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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey
Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie


29th Year / 29e Année
Septembre 2005 September
N° 325
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be

Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Özgüden
Responsible editor/Editrice responsable:
Inci Tugsavul

Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration
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Le 25e anniversaire du coup d'état du 12 septembre 1980
25th anniversary of the September 12, 1980 Military Coup

Le PE exige que la Turquie reconnaisse
le génocide arménien et Chypre

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Tous les évènements du mois
All events of the current month

O Droits de l'Homme / Human Rights O

Anti-terrorism Supreme Board met after eight years
HRW: Turkish Officials Try to Shut Down Rights Group
Une ONG dénonce des mauvais traitements sur les handicapés mentaux
L'intervention de Dogan Özgüden lors de la conférence au Parlement européen
Ankara condamné à Strasbourg sur plainte d'une trentaine de requérants
Une association de défense des homosexuels menacée d'interdiction
La Turquie condamnée à Strasbourg pour opération de police meurtrière
50 protesters of September 12 were attacked and detained by police
NGOs meeting: Anti-Terror Law Draft Blocks Turkey's EU Process
Les tentatives de lynchage s'intensifient depuis cinq mois
Le 25e anniversaire du coup d'état du 12 septembre 1980 
Les héritages honteux de la dictature militaire persistent au seuil de l'UE
25th anniversary of the September 12, 1980 Military Coup
Shameful heritages of the military dictatorship persist

O TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief O

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

International PEN's reaction against Zarakolu Trials
Déclaration parlementaire au PE pour les intellectuels inculpés en Turquie
La principale chaîne du groupe Uzan vendue pour 306,5 millions de dollars
Une journaliste turque obtient gain de cause à Strasbourg
The decision for the confiscation of Besikci's 16 books cancelled
Two Freedom of Expression Cases in Court
Police Will Bring Novelist Orhan Pamuk to Court
Court rejects releasing Reporter Birol Duru
Two reporters jailed in Nusaybin
International PEN calls for an end to publisher Zarakolu's trials
Le journaliste Emin Karaca a été condamné pour insulte aux chefs de l'Armée
Le mandat d'arrêt contre Dogan Özgüden reste en vigueur
The arrest warrant against Dogan Özgüden remains in force
Journalist Emin Karaca condemned for insult to the Army chiefs
La Turquie condamnée à Strasbourg pour violation de la liberté d'expression
Poursuites contre Orhan Pamuk - L'UE s'en prend à la Turquie
European Parliament To Set Up A Committee To Observe Trial Of Pamuk
International PEN 's reaction against Orhan Pamuk's indictment
Orhan Pamuk Case and Turkey's Adhesion to the EU
L'écrivain Orhan Pamuk inculpé pour "insulte" aux Turcs

Recent pressures on the media and intellectuals (TIHV)

O Kurdish Question / Question kurde O

Trois militants kurdes tués lors de combats avec l'armée turque
Deux militants kurdes et deux miliciens tués dans le sud-est
Manifestation kurde le 1er octobre à Bruxelles
Cultural Ministry in Turkey approved an anti-Kurdish music album
Un soldat et un militant kurde tués dans le sud-est 
Human rights violations increase with clashes in Southeast
Le Kongra-Gel prolonge sa trêve jusqu'au 3 octobre
33 Operations 71 Deaths Despite The Truce
Kurdish conference held  in the absence of a forbidden Kurdish leader
Kurdish author Mehmed Uzun: "The Dialogue and Liberties of Civilizations"
La session extraordinaire du parlement au sujet de "la lutte contre le terrorisme"
Appel de solidarité pour la paix et le dialogue en Turquie
Second International Conference on EU, Turkey and the Kurds 
Un suspect voulait tuer Erdogan en raison de sa politique kurde
Cinq soldats turcs tués dans des combats avec les militants kurde
Des militants kurdes attaquent une gendarmerie: un soldat tué, deux blessés
Un manifestant kurde blessé par des tirs de police succombe à ses blessures
Deux soldats turcs tués, deux blessés dans l'explosion d'une mine
La police allemande attaque les médias kurdes
Le Kongra-Gel accuse l'Allemagne de complicité avec l'Etat turc
Manifestants kurdes attaqués par des nationalistes turcs: 200 blessés
Deux militants kurdes présumés tués dans des combats

O Minorités / Minorities 

Ankara regrette l'appel du Parlement européen sur le génocide arménien
Erevan salue la résolution de l'UE appelant Ankara à reconnaître le génocide
Médiation d'Axa pour des assurés victimes du génocide arménien
Bekir Coskun's article: Ma question arménienne 
La conférence s'est réalisée malgré les attaques ultra-nationalistes
La conférence sur les Arméniens s'organise finalement à une autre université
La conférence sur le génocide arménien suspendue pour la deuxième fois
Appel à Ankara de permettre un débat libre sur la question arménienne
La deuxième conférence sur la Turquie au Parlement européen
Armenian Genocide Conference in Los Angeles denounced in Turkey
Deux nouvelles procédures pénales contre Perincek en Suisse
The Marginalized Groups Project for the Romanies in Izmir
Le "génocide arménien" reconnu par une commission parlementaire américaine
La Turquie critique le parlement américain sur le "génocide arménien"
Une prochaine visite du pape en Turquie pourrait créer des remous 
Belgique: Matinée d'étude sur le combat contre le négationnisme
Négationnisme: Le procureur juge Emir Kir "ambigu"
Anniversaire d'incidents anti-grecs: une exposition saccagée à Istanbul
Harcèlements contre les chrétiens de l'île de Kinali à Istanbul
Nouvelle proposition de résolution sur le génocide des Arméniens 
O Politique intérieure/Interior Politics O

Turkish Top courts clash as judicial year begins

O Forces armées/Armed Forces O

Turkish Land Forces Commander attacked European Parliament
Ouverture à Ankara d'un salon international de l'armement
 

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Les alévis turcs réclament l'abolition des cours de religion
Négociations en cours pour une visite du pape en Turquie
L'islamiste Abdullah Cam a été expulsé vers la Turquie
Calling for a Caliphate State in Turkey

O Socio-économique / Socio-economic O

European NGOs fight for 1,800-year-old Allianoi
Wage Workers Divided on Turkey's EU Bid
Istanbul Hosts European Social Forum Meeting
Campaign for portection of women against domestic violence
La pièce de 1 nouvelle lire turque: une contrefaçon de la pièce de 2 Euros
Procès pour crime d'honneur: un Turc avoue avoir tué sa soeur à Berlin
Téléphonie mobile: la compagnie Turkcell remplacée par la sud-africaine MTN
Une mission du FMI à Istanbul pour discuter des progrès de la Turquie
Grève interdite sur décret du conseil des ministres
L'avion d'Onur Air bloqué en Suisse repart mais ne pourra revenir

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Réunion extraordinaire dimanche pour trouver un accord sur la Turquie
L'opinion publique européenne réticente à l'adhésion de la Turquie
Ankara craint un report de l'ouverture des négociations à l'UE
Poettering rejects Rehn's criticism of the European Parliament
Le PE exige que la Turquie reconnaisse le génocide arménien et Chypre
Le Premier ministre danois prône un ralentissement de l'élargissement
Les rélations sont toujours tendues au sein de l'UE en raison de la Turquie
Douste-Blazy voit la Turquie dans une UE large, mais au pas au coeur
Giscard veut que le mot "adhésion" soit retiré du mandat européen
Eurlings appelle la Turquie à normaliser ses relations avec Chypre
Les 25 ont officiellement adopté une réponse à Ankara sur Chypre...
...mais Ankara insiste toujours pour ne pas reconnaître Chypre
Les élections laissent l'Allemagne dans l'incertitude
La presse turque soulagée par le résultat décevant d'Angela Merkel
Athènes: la reconnaissance de Chypre par la Turquie une question de principe
Chypre prévoit une réunion d'urgence de l'UE sur la Turquie le 26 septembre
Chypre reproche à la présidence britannique de l'UE sa position pro-turque
L'UE peine à établir une déclaration commune en réponse à la Turquie
Le soutien à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE s'érode (sondage)
Près de deux tiers des Danois opposés à l'entrée de la Turquie dans l'UE
De Villepin réitère les conditions pour ouvrir les négociations
Les Vingt-Cinq vont adresser un rappel à l'ordre à la Turquie
Schüssel: négocier avec la Turquie et non la Croatie serait "grotesque"
La question turque, autre thème de campagne en Allemagne 
Le PE repousse son vote sur le protocole d'union douanière Turquie/UE
Désaccord entre les 25 sur le traitement de la Turquie

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

 L'Irak assombrit l'offensive de charme des Etats-Unis en Turquie 
Washington Times: "Erdogan's creeping Islamofascist putsch in Turkey"
Mme Hughes interpellée par des féministes et pacifistes turques
Réunion d'état-majors turc et américain au sujet de la guérilla kurde
Washington appelle l'UE à ouvrir les négociations d'adhésion avec la Turquie

O Relations régionales / Regional Relations O

Libération d'un homme d'affaires turc pris en otage en Irak
Des avions de combat israéliens dans des manoeuvres en Turquie

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

Le président grec appelle au respect des libertés religieuses en Turquie
Progrès difficile à Chypre tant que le nord sera occupé (Papadopoulos)

O Immigration / Migration O

 Cinq députés allemands en provenance de Turquie
Appel contre le renvoi d'une famille kurde par la Suisse
Des garde-côtes turcs ouvrent le feu sur un navire de clandestins: un mort

 


 
Août/Aug 05
Juil/July 05
Jui/Jun 05
Mai/May 05
Avr/Apr 05
Mars/Mar 04
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Déc/Dec 04
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Toutes les informations depuis 1998 All informations since 1998


IMPORTANT NOTICE: Few groups in the service of the Turkish State have recently launched Internet pages with addresses similar to Info-Turk's address. This is a new attempt of the Ankara regime that  has used over three decades all odious means to silence our free voice. Info-Turk does not have any relation with these groups and is determined to contibute, in spite of all pressures, to the defense of human rights in Turkey .

AVIS IMPORTANT: Certains groupes au service de l'Etat turc ont récemment lancé des pages Internet avec des adresses semblables à celle d'Info-Turk. Il s'agit d'une nouvelle tentative du régime d'Ankara qui a depuis trois décennies utilisé tous les moyens odieux pour étouffer notre libre voix. Info-Turk n'a aucune relation avec ces groupes et est résolu de contribuer, malgré tout, à la défense des droits de l'homme en Turquie. 


 
Informations récentes du mois
Latest  Informations of the month

Droits de l'Homme / Human Rights

Anti-terrorism Supreme Board met after eight years

The Anti-terrorism Supreme Board convened yesterday for the first time in eight years to discuss the issue of recently escalating terrorism throughout the country, private CNN-Türk's Web site reported.

The interior, finance, defense and justice ministers were present at the meeting, held under the leadership of Foreign Minister Abdullah Gül at the Prime Ministry building.

The meeting of the board first appeared on the agenda following a proposal made by the General Staff for the establishment of a new anti-terror unit in the face of rising terrorism in the country.

The government did not offer a positive response to the proposal and instead said the functioning of existing units should be ensured and called for a meeting of the Anti-terrorism Supreme Board.

Upon a request made by Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, the board was expected to evaluate intelligence reports and set a working calendar during the meeting.

The supreme board had previously held just one meeting, on Aug. 12, 1997, when a coalition government was in power. The Anti-terrorism Supreme Board is an advisory council with no executive power and is responsible for making relevant policy-related proposals to the Cabinet. (Turkish Daily News, September 28, 2005)

HRW: Turkish Officials Try to Shut Down Rights Group

The threat by Turkish officials to close down an organization defending lesbian, gay, bisexual and transgender people's rights violates basic freedoms of association and expression, Human Rights Watch said today.

Selahattin Ekremoglu, deputy governor of the Turkish capital Ankara, on September 15 wrote a letter to the gay and lesbian group Kaos GL that said a court procedure had been opened to dissolve the organization. He claimed that the name and regulations of the group violated a provision in the Turkish Civil Code that forbids "establishing any organization that is against the laws and principles of morality."

"Turkey has a long record of suppressing civil society and harassing human rights defenders," said Scott Long, director of the Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights Project at Human Rights Watch. "This dangerous new move shows that old habits die hard, and calls into question recent advances in rights protections."

Kaos GL Gay and Lesbian Cultural Research and Solidarity Organization is an 11-year-old, Ankara-based collective that operates a drop-in center providing social and cultural support to lesbian, gay, bisexual and transgender people. The group also advocates for measures to end discrimination and violence, and it publishes a magazine that has been registered as a legal publication since 1999.

On July 15, Kaos GL applied to the Ministry of Interior for recognition as a nongovernmental organization. The ministry initially approved the request, but the Ankara deputy governor, who reports to the Interior Ministry, has now responded by launching a lawsuit to close the organization.

"Sweeping references to 'morality' in the Turkish Civil Code still offer a pretext for discrimination and abuse of basic rights," said Long. "Equal protection doesn't include exclusion for sexual orientation or gender identity."

Turkey has ratified the International Covenant on Civil and Political Rights, which protects freedoms of expression and association and also forbids discrimination on the basis of sex. In 1994 the U.N. Human Rights Committee held that "sexual orientation" was a status protected against discrimination by the treaty.

Turkey has also ratified the European Convention on Human Rights and Fundamental Freedoms, which affirms freedoms of expression and association. The European Court of Human Rights has condemned discrimination based on sexual orientation and gender identity in a succession of cases. (See http://hrw.org/lgbt/jurisprudence.htm).

In a briefing paper on Turkey's progress toward admission to the European Union, Human Rights Watch last year said that, "The government continues to ease the restrictions on associations by small degrees." However, the paper also noted, "for organizations viewed with suspicion by the authorities, including human rights organizations, day-to-day life feels like life under a police state: annual meetings and press conferences are often monitored by plain clothes police officers toting video cameras, while local prosecutors maintain a hail of litigation." (HRW-IFEX, September 28, 2005)

Une ONG dénonce des mauvais traitements sur les handicapés mentaux

Une organisation non gouvernementale américaine a dénoncé des pratiques "inhumaines" et relevant parfois de la "torture" dans le traitement des malades mentaux en Turquie, dans un rapport rendu public mercredi à Istanbul.

"Nous avons identifié une pratique de la torture: l'utilisation de traitements par électrochocs sans anesthésie", en violation de la Convention européenne pour la prévention de la torture, a déclaré Eric Rosenthal, le président de l'ONG Mental disability rights international (MDRI), lors d'une conférence de presse présentant le rapport.

"Nous avons trouvé des enfants dans des orphelinats et des centres de réhabilitation attachés à leur lit, se voyant refuser l'accès à des traitements médicaux, laissés sans réhabilitation et sans le soutien dont ils ont besoin pour obtenir de la nourriture pour les maintenir en vie", a-t-il poursuivi.

M. Rosenthal a également insisté sur le sort de "nombreuses personnes pouvant n'avoir aucun handicap" et pourtant enfermées, en l'absence de loi définissant les conditions d'internement des déficients mentaux, "par ce qu'ils sont sourds ou nés là, d'une mère handicapée".

La présentation de ce rapport, fruit de deux ans d'enquêtes dans des institutions spécialisées turques, intervenait à quelques jours du lancement prévu, le 3 octobre, de négociations d'adhésion entre Ankara et l'Union européenne.

Le président de MDRI a assuré que celui-ci ne visait pas à nuire au processus européen de la Turquie, dès lors que celle-ci assumait ses responsabilités.

"Je veux souligner qu'il n'y a aucune raison pour que ces abus se mettent en travers du chemin de l'adhésion de la Turquie, car la Turquie a toute latitude pour mettre fin aux abus les plus graves dès demain", a-t-il affirmé, ajoutant ne pas demander autre chose à Ankara que ce qui a été exigé d'autres pays souhaitant adhérer à l'UE.

Le rapport évalue à 9.000 places la capacité des institutions publiques turques spécialisées dans l'accueil des handicapés mentaux. (AFP, 28 septembre 2005)

L'intervention de Dogan Özgüden lors de la conférence au Parlement européen
 

Le texte complet de l'intervention de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, lors de la onférence sur le thème "Décembre 2004 - Octobre 2005 ; la Turquie a-t-elle changé ?" qui a eu lieu le jeudi 22 septembre 2005 au Parlement européen à Bruxelles:


Cette conférence se réunit pour chercher une réponse à une question: La Turquie a-t-elle changé depuis décembre 2004?

Ma réponse, bien sûr que la Turquie a beaucoup changé.

La Turquie change toujours et doit changer sans cesse sous l'impact du développement des forces dynamiques internes et de la pression exercée par les forces démocratiques extérieures, notamment celles de l'Union européenne.

Bien sûr que la Turquie actuelle n'est pas la Turquie de décembre 2004.

La Turquie actuelle n'est pas non plus la Turquie d'il y a 25 ans.

Je me souviens de nos entretiens et discussions avec les parlementaires européens dans les anciens bâtiments à la rue Belliard.

Le 12 septembre 1980...Les généraux de l'Armée turque avaient effectué un coup d'état militaire pour empêcher le progrès des forces civiles défendant les droits sociaux et économiques des travailleurs et les droits nationaux du peuple kurde. Le processus de démocratisation et d'adhésion aux Communautés européennes a été arrêté par force et le pays a été transformé en un immense camp de concentration.

En effet, le coup d'état du 12 septembre 1980 était la deuxième phase d'un processus de militarisation dans tous les domaines du pays.

Auparavant, le coup d'état du 12 mars 1971 avait déjà aboli ou détruit plusieurs droits et institutions démocratiques par l'application d'une répression sans précédente.

Arrestations, tortures systématiques, pendaisons, condamnations à vie, censure de la presse, exil massif...

La Constitution imposée en 1982 par la junte militaire a aboli les derniers vestiges des libertés reconnues par la Constitution de 1961.

Cette constitution nie les droits fondamentaux du peuple kurde et des minorités arménienne, assyrienne et grecque de la Turquie.

La domination de l'Armée sur la vie politique, économique et sociale du pays a été rendue intouchable par les privilèges reconnus par cette constitution au Conseil de la sûreté nationale (MGK).

Aujourd'hui , 25 ans après le coup d'état du 12 septembre 1980:

1. Les généraux putschistes sont toujours protégés par le gouvernement et la demande des victimes pour les traduire devant des tribunaux est toujours refusée. Une démonstration organisée à cette fin le 11 septembre 2005 a été interdite par le gouverneur d'Istanbul.

Une conférence de presse contre cette interdiction a été attaquée par la police, plus de 50 représentants des ONG arrêtés.

Des écrivains et journalistes critiquant les généraux putschistes sont toujours jugés même sous le nouveau code pénal.

2. La constitution anti-démocratique prônant la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques (Articles 3, 42 et 66), imposée en 1982 par la junte militaire, est toujours en vigueur. L'article 4 déclare que l'Article 3 ne pourra jamais être modifié, même la modification de cet article ne pourra jamais être proposée.

En plus, un système électoral imposant un seuil national de 10% est toujours maintenu au détriment des partis politiques représentant des opinions différentes, notamment pro kurde ou de gauche, afin que le parti islamiste reste au pouvoir avec une majorité absolue dans le parlement malgré un score électoral moins de 50%.

3. Malgré la soi-disant "démilitarisation" du Conseil national de la Sûreté (MGK), les militaires continuent à dicter leurs choix militaristes  par les déclarations médiatisées du chef de l'Etat-major ou des commandants des forces terrestres, aériennes ou navales. Il y a deux jours le Chef d'état-major, le général Özkök a ouvertement menacé les force démocratiques du pays.

Il y a quelques semaines, le même Conseil a fait une déclaration menaçante contre les défenseurs des droits du peuple kurde et des minorités ethniques et religieuses.

De plus, le Haut  Conseil militaire (YAS), chargé de gérer le fonctionnement interne de l'Armée, continue à radier certains officiers considérés "anti-laïques" malgré l'opposition du gouvernement.

Les militaires exercent leur contrôle sur la vie économique du pays par le biais de leur holding financier sui generis OYAK et d'une série d'industries de guerre.

4. Il y a toujours milliers de détenus politiques dans les prisons turques. Le ministère de la Justice  a annoncé le 12 août 2005 que le nombre des détenus pour "des délits de terreur" s'élève actuellement à 3.788 et qu'ils se trouvent dans 73 grandes prisons du pays dont 11 prisons de type-F.

5. L'exécution sommaire et la torture lors de l'arrestation se pratiquent toujours. Tout récemment, des manifestants kurdes ont été abattus par les forces de sécurité. En plus, les groupes ultra-nationalistes sont encouragés à lyncher ceux qui se manifestent pour défendre les droits du peuple kurde ou pour protester contre les conditions carcérales des prisonniers politiques...

6. Le nouveau code pénal turc, applaudi par l'Union européenne, constitue toujours une menace sur la liberté de presse. Plusieurs journalistes sont toujours jugés pour insulte à l'Armée, au gouvernement ou aux forces de sécurité en raison de leurs critiques, en vertu de l'article 301 (l'ancien article 159) du CPT. Récemment, le romancier Orhan Pamuk a été inculpé sous l'article 301 du même code pénal pour avoir insulté la nation turque car il avait parlé du massacre des Arméniens et des Kurdes.

Le réseau indépendant de communications (BIA) a annoncé le 13 septembre 2005 que plusieurs journalistes sont  toujours jugés pour insulte à la nation turque, à l'Armée, au gouvernement ou aux forces de sécurité en raison de   leurs critiques, en vertu de l'article 301 (l'ancien article 159) du CPT. Il donne comme exemples les récents procès suivants:

Le romancier Orhan Pamuk pour insulte à la nation turque
Le journaliste Ragip Zarakolu, éditeur de Belge Yayinlari, pour insulte à l'Etat, à la République et à Atatürk
Le journaliste Hrant Dink, rédacteur en chef du journal arménien Agos, pour insulte à la nation turque
Le journaliste Dogan Özgüden, pour insulte à l'Armée
Le journaliste Emin Karaca, pour insulte à l'Armée
L'avocat Sehmus Ulek, vice-président de l'Association pour la défense des opprimés (Mazlum-Der), pour insulte à la nation turque
Le journaliste Rahmi Yildirim, pour insulte à l'Armée
Le journaliste Ersen Korkmaz, rédacteur en chef du Demokrat Iskenderun, pour insulte au gouvernement

Sous prétexte de renforcer la lutte contre le terrorisme, une nouvelle version de la loi anti-terroriste est préparée par le gouvernement. Selon les premières indices concernant cette loi, un écrit ou une parole très innocente pourrait constituer un crime terroriste.

7. Malgré quelques réformes cosmétiques, les droits égaux (enseignement, expression audio-visuel, association) ne sont toujours pas reconnus pour le peuple kurde ainsi que pour les minorités ethniques ou religieuses du pays, notamment  arméniennes, assyriennes, grecques et alévites.

Toutes les initiatives pacifiques du mouvement national kurde en vue d'arriver à une solution pacifique sont systématiquement déclinée et les opérations militaires se poursuivent afin de satisfaire la voracité de l'Armée et de l'industrie de guerre.

Il y a deux jours, plusieurs organisations et personnalités kurdes se sont réuni dans cet édifice pour contribuer à l'instauration une paix durable dans ce pays au seuil de l'Union européenne.

Toutefois, le président du parti pro-kurde, DEHAP, n'a pu assister cette réunion, car sa sortie du pays a été interdite par la justice réformée de la Turquie.

L'agression contre les minorités est devenue une véritable menace contre la coexistence. Les tentatives de lynchage, non seulement médiatique mais également physique, notamment contre les Kurdes établis dans les provinces occidentales s'élève à des dimensions alarmantes.

Il y a quelques jours, à Istanbul, une exposition de photos démontrant la sauvagerie de pogrome des 6-7 septembre 1955 a été attaquée par les groupes ultra-nationalistes.

8. Ankara ne montre aucune intention de reconnaître les injustices et atrocités commises dans l'histoire de Turquie et poursuit une politique absolument négationniste. Selon le motif de l'Article 305, les citoyens qui demandent le retrait des militaires turcs de Chypre ou déclarent que le génocide arménien a effectivement eu lieu pendant la première guerre mondiale, pourront être poursuivis en justice.

En plus, les missions diplomatiques d'Ankara  incitent souvent les ressortissants turcs et même les élus ou candidats d'origine turque des partis politiques européens (socialistes, libéraux, écolos ou chrétiens) à participer aux manifestations négationnistes.

En dépit de ces faits, les porte-parole de la Commission européenne, soumis aux chantages d'Ankara, affirment que la Turquie a déjà rempli toutes les conditions pour relancer les négociations d'adhésion à partir du 3 octobre 2005.

Pour eux, le seul problème qui demeure est le refus turc de reconnaître la République de Chypre.

Pourtant, juste 25 ans après le coup d'état militaire, le président de la République Sezer se rendait chez le général Kenan Evren, le chef des putschistes, et honorait ce criminel contre l'humanité devant les tous médias.

Donc, je vous laisse la réponse à la question d'aujourd'hui: La Turquie a-t-elle changé depuis décembre 2004?

Si changée, combien et comment?

Et je me permets de poser une autre question aux dirigeants de l'Union européenne:

Si le Chili était candidat à l'Union européenne et si le président chilien honorait le général Pinochet de même manière, que serait-il leur réaction?

Pourront-ils ouvrir des négociations d'adhésion avec un tel pays?

Ankara condamné à Strasbourg sur plainte d'une trentaine de requérants

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie dans des arrêts concernant des requêtes formulées par près d'une trentaine de resortissants turcs, le plus souvent d'origine kurde.

Les juges de Strasbourg n'ont pas reconnu toutes les violations que leur reprochaient les requérants, mais Ankara n'est jamais sorti indemne dans les arrêts rendus.

La cour a ainsi retenu la violation des articles 3 (torture et traitements inhumains ou dégradants) et 13 (droit à un recours) s'agissant de Baki Karayigit. Soupçonné d'appartenir au PKK, il avait été arrêté le 6 février 1999 par la section antiterroriste de la direction de la sûreté d'Istanbul et a subi des sévices physiques et mentaux. La Cour lui a alloué 15.000 euros pour dommage matériel.

Dans un autre arrêt, la Cour a conclu à l'ineffectivité d'une enquête menée après que Mesut Dündar, domicilié à Cizre (sud-est) eut été retrouvé étranglé le 6 septembre 1992, tué, selon son père, par les forces de sécurité près du village de Sulak. La Cour a alloué 10.000 euros à ses héritiers et 3.500 euros au requérant, son père.

Les juges de Strasbourg ont aussi donné gain de cause à Hayrettin Sevgin et Cevat Ince, résidant à Diyarbakir. Sevgin, placé en garde à vue à la direction de la gendarmerie de Sagirsu, aurait été torturé pendant 18 jours. Les deux hommes ont été contraints à signer de faux aveux concernant leur appartenance au PKK. La Cour a alloué 6.000 euros à chacun des requérants pour dommage matériel. (AFP, 20 septembre 2005)

Une association de défense des homosexuels menacée d'interdiction

Les autorités turques ont entamé une procédure pour fermer la première association de défense des droits des homosexuels de Turquie, suscitant l'indignation des militants qui clament qu'Ankara, en dépit de ses aspirations européennes, continue de bafouer les droits de l'Homme.

Les services du gouverneur d'Ankara ont refusé d'enregistrer légalement l'Association KAOS gay et lesbienne pour la recherche culturelle et la solidarité, motivant dans un courrier leur fin de non-recevoir par le fait que "des associations contraires à la loi et à la moralité ne peuvent être créées".

Dans cette lettre, que KAOS a fait parvenir mardi à l'AFP, l'administration indique avoir transmis à un tribunal d'Ankara une demande de dissolution de l'association.

"Cette décision montre que rien n'a changé dans la mentalité officielle malgré les lois adoptées dans le processus d'intégration à l'Union européenne" et visant à renforcer la société civile, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de KAOS Ali Erol.

M. Erol a expliqué que l'association porterait le cas devant la Cour européenne des droits de l'Homme si les juridictions turques donnaient suite à la requête en dissolution du gouverneur.

L'Association internationale des lesbiennes et des gays (ILGA), basée à Bruxelles, a assuré KAOS de son soutien et critiqué l'attitude des autorités.

"Si la situation n'est pas rectifiée, les officiels turcs ne pourront plus dire que la Turquie a rempli toutes les conditions (d'adhésion à l'UE) ni que l'UE a une attitude discriminatoire envers le pays", a déclaré à l'AFP Kursad Kahramanoglu, co-secrétaire général d'ILGA.

"Le gouverneur devrait présenter ses excuses à Kaos au plus vite", a-t-il ajouté, affirmant "espérer que la décision va être retirée".

Les préjugés homophobes demeurent puissants en Turquie, même si les relations homosexuelles n'y constituent pas un délit, comme dans d'autres pays musulmans, et si des gays et des lesbiennes y sont devenus des célébrités.

Rendre public son identité sexuelle en Turquie peut faire perdre son emploi, assurent les militants de la cause homosexuelle, qui soulignent qu'aucune loi ne protège les droits des gays et lesbiennes.

KAOS fonctionne comme un groupe informel depuis 1994, publie un magazine et organise des activités pour les gays et les lesbiennes qui, en tant que communauté, ont fait de plus en plus parler d'eux au cours des dernières années. (AFP, 20 septembre 2005)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour opération de police meurtrière

La Cour européenne des Droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour violation de la Convention suite à une requête de huit proches d'Ömer Bayram et de Ridvan Altun, tous deux tués en août 1996 lors d'une opération de police menée contre des membres présumés du PKK.

Pour les huit requérants, leurs proches ont été sommairement exécutés par le policiers de la section antiterroriste de la direction de la sûreté d'Adana (sud de la Turquie).

Les juges de Strasbourg ont conclu à la violation de l'article 2 de la Convention (droit à la vie) quant à l'organisation de l'opération. Ils ont également critiqué "l'enquête inadéquate" des autorités turques sur les circonstances de ces décès.

La Cour a alloué pour dommage matériel et moral 31.000 euros à Hamiyet Kaplan - la compagne d'Ömer Bayram - et 20.000 euros aux ayants droit de ce dernier. Elle a octroyé également à  Fatma Kaya - l'épouse de Ridvan Altun -  200 euros pour préjudice matériel et 1.000 euros pour préjudice moral ainsi que 20.000 euros aux héritiers de ce dernier pour dommage moral et matériel.

La Cour a alloué en outre 1.000 euros pour dommage moral à chacun des six autres requérants, et conjointement à l'ensemble des requérants 4.300 EUR pour frais et dépens. (AFP, 13 septembre 2005)

Le 25e anniversaire du coup d'état du 12 septembre 1980

Les héritages honteux de la dictature militaire persistent au seuil de l'UE

Le 12 septembre 1980...  Les généraux de l'Armée turque ont effectué un coup d'état militaire pour empêcher le progrès des forces civiles défendant les droits sociaux et économiques des travailleurs et les droits nationaux du peuple kurde. Le processus de démocratisation et d'adhésion à la Communauté économique européenne (actuellement l'Union européenne) a été arrêté par force et le pays a été transformé en un immense camp de concentration.

En effet, le coup d'état du 12 septembre 1980 était la deuxième phase d'un processus de militarisation dans tous les domaines du pays.

Auparavant, le coup d'état du 12 mars 1971 avait déjà aboli ou détruit plusieurs droits et institutions démocratiques par l'application d'une répression sans précédente.

Nous allons évoquer le bilan honteux du putsch du 12 mars 1971 à son 35e anniversaire en 2006.

Aujourd'hui, au 25e anniversaire, nous rappelons une fois de plus les crimes commis par les putschistes du coup d'état du 12 septembre.

Crimes commis par les putschistes du coup d'état du 12 septembre:
 

25 ans après le coup d'état du 12 september 1980:
 
1. Les généraux putschistes sont toujours protégés par le gouvernement et la demande des victimes pour les traduire devant des tribunaux est toujours refusée. Une démonstration organisée à cette fin le 11 septembre 2005 a été interdite par le gouverneur d'Istanbul. Des écrivains et journalistes critiquant les généraux putschistes sont toujours jugés même sous le nouveau code pénal. [Le 18 septembre 2005, le président de la République Ahmet Necdet Sezer a honoré une fois de plus le chef de la junte, le général Kenan Evren, par une visite à sa villa.]

2. La constitution anti-démocratique prônant la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques (Articles 3, 42 et 66), imposée en 1982 par la junte militaire, est toujours en vigueur. L'article 4 déclare que l'Article 3 ne pourra jamais être modifié, même la modification de cet article ne pourra jamais être proposée. En plus, un système électoral imposant un seuil national de 10% est toujours maintenu au détriment des partis politiques représentant des opinions différentes, notamment pro kurde ou de gauche, afin que le parti islamiste reste au pouvoir avec une majorité absolue dans le parlement malgré un score électoral moins de 50%.

 3. Malgré la soi-disant "démilitarisation" du Conseil national de la Sûreté (MGK), les militaires continuent à dicter leurs choix militaristes  par les déclarations médiatisées du chef de l'Etat-major ou des commandants des forces terrestres, aériennes ou navales. De plus, le Haut  Conseil militaire (YAS), chargé de gérer le fonctionnement interne de l'Armée, continue à radier certains officiers considérés "anti-laïques" malgré l'opposition du gouvernement. Les militaires exercent leur contrôle sur la vie économique du pays par le biais de leur holding financier sui generis OYAK et d'une série d'industries de guerre.

 4. Il y a toujours milliers de détenus politiques dans les prisons turques. Le ministère de la Justice  a annoncé le 12 août 2005 que le nombre des détenus pour "des délits de terreur" s'élève actuellement à 3.788 et qu'ils se trouvent dans 73 grandes prisons du pays dont 11 prisons de type-F.

 5. L'exécution sommaire et la torture lors de l'arrestation se pratiquent toujours. Tout récemment, des manifestants kurdes ont été abattus par les forces de sécurité. En plus, les groupes ultra-nationalistes sont encouragés à lyncher ceux qui se manifestent pour défendre les droits du peuple kurde ou pour protester contre les conditions carcérales des prisonniers politiques..

6. Le nouveau code pénal turc, applaudi par l'Union européenne, constitue toujours une menace sur la liberté de presse. Plusieurs journalistes sont toujours jugés pour insulte à la nation turque, à l'Armée, au gouvernement ou aux forces de sécurité en raison de leurs critiques, en vertu de l'article 301 (l'ancien article 159) du CPT. Récemment, le romancier Orhan Pamuk a été inculpé sous l'article 301 pour avoir insulté la nation turque car il avait parlé du massacre des Arméniens et des Kurdes.

7. Malgré quelques réformes cosmétiques, les droits égaux (enseignement, expression audio-visuel, association) ne sont toujours pas reconnus pour le peuple kurde ainsi que pour les minorités ethniques ou religieuses du pays, notamment  arméniennes, assyriennes, grecques et alévites. Toutes les initiatives pacifiques du mouvement national kurde en vue d'arriver à une solution pacifique sont systématiquement déclinée et les opérations militaires se poursuivent afin de satisfaire la voracité de l'Armée et de l'industrie de guerre.

8. Ankara ne montre aucune intention de reconnaître les injustices et atrocités commises dans l'histoire de Turquie et poursuit une politique absolument négationniste. Selon le motif de l'Article 305, les citoyens qui demandent le retrait des militaires turcs de Chypre ou déclarent que le génocide arménien a effectivement eu lieu pendant la première guerre mondiale, pourront être poursuivis en justice. En plus, les missions diplomatiques d'Ankara  incitent souvent les ressortissants turcs et même les élus ou candidats d'origine turque des partis politiques européens (socialistes, libéraux, écolos ou chrétiens) à participer aux manifestations négationnistes.

En dépit de ces faits, les porte-parole de la Commission européenne, soumis aux chantages d'Ankara, affirment que la Turquie a déjà rempli toutes les conditions pour relancer les négociations d'adhésion à partir du 3 octobre 2005. Pour eux, le seul problème qui demeure est le refus turc de reconnaître la République de Chypre.

Est-ce vraiement le seul problème qui demeure?

FONDATION INFO-TURK

25th anniversary of the September 12, 1980 Military Coup

Shameful heritages of the military dictatorship persist at the EU's doorstep

September 12, 1980... The generals of the Turkish Army carried out a military coup to prevent the progress of the civil forces defending the social and economic rights of working population and the national rights of the Kurdish people. The process of democratization and adhesion to the European Economic Community (currently European Union) was stopped by force and the country was transformed into a huge concentration camp.

In fact, the September 12 Coup was the second stage of the process of the militarization in all spheres of the country.

The earlier military of March 12, 1971, had already destructed a lot of democratic rights and institutions by applying an unprecedented repression.

We shall remind the shameful balance-sheet of the March 12 coup at its 35th anniversary in 2006.

Today, at the 25th anniversary, we remind once more the crimes committed by the putschistes of the September 12 military coup:

Crimes committed by the putschistes of the September 12:

o The Constitution 1982 imposed by the military junta abolished the last remnants of the freedoms that the 1961 Constitution had recognized.
o This constitution denies the fundamental rights of the Kurdish people and the Armenian, Assyrian, Greek minorities of Turkey.
o The Army's domination on the country's political, economic and social life was guaranteed by the privileges recognized by this constitution to the National Security Council (MGK).
o Within two years, more than 650,000 people were taken into custody and subjected to torture.
o 500 people lost their lives in custody.
o Thousands of people were left disabled.
o 210,000 political cases were opened in military courts.
o A total of 98,404 people were tried  because of their "thoughts."
o 6,353 people were triedunder the menace of capital punishment.
o 21,764 people were sentenced to heavy prison terms.
o Fifty people were executed at the end of political trials.
o Files were opened on 1,683,000 people.
o 348,000 people were banned from acquiring passports.
o Universities were placed under the discipline of the Higher Education Council (YOK), depended on political power.
o 15,509 people were ousted from their university posts under Law No. 1402.
o 18,000 public servants, 2,000 judges and prosecutors, 4,000 police officers, 2,000 army officers and 5,000 teachers were forced to resign.
o All political parties were closed down.
o The activities of 23,667 associations were halted.
o The press was censored.
o 4,509 people were sent into exile by the martial law administration.
o Many convicts lost their lives in prison due to maltreatment and hunger strikes to protest this maltreatment.
o 113,607 books were burned.
o 39 tons of books, magazines and newspapers were destroyed by the State's paper mills.
o 937 movies were banned.
o 2,792 authors, translators and journalists were tried.
o Journalists and writers were sentenced to a total imprisonment of 3,315 years and three months.
25 years after the September 12 Military Coup:
1. The putschist generals are still protected by the government and the demand of the victims to bring them before tribunals are always refused. A demonstration for this purpose on September 11, 2005, has been forbidden by the Istanbul Governor. Writers and journalists are still judged for having criticized the putschist generals even under the new Penal Code.[On September 18,  2005, President Ahmet Necdet Sezer honoured once more the Junta chief General Kenan Evrenl by visiting him at his villa.]

2. The undemocratic constitution preaching the superiority of the Turkish race and language (Articles 3, 42 and 66) is always in force. Article 4 declares that Article 3 can never be modified and even the modification of this article can never be proposed. Moreover, an electoral system imposing a national threshold of 10% is always maintained with the detriment of the political parties representing different political opinions, in particular pro-Kurdish or left-wing ones, so that the Islamist party remains in power with an absolute majority in the Parliament in spite of its electoral score less than 50%.

3. In spite of the so-called "demilitarization" of the National Security Council (MGK), the military continue to dictate their militarist choices by well-publicized declarations of the Chief of the General Staff or the commanders of the land, air and naval forces. Moreover, the Higher Military Council (YAS), charged to manage the interne work procedure of the Army, continues to dismiss certain officers considered "anti-secular" in spite of the opposition of the government. The military carry out their control on the country's economic life by their sui-generis finance holding OYAK and a series of war industry companies.

4.  In Turkish prisons, there are still thousands of political detainees. The Justice Ministry has announced on August 12, 2005, that the number of the prisoners for " offences of terror" climbs to 3,788 and that they are kept in 73 grand prisons of the country including 11 prisons of type-F.

5. The summary execution and torture under arrest are always being practiced. Very recently, a number of Kurdish demonstrators were shot dead by security forces. Moreover, ultra-nationalist mobs are encouraged to lynch those who attempt to hold public meetings for defending Kurdish people's rights or for protesting prison conditions of political detainees.

6. The new Turkish Penal Code, so applauded by the European Union, always constitutes a threat against the freedom of press. Journalists are always judged for insult to the Turkish Nation, to the Army, the government or the security forces because of their criticisms, under the terms of article 301 (old article 159) of the TPC. Recently, famous Turkish novelist Orhan Pamuk was indicted under Article 30 for insulting Turkish nation because he had talked of the massacre of Armenians and Kurds.

7. In spite of some cosmetic reforms, the equal rights (teaching, audio-visual expression, association) are still not recognized as well for the Kurdish people as for the ethnic or religious minorities of the country, in particular Armenians, Assyrians, Greeks and Alevis. All the pacific initiatives of the Kurdish national movement in order to arrive at a peaceful solution is systematically declined and the military operations continue in order to satisfy the voracity of the Army and the industry of war.

8. Ankara does not show any intention to recognize the injustices and atrocities committed in the Turkish history and follows an absolutely policy of negation. According to the statement of reasons for Article 305, a citizen who demands the withdrawal of Turkish soldiers from Cyprus or declares that the Armenian genocide actually took place during the First World War, can be pursued by Justice. Moreover, the diplomatic missions of Ankara often instigate the Turkish nationals and even the deputies or candidates of Turkish origin of the European political parties (Socialists, Liberals, Ecologists or Christians) to take part in the demonstrations of negation.

Despite these facts, The European Commission spokesmen, yielding to Ankara's blackmail, declare that Turkey has already fulfilled all conditions for starting the talks of adhesion from October 3, 2005. For them, the only problem that remains is the Turkish refusal to recognize the Republic of Cyprus.

Is it really the only problem that remains?

FONDATION INFO-TURK

50 protesters of September 12 were attacked and detained by police

Attacked without being warned by the police after the declaration in the name of 'Initiation of 78's condemning the cancellation decision taken by the Governorship about the Sept 12 Meeting, fifthy demonstrators have been taken into custody.

A mass meeting to be held in Istanbul with the participation of many NGOs, political parties and trade unions had been postponed for one month by the Governorship on the grounds of claims concerning provocations and safety problems.

The "Initiation of 78's" which organized the meeting asked for the lifting of Provisional Article 15 of the Turkish Constitution which makes impossible to initiate any legal proceeding against the generals who made; the September 12, 1980 military Coup.

In protest against the Governorship's decision, on September 11, more than 250 people representing different NGOs gathered at the Kadikoy Arena in Istanbu.

The group made a press declaration about the ban of their mass meeting, but just before dispersing they were violently attacked without any previous warning by the police with pepper spray and clubs.

Despite the warnings of the organizing committee, the police encircled a group and took them into custody after beating them severely.

The chairman of Limter-Is Cem Dinç and that of Textile-Syndicate Ayse Yumli Yeter were among those beaten. The demonstrators taken into custody shouted slogans such as 'Humanity will beat the torture' and 'One day the instigators will give account to the public' in the police cars.

"The real provocation was done by the state. We came together to protest the postponement in a democratic way but the police attacked us without warning. The police openly violated the rights and laws," said the spokesman of the Initiation of 78's.

Those taken into custody have been taken to Istanbul Security Branch. (DIHA, September 11, 2005)

NGOs meeting: Anti-Terror Law Draft Blocks Turkey's EU Process

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan held a summit meeting with representatives of 50 NGOs on Turkey's European Union (EU) bid before October 3, the critical date on which the accession talks with Turkey will start. The NGOs decided not to allow any attempts to overshadow Turkey's democratic achievements. Representatives from various NGOs pointing out that the roll back of individual freedoms would pose an obstacle for Turkey's membership into the EU, urged that any violations of human rights should be prevented.

Hak-Is Trade Union Confederation President Salim Uslu noting that the fight against terrorism should be done through democratic ways, emphasized it would be a big mistake to have Turkey go back to its past days of martial law.

The Chairman of the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DISK), Suleyman Celebi reminded that all restrictive periods, including the September 12 coup in modern Turkey's history, have always paved way for bigger events.

Chairman of Human Rights Foundation, Yusuf Alatas warned that increasing the authorization of military forces would not prevent violence. According to Alatas, this would only result in more people in prisons.

The anti-terror law draft, which according to reports was prepared by considering the demands of the General Staff, Gendarmerie, Security Directorate, and the National Intelligence Service (MIT), marked the summit meeting.

Representatives from different segments of the society criticized the draft. Officials from human rights organizations and the business world warned every progress Turkey made through political and economic stability would be lost if the new amendments in the law draft were enacted.

All attendees of the meeting agreed that the anti-terror law draft would have negative impacts on Turkey's EU bid. Gul listened to all speeches and made note of the participants' critiques.

The Chairman of the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DISK), Suleyman Celebi, said restrictions in the past caused events to grow even more and added violence and pressure should not take place in democracies. Celebi emphasized that freedom of expression is more efficient than dictating by force and added that the restrictions applied so far only increased the events.

Yusuf Alatas, chairman of the Human Rights Association (IHD), noted that he does not agree with police and soldiers, who say that their authorities are not sufficient. Alatas noted that an atmosphere of fighting threatens democracy and internal peace. He also said that freedoms and rights of democracy gained throughout long years should not be lost. (zaman.com,  September 11, 2005)

Les tentatives de lynchage s'intensifient depuis cinq mois

Le communiqué de presse de la Fédération pour les droits fondamentaux (THF):

Les tentatives de lynchages commencées il y a cinq mois ont atteint hier leur paroxysme. Cette fois, l'objectif des provocateurs a été clairement d'assassiner des centaines de manifestants pro-kurdes.

Ces activistes préparaient depuis un certain temps, une "manifestation pour la paix" et pour cela, avaient mobilisé dans plusieurs villes d'Anatolie ainsi qu'à Istanbul.

Leur marche pacifique devait s'achever à Gemlik dans la province de Bursa.

Mais la presse officielle et les autorités ont excité la population en clamant sur un ton provocateur : "les séparatistes arrivent", "les partisans d'Öcalan manifestent" etc. C'est ainsi que l'Etat et les médias ont préparé le climat de lynchage.

En ce moment, plusieurs centaines de personnes se trouvent en garde à vue ou dans les hôpitaux. Le nombre de blessés graves, victimes de l'hystérie fasciste est édifiant.

Cette provocation est l'¦uvre d'une poignée de fascistes, de la police et de la gendarmerie. Mais elle est aussi et surtout, l'oeuvre du gouvernement qui a supervisé les événements.

La presse officielle défend la thèse de la "colère populaire".

La réalité est que les militants pour la liberté et la démocratie sont partout confrontés à ce genre d'agressions parce que les autorités de ce pays nous pointent du doigt en nous décriant en tant que "terroristes" ou "anarchistes".

Dans un pays où les lois fascistes du 12 septembre sont toujours d'application, les assaillants se sont toujours sentis encouragés.

Dans ce cas, on constate que même un droit aussi élémentaire que le droit de circulation est tout bonnement ignoré par le gouvernement.

Il y a peu, des parents de détenus de l'organisation TAYAD avaient subi les mêmes brutalités à Trabzon. Cet événement fut suivi de la campagne de lynchage à Seferhisar du côté d'Izmir et de la tentative de lynchage lors de l'arrestation de militants kurdes à Maçka. Dans chaque cas, on constate que le pouvoir utilise les hordes fascistes comme des troupes de réserve et ce, afin d'empêcher le développement de la lutte sociale.

Il faut voir dans ces événements tragiques la duplicité du discours du gouvernement AKP sur la "question kurde" dans le cadre des lois de standardisation aux normes européennes.

En agissant ainsi, l'AKP cherche à faire oublier la pauvreté, les problèmes de logement et de chômage dont souffre la population.

Ces agressions qui visent le peuple kurde visent en réalité toute la population et surtout les organisations révolutionnaires, progressistes et démocratiques. Entre les peuples d'Anatolie, il n'y a pourtant aucun différend.

Il existe une cohabitation harmonieuse vieille de plusieurs siècles. Les peuples d'Anatolie ont tout partagé entre eux. Cette culture du lynchage n'appartient pas à notre peuple. Elle fait partie de la culture du pouvoir.

En tant que Fédération pour les droits et libertés fondamentaux, nous appelons le peuple turc ainsi que tous les peuples d'Anatolie :

- A ne pas répondre aux provocations.

- A refuser le chauvinisme et à s'opposer au conflit turco-kurde dans lequel on veut vous traîner - A refuser de vous faire manipuler par les fascistes, la police et le gouvernement.

Nous devons tous prendre nos responsabilités si nous ne voulons pas être confrontés à des conséquences encore plus graves.
(Fédération pour les droits fondamentaux, mailto:istanbultemelhaklar@hotmail.com )

Pression sur les médias / Pressure on the Media

International PEN's reaction against Zarakolu Trials

The trials held on 20 and 21 September 2005 against publisher Ragip Zarakolu in two separate cases were both adjourned to 22 November. A third trial is due to be held on 11 October.

On 20 September, the Istanbul 2nd Criminal Court of 1st Instance sat to hear testimony from three experts who concluded that while there was no case to answer under Article 5186, there could be reason to continue under Article 159. This related to Zarakolu's publication of George Jerjian's book History Will Free All of Us/Turkish-Armenian Conciliation, accused of being "insulting" to the memory of Kemal Atatürk. On 21 September, the same court sat for the first hearing of the case against Zarakolu's publication of Professor Dora Sakayan's An Armenian Doctor in Turkey: Garabed Hatcherian: My Smyrna Ordeal of 1922. Also accused under Article 159 of the Penal code, the court heard Zarakolu's defence statement. The next hearings of both these cases will be held on 22 November.

