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A non-government information center on Turkey
Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

INFO-TURK

53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden
Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul

29th Year / 29e Année
Janvier 2005 January - N° 317
 

Call for open discussion of taboos
such as Armenian Genocide in 2005

Site search Web search

powered by FreeFind

 

O Droits de l'Homme / Human Rights O
 

2004 Human Rights Report for Istanbul
PM to Investigate "Death Under Custody" 
Physicians on Trial in Istanbul
IHD Executive on Trial in Diyarbakir
AI: Teachers' union under pressure in Turkey
Manifestation anti-UE à Ankara : quatre blessés, 176 interpellations
Closure of Torture Prevention Group shocking 
2 soldats, 5 militants de gauche tués dans un affrontement à Tunceli
Human rights violations increased in 2004
Human rights 2004 in Turkey: Evaluations and expectations 
"National Security Policy Document" Quest Continues 
L'heure de vérité! ...et pourtant, la répression règne en Turquie
The moment of truth! ...and yet, repression reigns in Turkey
TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

Reporters Face Prison Sentences
Journalist Arrested in Istanbul
Theatre Play Banned in Selcuk
Ankara condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression
Zarakolu and Baskaya to face hearings on 2 March 2005
Besikçi and Zarakolu honorary members of the Kurdish PEN
Zarakolu Gets "Freedom of Expression" Award
Zarakolu dedicates his award to Info-Türk editors
BIA2 Media Report: New Penal Code increases pressures
Journalists' statement for righjts and against pressures
New Rules Threaten Journlists' Right To Organise
Journalists, Most Educated and Unorganized
CEDH: la Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
Kurdish Journalist on Trial
TGC Chairman: Media Still has Serious Problems in Turkey
RSF: "Pas d'amélioration significative de la liberté de la presse"
Writer Fikret Baskaya tried under the menace of imprisonment

O Kurdish Question / Question kurde O

Des militants kurdes attaquent un poste de gendarmerie
Incidents lors des obsèques de militants kurdes: treize blessés
Accrochage entre l'armée turque et la guérilla kurde
Emeute meurtrière dans une prison kurde: Ankara condamnée à Strasbourg
La Turquie engagée à Strasbourg à verser 9.000 euros à Leyla Zana
20 ans de prison aux politiciens qui parleront en kurde 
Ankara against a Kurdish representation in Turkish Parliament
Accrochage entre l'armée turque et guérillas kurdes: 2 morts

O Minorités / Minorities O

Call for open discussion of taboos such as Armenian Genocide
Armenia fires the first shot on 90th anniversary of Genocide
Plus que 1.244 Grecs orthodoxes en Turquie contre 110.000 en 1964
Polémique sur la disparition du génocide arménien d'un programme d'histoire
Nine Armenian charity groups to get $3 million of insurance settlement
La société turque commence à s'interroger sur la question arménienne
Décès de Mgr Paul Karatas, de l'Eglise chaldéenne catholique
Armenian Patriarch of Turkey issued bold message on genocide
Génocide arménien: Quand la presse turque révise le révisionnisme..
Une cérémonie orthodoxe à Istanbul perturbée par des nationalistes turcs
Génocide Arménien: Panique à bord en Turquie?

O Politique intérieure/Interior Politics O

Congrès du CHP: Deniz Baykal a gagné, le parti a perdu
L'ancien premier ministre Erbakan évite la prison pour la deuxième foi
L'opposition social-démocrate turque minée par une lutte de pouvoir 

O Forces armées/Armed Forces O

L'armée turque met en garde contre un conflit armé à Kirkouk
L'armée turque accuse Athènes d'engendrer un "cercle vicieux"
L'armée turque exclut tout retrait de Chypre-nord sans un règlement sur l'île
Les militaires exigent des négociations sans conditions avec l'UE
L'ancien chef de la marine turque jugé pour corruption
Le Haut conseil militaire (YAS) remplace le MGK

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Encore une fête de sacrifice avec des scènes sanglantes en Turquie
Ouverture à Istanbul du procès de l'islamiste Metin Kaplan
Les alévis, fer de lance progressiste de la Turquie musulmane

O Socio-économique / Socio-economic O

Trafic d'héroïne: un fonctionnaire turc de haut rang arrêté en Allemagne
Four Honor Killings in One Day Across Turkey
L'ONU débat la discrimination des femmes en Turquie
Child abuse of Turkey in 2004 
Women Insecure at Home, at Work, on Street 
Un projet de statue géante sur une île d'Istanbul provoque la controverse
Arrestation d'un neveu de l'ancien président Demirel
Un jeune homme a tué sa soeur parce qu'elle portait un pantalon
Près de 17,5 millions de touristes étrangers en Turquie en 2004 (+25%)
La Turquie s'est débarrassée d'une monnaie aux zéros encombrants 

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

L'Assemblée française vote le référendum obligatoire pour futures adhésions à UE
L'AKP du PM turc et "Notre Ukraine" de Iouchtchenko observateurs au PPE
L'UDF en congrès vote pour la Constitution européenne et contre la Turquie
Le Pen dénonce le consensus grec sur l'entrée de la Turquie dans l'UE
Jean-Marie Le Pen à Athènes contre l'entrée de la Turquie dans l'UE
Les négociations avec Ankara doivent contribuer à trouver une solution à Chypre
Sarkozy et Merkel: vues "identiques" sur la constitution UE et la Turquie
Chirac: "Les questions de Turquie et de constitution sont différentes"
L'adhésion turque sera soumise à référendum en France

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

Erdogan menace une fois de plus l'UE et l'USA concernant Kirkouk
USA Urges Hands Freed in Incirlik Airbase
Les Etats-Unis souhaitent utiliser la base turque d'Incirlik (Abizaid)
Divergences turco-américaines sur l'Irak et le Proche Orient

O Relations régionales / Regional Relations O

Les Kurdes s'imposent comme une force incontournable en Irak
Ankara s'inquiète d'une prise de contrôle de Kirkouk par les Kurdes
Une association sonde les Kurdes sur l'indépendance
Barzani: Independent Kurdish State will be established 
Israël et la Turquie négocient un contrat d'armement de 1,5 md USD
Sécurité à Kaboul: le commandant de la BFA passe le relais à un général turc
Les Kurdes posent les conditions pour rester Irakiens: Fédéralisme, sécularisme
Les formations arabes de Kirkouk se retirent des élections
La Turquie demande à l'Irak d'agir contre les soutiens de la guérilla kurde
La Turquie favorable à la poursuite du dialogue avec l'Iran
Changement de commandement de l'Isaf: arrivée des premiers militaires
Visite d'Erdogan à Moscou: gaz, UE et OMC
Réunion trilatérale à Ankara pour évoquer la sécurité et le PKK
Ankara assure de son soutien à la fois Israël et les Palestiniens
Manoeuvres aéronavales Israël/USA/Turquie mi-janvier

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

KKTC leaders rush to Turkey ahead of elections
Greek Cypriots insist on customs union's extension before Oct. 3
Athènes accuse de nouveau la Turquie de violation de ses eaux territoriales
La justice interdit à une association musulmane le droit de se dire "turque"
La Grèce accuse la Turquie de violation de ses eaux territoriales

O Immigration / Migration O

 Urgent Action by the KNK for Freeing Kurdish Deputy Remzi Kartal
Ankara veut obtenir l'extradition de l'ex-député kurde Kartal
Arrestation de l'ancien député kurde Remzi Kartal en Allemagne
L'extradition d'une dirigeante kurde interdite par la cour suprême hollandaise
Le Japon expulse deux Kurdes reconnus comme réfugiés par l'ONU 
Appel au gouvernement français après "l'enlèvement" d'enfants par leur père

 


 
Droits de l'Homme / Human Rights

2004 Human Rights Report for Istanbul

The Istanbul Branch of the Human Rights Association (IHD) has issued the following report on the human rights violations in Istanbul in 2004:

Prisons:

Deaths  due to hunger strike/other forms of protest: 7
Deaths for other reasons: 18
Arrests under court ruling: 213
Applications to our Association on human right violations: 139

Torture, ill treatment and violence:

Applications to our Assocation: 299
Female torture victims: 86
Male torture victims: 201
Children: 12
Death under custody: 2
Allegations of torture reported by the media: 11

Disappearances:

Applications to our Association: 25
Disappeared persons found alive: 6

Right to life:

Deaths due to shooting by the police: 4
Injured due to shooting by the police: 6
Injured due to armed assault: 11
Unsolved murder cases: 40
Death due to work accident: 15
Women murdered in ³honour² killings: 3
Deaths due to bombings: 9
Injured due to bombings: 45
Deaths due to negligence: 1
Deaths due to assaults during election campaigns: 1
Injured due to assaults during election campaigns: 9
Political murders: 2
Injured in political assaults: 10
Applications to our Association for violation of the right to life: 12

Violation  of right to information, communication, speech and organisation:

Closed down radio stations/TV channels by the Broadcasting Regulation  Board (RTÜK): 29
Total number of days of broadcasting ban imposed by RTÜK: 296
Number of Radio stations/TV channels given ³warning² by RTÜK: 12
Number of books   banned: 3
Number of newspapers and magazines banned: 12
Number of newspapers and magazines which were subject to temporary ban of publication: 24
Number of days the publications were banned from publicatio: 5
Arrested journalists: 4
Scientists removed from office on grounds of their political views: 2
Number of demonstrations banned: 23
Total imprisonment for expressing thoughts: 54 years and 3 months
Total amount of fines imposed for expressing views: 23.801.784.000 TL
Imprisonment demanded by public prosecutors for expressing thought: 647 years 7 months
Activities banned or interfered with on grounds of NATO Summit: 19
Number of associations, newspaper offices, cultural centers raided by the police: 38
Journalists beaten by the police while trying to report on the NATO Summit meetings: 1
Press members attacked: 13
Teachers taken under custody: 1
Students for which legal proceedings started: 20
Closed down election campaign offices: 1
Closed down associations: 1
Postponed strikes: 1
Dismissed students: 42
Cinema films banned: 1

Expatriations, Extraditions, Travel Bans, Violation of Social Rights:

Applications to our association for this reason: 126
Violation of Economic and Social Rights: 295
Applications on grounds of violation of economic and social rights: 135

Bombings:

Incidents of bombing in Istanbul: 39
Deaths in bombings: 9
Injured in bombing: 45

(IHD Istanbul Branch, January 27, 2005)

PM to Investigate "Death Under Custody"

The Human Rights Directorate of the Prime Ministry launches an investigation to look into the allegations that Gokhan Belguzar, who lost his life under detention at the Osmaniye Police Station in Bakirkoy, Istanbul, died as a result of torture.

In a written statement, the Human Rights Directorate said that the Istanbul Provincial Human Rights Committee had been ordered to launch the necessary investigation. The statement added:

"There have been reports in the media that Belguzar, who died under detention at the Istanbul Bakirkoy Osmaniye police station, lost his life due to torture, that the camera in Belguzar's cell wasn't working, that Belguzar wasn't given his medication, and that the officer on duty left the police station. On these reports, it was decided that the incident should be investigated and the Istanbul Provincial Human Rights Committee has been ordered to do so."

Police has stated that Belguzar committed suicide under detention by hanging himself. However, his family is claiming that he died as a result of torture. The prosecutor's office is awaiting a report from the Forensic Medical Institution to go ahead with the probe. The reason for Belguzar's death will become clear with the report.

The Istanbul Police Headquarters has also launched an investigation about the police officers who were on duty the night Gokhan Belguzar lost his life.

A group from the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) who wanted to conduct investigation at the Osmaniye police station on January 25, was prevented by security forces. (BIA News Center, January 31, 2005)

Physicians on Trial in Istanbul

On 26 January, Istanbul Penal Court of First Instance No 7 continued to hear the case against 85 persons including executives of Turkish Medical Association (TTB), union for the workers in health sector SES, unions, professional chambers and Patients' and Patients' Relatives' Rights Association (HAYAD) who attended the actions organised by TTB and SES on 5 November 2003.

The indictment wants the defendants to be sentenced according to Article 236 TPC for "leaving duty without permission". The court adjourned the hearing for the testimonies of the defendants. (Özgür Gündem-TIHV, January 31, 2005)

IHD Executive on Trial in Diyarbakir

On 24 January, Diyarbakir Penal Court of First Instance started to hear the case against Selahattin Demirtas, Chairman of the Human Rights Association (IHD) Diyarbakir branch, in connection with a statement published on the local paper "Gün".The court acquitted Demirtas. The indictment wanted Demirtas to be sentenced according to the Article 312 TPC. (Radikal-TIHV, January 31, 2005)

AI: Teachers' union under pressure in Turkey

The largest trade union in Turkey, the Education Workers' Union (Egitim Sen), is at risk of closure in an ongoing trial because of a statement in its statute that it will work for the right of individuals to receive education in their mother tongue. Meanwhile, peaceful protests against the trial have been dispersed with excessive force and their organizers have been prosecuted.

Since 2001 numerous constitutional and legal reforms have been made to bring Turkish law into line with international human rights standards. While many laws that have been used in the past to silence society have been changed, ways are still being found to restrict the rights to freedom of association, assembly and expression of human rights defenders - including trade unionists.

An example of this is the recent pressure brought to bear against Egitim Sen. In June 2004, a case was opened against the trade union at a labour court in Ankara asking for its closure since it had refused to remove from its statute the statement that it would work for "...the defence [of the right] of individuals to receive education in their mother tongue". The Ankara State Prosecutor who brought the case alleged that such an aim was contrary to Articles 42 of the Turkish Constitution which declares that "No other language than Turkish may be taught in educational and teaching facilities to Turkish citizens as their mother tongue". The State Prosecutor therefore demanded the closure of the trade union in accordance with the Law on Public Servants' Trade Unions which stipulates that the activities and administration of such trade unions may not be contrary to the Constitution.

In September, the court rejected the request for closure in a landmark decision which cited the rights to freedom of association and expression as laid down in the European Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms to which Turkey is a party. However, in an astonishing development, the Court of Appeals overturned this ruling in November on the basis that limitations to the rights to freedom of expression and association in this and other cases were necessary in order "...to prevent activities contrary to the unitary structure of the country as a compulsory precaution with the aim of protecting national and public security, and protecting public order". While it is true that the European Convention does accept some reasons for the limitation of these rights, it has stressed repeatedly in its judgements that the existence of relevant and sufficient grounds must be convincingly established by the state and that the limitation must be proportionate.

As a result of the Supreme Court's decision, a new trial against Egitim Sen began on 10 December 2004 at Ankara Labour Court No. 2. The next session of the trial will be on 21 February 2005.

Meanwhile, peaceful protests against the court case have been obstructed. Police reportedly used disproportionate force including beatings and tear gas to disperse a demonstration by supporters and members of Egitim Sen in Istanbul on 8 December 2004. Another case was initiated on 27 December at a court in Ankara against the board of Egitim Sen for staging an unauthorized demonstration against the case in 13 July.

Background:

Egitim Sen is Turkey's largest union with a membership close to 200,000 made up of teachers and education workers. It was founded on 23 January 1995 and is a member of Education International (EI) and is also a constituent of the International Confederation of Free Trade Unions (ICFTU).

Despite reforms made by the present government to improve the rights of citizens in Turkey, there still remain many laws which can be used to restrict fundamental rights, demonstrating the need for further legal and constitutional reform. Nowhere is this clearer than in the area of minority language rights. More than thirty languages are spoken in Turkey. While the Law on the Education and Teaching of Foreign Languages was changed in 9 August 2002 to allow for the "learning of different languages and dialects used traditionally by Turkish citizens in their daily lives", this right is subject to numerous restrictions. For example, the languages may only be taught to adults at private language courses. The UN Special Rapporteur on Education Katarina Tomasevski has pointed out the discrepancy that, while it is possible to learn foreign languages (such as Hungarian) at university, there are no language or literature departments in any minority languages at any university in Turkey.

Mother tongue education is similarly restricted. The United Nations Declaration on the Rights of Persons Belonging to National, Ethnic, Religious and Linguistic Minorities has stated that all UN member states should take "appropriate measures so that, wherever possible, persons belonging to minorities may have adequate opportunities to learn their mother tongue or to have instruction in their mother tongue". However, as the Special Rapporteur has also pointed out "...the mention of mother-tongue education [in Turkey] is further seen as jeopardizing territorial integrity, which removes the subject matter from the realm of national education to that of national security. Seeing multilingualism as an asset rather than a threat raises eyebrows... The boundaries between national security and education are apparently fluid and issues that pertain to education can be decided on national-security grounds rather than on their educational merits". Steps need to be taken to allow for the free discussion of such issues, such as in the case of Egitim Sen, and to remove restrictions on the teaching of minority languages - including by amending Article 42 of the Constitution. (AI Index, 21 January 2005)

Manifestation anti-UE à Ankara : quatre blessés, 176 interpellations

Quatre personnes ont été blessées, dont un policier, et 176 manifestants ont été interpellés par les forces de l'ordre lors d'une manifestation lundi sur une place d'Ankara contre l'Union européenne (UE), a rapporté l'agence Anatolie.

La manifestation était organisée à l'appel de la "Fédération de la jeunesse" regroupant des organisations de gauche, selon la chaîne d'information NTV.

Les manifestants, arrivés de plusieurs villes, ont lu un communiqué de presse avant de marcher vers la place centrale de Kizilay, généralement interdite aux manifestations.

La police anti-émeutes est alors intervenue en faisant usage de matraques et de gaz lacrymogène pour disperser les jeunes manifestants et a procédé à de nombreuses interpellations, selon l'agence.

Trois manifestants qui résistaient aux agents ainsi qu'un policier ont été blessés lors des heurts.

L'UE a décidé en décembre dernier d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie le 3 octobre prochain, mais a soumis cette procédure à de strictes conditions. (AFP, 17 janvier 2005)

Turkey: Closure of Torture Prevention Group shocking

Amnesty International has written to the President of the Izmir Bar Association, Mr Nevzat Erdemir, to express its shock at his 7 December 2004 decision to dissolve its Torture Prevention Group.

The Group had been engaged in groundbreaking work in bringing justice to torture victims and its closure is a step-back in the struggle against torture. Amnesty International called for the decision to be reconsidered.

Amnesty International further stressed its great concern at reports that the administration of the Izmir Bar Association had seized files and computers from the offices of the Torture Prevention Group on 7 January. These contained confidential testimony, photos and other records related to some 575 applications from victims of torture. Amnesty International is concerned that applicants may subsequently face the risk of harassment, detention or even further torture and ill-treatment. It therefore sought urgent clarification as to the whereabouts of these documents.

In a press statement dated 13 December Mr Nevzat Erdemir stated that one of the reasons that he was closing the Torture Prevention Group was because a project it was coordinating was receiving funds from the European Commission which he claimed was on a mission to divide Turkey and to damage its national interest, including through the creation of "an independent Kurdistan". He stated that the closure of the Group was necessary in order to prevent "disasters for our Republic, our Nation and People" and that he "violently denounces this initiative [the Torture Prevention Group], supported by the European Union, which is directed, under the name of human rights, at the unity and integrity of our country". He also criticized the Group's cooperation with international organizations -- understood to include Amnesty International.

The decision to close the Torture Prevention Group appears to be against Article 95 of the Turkish Law on Legal Practice which states that one of the duties of Executive Boards of Bar Associations in Turkey should be to "protect and defend supremacy of law and human rights and to work to have these subjects applied".

Background:

The Torture Prevention Group was established in December 2001 by the Izmir Bar Association with the aim of providing legal aid to the victims of torture and to campaign to remove all obstacles in Turkish law and practice that might prevent the successful prosecution of perpetrators. The Group provides legal support to individuals who complain of ill-treatment and torture by police officers. It systematically monitors all stages of subsequent legal proceedings and intervenes when necessary including by lodging appeals and organizing medical documentation. The work of the Group is carried out by some professional staff but mainly by more than 250 lawyers from the Izmir Bar Association who work voluntarily.

By the date of the decision by the Izmir Bar Association to close the Group, 575 individuals had applied to it. Of these the Group had worked on 334 cases, in 116 of which perpetrators had been charged. The Group has also been active in sharing its experiences with lawyers throughout Turkey by organizing workshops. The tireless and groundbreaking work of the Torture Prevention Group is a model not just for lawyers in Turkey but around the world.

Official human rights bodies in Turkey like the Provincial and Local Human Rights Boards have been largely ineffective in investigating and monitoring human rights violations in Turkey. The work of the Torture Prevention Group has therefore been especially important in documenting the extent of torture and ill-treatment in Turkey. Despite Prime Minister Tayyip Erdogan's statement to the Parliamentary Assembly of the Council of Europe in October 2004 that "there is no longer any systematic torture in Turkey", his administration has failed to take sufficient steps to investigate and monitor patterns of torture for him to be able to make such a statement. Only in Izmir, thanks to the work of the Torture Prevention Group and human rights organizations, has the true extent of the situation in Turkey begun to be exposed in an objective fashion. (Amnesty USA, January 14, 2005)

2 soldats, 5 militants de gauche tués dans un affrontement à Tunceli

Deux soldats et cinq militants de gauche ont été tués au cours d'un affrontement dans l'est de la Turquie, ont annoncé samedi des responsables locaux à Diyarbakir (sud-est).

Les heurts se sont produits dans une zone rurale de la province de Tunceli, a précisé le bureau du gouverneur de la région, ajoutant que les opérations des forces de sécurité se poursuivaient.

Deux femmes figurent parmi les militants tués.

Trois soldats ont été blessés, toujours selon la même source.

Des responsables locaux de la sécurité considèrent que les militants appartenaient au Parti communiste maoïste (MKP, illégal).

Des membres d'organisations clandestines de gauche ont longtemps été actifs dans ces régions montagneuses, où sévissaient également les rebelles kurdes.

Le mois dernier, deux militants du MKP ont été tués dans la même province lors d'affrontements avec les forces de sécurité. (AFP, 15 janvier 2005)

Human rights violations increased in Turkish Kurdistan

Despite 2004 becoming a year of reforms in human rights issues, some violations continued to occur in 2004, the year Turkey obtained a date [Oct. 3, 2005] to open membership negotiations with the European Union.

According to a report released by the Diyarbakir Human Rights Association (IHD), the total number of violations experienced in the southeastern and eastern regions in 2004 increased to 7,208 from that of 6,472 in 2003.

The report also stressed, "The number of armed conflicts between security forces and the Kurdistan Workers' Party (PKK/Kongra-Gel) increased: While 104 people died and 31 people were wounded in armed clashes in 2003, 219 people died and 126 were wounded in 2004. Deaths due to landmines rose in 2004; 19 people died and 37 were wounded in 2003 while 18 people lost their lives and 46 people were injured due to mines in 2004. The number of unsolved murders decreased in 2004: 80 such murders were committed in 2003 while 68 were committed in 2004.

The number of torture and degrading treatment cases decreased in 2004. A total of 489 such cases were reported in 2003, but 2004 saw 338 such cases."

"Two radio and TV stations and two non-governmental organizations were closed down in the region in 2004 where prisons continued to be a problem with 266 rights violations in 2004 compared to 304 in 2003," said in the report.

Stressing that 2004 was a year of both good and bad, the area's Human Rights Association's Mihdi Perincek said that 2004 was a year when law reform on broadcasting and education in different languages, the law of association, the new Turkish Penal Code (TCK) and the release of the former deputies Leyla Zana and her friends of the now defunct Democracy Party (DEP) were all pleasing developments regarding human rights.

However, he said the year had witnessed very serious violations, namely, armed conflicts, legal investigation against freedom of thought, torture, arbitrary executions and arbitrary custodies. Furthermore, he stressed, legal investigations into those who committed these violations were insufficient.

The most important reason for this was governmental indifference. Moreover, some consciously blocked the democratization process, he added. In order to reassure the sense of justice in society the government should punish those who committed the violations," said Perincek, adding: "The role of local administrators in preventing violations is very important. For example, the newly appointed Diyarbakir governor has brought very visible improvements to the city where torture and violations have now decreased. However, such improvements must become institutionalized in order to become permanent." (Turkish Daily News, January 11, 2005)

Human rights 2004 in Turkey: Evaluations and expectations

Discussions on a date for the start of full accession talks between Turkey and the European Union dominated the country's politics in 2004. Therefore, efforts to reduce human rights problems were at the top of the government's agenda. What steps were taken towards human rights and basic freedoms in 2004? Turkish Human Rights Foundation (TIHV) Chairman Yavuz Önen evaluated 2004, expressed his expectations of human rights in 2005 and answered questions from the TDN.

As part of the EU accession process, some articles of the Constitution were amended and reform packages prepared for harmonization with the EU. Some  restrictive articles of the Sept. 12, 1982 Constitution were changed. The death penalty was removed and Article 90 of the Constitution was changed so domestic laws became subordinate to international laws. Equality between women and men was added. However the new arrangement is more restrictive than the former one. A need still exists for a new participatory Constitution instead of the Sept. 12 Constitution.

Amendments made for the prevention of torture are positive. State Security Courts (DGM) were lifted but high criminal courts established. There is serious suspicion that these courts will have the same functions as DGMs. It can be regarded as a positive step that a civilian has been appointed as the National Security Council's secretary general and duties of the General Secretariat have been restricted.

The fact that the EU Council gave a negotiation date to Turkey is the beginning of a new dynamic and long process. It is the main duty of various social sections and human rights organizations to create positive effects for the protection and development of human rights. Human rights violations should be monitored and determined in the new process without making a concession on the values of human rights. The negotiation process that will start after October 2005, is defined as "open-ended and long." The success of this process that started in 1963 with the Ankara Agreement depends on relations with society and acceptance of a political understanding that attaches importance to real democratic values.

Although it will become clear in the next term how successful the Justice and Development Party (AKP) government will be, the relations that it established with NGOs in the past give a hint of it. One of the important issues that caused discussions in 2004 was put on the agenda with the "Minority Report." The report that was accepted by the Human Rights Advisory Council (IHDK) received reactions from some circles and the government. Those, who prepared this report analyzed the Lausanne Treaty, EU law and our domestic law and offered some solutions. A campaign started against the council after the discussions that also included the IHDK. While amending nearly 260 laws, governments have never recognized IHDK as an advisory council. Commissions that were formed to carry out the functions of IHDK worked, but the "Torture Report," prepared by one of these commissions, has not received a response although it was presented to Foreign Minister Abdullah Gül.

If we look at the human rights situation in Turkey, the issue that should be handled first is torture. Torture was applied systematically by police, gendarmerie and special units in interrogation centers and other areas in 2004. Applications to the Turkish Human Rights Foundation (TIHV) and findings by the Human Rights Association show that the problem still continues. Out of 918 people treated in TIHV's treatment centers in 2004, 337 declared that they had been tortured in 2004. Out of 925 people, 340 declared that they had been tortured in 2003. This number shows that there was no change in torture between 2003 and 2004.

Although restrictions on freedom of thought and expression seem were restricted by legal arrangements, only the definitions of crimes were changed. As in the Turkish Penal Code (TCK), which is still being implemented, the new arrangement that will be put into force on April 1, 2005 restricts freedom of expression and includes anti-democratic articles.

Peaceful demonstrations by various circles of society, university students, unions and NGOs were faced with police violence. Pepper gas became "oxygen" for meetings and demonstrations. Before the NATO Summit that took place in Turkey in June, a number of news agencies, magazines, unions and associations in Istanbul and Ankara were raided by security forces, thousands of people underwent investigations during this process.

There was a worrisome increase in extrajudicial killings in 2004. Murders in Gümüs¸hane and Kžzžltepe revealed that security forces could misuse their authority to use a gun whenever and wherever they want. According to the findings of our foundation, 21 people died in extrajudicial killings.

Long-standing prison problems could not be solved last year. Detainees and convicts were isolated in F-Type prisons. The Criminal Execution Law, which will be put into force on April 1, 2005, will not solve prison problems but will increase them.

Another important arrangement among legal amendments is courses and broadcasts in other languages. Education in mother tongue was not publicly arranged. Some difficulties appeared in the opening of Kurdish courses. It was broadcast in different languages and dialects once a week only on TRT. Despite all these restrictions and deficient approaches, we find these arrangements positive.

The government has not taken steps for the return of people, who were forced to migrate from their homes in the east and southeast. The regulations in the law regarding "terror and covering losses caused by the anti-terror fight" that was approved in July were only issued in October. (TDN, January 7, 2005)

"National Security Policy Document" Quest Continues

Sanar Yurdatapan, the spokesperson for the Initiative Against Thought Crimes, making use of his right under the Law on the Right to Obtain Information, made an inquiry to National Security Council about the "National Security Policy Document."

After receiving a response from the Council telling him the document is "secret," Yurdatapan sent in another inquiry, asking why the document is secret.

Now, Yurdatapan, who hasn't received a satisfactory response to his objection, applied to the Evaluation Board for Obtaining Information at the Prime Ministry.

"I received a crammed response made up of many sentences which don't answer my question," said Yurdatapan, adding that he will continue to make use of his legal right to obtain information. The human rights activist plans to apply to Turkey's top administrative court if he doesn't get a satisfactory response from the Evaluation Board either.

"I just can't accept to be the citizen of a country ruled by secret orders instead of a coherent legal system," said Yurdatapan.

He called on those who agree with him to make use of their rights. "I am calling on them to contribute to efforts to have Turkey adopt a transparent regime," he told bianet.

Those interested in obtaining information may apply by clicking on the "form to obtain information for individuals," through the "Obtaining Information" link on www.mgk.gov.tr. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, January 5, 2005)

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

January 31, 2005

Death in DetentionŠ Gökhan Belgüzar (20), who was detained on 21 January in Bakirköy district of Istanbul, died in Osmaniye Police Station. According to the official announcement, Gökhan Belgüzar, who was reportedly detained on the allegation of theft and identified by the victims, hanged himself on the side of an 80-centimetre-high bunk using an elastic band, which he pulled out from a blanket. In the investigation minute, it was alleged that the video recorder in the custody room was not working and the official on duty did not see the incident, as he was not at the place of incident. According to the minute, Gökhan Bergüzar, having a height of 1.80 cm allegedly hanged himself to the irons of the bunk having height of 88 cm. Another detainee Kadir Olcay Helvaci, who was in the same custody room, allegedly testified to the effect that he did not see Belgüzar while committing suicide on the grounds that he was sleeping. According to the report prepared by the Forensic Institute, Bergüzer had no traces of beating or wound on his body. His father Irfan Belgüzar, announced that when his son had been detained three years ago on the allegations of theft he had been tortured, his arms and his leg had been broken. As _rfan Belgüzar said, Gökhan Bergüzar had been sentenced to three years imprisonment and was released two months ago. Police stopped Gökhan Belgüzar and his two friends in Merter on 17 January and seized their IDs. One of these persons was detained when he went to the police station the next day in order to take his ID back. Gökhan Bergüzar was reportedly detained in the same way on 21 January. Irfan Bergüzar told the followings: "We saw him while he was being taken back to the police station after the health check. His hands were bleeding due to handcuffs. He was standing with a great difficulty. 'The beat me. They are going to beat me again. They are trying to throw crime on me' he said. They took our son before the very eyes of us and killed." His mother Sevim Belgüzar said: "I wanted to see my son. They did not let me to see. A police said: ' See him from the camera'. My son was lying down. One day later they told that our son hanged himself. How did they not see my son hanging himself? They killed him." His brother Orhan Belgüzar: "Police reportedly told our lawyer that the cameras do not record the places lower than the shoulder of the person, and Gökhan hanged himself to the irons having a height of 88 cm." Lawyer of the Bergüzar family Erkan Dere said that the incident would be clarified after the autopsy.  (Cumhuriyet-Milliyet)

Allegation of Extra-Judicial ExecutionŠ Five persons were killed by the soldiers on 19 January nearby Toptepe village of Kumçati town in Sirnak. According to the official announcement, the persons were allegedly "HPG militants and were killed during a clash". On the other hand HPG announced that the persons were "not militants but the civilian persons who wanted to see and get in touch with the militants". The killed persons were reportedly Zuhal Esen, Zerga Esen, Sibel Sartik, Nergis Özer and Hamdullah Çinar. Relatives of Hamdullah Çinar announced taht there were traces of burn and beating on the body of Çinar. Çinar's relative Irfan Çelik told that Hamdullah Çinar's right leg was broken from the knee, there were traces of burn on his left knee and chest, the thumb of his right hand was cut, his chin was broken and there were many traces of burn on his body, which looked like a cigarette burns. The report of the IHD committee who made an investigation in Sirnak in connection with the incident was released on 27 January. Reyhan Yalçindag, Vice-chair for IHD, attracted attention during the press conference organized at IHD Diyarbakir branch to the fact that "even if they wanted to join the Kongra-Gel the persons did not have guns and there was a possibility to capture them alive". Yalçindag described the incident as "an extra-judicial execution". According to the report, the incident occurred in a brook 2 km far from Toptepe village and nearby the military troops. The killed persons were civilian-dressed. No house search was conducted before and after the incident. The public prosecutor did not go to the place of incident. There were no minutes concerning the place of incident and the seized materials, photograph, video records or sketch of the place of incident in the investigation file. The funeral ceremony of Nergis Özer and Sibel Sartik on 23 January in Siirt passed with incident. Police wanted the corpses to be buried in the Municipality Graveyard although the families insisted them to be buried in the graveyard in Bitimlik quarter. A clash with stones and sticks was broke out between the police and the group of some thousand persons gathered for funeral ceremony. Many persons were detained during the incident. Detainees Tahir Çetin, M. Fadil Tasçi, Mustafa Gündüz, Yusuf Kaplan and M. Emin Döner were arrested on 25 January. Many houses were reportedly raided relying on the video recordings during the incident. Executive of DEHAP for Siirt province Ibrahim Kiliçarslan, chair for DEHAP Women Wings in Siirt Emine Oguz, Ibrahim Tektas and Yusuf Akin, who were detained during the house raids, were arrested on 26 January. The incidents and clashes continued in Siirt on the following days. Soldiers reportedly took the funerals of Sibel Sartik and Nergis Özer to Eruh after the incidents and buried in a graveyard there. (Özgür Gündem-Sabah)

Stop WarningŠ On the night of 26 January soldiers opened fire against two persons who were allegedly smugglers in the region between Saray and Özalp districts of Van. Vehbi Canpolat killed and his relative Hüsamettin Canpolat was wounded during the incident. It was alleged in the official announcement that Vehbi Canpolat and Hüsamettin Canpolat, who were smuggling drugs, opened fire against the soldiers upon the "stop warning" and a clash broke out afterwards. Vehbi Canpolat's brother Riza Canpolat, who appealed to IHD Van branch on 28 January, stated the followings: "Public prosecutor alleges that the incident happened as a result of a clash. My brother and uncle had gone to our relatives living in Kepir village. They were attacked by the soldiers with guns while they were returning. The dogs of the soldiers beat my brother after he was wounded. I saw that his body was bite by the dogs". In the autopsy report, it was stated that Vehbi Canpolat "died as a result of circulation and respiration stop due to firearm wound". (Özgür Gündem-Sabah)

