The women under detention loses her life because police sat on her body for 17 minutes.

And this terrible incident has been kept such a secret that it did not even appear as a small story in newspapers. There is no leakage from the airport, no leakage from the governor’s office, no leakage from the security department and no leakage from the court.

Until recently. The incident hit the news only the other day. In addition to the extraordinary efforts expended by those to keep this incident a secret, this also reveals the miserable condition of the media that could not unearth the story. We need to engage in serious self-criticism.
(Ahmet Hakan, hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2015)

Des hommes armés enlèvent 18 Turcs à Bagdad

Dix-huit employés d'une entreprise de travaux publics turque ont été enlevés par des hommes armés et masqués sur un chantier de Bagdad, un enlèvement qui pourrait être crapuleux ou politique.

Plusieurs dizaines de ressortissants turcs ont été kidnappés puis libérés en Irak par le groupe extrémiste Etat islamique (EI) au cours des derniers 18 mois.

Mais ce dernier enlèvement est survenu dans un fief des forces paramilitaires chiites qui soutiennent les forces gouvernementales dans leur combat contre les jihadistes sunnites de l'EI.

Les 18 Turcs travaillaient sur le chantier d'un stade de football dans le quartier de Sadr City, dans le nord de la capitale lorsqu'ils ont été enlevés dans la matinée par des inconnus circulant à bord de pick-up.

"Nous avons été informés que les travailleurs turcs avaient été séparés de ceux d'autres nationalités au moment de l'enlèvement et qu'ils avaient été spécifiquement visés", a précisé un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Tanju Bilgiç, cité par l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a indiqué que des discussions étaient en cours avec les autorités irakiennes pour obtenir leur libération. "Nous sommes en étroite coopération avec les autorités à ce sujet", a-t-il précisé, en exprimant l'espoir de voir cette affaire se terminer "d'une manière positive".

Interrogé par l'AFP, le groupe Nurol, qui emploie les personnes enlevées, a affirmé n'avoir été informé d'aucune demande de rançon de la part des ravisseurs. Les enlèvements pour raisons crapuleuses sont monnaie courante à Bagdad.

Nurol, qui opère principalement dans la construction et les travaux publics, a précisé que 14 ouvriers, 3 ingénieurs et un comptable figuraient parmi les personnes enlevées.

L'entreprise a remporté un contrat de "conception-construction" du stade de Sadr City, d'une capacité de 30.000 places, complété par des terrains d'entraînement et un hôtel.

- Pas une première -

Ce n'est pas la première fois que des Turcs sont kidnappés en Irak.

En juin 2014, les membres du personnel du consulat turc de Mossoul (nord de l'Irak), parmi lequel 46 ressortissants turcs, avaient été pris en otage pendant plusieurs mois par l'EI au début de l'offensive fulgurante des jihadistes en Irak, avant d'être libérés. Plus de 30 chauffeurs de camion turcs avaient également été enlevés.

La Turquie a longtemps été taxée d'immobilisme face au mouvement extrémiste, mais elle a frappé pour la première fois fin juillet des cibles de l'EI en Syrie et s'est engagée dans la coalition internationale antijihadiste menée par les Etats-Unis.

Ainsi, le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé qu'un premier raid anti-EI avait été mené vendredi dernier par l'aviation turque avec la coalition menée par les Etats-Unis.

Les relations entre Bagdad et Ankara ont été longtemps difficiles, en raison notamment de divergences sur les relations avec la région autonome du Kurdistan irakien, la Turquie achetant du pétrole directement au Kurdistan sans passer par le gouvernement central d'Irak.

Mais les liens se sont quelque peu resserrés depuis l'arrivée au pouvoir l'an dernier du Premier ministre Haider al-Abadi en Irak succédant à Nouri al-Maliki, qui avait eu plusieurs accrocs avec Ankara.
(AFP, 2 septembre 2015)

L’armée russe commence à s’engager en Syrie

par Thierry Meyssan

C’est un changement profond et significatif qui vient de s’opérer au Levant : l’armée russe commence à s’engager contre le terrorisme en Syrie. Alors qu’elle est absente de la scène internationale depuis la dissolution de l’Union soviétique et bien qu’elle avance avec prudence, elle vient de constituer une Commission russo-syrienne, de livrer des armes et du renseignement, et d’envoyer des conseillers. Tout ceci plus ou moins coordonné avec la Maison-Blanche.

La Russie qui avait négocié une alliance régionale contre l’Émirat islamique impliquant l’Arabie saoudite, la Syrie et la Turquie a dû changer de stratégie après le revirement turc. Ankara a en effet décidé de rompre avec Moscou, annulant sans motif réel le contrat du gazoduc Turkish Stream, créant avec l’Ukraine une Brigade islamique internationale pour déstabiliser la Crimée [1], et venant en renfort de l’Émirat islamique contre les Kurdes du PKK et de l’YPG.

Identiquement, la Maison-Blanche a dû changer de stratégie après les manœuvres du général John Allen qui s’était engagé auprès du président Recep Tayyip Erdoğan a créer une « zone de sécurité » pour l’Émirat islamique au Nord de la Syrie [2].

En définitive, Moscou et Washington ont coordonné

- le retrait des missiles Patriot stationnés en Turquie ;

- la création d’une Commission militaire russo-syrienne.

La fin de la zone d’exclusion aérienne

Les missiles Patriot avaient été installés à partir de janvier 2013 par l’Otan en Turquie afin d’empêcher l’armée de l’air syrienne de se déployer à la frontière. De la sorte, les jihadistes du Front al-Nosra (al-Qaïda) avaient pu s’emparer du Nord du pays. À partir de l’été 2014, cette zone impossible à survoler avait été occupée par l’Émirat islamique.

Ainsi, lors de la bataille de Kobané, l’armée de l’air syrienne n’avait pu bombarder l’Émirat islamique et avait été contrainte de tenter une percée terrestre pour sauver la ville. Comme elle ne parvenait pas à franchir les 30 derniers kilomètres, la presse atlantiste présenta les forces kurdes du YPG comme indépendantes de Damas, alors que la République arabe syrienne lui avait fourni ses armes et payait ses soldats.

Les missiles Patriot, initialement déployés par l’Allemagne et les Pays-Bas, sont aujourd’hui allemands et espagnols. Ils seront d’abord révisés et modernisés, puis redéployés en Lithuanie, à la frontière russe.

L’entrée de l’armée russe dans la guerre contre la Syrie

Alors que depuis le début du conflit, la Russie s’est abstenue de participer aux opérations militaires, elle vient de créer une Commission militaire russo-syrienne. Pourtant, l’Otan a organisé l’ensemble des événements dit du « Printemps arabe », dont la guerre contre la Syrie, et a coordonné les groupes jihadistes étrangers et leurs collaborateurs libyens et syriens, dits « rebelles », depuis la base turque d’Izmir [3], devenue depuis le siège du LancCom (commandement des forces terrestres des 28 États membres de l’Alliance atlantique).

