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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie


42nd Year / 42e Année
Mai
 
2016 May
N° 453
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Özgüden and Tugsavul welcomed to
the Museum of Crimes of Thought



İdamlarının 44. yıldönümünde  Deniz'ler üzerine iki belge
*
Halit Çelenk ödülleri gecesine
Doğan Özgüden'in mesajı


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Peace Bloc: Apply to Constitutional Court, Be One of 110 MPs
Un sommet international à Istanbul dont la crédibilité déjà entachée
Funérailles tendues à Istanbul d'une femme tuée par balle
Funérailles de 13 villageois tués par une explosion attribuée au PKK

Özgüden and Tugsavul welcomed to the Museum of Crimes of Thought
MSF: "abdication historique" des droits moraux de l'Europe
La Russie refuse d'emblée les conclusions du sommet d'Istanbul

Un soldat et deux rebelles kurdes tués dans des affrontements

Le sommet humanitaire à Istanbul boycotté par MSF
Open Letter to UN Sec-Gen on a Humanitarian Summit in Istanbul
La Turquie condamnée à propos du meurtre d'un militant kurde
5 soldiers, 2 officers killed in weekend armed attacks
Man hit by police water cannon dies in Istanbul’s Taksim

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Probe into 5 More Özgür Gündem’s On-Watch Editor-in-Chiefs

EFJ/IFJ: Turkey must stop feeding its environment of fear for journalists
High Court denies journalist Baransu's petition for release
Investigation into 5 Özgür Gündem Editors in Chief on Watch
Festival de Cannes: Fabrication de l’histoire à la turque

Free Journalists Association: 8 Journalists Detained in 15 Days
Enough is enough – the medal will be returned - By Erik-Jan Zürcher

Un tribunal allemand censure des passages d'un poème satirique anti-Erdogan
DİHA Correspondent Nedim Türfen Arrested
Une journaliste logée dans un endroit secret après avoir quitté la Turquie
Un député allemand lit un poème d'insultes à Erdogan au Parlement
15 Journalists, Columnists Appear Before Judge Over 53 Articles
Dutch Turkologist Returns Prize to Protest Erdoğan
Erdogan lance un recours contre le patron de presse allemand Axel Springer

Deux journalistes condamnés à de la prison ferme, Dündar visé par des tirs
RSF: Une nouvelle étape dans la criminalisation du journalisme
CPJ condemns prison sentences for leading Turkish journalists

TGS: No Press Freedom in Turkey, No Day to Celebrate
CPJ writes to Turkish foreign minister about barring of foreign journalists

Dogan Özgüden à la RTBF sur la liberté de la presse en Turquie
Journalist Association: Journalism Has Been Blacklisted
Erdoğan’s ‘New Turkey’ Cancels Out Critical Journalism
Un journal allemand se met au turc pour dénoncer la "censure" d'Erdogan
Le Nobel Orhan Pamuk au procès du journaliste Murat Belge

Arrestation du rédacteur en chef d'une chaîne de télévision prokurde

Kurdish Question / Question kurde

Erdogan luttera "jusqu'au bout" contre les "athées" du PKK
KNK: Is it not time to call a halt to Erdogan’s fascism?
Diyarbakir : Visite du quartier fantôme de Sur, par Amnesty International
Dans "Peshmerga", BHL montre "la vraie ligne de front contre le terrorisme"
Le Parlement soutient la levée de l'immunité des députés kurdes
DBP Co-Chair Kamuran Yüksek Arrested
`Joint Call from HDP, DTK: Don’t touch people’s will
Call from Intellectuals: Reject Proposal to Lift Parliamentary Immunity
La levée de l'immunité des députés kurdes adoptée en commission
May Day celebrated in Amed with enthusiasm

Minorités / Minorities

Support to the Bill on 1915 Genocide to be voted at Bundestag

Bundestag votera une résolution sur le génocide arménien
EP: Panel on Armenian Genocide and a ceremony of award
Turkish Intellectuals Who Have Recognized The Genocide: Özgüden
Le pape visitera le mémorial du génocide en Arménie
Nor Zartonk: Garo Paylan and Other HDP MPs Are Not Alone
Charter “For a Europe of Diasporas” launched at a conference in EP

Garo Paylan Exposed to Planned Attack for Being Armenian
Yézidis : «La survie de la civilisation»

Politique intérieure/Interior Politics

Commémoration en grande pompe de la prise de Constantinople

Le Parlement vote la confiance au nouveau gouvernement

Une "mini-révision" de la constitution envisagée en faveur d'Erdogan
Erdogan préside la première réunion du gouvernement

Binali Yildirim présente un gouvernement de fidèles d'Erdogan
Binali Yildirim, fidèle d'Erdogan, consacré Premier ministre
La levée de l'immunité parlementaire menace les députés kurdes
Binali Yildirim, fidèle d'Erdogan, prochain Premier ministre
La police empêche la tenue d'un congrès d'opposants de droite
Mariage sous haute sécurité de la fille du président Erdogan
Le prochain Premier ministre devra obéir au président Erdogan

Erdogan exige un référendum immédiat pour le système présidentiel
Grand vizir annonce son départ, le Sultan consolide son pouvoir
AKP vers un congrès, l'avenir de Davutoglu incertain
Court halts MHP’s extraordinary congress process

Forces armées/Armed Forces

Six soldats tués par une bombe dans le sud-est

Number of Conscientious Objectors Reach 500
8 soldats tués dans des opérations contre le PKK dans le sud-est
Attaque à la voiture piégée près d'une caserne militaire à Istanbul

HRW: Soldiers of Turkey Killed Refugees on Syria Border

ONU: Rapports "alarmants" sur des violations des forces de sécurité turques

Trois soldats tués par une bombe dans le sud-est

La Turquie prête à envoyer des troupes en Syrie "si nécessaire"

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Des musulmans réclament la réouverture de la "mosquée" Sainte-Sophie
Un kamikaze présumé de l'EI se fait exploser pendant une opération
La Diyanet turque en Belgique cache les vérités dans sa réponse au Soir
L'auteur de l'attentat de Gaziantep lié à l'EI

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan condamne le soutien des Etats-Unis aux milices kurdes en Syrie
Le nombre des visiteurs en chute de près de 30%
Miners on Hunger Strike for 8 Days

Erdogan dans le rôle de grand humaniste au sommet d'Istanbul
1er Mai: plus de 200 arrestations à Istanbul

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Martin Schulz: "Erdogan vise un Etat réduit à un seul homme"
Les avertissements des partisans du "Brexit" sur le "danger" turc
Accord sur les migrants: Juncker fait fi des menaces d'Erdogan

Erdogan menace de bloquer l'accord sur les migrants
Inquiète pour la démocratie turque, Merkel avertit Erdogan sur les visas

Yildirim: "L'UE doit mettre fin à la confusion sur l'adhésion de la Turquie"
Cameron: "Des décennies avant que la Turquie ne rejoigne l'UE"

"Vives préoccupations" de Merkel sur la Turquie avant de rencontrer Erdogan
Le président du Bundestag allemand fustige un Erdogan "autocratique"
Concours satirique sur Erdogan: "and the winner is"... Boris Johnson

Sarkozy: "le pire serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie"
L'accord UE-Turquie sur les visas de plus en plus menacé
Les députés appellent à ne pas brader la libéralisation des visas pour la Turquie

Erdogan fait vaciller l'accord sur les visas après le départ de Davutoglu
L'UE ouvre la voie à l'exemption de visas pour les Turcs, pas encore acquise
Parlement Européen persiste: la Turquie doit répondre à tous les critères


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara et Washington s'affrontent sur les Kurdes de Syrie
Des soldats américains présents au côté des kurdes sur le front
US State Department's reply to a question on human rights in Turkey

Relations régionales / Regional Relations

Quelque 100.000 Syriens piégés par l'avancée de l'EI vers la frontière turque
Un siècle après, la Turquie bataille contre l'héritage de Sykes-Picot
Plusieurs attentats ordonnés par des "terroristes" de Turquie et de Syrie déjoués

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'intervention de l'ONU relance les pourparlers de paix après un accroc

Le président chypriote annule une réunion sur la réunification de l'île

Immigration / Migration

781.887 musulmans en Belgique?

Fehriye Erdal renvoyée en correctionnelle pour un triple assassinat

Les pays de l'UE s'accordent sur la suspension rapide des exemptions
Des enfants syriens violés dans un camp de réfugiés "exemplaire"
Questions sur le fichage de 1200 ressortissants Belgo-turcs et sur la "Diyanet"





Droits de l'Homme / Human Rights

Peace Bloc: Apply to Constitutional Court, Be One of 110 MPs

The Peace Bloc has called for the MPs voting against the constitutional amendment as to lifting parliamentary immunities:

“Apply to the Constitutional Court (AYM), and be one of the 110 MPs giving signature for that”.

Following the approval of the constitutional amendment as to lifting the parliamentary immunities, going to the AYM is now on the agenda.

Signature of 110 MPs is needed for mass application to the AYM. Peoples’ Democratic Party (HDP) called on the People’s Republican Party (CHP) MPs to take the bill concerning parliamentary immunities to the AYM.

CHP MP Sezgin Tanrıkulu and HPD MPs separately applied to the AYM yesterday (May 26).

"Be one of the 110 MPs saying "Peace, not war"

The Peace Bloc in its declaration addressed MPs: “Don’t let peace hopes be dynamited; be one of the 110 MPs saying ‘not war but peace’!”

“Despite all the crackdowns, you voted against by listening to the voice of democracy, peace and your conscience. Now it’s time to take another step.

“Don’t let the Kurdish question and peace base be destroyed under the roof of parliament.

“Don’t sit back and watch tens of MPs be sent to prison, TBMM (Grand National Assembly of Turkey) be turned into an ineffective institution under command of the [Presidential] Palace.

“Apply to the AYM for the annulment of this unlawfulness that is contrary to the Constitution, basic right and liberties. Become one of the 110 MPs signing for it.

“Don’t give way to desire for absolute power of the Palace which cannot tolerate even a Prime Minister that it itself chose, sees no problem in giving direct instructions to jurisprudence, constantly breaks the law.

“We don’t want one-man dictate, war, death, hatred; we want pluralism, freedom, democracy, and above all peace!”
(BIA, May 27, 2016)

Un sommet international à Istanbul dont la crédibilité déjà entachée

Des dirigeants et ONG du monde entier se réunissent lundi à Istanbul pour un sommet inédit visant à transformer la manière globale de répondre aux crises humanitaires, un objectif qui laisse sceptiques bon nombre d'acteurs du secteur.

Avec environ 60 millions de personnes déplacées à travers une planète minée par les conflits et la menace croissante du changement climatique, de nombreux Etats et organisations non gouvernementales estiment que le système humanitaire actuel a besoin d'un profond remaniement.

La crédibilité de ce premier sommet a déjà été entachée par plusieurs critiques*.

Quelque 70 chefs d'Etat et de gouvernement, selon la présidence turque, seront à Istanbul. Des rencontres bilatérales en marge de l'événement sont attendues : la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir vendredi qu'elle évoquerait l'état de la démocratie en Turquie avec le président Recep Tayyip Erdogan.

Convoqué par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le sommet de deux jours veut engendrer une série "d'actions et d'engagements concrets" pour aider les pays à mieux se préparer à affronter les crises, définir une nouvelle approche pour gérer les déplacements forcés et garantir des sources de financement fiables pour y répondre.

Les quelque 6.000 participants annoncés, y compris des acteurs du secteur privé, devront surmonter le scepticisme ambiant quant à la capacité du sommet à remplir son ambitieux programme, et faire mentir ceux qui voient déjà la montagne accoucher d'une souris.

Anticipant une "déclaration de bonnes intentions" et aucune avancée concrète, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé qu'elle ne participerait pas à l'événement.

Le choix d'Istanbul pour le premier sommet du genre est symbolique. La Turquie accueille 2,7 millions de Syriens qui ont fui leur pays en guerre et est le principal pays de transit pour les réfugiés voulant se rendre en Europe.

Si les délégués s'aventurent hors des palaces qui accueilleront l'événement, ils croiseront sans mal des enfants syriens faisant le tour des terrasses de restaurants la main tendue.

Malgré les déclarations pessimistes, les participants espèrent que le sommet impulsera au moins un élan dans la bonne direction.

- 'Moins de bureaucratie' -

"Les attentes concernant le sommet ont progressivement diminué", a déclaré à l'AFP Rob Williams, de l'ONG War Child. Mais, a-t-il ajouté, "nous avons toujours le sentiment qu'il y a beaucoup de bonne volonté".

"Très peu de gens dans le monde comprennent vraiment à quel point le système humanitaire est en échec", a-t-il poursuivi, et "si ce nombre de personnes augmente pendant le sommet, alors cela aura valu la peine".

Dans un esprit quasi olympique, des horloges affichant un compte à rebours avant le sommet ont été installées en Turquie, laquelle a dépensé plus de 10 milliards de dollars pour l'accueil des réfugiés et ne manque jamais de critiquer le manque de solidarité supposé des Occidentaux.

M. Ban a qualifié l'événement d'"opportunité unique" pour prouver que "nous n'accepterons pas l'érosion de l'humanité à laquelle nous assistons dans le monde aujourd'hui".

"L'histoire nous jugera sur la manière dont nous aurons utilisé cette opportunité", a-t-il averti le mois dernier.

Il faut que le sommet d'Istanbul soit une "étape majeure", renchérit Kerem Kinik, dirigeant du Croissant rouge turc, en fixant des objectifs de développement et en consolidant le système de financements.

"Nous attendons moins de bureaucratie du système humanitaire mondial" qui devrait "donner des moyens aux acteurs locaux, aux petits acteurs, dans des zones locales, qui sont en première ligne des crises humanitaires", a-t-il déclaré à l'AFP. 
(AFP, 21 mai 2016)

* Critiques:
http://www.info-turk.be/453.htm#Open
http://www.info-turk.be/453.htm#humanitaire
http://www.info-turk.be/453.htm#MSF
http://www.info-turk.be/453.htm#refuse

Funérailles tendues à Istanbul d'une femme tuée par balle

Les funérailles d'une mère de trois enfants tuée par une balle perdue lors d'affrontements entre la police et des manifestants dimanche se sont déroulées dans un climat tendu à Istanbul, a constaté mardi un photographe de l'AFP.

Pinar Gemsiz, âgée de 33 ans et mère de trois enfants, dont un nourrisson, a été touchée par une balle perdue lors d'affrontements entre des policiers et des manifestants, alors qu'elle se trouvait chez elle, dans le quartier populaire de Gazi, dans le nord de la mégalopole turque, selon l'agence de presse Dogan.

Environ 1.500 personnes ont accompagné le cercueil de Mme Gemsiz jusqu'à sa mise en terre, criant des slogans hostiles au gouvernement, selon le photographe de l'AFP.

Le cortège funèbre était dirigé par le veuf de Mme Gemsiz, entouré de proches portant des photos de la défunte avec l'inscription "Pinar Gemsiz est immortelle".

Le quartier de Gazi, où vivent de nombreux Kurdes et alévis, une minorité musulmane chiite perçue comme libérale, est régulièrement le théâtre d'affrontements violents entre de jeunes manifestants et la police.
(AFP, 17 mai 2016)

Funérailles de 13 villageois tués par une explosion attribuée au PKK

Les restes de 13 villageois tués par l'explosion prématurée d'un camion chargé d'explosifs attribuée aux rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie ont été mis en terre mardi, a constaté un photographe de l'AFP.

La déflagration s'est produite jeudi soir près de Diyarbakir après que des villageois eurent tenté de stopper un camion-benne volé par des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et chargé de 15 tonnes d'explosifs, selon l'agence de presse Dogan.

L'explosion, survenue dans le hameau de Dürümlü, a creusé un cratère profond de quatre à cinq mètres et éparpillé des restes humains dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, selon Dogan, compliquant l'identification des victimes.

Le ministère de l'Intérieur avait dans un premier temps évoqué la mort de quatre "artificiers" du PKK, avant d'être contredit par le gouvernorat de Diyarbakir affirmant qu'il s'agissait de villageois.

Le bilan s'est brusquement alourdi à 16 tués lundi après l'identification des restes de 12 autres villageois portés disparus. L'une des quatre victimes du bilan initial, formellement identifiée en même temps que les 12 personnes portées disparues, a été enterrée mardi avec elles.

Signe de l'émotion suscitée en Turquie, le ministre de l'Intérieur, Efkan Ala, et son collègue du Développement, Cevdet Yilmaz, ont assisté aux funérailles. Les 13 cercueils ont été ensevelis côte à côte, a constaté le photographe de l'AFP.

S'exprimant mardi à ce sujet pour la première fois, le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les "terroristes" voulaient transporter les explosifs dans le centre-ville de Diyarbakir et projetaient d'"assassiner des centaines d'innocents".

Selon M. Erdogan, des villageois, interpellés par la présence du camion-benne, ont suivi le véhicule. L'équipage du camion, ne pouvant semer les poursuivants en supériorité numérique, aurait alors rejoint une voiture conduite par un éclaireur du PKK, faisant exploser la cargaison après s'être éloigné.

Le président turc a dénoncé l'"attitude ambivalente" de l'Occident qui n'"a pas donné de voix" après cet incident. "Quand cela se passe à Paris, ils le font, quand cela se passe à Bruxelles, ils le font", a-t-il dit.

Le PKK a affirmé pour sa part que le camion avait été pris en chasse par des villageois qui ont ouvert le feu pour empêcher sa progression, ce qui aurait déclenché l'explosion du chargement. Le groupe a présenté ses condoléances aux familles des civils décédés, tout en se dédouanant de toute responsabilité dans leur mort.

Le sud-est de la Turquie vit au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles kurdes depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas des pourparlers de paix entre Ankara et le PKK. Ce conflit a déjà fait 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 17 mai 2016)

Özgüden and Tugsavul welcomed to the Museum of Crimes of Thought



The online Museum of Crimes of Thought in Istanbul has announced that two editors of Info-Turk in exile for 45 years, Dogan Özgüden and Inci Tugsavul, were already welcomed in its section "Exile":

http://www.dusuncesuclarimuzesi.net/?s=giris&aid=5&oda=100


The museum was opened on May 27, 2014, during the 9th Istanbul Gathering for the Freedom of Thought by Professor Noam Chomsky from Massachusetts Institute of Technology, joining the conference via teleconference.

Such a museum concentrated on crimes of thought is the first in the world and being completed with joint efforts and collective contribution by human rights defenders.

At the opening,
founder of the museum Sanar Yurdatapan said:

"
The museum’s structure is completed; however the content is still under development since it will be completed and developed in time with your contribution. If you have any material or document that deserves to be in a museum, do not worry because it will not go up in smoke. All cruelties and disgraces will come to light. Good or bad, we will bring all of our memories and experiences to future as they are."

* You can access the Museum of Thought Crimes from this link.
* Click here to read the article in Turkish.

You can choose to tour the museum with the help of a guide or alone. Throughout the trip it is possible to find the stories of people investigated, tortured, incarcerated, or exiled for their thoughts, and related documents.


There is also a cemetery in the Museum for people who have been murdered due to their thoughts.

Contact: info@dusuncesuclarimuzesi.net

MSF: "abdication historique" des droits moraux de l'Europe

L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a fustigé vendredi l'accord conclu entre l'UE et la Turquie pour freiner l'afflux de migrants, le qualifiant d'"abdication historique" des responsabilités morales et légales de l'Europe.

L'ONG a exprimé "sa profonde inquiétude" à l'égard de cet accord qui prévoit le retour en Turquie de tout migrant arrivé en Grèce depuis le 20 mars et n'ayant pas fait de demande d'asile ou dont la demande a été rejetée.

En contrepartie, l'UE a accepté de verser des milliards d'euros à Ankara et s'est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller" un autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de 72.000 places.

"Cet accord sous-traite la prise en charge de ces populations à la Turquie en échange, entre autres, d'un plan d'aide de plusieurs milliards d'euros", a souligné la présidente internationale de MSF Joanne Liu dans une lettre ouverte aux Etats membres et aux institutions de l'UE.

"Alors que nous assistons au plus important phénomène migratoire de ces dernières décennies, l'Europe recule ainsi devant ses obligations légales et morales", a-t-elle déploré.

La Turquie réclame aussi une exemption de visas pour ses ressortissants dans l'espace Schengen, mais l'UE exige au préalable une modification de la loi antiterroriste en vigueur dans le pays, condition jugée inacceptable par Ankara.

Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir est reçu vendredi matin à Bruxelles par le commissaire européen à l'Élargissement Johannes Hahn pour discuter de cette question.

Mme Liu a mis en garde contre "le signal préoccupant" envoyé par cet accord au reste du monde : "d'autres pays pourraient tenter de se soustraire à leur devoir de proposer l'asile".

"Si les États s'en inspirent, le concept de +réfugié+ pourrait cesser d'exister. Des populations se retrouveront prises au piège dans des zones de guerre, au risque d'y mourir", a-t-elle averti.

"Pays d'Europe, ces populations ont besoin de votre aide et de votre protection, pas seulement de votre argent", a lancé la présidente de MSF. "La Seconde guerre mondiale est-elle déjà si loin que vous ne vous souvenez plus du besoin vital de fuir les violences et les persécutions ?", a-t-elle demandé, en exhortant les dirigeants européens à "être à la hauteur de l'enjeu".
(AFP, 13 mai 2016)

La Russie refuse d'emblée les conclusions du sommet d'Istanbul

La Russie a indiqué à l'ONU qu'elle ne se considérera pas liée par les décisions du prochain Sommet humanitaire mondial prévu les 23 et 24 mai à Istanbul (Turquie).

Dans une lettre au secrétariat de l'ONU obtenue vendredi par l'AFP, Moscou critique les préparatifs du sommet et exprime sa "profonde déception" que des suggestions russes n'aient pas été retenues.

La Russie déplore en particulier que les décisions dont doit accoucher le sommet "contiennent des obligations à long terme à prendre ou à laisser, sans que les Etats membres puissent faire valoir individuellement leurs positions ou observations".

"Etant donné ces circonstances inquiétantes, notre délégation n'est pas disposée à signer aucun de ces engagements", ajoute la lettre.

Moscou n'enverra au sommet qu'une délégation de niveau inférieur.

La Russie soutient en Syrie le régime de Bachar al-Assad tandis que la Turquie aide l'opposition armée. Les deux pays connaissent une période de tension qui a culminé avec un incident en novembre dernier au cours duquel un avion militaire russe a été abattu à la frontière turco-syrienne.

Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rejeté les critiques de Moscou, faisant valoir que "le sommet est le résultat de trois ans de consultations, y compris avec les Etats membres".

Le secrétaire général Ban Ki-moon espère que "la Russie jouera pleinement son rôle" dans ce sommet, a-t-il ajouté.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé la semaine dernière qu'elle renonçait "à regret" à participer au sommet humanitaire, affirmant n'avoir "plus aucun espoir" de voir cette réunion inédite faire pression sur les Etats pour améliorer l'aide aux victimes des conflits.

Selon les Nations unies, quelque 80 pays au moins doivent participer à ce premier sommet humanitaire mondial mais au dernier pointage, 45 seulement seront représentés par leurs chefs d'Etat et de gouvernement.

Les ONG et le secteur privé seront aussi présents à Istanbul, où 6.000 délégués sont attendus. Quinze groupes de travail doivent plancher sur des sujets comme la finance sociale islamique, l'éducation dans les situations d'urgence, le rôle des femmes dans les crises, la protection des journalistes ou encore les principes humanitaires et les lois de la guerre.
(AFP, 13 mai 2016)

Un soldat et deux rebelles kurdes tués dans des affrontements

Un soldat turc et deux rebelles kurdes ont été tués lors d'affrontements samedi dans le sud-est à majorité kurde du pays, a annoncé l'armée qui a mené des raids par la suite sur des positions des rebelles en Turquie et en Irak.

Les affrontements "avec les terroristes", terme employé par l'armée pour désigner les militants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) ont éclaté dans la région de Daglica, dans la province de Hakkari proche de la frontière avec l'Irak, a précisé l'armée.

Deux soldats turcs ont également été blessés, selon un communiqué mis en ligne sur le site web de l'armée.

Le texte a affirmé que "deux terroristes" avaient également été tués et que l'armée pourchassait les rebelles du PKK dans le secteur.

Des chasseurs F16 et de l'aviation turque ont bomardé des positions du PKK dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l'Irak, a annoncé l'armée.

Selon elle, 98 objectifs ont été visés lors de neuf raids dans la province de Hakkari ainsi que dans le nord de l'Irak, notamment les monts Kandil, base arrière du PKK.

Six soldats avaient été tués vendredi lors d'affrontements avec des rebelles kurdes dans la province de Hakkari et deux autres avaient péri dans le crash d'un hélicoptère militaire qui se rendait sur les lieux en renfort.

Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit au rythme des attentats et des combats quotidiens entre les forces de sécurité turques et le PKK depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas des pourparlers visant à mettre un terme à un conflit qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Les opérations lancées par l'armée pour neutraliser les militants du PKK, qui ont érigé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et proclamé un "soulèvement urbain", ont tué des dizaines de civils et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 14 mai 2016)

Le sommet humanitaire à Istanbul boycotté par MSF

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) renonce "à regret" à participer au Sommet humanitaire mondial fin mai à Istanbul, affirmant n'avoir "plus aucun espoir" de voir cette réunion inédite faire pression sur les Etats pour améliorer l'aide aux victimes des conflits.

"Nous ne voyons plus comment le sommet va aider le secteur humanitaire à répondre aux besoins massifs engendrés par la violence continue contre les patients et le personnel médical en Syrie, au Yémen et au Sud-Soudan, par le blocage des civils en fuite aux frontières de la Jordanie, la Turquie et la Macédoine, par le traitement inhumain des réfugiés et migrants qui tentent désespérément de trouver refuge en Grèce et en Australie", égrène MSF dans un communiqué reçu jeudi.

L'organisation estime aussi que la réunion d'Istanbul ne servira à rien pour remédier à la faiblesse constatée des réponses aux récentes épidémies (Ebola, fièvre jaune) en Afrique ou aux "graves restrictions mises en places par certains Etats" en terme d'accès humanitaire.

"La responsabilité des Etats dans toutes ces situations, et la capacité amoindrie des humanitaires à y répondre (...) sera ignorée", dénonce-t-elle.

Selon les Nations unies, quelque 80 pays au moins doivent participer les 23 et 24 mai au sommet d'Istanbul. Au dernier pointage, 45 seulement seront représentés par leurs chefs d'Etat et de gouvernement.

L'absence de l'ONG "est décevante, car je pense que le sommet va aborder nombre de sujets très importants pour MSF, et sur lesquels MSF défend habituellement un point de vue argumenté et influent", a commenté à New York le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric.

Selon lui les délégués vont tenter de renforcer la prévention des conflits, le respect des lois humanitaires internationales, la protection des civils et des personnels sanitaires, ainsi que la libre circulation des humanitaires.

Médecins sans Frontières, qui est l'une des principales ONG pourvoyeuses d'aide humanitaire dans le monde, est elle-même devenue une cible récurrente dans les zones de conflit, avec 75 des hôpitaux qu'elle dirige ou soutient victimes de bombardements en 2015.

Le 27 avril, la destruction sous les bombes du régime syrien d'un hôpital lié à MSF a fait 55 morts dans la ville d'Alep, selon le dernier bilan établi par l'organisation.

Nombre d'autres infrastructures de l'ONG ont été prises pour cibles, notamment en Afghanistan où un raid aérien américain sur un hôpital de Kunduz a fait 42 morts en octobre 2015, ou au Yémen, où un autre établissement a été touché à la même époque par des raids saoudiens.
(AFP, 5 mai 2016)

Open Letter to UN Sec-Gen on a Humanitarian Summit in Istanbul

Open letter to UN Secretary-General Ban Ki-moon to think again on the planned World Humanitarian Summit in Istanbul

We learn with disbelief that the first World Humanitarian Summit will be hosted by President Erdogan in Istanbul.

Of all locations where such an international event could be held, Turkey, at the present time, is the least suitable.

The world is currently facing a humanitarian crisis on a massive scale. With that sentiment we wholeheartedly concur. Action needs to be taken at an international level to foster peace, reduce conflict and ameliorate the social divisions that are literally tearing countries apart.

As the preamble to the coming UN summit states, “In our rapidly changing world, we must continually seek better ways to meet the needs of millions of people affected by conflicts and disasters.”

The conflict that has been unfolding in Turkey’s southeast over the past few months is one such conflict that needs to be urgently resolved. It is precisely because the Turkish government has turned to an unwinnable military solution to the Kurdish conflict that a humanitarian disaster is now looming in many parts of the southeast. This ongoing conflict makes the location of the forthcoming UN Humanitarian Summit in Istanbul wholly inappropriate.

The government headed by President Erdogan has consciously exacerbated a conflict with its Kurdish minority population since the result of last year’s first national election which saw the pro-Kurdish HDP achieve a dramatic breakthrough that denied the AKP its majority.

People are currently being slaughtered as a result of a malign state policy that is fanning sectarian conflicts and deepening social tensions. Peace-making has been taken off the agenda in Turkey and the whole country is suffering the consequences. It is therefore very hard to see how the government in Ankara deserves to be rewarded by the honour of hosting such an important international initiative.

One of the main themes of the planned summit is to be, “Serving the needs of people in conflict”, which surely renders it utterly inappropriate for Turkey to be hosting the event, given the current humanitarian disaster taking place in cities across the country’s southeast which have been subjected to curfew, bombardment and deliberate destruction by Turkish state forces.

This important and timely initiative by the UN Secretary-General set to take place on 23 and 24 May 2016 will bring together governments, humanitarian organisations, representatives of peoples affected by humanitarian crises and others to develop solutions to the world’s most pressing challenges and set an agenda for future humanitarian action.

The Kurdish people are desperate for such action to resolve their plight but the government in Ankara is making their lives intolerable and destroying their communities.

Therefore, at a time when the Turkish state is waging a war against its own people in the Kurdish southeast under the pretext of fighting the PKK, the summit definitely should not be held in Istanbul.

It is a time when President Erdogan has been taking ever more divisive steps that are fostering fear and conflict among communities in the country.

It is a time when independent Turkish journalists, academics, lawyers and creative artists are harried, intimidated and prosecuted for exercising legitimate rights to free expression.

It is a time when basic democratic, political and human rights are under serious assault from an increasingly authoritarian government run by the AKP.

It is a time when the Kurdish people as a whole are collectively targeted and punished mercilessly for alleged support for the PKK.

It is a time when Kurdish men, women, children, old people, are indiscriminately bombarded by Turkish military operations against towns and villages; a time, when hundreds of thousands of entirely innocent people have been forced to flee their homes in fear; a time, when largely erroneous accusations are levelled by the Turkish government at Kurdish people branding them as sponsors of terrorism.

This is all the result of a sectarian domestic policy, unprecedented in modern times, which is taking Turkey back to the dark days of the 1990s when martial law, death squads and targeted assassinations were a regular feature of daily life; when political prisoners were detained without a fair trial, when the country was notorious across the world for its torture of political dissidents, when activists simply disappeared and when the bodies of Kurds were ritually mutilated by security forces whose activities were protected by a secretive state that flagrantly snubbed all international human rights standards and norms of legality.

In view of the worsening situation inside Turkey today we must strongly urge the UN to reconsider its decision to select Istanbul as the venue for this important event. Please think again even at this late hour.

Your valuable initiative will be seriously undermined and tainted by association with a regime that routinely abuses its powers; a divisive government that poses a threat to democracy, free speech and civil rights; an authoritarian government that has been accused of pursing a sectarian foreign policy, and one that has even been alleged to be an active supporter of Islamic State terrorism in Syria.

Indeed, it is widely alleged in particular that Ankara has been assisting ISIS with the supply of weapons; that it has facilitated illegal trading by ISIS; that it is turning a blind eye to ISIS fund raising, permitting the transport and delivery of lethal military equipment across Turkish territory and likewise permitting volunteers to travel through Turkey to join the ranks of ISIS.

There is much more than circumstantial evidence to indicate that Turkey is heavily involved in the ISIS support network and as such these allegations need to be subject to a thoroughgoing, independent investigation. While such question marks hang over Turkey and its record, the policies of the AKP government should give grave cause for concern for the UN and all who uphold freedom and democracy. We therefore genuinely believe that the country at present constitutes a totally unsuitable host for the forthcoming humanitarian summit.

If the summit is held in Istanbul as planned it will only be used by Erdogan as fuel for his own well-oiled propaganda machine. It will be interpreted by Turkey’s tethered media as a ringing endorsement of Erdogan, the AKP and the increasingly divisive policies it pursues at home and abroad.

In particular, it will help to prolong the conflict with the Kurds when this historic conflict demands impartial mediation to achieve a lasting peace and which seemed to be a real possibility less than two years ago when the peace process was starting to get under way.

To hold a humanitarian summit in Turkey will be an affront to the Kurds and all those who are now suffering under the oppressive measures pursued by the government of Erdogan, who is seeking to acquire more and more presidential powers.

Not so long ago Turkey was held up as a model of moderation to be emulated all over the Middle East and Asia; it has now become a real threat to its neighbours, to the democratic process inside the country and to its own people. The Kurds right now are facing the full force of the Turkish state’s brutal onslaught. This must be stopped by raising voices loud and clear against it; rather than passed over in silence.
In order to maximise the potential success of this humanitarian summit and to command universal support, we urge you to think again and to relocate the summit to a more suitable location.

We feel sure that such a location can be found.

To add your signature to this statement, email Peace in Kurdistan

Supported by:

Noam Chomsky; Dr Thomas Jeffrey Miley Lecturer of Political Sociology, Cambridge University, UK; Dr Derek Wall Writer and International Coordinator of the Green Party, UK; Mark Thomas political satirist, author and journalist, UK; Michael Rubin, American Enterprise Institute, US; David Romano, Missouri State University, US; Dr. Zaradachet Hajo, Former President of the Kurdish PEN Centre; Roger Mckenzie, Assistant General Secretary UNISON, UK; Dimitri Roussopoulos Co-founder of the Transnational Institute of Social Ecology, Quebec, Canada; ; Janet Biehl, writer, translator, artist, US; Federico Venturini School of Geography, University of Leeds, UK ; Eirik Eiglad writer, translator, New Compass Press, Norway; ; Michael Gunter, professor of political science at Tennessee Technological University in Cookeville, US; Debbie Bookchin, journalist, US; Tove Skutnabb-Kangas, UNESCO Linguapax laureate 2003, Denmark; Robert Phillipson, Copenhagen Business School, UNESCO Linguapax laureate 2010, Denmark; Liz Saville-Roberts MP, House of Commons,UK; ; Dr. Johanna Riha, Policy Director of the All-Party Parliamentary Group on Global Health, UK; Dr. Manali Desai, Lecturer of Sociology, UK; Prof. Sarah Franklin, Professor of Sociology, UK; Prof. Lawrence P. King, Professor of Sociology, UK; Dr. Monica Moreno, Lecturer in Sociology, UK; Margaret Owen OBE, barrister and Widows for Peace Through Democracy, UK; Dr Carol Mann, Women in War, Paris, France; Board of Trustees, National Alliance of Women’s Organisations (NAWO), UK; Peter Tatchell, Peter Tatchell Foundation, UK; Ara Sarafian Director, Gomidas Institute, UK; Stephen Smellie Deputy Convenor UNISON, Scotland; Bert Schouwenburg, International Officer GMB, UK; Steve Hedley, Senior Assistant General Secretary, RMT, UK; Roger McKenzie, Assistant General Secretary of Unison – Black Lives Matter, UK; Nick Hildyard Policy adviser, UK; Stefano Squarcina, Puntorosso Association, Italy; Kariane Westrheim, Professor and EUTCC Chairperson, Norway; Cynthia Cockburn, researcher and writer, UK; Zaher Baher, Rojava Solidarity Group, UK; Trevor Rawnsley Lecturer Public Service Management – City and Islington College, UK; Jonathan Bloch, writer, UK; Bronwen Jones, barrister, UK.

La Turquie condamnée à propos du meurtre d'un militant kurde

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour ne pas avoir enquêté avec suffisamment d'efficacité sur le meurtre d'un responsable politique kurde, tué en 1994 dans l'est du pays.

La CEDH avait été saisie par la veuve de ce responsable politique local du Parti de la démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde), qui alléguait que son mari avait été tué à cause de son affiliation politique, soit par les forces de sécurité, soit par le Hezbollah avec l'aide des autorités.

Elle soulignait notamment l'absence inhabituelle de patrouilles de la police et de la brigade antiterroriste dans la zone du meurtre le jour où il a été perpétré.

Elle accusait également les autorités turques de ne pas avoir enquêté assez efficacement sur ce meurtre.
 Dans cette affaire, cinq personnes avaient été condamnées entre 2009 et 2013 à des peines allant de cinq ans et demi d'emprisonnement à la réclusion à perpétuité.

Dans son arrêt, la CEDH reconnaît que l'enquête menée par les autorités turques a été anormalement longue. Elle souligne que "les délais pris par la procédure judiciaire ne peuvent pas être considérés comme compatibles avec l'obligation d'un Etat (...) d'assurer l'efficacité des investigations sur les morts suspectes".

Les juges n'ont en revanche pas retenu la violation de l'article 14 de la Convention européenne des Droits de l'homme, qui interdit toute forme de discrimination, fondée par exemple sur la langue, la religion ou les opinions politiques.

Ils ont estimé que la requérante n'avait pas apporté d'élément permettant de prouver que la lenteur des investigations était liée au fait que la victime était kurde et membre du parti Hadep.

La CEDH a alloué 20.000 euros pour préjudice moral à la requérante.

En 2003, la cour constitutionnelle avait interdit le Hadep, principal parti kurde du pays, l'accusant de menacer l'unité de la Turquie en soutenant les rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Une interdiction condamnée en 2010 par la CEDH, au nom de la défense de la liberté d'association.
(AFP, 3 mai 2016)


5 soldiers, 2 officers killed in weekend armed attacks

Armed attacks in two seperate Turkish provinces in the southeast killed five soldiers and two police officers over the weekend.

Two police officers were killed in a bomb attack on a police headquarters in the southeastern province of Gaziantep on the morning of May 1, Gov. Ali Yerlikaya has confirmed.

At least 18 policemen and four civilians were injured in the suspected car bomb attack that was carried out around 9:20 a.m.

Private broadcaster CNNTürk reported that the blast occurred in front of the barriers of the headquarters.

Two cars entered the area in front of the headquarters and started firing with automatic weapons, with police responding to the attack, reported daily Hürriyet.

One of the cars managed to escape, while the second car exploded, according to reports. The police have begun a search to apprehend the other car involved in the attack.

Footage from a CNNTürk broadcast showed pieces of a wrecked vehicle near the station’s gates, several ambulances and fire brigade trucks at the scene of the blast, which it said was felt from kilometers away.

The wounded were taken to a hospital, where one police officer succumbed to his injuries.

Security measures were increased in front of the aforementioned hospital.

Armored police teams and ambulances were sent to the area, as buildings surrounding the station were evacuated by the police after the attack.

Prime Minister Ahmet Davutoğlu said investigations into the attack are ongoing.

“We’ve reached significant information, but the Interior Ministry will make the necessary statement in due course,” Davutoğlu said.

President Recep Tayyip Erdoğan has received information about the attack from Interior Minister Efkan Ala and spoken on the phone with Governor Ali Yerlikaya, according to presidential sources.

Meanwhile, four Turkish soldiers were killed and 14 were wounded on separate May 1 attacks by the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK) in the southeastern provinces of Mardin and Şırnak, according to reports.

Three soldiers were killed and 14 were wounded during a military operation in the Nusaybin district of the southeastern province of Mardin, the Turkish Armed Forces said in a statement.

The attack in the town, where a number of neighborhoods are under curfew and operations have been ongoing since March 14, came as the soldiers were detonating a bomb placed by the militants on Nusaybin’s Çağçağ Street.

Three soldiers, identified as gendarmerie specialized sergeants Serdar Yıldırım, Sinan Oruç and Hakan Duygal, were killed in the attack, according to the official statement by the Chief of Staff.

The wounded soldiers were brought to state hospitals in Nusaybin and central Mardin, according to reports.
In a separate attack on the same day, a soldier was heavily wounded after being hit by a PKK sniper during an operation in Şırnak’s İsmetpaşa neighborhood.

The injured soldier, whose identity was yet to be disclosed when Hürriyet Daily News went to press, was promptly transferred with an armored ambulance to Şırnak State Hospital, where he later succumbed to his wounds.

The attack came one day after the army announced that an army captain was shot dead by a PKK sniper in Nusaybin.

Captain Alper Kalem was wounded in clashes that erupted when a group of soldiers were trying to remove bombs on the streets at 7 a.m. local time on April 30.

Kalem was taken to hospital but later succumbed to his wounds.

Meanwhile, in the same neighborhood two police officers and one soldier were injured in a rocket attack on an armored vehicle.

Early on April 30, the military had stated that Turkish warplanes destroyed PKK targets in northern Iraq.

It said four F-16 and 14 F-4 jets carried out the raids on positions in Kandil, Hakkurk and Avasin between 23:00 p.m. and 1:40 a.m. local time.

It added that a pair of F-4 warplanes also carried out two airstrikes on PKK bases in the rural Güneycam area of the southeastern Turkish province of Şırnak.
(hurriyetdailynews.com, May 2, 2016)

Man hit by police water cannon dies in Istanbul’s Taksim

A man hit by a water cannon security vehicle (TOMA) died in Istanbul’s Beyoğlu district on May 1, Doğan News Agency reported.

The 57-year-old Nail Mavuş was hit by a TOMA while crossing the street in the Tarlabaşı area of Beyoğlu, near Taksim Square. 

The heavily wounded Mavuş was taken to a hospital in Istanbul’s Şişli district, where he succumbed to his wounds.

Police took strict security measures around Taksim with TOMAs and thousands of police officers, in order to prevent groups trying to celebrate International Workers’ Day from entering Taksim Square.
(hurriyetdailynews.com, May 1, 2016)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Probe into 5 More Özgür Gündem’s On-Watch Editor-in-Chiefs

Probes has been launched into five more people supporting the “On Watch Editorship-in-Chief” campaign launched on purpose of solidarity with the Özgür Gündem daily.

Ertuğrul Mavioğlu, Faruk Eren, Ayşe Düzkan who have been subjected to the probe, and the daily’s Managing Editor İnan Kızılkaya testified today (May 23).

Other than Mavioğlu, Düzkan, and Eren, probe has been launched into Melda Onur and Mustafa Sönmez working as on-watch Editor-in-Chief.

On charge of "[illegal] organization propaganda”

Özgür Gündem daily’s attorney, Özcan Kılıç speaking to bianet said in addition to five prosecuted earlier, probe has been launched into Eşber Yağmurdereli, Ragıp Duran, Ahmet Abakan, Ömer Ağın and Nurcan Baysal working as on-watch Editor-in-Chief.

The attorney Kılıç recorded that the probes have been launched on charge of “[illegal] organization propaganda”.

“We will not give up journalism just because they will launch investigation”

Mavioğlu speaking to bianet following the incident said they explained journalism to the prosecutor in the interrogation.

Mavioğlu stating they were asked of whether they attended the news meeting, whether there was investigation into the articles said “I told them that we published them since they qualify to be news” and continued as follows:

“They initiated investigation into five separate articles of the daily dated May 10. It is an investigation composed of information coming to the prosecutor via police report.

“We will not give up journalism just because they will launch investigation”, concluded Mavioğlu.

