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INFO-TURK


A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

30 Years


30th Year / 30e Année
Novembre 2005 November
N° 327
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Özgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migratio



La position de la ministre
de la Justice dans l'affaire Emir Kir?

 

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Tous les évènements du mois

All events of the current month

O Droits de l'Homme / Human Rights O

Teachers' union files complaint against security forces
The results of the State's Semdinli summit: More repression
Manifestation d'enseignants: 17 blessés par la police
La Turquie condamnée pour enquête insuffisante sur une fusillade
La Turquie condamnée pour la mort d'un Chypriote grec
Turquie: un mort et 12 blessés dans un attentat à la bombe à Istanbul
Trois scandales en une semaine!
TIHV's full report on the State's Semdinli Scandal
"L'axe Susurluk-Semdinli, miroir du fascisme en Turquie"
Ankara condamné pour avoir réincarcéré un ancien gréviste de la faim
La Turquie condamnée à Strasbourg pour des interrogatoires trop longs
Nouvelle tentative de lynchage en Turquie
Manifestation contre la tutelle sur l'université turque
Un Turc condamné à 22 ans de prison pour outrage à Atatürk
L'UE va obliger la Turquie à éliminer la torture dans les deux ans

O TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief O

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

International Publishers' Association's alert on Zarakolu Trial
La Turquie condamnée à Strasbourg pour violation de la liberté d'expression
L'éditeur Ragip Zarakolu risque 6 ans de prison
PEN Condemns Trials against Publishers Fatih Tas and Ragip Zarakolu
PEN: Another publisher facing charges under new Turkish Penal Code
Erdogan's scandalous refusal of press freedom in Danemark
Erdogan boycotte une conférence de presse à cause d'une journaliste kurde
Supreme court seals prison term for TDN columnist Bekdil
Academics Oran and Kaboğlu charged with incitement
BIA Report documents the prosecution of journalists in Turkey
La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
"Neige" d'Orhan Pamuk a reçu le prix Médicis étranger

O TIHV's Report on Recent Pressures on the Media O

O Kurdish Question / Question kurde O

Roj TV Interview Launches Investigation
Mazlum-Der: Situation in Southeast Still Tense
Manifestation de Kurdes à Strasbourg pour la libération d'Ocalan
Deux soldats turcs arrêtés pour un attentat commis le 9 novembre
DTP slams Turkish bid to ban Kurdish TV station
Kurdish student stabbed by Turkish nationalists in Konya
Un poste de police attaqué à la roquette dans le sud-est
Le gouverneur d'une province du sud-est de la Turquie muté après des émeutes
Turkish security forces again shot dead a Kurdish demonstrator
80,000 Kurds in burial ceremony, menaced by F-16 fighters and attack helicopters
HRW: Excessive Force, Government Inaction Threaten Human Rights
Bloody attacks of the police to Kurdish demonstrators
La police a attaqué un rassemblement pacifique des Kurdes à Diyarbakir
Tensions dans le sud-est de la Turquie après un attentat d'origine suspecte
A Kurdish bookstore was bombed in Semdinli
Le nouveau parti pro-kurde, DTP, créé en Turquie
Un Kurde tente de s'immoler par le feu devant les bureaux de l'UE à Nicosie
La Turquie dénonce le refus du Danemark d'interdire une chaîne de TV kurde
Les avocats n'ont pas accès à Ocalan depuis plusieurs semaines
Voiture piégée dans le sud-est de la Turquie: 23 blessés
Gül évoque une "nouvelle ère" avec Washington pour combattre le PKK
Deux soldats et un supplétif de l'armée tués en Turquie

O Minorités / Minorities O

Message de Benoît XVI au patriarche de Constantinople
La position de la ministre de la Justice dans l'affaire Emir Kir?
Le texte complet du jugement concernant le secrétaire d'Etat (PS) Emir Kir
La réaction du président bruxellois du PS contre le journaliste Koksal
Le colloque négationniste de l’université de Gazi à Ankara
Le Grand Rabbin d'Israel reconnaît le génocide des Arméniens
Un symposium international à Istanbul pour la négation du génocide arménien
Parlement bruxellois: L'opposition demande la mise en congé d'Emir Kir
La ville d’Edinburgh reconnaît le génocide des Arméniens
Le jugement déboutant Kir suscite l'embarras dans la majorité bruxelloise
Le Secrétaire d'Etat Emir Kir dans la tourmente
Onkelinx sera interpellée par le senateur Roelants du Vivier
Le Foreign Office rejette la demande du Parlement turc sur le Génocide des Arméniens
Multiplication des déclarations négationnistes du gouvernement turc
La justice belge a tranché: "Emir Kir est bien un négationniste"
Bartholomée Ier critique la politique d'Ankara à l'égard des chrétiens
La Fédération euro-arménienne critique le rapport de la Commission européenne
Le syndicat de fonctionnaires prévoit de manifester contre Axa
Polémiques sur l'origine ethnique d'un recteur de l'université
Génocide arménien: un syndicat turc boycotte Axa

O Politique intérieure/Interior Politics O

Un procureur demande que le parti au pouvoir amende ses statuts

O Forces armées/Armed Forces O

Le chef de l'armée Ozkok prendra sa retraite en 2006
L'Allemagne vend 298 chars de combat d'occasion à la Turquie

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

La Cour de cassation casse une sentence à vie contre "le Calife de Cologne"
L'interdiction de l'alcool se répand en Turquie sous le gouvernement islamiste
Perquisitions en Bavière chez des membres présumés d'un mouvement islamiste
Erdogan se déclare de plus en plus un dirigeant islamiste
Le suicide d'un fonctionnaire ravive les protestations laïques
La décision  de la CEDH sur le foulard islamique embarrasse le gouvernement
Des alévis au tribunal pour que leur foi soit citée dans les manuels turcs
La Cour européenne valide l'interdiction du foulard à l'université turque
Gül estime que l'interdiction du port du foulard n'est pas démocratique
La justice bosniaque enquête sur un Suédois et un Turc accusés de terrorisme

Les universités, lieux d'affrontement entre le gouvernement et les laïcs
La justice allemande retire le droit d'asile à des proches de Metin Kaplan

O Socio-économique / Socio-economic O

Le transporteur turc Pegasus signe un accord pour 12 Boeing 737-800
La Turquie espère des investissements de 5 mds de dollars en 2005
Le groupe russe Alfa acquiert 13,22% de l'opérateur turc Turkcell
Haro sur les mariages forcés et les crimes d'honneur en Allemagne
Normes environnementales: la facture sera lourde pour la Turquie
Grippe aviaire: nouvelles morts suspectes de volailles en Turquie
Le président turc promulgue une loi sur les banques attendue par le FMI

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Turkish attack to FIFA for having cited Kurdish as a spoken language in Turkey
L'enquête de la FIFA sur l'agression contre les joueurs suisses à Istanbul

Angela Merkel s'efforce de rassurer la Turquie
Divergence turco-espagnole sur le code de conduite anti-terroriste
Turquie pourrait être exclue des éliminatoires Mondial-2010
Olli Rehn appelle la Turquie à respecter l'union douanière avec Chypre
Les Suisses débarquent en enfer. Les Turcs ont déjà allumé le feu
Danemark: l'opposition à la Turquie dans l'UE recule mais reste majoritaire
Bruxelles souligne un ralentissement des réformes en Turquie en 2005
Ankara reconnaît des manquements, reste ferme sur Chypre

Bruxelles appelle Ankara à autoriser les navires chypriotes dans ses ports

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

 Un avion appartenant apparemment à la CIA a atterri à Istanbul
Washington appelle le Danemark à fermer une TV kurde, Roj TV
USA Rejects Military Operation against the PKK in Northern Iraq

O Relations régionales / Regional Relations O

L'étonnante alliance israélo-turque
Nucléaire: reprise des négociations Iran-UE d'ici à deux semaines (Mottaki)
L'OCI appelle à l'établissement d'une zone de libre échange islamique
Barzani: Indépendance kurde en Irak s'il y a la guerre civile
Russie, Turquie, Italie: vers un nouvel espace énergétique
Le Premier ministre Erdogan dans les pays du Golfe
Les gardes-frontière iraniens abattent un militant kurde
Barzani: Civil War Will Lead To Kurd State

Un Peshmerga kurde Massoud Barzani à la Maison Blanche
La Belgique est prête à organiser une rencontre Arménie-Turquie

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

L'attitude de la Turquie sur Chypre provoque une "crise" avec l'UE
La Turquie, voisin "difficile" pour l'Arménie et la Grèce (président grec)
Le Premier ministre grec reporte sa visite en Turquie sans délai
Mehmet Ali Talat joue les Nations unies contre l'Union européenne.
Un député européen chypriote abaisse un drapeau chypriote-turc

O Immigration / Migration O

Un livre sur le drame des fiancées importées dans la communauté turque
Les Turcs d'Allemagne sont devenus plus pieux
Une centaine d'immigrants et des marins grecs et turcs arrêtés en Turquie
Réactions contre l'analyse d'Erdogan à propos des émeutes de Paris
Provocation d'Erdogan: "L'interdiction du voile, une raison des troubles à Paris"
Pourquoi les colères des banlieues parisiennes?
Incidents inquiétants à Bruxelles
Naufrage d'une embarcation d'immigrés : le bilan s'alourdit
Fehriye Erdal ne sera pas jugée devant les assises en Belgique
Le naufrage d'une embarcation d'immigrés clandestins fait dix mort


 
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Août/Aug 05
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Toutes les informations depuis 1998 click All informations since 1998

  Depuis le 1er novembre 2005, Info-Türk est entrée dans la 30ème année de parution. Ces trente années de publication sont marquées également par la lutte pour la démocratisation en Turquie. Afin de créer un amalgame, certains groupes au service de l'Etat turc ont lancé des pages Internet avec des adresses semblables à celle d'Info-Turk. Il s'agit d'une nouvelle tentative du régime d'Ankara qui a depuis trois décennies utilisé tous les moyens odieux pour étouffer notre libre voix. Info-Turk n'a aucune relation avec ces groupes et est résolu de contribuer, malgré tout, à la défense des droits de l'homme en Turquie.
*
Since November 1st, 2005, Info-Türk has entered its 30th year of publication. These thirty years of publication are also marked by a fight for democratization in Turkey. In order to create an amalgam, some groups in the service of the Turkish State have launched Internet pages with addresses similar to Info-Turk's address. This is a new attempt of the Ankara regime that has used over three decades all odious means to silence our free voice. Info-Turk does not have any relation with these groups and is determined to contibute, in spite of all pressures, to the defense of human rights in Turkey .



Informations récentes du mois
Latest  Informations of the month

Droits de l'Homme / Human Rights

Teachers' union files complaint against security forces

Education Personnel Labor Union (Eğitim-Sen) President Alaaddin Dinçer filed a complaint at the Prosecutor's Office on Tuesday against Ankara Governor Kemal Önal, Ankara Police Chief Ercüment Yılmaz and Ankara Gendarmerie Commander Col. Vahdettin Bereceli.

Speaking to journalists after filing the complaint, Dinçer said he wanted the bureaucrats to be punished for what had happened on Nov. 26 as teachers were protesting for better working conditions.

"Supreme Court of Appeals Chief Prosecutor Nuri Ok said he will investigate the matter. Our complaint is against Önal, Yılmaz, Bereceli and the officers on duty," he said.

He said he believed the judiciary would prove who is right or wrong but noted that if justice were not done, they would apply to the European Court of Human Rights.

He said they would hold a meeting to decide on what measures to take against politicians who had played a part in the violence.

Thousands of teachers from across the country traveled to Ankara to take part in the unauthorized protest over the weekend, called by Eğitim-Sen to demand a review of overtime and the introduction of regular sanitation checks on school premises.

The "great march" of teachers had been due to culminate with a declaration outside the Education Ministry, but security forces stopped it from happening and protesters clashed with riot police, backed up by armored vehicles and helicopters.

Eighteen people were injured in scuffles, two of whom were in a serious condition, said Dinçer.

Failure to properly distribute allocated resources was the reason the teachers' conditions were bad, Dinçer said on Sunday, adding that the funds were sufficient to resolve the problems faced by education personnel and at the same time provide a secular, equal and democratic education. (Turkish Daily News, November 30, 2005)

The results of the State's Semdinli summit: More repression

A two-hour summit held by several top Turkish Ministers and military Generals to evaluate the unrest in the provinces of northern Kurdistan (southeastern Turkey) came to an end with the attendees deciding that "illegal separatist demonstrations must absolutely not be tolerated".

The meeting named 'The Semdinli Summit' was held at the office of Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan yesterday. The summit was attended by the Turkish Prime Minister, Foreign Minister and Vice PM Abdullah Gül, Chief of the Turkish General Staff General Hilmi Özkök, Justice Minister Cemil Çiçek, Interior Minister Abdulkadir Aksu, Chief of the Turkish Land Forces General Yasar Büyükanit, Chief of the Gendarmerie Forces General Fevzi Türkeri.

The summit was held to evaluate the unrest in the Kurdish provinces which started after the leaders of a Turkish black-operations intelligence (JITEM) unit, which was exposed after it had carried out a bomb attack on a Kurdish bookstore in the city of Semdinli on Nov. 9, were released by Turkish authorities.

Kurdish civilians in Semdinli who witnessed the attack, chased and captured the unit. Weapons, bombs and other military material, together with documents such as death lists, list of informers and maps over former and future Kurdish targets were captured in the unit's car by the citizens. Two Turkish military personnel have been arrested while two others, believed to be the commanders of that particular cell, were released.

Chief of the Turkish Land Forces General Yasar Büyükanit praised Ali Kaya, the leader of the cell, and called him an "excellent soldier that knew Kurdish and worked in my staff as my intelligence officer and communicator with the KDP and PUK in the 1995 joint military operations against PKK in northern Iraq". Ali Kaya was among the released. (DozaMe.org, 26 novembre 2005)

Manifestation d'enseignants: 17 blessés par la police

Une manifestation réunissant à Ankara plusieurs milliers d'enseignants pour réclamer de meilleures conditions de travail a donné lieu samedi à des heurts violents avec la police, qui ont fait, selon des sources syndicales, 17 blessés, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Organisée par le syndicat d'enseignants Egitim-Sen pour demander entre autres une réévaluation des heures supplémentaires et la mise en oeuvre régulière de contrôles sanitaires, la "Grande marche des éducateurs" aurait dû culminer avec une déclaration devant le ministère de l'Education.

La manifestation n'ayant pas été autorisée, quelque 50 autobus de militants venus de différents points de la Turquie ont été bloqués aux entrées d'Ankara par les forces de sécurité, selon Anatolie.

Dans le centre-ville, la "déclaration" devant le ministère n'a pas pu être faite, les manifestants s'étant heurtés aux unités anti-émeute de la police, appuyées par des véhicules blindés et des hélicoptères.

Les heurts ont fait 17 blessés, dont deux dans un état grave, a affirmé à Anatolie le président de la Confédération syndicale des employés publics (KESK) Ismail Hakki Tombul, venu prêter main-forte aux enseignants.

Les forces de sécurité n'ont pas donné de décompte du nombre de blessés.

La chaîne d'information NTV a fait état de "nombreuses arrestations" de syndicalistes, sans en donner de décompte précis.

Les manifestants, qui commençaient à se disperser après un ultime "sit-in" devant le ministère, reprendront leur action à Ankara dimanche matin, a affirmé le président d'Egitim-Sen Alaattin Dincer, cité par Anatolie.

Il a également appelé l'ensemble des employés d'Etat à manifester à travers toute la Turquie à 12H00 (10HOO GMT) dimanche.

Egitim-Sen, qui compte quelque 200.000 membres, a échappé de peu à la fermeture après qu'un procès eut été intenté contre lui pour avoir prôné l'introduction de "l'éducation en langue maternelle", dont le kurde, dans les écoles.

Le syndicat a retiré cet objectif de ses statuts, permettant à la justice turque de se prononcer contre sa fermeture dans un jugement rendu fin octobre. (AFP, 26 novembre 2005)

La Turquie condamnée pour enquête insuffisante sur une fusillade


La Cour européenne des droits de l'homme a condamné mardi la Turquie pour une enquête insuffisante après la mort de neuf personnes en 1996 lors d'un transfert effectué, lors de leur garde à vue, dans le sud-est du pays.

Elle n'a par contre pas retenu le reproche d'exécutions extra-judiciaires formulé dans la requête de dix de leurs proches qui se sont chacun vu allouer 15.000 euros pour préjudice moral.

En janvier 1996, les neuf hommes avaient été placés en garde à vue, une personne soupçonnée proche du PKK ayant donné leurs noms lors d'un interrogatoire. Lors de leur transfert à la gendarmerie de Koçyurdu, le minibus dans lequel ils se trouvaient fut pris d'assaut. Les gendarmes de l'escorte avaient riposté en tirant et le minibus avait été détruit et ses occupants tués. Les faits prêtent à controverse entre les parties.

Sur le point de savoir si la Turquie a pris toutes les mesures nécessaires à la protection de leur vie, les juges de Strasbourg reconnaissent la fragilité de la situation dans le sud-est de la Turquie, touché alors par l'état d'urgence.

La Cour constate par contre un certain nombre de lacunes dans l'enquête, parmi lesquelles le fait que les déclarations des gendarmes chargés d'escorter le minibus n'ont été recueillies pour la première fois que plus de six ans après les faits. (AFP, 22 novembre 2005)


La Turquie condamnée pour la mort d'un Chypriote grec

La Cour européenne des Droits de l'Homme a conclu mardi à Strasbourg à la violation de sa Convention par la Turquie concernant les conditions de la mort d'un Chypriote grec abattu par un garde-frontière turc en octobre 1996.

Elle a alloué pour dommage moral 20.000 euros à sa veuve Chriso Kakoulli et 3.500 euros à ses trois enfants.

Petros Kakoulli a été tué par balles par un garde-frontière turc le 13 octobre 1996. Le gouvernement turc affirme qu'il avait traversé la ligne de cessez-le-feu et que l'un des soldats s'était approché de lui et avait tiré des coups de sommation en l'air et au sol. Comme Petros Kakoulli poursuivait sa course, un troisième coup avait été tiré. Le déroulement des faits est contesté par sa famille qui affirme notamment que Petros Kakoulli a obtempéré lorsqu'il a été sommé de s'arrêter.

Les juges de Strasbourg ont conclu à une violation du droit à la vie et du droit à une enquête adéquate.

Un rapport d'autopsie a conclu que certaines blessures résultaient d'un coup de feu tiré alors que Petros Kakoulli avait les mains en l'air et que d'autres résultaient probablement d'un coup tiré sur le corps alors que Petros Kakoulli était à terre.

L'enquête n'avait débouché sur aucune procédure pénale ou disciplinaire contre le soldat, les autorités compétentes estimant que l'homicide était justifié dans les circonstances. L'affaire avait été classée "sans suite". (AFP, 22 novembre 2005)

Turquie: un mort et 12 blessés dans un attentat à la bombe à Istanbul

Une personne a été tuée et douze blessées, dont deux grièvement, dans un attentat à la bombe vendredi soir dans un quartier périphérique d'Istanbul, a annoncé le gouverneur de la première métropole turque Muammer Güler.

Un précédent bilan faisait état d'un mort et de dix blessés.

"Une personne a été tuée et douze blessées. Deux blessés ont été opérés en raison de leurs blessures", a déclaré le gouverneur sur le lieu de l'attaque.

Un homme, âgé de 36 ans, est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures, a indiqué de son côté l'agence de presse semi-officielle Anatolie, citant la police.

Une violente explosion a eu lieu vers 18h30 locales (16h30 GMT) dans une poubelle dans laquelle avait été dissimulé l'engin. La poubelle était située près d'un arrêt d'autobus se trouvant à proximité d'un parc d'attractions, dans le quartier populaire de Beylikdüzü, sur la rive occidentale du Bosphore.

La déflagration a aussi provoqué des dégâts à des voitures garées à proximité.

L'attentat n'a pas été revendiqué immédiatement . (AFP, 18 novembre 2005)

Trois scandales en une semaine!

Communiqué de Presse du Centre d'Information du Kurdistan:

En une semaine deux scandales policiers se sont produits dans la province d’Hakkari. Il y a moins d’une semaine, le 9 novembre, à Semdinli 2 officiers de la gendarmerie nationale turque et un de leurs informateurs ont été pris en flagrant délit alors qu’ils venaient de plastiquer une librairie d’un patriote kurde, qui venait d’être libéré de prison après plus de 15 ans de détention. Arrêtés par la foule juste après avoir fait explosée la librairie, les 3 hommes ont été forcés d’avouer qu’ils appartenaient à la gendarmerie.

Finalement après 2 jours, l’Etat-major de la gendarmerie a fait une déclaration reconnaissant le statut des 3 hommes mais en ajoutant qu’il s’agissait d’une cellule isolée et non d’une organisation plus générale.

Alors que toute la population était encore sous le choc de cette affaire scandaleuse, qui démontre la police a ouvert le feu sur des manifestants à Yuksekova (une ville voisine de la même province) tuant quatre d’entre eux et faisant de nombreux blessés, d’après la déclaration du Maire de Yuksekova.

Ces deux affaires ne sont sans doute pas aussi isolées que le prétend l’Etat-major turc. En effet, l’affaire de Semdinli ressemble curieusement à une autre affaire survenue il y a quelques années à Susurluk, à l’ouest de la Turquie. Déjà à cette époque, on avait retrouvé dans la même voiture accidentée un chef de police, un député et un chef de la mafia. On est donc face à une pratique courante des services de sécurité turque.

Le troisième scandale quant à lui est totalement politique : à Copenhague le Premier Ministre turc, Recep Tayip Erdogan, a quitté sa conférence de presse sous prétexte qu’une équipe de la télévision kurde ROJ TV se trouvait dans la salle. Le Premier ministre Danois a vivement réagi et critiqué cette attitude. Selon lui, il s’agit d’une attaque au droit de la presse.

En tant que Centre d’Information du Kurdistan nous condamnons les actes indignes des services de sécurité turque et l’attitude du Premier ministre turc, qui par son comportement a démontré une fois encore qu’il refusait de reconnaître la réalité du peuple kurde sous quelque forme que ce soit. (Centre d'information du Kurdistan, 15 novembre 2005)

TIHV's full report on the State's Semdinli Scandal

The names of the persons, who threw grenade into Umut Bookstore on Cumhuriyet Avenue in Semdinli district of Hakkari on 9 November, were announced as the gendarmerie intelligence service JIT members the non-commissioned officers Ali Kaya, Özcan Ildeniz (Ilogul) and the PKK confessor Veysel Ates.

Veysel Ates and gendarmerie sergeant Tanju Çavus who fired against the demonstrators were arrested on 12 November. Ates was arrested on charges of "killing by bombing" and Çavus on charges of "causing death by exceeding limits of defence". Ali Kaya and Özcan Ildeniz who testified after the incident to the effect that they were just passing by, were taken to the Public Prosecutor's Office on the night of 11 November interrogation. They were released by the Public Prosecutor on the grounds of "lack of evidence".

Esat Canan, CHP MP for Hakkari, announced that detaining only 2 persons was a result of not taking the incident into the consideration as an organised crime. He added that he had the impression that the Prosecutor had the tendency of taking the incident as an ordinary case and that he was oriented.

In his testimony Tanju Çavus reportedly said that he was passing by in his car with his family and he fired into air when the crowd came over his car.

The released non-commissioned officers reportedly testified to the effect that they were investigation the relation of the owner of the bookstore Seferi Yilmaz the bomb explosion that happened on 1 November. But it was revealed that the written order was given to the officers to collect information in the rural area, but not for the city.

According to the news appeared on the daily Star on 14 November Veysel Ates alleged that Seferi Yilmaz threw the bomb himself. According to the news Ates testified as follows:

"On the day of the incident we were going to meet intelligence service members in the district. When I was in a shop a bomb exploded. I got out. Seferi Yilmaz saw me and provoked the crowd by saying that I threw the bomb. When the crowd started to march towards me I wanted to go to the vehicle of the intelligence service. They wanted to lynch us, but the police saved us by firing into air. Seferi Yilmaz who is a collaborator of the organisation threw the bomb himself. Where was that person on the moment of the explosion? If he was the target why the bomb was thrown when he was outside. He provoked people in order the gendarmerie to be found guilty. His friend M. Zahir Korkmaz died because of him. This is a planned attack of the organisation. We were accidentally there."

Public Prosecutor in Semdinli Harun Ayik announced that the person (Veysel Ates) was detained on suspicion and whom the crowd wanted to lynch was a gendarmerie informer. Ayik put that the detainee rejected the allegations during the first interrogation and alleged that he was attacked by the crowd on the grounds that he was unknown to them. In connection with the list of suspicious persons in Semdinli and the plan of the bombed shop found in the car Ayik said that it was normal on the grounds that they were members of intelligence service. He added that 3 gendarmerie soldiers are kept in a secure place in connection with the incident.

The written order given to the JIT members was reportedly signed by Colonel Erhan Kubat, Commander of Hakkari Gendarmerie HQ. The car (licence plate: 30 AK 933) with the military licence number 730198 was reportedly used by JIT. The car was given to Ali Kaya on order of Kubat. The ID of non-commissioned officer Ali Kaya who is charged at Hakkari gendarmerie HQ was found in the car. A document saying that he was appointed in Semdinli, lists of names were also in the car. There were 3 kalashnikov rifles and hand grenades. CHP MP Esat Canan announced that 4 folders were found in the car and continued: "In the first folder there were the documents showing that the car was a JIT vehicle. In the second folder there was a list and the name of the owner of the store was crossed with red pen. There was also the map of Hakkari. There were lots of plans and addresses including the bombed shop."

According to the news appeared on the papers three separate lists were found in the car. The first list was including 80 names, the second list including 25 names was titled ""List of Militia", and on the third one the names of the informants were written. The name of Seferi Yilmaz was on top of the list. According to the news the name of Nurten Tarhan, whose house was damaged during an explosion 10 days ago and former DEHAP executives for the district Emin Sari and Sezer Öktem were also on the list. Tarhan's house was reportedly raided on 4 November by masked persons, the door was broken and the plan of his house was showed to him.

According to the news appeared on daily Özgür Gündem on 12 November Seferi Yilmaz said to the reporters that the bomb was thrown by Veysel Ates, and he saw Ali Kaya and Özcan Ilogul as the guards of the Hakkari Governor who came to the district after the bomb explosion that happened on 1 November."

Reactions and Investigations

CHP MP Ahmet Küçük, who conducted investigations in Hakkari and Semdinli said followings:

"The incident is serious. People are anxious and they are right to be. They believe that the government's commitment to solve the incident has no meaning. The incident is the last circle of incidents since July. This is just like Susurluk. This is the result of founding illegal, extralegal organisations by the state to fight against illegal activities. The organs of the state have relation with this kind of incidents. The person who allegedly threw the bomb ran away and got into the car of two non-commissioned officers. Those persons are JIT members. The police helped the persons who were captured by the crowd to escape. How can we say that the state did not involve the incident? These persons are public servants."

The report prepared by the representatives of 8 NGOs including IHD and Mazlum-Der who conducted investigations in Semdinli on 9 and 10 November was released on 12 November. According to the report Public Prosecutor Harun Ayik said followings to the members of the commission:

"The business arcade and the vehicle were examined, investigated. The vehicle is owned by gendarmerie. 3 persons who allegedly have connection with the explosion are members of gendarmerie intelligence service and they came here on order. They are not interrogated yet. The vehicle was some 70 meters far from the bookstore. It is possible that they did not throw the bomb. How can w arrest them? The ID of the person who conducted the second attack is determined. These three persons are suspects, but only one of them was detained. In fact there is no evidence in the file supporting the allegations of the people."

According to the report Ayik first said that the ID of the person who made the second attack was determined, but few minutes later he alleged that they did not know the ID. When the members of the commission asked the contradictory expression he only said that these were the allegations of people.

Commander of Land Forces Yasar Büyükanit was asked about the incidents in Semdinli during a ceremony in Residence of State President and he answered that he knew one of the non-commissioned officers, they worked together during the operations during Steel Operation and he did not expect that he involved such an incident. But he added that they have to wait the results of the investigation.

Commander of Turkish Armed Forces Hilmi Özkök said upon questions that the incident was intervened, Commander in Van went to Semdinli and besides judicial investigation an administrative investigation was started: "I would not blame or protect our personnel, we have to wait the end of investigation."

General Staff announced that there were allegations that some officials involved the inceident and continued: "There are allegations on involvement of military officers in this incident. The judicial investigation was started. The investigation is confidential. Therefore we cannot and should not talk about the developments."
Minister of Natinal Security Vecdi Gönül said followings while answering the questions of daily Aksam:

"If the bombs are registered to inventory of the state that would lead to great problems. This is now investigated. Bomb experts are working. If officials involved the incident we would also investigate who ordered, who organised the incident. But we will find the persons who are responsible. Even if the public servants would be tried if they involved."

Vecdi Gönül also referred to killing of 33 villagers in 1943 on order of General Mustafa Muglali and said: "Time to time organs of state or officials might have conducted extralegal action. But the state always have found out the details and sentenced them."

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan announced on 13 November that they would ask to found a parliamentary investigation commission during the week and continued:

"We see the continuation of the older understanding in Semdinli. We do not have the finding in hand now, after receiving the evidences, findings we can make an evaluation. They are trying to create hatred between people and state. This is their purpose. But they will account for. "

When the Prime Minister was asked whether this could be called a second Susurluk he replied that there was no need to label such incidents and continued:

"This is an important incident and seems as if it is not a local one. There is a certain understanding behind this incident. This understanding might be relying on an ideology or might be a sentimental action of a group. We need to wait for the details of the investigation. But we are committed to go to the bitter end. We will not allow persons act extralegally and lead to hatred between people and state. I talked to Commander of Military Forces. We took a joint decision. We will go to the end whatever it costs. We have the same idea. I also talked to the State President; he is also thinking the same. All the organs of the state are in accordance with each other."

On 11 November Hakkari Governor Erdogan Gürbüz said via phone call on CNN Türk news channel that security forces could not involve such an incident and it was impossible.

Action and Demonstrations

On 10 November the shops were not opened and the schools were closed in Semdinli. A crowded group gathered for the funeral of Mehmet Zahir Korkmaz and Ali Yilmaz, they dispersed after the speech of Yuksekova Mayor Salih Yildiz without incident. But afterwards during another demonstration a police control point was set to fire.

A protest action was staged in Hakkari on 11 November. A clash broke out when the police wanted to disperse the crowd in front of municipality at about 10am. The official buildings were thrown stones and 10 persons were wounded.

A clash broke out during the demonstration in Van on 12 November. 24 persons were detained. The remaining demonstration in various cities ended without incidents.

A group of persons started to march after the demonstration organised by Diyarbakir Democracy Platform on 13 November in Diyarbakir under the name of "Meeting for Democratic and Peaceful Solution to Kurdish Question" and the premises of Nationalist Movement Party (MHP) were stoned. A clash broke out between the demonstrator s and police, more than 20 persons were detained.

On 11 November a building owned by Gendarmerie Public Order Foundation was bombed. No casualty was reported. The attack was reportedly conducted by Armed Forces for Poor and Oppressed People (FESK) to protest in the incidents in Semdinli.  (Aksam-ANF-Hürriyet-Milliyet-Özgür Gündem-Radikal-Star-TIHV, November 11-12-13-14, 2005)

"L'axe Susurluk-Semdinli, miroir du fascisme en Turquie"

Après la découverte du rôle de l'Etat dans un attentat à la bombe à Semdinli, le Front révolutionnaire pour la libération du peuple (DHKC), dans un communiqué de presse, a attiré l'attention sur les faits suivants:

"En matière de terrorisme d'Etat, en Turquie, il n'y a vraiment rien de nouveau.

Il suffit de parcourir les événements de la semaine dernière en un clin d'oeil pour se rendre compte de l'ampleur du terrorisme d'Etat qui règne en Turquie:

Ainsi, le 2 novembre dernier, un groupe de membres de l'assocation des familles de détenus TAYAD a été lynché par des fascistes après s'être rendu à un cimetière situé à Rize (Mer Noire) pour visiter la sépulture de deux soeurs, Canan et Zehra toutes deux décédées dans les grèves de la faim de solidarité menées contre les cellules d'isolement des prisons de type F. Cette tentative de lynchage avait clairement été orchestrée par la police de Rize. Des suites de la tentative de lynchage, le maire AKP de Rize Halil Bakirci et un parlementaire lui aussi AKP de Rize Abdülkadir Kart ont revendiqué ce lynchage tout en appelant les membres de TAYAD au meurtre. Ces séances de lapidations collectives avaient commencé en avril dernier et à en entendre les réactions de la police et des politiciens proches du pouvoir, tout porte à croire que'elles vont se répéter.

Toujours, le 2 novembre 2005, en raison de la nouvelle réforme judicaire, un avocat dénommé Behiç Asçi a perdu le droit de plaider. Motif invoqué, la nouvelle loi qui prévoit que‘les avocats mis en examen dans des affaires politiques sont défendus de suivre des dossiers du même accabit".

Le 7 novembre 2005, des étudiants qui manifestaient contre le Haut Conseil de l'Education (YÖK), une structure anti-démocratique de contrôle des universités instaurée par l'armée des suites du coup d'Etat du 12 septembre 1980 ont été brutalement agressés par la police alors qu'ils s'appréatient à donner une conférence de presse. Alors qu'il s'agit d'une activité tout à fait légale, les forces de l'Etat ont déclaré la conférence de presse illicite avant d'attaquer plusieurs centaines d'étudiants. Quarante neuf étudiants ont été arrêté et incarcérés. On dénombre en outre, de nombreux blessés. Au début de sa charge, la police a d'abord lancé du gaz au poivre. Le nombre de bombes lacrymogènes lancées était tel que leur effet s'est ressenti dans un rayon de plus d'un kilomètre.

Le 9 novembre 2005: durant ces derniers quinze jours, pas moins de 15 attaques à la bombe ont été perpétrées dans des villes ou districts kurdes. La dernière attaque date de mercredi dernier et à visé une librairie située à Semdinli, dans la province de Hakkari. Cette attaque menée en plein jour a coûté la vie à une personne. Les témoins de l'attaque se sont mis à poursuivre l'artificier qui tentait de s'enfuir à bord d'une voiture occupée par deux autres personnes. Finalement, la foule intercepta les trois assaillants et les remis à la police.

La population en colère découvrit dans le véhicule des agresseurs trois kalachnikov, plusieurs grenades, des croquis et une liste de personnes à abattre avec certaines photos de personnes tuées barrées d'une croix dont celle du libraire visé par l'attaque. La foule a également découvert les pièces d'identité des agresseurs qui sont pour le moins surprenantes: les trois agresseurs étaient en effet des militaires membres du service d'intelligence de la gendarmerie (JITEM).

Malgré l'existence de témoins et la nature criminelle des documents saisis, la police a relaché les trois agents le jour même. Qui plus est, la police a lancé les panzers sur une population descendue massivement dans la rue pour protester contre ces crimes occultes de l'Etat. Munies de bombes lacrymogènes et tirant à balles rélles, la police abattit deux manifestants.

Mais le scandale ne s'arrête pas là: des policiers débordés par l'ire populaire téléphonent en catastrophe à un chef du parti de droite Mehmet Agar, tristement célèbre par son palmarès terroriste et éclaboussé par une série d'affaires criminelles. Mehmet Agar s'est livré à d'innombrables activités secrètes faites d'attentats politiques ("1000 opérations" selon ses propres dires) et d'autant de crimes maffieux, alors qu'il était chef de la police.

Ce serait lui qui aurait permis la relaxation des trois gendarmes terroristes après un entretien téléphonique avec le ministre de l'intérieur Abdülkadir Aksu.

Le 3 novembre 1996, un véhicule blindé à bord duquel se trouvent un parlementaire, un chef de la police et un maffieux fasciste du parti des "Loups Gris" (MHP) ‘en cavale' percute un camion dans la petite ville de Susurluk. Dans cette affaire baptisée "le scandale Susurluk" qui révèla l'existence d'une contre-guérilla criminelle agissant au sommet de l'Etat, Mehmet Agar apparut comme l'un des protagonistes. En plus d'avoir participé à des massacres à caractère politique, il fut cité dans plusieurs dossiers de trafics d'héroïne en France et en Italie. A travers les événements de Semdinli, c'est à nouveau le triangle "politiciens-mafia-police" qui refait surface. On peut dire que l'axe Susurluk-Semdinli est une sorte de miroir qui reflète le caractère fasciste de l'Etat turc.

L'attaque terroriste de Semdinli n'est certes pas un cas isolé. C'est l'irremplaçable modus operandi de l'Etat turc. (turquie.rebelle@presos.com, 11 novembre 2005)

Ankara condamné pour avoir réincarcéré un ancien gréviste de la faim

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie pour avoir réincarcéré en 2003 un ancien gréviste de la faim, condamné pour terrorisme en 1994 puis libéré en 2001 pour des raisons de santé lié à son jeûne.

La Cour a estimé qu'Ankara avait violé l'article 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention européenne des droits de l'homme et alloué 10.000 euros pour dommage moral au requérant.

Tekin Yildiz avait été condamné en 1994 à 12 ans et six mois de réclusion pour appartenance à l'organisation TKP/ML-TIKKO.

En juillet 2001, le syndrome de Wernicke-Korsakoff, une dégénérescence neurologique provoquée par un jeûne de longue durée, fut diagnostiqué chez lui entraînant le sursis à l'exécution de sa peine, rappelle la Cour dans son arrêt.

Soupçonné d'avoir repris des activités terroristes, il fut réincarcéré en novembre 2003. Un non-lieu en sa faveur fut rendu en janvier suivant mais le requérant ne fut finalement libéré qu'en juillet 2004.

La Cour a mis en garde la Turquie contre une éventuelle réincarcération, sans un "net changement dans son aptitude médicale à endurer une telle mesure", ce qui constituerait une violation supplémentaire de l'article 3.

La Cour a émis le même avis concernant le cas de deux hommes et d'une femme, également condamnés pour appartenance à une organisation terroriste et qui avaient été élargis en 2001 en raison de leurs problèmes de santé, liés à une grève de la faim. Ces trois personnes sont actuellement en fuite.

Ces requêtes font partie d'un groupe de 53 affaires similaires, a-t-elle précisé. (AFP, 10 novembre 2005)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour des interrogatoires trop longs

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné mardi la Turquie pour avoir fait subir en 2001 à trois personnes déjà placées en détention provisoire de nouveaux interrogatoires ayant duré de deux à six semaines.

La Cour a estimé que la Turquie avait violé l'article 5 (droits à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l'homme et alloué de 4.000 à 8.000 à chaque requérant selon les cas pour dommage moral.

Emrullah Karagöz, Mustafa Yasar et Remziye Dag, soupçonnés d'appartenir ou de porter assistance au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), avaient été arrêtés respectivement les 28, 29 octobre et le 11 novembre 2001, a rappelé la Cour dans son arrêt.

 Le 1er novembre pour ce qui est de MM. Yasar et Karagöz et le 15 novembre en ce qui concerne Mme Dag, les requérants furent présentés à un juge qui ordonna leur mise en détention provisoire à la maison d'arrêt de Diyarbakir.

Quelques heures après leur incarcération, ils furent placés dans les locaux de la gendarmerie pour y subir un interrogatoire complémentaire. Mme Dag ne réintégra la maison d'arrêt que le 29 novembre, M. Yasar le 22 novembre et M. Karagöz le 12 décembre.

"Le placement d'un détenu déjà en prison entre les mains des gendarmes pour interrogatoire revient à contourner la législation en vigueur concernant les délais de garde à vue", a souligné la Cour rappelant que les placements avaient été "prolongés sans motif apparent".(AFP, 8 novembre 2005)

Nouvelle tentative de lynchage en Turquie

Après quelques mois d'apaisement, les tentatives de lynchage contre les militants de droits de l'Homme ont recommencé en Turquie.

Le 2 novembre 2005, dans la ville septentrionale de Rize, un groupe de membres de l'Association des familles des détenus politiques (TAYAD) a été attaqué pour lynchage lors qu'ils se rendaient à un cimetière de la région pour rendre hommage à deux sœurs décédées en 2001, des suites de leur grève de la faim contre les prisons de type F.

Peu avant le lynchage, la police a barré la route de cinq membres de TAYAD en leur disant: "Il va y avoir de la provocation. On va vous réduire en bouillie..."

Malgré les menaces, les membres de TAYAD se rendent au cimetière et fleurissent la tombe des deux sœurs défuntes et puis, retournent vers leurs véhicules silencieusement pour retourner chez eux.

Dans un communiqué, le Front pour les droits et les libertés
(HÖC) accuse les autorités gouvernementales d'avoir incité les groupes extrémistes à attaquer ces visiteurs pacifiques:

"Leur convoi sera arrêté exactement huit fois sur leur chemin du retour, non pas par des lyncheurs mais par la police. Sans la moindre raison, la police tente d'arrêter les membres de TAYAD. Les membres de TAYAD refusent. C'est là que la police fait appel aux lapidateurs.

"A chaque arrêt forcé par la police, les lyncheurs sont au rendez-vous et attaquent les membres de TAYAD.  En bref, comme le dit l'association TAYAD dans son communiqué qui suivit le lynchage de Trabzon: 'les provocateurs et les show men qui ont déclaré avoir sauvé les lynchés sont les mêmes: la police'.

"La presse et le gouvernement laissent entendre que les lyncheurs sont 'le peuple' alors qu'il s'agit de meutes réactionnaires encadrées par la police, le parti fasciste d'action nationaliste MHP (le parti des "loups gris") et le parti AKP.

"En tout cas, la responsabilité politique de l'agression appartient à l'AKP. Il n'est aucunement question de réactions spontanées mais bien d'une provocation étudiée.

"Gouverneur, police, magistrature, maire, député... et gouvernement AKP: Tous cautionnent ces pratiques et protègent les assaillants. Voici leurs déclarations après la tentative de lynchage:

"Halil Bakirci, maire AKP de la ville de Rize: 'Si j'avais su que c'étaient eux, moi aussi je les aurais battus. La prochaine fois, cela ne se passera pas comme ça. Ils ne s'en sortiront pas à si bon compte.'

"Abdülkadir Kart, parlementaire AKP de la ville de Rize: 'Ils ont eu une bonne leçon. Ils n'oseront plus revenir.'

"Enver Salhiolgu, gouverneur de la ville de Rize: 'C'est le groupe de TAYAD qui a excité les gens... Ce sont eux qui ont énervé nos citoyens.'

"Les policiers de la direction de la Sûreté de la ville de Rize: 'On va vers la provocation. Vous allez finir en bouillie.'

"'Les gens de la Mer Noire sont fidèles au drapeau et au Coran' disait le maire de Rize au lendemain du lynchage des membres de TAYAD. Or, ce n'est que de la pure démagogie car les membres de TAYAD n'ont fait que visiter un cimetière et fleurir les tombes de deux sœurs. Donc, rien à voir avec un quelconque irrespect "envers la nation, le drapeau ou le Coran".

"Après les évènements, pas un seul des centaines d'agresseurs n'est arrêté. Qui plus est, le procureur de Rize déclare en pointant les victimes des lynchages comme ce fut le cas durant d'autres attaques de ce type: 'puisque nos citoyens ont été provoqués, il faut qu'une enquête soit menée contre les auteurs'.

"Mais qu'est-ce donc pour une justice? Quelle est donc la loi que cet Etat applique ?

"Même d'après le Code pénal turc, on a là à faire à des coups et blessures, à de la violence et de la contrainte, à des menaces, à des violations de droits démocratiques élémentaires, il y a rébellion face aux forces de l'ordre, il y a des blessés, il y a des actes de vandalisme et des véhicules réduits à l'état d'épaves...

Les campagnes de lynchages visant les manifestants pacifiques durent depuis exactement sept mois. De Trabzon à Sakarya, d'Eskisehir à Bozüyük, de Kayseri à Rize... Les agressions sont applaudies par le pouvoir, l'état-major, la police et la magistrature. Camoufler leur rôle dans les lynchages revient à se faire complice de leurs crimes.

"Lorsque le gouverneur déclara que 'la police était parvenue à empêcher que les événements dégénèrent', la presse a déclaré à l'unisson que les membres de TAYAD avaient été 'sauvés par la police'…

"En réalité, ce qui s'est passé à Rize ne doit étonner personne. Car la culture du lynchage ne fait pas partie de la culture d'une poignée de rustres mais bien des dirigeants de ce pays.

"Les lynchages ont commencé à Trabzon en avril dernier et n'ont plus cessé depuis.

"Dès le début de cette chaîne de lynchages, nous avions démontré qu'ils n'étaient pas indépendants de l'AKP et des forces de l'Etat. Car il est plus que curieux que malgré ses dizaines de réseaux de renseignements, l'Etat ne serait pas parvenu à empêcher un seul lynchage. Pire, il a encouragé la concentration des agresseurs et les a lui-même galvanisés.

"Dans ce pays, les actes de lynchages ne sont certainement pas un phénomène nouveau. Depuis le pogrome des 6 et 7 septembre 1955 (qui a visé les minorités grecques et arméniennes d'Istanbul et d'Anatolie) à nos jours, toutes les provocations ont été organisées par l'Etat. C'est cette mentalité du lynchage qui a embrigadé ces meutes de barbares à pratiquer le lynchage.

"Dans un pays dirigé avec une telle mentalité, il ne peut y avoir ni de justice, ni de respect du droit.  Si nous ne voulons pas une justice de papier, nous devons refuser de vivre sous un régime pareil." (Front pour les droits et les libertés – HÖC, 7 novembre 2005)

Manifestation contre la tutelle sur l'université turque

Une cinquantaine de manifestants ont été interpellés lundi par la police lorsqu'ils ont voulu manifester à Ankara contre le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK), institution controversée qui soumet les universités à un contrôle strict, selon les médias.

Les quelque 300 manifestants, pour la plupart des étudiants, rassemblés sur la place Kizilay, en plein centre de la capitale et armés certains de bâtons, ont lancé des pierres sur la police anti-émeutes qui a répliqué par du gaz lacrymogène, selon les images diffusées par les chaînes de télévision.

Sur les banderoles portées par les manifestants, on pouvait notamment lire "Ni YÖK, ni AKP (le parti au pouvoir), oui à l'université démocratique".

Ils manifestaient à l'occasion du 24e anniversaire de la création du YÖK. Avant la fondation du YÖK en 1981, après le coup d'Etat militaire de l'année précédente, les universités avaient un statut autonome. Elles furent souvent le théâtre de sanglants affrontements entre étudiants de gauche et de droite, l'une des raisons invoquées par l'armée pour tenter de justifier son putsch.

Cette institution est sous le feu des critiques du gouvernement du parti de la justice et du Développement (AKP, aux origines islamistes), celui-ci voulant réduire les prérogatives du YÖK qui défend les principes laïques.

L'AKP veut lever l'interdiction du port du voile islamique dans les universités et permettre le retour dans les universités des étudiantes exclues pour avoir refusé d'ôter leur voile, mais s'est heurté à chaque fois à l'opposition du YÖK et de la hiérarchie pro-laïque. (AFP, 7 novembre 2005)

Un Turc condamné à 22 ans de prison pour outrage à Atatürk

Un Turc s'est vu infliger une peine record de plus de 22 ans de prison par un tribunal d'Ankara pour outrage répété à Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, dont la personnalité est protégée par une loi stricte, rapporte jeudi la presse turque.

Murat Vural, âgé de trente ans, a profané cinq fois depuis le début de l'année des bustes d'Atatürk situées dans les cours des écoles de Sincan, dans la banlieue de la capitale turque, en les aspergeant de peinture, précise le journal à grand tirage Hürriyet.

Arrêté et écroué, il a été condamné à 4 ans et 6 mois de prison pour chacun des faits ce qui porte à 22 ans et six mois de prison la peine qu'il doit purger en prison, selon le journal.

Généralement les personnes reconnues coupables d'outrage à Atatürk, le "père des Turcs", sont condamnées à des amendes ou purgent des peines beaucoup moins sévères. Il s'agit dans la plupart des cas d'islamistes.

Mais cette fois les juges ont estimé que l'accusé n'avait présenté aucun remords et était susceptible de répéter ses actions. (AFP, 3 novembre 2005)

L'UE va obliger la Turquie à éliminer la torture dans les deux ans

La Turquie va être mise en demeure d'éliminer la torture, d'introduire la liberté de religion et de donner la prééminence au pouvoir civil sur le militaire dans les deux ans à venir si elle veut intégrer l'Union européenne dans dix ans, indique mardi le quotidien d'affaires britannique Financial Times.

La Turquie va devoir se soumettre à une liste de près de 150 obligations à court terme si elle veut devenir membre de l'UE, selon un document préparatoire que la Commission européenne doit remettre ce mois-ci à la Turquie et dont le journal a eu connaissance.

Le document a été rédigé en vue de calmer les inquiétudes des électeurs européens à propos de l'adhésion potentielle de la Turquie à l'UE.

D'ici l'an prochain ou dans deux ans au plus tard, la Turquie devra "assurer la mise en oeuvre de la tolérance zéro envers la torture" et "adopter une législation répondant largement à toutes les difficultés affrontées par les minorités et communautés religieuses non musulmanes", indique le quotidien en citant le document préparatoire.

Pendant ce délai, le pays devra en outre "établir un contrôle parlementaire complet sur la politique militaire et la défense", "abolir toutes les compétences restantes des tribunaux militaires pour juger des civils" et "assurer l'indépendance du pouvoir judiciaire", rapporte le journal.

Ce document comble les lacunes laissées par la décision du mois dernier de commencer les négociations d'adhésion avec Ankara, selon l'article.

Les négociations elles-mêmes ne devraient vraisemblablement pas commencer avant le début de l'an prochain et les propositions de la Commission soulignent la nécessité pour la Turquie de se concentrer sur la mise en oeuvre des réformes législatives adoptées en 2003 et 2004.

Les dirigeants européens ont conclu le 4 octobre un accord historique en permettant à la Turquie d'adhérer à l'UE après que l'Autriche eut renoncé à son exigence de n'offrir à Ankara qu'un simple partenariat, et non un siège de membre à part entière. (AFP, 1er novembre 2005)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

International Publishers' Association's alert on Zarakolu Trial

The following is a joint  alert. This is a statement adopted earlier during the week of 21-25 November 2005 in Istanbul following the trial of Publisher Ragip ZARAKOLU.

It is supported by a number of organisations and people, who are listed at the end of the statement.

While it is always a pleasure to visit Istanbul, we regret that the reason for this visit to your beautiful and friendly city was to support writers and publishers who are still denied their right to free expression. Today we observed a hearing at Sültanahmet Courthouse in two of the many trials publisher Ragip Zarakolu is now facing.

We are surprised that these cases ever reached the court - neither book for which he is prosecuted contained any advocacy of violence.

We were disappointed that there was no acquittal today. Since a majority of the Turkish Grand National Assembly voted to change the constitution in 2004, the European Human Rights Convention has become applicable law in Turkey. Article 10 of the Convention forbids legal actions like the one that threatens Zarakolu with up to six years' imprisonment. The court was entitled to dismiss these cases - indeed it was its duty to do so.

We are gravely concerned at the apparent increase in freedom of expression cases currently being opened. Turkey's parliament and government have committed this country to respect freedom of expression. We urge the prosecution service and the judiciary as a whole to respect that commitment in its work and in its decisions.

Agnes Callamard (ARTICLE 19), Lars Grahn (International Publishers' Association), Alexis Krikorian (International Publishers' Association), Bill Strachan (American Publishers' Association), Chenjerai Hove (Zimbabwe, writer), Corrine Kumar (India, sociologist), Eugene Schoulgin (International PEN), Eva Norstörm (Euromed HR Net.), Fadhila Chebbi (Tunisia, poet), Fatemeh Sejadi (writer, PEN Sweden), Hal Fessenden (American Publishers' Association), Jeloul Azzura (Tunisia, Ligue des Ecrivains Libres), Jonathan Sugden (Human Rights Watch), Kjell Olaf Jensen (PEN Norway), Klaus Slavensky (Freemuse), Mehmed Uzun (writer, PEN Sweden), Niloufer Bhagwat (India, lawyer), Ole Gunnar Solheim (PEN Norway), Ronald Boss (PEN Holland), Terry Carlbom (PEN Sweden), Tété-Michel Kpomassie (writer, Pen France), Vassilis Vassilikos (Greece, writer) (IPA-PEN/IFEX, November 28, 2005)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour violation de la liberté d'expression


La Cour européenne des droits de l'homme a jugé que la Turquie avait violé la liberté d'expression d'une avocate condamnée en 1997 pour "diffusion de propagande séparatiste par voie de presse".

La Cour a estimé qu'Ankara avait violé l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme et alloué 7.500 euros pour préjudice moral à la requérante, Emire Eren Keskin, avocate à l'époque des faits.

En avril 1995, dans le cadre d'un entretien avec la revue bimestrielle Medya Günesi, elle avait qualifié de "guerre" et de "barbarie" les actions des autorités turques dans le sud-est du pays, rappelle la Cour dans son arrêt.

Deux ans plus tard, elle était condamnée par la cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul à un an et quatre mois d'emprisonnement, une peine finalement réduite à un an, un mois et dix jours.

En 1999, le procureur sursit à l'exécution de cette peine, en vertu d'une loi sur les infractions commises par voie de presse.

"Les motifs retenus par les juridictions internes ne sauraient être considérés en eux-mêmes comme suffisants pour justifier l'ingérence dans le droit de la requérante à la liberté d'expression", a estimé la Cour.

"La condamnation est disproportionnée aux buts visés et, dès lors, non +nécessaire dans une société démocratique+", a poursuivi la Cour, condamnant en outre la Turquie pour procès inéquitable en raison de la présence d'un magistrat militaire au sein la Cour de sûreté de l'Etat ayant jugé la requérante. (AFP, 22 novembre 2005)

L'éditeur Ragip Zarakolu risque 6 ans de prison

PEN International, l'Union Internationale des Editeurs (UIE) et d'autres ONG internationales comme ARTICLE 19 et Human Rights Watch (HRW) étaient aujourd'hui en Turquie [22 novembre 2005] afin d'assister aux procès de l'éditeur Ragip Zarakolu.

Ragip Zarakolu, co-fondateur et propriétaire des Editions Belges, est poursuivi à Istanbul pour "insulte envers l'Etat" en vertu de l'article 301 du nouveau code pénal. Ces poursuites sont liées au fait qu'il a publié "L'histoire nous libérera tous - Conciliation turco-arménienne" de George Jerjian et "Le journal de Smyrne de Garabet Hacheryan: les expériences d'un docteur arménien" de Dora Sakayan.

