CHANTAGE
Afin de maintenir la Turquie comme
l'otage de la complicité militaro-islamiste
"Baby face" de la mafia turque menace l'Europe
Jamais dans la diplomatie mondiale s'est vu une
chose si scandaleuse. Une femme qui a été déclarée une "complice de la
mafia" non seulement par les partis d'opposition et la presse de son
propre pays mais également par un tribunal criminel étranger et des
institutions anti-drogue de plusieurs pays occidentaux peut continuer à
conduire la diplomatie d'un pays de 60 millions.
De plus, ce ministre "baby face" des affaires
étrangères peut être reçu comme un interlocuteur crédible par les
ministères des affaires étrangères des cinq pays les plus grands de
l'Union européenne. Finalement, elle ose les menacer en affirmant
qu'elle peut bloquer le processus d'ouverture vers l'Est de l'OTAN si
le pays que sa mafia dirige n'est pas accepté à l'Union européenne.
C'est la même méthode qu'elle avait utilisée il y a
un an quand l'union douanière de la Turquie avec l'union européenne
était fort contestée par le Parlement européen en raison de la
situation affreuse des droits de l'homme.
Se faisant passer pour le seul obstacle contre la
montée de l'islamisme en Turquie, elle s'est livrée à son premier
chantage sur l'Europe: "Si vous ne ratifiez pas l'Union douanière je
perdrai les élections prochaines et la voie sera ouverte à un pouvoir
islamiste!"
Ce premier chantage a bien marché et plusieurs
membres du Parlement européen, tout ignorant les violations terribles
des droits de l'homme, ont voté pour l'Union douanière. C'est surtout
grâce à cette ratification qu'elle a pu échapper à une catastrophe
électorale en Turquie.
Toutefois, après élections, elle n'a pas hésité pour
un moment de choquer ses supporters européen en conduisant les
islamistes au pouvoir en échange de se sauver d'être traduite devant la
cour suprême pour corruptions.
Un an plus tard, quand ses relations obscures avec
la mafia turque sont mises en évidence de sorte que sa coalition avec
les islamistes soit ébranlée, Ciller semble avoir une nouvelle fois
besoin du doping extérieur pour pouvoir rester au gouvernement.
En effet, le ministre des affaires étrangères et le
leader du DYP Tansu Ciller a reçu un coup mortel d'Allemagne le 22
janvier 1997 quand le juge Rolf Schwalbe à la cour d'état de Francfort
l'a accusée d'avoir des contacts personnels avec les trafiquants de
narcotiques et de les protéger par les moyens de l'Etat.
D'après l'agence de presse allemande DPA, le juge
allemand, après avoir condamné trois ressortissants turcs pour le
trafic, a déclaré que "deux familles fournissant l'héroïne à l'Europe,
les Senocak et Baybasin, se trouvaient sous la protection de Ciller."
Le gouvernement turc a tout de suite réagi contre la
déclaration du juge et a demandé à l'Allemagne de s'excuser
immédiatement. Toutefois, le ministre des affaires étrangères Kinkel,
appelant Ciller le 28 janvier, l'a dit que le gouvernement allemand
n'est pas autorisé de faire des commentaires sur la déclaration du juge
à cause du principe de division des pouvoir et a décliné la demande
d'excuses.
Ciller et le gouvernement turc, dans les jours
suivants, ont reçu de nouveaux coups des USA, Canada, Hollande, France
et Grande Bretagne.
Le Geopolitcal Narcotics Monitor à Paris, une
institution qui est régulièrement en consultation avec l'Union
européenne et les Nations-Unies, a ouvertement accusé la Turquie d'être
impliquée dans le commerce illégal de narcotiques. Un représentant du
Monitor dit que 70 pourcent des drogues arrivées en France proviennent
de Turquie. "Est-ce possible si'il n'est pas soutenu par certains? Il
est impossible de dire qu'il n'y a pas de connexion politique," a-t-il
ajouté.
Le ministre-adjoint de l'Intérieur britannique Tom
Sackville a déclare que plusieurs opérations anti-drogues n'ont pas
abouti à cause des fuites de la part turque. Il a dit que plus de 80
pourcent des héroïnes saisies en Grande Bretagne sont d'origine de
Turquie. Il a exprimé la méfiance britannique vis-à-vis de l'exactitude
des rapports envoyés par les autorités policières turques concernant le
trafic de narcotiques. "Il y a également des rapports démontrant
l'implication des policier et même des membres du gouvernement turc
dans le trafic de narcotiques," a-t-il dit.
Sackville a remarqué que cette complicité des
officiels et politiciens turcs avec les criminels condamnés ternit
l'image internationale de la Turquie."Nous savons que les
renseignements secrets concernant des opérations de narcotiques sont
tombes dans la main des trafiquants de drogue dans le passé. Je
voudrais dire que quand nous informons les autorités turques de ces
opérations, ils passent cette information aux trafiquants, ainsi les
opérations échouent."
Après le scandale de Susurluk, aux Etats Unis, la
commission des affaires étrangères du Congrès a lancé une enquête sur
ce sujet en collaboration avec l'office de narcotiques DEA, la CIA et
les officiels du State Department.
En Hollande, une commission parlementaire chargée de
l'enquête sur le crime organisé déclare dans son rapport: "Le crime
organisé a des relations étroites avec les autorités officielles de
Turquie. Le milieu du crime organisé, les service de l'Etat et des
hommes d'affaires constituent une force combinée dans ce pays."
Récemment, la Hollande interdit les opérations monétaires des banques
turques dans ce pays qui sont suspectées du blanchiment des revenues de
narcotiques.
Le ministre grec d'ordre public Yorgo Romainos a
déclaré que l'Union européenne avait été averties plusieurs fois
concernant la drogue provenant de Turquie et a demandé à l'Union
européenne de constituer une commission d'enquête munie du pouvoir
d'imposer des sanctions contre la Turquie. Entre 1991 et 1996 ils
auraient saisi 957 kilos de drogue d'une valeur de 164 milliards de $
provenant de Turquie, et 360 personnes ont été arrêtée en liaison avec
ce trafic, a-t-il ajouté.
Au Canada, la police déclare avoir trouvé le numéro
de téléphone (312-417 04 76) du chef de cabine de Tansu Ciller, M. Akin
Istanbullu, dans l'agenda d'un trafiquant de narcotiques et avoir
demandé à la Turquie des informations précises à ce sujet. Toutefois,
les autorités turques ont dissimulé long temps l'appartenance de ce
numéro de téléphone.
Selon un article du quotidien Özgür Politika du 13
novembre 1996, confirmée par le quotidien Sabah du 25 janvier 1997, le
service de renseignements allemand BND a découvert que Özer Ciller, le
mari du ministre des affaires étrangères, aurait des relations étroites
avec le milieu turc.
Le 26 mai 1995, Ö. Ciller s'est rencontré avec un
trafiquant d'armes et de narcotiques, Hüseyin Duman, un ancien agent de
KGB et trafiquant des matières nucléaires, Metin Selvi, le patron des
quotidiens turcs Hürriyet et Milliyet, Aydin Dogan, dans l'hôtel
Brenner à Baden Baden. Ils auraient parlé du trafic d'osmium (utilisé
dans la production des armes nucléaires) et d'or via l'Ukraine. Cette
réunion serait assistée également par un autre trafiquant
international, Alaattin Cakici, l'amiral en retraite Ibrahim Karabulut
et un ancien coordinateur des Loups Gris en Europe, Enver Altayli.
D'ailleurs, comme il est révélé dans les autres
articles de notre bulletin, Tansu Ciller a toujours été la protectrice
principale des Loups Gris, des chefs de police et de tribaux qui sont
impliqués dans le trafic et les autres affaires occultes.
Il s'agit d'une telle personne qui rencontre, à Rome
le 29 janvier 1997, les ministres des affaires étrangères allemand,
britannique, français, italien et espagnol en vue de revoir les
relations turco-européennes. Selon la presse pro-gouvernementale,
Ciller, tout en accusant l'Union européenne de faire une discrimination
entre la Turquie et les ancien pays communistes, a martelé: "Nous
allons poser à nouveau la candidature de la Turquie pendant le sommet
européen prochain à Amsterdam."
Au cours de sa conférence de presse destinée aux
journalistes turcs plus tard, elle a révélé son chantage: "Si la
Turquie ne prend pas sa place dans la photo de famille européenne à
Amsterdam, nous n'hésiterons pas d'utiliser notre véto contre
l'élargissement de l'OTAN vers l'Est."
Toutefois, selon le quotidien Hürriyet du 31
janvier, le rêve de la Turquie de devenir un membre de l'Union
européenne a reçu un mauvais coup à Rome malgré le martèlement de
Ciller! Les cinq ministres des affaires étrangères ont donné à Ciller
le message suivant: "Il est impossible pour vous de devenir un membre
entier avec les problèmes existants."
Klaus Kinkel est allé plus loin en disant: "La
Turquie ne peut être plus prêt de l'Europe sans avoir résolu ses
problèmes kurde et de droits de l'homme. Disant "Permettez nous
de formuler un statut spécial pour la Turquie," les cinq ministres ont
proposé de faire la Turquie "un membre de deuxième classe."
Le Milliyet rapportait le même jour: "Deux
déceptions à Rome: Ciller a reçu un Non de l'Union européenne et s'est
trouvé devant les protestations des députés italiens relatives au
trafic de narcotiques."
En effet, 13 députés italiens ont envoyé une lettre
de protestation au premier ministre Prodi et au ministre des affaires
étrangères Dini, dans laquelle ils les interrogent comment ont-ils pu
rencontrer une personne [Ciller] accusée de protéger des trafiquants de
narcotiques.
Néanmoins, les Etats-Unis, juste comme ils faisaient
il y a un an, ne se sont pas retardés d'intervenir une nouvelle fois en
faveur du régime de mafia à Ankara. Le porte-parole de la Maison
blanche Nicholas Burns a déclaré, "Les Etats-Unis ne favoriseront pas
de créer des conditions nouvelles et artificielles qui peuvent empêcher
la Turquie de jouer un rôle important en Europe. Nous sommes en faveur
de l'inclusion complète de la Turquie dans les institutions
occidentales."
On peut facilement se rappeler que l'ambassadeur
américain à Bruxelles, il y a un an, avait visité les chefs de tous les
groupes politiques du Parlement européen afin d'obtenir leur
approbation pour l'Union douanière, et finalement l'avait eue!
Maintenant c'est le tour de la diplomatie européenne
qui est en train de préparer le sommet de juin à Amsterdam.
L'Europe cédera-t-elle encore une fois à ce chantage
et inclura-t-elle la "Baby Face" de la mafia turque dans la photo de
famille de l'Union européenne?
Si oui, le Parlement européen digéra-t-il encore une
fois un tel insulte aux valeurs morales et démocratiques des
démocraties européennes qu'il doit défendre?
TANSU ÇILLER: UNE COMPLICE DE LA MAFIA.
L'accident de Susurluk qui mit à jour la coopération
d'un parlementaire, d'un chef de police et d'un hors-la-loi recherché
d'urgence par Interpol a conduit aux allégations que l'Etat soit
impliqué dans des activités louches, protégeant et soutenant des
hors-la-loi.
D'autres documents ont aussi été découverts et ont
eu pour conséquences de nouvelles plaintes et allégations apparaissant
presque chaque jours. Ces allégations dévoilent l'implications de
personnalités officielles et de fonctionnaires dans des activités
occultes en coopération avec des criminels recherchés.
Le chef de police Hüseyin Kocadag, qui perdit la vie
dans l'accident de Susurluk, voyageait avec le député parlementaire
Sedat Bucak du parti de la juste voie (DYP), un chef de clan de
quelques 30.000 hommes armés, et Abdullah Çatli.
La révélation que l'une des victimes de l'accident
était Çatli, responsable de l'assassinat de sept jeunes à Ankara en
1978, et de trafic de drogue et recherché d'urgence par Interpol, amena
de sérieuses questions. Çatli était un criminel recherché, infâme
militant d'une aile d'extrême droite et son nom avait été mentionné en
relation avec des figures dominantes de l'organisation italienne
Gladio. L'état a-t-il protégé d'autres hors-la-loi que Abdullah Çatli?
L'alliance maudite: Les autorités rencontrent des
criminels
Le Turkish Daily News du 12 décembre 1996, rapporte
des allégations selon lesquelles un meeting aurait eu lieu en 1993
entre les plus hauts représentants de l'Etat turque, des haut
fonctionnaires de la sécurité et un groupe de 12 personnes soupçonnées
d'être des hors-la-loi.
A ce meeting se trouvaient Tansu Çiller, en même
temps que le président de la République Süleyman Demirel, le président
du parlement Hüsamettin Cindoruk, le commandant général de la
gendarmerie Aydin Ilter, le ministre de l'intérieur, Nahit Mentese et
le directeur général de la police Mehmet Agar. Parmi les douze
personnes rencontrées, certaines étaient connues comme des hors-la-loi
responsables du meurtre de soldats et d'officiers de police qui furent
amenés du sud-est en secret et de façon officieuse.
Ces personnes sont apparues à la télévision
nationale, sur le programme "Aci" et ont été logées dans une résidence
de la police. Elles ont été présentées comme étant les chefs kurdes les
plus influents.
Ces très respectables "chefs de clans kurdes"
étaient: Ahmed Zeydan, Tahir Adiyaman, Kamil Atak, Ahdurrahman Özbek,
Süleyman Tatar, Abdurrahman Seylan, Hazim Abat, Osman Demir, Ramazan
Cetin, Dilbaz Uncu, Iskender Ertus et Hakki Tur.
Tansu Çiller se serait adressée à ces hommes, qui ont un long passé
criminel, en disant: "nous allons résoudre la question de terrorisme
ensembles". Des rapports prétendent qu'elle continua en leur
garantissant que tous leurs besoins seraient satisfaits. Les "besoins"
en question étaient des armes lourdes telles que des MG-3, BCX, des
lanceurs de roquettes RP6, et des lances flammes. L'état refusa de
satisfaire les demandes des chefs de clan en vue d'obtenir des
"Howitzers" et des chars pour la police mais accorda des augmentations
de salaire pour les gardiens de village, les milices locales
stationnées dans les villages et les hameaux du sud-est.
L'accident de Susurluk révéla que selon le code
pénal turque, les haut fonctionnaires de l'état avaient commis un crime
en accueillant les "chefs de clans favorables à l'Etat". L'article 296
du code pénal turc dit: "Quiconque connaît l'endroit où se sont
réfugiés les condamnés ou les personnes recherchées sera emprisonné
pour une durée de 3 à 5 ans s'il n'informe pas les autorités."
L'ancien ministre des travaux public et du logement
Serafettin Elçi qui était un proche témoin de ce meeting, définit plus
clairement cette accusation: "Alors que le code pénal était si clair,
il y avait parmi les invités des personnes qui étaient accusées
d'assassinat et de trafic de drogue et qui étaient condamnées à mort et
recherchées par les autorités."
Il ajoute que Tansu Çiller et d'autres personnes
présentes au meeting étaient parfaitement au courant de cette situation.
"L'état doit être une institution légale et devrait
maintenir sa sécurité par des moyens légaux," déclare Elçi. "Il ne
devrait pas avoir besoin de collaborer avec des hors-la-loi. Si l'état
résout ses problèmes par des activités illégales, son existence même
devient sujette à discussion. L'état met sa crédibilité en danger s'il
fait appel à des voies illégales telles que celles révélées par
l'accident de Susurluk, et les citoyens seront alors sérieusement
concernés. Les autorités qui ont des activités illégales sans en
référer aux autorités supérieures devraient être démises de leur
fonctions."
Elçi dit également que l'Etat a pris la décision de
collaborer avec les hors-la-loi en 1993.