On 11 October, Zarakolu will yet again appear in court to hear the latest in a series of hearings that started in May 2004 for an article published by him in 2003 entitled Sana Ne (Of No Interest) that criticised Turkey's policy towards the Kurds in Iraq.

For further details of this case see Rapid Action Alert issued 15 September 2005 (RAN 39/05) www.internationalpen.org.uk/dev/viewArticles.asp?findID_=374

International PEN, the world association of writers with centres in 99 countries, is deeply disappointed that, despite further changes to the Penal Code, there remains repression of freedom of expression in Turkey.

PEN calls on the Turkish authorities to make further reviews of articles contained in the Penal Code that breach the international standards to which Turkey is committed. These standards include Article 19 of the United Nations International Covenant on Civil and Political Rights, as well as Article 10 of the European Convention on Human Rights. PEN recommends that pending such review, all trials against writers and publishers on charges that contravene international standards be halted. (IFEX-International PEN, September 26, 2005)

Déclaration parlementaire au PE pour les intellectuels inculpés en Turquie

La déclaration faite du député européen grec du groupe socialiste, Panayiotis Beglitis, avant l'ouverture de la session plénière de Strasbourg concernant le respect des droits de l'homme en Turquie:

"Ces derniers jours, des organisations non gouvernementales s'occupant du domaine des droits de l'homme nous ont transmis des informations très inquiétantes concernant des poursuites judiciaires intentées à l'encontre de journalistes et d'intellectuels turcs ainsi que des décisions judiciaires les condamnant.

"A part le cas du célèbre écrivain Orhan Pamuk, qui sera jugé le 16 décembre 2005, je me réfère, également, au cas du journaliste Emin Karaca, qui a été condamné à 5 mois d'emprisonnement, sur base de l'article 301 paragraphe 2 du code pénal récemment réformé, suite à des critiques émises à l'encontre des instigateurs du coup d'état militaire perpétré au mois de mars de l'année 1971.

"Je me réfère, de même, au cas des journalistes Ragip Zarakolu, Hrant Dink et Dogan Özgüden, à l'encontre desquels ont été également intentées des poursuites judiciaires conformément au même article du code pénal.

"M. le Président, j'ai connaissance des combats que vous menez en faveur de la démocratie et du respect des droits de l'homme.

"C'est la raison pour laquelle, je fais appel à votre profonde conscience démocratique pour vous demander de prendre rapidement une initiative auprès du Premier Ministre turc, M. Erdogan, et du Président de la Grande Assemblée nationale turque, M. Arinc, ainsi qu'auprès de la Présidence britannique et de la Commission européenne, afin de  mettre un terme à ces poursuites judiciaires et pour garantir le respect de la liberté d'expression. Au vu de l'ouverture des négociations d'adhésion prévue le 3 octobre, l'Union européenne doit envoyer un message fort à la Turquie." (Strasbourg, le 26 septembre 2005)

La principale chaîne du groupe Uzan vendue pour 306,5 millions de dollars

Star TV, la principale chaîne de télévision turque du pôle média de l'ex-empire Uzan, saisie en grande partie par les autorités en raison d'irrégularités majeures, a trouvé acquéreur lundi pour la somme de 306,5 millions de dollars (254,6 millions d'euros).

Quatre groupes étaient en lice pour cette vente aux enchères effectuée à Istanbul et retransmise en directe par les chaînes de télévision.

Isil TV, une filiale du groupe turc Dogan, a finalement offert la somme de 306,5 millions de dollars et sera, après aval des autorités, le propriétaire de Star TV qui émet au niveau national.

Magic Box, rebaptisé Star TV, avait été la première chaîne privée turque en 1990.

Depuis l'an dernier, plus de 200 sociétés du groupe Uzan sont passées sous la tutelle de l'Etat turc, le gouvernement cherchant à obtenir ainsi le remboursement de six milliards de dollars de dettes frauduleuses. Celles-ci avaient été découvertes lorsque les autorités avaient saisi la banque Imarbank appartenant aux Uzan, une des plus riches familles de Turquie, dont deux membres sont toujours en fuite à l'étranger.

Un responsable nommé par l'Etat dirigeait depuis le groupe de média Star qui comprend plusieurs chaînes de télévision et de radio ainsi qu'un journal populaire à grand tirage.

Dogan Holding, l'un des plus grands groupes économiques de Turquie, a, outre le secteur des médias, aussi des intérêts dans la banque, l'énergie, l'industrie et le tourisme.

Dogan TV recouvre sept chaînes de télévision, dont le populaire Kanal D et la chaîne d'information en continu CNN-Turk, ainsi que trois radios et une compagnie de production. (AFP, 26 septembre 2005)

Une journaliste turque obtient gain de cause à Strasbourg

Une journaliste turque poursuivie pour propagande séparatiste kurde a fait condamner la Turquie mardi pour atteinte à la liberté d'expression par la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg.

Asli Günes était rédactrice en chef de la revue politique Hedef (La cible) lorsqu'elle avait cosigné en mars 1992 un article dans lequel elle critiquait les opérations militaires contre les séparatistes kurdes. L'article appelait à "refuser de combattre au sein des troupes turques qui vont assombrir l'avenir des Kurdes".

Mme Günes avait été condamnée en décembre 1995 à un an et quatre mois d'emprisonnement. La cour de sûreté de l'Etat prononça ensuite le sursis à exécution de la peine et déclara en 2003 sa condamnation non avenue à l'expiration de la période de sursis de trois ans.

Pour condamner Ankara pour violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (droit à la liberté d'expression), les juges de Strasbourg ont fait valoir que l'article incriminé ne développait pas un discours de haine, ce qui, à leurs yeux est "l'élément essentiel à prendre en considération". Ils ont également estimé que le sursis a exécution a eu pour effet de "limiter grandement son aptitude à exposer publiquement une critique" pendant trois ans.

Par ailleurs, les juges des droits de l'homme ont relevé que la durée de la procédure s'est étendue sur environ six ans et sept mois, ce qu'il ont jugé excessif au regard de l'article 6 de la Convention.

Les autorités d'Ankara devront verser un total de 8.500 euros à Mme Günes au titre de dommage moral et frais et dépens. (AFP, 27 septembre 2005)

The decision for the confiscation of Besikci's 16 books cancelled

The 9th Penal Chamber of the Court of Cassation cancelled the decision of confiscation against 16 books of Ismail Besikçi.

According to the news gathered, lawyer of Besikçi appealed to Ankara Heavy Penal Court No 11 for the lift of the confiscation decisions after the annulment of the SSCs and the Article 8 of the Law on Fight to Terrorism. The court denied the appeal. The appeal to the higher court was also denied.

The courts and the public prosecutor reportedly reasoned their decisions as follows: "If the confiscation decision is lifted the act of propaganda that violates the laws would be free. The books still violate our laws in force".

Upon this the Ministry of Justice appealed to the Court of Cassation to quash the confiscation decision by a written order. Chief Public Prosecutor at the Court of Cassation supported the appeal of the ministry. Afterwards 9th Penal Chamber of the Court of Cassation quashed the decision of confiscation against the following books:

"Ortadogu'da Devlet Terörü (State Terror in the Middle East)", "Devletlerarasi Sömürge Kürdistan (International Colony Kurdistan)", "Kürtlerin Mecburi Iskâni (Forced Settlement of Kurds)", Bilim Yöntemi (Method of Science)", "UNESCO'ya Mektup (Letter to the UNESCO)", "Türk Tarih Tezi, Günes Dil Teorisi ve Kürt Sorunu (Turkish Historical Thesis, Sun-Language Theory and Kurdish Question)", "Kürdistan Üzerine Emperyalist Bölüsüm Mücadelesi 1915-1925 I (Imperialist Struggle on Kurdistan)", "Kürt Aydini Üzerine Düsünceler (Reflections on Kurdish Intellectuals)", "Tunceli Kanunu (1935) ve Dersim Jenosidi (Tunceli Law and Dersim Genocide)", "Bilim-Resmi Ideoloji, Devlet-Demokrasi ve Kürt Sorunu (Science-Official Ideology, State- Democracy and Kurdish Question)", "Cumhuriyet Halk Firkasi'nin Tüzügü (1927) ve Kürt Sorunu (On Kurdish Society, Republican Party Statute and Kurdish Question)", "Dogu Anadolu'nun Düzeni-Sosyo-Ekonomik ve Etnik Temeller (1-2) (The Order of the Eastern Anatolia- Socio-economic and Ethnic Foundations)", "Zihnimizdeki Karakollarin Yikilmasi (Destruction of Police Stations in Our Minds)", "Yargilama Süreçleri ve Özgürlesme  (Trial Processes and Emancipation)", "Baskaldirinin Kosullari (Conditions of Uprising)", "1927 ve Kürt Sorunu (1927 and Kurdish Question)".  (Radikal-TIHV, September 27, 2005))

Two freedom of expression cases in court

Artist Ferhan Tunç and publisher Ragip Zarakolu both appeared in court yesterday on charges of "insulting and deriding state institutions"; Tunç for an article that he wrote and Ragip for publishing a book about the Armenian issue.

Tunç criticized the continued imprisonment of Kurdish activist and politician Leyla Zana and members of parliament from the shut-down Democracy Party in an article in the newspaper Yeniden Özgür Gündem. His case is now waiting for the address of the newspaper's editor, Mehmet Çolak, to be determined. Çolak is apparently now living abroad.

As for Belge Publishing house director Ragip Zarakolu, who was charged for translating and publishing a book by MacGill University professor Dr. Dora Sakayan, he is preparing to argue to the court that his prosecution is unconstitutional.

Tunç, who is being tried for talking about "deep opinions," did not attend the hearing held yesterday (Wednesday 20 September) in Beyog˜lu's Number 2 Criminal Court of First Instance. His lawyer Hatice Dog˜an represented him.

The suit for "insulting and deriding the court," which has been postponed three times to obtain the testimony of editor Mehmet Çolak, has now been postponed again to 28 December in order to establish Çolak's address outside the country. An official from the German Consulate observed the hearing.

A three-year sentence is being sought against Tunç and Çolak for an article entitled "A Revolutionary Leyla and a Song."

Zarakolu unexpectedly appeared to contest the charges filed against him for publishing Dora Sakayan's An Armenian Doctor's Experiences: The Izmir Diary of Garabet Hatcherian on 4 March.

In the hearing, Zarakolu defended himself against the indictment. His lawyer, Osman Ergin, argued that Zarakolu's prosecution under the 2004 Press Law, which allows the local publisher of a book or article to be prosecuted in place of an author who lives abroad, violates the constitution's equality provision.

The court decided that the suit and the contemplation of the application that the charge was unconstitutional would be continued on 22 November. A sentence of up to 5 years for "insulting and deriding Turkishness and the state military forces" is being sought against the publisher.

At the beginning žf April, Zarakolu was presented with plaque of thanks for resolutely carrying on the "Freedom of Thought and Expression" struggle as head of the Turkish Publishers Union (TYB) Freedom of Publishing Committee for ten years. Zarakolu also represents the TYB on the International Publishers Association's Commission on Freedom of Thought and Expression. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, September 22, 2005)

Police Will Bring Novelist Orhan Pamuk to Court

Sanar Yurdatapan, the spokesperson for the Initiative Against Thought Crimes, criticized a local court, which has ordered writer Orhan Pamuk to be brought to the hearing by police officers.

Yurdatapan stated that the judge based his decision on article 199 of Turkey's penal law (old CMUK), and added such a decision can only be taken if the defendant fails to attend the hearing for many times without reporting an excuse.

Yurdatapan said that the related article of the law allows the court to make sure the defendant is at the hearing, whether he is brought by police officers or through an arrest warrant. He added that this was never put into practice for the police officers charged with torture.

"We believe that this interesting treatment of Orhan Pamuk was totally unnecessary," said Yurdatapan.

Yurdatapan drew attention to the threats posed by the CMK. He said Orhan Pamuk would attend the hearing anyway. "How can you explain the need for police officers to bring him to court?" asked Yurdatapan.

Yurdatapan's latest notes on the trials of opinion:

Ragip Zarakolu's "Jerjian" case:

Istanbul 2nd. criminal court of first instance (File no: 2004/31563)
The case was opened upon publishing of George Jerjian's book TRUTH WILL LIBERATE US, by BELGE publishing house.

Turkish penal code (former)  article 159 (Equivalent new article 301): Insulting the state, law The law number 5816, articles 1/1,2: Insulting the memory of ataturk

ANALYSIS:

The fact that the Belge Publishing House published other books on Armenian issue in the past and those previous books have not been prosecuted and now this book of compilation of witness accounts and stories is charged, suggests that this is a political trial. The reason behind it is that the Armenian issue is now high on the agenda.

Trial is in progress. In the last hearing on Sept. 20, 2005 the report of the experts -3 teachers from Istanbul University was read and it is negative. It says that there is no crime due to 5816, but  there is, due to 159.

Next hearing date: 22 November 2005(*) at 10:00 am
Istanbul 2nd. Criminal court of first instance

Ragip Zarakolu's "Dora Sakayan" case:

Istanbul 2nd. criminal court of first instance (File no: 2005/108 )
Ragžp Zarakolu of Belge Publishing House is tried for Prof. Dr. Dora Sakayan's (of Mac Gill University) book "ACCOUNTS of an ARMENIAN DOCTOR - GARABET HAÇERYAN'S _ZM_R DIARY".

Turkish penal code article 159/1(Equivalent new article 301): Insulting the Turkish identity and the security forces.

Trial is in progress. In the last hearing on Sept. 21, 2005, Zarakolu made his first defence.(attached) He said that the book was telling the truth and denying the truht would bring nothing to us. His lawyer asked for a postpone to prepare his statement about "contradicting articles of the press law and demand to have this subject sent to Constitutional court to be ebolished.

Next hearing: November 22, 2005(*) 10:30 am.

(*) This date is the last day of the "Gathering in Istanbul for Freedom of Expression"! The participants of the Gathering will have the chance to observe both hearings.

About Orhan Pamuk's case:

I have spoken to his lawyer and got the information that "the case cannot be taken back anymore, the hearing on Dec. 16, 2005 will surely happen". According to new MUK (Law for Court Procedures) it is possible that the court can send the indictment back to the prosecutor to correct if they find some bugs in it, but  within one week. The time has elapsed and it is not possible anymore.

I also spoke to Pamuk. He will attend the first hearing and underline 2 things in his statement:

"What I said is not an insult, but the  truth.

"What  if I were wrong? Right or wrong, do not people have the right to express their  ideas peacefully in this Turkey?" (BIA News Center- antenna@superonline.com, September 22, 2005)

Court rejects releasing Reporter Birol Duru

Birol Duru, a reporter for the Dicle News Agency (DIHA) was arrested in the Dinarbey village of the Karliova district of the province of Bingol and put to jail. A court has rejected Duru's demand to be released pending the outcome of the trial.

The journalist will be tried by the specialized heavy penalty court in Diyarbakir. The specialized heavy penalty court has replaced the State Security Courts (DGM).

The reporters' camera and tape recorder have not been returned in case the "evidence is not fiddled with."

Birol Duru was detained in the Dinarbey village while he was shooting the cannabis fields, and was arrested by a local court. Through his lawyer Servet Ozen, Duru made an application to the local court asking to be released. This was the third court Duru applied to be released. And the third court that rejected his application.

Duru was investigating allegations that Lieutenant AY of the Yedisu provincial paramilitary police in Bingol, was planting cannabis in cooperation with some villagers. He was arrested after police officers found a cassette in his bag, which contained expressions which complimented HPG militants. He was sent to a Bingol prison on August 14. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, September 21, 2005)

Two reporters jailed in Nusaybin

Cengiz Dogan, the editor-in-chief of the "Mavi" (Blue) and "Kent" (Town) newspapers in Nusaybin, was arrested for publishing the announcements of the HPG group, which is affiliated to the Kurdistan Workers' Party or PKK.

Suleyman Tekin, the general manager of the newspapers, was arrested on August 31, for participating in a protest staged while the body of a killed Syrian PKK militant was being carried to Syria through Nusaybin.

According to Arif Altunkaynak, a reporter for the Anatolia News Agency, the Nusaybin Prosecutor, who has examined the latest editions of the newspaper, ordered the confiscation of the September 13, 2005 edition.

The prosecutors demand Dogan's arrest, accusing him of "disseminating propaganda in favor of the PKK" and "praising the offense and the offender." The reporter was arrested on September 13, and sent to the Mardin E-type prison.

Eight people, including Nazim Kok, the Nusaybin provincial head of the Democratic People's Party (DEHAP), were arrested on August 31, as they carried the body of a Syrian militant to the Nusaybin border crossing. The militant was killed by the security forces in the Macka district of Trabzon.

Reporter Tekin was sent to the Nusaybin prosecutor's office after making a deposition at the police station. Eight people were also arrested for the same reason. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, September 21, 2005)

International PEN calls for an end to publisher Zarakolu's trials

Members of International PEN, the world association of writers, are protesting the decision to take to court one of Turkey's most well-known writers, Orhan Pamuk, for comments seen to be "insulting" to the Turkish state. His trial is due to open in mid-December (see IFEX alerts of 2 September and 6 April 2005). This move has been widely condemned internationally. At the same time other writers and journalists are on trial for commentary also seen to be insulting to the Turkish state, its officials and institutions. Most well known of these is the publisher Ragip Zarakolu, who has rarely been out of the courts because of his publications since the late 1970s.

In the next four weeks Zarakolu will be brought before courts three times in three separate cases. On 20 September an Istanbul court will preside over the latest in a series of hearings initiated in March this year against Zarakolu's publication of George Jerjian's book History Will Free All of Us/Turkish-Armenian Conciliation. The book is said to be "insulting" to the memory of Kemal Atatürk by suggesting that leading government figures close to Atatürk had been responsible for the mass deportation of Armenians in 1915. Zarakolu is being charged under articles of the Penal Code (art. 159/1 and art. 5186) that have since been removed following penal revisions put into place in June this year. The next day, another hearing will be held under the same law - this time for Zarakolu's publication of a book by Professor Dora Sakayan's An Armenian Doctor in Turkey: Garabed Hatcherian: My Smyrna Ordeal of 1922. On 11 October, Zarakolu will yet again appear in court to hear the latest in a series of hearings that started in May 2004 for an article published in 2003 entitled, "Sana Ne" ("Of No Interest") that criticised Turkey's policy towards the Kurds in Iraq. As for the hearing on 20 September, he is being tried under a law that has changed since the introduction of the new Penal Code.

Zarakolu has long been an advocate for minority and human rights in Turkey. In 1968 he began writing for "Ant" and "Yeni Ufuklar" magazines. In 1971 a military government assumed power in Turkey and convicted Zarakolu of working with an international communist organisation. He was imprisoned for three years. On his release Zarakolu steadfastly refused to abandon his campaign for freedom of thought, striving for an "attitude of respect for different thoughts and cultures to become widespread in Turkey". Unable to publish certain works within Turkey, Zarakolu turned to the international market, whilst he circumvented the ban on criticism of Turkey's military regime by turning his attention to abuses of human rights by governments in South America and elsewhere. The Belge Publishing House, established in Istanbul in 1977 by Zarakolu and his equally eminent wife Ayse Nur, has been a focus for Turkish censorship laws ever since. Charges brought against the couple - at one point there were over thirty government-brought actions - resulted in imprisonment for both Nur and Zarakolu, the wholesale confiscation and destruction of books and the imposition of heavy fines. In 1995 the Belge Publishing House offices were firebombed by an extremist rightist group, forcing it to be housed in a cellar. Since his wife's death in 2002 Zarakolu has continued to face numerous prosecutions of which his current trials are all too familiar.

PEN recognises that today the situation is much improved from when the Belge Publishing House was first set up. But it is far from perfect. PEN has on its records 50 ongoing court cases against writers, journalists and publishers. Most cases end with acquittals or fines, and rarely imprisonment, but the legal process moves slowly, often taking months, sometimes years, before coming to a conclusion. The most recent revision to the Penal Code, put into place in June this year, shaved away a little more of the problematic elements that had in the past led to sentences that included life imprisonment. Yet there still remain laws that continue to penalise free speech. On 13 September, the EU's Enlargement Commissioner, Olli Rhen, agreed that there are serious concerns about the Turkish Penal Code, adding that the trial of Pamuk is clearly in contravention of the European Convention on Human Rights, to which Turkey is a signatory.

International PEN, the world association of writers with centres in 99 countries, is deeply disappointed that, despite further changes to the Penal Code, there remains repression of freedom of expression in Turkey. PEN calls on the Turkish authorities to make further reviews of articles contained in the Penal Code that breach the international standards to which Turkey is committed. These standards include Article 19 of the United Nations International Covenant on Civil and Political Rights, as well as Article 10 of the European Convention on Human Rights. PEN recommends that pending such review, all trials against writers and publishers on charges that contravene international standards be halted. (International PEN-WiPC/IFEX, Septemmber 19, 2005)

Le journaliste Emin Karaca a été condamné pour insulte aux chefs de l'Armée
Le mandat d'arrêt contre Dogan Özgüden reste en vigueur

Le journaliste et écrivain Emin Karaca a été condamné le 13 septembre 2005 par le tribunal pénal de première instance N°2 d'Istanbul à une peine de prison de 5 mois en vertu de l'Article 301/2 du nouveau code pénal turc (remplaçant l'article 159/1 de l'ancien code pénal turc) en raison de ses critiques à l'égard des généraux putschistes du 12 mars 1971. La peine de prison a été commuée en une amende de 900 YTL (Nouvelles Lires Turques) avec sursis.

Le tribunal a également décidé d'acquitter l'éditeur responsable de la revue Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin (Littérature en Turquie et en Europe), Mehmet Emin Sert, qui avait publié l'article de Karaca à l'occasion du 30e anniversaire de l'exécution de trois leaders de la jeunesse progressiste.

Dans le même procès, Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, avait été inculpé en 2002 pour son article intitulé "Après 30 ans" parue dans la même revue et accusé d'avoir insulté les chefs de l'Armée. Le tribunal avait délivré le 27 septembre 2002 à tous les postes-frontières un mandat d'arrêt pour qu'Özgüden soit déféré immédiatement à la justice dès qu'il rentrera en Turquie. Jusqu'ici, ce mandat d'arrêt a été renouvelé cinq fois par le même tribunal, mais Özgüden a refusé de se soumettre à la justice turque.

A l'audience du 22 juin 2005, le procureur de la République a demandé que le procès contre Dogan Özgüden, exilé en Belgique, soit séparé jusqu'à son arrestation en cas de son retour au pays afin que le procès contre Karaca puisse se poursuivre séparément. Le tribunal a ainsi décidé de séparer le dossier d'Özgüden et de suspendre son procès jusqu'à son arrestation en cas de son retour à la Turquie.(Pour les détails du procès:  http://home.scarlet.be/~ozguden/322.htm)

La condamnation de Karaca démontre que, malgré la modification du Code pénal turc, fort appréciée par l'Union européenne, la poursuite et la condamnation des écrivains et journalistes pour délits d'opinion se poursuivent comme avant.

Le réseau indépendant de communications (BIA) a annoncé le 13 septembre 2005 que plusieurs journalistes sont toujours jugés pour insulte à la nation turque, à l'Armée, au gouvernement ou aux forces de sécurité en raison de leurs critiques, en vertu de l'article 301 (l'ancien article 159) du CPT. Il donne comme exemples les récents procès suivants:

Le romancier Orhan Pamuk pour insulte à la nation turque
Le journaliste Ragip Zarakolu, éditeur de Belge Yayinlari, pour insulte à l'Etat, à la République et à Atatürk
Le journaliste Hrant Dink, rédacteur en chef du journal arménien Agos, pour insulte à la nation turque
Le journaliste Dogan Özgüden, pour insulte à l'Armée
Le journaliste Emin Karaca, pour insulte à l'Armée
L'avocat Sehmus Ulek, vice-président de l'Association pour la défense des opprimés (Mazlum-Der), pour insulte à la nation turque
Le journaliste Rahmi Yildirim, pour insulte à l'Armée
Le journaliste Ersen Korkmaz, rédacteur en chef du Demokrat Iskenderun, pour insulte au gouvernement

Journalist Emin Karaca was condemned for insult to the Army Chiefs
The arrest warrant against Dogan Özgüden remains in force

Journalist and writer Emin Karaca was condemned on September 13, 2005 by the penal court of first instance N°2 of Istanbul to a 5-month imprisonment old according to Article 301/2 of the new Turkish Penal Code (replacing Article 159/1 of the old Turkish Penal Code) because of his criticisms as regards the putschist generals of March 12, 1971. The prison sentence was later commuted to a suspended fine of 900 YTL (New Turkish Liras).

The court also decided to acquit the responsible editor for the Türkiye' review of ve Avrupa' da Yazin (Literature in Turkey and Europe), Mehmet Emin Sert, who had published Karaca's article on the occasion of the 30th anniversary of the execution of three leaders of progressive youth.

In the same case started in 2002, Dogan Özgüden, chief editor of Info-Türk, had been indicted for his article entitled "After 30 years", appeared in the same review, and accused of having insulted the Army chiefs. On September 27, 2002, the court sent to all border check points an arrest warrant ordering that Özgüden, exiled in Belgium, be immediately arrested and submitted to the justice as soon as he enters to Turkey. Up to now, this arrest warrant has been renewed five times by the same court, but Özgüden refused to surrender to Turkish justice.

At the audience of June 22, 2005, the public prosecutor asked that the lawsuit file against Dogan Özgüden be separate until its arrest in the event of its return to the country so that the lawsuit against Karaca can continue separately. The court thus decided to separate Özgüden's file and to suspend his trial until his arrest in the event of his return to Turkey. (For more informations on the case:  http://home.scarlet.be/~ozguden/322.htm  )

The condemnation of Karaca shows that, in spite of the modification of the Turkish Penal Code, so appreciated by the European Union, the indictment and condemnation of  writers and journalists for "opinion crimes" continue as before.

The independent communications network (BIA) announced on September 13 2005, that under the Article 301 (old article 159) of the TPC a number of journalists are always tried for insult against the Turkish nation, the Army, the government or the forces of security simply because of their criticisms. It gives like examples the following recent cases:

Novelist Orhan Pamuk, for insult to the Turkish nation
Journalist Ragip Zarakolu, publisher of Belge Yayinlari, for insult to the State, the Republic and Atatürk
Journalist Hrant Dink, editor of the Armenian newspaper Agos, for insult to the Turkish nation
Journalist Dogan Özgüden, for insult to the Army
Journalist Emin Karaca,, for insult to the Army
Lawyer Sehmus Ulek, vice-president of the Association for the defense of the oppressed (Mazlum-DER), for insult to the Turkish nation
Journalist Rahmi Yildirim, for insult to the Army
Journalist Ersen Korkmaz, editor of Demokrat Iskenderun, for insult to the government.

La Turquie condamnée à Strasbourg pour violation de la liberté d'expression

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme pour violation de la liberté d'expression d'un membre du Parti démocrate populaire lors d'un discours prononcé en 1994.

En 1997, Tahir Han avait été condamné par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara à un an de prison et à une amende pour avoir, dans un discours prononcé devant le Congrès de son parti, diffusé de la propagande "contre l'intégrité indivisible de l'Etat", une infraction réprimée par la loi sur la prévention du terrorisme.

Une loi sur la liberté conditionnelle adoptée par la Turquie en 2000 avait toutefois entrainé le sursis à l'exécution de sa peine.

La Cour de Strasbourg a estimé que le discours litigieux "ne pouvait pas être qualifié de discours de haine" et que de ce fait, la condamnation du requérant était "disproportionnée" et "pas nécessaire dans une société démocratique". Elle a condamné la Turquie pour violation de l'article 10 de la convention européenne des droits de l'Homme (droit à la liberté d'expression) et décidé d'allouer 5.000 EUR au requérant pour dommage moral et 1.000 EUR pour frais et dépens.

La Cour a en revanche blanchi Ankara dans une autre affaire de liberté d'expression: un éditeur avait été condamné en 1996 à une peine de deux ans de prison, commuée par la suite en une faible amende, pour avoir injurié par voie de publication "Dieu, la Religion, le Prophète et le livre sacré" dans un ouvrage provocateur intitulé "Yasak Tümceler" (les phrases interdites).

Dans cette deuxième affaire, la Cour de Strasbourg a jugé que la condamnation "visait à fournir une protection contre des attaques offensantes concernant des questions considérées comme sacrées par les musulmans" et qu'elle répondait dès lors "à un besoin social impérieux".(AFP, 13 septembre 2005)

Poursuites contre Orhan Pamuk - L'UE s'en prend à la Turquie

Le commissaire européen à l'Elargissement a vivement critiqué mardi l'intention de la justice turque de poursuivre l'écrivain Orhan Pamuk pour des déclarations sur l'attitude envers les Arméniens et les Kurdes.

Olli Rehn a estimé qu'il s'agissait d'une provocation et jugé que certains magistrats sabotent par ce genre de démarche les efforts d'Ankara pour rejoindre l'Union européenne. Pamuk est passible d'une peine pouvant atteindre trois ans de prison pour avoir soutenu que les Arméniens avaient été victimes d'un génocide commis par les Turcs sous l'empire ottoman, aux alentours de 1915, ce qu'Ankara nie catégoriquement.

Les négociations sur une future adhésion de la Turquie à l'UE doivent s'engager normalement le 3 octobre. Les magistrats turcs enquêtent d'autre part sur des déclarations de Pamuk selon lesquelles 30.000 Kurdes ont été tués lors de leur insurrection dans le sud-est de la Turquie depuis les années 1980. "J'estime que la récente décision de poursuivre en justice l'écrivain Orhan Pamuk est vivement préoccupante", a dit Olli Rehn devant la commission des Affaires étrangères du parlement européen.

"Je dois dire qu'une décision d'un juge d'Istanbul de fixer une audience sur cette affaire le 16 décembre n'est pas une simple coïncidence, mais, je crois, une provocation", a-t-il ajouté.

Le 16 décembre sera la date du premier anniversaire de la décision des dirigeants de l'UE d'engager des négociations d'adhésion avec la Turquie à condition que ce pays modernise son code pénal et étende son accord douanier avec l'UE aux dix nouveaux pays membres, dont Chypre.

Les propos de Pamuk sur les Arméniens et les Kurdes, dans une interview à un journal, ont provoqué la colère des milieux nationalistes turcs, au point que l'auteur a reçu des menaces de mort. Le parquet a estimé que les propos de Pamuk étaient une violation du code pénal turc, qui fait du dénigrement de l'identité turc un délit.

Pamuk, qui est traduit dans le monde entier, est un auteur de best-sellers depuis des années en Turquie, avec des romans comme "Le Livre noir", "La vie nouvelle" ou "Le château blanc", dont certains analysent, que ce soit à l'époque actuelle ou sous les Ottomans, les points de fracture entre le mode de vie européen et le monde oriental. (Reuters, le 13 september 2005)

European Parliament To Set Up A Committee To Observe Trial Of Pamuk

The European Parliament will set up a committee to observe trial of Orhan Pamuk, prominent Turkish writer. The proposal was made by MPs, who are members of the European wing of the Joint Parliamentary Commission, the consultative organ between the European Parliament and the Turkish parliament.

The committee to be formed by European MPs will observe trial of Pamuk, and convey its views to the European Parliament with a report.

Pamuk is accused of denigrating Turkey and Turkish people as he admitted in an interview with a Swiss journalist about the genocide over the Armenian people by the Ottoman Empire in 1915.

If convicted, Pamuk can face 6 months up to 3 years in prison. The trial will start at the Basic Criminal Court no: 2 in Istanbul on December 16th, 2005. (Zaman, September 8, 2005)

International PEN 's reaction against Orhan Pamuk's indictment

International PEN greets with shock the news that the world-famous Turkish writer, Orhan Pamuk, will be brought before an Istanbul court on 16 December 2005 and that he faces up to three years in prison for a comment published in a Swiss newspaper earlier this year.

The charges stem from an interview given by Pamuk to the Swiss newspaper "Das Magazin" on 6 February in which he is quoted as saying that "thirty thousand Kurds and a million Armenians were killed in these lands and nobody but me dares to talk about it." Pamuk was referring to the killings by Ottoman Empire forces of thousands of Armenians in 1915-1917. Turkey does not contest the deaths, but denies that it could be called a "genocide". His reference to "30,000" Kurdish deaths refers to those killed since 1984 in the conflict between Turkish forces and Kurdish separatists. Debate on these issues have been stifled by stringent laws, some leading to lengthy lawsuits, fines and in some cases prison terms.

Article 301/1 of the Turkish Penal Code under which Pamuk will be tried is a case in point. PEN sees it extraordinary that a state that has ratified both the United Nations International Covenant on Civil and Political Rights, and the European Convention on Human Rights, both of which see freedom of expression as central, should have a Penal Code that includes a clause that is so clearly contrary to these very same principles. To quote Article 301/1: A person who explicitly insults being a Turk, the Republic or Turkish Grand National Assembly, shall be imposed to a penalty of imprisonment for a term of six months to three years. To compound matters, Article 301/3 states,

Where insulting being a Turk is committed by a Turkish citizen in a foreign country, the penalty to be imposed shall be increased by one third. So, if Pamuk is found guilty, he faces an additional penalty for having made the statement abroad.

International PEN International Secretary Joanne Leedom Ackerman states that "International PEN is deeply concerned by the efforts of the public prosecutor to punish and therefore curb the free expression of Orhan Pamuk, not only in Turkey, but abroad." She adds that "It is a disturbing development when an official of the government brings criminal charges against a writer for a statement made in another country, a country where freedom of expression is allowed and protected by law."

The trial against Pamuk is likely to follow the pattern of those against other writers, journalists and publishers similarly prosecuted. Karin Clark, Chair of PEN's WiPC, points out that "PEN has for years been campaigning for an end to Turkish courts trying and imprisoning writers, journalists and publishers under laws that clearly breach international standards to the Turkish government itself has pledged commitment." Although the numbers of convictions and prison sentences under laws that penalise free speech has declined in the past decade, PEN currently has on its records over 50 writers, journalists and publishers before the courts. This is despite a series of amendments to the Penal Code in recent years which were aimed at meeting demands for human rights improvements as a condition for opening talks into Turkey's application for membership of the European Union. The most recent changes were enacted in June this year. Journalists in Turkey have staged protests against the fact that there remain considerable problems in the revised Penal Code. In April, International PEN joined its the International Publisher's Association in a statement to the United Nations Commission on Human Rights which described the newly revised Penal Code as "deeply flawed."

Pamuk is one of Turkey's most well known authors, whose works have been published world-wide in over 20 languages. In 2003, he won the International IMPAC award for "My Name is Red". His 2004 novel "Snow" has met with similar acclaim. His most recent book, "Istanbul", is a personal history of his native city.

In early 2005, news of the interview for which Pamuk will stand trial led to protests and reports that copies of his books were burned. He also suffered death threats from extremists. PEN members world-wide then called on the Turkish government to condemn these attacks.

RECOMMENDED ACTION:

Send appeals to authorities: - expressing concern that Pamuk is to be tried for a statement made in an interview for an overseas publication - pointing out that this is in direct contravention of the United Nations Covenant on Civil and Political Rights and the European Convention on Human Rights, to which the Turkish government is a signatory - protesting the decision to bring Pamuk to trial

APPEALS TO:

Prime Minister Racep Tayyip Erdogan TC Easbaskanlik Ankara, Turkey Fax: +90 312 417 0476

Cemil Cicek Minister of Justice TC Adalet Bakanligi Ankara, Turkey Fax: +90 312 417 3954

Similar appeals should be sent to the Turkish Embassy in your own country. (WiPC/IFEX, September 2, 2005)

Orhan Pamuk Case and Turkey's Adhesion to the EU

Turkey was never going to have an easy ride into Europe. There was the question of Cyprus, and the question of the Kurds. Turkey's checkered human rights record was a cause for concern, as was the role the military played until very recently. There were also dark mutterings about the Islamicization of Europe.

But the ghost at the feast has always been the question of the Armenian massacres in 1915. Europe would like to see Turkey recognise its responsibility and apologise. Turkey continues to maintain that " while several hundred thousand Armenians may have perished " this happened in the context of parallel massacres perpetrated against Muslim Turks.

In certain parts of the Turkish intelligentsia, however, there is growing recognition that Turkey will not be successful in its European bid until this issue is aired in an open way and somehow resolved.

It was in this spirit that Orhan Pamuk, Turkey's most famous novelist, said, in an interview last winter with the Swiss newspaper Tages Anzeiger that '30,000 Kurds and one million Armenians were killed in these lands and nobody but me dares to talk about it'. His comments, reprinted in the Turkish press the following day, caused a furore, with leading commentators denouncing him as a traitor.

There followed death threats, ostensibly from offended members of the public, probably linked to right-wing paramilitaries. Fearing for his safety, Pamuk's friends advised him to leave the country. In his absence, the story ran and ran, with the Turkish press seizing on every comment from abroad to paint him as a Turk who shames his country abroad.

As his friend and translator, I would like to make it very clear (here and in the Turkish newspapers where this piece will no doubt appear tomorrow) that this image is wholly false. This is a man who loves his country deeply, defends it fiercely, especially when abroad, and who cannot imagine living anywhere else.

Pamuk is not the only Turkish intellectual to have brought the Armenian question into the public domain in recent months. Last May, a group of Turkish academics " some from Turkish universities, some based in the US and Europe " tried to hold a conference on the subject at Bogazici University in Istanbul.

Entitled 'The Ottoman Armenians during the Era of Ottoman Decline', its aim was 'to understand and recount a historical issue that ... has become trapped and increasingly politicised between the radical Armenian national and official Turkish theses'. There was also a recognition amongst the (largely pro-EU) participants that if Turkish academics were able to find a space in which to 'own' the issue, this would in itself be proof to the European community that Turkey was a maturing democracy, intent on promoting and protecting freedom of thought.

Sadly, the Justice Minister, Cemil Cicek, saw fit to indicate otherwise in the National Assembly the day before the conference was due to open. When an opposition deputy denounced the organisers as traitors, he rose to concur, going on to call the conference a 'dagger in the back of the Turkish people'.

The conference was postponed. Many of those who were to have given papers vented their anger in the press, and though they were roundly condemned by very angry others there were those who saw this fiery exchange as proof that matters previously viewed as untouchable were at least getting a public airing.

The optimists were vindicated when the conference was rescheduled for late September, and they were further encouraged when Prime Minister Tayyip Erdogan told the organisers that he supported the conference and wanted it to take place before his own talks with the EU on 3 October.

But now this same government seems to have decided to shoot itself in the foot. For a public prosecutor has brought a case against Orhan Pamuk, having found his remarks in the Swiss newspaper last winter to be an infringement of Article 301/1 of the Turkish Penal Code. This states that 'the public denigration of Turkish identity' is a crime and recommends that those found guilty be given prison sentences of six to 36 months.

Because another law prohibits Pamuk from commenting on his case while it is pending, the statement that his Turkish publishers will be sending out today is a three-sentence affair which sets out the facts and offers no opinion. It is up to us to decide how to read it.

There is no doubt that it will raise questions about the wisdom of Turkey's EU membership bid. How can it possibly claim to be a European country if it has such laws on the books, and if public prosecutors can bring such cases? No doubt the censure has already started behind closed doors. No doubt it will be followed by more public denigration of Turkishness in the European press.

This does not preclude a fairy-tale ending: common sense could prevail. The government could persuade the public prosecutor to drop his case. It could then put its full weight behind the conference, and signal to the right- wing paramilitaries to stay away.

If the government fails to achieve any of the above, it may well be because it can't. Since December of last year, there has been a slow but steady rise of nationalist, anti-EU sentiment inside the ruling party, an even more dramatic rise in nationalist rhetoric in the main opposition party, and a growing recalcitrance in the vast state bureaucracies that must implement the sweeping legal, social, and economic changes Turkey must make if it is join the EU. In the same period, the government's ability to make a case for Europe has been severely weakened by the stream of anti-Turkish voices from Europe.

The then French Prime Minister, Jean-Pierre Raffarin, set the tone during the French referendum, when he cast doubt on Turkey's EU bid by wondering if it was wise for the 'river of Islam to enter the riverbed of secularism in Europe'. (Did they forget to tell him that Turkey has been a secular state for more than 80 years?) The great man did not intend his remarks for the Turkish public, but of course, they read it, too. Now, with Merkel and Chirac promising to block Turkey's EU bid altogether, resentment can only grow.

This is good news for all those inside Turkey who would like to stay out of the EU, and especially good news to hardliners who would like to see the state and the military returned to their former power, and the intelligentsia muzzled. The badmouthing from Europe has greatly strengthened their cause. The case against Orhan Pamuk is more grist for their mill. Unless it is handled wisely, that is. If you care at all about democracy in Turkey, don't let them use him as a pawn. (The Independent, Maureen Freely, Aug 31, 2005)

Génocide arménien: l'écrivain Orhan Pamuk inculpé pour "insulte" aux Turcs

L'écrivain turc Orhan Pamuk a été inculpé par une cour d'Istanbul pour "insulte délibérée à l'identité turque" dans des propos tenus dans un magazine suisse sur le massacre des Arméniens en 1915, et son procès doit débuter le 16 décembre, a indiqué mercredi sa maison d'édition.

L'écrivain traduit en plus de vingt langues risque de six mois à trois ans de prison aux termes de l'article 301/1 du code pénal réprimant l'"insulte délibérée à l'indentité turque", précise un communiqué des éditions Iletisim à Istanbul.

Dans l'interwiev publié en février dernier, M. Pamuk, qui est régulièrement la cible des cercles nationalistes pour sa défense des causes arméniennes et kurdes, a affirmé qu'"un million d'Arméniens avaient été tués en Turquie".

Un sous-préfet turc avait réagi par excès de zèle en ordonnant la saisie et la destruction de ses romans.

Le romancier de 53 ans, auteur de "Neige", "Le château blanc" ou encore "Mon nom est rouge" et qui est domicilié à Istanbul, a été le lauréat du prestigieux Prix de la paix des libraires allemands de 2005.

Très lu en Turquie où il a autant d'admirateurs que de détracteurs, l'écrivain qui vit quelque peu en reclus, apparaît assez rarement en public et moins encore sur les écrans. (AFP, 31 août 2005)

Recent pressures on the media and intellectuals (TIHV)

September 27, 2005

Journalist Attacked... Necip Çapraz, owner of the local newspaper Yüksekova Haber published in Yüksekova district of Hakkari, was heavily beaten by 10 masked persons on 25 September. Çapraz was reportedly attacked in connection with the research about an Islamist group working in district.(Özgür Gündem)

Septembre 22, 2005

Radio Closed... Public prosecutor in Ankara decided in the closure of the radio Radyo Imaj that was broadcasting in Ankara on the allegation of "making unauthorized broadcast". Police officers went to the radio on 21 September and notified the decision of the public prosecutor. A court case was launched against the executives of the radio Ismail Yüce, Adnan Yüce, Irem Belek, Giyasettin Vergün and Gözde Erözgün on the same allegation. The case will commence on 17 October at Ankara Penal Court of First Instance No 19. Yüce alleged that the decision of closure was taken in connection with playing Kurdish music. (BIA)

Publisher on Trial... On 20 September Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Ragip Zarakolu, owner of Belge Publishing House, in connection with the book about Armenian genocide entitled "The Truth Will Set Us Free" written by the English writer George Jerjian. The hearing was adjourned to 22 November for investigation of the expert report. On 21 September Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Zarakolu launched in connection of the Turkish translation of Professor Dora Sakayan's book titled "An Armenian Doctor in Turkey: Garabed Hatcherian: My Smyrna Ordeal of 1922 (Bir Ermeni Doktorun Yasadiklari-Garabet Haçeryan'in Izmir Güncesi)". The hearing was adjourned for the investigation of the expert report too. In both cases the indictments want Zarakolu to be sentenced according to the Article 301 TPC (article 159 of the former TPC). (Özgür Gündem)

September 16, 2005

Journalist Arrested... Cengiz Dogan, editor-in-chief of the paper "Mavi ve Kent" published in Nusaybin (Mardin), was arrested on 13 September for publishing the announcements of PKK. The issue of 13 September was confiscated. (BIA)

September 15, 2005

Özgüden and Karaca on Trial... On 13 September Istanbul Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case journalists Emin Karaca, Dogan Özgüden and editor-in-chief of the journal Mehmet Emin Sert. Emin Karaca was charged for an article published in the April 2002 edition of the journal "Write in Europe and in Turkey" under the title "Remembrance on the 30est Anniversary" and Özgüden for an article entitled "After 30 years" in the same journal. The court sentenced Karaca to 5 months' imprisonment under the Article 301/2 TPC. The sentenced was commuted into fine of YTL 900 and suspended. The court acquitted Sert and separated the file of Özgüden who lives abroad. (Zaman)

September 8, 2005

Journalist on Trial... On 7 September Ankara Penal Court of First Instance No 12 continued to hear the case against the journalist Rahmi Yildirim in connection with his article "Is Bilenin Kiliç Kusananin" published on the web site sansursuz.com. Rahmi Yildirim told at the hearing that alterations were made in his article while it was written in to the indictment so the meaning of the quotations was changed totally. Yildirim stressed that the case was launched according to the Article 159 of the former TPC and there was no such a crime in the new TPC. The hearing was adjourned to 4 October. (BIA)

Journalists on Trial... On 7 September Military Court in Istanbul continued to hear the case against the writer Abdurrahman Dilipak, editor-in-chief of the closed journal "Türkiye'de Cuma (Friday in Turkey)" Mustafa Karahasanoglu, retired officers Adnan Tanriverdi, Hüseyin Ari and Mustafa Hacimustafaogullari that was launched in connection with the article of Dilipak titled "Eger Pasalar Laf Dinlemezse" (If the Generals do not Listen to Advice) published on 29 August 2003. The court decided Dilipak to be taken to the next hearing by force. The hearing was adjourned to 26 October. The military court had decided not to be responsible to hear this case in 2004 and sent the file to Bakirköy Penal Court of First Instance. However, Military Court of Cassation had decided the case to be heard by the military court. (BIA)

September 5, 2005

Writer on Trial... A court case was launched against Kasim Gümüs, chief technician at Ankara Radio of TRT, for his book entitled "The Toxic Kemalism In Accordance with the Laws of Revolution (Devrim Kanunlari Esliginde Kemalizm Zehirlenmesi)". The indictment wants Gümüs to be sentenced to a term of imprisonment for "insulting Atatürk" according to the Law to Prevent Atatürk. The case would commence at Ankara Penal Court of First Instance No 2. The book was printed in February only 3 copies. (5 September, Milliyet)

August 25, 2005

Journalist Beaten... Servet Alçinkaya, correspondent with daily Cumhuriyet in Istanbul, announced that he was beaten by police officers on 23 August. He said that after having attended an activity he was walking on Istiklal Avenue with his friend Ahmet Biberoglu at about 9.30pm and 4 police officers stopped them in front of Galatasaray Lyceum to check their IDs: "I asked them to show me their police IDs on the grounds that I could not know whether they were although they were wearing uniforms. Upon this they said they would show me IDs and took me in a police vehicle. My friend tried to stop the car by standing in front of the car, but officers beat him. They took me to Taksim Central Police Station and I was heavily beaten there. They kept me in detention for the night and I was released by the Public Prosecutor on 24 August." He also stressed that he was not allowed to call his family. (Cumhuriyet)

Kurdish Question / Question kurde

Trois militants kurdes tués lors de combats avec l'armée turque

Trois militants kurdes du PKK ont été abattus jeudi lors d'affrontements avec les forces de sécurité turques dans le sud-est anatolien à majorité kurde, ont rapporté des sources locales de sécurité.

Deux d'entre eux ont été tués dans le province de Sirnak, riveraine de l'Irak, le troisième dans celle de Bitlis, plus au nord. (AFP, 29 septembre 2005)

Deux militants kurdes et deux miliciens tués dans le sud-est

Les forces de sécurité turques ont tué tôt mercredi deux militants kurdes dans une ville de la province de Diyarbakir (sud-est), peuplée majoritairement de Kurdes, ont affirmé des sources de sécurité locales.

Dans un accrochage survenu à Bismil dans les premières heures du matin, deux militants du PKK ont été tués et trois policiers blessés, a-t-on indiqué de même source.

Dans un autre affrontement qui a eu lieu lundi à Hakkari, dans l'extrême sud-est du pays, près de la frontière avec l'Irak et l'Iran, des maquisards du PKK ont attaqué des "gardiens de village", des miliciens locaux kurdes armés par l'Etat turc pour combattre le PKK, tuant deux d'entre-eux, a-t-on ajouté. (AFP, 28 septembre 2005)

Manifestation kurde le 1er octobre à Bruxelles

La Confédération des associations kurdes en Europe (KON-KURD) vient de faire appel à une manifestation le samedi 1er octobre à Bruxelles. Dans son communiqué de presse, la KON-KURD explique le motif de cette manifestation comme ce qui suit:

"Le 3 Octobre 2005, les négociations  Union Européenne - Turquie vont commencer. Les kurdes qui représentent 20 millions de la population en Turquie demandent à être reconnus.

"Sous le slogan "les kurdes sont aussi interlocuteurs dans les négociations UE - Turquie, Öcalan est notre représentant politique" nous allons, le 1er octobre 2005, manifester avec 15.000 participants venant d'Allemagne, de France, de Suisse, des Pays-Bas et de Belgique. Pendant le meeting il y'aura le discours des représentants politique kurde, des députés belges et une animation culturelle.

"Qu'une solution politique  soit trouvée à la question kurde pendant ces négociations, tel est notre objectif, car la Turquie, en effet, continue d'appliquer sa politique négativiste à l'égard du peuple kurde, malgré le discours du Premier Ministre Erdogan qui a reconnu l'existence de la question kurde, et intensifie les opérations militaires au Kurdistan.