En quelques semaines, de nombreux conseillers militaires sont arrivés à Damas. On évoque la possibilité d’ouvrir un second port militaire russe.

Six Mikoyan-Gourevitch MiG-31 ont été livrés. Ces avions sont les meilleurs intercepteurs au monde. Ils avaient été achetés en 2007, mais ce contrat avait été bloqué. Leur livraison ne tombe pas sous le coup de l’embargo sur les armes car ils ne peuvent pas être utilisés à des opérations de maintien de l’ordre, mais uniquement à la Défense nationale, en l’occurrence face aux incursions d’Israël ou de la Turquie. Sous des prétextes divers, ces deux États sont intervenus de multiples fois au cours de la guerre pour soutenir les jihadistes lorsqu’ils étaient en difficulté.

Ainsi, le 30 janvier 2013, Tsahal bombardait le Centre de recherches militaires de Jemraya, sous prétexte de détruire des armes destinées au Hezbollah. Il s’agissait en réalité de détruire une mallette de communication des données satellitaires de l’Otan, saisie par l’Armée arabe syrienne, avant que celle-ci n’en perce le système de cryptage [4]. L’opération avait été conduite par l’armée de l’Air israélienne en coordination avec l’Armée syrienne libre, elle même encadrée par des officiers de la Légion étrangère française sous la supervision du LandCom de l’Otan. Depuis, les opérations communes se sont succédé. Le 21 août, alors qu’al-Qaïda attaquait au sol et Israël depuis les airs la base militaire syrienne de Quneitra (limite du Golan), la Défense syrienne a été en mesure d’abattre un des avions de la Coalition jihadistes/Israël.

Simultanément, l’armée russe vient de fournir, pour la première fois, des images satellitaires à la Syrie. Cette décision, attendue depuis cinq ans, renverse la situation militaire. En effet, jusqu’ici les jihadistes échappaient souvent à l’armée arabe syrienne grâce aux images satellitaires que l’Otan leur fournissait en temps réel. Même si, depuis un semestre, il semble que l’Otan ne partage plus ses renseignements avec l’Émirat islamique, mais uniquement avec le Front al-Nosra (al-Qaïda).

Enfin, les conseillers militaires russes rassemblent de nombreuses informations de manière à étudier la possibilité d’un déploiement international sous l’égide des Nations unies. Ils devraient présenter un rapport au Kremlin qui étudiera aussi bien la possibilité d’une opération russe que celle d’une opération conjointe de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Celle-ci se réunira au Tadjikistan, à Douchanbé, le 15 septembre. Un déploiement de l’OTSC avait déjà été envisagé, en juin 2012 lors de la préparation de la « Conférence de Genève 1 » [5]. En effet, cette alliance militaire comprend trois États à population musulmane, le Kazakhstan, le Kirghizistan, et le Tadjikistan, plus aptes que la Russie à lutter contre des terroristes se réclamant de l’islam. Cependant à l’époque, l’OTSC n’avait pas d’accord avec l’Onu pour effectuer des opérations de paix. Ceci a été réglé le 28 septembre 2012 et pourrait être appliqué aussi bien en Afghanistan qu’en Syrie [6].

Les limites de la coopération entre le Kremlin et la Maison-Blanche

Quoi qu’il en soit, la coopération entre le Kremlin et la Maison-Blanche a ses limites : la Russie souhaite éradiquer les jihadistes avant qu’ils ne se retournent contre elle, tandis que les États-Unis espèrent bien que certains d’entre eux pourront être activés dans d’autres conflits, comme ce fut le cas précédemment en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, en Tchétchénie et au Kosovo.

D’ores et déjà, quelques éléments de Daesh sont arrivés à Kherson (Ukraine), où se trouve déjà un prétendu « gouvernement de Crimée en exil ».

Il est évident que, du côté états-unien, le retrait desPatriot est un piège. Washington serait enchanté que la Russie réduise le nombre de jihadistes, mais ne serait pas mécontent non plus si elle s’enlisait en Syrie. C’est pourquoi l’ours russe avance avec prudence.


[1] « L’Ukraine et la Turquie créent une Brigade internationale islamique contre la Russie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 août 2015.
[2] « Clinton, Juppé, Erdoğan, Daesh et le PKK », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 3 août 2015.
[3] “Izmir base likely to become NATO’s Land Component Command”, Today’s Zaman, 6 juin 2011.
[4] « L’ASL et Israël attaquent un Centre de recherche syrien »,Réseau Voltaire, 31 janvier 2013.
[5] « Syrie : Vladimir Poutine propose une Force de paix de l’OTSC », Réseau Voltaire, 3 juin 2012.
[6] « L’OTSC pourra déployer des « chapkas bleues » sur mandat de l’ONU », Réseau Voltaire, 29 septembre 2012.
Source: http://www.voltairenet.org/article188499.html

Un soldat tué par des tirs venus d'une région de Syrie contrôlée par l'EI

Un soldat turc a été tué et un autre porté disparu mardi lors d'un incident armé survenu à la frontière entre la Turquie et la Syrie dans un secteur du territoire syrien contrôlé par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a rapporté l'état-major.

Le militaire a été grièvement blessé par des tirs venus côté syrien et est mort de ses blessures à l'hôpital de Kilis (sud), a indiqué le commandement militaire dans une déclaration sur son site internet.

"Le contact a été perdu avec un des camarades de ce soldat pendant les affrontements", a ajouté l'armée, précisant qu'une opération était en cours pour tenter de le retrouver.

L'origine des tirs n'a pas été précisée par l'état-major. Le gouverneur de la province de Kilis, Süleyman Tapsiz, cité par l'agence de presse Dogan, a pour sa part indiqué que l'incident avait opposé l'armée à des "contrebandiers", sans autre détail.

L'armée turque a pour la première fois frappé des objectifs du groupe EI en Syrie fin juillet, après un précédent incident de frontière impliquant des membres du mouvement jihadiste qui a fait deux morts dans les rangs turcs.

Longtemps accusé d'être complaisant voire de soutenir le groupe Etat islamique (EI), le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a depuis donné son feu son feu vert à l'utilisation par les Etats de la coalition de sa base aérienne d'Incirlik (sud du pays) pour participer aux frappes contre le mouvement islamiste en Syrie et en Irak.

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé qu'un premier raid anti-EI avait été mené vendredi dernier par l'aviation turque avec la coalition menée par les Etats-Unis.
(AFP, 1 septembre 2015)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Merkel demande des efforts à la Grèce et à la Turquie

La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays connaît un afflux sans précédent de réfugiés, a appelé samedi la Grèce à mieux protéger les frontières extérieures de l'Union européenne et réclamé un dialogue avec la Turquie par où transitent nombre de migrants venus notamment de Syrie.

"La Grèce doit aussi prendre ses responsabilités" dans la protection des frontières extérieures de l'UE qui n'est "actuellement pas assurée", a estimé la dirigeante lors d'un congrès de son parti conservateur, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) consacré au numérique, à Berlin.