"La décision fut prise en 1993, de rares personnes
en furent mises au courant avant le meeting. Vers 1993 le Conseil de
sécurité nationale (MGK) fut informé de l'invitation de ces gens à
Ankara et de l'aide qu'ils reçurent sous forme d'armes; en d'autres
termes l'aide fournie à ces hors-la-loi fut approuvée et couverte par
le MGK," rapporte Elçi.
"Parmi les hors-la-loi amis de l'Etat, Tahir Yaman
était accusé du meurtre de soldats et d'un témoin à charge en 1975 et
serait toujours recherché, n'ayant pas été acquitté. Yaman a également
déserté le service militaire. Il est dangereux pour l'état qu'un
hors-la-loi menace les gens avec le soutien de l'Etat."
Faisant état de ce qu'il y a eu de nombreux exemples
depuis 1993 de relations telles que celles mises à jour par l'accident
de Susurluk, Elçi dit que de nombreux ex-membres du PKK qui ont fait
des aveux et été par conséquent utilisés dans des activités illégales
par l'Etat.
Elçi attire alors l'attention sur une déclaration de
l'ex-ministre de l'intérieur Mehmet Agar.
"Agar a confirmé qu'ils organisèrent des milliers
d'opérations. Nul n'en fut informé. Il y a eu des milliers d'exécutions
sommaires dans le sud-est et il est impossible que ceux qui sont
responsables de ces milliers de meurtres ne puissent être trouvés. Si
les meurtriers n'ont pas été trouvés, cela signifie que l'état les
protège. Les meurtres non résolus peuvent être élucidés si l'état ne
protège plus les assassins," dit-il.
Qui est qui? Portrait des criminels amis de l'état
• Tahir Adiyaman (Tribu Jirki): il a 350 gardiens de
village armés et possède 8 villages. Il fut condamné pour le meurtre de
7 soldats dans son village en 1975. Un ordre de la cour pour son
arrestation est encore effectif. Son nom fut mentionné en connexion
avec le meurtre du témoin Abdurrahman Caduk le 16 décembre 1976
celui-ci avait survécu à l'incident dans lequel les soldats furent
assassinés. Tahir Adiyaman a été recherché pendant 18 ans et a évité
son service militaire. Il fut fugitif en 1993.
Pendant que Tahir Adiyaman échangeait des poignées de main avec les
responsables de l'état, le procureur de la cour criminelle d'Isparta
confirmait le 29 septembre 1993 par lettre officielle n° 988/22 que
l'accusé était toujours cherché au nom de la loi.
• Hakki Türe (Tribu Beyzade): La population de son
village compte 500 personnes et il est à la tête de 70 gardiens de
village armés. Il est notoire que son frère et son fils ont effectué de
longs séjours en prison pour trafic de drogue.
• Süleyman Tatar (Tribu Tatar): Il dirige 200
gardiens de village. Il ne possède aucun village. Il est notoire qu'il
a été condamné pour un meurtre qu'il a commis, mais on ignore s'il a
purgé sa peine.
• Hazim Rabat (Tribu Baba): Il représente une
famille de 1.500 personnes à Senoba, et dirige 80 hommes armés. Il est
connu qu'un membre de son groupe Yakup Kara et lui même ont assassiné
le maire de district Hilal et 4 de ses hommes en 1990 au cours d'une
querelle sanglante entre les familles.
• Ahmet Benek (Tribu Benek): Il fut condamne par la
cour de sécurité de l'état de Malatya en 1986 pour trafic de drogue et
encourus 10 années d'emprisonnement. Il avait été incarcéré dans les
prisons de Malatya et de Mardin jusqu'à sa libération suite au
changement de la loi pénale en 1991.
Çiller: défenseur des forces répressives obscures.
Tansu Çiller, s'adressant au groupe parlementaire
DYP le 26 novembre 1996, défendit publiquement Abdullah Çatli dans les
termes suivants: "J'ignore s'il était coupable ou non. Néanmoins ceux
qui ont tiré ou qui ont été touchés par balles pour l'état sont
commémorés avec tout les honneurs. Ils nous inspirent le plus grand
respect".
Le 27 décembre 1996, Çiller rapporte que les forces
de police ont été récemment l'objet d'une "campagne de diffamation".
"Aucun incident ne peut entamer votre courage. Vous
amènerez ces traîtres qui essaient d'éliminer le réflexe de défense de
cet état à baisser la tête," dit encore Çiller. Çiller s'adressa aux
étudiants de l'académie de police à Gölbasi, Ankara. Elle rapporte
qu'une campagne de diffamation contre les forces de police a atteint
des proportions incroyables et exprime le regret que les forces de
police aient eu à endurer ceci.
Le vice-premier ministre poursuivit, "ceux qui
n'assument aucune responsabilité face à tous les problèmes de ce pays
déshonorent les responsabilités que vous avez assumées et accomplies
courageusement. Ceci ne devrait pas heurter votre sens moral. Ce ne
sont pas eux qui vous ont donné votre ordre de mission. Ce sont les
lois, l'état, et votre amour de la nation et du pays qui vous ont
assigné cette mission. Je suis ici en qualité de haute responsable de
la nation pour vous dire que notre état et la nation sont fières de
vous."
Çiller dit, "nous souhaitons rétorquer à ceux qui
essaient de juger votre honorable combat aujourd'hui: arrêtez tout et
faites attention à ce que vous dites". Elle ajouta qu'elle même et ses
collègues ne donneraient aucune chance aux ennemis de la Turquie, peu
importe la façon dont ils agissent, quel fusils ils emploient et avec
quels ennemis ils ont collaboré.
Çiller a dit qu'elle continuerait à soutenir les
forces de police avec la détermination qui a été la sienne par le passé.
"ÇILLER S'EST ENTRETENUE AVEC ÇATLI"
Le quotidien Cumhuriyet rapporte le 12 décembre 1996
que la cour de sûreté de l'état d'Istanbul, qui examine les allégations
relatives aux gangs d'état déclenchées par l'accident de Susurluk, est
en possession d'une déclaration qui incrimine Özer Uçuran Çiller, le
mari de la leader du DYP et ministre des affaires étrangères Tansu
Çiller.
Selon cette déclaration, Özer Çiller et Çatli
auraient échangé plusieurs conversations téléphoniques. La cour essaie
de déterminer s'il y a des enregistrements téléphoniques qui
corroborent ces plaintes.
Par ailleurs, il est rapporté que le député DYP
Mehmet Agar, qui démissionna comme ministre de l'intérieur à la suite
de l'incident de Susurluk a signé non pas un seul mais bien deux
documents permettant à Çatli, alias Mehmet Özbay, d'obtenir un port
d'arme en tant "qu'expert de la police". Agar rejeta cette allégation.
Un fonctionnaire déclara que les fusils trouvés dans la Mercedes du
député DYP, Sedat Bucak, lorsque celle-ci s'écrasa contre un camion à
Susurluk, appartenaient au département des forces spéciales.
S'exprimant au parlement le 18 décembre, le
principal leader de l'opposition ANAP, Mesut Yilmaz, fit référence au
conte d'Ali-baba et les 40 voleurs, en disant "la tête des 40 voleurs
est le vizir du pays" en référence à Tansu Çiller.
LES RELATIONS ENTRE ÇATLI ET LA CIA
Selon l'hebdomadaire Aydinlik du 8 décembre 1996, le
journaliste français Jean-Marie Stoerkel rapporte qu'il avait pu
déterminer sans aucun doute possible l'appartenance aux services
secrets occidentaux de Abdullah Çatli et Oral Celik, tout deux
impliqués dans une tentative d'assassinat contre le pape.
Selon lui, Çatli et Celik avaient été en contact
avec un autre Turc, Bekir Celenk, qui lui-même travaillait avec Henry
Arsan, un homme qui collaborait avec la CIA et avec certaines
organisations secrètes, des groupes fascistes et des gangs terroristes
en Italie.
Selon Stoerkel les faux papiers d'identité de Çatli
provenaient de France et l'argent dont il avait besoin d'Allemagne.
Mais c'était l'organisation secrète italienne notoire Gladio qui
l'amena aux États Unis.
Stoerkel enquêta sur Abdullah Çatli et d'autres
membres de ladite "mafia de l'aile droite" en Europe depuis la
tentative de meurtre sur le pape Jean-Paul II.
LES ISLAMISTES ONT SAUVE CILLER D'ETRE JUGÉE DEVAN LA COUR SUPRÊME
Une commission parlementaire chargée d'enquête sur
les sources de la richesse douteuse du vice-premier Tansu Ciller a
décidé le 15 janvier 1997 de ne pas l'envoyer à la coure suprême avec
la vote des huit députés des partis de coalition contre sept députés
d'opposition.
De même façon, deux autres commission parlementaires
chargées d'enquêter les irrégularités de Ciller dans les affaires de
TOFAS et TEDAS ont bloqué les poursuites judiciaires contre le
vice-premier. Ces deux commissions étaient elles aussi dominée par les
députés de la coalition.
Le parlement turc avait engagé en 1996 la plus
vigoureuse "activité de vérification" de son histoire. Une série de
"recherches" parlementaires et de commissions "d'enquête" ont été
formées pour investiguer sur les assertions d'irrégularités qui ont
préoccupé le public tout au long de l'année. Mais à la fin, les
commission d'investigation, dont les trouvailles pouvaient avoir fait
comparaître certains politiciens devant la cour suprême, a failli à
atteindre les résultats escomptés.
Au cours de la première partie de 1996, les leaders
des partis politiques se sont âprement critiqués les un les autres. Le
RP spécialement a mis sur l'agenda les un après les autres des dossiers
d'irrégularités dirigés contre le leader du DYP Tansu Ciller. Le RP, à
cette époque dans l'opposition, a demandé au parlement de former trois
commissions d'investigation pour investiguer ces dossiers. Et, avec le
soutien des autres partis d'opposition, ils sont arrivés à leur but.
En représailles, le DYP a mis sur l'agenda d'une
commission spéciale les affirmations d'après lesquelles il y aurait un
lien financier illégal entre le parti du bien-être (RP) et Süleyman
Mercümek, qui est en procès pour avoir manqué d'envoyer les fonds
collectés pour aider la Bosnie aux organisations relevantes.
A cette époque, la coalition DYP-ANAP était au
pouvoir. L'ANAP soutenait les motions du RP pour des enquêtes sur les
affirmations dirigées contre le partenaire de la coalition Ciller. Ceci
a indisposé Ciller et fait éclaté la coalition DYP-ANAP qui s'était
formée avec tant de difficulté.
Et ensuite, le leader du DYP a formé un gouvernement
de coalition avec le RP, le parti qui avait mené la démarche contre
elle au parlement. Ceci a effectivement anéanti la possibilité qu'elle
soit envoyée devant la cour suprême. Dans la seconde moitié de l'année,
les députés du RP ont uni leurs forces avec les députés du DYP pour
laver Ciller des accusations de leur propre parti devant les
commissions d'enquête.
Avec l'effondrement de ce coalition DYP-ANAP, les
députés du DYP ont déclaré que le leader de l'ANAP Mesut Yilmaz était
responsable pour les irrégularités de l'Emlakbank, c'est-à-dire, la
banque de crédit au logement de l'Etat. Une commission d'enquête a été
formée pour se pencher sur cette question. Une commission a aussi été
constituée qui tiendrait Sinasi Altiner pour responsable des
irrégularités dans l'attribution des projets TEDAS comme ministre de
l'énergie de la période en question.
Les cinq comités d'enquête formée dans la première
moitié de l'année ont commencé par "acquitter" les leaders impliqués
les uns après les autres dans la seconde moitié de l'année. Selon la
constitution, un commission d'enquête parlementaire ne peut être mise
sur pied que si un ministre ou un premier ministre avait commis un
délit au cours du terme de son office. Sur base des trouvailles d'une
telle commission, un premier ministre ou un ministre peut-être traduit
devant un tribunal. Le rapport de la commission doit être débattu en
assemblée générale du parlement et la personne en question devrait être
renvoyée en cour suprême si un minimum de 276 députés sur 550 au total
votent dans cette direction.
Le travail d'investigation procède lentement dans
les commission TEDAS et TOFAS qui implique Ciller jusqu'au moment venu
pour ces commission de faire leurs rapports. Chacune de ces commissions
se composait de 15 membres, dont huit étaient des partis au pouvoir,
c'est-à-dire, le RP et le DYP, trois partis d'opposition, en
l'occurrence, l'ANAP, le DSP et le CHP, se sont partagés entre eux les
sept sièges restants.
Les députés du RP et du DYP ont voté en faveur de
Ciller en bloc. Les deux commissions ont rejeté même l'allégation que
Ciller avait été coupable de négligence de ses devoirs. Grâce au
soutien de son partenaire de la coalition, Ciller a évité d'être jugée
devant la cour suprême dans ces deux affaires. Entre-temps, la
troisième commission impliquant Ciller, c'est-à-dire, celle
investiguant ses avoirs, doit compléter ses travaux le 20 janvier et
présenter son rapport. L'attitude des députés RP dans la commission
terminera le résultat du vote.
Ont aussi été formées en 1996 de nombreuses
commissions de recherches pour informer le parlement sur divers sujet.
L'une de celles-ci a été formée avec le but de déterminer ce qu'un
membre du RP, Süleyman Mercümek, réputé comme "caissier secret du RP",
avait fait avec les milliards de lire récolté dans la population comme
donations pour la Bosnie. Après un certains temps de recherche, elle a
déterminé qu'il y avait en effet "un lien organique" entre Mercümek et
le RP. Dans ce cas, les députés du RP et DYP ont inversé leur rôles.
Cette fois, les membres du DYP dans la commission ont soutenu les
membres du RP qui ont cherché un amendement au rapport de la
commission. Le RP a été effectivement sauvé d'être envoyé au tribunal.
ÇATLI ÉTAIT À CHYPRE AVEC TOPAL
Le quotidien Radikal du 19 décembre 1996 rapporte
qu'Abdullah Çatli, trafiquant de drogue notoire et tueur à gage
probable, s'envola vers Chypre dans le même avion que le "Roi des
casinos" Ömer Lütfü Topal qui fut assassiné à Istanbul le 28 Juillet
1996.
Selon un article dans le quotidien Yeni Düzen,
une publication chypriote turque, Çatli et Agar arrivèrent dans la
République turque de la Chypre du nord le 26 avril 1996, et Çatli
consacra l'essentiel de son temps aux installations de jeux de hasard à
Girne (Kyrenia) s'intéressant spécialement aux "Oscar Casinos" dont la
gestion était en crise. Çatli quitta Chypre le 1er mai et Topal le 2.
Le ministère turc de l'intérieur annonça récemment
que les empreintes digitales de Çatli furent découvertes sur le
barillet de l'une des armes utilisées pour le meurtre de Topal.
LES FORCES DE SÉCURITÉ IMPLIQUÉES DANS DES ACTES CRIMINELS AU KURDISTAN
Le correspondant spécial du Washington Post Kelly
Couturier, rapporte le 27 novembre 1996: "Yüksekova… cette ville
sablonneuse, balayée par le vent près de la frontière iranienne est
située loin dans la zone de guérilla du sud-est de la Turquie. Une
belle région montagneuse, rude, qui a été frappée par 12 années de
conflits armés entre les forces gouvernementales et les séparatistes
kurdes.
"Comme beaucoup d’autres villes du sud-est de la
Turquie, Yüksekova est remplie d’anciens habitants des villages qui
sont venus ici après avoir perdu non seulement leurs proches mais leurs
habitations et leurs gagne-pain dans cette guerre. Plus de 21.000
personnes ont été tuées dans la campagne du gouvernement contre le PKK.