Stop WarningŠ  A court case was launched against the non-commissioned officers Atalay Boylu and Halil Karakas, privates Müslüm Demir and Halil Kül in connection with the killing of Yücel Solmaz, who was a civil servant on charge at a clinic in Van. Yücel Solmaz had been shot to death on the night of 25 December in Edremit district of Van on the allegations that he did not obey "stop warning". The indictment wants the soldiers to be sentenced for "killing a person while exceeding legal limit on duty, inciting to kill, unaccomplished attempt to kill a person while exceeding the legal limit of duty". Lawyer Taner Polat said that the soldiers should have been indicted for "full attempt" instead of "unaccomplished attempt". Polat also told: "According to the testimonies of the witnesses, there were persons with snow masks during the incident. Who were these persons? This issue was not mentioned. In addition, there were no sign at the place of incident to warn my client to stop. Thus, the case must have been launched for "full attempt to kill". In addition, it is positive that the two soldiers were arrested, but, on the other hand, the commander who ordered fire must have been arrested, too. Therefore, we will appeal to ECoHR after the interior judicial procedures are completed". (Özgür Gündem)

Soldiers on TrialŠ On 27 January Gümüshane Heavy Penal Court continued to hear the case against a lieutenant and seven soldiers, charged in Gendarmerie Special Operations branch, on charges of "killing" and "attempt to kill" in connection with the killings of Kenan Çubukçu (34) and Olcay Bayrak (17), and wounding of Selahattin Çubukçu and Ismail Sari nearby Elmaçukur in Sirvan district of Gumushane on 17 September. The hearing was adjourned to a later date for the completion of the deficient documents. (Hürriyet)

Death Fast in the PrisonsŠ Honorary Board of Turkish Medical Association (TTB), confirmed the decision against Prof. Dr. Nur Birgen, Chair of Forensic Institute 3rd Specialisation Committee, forensic specialists Dr. Oktan Aktürk, Dr. Ömer Can Gökdogan, Dr. Erbil Gözükirmizi, Dr. Esin Öztürk and Dr. Cemal Yalçin Ergezer. Honorary Board of Istanbul Medical Chamber (ITO) had suspended them from profession for a month for giving reports in contradiction with the reality to Bekir Balyemez who was suffering from Wernicke-Korsakoff syndrome. When the lawyers of Balyemez appealed to Istanbul Medical Chamber they stressed the followings: Balyemez was examined on 14 January 2002 and given a report saying that "his sentence should be suspended for six months due to his illness". He was examined on 10 July 2002 and 9 December 2002 and given the same reports. When he was examined on 8 October 2003, after 21 months, he was given a report alleging that "he was recovered". ECoHR decided that Balyemez should not be put in prison until a report concerning his illness is prepared from an independent institution. (Milliyet)
(01/039) Torture in VanŠ Erkan Inan, who was detained on 12 January in Ercis, was reportedly kept in detention exceeding the legal limits and was tortured in detention. Lawyer Cemal Demir announced that Inan was kept in detention for 3 days; he was blindfolded and subjected to ill-treatment and torture. Demir added that Inan was examined by a physician when the officers were present and having feared he could not relate what he experienced. Demir said that Inan was taken to the Anti-Terror Department at Van Security Directorate form Ercis and was subjected to psychological pressure. Erkan Inal was arrested on charges of "being member of an illegal organization". (Özgür Gündem)

Juvenile Beaten by the PoliceŠ A.A. (17), who tried to commit suicide on 14 January for being unsatisfactory in school, was reportedly beaten by the police in Dicle University Medical Faculty Hospital. A.A. announced that 2 police officers came for recording his testimony, but he rejected on the grounds that he did not feel good: "Afterwards 2 civilian dressed officers got into the room. One of them asked me whether I was the psycho in Iskenderpasa. I replied I was not good and would not testify. A 1,27 m tall, blonde and civilian dressed officer asked me in an insulting manner to testify. I repeated I did not want to testify for being not good. When I tried to sit up on the stretcher the officer Murat Bagrik hit the stretcher and I fell on the ground while being connected to the machines." A.A. added that one of the officers closed his mouth and the other 2 handcuffed him: "I bite the hand of Murat Bagrik who closed my mouth. When he took his hand of my mouth I screamed. Upon my screaming a physician came into the room and he took the officers out of the room." A.A.'s uncle Abdülkadir Aydin announced that they made an official complaint against the police officers Murat Bagrik, Hakan Gütmen and Gürkan Atay. (Özgür Gündem)

Torture TrialŠ A court case was launched against the police officers Ilyas Sari, Seyfi Istar and Ruat Çaliskan in connection with beating of Aydin Ay in Carsi Police Station on 28 October 2994. The case would commerce at Trabzon Heavy Penal Court. (Radikal)

Soldiers on TrialŠ A court case was launched against 2 non-commissioned officers and one private charged at Hasayaz Gendarmerie Station in Kalecik district of Ankara and the headman of Degirmenkaya village Kemal Arslan in connection with the beatings of 2 children in detention. According to the news gathered A. Vurucu (16) and Vurucu (14) living in Degirmenkaya village were detained in October 2004 on allegations of theft. The children were taken to the public prosecutor afterwards and it was found out that they were beaten by the headman and the soldiers. Upon this a court case was launched against headman and the soldiers, the indictment wants the defendants to be sentenced to 8 years' imprisonment. (Milliyet)

Extra-judicial KillingŠ The investigation started by the experts of the Interior Ministry in connection with the killings of Ahmet Kaymaz and his son Ugur Kaymaz on 21 November 2004 in Kiziltepe district of Mardin was concluded. The experts recommended that the 4 special team members who are on trial at Mardin Penal Court of First Instance No 2 in connection with the incident would be given administrative punishment after the end of the trial. According to the report General Directorate of Security would decide on whether the officers would be appointed, but the experts also recommended it would be better if the officers are appointed in another place. The trial of the officers would commence on 21 February. (Radikal)

Massacre in PrisonŠ On 26 January, Diyarbakir Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against 1 doctor, 6 prison guards, 36 police officers and 29 soldiers charged in connection with the killings of 10 and injuries of 23 prisoners in Diyarbakir E-type Prison on 24 September 1996. In his summing up the case public prosecutor alleged "the defendants intervened because of necessity and self-defence while they were performing an order but exceeded the limit and caused the death of 10 persons". Public prosecutor wanted 54 defendants, consisting of soldiers and police officers, to be sentenced 8 years' imprisonment according to 452/1 TPC (killing without intent) and decreasing the sentences to 4 years' on the grounds that they did the action under provocative condition. Public prosecutor wanted the two security officials to be acquitted. He also demanded the case against the doctor of the prison Serdar Gök and nine defendants, who are indicted for "misconduct of duty", and six prison official, who are indicted for "killing without intent", to be dropped on the grounds of lapse of time. The lawyer Sezgin Tanrikulu said at the hearing that in the last 9 years 47 hearings had been held and during this period more than 20 judges had been changed. He demanded that the court have to give its final decision on the grounds that all the evidences had been collected. The court adjourned the hearing to 28 February. (Radikal)

Prisons' OperationŠ On 28 January, Eyüp Penal Court No 3 continued to hear the case of 167 prisoners, 31 of whom were female who had been in Bayrampasa Prison during the "return to life operation" in December 2000. They are charged with an armed uprising during the operation. The court adjourned the hearing for completion of the deficient documents. (Milliyet)

Bomb AttackŠ Fehim Kurtulmus (25), Erdal Tankis (25) and Hakan Kum (37) were wounded when a bomb exploded on the night of 27 January in front of the bars Twins and Varan's in the entertainment center Regata in Bakirköy district of Istanbul. (Sabah)

Physicians on Trial... On 26 January, Istanbul Penal Court of First Instance No 7 continued to hear the case against 85 persons including executives of Turkish Medical Association (TTB), union for the workers in health sector SES, unions, professional chambers and Patients' and Patients' Relatives' Rights Association (HAYAD) who attended the actions organised by TTB and SES on 5 November 2003. The indictment wants the defendants to be sentenced according to Article 236 TPC for "leaving duty without permission". The court adjourned the hearing for the testimonies of the defendants. (Özgür Gündem)

Demonstration in AnkaraŠ During the demonstration staged by the groups against the membership of Turkey to EU on 17 January Ankara a quarrel broke out between the demonstrators and the police. The demonstrators gathered in Kurtulus Park and wanted to march to Kizilay Square. The police did not allow them and 198 persons were detained during the incident. During the clashes in the square and on the streets nearby the square many persons were wounded. The detainees Ugur Eyilik, Mert Kavak, Onur Özdemir, Musa Kurt, Hasan Balikçi and Fatih Beygirci were arrested by Ankara Heavy Penal Court No 11 on 21 January. 192 detainees were released. (Evrensel-Milliyet)

Workers DetainedŠ 20 workers who were fired from ZINTAS chain factory and 2 representatives of the union for the workers in metal sector were detained on 26 January upon complaint of the owner of the company. The workers, representatives on Birlesik Metal-Is Cefa Erdogan and Ugur Tozlu were reportedly detained on the grounds that they were disturbing the motivation of the workers. Seyfettin Gülengül, Secretary of the Anatolian branch of Birlesik Metal-Is, announced that the workers were fired for being meber of the union. He added that they were demanding written reason of the firings. (Sesonline)

Earthquake in HakkariŠ A group of persons staged a protest action in front of Hakkari Governorate on 27 January on the grounds that the aids did not arrive the city on time after the earthquake on the night of 25 January. The police intervened the demonstrators. After the intervention the group marched to the AKP offices in Hakkari and broke the windows of the building. The police dispersed the crowd by firing into air, beating and detained 15 persons. Bülent Demir, Maruf Engin and Ömer Balžkesir were arrested on 29 January on charges of "shouting illegal slogans and damaging public property". (Milliyet-Zaman)

Detentions and ArrestsŠMahmut Aydin was detained in Mersin on 18 January on the allegations of "being a member of Kongre-Gel". Naif Ö., Zahide Ö., Mehmet K., Erkan I. and Serdar A. were detained in Van on 18 January on the allegations of "being a member of Kongre-Gel". (Radikal-Star)

Clashes and Attacks in SoutheastŠ The privates Ali Atžl, Emin Uyar and the militants of Maoist Communist Party Melahat Yalçin, Yurdanur Özkan, Yilmaz Göç, Umut Çatakçi and Ahmet Küçükbogar died during the clash that broke out on 15 January nearby Sisik village in Mazgirt district of Tunceli. 3 soldiers were wounded during the incident. The private Harun Kahya died and private Erkan Aslan was wounded during the attack against the gendarmerie station in Göllü village in Ömerli district of Mardin on 26 January. During the clash on 28 January nearby Akçay village of Sirnak officer Gökhan Yasartürk died. According to the news appeared on the internet site of the daily Özgür Politika on 29 January Yasartürk was charged in Akçay Gendarmerie Station and was allegedly killed by the village guard with the first name M. Ali from Kasrik town. (Milliyet-Özgür Gündem-Sabah)

January 14, 2005

Death in PrisonŠ Convict Bilal Çoselav (17) reportedly died in Erzurum E-type Prison on 17 December. Bilal Çoselav's family was informed 13 days later on 30 December 2004 about his death. It was alleged that Çoselav was committed to suicide. His father Bekir Çoselav made an official complaint against the prison guards for killing his son. Bekir Çoselav put that his son did not have any problem that would lead him to commit suicide and alleged that his son was killed by the guards Atilla Ovat and Fuat Yavuz, who quarrelled with his son. (Özgür Gündem)
(01/031) Detentions and ArrestsŠ Gülsen Salman, distributor of the journal "Ülkemizde Gençlik Gelecektir" and executive member of Association of Fundemental Rights and the Freedoms, and Murat Dogan were detained on 12 January. (Özgür Gündem)

Hezbollah Case Š On 13 January Diyarbakir Heavy Penal Court No. 6 concluded the case against Mehmet Fidanci who allegedly "participated in the attack during when Diyarbakir Security Director Gaffar Okkan and 5 police officers had been killed and killed 14 persons at various times". The court sentenced Fidanci to life imprisonment.  (Milliyet)

IHD Executives on Trial... Public Prosecutor in Diyarbakir launched to cases against IHD Diyarbakir branch Chair Selahattin Demistas and the executives of the branch on the allegations of "organising an unauthorised meeting" in connection with the meeting with 20 students from Stockholm, Upsala and Uerma universities in Sweden on 16 April and with the meeting with members of Middle East Committee of Socialist International on 16 July 2004. The indictments want the defendants to be sentenced according to the Article 43 of Law on Association, which regulates that the associations need permission of the Ministry of Interior relying on the opinion of Ministry of Foreign Affairs and related ministries for international meetings. The case in connection with the visit of the Socialist International would commence on 27 January at Diyarbakir Penal Court of Fist Instance No 4. The case in connection with the visit of the students would commence on 22 March at Diyarbakir Penal Court of Fist Instance No 1. (Özgür Gündem)

Extra-Judicial Execution... On 11 January, Hakkari Heavy Penal Court started to hear the case against the non-commissioned officer Murat Sener in connection with the killing of Fevzi Can nearby Örencik hamlet in Ortaklar village in Semdinli district of Hakkari on 30 November 2004. The court decided to release Murat Sener and adjourned the hearing to 22 March. (Özgür Gündem)

Students on Trial... Public Prosecutor in Istanbul launched a court case against 47 leftist (6 remanded) and 14 rightist students in connection with the incident at Istanbul University in November and December 2004. The rightist students were indicted for "preventing people from entering the buildings" and "resisting the officers". The leftist students were indicted in addition to the previous charges for "damaging public property". Lawyer of the leftist students Olcay Yanar announced that the indictment was based on the minutes of the police officers and public prosecutor did not conduct any investigation concerning the allegations. (Özgür Gündem)

January 10, 2005

Demonstrators on TrialŠ A court case was launched against 46 persons in connection with the demonstration organised to protest in the draft Law on Execution of Sentences on 7 December 2004 in Ankara by the Socialist Platform of Oppressed (ESP). The indictment alleged that the defendants "were members of MLKP, attacked the security forces and wounded three police officers". The indictment wants the defendants including two correspondents of the newspaper Atilim, to be sentenced according to the Article 2/2 of Anti-Terror Law and Article 168 TPC. The case would commence at Ankara Heavy Penal Court No 11. (Radikal)

Pressures in PrisonsŠ Mehmet Boz, incarcerated in Bitlis E-type Prison, was reportedly tortured. Mehdi Boz's father Bahattin Boz appealed to the Interior Ministry and announced after having been stripped naked his son was kept standing on snow for one hour. Bahattin Boz also said the followings: "My son had been sentenced to 30 years' imprisonment. He has been in prison for 10 years. He was beaten by the prison administrators and chief guard in Mus E-type Prison. He tortured by being stripped naked and forced to wait on snow for one hour in Bitlis E-type Prison where he was exiled. He was put in a single-cell for three months and banned to receive visitors for one year. When I went to visit him on 29 December 2004 prison administration did not let me to see him. Then I went to Execution Prosecutor in Bitlis. The prosecutor said: 'Yor son is a PKK member, a terrorist. You cannot visit him even if the President comes here'". (Özgür Gündem)

Physician DetainedŠ Physician Mehmet Arsal Öztürk on charge at public clinic in Hozat district of Tunceli was detained on 6 January on the grounds that he quarrelled with Mehmet Falsa, public prosecutor in Hozat. Mehmet Arsal Öztürk reportedly wanted Mehmet Falsa to get out of the examination room when Falsa entered the room while Öztürk was examining a patient. Afterwards he was detained and sent to Hospital for Mental Diseases in Elazig on 8 January. (Özgür Gündem)

Detentions and ArrestsŠ HPG militant Sibel Bingöl was detained while she was entering Turkey at Cilvegözü Border Gate in Hatay. Bingöl had been allegedly killed with 20 PKK militants in a clash occurred in May 2001 near Bingöl. However, her relatives could not have identified her in the photos. (Hürriyet-TIHV)

January 7, 2005

Police Officer Arrested... The police officer Erkan Kaymaz (Kaymak), who allegedly beat Alaattin Bozkurt ve Fahri Kazkurt with whom the officer had a dispute on 5 January because of traffic jam, was arrested on 6 January. Allaattin Bozkurt who was hospitalised is still under vital risk. (Hürriyet)

Journalist on Trial... Public Prosecutor in Istanbul launched a court case against Hamdulah Yilmaz, editor-in-chief of the Kurdish paper Azediya Wellat. According to the indictment the news and articles published in the issues 442, 443, 444, 445, 446, 449 and 455 violated the Article 7/2 of Anti-terror Law. The case would commence at Heavy Penal Court. (Özgür Gündem)

Death in Prison... The Kongre-Gel member Seyfettin Çagman, who had been extradited from Iran to Turkey, died on 6 January in Ankara Numune Hospital because of intestine cancer. He had been extradited from Iran to Turkey in January 2004. He had been arrested afterwards and sent to Sincan F-type Prison. He was hospitalised 3months ago. (Özgür Gündem)

Incident at University... Sedat Erol, student at the University of Selcuk in Konya, was attacked by a group of rightist students on 5 January. He was beaten by some 10 persons and was stabbed. He was hospitalised after the incident. Savas Karaca and a person with the first name Kürsad were reportedly detained in connection with the incident. Erol reportedly said that the one who stabbed him was the student Üzeyir Taha Iscam. (Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... On 6 January, Mersin Penal Court of First Instance No 5 continued to hear the case against 9 persons in connection with the petitions for the release of Abdullah Öcalan. The indictment wants the remanded defendants Mevlüt Uçar, Kazim Avci, Süleyman Çakmak, Zümeyra Oguz, Ozan Bekçi, Ali Aktas and Mehmet Eren Teke and released defendants Yunus Asan and Sükrü Sungur to be sentenced according to the Article 312 TPC and for violating the Law on Meetings and Demonstrations. (Özgür Gündem)

January 6, 2005

Extra-Judicial Killing... The demand for the arrest of four police officers in connection with the killing of Ahmet Kaymaz and his son Ugur Kaymaz on 21 November 2004 in Kiziltepe district of Mardin was rejected for the second time. Lawyers Erdal Kuzu and Hüseyin Cangir had appealed to the higher court, Mardin Heavy Penal Court No. 1, upon rejection of arrest by Mardin Heavy Penal Court No. 2. Mardin Heavy Penal Court No. 1 refused the demand on the grounds that "the defendants are civil servants and have a fixed address". Meanwhile, public prosecutor in Diyarbakir reportedly continues the investigation on the summary prepared by the public prosecutor in Kiziltepe on the allegation that "Ahmet Kaymaz's wife Makbule Kaymaz was a member of illegal organization". Public prosecutor in Diyarbakir may launch a case against Kaymaz if s/he sees necessary. (Cumhuriyet)

Prison OperationsŠ On 7 January Çanakkale Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case launched in connection with the prison operations conducted on 19 December 2000, against 154 convicts, incarcerated in Çanakkale E-type Prison and 563 security officials. 15 firemen on charge at Çanakkale Fire Brigade Directorate were heard as witnesses during the hearing. Fireman Necat Yilmaz stated the followings: "I guess it was the last day of the operation. Governor, public prosecutor and the general entered inside and started to walk through the coal cellar. The police officer who was shooting told that there was somebody inside who had gun. At the same time, someone opened a fire from the broken window to outside. There were a group of soldiers where it was opened fire. A soldier was shot and fell down while he was changing his position. Afterwards, it was fired two times again. I had a radio. I made an announcement as: 'We have a martyr". I don't know whether the soldier was shot accidentally or not. After the soldier was killed Governor, public prosecutor and the general jumped in water canal". Lawyer Behiç Asçi claimed that the CD images given them at the last hearing did not reflect the whole operation. Asçi said: "It is understood from the testimonies of the witnesses that the Security Directorate recorded the operation too. We demand the records to be summoned and former Hikmet Sami Türk who was on duty during the operation to be heard as a witness". The demand for hearing Türk as a witness was rejected.  (Milliyet)

Woman TorturedŠ Kaze Özlü, who has been detained in Adana and tortured before, was arrested with Naciye Yeter on 3 January. Kaze Özlü and Naciye Yeter were reportedly arrested for "providing counterfeit ID for Hakan Bazo". Serif Karakurt, who was detained with Özlü and Yeter, was released. Özlü's son Tevfik Özlü told that civilian dressed police officers entered in their houses in Gülbahçesi quarter on 3 January in the morning hours. He continued as follows: " Police officers alleged that they came upon the order of the public prosecutor. When I asked about the paper they insulted and swear at me. They did not say why they detained my mother. When I wanted to go with my mother on the grounds that she does not know Turkish they rebuked me. Then I called our lawyer and asked him to come. My mother is illiterate and she does not know Turkish, even a word. How could she organize an ID? These allegations are false". Lawyer Beyhan Günyeli Karadeniz attracted attention to the fact that police officers made translations while Kaze Özlü was being testified. Günyeli announced the followings: " I visited Kaze Özlü. I was with her while she was giving her testimony. Kaze stated that she did not know the person called Hakan and she could confront him if they wanted. She said that she was illiterate and was not a director of registry to arrange an ID". Özgür Gündem)

Torture Case... A court case was launched against seven police office officers on the allegation of torturing S.S., A.U, students at Law Faculty of Istanbul University, Y.G., S.T., students at Medical Faculty, Ö.Ö., student at Anadolu University, and C.A., student at the Faculty of Fine Arts of Marmara University, who had been detained in May 2002 in connection with the killing of Yasemin Durgun in March 2001 in Istanbul. The indictment, prepared by the public prosecutor in Fatih, wants seven police officers to be sentenced on the charges of "torturing" and three physicians on charge at Haseki State Hospital for "arranging unreal report". (Sabah)

Persons Threatened by Police... Ali Karaçali and his wife Nazime Karaçali appealed to IHD Van branch on the allegation that they were threatened by the police officers. Ali Karaçali told that his son Iskender Karaçali, student at 100th Year University in Van, had been arrested on 27 December 2004 on the allegation of "aiding illegal organization". He announced that they were threatened by Serdar and Ömer, who alleged that they were on duty in Erzincan Security Directorate. Nazime Karaçali stated the followings: "Before the arrest of my son my daughter had been searched in Erzincan on the allegation of 'aiding and abetting'. Police phoned us on the night that my son was detained. The said, 'Go and see your son in Van, your end will be the same'. They phone us everyday and threaten me and my daughter". Nurcan Aktas, who had been arrested in 1993 for "being a member of PKK" and released in 2002, made an official complaint to the public prosecutor in Van. Aktas stated the followings in her petition: "I was called to Gevas Gendarmerie Station on after I was released. They asked the job I dealt after release on the allegation that they had to ask according to a circular of the Ministry of Justice. I was called to Gevas Security Directorate on 19 August 2004 and taken to the Anti-Terror Department. They asked me if I wanted to go to mountains again for fighting, where I lived, what was my job, if I want to DEHAP, if I had illegal connections. I was kept in detention for one day and then released by the public prosecutor. In the beginning of December, I realized that I was followed. I was followed by many police officers this time. On one evening, when I was going home, a person approached and insisted to meet. I denied his offer." (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Serdar Kaya, who wanted to give a letter to the Prime Minister Recep Tayyip Erdogan during a meeting in Ankara on 4 January, was detained. Serdar Kaya was arrested on 5 January on the allegation of "being member of radical Islamist organization Hizb-ut Tahrir". N.O. and M.R.A., who were detained on the allegation of "being member of illegal organization", were arrested while E.A. was released to be prosecuted without remand. (Milliyet)

January 3, 2005

Extra-Judicial Execution... The case that was launched against four police officers in connection with the killing of Ahmet Kaymaz and his son Ugur Kaymaz on 21 November 2004 in Kiziltepe district of Mardin will reportedly commence on 12 February at Mardin Heavy Penal Court No. 2. The indictment wants Mehmet Karaca, Yasafettin Açiksöz and Seydi Ahmet Töngel to be sentenced according to the articles 448, 50, 463, 31, 33 TPC for two times on the allegations of "exceeding legal limit of using gun when they are on duty and killing Ahmet and Ugur Kaymaz", and Salih Ayaz to be sentenced according to the articles 448, 50, 463, 33 for "shooting Ahmet Kaymaz's leg although he was dead". Meanwhile, one of the lawyers of Kaymaz family Erdal Kuzu objected the decision of not to prosecute against Vice Director of Mardin Security and six police officers. (Radikal)

Medical Treatment NeglectedŠ Prisoners' relatives association TAYAD organized a press conference on 4 January at Istanbul Medical Chamber and attracted the attention to the health problems of convicts and prisoners. Followings were put at the press conference: "Orhan Eski, who had face paralysis in Tekirdag F-type Prison was not treated on time. Ufuk Keskin, incarcerated in Kandira F-type Prison, is not provided a diabetes measurement apparatus. Tahsin Akgün was sent to Bayrampasa Prison from Tekirdag F-type Prison before his psychological treatment was completed. Sebahattin Filizoglu was neglected after the operation he had in Kiriklar F-type Prison".   (Cumhuriyet)

Detentions and Arrests... Chairman of DEHAP Central district in Mersin Cafer Simsek, M. Emin Tastan, Mehmet (surname not known) and a woman whose name not known were detained on 3 January. (Star)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Reporters Face Prison Sentences

Serap Kervanci, the documentary cameraman of the Foundation of Science Education Aesthetic Culture Art Research (BEKSAV), Burcu Gumus, Selver Orman, Seda Aktepe, Nuray Kesik, and Ufuk Han of the weekly " Atilim " (Leap) newspaper, and Erin Sedefoglu, the owner and head of the "Dayanisma" (Solidarity) magazine, amomg the forty-six people, who were detained during a demonstration by the Socialist Platform of the Oppressed protesting the draft Penal Execution Law, will stand trial on March 11 at an Ankara court.

The arrested women are jailed at Ulucanlar prison while the men are at the  Sincan F-type prison. The objection to the arrests had been rejected.

The Ankara branch of the Turkish Journalists' Union (TGS), Contemporary Journalists' Association (CGD) and Solidarity Platform of the Arrested Journalists had reacted against the arrests and the police violence shortly after the detentions.

Kervanci, who has been working at BEKSAV for two years, and who previously made an anti-NATO documentary called "Deja-vu," said her camera was broken down during the demonstrations and she was detained. She said she is working on a project about prisons and was in Ankara to tape some images. Sultan Ozer, a reporter for the "Gunluk Evrensel" (Daily Evrensel) newspaper, was beaten up by the police, and applied for legal action.

BEKSAV, the Central Cinema Collective and the Yuz Cicek Acsin (May a Hundred Flowers Bloom) Culture Center, ESP members, actor Yusuf Cetin, director Ahmet Soner, and poet Ruhan Mavruk, organized a press conference and demanded that Serap Kervanci is released. (BIA News Center, Erol Onderoglu, January 31, 2005)

Journalist Arrested in Istanbul

The journalist Cevher Ilhan, who had been convicted in connection with an article claiming that the earthquake of 17 August 1999 had been warning of God published on the daily Yeni Asya, was arrested on 14 January.

He had been sentenced by Istanbul SSC to 25 months' imprisonment for "inciting people to hatred and enmity" under the Article 312 TPC.

He was released by Ankara Heavy Penal Court on 15 January on objection of his lawyer Mehmet Ali Aslan relying on the changes made in the article. (Milliyet-Radikal-TIHV, January 31, 2005)

Theatre Play Banned in Selcuk

The Governorate of Selçuk district of Izmir did not allow Efes Theatre Group to stage the play "Babalar (Fathers)" based on the poems of Can Yücel. The decision was based on that the play might lead to difference of opinion. (Evrensel-TIHV, January 31, 2005)

Ankara condamnée par la CEDH pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir infligé des amendes avec sursis à six hommes au seul motif qu'ils avaient lu en public une déclaration syndicale critiquant l'admnistration.

En 1996, les six requérants, âgés aujourd'hui de 32 à 43 ans, avaient été condamnés avec d'autres co-accusés à trois mois d'emprisonnement, peine convertie ensuite à une amende avec sursis, pour avoir donné lecture publique, devant un lycée d'Izmir en juin 1995, d'une déclaration syndicale dénonçant les mauvais traitements auxquels avaient été soumis certains élèves de cet établissement.

Les participants à cette manifestation avaient été poursuivis pour avoir omis de déposer au parquet le texte de leur "déclaration de presse" avant d'en faire publiquement la lecture, comme les y contraignait une loi turque sur les "tracts" et "déclarations écrites" émis par les associations.

Les juges de la CEDH relèvent que la Convention européennes des droits de l'Homme "n'interdit pas en elle-même toute restriction préalable à une forme de communication", mais observe que la lecture publique d'un texte ne figurait pas explicitement parmi les actes répertoriés dans la loi comme devant faire l'objet d'une telle déclaration préalable.

En conséquence, la Cour européenne a condamné à l'unanimité Ankara pour violation de la liberté d'expression des requérants. Chacun d'eux recevra 1.000 euros pour dommage moral.

Ankara condamnée également pour traitements inhumains et dégradants en garde à vue

La Cour européenne des Droits de l'Homme de Strasbourg a condamné mardi la Turquie pour des traitements inhumains ou dégradants infligés en 1996 à un homme placé en garde à vue.

Les juges des droits de l'homme ont par ailleurs estimé que la victime n'avait pas pu bénéficier de son droit à un recours effectif suite à ces mauvais traitements et ont condamné les autorités d'Ankara à lui verser 10.000 euros pour dommage moral et 3.000 euros pour frais et dépens.

Soupçonné de vol de voiture, Hüseyin Sunal, âgé de 29 ans au moment des faits, avait été arrêté dans la soirée du 1er avril 1996 et placé en garde à vue. Il affirme avoir reçu des coups sur la tête, le visage et le corps et avoir subi des électrocutions sur différentes parties du corps, y compris la langue.

Le gouvernement turc soutient quant à lui qu'il était alors sous l'emprise de l'alcool et de drogue et se serait blessé lui-même.

Vers une heure du matin, M. Sunal fut conduit à l'hôpital. Un médecin constata la présence d'une plaie sur la région pariétale, des hématomes sur la partie gauche des lèvres et de multiples ecchymoses et lésions sur le dos et à l'épaule gauche.

Remis en liberté le 2 avril sans que des poursuites pénales soient engagées contre lui, M. Suna porta immédiatement plainte pour mauvais traitements contre les policiers responsables de sa garde à vue. Le même jour, à la demande du parquet, le requérant fut examiné par un médecin qui constata la présence de nombreuses plaies et hématomes. Une biopsie de la langue devait révéler "une lésion consécutive à une brûlure d'électrocution sur la langue".

Aucune poursuite n'a cependant été ensuite engagée à l'encontre des policiers. (AFP, 25 janvier 2005)

Zarakolu and Baskaya to face hearings on 2 March 2005

International PEN is concerned that writers continue to be tried in direct denial of their right to freedom of expression despite recent changes to Turkish laws. Two of Turkey's most noted dissident writers, Fikret Baskaya and Ragip Zarakolu, will be appearing in separate courts on 2 March 2005. International PEN will be sending observers to these trials.

The trials of Turkish writer and academic Baskaya and publisher Zarakolu will continue on 2 March in Ankara and Istanbul, respectively. Baskaya is charged with "insult to the state, state institutions and the military" under Article 159/1 of the Turkish Penal Code. If convicted he faces a maximum jail sentence of three years. Zarakolu is charged with "incitement to racial hatred" under Article 312 of the Penal Code for publishing a book critical of Turkish policy on Kurdish issues. If convicted he faces a jail sentence of up to two years.

Baskaya is an eminent academic and writer, and an honorary member of English and Swiss-German PEN. The charges against him relate to two articles written by Baskaya and published as part of a collection entitled, "Articles against the Tide". The articles were previously published in the early 1990s; one suggested that the Turkish government had approved an arson attack in the town of Sivas in which 38 people died, the other was a critique of the economic policy of Turkey's 1980 military regime.

This is not the first time that Baskaya has faced court action brought by the Turkish authorities. From March 1994 to July 1995, he was imprisoned for his book, "The Bankruptcy of the Paradigm", under Article 8 of the Turkish Anti-Terror Law. In 2001, he was sentenced to 16 months in prison for an article deemed "separatist propaganda" (see IFEX alerts of 24 July, 7 June, 29 March and 6 February 2002, 27 August and 11 June 2001).

Zarakolu, owner and director of Belge Publishing House, is facing trial for an article he published in "Ozgur Politka" in March 2003. The article, entitled "Sana Ne" ("Of No Interest"), criticised Turkey's policy towards the Kurds.

Zarakolu, an honorary member of several PEN Centres, has faced a string of indictments dating back to the early 1970s under Turkey's censorship laws. The indictments have resulted in numerous fines and jail terms for both Zarakolu and his late wife Ayse Nur (see IFEX alerts of 1 March 2002, 7 and 4 July 1997). In 1995, the Belge Publishing House offices were firebombed by an extremist right wing group.

RECOMMENDED ACTION:

Send appeals to authorities:
- calling for the cases against Baskaya and Zarakolu to be dropped, and an end to further such judicial proceedings
- expressing concern that the trials are in breach of international standards that guarantee freedom of expression, including Article 19 of the International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) and Article 10 of the European Convention on Human Rights, to which Turkey is a signatory
- emphasising that the government cannot be seen to undermine judicial independence

APPEALS TO:

Prime Minister Racep Tayyip Erdogan
TC Easbakanlik
Ankara, Turkey
Fax: +90 312 417 0476

Cemil Cicek
Minister of Justice
TC Adalet Bakanligi
Ankara, Turkey
Fax: +90 312 417 3954
(WiPC/IFEX, January 25, 2005)

Besikçi and Zarakolu honorary members of the Kurdish PEN

The Kurdish PEN Centre being an internationally recognised body supporting Kurdish literary and linguistic rights named two outstanding Turkish intellectuals, Ismail Besikci and Ragip Zarakolu, its honorary members.

The Secretary of the Kurdish PEN, Dr. Zorab Aloian, said:

"Ismail Besikçi's persistent support of the rights of the Kurds and his numerous scholarly works revealing the need to modernise and democratise the Kurdish society cost him years of imprisonment in Turkey.

"Ismail Besikçi's academic approach and personal courage are characteristics of the open-minded and free intellectuals who are able to inspire minds and hearts. He enjoys therefore a high respect amongst the Kurds and their friends.

"The Kurdish PEN Centre wishes to encourage further translations of Ismail Besikçi's books into Kurdish as well as other languages to make his research finding widely available.

"The Kurdish PEN Centre reflects its appreciation of Ragip Zarakolu's courageous support of the rights of the Kurdish people and points out its disapproval of numerous trials against him as a writer and publisher.

"We share Ragip Zarakolu's view that Armenian, Greek, Jewish, Kurdish, Turkish and other regional languages and literatures are equally valuable for the mankind. In terms of cultural life there is no and shall be no hierarchy - only diversity. Acting as a real promoter of the Kurdish literature, Ragip Zarakolu's publishing house publishes books both about the Kurds and in Kurdish." (Navenda PENa Kurd, January 20, 2005)

Zarakolu Gets "Freedom of Expression" Award

This year, the "Freedom of Expression" Award was granted to writer and publisher Ragip Zarakolu. The Norwegian Writers' Association (Den norske Forfatterforening) and Norwegian Culture Ministry, each year, grants the award to a writer for outstanding work for freedom of expression.