Till now, Melda Onur, Ertuğrul Mavioğlu, Eşber Yağmurdereli, Erol Önderoğlu, Ayşe Düzkan, Fehim Işık,Yıldırım Türker, Mustafa Sönmez, Faruk Eren, Ahmet Abakay, Celal Başlangıç, Uğur Güç, Nurcan Baysal, Ragıp Duran, Mehmet Güç, Beyza Üst

EFJ/IFJ: Turkey must stop feeding its environment of fear for journalists

The European and International Federations of Journalists (EFJ and IFJ) is calling upon the presumptive upcoming Turkish Prime minister, Binali Yildirim, to end the climate of permanent judicial intimidation, threats, harassment, detention and physical assaults against journalists and media workers in Turkey.

The EFJ is particularly underlining the fact that Turkish judicial authorities have recently opened an investigation against 5 journalists (Ertugrul Mavioglu, Faruk Eren, Ayse Düzkan, Mustafa Sönmez and Melda Onur) and trade unionists just for participating in a solidarity campaign with the Kurdish daily newspaper Özgür Gündem. Journalists and trade unionists under prosecution are now requested to testify on the grounds that articles and news pieces published on the days that they participated in the solidarity campaign constituted “terrorist propaganda” and “incitement to crime”. Faruk Eren and Ayse Düzkan are both board members at Disk Basin-Is (Turkey’s union for journalists and workers in the printing industry, EFJ affiliate-elect) and Ayse Düzkan was our guest trade unionist at the recent EFJ Annual Meeting 2016 in Sarajevo.

“This type of prosecution is clearly a way to intimidate journalists and trade unionists by creating an environment of fear and has a chilling effect on freedom of expression in general”, said Mogens Blicher Bjerregård, EFJ President.

The “Co-Editorship-in-Chief” campaign launched by Özgür Gündem daily on May 3rd for the World Press Freedom Day (#WPFD) managed to attract 16 journalists to participate in this solidarity act. EFJ-IFJ affiliates in Turkey, TGSand DISK Basin-Is, fully supported this initiative to develop solidarity among press workers.

Stripped of legal rights over her children for reporting

In another Turkish case, the EFJ has condemned the sentencing of journalist Arzu Yildiz to 20 months in jail and stripping of legal rights over her children for breaching the confidentiality of a court case. The sentence is pending approval from the court of appeals. Arzu Yildiz was sued by the state after publishing footage in May 2015 from a court hearing at which four prosecutors were on trial for ordering a search of trucks belonging to Turkey’s MIT intelligence agency as they traveled to Syria in 2014. In a separate judicial case linked to the same issue, Can Dündar and Erdem Gül were sentenced to at least five years in jail for revealing state secrets after publishing footage which purported to show the trucks carrying weapons to Syria.

Making a direct reference to the Council of Europe’s recommendations of the Committee of Ministers to member States on the protection of journalism and safety of journalists and other media actors, EFJ President quoted that “any interference with the right to freedom of expression of journalists and other media actors therefore has societal repercussions as it is also an interference with the right of others to receive information and ideas and an interference with public debate”.

The EFJ-IFJ will submit those new cases of violations to the Council of Europe’s platform for the protection and safety of journalists and alert the Mapping Media Freedom platform and are again calling upon the Turkish authorities, including the new presumptive PM Binali Yildirim, to change this dramatic situation.

High Court denies journalist Baransu's petition for release

Istanbul, May 18, 2016--The Committee to Protect Journalists today condemned a decision made Tuesday by Turkey's Constitutional Court to reject a petition for release by journalist Mehmet Baransu, who has been held in pretrial detention since March 2015 on charges of obtaining classified documents.

"Mehmet Baransu is being treated as a dangerous criminal rather than as a journalist who did his job," CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. "Given that Baransu should not have spent a day in jail, we urge the Turkish judicial authorities to exercise their independence from political influence, free him immediately, and ensure that he receives a fair and transparent trial."

According to the news agency Cihan, Baransu argued in his petition, which he filed to the court on April 24, 2015 that authorities in Silviri prison violated his rights and subjected him to mistreatment and torture. Baransu spent about four months in solitary confinement after his arrest, his lawyer Sercan Sakallı told CPJ in 2015.

The judges on Tuesday unanimously rejected Baransu's appeal on procedural grounds, claiming that the journalist had not exhausted all legal channels and therefore could not seek redress from the high court, news reports said.

Turkish authorities imprisoned Baransu, a columnist and correspondent for the privately-owned daily newspaper Taraf, on March 1, 2015, after raiding and searching his home the same day, according to CPJ research. The journalist was accused of obtaining classified documents in 2010 that authorities claimed were linked to an alleged 2003 plot planned by Turkish generals against then-Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, who is now Turkey's president.

Baransu gave the documents, whose source he has not identified, to Turkish prosecutors in 2010.

During his pretrial detention, authorities have filed additional charges against Baransu. In June 2015, an Istanbul court convicted the journalist of insulting Erdoğan via a series of tweets in 2013 alleging government corruption, and sentenced him to 10 months in jail, Sakallı told CPJ at the time. Baransu appealed that verdict, but no ruling has been issued and he has not started serving that sentence, Sakallı told CPJ today.

Sakallı told CPJ today that authorities have filed several other cases against Baransu, all of them stemming from his critical reporting in 2013 on issues such as government wrongdoing and the alleged genetic modification of food products in Turkey. In these cases, Baransu is accused of being a member of an alleged organization led by Islamic cleric Fethullah Gülen, a former supporter and now critic of Erdoğan who lives in the U.S. The government has classified the movement as a terrorist organization and claims it has infiltrated the judiciary, police, and media. The charge of belonging to the alleged organization carries a maximum sentence of 15 years in prison, the lawyer said.

According to news reports, Baransu testified on May 2 before Anatolia's 10th Court for Serious Crimes in connection to another case. The charges, brought by the Turkish National Security Council, are of obtaining information regarding state security and the security service's actions, the reports said.

The press freedom climate in Turkey has significantly deteriorated in the past few years, CPJ research shows. The country was among the world's worst jailers of journalists in 2015, with 14 imprisoned at the time of CPJ's annual census of jailed journalists on December 1. In addition to jailing reporters on insult charges or accusations of aiding terrorist groups, Erdoğan's government has also taken over several independent news outlets and barred entry to some international reporters.

Investigation into 5 Özgür Gündem Editors in Chief on Watch

Investigation has been launched into five journalists and authors supporting the “Co-Editorship-in-Chief” campaign launched by Özgür Gündem daily to show solidarity and defend press freedom against oppressions and investigations.

The investigation has been launched into Ertuğrul Mavioğlu, Faruk Eren, Ayşe Düzkan, Mustafa Sönmez and Melda Onur who have representatively taken on the position of Editor in Chief each for one day in Özgür Gündem daily. 

Eren and Düzkan who are also executives in Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) - Press made a statement criticizing the investigation.

Reaction from DİSK-Press

Noting that the journalists had been summoned to give testimony as to the accusations of “propagandizing for the terrorist organization”, “inciting to crime” appearing on the newspapers on the days on which the journalists have taken part in the campaign, the union has made the following organization:

“As DİSK-Press, we would like to reiterate that we will not compromise in our struggle for press freedom, be watchers over the legal process, and will bring the issue both in Turkey and on the universal level to the agenda of union struggle and press freedom. We will keep on standing by the all the oppressed journalists like we have till now”.

Within the campaign launched on May 3 World Press Freedom Day, Association of Free Journalists (ÖGC) Co-Chairs Nevin Erdemir and Hakkı Boltan became the first co-editors in chief.  The shift has been over by Melda Onur, Ertuğrul Mavioğlu, Eşber Yağmurdereli, Erol Önderoğlu, Ayşe Düzkan, Fehim Işık, Yıldırım Türker, Mustafa Sönmez, Faruk Eren, Ahmet Abakay, Celal Başlangıç, Uğur Güç, Nurcan Baysal and Ragıp Duran.
(BIA, May 18, 2016)

Festival de Cannes: Fabrication de l’histoire à la turque

Defne Gürsoy, Mediapart, 20 mai 2016

Au Festival de Cannes, « Album de Famille » du (très) jeune réalisateur turc Mehmet Can Mertoğlu nous fait oublier un an après la tempête de confusion causée par « Mustang », film français réalisé par une réalisatrice d’origine turque. Le buzz qui avait suivi la « révélation » Mustang dans toute la France nous avait laissé, pour le moins, perplexe.

Le premier long métrage de Mehmet Can Mertoğlu porte sur la (re)composition d’un album photo d’un couple infertile et plus très jeune qui sont contraints d’adopter un tout petit pour sauver la face. Mais, culture et tradition obligent, l’adoption doit être tue, histoire d’honneur, de pudeur… Le couple décide ainsi de fabriquer une histoire familiale, en forgeant un album de famille, simulant la grossesse, puis l’accouchement. Le couple sera soutenu par le frère ainé partisan du pouvoir politique actuel qui, non seulement gardera le « secret », mais aidera à le dissimuler grâce à son réseau.

Sauf que, la Turquie est un pays où tout un chacun est fiché, suffit de faire n’importe quelle démarche administrative pour que « la vérité » soit dévoilée. Ils iront jusqu’à changer de travail, changer de ville, mais rien n’y fera. L’histoire vraie fera surface malgré tous leurs efforts pour la dissimuler.

Le film est peu bavard, mais chaque cadre et plan très travaillés racontent en profondeur chaque situation. Il puise d’ailleurs sa force et son charme de l’intelligence et de la sobriété de sa mise en scène, bien différente de celle des jeunes réalisateurs qui, tout naturellement, essaie de suivre le « maître », Nuri Bilge Ceylan, dans une esthétique et force visuelle néanmoins difficile à égaliser.

On y trouve plutôt l’influence de Jacques Tati, ou de son héritier Elia Souleiman, dans le burlesque, l’absurde et la volonté de raconter la société turque avec humour et ironie. Mertoğlu fait d’ailleurs un clin d’œil en reproduisant la scène de culture physique sur la plage dans « Les Vacances de M. Hulot ». On y trouve également un air de la nouvelle vague roumaine, en précisant que Mertoğlu a décidé de travailler avec le chef opérateur roumain Marius Panduru (collaborateur de Corneliu Parumboiu, Radu Jude etc.) dès le début du projet, avant même de choisir le reste de son équipe. D’où sans doute son penchant sur des plans fixes et large, ainsi que de l’articulation entre premier plan et arrière-plan. Mertoğlu laisse ainsi une grande liberté aux spectateurs, en garndant lui-même une juste distance avec ses personnages (à l’antipode de Mustang).

Mertoğlu a trouvé sa propre façon de raconter un récit plus que complexe : à travers le miroir du jeune couple, nous retrouvons les problématiques et la complexité de tout un pays et d’un peuple, notamment son histoire officielle fabriquée, retravaillée, voire réinventée qui se heurtera à l’histoire réelle, aux faits historiques, indéniables, puisque l’évidence et la mémoire ne s’efface pas par dissimulation et resurgit tôt ou tard.

Pour couronner cette critique forte de l’histoire au grand « H » en travaillant sur une histoire de famille, les dialogues sont imprégnés d’expressions et termes discriminatoires, même racistes, dans le flux naturel du langage quotidien qu’utilise la majorité de la population. Notamment, lors de l’adoption, quand l’équivalent turc de l’ASE leur propose une ravissante fillette, le couple la trouvera trop « basanée », la qualifiant tour à tour de ressembler à une « kurde » et une « syrienne ». Ils trouveront leur bonheur avec un bébé bien clair de peau, qui en plus est un garçon. Les préjugés communs à tout un peuple et les conversations dans chacun des bureaux administratifs où ils se présentent durant le processus d’adoption sont révélateurs des maux de cette société véhiculés par des mots lourds de double sens et d’accent sur l’altérité.

La satire amère de la société et de l’histoire turque proposée par Mehmet Can Mertoğlu est à percevoir sur plusieurs degrés. Sur l’histoire fabriquée, on pense bien sûr au génocide des Arméniens, mais aussi à tous ces peuples disparus (et à disparaître), aux manuels scolaires imprégnés de l’histoire officielle qui ne fait que reproduire les idées reçues. Sur le langage presque naturellement imprégné de préjugés racistes ou discriminatoire, on revient sur la fragilité de l’identité turque. « Album de famille » nous renvoi à la nécessité de faire un grand travail de mémoire, non seulement en Turquie, mais dans tous les pays. En espérant que le film sera accessible aux cinéphiles en France prochainement…

Free Journalists Association: 8 Journalists Detained in 15 Days

Free Journalists Association (ÖGC) in its report as to right violations between May 1-15 has stated that the state imposes a heavy crackdown on the journalists who share pressures of the state on people and its unlawfulness with public.

The violations are listed in the report as follows:

* Eight journalists were detained, four arrested, four others subjected to torture.

* Two journalists were battered, two other threatened. Three journalists were exposed to assault.

* Three journalists were arbitrarily obstructed.

* Investigation was launched into seven journalists. Three lawsuits were brought against four journalists. Six journalists were penalized.

* A news site was blocked three times. Broadcast of a TV channel was banned.

* Broadcasting ban was imposed five times. Four media organs were banned.

* Two journalists were discharged.

Arrested journalists

The things the arrested journalists lived were explained as follows:

May 9: Five people including DİHA reporter Abdulkadir Turay detained in a house raid were arrested. Turan and the other four have been arrested on charge of “aid and abet to the [illegal] organization” and sent to Mardin Type E Closec Prison.

May 12: Nedim Türfent and Şermin Soydan were detained in Van province. The reporters stated to be taken custody over an investigation launched into them have been sent to Edremit TEM (Anti-Terror) Branch Office.

DİHA reporter Nedim Türfent brought to Yüksekova by being prevented from meeting his attorney was arrested by the court on charge of “being member to [illegal] organization”.

Soydan was arrested by the court he was referred to following his testimony in the prosecution.

May 13: Aram Publishing Editor Ferzende Taşan was arrested during a routine police control conducted at metro station in Kadıköy district of İstanbul. Taşan taken into custody after the Supreme Court of Appeals approved his older case in which he penalized on charge of “being member of [illegal] organization”, has been taken to Çağlayan Courthouse in İstanbul, and later sent to Metris Prison.
(BIA, May 16, 2016)

Enough is enough – the medal will be returned
Over a decade ago the then foreign minister Abdullah Gül awarded me the “Medal of High Distinction” of the Republic of Turkey. I received the award, consisting of a diploma and a gigantic gold medal, during a festive ceremony at the Turkish embassy in The Hague. The reason I was deemed worthy of the medal was that in the preceding years I had actively tried to inform the Dutch politicians, and the public in general, about Turkey and to combat prejudices.
By Erik-Jan Zürcher

In the years 2002-2004 the attempts of Turkey to become a member of the European Union, which even then were forty years old, had picked up speed. The new Turkish government of the Party of Justice and Development of prime minister Tayyip Erdoğan, was democratising Turkey at breakneck speed. In the first two years of the new regime over three hundred laws were passed, the vast majority of which aimed to dismantle the authoritarian state that was a legacy of the 1980 military coup and that was still dominated by the army. In recognition of this, the EU in October 2003 agreed to start membership negotiations with Turkey as soon as some final requirements had been met. In December 2004, during a summit in The Hague, the decision to go ahead was taken.

My small contribution in those years was to argue (in a report for the Scientific Council for Government Policy WRR among others) that Turkey could indeed be a part of the EU, because it shared a history with Europe (after all the centre of gravity of the Ottoman Empire had lain in southeastern Europe for centuries); and that the fact that 98 percent of the citizens of Turkey were Muslims should not stand in the way of Turkey’s entry, because Islam too was part of European history and because after eighty years secularism had struck deep roots in Turkey, at least as deep as in – for instance – a country like Poland. I advocated Turkey’s entry into the EU because I thought that Europe could effectively defend its interests in the Middle East and the Caucasus region only with Turkey on board.

These arguments are still valid today. What I got completely wrong was my expectation – and prediction – that the accession process would strengthen the democratic forces in Turkey and that it would make the development of the rule of law irrevocable. I ignored warnings from secularist Turkish friends that Erdoğan was only using the EU and the accession process to destroy his internal enemies and gradually to increase the role of Islam in society, seeing them as short-sighted fear mongering. I was wrong, however, and they were right.

Look where we are now after 14 years and more than ten election victories for Tayyip Erdoğan and his party:

- Because he thought it would win him the election, Erdoğan consciously wrecked the peace process with Kurds and reignited the internal war against the PKK.
- Because he wanted new elections when those of June 2015 did not yield the result he looked for, he sabotaged the formation of a coalition government, which could have counteracted polarisation.
- Academics who distanced themselves from the renewed war against the PKK and demanded a resumption of the peace process, are being persecuted and sometimes have been fired by their universities.
- The media have been emasculated . They either function as mouthpiece of the regime or adopt self-censorship.
- Social media are tightly controlled and often shut down.
- Journalists and editors who report on secret arms deliveries of the Turkish secret service to Syrian Jihadists are convicted to five years in prison for divulging state secrets (so the story was true!)
- The constitutional court of the republic is threatened by the president, who openly states he does not respect it.
- A prime minster who advocates a somewhat softer (though by no means liberal) line is brought down by the president.
- Thousands of Turkish citizens are being prosecuted for “defamation of the president.”
- European citizens who speak critically about Erdoğan, like Dutch publicist Ebru Umar, are prosecuted and held in Turkey.
- In the mean time the party uses its power monopoly to make islamic norms and values ever more dominant in the public space – in most places finding a prayer room is now a lot easier than a seller of alcoholic beverages.

All of this has convinced me that the Turkey of Tayyip Erdoğan cannot and should not become a member of the European Union – ever. A country where politics, the legal system, the media, universities and individuals (even if they live in Europe) have become playthings for a de-facto dictator and his clique of sycophants; where the fundamental freedoms and the rule of law have ceased to function, cannot be a European country. Many of these characteristics are valid for Hungary as well – an EU member – but Hungary is small and for the EU as a whole no more than a nuisance. Turkey’s population is eight times as large and – this is crucial - half of that population staunchly supports the policies of Erdoğan and even more: venerates him as the architect and symbol of the “new Turkey.” A Europe in which the successive crises surrounding the Euro, Greece and the Syrian refugees have shown that it is only partially built on shared values as it is, could never tame this Turkey once it is in, it would be destroyed by its accession.

Of course the EU, and the Netherlands, have to deal with Turkey. We are not alone in this world and the part of the world that respects human rights, fundamental freedoms and the rule of law, is unfortunately limited and getting smaller. We do business – economically as well as politically – with other countries that are increasingly in the grip of nationalist dictators (China, Russia, Egypt) but the point is that, thanks to Erdoğan, Turkey now fits into that list and not the list of candidate members of the EU.

That is why the medal will now be carefully packed and sent back to the embassy. I have hesitated for a long time, not because I had illusions left about Erdoğan and his ilk, but because such a demonstrative act might damage others besides myself, notably the dozens of MA and Ph.D. students that I have supervised over the years, many of whom have returned to Turkey. My signature is on their diplomas. I feel I have no choice, however. I have to do this precisely because, as professor of Turkish studies, I am seen as an authority on Turkey. I have to do it as a sign of protest against the dictatorial misrule of Erdoğan in Turkey but also in recognition of the fact that I was wrong twelve years ago: Turkey has not come closer to Europe (as it seemed in the now far-off years of 2002-2006, but since 2007 it has moved away. So far away that membership is no longer a realistic option. Our political leaders should say so loud and clear. Enough is enough.

Un tribunal allemand censure des passages d'un poème anti-Erdogan

Le tribunal de grande instance de Hambourg (nord), saisi en référé, a interdit mardi à l'auteur d'un poème satirique insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan de répéter publiquement de larges passages de ce texte.

La juridiction, qui avait été saisie par le président turc, a "en partie accédé à la requête" qu'il avait présentée, et a "défendu à Böhmermann (l'auteur du poème, NDLR) l'expression de certains passages qui, en raison de leur contenu outrageant et portant atteinte à l'honneur, n'ont pas à être supportés par Erdogan", souligne le tribunal dans un communiqué.

Sur les 24 lignes de ce poème dans lequel le président turc était traité de pédophile et de zoophile, seules six subsistent, dans la version annotée par l'ordonnance rendue par le tribunal.

"Dans le cadre d'une critique à l'encontre du comportement d'un tiers exprimée sous forme de satire, il existe des limites qui se trouvent atteintes lorsqu'il s'agit d'un outrage pur ou d'une insulte formelle qui blessent la dignité de la personne", explique le tribunal.

"D'après la chambre (du tribunal), cette limite a été outrepassée dans certains passages du poème", poursuit le communiqué de la juridiction.

Le 31 mars, l'humoriste Jan Böhmermann, qui commente de manière souvent provocatrice l'actualité dans son émission "Neo Magazin Royale" avait expliqué savoir qu'en prononçant ce poème, il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise.

Il entendait ainsi démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

L'affaire a empoisonné les relations entre l'Allemagne et la Turquie, partenaire crucial pour tenter de juguler l'afflux de migrants en Europe.

La chancelière Angela Merkel a autorisé -- comme le requiert le code pénal allemand dans le cadre du délit d'insulte à un représentant d'un Etat étranger -- les poursuites souhaitées par Ankara contre l'humoriste qui devra donc répondre de son poème devant un tribunal.
(AFP, 17 mai 2016)

DİHA Correspondent Nedim Türfen Arrested

Dicle News Agency’s Van Correspondent Nedim Türfent has been arrested over “[illegal] organization membership”.

The number of arrested DİHA correspondents has reached 12 with this arrest.

According to bianet’s Media Monitoring Report covering the months of January, February, March the number of arrested journalists was 28. With the arrest of eight other journalists since April, the number has reached 36.

His meeting with his lawyer prevented

Türfent was detained following the vehicle he was in be stopped at the entrance of Van province. Another DİHA’s Van correspondent, Şermin Soydan heading for tracking news was detained in the same day.

Türfent prevented to meet his lawyers at Anti-Terror Branch Office has been taken to Yüksekova.

According to DİHA’s report, the arrest decision was taken on the grounds of the news he made and secret witness testimonies. Türfent has been sent to Hakkari Prison.

Soydan’s detention period has been extended.

DİSK Press Labor: Let us look protect right to information and convey it

The Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) Press Labor in its statement regarding the matter called to protect right to information and convey it.

“Journalist in our country has been passing a test that has never been this hard. The journalists going out to street to make news are being detained and arrested one by one. The biggest target of the attack against the press is the Dicle News Agency; three workers of the agency are convicted; 12 others are imprisoned. Lastly, Nedim Türfent has been arrested, and Şermin Seydan’s detention period has been extended.

“The agency workers under pressure and threat trying to pass information to public in conflict zones are being targeted by state officials. In this period, what falls to lot of all journalists is to look out for the occupation and their colleagues. We have no chance but to elevate solidarity against the crackdowns”.
(BIA, May 13, 2016)

Une journaliste logée dans un endroit secret après avoir quitté la Turquie

Une journaliste néerlandaise d'origine turque, de retour aux Pays-Bas après avoir été interpellée le 23 avril en Turquie pour avoir critiqué le président Erdogan, séjournera pour sa sécurité dans un endroit tenu secret, a-t-elle affirmé jeudi.

"Les gens continueront à me reconnaître, à m'insulter, à me menacer", a affirmé Ebru Umar au quotidien populaire De Telegraaf, après un entretien avec le parquet d'Amsterdam et le Coordinateur national pour la menace terroriste et la sécurité (NCTV).

Cette athée et féministe connue avait été interpellée dans la nuit du 23 au 24 avril chez elle à Kusadasi, petite station balnéaire à l'ouest du pays, pour avoir insulté dans un tweet le président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle assure subir depuis lors des menaces de certains membres de la communauté turco-néerlandaise.

La journaliste, frappée d'une interdiction de voyager 17 jours durant, a été autorisée à revenir aux Pays-Bas en début de semaine.

"Je ne peux rien dire sur l'endroit où je séjournerai dans les prochains jours. Je pars vers une adresse secrète", a déclaré cette chroniqueuse de 45 ans, soulignant qu'elle ne retournerait pas pour l'instant en Turquie où elle n'est "plus en sécurité", ni à son domicile d'Amsterdam cambriolé peu après son interpellation et aujourd'hui mis en location.

Désormais, la journaliste devra signaler ses apparitions en public aux autorités: "reste à déterminer comment je serai protégée et dans quelle mesure. Je veux surtout retrouver ma vie d'avant et que ces types arrêtent de me menacer".

Maintenue seize heures en détention en Turquie, Mme Umar a dénoncé une accusation "ridicule", qualifiant son tweet de "raillerie envers les Turco-Néerlandais qui apprécient fortement Erdogan".
 Ebru Umar avait récemment rédigé une chronique très critique de l'homme fort de Turquie dans le quotidien néerlandais Metro.

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, avec près de 2.000 procédures judiciaires.
(AFP, 12 mai 2016)

Un député allemand lit un poème d'insultes à Erdogan au Parlement


Un député du parti conservateur d'Angela Merkel a lu jeudi au Parlement le poème satirique insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan qui vaut à son auteur de possibles poursuites pour insulte à un dignitaire étranger.

Detlef Seif a, pour en dénoncer le contenu, lu ce texte qui décrit le dirigeant turc en pédophile et en zoophile. "Ici, une personne est attaquée dans son honneur et la justice doit décider si ces déclarations sont encore couvertes par la liberté d'expression et de la presse", a-t-il dit.

"Mais rendez-vous compte (...) mettez-vous à la place d'Erdogan et réfléchissez comment vous, vous le prendriez !", a lâché cet élu lors d'un débat au Bundestag, la chambre basse du parlement, devant un auditoire médusé.

Son intervention a été diffusée à la télévision et reste disponible sur le site du Bundestag.

Celle-ci intervient alors que la chancelière allemande avait cherché mi-avril à clore ce dossier embarrassant dans les relations avec la Turquie, à un moment où elle a besoin d'Ankara pour freiner le flux de migrants venant en Allemagne. Mme Merkel avait, à la demande de M. Erdogan, autorisé une procédure judiciaire rarissime pouvant valoir à l'humoriste Jan Böhmermann, auteur de la satire en question, des poursuites pour insultes à un dirigeant étranger.

L'humoriste a réagi à la lecture de son poème au parlement en réclamant à son tour des poursuites contre l'élu conservateur.

"Je demande ici la levée de l'immunité parlementaire du député CDU Detlef Seif pour infraction à l'article 103 du code pénal" traitant de l'insulte aux dignitaires étrangers, a écrit le comique sur twitter.

Jan Böhmermann avait lu à l'origine le 31 mars ce poème sur la chaîne de télévision publique ZDF.

En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.
(AFP, 12 mai 2016)

15 Journalists, Columnists Appear Before Judge Over 53 Articles

15 Atılım weekly workers and columnists will stand in trial today (May 12) on charge of “terror organization propaganda” in İstanbul 13th Heavy Penal Court.

Ali Haydar Saygılı, Alp Altınörs, Arzu Demir, Aydın Akyüz, Emin Orhan, Erkan Salduz, Fadime Çelebi, Fatih Gür, Hatice Duman, Fuat Uygur, İsminaz Ergün, Sami Özbil, Semiha Şahin and Uğur Ok, and the weekly’s managing editor Mehmet Ali Genç are being tried over “terror organization propaganda” because of the articles and reports published in July and August of 2015.

The indictment prepared by prosecutor Gökhan Yolasığmaz alleged that the 53 articles and reports are “terror organization propaganda”.(EA/TK)

Update: It has been discovered that another Atılım weekly columnist, Vahap Biçici was being tried on the same case thus the number of the defendants has risen to 16.
(BIA, May 12, 2016)

Dutch Turkologist Returns Prize to Protest Erdoğan

Turkish language and culture expert Dutch Prof. Dr. Eric-Jan Zürcher has announced that he would return the prize of high honour awarded by Turkey. Zürcher has expressed that he had taken this decision in order to protest President Recep Tayyip Erdoğan’s dictatorial regime.

According to the report of BBC Turkey, in his article published on the Dutch NRC daily, Zürcher has noted that Turkey has shown progress towards Europe between 2002-2006 yet has reversed since 2007 and tended to rapture from the European Union (EU).

Noting that he had concern with regards to Erdoğan; the president of secular people from Turkey, Zürcher has expressed that he was not used to take the warnings serious, that Erdoğan would put the opponents out of action and intensify the role of Islam in the society and considered these only “narrow minded intimidation propaganda”.  He has added “But I was wrong, they were right. Now have a look at where we stand. See where Erdoğan, who has won almost 10 elections stands now”.

In his article on NRC, Turkologist Eric-Jan Zürcher who is an academic member in Leiden University, has expressed that he would kindy “wrap up” the prize awarded to him in 2005 and send it to the Embassy of Turkey in Lahey.
(BIA, May 10, 2016)

Erdogan lance un recours contre le patron de presse allemand Axel Springer

Recep Tayyip Erdogan a lancé une procédure en référé en Allemagne contre le patron de l'un des principaux groupes de presse européens Axel Springer pour tenter de lui interdire de répéter son soutien à un comique auteur d'un poème satirique qui a provoqué la fureur du président turc, a annoncé son avocat.

"C'est comme dans un viol collectif. Quand l'un commence, tous les autres suivent", a affirmé Ralf Höcker, avocat de M. Erdogan spécialisé dans les affaires de médias, qui a déposé sa requête auprès d'un tribunal de Cologne.

Une porte-parole du groupe Axel Springer, qui publie notamment le quotidien à grand tirage Bild, s'est refusée à tout commentaire.

Dans une lettre ouverte publiée dans l'un des journaux du groupe, le président du directoire de Springer Mathias Döpfner avait apporté son soutien à Jan Böhmermann, en affirmant entre autres: "Je trouve votre poème réussi. J'ai ri à voix haute".

L'humoriste Jan Böhmermann avait signé le 31 mars un texte lu sur la chaîne de télévision publique ZDF, dans lequel il traitait Recep Tayyip Erdogan de pédophile et de zoophile. En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à une chanson critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.
Un comédien allemand mis en examen pour s'être moqué d'Erdogan dans une vidéo

L'affaire avait pris un tour diplomatique et provoqué un scandale en Allemagne quand la chancelière Angela Merkel avait autorisé les poursuites judiciaires voulues par Ankara à l'encontre de l'humoriste alors que les dérives autoritaires de M. Erdogan sont de plus en plus vivement dénoncées.

L'avocat Ralf Höcker a également précisé qu'il était peu probable que le tribunal de Cologne prononce une interdiction en référé à l'encontre de M. Döpfner mais "aucun des imitateurs de M. Böhmermann ne peut se sentir en sécurité quand il insulte M. Erdogan sur internet". Outre Bild, le groupe Axel Springer publie notamment le quotidien conservateur Welt et est très présent dans le numérique et la presse internet.(Le Vif, 12 mai 2016)


Deux journalistes condamnés à de la prison ferme, Dündar visé par des tirs

Deux journalistes d'opposition renommés en Turquie ont été condamnés vendredi à de la prison ferme pour divulgation de secrets d'Etat, une accusation très controversée dans ce procès emblématique pour la liberté de la presse dans le pays.

Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, a été condamné par le tribunal d'Istanbul à cinq ans et dix mois. Et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, à cinq ans d'emprisonnement, selon les médias turcs.

Les deux hommes, qui risquaient la prison à vie, ont été acquittés pour "espionnage" mais condamnés pour avoir révélé que le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan livrait des armes aux groupes jihadistes en Syrie, selon les chaînes de télévision.

Ils ne seront pas placés en détention dans l'immédiat, tant que la cour d'appel ne se sera pas prononcée sur le dossier.

Quelques heures avant ce verdict très attendu, un homme a tiré des coups de feu contre M. Dündar, bête noire du chef de l'Etat turc, devant le palais de justice, blessant légèrement un journaliste, avant d'être arrêté.

"Nous continuerons de faire notre métier de journaliste malgré toutes ces tentatives de nous réduire au silence", a déclaré M. Dündar après l'énoncé du verdict.

L'assaillant, présenté par les médias comme étant Murat Sahin, 40 ans, a tiré plusieurs coups de feu avant de déposer son pistolet et de se rendre aux policiers déployés sur les lieux, selon une journaliste de l'AFP sur place.

"Je ne connais pas cette personne mais je connais très bien ceux qui nous prennent pour cible", avait ensuite déclaré M. Dundar, allusion à la politique répressive de M. Erdogan à l'égard de la presse d'opposition.

L'assaillant aurait crié "tu es un traître et tu vas en payer le prix!" avant de tirer vers les jambes de M. Dündar, dans une volonté de le blesser et non de l'assassiner, selon la chaîne CNN-Türk. Cet ouvrier, qui a été longtemps au chômage, a affirmé à la police avoir voulu donner "une leçon" à M. Dündar et avoir agi seul.

L'attaque a été dénoncée par l'ensemble de la classe politique. "Ceux qui visent les journalistes qui font leur métier avec des discours de haine sont responsables de l'attaque contre Can Dündar", a tweeté le chef de l'opposition laïque, Kemal Kiliçdaroglu.

- "Ils le payeront cher" -

Le pouvoir, et la justice, reprochait aux deux journalistes la diffusion en 2014 d'un article et d'une vidéo faisant état de livraisons d'armes par les services secrets turcs à des rebelles islamistes en Syrie.

"Ils le payeront cher", avait alors menacé, furieux, le chef d'Etat turc à la télévision, lançant personnellement des poursuites contre les deux hommes.

Ils ont passé trois mois en prison, avant de retrouver la liberté le 26 février grâce à une décision de la Cour constitutionnelle, l'une des dernières institutions échappant au contrôle de M. Erdogan, qui a rejeté publiquement cette décision.

Les deux journalistes sont aussi soupçonnés par le pouvoir d'avoir été manipulés par Fethullah Gülen, ex-allié de M. Erdogan devenu son ennemi numéro un. Mais les juges se sont abstenus pour le moment de se prononcer sur ces accusations.

Depuis décembre 2013 et les révélations, par des proches de l'imam Gülen, d'affaires de corruption au plus haut sommet de l'Etat, l'homme fort de Turquie qualifie chaque critique de tentative de coup contre son pouvoir. La presse est menacée de poursuites pour "insulte" à sa personne.

Cumhuriyet est un quotidien laïc et hostile à M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de museler la presse indépendante.

La Turquie est à la 149è place sur 180 dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Cette organisation a dénoncé un "verdict scandaleux" et exhorté la justice turque à acquitter les journalistes en appel.
 "Le journalisme en soi est considéré comme un crime en Turquie. Ce verdict indigne envoie un signal d'intimidation extrêmement clair à toute une profession qui lutte pour sa survie", a affirmé son secrétaire général Christophe Deloire dans un communiqué.
(AFP, 6 mai 2016)

RSF: Une nouvelle étape dans la criminalisation du journalisme

Les premières condamnations sont tombées ce 6 mai 2016 à l’encontre des célèbres journalistes Can Dündar et Erdem Gül, qui avaient révélé des livraisons d’armes turques en Syrie. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un “verdict scandaleux” et exhorte la justice à acquitter les journalistes en appel.

Au terme d’un procès éclair, le rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, Can Dündar, a été reconnu coupable d’”obtention et divulgation de secrets d’Etat” et condamné à cinq ans et dix mois d’emprisonnement. Le représentant du journal à Ankara, Erdem Gül, est condamné à cinq ans de réclusion pour “divulgation de secrets d’Etat”. Si ce verdict est confirmé en appel, les deux journalistes iront en prison.

“Le journalisme est considéré comme un crime en Turquie”

“Ce procès n’était pas seulement celui de Can Dündar et d’Erdem Gül : c’est le journalisme qui vient d’être condamné, souligne le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Le journalisme en soi est considéré comme un crime en Turquie. Ce verdict indigne envoie un signal d’intimidation extrêmement clair à toute une profession qui lutte pour sa survie. Nous exhortons la cour d’appel à faire preuve de plus d’indépendance et à reconnaître que Can Dündar et Erdem Gül n’ont fait que leur travail.”

Les deux journalistes, par ailleurs acquittés pour “espionnage”, restent poursuivis pour “soutien à une organisation terroriste” et risquent toujours la prison à vie. Dans son réquisitoire final, le procureur Evliya Çalışkan a demandé au tribunal de traiter cette accusation de façon séparée, estimant que son examen nécessitait une jonction avec un autre procès en cours.

RSF réitère son appel à abandonner toutes les accusations portées contre Can Dündar et Erdem Gül. Signez la pétition en ce sens sur rsf.org.

Can Dündar victime d’une tentative d’assassinat

L’audience a été marquée par une tentative d’assassinat contre Can Dündar devant le palais de justice de Çağlayan, où les juges étaient en train de délibérer. Un homme a tiré à plusieurs reprises vers le journaliste, en le traitant de “traître”, avant d’être maîtrisé. Seul un reporter de la chaîne NTV, Yağiz Şenkal, a été légèrement blessé par une balle qui avait ricoché.

“Cette attaque était malheureusement prévisible, déplore Erol Önderoğlu, représentant de RSF en Turquie. Quand des journalistes sont traités de terroristes et de traîtres à longueur de discours officiels et d’articles de presse, on peut s’attendre à des conséquences concrètes. Il est grand temps de mettre un terme à cette campagne calomnieuse et de proscrire une fois pour toutes les discours de haine.”


CPJ condemns prison sentences for leading Turkish journalists

The Committee to Protect Journalists condemned a Turkish court’s sentencing today of two journalists for the daily Cumhuriyet.
 
Istanbul’s 14th Court for Serious Crimes sentenced editor Can Dündar to seven years in prison, reduced to five years and 10 months, on charges of revealing state secrets that could harm the security of the state or its domestic or foreign interests, Cumhuriyet reported. The court sentenced Ankara Bureau Chief Erdem Gül to six years in prison, reduced to five years, on the same charge. Both were acquitted of espionage and terrorism charges that could have resulted in life sentences, according to Cumhuriyet.
 
“Leading Turkish journalists Can Dündar and Erdem Gül were unjustly sentenced today, but what was really on trial was the Turkish criminal system, which is guilty of gross misconduct,” said CPJ Executive Director Joel Simon. The journalists were prosecuted over a report alleging Turkey had tried to ship arms to Islamists in Syria.
 
At a break in today’s proceedings, a man attempted to shoot Dündar outside the courthouse, according to press reports. Dündar was unharmed, but NTV reporter Yağız Şenkal was hit and lightly injured by a stray bullet, Şenkal told NTV.
 
“That someone shot at Dündar outside the court put Turkey's instability into stark relief,” Simon added.
 
According to Fatih Polat -- the editor-in-chief of the daily newspaper Evrensel, who was at the courthouse covering the trial -- the shooter approached Dündar as he left the courthouse with his wife and shouted at Dündar that he was a “traitor,” and fired two shots, aiming low.
 
“We do not know who the attacker is, but we know who made us into a target. That is sufficient for us,” Dündar said after the attack, according to Polat.
 
While the journalists are free, pending appeal, and the court lifted a travel ban against them, they still risk a separate trial on charges of “committing a crime in the name of a [terrorist] organization without being a member.”

TGS: No Press Freedom in Turkey, No Day to Celebrate

Journalists Association of Turkey in its press statement as to the World Day of Press Freedom, has expressed that there was no press freedom in Turkey and pointed out the importance of joint struggle for press freedom.

Journalists Association of Turkey (TGS) has made a press statement with regards to the May 3 World Press Freedom Day in Galatasaray Square.

The journalists attending the press statement have carried banners reading “Journalism is not a crime”, “Press freedom” and “Journalism cannot be jailed” as well as Evrensel and Özgür Gündem daily newspapers. They have chanted slogans such as “Free press cannot be silenced”, “Free press, free society” and “Let us burn down the dungeons, free press”. 

Güç: No Press freedom

TGS Chairperson Uğur Güç has said noted that United Nations has declared May 3, World Day of Press Freedom as of 1993 for a free and independent Press.

”But today, there is no press freedom, thus there is no day to celebrate. At the best, this day could be a day, on which journalism offer resistance and do not bow to the oppressions”.

“Journalism is not a crime”

Noting that the freedom of press and expression had been put aside, Güç has added that the number of arrested journalists has exceeded 33.

“Especially the Kurdish journalists have been the target due to the war which has been ongoing in Southeastern Turkey since the June 7 Elections. 18 of the arrested journalists are from the Kurdish media. Due to oppressions and media blackouts which have recently increasing, nine reporters from DİHA (Dicle News Agency) have been arrested.

“We are being threatened for making news, have to face insults and are getting arrested. Despite all, we don’t give up the struggle to uncover the truth”.

Resisting those who want to turn journalism into a crime, we have gone out to the streets together with the trade bodies with of 600,000 journalists from 140 different states. Not only in Turkey, but across the world this day cannot be celebrated due to neoliberal policies oppressing journalism against which we are protesting.

“Today, we would like to reiterate that journalism is not a crime and demand that our colleagues be released”.

Boltan: Press freedom achievable through collaboration

Association of Free Journalists Co-Chair Hakkı Boltan has underlined the importance of collaboration for the press freedom.

“There is no press freedom in Turkey. If there is a resistance in Turkey, freedom can be realised and this struggle can be put into practice in collaboration.

“There is a difference between the press freedom here and Kurdistan. Since the 90s we have been fighting against assaults and oppressions and have made important progress. If we could get together around these experiences and act in solidarity, we will have a chance to improve press freedom”.
(BIA, May 4, 2016)

CPJ writes to Turkish foreign minister about barring of foreign journalists

Dear Foreign Minister Çavuşoğlu,

We at the Committee to Protect Journalists, an independent, international press-freedom advocacy group, have been troubled by reports that foreign journalists have been blocked from entering the country. We are writing to call on you to clarify your government's policy on the foreign press and to affirm that the international press is welcome in Turkey.

According to CPJ research, in the week of April 18 alone, Turkish authorities barred four foreign journalists from entering the country, in separate incidents. These are Volker Schwenck, a journalist with the German public broadcaster ARD; Tural Kerimov, Turkey bureau chief of the Russian government-owned news agency Sputnik; Giorgos Moutafis, a photojournalist on assignment for the German daily Bild; and David Lepeska, a freelance correspondent who had been based in Turkey and who had written for Al Jazeera, London's Guardian newspaper, and The New York Times.

On April 18, officials at Istanbul's Atatürk Airport denied entry to Schwenck, who was traveling to Turkey's border with Syria to interview refugees. He returned to Cairo, where he heads the ARD bureau. The journalist posted on Twitter a partial picture of the document airport security officials gave him. The document, written in Turkish and English, is titled "Inadmissible Passenger Notification Report" and cites Turkey's Law 6458, Article 9, which allows officials to bar entry to foreigners "whose entry into Turkey is objectionable for public order, public security or public health reasons."

Schwenck told CPJ in an email that the officer who denied him entry told him he could not enter Turkey because "there was a cross on his name," without elaborating. He said he had regularly traveled to Turkey to report from the country's Syrian border without a problem. "It looks as if Turkey decided to change the rules of the game suddenly without giving a warning signal," Schwenck wrote in his email to CPJ. "I don't know why."

On April 20, Kerimov was held at Istanbul's Atatürk Airport before being denied entry without an immediate explanation, even though he held a valid press card and residency permit, according to press reports. The Russian government-funded broadcaster RT reported that Kerimov was eventually handed a written notice that he was unwelcome in Turkey and was barred from entering. Officials ordered him to leave on the next flight to Moscow. Kerimov's entry ban comes on the heels of Turkey's censorship of the Sputnik website by virtue of an "administrative measure," according to reports.