Un conflit qui coûte à Ankara des milliards de dollars et en est arrivé
à toucher toute les faces de la politique turque, de l’économie
jusqu’aux relations extérieures.
"Et comme partout dans cette région il y a des gens
qui font des cauchemars de meurtres, de torture, de kidnappings et
autres crimes contre eux où leur familles qui les laissent tendus et
méfiants. Les deux protagonistes de cette guerre ont commis des abus
contre les droits de l’homme à l'encontre des populations civiles. Les
responsables des droits de l’homme disent malgré les démentis que les
forces de sécurité se sont livrées à des excès.
"Mais ici à Yüksekova, les autorités ont récemment
dénoncé un gang qui comprend plusieurs membres des forces de sécurité
spéciales de lutte anti-insurrectionnelle, de contingents de gardiens
de village arrêtés pour avoir été mêlés à un cas de kidnapping et
d’extorsion. Dans un développement tout à fait inhabituel, un groupe de
légistes comprenant un éminent ex-ministre de cabinet, demande une
enquête gouvernementale pour déterminer 'l’importance exacte de
l'implication des forces de sécurité' dans le gang que les légistes
disent mêlé à des meurtres, des extorsions et un trafic de drogue.
"Deux rapports des légistes, citants des témoins
oculaires, mettent en avant l’implication d’un officier des forces
armées dans le gang. Selon son ancien commandant de brigade, 'aucune
charge n’est retenue à l'encontre du Maj. Mehmet Emin Yurdakul cité
dans ce rapport' (celui-ci fut transféré à une fonction à
l’étranger).Le rapport des légistes dit que le commandant de Yurdakul
le décrit comme un soldat 'très efficace' et dément toute allégation à
une quelconque responsabilité du major dans des actes répréhensibles.
"Mais Ercan Karakas, ex-ministre de la culture et un
des auteurs du rapport dénonce qu'il s’agit d'une couverture du gang de
Yüksekova visant à protéger les officiers de haut rang pouvant être
impliqués. 'Il est clair que des militaires doivent avoir été mêlés
d'une façon où d'une autre dans le gang', a déclaré récemment Karakas
en son bureau de l’Assemblée Nationale.
"De telles accusations contre les forces de sécurité
par des membres de l’assemblée sont extrêmement rares étant donné les
privilèges et le pouvoir des forces armées turques considérées par
beaucoup comme l’institution la plus respectable du pays. D’autres
personnes ayant émis des accusations similaires, y compris des
groupements juridiques et des journalistes ont été accusés par les
officiels de l’état de répandre la propagande du PKK et ont souvent
abouti en prison.
"Le gouvernement a été soutenu largement par la
population turque et la presse des courants principaux dans sa campagne
militaire contre le PKK qui commença sa lutte pour un état indépendant
kurde en 1984. Bien qu’ils se soient montrés critiques vis à vis des
infractions à l’encontre des droits de l’homme commises par le
gouvernement, les États-Unis ont soutenu la Turquie dans sa lutte
contre les actes de terrorisme du PKK. Mais au fur et à mesure que la
guerre se poursuit, l’état ne semble plus être protégé contre les
critiques dans sa lutte anti PKK, telle qu'elle le fut antérieurement.
"Karakas, membre du parti populaire républicain
d’opposition déclara qu’il y a un groupe de pression en Turquie qui est
fermement opposé à l’idée de mettre fin au conflit du sud-est car
nombreux sont ceux qui en retirent beaucoup d’argent.
"Les nombreux abus à l’encontre des droits de
l’homme qui ont été perpétrés par les forces de sécurité dans le
sud-est, y compris en ce qui concerne le gang de Yüksekova, sont
attribués aux forces anti-insurectionnelles et aux gardiens de village
enrôlés par le gouvernement pour faire face aux besoins d’un conflit de
guérilla. Selon Karakas, un nombre important de membres des équipes
spéciales et des gardiens de village ont des antécédents criminels.
"D’après le rapport, dans le cas du kidnapping qui
fit découvrir le gang de Yüksekova, un coup de téléphone des
kidnappeurs qui se faisaient passer pour des membres du PKK fut
localisé dans le quartier général d'une équipe spéciale locale.
"Le système des gardiens de village en particulier a
été lourdement critiqué par les groupes de droit pour avoir mis les
villageois devant un dilemme: ou rejoindre les gardes et risquer d’être
tué par le PKK qui prenaient fréquemment pour cible des gardiens de
village et leurs familles, ou refuser de s’engager et risquer des
représailles des forces de sécurité.
"Selon les témoignages des groupes de droit et
d’autres, les problèmes commencèrent pour beaucoup de villageois du
sud-est lorsque les forces de sécurité entrèrent dans les villages et
posèrent un ultimatum aux hommes: devenez gardiens de village ou nous
vous évacuerons et/ou détruirons votre village.
"Selon le rapport des juristes, c'est ce qui arriva
à Abdullah Canan, homme d’affaire aisé d'un village près de Yüksekova.
«D’après le rapport et les comptes rendus de ses
proches, Canan avait entrepris des poursuites contre les membres des
forces de sécurité qui avaient détruit plusieurs maisons dans son
village après que les hommes aient refusé de devenir gardiens de
village.
«Selon le rapport des légistes, Canan fut sommé par
le Maj. Yurdakul de retirer sa plainte contre les forces de sécurité.
Canan ne s’exécuta pas et il disparut. Son corps mutilé fut retrouvé un
mois plus tard.
"'Ce qui me tourmenta le plus, ce furent les traces
de torture sur son corps,' déclara Vahap, le fils de Canan récemment à
Yüksekova. On avait entaillé des parties de son visage et de ses
oreilles. Des bouts de ses doigts avaient été brûlés par des décharges
électriques. On lui avait tranché la gorge et glissé sa carte
d'identité à l’intérieur,' dit-il. 'Un acte très professionnel'.
"Le rapport des légistes accuse le 'gang en
uniforme' de Yüksekova de la mort de Canan et réclame une enquête de
l’assemblée nationale sur les meurtres extra judiciaires dans le
sud-est. Il y en a eu des centaines selon les groupes de droit".
ALORS QUE LES GANGS SONT LIBRES, LES TRIBUNAUX CONDAMNENT DES LYCEENS À
L’EMPRISONNEMENT.
Alors qu’une série de gangs opèrent librement dans
le pays, des personnes dans la tranche d’âge de 19 à 25 ans et pour la
plus part des étudiants d’une école secondaire de la ville de Manisa en
région Égéenne, furent condamnées le 17 janvier 1997 à des peines de
prison allant de 2 ans et demi à 12 ans et demi pour appartenance à une
organisation de gauche illégale.
Ils sont restés en état d'arrestation durant presque
une année.
Il n’y avait aucune "preuve évidente" autre que leur
"aveux" et il a été déterminé que tous les 10 avaient été soumis à la
torture durant leur détention.
En fait, les policiers concernés ont été inculpés
mais les tribunaux ne les ont pas encore condamnés.
Les avocats qui défendent les étudiants disent que
toute l’affaire a été une mise en scène.
La cour turque libère un autre terroriste d'extrême
droite
Oral Celik, un militant d'extrême droite, accusé de
complicité dans la tentative d'assassinat contre le pape Jean-Paul II
et l'assassin d'un journaliste turc a quitté la prison en homme libre
le 22 janvier suite à une décision de la cour provinciale.
Celik extradé en septembre 1996 de Suisse où il
purgeait sa peine pour trafic de drogue a ensuite été relâché par une
autre cour qui l'avait condamné pour le meurtre d'un journaliste il y a
20 ans.
Le terroriste suspect a été accusé d'avoir organisé
la tentative d'assassinat du pape Jean-Paul II en mai 1981, mais la
justice italienne qui condamna le ressortissant turc d'extrême droite
Mehmet Ali Agca à l'emprisonnement à vie pour avoir blessé le souverain
pontife, fut incapable de prouver sa complicité.
La surprenante libération de Celik eut lieu juste
quelques mois après la mort du terroriste turc N°1, Abdullah Çatli dans
un accident de voiture qui mit à jour de scandaleuses connections entre
les chefs de la police turcs, des magnats du crime et des politiciens
véreux. Celik était un des principaux complices de Çatli.
SIÈGE AU DISTRICT KURDE DE LICE
La branche Diyarbakir de l’association de défense
des droits de l’homme (IHD) rapporta le 26 décembre 1996 que les
habitants du district de Lice subissaient une intense pression de la
part des autorités depuis une semaine.
Selon les rapport les incidents ont fait suite à une
visite au district le 11 novembre de fonctionnaires de Diyarbakir
conduit par le commandant de la gendarmerie provinciale de Diyarbakir,
et cela chez 67 responsables de villages.
Les fonctionnaires exprimèrent leur déception suite
au fait qu’aucune personne du district ne se soit présentée pour
exercer la fonction de gardien de village. Ils demandèrent aux
responsables des villages de préparer une liste de noms de personnes
susceptibles de devenir gardiens de village. Les responsables
refusèrent, arguant que joindre les gardiens doit être un acte
volontaire.
Durant un raid militaire à Lice le soir du 20
décembre toute la population mâle entre 20 et 60 ans, environ 2.500
hommes furent amenés sur l’aire de stationnement de la gendarmerie. Les
résistants furent selon le rapport battus à coup de crosse et les
malades furent tirés de leur lit. Un officier supérieur de l’armée
informa la foule que 100 d’entre eux seraient affectés aux gardiens de
village et s’ils refusaient, aucun d’entre eux ne quitterait le
terrain.
Le maire de Lice s’adressa également aux hommes,
leur disant qu'il fournirait nourriture et aide durant le ramadan aux
familles de ceux qui deviendraient gardiens de village. Les plus âgés
et les employés des services officiels furent relâchés, et les autres
furent menacés jusqu’à l’aube du 21 décembre afin d’accepter la
fonction de gardiens de village "volontairement". Sept autres personnes
furent selon le rapport battues.
Le 22 décembre, les détenus furent battus et soumis
de force à un entraînement militaire. Les gardiens de village
nouvellement "recrutés" furent relâchés le 24 décembre avec des fusils
et 7 hommes blessés furent soignés à leur domicile.
Les gardiens de village sont des forces
paramilitaires dans les zones troublées du sud-est. Il s’agit de civils
armés s’opposant aux guérillas du PKK. Le nombre exact de gardiens de
village est inconnu mais un des noms controversé impliqué dans
l’accident de Susurluk, le député Urfa (DYP), Sedat Bucak aurait
contrôle selon les rapports 15.000 de ces hommes armés dans le seul
district de Siverek à Urfa.
Il y a eu de nombreux rapports ces 10 dernières
années faisant état d’enrôlement forcés de la population, à majorité
Kurde, dans les forces de sécurité.
Lice est réputée être un bastion du parti pro-kurde:
parti démocratique du peuple (HADEP) et a été sujette à de semblables
pressions par le passé. Des parties importantes de la ville furent
brûlées par les forces de sécurité à la fin du mois d’octobre 1993 et
une partie de la ville fut évacuée.
La population a été réduite de plus de 10.000 en
1993, à un peu plus de 2.500 âmes aujourd’hui. Le district est
fragilisé par les pressions continuelles des autorités et les incidents
récents ne peuvent qu’accroître les tensions d’avantage encore pour les
habitants restants.
Les branches de Diyarbakir et d'Istanbul de
l'Association des droits de l’homme (IHD), la fondation de Lice pour la
culture et la solidarité et la fondation Solidarité à Istanbul,
HADEP et la confédération des syndicats progressistes (DISK) ont
officiellement émis des protestations contre les récentes actions
gouvernementales à Lice.
Le juriste Mahmut Sakar, président de la IHD de
Diyarbakir a déclaré le 26 décembre que Lice est devenue un camp de
concentration.
Sakar dit que la IHD essaya de contacter le
gouverneur de Lice concernant les incidents mais on leur rétorqua que
le gouverneur était en repos et que le commandant de la gendarmerie
faisait office de gouverneur de district.
Il ajoute que l’administration, qui est censée être
civile, a été prise en flagrant délit ce qui prouve que le sud-est
n’est pas gouverné par des autorités civiles mais par les militaires.
La branche d’Istanbul du HADEP dénonce "l’horreur
qui s’est abattue sur les habitants de Lice" dans un communiqué écrit.
La déclaration de HADEP clame que l’état menace le droit à la vie et à
l’habitation de la population de Lice. Le communiqué
poursuit: "Le gouvernement Refah-Yol, qui est incapable de surmonter le
scandale de Susurluk, cherche à présent à se venger des habitants de
Lice. Plutôt que d’amener les gang devant la justice, ils menacent la
vie du peuple Kurde par la violence."
La déclaration du HADEP dénonce que le système des
gardiens de village est corrompu. "Il est impossible de réaliser la
paix et la démocratie par des gardiens de village, des assassins
nationalistes, des équipes spéciales et de trafiquants de drogue. La
para-militarisation et la persécution dans la région devraient être
arrêtées immédiatement."
Le secrétaire général de la DISK Kemal Daysal
proteste également contre les tentatives de para-militarisation forcées
à Lice, affirmant: "il a été mis en lumière récemment comment certains
tribus de la région utilisent les infrastructures de l’état pour leur
propre satisfaction dans l'illégalité et comment ils commettent toute
sorte d’actes criminels. C’est une grande erreur de s'obstiner dans le
système des gardiens de village au moment même où l’aspect frauduleux
de ce système est prouvé."
La branche d’Istanbul du IHD fait remarquer que les
fonctionnaires civils, y compris le maire de Lice sont impuissants face
aux autorités militaires. Les déclarations d’IHD rapportent que durant
les troubles d’octobre 1993 dans la région, même les députés
parlementaires n’avaient pas accès à la région.
Le président de La Fondation de Lice pour la Culture
et la Solidarité Tahsin Ekinci dit à la conférence de presse de qu’il
ferait un procès à la cour pour les récents incident s à Lice.
ERBAKAN CÈDE DEVANT LES MILITAIRES QUI DÉMETTENT DES OFFICIERS
ISLAMISTES DE LEURS FONCTIONS
Le conseil supérieur militaire présidé par le
premier ministre islamiste Necmettin Erbakan a décidé le 10 décembre
1996 de démettre de leurs fonctions 69 officiers des forces armées
turques, comprenant 58 islamistes.
Trente-trois officiers et trente-six sous-officiers
ont été renvoyés par l'organe militaire le plus haut. Cinquante-huit
des personnes renvoyées ont été accusées d'avoir été impliquées dans
des activités islamistes. Sept parmi celles-ci ont été renvoyées pour
des problèmes de discipline et quatre pour avoir été impliquées dans
des activités séparatistes.
Une source militaire rapporta au TDN que Erbakan, en
tant que président du conseil approuva la décision de renvoyer les
fondamentalistes sans faire d’objection.
En Août, 50 militaires comprenant 18 officiers
avaient été renvoyés des forces armées turques par le même conseil pour
des raisons similaires. Après la dernière décisions, le nombre de
personnes qui ont été renvoyées des forces armées turques en 1996
s’élève à 119.
Les députés RP furent contrariés par le fait que la
décision du conseil à cet effet porte la signature du président RP et
premier ministre Necmettin Erbakan.
Le député RP Halil Ibrahim Celik dit "le RP est
devenu l’outil d’une exécution sans jugement. Dans une société
démocratique il ne peut y avoir de décision en dehors des instances
judiciaires. L’article 125 de la constitution conduit à la
constitutionnalisation de l’exécution sans jugement. Si les personnes
expulsées de l’armée ont commis des crimes, les faits portés à leur
charges doivent être jugés par les cours et ils doivent être condamnés
s’ils sont reconnus coupables. Expulser ceux qui ne sont pas coupables
par une décision du conseil supérieur militaire serait une exécution
sans procès. Pour cette raison, je proteste vigoureusement contre
l'expulsion de l'armée d’officiers et de sous-officiers, sur la base
d’une décision du conseil supérieur militaire."