"Terrorism laws haven't been on the agenda in Scandinavia," said Eugene Schoulgin, a board member of the International PEN, as he handed the award to Zarakolu at a ceremony in Istanbul. "We were lazy, but lucky too. We were shocked to see the efforts being spent here.Memory and criticism are a whole. A community should develop both. It is important for the people in Scandinavia to come to Turkey and observe the improvements of the last 10 years."

Geir Pollen, head of the Norwegian Writers' Union, said "Zarakolu is not only a person who devoted himself to ancient and modern literature, but also to the protection of minority cultures and historical memory, which is very easy to destroy."

During their speeches, Cetin Tuzuner, the head of the Publishers' Union and Ustun Akman, the head of PEN Turkey, underlined the importance of freedom of thought and expression for a community.

Zarakolu: Chronic "criminal of thought"

The Norwegian Writers' Association referred to Zarakolu as the chronic "criminal of thought," and provided some information on his life:

Ragip Zarakolu was born in Buyukada on 1948. He graduated from the Kabatas High School and then the Economy School at Istanbul University. His Doctorate degree was interrupted twice. First, because of the military coup in 1971, and second, when his teacher Tutengil was murdered in 1979.

He began writing for the Ant [published by Dogan and Inci Ozguden] and Yeni Ufuklar magazines in 1968. Following the 1971 military coup, he became one of the defendants in the intellectuals' case opened because of the first Turkey campaign on the freedom of thought by Amnesty International.

In 1972, he was sentenced to two years in prison for his article titled, "Ho Chi Hinh and the Vietnam War." He benefited from an amnesty law and got released in 1974. He set up the "Belge Yayinlari" publishing house in 1977 with his wife Ayse Nur Zarakolu.

He was one of the founders and managers of the Demokrat newspaper established in 1979 by 36 intellectuals. He remained under arrest for a while in 1982 because of this newspaper.

He was banned from travelling outside the country between 1971 and 1991. He began publishing the "What's Happening in the World?" (L'état du Monde) periodicals after the 1980 military coup.

In 1982, he founded "Alan Yayinlari" publishing house. He served as editor in theoretical magazines such as "Problems of the World - Problems of Turkey," and "Second Thesis." He wrote for a number of social sciences encyclopaedias. He was one of the founders of the Human Rights Association in 1986. He is also one of the founders of the History Foundation.

Since 1991, he's been writing for the Kurdish media. He spent efforts for freedom of expression, for the acceptance of the Armenian tragedy, and respect for minority rights. He has taken action against anti-Semitism. He participated in tens of local and international conferences.

In his series called, "Marenostrum," in 1999, he extensively talked about the Greek literature and received the Turkish-Greek Peace and Friendship Award by the Abdi Ipekci Committee in Greece.

He received the "Novib Freedom of Thought Award" by the Netherlands PEN Writers' Club in 2003.

He always supported his wife Ayse Nur Zarakolu, who spent outstanding effort for the freedom of thought and citizens' rights during the years 1980-2002, which were the darkest years in terms of human rights. She was jailed four times and stood tens of trials because of her publications and work on human rights.

Ayse Nur Zarakolu was recalled to court by prosecutors even after her death, for publishing a book called, "Freedom Song."

Zarakolu will stand trial on March 2, 2005 in an Istanbul court for his article titled, "None of Your Business," published in the Ozgur Gundem (Free Agenda) newspaper.

He also faces trials for publishing the books, "Reality will Set us Free," by George Jerjian, and "Lost Villages," by Zulkuf Kisanak.

Zarakolu dedicates his award to Info-Türk editors

After receiving his "Freedom of Expression" Award, Ragip Zarakolu said that there still are obstacles in front of publishing in Turkey. "We need a change of mentality in the legal system," said Zarakolu. "Universal basic rights and international agreements should form the basis of this change."

"I am dedicating this award to Dogan Ozguden and Inci Ozguden (Tugsavul)," said Zarakolu. "They should have their citizenship back." He added that the arrest warrant issued against Dogan Ozguden should be cancelled.

He also asked that the imprisoned journalists Memik Horuz, Hatice Duman, Gulizar Kesici, Ersin Sedefoglu, Erol Zavar and Kemal Evcimen be released.

Zarakolu also talked about the problems of the "Gunluk Evrensel" (Daily Evrensel) and "Birgun" (One Day) newspapers. (BIA, January 18, 2005)

BIA2 Media Report: New Penal Code increases pressures

The Media Monitoring Desk of the "Establishing a Countrywide Network in Turkey for Monitoring and Covering Media Freedom and Independent Journalism" (BIA2) project, which has released three quarterly Media Monitoring Reports in 2004, is worried that the new Turkish Penal Code (TCK) will lead to an increase in the variety of limitations on press freedom, and cause them to be more widespread. The concern is referred to in BIA2's 2004 annual report.

The heavy fines brought about by both laws could lead to the closing down of especially a considerable number of local media organizations, which strive to survive with very limited resources.

Army not in RTUK anymore, but it still exists in courts

One of the important developments in 2004 was the lifting of the "army's influence" on Radio and Television Higher Board (RTUK).

President Ahmet Necdet Sezer approved the law, which annulled the authority of the General Secretariat of the National Security Council (MGK) to propose members for RTUK. With this amendment, the number of board members fell to eight from nine.

Even though the legal authority of the army has been reduced, a military prosecutor could appeal the case of Abdurrahman Dilipak, accused of "damaging senior-junior relations.''

Despite the EU...

In the same year that Turkey got a date from the European Union to begin membership negotiations, journalists continued to be beaten, detained and sued. Those responsible remained unpunished. RTUK continued to suspend television and radio broadcasts.

The 32-page report provides a detailed account of 115 cases and the conditions of 222 journalists, under the topics: "attacks and threats," "detentions and arrests," "trials and attempts," "European Court of Human Rights," "RTUK practices," "regulations and seeking rights," and "censorship and reactions."

RTUK is expecting applications for Kurdish broadcasts

Local and regional media organizations are still unable to air programs in different languages one year after a regulation was passed to allow national private and state media organizations to air programs in "languages and dialects other than Turkish." "Soz TV" (Word TV) and "Gun TV" (Day TV) in Diyarbakir, and "Cagri FM" (Call FM) from Batman still await permission.

Broadcasts in the Bosnian language, Kirmanchi and Zaza dialects of Kurdish, Arabic and Circassian began on June 7 and still continue on Turkish Radio and Television channels. There has been no response to demands for broadcasts in the Laz dialect.

The media organizations, which delayed transferring money in advertisement shares, were ordered off the air while the Allocation of Frequencies, which was specified as the main post of RTUK when it was established in 1994, is still on the wait.

The Constitutional Court ruled that the article granting "quotas to political parties in parliament in the election of RTUK members," and the article on the "50 percent capital share in television and radio stations with an annual rating of over 20 percent" of law no: 4756 on the establishment and operation of radio and televisions, are against the Constitution. The government is expected to make the necessary changes to the articles.

38 cases were launched against media organizations; fines exceeded 1 trillion liras

According to the BIA2 Report, which talks about 115 cases, media organizations were charged with violating the Turkish Penal Code on 38 occasions, the Media Law on 20 occasions, and the Anti-Terrorism Law on seven occasions.

Of a total of 13 cases based on article 159 of the TCK, three resulted in penalties. Of the eight cases based on article 312/2 of TCK, two resulted in penalties and one resulted in an acquittal.

Courts handed a total fine of 1 trillion Turkish liras (1 million new Turkish liras; USD 714,000) to 11 newspapers. Nine of them were local newspapers. Local television and radio stations were handed a total fine of 31 billion liras (31,000 new liras; USD 22,000).

Journalist Mehmet Ali Birand was sued for interviewing the lawyers of the imprisoned Kurdish rebel leader Abdullah Ocalan for his program called "32. Gun" (32th Day) on the private CNN Turk channel. He was charged with "aiding the Kongra-Gel organization." Journalist Savas Ay of "Sabah" newspaper was sued for "insulting the judiciary.

Detentions, beatings and threats continued; those responsible remain unpunished

Reporter Sebati Karakurt of "Hurriyet" newspaper was detained on October 15 for interviewing the officials of the Kongra-Gel organization on the Kandil Mountains. The prosecutor released him after one day. There were a total of 53 detentions similar to this one in 2004.

The BIA2 report also shows that there is no improvement in cases opened by journalists who were attacked, detained or threatened by police officers, paramilitary police, or security forces.

There was no outcome in the complaint about nine journalists who were beaten up by civilian police in Diyarbakir, while covering the March 28 elections. Some of those journalists had to be hospitalized.

A total of 20 journalists and two media organizations were attacked in 2004. Reporter Hakki Cat of the "Mersin" newspaper, who was covering the "Free Citizens' Movement" demonstration, reporter Gokce Uygun from the "Cumhuriyet newspaper" who was covering the KESK demonstration in Istanbul, and reporter Sultan Ozer from the "Gunluk Evrensel" (Daily Evrensel) newspaper, who was covering the demonstration by the Socialist Platform of the Oppressed, were attacked by the police.

Two media organizations and seven reporters were threatened by either relatives of deputies, police or figures in the private sector. Dim Media Center building of the "Yeni Alanya" newspaper was attacked by unknown assailants.

In 2004, 12 reporters were imprisoned. Eight reporters, three of whom were imprisoned, were released.

Memik Horuz, the manager of the "Isci Koylu" (Laborer Villager) newspaper, and Yasar Camyar, the former editor-in-chief of the "Alinterimiz" (Our Efforts) newspaper are still in prison.

Eight other reporters are imprisoned pending the outcome of their trial. They are charged with either "membership in an illegal organization," or "aiding and abetting an illegal organization."

Never ending "Kurdish" penalties to local media

Excluding the months April-June, RTUK ordered 12 local media organizations off the air for a total of 360 days for "disseminating separatist propaganda" and "inciting hatred and enmity."

It asked for defenses from six media organizations, four of which were local, for "disseminating separatist propaganda," and 14 media organizations, 13 of which were local, for "inciting enmity."

Kurdish programs and songs were still reasons to suspend broadcasts. Gun TV in Diyarbakir was punished for broadcasting live the Kurdish conversations at the "Discussing Local Administrations" symposium, and airing Kurdish songs. "Can TV" (Life TV) was punished for airing Kurdish songs.

Radio and television stations were ordered off the air for 360 days, 44 programs were suspended and 242 warnings were sent out.

Forty-four programs on 37 TV channels or radio stations were suspended for violating the fourth article of Law No: 3984 on Radio and Television Institutions and Broadcasts. A total of 242 warnings were sent out to local and national media organizations, and defenses were asked for on 69 occasions.

A total of 16 programs were suspended on 15 national television channels, on grounds of "having a negative effect on children." Forty-eight media organizations, five of which were local, were warned, and 27 national television stations were asked to make a defense.

Turkey convicted by the ECHR in three cases

The European Court of Human Rigths convicted Turkey for violating the freedom of expression in cases opened by Cemil Elden, Zubeyir Ozkaya, Medeni Ayhan, Zeynel Baran, Mehmet Hatip Dicle, Ozkan Kalin, Esref Odabasi, Recep Marasli, Veysi Varli, Huseyin Bora, Mehmet Tekin, Sadik Yasar, Hanifi Yildirim, Zulkuf Aydin, Ertugrul Kurkcu and Ragip Zarakolu who were all convicted because of either their books or speeches. The case brought against Turkey by Haluk Gerger was settled.

ECHR handed a fine of 15,000 euros to Turkey in the case about the murder of newspaper distributor Irfan Agdas. The court is evaluating the cases of Dogan Dogan, the manager of the "Korfezin Sesi" (The Voice of Gulf) newspaper published in Edremit who was detained, and journalist Sinan Kara, who was arrested.  (BIA News Center, Erol Onderoglu, January 18, 2005)

Journalists' statement for rights and against pressures

The final statement of the 2nd Turkish Journalists' Conference, organized by the Turkish Journalists' Society (TGC) and Communications Research Association (ILAD), called on journalists to embrace their jobs and ethical values.

The statement included a number of proposals aimed at opening the way for a democratic and independent media. It also said that the media shouldn't be used by some with the aim of achieving other goals.

The statement called on authorities to protect the Turkish media from the 10 major capital groups, which control the communications tools in the world, and which want to have authority over the Turkish media sector.

During his speech at the conference, Aidan White, the Secretary-General of the Federation of International Journalists (FIJ), proposed that the Turkish media contributes to dialogue between the Western and Arab media. His proposal was included in the final statement.

The statement said, "the Turkish media would spend efforts to provide a discussion platform and other opportunities for dialogue between the Arab and European media, with the aim of contributing to international peace."

Four sessions were held during the conference organized under the title, "Making Democratic, Independent and Respectful Media a Reality." The participants demanded that the allocation of radio and television frequencies are done without delay, that the local media is strengthened, and that local officials are disheartened from pressuring journalists or taking arbitrary actions.

"Restrictive Laws and Heavy Penalties Should be Lifted"

The statement also drew attention to the fact that there are discrepancies and contradictions between the country's legal system and the laws on communication. It called on authorities to overcome those contradictions and to annul articles in the Constitution, Media Law, Turkish Penal Code, and other laws, which limit people's right to access information and press freedom.

The participants also called on authorities to lift the "heavy fines, which threaten press freedom and the existence of media organizations." "The ownership structure of the media limits efforts to correctly inform the public," they added. The declaration also called on the Radio and Television Higher Board (RTUK) to be restructured to become more democratic.

"Media owners and employees should be informed about European Union rules," said the statement.

"212 should be fully implemented, restrictions on unions should be lifted"

The following are other proposals listed in the conference's final statement:

* Under law no: 212, journalists should be employed as thought laborers. The restrictions on forming unions should be lifted. The rights guaranteed by this law should fully be put into use.

* The business of reporting should be revived to again be a respectful job as it was before. The working conditions of reporters should be improved and their rights should be protected.

* The infrastructure of the country's Communications Faculties should be improved and they should be enabled to provide higher quality education.

* Attention should be paid to the correct usage of Turkish in media. Media workers should refrain from using foreign words as much as possible.

"Legal Obstacles in Front of the Media," "Media-Politics Relationship and the Media's Ownership Structure," "Problems of Media Employees," and "Education and Employment Policies in the Media Sector," were the main issues addressed during the conference held on January 10-12 at the Galatasaray University. (BIA News Center, Erol Onderoglu, January 18, 2005)

New Rules Threaten Journlists' Right To Organise

The International Federation of Journalists and its regional group the European Federation of Journalists is backing a campaign by Turkish journalists to combat changes that could see the disappearance of Turkey's independent trade union for newsroom staff.

"Despite all the promises Turkey has made to Europe there are unpleasant changes on the way that could damage press freedom and outlaw the right of journalists to organise," said Aidan White, General Secretary of the IFJ and EFJ.

White met with Turkish journalists' leaders in Istanbul this week at a meeting on democracy and media where a series of legal and academic experts also criticised recent changes in the Turkish Penal Code that put further pressure on journalism and press freedom. Ercan Ipekçi, General Secretary of the Journalists' Union of Turkey (TGS), one of the IFJ's two affiliates in Turkey, said that government plans to encourage the creation of unions which cover whole sectors of the industry could lead to the extinction of an independent, autonomous trade union organisation for journalists. He said that the TGS had launched a campaign to fight for press freedom and for the right to maintain an independent organisation for journalists.

The union has begun a campaign to ensure ''Press Freedom and to Say No to Censorship'' and also published a "Declaration on Press Freedom". Ipekci explained that within the framework of the campaign, letters would be mailed to government officials and walk-outs would be organised.

"It is absolutely vital that journalists maintain the right to organise," said White. "If these changes go through it will create a situation where Turkey is the only country in the region where journalists cannot organise freely as trade unionists. It would be a scandalous infringement of their rights."

During the meeting, organised with the support of the Turkish Progressive Journalists Association, the IFJ's other Turkish affiliate, White called on Turkish media professionals to play a bridging role in promoting dialogue between journalists of the Middle East and Europe over current press freedom challenges. He particularly called for action to combat growing intolerance and racism in Europe which he said was "nurtured and encouraged by unscrupulous and racist politicians" who use the media to further intolerance between Muslim groups and other communities in Europe.

This issue will form part of a debate being organised by the IFJ/EFJ in Spain in April this year, which will focus specifically on media, journalism and terrorism. (IFEX/IFJ, January 15, 2005)
 

Journalists, Most Educated and Unorganized

It was 1989 when I became a student at the Press and Broadcast Higher School (BYYO), which is now known as the Communications Faculty.

I should tell you that my relations with the media didn't go beyond reading newspapers until I found out the result of my university entrance examination.

You didn't qualify for law, how about BYYO?

I had never considered becoming a journalist. I wanted to become a lawyer, but I was one of those students who found themselves at the BYYO, although they wanted to study something else.

In 1991, during my sophomore year, I was an intern at the daily Milliyet newspaper, which had the phrase, "people's newspaper" printed below its logo.

I was exhilarated to join my senior journalist brothers and sisters. I wasn't being paid but that was okay. I was telling myself that I had to do this as a media student. I believed that people would be more qualified in the field they studied. (Is that so?)

This consolation helped me get over the psychological difficulties of not being paid, but solving my financial problems was much harder and tiring.

To earn my living, I would either pack shirts and t-shirts at textiles factories until sunrise, or work as a porter.

With the help of two of my colleagues, I was able to deal with news stories and photographs on my own within a couple of months.

I was very depressed when I got fired from Milliyet newspaper after 11 months of free service to them. And they also made me sign a document saying Milliyet didn't owe me any money.

I was now an "intern" journalist, who could one way or another write news stories and take photographs. I had been detained a couple of times while doing my internship and had experienced truncheons and kicks of police officers.

Moreover, I just couldn't imagine why I had been fired although I wasn't being paid. I found out later that my offense was unforgivable. I had been "crossing legs and smoking" around my chief.

Was there a more "honorable" job?

"You still have time. At least you can find yourself a good and honorable job," advised one of my colleagues at Milliyet as we said goodbye to each other. I couldn't understand why on earth he would say that. I also got angry at him for that advice.

I was determined to become a journalist and I would never in the future advise an intern to "go get a better and more honorable job." How could there be a better and more honorable job than journalism? Moreover, if I hadn't become a journalist, I wouldn't have found out:

* About people's freedom to get saucepans and pans, not information; about covering demonstrations by laborers demanding unionist rights as a journalist who didn't have a trade union to belong to;

* About waiting for my turn quite like the priest in Brecht's striking poem as one of my colleagues periodically got fired;

* That "Ethical" and "honorable" and "honest" journalism is an agitative utopia; that with the endless internships and minimal pay increases, we could only work with an outcast status although it said "journalist" on our business cards;

* That some people "had to" get paid tens of thousands of U.S. dollars when we worked 60 hours and six days a week without getting what we deserved;

* That it is only on paper that journalists are bound by law no: 212;

* That in our country, the state hands a certificate to sex workers, and a yellow card to journalists although it doesn't pay their wages;

* That there are police reporters who join police officers in torture sessions, entertainment reporters who write articles for money, economy reporters who make up speculations in the stock market, sports reporters who act like a press spokesman of the soccer club they cover, columnists who follow up the business contracts of their bosses...;

* That some writers are fired because their opinions published in their columns disturb certain people, that none of the other journalists or journalistic organizations stand by those writers, and that some columnists use their columns only to get rich;

* That those in uniforms may decide who is to work in which newspaper;

* That a "courageous" businessmen notorious for dirty businesses can swiftly enter the media sector and then quit it with the same speed; and that the managers of the newspaper he bought could applause him as well as their former boss when he returns;

* That not only the outcast, but managers and writers could also be fired one day;

* That these managers and writers, who always remain silent as the outcast is being fired, can go crazy when they are treated the same;

* That a senior official at a newspaper can say, "That newspaper belongs to the PKK. The reporter has got to be like that too anyway," when he hears that reporter Metin Goktepe of the Evrensel newspaper was beaten up to death by the police;

* And that a war, which would cost the lives of many, could be promoted just for a couple of bucks.

It is possible to add lots more to this list. In short, the media sector is quite like the sound of drums - nice, but only from far away.

One doesn't need to be too close either to realize that the rhythm is wrong and noise, not music is coming out of it. This is why newspaper sales remain at 3.4-4 million for years now.

And we are the main reason that the media sector is far from being ethical and editorially independent and lacks the identity of being on the people's side.

Us, the unorganized journalists, who remain at the lowest level of the pyramid, believe that we are doing journalism, while what we are indeed doing is just acting like journalists.

So, what are these unorganized journalists doing? I bet journalism is the one and only job in this country, which has such a high proportion of educated employees but the least number of organizations to protect the rights of those employees.

Graduating from a university doesn't increase the quality of training or a person, of course. But if these people are journalists, people have the right to expect certain things of them.

Journalists are aware of their problems but they don't raise their voices, they don't act together to create solutions for their problems. They prefer gatherings during which they can just gossip.

But whenever there's and increase in unemployment in the sector, the journalists then remember the professional unions.

The Initiative of Journalists Council, and the Contemporary Journalists' Association were always remembered during those times.

But nobody remembers the 50-year-old union, or think about going and registering to become a member. Because, excuse my language, but it's easier to just say shit about it. (BIA News Center, January 12, 2005)

CEDH: la Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir poursuivi un journaliste ayant écrit en 1994 un article sur quatre ouvrages, dont l'un rédigé par le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, emprisonné depuis 1999.

La Cour a estimé que la Turquie avait violé l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (droit à la liberté d'expression), ainsi que l'article 6 alinéa 1 (droit à un procès équitable) en raison de la présence d'un juge militaire au sein de la Cour de sûreté de l'Etat qui avait condamné ce journaliste.

Le journaliste Attila Halis avait publié le 2 janvier 1994 dans le journal Özgür Gündem un compte rendu portant sur quatre ouvrages concernant des problèmes dans le sud-est de la Turquie. L'un de ces ouvrages, "Tasfiyeciligin Tasfiyesi", avait été rédigé par Abdullah Ocalan, dirigeant du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, rebaptisé Kongra-Gel).

L'article litigieux n'a jamais été diffusé, l'édition du 2 janvier 1994 d'Özgür Gündem ayant été saisie avant d'être distribuée, rappelle la Cour européenne dans son arrêt.

Attila Halis avait été condamné en mars 1995 à un an de prison et à une amende de 400 millions de livres turques par la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul pour "diffusion de propagande relative à une organisation séparatiste illégale".

Après la confirmation de cette peine par la Cour de cassation, le journaliste avait pris la fuite pour éviter l'emprisonnement mais fut retrouvé et interpellé en mars 2002 avant d'être libéré deux jours plus tard.

L'exécution de la peine fut finalement suspendue en juillet 2002.

La Cour européenne a jugé que "la condamnation du requérant était disproportionnée par rapport aux buts poursuivis" et qu'elle n'était pas  "nécessaire dans une société démocratique".

Elle a accordé au journaliste 2.000 euros pour dommage moral. (AFP, 11 janvier 2004)

Kurdish Journalist on Trial

Public Prosecutor in Istanbul launched a court case against Hamdulah Yilmaz, editor-in-chief of the Kurdish paper Azediya Wellat.

According to the indictment the news and articles published in the issues 442, 443, 444, 445, 446, 449 and 455 violated the Article 7/2 of Anti-terror Law. The case would commence at Heavy Penal Court. (Özgür Gündem-TIHV, January 7, 2004)

TGC Chairman: Media Still has Serious Problems in Turkey

Although Orhan Erinc, the president of Turkish Journalists' Association (TGC), thinks there have been some positive press reforms in 2004, he isn't hopeful about the year 2005.

According to Erinc, the new Turkish Penal Code (TCK), which will go into effect in April 2005, has some unfavorable regulations for the press. The new penal code, contrary to the Press Law, reverts to handing out prison sentences instead of fines, and allows resorting to the penal code besides penalties, such as suspension of broadcasts, by the Radio and Television Higher Board (RTUK).

"If journalists were provided with jobs and social security, such complaints would be minimized."

According to Erinc, it is important that reporters now have the right not to disclose sources and cannot be forced to testify, under the new law. "But this has left us with an incomplete outcome," said Erinc.

"Since media workers at radios and televisions are subject to a different law, they won't be able to benefit from these rights."

"Since broadcasting principles were transferred to the TCK, radios and televisions will be subject to fines, suspension of broadcasts, and warnings by RTUK, as well as prison terms by legal jurisdiction under the TCK," Erinc added.

Talking about media ownership, Erinc reminded that Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said, "We don't approve bank owners to also own media organizations." He added that businessmen have owned media organizations in Turkey since 1950s. "The legal vacuum and the lack of job security has made media more susceptible to manipulation by owners," said Erinc. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, January 5, 2005)

RSF: "Pas d'amélioration significative de la liberté de la presse"

L'année 2004 a été l'année la plus meurtrière pour les journalistes depuis dix ans, avec 53 tués, soit 13 de plus qu'en 2003, rapporte l'organisation Reporters sans frontières (RSF) dans son bilan annuel publié mercredi.

En ce qui concerne la Turquie, candidate à l'Union européenne, RSF a déclaré qu'elle a réalisé des "progrès remarquables" législatifs mais sans "amélioration significative de la liberté de la presse".

RSF dénombre pour l'an passé 53 journalistes tués -- chiffre record depuis 1995, contre 40 en 2003 --, 15 collaborateurs des médias tués (2 l'an passé), au moins 907 interpellés (contre 766), 1.146 agressés ou menacés (1.460 en 2003) et 622 médias censurés (501 l'an dernier).

Au 1er janvier 2005, 107 journalistes -- notamment en Chine et à Cuba -- et 70 cyberdissidents sont emprisonnés.

L'Irak est, pour la deuxième année consécutive, le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes, avec 19 reporters et 12 collaborateurs des médias tués en 2004. Loin derrière, les Philippines ont été particulièrement meurtrières (6 journalistes), comme le Bangladesh (4) et le Mexique (3).

En dehors des zones de conflits, la plupart des journalistes assassinés avaient dénoncé la corruption ou enquêté sur des groupes criminels, notamment aux Philippines et au Bangladesh).

Le kidnapping représente "une menace grandissante", notamment en Irak avec au moins douze reporters enlevés. Seul, parmi eux, l'Italien Enzo Baldoni a été exécuté. (AFP, 5 janvier 2005)

Writer Fikret Baskaya tried under the menace of imprisonment

On 30 December 2004, Ankara Penal Court of First Instance No. 2 continued to hear the case of the publishing managers of Maki Publishing House Özden Bayram and Ismet Erdogan and Fikret Baskaya in connection with a book of Baskaya titled "Articles Against the Flow".

In his summing up the case public prosecutor demanded Bayram and Erdogan to be acquitted on the grounds that only the writer can be sentenced for offences committed via publications. He wanted Baskaya to be sentenced to term of imprisonment alleging that "he insulted to the republic, government and armed forces in the book".

Since the book includes sentences like "Sivas massacre is a massacre organized by the state as others in the past" and "This is a torture republic", the indictment wanted the defendants to be sentenced under Article 159 TPC. (Cumhuriyet-TIHV, Janvier 3, 2005)

Kurdish Question / Question kurde

Des militants kurdes attaquent un poste de gendarmerie

Des militants kurdes du PKK, rebaptisé Kongra-Gel, ont attaqué jeudi un poste de gendarmerie dans le sud-est de la Turquie, tuant un soldat et en blessant un autre, a rapporté l'agence semi-officielle Anatolie.

Un groupe de militants s'en est pris au poste situé dans le hameau de Gullu de la province de Mardin, frontalière avec la Syrie, précise l'agence. (AFP, 27 janvier 2005)

Incidents lors des obsèques de militants kurdes: treize blessés

Treize personnes ont été blessées dimanche à Siirt (sud-est de la Turquie, à majorité kurde) dans des heurts entre police et manifestants à l'occasion des obsèques de deux militants kurdes tués lors d'une fusillade avec les forces de sécurité, a-t-on appris de sources locales.

Les incidents ont éclaté lorsque la foule qui assistait aux obsèques a refusé que les morts soient enterrés dans les tombes assignées par les autorités locales et réclamé de les ensevelir ailleurs.

Devant le refus de la police, la foule a commencé à lancer des pierres et des bâtons en sa direction tandis que les forces de l'ordre faisaient usage de leurs matraques et de grenades lacrymogènes.

Des témoins ont affirmé que des policiers ont tiré des coups de feu en l'air.

Trois manifestants et dix policiers ont été blessés. On ignore s'il y a eu des arrestations. (AFP, 23 janvier 2005)

Accrochage entre l'armée turque et la guérilla kurde

L'armée turque a tué le 20 janvier cinq militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kongra-Gel) lors d'un accrochage dans le sud-est à majorité kurde, a-t-on annoncé de source officielle.

Les "terroristes", dénomination officielle des militants du PKK, ont répondu par des tirs aux sommations des forces de sécurité dans la région de Sirnak et ont été abattus, précise un communiqué du gouvernorat de cette province au même nom.

Le 18 janvier, une unité antiterroriste de la police turque a interpellé dans le sud de la Turquie deux militants kurdes présumés, soupçonnés de préparer des attentats à la bombe contre des bâtiments publics, selon des sources officielles citées mardi par l'agence de presse Anatolie.

Un des suspects a été incarcéré après avoir été inculpé pour "appartenance à une organisation terroriste" et "assistance à une organisation terroriste", tandis que le second a été remis en liberté dans l'attente de son procès, a rapporté Anatolie, sans donner de précisions sur les charges pesant contre lui. (AFP, 18-20 janvier 2005)

Emeute meurtrière dans une prison kurde: Ankara condamnée à Strasbourg

La Cour europénne des droits de l'homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie pour la mort d'un détenu kurde dans la prison de Diyarbakir (sud-est), lors d'affrontements entre forces de l'ordre et prisonniers qui avaient fait 11 morts au total en septembre 1996.

Les juges européens étaient saisis par la famille de l'une des 11 victimes, Kadri Demir, décédé alors qu'il purgeait une peine de 12 ans et demi de prison pour appartenance au parti séparatiste PKK.
 A l'issue des affrontements du 24 septembre 1996, lors desquels il avait été blessé, M. Demir avait été transféré à la prison de Gaziantep, à plus de six heures de route de Diyarbakir, où son décès avait finalement été constaté. L'autopsie avait révélé de nombreuses blessures, notamment à la tête, un oedème au cerveau et des côtes fracturées.

"Il n'a pas été établi que l'usage de la force dont Kadri Demir a été victime était absolument nécessaire et proportionné au but recherché, à savoir la répression d'un soulèvement et la défense de la vie des gardiens", relève la Cour, qui juge "inacceptables" les conditions dans lesquelles M. Demir a été transféré d'une prison à l'autre le soir des faits, alors qu'il était blessé et n'avait subi qu'un examen médical "succinct".

La Cour a condamné Ankara pour violation du droit à la vie et du droit à un recours effectif, les actions judiciaires contre le personnel pénitentiaire et les forces de l'ordre étant toujours pendantes, huit ans après les faits.

Les juges ont alloué 88.000 euros à la famille du défunt pour dommage matériel et moral.

La CEDH a par ailleurs également condamné jeudi la Turquie pour violation de la liberté d'expression dans une autre affaire. Hasan Dagtekin, un écrivain de 44 ans, avait été condamné en 1995 à une amende pour "propagande séparatiste", pour un livre dénonçant la pression exercée par la Turquie sur le peuple kurde. La justice turque avait également ordonné la saisie de l'ouvrage.

Cette condamnation était "non nécessaire" dans une société démocratique, ont estimé les juges, qui ont alloué 2.500 euros au requérant. (AFP, 13 janvier 2005)

La Turquie engagée à Strasbourg à verser 9.000 euros à Leyla Zana

La Turquie s'est engagée à verser 9.000 euros à Leyla Zana au terme d'un "règlement amiable" conclu avec l'ex-députée kurde qui avait saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour violation de sa liberté d'expression, a-t-on appris mardi auprès du greffe de la Cour.

L'ex-députée avait été condamnée, ainsi que deux responsables du HADEP (Parti de la démocratie du peuple), à un an et quatre mois d'emprisonnement ainsi qu'au paiement d'une amende pour propagande séparatiste en raison de la parution d'un article de Mme Zana et d'une déclaration publiée par les deux autres requérants dans le bulletin du HADEP en janvier 1997, selon la Cour.

Mme Zana avait en outre été condamnée à deux ans d'emprisonnement et à une amende pour incitation du peuple à la haine et à l'hostilité sur la base d'une distinction fondée sur la classe sociale, la race et la région.

Les trois militants avaient saisi la Cour pour violation de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'Homme et contesté l'équité de leur jugement prononcé par la Cour de sûreté de l'Etat.

"L'affaire a été rayée du rôle à la suite d'un règlement amiable", a indiqué la Cour.

En 2004, la Turquie a été condamnée pour violation de la liberté d'expression dans plus d'une dizaine d'affaires impliquant des séparatistes kurdes.

Leyla Zana est devenue à l'étranger une figure emblématique de la lutte pacifique pour la reconnaissance des droits des Kurdes en Turquie et s'est vu attribuer en 1995 le Prix Sakharov par le Parlement européen. (AFP, 11 janvier 2004)

20 ans de prison aux politiciens qui parleront en kurde

La nouvelle loi pénale turque, qui est passé à la va vite à l'assemblée Nationale, comprend de nombreuses nouvelles lois contre la liberté d'expression et la liberté de pensée. Cette loi prévoit 20 ans de prison aux politiciens qui parleront le kurde, la peine est la même pour les représentants d'associations.

La nouvelle loi pénale turque, créait spécialement dans le but d'être en harmonie avec l'Union Européenne, interdit aux partis politiques d'utiliser d'autre langue que le turque par l'article 81.

La loi, qui rentre en vigueur le 1 avril 2005, l'article 49 de la nouvelle loi pénale, prévoit la de peine de prison allant de 6 mois à 20 ans pour les politiciens ayant parlé une autre langue que le turque. La loi stipule aussi que pour les hommes publics, parlant le kurde, seront jugés par une cours criminel au lieu d'une cour principale.

Une telle organisation législative est contre la convention européenne des droits de l'homme car elle est discriminatoire.

La nouvelle loi prévoit aussi pour les dirigeants d'associations, visant une activité dans les domaines; militaire, la défense nationale et l'éducation ou la formation destinés à un poste important, courent une peine de prison allant jusqu'à 20 ans. (Roj-TV, 5 janvier 2005)

Ankara against a Kurdish representation in Turkish Parliament

Turkish Justice Minister Cemil Cicek said on Monday, "the European Commission's Progress Report says that 10 percent electoral threshold should be decreased. However, this request has different purposes such as representation of political parties based on ethnic origin at the parliament."

Replying to questions of journalists, Cicek said, "according to the Progress Report, Turkey should have approve six laws till December 17th, 2004. Also, Progress Report says that 10 percent electoral threshold should be decreased. However, this request has different purposes such as representation of political parties based on ethnic origin at the parliament. The threshold was put into force in order to secure stability in Turkey in the general elections of 1983. I want to underline once again that if there had not been stability in Turkey, we would have not achieved all those successes and approved all those laws."

