Droits
de l'Homme / Human Rights
La police tire des grenades lacrymogènes contre des manifestants
La police turque a utilisé lundi des canons à eau et tiré des grenades
lacrymogènes pour disperser quelque 2.000 personnes qui protestaient à
Ankara contre le refus de la justice d'arrêter un policier accusé
d'avoir tué un manifestants l'été dernier, selon un photographe de
l'AFP.
Ce policier, identifié comme Ahmet S., est soupçonné d'avoir tué d'une
balle dans la tête un manifestant de 26 ans, Ethem Sarisuluk, lors des
manifestations antigouvernementales en juin à Ankara.
Lors de l'audience lundi, le tribunal a refusé d'écrouer le policier et
a au contraire décidé qu'il pourrait assister aux débats par vidéo
conférence pour des raisons de sécurité.
La foule rassemblée devant le tribunal a scandé des slogans
antigouvernementaux pour protester contre la décision des juges,
provoquant l'intervention de la police.
L'audience a été ajournée au 2 décembre.
Sur une vidéo très largement diffusée sur l'internet, on voyait la
victime - un ouvrier communiste de 26 ans - s'effondrer brusquement
face au policier casqué qui s'est enfui l'arme au poing.
Le policier a été remis en liberté après une première audience le 23 septembre.
La Turquie a été secouée en juin par une fronde sans précédent depuis
l'arrivée au pouvoir du parti islamo-conservateur du Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, en 2002.
Des centaines de milliers de Turcs sont descendus dans les rues à
travers la Turquie pendant trois semaines pour exiger la démission de
M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la
société turque.
Les heurts entre la police et les manifestants ont fait six morts.
(AFP, 28 octobre 2013)
La police tire des gaz lacrymogènes contre des manifestants à Ankara
La police turque a utilisé des gaz lacrymogènes samedi à Ankara pour
disperser deux manifestations visant à dénoncer l'arrachage d'arbres
sur un campus universitaire de cette ville, et elle a procédé à des
interpellations.
Une première manifestation a eu lieu avec la participation d'une centaine d'étudiants dans le centre-ville.
Selon le mouvement d'étudiants de gauche Genç-Der qui avait organisé le
rassemblement sur la place centrale de Kizilay, 26 manifestants ont été
interpellés par la police anti-émeutes, présente en nombre sur les
lieux.
Les manifestants voulaient marcher dans le centre-ville et planter
ensuite des arbres dans le jardin d'un bâtiment public, a expliqué à
l'AFP une porte-parole de Genç-Der.
Plus tard, en début de soirée, 200 manifestants sont entrés sur le
chantier de la route qui passe maintenant au beau milieu de cet
établissement universitaire, narguant les ouvriers et provoquant une
intervention musclée de la police, indique l'agence de presse Dogan.
Les policiers ont une nouvelle fois recouru à des grenades lacrymogènes, et aussi à des canons à eau, selon l'agence.
Depuis des semaines, des manifestations sporadiques sont organisées à
Ankara et dans d'autres villes de Turquie pour protester contre le
passage d'une route au milieu du campus de l'Université technique du
Moyen-Orient (ODTU), un projet municipal très controversé qui vise à
désengorger la circulation automobile dans la capitale turque.
Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre islamo-conservateur contesté
lors d'une vague de mobilisation sans précédent en juin, lancée dans la
foulée d'un projet urbain semblable à Istanbul, a qualifié la semaine
dernière de "bandits modernes" ceux qui s'opposent à son projet
urbanistique à Ankara.
Selon des évaluations de la police, qui a violemment réprimé la fronde
de l'été dernier, quelque 2,5 millions de personnes sont descendues
dans la rue à travers la Turquie pendant trois semaines pour exiger la
démission de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir
"islamiser" la société turque.
Les heurts avaient fait six morts.
Les incidents de ces derniers temps à Ankara ont rallumé le feu de la
contestation, qui n'a jamais vraiment été éteint, estiment les
observateurs.
(AFP, 26 octobre 2013)
New ECHR Convictions against Turkey in 3 Weeks
The European Court of Human Rights (ECHR) convicted Turkey of violating
the freedom of expression in the case of Bülent Kaya. The applicant was
convicted by a Turkish court of “praising crime and criminals” due to
his public speech as the audience was shouting slogans favoring PKK
leader Abdullah Öcalan.
The ruling was issued on October 22, which said that Turkey violated Convention Article 10 regarding the freedom of expression.
Turkey was ordered to pay 860 euros for pecuniary damages, 4,000 euros for non-pecuniary damages and 500 for court expenses.
In 2003, Bülent Kaya made a public speech at a protest organized by a
political party. A criminal court convicted Kaya of “praising crime and
criminals”, sentencing him to 3 months of prison.
In 2008, the sentence was commuted to a fine of 2,000 liras. Kaya reportedly paid the fine in July 2008.
Similarly, on October 9, ECHR found Turkey guilty of violating the
freedom of expression for issuing an injunction on an article by
Cumhuriyet newspaper after Abdullah Gül filed a complaint prior to
presidential elections in 2007. The court ordered the Turkish
government to pay each applicant editor 2500 euros as non-pecuniary
damages and 5100 euros as court expenses.
And lastly on October 1, the court found the Turkish State guilty of
violating freedom of expression in the case where 19 applicants were
convicted by Turkish courts for singing a petition that used the word
“Sayin” for PKK Abdullah Öcalan.
The court ordered Turkey to pay 60,660 euros to 19 applicants. Turkey will also pay 100,000 euros for court expenses.
(BIA, Oct 23, 2013)
33 personnes inculpées pour un attentat à la frontière syrienne
La justice turque a inculpé 33 suspects, dont deux Syriens, pour leur
implication présumée dans un attentat à la bombe survenu en mai dans
une ville turque proche de la frontière syrienne qui avait coûté la vie
à 52 personnes, a rapporté mercredi l'agence de presse Dogan.
Le parquet d'Adana (sud), chargé d'instruire l'affaire, a réclamé la
prison à vie pour chacun des suspects pour "homicide volontaire en
utilisant un engin explosif", a précisé l'agence.
Sur les 33 suspects, 18 sont en détention préventive. Le cerveau
supposé de l'attentat, Mihraç Ünal, un ex-militant d'extrême-gauche
turc devenu un partisan du président syrien Bachar al-Assad, est en
cavale.
Selon les médias turcs, il habiterait en Syrie depuis des années.
Le 11 mai 2013, une très violente explosion provoquée par un véhicule
piégé avait tué 52 personnes à Reyhanli, une grosse bourgade agricole
du sud de la Turquie, située à proximité de la frontière syrienne.
La justice turque a privilégié la piste d'une implication des services
de renseignements syrien, ce que Damas a formellement démenti.
La Turquie est un des soutiens des rebelles syriens qui combattent
depuis 2011 le régime de Damas et héberge sur son sol 600.000 réfugiés,
selon le dernier décompte officiel.
La date de l'ouverture du procès des suspects de Reyhanli n'a pas encore été fixée. (AFP, 23 octobre 2013)
L'agitation sur un campus d'Ankara ravive la contestation en Turquie
Les jours passent mais la mobilisation des étudiants d'une université
d'Ankara contre le passage d'une route au milieu de leur campus ne
faiblit pas, et menace de raviver la flamme de la contestation
antigouvernementale qui a agité la Turquie en juin.
Dans la nuit de lundi à mardi, les forces de police ont une nouvelle
fois fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser
quelques dizaines de manifestants opposés à l'arrachage d'environ 3.000
arbres afin de faire passer une route au beau milieu de l'université
technique du Moyen-Orient (ODTU).
Ce projet d'aménagement, qui vise à désengorger la circulation
automobile dans la capitale turque, fait l'objet de multiples critiques
depuis des mois.
Il a brutalement refait la "une" à la fin de la semaine dernière,
lorsque les pelleteuses municipales ont profité de la torpeur de la
longue semaine de congés pour la fête de l'Aïd pour investir nuitamment
le campus et défricher, sous la protection de la police antiémeute, le
terrain prévu pour le passage de la route.
Des affrontements ont immédiatement éclaté entre les forces de l'ordre
à les quelques dizaines d'étudiants accourus à la hâte. Le recteur de
l'université Ahmet Acar a dénoncé une opération "illégale" et promis de
porter l'affaire devant la justice, pendant que les opposants au projet
multipliaient, devant les caméras, les manifestations pour retarder les
travaux.
Ces images rappellent celles des défenseurs du parc Gezi d'Istanbul,
lui aussi menacé de destruction, dont le combat a enclenché le 31 mai
la fronde sans précédent qui a visé le gouvernement islamo-conservateur
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire
et de vouloir "islamiser" la Turquie.
Lundi soir, son vice-Premier ministre Bülent Arinç l'a lui-même relevé.
"Il y a des incidents à l'ODTU qui rappellent les événements de Gezi",
a-t-il noté.
De la même façon que la contestation s'était propagée avant l'été, le
combat en cours à ODTU a fait ses premiers émules mardi à Eskisehir, à
l'ouest d'Ankara, où un groupe d'étudiants a, par solidarité, planté
des arbres dans le parc de son université.
Mardi soir, la police anti-émeutes a dispersé par la force en faisant
usage de canons à eau une manifestation de solidarité sur l'avenue
piétonne d'Istiklal, centre névralgique de la rive européenne
d'Istanbul, a constaté l'AFP.
Contestation relancée ?
Au-delà de ces actions très "vertes", de nombreux observateurs veulent
voir dans cette agitation le premier signe d'une reprise de la
contestation contre le gouvernement, qui s'est largement éteinte à la
faveur de l'été.
"Comme à Gezi, il ne s'agit plus d'une simple affaire d'arrachage
d'arbres", explique à l'AFP Zeki Ülkenli, professeur d'urbanisme à
l'université technique du Moyen-Orient. "C'est toute la politique du
gouvernement qui est contestée".
Le Premier ministre ne s'y est pas trompé. Lors de sa harangue
hebdomadaire mardi devant les députés du son Parti de la justice et du
développement (AKP), il a retrouvé le ton intransigeant qu'il avait
privilégié lors de la répression des manifestations de juin.
Devant ses troupes, M. Erdogan a dénoncé les "bandits modernes" qui
refusent le projet de route et accusé, comme en juin, le principal
parti d'opposition, le parti républicain du peuple (CHP) d'entretenir
le feu de la révolte.
"Rien ne peut être opposé à la construction d'une route. La route,
c'est la civilisation", a-t-il ajouté sous les applaudissements de ses
troupes. "Même s'il faut démolir une mosquée, nous la démolirons et
nous la reconstruirons ailleurs. Mais la route passera !".
L'intransigeance renouvelée des autorités turques, qui avaient déjà
sérieusement écorné leur image en juin, a déjà suscité des réactions.
"Certains visiblement n'ont pas tiré les leçons des événements de
Gezi", a relevé lundi devant la presse l'ambassadeur de l'Union
européenne (UE) à Ankara, Jean Maurice Ripert.
Pour des esprits critiques, le bras de fer engagé à Ankara révèle aussi
la volonté du pouvoir de punir un établissement de tradition
"progressiste", considéré comme hostile.
"Le Premier ministre Erdogan mène une expédition punitive contre ODTU,
comme il l'a fait pour d'autres institutions qui ont été un foyer de
contestation contre lui", renchérit un jeune professeur de cette
université sous couvert de l'anonymat.
(AFP, 22 octobre 2013)
Clashes erupt in ODTÜ campus in Ankara
Clashes have erupted on the campus of Ankara’s Middle East Technical
University (ODTÜ) between police and people gathered to protest the
removal of trees for a road construction passing through the campus.
The police repeatedly used tear gas to disperse crowds on the night of Oct. 21.
Hundreds of protesters have been present on campus since the morning,
attempting to plant new trees in protest at the road plans, with police
interventions being staged over the course of the day.
A group responded by throwing stones, and a police helicopter flying over the scene of the incidents assisted the police teams.
A protester who allegedly damaged a municipality vehicle has been detained.
Referring to the ODTÜ protests, Deputy Prime Minister Bülent Arınç has
claimed that “there is an attempt to set up incidents like the Gezi
Park protests.”
Meanwhile, ODTÜ has returned the money transferred by the Ankara
Metropolitan Municipality for the removal of trees in its campus,
denying that any agreement has been made.
“The payment transferred by the Ankara Metropolitan Municipality to
ODTÜ, without any agreement, has been returned,” stated a tweet posted
by the university’s official account.
Ankara Mayor Melih Gökçek had earlier claimed that the municipality had
paid the university the total cost of the trees, 211,000 Turkish Liras,
and said they had relocated around 600 of the trees. (hurriyetdailynews.com,
Oct 21, 2013)
La police disperse des manifestants autour d'un campus à Ankara
La police turque est intervenue dans la nuit de
vendredi à samedi à Ankara pour disperser des étudiants qui
s'opposaient au début des travaux contestés de construction d'une route
sur leur campus universitaire, a constaté un photographe de l'AFP.
Sur ordre de la municipalité de la capitale turque, les engins de
terrassement, protégés par d'importants effectifs des forces de
l'ordre, sont entrés en action vers 22h00 locales et ont commencé à
déraciner des arbres pour permettre le passage d'une route au milieu
d'un parc de l'université technique du Moyen-Orient (ODTU).
Rapidement prévenus du coup d'envoi des travaux, des dizaines
d'étudiants se sont rassemblés devant les grilles de l'établissement, a
précisé l'agence de presse Dogan.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
Le recteur de l'université ODTU, Ahmet Acar, a vigoureusement dénoncé l'opération de la municipalité.
"L'ODTU a donné son feu vert au projet de route mais nous n'approuvons
pas ce raid nocturne", a déclaré samedi M. Acar, cité sur le site
internet du quotidien Hürriyet. "Ce qui a été fait est entièrement
illégal", a-t-il ajouté, "Nous allons porter cette affaire devant la
justice".
De son côté, l'ONG Greenpeace a dénoncé dans un communiqué de son
antenne turque les pratiques "antidémocratiques et inacceptables" de la
municipalité d'Ankara.
Ce projet d'aménagement contesté, qui prévoit la destruction de quelque
3.000 arbres, agite l'université technique du Moyen-Orient d'Ankara
depuis plusieurs semaines.
Début septembre déjà, les forces de l'ordre sont intervenues à
plusieurs reprises pour disperser des manifestations d'étudiants et de
défenseurs de l'environnement opposés à ces travaux.
Le mois dernier, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait balayé ces critiques d'un revers de main.
"Sans route, vous ne pourriez même pas aller à l'université", leur
avait-il lancé. "Allez vivre dans la forêt. Nous, nous avons besoin de
routes pour relier les gens", avait-il ajouté.
Cette polémique intervient après les manifestations
antigouvernementales qui ont embrasé la Turquie en juin, parties de la
mobilisation d'une poignée d'écologistes contre la destruction annoncée
d'un petit jardin public d'Istanbul, le parc Gezi, proche de la place
Taksim.
Le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan a sévèrement réprimé
cette fronde, qui a mobilisé des dizaines de milliers de personnes
pendant plus de trois semaines dans de nombreuses grandes villes du
pays.
Plusieurs manifestations hostiles à M. Erdogan ont été signalées depuis septembre, mais de façon nettement plus dispersée.
L'Union des médecins de Turquie a recensé 6 morts et plus de 8.000
blessés depuis le début de la contestation. Plusieurs milliers de
personnes ont également été arrêtées.
Dans un rapport publié au début du mois, Amnesty International a
dénoncé des "violations des droits humains à très grande échelle" lors
de la répression de ces manifestations.
(AFP, 19 octobre 2013)
La Turquie appelée à améliorer le sort des mineurs dans ses prisons
Les autorités turques sont appelées à
améliorer le traitement des détenus mineurs dans plusieurs prisons,
dans un rapport publié jeudi au Conseil de l'Europe.
Des membres de son Comité pour la prévention de la torture et des
peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) avaient effectué
une visite à ce sujet en juin 2012 en Turquie.
Celle-ci avait été "provoquée par des allégations reçues plus tôt
concernant des mauvais traitements du personnel pénitentiaire sur des
détenus mineurs et des violences entre mineurs à la prison de Pozanti"
(sud), selon leur rapport.
La délégation du CPT a confirmé que "de nombreux mineurs auparavant
détenus à Pozanti" ont formulé devant elle "des allégations cohérentes
et crédibles selon lesquelles ils auraient été victimes dans cet
établissement d'actes de violence fréquents et graves de la part de
codétenus. En outre, de nombreux mineurs ont affirmé avoir été
maltraités physiquement par des surveillants pénitentiaires à leur
arrivée à la prison de Pozanti".
Les autorités turques ont fourni en réponse des informations concernant
des poursuites pénales et enquêtes administratives déclenchées à ce
sujet contre des membres du personnel pénitentiaire et des mineurs.
Le CPT a aussi recueilli "un nombre considérable d'allégations
cohérentes et crédibles de mauvais traitements physiques infligés
délibérément par des membres du personnel pénitentiaire à des mineurs
détenus à la prison pour mineurs de Sincan", près d'Ankara.
"De nombreuses allégations similaires ont également été recueillies
auprès de mineurs à la prison de type E de Gaziantep" (sud-est),
déplore-t-il encore.
A celle de Maltepe (Istanbul), la délégation a recueilli "un certain
nombre d'allégations de recours excessif à la force par des
surveillants pénitentiaires lors de leurs interventions pour mettre un
terme à la violence entre détenus".
Le CPT se félicite qu'en revanche sa délégation n'ait recueilli
"quasiment aucune allégation de mauvais traitements physiques dont
auraient pu faire l'objet des mineurs à la prison de type E de
Diyarbakir" (sud-est).
Il indique aussi que "deux projets pilotes mis en oeuvre dans plusieurs
quartiers des prisons de Sincan et de Maltepe, afin d'améliorer la
prise en charge et la réinsertion sociale des détenus mineurs, lui ont
fait dans l'ensemble bonne impression, (avec) pour résultat une
diminution notable du niveau de la violence entre détenus".
Les autorités turques ont évoqué en réponse "l'extension progressive
des deux projets pilotes à toutes les prisons pour mineurs" du pays.
La Turquie est membre du Conseil de l'Europe depuis sa création, 1949.
(AFP, 10 octobre 2013)
New law to permit Turkish police to detain ‘possible’ protesters
A new regulation will allow Turkish police to detain those who possess
the “risk of conducting a protest” from 12 to 24 hours without the
demand of a prosecutor or a judge, prompting acute worries from
opposition deputies.
The new regulations that will be conducted jointly by the justice and
interior ministries will allow the police to detain a suspect who “may
hold a protest” for up to 24 hours without any court decision while
also increasing the penalties for resistance to police and damaging
public property.
The move to strengthen police powers was precipitated by the countrywide Gezi Park protests, which began at the end of May.
Organizations which “tend to hold protests” will be monitored and their
members could be detained by police if intelligence reports suggest
they are planning to conduct a demonstration or action.
A judge will also be able to extend the 24-hour detention period if
desired. Under the current law, a judge’s or prosecutor’s order is
necessary to detain people in such cases.
The regulations will also increase the penalties for resistance to
police and damage to public property. Those who possess Molotov
cocktails might be sentenced to up to five years in prison under the
new regulations. The draft also includes a board to regulate security
forces, which will monitor malpractice within the institutions.
Criticizing the moves, Nationalist Movement Party (MHP) deputy leader
Semih Yalçın said the regulations were “signs of police state.”
“These attempts might drag the country into chaos. The governments who
attempt to do that will end in vain,” Yalçın told daily Hürriyet Oct.
6.
Main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy Ali Serindağ
said the regulation did not comply with the rule of law. “Giving the
security forces such an authority without the permission of a
prosecutor does not comply with rule of law. … Besides, the police must
be well trained in intervening against demonstrations,” he added.
Another CHP deputy, İlhan Cihaner, described the regulation as a step behind “the inquisition” and “beyond fascism.”
“Now you can be detained just for being you even though you didn’t attend any protest,” Cihaner said.
(hurriyetdailynews.com, Oct 6, 2013)
Dozens arrested in sweeping raids in
Gülsuyu
and Gülensu
Dozens of suspects believed to be members of various terrorist
organizations were detained on Monday in sweeping pre-dawn raids in two
İstanbul neighborhoods.
Turkish special forces, riot police and anti-terrorism units, a
1,500-member team in total, launched large-scale raids in the Gülsuyu
and Gülensu neighborhoods of the Maltepe district in the Anatolian side
of İstanbul as well as the Gazi neighborhood of the Sultangazi district
on the European side.
The raids were supported by police helicopters.
Sources said a number of suspects were detained in raids and the operation continues as of Monday morning.
The raids came days after Interior Minister Muammer Güler vowed to
crack down on illegal organizations, drug gangs and urban bandits after
the appearance of a group of armed people at Thursday's commemoration
ceremony for a slain anti-drug protester.
The saga has started after Hasan Ferit Gedik was shot by drug dealers
in Maltepe district during an anti-drug protest organized by the
extreme-left Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP/C).
Twenty-one-year-old Gedik was killed when gunmen thought to belong to a
drug gang opened fire on a DHKP/C-affiliated group protesting against
drug pushers in Gülsuyu, a Maltepe neighborhood, on Sunday. Four
residents were also injured in the shooting.
The victim, Gedik, was commemorated in a politically charged ceremony
in Gülsuyu that was held up until three days after his death because
the Governor's Office initially resisted granting the family permission
to hold the ceremony in the neighborhood.
When it finally did, thousands attended, including DHKP/C-affiliated
groups carrying large red flags and dozens of men masked in red hoods
holding AK-47 assault rifles and handguns in a display of power for the
DHKP/C.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 7, 2013)
285 children under 6 in jail with their mothers
A total of 285 children aged between 0 and 6 are living with their
mothers in Turkish prisons. There are 4,838 female prisoners in Turkish
jails, according to the figures released by the Turkish Ministry of
Justice.
The number of prisoners in Turkish jails was recorded to be 136, 20 at
the end of 2012, included 4,838 women making up the 3,56 percent of the
population in Turkish jails, Cihan news agency has reported on Tuesday.
There are only three open prisons for women across the country, hosting 572 women despite having a capacity of 1,395 people.
Five closed prisons for women, with a capacity of 2,256 people, are
hosting 1,481 female prisoners- including those convicted and on
remand. A total of 2,813 female prisoners are being held in other type
of jails not passing for women's prisoners.
The number of female inmates jailed for political reasons has not been disclosed.
Article 65 of the Law on the Execution of Sentences and Security
Measures no. 5275 allows the staying of children in 0-6 age group with
their convicted mothers in the event that they do not have anyone to
look after them outside.
(ANF, Oct 1, 2013)
Amnesty dénonce des violations à "très grande échelle"
Amnesty International a dénoncé mercredi des "violations des droits
humains à très grande échelle" en Turquie lors de la violente
répression des manifestations antigouvernementales de juin.
"La répression du mouvement de protestation du parc Gezi a donné lieu à
des violations des droits humains à très grande échelle", a déclaré
Andrew Gardner, spécialiste de la Turquie à Amnesty International, dans
un communiqué diffusé à l'occasion de la publication à Istanbul d'un
rapport préparé par l'ONG de défense des droits de l'Homme.
"Le droit de se réunir pacifiquement a été systématiquement bafoué et
les violations du droit à la vie, à la liberté et à ne pas être torturé
et maltraité ont été nombreuses", a poursuivi M. Gardner.
La Turquie a été secouée en juin par une vague de manifestations
antigouvernementales sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir du
parti islamo-conservateur, en 2002.
Ce mouvement de contestation est né de la lutte de défenseurs de
l'environnement pour la sauvegarde des arbres du parc de Gezi, dans le
centre d'Istanbul, menacés par un projet gouvernemental d'aménagement.
La dispersion brutale de ces militants écologistes par la police a
entraîné une propagation du mouvement à toute la Turquie et son
évolution en une vaste contestation antigouvernementale, les
manifestants accusant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
d'autoritarisme et de vouloir "islamiser" le pays.
Dans son rapport, Amnesty International souligne qu'au moins trois
manifestants sont morts à la suite d'un usage excessif de la force par
la police, que ce soit par des tirs à balles réelles, des passages à
tabac ou des tirs tendus de grenades lacrymogènes vers les victimes.
L'Union des médecins de Turquie (TTB) a dénombré six morts lors des
manifestations, dont un policier et un manifestant décédé durant des
heurts en septembre, ainsi que plus de 8.000 blessés.
Amnesty dénonce également le recours fréquent par la police à des tirs
de balles en caoutchouc visant la tête ou le haut du corps, des tirs de
grenades lacrymogènes directement contre les manifestants, les passants
ou dans des lieux clos.
Selon la TTB, plus d'une dizaine de personnes ont eu un oeil crevé par
ces tirs, et on comptait de nombreux cas de traumatismes crâniens.
L'ONG internationale dénonce en outre des sévices sexuels infligés par des policiers à des manifestantes.
Elle recommande un embargo international sur les exportations de gaz lacrymogène à destination de la Turquie.
(AFP, 2 octobre 2013)
BIA: What do New Judicial Reforms Include?
Announced by PM Erdoğan this morning around 11 am
local time, new judicial reforms - known as democratization package -
offer three alternatives for electoral threshold, state aid to
political parties and facilitation on political party organizations.
While the speech was simultaneously translated to
English and Arabic, TRT Şeş - Turkey’s Official TV network in Kurdish
- aired the speech live in Kurmanji, Sorani and Zaza dialects.
Some of the highlights from PM Erdoğan's statement included:
We are laying the ground for the discussion of three alternatives to the electoral thresholds.
The current systems stir criticism. However, this
system is not something that AKP brought. In 2002 elections, we came
[to power] with the same system. Even at the time we founded our party,
we brought the need to change this system. At our 4th Grand Congress,
we already declared that we would change this as a part of our 2023
vision. Several reports including the one by Wise People Commission
mentioned this. Now we are taking a step forward to resolve this. We
would like to bring forth three alternatives for the electoral
threshold system:
* We continue with the existing 10 percent threshold.
* We drag the threshold to 5 percent and have a “narrowed” system.
* We remove the threshold entirely and implement the “narrowed” region system.
We will open these alternatives to discussion in the days to come.
State aid to political parties
We are widening the extend of state aid to political
parties. The current threshold of 7 percent will be moved to 3 percent.
In other words, any political party with at least 3 percent of vote
nationwide will benefit from state aid. In this way, more participation
will take place and concurrence will be juster.
Facilitation to party organizations
We are going to facilitate the way that political
parties are organizing. We are removing Political Parties Law Article
20. We are moving the necessity that all political parties must have
district organization.
Co-Chairperson in parties
We are clearing the way for political parties to
have co-chairpersons. We are amending the related law on that. We are
also making an addendum on Election Law Article 15.
Adherence to political parties
We are clearing the way for those with election
right to adhere to a political party. We will amend the Election Law
Article 11.
Propaganda rights in other languages and dialects
We will enable the propaganda in different languages
and dialects. We will also make it possible to have propaganda in
different languages and dialects at middle elections. We will remove
the law article 43 and we will also enable propaganda in different
languages and dialects in pre-elections. We will also remove
penalizations regarding violation with no practicality. We are bringing
freedom to keyboards, we will make it possible to use certain letters.
Increased penalization on hate crimes
In the new process, we are commencing a more
efficient struggle against hate crimes, discrimination and intervention
on life styles.
We will increase penalization to combat
discrimination. We are also enlarging penalizations on those who put
barriers on the use of certain faith-related rights. The penalties will
be extended up to 3 years of prison. Nobody in Turkey will be subjected
to discrimination regarding their language, race, nation, color, faith
and necessities of their faith. We are also forming a council to combat
discrimination. We are ensuring respect to lifestyles under the
umbrella of Turkish Penal Code. We will also penalize the barriers
against on the realization of religious faith duties. Those who
intervene others’ faith-based lifestyles by force or illegal will be
penalized with 1 to 3 years of prison sentence.
“Regulation Council” for public gatherings and demonstrations
We are going to make serious amendments on Law 2911 regarding Public Gatherings and Demonstrations.
We will enable participation in the determination of
public demonstration venue and direction. The regional administrator
will make his/her final decision after consulting NGO representatives.
We are also extending the periods. Open gatherings previously allowed
to extend only 1 hour after sunset will end by sunset and closed
gatherings until midnight. We are also ending the government
commissariat practice in public gatherings and demonstrations. A
regulation council will handle that. The council decide on an
intervention providing that the demonstration will derail from its
original aim or when it is no longer possible to continue that way. And
they will alert law enforcement. If the council doesn’t do that, the
regional administrator with highest rank will do that.
Education in different languages and dialects
In 2013, we made a similar decision regarding
private tutoring. Last year, we cleared the way for different languages
and dialects as selected subjects in public schools. Now we are
clearing the way for the education in different languages and dialects.
With a law amendment, private schools will benefit from education in
different languages and dialects. The cabinet will determine a list of
eligible languages and dialects. Education Ministry will make
guidelines and regulations. Some subjects will be in Turkish as well.
Village names allowed to change
We will remove all the legal barriers against the
change of village names. We will clear the way for villages to
re-acquire their names from pre-1980 era. We will also the name
changes of cities and districts into consideration. However, we need to
amend the law for that.
Hacı Bektaşi Veli University
The name of Nevşehir University will replaced with Hacı Bektaşi Veli University.
Security of personal information
New measures will be taken regarding the security of
personal information. In order to implement the constitutional reforms
on 12 September 2010, we will bring a draft to the parliament.
Revision on collecting aid
We will remove the barriers against the collection
of aids and donations. Turkish Air Institution (THK) was assigned to
collect the aid. We are ending this wrong practice. From now on, our
citizens can make their donations to wherever they want.
“These changes so far need judicial amendments,” PM
said. “The second section includes reforms with administrational
revisions.”
Dress code in state offices
We are going to remove the headscarf ban in public
institutions by revising the state dress code. We are going to remove
the related Article 5 of the law.
We will only exclude TAF members and judges and prosecutors in the justice system.
National oath will be removed
We are removing the daily compulsory national oath
ceremonies in elementary schools. Last year, we removed it in secondary
schools. Now it will be removed from elementary schools as well.
Mor Gabriel Monastery land to return
The Turkish state will be return to its previous owners.
Roma People Institute
An institute on Roma language and culture will be
established. We are taking steps forward towards the improvement of
their life conditions and educational problems. We are also expediting
our efforts regarding the demands brought up in Roma people workshop.
(BIA, 30 September 2013)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Facebook Censures BDP Again
Facebook closed down the page
of Peace and Democracy Party (BDP) General Headquarters. 5 days ago,
the social network also closed down the page of BDP Istanbul
Administration.
“Facebook’s censure policy on our party is similar to the oppression policies in the political field,” BDP said in a statement.
Facebook reportedly reasoned the closure with the word “Kurdistan” in the page content.
BDP officials then said they
spoke with Facebook Europe Director Richard Allan who said that the
close was due to several factors. They added that Facebook is to return
to their inquiries in 24-36 hours.
BDP’s statement continued as follows:
“Facebook, as it appeared on
the media, allowed video and image content where heads were chopped,
saying that such content could not be banned for condemning purposes.
They chose to allow this content and left a black stain in the history
of social media. While Facebook allowed inhumane content, it was unable
to tolerate the word ‘Kurdistan’. This is the result of intolerance
against Kurdish people and their values.
“Instead of respecting
universal media principals and press freedom criteria, Facebook tends
to have a pro-censure, oppressive mentality in Turkey. Facebook’s
attitude is such a shame for social media in general.”
(BIA, Oct 29, 2013)
46 media representatives stood trial on the KCK media case
Istanbul 15th High Criminal Court held the KCK media case this morning.
46 media representatives (with 20 of them jailed) stood trial on the
7th hearing in Silivri courthouse.
While journalist Evrim Kepenek made her defense, the hearing was postponed to Wednesday due to official holiday.
In her defense, former Dicle News Agency (DIHA) reporter Kepenek told
the court why she made a Kurdish identification even though she had a
Hemshin background and she was able to speak only Turkish.
“I don’t speak Hemshin, my maternal language. I would wish that I could
make my defense in my mother tongue as it is a basic human right.
“My parents don’t speak Hemshin either. Because this system has
assimilated me and the Hemshin community that I am a part of. It
turcofied them.
“I don’t want to see this happen with Kurdish people.
“I didn’t find it ethical and conscious to speak Turkish when my
friends were not allowed to make their defenses in Kurdish in the first
hearing.”
“Let readers decide on journalism, not prosecutors”
In her defense, Kepenek said she didn’t have any activities except
journalism. “They are trying to declare my journalism activities as
illegal, she said.
“Even the prosecutor declares us as guilty, our readers witness our
journalism work. Let readers decide on journalism, not prosecutors.”
Kepenek requested the opinion of media experts as well as the acquittal of jailed and non-jailed media representatives. (BIA, Oct 28, 2013)
Protest Singer Ahmet Kaya Posthumously Receives Presidency Prize
Ahmet Kaya, a protest singer who died in 2000, was posthumously
selected to receive the 2013 Grand Presidency Prize in Culture and
Arts.
“This year, Ahmet Kaya was posthumously selected for the music award
for his music, style and discourse that brought together a variety of
different people,” declared the President Office’s website.
While today marked his 57th birthday, Ahmet Kaya died on November 16, 2000.
The award decision was made by President Abdullah Gül upon the
recommendation of a committee including Prof. Dr. Mustafa İsen, Nadir
Alpaslan, H.Ahmet Sever, Yusuf S. Müftüoülu, Zeynep Damla Gürel, Prof.
Dr.Tufan Gündüz and Prof. Dr. Osman Horata.
Other recipients of this year’s awards were as follows: Prof. Dr. Fuat
Sezgin (Islamic science and technology), Prof. Dr. Daron Acemoğlu
(social sciences), Prof. Dr. İskender Pala (literature), Prof. Dr.
Bekir Karlıağa (documentary) and Tarihi Kentler Birliği (Culture and
Art Institution).
The award ceremony, which will held in President’s Residence in Çankaya, Ankara. The award date is to be announced.
Kaya's Bitter story of exile
Ahmet Kaya was painfully forced into exile in Paris amid the
undemocratic atmosphere of the late 1990s, a time when it was
particularly difficult for intellectuals espousing leftist or Kurdish
identities.
This atmosphere was a legacy of the traditional, denialist approach of
the Turkish state to the Kurdish issue and was supported by both
official governmental policies and the mainstream media. Both official
policies and the media played a central role in a lynch campaign
against Kaya.
On Feb. 10, 1999, Kaya took the stage at the annual Magazine
Journalists Association (MGD) awards ceremony to receive the honor of
the musician of the year.
Before singing a song at the ceremony, Kaya said: “I thank all the
people of Turkey for the award. I also have a statement; I will sing a
Kurdish song on my next album, which I will release in the near future.
I will also make a music video for this song. I know there are brave
television stations that will air this music video. If they don’t air
it, I don’t know how they will face the Turkish public.”
This speech drew a hostile reaction from famous figures in the
ceremony, including famous pop singer Serdar Ortaç, who has been
reviled by parts of society ever since for his actions in denouncing
Kaya.
“You must accept the Kurdish reality,” Kaya said as guests began flinging knives and forks at him.
The incident led to Kaya’s prosecution, forcing him to head for France.
On Nov. 16, 2000, Kaya died of a heart attack in Paris, where he is now buried. (BIA-Hürriyet, Oct 28, 2013)
TGS calls for solidarity with Kurdish journalists on trial
The Journalists’ Association of Turkey (TGS) has held a press
conference to call for solidarity with 46 Kurdish journalists whose
trial will be resumed on 28 October and last five days.
Speaking at the press conference, ANF reporter and ETHA editor Arzu
Demir reminded that 20 out of the 46 Kurdish journalists have been
jailed for two years in the scope of the so-called KCK (Kurdistan
Communities Union) press case. Demir, who herself is also tried in the
KCK press case, pointed out that the court was in tendency to finalize
the trial by imposing severe sentences on defendants and restricting
their right to defense, thus eliminating the legal discussion platform
during trials.
Speaking after, TGS President Ercan İpekçi underlined that they would
never give up the struggle for their colleagues, and called on the
Turkish PM Recep Tayyip Erdoğan to stand by jailed journalists as much
as he stands behind MIT (National Intelligence Organization)
Undersecretary Hakan Fidan, mayors involved in defraudation and
bureaucrats committing unlawful acts.
Ipekçi stressed that the freedom of press and expression problem in
Turkey would remain unsolved unless the anti-terror law and specially
authorized courts are completely abolished. He remarked that the trial
of journalists in Turkey also constituted a threat to the freedom of
the press in the international arena.
Ipekçi called on all journalists to stand by their colleagues who -he underlined -are paying a price for doing their job.
Speaking after, DIHA editor Çağdaş Kaplan remarked that the trial of 46
journalists raised concerns over the freedom of press and expression,
noting that the journalistic works of their colleagues were put forward
as evidences of their alleged membership to a terrorist organization.
Kaplan said that the court ruling the KCK press case was being unlawful
by ruling sentences without the giving and discussion of evidences and
trying to finalize the case as soon as possible by holding the trials
very often, as much as almost once or twice a month. He stressed that
their colleagues would be subject to execution without due process.
(ANF, Oct 25, 2013)
La Turquie fermera-t-elle ses portes à un journaliste néerlandais?
Reporters sans frontières demande des clarifications urgentes quant aux
difficultés rencontrées par le célèbre journaliste néerlandais Bram
Vermeulen pour prolonger son séjour en Turquie, où il travaille depuis
2009. Le correspondant du quotidien libéral néerlandais NRC Handelsblad
s’est vu régulièrement signifier par la douane qu’il n’était pas le
bienvenu dans le pays. Confronté au refus tacite de l’administration de
lui renouveler sa carte de presse, il n’a pour l’instant obtenu aucune
explication de la part des institutions compétentes.
« L’ambiguïté des autorités turques est inacceptable. Si elle se
prolonge, Bram Vermeulen sera de facto interdit de séjour à compter du
1er janvier 2014. Cela constituerait une première pour un journaliste
étranger depuis 1995, et un nouveau signe de la crispation d’Ankara
vis-à-vis de la presse internationale. Nous exhortons l’administration
à régulariser la situation de Bram Vermeulen ou à expliciter clairement
ce qu’elle lui reproche », a déclaré Reporters sans frontières.
Depuis le début de l’année, le journaliste a été stoppé et interrogé à
cinq reprises à son arrivée dans le pays. « À chaque fois les
gardes-frontières me disent qu’il y a un problème de sécurité ou que je
suis sur liste noire, confie Bram Vermeulen à Reporters sans
frontières. Mais on finit toujours par me laisser entrer dans le pays,
car j’ai un permis de travail valable jusqu’au 31 décembre 2013.
Personne, ni l’ambassade de Turquie, ni le ministère de l’Intérieur, ni
la police, ne m’explique pourquoi je subis ce traitement. » Un douanier
aurait affirmé au journaliste qu’à l’avenir, même un visa touristique
ne pourrait lui être délivré.
Depuis le mois d’avril, il attend en vain le renouvellement de sa carte
de presse par la Direction générale chargée des médias et de
l’information (BYEGM), liée aux services du Premier ministre. Ne
comprenant pas pourquoi il est le seul parmi ses collègues à ne pas
l’avoir reçue, il a interpellé à maintes reprises les autorités
compétentes, sans succès. Ni la direction de NRC Handelsblad ni le
ministère des Affaires étrangères néerlandais n’ont obtenu
d’éclaircissements de la part d’Ankara. Ce retard est d’autant plus
problématique que le prolongement de son permis de séjour est
conditionné à l’obtention d’une carte de presse.