Celik dit aussi que le chef d'état-major devrait
être rattaché au ministère de la défense et que Conseil de sécurité
nationale (MGK) devrait être immédiatement dissoute.
LE CHEF DE L'ARMÉE TURQUE MENACE LES OPPOSANTS AU RÉGIME
Le chef d'état-major le général Ismail Hakki
Karadayi a de nouveau averti que toute tentative de renverser la
laïcité et toute déviation par rapport aux principes fondateurs
d'Atatürk était "complètement inacceptable" et devrait faire face à la
puissance des forces armées turques.
Parlant à Anadolu, un magazine mensuel turc publié à
Bruxelles, Karadayi a dit que les militaires ne toléraient aucune
action visant à saper le caractère séculaire et démocratique de la
république.
Le général Karadayi a dit que le succès dans la
lutte militaire contre la terreur séparatiste ne devrait pas
désillusionner le peuple turc et le faire croire que la menace a été
complètement éradiquée. Il a dit que la terreur ne serait exterminée
entièrement qu'au travers d'une combinaison de mesures militaires et
non-militaires appliqués simultanément.
Karadayi a aussi averti les ressortissants turcs
vivant à l'étranger de garder l'oeil ouvert sur les activités des
organisations séparatistes. Il a répété l'affirmation selon laquelle le
PKK et d'autres groupes terroristes seraient connus pour financer leurs
activités en partie par l'extorsion d'argent des ressortissants turcs
travaillant en Europe.
Dans sa déclaration, Karadayi a dit qu'il croyait
que la Turquie deviendrait éventuellement un membre à part entière de
l'Union européenne sans quoi l'exclusion de la Turquie serait au
détriment à la fois de l'union européenne et de l'OTAN.
"Je trouve très difficile de voir la Turquie
travailler efficacement comme membre de l'OTAN si elle n'est pas admise
comme membre à part entière de l'union européenne," a dit le chef
d'état-major.
TROIS NOUVEAUX PARTIS POLITIQUES EN TURQUIE
Récemment, trois partis politiques sont entrés sur
la scène politique de la Turquie: Le parti démocrate de Turquie (DTP),
le parti démocratique de masse (DKP) et le parti de la paix (BP).
Désormais le nombre de partis politiques dans le pays s’élève à 35 mais
7 d'entre eux seulement sont représentés au parlement à cause de la loi
électorale antidémocratique.
Depuis la fin du régime militaire durant lequel
toutes les organisations politiques furent bannies dans les années 80,
la Turquie a eu une expérience des partis politiques assez fructueuse.
Depuis 1983, 92 partis politiques ont été établis dans le pays, mais 11
partis de gauche ou kurdes ont été dissous par la cour
constitutionnelle sur base de leur programme non conforme à la
constitution imposée par les militaires en 1982.
Selon des données communiquées par le procureur
général de la cour d’appel, le parti démocrate nationaliste (MDP) mené
par Turgut Sunalp, ancien général, fut le premier parti soutenu
ouvertement par les militaires après les coup d’état de 1980. Le parti
décida de sa dissolution 3 ans après leur apparition sur la scène
politique.
Le parti de la mère-patrie (ANAP), alors mené par
Turgut Özal, suivit le MPD et survécut parmi une multitude de partis
politiques. Actuellement, l’ANAP est le principal parti d’opposition.
Seulement 35 des 92 partis ont survécu. Onze d’entre
eux ont été dissout par la cour constitutionnelle. Voici ci-dessous,
les partis principaux qui ont préservé leur existence politique:
Le parti du bien être (RP), le parti de la
mère-patrie (ANAP), le parti de la juste voie (DYP), le parti d'action
nationaliste (MHP), le parti de la nation (MP), le parti de la gauche
démocratique (DSP), le parti ouvrier (IP), le parti républicain
du peuple (CHP), le parti de la renaissance (YDP), le parti
démocratique (second à porter ce nom), le parti ouvrier socialiste de
Turquie (TSIP), le parti de la grande unité (BBP),le parti du pouvoir
socialiste (SIP), le nouveau parti (YP), le parti de la voie principale
(AYP), le parti démocratique du peuple (HADEP), le parti de la liberté
et de la solidarité (ÖDP), le parti libéral démocratique (LDP), le
nouveau mouvement démocratique (YDH),le grand parti de la justice
(BAP), le parti de la justice (AP), le parti de la justice de Turquie
(TAP), le parti ouvrier révolutionnaire (DIP), le parti de la
démocratie et de la paix (DBP), le parti du travail (EP), le parti de
la grande Turquie (BTP), le parti ouvrier socialiste (SIP), le
mouvement démocratique de la paix (DBH), le parti des travailleurs
(EMEP), le parti de la paix (BP), le parti démocrate de Turquie (DTP)
et le parti démocratique de masse (DKP)
D’autres partis complètent la politique turque, tels
que le parti appelé "la Turquie est heureuse avec ses invalides" et "le
parti du Sultan", conduit par un homme dont le nom est Sultan.
D’autres part ,des partis appelés "partis bidons"
ont contribué à l’abondance de partis politiques durant la période
post-83. Il y a eu 21 "partis bidons» depuis lors. Ils furent
habituellement utilisés pour faciliter le transfère des parlementaires
parmi les partis. Certains d’entre eux se sont même dissolus eux-mêmes
le jour de leur création.
Actuellement, le RP, ANAP, le DYP, le DSP, le
CHP, le BBP et le DTP ont des représentants au parlement.
Depuis 1983 lorsque le processus parlementaire fut
rétabli, 11 partis ont été bannis de la politique par la cour
constitutionnelle. Il s’agit de: le grand parti d’Anatolie (BAP), le
parti socialiste (SP), le parti vert (YP), le parti du peuple (HP), le
parti communiste uni de Turquie (TBKP), le parti du travail du peuple
(HEP), le parti de la liberté et de la démocratie (ÖZDEP), le parti de
la Turquie socialiste (STP), le parti de la démocratie (DP), le parti
démocratique (DP), le parti de la démocratie et de la transformation
(DDP).
Simultanément, des procédures légales pour interdire
le parti démocratique du peuple (HADEP), le Mouvement Démocratique de
la Paix (DBH), le parti du travail (EP) et le parti de la résurrection
(YDP) sont en cours.
DTP: SCISSION DU DYP DE ÇILLER
L’effort effectué pendant 4 mois par des députés qui
ont démissionné ou ont été expulsés du parti de la juste voie (DYP)
durant la présidence de Tansu Çiller et le groupe connu sous le nom de
"Les déçus" pour former un nouveau parti a abouti le 7 janvier 1997. La
requête pour la création du parti de la Turquie démocrate (DTP) présidé
par l'ancien président du parlement Hüsamettin Cindoruk fut soumis au
ministère de l'intérieur.
Dans une déclaration à la presse de la part des
fondateurs du nouveau parti, Cindoruk déclara qu’ils atteindraient
bientôt le nombre minimum de 20 députés nécessaires pour former un
groupe au parlement.
Le DTP dont le programme comprend la lutte contre
les manoeuvres malhonnêtes de Çiller, une réorganisation de la
structure de l’état, vise à établir un système législatif bicaméral et
des élections présidentielles à deux tours, l'élimination des élections
partielles et la réduction du nombre de ministres à 22.
DKP: UN NOUVEAU PARTI PRO-KURDE
Un nouveau parti pro-kurde est entré sur la scène
politique, alors que l'ancien ministre du logement Serafettin Elçi et
un groupe d'ex-parlementaires déposaient leurs documents au ministère
de l’intérieur le 3 janvier 1997.
Le nouveau parti appelé le parti démocratique de
masse (DKP), tentera de résoudre le problème kurde par une politique
modérée contrairement à ses prédécesseurs plus radicaux comme le parti
des travailleurs du peuple (HEP) et le parti de la démocratie (DEP) qui
avaient antérieurement été supprimés, et le parti démocratique du
peuple (HADEP), qui est menacé d'être dissout par la cour
constitutionnelle.
Elçi, censé suivre une ligne politique similaire à
celle du parti démocratique du Kurdistan (KDP) de Massoud Barzani au
nord de l'Irak déclara que le problème kurde serait résolu malgré tous
les troubles.
"Le DPK est un mouvement politique dont l'objectif
principal est d'apporter une solution au problème kurde. Jadis on fit
la promesse aux Kurdes qu’ils bénéficieraient de tous les moyens
fournis par l'état. Mais plus tard ces engagements ne furent pas
respectés et les Kurdes furent soumis à une politique qui visait à
modifier leur identité et à les empêcher d'exister en tant que tels.
Nos caractéristiques principales sont la volonté d’utiliser des
méthodes démocratiques et le refus de la violence," déclarèrent les
fondateurs du DKP.
BP: SECOND ESSAI DE CRÉER UN PARTI DES ALEVIS.
Suite à une action de la cour constitutionnelle pour
supprimer le Mouvement Démocratique de la Paix (DBH) car on lui
reprochait d'avoir un programme opposé au rôle du Département des
Affaires Religieuses, d’ancien membres ont créé un autre parti suivant
les mêmes lignes que le DBH
Le nouveau Parti de la Paix (BP) fut officiellement
établi quand l’ex-président Mehmet Eti déposa les documents du parti au
ministère de l'intérieur le 8 décembre 1996. Eti démissionna du DBH il
y a deux semaines et est un des membres fondateurs du BP.
Eti déclara que le BP suivrait une ligne
démocratique qui respecterait les droits de l’homme et un état basé sur
la loi. Il ajouta que le programme du nouveau parti n'inclura pas ce
qui dans le programme de l’ancien parti concernant la direction des
affaires religieuses.
Le fondateur du DBH Ali Haydar Veziroglu, est aussi
un des membres fondateurs et briguera la présidence du parti en même
temps que Eti.
La présidence du DBH, comprenant Veziroglu et Eti,
décida de ne pas dissoudre celui-ci. Ils ont actuellement décidé de
démissionner et de laisser la présidence du DHP à d’autres. Le DBH a
l'intention de défendre son cas devant la cour constitutionnelle.
TÜRK-IS ENVISAGE DE FORMER UN NOUVEAU PARTI
Semsi Denizer, secrétaire général de la
Confédération des Syndicats de Turquie (Türk-Is) dit que les actuels
partis politiques furent incapables de résoudre les problèmes du pays
et que les citoyens réclament la formation d’un nouveau parti. Ceci fut
rapporté par l’agence Anadolou le 12 décembre 1996.
"Le public a perdu l'espoir suite aux récents
développements politiques dans le pays et, mis en face d’un vide
politique, souhaite que Türk-Is comble ce vide," dit-il.
Notant que ce projet fut évalué le 3 décembre durant
un meeting du conseil d’administration de Türk-Is, Denizer déclara que
les personnes présentes étaient en faveur de la création d'un nouveau
parti politique. Se référant à l’amendement à la constitution de
l’année dernière qui accordait aux syndicats la possibilité d’entrer
dans le monde politique, il déclare que la confédération envisageait
sérieusement cette possibilité.
LA MANIFESTATION DE TÜRK-IS AMÈNE DES MILLIERS DE PERSONNES À ANKARA
La colère des travailleurs concernant la corruption
de l’état largement répandue, le faible niveau de leurs revenus, le non
respect de leurs droits sociaux ont attiré le 5 janvier 1997 dans les
rues d'Ankara une manifestation de masse organisée par la plus
importante confédération de syndicats.
Plus de 100.000 manifestants venus de tout le pays
ont bloqué les avenues principales de la capitale afin d'assister à la
première manifestation de masse de l’année, ce que l'on pourrait
appeler une "lutte pour la démocratie", lancée par la Türk-Is.
La manifestation géante ayant comme objectif de
protester contre les politiques du gouvernement commença tôt le matin
en face du district de l’hippodrome de la ville où une masse de
travailleurs, fonctionnaires et membres d'organisations civiques
commencèrent leur marche en direction du district de Kizilay.
La manifestation était également soutenue par les
partis de gauche comme le DSP, le CHP, le HADEP, l'ÖDP et l'IP.
Le président de Türk-Is, Bayram Meral, accompagné
d’autres dirigeants syndicaux, mena les marcheurs qui portaient des
drapeaux, des portraits d'Atatürk et des symboles de Türk-Is.
La sécurité fut renforcée tôt le matin dans Ankara
et les routes principales vers Kizilay étaient fermées au trafic. Les
participants furent fouillés par la police. De petites escarmouches
entre la police et les manifestants furent rapportées, mais aucune
arrestation n’eut lieu. S’adressant à la foule,
Meral tempêta contre le gouvernement, l’accusant d'être un fauteur de
troubles, créant un taux d’inflation pratiquement à 3 chiffres et
causant l'augmentation du prix des denrées de façon irréfléchie.
Meral critiqua également la politique de "l’ordre
juste" du gouvernement islamiste, déclarant que cette politique était
inutile puisque la population rurale continuait d'immigrer dans les
grands centres urbains alors que des milliers de travailleurs avaient
été licenciés.
Se référant à l’accident de voiture controversé de
Susurluk qui révéla le lien scandaleux entre l'état et la mafia, Meral
déclara que le gouvernement avait été incapable de prévenir la
corruption et les pots de vin et lui reprocha de ne pas avoir lancé une
recherche diligente contre les implications par les gangs et les clans
dans les affaires de l’état.
Soulignant l'impossibilité de fournir une stabilité
économique sans restaurer une stabilité politique, Meral déclara que
Türk-Is continuerait la lutte pour trouver une solution à ces
problèmes. Le président du Türk-Is énuméra une série de demandes faites
au gouvernement, notamment la modification de la constitution actuelle
qui fut élaborée après le coup d’état militaire de 1980 ,l'élimination
des prétendus gangs, le désarmement des gardiens de village, la fin du
problème de terrorisme dans le sud-est, le contrôle de l’inflation et
la réduction du chômage, le remboursement des épargnes obligatoires, le
retour de tribunaux indépendants, la limitation de l'immunité
parlementaire à la vie privée, le droit de grève et l'instauration de
conventions collectives pour les fonctionnaires.
Meral affirma que le Türk-Is continuerait sa lutte
de façon légitime et démocratique. Il annonça des manifestations de
masse plus étendues et plus efficace si le gouvernement refusait de
donner suite à leurs requêtes.
LES HOMMES D’AFFAIRES RÉCLAMENT LA DÉMOCRATISATION.
Un rapport de l’association des industriels et des
hommes d’affaires de Turquie (TUSIAD) proposant des initiatives pour
relever les standards de la démocratie en Turquie fut présenté au
président du parlement Mustafa Kalemli le 20 janvier 1997.
Le président de la TUSIAD, Halis Komili, s’exprimant
lors d’une conférence de presse à Ankara après présentation du rapport
signale un méfiance généralisée de toute la nation envers le système
actuel.
Résumant le contenu et les buts du rapport, Komili
dit que la TUSIAD avait accompli sa mission économique et que la
Turquie se devait d'établir des droits démocratiques plus souples suite
à son admission dans l’union douanière avec l'Union Européenne.
Une des motivations pour un processus de
démocratisation à plus grande échelle, dit Komili est, d’une part la
nécessité d’une réconciliation collective et un gouvernement plus
transparent et d’autre part la nécessité d'être en accord avec les
normes démocratiques contemporaines pour une meilleure intégration avec
les autres pays du monde.
Komili dit que les faits récents tels que l’accident
controversé de Susurluk, le scandale Aczmendi et la reddition d'un
suspect du meurtre de Sabanci, furent toutes des scandaleuses
transgressions du principe de la démocratie et des droits de l’homme,
d’une politique respectable et des principes humanitaires. Ceci est la
raison pour laquelle tous les secteurs de la société ont commencé à
éprouver une profonde méfiance envers le système actuel, ajouta-t-il.