Noting that Turkey would enter a very important and difficult period as of October 3rd, 2005, Cicek said, "Turkey will start entry talks process with the EU. The process is expected to last for 10 years. Actually, this period depends on stability in Turkey. We can hold discussions about parliamentary or presidential systems, but we have to preserve stability. If we target to rule the country with parliamentary system, the electoral threshold should be preserved, and even different regulations should be made. Another formula can be found for representation of political parties, which could not have seats at the parliament. But, if we want lasting stability, we should adopt presidential system." (AA, January 3, 2005)

Accrochage entre l'armée turque et guérillas kurdes: 2 morts

L'armée turque a tué dimanche deux militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kongra-Gel) lors d'un accrochage dans le sud-est, ont indiqué des sources de sécurité à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde.

Le combat a éclaté près de la petite localité de Senoba, juste à la frontière avec l'Irak, lorsqu'un groupe de militants qui tentaient de s'infilter en territoire turc a été intercepté par les soldats, a-t-on précisé de même source.

Une opération était toujours en cours dimanche après-midi. (AFP, 3 janvier 2005)

Minorités / Minorities

Call for open discussion of taboos such as Armenian Genocide or Question of Minorities

The Istanbul Branch of the Human Rights Association (IHD) has launched a campaign for opening discussion of taboos such as Armenian genocide or the question of minorities in Turkey.

The full text of the IHD Press Release:

"We, as the Istanbul Branch of Human Rights Organisation, are well aware that  human rights issue is so important and comprehensive that it goes  far beyond what figures can express.

"For this reason  besides giving statistical data about human right violations we want to emphasise once more that human right violations originate from the system in Turkey and without challenging the system in depth no real achievement can be made in this respect.

"Turkey is still being ruled on the basis of a racist, chauvinistic and anti-pluralistic  ³national policy document².

"Militarist pressures on judiciary, executive and legislative powers continue.  There are still serious obstacles to civilian policy-making processes.

"A number of amendments in legislation made for the sake of accession to EU cannot be put into practice as these changes are not internalised by the system. Turkey is still being governed by a militarist constitution.  .

"Some subjects are still a taboo in Turkey. We still don't have an environment of free, democratic and civil public discussion on the Cyprus issue,  Kurdish  issue, Armenian genocide, non-muslim minorities, consciencious objection or sexual orientation issues.

"Torture goes on even though under different forms. Following the reduction in detention periods and greater public discussion on torture, the  number of ³unrecorded² detentions has increased where most brutal forms of torture are being implemented.

"We, the human rights activists, are also alarmed by the extent to which certain ordinary murder cases and racist-shauvinistic crimes cannot be put under control.

"We believe that in order for democratisation and becoming a really civil society Turkey must face the truths of its  history.

"Only after such a confrontation the Turkish society will be able to discuss honestly such topics as the frequent discoveries of ³mass burials² or killing of a 12 year-old child for being a ³terrorist² or the Genocide.

"We  want the year 2005 to be a starting point of free public discussion in Turkey.

"We, as the human rights defenders, experienced up till now various forms of oppression. Our colleagues have been killed, our branch buildings have been bombed, we have been imprisoned, beaten and tortured for defending democracy in Turkey. Now Turkey must take action to put into practice these norms in order to be a democratic and really civil country.  In other words Turkey is undergoing a trial and the trial will go on.

"BECAUSE WE WILL GO ON DISCUSSING CRITICAL QUESTIONS AND  URGE THE PUBLIC TO DISCUSS." (IHD Istanbul Branch, January 27, 2005)

Armenia fires the first shot on 90th anniversary of Genocide

The Armenian government fired the first shot this week to begin the yearlong commemorative activities planned for the 90th anniversary of the Armenian Genocide.

Foreign Minister Vartan Oskanian spoke on January 24 during the Special Session of the General Assembly of the United Nations to mark the 60th anniversary of the liberation of the Nazi death camps. Mr. Oskanian's remarkable statement, along with several others, was broadcast live in Israel. Here are excerpts from his remarks that were delivered extemporaneously with a heavy heart and profound passion:

"On behalf of the people and government of Armenia, and as a descendant of genocide survivors, I feel compelled to be here today, to join other survivors and descendants of both victims and perpetrators, to take part in this commemoration....

"In the 20th century alone, with its 15 genocides, the victims have their own names for places of infamy. What the French call 'les lieux infames de memoire' are everywhere. Places of horror, slaughter, of massacre, of the indiscriminate killing of all those who have belonged to a segment, a category, an ethnic group, a race or a religion. For Armenians, it is the desert of Deir-El-Zor, for Cambodians they are the killing fields, for the children of the 21st century, it is Darfur. For the Jews and Poles and for a whole generation of us growing up after The War, it is Auschwitz....

"After Auschwitz one would expect that no one any longer has a right to turn a blind eye or a deaf ear. As an Armenian, I know that a blind eye, a deaf ear, and a muted tongue perpetuate the wounds. It is a memory of suffering unrelieved by strong condemnation and unequivocal recognition. The catharsis that the victims deserve, which societies require in order to heal and move forward together, obligates us here at the UN, and in the international community, to be witness, to call things by their name, to remove the veil of obfuscation, of double standards, of political expediency....

"Recognizing the victims and acknowledging them is also to recognize that there are perpetrators. But this is absolutely not the same as actually naming them, shaming them, dissuading or warning them, isolating or punishing them....

"The Spanish-American philosopher George Santayana admonished us to remember the past, or be condemned to repeat it. This admonition has significance for me personally, because the destruction of my people, whose fate in some way impinged upon the fate of the Jews of Europe, should have been more widely seen as a warning of things to come.

"Jews and Armenians are linked forever by Hitler. 'Who, after all, speaks today of the annihilation of the Armenians?' said Adolf Hitler, days before he entered Poland.

"Hitler's cynical remembrance of Armenians is prominently displayed in the Holocaust Memorial in Washington because it is a profound commentary about the crucial role of third parties in genocide prevention and remembrance. Genocide is the manifestation of the break in the covenant that governments have with their peoples. Therefore, it is third parties who become crucial actors in genocide prevention, humanitarian assistance and genocide remembrance.

"We are commemorating today, because the Soviet troops marched into Auschwitz 60 years ago. I am here today because the Arabs provided sanctuary to Armenian deportees 90 years ago.

"Third parties, indeed, can make the difference between life and death. Their rejection of the behaviors and policies which are neither in anyone's national interest nor in humanity's international interest, is of immense moral and political value.

"What neighbors, well-wishers, the international community can't accomplish, is the transcending and reconciling which the parties must do for themselves. The victims, first, must exhibit the dignity, capacity and willingness to move on, and the perpetrators, first and last, must summon the deep force of humanity and goodness and must overcome the memory of the inner evil which had already prevailed, and must renounce the deed, its intent, its consequences, its architects and executors."

Mr. Oskanian's UN remarks are significant for several reasons:

1) They were delivered by the Foreign Minister, and not by the Ambassador at the UN;

2) They exposed once again the Turkish lie that Armenians in Armenia do not care about the Genocide. Several years ago, Pres. Kocharian himself spoke about the Armenian Genocide from the UN podium. Furthermore, the international recognition of the Armenian Genocide is one of the foreign policy objectives of the Republic of Armenia;

3) They sent a message to the Turkish leaders that Armenians would keep raising this issue at every opportunity, and in every forum, until the Turks acknowledge the skeletons in their closet;

4) By speaking about this issue at the UN, the Armenian Genocide was brought to the attention of the whole world.

As I reported in this column last December, the U.S. Ambassador to the UN had asked for a Special Session of the UN General Assembly to mark the 60th anniversary of the liberation of the Nazi concentration camps. Since the US government would not make a similar request to have the UN observe the 90th anniversary of the Armenian Genocide, it was very commendable that Foreign Minister Oskanian made a personal appearance at the UN to deliver a major statement marking the anniversaries of both the Jewish Holocaust and the Armenian Genocide.

It is noteworthy that during a press conference last week, when the Secretary General of the UN, Kofi Annan, was asked if holding a Special Session of the General Assembly for the Holocaust "may open the gate for other groups such as the Armenians... to demand a similar treatment," he appeared to leave the door open for a UN commemoration of the Armenian Genocide by saying: "It is possible that, in the future, Member States would want to commemorate other events."

On this occasion, it is important to compare and contrast the attitude of the representatives of Germany and Turkey. While the German Foreign Minister very strongly condemned the atrocities committed by the Nazi regime, the Turkish Ambassador shamelessly lied about the abysmal human rights record of his country, stating that Turkey has always been a tolerant state that combated hatred and prejudice! While Germans offer profuse apologies and make amends for the crimes committed by their predecessor regime, Turks continue to defend their genocidal ancestors.

Turkish commentators had expressed the fear that an "Armenian Tsunami" was fast approaching Turkey on the 90th anniversary of the Armenian Genocide. Despite these warnings, the first wave of the "Armenian Tsunami" caught Turkish officials by surprise. Their Ambassador was unprepared to respond to Mr. Oskanian's statement. He simply read his prepared speech that contained no answer to the Armenian Foreign Minister's call for the acknowledgment of the Genocide.

The Turks should expect more such bad weather in the next 12 months, as long as they continue to deny the first genocide of the 20th century. (Harut Sassounian, Publisher, The California Courier, January 29, 2005)

Plus que 1.244 Grecs orthodoxes en Turquie contre 110.000 en 1964

Il existe en Turquie 1.244 Grecs orthodoxes, une minorité dont le nombre a dramatiquement diminué au long des années, notamment par une série d'échanges de populations entre la Turquie et la Grèce, rapporte dimanche le journal turc Hurriyet.

Ce nombre était estimé à environ 110.000 en 1964 avant que le gouvernement turc demanda à des milliers de Grecs de quitter immédiatement le pays à la suite des heurts intercommunautaires sanglants à Chypre entre Turcs et Grecs, selon une étude du journal.

La première vague d'"échange obligatoire de populations" entre les deux pays s'est réalisée après la proclamation de la République de Turquie, sur les ruines de l'empire ottoman, après que les troupes de Mustafa Kemal Ataturk chassèrent l'ennemi grec arrivé aux portes d'Ankara.

Près de 1,5 million de Grecs, notamment d'Istanbul, ancienne Constantinople capitale de Byzance conquise en 1453 par les Turcs, partent pour la Grèce et 400.000 Turcs de Grèce vers la Turquie.

La dernière vague de départ volontaire depuis la Turquie s'est produit à la suite de l'intervention de l'armée turque à Chypre en 1974, en réponse à une tentative de coup d'Etat mené par des nationalistes chypriotes grecs et visant à rattacher l'île à la Grèce.

S'affirmant victime de persécutions, la minorité espère s'attendre à un avenir meilleur avec les aspirations de la Turquie de rejoindre l'Union européenne, selon les membres de la communauté interrogés par Hurriyet.

La méfiance de l'Etat turc envers les Grecs remonte au traumatisme provoqué par la Première guerre mondiale, au cours de laquelle les populations grecques et arméniennes de l'Empire ottoman se sont rangées du côté des puissances alliées victorieuses quand celles-ci envisageaient la partition de l'actuel territoire turc. (AFP, 30 janvier 2005)

Polémique sur la disparition du génocide arménien d'un programme d'histoire

Le génocide arménien ne figure plus au programme scolaire d'histoire de l'Etat régional allemand du Brandebourg (est), ce qui a déclenché une polémique dans laquelle le gouvernement régional se défend d'avoir cédé à des pressions de la Turquie.

"Malheureusement il y a eu toute une série de génocides", a déclaré mardi à Potsdam le chef du gouvernement régional, le social-démocrate Matthias Platzeck, regrettant que seul l'exemple arménien soit évoqué dans cette partie du programme d'histoire, rédigée il y a deux ans.

Il a annoncé que des directives d'instruction sur la question des génocides allait être reformulées cette année. En Allemagne, l'éducation est du ressort des Etats régionaux.

Le quotidien berlinois Tagesspiegel avait accusé le gouvernement de M. Platzeck d'avoir cédé à des pressions d'Ankara, ce que ce dernier a nié.

Le Tagesspiegel a rapporté que le consul général de Turquie Aydin Durusay s'était plaint auprès du gouvernement régional que le génocide arménien soit évoqué dans le programme des classes des élèves de 15 et 16 ans.

Toujours selon le journal, M. Durusay a reçu il y a deux semaines l'assurance lors d'un déjeuner avec M. Platzeck que le sujet disparaîtrait du programme scolaire.

Depuis, selon le journal, "le génocide de la population arménienne" ne figure plus comme exemple illustrant le sujet du génocide.

Des députés régionaux, l'Union chrétienne-démocrate (CDU, conservateurs) et le PDS (néo-communistes), ont demandé que le thème du génocide arménien figure à nouveau au programme. (AFP, 25 janvier 2005)

Nine Armenian charity groups to get $3 million of insurance settlement

LOS ANGELES - Nine Armenian charitable groups will receive $3 million over the next two weeks as part of a $20 million settlement between an insurance company and descendants of Armenians killed nearly 90 years ago in the Turkish Ottoman Empire.

Five organizations on the East Coast will each receive checks for more than $333,000 during a ceremony Wednesday in New York, the Daily News of Los Angeles reported. The remaining groups will receive payments at a second event being organized in Los Angeles.

The organizations include New York's Armenian General Benevolent Union, New Jersey's Armenian Missionary Association of America, Inc., and the Armenian Education Foundation, based in Glendale.

"As the grandson of two genocide survivors, I'm particularly pleased to be handing money to these organizations, because these kinds of organizations helped my grandparents when they first arrived here," said Brian Kabateck, an attorney in the lawsuit.

Lawyers for the plaintiffs said they filed the class-action lawsuit to raise awareness of the deaths as well as to win unpaid life insurance benefits from New York Life Insurance Co.

They contend that 1.5 million Armenians were killed in an act of genocide by the Turkish Ottoman Empire. Turkey rejects the genocide claim and maintains that Armenians were killed in civil unrest during the collapse of the empire.

The legal agreement approved last July by U.S. District Court Judge Christina A. Snyder is believed to be the first ever in connection with the disputed event.

At least $11 million was set aside for heirs of some 2,400 policyholders while $4 million was to cover legal fees. Another $3 million was earmarked for charities, with $2 million used for administrative costs and anything not spent on expenses going to charities.

Potential heirs of policyholders have until March 15 to file a claim for a portion of the settlement. (Associated Press, January 22, 2005)

La société turque commence à s'interroger sur la question arménienne

Alors qu'à Istanbul une exposition consacrée à la vie quotidienne des Arméniens en Anatolie au début du XXe siècle bat des records d'entrées, la société turque commence à s'interroger sur la question arménienne, occultée pendant 90 ans par l'histoire officielle.

Inaugurée le 8 janvier, l'exposition "Mon cher frère" a accueilli quelque 6.000 visiteurs en une dizaine de jours selon ses organisateurs, un record pour une galerie stambouliote.

A travers 500 cartes postales d'époque, "Mon cher frère" s'efforce de démontrer, chiffres à l'appui et ville par ville, l'omniprésence des communautés arméniennes sur le territoire ottoman et leur rôle dans la société.

"En Turquie, l'histoire a toujours été enseignée par rapport au seul peuple turc, comme s'il n'y avait jamais eu que lui sur ce territoire. Quand on parle des Arméniens, ils ne sont pas décrits comme une partie intégrante de la société mais comme une source de problèmes", explique Osman Koker, directeur de l'exposition.

"C'est pour remplir ce vide, parce que j'ai une fille de 11 ans qui reçoit ce genre d'éducation à l'école que j'ai décidé de publier un livre et de monter une exposition", poursuit cet historien devenu éditeur.

"Sans cette prise de conscience, il restera impossible de discuter des événements de 1915", ajoute-t-il, en référence aux massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 par les armées ottomanes.

Convaincu des interrogations croissantes de la société turque sur son propre passé, M. Koker n'en estime pas moins qu'un changement de mentalités prendra du temps. "Une majorité du public, surtout en province, considère encore le simple mot d'Arménien comme une insulte", estime-t-il.

Même si une poignée d'universitaires et d'historiens amateurs ont entrepris de revisiter l'histoire turque, on ne brise pas aisément un tabou profondément installé dans les esprits par 90 ans d'histoire officielle.

"Jusqu'en 1980, les manuels scolaires turcs ne parlaient tout simplement pas des massacres d'Arméniens", résume Fabio Salomoni, auteur d'un mémoire sur le système scolaire turc.

"Avec les premières reconnaissances du "génocide" par des Etats occidentaux et la multiplication des attentats de l'Asala (une organisation terroriste arménienne), un paragraphe a ensuite été ajouté excluant toute responsabilité turque dans la mort des Arméniens, expliquée par un contexte de guerre et les rigueurs climatiques", poursuit-il.

Si la Turquie reconnaît la réalité des massacres, elle récuse le terme de "génocide" et les chiffres de 1,2 à 1,3 million de morts avancés les Arméniens, estimant le nombre de victimes à 250.000 ou 300.000.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a certes inauguré début décembre -peu avant le sommet européen de Bruxelles, qui a donné une date à Ankara pour le début de négociations d'adhésion à l'Union européenne- un musée arménien à Istanbul, mais il n'est pas question de revenir sur les dogmes en vigueur.

Plusieurs officines subventionnées par l'Etat continuent ainsi de mener des recherches censées démontrer que s'il y a eu génocide, celui-ci a plutôt été perpétré par les Arméniens contre les Turcs.

"On ne peut pas parler de changement profond au niveau étatique", commente Tarin Karakasli, du journal arménien Agos. "L'évolution a lieu dans l'élite intellectuelle, qui commence à discuter ouvertement du sujet, à encourager la publication d'ouvrages alternatifs".

La jeune femme se félicite du rôle joué par l'UE, qui "contribue à briser le tabou arménien" en encourageant la démocratisation de la Turquie, mais déplore la position de la France, souhaitant faire de la reconnaissance du "génocide" un préalable à l'adhésion turque.

"Ces pressions ne servent à rien, la question ne pourra se résoudre que par des dynamiques internes", estime-t-elle.

"La population turque n'a pas encore pleinement conscience du problème; dans ce contexte, imposer une solution ne peut que susciter des réactions hostiles", renchérit Etyen Mahcupyan, Arménien d'Istanbul et chroniqueur du quotidien Zaman. (AFP, 18 janvier 2005)

Décès de Mgr Paul Karatas, de l'Eglise chaldéenne catholique

Mgr Paul Karatas, archevêque chaldéen catholique d'Amed (Diyarbekir, en Turquie), établi à Istanbul, est décédé le 16 janvier, à l'âge de 71 ans, suite à une longue maladie, indique un communiqué de cette Eglise (cf. www.mission-chaldeenne.org).

Mar Paul Karatas, de l'Eglise chaldéenne catholique rattachée à Rome depuis le milieu du 16e siècle, était hospitalisé, depuis plusieurs semaines déjà à Istanbul. Il était le seul évêque de cette Eglise en Turquie où la communauté assyro-chaldéenne, toutes confessions confondues, compte près de 10 000 fidèles.

Mgr Paul Karatas était né1934 à Harbol (la moderne Aksu), petit village assyro-chaldéen situé dans le Sud-est anatolien, limitrophe de la frontière irako-turque. Il a été ordonné prêtre en1968, et en1977, il a été sacré évêque d'Amed (Diarbekir) par Sa Béatitude Mar Paul II Cheikho, ancien Patriarche de l'Eglise Chaldéenne Catholique dont le siège est actuellement occupé par Mar Emmanuel III Delly, à Bagdad.

Le décès de Mar Paul Karatas a profondément attristé les membres de sa communauté principalement établis à Sarcelles, en France, dans le diocèse de Pontoise. Il avait, il y a un an le 7 février, participé à la bénédiction de la nouvelle église chaldéenne St Thomas Apôtre de ce diocèse. (ZENIT.org, 17 janvier 2005)

Armenian Patriarch of Turkey issued bold message on genocide

Over the years, as various Armenian Church leaders in Turkey, under pressure from Turkish officials, made disparaging remarks about the

Diaspora's efforts for the recognition for the Armenian Genocide, I never hesitated to criticize them. Therefore, it is only fair that these Church leaders are to be commended whenever they bravely speak out on the Armenian Genocide, jeopardizing their own position and personal safety.

Patriarch Mesrob II, in his New Year message to the Armenian community of Turkey, made such a bold statement last week. Surprisingly, a portion of his lengthy message is devoted to the 90th anniversary of the Armenian Genocide. That segment of the statement, issued in three languages, is entitled "The Great Disaster," in English, "Medz Yegherni Hishadage," in Armenian; and "Buyuk Felaket," in Turkish. The

Patriarch's statement appeared on the Patriarchate's web site and in the Armenian press of Istanbul.

It is understandable that under the repressive conditions in Turkey, the Patriarch is forced to use substitutes for the word genocide. For the benefit of non-Armenian speaking readers, we should point out that "Medz Yeghern" was used by Armenians to describe the Armenian Genocide before the word genocide existed. "Medz Yeghern" could be translated alternatively as " Great Disaster," "Great Calamity," or "Great Cataclysm." Armenians sometimes still refer to the Armenian Genocide as "Medz Yeghern," just as the Jews use the Hebrew word "Shoah" for the Holocaust.

Here is the English version of that segment of the Patriarch's Message:

"Beloved Church members: one of the painful historical events ... has become known in Armenian literature as Medz Yeghern (The Great Disaster). The Ottoman government of that time of the Committee for Union and Progress, citing security reasons in the circumstances of the First World War, exiled Armenian citizens living in the Ottoman Empire to the deserts of Syria. However, because the necessary precautions were not taken, hundreds of thousands of Armenian citizens lost their lives either near their own homes, or on the journey, or in the desert, or were the victims of inhuman attacks by opportunists. Of the Armenian population in the Ottoman Empire, only a small proportion was saved from annihilation. Whatever the given justification, this great unconscionable disaster has passed into history as a human drama that took place at the beginning of the 20th century. Wherever on the globe, every Armenian still feels the imprint of this Great Disaster in his or her identity and still lives with the trauma, in some way or another.

Throughout the year 2005, on the 90th anniversary of this event, Armenians will offer to God their prayers and incense for the souls of their martyrs."

While the Patriarch is careful not to use the word "Genocide," - it is a crime to do so in Turkey -- his statement makes it amply clear that the government of the Ottoman Empire was the organizer of the deportations that led to the deaths of "hundreds of thousands" of Armenians. In addition to outright murder, the United Nations defines as genocide the act of "deliberately inflicting on the group conditions of life calculated to bring about its physical destruction in whole or in part."

We should point out that the Patriarch, in his statement, uses the term "annihilation," meaning extermination or total destruction, which is another way of saying genocide.

The Patriarch Mesrob II who is fluent in Armenian, Turkish and English, has probably written the statement himself in all three languages. A careful comparison of the three versions reveals subtle differences in the words used to describe the Armenian Genocide. Even though it is practically impossible to translate verbatim a text from one language to another, it is noteworthy that the Armenian version contains the strongest words.

Finally, it is significant that the Patriarch made his bold remarks on the Genocide less than a week after the Prime Minister of Turkey, Abdullah Gul, announced that the Turkish government would do everything in its power to counter the Armenian efforts, particularly in view of the 90th anniversary of the Armenian Genocide.

For the first time, and on the occasion of the 90th anniversary of the Armenian Genocide, the Patriarch is properly and bravely suggesting that Armenians in Turkey would be joining their compatriots around the globe in remembering the "annihilation" of their ancestors. While Armenians might not be able to hold any public commemorative events in Turkey on that date, the Patriarch is certain that they carry in their souls the trauma of the Genocide and the memory of their martyrs. (Harut Sassounian, Publisher, The California Courier-AZG Armenian Daily #004, January 14, 2005)

Génocide arménien: Quand la presse turque révise le révisionnisme...

Dans le contexte de sa longue procédure d'adhésion à l'Europe, la Turquie est confrontée à un travail de mémoire, qui concerne surtout la douloureuse question du génocide arménien de 1915. La presse turque se distingue par de fréquents articles questionnant un passé mythifié ou occulté...

Le musée du génocide d'Erevan, en Arménie - AFPLa fameuse défaite de Sarikamis, en 1915, est emblématique du révisionnisme turc, laisse entendre un éditorialiste de Milliyet, Can Dündar. Lors de cette bataille, plus de 90 000 soldats turco-ottomans censés prendre en tenaille les troupes russes ont péri dans le froid glacial des montagnes du Nord-Est anatolien. Une défaite que "la glorieuse histoire turque", comme ironise Dündar, impute aux Arméniens.

Or, quelques passionnés d'histoire font actuellement une relecture du drame, qui met en cause la figure du général ottoman Enver Pacha, rendu directement responsable de cette déroute militaire turque. A l'époque, remarque le journaliste de Milliyet, "alors que la grande armée avait été anéantie sans avoir pu tirer la moindre cartouche, la presse d'Istanbul publiait les communiqués de victoire de l'état-major. Mais, lorsque l'on apprit l'ampleur de la tragédie, les journaux d'Istanbul accusèrent cette fois 'les Arméniens d'avoir pactisé avec l'ennemi et de poignarder dans le dos l'armée turco-ottomane'."

"Cinq mois plus tard, les Jeunes-Turcs, véritables responsables de cette défaite, allaient lancer un plan de déportation [des Arméniens] dans lequel la Turquie se trouve encore embourbée aujourd'hui. Qu'après tant d'années cette tragédie soit reconsidérée sous un nouvel angle, avec en plus le soutien de l'actuel état-major de l'armée, est un événement très important", conclut Can Dündar.

Mehmet Altan, éditorialiste du quotidien Sabah et du site gazetem.net, cite l'exemple du film Gallipoli - de Peter Weir (1981), avec Mel Gibson -, "qui constitue probablement le meilleur exemple de la façon dont des perdants peuvent raconter leur défaite. Cela démontre que, lorsqu'un pays commence à avoir confiance en lui, il est en mesure de faire un film magnifique sur ses échecs historiques et sur ses déboires." Dans ce contexte, poursuit Mehmet Altan, "l'initiative sur Sarikamis, soutenue, qui plus est, par le chef d'état-major Hilmi Özkök, donne l'espoir que la Turquie soit désormais en mesure d'assumer et de célébrer ses défaites".

Ali Bulaç, intellectuel musulman, éditorialiste du quotidien Zaman, et dont un grand-père est mort à Sarikamis, s'interroge sur le silence qui a si longtemps entouré ce drame : "Le silence a duré quatre-vingt-dix ans! Il y a donc tant de choses que nous n'avons pas pu apprendre!"

"Une identité nationale peut-elle reposer sur le partage de secrets communs?" s'interroge d'ailleurs Ali Bayramoglu dans Yeni Safak. Et l'éditorialiste de ce quotidien revient sur la construction de l'identité turque : "Chaque perte, à partir du premier quart du XIXe siècle, d'un territoire de l'Empire ottoman provoquait un exode de musulmans vers la région encore ottomane la plus proche... Le processus s'est étalé sur une période de pratiquement un siècle. Cela a créé un traumatisme qui est devenu l'un des éléments essentiels de l'identité turque aujourd'hui. Celle-ci s'est construite sur la mise en commun de souffrances, de pertes de biens et de nouvelles acquisitions partagées par des masses de musulmans venus d'horizons différents. L'idéologie de rupture avec le passé sur laquelle s'est construit le nouveau régime (kémaliste), malgré tous les problèmes qu'elle a posés, a pu être adoptée grâce à cet état d'esprit, par ce 'partage'."

"Or, ces souffrances et ces humiliations constituent précisément un secret", poursuit Ali Bayramoglu. "Dans ce contexte, les allers et retours entre le sentiment d'oppression et les aspirations tyranniques produisent leurs effets à la fin de l'Empire ottoman. C'est dans cet état d'esprit que seront vécus les événements de 1915 avec les Arméniens, où les soulèvements arméniens d'Adana, de Zeytoun et de Van provoqueront une réaction disproportionnée. Il est donc impératif d'en finir avec ces secrets", conclut l'éditorialiste de Yeni Safak. "Nos historiens et archivistes, qui ont en leur possession les archives et les informations de l'Etat, ont le devoir de nous raconter certaines choses. Avant même l'Occident ou les Arméniens, c'est nous qu'ils doivent d'abord convaincre. Ce n'est qu'au prix de cette confrontation avec l'Histoire que l'identité turque atteindra sa maturité et se démocratisera".

La récente visite en Arménie d'un groupe de journalistes turcs s'inscrit dans cette tendance d'une levée des tabous sur l'histoire turque. Can Dündar en était. L'éditorialiste de Milliyet, collabore également à CNN Türk, et il a publié un long reportage sur sa visite à Erevan, reportage où l'allusion au génocide est omniprésente : "1915. Pour les Arméniens, le calendrier s'arrête à cette date. 'Tsegasbanoutyoun', c'est-à-dire 'génocide', est un des mots que nous avons le plus souvent entendus à Erevan. On trouve sa trace sur les bouteilles d'eau de Cologne, sur les manchettes des journaux ou dans n'importe quelle discussion de café. On ne peut que comprendre cela lorsqu'on sait que chaque famille arménienne a un souvenir douloureux en rapport avec cette date de malheur. Mais 1915 n'est pas seulement une date de malheur et de tristesse. C'est aussi le socle d'une identité, le ciment qui garde unie la diaspora arménienne."

Can Dündar est allé visiter le musée du génocide d'Erevan, dont il a rencontré le directeur, l'historien Lavrenti Barseghyan, qui déplore que le gouvernement turc, en ne reconnaissant pas le génocide, assume une faute qui n'est pas la sienne mais celle du régime des Jeunes-Turcs. A l'initiative d'un historien autrichien, le débat entre historiens turcs et arméniens est en tout cas timidement amorcé et devrait se poursuivre à Vienne au printemps 2005, où des experts des deux camps confronteront leur vision des "événements", documents traduits et archives à l'appui. Tout en rapportant des anecdotes tendant à prouver que tout ne sépare pas Turcs et Arméniens, Can Dündar conclut en citant les deux écueils à éviter si chacun veut vraiment renouer le dialogue : "Faire comme si l'Histoire n'existait pas ou bien agir uniquement en fonction de celle-ci. La solution consiste donc à affronter avec courage l'Histoire et à pouvoir la dépasser." (Pierre Vanrie, Courrier International, 15 janvier 2005)

Une cérémonie orthodoxe à Istanbul perturbée par des nationalistes turcs

La bénédiction des eaux du Bosphore, une cérémonie organisée par le patriarcat grec orthodoxe d'Istanbul, a été perturbée jeudi par des manifestants nationalistes, a constaté un photographe de l'AFP.

La communauté grecque orthodoxe d'Istanbul, forte de quelques milliers de personnes, se réunit traditionnellement le 6 janvier, à l'occasion du Noël orthodoxe (le Christ est né dans la nuit du 6 au 7 janvier selon l'ancien calendrier julien toujours en vigueur dans l'Eglise orthodoxe), sur le bord de la Corne d'Or, un bras de mer s'enfonçant sur plusieurs kilomètres dans la rive occidentale du Bosphore, pour bénir ses eaux.

Conformément à une tradition remontant à l'époque byzantine, un crucifix est alors jeté dans l'estuaire et une poignée de volontaires plongent pour le repêcher.

Cette année, une soixantaine de manifestants nationalistes arborant des drapeaux du Parti de l'action nationale (MHP, extrême droite) et scandant des  slogans visant le Patriarche Bartholomée 1er tels que "Ici c'est la Turquie, aime-la ou quitte-la" ont tenté de perturber la cérémonie.

Repoussés dans un premier temps par un important dispositif policier, les militants ont ensuite refait irruption sur les lieux de la célébration à bord de petits bateaux de pêche, mais ont été empêchés d'accoster.

La cérémonie a finalement pu se poursuivre sans incidents. Le nageur le plus rapide, ovationné par les quelques centaines de spectateurs présents, remettant la croix sortie des eaux au Patriarche.

Le patriarcat d'Istanbul, la plus haute autorité du monde orthodoxe, est régulièrement la cible de manifestations organisées par des mouvements nationalistes, contrariés par les demandes de Bartholomée Ier en faveur d'une extension des libertés religieuses pour les non-musulmans de Turquie.

En octobre, une bombe artisanale avait été lancée dans les jardins du patriarcat, ne causant que des dégâts matériels mineurs. (AFP, 6 janvier 2005)

Génocide Arménien: Panique à bord en Turquie?

Dans un article paru le 4 janvier 2005 dans le quotidien Turkish Daily News, le celèbre et très influent journaliste turc Mehmet Ali BIRAND (notamment présentateur pour CNN-Türk) s'est exprimé sur la question du génocide arménien en abordant ses préoccupations à ce sujet.

Pour mieux comprendre comment de nombreux intellectuels voient aujourd'hui la question arménienne en Turquie, voici la traduction par le CDCA de cet article (Merci à Michel A.)

Soyez prêts pour le tsunami arménien
(Hazžr olun, Ermeni tsunami'si geliyor)

J'écris cet article pour ceux qui n'ont aucune idée de ce que nous aurons à affronter cette année. Dans le but de se préparer aux choses qui vont venir. Un gigantesque tsunami s'approche de nos côtes. Je peux presque l'entendre. Le ciel s'obscurcit et l'eau se retire du rivage.

Le tsunami dont je parle provient des effets du tremblement de terre venant de la Diaspora Arménienne et sera bientôt sur nous. Si les précautions nécessaires ne sont pas prises au bon moment nous pourrions faire face à une immense calamité. Nous ne pourrions jamais nous en remettre.

La raison de la formation de ce tsunami vient du fait que le 24 avril 2005 sera le 90e anniversaire de la date symbolique des allégations du génocide Arménien.

Les Arméniens veulent exploiter cette occasion à fond. Pendant des années, à cause du désintérêt Turc, ils ont réussi à faire accepter les allégations de génocide comme une réalité.Peu importe comment nous les démentons, les efforts des Arméniens ont convaincu l'opinion internationale. Où que vous alliez, surtout en Occident, vous verrez que 90% des gens auxquels vous parlez croient que les Arméniens ont été les victimes d'un génocide perpétré par les mains des Turcs.

C'est pourquoi les Arméniens ne veulent pas manquer cette opportunité.Ils veulent lancer l'assaut final et finir le travail.

Quel est cet assaut final ?

C'est de faire accepter leurs allégations de génocide à une opinion plus large et convaincre ces pays dont les parlements ont encore à entériner leurs demandes.

Ils veulent accélérer la cadence jusqu'à la veille du centenaire qui coïncidera avec le moment où la Turquie se rapprochera de la pleine adhésion, forçant la Turquie à accepter la campagne du génocide. Je ne sais pas combien d'officiels sont au courant de ce sujet. Ce qui est certain c'est que la Turquie, à travers son indifférence, devra finalement affronter la triste vérité.

Quelle est la nature du tsunami?

La Diaspora Arménienne prépare une énorme campagne pour le 90e anniversaire des évènements de 1915. Il y aura des conférences, des meetings, des colloques et beaucoup d'autres activités qui seront programmées autour de cet anniversaire.