« Je ne suis accusé d’aucun crime, poursuit le correspondant de NRC
Handelsblad. Je dispose de tous les papiers exigés des journalistes
étrangers. Je ne vois aucune raison [légitime] pour qu’on m’empêche de
faire mon travail. » Bram Vermeulen exclut que sa couverture des
événements de Gezi puisse être à l’origine de ses ennuis, ceux-ci ayant
débuté avant les manifestations. Il a cependant couvert de nombreux
sujets sensibles. Il a notamment interviewé des membres de la rébellion
kurde du PKK en Irak et publié un reportage sur le Parti-Front de
libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C), suite aux menaces que ce
groupuscule terroriste avait adressées aux soldats néerlandais de
l’OTAN censés sécuriser les frontières turco-syriennes.
Depuis 1995, aucun journaliste étranger n’avait subi ce traitement. Une
reporter de l’agence Reuters, Aliza Markus, était passée en jugement
devant une cour de sûreté de l’État pour ses dépêches sur les villages
kurdes vidés par l’armée turque. Bien que la journaliste eût été
acquittée, sa carte de presse n’avait pas été renouvelée, l’obligeant à
quitter le territoire turc.
(Johann Bihr <europe@rsf.org>)
Dutch journalist claims to have been blacklisted by Turkish state
A Dutch journalist who has been working in Turkey for almost five years
claims that he has been blacklisted by the state as he has been stopped
at length each time he has re-entered Turkey in the last seven months
and his press card has not been automatically renewed.
Turkish officials admit that there is a warning note on his file
regarding his status, but the reason has not been made public. However,
there has been speculation that Vermeulen's coverage of the Gezi Park
protests could have hurt his status.
Speaking to Today's Zaman, Bram Vermeulen, a well-known journalist in
the Netherlands and the Turkey correspondent of NRC Handelsblad, said
that he has seen the warning next to his name on officials' computer
screens when making inquiries, but he has not been told anything of the
reason why, as he says, he has been “blacklisted.”
Underlining that he has not been deported from Turkey nor has his
residence permit been canceled, Vermeulen stated that his Turkish press
card was supposed to be automatically renewed along with those of other
members of the press in June but was not. His press card and residence
permit both expire at the end of the year. Vermeulen had already
decided to move to Africa, where he worked before he was stationed in
Turkey, before encountering these problems. However, he told Today's
Zaman that “a customs police officer” told him that as of next year, he
will not be allowed to enter Turkey even on a tourist visa.
An official from the Directorate General of Press and Information for
the Prime Ministry told Today's Zaman that the office was instructed
not to renew Vermeulen's press card in June; the official did not,
however, share the reason for this in accordance with their rules.
Vermeulen said he did not speak out earlier about the incidents of the
last seven months in order to avoid a Turkey-bashing campaign in the
Netherlands. However, as his time here is running out, he decided to
make the problem public. According to Vermeulen, after his attempts to
learn the reason for the warning on his file from every official
institution in Turkey failed, his lawyer decided to file a petition for
an official explanation. Presently, Vermeulen has not received any
information in writing and has only been told verbally that he is
considered a “security problem.”
Officials from the Ministry of Foreign Affairs told Today's Zaman that
no one has told Vermeulen that his visa and residence permit will not
be renewed. However, the same officials stated that as far as his
Vermeulen's reapplication is concerned, permission is required from
state institutions before a permit can be issued to him as per
instructions from the Security General Directorate (EGM). The decision
to place a warning on Vermeulen's file therefore seems to have been
made by the EGM, which is connected to the Interior Ministry.
Rejecting his claim that Vermeulen has been blacklisted, sources in the
EGM told Today's Zaman that had he in fact been blacklisted, he would
not have been permitted to enter Turkey at all.
Vermeulen said that upon his application to the Dutch Foreign Ministry
for assistance, Dutch officials contacted the Turkish Embassy in The
Hague. The Turkish diplomats suggested he apply for a tourist visa.
Vermeulen received one, but says he encountered the same problem at the
security checkpoint upon returning to Turkey.
Today's Zaman columnist Joost Lagendijk, who wrote about Vermeulen's
problem in his column on Wednesday, added in a telephone interview that
the matter only “plays into the hands of anti-Turkey people” and
reinforces the doubts about press freedom in Turkey. According to
Lagendijk, Vermeulen is a very well-know journalist in the Netherlands
and has a very good reputation.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 23, 2013)
Plusieurs procès pour « terrorisme » en Turquie
André Métayer
Plusieurs procès pour délits d’opinion se déroulent en même temps dans
différentes villes de Turquie, notamment à Istanbul, Diyarbakir, mais
aussi à Izmir, Van, Mardin, Sirnak, Batman, pour ne citer que ces
quelques tribunaux.
Ils ont tous un point commun, celui de vouloir éradiquer l’Union des
Communautés du Kurdistan (KCK), accusée de vouloir remplacer les
institutions officielles et de favoriser une insurrection. En prônant
le « confédéralisme démocratique » le KCK propose en quelque sorte une
démarche politique qu’on peut qualifier de révolutionnaire, car elle
s’appuie, à la base, sur des assemblées de quartier et de ville dans
les quelles se trouvent des représentants de la société civile
(militants associatifs et syndicaux, journalistes, avocats…) et des
élus politiques. Elles ont été impulsées par le parti kurde, le DTP
(remplacé à sa dissolution par le BDP) durant les municipales de 2009,
et lui ont permis de remporter une large victoire. C’est pourquoi, au
lendemain des élections, le 14 avril 2009, tous les dirigeants des
dites assemblées ont été interpellés : ce fut la première vague
d’arrestation. Aujourd’hui, ce sont des milliers, élus et cadres
politiques, militants associatifs, avocats, journalistes,
syndicalistes, pour la plupart toujours maintenus en détention, qui
sont jugés, au cours de procès interminables.
Pour autant la répression de s’arrête pas là : le Conseil d’Etat vient
de destituer de ses fonctions le maire BDP de Igdir, après qu’il ait
été condamné dans le cadre des procès KCK. Il s’agit du 22e maire kurde
destitué depuis les élections municipales de 2009. Ils sont 17 sous les
verrous. Plus de cent Kurdes ont en outre été arrêtés au cours du mois
de septembre 2013.
15E COUR D’ASSISE D’ISTANBUL : PROCÈS KCK DES JOURNALISTES – PROCHAINE AUDIENCE : 28/10/2013
Ce procès ne concerne pas la totalité des journalistes et éditeurs
poursuivis. Seuls 46 journalistes et éditeurs sont concernés, dont 22
sont toujours en détention. Au terme de cette 6e audience qui a eu lieu
devant la 15e Cour d’Assise d’Istanbul deux journalistes seulement,
Irfan Bilgiç et Fatma Koçak, ont été remis en liberté. La prochaine
audience est reportée au 28/10/2013.
Le rapport de juillet-août-septembre 2013 de BIA Media Monitoring
révèle que 48 journalistes ont été agressés et 11 placés en détention
lors de la résistance de Gezi en Turquie. À la date d’octobre 2013, 66
journalistes et 27 éditeurs sont toujours en prison. 28 journalistes,
auteurs et représentants des médias ont été condamnés à des peines
d’emprisonnement allant jusqu’à la perpétuité. Entre juillet et
septembre 2013, le Conseil supérieur de la radio et de la télévision a
remis 79 448 avertissements, 448 amendes aux chaînes de télévision, 75
avertissements et 48 amendes aux radios. Au moins 10 journalistes et 1
universitaire ont été forcés à la démission en raison de leurs opinions
sur la résistance de Gezi. 11 journalistes et 6 universitaires ont été
licenciés.
Le collectif VAN (Vigilance arménienne contre le Négationnisme) est
consterné d’apprendre, à l’issue de l’audience du procès, que le jeune
éditeur Deniz Zarakolu, fils de Ragip Zarakolu, fondateur des Editions
Belge, et les collaborateurs de la maison d’édition, Ayse Berktay,
traductrice et A. Dursun Yildiz, restent sous les verrous :
la justice turque persiste et signe dans la répression envers les
intellectuels de Turquie. Elle s’enferre chaque jour davantage dans un
procès ubuesque. Sur les dizaines de prévenus qui ont défilé dans le
box des accusés depuis le début du mois, seuls quatre étudiants ont été
remis en liberté hier. Ils ont perdu deux ans de leur vie derrière les
barreaux.
6E COUR D’ASSISE DE DIYARBAKIR : PROCÈS KCK - PROCHAINE AUDIENCE : 28/10/2013
L’audience concernant 175 prévenus, élus et cadres politiques, dont 97
sont toujours en détention, a eu lieu le 11/10/2013 devant la 6e Cour
d’Assise : c’était la 16e session et la 59e audience. Le tribunal a
refusé toute demande de remise en liberté. L’affaire est reportée au
13/01/2013.
Il faut savoir que plusieurs procureurs ont lancé des enquêtes visant
27 responsables politiques kurdes). En 2012, 24 des 29 députés kurdes
ont été soumis à 75 enquêtes.
PROCÈS DES AVOCATS D’ÖCALAN – PROCHAINE AUDIENCE : 19 DÉCEMBRE 2013
Ce procès s’est ouvert à Istanbul le 16 juillet dernier, il concerne 46
avocats, dont 36 détenus, un journaliste et trois employés du bureau.
La prochaine audience est fixée au 19 décembre 2013.
PROCÈS DES AVOCATS DES AVOCATS – PROCHAINES AUDIENCES : 24, 25 ET 26 DÉCEMBRE 2013
Ces avocats ont été interpellés dans la nuit du 18 janvier 2013 : Ils
sont tous membres de Çagdas Hukukcular Dernegi – ÇHD, « Association des
avocats progressistes » qui fournit une assistance juridique aux
victimes de violations des droits humains. Les prochaines audiences se
tiendront les 24, 25 et 26 décembre 2013.
Source : http://www.amitieskurdesdebretagne.eu/spip.php?article737
Euro court fines Turkey for violating freedom of expression
The European Court of Human Rights (ECtHR) has ruled that Turkey
infringed on pro-Kurdish politician Hatip Dicle’s right to freedom of
expression by convicting him over an article he published. The ECtHR
ordered the Turkish state to pay 4,500 euros in damages to Dicle.
Dicle, who was elected to the Parliament in June 12 elections with the
backing of the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP), had applied
to the Strasbourg-based court following a decision by Turkey’s top
election board (YSK) to strip him of his deputyship.
The YSK’s decision had based Dicle’s conviction on terrorism charges in
2009 after he wrote and published an article in which he criticized
government policy in the town of Dersim, denouncing the economic
situation and the growth of drug trafficking.
The ECtHR decision stated that the Turkish state had violated the 10th
article of the European Convention on Human Rights, which regulates
freedom of expression, and ordered the country to pay 3,500 euros for
non-pecuniary damages and 1,000 euros for costs and expenses to Dicle.
The politician is currently incarcerated as part of the case against
the Kurdistan Communities’ Union (KCK), which is accused of being the
urban wing of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), itself a
terrorist organization according to Turkey, the United States and the
European Union.
Penalty over detention conditions
Meanwhile, the court also ruled against Turkey in a case filed by
İbrahim Güler, an alleged Hizbullah member serving a prison sentence.
Güler, who was taken into the custody during an operation against
Hizbullah in 1996 but convicted in 2005, has complained that both his
pre-trial detention and the proceedings as a whole had been excessively
long, and that he had been denied access to a lawyer while being
questioned by the police, according to the court’s statement.
Güler, who was questioned in the absence of a lawyer, later retracted
his statement, claiming that he had been tortured and threatened while
in police custody.
The Court found Turkey guilty of violating all of these accusations and
ordered the state to pay 12,200 euros for non-pecuniary damages. (hurriyetdailynews.com, Oct 16, 2013)
Action internationale du GIT pour la liberté des intellectuels
Le Groupe international de travail (GIT) à Paris vient de diffuser le
communiqué suivant concernant le procès d'un groupe d'intellectuels
accusés d'être collaborateurs du mouvement kurde KCK. Lors de
l'audience du 10 octobre 2013, la demande de mise en liberté de Deniz
Zarakolu, Ayse Berktay et Dursun Yildiz a été refusée par le tribunal
et le procès reporté au 7 novembre 2013.
Le GIT France a été créé le 21 novembre 2011 à Paris en même temps que
l’Initiative GIT (voir www.gitinitiative.com ). Il s’agit d’un
engagement international de chercheurs, d’universitaires, d’étudiants,
de traducteurs, d’éditeurs, en faveur de la « Liberté de recherche et
d’enseignement en Turquie ».
(http://www.facebook.com/pages/GIT-Initiative/288505904533560?ref=ts)
Communiqué du GIT (Paris, 10 octobre 2013)
"Dans l’énorme complexe judiciaro-pénitentiaire de Silivri, à 80
kilomètres d’Istanbul, devrait être rendu aujourd'hui le verdict dans
l’un des deux procès d’Etat que le gouvernement turc instruit contre
les intellectuels démocrates sous couvert de lutte antiterroriste.
"GIT « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » sera
particulièrement vigilant sur le sort de Ragip Zarakolu, fondateur et
directeur des éditions Belge et de Büsra Ersanli, professeur de science
politique à l’université de Marmara (tous les deux actuellement en
liberté préventive), mais aussi sur celui de Deniz Zarakolu, éditeur
lui aussi, fils de Ragip Zarakolu, emprisonné depuis le 4 octobre 2011
pour avoir prononcé une conférence sur Aristote dans le cadre des
activités culturelles du parti légal pro-kurde BDP, et aussi sur celui
d'autres collaborateurs de Belge, A Dursun Yildiz, professeur à la
retraite, et Ayse Berktay, traductrice, également détenus.
"L’acharnement du pouvoir politique et du pouvoir d’Etat à terroriser
ces intellectuels éclaire la situation des centaines d’étudiants et de
journalistes, détenus, sous le coup de procès politiques, parce qu’ils
ont choisi eux aussi de défendre la liberté d’expression, la liberté de
recherche et d'enseignement en Turquie. (http://www.gitfrance.fr)
GIT's Urgent Declaration (October 10, 2013)
"In the huge Silivri prison complex, 80 kilometers from Istanbul, a
verdict will be made today in one of two state trials that the Turkish
government is pursuing against the democratic intellectuals who are
facing charges under the guise of counter-terrorism.
"GIT "Freedom of research and Academic Liberty in Turkey" will be
particularly vigilant regarding the fate of Ragip Zarakolu , founder
and director of Belge Publishing and Büsra Ersanli , professor of
political science at the University of Marmara (both currently released
from prison but still charged). We remain keenly vigilant also in
regards to the fate of Deniz Zarakolu, editor at Belge, son of Ragip
Zarakolu , and imprisoned since October 4, 2011 for giving lectures on
Political Philosophy from Aristotle today, during the seminars held by
the legal pro-Kurdish BDP’s Party Academy. We remain vigilant
concerning others who have worked with Belge, such as A. Dursun Yildiz,
a retired professor, and writer/translator, Ayse Berktay, both of whom
are also still in detainment.
"The ferocity with which the State power is terrorizing these
intellectuals brings to light the situation of hundreds of students and
journalists who are still being detained or still facing charges
because they too have chosen to defend freedom of expression, freedom
of research, and academic liberty in Turkey."
(http://www.gitinitiative.com)
Les initiatives du GIT sont soutenues par plusieurs personnalités:
Dr. Vincent Duclert (Associate Professor of History, Ecole des hautes
études en sciences sociales/EHESS, France) ; Dr. Diana Gonzalez (Ph.D
EHESS, Sociology and Aesthetics) ; Dr. Hamit Bozarslan (Professor of
History and Sociology, EHESS) ; Dr. Yves Déloye (Professor of Political
Science, Sciences Po Bordeaux and Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
Secretary General of the Association française de science politique) ;
Emine Sarikartal (Ph.D Candidate Université de Paris-Nanterre, France,
translator and editor, Philosophy) ; Ferhat Taylan (Ph.D Candidate
Université de Bordeaux, France, and translator, Philosophy), Alexis
Govciyan (President of the Coordination Council of French Armenian
Organizations (CCAF) and President of Europe de la mémoire) ; Dr.
Dalita Roger-Hacyan (Associate Professor of English Language,
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France) ; Dr. Roger W.
Smith(Professor Emeritus of Government at the College of William and
Mary in Virginia, USA, Co-founder and Past President of the
International Association of Genocide Scholars). Dr. Samim Akgönül
(Associate Professor of History and Political Science, Université de
Strasbourg, France) ; Dr. Salih Akın (Associate Professor of
Linguistics, Université de Rouen) ;Dr. Janine Altounian (Researcher,
Translator) ; Dr. Derya Bayir (Independent Scholar and Lawyer, UK) ;
Dr. Avner Ben-Amos (Professor of History, Tel Aviv University, Israel)
; Dr. Alice von Bieberstein (Research assistant, University of
Cambridge, member of GIT Germany) ; Johann Bihr (Reporters sans
frontiers [Reporters Without Borders], Head of Europe & Central
Asia Desk) ; Dr. Faruk Bilici (Professor of History, INALCO, France) ;
Dr. Martin van Bruinessen (Emeritus Professor of Comparative Studies of
Contemporary Muslim Societies, Utrecht University, Holland) ; Dr.
Cengiz Cağla (Associate Professor of Political Science, Yildiz
University, Turkey) ; Dr. Etienne Copeaux (Historian, GREMMO, France) ;
Dr. Caroline Finkel (Honorary Fellow, University of Edinburgh, UK) ;
Dr. Andrea Fischer-Tahir(Research Fellow at the Zentrum Moderner Orient
Berlin, Germany) ; Dr. Zeynep Gambetti(Associate Professor of Political
Theory, Boğazici University, Turkey, Co-founder of GIT Turkey) ;Dr.
Zeynep Kadirbeyoğlu (Associate Professor of Political Science, Boğazici
University, Turkey) ; Dr. Ali Kazancigil (Co-director of the journal
Anatoli, Political Science) ; Dr. Raymond Kévorkian (Professor,
Institut Français de Géopolitique, Université Paris 8-Saint-Denis) ;
Dr. Jean-Pierre Mahé (Member of the Institut, France) ; Dr. Michel
Marian(Lecturer, Sciences Po Paris, France) ; Dr. Claire Mauss-Copeaux
(Historian, GREMMO, France) ; Dr. Claire Mouradian (Senior Research
Fellow in History, CNRS France) ; Dr. Esra Mungan (Assistant Professor
of Psychology, Boğazici University, Turkey); Dr. Leyla Neyzi(Professor
of Arts and Social Sciences, Sabancı University, Turkey) ; Ozden Ocak
(PhD Candidate in Cultural Studies, George Mason University, USA) ;
Zeynep Oguz (Ph.D. Candidate, Harvard University, USA) ; Séta Papazian
(President of Collectif VAN, France) ;Dr. Hélène Piralian-Simonyan
(Psychoanalyst and Writer, Founding Member of AIRCRIGE France) ; Dr.
Yasar Ozan Say (Visiting Lecturer, Department of Anthropology,
Bridgewater State University, USA) ; Dr. Gürel Tüzün (History
Foundation, Turkey) ; Dr. Gündüz Vassaf (Psychologist, writer) ; Dr.
Ipek K. Yosmaoğlu (Assistant Professor, Northwestern University, USA).
BIA: Journalists and Media Gripped By Government-Police
Throughout the Gezi Resistance protests, police broke up demonstrators
with tear gas and water cannons, rubber bullets as well as by dragging
on the ground and assaulting. 48 journalists were injured while
reporting news under these circumstances and at least 11 were detained.
Government policies during Gezi Resistance marked the prominent factor
in the drafting of BIA Media Monitoring July-August-September 2013.
While journalists were targetted by policemen in urban sqaures, the
Turkish government led by by PM Recep Tayyip Erdoğan were giving
directives towards media authorities.
Result: At least 10 journalists and 1 academician were forced to
resignation because of their opinions on Gezi Resistance. At least 11
journalists and 6 academicians were laid off. In an environment where
auto-censure ruled the media, editorial freedom and reader’s right to
be informed almost shot down.
Several authorities including domestic and international NGOs on
journalism, as well as political parties, governments and EU
institutions sent statements to AKP government officials for protest,
warning and condemnation. Turkey maintained its position to receive
criticism.
Majority from Kurdish media
66 journalists entered October 2013 behind bars in Turkey. 63 of
66 jailed journalists and 27 of 27 jailed publishers have been sent to
prison for charges related with Turkey’s Anti-Terror Act and Turkish
Penal Code article on “illegal organizations”. In addition to that, 37
of 66 jailed journalists and 26 of 27 jailed publishers are from
Kurdish media.
Convictions
Between July and September 2013, 28 journalists, authors and media
representatives were convicted of Anti-Terror Act-related sentences to
a total of one life sentence, 329 years and 2 months of prison.
Around the same period in 2012, 75 journalists and 35 publishers were
jailed in Turkey and Turkish courts have sentenced three defendants
including 1 journalist and 1 publisher to a total of 20 years, 7 months
and 15 days of prison.
Highlights from Media Monitoring
Topics from BIA Media Monitoring Report include "jailed journalists",
"attacks, threats and impediments", "prosecutions, new-ongoing trials,
verdicts", "Turkish Penal Code Articles 285-288”, "defamation, personal
rights and non-pecuniary damage demands", "banned, closed, seized
publications", "ECHR", "Turkish Radio and Television High Council" and
“Gezi Resistance”.
Even though Vice PM Beşir Atalay’s remarks that they didn’t wish
to see have an international reputation where Turkey is full of jailed
journalists, a series of democratic reforms (package) announced by PM
Recep Tayyip Erdoğan on September 30 didn’t include any regulations on
the situation of journalists charged or convicted of Anti-Terror Act
articles on “terror”.
Jailed Journalists
Prosecutions and arrests on Turkey’s journalists due to Turkish Penal
Code and Anti-Terror Act resumed between July and September 2013.
Some of the charges on journalists and publishers / media
representatives included: “Being a member of an illegal and armed
organization”, “Committing a crime for an illegal organization without
being a member”, “Aiding an illegal organization willingly and
knowingly without being a part of its hierarchy” and “founding,
managing and commanding an illegal organization”.
66 journalists and 27 publishers welcomed the month of July behind
bars. 63 of journalists and all publishers were charged with “illegal
organization” according to relevant Ati-Terror Act and Turkish Penal
Code articles. Around the same period in 2012, 72 journalists and 35
publishers were jailed.
Turkey’s 66 jailed journalists have been standing trial for the
following cases: KCK, PKK and DYG (36), DHKP-C (12), Ergenekon (6),
MLKP (4), OdaTV (1), IBDA-C (1), Direniş Hareket (1) and unknown
organization case (2). While 2 journalists have been jailed due to
sentences related to Gezi Resistance protests, another journalist is
behind bars for “espionage”.
he current judicial situation of jailed journalists are as follows:
convicted (24), pending trial (27) and awaiting first trial day due to
incomplete indictment (15).
Attacks, threats and impediments
n the period of July - September 2013, Turkey’s journalists and media
representatives faced at least 23 attacks, threats, impediments through
verbal, physical, social media means. Various authorities barred 1
concert and 1 concert ticket selling organizations.
Around the same period in 2012, journalists faced 25 attacks,
threats, impediments through verbal, physical, social media means.
Prosecutions, new-ongoing trials, verdicts
Between April and June 2013, 28 journalists, authors and media
representatives were convicted to a total of one life sentence, 329
years and 2 months of prison.
Around the same period in 2012, 75 journalists and 35 publishers were
jailed in Turkey and Turkish courts have sentenced three defendants
including 1 journalist and 1 publisher to a total of 20 years, 7 months
and 15 days of prison.
Kurdish politician cases
Various prosecutors across Turkey have launched investigations on 27
Kurdish politicians (of Peace and Democracy Party or non-affiliated).
Around the same period in 2012, 24 out of 29 Kurdish deputies have been
subjected to 75 investigation in a period of 3 months.
“Defamation”
Between April and June 2013, 2 journalists received a total of 11
months and 20 days of prison and 2,100 liras for insulting PM Erdogan.
Around the same period in 2012, 6 defendants (including 3 journalists)
received a total of 5 years 5 months and 4 days of prison and 26,000
liras.
Bans, seized publications
Between July and September 2013, censure has been issued on the
following publications: websites (6), postcard (1), clip (1), movies
(6), association name (1). 3 TV networks and 7 newspapers faced
accreditation measures.
In addition to that, various institutions prevented publications,
movies shooting or newspaper distributions. 1 project was cancelled and
1 jailed journalist faced a visit ban. Facebook closed down websites of
Kurdish politicians and 5 other websites.
Around the same period in 2012, In the third quarter, two newspapers
and two magazines were seized, two films, one song, one painting and
one contestant were censored on television channels, and the screening
of a film was banned. The film, 'Innocence of Muslims' was banned on
the Internet. The trial regarding the confiscation of the book
'Nurjuvazi' continued.
Seven newspapers could not get permission to follow the Justice and
Development Party's (AKP) Congress. During the period, the Ministry of
National Education blocked access to the website of the Education and
Science Workers Union (Eğitim-Sen).
The photographs of a photographer were found to be harmful. Access of
prisoners to two newspapers, three magazines, one book and one
television channel was prevented. One prisoner was prohibited from
communicating with the outside world. Halil Savda's March for Peace was
thwarted on 28 September at the entrance of Osmaniye.
ECHR
Between July and September 2013, CHP deputy Sezgin Tanrıkulu submitted
an official inquiry to Justice Minister Sadullah Ergin regarding the
number of cases on ECHR. It turned out that 50,249 applications were
made to ECHR from Turkey between 2002 and 2012. Convicted of various
violations, the Turkish government was ordered to pay applicants a sum
of 180,941,000 liras between May 2004 and February 2012.
Around the same period in 2012, the European Court of Human Rights
(ECHR) ruled that Turkey should pay a total of 17 thousand 911 euros
(42,037 Turkish Liras) for violating Article 9 of the European
Convention on Human Rights, which pertains to 'the freedom of thought,
conscience and religion,' and Article 10, which pertains to 'freedom of
expression,' in the cases of conscientious objector Mehmet Tarhan and
of Eğitim-Sen.
RTÜK
Between July and September 2013, he Radio and Television Higher Board
handed 79 warnings, 448 monetary fines to TV networks; and 75 warnings
and 48 monetary fines on radios.
Around the same period in 2012, The Radio and Television Higher Board
handed out 18 warnings and 34 monetary fines to television channels.
It suspended the broadcasts of GÜN TV (Day TV) for on grounds of
'praising terrorism.' The board handed out 47 warnings and five
monetary fines to radios.
(BIA, Oct 10, 2013)
Polémique autour du décolleté d'une présentatrice télé
Le licenciement d'une présentatrice d'une
chaîne de télévision privée dont le décolleté avait été jugé un peu
trop plongeant par un vice-Premier ministre du gouvernement
islamo-conservateur au pouvoir à Ankara fait des vagues en Turquie.
Dans un entretien accordé jeudi au quotidien Hürriyet, la jeune femme,
Gözde Kansu, a accusé son employeur, la chaîne ATV, d'avoir cédé aux
pressions des autorités.
"C'est ridicule, c'est pathétique (...) j'en ai assez de ces débats sur
le corps des femmes. Me sacrifier était la chose la plus facile à faire
et ils l'ont faite", s'est indignée l'ex-présentatrice.
Dimanche, le vice-Premier ministre Huseyin Celik, également
porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) au
pouvoir, s'était publiquement ému de la robe très échancrée portée par
Gözde Kansu la veille.
"L'animatrice d'un jeu hier (samedi) portait une robe qui n'était pas
acceptable", avait jugé M. Celik, sans nommer Gözde Kansu. "Nous ne
nous mêlons pas de la vie des gens mais c'était trop", avait-il
poursuivi.
Deux jours plus tard, les médias turcs ont rapporté que la jeune femme
avait été licenciée par le producteur de son émission, suscitant une
avalanche de réactions indignées.
Dans un communiqué publié mercredi, les producteurs de l'émission ont
affirmé que la fin du contrat de Gözde Kansu n'avait "absolument rien à
voir avec la controverse des deux derniers jours". "Son style et sa
façon de présenter ne correspondaient pas au projet" de l'émission,
ont-ils justifié.
"S'ils n'avaient pas apprécié ma façon de présenter, ils me l'auraient
dit, non ?", a réagi Gözde Kansu jeudi. "Tout ceci n'est qu'une excuse.
Les audiences (de l'émission) n'étaient pas mauvaises. Mais personne
n'a voulu contredire la volonté politique qui a dénoncé mon décolleté.
C'est évident", a-t-elle souligné.
Pendant la fronde antigouvernementale de juin, les manifestants ont
accusé les autorités, au pouvoir depuis 2002, de vouloir "islamiser" la
société turque.
Sur décision de M. Erdogan, les femmes sont autorisées depuis mardi à
porter le foulard islamique dans la fonction publique, ce qui était
formellement interdit auparavant.
(AFP, 10 octobre 2013)
Après la fronde de juin, la presse turque dans le collimateur
Dans la Turquie du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le
journalisme est devenu une profession à haut risque. Depuis juin, des
dizaines de reporters, éditorialistes ou chroniqueurs ont perdu leur
emploi, victimes de la répression de la fronde antigouvernementale qui
a secoué le pays.
Parmi eux, Ali Ekber Erturk. Remercié le mois dernier par le quotidien
Aksam pour avoir, dit-il, exprimé son soutien aux manifestants.
"J'ai soutenu les manifestations du parc Gezi sur ma page Facebook et
mon compte Twitter en exprimant mes positions personnelles, pas celles
de mon journal", plaide-t-il.
Il y a un an à peine, le Comité pour la protection des journalistes
(CPJ), une ONG basée à New York, avait recensé 76 journalistes en
détention et qualifié la Turquie de "plus grande prison du monde" pour
la presse. Devant la Chine ou l'Iran. La vague de manifestations qui a
visé le chef du gouvernement islamo-conservateur n'a rien arrangé.
"La situation est de pire en pire. La peur règne désormais dans de
nombreux médias", déplore le responsable du syndicat des journalistes
turcs, Ercan Ipekci.
Selon lui, au moins 85 journalistes jugés hostiles au pouvoir ont été
licenciés ou contraints à la démission depuis les manifestations
parties du parc Gezi d'Istanbul le 31 mai.
Les grandes plumes n'y ont pas échappé. A 52 ans, Can Dundar a été
renvoyé cet été du quotidien Milliyet, où il travaillait depuis 2001. A
entendre cet éditorialiste de renom, les atteintes à la liberté de la
presse ont ramené son pays aux heures sombres de la dictature militaire.
"En tant que journaliste qui a connu le 12 septembre (1980, date d'un
coup d'Etat militaire), je peux dire que je regrette la censure. Quand
un article était interdit, un militaire venait vous en informer le
matin et il n'était pas publié", se souvient M. Dundar.
"Aujourd'hui, je sais que même des photos pas très avantageuses du
Premier ministre suffisent à provoquer un malaise au journal",
déplore-t-il.
Intimidations
Plusieurs fois interpellé sur le sort de journalistes, le gouvernement
nie exercer une quelconque pression contre les médias qui ont montré
quelque sympathie pour les frondeurs de juin.
Et cependant, les exemples d'intimidation ne manquent pas. Ismail
Saymaz, qui travaille pour le quotidien libéral Radikal, a été menacé
par un gouverneur local pour avoir enquêté sur les conditions de la
mort d'un jeune manifestant de 19 ans et publié une série d'articles
mettant en cause les négligences de la police.
"Si vous continuez à travailler sur ce sujet et à faire des
commentaires, vous êtes ignoble et peu honorable", lui a écrit le
gouverneur d'Eskisehir (ouest) Azim Tuna dans un courriel.
"Je travaille sous pression depuis 2009 et près d'une vingtaine de
plaintes ont été déposées contre moi", rappelle Ismail Saymaz, "mais
c'est la première fois que j'ai reçu un tel e-mail de la part d'un
gouverneur, envoyé depuis son adresse privée. C'est étonnant, et
ridicule".
Loin d'être l'apanage des seules autorités politiques, la menace émane
également des propriétaires des médias, pour la plupart des
conglomérats industriels dont le chiffre d'affaires est souvent
étroitement dépendant des marchés publics.
Le plus grand groupe de médias turc, Dogan, s'est ainsi débarrassé du
quotidien Milliyet après que le gouvernement lui ait imposé un
redressement fiscal record en 2009.
"C'était un message à tous les patrons de presse. Celui de Milliyet l'a
reçu cinq sur cinq et nous a clairement fait comprendre qu'il ne
voulait plus d'éditos susceptibles d'irriter le Premier ministre",
accuse Can Dundar, "les voix dissonantes du journal se sont tues... et
ses ventes ont chuté".
Pendant la contestation, de nombreux manifestants ont raillé les médias
turcs, coupables à leurs yeux d'avoir délibérément minimisé son
importance. Le cas de la chaîne privée CNN Türk, qui a préféré diffuser
le 31 mai un documentaire sur les pingouins plutôt que de retransmettre
en direct les heurts sur la place Taksim, en est devenu l'exemple
emblématique.
Vice-président honoraire de l'Association des journalistes européens,
le Turc Dogan Tilic concède aujourd'hui que la situation désastreuse de
la presse en Turquie décrite par les organisations internationales est,
malheureusement, "vraie à 100%".
"Dans les années 1990, nous parlions des journalistes assassinés en
Turquie", se souvient-il. "Dans les années 2000, il n'y en a plus mais
des procès et l'autocensure. Au nom de quoi devrait-on s'en satisfaire
?"
(AFP, Fulya OZERKAN, 9 octobre 2013)
Zarakolu: Aristote, la bête noire de la justice turque
Le Huffington Post a publié sur son site l'article de Séta Papazian, présidente du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] intitulé "Aristote, la bête noire de la justice turque" le 7 octobre 2013.
Fin septembre, le Premier ministre turc Ragip Tayyip Erdogan a dévoilé
son fameux "paquet de réformes démocratiques" tant attendu. Au final,
rien de plus que les effets d'annonces chers à la diplomatie
"néo-ottomane". Pour les 7000 prisonniers politiques de Turquie, la
déception est vive: pas de libération en vue. Tandis que les
observateurs font mine de se satisfaire des vraies-fausses "avancées"
de la "démocrature" turque, il n'est pas inutile de rappeler qu'un
procès politique ubuesque se déroule depuis des mois à 67 km
d'Istanbul.
L'audience actuelle, en cours depuis le 1er octobre, s'achèvera le 10
au soir. Les nombreux intellectuels turcs et kurdes -dont les
collaborateurs de Ragip Zarakolu - qui se morfondent en détention
préventive depuis deux ans sous l'accusation de "terrorisme", aspirent
à leur libération conditionnelle. Et à un acquittement amplement
justifié. Problème: donner une conférence sur Aristote semble être un
crime en Turquie...
Lire la suite sur le site du Huffington Post :
http://www.huffingtonpost.fr/seta-papazian/aristote-la-bete-noire-de-justice-turque_b_4058289.html
La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
La Turquie a violé la liberté d'expression en interdisant à un journal
turc une publication en 2007 à la demande de l'actuel président
Abdullah Gül, a estimé mardi la Cour européenne des droits de l'homme
(CEDH).
En avril 2007, à l'approche de l'élection présidentielle turque, le
quotidien Cumhuriyet avait cité un extrait d'une interview que M. Gül
avait accordée au journal britannique The Guardian en 1995, qui servait
de support à un article intitulé "Les islamistes turcs visent le
pouvoir".
Selon l'article en question, M. Gül avait notamment déclaré: "C'est la
fin de la République de Turquie. Nous voulons absolument changer le
système laïc".
Ce dernier engagea alors une action en diffamation contre Cumhuriyet
et, en mai 2007, les tribunaux émirent une interdiction visant toute
nouvelle publication des propos attribués à M. Gül, ainsi que toute
information relative à son action en diffamation.
Cette mesure fut levée en mars 2008 après que M. Gül eut retiré sa plainte, après avoir été élu président.
La CEDH avait été saisie à ce sujet par l'éditeur du quotidien, son propriétaire et deux de ses journalistes.
Les juges européens leur ont donné raison en estimant que cette
interdiction "n'était pas proportionnée aux objectifs légitimes visés,
ni nécessaire dans une société démocratique, en raison de déficiences
procédurales".
La mesure n'indiquait pas précisément ce que Cumhuriyet avait
l'interdiction de publier. Et elle est restée en vigueur pendant plus
de dix mois, ce qui fait que ce journal a été sérieusement empêché de
contribuer au débat public, en pleine campagne pour l'élection
présidentielle de 2007.
La CEDH a accordé pour dommage moral 2.500 euros à chacun des
requérants vivants (un des journalistes plaignants étant décédé depuis).
Cette décision n'est pas définitive: les parties ont trois mois pour
demander un éventuel réexamen de l'affaire par l'instance suprême de la
Cour, la Grande Chambre.
(AFP, 8 octobre 2013)
Publishers Union: "10,000 Bookstores Closed in Turkey”
Regardless of their scope of operation, bookstore owners as well as
publishers are experiencing financial challenges across Turkey.
Lately, Robinson Crusoe Bookstore, a 19 year old establishment in the
heart of Istiklal Avenue, declared that they were having really tight
finances due to high costs and rent hikes. Around those days, Librairie
de Péra, a 93 year old bookstore and auction house in Galata district
has silently closed its shutters.
The challenges that bookstores in Turkey are going though are hardly
unique to Turkish context: A recently passed bill in France aims to
protect independent bookstores against the dominance of Amazon. The
bill brought limitations to Amazon’s delivery policy, blocking the
internet giant’s free delivery options as well as free delivery for the
purchased item.
bianet interview Publishers’ Union Chairperson Metin Celal regarding
the challenges of bookstore owners and the France example.
Celal reiterated the fact that no protection measures for bookstores
have been taken by officials, urging them to take such action
immediately.
He also added that massive supermarket or internet sale campaign also affected the business negatively.
“In European countries like France, there are ‘fixed price’ laws to
protect publishers as well as small businesses. In 2009, National
Congress of Publishing Union took a similar recommendation to
officials, however, we haven’t observed any progress.”
“10,000 bookstores closed”
Celal continued that “few good-intentioned steps” affected the bookstores negatively.
“Even though free textbook policy has been implemented within social
state mentality, officials disregarded its negative impacts on
bookstore owners,” he said.
“10,000 bookstores have been closed. Most of these stores were
established nearby schools and they were making a living by selling
stationary and books to students. If those books were distributed to
students through these bookstores, students would explore other buying
alternatives. Maybe the stores would not be closed that way.”
(BIA, Oct 4, 2013)
Writer to be tried on charges of insulting Turkish prime minister
An Istanbul prosecutor has demanded the imprisonment of writer Emrah
Serbes for from 10 months to 12 years, on accusations of insulting
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, Istanbul Governor Hüseyin Avni
Mutlu and Interior Minister Muammer Güler, daily Milliyet has reported.
Serbes had made a pun in a TV show by changing the prime minister’s
middle name “Tayyip” to “Tazyik,” a word meaning pressurized water in
reference to the police’s excessive use of water cannons and tear gas
against protesters during the most recent May Day.
The Istanbul 18th Criminal Court of Peace approved the indictment and commenced proceedings in the case, the report said.
The investigation was launched after an anonymous e-mail was received
by the Prime Ministry’s Communication Center (BİMER). The email alleged
that Serbes’ words should be considered a crime under the law
forbidding “insulting civil servants.”
Serbes said he had attended the May Day protests as a responsible citizen and as a writer.
A total of 14 tons of water mixed with tear gas was used during the
police crackdown on demonstrators on May Day in Istanbul, daily Radikal
published May 26, citing a lawyer who discovered the figure by using
the freedom of information act.