Dans l'affaire Jerjian, un nouveau comité d'experts a été nommé afin d'évaluer le caractère insultant du livre. Dans l'affaire Sakayan, le procureur, dans son réquisitoire final, a demandé une peine de 6 ans de prison à l'encontre de Ragip Zarakolu pour avoir "insulté l'Armée et la nation turque".

Les prochaines audiences auront lieu le 15 février 2005. Lars Grahn, Président du Comité liberté de publier de l'UIE, déclare : "Alors que les négociations d'adhésion à l'UE ont débuté le 3 octobre de cette année, nous espérons sincèrement que Ragip Zarakolu sera acquitté dans l'affaire Sakayan. Pour nous, il n'y a tout simplement pas d'autre alternative".
Ragip Zarakolu subit depuis des années une série de longs procès fastidieux qui coûtent cher à la fois en temps et en argent. Ces nombreux procès constituent en soit une forme de harcèlement et de punition pour avoir osé produire des travaux qui abordent des sujets sensibles.

Il y a actuellement une soixantaine d'écrivains, d'éditeurs et de journalistes en procès en Turquie. Eugene Schoulgin, Membre du Conseil d'Administration de Pen International, déclare: "Dans le nouveau code pénal, l'article 301 ne fait que prendre la place de l'ex-article 159. L'écrivain de renommée mondiale Orhan Pamuk et bien d'autres encore sont poursuivis en fonction de ce nouvel article du code pénal. Certains ont même déjà été condamnés. Pour nous, ces procès symbolisent la durabilité des problèmes liés à la liberté d'expression en Turquie. Il est grand temps que ces procès faits à la liberté d'expression cessent". (PEN International et UIE, 23 novembre 2005)

PEN Condemns Trials against Publishers Fatih Tas and Ragip Zarakolu

On 17th November, the Istanbul Court of First Instance agreed to proceed with the trial against Fatih Tas, owner of the Aram Publishing House, with the next hearing to be held on 2nd December. Fatih Tas, is accused of publishing the Turkish translation of a book by US academic, John Tirman.

International PEN sees this as one more setback for writers and publishers in their efforts to promote freedom of expression in Turkey.

Last week's court decision does not bode well for another publisher, Ragip Zarakolu, embroiled in three trials, all of which will the subject of hearings this week. Two hearings will be held in two separate cases on 22nd November, for books that state that human rights abuses and killings of Armenians were carried out by the Turkish Ottoman forces in the last century. A third hearing in yet another case will be held on 23rd November where Zarakolu faces conviction for his comments on Turkish abuses against the Kurds. All three trials have been ongoing for several months.

Ragip Zarakolu and Fatih Tas join Turkey's most well known author, Orhan Pamuk, who is himself to go on trial on 16th December for his comments on the killings of Armenians and Kurds in the 1900s. All three face possible conviction under Article 301 of the Turkish Penal Code for having "insulted" to the Turkish state. Around 50 other writers, journalists and publishers are also on trial in Turkey.

International PEN is deeply alarmed by these recent developments which take place only a few months after the promulgation of a new penal code that was aimed at addressing the demands of the European Union that the country improve its human rights record as a condition of accession. Far from alleviating the problems, the new penal code notably Article 301 has instead made it more difficult for writers, publishers and others wishing to speak on issues relating.

International PEN is watching with growing concern the proliferation of judicial hearings being brought against writers and publishers under a penal code that had been amended earlier this year with the aim of bringing it into harmonisation with European Union human rights standards. (International PEN/IFEX, 21 November 2005)

PEN: Another publisher facing charges under new Turkish Penal Code


International PEN is watching with growing concern the proliferation of judicial hearings being brought against writers and publishers under a penal code that had been amended earlier this year with the aim of bringing it into harmony with European Union human rights standards.

Hopes that the amendments would lead to a reduction in the numbers of court cases brought against writers and journalists have been confound ed. Aram Publishing House owner Fatih Tas was ordered to appear on 17 November 2005 before the Istanbul Court of First Instance, which will consider a request that he be charged under Article 301 of the Penal Code for "insult to the state and to the army".

The action stems from Aram's publication earlier this year of a Turkish edition of the book "Spoils of War: the Human Cost of America's Arms Trade", by the American academic, John Tirman, currently Executive Director of MIT's Center for International Studies. First published in the US in 1997, the book refers to the transfer of weapons, military, political and economic support by the US to Turkey, weapons that Tirman accused the Turkish army of having used against Kurdish civilians as well as the rebel group, the PKK. In a press release protesting the trial, Tirman describes his book as "highly critical of the Turkish military, various government ministers, nationalism, and Atatürk, the founder of the Turkish Republic."

The indictment against Tas refers to the accusations of human rights violations, as well as references to Kemal Ataturk's nationalism as being "fascism", and suggestions that the policy in the Kurdish southeast in the early 1990s amounted to "genocide". Tas argues that the book is legitimate criticism. Article 301 of the Penal Code provides for sentences of 6 months to three years in prison.

On 22 November, another publisher, Ragip Zarakolu, will also be brought before the courts. A long time campaigner for freedom of expression, human and minority rights, Zarakolu is rarely out of the courtroom. Next week he will be brought before the court on two separate cases held the same day, for two publications. One of the hearings relates to a book by Dora Sakayan entitled "Garaet Hachaeryan's Izmir Journal: An Armenian Doctor's Experience" and the other for the publication of George Jerjian's "History Will Free Us All: Turkish/Armenian Conciliation". Zarakolu is charged with "insult" to the Turkish state for the books' comments on the killings of Armenians at the hands of Turkish nationalist forces in the early 1900s.

Originally tried under the old Penal Code's Article 159/1, there is concern that next week's hearings will result in charges under the new Penal Code's Article 301. Just one day later, Zarakolu will again be before a court, this time to hear accusations of "incitement to racial hatred," for an article published in 2003 criticising Turkey's policy on Kurdish issues. In all three cases, the hearings are just part of a series of legal actions which have been taking place over a number of months.

Fatih Tas and Ragip Zarakolu are among around 50 people known to be before the courts in Turkey for their publications and writings. Most are accused of "insult" to Turkish officials, the military and the State. Perhaps the best known is the eminent author Orhan Pamuk, who comes before a court in Istanbul on 16 December for his comments on the killings of Armenians and Kurds by Turkish forces in the last century. Pamuk too is being tried under Article 301 of the new Penal Code.

Shortly after receiving the Frankfurt Peace Prize in October, Pamuk told the London Observer "That law [Article 301] and another law about 'general national interests' were put into the new penal code as secret guns. They were not displayed to the international community but nicely kept in a drawer, ready for action in case they decided to hit someone in the head. These laws should be changed, and changed fast, before the EU and the international community puts pressure on Turkey to do so. We have to learn to reform before others warn us."

International PEN views with growing alarm the rising numbers of writers, journalists and publishers being brought before the Turkish Courts under Penal Code Article 301, on charges that are a blatant contravention of the international human rights standards to which Turkey is committed. That even eminent authors are not immune from prosecution further undermines the Turkish government's efforts to bring the country into conformity with these standards. International PEN calls for a halt to all trials against writers and journalists, and for further review of Turkish legislation that allows for such prosecutions to proceed. (WiPC/IFEX, November 18, 2005)

Erdogan's scandalous refusal of press freedom in Danemark

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan cut short a visit to Denmark to protest the presence of correspondents from a privately owned television station, which Turkey says is a mouthpiece for the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), in a room where he was scheduled to hold a joint press conference with his Danish counterpart, Anders Fogh Rasmussen.

Rasmussen, who appeared before the cameras alone after Erdoğan walked out and took a plane back to Turkey, expressed "strong regret" at Erdoğan's reaction and defended his insistence on not excluding correspondents from Roj TV from the press conference, saying Denmark had comprehensive press freedom.

"I have no legal basis for excluding journalists from my press conference as long as the journalists work within the legal boundaries of Danish law," Rasmussen told reporters. "I have no legal basis and I have no wish to do so."

"They belong in the courtroom for prosecution, not at a prime minister's press conference," Erdogan's foreign policy adviser, Egeman Bağış, said, explaining the prime minister's decision to leave prior to the press conference.

Yesterday's incident was the culmination of tension over the last two years over Turkey's demands for the closure of Roj TV, which broadcasts from its headquarters in Denmark. Notwithstanding the Turkish complaints, the Danish Radio and Television Board ruled earlier this year that the station's programming could not be considered inflammatory but said it had asked police to look into the alleged ties between Roj TV and the PKK.

Earlier this month, Danish police launched an investigation into whether the station has ties with the PKK.

Prior to the launch of the investigation, Justice Minister Cemil Çiçek lashed out at Denmark for its failure to close down Roj TV, which he said was giving support to "ethnic terrorism," and accused Danish authorities of "procrastinating."

Ankara says the station, which began broadcasting in March 2004, incites hatred and fear by expressing support for the PKK.

Turkey had previously succeeded in ensuring the closure of two other European-based Kurdish television stations. MED-TV had its license revoked in Britain, while France refused to grant a license to its successor, MEDYA-TV.

Teaching Erdoğan a lesson ?

Yesterday's dispute also came amid expectations that Rasmussen would "teach a lesson on freedom of expression" to European Union aspirant Turkey during Erdoğan's visit to Denmark after ambassadors of several Muslim countries, including Turkey, signed a letter in Copenhagen to protest drawings of the Prophet Muhammad published recently in the Danish press that had sparked an outcry among Denmark's Muslims.

Speaking at a panel discussion before his talks with Rasmussen, Erdoğan condemned the drawings. "I have followed the events, and I condemned the things that have taken place," Erdoğan said at the panel discussion. "Any action that demeans other peoples' religious symbols cannot be accepted, not even under the call for human rights."

The Jyllands-Posten daily has refused to apologize for printing the drawings, citing freedom of speech. Rasmussen also refused to protest the drawings.

"I would like to stress that governments should not in any way seek to influence the media," Rasmussen said. "The press must be completely free and completely independent. This is a basic principle of the Danish democracy."

The EU cited freedom of expression as one of the problematic areas in an assessment of Turkey's progress in meeting the bloc's membership criteria and pressed for more action in the field of both legislation and implementation.

Rasmussen said Turkey, as an EU applicant country, should fulfill the criterion of freedom of expression but avoided saying that yesterday's incident should have an effect on Turkey's bid to join the EU.

"At this stage, it is too early to make the final assessment. Turkey will be judged on its own merits during the accession negotiations," he said. (Turkish Daily News, November 16, 2005)

Erdogan boycotte une conférence de presse à cause d'une journaliste kurde

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a refusé de prendre part mardi à une conférence de presse à Copenhague à cause de la présence d'une journaliste kurde, correspondante de la chaîne de télévision kurde Roj TV, a déclaré le chef du gouvernement danois Anders Fogh Rasmussen.

Ankara considère cette chaîne basée au Danemark comme la porte-parole de la rébellion armée kurde en Turquie.

"Je regrette profondément la réaction du Premier ministre Erdogan,qui pense que cette chaîne incite au terrorisme et qu'elle est utilisée par le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne", a affirmé M. Rasmussen devant la presse, à l'issue d'un déjeuner de travail avec le dirigeant turc.

"Je comprends bien le sentiment des Turcs face à la terreur, d'autant que le Danemark est un acteur actif dans la lutte contre le terrorisme. Mais je n'ai pas de base légale ni de souhait d'interdire à un journaliste au Danemark d'être présent à une conférence de presse et poser des questions aux hommes politiques", a-t-il précisé.

M. Rasmussen a indiqué que "la police (danoise) mène depuis longtemps une enquête au sujet de Roj TV, et elle poursuit ses investigations".

"Je n'ai pas de moyens d'intervenir et de m'immmiscer dans le travail de la police tant que cette enquête se poursuit", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre danois a à ce sujet exhorté la Turquie à respecter tous les critères d'adhésion y compris celui de la liberté d'expression si elle espère un jour rejoindre l'Union européenne.

Cette question a été un thème de discussion entre M. Rasmussen et M. Erdogan, invité dans la capitale danoise par l'Assemblée parlementaire de l'Otan qui y a tenu sa 51ème session du 11 au 15 novembre.

"Nous voyons les choses de manière fondamentalement différente. Et là nous faisons face à des questions de principe où je ne veux absolument pas bouger d'un millimètre ni faire de compromis dans le domaine de la liberté d'expression", a-t-il souligné.

Pour le Premier ministre danois, "les gouvernements ne doivent pas, en aucune façon, chercher à influencer les médias. La presse doit être complètement libre et indépendante. C'est le principe de base de la démocratie danoise".

"Je pense que la Turquie (...) est obligée d'admettre qu'il y a des conditions précises qui doivent être remplies si elle souhaite un jour être membre de l'Union européenne" selon M. Rasmussen.

Pour sa part, lors d'un débat public, organisé par le quotidien danois Politiken (centre-gauche), M. Erdogan a estimé que "la liberté d'expression ne devait pas signifier qu'on a une liberté infinie de dire des choses qui violent l'intégrité des autres".

"La liberté se termine là où commence celle des autres. Si nous ne nous respectons pas mutuellement, cela conduirait au chaos et à des événements indésirables", a-t-il affirmé.

Selon lui, "le respect d'autres cultures et religions a toujours existé en Turquie", constatant qu'"aujourd'hui, quelques pays européens ont trop de préjugés, --c'est-à-dire des attitudes hostiles --nés de l'ignorance des minorités et des cultures que l'on juge".

"Tout acte qui viole les symboles nationaux ou religieux est dangereux et ne doit pas avoir lieu au nom des droits de l'Homme", a-t-il ajouté. (AFP, 15 novembre 2005)

Supreme court seals prison term for TDN columnist Bekdil

The Court of Appeals has approved a suspended 20-month prison term for Turkish Daily News columnist Burak Bekdil on charges of "insulting the judiciary."

The 9th Criminal Chamber of the Supreme Court announced its verdict on the Bekdil case after years of legal brawling, sealing the suspended prison term for the columnist.

Attorney Murat An, Bekdil's defense counsel, said the verdict practically meant the end of the case, exhausting all avenues of domestic law. He did not say whether he would consider an appeal to the European Court of Human Rights.

The supreme court's ruling came in response to an appeal by An after a heavy crimes court in Ankara ruled on July 1, 2004 that the conviction for Bekdil be upheld.

The 2nd Heavy Crimes Court in Ankara had announced its verdict at the first hearing of the retrial for Bekdil and rejected an appeal by An for a reduced sentence. It ruled in favor of a suspended 20-month sentence for Bekdil because of an article he had written in August 2001.

The same court had upheld the same conviction in a May 17, 2002 hearing. But the Court of Appeals overruled the verdict in June 2004 for "procedural reasons."

Bekdil was sentenced for having violated Article 159 of the Turkish Penal Code under which his article was found "insulting to the judiciary."

The Supreme Court's decision that overruled the initial verdict, however, was because of procedural flaws rather than fundamental misjudgment.

The sentence had been overruled because the original court ruling did not take into account the amendments to Article 159 that reduced the minimum sentence under this article from one year to six months. (Turkish Daily News, November 16, 2005)

Academics Oran and Kaboğlu charged with incitement

The Ankara Prosecutor's Office charged former Human Rights Advisory Board (IHDK) President İbrahim Kaboğlu and Sub-commission Chairman Baskın Oran with "inciting people to hatred" and "openly belittling judicial organs."

The two respected academics were accused of writing passages in a report titled "Minorities and Cultural Rights" that shared similarities with the Treaty of Sevres, which had resulted in the occupation of Turkey after World War I. The prosecutor argued, "When confronted with such a similarity, there should be no reason to accuse critics of having a Sevres paranoia."

The case prepared by Prosecutor Nadi Türkaslan said the document had divided minorities in accordance with ethnicity, religion and language and claimed that Turkey had accepted this as fact with the Lausanne Treaty, signed after the Turkish War of Independence. The prosecutor argued that the treaty in question defined non-Muslims as minorities.

The case file said the redefinition of the concept of "minority" as proposed in the report would result in chaos and would threaten the national integrity of the country. The prosecutor asked the reason behind the proposal of the concept of the supra-national identity of "citizens of Turkey" in the report instead of describing all citizen of Turkey as Turks, noting that all members of all nationalities in France were called French.

The prosecutor also made reference to an article by Oran published in 1994 in which he argued that all minorities in Turkey were non-Muslim. The report was approved by the sub-commission during a meeting at which only 33 members were present even though the rules said a minimum presence of 40 members was required.

The prosecutor also criticized the way the report was promoted, adding, "Even though the commission had no links to the Prime Ministry, it was released as it were the actual state position on the matter."

Kaboğlu and Oran's trials will take place at the Ankara 28th Criminal Court, and each faces charges that carry a prison term of between six months and five years.

Advisory board surrounded by controversy

The advisory board is an autonomous committee established by the Prime Ministry on Feb. 26, 2003. The committee became the subject of attacks, even from its own members, when it drafted a highly controversial report on minorities and cultural rights in Turkey -- a report that was referred to as the "Minority Report." When the report was to have been unveiled at a press conference, the text of an introductory speech prepared for the event was torn into pieces by Fahrettin Yokuş, a member of the İHDK and secretary-general of the Turkish Public Workers' Labor Union (Kamu-Sen), in front of television cameras.

In that controversial report the IHDK analyzed the Lausanne Treaty, EU law and Turkish domestic law and offered solutions. The IHDK, in the report, was accused of trying to change Article 3 of the Constitution, which states, "The Turkish state, with its country and its nation, is indivisible. Its language is Turkish." Article 3 is one of three constitutional articles that cannot be amended, and proposing any such change constitutes a crime.

"We weren't pushed out for neglecting our work, we were pushed out for performing our work properly. Some circles reacted negatively when we made a certain decision or became angry when we proposed something they did not like. Even some deputies swore at us when we prepared a certain report," Professor Kaboğlu had said at a press conference held after his resignation as the chairman of the board.

Kaboğlu said his attorney had filed a lawsuit against the government for terminating the terms of 14 members.

"The members of the İHDK, who were appointed to improve human rights in Turkey and to ensure the rights of oppressed people, were mostly forced to deal with protecting their own rights against violations." (Turkish Daily News, November 16, 2005)

BIA Report documents the prosecution of journalists in Turkey

The third quarterly report released by the Media Watch Group of Network for Monitoring and Covering Media Freedom and Independent Journalism (BIA2) for the months July-August-September, documents the violations under the new penal code.

The new Turkish Penal Code, heavily criticized by media organizations and legal experts for placing media workers under the threat of frequent imprisonment, starts to produce major consequences after ratification on Jun. 1.

Accusations of undermining Article 301 of the new penal code had already been made towards journalists Hrant Dink, Dogan Ozguden and Ersen Korkmaz and singer Ferhat Tunc, and now novelist Orhan Pamuk.

Under the sections of "attacks and threats", "detentions and arrests", "trials and prosecutions ", "European Court of Human Rights", "RTUK (Radio and Television Supreme Board) practices", "formulations and assertions of rights", "reactions against censorship", the 12 page report outlines the situations of 37 court cases, 62 media organizations and 76 journalists.

Journalist and writer Emin Karaca was sentenced to a 900 YTL (USD 750) fine -converted from prison sentence- for criticizing the executions of young revolutionaries in the 70s in his articles published in the "Yazin -in Turkey and Europe"magazine.

5 journalists from daily Cumhuriyet are pending trial while Dilipak is still tried before court martial.

The trial opened against independent journalist Rahmi Yildirim for his article on the website sansursuz.com (translation: withoutcensor.com) concerning military and state personal suspected of embezzlement is still continuing. (BIA News Center, Erol Onderoglu, November 9, 2005)

La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné mardi la Turquie pour avoir infligé deux ans de prison à un responsable politique local accusé d'incitation à la haine.

La Cour a estimé que la Turquie avait violé l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'homme et alloué quelque 3.000 euros au requérant, Haydar Kaya, président de la section départementale d'Ankara du Parti de la main d'oeuvre à l'époque des faits.

En juillet 1997, il avait fait une déclaration publique condamnant entre autres la politique de l'Etat turc et mettant en cause certaines personnalités politiques et militaires qu'il qualifiait de "putschistes" et de "bandes".

Poursuivi pour avoir "incité le peuple à la haine et à l'hostilité en créant une discrimination fondée sur l'appartenance à une classe sociale et à une race", il fut condamné en novembre 1997 à deux ans de prison et à une amende.

La cour de sûreté de l'Etat décida de surseoir à l'exécution de la peine. A la demande du procureur, la direction du parti prononça l'exclusion du requérant.

 "Le requérant s'exprimait en sa qualité de président de la section départementale d'Ankara du Parti de la main d'oeuvre, dans le cadre de son rôle d'acteur de la vie politique turque", souligne la Cour, estimant que sa condamnation était "disproportionnée aux buts visés et, dès lors, non +nécessaire dans une société démocratique+".(AFP, 8 novembre 2005)

"Neige" d'Orhan Pamuk a reçu le prix Médicis étranger

Le romancier turc Orhan Pamuk, 53 ans a reçu lundi le prix Médicis du roman étranger pour "Neige", tandis que l'Américaine Joyce Carol Oates a été distinguée du Femina étranger pour "Les chutes".

Ce sont les deux principaux prix français récompensant un roman étranger.

Roman à suspense et livre politique, "Neige" est un plaidoyer pour la laïcité, une réflexion sur l'identité de la société turque et la nature du fanatisme religieux.

Cette fiction, parue en Turquie en 2002, raconte l'histoire d'un jeune poète-journaliste turc, Kerim, quittant son exil allemand pour enquêter dans la petite ville d'Anatolie de Kars sur "plusieurs cas de suicide de jeunes femmes portant le foulard".

Dans cette ville en pleine effervescence en raison de l'approche d'élections à hauts risques, Kerim enquête. Jusqu'au soir où la représentation d'une pièce de théâtre dirigée contre les extrémistes islamistes se transforme en putsch militaire et tourne au carnage.

Cité pour le Nobel, Orhan Pamuk, dont l'oeuvre est traduite en une vingtaine de langues, a été inculpé par une cour d'Istanbul pour "insulte délibérée à l'identité turque" pour des propos tenus dans un magazine suisse contre le massacre des Arméniens en 1915. Son procès doit débuter le 16 décembre. Il risque de six mois à trois ans de prison, selon son éditeur turc Iletisim. (AFP, 7 novembre 2005)

TIHV's Report on Recent Pressures on the Media

November 30, 2005

Journalist on Trial... On 29 November, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Abdurrahman Dilipak in connection with the article "Sezen can be overjoyed" appeared on the daily Vakit on 9 November 2003. In his defence Dilipak stressed that freedom of expression was broader for journalists. Ali Pacci, Dilipak's Lawyer, said that journalists cannot renounce their right of criticism of politicians. (Vakit)

November 29, 2005

Office of Paper Raided...   According to the announcement by Democratic Rights Platform Members of Special Team and Police raided the premises of Revolutionary Democracy For People in Elazig. Books and journals were seized, Özdal Kayaoglu, working for the paper, and the visitor with the first name Firat were reportedly detained. (Atilim)

Publisher on Trial...  A court case was launched against the writer Seyfi Öngider in connection with an article he wrote and published in the book edited by himself entitled "Story of Two Cities / Ankara-Istanbul Conflict". According to the indictment the publisher Ahmet Saim Koç would not be tried. The indictment wants Seyfi Öngider to be sentenced on charges of "insulting Atatürk by means of publication". The case would be commenced on 8 December at Kadiköy Penal Court of First Instance No 2. (TIHV)

November 23, 2005

Publisher on Trial...  On 21 November, Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear two separate cases against Ragip Zarakolu, owner of Belge Publishing House, in connection of the Turkish translation of Professor Dora Sakayan's book titled "An Armenian Doctor in Turkey: Garabed Hatcherian: My Smyrna Ordeal of 1922 (Bir Ermeni Doktorun Yasadiklari-Garabet Haçeryan'in Izmir Güncesi)". and with the book about Armenian genocide entitled "The Truth Will Set Us Free" written by the English writer George Jerjian. During the trial related to Sakayan's book the Public Prosecutor wanted Zarakolu to be sentenced according to the Article 301 TPC (312 of former TPC). The court adjourned the hearing for the preparation of the defence. In the second trial the Lawyers of Zarakolu wanted the expert Dr. Musa Duman to be changed on the grounds that he could be biased and asked the court to order the preparation of a new expert report. (ANF)

Court Case for Exhibition...  A court case was launched against 7 persons in connection with a poster exhibition organised under the title "Oral History: Witnesses of War Are Narrating" during the 5th Diyarbakir Culture and Art Festival. The indictment wants the defendants Mahmut Büyükbayram, Haci Sirin, Necla Akkaya, Mehmet Tali, Eylem Dilan Polat, Nejla Akat and Ayse Akbas to be sentenced for "making the propaganda of an illegal organisation". The case would commence on 24 November at Diyarbakir Heavy Penal Court No 4. (BIA)

November 21, 2005

Newspaper Confiscated... Sisli Peace Penal Court No 1 ordered the confiscation of the daily Evrensel published on 18 November on the allegations of “degrading the Republic, inciting to commit crime, praising crime and criminal, inciting people to hatred and enmity”. However, it was not mentioned in the decision which news or article appeared on the newspaper included the elements of crime. (20 November, Evrensel)

November 14, 2005

Journalist and DEP MP on Trial... Public prosecutor in Bagcilar (Istanbul) launched a case against Nese Düzel, writer of the daily Rdikal, and former DEP MP Orhan Dogan, a founder of Democratic Society Party on the allegation of "making propaganda in favour of illegal organization". The indictment wants Düzel and Dogan under the Article 7 of the Law on Fight to Terrorism in connection with the interview published on the daily on 15 August. (14 November, Zaman)

November 10, 2005

Journalist Arrested... Süleyman Tekin, editor-in-chief of the local paper "Mavi ve Kent", who had been detained in September in Nusaybin (Mardin) for attending the funeral of the HPG militant Mesut Isa who had been killed in Maçka (Trabzon), was released on 2 November. (BIA)

November 9, 2005

Publisher on Trial... A court case was launched against Fatih Tas, owner of Aram Publishing, for the publication of John Tirman’s book "Spoils of War: The Human Cost of America's Arms Trade". The case was launched upon official complaint of General Staff on the allegations of "insulting the stat and army" and the indictment wants Tas to be sentenced according to the Article 301 TPC. The case would commence at Istanbul Penal Court of First Instance on 17 November. (Özgür Gündem)

November 8, 2005

Journalist on Trial... A court case was launched against Birol Duru, correspondent of Dicle News Agency who was detained on 10 August in Yedisu district of Bingöl, according to the articles 220 (establishing organization to commit crime) and 314 (being member of an illegal orgnisation) of the TPC. Duru had been arrested on the allegation of "having a cassette including PKK’s attack against a military vehicle on 26 July in Haraptepe region nearby Eskibalta village in Yedisu district of Bingöl to deliver the cassette to the news agencies" when he went to Dinarbey village of Yedisu district in order to investigate the allegations that "Yedisu Gendarmerie Commander Ahmet Yanaral planted Indian hemp with some villagers". The case would commence on 8 December at Diyarbakir Heavy Penal Court. (2 November, Özgür Gündem)

RTÜK Decisions… RTÜK (Supreme Board of Radio and Televisions) sentenced Show TV to three times programme stop in connection with the news on Bülent Ersoy’s allegations on CHP President Deniz Baykal’s demand for bribe to lift the ban for Bülent Ersoy implemented after the 1980 coup. The decision was given on the grounds that the news violated the personal rights of Baykal and was against the ethical principles of journalism. Kanal D and Flash TV were also given three times programme stop sentence for "broadcasting news encouraging terrorist organisations".  The programme "Sizin Sesiniz (Your Voice)" on TGRT and a programme on Gün TV, broacating in Diyarbakir, were also sentence one time programme stop. (2 November, Akşam-Hürriyet)

Kürt-Pen Executive on Trial… On 1 November, Diyarbakir Peace Penal Court No 2 concluded the case against Vahit Günes, former chairman of Kürt-Pen, launched on the allegations of "having illegal publications in the association’s office". The court acquitted Günes on the grounds that the elements of the crime did not materialized. (1 November, ANF)

November 1, 2005

Journalists on Trial... A court case was launched against Birol Duru, correspondent of Dicle News Agency who was detained on 10 August in Yedisu district of Bingöl, according to the articles 220 (establishing organization to commit crime) and 314 of the TPC. Lawyer Servet Özen announced that the case would commence on 8 December at Diyarbakir Heavy Penal Court of First Instance. Duru had been arrested on the allegation of "having a cassette including PKK propaganda" when he went to Dinarbey village of Yedisu district in order to investigate the allegations that "Yedisu Gendarmerie Commander Ahmet Yanaral planted Indian hemp with some villagers". (BIA)

Journalists on Trial... On 25 October Istanbul Heavy Penal Court No 10 continued to hear the two cases against the correspondents of daily Milliyet Tolga Sardan and Gökçer Tahincioglu launched in connection with news concerning the relations of Alaattin Çakici, leader of underground gang, with national intelligence service MIT and Court of Cassation. In summing his up the cases public prosecutor wanted the cases to be handled under the Article 285 TPC concerning "secrecy of investigation" instead of Law on Fighting Against Criminal Organizations Seeking Interest (Law No 4422). Public prosecutor demanded the court to decide not to prosecute and send the files to penal court of first instance. Hearings of the both cases were adjourned to 15 December for the lawyers of the defendants to announce their comments. (BIA)

Kurdish Question / Question kurde

Mazlum-Der: Situation in Southeast Still Tense

Rights activists Ayhan Bilgen, deputy head of Solidarity Association for the Oppressed and Human Rights (MAZLUMDER), and journalists Pinar Selek and Perihan Magden, who have been investigating the bombings in Hakkari and the developments that followed, spoke to bianet about their observations.

"The cause-result relationship has turned upside down in Hakkari," said Bilgen. "The incidents at the demonstrations and funerals, and the police's violent intervention are almost being used to cover up the Semdinli bombing."

"Although legally lifted, the state of emergency has been continuing in Hakkari without any interruptions," said Magden. "They are fiddling with people's nerve buttons. The sovereignty of the state official is unbelievable."

On 9 November 2005 at 12.15 pm in the town of Semdinli, in Hakkari province, southeast Turkey, a bookshop (Umut Kitabevi) was bombed, killing one man and injuring others.

The owner of the bookshop and others managed to apprehend the suspected bomber and two other men after the former had got into a car nearby where the two other men were allegedly waiting for him.

In the car were discovered weapons, lists of names of political oppositionists, information about individuals in Semdinli, maps and other documents. The bookshop owner's name allegedly appeared in one list and a plan of his home and workplace were found among other such plans.

After the apprehension of the three by the crowd, it was revealed that two men were members of the security services, with identity cards indicating that they were plainclothed gendarmerie intelligence officers (JİT).

The alleged bomber was subsequently revealed in the press to be a PKK informant (there has been no official denial of this). The three men were escorted away from the scene by police and the alleged bomber detained in relation to the bombing and murder.

Subsequently, as the prosecutor carried out a scene-of-crime investigation, the assembled crowd was fired upon from a car, resulting in the death of one civilian and injury of others. The prosecutor's crime-scene investigation was postponed. A gendarmerie special sergeant has been detained on charges of disproportionate use of force resulting in death.

The Turkish Prime Minister, Justice Minister and Interior Minister have expressed strong determination to uncover all dimensions of this incident and to expend every effort in bringing the perpetrators to justice, with Justice Minister Cicek characterizing the current period in Turkey as being "a period in which incidents do not remain in the dark".

Selek emphasized that the people in Hakkari have no faith in the administration or justice. "There is an unbelievable mistrust," said Selek. "They say 'we don't have faith in the legal process. They want a civilian commission to follow the legal process. They don't want the Semdinli incident to be covered up like Susurluk."

"People in Hakkari are very tense because they are scared," said Magden. "When I tell them that they are in a way imprisoned in their own territory, they tell me, 'At least, when you are in prison, you go to sleep at night. We can't sleep. We can't go out in the streets.'" Magden summarizes her observations as follows:

* The state of emergency is legally lifted but continuous searches are being conducted. You have to show your identity card at every point. They register the identity cards to computers.

* They keep extending the permissions for conducting general searches.

* People told me their houses are continuously searched. According to what they say, first masked policemen come and make a mess in the house. Then unmasked police arrive.

* They say that armored tanks have been going out in the streets after midnight for months now. They say military anthems are being played.

Selek said they met with state officials, witnesses, tradespeople, relatives of the victims. "There is a serious sense of citizenship in Hakkari," said Selek. "People saw the plans of their houses in the documents found in the official vehicle involved in the Semdinli bombing. They saw their names on the list."

"We had a very fruitful meeting with the Hakkari Democracy Platform," she said. The Republican People's Party (CHP) and the Justice and Development Party (AKP) are in that platform. They work together. The AKP provincial head, for example, was beaten by the police."

Bilgen stated that the incident should be solved no matter where it will lead. "If the incident is covered up, there will be a serious loss of trust."

"Bulletins are being distributed in the city almost since the end of August. These bulletins state that the revenge of the killed soldiers will be taken. 'The revenge of the martyrs will be taken, their blood will not remain on the floor,' they say." (BIA News Center,  Tolga KORKUT, November 30, 2005)

Roj TV Interview Launches Investigation


The Public Prosecutor in Diyarbakir has initiated an investigation regarding Human Rights Association (IHD) Diyarbakir Chief Officer, Selahattin Demirtas, who claimed in a speech on PKK-affiliated ROJ TV that the Kurdish Workers' Party (PKK) leader Abdullah Ocalan is subject to isolation.

Demirtas, sharing his assessments about the investigation, said, "I expect a case will be opened; but I don't think it should be. These kinds of incidents harm Turkey. If the case is filed, I will make the required defense, since what I have done is not by law a crime."

He has also noted that five months have passed since he made the speech, and he brought to attention the fact that the investigation about himself came to the agenda on the same day which ROJ TV did.

Demirtas claimed there is an unfair isolation imposed on Ocalan, during a telephone interview Roj TV broadcast on 5 July 2005. The Chief Officer had said, "The ban imposed on Ocalan against meeting with a lawyer or family is against the law and human rights. Ocalan's role should be thoroughly evaluated in the Kurdish issue; PKK leader's meeting with his lawyer and family should not be prevented considering that possibly Ocalan's call may stop the violence. (Cihan News Agency-Zaman, November 30, 2005)


Manifestation de Kurdes à Strasbourg pour la libération d'Ocalan

Quelque 500 militants kurdes, selon la police, ont manifesté mardi devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg pour réclamer la libération du leader kurde Abdullah Ocalan condamné à la réclusion à vie.

Venus d'Alsace mais aussi d'Allemagne et des Pays-Bas, ils se sont réunis pacifiquement en matinée puis dans l'après-midi devant le Conseil de l'Europe derière des banderoles réclamant la "paix au Kurdistan" et la "libération d'Ocolan". Ils ont annonçé qu'ils réiteraient leur mouvement mercredi.

En mai dernier, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait confirmé la condamnation de la Turquie pour le procès inéquitable d'Abdullah Ocalan et recommandé la tenue d'un nouveau procès du leader kurde condamné à mort en 1999.

La peine du chef du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour "trahison et séparatisme" avait été commuée en réclusion criminelle à perpétuité le 3 octobre 2002.

Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe tient cette semaine sa dernière réunion de l'année pour surveiller l'exécution des arrêts de la Cour européenne concernant plusieurs centaines d'affaires.

Il étudiera ainsi les réponses données par la Turquie sur plusieurs affaires, mais la condamnation d'Ankara par la CEDH s'agissant d'Ocalan ne figure pas à l'ordre du jour. (AFP, 29 novembre 2005)

Deux soldats turcs arrêtés pour un attentat commis le 9 novembre


Deux soldats turcs ont été arrêtés lundi soir dans l'enquête sur un attentat à la bombe contre une librairie, imputé à des membres des forces de sécurité, commis dans l'extrême sud-est de la Turquie, à majorité kurde, a annoncé mardi l'agence de presse Anatolie.

L'arrestation du sergent Ali Kaya et du sous-officier Ozcan Ildeniz porte à quatre le nombre de suspects arrêtés après l'explosion d'une bombe, le 9 novembre, dans une librairie appartenant à un ancien rebelle kurde, à Semdinli, dans la province de Hakkari.

Les deux hommes interpellés sont des gendarmes, ou militaires travaillant en zone rurale.

Une foule en colère avait tenté de lyncher Kaya, Ildeniz et une troisième personne alors qu'ils s'enfuyaient dans une voiture chargée d'armes et de listes de noms, dont celui du libraire, juste après l'attaque. Celle-ci avait fait un mort et six blessés.

Le troisième homme, accusé d'avoir placé l'engin, a été identifié comme un ancien rebelle kurde, devenu informateur, et avait été arrêté immédiatement après l'attentat.

Un troisième gendarme avait été arrêté pour avoir tiré sur la foule et tué un homme, lors des émeutes qui ont suivi l'attentat.

Cet attentat a déclenché des mouvements de colère à travers la province d'Hakkari et embarrasse le gouvernement qui cherche à faire adhérer la Turquie à l'Union européenne.

Les autorités ont affronté de vives critiques, en particulier pour leur lenteur à arrêter Kaya et Ildeniz.

L'attentat a soulevé l'inquiétude quand à la capacité de la Turquie de purger ses forces armées des éléments soupçonnés d'exécutions sommaires et autres violations des droits de l'homme. (AFP, 29 novembre 2005)

DTP slams Turkish bid to ban Kurdish TV station


Turkey's main Kurdish party appealed on Friday to the Danish government to resist Ankara's bid to have a Denmark-based Kurdish TV station banned for alleged links to armed Kurdish rebels.

"The demand to have Roj TV banned is a move to prevent the Kurdish people's right to receive news in their own language. It is not possible to reconcile this initiative with freedom of press and expression," the Democratic Society Party (DTP) wrote in a letter to Danish Prime Minister Anders Fogh Rasmussen.

Describing the Turkish government's move as "unacceptable", DTP leaders wrote that it was a "contradiction" for Turkey to seek a ban on Roj TV at a time when it must improve its rights record to gain entry into the European Union.

Turkey has asked the Danish authorities to revoke Roj TV's broadcasting license on grounds that it has ties with the PKK.

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan last week refused to attend a press conference during a visit to the Danish capital Copenhagen because Roj TV reporters were present.

Denmark's broadcasting watchdog ruled at the beginning of the year that Roj TV's programming contained no incitement to hatred of Turkey and Danish foreign minister Per Stig Moeller said on Monday that he had seen no proof of the station's links to the PKK. (Middle East Times, November 25, 2005)

Kurdish student stabbed by Turkish nationalists in Konya


A Kurdish student, originally from Semdinli, was attacked and stabbed by Turkish MHP nationalists when he was walking to his dormitory from school in the city of Konya in Turkey on Sunday.

Savas Bahar was stabbed several times in his arms and legs before his friends managed to rescue him. Bahar studies Tourism at the Selcuk University in the city of Konya. Bahar was taken to hospital for surgery and his condition was reported to be stable.

Bahar's family is living in the city of Semdinli in Kurdistan (southeastern Turkey). Semdinli was the scene of violent clashes between Turkish police and Kurdish demonstrators, who protested the bomb attack carried out by a Turkish military intelligence unit on a Kurdish bookstore owned by a former Kurdish PKK guerrilla.

Hate crimes against Kurds in Turkey have increased, as upon a signal, since large-scale Turkish military operations began against Kurdish guerrillas in the beginning of 2004. The Turkish military operations also forced the PKK to end their five-year unilateral ceasefire in June 2004. (DozaMe.org, November 24, 2005)

Un poste de police attaqué à la roquette dans le sud-est

Le 25 novembre, des militants kurdes ont attaqué à la roquette antichar un poste de police à Idil, une ville de la province à majorité kurde de Diyarbakir(sud-est), a-t-on indiqué de source policière turque. L'attaque n'a pas fait de victimes mais des dégâts matériels. Des témoins ont également fait état de coups de feu.

Le 26 novembre, quatre gendarmes ont été blessés par l'explosion d'une mine télécommandée dans la province de Sirnak, a rapporté l'agence de presse Anatolie, citant des sources de sécurité locales. La mine a été déposée sur une route, à huit kilomètres de la garnison de gendarmerie de la bourgade de Maden. (AFP, 26 novembre 2005)

Le gouverneur d'une province du sud-est de la Turquie muté après des émeutes


Le gouvernement turc a procédé mercredi à la mutation du gouverneur de Hakkari, une province du sud-est anatolien à majorité kurde, après que des émeutes se soient multipliées dans sa circonscription, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Le gouverneur Erdogan Gürbüz a été nommé dans la province de Tokat (nord), où il remplace Ayhan Nasuhbeyoglu, lui même muté à Hakkari, aux confins de l'Irak et de l'Iran.

Au cours d'une visite à Hakkari lundi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été accueilli par les slogans de manifestants réclamant des sanctions contre M. Gürbüz.

Ceux-ci ont reproché au gouverneur de ne pas avoir su gérer les émeutes survenues dans la province depuis deux semaines et d'avoir accusé des politiciens kurdes de les avoir commanditées.

Les tensions se sont multipliées dans la province après l'explosion, le 9 novembre, d'une bombe dans une librairie appartenant à un ancien rebelle kurde, dans la bourgade de Semdinli, de nombreux élus locaux évoquant une implication des forces de sécurité dans l'attentat.

Cinq personnes ont été tuées dans la province de Hakkari et dans le reste du pays lors de la répression d'émeutes consécutives à l'attentat.

Trois personnes -deux gendarmes et un informateur kurde des forces de sécurité- ont été arrêtées après l'attentat.

Le gouvernement turc, qui, dans le cadre de négociations d'adhésion avec l'Union européenne, s'efforce de démontrer l'attachement de la Turquie à la démocratie et à l'état de droit, a assuré que la lumière serait faite sur cette affaire. (AFP, 23 novembre 2005)

Turkish security forces again shot dead a Kurdish demonstrator

Kurdish demonstrators in the towns of Cizre and Mersin, protesting the bomb attack against a Kurdish bookstore by a Turkish military intelligence unit, clashed with Turkish security forces  at this week-end.

On Sunday, November 20, a man was killed and another was wounded in clashes between police and protesters at a pro-Kurdish demonstration in the southern Turkish city of Mersin. This death increased the number of the Kurdish victims of the recent clashes up to six.

A group of about 100 demonstrators had gathered in the city to protest against the deaths of two people on November 15 in the southeastern province of Hakkari. The man was shot dead after violence broke out and police opened fire.

In the suburbs of the neighbouring city of Adana, police arrested four people for taking part in an illegal demonstration, the state Anatolian news agency said.

Both cities, on the Mediterranean coast, have attracted large numbers of job-seeking Kurdish migrants from the troubled southeast in the last two decades.

In Cizre, on Saturday, November 19, The Kurdish demonstrators had gathered at the 'Idil Street' and closed the traffic with burning tires. Security forces that arrived at the scene demanded that the demonstrators should cease their protest and go home. The Kurds then answered by throwing stones and Molotov cocktails on the Turkish police armored vehicles, wounding two Turkish police officers.

Three protesters were wounded in the clash that followed.

Turkish security forces retreated when Kurds from other district joined the protests. Extra police units were called to Cizre from nearby town and cities. The Idil-Cizre highway is now closed for traffic and the Kurdish demonstrators have taken control of the 'Nuh' district where the clashes occurred.   (DozaMe.org and other sources, November 19-20, 2005)

80,000 Kurds in burial ceremony, menaced by F-16 fighters and attack helicopters

80,000 Kurds in the city of Gever (Yuksekova) in the Hakkari province of northern Kurdistan joined on Thursday the burial ceremony of three Kurdish civilians killed by Turkish security forces in the city of Gever on Nov. 15. (Pictures with the courtesy of the Kurdish news agencies DIHA and ANF.)

Kurds started to gather in the early hours outside the 'Haci Ubeyt' mosque of Yuksekova, decorating the coffins of the martyred civilians with Kurdish confederation flags and flowers in the colors of red, green and yellow, representing the Kurdish nation. Security was upheld by representatives of different Kurdish NGOs making regular announcements to the participants to fall for the provocations of the Turkish army.

Turkish security forces were not deployed to the ceremony, but three Turkish F-16 fighters flew low over the gathering disturbing the statements and announcement made by the organizers. A number of Turkish Sikorsky and Cobra attack helicopters were also flying or hovering above the gathering. Kurds answered by booing or whistling whenever the Turkish Air Force units flew or hovered over the ceremony.

Slogans such as 'Martyrs are Immortal', 'Long Live Ocalan', 'This is Gever's Plains, Home of the Apocis [PKK sympathizers]' and 'Find the Gangs, Settle the Score', were chanted in Kurdish and Turkish by the participants who had attended from Colemerg (Hakkari), Gever (Yuksekova), Shemzinan (Semdinli), Çukurca, Van, Amed (Diyarbakir), Elih (Batman), Bilis (Bitlis), Mus and Tatvan.

Statements were made by officials from the Kurdish DTP party and by other NGOs before the end of the ceremony.

Schools in Yuksekova, Semdinli and Hakkari were boycotted by students and shop owners in these cities had pulled down their shutters in protest of the attack on Kurdish civilians by Turkish security forces. (DozaMe.org, November 17, 2005)

HRW: Excessive Force, Government Inaction Threaten Human Rights

The shooting deaths this week of at least four demonstrators by Turkish police signals an alarming deterioration in the human rights situation in southeastern Turkey, Human Rights Watch said today. Growing police violence against demonstrators jeopardizes the significant human rights progress that Turkey has achieved in recent years.
 
"Turkish police appear to have used excessive force in the shooting deaths of four unarmed demonstrators," said Holly Cartner, Europe and Central Asia director of Human Rights Watch. "If security forces are allowed to revert to their old ways with impunity, not only will more lives be lost, but the achievements of the past few years will also be squandered."
 
According to eyewitness reports, police shot and killed İsmail Bartin, Ersin Mengeç, Abdülhaluk Geylani and Gıyasettin Avcı during violent disturbances  following a press conference in the town of Yüksekova on November 15. Eyewitnesses reported that police abruptly used force to disperse people who had assembled to listen to the reading of a press release issued by the Democratic People’s Party (DEHAP) about events in the nearby town of Şemdinli.

In Şemdinli on November 9, local people had apprehended two army intelligence officers who appear to have been involved in a grenade attack on a Kurdish bookshop that killed one civilian.

The exact circumstances of the deaths of the demonstrators in Yüksekova are not known, but they appear to be part of a growing pattern of excessive force by police. After the reading of DEHAP’s press release, gendarmes apparently drove an armoured car at the assembled crowd to disperse them, injuring two women. The angry crowd threw stones at the security forces. When another armoured car crashed into an electricity pylon, the crowd seized some security force members and beat them. Other armoured vehicles, police and gendarmes opened fire on the crowd, killing four and wounding nine, including two juveniles. Security forces claimed that firearms were used against them, but the seven wounded members of the security forces were either beaten by the crowd or hit by stones.

It is by no means clear that the assembly in Yüksekova was, in its early stages, unlawful. In this case the security forces need not have dispersed it. The United Nations Basic Principles on the Use of Force and Firearms by Law Enforcement Officials require that law enforcement officials who are dispersing assemblies that are unlawful but nonviolent must avoid force or, where that is not practicable, use minimum force.  

In this case, Yüksekova police chose the violent and potentially lethal path of driving armoured vehicles into the assembled crowd. Once the scene had become a street confrontation between angry demonstrators and security forces, police used some non-lethal means, including tear gas. But then, without giving the warning stipulated by the U.N. Principles, the police resorted to the use of firearms. The principles state that where the lawful use of force and firearms is unavoidable, law enforcement officials shall use restraint and act in proportion to the seriousness of the offence.

The crowd was certainly attacking the police with stones, but there is no evidence beyond security force statements that the crowd was using firearms. If the aim was to clear the streets, automatic gunfire was clearly a disproportionate means to achieve this end. The high casualty rate suggests that security forces were not restrained in their use of lethal force, and were at least indiscriminate.

The fact that two of the victims, Bartin and Mengeç, both died as a result of multiple bullet wounds to the chest and heart suggest that security forces were shooting to kill. Intentional lethal use of firearms may only be made when strictly unavoidable in order to protect life.

These shootings are the most recent in a spate of police killings of demonstrators. In the past year, Turkish police have repeatedly used disproportionate and lethal force to break up demonstrations that turn violent. Television images of police assaulting non-violent demonstrators with batons and pepper gas on International Women’s Day earned a sharp statement from visiting European Union delegates in March. Police and gendarmes have shot dead a total of eight demonstrators this year, including the deaths in Yüksekova.

"In the last three years, police in Turkey had improved their response to demonstrations, but this has been a bloody year," said Cartner. "The government needs to send a clear message that the use of excessive force by its security forces will not be tolerated and will be punished."
 
The grenade attack in Şemdinli on November 9 killed one man, Mehmet Korkmaz, and wounded eight others. A man running away from the scene, a "confessor" (former PKK member who has turned state’s evidence), together with two gendarmes in plainclothes, were apprehended by local inhabitants. The local people handed the three men over to the police, but refused to move away from the scene, fearing that the authorities might attempt to destroy evidence.

Instead the locals searched the back of the gendarmes’ car, where they discovered three Kalashnikov assault rifles, a hand grenade, and maps not only of the bookshop but also of an area of Şemdinli where a much larger bomb had exploded on November 1. When the local prosecutor came to the crime scene, a gendarmerie armoured vehicle opened fire on the crowd, killing one member of the public, Ali Yılmaz, and wounding four others.

In recent months, there have been numerous bombing incidents in the region, and local human rights organizations have questioned whether the security forces are behind this pattern; 17 such bombings have occurred since July according to a parliamentary question tabled by the opposition Republican People’s Party.
 
The officer in charge of the armoured vehicle and the man who allegedly threw the grenade in Şemdinli were arrested, but the two plainclothes gendarmes were released by the public prosecutor. Prime Minister Tayyip Erdoğan has said that the incident will be investigated without bias. However, the Office of the Chief of General Staff merely noted there were allegations that soldiers were involved in the grenade attack and shooting, and that the matter was now in the hands of the judiciary.

The Turkish judiciary has an appalling record in investigating security force abuses. The European Court of Human Rights has noted in scores of judgments that prosecutors are reluctant to indict or even question members of the security forces.
 
Human Rights Watch has written to the Turkish government urging a prompt and impartial investigation into the attack in Şemdinli, and into the deaths of the four demonstrators in Yüksekova. (HRW, November 18, 2005)

Bloody attacks of the police to Kurdish demonstrators

4 persons died, 7 police officers and many civilians were wounded when the police opened fire against the demonstrators who staged an action on 15 November in Yüksekova district of Hakkari to protest in the developments in Semdinli. Hakkari Governor Erdogan Gürbüz alleged after the incident that 3 persons died while Yüksekova Mayor Salih Yildiz announced that Islam Barkin, Sefer Bor, Giyasettin Avci, Ersin Mengeç and Haluk Geylani died during the firings. But Sefer Bor did not die, but was seriously wounded. Governor Gürbüz also alleged that the police did not open fire during the incident, but the demonstrators.

A crowded group gathered on Cengiz Topel Avenue to protest in the bomb attack in Semdinli and wanted to march towards Governorate after the press announcement. The police wanted to disperse the group by using tear gas and driving armoured vehicles over them. Upon this a clash broke out and the demonstrators started to throw stones and molotov cocktails. 2 armoured vehicles were set on fire in front of the former prison and in front of Zagros business centre which had been repeatedly bombed in the past. The public clinic in Mezarlik quarter was also set on fire.

Meanwhile Sergeant Metin Baltaci was captured by the demonstrators. He was reportedly taken to a house and heavily beaten. Baltaci was released after a while.

Governor Gürbüz announced that 13 persons were detained in connection with the incidents. The names of the detainees are Tahsin Düssöz, Cahit Düssöz, Sükrü Duman, Baki Olcay, Nihat Aksan, M Sabir Oruç, Ridvan Öztas, Baris Isik, Mehmet Beli, Islam Duman, Taner Duman, Tahir Tekin and Naim Bahadir.

Sehabettin Timur, DEHAP Chair for Yüksekova, said followings in connection with the incident:
"After the press announcement we started towards the premises of the party (DEHAP). Then the police threw gas bombs. We started to disperse. We were hearing gunshots. People barricaded and started to throw stones. Not only the armoured vehicles were firing, bur also persons from the buildings around." (ANF-Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem-Radikal-TIHV, November 16, 2005)

Incident in Semdinli

Public Prosecutor announced the report on the documents found in the vehicle of the soldiers after the bomb attack on 9 November in Semdinli district of Hakkari. Prosecutor listed the documents found in the car (licence plate: 30 AK 933) of released non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Iloglu as follows:

"The plan of the region related to the bomb explosion (150 kg explosives used) on 1 November in the district. The house of Seferi Yilmaz, owner of the bombed Umut Bookstore, was also marked on the plan. There was also a photo of Yilmaz taken from distance. The names of the persons with were also written on the photo as "Hasan Kisikyol, Ali Kisıiyol’s father", "Mülazim Çetinkaya".

List of Tribes: Print out, includes the names of the tribe and members by indicating their tendencies, their support to the state.

The list of the delegates of Democratic Society Party from the district with photos. There are crosses under some of the photos.

Committed Crimes Update Form: Filled for Seferi Yilmaz. Previous conviction, criminal record of Yimaz was written including his PKK trial.

Personal Information Form: Includes the personal information of Seferi Yilmaz.

Information Notice: Includes the home address, work address and other personal details of Seferi Yilmaz. It was also written that the bookstore of Yilmaz was closed on 18 and 19 September.

Biographic Information Form: It was mentioned that Seferi Yilmaz was a PKK member, home and work addresses. There were also 2 photos of Yilmaz, the physical characteristics of Yilmaz were also described.

Dicle News Agency (DIHA) alleged that there were also Iraq Turkmen Front’s receipts for donations/payments and a card prepared for Turkish citizen "Sahit Mahmut" (Pakistani) signed by "Seyit Muin" in the car.

The eyewitnesses continued to testify to the Public Prosecutor Harun Ayik in Semdinli. Upon testimonies alleging that Veysel Ates called someone and said "I left the package" while running away Prosecutor asked GSM firms and Turkish Telekom for call details. Prosecutor also sent the weapons found in the vehicle for ballistic examination to Criminal Branch of General Directorate for Security in Ankara instead of the closest Forensic Institute in Diyarbakir.