Une majorité de réfugiés empruntent les routes de Turquie avant d'entreprendre une périlleuse traversée vers les îles grecques et d'entrer ainsi dans l'Union européenne.

Débordées, les autorités grecques n'ont même plus le temps d'enregistrer ces réfugiés qui poursuivent leur odyssée vers la Serbie puis la Hongrie, avec souvent pour destination finale l'Allemagne.

L'Allemagne, qui attend un record de 800.000 demandeurs d'asile cette année, souhaite également renforcer "d'urgence" le dialogue avec la Turquie sur la protection des frontières de l'Union européenne.

"Nous devons intensifier de manière urgente ce dialogue" avec Ankara, a plaidé Angela Merkel.

Elle a en outre réaffirmé que seuls les migrants qui ont besoin d'une protection, car ils fuient la guerre ou les persécutions par exemple, pourraient rester en Allemagne.

"Celui qui en revanche n'a pas besoin de protection, celui qui vient pour des raisons économiques --aussi compréhensibles soient-elles-- ne peut pas avoir de perspectives de rester chez nous", a souligné la chancelière. "Et nous devons le dire clairement sinon nous ne pouvons pas apporter la protection nécessaire à ceux qui en ont besoin".

Sans les nommer explicitement, Angela Merkel faisait allusion aux nombreux demandeurs d'asile venus des pays des Balkans.

Environ 40% des demandes d'asile déposées en Allemagne entre janvier et juillet l'ont été par des ressortissants des Balkans. Or même s'il s'agit souvent de personnes victimes de discriminations dans leur pays d'origine, notamment les Roms, leurs demandes se voient quasiment toujours rejetées.
(AFP, 12 septembre 2015)

Immigration / Migration

Les Turcs d'Allemagne mettent en garde contre "les erreurs du passé"

"Ne pas répéter les erreurs du passé": les Turcs d'Allemagne saluent la volonté du gouvernement d'Angela Merkel d'intégrer la vague actuelle de migrants mais mettent en garde contre les errements des politiques d'intégration dont ils ont été victimes dans les années 60.

"Ce qui a été mauvais dans le passé, c'est d'avoir considéré les +Gastarbeiter+ comme de la simple main d'oeuvre et qu'ils allaient repartir", soupire Gökay Sofuoglu, président de la Communauté turque d'Allemagne (TGD).

Ces "Gastarbeiter", ou "travailleurs invités", ce sont les immigrés, Turcs notamment, que l'ex-Allemagne de l'Ouest, en manque de main d'oeuvre pour nourrir son "Miracle économique" d'après-guerre, a embauché par centaines de milliers dans les années 60, pensant qu'ils n'étaient là que pour quelques années et qu'ils rentreraient au pays. La grande majorité finira pourtant par poser définitivement ses valises en Allemagne.

Le pays compte aujourd'hui environ 3 millions de personnes d'origine turque, la plus importante diaspora turque au monde.

Au début, nul ne jugeait utile d'intégrer ces maçons, artisans ou ouvriers à la chaîne. La question ne se posera que "beaucoup plus tard", note Gülistan Gürbey, chercheuse en sciences sociales à l'Université libre de Berlin et spécialiste des questions d'intégration.

Président de la Société germano-turque de Stuttgart (sud-ouest), Aykut Düzgüner regrette ainsi que, longtemps, aucun cours d'allemand n'ait été proposé : "les +Gastarbeiter+ ne se sont pas donné la peine d'apprendre l'allemand mais les Allemands n'ont pas insisté pour qu'ils le fassent".

- 'Pays d'immigration' -

Résultat : encore aujourd'hui, une partie des deux premières générations ne maîtrise pas ou peu la langue allemande et vit repliée dans des ghettos constitués au fil du temps, ce qui représente "un poids", tant pour les Turcs que pour la société dans son ensemble, relève M. Düzgüner.

Certes, les Turcs de la dernière génération sont beaucoup mieux intégrés "dans le système de formation et sur le marché de l'emploi", souligne Mme Gürbey et certains ont percé dans la politique, le sport ou la musique. Mais, plus largement, "certains retards" subsistent, notamment dans la scolarisation ou l'insertion professionnelle, poursuit l'universitaire.

Le taux de chômage au sein de la population d'origine turque est ainsi de 10,4%, contre 6,4% pour l'ensemble du pays, et beaucoup se plaignent encore de discriminations sur les marchés du travail ou locatif.

Mais, plus de cinquante après, à l'heure où l'Allemagne est confrontée à un flux de migrants d'une ampleur inédite, le discours officiel des autorités paraît autrement plus prometteur, alors que Berlin estime pouvoir accueillir dans les prochaines années environ 500.000 migrants par an.

La chancelière Angela Merkel n'hésite désormais plus à qualifier l'Allemagne de "pays d'immigration" et à parler de l'intégration rapide des réfugiés : "nous devons apprendre de l'expérience des années 60 (...) et donner dès le départ la plus haute priorité à l'intégration", a-t-elle récemment martelé.

Dans ce contexte, Aykut Düzgüner exhorte les responsables politiques allemands à "ne pas répéter les erreurs commises dans le passé".

- 'Tirer les leçons de l'histoire' -

Contrairement à ce qui a été fait avec les "Gastarbeiter", "il faut intégrer vite les gens qui viennent chez nous, les former rapidement, linguistiquement et professionnellement, c'est la clé du succès (...) L'Allemagne peut en tirer profit!", insiste M. Düzgüner.

L'Allemagne "a beaucoup appris dans (ce) domaine (...) et peut appliquer cette expérience aux réfugiés qui vont rester ici" afin de les former et des les insérer professionnellement, abonde Gülistan Gürbey.

Depuis les années 2000, le pays a pris conscience des lacunes de son modèle d'intégration : elle a par exemple assoupli sa politique de nationalité en facilitant l'accession à la double nationalité et en rendant obligatoire des cours de langue et d'intégration.

Les Turcs d'Allemagne saluent le volontarisme affiché jusqu'à présent par le gouvernement de Mme Merkel : "la politique allemande a tiré les leçons de l'histoire", résume M. Sofuoglu, dont l'association siège dans le quartier berlinois de Kreuzberg, baptisée "la petite Istanbul" en raison de son importante communauté turque. "L'attitude qui consiste à dire qu'on va insérer dès le début (des immigrés) dans la société est naturellement quelque chose de positif", dit-il.
(AFP, 23 septembre 2015)

Avec l'exode des réfugiés syriens vers l'Europe, l'accueil turc en question

Ils vivaient en Turquie depuis des mois,parfois des années. Mais récemment, de nombreux réfugiés syriens ont décidé dereprendre leur exode périlleux vers l'Europe, révélant au grand jour leslimites d'un accueil qui fait la fierté d'Ankara.

Deux jours après la publication des photos qui ont choqué le monde du petitAylan Kurdi, ce réfugié syrien de 3 ans retrouvé mort sur une plage turque, leprésident turc Recep Tayyip Erdogan a pris son téléphone et appelé le père dela victime.