De façon plus importante, ils se concentreront sur les pays dont les parlements ont encore à accepter officiellement que le génocide a eu lieu et ils leur demanderont de le reconnaître pour le 90e anniversaire.

La bataille en cours au Congrès US sera relancée. Ils croient que si le Congrès ratifiait la reconnaissance, les mains de la Turquie seraient liées. La même pression s'exercera sur les pays membres de l'UE et leurs parlements nationaux seront sollicités pour demander au Conseil de l'Europe de faire de la reconnaissance une pré-condition à l'adhésion de la Turquie.

Ils essaieront de faire passer la même décision au Conseil de Sécurité de l'ONU.

Que pouvons nous faire ?

La seule façon de nous éviter d'être les victimes de cette attaque après des années passées à ignorer cette menace, serait que la Turquie reconsidère sa politique et reprenne l'initiative.

Dire que nous n'avons jamais perpétré un génocide ne suffit plus. Nous serons alors forcés de payer le prix de notre inactivité. Nous devons faire quelquechose.

La 1ere serait d'appeler à la mise en place d'une Commission d'Enquête de l'ONU sur les allégations de génocide tout comme le suggère Yalim Eralp et d'autres. La Turquie est dans son droit. Personne ne peut parler de génocide. Cependant elle a lamentablement échoué à imposer sa vision à l'extérieur. La seule façon d'en sortir est que le problème soit étudié par des chercheurs et des académiciens internationalement reconnus.

C'est la seule façon de connaître la vérité. Si ces travaux sont lancés, nous gagnerons du temps. En outre, si ce processus se poursuit, la Turquie peut développer ses relations économiques avec l'Arménie et ouvrir le poste frontière.De telles initiatives, avec la communauté internationale, peuvent être prises au moins en théorie.

Notre plus grande erreur serait de ne rien faire et de continuer à en parler entre nous. (CDCA, 5 janvier 2005)

Politique intérieure/Interior Politics

Congrès du CHP: Deniz Baykal a gagné, le parti a perdu

Le parti d'opposition social-démocrate au parlement turc a réélu son leader lors d'un congrès très mouvementé, émaillé de violentes bagarres qui ont porté un coup à son image et à sa popularité, déjà en baisse, et engagé un possible éclatement de la plus ancienne formation du pays.

M. Baykal, 66 ans, un ancien de la vie politique turque, plusieurs fois ministre, a remporté 674 voix alors que son seul rival Mustafa Sarigul, 48 ans, a recueilli 460 voix de 1.219 délégués du parti Républicain du peuple (CHP), qui ont voté aux premières heures de dimanche.

Le chef du CHP, élu pour la septième fois à ce poste, représente la vieille garde du CHP, créé en 1923 par le fondateur de la Turquie moderne et laïque, Mustafa Kemal Ataturk, tandis que M. Sarigul, maire populaire du district résidentiel de Sisli, à Istanbul, incarne l'aile réformatrice de ce parti.

Actuellement en chute dans les sondages, le CHP avait remporté 19% des suffrages aux élections législatives de novembre 2002, remportées haut la main (34%) par le parti de la Justice et du Développement (AKP, aux racines islamistes) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui s'est assuré une majorité absolue au parlement.

La défaite aux municipales de 2004 avait été encore plus cuisante (41,5 % pour l'AKP et 18% pour le CHP), entraînant une grogne au sein du parti contre M. Baykal, qui dirige cette formation avec une poignée de fidèles.

Les réformateurs lui reprochent d'user de ses ambitions politiques pour écarter ses opposants au sein de son parti plutôt que de prétendre remporter les élections, ce qu'il n'a jamais su faire en plus de 13 ans à la tête du parti, et diriger le pays.

Devenu encombrant par sa popularité croissante, M. Sarigul a été accusé par M. Baykal d'avoir été impliqué dans des affaires de pots-de-vin et a été renvoyé devant une commission disciplinaire qui l'a blanchi.

Un congrès du CHP a été convoqué.

La mine souriante, dynamique et toujours accompagné de sa belle femme blonde Aylin, Sarigul incarne un certain espoir pour les millions d'électeurs qui votent à gauche et souhaitent que le parti constitue un rempart contre la dérive islamiste dans une Turquie musulmane, dirigée actuellement par une formation héritière de partis pro-islamistes interdits.

Lors du congrès extraordinaire du CHP qui s'est tenu dans un palais des sports d'Ankara archi-comble, des altercations ont éclaté entre militants à coups de poing et de sièges volant en l'air, provoquant une intervention de la police anti-émeutes.

M. Sarigul lui-même a frappé un adversaire politique.

Plusieurs personnes ont été blessées lors de ces incidents sans précédent, dont deux journalistes. Et tout cela devant les caméras de télévision.

La presse était très critique sur ces événements "qui ne sont pas digne du CHP". "Guerre civile au congrès", titrait le journal Hurriyet, estimant que la "victoire à la Pyrrhus" remportée par M. Baykal devrait encore faire perdre des voix au parti maintenant divisé entre pro-Baykal et pro-Sarigul.

Ce dernier, amer, n'a pas fait connaître ses plans mais ses jours au parti ainsi que ceux d'une quinzaine de députés qui le soutiennent semblent comptés.

Les électeurs du parti s'interrogeaient de leur côté sur l'avenir du parti alors que l'AKP de M. Erdogan a plus que jamais le vent en poupe, après de bonnes performances dans l'économie et sa politique pro-européenne.

"C'est triste pour l'avenir de la Turquie, il n'y a maintenant presque plus d'opposition à la politique de l'AKP, c'est dangereux", a estimé Sinan Taskin, un enseignant en retraite. (AFP, 30 janvier 2005)

L'ancien premier ministre Erbakan évite la prison pour la deuxième fois

Les autorités judiciaires turques ont reporté vendredi pour la deuxième fois l'incarcération de l'ancien Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, en raison de son état de santé, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Agé de 79 ans, l'homme politique avait été condamné à deux ans et quatre mois de prison en 2002 pour falsification de documents dans le cadre d'un procès concernant des détournements de fonds au sein du parti -aujourd'hui interdit- qu'il dirigeait.

M. Erbakan a cependant bénéficié aussitôt d'un report d'un an de sa peine pour des raisons de santé.

Ce report étant arrivé à expiration le 23 décembre 2004, M. Erbakan a transmis un nouveau dossier médical et demandé un deuxième délai.

Le parquet d'Ankara a annoncé vendredi qu'il accordait à l'homme politique un nouveau report de trois mois pour son incarcération, selon Anatolie.

La loi turque interdit néanmoins à M. Erbakan de devenir membre d'un parti politique et de se porter candidat à des élections.

Premier chef gouvernement islamiste de l'histoire de la Turquie, Necmettin Erbakan a exercé ses fonctions pendant un an, avant d'être contraint à la démission en juin 1997 par l'armée, gardienne autoproclamée des valeurs laïques du pays.

En janvier 1998, la Cour constitutionnelle a interdit son parti, le Parti de la Prospérité (Refah Partisi), au motif qu'il portait atteinte à la laïcité, et l'a déchu de ses droits civiques pour cinq ans.

Les fonds du parti ont été transférés au Trésor, qui a constaté un "trou" de trois trillions de livres turques (environ 3,6 millions de dollars) dans la comptabilité du Refah.

Les responsables de la formation politique ont avancé que cet argent avait été distribué à ses différentes branches locales, mais les juges ont conclu que la somme n'avait jamais atteint les sections provinciales et avait été détournée frauduleusement après falsification de 139 documents. (AFP, 14 janvier 2005)

L'opposition social-démocrate turque minée par une lutte de pouvoir

Tristement battu aux élections législatives de 2002 et en perte de crédibilité auprès de ses partisans, le principal parti d'opposition social-démocrate au parlement turc est sapé par une lutte de pouvoir qui pourrait encore réduire son influence sur la vie politique turque.

Le combat est maintenant engagé entre le chef du parti Républicain du peuple (CHP), Deniz Baykal, et le maire du district huppé et densément peuplé de Sisli, à Istanbul, Mustafa Sarigul, populaire auprès des électeurs de gauche.

M. Baykal, 67 ans, qui représente par excellence la vieille garde du parti, créé en 1923 par le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk, dirige le CHP d'une main de fer, ne tolérant aucune opposition, à l'instar des autres partis politiques du pays.

Le maire a été réélu haut la main lors des dernières municipales de mars 2004 avec un score impressionnant de 65%, alors que la majorité des municipalités d'Istanbul sont revenues aux candidats du parti de la Justice et du Développement (AKP, aux origines islamistes).
 Cet ancien député est cependant devenu quelque peu encombrant pour Baykal et ses adjoints, aux prestations politiques plutôt maigres.

Le score du CHP aux élections législatives était de 19% contre plus de 34% pour l'AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui s'est assuré une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

La mine souriante, dynamique et toujours accompagné de sa belle femme blonde Aylin, Sarigul, 48 ans, représente un certain espoir pour les millions d'électeurs qui votent à gauche et souhaitent que le parti constitue un rempart contre la dérive islamiste dans une Turquie musulmane.

Ainsi, lors des trois dernières législatives en 1995, 1999 et 2002, le CHP a été choisi par les électeurs Turcs non pas seulement pour son programme politique mais aussi en raison de son appartenance aux principes laïques du régime, contrairement à ses adversaires pro-islamistes où leurs héritiers, comme l'AKP.

Dire que le CHP est revnu de loin car en 1999 le parti n'avait même pas pu envoyer de représentant au parlement.

Accusé par la direction d'avoir reçu des pots-de-vin, M. Sarigul, qui a irrité la direction de son parti en sillonnant le pays pour tenir des meetings afin de "redonner au CHP sa dignité", a été renvoyé devant une commission disciplinaire qui, à la surprise générale, l'a blanchi lundi à une très faible majorité.

M. Baykal, furieux, a immédiatement décidé de convoquer un congrès extraordinaire du parti pour le 29 ou le 30 janvier, où les militants du CHP devront élire leur nouveau leader et s'en prendre à son futur rival.

"La corruption en Turquie s'est propagée à nous. Le congrès va crever l'abcès", a-t-il martelé mardi devant ses députés, dont plusieurs soutiennent ouvertement M. Sarigul.

"M. Baykal considère le CHP comme son propre parti, je vais refaire du CHP le parti du peuple", a renchéri M. Sarigul qui a accusé les "barons" d'Ankara de s'"éloigner" du peuple.

Quel que soit le futur président du CHP, il lui sera difficile de relever le parti en chute dans les sondages alors que l'AKP a le vent en poupe grâce à de bonnes performances dans l'économie et notamment après avoir obtenu une date -le 3 octobre 2005- pour l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union européenne.

D'après des sondages, plus de 40%, voire jusqu'à 50% des électeurs voteraient pour l'AKP et seulement 12% pour le CHP si des élections devaient avoir lieu aujourd'hui.

Selon certains observateurs, Sarigul manque du leadership nécessaire pour prétendre au poste de futur Premier ministre et ne sera pas élu chef du CHP. Mais ce ne sera sûrement pas non plus une victoire pour M. Baykal, dont le parti risque l'effritement, voire l'éclatement. (AFP, 5 janvier 2005)

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque met en garde contre un conflit armé à Kirkouk

L'armée turque a mis en garde mardi à la veille des élections législatives en Irak contre les efforts des Kurdes d'Irak de vouloir modifier la répartition ethnique dans la ville pétrolière de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, qui pourrait provoquer une guerre civile nuisible à la Turquie.

Lors d'une conférence de presse, l'adjoint au chef d'état-major de l'armée turque, le général Ilker Basbug s'est élevé contre l'"afflux à Kirkouk de centaines de milliers d'immigrés kurdes" qui ont été inscrits comme électeurs dans cette ville avant le scrutin du 30 janvier.

Selon le général, une modification définitive de la composition ethnique est synonyme de troubles inter-ethniques dans cette ville déjà en proie à des violences entre arabes, kurdes et la minorité turcomane.

"Une telle situation pourrait constituer le premier pas de l'éclatement d'une guerre civile", a affirmé le général qui s'est inquiété qu'une telle situation explosive était susceptible de menacer la sécurité nationale de la Turquie, pays voisin de l'Irak.

Les Turcomans ont entretenu par le passé des relations difficiles avec les Kurdes. Les rivalités ethniques sont apparues au grand jour depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003 et la revendication par les Kurdes de Kirkouk. Les deux communautés affirment chacune y avoir été majoritaire dans les années 50, avant l'"arabisation" forcée, conduite par le régime de Saddam Hussein.

Sur un ton très diplomatique, le général turc a aussi déploré le fait que les Etats-Unis aient laissé le champ libre aux Kurdes. "Si le résultat des élections est accepté par tous à Kirkouk, alors il n'y aura pas de problème mais sinon, nous aurons un point de divergence (avec Washington)", a-t-il notamment dit.

Ankara, qui soutient la minorité turcomane, turcophone, installée essentiellement à Kirkouk et dans ses environs, craint qu'une éventuelle mainmise kurde sur les ressources pétrolières de la région n'attise des velléités d'indépendance chez les Kurdes d'Irak.

La Turquie redoute également un phénomène de contagion qui relancerait les visées séparatistes parmi sa propre communauté kurde, installée dans le sud-est du pays, près de la frontière irakienne. (AFP, 26 janvier 2005)
 

L'Armée turque accuse Athènes d'engendrer un "cercle vicieux"

L'armée turque a accusé mercredi la Grèce de vouloir provoquer un "cercle vicieux" de tensions en mer Egée par des accusations sans fondement de violations de ses eaux territoriales.

"Les informations concernant l'îlot de Kardak (Imia pour les Grecs) sont sans fondements", a dit le numéro deux de l'état-major des armées, le général Ilker Basbug.

Le général a affirmé que la Turquie accordait une grande importance à la "protection du statu quo établi par des accords internationaux en Egée", ainsi qu'aux efforts visant à faire tomber la tension dans cette mer qui sépare les deux pays alliés au sein de l'Otan.

"Si la Grèce persiste à ne pas vouloir sortir de ce cercle vicieux de tensions (...) elle dépensera son énergie et sa force en vain", a estimé le militaire et d'ajouter: "La région a suffisamment de problèmes et la raison ordonne de ne pas augmenter la tension mais de la réduire", a-t-il souligné.

Ces déclarations coïncident avec une première visite officielle en Turquie d'un commandant de la marine grecque, l'amiral Antonios Antoniadis, qui doit visiter jusqu'à vendredi des bases navales.

La Grèce et la Turquie s'affrontent depuis longtemps sur les limites de leur espace aérien au-dessus de la mer Egée et s'accusent mutuellement de le violer.

Athènes revendique un espace aérien de 10 milles alors qu'Ankara lui reconnaît seulement une limite de 6 milles, égale à la limite actuelle des eaux territoriales grecques, en vertu de traités internationaux.

En 1996, les deux pays avaient frôlé la guerre en raison d'une dispute concernant Kardak ou Imia et il avait fallu une médiation américaine pour faire baisser la tension.

Le commandant de la marine grecque en Turquie pour une rare visite

Le commandant de la marine grecque, l'amiral Antonios Antoniadis, a entamé mardi une rare visite en Turquie à l'invitation de son homologue turc, l'amiral Ozden Ornek, à une période où les deux pays s'accusent mutuellement de violations de leurs eaux territoriales en mer Egée.

L'amiral grec a été reçu au quartier-général de la marine turque où il devait participer à un briefing des autorités militaires turques, rapporte l'agence de presse semi-officielle Anatolie.

La visite de l'amiral est fermée à la presse et aucun journaliste n'a été autorisé à suivre ses entretiens. (AFP, 25-26 janvier 2005)

L'armée turque exclut tout retrait de Chypre-nord sans un règlement sur l'île

Le commandant en chef de l'armée de terre turque, le général Yasar Buyukanit, a exclu mardi tout retrait des troupes turques déployées dans le nord (turc) de Chypre sans un règlement "durable" du conflit chypriote.

"Sans une solution définitive et durable, pas même un soldat ne quittera cette terre", a dit le général, deuxième dans la hiérarchie militaire turque, lors d'une visite d'inspection des unités turques stationnées dans la République turque de Chypre nord (RTCN), entité reconnue seulement par la Turquie.

"Nous maintenons des forces armées sur l'île de Chypre pour la sécurité des Chypriotes-turcs", a-t-il notamment dit lors d'un entretien à Nicosie-nord (secteur turc) avec le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash.

L'armée turque stationne quelque 30.000 troupes dans le nord de Chypre depuis 1974, lorsque la Turquie est militairement intervenue dans le nord, à la suite d'un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Ce n'est pas la première fois qu'un général ou un responsable civil turc exclut un départ des troupes turques de Chypre.

Les partisans européens d'une réunification de l'île ont souvent appelé à un retrait militaire turc, alors qu'Ankara doit entamer le 3 octobre prochain des négociations d'adhésion à l'Union européenne.

Fait sans précédent, depuis que la République de Chypre, reconnue internationalement comme la seule entité légitime sur toute l'île, mais dont l'autorité ne s'étend de fait que sur la partie sud, est entrée seule dans l'UE le 1er mai, la Turquie est en position de force d'occupation dans un club auquel elle souhaite appartenir.

Plusieurs tentatives internationales de réunifier l'île ont échoué. La dernière remonte au printemps de l'année dernière, lorsque les Chypriotes grecs ont massivement rejeté un plan onusien lors d'un référendum organisé le 24 avril 2004 dans les deux parties de l'île. En revanche, les Chypriotes turcs l'ont approuvé. (AFP, 25 janvier 2005)

Les militaires exigent des négociations sans conditions avec l'UE

La Conseil national de sécurité (MGK) de Turquie, institution réunissant les plus hautes autorités civiles et militaires du pays, a demandé jeudi à l'Union européenne de n'imposer aucune condition à Ankara lors de l'ouverture des négociations d'adhésion prévue l'an prochain entre l'UE et la Turquie.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 25 pays de l'Union européenne ont décidé le 17 décembre d'ouvrir en octobre 2005 des négociations avec la Turquie en vue de son adhésion, mais en y mettant une série de conditions.

Parmi celles-ci figurent la signature par Ankara d'un protocole modifiant son accord d'association avec l'UE pour tenir compte de l'entrée de dix nouveaux pays dont la République de Chypre - interprété par certains comme une reconnaissance de facto de Chypre par la Turquie - et de possibles restrictions à la liberté de déplacement des citoyens turcs dans l'Union.

Tout en saluant la décision du sommet de l'UE, le Conseil national de sécurité a souligné que ses conclusions comportaient aussi des "éléments négatifs".

"Le conseil note l'importance d'entreprendre des négociations sans aucune discrimination ou conditions envers la Turquie", a-t-il affirmé dans un communiqué sans autre commentaire. (AFP, 30 décembre 2004)

L'ancien chef de la marine turque jugé pour corruption

L'ancien commandant en chef de la marine turque, l'amiral à la retraite Ilhami Erdil, a comparu mardi devant un tribunal militaire d'Ankara pour répondre d'accusations de corruption, ont rapporté les médias.

L'amiral risque une peine de neuf ans de prison pour négligence, népotisme et acquisition frauduleuse de biens immobiliers dans un complexe d'habitation de luxe de la rive européenne d'Istanbul, où il habite, selon la chaîne privée NTV.

Les faits se sont produits entre 1999 et 2001, lorsque l'Amiral Erdil dirigait la marine turque, selon l'acte d'accusation.

L'épouse, la fille et l'ancien aide de camp de l'amiral sont également jugés pour les mêmes faits devant le même tribunal, selon les images diffusées sur les chaînes de télévision.

Il est très rare qu'un officier de ce rang soit jugé en Turquie où les forces armées, qui se veulent garantes de la laïcité et ont la réputation de ne pas être éclaboussées par la corruption, bénéficient d'un soutien populaire exceptionnel.

Lors d'un récent entretien à une chaîne privée, l'amiral, visiblement très ému, avait nié les accusations, affirmant que son épouse venait d'une famille très aisée et que ses deux appartements avaient été acquis en toute légalité.

Selon l'acte d'accusation, l'amiral n'a pas mentionné ces deux appartements dans une déclaration de biens.

Le dernière procès visant un général quatre étoiles en Turquie remonte à 1976, lorsque le commandant de l'armée de l'air de l'époque, le général Emin Alpkaya, fut accusé d'avoir reçu des pots de vin de la compagnie aéronautique américaine Lockheed pour faciliter l'achat d'avions par son pays.

Le général démissionna et fut acquitté à la suite d'un jugement devant une Cour militaire. (AFP, 21 décembre 2004)

Le Haut Conseil militaire (YAS) remplace le MGK

L'armée turque a radié huit officiers et sous-officiers pour des "raisons disciplinaires", un terme souvent employé pour décrire des activités pro-islamistes, à l'issu d'une réunion du Haut Conseil militaire (YAS), mardi soir.

De plus, un communiqué publié après la réunion a donné le signe d'une nouvelle orientation dans l'ingérence de l'Armée aux affaires politiques. Pour la première fois, le YAS a annoncé que les commandants de l'Armée ont fait une analyse des relations avec l'Europe et les pays voisins et l'état de la lutte contre le terrorisme. Les commentateurs estiment que le YAS a ainsi donné le signe qu'il remplace rapidement le MGK "démilitarisé" pour assurer la mainmise des militaires sur la vie politique du pays.

L'armée turque procède tous les six mois à une purge au sein de ses forces.

Encore une fois, selon la presse, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont le parti est issu de la mouvance islamiste, et son ministre de la Défense Vecdi Gonul, ont émis des réserves concernant ces mises à pied, arguant du fait que les officiers ne peuvent faire appel de la décision, rapporte le quotidien à gros tirage Hurriyet.

Erdogan et Gonul ont toutefois apposé leurs signatures à la décision du YAS.

En août dernier lors d'une précédente réunion du YAS, axée sur les promotions et mises à la retraite des cadres militaires, l'état-major turc s'était refusé à prendre en compte l'opinion du Premier ministre, un ancien islamiste qui se dit désormais" "démocrate conservateur", au sujet de l'expulsion de 12 militaires.

L'armée a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et a "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement de l'islamiste Necmettin Erbakan.

L'Union européenne a fait de la prédominance du pouvoir civil sur le pouvoir militaire une priorité que la Turquie se doit d'observer. Ankara attend un feu vert des dirigeants européens, le 17 décembre, pour l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union. (Info-Türk, 1er décembre 2004)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Encore une fête de sacrifice avec des scènes sanglantes en Turquie

Plusieurs centaines de personnes se sont blessées jeudi en Turquie en sacrifiant des animaux pris de panique à l'occasion du début de la fête musulmane de l'Aïd el Kébir. Plus de 900 personnes ont été hospitalisées jeudi, essentiellement pour des coupures aux mains. Certains se sont coupés des doigts et d'autres ont eu des membres brisés par les animaux.

Par ailleurs, trois personnes qui sacrifiaient des animaux ont été tuées, dont deux d'arrêt cardiaque et l'autre par une grave blessure à une veine, et des centaines d'autres sacrificateurs maladroits blessés à travers le pays, rapporte Anatolie.

De nombreux Turcs n'ont pas écouté jeudi les appels des autorités au respect des conditions d'hygiène lors des sacrifices d'animaux à l'occasion de l'Aïd Al-Adha, alors que leur pays souhaite intégrer l'Union européenne, ont rapporté les médias.

Dans plusieurs districts d'Istanbul, première métropole de Turquie avec plus de 12 millions d'habitants, les habitants, moins nombreux cependant que les années précédentes, ont envahi les terrains vagues pour égorger moutons et taureaux dans la boue, rapportent les chaînes privées.

Des stambouliotes dépeçaient des moutons accrochés à des poteaux électriques, selon les images diffusées.

Des scènes similaires ont été rapportées depuis Trabzon (nord-est), sur la mer Noire), ou Bursa (nord-ouest), par l'agence de presse Anatolie.

Il est strictement interdit en Turquie de sacrifier un animal dans un lieu autre que celui déterminé par les municipalités. A Istanbul, il n'y a en a pas moins de 448. Les contrevenants risquent une amende de 700 euros.

Dans la seule ville de Kayseri (centre), un fief islamiste, 200 personnes ont été traitées dans des hôpitaux pour des blessures plus ou moins graves, à la main notamment.

La Turquie, pays musulman de plus de 70 millions d'habitants, va entamer le 3 octobre des négociations d'adhésion au club européen. (AFP-AP, 20 janvier 2004)

Ouverture à Istanbul du procès de l'islamiste Metin Kaplan

Le militant islamiste turc Metin Kaplan, expulsé d'Allemagne en octobre et inculpé de tentative de renversement de l'ordre constitutionnel en Turquie, a réfuté lundi toute accusation de terrorisme au premier jour de son procès devant une Cour d'assises d'Istanbul.

Le "calife de Cologne", comme l'ont surnommé les médias allemands, a utilisé sa première audition comme une tribune pour démontrer avec force références au Coran qu'en tant que bon musulman, il ne pouvait pas être un terroriste, même s'il était de son devoir de défendre le rôle de l'islam dans la politique.

"Je rejette l'accusation de terrorisme: je suis musulman, l'islam rejette le terrorisme, un musulman ne peut pas être un terroriste", a déclaré Kaplan, 51 ans, prenant soin de préciser que les groupes armés combattants en Irak étaient en fait "des défenseurs de la liberté et des droits de l'Homme".

Parmi les 14 chefs d'accusation retenus contre Kaplan figure une tentative d'attentat avec un avion bourré d'explosifs contre le mausolée à Ankara de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la Turquie moderne et laïque, en 1998, lors des festivités marquant le 75e anniversaire de la république.

Le prévenu a rejeté cette charge, qu'il a qualifiée de "provocation organisée par l'Etat", expliquant: "Ni moi, ni ma famille, ni mes amis n'avons même fait saigner le nez de qui que ce soit".

Accusé d'avoir prôné le renversement du régime laïque turc, Kaplan a en revanche réaffirmé ses positions quant à la place de l'islam dans la société.

"Il incombe à tout musulman de témoigner, à l'instar du prophète, en faveur de l'islam. (...) L'islam est religion et il est Etat, il est politique et il est foi", a affirmé le petit homme, hors de la vue du public, étant placé derrière une haie de gendarmes.

"On ne peut pas imaginer un islam dissocié de la politique. (...) S'il existe un Etat islamique, il faut le protéger, sinon, il faut le créer", a-t-il poursuivi.

Mais, selon Kaplan, prôner la restauration du califat en Turquie (aboli en 1924 par Ataturk) ne saurait faire de lui un terroriste: "Vous pouvez ne pas partager mon opinion, mais vous ne pouvez pas faire de moi un terroriste".

"La guerre sainte (djihad) est d'abord une affaire de mots, d'écrits, elle ne peut devenir une lutte armée qu'en dernier recours", a renchéri Kaplan, dont l'ardeur à dû être modérée par la Cour, qui lui a rappelé qu'elle ne souffrait d'aucun trouble auditif.

Installé en Allemagne depuis 1983, Kaplan a pris la tête du Hilafet Devleti ("L'Etat du califat" en turc) --une organisation islamiste oeuvrant au renversement du régime d'Ankara et interdite depuis 2001-- à la mort en 1995 de son père, Cemaleddin, un ancien prédicateur ultra-radical surnommé "la Voix noire" en Turquie.

Les luttes de succession qui l'ont mené à la tête de l'organisation lui ont valu quatre ans d'emprisonnement en Allemagne, de 1999 à 2003, pour avoir lancé un appel au meurtre contre un rival.

Père de trois enfants, Metin Kaplan a été extradé en Turquie en octobre par les autorités régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie au terme d'une longue bataille juridique.

Depuis son arrivée en Turquie, il est emprisonné dans une prison de Tekirdag (nord-ouest), où il suit un traitement médical pour un cancer de la prostate, selon son avocat.

Ce dernier, Husnu Tuna, n'a cependant pas demandé la libération conditionnelle de son client, se réservant le droit de faire une demande en ce sens d'ici à la prochaine audience.

Celle-ci a été fixée avec l'assentiment de la défense au 4 avril 2005, après l'entrée en vigueur du nouveau code pénal turc, voté à l'automne. (AFP, 20 décembre 2004)

Les alévis, fer de lance progressiste de la Turquie musulmane

Politiquement proches de la gauche, les alévis représentent près d'un quart de la population turque musulmane, en majorité sunnite, et ont été sans conteste l'un des freins à l'expansion de l'islamisme en Turquie, qui souhaite adhérer à l'Union européenne.

"Les alévis sont le visage moderne de l'islam", affirme en souriant Bilal, un étudiant qui vend des souvenirs dans la petite ville d'Hacibektas (centre), du nom d'Haci Bektas Veli (1248-1337), fondateur de l'ordre bektashi, une branche du chiisme.

Pour les alévis, il est le saint fondateur, manifestation d'Ali, gendre du prophète Mahomet.

Fuyant les conflits de religion en Asie centrale, ce philosophe humaniste s'est installé dans cette localité devenue lieu de pèlerinage pour les alévis, une communauté progressiste.

La population de la bourgade, 8.000 personnes, est multipliée par dix, voire quinze, pendant les fêtes et la saison de pèlerinage en été.

"L'alévisme c'est une synthèse de l'islam et de la culture Oghuz (chamanisme turc d'Asie centrale) et avant tout l'essence de la croyance des Turcs d'Anatolie, un mode de vie, une philosophie venant de nos aïeux", explique Bilal.

La place des concepts d'amour et de tolérance est primordiale chez les alévis, alors que l'islam sunnite est fondé sur la crainte de Dieu.

Contrairement aux sunnites, les alevis -qui seraient de 15 à 20 millions (sur 70 millions)- ne jeûnent pas pendant le ramadan et ne prient pas cinq fois par jour. Ils ne vont pas à la mosquée, mais au "cemevi", temple alévi. Autre particularité importante : les femmes participent au rituel religieux, le semah, et dansent avec les hommes.

La femme est d'ailleurs omniprésente dans la vie quotidienne et sociale.

"Les femmes alevies peuvent assister librement aux cérémonies en présence des hommes. Elles ne se voilent pas, peuvent consommer de l'alcool et fumer en public, si elles le veulent", souligne Kevser Seven, une alévie de 23 ans venue prier au mausolée d'Haci Bektash Veli.

Le respect de la laïcité est essentiel chez les alévis, qui ont beaucoup d'estime pour le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk. Celui-ci aurait confié pour la première fois aux alévis ses intentions de fonder une République sur les ruines de l'empire ottoman en 1923.

Les alévis forment la variante spécifiquement turque des alaouites. Le culte qu'ils vouent à Ali en fait des hérétiques aux yeux du sunnisme dont ils eurent, au cours des âges, à subir les persécutions. Aussi, pour se protéger, dissimulent-ils souvent leur appartenance religieuse.

"Nous gardons un profil bas, mais je crois que l'UE va bousculer tout cela", estime Kevser, qui, à l'instar de nombreux autres alévis, souhaite que sa foi figure dans les manuels scolaires.

"En fait, nous sommes déjà intégrés aux valeurs européennes, car nous avons le visage tourné vers l'Occident", commente la jeune femme, qui regrette d'être l'objet de "discriminations" en raison de sa croyance et dénonce les règles non-écrites restreignant notamment l'accès des alévis aux plus hautes fonctions publiques.

Mais elle refuse de qualifier les alévis de minorité, préférant plutôt se considérer comme une "composante" d'une société multiculturelle.

L'UE a en effet recommandé à Ankara d'accorder le statut de minorité aux alévis, suscitant une polémique.

"Les Européens présentent l'alévisme comme une nouvelle religion pour diviser la Turquie", martèle le maire-adjoint de la ville, Ali Demirci.

Selon lui, après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'UE a préféré voir en sa foi un islam modéré, différent de la perception rigide arabe de l'islam et "donc plus apte" à figurer en son sein.

Admettant que sa communauté constitue un "rempart" contre la dérive islamiste en Turquie, cet enseignant à la retraite ajoute néanmoins qu'un statut de minorité ne ferait qu'attiser les frictions entre sunnites et alévis. (AFP, Burak AKINCI, 13 décembre 2004)

Socio-économique / Socio-economic

Trafic d'héroïne: un fonctionnaire turc de haut rang arrêté en Allemagne

Un fonctionnaire turc de haut rang, soupçonné d'avoir importé près de 8 kilogrammes d'héroïne en Allemagne, y a été arrêté, ont indiqué vendredi conjointement la police et la justice allemandes.

Selon l'agence de presse Anatolia news, qui cite un porte-parole de la police turque, il s'agit d'un commissaire nommé Isa Taspinar.

D'après la police allemande, l'homme âgé de 36 ans a, pour livrer sa marchandise, profité de son statut lui dispensant de présenter un visa pour venir en Allemagne et d'être fouillé à l'aéroport.

L'homme, arrêté à Moenchengladbach (ouest), a "transporté la drogue via Amsterdam et Duesseldorf" (ouest), ont précisé la police et le parquet dans un communiqué. Il cachait l'héroïne au niveau du ventre et des jambes, selon la même source.

La marchandise, saisie le 13 janvier et dont la valeur est estimée à 200.000 euros, devait être écoulée dans la région Rhin-Ruhr (ouest de l'Allemagne).

Le fonctionnaire a été placé en détention avec trois autres Turcs, trois frères âgés de 28, 34 et 40 ans, des demandeurs d'asile résidant avec leur famille en Allemagne. L'essentiel de la drogue a été retrouvée cachée dans des sacs en plastique au domicile du plus âgé des frères, qui vit avec six enfants entre un et douze ans. 11.000 euros ont aussi été saisis. (AFP, 28 janvier 2005)

Four Honor Killings in One Day Across Turkey

Human Rights Association (IHD) protests the murder of four women, victims of "honor killings", in the same day in Bursa, Adana, Urfa and Antep provinces.

The IHD calls on state officials take necessary measures to stop honor killings.

"The perpetrators are not only those who committed the act of murder. The authorities who failed to take the necessary legal and administrative measures in time are also responsible for these murders," says the IHD in a written statement.

IHD underlines the necessity to guarantee women's right to live. They also call on the state establish women's shelters and take all the administrative measures to protect women.

All four were killed by their male relatives: Elmas S. from Bursa by her brother-in-law; Kadriye A. from Sanliurfa by her male relatives; Ayfer C. from Adana by her husband; and Kadriye U. from Gaziantep by her brother. (BIA, January 25, 2005)

L'ONU débat la discrimination des femmes en Turquie

Les experts du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes ont engagé l'Etat turc à traduire dans les faits ses nombreuses avancées législatives pour vaincre les discriminations dont sont victimes les femmes turques dans de nombreux aspects de leur vie.  Les experts, qui examinaient les quatrième et cinquième rapports périodiques de la Turquie, ont toutefois félicité le pays pour les progrès législatifs considérables réalisés depuis sa dernière audition en 1997.

La Turquie a levé ses réserves à la Convention CEDAW (Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes) qu'elle avait émises aux articles 15 et 16 qui étaient alors jugés incompatibles avec les dispositions nationales sur la vie de famille et le mariage.  Le pays a également ratifié le protocole facultatif à la Convention en 2001 qui permet désormais à un individu ou à un groupe d'individus de saisir le Comité pour des graves violations de droits de l'homme.  Un amendement au Code civil a en outre été adopté qui abolit le rôle de chef de famille du père et prévoit le partage des biens familiaux, une capacité égale de représentation légale des conjoints et le même âge minimum de mariage pour l'homme comme pour la femme.