Hundreds were injured in clashes between police and protesters during
May Day celebrations, inflamed by a ban on entering the symbolic Taksim
Square.(hurriyetdailynews.com, Oct 5, 2013)
Le journaliste arménien Cevat Sinet s'est réfugié en Belgique
Un journaliste arménien, Cevat Sinet, soumis à plusieurs pressions et
menaces en Turquie, vient de demander le statut de réfugié politique en
Belgique avec son épouse et leur bébé nouveau-né.
Sinet a fait l'objet des procès en Turquie en raison de ses révélations
concernant l'assassinat d'un soldat d'origine arménienne, Sevag
Balikçi, dans une unité militaire le 24 avril 2011, l'anniversaire du
génocide arménien de 1915.
Le meurtrier présumé Kivanç Agaoglu et ses avocats, İbrahim Gök et Hüseyin Karaboğa,
ont déposé des plaintes contre Sinet quand il a demandé aux autorités
comment les responsables de la mort de Balikçi n'ont pas été condamnés
malgré la présence des preuves indéniables.
Quand les pressions et menaces contre Sinet s'intensifient, ses amis et
plusieurs défenseurs des droits de l'Homme ont lancé une campagne de
signature intitulée "Le journaliste Cevat Sinet n'est pas seul!" (Voir: Campagne).
Récemment, Cevat Sinet a décidé de se rendre en Europe et a introduit une demande de statut de réfugié politique en Belgique.
Actuellement il se trouve dans le centre d'accueil Arendonk avec son
épouse et son bébé et attend la décision des autorités belges.
Cevat Sinet a déjà fait objet des autres discriminations en raison de
son origine, voici quelques exemples parus dans les bulletins Info-Türk:
Pas de carte d’handicapé pour les Arméniens en Turquie
Cevat Sinet résidant de Batman s’est adressé aux services sociaux de sa
ville pour obtenir une carte d’handicapé. Le fonctionnaire a refusé de
lui en faire une en raison du fait qu’il était arménien. Cevat Sinet
n’a pas obtenu gain de cause auprès des cours de justice locales et a
décidé de porter plainte devant la Cour européenne des Droits de
l’Homme.
Selon le journal Evrensel le fonctionnaire des services sociaux a dit «
Vous êtes un arménien, il est dit ici que vous êtes un Chrétien donc
vous ne pouvez pas obtenir une carte d’identité pour handicapé ». Sinet
déposé plainte pour racisme et remarque discriminatoire.
Cependant le ministère public n’a trouvé « aucun motif pour agir » et a
décidé le renvoi de la plainte. L’article dans Evrensel déclare que
Cevat Sinet a décidé de faire appel à la Cour européenne des Droits de
l’Homme car il n’a pû obtenir gain de cause via les procédures
nationales légales. (http://www.info-turk.be/392.htm#carte)
Disabled Turkish Armenian journalist petitions to European Court
The physically challenged Armenian journalist Cevat Sinet, who lives in
Turkey’s Batman Province, has filed an appeal with the European Court
of Human Rights (ECHR), since he could not protect his rights and
dignity in Turkey.
On September 21, 2010, Sinet had applied to for a disability card, but
he was denied. “You are Armenian, it is written ‘Christian’ on your
identity card. We cannot give you a disability card,” the Batman Social
Service’s civil servant had told and subsequently insulted him.
Next, Cevat Sinet applied to the Human Rights Union, and, with the
latter’s assistance, a lawsuit was filed against the civil servant, but
the prosecutor’s office ruled against the case.
And after unsuccessfully exhausting all of Turkey’s judicial instances, to restore his rights, Sinet finally petitioned to ECHR.
“I applied to ECHR for insulting me, for mocking my religion, and for
debasing me,” the Armenian journalist stated.
(http://www.info-turk.be/402.htm#Disabled)
European Court accepts disabled Armenian journalist’s lawsuit against Turkey
The European Court of Human Rights (ECHR) accepted to examine the
lawsuit against Turkey, which was filed by the physically challenged
Armenian journalist Cevat Sinet, who lives in Turkey’s Batman (Sasun)
Province.
On September 21, 2010, Sinet had applied to for a disability card, but he was denied.
“You are Armenian, it is written ‘Christian’ on your identity card. We
cannot give you a disability card,” the Batman Social Service’s civil
servant had told and subsequently insulted him.
Next, Cevat Sinet applied to the Human Rights Union, and, with the
latter’s assistance, a lawsuit was filed against the civil servant, but
the prosecutor’s office ruled against the case.
And after unsuccessfully exhausting all of Turkey’s judicial instances to restore his rights, Sinet finally petitioned to ECHR.
“I applied to the ECHR [against Turkey] for insulting me, mocking my
religion, and debasing me,” the Armenian journalist stated.
(http://www.info-turk.be/403.htm#accepts)
EFJ: “For the Government, Journalism is Terrorism”
This is the account of EFJ Observer Ricardo Gutiérrez, who attended the
6th hearing of the KCK "Press Wing" trial in Istanbul, Turkey, on 25
September:
Zeynep Kuray smiles, but she is angry. Sitting on the steps of the new
courthouse built just outside of the Silivri prison complex, Zeynep
Kuray is one of the 44 journalists who appeared on Tuesday before the
High Criminal Court in the context of proceedings against the alleged
"press wing" of the Group of Communities in Kurdistan (KCK), an
organization allegedly affiliated with the banned Kurdistan Workers'
Party (PKK), which has been leading an armed struggle against the
government since 1984.
The sixth hearing of the KCK "Press Wing" trial took place from 25-27
September. The General Secretary of the European Federation of
Journalists (EFJ), Ricardo Gutiérrez, followed the debates, alongside
other observers: MEPs Jaroslaw Walesa and Sajjad H. Karim and
journalist Erol Önderoglu of Reporters Without Borders (RSF).
Zeynep Kuray is an investigative journalist who worked for the
left-wing daily BirGun and as a correspondent for Firat News Agency.
She was released on 26 April 2013. Twenty-two of the 46 journalists and
media workers arrested in December 2011 are still in custody. All are
accused of terrorism.
"I had to wait more than eight months, in prison, before I could find
out my indictment," said Zeynep Kuray. The charge is based on telephone
conversations with other journalists, a series of articles she wrote on
sexual harassment cases at Turkish Airlines, and investigative material
mentioning the use of chemical weapons by the Turkish army against the
PKK.
If found guilty, Zeynep Kuray risks seven years in prison: she is
charged with "membership of an armed organization" (under Article 314
.2 of Turkey's Penal Code) and "membership of a terrorist organization"
(under Article 5 of the Anti-Terror Act). "The truth is that they have
nothing against me," she said. "They just accuse me of doing my work,
of showing the truths they intended to hide."
Like most prosecuted journalists in Turkey, Zeynep Kuray continues to
write from prison: "I denounced the dire health situation of South
African women at the Bakirköy Women's Prison. A real scandal! Some have
AIDS but they are not being treated. The authorities know that I will
never be silent."
Reporter Baris Terkoglu, prosecuted in another case (OdaTV), made the
same choice: "Continuing to practice journalism was obvious. To abandon
my job would have been a victory for prosecutors who obey government
orders. The state apparatus wants to intimidate the sector. We serve as
an example."
Ercan Ipekçi, president of the Turkish Journalists' Union (TGS),
confirms: "The government not only tries to silence dissenting voices,
conducting robust operations to break the opposition media, whether
pro-Kurdish, left-wing, or nationalist, but also intends to put
pressure on journalists from ‘mainstream' media, who do not dare step
out of line... It is very difficult for our union to organize
solidarity with imprisoned journalists: those who are not in prison are
afraid of being fired, as was the case with a number of chief editors,
following the critical coverage of the crackdown at Gezi Park in
Istanbul."
At the trial of the alleged "Press Wing" of the KCK, as in other trials
targeting the press, one is struck by the lack of substance in the
prosecution's arguments and by the severity of the charges. The EFJ
General Secretary has repeatedly said: "The Turkish government
criminalizes the mere exercise of journalism. There is no trace here of
charges of violence or formal links with alleged terrorist
organizations. Our brothers and sisters are just wrongly prosecuted for
doing their job. Erdogan's government criminalizes legitimate coverage
of the Kurdish cause."
The EFJ has repeated this message to Turkish journalists, but also to
the organizations defending freedom of expression and gathered in
Istanbul by MEPs Walesa and Karim: Human Rights Watch (represented by
Emma Sinclair-Webb), Reporters without Borders (represented by Erol
Önderoglu), and the Committee to Protect Journalists (represented by
Ozgur Ogret).
"Business as Usual"
Before the High Court of Silivri, one of the defendants in the KCK
case, Çagdas Kaplan, 25 years old, who worked for the Diha news agency,
carefully dismantles all the prosecutor's arguments. He challenges the
magistrate, who had access to all his email messages and his telephone
conversations, to produce a single piece of evidence that proves he
received instructions from the PKK.
One of the cornerstones of the charges against Çagdas Kaplan is a
photograph of his making a victory sign in front of the signboard
marking the entrance to the city of Kandil. This was considered in the
indictment as a sign of affection for the PKK. But the man in the
photograph taken is not Çagdas Kaplan! And Kaplan has never visited
this city... "Business as usual," said his attorney Ramazan Demir. "The
arguments of the prosecution sometimes border on the ridiculous," says
Ricardo Gutiérrez. "One could smile if the fate of journalists who have
nothing to discredit them was not at stake."
For the EFJ and the TGS, there is no question of easing the pressure -
a commitment that is shared by other stakeholder organizations: RSF,
CPJ, and Human Rights Watch. The European Parliament also keeps up the
pressure: the EP Ad Hoc delegation for observation of trials of
journalists in Turkey is expected to submit its final report - "A
critical document," according to Jaroslaw Walesa - in the beginning of
next year.
The EFJ more than ever recalls its demands: the immediate release of
the 62 imprisoned Turkish journalists and the abolition of
anti-terrorism laws, misused by the Turkish government to criminalize
freedom of expression.
Turkey; Europe; Press Freedom
http://europe.ifj.org/en/articles/turkey-for-the-government-journalism-is-terrorism
Kurdish
Question / Question kurde
Moyen Orient : les Kurdes ont une carte à jouer
La carte du Kurdistan parle d'elle - même : ce peuple sans État, ce
peuple sans droits, ce peuple nié se répand sur un territoire de 550
000 km², grand comme la France métropolitaine. Cette tache orangée qui
se joue des frontières est relativement compacte et homogène, hormis
quelques zones formées ici et là à la suite d'émigrations forcées,
comme en Anatolie centrale, au sud d'Ankara, ou comme au Khorassan
iranien, à la frontière avec le Turkménistan, ou autour de certaines
agglomérations importantes qui agrandissent les zones kurdes : on
citera comme exemple Istanbul qui, avec ses 3 millions de Kurdes,
devient la plus «grande ville kurde». Combien sont-ils dans ce
Kurdistan «orangé» ? Autour de 40 millions sans doute : 20 millions en
Turquie, 9 millions en Iran, 6 millions en Irak, 3 millions en Syrie et
2 millions à travers le monde (dont 800 000 en Allemagne et 200 000 en
France). On peut ergoter sur ces chiffres, on peut se gausser des
chamailleries entre Kurdes, on peut tirer argument de la puissance
économique des uns ou de la position stratégique des autres, mais les
faits sont là : les politiques d'éradication et/ou d'assimilation
menées à l'encontre des Kurdes par les Saddam Hussein, Mahmoud
Ahmadinejad, Hafez et Bachar el-Assad, Atatürk et Erdogan et par
d'autres, bien avant eux, ont toutes échoué. Pour autant, elles
laissent des traces, et les évolutions différentes dans chaque région
kurde, d'un pays à l'autre, ne facilitent pas la réunion de toutes les
forces qui s'organisent dans chaque partie du Kurdistan.
L'union est un combat
Tous les militants politiques et syndicalistes le savent : comme
l'écrivait Etienne Fajon, «l'union est un combat». Les Kurdes y sont
aussi confrontés. C'est l'enjeu du premier Congrès National Kurde qui
doit se tenir prochainement à Erbil (région autonome du Kurdistan
irakien).
«Pour atteindre cet objectif, [les Kurdes] se tournent en particulier
vers les principaux acteurs politiques, à savoir le secrétaire général
de l'Union patriotique du Kurdistan, M. Jalal Talabani, le président de
la région du Kurdistan [irakien], M. Masoud Barzani et le leader du
Parti des travailleurs du Kurdistan, M. Abdullah Öcalan, qui sont
invités à travailler ensemble pour trouver des solutions pacifiques et
constructives. Ils devront trouver un terrain d'entente pour exercer le
leadership qui répondra aux aspirations et aux demandes de la
population. Ce Premier Congrès national kurde est conçu pour permettre
au Peuple kurde de décider de son propre avenir. Avec ce congrès, c'est
un nouveau départ pour parvenir à une paix globale, durable et viable
au Moyen-Orient.» (Nilüfer Koç, pour le Comité de préparation du
Congrès)
La composition du futur gouvernement de la région autonome du Kurdistan
irakien, après les élections législatives qui viennent de se dérouler,
la guerre en Syrie, la quasi rupture des négociations de paix
turco-kurdes, des difficultés internes à la préparation du congrès
comme la représentativité de chaque délégation, la place des femmes
dans celles-ci, sont autant d'éléments que le congrès doit prendre en
compte et qui ont amené les organisateurs à en différer l'ouverture.
L'union est à ce prix.
Pourquoi les Kurdes n'auraient-ils pas droit de revendiquer un grand Kurdistan?
Pour l'historien Jean Charles de Fontbrune, les Kurdes forment depuis
l'antiquité «un peuple à part» que Xénophon appelait «Cardouques» dans
l'Anabase. Bernard Dorin, ambassadeur de France, s'interroge à propos
du «plus grand peuple au monde sans territoire : pourquoi
n'auraient-ils pas le droit à un grand Kurdistan ?» Les Kurdes n'ont
pas le pouvoir de s'imposer par la force mais, s'ils arrivaient à faire
l'unité entre les quatre parties du Kurdistan (Turquie, Iran, Irak,
Syrie), ils pourraient s'imposer sur la scène internationale au milieu
d'Etats aux frontières fabriquées naguère pour satisfaire les appétits
européens et devenant au fil du temps obsolètes.
Ce qui paraissait hier utopique et non négociable est regardé
aujourd'hui avec crainte par certains et attention par tous. L'Irak est
déjà un pays virtuel, dans lequel se déchirent sunnites et chiites (2
500 morts depuis avril dernier, victimes d'attentats, d'après l'ONU),
la province kurde, protégée par ses peshmergas, devenant de plus en
plus autonome. Les Kurdes de Syrie, dotés eux aussi des «unités de
défense populaire »(HPG) du principal parti kurde, le Parti de l'union
démocratique (PYD), proche du PKK, sont en passe de s'imposer comme une
3e force incontournable d'un État que B. Dorin voit «fédéral (ou
confédéral), composé des quatre entités suivantes : une République (ou
État ou région autonome) centrale de Syrie, une alaouite, une druze,
une kurde,» rappelant au passage qu'entre 1922 et 1939, les autorités
françaises,«conscientes de la complexité religieuse de la Syrie,
avaient partagé le territoire du mandat en trois États distincts : une
République »syrienne« au centre et au nord avec Damas et Alep ; une
République alaouite sur la partie côtière et un État druze au Sud.»
Et en Iran, même, les cartes pourraient être à nouveau rebattues. Quant
à la partie turque, les négociations tant souhaitées semblent dans
l'impasse mais nécessité fait loi et la Turquie ne pourra pas continuer
à ignorer la revendication prioritaire des Kurdes, celle de la
reconnaissance identitaire.
Le confédéralisme démocratique proposé par les Kurdes irrite Erdogan
Le «confédéralisme démocratique» lancé par Abdullah Öcalan, lors des
fêtes du Newroz en 2005 - s'appuyant sur des assemblées citoyennes
décentralisées avec comme credo « démocratie, socialisme, écologie et
féminisme » - a permis au mouvement kurde de remporter un large succès
aux élections locales de mars 2009. C'est aussi ce concept qui anime au
Kurdistan syrien le mouvement révolutionnaire commencé réellement le 15
mars 2011 et officialisé le 19 juillet 2012, avec la prise de pouvoir à
Kobanê. La participation des femmes à la vie citoyenne et la place de
leurs organisations dans les différents secteurs - de l'éducation à la
défense, en passant par la culture, la santé et l'économie - qui est
une volonté affichée tant au Kurdistan Nord (Turquie), qu'occidental
(Syrie) est aussi patente dans la Région autonome du Kurdistan d'Irak,
qui ne prône pas le «confédéralisme démocratique» mais qui vient
d'envoyer au parlement 30 % de députées femmes.
Le «confédéralisme démocratique», c'est le modèle que les Kurdes
proposent à tout le Moyen Orient et qui suscite l'ire du premier
ministre turc. La Turquie retient dans ses geôles des milliers de
prisonniers politiques alors que sa voisine, la Région autonome du
Kurdistan d'Irak, n'en compte aucun. Pour endormir les Européens, RT
Erdogan a bien proposé son paquet de réformes, qu'il présente comme un
«pas historique de la démocratisation», mais ces mesures ne sont que
poudre aux yeux et mettent en danger le processus de paix. Le PKK a
déjà annoncé l'arrêt du retrait de ses combattants du territoire turc
car «le gouvernement n'a même pas fait le moindre pas positif». Son
leader Abdullah Öcalan, qui veut y croire encore, hausse le ton :
«j'attends de l'État qu'il réponde par des négociations sérieuses, en
profondeur». Selahattin Demirtaş, coprésident du BDP, se fâche : «le
gouvernement AKP a de facto mis fin au processus de dialogue. Ces
réformes ont été faites pour mettre fin aux négociations. Elles ne sont
pas faites pour approfondir ou faire avancer les négociations, l'AKP a
tout gâché. Ces réformes ne font que révéler le vrai visage de l'AKP.»
Pour autant, le mouvement lancé en 2005 par Öcalan ne faiblit pas. Le
«confédéralisme démocratique» est un mode d'organisation qui mérite
notre attention.
(akbdrk.free.fr,
André Métayer, 15 oct 2013)
The row between the government and the BDP is deepening
The row between the government and the Peace and Democracy Party (BDP)
is deepening as Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan and BDP co-chair
Selahattin Demirtaş have become involved in a heated debate over the
fate of peace process.
Erdoğan challenged Demirtaş who said that if BDP members were prevented
from visiting Abdullah Öcalan, the jailed leader of the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK), then the peace process would de facto
end.
The decision to send or not to send someone to İmralı Island, where
Öcalan is serving a life sentence, entirely belonged to the government,
Erdoğan said Oct.22.
“Either for this or that reason, nobody has the right to draw a route
for the government or the Justice Ministry. It is sent when it is
appropriate, and it is not sent when it is appropriate to do so.
Everybody should know his place and if he knows his place, he will find
the opportunity to make use of it within the law,” Erdoğan said.
The polemic between Erdoğan and Demirtaş originates from BDP deputies’
delayed visit to İmralı Island which took place on Oct. 14. After the
Justice Ministry did not allow Demirtaş to visit Öcalan, reportedly due
to his harsh criticism of the recently announced democratization
package, two other BDP lawmakers visited the jailed PKK leader. When
Demirtaş labeled the Justice Ministry’s delaying of permission for the
İmralı visit as “infantile behavior,” Erdoğan warned the BDP not to
fall out with the Justice Ministry. “If they continue in this tone
[referring to Demirtaş’s criticism], the link would break up in the
negotiations,” Erdoğan said on Oct. 15.
Demirtaş, in response to Erdoğan’s warning, said on Oct. 21 that İmralı
visits were not a gift by the ruling party. “Prevention of BDP
delegations’ visits to İmralı would mean that the resolution process is
over. Mr. Prime Minister clearly knows it,” he said.
Demirtaş, speaking at his party’s parliamentary group meeting Oct.22,
maintained his harsh criticism of the democratization process. The
government had no intention of pushing the resolution process forward,
according to Demirtaş.
“Mr. Prime Minister did not say a single word of ‘Kurdish’ or ‘peace
process’ while announcing the democratization package [on Sept. 30].
This is political cowardice. If you were courageous, you would say ‘We
are having talks [with Öcalan] for one year, thank God we stopped the
deaths and now it’s time to take democratic steps for the process.’ It
clearly shows that the government has no worries for the process. The
government is intending to lay the blame on the other party as they did
in the Oslo process [when government held secret talks with PKK figures
in 2009] and in Silvan [where the PKK killed 13 Turkish soldiers and
the Oslo process ended]. The government has no intention of pushing the
resolution process forward, the democratization process and their
approach to İmralı visits clearly reveals this,” Demirtaş said.
In further comments, Demirtaş described Öcalan as the “people’s
leader.” “İmralı Island is under the government’s authority and the
prison is under the authorization of Justice Ministry. But the person
on that Island [Öcalan] is the leader of the people and he is in
people’s hearts. He is not attached to your ministry. Only cold walls
of the prison belong to you [government], Öcalan’s warm heart belongs
to us. Let the İmralı Island be yours, Öcalan is ours,” Demirtaş said. (hurriyetdailynews.com,
Oct 22, 2013)
KCK Leader Bayık: The process has come to an end
In an interview with Reuters about the negotiation process between the
Turkish state and Kurdish people's leader Abdullah Öcalan, KCK
(Kurdistan Communities Union) Executive Council Co-President Cemil
Bayık said that the process has come to an end.
"Either they accept deep and meaningful negotiations with the Kurdish
movement, or there will be a civil war in Turkey", Bayık said and
stressed that Turkey must improve the conditions in which Kurdish
leader Öcalan is being held and deal with him on equal terms, guarantee
amendments to the constitution and enlist a third party to oversee any
further steps in the process.
Now we are preparing ourselves to send the withdrawn groups back to
North Kurdistan if the government does not accept our conditions," said
Bayık and added that the direction of the process would become clear in
the coming days.
Referring to the so-called democratisation package Turkish Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan has recently unveiled, Bayık said that
the package had nothing to do with democracy, and accused Erdogan of
giving false hope. "There is no change in the mentality" , he
underlined.
KCK executive noted that the government stopped short of constitutional
guarantees for Kurdish identity and culture, greater autonomy and
native-language education, and did not touch anti-terror laws that have
put thousands of political prisoners behind bars.
"We silenced our weapons so that politics could speak, but now we see that politics is in prison", he remarked.
Bayık said the Kurdish side had abided by the ceasefire, remarking that
Turkey had however simply moved the frontline in its fight against
Kurds to Syria, where civil war has raged for more than two years.
"At a time when the Turkish government is helping the bandit groups and
is waging a war on the people of West Kurdistan, it is the right of the
Kurdish people to bring the fight to Turkey," Bayık said, referring to
the recent developments in West Kurdistan, Rojava.
Asked whether the PKK had sent guerillas to reinforce the ranks of
fellow Kurds in Syria, or would consider doing so in future, Bayık said
they did not need help.
"We don't want to send them to West Kurdistan," he said. "If the
Turkish government wants to insist on fighting, North Kurdistan is the
field of war".
Bayık noted that some Kurds from Syria who had previously fought with
the PKK in Turkey had returned home of their own volition, and that
young Kurds in Turkey increasingly felt compelled to go to Syria and
fight there.
Bayık said in principle the PKK had nothing against Iraqi Kurdistan
developing good relations with Ankara, as long as they were based on
"equality, freedom and democracy".
"Relations based on oil and gas and economy: we don't find such
relations right, and they don't serve a solution to the Kurdish
question," he said.
"Turkey used to fight with South Kurdistan on the field, but now they
want to win the war from inside the castle", KCK executive added.
(ANF, Oct 22, 2013)
Ocalan expects an answer from the state's delegation
PKK (Kurdistan Workers' Party) leader Abdullah Öcalan's brother Mehmet
Öcalan spoke to DIHA (Dicle News Agency) about the meeting he had with
the Kurdish leader on Monday.
Mehmet Öcalan said the Kurdish leader talked about the peace process,
approaching local elections and the HDP (People's Democratic Party)
Congress to take place in capital Ankara on 27 October.
The Kurdish leader said he has received the letters KCK (Kurdistan
Communities Union) executives in Kandil have recently sent to him.
Öcalan- his brother said- expressed his appreciation for the
non-conflict environment maintained for one year now, but added that
the first phase of the democratic resolution process ended on 15
October from his point of view. "In the current phase I cannot estimate
the direction of the process but the second phase should be deeper and
more comprehensive", Öcalan quoted the Kurdish leader as saying.
The PKK leader said he was ready for further involvement in the process
to come up with a solution to the major problems needed to be resolved,
and stressed that the process should continue in a new manner.
The Kurdish leader said he now expected to receive an answer from the
state's delegation about the course of the process, and could have
further talks with the delegation concerning the steps needed for the
advancement of the process should they agree to continue. "If the
delegation doesn't answer, I assume this would mean that the process
has ended on their part, which would also mean that it would end on our
part as well. I am neither hopeful nor hopeless about the process. I
will make the necessary contribution to the process", his brother
quoted Öcalan as saying.
Concerning the denial of permission for BDP (Peace and Democracy Party)
co-chair Selahattin Demirtaş's involvement in the BDP delegation during
the last visit to İmralı, the Kurdish leader pointed out that it was
not the government but the BDP that should decide on the names to pay
the visits to İmralı. "I suppose the BDP will not pay a visit if not
allowed to determine the names for visits. I approve this true decision
and support them", Öcalan said.
According to his brother, Öcalan also laid emphasis on the importance
of the establishment of the co-chair system as a permanent solution to
the matter of women's involvement in politics. Öcalan also proposed a
primary election for the nomination of candidates for the coming local
elections, and pointed out that the elections should be performed in a
democratic, just and fair way, such as the withdrawal of mayors holding
office for two terms. "We need to develop democracy and freedom inside
us for the liberation of the Kurdish people", Öcalan said.
The Kurdish leader -his brother said- has also sent a letter to the HDP
to be released at the party congress on 27 October, and said that the
HDP was an old project that is being planned to be put into practice
now. Öcalan said everyone should give weight to HDP and contribute the
party from now on.
(ANF, Oct 22, 2013)
La Turquie construit un «mur de la honte» entre les Kurdes
Le régime AKP a lancé la construction d’un mur sur ses frontières avec
le Kurdistan syrien, alors qu’aucune mesure n’a été prise pour empêcher
les jihadistes accusés de crimes contre l’humanité.
La co-présidente du principal parti kurde BDP, Gultan Kisanak, a
dénoncé la construction du mur entre le Kurdistan syrien et les Kurdes
de Turquie. Le Kurdistan est un pays déjà divisé entre la Turquie,
l’Iran, la Syrie et l’Irak après la Première Guerre Mondiale, devenant
ainsi « une colonisation internationale ».
SI LA TURQUIE VEUT DEVENIR ISRAEL…
« Si la Turquie veut devenir Israël, alors les Kurdes sauraient devenir
Palestine » a défié la coprésidente du Parti pour la paix et la
démocratie (BDP).
Le 9 octobre, le régime AKP, parti au pouvoir du premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, a commencé à ériger un mur à sa frontière avec
Serêkaniyê (Rass al-Ain), ville jumelle de Ceylanpinar, partagée entre
la Turquie et la Syrie.
Cette construction intervient après la prise de poste-frontière le 16
juillet par des combattants kurdes qui ont chassé les jihadistes
d’Al-Qaïda. Les « jihadistes » étrangers entraient par la Turquie
depuis la poste frontière de Serêkaniyê, d'où ils introduisaient aussi
des armes et recevaient des soins médicaux. Aucune mesure n’avait été
prise jusqu’à avoir chassé les membres d’Al-Qaida.
Trois jours plus tard, le 12 octobre, le régime a lancé la construction
d’un nouveau « mur de la honte » sur la frontière entre la ville kurde
syrienne de Qamishli et la ville de Nusaybin, dans la province de
Mardin, au Kurdistan de Turquie, alors que les Kurdes ne représentent
aucune menace.
PREUVE D’HOSTILITE ENVERS LE PEUPLE KURDE
La maire BDP de Nusaybin, Ayşe Gökhan, et le responsable locale du BDP
Reşat Kaymaz ont tenté d’empêcher la construction en s'accrochant aux
barbelés. « L’Etat colonialiste ne pourra pas diviser le Kurdistan avec
un mur » a dit M. Reşat Kaymaz.
Lors d’une conférence de presse tenue à Diyarbakir, Mme Gultan Kisanak
a appelé le gouvernement a abandonné ce projet. « Soit le gouvernement
persiste dans son erreur et payera le prix cher, soit il l’abandonnera
» a-t-elle averti, dénonçant aussi l’embargo imposé par la Turquie et
des forces internationales qui n’envoient aucune aide humanitaire dans
la région kurde.
« La Turquie n’a pas pour objectif d’empêcher les attaques et d’une
menace, mais pour étouffer et isoler la révolution kurde. Le but est
d’empêcher la rencontre des Kurdes » a ajouté Ayşe Gökhan, qualifiant
le mur « d’hostilité » envers le peuple kurde.
ILS ENTRENT PAR LA TURQUIE AVANT DE COMMETTRE DES CRIMES CONTRE L’HUMANITE
Le soutient de la Turquie aux groupes armés qui commettent des crimes
contre l’humanité a été confirmé dans le nouveau rapport de l’ONG de
défense des droits de l’homme Human Rights Watch, publié le 11 octobre.
L’ONG affirme que «des groupes armés d'opposition en Syrie ont tué au
moins 190 civils et en ont pris plus de 200 en otage» le 4 août dernier
lors d’une opération visant des villages alaouites. L’organisation
point du doigt la Turquie, soulignant que « les combattants étrangers
qui pénètrent dans le gouvernorat de Latakia le font presque
exclusivement depuis la Turquie. »
Les organisations kurdes dénoncent depuis plusieurs mois le soutien de
l’Etat turc aux groupes armés d’Al-Qaïda qui ont intensifié leurs
attaques contre la région kurde ces derniers mois. De nombreux
témoignages et preuves ont été publiés par les medias kurdes et turcs
sur ce soutien visible depuis la frontière avec la Syrie. Les
jihadistes opèrent notamment dans les villes frontalières avec la
Turquie comme Tall Abyad, dans la région de Raqa et Atma, dans la
région d’Idlib, mais ils sont également soutenus militairement depuis
le village de Tall Halaf, près de la ville de Serêkaniyê.
« Les bandes armées commettent des crimes contre l’humanité à Rojava
(Kurdistan occidental). La Turquie s’est également associée à ces
crimes » a déclaré de son côté la co-présidence de L’Union des
Communautés du Kurdistan (KCK), système politique du PKK, dans un
communiqué.
HRW : LA TURQUIE DOIT EMPECHER LE PASSAGE EN SYRIE DE COMBATTANTS
Human Rights Watch appelle le Conseil de sécurité de l'ONU et les
alliés de la Turquie à faire pression sur cette dernière pour empêcher
les jihadistes.
«Selon des responsables des services de sécurité syriens, des
informations de presse, des diplomates occidentaux et selon les
observations faites par des journalistes et des employés des
organisations humanitaires, les combattants étrangers appartenant à ces
groupes entrent en Syrie par la Turquie, d'où ils introduisent
également des armes, de l'argent et d'autres équipements, et où ils se
replient pour recevoir des soins médicaux.
La Turquie devrait intensifier ses patrouilles le long de la frontière
et empêcher le passage en Syrie de combattants et d'armements destinés
à des groupes qui ont été accusés de manière crédible de violations
systématiques des droits humains. La Turquie devrait aussi soumettre à
une enquête et poursuivre en justice, selon le principe de la
compétence universelle et en conformité avec ses propres lois,
quiconque en Turquie est soupçonné d'avoir commis des crimes de guerre
et des crimes contre l'humanité, d'en avoir été complice, ou d'avoir eu
une responsabilité de commandement dans leur commission.
Le Conseil de sécurité de l'ONU et les alliés de la Turquie devraient
appeler tout particulièrement celle-ci à faire davantage pour vérifier
qu'aucune arme ne transite par la Turquie pour être livrée à des
groupes qui commettent des abus, a souligné Human Rights Watch.» (
(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 15 oct 2013)
Öcalan appelle à la réunion d'un "Congrès islamique démocratique"
Le leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan
a assuré lundi qu’il gardait espoir concernant le processus de paix
engagé avec les autorités d’Ankara, tout en appelant à des négociations
visant à « des résultats ». Il a également appelé à la réunion d'un Congrès islamique démocratique à Amed en réponse aux cercles trahir l'Islam comme al-Qaïda et al-Nusra.
« Le processus que nous avons entamé l’année dernière a une grande
signification », il a déclaré dans un message rendu public après une
rencontre avec des députés du parti pro-kurde Paix et Démocratie (BDP)
qui lui ont rendu visite sur l’île prison où il est détenu.
« Je garde espoir concernant le processus » de paix en cours, a déclaré
Ocalan, appelant à des « négociations significatives et orientées vers
des résultats », et ce sans retard.
« J’ai présenté mes propositions à l’Etat (turc) à la fois par écrit et
verbalement. J’attends la réponse de l’Etat pour des négociations
significatives et approfondies », a-t-il dit.
Ocalan avait proclamé en mars un cessez-le-feu après des mois de négociations secrètes avec les services de renseignement turcs.
En septembre, le PKK avait annoncé une suspension du retrait de ses
combattants du territoire turc vers les bases des rebelles situées dans
le nord de l’Irak, accusant les autorités turques de n’avoir pas mis en
oeuvre les réformes promises.
En échange de ce retrait, le PKK demande des réformes du système
électoral, le droit à l’enseignement en langue kurde et une forme
d’autonomie régionale.
Le 30 septembre, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé une
série de réformes, dont l’accroissement des droits de la minorité kurde.
Cependant, le PKK a indiqué dans un communiqué que la Parti de la
Justice et du Développement (AKP) d’Erdogan ne l’avait pas consulté sur
le contenu de ces réformes et qu’il avait recours à des atermoiements
afin de « gagner une autre élection ». (AFP-ANF, 14 oct 2013)
KCK announces democratic resolution declaration
Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council Presidency has
released a declaration highlighting the steps needed for the
continuation of the democratic resolution process in search of a
peaceful solution to the Kurdish question.
KCK remarked that the AKP government used İmralı talks as an instrument
to gain time and to eliminate the Kurdish liberation movement, noting
that it also treated the talks with the legal, democratic Kurdish
political movement.
Reminding that the Kurdish side has done its part for the advancement
of the resolution process, KCK noted that the AKP government has taken
no steps for maintaining the non-conflict environment achieved with the
ceasefire announced by the Kurdish movement, nor for the achievement of
a solution to the Kurdish issue and democratisation in the country.
Pointing out that the Turkish state's direct support to the war waged
against Rojava meant sabotaging the democratic resolution process and
displaying an irresponsible attitude towards the solution of the
Kurdish question. KCK said it was not a political approach to give
effort to break the Rojava revolution while promising steps for a
solution in North Kurdistan. The Kurdish movement underlined that
recognizing Kurds and their will was essential for coming up with a
solution to the Kurdish issue.
KCK said that it was essential that the following three basic demands
of the Kurdish people be satisfied for the achievement of a peaceful
and democratic solution and to ensure the ending of the assimilation
and cultural genocide of Kurds.
-the recognition of the Kurdish existence, identity and culture and
initiation of constitutional and legal assurance, the recognition of
Kurdish people's freedom of thought and organization
-the recognition of the Kurdish self-determination,i.e. democratic autonomy
-the recognition of mother tongue education
Underlining that it would be a ligitimate right for Kurds to build
their free and democratic life with their own will and power unless
their rights are recognized, KCK said a new struggle term would be
launched in such an event.
KCK added that the fate of the non-conflict environment and the steps
the Kurdish liberation movement will take will be depending on the
attitude the AKP government and the Turkish state will be displaying in
the coming days.
Remarking that the Turkish state and the ruling AKP government have
wasted the historic chance and opportunity offered by the democratic
resolution process initiated by Kurdish people's leader Abdullah
Öcalan, KCK underlined that "Should the Turkish state and government
fail to change their present attitude towards the Kurdish issue and to
do what is necessary for the solution of the problem, our movement will
re-evaluate the state of affairs and take steps for building a free and
democratic life with its own will and method in line with its
theoretical line and paradigm".
KCK called on democratic circles and international powers to stand by
the Kurdish people for the solution of the Kurdish issue and Turkey's
democratisation.
KCK ended its statement by Turkey and other countries in the Middle
East to support the Kurdish leader Öcalan's paradigm to ensure a free
and democratic life in the region. It also called on Kurdish people and
democracy forces in Turkey to enhance the struggle and organization for
the achievement of a democratic solution to the Kurdish issue and
democratisation across the country.
(ANF, Oct 10, 2013)
22 maires kurdes destitués de leurs fonctions
Le maire BDP de Igdir a été destitué de ses fonctions par le Conseil
d'Etat après la confirmation de sa condamnation dans le cadre de
l'affaire KCK. Il s'agit 22e maire kurde destitué depuis les élections
municipales de 2009. Plus de cent kurdes ont en outre été arrêtés en un
mois.
Deux jour après l'annonce du fameux "paquet des reformes démocratiques"
par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, le ministère de
l'Intérieur a reçu le 2 octobre la décision du 8e chambre du Conseil
d'Etat, avant de destituer le maire Mehmet Nuri Gunes.
Elu en mars 2009, ce maire du principal parti kurde BDP a été arrêté le
21 janvier 2010 dans le cadre de l'affaire KCK. Il est toujours en
prison.
L'usage abusif de la loi anti-terroriste et la campagne de répression
sous le nom d’« opérations KCK » permettent au régime turc de museler
tous ceux qui luttent pacifiquement pour les droits des Kurdes, sans
aucune preuve tangible.
La Turquie est ainsi devenue la plus grande prison du monde pour les
maires pour des motifs politiques, tout comme pour les journalistes,
avocats, étudiants et syndicalistes.
Depuis avril 2009, soit quelques semaines après le succès historique du
parti kurde lors des élections municipales, des milliers de personnes
ont été emprisonnées dans le cadre des procès KCK.
17 MAIRES KURDES EN PRISON
Répondant à une question d'un député du parti kémaliste CHP, le
ministre de l'Intérieur Muammer Guler a déclaré en juillet que 35
maires ont été destitués de leurs fonctions depuis les élections de
2009. Parmi eux figurent 21 maires BDP. Le ministre a ajouté que 17 des
22 maires actuellement en prison appartiennent au parti pour la paix et
la démocratie (BDP).
Seuls les maires kurdes sont visés par des accusations politiques,
alors que les autres sont concernés par des faits de corruption ou
d'abus.
La destitution de Mehmet Nuri Gunes porte à 22 le nombre des maires BDP destitués sur une centaines de maires élus en 2009.
L'Union des communautés du Kurdistan Le KCK est en réalité le système
politique du PKK qui a pour objectif d’établir un « confédéralisme
démocratique ». Refusant de vivre avec la tradition de l’Etat et
l’Etat-nation, ce projet propose des autonomies pour tous les peuples
et les cultures du Moyen-Orient, ainsi qu’une confédération des peuples
qui serait meilleure solution pour pouvoir vivre ensemble et dans la
paix, sans frontière.
Aux yeux de la justice turque controlée par le gouvernement, toutes les
activités légales du BDP, notamment celles qui privilégient la
décentralisation, font partie des objectifs de la KCK.
Mai aussi des objets comme des affiches, pancartes, livres, photos,
keffieh, parapluies, citrons et œufs confisqués lors des raids
policiers à la suite d’écoutes téléphoniques et de poursuites
techniques, ainsi que des slogans, des déclarations à la presse ou
toute forme d’opposition au gouvernement sont des preuves suffisantes à
« l'appartenance à une organisation terroriste. »
PLUS DE 100 KURDES ARRETES EN UN MOIS
Le paquet d'Erdogan, dévoilé fin septembre, ne contient aucune reforme
pour modifier la loi anti-terroriste et la libération des prisonniers
politiques. Au contraire, les arrestations et la répression visant les
Kurdes et les autres opposants se poursuivent sans répit.