On April 24, airport security officials denied entry to Moutafis, a Greek photographer, who was traveling to Libya, via Turkey, on assignment with Bild. The photojournalist had recently published images of the Syrian refugee crisis in various European publications, Germany's international broadcaster Deutsche Welle reported. He was held at the airport and put on a flight to Athens the next day, according to press reports. In remarks published by Bild, Moutafis said that passport-control officials told him his name "was on a list and [he] was not allowed to enter," without elaborating.

On April 25, Istanbul-based American freelance journalist Lepeska wrote on social media websites that he had been denied entry to Turkey and put on a flight to Chicago. "Was just hurried onto a flight to Chicago after being denied entry at Istanbul Ataturk," Lepeska wrote. "This is not the last I will see of you, Turkey. My love for you is deep, thanks mainly to the steady stream of lovely lively people I met here. Be well, Istanbul."

Lepeska told CPJ in an email that the officers who refused him entry gave him no explanation. He said he had since tried to communicate with the Turkish government, the Turkish Embassy in Washington, as well as the Turkish Consulate in Chicago to receive more information, but without success.

Foreign Minister Çavuşoğlu, we recognize that Turkey, like any sovereign nation, has the right and the responsibility to control its borders and to ensure the security of the country. However, your government's actions in barring entry to international journalists violate the spirit of article 19 of the Universal Declaration on Human Rights, which affirms "the right to seek, receive and impart information and ideas...regardless of frontiers."

Given Turkey's longstanding status as a hub for the global news media, its legal and constitutional commitments to freedom of the press, its membership in the Council of Europe, and its status as a candidate country for membership European Union, we urge you to affirm that the foreign press will continue to be welcome in Turkey without undue or burdensome bureaucratic barriers. We are concerned that the barring of four journalists in the space of a week has set a disturbing precedent.

We are particularly disturbed by Moutafis' report that his name was on a list of persons banned from entering the country. As EU Parliament President Martin Schultz said on April 25, "Lists of names of journalists have no place in democracies."

We call on you to ensure that the bans against Volker Schwenck, Tural Kerimov, Giorgos Moutafis, and David Lepeska are dropped without delay, and that they can freely enter Turkey and do their job. We also call for the reversal of the censorship of the website of the Russian state news agency Sputnik, and all news websites, and for the stopping of all government attempts to control the information accessible to Turkish audiences. (CPJ, May 4, 2016)

Dogan Özgüden à la RTBF sur la liberté de la presse en Turquie

Le 3 mai 2016 à 18h30, dans Face à l'Europe de la RTBF, Eddy Caekelberghs est revenu sur la Journée mondiale de la liberté de la presse et des médias, sous deux angles: celui de la censure tout d'abord et puis, celui de la situation de la presse et des médias en Turquie.

Avec : Jacques ENGLEBERT, avocat au Barreau de Namur, Membre du Conseil de déontologie Journalistique et professeur à l'ULB; Frédéric KRENC, avocat au barreau de Bruxelles et Directeur de la revue trimestrielle des droits de l’homme; Dogan ÖZGÜDEN, journaliste turc exilé et rédacteur en chef du magazine Info-Turk; Ceren SÖZERI, professeur à l’université de Galatasaray spécialiste des médias turcs et Mehmet KOKSAL, journaliste free-lance et chargé de projets à l'IFJ.
Ecouter l'émission:
http://www.rtbf.be/auvio/detail_face-a-l-info?id=2106588

Journalist Association: Journalism Has Been Blacklisted

Turkish Journalists Association (TGC) in its statement made for May 3 World Press Freedom Day has underlined that “the media outlets and their employees practicing objective journalism and keeping its distance with the government have been blacklisted by financial, legislative, and social pressure”.

TGC stating that the World Press Freedom Day in 2016 has coincided with a period in which very serious pressures are being experienced in terms of journalism and freedom of the press, emphasized that journalism in Turkey has become the most stressful job for being exposed to verbal and physical assaults by being pointed as target, falling out of work, being detained and facing the risk of arrest.

TGC reminding that journalists are constantly being tried on the basis of Turkish Penal Code (TCK) and Anti-Terror Law (TMK) on charges of “terror” and “espionage”, expressed that people’s right to information has been blocked by accreditation sanctions imposed on media outlets keeping their distance with the government, and the broadcast bans put into effect after each social incidents.

TGC highlighting that approximately 500-1,000 journalists fall out of work per year because of the media outlets forced to bankruptcy via appointing trustees, noted that the unemployment rate in media sector has reached triple of country average.

TGS stating similar pressures are being imposed on international press workers in its statement said, “This picture reveals that the media outlets and their employees practicing objective journalism and keeping its distance with the government have been blacklisted by financial, legislative, and social pressure”.
(BIA, May 3, 2016)

Erdoğan’s ‘New Turkey’ Cancels Out Critical Journalism

In the first three months of the year, Cumhuriyet daily’s Editor-in-Chief Can Dündar and its Ankara Representative Erdem Gül getting arrested, trustee being appointed to Zaman daily and lawsuits of “defaming the President” Recep Tayyip Erdoğan have been subjects of criticism growing against the Government  in and outside the country.

Venice Commission of Council of Europe has demanded reforms in the penal code. US President Barack Obama started giving “clear messages” concerning the freedom of speech.

Ahead of the May 3 World Press Freedom Day, the journalists are facing 5 life imprisonment sentences and 2,229 years and 6 months in prison charged of being “spies”, “coup attempters” and “terrorists” according to the Turkish Penal Code (TCK) and Anti-Terror Law (TMK).

Presenting the deteriorating conditions of freedom of speech and press freedom, BİA January-February-March 2016 Media Monitoring Report demonstrates that the 5 journalists have been convicted on charges of “defaming the president” according to the Article 299 widely criticized by the Venice Commission, 22 others have newly been put on trial for the same charges and that legal action has been taken against 86 persons 53 of whom are journalists on grounds of the Article 125 and 299 of the penal code with respect to President Erdoğan only. 

The report demonstrates that by comparison to the same 3-month period of the last year (2015), the number of assaulted journalists has increased from 10 to 17, the custodies from 7 to 49, the journalists in prison from 23 to 28, the broadcast bans from 2 to 5 and unemployed journalists from 8 to 185.
(BIA, May 3, 2016)

Un journal allemand se met au turc pour dénoncer la "censure" d'Erdogan

Le journal allemand die Tageszeitung (taz) a diffusé mardi, journée mondiale de la liberté de la presse, une édition bilingue germano-turque pour dénoncer la censure du régime de Recep Tayyip Erdogan et le silence de Berlin et de l'UE.

L'édition, titrée "Sans censure /Sansürsüz", a été réalisée avec les équipes de l'hebdomadaire Agos et celle du quotidien BirGun.

Seize pages dans les deux langues racontent le travail difficile des médias en Turquie sur des thèmes tels que: "que cache le gouvernement (turc)?", ou encore la dangereuse mission des journalistes à la frontière avec la Syrie.

En ligne de mire de l'éditorial, le silence européen et allemand sur les atteintes à la liberté de la presse en Turquie dans le but de s'assurer qu'Ankara jugule l'afflux de migrants en Europe depuis la Syrie.

"On ne peut ignorer la véhémence avec laquelle le président turc combat la liberté de la presse qu'en étant dans le déni" de la réalité, écrit la taz.

"Le gouvernement (allemand) qui dépend de la bonne volonté turque laisse faire si ce n'est quelques paroles critiques sporadiques. On ne sera pas complice", poursuit le journal "car ce sont les collègues turcs qui payent le prix pour notre tranquillité".

Ces dernières semaines, la chancelière allemande Angela Merkel a été accusée de ne pas se montrer assez ferme vis-à-vis d'Ankara, notamment face aux atteintes à la liberté d'expression. Elle a notamment été critiquée pour avoir autorisé en avril la demande turque de poursuites contre un satiriste allemand auteur d'un poème jugé insultant à l'égard de M. Erdogan.

Le comédien allemand Jan Böhmermann, a, dans sa première interview depuis cette décision, vertement critiqué la dirigeante, alors qu'il attend de savoir si le parquet va le poursuivre pour "insulte envers des organes ou de représentants d'un Etat étranger", délit passible de trois ans de prison.

"La chancelière ne doit pas vaciller lorsqu'il s'agit de liberté d'opinion. Mais à la place, elle m'a découpé en filets, servi pour le thé à un dictateur névrosé et m'a transformé en un Ai Weiwei allemand", a-t-il dit à l'hebdomadaire Die Zeit, en référence au très médiatique dissident et artiste chinois.

Ankara s'est engagé, dans le cadre d'un accord avec l'Union européenne, à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit aussi que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places.

En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu'à six milliards d'euros, de relancer les discussions sur l'intégration de la Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs, une exemption étant considérée comme "vitale" par Ankara.

La Turquie a fait "beaucoup d'efforts" pour respecter les critères en vue d'une exemption de visas pour ses ressortissants dans l'espace Schengen, a souligné lundi la Commission européenne.
(AFP, 3 mai 2016)

Le Nobel Orhan Pamuk au procès du journaliste Murat Belge

Le Nobel de littérature turc Orhan Pamuk a soutenu mardi un écrivain qui comparaissait lors d'un procès pour "insulte" au président Erdogan, lequel multiplie les poursuites judiciaires depuis son élection, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Murat Belge, 73 ans, risque jusqu'à quatre de prison pour une chronique publiée par le quotidien Taraf en septembre 2015 dans laquelle il insinuait que le président turc avait relancé l'été dernier le conflit kurde à des fins électoralistes.

Ce procès coïncide avec la journée mondiale de la liberté de la presse. Celle-ci recule en Turquie sous la présidence de M. Erdogan, s'alarment nombre d'ONG.

"J'écris depuis 40 ou 50 ans. C'est la première fois que je suis confronté à une allégation d'insulte", a déploré M. Belge, réfutant les accusations. "Je suis devenu membre de l'un des clubs les plus fréquentés de Turquie. Le club de ceux qui insultent Erdogan", a-t-il ironisé.

"Je suis lassé de me rendre au tribunal pour défendre mes amis ou pour mes propres affaires judiciaires", a déclaré le discret prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk, présent lors du procès, selon Dogan.

"Ils parlent de la "+nouvelle Turquie+. La voilà la +nouvelle Turquie+, la continuation de l'ancienne Turquie. Les écrivains devant les portes des tribunaux", a ajouté le célèbre auteur de "Neige", poursuivi en 2005 après avoir publiquement reconnu le "génocide" des Arméniens, un terme que rejette Ankara.

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire. Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

Les détracteurs du président turc l'accusent de vouloir museler toute voix d'opposition. La Turquie pointe à la 151e place sur 180 au dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).
(AFP, 3 mai 2016)

Arrestation du rédacteur en chef d'une chaîne de télévision prokurde

Les autorités turques ont arrêté samedi le rédacteur en chef d'une chaîne de télévision prokurde en raison de tweets qu'il avait postés sur son compte, a annoncé IMC TV, alors que l'inquiétude grandit dans le pays en raison du musellement de la presse.

Hamza Aktan a été arrêté tôt samedi par la police qui a effectué une descente à son domicile d'Istanbul, a précisé la chaîne dans un communiqué sur son site web.

Il a été relâché sous contrôle judiciaire après une douzaine d'heures en détention, mais devra répondre des accusations de propagande "pour un groupe terroriste", a indiqué la chaîne dans la soirée.

Elle avait expliqué que le journaliste était interrogé par la police notamment sur des tweets qu'il a envoyés en 2015.

La police lui demande également pourquoi il a retweeté les opinions de deux influents commentateurs kurdes.

M. Aktan est un journaliste de renom qui a travaillé pour plusieurs médias en Turquie, et a publié un livre, "Le citoyen kurde".

"Dès le début, il y a eu une répression et des pressions contre l'IMC et contre la liberté d'expression", a déploré le directeur de la chaîne, Eyup Burc. "Malheureusement, cela va continuer".

IMC TV, une télévision privée créée en 2011, avait déjà annoncé fin février que les autorités avaient ordonné à l'opérateur satellite Turksat de cesser de diffuser cette chaîne, pour avoir transmis de la "propagande terroriste". Elle a cependant continué à diffuser ses programmes par internet.

La chaîne est considérée comme la seule télévision prokurde en Turquie opposée à la ligne du gouvernement. A la suite de récente réformes, la télévision étatique TRT a maintenant une chaîne en langue kurde, TRT Kurdi.

Les médias pro-kurdes font l'objet d'une surveillance accrue des autorités depuis que, mettant fin à une accalmie de deux ans, de violents combats opposent depuis l'été dernier les forces turques et les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est anatolien.

Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 est régulièrement montré du doigt par les ONG de défense des droits de l'homme et de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en plus fortes sur les médias et l'accusent de vouloir museler la presse indépendante.
(AFP, 30 avril 2016)

Kurdish Question / Question kurde

Erdogan luttera "jusqu'au bout" contre les "athées" du PKK

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé samedi à mener "jusqu'au bout" les opérations militaires contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qualifiant les rebelles kurdes d'"athées" et de "zoroastriens", une minorité religieuse pré-islamique.

"N'ont-ils pas détruit nos mosquées ? Ces gens-là sont des athées, ce sont des zoroastriens (...) Ils n'agissent pas en fonction de nos valeurs", a lâché M. Erdogan dans un discours empreint de rhétorique religieuse à Diyarbakir, grande ville du sud-est en majorité kurde de la Turquie.

"Pourquoi n'oserions-nous pas dire cela, l'expliquer à nos frères kurdes qui sont croyants?", a poursuivi le président islamo-conservateur turc. "Si nos frères kurdes croyants, pieux et vertueux ne prennent pas leur place dans cette lutte jusqu'à la fin, alors ce sera difficile".

Le chef de l'Etat turc et son Premier ministre Binali Yildirim ont effectué samedi un déplacement symbolique, et sous haute sécurité, à Diyarbakir, coeur du sud-est de la Turquie secoué depuis près d'un an par la reprise des combats entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes.

M. Erdogan, tenant d'une ligne dure face au PKK, a affirmé que les opérations militaires allaient "se poursuivre jusqu'au bout". "Déposer les armes ne suffira pas. Ils devront les enterrer, les couler dans du béton et nous donner les coordonnées (géographiques)", a-t-il ajouté.

Le nouveau chef du gouvernement a quant à lui exhorté les jeunes membres du PKK à se rendre aux autorités. "Renoncez à cette impasse, à cette sombre voie", a-t-il lancé, "rendez-vous".

Les deux dirigeants se sont ensuite rendus au hameau de Tanisik, endeuillé par la mort de 16 villageois tués par l'explosion d'un camion piégé du PKK il y a deux semaines. "Nous réclamerons ensemble des comptes pour ces corps déchiquetés", a dit M. Erdogan.

Les opérations réalisées par l'armée pour neutraliser les militants du PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et proclamé un "soulèvement urbain", ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.

Des centaines de rebelles ont été tués par les forces de sécurité qui ont aussi subi de nombreuses pertes dans leur rang depuis la reprise des combats. Depuis le début du conflit, en 1984, plus de 40.000 personnes ont été tuées.

Le président turc a également vivement critiqué samedi les députés du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde), dont l'immunité parlementaire a été levée la semaine dernière, les exposant à des poursuites pour "propagande terroriste", suscitant l'inquiétude, en Turquie et à l'étranger, sur l'état de la démocratie.

"Ils ont commencé à fuir à l'étranger. Pourquoi fuyez-vous ?", a lancé M. Erdogan, appelant la justice à "remplir son devoir".
(AFP, 28 mai 2016)

KNK: Is it not time to call a halt to Erdogan’s fascism?
 
KNK-Kurdistan National Congress, May 23, 2016

The Turkish state and its President R. T. Erdogan are speedily heading towards a one-man system, or in other words: The Hitler model. The Turkish oligarchy, entrenched by a fascistic mentality, is conducting a policy of destruction, annihilation and looting in Kurdistan in order to preserve its colonising status.

In order to achieve this dirty objective, Erdogan initiated a comprehensive war in Kurdistan in the July of 2015. First, he ceased the peace process between the Turkish state and the Kurdish people’s leader Mr. Abdullah Ocalan and then he isolated him completely; then very soon after, he attacked the people with suicide attacks in a joint AKP-ISIS operation. In these attacks, 5 people died in Diyarbakir, 33 people died in Suruc, and 100 people died in Ankara; a total of 929 people were wounded in all three attacks.

The police and army were introduced in the second phase of Erdogan’s war. For months now curfews have been declared in several towns and cities across Kurdistan. Kurdish towns such as Cizre, Silopi and Sur have been almost completely destroyed and only in Cizre 120 civilians were burnt alive in a basement (this has been documented by the UN, HRW and AI). The same things are now occurring in Nusaybin, Yuksekova and Sirnak. All Kurdish towns are under the attack of the Turkish army on a daily basis. Until now, a total of 800 civilians (mostly women and children) have been killed in these towns and cities by the Turkish state.

Erdogan has attacked and lynched anyone who has voiced opposition to his war including the 1028 academics who signed a petition titled “we will not join you in this crime”, many of which he later had sacked from their jobs. The media has also been silenced with the threat of legal action. Hundreds of journalists are still in prison.

Those opposing Erdogan’s dream of becoming a superpower are being labelled “terrorists”

Currently, Erdogan is targeting those in parliament who are in the way of his dictatorial ambitions. His goal of abolishing the parliamentary system is now ever so closer after the political immunities of the HDP legislators was removed. Erdogan has implemented this plan with the help of the representatives of Turkish state nationalism: AKP, MHP and CHP. It has once again been proven that the only thing that these parties agree on is animosity towards the Kurdish people.

The silence of the EU and the USA has made them partners in crime?

The EU and the USA have confined themselves to mere written and oral statements; These states need to wake up and understand who they are dealing with. They need to understand who it is they are supporting. It must be acknowledged that no alliance can be maintained with those that a hold a Hitler-like mentality. It is not enough to merely claim “democracy is in danger”; or that “the quality in democracy is falling”. Democracy has ended in Turkey! This approach is exactly what Erdogan wants: Don’t meddle with my work, don’t critics, don’t share my power.

If you really want to preserve democracy in Turkey and stability in the region, the EU and the USA must decide on economic, military and political sanctions immediately.

The worlds power are passing through a significant test of humanity and democracy in the face of an Erdogan state supporting ISIS and declaring all-out war on the Kurdish people.

To call a halt on the policies of Erdogan is to call a halt to fascism.
To call a halt on Erdogan is to support stability.
To call a halt on Erdogan is to deplete ISIS.
To call a halt on Erdogan is to promote a peaceful solution to the Kurdish question.
To call a halt on Erdogan is a humanitarian responsibility.

KNK

Diyarbakir : Visite du quartier fantôme de Sur, par Amnesty International

Trois responsables d'Amnesty International (John Dalhuisen, directeur d'Amnesty Europe et Asie Centrale, le Secrétaire Général, Salil Shetty, et le chercheur, Andrew Gardner) ont eu la permission de photographier la zone historique de Diyarbakir (quartier de Sur) qui était cachée aux regards par de grandes bâches : le régime criminel d'Erdogan masquait jusqu'à présent les destructions causées ces derniers mois par les bombardements de l'armée turque contre la plus grande ville kurde de Turquie. Une ville fantôme, dévastée, rasée, voilà ce qu'il reste du quartier-phare d'une ville dont les murailles de Constantin ont été classées en 2015 au patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO...

Ce terrain vague bientôt livré aux promoteurs de l'AKP (qui feront "bon usage" des 6 milliards d'euros offerts par l'Union européenne) est donc le nouveau visage de ce quartier vieux de plusieurs centaines d'années, qui gardait dans ses pierres, la mémoire du peuple arménien exterminé en 1915.

Erdogan souhaite installer dans les futures habitations une population qui lui est acquise, essentiellement des réfugiés syriens.

Après le génocide des populations, voici donc le génocide culturel. Il y a un siècle, les Arméniens étaient les cibles. C'est désormais la population kurde du coeur historique de Diyarbakir (au moins 24 000 personnes) qui a été expulsée manu militari de ses habitations (quand elle n'a pas été pilonnée sur place). Ce serait en tout 500 000 Kurdes qui auraient été déplacés en-dehors des différentes villes kurdes du sud-est de la Turquie. Des centaines de civils auraient été tués selon plusieurs ONG.

Le gouvernement turc vient par ailleurs de nationaliser fin mars la magnifique église arménienne de Sourp Guiragos (Surp Giragos), restaurée en 2011 par une Fondation arménienne et par la municipalité de Sur qui était soucieuse de mettre en valeur le patrimoine des minorités non-turques. Nul ne sait dans quel état se trouve aujourd'hui l'édifice. L'église assyrienne de Sur serait, quant à elle, très endommagée.

Un peu plus tôt ce mois-ci, le Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU, Zeid Ra’ad al Hussein, avait exprimé sa préoccupation concernant la situation dans la Turquie du Sud-Est et en particulier à Cizre. Il avait dit : "En 2016, avoir aussi peu d'informations sur ce qui est en train de se passer dans une zone aussi grande et accessible géographiquement, est tout à la fois extraordinaire et profondément inquiétant".
Un petit tour sur Google Images donne un aperçu du coeur de Diyarbakir avant les destructions :

http://www.shutterstock.com/video/search/diyarbakir

Dans "Peshmerga", BHL montre "la vraie ligne de front contre le terrorisme"

Aux côtés d'une dizaine de combattants en uniforme, l'intellectuel français Bernard-Henri Lévy a présenté vendredi à Cannes son nouveau film, "Peshmerga", un plaidoyer pour les combattants kurdes en Irak, en guerre contre le groupe Etat islamique.

BHL, écrivain et philosophe, avait déjà tourné "Bosna!" (1994) dans Sarajevo assiégée et "Le Serment de Tobrouk" (2011) sur la Libye. Brocardé pour ce dernier film, dans lequel il se mettait en scène à de nombreuses reprises, il se fait cette fois plus discret, montrant d'âpres batailles et des images tournées avec des drones, au-delà des lignes ennemies.

QUESTION: Vous avez fait plusieurs aller-retours au Kurdistan, travaillé avec des caméramen, dont l'un a été grièvement blessé. Quelles étaient les conditions de tournage?

REPONSE: "Le film a été tourné au plus près des combattants, avec eux, et en ayant d'emblée la confiance des commandants peshmergas. L'accord de départ était celui-là: à partir du moment où nous commencions ce chemin, ils nous autorisaient à les accompagner dans leurs opérations.

Certaines n'étaient pas prévues, c'est eux qui étaient attaquées, d'autres étaient planifiées par eux. Ils nous alertaient, ils nous emmenaient et nous filmions en toute liberté."

Q: Pourquoi vouliez-vous montrer ce champ de bataille en particulier?

R: "Il est important de montrer cette histoire, car la clé du Bataclan, la clé de l'Hyper Cacher, de Charlie Hebdo, elle est là, dans ce lieu que nous avons filmé (derrière cette ligne de front, côté groupe Etat islamique, ndlr). C'est le centre nerveux, le centre de commandement, l'endroit d'où ça part.

Nous avons filmé les seuls femmes et hommes qui leur livrent vraiment la guerre, au corps à corps, au quotidien. Si vraiment nous vivons à l'ère de la terreur contre nous, la manière de gagner c'est d'encourager, d'appuyer, ces hommes que sont les peshmergas d'Irak et de Syrie."

Q: Ce film peut-il changer quelque chose?

R: "Même quand on sait, il reste à imaginer, à avoir une image de ce qu'on sait.

Il y a des gens en France, en Europe, en Amérique qui savent 1.000 fois plus que moi (quelle est la situation, ndlr), qui ont accès à tous les dossiers secrets. Mais moi, je voudrais qu'ils voient les images, qu'ils voient la solitude de cet homme, au début du film, qui a échappé à une mine, qui court et qui crie +Vive le Kurdistan!+.

J'aimerais qu'ils voient ces généraux qui décident d'une offensive capitale et qui en sont à compter sur les doigts d'une main le nombre d'armes lourdes dont ils vont pouvoir disposer, qu'ils voient aussi dans quel état sont les villes que les peshmergas libèrent. Dans la ville de Sinjar (nord de l'Irak), les peshmergas ont libéré des ruines, une ville dévastée.

Si on voit ça, je pense qu'on comprendra un peu mieux (que) la vraie ligne de front de la guerre contre le terrorisme, (...) la ligne où ça se joue, où ça se décide, elle est là."
(AFP, 21 mai 2016)

Le Parlement soutient la levée de l'immunité des députés kurdes

Le Parlement turc a soutenu lors d'un vote préliminaire mardi un projet de révision constitutionnelle controversé pour lever l'immunité des députés visés par des procédures judiciaires, le principal parti prokurde y voyant une manoeuvre du gouvernement pour évincer ses élus.

Sur les 550 élus de la Grande assemblée nationale de Turquie (TBMM), 348 ont donné leur feu vert mardi soir à ce projet de réforme contesté qui a provoqué des rixes lors de son examen en commission parlementaire, a annoncé le vice-président du Parlement, Ahmet Aydin.

Les députés se sont ensuite prononcés dans la nuit de mardi à mercredi, à titre essentiellement indicatif, sur les deux articles du texte, qui ont recueilli respectivement 350 et 357 voix favorables, a annoncé M. Aydin, avant de clôturer la séance plénière à 23H00 GMT.

Un deuxième tour de discussions doit se tenir vendredi à partir de 07H00 GMT, avant un vote final. Si le texte récolte au moins 330 votes favorables, un référendum pourra alors être convoqué par le président Recep Tayyip Erdogan. Pour être adopté directement, il lui faudrait franchir la barre des deux tiers, soit 367 voix ou plus.

S'il est adopté, ce texte du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) suspendrait par une clause provisoire l'article 83 de la Constitution qui garantit l'immunité parlementaire des députés.

A ce jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement, sont officiellement concernés, dont 50 élus (sur 59) du Parti démocratique des peuples (HDP), le principal parti prokurde, selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Le HDP, accusé par le pouvoir turc d'être la "vitrine politique" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles, voit dans cette proposition une manoeuvre du gouvernement visant à chasser ses élus du Parlement.

- Coups de poings -

Signe des tensions suscitées par ce texte, son examen en commission parlementaire avait donné lieu à de violents affrontements à coups de pieds et de poings entre
les députés de l'AKP et ceux du HDP.

Si la réforme est approuvée à la majorité des deux tiers vendredi, elle exposerait aussitôt les élus HDP, dont ses chefs, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, à des poursuites judiciaires.

Un affaiblissement du HDP pourrait bouleverser l'équilibre des forces au Parlement en faveur de l'AKP, en plein débat sur la présidentialisation du régime voulue par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.

Ce scrutin représente également un test d'unité pour l'AKP, deux semaines après l'annonce du retrait prochain du Premier ministre Ahmet Davutoglu en raison de désaccords avec M. Erdogan. Le vote à bulletin secret, estiment les observateurs, pourrait favoriser l'expression des divisions.

Les députés du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) soutiennent en bloc le texte. Il y a en revanche des divisions au sein du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), et le résultat du premier scrutin semble indiquer que les élus de cette formation ont voté massivement contre.

M. Demirtas, visé par pas moins de 75 demandes de levée d'immunité, a dénoncé mardi la réforme souhaitée par l'AKP, affirmant que s'il était emprisonné, il serait "bien plus influent".

En 1994, une députée kurde, Leyla Zana, avait été arrêtée avec trois autres élus de son parti après la levée de leur immunité parlementaire. Elle avait reçu l'année suivante le prix Sakharov du Parlement européen.

Ces quatre députés ont purgé dix ans de prison.

"Aujourd'hui, vous votez pour notre éviction de l'Assemblée", a déclaré lors des débats Meral Danis Bestas, une députée du HDP. "En 1994, vous nous avez jetés dehors, nous sommes revenus plus forts", a-t-elle ajouté.

Le projet de révision constitutionnelle survient alors que le sud-est à majorité kurde de la Turquie est de nouveau ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité.
(AFP, 17 mai 2016)

DBP Co-Chair Kamuran Yüksek Arrested

Democratic Regions Party (DBP) Co-Chair Kamuran Yüksek has been arrested on charge of “being a member of a terrorist organization”.

Yüksek had been taken into custody on May 10, while leaving the Central Office Consultancy bureau in Diyarbakır. A police search was carried out in his apartment and nothing had been found in the search except some books. Photograph of Abdullah Öcalan, the imprisoned leader of the Kurdistan Workers’ Party (PKK), hanging on the wall in Yüksek’s working room and office in his apartment, some CDs and a bag had been seized.

Yüksek has been arrested on the order of the court he had been delivered to yesterday (May 12) morning.

His attorneys had been told that the press statements reflected on the media was the reason for custody.

About Kamuran Yüksek

Kamuran Yüksek born in 1980 in Karayazı district of Eruzurum province studied at Ankara University, Department of Electronic Communicatio. He worked at the youth branch of the Democratic People Party (DEHAP) after the People's Democratic Party (HADEP) was closed.

He took place in the Democratic Society Party (DTP) Party Assembly and Central Executive Board, served as vice president. He was in prison for political reasons during the years between 2009-2014.

Name of the Peace and Democracy Party (BDP) has become Democratic Regions Party (DBP) as of July 17, 2014. He is co-chair of the party since that day.
(BIA, May 13, 2016)

Joint Call from HDP, DTK: Don’t touch people’s will

Over 250 institutions have issued a statement led by Peoples’ Democratic Congress (HDK) and Democratic Society Congress (DTK) entitled “Don’t touch people’s will and my voice in Parliament”.

Co-Chairs of the HDK, DTK, Democratic Regions Party (DBP) and Peoples’ Democratic Party (HDP) along with DBP Mayors and representative of the signatory institutions attended the meeting held in Ankara where the declaration was issued.

Turkish version of the declaration was read by HDK Co-Chair and HDP İzmir MP Ertuğrul Kürkçü, and the Kurdish version by DTK Co-Chair Leyla Güven.

In the joint declaration, call has been made for the MPs to vote ‘no’ against amendment proposal.

The declaration briefly stated the following:

“We have serious worries”

“We have serious worries as to constitutional amendment about the parliamentary immunity legislation meetings launched in parliament.

“Legislative immunity first of all must be a democratic right aiming to guarantee politicians’ right to speak their mind. This right doesn’t only belong to MPs but belongs to people sending the MPs to parliament more than the MPs. After all, the MPs are obliged to reflect the will of the groups they represent”.

“Explicit intervention in people’s will”

“Investigation, detention or arrest of the MPs during or after their activities of expressing opinion they carry out as by force of political struggle will above all be an explicit intervention in people’s will. Within this frame; we see turning immunity debates into a tool of political revenge and political punishment as a dangerous progress”.

Legislation

“On the other hand, any regulation to pave the way for legislative intervention in opposition MPs at a time in which higher judicial bodies express their worries and hesitations as to independence and impartiality of judicial independence will give birth to serious problems. It will be entered a new phase in designing the society via legislation.

“We are also worried that this constitutional amendment targeting HDP MPs might completely end political solution searches in Kurdish question evolving to armed conflict again”.

Call for MPs

“We demand this proposal be retracted which might pave the way for all a
(AFP, 5 mai 2016)
(BIA, May 5, 2016)


Call from Intellectuals: Reject Proposal to Lift Parliamentary Immunity

A group of academics, journalists, artists, politicians, NGO representatives and writers calling for the MPs to say “no” against Justice and Development Party’s (AKP) proposal of temporary Constitution change as to parliamentary immunity.

The intellectuals expressing that AKP’s proposal is unacceptable has used the following phrases in the declaration they shared with public:

* Parliamentary immunity and legislative irresponsibleness guaranteed by the Constitution cannot abrogated by a temporary clause conflicting the Constitution and law.

* MPs can in no way be deprived of their “right to defend”.

* Appeal to the Constitutional Court cannot be blocked.

* According to the very essential universal maxim of law, no legal or constitutional change can be implemented retrospectively.

* Mass lifting of parliamentary immunity conflicts principle of individual criminal responsibility and that leading to collective punishment is unacceptable.

* Today, this legislative proposal aiming to silence democratic opposition, disabling Parliament by domination of majority has a political lynching in its sight.

* For these reasons, we call for all MPs to not support and oppose this proposal conflicting universal maxim of law and deadlocking democratic politics.

Signatories:

Adalet Ağaoğlu, Ahmet Ümit, Akın Birdal, Ali Akel, Alper Taş, Aydın Engin, Prof. Dr. Ayşe Erzan, Ayşegül Devecioğlu, Doç. Dr. Ayşen Candaş, Baki Düzgün, Prof. Dr. Baskın Oran, Bekir Ağırdır, Prof. Dr. Binnaz Toprak, Celal Başlangıç, Cevat Öneş, Prof. Dr. Cihangir İslam, Fethiye Çetin, Doç. Dr. Fikret Başkaya, Fikret İlkiz, Prof. Dr. Fuat Keyman  Gani Kaplan, Prof. Dr. Gençay Gürsoy, Gülseren Onanç, Hasan Cemal, Hülya Gülbahar, Hüsnü Okçuoğlu, İbrahim Betil, Prof. Dr. İbrahim Kabaoğlu, Prof. Dr. Levent Köker, Levent Tüzel, Mehmet Emin Aktar, Melda Onur, Murathan Mungan, Nesrin Nas, Orhan Gazi Ertekin, Osman Kavala, Oya Baydar, Ömer Faruk Gergerlioğlu, Ömer Madra, Rıza Türmen, Salman Kaya, Prof. Dr. Sevtap Yokuş, Süleyman Çelebi, Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı, Prof. Dr. Taha Parla, Tarhan Erdem, Prof. Dr. Turgut Tarhanlı, Ufuk Uras, Ümit Kardaş, Prof. Dr. Yakın Ertürk, Yücel Sayman, Ziya Halis, Zülfü Livaneli.
(BIA, May 4, 2016)

La levée de l'immunité des députés kurdes adoptée

Une commission parlementaire turque a approuvé lundi soir un projet permettant de lever la levée de l'immunité dont bénéficient les députés, ouvrant la voie à son adoption au Parlement.

Ce projet de loi viserait avant tout le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples). Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réclamé à maintes reprises l'ouverture de poursuites judiciaires contre les députés du HDP, les accusant d'être le prolongement du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qu'Ankara considère comme un groupe terroriste, hors-la-loi.

Le Parlement réuni en assemblée plénière doit désormais se saisir du projet qui vise à autoriser la levée de l'immunité des parlementaires visés par des enquêtes.

La réunion entre parlementaires turcs a viré la bagarre générale ce lundi, lors d'un débat portant sur des modification constitutionnelles, la seconde en moins d'une semaine.

En pleine discussion parlementaire, la sortie musclée du ministre de la la Justice Bekir Bozdag aurait déclenché le feu au poudre. Celui ci a accusé le HDP, parti pro-kurde, d'avoir provoqué une bagarre jeudi dernier, dans la même enceinte. La remarque a aussitôt suscité la colère des parlementaires visés, notamment l'arménien Garo Paylan qui parle de "diffamation".

Les députés de l'AKP ont violement agressé Paylan et les autres députés kurdes présente à la séance.

Le HDP accuse en effet depuis plusieurs mois le gouvernement d'Ankara de mener une entreprise de répression à l'encontre des populations kurdes du sud-est du pays depuis août 2015 : couvre-feu, tirs d'artillerie lourde sur les populations civiles.

May Day celebrated in Amed with enthusiasm

International Workers' Day is being celebrated in the main Kurdish city Amed with great enthusiasm at the İstasyon (5 June) Square.

Thousands have flocked to the rally area as of early morning hours chanting slogans for peace and freedom. “Bijî berxwedana Kurdîstanê” [Long Live the Kurdistan resistance” and ‘Bijî 1 Gulan” [Long Live May 1] slogans echo in the rally area amid heavy police presence.

The May Day rally began with one minute's silence for all those killed in the massacres of Suruç, Ankara and Amed, and continued with speeches of DBP (Party of Democratic Regions) Co-chair Kamuran Yüksek and HDP (Peoples' Democratic Party) Group Deputy Chair Çağlar Demirel.

DBP co-chair Kamuran Yüksek called attention to the system of exploitation and oppression that workers are suffering from, adding; “We are being through a process when the Middle East and world order is changing. I believe the Kurdish people will be taking to the state during the coming century and the model built in Rojava today will serve as the resolution of the labor issue and the Kurdish question. We do also defend democratic autonomy, a system which is similar to the Rojava model. We have two reasons as to why we demand democratic autonomy; preservation of the state's unitary structure and protection of the peoples and the proletariat. This model should therefore be supported by all the workers and laborers.”

Speaking after, HDP Group Deputy Chair Çağlar Demirel stressed that they as HDP would continue waging a struggle and resistance against the dominant powers in factories, streets, workplaces and every area of life.
(ANF, May 1, 2016)

Minorités / Minorities

Support to the Bill on 1915 Genocide to be voted at Bundestag
IN SUPPORT OF THE BILL “IN REMEMBRANCE AND COMMEMORATION OF THE GENOCIDE AGAINST ARMENIANS AND OTHER CHRISTIAN MINORITIES IN THE YEARS 1915 AND 1916” TO BE VOTED IN BUNDESTAG ON JUNE THE 2ND, 2016
(Signed by 52 NGOs and 353 individuals)

We, the undersigned, representatives of democratic NGO’s, individuals, intellectuals, journalists, scientists, and political personalities in Germany, declare our SUPPORT for the bill “IN REMEMBRANCE AND COMMEMORATION OF THE GENOCIDE AGAINST ARMENIANS AND OTHER CHRISTIAN MINORITIES IN THE YEARS 1915 AND 1916” to be voted in Bundestag, the German parliament, emphasizing our belief in its utmost importance.

We believe that the passing of this bill in the German parliament, albeit very belatedly, will be to the benefit of Germany helping it to come into terms with its own historical responsibility as the then military and political ally of the Ottoman Empire, the primary perpetrator and executioner of the 1915 genocide; will establish a precedent for Turkey to abandon its strict policy of rejection and denial as the heir to the Ottoman Empire; and will encourage other nations and communities to speak up against crimes of genocide.

Continuous concessions to the denial policies of the Turkish Republic have thus far been an important factor in stalling the society from facing historical and social facts and developing healthy relationships for its future.

Therefore, we believe that the passing of this bill will be a momentous historical step for the victims and their communities in their way to healing and justice, as well as in terms of starting a dialogue between societies based on justice, equality, and peace.