"Durant la manifestation, nous demanderons à la Turquie d'arrêter les opérations militaires et de résoudre la question kurde que le Premier Ministre  dit avoir reconnue. Nous demanderons à l'Union Europénne de reconnaître les kurdes en tant que interlocuteurs, dans les négociations UE - Turquie, et d'imposer,  à la Turquie, la démocratie et le respect des droits de l'homme."

"Marche à 10 h Boulevard Albert II - Meeting à 12 h Porte d'Anderlecht

"Pour plus d'informations vous pouvez contacter le 0474.36.11.80"

Cultural Ministry in Turkey approved an anti-Kurdish music album

The Turkish Cultural Ministry has approved the sale of a Turkish racist music album which calls for a war against Kurds.

A Turkish singer named Atilla Yilmaz has produced the music album which he has called 'It's Time'. A speech is made by the singer before a song called 'Come to war' which has statements such as "We can't be brothers with them [Kurds]. One day, we will definitely settle scores with them."

The sale of a music album in Turkey is regulated by the Cultural Ministry who either approves a sale or denies it after controlling the contents of the album.

The Cultural Ministry has not made a statement on this issue. The album is still on sale. (DozaMe.org, September 25, 2005)

Un soldat et un militant kurde tués dans le sud-est

Les forces de sécurité turques ont abattu vendredi dans le sud-est anatolien un militant kurde présumé, soupçonné de participation dans le meurtre de deux policiers, tandis qu'un soldat périssait dans l'explosion d'une mine, ont affirmé des sources locales.

Le membre supposé du PKK a été tué lors d'affrontements à Gürpinar, dans la province de Van, au cours d'une opération de police lancée après la mort de deux policiers dans une attaque du PKK contre un commissariat de police la semaine dernière.

Le militant portait un revolver et deux grenades, ont précisé des sources locales de sécurité.

Un soldat a par ailleurs perdu la vie et deux autres ont été blessés dans la province de Siirt par l'explosion d'une mine, posée  au passage de leur véhicule.

Deux autres militaires ont été blessés dans la province de Diyarbakir par l'explosion d'une bombe à retardement en cours de désamorçage devant un point de contrôle, ont affirmé les services du gouverneur de la province. (AFP, 23 septembre 2005)

Human rights violations increase with clashes in Southeast

According to Selahattin Demirtas, the Diyarbakir head of the Human Rights Association (IHD), the increasing number of clashes and operations in the region since June has led to an increase in the cases of human rights violations. Demirtas said that a total of 123 people have died and 118 have been injured in the last three months in clashes.

The IHD has released its report on human rights violations in the Southeastern Anatolian region in the last three months.

Demirtas expressed that the state's interventions in the freedom to assemble, freedom of expression and freedom to organize increase with the increasing number of clashes and operations. "Similarly, we are witnessing an increase in number the torture cases," said Demirtas. "The clashes have halted the people's return to villages, as well as having a negative effect on the economy of the region."

According to Demirtas, the clashes stem from the fact that a peaceful dialogue has still not been established for the solution of the Kurdish Problem. He said the investigation against Diyarbakir Mayor Osman Baydemir should be withdrawn at once.

According to the report, there have been 959 rights violations in the last three months. Other statistics from the report are:

* A total of 145 people have died and 159 people have been injured in clashes, unsolved murders and extrajudicial killings in the region.

* A total of 165 people have been detained in the region in the last three months.

* Nine women have been subjected to violence.

* There have been two honor killings.

* Police officers have intervened in three incidents, one person has died as a result of interventions, 13 people have been injured and nine people have been detained.

* One non-governmental organization has been shut down.

According to IHD, a total of 276 people have applied to its Diyarbakir branch in the last three months. It stated that the data in the report compiles applications to the eastern and southeastern branches and the cases covered by the media.

Attention to ethnic clashes

According to Demirtas; the latest developments in the recent months in western and eastern Turkey are turning into an ethnic clash. "Everyone, but especially the government, should be careful to use a language of peace and brotherhood," said Demirtas.

Demirtas said that only democratic environments can lead to developments in human rights and freedoms. He added:

"Such environments, where nationalism is incited and the fascist attacks are adding up to social lynching, may only lead to illegality and chaos. If Turkey doesn't urgently do what's necessary for the establishment of social peace and democracy, there is a risk that we will enter a period of chaos."

TMY would undermine all democratic steps

Demirtas said that most of the democratization laws passed in the EU membership process are yet to be implemented. He added that the Anti-Terrorism Law (TMY) could eliminate most of these rights anyway.

"Recently, with the latest violence, the state is creating an new wave of pressure on opposition circles saying that freedoms are being exploited," said Demirtas. "In a country where there is no exact definition of terror and terrorism, and where almost half of the population are deemed terrorists, they aim to expand the anti-terrorism laws and implement this law on the whole population." (BIA News Center, September 21, 2005)

Le Kongra-Gel prolonge sa trêve jusqu'au 3 octobre

Le Kongra-Gel a annoncé la prolongation d'une trêve décidée le mois dernier jusqu'au 3 octobre, date prévue du lancement de négociations d'adhésion entre Ankara et l'Union européenne, a rapporté mercredi l'agence de presse MHA. Le Kongra-Gel, considéré comme l'aile politique du PKK, explique dans un communiqué cité par l'agence pro-kurde que cette prolongation vise à prouver que le Kurdes ne cherchent pas à nuire au processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, comme l'affirme le gouvernement.

"Nous appelons le gouvernement et le Premier ministre à faire usage de cette période jusqu'au 3 octobre pour une solution démocratique" au conflit kurde, déclare le Kongra-Gel.

"Nous n'avons pas l'intention de saboter le processus d'adhésion de la  Turquie à l'UE", ajoute-t-il. "Nous avons toujours soutenu l'entrée dans l'UE d'une Turquie démocratique qui aura résolu sa question kurde".

Le PKK avait proclamé le 19 août un cessez-le-feu unilatéral courant jusqu'au 20 septembre, mais les accrochages entre ses militants et l'armée turque se sont poursuivis dans le sud-est anatolien à majorité kurde, où il concentre ses activités.

La trêve faisait suite à un discours du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan assurant que la question kurde en Turquie se résoudrait avec "davantage de démocratie" et à une multiplication des appels de la société civile en faveur d'un arrêt des combats.

Le PKK accuse dans son communiqué M. Erdogan d'avoir échoué à mettre en oeuvre ses propos et l'armée d'avoir lancé "des opérations d'annihilation de grande envergure" contre ses guérilleros dans les montagnes.

Il déplore également que le gouvernement ne soit pas parvenu à atténuer l'isolement de son chef emprisonné Abdullah Öcalan, une de ses demandes récurrentes.

Öcalan est le seul détenu de l'île prison d'Imrali (nord-ouest) depuis sa capture en 1999 et sa condamnation à mort, une peine ensuite commuée en réclusion à perpétuité.

Ses partisans ont mulitiplié les manifestations au cours des dernières semaines, certaines dénérant en échauffourées avec des militants nationalistes et les forces de sécurité.

Pour favoriser sa candidature à l'intégration dans l'UE, Ankara a mis fin à 15 ans d'état d'urgence dans le sud-est anatolien et autorisé l'enseignement du kurde dans des établissements privés ainsi que la diffusion de programmes dans cette langue sur les chaînes de radio et de télévision publiques. (AFP, 21 septembre 2005)

33 Operations 71 Deaths Despite The Truce

The one-month truce declared by KONGRA-GEL on Aug. 20 ends tomorrow. Despite the truce 20 HPG guerillas and 51 soldiers and police officers lost their lives as a result of the military operations.

The truce has been declared after the PM Erdogan visited predominantly Kurdish city Diyarbakir on August 20. The government, Army and Police Department are organizing meetings t evaluate the process after the truce. While the operations and clashes were expected to be ceased 20 HPG guerillas, 48 soldiers and 3 police officers lost their lives in 33 military operations done in the last one month.

From the date of the declaration of the truce till now two guerrillas have been arrested 50 officers have been wounded. 9 forests were set fire one village was raided in the last 30 days. During the raids 7 people were injured and 3 armed clashes were reported.

As for the bill of the conflicts after the demonstrations, 3 people died and one lost his life due to an unknown murder. 4 lynch attempts were experienced in western and eastern part of the country and hundreds of people were taken into custody after the conflicts during the demonstrations. (DIHA- KurdistanObserver.com, September 19, 2005)

Kurdish conference held  in the absence of a forbidden Kurdish leader

The Second International Conference of the EUTCC brought together MEPs, other politicians, human rights defenders, writers, academics, lawyers and experts on the Kurdish issue to exchange ideas and generate dialogue on the Turkey-EU accession process.  At the very beginning of the two-day event, conference Chairwoman Karianne Westrheim was forced to observe that not all participants had been able to come.

"Some of our speakers cannot be here today, including Tuncer Bakirhan, the president of [the Kurdish political party] Dehap. Because of his statement related to the Kurdish question in Turkey, his freedom of movement has been limited, and he is banned [from traveling] abroad," Westrheim said. "We hope that the government of Turkey will understand that this attitude is unacceptable within the European Union."

Other notable absentees included European Parliament President Josep Borrell and EU Enlargement Commissioner Olli Rehn. Both had initially agreed to address the conference, but stayed away in the end, citing pressing engagements elsewhere.

One of the distinguished contributors of the conference was Kurdish autjor Mehmed Uzun, living in Sweden. (We reprint the English text of his speech that he made in Kurdish:  Kurdish author Mehmed Uzun: "The Dialogue and Liberties of Civilizations").

The final resolution of the conference reads:

- The Conference declares its further support for the opening of negotiations on 3 October 2005 and calls upon all member state governments to support this process;
- The Conference acknowledges the Turkish Government's progress on reform, but expresses its concern over lack of implementation and other developments in the sphere of human rights since 17 December 2004.  The Conference urges the Government to renew the reform process with the commencement of accession negotiations, and to fully implement legislative reforms so far enacted.
- The Conference supports the undertakings by the EU that reform in the area of fundamental rights, democracy and the rule of law must be strengthened in the course of accession negotiations and welcomes the commitment by the Commission expressed at this Conference to continue to monitor the reform process;
- The Conference maintains the view that Turkey has not yet fulfilled the political elements of the Copenhagen Criteria, and reiterates that its support for the accession process is dependent upon the institutions of the EU robustly enforcing accession standards.  There should be no further compromises on membership criteria akin to the EU decision to allow Turkey access to the negotiating table for ³sufficiently² fulfilling the Copenhagen Criteria;
- The Conference specifically calls upon both the Turkish Government and the EU to ensure that Turkey fully complies with its human rights obligations in relation to torture, the plight of internally displaced people, and protection of women and children.
- The Conference also calls upon Turkey to ratify the Framework Convention on the Protection of Minorities as well as other UN Instruments concerning minorities and to respect the existing cultural and minority rights of all groups, including the rights of the Assyrian minority in Turkey.
- The Conference asserts that the resolution of the Kurdish conflict is essential to the establishment of a stable, democratic and peaceful Turkey capable of entering the European Union.  True democratic reform can only occur if Turkey undertakes new political reform to its state institutions and banishes adherence to ethnic nationalism which is the root cause of the conflict and Turkey's endemic instability.
- This Conference therefore asserts that the Kurdish people and their representatives should be given a participatory role in the accession process and in any debate over Turkey's democratic constitutional future;
- The Conference acknowledges as a positive step Prime Minister Erdogan's   historic 12 August 2005 acknowledgement of the existence of the Kurdish question;
- The Conference welcomes as a positive step the month-long ceasefire called by Kongra-Gel in response to the Prime Minister's recent initiative;
- However, the Conference further asserts that more must and can be done on both sides and calls for the following confidence building measures to be adopted. (EUTCC, September 20, 2005)

Kurdish author Mehmed Uzun: "The Dialogue and Liberties of Civilizations"

On September 19, 2005,at the 2nd International Conference on EU, Turkey and the Kurds, held at the European Parliament in Brussels, famous Kurdish author Mehmed Uzun too was among the contributors.

In his speech delivered in Kurdish, he mainly drew attention to the obstructing role of the Turkish Army and the Turkish ultra nationalism in the process of the democratization of Turkey.

The following is the full text of Uzun's speech entitled "The Dialogue and Liberties of Civilizations"

Everybody seems to be looking at the topic from their own perspective when it comes to question of the Turkey, European Union and the Kurds. I would like to look at this topic in terms of dialogues and freedoms.

It is possible to provide over thousands of examples corresponding to liberties and dialogues of civilizations. However I, being a writer will provide a different example. I am now working on a novel. The name of this novel, which I am writing in Kurdish, is Heviya Auerbach in Kurdish. In other words, Auerbach's Hope, in reference to Erich Auerbach, the writer of one of western literature's most important works, Mimesis.

Born in 1892 Berlin, the linguist and literary historian Auerbach, a German Jew, was forced into exile when the Nazis came into power. In 1935 the Nazis amended a racist law called 'Zum Schutz des deutschen blutes' in order to 'protect the German blood'. Consequently, Auerbach who was teaching at the time as a professor in linguistic and literacy was sacked form his teaching post in Marburg University. Due to ever vocal and aggressive intent of the Nazis he fled to Istanbul, Turkey in order to save his life.

During this time in the Republic of Turkey, the founder of the republic and its absolute guardian, Chief Mustafa Kemal Ataturk, was in the process of westernizing the country. Because of these efforts, in Istanbul, Dar-ul-Funun, an education centre used during the Ottoman era was shut down and in its place founded was the Istanbul University. Many Jewish academics who fled from Nazis found themselves working within his newly formed university.

With aid from his close friends who he met in Germany Auerbach and his family was able to settle in Turkey as a political refugee and begin working as a professor of East Philology in Istanbul University. Like other political refugees, Auerbach was obliged to sign a formal government document; while residing in Turkey, it was made clear that he was not allowed to involve himself in politics and was barred from commenting on politics. He could not criticize the politics of Turkish state. Auerbach stayed in Turkey until 1946, and then moved to USA where he carried on with his academic work until his death in 1957.

My novel is principally about Auerbach's life in Istanbul. This is indeed a highly interesting one; excluded from a political life, viewing everything from far, like a spectator; a life living in a tight knit community of fellow emigrants sharing social, cultural and intellectual relationships of a typical exile life. I also lived in exile for many years. Therefore I understand that for the life of an exile, the things that carry importance are anxiety, skepticism, susceptibility and observations. They compare everything to their country of exile and always analyze their life as an exile. How can I carryon with life? How can I free myself from being a forgotten nobody? Who am I? What do I have? What is the difference between my life as an exile here and the citizens of this country? Do we have similar or shared experiences? These sorts of questions are plentiful, they are questions which never escape from the mind of intellectual who lives in exile. We know from his letters to his friends that the recluse Auerbach was preoccupied with his books and files in his home in Bebek in the Bosporus. Around him were Ottoman Kings, Sultans, Viziers and Palaces, mansions, beach homes, Mosques and Minarets which would read calls to prayers belonging to Sultanahmet and King, differing codes and practices, struggling to understand discussions, old steel merchants shouting their trade in Turkish and Ottoman, Turkish baths, fishermen, the deep loneliness. Auerbach was always reminded of these. On top of the worries such as anxiety, skepticism, susceptibility and observations from these learning's, Auerbach wrote an indispensable novel in western literature called Mimesis. Full of sadness, yearning, pain and loneliness in his life as an exile and although he faced many obstacles with persistence and patience, Auerbach was able to devote himself and his life to his writing, which would then build the foundation of East and West relations.

For those interested in understanding western civilization(m it is imperative to read the book Mimesis which was produced in the heart of the eastern civilizations that is Istanbul.

So why do I refer to Auerbach? My plight is completely opposite to that of Auerbach's. I am of Eastern origin from a Muslim family whose ancestors trace back to Mesopotamia. I am product of Aegean, Anatolian and Mediterranean cultures. In 1997 I fled from Turkey and emigrated to West and settled as a political refugee in Sweden. Like Auerbach I also lived the life of exile, I was intellectual trying to stay alive and establish a path for myself. I became literacy writer. Meeting the west, living in the west and writing modern Kurdish novels enabled me to pursue a life for myself. I would have always viewed things through an eastern culture and my writing would not have been as successful as it is if I had not met the west.

2. The meeting point of all cultures, religions, languages, civilizations is between the east and west. Don't we recall dialogues of languages, religions, civilizations and cultures when we talk about civilization, history of man and deep root of world literature? If there was no dialogue between us, would we be able to comment on civilization, the history of man and world literature? In my opinion, from the civilization of man until the present day, all the richness and heritage is a product of the dialogue among us. To get acquainted, to encounter, to meet, to observe, to compare and to be together is always productive, efficient and fruitful. If I was to comment on the history of literacy in world literature, the Gilgamesh Saga and Homer's Epic Poems are examples of the product of this meeting of civilizations.

Obviously between the west and the east, the Christians, the Muslims and Hebrew world, there have been great and bloody wars, disasters and confrontations. However with regards to humanity, universally everything is accelerating because of the integration of civilizations and cultures. This is applicable to all religions, cultures and languages as they recognize, meet each other and share sources with each other as has happened in religious texts.

I would prefer looking at European Union, Turkey and the Kurdish question from this angle. There is no need to deceive ourselves with regards to Turkey, although there are a number of special similarities. Turkey is not a western country. Turkey's established values, its cultural heritage, past, history, societal memory and other such things are very different from western world. It is difficult to say that the republic of Turkey has provided any advancement for civilization, but Turkey as a country belongs to both the Islamic and Ottoman civilizations. However, in the Islamic world, Turkey is the closest country to the west.

The establishment of a positive relationship between the European Union and Turkey and gradual course of becoming a respected member is the norm of historical human dialogue. The differences between the civilizations which are coming together should be seen ultimately as part of the whole.

The union of such different is exciting, as such a dialogue will create great opportunities that humanity cannot imagine and it will enrich and strengthen our human heritage. It will rid us of our mutual prejudices, lessen conflicts that arise from bad customs and practices and increase the mutual human values.

I feel that the European Union-Turkey project will be a great chance for both sides. The European Union however, needs to prove and show that it is not a wealthy Christian club, but is a modern, democratic project. Turkey must also prove that it has capacity, maturity and mentality to join such a civil, modern and democratic dialogue.

3. However there is serious problem facing such a dialogue, this is the character of the regime in Turkey. There is a truth, which is circled around but never declared. This truth is that the Turkish regime is militarist and ultra nationalistic. All criticism and compliments aside, those are the fundamental characters of the state since the establishment of the Turkish Republic.

On this note, I must refer back to Auerbach. On 3rd January1937, Auerbach wrote a long letter from Istanbul talking about his thoughts and observations of current affairs to his friend Walter Benjamin who lived in exile in Paris. Within this letter in one section Auerbach describes the regime as a "fanatical nationalism which is always turning back on Islamic culture, an imaginary Turkish fundamentalism observing Europe with abhorrence and admiration and at the same taking the path of European civilization to shoot them with their own arm. The result is a nationalism which had breached its limit and which result in the destruction of its character" .

No other person can provide such an honest analysis of the chaotic structure of the Turkish regime. The regime was in the past like this and continues to be so today. Unlike in Europe, there has never been a powerful aristocracy in Turkey (even during Ottoman Empire )which would defend the continuity of historical heritage with a European style Bourgeoisie or liberal social movement or a democratic civil bureaucracy. There have always been two dominant powers in Turkey; the Ottoman dynasty and the Armed Forces. Once the Ottoman dynasty which was removed, there remained only one major power, the Armed Forces, Pasha's and the Generals. The Republic was formed by them, and in all areas the true power remained with them. The leaders of the Republic were with the Army and their control remains intact to this day. Whenever someone has tried to loosen the control of the Army through politics or the society, they were brought back into line through hardship and violence. Three Army Junta's have occurred where as always the army carried out stiff surveillance and inspection of civilians, Prime Ministers, ministers and intellectuals, who were sometimes executed. Presidents, Prime Ministers and dissenters were exiled to other regions, hundreds of thousands of people were detained and the laws were always amended according to Army's will.

The Turkish Armed Force's missions, position and how it expresses itself does not compare with other European countries. In the western world, the Army is always a government instrument, a component of state . bureaucracy, a tool of the democratically elected, parliament, president or the ministers, which is government controlled. However the situation in Turkey differs; on paper it is like any in the Western 'world but not in reality. In reality the Army is higher than any elected institution. In Turkey the Army view itself as the guardian, the protector and regulator of the state, the people and the national sovereignty of the state. Under this principle, the concluding last words always remain with others instead of the rightly elected people who never regain any political respect. As a result of this their political ideas and proposals are never carried out to their wants or wishes. For example the Prime Minister Recep Tayip Erdogan recently surprised the masses and carried out a very positive political rise by visiting the biggest Kurdish city of Diyarbakir. In this visit, like a true statesmen he admitted that a solution to the Kurdish problem must be found and acknowledged that the past governments did many wrongs but promised that his administration would find a solution to this longstanding problem. On this matter, the first reaction came from the Army; everyone should only preach the generally sanctioned politics. Following Erdogan's visit to Diyarbakir, violent confrontational fighting erupted all over Turkey and more so in the Kurdish regions. In conclusion the excitement generated by the Diyarbakir and the speeches made by the Prime Minister were suddenly made insignificant.

The Army has its own political doctrine and it is compulsory for everyone to abide by their chosen politics. The political opinion of the Armed Forces is militarist in order make the Army the dominant power. For this reason the political language of regime is not one that is democratic but rather a militaristic and ultra nationalistic regime. The basic rules of governing the lives of people revolve around the principles of aggression from enemies (internal and external), defense, the nation and citizens.

The spirit of this single-minded system is governed by ultra nationalism. Since its beginning an excessively violent nationalism, official views, thoughts and feelings have taken hold. With Auerbach's terms Turkey is not in peace with its history, it has an unbalanced nationalism that has no roots. For it to exist it is a necessity to stay alive and active towards the enemy, it should always resort to violence and national vigilance. If the hazards from internal and external forces cease to exist the Army will generate a bogus threat for it to endure. To generate new threats, the roles given to Kurds, Armenians and Greeks are that of internal enemies and its neighbor's external enemies.

As I have mentioned official views of Kurds in Turkey are one of deep hatred, and their phobia of Kurds is evident; ultra Turkish nationalism is nurtured by their abhorrence of Kurds. Europe knows too well the devastation that ultra nationalism and militarism causes as it has experienced them the past 100 years.

4. In spite of everything, it is proven that Turkey's mind-boggling political stance on the Kurds has been a pure failure. The problem of the Kurds has always remained the Achilles heel for Turkey. While the Kurdish problem in Turkey remains unresolved in a civilized and democratic manner, it is evident that it will remain frail, unequal and anti-democratic.

It is evident that it is a major problem for Turkey to give the Kurds unrestricted rights. What must be done is the question. Although it might seem like a paradox, in my view, the European Union must do two things:

The European Union must never desert Turkey; should not eliminate its support on the democratic powers in Turkey, and the Kurdish nationals. If the European Union betrays the democratic struggles, rights and freedoms in Turkey then it would be betraying the basic core principles of what the European Union exists for. The forefront of the European Unions agenda with Turkey should be to always be in dialogue, always promote the path to a more democratic Turkey and to achieve the position of a civilized partner within the organization.

Therefore its relationship with Turkey should not work in an opportunist fashion and under no circumstances as I have mentioned turn a' blind eye to the two cancers that is militarism and ultra nationalism. In my view the European Project is not about the development of the industries and laicism but combines the progress of civilization, democracy and free will. If the West stands only for secularism and technical development, then we could see the face of colonialism, racism and fascism once again. But my understanding of Western civilization is its splendid rights, freedoms, equality, brotherhood and its focus on humanism. You do not achieve civilization through bombs, blades and tanks, but through equality, the freedom of the citizen and the mechanisms which provide rights. With this the European Union should not betray the relationship with Turkey and should not view the individual, absolute tyrant that is the Army in a favourable way.

For these reasons the European Union and Turkey should continue to convene, for the European Union to save Turkey from tumbling into the murky world beyond its borders, to not accept the current condition of Turkey, to move hand in hand to help Turkey achieve a country which is governed by the rule of law, democracy, and humanity through open dialogue.

Civilization is freedom, democratic dialogue required for future civilizations.

La session extraordinaire du parlement turc au sujet de "la lutte contre le terrorisme"

Le Parlement turc s'est réuni lundi en session extraordinaire pour débattre de la montée de la violence entre les guérillas kurdes du PKK et l'armée dans le sud-est du pays.

L'opposition sociale-démocrate du Parti républicain du peuple (CHP), qui avait appelé à la convocation des députés, théoriquement en vacances jusqu'au 1er octobre, est parvenue, avec le soutien de petites formations parlementaires à atteindre le quorum de 184 députés exigé pour la tenue d'une session extraordinaire.

Le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) s'était opposé à la tenue de cette réunion, estimant qu'elle nuirait à l'image de la Turquie alors qu'Ankara doit débuter le 3 octobre des négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

Ses députés ont finalement rejoint, une fois le quorum atteint par l'opposition, un hémicycle survolté où Deniz Baykal, le chef du CHP, a notamment accusé, selon Anatolie, le gouvernement de manquer de "volonté politique" dans sa lutte contre le PKK.

"Il n'y a pas besoin de nouvelles conditions pour lutter contre le terrorisme. Ce qui compte, c'est de démontrer une volonté politique, (...) pour l'heure absente en Turquie", a affirmé M. Baykal, estimant que le développement actuel du terrorisme créait "les bases pour un conflit généralisé".

Lors d'une visite à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien peuplé majoritairement de kurdes, M. Erdogan avait affirmé que son gouvernement n'autoriserait pas de "régression dans le processus démocratique" et assuré que la "question kurde" se résoudrait avec "davantage de démocratie".

En absence du premier ministre Erdogan, le gouvernement a défendu son action par la voix du ministre de l'Intérieur Abdulkadir Aksu, qui a déclaré qu'il n'était "pas possible d'atteindre un succès absolu dans la lutte contre le terrorisme sans supprimer la situation et les conditions qui le nourrissent".

A l'issu de ce débat préliminaire, la majorité des députés présents a rejeté l'ouverture des débats sur le fond. (AFP, 19 septembre 2005)

Appel de solidarité pour la paix et le dialogue en Turquie

L'appel suivant des 120 personnalités internationales a été publiée le 14 septembre 2005 par le quotidien Le Monde:

La question kurde reste encore non résolue et dans l'attente d'une solution juste et démocratique qui contribuera de manière significative à la stabilité et à la paix au Moyen Orient.

Mais en ce qui concerne la question kurde, les autorités turques restent rigides ; une attitude sans compromis qui fait augmenter les tensions sociales dans le pays.

En ce moment critique, un groupe d'intellectuels turcs a pris l'initiative de prononcer un appel à toutes les parties au conflit pour qu'elles cessent immédiatement toutes opérations militaires, afin de mettre fin à cette atmosphère de violence. Un appel a également été fait au gouvernement turc pour qu'il fasse de sérieux pas en avant vers une solution démocratique à la question kurde.

Pour la première fois, le Ministre Président Turc Recep Tayyip Erdogan a publiquement reconnu l'existence de la question kurde. Après une rencontre avec le groupe d'intellectuels turcs, il a prononcé un discours à Diyarbakir le 12 août 2005. Erdogan a admis que certaines erreurs avaient été commises dans la politique turque à l'encontre des Kurdes. Dans son discours, il soutient une solution à la question kurde dans le contexte d'un processus étendu de réforme démocratique en Turquie. Nous accueillons ce changement constructif de politique avec espoir. Il donne l'opportunité de trouver une base pour une solution. Cependant, dans le passé, ces gestes politiques sont restés théoriques. De sérieux pas pour mettre fin à la violence doivent être fait par les deux parties au conflit.

Le cessez-le-feu actuel d'un mois  déclaré par la partie kurde est un autre changement constructif. C'est l'expression d'une attitude en faveur de la paix de la part de Kongra-Gel. Les dernières années de violence et de larmes ont montré clairement que la question kurde ne peut pas être résolue de manière violente. Une perspective pour la situation actuelle nécessite d'approfondir ces processus qui conduiront sur le chemin de la démocratie et d'une paix durable.

Les récents développements en Turquie nous donnent des raisons d'être optimistes et de penser que la question kurde peut être résolue dans un futur proche.

Nous, en tant qu'intellectuels européens, artistes, représentants de la société civile et de différentes organisations non gouvernementales, ainsi qu'en tant qu'individus, demandons aux deux parties au conflit de faire les pas nécessaires pour que le processus actuel conduise à une paix durable.

Nous appelons les deux parties au conflit à poursuivre l'actuel processus politique dans un esprit de paix, de démocratie et de respect des droits de l'Homme de manière à atteindre une paix durable.

Nous appelons l'Union européenne à assumer un rôle actif dans ce processus en encourageant le dialogue politique requis pour initier un vrai processus de paix.

Nous appelons toutes les institutions internationales à soutenir les institutions et les groupes en Turquie qui se battent pour la paix et la démocratie.

120 Signataires

Mme. Danielle MITTERRAND (présidente de France-Libertés ) Massimo D'ALEMA (député européen -PSE- -Italie-) Imré Kertesz ( prix Nobel -Allemagne-) Dr. Norbert Blüm (ancien ministre du travail -Allemagne-) M. Francis WURTZ (député européen et président du-GUE-France-) M. Vittorio AGNOLETTO (député européen -GUE - Italie- ) Mme. Luisa MORGANTINI (députée européenne -GUE et Présidente de la Commission développement -Italie-) M. Hugo Van ROMPAEY (sénateur d'honneur -Belgique-)M. Hans Koschnik (ancien maire -Allemagne-) Mme. Jean LAMBERT (députée européenne -Verts/ALE et vice présidente du PE - Royaume-Uni ) M. De Heer Jean-Luc DEHAENE (député européen -PPE-DE -Belgique-) M. Alain LIPIETZ (député européen -Verts- ALE -France-) M Alyn SMITH (député européen -Verts/ALE -Royaume-Uni-) M. José BOVE  ( porte-parole de Via Compensina - La Confédération Mondiale des Paysans ) M. Dominique SOPO (président du SOS -France-) M. Samuel THOMAS (vice-président du SOS Racisme) Alain CALLES (Sociologue -France-) M. Joël DUTTO (conseiller général, délégué aux interventions humanitaires -France-) M. Bernard GRANJON (président d'honneur du Médecin du Monde) Sophie ROUDIL (secrétaire générale de Solidarité-Liberté -France-) Gérard BOULANGER (Avocat -France-) Georges SINIBALDI (président de Solidarité-Liberté -France-) M. Jams Beat (député -Suisse-) Mme WETTSTEIN Annette (députée -Suisse-) Mme. Maya Heuschmann (coordinatrice de l'Amnistie International en Suisse) M. Meyer Jurg (député et Journaliste -Suisse-) M. Kleiv Fiskvik (LO, Confédération des Syndicats -Norvège-) M. Thorvald Steen (écrivain célèbre Norvégien) M. Erling Folkvord (ex-député du Parti Socialiste de Norvège, écrivain) M. William Nygaard (président de l'union des éditeurs norvégiens et membre du conseil exécutif de PEN -Norvège-) M. Björn Jacobsen (député du Parti de Gauche Socialiste de Norvège et membre de la Commission des Affaires Etrangères du Parlement) M. Knut Kjeldstadli (professeur de l'histoire à l'université d'Oslo) M. Kristin Halvorsen (président du Parti Socialiste de Norvège) M. Reza Rezai (Secrétaire des Relations Internationales du Parti Socialiste de Norvège) M. Hallgeir Langeland (député du Parti Socialiste de Norvège) Esben Laukeland (journaliste -Norvège-) Peter M. Johansen (journaliste -Norvège-) M. Per Petterson (écrivain -Norvège-) M.Lars Ohly (président du Parti Gauche de Suède) Mme. Lotta Hedström (député du Parti des Verts de Suède, membre du comité des affaires étrangères) M. Agne Hansson (Parti Central Suédois) Mme. Siw Handros-Kelekay (membre du Conseil de Paix Kurde-Finlandais et l'Association de Solidarité Culturelle) Mme. Elina Järvenpää (membre du Conseil de Paix Kurde-Finlandais et l'Association de Solidarité, Ingénieur) Mme. Kristiina Koivunen (chercheuse écrivaine -Finlande-) M. Rune Lund (député de l'alliance Rouge-Vert -Danemark-) Seigneur Dholakia (Allemagne) Seigneur Toby Harris (Allemagne) Seigneur Rea, John Austin (député -Royaume-Uni-) Hywel Williams (député- Royaume-Uni- ) John McDonnell (député- Royaume-Uni- ) Hugo Charlton (Siège, Parti Verts de l'Angleterre, écosse, et le pays de Gales) Mark Thomas (comédien / Broadcaster -Royaume-Uni-) Nick Hildyard (analyste politique -Royaume-Uni-) Stewart Hemsley (Siège, Pax Christi -GB-) Bill Speirs (secrétaire générale du conseil des Syndicats d'Ecosse -GB-) M. Jacobo Venier (responsable des relations internationales du Parti des Communistes d'Italie (PDCI ) M.ON.  OLIVIERO DILIBERTO (député et secrétaire général du Parti des Communistes d'Italie (PDCI), l'ancien ministre de la Justice) ) M.Fausto Bertinotti (député et président du parti de Gauche d'Europe et le secrétaire général du PRC) M. Ramon Mantovani (député du PRC), M. Giovanni Russo Spena (sénateur-Italie-) M. Gennaro Nigliore ( Responsable des RI du PRC -Italie-), M. Jan BEGHIN (député SP.a- SPIRIT -Belgique-) M. Lionel VANDENBERGHE (sénateur-Spirit -Belgique-) M. Mahfoudh ROMDHANI (vice- président du Parlement Bruxellois) M. Jan LOONES (député du parlement vlaams- Bélgique-) Mme. Peggy Parnass (écrivaine et journaliste) Dr. Ulrich Gottstein (dirigeant de IPPNW) Mme. Beate Roggenbuck (secrétaire de l'assemblée d'Helsinki  Citizens) M. Günter Wallraff (écrivain -Allemagne-) M. Dietrich Kittner (artiste - Allemagne-) Prof. Dr. Andreas Buro(coordinateur du Dialog-Kreis), IPPNW (les médecins contre la guerre atomique -Allemagne-) Comité des droits fondamentaux et de la démocratie, DFG-VK (collectif de paix et contre la guerre (DFG-VK) de Baden-Wüttemberg) Prof. Dr. Hans-Peter Dürr (président de Global Challnges Network- Max-Planck) Mme. Gabriele Gillen (écrivaine et rédacteur, WDR -Allemagne-) Dr. Rolf Gössner (président de la ligue internationale des droits de l'homme -Allemagne-) M. Yavuz Karaman (réalisateur et écrivain -Allemagne-) M. Heiko Kauffmann (dirigeant de Pro Asyl/Aktion Courage -Allemagne-) M. Dr. Jürgen Micksch (président de l'assemblée interculturelle de l'Allemagne) M. Herbert Leuninger (prêtre -Allemagne-) Mme. Felicia Langer (écrivaine et journaliste -Allemagne-) Dr. Gerald Mader (président du centre de recherche concernant la paix -Allemagne-) M. Thomas Schmidt (secrétaire de l'union des juristes européens pour la démocratie et les droits de l'homme -Allemagne- M. Manfred Richter (prêtre -Allemagne-) Mme. Friedel Grützmacher (député régional de Rheinland-Pfalz-Allemagne-) Dr. Rheinhard Voß (secrétaire de Pax Christi -Allemagne-) Prof. Dr. Wolf-Dieter Narr (Allemagne) Prof. Dr. Norman Paech (Allemagne) Prof. M. Mehmet Sahin (secrétaire du Dialog-Kreis -Allemagne-) Mme. Kathrin Vogler (porte-parole de la coopération pour la paix -Allemagne-) M. Roland Appel (Allemagne) Prof. Dr. Frank Deppe (Allemagne) M. Jürgen Glökler (Allemagne) Mme. Gabi Kutsche (secrétaire régionale des Verts de Niedersachsen -Allemagne-) M. Enno Hagenah (député régional de Niedersachsen - Allemagne-) M. Ernst-Ludwig Iskenius (Refugio VS -Allemagne-), M. Hubertus Janssen (prêtre -Allemagne-) Mme. Ulla Jarusch (initiative pour une résistance passive et contre la guerre et armement -Allemagne-) M. Wolfgang Jungheim (prêtre -Allemagne-) Mme. Claudia Küchenbauer (directrice de ELKIB -groupe pour les solutions passives -Allemagne-) Mme. Georgia Langhans (députée régionale de Niedersachsen -Allemagne-) Br. Jürgen Neitzert  (coordinateur de justice et de paix des Franziskans -Allemagne-) Dr. med. Gisela Penteker (responsable IPPNW de Turquie -Allemagne-) Prof. Dr. Joachim Hirsch (Allemagne) Mme. Filiz Polat (député régionale de Niedersachsen -Allemagne-) Prof. Dr. Roland Roth (comité de la justice et de démocratie -Allemagne-) M. Bernd-Jürgen Salzmann (Pax Christi Ravensburg -Allemagne-) M. Joachim Schaefer (Network de la jeunesse de Wetzlar -Allemagne-) Dr. Alexander Schubart (Allemagne) M. Willi van Ooyen (association de paix et de l'avenir -Allemagne-), M. Friedrich Vetter (prêtre -Allemagne-) M. Stefan Wenzel (député régionale Niedersachsen -Allemagne-) M. Rudolf Wessler (prêtre -Allemagne-) Prof. Dr. Ernst Woit (association des droits de l'homme de la région de Sachsen -Allemagne-) SOS Racisme/Paris / France

Second International Conference on EU, Turkey and the Kurds

A Second International Conference on EU, Turkey and the Kurds will be held at European Parliament in Brussels on September 19-20, 2005, on the initiative of the EU-Turkey Civic Commission (EUTCC).

In November 2004 the Rafto Foundation, Kurdish Human Rights Project and medico international hosted the first conference on EU Turkey and the Kurds in the European Parliament. As an outcome of this historic event, these organisations and the Bar Human Rights Committee of England and Wales established a standing Civic Commission, the EU Turkey Civic Commission (EUTCC).

On December 17, 2004 Turkey was granted a date for starting formal EU membership negotiations. It was decided that Turkey met the required standards for EU membership and the talks would commence on October 3 2005.

The EUTCC favours Turkish EU membership as we believe it is an opportunity to transform Turkey into a stable democracy and bring a lasting solution to the Kurdish question. It is vital, however, that Turkey are not admitted EU membership before the country have implemented the reforms necessary to meet the Copenhagen Criteria. This includes consultation and dialogue with Kurdish representatives.

By hosting a second international conference on EU Turkey and the Kurds, the EUTCC wishes to provide another democratic platform and contribute to the ongoing dialogue between the EU and Turkey. The conference will bring together non-governmental organisations, members of the European Parliament, Turkish, Kurdish and European politicians, academics and writers, focusing especially on human rights, democratic reform and the situation for the Kurds.

The conference's findings will be published and presented to the European Commission. The conference thus presents an opportunity for NGOs and individuals with regional expertise to highlight to decision makers the successes and failures of the Turkish Government's reforms.

Speakers

Mrs. Kariane Westrheim, Chairwoman of the EUTCC
Mr Edward McMillan-Scott, Vice-President of the EP,
on behalf of President of the European Parliament Mr Josep Borrell Fontelles
Mr. Hatip Dicle, former Turkish MP
Mr. Luc Van den Brande, Chairman of Political Group (PPE), Bureau of the Assembly of the Council of Europe
Mr. Vittorio Agnoletto, Coordinator of the Kurdish Friendship Group in EP
Mr. Luigi Vinci, Former MEP
Mrs. Uca Feleknas, MEP (GUE/NGL-Group)
Mr. Kerim Yildiz, EUTCC and KHRP, London
Mr. Joost Lagendijk, MEP, President of Delegation to the EU-Turkey Joint Parliamentary Committee
Mr. Tuncer Bakirhan, President of DEHAP
Mr. Conny Fredriksson, Chairman of Socialist International Working Group on Kurdish Issues, on behalf of Secretary General of Socialist International Mr. Luis Ayala
Mr. Mehmed Uzun, Kurdish Writer
 Mr. Selim Sadak, Former MP in Turkish Parliament
Mrs. Frieda Brepoels, MEP (PPE-Group
Mrs. Jean Lambert, MEP (Verts/ALE-Group)
Mr. Numan Adlun, Assyrian Federation of France
Mr. John O'Rourke of DG Enlargement, European Commission, Turkey desk
Mr. Mark Muller, EUTCC and Bar Human Rights London/Wales
Mrs. Helene Flautre, MEP, Subcommittee on Human Rights, Chairwoman
Mr. Francis Wurtz, MEP, Chairman of GUE/NGL-Group
Mr. Ali Yigit, Former MP and Chairman of KON-KURD
Mrs. Margaret Owen, Women and Children's Advocate for the Kurdish Human
Mrs. Elif Akgul, Chair of Women Wing of Egitim-Sen
Lord Russell Johnston, Member of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE), former President of the PACE
Mr. Richard McKane, Writer, the English Centre of International PEN
Mr. Denzil Potgieter, South Africa
Mr. Jan Beghin, Senator Brussels Parliament
Mr. Akin Birdal, Vice-President of FIDH, Former Chairman of IHD, Turkey
Mr. Ayhan Bilgen, Vice-Chairman of Mazlum-Der, Turkey
Mr. Sezgin Tanrikulu, Chairman of Diyarbakir Bar Association
Mrs. Pasqualina Napoletano, MEP, PSE-Group
Mr. Osman Baydemir, Mayor of Diyarbakir
Mr. Tarik Ziya Ekinci, former MP
Prof. Dr. Wolf Dieter Narr, Freie Universität, Berlin
Mr. Salih Yildirim Turkish MP (to be confirmed)
Mr. Selim Okcuoglu, Director of TOHAV European Union Institution
Mr. Jon Rud, EUTCC, Mr. Hans Branscheidt, EUTCC, Mrs. Sehnaz Turan Chairwoman of Foundation for Society and Legal Studies ( TOHAV) and
Mr. Hugo von Rompeay, Honorary Senator in Belgium
Patrons
Archbishop Emeritus Desmond Tutu, Nobel Peace Prize Recipient
Dr. Shirin Ebadi, Nobel Peace Prize Recipient
Bianca Jagger Goodwill Ambassador of the Council of Europe
Harold Pinter, Playwright
Advisory Council
Matay Arsan,, Assyrian Academic Society, Netherlands; John Austin MP, Dogu Ergil Professor of Sociology, Turkey; Conny Fredriksson, Chairman of Socialist International Working Group on Kurdish issues; Michael Gunter, Professor of Political Science, US; Jean Lambert MEP; Sarah Ludford MEP; Richard McKane, author ;Dr. Konrad Melchers, Editor of ³Zeitschrift for Entwicklungspolitik²; Margaret Owen, Bar Human Rights Committee; Denzil Potgiete, Senior Counsel, Cape Bar, South Africa; Prof. Wolf Dieter Narr, lawyer and adviser; Prof. Raimund Rütten, German Attac, European Social Forum; Alyn Smith MEP; Reyhan Yalcindag, Vice-President of HRA; Andrew Duff MEP; Nicholas Hildyard, Policy Analyst; Mark Thomas, Comedian; Dogan Ozguden, Editor of Info-Turk;  Lord Rea, House of Lords; Hywell Williams MP; Hugo Charlton, Chair Green Party ; Stewart Hemsley ,Chair Pax Christi UK; Desmond Fernandes, Senior Lecturer.
For further information, please contact

Kariane Westrheim, Chair of the Board of Directors, EUTCC, Tel: + 47 97642088 kariane.westrheim@iuh.uib
Jon Rud, Secretary General, EUTCC, Tel: +34.965846645, JONRUD@terra.es
Kerim Yildiz (Director)/ Rochelle Harris, Tel: +44 (0) 207 287 2772, khrp@khrp.org
Hege Ekeland, Project Assistant, Tel +47 93 22 17 36, hege.ekeland@gmail.com

Un suspect voulait tuer Erdogan en raison de sa politique kurde

Un homme suspecté d'avoir projeté d'assassiner lundi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été décrit par la presse mardi comme un nationaliste mentalement instable et insatisfait de la réponse donnée par Ankara à la rébellion kurde dans le sud-est de la Turquie.

Le suspect, qui dissimulait dans une miche de pain un pistolet d'alarme modifié pour pouvoir tirer de vraies balles, a été arrêté dans la ville de Kütahya (nord-ouest) alors qu'il s'approchait en hurlant du bus à bord duquel M. Erdogan venait de prendre place au terme d'une cérémonie.

L'homme, répondant au nom de Mustafa Bagdat et âgé de 32 ans, a fait part à la police de "ses sentiments nationalistes" et de son mécontentement au regard de ce qu'il percevait comme l'inaction du gouvernement face aux rebelles séparatistes kurdes, a rapporté le journal à gros tirage Hürriyet.

"Le gouvernement ne fait rien alors que nos soldats deviennent des martyrs chaque jour. Je suis très perturbé par cela", a-t-il déclaré dans sa déposition, selon Hürriyet.

Les télévisions ont diffusé lundi des images de l'individu criant en direction de M. Erdogan: "Nous avons perdu cinq martyrs hier. Est-ce que vous vous en souciez?" Bagdat faisait référence à la mort de cinq soldats tués dimanche lors d'affrontements avec des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont multiplié leurs attaques contre des cibles militaires dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde.

Des responsables de la police, cités par le quotidien Sabah, ont décrit le suspect comme "psychologiquement instable mais pas fou".

Le procureur général de Kütahya a affirmé lundi que, selon une "évaluation initiale" de l'incident, Bagdat envisageait d'assassiner le Premier ministre.

L'individu a été placé en garde à vue mais n'a pas encore été mis en détention provisoire.

M. Erdogan a relativisé l'incident, estimant que certaines personnes en Turquie "n'ont pas encore assimilé la démocratie".

"Il n'y a qu'une seule autorité devant laquelle nous devons rendre des comptes et c'est Dieu", a-t-il déclaré lundi soir. "Et concernant notre responsabilité à l'égard du peuple, nous rendons des comptes lors de chaque élection".(AFP, 13 septembre 2005)

Cinq soldats turcs tués dans des combats avec les militants kurdes

Cinq soldats turcs ont été tués et trois autres blessés dans des accrochages survenus tôt dimanche dans l'est et le sud-est de la Turquie avec des militants kurdes, a-t-on indiqué de source des services de  sécurité à Diyarbakir.

Un premier incident a eu lieu dans la province de Bingol (est). Des militants du PKK ont attaqué le poste de Yeniyazi, tuant un militaire et blessant deux autres, a-t-on précisé.

La gendarmerie est un corps d'armée en Turquie.

Il s'agit de la première attaque contre un poste de l'armée depuis plusieurs années dans cette région qui a été le théâtre de la lutte armée kurde.

Deux autres accrochages se sont produits à Sirnak, dans le sud-est, proche de la frontière avec l'Irak. Quatre soldats, dont un sous-officier, ont été tués et un officier a été blessé. (AFP, 11 septembre 2005)

Un manifestant kurde blessé par des tirs de police succombe à ses blessures

Un manifestant kurde grièvement blessé lors d'incidents avec la police mardi à Siirt (sud-est) a succombé tôt mercredi à ses blessures à l'hôpital à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est peuplé majoritairement de Kurdes, a-t-on indiqué de source de sécurité.

Abdullah Aydan, âgé de 35 ans, avait été touché à la tête par des tirs de la police au cours d'une manifestation de quelque 500 personnes qui réclamaient l'amélioration des conditions carcérales d'Abdullah Ocalan.

La police a affirmé avoir tiré en l'air pour disperser les manifestants qui ont jeté des pierres aux agents de sécurité.

Outre la victime, neuf autres personnes, dont un policier, ont été blessées dans les incidents. (AFP, 7 septembre 2005)

Deux soldats turcs tués, deux blessés dans l'explosion d'une mine

Deux soldats turcs ont été tués et deux autres blessés mardi dans le sud-est de la Turquie dans l'explosion d'une mine. L'incident s'est produit alors que les soldats patrouillaient sur un chemin de campagne près de la ville de Cukurca, située à la frontière avec l'Irak. (AFP, 6 septembre 2005)

La police allemande attaque les médias kurdes

Communiqué de Presse du Centre d'information du Kurdistan à Paris:

"Ce matin, 5 Septembre 2005, à 9 heures, la police allemande a perquisitionné les locaux, à Neus-Isenburg, en Allemagne, du quotidien Ozgur Politika, de l'Agence de Presse de la Mésopotamie, de la Maison d'édition Mésopotamie et de l'agence de musique "Mir".

"A l'heure actuelle, le personnel est toujours en garde à vue et, à la suite de cette perquisition, le Ministère fédéral allemand de l'Intérieur, s'appuyant sur  l'article 4 de la loi des associations,  a pris la décision de fermer le quotidien Ozgur Politika et de mettre fin à sa publication

"L'Agence de Presse de Mésopotamie, Ozgur Politika, la Maison d'édition Mésopotamie, l'agence de musique Mir et les autres associations ont toujours accompli convenablement leur travail, et ce, dans le cadre des lois de la République fédérale d'Allemagne.

"Ces organisations respectent les principes de la presse et ont eu pour but de faire connaître la question kurde au monde entier.

"Dans le passé, déjà, l'Etat allemand avait procédé à des perquisitions. Quel qu'en soit le prétexte évoqué,  le but  fut toujours de museler la voix du peuple kurde, prolongeant ainsi la politique négationniste de l'Etat turc à l'égard du peuple kurde.

"Mais la voix du peuple kurde ne saurait se taire.

"Nous appelons la presse démocratique à se ranger au côté du peuple kurde et de condamner cette attaque contre la liberté d'expression et contre la presse écrite.  (CIK, 5 septembre 2005)

Le Kongra-Gel accuse l'Allemagne de complicité avec l'Etat turc

Le Conseil Présidentiel du Kongra-Gel a fait une déclaration au sujet de l'intervention des forces de l'ordre  allemandes conduisant à la fermeture des organisations kurdes situées en Allemagne dont la rédaction du Journal Özgür  Politika.