Le système actuel ne se remet pas en cause et manque
d'autocritique et pour cela est incapable de progresser, dit Komili.
L’actuel régime politique, dans un effort pour préserver le statu-quo,
préfère encore le silence à une quelconque opposition.
Le président de la TUSIAD dénonce la raison pour
laquelle les sectes religieuses et les gangs illégaux ont une telle
influence et l’incapacité du système à s’améliorer. Dans de telles
circonstances un nouvel accord visant à améliorer les standards
démocratiques est nécessaire.
Faisant appel à chaque citoyen et chaque institution
dans le but d'obtenir un plus large éventail de droits démocratiques,
Komili décrivit le contenu du rapport qui selon lui s'inspirait des
exemples des démocraties occidentales.
L’accord contient 5 sujets séparés préparés par
différentes universités. Un des chapitres intitulé "perspective de
démocratisation en Turquie" fut proposé par la commission des affaires
parlementaires de la TUSIAD, et fut rédigée par le professeur Bülent
Tanör. Dans ce chapitre il identifie les obstacles légaux primaires au
processus de démocratisation.
Le rapport contient également un chapitre qui
suggère un nouveau statut pour les organisations, et recommande des
modifications de la loi sur les partis politiques, stipulant que les
partis politiques doivent fonctionner dans le respect des principes
d’Atatürk et de ses réformes. Il propose également de réduire l'âge
minimum requis pour les membres des partis politique de 21 à 18 ans.
D’autres chapitres du rapport contiennent des
propositions pour un avant projet de loi sur les administrations
locales et régionales, les poursuites contre les fonctionnaires et un
examen pour l'institution d’un ombudsman.
ÇATLI: LA CONNEXION ISRAÉLIENNE ?
Le quotidien Cumhuriyet rapporte le 22 décembre 1996
que cette année Çatli se trouvait au nord de Chypre durant le congé de
Bayram. Il voyagea avec la compagnie de tourisme OYAK (voyage du 1er
avril au 26 mai) et logea à l'hôtel Jasmine qui appartenait au roi du
casino Lütfü Topal.
On a découvert que Çatli, alias Mehmet Ozbay, a
effectué un paiement cash de 142.000.000 TL au représentant de la OYAK
dans un flat du district Nisantasi d'Istanbul.
En recherchant à qui appartenait le flat, ils
parvinrent à titrer au clair une autre pièce du puzzle dans le
"triangle de la mafia-politico-policière" mise à jour par Susurluk. Le
flat avait été occupé par un homme juif jusqu'à un mois plus tôt.
L'endroit pourrait avoir servi de quartier général à des opérations
secrètes.
ANKARA RENONCERA-T-ELLE A LA RECONNAISSANCE DE LA JUSTICE EUROPEENNE?
La presse turque du 20 janvier 1997 rapporte que la
Turquie se préparerait à retirer son engagement relatif au droit de
plainte individuelle à la Commission européenne des droits de l'homme
et à renoncer sa reconnaissance de la compétence juridique de la Cour
européenne des droits de l'homme.
L'augmentation du nombre des condamnations pour la
violation des droits de l'homme, surtout dans le Sud-est, qui coûtent
très cher à l'Etat turc, et une récente décision favorable à une
chypriote grecque seraient considérées par le gouvernement turc comme
les motifs suffisants pour un tel changement vis-à-vis de la justice
européenne.
Le porte-parole du gouvernement Gürcan Dagdas a
déclaré le 5 décembre que sur 6000 plaintes individuelles déposées à la
Commission européenne des droits de l'homme 1500 appartiennent aux
ressortissants de Turquie.
Le gouvernement turc met en cause la Commission
européenne des droits de l'homme en affirmant que celle-ci déclare
recevable plusieurs plaintes des ressortissants turcs sans avoir
vérifié si tous les moyens de recours ont été effectivement épuisés en
Turquie.
Ankara accuse également l'Association des droits de
l'homme de Turquie (IHD) et le Kurdish Human Rights Project à Londres
d'être derrière ces plaintes individuelles.
Les officiels turcs critiquent la Cour européenne
des droits de l'homme notamment pour ses deux dernières décisions
relatives aux dossiers d'Akdivar (évacuation forcée des village en
Turquie) et de Loizidou (empêchement d'accès à sa maison dans la partie
turque de l'île)). Dans les deux cas, la cour a trouvé la Turquie
coupable de violation des droits de l'homme.
GRANDE CONFÉRENCE MÉDIATIQUE TURQUE À STRASBOURG.
En décembre 1996, le Parlement Européen a entendu
pour la première fois les principaux éditeurs de quatre importants
quotidiens turcs: Sabah, Yeni Yüzyil, Hürriyet et Milliyet concernant
les amendements proposé à la loi de la presse et à la question générale
de libertés civile en Turquie.
Un de ces journalistes, Cengiz Çandar (Sabah)
décrivit ses impressions le 12 décembre dans les termes suivants:
"Me voici à Strasbourg une fois encore. J’étais ici
il y a un an. A ce moment le temps était plus froid mais les relations
avec le Parlement Européen et l’Union Européenne étaient plus
chaleureuses. L’Union douanière UE-Turquie allait être ratifiée. Une
nouvelle ère décisive s’ouvrait dans les relations Turquie-UE.
"Un an plus tard, nous observons que ces relations
se sont refroidies au lieu de s’être institutionnalisées plus
fermement, le fossé entre la Turquie et l’Europe s’est creusé. Ceci est
un fait.»
«Les mots des membres du PE furent plus doux que
nous ne l’avions escomptée. Le néerlandais Piet Dankert, l’allemande
Claudia Roth qui dirige les Verts et le vice-président du groupe
socialiste Ioannis Rubatis qui fut dans le passé porte parole de
Papandreou eux aussi prirent soin de formuler leurs questions de
manière à ne pas froisser la sensibilité Turque.
"Ils touchèrent la question Sud-est avec seulement
une brève référence au fait que cela représentait un sujet qui pourrait
causer à la Turquie de multiples maux de tête. Ils semblaient demander
conseil afin d’aider la Turquie.
"Mais ceci ne change rien au fait que la Turquie par
rapport à l’ensemble de l'Europe est confrontée à de nombreux problèmes
de libertés individuelles. Il était trop évident que la Turquie et
l'Europe n’étaient pas parfaitement sur la même longueur d’onde.
L’Europe est confrontée à une sérieuse difficulté concernant l’avenir
de la Turquie.
"L'attitude du RP représente un véritable case tête
pour eux. Ils savent que le RP voit l'Europe et l'intégration turque
dans l'Europe sans le moindre enthousiasme. Ils ne veulent prendre
aucune initiative contre la Turquie qui justifierait l’attitude
anti-européenne où anti-UE du RP.
"Le fait que le ministre de l'extérieur Tansu Çiller
a perdu presque toute crédibilité constitue un grand handicap. Elle a
induit une très grande méfiance. Elle peut faire ce qui est en son
pouvoir mais même s’il apparaissait qu’elle s’exprimait 'honnêtement'
il serait très difficile désormais d'être convaincante.
"Le ministre de la justice Sevket Kazan et d’autres
représentants du RP ont fait des déclarations selon lesquelles 'la
Turquie n'a pas de problèmes d'européanisation. La Turquie est
européenne depuis 600 ans'. Mais ces 'affirmations' ne peuvent éliminer
l’écart entre la Turquie et l’Europe. Etre européen signifie
actuellement agir en accord avec l’agenda européen fonctionnant en tant
que partenaire des institutions européennes et en conformité avec les
normes européennes en matière économique et politique.
"Le fait d’avoir été invité à Strasbourg indique que
l'Europe ne veut pas renoncer à la Turquie.
"Nous avons accepté l'invitation et avons tenu au
Parlement Européen le genre de discours qui pouvait aider à
institutionnaliser ces relations. Mais ceci ne suffit pas pour mettre
les relations Turquie - Europe sur de bons rails.
"Nous avons besoin d'un gouvernement 'respectable',
c'est à dire un gouvernement démocratique respectant la liberté et qui
développe une stratégie orientée vers le 21ème siècle."
COMMÉMORATION DU PREMIER ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE GÖKTEPE
On commémora l'assassinat du journaliste Metin
Göktepe durant la première semaine de 1997 avec une série d’activités
consacrées au premier anniversaire de sa mort.
Göktepe était détenu par la police suite à sa
présence aux funérailles des détenus qui moururent lors des heurts dans
la prison type E Üsküdar d'Istanbul.
L’association des journalistes contemporains (CGD),
l’association pour la défense des droits de l’homme (IHD), le parti du
travail (EP) et le parti républicain du peuple (CHP) et un certain
nombre d’organisations non gouvernementales organisèrent une série
d’activités de commémoration.
Lors d’une cérémonie qui se déroulait en face de la
Salle des sport Eyüp où Göktepe fut assassiné par la police, le frère
de Göktepe déclara: "mon frère fut assassiné dans cette salle par la
police qui le frappa à la tête il y a 365 jours aujourd'hui. Les
suspects n’ont toujours pas été appréhendés. La famille souhaite que le
nom de la salle soit modifié pour s’appeler Metin Göktepe»".
Le reporter d’Evrensel, Metin Göktepe fut détenu par
la police aux funérailles de Orhan Özen et Riza Boybas qui furent tués
dans des heurts dans la prison type E Üsküdar le 8 janvier 1996.
Il fut emmené au complexe sportif Eyüp avec d’autres
personnes présentes aux funérailles qui furent arrêtées par la police.
Göktepe fut retrouvé mort dans le jardin de thé qui se trouve en face
du complexe sportif le lendemain matin. Le procureur d'Eyüp, Erol
Canözcan dit qu’il fut tué dans le jardin de thé après avoir été
relâché, alors que la police prétendit que Göktepe tomba d'une chaise
et d'un mur et décéda.
Ces explications conflictuelles empêchaient de
dévoiler l'incident, mais des témoins dirent qu’ils avaient vu la
police emmener Göktepe à l'intérieur du bâtiment et qu’ils se
rappelaient que quelqu’un qui se disait journaliste avait été battu à
mort par la police. Les déclarations des témoins empêchèrent d’occulter
l’incident au cours duquel Göktepe fut battu à mort par la police.
Le chef du département de la sécurité d'Istanbul de
l'époque, Orhan Tasanlar, a admis que Metin Göktepe avait été pris par
la police. Selon les enquêtes effectuées par les inspecteurs du
département du ministère de l'intérieure, Metin Göktepe a bien été
battu à mort par la police.
Le rapport préparé par les inspecteurs fut envoyé au
conseil administratif de la ville et demandait la condamnation de la
police. La deuxième chambre du conseil de la cour suprême organisa un
procès à la cour criminelle n°6 d'Istanbul en accord avec la décision
du conseil de l'administration de la ville concernant les poursuites
des officiers de police et de leurs supérieurs qui étaient impliqués
dans le meurtre de Göktepe.
Mais l'audience qui aurait du avoir lieu le 15
juillet 1996 fut transférée à Aydin pour des raisons de sécurité. Selon
la décision approuvée par la 2ème chambre du conseil de la cour
suprême, les officiers de la sécurité Seydi Battal Köse, Suayip
Mutluer, Saffet Hizarci, Fedai Korkmaz, Murat Polat, Burhan Koc, Ilhan
Sarioglu, Selcuk Bayraktaroglu, Metin Kusat, Tuncay Uzun et Fikret
Kayacanlar seront poursuivis pour meurtre avec intention pour des
raisons inexplicables, selon les article 452/1 et 463 du code pénal
turque.
Selon ces articles, les suspects devraient être
condamnés à entre 5 et 15 ans de réclusion. Aucun des 48 officiers de
police y compris les 11 suspects, ne fut présents à l'audience du 18
octobre à Aydin. Des collègues de Göktepe et un certain nombre de
représentants de diverses organisations non gouvernementales étaient
présents à l'audience et demandaient la poursuite des criminels.
L’audience eut lieu dans un complexe sportif à cause
des nombreuses personnes qui étaient présentes au procès. La mère, les
frères et soeurs de Göktepe étaient présents. La mère de Göktepe
protesta contre le transfert du procès à Aydin et ajouta: "Pourquoi les
suspects restent-ils en liberté? Pourquoi n’ont-ils pas été
appréhendés? Mon fils a été assassiné à Istanbul. Les officiers de
police devraient être jugés à Istanbul".
Les témoins ont déclarés que Göktepe a été battu
pendant qu’il était détenu par la police. Les juristes ont demandé
l'arrestation des officiers. Le juge refusa de satisfaire à leur
demande. La cour postposa l’audience jusqu’au 29 novembre 1996 pour
enquêter afin de savoir si les officiers étaient toujours en service.
Mais le procureur général demanda le transfert du procès à Afyon sous
prétexte d'un danger de provocation dû au grand nombre de personnes
présentes au procès. Le conseil supérieur du bureau de la cour n°10
transféra le procès à Afyon à la demande du procureur là où le procès
de l'incident du district de Gazi eut lieu également. Le procès fut
postposé une fois de plus au 5 février 1997.
LE JOURNALISTE ISIK YURTCU GAGNE LE PRIX RSF 1996
Dans un communiqué de presse du 10 décembre 1996,
RSF a rapporté que le prix Reporters sans Frontières 1996 avait été
attribué au journaliste turc Isik Yurtcu, ancien rédacteur en chef du
quotidien pro-kurde Özgür Gündem, qui sert actuellement une peine de
prison. La présentation a eu lieu le mardi 10 décembre 1996 à 11h30, à
l'Espace Electra, 6 rue Récamier 75007 Paris.
Isik Yurtcu a été arrêté en décembre 1994 et
condamné à 14 ans et 10 mois d'emprisonnement pour des délits incluant
"propagande séparatiste" et "insultes au gouvernement". Il est
actuellement gardé dans la prison de Sakarya, à 150 km d'Istanbul.
Lancé en mai 1992, Özgür Gündem a finalement cédé
aux pressions officielles et a cessé de paraître en avril 1994. Avec
une circulation de 30.000 exemplaires, le quotidien de langue turque
Özgür Gündem — regardé par les activistes kurdes comme leur
journal de "résistance" et par le gouvernement turc comme le
porte-parole du PKK — est mémorable comme ayant été le seul
journal pro-kurde.
Présenté le 10 décembre pour marquer la journée
internationale des droits de l'homme de l'ONU, le prix de 50.000 FF a
été attribué depuis 1992 à un journaliste qui, par ses activités
professionnelles, sa volonté de parler en dehors du consensus général,
a démontré un engagement envers la liberté d'expression.
Isik Yurtcu est né en 1945 à Adana. En 1969, il a
commencé sa carrière comme reporter avec les journaux de gauche Ulus et
Yeni Halkci dans la capitale. Après s'être installé à Istanbul dans les
années septante, il a travaillé pour les journaux "Demokrat",
"Politika", "Dünya" et "Cumhuriyet". Ses articles allaient déjà à
l'encontre des points de vue officiels, et Isik Yurtcu a reçu des
peines de prison qui ont ensuite été commuées en amendes.
Après le coup de 1971, dans "Yeni Halkci", il a
publié des comptes-rendus de prisonniers politiques qui avaient été
torturés dans les prisons militaires. En 1974, il a soutenu la campagne
pour une amnistie générale des prisonniers politiques. Après le coup
d'état militaire de septembre 1980, il a été arrêté comme un des
signataires d'un "appel d'intellectuels" critiquant le coup. En 1982,
il a été détenu pendant un court temps pour sa participation à
l'exécutif d'un syndicat des journalistes.