"Pourquoi êtes-vous partis?", lui a-t-il demandé. "Si vous étiez restéschez nous, votre famille serait toujours en vie".

Cette question s'est imposée à tous, à la vue des flots de migrants quiprennent tous les risques en quittant les côtes turques à bord d'improbablesrafiots pour rejoindre les îles grecques, porte d'entrée de l'Union européenne(UE).

La plupart de ces candidats au départ sont Syriens. La plupart ont quittéleur pays en guerre pour la Turquie et tenté d'y reconstruire leur vie. Maispour beaucoup, l'heure d'un nouveau départ vers l'Europe a sonné comme uneévidence.

"Il y a deux millions de Syriens en Turquie. Est-ce qu'ils ont assezd'argent pour tout le monde ici ? Non", résume Hamid.

A 25 ans, ce diplômé en sciences politiques de l'université de Damas campedepuis plusieurs jours à Edirne (nord-ouest) avec l'espoir de franchir lafrontière grecque, toute proche. "Économiquement la Turquie ne peut plusprendre en charge les Syriens", tranche-t-il, "nous allons tous devoir partir,je pense".

Pour le gouvernement islamo-conservateur turc, le constat est difficile àentendre.

Depuis des années, M. Erdogan défend avec fierté sa politique d'accueil desréfugiés syriens et dénonce le manque de générosité de ses voisins européens.Après la mort d'Aylan, il les a accusés d'avoir fait de la Méditerranée un"cimetière de migrants".

Mais pour beaucoup de commentateurs, la Turquie n'est pas exempte dereproche dans cette nouvelle vague d'exode, faute d'avoir su offrir auxSyriens un statut ou des emplois.

- 'Les invités n'ont pas de droits' -

"L'accueil des réfugiés en Turquie, avec ses camps cinq étoiles et sapolitique généreuse de porte ouverte, a débuté sur un succès. Mais ce succèsest en train de se transformer en échec", résume Metin Corabatir, président duCentre de recherche sur l'asile et les migrations (Igam) d'Ankara.

Le gouvernement assure avoir déjà consacré 6,6 milliards d'euros aux 2,2millions de Syriens entrés en Turquie depuis 2011.

Mais à ce jour, 260.000 à peine vivent dans 25 camps haut de gamme, avecécoles et accès internet. Tous les autres ont investi les rues des principalesvilles, survivant de petits boulots et de la mendicité.

Officiellement, ces Syriens sont des "invités". Ankara n'accorde l'asilepolitique qu'aux Européens et n'applique aux autres qu'une version limitée dela convention de Genève sur le traitement des victimes de guerre.

"Les réfugiés ont des droits, pas les invités", explique Murat Erdogan,directeur du centre de recherche sur les migrations et la politique del'université Hacettepe (HUGO). "Les Syriens ne bénéficient que d'uneprotection temporaire en Turquie, pas d'un statut légal".

Les autorités se défendent en expliquant que, du fait de sa situationgéographique, la Turquie ne peut être qu'un pays de transit, pas de résidence.

"Nous ne considérons pas ce statut temporaire comme un défaut mais commeune protection", plaide un responsable turc. En retour, il met en cause lesréticences des pays européens à traiter les dossiers d'asile transmis par laTurquie.

Outre celle du statut, la question de l'accès des Syriens à l'emploi, àl'éducation ou aux services de santé reste ouverte.
Malgré ses promesses, le gouvernement n'a pas délivré de permis de travailaux Syriens, de crainte de se mettre à dos une population locale qui lesaccuse de leur prendre les emplois les moins qualifiés. Une hostilité montante, qui a achevé de convaincre de nombreux Syriens de tenter leur chanceailleurs.

"Il n'y a aucun avenir pour moi ici", déplore Jihad, un étudiant en chimiede 22 ans qui a déjà échoué deux fois à passer en Grèce. "Tout est beaucoup mieux en Europe".

"Les Syriens doivent bénéficier de droits élémentaires", conclut MetinCorabatir, "il faut les faire passer du statut de simples bénéficiaires desassociations caritatives à celui de véritables contributeurs à l'économie du pays".
(AFP, 21 septembre 2015)

Un nouveau groupe de migrants stoppé par la police turque sur la route d'Edirne

La police turque a intercepté lundi unnouveau groupe de plusieurs centaines de migrants, en majorité des réfugiéssyriens, en route pour la ville-frontière d'Edirne (nord-ouest) avec l'espoird'entrer en Grèce, a constaté un photographe de l'AFP.

Bloqués depuis plusieurs jours dans une gare routière d'Istanbul par lesautorités qui les empêchent de monter dans des bus, quelque 700 migrants ontdécidé dans la nuit de dimanche à lundi de prendre la route pour Edirne, àquelque 250 km de là.

Après avoir passé la nuit sur le bas-côté de l'autoroute qui mène àl'ancienne capitale de l'empire ottoman, la cohorte, sacs à l'épaule, a reprissa marche à l'aube.

Certains d'entre eux ont réussi à monter à bord de bus ou de véhiculesparticuliers, les autres ont continué à progresser sur la bande d'arrêtd'urgence de l'autoroute, au milieu du trafic matinal, où ils ont étéfinalement stoppés dans les faubourgs d'Istanbul par un barrage de la policeantiémeute.

Après quelques frictions et de longues discussions, les migrants ontaccepté de monter à bord de bus qui les ont ramenés à Istanbul, selon lephotographe de l'AFP.

Cinq personnes ont été interpellées par la police lors de cette opération,a rapporté l'agence de presse Dogan.

"Personne en Turquie n'aide ses gens, personne ne leur offre un abri, unaccès à l'éducation ou à la santé", a déploré le secrétaire général du Partirépublicain du peuple (CHP, social-démocrate), Gürsel Tekin, venu sur placepour parlementer avec la police.

"Ils essaient d'entrer en Europe par désespoir. Malheureusement, legouvernement est responsable de cette situation", a-t-il accusé devant lapresse.

Quelque 2,2 millions de Syriens sont entrés en Turquie depuis le début en2011 de la guerre civile qui fait rage dans leur pays. Seule une minorité(265.000) vit dans des camps, les autres se sont installés dans de nombreusesvilles de Turquie, où la plupart vit de petits boulots ou de la mendicité.

Depuis près d'une semaine, de nombreux migrants qui souhaitent entrer dansl'Union européenne ont pris la route d'Edirne après un appel, largement relayésur les réseaux sociaux, leur recommandant d'éviter la traversée périlleuse dela mer Egée entre les stations balnéaires du sud-ouest turc et les îlesgrecques.

Jusqu'à 2.000 d'entre eux ont campé autour de la ville, située à quelqueskilomètres de la Grèce et de la Bulgarie, mais les autorités turques leur ontinterdit d'approcher la frontière. Une partie a quitté les lieux dimancheaprès plusieurs jours d'un face-à-face tendu avec les forces de l'ordreturques.