En un mois, entre le 7 septembre et le 7 octobre, au moins 102 Kurdes
dont 29 étudiants ont été placés en garde à vue pour des motifs
politiques. Parmi ces gens, 24 ont été envoyés en prison sous
l'accusation d'appartenance à une organisation "terroriste", selon un
bilan établi à partir des articles publiés sur les arrestations.
Ce bilan n'inclut pas la répression visant la gauche turque et le
mouvement populaire du parc Gezi, apparu en mai dernier. A İstanbul, la
police du régime AKP a mené le 7 octobre une vaste opération contre les
militants socialistes, arrentant au moins 34 personnes, notamment les
membres du parti socialiste des opprimés (ESP).
(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 8 oct 2013)
KCK: Erdogan is after winning elections not peace
Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council Presidency has
released a statement in response to the so-called democratization
package Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan announced yesterday.
KCK said the package has revealed the fact that the AKP government is
not pursuing a policy of solution but rather one of deadlock and that
it is after nothing but winning another election.
KCK said they would respond to the package of the AKP government with a
declaration to be released next week, adding that this statement has
been released to display KCK's attitude towards the package.
“The government's treatment of the major problem in the country in line
with its election calculations and delaying policies reveals the fact
that it has neither an intention nor capacity to come up with a
solution to the Kurdish question. Yet, a political work cannot be
expected to present solutions on a democratic basis unless it is
prepared in a democratic way”, KCK underlined.
Criticizing the AKP government for displaying an unserious attitude in
response to the efforts and steps of Kurdish leader Abdullah Öcalan and
the Kurdish movement, KCK pointed out that the government has taken no
steps within the democratic resolution process because of its intention
to create an opportunity for delaying the solution and gaining time
until after the elections.
Remarking that AKP tried to make use of the non-conflict environment
and the resolution process, to use the Kurdish leader as an instrument
and to eliminate the Kurdish liberation movement, KCK said this meant
sabotaging the process initiated by Öcalan.
KCK underlined that coming up with a solution to the Kurdish issue
could only be achieved by recognizing the national existence of Kurds
as a people, their political will and social rights. “The AKP
government cannot grant Kurds with some of their rights and deny some
others, nor can it determine what the rights of Kurds are”, it
underlined.
KCK said that the AKP government avoided taking steps for democratic
politics because it thinks this will be the end of its hegemonic
mindset and structure. “Which democracy and democratic politics in
Turkey could we possibly talk about while seeing a failure to reach an
agreement and negotiation for the solution of the main problem of the
country?”, KCK added.
The maintenance of the policies of exploitation and cultural genocide
goes against the essential process Kurdish people's leader initiated
for the achievement of permanent peace and solution, KCK said and added
that "Treating the peace process as if there is no will and
interlocutor of Kurds and taking steps for show does not only mean
displaying an attitude and practice that eliminates of the presence of
a peace process, but is also an irresponsibility against the peoples of
Turkey".
KCK also criticized the unserious and shallowed attitude the government
has displayed towards the Alewi community by giving them promises at
first and desisting from these promises later in contemplation of the
reactions and objections it will draw.
KCK ended its statement by calling on the Kurdish people and democracy
forces to enhance the struggle for democratization and a solution to
the Kurdish question in response to the AKP government that has wasted
the peace process with its delaying policies and election calculations.
(ANF, Oct 1, 2013)
La politesse envers Öcalan obtient gain de cause à Strasbourg
Dix-neuf Kurdes, condamnés par la
justice turque pour avoir appelé le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan
"Monsieur Öcalan", ont obtenu gain de cause mardi devant la Cour
européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a conclu à une violation
de leur liberté d'expression.
Les requérants avaient été condamnés en novembre 2008 par un tribunal
correctionnel turc à près de 700 euros d'amende pour "éloge d'un crime
et d'un criminel". Il leur était reproché d'avoir adressé à la justice
une pétition dans laquelle ils revendiquaient leur droit à utiliser le
terme respectueux "sayin" (qui signifie "Monsieur", ou "honorable",
"estimé") pour désigner Abdullah Öcalan.
Les pétitionnaires avaient expliqué qu'ils entendaient attirer
l'attention sur la situation des personnes qui risquaient d'être punies
pour avoir employé ce terme.
Trois ans auparavant, en 2005, un leader du principal parti
pro-Kurde, le DEHAP, avait ainsi été condamné à dix mois de prison pour
avoir lui aussi évoqué publiquement "sayin Öcalan".
Concernant les condamnations de 2008, les juges de Strasbourg ont
estimé que la liberté d'expression devait être respectée y compris pour
les idées "qui heurtent, choquent ou inquiètent". "Ainsi le veulent le
pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture, sans lesquels il
n'est pas de société démocratique", ont-ils souligné.
La CEDH a observé que "les requérants n'apparaissent aucunement avoir
manifesté un quelconque soutien aux actes commis par Abdullah Öcalan ou
le PKK ou une quelconque approbation à cet égard".
Elle a donc conclu que l'ingérence dans la liberté d'expression des
requérants n'était "pas nécessaire dans une société démocratique", et
leur a accordé à chacun 640 euros au titre de l'amende dont ils dont dû
s'acquitter, plus 2.500 euros au tire du préjudice moral.
Cet arrêt n'est pas définitif. Les autorités turques ont trois mois
pour demander un nouvel examen de cette affaire, ce que la Cour
européenne n'est toutefois pas tenue de leur accorder. (AFP, 1 octobre 2013)
BDP: Package inadequate and offers no contribution
BDP co-chair Gulten Kışanak made the first comments on this morning
"democratisation package" presented by the Prime Minister. "This
package - she said - didn't satisfy any of the Kurdish people
expectations. This is not a package responding to the needs of the
people - she said - this is a package responding to the need of the AK
party. It is not a democratisation package. It is an election package".
Kışanak pointed out that the package was inadequate in terms of
overcoming the deadlock in the democratic resolution process and didn't
answer the demand for equal citizenship.
BDP co-chair said nor did the package present a solution for the
removal of the obstacles to freedom of thought and organization,
freedom of the press and democratic politics, as well as for the
release of thousands of politicians behind bars.
Kışanak criticized the package for not answering the expectations for
the ending of the denial and assimilation policy against Kurds. She
underlined that with the so-called democratization package the
government pretended to be presenting solutions to the problems in the
country and the Prime Minister has given the message that people should
continue following him until he comes up with a solution to all
problems.
Kışanak pointed out that the government presented this package because
it was not able to declare its stance by a deadlock policy in the face
of the demands of all circles demanding a solution. She said the
package was a maneuver of the government aiming to prolong its power.
Referring to the arrangements on the electoral system, Kışanak said
that; "The Prime Minister must be considering us and the people of
Turkey to be mindless for he proposes the continuation of the present
system as one of the three alternatives. If the government sides with
the maintenance of the present system, it should firstly frankly voice
this stance. It is a preposterous attitude to present it as a change
and means 'I already side with this system but I can find other
formulas to strengthen my government if you want a change that much'.
The government should firstly decide whether it wants a change or not".
BDP co-chair remarked that the other two alternatives didn't answer the
questions as to the reason of the demand for the reduction of the
election threshold. She said they wanted a change in the electoral
system to ensure justice in the representation of all circles in the
country. Kışanak said that the Prime Minister's proposals corresponded
to the two party system -made up of a powerful government and
ineffective opposition- he desired. "This has nothing to do with
democracy and justice. The government should firstly remove the ten
percent election threshold which was introduced by coup-stagers if it
so unhesitatingly and clearly voices its objection against coups."
Referring to the arrangements on mother tongue issue, Kışanak said this
was the basic manifestation of the maintainance of the denial and
assimilation policy. She underlined that the provision of mother tongue
education as an elective course at private schools had nothing to do
with the demands of the Kurdish people.
Kışanak said the arrangements on meetings and demonstrations were only
for show, adding that; "In plain words, we are facing a mindset that
desires to give the kiss of life to the denial and assimilation policy
which has become unsustainable by now. It is this mindset that
constitutes an obstacle to democracy. Coming up with a solution to
Turkey's problems will not be that difficult once this mindset
undergoes a change".
BDP co-chair said the removal of the andımız (Turkish national oath)
obligation at primary schools, the practice of deterrent sanctions
against hate crimes and discrimination, initiation of the co-chair
system were still steps of importance.
Kışanak said that they thanked the Prime Minister though for "showing
that rights and freedoms and democracy could be obtained and achieved
through a struggle".
BDP co-chair called on the peoples of Turkey to organize a joint
struggle to obtain their rights and to achieve democratization instead
of expecting them from the government.
Meanwhile in Amed thousands took to the street responding to a call to
rally from the BDP. The crowd chanted slogan for Kurdish leader
Abdullah Ocalan and dismessed the government's package as an empty
electoral exercise.
Kürkçü: Package inadequate, offers no contribution
Speaking to ANF about the democratization package Turkish Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan has announced today, Peace and Democracy
Party (BDP) Mersin deputy Ertuğrul Kürkçü said that the package was
inadequate and offered no contribution to the democratic resolution
process.
Kürkçü said the package included nothing but the recognition of the
achievements of the struggle given by Kurdish people and various social
circles until today, adding that the package however satisfied only a
few demands highlighted by these circles.
“The package doesn't present any steps serving democratization. The
recognition of the letters W, X and Q is related with the fact that
Kurds have already broken the bans on their language thanks to their
resistance against sentences”, Kürkçü underlined.
Referring to the removal of the ban on headscarf in public sphere as
part of a change in the dress code, Kürkçü said this was also an
achievement of women wearing headscarves who have fought in order to
continue working in public institutions.
Kürkçü remarked that the package did not consist of the recognition of
political rights, nor answered the basic demands of Kurds in relation
with the "peace process", such as the rearrangement of the political
parties and election laws, removal of the election threshold, right to
equal representation and establishment of local parliaments. He added
that “the package however presents nothing in respect to local
self-government, nor does it recognize the European Charter of Local
Self-Government which could help to come up with a solution to the
problem in the country”.
Referring to the arrangement concerning the election threshold, Kürkçü
said the alternatives highlighted in the package [1)maintaining the
current threshold of 10%; 2) lowering the threshold to 5% while
implementing single-member district constituency system in groups of
five 3) removing the threshold altogether and fully implementing the
single-member district system] would pave the way for further
representation by the AKP but less representation by BDP deputies, in
consideration of the present distribution of deputies in the
parliament. Kürkçü said this system would be to the detriment of all
parties that do not have a certain number of voters, with the rate of
some 20-30 percent, to nominate a deputy in a region. He added that
independent members or deputies of the BDP in Istanbul - in the 1st,
2nd and 3rd districts- for example would have no chance to be nominated
as a candidate in the event that their electoral districts are divided
into five separate regions.
Kürkçü criticized the package for also forcing the BDP to do politics
not across the country but within one single region, and warned that
this approach would lead up to nothing but the deepening of the
political tension and to the discouragement of the desire to be a party
to the government of Turkey. He commented the package as a “quite
negative reform in the synergy of a solution to the Kurdish question.
Remarking that the package didn't include an arrangement for the
Kurdish prisoners in Turkish jails either, BDP Mersin deputy said that;
“We would expect to see the change of the reality of unlawful arrest of
activists fighting for their rights. This was important. The
nonfulfilment of an arrangement in the anti-terror law will enable the
nonfulfilment of restrictions on arbitrary arrests by judges and police
forces and new trials. It will also pave the way for a hostage policy”.
Kürkçü commented the arrangement in respect to mother tongue education
-provision of education in languages and dialects other than Turkish at
private schools- as a step deepening inequalities and enabling mother
tongue education to the rich alone.
“The package is important for not what it has introduced but for what
is has failed to introduce; Kurds propose to share the sovereignty in
order for a solution, while the government avoids to bring this issue
to the agenda and is maintaining the present system by including only
the social and cultural achievements of Kurds in the legislation.
Kürkçü said the package provided no contribution to the “resolution
process”, adding that; “Peoples in Kurdistan and Turkey have learned
after this package that they will not be granted with anything unless
they achieve their goals themselves”.
(AFP, 30 septembre 2013)
Kurds in Diyarbakir unsatisfied with democratization package
Members of the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) and Kurds in
Diyarbakır are not fully satisfied with the democratization package
announced by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Monday.
Watching Erdoğan live on their TVs in the BDP's Diyarbakır
headquarters, party members complained that their demands were not
included in the reforms. A BDP supporter who wished to remain anonymous
said that it is difficult to bring peace in a country where the drivers
of cars whose license plates bear the number 21 (which means they're
from Diyarbakır) are treated like terrorists.
Another BDP member said they needed a sign that they would be treated
as equal citizens and that they don't want to settle with the Turkish
people, but with the system. Fellow party members reproached a
supporter who said, “We will get our rights by fighting for them.”
Another member said that he is definitely in favor of a nonviolent
solution.
Diyarbakır locals who aren't BDP supporters had a more positive
reaction to the package, though they criticized its shortcomings
regarding investment opportunities and education in Kurdish. A
small-business owner in Diyarbakır complained about the “tribute” that
the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) forces locals to pay and
called on the state not to give ground to the group.
Kasım Birtek, president of the Diyarbakır branch of Eğitim-Sen, an
education workers' union, criticized the move to allow Kurdish
education only in private schools since only very few in the region can
afford private school tuition. However, Birtek finds the removal of the
student oath from schools a positive step. Regarding the right to
assembly, however, he said the power to authorize public assemblies
simply changed hands.
Diyarbakır Chamber of Commerce and Industry President Mervan Yalçındağ
said that education in Kurdish should have been extended to public
schools. Although he has a positive view of the removal of the student
oath and the package's openness toward lowering the electoral
threshold, he criticized the package's lack of any measures on
political prisoners.
The president of the Diyarbakır Union of Energy Industry, Alican
Çetinkaya, said that despite some positive steps, the package is
insufficient. He added, however, that the decision to return the
original names of villages and abolish the student oath are good
steps.
Academic Hüseyin Şeyhanlıoğlu from Dicle University, however, called
the package revolutionary and said that with it the governing Justice
and Development Party (AK Party) now has leverage over the PKK and the
support of the people.
Another academic, Orhan Aldanmaz from Şırnak University, said that the
package didn't meet society's expectations and criticized the
government for not going further on Kurdish rights, though he said the
lifting of the headscarf ban in government institutions was an
important step.
(hurriyetdailynews.com,
Sept 30, 2013)
Militantes kurdes assassinées: Le suspect était-il surveillé?
Les proches de trois militantes kurdes assassinées à Paris en janvier
2013 veulent savoir si l'assassin présumé, Ömer Güney, avait fait
l'objet de surveillance par les services de renseignement français
avant les crimes, a appris lundi l'AFP de sources concordantes.
Avocat de proches de victimes, Me Antoine Comte a confirmé à l'AFP
avoir fait "une demande portant sur l'ensemble des écoutes
administratives" qui auraient pu viser Ömer Güney afin de "savoir s'il
avait fait l'objet d'une surveillance" des services français. "On m'a
répondu que cela n'avait pas de relation avec les faits", a regretté Me
Comte qui a fait appel de ce refus. Selon une source proche du dossier,
les juges antiterroristes Christophe Teissier et Jeanne Duyé ont rejeté
la demande d'acte le 20 septembre.
Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer les assassinats de
Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez au Centre d'information
kurde (CIK) à Paris: règlement de comptes interne au sein de la
mouvance kurde dans un contexte d'ouverture de pourparlers de paix
entre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et Ankara, acte du
mouvement turc d'extrême droite des "Loups Gris", assassinat politique
(thèse privilégiée dans la mouvance kurde), voire crime crapuleux ou
différend personnel.
Sakine Cansiz était une figure historique du PKK, considérée comme proche de son chef historique, Abdullah Öcalan.
Güney, arrêté huit jours après l'assassinat des militantes, avait été
mis en examen le 21 janvier notamment pour "assassinats en relation
avec une entreprise terroriste". Selon le procureur de Paris, il avait
été désigné par le PKK comme le chauffeur et l'accompagnateur à Paris
de Sakine Cansiz.
Après ce triple homicide, le CIK, proche du PKK, avait nié qu'Ömer Güne
soit Kurde ou militant de la cause kurde. Selon le CIK, il s'était
rapproché du milieu associatif kurde" de Paris "à partir de novembre
2011", gagnant "la confiance de la communauté" par "une attitude
humble, innocente et serviable". Le CIK affirmait avoir appris après
son arrestation qu'il était "issu d'une famille proche de l'extrême
droite nationaliste turque".
S'il n'a connaissance d'"aucun" élément tendant à démontrer qu'Ömer
Güney ait été placé sous surveillance en France sous le soupçon d'être
en lien avec des services ou des groupes turcs, Me Comte "demande qu'on
vérifie": "Ce refus (d'enquêter sur ce point) ferme des portes qui
méritent d'être ouvertes."
"Il n'y a aucun assassinat politique en France qui ait débouché sur la
mise en cause de la responsabilité d'un Etat commanditaire" et
"j'aimerais bien qu'on rompe avec cette tradition", a dit Me Comte.
(AFP, 30 septembre 2013)
Minorités
/ Minorities
Arrestation d'un instigateur supposé de l'assassinat de Dink
La police turque a arrêté un homme soupçonné d'être l'un des
instigateurs de l'assassinat du journaliste turc d'origine arménienne
Hrant Dink en 2007, ont annoncé des médias locaux.
Erhan Tuncel se cachait à Istanbul dans une villa du quartier Kumburgaz
depuis qu'un tribunal avait lancé un mandat d'arrêt contre lui le mois
dernier, selon l'agence d'information privée Dogan.
Un nouveau procès de cet assassinat a commencé le 17 septembre, la Cour
de Cassation ayant reconnu qu'il s'agissait d'une conspiration, alors
qu'en première instance un tribunal avait estimé que les tueurs avaient
agi seuls.
Hrant Dink, âgé de 52 ans, avait été tué par balles en plein jour
devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue Agos. Sa mort avait
soulevé une grande émotion qui a crû encore quand on a soupçonné les
forces de sécurité d'avoir été au courant du projet d'attentat, mais de
n'avoir pas agi.
En juillet 2011, un tribunal d'Istanbul avait condamné à 23 ans de
prison Ogun Samast, qui avait reconnu avoir tué le journaliste. Samast
était mineur au moment de l'assassinat.
Un an plus tard, le principal instigateur supposé du meurtre, Yasin
Hayal, a été condamné à la prison à vie, mais 18 autres accusés ont été
acquittés, le tribunal jugeant qu'il n'y avait pas eu de complot.
En mai dernier, la Cour de Cassation a partiellement annulé ce verdict,
maintenant la condamnation de Hayal, mais demandant qu'on examine à
nouveau l'hypothèse d'un "crime en bande organisée".
Cette version avait été depuis longtemps avancée par les avocats et
les défenseurs de la victime, qui soupçonnent la justice d'avoir choisi
d'ignorer les implications politiques du crime et d'éventuelles
complicités d'agents publics.
Le journaliste avait irrité les nationalistes turcs en qualifiant le
massacre d'Arméniens en 1915 de génocide. L'Etat turc refuse ce terme. (AFP, 23 octobre 2013)
107 ans : peut-être la dernière survivante du génocide des Arméniens
Âgée de 107 ans, Helen Paloian, l’une des rares survivantes du Génocide
Arménien, a été honorée ce dimanche 20 octobre à l’Église Saint
Grégoire l’Illuminateur de Chicago, pour son énergie, sa persévérance
et sa foi en Dieu.
Helen Paloian a commencé sa vie sans même avoir un foyer. Recueillie
toute petite dans un orphelinat en Arménie, Paloian – devenue par la
suite Helen Kherdian – errait dans les rues, mendiant pour se nourrir
et pour trouver un refuge. Elle a vu le soldats turcs attaquer son
village et en déporter les habitants, en 1915, juste avant que ne
débutent les massacres de masse que beaucoup d’historiens appellent
Génocide arménien, a dit sa famille à the Chicago Tribune.
Au cours de ces massacres, elle avait trouvé refuge un court moment
dans une église arménienne mais elle s’en est enfuie dès qu’on lui
apprit que les soldats turcs se préparaient à l’incendier. Elle est
ensuite entrée dans un orphelinat qui dû déménager plusieurs fois à
travers le Moyen-Orient, jusqu’à ce qu’un cousin l’ait découverte et
emmenée à Racine, Wisconsin, au milieu des années 1920.
Ce dimanche, une Paloian aux cheveux blancs s’est assise, souriante,
entourée par sa famille en ce lieu qui est devenu sa maison – l’Église
Saint Grégoire l’Illuminateur au nord-ouest de la ville, qui honorait
pour ses 107 ans, celle dont on pense qu’elle est l’une des dernières
survivantes de la tragédie, pour son énergie, sa persévérance et sa foi
en Dieu. “ C’est étonnant. Il semble que plus les mauvaises choses lui
arrivaient pendant ces 107 ans, et plus sa foi se renforçait “, a dit
le Révérend Aren Jebejian au cours de l’office du matin. “ Aujourd’hui,
elle est un exemple vivant pour nous tous “.
Née en 1906, d’après les membres de sa famille, Paloian ne se souvient
plus comment ses parents sont morts. Au cours des massacres, deux des
frères aînés de Mme Paloian ont été exilés et un troisième est parti
pour les États-Unis. Plus tard, elle a brièvement rejoint son troisième
frère, mais a définitivement perdu de vue ses deux autres frères.
Abandonnée à elle-même, Mme Paloian a vécu dans les rues jusqu’au jour
où elle a été recueillie par une femme dans un orphelinat, où elle est
restée jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. La guerre
terminée, cet orphelinat fut transféré dans d’autres pays comme la
Syrie et le Liban. Mme Paloian a suivi.
Par chance, un cousin américain de Paloian, appelé Jacob Hardy, en
convalescence après avoir servi pendant la guerre de 1914-18, apprît
qu’elle vivait en Grèce. Des membres de sa famille lui avaient apporté
un quotidien arménien qui donnait la liste des orphelins vivant dans ce
pays, parmi les quels se trouvait pensait-il sa cousine éloignée. Cette
possibilité lui avait suffit pour le décider à aller en Grèce pour la
ramener avec lui aux USA. Ils se trouvaient à Cuba quand un citoyen de
Chicago d’origine arménienne accepta de venir à La Havane pour épouser
Paloian, dans le but essentiellement de faciliter son admission aux USA.
Ils se marièrent en février 1926 dans une cérémonie civile à La Havane.
Une fois arrivée aux USA, Mme Paloian et son mari, Zadig, décidèrent de
rester ensemble et eurent quatre enfants.
Jusqu’à ce jour, Mme Paloian parle de son amour pour l’Amérique et
comment Dieu l’a protégée dans ses épreuves, a dit sa petite fille,
Marianna Ajemian. Mme Paloian vit dans l’appartement du dessus d’un
duplex assistée d’une soignante, dans la banlieue de Montclare, juste
au-dessus de sa fille et son beau-fils.
“ Elle a été visiblement très bénie… dotée d’une âme forte et d’un fort
esprit “, a dit Ajemian lorsqu’on lui a demandé ce qui expliquait la
longévité de Paloian. “ Elle aimait la vie et elle aimait aider les
gens…et je ne pense pas qu’elle ait jamais eu envie de dire au revoir “.
Pendant l’office, Mme Paloian arborait un doux sourire, alors qu’assise
sur les bancs, elle tendait quelquefois le cou pour mieux suivre le
rite qui se déroulait devant l’autel. Elle serrait une canne, dans
cette église pleine de l’odeur d’encens et éclairée par des petits
chandeliers pendus au plafond.
À la fin de la messe, sa famille s’est empressée auprès d’elle pour
l’aider à descendre les marches ; tout le monde s’est réuni autour d’un
déjeuner spécial, au cours duquel les enfants lui ont donné son cadeau,
un corsage rose-rouge. “ Elle a eu la pire des vies et Dieu a décidé
pour elle la vie la plus longue. C’est cela qui m’impressionne “, nous
a dit son neveu, Chuck Hardy, qui était assis à côté de Mme Paloian au
cours du repas. “ Dieu travaille de façon mystérieuse “.
Taraduction Gilbert Béguian pour Armenews
Source : http://www.armenews.com/article.php3?id_article=94176
Jewish youth leaving Turkey due to political strains
The negative atmosphere and deteriorating relationship between Turkey
and Israel is putting pressure on the small community of nearly 15,000
Jews in Turkey and prompting young Turkish Jews to emigrate from the
country.
Anti-Semitism, triggered by harsh statements from the Turkish
government, has led to the migration of hundreds of Jewish youngsters
from Turkey to the U.S. or Europe, Nesim Güveniş, deputy chairman the
Association of Turkish Jews in Israel, told the Hürriyet Daily News on
Oct. 21.
This unease went before the Mavi Marmara incident, and was aggravated
by the notorious “one minute” spat between the Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan and Israeli President Shimon Peres in Davos, according
to Güveniş.
“Is [Israeli President Shimon] Peres a man that could be told ‘one
minute’? He is known in the world as a man of peace,” Güveniş said,
recalling the Davos debate in which Erdoğan accused Peres of "knowing
well how to kill" before storming out of the venue.
Güveniş is one of the 80,000 Turkish Jews in Israel who migrated in
1981. His primary reason for migrating was his two children’s unease in
the politically tense Turkey of the late 1970s.
“They didn’t want to go to university where leftists or other groups
were putting pressure on them to take sides at school. They went to
university in Israel and we also had to move again after a couple of
years. The first two years in Israel were difficult, and we had to
learn the language. But I don’t regret it,” he said.
Güveniş also expressed unease on the remarks of Turkish leaders against
Jews, which he says does not contribute to perception of Turkish
people. “Look the environment in Turkey at the moment. We are
uncomfortable with being ‘othered’ ... I am more Turkish than many. But
we couldn’t make them believe it,” he said.
Israeli businessman now hesitate to make new investments in Turkey due
to the atmosphere of enmity, Güveniş also noted, contrasting the
present day with the past, when Turkey had much stronger relations with
Israel. (hurriyetdailynews.com,
Oct 23, 2013)
36 languages spoken in Turkey, but data needs update
The debates on what should be the scale of minorities’ language rights
is going on heatedly, all though there is still no clear date on the
languages spoken in Turkey.
The Linguistics Foundation head Nadir Engin Uzun said there are 36
languages spoken in Turkey, but stressed there is no healthy and
updated data on who speaks these languages and where, as the most
recent data was collected when Turkish citizens were asked about which
language or languages they speak in the 1965 population census.
Kurdish mostly spoken after Turkish
In the absence of clear official data, researchers apply to alternative
sources such as SIL International, a non-profit organization, whose
main purpose is to study, develop and document languages, and a website
called Ethnologue, which categorizes worldwide languages geographically
in details.
Currently, after Turkish, Kurdish is the second mostly spoken language,
as it was spoken by approximately 15 million people of the population,
according to Ethnologue’s 2009 data. The language majorly spoken in
eastern provinces of Hakkari and Şırnak is Kurdish and is the only
language of 20 percent of those using it.
Zazaki, which is estimated to be spoken by over 1.6 million people,
mainly in southeastern and central Anatolian provinces, follows Kurdish.
The fourth most common language is Circassian language used by
approximately 1 million people living in Kayseri, Samsun, Amasya and
Çorum provinces and another Circassian language, Adyghe, is spoken by
approximately 278,000 people can be counted here.
Arabic, one of the widest used languages, is spoken by 500,000 people
living in the southeast Turkey, mainly in cities bordering Syria.
Ladino, which is also known as Judaeo-Spanish, is also a part of
Turkey’s linguistic geographical diversity as there are approximately
10,000 people using that language, according to 2007 data.
Underlining that the research to be made on the languages spoken in
Turkey is important for world heritage, Uzun said, the foundation he
heads will organize a workshop for all languages facing the danger of
vanishing.
“We know that some the languages have disappeared and some face the
danger of disappearing. With the aim of taking a step in this respect,
as the Linguistics Foundation, we will organize an “Endangered
Languages Workshop in collaboration with International Linguists
Committee,” he said. (Anadolu Agency, 18 oct 2013)
Le journaliste Abakay révèle que sa mère était une arménienne
Le journaliste Ahmet Abakay, au demeurant président de l’Association
progressiste des journalistes (Çağdaş Gazeteciler Derneği) de Turquie,
vient de publier un livre dans lequel il révèle que sa mère Hoşana,
disparue il y a 13 ans, était une arménienne. «Les derniers mots
d’Hoşana» («Hoşana’nın Son Sözü», publié chez Büyülüdağ Yayınları,
2013) raconte comment, peu avant sa mort, cette femme a livré à son
fils un secret qu’elle avait gardé tout au long de sa vie, en lui
faisant promettre de ne pas le révéler à ses proches aussi longtemps
qu’elle serait en vie. En 1915, Hoşana a été abandonnée sur le seuil
d’une maison alévie, alors même qu’elle n’était encore qu’un bébé. Elle
a fait partie de ces nombreux enfants arméniens, ayant survécu aux
massacres ou à la déportation pour différentes raisons, et élevés par
des familles turques ou kurdes dans le secret de leurs origines.
Ahmet Abakay explique qu’il a longtemps hésité à prendre la plume.
Lorsque sa mère est morte, il a tenté en vain de parler de son histoire
dans sa famille afin de voir s’il pouvait approfondir l’énigme. Il faut
dire qu’il y a 10 ans, le génocide arménien était une question dont on
parlait encore plus difficilement qu’aujourd’hui en Turquie et qu’en
dépit de changements certains, l’assassinat en 2007 de Hrant Dink (cf.
notre édition du 30 janvier 2007), lui aussi journaliste turc d’origine
arménienne, qui fut un pionnier dans l’ouverture d’un débat en Turquie
sur ces événements tragiques, a incité les proches d’Ahmet Akabay à lui
recommander la prudence. En outre tout le monde dans sa famille n’a pas
accueilli la nouvelle avec sérénité. Le journaliste a révélé en effet
que certains de ses proches ont très mal réagi à son livre, les uns
niant la véracité de l’histoire, les autres estimant qu’Hoşana avait
perdu la tête et qu’elle ne savait probablement plus ce qu’elle disait
lorsqu’elle s’était confiée à son fils. Deux de ses cousins ont même
estimé que ce livre portait atteinte à l’honneur de la famille et qu’il
devait donc être réécrit.
Cette affaire est d’autant plus révélatrice, que de nombreux cas
similaires à celui d’Ahmet Akabay sont en train d’être mis au jour en
Turquie et que d’autres le seront probablement dans les prochaines
années. Le phénomène pourrait ouvrir dans ce pays un nouveau chapitre
dans la redécouverte des heures sombres de l’histoire nationale, en lui
donnant un tour tout à fait particulier, découlant de l’exploration de
pans d’histoires familiales et de la recomposition d’identités
complexes.
Jusqu’à présent en Turquie, en effet, le débat suscité par le génocide
arménien a surtout été un débat public, traversé de surcroît par des
enjeux politiques internationaux. Initié il y a une quinzaine d’années
suite à la reconnaissance du génocide par les parlements de certains
Etats, le phénomène s’est poursuivi par la publication d’ouvrages
divers et les polémiques provoquées par certaines de leurs révélations.
En décembre 2008, la pétition «Özür Diliyörüz» (« Nous demandons pardon
») lancée par des intellectuels turcs pour demander pardon aux
Arméniens a fait sensation (cf. notre édition du 22 janvier 2009) et
depuis 2010, la tenue, le 24 avril, dans les grandes villes de Turquie
de manifestations (même réduites) commémorant le début du génocide a
confirmé les évolutions en cours. (cf. notre édition du 28 avril 2010
et notre édition du 26 avril 2011)
L’arrivée de l’AKP au pouvoir en 2002 et la propension de cette
formation d’un genre nouveau à questionner les tabous officiels de
l’Etat kémaliste a probablement joué un rôle dans cette évolution
politique. Mais elle en a aussi rapidement montré les limites. Car si
les nouveaux dirigeants turcs ont admis qu’il y avait bien eu des
massacres d’Arméniens, ils ont maintenu la position officielle
antérieure consistant à inclure ces massacres dans les pertes ottomanes
du premier conflit mondial et refusé de reconnaître la commission d’un
génocide. Plus généralement, on observe qu’au cours de la dernière
décennie, l’AKP a souvent procédé à des révélations ou à des
reconnaissances spectaculaires (réhabilitation de Nazım Hikmet – cf.
notre édition du 27 novembre 2009-, excuses de la République pour les
massacres de Dersim en 1938 – cf. notre édition du 27 novembre 2011-,
ouverture de négociations avec les Kurdes…), mais sans aller jusqu’au
bout du processus de réforme et de transparence qu’implique une telle
démarche. Sur cet autre sujet sensible qu’est la question kurde, la
déception suscitée par «le paquet de démocratisation» publié récemment
par le gouvernement turc pour résoudre la question kurde est à cet
égard révélatrice (cf. notre édition du 2 octobre 2013). Dès lors, on
peut se demander si ce qui apparaissait au départ comme une ouverture
prometteuse ne risque pas à terme de devenir une façon d’endiguer les
revendications au droit de savoir, et pour ce qui concerne la tragédie
arménienne de rendre en quelque sorte acceptable une forme soft de
non-reconnaissance.
Le gouvernement risque pourtant d’avoir du mal à ne laisser
qu’entrouverte la boîte de Pandore. Année après année, les langues se
délient, les audaces s’affermissent et dès lors qu’elles peuvent parler
de tout, les jeunes générations supportent de moins en moins les
vérités et les propos convenus. En outre, ce que montre l’affaire
Abakay, c’est que ce mouvement peut prendre une dimension nouvelle
extrêmement sensible dès lors qu’il ne s’agit plus simplement d’écrire
l’Histoire avec un grand « H », mais très concrètement d’investir la
vie de ses ancêtres pour reprendre possession d’une partie de son
identité. La réouverture de l’église Surp Giragos à Diyarbakır, il y a
deux ans, avait déjà montré que beaucoup de Turcs étaient en train de
vivre la situation que le président de ÇGD relate dans son livre «les
derniers mots d’ Hoşana». (Jean Marcou, http://ovipot.hypotheses.org/9457)
La vérité après 6 ans sur l'assassinat des trois chrétiens
Des documents secrets déclassifiés par l’armée continuent d’étayer la
thèse du complot dans l’assassinat des trois chrétiens perpétrés le 18
avril 2007 à Malatya.
Le tribunal de Malatya en charge d’élucider le triple meurtre de Necati
Aydin, Ugur Yuksel et Tilmann Geske, vient d’obliger l’armée à lui
fournir des documents jusqu’ici classés confidentiels. Ces documents
sont une nouvelle preuve quel’assassinat des trois chrétiens a bien été
commandité par un groupuscule militaire illégal.
UNE TENTATIVE D’INTIMIDATION QUI AURAIT DÉGÉNÉRÉ
Ce groupuscule avait pour mission de surveiller et d’assassiner des
membres des différentes communautés chrétiennes turques. C’est lui qui
est notamment responsable de l’assassinat d’Andrea Santoro, un prêtre
catholique italien de la paroisse de Trabzon en février 2006 et du
meurtre de Hrant Dink, un éditeur chrétien turc d’origine arménienne,
tué devant les bureaux de son journal « Agos » à Istanbul en janvier
2007. Il semblerait également que dans le cas du triple assassinat, ce
qui devait n’être qu’une tentative d’intimidation a brutalement
dégénéré en meurtre.
FAUSSES INFORMATIONS SUR LES CHRÉTIENS
Le même groupe était également chargé de diffuser de fausses
informations sur les chrétiens, les faisant passer pour des « ennemis
de l’Etat ».
Son objectif était de faire croire que le parti au pouvoir, pro-islam,
était coupable des assassinats, afin de le discréditer et de provoquer
sa chute, un vaste complot fomenté par l’armée, connu sous le nom
d’Ergenekon.
Necati Aydin et Ugur Yuksel, deux chrétiens d’origine musulmane et
Tilmann Geskel, un chrétien allemand, avaient été tous les trois
assassinés dans les locaux de la maison d’édition Zirve à Malatya, le
18 avril 2007. La 85ème audition du procès s’ouvrira le 30 octobre
prochain.
Source :
http://www.portesouvertes.fr/informer/lettres-de-nouvelles/filrouge/2013/octobre/turquie-la-verite-apres-6-ans-de-proces
Dink murder suspect Erhan Tuncel missing for 15 days
One of the suspects in the Hrant Dink murder trial is nowhere to be
found, although a court order was issued for his capture 15 days ago.
Erhan Tuncel, one of the main suspects in the 2007 murder of Dink, a
journalist, was initially acquitted by a lower court. The first court
trial also revealed suspicious links between Tuncel and police and
gendarmerie intelligence units. It appears that Tuncel worked as an
informant for a local police department.
When Dink was assassinated in January 2007, Yasin Hayal and Tuncel were
among the 19 suspects accused of plotting the murder. At the end of the
trial, the İstanbul 14th High Criminal Court acquitted Tuncel of the
charges against him related to the assassination, but sentenced Hayal,
who the court found had conspired to assassinate the journalist, to
life.
The İstanbul 2nd Juvenile High Criminal Court sentenced Ogün Samast,
the hitman, to 23 years in prison. However, the court also ruled that
Samast and Hayal had acted on their own, and that there was no criminal
or terrorist organization behind them, a finding that was overturned by
the Supreme Court of Appeals in a review of the lower court's ruling in
May of this year.
The İstanbul 14th High Criminal Court started to rehear the trial on
Sept. 17, and this time the prosecution demanded Tuncel's arrest and
the court complied, issuing an arrest warrant. However, Tuncel is
nowhere to be found. Police have been looking for him for the past 15
days.
Erdoğan Soruklu, a lawyer representing Tuncel, had earlier said that his client would surrender.
Dink, the editor-in-chief of the Turkish-Armenian weekly Agos, was shot
dead on Jan. 19, 2007, by ultranationalist teenager Samast outside the
newspaper's offices in İstanbul in broad daylight.
Samast, tried in a juvenile court because he was a minor at the time of
the crime, was sentenced to nearly 23 years in prison. On Jan. 17,
2012, the İstanbul 14th High Criminal Court handed Hayal a life
sentence for inciting Samast to commit murder.
The prosecutor of the first trial said that the murder was planned and
carried out by the Ergenekon terrorist organization, but the court
denied the existence of organized criminal activity in the murder. The
prosecutor of the Supreme Court of Appeals later said there was a
terrorist organization involved and that the state should investigate
it.
The 9th Chamber of the Supreme Court of Appeals in May ruled that there
was an organization involved, but said that it was a simple crime ring,
effectively denying that Ergenekon played any role in the murder.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 2, 2013)
Colloque à Bruxelles sur la reconstruction du dialogue turco-arménien
« Reconstruire le dialogue mémoriel : l’exemple turco-arménien » est le
thème développé lors des rencontres internationales organisées à la
Villa Empain, siège bruxellois de la Fondation Boghossian. Dans le hall
tout en marbre de ce somptueux cadre, fleuron du patrimoine Art déco
belge, la journée a été riche en informations, en interventions et en
témoignages. La thématique du dialogue turco-arménien a été abordée par
une quinzaine d’intervenants, professeurs, chercheurs, journalistes,
écrivains, artistes, venant de Belgique, mais aussi de France, de
Suisse, de Turquie, du Canada, et s’est déclinée sur 3 grands axes : la
dualité Turquie-Arménie ; la constructions des identités ; l’art et la
mémoire.