De nombreux ancien collègues l'appellent
affectueusement comme "Isik baba" (oncle Isik). "La première fois que
je l'ai rencontré", a raconté Ramazan Ülek, un moment rédacteur en chef
de Özgür Gündem, était avant le lancement du journal. Il a aidé à
définir un éditorial, sachant que nous n'avons que très peu
d'expérience. Ses capacités le désignaient naturellement pour le poste
d'éditeur. Et quand nous lui avons demandé de le prendre en charge, il
a accepté sans hésitation." Ceci était en juin 1992. Huit mois plus
tard, il a démissionné, étant inculpé dans pas moins de 26 procès de
presse.
Le 28 décembre 1994, juste après avoir pris sa
retraite, Isik Yurtcu a été arrêté et emprisonné. Il ne peut être
libéré avant 2009.
L’OCCIDENT CRAINT UNE GUERRE ENTRE LA GRÈCE ET LA TURQUIE.
Les gouvernements occidentaux craignent que 1997
pourrait être une année de guerre entre la Grèce et la Turquie, selon
le quotidien britannique The Independent du 10 janviers 1997.
"Une détérioration constante dans les relations
entre la Grèce et la Turquie préoccupe les gouvernements occidentaux,
qui craignent que 1997 pourrait être l’année ou des mésententes qui
couvent depuis longtemps dans l'est méditerranéen mènerait à une
guerre," rapporte l’article signé par Tony Barber, éditeur européen.
Barber dit que les différents entre les deux pays
voisins ce sont intensifiés ces derniers mois avec la course aux
armements qui s'accentue dans la région. C’est la raison qui a amené
les relations déjà fragiles, à la limite de la guerre.
Le même jour, le 10 janvier, la Turquie émit une
ferme protestation contre le déploiement de missiles antiaériens de
longue portée S-300 russes dans le sud de Chypre en dépit d’une mise en
garde du département d’état des États-Unis contre l’usage de la force
où de menaces.
Le ministre des affaires étrangères Tansu Çiller
lors d'une conférence de presse déclare "si ces armes offensives sont
déployées, le nécessaire sera fait. Si des raid s'imposent, ils seront
effectués".
Simultanément, "la république turque du nord de
Chypre (RTCN)" retira son engagement à l’ONU et menaça d'ouvrir les
faubourgs Famagusta de Varosha à l'installation des.Turcs.
Le même jour, un porte parole de l’état-major
général turc dit: "si toutes les tentatives diplomatiques bien
intentionnées turques pour arrêter le transport des missiles russes
S-300 vers la Chypre grecque échouaient, la Turquie détruirait ses
missiles en Chypre grecque».
Le porte parole du département d’état américain
Nicholas Burns dit le 11 janvier que les menaces publiques
irresponsables du ministre Turque de la défense étaient désormais
adoptées par le ministre des affaires étrangères également.
De plus, Burns conseilla à l’état major général turc
de relire les cours d’histoire.
Concernant les déclarations du ministre des affaires
étrangères Çiller, Burns dit: «nous pensons que des affirmations aussi
dramatiques de sa part où de n’importe quel autre responsable turc sont
non appréciables et hautement irresponsables».
HUMAN RIGHTS WATCH OPPOSÉ AUX COMMANDES D’AVIONS TURQUES
Human Rights Watch a émis le 19 janvier 1997 un avis
s’opposant violemment au plan turc d’acquisition de nouveaux avions
pour combattre le PKK qu'il qualifie de «groupe armé d’opposition».
Les différentes commandes militaires ont été soit
annulées dans le passé soit soumises à d'importantes pressions de la
part de HRW ainsi que de "lobbies" ethniques et de groupements de
non-prolifération des armes.
Des hélicoptères Super Cobra construits par Bell
Textron et des bombes «Cluster» sont deux exemples de commandes
annulées à la suite de semblables pressions sur le département d’état,
le pentagone et le congrès U.S. Après que la vente de Super Cobra pour
un montant de 140.000.000 $ ait été suspendue par le département d’état
US, la Turquie annonça en novembre 1996 qu’elle avait annulé le marché.
L’annulation de la commande des frégates de la
classe «Knox» et les missiles ATACMS (Army Tactical Missile System) à
rayon d’action de 150 Km sont des exemples de commandes qui ont été
mise dans l’impasse par Washington. La commande de ATACMS qui a été
reformulée à la fin de décembre 1995 a cependant été approuvée en
décembre 1996 et chemina discrètement par la commission des relations
extérieures du sénat durant les derniers jours du 104e congrès.
Human Rights Watch rapportèrent: "les négociations
pour la suite des commandes d’avions et d'équipements pour les
militaires et les forces de police de la Turquie sont en cours":
• Quatre hélicoptères cargo militaires à grande
capacité CH-47 CHINOOK pour un coût de 135.000.000$. Les hélicoptères
CHINOOK sont construits par Boeing aux Etats unis.
• Cinquante hélicoptères de transport armés Black
Hawks D-70A faisant partie d’une commande de 95 hélicoptères pour un
montant de 1.1 milliard de dollars signés en 1992-1993 avec Sikorsky,
le fabriquant U.S. La Turquie a déjà reçu 45 des Black Hawks faisant
partie de cet arrangement, le reste de ces appareils devant être
co-produits. La commande est momentanément suspendue à cause de
désaccords concernant les termes de la coproduction, dit HRW.
• Trente hélicoptères AS-532 Cougar de combat, de
recherche, de sauvetage et utilitaires.
Ankara a reçu livraison de 20 de ces hélicoptères
pour 253 million $ en tant que partie d'un contrat antérieur. Selon HRW
la suite de la commande est constamment négociée avec le consortium
Germano-Français Eurocopter basé à Paris pour la coproduction de 30
hélicoptères, d'une valeur de 400 million $.
• On prévoit la modernisation de 54 avions de combat
F4 Phantom, un contrat de modernisation estimé à 600 millions avec la
"Israël Aircraft Industry" qui fut signé par le premier ministre turc,
Necmettin Erbakan, le 6 décembre 1996 malgré toutes les craintes
concernant les préjugés anti-israéliens d’Erbakan. Les jets doivent
être équipés de nouveaux radars, de contre mesures électroniques,
d’armes et de systèmes de navigation.
• «Popeye missiles»: La Turquie a également annoncé,
selon HRW, des plans d’achat de 30 missiles guidés externes "Popeye" de
la compagnie Israélienne "Raphaël" pour les jets.
• Support logistique pour la flotte de jets de
combat F-16.
La Turquie négocie un marché avec les responsables
U.S. de Lockheed Martin, la division moteur aéronautique de General
Electric, la division guidage et commande de Litton Industries et
Westinghouse Electric pour 125 million $.
L’administration Clinton a signifié au congrès son intention
d’approuver la demande turque pour l’acceptation de la commande.
Human Rights Watch réplique que "des avions de
combat et des hélicoptères similaires à ceux cités ci-dessus" furent
utilisés dans la "campagne anti-insurrectionnelle turque" et ont amené
de flagrantes violations de la loi internationale humanitaire. Ceci a
consisté à bombarder des villages sans discrimination, tuant des civils
et détruisant des propriétés; le transport de troupes vers et à partir
de villages qui furent brûlés et vidés de leur population par la force
et le kidnapping, la torture et le meurtre de civils.
Pour contrebalancer ces accusations, HRW note
également que "le PKK est également impliqué dans un processus de
sérieux abus des droits de l’homme tels que des exécutions illégales,
des tirs sans discrimination, des kidnappings et des extorsions».
HRW presse les Etats-unis et les autres
gouvernements occidentaux "de freiner dorénavant la vente à la Turquie
d'armes qui sont susceptibles d’être utilisées pour des violations des
droits de l’homme et des lois humanitaires".
De commun accord, l’organisation de la sécurité et
de la coopération dans ses principes de transfert d’armes et la section
502b du "U.S. foreign assistance act" appelle à une telle restriction
sur le commerce des armes," dit HRW.
DE NOUVELLES CENSURES SUR LES PUBLICATIONS KURDES.
Le gouvernement interdit le 5 janvier 1997 la
distribution de diverses publications soupçonnées de propagande pour le
PKK. Le quotidien Özgür Politika publié en Allemagne depuis pus d'un
an, se trouve en tête de liste. L’interdiction frappe aussi des livres
écrits par le leader du PKK Abdullah Öcalan.
LA DISPARITION DES ASSYRIENS EN TURQUIE
Jan PACAL, The Turkish Daily News, le 29 août 1996
En dépit de la définition utilisée par les leaders
politiques d'une "Turquie mosaïque et colorée", l'évanouissement et la
disparition de ces couleurs ne peut plus être cachés - et l'exemple le
plus flagrant de couleurs qui sont sur le point de disparaître
complètement sont les 45.000 Assyriens sur un total de 50.000 qui ont
émigré hors de Turquie dans les 20 dernières années.
Le nombre d'assyriens en Turquie aujourd'hui est
d'environ 5000. Cette population est limitée aux grandes villes
uniquement parce que la totalité des villages assyriens sont maintenant
devenus des villages fantômes. Les Assyriens ont été forcés de chercher
un avenir hors de Turquie. Les villages qui ont été brûlés, l'éducation
inégale, les pressions - de nombreux problèmes peuvent être listés
maintenant - tout a servi à les pousser à se mettre à la recherche d'un
pays dans lequel ils puissent vivre d'une façon plus démocratique. Il
suffira de regarder l'histoire récent sans oeillères pour voir et juger
tous ces développements d'une façon plus objective.
Un citoyen
"Mon cher ministre, je me demande si Abdullah Öcalan
est circoncis ou non? L'évidence que je porte à votre attention ici
implique un chanteur. Son nom est Coskun Sabah. Mon cher
ministre, je ne sais pas quel est son vrai nom; mais je sais que
cette personne, qui gagne de l'argent en jouant de l'oud pour des
millions de musulmans, est un assyrien. Je veux dire qu'il et un
arménien… Et je veux citer ici une partie de sa chanson appelée
"Sud-est," dont les paroles et la musique lui appartiennent. Ceci est
ce que dit l'assyrien: 'Sud-est, sud-est/ la façon de mes parents/ je
ne peux pas supporter cette envie/ Diyarbakir m'a manqué!'
Le sud-est est la terre de l'Islam depuis près de 13
siècles. Le manque que mentionne Sabah dans sa chanson est-il le manque
de sa vie privée? Ou l'Assyrien est-il l'interprète du manque des
croisés depuis 1.000 ans? La CSE [tribunal exceptionnel] a dû
ouvrir une enquête sur cet Assyrien, et, si nécessaire, cette chanson
qui menace notre intégrité devrait être interdite…"
Cette lettre, qui a été envoyée au ministre de
l'intérieur de la période, Ismet Sezgin, et a aussi été imprimée dans
le journal Zaman, continue dans la même veine. Néanmoins, ce n'est pas
une simple lettre, mais un instrument qui révèle l'approche menaçante à
laquelle doivent faire face les Assyriens, et l'auteur de la lettre,
même pas capable de distinguer le Assyriens des Arméniens, utilise le
mot 'assyrien" comme une insulte.
Droit d'asile pour les Assyriens
En Turquie, de tels événements ne figurent même pas
dans les journaux: des villages sont brûlés et des gens torturés.
Compte tenu du fait que cette réalité n'est pas cachée, la cour
fédérale d'Allemagne, après qu'une résolution soit passée l'année
passée, a expliqué que les assyriens seraient pris en considération
comme un groupe complet.
La raison de cette décision était que le
gouvernement turc ne donne pas suite aux plaintes de la minorité
assyrienne de façon à ne pas mettre en péril la loyauté à l'état des
aghas, des chefs locaux, des gardiens de village et Hizbullah dans le
Sud-est.
Un autre point intéressant était que l'Allemagne,
qui croit que les Kurdes peuvent vivre en sécurité en dehors du
Sud-est, a conclu que les Assyriens ne sont en sécurité dans aucune
région du pays, et leur a donné le droit de se réfugier.
En plus, il est vrai aussi que l'émigration
n'est pas quelque chose de nouveau pour les Assyriens, comme ils l'ont
fait depuis les 20 dernières années. Les chercheurs s'accordent
généralement pour dire que la raison pour cette émigration n'a pas été
économique, mais que les gens ont été forcés à émigrer à cause de
pressions dans la région. "La pression qui avait commencé en 1970 s'est
accélérée et, depuis 1980, les gens ont commencé à voir l'émigration
comme la seuls solution," dit le chercheur et journaliste Yakup Bilge.
"Dans les années 80 l'émigration assyrienne s'est fortement accélérée,
spécialement dans le sud-est… Le conflit est devenu plus violent avec
l'interférence du PKK, et ceci a mis les Assyriens dans une pire
situation."
"Bien que les Assyriens n'ont pas pris position, ils
ont été soumis à des meurtres non résolus et de pression. Toutes ces
choses ont emmené les Assyriens loin de ce pays auquel ils avaient été
attachés pendant 5000 ans. En d'autres termes, ils ont été forcés de
chercher leur avenir ailleurs - hors de ce pays," continue Bilge.
Bilge attire l'attention sur le fait que la
population assyrienne était d'environ 50.000 dans le sud-est dans les
années 50, mais ce nombre a maintenant décru jusqu'à 2000, avec la
majorité dans Midyat et ses villages avoisinants. Avec la majorité des
Assyriens à Istanbul, la population totale pour tout le pays est
d'environ 5000. Selon Yakup Bilge, les Assyriens ne se considèrent plus
comme faisant partie de la "mosaïque turque".
"Quel qu'en soit la raison, les Assyriens vivent
leur nouvelle vie en exil. Mais même si cette couleur est en
extinction, elle protège encore son existence en Turquie, La
disparition finale de cette couleur dépend complètement de la
démocratie turque car le Assyriens ont décidé ce ne pas vivre dans un
endroit où il n'y a pas de paix ni de démocratie. Et l'émigration
continuera sauf si la Turquie fournit ces deux éléments", avertit Bilge.
Un représentant des églises orthodoxes, le
journaliste et écrivain Isa Karatas, attire l'attention sur un autre
point: "En Turquie il n'y a que les Arméniens et Grecs qui ont les
droits des minorités, mais bien que les Assyriens soient chrétiens ils
ne peuvent bénéficier de ce droits." Les assyriens sont chrétiens, mais
pas une minorité, et à cause du fait qu'ils n'ont pas les droits des
minorités, ils ne peuvent établir leurs propres écoles, et comme
résultat naturel ne peuvent fournir pour le développement et
l'apprentissage de leur propre langue. Les cours de langues ouverts
dans les églises n'ont pas été capables de s'étendre à cause de raison
diverses. Malheureusement le gouvernement ne peut supporter ces cours
et essaye de les fermer.
L'exemple le plus flagrant de la situation a été
observé dans le monastère Deyrilzafaran à Mardin. En 1979, l'éducation
de la religion et de la langue a été bannie, et la raison qui a été
donnée était que les enfants assyriens qui y étaient éduqués
rejoignaient les organisations terroristes. Ces fausses allégations se
trouvaient aussi dans les journaux.
"Les classes de religion à l'école sont un des
autres problèmes des Assyriens - comme pour d'autres minorités. Bien
que ce problème n'apparaisse pas comme important il est l'une des
principales raisons pour l'émigration car ces gens sont empêchés de
défendre leurs propres valeurs religieuses. Dans les classes
officielles de religion, les religions autres que l'islam prennent
seulement 3 pages dans les livres de cours, et ne sont pas non plus
données dans le cadre de leur propres valeurs. Tandis que les parents
assyriens qualifient à leurs enfants la Bible comme le livre qui montre
la voie vers Dieu et les prêtres comme des personnes respectées
expliquant cette voie, les livres du ministère introduisent la Bible
comme quelque chose qui a été détruite et changée et les prêtres comme
ceux qui l'ont changé à leur avantage."