"Nous sommes prêts à envoyer des gens aux pays qui leur ouvrent leur portesmais aucun pays n'a malheureusement donné une réponse favorable", a justifiésamedi le Premier ministre islamo-conservateur turc, Ahmet Davutoglu.
(AFP, 21 septembre 2015)

13 noyés dans la collision d'un bateau de migrants et d'un ferry

Treize personnes, dont quatre enfants, ont été tuées et 13 autres portées disparues dimanche au large des côtes turques à la suite d'une collision entre un ferry et un bateau qui transportait des migrants vers la Grèce, a rapporté l'agence de presse Dogan.

L'accident s'est produit au large de Canakkale, dans le nord-ouest de la Turquie, a précisé l'agence.

Quarante-six candidats à l'immigration se trouvaient dans le canot pneumatique qui a sombré en mer Egée, a ajouté Dogan, sans préciser la nationalité des victimes.

Les garde-côtes ont pu sauver 20 passagers de l'embarcation et poursuivaient leurs recherches pour tenter de retrouver d'autres survivants.

Depuis plusieurs mois, de plus en plus de migrants, pour l'essentiel des Syriens, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée depuis les côtes turques pour rejoindre les îles grecques, porte d'entrée vers l'Union européenne (EU).

Les naufrages sont fréquents. Selon un bilan rendu public vendredi par le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, 274 migrants sont morts noyés depuis le début de l'année au large de la Turquie et plus 53.200 autres ont été sauvés par ses garde-côtes.

Près de 310.000 migrants sont entrés dans l'UE par la Grèce depuis le début de l'année. Environ 2.800 d'entre eux ont péri dans des naufrages de leurs embarcations surchargées.
(AFP, 20 septembre 2015)

Une fillette syrienne de 5 ans noyée dans un naufrage

Une fillette syrienne de cinq ans a été retrouvée noyée samedi et plusieurs autres migrants ont été portés disparus après le naufrage de leur embarcation qui tentait de rejoindre la Grèce depuis la Turquie, a rapporté l'agence officielle greque ANA.

Ce drame intervient au lendemain de la découverte du corps d'une fillette syrienne de quatre ans vendredi sur une plage de la région de Cesme en Turquie (ouest), le bateau dans lequel elle essayait de se rendre en Grèce ayant fait naufrage.

Les gardes-côtes grecs ont pu secourir 13 personnes et étaient à la recherche de survivants, a précisé l'agence. L'accident s'est produit au nord de Lesbos, l'une des îles grecques qui connait un afflux de réfugiés venus de la Syrie ravagée par la guerre.

Un grand nombre a péri en tentant de traverser la mer Egée à partir de la Turquie, à la recherche d'un avenir meilleur en Europe.

Au début du mois, les photos d'un petit réfugié Syrien de 3 ans, Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage de la station balnéaire de Bodrum en Turquie, ont suscité une vague d'émotion et d'indignation planétaire et contraint l'UE à entrouvrir ses frontières aux réfugiés.

Depuis plusieurs mois, de plus en plus de migrants, pour l'essentiel des Syriens, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée depuis les côtes turques pour rejoindre les îles grecques de l'est de la Mer Egée, porte d'entrée vers l'Union européenne (EU).

Les naufrages sont fréquents. Mardi encore, 22 migrants sont morts en tentant de rejoindre l'île de Kos.

Selon les autorités turques, 274 migrants sont morts noyés depuis la début de l'année au large de la Turquie et plus 53.200 autres ont été sauvés par les garde-côtes.

Face à la multiplication des naufrages, des centaines de migrants, pour l'essentiel des réfugiés syriens, ont décidé de tenter d'entrer en Grèce par la frontière terrestre mais sont toujours bloqués aux abords de la ville turque d'Edirne (nord-ouest), les autorités turques leur interdisant l'accès à la frontière.
(AFP, 19 septembre 2015)

Manif pro-gouvernementale turque à Bruxelles

Plusieurs centaines de ressortissants turcs se sont rassemblées sur la place du Luxembourg à Bruxelles le dimanche 13 septembre après-midi lors d'une manifestation
pro-gouvernementale turque. Selon le quotidien La Capitale, la manifestation a connu quelques problèmes.

«  Le rassemblement était prévu sur la place du Luxembourg, mais certains jeunes manifestants ont créé des problèmes en tentant d’amener la foule à marcher vers Schuman, alors que ce déplacement n’était pas autorisé  », a commenté dimanche soir Ilse Van de Keere, porte-parole de la police de Bruxelles-Capitale Ixelles.

«  Les esprits se sont un peu échauffés mais au bout de quelques minutes les tensions se sont apaisées. Les jeunes manifestants concernés se sont calmés et il n’a pas été procédé à des arrestations  », a-t-elle précisé.

Du côté de la zone Bruxelles-Nord, on confirme que des tensions sont apparues lorsque des manifestants n’ont pas respecté les autorisations.

«  Le rassemblement était bien autorisé sur la place du Luxembourg, mais des participants ont décidé de se rendre vers Saint-Josse en passant par Schuman. C’est là, place de la Reine à Schaerbeek, que nous avons dû intervenir car les participants n’ont pas disloqué le mouvement comme prévu  », a pour sa part commenté le porte-parole de la zone de police Bruxelles-Nord, Roland Thiebault. «  Mais, selon les rapports, il n’y a pas eu de débordements  », a-t-il exposé.

Selon l’organisateur de la manifestation, Ufuk Demir, ce sont quelque trente mineurs d’âge, sous l’influence de drogue, qui ont eu un comportement provocateur. «  Le but de notre rassemblement était de dénoncer les attaques du PKK mais pas de s’opposer aux Kurdes. Nous sommes pour la paix entre Kurdes, Turcs et Arméniens en Turquie  », a-t-il précisé.
(lacapitale.be, 14 septembre 2015)

34 migrants dont 15 enfants se noient à 15 km des côtes turques

Au moins trente-quatre personnes, dont quatre bébés et onze enfants, sont mortes noyées dimanche au large de la Grèce après le naufrage de leur embarcation surchargée, selon un bilan des garde-côtes.

Le bateau a coulé au large de l'île de Farmakonis, située à 15 km des côtes turques.

Quatre bébés et onze jeunes enfants - six garçons et cinq filles - figurent parmi les 34 victimes de l'embarcation qui transportait une centaine de migrants, selon l'agence de presse ANA.

68 personnes ont pu être secourues, et 30 autres ont réussi à nager jusqu'à la côte de cette île du sud-est de la mer Egée, ont précisé les garde-côtes.

Par ailleurs, les recherches lancées samedi pour retrouver les quatre enfants portés disparus près de l'île de Samos, dans l'est de la mer Egée, n'ont donné aucun résultat.

Plus de 2.748 migrants sont morts ou portés disparus en Méditerranée depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), parmi les quelque 430.000 ayant tenté la traversée dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe. Près de 310.000 d'entre eux sont passés par la Grèce.

Athènes a rejeté dimanche comme "inacceptables" les critiques sur la manière dont le pays gère la crise migratoire.