Signatures;

1.    Soykırım Karşıtları Derneği, / Verein der Völkermordgegner e.V., Frankfurt Main
2.    KCD-E Avrupa Demokratik Kürt Kongresi / European Kurdish Democratic Societies Congress
3.    ASM Avrupa Sürgünler Meclisi / Rat der ExilantInnen in Europa
4.    NAV-DEM Almanya Demokratik Kürt Toplum Merkezi / Demokratisches Gesellschaftszentrum der KurdInnen
5.    AvEG-Kon Avrupa Ezilen Göçmenler Konfederasyonu / Konföderation der unterdrückten Migranten in Europa
6.    Sosyalist Demokrasi Platformu / Forum Sozialistische Demokratie
7.    ATİK Avrupa Türkiyeli İsçiler Konfederasyonu / Konföderation der Arbeiter aus der Türkei in Europa
8.    AKEBİ e.V. - Irkciliga, Ayrimciliga ve Milliyetcilige Karsi Aktivist Eylem
Birligi / Aktivist_innen gegen Rassismus, Nationalismus und Diskriminierung
9.    TJK-E Avrupa Özgür Kadın Hareketi / Women’s Liberation Movement – Europe
10.    Avrupa Demokratik Çerkez Hareketi / Initiative Demokratischer Tscherkessen in Europa
11.    FİDEF Federal Almanya İsçi Dernekleri Federasyonu / Föderation der Arbeitervereine in der Bundesrepublik Deutschland
12.    YSGP Yeşil Sol Gelecek Partisi / Greens and the Left Party of the Future
13.    Mezopotamya Özgürlük Partisi  / Freiheitspartei Mesopotamien (Asyrische Partei)
14.    Avrupa Süryaniler Birliği / Europäische Union Suryoye
15.    AVKAR Avrupa Kareliler Derneği / Verein der Auswanderer aus Karer in Europa e.V
16.    SKB Sosyalist Kadınlar Birliği / Verein sozialistischer Frauen
17.    YXK Kürdistan Öğrenciler Birliği / Verband der Studierenden aus Kurdistan e. V.
18.    SODAP Sosyalist Dayanışma Avrupa / Sozialistische Solidarität - Europa
19.    KOMEV Kayıp ve Mağdur Aileler Derneği / Verein der Familien von Verschwundenen und Betroffenen
20.    SYKP Sosyalist Yeniden Kuruluş Partisi / Socialist Refoundation Party
21.    FEDA Demokratik Aleviler Federasyonu / Föderation der demokratischen Alewiten e.V. 
22.    FCIK Kürdistan İslam Topluluğu Federasyonu / Föderation Islamische Gesellschaft aus Kurdistan e.V.
23.    HDK Halkların Demokratik Kongresi Berlin / Der Demokratische Volkskongress
24.    Kurdische Zentrum Berlin / Kürt Merkezi Berlin
25.    KOMKAR –KKH e.V. / Kurdistan Kultur- und Hilfsverein e.V. Berlin
26.    KOMCIWAN  e.V / Kurdischer Kinder- und Jugendverband , Berlin
27.    Bildungs- und Kulturverein Koçgirililer Birligi
28.    Bildungs- und Kulturverein Bingöl-Kiği-Karakoçan Derneği,
29.    Bildungs- und Kulturverein Bergisch Gladbach Derneği,
30.    Bildungs- und Kulturverein Maraş Girişim Derneği,
31.    Bildungs- und Kulturverein Kurmeşliler Derneği
32.    FKE  Federasyona Komele Kurda / Föderation kurdischer Vereine
33.    Kürt Enstitüsü / Kurdisches Institut
34.    Kürdistan Öğretmenler Birliği / Kurdistan Lehrerverein
35.    Nor Zartonk / New Renascense
36.    Avrupa Sosyalist Yeniden Kuruluş Partisi (SYKP)  / Socialist Refoundation Party –Europe
37.    ADHK Avrupa Demokratik Haklar Konfederasyonu / Konföderation für Demokratische Rechte in Europa
38.    Sosyalist Demokrasi Platformu / Forum Sozialistische Demokratie
39.    Kürt-Türk Dostluk İnisiyatifi-Nürnberg / Kurdisch-türkische Freundschaftsinitiative-Nürnberg
40.    Dersim Soykırım Karşıtı Derneği / Dersim Verein der Genozidgegner
41.    Avrupa Sürgünler Meclisi / Rat der ExilantInnen in Europa
42.    Devrimci Karadenizliler / Revolutionäre aus der Schwarzmeerküste
43.    ZAVD Zentralverband der assyrischen Vereinigungen in Deutschland
44.    NaO – Neue antikapitalistische Organisation
45.    Aslolan Hayattır Berlin İnisyatifi / Vor Allem Das Leben
46.    Piraten Partei
47.    Dersim Özgürlük İnisyatifi, Berlin / Initiative für Dersim
48.    Kızılbaş Dergisi / Magazin
49.    MUT! Theater - Interkulturelles Theater Hamburg
50.    Gesellschaft gegen Genozid in Dersim 1938 e. V. Stuttgart
51.    La Revuelta
52.    Avrupa Forum  / Nachrichten-Website

1.    Recep Maraşlı, Schriftsteller Editor, Berlin
2.    Hasan Burgucuoğlu, Lehrer, Bezirksabgeordneter BV Altona Linksfraktion, Hamburg
3.    Ali Ertem, Vorsitzender des Vereins der Völkermordgegner, Frankfurt Main
4.    İrfan Cüre, Journalist, Hamburg
5.    Doğan Akhanlı, Schriftsteller, Köln
6.    Murat Çakır, Leiter der Rosa Luxemburg Stiftung in Hessen, Schriftsteller
7.    Selay Ertem, Erzieherin, Frankfurt Main
8.    Erkin Erdogan, HDK Berlin – Brandenburg Eş Sözcüsü, Berlin
9.    Mehtap Erol, HDK Berlin-Brandenburg Eş Sözcüsü, Berlin
10.    Döne Gündüz, Dipl. Sozialpädagogin, Frankfurt Main
11.    Bülent Gül, Vorsitzender des Vereins der Völkermordgegner, Frankfurt Main
12.    Özden Arıkan, Hamburg
13.    Ali Taşyapan, Hamburg
14.    Atila Keskin, Duisburg
15.    Mahmut Erdem, Rechtsanwalt, Hamburg
16.    Kazım Baba, Kurdische Zentrum Berlin
17.    Hakan Taş, MdA Die Linke, Berlin
18.    Helin Evrim Sommer, MdA Die Linke, Berlin
19.    Prof.Dr. Bilgin Ayata, Universität Basel
20.    Engin Erkiner, Schriftsteller, Frankfurt Main
21.    Nihat Kentel, Selbständig, Berlin
22.    Mehmet Yildiz, MdHB, Linksfraktion, Hamburg
23.    Metin Ayçiçek, Schriftsteller, Nürnberg
24.    İbrahim Esen, Vorsitzender des türkischen Volkshauses Halkevi, Frankfurt Main
25.    Dr. med. Şükrü Güler, Träger des Bundesverdienstkreuzes, KOMKAR, Berlin
26.    Aso Agace, Leiterin von HİNBUN a.d, Berlin
27.    Hacer Arıkan, Hamburg
28.    Prof. Dr. Dr. Ümit Yazıcıoğlu, Akademiker, Berlin
29.    Prof. Dr. Zülfukar Çetin, Alice Salomon Hochschule, Berlin
30.    Hasan Hüseyin Deveci, Maler / Künstler, Therapeut, Köln
31.    Ali Köylüce, Erzieher, Schriftsteller , Hamburg
32.    Kemal Balkan, Herne, Künstler
33.    Mikail Aslan, Sänger und Musiker, Frankfurt Main
34.    Maviş Güneşer, Sängerin-Musikerin, Berlin
35.    Kemal Kahraman, Musiker, Berlin
36.    Kemal Yalçın, Schriftsteller, Bochum
37.    Taner Akyol, Musiker, Berlin
38.    Ewdil Ararat, Lehrer, Berlin
39.    İpek İpekçioğlu, DJ, Berlin
40.    Ümit Kaya, Schriftsteller, Frankfurt Main
41.    Dr. Majolaine Savat Gündüz, Jurist-EU Recht, Frankfurt Main
42.    Dr. Eran Gündüz, Soziologe, Frankfurt Main
43.    Kemal Hür, Journalist, Berlin
44.    Munzur Çem, Schriftsteller, Berlin
45.    Sevim Hür, Systemische Familien Therapeutin, Berlin
46.    Naime Erdem Başaran, Sprecherin HDK-Hamburg Hamburg
47.    Mirko Bulut, Sozialarbeiter, Hamburg
48.    Mustafa Mısır, Alewitischer Dede/Geistlicher, Hamburg
49.    Ferman Karayiğit, Theaterspieler, Hamburg
50.    Hamide Scheer,Dipl. Sozialwirtin. Bezirksvorstandsmitglied Altona die Linke Hamburg.
51.    Cansu Özdemir, MdHB, Co-Sprecherin Linksfraktion Hamburg
52.    Nuran Çamlı Maraşlı, Erzieherin, Berlin
53.    Mesut Keskin, Sprachwissenschaftler, Frankfurt Main
54.    Leman Stehn, Künstlerin, Köln
55.    Osman Aydın, Jurist, Schriftsteller, Hamburg
56.    Hatun Yapıcı Terzi, Erzieherin, Hamburg
57.    Yavuz Fersoğlu, Diplomjurist, Hamburg
58.    Ayşe Burgucuoğlu, Erzieherin, Hamburg
59.    Rahmi Taşyapan, Arbeiter, Hamburg
60.    Evin Fidan, Schülerin, Frankfurt Main
61.    Zeynep Fidan, Krankenschwester, Frankfurt Main
62.    Nurali Demir, Vorsitzender der Alawitische Gemeinde Hamburg
63.    Hüseyin Kayaturan, Tourismusmanager, Hamburg
64.    Fethi İnan, Webmaster, Berlin
65.    Ayşın Yeşilay İnan, Dipl.-Psych., Berlin
66.    Metin Kaya, die Linke Altona Sprecher, Hamburg
67.    Helin Fidan, Studentin der Rechtswissenschaften, Frankfurt Main
68.    Meryem Koca, Verkäuferin, Stuttgart
69.    Aysun Küncekli Murat, Dipl. Sozialpädagogin, Frankfurt Main
70.    Özgür Murat, Musikpädagoge, Frankfurt Main
71.    Nilgün Kaya, Informatikerin, Frankfurt Main
72.    Tülay Gül, Krankenschwester, Frankfurt Main
73.    Necla Ertem, Kauffrau für Büromanagement, Dortmund
74.    Tülin Gök, Erzieherin, Frankfurt Main
75.    Kadriye Karci, Juristin, Berlin
76.    Alper Öktem, Arzt, Bielefeld
77.    Hıdır Demirtaş, Dolmetscher, Hamburg
78.    Nurcan Keskin, Hamburg, Schauspielerin
79.    Hamit Baldemir, Schriftsteller, Bern (CH)
80.    Yado Ciwan, Journalist, Berlin
81.    Filiz Çelikkol Journalistin, Aschaffenburg
82.    Devrim Kavallı, Sängerin/ Musikerin, Deutschland
83.    Ethem Mesut Kavallı, Arbeiter, Deutschland
84.    Arif Bilgin, Schriftsteller, Stuttgart
85.    Murat Pekinel, Diplom Soziologe, Musiker, Fotograf Frankfurt Main
86.    Gülay Özoğul, Rechtsanwaltsgehilfin, Gelsenkirchen
87.    Danyal Nacarli, Turkologe, Übersetzer, Hamburg,
88.    Mediha Lindner, Lehrerin, Berlin
89.    Şenay Türkyılmaz, Krankenschwester, Hofheim
90.    Aliye Alt Psychotherapeutin, Frankfurt Main
91.    Aynur Gök, Übersetzerin , Köln.
92.    Ruhat Gülçin Kırdar, Blogschriftsteller, Berlin
93.    Sedat Günçekti, Schriftsteller, Berlin
94.    Adile Bingöl, Erzieherin, Berlin
95.    Şevket Doğan, Arbeiter, Berlin
96.    Haki Gürtas, Soziologe-Akademiker, Konstanz
97.    Ciwan Tengezar, Musiker, Berlin
98.    Kandil Beyköylü, Arbeiter, Berlin
99.    Sinan Öztürk, Schriftsteller, Bochum
100.    Candan Yıldızer, Arbeiterin, Bad Friedrichshall
101.    Hüsniye Yıldıze, Angestellte, Bad Friedrichshall
102.    Rojda Yıldızer, Auszubildende, Bad Friedrichshall
103.    Necati Abay, Journalist, München
104.    Turan Tekin, Gesellschaft gegen Genozid in Dersim 1938 e. V. Stuttgart
105.    Cevdet Arslan, selbständiger Unternehmer, Berlin
106.    Kemal Tolan- Berhevkar û Xemxwarê Kevneşopên Êzdîtiyê, Oldenburg
107.    Fehmi Erbaş, Revolutionär, Essen
108.    Sabiha Erbaş, Sozialarbeiterin, Essen
109.    Erhan Meydan, Kaufmann im Einzelhandel, Berlin
110.    Derya Yıldız, Lehrerin, Berlin
111.    Sevda Çetin, selbständige Unternehmerin, Berlin
112.    Berna Gezik, Volkswirtin, Berlin
113.    Sultan Sevim, Steuerfachkraft., Berlin
114.    Sakine Sevim, Steuerfachkraft., Berlin
115.    Reva Aşık, Erzieherin, Berlin
116.    Süleyman Tekin, Chemiarbeiter, München
117.    Mustafa Korkmaz Ergotherapeut, Frankfurt Main
118.    Gül Öztek Korkmaz Kav, Kommunalen Ausländer Vertretung- Frankfurt Main
119.    Zeynep Baran, Menschenrechtlerin, Berlin
120.    Nedim Baran, Menschenrechtler, Berlin
121.    Zozan Ayşe Beyköylü, Arbeiter, Hamburg
122.    Hüseyin Yeşildağ, selbständiger Unternehmer, Hamburg
123.    Emel Ertem, Studentin, Berlin
124.    Halit Temli, Selbständig, Berlin
125.    Filiz Özkan Akyol, Kosmetikerin, Berlin
126.    Cemile Ertaş, Kosmetikerin, Berlin
127.    Abdurrahim Demir, Sozialarbeiter, Frankfurt Main
128.    Muhyettin Berse, Unternehmer, Celle,
129.    Selahattin Berse, Rentner, Celle
130.    Baha Berse, Diplom Kfm., Frankfurt Main,
131.    Gulistan Baghistani-Berse, Dipl. Kffr., Frankfurt Main,
132.    Ali Berse, Unternehmer, Celle
133.    Aydın Bingöl, Erzieher und Sprachwissenschaftler, Berlin
134.    Semsettin Yildirim, Hamburg, Produktion Plan Disponent
135.    Mehmet Özkaya, Arbeiter, Hamburg
136.    Sülayman Kargin, selbständiger Unternehmer, Hamburg
137.    Kadife Mike Ferraira, Kaufmännische Angestellte, Hamburg
138.    Akin Yildirim, Arbeiter, Vorsitzender /AKD - Europa Karabalilar Verein e.V., Hamburg
139.    Cemal Arslan, Kaufmann, Vorstandmitlied/ AKD - Europa Karabalilar Verein e.V. ; Hamburg
140.    Aşır Özek ,Volkssänger Hamburg
141.    Şen Süer, Berlin
142.    Şükran Atay, Sachbearbeiterin, München
143.    Hülya Karcı, Berlin
144.    Miraz Bezar, Regisseur, Berlin
145.    Sabahattin Aras, Mitglied der Bezirksversammlung Harburg-Hamburg, Linksfraktion
146.    Yilmaz Demir Schlosser, Bad Kreuznach
147.    Mine Lavas Fremdsprachen Korrespondentin, Hamburg
148.    Özgür Kilic Student Hamburg
149.    Süleyman Ateş, Gewerkschafter, Lehrer, Bremen
150.    Kenan Çolak, Hamburg
151.    Mehmet Dersim, Stuttgart
152.    Zöhre Bektaş. Heilpädagogin, Berlin
153.    Derya İnce, Student, Berlin
154.    Yadigâr Yıldırım, Dipl. Betriebswirtin, Bad Kreuznach
155.    Michael Beisel Dipl. Betriebswirt, Bad Kreuznach
156.    Zakine Çelik Angestellte, Frankfurt Main
157.    Metin Çelik,Musiker, Frankfurt Main
158.    Meral Mutlu, Rentnerin, Frankfurt Main
159.    Ali Yaver Kaya, Politiker, Minden
160.    Mehmet Şükrü Gülmüş, Schriftsteller, Editor von Bashur-bakure.com, Essen
161.    Mehmet Selim Çürükkaya, Hamburg
162.    Aysel Çürükkaya, Hamburg
163.    Hakan Doğanay, NaO – Neue antikapitalistische Organisation, Berlin
164.    Michail Prütz, NaO – Neue antikapitalistische Organisation, Berlin
165.    Kenan Kerimo, (MÖP Leiter)
166.    Fikri Abrahimson, (MKC Leiter)
167.     Metin Behnan, (MDD Leiter)
168.    Selahattin Alkan, selbständiger Unternehmer, Berlin
169.    Yüksel Yavuz, Regisseur, Berlin
170.    Zülfiye Akkulak, Producer, Berlin
171.    Erhan Yıldırım, Schauspieler, Berlin
172.    Ezgi Kilicarslan, Künstlerin, Berlin
173.    Gizem Özbek, Akademikerin, Berlin
174.    Cenk Sinar, Akademiker, Berlin
175.    Öndercan Muti, Akademiker, Berlin
176.    Ufuk Danisman, Journalist, Berlin
177.    Feza Yalçın, Sozialberaterin, München
178.    Ilknur Disli, Steuerberaterin, Hamburg
179.    Lale Murat, Hamburg
180.    Şahin Aydın, Kürd. Kunstfotograf – Freier Journalist, Bottrop
181.    Yusuf Uzundağ, Die Grünen, Mitglied der Bezirksversammlung Altona-                  Hamburg
182.    Necip Çiftçi, Arbeiter, Hamburg
183.    Adil Yiğit, Journalist, Hamburg
184.    Berivan Aymaz, Bündnis90/Die Grünen, Mitglied im Rat der Stadt Köln,
185.    Nuhmettin Karagül, Architek, Hamburg
186.    Songül Yeşil, Pflegehelferin, Hamburg
187.    Hasan Oğuz, Schriftsteller, Düsseldorf
188.    Sibel Türker-Heinemann, Übersetzerin, Hamburg
189.    Lütfiye Yaşar, Erzieherin, Hamburg
190.    Zeynep Işık, Erzieherin, Hamburg
191.    Armanc Agîd Nêrweyî - Journalist - BasNews Ewropa, Berlin
192.    Hetav Tek, KKH e.V, Politische Geschäftsführerin, Berlin
193.    Hüseyin Ertuğrul, Politiker, Hamburg
194.    Eylem Elif Ünlügedik, Dip.Betriebwirt, Berlin
195.    Sema Latife Güclü, Sozialarbeiterin, Hamburg
196.    Sebahat Tasyapan, selbstständige Unternehmerin, Hamburg
197.    Aysel Özkan, Mitglied der BV Altona SPD Fraktion, Hamburg
198.    Ekrem Yavuz, Sozialarbeiter, Hamburg
199.    Recai Karabugday, Lehrer, Hamburg
200.    Helin Burgucuoglu, Studentin, Leipzig
201.    Deniz Celik, MdHB, Linksfraktion, Hamburg
202.    Sahsiye Sayilir, Frankfurt
203.    İlhan Dögüs- Ekonomist; Hamburg
204.    Mülayim Hüseyin Rechtsanwalt , Hamburg
205.    Cemal Uçar, Lehrer, Berlin
206.    Selman Çimen, Dipl. Soziologe, Köln
207.    Aysel Özkan, Filmemacherin, Mitglied der BV Altona SPD Fraktion, Hamburg
208.    Can Kasapoğlu, Schriftsteller und Journalist, Frankfurt am Main
209.    Alev Şirinağa Steuergehilfin, Dieburg
210.    Riza Sakınç, Bauarbeiter, Dieburg
211.    Güngör Kaya, Bauarbeiter, Dieburg
212.    Nuhmettin Karagül, Architekt, Hamburg
213.    Kemal B. Cemgil, Dichter, Berlin
214.    Gökmen Sambur, Arbeiter, Hannover
215.    Haydar Geçilmez, Journalist, Dortmund
216.    Kadir Satık, Selbstständigt, Berlin
217.    Hilmi Kaya Turan, Berlin
218.    Anais Tingiryan Ballschmiede, Schulamt Kreuzberg Senat Berlin
219.    Hayk Çetinkaya, Hamburg
220.    Ali Şimşek , Arbeitsgemeinschaft Migration und Vielfalt der SPD,Vorsitzender, Hamburg
221.    Eyüp Yılmaz, Die Linke, Frankfurt Main
222.    Osman Uludağ, Ezieher, Berlin
223.    Güllü Tozan, Sozialarbeiterin, Frankfurt am Main
224.    Orhan Öztürk, Sozialarbeiter, Frankfurt am Main
225.    Veli Balaban, Frankfurt am Main
226.    Yaşar Kahraman, Arbeiter, Frankfurt am Main 
227.    Hüseyin Kulu, Dolmetscher, Frankfurt am Main,
228.    Kamil Uzun, Erzieher und Poet, Offenbach
229.    Adil Yigit Journalist Hamburg
230.    Sükran Budak, Frankfurt, Studentin
231.    Yeko Ardil, Journalist, Berlin
232.    Ahmed Öncü, LKW-Fahrer, Berlin
233.    Aysel Ayboga Hausangestellte,Rüsselsheim
234.    Hatice Adıgüzel Hausfrau, Rüsselsheim
235.    Aysel Öz Karakoç, Hausfrau, Berlin
236.    Recep Kayan, Taxi-Fahrer, Berlin
237.    Kamber Erkoçak, Selbstständigt, Berlin
238.    Deniz Çiftçi, freier Fotojournalist, Berlin
239.    Şengül Yalçın İoannidis, Goethe Universität Theater Film und Medienwissenschaft (M.A.), Frankfurt Main
240.    Ali Kızılbaş Ülger, Kızılbaş Dergisi Editörü, Duisburg
241.    Ali İhsan Avgül, Selbständig, Duisburg
242.    Ozan Direnc, Volkssänger, Hamburg
243.    Cevdet Hincal. Bademeister und Masseur, Hamburg ,
244.    Ülkü Hincal, Journalistin, Hamburg
245.    Sadiye Tekdas, Maschinenführerin, Pinneberg
246.    Dogan Güclü, Dozent für DaF, Hamburg
247.    Behice Toper, Betriebswirt Hamburg
248.    Halil Yörenc, Volkswirt, Dolmetscher Hamburg
249.    Özer Yildiz Selbstständig Bremen
250.    Fuat Kav, Schriftsteller, Journalist, Köln
251.    Gülsüm Ates Verkäuferin Hamburg
252.    Selim Şamiloğlu,  Lehrer, Hamburg
253.    Tuncay Akbas, Fotograf, Frankfurt am Main
254.    Ahmet Dağ, Doktorand, Berlin
255.    Mahmut Canbay, Intendant MUT Theater, Hamburg
256.    Özge Deniz İnan, Studentin der Rechtswissenschaften, Berlin
257.    Zehra Elif İnan, Lehramtstudentin, Berlin
258.    Özlem Ar,  Immobilien Maklerin, Hamburg
259.    İmran Ayata, Schriftsteller, Berlin
260.    Tülin Duman, Projekt Managerin, Berlin
261.    Mehmet Ates, Informatiker, Frankfurt am Main
262.    Yıldan Özbek, Arbeiter, Stuttgart
263.    Emin Hocaoglu, Lehrer, Hamburg
264.    Gönül Kaya-Akin, Medizinerin, Berlin
265.    Irmak Kaya, Pharmaziestudentin , Berlin
266.    Cem Kaya, Lehramtsstudent , Berlin
267.    Zeliha Kaya, Köchin, Berlin
268.    Erhan Erdogan, Lehrer, Hamburg
269.    Sema Senbayram, Gastronom, Hamburg
270.    Denis Karakoç, Student, Berlin
271.    Ergün Yagbasan, Künstler, Hamburg
272.    Hasan Çötok, HDK, Berlin
273.    Özgür Gülbaş, HDK, Berlin
274.    Adalet Alkan, HDK, Berlin
275.    Ali Süsem, HDK, Berlin
276.    Hıdır Güneşer, HDK, Berlin
277.    Seher Yeter, HDK, Berlin
278.    Mehmet Güngör, HDK, Berlin
279.    Cezair Işık, HDK, Berlin
280.    Muzaffer Yavaş, HDK, Berlin
281.    Enver Şen, HDK, Berlin
282.    Abdullah Altun, HDK, Berlin
283.    Tuncay Tali, HDK, Berlin
284.    E. Ali Kaplancan, HDK, Berlin
285.    Haydar Selçuk, HDK, Berlin
286.    Bilent Çakar, Selbständig, Wuppertal
287.    Yaşar Ertaş, Rechtsanwalt, Köln
288.    Songül Aydın, Ethnologin, Berlin
289.    Ünal Zeran, Rechtsanwalt, Hamburg
290.    Cumali Yagmur, Jornalist bei  "Fremden "info , Redaktor, Hannover
291.    Eren Kocak,Student, Hamburg
292.    Serife Köylüce, Altenpflegerin, Hamburg
293.    Bilal Akdeniz, Musiker und  Integration Lotsen Stadt Schwalbach am Taunus
294.    Hakki Gök , Betriebswirt, Frankfurt 
295.    Leyla Kalcik, Dolmetscherin, Hamburg
296.    Yilmaz Turgut, Elektromechaniker, Berlin
297.    Gülbahar Ates, Frankfurt Main
298.    Mehmet Kaya, Arbeiter Frankfurt Main
299.    Nisan Arikan, Schauspielerin, Hamburg
300.    Leyla Kalcik, Dolmetscherin, Hamburg
301.    Abit İnan, Koch, Frankfurt am Main
302.    Dikran Çetinkaya, Konditor, Frankfurt am Main
303.    Hüseyin Şenol, Journalist, Stutgart
304.    Deniz Alt, Künstler, Frankfurt am Main
305.    Nuray Dalgın, Frankfurt am Main
306.    Pınar Demirtaş, Sängerin, Mainz
307.    Kenan Tosun, Maschinenbau, Rüsselsheim
308.    Hasan Aygün, Selbständig, Hanau
309.    Filiz Demirel, MdHB, die Grünen, Hamburg
310.    Ercan Erdogan, Frankfurt am Main
311.    Eyüp Cizri, Selbständig, Offenbach
312.    Meryem Dogan, Frankfurt am Main
313.    Cantekin Gül, Darmstadt
314.    Nurullah Yıldız, Rüsselsheim
315.    Recep Bayer, Frankfurt Main
316.    Canfeda Gül, Darmstadt
317.    Ali Mahir Abidik, Gelsenkirchen
318.    Resul Önal Sozialpädagoge, Hamburg
319.    Dr.Turna Koçer, Ärztin, Nuklearmedizinerin, Berlin
320.    Gülgün Cici, Frankfurt am Main
321.    Özden Çiçek, Hannover
322.    Husen Duzen, Hamburg
323.    Erdal Şahin, Köln
324.    Adem Özkaya, Köln
325.    Melisa Türkyilmaz, Wiesbaden
326.    Fadime Şenpinar, Frankfurt am Main
327.    Gülgün Cici, Frankfurt am Main
328.    Dogan Özgüden, Journalist, Brussels
329.    Inci Tugsavul, Journalist, Brussels
330.    Mahir Sayın, Journalist und Politiker, Basel
331.    Tuncay Yılmaz, T Y, Vorsitzender von SYKP, Bern
332.    Hakan Gürgen, Komissionsmitglied der Initiative Europäisches Parlament HDK,  Zürich
333.    Anjel Dikme, Nor Radyo, Paris
334.    Fatma Kayhan, Interpreter & Translator, London, UK
335.    Yannis Vasilis Yaylalı /Gazeteci –Aktivist
336.    Azad Terziyan, Türkolog, Strasbourg
337.    Nurettin Erkan, Maler, New York
338.    Vahan Altıparmak, Goldschmied. Melbourne – Australia
339.    Mahmut Uzun, Selbständig, London
340.    Hülya Yetişen, Journalist, Paris
341.    Ertan İldan, Enginer, İstanbul – Türkiye
342.    Dr. Oya T. Lakhturova, Universite Paris-Sud, Fransa
343.    Fikret Yaşar, Autor, London – UK
344.    Mehtap  Bora, Rentnerin, Stockholm – Sweden
345.    Şimşek Arduç, Paris
346.    Nigohos Nick Beranian, Spain
347.    Atilla Oltu, Emekli Odunpazarı Eskişehir-Türkiye
348.    Serdar Can, İstanbul
349.    Dursun Uluk, İstanbul – Türkiye
350.    Celal Gül, Lehrer, Stockholm
351.    Güler Gül, Lehrerin, Stockholm
352.    Gültekin Gül, Elektroingenieure, Norwegen
353.    Cemal Akay, Arbeiter, Lodeve Frankreich

Kontakt:

E-Mail: anerkennung2016@gmail.com

Bundestag votera une résolution sur le génocide arménien

Une résolution reconnaissant pour la première fois le génocide des Arméniens par l'empire ottoman ainsi que "la part de responsabilité" de l'Allemagne dans ces crimes est en préparation au Bundestag, selon un projet de ce texte obtenu jeudi par l'AFP.

Le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, "déplore les actes commis par le gouvernement Jeune Turc de l'époque, qui ont conduit à l'extermination quasi-totale des Arméniens", dans ce texte intitulé: "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans".

La résolution présentée à la fois par les partis membres de la coalition au pouvoir à Berlin - conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates SPD - et le groupe d'opposition des Verts, évoque "le déplacement et l'anéantissement planifiés de plus d'un million d'Arméniens", et doit être votée jeudi prochain.

Le Bundestag regrette par ailleurs "le rôle déplorable du Reich allemand qui, en tant que principal allié militaire de l'empire ottoman et en dépit d'informations explicites de diplomates et de missionnaires allemands concernant le déplacement et l'extermination organisées des Arméniens, n'a rien entrepris pour stopper ce crime contre l'Humanité".

"L'empire porte une part de responsabilité dans ces événements", souligne le texte de la résolution, en écho avec ce qu'avait déclaré l'an passé le président Joachim Gauck, premier haut-responsable allemand à avoir qualifié de génocide le massacre des Arméniens par l'empire ottoman en 1915.

"L'expérience de l'Allemagne face à sa propre histoire montre combien il est difficile pour une société d'assumer les chapitres sombres de son passé", dit encore le texte, en référence au lent travail de mémoire du pays sur la période nazie, mais aussi aux difficultés de la Turquie face au dossier arménien.

A l'instar de son président Recep Tayyip Erdogan, la Turquie accuse ceux qui reconnaissent le génocide "de soutenir les revendications basées sur les mensonges arméniens".

Le vote du Bundestag sur ce texte risque donc d'aviver les tensions germano-turques, déjà fragilisées par une polémique sur un poème satirique insultant M. Erdogan, imaginé par un humoriste allemand.
(AFP, 26 mai 2016)

EP: Panel on Armenian Genocide and a ceremony of award



On May 31, 2016, the European Armenian Federation for Justice & Democracy (EAFJD) organizes a panel at European Parliament on "Armenian Genocide: Recognition&Restoration of Cultural Heritage",  with the participation of:

Geoffrey ROBERTSON, QC, Human Rights barrister,
Ove BRING, Professor in International Relations,
Cem SOFUOGLU, Turkish Human Rights lawyer,
Guillaume PERRIER, journalist,
Doğan ÖZGÜDEN, journalist, human rights activist

Ceremony of award to Doğan Özgüden

During the panel,
Doğan ÖZGÜDEN will be honored by EAFJD for his lifelong fight for Human Rights, Democracy, Justice and Truth.

Hosted by MEP Charles TANNOCK, the meeting will be moderated by Hagop DER KHATCHADOURIAN, International coordinator of Armenian National Committees.

IMPORTANT NOTE! For registration and access to the European Parliament, please fill in
the form at this link.


Turkish  Intellectuals Who Have Recognized The Armenian Genocide


Doğan Özgüden

By Hambersom Aghbashian,
MassisPost, May 20, 2016

Doğan Özgüden (born 1936, Kalecik, Ankara) is a Turkish journalist and publisher. He completed  his high school education in Ankara and got a license diploma from the Higher School of Economic and Commercial Sciences (YETO) in Izmir. After 1971 military coup in Turkey, he left the country and based in Belgium since 1974. Özgüden worked at a variety of Turkish newspapers from 1952 to 1964, before becoming the editor-in-chief of Turkish daily newspaper Akşam (1964 – 1966). He was elected to the Workers Party of Turkey’s (TIP), central committee in 1964. Together with Inci Tugsavul, Özgüden co-founded the Ant Publishing House in 1967, publishing the weekly Ant as well as a variety of books. After the banning of Ant by the junta of the 1971 military coup, Özgüden and Tugsavul established Info-Türk in Brussels in 1974. The founders were charged with over 50 opinion-related crimes for articles written or published in Ant, and were stripped of their Turkish nationality in 1984. In 2006 the Human Rights Association of Turkey awarded the 2006 Ayse Zarakolu Freedom of Thought Prize to Info-Türk co-founders Özgüden and Tugsavul. Doğan Özgüden is the author of many books and studies, mainly On Fascism (1965, Istanbul), On Capitalism (1966, Istanbul), File on Turkey (1972, France), Turkey, Fascism and Resistance  (1973), Mass media and Turkish Migrants (1983), The Portrait of Turkish Migration (1984), Black Book on the Militarist “Democracy” in Turkey (1986 – 2010), Extreme Right in Turkey (1988), Stateless Journalist I (2010), Stateless Journalist II (2011) and others.

The Istanbul Section of the Human Rights Association of Turkey (IHD) has decided to attribute the Ayse Zarakolu Price for Freedom of Thought (2006) to Info-Turk editors Özgüden and Tugsavul along with Kisanak, Yilmaz and Karaca. The price award ceremony took place in Istanbul on the International Women Day. Since Özgüden and Tugsavul cannot enter their country because of legal proceedings, publisher and human rights defender Ragip Zarakolu came to Brussels on February 24, 2006, and announced the IHD’s decision at the International Freedom of Expression Exchange (IFEX)* General Meeting held at the International Press Center. Later on, he presented Özgüden and Tugsavul the price. In the award announcement it was mentioned,  “With the Info-Turk Agency that they founded in exile, they put in question many subjects considered taboos in Turkey. They took a clear position against anti-Semitism and opened debate of the question of Armenian Genocide. Still there is always an arrest warrant against Dogan Özgüden under Article 301 for having criticized putschist generals.” (1)

“I Apologize” (“Özür Diliyorum”) is an online campaign launched in December 2008 in Turkey by numerous journalists, politicians, and professors, calling for a collective apology for the Armenian Genocide, which I Apologize calls “the Great Catastrophe that Ottoman Armenians were subjected to in 1915.” The campaign was launched by Prof. Ahmet Insel, politician Baskin Oran, Dr. Cengiz Aktar, and journalist Ali Bayramoğlu. The campaign emphasizes regret on behalf of Turkey that Armenian requests for recognition of the 1915 genocide has been actively suppressed within Turkey. The campaign was signed by 5,000 people within the first 24 hours, and had collected over 30,000 signatories by January 2009. The campaign created widespread outrage in Turkish society. Doğan Özgüden was one of the signees.

According to collectif1971@scarlet.be,  on May 13, 2015, a group of Armenian, Kurdish, Syriac, Alevi, Assyrian, Yezidi,  and Turkish organizations in Brussels, Belgium, released an appeal  titled “No to the lynching campaign against journalist Dogan Özgüden”, where it mentioned that “Journalist Dogan Özgüden, humanist and defender of human and minority rights, has been target of a new lynching campaign launched by Turkish negationists and ultranationalists. On the occasion of the centenary commemorations of the 1915 Genocide, these circles develop a campaign of slander and aggression (as happened in 2008) whose target is again Dogan Özgüden. The democratic public opinion knows very well Mr. Özgüden, his work as a journalist for 60 years, his uncompromising struggle against injustice, his resolute stand against the powers in Turkey, his worthy attitude on the reality of the genocide of 1915, and is very well aware of the fact that this attitude makes him a prime target of the Turkish state and the negationists and nationalist circles.” At the end the  signatories stated  “we tell them that Dogan is not alone. We the signatories of this appeal give him all our support and call the Belgian authorities to a greatest vigilance against these threats.” (2)
_______________________________

* IFEX, the International Freedom of Expression Exchange, is a global network of over 100 independent non-governmental organizations working at the local, national, regional and international level to defend and promote freedom of expression as a fundamental human right.

1- http://bianet.org/english/human-rights/75743-the-zarakolu-price-goes-to-info-turk-editors
2- http://www.kurdishinstitute.be/no-to-the-lynching-campaign-against-journalist-dogan-ozguden

Le pape visitera le mémorial du génocide en Arménie

Le pape François visitera le mémorial aux victimes du génocide perpétré il y a un siècle par l’Empire ottoman contre les Arméniens lors de son déplacement fin juin en Arménie, a annoncé vendredi le Vatican.

Le pontife argentin sera en Arménie du vendredi 24 au dimanche 26 juin, et se rendra le samedi 25 tôt le matin au musée-mausolée de Tzitzernakaberd, principal mémorial consacré à ce massacre, selon le programme de la visite diffusé par le service de presse du Saint-Siège.

Ce déplacement devrait raviver les tensions avec la Turquie, qui n’avait déjà pas apprécié que le pape utilise, dans le cadre très solennel d’une célébration dans la basilique Saint-Pierre, le terme de « génocide » pour évoquer le massacre des Arméniens il y a un siècle.

Cela avait provoqué une dégradation des relations diplomatiques avec la Turquie, où le pontife argentin s’était pourtant rendu fin novembre 2014.

Quinze ans après la visite de Jean-Paul II en 2001 en Arménie, il s’agira aussi pour François d’une nouvelle visite dans un pays des périphéries de l’Europe où les catholiques sont très minoritaires, après l’Albanie et la Bosnie.

L’Arménie a été le premier pays à adopter le christianisme comme religion d’Etat en 301, et l’Eglise d’Arménie, une Eglise orthodoxe autocéphale, est encore largement majoritaire.

Après cette visite, le pape doit se rendre en juillet en Pologne à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie, puis en Géorgie et en Azerbaïdjan fin septembre-début octobre, et encore en Suède le 31 octobre pour participer, au côté des protestants, au lancement du 500ème anniversaire de la Réforme de Luther.
(AFP, 13 mai 2016)

Nor Zartonk: Garo Paylan and Other HDP MPs Are Not Alone

Nor Zartonk has issued a statement as to the racist attack against Peoples’ Democratic Party (HDP) MP, Garo Paylan in Parliamentary Constitution Commission.

Nor Zartonk comdened the attacks by saying “Garo Paylan and other HDP MPs are not alone”. It reiterated its faith in peoples’ equality, solidarity and their joint struggle, and determination in the struggle.

Paylan was one of the MPs battered in the fight erupted between MPs of the HDP and Justice and Development Party (AKP) in Parliamentary Constitution Conciliation Committee on May 2 during the negotiations for the lifting of parliamentary immunities.

Paylan speaking to bianet said he was tried to be lynched by 10-15 people, this was a planned assault and it arose from him being a right defender Armenian.

Nor Zartonk in its statement touched upon the place of the commission in the country’s agenda:

“The Parliamentary Constitution Commission has been occupying the agenda of public and politics by its request for change proposal to lift the parliamentary immunities by means of a temporary clause, which has been brought by the AKP and apparently targets HDP MPs.

“Dropping the deputyship of the HDP MPs and AKP reaching majority with a possible snap election stands in front of us as a high possibility.

“It is sufficient to look at the debates in constitution commission to understand how this matter is vital for the AKP and [Presidential] Palace. It is hard to find another example of a governing party MPs getting this aggressive.

“We condemn the attacks”

The statement indicated that Paylan was subjected to racist and hate speech because of his Armenian identity on May 2.

“AKP mindset disturbed by peoples’ collective struggle and solidarity has this time targeted an Armenian within the HDP, Garo Paylan.

“The AKP government trying to isolate and demonize Kurdish people and their fight in all areas, brought its policies to parliament this time, exposed its racist and discriminatory identity.

“Garo Paylan and other HDP MPs are not alone. They are elected representatives of our people. All sorts of these pressures and assaults have been tried over and over throughout history and remained futile, and it is condemned to remain inconclusive again.

“We as Nor Zartonk condemn this attack which is apparently deliberate and organized. We reiterate our faith in peoples’ equality, solidarity and their joint struggle, and determination in the struggle one more time.

“Long live solidarity of the peoples! Կէցցէ՛ ժողովուրդներու զօրակցութիւնը: Down with fascism!”
(BIA, May 4, 2016)

Charter “For a Europe of Diasporas” launched at a conference in EP

On Monday May 2 a coalition of Jewish, Armenian, Roma and Assyrian organizations launched a charter “For a Europe of Diasporas” at a conference in the European Parliament. The document is a call for Europe to rediscover and value its diasporas.

The document emphasizes that diasporas “are a product of Europe's history, [a] part of the European tapestry, have contributed to making European civilization what it is today and will continue in the future”. It defines diasporas as “transnational communities [that] share a common cultural heritage transmitted through generations.” Says Ismael Cortez of the UNESCO Institute of Philosophy: “many believe that there is an original European ethnic group. That is nationalist thinking. The perspective of the project “A Europe of Diasporas” is that Europe has always been a mosaic of peoples. […] My people, the Roma, are truly European as much as the rest."

Conference panels discussed two areas of concerns in particular: education and the need for “inclusive narratives”. The charter's call for “children affiliated with a diaspora [to] have an opportunity to learn of their background and heritage” was backed by the representative of the European Commission, Ms Kristina Cunningham: “we are arguing that schools today need to take the mother tongue of every child into account to support the development of children’s individual multilingualism.”

The panel on “inclusive narratives” addressed the effects of the near absence of diasporas in the narratives that shape people's understanding in the media, history teaching, the entertainment industry and public discourse. This theme also addressed the importance of remembrance of genocides and the toxic effects of their denial.

“We need wider recognition of the specificity of diasporas as a phenomenon. We need a very clear commitment on this”, said Vicente Rodriguez of TernYpe International Roma Network. Jordi Sebastia MEP, co-chair of the Parliament’s intergroup on National Minorities, Traditional Communities and Languages, believed it can and should be done: “it is possible to preserve the identity of [diasporas] and also to share common values about human rights and democracy in Europe, but we need to make the effort. ”

Says Nicolas Tavitian of the Armenian General Benevolent Union Europe: “people's identities have been instrumentalized for power, oppression and conflict. We urgently need a new ethic of diasporas. This is what the charter has to offer.”

The conference also featured the award ceremony of the photo competition “A Europe of Diasporas”. Andreea Tanase was announced as the winner of the competition for her photo “Holy Thursday”. The best 20 pictures of the competition selected by the professional jury members were exhibited in the Parliament during the conference. The exhibition (available here) illustrates the life and legacy of the Jewish, Armenian, Roma and Assyrian diasporas in Europe. It can be made available upon request.

The project also produced a map available online and a mobile application that display the heritage of diasporas in Europe. (http://us3.campaign-archive1.com/?u=2dc2d58df67c004d092420371&id=d786bd2899&e=a75cf9960f)

Garo Paylan: I Have Been Exposed to Planned Attack for Being Armenian

After the fight that broke out between the members of Justice and Development Party (AKP) and Peoples’ Democratic Party (HDP) occurred again last night in thr Parliamentary Constitution Conciliation Committee, one of the most disputed figures has been HDP İstanbul MP Garo Paylan.

We’ve talked to Paylan whom was blamed by AKP İstanbul MP Mehmet Metiner on TV for provocation.

Paylan speaking to bianet said he was tried to be lynched by 10-15 people, however this attack was planned and arose from him being Armenian.

Paylan’s statements as to incidents yesterday is as follows:

“I just said ‘No it’not like that’ and the attack began”

“The Minister of Justice said ‘In the previous commission meeting, HDP MPs and advisors inflicted violence’. Then I said ‘No they didn’t’. That was the only sentence that came out of my mouth. Then the attack began.

“I shared it on social media as well. Anyone willing to see can check the commission minutes. They blame me for provocation but I didn’t do that, I just said ‘No it’s not like that’”.

“I got kicked and punches for around 100 times”

“It is crystal clear that they are targeting me. Lots of MPs attacked on me in a planned way. I was directly targeted and got kicked and punched around 100 times in 20-30 seconds.

“Afterwards, they speak racist words and hate speech against me.

“I will not get report. What can happen if I take this to their jurisdiction? I am leaving the evaluation to conscience of public”.

“Because I am Armenian…”

“At this point, we can talk about the fact that I am Armenian because the speeches in there are hatred speech directly related to my Armenian identity.

“What they can’t digest is this: A person of Armenian identity reveals their lies and stands upright.

“They want to see Armenian obeying them. I as an Armenia putting up a fight for rights have been targeted and subjected to lynching attempt”.

“Garo is here, Garo is here…”

“AKP members’ directly targeting me shows that this is a planned operation.

“They planned that ‘We will take down these people at the first opportunity, we will teach them their lessons’.

“Because them directly turning towards me and calling other MPs as ‘Garo is here, Garo is here’ explains everything”.
(BIA, May 3, 2016)

Yézidis : «La survie de la civilisation»

Ce jour-là, le 5 août 2014… Seule députée yézidie à l'Assemblée irakienne, Vian Dakhil lance un appel déchirant au Parlement. Dans les montagnes de Sinjar, 35 000 Yézidis sont pris au piège par l'ordre noir du jihadisme salafiste. Dépositaires de l'une des plus anciennes religions de la région, ils sont «les adorateurs du diable» aux yeux des fanatiques qui veulent les anéantir. 500 hommes ont déjà été massacrés. «Nos femmes sont capturées et vendues sur le marché aux esclaves (…) toute une religion va être rayée de la Terre», sanglote d'indignation Vian Dakhil, brisant d'un coup l'indifférence internationale.

Une confiance à reconstruire

Aujourd'hui, assise dans l'opulent grand salon de réception de son père médecin, elle ne veut pas revenir là-dessus. Il est très tard ce soir et «tout le monde sait ce qui s'est passé». L'enjeu n'est pas de ressasser. «Avec les femmes yézidies transformées en esclaves sexuelles, le vol de nos terres, la question, c'est la diversité du monde oriental, de la survie de la civilisation», cadre-t-elle d'emblée. Rentrée spécialement de Bagdad à Erbil pour rencontrer la délégation française de la CHREDO et les parlementaires français qui l'accompagnent (1), elle veut donc «parler de l'avenir». Car «avant même de penser à reconstruire les maisons, il faudra reconstruire la confiance par rapport à ceux qui nous ont trahis», prévient-elle.

«Quand Daech est entré dans Mossoul, ils ne savaient pas qui était chrétien ou yézidi, ce sont nos voisins qui nous ont dénoncés à eux», explique-t-elle. L'autre poison durable qui mine la région.

Aujourd'hui ? «3 500 femmes yézidies sont encore aux mains de Daech qui subissent les pires horreurs physiques et psychologiques et 1 600 enfants, dès l'âge de 8 ans, ont été embrigadés dans des camps spéciaux pour y subir lavage de cerveau et entraînement pour nous combattre. Lorsqu'on leur fait appeler leurs parents, c'est pour qu'ils les traitent de kouffar, de mécréants», poursuit la députée.

Inlassablement elle se bat pour racheter les femmes de son peuple, payant de 4 000 à 6 000 dollars par personne pour arracher, une à une, ces vies aux griffes de ceux qui les ont condamnées à mort. «De 11 à 16 ans, elles valent le plus cher. Moins cher avant et après», précise-t-elle. «Nous avons énormément besoin d'un pays comme la France. Notre plus grand problème ce n'est pas Daech, mais les gens qui soutiennent Daech», insiste-t-elle. Aux frontières et à l'intérieur. Et comme un écho de Rwanda dans ses paroles.

«90 % des villes et villages yézidis ont été détruits. Depuis des centaines d'années, on vivait avec ces gens et du jour au lendemain, ils nous ont donnés à Daech. Des voisins ont tué les femmes et les enfants qui vivaient près de chez eux, un homme a enlevé la femme de son ami… Oui, comment reconstruire la confiance ?», répète-t-elle.

