Le
coup d'état
de 1971 en Turquie
Le
12 mars est un des anniversaires noirs de la famille européenne,
car il
y a 35 ans, en Turquie, membre du Conseil de l'Europe et l'OTAN ainsi
que membre associé de l'Union européenne, les
généraux avaient renversé
le gouvernement et ouvert une période de répression sans
précédent.
En effet, depuis plus d'un siècle, le processus de
démocratisation en
Turquie a été interrompu souvent par des pratiques
répressives et des
coups d'état militaires: le coup d'état des Jeunes Turcs
en 1908, le
génocide des Arméniens et des Assyriens en 1915,
l'oppression du peuple
kurde et des forces de gauche suivie par la proclamation du
régime
parti unique en 1925, le pogrom des minorités non-musulmanes en
1955,
le coup d'état de 1960…
Les 35 ans derniers ont été marqués de deux
putschs sanglants des
généraux turcs en 1971 et 1980: arrestations massives,
tortures,
pendaisons, violations des libertés d'expression, renforcement
de
l'injustice sociale, négations des droits fondamentaux du peuple
kurde
et des minorités arménienne, assyrienne, grecque,
etc.
Durant les deux ans suivant le coup d'état du 12 mars 1971:
- Des milliers de personnes ont
été jugées
par les tribunaux
militaires de la loi martiale sous l'inculpation de délits pour
la
plupart antérieurs à la proclamation de l'état
d'exception.
- Plus de 10.000
personnes dont 3600 enseignants, 118
journalistes, traducteurs, éditeurs, écrivains, artistes,
67
universitaires ont été mis en garde-à-vue,
arrêtés ou jugés et
condamnés.
- 37 journaux ou
périodiques ont été interdits ou suspendus.
- Plus de 200
titres de livres ont été saisis et plus d'un demi million
d'exemplaires
détruits.
- 28 personnes ont
été tuées dans la rue par les forces de l'ordre,
dans des circonstances
douteuses.
- Les
inculpés,
détenus souvent depuis plusieurs semaines, ont
dénoncé lors de leurs procès les tortures qu'ils
ont subies au cours de
l'instruction. Ces accusations sont aujourd'hui confirmées par
les
rapports de plusieurs organismes internationaux de juristes.
- Malgré
l'indignation de l'opinion mondiale, trois leaders de la
jeunesse progressiste ont été condamnés à
mort et exécutés. D'autres
condamnations à mort sont prononcées et 151 requises par
les procureurs
militaires.
- Trois partis
politiques ont été dissous. Les dirigeants du
parti socialiste TIP ont été condamnés à de
lourdes peines de prison,
allant jusqu'à 15 ans.
- La
répression
s'est durcie au sujet des minorités ethniques et
les opérations répressives contre les Kurdes
généralisées non seulement
dans le Kurdistan mais aussi dans les grandes métropoles du pays.
- 111 personnes
ont été condamnées à de
lourdes peines de détention allant jusqu'à 16 ans, sous
l'inculpation
de "séparatisme".
- Le droit de
grève et de syndicalisation a été limité
par
l'adoption des amendements législatifs sous la pression des
militaires.
- Toutes les
associations d'étudiants ont été dissoutes.
- Le Syndicat des
Enseignants de Turquie (TÖS), groupant plus de
100.000 enseignants a été dissout, ses dirigeants
condamnés à des
peines de prison allant jusqu'à 8 ans, des milliers de ses
membres ont
été poursuivis. Tous les syndicats des secteurs publics
ont été
dissous.
Le coup du 12
mars 1971 marque également le
déclenchement de
l'émigration politique vers les pays européens. Le
premier exode massif
de Turquie vers les pays étrangers était sans aucun doute
celui des
Arméniens et des Assyro-chaldéens suivant le
génocide et la déportation
de
1915. L'émigration politique des opposants du régime et
des gens
appartenant aux minorités ethniques et religieuses a repris
après le
coup d'état de 1971 et s'est fort accélérée
après le deuxième coup
d'état militaire du 12 septembre 1980.
C'est après ces coup d'états que l'ingérence du
régime d'Ankara
dans la vie politique des pays accueillant des immigrés turcs a
été
bien structurée et un système de pression et
d'intimidation a été
instauré
afin d'étouffer toute voix s'élevant en dehors du
contrôle du lobby
turc.
L'Association
des
Arméniens démocrates de Belgique
L'Association des Arméniens démocrates de Belgique a pour
objectif
d’aider les émigrés Arméniens à
s'intégrer en Belgique par la pratique
d'activités sociales, culturelles et sportives, de créer
des liens avec
toute autre organisation démocratique en Belgique et en Europe
pour
lutter contre le racisme et le fascisme et de faire reconnaître
le
génocide arménien de 1915.
e-mail:
bogos.yalim@skynet.be
Les Associations des Assyriens
de
Belgique
Existant depuis 22 ans, les Associations des Assyriens de Belgique ont
comme objectif: établir et
développer des
rencontres, échanges, collaboration, amitié entre
les spécialistes et
chercheurs du patrimoine de l’Assyrie/la Haute Mésopotamie et
ses
héritiers. Elles visent également l’intégration et
la participation active
des communautés
assyriennes dans la société européenne,
la sauvegarde, la
promotion et la diffusion de la culture assyrienne par la mise sur pied
de conférences, colloques, émissions radiophoniques.
e-mail:
nahro.beth-kinne@tiscali.be
Fondation Info-Türk
Constituée par des résistants contre la junte militaire
du 12 mars 1971
et dénonçant depuis trente-cinq ans la violation des
droits de l'Homme
et l’oppression des minorités en Turquie,
la Fondation
Info-Türk
contribue aux luttes pour la démocratie dans ce pays. Elle
publie un
périodique bilingue et des dossiers spécifiques pour
informer l'opinion
mondiale tant de la vie politique, sociale, économique et
culturelle en
Turquie que des problèmes des communautés en provenance
de ce pays.
Internet :
http://www.info-turk.be
e-mail :
fondation@info-turk.be
L'Institut Kurde de Bruxelles
L’Institut Kurde de Bruxelles lutte d’une part pour les droits des
minorités nationales, ethniques, religieuses et/ou linguistiques
du
Moyen-Orient, de la Turquie et du Caucase. D’autre part, il s’engage
dans la défense des droits et de l'égalité des
chances pour toute personne
appartenant à une minorité ethnique ou culturelle en
Belgique.
Internet :
http://www.kurdishinstitute.be
e-mail :
kib@skynet.be
Correspondance:
Iuccia Saponara
E-mail: fondation@info-turk.be
Tél: 02-736 78 95; Fax: 02-742 04 06 |
Avec le concours de l'Echevinat de la Culture de la Ville de Bruxelles,
de la Communauté française et de la COCOF