According to the news released by DIHA on 15 November the commander Ender Yilmaz, charged at Semdinli Military Troops, was allegedly seen in front of Umut Bookstore on the moment of explosion.  (ANF-Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem-Radikal-TIHV, November 16, 2005)

La police a attaqué un rassemblement pacifique des Kurdes à Diyarbakir

Une dizaine de personnes ont été blessées quand les forces policières ont attaqué un rassemblement de plus 10.000 personnes à Diyarbakir (sud-est) pour prôner une solution pacifique au problème kurde. La police a également procédé à une dizaine d'interpellations.

La police anti-émeutes a fait usage de gazs lacrymogènes et de bâtons pour disperser un groupe de plusieurs centaines de personnes qui ont voulu organiser une marche à la fin du rassemblement.

La manifestation organisée par des ONG locales et des partis pro-kurdes sous le thème "démocratie et paix" s'est déroulée sous un strict dispositif de sécurité sur une place du centre-ville de cette plus importante cité de la région dont la population est majoritairement kurde.

Les manifestants à Diyarbakir ont scandé des slogans en kurde en faveur d'Abdullah Ocalan, emprisonné à vie depuis 1999. Sur les pancartes ont pouvait notamment lire "le PKK est le peuple".

La manifestation a eu lieu alors qu'à plus de 600 km plus à l'est, dans une bourgade située près de la frontière avec l'Irak et l'Iran, la tension est restée vive pendant plusieurs jours avant de revenir à la normale après un attentat à la bombe et les heurts qui l'ont suivi avec les forces de sécurité qui ont fait deux morts et une dizaine de blessés mercredi dernier.

Les habitants et les élus locaux de Semdinli ont avancé la thèse d'une collusion entre des membres de sécurité qui combattent les rebelles séparatistes kurdes dans le sud-est anatolien et des éléments de l'Etat.

Le gouvernement turc a promis de faire toute la lumière sur les incidents et deux personnes, dont un sous-officier, ont été inculpées samedi pour tentative de meurtre pour avoir tiré sur la foule en colère alors que celle-ci tentait de lyncher une personne qu'elle tenait pour responsable d'avoir posé la bombe dans une librairie de Semdinli.

Des manifestations ont été organisées à travers les villes du sud-est pour dénoncer l'attentat ainsi qu'à Istanbul. (AFP, 13 novembre 2005)

Tensions dans le sud-est après l'attentat d'origine étatique

La vie revenait à la normale samedi dans la bourgade de Semdinli, dans l'extrême sud-est de la Turquie, où la population, à majorité kurde, ne décolère toujours pas après trois jours de violences venant à la suite d'un attentat meurtrier.

Certaines échoppes ont rouvert dans le centre-ville alors que d'autres restaient fermées.

L'explosion d'une bombe a fait un mort et six blessés, mercredi dans une librairie appartenant, selon la chaîne d'information CNN-Türk, à un ancien militant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Des habitants de Semdinli, une localité aux confins de l'Iran et de l'Irak, ont tenté de lyncher une personne qu'ils accusaient d'avoir posé l'engin et qui a finalement été placée en garde à vue par la police.

Trois fusils-mitrailleurs, deux grenades et des documents ont été découverts dans sa voiture, sérieusement endommagée par une foule en colère qui s'est ensuite retournée contre les forces de sécurité, qui ont tiré en l'air pour disperser les manifestants. Une personne a été tuée et une dizaine d'autres, dont le maire de Semdinli, ont été blessées dans ces incidents.

La police avait tiré en l'air pour disperser les manifestants. Une personne avait été tuée et une dizaine d'autres, dont le maire de Semdinli, avaient été blessées.

Deux des quatre personnes interpellées lors de ces heurts ont été inculpées pour meurtre et tentative de meurtre, a annoncé samedi le sous-préfet local, Mustafa Cihat Seslihan. Il a précisé que l'un d'eux était un "membre de l'armée" et que le deuxième était un "civil", sans autres précisions.

Selon la chaîne d'information NTV, ces deux personnes sont un sous-officier de la gendarmerie et un "repenti", un ex-rebelle kurde qui aide l'armée dans la traque de ses anciens camarades.

Près de 10.000 personnes se sont réunies vendredi soir dans cette ville pour assister aux funérailles de l'homme tué mercredi par l'explosion de la bombe dans la librairie (appartenant selon les médias à un ancien rebelle kurde) et de la personne abattue lors des heurts avec la police.

La foule a brandi des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et scandé des slogans contre l'Etat turc et en faveur du PKK.

Des représentants locaux de partis politiques pro-kurdes ont appelé la population au calme et aucun incident majeur n'a été signalé lors des obsèques.

Par ailleurs, des heurts sont intervenus samedi à Van (est) entre des centaines de manifestants qui protestaient contre les événements à Semdinli et la police, a rapporté l'agence Anatolie.

Les vitres de plusieurs magasins ont été brisées par la foule qui a aussi brûlé une voiture. La police a procédé à trois interpellations. (AFP, 10-12 novembre 2005)


Kurdish bookstore was bombed by the State's security agents in Semdinli

Some armed persons threw grenade into Umut Bookstore in Özipek business arcade on Cumhuriyet Avenue in Semdinli district of Hakkari at about 12.45 on 9 November. The bookstore is owned by Seferi Yilmaz who allegedly participated in the first armed action of the PKK in 1984 in Eruh district of Siirt.

Mehmet Zahit Korkmaz died during the explosion while Harbi Kaya, Kerim Korkmaz, Mehmet Korkmaz, Hamide Korkmaz, Metin Korkmaz, Ersat Korkmaz, Dilber Korkmaz, Semsettin Korkmaz, Necmettin Korkmaz and Refik Gelici were wounded. The explosion damaged the buildings around.

Three persons who were seized by the people around after the attack and wanted to be lynched were allegedly soldiers. Police took those three persons to the Security Directorate. Hakkari Governor announced that nobody was detained in connection with the incident. Guns and bombs were reportedly found in the car (licence plate: 30 AK 933). Both entering and leaving Semdinli were banned. Soldiers established a barricade in front of the Gendarmerie Commandership and district governorate.

Some five thousand persons staged a protest action in front of the hospital. A clash broke out between the demonstrators and the police with sticks and stones when police opened fire into air to disperse the crowd. Semdinli Mayor Hursit Tekin was wounded from his head with a stone while he was trying to calm down the crowd. Nine other persons were wounded during the incident.

While the public prosecutor was conducting investigation at about 16.30 a person opened fire from a car against the demonstrators. Ali Yilmaz was killed during this incident while Vahit Canan, M. Resit Oguz, Islam Kaya and Abdurrahman Dündar were wounded. The person who opened fire was allegedly a non-commissioned officer.

Esat Canan, CHP MP for Hakkari who made investigation in the district, announced the followings: "There happened a bomb explosion in the morning. The citizens saw the bomber and waylaid their car. There were reportedly three persons in the car. People beat these men and surrendered to police. The people were all on the street and surrounded the car of those men. They wanted the car to be investigated thoroughly because of believing that the attack was done by some forces in the state. When I visited the authorities I told the demand of the public. However, I learned that there were not three detainees but only one. Two of the persons were not detained. The people insist that they surrendered three persons to the police. But these two men were not in detention."

Canan who said he was at the place of incident while the public prosecutor was conducting investigation continued as follows: "Some persons opened fire from a police car. I learned that five more persons were wounded. The persons who opened fire were police officers. Thus the investigation could not be made. People surrounded the car to protect the evidences. We do not have life security. Neither do the public prosecutor. Thus the investigation cannot be completed. There is an open provocation here. The car and the things inside it that were seized by the people are very interesting."

A bomb was reportedly found during the searches made at the entries to and exits from Semdinli. 23 persons had been wounded when a car full of bombs was exploded at Cumhuriyet Square in Semdinli on 1 November. There have been 14 explosions in Hakkari since July including four in Hakkari city centre, two in Semdinli, eight in Yüksekova. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, November 10, 2005)

Le nouveau parti pro-kurde, DTP, créé en Turquie

Un parti pro-kurde a déposé mercredi ses statuts au ministère de l'Intérieur et espère lutter pour la "paix" en Turquie entre Turcs et Kurdes, a indiqué sa co-présidente Aysel Tugluk à l'AFP.

Le parti pour une société démocratique (DTP) rassemble de nombreux politiciens kurdes et devrait devenir le premier parti pro-kurde de Turquie.

Les fondateurs de cette nouvelle formation, la 49e du pays, doivent se réunir jeudi pour élire les instances dirigeantes.

Le parti a deux co-présidents, Ahmet Türk, un ancien député, et Mme Tugluk, une avocate du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, emprisonné à vie depuis 1999.

"Nous oeuvrerons pour la paix", a déclaré Mme Tugluk à l'AFP.

"Il y a un conflit kurde qui est d'actualité dans notre pays. Le DTP accorde une importance à un règlement de cette question par voie de dialogue", a-t-elle encore déclaré aux journalistes devant le ministère de l'Intérieur, cité par l'agence Anatolie.

Deux des quatre ex-députés du parti de la démocratie (DEP) qui ont purgé dix ans de prison pour collaboration avec le PKK avant d'être libérés l'an dernier, figurent parmi les fondateurs.

Les travaux de création du parti avaient débuté après leur libération.

Mme Tugluk a expliqué que ces quatre personnalités dont Mme Leyla Zana, une militante des droits des Kurdes, étaient frappées par une interdiction de politique et que Hatip Dicle et Selim Sadak étaient devenus fondateurs pour "voir si des poursuites seraient engagés contre eux".

Le DTP succède ainsi au Parti démocratique du peuple (Dehap) menacé d'une éventuelle fermeture pour des liens présumés avec la lutte armée kurde et pour falsification de documents lors des élections générales de 2002. (AFP, 9 novembre 2005)

Un Kurde tente de s'immoler par le feu devant les bureaux de l'UE à Nicosie

Un Kurde a tenté de s'immoler par le feu devant la représentation de la commission européenne à Chypre demandant justice pour Abdullah Ocalan, chef du PKK, emprisonné en Turquie, a indiqué mercredi la police.

L'homme, âgé de 42 ans, souffre de brûlures au 2ème degré sur 18% de son corps.

Quelque 150 Kurdes participaient à cette manifestation pour demander un procès juste pour leur leader Ocalan et dénoncer des violations des droits de l'Homme en Turquie.

Les manifestations ont remis une pétition à un responsable de la représentation de l'UE à Chypre.

La police et plusieurs manifestants étaient accourus au secours de l'homme qui a souffre de brûlures au dos, à une main et à la poitrine. Il a été immédiatement transporté à l'Hôpital général de Nicosie où il se trouve dans un état stable et ses jours ne sont pas en danger. (AFP, 9 novembre 2005)

La Turquie dénonce le refus du Danemark d'interdire une chaîne de TV kurde

La Turquie a violemment critiqué samedi le refus du Danemark de retirer son autorisation à une chaîne de télévision kurde considérée par Ankara comme le porte-parole de "la rébellion armée kurde en Turquie".

"Ils (les Danois) n'interdisent pas une chaîne de TV qui accorde son soutien au terrorisme ethnique", a déclaré à Stockholm le ministre turc de la Justice Cemil Cicek cité par l'agence Anatolie.

"Ceci est contraire à la législation de l'UE. Personne ne devrait jouer aux trois singes (ndlr: qui n'ont rien dit, rien vu, rien entendu)", a ajouté le ministre.

La Turquie demande depuis longtemps aux autorités danoises d'engager une action contre Roj TV en affirmant que cette chaîne serait liée au PKK.

Le conseil de tutelle de la radio et télévision danoise a conclu au début de l'année que les émissions de la chaîne ne contenaient pas d'incitation à la haine et demandé à la police d'enquêter sur d'éventuelles relations de la chaîne avec le PKK.

La Turquie est parvenue par le passé à faire interdire deux chaînes de télévision dont le siège se trouvait en Europe: MED-TV dont l'autorisation d'émettre a été retirée par la Grande-Bretagne et son héritière MEDYA-TV que la France a refusé d'autoriser à émettre. (AFP, 5 novembre 2005)

Les avocats n'ont pas accès à Ocalan depuis plusieurs semaines

Les autorités turques empêchent depuis plusieurs semaines les avocats d'Abdullah Ocalan, leader du PKK,  d'avoir accès à leur client emprisonné à vie, a affirmé jeudi l'un des défenseurs à l'AFP. "Depuis des semaines nous n'avons pu rendre visite à notre client", a indiqué Aysel Tugluk.

Selon Me Tugluk, les autorités ont "avancé des prétextes comme de mauvaises conditions météorologiques ou d'autres choses" pour refuser la demande des avocats de se rendre à Imrali par bateau, seule voie d'accès à cette île dont Ocalan est le seul détenu.

Les avocats n'ont pas rencontré Ocalan depuis le 1er juin dernier.

Dans un premier temps c'étaient les défenseurs qui avaient renoncé à se rendre à la prison en dénonçant des pratiques "anti-démocratiques" des autorités turques qui avaient enregistré leur entrevue avec Ocalan.

"Mais nous avons décidé de parler à notre client pour évoquer sa défense", a expliqué Me Tugluk.

Pour la première fois depuis plus de deux mois Ocalan a reçu mercredi la visite de sa soeur et de son frère, a-t-elle ajouté.

Ocalan, condamné à la prison à vie pour "séparatisme" et "trahison", est autorisé à recevoir une fois par semaine pour une heure un groupe d'avocats.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a confirmé le 12 mai la condamnation de la Turquie pour procès inéquitable d'Ocalan et a recommandé à Ankara d'organiser un nouveau procès pour le leader du PKK.

Pour qu'il puisse bénéficier d'un nouveau procès, le condamné doit en faire la demande. L'intéressé a indiqué, par la voix de ses avocats, qu'il refuserait d'être jugé de nouveau en Turquie tant que l'impartialité des cours turques ne serait pas assurée. (AFP, 3 novembre 2005)

Voiture piégée dans le sud-est de la Turquie: 23 blessés

Vingt-trois personnes ont été blessées quand une voiture piégée a explosé dans la nuit de mardi à mercredi à Semdinli, dans l'extrême sud-est de la Turquie, a annoncé le gouverneur local Erdogan Gürbüz, qui a attribué l'attentat aux rebelles kurdes du PKK.

"16 civils, trois policiers et quatre soldats ont été blessés dans une attaque à la voiture piégée perpétrée par des membres du PKK", a indiqué M. Gürbüz.

La puissante déflagration a provoqué des dégâts matériels considérables dans 67 appartements et magasins avoisinants et soufflé des vitres de plusieurs bâtiments publics, a-t-il expliqué.

Les blessés, dont la plupart pour des éclats de verre, ont été soignés à l'hôpital de Semdinli située à l'intersection des frontières avec l'Iran et l'Irak et leurs jours ne sont pas en danger, a-t-il ajouté.

La voiture était garée près du poste local de gendarmerie, corps d'armée en Turquie. (AFP, 2 novembre 2005)

Gül évoque une "nouvelle ère" avec Washington pour combattre le PKK

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül a évoqué mardi une "nouvelle ère" avec les Etats-Unis dans la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie retranchés dans les montagnes du nord de l'Irak.

"Je peux vous annoncer que nous avons entamé un nouvelle ère", a-t-il dit, lorsqu'on lui demandait, lors d'une conférence de presse, si l'allié américain avait accepté d'agir contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) face aux vives critiques d'Ankara.

Sans vouloir donner plus de détails, le ministre a promis que les résultats de cette coopération seraient prochainement rendus publics.

"Nous ne pouvons toute de suite récolter les fruits de la coopération contre le terrorisme", a-t-il encore dit.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait récemment averti que la Turquie était à bout de patience et lancé un nouvel appel aux Etats-Unis et à l'Irak afin qu'ils contrôlent les rebelles du PKK qui attaquent la Turquie à partir des montagnes du nord irakien.

Ankara a menacé à plusieurs reprises de mener des incursions dans cette zone pour écraser les militants armés du PKK qui y ont trouvé refuge depuis 1989. (AFP, 1er novembre 2005)

Deux soldats et un supplétif de l'armée tués en Turquie

Deux gendarmes turcs, un supplétif de l'armée et un militant kurde ont été tués lors de l'attaque, dans la nuit de lundi à mardi, d'une poste de gendarmerie dans la province de Sirnak, dans le sud-est anatolien à majorité kurde, ont affirmé des sources locales.

Quatre autres militaires ont été blessés durant l'assaut, mené par des militants du PKK près de la ville d'Uludere, voisine de la frontière irakienne, ont précisé ces sources, ajoutant qu'une vaste opération de sécurité était en cours pour traquer les guérillas. (AFP, 1er novembre 2005)

Minorités / Minorities

Message de Benoît XVI au patriarche de Constantinople

Le pape Benoît XVI a adressé mercredi un message au patriarche Bartholomée Ier à l'occasion de la Saint-André, patron de l'Eglise orthodoxe de Constantinople, pour souhaiter un prochain rapprochement entre catholiques et orthodoxes.

Dans ce message remis en main propre au patriarche orthodoxe par le cardinal Walter Kasper et publié mercredi par le Vatican, le pape souligne son regret de n'avoir pu répondre à l'invitation de Bartholomée Ier qui l'avait convié à Instanbul, siège du patriarcat, à l'occasion de la Saint-André.

"Tout en ayant souhaité être présent pour vous assurer personnellement de mon affection dans le Seigneur et pour prier avec vous, je vous transmets mon espoir fervent d'un nouveau renforcement de notre communion qui puisse surmonter les obstacles qui subsistent entre nous et nous rendent aptes à célébrer ensemble la sainte eucharistie", a écrit le pape.

Le pape ne pouvait se rendre à Istanbul qu'avec une invitation officielle de la Turquie, qui a préféré reporter cette visite à 2006.

Benoît XVI, qui a fait de la réconciliation avec les orthodoxes une de ses priorités, se réjouit dans ce message de la reprise du dialogue théologique entre le Vatican et les Eglises orthodoxes, suspendu pendant plusieurs années.

"Je prie pour qu'il soit vraiment fructueux et j'ai confiance dans nos efforts pour y parvenir", déclare-t-il.

Une réunion du comité de coordination de la commission mixte internationale théologique est prévue à Rome du 13 au 16 décembre.

Benoît XVI évoque encore dans son message la rencontre hitorique entre le pape Paul VI et le patriarche Athenagoras il y a 40 ans, le 7 décembre 1965. Les deux chefs religieux avaient levé les excommunications réciproques prononcés lors du schisme de 1054 qui avait divisé le christianisme entre l'Eglise d'Orient et l'Eglise d'Occident.

"Cet événement mémorable est devenu la base de relations marquées par le respect mutuel et la réconciliation", écrit-il. (AFP, 30 novembre 2005)

Le texte complet du jugement concernant le secrétaire d'Etat (PS) Emir Kir

Le message des journalistes Pierre-Yves Lambert et Mehmet Koksal concernant le jugement de la justice belge concernant l'affaire Emir Kir:

Voici enfin la version scannée du texte du jugement (13 pages) en format html. Cela permettra à tout un chacun de se faire une idée à partir du texte original complet. Et d'éviter à certains, comme le ministre-président Charles Picqué (PS), de prétendre que " la justice ne reprend pas à son compte tout ce qui est dit sur Emir Kir".

Jugement du tribunal de première instance de Bruxelles le 28/10/2005 dans l'affaire Kir contre Koksal et Lambert:

http://users.skynet.be/suffrage-universel/be/kirjugement.htm

A la lecture d'un tel jugement, qui est intervenu suite à une plainte émanant dudit Emir Kir à notre encontre, et non le contraire (comme le laissent entendre certains correspondants de journaux turcs plus mercenaires que "journalistes"), on peut se demander

1) comment la direction de son parti ne l'a pas sommé de présenter sa démission sur-le-champ, à l'instar de...   mieux vaut ne pas faire de comparaisons dans une telle affaire, ça a déjà valu à son avocat Marc Uyttendaele (par ailleurs époux de la ministre PS de la Justice Laurette Onkelinx) une plainte auprès du bâtonnier de la part du chef de groupe MR au Parlement wallon, Serge Kubla (voir http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=251368  ).

2) comment aucun membre de ce parti, qui ne compte heureusement pas que des négationnistes, des délinquants et des menteurs, n'a encore saisi l'instance ad hoc pour en expulser sine die un mandataire qualifié - visiblement à juste titre - de négationniste, de délinquant et de menteur. La présence d'un tel mandataire au sein du parti souille la mémoire de générations de militants socialistes et devrait couvrir de honte à l'heure actuelle chaque membre de ce parti.

Maintenant qu'un tribunal a examiné en détail et en profondeur les documents des uns et des autres, et en a conclu que nous avions raison sur toute la ligne, nul ne pourra se réfugier derrière l'hypothèse farfelue et fallacieuse d'un prétendu "complot", à moins de considérer que les magistrats en font eux-mêmes partie !

C'est à chaque militant du PS d'agir pour faire le ménage dans son parti, faute de quoi il faudra bien en arriver à la conclusion que nul dans ce parti n'est gêné par la souillure que constitue la présence au sein du même parti d'un tel "camarade" aussi peu fréquentable. A moins que le "Monsieur Propre" qui vient d'être nommé par Don Elio ne se charge du contrat...

Autre chose: le jugement n'évoque pas un autre point que nous avions souligné dans notre défense. La liste des tarifs de parution des publicités dans Beltürk annexée au courrier justificatif d'Emir Kir adressé au Collège de contrôle des dépenses électorales du Parlement bruxellois ne correspond qu'au tiers environ des tarifs qui nous ont été communiqués à l'époque par le gestionnaire chargé de la publicité pour Beltürk (voir http://users.skynet.be/suffrage-universel/be/beel04depenses.htm  ).

Cela signifie qu'il a en réalité très largement dépassé le plafond maximum autorisé, mais cela signifie aussi que le député régional Emin Ozkara (PS), embarqué dans la même galère (voir http://users.skynet.be/suffrage-universel/be/beel04depenses2.htm  ), a lui aussi crevé le plafond, encore plus que ce que le Collège avait pu constater il y a un an.

Quelle crédibilité peut-on encore accorder aux membres de ce Collège, tous députés régionaux, et à quoi cela sert-il d'avoir légiféré sur la limitation des dépenses électorales si en fin de compte les fraudeurs, menteurs et délinquants ne sont jamais punis par leurs pairs ?

Sur la question du négationnisme vis-à-vis du génocide des Arméniens, l'un de ces élus belges d'origine turque que nous n'avions pourtant pas épargné non plus, nous a félicités par téléphone en ces termes: " C'est juste que le tribunal ait donné tort à Kir: quand on se dit politicien, on assume ses actes, ça n'a pas de sens de mentir sur des faits que tout le monde peut facilement constater : le diplôme par exemple. Et pour cette manifestation de 2004, moi aussi j'y étais, et il ne me viendrait pas à l'idée d'aller prétendre qu'il s'agissait d'un  défilé pour soutenir l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne: on savait bien tous pourquoi on était là, pour dire qu'il n'y a jamais eu de génocide contre les Arméniens ! Moi aussi je le dis, mais quand la loi belge l'interdira, hé bien je suis un citoyen belge responsable, je le penserai encore, mais je ne le dirai plus publiquement, c'est tout...  ." (suffrage-universel, Pierre-Yves Lambert - Mehmet Koksal, 29 novembre 2005)

Conclusions de la Justice:

SUR LA QUALIFICATION DE "NÉGATIONNISTE"

1. Monsieur Kir affirme que, "dans la mesure où la définition du terme "négationnisme" qui figure dans le petit Robert, qui représente donc son acceptation courante, vise explicitement l'extermination des Juifs par les nazis, tout usage du terme "négationnisme" à d'autres situations que celle-là, même s'il peut

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leur être applicable, est de nature à entraîner une certaine confusion si l'usage du terme n'est pas accompagné d'un minimum de précision.[9]"

Il cite à ce propos le titre de l'article relatif à la manifestation du 29 mai 2004 :

"DES ÉLUS P.S., DU M.R. ET DU C.D.H. DANS UNE MANIFESTATION NÉGATIONNISTE".

Le tribunal constate :

- que l'article en cause met, sans aucun doute possible, ce titre en rapport avec le traitement des Arméniens en Turquie en 1915-1916 ;

- que la confusion avec le génocide des Juifs (et des gitans) commis par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale n'est pas possible

- et que, partant, le "minimum de précision" réclamé par monsieur Kir est bien fourni.

Il en est d'ailleurs de même pour toutes les autres publications où ce terme et celui de "Négationnisme", sont utilisés.

2.  Il découle du point précédent que même les "lecteurs moyens", dont on pourrait d'ailleurs s'interroger sur leur connaissance du sens exact donné au terme "Négationnisme" par le "Petit Larousse", ne peuvent se méprendre sur le sens à lui donner dans le contexte où il est utilisé.

3. Concernant la participation de monsieur Kir à la manifestation du 29 mai 2004, il ressort des pièces versées aux débats[10] que, s'agissant de manière évidente des allégations de génocide portées contre la Turquie ottomane, le thème central en était bien: "DÉFENDS LA PATRIE - REJETTE LES ALLÉGATIONS DE GÉNOCIDE".

La pièce 7 démontre en outre que ce thème était bien présent dès l'origine et que monsieur Kir n'a pas pu l'ignorer puisque le tract et l'affiche qui annoncent la manifestation en reproduisant ces deux mots d'ordre, portent la publicité de dix-huit entreprises turques qui la parrainent.

Quant à la pièce 8, elle montre des manifestants portant des drapeaux turcs et des pancartes reprenant textuellement ces mots d' ordre.

Le tribunal constate qu'aucun document n'est produit qui pourrait établir que, comme l'affirme monsieur Kir, le véritable et seul thème originaire de cette manifestation aurait été d'appuyer l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

Il est également d'avis que, à supposer même que la présence d'un grand nombre de manifestants nationalistes turcs eût détourné l' événement de son objectif originaire, monsieur Kir eût dû, en politicien responsable, s'abstenir en arrivant sur place de se joindre à la manifestation, s' il ne voulait pas que sa présence fût interprétée comme un soutien à des mots d'ordres qu'il conteste.

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par conséquent, le tribunal estime établi que la manifestation avait bien pour but de refuser l'idée (autrement dit de nier) que1e sort fait aux Arméniens par la Turquie ottomane en 1915-1916 a constitué un génocide.

Sur la qualification de "génocide"

4. Le tribunal n'est pas saisi de la question de savoir si le drame vécu par les Arméniens en 1915-1916 sur le territoire turc de l'Empire ottoman peut, ou non, être qualifié de "génocide".

5. Cependant, il ne lui est pas possible de juger le litige sans examiner les arguments des parties à ce propos, la question se posant de savoir si la qualification "négationniste" peut être accolée à l'opinion exprimée par monsieur Kir, à savoir :

"...il ne peut, en aucun cas être considéré que la position du concluant soit de "nier" l'existence de massacre ou de déportations des Arméniens au début du 20ème siècle par l'Empire ottoman, au contraire. Il estime cependant qu'il ne lui appartient pas de se positionner sur la question quant à sa qualification de génocide mais que cette tâche revient à une commission indépendante d'historiens. [Ce faisant] Le concluant ne fait qu'adopter une position neutre dans un débat qu'il ne lui appartient pas de trancher."

La référence à une commission indépendante d'historien fait de cette opinion une position moyenne entre la thèse du génocide avéré et celle, officielle, de l'État turc moderne: "En Turquie, la négation de l'existence du génocide arménien constitue une vision inattaquable de l'histoire, la position officielle de tous les gouvernements turcs successifs et de l'ensemble de la classe politique. La Turquie actuelle établit une distinction claire entre les massacres qui ont affecté la population arménienne - qu'elle reconnaît - et la qualification de génocide. Elle n'accepte qu'une définition juridique étroite de ce concept qui suppose selon elle, une volonté délibérée d'un État de détruire une population pour des raisons ethniques ou religieuses. Au delà du débat sur les chiffres, la réalité des massacres de populations arméniennes n'est pas niée (300.000 à 500.000 morts), mais la Turquie actuelle considère qu'il n'existe aucune preuve du caractère organisé ou commandité par l'État central des massacres. Ceux-ci sont imputés à la désorganisation générale, au contexte local et à l'exacerbation des passions entre les populations civiles arméniennes et turques. Selon elle, la dénomination génocide est d'autant moins crédible qu'elle est la négation des valeurs d'un Empire où ont cohabité jusqu'au XlXème siècle, sans heurts majeurs, peuples et religions divers."[11]

Les défendeurs indiquent, eux, que "...cette qualification [de génocide] ne fait plus depuis longtemps l'objet d'aucun débat" : la réalité du génocide arménien a déjà été établi par de nombreux travaux d'historiens de tous bords et et a été reconnu par de nombreux parlements et institutions internationaux: il en est ainsi, notamment, du Tribunal permanent des peuples (en avril 1984, après une analyse historique précise et documentée de monsieur Yves Ternon, historien français), du Parlement français (en mai 1998 et en novembre 2000), du Parlement européen (en juin 1987, sur

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proposition du groupe socialiste et après un rapport de monsieur Vandemeulebroecke), de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (en avril 1998, déclaration de 51 signataires), du Sénat de Belgique (en mars 1998, sur la proposition de tous les partis démocratiques).

Il convient en outre de signaler que le génocide arménien a été reconnu par la Sous-Commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et pour la protection des minorités de l'Organisation des Nations Unies (ONU), qui dépend de la Commission des droits de l'homme rattachée au Conseil économique et social de l'ONU. Cette reconnaissance a eu lieu le 29 août 1985, après un premier rapport intermédiaire du Rwandais Nicodème Ruhaskyankiko et le rapport final du rapporteur spécial, le Britannique Benjamin Whitaker, se fondant tous deux notamment sur les travaux de l'historien britannique Arnold Toynbee[12].

Il ressort de ces reconnaissances que le génocide arménien est reconnu non seulement par le parti de monsieur Kir[13], mais également par des institutions nationales et internationales parmi les plus hautes, qui se sont fondées sur des études d 'historiens et des rapports scientifiques et objectifs, émanant de sources très diverses.

Le tribunal constate dès lors que la position de monsieur Kir consistant à refuser de qualifier de génocide le massacre et la déportation des Arméniens par l'Empire ottoman en 1915-1916 avant qu'une commission d'historiens indépendants se soit prononcée sur la question, tend, en ignorant délibérément les nombreux travaux sérieux déjà accomplis, à reporter indéfiniment toute décision sur une telle qualification, ce qui revient dans les faits à la nier.

6. Il résulte des points qui précèdent que la qualification de "négationniste" dans le chef de Monsieur Kir non seulement ne pouvait pas être confondue avec l'attitude de ceux qui nient le génocide pratiqué par les nazis sur les Juifs (et sur les Gitans), mais n'est en outre, dans ce contexte, nullement fautive.

PONDÉRATION

Outre les arguments déjà exposés, le tribunal tient à souligner que, dans le contexte du débat politique autour de cette question, débat qui continue en Belgique notamment sur la répression éventuelle de la négation du génocide arménien, une condamnation de l'utilisation des termes "Négationniste" ou "Négationnisme" empêcherait toute discussion publique et, par là, empêcherait la presse d'accomplir sa tâche d'information et de contrôle. [14]

Une telle intervention serait à l'évidence disproportionnée par rapport à la valeur que monsieur Kir demande au tribunal de protéger.

Il en serait d'autant plus ainsi que monsieur Kir s'est, par l'ambiguïté volontaire de son discours, lui-même placé dans la situation qui est la sienne, ne voulant pas

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accepter l' existence du génocide arménien pour conserver les voix des électeurs d'origine turque, mais ne pouvant pas non plus1e nier ouvertement afin de ne se couper ni de potentiels électeurs d'autre origine, majoritairement favorables à sa reconnaissance, ni de son propre parti qui, bien que gêné par cette affaire, affirme clairement le reconnaître.

SUR L'USAGE DES TERMES "MENTEUR" ET "DÉLINQUANT"

Ces termes ont été utilisés par les défendeurs pour qualifier l'attitude de monsieur Kir lors du contrôle des dépenses électorales consenties pendant1a campagne des élections régionales du 13 juin 2004.

D'une part, monsieur Kir n'avait pas mentionné, comme il devait légalement le faire, des publications, notamment sur un site internet et dans la presse d'expression turque, ce qui constitue un délit en vertu des articles 10, § 1er, de la loi du 19 mai 1994 et 181 du code électoral, et d'autre part il avait indiqué au Collège de contrôle du Parlement bruxellois qu'il ne s'agissait pas de propagande électorale mais d'articles rédactionnels dont il avait ignoré l'existence, ce qui est susceptible de constituer un mensonge.

L'omission de la mention est avérée ; reste la question de savoir si monsieur Kir était de bonne foi.

Des publications litigieuses, toutes rédigées en langue turque, sont versées aux débats par les défendeurs[15].

Le tribunal constate que ces documents constituent incontestablement de la publicité électorale :

- la pièce 18,1, est un appel aux "Chers compatriotes" de monsieur Kir, sans que soit précisée la nationalité de ceux-ci (Turcs ? Belges ?), signé de sa main, portant sa photo, son nom en gras, le numéro de la liste P.S. et sa place -17ème- sur cette liste.

- la pièce 18,2, est une affiche électorale de format A 3, portant comme titre, en grand, "NOTRE CANDIDAT DÉPUTÉ", le sigle du P.S., le numéro de la liste, la place de monsieur Kir sur la liste et trois photos de celui-ci en compagnie de dirigeants du parti: madame Laurette Onkelinx, monsieur Charles Piqué et monsieur Philippe Moureaux ;

- la pièce 18., 3, est également une affiche électorale portant les mêmes mentions et une grande photo du candidat, mais avec comme titre: "MAIN DANS LA MAIN POUR L'AVENIR".

À ce propos, monsieur Kir a déclaré, dans la réponse écrite qu'il a faite au Collège de contrôle des dépenses électorales[16] :

"L 'article est un article de fond qui a été écrit d'initiative par l'auteur et correspond à la ligne rédactionnelle établie par le comité de rédaction du journal

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BELTURK. La publication de cet article qui est une initiative spontanée de ce quotidien, ne saurait donc être considérée comme une dépense électorale ..."

"Sur la publication d'informations et d'une affiche électorale sur le site de BELTURK Une argumentation identique à celle qui vient d'être développée ...vaut pour la publication d'informations me concernant ...»

"Pour le reste, il est vrai que j'ai pu constater a posteriori que l'une ou l 'autre de ces publications dans le quotidien HURRlYET et dans le bimensuel BELTURK indiquaient, outre l'identité de la liste sur laquelle je me présentais, le numéro correspondant à ma place sur celle-ci."

Or, il n'est pas sérieusement soutenable que ces publications ont pu être réalisées à l'insu de monsieur Kir; comment, notamment, expliquer la présence de sa signature ? Prétendre le contraire, comme il l'a fait, relève du mensonge pur et simple.

Quant à la qualification de "Délinquant", elle découle naturellement du fait que l'abstention de mentionner des dépenses est punie de peine de prison (huit jours à un mois) et d'amende (50 à 500 francs).

Il entre dès lors dans la fonction de la presse, et ne saurait être considéré comme fautif, le fait de dénoncer, même crûment, ce genre d'agissements contraires aux principes qui fondent notre société démocratique.

SUR L'USAGE DES AUTRES TERMES

Monsieur Kir dénonce égaiement l'usage des termes "Emirdag ten-Noode", "Turbeekistan" et "Türk Blok inter-partis", comme relevant d'une démarche raciste et pouvant tomber sous le coup de la loi du 30 juillet 1981 réprimant la discrimination raciale.

Le tribunal n'aperçoit pas en quoi ces termes, qui sont des créations sémantiques en partie humoristiques constitueraient des actes de discrimination raciale ou engageraient à en pratiquer.

PAR CES MOTIFS LE TRIBUNAL.

Vu la loi du 15 juin 1935 sur l'emploi des langues en matière judiciaire ;

Entendu Monsieur de Theux, substitut du procureur du Roi, en son avis oral donné à

l'audience du 13 septembre 2005 ;

Ouï les répliques à l'avis du ministère public par le conseil de la partie

demanderesse ;

Statuant contradictoirement ;

page 13

Déclare l'action recevable mais non fondée ;

En déboute le demandeur ;

Le condamne aux dépens de la présente instance, liquidés pour les défendeurs

ensemble à la somme de 356,97 Euro ;

Ainsi jugé et prononcé à l' audience publique extraordinaire de la quatorzième chambre du tribunal de première instance de Bruxelles le 28-10-2005

Ou étaient présents et siégeaient :

Mme Annaert, présidente ;
Mme Delanghe, juge ;
Mr Dunesme, juge ;
Mr de Theux, substitut du procureur du Roi ;
Mme Sauvage, greffier adjoint délégué.

La position de la ministre de la Justice dans l'affaire Emir Kir?
 
Le jugement de la justice belge relatif à l'affaire Emir Kir s'avère tout à fait opposé à la position de la ministre de la justice Mme Laurette Onkelinx (PS) sur ce sujet.
 
Au début de cette année, en accueillant lors d'un petit-déjeuner dans son cabinet le rédacteur en chef du quotidien turc Hürriyet, accompagné par le Secrétaire d'Etat Emir Kir, Mme Onkelinx avait fait savoir que les critiques vis-à-vis de celui-ci seraient abusives et inadmissibles.
 
Pendant le petit-déjeuner, les dirigeants du Hurriyet lui avaient posé une question relative à l'affaire Kir: "Emir Kir est harcelé par certains partis politiques. Ils déposent des motions pour savoir s'il reconnaît ou non le génocide. Il est membre de votre parti. Est-ce que cette situation vous dérange?"
 
La réponse de Mme Onkelinx: "Nous avons toujours soutenu Emir Kir et nous avons une confiance sans limites en lui. Ces questions et motions sont devenues une sorte de jeu pour certains partis politiques. Il s'agit d'une situation très dérangeante. Ils abusent du fait qu'il est d'origine turque, une telle situation est inadmissible. Si ce sujet arrive encore une fois à l'ordre du jour, cette fois-ci c'est le premier ministre qui leur répondra et il les invitera d'arrêter de jouer ce jeu." (Hürriyet, le 9 mars 2005)
 
Toutefois, le jugement de la justice belge concernant l'affaire Emir Kir et le génocide des Arméniens suscite deux questions relatives à l'engagement de Mme Onkelinx:
 
Les qualificatifs attribués par la ministre de la Justice Onkelinkx aux critiques d'Emir Kir sont-ils valables également pour la justice belge?
 
Est-ce que le Premier ministre Guy Verhofstadt va inviter les partis de sa propre famille politique (VLD et MR) ainsi que la justice belge d'arrêter de "jouer ce jeu" comme il a été annoncé par sa ministre de la Justice?
 
D'autre part, à l'approche des élections communales belges prévues pour 2006, Mme Onkelinx a annoncé par une grande campagne publicitaire qu'elle serait candidate au poste de bourgmestre de la commune de Schaerbeek. Cette candidature a déjà fait d'énorme remous dans les milieux politiques bruxellois et notamment schaerbeekois.
 
Comptant sur le soutien des électeurs d'origine turque, Mme Onkelinx s'est rendue le 26 novembre à une "soirée pluriculturelle" organisée dans le bar Regata par le député régional Emin Ozkara (PS) et des militants du lobby turc. A cette soirée, Mme Onkelinx était accompagnée de M. Eddy Courtheoux, président de la section schaerbeekoise du parti socialiste.
 
Dans son discours lors de la "soirée pluriculturelle", Mme Onkelinkx a déclaré: "J'aime beaucoup la Turquie et les Turcs… J'ai toujours soutenu l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Je serai toujours avec vous..."
 
Il paraît que la campagne électorale de Mme Onkelinx à Schaerbeek sera épaulée principalement par le député régional Emin Ozkara et le secrétaire d'Etat Emir Kir.
 
Comme le secrétaire d'Etat Emir Kir (PS), Ozkara se trouvait parmi les élus d'origine turque participant à la manifestation négationniste du 29 mai 2004, organisée par l'Association de la pensée ataturkiste de Belgique (BADD) sous le mot d'ordre "Rejetez les affirmations de génocide". (Info-Türk, 29 novembre 2005)

La réaction du président bruxellois du PS contre le journaliste Koksal

Sous le titre "Si même Moureaux discrimine…", le journaliste Mehmet Koksal donne l'information suivante concernant la prise de position du président du parti socialiste dans l'affaire Emir Kir:

L'invitation pour que je modère le débat sur la "Gauche et le Progrès" (mercredi 30/11/2005) organisé par le Cercle des étudiants arabo-européens (CEAE) de l'Université Libre de Bruxelles date déjà du 3 novembre dernier. Très content de mon style et de mon allergie à la langue de bois, le Cercle me disait vouloir "dépasser les discours langues de bois et aller au cœur des problèmes". Dès que j'avais entendu le nom des invités, j'avais évidemment demandé confirmation car je me doutais que - suite à la plainte déposée par Emir Kir à notre égard - Philippe Moureaux (vice-président du PS, bourgmestre de Molenbeek et sénateur socialiste) aurait pu émettre certaines réserves.

Mais visiblement je me faisais des idées. Après les contacts téléphoniques du responsable du Cercle des étudiants arabo-européens, Moureaux n'émet aucune réserve début novembre mais décale simplement la réunion du 24 au 30 novembre. Pour ne pas heurter le "calife de Molenbeek", je décide alors d'acquiescer sans broncher. Entre-temps, malgré mes réticenses, le Cercle insiste à nouveau pour que je sois le modérateur du débat. "Pour plein de raisons Mehmet : ta compétence de journaliste, ta personnalité et le fait que tu es apte à poser les bonnes questions en pointant là où ça fait mal. Donc, je serai très heureux que tu puisses nous honorer de ta présence en tant que modérateur", m'écrit par mail le CEAE. Difficile de refuser après autant d'éloges et venant de la part d'un Cercle que j'apprécie particulièrement pour son dynamisme et son professionnalisme.

Aujourd'hui, à la veille du fameux débat, un message vocal atterrit soudainement sur la boîte du Cercle. C'est la secrétaire au bout du fil : "Oui, bonjour, ici la secrétaire de Philippe Moureaux. Monsieur Moureaux demande de l'excuser pour le débat de demain 30 novembre. Il ne peut y assister parce qu'il ne veut pas polémiquer avec M. Mehmet Koksal". 17h56, la confirmation de la manœuvre discriminatoire tombe à la suite d'un contact téléphonique entre un responsable du Cercle et Philippe Moureaux en personne. C'est officiel, le "screening" politique du leader socialiste s'abat sur ma personne. A la veille du débat donc, Philippe Moureaux annonce son veto tant sur ma participation comme invité que comme modérateur. "C'est un calomniateur ! Je refuse même de lui serrer la main alors vous pensez bien que c'est inimaginable que je participe à un débat avec ce gars. Je ne gagne rien en participant à votre débat et je voulais simplement vous rendre service en acceptant votre invitation", explique Philippe Moureaux en parlant de moi au CEAE. Sa secrétaire expliquera plus tard que "suite à l'affaire Kir", je suis devenu la "tête de Turc" de certains mandataires socialistes. 

Très ennuyé, le Cercle fait face à ce chantage politique. Que faire ? Voyant l'embarras des étudiants, je décide de m'effacer moi-même afin de ne pas faire capoter leur débat. "C'est dommage Mehmet car beaucoup de nos amis turcs étaient également impatients de te voir dans un débat. Mais Moureaux nous met devant le fait accompli la veille même du débat, on ne sait toujours pas quoi faire à présent. La question n'est pas tranchée pour savoir si c'est lui ou toi qu'on préfère effacer..."

La colère gronde dans les couloirs estudiantins à l'annonce du veto de Philippe Moureaux. Après quelques grosses insultes sous la ceinture à l'égard du vice-président du PS et du Parti socialiste, c'est l'indignation et l'incompréhension face à une telle décision sans appel. "C'est fou car au téléphone, Philippe Moureaux ne connaissait même pas les autres intervenants. Il s'est focalisé sur toi. Paraît-il qu'il a même demandé qui était Mohamed Benmerieme alors que c'est un assistant social à … Molenbeek ! Il ne connaissait pas non plus Dominique Decoux, la présidente du CPAS de Schaerbeek", s'étonne une autre étudiante de l'ULB.

Personnellement, en tant que journaliste, je suis assez surpris d'un veto en dernière minute venant de Philippe Moureaux. Mon ancien professeur de critique historique m'avait pourtant bien enseigné qu'il fallait toujours préserver, coûte que coûte, son esprit critique devant l'analyse politique. Je pense avoir simplement suivi son sage conseil. Je suis étonné aussi qu'il m'accuse de "calomniateur" à propos de l'affaire Kir alors que le tribunal a remis un jugement sans appel en notre faveur louant au passage notre professionnalisme à Pierre-Yves Lambert et à moi-même. Il ne refusait pas non plus de serrer ma main quand je travaillais bénévolement comme administrateur pour l'Espace mémorial de l'immigration marocaine. Je ne comprends pas cette subite hystérie anti-journaliste, sa dérive communautariste et ses récentes positions partisanes - au nom sans doute de la camaraderie - faisant preuve d'une malhonnêteté intellectuelle évidente. Je connaissais le Philippe Moureaux légèrement plus subtil dans la tactique politique et moins obtus dans la confrontation des opinions.

Soit, même sans moi, je lui souhaite néanmoins un bon débat avec les étudiants. Ils ont raison de questionner la gauche socialiste en Belgique et de réfléchir sur les stratégies pour éviter les manœuvres antidémocratiques de certains de ses dirigeants. Le titre du débat, que je ne modérerai donc pas, était : "La Gauche et le Progrès". Visiblement, il y a encore beaucoup de chemins à parcourir avant d'associer ces deux termes. La preuve ? "In my end is my beginning", comme l'écrivait Mary Stuart, reine des Ecossais (1542-1587). (Mehmet Koksal, suffrage-universel, 29 novembre 2005)

Le colloque négationniste de l’université de Gazi à Ankara

Le colloque négationniste consacré à "l’évolution des relations turco arméniennes et les incidents de 1915" s’est poursuivi jeudi à l'université de Gazi à Ankara. Cette journée a commencé par la lecture à l’assistance d’un message envoyé par le ministre turc des affaires étrangères Abdullah Gul.
 
"La seule manière d'éliminer les préjudices et les accusations au sujet de l'histoire est de rechercher complètement des causes des incidents et de partager les résultats de ces études avec la communauté internationale" selon le ministre turc des affaires étrangères.

 Pour Abdullah Gül "nous voulons que toutes les archives qui seraient utiles pour faire la lumière sur l'histoire de cette période soient ouvertes aux chercheurs" ajoutant qu'un tel mouvement aiderait à améliorer les rapports entre les pays et les peuples.  "En fait, nous avons proposé que le gouvernement arménien conviennent que la période controversée de l'histoire Turco Arménienne fasse l’objet d’une recherche commune par une commission d’historiens" a réaffirmé M.Gül.

Dans son message, M Gul a également indiqué que des conférences et des colloques étudiant la période récente de l'empire ottoman se sont tenus en Turquie l'un après l'autre même ceux soutenant les allégations arméniennes.  M.Gul a indiqué qu'il a fait bon accueil à toutes les études qui examinent cette période dans diverses directions et qui ont été éditées et présentées dans les cercles d’historiens et de chercheurs.

M. Gul a ajouté que cela serait une plus grande erreur d’examiner cette période spécifique en la soustrayant de son passé "c'est l'erreur des cercles soutenant les allégations sans fondement" a-til noté.  Pour M.Gul les  arméniens ont vécu en harmonie avec le peuple turc près de mille ans, exercant leur liberté religieuses et économiques, ayant une vie prospère, contribuant à la vie sociale, à la culture et à l'art ottoman et des  arméniens ont été nommé à des niveaux élevés dans l'état ottoman.

Le ministre des affaires étrangères de Turc a indiqué que la conférence aborderait les éléments qui avaient poussé certains arméniens que l'empire ottoman qualifiait de "nation fidèle" à rejoindre la "rébellion au début des années 1900".

M.Gul a conclu son message en indiquant que la turquie était un pays qui était en paix avec son histoire "chaque page de notre histoire peut être discutée dans toutes ses dimensions.  En fait, l'investigation à fond du passé et la révélation des résultats sont les éléments indispensables des principes de la recherche scientifique de l’histoire".

L’intervention suivante fut l’œuvre de Sukru Eleklag, le président du principal parti de l’opposition, le parti du peuple républicain (CHP)  pour qui "l’accusation par la diaspora arménienne d’un génocide par la Turquie est un crime légal"

M.Elekdag a ajouté "ceux qui préconisent la thèse arménienne, ne peuvent pas prouver leurs allégations dans le contexte de la convention des Nations Unies sur la prévention et la punition du crime de Génocide.  L'article 4 de la convention indique que seulement des personnes et les fonctionnaires publics peuvent être accusés du génocide et non des personnes juridiques ou des états.  En outre l'article 6 de la même convention indique que ces allégations devraient être déterminées par les tribunaux compétents". "Les Parlements de plusieurs pays ont décidé de reconnaître le prétendu genocide arménien en violant la convention des Nations Unies.  Une décision prise en violation des lois internationales n'a aucune base légale.  La loi ne définit pas les incidents de 1915 comme un crime de génocide.  Par conséquent un acte non défini ne peut pas être considéré comme un crime.  C'est le principe de "il n’y a pas de crime sans loi".  Avec tous ces principes, il est impossible de décrire les incidents de 1915  comme un génocide et d'accuser l'empire ottoman et la Turquie de génocide.  Ces allégations ont des dimensions politiques et légales.  Par conséquent un arbitre judiciaire devrait être nommé pour traiter la question"a-t-il conclu. (VEILLE MEDIA, 25 novembre 2005)

Le Grand Rabbin d'Israel reconnaît le génocide des Arméniens


Le Grand Rabbin d'Israël Jonah Metzger est en visite en Arménie. Cette visite a lieu suite à une invitation du Catholicos de Tous les Arméniens Karekine II.
Lors de son passage Dzidzernagapert pour déposer une couronne au monument commémoratif des victimes du Génocide Arménien et de sa visite au Musée du Génocide Arménien accompagné de Karekine II Jonah Metzger a déclaré "j'emploie le terme de génocide.  Les photos que nous avons vues dans le musée du génocide parlent d'elles-mêmes.  Personne ne peut sympathiser avec les Arméniens autant que nous les juifs".

Exprimant sa solidarité spirituelle et religieuse avec les  arméniens, Yona Metzger a cependant rappelé que les puissances religieuses en Israel n'interfèrent pas dans les affaires d'état et ne peuvent pas forcer la reconnaissance du génocide arménien par les autorités israéliennes   Le Grand Rabbin a toutefois déclaré au sujet du refus des gouvernements successifs israéliens de réfuser de reconnaître le génocide des Arméniens "nous ne partageons pas une telle position".

Pour le Grand Rabbin la "Turquie est un allié important, toutefois personne n'a le droit de changer le passé". (Armenews, 22 novembre 2005)

Un symposium international à Istanbul pour la négation du génocide arménien

Deux mois après avoir accepter une conférence d’historiens « alternatifs » selon les mots de la presse turque Ankara semble vouloir reprendre l’initiative et multiplie les initaitives en Turquie en vue d’imposer son point de vue négationniste.

Un symposium international concerant les archives turques s’est tenu à Istanbul du 17 au 19 novembre durant laquel certains historiens négationnistes notoires, le professeur Yusuf Halacoglu, président de la société d’histoire turque et l’historien américain Justin Mc Carthy ont pris la parole. Durant son discours le professeur Halacoglu a fait part de sa dernière théorie selon laquelle contrairement à ce qu’indiquent les archives en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis couvrant la période 1914-1918 il n’y avait pas 1,5 millions d’Arméniens à cette période mais sseulement 400000 tout au plus et que lors de leur « déplacement » la documentation montre que « ces personnes ont été nourries et logées » Dans son intervention McCarthy a affirmé que les documents produits par les Arméniens en 1915 ont tous été très pro-arméniens et destinés à influencer l’opinion mondiale.

Reprenant la parole samedi le professeur Yusuf Halacoglu est intervenu dans un colloque intitulé « Nation fidèle : les Arméniens » organisé par la fédération pour lutter contre les allégations arméniennes non fondées ( Asilsiz Ermeni Iddialari ile Mucadele Federasyonu (ASEF). Pour M.Halacoglu les Turcs et les Arméniens, qui ont vécu ensemble dans la paix pendant 850 années, sont devenus ennemis à cause de puissances internes manipulées des puissances externes. Indiquant que d’importants massacres avaient eu lieu M. Halacoglu a indiqué que « les responsables de ces meutres sont les puissances impérialistes qui acceptent le prétendu génocide arménien dans leurs parlements » et qui ont manipulé les partis arméniens « les hentchags et les Dashnags ». Pour M.Halacoglu il convient d’ouvrir des proès contre les pays qui acceptent « la réclamation d’un prétendu génocide arménien ».

Pour donner plus de poids à ce colloque il convenait d’avoir une voix arménienne concordante et c’est ainsi que s’inscrit l’intervention de Dikran Kevorkyan, Président de la fondation de l’Eglise Arménienne. Pour ce dernier « ce n’était pas génocide, c’était une relocalisation qui est la cause d’événements douloureux et tragiques » et si « plusieurs pays ont approuvé quelques résolutions au sujet d’un génocidee ce fut afin d’obtenir des voix de la diaspora arménien ». Pour Dikran Kevorkyan « la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, et la Russie et indirectement les Etats-Unis ont toujours manipulé les Arméniens. Aujourd’hui, ils essayent de récolter la mise. Ils approuvent ces résolutions afin de couvrir leurs erreurs. Je n’approuve pas la haine incité par des politiciens pour leurs propres buts politiques ».

En réponse à une question du député Mehmet Eraslan du parti de l’opposition DYP le ministre turc des affaires étrangères Abdullah Gul a déclaré dimanche qu’aucun gouvernement d’un pays de l’UE, excepté la France, n’a signé un papier ou un rapport qui ont reconnu « le prétendu génocide arménien ».

M.Gul a indiqué que les parlements de quelques pays de l’UE (comme chypre, la Grèce, la Belgique, la France, l’Italie, la Suède, la Slovaquie, la Hollande, la Pologne, l’Allemagne, le Parlement européen, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe) ont adopté de telles résolutions. « Cependant, ces résolutions ne peuvent pas être considérées comme une décision de ces gouvernements parce qu’elles possèdent seulement un caractère politique et qu’elles ne sont pas légalement obligatoires » a ajouté M.Gul.