Le résumé de la déclaration:

"Le Conseil Présidentiel estime que cette manoeuvre est le résultat direct d'un accord international passé entre la Turquie et l'Allemagne pour régler le sort de la population Kurde.

"Le Conseil Présidentiel a relevé que les attaques contre la population kurde de Turquie ces dernier jours avaient fortement  augmenté: samedi, plus de 100.000 personnes étaient réunies dans la ville de Cologne en Allemagne, alors que dimanche, dans  les villes de Turquie et du Kurdistan, des dizaines de milliers de personnes marchaient en direction de Gemlik pour demander  la liberté du leader du Kongra Gel, Abdullah Öcalan. Le peuple Kurde a fait preuve encore une fois d'héroïsme face aux  attaques visant à anéantir le respect de la liberté et des droits des Kurdes, des attaques venant des forces de polices  turques ainsi que de groupuscules fascistes opposés à la démocratisation et qui ont fait un mort parmi les manifestants.

"Le gouvernement allemand a entrepris de réagir à la tenue du 13ème Festival International Culturel Kurde cette année. Ce matin, de nombreuses  associations et organisations kurdes ont fait l'objet de véritables embuscades de la part de la police Allemande. La  fermeture définitive du journal Özgür Politika qui est la voix du peuple Kurde en exil, montre bien les véritables buts de  ces opérations. Paradoxalement, aujourd'hui, l'Allemagne a décidé de dépasser la Turquie dans sa politique d'oppression du  peuple kurde. Et quand le Ministre allemand des Affaires Intérieures affirme qu'il ne faut plus tolérer les affrontements qui  se font de jour en jour plus nombreux en Turquie, il omet de dire que les opérations militaires sont le fait de l'armée  turque et que le peuple Kurde en est la première victime.

"Les attaques contre le peuple kurde ont pris aujourd'hui une dimension internationale, dans une politique de collaboration  avec la Turquie. Le nombre d'opérations contre le peuple kurde n'a cessé d'augmenter proportionnellement aux persécutions visant le leader du  Kongra Gel. Le système d'isolation d'Imrali a été renouvelé la semaine dernière pour une nouvelle période, selon les termes  d'Öcalan lors de l'entretien qu'il a eu avec son frère. Ses droits sont de plus en plus restreints, son  isolation plus  extrême dans un environnement par sa nature déjà basé sur l'isolation.

La participation de plus de 100.000 personnes au 13ème Festival International Culturel Kurde en Allemagne et la décision forte de la population Kurde de  Turquie d'entamer une marche de protestation vers Gemlik en Turquie a fait tomber les masques. Les attaques de nos  adversaires ont pour but de transformer le peuple kurde en un peuple soumis et silencieux et de le diviser. Nous ne  répondrons pas à ces attaques. Car nous connaissons ce jeu depuis des années déjà. C'est pourquoi nous appelons une fois  encore le peuple Kurde à s'unir démocratiquement.

"Il faut relever le fait que nos adversaires renouvellent leurs attaques  à chaque fois que le peuple kurde manifeste son  désir de rechercher une solution démocratique au problème. La position anti-kurde de la coalition turco allemande est  directement liée à la situation politique actuelle.

"Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est en ce moment forcé de tenir ses promesses pour offrir à la  Turquie un avenir favorable. Le fait de soudoyer et de plier à sa botte une partie des Kurdes, pour mieux les museler et  diviser le peuple, tout en maintenant la pression sur les droits légitimes des Kurdes n'est en aucun cas une solution au  problème. Au contraire, c'est réunir toutes les conditions pour mener au bain de sang. Par cette politique, la Turquie se  rend responsable de tous les dangers à venir. Notre peuple va continuer à revendiquer ses droits légitimes.

"Depuis la déclaration d'un cessez-le-feu pour une durée de 1 mois par le Kongra Gel, l'espoir de paix ne fait que diminuer.  Les forces de la guérilla subissent les attaques militaires et se font massacrer bestialement. Malgré la volonté politique du  peuple kurde qui s'est exprimée en vertu de ses droits démocratiques et légaux, dans les villes de Batman-Besiri, Nusaybin,  Mersin, Istanbul, Bozüyük et beaucoup d'autres encore, les forces de polices et les groupes fascistes ne cessent leurs  attaques sauvages. Nous appelons le Gouvernement turc à mettre un terme immédiatement à toutes ces attaques et à retirer ses  forces militaires qui oppriment les populations civiles.

"Il est devenu aujourd'hui évident que l'Allemagne a décidé de collaborer avec l'Etat turc dans sa politique d'anéantissement  du peuple kurde. Nous appelons le gouvernement fédéral d'Allemagne à renoncer à sa politique anti-kurde actuelle. Par le  passé, l'Allemagne a toujours soutenu la culture militariste et fasciste de l'Etat turc. Aujourd'hui, l'Allemagne doit mettre  fin à sa collaboration traditionnelle avec les forces armées turques, et prendre en compte que c'est un pays européen qui  doit appliquer de façon respectueuse les droits de l'homme et les droits de la presse. Nous annonçons que nous ne resterons pas silencieux et que nous mettrons en oeuvre tous  nos droits démocratiques et légitimes pour protester contre la politique actuelle du gouvernement allemand."  (MHA/Agence de presse Mésopotamie, 5 septembre 2005)

Manifestants kurdes attaqués par des nationalistes turcs: 200 blessés

Près de 200 personnes ont été blessées dans des violent heurts au cours de la nuit de dimanche à lundi à Bozuyuk (nord-ouest) entre des partisans du leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan et des groupes nationalistes turcs.

De nombreux manifestants kurdes présents à bord de plusieurs autocars ont été attaqués par les groupes nationalistes au moment où ils regagnaient le sud-est du pays, dont la population est en majorité kurde, après avoir été empêchés par les autorités de se rendre dans la ville voisine de Gemlik.

Un rassemblement de protestation contre les conditions de détention d'Abdullah Ocalan devait avoir lieu dans cette dernière cité.

Les manifestants kurdes, dont le nombre est estimé à quelque 2.000, ont déployé des pancartes et banderoles en faveur d'Ocalan.

Les assaillants ont brisé les vitres des cars avec des pierres et de violents affrontements ont opposé les deux parties avant que les forces de sécurité, appuyés de gendarmes, corps d'armée en Turquie, n'interviennent, selon l'agence Anatolie.

Dix-sept policiers, sept soldats et un médecin ont été blessés dans ces heurts qui ont duré plusieurs heures, a déclaré le gouverneur local Musa Colak, qui a accusé les manifestants kurdes d'avoir "provoqué" les habitants. Quatre blessés seraient dans un état grave, selon NTV.

Environ 25 personnes ont été blessées lorsque les heurts se sont étendus lundi à Diyarbakir, chef-lieu de la région du sud-est de la Turquie à majorité kurde, et 20 autres ont été arrêtées par la police.

Dans la ville de Van (nord-est), dix personnes, dont trois policiers, ont été blessées et 80 manifestants arrêtés.

88 manifestants kurdes arrêtés après des affrontements avec la police

Quatre-vingt-huit militants kurdes qui protestaient à Istanbul contre l'interdiction d'une manifestation en faveur du dirigeant kurde emprisonné Abdullah Ocalan, ont été arrêtés dimanche après des affrontements avec la police, ont rapporté des médias turcs.

Les forces de l'ordre ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes contre les protestataires. Des policiers ont tiré en l'air pour disperser quelque 150 manifestants qui bloquaient une autoroute dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique du Bosphore, selon l'agence turque Anatolie.

Au total 88 personnes ont été arrêtées au cours de douze incidents différents, précise l'agence.

La télévision CNN-Turk a montré des images de manifestants lançant des cocktails Molotov sur des boutiques du quartier Alibeykoy, dans la partie européenne de la métropole.

Dans d'autres quartiers, une banque a également été visée par un cocktail Molotov, un autobus a été incendié et un commissariat attaqué à coups de pierres, toujours selon la télévision.

Les manifestants voulaient se rendre dans la ville voisine de Gemlik, où devait avoir lieu un rassemblement de protestation contre les conditions de détention d'Abdullah Ocalan.

Les autorités avaient interdit la manifestation de dimanche, affirmant que celle-ci était organisée par le PKK, parti interdit.

La police et des unités paramilitaires de gendarmerie ont établi des points de contrôle à toutes les entrées de Gemlik et arrêté une soixantaine de cars qui transportaient des militants kurdes venus de différentes localités du pays.

Des centaines de manifestants obligés à descendre de leurs cars ont dû attendre pendant six heures avant d'y remonter pour rentrer chez eux, sans qu'aucun d'entre eux n'ait pu pénétrer dans Gemlik, selon Anatolie. (Médias turcs avec AFP, 4-5 septembre 2005)

Deux militants kurdes présumés tués dans des combats

Les forces de sécurité turques ont tué deux militants kurdes présumés dans un affrontement dans la province de Tunceli (est), ont indiqué dimanche les autorités locales.

Les heurts ont éclaté quand des soldats, en patrouille de routine, sont tombés sur des militants armés dans une zone rurale près de la localité de Bilgili, selon un communiqué du bureau du gouverneur de Tunceli. Les militants tués sont soupçonnés d'appartenir au PKK. (AFP, 4 septembre 2005)

Minorités / Minoritie

Ankara regrette l'appel du Parlement européen sur le génocide arménien

La Turquie a exprimé son regret jeudi au sujet d'une résolution adoptée la veille au Parlement européen l'appelant à reconnaître le génocide arménien sous l'empire ottoman, affirmant que cette affaire devait être réglée par des historiens.

"Nous souhaitons rappeler qu'une discussion de la question au niveau politique ne servira les intérêts de personnes", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères, critiquant la résolution.

Le ministère souligne que la "Turquie a toujours soutenu que les périodes controversées de l'histoire doivent être évaluées par des historiens" et rappelle dans ce contexte qu'elle a mis ses archives officielles à la disposition des chercheurs de tous les pays.  (AFP, 29 septembre 2005)

Erevan salue la résolution de l'UE appelant Ankara à reconnaître le génocide

L'Arménie a salué jeudi la résolution adoptée la veille par laquelle le Parlement européen appelle la Turquie, en négociations pour entrer dans l'Union européenne, à reconnaître le génocide arménien sous l'empire ottoman.

"C'est une décision positive et naturelle. Si la Turquie veut devenir membre de l'Union européenne, alors elle doit se mettre au diapason avec les pays-membres de cette organisation", a commenté le ministre arménien des Affaires étrangères, Vardan Oskanian.

"Et cela signifie que la Turquie doit avoir des frontières ouvertes avec l'Arménie, admettre et correctement évaluer son passé et la situation de 1915", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse au côté de Heikki Talvitie, représentant spécial de l'Union européenne pour le Caucase du sud.

L'économie arménienne est fortement pénalisée par la fermeture des frontières imposée par la Turquie, mais aussi par l'Azerbaïdjan voisin.

Le Parlement européen a adopté mercredi une résolution appelant la Turquie à reconnaître le génocide arménien sous l'empire ottoman, considérant "cet acte comme un préalable à l'adhésion à l'Union européenne". Cette résolution est non-contraignante pour l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le 3 octobre. (AFP, 29 septembre 2005)

Médiation d'Axa pour des assurés victimes du génocide arménien

Le groupe d'assurance français Axa mène actuellement une médiation en Californie portant sur l'indemnisation de descendants de porteurs de contrats d'assurance vie décédés lors du génocide arménien de 1915, a indiqué mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

"Fin juillet, une cour de justice californienne a ordonné la tenue d'une médiation qui a débuté en août. Elle se déroule encore en ce moment et progresse bien. Nous sommes satisfaits des progrès enregistrés mais elle n'est pas achevée", a expliqué le porte-parole.

Il n'a en revanche pas souhaité donner de détails sur les discussions car les parties sont liées par une obligation de confidentialité.

Dans son numéro d'octobre, le mensuel L'Expansion évoque la finalisation d'un accord entre un avocat californien d'origine arménienne Vartkes Yeghiayan et le groupe d'assurance français.

Cet accord --qui porte sur des contrats souscrits auprès de L'Union-Vie, une des sociétés constitutives de l'UAP (racheté en 1996 par Axa)-- prévoit "le versement de 17 millions de dollars au titre de l'indemnisation de ses anciens clients et de leurs ayant-droit", indique le magazine.

Selon lui, un accord similaire a déjà été signé avec la compagnie américaine New York Life en 2000 pour 20 millions d'euros et le prochain assureur concerné devrait être l'Allemand Victoria.

En juillet 2003, le groupe Axa a signé avec les organisations juives et la Commission internationale ad hoc un accord global d'indemnisation au titre de contrats d'assurance vie impayés souscrits par des victimes de la Shoah. Cet accord a également été signé par les compagnies suisses Winterthur Life et Zurich Life.

Les assureurs avaient payé 25 millions de dollars. (AFP, 28 septembre 2005)

Bekir Coskun's article: Ma question arménienne

Bekir Coskun est un journaliste travaillant pour Hurriyet. Voici sa chronique parue le 27 septembre 2005.

"Je n'ai aucune information personnelle sur l'histoire d'un million d'Arméniens en question. Je connais juste une histoire arménienne.

"Après la mort de ma mère, mon père, qui était un commis du gouvernement, nous a emmené ma soeur et moi vivre chez notre grand-mère. Notre grand-mère, qui a vécu en dehors d'Urfa à Tulmen, nous a aimés. Même si la plupart de mes souvenirs d'enfance ont été effacées, je sais qu'elle a pris grand soin de nous.

"Ma grand-mère n'était pas comme les autres tantes et femmes dans la maison. Elle avait un long cou, un corps mince, et des yeux saisissants. Et son nom était Ummuhan. Toute la famille la respectait et chacun l'a aimé. Ses points de vue et conseils étaient cherché sur tout. J'ai toujours montré une attention particulière au fait que mon père, qui était autoritaire et strict, lui faisait confiance et la respectait.

"Ainsi nous avons grandi. Quand le temps est passé, nous avons découvert qu'elle n'était pas notre vrai grand-mère, mais qu'elle était venue dans cette maison après la mort de notre vrai grand-mère. Et qu'elle était une fille arménienne quand elle est venue.

"Après la mort de notre grand-mère, mon grand-père l'avait épousée, la retirant d'une des masses de familles arméniennes qui ont été forcé de se déplacer en Syrie.

"Mon grand-père, mes tantes, chacun l'a aimée. Et après que nous ayons grandi et ayons appris la vérité, nous avons commencé à comprendre la tristesse qui se reflétait dans ses yeux quand elle nous étreignait.

"Ainsi, c'est ma question arménienne personnelle. Peu importe ce qui a été fait aux Arméniens, ou pourquoi les gens se combattent à ce sujet maintenant. Mais je voudrais savoir quelle puissance a séparé ma grand-mère quand elle était juste une jeune fille de son nid, de sa maison et de son foyer.

"Je voudrais savoir qui était responsable de la douleur qu'elle a essayé de nous cacher et de la longue vie d'exil qu'elle a dû mener. Je ne sais rien sur l'histoire du million d'Arméniens. Sauf celle-ci. La femme triste que j'ai tant aimée. Mon Arménienne." (Hürriyet-Armenews, 27 septembre 2005, traduction Stéphane)

La conférence sur la question arménienne s'est réalisée malgré les attaques ultra-nationalistes

Des universitaires turcs ont prôné samedi et dimanche à Istanbul, au cours d'une conférence suscitant l'indignation chez les nationalistes mais attendue par l'Union européenne, le lancement de recherches objectives sur les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman.

Selon le quotidien Libération, la conférence a divisé la Turquie. La presse n'a pas hésité à parler de victoire pour la démocratie tandis que les nationalistes turcs l'ont qualifié de trahison.

Les manifestants ont accueilli les participants à cette conférence intitulée "Les Arméniens ottomans au temps du déclin de l'Empire" en lançant des tomates et des oeufs. Ils brandissaient également des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "les traîtres" ou encore "mensonge du génocide arménien". Les membres du Parti des travailleurs, ex-maoïstes ultra-nationalistes criaient "le gouvernement doit démissionner, la trahison ne restera pas impunie".

Les participants ont remis publiquement en cause l'histoire officielle en soulignant l'évidence du caractère génocidaire des déportations et des massacres organisés par les Jeunes-Turcs.

Certains ont été plus prudents que d'autres. L'historien Halil Berktay a par exemple expliqué: "L'histoire de la question arménienne est le produit de deux historiographies nationalistes, arménienne et turque, l'une clamant qu'il y avait un génocide et l'autre le niant. Il faut aller au-delà des clichés pour savoir ce qui s'est passé en 1915 et 1917. La réalité est que les Arméniens sont maintenant absents d'Anatolie".

Pour certains des participants à cette conférence inédite en Turquie, reportée par deux fois à la suite de pressions extérieures, son intérêt ne résidait cependant pas tant dans son contenu que dans le simple fait de son organisation.

"Elle est surtout importante parce qu'elle peut ouvrir la porte à la discussion, pas seulement sur la question arménienne mais aussi sur toutes sortes de problèmes", a déclaré à l'AFP le journaliste arménien Etyen Mahcupyan. "Le problème de la Turquie est qu'elle ne sait pas parler de ses problèmes".

Murat Belge, l'un des soixante historiens et intellectuels démocrates à l'origine de cette conférence a rappelé l'importance de cet évènement. "Il ne s'agissait pas seulement de discuter du passé mais aussi de l'avenir de la Turquie. C'est-à-dire de savoir si nous allons vivre dans une démocratie européenne ou si nous continuerons à être dans une société sous surveillance de l'Etat et dépendant de son bon vouloir".

D'autres historiens turcs travaillant aux Etats-Unis ont été plus catégoriques. "Il suffit de regarder combien d'Arméniens il reste aujourd'hui pour savoir dans l'intérêt de quelle partie a été résolue la question arménienne", a souligné Fatma Müge Gocek de l'université du Michigan. Elle a également évoqué les difficultés liées aux recherches sur ce sujet. "En Turquie, on m'accuse de trahison mais les historiens arméniens qui travaillent avec nous dans un atelier commun subissent aussi de très fortes pressions de la part de leurs autorités ".

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, a rappelé, dans un message adressé à la conférence, la position officielle d'Ankara. Il y déclare que de nombreux citoyens de l'Empire ottoman ont terriblement souffert pendant la guerre mais que la thèse d'un génocide contre le peuple arménien est fausse et sous-tendue par des considérations politiques. "Le peuple turc est en paix avec lui-même et avec l'Histoire", a-t-il souligné.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a quant à lui déclaré qu'il soutenait les organisateurs au nom du principe de la liberté de recherche et d'expression. "Si nous avons confiance en nos convictions, nous ne devons pas craindre la liberté de pensée et je veux vivre dans une Turquie où toutes les libertés soient garanties", a-t-il affirmé samedi.

Le CHP, parti de l'opposition de gauche, partageait ce point de vue. L'un de ses anciens leaders, Erdal Inonu, fils du plus proche compagnon de Mustapha Kemal, fondateur de la République de Turquie, a été le seul homme politique à assister à la conférence, au nom de la défense de la liberté de débat et d'expression. (AFP-Libération-Armenews, 24-25 septembre 2005)

La conférence sur les Arméniens s'organise finalement à une autre université

Une conférence controversée sur la question arménienne doit s'ouvrir samedi à Istanbul en dépit de retards dus à une décision de suspension émise par un tribunal et vivement condamnée par le gouvernement turc et l'Union européenne.

La conférence, qui avait déjà été reportée en mai, devait s'ouvrir vendredi à l'université de Bogazici pour évoquer la position officielle d'Ankara sur les massacres d'Arméniens commis en Anatolie entre 1915 et 1917.

Mais, à la suite d'une plainte de juristes nationalistes, un tribunal administratif a ordonné la suspension temporaire de l'organisation de ce forum, le temps pour ses organisateurs de lui transmettre des documents attestant de sa légalité, et n'a notifié sa décision aux intéressés que jeudi soir.

C'est finalement l'université privée de Bilgi, qui n'est pas concernée par l'ordre de suspension, qui accueillera samedi la conférence, a annoncé son recteur, Aydin Ugur.

"L'université de Bilgi a décidé, au nom de la liberté de pensée, de la recherche et d'expression, d'ouvrir ses salons à la conférence", a déclaré M. Ugur, cité par l'agence de presse Anatolie.

La décision de suspendre, à quelques jours du lancement programmé de négociations d'adhésion avec l'UE, cette conférence inédite en Turquie a été sévèrement critiquée par le gouvernement turc, qui a évoqué une atteinte éventuellement délibérée à la démocratie et au processus d'adhésion.

"La cour a jeté une ombre sur le processus de démocratisation et sur les libertés dans mon pays", a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le ministre de l'Economie Ali Babacan, chargé de mener à partir du 3 octobre les négociations avec l'UE, estimant que la décision n'était pas "en conformité avec la pensée démocratique".

"Alors que le 3 octobre approche, ceux qui, en Turquie ou à l'étranger, travaillent à empêcher ce développement jettent leurs dernières forces", a commenté le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül depuis New York.

La Commission européenne a également dénoncé la décision, évoquant une "provocation" destinée à "empêcher la société turque d'avoir un débat sur son histoire". (AFP, 23 septembre 2005)

La conférence sur le génocide arménien suspendue pour la deuxième fois

Un tribunal administratif d'Istanbul a ordonné jeudi la suspension de l'organisation d'une conférence universitaire controversée sur la question arménienne qui devait avoir lieu vendredi, ont affirmé à l'AFP des organisateurs de l'événement.

"Nous avons reçu un avis d'un tribunal administratif d'Istanbul nous convoquant pour répondre à ses demandes d'information d'ici à trente jours et nous ordonnant de suspendre nos activités pendant cette période", a déclaré Nükhet Sirman, sociologue et membre du comité d'organisation.

"Le gouverneur d'Istanbul nous a téléphoné pour nous dire qu'il s'excusait mais qu'il devait appliquer la loi", a poursuivi Mme Sirman, qui n'a pas souhaité faire part de ses réactions après le deuxième report d'une conférence suscitant de nombreuses polémiques en Turquie.

L'événement, intitulé "Les Arméniens ottomans au temps du déclin de l'empire", avait déjà été programmé pour le mois de mai avant d'être reporté sous la pression du ministre de la Justice, Cemil Cicek, qui avait accusé ses participants de "trahison".

Sévèrement critiqué par les diplomaties européennes, le gouvernement s'est distancié des propos de son ministre, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan  encourageant les chercheurs à poursuivre leurs travaux.

Le tribunal administratif a pris sa décision après qu'une plainte eut été déposée par une ONG, l'Association de l'union des juristes (HBD), réclamant l'annulation de la réunion, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les juges ont demandé un complément d'information sur les démarches administratives entreprises par les organisateurs de la conférence pour obtenir son autorisation et sur les critères de sélection des intervenants.

La HBD a annoncé qu'elle déposerait de nouveaux recours si nécessaire pour empêcher la tenue du forum, selon Anatolie.

Interrogé par la presse, M. Erdogan a, à titre personnel, critiqué la décision du tribunal.

"Dans un pays démocratique, il n'est pas possible que j'approuve qu'une telle décision soit prise contre une organisation souhaitant exprimer son opinion", a-t-il déclaré, cité par l'agence turque.

"Vous pouvez ne pas apprécier cette opinion, mais vous ne pouvez pas placer des obstacles devant elle de cette façon", a-t-il poursuivi.

Interrogé par l'AFP plus tôt dans la journée, l'historien Edhem Eldem, un des intervenants de la conférence, avait expliqué que son but était "de réunir des intellectuels turcs dans un cadre propice à la discussion pour aborder un sujet jusque-là soigneusement évité".

"Il ne s'agit pas de constituer un tribunal ou de rendre des conclusions définitives", avait assuré le chercheur, affirmant espérer que le climat de tensions dans lequel a été organisée cette conférence ne dégénèrerait pas en violences.

Plusieurs partis nationalistes se sont insurgés contre la tenue de ce forum, notamment le Parti des travailleurs (IP) qui a appelé à manifester vendredi devant l'université de Bogazici. (AFP, 22 septembre 2005)

Appel à Ankara de permettre un débat libre sur la question arménienne

Plus de 60 universitaires turcs, arméniens de la Diaspora et occidentaux ont envoyé a Ankara une lettre commune exprimant leur "l'anxiété" face a ce qu'ils percoivent comme une persécution ininterrompue des intellectuels turcs qui défient la véhémente négation du génocide arménien.

"Nous pensons que l'état turc et la société ne se seront véritablement en paix en Turquie et a l'étranger qu'en affrontant d'une facon critique leur propre histoire ," dit la lettre obtenue par RFE/RL mercredi. "Une analyse critique, la discussion et le débat sur la place des minorités dans cette histoire sont essentiels pour pour que des moyens pacifiques se substituent aux solutions violentes."

La déclaration a été adressée au Président Ahmet Necdet Sezer, au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et a ses principaux ministres.

"Étant donné l'hostilité actuelle quant aux discussions publiques sur les minorités en Turquie, il n'est pas exagérer de dire combien il est important que cette conférence qui doit avoir lieu du 23 au 25 septembre 2005 se passe sans harcelement ou interférence," dit la lettre.

Les universitaires qui l'ont signé ont aussi condamné les poursuites judiciaires lancées contre le célebre romancier turc, Orhan Pamuk ainsi que Hrant Dink, rédacteur arménien d'un journal d'Istanbul. Pamuk a été mis en examen pour " dénigrement de l'identité turque" dans un interview accordée en février a un journal suisse auquel il a déclaré qu' " un million d'Arméniens ont été tué dans ces pays." Dink risque également d'etre jeté en prison pour le meme motif.

Au nombre des signataires figure Taner Akcam, professeur d'université au Minnesota, qui fait parti des quelques historiens turcs qui reconnaissent ouvertement l'extermination de plus d'un million d'Arméniens ottomans comme un génocide. On trouve aussi la signature de deux douzaines de chercheurs turcs, dont la plupart travaillent dans les universités américaines et européennes. Parmi ces derniers, Yektan Turkyilmaz, doctorant aux Etats-Unis, qui a passé deux mois dans une prison arménienne cet été pour avoir apparemment sortie des livres anciens du pays, sans les autorisations nécessaires. L'arrestation de Turkyilmaz et les poursuites exceptionnellement dures engagées contre lui pour contrebande ont été dénoncées par plus de 250 universitaires étrangers qui avaient exigé sa libération dans une lettre ouverte adressée au Président Robert Kocharian.

Parmi les universitaires qui ont signé cette lettre figure également 14 universitaires des Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne qui sont d'origine arménienne. (www.rferl.org- armenews.com)

Le jeudi 22 septembre: La 2èmeconférence sur la Turquie au Parlement européen

La conférence organisée par la Fédération Euro-Arménienne sur le thème "Décembre 2004 - Octobre 2005 ; la Turquie a-t-elle changé ?" aura lieu le jeudi 22 septembre 2005 au Parlement européen à Bruxelles. Cette conférence, réalisée à l'invitation du groupe PPE-DE, et notamment avec le soutien du Dr. Ingo Friedrich, vice-président du Parlement, ambitionne de faire le point sur la situation de la Turquie à quelques jours de l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union Européenne.

Plusieurs responsables d'associations et d'ONGs de Droit de l'Homme prendront la parole ainsi que des responsables politiques de nombreuses formations européennes. Tous dresseront un bilan réactualisé sur la situation des critères politiques et des droits de l'Homme dans ce pays, en particulier l'état de la liberté d'expression, du droit des minorités, du rôle de l'armée, de la question chypriote, de la politique négationniste ou encore de la liberté confessionnelle.

La conférence s'ouvrira à 9h30.
Parlement Européen
Salle ASP 3E2
Rue Wiertz
B-1047 Bruxelles
(Metro: Maalbeek)
Paul Henri Spaak Building

Programme final

9:30 - 9:45 Mr Ingo Friedrich (Vice-President of the European Parliament)
Welcome Address

9:45 - 10:00 Mr Francesco Enrico Speroni (IND/DEM, Italy),
Member of the European Parliament

10:00 - 10:15 Mr Panagiotis Beglitis (SOC/Greece),
Member of the EU-Turkey delegation

10:15 - 10:30 Mr Recep Marasli (Editor)
Will the military system disappear? The political status of Kurds in Turkey.

10:30 - 10:45 Mr Oliver Money-Kyrle
Director, Projects Division, International Federation of Journalists
Press Freedom in Turkey

10:45 - 11:00 Mr Dogan Özgüden
Founder and President of Info-Türk Agency
What is the current situation of Human rights in Turkey?

11:00 - 11:15 Mr Irnerio
Seminatore
Founder and President of the European Institute for International Relations (IERI)
The 4th Copenhagen criterion and the global security issues. The destabilizing potential of Turkey

11:15 - 11:30 Mr Franck Biancheri
President of Newropeans
Turkey's Accession: ground for divorce between the European elites and the European citizens

11:30 - 12:00 Roundtable

1:30 - 1:45 Mrs Hilda Tchoboian
Chairperson of the European Armenian Federation
The Turkish policies and the Armenian issues

1:45 - 2:00 Mr Ioannis Kasoulides (EPP/Cyprus),
Member of Foreign Affairs Committee

2:00  - 2:15  Mrs Renate Sommer (EPP/Germany),
Vice-Chairman of the EU-Turkey delegation 
  
2:15 - 2:30 Mr Philippe Kalfayan
General Secretary of the International Federation for Human Rights
Minorities' rights in Turkey

2:30 - 2:45 Mr Kyriacos Triantaphyllides (EUL/ Cyprus),
Member of the EU-Turkey delegation

2:45 - 3:00 Mr Vahan Hovhannisyan
Deputy Chairman of the National Assembly, Republic of Armenia
Turkey's Role in the South Caucasus

3:00 - 3:15 Mr Pierre Mirel
European Commission, Director of Directorate B for "candidate countries" in DG Enlargement 

3:15 - 4:00 Roundtable

4:00 - 4:15 Concluding Address of the European Armenian Federation

 (contact@eafjd.org , 21 septembre 2005)

Armenian Genocide Conference in Los Angeles denounced in Turkey

A denouncement has been filed against several Armenian scholars who organized a conference on the Armenian genocide and used Ataturk's picture on a poster at the University of California, Los Angeles (UCLA).

The denouncement was filed at the Uskudar Republican Prosecutor's Office and had the signatures of Dr. Ibrahim Oztek, Dr. Zihni Papakci and owner of Iktidar Magazine Metin Hacimustafaoglu.

A conference on the Armenian genocide was organized at UCLA which was attended by Armenian scholars Vahram Shemmassian, Ardashes Kassakhian and Levon Marashlian last April. The conference posters had Ataturk's picture in front of puppies.

Dr. Oztek stressed that Turks and the founder of Turkey Ataturk were insulted by the posters and conference organized at UCLA. (turkishpress.com, September 19, 2005)

The Marginalized Groups Project for the Romanies in Izmir

Izmir City Council prepares for a new project aiming at the integration of this western port city's estimated 250 thousand inhabitants of Romany origin

Extending to the surrounding districts of Izmir the "Marginalized Groups Project" expects that Romanies see their value as individuals, and recognize their citizenship rights as the project closes.

The project will be discussed at a City Council meeting on 21 September.

Among the organizations and authorities who support the project are the Romany Culture and Social Assistance and Solidarity Foundation, and the Izmir Governorate, the Greater Izmir Municipality, the Provincial National Education and Health Directorates, the Security Directorate, the Provincial Social Services Directorate, the Izmir Physicians' and Dentists' chambers, Ege University, and 9 Eylül University will also participate.

The council meeting will lay out a picture of the situation by discussing general questions and the neighborhoods where the Romany live.

The first priority of the project will be to deal with health and education problems, and it will later address the topics of employment and social housing.

Dr. Nurselen Toygar, an instructor in the Ege University Department of Dentistry and the coordinator of the Izmir Local Agenda Family Health Working Group, said that the fžrst stage of the project will be to carry out health studies.

Toygar declared that with the assistance of the Health Directorate, Romany citizens will be sent to health clinics or visited in their homes by employees, and any treatment deemed necessary, including operations, will be provided at the Izmir Municipality Esrefpasa Hospital.

Professor Toygar, explaining that crimes such as pickpocketing and extortion occur at a high rate in Romany neighborhoods, explained:

"We think that these crimes occur as a response to the Romany not being treated as human. The results of this are seen in criminal behavior.

"Another factor is that many choose easy paths to making money. The employment, housing, health, and education problems are not being solved. By giving them trust, we want to dissuade them from these reactions and from the illegal paths they have entered. This will yield to the health and education questions at first."

The scope of the project will include the creation of educational resources for this sector. University-based academics will conduct classes on the subjects of violence control and anger management, becoming a citizen, hygiene, and food security, Professor Toygar explained, and sociologists from the Provincial Social Services Directorate will participate.

Toygar said, "This will be a long-term project. In the end, I believe that the rate of crime will decrease a great deal."

Additionally, as part of the project, the Provincial National Education Directorate will employ guidance counselors for free classes and will work to encourage children to attend school.

As for the Izmir Youth and Sports Provincial Directorate, it will open the sports facilities in the city to Romany children and young people, and doctors and dentists' offices will provide free health checks there. (BIA News Center,  September 19, 2005)

Deux nouvelles procédures pénales contre Perincek en Suisse

Le président du parti des travailleurs Dogu Perincek fait l'objet de deux nouvelles dénonciations pénales en Suisse pour discrimination raciale. Après avoir nié le génocide arménien dimanche à Liebefeld dans la banlieue de Berne, le qualifiant de préjugé du monde occidental, il a réitéré ces propos lundi à Zurich.

Perincek s'est exprimé dimanche dans une salle de l'école de Hessgut où se tenait une réunion de son parti, une formation d'extrême gauche marginale en Turquie. Il a dans la foulée été dénoncé par la police cantonale bernoise pour violation de la norme pénale antiraciste contenue dans l'article 261 du code pénal.

La police municipale zurichoise a fait de même lundi, après que l'orateur a tenu des propos similaires lors d'une conférence de presse en ville. En mai dernier à Lausanne et en juillet à Opfikon-Glattbrugg (ZH), il avait déjà qualifié de "mensonge des impérialistes" le massacre des Arméniens en 1915.

Les poursuites judiciaires contre Dogu Perincek pour ses propos tenus sur le territoire helvétique ont provoqué des tensions dans les relations diplomatiques entre la Suisse et la Turquie. Le voyage en Turquie que devait effectuer le conseiller fédéral Joseph Deiss en septembre a été annulé. Il y a deux ans, la Turquie a annulé une visite de la ministre des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey après le vote par le Grand Conseil vaudois d'une résolution reconnaissant le massacre des Arméniens par les Turcs. (AP, 19 septembre 2005)

Le "génocide arménien" reconnu par une commission parlementaire américaine

La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine s'est prononcée jeudi en faveur de la reconnaissance du "génocide" arménien, en dépit de la "forte opposition" de l'administration du président George W. Bush.

La commission a voté à de larges majorités (35 voix contre 11 puis 40 voix contre 7) en faveur de projets de résolution invitant la Turquie à reconnaître le "génocide arménien".

Adam Schiff, un démocrate de Californie (ouest), a indiqué à l'AFP à l'issue du vote qu'il allait désormais s'attacher à convaincre les responsables de la Chambre de mettre ces textes à l'ordre du jour de la séance plénière. "Mais comme cela a été le cas pour un vote en commission, il faudra se battre", a-t-il dit.

"Un débat en séance plénière sur une résolution concernant l'Arménie pourrait nuire aux relations américano-turques et pourrait saper les progrès accomplis par Ankara et Erevan alors qu'ils commencent de discrets pourparlers pour traiter de ce dossier et regarder vers l'avenir", a fait valoir un haut responsable du Département d'Etat, Matthew Reynolds, dans une lettre adressée au président de la commission Henry Hyde, obtenue par l'AFP.

La Chambre des représentants avait failli voter la reconnaissance du "génocide arménien" en 2000, mais le texte en ce sens avait été retiré de l'ordre du jour de la séance plénière à la dernière minute.

Plus récemment, en 2004, M. Schiff avait fait inclure la reconnaissance du "génocide arménien" dans le cadre d'un projet de loi budgétaire, mais cet amendement n'avait pas survécu à la navette parlementaire.

Les Arméniens affirment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri entre 1915 et 1917 lors de massacres orchestrés par l'empire ottoman, auquel a succédé la République turque.

La Turquie, un pays allié des Etats-Unis au sein de l'Otan, soutient que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont été tués au cours de troubles suscités par le soulèvement des Arméniens, qui ont fait cause commune avec les armées russes en guerre contre l'empire ottoman, et lors d'une déportation rendue nécessaire par cette sédition.

Pour l'administration, les résolutions parlementaires sur l'Arménie "pourraient nuire aux efforts pour reconstruire un partenariat entre les Etats-Unis et la Turquie dans le cadre des intérêts de sécurité nationaux dans l'est de la Méditerranée, le Caucase, l'Asie centrale et le Moyen-Orient", a fait valoir M. Reynolds, évoquant notamment les dossiers du Nagorny-Karabakh, de l'Irak, et du transit pétrolier en provenance de la région de la Mer Caspienne.

Le génocide arménien a été reconnu le 29 août 1985 par la sous-commission des droits de l'homme de l'ONU, puis le 18 juin 1987 par le Parlement européen. Quatre millions et demi d'Arméniens vivent dans le monde aujourd'hui. (AFP, 15 septembre 2005)

La Turquie critique le parlement américain sur le "génocide arménien"

La Turquie a exprimé sa déception vendredi soir après qu'une commission de la Chambre des représentants américaine se fut prononcée la veille en faveur de projets de résolution invitant Ankara à reconnaître le "génocide arménien".

"Nous avons accueilli avec tristesse les projets de résolution liés au soi-disant génocide arménien adoptés hier par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué transmis à l'AFP.

La diplomatie turque a cependant "accueilli avec joie" la réaction à ce vote du Département d'Etat qui, dans une lettre adressée par un de ses hauts responsables au président de la commission parlementaire, a fait valoir qu'un "débat en séance plénière sur une résolution concernant l'Arménie pourrait nuire aux relations américano-turques".

"Nous conservons l'espoir que les membres du Congrès des Etats-Unis agiront avec un sens des responsabilités à la hauteur de l'amitié turco-américaine et que les projets de résolution en question (...) ne seront pas transmis à la séance plénière", conclut le communiqué.

La Chambre des représentants avait failli voter la reconnaissance du "génocide arménien" en 2000, mais un texte en ce sens avait été retiré de l'ordre du jour de la séance plénière à la dernière minute.

Le génocide arménien a été reconnu le 29 août 1985 par la sous-commission des droits de l'homme de l'ONU, puis le 18 juin 1987 par le Parlement européen. (AFP, 16 septembre 2005)

Une prochaine visite du pape en Turquie pourrait créer des remous

Une éventuelle visite en Turquie du pape Benoît XVI pourrait poser certains problèmes dans ce pays dont l'écrasante majorité de la population est musulmane et qui aspire à entrer dans l'UE, une adhésion à laquelle le souverain pontife s'était opposé lorsqu'il était encore cardinal.

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé jeudi que le chef de l'Etat Ahmet Necder Sezer avait adressé une invitation au pape pour une visite officielle courant 2006 afin de notamment "contribuer à ses efforts visant à promouvoir le dialogue entre les civilisations" chrétienne et musulmane.

La réponse du Vatican est attendue à Ankara.

La presse turque avait spéculé sur le fait que cette visite pourrait se réaliser autour du 30 novembre, Benoît XVI ayant été invité à Istanbul par le patriarche de Constantinople Bartolomée 1er, le chef spirituel de l'Eglise orthodoxe, pour célébrer à cette date la Saint André.

Cette invitation faite à son prédécesseur, Jean Paul II, a été acceptée par le nouveau pape, mais il fallait, pour des raisons diplomatiques, qu'il soit également invité, en tant que chef de l'Etat du Vatican, par le président turc.

Les Eglises catholique et orthodoxe sont séparées depuis le schisme de 1054.

Benoît XVI serait ainsi le troisième pape à visiter la Turquie après Paul VI en 1967 et Jean Paul II en 1979 dans un effort pour rapprocher les deux Eglises.

La visite de Benoît XVI revêt une importance toute particulière à un moment où la Turquie musulmane, mais laïque, doit concrétiser un projet vieux de plus de 40 ans d'ancrage à l'Europe en lançant le 3 octobre avec l'UE de difficiles négociations d'adhésion qui devraient durer plus de dix ans.

Elles pourraient aussi échouer en raison notamment de l'opposition de certains pays européens très réticents à l'idée de voir un pays de quelque 71 millions d'habitants s'intégrer à l'Union.

Le pape avait lui aussi publiquement exprimé son hostilité à une telle adhésion lorsqu'il était le cardinal Joseph Ratzinger.

Il avait affirmé, dans plusieurs entretiens, que l'adhésion de la Turquie serait "une énorme erreur" et une "décision contre l'histoire".

Ses propos avaient été relativisés par les cardinaux, mais ils ont fait de lui aux yeux de l'opinion publique de ce pays "le pape antiturc", sans rien de l'aura de son prédécesseur "sympathique" qui faisait régulièrement la Une de la presse d'Istanbul.

Les statuts du patriarcat, déterminés lors des négociations du Traité de paix de 1923 entre la nouvelle République de Turquie et les alliés européens, dont la Grèce, sont une autre source de tension.

Ankara interdit au Patriarche d'utiliser le titre oecuménique, lui refusant tout rôle politique et administratif, sauf celui d'un guide spirituel pour les quelque 2.000 fidèles d'obédience orthodoxe grecque de Turquie et la visite du pape pourrait apporter un précieux soutien aux revendications d'oecuménisme.

La question du patriarcat est un sujet sensible en Turquie.

Les milieux nationalistes reprochent au patriarche de s'engager dans des activités politiques et de revendiquer, notamment avec le soutien de la Grèce et des Etats-Unis, la réouverture du séminaire orthodoxe Halki d'Istanbul, le seul de Turquie, fermé depuis 1971.

Ankara a fait part son intention de rouvrir l'établissement, mais rien de concret n'a été accompli jusqu'à présent.

Une source bien informée au sein de la communauté catholique de Turquie confirme que le pape a la volonté de venir en Turquie, mais explique qu'il y a "problème" du côté d'Ankara.

"Deux papes sont déjà venus en Turquie sans que cela ne pose de problème, mais il y a une hypersensibilité en ce moment liée au processus d'adhésion à l'UE et aux demandes des orthodoxes, comme pour la réouverture d'Halki", souligne cette source sous le couvert de l'anonymat. (AFP, Burak Akinci, 14 septembre 2005)

Belgique: Matinée d'étude sur le combat contre le négationnisme

Christine Defraigne Présidente du groupe MR du Sénat belge et François Roelants du Vivier Président de la Commission des Relations extérieures ont l'honneur de vous inviter à la matinée d'étude ayant pour thème "Génocides: comment combattre le négationnisme" à la Maison des Parlementaires, Salle des Congrès, le vendredi 23 septembre de 10h00 à 12h30, Palais de la Nation, rue de Louvain,21 1000 Bruxelles.

Ces derniers mois, la question des génocides et de leur négation est revenue au premier plan de l'actualité, en raison de propos négationnistes qui ont légitimement ému tant la communauté arménienne de Belgique que tous les démocrates.

Plus que jamais, à l'heure de la rentrée politique, il importe de mesurer le poids de l'histoire et d'examiner de quelle manière il convient de combattre le négationnisme. Pour le groupe MR, la loi est l'instrument approprié pour sanctionner un tel comportement.

Deux éminents experts français, l'un historien, l'autre juriste, apporteront leur éclairage, à l'aube de la reprise du débat politique sur ce thème d'actualité.

10h00 : Introduction générale par Christine Defraigne, Chef de groupe MR
10h15 : Perspectives historiques sur le génocide et le négationnisme : la perversion des négationnismes génocidaires, par le professeur Yves Ternon, Universités de Paris IV Sorbonne et de Montpellier
11h00 : Témoignages sur des génocides commis au XXe siècle
11h45 : Perspectives juridiques : la loi, instrument pour combattre le négationnisme, par Me Bernard Jouanneau, Avocat
12h15 : Conclusions par François Roelants du Vivier, Président de la Commission des Relations extérieures et de la Défense
12h30 : Conférence de presse
Afin de vous inscrire, merci de renvoyer dûment complété ce formulaire d'inscription avant le 20 septembre 2005 soit par fax au 02/514.18.15 ou par courriel à l'adresse suivante : vanderheyde@mr.polgroups.senate.be

Leila Vanderheyde attachée parlementaire du sénateur François Roelants du Vivier Maison des Parlementaires (bur 2008)
Rue de louvain, 21 1009 Bruxelles tél: 02/501.77.10 gsm: 0474/263.267
email: vanderheyde@mr.polgroups.senate.be

Négationnisme: Le procureur juge Emir Kir "ambigu"

Négationniste, menteur et délinquant, le secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir ? Les responsables du site internet Suffrage Universel ont-ils été trop loin en qualifiant de la sorte l'homme politique socialiste ? Pas le moins du monde, aux yeux du procureur du Roi Valéry de Theux de Meylandt : "Les propos incriminés n'excèdent pas les limites de l'acceptable", a-t-il déclaré, mardi, au tribunal civil de Bruxelles, au terme des plaidoiries de l'avocat d'Emir Kir, Marc Uyttendaele, et des conseils des journalistes poursuivis, Mes Alain Guilmot et Yannick Ninane.

Emir Kir avait assigné Pierre-Yves Lambert et Mehmet Koksal, en novembre 2004, pour le contenu de leur site internet ( www.suffrage-universel.be), où ils analysent la participation politique des populations d'origine étrangère, sous toutes ses facettes... Une série d'articles y décryptent l'attitude du secrétaire d'Etat à l'égard du génocide arménien, de même que ses dépenses électorales. Sans complaisance. Jusqu'à taxer Kir de "négationniste", de "menteur" et de "délinquant".

"Les hommes politiques s'exposent à la curiosité et à la critique publique", constate le procureur du Roi, rappelant que la Cour européenne des droits de l'homme reconnaît aux journalistes le droit à une certaine dose d'exagération, et même de provocation.

Pour Valéry de Theux de Meylandt, "les propos incriminés restent dans les limites de l'acceptable". Le magistrat s'en explique point par point...

Négationniste ? "M. Kir a une position à tout le moins ambiguë à l'égard du génocide des Arméniens".

Menteur, tricheur et délinquant, dans le cadre de ses dépenses électorales? "M. Kir a eu recours à des pratiques pour le moins équivoques", lance le magistrat, "même si elles n'ont pas été sanctionnées"...

Estomaqué, Me Uyttendaele se déclare "effrayé" d'un discours relevant d'un tel "antipolitisme". A ses yeux, "le ministère public s'engage dans une version partisane des choses qui n'est pas digne de la justice".

Les versions des parties sont, il est vrai, totalement contradictoires. Pour Me Uyttendaele, Lambert et Koksal sont "au centre d'une campagne de presse et de diffamation, menée en connivence avec certains journalistes". L'avocat du secrétaire d'Etat met notamment en cause "Le Soir", nous reprochant, entre autre, de livrer à nos lecteurs l'adresse du site incriminé.

Marc Uyttendaele estime xénophobes les écrits de Suffrage Universel : ""Rivarol" et l'Action française ne s'exprimaient pas d'une autre manière quand ils évoquaient les quartiers juifs de Paris".

Pour Me Guilmot, Koksal et Lambert ne font q+ue leur métier : "Nos clients avaient le droit d'analyser certains propos de M. Kir comme un refus de reconnaître le génocide des Arméniens et de parler, dès lors, de négationnisme. Ils n'ont pas détourné leur liberté d'expression dans un but de dénigrement méchant. Ils l'ont fait par idéal politique, gratuitement et en prenant des risques".

Le tribunal devrait rendre son jugement dans le mois. (Le Soir , RICARDO GUTIÉRREZ, 14 septembre 2005)

Anniversaire d'incidents anti-grecs: une exposition saccagée à Istanbul

L'évocation des exactions commises contre les Grecs il y a un demi-siècle à Istanbul, par une exposition présentée dans la métropole turque, a provoqué l'ire de nationalistes turcs qui l'ont mise à sac.

Des militants se réclamant d'une organisation ultranationaliste inconnue s'en sont pris mardi soir à une galérie du centre d'Istanbul, présentant l'exposition photographique sur les "événements des 6 et 7 septembre" 1955, qui relate le saccage des habitations, lieux de cultes et boutiques des "non musulmans", essentiellement grecs.

Drapeau turc à la main, les six militants ont lancé des oeufs contre les murs de la galérie et en ont arraché de nombreuses photographies, avant l'intervention de la police.

Jeté à terre, un cliché noir et blanc montre des chars sur la même avenue que l'on voit par la fenêtre de la galérie. Sur un mur reste une photographie d'un homme brandissant le portrait de Kemal Atatürk dans un appartement dévasté.

Il y a 50 ans, plus de 4.000 échoppes, un millier d'habitations, 73 maisons, 26 écoles, deux monastères et une synagogue avaient été détruits, pillés par une foule en colère qui réagissait à des rumeurs de plasticage de la maison natale à Salonique (Grèce) du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.

L'exposition saccagée était la première à retracer ces violences qui avaient mené à l'exode il y a un demi-siècle de nombreuses familles grecques d'Istanbul, et à être présentée à un public turc.

Les photographies inédites proviennent des archives du vice-amiral Fahri Çoker qui légua en 1997 quelque 200 clichés de cette "nuit de cristal" stambouliote à la Fondation turque d'Histoire, avec la recommandation de ne les divulguer qu'après sa mort, survenue en 2001.