«Ce sera très difficile, mais il faut commencer, sinon, nous quitterons notre pays. Les gens de Daech vont peut-être disparaître, mais les voisins, eux, vont rester». Génocide et vol des terres… tragédie qu'elle refuse de réduire à sa communauté : «c'est tout l'Irak qui est menacé, toutes les régions où vivent des minorités. Maintenant, il faut répandre l'idéologie de la paix. Nous avons beaucoup souffert, mais nous devons pardonner pour rester ici et ce pardon passera par la justice», conclut-elle (2).

«Besoin d'armes lourdes»

La paix. Long chemin en perspective comme Si vis pacem para bellum résonne alors dans l'oreille, mais avec les intonations amères de la voix de Khami Hedjar, conseiller au Parlement du Kurdistan irakien avec qui l'on vient de dîner. Face à Daech, les Peshmergas kurdes sont d'une bravoure régulièrement saluée. Mais sont un peu las de tenir seuls 1 050 km de front, avec juste une tape sur l'épaule assortie d'un «good job» de la part de la communauté internationale. Certes, la France les aide depuis le début, avec du matériel et ses forces spéciales. Mais…

«Nous avons besoin d'armes lourdes, d'armes antichars, de moyens aériens, nous avons besoin de drones face aux drones de Daech qui surveillent nos positions, nous n'avons pas de gilets pare-balles ni de tenues contre les armes chimiques. Daech paye ses combattants mais nos Peshmergas, eux, payent leur équipement, leurs armements. Nous avons besoin d'hôpitaux mobiles et d'hélicoptères, ne serait-ce que pour évacuer nos blessés. Aujourd'hui ? Ce sont des particuliers ou la famille, qui les évacuent dans leur voiture ! Faute d'évacuation rapide, nous avons perdu beaucoup d'hommes», raconte-t-il. Réalité très concrète à Erbil. La ligne de front est à 44 km.
(1) Coordination Chrétiens d'Orient en Danger, cf La Dépêche du 28 avril 2016.
(2) à l'issue de cette rencontre, le député de Haute-Garonne Gérard Bapt a invité Vian Dakhil à venir témoigner devant l'Assemblée nationale.
http://www.ladepeche.fr/article/2016/04/30/2335234-yezidis-la-survie-de-la-civilisation.html

Politique intérieure/Interior Politics

Commémoration en grande pompe de la prise de Constantinople

Plus d'un demi-millénaire après, les grandes bombardes qui ont éventré les murailles de Constantinople tonnent à nouveau... Les Turcs fêtaient dimanche, avec d'énormes moyens pyrotechniques, le 563e anniversaire de la "conquête" de la capitale byzantine.

Des événements étaient organisés partout en Turquie pour célébrer la prise, en 1453, de Constantinople par le sultan ottoman Mehmet II dit "le Conquérant", mais les plus spectaculaires - de loin - étaient ceux organisés dans la ville même où se déroulèrent les combats, aujourd'hui baptisée Istanbul.

Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le quartier de Yenikapi, dans la Corne d'Or, et ont entonné l'hymne national turc, agitant d'immenses drapeaux. La foule a été régalée par les acrobaties d'un escadron de l'armée de l'air turque.

Un feu d'artifice géant, une reconstitution de la prise de la ville en 3D ou encore un concert donné par un orchestre militaire ottoman de 563 musiciens devaient suivre, conformément au programme publié sur le site internet du gouvernorat d'Istanbul.

Un important dispositif de sécurité a été déployé à Istanbul, la Turquie ayant été secouée cette année par plusieurs attentats attribués au groupe Etat islamique ou aux rebelles kurdes.

Un sous-marin, une frégate, cinq hélicoptères, 9.000 policiers, dont 40 tireurs d'élite, et des dizaines de chiens renifleurs y ont été mobilisés, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie, qui cite le responsable de la police municipale, Mustafa Çaliskan.

Depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), en 2002, les autorités turques, accusées de néo-ottomanisme, multiplient les références au passé impérial. A son apogée, la Sublime Porte a régné sur un territoire s'étirant des environs immédiats de Vienne au golfe d'Aden.

"Je salue toutes nos capitales soeurs, de Sarajevo à Bakou", s'est exclamé, dans un discours à Istanbul, le président Recep Tayyip Erdogan, qui mène une diplomatie active dans les pays de l'ancien espace impérial.

"D'ici à 2023, nous ferons de l'héritière de +l'homme malade+ d'il y a 100 ans l'une des dix plus grandes économies mondiales", a assuré
M. Erdogan, qui faisait allusion au surnom donné dès le XIXe siècle par les capitales européennes à l'Empire ottoman déclinant : "C'est ce qui sied aux petits-enfants du +Conquérant+".

M. Erdogan a par ailleurs estimé que plusieurs problèmes auxquels est actuellement confrontée la Turquie, comme la reprise des combats contre les rebelles kurdes dans le sud-est de son territoire, étaient le fait de ceux qui "n'ont pas fini de régler leurs comptes" avec le pays depuis la conquête de Constantinople.

Le président turc n'a pas précisé sa pensée.

M. Erdogan a en outre annoncé l'inauguration fin août du troisième pont sur le Bosphore, actuellement en construction et auquel a été donné le nom du sultan Selim 1er, fossoyeur au XVIe siècle de quelque 40.000 alévis, une minorité musulmane libérale.
(AFP, 29 mai 2016)

Le Parlement vote la confiance au nouveau gouvernement

Le 65e gouvernement turc, dirigé par le nouveau Premier ministre Binali Yildirim, a obtenu dimanche la confiance du Parlement, a annoncé son président Ismail Kahraman.

La Grande assemblée nationale de Turquie (TBMM) a voté par 315 voix contre 138 la confiance à l'équipe et au programme de M. Yildirim, qui a succédé à Ahmet Davutoglu la semaine dernière.

"Nous sommes le gouvernement de 79 millions" de Turcs, a déclaré le Premier ministre dans un court discours au Parlement dimanche, promettant de "mener la démocratie plus loin encore".

Le nouveau gouvernement prend ses fonctions dans un contexte d'inquiétude, en Turquie et à l'étranger, sur la situation de la démocratie dans le pays.

Dès son arrivée à la tête du gouvernement, M. Yildirim s'est engagé à faire "tout le nécessaire" pour introduire rapidement le système présidentiel voulu par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs.

Le Parlement turc a décidé de lever la semaine dernière l'immunité parlementaire de dizaines de députés d'opposition prokurdes, ce qui les expose à des poursuites notamment pour "propagande terroriste", une accusation qu'ils rejettent.
(AFP, 29 mai 2016)

Une "mini-révision" de la constitution envisagée en faveur d'Erdogan

Le pouvoir turc prévoit de soumettre en juin au Parlement une révision de la Constitution qui permettra au président Recep Tayyip Erdogan de renouer avec son parti, dans le cadre d'une transition complète à un système présidentiel, a-t-on appris vendredi de source proche du pouvoir.

Cette "mini-révision" doit concerner quelques articles de la loi fondamentale afin que l'homme fort du pays puisse devenir un "président partisan" et reprendre officiellement ses liens avec le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) qu'il a fondé et dirigé jusqu'à son élection à la magistrature suprême, en 2014, a indiqué à l'AFP une source au sein de l'AKP qui a requis l'anonymat.

Cet amendement s'inscrit dans le cadre d'un passage complet avec une modification historique de la loi fondamentale à un régime présidentiel qui n'est pas d'actualité pour l'heure car l'opposition parlementaire y est très hostile. M. Erdogan appelle de ses voeux à une présidentialisation du système politique turc afin de rompre avec neuf décennies de tradition parlementaire.

L'homme fort du pays, qui possède déjà un pouvoir politique, économique et médiatique inégalé dans l'histoire moderne de la Turquie, même s'il est censé être neutre et au dessus des partis politiques, a nommé en début de semaine un fidèle allié, Binali Yildirim, à la tête de l'exécutif sur lequel il a accru son contrôle.

Naci Bostanci, influent député de l'AKP, a déclaré jeudi que le soutien de l'opposition sera recherché pour faire passer cette révision de l'Assemblée nationale où sa formation est majoritaire (317 sièges sur 550) mais ne dispose pas cependant de la majorité des deux-tiers (367) pour faire adopter un projet constitutionnel.

L'opposition qui accuse M. Erdogan de vouloir marcher vers le pouvoir absolu, voire une "dictature", s'est déclarée opposée à ce que le chef de l'Etat puisse reprendre ses liens avec l'AKP.

"Nous y sommes opposés comme nous sommes opposés à une présidentialisation du système. Le régime d'un pays ne peut être sacrifié aux ambitions d'un seul homme", a lancé Levent Gök, du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
(AFP, 27 mai 2016)

Erdogan préside la première réunion du gouvernement

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dirigé mercredi le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, une initiative qui illustre sa volonté de contrôler totalement l'exécutif, alors que l'opposition met en garde contre un chaos en cas d'une présidentialisation du régime qu'il désire.

Dans un geste hautement symbolique, le gouvernement de M. Yildirim, dévoilé mardi et d'une grande continuité par rapport à la précédente équipe dirigé par Ahmet Davutoglu, contraint au départ après des divergences avec le chef de l'Etat, s'est réuni dans le gigantesque palais présidentiel situé dans la banlieue d'Ankara sous l'oeil vigilant de M. Erdogan.

Dès son arrivée à la tête de l'exécutif, le nouveau Premier ministre s'est engagé à faire "tout le nécessaire" pour introduire rapidement un système présidentiel semblable aux modèles américain et français.

Dans le passé, M. Erdogan a présidé des réunions de cabinet, mais cette mesure, autrefois exceptionnelle, pourrait se transformer en rendez-vous mensuel, selon la presse turque.

Mardi, au Parlement, M. Yildirim avait annoncé qu'il ne laisserait pas passer l'"occasion historique" de modifier la Constitution actuelle issue du coup d'Etat militaire de 1980. "Nous devons modifier la Constitution pour qu'elle corresponde à la situation de facto. C'est la tâche la plus importante de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir)", a-t-il soutenu.

Au terme d'une réunion de cinq heures, le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus a défendu devant la presse qu'une révision de la Constitution était devenue "une obligation", exhortant l'opposition à "apporter à la table ses propositions".

- Ouvert au dialogue -

"Nous sommes ouvert à toute sorte de dialogue mais notre opinion est claire: il faut changer cette Constitution", a dit M. Kurtulmus qui est aussi vice-Premier ministre.

 Longtemps Premier ministre avant de devenir, en 2014, le premier président élu au suffrage universel direct et non pas élu par le Parlement, M. Erdogan appelle de ses voeux un élargissement des prérogatives présidentielles, actuellement largement protocolaires.

Mais l'opposition et la majorité des électeurs, selon les sondages, sont hostiles au projet, source de tensions dans le pays et à l'étranger, y voyant une nouvelle manifestation de sa "dérive autoritaire".

Le chef du principal parti d'opposition au Parlement a vivement dénoncé mercredi les ambitions "totalitaires" de M. Erdogan et affirmé que le leader turc ne pourrait obtenir le régime présidentiel qu'il souhaite "sans nous anéantir en masse".

"J'ai dit que cette transition ne se fera pas sans que coule le sang et je le répète : nous descendrons dans la rue pour nous opposer à une telle éventualité qui détruira la démocratie en Turquie", a prévenu Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP, social démocrate), lors d'un entretien à la chaîne NTV.

Majoritaire au Parlement avec 317 sièges, l'AKP ne dispose toutefois pas des deux tiers (330) nécessaires pour organiser un référendum sur une réforme constitutionnelle. Mais il pourrait être renforcé par la levée vendredi de l'immunité de dizaines de députés prokurdes, exposés à des poursuites judiciaires.
(AFP, 26 mai 2016)

Binali Yildirim présente un gouvernement de fidèles d'Erdogan

Le nouveau Premier ministre turc Binali Yildirim a présenté mardi un gouvernement composé, sans surprise, de fidèles du président et homme fort du pays Recep Tayyip Erdogan, promettant d'oeuvrer en faveur d'une transition vers un système présidentiel.

M. Erdogan a approuvé la nouvelle équipe ministérielle où la plupart des poids lourds du précédent gouvernement gardent leur poste, comme Mevlüt Cavusoglu aux Affaires étrangères et Mehmet Simsek, qui conserve le portefeuille de vice-Premier ministre chargé de l'Economie, au soulagement des marchés qui le perçoivent comme un garant de la stabilité.

Les marchés ont réagi positivement à ces informations, la devise turque progressant à 2,98 lires (+1%) pour un dollar.

Dans la foulée, la banque centrale turque a abaissé de 50 points de base son taux de financement à un jour, désormais établi à 9,5%, alors que M. Erdogan réclame de longue date une baisse substantielle des taux pour stimuler la croissance.

Le principal changement dans l'exécutif réside dans l'arrivée d'Ömer Celik, porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), aux Affaires européennes, remplaçant Volkan Bozkir qui avait négocié un accord controversé signé le 18 mars avec l'Union européenne pour juguler le flux migratoire vers l'Europe.

M. Yildirim, élu à la tête de l'AKP dimanche en remplacement d'Ahmet Davutoglu, contraint au départ après des divergences avec M. Erdogan, a lui-même dévoilé la liste de ses ministres. Perçu comme un fidèle allié de M. Erdogan, il s'est engagé à oeuvrer à l'introduction d'un régime présidentiel que le chef de l'Etat appelle de ses voeux.

Berat Albayrak, gendre de M. Erdogan, conserve son portefeuille de l'Energie dans la nouvelle équipe gouvernementale, alors que les commentateurs s'attendaient à ce qu'il soit promu.

La seule femme de la nouvelle équipe de 26 membres est Fatma Betül Sayan Kaya, nommée ministre de la Famille et de la Politique sociale.

Efkan Ala est reconduit à l'Intérieur alors que la Turquie a été confrontée cette année à des attentats meurtriers attribués à la rébellion kurde et au groupe Etat islamique (EI). Fikri Isik, ministre de la Science et de l'Industrie, remplace quant à lui Ismet Yilmaz à la Défense.

- Erdogan, "notre leader" -

"Notre chemin et notre cause sont les tiens", a lancé M. Yildirim lors d'un discours au Parlement sous les ovations devant les députés de l'AKP, largement majoritaire dans l'hémicycle, s'adressant au président Erdogan à titre de "notre leader".

Et d'ajouter sans détour que les "travaux pour changer la Constitution actuelle et passer à un système présidentiel seront relancés dans les plus brefs délais".

L'ambition du chef de l'Etat turc de présidentialiser le régime suscite l'inquiétude en Turquie et à l'étranger. La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé lundi sa "profonde préoccupation" après la levée de l'immunité parlementaire de nombreux députés prokurdes, qui sont exposés à des poursuites judiciaires.

Cela pourrait renforcer l'AKP, qui ne dispose actuellement pas d'une majorité suffisante au Parlement pour réviser la Constitution afin de renforcer les prérogatives de M. Erdogan, un projet auquel l'opposition est farouchement hostile.

Parmi les priorités de son gouvernement, M. Yildirim a détaillé la poursuite du développement économique et a promis de continuer la lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec lequel les combats ont repris l'été dernier, après l'échec d'une série de discussions de paix.

Pour la première fois, et contrairement à l'usage, la composition du nouveau gouvernement a été lue à la presse non pas à la présidence du conseil, mais au palais présidentiel, situé dans la banlieue de la capitale turque.

C'est également dans le gigantesque complexe que se tiendra le premier conseil des ministres mercredi.

Le programme du nouveau gouvernement doit être présenté à l'Assemblée dès mardi après-midi et suivi dans les jours suivants d'un vote de confiance.
(AFP, 24 mai 2016)

Binali Yildirim, fidèle d'Erdogan, consacré Premier ministre

Le ministre turc des Transports Binali Yildirim a sans surprise été élu dimanche à la tête du parti au pouvoir en Turquie et chargé de former un nouveau gouvernement dont la "priorité" sera le passage à un système présidentiel voulu par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan dont il est un fidèle allié.

Après avoir été élu à la tête du Parti de la justice et du développement (AKP) avec le soutien de la quasi-totalité des délégués (1.405 sur 1.470) lors d'un congrès extraordinaire, M. Yildirim, 60 ans, a été reçu au palais présidentiel dans la soirée par M. Erdogan qui lui a donné le mandat de constituer un nouveau cabinet qu'il devrait annoncer mardi ou mercredi.

Son prédécesseur Ahmet Davutoglu, en poste depuis près de deux ans, a lui remis sa démission une demi-heure plus tôt au chef de l'Etat qui devrait voir ses prérogatives renforcées à l'issue de ce changement de Premier ministre.

"Ce que nous devons faire c'est une nouvelle Constitution et un système présidentiel", a lancé le nouveau chef des islamo-conservateurs de l'AKP lors d'un discours au congrès de la formation devant un parterre exalté, en rendant un vibrant hommage à son "compagnon de route", le président Erdogan.

Et dans une deuxième intervention, M. Yildirim a affirmé que "notre chemin est celui de notre chef Recep Tayyip Erdogan", qui tient les rênes de la Turquie depuis 2002, d'abord comme chef de gouvernement puis président depuis une première élections au suffrage universel en 2014, mais est accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs.

- Erdogan de "coeur" avec l'AKP -

Le président Erdogan souhaite un passage à un système qui renforcerait largement ses prérogatives alors que l'opposition parlementaire et une majorité d'électeurs, selon les sondages, y sont hostiles. Debout, l'assistance a écouté un message de M. Erdogan affirmant que ses liens avec le parti qu'il a fondé en 2001 et dirigé jusqu'en 2014, avant de devenir président, n'ont jamais été rompus.

"Le jour où j'ai prêté serment comme président, mes liens juridiques ont été coupés, mais mes liens de coeur avec vous n'ont jamais et ne seront jamais coupés", a dit le chef de l'Etat censé être neutre, selon la Constitution.

D'importantes mesures de sécurité ont été mises en place pour ce congrès alors que la Turquie a été frappée ces derniers mois par des attentats meurtriers attribués à la rébellion kurde du PKK et à l'organisation Etat islamique (EI).

Dans son discours, M. Yildirim a défendu la ligne dure de M. Erdogan contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a repris l'été dernier la lutte armée contre le pouvoir turc, affirmant que "les opérations (militaires) ne cesseront pas tant que la sécurité des citoyens ne sera pas restaurée".

- La 'confusion' de l'UE -

Ministre presque sans discontinuer depuis 2002, Binali Yildirim a été le maître d'oeuvre des grands projets d'infrastructure voulus par M. Erdogan.

Les milliers de kilomètres d'autoroutes, les troisièmes aéroport et pont d'Istanbul, le tunnel sous le Bosphore, le train à grande vitesse, tous ces projets ont été menés par cet ingénieur en construction navale, né en 1955 à Erzincan (est).

L'arrivée à la tête du gouvernement d'un homme dévoué au président permettra à ce dernier d'asseoir son autorité sur l'exécutif et de tourner la page Davutoglu, avec lequel des dissensions ont affleuré, notamment sur le conflit kurde et sur la négociation d'un accord conclu en mars avec les Européens visant à réguler le flux de migrants vers l'Union européenne (UE).
(AFP, 22 mai 2016)

La levée de l'immunité parlementaire menace les députés kurdes

Le Parlement turc a largement approuvé vendredi une réforme constitutionnelle controversée pour lever l'immunité des députés visés par des procédures judiciaires, suscitant l'inquiétude, en Turquie et en Europe, sur l'avenir des élus prokurdes, qui s'estiment ciblés.

La chancelière allemande Angela Merkel, accusée de fermer l'oeil sur des violations de la liberté d'expression en Turquie pour préserver un accord sur les migrants, a déjà fait savoir qu'elle évoquerait l'état de la démocratie avec M. Erdogan lundi à Istanbul, où se tiendra le premier Sommet humanitaire mondial.

Le texte voté vendredi, présenté par le parti au pouvoir, a reçu l'aval de 376 des 550 députés de la Grande assemblée nationale de Turquie (TBMM), a annoncé vendredi son président Ismail Kahraman, soit plus que les deux tiers (367) requis pour une adoption directe. Le président Recep Tayyip Erdogan doit encore le ratifier.

A ce jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement sont exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité, dont 50 élus (sur 59) du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde). Plusieurs députés du HDP sont accusés de "propagande terroriste", ce qu'ils nient.

Le HDP, accusé par le pouvoir turc d'être la "vitrine politique" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, dénonce une manoeuvre du gouvernement pour l'évincer du Parlement, où il est actuellement la troisième force.

Selahattin Demirtas, co-dirigeant du HDP avec Figen Yüksekdag et qui fait partie des personnes exposées au poursuites judiciaires, a qualifié ce vote de "coup" au parlement.

"Le parlement appartient au peuple, pas aux fascistes", a-t-il lancé, ajoutant que son parti utiliserait tous les moyens légaux, y compris un recours devant le tribunal constitutionnel pour obtenir l'abrogation du texte.

Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur la présidentialisation du régime voulue par M. Erdogan pour asseoir son autorité, déjà renforcée par l'arrivée imminente d'un homme loyal, Binali Yildirim, à la tête du gouvernement.

- 'Epée de Damoclès' -

Cette réforme devrait tendre un peu plus les relations entre Ankara et Bruxelles, qui se sont dégradées après le refus de M. Erdogan s'assouplir la loi antiterroriste turque, jugée trop permissive par Bruxelles et utilisée pour multiplier les poursuites pour "propagande terroriste" en plein conflit kurde.

"Pour la stabilité intérieure de toute démocratie, il est important que tous les groupes sociétaux pertinents soient représentés aussi au Parlement", a souligné vendredi le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert.

Peu avant l'annonce du résultat, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait évoqué "un vote historique" sur cette réforme contestée qui a donné lieu à des rixes lors de son examen en commission parlementaire.

"Mon peuple ne veut pas voir au Parlement des députés qui ont commis des crimes", a-t-il dit à Rize (nord-est), "et surtout pas ceux qui soutiennent l'organisation terroriste séparatiste", expression désignant le PKK.

Ce vote survient alors que le sud-est à majorité kurde de la Turquie est de nouveau ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité.

M. Erdogan répète qu'il ne fait "aucune différence" entre des "terroristes qui portent une arme" et ceux qui font de la "propagande terroriste". De nombreux journalistes et universitaires ont été poursuivis pour ce chef d'accusation.

Le texte voté vendredi sera utilisé comme "une épée de Damoclès contre les députés de l'opposition", a dit à l'AFP Aykan Erdemir, de la Fondation pour la défense des démocratie, un groupe de réflexion.

"C'est une étape historique vers le démantèlement de la démocratie parlementaire en Turquie", a-t-il ajouté, le pays "a fait un grand pas en avant vers l'autoritarisme et le règne d'un seul homme".

Au regard du résultat du scrutin, l'AKP semble avoir serré les rangs autour de la ligne de M. Erdogan, alors que le vote à bulletin secret aurait pu favoriser les voix dissidentes, deux semaines après l'éviction du Premier ministre Ahmet Davutoglu.

"Vous dites +oui+ à une tentative de coup d'Etat, c'est ainsi que vous passerez à la postérité", a dénoncé sur Twitter une députée du HDP, Filiz Kerestecioglu.

Une députée actuelle du HDP, Leyla Zana, a passé 10 ans en prison (1994-2004) après la levée de son immunité parlementaire en 1994. Elle avait reçu l'année suivante le prix Sakharov du Parlement européen.
(AFP, 21 mai 2016)

Binali Yildirim, fidèle d'Erdogan, prochain Premier ministre

Le ministre turc des Transports Binali Yildirim, compagnon de route du président Recep Tayyip Erdogan, a été désigné jeudi pour succéder à Ahmet Davutoglu à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, promettant une "harmonie totale" avec l'homme fort du pays.

M. Yildirim, 60 ans, sera le seul candidat dimanche lors d'un congrès extraordinaire du Parti de la justice et du développement (AKP) et succèdera ainsi au Premier ministre, M. Davutoglu, qui a annoncé récemment son départ à la suite de divergences avec M. Erdogan.

Ministre des Transports presque sans discontinuer depuis 2002, Binali Yildirim a été le maître d'oeuvre des projets d'infrastructure pharaoniques impulsés par M. Erdogan. Son prochain chantier, selon les analystes, consistera à piloter la présidentialisation du régime que le chef de l'Etat appelle de ses voeux.

Dans son discours d'acceptation jeudi à Ankara, M. Yildirim s'est engagé à travailler "en harmonie totale" avec M. Erdogan, qu'il accompagne depuis l'élection de ce dernier à la mairie d'Istanbul en 1994.

M. Davutoglu devrait remettre sa démission dans la foulée de l'élection du nouveau chef de l'AKP dimanche. "Je veux donner dès le soir-même, la nuit-même son mandat au Premier ministre pour qu'il puisse former son cabinet rapidement", a déclaré M. Erdogan jeudi soir sur la chaîne A Haber.

L'arrivée à la tête du gouvernement d'un homme lige permettra au président d'asseoir son autorité sur l'exécutif et de tourner la page Davutoglu, avec lequel des dissensions ont affleuré au début du mois, notamment sur la reprise des négociations avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Par contraste, M. Yildirim s'est symboliquement rendu jeudi dans la province de Diyarbakir (sud-est), épicentre du conflit kurde, où il s'est engagé à "débarrasser" la Turquie de "la calamité du terrorisme", embrassant la ligne dure fixée par M. Erdogan contre le PKK. "Nous ferons ce qu'il faut pour y parvenir", a-t-il promis.

- 'Travailler avec et pour le président' -

L'éviction de M. Davutoglu a plongé dans l'expectative l'Europe, où cet ex-chef de la diplomatie, artisan côté turc de l'accord sur les migrants du 18 mars visant à réguler le flux de migrants vers l'UE, était perçu comme un interlocuteur fiable.

L'ouverture du premier Sommet humanitaire mondial lundi à Istanbul, auquel assistera notamment la chancelière allemande Angela Merkel, sera peut-être l'occasion d'un premier contact avec son successeur, novice en politique étrangère. Selon les observateurs, le président devrait garder la main sur ces dossiers.

M. Erdogan a récemment multiplié les coups de menton en direction de Bruxelles, plongeant dans l'incertitude un accord d'exemption de visa pour les citoyens turcs voulant se rendre dans l'espace Schengen, un élément central du pacte plus large sur les migrants.

M. Yildirim s'est rapidement imposé comme le candidat favori au sein de l'AKP, formation créée en 2001 par M. Erdogan, qui en tient toujours les rênes même si le chef de l'Etat est censé être au-dessus de tout parti au regard de la Constitution.

"Dimanche soir (après le congrès extraordinaire de l'AKP, ndlr), la fonction de Premier ministre aura changé de sens", a estimé Fuat Keyman, directeur du groupe de réflexion Istanbul Policy Center. "Le président deviendra le chef de l'exécutif. Le Premier ministre (...) travaillera avec et pour le président", a-t-il ajouté.

La perspective de voir M. Erdogan renforcer encore son pouvoir inquiète ses détracteurs, qui accusent de dérive autoritaire celui qui multiplie les poursuites contre les journalistes et réclame la levée de l'immunité des députés prokurdes, une réforme soumise au vote du Parlement vendredi.

Après le choc causé par l'annonce du retrait de M. Davutoglu, l'AKP a démenti les rumeurs de divisions dans ses rangs. "Il n'y a pas un millimètre d'écart entre les cadres de l'AKP et le président", a dit jeudi le porte-parole du parti Omer Celik.

M. Davutoglu, qui a été reçu par M. Erdogan jeudi après-midi, a téléphoné à son futur successeur pour le féliciter, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Les marchés, eux, redoutent de voir M. Erdogan étendre son emprise sur la gestion de l'économie, domaine dans lequel il fait preuve d'un interventionnisme croissant. Signe de cette inquiétude, la livre turque a perdu 5% face au dollar au cours du dernier mois.
(AFP, 19 mai 2016)

La police empêche la tenue d'un congrès d'opposants de droite

La police turque a empêché dimanche des dissidents d'un parti de l'opposition de droite de se réunir pour destituer son chef historique, Devlet Bahceli, à la suite du sérieux revers de la formation lors des dernières élections.

Les membres dissidents du Parti de l'action nationaliste (MHP) avaient prévu de se réunir dans un hôtel d'Ankara, mais ils se sont heurtés à leur arrivée à des barricades de la police, déployée avec des canons à eau dans le secteur, selon un photographe de l'AFP sur place.

Les quatre principaux dissidents, dont l'ancien ministre de l'Intérieur Meral Aksener, étaient arrivés dans une même voiture pour montrer leur unité, escortés de centaines de voitures de leurs partisans.

Les dissidents avaient lancé une campagne pour déloger M. Bahceli, 68 ans, à la suite de la défaite du parti lors des élections législatives de novembre au cours desquelles il avait perdu la moitié de son électorat, obtenant 40 sièges dans le parlement de 550 membres contre 80 lors des élections précédentes cinq mois plus tôt.

M. Bahceli, à la tête du MHP depuis 19 ans, avait déclaré en janvier que le prochain congrès du parti se tiendrait en 2018, laissant entendre qu'il resterait à sa tête jusque là.

Mais plus de 500 membres de ce parti ont signé une pétition réclamant la tenue d'un congrès extraordinaire pour changer de direction.

"Personne ne devrait se frotter les mains. Ce sont les congrès du parti, et non les chefs, qui auront le dernier mot", ont affirmé les quatre dissidents dans une déclaration conjointe, près des barricades de la police.

Des membres du parti, agitant des drapeaux turcs, étaient massés près de l'hôtel, scandant "Bahceli, démissionne!".

Un changement de direction pourrait faire regagner au parti les voix des jeunes électeurs, aux dépens de l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan.

Tout comme celui de l'AKP, l'électorat du MHP est notamment constitué par les Turcs conservateurs des régions d'Anatolie et de la mer Noire.

Même si le MHP a rompu avec les manifestations de rue meurtrières qui faisaient la triste réputation de ses "Loups gris" dans les années 1970 et 1980, son électorat reste viscéralement attaché à la défense du "caractère turc".

Le MHP est ainsi catégoriquement opposé à toutes discussions de paix entre le gouvernement et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 15 mai 2016)

Mariage sous haute sécurité de la fille du président Erdogan

Le mariage de la fille cadette du président turc Recep Tayyip Erdogan, Sümeyye, avec Selçuk Bayraktar, dont l'entreprise fabrique des drones, a été célébré samedi à Istanbul sous haute sécurité.

Quelque 6.000 personnes étaient invitées au mariage, selon les médias qui ont diffusé des photos de Sümeyye, 30 ans, les cheveux recouverts du voile islamique, assise à l'avant de la voiture des mariés.

Le président Erdogan et son épouse Emine ont deux garçons, Burak et Bilal, et deux filles, Esra et Sümeyye.

La cérémonie a débuté avec une lecture du Coran, selon la chaîne privée de télévision NTV.

Le Premier ministre sur le départ Ahmet Davutoglu et le chef d'état-major des armées, le général Hulusi Akar, étaient les témoins de la mariée, selon NTV.

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif était également présent.

Après des dissensions avec M. Erdogan, M. Davutoglu avait annoncé la semaine denière son départ de la présidence du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), et donc aussi automatiquement de l'exécutif.

Sa présence au mariage semble viser à dissiper les rumeurs sur un conflit avec le chef de l'Etat.

Plusieurs routes ont été fermées à la circulation et des barrières supplémentaires érigées autour de la salle de noces à Kucukcekmece, sur la rive européenne d'Istanbul, selon les médias.

Sümeyye Erdogan, diplômée de la London School of Economics, a conseillé l'AKP en matière de politique étrangère quand son père était Premier ministre, mais a cessé de travailler pour le parti lorsque M. Erdogan est devenu président en 2014. Elle est vice-présidente d'un groupe pro-islamique de défense des droits des femmes, l'Association pour les femmes et la démocratie.

Le marié, qui a entamé ses études à l'Université technique d'Istanbul, est détenteur d'un doctorat du Georgia Institute of Technology aux Etats-Unis.
(AFP, 14 mai 2016)

Le prochain Premier ministre devra obéir au président Erdogan

Effacé, obéissant et, surtout, d'une loyauté indéfectible envers Recep Tayyip Erdogan: le successeur du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, contraint au départ après des divergences avec l'homme fort du pays, devrait bientôt être choisi parmi les fidèles du président.

M. Erdogan, qui souhaite un référendum sur le système présidentiel qu'il veut établir pour remplacer le régime parlementaire, jugé "obsolète et inadéquat aux besoins de la Turquie", cherche avant tout un chef de l'exécutif qui ne lui fera pas de l'ombre.

Des favoris se dégagent déjà, et ont pour point commun d'être des fidèles du président.

Avant même la démission d'Ahmet Davutoglu, plusieurs noms circulaient déjà.

En premier lieu, Binali Yildirim, l'actuel ministre des Transports qui a lancé les travaux d'infrastructure pharaoniques chers à M. Erdogan dont il est le compagnon de route politique de longue date.

Puis Bekir Bozdag, le très loyal mais peu charismatique ministre de la Justice, artisan de la lutte contre l'ennemi juré de M. Erdogan, Fethullah Gülen, son ex-allié à la tête d'une confrérie.

Et enfin Berat Albayrak, le dynamique ministre de l'Energie et gendre du président. Son inexpérience dans le monde de la politique joue contre lui.

- Pas assez docile -

Une semaine après l'annonce du départ de M. Davutoglu lors d'un congrès extraordinaire du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, dont le nouveau dirigeant deviendra automatiquement Premier ministre, les deux fonctions étant liées, les pronostics vont bon train.

Des "consultations" sont en cours, a assuré mercredi le porte-parole de l'AKP, Ömer Celik.

"A mon avis, le candidat à la présidence de l'AKP sera annoncé un ou deux jours avant le congrès" extraordinaire du parti, a indiqué le vice-président de l'AKP, Mustafa Atas, confirmant que le passage de témoins à la tête du parti et donc aussi à la tête de l'exécutif ne sera qu'une formalité.

Pourtant, l'enjeu est de taille: le chef du gouvernement, chef de l'exécutif selon la Constitution, concentre l'essentiel des pouvoirs en Turquie. Le président est lui investi de prérogatives essentiellement protocolaires.

Mais dans les faits, M. Erdogan, élu pour la première fois au suffrage universel, est omniprésent sur tous les dossiers, que ce soit la politique étrangère, intérieure ou l'économie. Le prochain Premier ministre devra donc être compatible avec un président fort.

Contraint de se retirer après des divergences avec le "raïs", notamment lors des pénibles négociations avec l'Union européenne sur les migrants, M. Davutoglu n'est pas candidat à sa propre succession.

"Il n'a pas été aussi docile que prévu et est devenu trop indépendant", a souligné Anthony Skinner, directeur avec la société d'évaluation de risques Verisk Maplecroft, basée au Royaume-Uni, ajoutant qu'un "Premier ministre qui rompt le rang avec Erdogan sur une question risque d'être mis à la porte".

- Régime présidentiel -

Peu importe qui sera nommé, sa principale mission sera de mener à son terme le projet de régime présidentiel voulu par M. Erdogan. "Le système présidentiel arrivera tôt ou tard", a encore insisté le président turc vendredi.

L'opposition s'inquiète de voir M. Erdogan
renforcer encore ses pouvoirs, lui qu'elle accuse d'autoritarisme et de polariser à l'extrême le pays, confronté à une reprise du conflit kurde et à une extension vers le sol turc de la guerre en Syrie, pour parvenir à ses buts.

M. Erdogan pourrait cependant être contraint de patienter. "Faute d'un consensus parlementaire et social pour un transition à une présidence forte, l'AKP ne devrait pas tout de suite passer à l'action", estime Naz Masraff de l'Eurasia group. "Une présidence exécutive est extrêmement peu probable en 2016", selon cette analyste.

Le chef de file de l'opposition laïque au Parlement, Kemal Kiliçdaroglu, n'a pas mâché ses mots en estimant mercredi que la présidentialisation exigée par M. Erdogan "ne se fera pas sans effusion de sang" en Turquie.

L'AKP a toutefois prévu de présenter en attendant une formule transitoire au Parlement d'ici mi-juin, l'introduction d'un "président partisan" pour remplacer un chef de l'Etat censé être neutre. Cela permettrait de renforcer les liens de M. Erdogan avec son parti, sans pour autant renoncer aux ambitions de présidentialiser le système.

L'AKP (317 députés sur 550) a encore besoin d'au moins 330 voix pour adopter ces amendements constitutionnels avec un référendum.
(AFP, 12 mai 2016)

Erdogan exige un référendum immédiat pour le système présidentiel

La réforme constitutionnelle conférant des pouvoirs élargis au président doit être soumise rapidement à un référendum, a déclaré vendredi le chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, au lendemain de la mise en écart de son Premier ministre avec lequel il s'était brouillé sur ce dossier.

"Une nouvelle Constitution et un système présidentiel sont une nécessité urgente", a-t-il dit lors d'un discours public à Istanbul, appelant à soumettre le projet "dans les plus brefs délais" à un vote populaire.

M. Erdogan qui dirige la Turquie depuis 2002, d'abord à la tète de l'exécutif puis comme président pour la première fois élu au suffrage universel depuis 2014, répète régulièrement la "nécessité" pour la Turquie de passer d'un système parlementaire à un régime présidentiel.

"Ce n'est pas un voeu personnel", a défendu M. Erdogan.

Pour ce faire un changement de la Constitution est nécessaire mais le projet est défendu au Parlement par son seul parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), l'opposition y étant très hostile.

L'AKP détient 317 sièges (sur 550) au Parlement et il lui faut 330 voix pour soumettre une réforme constitutionnelle à référendum.

M. Erdogan a remporté toutes les élections depuis 2002 et il est assuré, selon les sondages, de remporter un référendum s'il était convoqué.

Après des dissensions sur plusieurs dossiers dont l'instauration rapide d'une présidence forte voulue par M. Erdogan, le chef du gouvernement Ahmet Davutoglu a été contraint jeudi d'annoncer son départ de la tête de l'AKP, et donc aussi automatiquement de l'exécutif, lors d'un prochain congrès convoqué pour le 22 mai prochain.
(AFP, 6 mai 2016)

Grand vizir annonce son départ, le Sultan consolide son pouvoir

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a annoncé jeudi son retrait prochain de la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, une décision qui devrait consolider l'emprise du président Recep Tayyip Erdogan sur le pays.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) se réunira le 22 mai pour un congrès extraordinaire lors duquel "je ne pense pas que je serai candidat dans les circonstances actuelles", a déclaré M. Davutoglu lors d'un discours à Ankara au siège de cette formation au pouvoir depuis 2002.

La mise à l'écart de M. Davutoglu, 57 ans, de la direction de l'AKP signifiera la fin de son mandat de Premier ministre, le chef du parti ayant toujours été également à la tête du gouvernement.

Cette décision a été prise lors d'une réunion de la direction de l'AKP au lendemain d'informations faisant état d'une rupture consommée entre MM. Davutoglu et Erdogan. Les tensions entre les deux hommes, longtemps restées discrètes, ont brusquement affleuré cette semaine, et une réunion de la dernière chance mercredi soir n'a pas permis de les surmonter.

M. Davutoglu, dont l'AKP a remporté haut la main les dernières élections législatives le 1er novembre lui conférant un mandat de quatre ans, a tenu à souligner que sa décision n'était "pas le fruit d'un choix (personnel), mais d'une nécessité", une critique à peine voilée des cadres de l'AKP loyaux au chef de l'Etat qui ont récemment décidé de raboter ses prérogatives au sein du parti.

Pendant son discours, le chef du gouvernement a défendu son bilan politique et économique et nié tout conflit avec M. Erdogan, le véritable maître de la Turquie qui tient les rênes de l'AKP, même s'il est censé être constitutionnellement au-dessus de tout parti.

- 'Un seul homme' -

"Je n'ai pas de reproches, je n'éprouve ni colère, ni rancoeur", a-t-il dit, assurant qu'il était déterminé à défendre l'"honneur de son frère" Erdogan, qui l'a nommé à la tête du gouvernement en août 2014 après avoir été élu à la présidence du pays.

Qualifié de "marionnette" à son arrivée au pouvoir, M. Davutoglu, perçu comme une figure modérée contrairement à l'agressif mais populaire président, s'est cependant taillé sa propre place sur la scène politique.

M. Erdogan n'aurait pas apprécié que son Premier ministre occupe le haut de l'affiche dans les négociations avec Bruxelles qui ont abouti à l'accord sur les migrants. Autre motif de contentieux : la volonté affichée par M. Davutoglu de reprendre les négociations avec la rébellion kurde.

Le chef de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu a dénoncé une "révolution de palais", fustigeant une intervention inacceptable de M. Erdogan dans les affaires de l'exécutif.

Depuis son élection à la tête de l'Etat, M. Erdogan ne cache pas son ambition de modifier la Constitution pour instaurer un régime présidentiel, un projet publiquement soutenu par M. Davutoglu, qui a toutefois semblé peu pressé de le mettre en oeuvre.

L'arrivée d'un allié plus docile à la tête du gouvernement pourrait lui permettre d'atteindre ce but. Plusieurs noms circulent, notamment ceux de Binali Yildirim, compagnon de route de M. Erdogan et ministre des Transports, et Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du président.

Les cadres de l'AKP, fondé par M. Erdogan, assurent que la transition se fera en douceur. "L'AKP ne connaîtra aucun problème en interne", a assuré jeudi le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan, également successeur potentiel de M. Davutoglu. Ce dernier a indiqué qu'il continuerait d'occuper son poste de député après le congrès.

Comme pour entretenir un sentiment de normalité, les services du Premier ministre ont fait savoir que son déplacement en Bosnie-Herzégovine prévu vendredi aurait bien lieu, démentant des informations de presse.

Ce renversement à la tête de l'Etat arrive au moment où la Turquie, partenaire clé de l'Europe dans la crise migratoire, traverse une mer houleuse : menace jihadiste, reprise du conflit kurde, extension de la guerre en Syrie à sa frontière sud.

Il trouble également les marchés, inquiets de voir l'interventionniste M. Erdogan accroître son pouvoir. "Le sentiment du règne d'un seul homme à la tête du pays va se renforcer chez les investisseurs", a indiqué à l'AFP Ozgur Altug, économiste en chef au cabinet BCG Partners.
(AFP, 5 mai 2016)

AKP vers un congrès, l'avenir de Davutoglu incertain

L'avenir du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu semblait suspendu à un congrès extraordinaire du parti AKP au pouvoir annoncé mercredi soir, en pleines dissensions avec le président Recep Tayyip Erdogan.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) va organiser dans les semaines qui viennent un congrès extraordinaire, ont rapporté les chaînes d'information NTV et CNN Türk. Les statuts de l'AKP prévoyant que le chef du gouvernement soit président du parti, il perdrait son poste de Premier ministre s'il n'était pas reconduit à la tête de sa formation.

Une instabilité au sommet de l'Etat serait lourde de conséquences alors que la Turquie, partenaire clé de l'Europe pour affronter la crise migratoire, fait face à de nombreux défis : menace jihadiste, reprise du conflit kurde, guerre en Syrie.

Signe de l'inquiétude suscitée par la situation politique en Turquie, la livre turque perdait mercredi soir 3,7% de sa valeur face au dollar et s'échangeait à 2,95 contre un billet vert.

M. Davutoglu a été reçu mercredi soir par le président Recep Tayyip Erdogan pendant plus d'une heure et demie, une rencontre cruciale alors que des divergences sont apparues ces dernières semaines entre les deux hommes qui dirigent la Turquie depuis plus d'un an et demi.

Aucune déclaration officielle n'a été faite après cet entretien qui s'est déroulé au palais présidentiel à Ankara. Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, M. Davutoglu doit s'exprimer jeudi après une réunion de la direction de l'AKP qui débute à 08H00 GMT, et à l'issue de laquelle le congrès extraordinaire devrait être officiellement annoncé.