En ouverture de cette journée de rencontres, Albert Boghossian,
trésorier et membre fondateur de la fondation, a rendu hommage à
Edouard Jakhian, « Arménien de Bruxelles », grand humaniste belge
d’origine arménienne décédé en mai dernier. M. Boghossian a rappelé que
le génocide arménien de 1915 demeurait « une plaie ouverte car non
reconnu », et a lancé les débats en se demandant pourquoi ce génocide
demeurait contesté par la Turquie.
Évelyne de Mevius, jeune doctorante, dont le mémoire de philosophie «
L’Éthique reconstructive à l’épreuve du génocide des Arméniens » a été
publié aux éditions Boghossian, a abordé la question de la
reconnaissance du génocide arménien par le biais du prisme de l’éthique
reconstructive qui implique une relecture en profondeur du récit
permettant de « lever le destin » tragique de la relation entre Turcs
et Arméniens. Elle a rappelé, en exergue, ce que soutenait Édouard
Jakhian : « La fille ou le fils de la victime demeurera la victime ; la
fille ou le fils du bourreau n’est pas le bourreau » ; Jakhian, qui se
battait pour la reconnaissance du génocide arménien, mais qui n’en
cherchait pas moins à retrouver les « justes » de Turquie, ces femmes
et ces hommes qui ont aidé à sauver des vies arméniennes pendant ces
sombres heures de l’histoire, et à leur rendre hommage. « 100 années
n’auront pas permis de soulager la mémoire meurtrie du peuple arménien
et d’ébranler l’armure négationniste qui empêche le peuple turc de
reconnaître cette page noire de son histoire, a-t-elle rappelé. Seule
la reconnaissance de ce drame pourrait apaiser, d’un côté comme de
l’autre, le rapport conflictuel que ces peuples entretiennent avec leur
passé et entre eux. »
Dualité Turquie-Arménie
La dualité Turquie-Arménie, débats modéré par le journaliste radio
belge Eddy Caekelberghs, a abordé la question par le biais historique.
C’est Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit, qui a rappelé les
différentes étapes de la reconnaissance du génocide des Arméniens, à
travers cinq séquences, dont la première se situe au milieu des années
soixante, avec une première évocation visible et commémorative du
cinquantenaire du génocide ; et la dernière, la période 2009/2010, avec
l’initiative turque d’une pétition qui réclame l’ouverture d’un
dialogue sur la question du génocide des Arméniens.
Michel Marian, maître de conférences à l’Institut d’études politiques
de Paris, et Ahmet Insel, professeur à l’Université de Galatasaray et
maitre de conférences à Paris I, ont détaillé « Le tabou arménien ».
Pour le premier, la Turquie est victime d’une véritable amnésie de fait
sur la question arménienne, amnésie provoquée aussi bien par le faible
nombre d’Arméniens vivant encore en Turquie, et particulièrement en
Anatolie (région d’où ont été expulsés et massacrés 1,5 million
d’Arméniens), que par la coupure que revendiquent les Turcs entre la
Turquie d’aujourd’hui et l’Empire ottoman à la fin duquel a été
perpétré le génocide. Pour Ahmet Insel, depuis 20 ans, les choses ont
évolué et il y a de « relatifs facteurs d’optimisme », notamment depuis
la pétition de 2008, signée par 30 000 à 40 000 personnes et qui marque
le premier acte de demande de pardon de citoyens turcs à leurs
concitoyens arméniens « non pas sur le génocide lui-même, mais sur
l’oubli, le déni de ce génocide et les actions discriminatoires qui en
ont découlé ». La question du retour des Arméniens en Turquie commence
à être abordée, affirme le chercheur, et les Arméniens sont autorisés à
venir « visiter » la terre de leurs ancêtres, notamment dans la région
d’Anatolie. Cependant, la question de la propriété, notamment des
nombreuses terres appartenant aux Arméniens et spoliées, reste taboue.
« Une circulaire interdit d’accéder aux registres du cadastre d’avant
1924 afin de protéger la sécurité de l’État. Et aucun travail de
recherche historique ne peut se faire sur cette tradition de saisine
des biens immobiliers », précise Ahmet Insel. « Aujourd’hui, la société
turque a peur d’être chassée d’Anatolie, ces terres mal acquises. Nous
sommes dans l’idée illusoire d’une société turque homogène. Sans
mémoire équitable, pas de mémoire apaisée. La question arménienne doit
faire partie du processus de démocratisation de la société turque. » Et
d’insister : « La question arménienne reviendra comme un boomerang à la
figure de la Turquie tant que celle-ci n’aura pas fait son travail de
mémoire. L’identité turque s’est construite sur la négation de l’autre,
sa disparition. Reconnaître ce génocide équivaudrait à se déconstruire,
se nier soi-même », d’où la difficulté de cette reconnaissance.
Guillaume Pérrier, correspondant du quotidien Le Monde à Istanbul, est
le coauteur d’une enquête sur « La Turquie et le fantôme arménien »,
menée depuis 2004 et les débats sur l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne. « La tentative d’effacer la mémoire arménienne est un
échec. L’arménité existe, la mémoire s’est transmise par l’oralité.
Quand on s’arrête dans les villages d’Anatolie, la mémoire émerge à
travers la mémoire cachée, les mensonges, même le négationnisme d’État.
» Et de raconter l’histoire du palais présidentiel à Ankara, censé
avoir été acheté à une famille arménienne, mais qui en réalité – des
documents en attestent – a été spolié et offert à Atatürk en 1921. Dans
d’autres villes, un véritable travail de rafraîchissement de la mémoire
est en cours, a souligné le journaliste. « La question des “justes”,
qui est une réalité de tout génocide, commence à émerger. Des
responsables politiques locaux rendent hommage à des hommes turcs qui
ont sauvé des vies arméniennes. C’est une clé qui peut être donnée aux
Turcs afin qu’ils aillent vers cette mémoire. »
Hamit Bozarslan, directeur d’étude à l’Ehess (École des hautes études
en sciences sociales) et spécialiste du Moyen-Orient, s’est demandé
pourquoi le négationnisme se maintient alors que les informations
tendent de plus à plus à prouver sa réalité. « Car nous sommes dans le
cas d’un crime fondateur, a-t-il affirmé, un crime sur lequel s’est
construit le pays. Les cadres qui ont mené le génocide ont été tous
dans les instances dirigeantes du pays jusque dans les années soixante.
La bureaucratie du génocide a été entièrement nommée par le parti
kémaliste, d’où la continuité organique de l’État. Et les contestations
actuelles place Taksim ont montré la vivacité des courants qui secouent
aujourd’hui la Turquie. ».
Raymond Kévorkian, historien et directeur de la Revue d’histoire
arménienne contemporaine, a relevé une singularité sur cette question
du génocide des Arméniens : les élites Jeunes Turcs et les élites
arméniennes étaient unies par des liens d’amitié. « Ce sont deux
identités nationales qui étaient au départ parties pour construire un
État commun. » Cette donnée historique et la trahison qui en a découlé
pourraient expliquer en partie l’impossibilité des autorités turques à
reconnaitre le génocide.
L’art et la mémoire...
Après la pause déjeuner, les débats se sont orientés sur un axe plus
philosophique à travers la thématique de la construction et la
reconstruction des identités. Jean-Marc Ferry, titulaire de la chaire
de philosophie de l’Europe à l’Université de Nantes, a cherché à
répondre à deux questions qui résument bien la difficulté du débat :
pourquoi est-il si difficile d’amorcer le processus de reconstruction ?
Que signifie pratiquement reconstruire une relation brisée ? Valérie
Rosoux, licenciée en philosophie et docteure en sciences politiques, a
détaillé les conditions qu’il faudrait réunir pour la réconciliation :
rétablir la confiance, rétablir la vérité.
La journée s’est clôturée par des interventions autour de « L’art et la
mémoire ». Modérée par Diane Hennebert, chargée de la direction de la
Fondation Boghossian, cette dernière partie a regroupé des témoignages
d’artistes ou de journalistes d’origine arménienne, tels Caroline
Safarian, comédienne et écrivaine belge, ou Antoine Agoudjian,
photographe français. Mémoire, transmission, des thèmes abordés avec
des sensibilités et des approches différentes, mais tout aussi
enrichissantes. Mehmet Koksal, journaliste belge d’origine turque, a
apporté sa pierre à cet édifice en racontant les enquêtes qui l’ont
mené à écrire de nombreux articles sur les pressions exercées par le
lobby négationniste turc en Belgique.
La place et le travail des associations n’ont pas été en reste, puisque
Sibel Asna et Arsinée Khanjian ont chacune détaillé les actions portées
par la Fondation Hrant Dink à Istanbul et l’Institut Zoryan à Toronto.
Pour mémoire, la Fondation Hrant Dink a été créée en 2007 et porte le
nom du journaliste turco-arménien assassiné en janvier de cette même
année. Cette structure milite à travers ses actions pour la liberté
d’expression, le dialogue multiculturel et la paix. L’Institut Zoryan a
pour objectif l’étude des génocides et des droits de l’homme.
Avec ces journées, la Fondation Boghossian, centre de dialogue entre
les cultures d’Orient et d’Occident, n’en est pas à son coup d’essai.
L’année dernière à la même époque, c’est Platon et l’Orient qui étaient
aux programme avec banquet platonicien. Les prochains RDV devraient
avoir pour thématique les périples (décembre 2013) et le sacrifice
(printemps 2014).
Tous les intervenants ont souligné l’importance de l’année 2015, année
de la commémoration du centenaire du génocide, notant que toutes les
options restaient ouvertes. Année d’ouverture ou de rigidification,
l'avenir seul le dira. (www.lorientlejour.com/, Aline GEMAYEL, 1 oct 2013)
Package proves disappointing for non-Muslim communities
Turkey's non-Muslim communities have mainly expressed disappointment at
the government's democratization package announced on Monday, although
the package also includes some positive points.
The democratization package makes no mention of the Greek Orthodox
seminary on Heybeliada, which the government has been considering
reopening, a demand long pursued by Turkey's Greek community. The Greek
Patriarchate is an institution under the protection of international
law as guaranteed by the Treaty of Lausanne. It has long complained
about the status of the Halki Seminary as well as other property issues
in Turkey. Ecumenical Patriarch Bartholomew I has repeatedly said that
the reopening of the seminary is of vital importance to the survival of
the Greek Orthodox clergy. Established in 1844 on the island of
Heybeliada off İstanbul, Halki Seminary was closed in 1971 under a law
that placed religious and military training under state control.
But the package openly does say that all the legal obstacles in the way
of the Mor Gabriel Monastery, a Syriac Monastery in Midyat, Mardin,
whose ownership has been in dispute since 2005, being given to the
Syriac community will be removed. The package also includes provisions
that introduce harsh punishments for crimes committed against the
members of an ethnic or religious minority.
But members of non-Muslim groups say they would have liked to see more
and profounder changes in the package. Editor-in-Chief of the Syriac
language Sabro newspaper Tuma Çelik told Today's Zaman: “This attitude
of ‘returning' Mor Gabriel, as if it ever belonged to the state, is
wrong. The land [on which Mor Gabriel is situated] already belonged to
the [Syriac] foundation. They just did the right thing.”
He also said international pressure on the government was high
regarding the fate of Mor Gabriel. “We were going to get it back
anyway. It should have come earlier. Minorities are seen as secondary
communities, so they weren't considered in the package.” He said,
however, it is positive that provisions that will introduce punishment
for discrimination on the basis of religion are being introduced.
However, Çelik said the democratization package only seeks to alleviate
international reaction, and it is not a solid step toward real
democratization. “It is not a package that is based on a fundamental
desire to democratize. It was drafted with the concern of decreasing
international pressure.”
Laki Vingas, the elected representative of non-Muslim foundations at
the Council of the General Assembly of the Directorate General for
Foundations (VGM) and a member of the Greek Orthodox community, said:
“The returning of Mor Gabriel Monastery land is important, but the
seminary issue was delayed to a later time. The minority issue could
have been more actively dealt with. The inclusion of hate crimes is a
positive development. There are positive aspects but also there are
important steps missing. It is the government's responsibility to
remedy these.” He said that the seminary issue would be left hanging,
adding that he has been skeptical about the reopening of the school for
a long time. Many expected the package to include a provision that
would allow the reopening of the school.
Kuryakos Ergün, chairman of the Foundation of the Mor Gabriel
Monastery, said the Syriac community of Mardin was very happy about the
decision. “This decision has caused us great happiness,” he said. He
recalled that the status of Mor Gabriel had been the subject of a
series of court proceedings, including at international courts. “That
the prime minister personally stated that our demands will be met has
shown that we are nearing a solution,” Ergün said. He also thanked
those civil society organizations and media outlets that kept the issue
alive and on the government's agenda. “We hope that the democratization
package will be implemented soon,” Ergün said.
Yetvart Danzikyan, a Radikal columnist, said the package was a
disappointment for minorities. “The package in its entirety is
positive, but there is nothing about Alevis, and Kurdish as the
language of education is only allowed in private schools. The failure
to reopen the seminary has caused disappointment not only among the
Greek community, but all minority groups.”
Metropolitan of Bursa Elpidophoros Lambriniadis was brutally honest in
his comments. “We are hugely disappointed,” he said, regarding the
exclusion of the Halki Seminary from the package. “We were really
hopeful [as the Greek Patriarchate]. This is not what we were expecting
from the government.” He said the Greek community will continue to
express this demand.
(TODAY'S
ZAMAN, Sept 30, 2013)
Politique
intérieure/Interior Politics
Tens of thousands mark Republic Day with alternative rallies
With a series of official ceremonies being customarily held to mark the
90th anniversary of foundation of the Republic of Turkey at different
points across the capital city, tens of thousands of people gathered in
Tandoğan Square for an alternative celebration.
President Abdullah Gül, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, Parliament
Speaker Cemil Çiçek, CHP leader Kılıçdaroğlu and Nationalist Movement
Party (MHP) leader Devlet Bahçeli also paid their respects to Atatürk,
as they visited Anıtkabir.
President Gül accepted greetings from senior civilian and military
leaders at the presidential palace with the attendance of Çiçek,
Erdoğan, Kılıçdaroğlu and Bahçeli, as well as Chief of General Staff
Gen. Necdet Özel.
CHP Zonguldak deputy Mehmet Haberal, who was recently released from
prison and took his parliamentary oath in early October, two years
after he was elected as a lawmaker, was also present at the palace.
Later in the day, Gül, Çiçek, Erdoğan, Kılıçdaroğlu and Özel, along
with several members of the Cabinet, including Deputy Prime Minister
Bülent Arınç, and the chiefs of the top courts, attended an official
parade at the Atatürk Cultural Center. Gül was set to host a reception
at the presidential palace in the evening.
The main opposition
Republican People’s Party (CHP) and the Workers’ Party (İP) held a
joint rally along with a number of civil society organizations
including the Turkey Youth Union (TGB) and the Kemalist Thought
Association (ADD) in order to mark the day in Tandoğan Square, which is
a couple of hundreds of meters away from Anıtkabir, the mausoleum of
Mustafa Kemal Atatürk, the founder of the Republic of Turkey.
Anıtkabir experienced one of its most crowded days as people carrying
Turkish flags and posters of Atatürk flocked to the mausoleum before
and after the celebrations.
CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu delivered a speech at the rally, giving a
message of unity among opposition parties. “We will not split, we will
be together. We will exalt the Republic by joining forces,” he said.
He once again labeled Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan a “dictator,”
vowing that “Republicans and revolutionists will not allow any dictator
to rule Turkey. Our young people brought a dictator to his knees with
the Gezi resistance. They took a dictator down a peg.”
Emphasizing that the CHP was protecting “republican” values,
Kılıçdaroğlu stressed that the first three articles of the
Constitution, which define the characteristics of the Republic as a
“democratic, secular and social state” while regulating the integrity
of the state, the official language, the flag, the national anthem and
the capital, are the “red lines” of his party through the ongoing
negotiations for the new Constitution. The İP has at various times
called on the CHP to “leave the table” at Parliament’s Constitution
Conciliation Commission, claiming that the ruling Justice and
Development Party (AKP) is seeking to destroy republican values.
Throughout Kılıçdaroğlu’s speech, onlookers enthusiastically chanted
slogans such as “Government, resign,” “We are the soldiers of Mustafa
Kemal” and “Shoulder to shoulder against fascism.”
İP Deputy Chairman Hasan Basri Özbey also delivered a speech at the
gathering. Demonstrators also chanted slogans such as “Either
independence or death; fully independent Turkey,” “The AKP will fall,
not the Republic,” and “We will win with resistance.”
They also chanted the student oath in unison, in apparent protest
against the government’s recent move to abolish the oath, which used to
be obligatory for primary school students to recite every morning. The
student oath starts with the words, “I’m Turkish, I’m righteous, I’m
hardworking,” and ends with the phrase, “How happy is the one who says
‘I am a Turk.’”
People at the rally expressed solidarity with the Gezi Park unrest,
chanting the motto of demonstrations: “Everywhere is Taksim, everywhere
is resistance.” Six slain Gezi protestors were also commemorated, with
all people at the rally shouting “here” when their names were announced.
A banner in Turkish and Kurdish read “October of freedom for fraternity,” was carried by TGB members.
Demonstrators also chanted the popular slogan “This is just the
beginning, we will continue our struggle,” which was also chanted over
the weekend at the congress of the Peoples’ Democratic Party (HDP), an
umbrella party of leftist-Kurdish alliance. (hurriyetdailynews.com,
Oct 29, 2013)
The Peoples’ Democratic Party (HDP) held its first congress
The Peoples’ Democratic Party (HDP), an umbrella party encompassing the Peace and Democracy Party (BDP)
and a number of left-wing parties, held its first extraordinary congress on Sept. 27 in Ankara.
The party was formed upon the suggestion of the jailed leader of the
outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) Abdullah Öcalan “to bring the
Kurdish movement and the Turkish left together,” when BDP lawmakers
first visited him earlier this year as part of ongoing peace efforts.
“The revolutionism of 1971 is the revolutionism of rebellion against
the state. Negotiations with the state are important after 40 years.
This is because the revolutionary struggle can turn into an acquisition
of humanity only through a qualified negotiation process. In this
respect, I congratulate our congress and send my revolutionary wishes
that you will take over this historical legacy, which I have always
felt on my shoulders, with a new understanding, and that you will carry
it to high [places],” Öcalan said in a message read out by the BDP’s
deputy parliamentary group chair, Pervin Buldan, during the HDP
convention.
Öcalan has declared
the Peoples’ Democratic Party (HDP)
as the inheritor of the “historical legacy of [my] revolutionary
struggle.”
The “Kurdish Freedom Movement” was first inspired by Mahir Çayan,
according to Öcalan. Çayan was an iconic figure of Turkish leftist
movements, but was imprisoned in 1971 and killed by security forces one
year after escaping from prison. The HDP’s newly elected co-chair
Ertuğrul Kürkçü was the only survivor of the armed conflict, in which
Çayan and nine other friends were killed.
Öcalan said the HDP carried as much importance as the foundation of the
PKK. “The HDP marks an important stage in our common struggle for
democracy. The experience of our struggle will evolve into democracy,”
his statement added.
The BDP had previously discussed entering local elections under roof of
the HDP, though leading BDP figures reportedly objected to the idea.
The BDP will nominate candidates for the local elections in 21
provinces in eastern and southeastern Turkey, from where most of its
votes usually come, while the HDP will enter the elections in the
western parts of Turkey. The BDP and HDP are expected to merge before
the 2015 local elections.
Kürkçü and Sebahat Tuncel, who resigned from the BDP earlier this week
to join the HDP, were elected as the new co-chairpersons of the party.
The main theme of the convention, which the HDP called a “grand
congress,” was “This is just the beginning,” with the few thousand
party supporters in the congress hall chanting: “This is just the
beginning, we will continue our struggle.”
Banners at the congress were dominated by freedom and equality, as well
as the demands of the BDP. “Territorial governance, democratic
autonomy,” “Education in mother tongue is a fundamental human right,”
“Freedom for all believes, equal citizenship for Alevis,” “Freedom to
political prisoners,” “No to nature and labor exploitation, the
solution is ecological life,” “No to imperialist interventions in
Syria,” “Greetigs to the Rojava revolution,” “Don’t be silent, shout
‘There are LBGTİ individuals,’” read some of the banners.
Songs in Turkish and Kurdish were also played at the congress.
BDP co-chair Gültan Kışanak and BDP lawmakers attended the convention,
however, the other BDP co-chair, Selahattin Demirtaş, was absent. Main
opposition Republican People’s Party (CHP) Deputy Chair Nihat Matkap
also attended.
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan sent a message to the HDP
convention, but the message was not read out by the convention council.
Party officials confirmed that Erdoğan had sent a message, but
refrained from revealing its content.
Almost all speakers addressing the convention stressed the “common
struggle” and “the brotherhood of Turks and Kurds,” while vowing to
maintain “the spirit of the Gezi protests.”
“It’s time for barricades now. The process that began with the Kurdish
Freedom Movement and continued with strikes, Newroz celebrations and
Gezi was crowned with the Middle East Technical University (ODTÜ)
resistance. The HDP is the cement of this barricade,” Sırrı Süreyya
Önder, who joined the HDP few days ago, said in his address to the
convention.
The convention committee was formed carefully, to show the HDP’s much
emphasized diversity. Hüda Kaya, an activist who defended freedom for
headscarves, Garo Paylan, an administrator of Istanbul’s Yeşilköy
Armenian Primary School, and transsexual activist Esmeray took part in
the HDP’s convention committee, along with Kurdish politician Tuncer
Bakırhan.
Chants of pro-PKK slogans were often heard, such as, “The PKK is the
people, the people are here,” and “Long live leader Apo [Abdullah
Öcalan].”
Many attendees also expressed solidarity with the Gezi Park protests,
chanting the motto of June’s demonstrations: “Everywhere Taksim,
everywhere resistance.” A representative of the ODTÜ students, who have
recently staged protests for a road project crossing the university’s
campus, as well as an activist from Istanbul’s lesbian, gay, bisexual
and transgender (LGBT) community also delivered speeches during the
convention.
Ertuğrul Kürkçü sent his greetings to Öcalan, calling him “Comrade Öcalan.”
“Mr. Öcalan reminded us of a truth in his message. The struggle for the
democratic and social liberation of Turkey and Kurdistan is common. He
was emphasizing that the time has come for the common struggle of the
two communities when he said in his message, ‘I hand over my legacy to
you.’ This party will carry this struggle to the upcoming century,”
Kürkçü said.
“We are insisting on socialism, humanity cannot survive with capitalism,” he added.
After delivering his speech, Kürkçü was rushed after suffering a heart
attack. Kürkçü was in good condition after undergoing treatment but
will be kept under medical observation for a while, the congress
committee announced.
Meanwhile, several academics and journalists appeared on the HDP’s advisory board.
Journalists Nuray Mert, Pınar Öğünç, Yıldırım Türker and Yetvart
Danzikyan are among the HDP’s advisory board members, along with BDP
co-chairs Selahattin Demirtaş, Gültan Kışanak. Socialist Democracy
Party (SDP) leader Rıdvan Turan, Labour Party (EMEP) leader Selma
Gürkan, Human Rights Association (İHD) chair Öztürk Türkdoğan, and
novelist Vedat Türkali. (hurriyetdailynews.com,
Oct 27, 2013)
Three deputies resign from BDP, expected to join new HDP
Three Peace and Democracy Party (BDP) deputies handed in their
resignations on Oct. 23 with an eye on joining the People’s Democratic
Party (HDP), a new leftist movement preparing an independent list in
the upcoming local elections.
Istanbul deputies Sırrı Süreyya Önder and Sabahat Tuncel, along with
Mersin MP Ertuğrul Kürkçü submitted their resignations ahead of the
HDP’s congress, which will take place on Oct. 27.
All three are mentioned as potential candidates for important
municipalities in the March 2014 elections, particularly Önder, who has
been widely tipped to run for Istanbul.
The former movie director was the main political actor who supported
the Gezi protests in their initial phase, memorably joining protesters
to stop the bulldozers cutting down trees at Istanbul’s Gezi Park.
First described as an umbrella of the BDP, the HDP has also been joined
by many small leftist fractions. It is expected to be backed by the BDP
in Istanbul and other Western constituencies and not nominate
candidates in provinces that are strongholds of the pro-Kurdish party
in eastern and southeastern Turkey.
Aysel Tuğluk and Ahmet Türk, outspoken independent deputies formerly
affiliated with the BDP, together with independent deputy Levent Tüzel
are also expected to join the new movement.
Önder, Tuncel and Kürkçü had previously resigned from their posts on
parliamentary commissions, which was taken as a sign that they were
poised to join the HDP. (hurriyetdailynews.com,
Oct 23, 2013)
Un pouvoir arbitraire en Turquie
Par Hamit Bozarslan (Directeur d'études
à l'EHESS), Yves Déloye (Professeur à Sciences Po Bordeaux et à
l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, secrétaire général de
l'Association française de science politique), Vincent Duclert
(Chercheur à l'EHESS (CESPRA) ), Diana Gonzalez (Enseignante à
Science-Po Paris), Emine Sarikartal (Doctorante et éditrice ) et Ferhat
Taylan (Directeur de programme au CIPH)
Le 11 novembre 2011, nous avions publié dans ces pages une analyse à
chaud du "tournant liberticide turc". En deux ans, la situation s'est
aggravée, elle est devenue même intenable pour les nombreux acteurs de
la démocratie en Turquie.
Déjà, en 2011, l'inquiétude était grande. Après avoir donné certains
gages au processus de démocratisation réclamée par l'Union européenne,
le gouvernement conservateur dirigé par Recep Tayyip Erdogan adoptait
en effet à cette période la logique nationaliste récurrente du pouvoir
d'Etat. La Turquie retrouvait les pratiques de persécution systématique
de l'opposition politique, sociale et intellectuelle. La dissidence
démocratique se voyait à nouveau frappée, et avec une détermination qui
a pris en défaut beaucoup d'analystes persuadés de la validité du
"modèle turc".
Ce "tournant liberticide" affecta pour commencer des intellectuels et
journalistes dont le seul crime était de contester le pouvoir personnel
d'Erdogan et les méthodes autoritaires de l'AKP. Le procès dit
"Ergenekon", ouvert contre des militaires accusés de complots d'Etat, a
amalgamé ces démocrates aux ultranationalistes ; ils ont subi un
emprisonnement prolongé et des procédures judiciaires interminables
achevées cet été par de lourdes peines.
Puis le gouvernement s'attaqua au parti légal pro-kurde BDP et aux
intellectuels démocrates turcs qui soutenaient son action - convaincus
que la solution à la question kurde passait par la voie politique et
l'extension des libertés civiles. Pour abattre cette opposition, le
gouvernement organisa un second procès d'Etat dit "KCK". Les
arrestations se succédèrent. Au mois d'octobre 2011, elles atteignirent
un niveau d'arbitraire sans équivalent, justifiant le constat du
"tournant liberticide turc".
De centaines d'étudiants ont été alors arrêtés, souvent pour des
raisons ubuesques : pour avoir prononcé une conférence sur La politique
d'Aristote dans le cadre des activités culturelles du BDP, le doctorant
et éditeur pour la maison Belge Deniz Zarakolu fut emprisonné à
Istanbul le 4 octobre, avec 91 autres personnes dont l'étudiante Büsra
Beste Önder. D'autres arrestations suivirent, frappant la traductrice
Ayse Berktay puis, le 28 octobre, le fondateur et directeur de Belge,
Ragip Zarakolu et l'universitaire Büsra Ersanli, professeure de science
politique et de droit constitutionnel.
Depuis la situation a dégénérée, justifiant ce constat d'un pouvoir
arbitraire en Turquie. Si Ragip Zarakolu et Büsra Ersanli furent
libérés préventivement au printemps 2012, à la suite d'une forte
mobilisation internationale, en revanche l'essentiel des inculpés de
l'automne 2011 furent maintenus en détention. D'autres intellectuels et
membres du BDP se trouvèrent à leur tour arrêtés, toujours sous le coup
de la législation anti-terreur qui, par suite des possibilités
d'extension illimitée de l'incrimination de terrorisme, permet
l'arrestation de tout opposant public. A cela s'ajoute une manipulation
de l'opinion par des médias gouvernementaux en position de monopole,
développant des théories du complot (complot de "l'étranger", complot
"juif") pour mieux récuser le caractère légitime de cette opposition à
l'arbitraire : furent ainsi expliqués l'échec de la candidature
d'Istanbul aux Jeux Olympiques 2020 et le mouvement démocratique de
Gezi du printemps dernier à Istanbul. Ce dernier, écrasé avec une
violence extrême par la police turque dans la nuit du 15 juin, est
depuis décapité par des vagues d'arrestation des principaux leaders de
cette protestation civile tandis que des inculpations visent les
auteurs (comme Erol et Nurten Özkoray) des premiers livres sur le sujet.
Cette résistance civile et libérale ne cesse d'inquiéter le
gouvernement AKP dans sa marche vers un ordre autoritaire et les rêves
impériaux du premier ministre. Dans cette logique, les avant-gardes
intellectuelles de 2011 doivent être réduites au silence. Depuis la fin
de l'été, la justice turque accélère toutes les procédures.
Actuellement se tiennent dans l'énorme complexe judiciaro-pénitentiaire
de Silivri les audiences du procès "KCK" susceptibles d'ordonner de
longues peines d'emprisonnement pour des actes qui relèvent du seul
exercice de la liberté d'expression et d'association. L'Europe doit
faire preuve de la plus grande vigilance devant les accords de
coopération judiciaire réclamés par la Turquie et mesurer combien la
justice sert aujourd'hui dans ce pays l'arbitraire d'Etat. Elle doit
ainsi, au travers de ses institutions, de ses opinions publiques, de
ses intellectuels, se mobiliser aux côtés des acteurs de la
démocratisation turque. Elle affirmera ainsi sa vocation première.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/21/un-pouvoir-arbitraire-en-turquie_3500144_3232.html
Turkish politics to resume with heavy agenda
Following the nearly 10-day break, the already-tense scene of Turkish
politics is set to take up where it left off; with a heavy agenda.
On the top of list is the government’s promise to reduce the compulsory
military service from the current 15 months to 12, which is expected to
be discussed on Oct. 21 during the cabinet meeting.
Ministers will convene at the cabinet meeting under the leadership of
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan two weeks later. The first and
foremost issue to be accomplished seems to be reducing the duration of
the military service. It was already reported that the General Staff
had no opposition to the reduction, as it will not have a negative
effect on the army and the opposition parties also back the idea of
shortening military service. A governmental draft law could be signed
by ministers today and could be sent to the Parliament Oct. 21.
Another important issue the Parliament has to deal with is the legal
status of the Nationalist Movement Party (MHP) lawmaker Engin Alan,
whose 18-year conviction has been approved by the Court of Appeals.
Alan’s membership of Parliament risks to be dropped when the Court of
Appeals’ final verdict is reached and is read at the Parliament. Eyes
will be on Parliament Speaker Cemil Çiçek this week.
Apart from the Parliament’s other legislative activities, politics will
be heavily engaged with the parties’ local election candidates. Neither
the ruling nor the opposition parties have announced their nominees for
key cities like Istanbul and Ankara. The Justice and Development Party
(AKP) will continue to work on mayoral candidates during the party camp
on Nov. 1 and 3 in Kızılcahamam. But its announcement of the candidates
will be unlikely before mid-November.
The challenge awaiting the CHP is whether it will nominate the former
CHP member and current mayor of the Şişli district of Istanbul Mustafa
Sarıgül for Istanbul. (hurriyetdailynews.com, Oct 21, 2013)
Le coup de pouce aux minorités réveille les ardeurs nationalistes
La série de réformes dévoilée par le
gouvernement islamo-conservateur turc pour étendre les droits du
minorités, à commencer par les Kurdes, a réveillé la frange la plus
patriote du pays, qui dénonce un mauvais coup porté au sentiment
national.
Le coup de sang cocardier piqué la semaine dernière par le maire de la
petite commune de Fethiye, dans le sud-ouest de la Turquie, est
emblématique du malaise suscité par le "paquet démocratique" du Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan.
Membre du très à droite Parti du mouvement nationaliste (MHP), Behcet
Saatci a exprimé son opposition à la volonté des autorités en faisant
placarder dans sa commune une affiche au ton très ironique pour
souhaiter une bonne fête de l'Aïd el-Kebir à ses administrés en deux
langues: le turc et le kurde.
"Vous avez bien compris ?", conclut son message bilingue, "c'est pour
ça qu'il y a une nation, un pays, une langue, un drapeau, un Etat !"
L'élu récalcitrant a longuement commenté son ras-le-bol. "Un des
facteurs les plus importants de notre unité dans la géographie
anatolienne est la pureté de notre langue turque", a-t-il répété dans
la presse turque. "En cette période de voeux, nous avons voulu
souligner que notre langue est une des clés de voûte de notre intégrité
territoriale".
Même si le premier magistrat de la station balnéaire de Fethiye a fait,
jusqu'à présent, peu d'émules dans le reste du pays, son geste de défi
est loin d'être anecdotique.
En pleins pourparlers de paix avec les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), M. Erdogan a autorisé le 30 septembre
l'enseignement en langue kurde dans les écoles privées, réhabilité les
lettres Q, W et X, interdites car utilisées dans la seule orthographe
kurde, et permis aux villes kurdes débaptisées de retrouver leur nom
d'origine.
Il a également supprimé le serment d'allégeance à la Turquie, récité
tous les matins par les millions d'écoliers du pays, qui proclame
"heureux celui qui se dit turc".
"Etre turc"
Ces mesures sont loin d'avoir satisfait les représentants des quelque
15 millions de Kurdes du pays, sur une population de 75 millions à très
forte majorité sunnite.
Le PKK comme les élus kurdes réclament notamment le droit à un
enseignement dans leur langue dans les écoles publiques et une
reconnaissance de leur identité dans la Constitution.
Mais le geste accompli par M. Erdogan en direction des minorités du
pays a malgré tout suscité l'ire de nombreux Turcs, qui considèrent le
PKK comme un mouvement "terroriste".
Le chef du MHP Devlet Bahceli les a qualifiées de "honteuses" et
"cauchemardesques" et mis en garde contre leurs conséquences. "S'il
vous plaît M. le Premier ministre, dites-nous pourquoi être turc est
tellement embarrassant pour vous ?", s'est-il exclamé.
Loin d'avoir fait enrager la seule opposition, certains éléments du
"paquet" du Premier ministre ont suscité une certaine gêne au sein-même
du gouvernement.
"La définition du Turc reprise dans le serment d'allégeance ne véhicule
aucun sentiment raciste. Elle ne met pas l'accent sur les racines
ethniques", confie à l'AFP, pour déplorer sa disparition, un ancien
ministre du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
Malgré ces critiques, M. Erdogan est resté ferme sur ses positions. Pas
question de revenir sur la suppression du fameux serment. "Personne ne
peut être turc simplement parce qu'il récite tous les matins +je suis
turc+", a plaidé le chef du gouvernement, "une telle pratique n'existe
nulle part ailleurs dans le monde".
Loin de le soutenir, le MHP a décidé d'engager une procédure
d'exclusion contre son élu de Fethiye. Apparemment peu sensible au ton
ironique de son message, son parti lui reproche d'avoir utilisation la
langue kurde, en totale violation de son règlement intérieur.
"C'est une initiative qui viole les principes du MHP", a commenté très
sérieusement le chef du MHP Devlet Bahceli, "nous ferons donc ce qui
est nécessaire".
(AFP, Fulya OZERKAN, 17 octobre 2013)
BDP and HDP kicked off electoral campaign
The Peace and Democracy Party (BDP) and The Democratic Party of Peoples
(HPD) have officially kicked off their campaign for the 2014 Turkish
Municipal Elections to be held this coming March. The two parties are
running in an alliance, with the BDP running candidates in Kurdish
provinces in the East of the country and the HDP in the West. In
complying with party statues, a large percentage of the candidates will
be women.
According to a report by DİHA, the parties will run under the slogan
“Moving toward Democratic Liberation and Construction of a Free Life,
Lets Build Our Own Genuine Systems of Self-Government.” In a statement
issued by the BDP leadership, the party emphasized that their “measure
of success would be a strategic approach to the elections.” The
statement went on to stress the inevitable need for systematic change
in Turkey, and the need to develop a new model in the country – based
on the principles of democratic autonomy as proposed by Abdullah Öcalan
– that would provide for the freedom of the Kurdish people and the
possibility of real democracy in the country. The party reaffirmed that
it “from today onward we want to work everywhere on this understanding.
Those pursuing individual or particular interests in a spirit contrary
to these principles will be held responsible by our party. It is
important to be pay attention to this.” Two separate commissions have
been put together to prepare and coordinate election work.
The most important question now is the selection of party candidates
The party went on to underscore the importance of selecting proper
candidates, saying “ there must be defined criteria for mayors,
city-council persons, and other representatives to be chosen by the
people. They must be in touch with the values of the movement, they
must be people who the people can embrace. They must be people who are
consistent with the language and culture of the place from which they
are chosen, who love to work, who take initiative, who are working
people that embrace the democratic system that is forming and who
understand the duty of complying with decisions taken by the party. Our
candidates should not be representatives of personal or family
interests but should consciously represent the interests of the people
and give the people assurance on this subject. They should be open to
educate themselves and be educated, and embrace the model of the free
municipality and our understanding of local administration. They should
labor on the foundation of our party’s standards of equity and justice,
be deserving and capable of the duties assigned to them, and they
should be people who are a reflection of and a representative force in
society.”
A Women’s Quota will be in effect in Diyarbakır and Hakkari
According to the statement, a quota for female candidates will be in
place in Diyarbakır Büyükşehir, Lice, Eğil, Bismil, Bağlar, Silvan,
Edremit (Van), İpekyol (Van), Özalp (Van), Hakkari, Yüksekova,
Nusaybin, Derik, Mazıdağı, Cizre, Uludere, Varto, Bulanık, Diyadin,
Mazgirt (Tunceli), Ceylanpınar, and Pazarcık. Alongside this there will
be general party elections where the female quotas are not in place and
party primaries will be held in Diyarbakır, Mardin, Şırnak, Batman,
Van, Dersim, Hakkari illeri ve Bağlar, Sur, Kayapınar, Yenişehir,
Silvan, Bismil, Çınar, Lice, Cizre, Yüksekova, Derik, Nusaybin,
Kızıltepe, Başkale and Varto.
(ANF, Oct 8, 2013)
Le Parlement votera pour prolonger le droit de frapper le PKK en Irak
Le Parlement turc se prononcera jeudi sur la prorogation d'une
autorisation d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak contre
les bases arrières des rebelles kurdes, en dépit de pourparlers de paix
en cours, a rapporté dimanche l'agence Anatolie.
Le texte autorisant pendant un an le gouvernement à ordonner des
opérations par-delà la frontière irakienne contre les rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) sera examinée jeudi en assemblée
plénière du Parlement, selon Anatolie.
Le Parlement turc a déjà prolongé cinq fois cette autorisation, votée
initialement en 2007, et dont la dernière mouture arrive à échéance le
17 octobre.
Ce nouveau vote intervient alors que des pourparlers de paix
historiques sont en cours entre les autorités turques et le chef
emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, même si le processus marque le pas
depuis la fin de l'été.
Au printemps, sur les consignes de son chef, le PKK a entamé un retrait
de ses combattants hors de Turquie, vers les montagnes du nord de
l'Irak, réclamant en échange de ce geste des avancées du gouvernement
concernant les droits de la minorité kurde.
En l'absence de réformes, les rebelles ont annoncé début septembre le gel de ce mouvement de retrait.
Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a annoncé
le 30 septembre un projet de réformes visant à démocratiser la Turquie,
comprenant des mesures en direction des Kurdes comme le droit à un
enseignement dans sa langue maternelle, dont le kurde, dans les
établissements privés.