L'agression des ultranationalistes n'a guère surpris les organisateurs de l'exposition, au premier rang desquels l'historienne Dilek Güven qui vient de publier un livre sur cette sombre période de l'histoire de la Turquie.

"Je ne suis pas étonnée de cette réaction", a-t-elle confié à l'AFP. "Chaque fois qu'est organisée une manifestation touchant à la question des minorités, ces activistes apparaissent pour protester".

Mme Güven a jugé "étonnant que la société turque s'intéresse à cette partie de son histoire, dévoilée pour la première fois" par une exposition. Les documents présentés apparaissent comme "particulièrement convaincants" dans la mesure où ils viennent "d'un militaire turc, ce qui valide les faits", a-t-elle relevé.

Rigas Hagisavas, âgé de 16 ans à l'époque de ces violences attribuées au Parti démocrate (DP) alors au pouvoir, évoque des souvenirs. "Entendant les cris de la foule et craignant que ma mère et ma grand-mère ne soient violées, je me suis posté devant la porte d'entrée avec un fusil, envisageant de vider mon chargeur contre les assaillants", raconte-t-il, satisfait de n'avoir pas eu à le faire.

Aujourd'hui, il se dit très content que cette exposition puisse avoir lieu,  car il ne veut pas "que qui que ce soit puisse prétendre qu'il ne s'est rien passé" à l'époque.

Cengiz Aktar, co-organisateur de l'exposition et spécialiste des affaires européennes, établit un parallèle entre les tensions autour de la question de Chypre sous administration britannique dans les années 1950 et la volonté de la Turquie d'adhérer à l'Union européenne, pour laquelle le conflit chypriote constitue une pierre d'achoppement.

"Il y avait à l'époque des pourparlers entre la Grèce et la Turquie pour l'indépendance de Chypre" de la Grande-Bretagne, rappelle-t-il, "et nous en sommes toujours au même point. Ce qui montre que tant que cette affaire n'est pas résolue, ni la Turquie, ni la Grèce, ni l'île, ni l'Europe ne seront en paix".(AFP, 7 septembre 2005)

(Le chercheur Jézéquel Thomas a fait un rapport sur cette attaque avec plusieurs photos.
Le reportage se trouve sur
http://istanbuldakitom.blogspot.com/2005/09/6-7-eyll-1955.html
 

Harcèlements contre les chrétiens de l'île de Kinali à Istanbul

Le communiqué de presse de l'IHD-Istanbul:

Nous invitons les autorités à accomplir leur devoir pour que cessent les harcèlements systématiques contre les non-musulmans de l'île de Kinali.

Les non-musulmans de Kinali installés depuis plusieurs siècles sur l'île de Kinali font l'objet de harcèlements permanents de la part d'individus venus de l'extérieur depuis un certain temps. Aux agressions verbales sur les plages ou aux insultes succèdent d'autres désagréments : on sonne aux portes des non-musulmans, on leur demande d'utiliser leurs toilettes, leur piscine ou leur balcon en usant d'un langage agressif, du genre, « ça suffit comme ça, laissez-nous en profiter nous aussi ! » Ces paroles proférées à l'encontre des personnes présentes dans leur domicile sont prises comme des menaces, de sorte qu'elles dégénèrent aussitôt en tension.

Conjointement à ce genre de comportement, des femmes voilées sonnent aux portes des chrétiens et leur tiennent un discours favorable l'islam, leur lisent certains chapitres du Coran. Plusieurs familles, par crainte de réactions, se sentent obligées de les recevoir et de les écouter.

D'autre part, aux sorties de l'église, après la messe, on distribue des brochures imprimées par les éditions "Hakikat" ( vérité, NDT), qui résument ce que signifie la foi en Dieu dans l'islam et la place de Jésus, et préparées dans le but d'inviter les chrétiens à se converti à la vraie délivrance.

Le fait que ces brochures soient distribuées devant les églises, à la sortie des messes, implique un caractère revendicatif, de sorte que les citoyens chrétiens n'arrivent plus pratiquer leur religion en toute sécurité.

En dépit du fait que ces harcèlements s'étendent aux lieux de travail des citoyens chrétiens, et qu'il y ait déjà eu des blessés, la population terrorisée de Kinali n'ose pas s'adresser aux agents de sécurité de peur que cela n'entraîne des réactions incontrôlées de la part de ces individus sans identifiés.
 

Au nom de l'Association des Droits de l'Homme, antenne d'Istanbul, nous appelons les autorités à prendre d'urgence en considération ces événements, à rencontrer la population de l'île, à permettre que les accompagne une équipe de défenseurs des droits de l'homme comme observateurs, à prendre toutes les mesures nécessaires pour en finir avec ce genre de harcèlements. Nous invitons également l'opinion publique à interpeller les autorités pour qu'elles accomplissent leur devoir à propos de ces faits.  (Association des Droits de l'Homme, antenne d'Istanbul, 2 septembre 2005)

Nouvelle proposition de résolution sur le génocide des Arméniens

Trois sénateurs MR, Alain Destexhe, François Roelants du Vivier et Christine Defraigne ont déposé le 7 juillet 2005 une nouvelle proposition de résolution visant à reconnaître le génocide des Arméniens par le régime jeune-turc au cours de la Première Guerre mondiale.

Les trois sénateurs expliquent le déverloppement sur le sujet en ces termes:

"La reconnaissance du génocide des Arméniens suscite encore des controverses.
Depuis le vote de la résolution du Sénat belge en 1998, ce débat a resurgi, notamment lors de l'ouverture de négociations entre l'Union européenne et la Turquie en vue de l'adhésion de cette dernière.

"En Belgique, la qualification de génocide pour les massacres survenus en 1915 et les années suivantes n'est pas acceptée par certains élus belges.

"Plus de sept ans après le vote du Sénat, il nous semble important de réaffirmer la reconnaissance du génocide subi par les Arméniens, en tenant compte des développements récents et de la perspective d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"On doit par exemple constater que la recommandation « invitant le gouvernement turc à reconnaître la réalité du génocide » est restée lettre morte. Elle mérite d'être rappelée sans ambiguïtés."

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

Le Sénat,
A. rappelant la résolution 1-736/1-1996/1997 relative au génocide des Arméniens de Turquie en 1915, adoptée en séance plénière du Sénat le 26 mars 1998;
B. constatant que la Turquie n'a toujours pas reconnu le génocide arménien;
C. constatant qu'il n'y a toujours pas de relations diplomatiques entre la Turquie et l'Arménie, à cause principalement de la question de la reconnaissance du génocide;
D. considérant que de nombreux pays et le Parlement européen ont reconnu le génocide arménien;
E. constatant que, depuis 1997, de nombreux nouveaux travaux historiques sont venus confirmer la réalité du génocide arménien;
F. constatant que la Turquie éprouve des difficultés à aborder sereinement ces événements;
G. constatant que toutes les archives existantes en Turquie ne sont pas encore accessibles aux chercheurs;
H. regrettant l'annulation récente par les autorités du colloque organisé par la
Bosphorus University of Istanbul ;
I. soutenant la démarche des historiens turcs qui essayent courageusement de faire la lumière sur ces événements;
J. rappelant l'amitié et la coopération entre la Turquie et la Belgique et entre la Turquie et l'Union européenne;
K. rappelant la décision du Conseil européen d'entamer des négociations en vue de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne;
L. considérant que cette perspective de l'adhésion n'en rend que plus nécessaire de reconnaître la réalité du génocide, que les survivants et leurs descendants ont droit à cette reconnaissance;
M. rappelant qu'un État démocratique ne peut pleinement se construire sur la négation du passé, invite le gouvernement turc :
1. à reconnaître la réalité du génocide perpétré au cours de la Première Guerre mondiale;
2. à ouvrir toutes les archives couvrant cette période aux historiens et aux chercheurs;
3. à ne pas interférer dans les travaux scientifiques menés par des historiens turcs;
4. à encourager le débat public sur cette question;
5. à voir dans cette démarche une manifestation d'amitié du Sénat et du peuple belge."

Matinée d'étude sur le combat contre le négationnisme

Christine Defraigne, présidente du groupe MR du Sénat belge, et François Roelants du Vivier, président de la Commission des Relations extérieures, organisent une matinée d'étude ayant pour thème "Génocides: comment combattre le négationnisme" à la Maison des Parlementaires, Salle des Congrès, le vendredi 23 septembre de 10h00 à 12h30, Palais de la Nation, rue de Louvain,21 1000 Bruxelles.

"Plus que jamais, à l'heure de la rentrée politique, il importe de mesurer le poids de l'histoire et d'examiner de quelle manière il convient de combattre le négationnisme. Pour le groupe MR, la loi est l'instrument approprié pour sanctionner un tel comportement." Annoncent-ils.

Deux éminents experts français, l'un historien, l'autre juriste, apporteront leur éclairage, à l'aube de la reprise du débat politique sur ce thème d'actualité.

10h00 : Introduction générale par Christine Defraigne, Chef de groupe MR
10h15 : Perspectives historiques sur le génocide et le négationnisme : la perversion des négationnismes génocidaires, par le professeur Yves Ternon, Universités de Paris IV Sorbonne et de Montpellier

11h00 : Témoignages sur des génocides commis au XXe siècle
11h45 : Perspectives juridiques : la loi, instrument pour combattre le négationnisme, par Me Bernard Jouanneau, Avocat
12h15 : Conclusions par François Roelants du Vivier, Président de la Commission des Relations extérieures et de la Défense
12h30 : Conférence de presse

(vanderheyde@mr.polgroups.senate.be , 6 septembre 2005)

Politique intérieure/Interior Politics

Turkish Top courts clash as judicial year begins

Supreme Court of Appeals Chief Justice Osman Arslan's comments in front of top state and government officials directed at the Constitutional Court are expected to create a considerable stir among the judiciary as the new judicial year begins.

Arslan said the Constitution itself was a wreck and a new one was needed, going even further and calling for structural changes to the Constitutional Court. He then asked for the transfer of Constitutional Court authority to close or penalize political parties to the Supreme Court of Appeals, arguing that the Constitutional Court was not equipped to deal with criminal cases.

He pointed out that not all Constitutional Court members had a legal background and said people with no legal background deciding criminal cases was a violation of the right to a fair trial.

Arslan also criticized the Constitutional Court for not consulting with any judicial body before presenting its draft constitution to the government.

Constitutional Court Deputy Chief Justice Has¸im Kžlžç, after listening to Arslan's speech, said the speech was unfortunate and irresponsible and that they would provide an appropriate response.

As if that weren't enough, legal bodies and their chairmen nationwide utilized the beginning of the judicial year to voice their criticism of the system.

Izmir Administrative Court head Hüseyin Çelikkol criticized that Supreme Board of Prosecutors and Judges (HSYK) decisions are not open to appeal and defined them as being against the principle of equality before the law. (Turkish Daily News, September 7, 2005)

Forces armées/Armed Forces

Turkish Land Forces Commander attacked European Parliament

Land Forces Commander Gen. Yasar Büyükanžt yesterday said he regretfully condemned the views expressed in the European Parliament that characterized the country's fight against terrorism as "aggressive military operations."

Büyükanžt was delivering a speech at a ceremony marking the opening of the 2005-2006 school year at the military academy in Ankara.

Büyükanžt said he regarded such expressions as "bells that should awaken the Turkish Republic."

His remarks came after European and Kurdish speakers from Turkey addressed a conference in Brussels last week on the much-debated Kurdish issue in Turkey.

Stating that the republic was facing two threats today, Büyükanžt said one of them was the presence of fundamentalist groups that call for a caliphate and Shariah rule in the current era, while the second was the terrorist acts that had been carried out on different platforms in recent times and were based on ethnic discrimination and targeting the indivisible integrity of Turkey.

He emphasized that those who attempted to plunge Turkey into an atmosphere of chaos and conflict were readying their own end.

"I regretfully denounce the way of thinking that considers our fight against terror to be 'aggressive military operations.' In an era when the entire world has assumed a stance against terrorism, I see such expressions defining Turkey's struggle as 'aggressive military operations' as bells that should waken the Turkish Republic," Büyükanžt was quoted as saying by the Anatolia news agency.

He made it clear that the republic and its determined protectors would not be an instrument in the games of those people who attempt to overlap the crimes and brutalities of the bloodiest terrorist organization in the history of the Turkish Republic with the highest values of mankind such as freedom and peace.

"The separatist activities supported both inside and outside the country will, of course, disappear at the hands of the dynamic powers responsible for protecting the Turkish Republic," he added.

"Our understanding is built on [Turkey's founder] Mustafa Kemal Atatürk's understanding of nationalism. We will, of course, love our nation and more clearly we'll hate those who don't love it," he said.

Büyükanžt highlighted that the Constitution was based on citizenship, not on racism.

"This is the issue that we should explain to those who read the Constitution but who don't want to comprehend it. Which citizens were provided with privileges in the Turkish Republic? Or are there attempts to create groups that foresee racism in the republic?"

Stating that there were people who wanted to see a divided Turkey, Büyükanžt said, "The strong and dynamic structure of Turkey and our patriotism will be a slap in the face of those who express such thoughts." (Turkish Daily News, September 27, 2005)

Ouverture à Ankara d'un salon international de l'armement

Un salon international de l'armement, le septième du genre, s'est ouvert mardi à Ankara, réunissant les grands noms de l'industrie de défense dans le monde.

Le salon international de l'industrie de défense, aérospatiale et maritime (Idef) accueille plus de 400 exposants de 52 pays, selon la liste des participants.

Il s'agit de la plus importante foire commerciale de la Turquie pour le matériel et les systèmes militaires.

Côté français, Giat Industries --constructeur du char Leclerc, en lice pour un important contrat avec l'armée turque--, Sagem Défense Sécurité, filiale du groupe français Safran et Armaris, spécialisé dans la construction navale notamment, participent à la manifestation.

Le ministère français de la défense y est également représenté.

Les grands noms de l'industrie américaine (Raytheon, Lockheed Martin, Boeing et Northrop Grumman), exposent également.

Le Français Giat dévoile un projet de char de combat turc

Le géant français de la défense Giat Industries a dévoilé mardi à Ankara sa proposition pour un nouveau char de combat turc, le Turkish main battle tank (TMBT), susceptible d'être produit en Turquie avec des technologies essentiellement locales.

Ce char de quatrième génération, conçu pour les besoins spécifiques de l'armée turque, comprend un équipage de trois à quatre personnes, un chargeur automatique, un moteur diesel d'une puissance de 1.500 chevaux, un canon de 120mm, trois mitrailleuses et des lance-grenades, a expliqué le directeur des affaires internationales pour la Turquie de Giat, Marc Chassillan.

Le développement de l'engin sera assuré par une entreprise turque avec un usage "massif" de technologie turque, en prenant en compte la possibilité d'exportations, a ajouté M. Chassillan lors d'un point de presse au 7e salon international des industries de la défense qui s'est ouvert mardi à Ankara.

Si un accord peut être atteint d'ici la fin de l'année et si le contrat est signé en 2006, le premier prototype pourra être présenté en 2010 et la première livraison assurée au second semestre 2012, a poursuivi le représentant de Giat.

Quelque 250 chars pourraient être produits dans un premier temps, a déclaré M. Chassillan à l'AFP, avec pour objectif une flotte totale de 500 exemplaires destinés à l'armée turque et contribuant au remplacement des 3.000 chars vieillissants actuellement en sa possession.

Le TMBT répond au cahier des charges établi par la Turquie, a-t-il indiqué, comme la possibilité de tirer des missiles -dont le missile de moyenne portée "intelligent" Polynege- à partir du canon principal.

Ankara, qui cherche à développer une industrie nationale de production de chars, est également en contact avec d'autres pays, comme l'Allemagne, productrice du Léopard II. (AFP, 27 septembre 2005)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Les alévis turcs vont déposer 2.000 plaintes pour obtenir une reconnaissance

Les alévis turcs, qui suivent une interprétation modérée du Coran, vont déposer vendredi 2.000 plaintes devant la justice turque contre l'administration, qui refuse d'accorder un statut officiel à leur foi, a annoncé mercredi un des chefs de leur communauté.

"En raison de l'action des services du Premier ministre, qui va à l'encontre de la constitution et de la loi (...) concernant la liberté de conviction religieuse des citoyens alévis, nous allons ouvrir vendredi des procès contre eux avec 2.000 personnes devant le Conseil d'Etat", a déclaré le président de la Fondation Cem, Izzettin Dogan, lors d'une conférence de presse.

Les services du Premier ministre ont opposé le mois dernier une fin de non recevoir à une requête de la Fondation Cem, qui demandait l'attribution du statut d'"établissements religieux" aux lieux de prière alévis -une façon de faire reconnaître l'existence de la communauté.

"Les services assurés par la direction des Affaires religieuses s'adressent universellement à toutes les personnes de religion musulmane, au delà des différences de confessions", a expliqué l'administration dans un courrier dont la copie a été transmise à l'AFP.

"Cela revient à dire que si les alévis sont musulmans, ils n'ont qu'à aller à la mosquée", a commenté M. Dogan, constatant que "jusqu'à ce jour, le budget des Affaires religieuses a été affecté exclusivement à l'islam sunnite", en dépit du "principe constitutionnel d'égalité des citoyens, sans considération de leur confession".

M. Dogan a évoqué la possibilité, en cas d'échec des démarches entreprises auprès de la justice turque, d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

Bien qu'ils représentent un cinquième de la population turque, estimée à quelque 71 millions de personnes, les alévis, dont les rites diffèrent profondément de ceux du sunnisme -ils ne vont notamment pas à la mosquée, mais au "cemevi"-, ne disposent d'aucun statut particulier et ne bénéficient pas des subventions accordées aux institutions cultuelles sunnites.

Les alévis forment la variante spécifiquement turque des alaouites. Le culte qu'ils vouent à Ali, gendre du prophète Mahomet, en fait des hérétiques aux yeux du sunnisme dont ils eurent, au cours des âges, à subir les persécutions. (AFP, 21 septembre 2005)

Les alévis turcs réclament l'abolition des cours de religion

Les alévis turcs, qui suivent une interprétation modérée du Coran et défendent la laïcité, réclament l'abolition des cours obligatoires de religion à l'école et ont recueilli un million de signatures à cet effet, a indiqué mardi à l'AFP un responsable de cette communauté.

"Il est dit dans la constitution que la Turquie est un Etat laïque, mais vous enseignez obligatoirement la religion à l'école - ce n'est pas possible", a expliqué Atilla Erden, secrétaire général de la Fédération des associations Alévis.

Un millions de signatures ont été collectés à travers la Turquie et en Europe, a-t-il indiqué, soulignant qu'ils envisageaient les présenter aux dirigeants turcs, notamment le président Ahmet Necdet Sezer.

Les cours de religion et de morale sont enseignés obligatoirement dans les lycées, mais les manuels se penchent essentiellement sur les préceptes sunnites partagées par une majorité de Turcs.

M. Erden souligne que ces cours ne sont pas enseignés par des théologiens et ne peuvent donc pas avoir de fonction pédagogique autre que de "servir les objectifs de l'Etat".

Les alévis ont porté l'affaire l'an dernier devant de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) et une décision est attendue du tribunal de Strasbourg jusqu'à la fin de l'année, a-t-il ajouté.

Bien qu'ils représentent un cinquième de la population turque, estimée à quelque 71 millions, leur communauté, dont les rites diffèrent profondément de ceux du sunnisme, ne dispose d'aucun statut particulier et ne bénéficie pas des subventions accordées aux institutions culturelles sunnites.

Les alévis forment la variante spécifiquement turque des alaouites. Le culte qu'ils vouent à Ali, gendre du prophète Mahomet, en fait des hérétiques aux yeux du sunnisme dont ils eurent, au cours des âges, à subir les persécutions.

La Turquie doit entamer le 3 octobre des négociations d'adhésion à l'Union européenne qui lui demande plus de liberté de culte. (AFP, 13 septembre 2005)

Négociations en cours pour une visite du pape en Turquie

Des négociations sont en cours entre le Vatican et le gouvernement d'Ankara sur une visite du pape Benoît XVI en Turquie, a annoncé jeudi le cardinal allemand Walter Kasper.

A l'issue d'une conférence de presse au Vatican à propos d'un congrès consacré à la bible, le haut prélat a indiqué aux journalistes qu'il n'était pas chargé personnellement des négociations, mais qu'il savait qu'un accord des autorités turques était attendu après l'invitation à visiter le pays adressée au pape par le patriarche de Constantinople Bartholomée 1er.

Le patriarche, plus haute autorité de l'Eglise orthodoxe grecque, a invité Benoît XVI à se rendre le 30 novembre à Istanbul, siège du patriarcat, pour célébrer la Saint André.

Bartholomée Ier avait appelé fin avril Benoît XVI à poursuivre le dialogue entre les Eglises chrétiennes engagé par son prédécesseur Jean Paul II.

Dans une démarche de rapprochement entre les Eglises catholique et orthodoxe, séparées depuis le schisme de 1054, Jean Paul II s'était rendu en 1979 en visite à Istanbul, première métropole de la Turquie musulmane.

La visite de Benoît XVI pourrait être rendue difficile par l'hostilité qu'il a publiquement affichée à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne lorsqu'il était le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi.

Il avait affirmé, dans plusieurs entretiens, qu'une adhésion de la Turquie serait "une énorme erreur" et une "de décision contre l'histoire".

"Il s'agissait d'un avis personnel du cardinal Ratzinger à l'époque, mais il ne s'agit pas de l'avis officiel du Saint-Siège", a commenté jeudi le cardinal Kasper.

 Le cardinal secrétaire d'Etat Angelo Sodano, reconduit dans ses fonctions par Benoît XVI, avait désavoué à l'époque les prises de positions du cardinal Ratzinger.

"Le Saint Siège est neutre sur les questions politiques. Nous ne pouvons pas dire à la Suisse qu'elle ne doit pas adhérer, à la Turquie qu'elle ne peut pas y entrer et à l'Ukraine qu'elle le peut", avait expliqué le cardinal Sodano. (AFP, 8 septembre 2005)

L'islamiste Abdullah Cam a été expulsé vers la Turquie

L'islamiste turc Abdallah Cam, arrêté mardi à Villeurbanne (Rhône), alors qu'il était sous le coup d'un arrêté d'expulsion daté du 26 août 2005, a été expulsé mercredi en fin d'après-midi vers la Turquie, a-t-on appris auprès de la préfecture du Rhône.

Abdallah Cam, 42 ans, marié et père de quatre enfants, est "accusé d'être un des principaux partisans du mouvement de l'islamiste turc Metin Kaplan, un opposant politique qui appelle à la haine et aux actes terroristes", a expliqué son avocat Me Mahmoud Hebia, qui vient de déposer un recours au tribunal administratif de Paris. "J'ai eu le temps de le voir lundi soir au centre de rétention. Il nie toutes les accusations en bloc", a-t-il ajouté.

Abdallah Cam réside en France depuis 1991. Selon Me Mahmoud Hebia, son client "a été gardien d'une mosquée de la communauté turque à Villeurbanne, puis salarié d'une supérette à Vaulx-en-Velin. Il faisait partie de l'association appelée l'Union islamique de France (UIF) et était délégué de la mosquée".

En juillet, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait prévenu qu'une "dizaine" de personnes, signalées pour promouvoir un discours islamiste radical, "seraient renvoyées dans leur pays d'origine d'ici à la fin du mois d'août". M. Sarkozy a précisé qu'il voulait ainsi "agir contre ces prédicateurs radicaux qui peuvent influencer des plus jeunes ou des esprits fragiles". (AP, 7 septembre 2005)

Calling for a Caliphate State in Turkey

Holding a demonstration after the Friday Prayer in Fatih Mosque, the regional leader of Hizb-ut Tahrir in Turkey Y˜lmaz Çelik called the people to found a Caliphate State.

Almost one thousand demonstrators, most of whom were women gathered after the prayer and hold placards saying "Hizb-ut Tahrir Turkey" and "Democracy vileness, caliphate excellence". The leader of the organization in Turkey Y˜lmaz Çelik gave a speech to the crowd and informed that the demonstration to be held in the countries where their organization was active.

Describing Istanbul as the last capital of the Caliphate State to be found, Y˜lmaz continued to his speech almost for one hour. He claimed USA to be stuck in Iraq and EU not to be as powerful as it was before. He also read verses from the Quran.

He stated that the time to found a state of caliphate came and wanted the supporters to work for their goal day and night until they actualized their end wish. The demonstration in which the participants made takbeer (tekbir) saying "Allahu Akbar", lasted for nearly one and half hour.

Then the guards of Y˜lmaz drove him away from the journalists. On the other hand the journalists smoking during the press conference were warned by the members of the organization. (DIHA, September 2, 2005)

Socio-économique / Socio-economic

European NGOs fight for 1,800-year-old Allianoi

The 1,800-year-old ancient city of Allianoi, which will be flooded in November by Yortanli Dam, has brought European nongovernmental organizations together to step up a campaign for safeguarding this significant archaeological site.

Europa Nostra, the pan-European Federation for Cultural Heritage, has joined forces with the International Council on Monuments and Sites (ICOMOS) and the European Association of Archaeologists (EAA) with the aim of saving Allianoi. Allianoi is located to the northeast of the Administritive district of Bergama (ancient Pergamon) in Izmir, on the 18th kilometer of the Bergama-Ivrindi Motorway, right in the midst of the Yortanlž Dam Reservoir Area, at the Pasa Ilžcasž (Pasha's Baths) Location.

The world's oldest thermal city, Allianoi will be flooded when Yortanli Dam opens its floodgates in November. If no solution is found to save it, Turkey may lose another ancient city as it did when Zeugma was flooded by Birecik Dam in Gaziantep.

Throughout history Allianoi was known as the "native land of the health god Asklepion." It was established in the Hellenistic age and reached its peak in the second century under the rule of the Roman Emperor Hadrianus. It had a reputation as an excellent healing center for over 15 centuries.

Europa Nostra, ICOMOS and the EAA joined forces and sent a letter to State minister for economy and chief negotiator for EU talks Ali Babacan, drawing urgent attention to the fact that in November 2005, the irrigation basin created by the construction of Yortanli Dam on the Ilya River will flood Allianoi, where ongoing excavations are still revealing a wealth of historic and cultural heritage.

The letter appeals for immediate action to help save Allianoi. "We believe that at the very moment Turkey is preparing to start accession talks with the EU on Oct. 3, a courageous political decision to save Allianoi -- which constitutes Europe's common cultural heritage -- will demonstrate the Turkish government's firm adherence to widely agreed European standards along with safeguarding and enhancing our cultural heritage."

Europa Nostra has also launched an on-line campaign (www.europanostra.org/save_allianoi.html) seeking wider support from citizens in addition to 35,000 protest signatures that have already been collected at the site.

The statement claimed that according to Turkish and German archaeologists working at the site, Yortanli Dam could be relocated to a more suitable site without jeopardizing the water needs of the local agricultural sector. "It is believed that Allianoi constitutes a major potential for cultural tourism development with associated economic returns contributing to sustainable regional development of the entire region," it read. (Turkish Daily News, September 21, 2005)

Wage Workers Divided on Turkey's EU Bid

According to research conducted in May as part of the "Trade Unions and Democratization in Turkey" project of the Turkish Food Industry Workers' Trade Union supported by the Germany based Rosa Luxembourg Foundation, and the Confederation of Revolutionary Workers' Trade Unions (DISK),44 percent of wage laborers support Turkey's membership in the European Union while 41.1 percent oppose. 14.5 percent remain undecided on the issue.

The study was performed by using polling techniques with 900 wage laborers who work in the 13 districts in I™stanbul where wage labor is the heaviest.

Dr. Özgür Müftüogilu ve Rana Çetin, who prepared the preliminary report of the research, said,

"The point that brings together a large number of both those against EU membership, whether because of concern about losing wages, or because of a nationalist concern that the country will be divided, and those who support EU membership, is the doubt that Turkey will actually be accepted into the EU."

Other findings of the research include:

* For those who view Turkish membership in the EU positively, the most important reasons are the expectations for the development of democracy and human rights (92.5 %), and social rights (92%). Expectations of economic development (80.3%) and the trade union rights (75.5%) follow these. Expectations on the subjects of solving the unemployment problem (63.5%) and reducing poverty (59.8%) remain at a lower level.

* For those who are against EU membership, the primary reasons are fears that Turkey's economic and political dependence on outside sources will increase (88.6%). This is followed by fears that agriculture will be negatively affected (80%). Next, 73.8% fear losing Cyprus, 71.6% the economy getting worse, and 61.1% negative effects on industry. In last place, with 60.3%, is a fear that EU membership will divide the country.

* 35.8% think that Turkey's membership in the EU would have positive effects for themselves, and 24.3% think it would have negative effects. 24.6% do not expect membership to have either a positive or a negative impact on their own lives.

* For those who expect positive effects, the most important reason is the expectation that social rights will improve (93.1%) and that it will become easier to exercise the right to organize in the political arena (81.9%). This factor is followed by the belief that they will be able to more freely exercise the right of association for trade unionism and union activities. The expectation that membership will improve the economic situation (65.1%) lags behind the expectations about democracy and social rights. At the same time, contrary to the general opinion, the idea that of EU countries' basic objections about Turkish membership, free movement rights together with productive power from Turkey coming to these countries in dense form came in last place at 57.6%.

* For those who expect negative effects from EU membership, the most important fear is loss of jobs (80.4%). This fear is followed by worries about falling wages (69.4%) and the loss of social rights (66.7%).

* The proportion who believe that Turkey will be granted full membership in the EU is only 23.9%. 62.3% do not believe that Turkey will be granted full membership. 12.9% said they do not have enough knowledge on the subject to decide. Even among those who have a positive view of EU membership, 45% do not believe that EU membership will become a reality. Despite having positive views of membership, 13.7 % did not share their thoughts on whether or not EU membership will happen. Of those with negative views about membership, a large portion, 85.1%, think it will not become a reality. 56.9% of those who remain undecided on the subject of membership also think it will not happen.

* The information sources that are the most important for influencing opinions on the subject of the EU are newspapers and television (60.9%). They are followed by government announcements (11.6%) and political parties (10.6%). Despite the fact that 68.3% of the workers consulted were members of trade unions, only 6.6% said that their thoughts on the subject of EU membership were influenced by union education and publications.

* 35.9% of wage laborers believe that the future will be worse than the present. In contrast, 35.8% were more optimistic about the future. 24.7% think the future will not be very different from the present. Women compared to men, middle-aged people and older compared to youth, and insured workers compared to uninsured workers have a more pessimistic view of the future.

* There is an important link between expectations for the future and the belief that Turkey will be able to join the EU: 63.3% of those who believe that Turkey will become an EU member have an optimistic view of the future, whereas only 24.6% of those who believe Turkey will not be allowed to join the EU have an optimistic view. (BIA News Center, September 20, 2005)

Istanbul Hosts European Social Forum Meeting

Preparatory Assembly meeting for the European Social Forum (ESF) will take place in Istanbul from 23-25 September.

Members of AKEL (the Progessive Party of the Working People of Cyrpus), which supports the Cypriot government, and representatives of organizations that carried out the "No to the Constitution" campaign in France will also attend the European Preparatory Assembly (EPA), which will be hosted by the Turkish Social Forum (TSF).

The meeting will prepare for the ESF meeting that will take place from 6-9 April in Athens. Participation in the meeting is open to everyone.

Among the participants are prominent political analysts and activists such as Alex Callinicos from Britain, Boris Kagarlitsky from Russia, Christophe Aguiton from France, and Jonathan Neale from USA, whose books have been published in Turkish.

Mehmet Sogiancž, the head of the executive committee of the Turkish Engineers and Architects Chamber Association (TMMOB) and I™smail Hakkž Tombul, general director of the Public Workers Trade Union Conference (KESK), will open the meeting in the name of the Turkey's Social Forum.

"The meeting's convening in Istanbul supports those who believe that the genuine peace between the two countries will be achieved through contacts in the civil society" says Petros Constantinou Greek Social Forum coordination spokesperson.

A crowded delegation from Greece is expected to participate in the meeting. Civil society organizations from both Turkish and Greek parts of the divided Cyprus will also attend.

One of the TSF spokespeople, TMMOB committee member Hüseyin Yes¸il, said "the meeting will be important from the point of view of showing that relations between Turkey and Europe will develop through meetings of civil society at the base level, not through diplomatic bargaining behind closed doors."

According to a statement from the TSF office, close to one thousand people from Turkey are expected to attend the European Social Forum in Athens next April.

The TSF, which was founded with the initiative of 28 associations, including TMMOB, KESK, assorted professional organizations, political parties, and NGOs, has already begun its preparations on this subject. At the meeting in Athens, which 50 thousand people are expected to attend, Turkish civil society organizations will be represented in strong form with lectures, seminars, workshops, and cultural activities. (BIA News Center, September 20, 2005)

Campaign for portection of women against domestic violence

The Mor Çatž Women's Shelter Foundation, Amargi Women's Academy, Sahmaran Women's Solidarity and Research Center, and the Gökkusagi Women's Foundation have begun a campaign to inform women about Law 4320 which provides protection for women from domestic violence.

The four women's organizations explained the reason for the campaign in a joint press release:

"Law 4230, the Family Protection Law, which provides protection to women suffering from violence without forcing them to leave their living situations, is not well-known among women and is not duly applied."

As the representatives of women's advice and solidarity centers, the members of the women's organizations, who work to inform the victims of domestic violence about the contents of Law 4320, demand that the courts and police stations apply the law effectively.

On 17 September, they will start their campaign by setting up 25 stalls in locations around Istanbul, Izmit, and Yalova provinces, organizing women's discussion groups, and visiting the offices of law enforcement bodies.

For the first four days of the campaign, which will last for six weeks, they will set up information stalls on boats that will travel the waterside in Istanbul.

According to the organizations' joint press release, from 23 September onwards, there will be women's meetings in various regions every Friday and Saturday for a period of six weeks.

Despite the law's defects and the problems with its application, they highlight this law as the only grounds for protecting the victims of domestic violence from further abuse. The goals of the campaign are explained as follows:

* To publicize the rights and possibilities the law provides to protect women and children who suffer from violence

* To demand that those who implement the law (courts, prosecutors, police stations) make sure that it is duly and appropriately applied

* To inform women of the presence of women's advice and solidarity centers and to publicize the importance of foundations connected with women's advice and solidarity centers in ensuring the rights of those who suffer from violence.

The campaign's most important aim is reinforce solidarity among women's organizations. The four women's organizations explain "the preparations, which lasted for three years, have been very fruitful from the mutual information-sharing and cooperation points of view."

The Istanbul Bar Women's Rights Application Center is also supporting this campaign and taking part in its demands. (BIA News Center, Ayse DURUKAN, September 19, 2005)

La pièce de 1 nouvelle lire turque: une contrefaçon de la pièce de 2 Euros

Depuis le 1er janvier 2005, la Turquie a une nouvelle monnaie, La "nouvelle lire turque" (Yeni TurkLirasi), qui remplace l'ancienne lirehyperdévaluée, à laquelle on a enlevé pas moins de six zéros. Lorsqu'on regarde la nouvelle pièce de 1 lire, on s'aperçoit aussitôt qu'elle ressemble étrangement à la pièce de 2 euros.

Si on compare ces deux pièces, on constate qu'elles ont exactement la même apparence (un anneau de nickel entourant la partie centrale en cuivre) et exactement la même dimension.De même, le côté face comporte, comme beaucoup d'euros, une tête (il s'agit ici d'Ataturk, comme les Euros nous montrent le roi  d'Espagne, le roi des Belges, Dante, etc.).

La seule différence est qu'à la place du 2 de deux euros il y a un 1.

Et encore peut-on remarquer  que ce 1 est graphiquement très proche du 1 de la pièce de 1 euro.

Cette pièce d'une lire turque est donc manifestement une contrefaçon de la pièce de deux euros. Or elle vaut 0,4 euro (et en France, en réalité, elle ne vaut rien du tout) Elle permet donc de rendre la monnaie, dans toute la zone euro, en faisant de substantiels bénéfices, et de se servir des automates sans se ruiner. C'est-à-dire de voler les consommateurs et les organismes que  l'on paie par automates.

A notre connaissance, personne n'a encore dénoncé cette gigantesque escroquerie, montée par un pays que l'Union européenne veut accueillir en son sein, et qui fabrique déjà sa fausse monnaie européenne.

Pour l'heure, soyez prudents, et vérifiez que lorsqu'on vous rend des pièces de deux euros, il ne s'agit pas de pièces d'une lire turque, car elles ont commencé à circuler. (Veille Media VAN, 15 septembre 2005)

Procès pour crime d'honneur: un Turc avoue avoir tué sa soeur à Berlin

Un jeune Turc jugé depuis mercredi à Berlin au côté de ses deux frères pour avoir exécuté leur soeur en pleine rue a reconnu être l'auteur de ce crime d'honneur qui avait provoqué en début d'année un vif débat en Allemagne sur l'intégration de la communauté.

"J'ai tué ma soeur et j'ai commis cet acte tout seul", a déclaré Ayhan Sürücü, 19 ans, par la voix de son avocat. "Aujourd'hui, je ne comprends plus moi-même ce que j'ai fait", a ajouté le prévenu, au premier jour de son procès suivi par de nombreux médias et des dizaines de caméras de télévision.

Assis derrière une baie vitrée et vêtu d'une chemise noire, le jeune homme svelte a reconnu qu'il désapprouvait le style de vie de sa soeur, tout en regrettant son acte devant le tribunal de grande instance de Berlin. Une soeur de la victime portant un voile islamique suivait les débats.

Les aveux du jeune Turc contredisent la thèse de l'accusation qui poursuit les trois frères pour "assassinat en réunion pour des mobiles perfides et profonds", passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

Toutefois, le plus jeune prévenu pourrait bénéficier d'une peine réduite, dans la mesure où il est âgé de moins de 21 ans. Les deux autres frères ont 24 et 26 ans.

La victime, Hatun Sürücü, 23 ans, avait été abattue le 7 février de trois balles dans la tête à un arrêt de bus. Auparavant, elle aurait dit à son frère cadet qu'elle avait le droit de vivre comme elle l'entendait et de coucher avec qui elle voulait. "C'en était trop pour moi. J'ai sorti le pistolet et j'ai tiré", a affirmé Ayhan Sürücü, qui travaillé dans un café internet avant d'être incarcéré.

L'homme a déclaré qu'il s'était procuré l'arme auprès d'un ressortissant russe, tandis que le Parquet affirme qu'elle lui a été fournie par son frère de 26 ans.

Les trois frères soupçonnés d'avoir commis ce crime pour laver l'honneur de la famille avaient été arrêtés et écroués peu après. Selon le ministère public, ils n'auraient pas supporté que leur soeur se sépare de son mari pour mener une vie indépendante à Berlin.

Mariée de force à 15 ans à un cousin en Turquie, Hatun Sürücü avait fini par le quitter et était retournée enceinte à Berlin, où elle avait accouché d'un fils à l'âge de 17 ans. Elle vivait depuis en mère célibataire, en rupture avec sa famille, avait abandonné le port du foulard et se maquillait.

Selon l'association berlinoise d'aide aux jeunes filles turques en difficulté "Papatya", 45 assassinats "au nom de l'honneur" ont été commis de 1996 à 2004 en Allemagne, dont 13 à Berlin. (AFP, 14 septembre 2005)

Téléphonie mobile: la compagnie Turkcell remplacée par la sud-africaine MTN

La compagnie turque Turkcell a été évincée d'un important contrat pour la construction du second réseau de téléphonie mobile au profit de la compagnie sud-africaine MTN (Mobile Telephone Network), a annoncé dimanche le responsable d'une société iranienne présente dans le contrat.

"Malheureusement, Turkcell n'a pas réussi à déposer à temps la garantie (de 300 millions de dollars), nous avons donc commencé aujourd'hui (dimanche) des négociations avec la compagnie sud-africaine MTN (Mobile Telephone Network) arrivé second dans l'appel d'offre", a déclaré à la télévision d'Etat, Ebrahim Mahmoudzadeh, le président du consortium Irancell, qui a obtenu un contrat de trois milliards de dollars pour la construction du second réseau de téléphonie mobile.

M. Mahmoudzadeh dirige la société Saa-Iran, une société électronique liée à l'armée, partenaire de Turkcell avec 15% des parts du consortium.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de Turkcell en Iran, Bahram Hassanzadeh, a demandé aux partenaires iraniens de la compagnie turque de "ne pas agir avec précipitation".

"Il n'appartient pas à une société minoritaire d'annoncer que Turkcell ne fait plus partie du contrat. Seul le gouvernement iranien peut décider une telle chose", a déclaré M. Hassanzadeh.

Le gouvernement iranien et le ministère des Télécommunications n'ont pas encore réagi.

"Turkcell a respecté tous ses engagements à temps conformément aux lois iraniennes et a soumis tous les documents au ministère iranien des Télécommunications", a ajouté M. Hassanzadeh.

L'agence officielle Irna avait affirmé le 4 septembre qu'un accord définitif avait été signé avec Turkcell pour le second réseau de téléphonie mobile iranien.

Ce nouveau rebondissement s'est produit alors que Turkcell et ses partenaires iraniens avaient annoncé il y a quelques jours la signature d'un accord mettant fin à plusieurs mois d'incertitude.

Turkcell avait remporté en février 2004 l'appel d'offres international pour la création du réseau de téléphonie mobile mais le contrat a été attaqué par les conservateurs qui ont repris la majorité au Parlement en mai 2004.

Les durs du régime avaient invoqué les risques d'espionnage et de coupure du réseau si ce dernier était contrôlé par une société étrangère.

En février 2005, le parlement a décidé de réduire de 70 à 49% la part de Turkcell dans le consortium chargé de créer le second réseau de téléphonie mobile.

Le contrat pour le second réseau de téléphonie mobile prévoit la fourniture de 16 millions de téléphones portables sur les quinze prochaines années.

Il existe actuellement six millions de téléphones portables en Iran. (AFP, 11 septembre 2005)

Une mission du FMI à Istanbul pour discuter des progrès de la Turquie

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a entamé jeudi des entretiens avec les milieux économiques turcs à Istanbul afin d'examiner les progrès de la Turquie dans le cadre d'une ligne de crédit de 10 milliards de dollars, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La première rencontre de la mission, dirigée par Lorenzo Giorgianni, nouveau responsable du FMI pour la Turquie, a eu lieu avec des technocrates du fonds d'assurance de dépôt de propriété (TMSF), qui gère les banques et compagnies saisies par l'Etat notamment après la grave crise bancaire de 2001.

D'autres entretiens avec des forums d'hommes d'affaires étaient prévus.

La mission doit se rendre lundi à Ankara pour rencontrer les responsables économiques du gouvernement et du Trésor.

Au centre des entretiens doit figurer une loi réformant la sécurité sociale, véritable trou noir du budget turc. Cette réforme n'a pu encore être adoptée par le parlement, trop chargé à la dernière législature en raison de lois adoptées pour harmoniser la législation turque avec les normes européennes.

Le FMI a reporté en juillet le déblocage d'une tranche de 800 millions de dollars de crédit en raison du retard pris par l'Assemblée turque, qui devrait toutefois se pencher sur cette réforme en octobre.

La Turquie et le FMI ont conclu en mai une nouvelle ligne de crédit d'un montant de 10 milliards de dollars s'étalant sur trois ans, et dont la première tranche de 837,5 millions de dollars avait été immédiatement tirée.

Le dernier crédit du FMI, portant sur 16 milliards de dollars, avait été octroyé en 2002 et s'est achevé en février.

Les entretiens de la mission du FMI devraient se poursuivre pendant environ dix jours. (AFP, 8 septembre 2005)

Grève interdite sur décret du conseil des ministres

Nous venons d'apprendre par la presse que le Conseil des ministres a reporté la grève et la décision de lock-out dans les mines d'Erdemir et les usines qui en dépendent, pour une durée de 60 jours et ce, en raison des préjudices qu'ils causent "à la sécurité nationale".

Pourtant, peut-on vraiment prétendre que le gouvernement AKP et ses ministres sont sensibles à la sécurité nationale ?

Par exemple, sont-ils aussi embarrassés de l'existence de la base militaire US d'Incirlik ?

N'y a-t-il pas d'atteinte à la sécurité nationale lorsque les Etats-Unis d'Amérique utilisent nos ports maritimes et notre espace aérien pour acheminer les armes avec lesquelles ils bombardent le peuple irakien qui est notre voisin ?

Par cette interdiction camouflée d'une décision de report, le gouvernement AKP empêche des travailleurs de recourir à leurs droits légaux. Ce gouvernement montre ainsi sa fidélité aux lois imposées par la junte militaire du 12 septembre.

A l'instar des gouvernements précédents, l'administration AKP a agi ainsi à maintes reprises. Ce décret n'est donc pas le premier et certainement pas le dernier.

Derrière ce décret, il faut voir la volonté de créer sur ces terres des conditions économiques favorables à l'impérialisme. Si cela n'avait pas été ainsi, ce gouvernement n'aurait pas vendu aux impérialistes nos ressources prétendument "nationales" pour un prix dérisoire... S'ils avaient vraiment été préoccupés par les intérêts nationaux, ils n'auraient pas livré notre pays au capital étranger. Car accueillir ce capital étranger signifie appeler celui-ci à nous réduire en esclaves. Ce n'est autre que le ministre des finances de ce gouvernement (Kemal Unakitan) qui déclara sans vergogne : "nous vendons ce pays comme des parrains" Š

En interdisant la grève, le Conseil des ministres vole le labeur et la sueur des ouvriers. Encore une fois, ce gouvernement empêche le travailleur de nourrir sa famille. (Fédération pour les droits fondamentaux, http://www.temelhaklar.org/ , 4 septembre 2005)

L'avion d'Onur Air bloqué en Suisse repart mais ne pourra revenir

Un Airbus A300 de la compagnie turque Onur Air, déjà interdite de vol en mai dernier par quatre pays européens, a été retenu mercredi à l'aéroport de Zurich, les autorités suisses ayant constaté des défauts techniques, a annoncé l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC).

L'appareil a été autorisé à décoller à vide après que des défauts constatés mercredi dans le système hydraulique ont été réparés, a déclaré à la presse le directeur de l'Ofac, Raymond Cron. Les quelque 200 passagers qu'il transportait ont pris un autre avion.

Placé sur la liste noire des 12 appareils interdits d'atterrissage en Suisse, l'avion ne peut cependant plus y revenir.

Lors d'un contrôle de routine, les inspecteurs de l'OFAC ont découvert une avarie au système hydraulique, a indiqué l'office dans un communiqué. Aux termes des normes internationales en vigueur l'avion reste cloué au sol dans l'attente de réparations, a ajouté l'OFAC.

Onur Air a déjà été frappée d'une interdiction de vol d'une dizaine de jours en mai dernier en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France. Depuis les appareils de la compagnie turque sont régulièrement contrôlés en Suisse.

Cette semaine, Onur Air a déjà fait parler d'elle en Allemagne: des passagers d'un vol d'Antalya à Leipzig ont rapporté que des panneaux du revêtement intérieur se sont détachés au décollage, laissant apparaître le câblage électrique.

Ce sont les passagers qui ont recollé eux-même les morceaux avec du ruban adhésif. Pour la compagnie privée il s'agit "d'un événement sans gravité".

L'incident survient alors que la Suisse doit publier jeudi sa "liste noire" des compagnies aériennes à risque, la France ayant publié sa propre liste lundi.

L'avion a été autorisé a regagner Istanbul mais il lui est désormais interdit de revenir en Suisse, a annoncé jeudi l'Office fédéral de l'aviation civile (Ofac).

La compagnie avait déjà refait parler d'elle en Allemagne cette semaine. Des passagers d'un vol d'Antalya à Leipzig ont rapporté que des morceaux du revêtement intérieur de l'avion s'étaient détachés lors du décollage, laissant apparaître les câbles électriques. Ils ont dû fixer eux-mêmes les pièces détachées à l'aide de ruban adhésif. (AFP, 1-2 septembre 2005)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Réunion extraordinaire dimanche pour trouver un accord sur la Turquie

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réuniront dimanche soir à Luxembourg, à la veille de l'ouverture prévue des pourparlers d'adhésion de la Turquie, pour trouver un accord sur le cadre de négociations bloqué par l'Autriche jeudi, a annoncé la présidence britannique.

"Malheureusement, il n'a pas été possible de parvenir à un accord sur le cadre de négociations aujourd'hui au niveau des ambassadeurs, les efforts vont se poursuivre", a indiqué un porte-parole de la présidence.

"Je peux confirmer qu'il y aura dimanche une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères", a-t-il continué.

Selon des diplomates, l'Autriche a bloqué l'accord des 25 sur le cadre de négociations, nécessaire avant l'ouverture prévue lundi des pourparlers.

Les ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles, réunis à nouveau jeudi, n'ont pas réussi à convaincre Vienne d'abandonner ses exigences de modifications de ce document qui doit fixer les principes directeurs et les procédures des négociations d'adhésion.

"Les Autrichiens maintiennent leurs réserves sur le cadre de négociation. Leur demande prévoit une solution alternative ou intérimaire à l'adhésion, au cas où l'UE n'aurait pas la capacité d'absorber la Turquie ou au cas où la Turquie ne remplirait pas tous les critères", a précisé une source européenne.

"Nous ne faisons pas de menaces mais nous voulons plus d'éléments positifs dans le cadre de négociations", a ainsi déclaré le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel jeudi dans une interview au International Herald Tribune.

Le texte sur lequel 24 Etats membres s'accordent prévoit que l'objectif des pourparlers est l'adhésion, mais dans un processus ouvert et sans garantie. Comme l'avait proposé la Commission européenne en juin.

L'éventualité d'un "partenariat privilégié" a été rejetée catégoriquement par Ankara qui a menacé d'abandonner toute discussion le cas échéant.