Relevant que les femmes turques ont obtenu le droit de vote et d'éligibilité bien avant d'autres pays européens, l'experte de la France, Françoise Gaspard, a toutefois relevé l'existence d'un décalage entre le dynamisme des femmes turques dans la société civile et leur quasi-exclusion des instances de décisions.  L'experte a fortement suggéré au pays d'instaurer un système de quota, relevant que l'article 10 de la Constitution permettait d'appliquer la Convention directement, et en particulier son article 4 sur les mesures temporaires spéciales visant à accélérer une égalité de facto.

Les femmes turques sont en effet sous-représentées en politique; elles ne sont que 24 au Parlement qui compte 550 membres.  Aux élections locales de 2004, sur 3 000 municipalités, seules 18 d'entre elles comptaient une femme maire.  Les experts se sont également inquiétés de l'existence des "crimes d'honneur" qui ne sont pas inscrits au Code pénal ainsi que des "tests de virginité".  Même si de tels tests doivent être demandés par un juge ou procureur, le recours à une ordonnance a été perçu par l'experte du Bénin, Hugette Bokpe Gnacadja, comme une privation de liberté.

La situation de la communauté kurde, qui n'est pas considérée comme une minorité ou groupe national, mais également l'interdiction du port du foulard dans les institutions publiques comme les universités ont également suscité de nombreuses questions.  Relevant que la majorité des filles et femmes des zones rurales portaient le foulard, l'experte du Bangladesh, Salma Khan, a demandé comment les autorités entendaient les intégrer dans la société, les écoles et hôpitaux publics. (ONU, 20 janvier 2005)

Child abuse of Turkey in 2004

Child abuse in the family and in social service institutions made news numerous times in 2004.

Reportedly, 5 out of 10 children were victims of child abuse, to which socio-economic status and regional differences contributed.

Even though the media tried to keep the issue alive, the stories and broadcasts were usually problematic in terms of journalistic ethics and of law.

Violence compounded by poverty and migration was reported with direct relation to children living on the street while the reaction from the public was to view homeless children as pickpockets. This misperception also led to warped proposals for solution.

The Turkish parliament set up a commission around the issue and the increased attention led to some positive outcomes.

Child labor continued to be a big problem and laws on this matter were still ignored. Unions failed to recognize the problem even on Mayday.

Estimates on the number of children within the industry were around 900 thousand and the number of girls deemed invisible, those who work in the fields or doing household chores, couldn't even be estimated.

Even though the amended Turkish Penal Code brought many improvements, there was no "implementation of a separate juvenile justice system and laws pertaining solely to children" as suggested by legal experts and defenders of child rights.

Criticisms made during the revisions to The Turkish Penal Code, the Penal Execution Code and Criminal Court Procedures Code were also ignored.

The Judiciary system was not improved but the number of child criminals and the number of children appearing in court continued to increase. Figures from the Ministry of Justice also show that in the recent economic crises years the number of children who commit crimes has been increasing.

The European Union (EU) summit eagerly awaited all year ended with the announcing of a start date for negotiations but the progress report published beforehand only referred to children, there was no mention of the implementation of rights.

The only institution in the country with authority on the matter, The Social Services and Child Protection Agency continued to lack financial resources and specialist personnel.

Unlike other examples around the world, independent associations were yet to be permitted to open care centers while there exists only a single school in Turkey to train social services specialists.

Not much was done for disabled children or in the name of helping them integrate into society.

Education was one of the most debated topics in 2004. The results of the Student Placement Exam remained a source of constant debate.

The "Girls, Let's Go to School? campaign, implemented in cooperation with the United Nations Children's Fund (UNICEF) resulted in many girls, who had previously left primary education, returning to schooling. It is still early to make any final assessment towards whether not the still ongoing campaign has broken through the tradition and poverty barriers. (BIA News Center, January 12, 2005)

Women Insecure at Home, at Work, on Street

Women unionists from Confederation of Public Workers Unions (KESK) urge for rapid action to safeguard working women against rape and sexual violence.

Sevgi Göyçe of Health Workers Union (SES) during press meeting at the headquarters of the KESK told journalists that violence towards women workers varies from ?constant verbal abuse and degrading behaviour to systematic/mass rapes?.

Referring to a recent rape case against nurse N.T of Istanbul?s Okmeydani SSK Training and Research Hospital, Göyçe charges the ministry of health with hiding behind a thick veil of silence whereas violence towards women is ?the most common form of violation of human rights across the world.?

The attack against nurse N.T. can not be seen as a simple criminal case, believes Göyçe: ?Long working hours, night shifts and poorly illuminated streets, along with the lack of social rights increase the danger.?

Göyçe urges that hospital managements should provide transport for their woman workers, and further develop policies to protect against sexual harassment.

Recalling the government?s responsibilities, emanating from international treaties Göyçe urges the government should set forth policies against rape and violence towards women:

* The government must provide independent local women?s shelters, psychological and legal counseling centres, and also free medical and legal assistance,

* City planning should introduce considerations to prevent women from sexual violence,

* Training and education programs for health workers, teachers, social workers, psychologists, child development specialists, and police forces must include specific guidelines on violence towards women and children

* Victims of sexual violence must be protected throughout the legal process. (BIA News Center, January 12, 2005)

Un projet de statue géante sur une île d'Istanbul provoque la controverse

Un projet de statue géante représentant un derviche tourneur sur une île déserte au large d'Istanbul, première métropole de Turquie, suscite une controverse, rapportent mercredi les médias.

Kadir Topbas, maire d'Istanbul élu sur les listes du parti de la Justice et du Développement (AKP, aux origines islamistes) au pouvoir dans le pays, insiste pour qu'une statue de 110 mètres de haut soit érigée sur la petite île de Sivriada, située dans la mer de Marmara.

Le derviche tourneur sera le "symbole" de la ville, a affirmé M. Topbas, pour qui la danse des derviches illustre la tolérance prêchée par le poète et philosophe mystique du 13è siècle Mevlana, d'origine persane.

Les derviches tourneurs sont vêtus d'une ample robe blanche et coiffés d'un grand chapeau représentant la pierre tombale. Lors de ce rituel musulman, le danseur en extase, ouvre ses bras, la main droite tournée vers le ciel pour recevoir l'énergie divine que sa main gauche renverra vers la Terre.

Le maire envisage aussi de construire une mosquée, une église ainsi qu'une synagogue au pied de la statue.

Les minorités chrétienne et juives turques sont essentiellement regroupées à Istanbul.

Mais les urbanistes et les architectes s'opposent au projet qui, selon eux, ne reflètent pas les caractéristiques de cette ville de plus de 12 millions d'habitants s'étendant sur les deux rives (européenne et asiatique) du détroit du Bosphore.

"Une telle statue ne correspond pas aux valeurs historiques de la ville" a estimé Eyup Mumcu, un responsable de l'Union des architectes, cité par la presse.

Selon les experts, les derviches tourneurs appartiennent plus à la ville conservatrice de Konya (centre), où a vécu Mevlana, qu'à Istanbul, cité cosmopolite.

Un urbaniste, le professeur Zekai Gorgulu, cité par la chaîne d'information NTV, s'est pour sa part inquiété de ce projet, qui irait selon lui à contresens d'une esthétique architecturale d'Istanbul. Il a en outre affirmé que la ville avait d'autres problèmes à régler tels qu'une urbanisation sauvage et une circulation souvent chaotique. (AFP, 12 janvier 2005)

Arrestation d'un neveu de l'ancien président Demirel

Un tribunal turc a ordonné lundi l'arrestation de Yahya Murat Demirel, neveu de l'ancien président Suleyman Demirel qui doit répondre du détournement de 1,2 milliard de dollars (900.000 euros) alors qu'il dirigeait la banque turque Egebank, a rapporté l'agence Anatolie.

Yahya Murat Demirel a été incarcéré quelques heures après être sorti de l'hôpital où il avait été transporté vendredi après avoir avalé, pendant sa comparution devant un tribunal à la suite de son extradition de Bulgarie, une quinzaine de cachets de Xanax, un anxiolytique, et s'être injecté une dose d'insuline normalement réservée au traitement de son épouse, Aysenur Esenler Demirelwas.

Ses avocats estiment qu'il est "psychologiquement instable" et qu'il devrait rester à l'hôpital.

M. Demirel, qui était frappé d'une interdiction de quitter le territoire, a été arrêté dans la ville portuaire de Bourgas, dans l'est de la Bulgarie, avec son épouse le 31 décembre dernier. Le couple se trouvait sur un bateau en provenance de Turquie et voyageait avec des documents d'identité falsifiés.

L'Egebank a appartenu à Yahya Murat Demirel jusqu'en 1999, date à laquelle elle est tombée en faillite et a fait l'objet d'une saisie par les autorités bancaires turques. (AFP, 10 janvier 2004)

Un jeune homme a tué sa soeur parce qu'elle portait un pantalon

Un jeune homme a tué sa soeur, dimanche à Batman, une ville du sud-est de la Turquie, au motif qu'elle avait revêtu un pantalon pour assister à la cérémonie de mariage d'un proche, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Au terme d'une violente altercation, Kamil B., 27 ans, a blessé sa soeur Halime, 17 ans, d'un coup de fusil. Voulant maquiller son acte en suicide, le jeune homme a ensuite jeté la blessée du haut du toit du domicile familial, a poursuivi l'agence.

Transportée dans un état critique jusqu'à un hôpital proche, la jeune femme y a succombé à ses blessures, dont la nature a conduit la police à arrêter Kamil B., a précisé Anatolie, qui ne donne pas d'indications sur ses sources.

Si de nombreuses femmes turques vivant en milieu urbain connaissent une large émancipation, beaucoup d'autres, surtout dans les campagnes et notamment dans le sud-est anatolien, sont encore soumises à de strictes traditions patriarcales. (AFP, 9 janvier 2004)

Près de 17,5 millions de touristes étrangers en Turquie en 2004 (+25%)

Le secteur touristique turc a connu une forte progression en 2004 avec l'entrée de près de 17,5 millions de vacanciers étrangers, soit une hausse d'environ 25% par rapport à l'année précédente, selon des statistiques publiées mercredi par le ministère turc du tourisme.

L'Allemagne figure sans surprise en tête des pays d'origine des vacanciers avec près de quatre millions d'entrées sur le territoire turc (en progession de 19,5%), suivie par la Russie (1,6 million de visiteurs, +25%) et le Royaume-Uni (1,4 million, +27%), d'après les données présentées sur le site internet du ministère.

Suivent la Bulgarie (1,3 million, +30%), les Pays-bas (1,2 million, +26%), l'Iran (628.000, +26%), la France (550.000, +16,6%) et la Grèce (485.000, +23,5%), l'Union européenne représentant à elle seule 55% des arrivants (9,6 millions de touristes, en hausse de 24%).

"Avec ces chiffres, la Turquie a dépassé l'objectif de 17 millions établi par l'Organisation mondiale du tourisme pour notre pays pour 2010", a commenté le ministère dans un communiqué.

Israël est l'un des rares pays dont le nombre de touristes ayant visité la Turquie, l'un des rares pays musulmans fréquenté par les vacanciers israéliens, soit en régression avec environ 300.000 entrées (-6,8%).

La palme de la plus forte progression revient à l'Irak, pays voisin de la Turquie, avec une croissance de 351%, soit 111.000 touristes.

En 2003, le tourisme avait représenté la première source de revenus de la Turquie avec 14 millions de touristes étrangers et 13,2 milliards de dollars de recettes. (AFP, 5 janvier 2005)

La Turquie s'est débarrassée d'une monnaie aux zéros encombrants

La Turquie a introduit avec la nouvelle année une nouvelle monnaie nationale destinée à lutter contre l'inflation et qui parachève le plan de redressement économique mis en oeuvre par le pays avec l'appui du Fonds monétaire international.

Les Turcs, tous millionnaires, voire milliardaires, en raison des zéros qu'affichait leur devise nationale, se sont réveillés au premier jour de 2005 avec une monnaie allégée: la nouvelle livre turque (YTL) qui remplace la livre turque (TL) en lui ôtant six zéros .

L'inflation galopante et la perte de valeur de la livre turque avaient, au fil des années, forcé les autorités à introduire à intervalles réguliers de nouveaux billets, rapidement insuffisants. Le billet de 20 millions de TL est la valeur monétaire la plus élevée au monde, mais vaut moins de 11 euros.

Les Turcs pourront obtenir 0,7 dollar et 0,5 euro avec la nouvelle livre turque à la place de l'humiliante TL qui ne vaut que 0,0000007 dollar et 0,0000005 euro.

Les multiples zéros compliquaient les transactions financières et semaient la confusion dans les esprits des touristes notamment.

L'inflation, d'environ 10 %, est à son niveau le plus bas depuis près de trente ans. Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan prévoit de la ramener à 4 % à fin 2007. L'ancrage à l'Union européenne, avec le démarrage des négociations d'adhésion prévu pour octobre 2005, offre une garantie supplémentaire de stabilité politique.

Le FMI devrait aussi prochainement débloquer 10 milliards de dollars de crédits pour Ankara dans le cadre d'un nouvel accord stand-by de trois ans qui devrait permettre à Ankara d'achever la restructuration de son économie, arrivée au bord de la faillite en 2001 avec la plus grave récession de l'histoire du pays.

Mais le pays, dont le taux de croissance se situe aux alentours de 10%, a su, pour la première fois, mener à terme un programme économique conclu avec le Fonds en adoptant de douloureuses réformes de restructuration de son vétuste appareil économique et bancaire.

Les deux monnaies, l'ancienne et la nouvelle, resteront en circulation pendant une période de transition qui ira jusqu'au 31 décembre 2005, période pendant laquelle, dans les commerces, les étiquettes seront affichées dans les deux monnaies.

Pour faciliter la transition, les billets ont la même couleur à valeur égale.

La loi réintroduit le kurus (centime) qui avait disparu il y a plus de vingt ans sous la pression de l'inflation et les Turcs vont devoir apprendre à manipuler des pièces et acheter des porte-monnaie.

Le passage à la nouvelle devise, opération pour laquelle des sommes considérables ont été investies, s'est fait sans problèmes notables, selon les autorités, citées par l'agence de presse semi-officielle Anatolie.

"Le système fonctionne parfaitement, même au delà de nos attentes", a notamment précisé Sertac Ozinal, le responsable de la coordination inter-bancaire.

"A l'exception d'une ou deux petites banques", les distributeurs automatiques de billets de tous les établissements bancaires du pays ont basculé entre 23H58 et 00H03 locales au YTL, a-t-il ajouté.

Les autorités avaient ainsi demandé à ceux qui fêteraient le nouvel an dans des bars ou restaurants de se munir d'argent liquide en cas de problème pendant cette transition.

Le Premier ministre a lui-même retiré devant les journalistes de l'argent d'un distributeur après minuit. "Nous sommes contents d'avoir redonné à la livre turque sa crédibilité", a-t-il dit. (AFP, Burak Akinci, 1er janvier 2005)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'Assemblée française vote le référendum obligatoire pour futures adhésions à UE

Les députés ont voté jeudi l'obligation de recourir à un référendum pour autoriser l'adhésion de nouveaux Etats à l'Union européenne, ce qui s'appliquera à la Turquie si les négociations d'adhésion aboutissent.

L'UMP a voté pour, le PS et le PCF contre, l'UDF s'est abstenue.

Les députés ont ainsi adopté en première lecture l'article 2 du projet de révision constitutionnelle stipulant que les futurs traités d'adhésion seront obligatoirement soumis à référendum aux Français.

Selon le garde des Sceaux, Dominique Perben, cet article est "utile pour clarifier le débat et éviter la superposition" entre le référendum prévu cet été sur la Constitution européenne et l'épineuse question de l'adhésion de la Turquie à l'UE.

Ainsi, lors du référendum sur la Constitution européenne, "il n'y aura que la question du traité européen et pas autre chose", a-t-il dit.

Plus tard dans le débat, les députés devaient voter l'article 4 du projet de révision, précisant que cette obligation ne s'appliquera qu'après les adhésions de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Croatie, afin de ne pas troubler le cours des négociations d'adhésion de ces pays, déjà très avancées. (AFP, 27 janvier 2005)

L'AKP du PM turc et "Notre Ukraine" de Viktor Iouchtchenko observateurs au PPE

Les instances dirigeantes du Parti Populaire européen (PPE, démocrate-chrétien) ont annoncé vendredi l'arrivée au sein de leur formation, en tant qu'observateur, de l'AKP, le parti du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste.

Le bureau politique du PPE a également accepté de recevoir au sein du PPE, qui regroupe les principales formations démocrates-chrétiennes en Europe, la formation "Notre Ukraine" ayant défendu le nouveau président ukrainien Viktor Iouchtchenko.

"Notre Ukraine" bénéficiera également du statut d'observateur, ce qui signifie qu'elle pourra, avec l'AKP, assister aux réunions du PPE sans pouvoir toutefois voter.

Le PPE comprend des partis tels que l'Union pour un mouvement populaire (UMP) en France, pourtant opposée à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Mais le PPE regroupe aussi le Parti Populaire en Espagne ou Forza Italia du chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi.

L'AKP ou Parti de la Justice et du Développement est une formation conservatrice issue de mouvements islamistes interdits en Turquie mais qui s'est efforcée de gommer toute référence à la religion.

L'émanation du PPE au Parlement européen est le Parti Populaire Européen - Démocrates européens (PPE-DE), la première formation de l'assemblée, très divisée elle-même sur l'éventualité d'une adhésion de la Turquie à l'UE.

L'UE ouvrira des négociations d'adhésion avec la Turquie le 3 octobre prochain.

Viktor Iouchtchenko s'est assigné comme objectif suprême de voir l'Ukraine adhérer à l'Union. (AFP, 28 janvier 2005)
L'UDF en congrès vote pour la Constitution européenne et contre la Turquie

Quelque 2.000 élus et militants du parti français de centre-droit UDF ont entériné samedi soir avec un vote leur volonté de faire campagne pour le "oui" au référendum sur la Constitution européenne, tout en réaffirmant leur opposition à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Les participants ont approuvé à une écrasante majorité, lors d'un vote à main levée, un texte disant que "l'UDF partage l'inquiétude de ceux qui voient dans l'élargissement à des pays non européens comme la Turquie un risque de dissolution du projet européen".

L'UDF "considère que la perspective d'un partenariat privilégié aurait dû figurer dans l'accord d'ouverture des négociations (avec la Turquie), exigeant en même temps la reconnaissance de Chypre, du génocide arménien" et de la question kurde par Ankara, poursuit le texte adopté à l'issue d'un débat.

Le document stipule aussi que "plus il y a risque de dissolution, plus vite il faut rendre l'Europe solidaire et démocratique. L'UDF votera donc oui et fera campagne résolument pour le oui au référendum sur la Constitution européenne".

Le seul ministre du gouvernement français appartenant au parti de centre-droit UDF, Gilles de Robien, a plaidé dimanche en faveur de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) lors d'un congrès de son parti.

Alors que le président de l'UDF, François Bayrou, et la très grande majorité de ce parti se sont prononcés contre l'adhésion de la Turquie à l'UE, M. de Robien a au contraire appelé à "ne pas claquer la porte au nez d'un candidat" à l'Union.

"La vocation de l'UDF n'est pas de dresser de nouveaux murs mais de lancer des ponts entre les peuples", a-t-il dit en ajoutant: "arrêtons la polémique sur la Turquie". (AFP, 23 janvier 2005)

Le Pen dénonce le consensus grec sur l'entrée de la Turquie dans l'UE

Le président du parti français d'extrême-droite Front National, Jean-Marie Le Pen, a plaidé samedi à Athènes contre l'entrée de la Turquie dans l'Union europénne en dénonçant le consensus au sein des principaux partis politiques grecs qui soutiennent son intégration malgré la persistance de nombreux différends bilatéraux.

Une cinquantaine de militants anarchistes et altermondialistes grecs ont manifesté contre sa venue, près de son hôtel dans le centre-ville qui était protégé par un fort dispositif policier.

Lors d'une conférence de presse organisée avec le soutien du Front Grec, un parti d'extrême droite grec, Le Pen a mis en cause "l'incroyable position des partis grecs traditionnels" favorables à l'entrée de la Turquie.

Ceci constitue "l'attaque la plus grave qui ait été portée contre l'indépendance, la sécurité, voire même l'existence de la Grèce", a-t-il estimé. Pour Le Pen, ce consensus "est l'expression de la volonté des Américains d'imposer (leurs) solutions géopolitiques".

Rappelant l'invasion du nord de Chypre par les troupes d'Ankara en 1974, qui a abouti à la division de l'île entre ses communautés grecque et turque,  Le Pen a estimé qu'avec l'entrée de la Turquie dans l'UE "il n'y aurait pas besoin, cette fois, d'armée" pour que les Turcs puissent "s'installer librement partout".

Dans les îles grecques du Dodécannèse, situées face aux côtes turques en mer Egée, "il faudra trois ans pour qu'ils soient majoritaires", a-t-il prédit.

Le Pen a aussi évoqué les massacres lors de la prise de Smyrne en 1922 par les troupes turques lors de la guerre entre la Grèce et la Turquie en Asie mineure à travers les souvenirs de son grand-père, matelot à bord du navire Edgar Quinet, qui avait été chargé d'évacuer les ressortissants français de la ville.

Le Pen a estimé que les Turcs n'avaient pas changé depuis cette époque car s'"il a soufflé du meltem" (un vent estival de la mer Egée), "le meltem ne change pas le fond des peuples". (AFP, 22 janvier 2005)

Jean-Marie Le Pen à Athènes contre l'entrée de la Turquie dans l'UE

Le président du Front National, Jean-Marie Le Pen, est attendu à Athènes le 22 janvier pour y donner une conférence de presse contre l'entrée de la Turquie dans l'UE, à l'invitation d'un parti d'extrême droite grec, le Front Grec, a-t-on appris jeudi auprès de ce dernier.

Cette conférence, sous l'intitulé "Non à la Turquie en Europe", sera donnée en commun par M. Le Pen et des dirigeants du Front grec, "dans le cadre de leur campagne contre l'entrée de la Turquie dans l'UE", précise ce parti sur son site internet.

Les eurodéputés du Front National Carl Lang et Fernand Le Rachinel doivent accompagner M. Le Pen à Athènes, selon le Front grec.

"Le Front grec croit à l'importance des thèses de Le Pen, car il représente 6 millions de français, vote toujours en faveur de la Grèce au Parlement Européen et est marié à une Grecque", ajoute le site.

Présidé par l'avocat Makis Voridis, le Front grec, créé en 1994, a recueilli 6.751 voix, soit 0,09% des suffrages exprimés, lors des dernières législatives de mars 2004. (AFP, 20 janvier 2004)

Les négociations avec Ankara doivent contribuer à trouver une solution à Chypre

L'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie, le 3 octobre prochain, fournit une "excellente occasion" de permettre la relance des discussions sur la réunification de Chypre, a estimé mardi le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn.

"Nous devons considérer l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie comme une excellente occasion pour relancer, au bon moment, les pourparlers de réunification", a-t-il dit.

Le commissaire s'exprimait devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

Olli Rehn a relevé à cet égard qu'il fallait oeuvrer pour que les "forces pro-européennes à Chypre nord puissent avoir la possibilité de renforcer leurs positions" en République turque de Chypre Nord (RTCN), lors des élections parlementaires de février et de la présidentielle d'avril.

Cela permettra d'"ouvrir la voie à une réouverture des pourparlers pour la réunification" de l'île, divisée depuis 1974.

Les Chypriotes n'ont pu se mettre d'accord l'année dernière sur un plan de réunification de l'île, présenté par l'Onu.

Ce plan a été approuvé massivement en avril dernier lors d'un référendum par les habitants du nord de l'île, tandis que les Chypriotes grecs, au sud, le rejetaient. Le plan de l'Onu a été par conséquent retiré.

Le commissaire a indiqué par ailleurs que le processus d'évaluation avec la Turquie, durant lequel Européens et autorités d'un pays candidat passent en revue les difficultés qui les attendent pendant les négociations d'adhésion, débuterait juste au lendemain de l'ouverture des négociations, le 3 octobre.

Ce processus durera "environ un an", la durée moyenne déjà constatée lors des négociations avec les pays d'Europe centrale et orientale qui ont rejoint l'Union le 1er mai, a précisé Olli Rehn.

Le commissaire a cependant expliqué à des journalistes que cela  n'empêcherait pas l'ouverture en parallèle, "assez rapidement" après le 3 octobre, de certains chapitres de négociations.

Olli Rehn a cité à titre d'exemple le chapitre sur l'union douanière, dont la Turquie fait partie depuis 1995. (AFP, 18 janvier 2005)

Sarkozy et Merkel: vues "identiques" sur la constitution UE et la Turquie

Le président de l'UMP, parti conservateur au pouvoir en France, Nicolas Sarkozy, et la dirigeante de l'opposition conservatrice allemande, Angela Merkel, ont affiché samedi leur unité de vues, pour la ratification de la constitution européenne et contre l'entrée de la Turquie dans l'UE.

"C'était un échange très intensif, il y a une forte unité de vues, je suis très fière que nous ayons décidé d'un renforcement de notre coopération", a déclaré Angela Merkel à l'issue d'une réunion du comité directeur de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) à Kiel (nord de l'Allemagne).

"Je partage à la fois la lettre et l'esprit de tout ce que vient de dire Angela Merkel (...) notre position est parfaitement identique", a rétorqué M. Sarkozy, deux jours après avoir participé en Bavière (sud) à une réunion semblable du parti-frère de la CDU, l'Union chrétienne-sociale d'Edmund Stoiber.

Dans une déclaration publiée samedi à Kiel, la CDU réaffirme qu'elle "s'engage pour le concept de partenariat privilégié entre l'UE et la Turquie", estimant qu'"une adhésion pleine" serait un obstacle institutionnel, financier et politique à la réussite de l'Union. Le parti prône une ratification de la constitution européenne, qui "défend nos valeurs et rend possible des décisions démocratiques".

"Nous allons nous engager pour convaincre nos concitoyens que la constitution européenne est une bonne constitution", a assuré de son côté le président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), promettant qu'il allait militer "sans ambiguïté pour le oui au référendum en France".

Sur la Turquie, "nos positions sont absolument identiques à la fois sur le fonds et la forme" et "notre préoccupation sur la place des nouveaux pays d'Europe de l'est dans l'UE est la même".

Tout en rappelant que l'axe franco-allemand doit s'adapter à la nouvelle donne d'une Europe à 25, le chef de l'UMP a annoncé la mise en place d'un groupe de travail commun dirigé par les secrétaires généraux de l'UMP, Pierre Méhaignerie, et de la CDU, Volker Kauder. Les deux partis ont transcrit leur entente dans une déclaration commune samedi.

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a proposé que l'Allemagne et la France soient les "moteurs d'une nouvelle politique de l'énergie". "Que va-t-il se passer le jour où il n'y aura plus de pétrole? Que va-t-il se passer quand il n'y aura plus de gaz? Voilà un beau sujet de coopération: réfléchir ensemble à quelle serait l'énergie de substitution du pétrole", a souligné l'ancien ministre français de l'Economie et des Finances.

En matinée, en compagnie des candidats chrétiens-démocrates des prochaines élections régionales, au Schleswig-Holstein (nord) et en Rhénanie du nord-Wetsphalie (ouest), où la CDU est dans l'opposition, Angela Merkel avait annoncé "le début de l'offensive contre la coalition sociaux-démocrates/Verts au pouvoir".

"La CDU ne s'intéresse qu'à une chose: que les gens aillent mieux", a-t-elle assuré à moins de deux ans de la course à la chancellerie, voulant en finir avec "l'auto-préoccupation" d'un parti récemment fragilisé par des luttes intestines et en baisse dans les sondages. (AFP, 8 janvier 2005)

Chirac: "Les questions de Turquie et de constitution sont différentes"

Le référendum sur la Constitution européenne ne sera pas une "élection politique", mais bien "une question simple posée aux Françaises et aux Francais sur l'avenir de l'Europe" assuré Jacques Chirac vendredi 7 janvier.

"Il y a bien sûr la tentation, toujours présente, dans les consultations de ce type, de les dénaturer. Il en va de la responsabilité de chacun de refuser d'y céder", a déclaré le chef de l'Etat, au cours de la cérémonie des voeux de la presse à l'Elysée.

Jacques Chirac recevra "dès la semaine prochaine" les responsables des formations politiques représentées au Parlement, ce qui exclut le Front national de Jean-Marie Le Pen.

"Il y aura aussi, je le sais bien, la tentation de détourner le référendum à des fins politiciennes. L'enjeu de la Constitution européenne est national et européen", a ajouté Jacques Chirac qui a annoncé le 31 décembre que ce référendum aurait lieu "avant l'été".

A l'adresse de ceux qui "essaient de jouer sur les peurs en demandant aux Françaises et aux Français de se prononcer sur la Constitution européenne en fonction de ce qu'ils pensent de la Turquie", le président de la République a affirmé que "les deux questions n'ont strictement rien à voir".

"Si la Turquie entre un jour dans l'Europe, c'est qu'elle aura assumé un programme de réformes considérable, qui l'aura profondément transformée", a-t-il souligné.

"Alors, et alors seulement, les Françaises et les Français pourront prendre leur décision en toute connaissance de cause, en fonction de ce que sera devenue réellement la Turquie à cette date, c'est à dire dans 10 ou 15 ans et non pas en fonction de ce qu'est la Turquie aujourd'hui, alors que la question de son adhésion ne se pose pas encore concrètement", a-t-il dit.  (AP, January 7, 2005)

L'adhésion turque sera soumise à référendum en France

Le projet de révision constitutionnelle préalable au référendum sur l'Europe a été adopté lundi en Conseil des ministres. Ce texte technique de quatre articles sera examiné du 25 au 27 janvier par l'Assemblée nationale et en février par le Sénat. Il devra être entériné en mars par les deux assemblées réunies en congrès à Versailles.

Cette révision constitutionnelle ouvre la voie à la consultation des Français par référendum sur le Traité constitutionnel européen, signé le 29 octobre 2004 à Rome par les 25 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne. Présentant vendredi ses voeux aux Français pour 2005, Jacques Chirac avait annoncé que ce référendum aurait lieu avant l'été.

La révision constitutionnelle rend notamment obligatoire dans son article 3 la consultation des Français par référendum sur l'éventuel élargissement de l'Union européenne à la Turquie, comme Jacques Chirac s'y était engagé pour rassurer les Français sur l'adhésion d'Ankara.

"Tout projet de loi autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un Etat à l'Union européenne est soumis à référendum par le président de la République", précisera le nouvel article 88-7 de la Constitution. Cette nouvelle disposition constitutionnelle ne s'appliquera ni à la Bulgarie, ni à la Roumanie, ni à la Croatie, dont l'adhésion interviendra avant celle de la Turquie. (AP, 3 janvier 2005)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Erdogan menace une fois de plus l'UE et l'USA concernant Kirkouk

Les Etats-Unis devront assumer la responsabilité de possibles troubles ethniques à Kirkouk s'ils n'arrivent pas à empêcher que cette ville pétrolière du nord de l'Irak passe sous le contrôle des Kurdes, a affirmé jeudi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

"Un mauvais pas à Kirkouk aura un impact sur la paix en Irak," a-t-il dit à la presse à l'aéroport d'Ankara avant de partir pour le Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

M. Erdogan a appelé les Nations unies, les Etats-Unis et les forces de la coalition internationale déployées en Irak à ne pas permettre une "structure défavorable" à Kirkouk, c'est-à-dire que la ville revienne sous contrôle kurde à la suite des élections législatives de dimanche.

"S'ils tolèrent une telle erreur, alors ils devront payer la facture des conséquences indésirables", a-t-il ajouté.

A l'approche des législatives en Irak, pays voisin de la Turquie, les responsables civils et militaires s'inquiètent de l'inscription comme électeurs à Kirkouk de plusieurs dizaines de milliers de Kurdes arrivés d'autres villes, ce qui pourrait influer sur le résultat du scrutin et, à terme, faire passer la cité, où les tensions inter-ethniques sont déjà fortes, sous contrôle kurde.

Ce scénario risquerait selon Ankara d'engendrer une guerre civile aux portes de la Turquie. Un haut responsable militaire turc a mis en garde mercredi contre l'éventualité d'un conflit armé à Kirkouk après le scrutin.

Ankara, qui soutient la minorité turcomane, turcophone, installée essentiellement à Kirkouk et dans ses environs, craint qu'une éventuelle mainmise kurde sur les ressources pétrolières de la région n'attise des velléités d'indépendance chez les Kurdes d'Irak.

La Turquie redoute également un phénomène de contagion qui relancerait les visées séparatistes parmi sa propre communauté kurde, installée dans le sud-est du pays, près de la frontière irakienne. (AFP, 27 janvier 2005)

USA Urges Hands Freed in Incirlik Airbase

Washington urges for greater margin of maneuver in operating air bases in Turkey say military analysts here, regarding recent demands by US CENTCOM Commander Genrral Abizaid.

"Seemingly, even Turkey's de jure ownership of the Incirlik base and rules of formality are becoming too much of a burden for America," argues military analyst Assistant Prof. Haluk Gerger.

The reactions follow public statements by the Commander of the United States Central Command (CENTCOM) Gen. John Abizaid concerning the Incirlik base, in Turkey's south port city of Adana.

Abizaid made demands towards extending the use of the base beyond what is defined by the 1980 Defense and Economic Cooperation Agreement (DECA) between Turkey and the USA.

Gen. John Abizaid is reported to urge for making the airbase more operational, using it in combating international terrorism, increasing the number of aircraft, and most important of all lifting Turkish parliament approval for cross-border use.

Even flexible "rules" are too much

Commenting on these demands, Gerger told bianet that "the USA sees the issue of obtaining permission from Turkish authorities, even in it's present flexible form, as an obstacle."

"Yet, the issues around obtaining permission from the Turkish authorities shouldn't be understood as a relationship between two sovereign states. Incirlik is supposedly a Turkish base but this is only a facade. It seems that audaciously America is seeing this as cumbersome"

Dr. Gerger comments that, through time the use of US bases were tied to certain rules. For example, they could not be used outside of NATO purposes, "but even those aren't real obstacles."

"In the past the bases was equipped with nuclear weapons and missiles but later these were withdrawn. Nevertheless they remained as arsenals where nuclear bombs were stockpiled. Of course the authority to use these weapons belongs to the US president."

Turkish government may respond the US demands in two different Dr. Gerger predicts: *They declare that the government agrees to US demands, the bureaucracy ratifies it and refers to it as an "application agreement."

* Or they might bring the issue to the parliament, but this would be asking for social dissent, the last thing a government would look for. (BIA News Center January 18, 2005)

Irak: Les Etats-Unis souhaitent utiliser la base turque d'Incirlik (Abizaid)

Les Etats-Unis souhaitent utiliser la base turque d'Incirlik (sud) à des fins logistiques pour les troupes américaines déployées en Irak, a indiqué mardi le général John Abizaid, chef du Commandement central américain (Centcom).