Mais les propositions de M. Erdogan ont été jugées largement
insuffisantes par les rebelles, qui réclament notamment un enseignement
en kurde dans les écoles publiques, une autonomie régionale pour les
zones de peuplement kurde, la libération de milliers de militants
kurdes et la reconnaissance de l'identité kurde dans la Constitution
turque.
(AFP, 6 octobre 2013)
Erdogan candidat à la présidentielle en Turquie?
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dit qu'il présenterait
sa candidature à l'élection présidentielle prévue l'an prochain si son
parti islamo-conservateur le lui demandait.
"Pour l'instant, il n'y a rien de certain. Si j'avais pris une décision
définitive à ce propos, je l'aurais annoncée", a déclaré M. Erdogan
lors d'un entretien accordé jeudi soir aux chaînes de télévision ATV et
A Haber.
"Je m'efforcerai d'assumer la fonction, quelle que soit cette fonction,
qui sera déterminée pour moi par mon parti", a-t-il ajouté.
Dans ses statuts, le Parti de la justice et du développement (AKP)
limite à trois le nombre de mandats successifs de député, et donc de
Premier ministre, que peuvent exercer ses membres. M. Erdogan ne pourra
donc pas poursuivre son mandat de chef du gouvernement, entamé en 2003,
au-delà des élections législatives de 2015.
De nombreux observateurs turcs prêtent donc à l'actuel Premier ministre
l'ambition de se présenter à l'élection présidentielle d'août 2014, qui
aura lieu pour la première fois au suffrage universel direct.
M. Erdogan s'est à plusieurs reprises prononcé pour un renforcement du
rôle du chef de l'Etat, largement honorifique, mais les projets de
réforme de la Constitution du pays sont paralysés depuis des mois par
les divergences opposant l'AKP aux partis d'opposition.
Quelle que soit sa décision concernant la présidentielle, M. Erdogan a
exclu jeudi soir toute confrontation directe lors de ce scrutin avec
l'actuel chef de l'Etat Abdullah Gül, avec lequel il a créé l'AKP en
2001.
"Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de divergences dans notre parti", a-t-il estimé.
M. Gül manifeste souvent publiquement ses différences avec M. Erdogan.
Lors de la fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie en juin,
M. Gül s'est prononcé pour le dialogue avec les manifestants, alors que
M. Erdogan a prôné la fermeté et la répression.
(AFP, 4 octobre 2013)
Le serment d'allégeance des écoliers supprimé
Les écoliers turcs seront rapidement dispensés, dans le cadre des
réformes annoncées lundi par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan,
de réciter le serment d'allégeance obligatoire chaque matin au début
des cours, a indiqué vendredi le ministre de l'Enseignement Nabi Avci.
"Nos collègues travaillent sur ce sujet. Je pense qu'un changement de
règlement sera finalisé la semaine prochaine", a indiqué M. Avci en
réponse à la question d'un journaliste sur ce serment d'allégeance,
jugé "raciste" par la minorité kurde de Turquie.
M. Erdogan a annoncé lundi la suppression à terme du serment en
dévoilant un ensemble de réformes baptisé "paquet démocratique"
destinées à élargir les droits des minorités de Turquie, à commencer
par les 15 millions de Kurdes du pays.
"Je suis turc, honnête et travailleur. Je suis turc, je suis juste, je
suis dur au travail (...) Mon existence est un cadeau à la vie turque.
Heureux celui qui se dit turc", dit le serment.
L'opposition turque et la presse qui la soutient ont dénoncé la
décision du gouvernement islamo-conservateur de renoncer à ce serment,
y voyant une atteinte à l'"identité nationale".
(AFP, 4 octobre 2013)
Le projet de démocratisation annoncé par Erdogan ne fait pas recette
Partis d'opposition et mouvement kurde ont
fustigé mardi le projet de réformes annoncé la veille par le Premier
ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan pour renforcer la
démocratie en Turquie, dénonçant l'absence de vraies solutions aux
problèmes du pays.
Alors que d'importantes avancées en faveur de la majorité kurde étaient
attendues dans ce paquet de réformes, dans un contexte de pourparlers
de paix entre Ankara et Abdullah Öcalan, le chef emprisonné des
rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ces
derniers ne cachaient pas mardi leur déception.
"Le paquet de réformes qui a été annoncé démontre que l'AKP (Parti de
la justice et du développement, au pouvoir) a adopté une politique de
non résolution" de la question kurde, a affirmé la direction du PKK
dans un communiqué cité par l'agence de presse kurde Firat, porte-voix
de la rébellion.
"On comprend avec ces annonces (...) que rien d'autre n'a été pris en
considération que la recherche d'un nouveau succès électoral", a-t-elle
poursuivi.
L'annonce de cette série de réformes intervient alors que des élections
locales sont prévues en mars 2014, puis une présidentielle en août et
des législatives en 2015.
Le PKK a entamé au printemps un retrait de ses combattants vers le nord
de l'Irak, mais a interrompu ce mouvement début septembre en réclamant
des mesures concrètes du gouvernement pour la minorité kurde.
Les rebelles revendiquent notamment le droit à un enseignement public
en kurde, une forme d'autonomie pour les régions kurdes de l'est et du
sud-est de la Turquie, une révision de la loi antiterroriste pour
permettre la libération de milliers de militants kurdes et
l'inscription d'une référence explicite à l'identité kurde dans la
Constitution.
M. Erdogan n'a que partiellement répondu à ces attentes lundi en
annonçant un enseignement en langues maternelles dans les seuls
établissements privés et des mesures d'ordre symbolique comme la
possibilité pour des localités kurdes débaptisées après le coup d'Etat
de 1980 de reprendre leur nom kurde.
Les réformes n'ont pas d'avantage convaincu les principaux partis d'opposition.
"Le gouvernement a déserté face aux principaux problèmes de ce pays et
nous a présenté ces réformes pour échapper aux pressions de la
société", a accusé Kemal Kiliçdaroglu, le chef du principal parti
d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
"Contre-attaque"
Le chef du CHP n'a pas en revanche commenté la réforme la plus concrète
du "paquet de démocratisation": la fin de l'interdiction du voile
islamique dans la fonction publique, à l'exception de la police, de
l'armée et de la justice.
Tout au plus a-t-il dénoncé une mainmise de l'AKP sur l'Etat et son
autoritarisme. "Ils considèrent la moindre objection comme une
résistance à l'Etat", a-t-il commenté, "le principal obstacle à la
progression de la démocratie en Turquie est l'AKP lui-même".
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'AKP a fait de la levée de
l'interdiction dans la fonction publique du foulard islamique, un
symbole de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de
la République Mustafa Kemal Atatürk, l'un de ses chevaux de bataille.
Le chef du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), Devlet
Bahçeli, a pour sa part dénoncé l'absence de consultation qui a entouré
la préparation de ce projet.
"Le peuple turc est absent de ce paquet, ses attentes n'y sont pas. La volonté du Parlement n'y est pas", a-t-il déclaré.
Pour nombre de commentateurs, les annonces du Premier ministre visent
d'abord à réhabiliter son image, écornée par la répression de la vague
de contestation qui a agité la Turquie en juin.
Pendant près d'un mois, des dizaines de milliers de manifestants ont
défilé dans les grandes villes de Turquie, surtout Istanbul, Ankara et
Izmir (ouest) en accusant M. Erdogan de dérive autoritaire et de
vouloir "islamiser" la société turque.
"Le +paquet démocratique+ peut ainsi être considéré comme la
contre-attaque du gouvernement", a déclaré à l'AFP Sinan Ulgen, expert
à la fondation Carnegie Europe à Bruxelles. "Il serait naïf d'attendre
que la démocratie émerge de ce +paquet+" après les manifestations de
juin, a jugé pour sa part le quotidien libéral Radikal. (AFP,
Par Nicolas CHEVIRON, 1 octobre 2013)
Turkish Parliament opens for painful term
The legislative year will begin on Oct. 1 with a loaded
agenda, especially with regard to the democratization package that
requires various legal amendments.
Parliament, which has quite a busy agenda, will
hold intense and heated sessions filled with debates until it recesses
for the local elections to be held in March 2014. The expectation is
not groundless, because even though it has been in a recess for about
two and a half months, the high pulse rate of politics is likely to
push the blood pressure even higher in light of this busy agenda.
The first step in the tension ladder will surely be the democratization
package to be announced today, and the opposition’s reaction. The
stances of the Republican People’s Party (CHP) and the Nationalist
Movement Party (MHP) are more or less known, but the reaction of
İmralı, Kandil and the Peace and Democracy Party (BDP) seem much more
important for the welfare of the resolution process. If the demands of
Kurds are not met to a certain degree and if a road map is not
announced, then the coming months could be holding serious crises.
Right after the announcement of the package, President Abdullah Gül
will take the floor tomorrow at Parliament. If he is not a candidate
again for Çankaya, this to-be-last speech of his as president is
arousing curiosity with regard to its framework, content and what
messages it will carry.
With reservations, Gül declared his support for the beginning of the
Gezi Park protests during his United States trip, and this is known to
have created some discomfort in the government. The picture he will
draw in his Parliament speech will certainly determine the agenda.
Gül is expected to deliver effective messages on the solution of the
Kurdish issue, elections, democratization, freedom of the press and
expression, and foreign policy - primarily Syria and Iraq. He is also
expected to heavily emphasize that he will be one of the effective
players in the 2014 elections.
It will constitute an interesting irony that right after Gül, CHP
Zonguldak deputy Mehmet Haberal will take the parliamentary oath, two
years after he was elected because he was being held in jail as part of
the Ergenekon case.
If the information that some ruling Justice and Development Party (AKP)
female deputies will participate in the general assembly of Parliament
wearing headscarves turns out to be true, then it is being wondered
whether a new “Merve Kavakçı” crisis will erupt, and what kind of
stance the CHP will adopt.
Another tension point that might lead Parliament and politics to a
fight will be the debate on the Syria and northern Iraq motions. The
government is seeking authorization to send troops, if necessary, to
both of these countries. Assuming that the opposition will stage a
sharp resistance, the government is discussing merging the two motions.
After all these debates, laws to be enacted within the context of the
democratization package will be on the agenda of Parliament. Next will
be the 2014 budget talks until the end of November, which are expected
to become a battle of the leaders.
The AKP wants to bring the Gezi Park incidents to the agenda of
Parliament for a Parliamentary investigation, and these talks will be
another painful stage between the government and the opposition.
Because of the local elections scheduled for March 2014, Parliament is
expected to start a three-month recess at the end of December. The AKP
is planning to enact all the urgent motions and proposals in its agenda
by working day and night, and the opposition parties are preparing to
strongly resist this hasty stance.
(hurriyetdailynews.com,
Sept 30, 2013)
Government's reform package hit by opposition criticism
The main opposition Republican People's Party (CHP) strongly criticized
the new democratization package announced by Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan.
The main opposition Republican People’s Party (CHP) was
also not content with the package but a comprehensive evaluation was
set to be made by the party leader, Kemal Kılıçdaroğlu today.
Kılıçdaroğlu is to analyze the 11-year record of the government in the
fields of democracy and human rights.
Akif Hamzaçebi, deputy parliamentary group leader of the CHP, said the
package was very weak and a long way from meeting the democratic needs
and expectations of the people. Deputy leader of the CHP, Gürsel Tekin,
said the only item he liked was the one bringing in measures against
hate crimes and anti-discrimination. “It seems Mr. Prime Minister did
not recognize it but this article is prepared just for him. The one
about alienation. Because it is the prime minister who is creating the
most alienation,” Tekin said.
The Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli will
evaluate the package during his party’s parliamentary group meeting,
just hours before the Parliament begins its new legislative year.
According to CHP İzmir deputy Ayman Güler, the package is a serious
blow to the nationalist-secular Turkish Republic. “Nationalist-secular
Turkey has been destroyed, and religious-ethnic divisions are to be
enshrined in the Turkish Penal Code [TCK],” Güler maintained, while CHP
Vice President Gürsel Tekin expressed his deep dissatisfaction with the
package, saying it falls far from people's expectations.
Sabahat Akkiraz, a CHP İstanbul deputy, has criticized the government
for not granting Alevis the rights of other citizens, as Alevis and
cemevis are not mentioned in the package. “The government is trying to
make fools of Alevis by only changing the name of a university to
Hacıbektaş,” she said.
For Ufuk Uras, a founder of the Greens and the Left Party of the Future
(YSGP), the package is the first step towards peace. “At least these
points should be discussed freely. It is necessary to continue forward
to the next step. The [electoral] threshold is an important issue. It
is a good development to bring alternatives to the current election
threshold. It is important to focus on the merit of the threshold, not
who will benefit and who will be harmed,” said Uras.
Atilla Sandıklı, the president of the Wise Men Center for Strategic
Studies (BİLGESAM), is in favor of the package. “I am support every
democracy package that lifts the barriers to freedoms,” he said. Though
noting that the package is an important step, Sandıklı doesn't think
that the package is as comprehensive as previously declared. “It is
disappointing for me that Alawite citizens' expectations were not
fulfilled,” he said. A security expert, Sandıklı is concerned that this
may pose a security threat for Turkey. “If the necessary measures are
not taken, this might pose a threat to security,” he warned.
Evaluating the package, Ahmet Taşgetiren, an opinion leader in the
Bugün daily, described the package as an important step. However, he
underlined that the contents of the package were not sufficient. “It is
possible to say that Alevi citizens are not included in this package.
The government faced challenges at this point, I suppose,” said
Taşgetiren, adding that the prime minister's 40-minute speech before
unveiling the details must have been an attempt to face criticisms
beforehand. Regarding the amendments to the electoral threshold,
Taşgetiren noted that the government has taken a serious step..
(TODAY'S
ZAMAN, Sept 30, 2013)
Forces
armées/Armed Forces
Prosecutor seeks life imprisonment for Sept 12 coup leaders
A public prosecutor in the Sept. 12, 1980, coup case has demanded
aggravated life imprisonment for the surviving leaders of the coup,
then-Chief of General Staff Gen. Kenan Evren and former Air Force Cmdr.
Gen. Tahsin Şahinkaya.
Evren, Turkey’s seventh president between 1982 and 1989, and Şahinkaya,
who both have medical reports that they are not healthy enough to be
present at the courthouse, were linked to the 17th hearing of the case
held at the Ankara 12th High Criminal Court via an audio-visual
conference system from the Ankara and Istanbul Military Medical Academy
hospitals (GATA), respectively. Evren is 96 while Şahinkaya is 88.
The prosecutor described the coup d’état as “a crime against humanity,”
and said the statute of limitations could not be applied for Evren and
Şahinkaya. He also demanded the removal of Evren and Şahinkaya’s
military ranks.
Meanwhile, the chief judge announced the answer provided by the
National Intelligence Organization (MİT) regarding the “Civilian
Affairs Coordination Group” reached at the court. MİT told the court
that they had no information regarding civilians who took part in the
process leading up to the coup and that they had no documentation over
the Civilian Affairs Coordination Group. The group was formed within
the “Bayrak” (Flag) Operation Directive, which was the military’s road
map for the staging of the coup.
But Ömer Kavili, an intervening lawyer, said the trial of the two
elderly retired generals was insufficient in making an account with the
1980 coup, indicating that there were thousands of civilian
collaborators in the coup.
“Although we hoped for the exact opposite when the trials began, the
civilian collaborators in the coup have not been revealed up until now.
MİT said they had no information about the civilian leg of the coup. Is
MİT making fun of the court? How can we believe it?” Kavili said during
the hearing. “We see that the mentality of Sept. 12 remains in
government offices.”
The hearing has been suspended so that the former generals can prepare their defenses.
Separately, the main opposition Republican People’s Party (CHP) called
on the government to rehabilitate the victims of all coups, including
the 1980 putsch and the March 12, 1971, takeover.
“The Justice and Development Party [AKP] secured the rehabilitation of
the Feb. 28 [post-modern coup of 1997] victims via a legal amendment
adopted before Parliament went to summer recess. That was a favorable
step. However, the victims of the Sept. 12 and March 12 [coups] were
not included in that bill. This is inequality. If you ignore the
victims of other coups while rehabilitating the Feb. 28 victims, this
will not accord with democracy,” CHP deputy parliamentary group leader
Akif Hamzaçebi said at a press conference on Oct. 25. (hurriyetdailynews.com,
Oct 25, 2013)
Des F-16 turcs détournent un appareil militaire russe en mer Noire
Deux avions de combats F-16 turcs ont décollé mardi pour détourner un
avion de reconnaissance militaire russe qui s'était approché de
l'espace aérien turc, a annoncé mercredi l'armée turque.
"Un IL-20 appartenant à la Fédération de Russie a effectué un vol le 22
octobre dans l'espace aérien international en mer Noire, parallèlement
au littoral turc, de l'est (Géorgie) vers l'ouest (Bulgarie)", a
précisé l'état-major sur son site internet.
Deux F-16 ont décollé de leur base lorsque cet appareil, un appareil de
reconnaissance quadrimoteur, s'est approché de l'espace aérien turc,
"afin d'empêcher une tentative potentielle de violation" aux alentours
de la ville turque d'Ordu (nord), a ajouté le communiqué.
Les chasseurs turcs ont fait demi-tour et sont rentrés à leur base
lorsque l'appareil russe a quitté la zone, a poursuivi l'armée turque.
Des incidents de ce genre sont inhabituels entre la Turquie et la
Russie, qui entretiennent de bonnes relations politiques et
commerciales. (AFP, 23 octobre 2013)
The Army Chief breaks silence after coup case verdict
Chief of General Staff Gen. Necdet Özel has released a written
statement concerning the Balyoz (Sledgehammer) verdict, underlining
that he is “just a public servant whose duty is defined by laws,”
following questions over his silence after the coup case verdict was
released.
The verdicts of such historic cases should be discussed by experts,
evaluated by legislative and executive bodies, and the soul-searching
for the verdicts should be done by the nation, Özel said.
“Due to my corporate identity, I think I don’t have right to comment on
subjects that were submitted to the court, and I do not find it right
to share my opinions with the public via the press. I find it
sufficient to declare that I have personally shared my views with the
related authorities,” he added.
Özel’s remarks came soon after the Turkish Navy officers imprisoned for
alleged involvement in the Balyoz coup plans released a joint statement
condemning their superiors for remaining silent, even after the Supreme
Court of Appeals upheld their convictions.
“As long as you remain silent, don’t come to funerals of our family
members who died out of our grief, or to our spouses, children our
family elders for consolation,” the officers jailed in Mamak military
prison in Ankara said in the six-page written statement on Oct. 18.
The officers said the commanders’ remaining silent even after the Balyoz case trial process had finished was “inapprehensible.”
Meanwhile, Özel slammed recent stories noting that most of the
acquitted suspects in the coup case were members of the Land Forces,
describing them as moves to “break the peace and to make discrimination
in the Turkish Armed Forces.”
He said that he and his family had always felt the sorrow of the jailed
army personnel and their families in his heart, in response to the
criticisms over his indifference to the convictions of the army
personnel.
“When I took office, the evidence was collected, arrests were made, the
prosecution was completed, the indictment was completed and accepted by
the related court, and the trail process had already started over the
case dubbed ‘Balyoz,’” said Özel.
He also said that he was informed daily about all investigations and
trials of the Turkish armed forces personnel and looked for legal
solutions to the issue, while sharing his opinion with the authorities.
The Supreme Court of Appeals approved the convictions of 237 suspects
in its much-anticipated verdict in the Balyoz case on Oct. 9, while
quashing the convictions of 63 other suspects on the grounds that they
had agreed to commit a crime but had not followed through and actually
committed an infraction.
The verdict was the product of the longest trial in the history of the
Supreme Court of Appeals, with the process including defenses from 96
lawyers at 17 sessions that stretched out for a month.
Many observers have suggested that the legal process has still not
ended, saying that individual applications could be submitted to the
Constitutional Court and the European Court of Human Rights (ECtHR) as
a last judicial instance. (hurriyetdailynews.com,
Oct 21, 2013)
Court Declines to Release Former Private Utku Kalı
Samsun 3rd High Criminal Court opened the case of Utku Kalı, a former
private on compulsory drafting who has been arrested on May 24 for
“leaking top secret documents” regarding Reyhanlı blasts.
However, Utku Kalı has not been allowed to stand trial due to lack of
“necessary permissions”. “Authorities could do this via fax but they
didn’t do so,” advocate Ceren Kalı told bianet.
“The court ordered the hearing of witness today but we raised
objections. We told the penal court that Utku had the right to
cross-examine the witnesses by asking questions during the hearing. The
court then postponed the hearing of witnesses.
“However, they did not make a decision on our demand to declare
themselves as off-duty. Instead, the court attempted to fix a new
hearing date.”
At the end of 30 minute long hearing, the court ruled the continuation
of Kalı’s prison term for reasons associated with “high risk of
runaway, strong existence of charge suspicions, upper limit of
punishment, expert reports, existence of surveillance camera footage
and insufficient judiciary control measures”. The court also listed
Utku Kalı’s not yet submitted testimony as a reason for its ruling.
The next hearing was set to November 11 at 2 pm local time with the attendance of defendant Kalı.
What happened?
Utku Kalı, a private on compulsory drafting serving in a prison
headquarters under Gendarmerie in the northern province of Amasya, has
been arrested on May 24 for “leaking top secret documents” regarding
Reyhanlı blasts. He is currently jailed in a military prison in Sivas
province.
Advocate Ceren Kalı cited some of the procedures that Utku Kalı went through as follows:
“Transfer to attorney meetings in handcuffs, pressures, torture by
stripped search, charges related to what he said during a nervous
breakdown, order for testimony as he got up late in the morning. We see
a purpose behind these treatments.”
On August 15, the military court declared itself as off-duty, sending the case to Samsun 3rd High Criminal Court.
Currently jailed in Sivas Military Prison, Kalı has been charged with
crimes against state, “leaking top-secret documents” and “disclosing
documents regarding the security and policies of the state”, facing up
to 25 years of prison.
(BIA, Oct 21, 2013)
La durée du service militaire sera réduite de 15 à 12 mois
Le gouvernement islamo-conservateur turc va présenter un projet de loi
réduisant de quinze à douze mois la durée du service militaire
obligatoire, a annoncé lundi son porte-parole Bülent Arinç à l'issue
d'un conseil des ministres.
"Nous avons décidé de réduire le service militaire des simples soldats
de quinze à douze mois à partir du 1er janvier" 2014, a déclaré M.
Arinç à la presse.
"Cette décision sera rétroactive, ce qui signifie qu'elle concernera
tous ceux qui auront effectué douze mois de service en janvier
prochain", a ajouté le vice-Premier ministre, qui a évalué à environ
70.000 le nombre des bénéficiaires qui pourront quitter l'uniforme par
anticipation au début de l'année prochaine.
L'opposition a critiqué par avance cette réduction, dénonçant une
politique "électoraliste" à quelques mois du scrutin municipal
programmé en mars prochain.
Le service militaire est obligatoire pour tous les hommes âgés de plus
de 20 ans en Turquie. Les simples soldats serviront désormais un an
sous les drapeaux, tandis que les diplômés universitaires peuvent
effectuer un service d'une durée de six mois seulement.
L'armée turque (terre, air, mer et gendarmerie) accueille en 2013 un
peu moins de 500.000 jeunes conscrits, pour des effectifs totaux
évalués à environ 750.000 hommes, selon l'OTAN.
L'armée turque, la 2e des pays membres de l'Alliance en terme
d'effectifs après celle des Etats-Unis, est engagée depuis 1984 contre
les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le
sud-est du pays.
De difficiles pourparlers de paix sont en cours pour mettre un terme à ce conflit qui a causé plus de 40.000 morts.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le gouvernement
islamo-conservateur turc est parvenu, à coups de procès et de purges, à
faire rentrer dans le rang l'armée, à l'origine de trois coups d'Etat
et de la chute d'un gouvernement depuis 1960.
(AFP, 21 octobre 2013)
La Turquie bombarde des positions de jihadistes en Syrie
L'artillerie turque a tiré mardi une salve
d'obus contre des positions de jihadistes en Syrie, en réponse au tir
d'un obus de mortier en territoire turc, une première contre ces
factions extrémistes, a annoncé jeudi l'armée turque
"Quatre tirs d'artillerie ont été effectués le 15 octobre contre une
position située près de la ville d'Azaz appartenant à l'Organisation de
l'Etat islamique en Irak et au Levant",(EIIL) une faction dure liée à
Al-Qaïda, précise un communiqué de l'état-major des armées.
Le document précise que ces tirs sont une riposte à la chute en sol
turc, près d'un poste de gendarmes, d'un obus de mortier "qui n'a pas
explosé".
L'artillerie turque riposte depuis plus d'un an à tout tir provenant de
Syrie. Mais c'est la première fois que l'armée vise un groupe jihadiste.
La Turquie s'est dit inquiète de la progression des groupes jihadistes vers des zones proches de sa frontière.
La Turquie paiera cher pour son soutien aux "terroristes" qui luttent
pour renverser le régime de Damas, avait affirmé le président Bachar
al-Assad, interrogé sur la présence à la frontière turco-syrienne de
rebelles jihadistes, dans un entretien accordé récemment à une chaîne
de télévision turque.
Ankara a démenti toute coopération avec ces extrémistes.
La Turquie, qui a un gouvernement islamo-conservateur, est l'un des
plus fermes soutiens de la rébellion syrienne. Plus de 500.000 Syriens
s'y sont réfugiés depuis le début du conflit dans leur pays, en mars
2011.
(AFP, 17 octobre 2013)
Le Parlement proroge son autorisation de frappes contre les Kurdes en Irak
Le Parlement turc a prorogé jeudi pour un
an son autorisation, reconduite depuis 2007, de procéder à
d'éventuelles frappes militaires contre des cibles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) sur le sol irakien, en dépit des
pourparlers de paix en cours entre Ankara et ce mouvement rebelle.
Contrairement aux députés du Parti kurde pour la paix et la démocratie
(BDP), les élus des deux autres partis de l'opposition ont joint leurs
voix à celles du Parti islamo-conservateur de la justice et du
développement (AKP), au pouvoir.
Ce vote, ainsi obtenu à une large majorité, est intervenu dix jours
après la présentation par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
d'une série de réformes destinées à étendre les droits des minorités en
Turquie, à commencer par les quelque 15 millions de Kurdes y vivant.
Ces mesures, comme le droit à un enseignement en kurde dans les
écoles privées, ont été jugées largement insuffisantes par les Kurdes.
Ceux-ci revendiquent le droit à un enseignement dans leur langue dans
les écoles publiques, une autonomie régionale pour les zones de
peuplement kurde, la libération des milliers de militants kurdes
emprisonnés et la reconnaissance de l'identité kurde dans la
Constitution turque.
Ankara a renoué le dialogue il y a un an avec le chef historique
du PKK Abdullah Öcalan, qui purge en Turquie une peine de réclusion à
vie, pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus
de 40.000 morts depuis 1984.
Suivant les consignes de son chef, le PKK a décrété en mars un
cessez-le-feu unilatéral, puis entamé en mai un retrait de ses quelque
2.500 combattants hors de Turquie, vers ses bases arrière des montagnes
du nord de l'Irak.
En l'absence de gestes jugés suffisants de la part du gouvernement
turc, les rebelles kurdes ont toutefois suspendu leur retrait début
septembre.
(AFP, 10 octobre 2013)
Condamnations confirmées pour des comploteurs anti-gouvernement
La Cour de cassation turque a confirmé mercredi les lourdes peines de
prison infligées par la justice turque contre d'anciens officiers de
haut rang, condamnés dans une affaire de complot visant le gouvernement
islamo-conservateur turc.
Elle a cependant cassé partiellement ou intégralement les sentences
prononcées en septembre dernier contre 87 des 361 accusés dans cette
affaire baptisée Balyoz (masse de forgeron), pour "manque de preuves"
notamment.
Les trois principaux accusés et instigateurs présumés du complot, les
généraux quatre étoiles à la retraite Cetin Dogan, Ibrahim Firtina et
Özden Örnek, ont vu confirmer leur peine de 20 ans de prison.
La Cour de cassation a également confirmé les peines infligées à 33
autres officiers supérieurs, dont Engin Alan, un général à la retraite,
élu député pour un parti nationaliste aux dernières élections
législatives en 2011.
La Cour d'appel a en outre confirmé l'acquittement prononcé pour 34 personnes.
L'affaire Balyoz est la plus retentissante des affaires de complot
contre le gouvernement islamo-conservateur qui se sont multipliées
depuis 2007, car celle-ci implique les plus hautes sphères de l'armée,
pour une conspiration qui aurait été fomentée dès 2003, un an après
l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP,
issu de la mouvance islamiste).
Le jugement a été prononcé en septembre 2012 par une Cour de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul.
Au total 361 officiers étaient jugés par le tribunal spécial de
Silivri. 326 militaires au total ont été très lourdement condamnés à
des peines allant de 13 à 20 ans de prison.
Le procès a fait l'objet de nombreuses critiques mettant en cause l'indépendance de la justice turque.
Certains documents de l'acte d'accusation évoquaient des projets
d'attentats contre des mosquées ou encore l'envoi d'avions pour
provoquer un conflit avec la Grèce en mer Égée, afin de déstabiliser le
gouvernement AKP.
Selon la défense, en revanche, le plan Balyoz n'était qu'un exercice
théorique préparé par l'armée en 2003 et le procès serait un coup monté
pour discréditer l'armée qui a réalisé quatre putschs depuis 1960 en
Turquie.
En août, la justice turque a également prononcé de lourdes peines
contre les protagonistes d'une autre conspiration, le réseau Ergenekon,
dont l'ancien chef d'état-major des armées, le général Ilker Basbug,
condamné à la prison à vie.
(AFP, 9 octobre 2013)
Feu vert à d'éventuelles opérations militaires en Syrie
Le Parlement turc a renouvelé jeudi pour
une année supplémentaire le mandat qui autorise, si nécessaire, l'envoi
de troupes turques en Syrie.
La motion présentée par le gouvernement islamo-conservateur a été votée
grâce à la confortable majorité dont dispose le Parti de la justice et
du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Deux des trois partis d'opposition représentés au Parlement ont voté contre.
"La Turquie n'hésitera pas à faire usage de ses droits découlant du
droit international contre toute menace claire et évidente", a plaidé
devant les députés le ministre de la Défense, Ismet Yilmaz, en
présentant le texte.
"Les événements montrent que le régime syrien en est arrivé à un point
où il est prêt à recourir à toutes les méthodes et à toutes les armes,
au mépris du droit international", affirme de son côté la motion
gouvernementale, en référence à l'attaque à l'arme chimique menée le 21
août près de Damas et attribuée au régime par Washington et plusieurs
de ses alliés.
Les députés turcs avaient voté le 4 octobre 2012 une motion autorisant
pour un an le gouvernement à ordonner des opérations armées en Syrie
"si nécessaire", au lendemain de la mort de cinq civils turcs tués par
des obus provenant de Syrie dans une ville proche de la frontière
syrienne.
Depuis cet incident en octobre 2012, l'armée turque a riposté avec son
artillerie à chaque tir d'obus syrien atteignant le territoire turc.
L'aviation turque a également abattu le 16 septembre dernier un
hélicoptère syrien qui était entré dans l'espace aérien turc.
Les forces armées turques n'ont en revanche pas mené d'opérations en territoire syrien.
En bons termes avec Damas jusqu'au déclenchement du conflit syrien en
2011, la Turquie est aujourd'hui l'un des plus fervents soutiens de la
rébellion hostile au président Bachar al-Assad. Elle accueille près de
500.000 réfugiés syriens sur son sol.
La Constitution turque prévoit que toute opération militaire extérieure doit être autorisée au préalable par le Parlement.
(AFP, 3 octobre 2013)
General Staff confirms agreement to shorten compulsory military service
The Turkish General Staff has announced that an agreement has been
reached with the government to shorten the compulsory military service
of male citizens from 15 months to 12 months for private soldiers.
The statement comes only two days after Prime Minister Recep Tayyip
Erdoğan said a study was ongoing on the issue of shortening military
service during an interview on private broadcaster A Haber.
The General Staff also said the duration of the short term military
service, to which university students can apply, will remain six months.
Deputy Prime Minister Bekir Bozdağ also commented on the issue on Oct.
4, confirming that legislation regarding the details of the shortening
would be put on Parliament's agenda as soon as possible.
"The General Staff and the Defense Ministry have followed through the
studies up to a certain point and these will be shared with the
public," Bozdağ said.
For his part, EU Minister Egemen Bağış pointed to a further and more
radical possibility of the future removal of compulsory military
service.
Currently, conscription in Turkey is compulsory for every man of
Turkish nationality over the age of 18. Men serve between six and 15
months, according to the level of their studies, in military posts to
which they are appointed. (hurriyetdailynews.com, Oct 5, 2013)
Russia: Turkey might be behind the chemical attack
Russia stated that they had an important evidence regarding the
chemical attack in the capital of Syria, Damascus, in the 21st of
August: The sarin gas that was used in the attack, according to Russia,
was not produced in a professional laboratory; it’s a home-made gas and
its content is the same as the one that was used in the village of Khan
al Assal in Aleppo in the 19th of March.
Evidence Transmitted to the US
The Minister of Foreign Affairs of Russia, Sergei Lavrov, in an
interview with the Washington Post, of the US, stated that he soon
transmitted the aforementioned evidence to his American counterpart
John Kerry.
The proof of the sarin gas used in the East Ghouta of Damascus to have
the same content as the one used in Khan al-Assal is an important sign
that the opponents carried out the attack in Damascus. It’s thought
that the attack in Khan al-Assal was carried out by al-Nusra Front.
Syria had Stated: “Come to Aleppo for Investigation”
The Syrian government had requested the UN (United Nations) to send a
fact-finding group after the chemical attack in Khan al-Assal in the
19th of March. Lavrov, reminded that due to the repression o some of
the members of the UN Security Council, the fact-finding group was not
sent, thereupon Russia investigated the issue and filed the report on
the findings to the Security Council.
The Russian Minister of Affairs said “The main conclusion is that the
type of sarin used in that incident was homemade. We also have evidence
to assert that the type of sarin used in August 21 (in Damascus) was
the same, only of higher concentration.”
Turkey was Clearly Mentioned
The Permanent Representative of Russia to the UN, Vitaly Churkin, in
his speech in the general assembly of the UN, characterized the attack
in Damascus as a “provocation” and he called attention to the custody
of the Syrian militants who were caught with sarin gas in Turkey in May
and to the attempt of some Syrian and Turkish citizens to buy 10 tons
of compositions for production of chemical weapons. The words of
Churkin were interpreted as a hint that Turkey had role in the attack
in Damascus.
Fine Hints
Sergei Lavrov, in his interview at the American journal, drew attention
to the words of the opponent militants that “we’re given extraordinary
rockets and ammunition by a foreign country but we don’t know how to
use them” at the place where the attack occurred in Damascus. Lavrov
didn’t mention a country in this sentence, however, recall of these
words seems to be, once again, the hint of the Russia’s “Foreign
country has hand in this issue.”
The real strong claim is hidden in another sentence. Lavrov stated that
“We also know about an open letter sent to President Obama by former
operatives of the CIA and the Pentagon saying that the assertion that
(Syrian) the government that used the chemical weapons was a fake.”
Letters from Agents to Obama
The aforementioned letter was sent on behalf of Veteran Intelligence
Professionals for Sanity (VIPS) with the title “Is Syria a trap?” The
letter, giving several details, claimed that the attack was planned in
Turkey.
Hence, Lavrov, once again, ended up by accusing Turkey regarding the
chemical attack in Damascus, though more implicitly compared to
Churkin. The daily soL Newspaper was published with the headline
“Erdoğan might be judged for chemicals” and probed this claim that
circulated in the diplomatic backstage after the accusations of Russia
and Iran. In the aforementioned news, it was reminded that in an
intelligence report leaked from Pentagon, there was information that
the sarin gas that was used in Syria was produced in Iraq and smuggled
to Syria through Turkey by al-Qaeda.
The US government was wrong footed in foreign politics after the attack
in Damascus since there was no foreign intervention to Syria, contrary
to what he expected. The fact that little interest is shown to the
President Abdullah Gül during his visit to the US for the UN General
Assembly is related to this situation. The increasing data on the claim
that Turkey is behind the chemical attack might result in Turkey’s
being accused in international arena.
CIA Agents Accused Turkey
The Minister of Foreign Affairs of Russia, Sergei Lavrov, in his
interview with the Washington Post, stated that “We also know about an
open letter sent to President Obama by former operatives of the CIA.”
In the aforementioned letter, it was claimed that the chemical attack
that was carried out in Damascus in the 21st of August was planned in
Turkey.
The letter was signed by 12 retired agents among which there are Philip
Giraldi, a former operations officer, and
Thomas Drake, a former senior executive of NSA. The letter stated to
Obama that “There’s no evidence at the hands of the US that the
chemical attack was carried out by Syria, you’re deceived.”
The parts of the letter concerning Turkey is as such:
“We have learned that in August 13-14, 2013, Western-sponsored
opposition forces in Turkey started advance preparations for a major,
irregular military surge. Initial meetings between senior opposition
military commanders and Qatari, Turkish and U.S. intelligence officials
took place at the converted Turkish military garrison in Antakya, Hatay
Province, now used as the command center and headquarters of the Free
Syrian Army (FSA) and their foreign sponsors.”
“Senior opposition commanders who came from Istanbul pre-briefed the
regional commanders on an imminent escalation in the fighting due to ‘a
war-changing development,’ which, in turn, would lead to a U.S.-led
bombing of Syria.”
“At operations coordinating meetings at Antakya, attended by senior
Turkish, Qatari and U.S. intelligence officials as well as senior
commanders of the Syrian opposition, the Syrians were told that the
bombing would start in a few days. Opposition leaders were ordered to
prepare their forces quickly to exploit the U.S. bombing, march into
Damascus, and remove the Bashar al-Assad government.”
“The Qatari and Turkish intelligence officials assured the Syrian
regional commanders that they would be provided with plenty of weapons
for the coming offensive. And they were. A weapons distribution
operation unprecedented in scope began in all opposition camps in
August 21-23. The weapons were distributed from storehouses controlled
by Qatari and Turkish intelligence under the tight supervision of U.S.
intelligence officers.”
Khan al-Assal is Attempted to be Whitewashed
The chemical attack that took place in the town Khan al-Assal of Aleppo
on which Russia stated that “same type of homemade sarin gas was used
as the one used in Damascus” is tried to be whitewashed.
After the attack Syria had invited the UN for investigation but the US
had prevented this. In June Russia filed a comprehensive report
regarding the attack to the UN. Thereupon the UN fact-finding group
came to Syria in August in order to investigate Khan al-Assal and other
allegations. Among the other allegations was investigating the chemical
substances that are thought to have come from Saudi Arabia.
When the group was in Damascus, there was a chemical attack in East
Ghouta and a big massacre took place in 21st of August. Thereupon,
allies like the US and Turkey requested the group to examine the new
attack in East Ghouta but not the others. The very day the opponents
stated that “they would not let the group in Khan al-Assal”.
When the group was making investigations in East Ghouta the US had to
hastily depart from Syria without stopping by the other places since
the US said “we’ll attack”.
In the mean time the opponents announced several times that they won’t
let the group in Khan al-Assal. After Syria’s persistence, the UN group
went back to Damascus to investigate the allegations. The group hasn’t
been to Khan al-Assal yet.
Allegations in line with Adana Indictment
Russia’s allegation that “The type of homemade sarin used in Damascus
is the same as the one used in Aleppo” is in line with Adana
Indictment, whose details have been brought to the agenda by soL.