M. Gul a également mentionné les efforts lancés par la Turquie pour informer l’opinion publique du monde entier « au sujet des vérités concernant des réclamations arméniennes » ajoutant « nous expliquons à nos homologues que de telles résolutions créent de l’hostilité contre les Turcs dans ces pays, dérangent l’intégration de millions de Turcs habitant en Europe ainsi que l’amélioration des relations Turco Arméniennes. La question devrait être laissée aux historiens ». (Veille Media,  21 novembre 2005)

Parlement bruxellois: L'opposition demande la mise en congé d'Emir Kir

Malmené par une décision judiciaire qui défend la liberté de le traiter de « négationniste », « menteur » et « délinquant », le secrétaire d’Etat bruxellois Emir Kir (PS) fait le gros dos. Vendredi, il était présent en séance plénière du parlement régional. Pas question pour autant de s’exprimer, « l’affaire » ne se situant pas, dit-il, dans le cadre de ses compétences.

L’opposition, elle, ne lâche pas le morceau. Sachant que le jugement n’est pas suspendu en dépit de l’appel interjeté par Emir Kir, le député MR Didier Gosuin interroge le ministre-président Charles Picqué (PS) : « A un moment où l’on parle beaucoup d’éthique, ne pensez-vous pas que la présence d’un secrétaire d’Etat se trouvant au coeur d’une action judiciaire soit susceptible de porter préjudice à votre gouvernement ? » Selon lui, pas de doute : le principal intéressé doit se mettre en congé. Le malaise est évident lorsque le Vlaams Belang titille lui aussi la majorité sur le mode de : « un ministre doit être un modèle pour la société ».

Charles Picqué, lui, temporise. « M. Kir a été débouté, c’est vrai, mais cela ne valide pas pour autant les propos tenus à son égard. » En outre, il s’agit d’une affaire civile, non pénale, dans laquelle le secrétaire d’Etat était le demandeur, pas l’accusé. Enfin, le fond de l’affaire n’est pas en lien avec ses compétences au sein du gouvernement : Patrimoine et Propreté publique. Bref, « évitons toute simplification ». L’argumentaire n’a pas réellement convaincu le MR. L’affaire n’est pas finie.  (Le Soir, 18 novembre 2005)

La ville d’Edinburgh reconnaît le génocide des Arméniens

Au cours de sa séance du 17 novembre 2005 le conseil municipal d'Edinburg, capitale de l'Ecosse, a adopté une résolution proposée par le chef de la majorité travailliste Donald Anderson soutenant le point de vue que les actions ottomanes contre la communauté arménienne ont constitué un génocide.  Avant cette réunion d’énormes pressions et incitations ont été menés à bien au cours des six derniers mois par des organismes turcs pour que le Conseil s'abstienne de voter sur cette question. 

Lors de la réunion de jeudi,  des députations ont été accordés afin de présenter les arguments actuels en faveur ou contre l'adoption de la résolution.  Côté turc ces députations ont été l’œuvre de trois organismes turcs qui ont présenté chacun leurs arguments contre le projet de résolution. 

Les députations arméniennes ont été réalisées le Conseil de la Communauté et de  l'église arménienne de Grande-Bretagne (ACCC) et de l’association Campagne pour la reconnaissance du Génocide Arménien (CRAG).  Les porte-paroles arméniens ont été le Dr  Harry Hagopian et le Dr Hagop Bessos accompagnés du Dr Donald Bloxham, professeur d'histoire à l'université d'Edimbourg. Ils ont présenté des arguments en faveur du passage de la résolution du point de vue des historiens. 

En dépit de l'opposition des membres conservateurs du Conseil la résolution a été adoptée (29 voix en faveur, 16 voix contre) avec l'appui des membres du parti travailliste et des partis démocratiques libéraux. (Armenews, 17 novembre 2005)

Le jugement déboutant Kir suscite l'embarras dans la majorité bruxelloise

Sale temps, décidément, pour la majorité bruxelloise, qui associe les partis de l'Olivier (PS, CDH, Ecolo) à trois partis flamands (VLD, SP.A, CD&V). Car aux attaques qui se multiplient entre partenaires de coalition (LLB 8/11) vient de s'ajouter un motif d'embarras général. A savoir le jugement qui a débouté, en des termes vifs, le secrétaire d'Etat d'origine turque Emir Kir (PS) de son action en diffamation contre ceux qui l'accusaient de négationnisme au sujet du génocide arménien (LLB 15/11).

Les ministres contactés hier s'en tenaient à un «pas de commentaire» ennuyé. Façon diplomatique de ne pas attaquer l'intéressé mais sans prendre sa défense pour autant. En coulisses, même chez ceux qui apprécient M. Kir, il se disait qu'il a multiplié les erreurs de communication au sujet du génocide arménien. Et qu'il a dû être bien mal conseillé pour s'aventurer dans une telle procédure judiciaire.
Le PS, lui, sort encore affaibli de ce rebondissement d'une déjà vieille affaire. Et nul doute que certains veilleront à ce que le dossier revienne sur la scène médiatique d'ici les communales d'octobre 2006, pour le contrarier.

Or il n'a guère de solution. Ne pas réagir, c'est fâcher une certaine gauche fort remontée contre l'attitude turque au sujet des droits de l'homme. Pousser M.Kir à la démission, c'est se priver de son gros potentiel électoral aux communales. Et c'est soulever la délicate question de son remplacement, en attisant les divisions entre les autres élus allochtones PS, dont aucun n'avait son score électoral.

Comme si cela ne suffisait pas, les escarmouches se multiplient entre ministres. Celui du Budget, Guy Vanhengel (VLD), a expliqué que le retard dans l'élaboration du budget est dû aux demandes exagérées de certains ministres: le rythme normal de croissance est de 1 à 2pc, et il en a reçu une de 37pc... Il a même assuré que ce sont surtout les mandataires PS qui posent problème. Il s'est en outre étonné que certains envisagent son éventuelle déloyauté, au profit de la Flandre, dans le dossier des nuisances aériennes, alors que c'est le CD&V qui a menacé de démissionner.

Au CD&V justement, la secrétaire d'Etat Brigitte Grouwels, après avoir outré les francophones, est embarquée dans un conflit avec le ministre Pascal Smet (SP.A), son prédécesseur à la tutelle sur l'administration. Tous d'eux ont expliqué que l'autre a mal travaillé dans ce secteur...

Tout ça ne doit pas arranger la tendance naturelle au pessimisme du ministre-Président Charles Picqué (PS)... (La Libre Belgique, 16 novembre  2005)

Le Secrétaire d'Etat Emir Kir dans la tourmente

Emir Kir vit des heures difficiles. Le secrétaire d'Etat socialiste bruxellois avait assigné les responsables du site "suffrage.universel.be" il y a un an. Le tribunal civil de Bruxelles vient de lui renvoyer chèrement la monnaie de sa pièce en affirmant que le site en question n'avait pas été trop loin en le qualifiant de "négationniste", "menteur" et "délinquant".

"Négationniste" parce qu'il a refusé publiquement de reconnaître le génocide arménien, même s'il parle bien de "massacres" à l'encontre de ce peuple au début du XXe siècle. "Menteur" parce qu'il a trompé son monde au sujet de ses diplômes. "Délinquant" parce qu'il a omis de mentionner des dépenses électorales, même si la commission compétente, au parlement bruxellois, l'a absous. Kir a fait appel du jugement bruxellois.

Au PS, on est prudent : "On s'étonne de la teneur de certaines justifications données par le juge. Mais nous attendons le jugement en appel. Sur le génocide arménien, que les choses soient claires : c'est le PS, et Philippe Mahoux en l'occurrence, qui est à l'origine d'une proposition de résolution qui guide toujours la position de la Belgique par rapport au génocide arménien."

Même son de cloche au cabinet du ministre-président bruxellois, Charles Picqué (PS) : "On ne se prononcera qu'après l'appel." Au sein de la majorité régionale, c'est le "no comment", même si certains regrettent que Kir se soit lui-même jeté dans la gueule du loup. Seule la ministre Ecolo Evelyne Huytebroeck sort du bois. "En tant qu'écologiste, je ne partage en aucun cas son opinion au sujet du génocide arménien. Mais, comme membre du gouvernement, je ne pense pas que cela nuise à son bon fonctionnement." Puis, cette petite phrase : "C'est à lui de décider s'il peut continuer son travail dans les meilleurs conditions." Le MR Didier Gosuin, dans l'opposition, estime que ces "accusations graves consécutives à des actes commis dans l'exercice de ses fonctions" nécessitent une "mise en congé". Voire davantage, si l'appel confirme la sentence. Vendredi, le débat parlementaire promet d'être chaud.

Si Emir Kir préfère ne pas s'exprimer publiquement, son avocat, Me Uyttendaele, ne cachait pas, hier, sa stupéfaction face au jugement rendu par le tribunal de première instance de Bruxelles. "Elle nous reproche, en somme, un délit d'opinion à l'envers ! M. Kir est coupable de ne pas volontiers évoquer le génocide des Arméniens. Il n'a jamais nié les faits eux-mêmes, mais on lui reproche de ne pas insister sur le génocide, comme s'il était obligé d'utiliser cette qualification pour éviter d'être taxé de négationniste. Le tribunal émet clairement une opinion là où il devrait se contenter de rendre le droit."

Sur les dépenses électorales, Me Uyttendaele estime "inadmissible" que le tribunal "se substitue aux autorités compétentes, qui ont blanchi en son temps M. Kir". Uyttendaele n'admet pas que le tribunal ne voit que traits d'humour dans des termes utilisés dans le site incriminé ("Turkbeekistan", "Emirdag ten Noode"...) : "Je ne partage pas l'humour de ces magistrats et je maintiens qu'il s'agit de propos à connotation raciste". L'avocat estime que la responsabilité de M. Kir en tant que secrétaire d'Etat n'est pas engagée dans l'état actuel des choses et qu'il n'est pas question qu'il renonce à ses mandats. (Le Soir, 15 novembre 2005)

Onkelinx sera interpellée par le senateur Roelants du Vivier

François Roelants du Vivier (MR) annonce qu’il interpellera demain au Sénat la Ministre de la Justice sur l’état d’avancement des travaux de la Commission de droit international humanitaire qui devait se pencher sur la sanction du négationnisme commis à l’encontre des génocides et crimes contre l’humanité en droit pénal belge.

François Roelants du Vivier tient à rappeler que c’est à l’initiative de la Ministre de la Justice que la réflexion sur le négationnisme a été confiée à cette commission, tant les questions juridiques soulevées lors de l’examen du le projet de loi sur le négationnisme par la Commission de la Justice du Sénat en juin dernier et dont l’objet visait à mettre en conformité le droit belge avec la Convention du Conseil de l'Europe sur la cybercriminalité, signée à Budapest, le 23 novembre 2001 et son Protocole additionnel relatif à l'incrimination d'acte de nature raciste et xénophobe commis par le biais de systèmes informatiques, signé à Strasbourg le 28 janvier 2003, étaient nombreuses et nécessitaient d’être étudiées en profondeur par des experts.

François Roelants du Vivier reste convaincu de la nécessité de sanctionner pénalement le négationnisme à l’égard de tous les génocides reconnus. En tout état de cause François Roelants compte déposer avec Christine Defraigne une proposition de loi à ce sujet à défaut de réponse valable de la part de Mme Onkelinx à ce sujet.

En effet, la toute récente condamnation de M. Kir en première instance ne fait que le conforter dans la nécessité de légiférer au plus tôt, avant que la campagne pour les élections communales ne soit utilisée comme prétexte pour attendre. Tel était d’ailleurs le souhait de la Ministre de la Justice, qui souhaitait pouvoir proposer un travail de qualité sans qu’il soit remis aux calendes grecques. (Communiqué de François Roelants du Vivier, 16 novembre 2005)

Le Foreign Office rejette la demande du Parlement turc sur le Génocide des Arméniens


Le Ministère britannique des Affaires Etrangères, par la voix de son ambassadeur en Turquie Sir Westmacott, a refusé d’accéder à la demande que le Parlement turc avait effectuée en avril dernier de réviser le "Livre bleu" - un rapport parlementaire réalisé en 1916 sur "le traitement des Arméniens dans l’Empire Ottoman en 1915-16" et décrivant clairement le caractère planifié et politique du Génocide des Arméniens.

Dans son courrier du 8 juillet, Sir Westmacott fonde officiellement ce refus sur le fait que ce document relève des archives parlementaires et non du gouvernement. Il précise néanmoins que, contrairement aux insinuations des parlementaires turcs, "aucun des témoignages individuels [présents dans le rapport] n’a été réfuté" et que la probité morale et intellectuelle des auteurs, Lord Bryce et l’éminent historien Arnold J. Toynbee ne peut être mise en doute.

Cette réponse révélée par l’Institut Gomidas survient concomitamment à la confirmation judiciaire du négationnisme d’Emir Kir en Belgique et constitue un nouveau revers pour de la politique menée par la Turquie afin d'étendre sa doctrine négationniste à l’étranger. Elle dément également les déclarations faites en 2004 par Mme Abott-Watt, l'ambassadrice brittanique en Arménie, qui apparaissent en conséquence de nature purement politique. La Fédération Euro-Arménienne considère que par ce courrier, le Royaume-Uni admet le caractère irréfutable du Génocide des Arméniens en 1915. (Gomidas-eafjd, 16 novembre 2005)

Multiplication des déclarations négationnistes du gouvernement turc

Déclaration du premier ministre turc à Copenhague "

En réponse à Pierre Lellouche qui avait appeler samedi la Turquie à reconnaître le génocide des Arméniens avant d’intégrer l’Union européenne, le Premier ministre turc lors de son intervention mardi 15 novembre devant l’assemblée parlementaire de l’OTAN a déclaré au sujet des relations Turco Arménienne "nous avons ouvert notre espace aérien à l'aviation arménienne. En outre, nous avons autorisé le transport d’avions cargos d’Erevan à Istanbul. De plus notre gouvernement a commencé la restauration d’une église arménienne dans la ville orientale de Van. D'autre part, nous avons ouvert nos archives pour éclairer les faits historiques. Nous nous attendons à ce que l'Arménie montre la même attitude. Un génocide n'a jamais été une part de notre histoire. C'est une sérieuse erreur que d’accuser un gouvernement de génocide alors qu’il a dû déplacer une partie de sa population en raison des insurrections".

Déclaration du minstre turc des Affaires Etrangères à Ankara

Lors d’une audition parlementaire le 15 novembre consacré au budget 2006 de son ministère, Abdullah Gul, ministre turc des affaires étrangères a indiqué "la partie arménienne essaye de déformer notre histoire par l'intermédiaire d’accusations sans fondements". Pour M.Gul, le gouvernement turc "a suggéré à l'Arménie de former une commission commune pour étudier des faits historiques, toutefois la partie arménienne n'a pas répondu favorablement à cette proposition". M. Gul a recommandé à toutes les parties interressés d'appuyer la proposition de la Turquie et "de ne pas prendre des décisions irresponsables basées sur des accusations sans fondements [M.Gul faisant référence aux reconnaissances de parlements nationaux du génocide de 1915]".

M.Gul a continué "nous visons à créer une zone de paix et de coopération dans le Caucase méridional. Cependant, l'Arménie est le lien le plus faible de la région. Les leaders arméniens n’ont pas suivi nos initiatives pour améliorer les relations bilatérales. Néanmoins, la Turquie maintient ses efforts à cet effet et garde les portes du dialogue ouvertes. Nous souhaitons que le gouvernement arménien affiche une volonté politique nécessaire pour résoudre les problèmes existants avec ses voisins. Dans ce cas, nous pourrions prendre d'autres mesures pour normaliser nos relations bilatérales".

Réitérant l'appui de la Turquie aux efforts pour résoudre le conflit du Haut Karabakh M.Gul a indiqué que le groupe de Minsk l’a récemment assuré de progrès à cet effet. (Armenews, 16 novembre 2005)

La justice belge a tranché: "Emir Kir est bien un négationniste"

Le Tribunal de Première Instance de Bruxelles, le 14 novembre 2005, a débouté le secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir (PS) et son avocat Marc Uyttendaele dans le procès en diffamation que le mandataire socialiste avait intenté contre les animateurs de Suffrage Universel (Mehmet Koksal et Pierre-Yves Lambert).

Les médias belges font un grand écho à la décision de la Justice belge à l'égard du secrétaire d'Etat Emir Kir et annoncent que l'opposition MR demande sa mise en congé en attendant la décision de la cour à laquelle l'avocat de Kir vient d'interjeter appel.

Le Soir: Le ministre PS est bien négationniste

"Négationniste », « menteur » et « délinquant », le secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir ? Le tribunal civil de Bruxelles estime que les responsables du site « suffrage.universel.be » n'ont pas été trop loin en qualifiant ainsi l'élu PS. Jugement sévère, mais conforme au réquisitoire.

M. Kir avait assigné les responsables du site voici un an. La plainte se retourne spectaculairement contre lui... Les trois juges exposent, dans un jugement de 13 pages, en quoi les auteurs poursuivis avaient le droit, mais presque même le devoir de le qualifier de « négationniste », « menteur » et « délinquant »... L'élu n'a eu d'autre choix, lundi, que de charger son avocat, Marc Uyttendaele, d'interjeter appel. L'opposition MR demande que le ministre se mette en congé en attendant la décision de la cour.

Négationniste. Le tribunal constate qu'Emir Kir « s'est, par l'ambiguïté volontaire de son discours, lui-même placé dans la situation qui est la sienne ». M. Kir refuse, pour rappel, de qualifier de génocide le massacre et la déportation des Arméniens par l'Empire ottoman tant qu'une commission d'historiens indépendants n'a pas statué sur la question... Une position qui « ignore délibérément les nombreux travaux sérieux déjà accomplis », estiment les trois juges, « ce qui revient dans les faits » à nier le génocide.

Menteur. Pour le tribunal, la déclaration d'Emir Kir au collège de contrôle des dépenses électorales, dans la foulée de la campagne du 13 juin 2004, « relève du mensonge pur et simple ».

Délinquant. Enfin, le tribunal constate que la qualification de « délinquant » « découle naturellement du fait que l'abstention de mentionner des dépenses est punie de peine de prison et d'amende. Il entre dès lors dans la fonction de la presse, et ne saurait être considéré comme fautif, le fait de dénoncer, même crûment, ce genre d'agissements contraires aux principes qui fondent notre société démocratique ». (Le Soir, Ricardo Gutiérrez, 15 novembre 2005)

La Dernière Heure: Emir Kir débouté de toutes parts

La plainte du secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir (PS) pour diffamation n'a pas été jugée «fondée» par la 14e chambre du tribunal de première instance de Bruxelles, hier.

L'élu socialiste demandait 7.500 euros de dommages et intérêts aux animateurs du site web www.suffrage-universel.be, Mehmet Koksal et Pierre-Yves Lambert pour diffamation. Estimant que «cette décision comprend des passages réellement choquants», Emir Kir a immédiatement annoncé qu'il irait en appel.

Le tribunal de première instance a en effet reconnu le droit du journaliste et de l'animateur du site web de qualifier le secrétaire d'Etat en charge des Monuments et Sites et de la Propreté publique à Bruxelles de «négationnistes», de «menteur» et de «délinquant» dans leurs articles au regard des événements auxquels a été confronté Emir Kir.

Pour le premier chef contesté, le tribunal «estime établi que la manifestation (auquel Emir Kir avait participé, NDLR) avait bien pour but de refuser - autrement dit de nier - que le sort fait aux Arméniens par la Turquie ottomane en 1915-1916 a constitué un génocide».

Pour Mehmet Koksal, ce constat constitue un précédent, «puisqu'aucun tribunal belge n'avait jamais clairement pris une telle position». En clair, poursuit le journaliste, «Emir Kir est pris à son propre jeu. En voulant nous attaquer, il fait en sorte qu'une autorité juridique belge reconnaisse le génocide arménien. J'espère que les socialistes prendront acte de cette décision pour prendre leurs responsabilités.»

Les deux autres thèmes sur lesquels Emir Kir avait demandé réparation n'ont pas non plus convaincu le tribunal. Qui estime qu'il n'est pas «sérieusement soutenable que ces publications (qualifiées de rédactionnelles pour l'un, de publicité pour les autres, NDLR) ont pu être réalisées à l'insu de Monsieur Kir; comment, notamment, expliquer la présence de sa signature? Prétendre du contraire, comme il l'a fait, relève du mensonge pur et simple».

Le député MR Didier Gosuin n'a pas manqué de réagir à une décision qu'il qualifie de «grave». Il demande qu'Emir Kir se mette en congé le temps de l'appel. (La Dernière Heure, M.L., 15 novembre 2005)

Belga: Qualifié de négationniste, Kir débouté dans plainte pour diffamation

Le secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir (PS) a été débouté, lundi, par le tribunal de Première Instance de Bruxelles, dans la plainte pour diffamation qu'il avait introduite contre les animateurs du site www.suffrage-universel.be, Mehmet Koksal et Pierre-Yves Lambert. En charge notamment de la Propreté publique et des Monuments et des Sites, le secrétaire d'Etat a aussitôt annoncé qu'il interjeterait appel de cette décision. Le tribunal donne non seulement raison sur toute la ligne aux enquêtes et articles de Suffrage Universel mais précise en outre que les journalistes avaient raison de qualifier Emir Kir de négationniste, de menteur et de délinquant en vertu de ses agissements politiques. Les publications incriminées portent principalement sur la position d'Emir Kir relative aux massacres et à la déportation subis par les Arméniens en Turquie en 1915-1916, qu'il reconnaît mais refuse de qualifier de génocide avant qu'une commission d'experts indépendants se soit prononcée à ce sujet. (Belga, 14 novembre 2005)


La Libre Belgique: Kir ne se dépêtre pas du génocide arménien

C'EST UN COMMUNIQUÉ AU VITRIOL qu'a diffusé, lundi, l'association «Suffrage universel». Titré «La justice a tranché: Emir Kir est bien un négationniste, un menteur et un délinquant», il se félicite que le tribunal de première instance de Bruxelles ait débouté le secrétaire d'Etat régional PS d'origine turque, qui avait lancé une action en diffamation contre elle. Ennuyé face à son électorat sur la question du génocide arménien, M. Kir a, plusieurs fois, refusé d'utiliser ce terme lors d'interventions médiatiques. Le fait avait été relevé par «Suffrage universel», qui s'était étendu sur la participation de l'élu PS à une manifestation où figuraient des slogans négationnistes. «Suffrage universel» avait aussi relaté les déboires de M. Kir quant à des manquements de sa déclaration de dépenses électorales. Et l'association rapporte les termes assez vifs que le tribunal aurait utilisés en le déboutant.

Ce que confirme le communiqué de M. Kir.Il prend acte de la décision, qui «comprend des passages qu'il trouve réellement choquants». Son avocat, Marc Uyttendaele, s'était déjà plaint de propos tenus en audience. Mais le cabinet Kir précise que le secrétaire d'Etat «n'entend pas, à ce stade, alimenter plus avant une quelconque polémique. Il a décidé d'interjeter appel de ce jugement. Il estime dès lors préférable de ne pas s'exprimer publiquement avant que l'arrêt de la cour d'appel ne soit connu».

Faut-il préciser que dans le climat actuel, le PS se serait bien passé de cette affaire? Dans l'opposition, le MR a demandé lundi soir la mise en congé de M. Kir, jusqu'à jugement définitif. Il estime aussi que le ministre a menti en commission des dépenses électorales du Parlement bruxellois. (La Libre Belgique, 15 novembre  2005)

Les détails de la décision de la justice dans les pages Suffrage Universel

La décision vient de tomber. Le Tribunal de Première Instance de Bruxelles vient de débouter le secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir (PS) et son avocat Marc Uyttendaele dans le procès en diffamation que le mandataire socialiste avait intenté contre les animateurs de Suffrage Universel (Mehmet Koksal et Pierre-Yves Lambert).

Le tribunal donne non seulement raison sur toute la ligne aux enquêtes et articles de Suffrage Universel mais précise en outre que les journalistes avaient raison de qualifier Emir Kir de négationniste, de menteur et de délinquant en vertu de ses agissements politiques.

A propos de la plainte, "les publications incriminées portent principalement

* sur la position de monsieur Kir relativement aux massacres et à la déportation subis par les Arméniens en Turquie en 1915-1916, qu'il reconnaît mais refuse de qualifier de 'génocide' avant qu'une commission d'experts indépendants se soit prononcée sur cette qualification;

* sur le curriculum de vitae publié par monsieur Kir et son parti où il se présentait comme titulaire d'une "Licence en sciences politiques et relations internationales" alors qu'il fut établi qu'il n'avait jamais obtenu son diplôme de licencié, étant seulement candidat en sciences politiques;

* et sur son attitude devant le Collège de contrôle des dépenses électorales après les élections régionales de juin 2004;", indique la justice belge.

Mais le "tribunal constate:

- que l'article en cause met, sans aucun doute possible, ce titre en rapport avec le traitement des Arméniens en Turquie en 1915-1916;

- que la confusion avec le génocide des Juifs (et des gitans) commis par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale n'est pas possible;

- et que, partant, le "minimum de précision" réclamé par monsieur Kir est bien fourni.

Il est d'ailleurs de même pour toutes les autres publications où ce terme et celui de "Négationnisme" sont utilisés.

"Concernant la participation de monsieur Kir à la manifestation du 29 mai 2004, il ressort des pièces versées aux débats que, s'agissant de manière évidente des allégations de génocide portées contre la Turquie ottomane, le thème central en était bien: "DEFENDS LA PATRIE – REJETTE LES ALLEGATIONS DE GENOCIDE"

La pièce 7 démontre en outre que ce thème était bien présent dès l'origine et que monsieur Kir n'a pas su l'ignorer puisque le tract et l'affiche qui annoncent la manifestation en reproduisant ces deux mots d'ordre, portent la publicité de dix-huit entreprises turques qui la parrainent.

Quant à la pièce 8, elle montre des manifestants portant des drapeaux turcs et des pancartes reprenant textuellement ces mots d'ordre.

Le tribunal constate qu'aucun document n'est produit qui pourrait établir que, comme l'affirme monsieur Kir, le véritable et seul thème originaire de cette manifestation aurait été d'appuyer l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

Il est également d'avis que, à supposer même que la présence d'un grand nombre de manifestants nationalistes turcs eût détourné l'événement de son objectif originaire, monsieur Kir eût dû, en politicien responsable, s'abstenir en arrivant sur place de se joindre à la manifestation, s'il ne voulait pas que sa présence fût interprétée comme un soutien à des mots d'ordre qu'il conteste.

Par conséquent, le tribunal estime établi que la manifestation avait bien pour but de refuser l'idée (autrement dit de nier) que le sort fait aux Arméniens par la Turquie ottomane en 1915-1916 a constitué un génocide."

Après avoir lourdement insister sur les instances nationales et internationales ayant reconnues le génocide arménien, le tribunal affirme qu'"il ressort de ces reconnaissances que le génocide arménien est reconnu non seulement par le parti de monsieur Kir, mais également par des institutions nationales et internationales parmi les plus hautes, qui se sont fondées sur des études d'historiens et des rapports scientifiques et objectifs, émanant de sources très diverses.

Le tribunal constate dès lors que la position de monsieur Kir consistant à refuser de qualifier de génocide le massacre et la déportation des Arméniens par l'Empire ottoman en 1915-1916 avant qu'une commission d'historiens indépendants se soit prononcée sur la question, tent, en ignorant délibérément les nombreux travaux sérieux déjà accomplis, à reporter indéfiniment toute décision sur une telle qualification, ce qui revient dans les faits à la nier."

"Il résulte des points qui précèdent que la qualification de "négationniste" dans le chef de Monsieur Kir non seulement ne pouvait pas être confondue avec l'attitude de ceux qui nient le génocide pratiqué par les nazis sur les Juifs (et sur les Gitans), mais n'est en outre, dans ce contexte, nullement fautive.

Outre les arguments déjà exposés, le tribunal tient à souligner que, dans le contexte du débat politique autour de cette question, débat qui continue en Belgique, notamment sur la répression éventuelle de la négation du génocide arménien, une condamnation de l'utilisation des termes "Négationniste" ou "Négationnisme" empêcherait toute discussion publique et, par là, empêcherait la presse d'accomplir sa tâche d'information et de contrôle.

Une telle intervention serait à l'évidence disproportionnée par rapport à la valeur que monsieur Kir demande au tribunal de protéger.

Il en serait d'autant plus ainsi que monsieur Kir s'est, par l'ambiguïté volontaire de son discours, lui-même placé dans la situation qui est la sienne, ne voulant pas accepter l'existence du génocide arménien pour conserver les voix des électeurs d'origine turque, mais ne pouvant pas non plus le nier ouvertement afin de ne se couper de potentiels électeurs d'autre origine, majoritairement favorables à sa reconnaissance, ni de son propre parti qui, bien que gêné par cette affaire, affirme clairement le reconnaître."

A propos des dépenses électorales d'Emir Kir, le tribunal rappelle que "monsieur Kir a déclaré, dans la réponse écrite qu'il a faite au Collège de contrôle des dépenses électorales: 'L'article est un article de fond qui a été écrit à l'initiative par l'auteur et correspond à la ligne rédactionnelle établie par le comité de rédaction du journal BELTURK. La publication de cet article qui est une initiative spontanée de ce quotidien, ne saurait donc être considérée comme une dépense électorale..." "Sur la publication d'informations et d'une affiche électorale sur le site de BELTURK une argumentation identique à celle qui vient d'être développée... vaut pour la publication d'information me concernant..."

"Or, il n'est pas sérieusement soutenable que ces publications ont pu être réalisées à l'insu de monsieur Kir; comment, notamment, expliquer la présence de sa signature? Prétendre le contraire, comme il l'a fait, relève du mensonge pur et simple", estime le tribunal.

"Quant à la qualification de 'délinquant', elle découle naturellement du fait que l'abstention de mentionner des dépenses est punie de peine de prison (huit jours à un mois) et d'amende (50 à 500 francs). Il entre dès lors dans la fonction de la presse, et ne saurait être considéré comme fautif, le fait de dénoncer, même crûment, ce genre d'agissements contraires aux principes qui fondent notre société démocratique."

"Monsieur Kir dénonce également l'usage des termes "Emirdag ten Noode", "Turkbeekistan" et "Türk Blog inter-partis", comme relevant d'une démarche raciste et pouvant tomber sous le coup de la loi du 30 juillet 1981 réprimant la discrimination raciale. Le tribunal n'aperçoit pas en quoi ces termes, qui sont des créations sémantiques en partie humoristiques constitueraient des actes de discrimination raciale ou engageraient à en pratiquer."

Le jugement est si limpide et sans langue de bois qu'il n'est nullement nécessaire de commenter... Enfin un bol d'air pour tous les journalistes et chercheurs indépendants travaillant sans complaisance.

Notons d'ailleurs au passage l'hommage que rend le tribunal au travail d'investigation:

"A la lumière des pièces qui lui sont soumises, le tribunal constate:

- que les publications des défendeurs:

* couvrent un très large éventail d'informations nationales et internationales;

* se caractérisent par un esprit critique et un humour souvent très acerbes;

* qui sont la marque d'un sourcilleux esprit d'indépendance, tous les partis et orientations politiques faisant l'objet d'analyses sans complaisance;

* mais aussi par un professionnalisme certain, notamment par la mention des sources qui figure chaque fois avec une grande précision." (MK- www.suffrage-universel.be  et www.minorites.org , 14 novembre 2005)

Bartholomée Ier critique la politique d'Ankara à l'égard des chrétiens

Le patriarche oecuménique orthodoxe de Constantinople, Bartholomée Ier, a critiqué lundi la politique d'Ankara à l'égard des minorités chrétiennes de Turquie, notamment à propos des droits de propriété des bâtiments orthodoxes.

Le chef spirituel de l'orthodoxie, arrivé en soirée à Vienne pour participer à une conférence sur "L'islam dans un monde pluriel" devant avoir lieu jusqu'à mercredi, a notamment souhaité que le gouvernement turc autorise la réouverture du séminaire de la Sainte-Trinité, sur l'île de Heybeli (Halki en grec), fermé "illégalement", selon lui, en pleine crise chypriote en 1971.

La situation de ce séminaire est en contradiction flagrante avec l'actuelle orientation européenne de la Turquie, a déclaré en substance le responsable religieux qui était interrogé par la télévision publique ORF.

"Une réouverture de ce séminaire servirait pourtant les intérêts du gouvernement turc", a estimé Bartholomée Ier.

Le patriarche a également critiqué une décision d'un tribunal turc retirant à son Eglise le droit de propriété sur un orphelinat à Büyükada, dans la mer de Marmara (nord-ouest de la Turquie).

Le patriarche de Constantinople, la plus haute autorité de l'Eglise orthodoxe, doit s'adresser mercredi à la conférence à laquelle participent notamment les présidents irakien, Jalal Talabani, et afghan, Hamid Karzaï, et le secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu.

Le gouvernement et l'Eglise orthodoxe grecs ont dénoncé récemment la réaffirmation par la Turquie de son refus de reconnaître le caractère "oecuménique" du patriarcat orthodoxe siégeant à Istanbul, qui jouit d'une primauté d'honneur dans le monde orthodoxe.

La position turque "est contraire aux critères européens et aux exigences de l'Union européenne dans le cadre des négociations d'adhésion" de la Turquie, avait alors affirmé un porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères. (AFP, 14 novembre 2005)

La Fédération euro-arménienne critique le rapport de la Commission européenne

Le rapport de la Commission européenne sur la Turquie a été immédiatement critiqué par la la Fédération Euro-Arménienne par son communiqué suivant:

La Commission européenne a publié ce jour son rapport régulier sur la Turquie. Ce document de 150 pages évoque à plusieurs reprises la question arménienne en omettant toujours le terme de génocide.

 "La Commission s’abstient de prendre position sur la composante principale de la question arménienne, la politique négationniste de l’Etat turc. La question du génocide n’est considérée qu’à travers les atteintes à la liberté d’expression et les questions de minorités. La Commission ne fait aucune recommandation à la Turquie pour sa reconnaissance et sa réparation" a déclaré Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération euro-arménienne.

"En outre, le blocus de l’Arménie est renvoyé à un point de l’Acquis alors que, comme la question de Chypre, il aurait dû aussi faire partie des préoccupations européennes de sécurité et de stabilité régionales dans la partie consacrée aux critères politiques." a continué Hilda Tchoboian.

"Nous attendons de la Commission qu’elle prenne enfin en considération les exigences des citoyens européens, et singulièrement les résolutions du Parlement européen, plutôt que d’afficher des demandes qui conviennent à Ankara. Il faudra que - dans le cadre des négociations - la Commission ait des exigences politiques claires et précises concernant la reconnaissance du Génocide par l’Etat turc." a conclu la présidente de la Fédération Euro-Arménienne. (FEA, 9 novembre 2005)

Le syndicat de fonctionnaires prévoit de manifester contre Axa

Le syndicat de fonctionnaires (Memur-Sen) a décidé de manifester la semaine prochaine devant les représentations locales du groupe d'assurance français Axa pour dénoncer sa décision d'indemniser les descendants de victimes du "génocide arménien", a déclaré mardi son président.

"Nous avons décidé de manifester à partir de lundi (prochain) dans 81 provinces" de Turquie, a-t-il dit à l'AFP.

Il a prévu que "des milliers" d'adhérents de son puissant syndicat suivent le mot d'ordre pour se rassembler devant les succursales du groupe à travers la Turquie.

"Nous porterons des drapeaux turcs et des pancartes en français pour dénoncer la décision d'Axa", a-t-il souligné. (AFP, 8 novembre 2005)

Polémiques sur l'origine ethnique d'un recteur de l'université

Le chroniqueur Mehmet Y. Yilmaz écrit dans Hurriyet en date du 26 octobre 2005:

"Le débat sur l'arrestation du président de l'YYU de Van, Pr. Yucel Askin, devient chaque jour plus intéressant. Un député AKP a dernièrement déclaré que le président [Prof. Askin] était en fait un 'Arménien' nommé à son poste 'pour diviser Van, ville revendiquée par les Arméniens'. Suite à ces commentaires, le [quotidien islamiste turc] Vakit a publié que Mehmet Yakup Bey, grand-père du président [Askin], et sa grand-mère Ayse Huriye Hanim étaient, selon des notations apposées sur les documents administratifs les concernant, 'convertis', ce qui signifie qu'ils auraient changé de religions [ndlr d'anciens chrétiens, seraient devenus musulmans].

"Je ne sais rien de la véracité de ces allégations. Mais ajoutées aux commentaires de député AKP, ces 'nouvelles' me donnent l'impression d'être en face d'un film d'horreur: un beau jour vous vous réveillez pour découvrir que les nazis ont envahi la Turquie ! Des gens avec une croix gammée sur leurs brassards emportent tous ceux qui ont un jour fréquenté des Arméniens, des Grecs, des Juifs, des Serbes, des Georgiens, des Croates, des Albanais, des Gitans, des Russes, des Bulgares, des Arabes, des Perses [et d'autres encore]!

"Pendant des siècles, nous avons vécu sur les terres d'un empire [ndlr l'empire ottoman] composé de plusieurs groupes ethniques se mariant entre eux: de voisins, nous sommes devenus parents.

"Dans un pays où régnaient l'harmonie, la tolérance et les relations pacifiques - un exemple pour les autres pays, qui pourrait prétendre remonter le courant à la recherche de "sang pur" ?

"Ceux qui sont dernièrement partis chercher à la loupe du sang arménien chez tous ceux qu'ils n'aiment pas me rappellent l'Allemagne nazie. Parce que ce qui s'est terminé là-bas dans les camps de concentration et les chambres à gaz a commencé exactement de la même manière.

"Nous devons élever la voix contre ce nouveau genre de fascisme". (Armenews, 4 novembre 2005)

Génocide arménien: un syndicat turc boycotte Axa

Un syndicat turc de fonctionnaires, Memur-Sen, a décidé de boycotter le groupe d'assurance français Axa qui a accepté d'indemniser les descendants de victimes du "génocide arménien", mortes en 1915 et porteurs de titres d'assurance-vie, a déclaré lundi son président à l'AFP.

"Nous avons maintenant rompu avec Axa. Il est inconcevable de traiter désormais avec cette compagnie qui nie les droits de notre pays", a indiqué Ahmet Aksu.

Axa est très critiquée en Turquie depuis qu'elle a accepté le 13 octobre de verser une indemnisation de 17 millions de dollars (14,5 millions d'euros) aux descendants de porteurs de contrats d'assurance-vie décédés lors du massacre des Arméniens pendant l'empire ottoman.

Cette décision intervient au terme d'une médiation menée aux Etats-Unis entre le groupe français et ces descendants qui avaient lancé une action judiciaire civile en nom collectif ("class action").

L'affaire a suscité de nombreux commentaires et critiques dans les médias turcs, d'autant plus que le partenaire d'Axa depuis 1999 sur le marché turc est Oyak, le fonds de pension de l'armée.

M. Aksu estime que Oyak doit rompre avec les français.

"Cette association nous blesse. Penser que l'institution la plus respectée de Turquie --l'armée selon tout les sondages-- est en connivence avec Axa nous dérange", a-t-il dit.

Son syndicat appellera ses 200.000 membres après la fête de la fin du Ramadan (lundi en Turquie) à manifester devant les succursales d'Axa-Oyak pour dénoncer ce partenariat, a déclaré M. Aksu.

Il a également appelé Axa à s'"excuser publiquement" pour sa décision de verser des compensations aux victimes arméniens des massacres, et d'en faire autant pour les victimes turques.

Oyak pour sa part a annoncé qu'une réflexion était en cours sur ce partenariat "au vu des sensibilités du peuple" turc.

Axa a déclaré mercredi dans un communiqué qu'il a "exclusivement" respecté ses "obligations" en acceptant d'indemniser les ayants droit de victimes du génocide arménien de 1915, sans prendre de position politique ou historique sur ces événements.

"Axa, en tant qu'entreprise du secteur privé, n'a et n'exprime aucune vue ou opinion sur les questions politiques ou historiques relatives à la nature des événements en Turquie en 1915", a affirmé la compagnie dans un communiqué transmis aux médias turcs, dont l'AFP a obtenu une copie.

"Cette affaire est exclusivement liée à l'accomplissement de nos obligations au regard de contrats d'assurance non payés", poursuit le document qui vise à "clarifier les faits et la position d'Axa" vis-à-vis de ses "partenaires, associés et clients" en Turquie.

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Namik Tan, a déclaré de son côté lundi à l'AFP que "la position d'Axa n'avait rien à voir avec celle du gouvernement sur les allégations de soi-disant génocide". (AFP, 31 octobre-2 novembre 2005)

Politique intérieure/Interior Politics

Un procureur demande que le parti au pouvoir amende ses statuts

Le premier procureur turc, Nuri Ok, a demandé mercredi que le Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, amende des dispositions dans ses statuts, conférant notamment un rôle excessif à son président, a rapporté l'agence Anatolie.

M. Ok, qui est le procureur de la Cour de cassation et donc la plus haute autorité du ministère public, a saisi la Cour constitutionnelle pour plusieurs dispositions, notamment celles sur les pouvoirs excessifs du chef du parti sur le choix des candidats à la députation et l'organisation des congrès provinciaux de l'AKP.

Selon M. Ok, ces dispositions sont contraires à la loi sur les partis politiques et doivent être amendées lors d'un prochain congrès de l'AKP.

L'AKP, fondé en 2001 sur les cendres d'un parti islamiste aujourd'hui interdit, a remporté haut la main les dernières législatives de novembre 2002 sous la direction de son chef, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien maire islamiste reconverti en "conservateur-démocrate".

L'AKP devrait désormais convoquer un congrès extraordinaire pour amender les dispositions controversées. Sinon, il pourrait perdre une partie considérable des aides du Trésor dont il bénéficie.

L'AKP dispose d'une large majorité au Parlement avec 357 députés sur 550.

En Turquie, pays qui a entamé en octobre des négociations d'adhésion à l'Union européenne, les chefs politiques dirigent généralement d'un main de fer leurs formations et même si des instances sont élues, ils restent seuls maîtres des décisions à prendre. (AFP, 30 novembre 2005)

Forces armées/Armed Forces

Le chef de l'armée Ozkok prendra sa retraite en 2006

Le général Hilmi Ozkok, chef de l'état-major turc, a confirmé jeudi qu'il prendrait sa retraite l'année prochaine, laissant probablement les rênes de l'armée au chef des forces terrestres, le conservateur Yasar Buyukanit.

Certains diplomates redoutent l'arrivée de ce faucon à ce poste à un moment de crispation des relations entre la direction militaire laïque et un gouvernement issu d'une formation islamiste modérée.

L'état-major s'est résolu jeudi à confirmer qu'Ozkok prendrait sa retraite le 30 août prochain, pour faire taire les rumeurs sur son maintien à son poste afin de barrer la route à Buyukanit.

"Le chef de l'état-major n'a nullement l'intention de prolonger son mandat", a déclaré l'état-major dans un communiqué relativement exceptionnel.

Certains observateurs faisaient valoir que si Ozkok s'était maintenu une année de plus à son poste, Buyukanit aurait été trop âgé pour lui succéder.

Les diplomates saluent le fait qu'Ozkok, lors de son mandat, aura oeuvré pour réfréner les tentations interventionnistes de l'armée et l'avoir contenue en dehors des affaires politiques turques, comme le demandait l'Union européenne.

La dernière fois que les généraux turcs ont renversé un gouvernement élu date de 1997.

Dans le communiqué, l'armée dément en outre qu'Ozkok ambitionne désormais une carrière politique. On lui prêtait l'intention de briguer la présidence turque en mai 2007, à la fin du mandat d'Ahmet Necdet Sezer.

Les tensions se sont accrues ces derniers temps entre le gouvernement et l'armée à la suite notamment de l'attentat du 9 novembre contre une librairie de Semdili, dans le sud-est, que certains ont attribué aux militaires. (Reuters, 24 novembre 2005)

L'Allemagne vend 298 chars de combat d'occasion à la Turquie

L'Allemagne a vendu à la Turquie 298 chars de combat de type Leopard 2 appartenant actuellement à l'armée allemande, a annoncé mardi un porte-parole du ministère de la Défense.

Le contrat de vente, dont le montant n'a pas été immédiatement précisé, a été signé mardi par les deux parties, a précisé ce porte-parole.

La vente était jusqu'à présent vivement contestée en raison de la situation des droits de l'Homme en Turquie.

Les Verts, membre de la coalition gouvernementale sortante, ont par le passé opposé leur veto aux livraisons de chars vers la Turquie en raison notamment de la situation dans le sud-est anatolien, et la crainte que des chars déjà livrés aient été ou soient utilisés contre des populations kurdes.

Ce désaccord entre Verts et sociaux-démocrates avait provoqué une crise gouvernementale en 1999, les écologistes finissant par obtenir gain de cause.

A l'époque Ankara avait lancé un appel d'offre de 1.000 chars pour un montant d'environ 7 milliards de dollars.

La coalition dirigée par le chancelier sortant Gerhard Schröder gère actuellement les affaires courantes en attendant la désignation officielle de la conservatrice Angela Merkel comme chancelière, prévue le 22 novembre.

L'Allemagne souhaite céder 850 de ses 1.200 chars Leopard 2 dans le cadre de la modernisation de son armée. (AFP, 8 novembre 2005)

Affaires religieuses/Religious Affairs

La Cour de cassation casse une sentence à vie contre "le Calife de Cologne"

La Cour de cassation turque a cassé mercredi une condamnation à la réclusion à vie prononcée contre le militant islamiste turc Metin Kaplan, aussi surnommé "le Calife de Cologne", pour vice de procédure, a rapporté l'agence de presse semi-officielle Anatolie.

La Cour a estimé que la sentence prononcée en juin par une cour d'asssises d'Istanbul comportait des vices de procédure et des lacunes d'enquête, ouvrant ainsi la voie à un nouveau jugement, précise l'agence.

M. Kaplan a été extradé en Turquie le 12 octobre 2004 par les autorités allemandes, où il vivait depuis 1983, au terme d'une longue bataille juridique.

Son procès a débuté en décembre de la même année.

Parmi les vices de procédure citées dans le rapport de la Cour d'appel figure entre autres le fait que l'un des juges qui l'ont condamné n'ait pas apposé sa signature à une page de la sentence, indique l'agence.

Kaplan a été condamné à l'emprisonnement à vie le 20 juin dernier à Istanbul, reconnu coupable d'avoir voulu renverser par la force l'ordre constitutionnel en Turquie.

La justice a considéré comme une organisation terroriste l'Union des communautés islamiques, également connue sous le nom de "Hilafet Devleti" ("L'Etat du califat" en turc), visant à instaurer un régime islamique en Turquie et dirigée par Kaplan.

Kaplan a pris la tête du Hilafet Devleti (interdit depuis 2001) à la mort en 1995 de son père, Cemaleddin, un ancien prédicateur ultra-radical surnommé "la Voix noire" en Turquie.

Les luttes de succession qui l'ont mené à la tête de l'organisation lui avaient valu quatre ans d'emprisonnement en Allemagne, de 1999 à 2003, pour avoir lancé un appel au meurtre contre un rival.

Kaplan a été par ailleurs jugé coupable de participation à une tentative d'attentat avec un avion bourré d'explosifs contre le mausolée à Ankara de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la Turquie moderne et laïque, en 1998, lors des festivités marquant le 75ème anniversaire de la République. (AFP, 30 novembre 2005)

L'interdiction de l'alcool se répand en Turquie sous le gouvernement islamiste

De nombreuses municipalités dirigées par le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie ont décidé de bannir l'alcool, officiellement pour protéger les valeurs familiales, mais la généralisation des interdictions suscite des critiques dans un pays qui souhaite intégrer l'UE.

A Ankara, capitale et symbole de la République turque laïque, l'ensemble des maires du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste, au pouvoir depuis 2003) ont interdit l'alcool dans les cafés et restaurants appartenant à leurs municipalités, et opposent d'interminables tracasseries bureaucratiques aux établissements qui souhaitent proroger les licences existantes.

La direction de l'AKP n'a pas publié de directive en ce sens mais, de fait, la pratique se généralise dans les municipalités contrôlées par le parti.

Ainsi à Istanbul, première métropole turque, où cette prohibition avait débuté insidieusement il y a dix ans après l'élection à la mairie de Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui Premier ministre niant son passé d'islamiste radical.

Le raki, eau-de-vie traditionnelle à base de raisin et parfumée à l'anis, est banni également en Anatolie, où certains maires AKP souhaitent même instaurer ce que l'un d'eux appelle un "quartier rouge" pour les leveurs de coude.

Ainsi, le maire adjoint d'Osmangazi (nord-ouest), Abdullah Karadag, a défendu l'idée que les bars soient regroupés dans un même endroit, hors de la ville. "Nous voulons créer des rues rouges comme en Europe", a-t-il déclaré à la presse.

M. Erdogan, qui ne boit pas une goutte d'alcool, trinquant au jus de fruit, lors des repas officiels, a récemment défendu haut et fort ses maires en affirmant que son gouvernement avait "le devoir de protéger les jeunes des mauvaises conséquences de l'alcool".

La Turquie est officiellement à 99% musulmane et l'islam interdit la consommation d'alcool. Mais les Turcs suivent en général une interprétation modérée du Coran et la consommation et la vente d'alcool assortie d'une licence sont tout à fait légales.

Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), le fondateur de la Turquie moderne et héros national, mais haï par les islamistes, avait révolutionné la consommation du raki en invitant les dignitaires pour de longs repas où étaient discutées, verre à la main, les affaires de l'Etat.

Plusieurs sultans ottomans sont connus pour leur penchant pour le vin alors qu'ils l'interdisaient à leurs sujets.

Murad IV, qui régna de 1623 à 1640, est le plus connu car il avait instauré la peine de mort pour la consommation de tabac et de boissons alcoolisées, mais la légende veut qu'il ait succombé lui aussi à la tentation, succombant à maladie du foie.

Les milieux pro-laïcs et la presse libérale ont dénoncé les pratiques des maires AKP dans un Etat laïque qui a entamé le mois dernier des négociations pour adhérer à l'UE et à ses valeurs.

Le principal parti d'opposition au parlement, le parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a mis en garde contre cette interdiction qui, selon lui, se "propage rapidement" à travers tout le pays et est contraire aux libertés individuelles prônées dans le projet européen pourtant cher au gouvernement.

"Cette interdiction est rampante et se propage partout dans le pays", a ainsi déclaré au parlement Sefik Zengin du CHP.

Un influent député de l'AKP reconnaît qu'interdire l'alcool serait difficile. "Même Murad IV n'y est pas parvenu. Combattre l'alcoolisme passe par l'éducation et non par l'interdiction", a déclaré Murat Mercan à un journal.

"Il est impossible d'expliquer une telle interdiction aux Européens", a-t-il ajouté. (AFP, Burak Akinci, 23 novembre 2005)

Perquisitions en Bavière chez des membres présumés d'un mouvement islamiste

La police bavaroise a annoncé mercredi avoir perquisitionné 26 appartements, magasins et une mosquée à Ingolstadt et Schwabach, en Bavière (sud), dans le cadre d'une enquête visant des membres présumés d'un mouvement islamiste turc interdit.

Selon la police d'Ingolstadt et le parquet de Munich, 22 membres présumés de "l'Etat du Califat", une organisation islamiste oeuvrant au renversement du régime d'Ankara et interdite depuis décembre 2001, font l'objet d'une enquête.
 Ces personnes se seraient régulièrement rencontrées dans un local loué pour en faire un centre de prière. Elles sont soupçonnées de poursuivre le travail de l'Union des communautés islamiques également connue sous le nom de "Hilafet Devleti" ("L'Etat du califat" en turc) malgré son interdiction.

Des drapeaux, des livres, des vidéos et des ordinateurs ont été saisis par la police lors de ces perquisitions.

Fondée en 1984 à Cologne (ouest), l'organisation islamiste était considérée comme l'une des plus radicales en Allemagne jusqu'à son interdiction.

Son chef, le militant islamiste turc Metin Kaplan surnommé "le Calife de Cologne" par les médias allemands, a été condamné à l'emprisonnement à vie le 20 juin par une Cour d'assises d'Istanbul pour avoir voulu renverser par la force l'ordre constitutionnel en Turquie.

Il avait été expulsé en octobre 2004 d'Allemagne où il vivait depuis 1983. (AFP, 23 novembre 2005)

Erdogan se déclare de plus en plus un dirigeant islamiste

Le Premier ministre turc a fait face mercredi à de violentes accusations de remise en cause du système séculier turc, après avoir déclaré que les savants islamiques (oulémas) et non la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), pouvaient se prononcer sur l'interdiction du voile dans les universités du pays.

Recep Tayyip Erdogan a tenté d'atténuer ses remarques face à de nombreuses critiques, en expliquant qu'il avait voulu dire que la Cour de Strasbourg aurait dû s'informer auprès de religieux avant de prendre sa décision la semaine dernière sur l'exclusion.

Le jugement ayant décidé que l'exclusion n'était pas une violation des droits de l'homme, est un revers pour le parti gouvernemental de M. Erdogan, opposé à l'interdiction du voile, mais qui n'a pu l'abolir sous la pression des institutions laïques.

"Comment est-il possible qu'une personne perde ses droits à l'éducation, sa liberté de conscience parce qu'elle se couvre la tête ?", a déclaré le Premier ministre mardi dans un discours à Copenhague, dont des extraits ont été retransmis à la télévision turque mercredi.

"La Cour n'a pas le droit de prendre parti dans cette affaire. Ce droit revient aux oulémas religieux", a-t-il dit.

"Il faut se demander si (le voile) est réellement un impératif religieux. Si c'est le cas, il faut le respecter... Je persiste à dire que c'est religieux", a-t-il affirmé.

M. Erdogan a mis en veilleuse son passé islamique et soutenu la volonté de la Turquie de rejoindre l'Union européenne, mais certaines critiques affirment qu'il a toujours en préparation un programme basé sur l'islam.

Le plus grand parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) prétend que les remarques de M. Erdogan sont en faveur de la charia, la loi islamique.

"Le Premier ministre d'un pays qui a entamé des pourparlers pour rejoindre l'Union Européenne, fait des déclarations se référant à la loi islamique", a relevé Haluk Koc, un membre du CHP, cité par l'agence Anatolie. "La Turquie ne sera jamais un pays d'ayatollahs".