Vienne, sans lier officiellement les deux dossiers, réclame également l'ouverture des négociations avec la Croatie, reportée au dernier moment en mars en raison d'un manque de coopération de Zagreb avec le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie.

"Si nous faisons confiance à la Turquie pour faire plus de progrès nous devrions aussi faire confiance à la Croatie", a estimé M. Schüssel dans une autre interview jeudi au Financial Times.

"Il est dans l'intérêt de l'Europe de commencer des négociations avec la Croatie immédiatement", a-t-il jugé, dénonçant la politique de "deux poids deux mesures" de l'UE.

Une réunion du groupe de travail sur la Croatie, auquel l'Autriche appartient, devrait avoir lieu lundi matin à Luxembourg, en présence du procureur du TPI, Carla Del Ponte, a précisé une source européenne, estimant qu'une décision globale sur la Croatie et la Turquie pourrait alors intervenir plus tard dans la matinée de lundi.

L'opinion publique européenne réticente à l'adhésion de la Turquie

L'Union européenne, qui doit ouvrir le 3 octobre les négociations d'adhésion avec la Turquie, pourra difficilement oublier pendant le processus d'accession une opinion publique européenne réticente à l'accession de ce grand pays musulman.

Selon la dernière enquête semestrielle Eurobaromètre de la Commission européenne, publiée en juillet, seulement 35% des Européens soutiennent cette cette adhésion (52% contre).

Alors que les dirigeants des 25 ont donné à l'unanimité leur accord à l'ouverture des négociations d'adhésion prévue le 3 octobre à Luxembourg, dans certains Etats membres, les opposants à cette intégration font de plus en plus pression pour infléchir les positions de leur gouvernement.

Ainsi, en Autriche, en France et en Allemagne, les trois pays dont la population est la plus hostile, le sujet a investi la scène politique, les uns rejetant l'entrée de 70 millions de musulmans dans un bloc à majorité chrétienne, les autres soulignant le coût d'une telle intégration ou les lacunes d'Ankara en matière de droits de l'Homme.

Alors que seulement 10% de sa population est favorable et 80% opposée à cette accession selon l'Eurobaromètre, le gouvernement autrichien insiste pour ajouter dans le document qui fixera les principes directeurs des pourparlers une alternative à l'adhésion, tel qu'un "partenariat privilégié".

En France (21% de soutien), le président Jacques Chirac apparaît de plus en plus isolé, y compris au sein de son propre parti très majoritairement hostile à l'entrée d'Ankara.

Le thème de la Turquie, qui a empoisonné au printemps dernier la campagne référendaire sur la Constitution européenne, finalement rejetée, risque aussi de devenir récurrent, les Français devant être consultés par référendum avant tout nouvel élargissement.

Le "non" néerlandais au Traité constitutionnel semble également avoir été aidé par le projet d'adhésion turque, dans un pays où selon un récent sondage  54% de la population est contre l'adhésion, pour cause d'islam, de retard de développement ou par rejet d'un élargissement "incontrôlé".

Les Européens en général sont toutefois plutôt en faveur d'un élargissement (50% pour selon l'Eurobaromètre), mais préfèreraient la Suisse (78% pour) à la Turquie qui arrive bonne dernière (35%).

En Allemagne (21% de soutien), la question turque a divisé la classe politique lors de la campagne des législatives du 18 septembre.

Et les négociations en cours pour former un gouvernement de grande coalition placent autour de la table les sociaux-démocrates du chancelier sortant Gerhard Schröder, clairement pour l'adhésion, et les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel qui plaide pour un "partenariat privilégié".

Au Danemark, où un récent sondage a montré le scepticisme croissant d'une population en majorité hostile, le Premier ministre libéral Anders Fogh Rasmussen, a lui aussi exprimé ses doutes sur l'adhésion turque.

En revanche, dans beaucoup d'Etats membres, notamment dans les dix nouveaux, moins défavorables à l'intégration turque, le débat est discret, voire absent des scènes politique et médiatique.

Ainsi, en Pologne, qui compte le plus de supporteurs à l'adhésion (54% selon l'Eurobaromètre), en Espagne, en Italie, en Hongrie ou en Suède, le sujet ne suscite pas de polémique, même quand les sondages donnent une avance au "non".

"Il n'y a pas de discussion sur la question turque en Lituanie, les hommes politiques soutiennent l'adhésion par apathie", commente Egdunas Racius, analyste politique.

Quant à la Grande-Bretagne, le débat limité s'explique surtout par un consensus politique pour le "oui", mené par un gouvernement très engagé et soutenu par une majorité de la population (45% pour, 37% contre). (AFP, 29 septembre 2005)

Ankara craint un report de l'ouverture des négociations à l'UE

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a évoqué jeudi la possibilité que son pays ne puisse pas entamer les négociations d'adhésion à l'Union européenne lundi comme prévu, mais a souligné qu'il restait encore du temps pour trouver une solution.

"Sans aucun doute, il y a un risque de ne pas débuter les négociations d'adhésion", vu que les pays de l'Union européenne ne se sont toujours pas mis d'accord sur le cadre qui doit régir les discussions, a relevé le ministre.

"D'un autre côté, des efforts intenses sont faits pour parvenir à une solution", a ajouté M. Gul devant la presse. "Il y a encore du temps pour résoudre les problèmes et j'espère qu'ils seront résolus".

Quelques heures plus tôt, l'Union européenne avait convoqué ses ministres des Affaires étrangères pour dimanche, dans l'espoir de dégager un accord de dernière minute sur le mandat confié à ses négociateurs face à la Turquie.

L'Autriche bloque l'adoption du texte qui doit régir les négociations d'adhésion en réclamant une référence à une éventuelle "association" de la Turquie avec l'UE, au lieu de l'adhésion pleine et entière réclamée par Ankara.

La Turquie a souligné à maintes reprises qu'elle n'accepterait pas d'autre option qu'une négociation conduisant à son adhésion à l'UE.

"Nous faisons face à des problèmes sérieux à propos du début des négociations", a ajouté M. Gul. Le ministre n'a pas fourni plus de détails, craignant qu'une discussion publique des points de désaccord puisse mettre à mal les efforts des diplomates.

Le ministre turc a affirmé qu'il ne se rendrait pas à Luxembourg lundi si Ankara n'était pas satisfait du texte élaboré par l'Union européenne.

"Bien entendu, personne ne s'attend à ce que nous allions à Luxembourg sans avoir vu le document fixant le cadre de la négociation. Tout le monde sait cela", a-t-il ajouté. "Il y a des dossiers que la Turquie ne peut en aucun cas accepter et tant la présidence (britannique) que les Etats-membres le savent parfaitement". (AFP, 29 septembre 2005)

Poettering rejects Rehn's criticism of the European Parliament

Commissioner Olli Rehn has been quoted in media reports as criticising the result of the vote in the European Parliament to postpone ratification of the additional protocol of the EU-Turkey Customs Union. He described the outcome of the vote as an "annoying setback" and as an "own goal".

"It is not for any European Commissioner to criticise and disparage decisions of the European Parliament. I reject this attempt to undermine the will of Parliament. Commissioners are expected to support Parliament's position and implement its decisions", declared Hans-Gert Poettering, EPP-ED Group Chairman.

"It is Mr Rehn's duty to call on Turkey to ratify the additional protocol. I find it completely unacceptable that instead of this the Commissioner has provided Turkey with further excuses for delay."

"Commissioner Rehn also seems to believe that he alone represents the EU position. He should realise that the European Parliament is part of the EU, its decisions are democratically arrived at and must be respected", concluded Poettering. (www.epp-ed.org, 29 September 2005)

Le PE exige que la Turquie reconnaisse le génocide arménien et la République de Chypre

Le Parlement européen s'est prononcé mercredi pour l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, mais a demandé à Ankara de reconnaître le génocide arménien et la République de Chypre avant toute éventuelle accession à l'UE.

Les eurodéputés constatent "que la Commission et le Conseil estiment que la Turquie a rempli formellement les dernières conditions nécessaires à l'ouverture des négociations d'adhésion le 3 octobre 2005", dans une résolution non-contraignante votée à 356 voix pour, 181 contre et 125 abstentions.

Cependant, l'Assemblée Européenne a décidé que "les autorités turques n'ont  toujours pas satisfait aux demandes concernant les  questions arméniennes telles qu'elles sont exprimées par le Parlement européen dans sa résolution du 18 juin 1987", "appelle la Turquie à reconnaître le génocide des Arméniens ", et "considère cet acte comme un préalable à l'adhésion à l'Union Européenne".

La veille du vote, les partis présents au PE s'étaient mis d'accord autour d'un texte de compromis qui ne faisait aucune mention aux questions arméniennes ; c'est donc deux amendements proposés par un groupe de députés ( Pierre Moscovici, Harlem Desir, Marie Arlette Carlotti et Martine Roure et autres - PSE) qui ont été adoptés par  une majorité de députés.

" Cet ultime appel du Parlement européen avant les négociations avec la Turquie devrait servir de guide au Conseil de l'Union et à la Commission européenne", a déclaré Hilda Tchoboian, Présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

" Les Européens ne peuvent avoir  confiance dans l'efficacité des négociations que si leurs dirigeants se font l'interprète de leurs aspirations. Nous appellerons donc les Ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à aborder la question du génocide, le 3 octobre prochain, lors de leur réunion au Luxembourg", a conclu la Présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

Le Parlement européen a en outre de nouveau reporté mercredi in extremis son vote sur le protocole du 29 juillet étendant l'accord d'union douanière de la Turquie avec l'UE aux dix nouveaux membres de l'Union dont Chypre.

A la demande du Parti populaire européen (PPE, droite), les eurodéputés ont voté le report à 311 voix pour, 285 contre et 63 abstentions.

Le chef du groupe PPE au Parlement, Hans-Gert Poettering, a justifié son initiative par le refus réitéré d'Ankara de reconnaître Chypre et de laisser les bateaux et avions chypriotes accéder à ses ports et aéroports.

Le vote du PE sur le protocole du 29 juillet est nécessaire pour son entrée en vigueur mais pas pour l'ouverture, prévue lundi, des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE. L'Assemblée nationale turque n'a elle-même pas encore ratifié ce protocole.

Il "déplorent sincèrement" également qu'Ankara ait accompagné fin juillet la signature du protocole étendant son union douanière aux dix nouveaux membres de l'UE, dont Chypre, d'une déclaration affirmant que son paraphe ne valait pas reconnaissance des autorités de Nicosie.

Les élus européens demandent ainsi à la Turquie de "reconnaître la République de Chypre dans les meilleurs délais", soulignant que cette reconnaissance aussi est "une composante nécessaire du processus d'adhésion".

Le PE a également insisté sur le fait que l'ouverture des négociations ne garantissait pas à 100% l'adhésion effective de la Turquie au terme des pourparlers, qui devraient de toute façon durer plus de 10 ans.

"L'ouverture des négociations sera le point de départ d'un processus de longue haleine, qui, du fait de sa nature propre, reste ouvert et ne conduit pas a priori automatiquement à l'adhésion", poursuivent les élus dans leur résolution.

Le PE souligne toutefois que "l'objectif des négociations est bien l'adhésion de la Turquie à l'Union".

En décembre 2004, les eurodéputés s'étaient déjà exprimés favorablement sur l'ouverture des négociations d'adhésion avec Ankara, en posant toutefois des garanties strictes tout au long du processus.

A Ankara, le porte parole du ministère des Affaires étrangères, Namik Tan, a affirmé devant les journalistes que son pays pourrait bouder ces discussions si le cadre des négociations était en deçà de ses attentes.

"Il est clair que nous prendrons notre décision finale quand le cadre des négociations aura été totalement clarifié et que nous l'aurons évalué", a dit M. Tan.

Les principes d'au moins dix années de négociations d'adhésion

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, qui devrait durer une dizaine d'années au moins sans aucune garantie d'accession, doivent permettre à Ankara de conformer sa législation à l'"acquis communautaire", c'est-à-dire à l'ensemble des règles européennes.

Selon le projet de cadre de négociations présenté en juin par la Commission européenne, le processus qui devrait commencer lundi à Luxembourg sera divisé en 35 chapitres, dont le contenu n'est en réalité pas négociable.

De la liberté de circulation des biens et des personnes à la politique étrangère, en passant par la sécurité alimentaire ou l'éducation et la culture, les Turcs devront appliquer les législations communautaires et le rythme des pourparlers dépendra de leur capacité à mettre en oeuvre ces obligations.

Chacun des 35 volets devra être ouvert puis refermé par un vote à l'unanimité des Etats membres, avant un vote final sur l'adhésion éventuelle, également à l'unanimité.

L'objectif final est l'adhésion en tant que telle, mais le processus reste ouvert et sans garantie.

En cas d'échec, l'UE devra s'assurer que "la Turquie sera pleinement ancrée dans les structures européennes par le lien le plus fort", selon le document de la Commission qui peut encore être amendé par les Etats membres d'ici lundi.

L'Autriche, ainsi que des responsables européens hostiles à une adhésion, évoquent la possibilité d'un "partenariat privilégié". Eventualité catégoriquement rejetée par le gouvernement turc.

Le projet de la Commission européenne, bien plus "rigoureux" que les principes imposés aux précédents candidats, insiste également sur la possibilité de geler le processus.

"En cas de violation sérieuse et persistante par la Turquie des principes de liberté, de démocratie, de respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (...), les négociations d'adhésion pourront être suspendues" sur une proposition de la Commission et par une décision des Etats membres à la majorité qualifiée, selon le projet de cadre.

Pendant ce processus, la Turquie devra également reconnaître les autorités de Nicosie et appliquer pleinement le protocole d'Ankara signé le 29 juillet dernier, qui étend son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres dont Chypre.

Toujours selon le projet de cadre, la conclusion des négociations ne pourra pas se faire avant l'adoption par l'Union européenne de son budget pour les années 2014-2020. Les 25 n'ont toujours pas adopté celui pour 2007-2013. (Agences de presse, 28 septembre 2005)

Le Premier ministre danois prône un ralentissement de l'élargissement

Le Premier ministre libéral danois Anders Fogh Rasmussen a prôné mardi le ralentissement de la cadence de l'élargissement de l'Union européenne, et souligné que l'adhésion de la Turquie ne pourra se faire que si l'UE "est en état de l'absorber".

"Nous devons baisser le rythme et consolider l'UE actuelle. Nous ne pouvons pas continuer à construire et construire au-dessus", a-t-il écrit, dans une chronique publiée dans Politiken (centre-gauche) à l'occasion de la date du référendum annulé au Danemark sur le futur traité constitutionnel européen.

"Nous sommes obligés de discuter des élargissements futurs de l'UE. Nous devons reconnaître qu'il y a des limites à sa taille, et à la rapidité (de son élargissement), pour qu'elle puisse continuer de fonctionner et de préserver sa cohésion", a-t-il souligné.

L'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie prévue le 3 octobre, "ne signifie pas que (ce pays) a une garantie d'adhésion", a par ailleurs souligné M. Rasmussen.

L'entrée dans l'UE "exige en premier que la Turquie soit en mesure de remplir tous les critères d'adhésion. Ensuite qu'il y ait de très grands changements dans la société turque. Mais cela exige aussi autre chose, que l'UE puisse être en état d'absorber la Turquie", a-t-il estimé.

Selon un sondage paru jeudi dernier, une majorité de Danois (52,4%) est opposée à l'ouverture des négociations d'adhésion entre l'Union européenne et la Turquie, tandis que 33,1% y sont favorables. (AFP, 27 septembre 2005)

Les rélations sont toujours tendues au sein de l'UE en raison de la Turquie

A seulement huit jours de l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie, les relations sont toujours tendues entre les 25, qui doivent impérativement adopter cette semaine le "cadre de négociation", qui fixera les principes directeurs des pourparlers.

L'UE n'a toujours pas adopté ce document qui servira de base aux pourparlers, qui doivent durer au moins dix ans, alors que l'ouverture officielle des négociations avec Ankara doit avoir lieu le 3 octobre à Luxembourg.

Les ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles, qui ont fait des "progrès" selon des sources diplomatiques, doivent se retrouver à nouveau jeudi pour parvenir à un accord.

D'ici là, selon les mêmes sources, les discussions bilatérales doivent se poursuivre, principalement entre la présidence britannique et l'Autriche, "isolée", qui a demandé à l'UE de réfléchir à inclure une alternative à l'adhésion.

Le projet de mandat de négociation présenté par la Commission européenne en juin indique bien que le processus reste ouvert et sans garantie, mais souligne que l'objectif est l'adhésion de la Turquie. L'ajout explicite d'un "partenariat privilégié" a été rejeté catégoriquement par Ankara, qui a menacé de cesser toute discussion le cas échéant.

Londres devra donc convaincre Vienne, qui voudrait également se faire entendre sur le dossier croate, d'abandonner ses prétentions.

"Je trouverais grotesque que l'on entame des négociations d'adhésion avec la Turquie et qu'en même temps on continue de laisser à la porte la Croatie", avait déclaré début septembre le chancelier conservateur autrichien, Wolfgang Schüssel.

Selon des sources diplomatiques, le groupe de travail de l'UE sur la Croatie, auquel l'Autriche participe, devrait d'ailleurs se prononcer d'ici le 3 octobre sur l'ouverture des négociations d'adhésion avec Zagreb, repoussée en mars en raison d'un manque de coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

En revanche, après des semaines de palabres et de multiples versions de sa déclaration, l'Union européenne a enfin réussi à adopter mercredi une réponse commune au refus d'Ankara de reconnaître Chypre.

Le 29 juillet, la Turquie avait signé le "protocole d'Ankara" étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dernier obstacle à l'ouverture des négociations d'adhésion. Mais elle avait en même temps réaffirmé que ce paraphe ne valait pas reconnaissance de Nicosie, mettant les Européens dans l'embarras.

L'UE, réclamant une "mise en oeuvre complète et non discriminatoire" du protocole, a finalement envoyé ce message à Ankara: "La reconnaissance de tous les Etats membres est une composante nécessaire du processus d'adhésion".

Ce message a exaspéré le gouvernement turc qui y a vu des "approches injustes".

En parallèle aux discussions des Etats membres, les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg exposeront leurs vues sur la candidature turque mercredi matin, lors d'un débat qui s'annonce animé et qui sera conclu par le vote d'une résolution.

Le groupe du Parti populaire européen (conservateur) estime notamment que, même si les négociations sont formellement ouvertes le 3 octobre, "l'ouverture des chapitres ne devrait avoir lieu qu'après" l'application complète du protocole d'Ankara. L'adhésion ne pourra intervenir qu'après la clôture positive des différents chapitres de négociation, un processus appelé à durer au moins dix ans.

Le Parlement européen devrait d'autre part approuver la signature du protocole d'union douanière. Son avis conforme, qui porte uniquement sur le protocole et non sur la déclaration annexe d'Ankara, est nécessaire à la mise en oeuvre du protocole mais n'a aucune influence sur l'ouverture des négociations d'adhésion. (AFP, Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS, 25 septembre 2005)

Douste-Blazy voit la Turquie dans une UE large, mais au pas au coeur

Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a envisagé dimanche de voir la Turquie faire partie d'une Union européenne large, sans être dans un "premier cercle" européen destiné à devenir très intégré.

Le ministre a soutenu l'idée d'avoir au coeur de l'UE une "fédération d'Etats-nations, une sorte d'avant-garde" comprenant "moins de dix pays", qui approfondirait le projet des "pères fondateurs" de l'Europe.

La Turquie quand à elle pourrait rejoindre, de même que les pays des Balkans, un "cercle beaucoup plus large, qui ne sera pas dans ce premier cercle", et qui serait fondamentalement "une zone de libre-échange, avec quelques politiques communes", a-t-il dit sur Radio J, radio de la communauté juive en région parisienne.

Cette proposition survient alors que la majorité politique française est profondément divisée sur la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE, une perspective soutenue par le président Jacques Chirac, mais pas par son successeur potentiel et chef du parti gouvernemental UMP, Nicolas Sarkozy.

Des négociations en vue de l'adhésion d'Ankara doivent débuter le 3 octobre entre la Turquie et l'UE. Les 25 n'ont toutefois toujours pas adopté le "cadre de négociation" qui fixera les principes directeurs des pourparlers. (AFP, 25 septembre 2005)

Giscard veut que le mot "adhésion" soit retiré du mandat européen

L'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing a réaffirmé vendredi son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne et il a souhaité une "nouvelle initiative" de la France sur la Constitution européenne après l'élection présidentielle de 2007.

La question turque a été vendredi au centre de la convention sur l'Europe, organisée pendant deux jours à Paris par le parti au pouvoir UMP, présidé par Nicolas Sarkozy, fermement opposé à l'adhésion d'Ankara que soutient en revanche le président Jacques Chirac.

M. Giscard d'Estaing a demandé le retrait du mot "adhésion" du mandat de négociation de la Commission européenne, à l'occasion de cette convention.
 Le 3 octobre, a-t-il dit, "le Conseil se prépare à décider à l'unanimité, donc avec l'accord de la France, une négociation avec la Turquie, dont le mandat déclare que +l'objectif commun est l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne+", a rappelé M. Giscard d'Estaing .

Selon lui, "il ne serait pas acceptable de maintenir le membre de phrase selon lequel +l'objectif commun de la négociation est l'adhésion+".
 "Cette affirmation ne reflète pas la volonté démocratique du peuple français. Elle doit être retirée, ou modifiée, comme le demande également l'Autriche", a-t-il ajouté.

"Il existe une contradiction évidente entre la poursuite de l'intégration politique de l'Europe, et l'entrée de la Turquie dans les institutions européennes", a encore estimé l'ancien président.

Pour M. Giscard d'Estaing, la Turquie et l'Europe doivent prouver leur capacité à se respecter mutuellement et à coopérer, sans pour autant chercher à fusionner.

Dans sa première intervention publique depuis la victoire du non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne, l'ancien président de la République a souligné que "pour la première fois depuis 50 ans, la France n'a plus de projet pour l'Europe".

"La reprise du projet de réforme des institutions européennes passe par un changement d'attitude de la France", a déclaré l'ancien président de la Convention européenne. "Ceci appellera, après la grande consultation de 2007, une nouvelle initiative française", a-t-il ajouté. (AFP, 23 septembre 2005)

L'eurodéputé Eurlings appelle la Turquie à normaliser ses relations avec Chypre

L'eurodéputé Camiel Eurlings, rapporteur sur la Turquie, a affirmé jeudi que l'Union européenne ne tolèrerait pas que la Turquie ne normalise pas ses relations avec Chypre en refusant d'appliquer un protocole douanier.

"Lorsqu'on signe un protocole on l'applique. Cela est pour nous très important", a indiqué l'eurodéputé néerlandais en visite d'investigation à Nicosie.

"C'est pourquoi nous n'acceptons pas la position du gouvernement turc n'autorisant pas l'entrée dans ses ports des navires chypriotes, n'accordant pas le droit de survol aux appareils chypriotes (...) C'est une vision (...) qui n'est pas acceptée par la Commission européenne ni par le Parlement européen", a-t-il souligné.

Il a indiqué que le Parlement européen "pouvait exercer beaucoup de pressions politiques car, à la fin du processus d'adhésion de la Turquie, nous devons donner notre accord. Sans cela, la Turquie ne peut pas entrer" à l'UE.

L'eurodiputé Eurlings a affirmé que le refus de la Turquie de reconnaître Chypre et appliquer le protocole "porte atteinte à la crédibilité de l'UE".

L'UE a adopté mercredi, après des semaines de pourparlers, une déclaration commune en réponse à la réaffirmation par Ankara de sa non reconnaissance de Chypre. Cette mise au point doit permettre d'ouvrir la voie au lancement de négociations d'adhésion avec la Turquie à la date prévue du 3 octobre.

Les Européens demandent notamment que la Turquie reconnaisse le gouvernement de la République de Chypre avant d'intégrer l'UE, une étape qui ne devrait pas être atteinte avant une dizaine d'années.

La contre-déclaration européenne affirme notamment que "la reconnaissance de tous les Etats membres est une composante nécessaire du processus d'accession" et demande l'application pleine et sans discrimination du protocole d'union douanière.

Elle indique qu'un échec de la Turquie à appliquer intégralement l'accord d'union douanière -en persistant notamment à refuser l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes- pourrait affecter le rythme des négociations d'adhésion.

La Turquie a annoncé qu'elle refuserait de reconnaître la République de Chypre tant qu'une solution globale ne serait pas trouvée au conflit divisant l'île depuis trois décennies entre un secteur chypriote-grec et un secteur chypriote-turc. (AFP, 22 septembre 2005)

Les 25 ont officiellement adopté une réponse à Ankara sur Chypre...

Les 25 ont officiellement approuvé mercredi par une procédure écrite un accord trouvé le matin par leurs ambassadeurs à Bruxelles après des semaines de discussions pour trouver une réponse à une déclaration d'Ankara du 29 juillet. Dans ce texte, joint au protocole étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres dont Chypre, la Turquie avait réaffirmé que son paraphe ne valait pas reconnaissance des autorités de Nicosie, mettant les Européens dans l'embarras.

"Nous sommes très confiants sur le fait que les négociations (d'adhésion) commenceront le 3 octobre", a commenté la présidence britannique.

La déclaration commune adoptée mercredi "ouvre la voie" à l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie, a estimé le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn.

"C'est un résultat raisonnable et équilibré. L'accord entre les Etats membres ouvre la voie à l'adoption en douceur du cadre de négociation (qui fixera les principes directeurs des pourparlers, ndlr) et ainsi à l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie le 3 octobre", a déclaré le commissaire dans un communiqué.

La contre-déclaration européenne affirme notamment que "la reconnaissance de tous les Etats membres est une composante nécessaire du processus d'accession" et demande l'application pleine et sans discrimination du protocole d'union douanière.

Lundi, après des semaines de discussions, les ambassadeurs avaient accepté la dernière version de cette contre-déclaration, qui affirme que "la reconnaissance de tous les Etats membres est une composante nécessaire du processus d'accession" et qui demande l'application pleine et sans discrimination du protocole d'union douanière aux 25.

Mais l'officialisation de cet accord avait échoué mardi après une opposition chypriote de dernière minute sur des questions de procédure.

Les ambassadeurs ont d'ailleurs fait des progrès concernant le cadre de négociation, qui fixera les procédures et les principes directeurs devant présider aux discussions.

"Les discussions sur le cadre de négociation ont bien avancé", a indiqué une source européenne.

D'ici la prochaine réunion des ambassadeurs à Bruxelles la semaine prochaine, Londres devrait organiser des discussions bilatérales, principalement avec Vienne.

"Chypre et la Grèce ont levé leurs réserves, ce qui signifie que nous avons désormais seulement des problèmes avec l'Autriche", a précisé un porte-parole britannique.

"Il reste quelques points à discuter avec l'Autriche, notamment concernant le langage sur l'objectif des négociations", a précisé une source diplomatique.

Le projet de cadre de négociations proposé par la Commission européenne en juin précise que l'objectif est l'adhésion de la Turquie, même si le processus reste ouvert et sans garantie.

Mais Vienne a demandé à l'UE de réfléchir à la possibilité d'y inclure explicitement une alternative à l'adhésion.

Cette éventualité d'un "partenariat privilégié" a toujours été catégoriquement rejetée par Ankara qui a menacé de cesser toute discussion le cas échéant.

Les 25 semblent en revanche avoir réussi à se mettre d'accord sur d'autres modifications du mandat de négociations, notamment sur "la capacité d'absorption" de la Turquie par l'UE.

Le projet de la Commission indique que "la capacité de l'UE à absorber la Turquie, en maintenant le dynamisme de l'intégration européenne, est une considération importante dans l'intérêt de l'UE et de la Turquie".

Les Etats membres auraient notamment approuvé une proposition française de renforcer ce point, en précisant que la capacité d'absorption doit être appréciée au niveau institutionnel, financier, ainsi que de justice et d'affaires intérieures, selon une autre source diplomatique.

Les principaux points de la réponse commune de l'UE à la Turquie sur Chypre

Voici les principaux points de la déclaration commune adoptée mercredi par l'UE en réponse au refus d'Ankara de reconnaître Nicosie, réitéré le 29 juillet dans un texte joint au protocole étendant l'union douanière de la Turquie à l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

- Les Etats membres "regrettent que la Turquie ait considéré comme nécessaire de faire une déclaration concernant la République de Chypre au moment de la signature" du protocole d'union douanière.

- "Les Etats membres affirment que cette déclaration de la Turquie est unilatérale, ne constitue pas une partie du protocole et n'a pas de conséquences légales sur les obligations de la Turquie vis à vis de ce protocole".

- L'Union européenne "attend une application pleine et non discriminatoire du protocole additionnel, et le retrait de tous les obstacles à la libre circulation des biens, y compris les restrictions sur les moyens de transports". (Actuellement, la Turquie bloque l'accès à ses ports et aéroports des bateaux et avions chypriotes, ndlr).

- L'UE "évaluera la pleine application (du protocole) en 2006".

- "L'ouverture des négociations sur les chapitres concernés (par le protocole) dépend de l'application par la Turquie de ses obligations envers tous les Etats membres. Un échec à appliquer pleinement ses obligations aura des conséquences sur la progression générale des négociations" d'adhésion.

- "La reconnaissance de tous les Etats membres est une composante nécessaire du processus d'accession".

- L'UE "souligne l'importance qu'elle attache à la normalisation des relations entre la Turquie et tous les Etats membres, le plus tôt possible".

- L'UE souligne "l'importance de soutenir les efforts du Secrétaire général de l'Onu pour parvenir à un règlement global de la question chypriote". (AFP, 21 septembre 2005)

...mais Ankara insiste toujours pour ne pas reconnaître Chypre

La Turquie ne reconnaîtra pas Chypre avant qu'une solution ne soit trouvée à la division de l'île depuis trois décennies dans le cadre de l'Onu, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Namik Tan, cité par l'agence Anatolie.

"Il n'y aura pas de reconnaissance aussi longtemps qu'on ne sera pas parvenu à un règlement complet dans le cadre des Nations unies", a dit M. Tan, qui s'exprimait à New York où il accompagne le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul à l'assemblée générale de l'Onu.

"Le fait que les Chypriotes grecs ne représentent pas les Chypriotes turcs est accepté par les Nations unies", a-t-il ajouté.

Le ministre turc des affaires étrangères, Abdullah Gül, a accusé mercredi les autorités chypriotes d'intransigeance et de vouloir mettre l'Onu sur la touche dans les efforts pour régler la question chypriote.

Dans un discours à l'Assemblée générale des Nations unies, M. Gül a réitéré que le plan de paix du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, pour une réunification de l'île, rejeté l'an dernier par les Chypriotes grecs dans un référendum, représentait "une base fondamentale" pour un règlement.

"Les tests et efforts du secrétaire général pour réactiver les discussions sur la base de son plan, n'ont obtenu aucun résultat du fait de l'intransigeance de l'administration chypriote grecque", a-t-il ajouté.

"Comme si ce n'était pas assez", cette administration "tente maintenant de mettre les Nations unies sur la touche et de porter le problème devant d'autres forums. J'invite tous les acteurs internationaux à décourager ces efforts", a poursuivi M. Gül.
Les 25 pays de l'Union européenne venaient auparavant de s'entendre pour demander à la Turquie qu'elle reconnaisse Chypre un jour ou l'autre, mais en tout cas avant son adhésion à l'Union européenne.

"La reconnaissance de tous les Etats membres est une composante nécessaire du processus d'accession", indique le texte de la déclaration commune des 25, fruit de longues et difficiles tractations. (AFP, 21 septembre 2005)

Les élections laissent l'Allemagne dans l'incertitude

Les élections allemandes n'ont pas désigné de vainqueur et laissent le pays dans l'incertitude. Le chancelier Gerhard Schröder a perdu sa majorité et l'opposition est loin de la majorité absolue. Les deux camps veulent former le prochain gouvernement.

Les deux grands partis populaires, SPD à gauche et CDU/CSU à droite, ont perdu des plumes. D'après les résultats officiels préliminaires, la CDU-CSU d'Angela Merkel arrive en tête avec 35,2 % (-3,3 %) des suffrages, un souffle devant le SPD de Schröder crédité de 34,3 % (-4,2 %).

Les libéraux du FDP prennent une troisième place inattendue, avec 9,8 % (+2,4 %) des voix, devant le Parti de gauche à 8,7 % (+4,7%) et les Verts à 8,1 % (- 0,5 %). En terme de sièges au Bundestag, ces résultats se traduisent par une infime avance des conservateurs, crédités de 225 sièges contre 222 au SPD. Le FDP obtient 61 sièges, les Verts 51 et le Parti de gauche 54.

Bien que la CDU/CSU arrive légèrement en tête, Angela Merkel est considérée par les observateurs comme la grande perdante de la soirée. Archifavorite dans les sondages, elle ne pourra pas gouverner avec le seul FDP dans le cadre d'une coalition "noire-jaune". Elle estime cependant qu'elle est la mieux placée pour accéder à la chancellerie.

Mais Gerhard Schröder a insisté sur le retour spectaculaire du SPD. Bien que le gouvernement perde clairement sa majorité, le chancelier a présenté le résultat du SPD comme une victoire, en regard du désastre qu'on lui prévoyait. Et le chancelier a revendiqué le droit de former le prochain gouvernement.

Le communiqué de Schröder a relancé les spéculations sur une éventuelle alliance "rouge-jaune-verte" regroupant le SPD, le FDP et les Verts. Le président des libéraux, Guido Westerwelle, a toutefois opposé un non catégorique à une telle configuration.

Le refus du FDP et le résultat très serré entre les deux grands partis accréditent la perspective d'une "grande coalition" SPD-CDU. Pour sa part, Gerhard Schröder a déclaré avec arrogance qu'il n'y aurait pas de grande coalition dirigée par Mme Merkel. Il s'est réservé le privilège de la conduire s'il devait y en avoir une.

En tous cas, la formation d'un gouvernement, quel qu'il soit va donner lieu dans les prochains jours, tous azimuts, à de longues et délicates tractations entre tous les partis, à l'exception de la gauche radicale.

Les coalitions possibles en Allemagne

Voici les différentes coalitions possibles après les déclarations des dirigeants politiques allemands à l'issue du scrutin:

CDU/CSU + SPD

Les conservateurs et les sociaux-démocrates ont obtenu ensemble près de 70% des suffrages et disposeraient ainsi d'une majorité stable.
En raison des faibles écarts de suffrages, les dirigeants des deux bords ont pour l'instant évité de se prononcer clairement en faveur de cette solution et, surtout, d'accepter la nomination d'un rival au poste de chancelier, étant donné, en outre, que d'autres coalitions sont possibles.
Angela Merkel et Gerhard Schröder ont chacun revendiqué la chancellerie, qui revient habituellement au candidat de la formation la mieux représentée à la chambre basse du parlement.
Relativement fréquent à l'échelon régional, ce cas de figure de "grande coalition" ne s'est produit qu'une fois au plan national, à l'époque du chancelier conservateur Kurt Kiesinger entre 1966 et 1969.

CDU-CSU + FDP + VERTS - Bien que mathématiquement possible, une coalition "noire-jaune-verte" semble peu probable, plusieurs dirigeants, notamment libéraux, en ayant exclu le principe.

La CDU et les Verts pourraient à plus long terme former une alliance au niveau fédéral et ils gèrent déjà conjointement quelques municipalités.
Pour l'instant, cette perspective se heurte au projet de la CDU de prolonger l'activité des centrales nucléaires.

SPD + VERTS + FDP - L'alliance "verte-rouge-jaune", déjà expérimentée au niveau régional, a alimenté les spéculations des intellectuels au milieu des années 1990 et réapparaît périodiquement dans la presse allemande.
Malgré une relative convergence en matière de moeurs, les convictions économiques des libéraux rendent cet attelage très peu probable au Bundestag.
Dimanche soir, Guido Westerwelle, président du FDP, a exclu une telle coalition tandis que SPD et Verts n'ont pas fermé la porte aux libéraux.

SPD + VERTS + LINKSPARTEI - Schröder, Fischer et la plupart des dirigeants du SPD et des Verts ont exclu sans ambiguïté l'hypothèse d'une coalition "rouge-rouge-verte", bien qu'elle soit au pouvoir à Berlin et dans le gouvernement régional du Mecklenbourg-Poméranie occidentale.

Le "Parti de gauche" - bannière commune de l'ancien parti communiste implanté dans l'Est et de déçus de la sociale-démocratie - s'est construit en opposition très claire à la "dérive centriste" du SPD. Il compte parmi ses dirigeants l'ancien ministre des Finances Oskar Lafontaine, dont le départ du SPD a suscité de nombreuses rancoeurs.
Deux coalitions sont désormais mathématiquement impossibles: l'alliance sortante entre SPD et Verts et la coalition entre conservateurs et libéraux, qui a été longtemps donnée large vainqueur du scrutin dans les instituts de sondage. (Agences de press, 19 septembre 2005)

La presse turque soulagée par le résultat décevant d'Angela Merkel

La presse turque a émis lundi un "ouf" de soulagement après l'échec, la veille, de la dirigeante conservatrice allemande Angela Merkel, une farouche opposante à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, à obtenir une majorité tranchée lors d'élections générales.

"Ca ne s'est pas passé comme on le craignait", titrait le quotidien populaire Aksam, le journal à gros tirage Milliyet estimant que "l'opposition à la Turquie n'a pas profité à Merkel".

La Turquie attendait avec anxiété les résultats des élections générales organisées dimanche en Allemagne, les sondages prédisant une victoire de Mme Merkel, qui prône l'établissement d'un "partenariat privilégié" avec Ankara en lieu et place d'une adhésion complète à l'UE.

Les démocrates-chrétiens (CDU) de Mme Merkel ont finalement dû se contenter d'une victoire par un très faible écart de voix sur les sociaux-démocrates du Chancelier Gerhard Schröder (SPD), ne leur assurant pas une majorité parlementaire.

Les deux dirigeants se sont affirmés en position de constituer le nouveau gouvernement, laissant le pays dans l'incertitude.

"Choc pour Merkel", annonçait le quotidien libéral Hürriyet, soulignant que son opposition à l'adhésion de la Turquie à l'UE n'avait pas suffi à attirer les votes.

Son échec à obtenir une large victoire lors des élections a "éliminé la possibilité d'un quelconque ajustement de la politique étrangère du pays qui pourrait aller à l'encontre du processus européen de la Turquie", a commenté Hürriyet.

Pour Sabah, une autre journal à gros tirage, même si Mme Merkel devient chancelière, elle n'aura plus de marge de manoeuvre pour agir contre la candidature turque.

"Même si Merkel arrive au pouvoir, elle devra s'occuper de problèmes intérieurs pressants et ne tentera pas d'obstruer le lancement des négociations le 3 octobre", estimait le quotidien.

Les dirigeants des pays membres de l'UE ont donné leur feu vert en décembre au commencement, le 3 octobre, de pourparlers d'adhésion avec Ankara, mais le refus par celle-ci de reconnaître la République de Chypre, membre du bloc européen, a semé le doute sur le maintien de cette échéance.  (AFP, 19 septembre 2005)

Athènes: la reconnaissance de Chypre par la Turquie une question de principe

Le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, a affirmé dimanche que la reconnaissance de l'île de Chypre par la Turquie, candidate à l'Union européenne (UE), était "une question de principe", à laquelle Bruxelles "doit donner une solution".

"Notre but est la normalisation totale des relations gréco-turques et, entre autres, nous soutenons la perspective européenne du pays voisin. Mais il y a certaines questions de principe", a souligné M. Caramanlis lors d'une conférence de presse à l'occasion de la 70ème Foire internationale annuelle de Salonique (nord).

"Ce n'est pas possible pour un pays qui souhaite entamer des négociations avec l'Union européenne de ne pas respecter les obligations auxquelles il s'était auparavant engagé. Il est nécessaire de les respecter", a-t-il affirmé.

Il a rappelé que la Turquie, qui attend d'entamer des négociations pour son adhésion à l'UE le 3 octobre, "avait malheureusement lié le protocole" étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux pays membres à "une déclaration unilatérale qui crée un problème".

Cette déclaration spécifie que la signature du protocole par Ankara ne constitue pas une reconnaissance de la République de Chypre, l'un des nouveaux membres.

"L'UE doit donner une solution à ce problème", a dit M. Caramanlis.

Le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, avait rappelé vendredi dernier la présidence européenne britannique à son devoir "d'impartialité", lui reprochant implicitement trop de complaisance envers le refus de la Turquie de reconnaître Chypre.

M. Koumoutsakos commentait l'échec des ambassadeurs des 25, réunis deux jours avant à Bruxelles, à trouver un accord sur une contre-déclaration à adresser à la Turquie après la réaffirmation de son refus de reconnaître la République de Chypre, l'un des pays-membres de l'UE.

La Grèce, tout comme Chypre, avaient déjà jugé non-satisfaisante le premier projet pour ce texte présenté par la présidence britannique, ne l'estimant pas assez ferme. (AFP, 11 septembre 2005)

Chypre prévoit une réunion d'urgence de l'UE sur la Turquie le 26 septembre

Le chef de la diplomatie chypriote George Iacovou a dit s'attendre que l'UE convoque une réunion d'urgence de ses ministres des Affaires étrangères pour le 26 septembre, alors que ses Etats membres peinent à s'entendre sur une réponse commune au refus turc de reconnaître Chypre.

"La vérité, c'est que je m'attends à ce que nous nous dirigions vers une session d'urgence du conseil général des relations extérieures le 26 de ce mois", a déclaré M. Iacovou à une radio chypriote, en marge d'une réunion jeudi de diplomates européens.

Les ambassadeurs des 25, réunis mercredi à Bruxelles, n'ont pas réussi à trouver d'accord sur une contre-déclaration à adresser à la Turquie après qu'une déclaration d'Ankara eut réitéré son refus de reconnaître la République de Chypre, l'un des Etats membres de l'UE.

Jack Straw, le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, qui préside l'UE, avait indiqué mercredi qu'il convoquerait une réunion pour discuter de l'adhésion de la Turquie, dont les négociations doivent débuter le 3 octobre, fin septembre si nécessaire. (AFP, 9 septembre 2005)

Chypre reproche à la présidence britannique de l'UE sa position pro-turque

Le gouvernement de la République de Chypre a reproché jeudi à la présidence britannique de l'Union européenne (UE) de se laisser influencer par Ankara avant le début de ses négociations d'adhésion à l'Union.

Agacé par les tergiversations des membres de l'UE sur une réponse à donner au récent refus de la Turquie de reconnaître Chypre, le porte-parole du gouvernement chypriote Kypros Chrysostomides a affirmé: "D'un côté, il n'y a pas de projet de contre-déclaration sur la table, de l'autre, il y a une position de durcissement de la Grande-Bretagne".

Selon M. Chrysostomides, ce durcissement est le résultat des "protestations de la part de la Turquie".

Ankara a satisfait fin juillet à la dernière condition posée par Bruxelles pour entamer le 3 octobre ses négociations d'adhésion: l'extension de l'accord d'union douanière liant la Turquie à l'UE aux dix nouveaux membres de l'Union, dont la République de Chypre.

Mais la Turquie a assorti sa signature d'une déclaration qui réaffirme que ce geste ne signifie aucunement une reconnaissance officielle de la République de Chypre, île dont les troupes turques occupent le tiers nord depuis 1974.

"Je rappelle très clairement que la signature de ce protocole par Ankara n'implique pas la reconnaissance de Chypre", avait déclaré fin juillet le Premier ministre Tony Blair.

Les Etats membres de l'Union européenne peinent à s'entendre sur une contre-déclaration commune répondant au refus turc de reconnaître Chypre.

Une réponse européenne à la Turquie nécessite un vote "unanime" c'est-à-dire avec l'aval chypriote, a insisté M. Chrysostomides, sans préciser si son gouvernement comptait avoir recours au veto. Il a espéré une contre-déclaration "claire et non équivoque".

Il a en outre accusé la Grande-Bretagne de tenir des discussions séparées avec la France pour qu'elle adopte une position plus souple envers la Turquie. "La présidence britannique ne nous a pas fait participer (...) à ses contacts avec la France", a-t-il dit.

Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a insisté vendredi dernier auprès de son homologue turc Abdullah Gül sur la nécessité pour la Turquie de reconnaître Chypre. (AFP, 8 septembre 2005)

L'UE peine à établir une déclaration commune en réponse à la Turquie

Les Etats membres de l'Union européenne peinent toujours à s'entendre sur une déclaration commune en réponse au refus réitéré fin juillet par la Turquie de reconnaître Chypre au stade actuel, selon des sources concordantes.

Les ambassadeurs des 25, réunis mercredi à Bruxelles, n'ont pas réussi à trouver d'accord et la présidence britannique doit poursuivre dans les prochains jours des discussions bilatérales avec les délégations pour tenter de dénouer la situation.

"La raison de cet échec est essentiellement dûe aux Chypriotes", a indiqué sans plus de détail un diplomate européen.

"Tout est encore ouvert", a affirmé un de ses collègues. "Personne n'a dit quand sera la prochaine réunion à 25, donc a priori cela devrait être mercredi prochain" (Ndlr, jour habituel de rencontre des ambassadeurs), a-t-il ajouté.

Le 29 juillet, la Turquie a signé un protocole étendant l'union douanière qui la lie aux Européens aux dix nouveaux Etats membres de l'UE. Cette signature était la dernière condition posée à Ankara pour entamer le 3 octobre ses négociations d'adhésion.

Mais le gouvernement turc a adjoint à ce protocole une déclaration affirmant que cette avancée ne signifiait pas une reconnaissance automatique de Chypre.

Ankara avait soutenu le plan de paix mettant fin à la partition de l'île, entre un secteur grec (Chypre) et turc (République turque de Chypre du Nord, autoproclamée) mais le plan de réunification a été enterré par le "non" massif des Chypriotes grecs lors d'un référendum en avril 2004.

La semaine dernière à Newport (Royaume-Uni), les ministres des Affaires étrangères avaient déjà échoué à s'entendre sur une réponse commune à cette déclaration turque.

Le premier projet de déclaration présentée alors par la présidence britannique de l'UE appelait la Turquie à "normaliser" au plus vite ses relations avec Chypre en "regrettant" le refus réitéré par Ankara de reconnaître les autorités de Nicosie.

Après l'échec à trouver une position commune, liée selon des diplomates au souhait de la France et de plusieurs autres pays d'inscrire dans le texte des 25 la nécessité pour la Turquie de "reconnaître" Chypre, le chef de la diplomatie britannique Jack Straw avait espéré pouvoir trouver un accord sur le texte cette semaine à Bruxelles.

La question de cette reconnaissance ainsi que la pleine mise en oeuvre du protocole d'union douanière ont encore été au centre des discussions mercredi.

"Il n'y a d'accord sur rien tant qu'il n'y a pas d'accord sur tout", a commenté une autre source diplomatique.

Selon un sondage international publié mercredi, le soutien à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne semble s'éroder depuis l'année dernière, tant dans les pays de l'UE qu'en Turquie.

Selon cette enquête, menée sous les auspices du German Marshall Fund, un centre de recherches, 29% des Européens interrogés estiment qu'une telle adhésion serait "une mauvaise chose", soit une augmentation de 9 points par rapport à 2004 (20%).

En Turquie, ce soutien reste élevé mais il a chuté de dix points par rapport à 2004 pour atteindre 63% (contre 73%).(AFP, 7 septembre 2005)

Le soutien à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE s'érode (sondage)

Le soutien à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne semble s'éroder depuis l'année dernière, tant dans les pays de l'UE qu'en Turquie, selon un sondage international publié mercredi.

Selon cette enquête, menée sous les auspices du German Marshall Fund, un centre de recherches, 29% des Européens interrogés estiment qu'une telle adhésion serait "une mauvaise chose", soit une augmentation de 9 points par rapport à 2004 (20%).

En France, ils étaient 47% à se prononcer contre l'adhésion de la Turquie, contre 35% en 2004.

Toutefois, se montrant globalement ambivalents, une majorité (42%) des Européens estiment qu'une adhésion d'Ankara ne serait "ni une bonne ou une mauvaise chose".

En Turquie, ce soutien reste élevé mais il a chuté de dix points par rapport à 2004 pour atteindre 63% (contre 73%).

L'UE doit en principe ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie le 3 octobre prochain.

Le sondage a été effectué fin mai et début juin auprès d'échantillons de 1.000 personnes par pays, aux Etats-Unis et dans 9 Etats de l'UE (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Pologne, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, l'Espagne), ainsi qu'en Turquie. La marge d'erreur est de 3%.(AFP, 7 septembre 2005)

Près de deux tiers des Danois opposés à l'entrée de la Turquie dans l'UE

Près des deux tiers des Danois sont hostiles à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, selon un sondage publié lundi par le quotidien financier Boersen.

Selon ce sondage, réalisé la semaine dernière par l'institut Greens auprès de 1030 électeurs, 62,8% des Danois sont opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, et 24,2% y sont favorables, le reste ne prenant pas position.

Pour 73,1% des personnes interrogées, l'éventuelle adhésion de la Turquie signifiera une perte économique pour le Danemark (contre 14,3% qui prévoient un gain). Plus de 47% s'attendent à ce que cette entrée provoque un afflux croissant de main d'oeuvre à bas prix.

Les résultats de ce sondage confirment le scepticisme croissant des Danois face à l'arrivée des Turcs dans la famille européenne.

Le mois dernier, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen a tenté une nouvelle fois de rassurer son opinion publique, réaffirmant que les négociations de la Turquie avec l'Union européenne ne conduiraient pas nécessairement à une adhésion à part entière de ce pays.

"Je veux bien souligner qu'il n'est pas sûr que les négociations -- qui devraient débuter le 3 octobre -- déboucheront sur une adhésion pleine de la Turquie", avait-il déclaré à l'issue d'une réunion avec les partis et mouvements pro et anti-européens à Copenhague. (AFP, 5 septembre 2004)

De Villepin réitère les conditions pour ouvrir les négociations

Le Premier ministre français Dominique de Villepin s'est déclaré dimanche "favorable" à ce que le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE "puisse s'enclencher, dès lors que nous avons les garanties que nous avons demandées" à Ankara sur la reconnaisance de Chypre.