In May, a group that was related to the al-Nusra Front, which is under
the control of al-Qaeda, was captured with chemicals used in production
for sarin gas in Adana (Turkey). The indictment, regarding the
incident, prepared by Adana Chief Public Prosecutor’s Office was given
as a news with the headline “The traces of the ones who used chemical
weapons are in Adana” on the daily soL.
According to the indictment, the person in charge of the network,
Heysam Kassab, is related to al-Nusra Front and Liwa al-Islam. Al-Nusra
is suspected of the attack in Khan al-Assal of Aleppo.
The East Ghouta Region, where the attack was carried out, is under the
control of Liwa al-Islam. The organization is acting in accordance with
al-Nusra in the region.
Yiğit Günay - soL
Translated by Ozan Ekin
International Network for Justice
https://www.facebook.com/InternationalNetworkforJustice
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Quatre députées voilées entrent au Parlement turc
Quatre députées du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie se
sont présentées voilées jeudi au Parlement, brisant un tabou dans le
pays musulman où les cercles laïcs dénoncent une nouvelle dérive
islamiste du régime.
Ces pionnières ont été élues lors des dernières élections législatives
de 2011, alors qu'elles ne se couvraient pas la tête, sur les listes du
Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance
islamiste) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a aboli
récemment l'interdiction de porter le foulard islamique dans la
fonction publique.
C'est dans cette perspective qu'elles ont décidé de venir à une séance
débutée à 12H00 GMT au Parlement, considéré comme un lieu public.
La question du voile est hautement symbolique en Turquie, où elle
cristallise le clivage entre laïcs et les partisants de l'islam
politique, qui invoquent les libertés de culte.
Depuis 1999 aucune parlementaire ne s'était voilée dans cette enceinte:
A l'époque, Merve Kavakci, élue sur une liste pro-islamiste, avait été
obligée de quitter la salle sous les huées des députés, sans pouvoir
prêter serment et exercer ses fonctions législatives.
Cette fois tout s'est déroulé sans incident, situation saluée par le Premier ministre Bülent Arinç.
"Nous avons attendu avec patience que la démocratie se renforce", en
Turquie, a-t-il dit devant les députés, se félicitant d'un "changement
de mentalités" en Turquie.
Les élues voilées de l'AKP présentes dans la salle ont tout récemment
accompli le pèlerinage à la Mecque, l'un des piliers de l'islam, et
décidé ensuite de se voiler, pour la première fois de leur vie.
"J'attends que tout le monde respecte ma décision. Le voile est une
question entre le fidèle et son Dieu", a déclaré l'une d'elles, Gönül
Bekin Sahkulubey, citée par la presse.
L'opposition pro-laïque à l'Assemblée nationale, menée par le Parti
républicain du peuple (CHP), a dénoncé une "campagne politique" de
l'AKP avant les élections municipales de mars 2014.
"Le pouvoir ne se rappelle de la religion que lorsque des élections se
profilent à l'horizon", a critiqué Muharrem Ince, député influent du
CHP lors d'une séance qui a suivi l'arrivée des élues voilées.
"Qu'allons-nous faire si des députées se présentent dans la salle avec
une burqa?", s'est interrogé pour sa part Engin Altan, également du CHP.
Le port du voile était autrefois strictement interdit dans la fonction
publique, une interdiction qu'à fait lever M. Erdogan début octobre.
Mercredi soir, le chef du gouvernement a défendu la position de ses
députées femmes, affirmant qu'elles ne faisaient que respecter leur
religion, rejetant toute tactique politicienne.
La libéralisation du voile dans tout les domaines, surtout publique,
constitue une revendication emblématique de l'islam politique en
Turquie depuis le début des années 1970.
Les épouses de la plupart des dirigeants turcs sont voilées.
Depuis l'affaire Kavakçi, il y a 14 ans, la scène politique turque a
beaucoup changé et le voile fait partie intégrante aujourd'hui de la
vie sociale.
"On peut considérer l'arrivée au Parlement des élues voilées comme une
revanche historique à l'affaire Merve Kavakçi", commentait un
éditorialiste du journal libéral Milliyet.
L'opposition et les cercles pro-laïcité accusent le gouvernement d'ouvrir une nouvelle brèche dans la laïcité.
Au long de la décennie passée, depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP,
les institutions qui étaient les bastions de la laïcité, telles l'armée
et la justice, se sont vu enlever leurs prérogatives par des réformes
gouvernementales.
La laïcité demeure inscrite dans la Constitution turque, elle est
l'héritage capital de celui que les Turcs célèbrent comme le père de la
nation, Mustafa Kemal Atatürk.
Accusé de vouloir "islamiser" la Turquie, le parti gouvernemental avait
déjà suscité une vague de contestation après plusieurs dispositions
surtaxant l'alcool et restreignant sa vente et sa consommation, bannie
par l'islam.
En juin dernier, 2,5 millions de personnes ont protesté dans les rues
contre la politique autoritaire de M. Erdogan, une fronde inédite,
proclamant leur angoisse devant une montée de l'influence de l'islam
conservateur, sous l'égide de l'AKP.
Selon les sondages d'opinion, les Turcs sont devenus plus conservateurs
sous le pouvoir AKP et près des deux tiers des femmes portent le voile.
(AFP, 31 octobre 2013)
Un premier sex shop en ligne "halal" ouvert en Turquie
Le premier sex shop en ligne proposant aux internautes des produits
estampillés "halal", c'est-à-dire conformes aux normes de la religion
musulmane, a récemment ouvert en Turquie, a rapporté lundi la presse
turque.
De présentation très sobre, le site www.helalsexshop.com offre dès sa
page d'accueil une rubrique hommes et une rubrique femmes, identifiée
par le profil d'une femme voilée, clairement séparées, proposant
chacune leurs produits spécifiques.
Contrairement aux sex shops traditionnels, il ne propose ni jouets ni
accessoires, et encore moins de photos ou de vidéos suggestives, mais
uniquement des préservatifs, crèmes et autres gels ou huiles de massage.
Selon ces promoteurs, ce site doit permettre de lutter contre les
préjugés liés à l'islam, qui est considéré selon eux comme étant
"opposé à la sexualité".
"L'islam encourage la sexualité sous certaines circonstances",
assurent-ils sur le site, précisant que "l'usage de chaque produit en
vente est en accord avec l'islam".
L'apparition de ce nouveau site inédit en Turquie a attiré l'attention
des réseaux sociaux et de la presse du pays, officiellement à 99%
musulman.
"Il faut rechercher dans cette nouveauté des visées commerciales plutôt
qu'une volonté d'éduquer les Turcs en matière de sexualité", tranchait
lundi un éditorialiste du journal libéral Radikal.
(AFP, 21 octobre 2013)
Les liaisons dangereuses de la Turquie avec des rebelles syriens
L'affaire des deux otages turcs libérés samedi après plus de deux mois
de détention au Liban illustre les liens ambigus et dangereux de la
Turquie avec certains groupes extrémistes hostiles au régime syrien,
qui suscitent la réprobation de ses alliés occidentaux.
Les deux pilotes de la compagnie Turkish Airlines ont pu regagner
Istanbul samedi soir en vertu d'un échange complexe, qui a vu le retour
quasi-simultané à Beyrouth de neuf pèlerins libanais de confession
chiite détenus pendant dix-sept mois par des rebelles syriens.
Les ravisseurs libanais de Murat Akpinar et de Murat Agca avaient
expliqué qu'ils avaient voulu, avec ce double rapt, contraindre Ankara,
soutien inconditionnel des adversaires de Bachar al-Assad, à faire
pression sur le groupe syrien qui détenait les neuf Libanais.
«La réussite de ce processus (...) prouve une fois de plus l'importance
régionale de la Turquie», s'est réjoui samedi sur son compte Twitter le
ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, se félicitant
ainsi de sa médiation réussie.
Mais pour d'autres, cette prise d'otages qui visait directement la
Turquie est d'abord une illustration du jeu dangereux joué par son
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
«Les Turcs ont soutenu certains groupes syriens radicaux en pariant sur
une chute rapide du régime de Damas», analyse un diplomate occidental,
«ils sont en train de se rendre compte que ceux qu'ils ont armés
peuvent leur causer des problèmes».
Longtemps allié de Bachar al-Assad au nom de la politique dite du «zéro
problème avec les voisins» théorisée par M. Davutoglu, M. Erdogan a
depuis fait volte-face pour devenir l'un des plus fervents partisans
des rebelles qui ont juré la perte du président syrien.
Officiellement, la Turquie consacre son soutien à la seule Coalition de
l'opposition syrienne. Mais, depuis quelques mois, nombreux sont ceux
qui montrent du doigt ses préférences pour certaines factions rebelles
extrémistes, affiliées à al-Qaïda.
En septembre, le coprésident du Parti kurde de la paix et de la
démocratie (BDP) Selahattin Demirtas a dénoncé le soutien d'Ankara aux
combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et au Front
al-Nosra dans les combats qui les ont opposés aux milices kurdes
syriennes du PYD dans le nord de la Syrie.
Inquiétudes
Au début du mois, c'était au tour de l'ONG Human Rights Watch de mettre
en cause la tolérance dont a fait preuve la Turquie à l'endroit des
groupes jihadistes accusés d'avoir exécuté près de 70 civils début août
en Syrie dans des villages alaouites. «La Turquie (...) ne doit pas
servir de refuge à ceux qui violent les droits de l'Homme», a écrit HRW.
«Notre politique étrangère ne peut pas se réduire à des relations avec
les populations sunnites ou les Frères musulmans», a renchéri cette
semaine dans le quotidien Zaman un député de l'opposition, Aykan
Erdemir, «la Turquie aurait dû faire une différence nette entre l'Armée
syrienne libre et le Front al-Nosra».
Les pays occidentaux, qui répugnent à livrer des armes aux rebelles
syriens de peur qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains, sont eux
aussi montés au créneau.
Ainsi que l'a récemment rapporté la presse américaine, Barack Obama
s'est lui-même inquiété des «liaisons dangereuses» de M. Erdogan avec
ces groupes proches d'al-Qaïda.
Face à ces critiques, Ankara a été contraint de prendre publiquement
ses distances avec ses protégés syriens et a commencé à amorcer un
changement de cap.
«La Turquie n'a jamais autorisé de groupes liés à al-Qaïda à traverser
ses frontières», a proclamé il y a quelques jours M. Davutoglu.
Premier signe tangible de ce revirement, l'artillerie turque a tiré
mardi une salve d'obus sur des positions jihadistes de l'EIIL.
«La Turquie a réévalué sa politique pour ne pas endommager ses
relations avec ses alliés, mais surtout de crainte de devenir elle-même
une cible des jihadistes», commente Sinan Ülgen, le directeur du Centre
d'études économiques et de politique étrangère (EDAM), en soulignant
les récentes menaces proférées par l'EIIL à son endroit.
«Mais en deux ans, ces groupes ont eu le temps d'établir leurs propres
réseaux en Turquie», ajoute M. Ülgen, «la question est donc de savoir
si ce revirement n'arrive pas trop tard».
(AFP, PHILIPPE ALFROY, 21 octobre 2013)
CHP leader Kılıçdaroğlu: The Prophet is my ancestor
Main opposition leader Kemal Kılıçdaroğlu has claimed that he is a
descendant of the Prophet Muhammad, speaking during an interview with
daily Hürriyet.
“It is true, the family that I belong to descends from the family of
the Prophet Muhammad. But we do not use this in politics," Kılıçdaroğlu
said.
"There are many articles written on this topic. There is a family tree,
given to my family during Ottoman times. It is kept by the family’s
elders. This family tree document is kept by the Düzgün family in
Tunceli. I photographed it years ago and gave it to academics who were
researching the matter,” he added.
The CHP head also said that in order to prevent fake claims being made,
these documents were issued twice, with one copy given to the family
while the other was kept in the Ottoman archives.
“One copy is at the Istanbul Office of the Mufti. [In the Ottoman
period], every year, those who held this document would take it to the
‘kadı’ (Ottoman judge) and have it authenticated. This stopped with the
declaration of the Republic. But anyway, in Tunceli, everybody knows
that our family comes from the Prophet’s family,” Kılıçdaroğlu said.
Meanwhile, speaking about a possible name change of his home province
of Tunceli to the originally used "Dersim," he said local people should
be given a choice.
“It is quite possible that Tunceli may be renamed to Dersim. Hopefully,
there will be a referendum on it. The people of Tunceli should be asked
which name they would prefer. If they agree to it [the name change],
then there is no problem. As a matter of fact, they have already formed
a sports club named 'Dersim.' If I was to participate in that
referendum, I would vote for Dersim,” Kılıçdaroğlu said, adding that
people from Tunceli already identify themselves as being “from Dersim.”
(hurriyetdailynews.com, Oct 15, 2013)
Muslim cleric asks for Hagia Sophia to be used as a mosque
The chief cleric of Istanbul’s historical Sultanahmet Mosque requested
the transformation of the Hagia Sophia Museum into a mosque during Eid
prayers on Oct. 15, saying that his own mosque was becoming
increasingly crowded.
“Sultanahmet Mosque overflowed with people today, but Hagia Sophia was
deprived from the community. Hagia Sophia should be allowed to operate
as a mosque. I hereby voice our request [to the government] on behalf
of you,” said Mustafa Akgül to those gathered.
“[Democracy] Packages are being announced and our brothers are voicing
their demands via them,” Akgül added, referring to the democratization
package unveiled by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Sept. 30.
The sermon came after the Eid prayer led by the Deputy of Religious Affairs Director Hasan Kamil Yılmaz.
The status of Hagia Sophia has come under increasing scrutiny in recent
years, with a number of campaigns to open it for Muslim prayers being
initiated, despite claims that this would be disrespectful to the
building’s past as a church.
(hurriyetdailynews.com, Oct 15, 2013)
Turkey warns Strasbourg over circumcision resolution
Turkish Parliament Speaker Cemil Çiçek has called on the president of
the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) to take a
step against PACE’s recent resolution adopting a report against the
circumcision of young boys without their consent before the age of 14.
Çiçek warned of the probable “dangerous” consequences of such a move,
which “cannot be expected to make a contribution in regard to improving
human rights and freedoms.”
“This attempt caused doubts that the resolution was adopted to offend
Muslims and Jews, as well as to challenge and insult their religions,”
he said in a letter to PACE President Jean Claude Mignon, Anadolu
Agency reported on Oct. 10.
Çiçek also noted that international professions and scientific
organizations had acknowledged that the circumcision practice is
actually “useful” for physical integrity, contrary to the resolution
that suggests that it is a “violation of the physical integrity of
children.”
The parliamentary speaker further underlined that questioning a
practice that is so widespread did not comply with freedom of religion
and conscience, which is an indispensable part of universal human
rights. (hurriyetdailynews.com, Oct 10, 2013)
Le voile fait son entrée dans l'administration en Turquie
La Turquie a officiellement aboli mardi une disposition interdisant aux
femmes de porter le foulard islamique dans la fonction publique, une
mesure initiée par le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan et perçue par l'opposition comme une atteinte à la laïcité.
"Nous avons abrogé aujourd'hui une disposition archaïque qui était
contre l'esprit de la République, c'est un pas vers la normalisation",
a dit M. Erdogan lors d'un discours hebdomadaire au Parlement devant
les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu
de la mouvance islamiste).
Fortement ovationné par ses députés sur cette mesure inclue dans un
train de réformes visant à démocratiser la Turquie qu'il avait présenté
le 30 septembre dernier, M. Erdogan était visiblement très satisfait.
La libéralisation du voile constitue en effet une revendication
emblématique de l'islam politique en Turquie depuis plusieurs décennies.
Parlant d'une réforme "historique", le chef du gouvernement, dont la
femme est voilée comme celle de la plupart des épouses des dirigeants
de son parti, a estimé que "la République (turque) est la République
des 76 millions d'habitants de la Turquie".
"Les femmes voilées sont des membres à part entière de cette
République, tout autant que celles qui ont la tête découverte", a-t-il
dit.
La mesure est officiellement entrée en vigueur après sa publication
mardi matin dans le Journal officiel, dans le cadre d'un nouveau
règlement vestimentaire pour les fonctionnaires qui autorise aussi les
hommes à porter la barbe.
La précédente disposition, rédigée en 1982, deux ans après un coup
d'Etat militaire, astreignait les femmes à se présenter au travail "la
tête découverte", en l'occurrence sans être coiffées du voile
islamique, et les hommes soigneusement rasés.
L'armée et la police ainsi que la magistrature continueront d'être soumises à l'interdiction du foulard et de la barbe.
"Une période sombre touche enfin à son terme", a insisté M. Erdogan,
qui a estimé que l'interdiction du voile violait le droit de culte, un
délit passible d'une peine de prison.
Jugée inconstitutionnelle et contraire au principe de laïcité, qui est
un des fondements de la République turque, la mesure libéralisant le
port du voile dans les universités, en 2008, avait déjà fortement
divisé la société turque. Mais l'AKP au pouvoir depuis 11 ans a
toujours défendu le port du voile dans tous les domaines.
Le journal pro-gouvernemental Sabah jubilait mardi en "Une": "La honte du voile rejetée dans les limbes de l'Histoire".
L'opposition et les cercles pro-laïcité turcs ont dénoncé cette mesure,
estimant qu'elle constitue une nouvelle brèche dans le symbole de la
Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République,
Mustafa Kemal Atatürk.
Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) ne s'est pas clairement opposé à la libéralisation du
voile dans l'administration. Mais il a estimé que cette liberté pouvait
rapidement dégénérer, si elle venait par exemple à s'appliquer au
niqab, le voile couvrant le visage à l'exception des yeux.
"Erdogan veut faire de la Turquie un pays qui vit selon les seuls
règles du coran", a estimé un influent député de cette formation,
Muharrem Ince.
Le parlementaire s'est en particulier inquiété de "la pression du
quartier" sur les femmes, estimant que l'autorisation du hijab pourrait
bien vite se transformer en une obligation de fait, certaines femmes
préférant se couvrir afin de se mettre à l'abri des critiques.
Accusé de vouloir "islamiser" la société avec des références de plus en
plus visibles à l'islam, le parti gouvernemental avait déjà suscité une
vague de contestation au sein des milieux pro-laïcs après plusieurs
dispositions surtaxant l'alcool et restreignant sa vente et sa
consommation, bannie par l'islam.
En juin dernier, 2,5 millions de personnes ont protesté dans les rues
contre la politique autoritaire de M. Erdogan, une fronde sans pareille
depuis que l'AKP a pris les rênes de la Turquie en 2002.
(AFP, 8 octobre 2013)
Erdogan relance la polémique sur le foulard islamique
Trois mois après la fronde antigouvernementale de juin, le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan a remis lundi sur la table la
question très controversée du foulard islamique en annonçant que les
fonctionnaires auraient désormais le droit de le porter, et dévoilé des
mesures pour renforcer les droits des minorités, notamment des Kurdes.
Dans un discours très attendu prononcé devant la presse et son
gouvernement au grand complet, M. Erdogan a proclamé la fin de
"l'interdiction dans les institutions publiques" des "mesures
discriminatoires pour les femmes et les hommes", le foulard et la barbe.
"Ces restrictions violent le droit au travail, la liberté de pensée et
de croyance", a-t-il expliqué, s'engageant à imposer "une sanction à
ceux qui empêchent les gens d'exercer les droits liés à leurs devoirs
religieux".
Ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers,
les militaires, les procureurs et les juges, a précisé le chef du
gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le Parti de la justice et du
développement (AKP) de M. Erdogan a fait de la levée de l'interdiction
dans la fonction publique du foulard islamique, un symbole de la
Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République
Mustafa Kemal Atatürk, l'un de ses chevaux de bataille.
Déjà autorisé aux étudiantes sur certains campus, le port du foulard
sera désormais permis aux professeurs et à tous les agents publics,
ainsi qu'aux députées.
En 1999, Merve Kavakçi, une députée turco-américaine élue sous les
couleurs d'un parti islamiste, s'était présentée devant ses pairs
coiffée du voile pour prêter serment. Elle avait dû quitter l'hémicycle
sous les huées, avant d'être déchue de sa nationalité turque.
A six mois des municipales, l'annonce de M. Erdogan risque de raviver
les plaies ouvertes par la vague de contestation sans précédent qui a
secoué le pays en juin. Pendant près d'un mois, des dizaines de
milliers de manifestants ont défilé dans les grandes villes, surtout à
Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), pour reprocher au gouvernement sa
dérive "islamiste".
Réforme "sensible"
Dès lundi, le principal parti d'opposition, le Parti républicain du
peuple (CHP), a tiré à boulets rouges sur le plan Erdogan. "C'est un
sérieux coup à la République nationale et séculaire", a déploré la
députée Ayman Güler, "les divisions religieuses et ethniques vont
désormais être entérinées par le code pénal".
"C'est une réforme très sensible, mais c'est un geste nécessaire car
(...) des étudiantes ne pouvaient pas aller à l'université, des
avocates ne pouvaient pas plaider", a pour sa part déclaré à l'AFP Umit
Firat, de l'association pour les citoyens d'Helsinki.
(AFP, 30 septembre 2013)
Democratization package leaves Alevi demands unanswered
Government officials have sought to affirm that “democratization
package” is not the final chapter in the country’s quest for greater
openness, particularly for Alevis, but members of the community have
expressed their unhappiness about the lack of measures in the
much-vaunted package.
Muharrem Erkan, the Tokat representative and deputy chair of the
prominent Alevi organization Pir Sultan Abdal Cultural Association
(PSAKD), voiced disappointment over the package, saying: “We could not
see anything for Alevis in the package. Not only did [Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan] not take the smallest step on the issues of
granting legal status for cemevis or including cemevis in development
plans, we could not hear a single word from him,” Erkan said Sept.30.
Ali Kenanoğlu, chair of another Alevi organization, the Hubyar Sultan
Alevi Culture Association, also slammed the package, saying: “We did
not expect this level of intolerance toward Alevis. There are no
articles for Alevis, about Alevis. Full stop. As if the only
expectations of Alevis from the democratization package was the name of
Nevşehir University. What does it mean to give his name to a university
when the Hacı Bektaş Veli Dervish Lodge can [only] be visited with a
ticket and is closed to worship?”
Government officials, however, said their work on delivering rights to
Alevis was continuing and that the package should not be considered
final.
“Endeavors on the Alevi process are continuing. This issue will be
announced to the public later on. The package is not final; new ones
will follow,” Deputy Prime Minister Bekir Bozdağ said on his Twitter
account.
Similarly, Hüseyin Çelik, deputy leader of the ruling Justice and
Development Party (AKP), said they would keep working on the issue of
cemevis. “There is an endeavor about that [cemevis]. On that issue, it
is not the final point. Democratization continues,” Çelik said,
answering reporters’ questions in Parliament.
Other key issues that were expected to be featured in the package but were not included were as follows:
* The centralization of complaint mechanisms against security forces so that torture and maltreatment will not go unpunished.
* Amendments to the Turkish Criminal Code (TCK) and Anti-Terror Law
(TMK) for those who are not under probe instead of those who are not
“involved in crime.” This was seen as pivotal for the release of
journalists and members of the Kurdish Communities Union (KCK) under
custody and was a key demand from the Peace and Democracy Party (BDP).
* The strengthening of local administrations, a particular desire of the BDP.
* Providing translation services at public services.
* Changing back the name of Tunceli to Dersim. Erdoğan, however, only
discussed the renaming of villages. For a change in the names of
districts and provinces, a legal amendment is required, yet the
government has not initiated such plan.
* A legal reform for cemevis to be recognized as foundations formed for
the public good that could benefit from land allocation, public funds
and the ability to collect donations and pay wages to employees.
* The reopening of the Halki Seminary of the Ecumenical Patriarchate in
Istanbul. The prime minister, however, only vowed to return seized land
back to the Syriac Mor Gabriel Monastery.
* A ban on the closure of political parties.
* A law banning the “outdated” “Revolution Laws” introduced in the
1920s by Mustafa Kemal Atatürk, the founder of the Republic of Turkey,
such as laws on hats and titles.
* Erasing the names of key figures that have become synonymous with the
coups d’état of May 27, March 12 and Feb. 28 from public spaces. (hurriyetdailynews.com,
Sept 30, 2013)
Socio-économique
/ Socio-economic
Inauguration d'un tunnel sous le Bosphore, reliant l'Asie à l'Europe
La Turquie a inauguré en grande pompe mardi, au jour du 90 ème
anniversaire de la République, le premier tunnel ferroviaire sous le
Bosphore, reliant les rives asiatique et européenne d'Istanbul, un des
méga-projets urbains contesté du régime islamo-conservateur turc.
Baptisé le "chantier du siècle", après neuf ans d'attente, le Marmaray,
un tunnel de 14 km dont une portion immergée de 1.400 m, relie
désormais en quatre minutes seulement les deux continents séparés par
le détroit du Bosphore dans la mer de Marmara.
"Marmaray qui était un rêve pendant 150 ans est finalement devenu une
réalité", a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
devant une foule compacte de plusieurs milliers de stambouliotes venus
l'acclamer sur la place d'Üsküdar, située sur la partie asiatique
d'Istanbul.
Une prière a été lue par le premier mufti de Turquie avant la mise en service du tunnel.
M. Erdogan, un ancien maire d'Istanbul et très impliqué dans le projet
géant, l'a qualifié de "perle et chef d'oeuvre d'architecture et
d'ingénierie" devant une myriade de caméras.
"Marmaray est un projet de paix et de solidarité qui pourra relier
Pekin à Londres", s'est encore félicité M. Erdogan dont des portraits
géants étaient affichés avec celui du fondateur de la république
Mustafa Kemal Atatürk.
M. Erdogan et ses nombreux invités ont été les passagers du premier
train intercontinental. Marmaray figure parmi ses méga-projets urbains
souvent contestés qui ont nourri la fronde antigouvernementale de juin.
M. Erdogan était notamment accompagné lors de l'inauguration au jour
anniversaire de la fondation de la république turque en 1923, par le
chef de l'Etat Abdullah Gül et du chef du gouvernement japonais Shinzo
Abe, principal pourvoyeur de fonds du projet.
Le projet a pour objectif de fluidifier le trafic intercontinental, sur
un trajet effectué quotidiennement par plusieurs millions de
stambouliotes.
L'idée de percer un tunnel sous le Bosphore remonte à loin et a été
évoquée pour la première fois en 1860 par un sultan ottoman,
Abdulmedjid. Mais faute de technique et de fonds suffisants, elle ne
s'était jamais concrétisée.
Le projet a été relancé dans les années 1990 avec l'explosion
démographique d'Istanbul, dont la population a doublé depuis 1998 pour
dépasser 15 millions d'habitants.
Grâce à l'appui financier de la Banque du Japon pour la coopération
internationale puis de la Banque européenne d'investissement (BEI), le
premier coup de pioche a été donné en mai 2004 par un consortium
d'entreprises turques et japonaises.
Le coût total du projet est évalué à 3 milliards d'euros.
Les travaux devaient initialement être achevés en quatre ans mais ont
été longtemps suspendus par la découverte d'une série de trésors
archéologiques.
Le tunnel, formé d'un double tube, et immergé à 62 m sous le lit du
Bosphore, est aujourd'hui enfin achevé. Dans cette région à forte
activité sismique, il est censé pouvoir résister à des séismes d'une
magnitude de 9 sur l'échelle ouverte de Richter.
Avec cet ouvrage, à terme relié à 75 km de voies ferrées nouvelles, les
autorités veulent réduire les inconvénients auxquels doivent faire
faire les 2 millions de Stambouliotes qui, chaque jour, traversent le
Bosphore sur ses deux ponts, toujours saturés.
Mais certains spécialistes sont dubitatifs, même si le tunnel a suscité
moins de critiques que le futur 3e aéroport de la ville, le canal de 45
km parallèle au Bosphore ou le 3e pont sur le détroit, projets
"pharaoniques" dénoncés comme des preuves de la dérive autoritaire et
de l'affairisme du gouvernement islamo-conservateur pendant la fronde
de juin.
Au moment de la cérémonie d'inauguration, à 15 km de là, dans le
quartier européen de Beyoglu, la police a dispersé en faisant usage de
gaz lacrymogène un rassemblement de plusieurs milliers d'opposants au
régime d'Erdogan et procédé à des interpellations, selon un photographe
de l'AFP.
A Ankara, des dizaines de milliers de personnes rassemblées sur une
place centrale pour le jour de la République, ont conspué le
gouvernement "fasciste" turc, ont indiqué des témoins à l'AFP.
Marmaray ne sera cependant pas opérationnel à 100% immédiatement. Il
faudra attendre encore 2016 pour que le chantier soit entièrement
terminé.
Les détracteurs d'Erdogan l'accusent d'avoir précipité l'inauguration
de ce mardi dans la perspective des élections municipales de mars 2014.
(AFP, 29 octobre 2013)
Uncontrolled growth in İstanbul main cause of nightmarish traffic
Travel in İstanbul, a city with a population of more than 13 million,
has nearly come to a standstill with millions of people spending hours
in traffic congestion every day, and experts put the blame on the
growth of uncontrolled building in the city, which has gathered speed
since the 2000s.
Since the start of the new school year last month and the beginning of
seasonal rains, traffic congestion in İstanbul has become even worse
and more intolerable. It can take several hours to cover a distance of
even a few kilometers. Moreover, traffic congestion is not limited to
peak hours, as there is a traffic jam at almost every hour of the day.
İstanbul has a transportation system based on an east-west grid, with
the bulk of its heavy traffic shouldered by the E-5 and TEM highways.
Yet these large highways do not ease the growing traffic transportation
problems.
Giant shopping malls and massive building projects adjacent to these
highways all attract millions of people to these places and experts say
İstanbul's transport infrastructure is not sufficient to keep up with
the growing population.
For instance, the population in the Beylikdüzü district of İstanbul,
which was once an agricultural area, has increased by nearly 10 times
over the past two decades. In a region where only 2,000 people lived in
the 1990s, the population rose to 36,000 in 2000, to 112,000 in 2007,
reached 218,000 in 2011 and 233,000 today due largely to large building
projects. The population growth inevitably led to more traffic
congestion on the roads leading to and within the district and the
local residents suffer through traffic jams during peak hours every day.
There is a similar picture in the Başakşehir district, where a new
building project is seemingly launched each and every day. While the
district's population was 226,000 in 2009, it rose to 248,000 in 2010
and to 284,000 in 2011.
Nor is the situation different on the Anatolian side of İstanbul. In
Ataşehir, which hosts the high-cost building projects of many real
estate companies, the population was 375,000 in 2011 and rose to
387,000 in 2012.
According to Professor Semih Tezcan, a lecturer in the civil
engineering department of Boğaziçi University, İstanbul should no
longer be allowed to grow and authorities should stop granting permits
for construction on every piece of vacant land.
He also said mega-projects worth billions of dollars, such as Kanal
İstanbul, a new waterway that will stretch for 44 kilometers and
connect the Black Sea with the Sea of Marmara as well as the
construction of a third airport in İstanbul, which he said have no
feasibility, will mean putting İstanbul's future at risk.
“These projects are ones which will lead to a population boom in
İstanbul. While İstanbul's population is already increasing, permits
continue to be given out for giant building projects, leading to
urbanization craziness. Randomly constructed buildings in each and
every vacant area have dragged İstanbul into chaos. A new master plan
should be drafted for İstanbul. Without a new master plan, no new
construction should be allowed. This is the only way to prevent the
population boom. Traffic flow is very slow in İstanbul. We have to wait
for hours in traffic. In short, İstanbul should no longer be allowed to
grow,” he said.
Environmental organizations, urban planners and many İstanbul residents
have voiced serious concerns about the construction of a third bridge
over the Bosporus and a third airport in the city, warning that these
projects will damage the city's remaining green areas, make the city's
nightmarish traffic even worse and lead to more growth in the city's
already dense population. Yet the government has disregarded the
criticisms and launched the billion-dollar projects earlier this year.
Mustafa Gürsoy, a transportation expert, suggested imposing
restrictions on the people who want to settle in İstanbul, saying that
there are examples of this in some cities around the world.
“For instance, a Russian cannot go to Russia and settle there without
any restrictions. They first need to get a residence permit. But, there
are no restrictions on people settling in İstanbul. This needs to be
stopped,” he said.
In 2007, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan suggested instituting visa
procedures for İstanbul to slow the population growth in the city, yet
no step has been taken to that effect so far.
According to Korhan Gümüş, an architect, the real cause of traffic
delays in İstanbul is the densely constructed building and the opening
of the city's remaining green areas to construction.
“When we take a look at similar examples in the world, we see that
there is never traffic congestion in any part of the Netherlands. The
density of population is higher than that of İstanbul. Here, the issue
is not the density of the population. The important thing is to
maintain a balance in the population and have well-planned construction
within the city,” he said.
Population on the European side should be reduced
Population statistics from the 1980s show that 68.8 percent of
İstanbul's population lived on the European side and 31.2 percent lived
on the Asian side. Over the past 30 years, there has been a gradual
increase in the number of residents on the Anatolian side; as of 2010,
64.6 percent of İstanbul's population lived on the European side while
35.4 percent of the population lived on the Anatolian side. According
to the İstanbul Provincial Environmental Plan, the population of the
European side should recede to 62.9 percent while the population on the
Anatolian side should be increased to 37.1 percent. However, the
population on the European side of the city is expected to increase
even further due to giant construction projects such as the third
airport and Kanal İstanbul. (TODAY'S
ZAMAN, Oct 21, 2013)
DISK criticizes work reform package
Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is expected to unveil a reform package on women's employment after the Eid al-Adha.
DISK (Confederation of Revolutionary Workers' Unions) Secretary General
and Dev Sağlık-İş President Arzu Çerkezoğlu spoke about the package
which also includes the opening of nurseries at all public working
places.
“Are there any public workers left?”, Çerkezoğlu asked, addressing to
the government, and pointed out that there was scarcely any permanent
and secured employment in both public and private enterprises.
“To give an example, there are over 150 thousand subcontractor workers
in healthcare field alone and none of these workers can benefit from
the kindergartens at public hospitals. These arrangements do not comply
with the real life”, Çerkezoğlu said and added that authorities have
given no answer to dozens of protest demos demanding that subcontractor
women workers also benefit from kindergartens.
Çerkezoğlu stressed that the government wanted to increase women's
employment but avoided ensuring secured and equal working conditions
for women, forcing them to work in unsecured environment and for lower
prices than men. Çerkezoğlu pointed out that the involvement of women
in the labor market aimed at supplying cheap workforce. She said the
Prime Minister wanted to guarantee cheap workforce for 20 years later
by directing women to have 3-5 children today.
Remarking that the package increases maternity leave from 16 weeks to
24 weeks and forces women to work half a day after the birth,
Çerkezoğlu said the package would in this way make women on maternity
leave work as “workers for rent” and sentence them to flexible work
through private employment offices.
Çerkezoğlu underlined that they would give a joint struggle against the
package on women's employment together with other labor and women's
organizations.
(ANF, Oct 15, 2013)
Rafle chez les supporteurs de foot turcs: 3 mises sous écrou
Un tribunal stambouliote a ordonné mardi
la mise sous écrou de trois personnes arrêtées vendredi lors d'une
vaste rafle visant les supporteurs de football et fait libérer le reste
des suspects, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Le juge a inculpé les trois prévenus, parmi lesquels figure le chef des
supporteurs du club de Fenerbahçe, Sefa Kalya, pour "création et
direction d'une organisation criminelle", "coups et blessures avec
préméditation" et "instigation au meurtre", selon Anatolie.
Il a en revanche relâché 23 autres supporteurs, dont Alen Markarian, un
des leaders du principal groupe de fans de Besiktas, le "Carsi", avec
un contrôle judiciaire et une interdiction de sortie du territoire
turc, a ajouté l'agence.
Au total, 89 supporteurs des trois grands clubs stambouliotes
(Besiktas, Fenerbahçe et Galatasaray) ont été arrêtés vendredi à l'aube
lors d'opérations simultanées dans plusieurs quartiers d'Istanbul.
Le ministre de l'Intérieur, Muammer Güler, a indiqué qu'ils étaient
soupçonnés de diverses agressions menées dans le cadre "d'organisations
illégales".
Vingt-sept d'entre eux ont été relâchés par la police après
interrogatoire, puis 36 autres par le procureur, qui a renoncé à les
poursuivre.
Ces arrestations sont intervenues alors que les groupes de supporteurs
ont joué un rôle de premier plan dans la vague de manifestations
antigouvernementales sans précédent qui a secoué la Turquie en juin.
Des dizaines de milliers de partisans des trois clubs d'Istanbul ont
apporté leur soutien aux manifestants hostiles au Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, accusé d'autoritarisme et de
vouloir "islamiser" la Turquie.
La contestation a été violemment réprimée par la police, faisant 6
morts et quelque 8.000 blessés, selon l'Union des médecins de Turquie.
Des centaines de personnes ont été poursuivies à la suite de ces
incidents. (AFP, 1 octobre 2013)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
UK lawyers condemn Turkey’s anti-terror law
Turkey’s anti-terror legislation has come under fire once again as five
lawyers who recently returned from Istanbul gave a damning critique of
one of Turkey’s now notorious ‘KCK trials’ at a public event held a
Garden Court Chambers.
The lawyers formed part of a 6-person strong delegation that observed
the trial of 46 Kurdish lawyers, who are being prosecuted for their
work defending imprisoned Kurdish leader Abdullah Ocalan. What
they witnessed, they told the meeting, was a political show trial
taking place in the context of peace talks between Ocalan and the
Turkish government that reveals far more about authoritarianism in
Turkey than the supposed criminality of the defendants. The meeting was
chaired by Bill Bowring, Professor of Law at Birkbeck University.
The Kurdish lawyers have been made to face a justice system which is
‘quite incapable of delivering justice according to international
standards’, said human rights barrister Margaret Owen. 16 of the 46
lawyers initially arrested have not been granted bail, with no
explanation given as to why that might be, and they have only seen six
days in court since their arrest in November 2011.
As barrister and trial monitor Bronwen Jones explained in detail, the
use of intercept evidence and illegally recorded privileged
conversations with their client in the prosecution case was further
evidence of human rights violations and broke international standards
on the rights and role of the lawyer. Indeed, the evidence presented is
largely based on subjective police opinion and [1]
The trial is taking place in the largest courthouse in Europe, the
Silivri prison complex outside Istanbul. Mark Jones, barrister at St
Ives Chambers, revealed the courthouse was the size of a rugby pitch
and had space for 240 lawyers and over 200 defendants at a time, which
‘begged the question, why would a country build a courtroom that size?”
It certainly gives an idea of how Turkey plans to go about dispensing
justice.
But with between 10,000 - 12,000 people imprisoned under Turkish
anti-terror law since 2009 in the name of investigations into the
Kurdistan Communities Union (KCK), one can presume that Turkey views
courthouses such as this as quite necessary. In another trial, over 200
politicians and elected officials of the pro-Kurdish party, the BDP,
are being tried together in a lengthy and arduous case that has been
going on for over two years. Trade unionists, journalists, students,
human rights defenders and members of Kurdish civil society have been
arrested and tried in their hundreds.
All of this has resulted in Turkey having a third of the world’s
prisoners classified as ‘terrorist’. As Mark Jones explained, this is
‘an assault on basic human rights of a scale not seen anywhere in the
world’.
London-based solicitor Ali Has, who has been monitoring the trial since
it began in 2012, went on to say that ‘“terrorist” is now the easiest
profession to attain in Turkey’. Turkey’s current anti-terror law
(TMY), which is excessively vague and open to arbitrary application,
has been used to prosecute offences such as holding up a victory sign
at a demonstration, throwing stones at the police, and protesting
limitations on the right to protest.
Even speaking in the British parliament against Turkey’s human rights
record has led to an indictment for well-known human rights barrister
and writer Muharrem Erbey. Like the lawyers and the other thousands, he
has also accused of ‘membership of an illegal organisation’ under the
TMY.