Le leader du parti libéral, Erkan Mumcu, a également dénoncé la référence aux savants islamiques, selon Anatolie, assurant que le Premier ministre n'était "pas fidèle à l'ordre constitutionnel et à la loi".

"Nous n'avons rien à voir avec les oulémas", a déclaré Erkan Mumcu. (AFP, 16 novembre 2005)

Le suicide d'un fonctionnaire ravive les protestations laïques

Le suicide en prison, dimanche, du secrétaire général adjoint de l'université de Van (est), inculpé pour implication présumée dans une affaire de corruption, a ravivé les tensions entre le gouvernement turc, issu de la mouvance islamiste, et le corps académique, pro-laïcité.

Selon les premiers éléments de l'enquête, Enver Arpali, placé en détention provisoire en juillet pour implication dans l'achat frauduleux de matériel médical d'une valeur de 25 millions de dollars (20,8 millions d'euros), s'est pendu dimanche après-midi dans la salle de bain de sa prison, à Van.

A l'annonce de ce décès, le recteur de l'université de Van, Yücel Askin, incarcéré le 14 octobre dans le cadre de la même affaire, a eu un malaise cardiaque et a été placé en soins intensifs, des médecins cités lundi par l'agence de presse Anatolie affirmant que ses jours étaient en danger.

L'Autorité de l'enseignement supérieur (YÖK), une institution supervisant les universités, avait pris fait et cause pour M. Askin après son arrestation, dénonçant un "complot" visant un défenseur de la laïcité, opposé à l'autorisation du port du voile islamique dans son établissement.

Le président du YÖK, Erdogan Tezic, avait affirmé que "soutenir le recteur Askin signifie soutenir la République" et pris la tête d'un comité de soutien de plus de 70 recteurs venus rendre visite à leur confrère prisonnier.

M. Tezic a réagi lundi à la mort de M. Arpali en appelant les autorités à "faire la lumière" sur la "tragédie" survenue à Van, selon Anatolie.

Plusieurs membres du YÖK et du corps académique ont violemment attaqué le gouvernement dans la presse et réclamé la libération de M. Askin.

"Cette affaire a été transformée en une exécution extrajudiciaire", a déclaré dans le quotidien Aksam le membre du YÖK Türkan Saylan, estimant l'incarcération de MM. Arpali et Askin "contraire aux droits de l'homme".

Le port du voile est interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie, pays musulman au régime laïque, et est perçu par les milieux pro-laïques comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) veut lever cette interdiction mais s'est heurté à chaque fois à l'opposition du YÖK et de la hiérarchie pro-laïque. (AFP, 14 novembre 2005)

La décision  de la CEDH sur le foulard islamique embarrasse le gouvernement turc

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), en décidant jeudi que l'interdition du foulard islamique dans les universités turques ne violait pas les droits humains, a placé dans l'embarras le gouvernement turc, d'origine islamiste et favorable à la levée de cette mesure.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a froidement accueilli le jugement de la CEDH, estimant qu'il était "contraire à la liberté de religion et de conscience, à la liberté d'éducation".

Sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste mais qui se définit aujourd'hui comme "musulman-démocrate", avait promis fin 2002 aux électeurs qui venaient de le porter au pouvoir d'abolir cette interdiction.

Cette promesse est toutefois restée lettre morte, l'AKP craignant les réactions des milieux pro-laïcité, censeurs sourcilleux de la politique du gouvernement sur cette question, omniprésents dans l'administration et l'armée.

La CEDH, basée à Strasbourg, a donné raison à ces derniers en jugeant que la mesure pouvait être considérée comme "nécessaire à la protection du système démocratique en Turquie".

Le principal parti d'opposition et le Conseil de l'éducation supérieure (YÖK), qui supervise l'activité des universités, ont affirmé que la décision de la cour européenne avait valeur de droit international et empêchait donc désormais la Turquie de chercher un arrangement autorisant le port du foulard.

"Au regard du droit, le sujet est sans conteste clos", a confirmé le président Ahmet Necdet Sezer, célèbre pour ses refus réitérés d'inviter les épouses voilées de M. Erdogan et de son bras droit, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, lors des réceptions données à la présidence.

M. Erdogan a cependant assuré que son gouvernement n'en resterait pas là et continuerait de considérer le sujet comme une question de droits de l'homme.

"Vous ne pouvez pas supprimer les droits des gens avec des lois erronées", a-t-il déclaré. "Tôt ou tard, ces droits deviendrons loi".

M. Gül a souligné que le "gouvernement est déterminé à lever les interdictions".

De nombreux observateurs estiment que l'apparente évolution de l'AKP tient  essentiellement à sa volonté d'accroître les libertés individuelles, dont la liberté de pratique religieuse, au nom de l'alignement sur les normes occidentales.

Des politiciens libéraux et des juristes ont donné raison au gouvernement en affirmant que la décision de la CEDH n'empêchait pas la Turquie de voter une loi autorisant le port du voile dans les universités.

L'arrêt de la Cour, rendu en appel, a débouté Leyla Sahin, une étudiante turque qui se plaignait d'avoir été exclue de l'Université d'Istanbul où elle faisait des études de médecine en 1998, parce qu'elle portait le foulard islamique.

De nombreuses universités ont toléré le foulard jusqu'au milieu des années 1990, mais l'interdiction a été appliquée avec fermeté depuis 1997 et la démission forcée, sous la pression de l'armée, du premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan.

Des centaines d'étudiantes voilées ont été exclues de l'enseignement supérieur du fait de cette interdiction.

Le port du voile, perçu par les milieux pro-laïques comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique, est également interdit dans la fonction publique.

La femme de M. Gül a elle aussi porté plainte devant la CEDH après avoir vu sa demande d'inscription à l'université rejetée, mais à mis fin à son action juridique lorsque son mari est devenu ministre.

Les deux filles de M. Erdogan étudient aux Etats-Unis, où le port du voile est autorisé.

L'arrêt de la Cour de Strasbourg est le premier portant sur une affaire d'interdiction du port du foulard islamique et devrait servir de référence dans les cas qui, au delà de la Turquie, peuvent également concerner la France, où une loi interdit les signes religieux ostensibles à l'école publique. (AFP, Sibel Utku Bila, 11 novembre 2005)

Des alévis au tribunal pour que leur foi soit citée dans les manuels turcs

Une association turque alévie a annoncé vendredi son intention de déposer 2.000 plaintes contre le ministère de l'Education, qui a, selon elle, refusé de mentionner cette confession, suivant une interprétation modérée du Coran, dans les manuels scolaires.

"Dans les manuels scolaires étudiés en Turquie, il n'y a rien sur les alévis", a déclaré à l'AFP Celal Dincer, directeur de la Fondation Cem, lors d'une conférence de presse à Istanbul. "Nous souhaitons que les enfants alévis aussi bien que sunnites puissent apprendre sur la confession alévie".

L'association a enjoint le ministère d'insérer dans les manuels scolaires des éléments de présentation de la foi de ses adhérents, a expliqué M. Dincer.

"Le ministère nous a adressé une réponse écrite officielle dans laquelle il disait qu'il allait inclure les informations demandées dans les manuels pour l'année scolaire 2005-2006", a poursuivi le militant. "Mais quand les livres sont sortis, (...) nous avons constaté que nos demandes n'y figuraient pas".

"Nous allons ouvrir les procès la semaine prochaine", a-t-il précisé.

Bien qu'ils représentent un cinquième de la population turque, estimée à quelque 71 millions de personnes, les alévis, dont les rites diffèrent profondément de ceux du sunnisme -ils ne vont notamment pas à la mosquée, mais au "cemevi"-, ne disposent d'aucun statut particulier et ne bénéficient pas des subventions accordées aux institutions cultuelles sunnites.

La fondation Cem a déjà déposé en septembre 2.000 plaintes contre les services du Premier ministre pour obtenir l'attribution du statut d'"établissements religieux" aux lieux de prière alévis.

La Fédération des associations alévies a pour sa part affirmé avoir recueilli un million de signatures pour obtenir la suppression des cours obligatoires de religion à l'école.

Les alévis forment la variante spécifiquement turque des alaouites. Le culte qu'ils vouent à Ali, gendre du prophète Mahomet, en fait des hérétiques aux yeux du sunnisme dont ils eurent, au cours des âges, à subir les persécutions. (AFP, 11 novembre 2005)

La Cour européenne valide l'interdiction du foulard à l'université turque

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a définitivement approuvé jeudi l'interdiction du foulard dans les universités en Turquie, en estimant qu'elle n'allait pas à l'encontre des droits fondamentaux d'une population majoritairement musulmane vivant dans un pays laïque.

Dans un arrêt rendu en appel, la Cour a débouté Leyla Sahin, une étudiante turque qui se plaignait d'avoir été exclue de l'Université d'Istanbul où elle faisait des études de médecine en 1998, parce qu'elle portait le foulard islamique. Aujourd'hui âgée de 32 ans, Mme Sahin vit en Autriche où elle exerce la médecine après y avoir achevé ses études.

La Cour, qui avait déjà statué sur cette affaire en juin 2004, a de nouveau conclu jeudi à la non violation par la Turquie de l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme, portant sur la liberté de pensée, de conscience et de religion, invoquée par Leyla Sahin.

Elle a estimé que l'interdiction du foulard dans les universités turques pouvait être considérée comme "nécessaire à la protection du système démocratique en Turquie".

L'arrêt de la Cour de Strasbourg, désormais final, est le premier portant sur une affaire d'interdiction du port du foulard islamique. Il devrait servir de référence dans les cas qui, au delà de la Turquie, peuvent également concerner la France depuis l'entrée en vigueur en 2004 d'une loi interdisant les signes religieux ostensibles à l'école publique, dont le port du voile.

Selon le greffe de la Cour, quelque 300 requêtes émanant de Turquie et trois de la France sont actuellement pendantes devant la CEDH.

Dans son argumentaire sur les universités turques, la Cour européenne souligne que l'interdiction du port du foulard poursuit "pour l'essentiel les buts légitimes que sont la protection des droits et des libertés d'autrui et de l'ordre" et qu'elle est fondée sur "les principes de laïcité et d'égalité".

Elle a estimé, à l'instar des juges constitutionnels turcs, qu'"on ne saurait faire abstraction de l'impact que peut avoir ce symbole (le port du foulard), présenté ou perçu comme une obligation religieuse contraignante, sur ceux qui ne l'arborent pas", dans un pays où "la majorité" de la population "manifeste un attachement profond aux droits des femmes et à un mode de vie laïque" tout en adhérant à la religion musulmane.

Le port du voile islamique est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie, pays musulman au régime laïque, et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

"La Cour ne perd pas de vue qu'il existe en Turquie des mouvements politiques extrémistes qui s'efforcent d'imposer à la société toute entière leurs symboles religieux et leur conception de la société fondée sur des règles religieuses" a relevé la CEDH dans son arrêt, avant d'ajouter que "dans ce contexte, c'est le principe de laïcité qui est la considération primordiale ayant motivé l'interdiction du port d'insignes religieux dans les universités".

La Cour a également conclu à la non violation du droit à l'instruction invoqué par Leyla Sahin, en soulignant que l'interdiction du foulard à l'université avait "satisfait, dans toute la mesure du possible, à un exercice de mise en balance des divers intérêts en jeu".  (AFP, 10 novembre 2005)

Gül estime que l'interdiction du port du foulard n'est pas démocratique

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül a estimé jeudi que l'interdiction du port du foulard islamique dans les universités demeurait une mesure anti-démocratique malgré la décision de la Cour européenne (CEDH) des droits de l'homme.

"Cette question (le port du foulard) appartient à la Turquie, la Turquie ne peut aller nulle part avec des interdictions de ce genre", a-t-il dit aux journalistes.

Il réagissait à une décision dans la matinée de la CEDH de débouter en appel une étudiante turque, Leyla Sahin, qui se plaignait d'avoir été exclue de son établissement parce qu'elle portait le foulard islamique.

"Ce conflit doit se régler avec les propres dynamiques de la Turquie, dans le temps", a estimé le ministre qui a ajouté, en allusion aux milieux pro-laïques turcs, que "personne ne doit se vanter de défendre les interdictions".

Dans son arrêt rendu jeudi, la Grande Chambre de la CEDH a estimé que l'interdiction du foulard dans les universités turques pouvait être considérée comme "nécessaire à la protection du système démocratique en Turquie".

Leyla Sahin, aujourd'hui âgée de 32 ans, a finalement achevé ses études de médecine en Autriche où elle exerce actuellement.

Le port du voile islamique est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie, pays musulman au régime laïque, et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

La question du port du foulard est redevenue d'actualité en Turquie, après l'arrivée au pouvoir en 2002 du parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamique, qui a promis à ses électeurs de lever cette interdiction.

La plupart des épouses des ministres de l'AKP, dont celui du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, sont voilées.

L'épouse de M. Gül avait finalement retiré une plainte similaire déposée auprès de la Cour de Strasbourg alors que l'AKP n'était pas encore au pouvoir. (AFP, 10 novembre 2005)

La justice bosniaque enquête sur un Suédois et un Turc accusés de terrorisme

La justice bosniaque a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête officielle à l'encontre d'un Suédois et d'un Turc arrêtés en Bosnie à la mi-octobre sous l'accusation de préparer une attaque terroriste.

Les deux suspects, Mirsad Bektasevic (Suédois d'origine serbo-monténégrine) et Fesur Abdulkadir (Turc), sont accusés de "terrorisme et de détention illégale d'armes et d'explosifs", a indiqué dans un communiqué la Cour bosniaque chargée des affaires terroristes et du crime organisé.

La police avait indiqué auparavant avoir arrêté, outre les deux suspects, un Bosniaque qui a été relâché après une enquête préliminaire.

Lors de cette action, la police avait également fouillé deux maisons à Sarajevo et saisi une certaine quantité d'armes et d'explosifs.

Les deux hommes seraient liés avec sept jeunes musulmans arrêtés récemment au Danemark sous l'accusation de préparer une attaque terroriste en Europe.

Selon la police danoise, Bektasevic entretenait des contacts avec des suspects arrêtés au Danemark.

Fin septembre, le commandant de l'Otan en Bosnie, Luis Weber, avait fait état d'une présence terroriste dans ce pays et précisé que ses troupes surveillaient étroitement une dizaine de suspects.

Pendant le conflit bosniaque (1992-1995), des centaines de combattants venus de pays arabes, notamment des wahhabites, se sont rendus en Bosnie pour prendre les armes aux côtés des Musulmans bosniaques. Après la fin du conflit, nombre de ces combattants y sont restés après avoir obtenu la nationalité bosniaque.

Après les attentats terroristes de septembre 2001 aux Etats-Unis, six suspects arabes ont été arrêtés en Bosnie et ont été livrés aux autorités américaines en 2002. (AFP, Burak Akinci, 5 novembre 2005)

Les universités, lieux d'affrontement entre le gouvernement et les laïcs

L'arrestation à la mi-octobre d'un recteur d'université farouchement pro-laïque a provoqué en Turquie une nouvelle et violente tension entre le gouvernement islamo-conservateur et le corps académique sur la question très sensible de la laïcité.

L'affaire a éclaté après l'arrestation de Yücel Askin, recteur de l'université de Van (est, près de la frontière iranienne), accusé par la justice d'"association de malfaiteurs" dans une adjudication de matériel médical pour son établissement.

Ce recteur, fils d'un violoniste très connu dans les années 1940 et 1950 et fervent partisan des principes laïques, a été incarcéré le 14 octobre en raison d'une "probabilité de fuite".

Les responsables de l'Autorité de l'enseignement supérieur (YÖK), puissant établissement qui contrôle les universités, se sont indignés de cette décision et ont immédiatement dénoncé un "complot". Le président du YÖK, Erdogan Tezic, un professeur de droit constitutionnel très respecté, est allé jusqu'à dire que "soutenir le recteur Askin signifie soutenir la République".

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a dénoncé ces propos, avertissant les recteurs de ne pas s'imiscer de la justice.

Mais cela n'a pas empêché un comité de soutien de plus de 70 recteurs, présidé par le professeur Tezic, de rendre visite à leur confrère prisonnier à Van, où ils se sont fait conspuer par des manifestants vraisemblablement islamistes et ultra-nationalistes.

Les décisions du professeur Askin n'avaient semble-t-il pas fait l'unanimité dans sa ville, particulièrement son opposition aux confréries religieuses actives à Van et au port du voile islamique dans son établissement.

Le port du voile est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) veut lever cette interdiction et permettre le retour dans les universités des étudiantes exclues pour avoir refusé d'ôter leur voile, mais s'est heurté à chaque fois à l'opposition du YÖK et de la hiérarchie pro-laïque.

M. Erdogan, qui renie aujourd'hui son passé islamiste, est de nouveau monté au créneau mercredi, troisième anniversaire de l'arrivée au pouvoir de son parti, pour dénoncer M. Tezic et le YÖK, qu'il a accusés sur un ton particulièrement ferme de vouloir prôner une guerre "idéologique" contre son gouvernement.

Le chef de l'Etat Ahmet Necdet Sezer qui refuse d'inviter les épouses voilées des ministres et des députés à la réception traditionnelle de l'anniversaire de la République le 29 octobre, a invité cette fois les recteurs au palais présidentiel.

La presse turque a vu en cette démarche une nouvelle division autour de la question de l'enseignement entre islamistes et laïcs dans un pays très majoritairement musulman (où c'est cette année le 82e anniversaire de la République) qui vient d'amorcer des négociations d'adhésion a l'Union européenne.

L'an dernier, l'AKP, qui est souvent accusé par ses détracteurs de conserver en secret un programme islamiste, avait provoqué un tollé en proposant de lever les restrictions pesant sur l'accès aux universités d'élèves provenant des écoles religieuses, dont sont également issus M. Erdogan et plusieurs de ses collègues. (AFP, 4 novembre 2005)

La justice allemande retire le droit d'asile à des proches de Metin Kaplan

La justice allemande a retiré vendredi le droit d'asile à l'épouse et la fille du militant islamiste turc Metin Kaplan, surnommé "le Calife de Cologne", condamné à l'emprisonnement à vie en Turquie.

Les deux femmes avaient déposé plainte après avoir reçu un avis des autorités allemandes les privant de leur droit d'asile accordé en 1992.

Les plaignantes ont été déboutées par le tribunal administratif de Cologne (ouest) au motif que leur statut de réfugiées politiques n'avait plus de raison d'être après l'extradition en Turquie de M. Kaplan en octobre 2004 et sa condamnation à la prison à vie en juin 2005.

Les deux femmes ne sont pas menacées dans leur pays puisqu'"il n'y a plus de raison" pour la Turquie de leur soutirer des informations sur Metin Kaplan, a expliqué le tribunal.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, a salué cette décision estimant qu'"il est bien qu'il soit clair que l'ordre juridique allemand n'autorise pas le droit d'asile dans de tels cas".

M. Kaplan a été extradé en Turquie le 12 octobre 2004 par les autorités régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest) au terme d'une longue bataille juridique.

Il a été condamné à l'emprisonnement à vie le 20 juin par une Cour d'assises d'Istanbul pour avoir voulu renverser par la force l'ordre constitutionnel en Turquie.

Kaplan a été par ailleurs jugé coupable de participation à une tentative d'attentat avec un avion bourré d'explosifs contre le mausolée à Ankara de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la Turquie moderne et laïque, en 1998, lors des festivités marquant le 75ème anniversaire de la République. (AFP, 4 novembre 2005)

Socio-économique / Socio-economic

Le transporteur turc Pegasus signe un accord pour 12 Boeing 737-800

La compagnie aérienne turque Pegasus a signé lundi soir un accord pour l'acchat de 12 Boeing 737-800 pour un montant de 800 millions de dollars (676 millions euros) afin de renforcer sa flotte, a annoncé le PDG de la compagnie Ali Sabanci.

"Deux de ces appareils seront livrés en 2008, quatre en 2009 et les six autres entre 2009 et 2013", a-t-il dit, cité par l'agence de presse Anatolie, lors d'une cérémonie organisée à Istanbul, siège de la compagnie turque.

Pegasus, fondée en 1990 pour des liaisons charter à l'étranger et qui dessert depuis tout récemment plusieurs destinations en Turquie, dispose d'une jeune flotte de 14 avions (12 737-800 et deux 737-400).

Le PDG adjoint de Boeing Martin B. Dailey a indiqué de son côté que selon leurs projections, les compagnies d'aviation turque devaient avoir besoin ces dix prochaines années de 180 nouveaux appareils.
 "La plupart de cette demande sera pour des 737 de nouvelle génération", a-t-il notamment dit.

Le secteur d'aviation en Turquie est devenu très compétitif ces dernières années avec l'entrée de plusieurs compagnies privées sur le marché détenu jusqu'à lors par la compagnie nationale Turkish Airlines (THY).

THY, en voie de privatisation, détient toujours la part de lion du marché. (AFP, 29 novembre 2005)

La Turquie espère des investissements de 5 mds de dollars en 2005

La Turquie espère atteindre à la fin de l'année 2005 des investissements étrangers directs de plus de 5 milliards de dollars (4,26 mds euros), ce qui qui constituerait un chiffre "record", a indiqué mardi le ministre turc de l'Economie Ali Babacan.

"Nous nous attendons à un chiffre record de plus de 5 milliards de dollars pour les investissements étrangers d'ici la fin de l'année", a-t-il dit lors des discussions au parlement pour le projet de budget 2006, selon l'agence Anatolie.

Le ministre a expliqué que les investissements étrangers directs avaient totalisé 1,7 milliards de dollars (1,4 md d'euros) en 2003 et 2,8 milliards de dollars (2,38 mds d'euros) en 2004.

Selon une projection de M. Babacan, la Turquie s'attend à reçevoir jusqu'à 16 milliards de dollars (13,6 mds euros) d'investissements directs pour la période 2006-2008.

"Notre objectif sera de dépasser largement ce chiffre", a-t-il affirmé.

Plusieurs obstacles se dressent cependant devant les investissements étrangers, notamment un système fiscal compliqué et une bureaucratie tentaculaire, malgré d'importantes améliorations. (AFP, 28 novembre 2005)

Le groupe russe Alfa acquiert 13,22% de l'opérateur turc Turkcell

Le groupe russe Alfa a acquis 13,22% du géant turc de la téléphonie mobile Turkcell pour 1,59 milliard de dollars (1,35 milliard d'euros), a annoncé lundi Alfa télécoms Turquie, une filiale du groupe russe.

Alfa avait déjà conclu un accord en août dernier pour cette transaction avec le conglomérat turc Cukurova qui est le plus important actionnaire du premier opérateur turc dans ce domaine.

Le groupe russe a annoncé dans un communiqué adressé à la bourse d'Istanbul, où est coté Turkcell, que la cession des 13,22% des parts de l'opérateur turc avait été réalisée vendredi dernier.

Turkcell avait refusé de signer en mai un accord final avec le suédo-finnois TeliaSonera pour la session de la majorité de ses parts, indiquant chercher d'autres options.

Turkcell a 25,6 millions d'abonnés et quelque 5.000 employés. Elle est la première compagnie turque à avoir été enregistrée à Wall Street. (AFP, 28 novembre 2005)

Haro sur les mariages forcés et les crimes d'honneur en Allemagne

"L'honneur, c'est se battre pour la liberté de ma soeur": avec ces mots, deux Allemands d'origine turque osent dire non aux mariages forcés et crimes d'honneur qui ternissent depuis des mois l'image de leur communauté.

Pour faire passer le message, une association berlinoise de défense de jeunes Turques a édité une carte postale, où les deux adolescents, Saithan et Sinan, posent fièrement, devant deux jeunes filles et une barre d'immeuble. La carte n'a pas plu à tous leurs collègues de classe, explique Sinan, 17 ans. "On nous a accusés d'être des proxénètes, de vouloir vendre nos soeurs", dit-il.

"Moi, je serais du côté de ma soeur" si elle se mettait à sortir avec un garçon contre la volonté des parents, affirme Saithan, 16 ans.

"C'est pas normal de tuer sa soeur" pour ça, ajoute Sinan, qui vient de recevoir avec son camarade le "Prix du courage" du journal Tageszeitung pour cette campagne, la première de ce style en Allemagne.

L'idée de cette carte postale, bientôt traduite en turc et en arabe, vient du centre "Madonna", un lieu où les jeunes Turques du quartier défavorisé de Neukölln peuvent venir tout simplement vivre leur vie. Comme par exemple arriver accompagnées de leur petit copain et passer un moment à boire un thé main dans la main, ce qui serait impensable chez elles.

Tout le monde au centre a été bouleversé par le meurtre d'Hatun Sürückü, abattue en février à quelques rues de là par trois balles dans la tête tirées par son frère. Hatun, 23 ans, était l'une de ces nombreuses femmes d'origine turque mariées contre leur gré. Mais elle avait choisi de quitter son mari, pour vivre seule avec l'enfant qu'elle avait eu à 17 ans, ne portait pas de foulard et avait des aventures passagères.

Aucune statistique nationale concernant les mariages forcés et les crimes d'honneur n'est disponible en Allemagne. Mais plusieurs associations font état d'une recrudescence des cas, plus médiatisés que jamais par une demi-douzaine de publications ces derniers mois.

En 2004, plus de 80 femmes, essentiellement d'origine turque, ont ainsi contacté l'association "Terre des femmes" car elles étaient menacées par un mariage forcé, soit une trentaine de plus qu'en 2003.

Plus de la moitié des jeunes filles qui se sont adressées en 2004 à l'association berlinoise "Papatya" d'aide aux jeunes Turques en difficulté étaient mariées de force ou menacées de l'être. En 2002, la proportion était de 40%. Une majorité avait moins de vingt ans.

Le futur gouvernement allemand, une coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates, veut d'ailleurs lutter plus efficacement contre les mariages forcés en les inscrivant au Code pénal. Les femmes qui décident de casser ces unions seront à l'avenir mieux protégées contre d'éventuelles expulsions vers la Turquie.

Quant aux crimes d'honneur, qui ne figurent pas non plus en tant que tels dans le Code pénal allemand, l'association "Papatya" a recensé 49 procès en Allemagne de 1996 à 2005, dont 9 rien qu'en 2005.

Le plus médiatisé de ces procès, celui des frères Sürückü, a montré jusque-là une famille éclatée, dont les enfants ont échoué aux franges de la société: un fils est devenu trafiquant de cocaïne, l'autre membre du parti séparatiste kurde PKK, un troisième islamiste.

Le plus jeune frère d'Hatun, Ayhan, 19 ans, a reconnu dès le début avoir tiré sur sa soeur à bout portant. Mais le Parquet de Berlin et le principal témoin, une Turque, accusent aussi les deux autres frères, Alpaslan et Mutlu, d'avoir l'un procuré l'arme, l'autre monté la garde lorsque la jeune femme fut abattue en pleine rue, selon un plan qui aurait été longuement discuté en famille.

Celle-ci se mure aujourd'hui dans le silence: les parents, les deux soeurs et le frère aîné ont tous refusé de témoigner, comme le droit allemand les y autorise. Le verdict est attendu le 22 décembre. (AFP, Fabien Novial, 11 novembre 2005)

Une sociologue allemande d'origine turque s'en prend aux crimes d'honneur

La sociologue allemande d'origine turque Necla Kelek, auteur du livre-enquête "La Fiancée importée" sur les unions forcées dans la communauté turque d'Allemagne, revient sur les crimes d'honneur et l'impact du "procès Sürückü".

Q: Comment sont traités les crimes d'honneur en Allemagne?

R: "Il n'y a pas de statistiques, l'Allemagne s'y refuse toujours. Même dans l'affaire Hatun Sürückü (une Allemande d'origine turque de 23 ans assassinée  par son frère), la défense dit qu'il s'agit d'un cas isolé. Bien sûr, si cette société ne veut pas accepter qu'il s'agit d'un système, d'un concept d'éducation qui est dans la tête de ces hommes et légitime ce type de meurtre, alors il n'y aura toujours pas de statistiques pour recenser ces crimes".

"Les juges disent +qu'est-ce que l'honneur a à voir là-dedans?+ Ils affirment que l'accusé était jeune, qu'il s'est égaré, qu'il a pété un câble. Alors il est condamné pour meurtre et il en prend pour six, sept ans, dix ans au maximum".

Q: Quel est l'impact du procès des frères Sürückü?

R: "Ce procès a changé énormément de choses car nous parlons enfin des mariages forcés et des crimes d'honneur. Enfin, on tend l'oreille aux problèmes des victimes de ces sociétés parallèles. Car ce sont des sociétés parallèles qui ne veulent rien avoir à faire avec les valeurs européennes".

"Toute la famille Sürückü se tait. Ils protègent tous le système, ils craignent qu'on dévoile leur monde. Si certains avaient accepté de témoigner, le juge aurait posé des questions sur la façon dont ils ont été élevés et je crois que les enfants ont été beaucoup battus dans cette famille".

Q: Comment lutter contre les mariages forcés et les crimes d'honneur?

R: "Il y a cette initiative de loi qui veut faire des unions forcées un délit, une initiative que je soutiens. Nous devons encourager ces jeunes filles mariées de force en leur disant de ne pas se laisser faire et qu'Allah ne demande rien de tout ça. Et cesser de dire que c'est une question de culture, cette forme de romantisme est affreuse. C'est comme ce concept de +multikulti+ (désignant avec un a priori positif la diversité des cultures), qui veut que tout se justifie par la culture". (AFP, 11 novembre 2005)

Normes environnementales: la facture sera lourde pour la Turquie

La Turquie devra investir jusqu'à 35 milliards d'euros (41,2 milliards de dollars) dans des projets de protection de l'environnement pour se mettre aux normes de l'Union européenne, a déclaré mardi le ministre turc de l'Environnement, Osman Pepe.

Une étude de l'état des mesures de protection de l'environnement dans le pays a conclu que "La Turquie devrait faire des investissements de l'ordre de 30 à 35 milliards d'euros pour pouvoir devenir un membre à part entière de l'Union européenne", a indiqué le ministre dans une interview à la télévision NTV.

La respect des normes environnementales de l'UE pourrait être, avec les réformes agricoles, l'une des questions les plus difficiles et les plus coûteuses qui seront abordées au cours des pourparlers d'accession de la Turquie à l'Union qui ont commencé le mois dernier.

M. Pepe a déclaré qu'Ankara s'était donné pour but de satisfaire pleinement aux normes environnementales de l'UE d'ici 2023-24 et que la Turquie comptait demander à Bruxelles des périodes de transition si son accession à l'UE intervenait plus tôt.

Le plus difficile à régler dans le processus d'harmonisation portera sur la gestion des eaux usées et les émissions industrielles de gaz, a-t-il ajouté.

"Nous sommes un pays qui jette 65% de ses déchets dans la mer et qui y jette 65% de ses eaux usées sans les épurer", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement, a-t-il souligné, devrait achever avant la fin 2006 un projet de transformation des déchets solides dans toute la Turquie en conformité avec les normes de l'UE.

Ankara espère que des aides de l'UE de cinq à six milliards d'euros couvriront 15% des dépenses qui devront être engagées. 30 à 35% devraient être avancées par les administrations locales et 30 à 35% par le secteur privé, le reste restant à la charge du gouvernement central, a conclu le ministre. (AFP, 8 novembre 2005)

Grippe aviaire: nouvelles morts suspectes de volailles en Turquie

Plusieurs morts suspectes de volailles ont été recensées dans l'ouest de la Turquie, déjà touchée début octobre par le virus H5N1 de la grippe aviaire, ont affirmé dimanche des sources locales citées par l'agence de presse Anatolie.

Alertée par des rumeurs de "morts massives" de volailles au cours des derniers jours à Furunlu, un village de la province d'Izmir, sur la rive égéenne de la Turquie, la Direction locale de l'Agriculture a dépêché sur les lieux une équipe, a déclaré Ali Ates, le chef de cette administration.

Les spécialistes ont effectué des prélèvements sur un poulet mort et un coq malade, qu'ils ont envoyé à un centre d'analyse basé à Izmir, a poursuivi M. Ates, cité par Anatolie, qui indique que les autorités ont invité par haut-parleur les habitants du village à signaler tout cas suspect.

Au moins quatre poulets sont morts à Furunlu au terme de plusieurs jours de maladie, a rapporté l'agence, citant le propriétaire des volailles, Huseyin Sat, qui a également évoqué la mort de 10 autres volatiles appartenant à un de ses voisins.

M. Ates a estimé que le décès des volatiles pouvait être du aux variations climatiques saisonières ou à d'autres maladies, mais qu'il faudrait attendre les résultats des analyses pour en être sûr.

Le maire de Furunlu, Ahmet Tutu, a pour sa part assuré que les morts de poulets étaient fréquentes en cette période de l'année et n'avaient rien à voir avec la grippe aviaire.

Les autorités sanitaires turques ont levé fin octobre une quarantaine de trois semaines imposée au village de Kiziksa, dans le nord-ouest du pays, où le virus H5N1 de la grippe aviaire avait été détecté dans un élevage de dindes.

La souche H5N1 du virus de la grippe aviaire, qui peut être contracté par l'homme lors de contacts avec des oiseaux contaminés, est vraisemblablement arrivée en Turquie avec des oiseaux migrateurs.

Plus de neuf mille volailles ont été abattues dans la zone infectée.

Le virus, qui a fait une soixantaine de morts en Asie depuis son apparition en 2003 se transmet difficilement d'individu à individu mais certains chercheurs s'inquiètent d'une possible mutation plus dangereuse, consécutive à des croisemements avec des souches humaines du virus de la grippe. (AFP, 6 novembre 2005)

Le président turc promulgue une loi sur les banques attendue par le FMI

Le président turc a promulgué une loi attendue par le Fonds monétaire international (FMI) portant sur la réforme du secteur bancaire mais va déposer un recours devant la Cour constitutionnelle pour faire annuler plusieurs de ses dispositions, ont affirmé mardi ses services.

Le communiqué de la présidence ne précise pas quelles dispositions seront visées par ce recours.

Ahmet Necdet Sezer avait refusé de promulguer la loi en juillet après son vote en première lecture au Parlement en raison d'objections légales sur deux articles du texte, concernant la nomination de régulateurs au sein des organes de surveillance et des procédures relatives au fonctionnement des fonds de la Sécurité sociale.

Le Parlement a revoté la loi dans les mêmes termes le mois dernier, obligeant le président à la promulguer.

L'adoption de cette loi était, avec celle d'une réforme de la sécurité sociale, une des exigences du FMI dans le cadre d'un accord conclu en mai et portant sur l'ouverture d'une ligne de crédit d'un montant de 10 milliards de dollars.

Elle a pour objectif d'assainir le secteur bancaire, responsable d'une grave crise financière en 2001, en renforçant le système de contrôle de ses activités, avec des inspecteurs plus indépendants des institutions étatiques.

Le FMI doit débloquer 1,6 milliard de dollars de crédit pour la Turquie en décembre, avec plusieurs mois de retard dus aux lenteurs turques dans l'adoption des réformes demandées par le Fonds. (AFP, 1er novembre 2005)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Turkish attack to FIFA for having cited Kurdish as a spoken language in Turkey

The Turkish Soccer Federation is upset with FIFA because it believes world soccer's governing body listed Kurdish an an official language in Turkey in the Almanack of World Football 2006.

Guy Oliver, the author of the book published by FIFA, said Monday that Kurdish was only listed as a language spoken in Turkey, however.

Turkish federation press officer Ilker Ugur said it was "understood" that Kurdish was listed as an official language in the book, which includes a section on country information and is sent to all soccer associations around the world.

"It is taken that way, and FIFA took it the same way, and that is why they've issued an apology," Ugur said. "It is understood as an official language. There is only one language in Turkey and it's Turkish. The other languages are minor languages."

Oliver said FIFA had no editorial authority over the book, and that he had already apologized for the misunderstanding. He added that he got his information from the CIA World Factbook.

"It's something that we're extremely sorry about. We've put FIFA in a difficult position," Oliver said. "I should have taken it out, given the politics there - I'm not a political journalist, I'm a football journalist."

Oliver said the section listing languages would be taken out of the next edition and replaced with a simpler, less controversial listing of official languages.

Turkey does not recognize its sizable Kurdish population of about 12 million as a distinct ethnic minority, and only recently allowed limited publications and broadcasts in Kurdish.

The issue is extremely sensitive in Turkey, where autonomy-seeking Kurdish guerrillas have been battling with Turkish troops in a bloody war that has claimed more than 37,000 lives since 1984.

Many nationalists regard any expression of Kurdish identity as a cover for trying to break apart the state along ethnic lines.

The dispute is likely to heighten tensions with FIFA, which is already looking to punish Turkey for a brawl that erupted in Istanbul between players following a World Cup playoff match against Switzerland. (AP, BENJAMIN HARVEY, November 28, 2005)

L'enquête de la FIFA sur l'agression contre les joueurs suisses à Istanbul

La FIFA a entamé à Zurich ses auditions dans le cadre de son enquête sur les graves incidents ayant émaillé le match de barrage pour la Coupe du monde Turquie - Suisse du 16 novembre à Istanbul. Durant toute la journée, témoins et acteurs des deux camps ont été entendus.

"Il s'agit sans aucun doute de la plus grosse affaire disciplinaire de l'histoire de la FIFA", a déclaré le porte-parole de la fédération internationale Andreas Herren.

La commission de contrôle et de discipline était présidée par le cheikh du Bahreïn Al Khalifa Sheik Salman Bin Ibrahim, remplaçant du Suisse Marcel Mathier, qui a dû se récuser. Elle a entendu tout au long de la journée une vingtaine de joueurs, entraîneurs et officiels des deux pays.

Parmi eux figuraient l'arbitre belge Frank de Bleeckere, les deux observateurs de la FIFA Michal Listkiewicz (Pol) et Alan Hutchings (Ang), les représentants de l'ASF Ralph Zloczower, Peter Gilliéron et Ernst Lämmli, les internationaux suisses Johann Vogel, Stéphane Grichting, Raphaël Wicky, Valon Behrami et Benjamin Huggel, l'entraîneur de l'équipe de Suisse Köbi Kuhn, le coach des gardiens Erich Burgener, le médecin Roland Grossen et le physiothérapeute Stephan Meyer.

Côté turc, la commission a auditionné le président de la fédération Levant Bicakci, l'entraîneur Fatih Terim et son assistant Mehmet Özdilek - qui a démissionné entre-temps -, le secrétaire général Davut Disli et les joueurs Emre, Alpay et Volkan.

La commission a achevé mardi à Zurich les auditions concernant les incidents survenus au terme de Turquie - Suisse. Les membres de la commission ont notamment entendu trois joueurs suisses, soit Raphaël Wicky, Valon Behrami et Benjamin Huggel.

Johann Vogel avait témoigné lundi déjà alors que Stéphane Grichting, toujours blessé, avait fourni sa version des faits par fax. La décision de la commission ne devrait pas être connue avant début janvier. (journaldujura.ch - fr.bluewin.ch, 28-29 novembre 2005)

Angela Merkel s'efforce de rassurer la Turquie

La nouvelle chancelière allemande, Angela Merkel, qui a fait campagne contre une adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a assuré le Premier ministre turc Tayyip Erdogan qu'elle n'entraverait pas les négociations d'accession de son pays à l'UE.

Merkel a rencontré Erdogan en marge du sommet euro-méditerranéen de Barcelone et elle a accepté son invitation à se rendre à Ankara.

Priée de dire s'ils avaient discuté de son opposition à l'adhésion de la Turquie, la chancelière a répondu: "Nous avons parlé du fait que l'adage 'pacta sunt servanda' (en latin: les accords doivent être respectés) s'applique, et que les choses se passeront bien."

Elle s'est aussi engagée à oeuvrer à l'intégration des immigrants turcs dans la société allemande et Erdogan est convenu avec elle de l'importance pour les citoyens d'origine turque d'apprendre l'allemand.
Les chrétiens-démocrates de Merkel font valoir que la Turquie est trop différente culturellement de l'Europe pour adhérer à l'UE et qu'il vaudrait mieux lui proposer un partenariat privilégié, ce qu'Ankara rejette avec force.

Erdogan a assuré que la Turquie et l'Allemagne marcheraient toujours main dans la main. Il s'est dit prêt à oeuvrer avec Merkel à l'amélioration des conditions de vie des quelque 3,5 personnes d'origine turque vivant en Allemagne, où elles constituent, de loin, la première communauté d'immigrants. (Reuters, 27 novembre 2005)

Divergence turco-espagnole sur le code de conduite anti-terroriste

Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, s'est montré dimanche très prudent sur l'issue des discussions visant à faire adopter un code de conduite anti-terroriste au sommet euroméditerranéen qui se conclut lundi à Barcelone.

"J'espère que l'on va trouver un accord sur le code (anti-terroriste) au sommet", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Interrogé sur les difficultés créées dans la mise au point de ce code par les visions opposées de la définition du terrorisme, M. Erdogan a souligné qu'il existait "une confusion" entre terrorisme et résistance armée à un occupant.
 "Pour en finir avec cette confusion, les Nations unies doivent prendre leurs responsabilités; avec une force d'interposition des Nations unies, il n'y aura plus de confusion possible", a-t-il ajouté.

"Je vais consacrer tous mes efforts à faire de ce sommet un succès", a encore dit M. Zapatero, en demandant que l'on fasse un bilan de la réunion "lorsqu'elle se terminera et non qu'on en préjuge avant qu'elle commence".

Interrogé sur les défections en cascade des leaders arabes, dont celle en dernière minute du président égyptien Hosni Moubarak, M. Zapatero a assuré que "les chefs d'Etat avaient pratiquement tous expliqué les raisons" de leur absence.

MM. Erdogan et Zapatero étaient à Palma de Majorque (Baléares) pour lancer en tant que co-parrains les travaux du groupe de haut niveau de l'ONU sur l'Alliance des civilisations, qui a pour ambition de saper les fondements du terrorisme islamiste. Ils devaient ensuite repartir pour le sommet de Barcelone tout proche. (AFP, 27 novembre 2005)


Olli Rehn appelle la Turquie à respecter l'union douanière avec Chypre


Le commissaire européenne à l'Elargissement Olli Rehn a réitéré jeudi à Stockholm sa demande que la Turquie respecte son protocole d'union douanière avec l'Union européenne (UE) en laissant les navires chypriotes rentrer dans ses ports.

"De même que l'UE a tenu sa parole d'ouvrir à la date prévue le processus (de négociations) d'adhésion, nous attendons que la Turquie ratifie et mette en oeuvre complètement le protocole additionnel d'Ankara" sur l'union douanière, a déclaré M. Rehn au cours d'une conférence de presse.

"Nous nous attendons à ce que la Turquie respecte ses engagements et ouvre ses ports aux navires chypriotes", a-t-il ajouté en réponse à une question.

Le 29 juillet, Ankara avait rempli la dernière condition pour l'ouverture des pourparlers d'adhésion en signant un protocole étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

Mais la Turquie a aussi annoncé plusieurs fois que ses ports et aéroports ne seraient ouverts à Chypre que si les sanctions internationales imposées sur l'entité chypriote-turque étaient levées simultanément.

Le commissaire européen à l'Elargissement a précisé que l'UE allait poursuivre son aide financière à la partie turque de Chypre, non membre de l'Union et non reconnue par la communauté internationale en l'absence d'une solution au problème chypriote.

Chypre est divisée depuis l'intervention militaire turque dans le nord de l'île en 1974. Seul pays à reconnaître la République turque de Chypre du Nord (RTCN), proclamée unilatéralement en 1983, la Turquie refuse de reconnaître la République de Chypre, reconnue par la communauté internationale comme la seule entité légitime sur toute l'île, même si son autorité ne s'étend de fait que sur la zone sud.

La République de Chypre est entrée dans l'Union européenne à la faveur de l'élargissement du 1er mai 2004.

La Turquie a officiellement commencé le 3 octobre avec l'UE un processus d'au moins dix ans dont l'objectif est l'adhésion, mais sans garantie. (AFP, 17 novembre 2005)

Turquie pourrait être exclue des éliminatoires Mondial-2010

La Turquie pourrait être exclue des éliminatoires de la Coupe du monde 2010, après les violents incidents qui ont suivi le match Suisse-Turquie en barrage retour du Mondial-2006 de football, mercredi soir à Istanbul, a estimé jeudi Joseph Blatter, président de la FIFA.

S'exprimant sur les ondes de la radio suisse-alémanique DRS, le président de la Fédération internationale, qui s'est déclaré "fou de rage", a promis des sanctions exemplaires, qui pourraient aller jusqu'à l'exclusion de la Turquie des éliminatoires de la Coupe du monde 2010.

"Quelque chose ne fonctionne pas dans le football, je n'ai encore rien vu de pareil", a lâché M. Blatter.
La FIFA attend les rapports officiels et l'affaire sera réglée avant le tirage au sort de la phase finale qui sera effectué le 9 décembre à Leipzig, a-t-il poursuivi.

M. Blatter donnera en fin de matinée une conférence de presse à Zurich.

Selon l'agence sport informations, le footballeur suisse Stéphane Grichting a été sérieusement blessé dans les vestiaires après la rencontre qui a permis à la Suisse de se qualifier pour la Coupe du monde en Allemagne. Le défenseur d'Auxerre a été hospitalisé, avec le canal urinaire perforé, après avoir reçu un coup de pied dans le bas-ventre.

Les coups ont été portés par le service de sécurité turc et les joueurs turcs, qui ont laissé éclater leur rage à l'issue du match. Johann Vogel, Benjamin Huggel et l'entraîneur des gardiens Erich Burgener ont également été agressés, précise l'agence de presse sportive. (AFP, 17 novembre 2005)

Les Suisses débarquent en enfer. Les Turcs ont déjà allumé le feu

Ulcéré par ce qu'il a cru vivre comme un manque de respect à Berne, après sa cuisante défaite, Fatih Terim a porté le débat sportif sur les pentes dangereuses de la guerre psychologique.

Une plainte à peine déguisée auprès de la FIFA pour évoquer les petits incidents de l'après-match de samedi, où les joueurs turcs sont pourtant directement impliqués, un encouragement indirect à ses supporters pour soutenir les siens avec la plus grande force: le sélectionneur attise le feu. Celui de l'enfer que les Turcs se sont empressés de promettre aux Suisses, à peine ceux-ci avaient posé le pied hier à Istanbul.

Entre la frénésie contrôlée et le fanatisme aveugle, il n'y a qu'un minuscule pas. Apparemment, les Turcs ont donc décidé de le franchir hier, pour montrer de la plus insistante des manières leur détermination à leur adversaire de demain. Ce qui s'est passé hier en début d'après-midi à l'aéroport d'Istanbul augure d'un match retour sous haute tension. Car depuis que l'avion de la sélection suisse s'est posé, diverses manœuvres d'intimidations se sont multipliées. Explications.

* Prise de contact. Le vol Swiss Airlines LX 9608 s'est posé à 14 h 45 heure d'Istanbul (13 h 45 en Suisse). Dès que la porte de l'avion s'est ouverte, la sélection a été mise au parfum de ce qui l'attendait en Turquie. A même la passerelle qui permettait de rejoindre l'aéroport, près d'une vingtaine d'employés locaux attendaient les Suisses. Bardés de drapeaux turcs et exhibant une banderole sans équivoque: «Welcome to Hell 5-0». Bienvenue en enfer, 5-0, pour le score. Des chants accompagnaient le passage des internationaux. Première prise de contact, sans trop de véhémence.

* Les formalités douanières. Après un long périple dans l'aéroport, les Suisses se sont présentés pour les formalités douanières. Il a fallu près d'une heure et demie à la sélection pour passer la douane. La police turque s'est refusée à ouvrir un guichet spécialement pour que les joueurs puissent passer en priorité. Ils ont donc dû faire la queue au milieu de divers passagers de tous pays. Et au moment du contrôle douanier, la chose a pris un temps fou pour chaque joueur. La guerre des nerfs…

* Köbi Kuhn encerclé. Après avoir enfin passé l'écueil de la douane et de ses lenteurs volontaires, les joueurs et leur sélectionneur se sont dirigés vers le tapis roulant censé régurgiter les bagages de la soute. A peine Köbi Kuhn avait-t-il fait quelques pas dans ce grand hall qu'il a été reconnu et accosté vertement par plusieurs supporters turcs. Rejoints par d'autres, puis par des médias locaux, l'entraîneur suisse a rapidement été encerclé. Certains supporters, se retrouvant nez à nez avec lui, brandissaient le drapeau turc, plaçaient leur main ouverte en criant «5-0». Philipp Degen, puis Johann Vogel, constatant cette scène, sont même intervenus pour ramener le coach vers eux, histoire de le préserver un peu de cet «accueil» véhément et déplacé. Où étaient les quatre policiers suisses qui accompagnent la sélection et qui sont aussi là pour la protéger? Où était le service d'ordre turc de l'aéroport ou la police locale? Tout le monde se le demande encore…

* Les bagages. Restait ensuite à attendre. L'avion s'était posé depuis près de deux heures, mais les bagages n'étaient toujours pas disponibles sur le tapis roulant qui tournait, bien sûr, par intermittence, distribuant au compte-gouttes certains sacs, sauf ceux des joueurs... Bref, au bout d'un moment, les Suisses ont songé que c'en était trop. Ils ont laissé sur place certains accompagnants et se sont dirigés vers la sortie pour quitter l'aéroport sans leurs bagages.

* La sortie. Un éclaireur de la délégation suisse a tenté deux premières sorties de l'enceinte de l'aéroport. Il a rapidement rebroussé chemin, assailli par les fans turcs et les médias massés. Ce n'est qu'à la troisième tentative, alors que tout le monde savait que la Suisse s'était posée deux heures plus tôt, et quand la police turque a enfin établi un cordon de sécurité, que la sélection a pu quitter l'endroit, monter dans son car sous les sifflets, les quolibets, les insultes et certains gestes inadmissibles, haineux. La police ne parvenant pas à contenir la foule, plusieurs joueurs pris à partie, menacés gestuellement de manière odieuse, ont eu peur.

* Entraînement annulé. En raison du retard enregistré pour recevoir les bagages (ils sont arrivés plus d'une heure après les joueurs à leur hôtel), les Suisses ont été contraints d'annuler l'entraînement prévu hier soir. Ils ont fait de l'entretien musculaire à l'hôtel. Décidément, rien ne leur a été épargné hier. Et c'est malgré tout dans ces conditions hostiles que les internationaux doivent garder la tête froide avant le match capital de demain. Ce Turquie-Suisse aura lieu dans un climat délétère, détestable. Aux Suisses de passer outre et de se sortir de ce mauvais traquenard tendu par les Turcs. (Tribune de Genève, DANIEL VISENTINI, 15 novembre 2005)

Danemark: l'opposition à la Turquie dans l'UE recule mais reste majoritaire

L'opposition des Danois à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne a baissé de huit points mais reste néanmoins majoritaire, selon un sondage publié lundi par le quotidien Jyllands-Posten (conservateur) à Copenhague.

Selon ce sondage, réalisé du 1er au 9 novembre par l'institut Ramboell Management auprès de 1.093 personnes de plus de 17 ans, 55,2% des sondés se déclarent opposés à l'entrée de la Turquie dans l'UE, 29,8% y sont favorables et 15,0% indécis.

Les électeurs des partis libéral et conservateur au pouvoir, et leur allié parlementaire, le Parti du Peuple danois (extrême droite) sont à 69% contre l'arrivée d'Ankara dans la famille européenne.

Cependant, l'attitude des Danois a évolué au cours des sept derniers mois: une enquête précédente effectuée en avril par le même institut avait révélé 63% d'opposants contre 19% d'avis favorables, et 18% d'indécis.

Ce nouveau sondage est publié à la veille de la visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, invité mardi à prononcer un discours devant l'Assemblée parlementaire de l'Otan, réunie depuis vendredi pour sa 51ème session à Copenhague.

En octobre, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen avait affirmé que les négociations de la Turquie avec l'Union européenne ne conduiraient pas nécessairement à une adhésion à part entière de ce pays. (AFP, 14 novembre 2005)

Bruxelles souligne un ralentissement des réformes en Turquie en 2005

Un peu plus d'un mois après l'ouverture des négociations d'adhésion d'Ankara à l'UE, la Commission européenne a souligné mercredi le ralentissement du rythme des réformes en Turquie en 2005, appelant les Turcs à faire des efforts rapides dans le domaine des droits de l'Homme.

"Le rapport montre que des réformes importantes ont été entreprises ces deux dernières années (...) mais le rythme des changements s'est ralenti cette année", a estimé le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn à l'occasion de la publication du rapport annuel de Bruxelles sur la Turquie.

"La Turquie devrait encore fournir des efforts considérables supplémentaires pour adopter la législation et les normes de l'UE" dans de nombreux secteurs, a souligné ce rapport.

Ces évaluations régulières des progrès turcs sont d'autant plus importants que les 25 Etats membres de l'UE ont adopté un cadre de négociations avec Ankara particulièrement rigoureux, qui autorise le gel des pourparlers.

"En cas de violation sérieuse et persistante par la Turquie des principes de liberté, de démocratie, de respect des droits de l'Homme, des libertés fondamentales et de l'état de droit sur lesquels l'Union est fondée", la Commission européenne peut en effet recommander la suspension des négociations, qui doit être confirmée par l'UE à la majorité qualifiée.

C'est d'ailleurs dans ce secteur des libertés et des droits de l'Homme que Bruxelles a relevé le plus de problèmes à résoudre.

Le commissaire Rehn a ainsi insisté sur les réformes à mettre en oeuvre en matière de liberté d'expression, de droit des femmes, de liberté syndicale et de droits des minorités non musulmanes.

La lutte contre la torture et les mauvais traitements fait également partie des "priorités à court terme" détaillées dans le "partenariat pour l'adhésion", sorte de feuille de route qui définit les objectifs à atteindre par Ankara dans les prochaines années.

Selon la Commission, malgré un cadre législatif en place pour lutter contre la torture, des rapports font en effet "toujours état de telles pratiques et il est nécessaire de redoubler d'efforts pour que les auteurs de ces crimes ne restent pas impunis".

Les autorités turques devront donc "intensifier la lutte contre l'impunité" et "assurer l'application des mesures prises dans la cadre de la politique de +tolérance zéro+ contre la torture et les mauvais traitements".

"La Commission a apparemment réalisé à quel point il était important que la Turquie applique réellement les réformes promises au lieu de simplement les annoncer sur le papier", a commenté Elmar Brok, président de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

La Commission a en revanche salué les efforts d'Ankara en matière économique et estimé que la Turquie pouvait "être considérée comme dotée d'une économie de marché viable, pour autant qu'elle maintienne le cap de sa récente stabilisation et de ses réalisations en matière de réforme".