"Ce que je souhaite c'est que la Turquie puisse s'engager le plus fortement, le plus rapidement sur le chemin de la reconnaissance de Chypre. Il me paraît indispensable que tout Etat s'engageant dans un processus d'adhésion (à l'Union européenne) puisse avoir une relation sereine et apaisée avec l'ensemble de l'Europe, c'est cette volonté que nous souhaitons de la part des Turcs", a déclaré M. de Villepin au cours d'une émission de radio diffusée dimanche soir.

Pour le chef du gouvernement français, "nous ne pouvons pas d'un revers de la main balayer la candidature de la Turquie".

"Je suis favorable à ce que ce processus d'ahésion puisse s'enclencher dès lors que nous avons les garanties que nous avons demandées", a-t-il dit, ajoutant que "bien sûr", la décision d'une adhésion de la Turquie à l'issue des négociation devait être soumise au vote "souverain" des Français, lors d'un référendum que le président français Jacques Chirac a promis. (AFP, 4 septembre 2005)

Les Vingt-Cinq vont adresser un rappel à l'ordre à la Turquie

Les ministres européens des affaires étrangères, réunis à Newport (Pays de Galles) les 1er et 2 septembre, ont décidé de réagir avec fermeté à la déclaration des autorités turques sur la question de Chypre, mais ils se sont donné un délai supplémentaire pour préciser la formulation de ce rappel à l'ordre. Le ministre britannique des affaires étrangères, Jack Straw, a fait état d'un "large accord" sur les grandes lignes du message qu'ils se proposent d'adresser à la Turquie, tout en reconnaissant que des différences d'appréciation subsistent entre les Etats membres. Certains, comme la France, la Grèce et Chypre, voudraient durcir le texte. La Grande-Bretagne, pour sa part, met en garde ses partenaires contre "une escalade de déclarations et de contre-déclarations" . Aucun Etat n'a remis en cause l'ouverture des négociations d'adhésion le 3 octobre. M. Straw s'est dit "raisonnablement confiant" quant au respect de cette date.

Le débat entre les Vingt-cinq porte sur le refus d'Ankara de reconnaître la République de Chypre, qui est depuis mai 2004 l'un des vingt-cinq membres de l'Union. A la demande de l'Union, qui en avait fait une des conditions de l'ouverture des négociations d'adhésion, la Turquie a accepté de signer, le 29 juillet, un protocole étendant aux nouveaux Etats membres, y compris Chypre, son accord d'association avec l'Union européenne, mais elle a assorti ce geste d'une déclaration par laquelle elle affirme que cette signature ne vaut pas reconnaissance de la République de Chypre.

La Commission européenne a estimé, sur la base d'une expertise juridique effectuée par ses services, qu'une telle affirmation n'est pas contradictoire avec l'application du protocole et qu'elle ne remet pas en cause, en particulier, la mise en oeuvre de l'union douanière prévue par l'accord d'association. Les chefs de la diplomatie des Etats membres, pour leur première rencontre de la rentrée, ont débattu à leur tour de cette question et, en réponse à la déclaration turque, examiné les termes d'une contre-déclaration pressant Ankara de respecter pleinement les engagements qu'implique, vis-à-vis de Chypre, l'accord d'association.

Le texte présenté aux ministres par la présidence britannique, dont la substance avait été approuvée la veille par les représentants permanents des Vingt-cinq, a rencontré, selon M. Straw, un "accueil favorable" , sous réserve d'"améliorations" demandées notamment par la Grèce. Il regrette la déclaration turque, qualifiée de "provocatrice" par les Chypriotes, et souligne l'importance que les Vingt-cinq attachent à la normalisation, aussi rapide que possible, des relations entre la Turquie et tous les Etats de l'Union européenne. Il affirme que le protocole devait être appliqué dans tous ses aspects, et sans discrimination, à l'ensemble des pays concernés. Il propose que son application soit soumise à une évaluation dans un délai d'un an. Il insiste notamment sur la nécessité de supprimer tous les obstacles à la libre circulation entre la Turquie et les Etats membres, Chypre incluse, en particulier les restrictions aux transports. Il ajoute que les discussions sur les chapitres concernant les transports ne pourront commencer tant que les Turcs ne se seront pas pliés à cette injonction.

La controverse a pour objet la libre entrée des navires et des avions chypriotes dans les ports et les aéroports turcs, qu'Ankara continue de refuser. Chypre a demandé à ses partenaires d'exiger de la Turquie qu'elle applique complètement l'accord d'union douanière, jugeant celui-ci "nul et non avenu" tant qu'Ankara persévère dans son refus.

Le ministre turc des affaires étrangères, Abdullah Gül, a encore aggravé la tension en déclarant, juste avant la réunion de Newport, qu'Ankara n'avait pas l'intention d'ouvrir ses ports et ses aéroports aux navires et aux avions chypriotes. Seuls les pays membres, a-t-il dit, ont l'obligation de remplir cette condition, mais non les pays candidats.

"Le problème n'est pas juridique, mais politique, a déclaré Philippe Douste-Blazy, ministre français des affaires étrangères, à l'issue de la réunion. C'est une question de confiance. On ne peut pas demander à entrer dans une famille dont on ne reconnaît pas tous les membres" .  (Le Monde, Thomas Ferenczi, 3 septembre 2005)

Schüssel: négocier avec la Turquie et non la Croatie serait "grotesque"

Le chancelier conservateur autrichien, Wolfgang Schüssel, a estimé samedi qu'il serait "grotesque" que l'Union européenne entame des négociations d'adhésion avec la Turquie et qu'en même temps elle laisse "à la porte la Croatie".

"Je trouverais cela grotesque qu'on entame des négociations d'adhésion avec la Turquie et qu'en même temps on continue de laisser à la porte la Croatie", a déclaré M. Schüssel à Nuremberg (sud de l'Allemagne), lors d'une intervention au congrès de l'Union chrétienne-sociale allemande (CSU).

Hostile à une adhésion automatique de la Turquie à l'UE, le chancelier a par ailleurs souligné les "mérites" du Premier ministre croate Ivo Sanader, également présent à ce congrès, au cours duquel Edmund Stoiber a été réélu à la tête de la CSU avec 93,1% des voix.

Petite soeur bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel, la CSU a réaffirmé dans un texte son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE: "Nous disons non à une adhésion à part entière de la Turquie dans l'UE et proposons un partenariat privilégié".

"L'UE doit rester ouverte à l'adhésion de nouveaux membres, mais ça, c'est un pas de trop" a déclaré M. Stoiber, en allusion à une éventuelle adhésion de la Turquie, dont les négociations avec l'UE doivent s'ouvrir le 3 octobre.

La présidente de la CDU, Angela Merkel, avait elle aussi réitéré vendredi à ce congrès son opposition à une adhésion à part entière de la Turquie à l'UE.

Les Unions chrétiennes CDU/CSU devancent nettement les sociaux-démocrates du chancelier Gerhard Schröder dans tous les sondages pour les élections législatives anticipées du 18 septembre en Allemagne.

Les négociations d'adhésion de la Croatie à l'UE, qui devaient normalement commencer en mars, ont été reportées sine die par Bruxelles en raison du manque de coopération de Zagreb dans la capture du général croate Ante Gotovina, inculpé depuis 2001 par le Tribunal pénal international (TPI). (AFP, 3 septembre 2005)

La question turque, autre thème de campagne en Allemagne

La question turque divise comme aucune autre la classe politique allemande à l'approche des législatives où le vote de la communauté devrait peu peser dans la balance, tant est grande l'avance des conservateurs, opposés à l'intégration de la Turquie à l'Union européenne.

Quelque 600.000 Allemands d'origine turque sont appelés aux urnes le 18 septembre : c'est moins du quart des quelque deux millions et demi de citoyens que compte la communauté... et moins d'un centième de la population inscrite sur les listes électorales.

Traditionnellement, le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Gerhard Schröder fait plutôt recette dans la communauté, la plus importante d'Europe occidentale : il a les faveurs de 65% des Allemands d'origine turque, loin devant les Verts (17%) et l'Union chrétienne-démocrate (CDU, 9%), selon Andreas Wüst, de l'Université de Mannheim.

Le SPD, fervent partisan de négociations visant à terme une pleine intégration à l'UE, pourvu que la Turquie réponde aux critères de celle-ci, compte un député d'origine turque, présente deux candidats de la communauté pour des mandats directs et a édité du matériel électoral en turc. L'autre député d'origine turque siège chez les Verts.

Mais le SPD étant distancé d'une dizaine de points par l'Union chrétienne-démocrate, ce bonus risque de ne pas peser lourd. Peu importe que Gerhard Schröder ait été surnommé le "chancelier de Kreuzberg" (le quartier turc de Berlin) par Hürriyet, grand quotidien d'Istanbul.

Les conservateurs, emmenés par Angela Merkel, semblent plus en phase avec les convictions d'une majorité d'Allemands. Selon une étude publiée par la Commission européenne en juillet, 74% des Allemands sont opposés à une intégration totale de la Turquie.

La CDU n'a pas fait de la question turque un thème central de campagne, mais le numéro deux du camp conservateur, Edmund Stoiber, a annoncé la couleur : "si Angela Merkel devient chancelière, nous aurons d'autres moyens d'influencer le cadre des négociations au niveau de l'UE", qui doivent débuter le 3 octobre.

M. Stoiber, qui pourrait prendre les rênes de la diplomatie allemande après le 18 septembre, veut "ouvrir le cadre des négociations avec également l'option d'un partenariat privilégié", option qui reçoit également de larges soutiens dans plusieurs pays de l'UE, de la France à l'Autriche, et irrite fortement Ankara. "Je suis sûr que nous arriverons à recueillir pour cela une majorité dans l'UE", selon lui.

Ces propositions font grincer les dents des Turcs d'Allemagne. "Pour Mme Merkel, l'élection semble avoir priorité sur tout. Peu importe si elle rend ainsi un mauvais service à l'intégration" des Turcs en Allemagne, déplore Taciddin Yatkin, président de la Communauté turque de Berlin, principale association représentative.

Mais la CDU ne sera pas totalement en reste dans l'électorat communautaire. "La plupart des Turcs vivant en Allemagne (souvent originaires d'Anatolie, ndlr) sont très conservateurs et donc des électeurs naturels de la CDU", note Ozcan Mutlu, député Vert de la municipalité de Berlin. La CDU a d'ailleurs son Forum germano-turc, une association présidée par Bülent Arslan, un conseiller d'entreprise âgé de 30 ans.

L'autre surprise pourrait venir, selon le Centre sur les études turques d'Essen, du Parti de gauche (gauche contestataire), qui a des chances de devenir la troisième force politique du pays. Les réformes sociales du chancelier Schröder ont en effet tendance à affecter les couches sociales les plus modestes, et donc souvent la communauté turque, qui pourrait être tentée par le vote-sanction.

En désaccord avec cette politique sociale, Hakki Keskin, le président de la Communauté turque d'Allemagne, a d'ailleurs récemment rendu sa carte du SPD, dont il a été membre pendant trente ans. Il fait campagne aujourd'hui pour le Parti de gauche. (AFP, 2 septembre 2005)

Le PE repousse son vote sur le protocole d'union douanière Turquie/UE

Le Parlement européen a repoussé à la fin du mois de septembre son vote sur le protocole étendant l'union douanière entre les Turcs et les Européens aux dix nouveaux Etats membres de l'UE, a-t-on appris jeudi auprès du Parlement européen.

Les eurodéputés devaient se prononcer la semaine prochaine, au cours de la première session plénière de septembre à Strasbourg, sur ce texte signé par la Turquie le 29 juillet dernier. Le document était accompagné d'une déclaration d'Ankara réaffirmant que cette avancée ne signifiait pas une reconnaissance de Chypre.

La conférence des présidents, qui réunit le président du PE et l'ensemble des présidents de groupes politiques, a décidé jeudi de repousser le vote à la deuxième session plénière de septembre qui aura lieu à Strasbourg du 26 au 29 septembre.

"La Turquie ayant déclaré de façon unilatérale que l'extension de l'accord douanier à Chypre n'était pas une reconnaissance de Chypre aux yeux du droit international, c'est la seule conséquence logique", a commenté jeudi dans un communiqué Elmar Brok, président de la commission des Affaires étrangères du PE et rapporteur du texte.

"La façon dont Ankara a abordé le problème jusqu'à présent n'est pas acceptable", a-t-il continué, appelant la Commission européenne et les Etats membres à trouver une solution avant la deuxième session de septembre.

"Autrement, une décision sur l'ouverture des négociations avec la Turquie le 3 octobre est à mon avis presque infaisable", a estimé M. Brok.

La mise en application du protocole nécessite l'avis conforme du Parlement européen, mais un vote négatif ou un report de ce vote n'empêcherait pas l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie, a-t-on cependant indiqué de source parlementaire. (AFP, 1er septembre 2005)

Désaccord entre les 25 sur le traitement de la Turquie

Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Newport (Pays de Galles), n'ont pu s'entendre sur les moyens d'accroître la pression pour obtenir la reconnaissance de Chypre par Ankara, mais ils ne sont pas revenus sur le calendrier des négociations d'adhésion.

Ils ont en revanche insisté pour que les autorités turques reviennent sur l'interdiction d'accès de leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.

"Compte tenu de l'atmosphère aujourd'hui..., je suis raisonnablement confiant en ce qui concerne le démarrage des négociations le 3 octobre", a déclaré le chef de la diplomatie britannique Jack Straw, soulignant qu'aucun de ses homologues n'avait "remis en question les conclusions arrêtées" fin 2004.

Les ambassadeurs de l'Union européenne ont été chargés de poursuivre le travail avant l'ouverture prévue des négociations d'adhésion, le 3 octobre prochain, et ils devront aplanir des différends sur la substance et le ton du texte.

La tension est montée d'un cran jeudi avec les déclarations du ministre des Affaires étrangères turc Abdullah Gül.
Attendu vendredi à Newport, Gül a rejeté l'idée d'une ouverture des ports et aéroports turcs aux bateaux et avions chypriotes-grecs tant que la Turquie ne sera pas "membre à part entière" de l'UE.

En décembre, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE avaient fixé au 3 octobre 2005 le début des pourparlers avec Ankara.

M. Straw a relativisé l'absence de consensus sur une déclaration des 25 répondant au refus réitéré fin juillet par la Turquie de reconnaître la République de Chypre.

Il a émis l'espoir d'"un accord sur un texte... la semaine prochaine" à Bruxelles entre les ambassadeurs des 25, sans exclure en cas d'échec de convoquer un Conseil des ministres extraordinaire pour régler la question.

D'ici au 3 octobre, les Européens doivent également encore fixer à l'unanimité le "cadre" des négociations à venir.

La controverse sur la question chypriote a rebondi fin juillet lorsque la Turquie a signé le protocole dit "d'Ankara", étendant aux nouveaux Etats membres de l'UE l'accord d'union douanière qui lie le pays à l'Europe.

Cette signature était la dernière condition préalable posée par l'UE avant les pourparlers d'adhésion, mais le gouvernement turc l'a assortie d'une déclaration réaffirmant qu'elle ne signifiait pas une reconnaissance de Chypre.

Le chef de la diplomatie chypriote George Iacovou a dénoncé à Newport "un chef-d'oeuvre de provocation" d'Ankara, nécessitant "une réponse appropriée".

Selon des diplomates, l'accord sur la réponse européenne n'a pu se faire en raison du souhait de la France et de plusieurs autres pays d'inscrire dans le texte des 25 la nécessité pour la Turquie d'une "reconnaissance" de Chypre.

Le dernier projet soumis par M. Straw à ses homologues appelait Ankara à "normaliser" ses relations avec "tous les Etats membres dès que possible".

Le ministre français, Philippe Douste-Blazy, a réitéré l'exigence de Paris "que la Turquie clarifie sa position et qu'elle donne à l'UE toutes les garanties sur sa volonté de mettre en oeuvre l'intégralité de ses obligations vis-à-vis de tous les Etats membres", y compris "le problème de la reconnaissance de Chypre".

Jack Straw a insisté sur l'unanimité des Européens à exiger de la Turquie une mise en oeuvre complète de l'accord d'union douanière. "Il va sans dire que des documents formels comme le protocole d'Ankara ne doivent pas seulement être signés mais qu'ils doivent être appliqués", a-t-il affirmé.

"Ce qui signifie l'ouverture des ports turcs aux navires chypriotes", a renchéri le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn. (AFP/Reuters, 1er septembre 2005)

Turquie-USA/ Turkey-USA

L'Irak assombrit l'offesive de charme des Etats-Unis en Turquie

L'offensive de charme des Etats-Unis en Turquie tentée cette semaine par l'envoyée du président George W. Bush, Karen Hughes, a été placée sous le signe de la poursuite des violences en Irak, pays voisin de la Turquie.

La visite de Mme Hughes à Ankara mercredi a été marquée par de vives critiques de la politique américaine en Irak, notamment lors d'un débat entre la diplomate, proche du président Bush, et des associations féministes à Ankara qui réclament la paix en Irak.

Selon une récente enquête d'opinion réalisée par l'institut américain Pew, seulement 23% de la population turque approuve la politique américaine dans la région.

Mme Hughes a admis que l'administration Bush faisait face à un "défi de diplomatie publique" en Turquie, traduisant la poussée de l'anti-américanisme dans le pays, pourtant allié de Washington depuis 50 ans et partenaire au sein de l'Otan.

"La façon de résoudre ce problème passe pour l'Amérique par des partenariats, des consultations ici en Turquie et une politique d'amélioration de la vie des gens en Turquie, par exemple en faisant plus pour combattre la menace terroriste du PKK", a déclaré Mme Hughes à la presse.

"Chaque semaine, des Turcs sont tués par les terroristes du PKK", a-t-elle dit.

L'offensive de charme s'est traduit par une palette de mesures dans différents domaines, culturels, religieux et industriels. Ainsi les Etats-Unis ont triplé en deux ans le nombre de bourses Fullbright accordées à des enseignants universitaires pour aller passer une année aux Etats-Unis: plus de 75 seront accordées cette année contre moins de 25 il y a deux ans, a indiqué un responsable de l'ambassade en requérant l'anonymat.

"L'Amérique dépense plus d'argent sur les bourses Fullbright ici en Turquie qu'elle ne le fait dans n'importe quel autre pays", a déclaré Mme Hughes à la presse.

Par ailleurs, dans le domaine religieux, la sous-secrétaire d'Etat a rencontré sept hauts dignitaires confessionnels turcs, dont le patriarche de l'Eglise grecque-orthodoxe, Bartholomée 1er, qui vit à Istanbul.

Le patriarche de l'Eglise orthodoxe arménienne, Mesrob Mutafyan, lui a dit être "particulièrement inquiet devant l'idée d'un choc entre les civilisations, particulièrement ici à Istanbul", où l'Est rencontre l'Ouest.

Parallèlement à la visite de Mme Hughes se tenait à Ankara un salon de hautes technologies au cours duquel le groupe américain de défense Lockheed Martin, premier fournisseur du Pentagone, s'est associé à l'offensive de charme américaine en Turquie en promettant d'avantage d'emplois aux Turcs si le pays choisit son avion de combat Joint Strike Fighter (JSF) lors du prochain contrat attendu vers la fin 2006.

"Le niveau de participation (industrielle) des Turcs dans le programme JSF sera critique pour le choix final de la Turquie", a prévenu le responsable des achats de l'armée turque, Murad Bayar, dans le quotidien Turkish Arab news jeudi.

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul, qui a rencontré Mme Hughes, lui a expliqué qu'elle devait comprendre l'opposition des Turcs à la guerre en Irak. "Il m'a dit 'Quand vous en parlez en Amérique, vous dites: là-bas, pour nous, c'est le voisin d'à côté'", a déclaré Mme Hughes à la presse.

Jeudi, le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey, a admis à Washington que la situation en Irak pourrait empirer même si le projet de Constitution est adopté par référendum par les Irakiens le 15 octobre. (AFP, Isabel MALSANG, 29 septembre 2005)

Washington Times: "Erdogan's creeping Islamofascist putsch in Turkey"

The European Union should say "no" to Turkey's quest for full membership on Oct. 3 to block Prime Minister Recep Tayyip Erdogan government's efforts to "systematically turn his country from a Muslim secular democracy into an Islamofascist state governed by an ideology anathema to European values and freedoms," a Washington Times commentary said yesterday.

Frank J. Gaffney Jr., a columnist for the conservative daily and president of the Center for Security Policy, wrote that the EU's rejection of Turkey should be "polite" but "firm."

"The EU's representatives should not only put on ice any invitation to Turkey to join the European Union next week," he said. "They should make it clear the reason is Mr. Erdogan's Islamist takeover: The prime minister is making Turkey ineligible for membership on the grounds that the AKP program will inevitably ruin his nation's economy, radicalize its society and eliminate Ankara's ability to play Turkey's past, constructive role in the geographic 'cockpit of history'."

Gaffney accused Erdogan's government of using "green money" emanating from funds in Saudi Arabia and other Persian Gulf states withdrew from the United States after September 11, 2001 and said "Turkey's traditionally secular educational system is being steadily supplanted by madrassa-style 'imam-hatip' schools and other institutions where students are taught only the Koran and its interpretation according to Islamofascists."

"Products of such an education are ill-equipped to do much besides carrying out the Islamist program of Mr. Erdogan's AKP Party. Tens of thousands are being given government jobs: Experienced, secular bureaucrats are replaced with ideologically reliable theo-apparatchiks; 4,000 others pack secular courts, transforming them into instruments of Shariah religious law," he went on.

According to Gaffney, "religious intolerance is a hallmark of Mr. Erdogan's creeping Islamofascist putsch in Turkey" and minorities like Turkey's Jews fear they will be subject to discrimination and intimidation.

He also said the government was seizing assets of banks run by businessmen associated with political opposition and controlled media. The risks of deviating is clear from the recently announced prosecution of Turkey's most acclaimed novelist, Orhan Pamuk, for 'denigrating Turks and Turkey' by affirming in a Swiss publication allegations of past Turkish genocidal attacks on Kurds and Armenians, he wrote.

Both Europe, Turkey and, for that matter, the rest of the world, need to find ways to empower moderate Muslims who oppose Islamists like Turkey's Erdogan. Oct. 3 would be a good time to start, Gaffney concluded. (Turkish Daily News, September 28, 2005)

Mme Hughes interpellée par des féministes et pacifistes turques

La sous-secrétaire d'Etat américaine Karen Hughes a été interpellée mercredi à Ankara par des féministes et pacifistes turques demandant l'arrêt de la guerre en Irak, à laquelle la diplomate américaine a opposé une fin de non recevoir polie mais ferme.

"Des décisions très dures doivent parfois être prises", a-t-elle dit à une plateforme de femmes représentant des ONG luttant pour les droits des femmes en Turquie, pays musulman mais strictement laïque et dont l'opinion publique est fermement opposée à la guerre en Irak.

"Je suis une mère", a-t-elle répondu aux personnes qui ont pris la parole pour critiquer violemment l'intervention américaine en Irak, pays voisin de la Turquie.

L'une des intervenantes, le professeur Serpil Sancar, du centre d'études féminines de l'Université d'Ankara, a mis l'accent sur l'importance de "lutter contre la violence".

"Nous ne voulons pas de politiques qui investissent dans la guerre et les conflits, mais plutôt dans l'opportunité de renforcer les libertés", a-t-elle dit.

La diplomate américaine, qui achève en Turquie une tournée qui l'a menée en Egypte et en Arabie Saoudite pour redorer le blason américain après la guerre en Irak, a pour sa part affirmé avoir été témoin de la difficile décision du président américain George W. Bush de déclencher l'intervention militaire.

"Je l'ai vu. Il a essayé de faire tout ce qu'il pouvait pour empêcher la guerre", a-t-elle insisté.

Hidayet Sevkatli Tuksal, membre de la Plateforme des femmes d'Ankara, a lancé: "des gens meurent chaque jour, quoi qu'elle fasse, ce n'est pas assez pour redorer l'image (des Etats-Unis)".

"Dans chaque photo provenant d'Irak, vous pouvez voir la peur des femmes dans leur yeux (...) C'est seulement quand cette guerre sera arrêtée que je serai satisfaite", a encore ajouté cette femme voilée.

Mme Hughes a estimé dans ce contexte que la situation actuelle des femmes en Irak était bien meilleure comparé à la période du président déchu Saddam Hussein.

"Les femmes étaient assassinées et torturées", a-t-elle affirmé.

Mme Hughes s'est entretenue mercredi matin à Ankara avec des responsables du ministère turc des Affaires étrangères avant de se rendre à Istanbul. (AFP, 28 septembre 2005)

Réunion d'état-majors turc et américain au sujet de la guérilla kurde

Les état-majors turc et américain se sont entretenus vendredi des moyens de combattre la guérilla kurde dans le nord de l'Irak, sans toutefois établir de calendrier ni définir des étapes concrètes pour passer à l'action.

Selon un communiqué de l'état-major turc, le général américain James Jones, chef des forces terrestres américaines en Europe, et le général turc Hilmi Ozkok, chef des forces armées turques, ont eu des entretiens qui ont "souligné le besoin d'une détermination commune et d'une coopération dans la lutte contre" le parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les deux généraux sont tombés d'accord sur le fait que le PKK constitue une menace pour la Turquie comme pour l'Irak et la région, et que des mesures doivent être prises pour faire cesser le soutien reçu par le PKK dans le nord de l'Irak et prévenir les infiltrations de rebelles en Turquie.

Le général Jones, qui est également commandant suprême des forces de l'Otan, a déclaré à la presse après la réunion que l'entretien avait essentiellement porté sur les moyens de coopérer pour chasser les rebelles du nord de l'Irak.

"Le commandement central américain a participé à des discussions fructueuses avec l'état-major turc pour réaffirmer l'esprit de coopération et parler concrètement de ce qui doit être fait avec les forces armées turques dans le nord de l'Irak", a-t-il dit.

Interrogé pour savoir si les forces américaines pourraient entreprendre une action militaire contre les rebelles, le général Jones a assuré la Turquie de la détermination des Américains à régler son compte au PKK, classé comme un groupe terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

"Les discussions doivent représenter une garantie auprès de l'opinion turque, montrer que le combat contre le terrorisme est réel, que les participants sont engagés et que le problème sera résolu avec succès", a dit Jones.

La Turquie presse depuis longtemps les Etats-Unis d'agir contre les milliers de militants du PKK qui ont trouvé refuge dans le nord de l'Irak après 1999 et dont les raids en territoire turc sont en pleine recrudescence depuis plusieurs mois.

En juillet, l'armée turque avait indiqué que Washington avait ordonné la capture des commandants du PKK dans le nord de l'Irak et mis en garde contre une incursion militaire turque dans la région si Bagdad ne parvenait pas à éliminer les rebelles. (AFP, 9 septembre 2005)

Washington appelle l'UE à ouvrir les négociations d'adhésion avec la Turquie

Un haut responsable américain a appelé jeudi l'Union européenne à ouvrir les négociations d'adhésion avec la Turquie comme prévu le 3 octobre prochain, malgré des différends liés à la réaffirmation par Ankara de sa non reconnaissance de Chypre.

"Il est dans l'intérêt de l'Union européenne, il est dans l'intérêt de la Turquie et il est dans notre propre intérêt que les négociations d'adhésion avec la Turquie commencent à la date prévue", a déclaré à des journalistes le sous-secrétaire adjoint au département d'Etat pour les affaires européennes et asiatiques Kurt Volker, après une rencontre avec des représentants de l'UE à Bruxelles.

"C'est clairement une décision que l'Union européenne doit prendre elle-même", a-t-il continué, espérant qu'une solution puisse être trouvée aux obstacles diplomatiques.

Les 25 Etats membres de l'UE sont divisés sur la réponse à apporter au refus réitéré de la Turquie de reconnaître Chypre.

Le 29 juillet, Ankara a adjoint à sa signature du protocole étendant l'union douanière qui la lie aux Européens aux dix nouveaux Etats membres de l'UE une déclaration affirmant que cette avancée ne signifiait pas la reconnaissance des autorités de Nicosie.

Jeudi, après l'échec la veille d'une réunion des ambassadeurs des 25, la présidence britannique de l'UE a poursuivi des discussions bilatérales pour parvenir à une solution, a-t-on appris auprès d'une source diplomatique, qui a précisé que la "reconnaissance" de Chypre et la mise en application du protocole sont toujours au coeur des discussions.

De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a lui aussi de nouveau plaidé pour l'intégration européenne de la Turquie.

"Il y a maintenant deux options : une Europe repliée sur elle-même ou une Europe ouverte au reste du monde, une Europe qui étend ses frontières pour bâtir une communauté plus large de démocraties stables et prospères, ou une Europe qui ferme la porte à ses voisins", a-t-il écrit dans l'International Herald Tribune. (AFP, 8 septembre 2005)

Relations régionales / Regional Relations

Libération d'un homme d'affaires turc pris en otage en Irak

Un homme d'affaires turc enlevé en mai en Irak a été libéré vendredi par ses ravisseurs moyennant une rançon de 250.000 dollars, a rapporté mardi la presse turque.

Ali Musluoglu, 48 ans, a été enlevé le 19 mai par des hommes armés affirmant appartenir à un groupe nommé "Les Brigades de Ali Ibn Abi Taleb" et qui ont menacé en juin d'exécuter leur otage si les autorités turques ne cessaient pas toute forme d'assistance logistique à l'armée américaine.

"J'ai vu la torture. Ils m'ont frappé à coups de fouet sur le dos et les bras. Dans la pièce qu'ils m'ont attribuée, il n'y avait ni lit ni toilettes (...) je recouvrais mes déjections de terre", a témoigné l'homme d'affaires, cité par le quotidien Milliyet, à son retour à Reyhanli (sud de la Turquie), où sa famille est établie.

L'ex-otage a affirmé avoir été enlevé par des hommes armés et masqués à Bagdad, où il s'était rendu pour retrouver cinq camions disparus appartenant à sa compagnie, avant d'être revendu à deux reprises à d'autres groupes, selon le journal Hürriyet.

Après une demande de rançon de 5 millions de dollars, les ravisseurs ont finalement accepté de relâcher leur prisonnier contre 250.000 dollars, a rapporté Milliyet, qui a précisé que l'homme d'affaires avait perdu une vingtaine de kilos au cours de sa détention.

La société de transport de M. Musluoglu transportait du sable pour les travaux de construction en Irak.

Ali Musluoglu avait déjà été blessé aux pieds par des tirs accidentels de soldats américains à l'été 2004 alors que son véhicule circulait sur la route menant de Falloujah, à 50 km l'ouest de Bagdad, à Ramadiyeh.

Des dizaines de Turcs, principalement des chauffeurs routiers mais aussi des entrepreneurs, ont été enlevés par des groupes armés depuis l'occupation de l'Irak. La plupart d'entre eux ont été relâchés après l'engagement pris par leurs compagnies de cesser leurs activités dans ce pays. (AFP, 20 septembre 2005)

Des avions de combat israéliens dans des manoeuvres en Turquie

Dix avions de combat israéliens participent en Turquie à des manoeuvres dans le cadre d'un exercice international, pour la première fois depuis quatre ans, rapporte dimanche la presse israélienne.

Cinq appareils F15, et cinq F16 du dernier modèle, ainsi que deux C130 gros transporteurs Hercules se trouvent en Turquie pour deux semaines dans le cadre des manoeuvres "Anatolian Eagle" (Aigle anatolien), a indiqué le quotidien en langue anglaise Jérusalem Post.

Les aviations turque et israélienne avaient cessé en 2001 ce type d'exercices, suite aux sévères critiques du gouvernement turc contre la répression israélienne de l'Intifada et notamment les raids aériens de l'armée israélienne.

Un porte-parole militaire s'est abstenu de tout commentaire. L'armée aérienne "ne révèle pas l'existence de manoeuvres avant qu'elles n'aient eu lieu", a-t-il déclaré au journal.

La Turquie, musulmane mais laïque, est le principal allié régional d'Israël depuis la conclusion d'un accord bilatéral de coopération militaire en 1996 dénoncé par la plupart des pays arabes et par l'Iran.

Ankara entretient également des relations étroites avec l'Autorité palestinienne et soutient le projet de création d'un Etat palestinien.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a félicité en août le Premier ministre israélien Ariel Sharon après la finalisation de l'évacuation des colonies juives de la bande de Gaza. (AFP, 18 septembre 2005)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le président grec appelle au respect des libertés religieuses en Turquie

Le chef de l'Etat grec Carolos Papoulias a lancé jeudi un appel à la Turquie pour qu'elle respecte les libertés religieuses et celles des minorités après avoir reçu le patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée 1er, en visite en Grèce.

"Si elle (la Turquie) souhaite une marche sincère et substantielle vers l'UE sur la base de principes et de valeurs, alors elle doit adopter les principes fondamentaux de la démocratie et respecter sans discrimination les libertés religieuses et celles des minorités", a déclaré M. Papoulias.

L'ouverture attendue des négociations Union européenne-Turquie "doit fonctionner comme un catalyseur sur ces questions", a-t-il ajouté.

M. Papoulias a par ailleurs relevé "les sérieuses difficultés pour l'organisation de la visite du pape au Phanar (siège du patriarcat à Istanbul), en raison de la position du gouvernement turc".

Le président grec a également cité comme condition au renforcement des relations euro-turques la reconnaissance par Ankara du caractère oecuménique du patriarcat, la réouverture de l'école théologique de Halki (près d'Istanbul) et le respect des propriétés des institutions religieuses des Grecs de Turquie.

Ankara interdit au Patriarche d'utiliser le titre oecuménique, lui refusant tout rôle politique et administratif, sauf celui d'un guide spirituel pour les quelque 2.000 fidèles d'obédience orthodoxe grecque de Turquie.

La question du patriarcat est un sujet sensible en Turquie et les milieux nationalistes reprochent au patriarche de s'engager dans des activités politiques et de demander, notamment avec le soutien de la Grèce et des Etats-Unis, la réouverture du séminaire orthodoxe de Halki, le seul de Turquie, fermé depuis 1971.

Ankara a fait part son intention de rouvrir l'établissement, mais rien de concret n'a été accompli jusqu'à présent. (AFP, 22 septembre 2005)

Progrès difficile à Chypre tant que le nord sera occupé (Papadopoulos)

Le président de la république de Chypre, Tassos Papadopoulos, a déclaré dimanche que tout progrès vers le règlement de la question chypriote sera difficile tant que l'occupation militaire de la partie nord de l'île n'aura pas cessé.

"Tant que les aspects fondamentaux du problème ne seront pas vraiment traités, le progrès sera difficile", a-t-il dit à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies.

"Il ne peut y avoir de solution" tant qu'on n'aura pas "mis fin à l'occupation militaire, aux violations massives des droits de l'Homme, aux souffrances des réfugiés et abordé sérieusement la question des colons amenés illégalement et délibérément dans la partie occupée de l'île", a-t-il ajouté.

M. Papadopoulos a affirmé que pour son pays, la mission de bons offices du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, n'avait pas pris fin mais était "entrée dans une nouvelle phase".

Mais il a souligné que son pays attendait de l'Onu qu'elle "facilite un règlement négocié sans apporter son arbitrage. (...) Seul un règlement négocié, approuvé par les dirigeants des deux communautés, peut être soumis à referendum", a-t-il dit.

En avril 2004, M. Annan avait proposé aux Chypriotes un plan de paix prévoyant la réunification du pays. Soumis à référendum, ce plan avait été approuvé par les Chypriotes turcs, mais les Chypriotes grecs l'avaient massivement rejeté, bloquant son application.

Ce refus avait irrité M. Annan, d'autant plus que M. Papadopoulos lui-même avait fait campagne pour le "non", estimant que le plan était trop favorable au nord.

Depuis, M. Annan a accueilli avec beaucoup de prudence les suggestions qu'il relance sa mission de bons offices.

En juin dernier, le secrétaire-général adjoint aux affaires politiques de l'Onu, Kieran Prendergast, avait estimé "prématurée" l'idée de lancer un nouveau processus de négociations sur l'avenir de Chypre, du fait du fossé qui sépare encore les deux parties chypriotes grecque et turque. (AFP, 18 septembre 2005)
Immigration / Migration

Cinq députés allemands en provenance de Turquie

issus de la communauté turcs Parmi les élus des élections législatives allemandes se trouvent cinq députés issus de la communauté en provenance de Turquie:

Mme Lale Akgün, SPD, est réélue à 43,8% dans une circonscription uninominale à Cologne (43,9% en 2002), elle devance de près de 9 points l'ancien bourgmestre CDU de Cologne, Rolf BIETMANN, député sortant qui avait été élu sur la liste proportionnelle, alors que la liste SPD à la proportionnelle dans la même circonscription n'atteint que 33,2%.

Mme Akin Deligöz, Verts, est réélue sur la liste à la proportionnelle à Neu Ulm (Bavière), où la liste a obtenu 6,4% contre 5,8% en 2002; le scrutin uninominal à Neu Ulm a été rempoorté, comme en 2002, par la CSU (avec un résultat plus faible: 56,8% contre 61,4%).

M. Hüseyin-Kenan Aydin
Die Linke, élu à la proportionnelle en Rhénanie du Nord-Westphalie; membre du SPD de 1983 à janvier 2005, cofondateur du nouveau parti WASG (Alternative électorale -Travail et justice sociale), ancien ouvrier, syndicaliste à IG Metall.

Mme Sevim Dagdelen
Die Linke, élue à la proportionnelle en Rhénanie du Nord-Westphalie; née en 1975 à Duisburg, active dans le secteur social immigré.

M. Hakki Keskin
Die Linke, élu à la proportionnelle à Berlin; né en 1953 à Maçka (Hamisköy) / Trabzon, en Turquie, arrive en Allemagne en 1965 comme étudiant, conseiller du premier ministre turc Bülent Eceviut en 1978-1980, premier parlementaire d'origine turque en 1993-1993, au Landtag (Parlement régional) de Hambourg pour le SPD. (Suffrage-universel, 19 septembre 2005)

Des garde-côtes turcs ouvrent le feu sur un navire de clandestins: un mort

Des garde-côtes turcs ont ouvert le feu lundi au large d'Izmir (ouest) sur un navire transportant vers la Grèce 30 émigrés clandestins, tuant l'un d'entre eux et en blessant légèrement deux autres ainsi qu'un passeur grec, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les militaires turcs ont tiré après une sommation restée sans réponse et alors que le navire tentait de prendre la fuite, selon des sources de sécurité citées par Anatolie, précisant que tous les passagers et les deux membres grecs de l'équipage avaient été placés en garde à vue.

Selon les premiers interrogatoires, les migrants, 29 Syriens et un Palestinien, ont pénétré en Turquie avec des passeports en règle par Antakya (sud), une ville frontalière de la Syrie, avant de se rendre dans un petit port de la côte égéenne en autobus.

Ils ont pris la mer à bord d'un zodiac qui les a conduits jusqu'au navire devant les convoyer en Grèce moyennant 5.000 euros par personne, ont poursuivi ces sources.

La Turquie est un important point de passage pour les émigrés clandestins en provenance du Proche Orient, d'Asie et d'Afrique et tentant de se rendre en Europe. (AFP, 19 septembre 2005)

Appel contre le renvoi d'une famille kurde par la Suisse

Communiqué de la Maison Populaire de Genève:

Nous avons pris connaissance avec effarement de la décision de la commission de recours en matière d'asile du 2 septembre 2005, déboutant Monsieur Osman SARIKAYA, sa femme et ses deux enfants du droit d'asile en Suisse.

Cette décision est aberrante et ne tient aucun compte de la situation familiale des personnes incriminées ainsi que de celle de la Turquie. Les risques encourus par cette famille en cas de retour sont énormes.

Monsieur SARIKAYA est originaire du Kurdistan turc. Il est marié et a deux enfants, de 5 an et un bébé de 10 mois. La famille est arrivée en suisse il y a presque cinq ans (décembre 2001), et a déposé une demande d'asile.

La famille SARIKAYA est installée à Genève depuis plus de quatre ans. Monsieur a travaillé 2 ans et demi, mais une décision de police l'a empêché de continuer.

Le petit Meryen, 5 ans, va à la l'école des Allières. Son petit frère de 10 mois est aux bons soins de sa maman, Mme Songül SARIKAYA. L'intégration s'est faite mais l'arbitraire rattrape cette petite famille.

M. Sarikaya est poursuivi par les autorités turques pour appartenance au parti politique pro kurde et démocrate HADEP, récemment interdit.

S'il venait à être renvoyé en Turquie, il risque plusieurs années de prison sans compter tous les sévices et autres tortures qui sont monnaie courante en Turquie. Cela est d'autant plus inquiétant que ces derniers jours une vague répressive et de terreur frappe la population kurde. Ainsi, ce 16 septembre, un local du parti DEHAP (successeur du HADEP) a été pris d'assaut suite à une manifestation à Saruhanli (Manisa). Les provocations de ce type se multiplient, les autorités cherchant manifestement à jeter les populations les unes contre les autres, par le biais des extrémistes antikurdes, anti-minorités (arméniens) et anti-démocratiques (association TAYAD). On assiste à de véritables chasses à l'homme et lynchages à l'encontre des opposants au parti dominant et à l'armée.

La torture demeure largement répandue, ce malgré les pressions internationales et les condamnations continues de la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
Amnesty International, l'Organisation Mondiale contre la Torture, Human Right Watch ont clairement et explicitement dénoncé la pratique systématique de la torture en Turquie, en violation de l'article 3, alinéa 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. La Suisse est signataire de cette convention qui précise : "aucun Etat partie d'expulsera, ne refoulera ni n'extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture".

Nous sommes persuadés que, comme nous, vous refuserez d'assumer la responsabilité du renvoi d'un ressortissant turc dans un Etat antidémocratique, violent et criminel. Nous vous demandons d'intervenir au plus vite auprès des autorités Suisses et Genève afin d'empêcher l'application de cette décision.

En vous remerciant par avance pour l'attention que vous porterez à ce courrier, ainsi que pour la solidarité dont vous ferez preuve, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos salutations distinguées. (http://www.assmp.org, 19 septembre 2005)

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

September 29, 2005

Juvenile Beaten... Talat Isik (15) died when the fireworks that was thrown from Bostaniçi Gendarmerie Station exploded in Bostaniçi town of Van. Eyewitness Ferhat Isik told the followings: "We were sitting in the balcony with Talat. We heard an explosion, and then the environment lightened. It continued some two minutes. Suddenly an object fell on the head of Talat. After a while I saw the head of Talat that was broken into pieces on the ground. I told the incident to my family by shouting." Hayat Isik, Talat's father told: "Police came after the incident. They wanted to search the house on the allegations that the explosion occurred in the house. However, the owner of the house did not permit them to search. We told what we saw. After the investigation they made outside they told that the explosion occurred due to fireworks". (Özgür Gündem)

Asylum Seeker Died, Disappeared... A fishing boat that started out from Mersin on the night of 25 September sank near Cyprus. Five persons including two Syrian citizens were saved, a corpse was found and 33 persons disappeared in the incident. (Yeni S0afak)

Demonstration Hindered... On 27 September police intervened members of the Socialist Platform of the Oppressed who staged a press announcement action in Kizilay Square of Ankara to protest the Law on Fight to Terrorism. Seven detainees were released in the evening. 10 persons were detained during the incident broke out when police intervened demonstration in Tunceli. Eight of the detainees were arrested later. (Cumhuriyet-Milliyet)

Detention and Arrests... R.C., C.C., M.C., M.M. were detained on 27 September in Ankara on the allegations of "being member of Hezb Al Tahrir". M.E. and R.E. were detained on 28 September on the allegations that they faxed the leaflets of Hezb Al Tahrir to military branches. Hazal Bartu who was detained in Çinar district of Diyarbakir on 23 September was arrested on 28 September. A HPG militant having the nickname "Zaza Zeki" reportedly surrendered to the security forces in Genç district of Bingöl. (Cumhuriyet, Hürriyet, Milliyet, Yeni Safak)

Clash and Attacks in the Southeast... According to the announcement by Diyarbakir Governorate two HPG militants were allegedly killed during a clash broke out between the militants who did not obey "stop warning" and the security forces. Police chiefs Erdogan Abacioglu and Aydin Ayhan, police officer Ibrahim Döner were wounded during the incident. Allegedly, a HPG militant was killed, and a militant was captured during the clash broke out nearby Düvetli village of Hasköy district (Mus). (Cumhuriyet-Milliyet)

September 27, 2005

Prison Operations... On 23 September, an investigation was made in Bayrampasa Prison in connection with the case that was launched 167 prisoners, 31 of whom were female who had been in Bayrampasa Prison during the "return to life operation" on 19 December 2000. The defendants are charged with armed uprising during the operation. During the investigation upon the decision of Eyüp Penal Court of First Instance No 3 the followings were found our: "There was no evidence in the corridor of the C Block and its walls. There were traces of bullets on the electric panels, radiator pipes and the door of the ward in C Block". Defendant Münire Demirel who testified during the investigation that they woke up by the gunshots and the noises of the trucks at about 4.45am: "The soldiers were shooting intensively from the roof of the ward in the opposite direction. They threw gas bombs from the holes opened on the cell". Defendant Fazil Ahmet Taner put that they were not given time after the call to surrender and the soldiers started to shoot immediately. Other defendants mentioned that they did not warn the prisoners before starting to shoot, the wards had been searched 15 days before the incident but no weapon had been found. (Cumhuriyet)

Pressures in Prisons... Prisoner Hüseyin Tiryaki, incarcerated in Adana Kürkçüler F-type Prison, announced in the letter he sent to the HRA Adana branch that the prisoners are forcibly kept standing while they are being counted, the prisoners who object to be counted are beaten in the corridors and they are sentenced to cell imprisonment. (Özgür Gündem)

Incident in Urfa... Two persons were subjected to armed attack by unidentified persons on 23 September while they were going to Siverek district of Urfa from the village Gerger. Kazim Güllü died, Beyaz Tatar was wounded during the incident. (Özgür Gündem)

Incident in Sirnak... Minibus driver Sait Karadeniz was wounded when the hand grenade that was thrown on the road nearby the General Directorate of Highways in Cizre district of Sirnak on 24 September exploded. (Hürriyet)
(09/112) Detention and Arrests... Ö.S., M.E.S. and S.A., were detained in Nusaybin district of Mardin on the allegation of  "being members of HPG". M.A., Y.B., A.T., Y.T., H.T., S.T., M.A.S. and A.B. who were detained during the operations conducted after the killing of three persons in Van on 21 September were arrested. H.A. and A.U. were released. Hamdiye Erbek, a distributor of the daily Özgür Gündem in Batman, was arrested on 23 September in connection with a demonstration organized in August. (Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast... Village guards Salih Çapan and Osman Sari were killed during the clash broke out on 26 September on Sirnak-Hakkari road. According to the announcement made by HPG, the militants Mehmet Alaç, M. Zeki Afsin, Serif Kaya and Naide Kadir were killed in the clashes occurred recently. (Milliyet-Özgür Gündem)

September 26, 2005

Extra-Judicial Killing... A person was allegedly killed by soldiers during a house raid on 23 September in Otbiçer (Ermelur) village in Gürpinar district of Van. According to the news appeared on the web page of Mesopotamia News Agency the house of Abdulbaki Üçer was raided and someone tried to escape from the balcony. He was shot by the soldiers and afterwards he was offered by the soldiers to escape, but soldiers killed the person when he attempted. Abdulbaki Üçer, his wife Sinem Üçer and another person were detained. The body of killed person was taken to Gürpinar State Hospital. (23 September, Özgür Gündem)

Stop Warning... A person was killed by police officers during a bank robbery on 23 September in Eminönü (Istanbul). The killed person could not be identified. He was 27-28 years old and came to the bank at about 5 pm. He was armed and threatened the director of the bank by showing the bomb he was carrying. The director gave the money to the robber, but a worker called the police meanwhile. He took a worker hostage and tried to escape. Since he did not obey the stop warning, the police opened fire. He was shot to death. Istanbul Security Director Celalettin Cerrah announced that the bomb and weapon he was carrying were not real. (24 September, Radikal)

Stop Warning... The police opened fire against a vehicle on 25 September in Izmir on the grounds that the driver did not obey the "stop warning" and killed Simge Ege (18). According to the news gathered police wanted to stop an allegedly stolen car. When the car did not stop they fired. Simge Ege was sitting on the front seat and shot at her head. The driver Yasar Selçuk B. took her to a hospital, but she died in the hospital. There was reportedly an arrest warrant against Yasar Selçuk B., and he was detained in the hospital. Simge Ege was also searched for theft. (26 September, Hürriyet)

Extra-Judicial Killing... On 24 September, an alleged member of HPG was killed in Otbiçer village in Gürpinar district of Van. The killed person was allegedly the one who escaped on 21 September during the incident in Van during which 3 persons were killed. The name of one of those persons was announced as Ikbal Altindal. His father Ahmet Altindal applied to Security Directorate and said that person was not hi son and his son lost his ID last year. Cevher Tasar, father of the killed Üzeyir Tasar, announced that the officials told him that his son was killed mistakenly and he was given the guarantee of releasing the detainees if nothing happens during funeral. Cevher Tasar stressed that civilian dressed officers told them while waiting in front of the hospital for the corpse of their son that they should talk to the Governor and Security Director and they went to the Governor of Van M. Niyazi Tanilir and officials at Security Directorate as a commission. He said that he told to the Governor that his son had no relation with the killed persons and he was shot some 500 meters far from the house where the other 2 persons were killed. Upon this Governor told them to go to the Security Directorate and they would be helped there. Tasar said: "We went to Security Directorate. The officials told us that my son was shot mistakenly. They also said that they were sorry. They said they would give us the body of my son and release our two relatives if we did not let DEHAP to get involved. Although nothing happened during the funeral they did not release my son Yakup Tasar and driver Mehmet Saydam. We went back to the Security Directorate and wanted to them to keep their promise. But they replied that there was a weapon and explosives with those persons and they cannot release them." Mehmet Saydam's brother Abdullah Saydam said: "Officers told us that they were innocent. But now in order to close the extra-judicial killing our relatives are being used as target." The eyewitness Cemil Aslan said that police killed Üzeyir Tasar from close distance. Meanwhile many houses were raided on the night of 25 September in the quarter where 3persons were killed. Ayten Yasar applied to HRA Van branch and said: "Tens of masked officers raided our house. We were sitting with our children. The back door of the house was closed. They broke it. They pointed a gun to my head. They were shouting my children. One of them kicked me, I fainted. Some 30 minutes later I recovered and my house was messed up." (24-25 September, Milliyet-Özgür Gündem)