Selon le chroniqueur Abdülkadir Selvi, fin connaisseur des arcanes de l'AKP, M. Davutoglu ne devrait pas présenter sa candidature lors du congrès extraordinaire : "Le congrès devrait se réunir avant la fin du mois de ramadan (qui commence le 6 juin, ndlr). Quant au Premier ministre Ahmet Davutoglu, il ne présentera pas sa candidature", et perdrait donc son maroquin, a-t-il déclaré sur CNN Türk.

- 'Règne d'Erdogan' -

Lorsqu'il a été élu président en août 2014 après trois mandats de Premier ministre, M. Erdogan a désigné comme successeur le studieux Ahmet Davutoglu, ancien chef de la diplomatie, faisant, pour beaucoup, le pari de la docilité.

Mais l'universitaire de formation s'est peu à peu taillé une place sur la scène politique turque, se muant en orateur enflammé et négociant ces dernières semaines un accord avec Bruxelles sur les migrants qui a conduit mercredi la Commission européenne à soutenir une exemption de visas historique pour les Turcs.

Les deux hommes se sont publiquement opposés, notamment au sujet du placement en détention provisoire de journalistes pendant leur procès, mesure à laquelle M. Davutoglu s'est dit défavorable.

La décision prise la semaine dernière par l'instance dirigeante de l'AKP de retirer à M. Davutoglu le pouvoir de nommer les responsables du parti à l'échelle locale avait été perçue comme une mesure visant à saper son autorité.

Depuis son élection à la tête de l'Etat, M. Erdogan ne cache pas son ambition de modifier la Constitution pour instaurer un régime présidentiel, un projet publiquement soutenu par M. Davutoglu, qui ne semble toutefois pas pressé de le mettre en oeuvre.

"Demain matin, la politique turque sera entrée dans une période où le système présidentiel aura de facto commencé", a déclaré à l'AFP Fuat Keyman, directeur du groupe de réflexion Istanbul Policy Center. "Celui qui deviendra le nouveau dirigeant de l'AKP et Premier ministre de la Turquie devra accepter la nouvelle nature du système", a-t-il ajouté, "l'ère où le président Erdogan règne sur la Turquie".

Les successeurs potentiels de M. Davutoglu sont nombreux et deux noms sont régulièrement cités par la presse : Binali Yildirim, vieux compagnon de route de M. Erdogan et actuel ministre des Transports, et Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du chef de l'Etat.

Et si M. Davutoglu dirige officiellement l'AKP, M. Erdogan, censé être au-dessus de tout parti en tant que chef de l'Etat, dispose de nombreux fidèles au sein de cette formation politique qu'il a fondée en 2001.

Proche de M. Erdogan, le chef du Parlement Ismail Kahraman a récemment souligné qu'"une voiture qui a deux chauffeurs ne peut avancer sans faire d'accident. Elle fera immanquablement un accident".
(AFP, 4 mai 2016)

Court halts MHP’s extraordinary congress process

An Ankara court has decided to halt the extraordinary party congress process of the Nationalist Movement Party (MHP) as a precaution, MHP deputy leader Oktay Öztürk announced on April 29.

Another Ankara court had previously appointed a three-member panel to organize an extraordinary congress, accepting the demands of the dissident MHP members, to which the party headquarters have appealed.

“Plenty of appeals were filed by our members from various levels. As a result of these appeals, there are two court decisions that reached our headquarters,” said Öztürk, while adding that out of five precaution decisions, two were given in Tosya district of the Black Sea province of Kastamonu and the Gemerek district of the Central Anatolian province of Sivas.

“The extraordinary party congress process was stopped until the examination of the Supreme Court of Appeals as a precaution,” Öztürk also said, while adding that they are expecting the number of the precaution decisions to rise next week.

Meanwhile, Sinan Oğa,n a former MHP lawmaker who has already expressed his intention to run for the party leadership, criticized the decision, saying the precaution decision is “unlawful.”

“We won’t let the palace use our party as support,” said Oğan, referring to the presidential palace.

The three-member panel, consisting of Mehmet Bilgiç, Ayhan Erel and Ali Sağır, previously announced that the MHP will hold the extraordinary congress on May 15, which elicited an immediate response from party leader Devlet Bahçeli.

“An extraordinary congress will not be held. We can’t expect sincerity from a person who wants an extraordinary congress rather than waiting for the scheduled one,” Bahçeli said on April 12.

MHP dissidents have criticized Bahçeli since the MHP’s poor showing in the Nov. 1, 2015 election, in which it only won 11 percent of the country’s votes and 40 seats in parliament.

Bahçeli has led the party since July 1997, but MHP dissidents have collected enough delegate votes to hold an extraordinary convention to challenge the party’s leadership.

Former MHP lawmakers Meral Akşener, Sinan Oğan, Koray Aydın and Ümit Özdağ have already expressed their intention to run for the party leadership, but their attempts to hold a convention had been blocked by party headquarters.

The call for an extraordinary convention was taken to court for a final decision.
(hurriyetdailynews.com, May 1, 2016)

Forces armées/Armed Forces

Six soldats tués par une bombe dans le sud-est

Six soldats ont été tués et deux autres blessés dans l'explosion d'une bombe au passage d'un convoi militaire dans le sud-est de la Turquie, a annoncé mardi soir l'état-major, attribuant cette attaque au PKK.

Le véhicule blindé qui transportait les militaires "a été frappé par l'explosion d'une bombe artisanale qui avait été dissimulée" au bord d'une route dans la province de Van, a expliqué l'armée dans un communiqué.

Après l'explosion de la bombe, le convoi militaire a été atteint par plusieurs tirs de roquettes, a dit ce responsable sous le couvert de l'anonymat, évoquant l'hypothèse d'un guet-apens.

L'armée a annoncé avoir déclenché une opération aérienne après l'attaque.

Le sud-est de la Turquie, une région en majorité kurde, vit au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles depuis la reprise l'été dernier des hostilités qui a sonné le glas des pourparlers de paix entre Ankara et le PKK en vue de mettre un terme à une rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Dans son programme qu'il a rendu public mardi, le nouveau Premier ministre turc, Binali Yildirim, a fait du combat contre le PKK une priorité. "Nous allons poursuivre avec détermination la lutte contre l'organisation terroriste séparatiste", a-t-il dit.

Les opérations réalisées par l'armée pour neutraliser les militants du PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et proclamé un "soulèvement urbain", ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.

Des centaines de rebelles ont été tués par les forces de sécurité qui ont aussi essuyé de nombreuses pertes dans leur rang.
(AFP, 24 mai 2016)

Number of Conscientious Objectors Reach 500

Sergen Sucu has announced his conscientious objection via press meeting he held in Eğitim-Sen (Education Union) Diyarbakır Branch.

Sucu telling that he rejected to submit exemption despite him being 69% handicapped which allows him to be exempt from mandatory military service, has said “By denying life and diet based on animal massacre triggering war, I declare my conscientious and vegetarian life style as a stance and responsibility from nature to first air, water, soil and to all peoples”.

According to the data of Conscientious Objection Association, Sergen Sucu has become the 500th person announcing conscientious objection.

Sucu in brief spoke as follows:

“First of all, I would like to declare that I issue this statement with my ecologist, sanitarian and handicapped identity.

“I announce that battling, exploiting and property culture doesn’t lie at the heart of human who is a handful of soil from nature, a glass of water.

“I believe that the only gain of peace and natural living against capitalism is not militant understanding but the objectionist one.

“Once more, I advocate life and peace and reject killing!”
(BIA, May 19, 2016)

8 soldats tués dans des opérations contre le PKK dans le sud-est

Huit soldats ont été tués et huit autres blessés vendredi dans des opérations contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la province de Hakkari, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a annoncé l'état-major turc.

Six soldats ont été tués lors d'affrontements avec des rebelles kurdes près d'une base militaire du district de Cukurca et deux autres ont péri dans le crash d'un hélicoptère militaire qui se rendait sur les lieux en renfort, a détaillé l'armée dans un communiqué.

L'hélicoptère s'est écrasé en raison d'une panne mécanique, selon l'état-major, mais l'agence de presse Firat, proche du PKK, affirme plutôt que l'appareil a été abattu par les rebelles kurdes.

Six membres du PKK, organisation classée terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles, ont été tués dans les combats qui ont éclaté à 01H50 GMT, selon l'état-major. Une vaste opération militaire a été lancée dans la zone, où des bombardiers et des hélicoptères d'attaque ont été déployés, selon le communiqué.

L'armée a aussi annoncé la mort de 15 membres du PKK vendredi matin dans la province voisine de Sirnak.

"Aucun combat, aucune embuscade ne nous empêchera de défendre l'unité et l'intégrité territoriale de la Turquie", a commenté le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué publié sur le site de la présidence.

"Tant que ce peuple se tiendra derrière nos braves et dévouées forces de sécurité, la Turquie vaincra une à une ces organisations sanguinaires (...)", a-t-il poursuivi.

Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit au rythme des attentats et des combats quotidiens entre les forces de sécurité turques et le PKK depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas des pourparlers de paix pour mettre un terme à un conflit qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Trois personnes ont été tuées et 45 blessées mardi dans l'explosion d'une voiture piégée au passage d'un car de police à Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, selon le gouvernorat local.

Les opérations lancées par l'armée pour neutraliser les militants du PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et proclamé un "soulèvement urbain", ont tué des dizaines de civils et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 13 mai 2016)

Attaque à la voiture piégée près d'une caserne militaire à Istanbul

Au moins huit personnes ont été blessées jeudi par l'explosion d'une voiture piégée près d'une caserne militaire sur la rive asiatique d'Istanbul, ville frappée par plusieurs attentats cette année, ont rapporté les médias turcs.

Une voiture garée à proximité d'une caserne dans le district de Sancaktepe a explosé au moment où passait un véhicule de transport de l'armée, ont indiqué les chaînes d'information NTV et CNN-Türk.

Au moins huit personnes, dont cinq soldats, ont été blessées, selon le gouverneur d'Istanbul Vasip Sahin, cité par les chaînes de télévision qui diffusaient les images d'une carcasse de voiture en flammes au milieu d'une route.

Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias turcs montrent la forte explosion secouer les voitures garées à proximité et arracher des branches aux arbres alentour. Le véhicule de transport de troupes se situait à une trentaine de mètres, selon les médias, ce qui pourrait expliquer le bilan humain relativement faible.

En état d'alerte maximale, la Turquie a été secouée cette année par deux attentats-suicides dans des zones touristiques d'Istanbul attribués à l'EI et deux attaques à la voiture piégée revendiquées par des militants kurdes qui ont frappé notamment Ankara, faisant des dizaines de victimes.

Mardi, trois personnes ont été tuées et 45 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée au passage d'un car de police à Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, une attaque revendiquée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a repris la lutte armée contre les forces de sécurité turques l'été dernier.

Et trois policiers avaient été tués et 21 personnes blessées dans une attaque à la voiture piégée la semaine précédente à Gaziantep, près de la frontière syrienne, perpétrée, selon le ministre de l'Intérieur turc, par l'organisation Etat Islamique (EI).

Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis, la Turquie semble avoir renforcé ses bombardements dans le nord de la Syrie après la recrudescence des attentats sur son sol et la multiplication des tirs de roquettes attribués à l'EI contre la ville frontalière de Kilis (sud-est).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs déclaré jeudi que son pays menait "les préparatifs nécessaires pour nettoyer l'autre côté de la frontière (syrienne) en raison des difficultés rencontrées à Kilis".
(AFP, 12 mai 2016)

HRW: Soldiers of Turkey Killed Refugees on Syria Border

The report announced by the Human Rights Watch (HRW) organization today (May 10), that Turkey’s border patrol units opened fire on Syrian refugees in March and April, subsequent to this five people lost their lives, 14 others injured.

The HRW basing its allegation on victims, eyewitnesses and local sources on the border whom it interviewed, one of the killed is a child.

The organization stating Turkey pursues an “open door policy” but put up a wall on the border criticized the wall implementation, reported that keeping the border closed jeopardizes Syrians’ lives.

It asked Turkey to “give up pushing back the Syrian refugees and investigate all cases of soldiers using excessive force”.

Simpson: Horrifying

HRW’s senior refugee researcher Gerry Simpson said, “While Turkey’s high-ranking official authorities claim that they welcome Syrian refugees openly, the soldiers tasked on the country’s border kill and beat them”.

“Opening fire on traumatized women, men and children fleeing the war is horrifying”.
(BIA, May 10, 2016)

ONU: Rapports "alarmants" sur des violations des forces de sécurité turques


Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé mardi une série de violations apparemment commises par les forces de sécurité et militaires turques, incluant des tirs contre des civils désarmés et la mort d'une centaine de personnes dans un brasier.

Zeid Ra'ad Al Hussein a exprimé sa profonde inquiétude au sujet d'informations émanant de "diverses sources crédibles" sur les actions menées par les forces de sécurité dans le sud-est du pays, à domination kurde, au cours des derniers mois.

"L'impression qui émerge, bien qu'encore sommaire, est extrêmement alarmante", a-t-il dit dans un communiqué.

Les autorités turques ont imposé un couvre-feu dans la ville de Cizre et dans d'autres localités de cette région afin de faire fuir les rebelles proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui avaient érigé des barricades et creusé des tranchées.

"Je condamne fortement les violences et autres actes illégaux commis par des groupes de jeunes et par d'autres agents non étatiques, qui seraient affiliés au PKK, à Cizre et dans d'autres zones, et je déplore toute perte de vie résultant d'actes terroristes où qu'ils adviennent ", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein.

Mais il a souligné qu'il était "essentiel que les autorités respectent les droits de l'homme lorsqu'elles mènent des opérations de sécurité ou anti-terroristes - et le droit international interdisant la torture, les meurtres extrajudiciaires, le recours excessif à la force meurtrière et la détention arbitraire doit être respecté".

Le Haut-commissaire a indiqué qu'il avait reçu des rapports sur des civils désarmés, dont des femmes et des enfants, "intentionnellement pris pour cible par des tireurs embusqués ou par des tirs émanant de chars ou d'autres véhicules militaires".
(BIA, May 13, 2016)

Trois soldats tués par une bombe dans le sud-est

Trois soldats ont été tués dimanche par l'explosion d'une bombe à Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie, où les forces de sécurité affrontent les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué un responsable militaire à l'AFP.

Des soldats tentaient de désamorcer une bombe artisanale lorsque celle-ci a explosé, tuant deux militaires, a précisé le responsable sous couvert d'anonymat, affirmant qu'elle avait été posée par le PKK.

Un troisième soldat qui avait été grièvement blessé est mort à l'hôpital où il était soigné, a ajouté ce responsable.

L'armée mène une opération militaire d'envergure à Nusaybin, district de la province de Mardin, où huit membres du PKK ont été tués samedi, a affirmé dimanche l'état-major turc dans un communiqué.

L'aviation turque a par ailleurs bombardé dans la nuit de samedi à dimanche des bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak, détruisant des caches et des dépôts de munitions, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Depuis plusieurs mois, le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit à nouveau au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles. Plus de 350 soldats ou policiers en ont été victimes, selon les autorités, qui évoquent un chiffre invérifiable de plus de 5.000 morts dans les rangs du PKK.

La reprise des combats, l'été dernier, a sonné le glas des pourparlers de paix engagés pour mettre un terme à ce conflit qui a déjà fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 8 mai 2016)

La Turquie prête à envoyer des troupes en Syrie "si nécessaire"

La Turquie, visée à sa frontière syrienne par des tirs de roquettes meurtriers attribués à l'EI, est prête à envoyer des troupes en Syrie "si nécessaire", a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu dans un entretien publié mercredi par la chaîne qatarie Al-Jazeera.

"Si cela devient nécessaire, alors nous enverrons des troupes au sol. Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures pour nous protéger, à l'intérieur de la Turquie comme à l'extérieur", a affirmé M. Davutoglu à la chaîne Al-Jazeera qui a publié l'entretien sur son site turc mercredi.

La ville turque de Kilis, à la frontière syrienne, est touchée presque quotidiennement par des roquettes tirées, selon le gouvernement turc, depuis des zones tenues par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Ces salves ont fait au moins 20 morts depuis le début de l'année, selon les autorités turques.

Après chaque tir de roquettes, l'artillerie turque répond en bombardant les positions de l'EI dans le nord de la Syrie, selon l'état-major. Des renforts militaires ont été déployés ces dernières semaines dans la province de Kilis.

L'EI a subi de "lourdes pertes à cause de ses opérations contre Kilis et si cela continue, il subira des pertes encore plus importantes", a averti mercredi le président Recep Tayyip Erdogan.

Selon M. Davutoglu, la Turquie a la "légitimité" nécessaire pour intervenir seule en Syrie pour "se défendre", mais "nous préférons toujours un consensus international" car l'EI est "un sujet qui concerne le monde entier".

La Turquie a déjà évoqué l'option d'une intervention terrestre par le passé, mais en excluant une action unilatérale.

Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis, le pays semble avoir renforcé ses bombardements dans le nord de la Syrie après une série d'attentats sur son sol.

Deux policiers ont été tués et 22 personnes blessées dans une attaque à la voiture piégée dimanche à Gaziantep, près de la frontière syrienne, perpétrée par un "membre d'une organisation terroriste liée à Daech (acronyme arabe de l'EI)", selon le ministre de l'Intérieur turc.
(AFP, 4 mai 2016)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Des musulmans réclament la réouverture de la "mosquée" Sainte-Sophie

Des milliers de fidèles musulmans ont demandé samedi à pouvoir prier dans la basilique Sainte-Sophie, monument emblématique et disputé d'Istanbul devenu un musée après avoir été une église puis une mosquée, ont rapporté les médias turcs.

Après une prière devant l'édifice dirigée par un imam venu de La Mecque, les fidèles ont lancé des slogans réclamant le réaménagement de Sainte-Sophie en mosquée.

"Que les chaînes se brisent, que Sainte-Sophie s'ouvre", ont scandé les milliers de personnes massées sur l'esplanade devant le musée, a rapporté l'agence de presse Dogan.

"Au nom de centaines de milliers de nos frères, nous demandons à pouvoir prier à l'intérieur de la mosquée Sainte-Sophie", a déclaré, cité par Dogan, le président de l'Association de la jeunesse d'Anatolie, Salih Turhan, qui a organisé l'événement, à la veille de la commémoration annuelle de la prise de Constantinople par les Ottomans.

Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, la basilique Sainte-Sophie, où étaient couronnés les empereurs byzantins, a été convertie en mosquée au XVe siècle après la chute de Constantinople aux mains des Ottomans en 1453. Des minarets avaient alors été érigés autour du dôme byzantin.

Oeuvre architecturale majeure érigée au VIe siècle, Sainte-Sophie a été désaffectée puis transformée en musée dans les années 30 sous le régime laïque de Mustafa Kemal Atatürk et fait régulièrement l'objet de polémiques entre chrétiens et musulmans.

Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, les défenseurs de la laïcité s'inquiètent d'une éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.
(AFP, 28 mai 2016)

Un kamikaze présumé de l'EI se fait exploser pendant une opération

Un jihadiste présumé du groupe Etat islamique (EI) s'est fait exploser jeudi pendant une descente de police dans une maison à Gaziantep, ville turque située près de la frontière syrienne, ont rapporté plusieurs médias.

"Un terroriste qui se touvait dans une cache de Daech (acronyme arabe de l'EI) a actionné sa ceinture explosive" à l'approche des policiers, a rapporté Dogan, sans préciser si des membres des forces de sécurité avaient été touchés. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur place, selon l'agence.

Aucun policier n'a été blessé, selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, ajoutant que le kamikaze état mort dans l'explosion et qu'une autre personne qui se trouvait dans la maison avait été arrêtée.

La Turquie est en état d'alerte maximale après avoir été frappée cette année par une série d'attentats meurtriers liés au conflit kurde ou attribués à l'EI, qui ont fait des dizaines de tués.

Le niveau de vigilance était particulièrement élevé jeudi, jour férié en Turquie, qui célèbre la Fête de la jeunesse et des sports en commémoration du début de la "guerre d'indépendance" lancée en 1919 par Mustafa Kemal Atatürk.

Un attentat à la voiture piégée le 1er mai contre le quartier général de la police à Gaziantep, une semaine après la visite de plusieurs responsables européens dont la chancelière Angela Merkel, avait tué trois policiers.

L'attaque, qui avait également fait 21 blessés, n'a pas été revendiquée, mais le ministre de l'Intérieur turc l'avait attribuée à un "membre d'une organisation terroriste liée à Daech".

Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis, la Turquie semble avoir renforcé ses opérations contre l'EI dans le nord de la Syrie, où les jihadistes contrôlent des zones à la frontière turque.
(AFP, 19 mai 2016)

La Diyanet turque en Belgique cache les vérités dans sa réponse au Soir
 
Le directeur général Coskun Beyazgul de la Diyanet Belgique (Fondation turque des Affaires religieuses) a répondu à un article intitulé « Exécutif des musulmans : la Turquie attaque l’Etat belge » paru dans Le Soir du 28 avril 2016.

Dans sa réponse, il essaie de cacher les vérités: "
L’Association internationale Diyanet de Belgique est une personne morale de droit belge créée par arrêté royal en 1982 et ce conformément à l’ancienne et précédente loi de 1919 sur les associations internationales sans but lucratif. Elle n’est ni organiquement ni juridiquement liée à la République de Turquie et ne représente certainement pas un ministère des Affaires étrangères ou un ministère des affaires religieuses en Belgique. Elle est une instance qui est en dialogue permanent avec toutes les autorités du royaume de Belgique et n’a assurément pas l’intention de contester un quelconque islam « belge »."

En réponse à cette affirmation, Le Soir du 7 mai 2016 a fait la précision suivante:

"...Quant à la description de la « Diyanet Belgique », nous avons aussi précisé qu’elle n’est ni organiquement ni juridiquement liée à la Turquie. Différentes sources recoupées nous ont néanmoins bien confirmé que les liens avec Ankara sont permanents et déterminants. Nous avons par ailleurs aussi rappelé que dans les mosquées turques gérées par la « Diyanet Belgique », les imams sont envoyés et rétribués par l’État Turc, ce que la Diyanet Belgique ne conteste pas. (E.BL.)"

En réalité, la Diyanet (Fondation islamique turque) est un des instruments de l'Etat répressif turc mise sur pied en 1982 par la junte militaire afin de tenir sous contrôle les immigrés en provenance de Turquie. Parmi ses fondateurs se trouvaient le président du Département des affaires relifieuses de la République de Turquie Tayyar Altikulaç, les conseillers religieux des ambassades turques de Bonn, La Haye, Berlin ainsi que les délégués aux affaires religieuses de l'Ambassade de Turquie à Bruxelles.

Au cours de la première réunion de la Diyanet, l'ambassadeur turc à Bruxelles Faik Melek avait été nommé président d'honneur, tandis que le conseiller religieux auprès de cette ambassade, Abdülbaki Keskin, était élu président.

A l'époque, Info-Türk était le seul organe de presse contestataire
qui a publié un article sur la constitution de la Diyanet dans son numéro 104 paru en juin 1985.
(http://www.info-turk.be/104.pdf)









NDLR: L'information plus étendue sur
la mainmise de l'état turc
sur l'immigration en provenance de Turquie
se trouve dans un livre publié en 1988:

Dogan Özgüden,
Extreme-Right in Turkey,
Info-Türk, Bruxelles, Décembre 1988.

















Une preuve récente:
Un appel par le conseiller religieux
de l'Ambassade turque à Bruxelles
appelant les associations turques
à la participation massive
à un rassemblement électoral du
président Recep Tayyip Erdogan
en faveur de l'AKP, parti au pouvoir,
le 10 mai 2015 à Hasselt.
Pour inscription, on donne
le numéro de fax de la Diyanet: 02-210 01 19
ou e-mail: info@diyanet.be.







L'auteur de l'attentat de Gaziantep lié à l'EI


L'auteur de l'attentat à la voiture piégée qui a tué deux policiers dimanche à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, est lié à l'organisation Etat islamique (EI), a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur turc Efkan Ala.

L'attaque perpétrée devant le quartier général de la police, qui a également fait 22 blessés, a été commise par un "membre d'une organisation terroriste liée à Daech (acronyme arabe de l'EI)", a déclaré M. Ala, ajoutant que près de 50 personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête.

Personne n'a revendiqué cet attentat qui a frappé Gaziantep, grande ville proche de la frontière syrienne, une semaine après la visite de plusieurs dirigeants européens dont la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk.

En état d'alerte maximale, la Turquie a été secouée cette année par une série d'attentats attribués à l'EI ou liés à la reprise du conflit kurde qui ont frappé notamment Ankara et Istanbul, faisant des dizaines de victimes.

Les forces de sécurité turques ont déjoué 49 attentats-suicides depuis le début de l'année, a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus lors d'une conférence de presse.

Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis, la Turquie semble avoir renforcé ses opérations contre l'EI dans le nord de la Syrie, où les jihadistes contrôlent des zones à la frontière turque.

Plus de 60 membres présumés de l'EI ont été tués dimanche en Syrie par l'artillerie turque et des drones de la coalition antijihadistes ayant décollé depuis la Turquie, a rapporté lundi l'agence de presse progouvernementale Anatolie, un bilan impossible à vérifier de façon indépendante dans l'immédiat.

Ces bombardements ont été menés en réponse à de nombreux tirs de roquettes attribués à l'EI contre la ville frontalière turque de Kilis, frappée lundi par une nouvelle salve en provenance de Syrie qui a fait un mort et deux blessés, selon l'agence de presse Dogan. Au moins 20 personnes ont été tuées à Kilis par des projectiles tirés depuis la Syrie cette année.

"Nous avons discuté de nouvelles mesures à prendre, en nous appuyant sur nos propres ressources et sur la solidarité internationale, pour prévenir les menaces venant de l'autre côté de la frontière", a déclaré M. Kurtulmus qui s'exprimait à l'issue d'un conseil des ministres exceptionnellement présidé lundi par le chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 2 mai 2016)

Socio-économique / Socio-economic

Le nombre de visiteurs en chute de près de 30%

Le nombre d'étrangers qui sont arrivés au mois d'avril en Turquie a chuté de près de 30% par rapport à la même période l'année précédente, a indiqué le ministère du Tourisme, ce chiffre reflétant l'inquiétude des touristes face à la situation sécuritaire.

Un peu plus de 1,75 million d'étrangers sont entrés en Turquie au mois d'avril, soit une baisse de 28,07% par rapport à avril 2015, selon les chiffres du ministère publiés vendredi.

Le nombre de visiteurs russes, parmi les plus nombreux en Turquie, s'est effondré de 79,3%. Ankara et Moscou traversent une grave crise diplomatique depuis que l'armée turque a abattu en novembre dernier un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne, un incident après lequel le Kremlin avait appelé ses ressortissants à éviter la Turquie.

Le tourisme, secteur clé de l'économie turque, est surtout plombé par les nombreux attentats, attribués aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ou liés au conflit kurde, qui ont frappé le pays ces derniers mois, faisant des dizaines de morts à Ankara et Istanbul.

La dégradation de la situation sécuritaire en Turquie a ainsi tenu éloignés nombre d'Européens: le nombre de visiteurs allemands, le premier contingent en Turquie, a baissé de 35%. Baisse notable également pour les Français (38%) et les Britanniques (24%).

La dégringolade du mois d'avril est de loin la plus forte cette année et renforce l'inquiétude des acteurs du secteur touristique, qui a généré plus de 28 milliards d'euros de revenus en 2015.

Le gouvernement turc a annoncé un plan d'aide de plusieurs millions d'euros pour soutenir l'activité.
(AFP, 27 mai 2016)

Miners on Hunger Strike for 8 Days

It is 9th day of the hunger strike of the miners working at De-Ka and Balçınlar Mining in Kilimci district of Zonguldak who have started the strike to get their job back and unpaid salaries. Other miners and families continue waiting by the door. The People’s Republican Party (CHP) delegation coming to visit yesterday (May 27) wasn’t allowed inside the mine.

In total 245 miners are working in the mine. Trustee was appointed to the mine on April 13, 2016 within the scope of “parallel organization” investigation.

The workers not receiving their salaries for January and February of 2016 have taken the decision to not go to work as of April 4.

Families wait as well

The workers not being paid for four months by May now first held talks with appointee delegation and then city authorities before April 18 over their unpaid salaries but got no result.

For this reason, they have been on hunger strike for nine days beneath the ground. In the hunger strike which has started with 70 people, those who deteriorate have been taken into hospital, at the moment around 35-40 people continue their strike beneath the ground.

Other miners too have been continuing the strike 24 hours with their friends. Families of the miners as well wait by the mine.

Akın: We want our unpaid salaries

Cemal Akın working at De-Ka mining speaking to bianet expressed that they are two kilometers away from the workers and approximately 500 meters below the ground and are face to face with death for staying that long underground.

Akın said in addition to receiving their salaries which are not being paid for four months, they want to return to work by reserving the right to severance pay.

Ağbaba: They didn’t let us inside the mine

The delegation headed by Republican People’s Party (CHP) Vice President in Charge of Laborer Unions and NGOs, Veli Ağbaba went near the miners.

Ağbaba talking to bianet yesterday stated that first they weren’t allowed in the area of the mine, and then weren’t let inside the mine after they entered the area.

“We met with the governor and said we need to get in. ‘Go to the court’, the governor said. We said are you kidding us. Are we going to wait court order while the workers are on hunger strike inside? We will file criminal complaint against the ones who didn’t let us in”.
(BIA, May 27, 2016)

Erdogan dans le rôle de grand humaniste au sommet d'Istanbul

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi à mieux partager le "fardeau" des crises mondiales, au cours d'un sommet inédit à Istanbul visant à améliorer la manière de répondre aux crises humanitaires, un objectif qui laisse sceptiques des acteurs du secteur.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité les près de 6.000 participants à cette réunion à "façonner un avenir différent", sur fond de plus grande crise humanitaire mondiale depuis l'après-guerre, avec environ 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d'aide.

"Ce n'est pas une tâche aisée", a-t-il souligné, et il faudra "une volonté politique d'une ampleur que nous n'avons pas vue ces dernières années".

Les engagements pris à ce sommet ne seront toutefois pas contraignants, ce qui a suscité le scepticisme de bon nombre d'acteurs de l'humanitaire. Anticipant une "déclaration de bonnes intentions" et aucune avancée concrète, l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a même décliné l'invitation.

Mais les organisateurs se voulaient résolument optimistes, avec à cet égard une cérémonie d'ouverture rythmée à laquelle a notamment pris part l'acteur Daniel Craig. L'interprète de James Bond a exhorté les responsables présents à se garder des "phrases creuses" qui ne seraient pas suivies d'actes.

Le sommet de deux jours veut engendrer une série d'actions et d'engagements pour éviter les conflits, faire respecter le droit international humanitaire et garantir des sources de financement stables pour les projets humanitaires.

"Très souvent, des promesses de dons sont faites, mais l'argent ne suit pas", a déploré la chancelière allemande Angela Merkel. "Cela doit cesser".

Hôte du sommet, M. Erdogan a appelé à "prendre ses responsabilités". "Le système actuel a des insuffisances (...), le fardeau n'est porté que par certains pays", a déploré le président turc, rappelant que son pays accueillait environ trois millions de réfugiés.

- 'Nouveau consensus international' -

Plusieurs rencontres bilatérales se déroulaient par ailleurs en marge de cette réunion.

Mme Merkel a ainsi eu un entretien avec M. Erdogan à l'issue duquel elle a fait part de sa "profonde préoccupation" au sujet de la levée de l'immunité parlementaire en Turquie, qui expose des députés de l'opposition à des poursuites judiciaires.

Le vice-secrétaire général des Nations unies, Jan Eliasson, a de son côté regretté que l'accent ne soit pas mis sur la prévention des conflits. Il est nécessaire, selon lui, de "passer d'une situation dans laquelle on s'attaque aux symptômes à une situation dans laquelle on s'attaque aux causes profondes".

La France, présidente de la COP21, a quant à elle mis l'accent sur les conséquences des dérèglements du climat. "Lutter contre la crise climatique, c'est agir pour prévenir les conflits", a déclaré à l'AFP la ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal.

Le choix d'Istanbul pour ce sommet est aussi symbolique que controversé. La Turquie accueille 2,7 millions de Syriens, mais plusieurs ONG accusent ses autorités, qui le démentent, de renvoyer des Syriens dans leur pays en guerre.

Plusieurs conflits dans la région, notamment en Syrie, où des cas de civils morts de faim dans des villes assiégées ont été signalés, illustrent de manière criante les limites du système humanitaire actuel.

"Nous avons besoin d'un nouveau consensus international en faveur du respect du droit international humanitaire", a insisté Mme Merkel. "Que ce soit en Syrie ou ailleurs, nous voyons que des hôpitaux et des centres (de soins) sont systématiquement bombardés", a-t-elle déploré.

L'ONG MSF, dont 75 hôpitaux ont été attaqués l'année dernière, a annoncé qu'elle boycottait le sommet en raison du manque d'initiatives concrètes pour mettre fin aux "graves restrictions mises en place par certains Etats" en termes d'accès humanitaire.

"Tant que des hôpitaux seront bombardés de façon répétée et que des civils seront impunément pris pour cibles, il est absurde d'attendre que la réponse humanitaire s'améliore", a souligné le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty.

Malgré tout, les participants, dont de nombreuses ONG de petite ou moyenne taille en première ligne des crises humanitaires, espèrent que le sommet donnera au moins un élan dans la bonne direction.

"Aujourd'hui, ici, nous faisons des promesses. Nous devrons joindre le geste à la parole", a déclaré M. Erdogan. "Nous aurons alors réglé tous nos problèmes", a-t-il estimé.
(AFP, 23 mai 2016)

1er Mai: plus de 200 arrestations à Istanbul

La police turque a arrêté dimanche plus de 200 personnes et utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des protestataires participant à des manifestations non autorisées à l'occasion du 1er mai à Istanbul, quadrillée par les forces de l'ordre.

En marge de ces échauffourées, un homme est mort en traversant une rue du centre d'Istanbul, près de la place Taksim, écrasé par un véhicule antiémeute.

Les accès du public avaient été interdits par de nombreuses barrières à la place Taksim, foyer traditionnel de protestation des stambouliotes, et la zone, habituellement très fréquentée, était désertée par les passants.

Loin du centre, des centaines de syndicalistes et de militants brandissant des bannières en faveur de la solidarité ouvrière ont pris part à un défilé autorisé sur une vaste zone du district de Bakirkoy, près de l'aéroport international.

Mais la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des militants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) qui tentaient de manifester de leur côté à Bakirkoy, et a procédé à plusieurs arrestations, a constaté un photographe de l'AFP.

La police a également fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène dans le district de Sisli contre des protestataires qui tentaient de rallier la place Taksim, a constaté un autre photographe de l'AFP.

Dans le quartier d'Okmeydani, des militants de la gauche radicale masqués ont lancé des cocktails Molotov et des pétards sur la police.

Le cabinet du gouverneur d'Istanbul a indiqué que 207 personnes qui tentaient de marcher en direction de la place Taksim avaient été arrêtées. En outre, 40 cocktails Molotov, 17 grenades à main et des dizaines de feux d'artifice ont été saisis, selon la même source.

Un homme est mort après avoir été écrasé par un véhicule antiémeute équipé d'un canon à eau connu sous l'acronyme turc de Toma et devenu familier des citadins en Turquie depuis que la police réprime sévèrement les manifestations.

L'homme de 57 ans a été écrasé alors qu'il traversait la rue Tarlabasi, près de Taksim et une enquête a été ouverte.

Un total de 24.500 membres des forces de l'ordre, selon le cabinet du gouverneur d'Istanbul, avaient été mobilisés dans la ville et de nombreuses rues fermées en prévision des manifestations du 1er mai, qui sont traditionnellement l'occasion de heurts entre forces de sécurité et militants opposés au pouvoir.

Plusieurs ambassades ont mis en garde leurs ressortissants contre les risques de violence, celle des Etats-Unis évoquant notamment la possibilité dimanche "de violentes confrontations entre les manifestants et les forces de sécurité".

Dimanche, deux policiers ont été tués par l'explosion d'une voiture piégée devant le quartier général de la police à Gaziantep, ville d'ordinaire calme et pleine de réfugiés syriens, dans le sud-est de la Turquie.

En 2015, le parlement a adopté une loi controversée sur la sécurité donnant à la police des pouvoirs accrus pour réprimer les manifestations, alors que le mécontentement monte contre le régime qualifié d'autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 1 mai 2016)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Martin Schulz:
"Erdogan vise un Etat réduit à un seul homme"

Dans son entretien accordé aux journaux du réseau LENA, le premier depuis l’annonce de la victoire de justesse en Autriche du candidat écologiste contre le candidat d’extrême-droite, le président du Parlement européen se montre combatif sur tous les fronts, sans mâcher les mots même lorsqu’il se veut prudent.
Que se passera-t-il si la Turquie ne change pas sa législation anti-terroriste, comme le veut l’un des critères qu’elle doit respecter pour lui accorder une libéralisation des visas ? Le Parlement dont vous êtes président devra approuver cette libéralisation. Resterez-vous fermes, ou voyez-vous la marge pour un compromis si ce critère n’est pas respecté ?
J’ai bloqué, sur mon bureau, la proposition législative de la Commission européenne en la matière, qui doit être étudiée par notre commission des Libertés civiles. J’ai participé au Conseil européen qui a négocié avec le premier ministre turc Davutoglu (démissionné depuis, NDLR). On était mi-mars, et j’avais demandé à la Commission comme au gouvernement turc : est-il possible de remplir les 72 critères d’ici avril ? La réponse turque a été : pas de problème, nous le ferons. La réponse de la Commission a été la même. Le 4 mai, j’ai reçu la proposition législative, avec 92 % des critères satisfaits : la loi antiterroriste et les règles sur la protection de la vie privée ne sont pas dedans. Je ne peux donc pas envoyer cela à la ratification.
Vous risquez de faire dérailler tout l’accord avec la Turquie ?
C’est une question très intéressante : qui fait courir le risque de faire dérailler le deal ? Monsieur Erdogan, qui ne se tient pas aux promesses de son gouvernement ! Je répète : j’avais demandé au premier ministre turc si les 72 critères seront respectés, et il m’avait dit oui, à deux reprises. Maintenant, M. Erdogan dit qu’il ne réformera pas les lois antiterroristes, et vous me demandez si c’est moi qui mets l’accord en danger ? Mais dans quel monde je vis ?
Reformulons : M. Erdogan risque de couler l’accord, et vous risquez de vous retrouver avec un nouveau million de réfugiés.
On verra. Je ne le crois pas. Et je n’imagine pas, maintenant que la Turquie a commencé à enregistrer les réfugiés syriens, que le gouvernement turc aille publiquement coopérer avec les passeurs et les trafiquants.
Vous auriez été chancelier allemand (il rit), auriez-vous poussé à la conclusion de cet accord ?
Ce n’est pas un accord avec la Turquie, c’est une tentative pour frapper le trafic d’êtres humains. Je pense qu’il est beaucoup mieux d’enregistrer les gens dans un pays où les Syriens sont très bien traités. J’insiste : il est faux de dire que les Turcs les traitent mal. Il faut faire la différence entre M. Erdogan et ses méthodes étranges, et le traitement des réfugiés syriens en Turquie.
M. Erdogan est un autocrate ?
Il vise un Etat réduit à un seul homme.
C’est une définition de l’autocratie…
Recep Erdogan est quelqu’un qui travaille en permanence à son propre renforcement. Je pense qu’on ne peut l’accepter. User d’une loi antiterroriste pour permettre de retenir contre eux ce que les députés disent dans l’enceinte d’un parlement, afin de les envoyer directement dans le bureau du procureur, constitue une atteinte fondamentale aux règles démocratiques. Il y a là la une monopolisation par un seul homme de l’entièreté du processus de décision.

Text complet: http://plus.lesoir.be/42824/article/2016-05-29/martin-schulz-cest-m-erdogan-qui-ne-respecte-pas-les-promesses

Les avertissements des partisans du "Brexit" sur le "danger" turc

Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit "consterné" vendredi par les avertissements qu'ont adressés les partisans d'un retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne sur le danger que représenterait selon eux une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE.

"Nombre de musulmans britanniques seront offensés par la manière dont ils tentent d'effrayer les gens. Je pense que c'est un signe de désespoir" de ceux qui agitent notamment le spectre de l'installation de millions de Turcs en Grande-Bretagne si celle-ci restait dans l'UE, a déclaré M. Cameron au journal en ligne Muslim News.

"Dépeindre les Turcs comme des criminels ou des terroristes est franchement consternant", a ajouté le chef du gouvernement, qui fait quant à lui campagne pour le vote en faveur du maintien de son pays dans l'Union européenne au référendum du 23 juin.

Des partisans du "Brexit" ont suggéré que la sécurité de la population serait menacée du fait que les taux de criminalité et de détention d'armes sont plus élevés en Turquie.

Le groupe "Vote Leave" ("Votez pour quitter" l'UE) a diffusé lundi une affiche sur laquelle on peut voir un passeport britannique en guise de porte ouverte avec écrit à côté : "la Turquie (76 millions d'habitants) rejoint l'UE".

"Cela prendrait des décennies avant qu'on ne se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne", avait rétorqué dimanche dernier David Cameron aux défenseurs de telles thèses.

Actuellement, environ 500.000 personnes vivant au Royaume-Uni sont d'origine turque, selon le ministère de l'Intérieur.

L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin.

La question d'une intégration de la Turquie à l'UE est revenue au premier plan après le récent accord sur les migrants conclu avec Bruxelles, qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres d'adhésion à l'Union européenne.
(AFP, 27 mai 2016)

Accord sur les migrants: Juncker fait fi des menaces d'Erdogan

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a balayé jeudi les menaces de blocage de l'accord sur les migrants brandies la veille par la Turquie.

"Nous attendons de la Turquie qu'elle respecte ses engagements et les menaces ne sont pas le meilleur outil diplomatique dont on puisse faire usage", a déclaré M. Juncker au cours d'un point de presse en marge du sommet du G7 au Japon.

"Concernant la Turquie, je suis convaincu que cet accord produira ses effets, et il en produit déjà", a-t-il ajouté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l'Union européenne que le Parlement turc bloquerait la mise en oeuvre de l'accord sur les migrants si aucun progrès n'était fait concernant l'exemption des visas pour ses compatriotes.

Ces remarques intervenaient sur fond de dégradation ces dernières semaines des relations entre Ankara et Bruxelles au sujet notamment du blocage sur les visas et de la situation des droits de l'homme en Turquie, où M. Erdogan cherche à renforcer son pouvoir.

Si aucun résultat n'est obtenu sur les visas d'ici au 30 juin, "aucune décision, aucune loi dans le cadre de l'application de l'accord de réadmission (des migrants) ne sortira du Parlement de la République de Turquie", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse au Sommet humanitaire mondial à Istanbul.

L'accord sur une libéralisation dès fin juin du régime d'accès des Turcs à l'espace Schengen se trouve au coeur du pacte plus large sur les migrants qui a permis de réduire le flux des passages clandestins vers l'Europe.

Mais une exemption de visa avant la date limite semble de plus en plus improbable depuis que M. Erdogan s'est opposé à un assouplissement de la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions posées par Bruxelles.

Lundi, Angela Merkel avait réaffirmé la nécessité de remplir tous les critères avant une telle exemption, estimant que "les conditions ne seront pas encore remplies" à cette échéance.
(AFP, 26 mai 2016)

Erdogan menace de bloquer l'accord sur les migrants

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l'Union européenne que le Parlement turc bloquerait la mise en oeuvre de l'accord sur les migrants si aucun progrès n'était fait concernant l'exemption des visas pour ses compatriotes.