"Nous avons évoqué la question", a-t-il précisé au sortir d'un entretien avec le chef de la diplomatie turque à un journaliste qui lui demandait si une utilisation par les Américains de cette base pour des buts logistiques avait figuré à l'ordre du jour.

Rappelant que cette base est une "base turque et pas une base américaine", le général a souligné que son pays souhaitait s'en servir "en tant qu'un allié" de la Turquie.

Le général s'est en outre félicité de la coopération turco-américaine en ce qui concerne notamment l'Afghanistan.

Avant sa rencontre avec M. Gul, le général a eu un tête-à-tête avec Yigit Alpdogan qui dirige le Conseil national de sécurité (MGK), une institution qui réunit les plus hautes autorités civiles et militaires du pays.

Avant de quitter Ankara mercredi, il rencontrera le numéro deux de l'état-major turc, le général Ilker Basbug.

Incirlik, utilisée pendant la guerre froide par les avions espions américains U2 qui survolaient l'Union soviétique, a servi de base à des avions de combat américains et britanniques pendant la guerre du Golfe et, par la suite, dans le cadre de l'opération Northern Watch qui a pris fin en avril 2003 avant le début de l'offensive américano-britannique contre le régime de Bagdad.

Seul un petit contingent de soldats américains est toujours déployé sur cette base, utilisée pour la rotation des troupes américaines en Irak et en Afghanistan.

La Turquie, membre de l'Otan, doit assumer pour une durée de six mois à partir de février le commandement de l'état-major de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan.

L'armée turque doit déployer 1.420 soldats dans le cadre de cette force.

L'Isaf, qui a été renforcée à l'occasion de l'élection présidentielle afghane du 9 octobre, est une force de sécurisation sous mandat de l'Onu qui compte environ 9.000 hommes actuellement. L'Otan a pris son commandement en août 2003. (AFP, 11 janvier 2004)

Divergences turco-américaines sur l'Irak et le Proche Orient

Le secrétaire d'Etat adjoint américain Richard Armitage et le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul ont confronté lundi à Ankara les points de vue parfois divergents de leurs pays respectifs sur la situation en Irak et au Proche Orient.

M. Gul a affirmé que les relations entre les deux membres de l'OTAN, qualifiées de "partenariat stratégique" tant à Washington qu'à Ankara, demeuraient intactes en dépit de ces divergences.

"Les relations Turquie-Etats-Unis sont au-dessus de tout. Nous attachons une grande importance à nos relations. Nos discussions confirmeront, j'en suis sûr, ce fait", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de son entretien avec M. Armitage.

La présence dans le nord de l'Irak de quelque 5.000 rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), responsable selon Ankara de la mort d'environ 35.000 personnes au cours d'un conflit qui a ensanglanté le sud-est anatolien de 1984 à 1999, est l'une des causes du refroidissement des relations américano-turques.

M. Armitage a affirmé à Ankara que des responsables américains, irakiens et turcs se rencontreraient prochainement pour des entretiens trilatéraux sur la question du PKK (rebaptisé Kongra-Gel).

Autre point de friction entre les diplomaties turque et américaine, la politique menée par les Kurdes d'Irak à Kirkouk -une ville riche en pétrole du nord du pays- qui vise selon Ankara à en chasser la population turkmène, protégée de la Turquie, a également été évoquée.

"Plusieurs composantes de la société irakienne ont vu leur situation modifiée par la force. Les Turkmènes font bien sûr partie de cette catégorie et en particulier les Kurdes eux-mêmes ont été,  dans une certaine mesure, chassés de Kirkouk", a déclaré M. Armitage à la presse.

La population kurde de Kirkouk a été chassée de la ville par le régime de Saddam Hussein lors d'une capagne visant à "arabiser" la région.

"Ce sont des choses qui doivent être corrigées dans la loi administrative transitoire (...) afin de rectifier les torts commis contre tous ceux qui ont été dépossédés", a poursuivi le diplomate américain.

"Nous avons insisté sur nos inquiétudes quant à Kirkouk", a pour sa part déclaré un diplomate turc de haut rang sous le couvert de l'anonymat. "Nous avons expliqué que nous avions de sérieuses inquiétudes par rapport aux efforts visant à modifier la structure démographique et affirmé que cela conduirait à des problèmes graves".

Selon cette source, M. Armitage a assuré à M. Gul qu'il discutait la question avec Massoud Barzani et Jalal Talabani, les dirigeants des deux principales formations kurdes irakiennes, alliées des Etats-Unis.

L'organisation d'élections en Irak a également été abordée, a ajouté le diplomate qui a rapporté que M. Gul avait insisté sur "la nécessité de tenir des élections aussi saines et avec autant de participation que possible", trouvant là un point d'accord avec son hôte.

"Nous souhaitons que les élections aient lieu aux échéances prévues. Nous pensons qu'il est très important pour les Arabes sunnites qu'ils prennent part au scrutin. Nous pensons que ce serait très important pour l'intégrité de l'Irak", a déclaré M. Gul.

Les Arabes sunnites, qui représentent environ 20% de la population irakienne, pourraient, selon certains observateurs, boycotter les élections du 30 janvier ou être empêchés d'y participer par les groupes rebelles.

"Nous espérons que les élections vont accélérer le processus politique en Irak, ce qui pourrait favoriser le retrait des troupes étrangères" du pays, a poursuivi M. Gul.

La rencontre entre M. Armitage et M. Gul est intervenue à quelques heures du départ du chef de la diplomatie turque pour Israël et les territoires palestiniens.

Insistant sur "l'opportunité créée par l'organisation des élections palestiniennes le 9 janvier", M. Armitage a estimé que "la nouvelle direction palestinienne devrait soutenir le processus de paix ravivé et s'assurer que personne n'aie recours à la violence politique". (AFP, 3 janvier 2005)

Relations régionales / Regional Relations
 

Les Kurdes s'imposent comme une force incontournable en Irak

Les Kurdes auraient voté à environ 80% dimanche, selon leurs propres chiffres, et auraient ainsi atteint leur objectif de s'imposer comme une force incontournable du futur Irak. Ils réclament déjà ouvertement l'un des plus hauts postes du prochain pouvoir: celui de Premier ministre ou, plus honorifique, celui de président.

"Selon les informations qui nous parviennent, 80% des Kurdes auraient voté", a déclaré lundi à l'AFP Noshirwan Mustafa, numéro deux de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), un des deux partis hégémoniques dans le Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

"Il semble que notre liste soit la deuxième du pays", derrière la principale liste chiite, a-t-il ajouté.

Un autre dirigeant de l'UPK, Asso Ali, a dit s'attendre, au vu des données parvenues, à "ce que la participation au Kurdistan soit supérieure à 75%".

Des officiels du Parti démocratique (PDK), qui administre, également sans partage, l'autre moitié du Kurdistan, ont également rapporté qu'environ 80% des électeurs du Kurdistan seraient allés voter, ce que confortent les images de très forte affluence dimanche devant les bureaux.

C'est la Commission électorale indépendante qui détient, a priori, la haute main sur le comptage. Mais les partis avaient leurs représentants dans les bureaux et le PDK et l'UPK sont assez puissants pour effectuer leur propre décompte.

"Nous nous attendons à ce que la liste d'union" de l'UPK et du PDK, alliés à des partis mineurs, recueille plus de 90% des voix" au Kurdistan, a déclaré Asso Ali.

Mais c'est la participation qui constituait pour eux l'enjeu majeur du scrutin. Car il s'agissait d'envoyer le plus de députés possibles à l'Assemblée nationale transitoire irakienne pour peser sur les futures décisions.

"Nous pensons que notre alliance est l'une des plus importantes de la prochaine assemblée", a dit Asso Ali. "Nous espérons plus de 70 députés" sur 275.

"Plus de 60 députés représenterait un bon résultat", a dit Noshirwan Mustafa.

L'assemblée nationale aura pour tâche de rédiger une nouvelle constitution. Le PDK et l'UPK se défendent de toute velléité indépendantiste, qui inquiète les voisins de l'Irak: Turquie, Syrie, Iran.

Mais ils ont prévenu qu'ils pourraient empêcher l'adoption de la nouvelle constitution si leurs exigences n'étaient pas satisfaites: que l'autonomie conquise l'arme à la main en 1991 contre Saddam Hussein soit préservée dans un Irak fédéral et démocratique, que le nouveau régime soit laïc, et que les territoires "historiquement kurdes", en particulier la ville multiethnique de Kirkouk, soient rendus au Kurdistan.

La prochaine constitution, qui sera soumise aux Irakiens par référendum, sera rejetée si deux tiers des électeurs dans trois provinces en décident ainsi, une concession faite aux Kurdes. Le Kurdistan est précisément composé de trois provinces, et si le PDK et l'UPK ne jugent pas la loi fondamentale à leur convenance, la sanction des urnes ne fait guère de doute.

Dans l'établissement du rapport de forces, qui s'annonce délicat notamment avec les chiites, le PDK et l'UPK insistent sur la nécessité du "consensus".

Mais ils réclament la tête du gouvernement ou la présidence. "Nous ne voulons pas les deux, mais l'un des deux, sans quoi nous déduirons que les Kurdes sont jugés quantité négligeable et nous ne pourrons pas collaborer", a dit Asso Ali.

"L'idée serait que Jalal Talabani (le chef de l'UPK) prenne la présidence, le poste de Premier ministre revenant à un chiite, et que Massoud Barzani (le chef du PDK) devienne président de la nouvelle assemblée régionale", dont le Kurdistan a seul le privilège, indique un commentateur sous couvert d'anonymat.

Noshirwan Mustafa et Asso Ali ont aussi avancé les pions à Kirkouk en rapportant que la liste kurde y aurait obtenu plus de la moitié des suffrages, selon des résultats partiels. (AFP, 31 janvier 2005)
 

Ankara s'inquiète d'une prise de contrôle de Kirkouk par les Kurdes

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul s'est une nouvelle fois inquiété lundi d'une prise de contrôle par les Kurdes de la ville pétrolière de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, et des risques de confrontation entre les différentes communautés qui y vivent.

"Nous craignons que les importants changements dans la démographie de Kirkouk ne mènent à des confrontations ethniques, qui ne se sont pas produites jusqu'à présent", a déclaré M. Gul dans une interview au quotidien en langue anglaise Turkish Daily News. "Nous observons que cette situation a atteint des proportions dangereuses", a-t-il ajouté.

La Turquie, pays frontalier de l'Irak, est catégoriquement opposée à une prise de contrôle de Kirkouk par les Kurdes, qui souhaitent faire de cette ville la capitale de la région autonome ou de l'Etat indépendant qu'ils veulent établir dans le nord.

Les Kurdes représentent plus de 45% des quelque 1.200.000 habitants de Kirkouk. En vertu d'un accord avec le gouvernement intérimaire irakien, environ 100.000 Kurdes, chassés de la ville sous le régime de Saddam Hussein, avaient la possibilité d'y voter dimanche pour l'élection locale et celle de l'Assemblée nationale.

La Turquie s'inquiète notamment du sort des Turkmènes, minorité turcophone présente elle aussi à Kirkouk et dont elle entend défendre les intérêts. Elle redoute également qu'une trop grande autonomie pour les Kurdes d'Irak ne relance les aspirations séparatistes de sa propre minorité kurde.

"Si nos frères (Turkmènes) ne sont pas traités correctement, s'ils subissent une oppression, de tels développements nous blesseront profondément, et dans une société démocratique les responsables ne peuvent rester indifférents, ou simples spectateurs, à des tels développements", a ajouté M. Gul.

Il n'a pas dit quelles mesures son pays pourrait envisager, mais a souligné qu'Ankara n'avait aucune ambition territoriale sur l'Irak.

"Nos frontières sont claires. Nous n'avons aucun dessein territorial, sur quelque pays que ce soit. Quand nous parlons de l'intégrité de l'Irak, nous parlons des frontières internationalement reconnues" de ce pays, a-t-il ajouté. (AFP, 31 janvier 2005)
 

Une association sonde les Kurdes sur l'indépendance

Une association a annoncé lundi avoir sondé les électeurs du nord de l'Irak sur l'indépendance du Kurdistan, en marge des élections générales, et qu'elle publierait les résultats dans une semaine.

"Une consultation sur l'indépendance a été organisée dans tout le Kurdistan, y compris dans les zones libérées après la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003", a déclaré à l'AFP un responsable du Mouvement pour un référendum au Kurdistan, Chamal Houaïzi.

Par "zones libérées" cet activiste indépendantiste fait référence aux régions revendiquées par les Kurdes en dehors des provinces de Souleimaniayh, Dohouk et Erbil, qui forment la région qui échappait au contrôle du régime de Saddam Hussein depuis 1991, comme la ville pétrolière de Kirkouk plus au sud.

Des tentes ont été dressées devant les bureaux de vote réservés aux élections générales dimanche et des membres de l'association kurde ont demandé aux électeurs de se prononcer par Oui ou Non à la question: "Voulez-vous un Kurdistan indépendant", a-t-il ajouté.

Selon lui, deux millions de "bulletins de vote" ont été imprimés à cette fin.

"Nous avons été autorisés par les services de sécurité du Kurdistan à organiser cette opération à condition de ne pas la faire dans les bureaux de vote", a dit M. Houaïzi.

"Le Kurdistan a été rattaché de force à l'Irak en 1924 et après l'effondrement de l'Etat irakien, le peuple kurde a le droit, comme ce fut le cas après la chute de l'URSS, de poser la question de l'indépendance", a-t-il poursuivi.

A propos du refus des Etats voisins de l'Irak de l'idée d'une indépendance des Kurdes, il a déclaré: "Nous agissons pour l'intérêt des Kurdes et nous ne tenons pas compte de l'avis de ceux qui rejettent leurs droits à l'autodétermination".

Mais le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, lui-même kurde, a rappelé la position des dirigeants kurdes en faveur d'"un Irak fédéral, démocratique et pluraliste", s'inscrivant en faux contre l'idée d'une indépendance du nord.

L'association indépendantiste avait annoncé le 26 décembre avoir réuni 1,7 million de signatures dans une pétition demandant un référendum sur l'indépendance du Kurdistan d'Irak, et l'avoir ensuite envoyée au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.

"Une délégation de notre association s'est rendue au siège de l'Onu à New York où elle a remis la pétition signée par plus de 1,7 million de Kurdes demandant un référendum sur l'indépendance", avait déclaré Karouane Abdallah, membre du mouvement.

Le Mouvement, toléré par les deux formations qui contrôlent les trois provinces du nord le Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani), a été fondé par des intellectuels et des personnalités indépendantes après la chute du régime de Saddam Hussein, en avril 2003.

La province de Souleimaniyah, contrôlée par l'UPK, et celles de Dohouk et Erbil, contrôlées par le PDK, jouissent d'un statut d'autonomie de fait depuis la fin de la guerre du Golfe 1991.

Le PDK et l'UPK n'appellent pas à l'indépendance mais ont défendu et obtenu un statut fédéral pour l'Irak, qui a été reconnu dans la constitution provisoire adoptée en mars 2004. (AFP, 31 janvier 2005)
 

Barzani: Independent Kurdish State will be established

Iraqi Kurdistan Democratic Party (KDP) leader Massud Barzani has said that "Kirkuk is a Kurdish city, with a Kurdish identity."

Barzani was responding to questions from journalists in his headquarters at Salahaddin.

In reply to a question from a journalist regarding Kirkuk, Barzani said the following:

"Kirkuk is an Iraqi city. Kirkuk is a Kurdish city, with a Kurdish identity. Neither Turkey nor any other country has any right to say anything about Kirkuk or about any other Iraqi city. What they say is of no concern to us. Such words do not bind us. These things will not be resolved with threats. An independent Kurdish state is indeed going to be established, but I do not know when it will be established. The preference of the people of Kirkuk will become clear following the election. A referendum will be conducted in accord with the desires of the people."

Stating that he is hopeful for Iraq's future, KDP leader Barzani said that the best solution for Iraq would be a federation. Barzani spoke as follows:

"I am not a candidate, but I am working for the well-being of the Iraqi people. I hope that the Kurdish people will be represented in the best way possible. We have, as Iraq, problems ahead of us. But we are seeing that these problems are slowly being overcome. And this is encouraging. We want to see what the preference of the Iraqi people will be as a result of these elections. We have learned that there is a great participation in the election in Kirkuk and Mosul. I am very hopeful regarding the future of Iraq. There will be a democratic, federal Iraq. Some groups in addition to us also want a federation in Iraq. We support this. This is the best solution for Iraq."

Barzani also made it known that a security guard had lost his life in an attack made against the deputy governor in Mosul, and said that there had also been others injured in the attack.

Barzani added that, in spite of everything, citizens should go to the ballot boxes to cast their votes. (Translated from Turkish by KurdishMedia.com; originally appeared in the online edition of the Turkish daily Milliyet on the 30th of January 2005)
 

Israël et la Turquie négocient un contrat d'armement de 1,5 md USD

Israël négocie avec la Turquie un contrat de coopération dans le domaine de l'armement portant sur un total de 1,5 milliard de dollars, a indiqué lundi le quotidien Haaretz.

Selon le journal, le directeur général du ministère israélien de la Défense, le général Amos Yaron, a conduit la semaine dernière à Ankara une délégation qui a discuté avec des hauts responsables du ministère turc de la Défense de la coopération entre les deux pays, particulièrement pour la modernisation de l'armée turque.

Le contrat envisagé prévoit notamment la modernisation par les experts israéliens de 48 appareils F-4 Phantom et de 200 à 300 chars M-48 Patton turcs, ainsi que l'achat par l'armée turque de drones israéliens de type Harpy.

Le partenariat stratégique entre Israël et la Turquie, un pays musulman strictement laïque, a été scellé en 1996 par un accord bilatéral de coopération militaire.

Cet accord, vivement dénoncé par le monde arabe et l'Iran, avait été suivi d'un net développement des échanges économiques et culturels entre les deux pays. (AFP, 31 janvier 2005)

Sécurité à Kaboul: le commandant de la BFA passe le relais à un général turc

Le général de brigade allemand Walter Spindler a cédé jeudi le commandement de la Brigade multinationale de Kaboul (KMNB) en charge de la sécurisation de la capitale afghane au général de brigade turc Ümit Dündar, a-t-on appris auprès de l'Isaf.

L'état-major de la Brigade franco-allemande (BFA) commandé par le général Spindler dirigeait la KMNB depuis la fin juillet.

C'est la 28ème brigade d'infanterie mécanisée turque qui prend la relève à partir de jeudi sous commandement du général Dündar, a précisé à l'AFP le lieutenant-colonel Patrick Poulain, porte-parole de l'Isaf (Force internationale d'assistance pour la sécurité en Afghanistan).

Une cérémonie marquant cette relève a été organisée dans l'après-midi à Camp Warehouse, à une dizaine de kilomètres à l'est de la capitale.

La KMNB est la principale composante de l'Isaf, dont la tâche est de faciliter pour le compte de l'Otan la sécurisation de la capitale afghane et de ses environs, où elle dispose de quelque 7.000 soldats.

A compter du 13 février, l'Isaf, dirigée par l'état-major de l'Eurocorps depuis le 9 août, passera aussi sous commandement de la Turquie, pour la deuxième fois depuis 2002.

Le commandement de l'Isaf change tous les six mois environ et avec cette nouvelle relève la force multinationale déployée en appui de la république islamique qui a succédé au régime des talibans entame sa septième rotation.

La Force multinationale dispose actuellement de quelque 8.300 soldats originaires de 36 pays.
 Pour les prochaines élections parlementaires afghanes -- pour l'instant programmées avant la fin mai -- elle a requis des renforts similaires à ceux demandés pour la présidentielle du 9 octobre 2004, qui porteraient ses effectifs à quelque 10.000 soldats, a indiqué mercredi le général français Jean-Louis Py, commandant de l'Isaf jusqu'au 13 février. (AFP, 27 janvier 2005)

Les Kurdes posent les conditions pour rester Irakiens: Fédéralisme, sécularisme

Les Irakiens n'ont pas encore élu leur assemblée nationale que les Kurdes tracent déjà les "lignes rouges" qu'elle ne devra pas franchir.

"Il y a trois lignes rouges pour nous", déclare dans un entretien avec l'AFP Noshirwan Mustafa, un très proche de Jalal Talabani, le chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), au risque de renforcer l'animosité entre les communautés irakiennes et de conforter l'inquiétude d'une sécession kurde.

"Si elles le sont, nous ne serons plus Irakiens", menace le numéro deux de l'UPK, tout en réfutant toute velléité indépendantiste, préoccupation majeure des Américains et des voisins de l'Irak.

"Si les Arabes n'acceptent pas le principe du fédéralisme, alors nous ne serons plus Irakiens", commence-t-il par énoncer. "S'ils instaurent un régime théocratique, nous ne serons plus Irakiens. Enfin les territoires kurdes doivent être rendus au Kurdistan".

L'UPK et le Parti démocratique du Kurdistan administrent chacun une partie du nord kurde de l'Irak qu'ils ont soustraite en 1991 à l'autorité de Saddam Hussein.

En se gardant de toute revendication d'indépendance pour n'effrayer personne avant les élections de dimanche, ils entendent préserver une large autonomie payée du prix du sang versé lors des combats contre les forces de Saddam Hussein.

"Nous pensons que l'époque des micro-Etats est révolue. Continuer à faire partie de l'Irak, voilà ce qui est profitable aux Kurdes", déclare Noshirwan Mustafa.

Seulement, comme d'autres dirigeants kurdes, il redoute que les autres communautés, en particulier les chiites auxquels la victoire est prédite dimanche, ne remettent en cause les avantages acquis par les Kurdes et maintenus par la constitution provisoire adoptée en 2004 en attendant l'élection d'une assemblée.

"Si tel est le cas, il est possible que nous fassions en sorte que la constitution soit rejetée", prévient-il.

La constitution provisoire stipule en effet que la nouvelle loi fondamentale devra être soumise à référendum. Et la consultation sera annulée si deux tiers des votants se prononcent contre le texte dans trois des 18 provinces. Trois provinces, c'est précisément ce qui couvre administrativement le Kurdistan: Souleimaniyah, Erbil et Dohouk. Et le résultat laisserait peu de place au doute si les dirigeants kurdes faisaient campagne pour le non.

Les chiites ont contesté ce droit de veto. Noshirwan Mustafa fait valoir qu'il ne bénéficie pas seulement aux Kurdes, mais que les sunnites non-kurdes pourraient aussi s'en servir dans trois autres provinces d'Irak.

"La nouvelle constitution n'est pas une question de majorité ni de minorité", objecte-t-il, "nous voulons qu'elle soit le fruit d'un consensus. Il faut prendre en compte les aspirations des sunnites. Par ailleurs, des mouvements se forment également dans les zones chiites pour créer des régions" qui seraient fédérées.

La constitution devra définir les prérogatives de l'Etat et de la province ou de la région. Pour Noshirwan Mustafa, "la politique étrangère, la défense et les finances devraient incomber à l'Etat, tout le reste à la région".

Le reste, c'est aussi la gestion des ressources naturelles. Il ne cache pas penser notamment aux richesses pétrolières de Kirkouk.

Les Kurdes d'Irak réclament Kirkouk comme historiquement leur. Les Turcs s'alarment que leur propre minorité kurde voie naître chez le voisin un début d'Etat roulant sur l'or noir. Kirkouk, avec ses minorités kurde, arabe, turcomane, est un champ de bataille potentiel.

"C'est le gouvernement central qui contrôle le pétrole de Kirkouk. Cela doit changer", insiste Noshirwan Mustafa. Mais aussi Kirkouk "doit revenir au Kurdistan, comme toutes les zones kurdes arabisées" de force par Saddam Hussein.

"Nous n'avons rien contre les Arabes, mais la constitution provisoire dit que le problème de Kirkouk doit être résolu, les Arabes doivent retourner d'où ils sont venus et les déportés kurdes rentrer à Kirkouk".

Les Kurdes d'Irak

Les Kurdes d'Irak, qui doivent désigner le 30 janvier les 111 députés de leur Parlement outre les 275 députés de l'Assemblée nationale transitoire, vivent en situation d'autonomie depuis avril 1991.

Peuple d'origine indo-européenne, descendant notamment des Mèdes et des Scythes, les Kurdes, musulmans sunnites dans leur majorité, sont établis essentiellement dans quatre pays, la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie. En Irak, leur nombre est estimé entre 4 et 5 millions, soit 15 à 20% de la population.

Revendiquant dès 1965 la création d'un Etat avec une culture, une histoire et un langage communs, les Kurdes sont considérés comme une constante menace à l'intégrité territoriale des pays que traverse le Kurdistan.

En Irak, au début des années 1970, les autorités de Bagdad déplacent de force des populations kurdes, menant une politique d'"arabisation" à outrance. En 1988, pendant la guerre Irak-Iran, l'armée de Saddam Hussein réprime le soulèvement kurde et bombarde à l'arme chimique la ville de Halabja, faisant près de 5.000 morts.

En 1991, après la fin de la guerre du Golfe, les Kurdes d'Irak se soulèvent, provoquant une brutale répression des troupes de Bagdad et l'exode de centaines de milliers de personnes vers l'Iran et la Turquie. Les Occidentaux lancent alors l'opération "Provide Comfort" de secours en leur faveur, instaurant une zone de protection de la région, assortie d'une interdiction de survol au nord du 36ème parallèle.

Depuis cette date, les Kurdes gèrent un territoire autonome de fait, dans le nord de l'Irak, regroupant les trois provinces de Souleimaniyah (contrôlée par l'Union patriotique du Kurdistan, UPK), et de Dohouk et Erbil (contrôlées par le Parti démocratique du Kurdistan, PDK).

En 1992, les Kurdes élisent un Parlement, partagé à égalité entre les deux grands partis rivaux, le PDK de Massoud Barzani et l'UPK (née en 1975 d'une scission avec le PDK) de Jalal Talabani.

Mais ces deux formations entrent en conflit ouvert en 1994, paralysant les institutions. Au total, les affrontements inter-Kurdes, entrecoupés par des cessez-le-feu précaires, feront quelque 3.000 morts.

Le 8 septembre 2002, les dirigeants du PDK et de l'UPK signent à Washington un accord qualifié d'"historique", au moment où le régime de Saddam Hussein est menacé d'une frappe américaine. Ils conviennent notamment de réactiver le Parlement unifié. Un mois plus tard, au cours de sa première session depuis six ans, cette Assemblée scelle la réconciliation des deux factions en ratifiant l'accord.

Les Kurdes s'allient ensuite aux troupes américaines dans leur guerre pour renverser Saddam Hussein, ce qui leur permet d'entrer en avril 2003 dans  Kirkouk. Depuis, ils revendiquent ouvertement l'attachement de cette riche ville pétrolière à leurs provinces autonomes, avançant des raisons historiques.

Les partis kurdes ont décidé de présenter une liste commune aux élections pour s'assurer du caractère fédéral de l'Irak qu'ils craignent de voir remis en cause lors de la rédaction de la Constitution permanente, même si ce statut a été reconnu dans la Constitution provisoire adoptée en mars 2004.

Le 1er février 2004, les directions de l'UPK et du PDK ont été décimées dans un double attentat suicide, perpétré contre les sièges de leurs deux formations à Erbil et revendiqué par le groupe islamiste Ansar al-Sunna, lié à Al-Qaïda (105 morts).

Les formations arabes de Kirkouk se retirent des élections

Le Front unifié arabe, regroupant des formations arabes sunnites et chiites, à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, a décidé lundi de se retirer du scrutin provincial après la décision d'autoriser les Kurdes déplacés de voter dans la région multiethnique.

"Nous avons pris la décision de nous retirer des élections (régionales) après la décision de la commission électorale d'autoriser les Kurdes déplacés de voter en dépit des tensions communautaires à Diyala, Tikrit, Mossoul et dans certains quartiers de Kirkouk", a dit à l'AFP cheikh Wasfi al-Assi, secrétaire général du Front qui selon lui avait déjà décidé de boycotter les législatives.

Un accord, conclu mi-janvier avec la commission électorale et formellement approuvé par les Kurdes, devrait permettre à près de 100.000 électeurs kurdes originaires de Kirkouk et déportés par Saddam Hussein, d'élire, le 30 janvier, le Conseil provincial de Taamim, dont Kirkouk est le chef-lieu.

Selon Nihad Zeinal, le représentant de la commission électorale indépendante dans la ville, le nombre des Kurdes déplacés qui se sont enregistrés pour le votre s'élève à 49.000 et les inscriptions continuent jusqu'au 26 janvier.

Cet accord était intervenu pour éviter un boycottage par les Kurdes de ce scrutin provincial.

La région de Kirkouk, très riche en pétrole, compte environ 1,2 million d'habitants dont 45% de Kurdes, 45% d'Arabes et 10% de Turcomans et de chrétiens. Ces communautés ont observé une trêve fragile depuis la chute du régime baassiste, en avril 2003.

Les partis kurdes revendiquent ouvertement le rattachement de Kirkouk à leurs provinces autonomes, mais les autorités à Bagdad ont prôné jusqu'ici une solution du problème à travers des commissions chargées de vérifier les plaintes sur l'expropriation, par l'ancien régime, de Kurdes de Kirkouk.

De leur côté, les Turcomans en ont appelé à l'Onu et à la Commission électorale pour obtenir un retour au statu quo qui prévalait avant l'accord de mi-janvier, "autrement, les élections ne seront pas justes et les résultats favoriseront la partie kurde aux dépens des Turcomans et des Arabes", a déclaré Farouk Abdallah Abdou Raham, chef du Front turcoman irakien.

Pour leur part, les principaux partis kurdes ont refusé de céder.

"Les élections à Kirkouk se tiendront et le processus d'inscription sur les listes continuera jusqu'à demain (mardi), et c'est un droit garanti par l'accord passé avec la Commission et nous ne l'abandonnerons jamais", a déclaré Jalal Jawher Aziz, représentant de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) à Kirkouk. (AFP, 24 janvier 2005)

La Turquie demande à l'Irak d'agir contre les soutiens de la guérilla kurde

La Turquie a demandé aux autorités irakiennes d'entreprendre une action légale contre deux partis kurdes qui selon elle, entretiennent des liens avec les guérillas kurdes de Turquie, a annoncé mercredi une source officielle turque.

Selon la Turquie, quelque 5.000 membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK-interdit) qui a mené une lutte armée de 15 ans contre Ankara pour obtenir l'auto-détermination du sud-est de la Turquie, auraient trouvé refuge du côté irakien de la frontière turco-irakienne, avant l'entrée de l'armée américaine en Irak en mars 2003.

Le porte-parole du Ministère turc des Affaires étrangères, Namik Tan, a estimé que "l'organisation terroriste (désignation par les autorités turques du PKK) s'efforce actuellement de s'implanter politiquement en Irak en servant des citoyens irakiens qui sont acquis à sa cause".

Selon M. Tan qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse, le PKK a dans sa stratégie "d'introduire dans le système politique irakien, des formations qui pourront lui être utiles à l'avenir".

"Nous avons donc demandé au gouvernement intérimaire irakien d'engager une procédure judiciaire contre deux parties que nous pensons être liés aux organisations rebelles kurdes.

"Nous avons transmis l'information à l'administration irakienne et nous  continuerons à observer la situation de près." a-t-il ajouté.

Le porte-parole n'a pas nommé les deux partis.

Un reponsable du Ministère des Affaires étrangères contacté par l'AFP a désigné le Parti de la Solution démocratique au Kurdistan et le Parti de la construction démocratique, ajoutant que tous deux étaient inscrits pour participer à l'élection du 30 janvier en Irak.

La Turquie s'inquiète du pouvoir politique grandissant des Kurdes dans le nord de l'Irak et craint qu'il n'aboutisse à la séparation du nord du pays, ce qui encouragerait les sentiments autonomistes des Kurdes de Turquie et accentuerait l'instabilité de la région.

Ankara exige également que le nord de l'Irak soit "purgé" des membres du PKK qui y trouvent asile mais les Turcs n'ont pas pu convaincre leurs alliés américains de mener une action militaire dans ce sens.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste aussi bien par les Etats-Unis que par l'Union européenne, a été rendu responsable de plusieurs attentats mortels dans le sud-est de la Turquie. Il est également accusé d'attentats - qui ont fait deux morts et 11 blessés - contre un hôtel l'étét dernier à Instanbul. (AFP, 19 janvier 2005)

La Turquie favorable à la poursuite du dialogue avec l'Iran

La Turquie s'est exprimée mercredi en faveur de la poursuite du dialogue diplomatique en cours entre son voisin iranien et l'Union européenne sur le nucléaire, après des menaces voilées des Etats-Unis d'intervention militaire contre les activités nucléaires de Téhéran.

"La Turquie est en faveur de la continuation du dialogue avec l'Iran. Nous soutenons les négociations mises en oeuvre par le trio de l'UE", a déclaré Namik Tan, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse.

"Nous souhaitons aussi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) révèle au plus vite son jugement final sur les activités nucléaires iraniennes", a-t-il ajouté.

Les "trois grands" de l'UE -le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne- mènent des entretiens cruciaux avec l'Iran pour trouver une solution à long terme à la question du programme énergétique nucléaire conduit par Téhéran, qui suscite des inquiétudes dans la communauté internationale et que Washington considère comme une couverture pour la fabrication d'armes nucléaires.

Le président américain George W. bush a affirmé lundi qu'il ne pouvait écarter l'hypothèse du recours à une intervention militaire dans le cas où les Etats-Unis ne parviendraient pas à persuader l'Iran d'abandonner son programme.

"J'espère que nous pourrons résoudre ce problème d'une manière diplomatique, mais je n'écarterai jamais aucune option", avait déclaré M. Bush. (AFP, 19 janvier 2005)

Changement de commandement de l'Isaf: arrivée des premiers militaires

Une soixantaine de militaires en provenance d'Istambul sont arrivés vendredi à Kaboul pour préparer la relève de commandement de la Force internationale d'assistance pour la sécurité en Afghanistan (Isaf), dirigée à partir de février par la Turquie, a-t-on indiqué à l'Isaf.

Les 57 militaires appartenant au Corps de réaction rapide de l'Otan basé à Istambul sont arrivés vendredi dans la matinée, a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Patrick Poulain.

Ils doivent préparer la relève à la tête de l'Isaf, sous commandement de l'état-major de l'Eurocorps depuis le mois d'août 2004 et qui sera dirigée à partir du 11 février par la Turquie pour le compte de l'Otan, a indiqué pour sa part un autre porte-parole, le capitaine de corvette Ken MacKillop.

L'Isaf compte quelque 8.000 soldats de plus de 30 pays en Afghanistan.

La coalition sous commandement américain déployée depuis 2001 pour lutter contre le terrorisme y dispose pour sa part de 18.000 soldats, dont 16.000 Américains. (AFP, 14 janvier 2005)

Visite d'Erdogan à Moscou: gaz, UE et OMC

La visite en Russie du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été marquée mardi par l'optimisme, exprimé surtout par son hôte, le président Vladimir Poutine, à propos de la hausse météorique des échanges bilatéraux, appelés à se développer notamment dans le domaine du gaz.