"La Grèce applique strictement les traités européens et internationaux sans ignorer ni l'humanisme ni la solidarité", a déclaré le Premier ministre par intérim, Mme Vassiliki Thanou, en visite à Mytilène, sur l'île de Lesbos qui est l'une des premières en ligne des arrivées de migrants venus via la Turquie.

La chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays connaît un afflux sans précédent de réfugiés, avait appelé samedi la Grèce à mieux protéger les frontières extérieures de l'UE et réclamé un dialogue avec la Turquie.

"La Grèce doit aussi prendre ses responsabilités" dans la protection des frontières extérieures de l'UE qui n'est "actuellement pas assurée", a estimé la dirigeante allemande.

Le parti grec de gauche radicale Syriza du Premier ministre sortant Alexis Tsipras, qui espère reconquérir le pouvoir aux législatives du 20 septembre, a demandé une aide extérieure.

"Nous devons porter le deuil mais aussi agir" a déclaré dans un communiqué Syriza, pour qui la crise des réfugiés est un problème à l'échelle européenne.

"Notre pays est, en raison de sa situation géographique, une porte d'entrée (pour les réfugiés), et il a besoin de soutien, de fonds et d'infrastructure...".

Le ministre grec de la Marine, Christos Zois, a également évoqué le "combat surhumain quotidien" des garde-frontières grecs pour "sauver des milliers de personnes, victimes des trafiquants humains".
(AFP, 13 septembre 2015)

A Call for Civil Society Organizations, Refugees and Human Rights Activists

The number of Syrians who took refuge in Turkey has exceeded 2 million. Syrian refugees are not only fleeing from a terrible war, but they are also fleeing from the air attacks of the Assad dictatorship, massacres of the ISIS, executions, rapes and hunger. The refugees seeking refuge in Turkey are not given refugee status defined by the international conventions. They are forced to remain in the country without having some basic human rights; as well as they are increasingly exposed to the nasty racist attacks.

Recently, the beached lifeless body of 3 year old Alan Kurdi has revealed the hypocrisy of the governments about the refugee crisis. But the image of the toddler at the same time has increased the solidarity amongst human rights activists. We are witnessing the solidarity demonstrations in all over Europe. People pouring streets are welcoming the refugees with the slogans of “Refugees Welcome!”.

The humanitarian tragedy of the refugees is an international issue and the only solution is the solidarity and common struggle of the peoples of the world.

Accordingly, we have to strengthen and widen our efforts of solidarity with the refugees which we have been already carrying out in Turkey.

Now its high-time to act for our demands: Ensure the return to “open door” policy and let any refugee – regardless of their nationality or belief – to cross the borders freely! End the violent treatment of refugees in the border! Equal rights to all refugees with the citizens of the Turkey!

Now its high-time to initiate a mass campaign in order to attain internationally recognized refugee status and working permit; betterment of their living conditions and preventing their deportations, as well as prevent racial aggressions.

In this context, we call to all refugee activists from Turkey, Syria and other countries to gather around these objectives. We need to discuss about the steps to be taken for urgent action plans.

For the activists of the Turkey, it is significantly important to build this campaign – not on behalf of the refugees but – together with the refugees. Our call intends to establish solidarity with the refugees, not providing aid for them.

To this end, we invite everyone to participate in our forum which we are organizing on Thursday, 10 September 2015.
After the Activists Forum, we are going to organize a demonstration starting from Tünel Square to the Galatasaray Sequare on the September 12, Saturday, which will be part of the solidarity activities taking place all over the Europe under the moto of “Refugees Welcome!” We are ready to cooperate with all concerned civilian organizations and initiatives.

***

» The Activists Forum: Common struggle perspectives  for the solidarity

Date: Thursday, 10 September 2015
Time: 1900hrs
Venue: Coffee O’clock
Address: Caferağa Mahallesi, Kadife Sokak, No: 30, Kadıköy – Istanbul
Facebook Event Page:  https://goo.gl/UuIYTz

» International Solidarity March: Open the Borders: Refugees Welcome!

Date: Saturday, 12 September 2015
Time: 1730hrs
Starting point: Tünel Meydanı (Square), Istanbul
Facebook Event Page: https://goo.gl/z4v5aO

DurDe, “Say stop to Racism and Nationalism” Platform
For contact: 0534-281 5659

Honte à l'Arabie saoudite et aux Etats du Golfe!



La BBC propose un aperçu de la montée des critiques à l'égard des États du Golfe et l'Arabie saoudite. Ces pays demeurent en effet totalement passifs pendant qu'une crise humanitaire sévit dans leur région.

Pour ceux qui jettent régulièrement un coup d'oeil aux sites d'infos au Moyen-Orient, le phénomène est connu. La presse des états fortunés abonde de dépêches à propos de l'Europe, de la Turquie, du Liban et de la Jordanie et des conséquences de la crise des réfugiés dans certaines régions, mais ne parle pas du rôle de l'Arabie saoudite et des États du Golfe.

L'absence totale d'aide à l'égard des réfugiés de la part de pays qui, davantage que la Jordanie par exemple, disposent des moyens financiers pour agir est de plus en plus critiquée sur les réseaux sociaux.

Pourquoi les réfugiés ne se pressent-ils pas aux frontières de l'Arabie saoudite, des Émirats, du Koweït ou du Bahreïn ? L'explication est simple : ils savent qu'ils n'y sont pas les bienvenus. Il existe, comme le rappelle la BBC, des "limitations non écrites".

Ils préfèrent les Népalais

Les Syriens par exemple ont besoin d'un permis de travail, mais la demande coûte cher et les chances de succès sont minces. Si on ne dispose pas de temps et d'argent, il vaut mieux s'abstenir. Les états en question préfèrent faire travailler les Népalais ou les Bangladais.

Les réfugiés incapables d'obtenir ou de payer un permis de travail sont condamnés à une traversée du désert (souvent littérale) et risquent de se faire renvoyer. (Le Vif.be, 5 septembre 2015)

La décision d'Emir Kir sur la prostitution contestée par deux bourgmestres

Comme nous vous l’avons annoncé dans nos éditions mardi, le bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir (PS) va imposer aux carrées situées sur son territoire des heures de fermeture. Les vitrines devront obligatoirement baisser les rideaux chaque dimanche et durant les nuits du lundi au samedi. Le bourgmestre socialiste veut ainsi mettre un terme au phénomène de traite des êtres humains.

"Depuis 2013, un nouveau règlement de police limite le nombre d’exploitantes à une personne par carrée et soumet l’activité à un certificat de conformité. Mais il y a un non-respect flagrant du règlement vitrine et le turn-over est toujours pratiqué. Et nous n’avons pas les moyens de mettre un policier devant chaque carrée 24 heures sur 24 pour assurer l’application du règlement", fait valoir Emir Kir.