Ces remarques interviennent sur fond de dégradation ces dernières semaines des relations entre Ankara et Bruxelles au sujet notamment du blocage sur les visas et de la situation des droits de l'homme en Turquie, où M. Erdogan cherche à renforcer son pouvoir.

Si aucun résultat n'est obtenu sur les visas d'ici au 30 juin, "aucune décision, aucune loi dans le cadre de l'application de l'accord de réadmission (des migrants) ne sortira du Parlement de la République de Turquie", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse au Sommet humanitaire mondial à Istanbul.

"Une étape devait être franchie le 30 juin au sujet des visas (...) Notre ministre des Affaires étrangères, notre ministre des Affaires européennes vont avoir des discussions (avec les Européens). Si un résultat est obtenu, tant mieux. Dans le cas où aucun résultat ne serait obtenu, qu'ils nous excusent", a-t-il ajouté.

L'accord sur une libéralisation dès fin juin du régime d'accès des Turcs à l'espace Schengen se trouve au coeur du pacte plus large sur les migrants qui a permis de réduire le flux des passages clandestins vers l'Europe.

Mais une exemption de visa avant la date limite semble de plus en plus improbable depuis que M. Erdogan s'est opposé à un assouplissement de la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions posées par Bruxelles.

Lundi, Angela Merkel avait réaffirmé la nécessité de remplir tous les critères avant une telle exemption, estimant que "les conditions ne seront pas encore remplies" à cette échéance.

- 'De la sincérité' -

"J'ai clairement dit que la voie vers l'exemption de visa passait par 72 points", avait souligné la chancelière allemande après une rencontre avec M. Erdogan. "Nous avons besoin de la mise en oeuvre de ces points pour accorder l'exemption de visa".

Les pays européens ont été déstabilisés par la soudaine démission de l'ex-Premier ministre Ahmet Davutoglu, interlocuteur jugé fiable. Son successeur, Binali Yildirim, a présenté mardi son nouveau gouvernement, qui porte l'empreinte de M. Erdogan.

Signe que les relations turco-européennes pourraient ne pas s'apaiser prochainement, un fidèle du président, Omer Celik, a récupéré le portefeuille des Affaires européennes.

Autre sujet de tensions entre Ankara et Bruxelles, une promesse d'aide européenne à la Turquie de trois milliards d'euros en 2016, dont le versement est jugé trop lent par M. Erdogan. "La Turquie ne demande pas une faveur. Ce que nous voulons, c'est de la sincérité", a-t-il dit.

Au cours d'un Sommet humanitaire mondial inédit qui s'est achevé mardi, le président turc a rappelé que la Turquie accueillait trois millions de réfugiés, dont 2,7 millions de Syriens.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a salué le rôle de la Turquie, "à l'avant-garde de l'action humanitaire", ajoutant qu'il était "décevant" que la plupart des chefs d'Etat et de gouvernement des grandes puissances ne se soient pas rendus au sommet.

M. Erdogan a réitéré sa proposition de construire "à partir de zéro" une ville dans une zone sécurisée dans le nord de la Syrie pour accueillir les réfugiés qui ont fui leur pays, et a dit en avoir parlé avec Mme Merkel lundi au cours de leur rencontre.

Après cet entretien, la chancelière avait fait part de sa "profonde préoccupation" au sujet de l'état de la démocratie en Turquie, quelques jours après la levée de l'immunité parlementaire de dizaines d'élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) accusés de soutenir le PKK, ce qu'ils démentent.

Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur une nouvelle Constitution pour instaurer le régime présidentiel voulu par M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
(AFP, 24 mai 2016)

Inquiète pour la démocratie turque, Merkel avertit Erdogan sur les visas

La chancelière allemande Angela Merkel a adressé un message de fermeté lundi au président turc Recep Tayyip Erdogan, lequel s'est vu signifier un refus d'exemption de visas européens à un tarif avantageux, assorti d'une leçon de démocratie.

La chancelière allemande, qui était à Istanbul à l'occasion du premier Sommet humanitaire mondial, a estimé improbable une libéralisation d'ici au 1er juillet du régime des visas pour les citoyens turcs voulant se rendre dans l'espace Schengen, que demande la Turquie, laquelle refuse toutefois de remplir l'une des conditions posées.

Mme Merkel, qui rencontrait le chef de l'Etat turc en marge de ce sommet, a également fait part de sa "profonde préoccupation" au sujet de la levée de l'immunité de députés turcs, dont de nombreux élus prokurdes, qui y voient une manoeuvre du gouvernement pour les évincer.

"Bien sûr que la levée de l'immunité d'un quart des députés est une source de profonde préoccupation, que j'ai exprimée au président turc", a déclaré la chancelière pendant un point presse au consulat allemand d'Istanbul, ajoutant avoir dit à M. Erdogan qu'une démocratie avait besoin d'"une justice indépendante, (d')une presse indépendante et (d')un Parlement fort".

Les remarques abruptes de la chancelière allemande illustrent l'état des relations entre la Turquie et l'Union européenne, qui se sont dégradées ces dernières semaines après le refus de M. Erdogan d'assouplir la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions posées par Bruxelles pour libéraliser le régime des visas.

Ankara a fait de cet accord une condition indispensable pour continuer d'appliquer le pacte controversé sur les migrants qui a permis de réduire drastiquement le flux des passages clandestins vers la Grèce.

"J'ai clairement dit que la voie vers l'exemption de visa passe par 72 points", a souligné la chancelière allemande. "Nous avons besoin de la mise en oeuvre de ces points pour accorder l'exemption de visa", a-t-elle insisté.

- 'Décisions radicales' -

"Nous devons tout faire pour continuer de discuter car il est prévisible que jusqu'au 1er juillet certaines choses ne seront pas mises en oeuvre, c'est-à-dire l'exemption de visa, car les conditions ne seront pas encore remplies", a déclaré Mme Merkel.

Mais M. Erdogan refuse de toucher à la loi antiterroriste, la Turquie ayant été secouée cette année par une série d'attentats liés au conflit kurde ou attribués au groupe Etat islamique (EI).

L'UE redoute pour sa part que la législation turque dans ce domaine, qui recourt notamment à une définition de la "propagande terroriste" jugée trop large, soit utilisée pour poursuivre des opposants en pleines opérations militaires contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). De nombreux journalistes et universitaires ont été déjà poursuivis pour "propagande terroriste".

La décision vendredi du Parlement turc de lever l'immunité de dizaines d'élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) accusés de soutenir le PKK, ce qu'ils démentent, a renforcé cette inquiétude. A ce jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement, sont exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité, dont 50 élus (sur 59) du HDP.

Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur une nouvelle Constitution pour instaurer le régime présidentiel voulu par M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.

Les pays européens ont en outre été déstabilisés par la soudaine démission de l'ex-Premier ministre Ahmet Davutoglu, artisan côté turc du pacte sur les migrants et perçu comme un interlocuteur fiable par Bruxelles.

En revanche, son successeur, Binali Yildirim, fidèle de M. Erdogan, a exigé que l'UE mette "un terme à la confusion sur une adhésion à part entière de la Turquie".

Signes des tensions croissantes entre Ankara et Bruxelles, un influent conseiller de M. Erdogan a averti lundi l'UE que la Turquie pourrait suspendre les accords en vigueur si les 28 continuaient de "ne pas tenir les promesses faites aux citoyens turcs".

"Ils doivent savoir que s'ils maintiennent leur attitude, la Turquie prendra très bientôt des décisions radicales", a-t-il mis en garde.
(AFP, 24 mai 2016)

Yildirim: "L'UE doit mettre fin à la confusion sur l'adhésion de la Turquie"

L'union européenne (UE) "doit mettre un terme à la confusion sur une adhésion à part entière de la Turquie", a déclaré le futur Premier ministre turc Binali Yildirim, à l'heure où certains dirigeants européens ont exprimé de sérieux doutes sur cette éventualité.

Cette confusion porte aussi sur la question des migrants, dossier sur lequel Ankara et Bruxelles ont conclu en mars un accord, a affirmé M. Yildirim, ministre des Transports en passe de devenir dimanche le nouveau chef de l'AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir, et Premier ministre.

La Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie péniblement une adhésion à l'UE depuis 2005.

"Il est temps de savoir ce que pense l'UE au sujet de la Turquie", a estimé M. Yildirim lors d'un discours devant les militants du Parti de la justice et du développement (AKP) réunis en congrès à Ankara.

Le Premier ministre britannique David Cameron a d'ailleurs affirmé dimanche qu'il faudrait "des décennies" pour voir éventuellement la Turquie adhérer à l'UE.

La question d'une intégration de la Turquie dans le bloc des 28 est revenue sur la table après l'accord sur les migrants conclu avec Bruxelles et qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres d'adhésion à l'UE.

L'accord conclu le 18 mars est menacé car la Turquie, qui veut une exemption de visa pour ses citoyens sur l'espace Schengen, refuse de modifier sa législation antiterroriste pour la conformer aux normes démocratiques européennes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement repoussé toute modification de cette loi, laissant présager un blocage, qui menace plus largement l'accord UE-Turquie.
(AFP, 22 mai 2016)

Cameron: "Des décennies avant que la Turquie ne rejoigne l'UE"


David Cameron a souligné dimanche qu'il faudrait des décennies" pour voir éventuellement la Turquie adhérer à l'Union européenne, en réponse aux partisans du Brexit qui ont brandi la menace d'un nouvelle vague d'immigration vers le Royaume-Uni.

"Cela prendrait des décennies avant qu'on se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne", a déclaré le Premier ministre britannique sur le plateau de la chaîne ITV.

M. Cameron, qui milite pour un maintien du Royaume-Uni dans l'UE, répondait ainsi aux partisans d'un Brexit qui, à un mois du référendum du 23 juin, ont placé l'adhésion de la Turquie au coeur du débat.

"Douze millions de Turcs disent qu'ils veulent venir au Royaume-Uni" et ce sont "essentiellement des chômeurs et des étudiants", titrait ainsi le Sunday Express, un tabloïd proche du parti anti-immigration Ukip.

"Un vote pour rester dans l'UE est un vote pour autoriser des personnes d'Albanie, de Macédoine, du Monténégro, de Serbie et de Turquie à venir librement chez nous lorsque leur pays aura bientôt adhéré à l'UE. Beaucoup de ces pays ont des taux de criminalité élevés ainsi que des problèmes avec des gangs et des cellules terroristes", a insisté la secrétaire d'État aux forces armées, Penny Mordaunt, l'une des ministres pro-Brexit du gouvernement de David Cameron.

Interrogée par la BBC dimanche matin, Mme Mordaunt a ajouté qu'il était "très probable" que la Turquie allait rejoindre l'UE dans les huit ans et que le Royaume-Uni n'était "pas en mesure de s'y opposer".

"C'est totalement faux. Comme tous les autres pays de l'UE nous avons un droit de veto sur chaque nouvelle adhésion. C'est un fait", a répliqué David Cameron quelques minutes plus tard sur ITV, désavouant publiquement sa propre ministre.

"Que la campagne du +Leave+ (quitter l'UE) se trompe à ce point sur ce dossier pose la question de leur crédibilité", a-t-il ajouté.

"Veto ? M. Cameron a dit qu'il voulait ouvrir la voie d'Ankara à Bruxelles", a réagi dans un tweet le leader de l'Ukip, Nigel Farage, en partageant un article daté de 2010 dans lequel M. Cameron a tenu ces propos.

L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin.

La question d'une intégration de la Turquie dans le bloc des 28 est revenue sur la table après l'accord sur les migrants conclu avec Bruxelles qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres d'adhésion à l'UE.
(AFP, 22 mai 2016)

"Vives préoccupations" de Merkel sur la Turquie avant de rencontrer Erdogan

Sur le point de se rendre en Turquie, la chancelière Angela Merkel a jugé que "certaines évolutions" dans ce pays étaient sources de "vives préoccupations", et promis d'évoquer les contentieux "en public et en privé".

"Bien entendu certaines évolutions en Turquie sont sources de vives préoccupations", a dit la chancelière dans un entretien à l'hebdomadaire Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS), évoquant notamment "les fortes inquiétudes" que suscite la levée de l'immunité des élus au parlement turc, une décision qui aura selon elle "des conséquences graves" pour le personnel politique kurde.

La chancelière rencontrera le président turc Recep Tayyip Erdogan lundi en Turquie, où elle assistera aussi à un sommet sur l'aide humanitaire. Elle a indiqué vouloir évoquer avec M. Erdogan, dont la main-mise sur le pouvoir en Turquie inquiète de plus en plus les Européens, "toutes les questions importantes".

"Nous mettrons toujours sur la table les aspects critiques de l'évolution d'un pays, que ce soit en public ou en privé", a-t-elle assuré, alors que d'aucuns ont reproché aux Européens de faire preuve de trop de clémence envers la Turquie parce que c'est un partenaire essentiel pour juguler les flux de réfugiés vers l'Europe.

La Turquie et l'Union européenne ont conclu un accord qui doit permettre de restreindre les arrivées en Europe de candidats à l'asile transitant par la Turquie.

"J'observe attentivement comment la Turquie remplit ses engagements", a dit à ce propos la chancelière allemande. "Pour le moment elle les remplit de manière fiable, et évidemment je vais faire un état des lieux avec le président turc".

Dans son édition de samedi, l'hebdomadaire Der Spiegel faisait état d'inquiétudes des Européens sur l'application de l'accord, qui prévoit que la Turquie envoie vers l'UE un réfugié syrien pour chaque migrant illégal renvoyé de l'UE vers chez elle. Les autorités turques choisissent les candidats au départ vers l'UE avec une prédilection pour les gens malades ou "avec un niveau d'éducation très faible", et empêchent les personnes les plus qualifiées de partir, écrit le magazine.
(AFP, 22 mai 2016)

Le président du Bundestag allemand fustige un Erdogan "autocratique"

Le président du Bundestag, Norbert Lammert, fustige jeudi "les ambitions autocratiques" du président turc Recep Tayyip Erdogan, à deux semaines du vote par la chambre basse du parlement allemand d'une résolution sur le génocide arménien susceptible d'envenimer les relations avec Ankara.

Le comportement actuel du président turc est "malheureusement dans la continuité de toute une série d'évènements qui font en sorte que la Turquie s'éloigne toujours plus des principes qui régissent à nos yeux une démocratie", a déclaré M. Lammert au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

M. Lammert, membre de la CDU de la chancelière Angela Merkel, critique notamment le projet de révision constitutionnelle qui vise à lever l'immunité des députés visés par des procédures judiciaires, une initiative que le principal parti prokurde voit comme une manoeuvre du gouvernement pour évincer ses élus.

Pour le président de la chambre basse du Parlement allemand, M. Erdogan confirme ainsi ses "ambitions autocratiques".

Ces critiques interviennent alors que le Bundestag a mis à son ordre du jour du 2 juin le vote d'une résolution, proposée par les groupes parlementaires CDU/CSU, SPD et des Verts intitulée "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans".

Lorsque le président allemand Joachim Gauck avait pour la première fois qualifié de génocide le massacre des Arméniens en 1915 par l'empire Ottoman, M. Erdogan avait exprimé sa colère, l'accusant avec d'autres "de soutenir les revendications basées sur les mensonges arméniens".

Le gouvernement allemand essaie depuis des semaines de ménager les susceptibilités turques, Ankara étant le partenaire clé d'un accord controversé avec l'Union européenne qui a permis de réduire considérablement l'afflux de migrants en Europe. Et la chancelière allemande se rend dimanche et lundi en Turquie pour participer à un sommet humanitaire mondial.

Par ailleurs, le vote du Bundestag sur un texte dont la teneur précise n'est pas encore connue intervient dans un contexte de relations germano-turques tendues, en raison de la polémique sur un poème satirique insultant M. Erdogan, imaginé par un humoriste allemand.

Jan Böhmermann, l'auteur du poème qui traite le président turc de pédophile et de zoophile, fait l'objet de poursuites de la part d'Ankara, poursuites autorisées par le gouvernement allemand - comme le requiert le code pénal dans le cadre du délit d'insulte à un représentant d'un Etat étranger.
(AFP, 19 mai 2016)

Concours satirique sur Erdogan: "and the winner is"... Boris Johnson

Un "concours de poèmes insultants" envers le président turc Recep Tayyip Erdogan organisé par un hebdomadaire britannique a consacré jeudi un vainqueur inattendu en la personne de Boris Johnson, ancien maire de Londres et principal avocat d'un Brexit.

Le magazine conservateur The Spectator a lancé l'initiative en guise de solidarité avec l'humoriste allemand Jan Böhmermann. Celui-ci est poursuivi en Allemagne pour un poème dans lequel le président turc est traité de pédophile et de zoophile.

Dans une interview à l'hebdomadaire suisse Die Weltwoche paru jeudi, Boris Johnson, qui a l'ambition de devenir Premier ministre, a qualifié ces poursuites de "scandale".

"Si quelqu'un veut faire une blague sur l'amour qui fleurit entre le président turc et une chèvre, il devrait pouvoir le faire, dans n'importe quel pays européen, y compris en Turquie", a-t-il dit.

Jamais avare de bons mots, l'excentrique "BoJo" s'est ensuite lancé, à la demande des journalistes qui l'interviewaient, dans un "limerick", un poème humoristique de cinq vers, apparemment improvisé.

L'ancien maire de Londres, dont l'arrière grand-père était Turc, y évoque "un jeune gars d'Ankara" qui "sema l'avoine sauvage" avec "l'aide d'une chèvre", décrochant aussitôt la palme du "concours de poèmes insultants envers le président Erdogan", doté d'une récompense de 1.000 livres.

Tout en assumant un certain manque d'objectivité, Douglas Murray, l'instigateur de ce prix pas très sérieux, s'est félicité de la victoire de Boris Johnson, un ancien journaliste qui fut un temps rédacteur en chef du Spectator.

"C'est formidable qu'un leader politique britannique montre que la Grande-Bretagne ne va pas s'agenouiller devant le présumé califat à Ankara", a-t-il souligné au sujet du chef de file des pro-Brexit lors du référendum sur une sortie de l'Union européenne le 23 juin.

"Erdogan a beau mettre sous les verrous ses opposants en Turquie (...)
en Grande-Bretagne, nous continuons à respirer l'air libre", a ajouté Douglas Murray.

A la demande de M. Erdogan, la chancelière allemande Angela Merkel a autorisé en avril une procédure judiciaire rarissime pouvant valoir à Jan Böhmermann des poursuites pour insultes à un dirigeant étranger.

L'humoriste avait lu ce poème fin mars sur la chaîne de télévision publique ZDF, pour dénoncer la remise en cause des libertés publiques en Turquie.
(AFP, 19 mai 2016)

Sarkozy: "le pire serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie"

Nicolas Sarkozy a estimé, dans un entretien publié mardi sur le site internet du Monde, que "le pire" pour l'Union européenne "serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie", et prône un nouveau traité "dont la France doit être à l'initiative dès l'été 2017".

"Le pire serait le +Brexit+ et l'adhésion de la Turquie : on aurait fait le grand chelem de l'erreur ! Mais +Brexit+ ou pas, il faudra, dans tous les cas de figure, refonder profondément le projet européen, et cela passera par un traité dont la France doit être à l'initiative, dès l'été 2017", déclare l'ancien président de la République.

La question du maintien ou non du Royaume-Uni au sein du bloc des 28 pays de l'UE est soumise le 23 juin à référendum. "Le débat sur le +Brexit+ est une opportunité pour refonder l'Europe. Je regrette que François Hollande n'ait pas fait de propositions en amont", a lancé M. Sarkozy, qui critique par ailleurs l'accord UE-Turquie sur les réfugiés.

"Penser que la Turquie peut durablement gérer et résoudre ces problèmes est une erreur. L'Europe peut-elle faire confiance à un pouvoir turc, qui évolue de plus en plus vers un régime autoritaire ? Je le conteste", a-t-il dit.

"Ce n'est pas le fait d'avoir des +hot spots+ en Turquie que je conteste dans l'accord avec ce pays, c'est la suppression des visas, irresponsable dans le climat sécuritaire actuel, et la relance des négociations d'adhésion, incompréhensible, compte tenu de l'évolution du pouvoir turc sur les libertés publiques", insiste le président des Républicains (LR).

"Je ne critiquerai pas Mme Merkel et la politique allemande. Mais ce qui m'a choqué, c'est de voir Mme Merkel négociant seule avec le gouvernement turc. Où était M. Hollande ? Où est passée la voix de la France ? Quand Barack Obama vient en Europe, il rencontre la chancelière en Allemagne, après s'être arrêté au Royaume-Uni. La France a-t-elle disparu de la carte diplomatique ? Quelle humiliation !", a accusé M. Sarkozy.

L'ancien président souhaite la création d'un "euro-Schengen, c'est-à-dire un gouvernement de Schengen composé des ministres de l'Intérieur des pays membres, avec un président stable, qui aurait autorité sur Frontex". Il souhaite également que "la liberté de circulation des extra-communautaires ne soit plus permise dans l'Union européenne, tant que Schengen 2 ne sera pas adopté".

M. Sarkozy veut aussi "l'adoption préalable d'une politique d'immigration commune, avec notamment une harmonisation des prestations sociales accordées aux demandeurs d'asile, pour éviter le tourisme social. Au-delà des demandeurs d'asile, tout nouvel entrant dans l'Union européenne ne pourra pas toucher une allocation sociale avant un délai de cinq ans, à l'image de ce que font les Britanniques, et projettent de faire les Allemands".
(AFP, 17 mai 2016)

L'accord UE-Turquie sur les visas de plus en plus menacé

Le projet d'accord UE-Turquie sur une exemption de visa pour les Turcs, élément central du pacte plus large visant à juguler les flux de migrants, paraît de plus en plus menacé après le rejet par le président Erdogan d'une condition clé des Européens.

Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir est reçu par le commissaire européen à l'Élargissement Johannes Hahn à ce sujet vendredi matin à Bruxelles.
 Inflexible, Recep Tayyip Erdogan a critiqué jeudi l'"hypocrisie" de l'Union européenne (UE), qui demande à la Turquie de modifier sa loi antiterroriste, jugée non conforme aux normes de démocratie européennes, en échange d'une exemption de visa pour ses citoyens voulant se rendre dans l'espace Schengen.

"Depuis quand dirigez-vous ce pays, qui vous en a donné le droit?", a-t-il déclaré à l'endroit de l'UE lors d'un discours à Ankara. "Ceux qui veulent ce droit (de combattre le terrorisme) pour eux-mêmes mais considèrent que c'est un luxe pour autrui, laissez-moi le dire clairement, agissent avec hypocrisie", a-t-il lancé.

Au même moment, à Berlin, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lançait une mise en garde à la Turquie. "Nous attachons de l'importance à ce que les conditions prévues soient remplies, sinon cet accord ne verra pas le jour", a dit M. Juncker.

Ces tensions menacent par ricochet l'accord migratoire conclu en mars entre l'UE et Ankara: l'exemption de visa d'ici fin juin est réclamée par la Turquie pour continuer d'appliquer ce pacte qui a déjà abouti à freiner nettement le flux de migrants vers le Nord de l'Europe.

- 'Pas mon problème' -

"Si la stratégie de M. Erdogan consiste à empêcher que les Turcs puissent voyager librement en Europe il doit en répondre devant le peuple turc. Ce n'est pas mon problème, cela sera son problème", a dit M. Juncker.

L'Allemagne, qui a plus que tout autre pays européen besoin de l'aide de la Turquie sur les migrants après avoir accueilli un nombre record d'un million de réfugiés en 2015, a appelé par la voie de sa chancelière à poursuivre les discussions.

"Nous devons reconnaître que nous avons de toute façon besoin d'un tel accord et que cela vaut la peine de faire des efforts pour négocier, même lorsque des difficultés apparaissent", a déclaré Angela Merkel à Berlin.

Mais ses principaux ministres se sont montrés sur le fond peu flexibles. "Si le président turc ne veut ou ne peut pas les appliquer (les critères requis, ndlr), on ne pourra pas accorder l'exemption de visa", a déclaré le vice-chancelier Sigmar Gabriel.

La Turquie refuse d'assouplir ses lois antiterroristes au moment où elle lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupe Etat islamique (EI), l'un des belligérants de la guerre en Syrie où il contrôle une large partie du territoire.

Une explosion d'origine indéterminée près d'une caserne militaire située sur la rive asiatique d'Istanbul a fait encore jeudi au moins huit blessés, selon les médias turcs.

Une autre explosion a également provoqué la mort de quatre personnes "qui fabriquaient des bombes" et a fait au moins dix blessés dans les environs de Diyarbakir, la grande ville du sud-est en majorité kurde de la Turquie, a annoncé jeudi soir le ministère de l'Intérieur turc.

Les Européens, eux, craignent que la loi turque soit utilisée pour restreindre les libertés d'expression et de la presse, déjà fortement bousculées sous M. Erdogan.

Du coup, l'accord sur les migrants traverse "un moment très dangereux", a mis en garde mercredi M. Bozkir. Par ce texte, la Turquie a notamment accepté le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, artisan de l'accord côté turc, a lui annoncé son retrait prochain, ouvrant la voie à un renforcement du pouvoir de M. Erdogan, régulièrement critique envers l'UE.

"Dans la période qui s'ouvre devant nous, soit nous développerons nos relations avec l'UE (...), soit nous nous trouverons une nouvelle voie", a déclaré jeudi M. Erdogan.

Le président du Parlement européen Martin Schulz a estimé à l'adresse d'Ankara, que "la compréhension mutuelle était préférable aux menaces" et invité le pays "à tenir parole" sur les visas.
(AFP, 13 mai 2016)

Les députés appellent à ne pas brader la libéralisation des visas pour la Turquie
 
Les députés européens ont exprimé le 12 mai 2016 de sérieuses préoccupations au sujet de l'absence de progrès de la Turquie pour remplir les conditions de l'UE dans le cadre de la libéralisation du régime de visa pour les ressortissants turcs, comme l'exige l'accord conclu le 18 mars entre l'UE et la Turquie afin de contribuer à endiguer le flux de migrants dans l'UE.

La ministre néerlandaise de la défense Jeanine Hennis-Plasschaert, au nom du Conseil, a rappelé que la déclaration du 18 mars a accéléré un processus existant, suivant une feuille de route approuvée en 2013. "Ce n'est pas seulement un cadeau au Président Erdogan ou une concession, mais quelque chose dont nous allons tous bénéficier, des millions de touristes européens et des millions de Turcs, notamment des militants des droits de l'homme". Elle a néanmoins reconnu que "la Turquie a beaucoup de devoirs à faire". Le groupe de travail du Conseil sur les visas a commencé son travail législatif sur la proposition de la Commission ce matin, a rapporté la ministre.

Le commissaire Dimitris Avramopoulos a également reconnu que la Turquie doit encore faire des progrès, mais s'est dit "optimiste" qu'Ankara donnera une impulsion finale aux réformes nécessaires d'ici fin juin. "Nous n'édulcorons pas nos normes", a-t-il assuré aux députés européens.

Mariya Gabriel (PPE, BG) a présenté le soutien de son groupe à l'accord du 18 mars, mais a déclaré que la Turquie doit remplir tous les critères pour la libéralisation des visas avant le vote du Parlement. "Nous devons prendre le temps de finaliser les détails, d'examiner la position du Conseil et de mettre en place des mécanismes de sauvegarde".
 
Tania Fajon (S&D, SL) a souligné que l'UE ne devrait pas faire des promesses sans veiller à ce que toutes les exigences soient remplies. "La législation antiterroriste et les questions de protection des données, entre autres, doivent être traitées", a-t-elle ajouté avertissant que "nous ne pouvons pas tolérer d'exceptions car cela aurait un effet boomerang".
 
Helga Stevens (ECR, BE) a déclaré que les conditions imposées à la Turquie devraient être particulièrement rigoureuses, en tant que pays candidat à l'adhésion, sans doubles standards. Elle s'est sentie "honteuse du comportement irresponsable de la Commission envers un dictateur".

"Les critères d'exemption de visa doivent être remplis", a insisté Sophie in 't Veld't (ADLE, NL). L'Europe est "soumise au chantage du Président Erdogan parce que nous sommes faibles et divisés". Elle a regretté que les dirigeants européens "concluent des accords avec des dictateurs" au lieu de convenir d'une politique européenne commune en matière de réfugiés.

Marie-Christine Vergiat (GUE/NGL, FR) a souligné que le Président Erdogan vise à faire campagne pour et à installer un régime autoritaire. "Je suis en faveur de la libéralisation des visas, mais pas à n'importe quelle condition et pas en fermant les yeux sur ce qui se passe réellement en Turquie ", a-t-elle conclu.

Rebecca Harms (Verts/ALE, DE) a souligné un nombre croissant de violations des droits démocratiques et de l'homme en Turquie et a déclaré que l'UE ne devait pas dépendre de la Turquie mais prendre ses responsabilités conjointement avec l'ONU pour trouver des solutions à la crise des réfugiés. "C'est une erreur de mélanger stratégie des réfugiés et politique de voisinage", a-t-elle ajouté.

Fabio Massimo Castaldo (EFDD, IT) a critiqué l'"accord illicite" entre l'UE et la Turquie et a averti que le Président Erdogan "ne peut pas être notre ami."

Marine Le Pen (ENL, FR) a décrit l'idée de donner un accès sans visa aux Turcs comme "complètement folle", ajoutant que le Président Erdogan utilise la migration comme une arme contre l'UE.

Pour regarder l'enregistrement du débat complet via la vidéo à la demande, cliquez sur les liens dans la colonne de droite.

Erdogan fait vaciller l'accord sur les visas après le départ de Davutoglu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est vivement opposé vendredi à une réforme de la loi antiterroriste exigée par Bruxelles pour une exemption de visa, dont Ankara a fait une condition indispensable pour appliquer l'accord sur les migrants.

Dans un discours enflammé, M. Erdogan a également exhorté le Parlement turc à soumettre dans "les plus bref délais" à référendum une réforme constitutionnelle qui renforcerait les prérogatives présidentielles, au lendemain de l'annonce du prochain départ du Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Ce dernier a piloté, côté turc, les discussions avec les responsables européens qui ont abouti le 18 mars à un accord avec l'Europe sur les migrants qui pourrait rapporter aux citoyens turcs une exemption de visas dans l'espace Schengen d'ici fin juin.

La Commission européenne a donné cette semaine son feu vert à cette mesure, à condition que la Turquie remplisse dans les délais les 72 critères exigés par l'UE, parmi lesquels figure une redéfinition de la loi antiterroriste, jugée trop large, en conformité avec les normes démocratiques européennes.

"L'UE nous demande de modifier la loi antiterroriste. Mais alors dans ce cas nous dirons : +Nous irons de notre côté et vous du vôtre+", a tonné l'homme fort de la Turquie lors d'un discours public à Istanbul, "allez vous accorder avec qui vous pouvez".

Si Ankara affirme avoir rempli la plupart des 72 critères, un assouplissement de la loi antiterroriste est un sujet délicat en Turquie, embourbée dans le conflit kurde dans le sud-est et secouée par une série d'attentats attribués au groupe Etat islamique (EI).

"Nous ne pouvons pas nous permettre de faire ces changements pendant que la lutte intensive contre le terrorisme est en cours", a déclaré le ministre des Affaires européennes Volkan Bozkir, cité par le quotidien Sabah.

- 'Gros risque' -

Conséquence, "il y a désormais un très grand risque pour que l'accord sur les migrants s'effondre", a indiqué à l'AFP Amanda Paul, du groupe de réflexion European Policy Center. Si Ankara ne remplit pas tous les critères exigés par Bruxelles, il serait "difficile de voir comment l'UE peut légitimement procéder à la libéralisation des visas", a-t-elle ajouté.

La Turquie en a fait une condition indispensable pour continuer d'appliquer l'accord controversé sur les migrants, en vertu duquel elle a notamment accepté le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars.

L'annonce du départ prochain du Premier ministre Ahmet Davutoglu, artisan de l'accord côté turc, a plongé l'Europe, où il était un interlocuteur jugé fiable, dans l'expectative. Berlin a dit espérer la poursuite d'une "coopération bonne et constructive" avec le prochain chef du gouvernement turc.

"C'est un peu tôt pour dire si (le départ du Premier ministre turc) aura des implications (sur les relations UE-Turquie) et le cas échéant lesquelles", a réagi jeudi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

La mise à l'écart de M. Davutoglu ouvre la voie au renforcement du pouvoir du président Erdogan, qui a paru moins enthousiaste que son Premier ministre à l'idée d'un rapprochement avec l'UE et a fait de la présidentialisation du régime l'une de ses priorités.

"Pourquoi ne changez-vous d'abord pas votre mentalité alors que vous permettez à des terroristes de dresser des tentes à côté du Parlement européen ?", a dit M. Erdogan vendredi sous les applaudissements de la foule venue l'écouter, vraisemblablement en référence à une action récente de militants kurdes près du Conseil de l'Europe.

Les tensions sont récurrentes entre l'UE et le président turc, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire en multipliant notamment les procès pour "insulte" contre les journalistes et en exigeant la levée de l'immunité des députés prokurdes.

Son Premier ministre à peine évincé, M. Erdogan a souhaité vendredi un référendum rapide sur un changement de la Constitution en vue d'une présidentialisation du régime, qui consacrerait son pouvoir incontestable en Turquie, "une nécessité urgente", a-t-il déclaré à Istanbul, appelant à soumettre le projet "dans les plus brefs délais" à un vote populaire.

Pour y arriver seul, le parti AKP au pouvoir a besoin de 330 des 550 voix du Parlement, où il en détient actuellement 317. Si M. Erdogan semble à ce stade exclure des législatives anticipées, certains observateurs estiment qu'il pourrait être tenté de le faire, alors que deux des trois partis de l'opposition parlementaire sont en crise.
(AFP, 6 mai 2016)

L'UE ouvre la voie à l'exemption de visas pour les Turcs, pas encore acquise

La Commission européenne a ouvert la voie mercredi à une exemption de visas pour les Turcs dans l'espace Schengen, et dévoilé une proposition aussitôt décriée de sanctions financières contre les pays refusant un partage de l'accueil des réfugiés.

L'avis favorable sur les visas reste sous réserves de nouvelles mesures du gouvernement turc, alors qu'Ankara a fait de cette exemption une condition pour continuer d'appliquer son accord migratoire controversé avec l'UE.

Même en cas de feu vert complet ultérieur de la Commission, le Parlement européen, comme les Etats membres, devront encore donner leur aval à cette mesure, dans un contexte de méfiance grandissante vis-à-vis du régime islamo-conservateur turc.

Ils auront aussi leur mot à dire sur la réforme proposée du règlement Dublin, qui définit quel pays de l'UE est responsable d'une demande d'asile. La Commission a proposé mercredi des retouches plutôt qu'une révolution, avec un mécanisme de répartition automatique entre pays européens, en fonction de leur population et de leur PIB.

- 'Chantage' -

Déclenché seulement en cas de pression "disproportionnée" sur un Etat membre, il serait assorti d'une sanction de 250.000 euros par personne non accueillie par un Etat membre ne s'y pliant pas, versée à celui qui prendra cet accueil en charge. En situation normale, la règle principale resterait celle du pays de première arrivée.

C'est du "chantage", a immédiatement réagi le chef de la diplomatie hongroise à propos de la sanction financière, dénonçant un projet "inacceptable" et demandant à la Commission européenne "de ne pas s'engager dans cette impasse".

Le gouvernement turc a lui salué une "nouvelle page" dans les relations avec l'UE après la proposition de Bruxelles d'intégrer la Turquie dans la liste des pays exemptés de visas" pour les courts séjours (90 jours maximum) familiaux, de voyages d'affaires ou touristiques.

Ankara en a fait un enjeu de politique intérieure et menace, s'il n'obtient pas satisfaction, gain de cause, de remettre en cause son pacte migratoire du 18 mars avec l'UE, prévoyant le renvoi en Turquie de tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques.

Combiné à la fermeture de la route migratoire des Balkans, l'accord a fait baisser la pression sur l'Union, même si la situation reste inquiétante en Grèce où sont bloqués des dizaines de milliers de réfugiés.

En 2015, l'UE a été ébranlée par l'arrivée d'un nombre sans précédent de 1,25 million de demandes d'asile, déposées principalement par des Syriens, Irakiens et Afghans fuyant la guerre et l'insécurité.

D'où la crainte que Bruxelles fasse preuve d'une indulgence intéressée vis-à-vis de la Turquie, que l'ONG Amnesty International accuse d'avoir renvoyé des dizaines de personnes en Syrie, ravagée depuis 2011 par la guerre.

Mais la Commission a assorti son avis favorable de conditions : parmi une série de 72 critères pour rendre la mesure possible, Ankara doit encore en respecter cinq "d'ici à la fin juin", a expliqué le vice-président de la Commission Frans Timmermans.

Ils concernent notamment la lutte des autorités turques contre la corruption, ou encore une révision de la législation du pays sur le terrorisme.
 "Aucun citoyen turc n'entrera dans l'UE sans visa s'il n'a pas de passeport biométrique", a en outre assuré M. Timmermans.

Tojours pour rassurer, la Commission a repris la proposition franco-allemande d'une procédure permettant de suspendre rapidement une exemption de visas, notamment face à un éventuel un afflux de migrants venant de pays exemptés.

Le chef du principal groupe politique du Parlement européen, l'Allemand Manfred Weber (PPE, centre-droit) a salué cette mesure. Mais il a aussi prévenu que les eurodéputés ne transigeraient pas sur le respect "de tous les critères", dans un communiqué commun avec ses homologues des autres groupes politiques et le président du Parlement.

- Contrôles prolongés aux frontières -

Egalement sur le terrain migratoire, la Commission a donné son aval mercredi à une prolongation exceptionnelle des contrôles aux frontières intérieures de la zone Schengen de libre-circulation, rétablis par plusieurs pays au plus fort de la crise migratoire.

L'Autriche, le Danemark, l'Allemagne et la Suède vont aussi pouvoir poursuivre les contrôles sur certaines zones frontalières précises, alors que la durée maximale de ces dérogations à la libre circulation arrivait à son terme (le 13 mai pour l'Allemagne, le 16 pour l'Autriche).

La Commission, tout en louant les "efforts significatifs" de la Grèce, a constaté que de "graves déficiences" persistaient dans la gestion de la frontière gréco-turque, justifiant le déclenchement de cette procédure inédite.

Mais l'exécutif européen a aussi insisté sur l'objectif de voir cesser ces contrôles "d'ici la fin de l'année", et a pris soin de souligner que ces mesures n'étaient pas synonymes d'une exclusion de la Grèce de l'espace Schengen.
(AFP, 4 mai 2016)

Parlement Européen persiste: la Turquie doit répondre à tous les critères
 
La Conférence des présidents du Parlement européen (composée du Président du PE et des chefs de file des groupes politiques) a débattu ce mercredi du paquet de propositions adopté par la Commission européenne sur les politiques des réfugiés et des migrations. Ce paquet semble être un ensemble équilibré et complet.

En matière de libéralisation des visas avec la Turquie, la position du Parlement reste inchangée depuis les réunions UE-Turquie des 7 et 17 mars: en tant que co-législateur, il est prêt à jouer un rôle constructif pour contribuer à une issue positive, mais, premièrement, il n'y aura pas de raccourci dans les procédures parlementaires - afin de garantir un contrôle législatif indépendant - et deuxièmement, tous les pays qui font une demande d'exonération de visa seront traités de manière égale, ce qui signifie une proposition seulement lorsque tous les critères auront été remplis.

Les efforts conséquents déployés par la Turquie ces récentes semaines et ces derniers jours dans le but de remplir les critères nécessaires sont appréciés. Néanmoins, la Commission a informé le Parlement ce 4 mai que tous les critères n'étaient pas encore remplis.

Tant que ce ne sera pas totalement le cas et tant que la Commission ne fournit pas au Parlement une garantie écrite du respect de l'ensemble des critères, les travaux approfondis devraient se poursuivre mais aucun retour en commission ne peut avoir lieu.

La Conférence des présidents a donné son soutien unanime à cette mesure proposée par le Président Schulz. (europarl.europa.eu/news/fr/)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan condamne le soutien des Etats-Unis aux milices kurdes en Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné samedi le soutien des Etats-Unis à des combattants kurdes de Syrie, où des militaires américains ont été photographiés arborant l'écusson des Unités de protection du peuple (YPG), une milice "terroriste" pour Ankara.

"Le soutien qu'ils donnent au PYD (aile politique des YPG), aux YPG, je le dis de Diyarbakir : je le condamne", a déclaré M. Erdogan, qui s'exprimait dans cette grande ville du sud-est de la Turquie. "Ceux qui sont nos amis, sont avec nous dans l'Otan (...) ne peuvent pas, ne doivent pas envoyer leurs soldats en Syrie avec l'insigne des YPG", a-t-il ajouté.

Des soldats des forces spéciales américaines arborant l'écusson des YPG ont été photographiés mercredi par l'AFP dans la province de Raqa, fief du groupe Etat islamique (EI), où une coalition de combattants kurdes et arabes (Forces démocratiques syriennes, FDS) a déclenché une offensive majeure contre les jihadistes.

Washington considère que les milices kurdes font partie des groupes armés les plus efficaces pour combattre l'EI au sol en Syrie. Pour Ankara, cependant, les YPG sont étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation jugée "terroriste" par la Turquie et qui est engagée depuis 1984 dans une rébellion meurtrière.

"Le PKK, le PYD, les YPG, Daech (acronyme arabe de l'EI) : il n'y a aucune différence entre ceux-là. Ce sont tous des groupes terroristes", a déclaré M. Erdogan.

Vendredi, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait déjà critiqué Washington, affirmant que les responsables américains reconnaissaient en privé que les YPG "ne sont pas fiables".

"Ce n'est pas la parole qui nous avait été donnée (par les Américains). Moi, je crois que la politique doit s'exercer avec honnêteté", a souligné samedi M. Erdogan.

Dans un geste d'apaisement à l'égard de l'allié turc ulcéré, les Etats-Unis ont demandé à leurs militaires photographiés d'ôter l'écusson des YPG, avait annoncé vendredi le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition militaire internationale contre l'EI en Syrie et en Irak.

Mais les Américains ont affirmé qu'ils continueraient de s'appuyer sur les combattants kurdes contre l'EI. Si le PKK est bien perçu par Washington comme une "organisation terroriste étrangère", "les YPG, comme d'autres forces dans le nord de la Syrie, combattent efficacement l'EI", a dit vendredi le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

"A ceux qui disent +on va continuer de soutenir les YPG, ce n'est pas le PKK+, je prie d'accepter cette leçon de notre part : votre position n'est pas bonne. Etre contre le terrorisme, ce n'est être avec le terrorisme", a répondu samedi M. Erdogan.
(AFP, 28 mai 2016)

Ankara et Washington s'affrontent sur les Kurdes de Syrie

"Terroristes" pour Ankara, rempart contre l'Etat islamique pour Washington: la Turquie et les Etats-Unis se sont affrontés vendredi à propos des combattants kurdes de Syrie, un dossier qui empoisonne les relations entre ces alliés au sein de l'Otan.

"Hypocrisie", "deux poids, deux mesures", "inacceptable": le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a lâché ses coups contre les Etats-Unis, dont des militaires des forces spéciales ont été photographiés par l'AFP dans le nord de la Syrie arborant sur leurs uniformes l'insigne des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara.