Croissance du commerce, qui pourrait atteindre 15 milliards de dollars en 2005 et 25 milliards en 2007 selon M. Poutine, augmentation des livraisons de gaz russe et participation russe à sa distribution en Turquie, appui de la Turquie à l'entrée de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et celui de Moscou au plan Annan pour un règlement à Chypre: les deux hommes d'Etat ont rivalisé dans l'annonce de bonnes nouvelles, préparées dans le sillage de la visite historique faite par M. Poutine à Ankara début décembre, la première d'un numéro un russe depuis 32 ans.

Le président Poutine s'est également déclaré convaincu que l'intégration européenne de la Turquie serait aussi profitable à Moscou et les deux hommes ont mentionné la coopération dans les armements, sans entrer dans les détails.

"Nos meilleurs pronostics sur le développement des relations économiques se sont vérifiés. Je suis d'accord avec les prévisions selon lesquelles nos échanges pourront atteindre très prochainement 15 milliards de dollars", a dit M. Poutine lors de la rencontre en petit comité avec M. Erdogan.

En 2004, ces échanges ont été de l'ordre de 10 milliards de dollars, alors que la Russie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie.

De son côté, le Premier ministre turc a souligné qu'il était accompagné par 600 hommes d'affaires, et que d'autres encore allaient arriver à Moscou ce mardi à bord de deux vols.

Il a souligné que "le tourisme constituait une part importante des échanges" entre les deux pays. "Nos peuples doivent se connaître mieux l'un l'autre", a-t-il ajouté.

Les entretiens officiels au Kremlin ont été suivis d'une rencontre des deux hommes avec un groupe d'entrepreneurs turcs. M. Poutine leur a annoncé que M. Erdogan viendrait en Russie à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la fin de la IIe guerre mondiale, le 9 mai prochain, tandis que son invité a déclaré qu'Ankara appuierait la candidature russe à l'OMC lors de la réunion consacrée à cette question le 24 janvier à Genève.

"Dans le domaine de l'énergie, nous sommes tombés d'accord sur une augmentation des livraisons de gaz russe, sur la participation de compagnies russes à la distribution du gaz sur le territoire de la Turquie et sur la construction de réservoirs de gaz", a d'autre part indiqué M. Poutine.
 Selon lui, les entretiens ont porté également sur la livraison de gaz à d'autres pays via le territoire turc et sur des projets d'usines de liquéfaction de gaz. Il a souhaité aussi le développement de liaisons ferroviaires et maritimes entre les deux pays et encouragé les compagnies aériennes turques à transporter plus de touristes russes, par exemple en desservant Saint-Pétersbourg.

Le président russe s'est par ailleurs félicité du succès d'Ankara dans ses efforts d'intégration européenne.

"L'intégration de la Turquie à l'Union européenne devrait ouvrir de nouvelles opportunités pour la coopération économique russo-turque", a-t-il estimé, tout en soulignant qu'il serait "extrêmement important de garder la continuité (dans les rapports entre Moscou et Ankara), tout ce qui a déjà été obtenu par des efforts communs".

Arrivé lundi soir à Moscou pour une visite de trois jours, M. Erdogan avait été reçu immédiatement pour un dîner informel par M. Poutine dans sa résidence de Novo-Ogarevo, dans la banlieue de Moscou. Mercredi, il devait participer à un "conseil d'affaires" russo-turc, réunissant des hommes d'affaires des deux pays, en présence du Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov. (AFP, 11 janvier 2004)

Réunion trilatérale à Ankara pour évoquer la sécurité et le PKK

Des responsables civils et militaires turcs, américains et irakiens se sont réunis mardi à Ankara pour évoquer la situation sécuritaire en Irak et la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie réfugiés en Irak, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les discussions dans un hôtel de la banlieue de la capitale turque ont lieu entre des délégations dirigées côté turc par l'ambassadeur Osman Koruturk, coordinateur pour l'Irak du ministère turc des Affaires étrangères, côté américain par Mme Laura Kennedy sous-secrétaire au département d'Etat et pour l'Irak par Hamid al-Bayati, vice-ministre des Affaires étrangères.

Elles doivent porter sur la situation sécuritaire en Irak où plus de 70 camionneurs turcs ont été tués dans des attaques armées ainsi que sur le combat contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rebaptisé Kongra-Gel.

Washington et Ankara s'étaient mis d'accord en octobre 2003 sur un "plan d'action" qui comprendrait également des options militaires pour lutter contre les rebelles kurdes.
 Mais cet accord n'a toujours pas été mis en oeuvre, provoquant une certaine tension dans les relations bilatérales.

Depuis cette date, Ankara a appelé plusieurs fois les Etats-Unis à agir contre les rebelles, dont près de 5.000 auraient trouvé refuge dans les montagnes du nord de l'Irak.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et Washington. (AFP, 11 janvier 2004)

Ankara assure de son soutien à la fois Israël et les Palestiniens

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul, en visite mercredi à Ramallah en Cisjordanie, a assuré l'Autorité palestinienne du soutien de son pays et lui a promis une aide économique. "Le peuple turc va continuer à soutenir fermement la cause palestinienne", a déclaré Gul à l'issue d'un entretien avec le ministre palestinien des Affaires étrangères Nabil Chaath.

Mardi, Gül avait assuré  Israël de la solidité des liens avec son pays, qui avaient pâti des critiques d'Ankara envers la répression de l'Intifada. "Notre amitié est solide", a déclaré Gul à l'issue d'un entretien à Jérusalem avec son homologue israélien Sylvan Shalom, avant une rencontre mercredi avec des responsables palestiniens.

Gul est le plus haut responsable turc à se rendre en Israël depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), issu du mouvement islamiste, dont beaucoup de sympathisants sont hostiles à l'Etat hébreu.

"Il règne un nouveau climat dans la région (...) Il y a une chance qui doit être saisie" pour relancer le processus de paix, a poursuivi le chef de la diplomatie turque, se déclarant en outre convaincu de la volonté de paix de la Syrie.

"Nous nous sommes mis d'accord pour intensifier notre coopération et hisser encore à un plus haut niveau nos relations bilatérales", a déclaré pour sa part M. Shalom.

Il a proposé en outre à la Turquie "d'user de son influence sur l'Autorité palestinienne pour lui faire comprendre que le seul moyen de faire des progrès dans la voie de la paix est de stopper le terrorisme et la violence".

Mercredi, Gul s'est entretenu avec le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï. Il s'est aussi rendu au siège du Conseil législatif, le parlement palestinien, où il a prononcé une allocution devant les députés.

"L'atmosphère de violence, l'usage excessif de la force et le terrorisme ne servent que les ennemis de la paix. Les dirigeants palestiniens et israéliens doivent assumer la responsabilité historique qui est la leur en mettant fin à cette situation le plus rapidement possible", a-t-il dit.

"Je crois aussi que le respect par la direction palestinienne de ses engagements dans le domaine de la sécurité est important pour l'avancement de la paix dans la région", a-t-il ajouté.

Gul est le dernier en date d'une longue liste de dirigeants politiques internationaux qui se sont rendus en visite en Cisjordanie depuis le décès le 11 novembre de Yasser Arafat, le chef historique des Palestiniens.

Il est, selon lui, à présent possible d'ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire tumultueuse du Proche-Orient et de relancer le processus de paix.

La Turquie estime pouvoir assumer un rôle clé de médiateur en raison des relations privilégiées qu'elle a nouées simultanément avec Israël et les Palestiniens.(AFP, 4-5 janvier 2005)

Manoeuvres aéronavales Israël/USA/Turquie mi-janvier

Israël, les Etats-Unis et la Turquie effectueront à la mi-janvier des manoeuvres aéronavales conjointes dans les eaux internationales, au large des côtes israéliennes, a annoncé dimanche l'armée israélienne.

Ces manoeuvres, les septièmes du genre, sont centrées sur des exercices de sauvetage en mer et la coordination des commandements militaires des trois pays, a-t-elle indiqué dans un communiqué sans mentionner une date précise.

Elles impliquent des hélicoptères, des avions de reconnaissance et des bâtiments de la marine des trois pays.

Les dernières manoeuvres conjointes de ce type s'étaient déroulées en août 2003 dans les eaux internationales de la Méditerranée orientale, au large des côtes sud de la Turquie.

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul se rend cette semaine en Israël pour une visite qui devrait permettre de réchauffer des relations détériorées après les vives critiques de la politique de l'Etat hébreu envers les Palestiniens par le Premier ministre turc.

M. Gul doit rencontrer mardi le président israélien Moshe Katsav, le Premier ministre Ariel Sharon et le ministre des Affaires étrangères Silvan Shalom, et les dirigeants palestiniens mercredi.

Le partenariat stratégique entre la Turquie et Israël, concrétisé en 1996 par un accord bilatéral de coopération militaire, a été mis à l'épreuve avec les déclarations du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en mai dernier, qualifiant le raid israélien contre le camp de réfugiés de Rafah de "terrorisme d'Etat", et le rappel par Ankara de son ambassadeur à Tel Aviv.

Deux mois plus tôt, M. Erdogan avait qualifié l'assassinat du chef spirituel du Hamas Cheikh Ahmed Yassine d'"acte terroriste", et en novembre 2003 il avait prétexté un calendrier chargé pour décliner une proposition du Premier ministre israélien de faire escale à Ankara, au retour d'une visite en Russie.

Le maintien de relations cordiales avec la Turquie, un pays musulman strictement laïque, est crucial pour Israël, soucieux d'alléger son isolement dans la région.

La signature de l'accord de coopération militaire entre les deux pays en 1996, qui avait provoqué la colère des nations arabes et de l'Iran, avait été suivie par un net développement de leurs échanges économiques et culturels. (AFP, 3 janvier 2005)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

KKTC leaders rush to Turkey ahead of elections

Political vigor on the eve of early elections on the Turkish part of the divided island of Cyprus has been reflected in Turkey via meetings between Turkish Cypriot leaders and the Turkish government.

Turkish Cypriot opposition leaders -- main opposition National Unity Party (UBP) leader Dervis¸ Eroglu and Peace and Democracy Movement (BDH) leader Mustafa Akinci -- are set today to meet with Prime Minister Recep Tayyip Erdog*an to discuss recent developments concerning the Cyprus dispute, reported the Anatolia news agency.

Following the Turkish Republic of Northern Cyprus (KKTC) Prime Minister Mehmet Ali Talat and KKTC Foreign Minister Serdar Denktas¸'s separate meetings with Erdog*an nearly ten days ago, Erog*lu and Akinci would again meet separately with Erdog*an at his residence in Istanbul upon Erdogan's invitation.

The prospect of early elections slated for Feb. 20 initially came onto the KKTC agenda when the coalition government of Talat's Republican Turks' Party (CTP) and Denktas¸'s Democrat Party (DP) lost their majority in parliament following resignations in April.

Early elections in the KKTC are to coincide with efforts to resolve the complicated Cyprus issue that are expected to accelerate in the coming weeks and months. A reunification plan prepared by U.N. Secretary-General Kofi Annan failed in April when the Greek Cypriots rejected it in a simultaneous referendum, while the Turkish Cypriots overwhelmingly supported it.

Turkish Cypriots -- who have been excluded from EU rights while the Greek Cypriots entered the union as officially representing the whole island -- and Ankara has been trying to ease the isolation on the KKTC since the vote in April.

"Our goal is to bring the international community to such a point where the isolation of Turkish Cypriots will end," Denktas¸ said after talks with Erdog*an in Ankara. (Turkish Daily News, January 24, 2005)

Greek Cypriots insist on customs union's extension before Oct. 3

Kypros Chrysostomides, the Greek Cypriot government spokesman, said yesterday that Turkey needed to extend its customs union agreement to all members of the European Union before Oct. 3, the date set by the EU for starting Turkey's membership negotiations, the Anatolia news agency said.

"The final statement of the European Council [on Dec. 17] stated that Turkey should sign custom union protocols with all members of the EU," Anatolia quoted Chrysostomides as saying in response to a reporter's question.

When reminded of Justice Minister Cemil Çiçek's earlier remarks that "Ankara had red lines to protect," Chrysostomides said the Turkish government's insistence on its red lines meant that Turkey would undergo neither a political or attitude change in its policy concerning the Cyprus dispute.

The Greek Cypriot government that is not recognized by Ankara became a full EU member with nine other countries in May as a part of the EU's latest enlargement wave. It is officially recognized as representing the whole of the divided island of Cyprus, including the Turkish Cypriots who have been excluded from all EU rights. (Turkish Daily News, January 19, 2005)

Athènes accuse de nouveau la Turquie de violation de ses eaux territoriales

La Grèce a dénoncé samedi une nouvelle violation de ses eaux territoriales par un patrouilleur turc près de l'îlot d'Imia dont la Turquie conteste la souveraineté grecque, au sud-est de la mer Egée, a-t-on appris auprès de l'Etat-major grec.

"A 11h00 locales (08H00 GMT) un patrouilleur turc est entré dans les eaux grecques et a rapproché l'îlot Imia. Un patrouilleur de la police portuaire grecque l'a aussitôt rapproché mais le patrouilleur turc n'a quitté la zone qu'après trois heures", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'Etat-major, Constantin Loukopoulos.

Mardi, Athènes avait indiqué que deux patrouilleurs des garde-côtes turcs sont entrés dans les eaux grecques près de l'îlot d'Imia. En dépit d'appels répétés d'un patrouilleur grec, les deux bâtiments n'ont quitté les lieux qu'après deux et quatre heures respectivement. Ankara avait rejeté mercredi ces accusations.

Le porte-parole du ministère grec des Affaires Etrangères, Georges Koumoutzakos, avait jugé qu'une telle attitude de la part d'Ankakra n'était pas conforme aux règles que la Turquie doit observer en tant que pays candidat à l'Union Européenne.

Les deux pays avaient frôlé le conflit armé en janvier 1996 autour d'Imia (Kardak pour les Turcs). Ces derniers mois, l'Etat-major grec a régulièrement dénoncé Ankara de violations de son espace aérien et maritime.

L'UE a décidé en décembre dernier d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie le 3 octobre prochain, mais a soumis cette procédure à de strictes conditions.

Athènes soutient l'intégration européenne de la Turquie mais a prévenu qu'elle surveillera étroitement son attitude sur les dossiers litigieux, notamment la souveraineté en mer Egée, qui sépare les deux pays. (AFP, 15 janvier 2005)

La justice interdit à une association musulmane le droit de se dire "turque"

La Cour suprême grecque a jugé jeudi qu'une association musulmane de la ville de Xanthi, en Thrace, dans le nord-est du pays, n'avait pas le droit de porter de porter le nom d'"Union turque de Xanthi", a-t-on appris de source judiciaire.

La Cour suprême s'est prononcée en dernière instance à l'issue d'un long feuilleton juridique, sur le sort de l'association "Union turque de Xanthi" dont la justice avait décidé l'interdiction sous ce nom en 1984, sur une demande du préfet de l'époque.

Elle a adopté à l'unanimité la proposition du procureur Dimitris Linos pour qui "l'objectif de cette association est illicite, contraire à l'ordre public grec et au Traité international de Lausanne (1923), car elle essaie de faire apparaître en Grèce une minorité turque alors qu'en vertu de ce Traité, seule une minorité religieuse musulmane est reconnue".

Se fondant sur les dipositions du Traité de Lausanne qui a fixé le statut de cette minorité forte de 100.000 personnes, la Grèce ne reconnaît celle-ci que sous le nom de "musulmane".

Fondée en 1927, l'association culturelle, qui compte actuellement 2.400 membres, n'avait "ni créé, ni connu aucun problème" jusque-là, selon son président, Cetin Mandaci.

Selon le réquisitoire de M. Linos, l'usage de l'adjectif "turque" dans l'appellation de cette association "ne contribue non seulement pas à la cohabitation paisible entre les citoyens de la région, mais soulève un problème, inexistant jusqu'ici, celui de l'existence supposée d'une minorité +turque+" en Grèce.

La section grecque de l'Observatoire d'Helsinki des droits de l'Homme avait condamné en septembre le réquisitoire de M. Linos, en estimant qu'il était contraire au "droit d'auto-dénomination de la minorité".

Il estimait que cette position était opposée à la recommandation récente du Conseil de l'Europe, "qui avait demandé à la Grèce en juin dernier de respecter la liberté d'expression des membres des minorités turques et macédoniennes qui vivent en Grèce". (AFP, 13 janvier 2005)

La Grèce accuse la Turquie de violation de ses eaux territoriales

La Grèce a dénoncé mardi une violation de ses eaux territoriales par deux patrouilleurs turcs, jugeant qu'une telle attitude n'était pas conforme aux règles que la Turquie doit observer en tant que pays candidat à l'Union Européenne.

Selon l'Etat-major de l'armée grecque, deux patrouilleurs des garde-côtes turcs sont entrés mardi matin dans les eaux grecques près de l'îlot d'Imia, au sud-est de l'Egée, dont la Turquie conteste la souveraineté grecque. En dépit d'appels répétés d'un patrouilleur grec, les deux bâtiments sont restés dans la zone respectivement deux et quatre heures, selon l'Etat-major.

"De telles attitudes ne sont conformes ni à la position que devraient observer des pays candidats à l'adhésion à l'UE vis-à-vis d'autres pays membres, ni au principe européen de bon voisinage", a réagi le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, Georges Koumoutzakos, cité dans un communiqué.

"Ces comportements sont jugés et évalués", a-t-il ajouté, précisant que l'UE sera informé de l'incident.

Les deux pays avaient frôlé le conflit armé en janvier 1996 autour d'Imia --Kardak pour les Turcs--. Ces derniers mois, l'Etat-major grec a régulièrement dénoncé des intrusions dans la zone de bateaux turcs, mais selon son porte-parole, Costas Loukopoulos, l'incident de mardi "est le plus grave" du fait de sa durée.

L'UE a décidé en décembre dernier d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie le 3 octobre prochain, mais a soumis cette procédure à de strictes conditions.

Athènes soutient l'intégration européenne de la Turquie mais a prévenu qu'elle surveillera étroitement son attitude sur les dossiers litigieux, notamment la souveraineté en mer Egée. (AFP, 11 janvier 2004)

Immigration / Migration

Urgent Action by the KNK for Freeing Kurdish Deputy Remzi Kartal

The National Congress of Kurdistan (KNK) has launched a campaign against the arrest of Remzi Kartal under the title of "Free Kurdish politician Remzi Kartal - No extradition to Turkey".

Below are the texts of the KNK's call and the Open Letter:

"Dear colleagues and friends
"Please find attached an Open Letter calling for the immediate release of the Kurdish politician Remzi Kartal. Please sign and return to us or send this letter directly to the German authorities listed below. In addition we would like to ask you

o to make all efforts in collecting signatures and enourage your friends to support this campaign
o to promote the Open Letter on websites
o to send it out to all your contacts
o to publish the Open Letter and signature lists
o collect us as many signatures as possible
"Please send us (newroz6@hotmail.com) the copies of any letters you write or replies you receive.
"We very much appreciate your help".

1) Minister of Interior
Otto Schily
Address
Oberanger 38, 80331 München
Tel: 030/227-77971
Fax: 030/227-76971
otto.schily@bundestag.de
oder
Telefon: 01888-681-0
Telefax: 01888-681-2926

2.)  Foreign Minister
Joschka Fischer
Auswärtiges Amt
11013 Berlin
Telefon 030-5000-0
Telefax 030-5000-3402
poststelle@auswaertigesamt.de

3) Claudia Roth
(Beauftrage der Bundesregierung für Menschenrechtspolitik und humanitäre Hilfe im Auswärtigen Amt)
Deutscher Bundestag
Platz der Republik 1, 11011 Berlin
Tel.: 030/227-72027
Fax: 030/227-76028
claudia.roth@bundestag.de

4) Executive Commission for Human Rgiths and Humanitarian Assistance (Ausschuss für Menschenrechte und Humanitäre Hilfe)
Christa Nickels MdB
Deutscher Bundestag
Platz der Republik 1
11011 Berlin
christa.nickels@ bundestag.de

5) Government Representative for Migratio, Refugees and Integration
(Beauftragte der Bundesregierung für Migration, Flüchtlinge und Integration)
Marieluise Beck (Bremen)
Deutscher Bundestag
Platz der Republik 1
11011 Berlin
Telefon: 030 - 227 - 0
E-mail: mail@bundestag.de

The Text of the Open Letter to the German Government

"Free the Kurdish politician Remzi Kartal  - No Extradition to Turkey

"We have learnt with dismay of the arrest of Remzi Kartal, a former DEP (Democracy Party) MP in the Turkish Parliament, vice-chair of KONGRA-GEL (Kurdistan People's Congress). He was detained by the German authorities at the request of Turkey on 22 January while he was on a visit to Nuremberg to attend a cultural event.

"Remzi Kartal is a prominent Kurdish politician who has been active in Europe, working for a democratic and peaceful solution to the Kurdish question, since escaping from Turkey in 1994. His fellow DEP MPs Hatip Dicle, Leyla Zana, Orhan Dogan and Selim Sadak, imprisoned for daring to speak Kurdish in the Turkish Parliament, were only recently released after a major international campaign.

"Remzi Kartal is widely known to politicians and other public figures across Europe as a result of his tireless work lobbying for a peaceful political solution to the Kurdish question in Turkey. He is a well-respected  and well-liked figure in the Kurdish movement and amongst friends of the Kurds. His  detention is an attack on the legitimate political struggle of all the Kurds.

"His current arrest seems likely to be a consequence of the mid-January meeting in Ankara between representatives of the US, Turkey, and the Iraqi interim government. One agenda item was Turkey's insistence that the US take firmer steps to eliminate the 5,000 KONGRA-GEL guerrillas based in the mountains of South Kurdistan (Northern Iraq) and that the EU act against the Kurdish organisation's representatives in Europe.

"US and Turkey have consistently urged European governments to take stronger measures against KONGRA-GEL and its supporters among the Kurdish million-strong diaspora in Europe. We ask you to resist this pressure, not to participate in this process of criminalisation of the Kurdish people and in the persistent foiling of attempts to find a political solution to the Kurdish question.

"It is not yet known what charges Remzi Kartal may be facing, but he remains in detention for maybe as long as 40 days in Germany while the authorities await a formal written request from Ankara for his extradition.

"Remzi Kartal has refugee status in Belgium. If the German authorities were to ignore the protection afforded him under the refugee law of another country, that would be a flagrant breach of international law. And only recently on 20 January the Dutch Court of Appeal refused for a second time the Dutch government's request to extradite well-known Kurdish activist Nuriye Kesbir on the grounds that Turkey's guarantees that she would not be tortured were not to be relied upon. The same would be true of Remzi Kartal if he were to be extradited to Turkey.

"By taking the step of arresting Remzi Kartal, Germany is only making it harder to achieve a peaceful solution to the Kurdish question, while at the same time harming the attempts to democratise Turkey and encouraging the continued use of torture, human rights violations, and Turkey's policy of assimilation, denial and annihilation towards the Kurds.

"We urge you to release Remzi Kartal immediately and refuse any request for extraditon to Turkey in the spirit of peace, democracy and reconciliation."

Ankara veut obtenir l'extradition de l'ex-député kurde Kartal

La Turquie cherche à obtenir l'extradition de l'ex-député kurde Remzi Kartal, arrêté en Allemagne, a déclaré mercredi le ministre turc de Justice Cemil Cicek.

"Des efforts sont en cours pour son extradition en vertu de la convention sur l'extradition des criminels", a-t-il dit à des journalistes, cité par l'agence de presse Anatolie, qui l'interrogeaient sur l'arrestation de Kartal.

Kartal a été interpellé à Nuremberg (sud de l'Allemagne) sur la base d'un mandat d'arrêt international pour participation à une organisation terroriste lancé contre lui par la Turquie.

Un dossier pour demander son extradition a été complété, a affirmé le ministre turc qui a ajouté que la Turquie avait réclamé qu'il reste en détention. (AFP, 26 janvier 2005)

Arrestation de l'ancien député kurde Remzi Kartal en Allemagne

L'un des anciens députés kurdes de Turquie, Remzi Kartal, persécuté en 1994 avec Leyla Zana, a été interpellé samedi à Nuremberg. Le Parquet de Nuremberg a confirmé l'arrestation d'un "ressortissant turc" faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international sans donner d'indication sur son identité.

Kartal faisait partie d'un groupe de parlementaires du Parti de la Démocratie (DEP) ayant fui la Turquie en 1994 après que les autorités d'Ankara eurent interdit leur formation au motif qu'elle collaborait avec la rebellion du PKK.

Quatre autre députés du DEP, dont Leyla Zana, lauréate du Prix Sakharov des droits de l'Homme, ont été libérés en juin dans l'attente d'une révision de leur procès après dix ans d'emprisonnement.

Remzi Kartal, installé à Bruxelles, s'était rendu en Allemagne pour participer à un événement culturel, a rapporté MHA, qui a précisé qu'il avait été arrêté à la gare ferroviaire de Nuremberg.

Egalement un des membres fondateurs du Congrés national du Kurdistan (KNK), Remzi Kartal a été élu l'année passée vice-président du Kongra-Gel, emanation du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Communiqué de Press du Congrés national du Kurdistan (KNK)

"Depuis 48 heures, Remzi Kartal, ex-député du parti DEP et membre fondateur Remzi Kartal, installé à Bruxelles, s'était rendu en Allemagne pour participer à un événement culturel, a rapporté MHA, qui a précisé qu'il avait été arrêté à la gare ferroviaire de Nuremberg.

"Kartal  a été mis  en garde à vue par les autorités de la République Fédérale d'Allemagne qui s'apprêtent à répondre favorablement à la demande d'extradition émanant des autorités turques.

"L'Etat Turc, en collaboration avec l'Etat allemand, continue de criminaliser les hommes politiques kurdes en exil, comme Remzi Kartal qui a toujours travaillé sur une base légale pour trouver une solution démocratique à la question kurde.

"Comme ses camarades du DEP, (Leyla ZANA, Hatip DICLE, Orhan DOGAN et Selim SADAK) Mr Remzi Kartal, mis en garde à vue par l'Allemagne  et menacé d'extradition vers la Turquie, a  mené un combat de façon démocratique et connu  comme tel sur la scène internationale.

"Quelle est donc cette politique européenne qui donne, d'une part, le prix de Sakharov à l'ex-députée Leyla ZANA pour sa lutte démocratique, et qui, d'autre part, permet de mettre en  garde à vue Mr Remzi Kartal pour le même motif?

"Remzi Kartal, accusé de "terrorisme" comme sa camarade Leyla ZANA, est, depuis 1994, en exil d'où il prend part à des activités démocratiques et légales, fort de son statut diplomatique, comme membre du conseil exécutif du KNK, PKDW, et comme vice-président du KONGRA-GEL, où ses déclarations pour rechercher une solution pacifique de la question kurde ont été remarquées.

"Nous considérons que cette "sale collaboration"dont est victime Remzi Kartal est une attaque à la lutte démocratique et légale du peuple Kurde.

"Nous lançons un appel à tous les milieux démocratiques et les sollicitons pour qu'ils adressent aux autorités de leur pays et aux autorités de la République Fédérale d'Allemagne les protestations les plus vives contre les mesures d'extradition qui pourraient être mises à exécution à l'encontre du l'ex-député Mr Remzi Kartal."

Condamnation par la Confédération des associations kurdes.

La Confédération des associations kurdes en Europe (Kon-kurd) a également condamné l'arrestation de Kartal, déclarant qu'elle s'inscrivait dans une récente et "arbitraire" campagne anti-kurde en Allemagne.

"Ceux qui ont arrêté Remzi Kartal (...) comme un criminel considèrent tous les Kurdes comme un danger", a déclaré dans un communiqué cité par MHA la Confédération des associations kurdes en Europe, avant de décrire Kartal comme "un politicien kurde dont les travaux de longue date sont bien connus du public".

"Nous rejetons une telle approche et lancerons une bataille juridique contre elle", a ajouté l'association. (AFP-KNK, 24 janvier 2005)

L'extradition d'une dirigeante kurde interdite par la cour suprême hollandaise

La Cour d'appel de La Haye a interdit jeudi l'extradition d'une dirigeante kurde, Nusriye Kesbir, réclamée par la Turquie qui l'accuse d'être responsable d'attaques contre des objectifs militaires, en estimant qu'elle risquait d'être torturée.

"La Cour d'appel a interdit jeudi au ministre de la Justice (Piet Hein) d'extrader Nusriye Kesbir vers la Turquie", précise un communiqué de la Cour d'appel, confirmant une décision de première instance rendue le 8 novembre 2004.

Les juges "estiment que le risque que Mme Kesbir, qui est un membre important du PKK, soit torturée est encore trop important", précise ce communiqué.

Ils soulignent que les garanties données par la Turquie "sont trop générales et pas assez concrètes pour exclure le risque de torture".

Tout en notant que le gouvernement turc "a introduit des améliorations de taille dans le domaine des droits de l'homme", les juges d'appel estiment que "la torture n'est pas encore totalement une pratique du passé".

Ils rappellent la différence entre "ce que veut le gouvernement et ce qui se passe à un niveau plus bas dans les commissariats et les prisons", ce qui crée un risque de torture élevé pour Mme Kesbir.

Les juges soulignent toutefois que ce risque peut être éliminé "si le gouvernement turc donne des garanties concrètes sur sa volonté de veiller à ce que Mme Kesbir ne soit pas torturée".

Mme Kesbir avait été placée dans un centre de détention en attendant une éventuelle extradition, mais le procureur-général auprès de la Cour suprême a ordonné jeudi sa remise en liberté.

Bien qu'elle soit techniquement illégale aux Pays-Bas, le porte-parole du ministère de la Justice Wim Wok a indiqué à l'AFP qu'il était improbable qu'elle soit arrêtée pour ce motif.

Nusriye Kesbir était une des dirigeantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) rebaptisé Kongra-Gel, aux côtés notamment d'Osman Ocalan, frère d'Abdullah Ocalan, l'ancien chef du PKK qui purge une peine de prison à vie en Turquie depuis 1999.

Elle est accusée par Ankara d'au moins vingt-cinq attaques dans l'est de la Turquie entre 1993 et 1995. Mme Kesbir nie son implication dans ces attentats.

Elle avait été arrêtée à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en septembre 2001 et sa demande d'asile avait été rejetée.

En septembre 2004, après un feu vert de la Cour suprême des Pays-Bas, le ministre néerlandais de la Justice avait autorisé l'extradition de Mme Kesbir, en précisant "avoir obtenu la garantie expresse des autorités turques que (Mme Kesbir) bénéficierait d'un procès équitable conformément aux traités internationaux".

Mme Kesbir avait cependant lancé un recours devant un tribunal de La Haye en affirmant craindre des tortures et un procès biaisé.

Le ministère de la Justice néerlandais, comme la défense de Mme Kesbir, ont huit semaines pour faire appel de cette décision devant la Cour suprême. (AFP, 20 janvier 2005)

Le Japon expulse deux Kurdes reconnus comme réfugiés par l'ONU

Le Japon a expulsé mardi vers la Turquie deux membres d'une famille kurde bien que l'Organisation des Nations Unies les considèrent comme des réfugiés, selon plusieurs médias japonais.

Ahmet Kazankiran, 49 ans, et son fils Ramazan, âgé de 21 ans sont les premiers demandeurs d'asile ayant reçu ce statut du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à être expulsés du Japon, selon leur avocat cité par l'agence de presse japonaise Kyodo.

L'avocat, Takeshi Ohashi, n'a pu être contacté dans l'immédiat. "En approuvant la situation actuelle en Turquie, le Japon entrave les efforts fournis par l'Union européenne", a déclaré l'avocat devant des journalistes.

Les Kazankiran sont une des deux familles kurdes qui avaient organisé un sit-in de 72 jours jusque fin septembre devant l'Université des Nations unies de Tokyo pour protester contre le refus du Japon de leur accorder le statut de réfugié.

Les membres de groupes de soutien de ces familles craignent que les deux hommes ne soient torturés à leur retour en Turquie, selon Kyodo.

En octobre dernier le HCR avait émis un document reconnaissant comme réfugiée la famille Kazankiran: Ahmet, son épouse Safiye, ses deux fils dont Ramazan et trois filles. Ce document, appelé mandat, est valable une année.

Ahmet et Ramazan Kazankiran sont montés à bord d'un avion qui a quitté Tokyo pour Istanbul mardi à 14h00 (05h00 GMT), a précisé l'agence Kyodo.

Les autres membres de la famille risquent également d'être expulsés, précise l'agence de presse.

Les Kazankiran et l'autre famille kurde sont arrivés au Japon dans les années 1990 et demandaient l'asile dans l'Archipel ou dans un autre pays.

"Ma famille a respecté la loi et s'est rendue aux Services d'immigration", a déclaré la fille aînée d'Ahmet Kazankiran, Zeliha (21 ans), selon le quotidien Japan Times.

"Nous voulions simplement protéger notre vie. Comment avons-nous pu faire l'objet d'un traitement aussi horrible ?", a-t-elle ajouté, selon le journal qui rapporte l'affaire en première page sous le titre "Le Japon défie l'ONU, expulse des réfugiés". (AFP, 19 janvier 2005)

Appel au gouvernement français après "l'enlèvement" d'enfants par leur père

La députée européenne Bernadette Bourzaï, a appelé, mardi le gouvernement français à intervenir auprès de la Turquie pour obtenir le retour de deux enfants âgés de 7 et 10 ans, "enlevés" en juillet 2004 par leur père turc à leur mère française.

"Je lance un appel car il y a urgence. Il faut que le Garde des Sceaux (Dominique Perben) prenne lui-même en main cette affaire et fasse appliquer le droit", a affirmé Mme Bourzaï lors d'une conférence de presse à Limoges (centre).

Le tribunal de grande instance de Guéret a en effet confié, en juillet 2004, la garde de Paul et Lisa à leur mère, Sabine Balas-Sevdik, après qu'elle eut engagé une procédure de divorce pour violences conjugales.

Profitant d'un droit de visite et d'hébergement, leur père, Onder Sevdik, qui possède la double nationalité française et turque, a "enlevé" les deux enfants pour les emmener à Istanbul, où il réside, a expliqué Mme Balas-Sevdik, présente à la conférence de presse.

Elle a par ailleurs qualifié la décision d'un tribunal familial turc, qui lui a refusé la restitution de ses enfants, de "parodie de justice", accusant les magistrats de violer la convention de La Haye sur la protection des enfants.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international lancé par un juge français après l'enlèvement, M. Sevdik a été interpellé à Munich le 11 décembre et devrait être transféré en France avant la fin du mois de janvier, a ajouté l'avocate de Mme Balas-Sevdik, Me Maria Colomb-Audras, jointe par l'AFP.

"Mes enfants sont maintenant séquestrés par la famille de mon mari. Ils sont en danger physique, psychologique et j'ai besoin du soutien de la France pour les ramener", a ajouté Mme Balas-Sevdik, affirmant que les ministères français des Affaires étrangères et de la Justice n'avaient pas donné suite à ses multiples lettres. (AFP, 11 janvier 2004)
 

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