Du côté de l’Espace P, une association qui œuvre au quotidien auprès des prostituées, on est d’accord avec le constat, à savoir que la traite des êtres humains existe bel et bien dans le quartier Nord. Par contre, l’association désapprouve la méthode prônée pour lutter contre le phénomène. "Ce sont principalement des Africaines qui travaillent la nuit. La fermeture nocturne des vitrines va les pousser davantage dans la clandestinité. Elles iront dans les cafés, dans la rue ou travailleront à rideaux fermés, ce qui a pour conséquence de restreindre l’accès des acteurs de terrain qui effectuent notamment des suivis médicaux", estime Fabian Drianne, coordinateur d’Espace P Bruxelles.

Selon lui, la commune de Saint-Josse ne s’attaque pas aux véritables causes du problème, à savoir les prix excessifs des loyers. "À l’époque où c’était essentiellement des Belges qui travaillaient, les loyers étaient acceptables. Les prostituées faisaient leur journée et puis elles rentraient chez elles. Mais aujourd’hui, les femmes titulaires qui exercent en journée sont contraintes de sous-louer leur carrée pour parvenir à payer des loyers exigés au noir qui vont jusqu’à 900€ par semaine."

Cette hausse importante des loyers serait, selon Espace P, une conséquence du règlement d’urbanisme appliqué depuis 2013. "Sans le vouloir, les autorités locales ont renforcé le monopole des propriétaires en limitant le nombre de lieux pouvant accueillir de la prostitution. C’est un effet pervers du règlement", assure Fabian Drianne qui en conclut qu’il faudrait donc faire pression sur les propriétaires de carrées. "Il s’agit avant tout d’une problématique de marchands de sommeil, mais rien n’est fait contre ce phénomène ! La fermeture des carrées la nuit ne solutionnera rien : on va déplacer le problème ou le faire évoluer vers quelque chose de plus sauvage !"

Bruxelles et Schaerbeek craignent un report

L’annonce de la fermeture des carrées de prostitution situées à Saint-Josse la nuit et le dimanche a surpris les bourgmestres des deux autres communes de la capitale concernées par ce phénomène, à savoir la Ville de Bruxelles et Schaerbeek.

"Depuis cinq ans, Saint-Josse et Schaerbeek mènent une action concertée, coordonnée et cohérente vis-à-vis de la prostitution qui se déroule dans le quartier Nord, à cheval sur les deux communes. Nous avions justement pris des règlements de police et d’urbanisme communs pour éviter les effets de report sur l’une des communes. Avec son nouveau règlement, Emir Kir tente sans doute de faire aller les prostituées ailleurs, c’est-à-dire dans ma commune, ce que je ne peux pas accepter", a réagi hier le bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt (FDF).

Contrairement au bourgmestre de Saint-Josse, ce dernier estime que les règlements actuels permettent d’effectuer des contrôles efficaces. "S’il y a des cas de sous-location de carrées avec de la traite d’êtres humains, le règlement actuel permet de les fermer. Un nouveau règlement n’est pas nécessaire. Qui plus est, les communes n’ont pas vocation à forcer la fermeture de commerces", estime Bernard Clerfayt.

Au cabinet d’Yvan Mayeur (PS), on regrette également "le manque de collaboration de Saint-Josse. Nous craignons un report, sinon de la prostitution, au moins de la clientèle dans le quartier Alhambra", commente le cabinet. Un quartier où la prostitution de rue est en théorie déjà interdite. Dans les faits, elle est toujours bien présente et la Ville planche d’ailleurs sur une mesure plus radicale visant à éradiquer la prostitution de rue. La Ville avait un moment dans l’idée de l’encadrer via une Villa Tinto. Mais ce projet n’est plus "à l’ordre du jour", nous dit-on. (http://www.dhnet.be)

La famille de l'enfant noyé n'a cessé de fuir la guerre en Syrie

La famille de l'enfant découvert noyé sur une plage turque, dont la photo suscite une forte émotion dans le monde, n'a cessé de fuir les combats en Syrie au cours des quatre dernières années, a témoigné un journaliste de Kobané.

Aylan, âgé de trois ans, est mort noyé mercredi avec son frère Ghaleb, 5 ans, et leur mère Rihanna au large de la ville turque de Bodrum.

Leurs dépouilles seront rapatriées de l'hôpital local où elles ont été transportées à Kobané pour y être enterrées dans les 48 prochaines heures, a indiqué à l'AFP Mustefa Ebdi, un journaliste de cette ville qui s'est entretenu avec un proche de la famille ayant recueilli le père, Abdallah, qui a survécu au naufrage.

M. Ebdi a également joint le père mais "Il ne pouvait parler car il ne cessait de pleurer".

Les médias turcs ont identifié la famille comme s'appelant Kurdi, probablement en référence à son origine ethnique, mais M. Ebdi a affirmé que son nom est Shenu.

Originaire de Kobané, une ville du nord de la Syrie frontalière de la Turquie, la famille habitait à Damas lorsque le pays s'est enfoncé dans la crise et les violences en 2011.

"Ils ont quitté Damas en 2012 pour Alep", la deuxième ville du pays, "et lorsque des combats s'y sont déclarés, ils sont partis à Kobané", a indiqué M. Ebdi. Mais la ville kurde a été prise pour cible par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), qui ont tenté en vain de la conquérir à l'automne 2014, se heurtant à une forte résistance des Kurdes.

La famille a alors déménagé en Turquie, selon le journaliste. Puis, lorsque le siège de Kobané par l'EI a pris fin en janvier, elle est retournée dans cette ville, espérant que le calme était revenu.

Mais, en juin, les jihadistes ont lancé une nouvelle offensive contre Kobané, où les combats ont fait plus de 200 morts parmi les civils.

La famille a tenté de partir au Canada avec l'aide d'une tante installée dans ce pays, a témoigné cette dernière, Teema Kurdi, dans le quotidien canadien Ottawa Citizen. Mais leur dossier pour obtenir le statut de réfugié leur avait été refusé en juin, a-t-elle précisé.

La famille a alors pris le risque de rejoindre l'Europe, comme des milliers d'autres Syriens. "Ils ont emprunté de l'argent à un proche et sont partis pour tenter de trouver une vie meilleure", selon M. Ebdi.

Ils sont restés environ un mois à Bodrum avant d'embarquer mercredi à bord d'une petite embarcation pour rejoindre l'île grecque de Kos, porte d'entrée en Europe pour de nombreux Syriens.

Le bateau a ensuite chaviré, entraînant la mort d'au moins 12 Syriens à bord, selon les garde-côtes turcs.

Les photos du corps du garçonnet, la tête dans le sable, ont rapidement envahi les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc). Elles ont fait la une de nombreux journaux dans le monde et provoqué des réactions choquées de nombreux responsables politiques.
(AFP, 3 septembre 2015)

Les images du corps d'un enfant mort noyé suscitent l'horreur

La publication des photos du corps sur une plage turque d'un petit garçon mort noyé après le naufrage de deux embarcations de réfugiés syriens tentant de rallier la Grèce suscitait des réactions d'horreur mercredi soir dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Les deux bateaux étaient partis dans la nuit de la ville côtière turque de Bodrum à destination de l'île grecque de Kos lorsqu'ils ont chaviré, ont indiqué les garde-côtes turcs dans un communiqué publié sur leur site internet.