"Il est inadmissible que des soldats des Etats-unis (...) utilisent l'insigne d'un groupe terroriste", a dénoncé le ministre turc devant la presse à Antalya (sud). "Nous leur recommandons de porter des badges de Daech (acronyme arabe de l'EI), du Front al-Nosra lorsqu'ils sont ailleurs en Syrie, et de Boko Haram lorsqu'ils vont en Afrique", a-t-il ironisé.

Le Pentagone a reconnu la présence à des fins de "conseil et d'assistance" de soldats américains dans la province de Raqa, fief du groupe EI, où une coalition de combattants kurdes et arabes (Forces démocratiques syriennes, FDS) a lancé une offensive majeure contre les jihadistes.

Dans un geste d'apaisement à l'égard de l'allié turc ulcéré, Washington a demandé à ses militaires photographiés d'ôter l'écusson des YPG, a annoncé le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition militaire internationale contre l'EI en Syrie et en Irak.

- Washington 'soutient' les YPG -

Mais pas question d'abandonner les YPG.

 "Nous allons continuer à les soutenir", a même affirmé le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner. Ce diplomate américain a nié toute crise avec Ankara, assurant que les Etats-Unis "comprenaient les inquiétudes de la Turquie" sur le dossier kurde.

Il faut dire qu'aux yeux d'Ankara les milices YPG sont étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation jugée "terroriste" par la Turquie, accusée d'avoir commis des attentats à Ankara et qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière.

Pour Washington aussi, le PKK est une "organisation terroriste étrangère". Mais "au contraire, les YPG, comme d'autres forces dans le nord de la Syrie, combattent efficacement l'EI", a souligné l'Américain Toner.

De fait, ces combattants kurdes se sont forgé une réputation de redoutables fantassins en chassant l'an dernier les jihadistes de l'EI de la ville syrienne de Kobané, à la frontière turque.

En fait, "les Etats-Unis voient les YPG comme un acteur local avec qui coopérer en Syrie, alors que la Turquie les considère - à juste titre - comme les partenaires du PKK en Syrie", résume l'expert Ozgür Unlühisarcikli, du German Marshall Fund, pour qui "il est improbable que les deux camps surmontent leurs différends dans un avenir proche".

- Chacun sa guerre -

A long terme, le soutien américain aux combattants kurdes risque de provoquer une "érosion de la confiance" entre Washington et Ankara, analyse pour l'AFP Soner Cagaptay, du centre de réflexion Washington Institute.

Pour l'expert, "la Turquie et les Etats-Unis mènent deux guerres différentes en Syrie: Washington contre l'EI et Ankara contre (le président syrien Bachar) al-Assad". Et "tant que cela sera le cas, les deux pays continueront d'être en désaccord au sujet des alliances à nouer en Syrie", explique-t-il.

Longtemps accusée de soutenir des éléments radicaux opposés au président syrien, la Turquie a fini par rejoindre la coalition internationale anti-EI et met à disposition sa base aérienne d'Incirlik (sud) pour des bombardiers de plusieurs pays alliés.

Mais en parallèle, la Turquie, qui dit ne faire "aucune différence" entre les groupes "terroristes", continue de voir dans les YPG une menace pour ses intérêts.

Invoquant régulièrement la fable du "Scorpion et la Grenouille", le président turc Recep Tayyip Erdogan estime que les groupes "terroristes" finissent toujours par "piquer" ceux qui les soutiennent.

Jeudi, la présidence turque avait déploré la décision de plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne, d'autoriser le Parti de l'union démocratique (PYD), aile politique des YPG, à ouvrir des antennes sur leurs territoires.

Si le PKK figure sur la liste des organisations "terroristes" des Etats-Unis et de l'Union européenne, les Occidentaux refusent d'y ajouter les Kurdes de Syrie, malgré les demandes répétées d'Ankara.
(AFP, 27 mai 2016)

Des soldats américains présents au côté des kurdes sur le front

Des forces américaines déployées en Syrie sont présentes sur le front au côté des combattants kurdes qui mènent une offensive dans la province de Raqa contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), selon des commandants kurdes et un correspondant de l'AFP sur place.

Les militaires américains se trouvaient mercredi dans le village de Fatsa dans le nord de la province de Raqa après sa reprise à l'EI, au second jour de l'assaut lancé par les forces kurdes et arabes contre l'organisation jihadiste.

Un photographe de l'AFP a vu une vingtaine de soldats américains dans ce village situé à 55 km au nord de la ville de Raqa, principal fief de l'EI en Syrie et il les a entendus communiquer entre eux en anglais.

Des commandants des Forces démocratiques syriennes (FDS) formées principalement de combattants kurdes, ont confirmé la présence des soldats américains.

 "Les forces américaines participent à cette opération au côté des FDS", a déclaré à l'AFP le commandant Hawkar Kobané devant une maison partiellement détruite dans le village.

"Sur le toit de cette maison, les militaires américains utilisent des missiles TOW pour tirer sur les voitures piégées auxquelles l'EI a recours pour attaquer les FDS", a-t-il ajouté.

Un combattant des FDS ayant requis l'anonymat a assuré à l'AFP qu'il s'agissait de membres des "forces d'opérations spéciales américaines", qui assurent aux alliés des Etats-Unis un soutien en formation et entraînement. "C'est pour cela que vous ne pouvez pas photographier toutes leurs opérations".

Plusieurs militaires américains ont été vus par le correspondant de l'AFP monter sur le toit de la bâtisse en portant des missiles anti-chars.

"Les forces de la coalition américaine sont présentes sur toutes les positions sur le front (...) Les avions de la coalition nous aident à bombarder les positions de l'EI. Les forces sur place guident les avions", a dit Baraa al-Ghanem, un autre commandant des FDS.

Les militaires américains dans le village de Fatsa ont refusé de parler aux journalistes.

Certains d'entre eux ont pris place à bord de camions montés de mitrailleuses et d'autres ont accompagné une unité "antiterroriste" spéciale au sein des FDS pour une session d'entraînement dans un bâtiment.

Les forces kurdes sont soutenues par les frappes aériennes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis dans leur offensive lancée mardi dans le nord de la province de Raqa, dans le nord-est de la Syrie en guerre.

Mais il n'est pas clair si les soldats américains déployés sur le terrain prennent part directement au combat ou s'ils agissent seulement en tant que conseillers et experts militaires, telle que leur mission a été définie par leur état-major.

Au Pentagone, le porte-parole Peter Cook a affirmé que les militaires américains en Syrie avaient une mission de "conseil et d'assistance" auprès des FDS, et pas une mission de combat.

"Ils ne mènent" pas ce combat contre le groupe Etat islamique, mais "ils soutiennent ceux qui (le) mènent", a-t-il dit. Ils "ne sont pas sur la ligne de front", a-t-il également affirmé.

Interrogé de son côté sur l'insigne des YPG (milices kurdes) arboré par certains de ces soldats américains, un autre porte-parole américain a expliqué qu'il pouvait s'agir d'un signe de solidarité avec les forces aidées.

"Les soldats des forces spéciales américaines portent souvent des insignes des forces qu'elles conseillent, en signe de partenariat", a tweeté le colonel Steve Warren, porte-parole américain de la coalition internationale à Bagdad.

Les Etats-Unis ont annoncé il y a quelques semaines le déploiement de quelque 250 militaires américains supplémentaires, pour compléter les rangs des dizaines de membres des forces spéciales déployés dans le nord syrien depuis des mois.
 "Nous comptons profiter de la grande expérience des soldats américains pour lutter contre le terrorisme et reprendre les autres villages le plus vite possible avec le moins de victimes possible", a dit à Fatsa le commandant Kobané.

La guerre en Syrie a fait plus de 280.000 morts depuis mars 2011.
(AFP, 26 mai 2016)

US State Department's reply to a question on human rights in Turkey

At the daily press briefing in Washington on May 3, 2016, Spokeperson of the State Department John Kirby replied to a question on Turkey as follows:

“QUESTION: John, over the last three, four years during the Secretary’s tenure here in this building, Turkey’s freedom records in every aspect, whether press freedom or freedom of assembly or minorities and all that, have been backsliding very badly and dramatically. Do you think that this administration could have done something different or better, or do you see any responsibility on your aspect to make Turkish administration handle these issues better than they have been handling?

MR KIRBY: Well, a couple of points there. We’ve talked about before that the trend we’re seeing in Turkey is not a good one. It’s not going in the right direction. I think I’ve described it as worrisome, and I think we still believe that. We don’t believe that restricting freedom of the press is healthy for any democracy, and yet, we still believe that Turkey can live up to all its democratic principles, the ones that are enshrined in its constitution, and we want to see them do that and we want to see Turkey succeed. We don’t believe the path to success, democratically speaking, is by harassment or – of the media or restricting their ability to do their job, and we’ve said that many, many times.

We’re going to continue to make that case as clear and as concise as we can privately and publicly with Turkish leaders. I don’t think you’re going to see that diminish. I don’t think you’ll see, as long as there’s issues of press freedoms there, you’ll see me shying away from it here from this particular podium either because it matters to us, not just because it matters to us – and the Secretary talked about how much it does – but because Turkey matters to us, and we want to see, again, Turkey succeed. They are a vital partner and a vital ally on some very significant regional issues, and we believe that a strong relationship, strong bilateral relationship with Turkey, which we have, is made stronger by having this trend – this press freedom trend that we talked about – improve.”

Relations régionales / Regional Relations

Quelque 100.000 Syriens piégés par l'avancée de l'EI vers la frontière turque

Au moins 100.000 personnes se trouvaient prises au piège vendredi dans le nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie avec l'avancée du groupe Etat islamique (EI) vers deux villes rebelles, selon des organisations et des militants.

Cette avancée de l'EI dans la province d'Alep intervient alors que l'organisation extrémiste subit, plus à l'est dans la province de Raqa, une offensive majeure menée par des forces arabo-kurdes soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

L'EI menace depuis plusieurs mois de s'emparer des localités de Marea et Azaz, aux mains des rebelles depuis 2012.

Les jihadistes ont coupé une route clé entre Azaz, une ville toute proche de la frontière turque, et Marea, à quelques km plus au sud-ouest, a indiqué depuis Azaz Maamoun Khatib, qui tient une agence de presse proche de l'opposition.

"C'est un désastre", a-t-il affirmé à l'AFP, précisant que quelque 15.000 personnes étaient maintenant assiégées à Marea.

Cette avancée de l'EI menace des dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats et vivant des camps informels dans le secteur d'Azaz alors que la frontière avec la Turquie est fermée depuis plusieurs mois.

"Nous sommes terriblement inquiets pour environ 100.000 personnes piégées entre la frontière turque et les lignes de front", a indiqué Pablo Marco, responsable régional des opérations pour Médecins sans frontières (MSF).

L'ONG affirme être en train d'évacuer les patients et le personnel d'un hôpital qu'elle soutient à Salama, une localité entre la frontière et Azaz.

"Les gens n'ont nulle part pour fuir tandis que les combats se rapprochent", a alerté M. Marco.

Pour Gerry Simpson de Human Rights Watch, quelque 165.000 Syriens se trouveraient actuellement bloqués près de la frontière.

Dans un communiqué vendredi, le groupe jihadiste affirme avoir lancé "une attaque surprise" et s'être emparé de plusieurs villages près de Azaz.

Le même jour, des bombardements du régime contre des zones contrôlées par les rebelles dans la province d'Alep ont fait au moins 15 morts, ont indiqué des secouristes de la défense civile à l'AFP.

Au moins deux personnes ont été tuées dans une attaque aux barils d'explosifs dans le district est de la ville d'Alep contrôlé par les rebelles. Neuf personnes ont péri dans des raids du régime dans la localité de Hraytane et quatre à Kafar Hamra.

La province d'Alep est morcelée entre des territoires contrôlés par le gouvernement, les rebelles, les Kurdes et les jihadistes.
(AFP, 27 mai 2016)

Un siècle après, la Turquie bataille contre l'héritage de Sykes-Picot

Un siècle après les accords Sykes-Picot, le ressentiment d'Ankara envers ce pacte par lequel Britanniques et Français se sont partagé l'Empire ottoman reste un important moteur de sa politique étrangère sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan.

Signés le 16 mai 1916 par les diplomates Sir Mark Sykes et François Georges-Picot alors que la défaite de l'Allemagne et de son allié ottoman se profilait, ces accords ont délimité des sphères de contrôle et d'influence françaises et britanniques qui ont largement façonné les frontières actuelles au Moyen-Orient.

Après la fondation d'une république laïque par Mustafa Kemal en 1923, l'Etat turc a tourné le dos à son passé impérial, qui a vu la Sublime Porte régner à son apogée sur un territoire s'étirant des portes de Vienne au golfe d'Aden, pour bâtir une nation moderne à l'intérieur de ses propres frontières.

Mais depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan, la Turquie mène une politique étrangère ambitieuse, cherchant à renforcer son influence dans les territoires de l'ex-empire, de la Bosnie à l'Arabie saoudite.

Signe de son ambition transfrontalière, Ankara avait pour projet de créer une zone de libre-échange incluant la Syrie, le Liban, la Jordanie, puis, dans un second temps, l'Irak. L'accord a été signé en 2010, mais s'est noyé dans les Printemps arabes.

Les dirigeants turcs actuels, accusés de néo-ottomanisme par leurs détracteurs, n'ont jamais dissimulé leur mépris pour les accords Sykes-Picot qui ont, selon eux, dressé des barrières entre peuples musulmans et privé la Turquie de son influence naturelle dans la région.

A ce titre, M. Erdogan ne rate pas une occasion de dénoncer le "marchandage" qui a conduit Paris et Londres à "tracer des frontières avec une règle".

"Nous nous sommes toujours opposés à Sykes-Picot, parce que Sykes-Picot a divisé notre région et a éloigné nos villes les unes des autres", a déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu en mars.

- 'Nouveaux Lawrence' d'Arabie -

Selon lui, certaines personnes cherchent aujourd'hui à "écrire un nouveau Sykes-Picot" en divisant la Syrie et l'Irak, alors que les Kurdes, notamment, revendiquent plus d'autonomie dans ces deux pays et en Turquie.

Les multiples crises qui ont enflammé la région ces dernières années, de la guerre en Syrie à la montée en puisssance du groupe Etat islamique (EI), ont réveillé chez les Turcs les démons de Sykes-Picot.

"Chaque conflit dans la région (...) a été conçu il y a un siècle", déclarait en 2014 M. Erdogan, qui s'en prend régulièrement aux "nouveaux Lawrence" qui cherchent à déstabiliser la région, en référence à l'officier de liaison britannique T.E Lawrence, acteur de la révolte arabe contre l'Empire ottoman.

Les accords Sykes-Picot s'inscrivent dans une "narration du ressentiment contre les +abus occidentaux+", explique à l'AFP Sezin Oney, professeure de sciences politiques à l'Université Bilkent.

Selon elle, "Ankara considère ces frontières comme artificielles, limitant, voire +volant+ ce qui appartient à l'héritage historique de la Turquie".

Ankara a montré l'étendue de son ambition "post-ottomane" lors du conflit syrien, encourageant la chute du président Bachar al-Assad. Mais cet activisme s'est pour l'instant en grande partie retourné contre la Turquie.

Le pays, qui accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, est aujourd'hui confronté à l'extension du conflit voisin à sa frontière, régulièrement visée par des tirs de roquettes meurtriers de l'EI, qui a commis plusieurs attentats à Istanbul et Ankara.

Une succession de commémorations récentes liées à la Première guerre mondiale ont permis aux dirigeants turcs de critiquer le pacte franco-britannique, comme lors du centenaire le 29 avril d'une victoire de l'Empire ottoman contre les forces alliées à Kut-el-Amara, dans l'Irak d'aujourd'hui.

"L'esprit de Kut-el-Amara l'emportera quoi qu'il advienne et Sykes-Picot connaîtra une défaite cinglante", a promis M. Davutoglu.

Le retrait prochain du gouvernement de cet ancien universitaire considéré comme l'artisan de la diplomatie turque de la dernière décennie pose la question d'un éventuel réajustement.

"Je pense qu'il y a très peu de chances", a dit à l'AFP l'ancien ambassadeur de Turquie aux Etats-Unis, Faruk Logoglu, soulignant que la politique étrangère pensée par M. Davutoglu avait été approuvée par M. Erdogan.
(AFP, 14 mai 2016)

Plusieurs attentats ordonnés par des "terroristes" de Turquie et de Syrie déjoués

Plusieurs attentats ordonnés par des "terroristes" en provenance de Turquie et de Syrie ont été déjoués dans la région de Moscou et un groupe de ressortissants d'Asie centrale chargés de les perpétrer a été arrêté, a annoncé mercredi le Service fédéral russe de sécurité (FSB).

"Un groupe de ressortissants de pays d'Asie centrale qui envisageaient de perpétrer une série d'actes terroristes dans la région de Moscou" début mai sur ordre de "chefs d'organisations terroristes internationales actives en Syrie et en Turquie ont été arrêtés", a indiqué le FSB dans un communiqué, cité par l'agence publique Ria-Novosti.

Le 1er mai, de nombreuses manifestations culturelles et politiques d'ampleur ont lieu à Moscou et dans la banlieue à l'occasion de la Fête du Travail, jour férié en Russie. En outre, cette année les orthodoxes fêtaient Pâques le 1er mai en Russie. Le 9 mai, un défilé militaire et d'autres célébrations consacrés à la Fête de la Victoire sur l'Allemagne nazie attirent des centaines de milliers de personnes au coeur de la capitale russe.

Lors de l'arrestation, qui a eu lieu à Moscou mais dont la date n'est pas précisée, "un grand nombre d'armes et d'explosifs" ont été saisis, selon le communiqué du FSB.

Les personnes arrêtées "sont en train de passer aux aveux", ajoute-t-il.

Cette annonce intervient alors que de violents combats opposent depuis le 22 avril le régime de Damas, soutenu par Moscou, et les rebelles syriens, soutenus par la Turquie, à Alep, dans le nord de la Syrie, malgré les efforts diplomatiques visant à promouvoir un cessez-le-feu.

Les forces russes soutiennent le président syrien Bachar al-Assad dans son offensive contre les groupes "terroristes" et ont aidé l'armée du régime de Damas à reprendre fin mars la cité antique de Palmyre qui était aux mains du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

La Russie est régulièrement accusée par les Occidentaux et l'opposition syrienne de frapper les groupes rebelles opposés au régime de Damas. Moscou a toujours démenti.
(AFP, 4 mai 2016)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'intervention de l'ONU relance les pourparlers de paix après un accroc

Le président chypriote Nicos Anastasiades a annoncé vendredi, suite à une intervention du chef de l'ONU, que les pourparlers de paix avec le dirigeant chypriote turc allaient reprendre, après avoir annulé une rencontre avec Mustafa Akinci.

Dénonçant une tentative de la Turquie de saper son autorité et de donner plus de crédit au leader de la République turque de Chypre du Nord -- autoproclamée et reconnue seulement par Ankara --, M. Anastasiades avait annulé une rencontre prévue vendredi avec M. Akinci.

Ce dernier, qui n'a pas le rang de président, avait été convié en dernière minute par le président turc Recep Tayyip Erdogan à un dîner pour des chefs d'Etat organisé par l'ONU à Istanbul, une soirée à laquelle M. Anastasiades avait renoncé à assister.

En Turquie, M. Akinci a rencontré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Nicosie a accusé l'ONU de "semer le désordre" en s'impliquant dans un jeu diplomatique très sensible.

Dans un soucis de remettre sur pied les discussions pour la réunification de l'île, M. Ban a téléphoné au président chypriote.

"En référence aux récents évènements à Istanbul, le secrétaire général a réitéré que la position des Nations unies concernant Chypre n'a pas changé", selon un communiqué de l'ONU.

M. Ban "encourage les deux dirigeants à intensifier leurs efforts pour la réunification de Chypre, dans un climat de respect mutuel, et de façon à mettre fin à l'inacceptable statu quo".

Il s'agit du premier accroc sérieux dans les négociations de paix entamées il y a un an entre MM. Anastasiades et Akinci et visant à réunifier l'île méditerranéenne, divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.

Dans un communiqué conjoint du 15 mai 2015, les deux dirigeants se disaient plus engagés que jamais à oeuvrer pour la réunification de l'île.

Après les propos rassurants du chef de l'ONU, M. Anastasiades s'est dit prêt à intensifier les efforts pour une solution.

"Les annonces faites par l'ONU vendredi sont une réponse à tous ceux qui ont cherché à Istanbul à projeter et promouvoir une image erronée d'un régime illégal", a affirmé le porte-parole du gouvernement Nicos Christodoulides.

M. Anastasiades "est prêt à poursuivre et intensifier le dialogue, pourvu qu'il y ait un respect mutuel... et qu'un phénomène similaire, de l'implication d'une partie tierce, ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.
(AFP, 27 mai 2016)

Le président chypriote annule une réunion sur la réunification de l'île

Le président de Chypre Nicos Anastasiades a annulé mardi une réunion prévue dans le cadre des pourparlers de paix, dénonçant ce qu'il considère comme une tentative de reconnaître la partie nord de l'île, occupée par la Turquie.

Cette décision intervient après que M. Anastasiades, un Chypriote grec, eut renoncé à assister à un dîner organisé à Istanbul pour des chefs d'Etat auquel avait aussi été convié en dernière minute le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci, qui n'a pas le rang de président.

Il s'agit du premier accroc sérieux dans les négociations de paix entamées il y a un an entre MM. Anastasiades et Akinci et visant à réunifier l'île méditerranéenne divisée depuis 1974.

"Avec regret, le président Anastasiades a établi que le terrain n'était pas propice pour tenir une réunion avec le leader chypriote turc le 27 mai", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement Nicos Christodoulides.

Alors qu'il se trouvait lundi à Istanbul pour assister au Sommet humanitaire mondial, M. Anastasiades a décidé de ne pas assister au dîner lorsqu'il a appris que M. Akinci y serait également présent, qualifiant cette invitation d'"inacceptable".

Mustafa Akinci dirige la République turque de Chypre du Nord, autoproclamée et reconnue seulement par la Turquie.

L'invitation adressée à M. Akinci par le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi été vue, côté chypriote grec, comme une tentative de saper l'autorité du président chypriote et de donner plus de crédit au leader chypriote turc.

A New York, le porte-parole adjoint des Nations unies Farhan Haq a souligné qu'il s'agissait d'une invitation des autorités turques et que l'ONU n'était pas impliquée.

L'ONU n'a pas été informée formellement de la décision de la partie grecque de ne pas participer à la prochaine session de négociations, a-t-il indiqué.

"A cette étape importante du processus, le secrétaire général (Ban Ki-moon) tient à souligner que les deux dirigeants ont démontré un grand courage et une grande persévérance dans le processus et qu'ils ont fait beaucoup de progrès, donc il les encourage à redoubler d'efforts", a ajouté le porte-parole.

M. Anastasiades a indiqué qu'il était déterminé à poursuivre les pourparlers de paix pourvu qu'il y ait un "respect mutuel (...) et non des décisions unilatérales visant à rehausser le statut d'un pseudo-Etat".

"De telles décisions (...) non seulement n'aident pas le processus en cours mais lui portent préjudice", selon le communiqué.

Après plusieurs échecs ces 40 dernières années, des pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU ont été relancés en mai 2015 et sont vus comme la dernière chance de réunifier l'île.

Beaucoup estiment que la bonne entente entre les deux dirigeants, qui se rencontrent de façon régulière, peut créer un climat de confiance favorable à la conclusion d'un accord de paix mais ce dernier incident risque d'alourdir l'atmosphère des négociations.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce.

Les autorités de la République de Chypre n'exercent leur autorité que sur la partie chypriote grecque de l'île, soit ses deux-tiers sud.
(AFP, 24 mai 2016)

Immigration / Migration


781.887 musulmans en Belgique?


Ce mercredi 25 mai, Sud Presse se fait l’écho des chiffres du sociologue Jan Hertogen (UCL) selon lesquels 781.887 musulmans vivent en Belgique, soit 7% de la population belge.

Selon cette étude, il y avait, le 1e janvier 2015, 4,9% de musulmans en Wallonie, 5.1% en Région flamande et… 23,6% dans la Région bruxelloise ! Et parmi les 10 communes comportant la plus grande proportion de musulmans, 8 sont bruxelloises…



Si le titre mis en avant par Sud Presse peut être sujet à polémique, Unia ne voit pas dans la démarche un quelconque élément discriminant : « Le fait de vouloir compter des groupes ne peut être taxé a priori de nuisible.  Pour mener des politiques publiques, il est important de savoir quels sont les groupes qui composent notre société et où ils se trouvent », réagit Patrick Charlier, directeur d’Unia.

Unia se montre cependant prudent avec la terminologie utilisée quand l’article évoque les « musulmans » : « Il vaudrait mieux parler de personnes de culture musulmane que de musulmans par exemple. On peut regretter un manque de nuances et de mise en perspective de l’article, ce qui peut à nouveau crisper les positions alors que les musulmans font déjà l’objet de stigmatisation suite aux attentats de Paris et Bruxelles. On est en droit de se demander si ce genre d’article, lâché dans l’arène publique sans autres formes d’explications, ne vient pas à nouveau polariser la société ». Enfin, parler des musulmans comme d’un groupe univoque, à qui on opposerait les non-musulmans, fait fi de la grande diversité des tendances, des opinions et des pratiques qu’il comporte.

Rappelons également que cette mesure résulte de choix méthodologiques qui à ce titre peuvent toujours être débattus dans la sphère scientifique. Unia souligne par ailleurs que ce chiffre de 7% de personnes de culture musulmane en Belgique vient objectiver la perception de la population. En effet, dans un sondage Ipsos de 2014,  les Belges estimaient que 29 % de la population du pays est musulmane.

Fehriye Erdal renvoyée en correctionnelle pour un triple assassinat

La Chambre du conseil de Bruxelles a renvoyé Fehriye Erdal (39 ans) devant le tribunal correctionnel pour son implication supposée dans un triple assassinat en Turquie en 1996. La défense demandait un renvoi devant la cour d’assises et peut encore faire appel.

En janvier 1996, l’homme d’affaires Ozdemir Sabançi, sa secrétaire et Haluk Gorgün, directeur-général de Toyota Turquie, ont été assassinés à Istanbul, en Turquie. A cette époque, Fehriye Erdal travaillait en tant que serveuse de café dans l’entreprise de M. Gorgün. La militante du mouvement d’extrême gauche DHKP-C aurait laissé entrer les assassins. Ce serait, par ailleurs, elle, le cerveau de ce triple assassinat.

Après sa fuite vers la Belgique, Fehriye Erdal a été interpellée en 1999 à Duinbergen (Flandre occidentale) notamment pour associations de malfaiteurs et possession illégale d’armes. Malgré une surveillance accrue, la suspecte a réussi à s’enfuir en 2006. Finalement, Fehriye Erdal a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour infraction à la loi sur les armes.

Le procès pour les assassinats à Istanbul devait, selon le parquet fédéral, être mené en Turquie mais la cour de cassation a jugé que la Belgique était compétente pour l’affaire.

La défense de Fehriye Erdal a demandé le renvoi devant la cour d’assises car il s’agit d’un délit politique, selon Me Paul Bekaert. La chambre du conseil a plutôt suivi la position du parquet fédéral. Me Bekaert peut maintenant interjeter appel auprès de la chambre des mises en accusation de Gand.

Par ailleurs, le procès contre un autre suspect dans ce dossier a commencé début avril à Istanbul. Ismail Akkol était en fuite depuis 20 ans. Un troisième suspect a été assassiné après les faits dans une prison turque. Le procès contre Ismail Akkol doit reprendre le 22 juin. (Belga, 27 mai 2016)

Les pays de l'UE s'accordent sur la suspension rapide des exemptions

Les Etats membres de l'UE se sont mis d'accord vendredi à Bruxelles sur un mécanisme permettant de suspendre rapidement des exemptions de visas accordées à des pays tiers, sur fond d'inquiétudes autour de l'exemption réclamée par la Turquie.

Cette suspension interviendrait notamment si l'une des conditions de l'exemption n'est plus respectée au fil du temps, plus rapidement qu'avec les règles actuelles, selon la position commune adoptée par les ministres de l'Intérieur de l'UE.

Cette "clause de sauvegarde", proposée par Paris et Berlin puis reprise par la Commission européenne, doit désormais faire l'objet d'une négociation avec le Parlement européen.

"La libéralisation des visas a beaucoup d'avantages pour l'UE et les pays tiers, mais nous avons besoin d'un frein d'urgence pour tous les pays exemptés, pour être sûrs qu'il n'y a pas d'abus", a plaidé le ministre néerlandais des migrations, Klaas Dijkhoff, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'UE.

Le nouveau mécanisme pourrait être déclenché sur la base de nouveaux motifs, comme un afflux des ressortissants du pays tiers restant dans l'UE après l'expiration de la durée autorisée de leur court séjour sans visa.

L'exemption serait également suspendue si le pays bénéficiaire ne respecte plus ses engagements en termes de "réadmissions" de ses ressortissants ou de migrants irréguliers ayant transité par son territoire avant de gagner l'UE.

Cette initiative vise à rassurer les pays inquiets des exemptions de visas que pourraient obtenir rapidement non seulement la Turquie, mais également l'Ukraine, la Géorgie et le Kosovo.

"Cela fait presque 130 millions de personnes qui n'auront plus besoin de visas dans l'espace Schengen, cela peut inquiéter" dans un contexte de crise migratoire, a souligné un responsable européen.

Le mécanisme de suspension rapide était ainsi devenu une condition pour que certains Etats membres acceptent d'accorder de nouvelles exemptions de visas, notamment aux ressortissants turcs, pour des séjours de 90 jours maximum dans l'espace Schengen.

Il "concerne tous les Etats et il n'est dirigé contre aucun pays", a tenu à préciser le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

"C'est une clause qui permet de revenir en arrière si un pays manque à ses obligations ou à ses engagements", s'est félicité le ministre français Bernard Cazeneuve, qui a rappelé par ailleurs que la France resterait "vigilante" sur la question des critères à remplir par la Turquie pour obtenir une exemption.

La Commission a ouvert la voie le 4 mai à cette exemption de visas pour les Turcs, mais sous réserves de nouvelles mesures du gouvernement turc, alors qu'Ankara a fait de cette exemption une condition pour continuer d'appliquer son accord migratoire controversé avec l'UE.

L'exécutif européen estime notamment que la Turquie doit modifier sa définition du terrorisme, jugée trop large.

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement repoussé toute modification de cette législation, laissant présager un blocage, qui menace plus largement l'accord conclu le 18 mars avec l'UE pour freiner l'afflux de migrants vers l'Europe.
(AFP, 20 mai 2016)

Des enfants syriens violés dans un camp de réfugiés "exemplaire"

La Turquie a été secouée jeudi par la révélation d'une série d'abus sexuels présumés commis sur des enfants syriens dans un camp de réfugiés pourtant présenté comme exemplaire par les autorités.

Un agent d'entretien du camp de Nizip, situé dans la province de Gaziantep (sud-est), près de la frontière syrienne, est accusé d'avoir violé au moins huit enfants syriens âgés de 8 à 12 ans l'année dernière, a rapporté l'agence de presse Dogan.

L'agence du gouvernement turc en charge des situations d'urgence (AFAD), qui gère ce camp de tentes accueillant 10.800 réfugiés, a indiqué dans un communiqué "suivre de près" cette affaire.

Plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk, avaient visité le mois dernier le camp de conteneurs voisin de Nizip II. M. Tusk avait alors loué l'action de la Turquie, "le meilleur exemple, pour le monde, sur la manière dont nous devrions traiter les réfugiés".

Le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation d'opposition, a demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire et va envoyer vendredi une délégation dans le camp de Nizip, a indiqué sur Twitter Veli Agbaba, son secrétaire général adjoint.

Selon le quotidien Birgün, l'agent d'entretien, arrêté en septembre, est soupçonné d'avoir violé une trentaine d'enfants, mais la plupart des familles n'ont pas porté plainte de peur d'être expulsées. Le procureur réclame contre lui 289 ans de prison.

Il est accusé d'avoir attiré ses victimes présumées dans des toilettes, où il les auraient violées contre des sommes d'argent comprises entre 1,5 et 5 livres turques (0,45 centimes d'euro et 1,5 euro), selon Dogan.

"L'AFAD a pris des mesures pour éviter de nouveaux incidents du genre", a indiqué sans épiloguer l'agence dans son communiqué.

La Turquie accueille officiellement quelque trois millions de réfugiés, incluant 2,7 millions de Syriens, dont les trois quarts vivent en dehors des camps.accueille officiellement quelque trois millions de réfugiés, incluant 2,7 millions de Syriens, dont les trois quarts vivent en dehors des camps.
(AFP, 12 mai 2016)

Questions sur le fichage de 1200 ressortissants Belgo-turcs et sur la "Diyanet"

Chambre des représentants – Commission de la Justice

Réunion du 11 mai 2016 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 54 – COM 0413)

10 Question de M. Benoit Hellings au ministre de la Justice sur "le fichage potentiel de 1 200 ressortissants belgo-turcs par la Turquie et la mise en oeuvre de la loi modifiant la loi du 30 novembre 1998 des services de renseignement et de sécurité, concernant le contrôle des activités des services de renseignement étrangers en Belgique" (n° 11150)

10.01 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Monsieur le ministre, d'après la RTBF, plus de 1 200 Belgo-Turcs seraient fichés sur une liste noire du gouvernement turc, ce qui les empêcherait concrètement de se rendre à nouveau en Turquie. Ce sont leurs prises de position contre le gouvernement turc et contre le président Recep Tayyip Erdogan en particulier qui justifieraient cet inadmissible moyen de pression pour réduire des opposants politiques au silence. Cette information est dévoilée alors qu'en ce moment, en Turquie, plus d'un millier de personnes sont poursuivies pénalement pour insultes au président.

Interrogé par la RTBF, le chercheur de l'UCL, Vincent Eiffling déclare à propos de la façon dont serait établie cette liste: "Si c'est le cas, il faut aller chercher dans la base la plus active des militants de l'AKP, le parti d'Erdogan, c'est un moyen de passer par des canaux officieux pour récolter des informations auprès de ceux qui sont opposés à sa politique, de les identifier, de les cibler".

Cet épisode rappelle les discussions que nous avions eues à la Chambre en janvier dernier au moment des discussions sur la proposition de loi que M. Van Hecke et moi-même avions déposée au sujet du contrôle des activités des services de renseignement étrangers en Belgique. Monsieur le ministre, mes questions: quelles initiatives le SPF Justice a-t-il prises pour mettre en oeuvre cette loi votée le 21 janvier 2016 à la Chambre? La Sûreté de l’État a-t-elle vu son cadre en personnel augmenter en vue de remplir cette nouvelle mission visant à lutter contre l'ingérence?

Dans le cas particulier de la Turquie, avez-vous donné une instruction à vos services, et en particulier à la Sûreté de l’État, pour que les activités décrites par la RTBF puissent faire l'objet d'un suivi approfondi?

10.02 Koen Geens, ministre: Monsieur Hellings, depuis la loi du 29 janvier 2016 modifiant la loi organique du 30 novembre 1998 des services de renseignement et de sûreté, la Sûreté de l'État et le Service général Renseignement et Sécurité ont la mission expresse d'exercer une surveillance sur les activités que des services de renseignement étrangers mènent sur le territoire belge.

Bien qu'auparavant également, la Sûreté de l'État avait pour tâche de recueillir des renseignements sur les activités d'espionnage et d'ingérence de services de renseignements étrangers, la loi du 29 janvier 2016 a le mérite que, désormais, toutes les activités de services de renseignement étrangers sur le territoire belge doivent entrer dans le champ de vision de nos services de renseignement.

En ce qui concerne la Sûreté de l'État, le domaine d'attention de sa section Counterintelligence créée en 2015 s'en trouve élargie. Une incidence importante est qu'elle est en mesure de réagir plus rapidement de manière adéquate quand lesdites activités ne respectent pas le droit belge ou si elles constituent une menace pour nos intérêts vitaux et nos valeurs.

Un deuxième mérite est que la Sûreté de l'État peut dorénavant utiliser des méthodes spéciales de renseignement dans le cadre de la constitution et du renforcement d'une position d'information en la matière. Auparavant, ils ne pouvaient pas avoir recours à cette catégorie de méthodes BIM pour lutter contre les activités d'ingérence étrangère.

Un troisième mérite de cette loi de 2016 est qu'elle pose explicitement en mission légale la surveillance des activités de services de renseignement étrangers sur le territoire belge. Ce faisant, notre pays fait partie du petit nombre de pays qui ont donné suite à une importante recommandation du secrétaire général du Conseil de l'Europe. La Sûreté de l'État n'a pas pris de mesures particulières pour la mise en oeuvre de la loi. La réforme déjà évoquée de sa structure organisationnelle est à l'origine de la création de sa section opérationnelle Counterintelligence qui regroupe notamment tous les officiers de renseignements spécialisés dans la surveillance des services de renseignement étrangers.

Cette centralisation de la connaissance et de l'expertise a eu pour conséquence que l'exécution de cette priorité du service de renseignement n'a pas nécessité d'élargissement particulier du cadre du personnel. Comme je l'ai déjà dit, la loi du 29 janvier 2016 étend, dans une large mesure, les moyens légaux de cette section.

Enfin, je suis en mesure de vous communiquer que je n'ai pas dû donner d'instructions particulières à la Sûreté de l'État quant à l'examen de la problématique que vous évoquez.

En tant que service de renseignement intérieur, la Sûreté porte automatiquement l'attention qui s'impose aux signaux qui pourraient être des indices d'activités problématiques menées sur le territoire belge. Elle m'a confirmé que la problématique en question faisait l'objet de son attention spécifique.

10.03 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Vous avez listé tous les avantages de la proposition de loi que M. Van Hecke et moi-même avons déposée pour les excellentes raisons que vous venez de rappeler ici. Sur ce sujet, nous sommes tous d'accord.

C'est très bien de pouvoir être doté d'une compétence, c'est aussi très bien d'être doté du personnel permettant d'exercer cette compétence. J'entends que vous affirmez que la Sûreté dispose d'assez de personnel pour l'assumer, je n'en suis pas si sûr. La Sûreté manque déjà de personnel pour remplir sa tâche essentielle de lutte contre le terrorisme. On voit aujourd'hui que la diaspora turque fait l'objet de pressions gigantesques et nous y reviendrons plus tard dans une autre question par rapport à l'ingérence que joue la diyanet dans les affaires intérieures belges. Il s'agit d'une question essentielle. Si on veut un jour créer les conditions idéales pour l'intégration, il faut aussi faire en sorte que des pays comme la Turquie cessent de jouer ce rôle de contrôle de cette diaspora turque. Aujourd'hui, nous disposons des moyens juridiques mais il faut encore les moyens humains pour pouvoir assurer cette nouvelle tâche et nous suivrons ce dossier de près.

la "Diyanet Belgique"

Chambre des représentants – Commission de la Justice

Réunion du 11 mai 2016 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 54 – COM 0413)

13 Question de M . Benoit Hellings au ministre de la Justice sur "le recours en annulation au Conseil d'État contre l'arrêté royal du 15 février dernier par la 'Diyanet Belgique'" (n° 11174)

13.01 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Monsieur le ministre, le 25 avril, lors de votre audition au Parlement européen, vous avez déclaré que la "Diyanet Belgique", soit l'antenne belge du ministère turc des Affaires religieuses, a introduit avec d'autres organisations belges, un recours en annulation au Conseil d'État contre l'arrêté royal du 15 février dernier qui réorganise l'Exécutif des Musulmans de Belgique. Les plaignants s'appuient sur trois arguments: des entorses au principe de noningérence de l'État dans les affaires du culte – c'est à tomber de sa chaise! -, de nouvelles prérogatives accordées à l'Exécutif des Musulmans de Belgique et, enfin, la structure même de ce dernier.

Cette affaire éclate alors que l'on sait que sur notre territoire, certaines mosquées turques, même lorsqu'elles sont reconnues par l'État, refusent que des imams payés par la Belgique y prêchent. Des imams turcs sont envoyés ici et payés directement par le gouvernement turc. C'est totalement contraire à l'esprit de l'arrêté royal dont vous avez pris l'initiative - ce dont je vous félicite au passage - et qui promeut l'émergence d'un islam de Belgique.

D'où, monsieur le ministre, mes trois questions. Cette énième ingérence du gouvernement turc dans les affaires religieuses belges vous incite-t-elle à mettre en oeuvre rapidement la loi du 29 janvier dernier - évoquée dans la question précédente - qui vise précisément à suivre de près les activités des services de renseignements étrangers dans leur inadmissible contrôle des diasporas, en l'occurrence la diaspora turque? Quelles sont les initiatives politiques et diplomatiques que vous avez prises, avec votre collègue des Affaires étrangères, pour protester officiellement auprès du gouvernement turc à propos de cette intolérable ingérence dans les affaires du culte en Belgique? Enfin, quelles sont les conséquences politiques de ce recours au Conseil d'État pour la mise en oeuvre de cet important arrêté royal réformant l'Exécutif des Musulmans de Belgique? D'avance, je vous remercie pour vos réponses.

13.02 Koen Geens, ministre: Monsieur Hellings, pour votre première question, je vous invite à vous référer à la réponse donnée à votre question n° 11150 relative au contrôle des activités des services de renseignements étrangers.

J'ai pris acte du fait que l'association "Diyanet Belgique" n'est apparemment pas d'accord avec l'arrêté royal du 15 février 2016 portant reconnaissance de l'Exécutif des Musulmans de Belgique. C'est pour cette raison qu'elle a utilisé les moyens juridiques dont est doté notre État de droit pour introduire un recours contre cet arrêté royal. Il va de soi que j'aurais préféré que les choses prennent une autre tournure, mais la démocratie implique des charges et des devoirs.

Le lundi 2 mai, une réunion s'est tenue, à l'initiative de mon cabinet, avec les autres cabinets concernés, afin de définir une approche coordonnée pour différents dossiers bilatéraux que nous traitons avec la Turquie. Étant donné que le recours introduit auprès du Conseil d'État n'est pas suspensif, l'arrêté royal en cause reste d'application jusqu'à nouvel ordre.

L'État belge a déposé sa note en défense de l'arrêté royal lundi dernier. Le conseil d'État peut maintenant examiner la question.

13.03 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Monsieur le président, monsieur le ministre, je suis heureux de constater une nouvelle fois que nous sommes d'accord sur l'excellence de la loi qu'Ecolo-Groen votait le 20 janvier 2016. Il faut donc la mettre en oeuvre rapidement.

Il est dommage que ce recours intervienne alors que vous vous êtes rendu en Turquie récemment. Le ministre des Affaires étrangères s'est aussi rendu en Turquie. Récemment, le premier ministre, lors d'un Conseil européen, a contracté et signé un accord avec la Turquie concernant l'immigration. La constante de tous les accords, qu'ils soient judiciaires, politiques, asile et migration et autres, que nous signons avec la Turquie, c'est que celle-ci est non seulement un État autoritaire avec lequel il est difficile, en tant que démocrate, d'envisager des accords mais aussi un partenaire qui n'est pas fiable.

La question posée par la non-fiabililté de la Turquie est démontrée.

Je pense que nous devons être aussi prudents que possible comme démocrates avant d'imaginer quoi que ce soit en provenance de ce pays à l'avenir.

Il faudra retenir cet épisode du recours au conseil d'État de la Diyanet qui est un organe du gouvernement turc en tant que tel qui joue un rôle d'ingérence dans les affaires intérieures de notre pays.

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