Isa Karatas résume les résultats de cette situation
avec la question "les enfants assyriens devraient-ils essayer
d'expliquer que ces affirmations sont fausses, ou devraient-ils étudier
leurs leçons? Certains ont essayé d'être silencieux et d'accepter la
situation, mais l'émigration a été une continuation de ceci; et c'était
le but, de toutes façons."
Majorité ou minorité?
Karatas, qui affirme que le problème en Turquie
n'est pas celui d'être un Assyrien, mais d'être un chrétien, met en
avant le problème de religion plutôt que le concept d'origine nationale
ou ethnique.
Il mentionne aussi le 39éme article du traité de
paix de Lausanne, signé entre la Turquie et les puissances alliées en
1922 et qui établissaient la souveraineté de la république turque. Le
traité dit que "les citoyens turcs catégorisés comme minorités
bénéficieront des mêmes droits politiques et sociaux que les musulmans.
La croyance religieuse et la différence de secte ne peuvent empêcher un
citoyen turc de bénéficier d'aucun des droits civils ou politiques ou
d'être nommé dans une quelconque position officielle."
Karatas continue, "actuellement, aucun membre d'une
minorité ne peut être policier ou officier. Les Assyriens ont les
droits de la majorité et pas de la minorité, mais d'être chrétien les
empêche de bénéficier des droits de la majorité. Les assyriens vivant à
l'intérieur des frontières de la Turquie n'ont toujours pas ces
droits."
Un autre point qu'Isa Karatas mentionne est les
médias et l'intelligentsia. "Il y a des écrivains qui prétendent qu'ils
connaissent beaucoup et écrivent comme s'ils connaissaient beaucoup.
Pourtant, dans un des livres du ministère de l'éducation, intitulé
Jeûne et sacrifice en islam et d'autres religions, l'écrivain Tahsin
Feyizli déclare dans la section intitulée 'Jeûne chez les Assyriens'
que 'les Assyriens ont été tellement influencés par les chrétiens
qu'ils sont comme une secte de christianité.' Il s'avère que cette
personne 'respectable' ne sait même pas que les Assyriens sont
effectivement chrétiens."
L'article intitulé "Ahdi-cedid," dans le premier
volume de l'Encyclopédie islamique, contient aussi des affirmations
fausses. L'une d'elles est que la bible utilisée par les Assyriens
n'inclut pas deux sections. Mais une distorsion plus importante est
dans le livre du professeur Mehlika Aktot Kasgarli intitulé Turco
sémites à Mardin et dans les populations environnantes, publié par
l'université Erciyes. Le professeur écrit des Assyriens: "Ces turcs
chrétiens, qui ont accepté notre langue et nos traditions et qui n'ont
pas le statut d'une minorité, sont appelés turco sémites, en
considération de leur origines. Les sémites ne sont pas une nation
différente de la nation turque, et ils ont même des caractéristiques
turques." Nous ne devons pas oublier que Kasgarli a aussi appelé les
Kurdes "Turcs de montagnes," et ainsi suit cette innovation, les
"Turco-sémites."
Villages brûlés et évacués
Les révélations de Karatas sur des faits qui ne sont
pas épuisables démontrent une fois encore les raisons de l'émigration.
En 1992, le cimetière du village de Midyat Bulbuk a été bombardé, et la
raison donnée était que peut être c'était un lieu pour une cache d'arme
secrète du PKK.
Dans un autre cas, un feu qui a commencé dans la
station de police du village d’Ögündük, qui avait été attaqué par le
PKK le 21 juillet 1992, a conduit à ce que le village et ses champs et
vignobles soient brûlés, et Sükrü Yalin, âgée de 17 ans, a été blessé.
Le 2 août 1992, le village Çatalçam, situé à
Dargeçit, a été attaqué. Le cimetière et les maisons assyriennes ont
été détruites. Le 21 janvier 1993 le village d'Izbirak situé à Midyat a
été attaqué par des gardiens de village et Melke, Süleyman, Borsoma et
une femme de nom inconnu ont été kidnappés. Les villageois ont été
forcés d'être des gardiens de village. Les incidents sont enregistrés
ainsi, mais au cours des dernières années environ 20 villages assyriens
ont été évacués. Voici les noms de certains villages et les provinces
où ils étaient situés . Kosrali (Silopi), Elbeyendi (Midyat), Bardakçi
(Midyat), Baglarbasi (Midyat), Yamanlar (Midyat), Baristepe (Midyat),
Mürcemekli (Midyat), Güngören (Midyat), Dagici (Nusaybin), Üçyol
(Nusaybin), Güzelsu (Nusaybin), Dibek (Nusaybin), Tasköy (Nusaybin),
Girmeli (Nusaybin), Sare (Idil), Yarbasi (Idil), Izbirak Köyü
(Dargeçit), Alayurt Köyü (Idil), Arica (Gercüs), Yamanlar (Gercüs) et
Binkalbe (Gercüs).
Citoyenneté retirée
Non seulement les maisons de nombreux Assyriennes
ont été détruites mais l'état turc dans un certain nombre de cas est
allé un pas plu loin, supprimant la citoyenneté de nombreux supposés
"Turco-sémites". Voici la liste des Assyriens dont la citoyenneté
turque a été retirée par l'ordonnance de la commission du ministère
répertoriée 95 6805: Melke Davut (Midyat), Yakup Gönen
(Midyat-Gevriye), Bulut Samuel Bulut (Midyat Yemisli), Yusuf Aykil,
Edibe Aykil (Midyat Baglarbasi), Bahi Akil, Semun Ünal, Yusuf Sürer,
Celil Büyükbas, Mardin Bülbül, Fehmi Yarar (Midyat), Aho Erdinç
(Nusaybin-Taskoy), Ishak Tahan (Midyat), Afem Adil, Ismuni Adil
(Midyat-Yemisli), Mihayel Bayru, Idil Fikri Aksoy (Midyat), Yakup
Yontan (Kiziltepe) Circis Yuksel, Savur Dereiçi, Aydin Aydin, Nusaybin
Uçkoy, Musa Demir, Yusuf Ozbakir, Isa Koç (Midyat-Yemisli), Gevriye
Durmaz, Midyat Dogançay, Gorgis Savci, Dargeçit Anitli, Fuat Bayindir,
Idil Hanna (Aydin), Dargeçit Anitli, Yakup Mete (Midyat), Sükrü Tutus
(Idil), Aziz Çiftçi (Mardin), le docteur Edvart Tanriverdi (Midyat).
Assyriens kidnappés
Depuis l980, 20 filles assyriennes, incluant des
enfants, ont été kidnappées. Hasine Selege, âgée de 14 ans, a été
emmenée en 1994 du village de Mercimekli; en mars 1994, Türkan Gülec a
été emmenée du village de Midyat Altinbas; Marta Ilik en septembre 1994
du village de Nusaybin Odabasi et Lahdo Barinc du village d'Ögündük,
qui a été kidnappé le 22 février 1993 par des personnes affirmant être
des gardiens de villages. Elle a été relâchée en échange de 100.000 DM
huit mois plus tard.
Le prêtre du village d’Ögündük, Melke Tok, a été
kidnappé le 9 janvier l994 par des personnes suspectées d'être des
supporters d'Hizbullah. Après être brûlé vif, il a réussi à s'échapper.
I1 a dit qu'il avait été mis sous pression pour changer sa religion en
l'Islam.
Les arrestations et les disparus
Heylan Simsek explique comment son mari et son fils,
Hamdi et Hikmet Simsek, ont disparu: Le 13 janvier l993, mon mari et
son fils ont été arrêtés par des soldats. Ils nous ont rassemblés dans
le centre du village. Ils ont pendu la croix représentant nos croyances
religieuses au cous de l'imam du village, Ibrahim Akil, et dit, "nous
allons tous vous tuer parce que vous êtes chrétiens."
Les frères Edip et Ercan Diril Idil, qui ont voulu
revenir d'Istanbul au village Kumkaya de Silopi, se sont perdus quelque
part près de Cizre. Les dernières nouvelles de ceux ci étaient que la
route était pleine de mines et que les soldats ne les ont pas autorisé
à passer. Plus personne n'a entendu parler d'eux depuis lors.
Le 18 juin 1994, Hürmüz Diril a été arrêté et mis en
prison à l'office du procureur de Beytussebab, où il se rendait pour
demander pourquoi son village assyro-chaldéen qui avait été évacué par
les forces de sécurité a été brûlé. L'ancien du village est toujours en
prison, son crime supposé était qu'il a offert de l'aide et était un
complice de terroristes.
En face de telles pression les Assyriens de Turquie
se sont éloignés du pays d'origine pour trouver une nouvelle vie dans
des pays plus prêts à accepter leur foi et leur identité. Ainsi, une
autre pièce de la mosaïque a éclaté.
UNE AMENDE DE 70 MILLION $ OU UN EMPRISONNEMENT DE 11 MILLION ANS
D'après le quotidien Radikal du 18 novembre 1996, un
éditeur de différentes revues de porno à Istanbul, Cengiz Aynaz, a été
emprisonné le 17 novembre en raison de 2017 procès différents contre
ses publications.
Des procureurs réclament une amende totale de 7
trillons de LT. S'il ne peut la payer, Aynaz sera gardé dans la prison
jusque 11 millions ans.
TERRORISME D'ETAT EN DEUX MOIS
Le 1.11, la CSE d'Istanbul inculpe 95 personnes pour
les incidents du 1er mai.
Le 4.11, les syndicalistes Kadri Gökdere et Taha Gül
sont traduits devant la CSE de Diyarbakir pour l'aide au PKK.
Le 5.11, les forces de sécurité arrêtent le
syndicaliste Ali Ürküt à Diyarbakir et neuf membres du MLKP à Istanbul.
` Le 6.11, l'Association contre la guerre d'Izmir est
interdite par le gouverneur = Une centaine d'étudiants sont arrêtés
dans plusieurs villes pour protester contre le YÖK.
Le 7.11, six membres du DHKP-C sont arrêtés à
Marmaris.
Le 8.11, un tribunal pénal d'Ankara condamne huit
étudiants à trois mois de prison pour a manifestation. = La CSE de
Malatya condamne un membre du PKK, Seyit Bulut, à la prison à vie = 52
membres du HADEP sont traduits devant un tribunal pénal à Istanbul pour
une conférence de presse relative aux grèves de la faim dans les
prisons.
Le 9.11, le dirigeant du KESK Emrullah Cin est
arrêté à Diyarbakir.
Le 11.11, le président de l'IHD, Akin Birdal, celui
de Mazlum-Der, Ilhan Arslan, et en autre dirigeant de l'IHD, Cemil
Aydogan, sont jugés par la CSE d'Ankara pour avoir visité un camp
du PKK en vue d'assurer la libération d'un groupe de prisonniers de
guerre. Chacun risque une peine de 7 ans et 6 mois.
Le 13.11, la CSE de Malatya condamne quatre
personnes à trois ans et neuf mois pour participer aux activités du
PKK. = La CSE de Konya condamne 14 membres du PKK à la prison à
perpétuité, 44 autres à des peines jusque 12 ans et 6 mois.
Le 14.11, à Ankara, 48 étudiants sont inculpés pour
manifestations non-autorisées. Chacun risque une peine jusque trois ans.
Le 16.11, une manifestation pour la paix, organisée
par le DHB est interdite par le gouverneur.
Le 18.11, le procureur d'Istanbul inculpe 343
étudiants pour une manifestation non-autorisée.
Le 19.11, la CSE d'Istanbul condamne neuf personnes
à des peines jusque 4 ans et 6 mois pour participer aux activités du
DHKP-C. Toujours à Istanbul, quatre personnes sont condamnées aux
peines jusque 12 ans et 6 mois pour participer aux activités du PKK.
Le 20.11, la CSE d'Ankara condamne un membre du PKK
à la peine capitale et un autre à 15 ans.
Le 21.11, à Istanbul, 20 membres du HADEP sont
arrêtés par la police pour participer aux activités du PKK = La CSE de
Diyarbakir condamne un membre du PKK à la prison à perpétuité.
Le 22.11, à Diyarbakir, l'Association pour la
solidarité avec les familles des prisonniers (TUHAD) est fermée par le
gouverneur. = A Istanbul, neuf personnes sont arrêtés pour appartenance
au parti communiste/construction (KP/IO).
Le 23.11, à Istanbul, sept syndicalistes sont
arrêtés pour appartenance au MLKP.
Le 25.11, le procès des 683 syndicalistes et
employés, accusés d'un sit-in non-autorisé, commence à un tribunal
pénal d'Istanbul. Chacun risque une peine jusque trois ans.
Le 26.11, à Istanbul, la police perquisitionne les
offices de l'IHD et dix autres associations sociales et culturelles. =
L'ancien bâtonnier du Barreau d'Istanbul, Turgut Kazan est inculpé pour
avoir insulté le ministre de la Justice. Il risque une peine de jusque
16 mois.
Le 27.11, la CSE d'Istanbul condamne 17 personnes
aux peines jusque 12 ans et 6 mois pour activités du PKK.
Le 28.11, l'état d'urgence est prolongé pour quatre
mois à partir du 30 novembre par l'assemblée nationale suivant les
directives du CNS. Van, Bitlis, Tunceli, Sirnak, Hakkari, Diyarbakir,
Batman, Bingöl et Siirt sont sous l'état d'urgence depuis juillet 1987.
Le 29.11, un étudiant de 15 ans d'école secondaire,
A.S. est traduit devant la CSE d'Izmir avec dix autres personnes sous
l'inculpation de participer aux activités d'une organisation illégale.
Le jeune déclare avoir été torturé au poste de police pour accepter les
accusations. = Un tribunal pénal d'Ankara commence à juger 48 étudiants
pour une manifestation = Le membre du parlement danois Soeren
Soendergraad est expulsé de Turquie sous prétexte qu'il n'a pas le
cachet d'entrée sur sont passeport. Il se trouvait en Turquie pour
enquêter sur le cas de Kemal Koc (Voir: Info-Türk 229).
Le 30.11, le syndicaliste suédois Ilka Parssinen
n'est pas autorisé par le gouvernement turc de s'adresser à un panel
organisé à Ankara au sujet des organisations de masse.
Le 2.12, le président de l'Association contre la
guerre d'Izmir, Osman Murat Ülke est incarcéré dans une prison
militaire à Eskisehir pour avoir refusé de porter l'uniforme militaire
à un régiment d'entraînement à Bilecik où a-t-il été envoyé après sa
mise en liberté le 19 novembre. = Les anciens députés du DEP Mehmet
Emin Sever, Mahmut Uyanik, Muzaffer Demir et Abdülkadir Zilan sont
inculpés par le procureur de la CSE d'Ankara pour avoir aidé le PKK et
pour la propagande séparatiste. Chacun risque une peine jusque 7 ans et
demi.
Le 6.12, la CSE d'Ankara condamne neuf étudiants aux
peines jusque 18 ans pour des manifestations non-autorisées.
Le 8.12, la CSE d'Izmir condamne cinq syndicalistes
aux peines jusque trois ans pour une manifestation non-autorisée. = à
Istanbul, 15 personnes sont arrêtées pour avoir fondé une organisation
islamiste radicale.
Le 10.12, le vice-président et l'avocat Eren Keskin
est empêchée de quitter la Turquie afin de participer à une réunion
d'AI en Allemagne. = Une cour criminelle d'Istanbul commence à juger le
président du HADEP Nurat Bozlak pour avoir insulté les forces armées
dans un discours. = La CSE de Malatya condamne un membre de TIKKO à la
prison à vie.
Le 11.12, treize islamistes sont traduits devant la
CSE d'Ankara pour une manifestation anti-laïque le 4 octobre.