Rapidement prévenus par les cris des naufragés, les sauveteurs ont repêché douze corps sans vie dont celui d'un garçon âgé de quelques années, dont les photos ont envahi les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc).

L'une d'entre elles montre le corps de l'enfant, tee-shirt rouge et short bleu, face contre terre, sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum. L'autre un gendarme turc en uniforme le portant devant la mer.

De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter. "Où va ce monde ?", a commenté l'un d'eux, identifié sous le nom de Taner Poyraz. "Plus jamais ça", a renchéri un autre, Sadullah Turgut.

Les images étaient aussi largement commentées dans la presse européenne. Selon le quotidien britannique The Guardian, elles résument "toute l'horreur du drame humain qui se déroule sur les côtes européennes".

"Si ces images extraordinairement fortes d'un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient par l'attitude de l'Europe vis-à-vis des réfugiés, qu'est-ce qui le fera ?", interroge de son côté The Independent, tandis qu'un lien pointant vers l'article du journal a été retweeté par la romancière britannique J.K. Rowling.

"David, fais quelque chose", demandait la version britannique du Huffington Post dans un message adressé au Premier ministre David Cameron, qui a estimé mercredi que la solution résidait dans l'aide aux pays d'origine de ces réfugiés à retrouver "la paix et la stabilité" et non dans l'accueil de davantage de réfugiés.

En Italie, le quotidien italien La Repubblica a tweeté "La photo qui fait taire le monde", et en Espagne, le journal El Pais en faisait le "symbole du drame migratoire".

Pour El Mundo, la photo de "l'enfant de la plage" fait "désormais partie de l'album migratoire de l'infamie", tandis qu'El Periodico reproduisait aussi l'image en une avec le titre "Naufrage de l'Europe".

Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l'essentiel des Syriens, des Afghans et des Africains, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée pour rejoindre les îles grecques, portes d'entrées de l'Union européenne (UE).

Pour aller de Bodrum à l'île de Kos, l'un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l'Europe, les candidats à l'exil payent plus de 1.000 dollars (900 euros).

Les autorités turques affirment avoir porté secours à plus de 42.000 migrants au large des côtes de la Turquie depuis le début de l'année 2015.

Ce pays accueille à lui seul près de deux millions de Syriens ayant fui la guerre civile qui fait rage depuis plus de quatre ans chez eux.
(AFP, 2 septembre 2015)

Au moins 12 migrants syriens morts noyés en tentant de rallier la Grèce

Au moins douze migrants syriens sont morts mercredi au large de la Turquie lors du naufrage de deux embarcations qui tentaient de rallier la Grèce, suscitant des réactions horrifiées après la publication de photos d'une victime sur les réseaux sociaux.

Les deux bateaux étaient partis dans la nuit de la ville côtière turque de Bodrum à destination de l'île grecque de Kos lorsqu'ils ont chaviré, ont indiqué les garde-côtes turcs dans un communiqué publié sur leur site internet.

Rapidement prévenus par leurs cris, les sauveteurs ont pu récupérer 15 victimes mais ont repêché douze corps sans vie, a ajouté leur déclaration.

Des opérations étaient toujours en cours mercredi en fin de journée pour tenter de retrouver trois autres passagers toujours portés disparus.

Dans les heures qui ont suivi le double naufrage, une série de photos d'une des victimes, un bambin âgé de quelques années à peine, a envahi les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik ("l'humanité échouée" en turc).

L'une d'entre elles représente le jeune garçon, tee-shirt rouge et short bleu, couché face contre terre sur une des plages de la station balnéaire haut-de-gamme de Bodrum. L'autre un gendarme turc en uniforme portant son corps devant la mer.

De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter. "Où va ce monde?", a commenté l'un d'eux, identifié sous le nom de Taner Poyraz. "Plus jamais ça", a renchéri un autre, Sadullah Turgut.

Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l'essentiel des Syriens, des Afghans ou des Africains, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée pour rejoindre les îles grecques, portes d'entrées de l'Union européenne (UE).

Entre Bodrum et l'île de Kos, les candidats à l'exil payent plus de 1.000 dollars (900 euros), pour l'un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l'Europe.

Les autorités turques affirment avoir porté secours à plus de 42.000 migrants au large de leurs côtes depuis le début de l'année 2015.

La Turquie accueille à elle seule près de deux millions de citoyens syriens qui ont fui la guerre civile qui fait rage depuis plus de quatre ans dans leur pays.
(AFP, 2 septembre 2015)

Trafic de faux passeports syriens vers l'Union européenne

Un trafic de faux passeports syriens s'est instauré, notamment en Turquie, pour faciliter l'entrée de migrants dans l'Union européenne, a déclaré mardi le patron de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex, Fabrice Leggeri.

"Il y a des personnes qui aujourd'hui sont en Turquie, achètent des faux passeports syriens parce qu'elles ont évidemment compris qu'il y a un effet d'aubaine puisque les Syriens obtiennent le droit d'asile dans tous les Etats membres de l'Union européenne", a-t-il indiqué à la radio française Europe 1.

"Les personnes qui utilisent les faux passeports syriens souvent s'expriment en langue arabe. Elles peuvent être originaires d'Afrique du Nord, du Proche-Orient mais elles ont plutôt un profil de migrant économique", a ajouté M. Leggeri.

Ce trafic ne semble pas peser pour l'heure sur la sécurité dans l'UE. "Aujourd'hui on n'a pas d'élément objectif pour dire que des terroristes potentiels sont entrés en Europe comme cela", a-t-il noté, tout en appelant à rester "vigilant à toutes nos frontières".

Le patron de Frontex a réitéré son appel à l'envoi de gardes-frontières supplémentaires de pays de l'UE en Grèce afin de permettre l'enregistrement de tous les migrants se présentant dans ce pays, aux frontières extérieures de Schengen.

"Face à l'afflux, il y a une saturation des systèmes d'enregistrement donc tous les migrants ne sont pas enregistrés. On a une idée des nationalités (...) mais pas de vision complète sur qui entre et qui sont vraiment les profils de tous ces migrants", a-t-il noté.

M. Leggeri a par ailleurs abondé dans le sens de la chancelière allemande Angela Merkel qui a mis en garde lundi contre une remise en cause de l'espace Schengen si les migrants affluant en Europe ne sont pas équitablement répartis entre les différents Etats membres de l'UE.

"C'est un risque que l'on commence à sentir tous les jours. On voit se muliplier des patrouilles policières le long des frontières intérieures (entre Etats membres de l'espace Schengen)", a souligné M. Leggeri.

"Si les frontières extérieures ne peuvent pas être gérées de façon solidaire entre les Etats membres, il y a un risque que chaque Etat reprenne le contrôle de ses frontières nationales, ce qui ne sera pas plus efficace".
(AFP, 1 septembre 2015)


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