Alors que le gouvernement turc n'autorise toujours pas l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes, la Commission a par ailleurs à nouveau appelé Ankara à appliquer "pleinement" et "à court terme" le protocole qui étend l'union douanière entre la Turquie et l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

La signature de ce protocole le 29 juillet dernier, accompagné d'une déclaration dans laquelle les Turcs affirmaient que leur paraphe ne valait pas reconnaissance de Chypre, avait provoqué l'embarras au sein des 25.

Alors que la Turquie frappe à la porte de l'Europe depuis 42 ans, elle a officiellement commencé le 3 octobre avec l'UE un processus d'au moins dix ans dont l'objectif est l'adhésion, mais sans garantie.


Le résumé du rapport de la Commission européenne sur la Turquie

Critères politiques

La transition politique est en cours en Turquie, laquelle continue à remplir suffisamment les critères politiques. D’importantes réformes législatives, qui sont en vigueur à présent, devraient aboutir à des changements structurels, notamment dans le système judiciaire. Cependant, le rythme des réformes s’est ralenti en 2005.

Si les violations des droits de l'homme sont en baisse, elles se poursuivent et il est urgent de mettre en œuvre la législation déjà en vigueur et, dans certains domaines, de prendre d’autres initiatives législatives. Des efforts supplémentaires considérables sont nécessaires pour intégrer le processus de réforme dans le travail de toutes les autorités publiques.

En ce qui concerne la démocratie et l'État de droit, d’importantes réformes structurelles ont été mises en œuvre, notamment dans le domaine de l’appareil judiciaire. Les six textes de loi mentionnés par la Commission dans sa recommandation de 2004 sont entrés en vigueur[2]. Toutefois, leur mise en œuvre sur le terrain demeure inégale. Les réformes concernant les relations entre la société civile et l'armée se sont poursuivies, mais les forces armées exercent encore une influence.

En ce qui concerne le respect des droits de l'homme et la protection des minorités, le cadre législatif applicable à la lutte contre la torture et les mauvais traitements est en place, mais des rapports font toujours état de telles pratiques et il est nécessaire de redoubler d’efforts pour que les auteurs de ces crimes ne restent pas impunis. Malgré des progrès sur le plan législatif, des actions en justice, fondées sur le nouveau code pénal, continuent d’être intentées à l'encontre de ceux qui expriment des opinions de manière non violente. Si cette tendance persiste, il y aura lieu de modifier les dispositions du code pénal en la matière. Malgré certaines mesures ad hoc, les problèmes rencontrés par les minorités religieuses non musulmanes subsistent et doivent être résolus de toute urgence par l’adoption d’un cadre législatif conforme aux normes européennes.

Les droits des femmes bénéficient d’une plus grande attention, mais la violence à l’encontre de ces dernières reste très préoccupante.

En dépit d’une plus grande tolérance à l’égard des manifestations culturelles où des langues autres que le turc sont utilisées, l’exercice des droits culturels est encore précaire. La situation économique et sociale dans le sud-est du pays n’a pas réellement changé et doit être prise en considération. La situation des personnes déplacées à l'intérieur des frontières est dans l’ensemble restée identique.

Critères économiques

La Turquie peut être considérée comme dotée d’une économie de marché viable, pour autant qu’elle maintienne fermement le cap de sa récente stabilisation et de ses réalisations en matière de réformes. La Turquie devrait être en mesure de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l'intérieur de l'Union à moyen terme à condition qu'elle poursuive fermement sa politique de stabilisation et adopte de nouvelles mesures décisives en termes de réformes structurelles.

Des avancées significatives en matière de stabilisation macroéconomique ont été réalisées l’année dernière. Des progrès considérables ont été accomplis en ce qui concerne la gestion et le contrôle des finances publiques. Les améliorations du cadre de supervision et de régulation du secteur bancaire et les avancées dans la privatisation sont en train de resserrer progressivement la discipline financière des opérateurs économiques et d’améliorer le climat des affaires et des investissements en Turquie. Les investissements directs étrangers ont également repris. Certaines préoccupations subsistent en ce qui concerne la forte augmentation récente du déficit de la balance courante et les écarts possibles ou réels par rapport au programme de réformes. Les ressources devraient être allouées plus efficacement, en particulier grâce à une réforme des principaux marchés des facteurs.

Transposition et mise en œuvre de la législation et des normes de l'UE

La Turquie a, dans une large mesure, aligné sa législation sur celle de l'UE en adoptant certaines dispositions relatives au fonctionnement du marché intérieur, notamment en ce qui concerne la libre circulation des marchandises, ainsi que des dispositions relatives aux entreprises dans le domaine de la politique de concurrence. Néanmoins, la Turquie devrait encore fournir des efforts considérables supplémentaires pour adopter la législation et les normes de l'UE dans de nombreux autres secteurs.

Le secteur financier reste relativement faible et les normes de l'UE ne sont pas entièrement adoptées, mais on constate des progrès allant dans le sens d’un cadre juridique plus transparent et efficace. Dans la plupart des politiques sectorielles, l'alignement est limité, voire très limité. Dans le domaine de l’agriculture, l’alignement des règlements est insuffisant. Il y a lieu de combler les écarts dans les politiques de développement régional et de redoubler d’efforts dans le domaine de l'environnement. En ce qui concerne la politique étrangère et de sécurité commune, des difficultés subsistent.

La Commission européenne continuera d’accorder une assistance financière substantielle à la Turquie pour la soutenir dans son processus d'adhésion. Un montant de 300 millions d’euros est mis à la disposition de la Turquie en 2005, ce montant passant à 600 millions d’euros en 2006.

Ankara reconnaît des manquements, reste ferme sur Chypre

La Turquie n'a pas contesté jeudi les manquements à la démocratie et aux droits de l'Homme détaillés dans le rapport annuel de la Commission européenne rendu public plus d'un mois après l'ouverture de ses négociations d'adhésion à l'UE, mais a rejeté les demandes sur Chypre.

Dans une première réaction turque au rapport publié mercredi, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül a souligné que "le gouvernement est déterminé à mettre en oeuvre les réformes et à les renforcer afin d'améliorer sa démocratie".

"Nous sommes bien conscients qu'il y a encore beaucoup à faire et qu'il y a encore des manquements", a précisé M. Gül, exprimant la "détermination" du gouvernement turc à les compléter dans un proche avenir.

Il s'est également félicité du "langage" des critiques formulées vis-à-vis d'Ankara. "On a fait très attention au langage", a-t-il estimé.

Le rapport a noté un ralentissement des réformes en 2005 et appelé Ankara à faire davantage, notamment en matière de droits de l'Homme.

"La Turquie devrait encore fournir de considérables efforts supplémentaires afin d'adopter la législation et les normes de l'UE" dans de nombreux secteurs, a souligné le rapport.

Ces évaluations régulières des progrès turcs sont d'autant plus importants que les 25 Etats membres de l'UE ont adopté un cadre de négociations avec Ankara particulièrement rigoureux, qui autorise le gel des pourparlers.

La Turquie a mis en oeuvre ces dernières années toute une panoplie de réformes pour s'aligner sur les normes européens de démocratie et un nouveau code pénal plus démocratique est entré en vigueur en juin.

Mais l'application des amendements aux lois et à la Constitution laisse encore à désirer, selon Bruxelles, qui épingle à chaque fois la Turquie à ce  sujet.

Sur ce point, un haut responsable turc a fait part de son exaspération, soulignant que les autorités turques "ont besoin de temps pour appliquer sans faille les nouvelles lois".

"Il est irréaliste d'attendre de la Turquie une mise en oeuvre immédiate et parfaite des lois", a-t-il dit sous couvert d'anonymat.

Mais il a reconnu que "dans l'ensemble", les rapports de Bruxelles reflétaient un avis "objectif et réaliste" sur la candidature d'Ankara.

La lutte contre la torture et les mauvais traitements figure également dans le "partenariat pour l'adhésion", sorte de feuille de route qui définit les objectifs à atteindre par Ankara au cours des prochaines années.

Sur la question de Chypre, divisée depuis 1974 en secteurs turc et grec, M. Gül a opté pour la fermeté, qualifiant d'"inacceptables et irraisonnables" certains points du rapport de Bruxelles sur l'épineuse question.

Il n'a pas détaillé, mais semblait faire référence à l'appel lancé de nouveau pour que la Turquie respecte son protocole d'union douanière avec l'UE -- c'est-à-dire qu'elle laisse les navires et avions chypriotes entrer dans ses ports et aéroports.

"Tout le monde est au courant de ces questions. Notre position reste la même", a-t-il dit. Ankara avait annoncé que ses ports et aéroports seraient ouverts à Chypre si les sanctions internationales imposées sur l'entité chypriote-turque étaient levées simultanément.

Le 29 juillet, Ankara avait rempli la dernière condition pour l'ouverture des pourparlers d'adhésion en signant un protocole étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

Mais elle avait en même temps assuré que son paraphe ne valait pas reconnaissance des autorités de Nicosie et qu'elle n'avait pas l'intention de laisser les avions et bateaux chypriotes entrer dans ses aéroports et ses ports.

La Turquie a officiellement commencé le 3 octobre avec l'UE un processus d'au moins dix ans dont l'objectif est l'adhésion, mais sans garantie. (AFP, Burak Akinci, 10 novembre 2005)

Bruxelles appelle Ankara à autoriser les navires chypriotes dans ses ports

Le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, a appelé à nouveau mercredi la Turquie à respecter son protocole d'union douanière avec l'UE, c'est-à-dire à laisser les navires et avions chypriotes entrer dans ses ports et aéroports.

"L'UE a respecté sa parole en ouvrant les négociations d'adhésion quand la Turquie a rempli toutes les conditions", a déclaré M. Rehn devant la presse, à l'occasion de la publication du rapport annuel de la Commission sur la Turquie.

"Maintenant c'est à la Turquie de respecter sa parole (...) c'est-à-dire de ratifier et appliquer pleinement le protocole additionnel d'Ankara, qui implique l'ouverture des ports turcs aux navires chypriotes", a-t-il continué.

Le 29 juillet, Ankara avait rempli la dernière condition pour l'ouverture des pourparlers d'adhésion en signant un protocole étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

Mais elle avait en même temps assuré que son paraphe ne valait pas reconnaissance des autorités de Nicosie et qu'elle n'avait pas l'intention de laisser les avions et bateaux chypriotes entrer dans ses aéroports et ses ports.

La Turquie a commencé ses négociations à l'UE dans la nuit du 3 au 4 octobre. Ce processus, dont l'objectif est l'adhésion mais sans garantie, devrait durer au moins dix ans.

La Commission européenne a noté mercredi un ralentissement des réformes en 2005 et appelé Ankara à faire plus d'efforts notamment en matière de droit de l'Homme. (AFP, 9 novembre 2005)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Un avion appartenant apparemment à la CIA a atterri à Istanbul

Un avion appartenant apparemment à la CIA a atterri la semaine dernière à Istanbul pour des raisons techniques et se ravitailler en kérosène, a affirmé samedi le ministre turc des Transports Binali Yildirim, cité par l'agence de presse Anatolie.

Interrogé à Ankara par des journalistes sur la véracité d'informations parues samedi dans le quotidien Hürriyet et faisant état de l'atterrissage à Istanbul, le 15 novembre, d'un avion de la CIA en provenance de Bakou, le ministre a indiqué que "l'appareil mentionné par le journal s'est bien posé (l'aéroport international) Sabiha Gökcen" d'Istanbul.

"Il y a eu une demande d'atterrissage pour des raisons techniques. Son atterrissage a été autorisé. Il n'y avait pas de passagers, seul l'équipage était à bord", a précisé M. Yildirim, cité par Anatolie. "Il a fait le plein de carburant et a repris sa route".

"Quand un avion vous dit 'je vais me poser pour des raisons techniques', 'je vais faire le plein de carburant', vous n'avez pas la possibilité de lui refuser l'autorisation", a-t-il poursuivi. "Vous n'avez pas non plus le luxe de voir qui est dedans, ce qu'il y a dedans".

Le ministre a confirmé que l'avion était enregistré aux Etats-Unis.

Hürriyet a rapporté que l'appareil, de type DeHavilland Dash 8-315B et appartenant à la société Path Corporation -une entreprise écran de la CIA, selon le quotidien-, avait atterri le 15 novembre à l'aéroport Sabiha Gökçen et était reparti le lendemain pour Amsterdam-Schihpol.

L'appareil a quitté les Pays-Bas le 18 novembre à destination de l'Islande, a ajouté le journal.

Le Conseil de l'Europe a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête après que plusieurs pays européens eurent été mis en cause pour des escales présumées ou le survol de leur territoire par des avions-prisons de la CIA transportant des terroristes supposés.

Le journal américain Washington Post avait fait état le 2 novembre de l'existence possible d'un système de prisons cachées qui fonctionneraient dans huit pays dont la Thaïlande, l'Afghanistan et dans "plusieurs démocraties en Europe de l'Est".

De son côté, l'Union Européenne a fait savoir lundi, par la voix du ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw, qu'elle allait demander des  explications à Washington. (AFP, 26 novembre 2005)

Washington appelle le Danemark à fermer une TV kurde, Roj TV

Les Etats-Unis ont exhorté vivement le Danemark à fermer une chaîne de télévision kurde qui émet de son territoire et considérée par la Turquie comme le porte-parole de la rébellion armée kurde, rapporte lundi le quotidien danois Berlingske Tidende (conservateur).

Ankara avait demandé à plusieurs reprises aux autorités danoises d'engager une action contre Roj TV, qui diffuse ses programmes vers l'Europe depuis Copenhague, l'accusant d'être liée au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) interdit en Turquie, et inscrit par l'Union européenne et Washington sur la liste des organisations terroristes.

"Nous appelons vigoureusement le gouvernement danois à fermer Roj TV, Mesopotamia TV et MBMG (qui coopèrent avec elles) et à geler leurs avoirs" indique une note confidentielle adressée au ministère des Affaires étrangères, dont Berlingske Tidende a révélé le contenu, samedi et lundi.

Utilisant les mêmes arguments qu'Ankara, la note américaine à Copenhague souligne que le Danemark ne doit pas être "un refuge" pour une telle chaîne.

Pour Washington, les problèmes de la Turquie avec le PKK sont dûs au soutien que ce mouvement reçoit en Europe.

"Alors que la plupart des attaques du PKK ont eu lieu en Turquie, le PKK est profondément dépendant de sources européennes en ce qui concerne le financement, le soutien organisationnel, le recrutement et les opérations de propagande", souligne cette note.

"A la lumière de la menace que représente le PKK pour nos alliés en Turquie et dans d'autres endroits en Europe, nous voudrions bien coopérer avec le Danemark et le gouvernement turc pour combattre ce problème", souligne encore Washington.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'ambassade américaine à Copenhague n'a pas voulu ni confirmer ni démentir cette note, rappelant la politique des Etats-Unis "de ne pas commenter des notes condidentielles entre gouvernements". (AFP, 21 novembre 2005)

USA Rejects Military Operation against the PKK in Northern Iraq

The United States denied Turkey's wish for a "military operation" in order to remove the Kurdish Workers’ Party (PKK) from northern Iraq (Southern Kurdistan).

Peter Flory, Assistant Secretary of Defense for International Security Policy, said "This would not be good."  The Turkey-US high-level joint defense group was held in Ankara on Thursday after a two-year interval.  Flory who chaired the meeting on behalf of the US, said steps of "broader perspective" are being taken against the PKK.

The American diplomat answering the questions of reporters said, "It is difficult to say that the PKK will be totally eradicated." He also met with Turkish Defense Minister Vecdi Gonul and Gen. Isik Kosaner, Deputy Chief of the General Staff, who expressed his views on the military operation against PKK:

"This will not contribute to Iraq's stability. I don’t think this will solve the problem long-term. In order to solve the terrorism problem and reach a target wherein Iraq which does not threaten its neighbors, one must help Iraq to control its borders."

Concerning the offices opened by the PKK in Baghdad and Kirkuk, he said they must communicate to Iraqi officials the significance of the PKK as a serious threat. (Turkish Zaman, November 11, 2005)

Relations régionales / Regional Relations

L'étonnante alliance israélo-turque

"L'axe Israël-Turquie. Vers une nouvelle dynamique proche-orientale?" brosse le tableau d'une improbable mais pourtant solide alliance israélo-turque née en 1993, année à partir de laquelle ces deux Etats, seules démocraties de la région, ont commencé à nouer des relations étroites.

S'articulant autour des deux accords de coopération militaire de 1996, les relations entre Ankara et Jérusalem sont désormais étendues aux sphères politique, économique et culturelle, constate cette étude géopolitique fouillée écrite par Elise Ganem pour son mémoire de fin d'année à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.

Comment expliquer une telle alliance entre un grand pays musulman et le petit Etat juif? Elise Ganem écrit que les deux motivations essentielles de cet "axe" est, pour la Turquie, d'affaiblir la cause kurde, et pour Israël de faire reculer le front arabe du refus.

Ce partenariat stratégique, largement encouragé par Washington, a eu des répercussions considérables sur l'équilibre régional, à tel point qu'un pays comme la Syrie a tenté d'inspirer une contre-alliance, en vain jusqu'à présent.

L'axe Israël-Turquie. Vers une nouvelle dynamique proche-orientale?, Elise Ganem, Editions L'Harmattan, Paris, octobre 2005, 242 pages, 22,50 euros. (AP, 30 novembre 2005)

Nucléaire: reprise des négociations Iran-UE d'ici à deux semaines (Mottaki)

Des négociations préliminaires entre l'Iran et l'Union européenne sur le nucléaire iranien vont débuter d'ici à deux semaines, a annoncé mercredi à Ankara le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki.

"Les négociations préliminaires entre l'Iran et l'UE vont débuter d'ici à deux semaines. Des responsables vont avoir des discussions sur l'ordre du jour des négociations, ensuite les négociations commenceront au niveau ministériel", a déclaré M. Mottaki à la presse au terme d'une rencontre avec son homologue turc Abdullah Gül.

Le ministre iranien n'a pas précisé où auraient lieu ces négociations avec les trois pays membres de l'UE, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, qui sont engagées dans de longs pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire.

Selon un haut diplomate turc qui a requis l'anonymat, M. Gül a pressé l'Iran de coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), organe de l'Onu, pour trouver une issue à la querelle concernant son programme d'énergie nucléaire, que les Etats-Unis et l'Union européenne soupçonnent de cacher un programme d'armement nucléaire.

M. Gül a déclaré à M. Mottaki que "personne ne peut s'opposer à des initiatives pacifiques dans le secteur nucléaire mais que cette question inspire quelques inquiétudes au regard de la stabilité dans la région", a déclaré le diplomate turc.

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne tentent, avec les Etats-Unis, d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.

L'Iran revendique le droit à l'enrichissement de l'uranium, opération qui permet d'obtenir le combustible nécessaire au fonctionnement d'une centrale, mais peut aussi servir à fabriquer la charge d'une bombe atomique.

Mottaki a en même temps repoussé l'hypothèse de contacts directs de son pays avec les Etats-Unis, avancée lundi par l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, pour discuter de la situation en Irak.

"Nous n'avons pas de négociations avec les Etats-Unis à notre ordre du jour", a affirmé M. Mottaki au terme d'une rencontre avec son homologue turc Abdullah Gül.

"De telles rumeurs se répandent pour des raisons de politique intérieure américaine", a-t-il poursuivi, selon la traduction en turc de ses propos. (AFP, 30 novembre 2005)

L'OCI appelle à l'établissement d'une zone de libre échange islamique

Le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, a appelé jeudi à Istanbul les Etats membres de cette institution à redoubler d'efforts pour fonder une zone de libre-échange les unissant "dans un proche avenir".

"Il est impératif pour nos pays d'accélérer le processus de coopération économique et commerciale intra OCI qui, à son tour, servira de levier (...) pour éviter que certaines de nos économies ne soient marginalisées davantage", a déclaré M. Ihsanoglu lors de l'ouverture de la 21e session annuelle du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale (COMCEC) de l'OCI.

Le secrétaire général a invité les pays qui ne l'ont pas encore fait à signer et ratifier au plus vite un Accord cadre sur le système de préférences comerciales entre les Etats de l'OCI afin de pouvoir "engager les discussions" sur la création d'un espace de libre échange "dans un proche avenir".

Cet accord, ratifié par une dizaine de membres de l'OCI, vise à la réduction progressive des droits de douane entre les pays signataires.

Lors de la cérémonie inaugurale, le président turc Ahmet Necdet Sezer a déploré que "les pays membres de l'OCI, qui représentent 22% de la population mondiale, n'aient réalisé que 5% du produit national brut mondial et 8% du commerce international".

"Ces chiffres soulignent le besoin des Etats membres (...) de s'engager dans une coopération plus intensive", a-t-il poursuivi.

"Il est clair que nous parviendrons à atteindre nos objectifs de développement par le biais de la constitution d'une Union économique islamique", a renchéri le président de la Chambre de commerce et d'industrie islamique, le sheikh Saleh Ben Abdullah Kamel, cité par l'agence de presse Anatolie.

Le système de préférences commerciales entre membres de l'OCI, le développement du tourisme et le renforcement de la lutte contre la pauvreté sont au menu des discussions des quelque 230 représentants de 51 des 57 pays membres de l'Organisation, qui présenteront vendredi leurs résolutions. (AFP, 24 novembre 2005)

Barzani: Indépendance kurde en Irak s'il y a la guerre civile


Le président de la région autonome kurde d'Irak, Massoud Barzani, a affirmé dans un entretien vendredi avec la chaîne d'information turque NTV que sa communauté n'aurait pas d'autre choix que de proclamer son indépendance si une guerre civile éclatait en Irak.

Interrogé à Rome sur l'éventualité d'une indépendance des Kurdes d'Irak, une hantise de la Turquie et des pays de la région qui abritent ce peuple, M. Barzani a répondu : "que dieu nous préserve" d'une guerre civile, "mais si d'autres se battent entre eux et s'il y a un éclatement (de l'Irak), alors nous n'aurons pas d'autre option".

Soulignant que le droit à l'indépendance est un "droit naturel et légitime" des Kurdes, M. Barzani a cependant estimé que, pour le moment, son peuple n'avait pas d'autre revendication que l'application de la nouvelle Constitution pour avancer vers un Irak "démocratique, fédéral et pluraliste".

Ankara craint que les Kurdes d'Irak, virtuellement indépendants depuis la chute de Saddam Hussein, ne jettent les bases d'un Etat indépendant dans le nord du pays, frontalier avec le sud-est turc où les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) sont toujours actifs par endroits.

Un tel Etat déstabiliserait cette zone, selon les Turcs.

Le président kurde a minimisé l'importance de la présence de centaines de membres du PKK dans les montagnes du Kurdistan irakien, affirmant que la Turquie devrait régler cette question par des moyens "politiques" et non militaires.

La Turquie a entretenu des relations tumultueuses avec M. Barzani, qui avait par le passé bénéficié d'un passeport diplomatique turc pour pouvoir voyager à l'étranger et qui a régulièrement accusé Ankara d'ingérence en Irak, notamment en ce qui concerne les opérations de l'armée turque dans le nord du pays visant à pourchasser les rebelles du PKK.

M. Barzani avait pourtant soutenu ces opérations jusqu'à l'arrivée des troupes américaines en 2003. (AFP, 18 novembre 2005)

Russie, Turquie, Italie: vers un nouvel espace énergétique


Le président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ont profité jeudi de l'inauguration officielle d'un important gazoduc pour discuter de l'avenir de l'approvisionnement en énergie de l'Europe.

Réunis à la station de pompage de Durusu (nord de la Turquie), placée pour l'occasion sous l'étroite surveillance de tireurs d'élite juchés sur les toits et de véhicules blindés, les trois dirigeants ont célébré le succès du gazoduc sous-marin Blue Stream en allumant une flamme de l'amitié.

Construit par le pétrolier italien ENI et par le géant gazier russe Gazprom, Blue Stream, qui achemine du gaz russe en Turquie via la mer Noire, est entré en activité en décembre 2002, offrant à ce pays un approvisionnement en gaz russe direct et ne dépendant pas du bon vouloir de pays tiers.

"Le lancement du gazoduc Blue Stream est un pas vers le renforcement de la sécurité énergétique dans la région et de la création d'un espace énergétique uni en Europe", a déclaré M. Poutine à l'issue de la cérémonie d'inauguration.

"La Turquie va devenir un pont énergétique entre l'Orient et l'Occident", a-t-il ajouté.

Selon lui, Blue Stream offre des possibilité de transport du gaz russe vers des pays tiers, notamment "vers l'Italie du sud, l'Europe du sud et Israël".

Il a souligné que les compagnies énergétiques russes étaient intéressées non seulement à exporter des hydrocarbures mais aussi développer des infrastructures gazières turques.

"Nous étudions de nouvelles perspectives de réexportation de gaz russe via la Turquie vers l'Italie du sud ainsi que l'Europe du Sud, notamment la Bulgarie, la Hongrie, l'Autriche et l'ex-Yougoslavie", a confirmé à la presse Alexei Miller, président de Gazprom.

M. Miller a précisé que le Blue Stream permettait "d'augmenter les livraisons de gaz en Israël ainsi que les livraisons de gaz en Turquie pour le liquéfier et l'exporter ensuite vers les pays tiers".

Gazprom envisage d'ailleurs de participer à la construction d'une usine de liquéfaction du gaz à Izmir (ouest de la Turquie) ou à Ceyhan (sud), a-t-il indiqué.

Se félicitant de la réussite du Blue Stream, M. Erdogan a pour sa part appelé de ses voeux une nouvelle coopération exemplaire pour la construction à venir de l'oléoduc Samsun-Ceyhan, "qui doit acheminer le pétrole russe et kazakh vers les marchés de consommation méditerranéens aux alentours de 2010".

Le Premier ministre turc a indiqué que le Blue Stream serait lui aussi  prolongé jusqu'au port méditerranéen de Ceyhan -qui est déjà le débouché d'un oléoduc acheminant le pétrole azerbaïdjanais via la Géorgie- et ferait de ce terminal un "important centre du commerce de l'énergie".

"Tous ces projets vont avoir une grande influence sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'Europe", a-t-il assuré, affirmant que la Turquie était appelée à devenir "la quatrième voie majeure d'approvisionnement en énergie de l'Union Européenne".

M. Berlusconi s'est félicité de la coopération de "trois démocraties" dans la réalisation de ce projet qui a donné "des résultats extraordinaires".

Le potentiel du Blue Stream est de 16 milliards de mètres cubes par an. Au cours des dix premiers mois de 2005, la Russie a livré à la Turquie via ce gazoduc 3,7 milliards de mètres cubes de gaz. Il doit être utilisé à pleine capacité à partir de 2010.

D'une longueur de 1.213 km, Blue Stream, dont le coût total s'élève à 3,2 milliards de dollars (2,74 milliards d'euros), passe sous la mer Noire sur une distance de 400 km, à une profondeur atteignant plus de 2.100 m par endroits, ce qui en fait le plus profond gazoduc au monde. (AFP, 17 novembre 2005)

Le Premier ministre Erdogan dans les pays du Golfe


Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a quitté dimanche soir le Qatar pour se rendre à Bahreïn, après deux jours de discussions à Doha consacrées à accroître la coopération politique et les échanges commerciaux entre le Qatar et la Turquie.

"Les deux parties récolteront rapidement les fruits de cette coopération dans les mois à venir", a déclaré M. Erdogan, à l'issue de sa visite, au cours de laquelle il a rencontré l'émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani et le Premier ministre Abdallah Ben Khalifa al-Thani.

M. Erdogan est accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires.

A Bahreïn, il doit rencontrer le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, le Premier ministre Khalifa Ben Salman Al-Khalifa et le prince héritier Salman Ben Hamad Al-Khalifa.

Au cours des derniers mois, le gouvernement turc a multiplié les appels aux investisseurs des pays du Golfe à s'implanter en Turquie.

Une entreprise immobilière émiratie a signé en octobre un accord avec la mairie d'Istanbul portant sur des investissements dans la métropole turque d'un montant total de cinq milliards de dollars (4,27 milliards d'euros). (AFP, 13 novembre 2005)

Les gardes-frontière iraniens abattent un militant kurde

Les gardes-frontières iraniens ont tué un militant kurde et en ont capturé un autre après l'avoir blessé lors de nouveaux affrontements dans la province d'Azerbaïdjan occidental (nord-ouest), a rapporté samedi l'agence estudiantine Isna.

Mohammad-Sadegh Mohsenpour, gouverneur de la capitale provinciale, Ouroumiyeh, a affirmé que les deux rebelles appartenaient au Pejak, un groupe lié au PKK qui ont trouvé refuge dans la région kurde transfrontalière aux confins de la Turquie, de l'Irak et de l'Iran.

Selon des responsables iraniens locaux, le Pejak, apparu il y a environ deux ans, est l'une des principales organisations coupables d'opérations sanglantes dans les régions iraniennes à forte communauté kurde au cours des derniers mois.

Cent vingt policiers iraniens ont été tués et 64 autres blessés dans des affrontements en moins de six mois, avait indiqué en septembre l'hodjatoleslam Akbar Feyz, chef de la justice de la province d'Azerbaïdjan occidental.

L'Iran a ouvertement accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d'attiser les tensions ethniques dans les zones à forte communauté kurde (au nord-ouest) et arabe (au sud-ouest). (AFP, 12 novembre 2005)

Barzani: Civil War Will Lead To Kurd State

Iraqi Kurds will proclaim an independent entity in northern Iraq in the event of a civil war between the country's Sunni and Shiite communities.

In an interview with Saudi daily Al-Sharq Al-Awsat Monday, Massoud Barzani, the president of the Kurdish enclave, spoke about the long-time national aspirations of the Kurds, a move opposed by neighboring Turkey, Syria and Iran.

"If a civil war breaks out between Sunnis and Shiites leading to their separation, the Kurds will have only one choice and that is total independence," said Barzani, who also heads the Kurdish Democratic Party, which, with Iraqi President Jalal Talabani's Patriotic Union of Kurdistan, controls the Kurdish enclave

Nevertheless, Barzani stressed, "if the two parties (Sunnis and Shiites) remained committed to the new constitution, we will also remain adhered to it."

Under the new constitution, Iraqi Kurdistan enjoys autonomy.

Barzani underlined the Kurdish people's right to self-determination.

"The Kurds should no longer fear to be persecuted or punished for demanding independence, and the other parties should no longer worry about the Kurds' aspirations," Barzani said.

"The issue of independence, is however, not at stake in the present phase," he added. (UPI, November 7, 2005)

Un Peshmerga kurde Massoud Bqrzani à la Maison Blanche

Trois jours seulement avant la visite à Washington du numéro un chypriote turc, les Etats-Unis avaient reçu le leader kurde irakien Massoud Barzani. Ce dernier avait exprimé au président Bush la "sympathie" que lui inspiraient les familles des soldats américains morts au combat, en Irak, pour "libérer d'autres peuples". De son côté, le président américain s'était voulu rassurant sur l'unité d'un Irak partagé entre Kurdes, Sunnites et Chiites, ajoutant que la nouvelle Constitution approuvée le 15 octobre dernier et les élections prévues en décembre permettraient à chacun de "faire entendre sa voix pour l'avenir du pays".

Comme le note le Turkish Daily News, l'arrivée de Massoud Barzani à la Maison Blanche en costume traditionnel kurde et le mot de "président" utilisé par George Bush à l'adresse de son interlocuteur, ont déclenché de nombreux commentaires dans les médias turcs. Certains y ont vu le signe que Washington donnait "sa bénédiction à la création d'une entité kurde séparée dans le nord de l'Irak", a souligné le quotidien turc. Mais la Turquie a réagi plutôt calmement à cette visite, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Namik Tan, ayant déclaré que la politique d'Ankara dans la région, visant à défendre l'intégrité territoriale de l'Irak, était bien perçue à la fois par les autorités américaines et irakiennes. Un officiel américain a d'ailleurs indiqué au Turkish Daily News, que MM. Bush et Barzani avaient "fortement souligné, durant leur discussion, la nécessité de protéger l'intégrité territoriale et l'unité politique de l'Irak". Par ailleurs, Nancy McEldowney, la chargée d'affaires américaine à Ankara, a souligné que M. Bush avait profité de la venue de M. Barzani, pour lui signifier qu'une action devait être menée contre les militants kurdes du PKK.

Justement, la Turquie presse régulièrement les Etats-Unis et l'Irak de lancer des actions concrètes, de grande envergure, contre les bases du PKK situées dans le nord de l'Irak, d'où les militants kurdes préparent leur infiltration en territoire turc, pour y mener des attaques. Mais les autorités d'Ankara sont également préoccupées par les revendications des Kurdes d'Irak, autour de l'octroi d'une plus grande autonomie et du statut de la ville pétrolière de Kirkouk.

La presse turque se transforme bien évidemment en caisse de résonance de toutes ces craintes. Dans un éditorial du Turkish Daily News intitulé "Un Peshmerga dans le Bureau Ovale" – autrement dit : Un combattant kurde à la Maison Blanche –, Yusuf Kanli a estimé qu'il s'agit là "d'une manifestation de la forte volonté politique des Etats-Unis de favoriser les aspirations des Kurdes irakiens à un Etat". Washington "récompense" les dirigeants kurdes irakiens pour leur "loyauté" et leur "collaboration" dans la guerre en Irak. Les Etats-Unis, déplore Yusuf Kanli, ont réservé un "traitement présidentiel" à un leader kurde irakien, "qui n'a eu de cesse de répéter qu'il rêvait de la création d'un Kurdistan indépendant". Il souligne que "les drapeaux kurdes ont remplacé le drapeau irakien jusqu'au poste-frontière de Habur", l'administration de Barzani semblant "déterminée à ne pas autoriser que le drapeau irakien flotte dans la région placée sous contrôle kurde".

Et l'éditorialiste de rappeler, en quelques mots, la position très inconfortable d'Ankara dans cette affaire : "Toujours à la recherche d'une vraie politique irakienne, la Turquie s'efforce de montrer sa solidarité envers les Etats-Unis, et en même temps de maintenir une image d'indépendance pour séduire les américano-sceptiques en Europe, le monde arabe et les autres ; une Turquie, qui se montre incapable d'obtenir un soutien suffisant des Etats-Unis dans son combat contre le terrorisme séparatiste, et qui a totalement échoué à convaincre Washington d'agir contre le PKK en Irak du Nord ; mais une Turquie qui espère, néanmoins, que l'adoption de la nouvelle Constitution "ouvre la voie" à toutes les communautés en Irak, et que le prochain Parlement élu sera le reflet de l'ensemble des composantes du pays. Des autorités d'Ankara, enfin, qui préviennent que leur patience va s'épuiser, laissant entendre par-là même qu'elles pourraient recourir à des actions unilatérales contre les terroristes dans le nord de l'Irak."

D'autres sont moins pessimistes pour Ankara sur les rapports américano-kurdes. Dans la rubrique "Opinions" du Turkish Daily News, Mehmet Ali Birand pense que s'il y a bien "une part de vérité" dans la perception de l'opinion publique internationale, sur l'évolution de Washington vers l'octroi d'une indépendance au Kurdistan, il fait cependant observer que George Bush a appelé les Kurdes à ne pas diviser l'Irak "simplement pour leurs aspirations à l'indépendance".

Le célèbre chroniqueur convient que la rencontre Bush-Barzani "marque le début d'un nouveau processus historique". "Une nouvelle page s'est ouverte dans l'histoire du problème kurde. Le plus important à présent, c'est de savoir ce que la Turquie va écrire sur cette nouvelle page", souligne Birand.
Une nouvelle page qui pourrait prendre la forme d'une "alternative" au scénario actuel. Birand rappelle que les Turcs craignent la propagation d'un séparatisme kurde irakien vers le sud-est de la Turquie, où vivent plusieurs millions de Kurdes. Et si ce scénario "n'est pas totalement impossible", il n'en demeure pas moins, note Birand, que l'on n'a recouru "qu'aux seuls moyens militaires, jusqu'à présent, pour en empêcher la réalisation".

Le journaliste propose donc un scénario alternatif, fondé sur une analyse en trois points :

1. La Turquie constitue "le lien économique essentiel" dont disposent les Kurdes irakiens. "La route la meilleure et la plus facile pour leur commerce passe par la Turquie, note Birand. Le Sud-Est de la Turquie existe également par son commerce avec le nord de l'Irak. Si vous fermez suffisamment longtemps le poste-frontière de Habur, vous verrez dépérir et le nord de l'Irak et le Sud-Est de la Turquie. Or, une telle imbrication n'existe pas, sur le plan économique, avec l'Iran ou la Syrie."

2. En matière de sécurité, la Turquie et le nord de l'Irak "ont besoin l'un de l'autre". "Pour les Kurdes irakiens, souligne Birand, la plus grande menace provient non pas de Turquie mais des Chiites, qui s'apprêtent à prendre le contrôle du pays à Bagdad. Pour les Chiites, qui veulent récolter tous les bénéfices du pétrole irakien, il n'y a aucune différence entre les envahisseurs américains et les Kurdes. Si un clash devait avoir lieu en Irak, il n'opposerait pas les Chiites aux Sunnites, mais les Kurdes au reste du pays."

3. Il est clair que toute velléité kurde d'indépendance ne pourra se concrétiser "qu'avec l'aval des Américains". "Si la conjoncture internationale le permet et si l'Union européenne et les Etats-Unis se mettent d'accord sur l'indépendance pour les Kurdes, la Turquie ne pourra pas déclencher une opération militaire pour stopper le processus", admet le journaliste.

Conclusion de Birand : la Turquie pourrait considérer les Kurdes du nord de l'Irak "non pas comme l'ennemi, mais comme une population à protéger". Autrement dit, "si la Turquie offre une fenêtre ouverte sur le monde aux Kurdes irakiens, si elle soutient leur économie, toutes les données changeront". Du coup, une coopération entre la Turquie et le nord de l'Irak "ne profitera pas seulement à l'ensemble de la région, mais accroîtra l'influence exercée par la Turquie sur l'Iran, l'Irak et la Syrie".

Deux conditions doivent être remplies, malgré tout, pour pouvoir donner corps à ce scénario. La première concerne l'activité du PKK dans le nord de l'Irak. "Les Irakiens du nord sont eux aussi mécontents de la présence du PKK dans la région, souligne Birand, mais ils ne peuvent ou ne veulent pas agir, en raison de liens ethniques communs. L'attitude des Etats-Unis, aussi, est cruciale sur cette question. Tous les rapports que nous recevons indiquent clairement que les Etats-Unis n'ont aucunement l'intention de retirer le PKK de la liste des organisations terroristes, mais ils ne font jamais rien de concret. Or, Ankara attend l'éradication du PKK dans la région, une condition préalable à l'établissement de meilleures relations."

Deuxième condition à un rapprochement entre la Turquie et le nord de l'Irak : les leaders nord-irakiens doivent fournir "un espace vital aux Turkmènes" de la région. "Il est impossible pour la Turquie de laisser les Turkmènes livrés à eux-mêmes. Ils ont beaucoup souffert durant le régime de Saddam Husseïn, et Ankara a fait mine de ne pas voir ce qui se passait là-bas. Ce qui a causé beaucoup de peine au peuple turc", estime Mehmet Ali Birand.

Dans l'autre sens, les Turcs doivent respecter la sensibilité des Kurdes du nord de l'Irak, fait observer le journaliste. "Pour y parvenir, il faut résoudre nos problèmes avec les citoyens turcs d'origine kurde, écrit Birand. Il en va de notre intérêt de défendre tous les mouvements politiques qui ne menacent pas l'intégrité territoriale de la Turquie. Une Turquie qui a de bonnes relations avec les Irakiens du nord et ses concitoyens d'origine kurde est-elle préférable ou non à une Turquie en conflit perpétuel avec ces groupes ? Et pour le nord de l'Irak, mieux vaut-il être constamment en conflit avec la Turquie et marcher main dans la main avec les organisations qui menacent son intégrité territoriale, ou avoir des relations étroites avec la Turquie ?". (Gamk Online, 5 novembre 2005)

La Belgique est prête à organiser une rencontre Arménie-Turquie

Au cours de sa visite en Arménie la présidente du Sénat, Anne-Marie Lizin a affirmé que la Belgique est prête à contribuer à l'organisation d'une rencontre entre les présidents des parlements arménien et turc en janvier prochain à Bruxelles pour discuter de la normalisation des relations entre les deux pays.

Mme Lizin, qui est rapportrice de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), s'est rendue lundi et mardi à Erevan, pour des rencontres avec des responsables arméniens. Cette visite s'inscrit dans le cadre de la présidence belge de l'OSCE, en 2006, et de la réunion des présidents des parlements des 55 pays membres qu'elle compte organiser à cette occasion, a précisé mercredi un porte-parole du Sénat. C'est dans ce cadre que Mme Lizin a fait cette proposition au président du parlement arménien, Artur Bagdasaryan.

Celui-ci, cité par l'agence Itar-Tass, a confirmé qu'Erevan était favorable à une normalisation des relations avec la Turquie et à "des discussions ouvertes" sur les problèmes existant entre les deux pays. M. Bagdasaryan a confirmé que l'intégration européenne était la première priorité de l'Arménie, soulignant qu'il serait très utile pour Erevan d'étudier l'expérience belge. Le succès du referendum sur la réforme constitutionnelle en Arménie prévu pour le 27 novembre aura "un impact positif" sur l'accélération des transformations démocratiques dans le pays, a ajouté le président du parlement. Mme Lizin a pour sa part assuré que la Belgique ferait de son mieux pour accélérer l'intégration de l'Arménie dans les structures européennes. (Armenews, 2 novembre 2005)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'attitude de la Turquie sur Chypre provoque une "crise" avec l'UE

Le gouvernement chypriote a affirmé vendredi que le refus de la Turquie de reconnaître Chypre envenime les relations entre Ankara et l'Union européenne, au point de provoquer une "crise".
"Il est clair que les déclarations" du ministre des Affaires étrangères turc Abdullah Gül sont diamétralement opposées au contenu du rapport de la Commission européenne et aux déclarations d'Olli Rehn", commissaire européen à l'Elargissement, a souligné le porte-parole du gouvernement chypriote, Kypros Chrysostomidès.

"Ainsi, nous ne retrouvons face à un évident phénomène de crise dans les relations entre l'UE et la Turquie", a-t-il ajouté.

Ankara n'a pas contesté jeudi les manquements à la démocratie et aux droits de l'Homme détaillés dans le rapport annuel de la Commission européenne sur la Turquie rendu public la veille plus d'un mois après l'ouverture de ses négociations d'adhésion à l'UE, mais a rejeté les demandes de Bruxelles sur Chypre.

Mais M. Gül a qualifié d'"inacceptables et irraisonnables" certains points de ce rapport sur la question de Chypre, semblant faire ainsi référence à une nouvelle demande d'Olli Rehn,  qui a souhaité que la Turquie respecte son protocole d'union douanière avec l'UE, c'est-à-dire qu'elle laisse les navires et avions chypriotes entrer dans ses ports et aéroports.

"Tout le monde est au courant de ces questions. Notre position reste la même", a dit M. Gül. Ankara a annoncé plusieurs fois que ses ports et aéroports seraient ouverts à Chypre si les sanctions internationales imposées sur l'entité chypriote-turque étaient levées simultanément.

Chypre est divisée depuis l'intervention militaire turque dans le nord de l'île en 1974. Seul pays à reconnaître la République turque de Chypre du Nord (RTCN), proclamée unilatéralement en 1983, la Turquie refuse de reconnaître la République de Chypre, reconnue par la communauté internationale comme la seule entité légitime sur toute l'île, même si son autorité ne s'étend de fait que sur la zone sud.

La République de Chypre est entrée dans l'Union européenne à la faveur de l'élargissement du 1er mai 2004

La Turquie a officiellement commencé le 3 octobre avec l'UE un processus d'au moins dix ans dont l'objectif est l'adhésion, mais sans garantie.

Le 29 juillet, Ankara avait rempli la dernière condition pour l'ouverture des pourparlers d'adhésion en signant un protocole étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

Mais elle avait en même temps assuré que son paraphe ne valait pas reconnaissance des autorités de Nicosie.

"Nous sommes complètement d'accord avec la position de l'UE sur le fait que la Turquie doit entièrement respecter des obligations concernant le protocole" d'union douanière, a dit M. Chrysostomidès. (AFP, 11 novembre 2005)

La Turquie, voisin "difficile" pour l'Arménie et la Grèce (président grec)


Le président grec Carolos Papoulias a déclaré mercredi à Athènes que son pays et l'Arménie partageaient "un voisin difficile, la Turquie", lors d'une visite de son homologue arménien Robert Kocharian.

L'Arménie "a, comme nous, un voisin difficile, la Turquie", a déclaré M. Papoulias, ajoutant que l'Arménie était "probablement le pays qui comprenait le mieux les problèmes relatifs aux relations gréco-turques".

Robert Kocharian n'a pas commenté ces déclarations.

Toujours en conflit sur des questions territoriales en Mer Egée, la Grèce et la Turquie ont toutefois amélioré leurs relations ces dernières années, Athènes soutenant très fortement l'accession d'Ankara à l'Union européenne.

Mais nombre de problèmes continuent de diviser les deux pays, notamment la reconnaissance par la Grèce du génocide arménien par les Turcs en 1915.

Le président arménien doit séjourner à Athènes jusqu'au 11 novembre.

La Grèce soutient l'idée d'une coopération renforcée de l'Union européenne avec l'Arménie et figure parmi les six premiers investisseurs dans le pays, a expliqué M. Papoulias, ajoutant que de nombreux officiers militaires arméniens suivaient actuellement une formation en Grèce. (AFP, 9 novembre 2005)

Mehmet Ali Talat joue les Nations unies contre l'Union européenne.

Le leader chypriote turc, Mehmet Ali Talat, a été reçu comme prévu, le week-end dernier, aux Etats-Unis, par la Secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. Comme le rapporte le Turkish Daily News, M. Talat a jugé la rencontre "fructueuse et constructive", même si Condoleezza Rice n'a annoncé aucun geste concret de nature à satisfaire les revendications des Chypriotes Turcs.

M. Talat a d'ailleurs lui-même affirmé, selon l'agence Anatolie, qu'il n'avait rien réclamé de spécial aux Etats-Unis, si ce n'est qu'ils poursuivent leur politique visant à mettre fin à l'isolement des Chypriotes Turcs. En clair, M. Talat attend de Washington l'établissement de vols directs entre les Etats-Unis et Chypre-Nord, lesquels contribueraient à la levée de cet isolement.

Le Département d'Etat, par la voix de son porte-parole Sean McCormack, a indiqué que la rencontre entre Mme Rice et M. Talat était "le reflet du soutien permanent" apporté par Washington à la recherche d'une solution "juste et durable" au problème de Chypre. Mais il a également mis en garde ceux qui seraient tentés d'accorder une importance trop grande à cette rencontre. "Il n'y a aucun changement dans notre politique sur la question de la reconnaissance" (sous-entendu de Chypre-Nord), a-t-il indiqué.

Quant à Mehmet Ali Talat, il a indiqué à la sortie de son entrevue avec Condoleezza Rice, que les Etats-Unis étaient toujours favorables à un plan de réunification préparé par les Nations unies. Le plan Annan reste valable, pour le numéro un chypriote turc, mais "si l'une des parties veut y apporter des modifications, elle n'a qu'à les proposer". Si M. Talat a été reçu par la Secrétaire d'Etat américaine, il le doit selon lui à la volonté de réunification de l'île exprimée par les Chypriotes Turcs. "Nous réclamons le respect de nos droits et l'égalité politique", a-t-il déclaré dans une allusion explicite aux Chypriotes Grecs.

Au dernier jour de sa visite, lundi 31 octobre, Mehmet Ali Talat a rencontré le Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. A l'issue de l'entrevue, M. Talat a réitéré son soutien au plan Annan, l'Union européenne ne pouvant selon lui ni trouver une solution ni encourager la recherche d'un règlement. "L'Union européenne n'est pas une organisation impartiale. Les Chypriotes Grecs sont dans l'Union, mais les Turcs sont en dehors. Même d'un point de vue structurel, l'UE n'est pas l'interlocuteur approprié pour mener un tel effort. Elle n'a pas les moyens d'agir en tant que médiateur impartial", a déclaré M. Talat, selon l'agence Anatolie.

Le leader chypriote turc affirme que la position de Kofi Annan sur la levée de l'isolement de Chypre-Nord est restée identique. Il espère une nouvelle initiative du Secrétaire général de l'ONU, sans pouvoir donner de calendrier précis d'une éventuelle reprise des pourparlers. Il a néanmoins demandé à Kofi Annan de créer les conditions nécessaires pour "éviter un nouvel échec".

Les journaux chypriotes turcs se sont fait l'écho de cette rencontre entre MM. Talat et Annan. Vatan, Kibrisli et Cumhuriyet ont rappelé que M. Talat déniait à l'UE le statut d'interlocuteur approprié pour régler le problème de l'île. Pour Volkan et Yeniduzen, les négociations ne reprendront qu'en cas de succès garanti.

Une position défendue par le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül, lors d'une conférence de presse en forme de bilan de la visite de M. Talat aux Etats-Unis. Selon le quotidien chypriote turc Yeniduzen, M. Gül a rappelé en outre qu'Ankara subordonnait l'ouverture des ports et aéroports turcs aux bateaux et avions chypriotes grecs à la levée simultanée de toutes les restrictions maritimes et aériennes. Autrement dit, le statu quo perdurera tant qu'il ne sera pas mis fin à l'isolement des Chypriotes Turcs. Quant à savoir, comme le soutient Athènes, si la Turquie verrait son adhésion à l'UE bloquée, tant qu'elle ne se retirerait pas de Chypre, Abdullah Gül a balayé l'argument en estimant qu'il s'agissait de "pure rhétorique". (Gamk Online, 5 novembre 2005)

Le Premier ministre grec reporte sa visite en Turquie sans délai

Le Premier ministre grec Costas Caramanlis a annulé un voyage en Turquie prévu dans le courant du mois, ont annoncé samedi les médias grecs.

La visite n'aura pas lieu en novembre, mais quand le gouvernement le jugera approprié, a indiqué la télévision publique NET, citant des sources gouvernementale.

Ce déplacement, la première visite officielle d'un Premier ministre grec depuis 1959, a été reportée en raison de la position "inélastique" de la Turquie sur Chypre et les remarques "contreproductives" des responsables turcs, selon le quotidien "Kathimerini" de samedi.

Aucune date officielle n'avait été fixée pour cette visite, mais elle devait avoir lieu d'ici à la fin novembre. (AP, 5 novembre 2005)

Un député européen chypriote abaisse un drapeau chypriote-turc

Un député chypriote-grec au Parlement européen, dont la maison a été à trois reprises perquisitionnée par la police, s'est infiltré mardi en zone chypriote-turque où il a abaissé un drapeau chypriote-turc.

Le gouvernement chypriote-grec, internationnellement reconnu mais dont l'autorité ne s'étend que sur le sud de l'île, a pris immédiatement ses distances avec l'acte du député Marios Matsakis.

M. Matsakis, connu pour ses campagnes contre l'ancienne puissance coloniale britannique qui a maintenu des bases à Chypre, a convié un caméraman pour immortaliser son geste.

Il a affirmé avoir réussi à approcher un poste d'observation chypriote-turc près du village de Louroujina, dans le secteur nord de l'île où a été proclamée la République Turque de Chypre du nord (RTCN). "J'ai abaissé le drapeau chypiote turc sous les yeux de soldats chypriotes-turcs qui n'ont pas tiré".

"J'y suis allé en tant que député européen pour montrer au Parlement européen que l'Union européenne ferme les yeux et permet la poursuite de l'occupation d'un de ses pays membres par un pays candidat à l'UE (la Turquie)", a-t-il ajouté.

"Mr Matsakis ne représente que lui-même", a déclaré le porte-parole du gouvernement chypriote-grec Kypros Chrysostomides.

Le député est soupçonné de contrebande d'antiquités. Sa maison a été perquisitionnée par la police à trois reprises depuis le 23 octobre. (AFP, 1er novembre 2005)

Immigration / Migration

Un livre sur le drame des fiancées importées dans la communauté turque
 
Les femmes qui font cercle autour de la sociologue Necla Kelek sont unanimes: "Les Allemands ne nous intéressent pas." Pourtant, elles habitent en Allemagne, leur mari y travaille, leurs enfants y sont élevés, elles touchent les allocations des services sociaux. Elles insistent: "Nous n'avons pas besoin d'eux." Qu'une de leurs filles épouse un Allemand? "Qu'Allah nous en préserve!"

Dans un livre révulsé, Necla Kelek raconte le destin de ces "fiancées importées", mariées par leur famille à un compatriote venu travailler en Allemagne. Elles se sont  retrouvées enfermées dans le ghetto turc, souvent voilées, traitées comme des esclaves par leur belle- mère, soumises au pouvoir du mari, interdites de cours d'allemand, cloîtrées chez elles. Leur sort n'aurait sans doute pas été différent dans leur village natal, où les femmes, voilées parce qu'elles incarnent la souillure de la tentation sexuelle, n'attendent pas d'amour de leur mari: seule la mère est respectée. Mais elles vivent dans un pays démocratique et Necla Kelek ne mâche pas sa fureur contre tous ceux qui, en Allemagne, ferment les yeux, au nom du droit à la différence et d'un sentiment de culpabilité mal placé. Elle interpelle en particulier les intellectuels qui, dans leur jeunesse, se sont battus pour la liberté, l'autodétermination et l'égalité et qui, aujourd'hui, savent agir pour le mariage homosexuel et contre la discrimination des femmes, mais "semblent frappés de cécité dès lors qu'il s'agit de l'islam".

Ce livre intelligent, qui démonte les mécanismes et les pressions de la "oumma", la communauté musulmane, se double d'un témoignage bouleversant : l'auteur sait de quoi elle parle. Arrière- petite-fille d'un marchand turc d'esclaves, elle-même a tâtonné avant de découvrir les chemins de la liberté. Elle entremêle le récit de sa vie avec les portraits des 50 femmes qu'elle a étudiées. Cocktail d'une efficacité redoutable: au printemps, il a secoué le gouvernement allemand, sommé de réagir par la loi. Il vise aussi toute l'Europe.  (Jacqueline Remy, Le Vif/L'Expresse, 25 novembre 2005)

La Fiancée importée, par Necla Kelek. Trad. de l'allemand par Jacqueline Chambon et Johannes Honigmann. Ed. Jacqueline Chambon, 230 p.