Le 12.12, un Assyrien âgé de 22 ans, Soner Önder est
condamné par la CSE d'Istanbul à une peine de 16 ans et 8 mois sous
accusation d'avoir participé à une action armée du PKK à Istanbul.
Droits de l'Homme sans frontières à Bruxelles accuse le tribunal
d'avoir condamné l'Assyrien sans aucune preuve = La CSE de Diyarbakir
place en détention préventive le soldat turc Ibrahim Yaylali, relâché
récemment comme prisonnier de guerre par le PKK, pour avoir dit "Cher
président Öcalan" pour le leader du PKK. = Un tribunal pénal d'Istanbul
commence à juger 56 syndicalistes et employés pour une conférence de
presse tenue en relation avec les grèves de la faim des prisonniers
politiques.
Le 13.12, un tribunal pénal de Kayseri condamne les
présidents locaux des 6 syndicats à une peine de 18 mois pour une
manifestation non-autorisée. = La CSE de Malatya condamne trois
personnes à la prison à vie et quatre autres à des peines jusque 16 ans.
Le 14.12, à Ankara, la police arrête 33 personnes
pendant une manifestation des employés du secteur public.
Le 16.12, la CSE d'Istanbul commence à juger 96
personnes pour les incidents du premier mai au cours des quels trois
personnes étaient abattues par la police. = à Istanbul, la police
arrête cinq élèves de l'école primaire pour avoir participé à une
manifestation contre les relations Etat-Mafia. = La cour de cassation
ratifie une peine de prison à vie contre le juriste Süleyman Altun pour
des relations avec le PKK.
Le 17.12, le festival pour la paix et l'amitié
organisé par l'IHD à Malatya est interdit par le gouverneur. = La CSE
d'Ankara commence à juger le président Aydemir Güler et trois autres
dirigeants du parti du pouvoir socialiste (SIP) pour leur discours à un
congrès du parti. Chacun risque une peine jusque trois ans.
Le 18.12, la police arrête quelque 20 étudiantes
pendant une perquisition au campus de l'université Dicle à Diyarbakir.
Dans la même ville, le président de la Chambre des architectes, Ahmet
Cengiz est également détenu par la police. = A Istanbul, l'Association
pour la solidarité avec les familles des prisonniers (TUAD) est fermée
par la police.
Le 20.12, cinq membres du TDKP sont condamnés par la
CSE de Konya aux peines jusque 12 ans et 8 mois.
Le 23.12, la CSE de Diyarbakir condamne le
syndicaliste Kadri Gökdere et l'enseignant Taha Gül à 18 ans et 9 mois
pour avoir aidé le PKK.
Le 24.12, la CSE d'Istanbul commence à juger le
président local de l'IHD, Ercan Kanar et l'ancien président local du
HEP, Felemez Basboga, pour avoir tenu une réunion non-autorisée.
Le 25.12, la CSE d'Istanbul condamne 14 membres du
parti populaire révolutionnaire de Turquie (TDHP) à des peines jusque
18 ans et 9 mois.
Le 26.12, l'ancien député RP Hasan Mezarci est
arrêté par la police à son retour d'Europe à Istanbul. Il doit purger
une peine de 18 mois pour avoir insulté Atatürk. = Un tribunal pénal de
Zonguldak condamne les présidents locaux de six syndicats à une peine
de 15 mois et une amende de 250 millions LT chacun pour une réunion
non-autorisée.
Le 28.12, la Cour de cassation ratifie des peines
jusque 12 ans et 6 mois contre six membres du DHKP/C. = La CSE de
Malatya condamne un membre du PKK à la prison à perpétuité et un autre
membre à trois ans et neuf mois.
LA PERSECUTION DES MEDIEAS EN DEUX MOIS
Le 1.11, l'éditorialiste Mehmet Pamak de la revue
islamiste Selam est condamné à Istanbul à une peine de 20 mois et une
amende de 433 mille LT, et le rédacteur de la même revue Sukuti
Mehmetoglu à une amende de 3 millions LT.
Le 4.11, deux journalistes du périodique Alinteri,
Merdan Özcelik et Salim Gümüs sont arrêtés par la police à Istanbul et
Yildirim Dogan de Kizil Bayrak à Zonguldak. = Les derniers numéros
d'Özgür Gelecek, Nüroj et Alinteri sont confisqués par la CSE
d'Istanbul.
Le 5.11, les revues Partizan Sesi et Genc Direnis
sont confisquées par la CSE d'Istanbul. = A Istanbul, treize personnes
travaillant pour le périodique Kizil Bayrak et un membre du groupe
musical Yorum, Hakan Alak, sont arrêtés à Istanbul.
Le 8.11, la CSE d'Istanbul décide d'interdire le
périodique Özgür Atilim pour un mois.
Le 11.11, un nouveau quotidien, Emek, successeur
d'Evrensel, est confisquée par la CSE d'Istanbul.
Le 12.11, le correspondent de Kurtulus, Ümit
Cirikliel déclare avoir été torturé par la police à Ankara. Un autre
correspondent de la même revue, Ulas Sahintürk est arrêté le même jour
à Samsun. = A Izmir, l'Association culturelle Pir Sultan Abdal est
fermée pour quinze jour par le gouverneur. = Le dernier numéro d'Atilim
et une brochure intitulée Özgür Atilim son confisqués par la CSE
d'Istanbul.
Le 14.11, à Maras, la représentation d'une pièce de
Nazim Hikmet, Inek, est interdite par le gouverneur.
Le 16.11, Kurtulus est confisqué par la CSE
d'Istanbul pour faire éloges à une organisation illégale.
Le 17.11, les forces de sécurité arrêtent le
correspondent d'Özgür Atilim Mikail Vayit à Antakya, les correspondents
d'Özgür Halk et Demokrasi, respectivement Salih Dinc et Hayrettin
Celik, à Batman.
Le 18.11, le poète Yilmaz Odabasi est inculpé par un
procureur d'Ankara pour son livre intitulé Le rêve et la vie. Il risque
une peine jusque trois ans. = La CSE d'Istanbul condamne l'éditeur du
périodique Ronahi, Ihsan Türkmen, à une amende de 83 millions LT et
décide de fermer le journal pour un mois. = Les derniers numéros de
Ronahi et Özgür Gelecek sont confisquées par la CSE d'Istanbul. =
L'office d'Özgür Halk à Diyarbakir est perquisitionné par la police qui
y arrête également deux personnes.
Le 19.11, Alinteri est confisqué par la CSE
d'Istanbul. = Le correspondent de Demokrasi et le secrétaire de la CGD
Muteber Yildirim est incarcéré pour qu'il purge une peine de dix mois
pour son articles concernant les grèves ouvrières.
Le 20.11, à Van, le correspondent de Demokrasi Adil
Harmanci et sa femme sont arrêtés par la police. = La cour de cassation
ratifie une peine d'un an et un amende de 100 millions LT contre Nazime
Kaya, l'éditrice responsable du périodique Hedef. La cour ratifie
également un mois d'interdiction de la même revue. = Le périodique Deng
est confisqué par la CSE d'Istanbul.
Le 22.11, à Izmir, la police perquisitionne un livre
de Hasan Yildiz intitulé La politique et le modernisme au début du 20e
siècle. = Le correspondent d'Alinteri Filiz Soylu est kidnappée par la
police à Eskisehir.
Le 25.11, à Izmir, un concert du groupes musicaux
Ekin et Günisigi est interdit par la gouverneur.
Le 27.11, le premier numéro d'une nouvelle revue,
Hevi, est confisqué par la CSE d'Istanbul.
Le 28.11, la police arrête trois correspondents de
Kizil Bayrak, Erol Malkoc, Bahri Colak et Gönül Sayginer à Ankara, et
le correspondent d'Özgür Atilim Salahattin Ünsal à Kayseri. = La CSE
d'Istanbul confisque le périodique Perspektif.
Le 29.11, le correspondent de Newroz Yilmaz Kaplan
est arrêté à Antep. = Le périodique Partizan est confisqué par la CSE
d'Istanbul. Le même tribunal interdit la publication de la revue
islamiste Akinci Yolu pour un mois.
Le 30.11, le RTÜK interdit les émissions de la
chaîne privée Kanal D pour trois jours.
Le 3.12, la CSE interdit le quotidien Demokrasi pour
cinq jours et le périodique Devrimci Cözüm pour un mois. = L'éditeur de
Demokrasi Veli Mükyen est condamné à une amende de 291 millions LT.
Le 4.12, le RTÜK interdit les émissions de la chaîne
privée Show TV pour deux jours et de la radio privée Ekin pour une
durée indéterminée. = L'ancien éditeur de Newroz, Hüseyin Alatas, et la
présidente de la Fondation des femmes pour la liberté, Berivan Bozkurt
sont mis en état d'arrestation à Gaziantep pour appartenance au parti
communiste du Kurdistan (KKP).
Le 5.12, le correspondent de Demokrasi Zülfikar Ali
Aydin est arrêté à Istanbul.
Le 6.12, le quotidien Emek est confisqué par la CSE
d'Istanbul.
Le 7.12, la CSE d'Istanbul interdit le périodique
Proleter Halkin Birligi pour un mois et condamne ses éditeurs à une
amende totale de 140 millions LT.
Le 10.12, la CSE d'Ankara commence à juger les
dirigeants de l'IHD Naciye Erkol, Yildiz Temürtürkan, Oya Ersoy,
Mustafa Tüm, Adnan Okur, Ender Büyükculha et Meryem Erdal pour avoir
publié un livre intitulé Le panorama des droits de l'homme en Turquie.
Le 11.12, le musicien Hakan Alak du groupe Yorum
déclare avoir été torturé pour douze jours après son arrestation le 5
novembre. = Le RTÜK interdit les émissions de la radio privée Demokrat
pour un jour. = La CSE d'Istanbul commence à juger le leader de la
confrérie Aczmendi, Müslüm Gündüz ainsi que deux journalistes du
quotidien Milliyet, Eren Güvener et Murat Sabuncu pour un reportage
avec celui-là. = A Usak, la représentation d'une pièce intitulée Les
matins aux couleurs de cendre ayant objet l'exécution injustifiée d'un
jeune révolutionnaire est interdite par le gouverneur.
Le 12.12, les anciens directeurs du quotidien Özgür
Gündem, Gurbetelli Ersöz et Ali Riza Halis sont condamnés chacun par la
CSE d'Istanbul à une peine de 3 ans et 9 mois.
Le 16.12, les périodiques Odak et Direnis sont
confisqués par la CSE d'Istanbul.
Le 17.12, la CSE d'Istanbul condamne l'ancien
président du syndicat Petrol-Is, Münir Ceylan à une amende de 600 mille
LT pour un article qu'il avait écrit au quotidien Demokrasi. Le
tribunal décide également d'interdire la parution de Demokrasi pour dix
jours.
Le 19.12, Hedef est confisqué par la CSE d'Istanbul.
Le 20.12, l'écrivain Hamit Baldemir est condamné par
la CSE d'Istanbul à une peine de 16 mois et une amende de 133 millions
LT pour son livre La femme kurdes dans les métropoles. = A Aydin, le
correspondent d'Azadiya Welat Ferec Cobanoglu est arrêté par la police.
Le 23.12, un tribunal pénal d'Istanbul condamne
l'écrivain Orhan Gökdemir et son éditeur Sirri Öztürk à une amende de
75 millions LT chacun pour un livre intitulé Des organisations secrètes
à parti du bien-être - L'autre islam.
Le 24.12, un livre intitulé La Question kurde et des
propositions pour une solution démocratique et le périodique Alinteri
sont confisqués par la CSE d'Istanbul.
Le 26.12, la CSE d'Istanbul condamne l'éditeur de
Demokrasi Veli Mükyen à une amende de 2,411 milliards LT ainsi que le
rédacteur Ali Zeren à une peine de six mois et une amende de 1,159
milliards LT à l'issus de quatre procès différents. La cours décide
également d'interdire la parution de Demokrasi ainsi que du périodique
Odak pour un mois.
Le 27.12, les émission de la chaîne privée Kanal-D
sont interdites par le RTÜK pour un jour. = Les périodiques Aydinlik,
Enternasyonalist Devrimci Maya et Proleter Halkin Birligi sont
confisqués par la CSE d'Istanbul.
Le 31.12, à Osmaniye, deux journalistes du quotidien
Özgür Cukurova, Yeter Özcan et Bayram Dana sont mis en état
d'arrestation.
LA TURQUIE FAIT APPEL POUR LA CONSTRUCTION DES CENTRALES NUCLEAIRES
En dépit des réactions des cercles écologistes, le
gouvernement le 17 décembre a repris l'initiative vers l'ère d'énergie
nucléaire, invitant aux offres pour au moins une grande centrale
d'énergie près de la ville côtière méditerranéenne d'Akkuyu.
L'appel demande des offres pour des centrales à
unité simple ou multiple avec des sorties allant de 1.200 à 2.800
mégawatts. Des sources industrielles ont dit antérieurement d'une
centrale de 1.400 mégawatts coûte environ 2,5 milliards de $ et prend
six ans à construire.
Annonçant l'appel dans une conférence de presse, le
ministre de l'énergie Recai Kutan a dit que le gouvernement
envisagerait d'autres centrales nucléaires dans les années à venir pour
rencontrer l'insuffisance énergétique du pays.
Le premier effort de la Turquie en vue de l'énergie
nucléaire remonte à 1965 quand le gouvernement a invité aux offres pour
un réacteur à l'eau lourde devant être construit sur le site d'Akkuyu.
Des efforts similaires ont suivi en 1975 pour construire un centrale
nucléaire sur un site de 8,5 km2 à Akkuyu. Ceux-ci aussi se sont
révélés sans fruits car une firme suédoise, Asea-Atom/Stal-Laval, qui a
gagné le contrat officiel a ensuite annulé ses garanties en 1980.
Par la suite, la Turquie a envoyé des lettres
d'intention à KWU et AECL pour la construction de deux centrales
séparées à Akkuyu, et à General Electric pour construire des centrales
nucléaires dans la province de Sinop sur la mer noire. En accord avec
le modèle construire-opérer-transférer, la Turquie a proposé à ces
firmes d'opérer les centrales pendant 15 ans, ensuite de les transférer
à l'Institut de l'électricité turque (TEK). Bien que AECL ait signé un
accord préliminaire avec le TEK en 1985, ce projet a été aussi suspendu.
CILLER CONSIDÈRE L'EAU COMME UNE MENACE FUTURE POUR LA PAIX
Le vice-premier ministre Tansu Ciller a dit le 17
décembre 1996 que dans les années futures, le Moyen-Orient deviendrait
une région très importante, spécialement en rapport avec l'eau, et a
ajouté que la Turquie évolue rapidement vers un monde qui verrait
l'eau, comme l'essence, comme une ressource naturelle de valeur,
rapporte l'agence Anadolou.
Ciller, parlant à Istanbul comme présidente
honoraire au premier meeting de la Fondation de la recherche
stratégique du monde de l'avenir, a noté que l'agenda global du 20ème
siècle changeait rapidement.
Elle a dit que le moyen orient deviendrait une
région à risque, ayant une importance globale en rapport avec l'eau.
"L'eau deviendra la variable la plus importante," a-t-elle dit, se
référent à la préservation de la paix mondiale.
Orhan Özcanli, secrétaire général de la formation, a
dit que l'organisation était établie en septembre 1996 avec le but de
permettre l'utilisation des données stratégiques obtenues par des
méthodes objectives et scientifiques. Il a ajouté que la fondation
organiserait des rencontres tous les deux mois, et a annoncé que
l'ancien président américain George Bush et Mihail Gorbachev, le
dernier président de l'ex-URSS, assisteront au meeting à Istanbul le 6
avril 1997.