Mass Grave... Seven PKK militants who had been killed during a clash in November 1997 nearby Akçali (Sewqan) village in Baskale district of Van had been allegedly taken to Çavkan quarter of Baskale by soldiers and members of Special team and buried there after having been mashed with armoured vehicles. According to the news appeared on daily Özgür Gündem the bodies had been buried again by the residents of the quarter after the dogs dig and took the corpses out of the grave. After the news on the mass grave of PKK militants in the region between Demir and Kamislo villages in Kulp district of Diyarbakir soldiers reportedly opened the grave and took the bones. Özgür Gündem announced that a villager who did not want to disclose his/her name said that soldiers came on 22 September to the region of the grave, on 23 September they opened the grave. (23-25 September, Özgür Gündem)

Torture in Detention... Ismail Perktas and Dursun Yildirim who were detained on 17 September in Istanbul for "being member of an illegal organisation and being in preparation of a bomb attack" organised a press conference on 22 September in HRA Istanbul branch. Ismail Perktas said that he was kept under pressure for being from Tunceli and stressed that they were insulted and beaten in Beyoglu Police Station. Dursun Yildirim added that they were taken to Istiklal Avenue from the station and they were also beaten on the streets. Yildirim said: "After releasing me they wanted me to run. I remembered Eyüp Beyaz. I thought they would kill me like him and I just kept walking. Since I did not run they beat me again." Lawyer Sevim Akat announced that the detention was not recorded and they would make official complaint against the officers. (23 September, Atilim)

Death in Detention... On 23 September, Bakirköy Penal Court of First Instance No 3 started to hear the case against the police officer Ali Osman T. in connection with the killing of Gökhan Belgüzar who had been detained on 21 January in Bakirköy and died on 23 January in Osmaniye Police Station. Ali Osman T. is charged with misconduct of duty. The lawyer of Belgüzar family demanded Ali Osman T. to be arrested but the court rejected the demand. Ali Osman T. alleged at the hearing that Gökhan Belgüzar hanged himself to railing of the door. (24 September, Özgür Gündem)

EMEP Premises Attacked... On 23 September, Ankara Penal Court of First Instance No 7 continued to hear the case against Tolunay Bostanci in connection with armed attack against the EMEP head office on 26 February. The court adjourned the hearing to 2 December for completion of deficient documents. (24 September, Evrensel)

Detentions and Arrests... M.S.G. and G.G. who were detained in Mardin on the allegations of "being member of HPG" were arrested on 24 September. During the fight between security forces and cigarette smugglers in Van on 23 September 6 persons were detained. The police reportedly opened fire into air to disperse the crowd. (23-24 September, Hürriyet-Özgür Gündem)

Refugees died... 7 persons died and 63 persons were wounded during a car accident on 23 September nearby Pazaryolu district of Erzurum. Those persons were reportedly from Afghanistan, Pakistan and Bangladesh and they entered Turkey via extralegal ways. (24 September, Sabah)

Clashes and Attacks in Southeast... HPG announced that one HPG militant died during a clash in Mihtepe region nearby Dogubeyazit district of Agri. According to the announcement one HPG militant died on 23 September in the region between Güleç and Uzuntarla villages in Tunceli and one HPG militant died on Incebel Mountain in Sirnak. A military vehicle hit a mine on 23 September nearby Kuyucak village on the road between Siirt and Pervari, private Zeki Yenal Gülseren died, privates Saban Kadioglu and Erkan Küçükfirat were wounded. A private was wounded when he stepped on a mine on 23 September nearby Beytüssebap district of Sirnak. 2 privates were wounded during a bomb attack against the Gendarmerie HQ in Kulp district of Diyarbakir on 23 September. The privates Ersin Çelik and Mehmet Kürkü were wounded when a military vehicle hit a mine on 25 September nearby Sason district of Batman. (24-25-26 September, Milliyet-Özgür Gündem-Radikal)

September 23, 2005

Extra-Judicial Execution... The killing of three persons by the police on the night of 21 September in the center of Van was allegedly an extra-judicial execution. The killed persons reportedly were Uzeyir Tasar, Ikbal Altindal (18) and Selçuk Inci (20). According to the official announcement security forces allegedly surrounded a house in which "there were HPG militants", one of the four persons (Üzeyir Tasar) who attempted to runaway by a taxi was killed and three persons were detained. In the announcement it was also alleged that two militants (Ikbal Altindal and Selçuk Inci) were killed during the clash with the militants in the house, three persons including a wounded person were detained and one person escaped. However, according to the news appeared on the daily Özgür Gündem the following allegations were put: "Police, who increased the security controls in the city after the attack on Cumhuriyet Police Station in Hacibekir quarter on 17 September, started to follow the taxi driven by Mehmet Saglam at around 22.30 and  killed Uzeyir Tasar when stopping the taxi at Hisar Street. They detained Yakup Tasar and the taxi driver Mehmet Saglam. Afterwards they raided Salih Turgut's house on the same street and killed two other persons who they took out from the house. They also detained Salih Turgut, Hüsna Turgut and Y. Turgut (15)". According to the newspaper eyewitness Encer Görün told the followings: "Police entered the quarter by armoured vehicles. We could not understand what was happening. They opened fire and raided our houses. We were dragged on the ground and beaten.  People were shouting. In the end they took three persons and went away". Üzeyir Tasar's relative Siddik Güler put the followings: "Üzeyir was killed while was getting out of the taxi. Police says that the killed persons were "terrorists". They came to Van to arrange a marriage. He has eight children. They came to the quarter to tell their relatives that they were leaving to Istanbul. According to the news we gathered other two persons were killed after they were taken out of a house. There was reportedly no clash at all". (Milliyet-Özgür Gündem)

Attack to the Village, Soldiers on Trial... A court case was launched against 13 soldiers in connection with the killing of Ramazan Demir (80), wounding of Murat Demir (17), his father Hamdullah Demir (67), Nusret Demir (65) and Mehmet Demir (38) on 13 October 2003 in Kovali village of Derik district (Mardin). The indictment wants the solkdiers to ben sentenced for "exceeding the legal limit for using gun and killing a person". The case will be heard at Mardin Heavy Penal Court No 2. Ramazan Demir who had been wounded during the incident died on 18 October 2003. (Milliyet)

Prison Operations... On 22 September Çanakkale Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case launched in connection with the prison operations conducted on 19 December 2000, against 154 convicts, incarcerated in Çanakkale E-type Prison and 563 security officials.The court refused the demand of the lawyers for an investigation to be made in the prison and the find out which guns were used by the soldiers during the operation. The hearing was adjourned for asking the TV channels and RTÜK for the videos of the operation. (Cumhuriyet)

Demonstration Hindered... On 22 September the gendarmerie soldiers intervened the demonstration staged by the people living in Inay village of Usak to protest the company TÜPRAG that was searching gold with cyanide. The villagers closed the road of Gümüskol village and broke the windows of a bulldozer. 11 persons were wounded and 12 persons were detained during the fight broke out upon the intervention of the gendarmerie. (Cumhuriyet)

The Umut (Hope) Case... Muzaffer Dagdeviren who was sentenced to imprisonment sentence in the Umut (Hope) Case was killed on 21 September in Istanbul. Dagdeviren was allegedly killed by some racketeers. Durmus Dere who was with Durmus Dere during the incident wa wounded. A court case had been launched against Muzaffer Dagdeviren while he had been in Eskisehir Prison on the allegations of being member of the organization established by Kür_at Yilmaz and Haluk Kirci. Dagdeviren had been released on 5 August from prison. (Sabah)

Detentions and Arrests... Azime Peker who was detained in Mersin on 20 September was arrested for "making propaganda in favour of Maoist Communist Party (MKP)". Aydin Bolkan, writer of the daily Özgür Gündem, was detained on 22 September in Maden district of Elazig. Bolkan was released when it was understood that the arrest warrant against him was lifted. (Atilim-Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast ... HPG militant Mizgin Hadi (Syrian citizen) was killed during the clash broke out nearby Çiçekli village of Tunceli. HPG militants Hilmi Borak and Cengiz Rasta (Iranian citizen) were killed during the clash on 21 September nearby Yayladere district of Erzurum. (Özgür Gündem)

Septembre 22, 2005

Association Hindered... Ankara Governorate appealed to public prosecutor for the closure of KAOS Gay Lesbian Association. Vice chair of the association Umut Güner announced that they had transformed their organization under KAOS/GL journal by the application they had made on 15 July to Interior Ministry. Güner put that Ankara Governorate appealed to the public prosecutor in Ankara on the allegation that "the association was against law and morality". (Milliyet)

Students Dismissed from University... The investigation that was launched against 148 students in connection with the fights broke out upon the attack of the rightists at Istanbul University in 2004 was completed in the end of August. 36 students were suspended from school for various periods ranging from one month to one semester. The students reportedly do not have information about the decision because the university has not open yet. The case that was launched on the allegation of  "hindering education" against 46 students who were attacked by the rightists is going on. (Evrensel)

Dev-Sol Case... On 21 September Üsküdar Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case launched against 1243 defendants on the grounds of being members of Devrimci Sol (Revolutionary Left). Defendant Burhan Kizilgedik stated the followings at the hearing: "The case has been heard various buildings. We learned that the files, which were said to be missing, were burned during the operation at Ümraniye Prison that was one of the places where the files were stored. It is said that the sack No 19 which was announced as missing by the Court of the Cassation was found. It is not possible to find the burned files". The hearing was adjourned to 9 February 2006. (Radikal)

Headman Abducted... Abdulkerim Kiliç, headman of Çatalca village of Semdinli (Hakkari), was abducted on the night of 18 September by the persons who raided his house. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Ö.T., who was detained on the allegations of "being member of the PKK" was arrested. Y.D. (27) and I.D. were detained inn Izmir for "being members of the PKK". Emel Benel, Representative of Rights and Freedom Front, and Onur Urbay were detained while they were selling the journal Yürüyüs in Ümraniye quarter of Istanbul on 18 September. Onur Urbay was arrested later. Ömer Salman was an alleged leading member of Hizb-Al-Tahrir was detained in Kahramanmaras. (Cumhuriyet-Hürriyet-Sabah)
(09/081) Refugees DiedŠ Coast Security Teams opened fire against the boat carrying 30 assylum seekers to Greece illegally on the night of 18 September nearby Seferihisar district of Izmir. Syrian citizen Fezans Hashakczan (26) died during the incident while Ammar Bozan (31), Metas Shab (23) and the captain of the boat Agiadis Dimitris (Greek citizen) were wounded. Agiadis Dimitris and his assisstant Aygiadis Georgios were arrested later. 2 Somalian citizens died, 28 persons including 25 Somalian and three Palestinian citizens were detained when their boat sank on the night of 20 September nearby Çesme district of Izmir. (Hürriyet-Radikal)

Mine Explosion... On 19 September employee of Hozat Casatral Directorate stepped on mine while they were working nearby Suveren Gendarmerie Station in Genç district of Hakkari. Fehmi Dogan died,  Furkan Yazar and Ayhan Agirbas were wounded in the explosion. (Radikal)

Incident in Istanbul... Worker Mehmet Yildiz was wounded while he was emptying the garbages during the explosion in Taksim on 19 September. (Sabah)

Clash and Attacks in the Southeast... Police officer Mehmet Tamis who was wounded during the armed attack conducted to Cumhuriyet Police Station in Van on the night of 17 September died on 18 September in hospital. The HPG militants who were killed during the clash broke out on 15 September in the region between Gelisim and Tekeli villages of Semdinli districts of Hakkari were reportedly Mehmet Sahin ans Aydin Çiliger. Aydin Çiliger was buried on 20 September in Bulanik district of Mus. Lawyer of Çiliger family Mensur Isik, Chairman of HRA Mus branch stated the followings: "According to our observations, the corpse was dragged by a panzer or another vehicle. The skins of his hip and arms were peeled. Cigarette was extinguished on his neck and shoulders. We saw traces of cigarette on his body".  HPG militant Tamer Uysal was killed during the clash broke out on 17 September nearby Uzuntarla village of Tunceli. During the clash on Gabar Mountain nearby Sirnak on 19 September HPG militant Tamer Uysal was killed. According to   the announcement made by the HPG one soldier was killed during the clash broke out on 20 September in the region between Büyükköy and Karadere villages. A clash broke out between police and five persons who were allegedly HPG militants on the night of 21 September in Van. Three persons were killed, two persons were detained. Two of the persons reportedly ranaway. (Milliyet-Sabah-Özgür Gündem)

September 19, 2005

Demonstrators on Trial... Public prosecutor in Trabzon launched a case against Murat Bektasoglu, Chairman of People's House in Trabzon, and Ethem Küçük, member of People's House, who were detained for throwing eggs to the Prime Minister Recep Erdogan during his speech in an opening ceremony in Trabzon on 24 June. The indictment wants the defendants to be sentenced for "insulting the Prime Minister" to 2 years' imprisonment. The case would commence at Trabzon Peace Penal Court No 1. (17 September, Cumhuriyet)

DEHAP Members Detained, Arrested... Tayyip Yildiz, DEHAP Chair for Adana, and Hidir Taskitan, DEHAP Chair for Yuregir, Zeki Kiliç and Kenan Çiçek who were detained on 15 September in connection with a press announcement on 10 July, were arrested on 16 September. DEHAP members Bedrettin Karakas, Nihat Doganer, Kadri Yagmur, Isa Bulut, Emine Adibelli, Ali Toprak and Kenan Karavil were released. After the detention of DEHAP executives police raided DEHAP premises. Lawyer Turgay Berk was allegedly assaulted by police officers. Abdülkadir Akdag, DEHAP Chair for Eminönü (Istanbul), DEHAP members Siddik Gülmez and Nurettin Sengit were detained. Abdurrahman Dogar, DEHAP Chair for Van, was arrested on 17 September on charges of "making propaganda of an illegal organisation and provoking people to violence" in connection with the demonstration for Abdullah Öcalan on 5 September.  (17-18 September, Özgür Gündem-Radikal-Zaman)

Detentions and Arrests... M.G., A.S., I.E., M.G., A.G., M.H.A. and I.E. were detained on 16 September in Bursa on the allegations of "being member of Hezb Al Tahrir". I.E., I.E. and M.G. were arrested. (17 September, Radikal)
(09/070) Refugees Missing... A boot carrying 12 Iraki and 2 Turkish refugees from Turkey to Greece sank in Enez coast. 10 persons including 2 children are missing. 4 persons reached the coast and detained by gendarmerie nearby Gülçavus village. The bodies of 4 persons were reportedly found on 18 September. (17-19 September, Zaman)

Incident in Urfa... Police officer Ömer Gürsoy died, officer Murat Çelen and another officer were wounded during an armed attack against a police vehicle on the night of 17 September in Baglarbasi quarter of Urfa. The officers were on duty in front of the house of Akdag family who had clash with Akkus family for a land issue. (19 September, Sabah)

Incident in Tokat... N.M., H.O. and M.H., who were detained in connection with the armed attack conducted to the houses provided to military staff in the city centre of Tokat on 14 September, were arrested. Private Aydogan Sen was wounded during the incident. (17 September, Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... HPG announced that the militants Mahmut Demir, Nazmi Abdurrahman (Syrian), Osman Cengiz and Mizgin Hadi died during a clash on 9 September nearby Tunceli. Non-commissioned officer Emrah Akman, who died on 15 September in Hakkari, buried on 16 September in Saruhanli district of Manisa. After the funeral a group of persons attacked DEHAP premises. The incident caused material damage. Non-commissioned officer Murat Karabulut and a HPG militant died during the clash on 15 September nearby Semdinli district of Hakkari. The police officer Korhan Ekiz died, the officers Mehmet Tamis, Yücel Açikkapi and Abdurrahman Demir were wounded during the armed attack against the Cumhuriyet Police Station in Van on the night of 17 September. 2 HPG militants allegedly died during the clash on 18 September nearby Kirkköy village in Yayladere district of Bingöl. 2 privates were wounded during the armed attack against Muti Gendarmerie Station on the border between Erzincan and Tunceli provinces on 18 September. (16-17-18-19 September, Milliyet-Özgür Gündem-Radikal)

September 16, 2005

Incident in Tunceli... Taxi driver Hasan Akdag was killed by the police officer R.L. on the night of 14 September in Tunceli. Tunceli Governor Mustafa Erkal said: "There is no political reason, the officer was drunk. R.L. and two friends of his who were with him in the taxi were detained. Another officer was suspended from duty for misinforming the Security Directorate." For the funeral of Hasan Akdag on 15 September a group of person gathered and a quarrel broke out between the group and officers. 4 police vehicles and a watch cabin were damaged during the incident. (Milliyet)

Attack Against Newspaper... "Armed Forces for Poor and Oppressed People" announced that a bomb attacks were conducted against the premises of the rightist paper Ortadogu in Ankara on 8 September and the premises of Nationalist Movement Party (MHP) in Ümraniye (Istanbul) on 9 September. (Atilim)

Incident in Trabzon... On 14 September, Trabzon Penal Court of First Instance No 1 continued to hear the case against 11 attackers and TAYAD members launched in connection with the attack against TAYAD members Zeynep Ertugrul, representative of the journal Ekmek ve Adalet (Bread and Justice), Nurgül Acar, Emre Batur and Ihsan Özdil in Trabzon on 6 April while they were distributing leaflets concerning "the conditions in prisons". Zeynep Ertugrul testified at the hearing to the effect that they did not complain against those 11 persons and they wanted the real organisers of the incident, the provocateurs to be tried. The court adjourned the hearing to 17 November. Two cases against the attackers and TAYAD members were combined in July. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... 8 persons including Tayyip Yildiz, DEHAP Chair for Adana, and Hidir Taskitan, DEHAP Chair for Yuregir, were detained in connection with a press announcement on 10 July. (Hürriyet)

Clashes and Attacks in Southeast... Non-commissioned officer Emrah Akman and private Kadir Kasa died, 6 soldiers were wounded during a bomb attack on 15 September in Hakkari. A soldier was wounded when a minibus hit a mine on the road from Yüksekova to Semdinli in Hakkari. HPG announced that 3 soldiers were wounded during the clash on 13 September nearby Uludere (Sirnak). The name of one of the HPG militants who died on 9 September nearby Çiçekli village of Tunceli was announced as Osman Cengiz. He was buried on 14 September in Dogubeyazit district of Agri. A group of persons who attended the funeral threw stones to police station and gendarmerie houses. (Milliyet-Özgür Gündem)
 

September 15, 2005

Association Executives on Trial... On 14 September Bursa Peace Penal Court No 3 started to hear the case against Lütfü Kiryoglu, chairman of Bursa branch of Kemalist Thought Association, launched in connection with the placard saying "Homeland that was gained by blood cannot be sold" hung on the wall of Bursa branch. The court acquitted Kirayoglu. Kirayoglu was charged for "hanging unauthorized placard". The court reportedly acquitted Kiyaroglu on the grounds that "the new TPC does not include such a crime". (Cumhuriyet)

Demonstrations for Öcalan... A.F., H.S., A.F., H.P. and A.F, who were among the 62 persons detained on 11 September in Urfa during the press announcement staged to protest the condition of Abdullah Öcalan, were arrested on 13 September on the allegation of "making propaganda in favour of illegal organization". (Hürriyet)

Incident in Trabzon... On 13 September Trabzon Heavy Penal Court concluded to hear the case against Yasin Hayal launched on the allegation that "he put bomb in McDonald's in Tabzon on 24 October 2004". The court decided to release Yasin Hayal. The indictment wants Hayal to be sentenced for "producing explosives and exploding bomb in public area". (Aksam)

Detentions and Arrests... Cengiz Kabatas who was allegedly a leading member of Hizb-Al-Tahrir participated in the demonstartion staged at Fatih Mosque in Istanbul on 2 September was arrested on 13 September in Erzurum. (Radikal)

Refugees Died... Two persons who had entered Turkey by illegal ways died during the traffic accident happened on 12 September in Istanbul. The driver of the truck carrying refugees reportedly stopped the truck when he saw the police and then started to run away. A car hit two refugees who also got out of the truck to run away from police. The refugees have not identified yet. 27 refugees reportedly from Bangladesh and Pakistan were detained.  (Milliyet)

Incident in Tokat... Private Aydogan Sen wounded in the armed attack conducted to the houses provided to military staff in the city center of Tokat on 14 September. (Cumhuriyet)

Clash and Attacks in the Southeast... The name of the HPG militant who was killed nearby Yaylakonak village of Hinis district of Erzurum is reportedly Emrullah Isik. According to the announcement made by the HPG, the militant Önder Yeter was also killed during the operation conducted in the same region. It was stated in the announcement that nine soldiers including one non-commissioned officer were killed; five soldiers were wounded during the operation started on 8 September in Erzincan and Erzurum. Eight soldiers were allegedly killed nearby Genç district of Bingöl and seven soldiers were wounded. It was also alleged that 17 soldiers were killed on Gabar mountain nearby Sirnak on 10 September. (Milliyet-Özgür Gündem)

Mass Grave... According to the news appeared on the last edition of the weekly newspaper Azadiya Welat, there is allegedly a mass grave of 9 PKK militants between the region Demir and Kamisli villages in Kulp district of Diyarbakir. Dilsa Ildeniz, who was interviewed by the newspaper told that 12 militants had been killed in a clash broke out on 21 September 1998 and they went to the place of incident two days ago: "We have found the graves of nine guerrillas next to each other. They were all naked and their heads were mashed. We couldn't touch the corpses first as we were afraid of the soldiers. The soldiers had threatened the villagers to death for not taking the funerals. Then we gathered the funerals and buried in order to protect them from wild animals. All the villagers know where the corpses were. I can also witness if necessary". Ildeniz put that the corpeses of three militants had been taken by the soldiers. According to the news the names of three militants reportedly are Mehmet Sirin Inatci, Mehmet Bozan, Mehmet Özdemir and nicknames of three other militants are "Piling (Diyarbakir-Hazro), "Xwendewan" (Diyarbakir-Bismil) and "Hawar" (Syria). (Azadiya Welat)

September 13, 2005

Demonstrations for Öcalan, Torture in Detention ... 20 persons who were detained on 6 September in Siirt during the demonstration staged to protest the condition of Abdullah Öcalan made an official complaint on the allegations that "they were beaten and subjected to insults". One of the complainants Metin Beydogan told the followings: "We went to the DEHAP premises in Siirt after the demonstration. Police entered inside by breaking the door. They attacked us with truncheons and sticks. They beat us after laying us down. We were beaten, insulted and cursed both in the police car and detention. They extinguished cigarette on my arm". Meanwhile, 10 of the detainees who were detained on 5 September during the demonstration in Diyarbakir were arrested on 12 September. (Evrensel-Radikal)

Students Dismissed from the University... Students Serdar Yildirim, Metin Kaya, Seda Kumral, Süriye Çatak, Nazim Hoplar, Kuzey Boy, Ekin Günes Saygili, Tufan Bakir and Çaglayan Bozaci were dismissed from Kocaeli University in connection with the demonstration staged on 6 May at the anniversary of the killing of Deniz Gezmis, Hüseyin Inan and Yusuf Aslan. Private Levent Çenbeli had been shot to death by the gendarmeries during the incidents broke out after the gendarmerie soldiers had intervened the students while putting up posters. The case launched in connection with the incident against one soldier and 33 students is going on at Kocaeli Penal Court of First Instance No 4. (Halkin Sesi)

Convict Pardoned... President Ahmet Necdet Sezer pardoned Ibrahim Ayhan Özgül who was in prison for "being member of DHKP-C" due to his "permanent illness". (Yeni Safak)

Detentions and Arrests... 24 of the persons who were detained for staging an action on 9 September at Haci Bayram Mosque in Ankara were arrested on 12 September for "being members of Hizb-Al-Tahrir". Eight detainees were released. (Milliyet)

Clash and Attacks in the Southeast... Non-commissioned officer Suat Ocak who was killed in the clash broke out on 10 September nearby Yazkonagi village of Genç district (Bingöl) was buried on 12 September in Kozan district of Adana.  (Radikal)

September 12, 2005

Torture in Mersin... Yilmaz Piskin and M.K. (14) who were detained on 5 September during a demonstration in Mersin for Abdullah Öcalan announced that they were tortured. M.K. was released on the same day and said that he was first beaten by the police officers in a vacant field next to DEHAP premises: "Police officers wanted us to get out of DEHAP premises and they were waiting with sticks. When we got out they started to beat us. They hit me with the sticks. I saw Yilmaz on the ground; they were beating and kicking him. They took us to Department of Fight to Terrorism and continued to beat. They were asking questions on Islamic faith. They forced me to sign papers without letting to read." Lawyer Serhat Ölmez announced that there were traces of beatings on the body of Piskin. He added that Piskin told him he was beaten on the street and afterwards at Security Directorate: "Yilmaz Piskin said to the officers that he had difficulty in breathing. He was taken to the hospital. He was kept few ours there and given only serum. Although he is illiterate he was forced to sign testimony." (11 September, Özgür Gündem)

"Blue Bazaar" Trial... On 10 September, Istanbul Special Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case of Ergin Atabay, Abdullah Günay, Azime Isik and Metin Yamalak charged in connection with a bomb explosion in the "Blue Bazaar" on 13 March 1999 that caused the death of 13 people. The defendant Ergin Atabey testified to the effect that they were kept 6 years under arrest because of police conspiracy although they did not commit the crime. He added that those officers who had interrogated him had said that they had known they had not committed the crime but they had to confess. The indictment wants the defendants to be sentenced to life imprisonment under the Article 125 of former TPC. (Cumhuriyet) (11 September, Özgür Gündem)

12 September Meeting... The police intervened the press conference on 11 September in Kadiköy after Istanbul Governorate postponed the meeting to be held on 11 September for the anniversary of 12 September 1980 coup d'etat in Istanbul organised by 78ers Initiative. The police used tear gas and dispersed the crowd by beating. 54 persons were detained, they were sprayed tear gas while shouting slogans. The arm of Özgür Karakaya was broken, President of Limter-Is trade union Cem Dinç was wounded at his head. The known detainees are: President of Limter-Is trade union Cem Dinç, Chair of Tekstil-Is trade union Ayse Yumli Yeter, Representative of Socialist Platform of Oppressed (ESP) Figen Yüksekdag, Executive of Union of Worker Women Nahide Kiliç, BEKSAV Board Member Zuhal Yildirim, Bülent Kapar, Abbas Duman, Neriman Sasmaz, Umut Yakar, Tacim Kaplan, Ezgi Kaplan (12), Emel Kaplan, Kenan Bektas, Derya Demircioglu, Serap Kervanci, Mutlu Kizilgedik, Aktas Erdogan, Özgür Karakaya, Isil Altinmakas, Yilmaz Koruk, Ibrahim Tunç, Kamber Saygili, Çetin Poyraz, Münevver Iltimur, Selver Orman, Yüksel Bulut, Murat Güner, Sevim Keleç, Genç Akyüz, Kenan Ba_tug, Ferdi Tunali, Mustafa Karaoglan, Emrah Avci, Eylem Irgaç, Zafer Kaya, Aydin Gülünç, Yilmaz Bozkurt, Sevda Çevik, Hilal Aslan, Selin Eylem Mumcu and the persons with the first names Gizem, Kurtulus, Yücel, Özgür, Levent and Melahat. (11-12 September, Atilim-Cumhuriyet)

Demonstrators Detained... The HPG militant Ayhan Seven who was killed on 9 September nearby Mazgirt district of Tunceli was buried in Yüksekova district of Hakkari. A clash broke out between the security forces and a group of persons who wanted to march after the funeral. Many vehicles and shops were damaged. Azad Yüksekdag and Abdulvahap Abandir who were detained in Nusaybin district of Mardin during the funeral of Ziver Demirbag, who was also killed during the same clash, were arrested on 10 September. Cemal Veske, Alaattin Sinayiç, Hatice Kaya and Garbi Acar were released. A radical Islamist group staged a demonstration when Prime Minister went to Haci Bayram Mosque for Friday Pray in Ankara on 9 September. 38 persons were detained. 5 of detainees were released after a while. (10-11 September, Milliyet-Özgür Gündem-Radikal)

Incident in Düzce... Vasfi Erdem, Halit Kayik, Çetin Demir, Idris Nakçi and Ümit Aslan who were detained during the demonstration in Diyarbakir to protest the killing of Abdulrezak Özdemir on 6 September in Karatavuk village in Akçakoca district of Düzce were arrested on 10 September. (11 September, Özgür Gündem)

Demonstrations for Öcalan... 6 of 18 detainees who were detained during the demonstration in Kadiköy (Istanbul) after the ban of the demonstration that wanted to be organised by DEHAP and federation of prisoners relatives associations TUHAD-FED on 4 September in Gemlik district of Bursa to protest in the condition of Abdullah Öcalan, were arrested on 9 September. 14 of the detainees in Van were arrested, 71 persons were released to be tried without remand. The names of the arrested persons are Habib Güven (15), Behan Burak, Mehmet Kipçak, Çuli Abi, Tuba Aslan, Semsettin Aslan, Güllü Burak, Ilhan Issiz, Münir Demircan, Rahim Kaya, Eyüp Özdemir, Sirin Aslan (65), Refik Seker (16), Ömer Kesercik. The police intervened on 11 September a press conference in favour of Öcalan in Urfa and detained 44 persons. (10-11-12 September, Cumhuriyet-Radikal)

Detentions and Arrests... Zekiye S. and her relative Adem K. were detained in Adana on the allegations of "being members of the PKK". Emin T. was detained for the same reason in Izmir. Kerem Bükre and Çagdas Büyükbas were detained on 9 September in Izmir for putting up posters saying "To the streets, to the demonstration, to call the accounts - 12 September Coup d'etat has been lasting after 25 years". During house raids on the night of 9 September in Sirnak DEHAP executive for Silopi district Tahir Özmen, executive for women's wing Ayla Tok and DEHAP members Sivan Eren, Zeynep Mete and Fatih Bayar were detained. Arzu Mazi and Dinçer Ergün who were detained for putting up posters with bombs in Adana on 9 September were arrested on 10 September. Seda Aktepe, representative of the paper Atilim in Adana, Bülent Öner and another person were detained on 10 September. They were released after a while. (10-11 September, Aksam-Atilim-Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement by Tunceli Governorate 4 HPG militants died during a clash on 9 September nearby Çiçekli village. Erzincan Governorate announced that one HPG militant died nearby Iliç district. During the clashes in Seslice and Alkim regions in nearby Sirnak on 10 September non-commissioned officer Mustafa Bayikli and privates Süleyman Aydin, Ibrahim Ceylan and Yüksel Kutla died, one non-commissioned officer was wounded. One non-commissioned officer died and 2 soldiers were wounded the same day during a clash nearby Yazkonagi village in Genç district of Bingöl. (10-11 September, Cumhuriyet- Radikal)

September 9, 2005

Refugee Died... A Pakistani refugee was found dead in Ercis district of Van. Upon information gathered on a deserted truck security forces found 47 refugees in the truck locked. They were in the truck for 3 days and one of them died in the hospital. (Özgür Gündem)

Trial on Death in Custody... On 8 September, Ankara Heavy Penal Court No 2 continued to hear the case against the police officers Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil in connection with the death in custody of student Birtan Altinbas on 16 January 1991. The hearing was adjourned to 7 October. (Cumhuriyet)

Meeting Postponed... Istanbul Governorate postponed the meeting to be held on 11 September for the anniversary of 12 September 1980 coup d'etat in Istanbul organised by 78ers Initiative. The meeting was postponed for one month relying on the Article 15 of the Constitution on the grounds that the meeting could lead to provocation after the incidents in Gemlik. (Hürriyet)

Detentions and Arrests... Y.S. and another person were detained in Istanbul for distributing the leaflets of the illegal Islamist organisation Hizbu't-Tahrir. Süleyman Ugurlu ve K.C. who were detained in connection with the demonstration staged by a radical Islamist group at Fatih Mosque on 2 September, were released on 8 September. (Milliyet)

Clashs and Attacks in Southeast... According to the announcement by HPG 3 soldiers died and 6 soldiers were wounded during a clash on 6 September nearby Çukurca district of Hakkari. According to the announcement by Tunceli Governorate 7 HPG militants died during a clash on Munzur Mountain. Erzurum Governorate announced that one HPG militant was killed nearby Yaylakonak village in Hinis district. The HPG militant Ziver Demirbag who was killed on 4 September nearby Mazgirt district of Tunceli was buried on 8 September in Nusaybin district of Mardin. 6 persons including DEHAP Chair for Mardin Ceml Veske, Azad Yüksekdag, Vahap Adanir and Alaattin Sinayiç were detained during funeral. (Milliyet-Özgür Gündem)

September 8, 2005

Demonstrations for Öcalan, Killed Demonstrator... Abdullah Aydan who was killed during the demonstration organized to protest the condition of Abdullah Öcalan on 6 September in Siirt was buried on 7 September. A clash broke out between the police and the crowd waiting at Cumhuriyet Square for the funeral of Aydan while being taken for the autopsy in Diyarbakir. Police intervened the demonstration organized in Yüksekova district of Hakkari on 7 September. 11 persons including two police officers and one journalist were wounded. The demonstrators Cengiz Alçiçek and Ishak Er reportedly have vital risk. Senar Yildiz, correspondent with Ihlas News Agency, was beaten by the demonstrators. 10 persons were detained during the clash that lasted 3,5 hours. Meanwhile, Istanbul Governorate announced that 18 of the 61 persons detained during the demonstrations organized on 3, 4 and 5 September in Umraniye and Esenyurt districts were arrested. Chief police officer Süleyman Göbel who had heart attack during the demonstration organized in Adana died. (Aksam-Radikal)

Demonstrations for Öcalan, Attempt of Lynching... Sadriye Sular who was among the demonstrators attacked by the rightists on 5 September in Bozüyük district of Bilecik told while they were being waited in Bozüyük that the police said "They are waiting for you. We cannot prevent them. They are very crowded": "They told us to get into the buses and they would protect us. When we got into the bus another bus hit to our bus from behind. Our driver was wounded seriously. Our bus could not move. We imprisoned in the bus. They attacked with stones and molotov cocktails. They set our bus to fire. Afterwards police entered in the bus and saved some of us. They took the people to another bus. As nine persons we were stuck in the bus. Police told us not to leave. We hid between the seats but could not escape from violent strokes. We took shelter in the place where the driver was lying. The bus was filled with stones. If we went out we would be lynched. A person came and asked how many persons we were. We thought that we would be saved but the police bended our hand. They took us to the security directorate by dragging on the ground. We were also beaten and insulted in the security directorate. Some of the wounded persons were attacked in the hospital. A juvenile who was nearby the wounded persons was seriously wounded".  Meanwhile, Mahmut Tekin who was in the attacked group, reportedly disappeared. (Evrensel)

September 7, 2005

Demonstrations for Öcalan, Demonstrators Beaten... The incidents that broke out after the ban of the demonstration that wanted to be organised by DEHAP and federation of prisoners relatives associations TUHAD-FED on 4 September in Gemlik district of Bursa to protest in the condition of Abdullah Öcalan, continued. In Siirt police and gendarmerie intervened the demonstrators who wanted to meet the group who could not go to Gemlik. Abdullah Aydan (Hüseyin Aydan) who was shot at his head during the incidents died at the hospital. An eyewitness who did not want to announce her/his name told the followings: "A group of people gathered in front of the public library nearby Atatürk Sqaure. Meanwhile a military jeep came there. The group stoned the jeep. Then the jeep went away. While it was turning the corner, a ranked soldier in the vehicle pointed the group by an automatic gun. Abdullah Aydan was shot and fell down. Then the jeep ran away immediately". 17 persons were wounded and 93 persons were reportedly detained during the incidents. Meanwhile, Selahattin Urgan who was wounded during the incidents in Van on 5 September is reportedly under vital risk. The physicians reportedly told that Urgan has no chance to live. Nurettin Gül was wounded by gun during the incidents in Van on 6 September. A car which was reportedly belonged to a police officer was set to fire, many shops and AKP premise were stoned. Istanbul Governor Muammer Güler announced that 145 persons were detained and 9 of those detainees were arrested during the incidents on 3 and 4 September in Istanbul. (Özgür Gündem-Radikal)

Incident in Düzce... One person was killed, one person was wounded during the fight between villagers and the workers who came to Karatavuk village of Akçakoca district (Düzce) to collect hazelnuts. Headman of the village Idris Post alleged that the incidents broke out when the workers who came from Eastern and South-eastern Anatolia shouted slogans in favour of the PKK. On the other hand, according to the news appeared on the daily Özgür Gündem the villagers were attacked by the rightists in the village. When a villager opened fire during the fight Abdulrezak Özdemir from Beytüssebap district of Sirnak died and Sükran Yigit was wounded. (Cumhuriyet-Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... Tunceli Penal Court of First Instance continued the case against 15 members of organizing committee of Newroz celebration in Tunceli in 2002. The hearing was adjourned to 6 December. The indictment wants Ayse Gökhan Ali Can Önlü, Ibrahim Halil Ates, Hidir Aytaç, Deniz Taçyildiz, Hakki Kalan, Murat Üldes, Gökhan Gündogan, Gökhan Yilmaz, Yusuf Cengiz, former chairperson of Tunceli Bar Association Hüseyin Aygün, Ekber Kaya, Seyit Aslan, Hasan Çiçek and Metin Turan to be sentenced according to Article 159/1 and 312 of former TPC (BIA-TIHV)

Detentions and Arrests... Ugur Kankur and Erdal Ercan who were detained with five other persons in connection with the demonstration staged by a radical Islamist group at Fatih Mosque on 2 September, were arrested on 6 September. Hakan Ercan, Ömer Duman, Türker Güven, Zeynep Karsli and Hürü Güler were released. Süleyman Ugurlu, who is allegedly a leading member of the organization, and two other persons are still under detention. Ömer Özdurak and Mehmet Ali K. were arrested in Istanbul for "being member of the PKK" on 6 September. Turan Günaha and Hakan Seviptekin who had been detained in the same operation had been arrested before. (Hürriyet-Sabah)

Clash and Attacks in the Southeast... The names of the HPG militants who were killed in the clash broke out on 4 September in Mazgirt district of Tunceli reportedly Ayhan Seven and Ziver Demirbag. (Özgür Gündem)

September 6, 2005

Demonstrations for Öcalan... The incidents that broke out after the ban of the demonstration that wanted to be organised by DEHAP and federation of prisoners relatives associations TUHAD-FED on 4 September in Gemlik district of Bursa to protest in the condition of Abdullah Öcalan, continued on 5 September. Chairman of the Kürt-Der Ihsan Güler who was in the group attacked by the rightists in Bozüyük district of Bilecik was reportedly seriously wounded and sent to Hacettepe University Hospital in Ankara. Bilecik Governor alleged that the incidents started upon the provocation of the group in bus. Vice-chair for the IHD Reyhan Yalçindag attracted attention to the facts that the rightists attacked the group in front of the Security Directorate and even one person was not detained. Police intervened the press announcement organized by the group returned from Gemlik. 10 persons were wounded, 80 were detained during the incidents broke out upon the response of the group by throwing stones. One person was reportedly shot at his arm; one was shot at his/her head. Ahmet Izgi, correspondent with Anatolian News Agency, was beaten by the demonstrators. A clash broke out in Diyarbakir between the group who were waiting for the people returning from Gemlik and the police with clubs and stones. Demonstrators who marched to Ofis quarter stoned ATMs, MHP Diyarbakir premises and 10 April Police Station. One police car was set into fire during the demonstrations. The police officer who was on duty in front of the MHP premises was beaten. A clash occurred in also in Mersin when the police intervened the march of the group returned from Gemlik. Among the detainees M.H.A and Y.P. were arrested. The groups in Istanbul who could not go to Gemlik continued to demonstrate on 4 and 5 September. (Milliyet-Özgür Gündem-Radikal)

Placard Confiscated... Kayseri Peace Penal Court No 2 banned the placards prepared by the Socialist Platform of the Oppressed (ESP) in connection with the anniversary of 12 September coup and saying "We want Justice! 12 September Generals Should Be Prosecuted". The placards in the Izmit office of the ESP were seized during the raid conducted after the decision. (Atilim)

The "Egyptian Bazaar" Case... On 5 September Istanbul Heavy Penal Court No 12 continued to hear the case of 15 defendants in connection with the explosion in the Egyptian Bazaar in Eminönü-Istanbul on 9 July 1998 that had resulted in the death of 7 and injuries of 120 people. The indictment wants Pinar Selek, Abdülmecit Öztürk, Alaattin Öget, Isa Kaya, Kübra Sevgi to sentenced life imprisonment under the Article 125, and Baran Öztürk, Heval Öztürk, Ercan Alir, Masallah Yagin, Delibas Arat, Menderes Öget, Erkan Öget, Hasan Kiliçdogan, Alican Öget, Suat Kaya to imprisonment. (Yeni Safak)

Detentions and Arrests... 9 of the 72 persons who were detained during the demonstration staged in Sarigazi district of Istanbul to protest the festival organized by the municipality were arrested for "staging unauthorised demonstration". The arrested persons are: Goncagül Telek (Kartal representative of the newspaper Atilim), Mehmet Fatih, Ali Nail, Celal Alabay, Gülnaz Yapiskan, Murat Ates, Hayri Durukan and Seracettin Yagmur. 2 persons in Istanbul, Süleyman Ugurlu and Kürsat B. in Ankara were detained in connection with the demonstration organized by a radical Islamist group at Fatih Mosque in Istanbul on 2 September. Turan Günaha and Hakan Seviptekin who were detained in Istanbul for "being members of the PKK" were arrested on 5 September while Cahit Günaha was released to be prosecuted without remand. (Atilim-Cumhuriyet-Hürriyet)

Clashes and Attacks in Southeast... Privates Ahmet Delen and Cengiz Aktas who stepped on mine on 5 September nearby Isikli village of Çukurca district (Hakkari) died. (Sabah)

September 5, 2005

DEHAP Executive Threatened... Cemal Coskun, Member of DEHAP Party Assembly, announced on 2 September at the premises of IHD Istanbul branch that the police threatened him and his family: "Although they can reach me easily in the last 2 weeks my house was raided 4 times while my fourteen-years-old daughter was alone at home. The officers asked me while threatening and insulting my daughter. They had radios and weapons in hand. Although my daughter tried to give my cell number they left the house without mentioning from which branch they were. They also did not take my number." (3 September, Özgür Gündem)

Persons Threatened by Police... Kaya family, living in Bagcilar region of Istanbul, announced that they were under pressure of the security forces since their son Sabahattin Kaya went abroad last year. Sabahattin Kaya's mother announced that his son left the country legally and had residence permit in Switzerland: "Last week officers came to our house and asked for the address and phone number of my son. They were threatening us to disturb. Since we were scared we did not give. They also asked why we were talking to our lawyer in connection with the incident. We feel as if we are in detention. They know whatever we do. They do not show their ID cards." Suat Eren, Lawyer of Sabahattin Kaya, announced that Kaya had been detained after having attended the demonstration on 15 August 2003 against war in Istanbul and kept under arrests for 5 months on charges of "being member of an illegal organisation" and released afterwards. Lawyer Eren added that his client left the country for police pressure and stressed that police have no right to ask address. (3 September, Özgür Gündem)

Village Guards Tortured... The village guards Fikret Korkmaz, Süleyman Korkmaz, Ismail Korkmaz, Mehmet Korkmaz and Taha Korkmaz who rejected to take part in the operation to be conducted in Uzundere region nearby Çukurca district of Hakkari on 1 September were reportedly tortured. The guards made an official complaint on 2 September against the non-commissioned officer Muzaffer B. charged at Central Gendarmerie Station and applied to HRA Hakkari branch. (4 September, Özgür Gündem)

Workers Attacked... The workers who were members of the union in leather sector Deri-Is and were fired for being members of union in Gönen district of Balikesir were attacked with arms. 34 workers were conducting an action in front of the company for 50 days and were threatened by the owner on 31 August. The workers reportedly made an official complaint against the owner. After making the official complaint the workers came back to the company and a quarrel broke out between the workers and the men of the owner. In the evening those persons opened fire against the workers. The worker Hamit Kökçü was wounded at his head. (1 September, Atilim)

Death in Prison... Savas Uzun, who was arrested on 1 September in connection with a murder in Izmit, was killed in Izmit Prison by unidentified prisoners. (3 September, Cumhuriyet)

Detentions and Arrests... 22 persons who witnessed the killing of Hasan Is during the incidents broke out during funeral of a HPG militant in Batman testified on 1 September at Batman Security Directorate. The eyewitnesses Esref Karaaslan and Ayse Toprak were detained for having attending the funeral. Karaaslan was arrested afterwards on charges of "attending an unauthorised demonstration, making propaganda of an illegal organisation and praising criminal act" and he was released to be tried without arrest. Metin Yilmaz, executive of Mesopotamian Culture Centre, who attended the remembrance activity for HPG militant Gaffur Dogan who had been killed in Northern Iraq, was detained. Hüsamettin G., Turan G., Hakan S., Coskun G. and another persons werte detained in Istanbul on the allegations of "being member of PKK". Fahrettin Yürümez and Rahmi Yavuz, who were detained in Özalp district of Van for "aiding and illegal organisation", were arrested on 4 September. (3-4-5 September, Hürriyet-Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement by Tunceli Governorate, 2 militants were killed during a clash in Bilgili region nearby Tunceli. The organisation of the militants was not announced. (5 September, Cumhuriyet)

September 2, 2005

Incident in Bursa... Bülent Akçiçek died in the explosion in Bursa on 1 September. According to the official announcement Bülent Akçiçek died when the bomb the intended to put the police station near the metro station exploded. Akçiçek was allegedly a member of "Selef Group" that has a connection with El-Quaide. (Radikal)

World Peace Day, Explosion in Hakkari... On 31 August A bomb exploded near the "Peace Tent" pitched by the DEHAP in connection with the 1 September World Peace Day in Semdinli district of Hakkari. Kadri Yalçin, Ilhami Öztürk, Kerem Elmas, Naim Erkoyuncu, Gülcan Tekin, Ayhan Öztürk, Beyhan Sevgi, Hüseyin Avci, Pinar Mavigöz, Metin Yilmaz, Turan Korkmaz, Mehdi Zerende and Numan Erkoyuncu were wounded during the incident. Ilhami Öztürk is reportedly under vital risk. Meanwhile, the bomb explosion that occurred in Akarsu Business Center in Yüksekova district of Hakkari caused material loss. Police intervened the members of the Socialist Platform of the Oppressed on 30 August while they were distributing leaflets in connection with World Peace Day in Diyarbakir. Cüneyt Tiskaya, Ali Ihsan Çiplak, Ahmet Çitil, Sibel Isik, Gürbüz (surname not known) and Murat (surname not known) were detained during the incident. The detainees were released on 31 August. (Atilim-Özgür Gündem)

Torture in Detention... M. Salih Ataç, Ramazan Bogadir, Hüseyin Andiç and Ömer Faruk Akyüz, who were detained during the funeral ceremony of the HPG militants killed nearby Gercüs district of Batman, were arrested on 31 August. They were arrested reportedly on the allegations of "praising criminal act, attacking the security forces, damaging state's property and inciting people to enmity". On the other hand, M. Salih Ekinci, Ahmet Saritas, Abdulkuduz Garzan and Fahrettin Isik were released by the public prosecutor. Fahrettin Isik told that he was detained although he did not participate the demonstration. He put that his head was cut and he had traces of beating on his back and face. Ahmet Saritas who work as a waiter at the cafe belonged to the municipality told that he was beaten both while being detained and in the ambulance detained under beatings (Özgür Gündem)

Incident in Trabzon... Nazim Kök, DEHAP Chair for Nusaybin, Azize Çelik, chair for DEHAP Youth Wings in Nusaybin, DEHAP members Azize Yagiz, Hülya Kök, Seyithan Kaya, Ahmet Çagin, Murat Bal, Süleyman Tekin, editor-in-chief of the newspaper "Mavi ve Kent", Engin Tokay, worker of the daily Özgür Gündem were arrested on 31 August in connection with the funeral ceremony of the HPG militant Mesut Isa who was killed in Maçka district of Trabzon. They were reportedly arrested for "staging unauthorized demonstration". (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Bayram Içlek, Fatih Gökhan Arslan and Ufuk Sayin, who were collecting signatures within the framework of the campaign iniciated by Izmir Fundemental rights and Freedoms Association to protest Izmir Municipality for the increase in transportation prices were detained on 29 August. The detainees were arrested on 31 August. (Atilim)

Clash and Attacks in the Southeast... A village guard was wounded during a clash broke out on 30 August nearby Kavakgölü village of Eruh district (Siirt). According to the announcement made by the HPG, the militant Salih Dogan Yildirim was killed during the clash broke out on 28 August in Baskale district of Van. One non-commissioned officer and one private was wounded on 1 September when they stepped on mine nearby Çanakçi village of Alacakaya district of Elazig. (Hürriyet-Özgür Gündem)

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