Les Turcs d'Allemagne sont devenus plus pieux

Les Turcs vivant en Allemagne se sont davantage attachés à leur religion musulmane et sont devenus plus conservateurs ces cinq dernières années, montre une recherche effectuée par le Centre des études turques (TAM), basé à Essen (ouest de l'Allemagne).


Quelque 83% des turcs interrogés se disent "croyants" alors que ce chiffre était de 73% dans une même recherche réalisée en l'an 2000, précise le centre dans un communiqué reçu mardi au bureau de l'AFP à Ankara.

La recherche a été effectuée sur un échantillon représentatif de 1.000 personnes.

47% des sondés (27% en 2000) approuvent le port du foulard islamique par les femmes musulmanes et 70% des personnes interrogées (81% en 2000) approuvent les classes mixtes où sont mélangés filles et garçons.

Les Turcs représentent la plus importante communauté immigrée en Allemagne, avec près de 3 millions de personnes. (AFP, 15 novembre 2005)

Une centaine d'immigrants et des marins grecs et turcs arrêtés en Turquie

Une centaine d'immigrés clandestins ainsi que six marins grecs et turcs sont détenus en Turquie à la suite d'une opération de la police turque visant à démanteler un réseau de passeurs, a-t-on appris mardi de sources concordantes à Ankara.

Les forces de sécurité turques ont intercepté un bateau grec se trouvant en mer Egée au large des côtes turques, dans la nuit de lundi à mardi, et arrêté 65 passagers clandestins, parmi lesquels des ressortissants irakiens, mauritaniens, pakistanais et palestiniens, ont indiqué les garde-côtes.

Les policiers turques ont également interpellé deux marins grecs du bateau à bord duquel se trouvaient les clandestins et quatre marins turcs chargés de transporter sur un bateau de pêche les clandestins vers le navire grec, selon cette source.

Par ailleurs, la police paramilitaire a arrêté 33 autres clandestins étrangers lors d'une opération qui s'est déroulée près de la ville d'Urla (ouest), selon l'agence Anatolie.

Certains de ces immigrants ont indiqué à la police avoir dû verser 2.500 dollars par personne aux passeurs pour pouvoir se rendre en Grèce, a ajouté l'agence.

La Turquie se trouve au carrefour des voies de l'immigration clandestine de l'Asie vers l'Europe. La plupart des clandestins tentent de passer par voie de terre en Grèce ou, en empruntant des embarcations de fortune, d'atteindre les îles grecques ou l'Italie au péril de leur vie. (AFP, 15 novembre 2005)

Réactions contre l'analyse d'Erdogan à propos des émeutes de Paris

Le premier ministre français Dominique de Villepin a rejeté l'affirmation de Recep Tayyip Erdogan qui avait déclaré que les émeutes de Paris seraient reliées à l'interdiction du voile dans les écoles françaises.

En réponse à une question de la TF1 s'il est surpris de la déclaration d'Erdogan, Villepin a dit: "Oui! Il n'y a aucun rapport entre ces événements et l'interdiction du voile."

Quand on a demandé à Villepin si les forces islamiques radicales ont eu une main dans les émeutes, il a déclaré, "Je ne pense pas qui est le cas. Même s'il est un facteur que nous ne devrons jamais ignorer, il n'a pas un rôle décisif en ce moment."

En Turquie, le porte-parole du parti républicain du peuple (CHP), Ali Topuz, a qualifié de non-fondées les paroles d'Erdogan. "Dire ceci est une incitation des Turcs installés à faire des manifestations pareilles contre l'interdiction du voile. Donc, il s'agit d'une provocation. Le premier ministre doit immédiatement faire une clarification sur ses paroles," a-t-il dit.

D'ailleurs, plusieurs journaux ou organisations démocratiques ont critiqué sévèrement la déclaration d'Erdogan et l'ont qualifiée d'"irresponsable".

Afin d'apaiser les réactions contre sa déclaration tant en Turquie qu'en Europe, le premier ministre Erdogan a appelé mardi ses compatriotes vivant en Europe à ne pas prendre part aux troubles qui embrasent les banlieues françaises, espérant que les incidents ne se propageront pas à d'autres pays du continent.

"J'appelle nos 4,5 millions de citoyens (en Europe) au sang froid et à agir avec maturité et modération", a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son parti AKP.

"La destruction n'est pas acceptable comme moyen pour revendiquer son droit", a-t-il précisé.

Erdogan a également mis en garde les responsables français: "Les autorités compétentes doivent aussi être conscients des conséquences des politiques de discrimination visant les immigrés". (Médias turcs et français, 8 novembre 2005)

Provocation d'Erdogan: "L'interdiction du voile, une raison des troubles à Paris"

Alors que tout le monde s'inquiète des évènements en France et cherche une issue pacifique, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan vient de faire une déclaration provocatrice. Selon Erdogan, l'interdiction du port du voile islamique à l'école en France constituerait  l'une des raison des troubles dans les banlieues françaises.

Pour expliquer la flambée de violence dans les banlieues en France, Erdogan a évoqué dans un entretien au journal Milliyet "le processus entamé en France dans les écoles". Selon lui, les lois en vigueur en France qui interdisent le port du voile dans les établissements scolaires ont contribué au sentiment d'exclusion des immigrés et "attisé" les violences.

"Nous avons toujours défendu l'alliance des civilisations (afin de rapprocher l'islam et l'Occident) et voulu faire comprendre combien une adhésion de la Turquie à l'Union européenne était importante dans ce domaine mais certains n'ont pas voulu comprendre, surtout les Français", a-t-il ajouté.

Plusieurs députés du parti de Erdogan ont également fait le lien entre les violences et un manque de tolérance à l'égard des musulmans dans la société française.

"Il n'est pas possible d'approuver ces incidents, mais l'hostilité de la France à l'égard des étrangers et des musulmans a eu une influence sur leur éclatement", a déclaré le président de la commission parlementaire des droits de l'Homme Mehmet Elkatmis, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Les officiels en France devraient reprendre leurs esprits", a ajouté M. Elkatmis. "Les politiques concernant les étrangers devraient être revues, la discrimination et le fanatisme devraient être empêchés".

Dimanche à Cologne, à l'occasion de l'ouverture d'une nouvelle antenne de l'Union européenne des démocrates turcs (UETD), un réseau constitué par les partisans de son parti AKP, Erdogan avait rappelé que chaque ressortissant turc en Europe doit refuser l'assimilation car il est avant tout un représentant de la nation turque en Europe. (Medias turcs et AFP, 7 novembre 2005)

Ainsi, Erdogan veut intimider d'un seul coup ses opposants tant en Turquie qu'en Europe.

- Pour l'opposition en Turquie, les incidents pareils peuvent s'éclater en Turquie si l'on ne cède pas aux exigences des Islamistes.
- Pour l'opposition européenne, les incidents pareils peuvent se multiplier par tout si l'on ne cède pas aux chantages d'Ankara lors des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Or, les raisons des incidents en France, sociales, économiques et politiques, sont plus profondes que celle qui a été évoquée par le premier ministre turc.

Pour mieux comprendre la raison des colères des banlieues parisiennes, nous publions ci-bas le texte complet de l'article de Laurent Mouloud, paru dans l'Humanité du 5 novembre 2005.

Pourquoi les colères des banlieues parisiennes?

Le texte complet d'un article paru dans l'Humanité sur les derniers évènements en France:

"Un désespoir immense...", résume Vincent, vingt et un ans. Voilà une semaine que la Seine-Saint-Denis s’est embrasée. Dans la nuit de jeudi à vendredi, au moins 150 véhicules ont été incendiés dans ce seul département. Il y en avait autant la veille. La mort de deux adolescents, électrocutés dans un transformateur d’EDF à Clichy-sous-Bois, jeudi 27 octobre, après un contrôle de police, doublée des provocations de Nicolas Sarkozy, a cristallisé une colère qui n’attendait qu’un signal pour se réveiller. Et déclenché une véritable guérilla dont on peine à voir le bout.

Vincent n’en est pas surpris. Il a vécu à Aulnay-sous-Bois, connaît parfaitement Clichy-sous-Bois. Pour lui, le constat est évident. "Tout le monde sait que dans tous ces quartiers règne la misère et on laisse traîner cette situation. Pire, on l’aggrave d’année en année. Comment voulez-vous que ça n’explose pas. Je n’approuve pas cette violence, mais je la comprends." Et cette fois, assure-t-il, c’est sérieux. Très sérieux. "Ça fait des années que certains attendent ça. Ils ne laisseront pas passer le coche. Et il ne faut pas croire que ce ne sont que des voyous qui font de la violence gratuite. J’ai des amis qui étaient dans le mouvement lycéen de l’année dernière, qui étaient super carré, et qui aujourd’hui sont allés brûler des voitures ! Dans leur tête, c’est une nouvelle manière de continuer la lutte. Je crois qu’il y a un vrai décrochage."

Clichy-sous-Bois, exemple des quartiers paupérisés

Le feu des banlieues ne demandait qu’à démarrer. Nicolas Sarkozy a attisé les braises. Réveillant par ses provocations des années de frustration, de rage plus ou moins contenue. Il y a eu cette semaine les violences, inacceptables. Mais au-delà, l’expression d’un ras-le-bol général. Une bronca des quartiers où règnent depuis trop longtemps l’exclusion sociale, la discrimination, la misère, autant économique que culturelle.

Ce n’est pas un hasard si tout est parti de Clichy-sous-Bois. De cette petite ville de 28 000 habitants, si banalement pauvre avec son taux de chômage astronomique, son habitat honteusement dégradé, ses services publics exsangues. Clichy-sous-Bois, berceau des émeutes, reste un exemple de ces quartiers paupérisés où vit une jeunesse disqualifiée d’avance, stigmatisée dans les médias, quand elle n’est pas directement étiquetée "racaille" par un ministre en perpétuelle campagne électorale. Le mal-être des banlieues ne s’est pas construit sur du vent. L’injustice n’est pas qu’un sentiment. "Prenez simplement l’école, explique Samir, un éducateur sportif de Clichy-sous-Bois. Tous les jeunes savent qu’il n’y a pas d’égalité : s’ils font leur lycée ici, ils n’auront pratiquement aucune chance de décrocher une grande école. Comment voulez-vous justifier ça?"

Clichy-sous-Bois, c’est l’histoire d’une ville qui cumule les handicaps : 20 % de chômage en moyenne, avec des quartiers qui culminent à 40 %, voire 50 % ; une population parmi les plus jeunes d’Île-de-France, dont près de la moitié est âgée de moins de vingt-cinq ans ; trente-six ethnies différentes et de nombreux "primo-arrivants", qui débarquent souvent en grande difficulté financière ; une situation géographique enclavée, sans métro, ni gare ou route nationale ; un budget municipal famélique dans une ville où peu d’entreprises - et la taxe professionnelle qui va avec - acceptent de s’installer... Et comme si tout cela ne suffisait pas, la ville a la particularité de posséder un grand nombre de copropriétés dégradées. Près de 1 570 logements sur 9 000, où s’entassent parfois plusieurs familles obligées de payer 1 000 euros chaque mois à des marchands de sommeil peu scrupuleux. "La cité de la Forestière est même la vitrine nationale de cette copropriété en triste état, où il est très difficile d’intervenir car c’est de l’habitat privé, déplore Stéphane Teste, l’adjoint à la communication. Tout cela conforte un réel sentiment d’abandon et d’exclusion chez les habitants."

Malgré tout, à la mairie de Clichy, on se dit surpris par l’ampleur des événements. "C’est vrai que Clichy est une ville difficile. Depuis dix ans que notre équipe a été élue, on a traversé un certain nombre de crises, relève Olivier Klein, premier adjoint, chargé de la politique de la ville. Mais on n’a jamais connu une explosion comme celle-là, avec un tel déferlement de violence." Ici, tout le monde, le maire (PS) Claude Dilain en tête, pointe la lourde responsabilité de Nicolas Sarkozy. "Ses propos ont créé une tension dans les quartiers. Et lorsque des jeunes et moins jeunes, qui vivent l’injustice sociale au quotidien, entendent un ministre parler d’eux comme ça, il est très difficile de les faire revenir à la raison."

À l’évidence, la propension du premier flic de France à prendre la défense de ses hommes au lieu de réclamer une enquête impartiale, tout comme l’absence de condamnation officielle de l’État après le jet, dimanche soir, d’une grenade lacrymogène de la police dans la mosquée Bilal, ont nourri le sentiment qu’une fois encore la justice ne serait pas du côté des habitants de la cité. "Il y a chez beaucoup de jeunes une vraie révolte contre les institutions, note Olivier Klein. Ils ne croient plus en elles, ils ne se sentent plus concernés, car ils voient que celles-ci ne jouent pas leur rôle d’atténuateur des inégalités. Et l’attitude du gouvernement dans cette affaire n’a fait que renforcer cette conviction et démultiplier la colère."

Le malaise est profond. Et la défaillance des pouvoirs publics évidente. "Sur l’ensemble de la Seine-Saint-Denis, il manquait 160 postes d’enseignants à la rentrée. Aujourd’hui, 80 sont encore vacants", fait remarquer un directeur d’école. Un comble, alors que les besoins sont énormes. À Clichy-sous-Bois, les trois collèges et le lycée sont classés en zone d’éducation prioritaire depuis 1995. "C’est bien, poursuit notre directeur, sauf que l’éducation nationale a supprimé dans le même temps les classes de perfectionnement qui permettaient de faire des parcours plus individualisés. Aujourd’hui, ce n’est plus possible." Le niveau scolaire en primaire est faible. Très faible. La moyenne des évaluations nationales en CE2 et en sixième est en dessous de celle de l’ensemble des autres ZEP.

L’exclusion sociale toujours à la hausse

Pour beaucoup, à Clichy, l’exclusion sociale s’est aggravée ces dernières années. "On a l’impression d’être enfermé ici. Et ce n’est pas nous qui avons les clés, c’est eux..." résume Skarj, un grand gaillard qui s’est lancé dans le rap après s’en être "sorti" grâce au foot pratiqué à haut niveau. "Cela m’a permis de voyager, de m’ouvrir au monde. Mais la plupart des jeunes n’ont pas cette chance. Et pour eux, c’est très dur d’imaginer un autre horizon que la cité."

Le mot discrimination revient dans toutes les conversations. L’idée que, en France, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. "Le gamin qui a vu son grand frère, pendant des années, se faire jeter avec ses CV à cause de son nom arabe, que voulez-vous qu’il pense? interroge encore Samir, l’éducateur sportif. Il grandit avec l’idée que la société ne veut pas de lui, voire pire, qu’elle n’a même pas besoin de lui ! Ce genre de truc, ça tue tout espoir dans la tête des jeunes..." Mais pas seulement. Cela les unit aussi. Les fédère autour de cette terrible impression de vivre un destin commun : celui des laissés-pour-compte, des relégués, des méprisés.

À Clichy comme ailleurs, la jeunesse des cités se sent ainsi marquée au fer rouge. Et si par hasard, elle l’oublie, les contrôles incessants des gros bras de la brigade anticriminalité, la fameuse BAC, sont là pour le leur rappeler. La police, c’est l’un des sujets de conversation favoris au pied des barres d’immeubles. Les histoires de Flash-Ball dégainés, de contrôles au faciès et d’humiliations en tout genre ne manquent pas. "Rien que le mois dernier, j’ai été contrôlé trois fois, raconte Vincent. À chaque fois, je me suis senti littéralement agressé. Les flics ne cherchent pas l’apaisement mais juste à te rabaisser, à te faire fermer ta gueule. Moi, à chaque fois que je voulais dialoguer, ils me disaient "arrête de jouer l’intelligent", "fais pas le malin, on peut te briser ta vie"." Un soir, assure le jeune homme, les choses ont mal tourné. "Ils sont venus nous contrôler. Ils ont été vers un de mes copains qui est noir. "Toi, t’es impliqué dans quelque chose !" Ils l’ont menotté, mis dans la voiture et trimbalé comme ça pendant des heures. Il est revenu avec les joues gonflées par les coups."

Entre jeunes et "condés", le divorce est consommé. Et beaucoup expliquent la fuite désespérée des deux adolescents électrocutés par cette peur viscérale qu’inspirent les hommes en uniforme. "Dans la tête des jeunes, le flic, c’est le méchant, celui avec lequel il n’y a pas de dialogue, raconte Éric, un trentenaire qui produit des rappeurs de Clichy. Et c’est vrai, les policiers ne sont pas là pour ça. Le dialogue, c’est au politique de l’organiser, de le canaliser. Mais comme ils ne le font pas, ou si peu, c’est sur les flics que se déverse toute la haine."

Pourtant, de vrais lieux sociaux existent

Évidemment, le discours guerrier du ministre de l’Intérieur n’a fait qu’empirer les choses. Y compris pour la police, prise dans cette impasse. "Maintenant, c’est eux contre nous", résume un jeune, complètement remonté. Finie la parole, bonjour la matraque. Signe des temps, depuis 2002, le commissariat du Raincy, dont dépend Clichy-sous-Bois, a vu ses effectifs consacrés à la police urbaine de proximité (PUP) passer de trente à quinze hommes. Quant à l’antenne de police de proximité, construite à Clichy même en 2002, elle n’a toujours pas été mise en service. "À mon époque, reprend Éric, on n’avait pas la peur des policiers comme maintenant. On ne se faisait pas contrôler sans arrêt." Et de lâcher dans un souffle : "Je crois que l’on a grandi avec un peu plus d’espoir que les jeunes d’aujourd’hui."

Les raisons d’espérer existent bel et bien. À Clichy-sous-Bois, le maillage social est une réalité. Et la solidarité qui va avec aussi. Associations, éducateurs, enseignants, tous se démènent pour regagner le terrain perdu. Comme le fait Arrimage, une association de prévention. Par équipe de trois ou quatre, ses éducateurs de rue sillonnent les quartiers depuis des années à la rencontre des jeunes. Ils créent des liens, les épaulent ou les orientent, que ce soit sur les questions de scolarité, de santé, de justice. "On suit une centaine d’enfants par quartier et près de soixante-dix familles, souligne Christian Ruffail, son directeur. C’est un travail de fourmi qui marche vraiment."

Mais, là encore, les moyens manquent. Cruellement. Financée à 90 % par le département, Arrimage n’est pas encore touchée par la fonte spectaculaire des crédits alloués par le gouvernement ces dernières années et les effets des transferts de charges dus à la décentralisation. Ce n’est pas le cas de la multitude de petites associations qui oeuvrent à Clichy-sous-Bois. "C’est dramatique de voir des associations comme Parcours, qui fait du soutien scolaire auprès de 300 élèves, ou Asti, qui fait de l’alphabétisation, devoir courir les banques pour obtenir des avances de trésorerie, s’agace Ruffail. Tout ce temps passé à sauver les structures, c’est autant de temps en moins sur le terrain. Un vrai scandale."

D’autant plus rageant que les habitants de Clichy sont extrêmement demandeurs. "Il faut être clair, explique Christian Ruffail, les parents dans ces cités sont de bons parents. Ils n’abandonnent pas leurs enfants à la rue comme c’est répété partout. Ils veulent s’intégrer." Et quand le directeur d’Arrimage entend Nicolas Sarkozy dire qu’il faut que les immigrés fassent l’effort d’apprendre le français, il bondit. "Ils ne l’ont pas attendu pour vouloir le faire ! Sauf que, faute de moyens financiers, il y a des listes d’attente longues comme un jour sans pain dans les associations qui font de l’alphabétisation. On n’a pas besoin de Sarkozy pour savoir ce qu’il faut faire dans les banlieues. On a besoin de moyens pour faire face à la massification des problèmes."

En attendant, la colère continue de gronder dans les cités de Seine-Saint-Denis. Sous sa casquette, Éric, le producteur de rap, assure garder espoir. Il veut juste poser une question : "On dit que la France est un pays d’égalité. Mais où commence-t-elle, cette égalité?" (L'Humanité, Laurent Mouloud, 5 novembre 2005)

Incidents inquiétants à Bruxelles

A Bruxelles, cinq véhicules ont été volontairement incendiés dans la nuit de dimanche à lundi dans les communes d'Anderlecht et Saint-Gilles. Selon Agence Belga, les pompiers font état d'incidents limités et ne souhaitent donner davantage d'informations au sujet de ceux-ci pour éviter de faire de la publicité à ces actes délinquants.

D'après la Dernière Heure, depuis la fin de la semaine, les policiers ressentent une certaine tension dans les quartiers sensibles, et s'en inquiètent.

Vendredi soir, entre 20 h 30 et 22 h, dans le quartier Lemmens (rue Haberman, etc) à Anderlecht, des policiers en petit nombre ont été pris à parti par 40 jeunes qui les traitaient d'injures.

Samedi matin, cinq policiers de la zone Bruxelles-Nord ont été blessés au cours d'incidents à Schaerbeek. Vers 6 h 20, une patrouille a repéré un individu qui urinait sur un véhicule, place Dailly, à Schaerbeek. Les policiers lui avaient demandé de nettoyer le véhicule et le ton est monté. Des jeunes venus d'un café sont alors intervenus.

Selon la police, ils ont provoqué les policiers en disant que si ceux-ci ne partaient pas, ils devaient craindre des émeutes "comme en France ".
Deux personnes ont été interpellées et mises à disposition du parquet, dont celui qui aurait uriné sur la portière d'une voiture. (Belga, Le Soir, La Dernière Heure, 7 novembre 2005)

Mardi: plusieurs véhicules brûlés à Bruxelles, Anvers et Gand

Le centre de crise a confirmé mardi soir l'incendie de plusieurs véhicules à Bruxelles, Gand et Anvers. "Il s'agit à chaque fois d'incidents isolés. Il n'y a pas eu de blessé et et il n'y a pas eu d'attroupement", affirme-t-on au centre de crise. Les auteurs de ces incendies sont recherchés.

A Bruxelles, une camionnette a pris feu mardi soir peu avant 21 heures à Anderlecht, près de la station de métro Clémenceau, a-t-on appris auprès d'un porte-parole de la police de la zone de Bruxelles-Midi. A Molenbeek-Saint-Jean, une camionette a été incendiée au quai Mariemont de même qu'une voiture rue Edmont Machtens, a par ailleurs indiqué le centre de crise qui évoque des actes volontaires.

Une voiture a également été incendiée à Anvers en début de soirée, vers 19H30, à la Kerckhovestraat. Deux véhicules incendiés ont également été signalés à Sint-Amantsberg, à Gand, dans la Kriekerijstraat et à la Hogeweg.  (Belga, 8 novembre 2005)


Naufrage d'une embarcation d'immigrés : le bilan s'alourdit


Le bilan du naufrage mercredi d'un bateau transportant des immigrés clandestins au large des côtes occidentales de la Turquie, s'est alourdi jeudi à au moins douze morts avec la découverte de deux corps, mais les autorités estiment qu'il n'est encore provisoire.

Selon un communiqué des gardes-côtes, environ 36 personnes se trouvaient à bord de l'embarcation en route pour la Grèce qui a sombré au large de la ville balnéaire de Cesme.

Selon les témoignages des huit rescapés du drame --des Palestiniens et des Mauritaniens--, les passeurs et l'équipage ont quitté l'embarcation à bord d'un bateau pneumatique, abandonnant les immigrés clandestins à leur sort.

Le bateau a finalement heurté des récifs et a coulé, précise le communiqué qui ajoute que les recherches se poursuivent en quête d'éventuels survivants.

Les douze victimes sont de nationalité mauritanienne, palestinienne et algérienne.

Vingt-trois personnes ont péri dans des conditions similaires depuis le début de l'année, selon les gardes-côtes.

La Turquie se trouve au carrefour des voies de l'immigration clandestine de l'Asie vers l'Europe. La plupart des clandestins tentent de passer par voie de terre en Grèce ou, en empruntant des embarcations de fortune, d'atteindre les îles grecques ou l'Italie au péril de leur vie . (AFP, 3 novembre 2005)

Fehriye Erdal ne sera pas jugée devant les assises en Belgique

La chambre des mises en accusation de Gand a décidé, lundi, que la militante de gauche Fehriye Erdal ne sera pas jugée devant les assises en Belgique pour le meurtre supposé d'un homme d'affaires à Istanbul en 1996. Selon la chambre des mises, la justice belge n'est pas compétente pour juger la jeune femme quant à l'accusation d'avoir participé au meurtre de l'homme d'affaire Ozdemir Sabanci et de deux de ses employés en 1996 à Istanbul.

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül a déploré mardi le refus d'un tribunal belge de juger Erdal, affirmant que cette situation nuisait à l'image de la Belgique. "C'est un développement très regrettable et malencontreux", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Soulignant que la coopération contre le terrorisme constituait l'une des priorités de l'Union Européenne dont la Belgique est membre et à laquelle la Turquie souhaite adhérer, le ministre a affirmé que Fehriye Erdal, considérée comme une terroriste par Ankara, devait être jugée.

"C'est n'est pas bien du tout pour l'image de la Belgique (..) L'image est comme si ce pays servait de parapluie" au terrorisme, a estimé M. Gül.

La Turquie a longtemps réclamé l'extradition d'Erdal et a accusé la Belgique de tolérer sur son sol les activités du DHKP-C. (Belga-AFP, 1er novembre 2005)

Le communiqué du Comité "Liberté pour Fehriye"

Par contre, le Comité "Liberté pour Fehriye" a réclamé le jeudi la reconnaissance des droits légaux de Fehriye Erdal, en déclarant "Fehriye vit privée de sa liberté puis 6 ans en raison des relations diplomatiques qui lient la Belgique à la Turquie. Elle est privée de son droit à vivre dans des conditions acceptables et de se déplacer librement."

Le comité fait l'analyse suivante sur la situation de Fehriye Erdal:

"Voilà six ans que Fehriye Erdal est privée de ses droits et de sa liberté en raison d'accusations émanant du régime terroriste turc. En accusant Fehriye Erdal, l'Etat turc veut avant tout exhiber sa puissance revancharde.

"En Turquie, des milliers de personnes comme Fehriye ont été fichées, persécutées voire exécutées. Les victimes de tortures se comptent par centaines de milliers, les personnes exécutées de façon sommaire, par dizaines de milliers.

"Ces actes terroristes sont des faits attestés. Ce qui est également de notoriété publique aujourd'hui, c'est le fait que la Turquie est administrée par des lois et une constitution secrètes.

A"près une odyssée judiciaire de 6 années, la justice belge a enfin décidé de ne pas juger Fehriye en vertu d' accusations que l'Etat turc profère à son encontre. Mais manifestement, cette décision de la Cour d'appel de Gand n'a pas plu aux autorités d'Ankara : d'une part, Fernand Schmitz, l'avocat qui défend la dynastie Sabanci favorable au régime en Turquie déclare la Belgique être une "république bananière", d'autre part, le ministre des affaires étrangères Abdullah Gül accuse la Belgique de devenir un "parapluie pour le terrorisme".

"La presse et les milieux juridiques pro-gouvernementaux vont même jusqu'à proposer des 'actions à l'israélienne' pour contourner la décision de la justice belge, c'est-à-dire 'faire sa propre loi' (cf. émission "Manset", CNN Türk, 1 er novembre 2005).

"Par de tels propos, l'Etat turc méprise les règles élémentaires du droit et de la diplomatie.

"Les autorités vont jusqu'à prôner des méthodes violant le droit international. De tels propos sont non seulement grossiers mais en plus, ils tombent sous le coup de la loi.

"Pourquoi Fehriye n'a-t-elle pas été extradée vers la Turquie?

"Les conclusions de la justice belge concernant le refus d'extrader Fehriye vers la Turquie sont sans équivoque.

"A l'époque, la décision de son extradition avait été suspendue en raison de la torture, des mauvais traitements, de la peine de mort qui sont en vigueur en Turquie, du caractère politique de l'accusation (art. 146/1 du Code pénal turc: tentative de renverser l'ordre constitutionnel), de la présence de tribunaux d'exception et du caractère politique de l'attentat qui est imputé à Fehriye.

"Toutes ces motivations démontrent la systématicité des crimes contre l'humanité commis par l'Etat turc.

"Nous en tenons aussi pour preuve, les centaines de condamnations prononcées par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à l'égard de la Turquie.

"L'abolition de la peine de mort et la réforme des Cours de sûreté de l'Etat (DGM) ne sont que des mesures cosmétiques et ne changent rien à la donne.

"Que ceux qui légitiment le terrorisme d'Etat concernant la personne de Fehriye Erdal se permettent d'interférer dans les affaires d'une autre pays est un autre aspect tout aussi condamnable.

"Dans son allocution du 1er novembre dernier où il accuse la Belgique de 'devenir le parapluie du terrorisme' Abdullah Gül révélait en même temps que la Turquie est administrée à travers une constitution secrète appelée 'rapport politique de la sécurité nationale' (MGSB). Si Abdullah Gül a abordé la question, ce n'est pas pour dénoncer les diktats de l'armée mais pour 'appeler les services secrets de la MIT à retrouver le journaliste qui a révélé le secret d'Etat du MGSB '.

"Dans son discours, Gül défend ouvertement la mainmise de l'armée sur l'exécutif.

"Pourtant, quand il s'agit de parler du processus d'adhésion à l'UE, Gül se fait le champion de la démocratie.

"Entre-temps, les tortionnaires de Turquie qui ont à le sang de dizaines de milliers de personnes circulent en toute impunité. Certains disposent de passeports diplomatiques qui leur permettent de voyager en Europe et de fouler le sol belge sans jamais être inquiétés.

"Cette illégalité et l'intervention de l'Etat turc et des forces non légales dans le procès de Fehriye doivent prendre fin une bonne fois pour toute.

"Nous ne sommes pas certes pas ceux qui ont fait les lois en Belgique.

Mais, il nous semble que Fehriye qui est poursuivie par une Cour de sûreté de l'Etat (DGM) en Turquie pour son 'opposition à l'Ordre constitutionnel' a droit à une liberté qui lui a été niée pour des raisons politiques.

"Nous pensons dès lors que seule une libération immédiate permettra de réparer les six années qui lui ont été confisquées."

Le naufrage d'une embarcation d'immigrés clandestins fait dix mort

Dix candidats à l'immigration se sont noyés quand l'embarcation qui les transportait vers la Grèce a fait naufrage, mercredi, au large des côtes occidentales de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Des gardes-côtes alertés par un signal de détresse lancé par un navire en mer se sont rendus dans la zone du naufrage située au large de la ville balnéaire de Cesme et ont pu sauver sept personnes, des Palestiniens et des Mauritaniens, précise l'agence.

Faute d'interprête, les gardes-côtes ignoraient le nombre de personnes qui se trouvaient à bord de l'embarcation au moment du drame mais n'en poursuivaient par moins les recherches, mercredi, en quête d'éventuels survivants.

La Turquie se trouve au carrefour des voies de l'immigration clandestine de l'Asie vers l'Europe. La plupart des clandestins tentent de passer par voie de terre en Grèce ou, en empruntant des embarcations de fortune, d'atteindre les îles grecques ou l'Italie au péril de leur vie. (AFP, 2 novembre 2005)

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

November 30, 2005

Incident in Semdinli… Non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Ildeniz, who were arrested on 28 November by Van Heavy Penal Court in connection with the bombing of Umut Bookshop on 9 November, were reportedly arrested on charges of "forming a gang to commit crime, conducting action against the unity of state and country". The Articles were used for the first time against the soldiers. According to the news gathered Public Prosecutor in Van wanted the court to arrest the defendants for "crime against the society and throwing bomb" (TPC 170), "forming gang" (TPC 220), "attempt to kill a person" (TPC 82) and for violating articles 1 and 3 of Law on Fight to Terrorism. But the court arrested the officers according to the articles 220 and 302 TPC (crimes against the security of the state) relying on the character of the crime, evidences and suspicion against the defendants. Since the court did not arrest the officers according to the articles 82 and 170, it is highly possible that only the informant Veysel Ates would be tried on charges of "crime against the society and throwing bomb" (TPC 170) and "attempt to kill a person" (TPC 82). Vedat Gülsen, Lawyer of the defendants, said: "My clients were arrested according to the Article 302, but not in accordance with the demand of the Public Prosecutor. They were not charged with ‘throwing bomb' and ‘attempt to kill a person'. We would object the arrest decision within one week." The testimonies taken after the files were sent to Van reportedly had effect on the arrest decision. The eyewitnesses reportedly testified to the effect that non-commissioned officers and Ates were acting together in accordance with a plan and gave strict evidences. (Milliyet-Radikal)

"Stop" Warning… Ramazan Harmanci, who was wanted for theft, was shot to death by police officers on 29 November in Reyhanli district of Hatay. According to the official announcement police officers raided the house of Harmanci and he was shot when he opened fire against the officers. (Milliyet)

Protest by Egitim-Sen… Egitim-Sen made an official complaint with the Chief Prosecutor at the Court of Cassation against Ankara Governor Kemal Önal, Ankara Security Director Ercüment Yilmaz and Ankara Gendarmerie Commander Vahdettin Bereceli, charged police officers and gendarmerie soldiers in connection with the "Teachers' March" organized by Egitim-Sen on 26 November in Ankara. In the complaint it was stressed that 18 members of the union were wounded and continued: "Pressurised water was hosed from close distance and led unionists to be wounded. Gendarmerie soldier threw gas bombs from close distance. This means that those bombs were used just like weapons instead of tear gas. Police officers kept members of the union under siege for 5 hours in Kizilay Square. Although there was no need to use force, security officer used power. Armoured vehicles hosed pressurised water from close distance and the vehicles were driven over the demonstrators." Mustafa Gazalci, CHP MP for Denizli, tabled a written question to the Prime Minister asking why the demonstration of Egitim-Sen was prevented and whether an investigation was started against the officer. (Evrensel-Milliyet)

Prisons Operation... On 29 November, Çanakkale Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case launched in connection with the prison operations conducted on 19 December 2000, against 154 convicts, incarcerated in Çanakkale E-type Prison and 563 security officials. The prisoners Veysel Sahin and Aysu Baykal testified at the hearing. The court adjourned the hearing to 7 February 2006. (Milliyet)

Metin Kaplan on Trial... 9th Chamber of the Court of Cassation quashed the verdict against Metin Kaplan, leader of "Union of Muslim Communities and Organizations" who had been extradited by Germany to Turkey in October 2004 and sentenced on 20 November to life imprisonment under 146/1 of the former TPC for "violent attempt to overthrow the constitutional order". The decision was taken because of the new TPC was not taken into consideration and lack of investigation. (Hürriyet)

Hezb Al Tahrir Trial... On 29 November, Ankara Heavy Penal Court No 11 started to hear the case against 34 persons (25 of them remanded) in connection with the demonstration at Fatih Mosque in Istanbul on 2 September and the a demonstration when Prime Minister went to Haci Bayram Mosque for Friday Pray in Ankara on 9 September. The defendant Sinasi Ünver was arrested at the hearing. The court rejected the arrest demand against Faik Delibas on the grounds that he was mental disorder. (Radikal)

Detentions and Arrests... Ali Ekber Kaya, Hüsniye Mavi, Eylem Vural, Ali Ihsan Çiplak and Chairman of Dersim Fundamental Rights and Freedoms Association Murat Kaymaz, who had been detained on 28 September in connection with a press announcement, were released on 28 November. Elif Akkurt, executive for Dersim Fundamental Rights and Freedoms Association, was detained on 28 November in Pertek district of Tunceli without mentioning any reason and she was released 2 hours later. Hüseyin Kaya, who had been convicted in connection with the Sivas Massacre and sentenced to 7 years and 6 months' imprisonment by Ankara SSC, reportedly surrendered on 29 November in Sivas. Remzi Oduncu, Vildan Göktepe and 2 persons were detained on 29 November in Batman during house raids. (Atilim-Halkin Sesi-Milliyet)

November 29, 2005

Incident in Semdinli...  The investigation concerning the bombing of Umut Bookshop on 9 November and the incidents after it in Semdinli district of Hakkari continues. The non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Ildeniz, who were released previously for lack of evidence, were arrested after testifying to the Public Prosecutor in Van on 28 November. According to the news appeared on the daily Milliyet, the permission given to the soldiers for intelligence was just for one day and the list of weapons was not written. CHP MP Ahmet Ersin, member of Parliamentary Human Rights Commission, made an announcement and said: "Only the informant was arrested previously and 2 non-commissioned were taken to a secure place to interrogate. They officers were released afterwards for lack of evidence. But 3 of them testified to the effect that they were together. So they must have been arrested all together or released all together. There is a contradiction. There is also another issue. The first bomb was thrown through the window and the second through the door. Both bombs could not be thrown by the same person, this seems impossible. In fact Seferi Yilmaz, owner of the bookstore, ran away from the door after seeing a bomb was thrown from the window. He must have seen the persons who threw the bomb through the door. This is another question." (ANF-Cumhuriyet-Milliyet)

Bomb Attack in Silopi...   Preliminary indictment in connection with the bomb attack conducted to Security Directorate on 20 November in Silopi district of Sirnak was prepared by Public Prosecutor in Silopi. According to the news appeared on daily Radikal Prosecutor wanted 5 persons to be tried on charges of "forming armed organisation to change the constitutional order". The files were sent to Diyarbakir Public Prosecutor at Special Heavy Penal Court. (Radikal)

Incident in Hakkari, Persons Beaten...   Mikail Atan, member of Democracy Platform, and Remzi Çiçek, Red Crescent worker, who were wounded during the demonstration in Hakkari on 16 November staged to protest in the incidents in Semdinli and Yüksekova, made official complaint against the police officers. Atan announced that he was called on the day of the incident by Director of Security Directorate in Hakkari to help them to prevent any incident: "I went to the place of incident and made most of the people disperse. A small group remained. We were trying to disperse them the police attacked us." Remzi Çiçek said: "I was carrying wounded persons into the hospital. Meanwhile police officers came and attacked me. I did not understand what was going on. They were hitting me. They broke my tooth." (Özgür Gündem)

Stop Warning...   Gendarmerie soldiers opened fire against a track carrying refugees in Çarikçi village of Igdir on the grounds that the driver did not obey the stop warning. A Pakistani died in Igdir State Hospital. 3 Pakistani persons were wounded and 12 persons were reportedly detained. (Milliyet)

Özgür-Der Member on Trial...  On 25 November, Istanbul Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against Özgür-Der member Zehra Çomakli that was launched on the allegations that she violated Law to Protect Atatürk in the speech she made during the meeting "Songs Against War" organized by the Coordination Against the War in Iraq on 4 July 2003 in Istanbul. The court acquitted the defendant on the grounds that the elements of crime had not materialised. (BIA)

Egitim-Sen Action...  Alaaddin Dinçer, Chairman of teachers’ union Egitim-Sen, visited the teachers, who were wounded on 26 November in Ankara, in Numune Hospital. Security officer did not allow the press to follow Dinçer on the grounds that they were not given permission. A quarrel broke out and security officers forcibly took the journalists out side the hospital. After the incident Dinçer made a press announcement in the garden of the hospital and said that 17 teacher were wounded and 9 from Sincan State Hospital and 8 from Numune Hospital were discharged. Her added that Ertan Beritan whose heel was wounded because of gas bomb explosion would not be able to walk for 5 months and Mehmet Arda’s chest bones were broken. Meanwhile Ankara Governorate made an official complaint against the demonstrators. (Milliyet-Radikal)

Protestors on Trial...   On 25 November, Fatih Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against Hülya Sekerci, Chair for Özgür-Der, publisher and writer Hamza Türkmen, Prof. Dr. Ahmet Agirakça and Mustafa Karahasanoglu, writer with the daily Vakit, launched according to the Article 312 of former TPC. The court acquitted the defendants. The case had been launched in connection a the press announcement they had made in the name of "No to War and Occupation Platform" in front of Fatih (Istanbul) Post Office in connection with the government motion empowering it to allow the deployment of foreign troops and sending Turkish troops abroad on 1 March 2003. (BIA)

ESP Members Detained...  25 members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) who visited the grave of Tuncay Yildirim who had died on 21 March 2002 due to death fast were detained on 27 November in Çanakkale. The detainees including Isminaz Ergün, Izmir Representative of the paper Atilim, were allegedly beaten. (Atilim)

November 28, 2005

Semdinli Incident...  The investigation concerning the bombing of Umut Bookshop on 9 November and the incidents after it in Semdinli district of Hakkari continues. Three Puclic Prosecutors charged by Van Public Prosecution Office started to work on 25 November in Semdinli. The public prosecutors reportedly testified the victims and the eyewitnesses of the incidents on 1 and 9 November. Directorate for Inspection Commission reportedly makes preparation to start an investigation in order to reveal "whether the civil servants played a role in the incidents". The Committee that completed the preliminary work will reportedly send inspectors to the region upon the order of the Prime Minister Recep Tayyip Erdogan. Meanwhile, members of the GNAT Human Rights Commission completed their research in the region and returned to Ankara on 25 November. According to the news appeared on the daily Yeni Safak on 25 November the MPs reportedly said the followings: "The bombs used in the attack are made in Turkey. The guns found in the car of gendarmeries were not used in an illegal action previously. Non-commissioned officer Özcan Ildeniz (Ilogul) who was not detained after the incident was Semdinli responsible of JITEM (JIT)." According to the news the military officials with whom the MPs interviewed reportedly told the followings: "An action should have a certain method. The way of this action was not the method we use. An official cannot go to an action with the documents and guns in the car in daytime. We do not charge our staff like this. Non-commissioned officer Özcan is very well known person in the region. He is not a person who can be charged for such an action." Military officials reportedly said the followings concerning the reason of the emptiness of the military casino during the explosion on 1 November: "There are orders for not watching some TV programmes collectively, such as football matches. These orders are not new. The military casino was empty because of this reason." Semdinli incidents were taken up in the "security summit" made in the presidency of the Prime Minister Recep Tayyip Erdogan. It was announced later that they handled the incidents in Hakkari, Semdinli and Yüksekova, and discussed the short and long term precautions that should be taken. In the announcement it was stated that state institutions, NGOs and people should behave responsible and contribute to the judicial process. (26-27 November, Cumhuriyet-Radikal-Yeni Safak)

Incident in Semdinli, Killed Demonstrator...  The investigation concerning the killing of one person and wounding of two persons during the demonstration staged on 20 November in Mersin to protest the incidents in Semdinli and Yüksekova districts of Hakkari is still ongoing. Murat Demir’s father Ömer Demir told the followings concerning the killing of his son: "My son left home to go to a wedding. When he was going to look at the demonstration he saw a police car under trees next to the road. When Murat went on the sidewalk a police officer in uniform who got out of the car started to fire against him from 10-15 meters away. Two friends of his wanted to help him but the same police officer started to shoot against them too. There are two more eyewitnesses of the incident except for the two wounded persons who are in the hospital now. According to the information given by those witnesses, another police officer who got out of the car during the incident cursed at the police officer who was shooting and he shouted as: ‘How could you shoot him? Why have you shot an innocent juvenile?’ They got in their car and went away after then. Eyewitnesses told the incident in details and gave the number of the license plate of the police car to the public prosecutor. Officials know everything." According to the autopsy report, Murat Demir had been shot from a distant place by a gun and the bullet had hit between his eyes and the left side of his nose. (27 November, Radikal)

Mass Grave...  A mass grave was found on 27 November in Savur district of Mardin. Lawyers and the Public Prosecutor in Savur made an investigation at the place of grave after the villagers informed Diyarbakir Bar Association about the bones they saw nearby Dereiçi village. Bones, two skulls and cloths were reportedly found. Public Prosecutor decided the place to be digged in order to find the remaining bones. Nine PKK militants had reportedly been killed between May and June 1995 in that region. (28 November, Radikal)

Protest by Egitim-Sen...  "Teachers’ March" organized by Egitim-Sen on 26 November in Ankara passed with incident. Teachers who came to Ankara from other cities were not permitted to enter the city-center on 25 and 26 November. The teachers who gathered at Kolej junction and started to march at the noon hours on 25 November staged a press announcement on Ziya Gökalp street. Meanwhile police barricaded the Kizilay side of the street by the panzers. Clashes broke out between police and the teachers who waited for a long time on the street. On 26 November, clashes broke out in several regions of Ankara and the places where the teachers who were coming from other cities were waiting. 17 persons were wounded. Many teachers were detained but all were released after a short time. Emirali Simsek, Secretary General of Egitim-Sen who organized a press conference at the headquarter of the union while the demonstrations were going on, stated that the teachers who wanted to enter Ankara were awaited in Gölbasi, Polatli and Elmadag. The teachers who were awaited at the Ankara entrance of the TEM staged sit-in-action when they learned that police intervened the teachers in Kizilay. Eight persons were reportedly wounded when gendarmerie used pressurized water and gas bomb to disperse the teachers. Allegedly, a panzer passed on the foot of a teacher. Nine teachers were wounded during the clash broke out when the teachers gathered in two different groups for the demonstration in Güven park nearby National Education Ministry attempted to pass over the barricades. Meanwhile, a committee consisting of 11 trade union chairmen including Alaaddin Dinçer, chair for Egitim-Sen, and Ismail Hakki Tombul, chairman of KESK, went to the Prime Ministry but they were not let in. Upon this, the unionists staged a sit-in-action for about one hour. The demonstrations ended at around 17.00. According to the announcement made by Egitim-Sen in the evening two wounded teachers who were treated in Ankara Numune Hospital were reportedly under vital risk, and the detained teachers were released. Mehmet Arda, one of the wounded teachers in hospital, was reportedly hit by the capsule of a gas bomb that was thrown from a short distance, which broke his chest bones and caused burns on his body. Other wounded teacher Erkan Barikan’s leg was broken due to same reason. Teachers Baran Capsules of gas bombs also hit the heads of the teachers Baran Kutlu and Baki Gökçe. Some of the tecahers who were waiting at the entries of Ankara were permitted to enter Ankara at the late hours on 26 November. However, the teachers who came from Samsun, Eskisehir and Konya directions were not permitted to enter Ankara. The teachers who gathered on Ziya Gökalp Street in the morning hours on 27 November were again hindered by police. However, the press announcement action of the teachers who marched to Güven Park passed without incident. (26-27-28 November, Radikal)

Demonstration Prevented...  Clash broke out between police and demonstrators who staged action for the anniversary of the establishment of the PKK on 27 November in Gaziosmanpasa quarter of Istanbul. 15 demonstrators were detained during the incident. (28 Kasim, Özgür Gündem)

Civil Servants Exiled...  Egitim-Sen executives in Tunceli were appointed to different cities on the grounds that they participated the press announcement action staged to protest the killing of taxi driver Hasan Akdag by the police officer R.L. on the night of 14 September. Sema Polat, former chair in Tunceli was appointed to Kastamonu, executive Vedat Ali Çelik to Çankiri, executive Hasan Hayri Kiliç to Yozgat, executive Yasar Yamaç to Samsun, Hüseyin Erenler, representative in Pertek, to Yozgat, Ufuk Tunç, repsesentative in Mazgirt, to Konya. Murat Özkan, Tunceli representative of the trade union Kültür-Sen and Kenan Korkmaz, Tunceli representative of the trade union Yapi-Yol-Sen had been appointed to different cities before in connection with the same reason. (25 Kasim, Halkin Sesi)

Detentions and Arrests...  Students Suna Ertas, Meymo Turgay, Seda Yesil and Mehmet Saruhan, who were detained on 20 November in Balikesir on the allegation of "being members of Independent Youth Movement (BAGEH)" were detained on 23 November. (25 Kasim, Atilim)

Bomb Attacks...  A bomb attack was organized to MHP office in Çekmeköy quarter of Istanbul on the night of 21 November. Marxist Leninist Communist Party (MLKP) claimed the attack. On the night of 23 November the police station in Küçükbakkalköy quarter of Istanbul was bombed. This attack was claimed by Armed Forces of Poor and Oppressed (FESK). (25 November, Atilim)

Death in Prison...  Ö.U., incarcerated in Merzifon Prison (Amasya) committed suicide on 27 November. Ö.U. had been arrested on the allegations of killing two security officials while robbing a bank’s car. (28 November, Zaman)

Villagers Killed...  Villagers Metin Durbak (38) and Halil Mese (41) were killed by unknown assailants on 27 November in Domuzbagi region of Dörtyol district (Hatay). According to the official announcement the villagers were allegedly killed by HPG militants. However, Halil Mese had been imprisoned for a while in the past on the allegation of "aiding PKK militants". (28 November, Milliyet)

Clash and Attacks in the Southeast...  Armed attack was conducted to Security Directorate in Idil district of Sirnak on 25 November. There is no casualty in the incident. Four soldiers were wounded when their car hit on land mine on 16 November nearby Maden district of Sirnak. Meanwhile, HPG militants Yusuf Karabag and Ferhat Danis were killed during the clash broke out between Iranian soldiers and the HPG on 21 November in Iran.(26-27 November, Cumhuriyet)

November 25, 2005

Incident in Semdinli...  Members of the GNAT Human Rights Commission interviewed non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Ildeniz on 24 November. Kaya and Ildeniz reportedly alleged that they have no relation with the bomb attack. They reportedly said: "It is not possible to throw two bombs at the same time and then runaway. You have to runaway in three seconds after you throw the bomb. If you throw the second bomb you die too. If we threw the bomb we would not do it during daytime by an official car and with military IDs. Why do we do such a thing in the middle of the crowd? Is it easy to bomb in the noon in Semdinli?" The non-commissioned officers told that a person in Germany with whom Seferi Yilmaz, owner of the bookshop, made a telephone conversation one day before the incident, said Yilmaz: "I will send you an important present. You will receive a packet. Please be careful". The non-commissioned officers told: "We were there to catch that packet. However, the members of the illegal organization suspected from the confessor Veysel Ates who was in our car prepared this conspiracy." Meanwhile, Hakkari Gendarmerie Commandership sent a letter to the public prosecutor in Van saying that non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Ildeniz were charged in Hakkari to research the PKK, and the PKK confessor Veysel Ates was an "informer" working for gendarmerie. According to the letter, there was no new investigation launched against Seferi Yilmaz in Van, Hakkari and Semdinli. According to the news appeared on the rightist newspapers in the recent days, allegedly, non-commissioned officers just wanted to take the packet sent by the PKK to Seferi Yilmaz, the bombs were accidentally exploded while they were being produced in the bookshop or PKK militants bombed the bookshop for provocation and Seferi Yilmaz was in relation with PKK executives. (Milliyet-Sabah)

Bomb Attack in Silopi...  Murat Kumak, Ata Kaçar, Osman Arslan and village guards Cevher Bodur and Sabri Binzat, who were detained after the bomb attack conducted to Security Directorate on 20 November in Silopi district of Sirnak, were arrested on 24 November on the allegations of "establishing gang and organizing bomb attack". M.Ö. was released. The arrested defendants reportedly put bomb in the car of Talip Demirezen, chief public prosecutor in Silopi, on 11 November. (Radikal)

Juvenile Beaten by Police...  An unknown juvenile was heavily beaten by police last week in Sadri Alisik street in Beyoglu quarter of Istanbul. The incident was shot by the cameraman of Samanyolu TV who was coincidentally passing by. The police officers were allegedly on charge at Beyoglu Security Directorate. The juvenile was detained on the allegation of "theft" but he was released by the court. Ali Gedik, Beyoglu Security Director alleged that the persons who beat the juvenile were construction workers. (Sabah)

Incident in University...  Emin Uysal, Gökhan Bilmez and Erdal Ates Sönmez, students Trakya University, were attacked by rightist students in Selimiye Student Dormitory on the grounds that "they were listening to Kurdik music". Uysal and Bilmez were slightly wounded. The attackers were not detained. (Radikal)

Hezbollah Case…On 24 November Ankara Penal Court of First Instance No 11 concluded the Hezbollah case. The court decided in the acquittal of 32 defendants 26 of whom had appealed to benefit from Repentance Law. 26 of the acquitted defendants were charged with "aiding illegal organization". Seyhmus Alpsoy and Mehmet Emin Alpsoy, who had been sentenced to death during the first prosecution, were sentenced to heavy life imprisonment. Mustafa Gürlüer who had been also sentenced to death penalty before was sentenced to 9 years imprisonment. Gürlüer was released on the grounds that he has been in prison since 9 years. Sadullah Arpa and Abdülsamet Yildiz –he was formerly employed at Prime Ministry- were sentenced to 7 years 6 months’ imprisonment for "being members of armed organization". The file of Abdurrahman Alpsoy who has not been captured yet was separated. The Court of Cassation had quashed the first decision on the grounds that the court had not considered the demands of the defendants to benefit from the Repentance Law. (Milliyet)

Detentions and Arrests...  A.A. who was detained in Dogubeyazit district of Agri for "aiding PKK militants" and the PKK militant C.Y who surrendered after his detention were arrested on 24 November. (Hürriyet)

November 24, 2005

Bomb Attack in Derik...  On 21 November, a bombed attack was conducted against the car of the non-commissioned officer Hüseyin Akbulut who was on charge at Derik district of Mardin. Explosion damaged the car and the buildings around. (Yeni Safak)

Case of "Yüksekova Gang"...  On 18 November Hakkari Heavy Penal Court concluded the case publicly known as "Yüksekova Gang Case" against soldiers, village guards and confessors launched on the allegations of "drugs and arms smuggling by using the facilities of the army, organized bomb attacks and killing some persons". PKK confessor Kahraman Bilgiç to 8 years’ 4 months’ imprisonment and he was released. Retired major Mehmet Emin Yurdakul, captain Bülent Yetüt, special team officer Enver Çirak, village guard Kemal Ölmez, former commander of Hakkari Mountain Commando Brigade colonel Hamdi Poyraz, former mayor of Yüksekova Ali Ihsan Zeydan, non-commissioned officer Ali Kurtoglu, village guard Ismet Olmez, village guard Hasan Öztunç, former director of the state institution for meat and fish Mustafa Koca, his driver Oguz Baygüney and captain Nihat Yigiter were acquitted. According to the information delivered by Yasar Altürk, acting as sub-plaintiff, Hakkari Heavy Penal Court did not refer "establishing gang and being members off gang" in its decision. Altürk put that Enver Çirak, Mehmet Emin Yurdakul and Bülent Yetüt were acquitted on the ground that "there is no evidence proving that they launched a rocket to the hotel belonged to Abdullah Düsünmez" and Bilgiç was sentenced to imprisonment only for "robbing Abdurrahman Düsünmez by gun". Altürk stated the followings: "It is surprising that the decision any comment concerning the crime of establishing gang. Some people think that Semdinli incidents have effects on the decision. The similarities between the incidents and investigations are very interesting. Because we had experienced the similar things in Yüksekova". "Yüksekova gang" had been revealed upon the testimony of Kahraman Bilgiç recorded by non-commissioned officer Hüseyin Oguz and written on the minute of the GNAT Susurluk Commission after the "Susurluk accident" in 1996. Four different cases had been launched against the defendants by the SSC prosecutors and public prosecutorrs in Diyarbakir. Diyarbakir SSC had prosecuted the defendants on the allegations of "killing nine persons including Abdullah Canan, brother of the CHP MP for Hakkari Esat Canan, squeezing money out of businessmen, bombing a hotel". On 22 March 2001 Diyarbakir SSC 4 had acquitted Major Hamdi Poyraz, Ali Ihsan Zeydan, former mayor of Yüksekova (Hakkari), lieutenant Ali Kurtoglu, village guard Ismet Ölmez, Hasan Öztunç, Mustafa Koca, Oguz Baygünes and Captain Nihat Yigiter. PKK confessor Kahraman Bilgiç had been sentenced to 30 years’ imprisonment, Major Mehmet Emin Yurdakul to 25 years’ and 2 months’ imprisonment and a fine of TL 444.444, Kemal Ölmez, leader of village guards received a sentence of 13 years’ and 4 months’ imprisonment and a fine of TL 444.444, Lieutenant Bülent Yetüt 7 years’ and four months’ and special team member Enver Cirak 3 years’ and 8 months’ imprisonment and a fine of 222.222. After a while, Yurdakul had been retired although there had been an arrest warrant in absentia against him. On 8 February 2002 6th Penal Chamber of the Court Cassation had quashed the verdict against five defendants including Mehmet Enim Yurdakul on the grounds of "deficient investigation" and lift the arrest warrant in absentia against Yurdakul. The case had started to be dealt with by Hakkari Heavy Penal Court, since the offence of forming a gang was taken away from the responsibility of the state security courts. On 20 November 2003, Hakkari Heavy Penal Court concluded the case. Mehmet Emin Yurdakul had been sentenced to 29 years’, Bülent Yetüt 7 years’ 4 months’ 26 days’, Enver Çirak 4 years’ 5 months’ 10 days’, Kemal Ölmez 14 years’ 10 days’, kahraman Bilgiç 31 years’ 4 months’ 20 days’ imprisonment. Hamdi Poyraz, Ali Ihsan Zeydan, Ali Kurtoglu, Ismet Ölmez, Hasan Öztunç, Mustafa Koca, Oguz Baygünes and Nihat Yigiter had been acquitted. This decision had been quashed by the 6th Penal Chamber of the Court of Cassation. (Radikal-TIHV)

Susurluk Case...  On 22 November March Istanbul Heavy Penal Court No 2 continued to hear the re-trial of former DYP MP Sedat Edip Bucak. The Court of Cassation had quashed the acquittal decision against him. The hearing was adjourned to a later date for investigation of the file by the judge who recently joined the court. (Cumhuriyet)

Civil Servants Exiled...  Murat Özkan, Tunceli representative of the trade union Kültür-Sen was appointed to Kastamonu and Kenan Korkmaz, Tunceli representative of the trade union Yapi-Yol-Sen was appointed to Karaman on the grounds that they participated the press announcement action staged to protest the killing of taxi driver Hasan Akdag by the police officer R.L. on the night of 14 September. Reportedly, administrative investigations were launched against more than 100 civil servants in connection with the press announcement. (Atilim)

Clash and Attacks in the Southeast...  PKK militants Sarvan Salih was killed on 22 November during the clash broke out in Ikizce region nearby Sirnak. According to the announcement made by the HPG, 15 soldiers including two officers were killed. (ANF-Hürriyet)

November 23, 2005


Incidents in Semdinli...  According to the reports prepared by General Directorate of Security Criminal Laboratories the bombs thrown to Umut bookstore and the bombs found in the vehicle of the non-commissioned officers were of the same type. The weapons found in the car were not used in other incidents. The investigation would be continued by Public Prosecutor in Van Public Prosecutor prepared the files and sent to Public Prosecutor in Van demanding a case according to the Article 250 of Law on Criminal Procedures for "forming an organisation to commit crime". Mehmet Ekici, Lawyer of Seferi Ylmaz, said followings: "Pblic Prsosecutor in Semdinli told me this morning that the files were sent to Van. He evaluated the offence within the limits of "forming gang". This means he decided not to be responsible with the case and the case should be regarded as an organised crime. The case would be possibly opened according to the Article 230 (gang, organised crime). This decision had to be taken earlier. Those officers who only testified and then were released earlier would be defendants. I also asked the Prosecutor why he did not arrest them on the day of incident and he replied that there was not evidence at the beginning. Now there are 4 defendants in this case, 2 remanded and 2 released." Seferi Yilmasz, owner of Umut bookstore, Emin Sari, Member of Municipality Assembly, and Sezer Öktem whose names were listed on the document found in the car of the non-commissioned officers applied to Governorate for security reason. On 22 November MPs Mehmet Elkatmis, Chairman of Parliamentary Human Rights Commission, Ahmet Ersin, Ahmet Yilmaz Kaya, Nezir Nasiroglu and Faruk Ünsal went to Semdinli for investigation. (Milliyet-Radikal-Zaman)

Bomb Attack in Istanbul...  Ömer Akçura, who was wounded on 18 November when the bomb put in a waste container nearby the entertainment center Tatilya in Beylikdüzü quarter of Istanbul exploded, died on 22 November. His father Hüseyin Akçura said that his son was not treated at Istanbul University Hospital until they paid the expenses and they were asked to have money on the hospital account. Since Ömer Akçura was working for less than 120 days he did not have social security, his family had to pay for the treatment. (Milliyet)
(11/096) Bomb Attacks...  A bomb attack was organised against a printing house (owned by the local paper Odak) in Afyon on the night of 19 November. The explosion caused material damage. 10 local papers were reportedly printed by the attacked printing house. (BIA)

Public Servants on Trial...  On 21 November, Tunceli Penal Court of First Instance continued to hear the case against 830 public servants, including executives of unions, in connection with the action staged to protest in the new Law on Public Servants. The court acquitted the defendants. The case had been launched according to the Article 236 of former TPC regulating the working hours and offence of stop-working actions. Lawyer Hüseyin Aygün announced that the court acquitted the defendants on the grounds that the action had been staged for the professional and social rights. (BIA)

MHP Members on Trail...  A court case was launched against Murat Omurtag, Chair for Nationalist Movement Party (MHP) in Fatih (Istanbul), and MHP members Cafer Yaylan and Hikmet Kurt in connection with the demonstration staged in Istanbul after the burning of Turkish flag during Newroz celebrations in Mersin. The indictment wants the defendants to be sentenced for "staging an unauthorised demonstration". The case commenced on 21 November at Fatih Penal Court of First Instance No 5. (Zaman)

Bomb Explosion...  The junkman Mehmet Ünlüoglu was heavily wounded in Bergama district of Izmir when an explosive material exploded while he was trying to cut junks with oxygen weld. (Star)

Detentions and Arrests...  Hasan Özcan, who was detained in Istanbul on the allegations of "being member of MLKP", was arrested on 19 November. Members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) Müjgen Kuyu, Cemil Kuyu, Uygar Kurtçu, Yilmaz Keles, Derya Aydogdu and Esin Saçli were detained during house raids on 22 November in Eskisehir. (Atilim)

November 22, 2005

Incidents in Semdinli and Yuksekova, Demonstrator Killed...  Recep Çaglar who was wounded by gunshot on 20 November in Mersin during a protest action is reportedly under vital risk due to internal bleeding. His brother Mustafa Çaglar announced that the police started to fire without warning: "When we were marching we heard gunshots. There were 20 meters between the security forces and us. There were civilian dressed officer and members of Special Forces. They were firing randomly. Murat Demir was shot at his eye. My brother wanted to look at him and got back, but he was shot. He walked few steppes and said he was shot. After him Enver Ekinci was shot too. Police officers dragged him next to a garbage can. They started to collect the shelves. We took my brother to the hospital. We heart that they were still firing when we were going." Eyewitness Kudbettin Demir said that police officers were firing intentionally towards the demonstrators. Lawyer of Çaglar family Muzaffer Akad said: "We asked the Public Prosecutor to take the testimonies of 3 eyewitnesses. He wanted written petition and rejected our demand. We also wanted him to investigate crime scene. He said he couldn't on the grounds of security reasons. We worry that the evidences would be darkened." Murat Demir who was killed during incident was buried on 21 November. The police tried to disperse the attendants of the funeral by using force and a quarrel broke out between the police and the crowd. 2 persons were slightly wounded during the incident. Meanwhile Hasan Karakus and Hekime Beyaz were detained during house raids in Adana early n the morning on 21 November. (ANF-Halkin Sesi)

Incidents in Semdinli and Yuksekova...  The report prepared by the commission composed of members of HRA and NGOs was announced by Mehdi Perinçek, HRA Representative for Eastern and South-eastern Anatolia, on 21 November. According to the report security forces threw tear gas bomb towards the Emergency Service entrance during the incidents on 16 November in Hakkari. According to the report the announcements and practices of the Hakkari Governor Erdogan Gürbüz provoked the incidents and despite the expressions of the Governor there were no evidences proving that the demonstrators had arms or explosives. Tear gas was thrown to emergency service of Hakkari State Hospital, afterwards security forces got into the hospital and insulted, beat both patients and medical staff. Abdülbari Güneş (16), Abdullah Arslan (17) and the children with the first name Abdülhakim (15), who were detained during the demonstration in Küçükçekmece (Istanbul) to protest in the incidents, were arrested on 21 November. (Cumhuriyet)

Incidents in Semdinli and Yuksekova...  Prime Minister Recep Tayyip Erdogan went to Van on 20 November and then to Hakkari on 21 November. He also visited Semdinli and Yuksekova. First he visited with Minister of Interior Affairs Abdülkadir Aksu, Minsiter of Justice Cemil Çiçek and Hakkari MPs Mustafa Zeydan and Fehmi Öztunç the place of bombing which occurred on 1 November and wounded 23 persons, damaged 67 houses and shops. Afterwards he went to the Umut Bookstore which was bombed on 9 November. He was protested when he was leaving by the crowd who were carrying placards saying "Tell the Truth in Semdinli, But Do Not Change Your Mind in Ankara", "Do Not Close Roj TV", "Who would defend us if the state kill people". Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said the government would show respect to all the groups that made up the people of the Turkish Republic. The Prime Minister warned that people should not be influenced by those acting in the shadows: "Some people love misty weather. My citizens should not be taken by the misty weather." Erdogan stressed that the government was opposed to regional, ethnic and religious nationalism. He said that they would follow the investigation of the incidents and called on the public to remain calm. Over the past 30 years Turkey had lost 40,000 of its people to terrorism, paying a price that no other country have been forced to suffer, he said. (Radikal, ntvmsnbc.com)

Killing of Hikmet Fidan...  Public Prosecutor in Diyarbakir launched a court case against 3 persons in connection with the killing of former Vice Chairman of HADEP Hikmet Fidan on 6 July in Diyarbakir. According to the indictment Fidan attended a meeting in Northern Iraq qith Osman Öcalan's "Party of Democratic Patriots" and was appointed to organisational attempts in Turkey. Veysi Akgönül and Mustafa Kemal Ok also attended the same meeting and founded a printing house for financial support iin Diyarbakir afterwards. Some time later Veysi Akgönül accepted killing of Hikmet Fidan upon pressure of PKK and asked Firat Karahan for aid. On the day of the killing Hikmet Fidan was called for an appointment and since Veysi Akgönül was scared Fidan was allegedly killed by PKK member Serkan Sitilay. The indictment wants Firat Karahan to be sentenced life imprisonment, Mustafa Kemal Ok to 10 years' imprisonment. Public Prosecutor askd for the acquittal of Veysi Akgönül for "accepting the killing under pressure and releasing information" The case of Serkan Sitilay was separated on the grounds that he was on the run. (Milliyet)

Detentions and Arrests...  Alleged PKK member C.Y. reportedly surrendered to security forces in Dogubeyazit district of Agri. Mehmet Kizil was detained on 21 November in Izmir on the allegations of "being member of PKK". He was reportedly wanted for his confirmed sentence of 20 years. (Cumhuriyet-Star)


November 21, 2005

Incidents in Semdinli and Yüksekova... The demonstrations continued on the weekend to protest the incidents in Semdinli and Hakkari districts of Hakkari. One person died and many persons were wounded during the incidents in demonstrations. Murat Demir died, Enver Ekinci and Recep Çaglar were wounded when police opened fire to disperse the demonstrators on 20 November inn Çilek quarter of Mersin. Lawyers Muzaffer Akad and Ali Bozan were reportedly beaten police when they went to Toros State Hospital to visit Ekinci and Demir families. Nesrin Yazar, correspondent of Dicle News Agancy, was reportedly detained at the hospital. Many demonstrations were staged on 18, 19 and 20 November in Küçükçekmece, Beyoglu and Ümraniye districts of Istanbul. Clash broke out between the demonstrators and police during the demonstration in Kanarya quarter of Küçükçekmece district. A panzer was damged and 12 persons were detained during the incident. Five members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) were detained during the demonstration staged in Seyhan district of Adana. Detainees Gülcan Taskiran, Sedat Bektasli, Hatice Ilden Dirini and Halil Gögercin were arrested on the same day. Five persons including two police officers were wounded during the demonstration in Cizre district of Sirnak on 18 November. 40 persons including DIHA correspondent Ismail Yildiz were detained on the same day during the demonstration in Isparta. Detainees were released after a short time. Mustafa Irmak who was beaten by police announced that he was not given report at the State hospital. Meanwhile, Prime Minister Rcep Tayyip Erdogan went to Van on 20 November. Erdogan spent the night in Van for “security” reason and went to Hakkari today. None of the ministers except Erdogan have been in the region since beginning of incidents. Hakkari Governor Erdogan Gürbüz announced that YTL 200.000 were sent for the repair of 195 shops that were damaged during the explosion on 1 November in Semdinli and YTL143.000 of it was distributed to the citizens. (19-21 November, Atilim-Cumhuriyet-Radikal-Özgür Gündem)

Bomb Attack in Istanbul... Mustafa Sayar (45) died, Berkay Dogan, Candemir Apaydin, Aslan Çafglayan, Gülay Tan, Gülay Güz, Tanju Sirin, Mecit Sirin, Ömer Akçura, Faruk Arslan, Büsra Oto and two unknown persons were wounded on 18 November when the bomb put in a waste container nearby the entertainment center Tatilya in Beylikdüzü quarter of Istanbul exploded at around 18.00. Istanbul Governor Muammer Güler announced that the bomb was an A-4 type of explosive and exploded by a mobile phone. (19 November, Cumhuriyet-Radikal)

Pressure in the Prisons... 9th Penal Chamber of the Court of Cassation denied the case launched against the decision of Kandira F-type Prison to “decrease the gathering period of prisoners from five hours to two hours”. According to the circular issued by the Directorate of Prisons on 18 January 2002 and Law Fight Against Terrorism (Law No 3713) the maximum period for the gathering of period of prisoners is five hours. According to the news gathered, administration of Kandira F-type Prison decreased this period to 2 hours in January. Upon this decision a group of prisoners appealed to Kocaeli Penal Court of First Instance No 4 for the cancellation of the decision. The court cancelled the decision on 1 January and increased the gathering period to 3 hours. However, Ministry of Justice appealed to Court of Cassation for the cancellation of the decision of the court on the allegation that “the court was not authorized to give decision instead of the administration”. It was stated in the letter sent by the Ministry of Justice to Court of Cassation that the Article 16/2 of the Law on Fight Against Terrorism stipulated “each programme for the prisoners should be designated by considering the particularity of the programme, security conditions and the conditions of the prison”. 9th Penal Chamber of the Court of Cassation decided to quash the court’s decision that decreased the gathering period of prisoners to three hours. (19 November, ANF)

DEHAP Dissolved... Democratic People’s Party (DEHAP) dissolved itself at the 3rd Congress on 19 November and joined Democratic Society Party (DTP). Headquarter of DEHAP in Balgat quarter of Ankara was bequeathed to DTP. (20 November, Radikal)

Hezbollah Case... On 18 November Diyarbakir Heavy Penal Court continued to hear the case against the Hezbollah confessor Abdülaziz Tunç launched in connection with the killing of Ali Riza Pekgöz (1993) who was a teacher in Yalikavak village of Kurtalan district (Siirt). It was announced at the hearing that Abdülaziz Tunç’s face was changed by an aesthetics operation with the decision of Council of Ministers and the state register of him at Besiri district of Batman was erased in May 2001 due to his confessions. The court decided to learn the details of his new ID. (19 November, Milliyet)

Detentions and Arrests... Hüseyin Suat Öz and his son Ibrahim Öz were detained in Konya on the allegations of “being members of Al-Quaide and being in a preparation for a bomb attack”. They were arrested on 19 November. Hüseyin Suat Öz has been prosecuted without remand at Istanbul Heavy Penal Court No 10 in connection with the attacks to Beht Israel and Neve Salon synagogues in Istanbul on 15 November 2003. Baki Ates was detained in Mugla in connection with the killing of Muzaffer Dagdeviren on 21 September who had been sentenced to imprisonment in the “Umut (Hope) Operation” case by Ankara SSC. (20 November, Cumhuriyet-Radikal)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement made by Sirnak Governorate a female militant was allegedly killed during the clash broke out on 19 November. Hand grenade was thrown to the premise of Security Directorate in Silopi district of Sirnak on 20 November. The explosion caused material damage. (20-21 November, Cumhuriyet)

November 18, 2005

Incident in Yüksekova... Ismail Bartin, Ersin Mengeç and Abdülhaluk Geylani, who were shot to death by security forces in Yüksekova district of Hakkari on 15 November during the demonstration staged to protest the incidents in Semdinli, were buried on 17 November. 50 thousand persons attended the funeral, which ended without any incident except for that a group of persons composed of mostly children threw stones to Traffic Control Branch. 2 F16 type planes of aircraft flew over the district during the funeral. (Radikal)


Incident in Trabzon... On 17 November, Trabzon Penal Court of First Instance No 1 continued to hear the case against 11 attackers and TAYAD members launched in connection with the attack against TAYAD members Zeynep Ertugrul, representative of the journal Ekmek ve Adalet (Bread and Justice), Nurgül Acar, Emre Batur and Ihsan Özdil in Trabzon on 6 April while they were distributing leaflets concerning "the conditions in prisons". The court adjourned the hearing to 29 December. Two cases against the attackers and TAYAD members were combined in July. (Milliyet)

Bomb Attack... A bomb attack was organised against the AKP premises in Gaziosmanpasa district of Istanbul on 16 November. The explosion caused material damage. (ANF)

Detentions and Arrests... Abdülbekir Yakici, Abdürrahim Marol and Mehmet Yeni were detained in Izmir for throwing molotov cocktails to Kemeralti branch of a bank in Izmir on 12 November. Hasan Özcan was detained in Istanbul on the allegations of "being member of MLKP". (Özgür Gündem)

Attacks and Clashes in Southeast... A bomb exploded on Van-Özalp railway in Çeken region on 17 November and 2 railway cars of the train went off the rails. No casualties were reported. According to the announcement by HPG one soldier died and one soldier was wounded during the clash that broke out on 16 November on Bagok Mountain nearby Nusaybin district of Mardin. (ANF-Milliyet)
 
November 17, 2005

Incident in Yüksekova... Incidents continued in Yüksekova district of Hakkari on the night of 15 November upon the killing of four persons during the demonstrations staged on 15 November to protest the incidents in Semdinli. Gunshots continued during the night, the shops were closed on 16 November and the demonstrations continued in some places. The corpses of Islam Barkin (Ismail Bartin), Ersin Mengeç and Abdulhaluk Geylani who were killed by security forces were brought to Yüksekova after the autopsy. Abdülhaluk Geylani was buried on 16 November. The funeral ceremony for Barkin and Mengeç will be organized today. Ethem Ike, former mayor of Yüksekova, told the followings concerning the incident: "Police started open fire after the panzer fell over by hitting the electricity pole. They even drove the panzer on women. When the panzer hit two women people attacked the security officials by stones." Eyewitness E.K. told the following to journalists: "I am at opposite side of Private Yüksekova Hospital. Juvenile Ahmet Genç was shot before the very eyes of me. After a while a 16 years old juvenile was shot and wounded, a woman was hit by a panzer. They also fired from the houses belonged to military personnel and police." Ahmet Durmaz’s father Hikmet Durmaz said that his son was shot on his legs while he was entering home. Demonstrator E.T told: " We returned after the press announcement. Gas bombs were thrown behind. Some juveniles responded by throwing stones. When a panzer fell over by hitting an electricity pole police inside another panzer and outside started shooting terribly. Panzers hit and wounded some juveniles while they were running away." Hakkari Governor Erdogan Gürbüz announced the followings: "We continuously give instructions to the security officials for not using guns against the demonstrators who throw stones. However, the crowds arise suddenly and incredible start immediately. Security officials opened warning fire in Yüksekova in order to disperse the crowd. Three police officers were squeezed under the panzer when it fell over. We could hardly rescue our police officers from among the demonstrators. Till when we will not use guns? Demonstrators have guns. They attempt to lynch security officials. People do whatever the mayors of DEHAP want. They stop when mayors say ‘stop’. They are the persons who activate or stop the people. We negotiate with the mayors and want them to prevent shootings against security officials. We tell them that the security officials will respond by shooting in the case that the demonstrators open fire." Gürbüz stated that 60 Special Force police officers were sent to Hakkari from Ankara. Protests organized in Gazi, Kagithane and Ümraniye quarters of Istanbul on 16 November. A public bus was set on fire during the demonstration in Kagithane. (Hürriyet-Radikal)

Incident in Hakkari... Police intervened the demonstration in Hakkari staged on 16 November to protest the incidents in Semdinli and Yüksekova. They opened fire against the demonstrators and wounded at least 10 persons. Some police officers were reportedly wounded by the stones thrown by the demonstrators. It was first announced that the demonstrator Ayhan Incil died but later revealed that he was heavily wounded. Demonstrators Sadullah Isik, Mehmet Çiftçi, Abdurrahman Atalay, Hayri Inci and Eyüp Bor were reportedly wounded seriously. A group who gathered in front of DEHAP office dispersed quietly upon the call of the Vice Mayor Bisar Mavigöz and NGO representatives after they staged a press announcement action. However, the group gathered again on the nearby streets and started to march towards the government office. Police hosed pressurized water, opened fire into air and used gas bomb and pepper gas to disperse the crowd. Demonstrators responded with stones and sticks, threw stones to the houses provided to police while running away. (Cumhuriyet-Radikal)

Students on Trial... On 16 November Izmir Penal Court of First Instance No 7 concluded the case that was launched against 16 students in connection with the press announcement action staged on 11 April 2003 to protest the U.S. occupation in Iraq. According to the information given by Lawyer Aysun Koç, the court sentenced two students to three years’ imprisonment and 14 students to one year six months’ imprisonment and a fine of YTL 343. The court suspended the imprisonment sentences of 14 students who were sentenced to one year six months’ imprisonment. (Atilim)

Detention and Arrests... Mahir Akkaya and Serkan Akkus, members of the Social,ist Platform of Oppressed (ESP) who were detained on 12 November in Ankara, were arrested on 16 November. Akkaya and Akkus were released by the court on 14 November but reportly arrested again upon the denial of the public prosecutor to the decision. (Atilim)

Attacks and Clashes in the Southeast ... According to the announcement of the HPG two non-commissioned officers and five privates were killed, six soldiers were wounded during the clash broke out on 16 November nearby Baskale district of Van. (ANF)

November 16, 2005

Extra-Judicial Killing... A press announcement was made in Tunceli on 15 November in connection with the killing of Kamer Özel, DEHAP executive in Tunceli, on 9 November nearby Gendarmerie Station in Çiçekli village. Murat Polat, Chairman of DEHAP in Tunceli stated the followings concerning the contradictory points in the official announcement: "How could our friend who went to Tunceli from Baldan village by tractor at about 18.00 on 9 November also passed by Çiçekli Gendarmerie Station at about 21.00 on the same evening. Hands and arms of the person who is trying to plant land mine on the road must be broken into pieces but there is no wound on Kamer Özel’s hands or arms. Because it was said that he was identified from the fingerprints. In the announcement that the HPG made on 13 November it was told that they did not conduct any action in that region and the dead person was a civilian. Atilla Aslan said that he called the phone belonged to Kamer Özel (No: 0535 630 0565) on 10 November, the phone was ringing normally in the beginning but after a while it started to ring as if it was busy. Songül Atas, an executive of our party, was called by the same phone at 09.47 on 13 November. Where is this mobile phone now that stayed undamaged although Özel’s body was broken into pieces during the explosion". (ANF)

Unionists Detained... Police intervened the press announcement made in front of Telekom Directorate in Gayrettepe district of Istanbul on 14 November and detained Ali Yildiz, chairman of the trade union Haber-Sen No 9, Ahmet Kurt, chairman of Türk-Haber-Sen branch, Levent Dokuyucu, chairman of Haber-Is No 1, Haber-Sen executives Ertan Tastan, Ever Isikli, Haber-Is executives Metin Gündüz, Fikret Torun, Sahset Kalu and Yücel Sezon. (TIHV)

Demonstrators on Trial... On 14 November Trabzon Penal Court of First Instance continued to hear the case against Murat Bektasoglu, Chairman of People’s House in Trabzon, and Ethem Küçük, member of People’s House, who were detained for throwing eggs to the Prime Minister Recep Erdogan during his speech in an ceremony in Trabzon on 24 June. Bektasoglu testified at the hearing as follows: "Throwing egg is a democratic reaction, not an insult against the personality of the Prime Minister. Actually the Prime Minister insulted us by calling "provoker". We launched a case against him on the grounds that he insulted us." (Radikal)

Unionist Attacked... Ahmet Kabaca, Chairman of the union Petrol-Iş in Adana, was heavily wounded in an armed attack nearby his house. He reportedly is under vital risk. (Sabah)

Detentions and Arrests... Tufan Firat and Mehmet Dereli were detained in Van on the allegations of "being members of the PKK and attempting to put bomb in the parking lot of the governorate". (Hürriyet)

Clash and Attacks in the Southeast... Sergeant Ramazan Kurumeydan and the privates Mustafa Demir and Ferhat Ekici died when the military vehicle hit land mine nearby Koçdagi village of Baskale district (Van) on 14 November. An armed attack was conducted Sanayi Police Station at the entry of the industrial zone between Van and Ercis district on 15 November. There is no casualty in the incident. (Hürriyet-Özgür Gündem)

November 15, 2005

Allegation of Extra-Judicial Execution... The name of the person who allegedly died on 9 November when the land mine he was planting nearby Çiçekli village exploded was announced as Kamer Özel, DEHAP executive for central district of Tunceli. According to the news appeared on the web site of “Halkin Sesi” he could not have died because of mine explosion on the grounds that his legs were not wounded but body. According to the news there was no hole on the ground. According to the news appeared on the daily Özgür Gündem on 13 November relatives of Kamer Özel were put under pressure to bury him the soonest possible when they came to Sate Hospital on the night of 13 November. Upon this the body was taken to Güleç village early at midnight and he was buried early in the morning without autopsy. Murat Polat, DEHAP Chair for Tunceli, said during the funeral that the case was tried to be closed: “There are clear evidences. The cell phone of Kamer is now at JITEM. SMSs were sent to the executives of our party by using that phone. This shows us who were involved the incident.” (Halkin Sesi-Özgür Gündem)

HRAC Members on Trail... A court case was launched against Prof. Dr. Ibrahim Kaboglu, Chairman of Human Rights Advisory Coucil, and Prof. Dr. Baskin Oran in connection with the “Minority report” which had been released by the Council in October 2004, on charges of “”inciting people separatism” and “insulting judiciary”. The case would commence at Ankara Penal Court of First Instance. (Sabah)

Incident in University... A group of students, who staged a demonstration on 13 November in the campus of Mugla University to protest in the developments in Semdinli, were attacked by a group of rightists. The police intervened the incident and dispersed the quarrel. On 14 November another fight broke out between leftists and rightists in Kötekli campus of the university. Some 20 students were wounded. 3 of them were seriously wounded with cleaver. 45 persons were detained. 8 of the students who organised a press conference same day in city centre to protest in the attack of the rightists were also detained. (Cumhuriyet)

Detentions and Arrests... Members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) Mahir Akkaya and Serkan Akkus, who were detained on 12 November in Ankara, were released on 14 November. Members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) Fehmiye Baskin and Eylem Baskin, who were detained in Diyarbakir, were also released on 14 November. (Atilim)

Bomb Attack in Ercis... A bomb exploded on the night of 14 November in front of a pharmacy nearby Security Directorate in Ercis district of Van. No casualties were reported. (Yeni Safak)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement by HPG 5 soldiers allegedly died and 5 soldiers were wounded during a clash on 13 November nearby Güçlükonak district of Sirnak. HPG also announced that 7 soldiers died and 3 soldiers were wounded during another clash on the same day. (ANF)

November 14, 2005

Police Officers on Trial... A court case was launched against four persons including three police officers in connection with the disappearance of the clothes of Siar Perinçek after he was killed on 28 May 2004. Perinçek's father Mihdi Perinçek (representative of the IHD for East and Southeast Regions) and Lawyer Tugay Berk made an official complaint on 1 June in connection with the disappearance of the clothes that were important to determine the distance that Siar Perinçek was shot from. Upon the complaint public prosecutor in Adana launched a case against Kadir Kara and Durmus Ali Yücel, police officers on charge at Adana State Hospital, Taner S., police officer on charge at the Department of Fight to Terrorism at Adana Security Directorate and Engin Pekdemir, security guard on charge at Adana State Hospital for "misconduct of duty". The case would commence at Adana Penal Court of First Instance No 11 on 2 March 2006. Lawyer Turgay Berk announced that they will demand the defendants to be charged for "darkening the evidences of the crime of killing and false announcements" but not for "misconduct duty" on the grounds that H.Y., H.D., A.A., M.Y. and K.O., who are on charge at Adana State Hospital, testified to the effect that they gave the clothes to the police officers at the Department of Fight to Terrorism. Berk told: "We have always said that Siar Perinçek was shot from a short distance away, there was not a clash as the police officers allege and the evidences of the incident were darkened consciously. The conclusion will show our allegations". (12 November, Özgür Gündem)

Trial on Death in Custody... On 10 November Ankara Heavy Penal Court No 2 continued to hear the case against the police officers Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil in connection with the death in custody of student Birtan Altinbas on 16 January 1991. Oya Aydin Göktas, lawyer of Altinbas family, told, referring to Ahmet Bastan and Süleyman Sinkil who sent a petition to the court saying that "they killed Birtan Altinbas": "The petition of two defendants saying that they claim the crime has nothing to do with reason and logic. These defendants aim to mislead the court, prolong the prosecution and save their other defendant friends." The hearing was adjourned to 23 December for hearing Sinkil. (11 November, Milliyet)

Villagers Subjected to Torture and Pressure... The soldiers who conducted raids to Erenkaya village of Eruh district (Siirt) after the attack to the gendarmerie station in the village on 29 November reportedly beat and threatened villagers, and forced them to evacuate the village. Vice chair for the IHD Ryhan Yalçindag, regional representative of the IHD Mihdi Perinçek, Chairman of the IHD Batman branch Saadet Becerikli, and chairman of the IHD Siirt branch Vetha Aydin went to the village upon the complaints of the villagers and interviewed them. A villager reportedly told that all the males of the village were taken to Erenkaya Genderamarie Commandership after search of their houses: "They put us in order while our hands were on the back of necks and we were kneeled. We were forced to wait one and a half hours in front of the commandership. Then they recorded our ID information and took our pictures till the evening. They took 45 persons to the gendarmerie station but only 15 persons testified." The villagers reportedly told that the headman Nurettin Yildiz who was taken to Eruh was beaten by the soldiers and Eruh Gendarmerie Commander said: "You should pray for me. If I did not intervene your village would be raked." The villagers also told that they were not let to pasture their animals and go to gardens after the attack to the commandership. The villagers reportedly could not use electricity and telephones for two days after the attack. In addition, they were forced to sign a minute in every entry to the village. The owners of the houses nearby the commandership told that they were forced to sign a paper saying "They destroyed their houses". (12 November, Özgür Gündem)

Death in Prison... The deputy secretary general for the Van 100th Year University Enver Arpali committed suicide in the M type closed prison on 13 November. Arpali was arrested on 11 July on the allegations of corruption and has not been taken before the court since then. Arpali, reportedly was found hanging with a clothes line in the showers of the prison. Professor Yucel Askin, the Rector of Van 100th Year University, who is also being held in prison for the same allegation, was rushed to hospital after being told of the news of Arpali's death. Askin is reported to be in a critical condition after suffering from an irregularity of the heart (14 November, Radikal)

IHD Executive and Unionist on Trial... On 11 November Ankara Penal Court of First Instance No 7 continued to hear the case against Alaattin Dinçer, Chairman of Egitim-Sen, and Yüksel Mutlu, board member of the IHD launched in connection with the speeches addressing "Peace Mothers" who visited Egitim-Sen on 12 July 2004. Chief police officer Gökhan Çitgen, who was one of the signers of the minute concerning the press announcement made at Abdi Ipekçi Park, was heard at the hearing. Çitgen told that he remembered that the press announcement included statements that violated laws but he did not remember either Dinçer or Mutlu made the announcement. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 312 of the former TPC. (12 November, Evrensel)

Demonstrators Detained... The police intervened a group of persons who staged a demonstration on 11 November to protest in the removal of the trees on Istiklal Avenue in Istanbul. The demonstrators were assaulted; actor Sevinç Aytug Civan and 2 unknown persons were detained. (12 November, Sabah)

Detentions and Arrests... The members of the Socialist Platform of Oppressed (ESP) Fehmiye Baskin were detined in Diyarbakir, Mahir Akkaya and Serkan Akkus were detained in Ankara. (12 November, Atilim)

Bomb Attacks in Van and Silopi... The bomb explosion happened on 10 November in the city centre of Van caused material damage. The bomb was reportedly put nearby the house of Ömer Acar, former vice mayor of DEHAP, on Erek Dagi Avenue. A bomb was put into the car of Talip Demirezen, Chief Public Prosecutor in Silopi, at the parking lot of Governorate Office on 11 November in Silopi (Sirnak). The explosion caused material damage. (11-12 November, Aksam-Radikal)

Bomb Attacks ... Two bomb attacks were conducted on the night of 10 November in Fatih and Büyükçekmece quarters of Istanbul. One of the attacks conducted against Çarsamba Police Station at around 20.00 in Fatih. The blast caused material damage. The other explosion took place in a garbage can nearby Esenkent Gendarmerie Commandership in Büyükçekmece at about 21.00. There was no casualty in the explosion. Molotov cocktails were thrown to three different branches of a bank in Bornova, Karsiyaka and Kemeralti quarters of Izmir on 12 November. The explosions caused material damage. A Molotov cocktail was thrown to the premise of Turkish Communist Party (TKP) in Samsun on the night of 12 November. Nobody was injured in the TKP. (12-13 November, Atilim-Evrensel-Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast... According to the announcement made by Tunceli Governorate, a HPG militant allegedly died when the land mine he was planting nearby Çiçekli village. A soldier was wounded when the military vehicle hit land mine on 13 November nearby Güçlükonak district of Sirnak. (10-14 November, Hürriyet-Sabah)

November 10, 2005

Torture in Detention… Mir Zeydin Özcan and his brother Ibrahim Özcan who were detained on 13 May in Salihli district of Manisa appealed to the HRA Izmir branch on the allegations that they were tortured in detention. Mir Zeydin Özcan told that they launched a case against the contractor Hüseyin Kocaaga whom they were working for after they were fired. Özcan alleged that the contractor established a conspiracy against them with the police officers: "We were detained on the allegations of "raking Kocaaga’s car by gun". We were tortured in detention. My brother stayed one week in hospital due to torture. We were arrested for 93 days in connection with the incident." Mir Zeydin Özcan put that a case was launched against the police officer Süleyman O. at Akhisar Penal Court of First Instance for "ill-treating" them. (Özgür Gündem)

Conscientious Objector… The Court of Cassation quashed the verdict against the conscious Objector Mehmet Tarhan on the grounds that Tarhan disclosed that he was homosexual but he was not examined. On 10 August Sivas Military Court sentenced Tarhan to four years’ imprisonment for "disobedience to orders" and "disobedience to orders in order not to serve". Lawyer Suna Coskun announced that the decision of the Court would mean that Tarhan would be forcibly examined despite his objection. (BIA)

YÖK Protests… 40 of the 50 persons who were detained in Ankara during the demonstration organized to protest YÖK were sent to public prosecutor on 8 November. One of these 40 persons was released while the other students were sent to Ankara Heavy Penal Court No 11. The court decided in the arrest of the students Hasan Selim Gönen, Serkan Onur Yilmaz, Abdullah Özgün, Mustafa Dogru, Ekrem Kurtulus, Özkan Kaya, Nurgül Acar, Didem Akman, Ilhan Kaya, Ilker Dogan, Kemal Çete, Volkan Alkes, Ömer Deniz, Tufan Bakir, Ilker Ekiz, Mesut Aydin, Engin Aslan, Ziyahan Aldeniz, Cihan Çinki and Ender Aldanmaz for "being members of illegal organization". 9 students who were younger than 18 were released by the juvenile court. One of the students was reportedly released from the Security Directorate. (Atilim-Milliyet)

Demonstrators on Trial… On 9 November Ümraniye Penal Court of First Instance No 2 started to hear the case against 9 persons who staged demonstration to protest the festival organized by the municipality in Sarigazi district of Istanbul. Goncagül Telek (Kartal representative of the newspaper Atilim), Mehmet Fatih, Ali Nail, Celal Abay, Gülnaz Yapiskan, Murat Ates, Hayri Durukan and Seracettin Yagmur were released at the hearing. Telek who was released from Gebze Prison was detained again in connection with another case launched against her. Telek was released after two hours later from the Gebze Security Directorate. (Atilim)

Göç-Der Executives on Trial... 8th Cahmber of the Court of Cassation approved the verdict against the Chairwoman of the Migrants’ Association for Social Cooperation and Culture (Göç-Der) Sefika Gürbüz. On 19 January 2004, Istanbul SSC had concluded the case against Sefika Gürbüz and the Sociologist Mehmet Barut of Mersin University in connection with the report on forced displacement that they published in March 2002. SSC prosecutor had wanted the defendants to be sentenced according to the Article 312 TPC. SSC had sentenced Gürbüz to 10 months’ imprisonment on the grounds of "inciting people to hatred and enmity". The sentence had been commuted to the fine of TL 2 billion 180 million 700 thousand. Mehmet Barut had been acquitted. The case against 8 board members, who had taken the decision of preparation of the report, is still ongoing at Fatih Penal Court of First Instance. (ANF)

New Political Party... A new party was founded under the name of Democratic Society Party (DTP). After the release of former DEP MPs an initiative had been started as Democratic Society Movement. The official application for the party was made on 9 November by Ahmet Türk and Lawyer Aysel Tugluk. There would be associate presidency; both former Chairman of DEP Ahmet Türk and Lawyer Aysel Tugluk would be presidents. There are 411 founding memebrs including Former Chairman of DEHAP Tuncer Bakirhan, Abdullah Öcalan’s lawyer Dogan Erbas, for DEP MP Selim Sadak, Lawyer Hasip Kaplan, former DEP MPs Leyla Zana, Hatip Dicle and Orhan Dogan. (Radikal)

Detentions and Arrests... Bilal Yasik, alleged member of PKK, surrendered to the police in Izmir. Yasik was arrested on 9 November. Yavuz Demirkiran, Ibrahim Demirkiran and Halil Akçi, who allegedly put the bomb which exploded on 10 July in Çesme district of Izmir, were arrested. (Cumhuriyet)

Mine Explosion… Ehmel Hamel (Afghani), who stepped on a mine nearby district of Agri on 8 November when he was passing the Iran-Turkey border, was wounded. His brother Muzaffer Ali Hamel was detained. (Özgür Gündem)

November 9, 2005

Lynch Attempt in Rize... A group of Association of Fundemental Rights and the Freedom members made an official complaint with the Public Prosecutor in Samsun against Halil Bakirci, Mayor of Rize, and police officers in connection with the lynch attempt against the members of prisoners’ relatives association on 2 November in Rize. AKP Major Bakirci said after the incident that he would also join the lynch attempt if he knew that they were TAYAD members and AKP MP for Rize Abdülkadir Kart said that since this would be a lesson TAYAD members would not come to Rize again. (Cumhuriyet)

YÖK Protests… The names of the students, who were detained on 7 November in Ankara during the protest action against Council for High Education (YÖK), were announced as Didem Akman, Orçun Ekinoglu, Eylem Mumcu, Ziya Aldemir, Yildiz Yilmaz, Serkan Onur Yilmaz, Ilker Ekiz, Ilker Dogan, Ilhan Kaya, Özgür Baskaya, Harika Yilmaz, Hasibe Çoban, Hasan Selim Gönen, Abdullah Özgün, Sema Üstünalan (Üstündag), Didem Tekcan, Utku Aygar, Nurgül Acar, Songül Demir, Caner Yenili, Selman Çiçek, Kemal Çete, Necdet Cabbar, Gizem Tekcan, Ender Aldanmaz, Ayfer Uyanik, Sedat Karakas, Özkan Kaya, Gökhan Aktas, Gökhan, Hakan, Zeynep Karademir, Binnaz Takak, Erhan Yavuz, Galip Katanci and Volkan Alkis. (Halkin Sesi)

Detentions and Arrests... 3 members of the Socialist Platform of Oppressed (ESP) were attacked by the rightists on 8 November in Bursa while they were putting up posters saying "Law on Fight to Terrorism to the garbage! Not fascist laws but democratic rights!" ESP members were detained afterwards and sentenced to the fine 100 YTL each for polluting the environment. (Atilim)

Execution Allegation... According to the news appeared on the web site nasname.com Seyhmus Erden and Ahmet Koçhan were allegedly executed by HPG. HPG previously announced that they were JITEM members and were killed on 2 November nearby Mardin during a clash. According to the news Seyhmus Erden, Free Society Party Chair for Senyurt (Kiziltepe), and Ahmet Koçhan, who had been convicted for "aiding PKK" and served, were called by HPG some 3 months ago. They were reportedly interrogated and killed. It was also alleged that there was no clash as it was announced by HPG. According to the news broadcasted on NTV television family of Erden did not receive any information from Erden until they saw the news on Roj TV, broadcasting from Europe, on his death. (nasname)

November 8, 2005

Stop Warning... On the night of 5 November police shot Baris G. to death in Izmir. According to the official announcement police officers asked Baris G. and Can K. for IDs on suspicion, but they tried to run away by opening fire. Baris G. was wounded during the clash, but died at the hospital afterwards. Can K. was detained. Can K. and Baris G. were reportedly wanted. (6 November, Zaman)

Person Beaten by the Police... On 2 November, police officers reportedly beat the minibus driver Sadik Öncel in Kuruçesme quarter of Diyarbakir. Tahsin Akdag, one of the passengers, said: "When the officers stopped the minibus they asked where the whores were. We replied that we had no idea. They did not believe. After having a dispute with the driver a quarrel broke out. They beat him with sticks." Some 200 persons protested the beating of Sadik Önel and closed the road for one hour. (3 November, Özgür Gündem)

Pressures in the Prisons... Remzi Aydin, who was conducting death fast action in Tekirdag F-type Prison, was reportedly transferred to Kandra F-type Prison No 2. On 1 November relatives of prisoners organised a press conference in the remiss of IHD Istanbul branch and announced that Aydin and his friends in the same cell were subjected to ill-treatment. A court case was launched against the prisoners in Maras E-type Prison, who gave petitions saying that they were accepting the political will of Abdullah Öcalan, on charges of  "being member of an illegal organisation". They were also banned from phone calls for one year and open visits for 3 months. The prisoners started hunger strike to protest the sentences. Ankara Administrative Court No 3 gave the decision that the payments for the medicines paid by the prisoners in F-type prisoners to be paid back with legal interest. The decision was taken upon objection of the prisoner Bülent Barmaksiz incarcerated in Bolu F-type Prison.  (2-5-7 Kasim, Atılım-ANF-Özgür Gündem)

Incident in the Prisons... 60 prisoners, incarcerated in the 4th ward of Alanya B Type Prison in Antalya, revolted on 1 November to protest the decision of the prison’s administration not to transfer their friends from 3rd ward to the 4th. The prisoners closed the doors of the ward, gendarmerie soldiers intervened the uprising by using tear gas and breaking the doors. The prisoners Cafer Eren, Zekeriye Eren, Nevzat Özdemir, Ayhan Nazik, Mustafa Gültekin, Faruk Demir, Ismail Hakki Das, Mustafa Varol and Metin Sener were transferred to Karaman Closed Prison after the incident. (2 November, Sabah)

Conscientious Objector… Mehmet Tarhan, incarcerated in Sivas Military Prison, stopped hunger strike upon acceptance of his demands. He had started the action on 30 September with the demand of medical examination by a civilian physician and start of judicial investigation against the persons who were violating human rights in the prison. (4 November, Cumhuriyet)

YÖK Protests… 13 members of the Youth Federation who were distributing leaflets on 2 November at Istanbul Istiklal Avenue concerning the anniversary of the establishment of the YÖK were detained under assaults. The protests organized against the YÖK passed without incident except for Ankara. The students who gathered in Kurtulus Park at the noon hours started to march to Kizilay Square. When police attempted to disperse the students by force a clash broke out between students and police. 48 students were reportedly detained during the incident. (3-8 November, Cumhuriyet)

Demonstrators Detained… A group of ESP members waylaid on Istanbul Bhosphorus Bridge on 1 November in order to protest F-type prisons. Police intervened the demonstration and detained Emine Güngör, Agca Kaplan, Tugba Gümüs, Arzu Baysungur, Günes Senyüz, Ibrahim Uçar, Firat Çagla, Cengiz Özgül, Hüseyin Günes, Emrullah Avci and Abbas Duman. (1 November, Atilim)

Newroz Celebrations… On 7 October Mersin Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against six juveniles who allegedly attempted to set the Turkish flag on fire during the Newroz celebrations in Mersin on 21 March. The hearing was adjourned to 27 December for the determination of the person who allegedly gave the flag to the juveniles. (8 November, Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… Ali Askin was detained in Terbizek village of Araban district (Maras), headman Ahmet Ovayolu was detained in Tilkiler village of Pazarcik district. Askin and Ovayolu were reportedly detained for being the relatives of the executives of "Association of People from Pazarcik in Kurdistan" in Waldbröl city of Germany. Lamih Agirman, executive of prisoners’ relatives association TUAD-DER in Mersin, was detained on 1 November on the allegations of using the expression "Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)" when referring to Abdullah Öcalan during a press announcement on 26 October. (1-2 November, ANF-Özgür Gündem)

Refugees Died… A boat carrying refugees who were trying to go to Khios Island of Greece sank near Çesme district of Izmir on 2 November. Coast Security saved 8 persons from Palestine, Mauritania and Algeria and found the corpses of 12 persons. 16 persons are missing. The saved persons told that there were 36 persons on the boat, the captain and his assistant left the boat by another when they heard the voice of helicopter and then the boat sank. (3-4 November, Hürriyet-Milliyet)

Placard Banned… Hatay Governorate banned the placard prepared by Hatay Representation of Socialist Platform of Oppressed (ESP) related with Ali Aktas who had been executed in 1983 and saying "He was a revolutionary, he was executed. Generals of Coup d’Etat should be tried" .The decision was reportedly taken under the 11/c article of Provincial Administration Law (Law No 5442). (2 November, Atilim)

Student Attacked… Cüneyt Biyiksiz, a student of Izmir Dokuz Eylül University, announced in the press conference he organized at the IHD Izmir branch that he was attacked by 12 members of Buca Idealists Union on 27 October at Buca Heykel Square. Biyiksiz told the attackers tried to take him to the street next to the Idealists Union premise but he could runaway. IHD executive Kamil Agaoglu said that they know who were the attackers and filed an official complint against them. (1 November, Atilim)
Bomb Attacks… Four soldiers, three police officers and 16 civilian persons wounded on 1 November when a bomb exploded in a car in front of the Gendarmerie Commandership in Semdinli district of Hakkari. 67 houses and shops were reportedly damaged. M.T., A.T. and Z.T. were detained who allegedly had connection with the explosion happened on the street of Yüksekova Recruiting Office and houses provided to military personnel in Yüksekova district of Hakkari on 24 October. M.T. was arrested on 4 November. Executives of Democratic Society Party Kenan Demir, Bahar Yesilyurt, Hamit Aslan and Fahrettin Seven who allegedly had a connection with the bomb attack conducted to Batman Courthouse on 20 October were arrested on 3 November. The bomb explosion on 6 November nearby the houses provided to Ziraat Bank staff in Beytüssebap district of Sirnak caused material loss. Many houses in the district were raided by police after the explosion. Sabri Ataman whose house was raided said: "They raided my house towards the morning after the explosion. Members of Special Team entered into the house by breaking the door and they started to curse at us. They could not find anything in the hous. They said that they would bomb our houses." During the raid conducted to Mehmet Yigit’s house his son M. Yigit (13) was detained. M. Yigit was released on 7 November. (2-3-4-5-7 November, Hürriyet-Zaman)

Bomb Explosion… Harbi Senlik (23), who dwelled on the bomb he found nearby Güvenlik village of Hakkari died on 5 November. (7 November, Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast… According to the announcement made by the HPG, militants Selami Ünbal, Savas Günes and Cemal Çelik were killed during the clash broke out on 31 October in the region between Bingöl and Elazig. Two non-commissioned officers and two privates were allegedly killed during the same clash. Privates Ümit Özcan, Oguz Palpaloglu, village guards Resit Aydemir and one HPG militants were killed during the clash broke out on 1 November nearby Uzungeçit town of Uludere district (Sirnak). Four soldiers were wounded during the same clash. HPG alleged that 13 soldiers were killed in the clash and announced that the killed militant was Sakir Itah. Kemalettin Itah, Nebi Katar, Abdulaziz Bilgin and Emin Yilmaz, relatives of Sakir Itah, were detained during the Sakir Itah’s funeral ceremony in Bostaniçi town of Van on 5 November on the allegations that "there was a denunciation against them". HPG also alleged that two soldiers died when the military vehicles hit land mine nearby Kursunlu hamlet of Dicle district (Diyarbakir) on 2 November. According to the official announcement one non-commissioned officer and one private were wounded. According to another announcement of the HPG, JITEM members Seyhmus Erden, Ahmet Koçhan and a soldier were killed during the clash broke out in the region between Derik and Kiziltepe districts of Mardin on 5 November. Erden and Koçhan reportedly participated in the operation during which Ahmet Kaymaz and his son Ugur Kaymaz were killed in Derik district of Mardin. (2-3-7 November, ANF-Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem)

November 1, 2005

Torture in Detention... Nurettin Marti living in Baskale district of Van announced that he was tortured. Marti who filed an official complaint to the public prosecutor in Baskale told that he was abducted by the police officers K. and S. on charge at Baskale Sucurity Directorate after he was forcibly put in a car on 24 October at the noon hours while he was going home: "I was taken to an empty area. They offered me to be an informer. When I denied their offer they took me to Regional Traffic Directorate and tortured. As I did not accept their offer despite the torture they stripped my pant and said 'We will rape you'. Afterwards they abandoned. They were hitting with butt of their guns. They threatened me to death: 'You are living your last hours. You will either work for us or leave this world forever. Think about your children. What you are living now will happen to them too. The only thing we want you is to tell us what happens around. PKK members come here. You will bring us information about them.'" Nurettin Marti told that the meat and bread he was taking to home were thrown into the stream and his TYL 200 was seized by the police officers: "They left me nearby my house after taking my money. They wanted me not to tell anybody about the incident. They threatened me to kill my children if I would tell it." (Özgür Gündem)

Prison Operations... On 28 October Eyüp Penal Court of First Instance No 3 continued to hear the case of 167 prisoners, 31 of whom were female who had been in Bayrampasa Prison during the "return to life operation" in December 2000. The defendants are charged with an armed uprising during the operation. Defendants Mehmet Güvel, Sevgi Tagaç, Yildiray Alanbay, Erkan Erdem and Fatma Güzel who are prosecuted without remand made their defenses at the hearing. Tagaç told: "I don't know to whom I should have been surrendered as we were already in the prison. The exterior door was locked thus it was impossible to get out. We woke up with gun voices. I remember that they bored the ceiling of the ward, opened fire too many times and threw gas and explosives on us. If we did not go to the downstairs we all would die. We witnessed the death of 6 persons by burning." Güzel told the followings: "If we had guns then why did not we use them? If we used them against whom we used? Who was killed, who was wounded?" The court gave permission to the lawyers of defendants to investigate the evidences in 36 packages kept in the prison. In addition, the court decided to send letters to the non-commissioned officers, who have not attend the hearings despite the communications, to inform them that they will be taken to the hearings by force if they will not attend the next one. Lawyers of the defendants demanded the court to ask Ferzan Çitici, public prosecutor in Istanbul during the operation, and Hikmet Ünalan, prosecutor in the prison, "why did not they sign the minutes of the operation although their names were written on them". (Milliyet)

Detentions and Arrests... Kenan Demir, executive of Democratic Society Movement (DTH), Hamit Aslan, Bahar Yesilyurt and Fahrettin Seven were detained during the raids conducted to DHT office and some houses in Batman on the night of 30 October. Kenan Avci, Nusret Ince, Lütfü Yoldas, Veysel Dereli who were detained in connection with the blast in a gas station in Maslak quarter of Istanbul on 15 October, were arrested on 31 October.Enver Akçay and Levent Döndü were released. (Hürriyet-Özgür Gündem)

Bomb Explosion ... Bülent Kireman (12) was heavily wounded when the exlosive material he found in the military zone nearby Kazan (Tane) village of Yüksekova district (Hakkari) exploded. (Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast... According to the announcement of the HPG, 105 soldiers, one police officer and 9 militants were killed during the clashes occurred in October. Village guard Resit Aydemir was killed during the clash broke out in 31 October nearby Uzungeçit town of Uludere district. Three soldiers were allegedly killed and five soldiers were wounded in the same clash. (Özgür Gündem)

Death Penalty... The National Assembly ratified the Second Optional Protocol to the International Covenant on Civil and Political Rights on 28 October. Turkey had signed the Protocol on 7 April 2004. The Protocol provides for the total abolition of the death penalty but allows states parties to retain the death penalty in time of war. (BIA)


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