After the speakers had finishing presenting, the open discussion began
with an inevitable question, ‘How can these trials be happening
alongside the peace process?’ And the answer came also from the floor:
Perhaps precisely because they are an integral part of the peace
process.
Indeed, the arrests began soon after local elections in 2009 that
resulted in massive gains for the BDP. They have continued throughout
this period of peace talks – which took place at first in secret and
then later publicly – with the members of the Turkish intelligence
organisation (MIT) and Ocalan.
Whilst it was acknowledged that democratic reforms have been introduced
during this period, many expressed concern that these are little more
than cultural concessions, intended not to empower but to pacify the
Kurdish population while their political and civil movement is being
dismantled. This sentiment has been echoed by PKK leader Cemil Bayik
this week, who said that the reforms “didn’t even touch the anti-terror
laws have out thousands of people behind bars”. "We silenced our
weapons so that politics could speak, but now we see that politics is
in prison", he continued.[2] Indeed, the same question was raised at
the meeting: how can the peace process continue with Ocalan and his
lawyers still behind bars?
But with no internationally agreed definition of ‘terrorism’, Saleh
Mamon of CAMPACC explained, legislation is often vague, broad, and as
such too useful a political tool for repressive governments.
Furthermore, ever-more complex and sophisticated counter-terrorism
strategies used by the West and its allies in the name of the war on
terror means that an equally coordinated effort is required to fight
against the abuse of such legislation, Peace in Kurdistan Campaign’s
Estella Schmid argued. Turkey’s unique role in this global war must be
exposed, particularly given Turkish support for Al Qaeda affiliated
groups involved in violent clashes with Syrian Kurdish defence forces,
the YPG.
---
This event, Anti-Terror Law and the Obstruction of Justice: The
Implications of Mass Trials in Turkey for the Peace Process with the
Kurds, took place in Garden Court Chambers on 9 October 2013. It was
organised by Peace in Kurdistan Campaign, CAMPACC, Haldane Society of
Socialist Lawyers, and the European Association of Lawyers for
Democracy and Human Rights (ELDH). We would like to thank all the
speakers for their contributions, as well as Professor Bill Bowring for
chairing the meeting.
---
Notes.
[1] Bronwen Jones’ report on the trial can be found here:
http://peaceinkurdistancampaign.wordpress.com/2013/10/15/bronwen-jones-reports-on-6th-hearing-of-kck-lawyers-trial/
[2] http://uk.reuters.com/article/2013/10/22/uk-turkey-kurds-pkk-idUKBRE99L06920131022
http://peaceinkurdistancampaign.wordpress.com/2013/10/25
L'UMP dénonce une réouverture des négociations "en catimini"
Plusieurs parlementaires UMP dont les anciens ministres Roger Karoutchi
et Xavier Bertrand ont dénoncé mercredi le feu vert de la France à la
réouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, effectué
selon eux "en catimini".
"C'est un changement diplomatique majeur puisque Nicolas Sarkozy avait
jusqu'à présent mis son veto à l'ouverture de nouveaux chapitres", a
déclaré Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, dans un
communiqué. "Une telle rupture ne peut s'effectuer en catimini, sans en
informer nos compatriotes".
L'ancien secrétaire d'Etat et vice-président de l'UMP a rappelé que son
parti est "opposé à l'adhésion pleine et entière de la Turquie à
l'Union européenne".
"Au final, ce sera au peuple français de décider souverainement sur
l'élargissement de l'Union européenne", selon M. Karoutchi, "puisque la
révision constitutionnelle de 2008 prévoit que tout projet de loi
autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un Etat à
l'UE est soumis au référendum par le président".
Xavier Bertrand, dans un communiqué cosigné avec ses collègues députés
Gérald Darmanin et David Douillet, a dénoncé "un double scandale".
"Un scandale européen : La Turquie n'est ni géographiquement, ni
culturellement dans l'Europe. Plutôt que de parler de nouvel
élargissement, il faut régler au sein de l'Union européenne les graves
problèmes auxquels les 28 Etats sont confrontés (harmonisation fiscale,
sociale, politique d'immigration...)".
C'est aussi, ont ajouté ces trois députés, "un scandale démocratique :
Ni la Représentation Nationale, ni bien évidemment le peuple français,
n'ont été informés au préalable de cette décision, alors que la Nation
dans ses profondeurs, a toujours montré son refus d'une telle adhésion".
"Sur un sujet aussi important, le gouvernement ne pouvait pas engager
le pays comme il l'a fait sans un débat national préalable. A moins
qu'il s'agisse d'une nouvelle manoeuvre pour faire monter le FN", a dit
de son côté Daniel Fasquelle, lui aussi député UMP.
Florian Philippot,
vice-président du FN, a vu mercredi dans la reprise du processus
d'adhésion de la Turquie à l'UE "une sorte de provocation", l'Union
voulant, dit-il, "aller au bout de sa logique mortifère".
Cette reprise ainsi que les négociations sur l'accord de libre-échange
UE/Etats-Unis montrent que l'Union européenne est "dans une fuite en
avant, ce qui prouve" qu'elle "est proche de sa fin", a assuré sur RFI
le bras droit de Marine Le Pen. (AFP, 23 octobre 2013)
L'UE relance les négociations d'adhésion avec la Turquie
L'Union européenne a décidé d'ouvrir mardi un nouveau chapitre dans
les négociations d'adhésion avec la Turquie après trois ans de
paralysie, a annoncé la présidence lituanienne de l'UE.
Suivant les recommandations de la Commission européenne, les ministres
de l'UE chargés des Affaires européennes, réunis à Luxembourg, ont
donné leur feu vert à l'ouverture, le 5 novembre, du chapitre 22
portant sur la politique régionale.
La décision formelle d'ouvrir un nouveau chapitre dans les négociations
d'adhésion avec Ankara avait été prise en juin avant d'être ajournée,
notamment sous pression allemande, en raison de la répression par les
autorités turques de la vague de contestation civile partie de la place
Taksim à Istanbul.
Le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle, s'est félicité de la
décision des ministres, y voyant un "pas important" pour le
rapprochement UE-Turquie.
"Les récentes évolutions en Turquie soulignent l'importance de
l'engagement de l'UE et de ce que l'UE reste la référence pour les
réformes en Turquie. A cette fin, les négociations d'adhésion doivent
retrouver de l'élan", a-t-il ajouté.
Dans son rapport de suivi la semaine dernière, la Commission européenne
avait dénoncé le "recours excessif à la force de la police" en juin,
mais salué les "pas importants" faits malgré tout par le pays en
matière de démocratie.
L'ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati, eurodéputé
PPE (centre-droit) a, au contraire, dénoncé une décision "irresponsable
dans le contexte de crise européenne actuelle".
"La Turquie n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne", a
soutenu Mme Dati. "L'UE doit plus que jamais marquer une pause durable
dans son élargissement".
Le processus le plus lent
La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus
de négociations, engagé en 2005, s'avère le plus lent jamais mené par
l'UE avec un aspirant à l'adhésion.
Il se heurte aux réserves de Paris et Berlin à l'entrée d'un pays de 76
millions d'habitants à majorité musulmane, et à l'absence de règlement
du cas de Chypre, dont la partie nord est occupée depuis 1974 par les
troupes turques.
Sur les 35 chapitres de négociations, treize ont été ouverts et un seul
a jusqu'ici pu être bouclé. L'UE a en outre gelé des pans entiers de
négociations face au refus de la Turquie d'élargir à la République de
Chypre, membre de l'UE, le bénéfice des accords de libre circulation
qui la lient au bloc européen
Le chapitre 22 portant sur la politique régionale sur lequel les deux
parties vont reprendre langue concerne un sujet parmi les plus
consensuels.
Souhaitant faire levier pour garantir la poursuite des réformes de
démocratisation en Turquie, la Commission entend aussi entrer dans le
vif du sujet. Elle a demandé aux 28 Etats de dégager la voie à
l'ouverture de deux autres chapitres portant sur les droits
fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité.
La Turquie s'était réjouie samedi des bons points décernés par la
Commission, y voyant la reconnaissance de sa "détermination à mener les
réformes"
"Le niveau atteint aujourd'hui par la Turquie en termes de
démocratisation, de droits de l'homme et de développement économique
est incontestablement le plus proche des standards de l' UE jamais
atteint", avait jugé le ministre turc des Affaires européennes, Egemen
Bagis.
Mais il avait rejeté les critiques de la gestion de la fronde de juin
par le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan,
soulignant que "le recours à la violence et aux méthodes illégales ne
sera jamais considéré comme un moyen de faire respecter ses droits" en
Turquie. (AFP, 22 octobre 2013)
La Turquie en Europe : un contresens
Laurent Leylekian*
Voici bientôt quinze ans que la Turquie est candidate à l’adhésion à
l’Union européenne. Une durée qui, à elle seule, vaut constat d’échec.
L’adhésion ne s’est pas faite mais si d’aventure elle se réalisait, sa
signification comme sa portée serait très éloignées de celles que l’on
s’en faisait en 1999, lorsque le statut de pays candidat lui fut
accordé.
Avant d’examiner l’évolution funeste du projet européen – et, pour ce
qui nous concerne, la place de la question arménienne en son sein –
allons directement à la conclusion : la Turquie européenne ne se fera
pas car il s’agit à proprement parler d’un contresens, c’est-à-dire
d’une idée qui porte en elle sa propre contradiction : La Turquie s’est
construite comme la négation de l’Europe et son adhésion ne pourrait
signifier que la disparation d’un ou de l’autre des deux termes de
l’équation. En l’occurrence, la Turquie n’a pour l’essentiel pas changé
depuis 1915 et, à moins qu’elle ne change, son adhésion à l’Union
européenne signifierait simplement que l’Europe n’existe plus en tant
que projet politique.
L’Europe, une appartenance culturelle
Historiquement et géographiquement parlant, la notion d’Europe est
âprement discutée. « Petit cap de l’Asie » selon la formule célèbre de
Paul Valéry, ses frontières orientales sont floues : Si, à l’instar du
Général De Gaulle, la plupart la limite à l’Oural, certains préfèrent
qu’elle se termine à la Volga. Au Sud-est, on considère généralement
qu’elle s’arrête au Caucase mais beaucoup intègrent les Arméniens et
les Géorgiens parmi les Européens. Au Sud, on estime actuellement que
les Balkans, la Grèce et même Istanbul sont des villes européennes
mais, il y cent cinquante ans, l’Orient commençait après Vienne.
En fait, il existe une forte tradition intellectuelle qui fait de
l’Europe un continent de l’Esprit. L’Europe, ce serait cet endroit où
opérèrent successivement plusieurs « miracles » par ailleurs inédits de
l’Histoire humaine : Au minimum la philosophie grecque et cette
théologie du libre-arbitre que fut le christianisme, et au choix, la
Renaissance et la Réforme, et/ou Les Lumières, la révolution
industrielle et son corollaire politique, la Révolution française.
De cette histoire, les Turcs furent largement absents mais cela ne
suffit pas à les exclure de la famille européenne. Après tous, la
Renaissance et les Lumières touchèrent surtout la partie occidentale de
notre continent et n’attinrent que peu ses zones les plus
septentrionales ou la rive droite du Danube. Pourtant, nous considérons
sans conteste les Serbes ou les Finlandais comme européens. Au
demeurant, la fracture entre catholicisme et orthodoxie fut longtemps
structurante dans l’histoire du continent sans que nous en fassions
aujourd’hui un critère d’européanité ou de non-européanité (et à ce
compte-là les Arméniens ne seraient européens que du bout des lèvres).
Enfin, si l’Europe elle-même s’est souvent identifiée à la Chrétienté
combattante face aux tentatives de submersion par l’Islam – l’une des
premières mentions du mot « Europe » portant cette signification
politique est attestée à la bataille de Poitiers (732) – on ne peut pas
dire qu’elle fasse pleinement sens aujourd’hui sur notre continent
largement frappé d’athéisme et comportant de fortes minorités
musulmanes, voire des pays qui furent façonnés en grande part par
l'Islam comme l'Albanie ou la Bosnie.
Arrivés en Asie mineure au tournant du premier millénaire, les peuples
turcomans auraient très bien pu s'intégrer aux nations européennes
comme le firent les Magyars ou les Bulgares qui les précédèrent de peu
à l'échelle de l'Histoire. Ils l'auraient pu d'autant plus que ceux que
l'on appelle aujourd'hui "turcs" descendent de 700 000 turcomans venus
d'Asie centrale qui firent souche avec les quelques cinq millions de
personnes qui peuplaient déjà l'Asie mineure, au premier chef desquels
les Européens qu'étaient un peu les Arméniens et beaucoup les Grecs. En
quoi les Turcs ne s'européanisèrent alors pas mais, au contraire,
orientalisèrent profondément les peuples qu’ils assimilèrent ?
L’Europe, une identité politique
La réponse à cette question requerrait à elle-seule un livre entier. Au
risque de paraître sans nuance, on peut cependant dire que la Turquie
n’est pas européenne car ses dirigeants politiques ont toujours refusé
une éthique qui aurait conduit – même hors du champ politique – à
l’émergence d’une pensée autonome. De même que sur la propriété
foncière, le Padichah imposait son empire absolu sur les âmes. Ce que
les Sultans ne voulurent jamais, c’est l’émergence de cette raison
normative qui n’aurait pas été inféodée au dogme politique ou religieux
et qui fait véritablement l’Occident.
En vérité, il y eut pourtant bien deux tentatives de faire de ce pays,
à travers la réforme de ses mœurs sociales et politiques, un Etat
européen. Mais la première échoua et la seconde fut un dévoiement. Les
Tanzimat, se brisèrent sur les forces dominantes du corps social
ottoman qui refusèrent dans un même mouvement, et les réformes
structurelles de l'empire, et l'octroi d'une égalité de droit à ses
sujets non musulmans. La Turquie n'a jamais connu, sinon la lettre, du
moins l'esprit de ce que purent être les divers édits de tolérance, la
déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ou le décret Crémieux.
La seconde tentative - que je qualifierais volontiers de dévoyée - fut
celle des Jeunes-Turcs et de leurs héritiers, les kémalistes. Les
Jeunes-Turcs préfigurèrent ce que feront peu après les fascistes ou les
bolcheviques: fondamentalement, ils adoptèrent les outils de la
modernité européenne en rejetant la philosophie politique qui les
sous-tendait, le progressisme qu’il soit d’essence libérale ou
sociale-démocrate. Ce n'est pas un hasard si, juste avant la première
guerre mondiale, les Jeunes-Turcs liquidèrent les derniers libéraux
musulmans de l'Empire comme Mahmud Chevket. Quant au Génocide des
Arméniens proprement dit et à l'expulsion consécutive des Grecs, ils
constituèrent littéralement le meurtre de ceux qui incarnaient la part
européenne de l’Empire : ceux qui y avaient introduit les innovations
techniques occidentales mais également, à travers des pratiques
sociales inédites – le sport, le théâtre par exemple et cette fameuse
raison critique bien sûr – l’âme européenne.
En assassinant les Arméniens, la Turquie a tué ce qu’il y avait
d’européen en elle, exactement comme les nazis s’exclurent de la
civilisation européenne par le meurtre des Juifs. Mais, comme pour
l’Allemagne, il n’y avait rien-là de définitif pour la Turquie.
Cependant, l’avènement kémaliste – c’est-à-dire la continuation
délibérée du projet politique des Jeunes-Turcs – a en quelque sorte
entériné ce choix. En promouvant des criminels du régime précédent, en
continuant par la force son œuvre de destruction des peuples d’Asie
mineure et en mettant en place un négationnisme d’Etat valant
oblitération des différentes composantes de son passé et de son crime,
l’Etat turc signifie très clairement la permanence de son rejet de
l’Europe et de ses valeurs.
Nous n’unissons plus des hommes, nous coalisons des Etats
Nul responsable politique pétri de l’esprit européen n’aurait pu
imaginer octroyer un jour le statut de candidat à un tel pays ; même
sous la pression de raisons géopolitiques internes ou venues
d’outre-Atlantique. Il est tout sauf anodin que cet octroi n’ait été
possible qu’après la dernière Commission véritablement européenne
incarnée par le troisième mandat de Jacques Delors (et quoi que dise le
Delors d’aujourd’hui à propos de la candidature turque) : c’est à peu
près à cette époque que la conception politique de l’Europe a cédé le
pas à une mécanique institutionnelle sans âme.
Les raisons de cette perte de sens sont multiples, desquelles l’aspect
générationnel n’est pas le dernier : Pour reprendre l’exemple des
derniers présidents de la Commission, Delors avait quinze ans en 1940,
Barroso en avait treize en 1968. A l’exigeante responsabilité
historique d’un personnel politique cultivé et marqué par deux conflits
cataclysmiques, succédèrent les caprices libertaires et amnésiques de
leurs héritiers. La collusion entre l’illusion libérale qui prévalait à
l’Ouest et la désillusion postcommuniste qui régnait à l’Est fut sans
doute le plus grand malentendu européen des 25 dernières années : si le
Grand Elargissement de 2004 était historiquement nécessaire, sa
conduite à la hussarde se fit au sacrifice explicite de toute vision :
Au refus spatial des frontières géographiques correspond très
exactement le refus temporel de la mémoire historique ; c’est-à-dire le
refus de toute affirmation identitaire. Et dans une même geste, les
citoyens français et néerlandais qu’on eut la désinvolture de consulter
refusèrent et le contenu ultralibéral et le contenant sans limite d’un
Europe désincarnée qui, à l’inverse du dessein de Monnet, n’unit plus
des hommes mais coalise des Etats.
Nul doute que dans ces referenda perdus de 2005, la question turque
joua un rôle prépondérant comme le montrèrent avec constance plusieurs
sondages d’opinion. Depuis, alors que l’Europe s’enfonce toujours plus
dans une crise dont l’aspect économique n’est que l’écume, la question
de la Turquie ou celle du génocide des Arméniens – c’est la même –
jouent un rôle très précis, celui de marqueur des avancées et des
reculs de l’idée européenne. Ceux qui brandissent le préalable de la
reconnaissance du génocide se prévalent d’une certaine idée de
l’Europe, continent de l’Esprit ; ceux qui voient la Turquie au filtre
avantageux de critères techniques et de données statistiques défendent
l’Europe-monde, celle du traité de Vienne où, effectivement, la Turquie
peut légitimement jouer sa partition au gré de ses intérêts. Ces deux
visions sont présentes à gauche comme à droite et l’exigence de
reconnaissance du Génocide ou les velléités un peu honteuses de son
oblitération aussi.
Cependant, il est malheureusement à craindre que les héritiers de
Romain Rolland, de Stefan Zweig, de Rainer Maria Rilke, de Ferdinand
Pessoa ou de Paul Valéry aient provisoirement perdu le combat et que
cette Europe de l’Esprit ontologiquement hors d’atteinte de l’Etat turc
se soit évanouie. Ce qui semble se préparer à court terme, c’est
l’Europe des nationalismes dont on sait ce qu’elle donna et où le
régime d’Ankara ne détonne pas plus que celui de Moscou, que celui de
Minsk, ou que ces sociétés « européennes » où prospérèrent les Croix de
feu, le Stahlhelm, les Squadristes… ou les Loups-Gris. Quelque part,
cette Europe a déjà adhéré à la Turquie. (http://repairfuture.net/index.php/fr/la-turquie-en-europe-un-contresens)
*Laurent Leylekian fut rédacteur puis
directeur de publication du journal France-Arménie jusqu'en 2010. Il a
également a dirigé la Fédération Euro-Arménienne à Bruxelles de 2001 à
2010 où il a notamment participé à la remise en place de la question
arménienne au sein des négociations d'adhésion de la Turquie. Il
continue à prendre une part active à divers projets de la société
civile en marge de ses activités professionnelles. (http://eurotopie.leylekian.eu/)
Ankara satisfait du rapport de l'UE sur l'adhésion, malgré ses critiques
La Turquie s'est réjouie samedi des bons points accordés par la
Commission européenne dans son rapport de suivi du processus
d'élargissement, qui souligne sa "détermination (...) à mener des
réformes" malgré des critiques sur la répression des manifestations
antigouvernementales de juin.
"Ce rapport marque de façon officielle la détermination de la Turquie à
mener des réformes", a souligné le ministre turc des Affaires
européennes Egemen Bagis dans sa première réaction officielle depuis la
publication du rapport européen mercredi.
"Le niveau atteint aujourd'hui par la Turquie en termes de
démocratisation, de droits de l'homme et de développement économique
est incontestablement le plus proche des standards de l'UE jamais
atteint", a souligné M. Bagis.
Dans son rapport, la Commission a crédité la Turquie de "pas
importants" en matière démocratique et demandé aux 28 Etats de l'UE
d'ouvrir avec Ankara un nouveau chapitre de négociations, celui
concernant la politique régionale, et à dégager la voie à l'ouverture
de deux autres portant sur les droits fondamentaux, la justice, la
liberté et la sécurité.
Le ministre turc a toutefois balayé d'un revers de main samedi les
critiques du rapport européen sur "le recours excessif à la force de la
police" lors de la fronde qui a visé le Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan en juin.
"Nous considérons très important de souligner que les actions qui
perturbent la paix dans notre pays par le recours à la violence et aux
méthodes illégales ne sera jamais considéré comme un moyen de faire
respecter ses droits", a-t-il indiqué.
L'Union des médecins de Turquie a recensé 6 morts et plus de 8.000
blessés lors de ces manifestations et Amnesty International a dénoncé
des "violations des droits humains à très grande échelle" lors de leur
répression.
M. Bagis a également déploré, une fois de plus, que les négociations
d'adhésion de la Turquie, engagées en 2005, soient "bloquées à cause de
l'attitude de certains Etats membres", une allusion à la France et à
l'Allemagne, très réservées sur l'entrée dans l'UE de ce pays de 75
millions d'habitants à majorité musulmane.
Dans sa première réaction mercredi, M. Bagis, avait regretté la
publication du rapport de l'UE pendant la fête musulmane de l'Aïd
al-Adha, très suivie en Turquie, et déploré que "l'Europe s'éloigne de
jour en jour de la Turquie".
(AFP, 19 octobre 2013)
L'UE critique la Turquie pour sa gestion des manifestations
Les critiques figurent dans le bilan annuel de la Commission européenne
sur les progrès réalisés par la Turquie dans les critères requis pour
adhérer à l'Union européenne.
Mais, malgré les critiques sur la gestion des manifestations de mai et
juin dont la répression par la police a fait quatre morts et 7.500
blessés en deux semaines, la Commission recommande de relancer les
négociations d'adhésion avec Ankara en ouvrant les discussions sur un
nouveau chapitre politique.
Si cette recommandation est suivie par les gouvernements européens qui
doivent se réunir le 22 octobre, une nouvelle série de négociations
pourrait être lancée début novembre.
La Turquie a commencé ses négociations effectives en 2005, 18 ans après
avoir fait acte de candidature. Les progrès sont lents, en raison des
problèmes liés notamment au statut de la partie de Chypre occupée par
la Turquie et de la réticence de la France et de l'Allemagne à une
adhésion turque.
"USAGE EXCESSIF DE LA FORCE"
En juin, les gouvernements européens, convaincus par l'Allemagne,
avaient reporté le projet d'ouverture de discussions sur le chapitre de
la politique régionale pour protester contre la façon dont les
autorités turques avaient répondu aux manifestations.
Entamé par un sit-in à Istanbul fin mai pour protester contre des
travaux de modification d'un parc public, le mouvement a gagné
plusieurs villes. La police avait utilisé des canons à eau et des gaz
lacrymogènes pour disperser les manifestants.
"L'usage excessif de la force par la police et l'absence globale de
dialogue durant les manifestation de mai et juin soulèvent de sérieuses
préoccupations", lit-on dans le rapport de la Commission.
"Cela souligne la nécessité urgente de nouvelles réformes et la
promotion du dialogue dans le domaine politique, et plus généralement
dans la société, ainsi qu'en ce qui concerne les droits fondamentaux
(...)", poursuit le rapport qui demande à ce que les responsables
répondent de leurs actions.
Le rapport suggère au gouvernement turc de concrétiser son projet de
réforme de la police de façon à ce que les forces de l'ordre puissent
être supervisées de manière indépendante.
Malgré ses critiques, la Commission se montre satisfaite des réformes
judiciaires entreprises en Turquie et de la mise en place d'un
processus de paix avec l'insurrection kurde. (Reuters, 16 oct 2013)
Key findings of the 2013 progress report on Turkey
The Commission's 2013 Progress Report on Turkey highlights a number of
important steps taken by Turkey over the past 12 months, notably the
adoption of a fourth judicial reform package and the start of a peace
process to end terrorism and violence in the Southeast of the country.
At the same time, the report emphasises the pressing need to develop a
truly participatory democracy, able to reach out to all segments of
society, as well as the clear requirement to further amend criminal
legislation and reform its interpretation by the courts so as to ensure
respect for fundamental freedoms, including freedom of expression and
freedom of assembly. These issues underline the importance for the EU
to enhance its engagement with Turkey, especially on fundamental
rights, so that it remains the benchmark for reforms in the country.
Political criteria
The accession process remains the most suitable framework for promoting
EU-related reforms in Turkey. Therefore, accession negotiations need to
regain momentum, respecting the EU’s commitments and the established
conditionality. In this regard, the opening of chapter 22 (Regional
policy), after more than three years of stalemate in the negotiations,
will be an important step.
Reform efforts continued, notably with the adoption of an important
judiciary reform package, the announcement of a democratisation package
and the start of peace talks aiming to end terrorism and violence in
the Southeast of the country and to pave the way for a solution of the
Kurdish issue.
However, the political climate continued to be marked by polarisation.
This translated into an understanding of democracy as relying
exclusively on parliamentary majority, rather than a participative
process in which all voices are heard, and finally in an uncompromising
stance in the face of dissent and a failure to protect fundamental
rights and freedoms. This was exemplified in late May and early June,
when police used excessive force in response to a major wave of
protests.
In addition, key provisions of the Turkish legal framework and their
interpretation by the judiciary continue to hamper respect for
fundamental freedoms, including freedom of expression. Cross-ownership
in the media and intimidating statements by politicians have made
self-censorship in the traditional press widespread
These issues underline the importance for the EU to enhance its
engagement with Turkey on fundamental rights. It is in the interest of
both Turkey and the EU that the opening benchmarks for chapters 23
(Judiciary and Fundamental rights) and 24 (Justice, Freedom and
Security) are agreed upon and communicated to Turkey as soon as
possible with a view to enabling the opening of negotiations under
these two chapters. This would significantly contribute to ensuring
that the EU remains the benchmark for reforms in Turkey.
With regard to regional issues and international obligations, Turkey
expressed support for a resumption of talks aimed at achieving a
comprehensive solution of the Cyprus issue under the good offices of
the United Nations. However, Turkey has still not complied with its
obligation of full non-discriminatory implementation of the Additional
Protocol to the Association Agreement and has yet to remove all
obstacles to the free movement of goods.
Economic criteria
Turkey is a functioning market economy. In 2012, the Turkish economy
slowed down to an annual GDP growth of 2.2% from an unsustainable level
of around 9% in the preceding two years. The slowdown was partly
induced by a tightening of monetary policy and was accompanied by a
rebalancing of growth from domestic demand to foreign trade, a
narrowing of the current account deficit and falling inflation. In the
first quarter of 2013, the economy regained some momentum, but Turkey's
financial markets and the Turkish lira have subsequently come under
severe downward pressure in the context of anticipated changes in
international monetary conditions, domestic political unrest and the
civil war in neighbouring Syria. These developments underline the
economic vulnerability associated with Turkey's still large current
account deficit and they may put at risk the return to growth in the
short term.
EU legislation
Turkey's alignment efforts with the acquis continued. Progress was
particularly noticeable on free movement of goods, financial services,
energy, regional policy and coordination of structural instruments.
Significant developments were noted on establishing legal framework in
the area of migration and asylum. Continued efforts are needed towards
legislative alignment and increased institutional capacity in most
areas. Further significant progress should continue on judiciary and
fundamental rights and justice, freedom and security.
The signature of the EU-Turkey readmission agreement and the simultaneous start of the visa dialogue need to move forward.
State of play on accession negotiations
EU accession negotiations with Turkey began on 3 October 2005. In
total, 13 out of 33 negotiation chapters have been opened and one
chapter has been provisionally closed. As a result of Turkey not having
fully implemented the Additional Protocol to the Association Agreement,
the EU decided in December 2006 that eight negotiating chapters could
not be opened and that no chapter could be provisionally closed until
Turkey meets its obligations.
Key dates
September 1959: Turkey applies for associate membership of the European Economic Community (EEC)
September 1963: Signature of the Association Agreement, aiming at
enhancing economic cooperation and achieving a Customs Union between
Turkey and the EEC
April 1987: Turkey presents its formal application for membership of the European Economic Community
January 1995: Turkey - EU Agreement creating a customs union
December 1999: Helsinki Council recognises Turkey as a candidate country
December 2004: The European Council agrees to start accession negotiations with Turkey
October 2005: Start of accession negotiations
December 2006: The Council decides that 8 negotiating chapters cannot
be opened and no chapter can be closed until Turkey meets its
obligation of full, non-discriminatory implementation of the additional
protocol to the Association Agreement
June 2010: Chapter on Food safety, veterinary and phytosanitary policy becomes the 13th chapter on which negotiations are opened
May 2012: European Commission and Turkey start the implementation of the Positive agenda for Turkey
June 2013: The Council agrees to open Chapter 22 on Regional Policy and coordination of structural instruments
More information at:
http://ec.europa.eu/enlargement/pdf/key_documents/2013/package/tr_rapport_2013.pdf
Ankara: "L'Europe s'éloigne de jour en jour de la Turquie"
Le ministre turc chargé des relations avec l'Union européenne a affirmé
mercredi que "l'Europe s'éloignait de jour en jour de la Turquie"
malgré la volonté annoncée de l'UE de relancer les discussions
d'adhésion avec Ankara.
"L'Europe s'éloigne de jour en jour de la Turquie", a déclaré Egemen
Bagis, cité par l'agence Anatolie, au cours d'un forum économique
international à Istanbul.
Le ministre a estimé que les "Turcs étaient lassés d'être aliénés" par
l'Union, souslignant la déception de son pays de ne toujours pas avoir
obtenu le statut de membre de l'UE après plus de huit ans de
négociations.
"L'intérêt porté par les Turcs à une adhésion diminue chaque jour", a dit le ministre.
Selon le vice-Premier ministre Bülent Arinç, qui a jugé le rapport
européen positif dans son ensemble, a fait savoir que les sondages
réalisés démontraient que "le taux des Turcs favorables à une entrée de
leur pays dans l'UE avait reculé de 75% (en 2005) à 20%" actuellement.
"Nous ne sommes pas responsables de ce recul, ce sont les Etats
européens irresponsables qui sont à blâmer", a-t-il poursuivi, faisant
allusion à Berlin et Paris qui refusent une adhésion pleine d'Ankara à
l'UE.
Sur son compte Twitter, M. Bagis a en outre critiqué la publication du
rapport européen pendant l'Aid al-Adha, la fête musulmane du sacrifice,
férié à travers la Turquie.
"Malgré nos avertissements, le rapport a été publié pendant notre fête", a-t-il dit. (AFP, 16 octobre 2013)
Europalia-Turquie au 100e anniversaire du génocide des Arméniens!
La Belgique et la Turquie ont signé
mercredi au Palais d’Egmont à
Bruxelles un "protocole d’intention" qui prévoit l’organisation d’un
festival Europalia consacré à la Turquie entre l’automne 2015 et
l’hiver 2016. Cet évènement honorant le régime d'Ankara coïncidera avec
le 100e anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens, un fait
qui est toujours nié par les autorités turques et par des élus
politiques d'origine turque en Europe. Info-Türk avait déjà critiqué cette initiative (http://www.info-turk.be/419.htm#Europalia). Ci-après, l'article de La Libre Belgique relative à la signature de ce protocole.
Didier Reynders, pour la Belgique, et Egemen Bagis, le ministre turc
des Affaires européennes, ont signé le document qui avalise la décision
prise par le Conseil d’administration d’Europalia au printemps dernier
(voir la LLB du 28 mai).
Le choix de la Turquie a déjà suscité des critiques de la petite
communauté arménienne belge (7000 personnes) qui souligne que 2015 est
aussi le centième anniversaire du génocide arménien.
En 1995, un projet similaire avait avorté après que le ministre des
Affaires étrangères de l’époque, Frank Vandenbroucke, eut suspendu les
subsides fédéraux en raison du peu d’importance accordée, selon lui,
par les coorganisateurs turcs à la diversité culturelle turque et à sa
minorité kurde.
A l’époque, huit députés kurdes avaient été condamnés par la Cour de
Sûreté de l’Etat à Ankara et l’armée turque avait lancé une offensive
contre les bases du PKK, détruisant au passage nombre de villages
kurdes.
Aujourd’hui, les données ont changé. Une trêve a été conclue avec le
PKK. La société turque s’est démocratisée sous l’impulsion du parti
AKP, arrivé au pouvoir en 2003. La reconnaissance du génocide arménien
bloque toujours tandis que les Turcs croient de moins en moins en une
adhésion à l’Union européenne.
Pour Ankara donc, Europalia est une chance. "Un des grands obstacles à
l’adhésion de la Turquie à l’Europe sont les préjugés", nous dit Egemen
Bagis. "Europalia va nous aider à résoudre certains de ces problèmes
résultant des préjugés et nous donner une vraie chance de nous
présenter à l’Europe mais aussi de donner à nos propres gens un sens de
la culture européenne. C’est un échange."
La signature du protocole avec la Belgique n’était qu’un des volets de
la visite du ministre turc à Bruxelles. Celui-ci a inauguré mercredi
les bureaux de l’Agence anatolienne de presse et ceux du Musiad,
l’organisation patronale des entrepreneurs nouveaux riches de
l’Anatolie, proche de l’AKP. "Nous avons ouvert deux nouvelles
ambassades à Bruxelles", a-t-il dit lors d’un déjeuner organisé par le
Musiad. "Ceci montre que la Turquie fait partie de l’Europe de façon
permanente."
Un récent sondage du German Marshall Fund indique toutefois qu’il n’y a
plus que 44 % des Turcs à penser que l’adhésion de la Turquie à l’UE
serait une "bonne chose". Ils étaient 73 % en 2004. La cause de cette
érosion ? Les pourparlers traînent en longueur; la frustration
augmente. L’Allemagne et la France craignent l’intégration d’un pays de
76 millions de musulmans et de cette taille dans le bloc européen.
Chaque pas vers l’adhésion se fait au millimètre.
"Europalia peut contribuer à améliorer les relations européennes de la
Turquie", continue Egemen Bagis, "mais sur le long terme, nous devons
prendre des mesures concrètes : lever les restrictions de visas pour
permettre aux Turcs de voyager librement vers les Etats membres de
l’Union européenne, mieux coopérer dans la lutte contre le terrorisme,
accroître nos échanges commerciaux et résoudre certains problèmes
venant de notre accord douanier, résoudre le problème de Chypre qui est
le grand éléphant dans la pièce, le principal obstacle aux négociations
d’adhésion, et débloquer les chapitres d’adhésion bloqués
politiquement."
Il est encore trop tôt pour savoir quelles richesses de la Turquie,
centre de l’ancien empire ottoman, seront montrées à Bruxelles. "Nous
allons en tout cas mettre en lumière les cultures diverses de la
Turquie", souligne Kristine De Mulder, directeur-général d’Europalia
International.
"Ce que nous cherchons à montrer, ce sont les grandes cultures. Ces
dernières années, nous avons eu la Russie, la Chine, l’Inde
aujourd’hui, soit l’Europe et l’Asie. Pour le Conseil d’administration,
la Turquie était un beau symbole, avec un pied en Europe et un autre en
Asie. Nous fêterons nos 45 ans d’existence en 2015."
Dans les semaines qui viennent, les organisateurs belges vont mettre
sur pied des tables rondes avec des experts de la Turquie pour en
savoir plus, ensuite ils contacteront leurs homologues turcs pour
entamer les négociations sur ce qui sera montré à Bruxelles. Didier
Reynders a estimé hier que cet Europalia était aussi "une belle
opportunité de nouer des liens avec la communauté turque de Belgique".
Plus de 150000 Turcs vivent aujourd’hui en Belgique. Ils n’étaient que
320 au début des années 60 avant l’appel lancé par la Belgique à la
main-d’œuvre étrangère. (La Libre Belgiquie, 3 octobre 2013)
EU says reform package holds out prospect for progress
The European Commission has said the announced measures of the Turkish
government to strengthen democracy offer the prospect of progress on a
range of important issues and said the bloc will follow up on the
implementation of the democratization package.
“We have listened carefully to the announcement of Prime Minister
[Recep Tayyip] Erdoğan this morning and welcome his reference to the
guiding role of the EU acquis communautaire in Turkey's reforms. We are
still waiting for the text to be released and will then examine the
package in detail,” an EU commission representative told the
ABHaber.com news portal.
On Monday, Erdoğan unveiled the long-anticipated package of reforms designed to strengthen democracy.
The most important reforms include removing restrictions on the wearing
of Islamic headscarves; providing for education in mother tongue; the
restoration of original names of villages, districts and provinces that
existed before 1980; sweeping changes in the law on political parties,
including the possibility of lowering the 10 percent electoral
threshold for entering Parliament; improving freedom of assembly; and
other more specific rights for religious and ethnic minorities.
The EU commission described measures as “progress” on the use of
languages other than Turkish in a number of instances and on minority
rights, such as the case of the Mor Gabriel Monastery's return to the
Syriac community. It said the measures also commit Turkey to addressing
changes to the current high thresholds for representation in Parliament
and to opening up state financing for more political parties, which
should increase pluralism.
“We also hope that the announcement of a law on data protection will
facilitate EU/Turkey cooperation in different areas,” the commission
said.
It said the EU is looking forward to progress on these matters,
including the full engagement of the opposition parties, adding that
the package will feature in the forthcoming report on Turkey's progress
towards accession to the EU.
(TODAY'S
ZAMAN, Sept 30, 2013)
Conference in Brussels on Democracy, Self-Determination and Liberation of Peoples
Over a hundred representatives from various
countries, civil society groups and grassroots organizations gathered
at the European Parliament to hold the Conference on Democracy,
Self-Determination and Liberation of Peoples last September 23, 2013.
Organized by the offices of Members of the European Parliament Jürgen
Klute and Iñaki Irazabalbeitia, IBON International and KONKURD
(Confederation of Kurdish Associations in Europe), the conference aims
to reaffirm the fundamental principles enshrined in the various UN
declarations on the collective rights of peoples to self-determination
and liberation.
An initiative supported by members of the European United Left/Nordic
Green Left Group (GUE/NGL) and The Greens/European Free alliance of the
European Parliament, the conference was attended by estemeed and highly
respected speakers such as Dr. Hans Köchler (International Progress
Organization, Austria), Cynthia McKinney (former member of the US House
of Representatives), Luis Jalandoni (National Democratic Front,
Philippines), and other field specialists and grassroots organizers
advocating for economic democracy, self-determination, peace, women's
rights, collective rights and the liberation of peoples.
The conference was organized in response to the continued violations
and threats against the various human rights recognized by the
international community and the imperative demand to reaffirm these
rights in the face of challenges generated by the war on terror and
foreign intervention that tend to negate the national sovereignty of
countries and the right of peoples' to self-determination. Participants
shared their own experiences concerning their own people's resistance
to various forms of human rights violations and other conditions of
inequality and injustice. (IBON International, 23 sept 2013)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington "préoccupé" par l'achat de missiles chinois par Ankara
Les Etats-Unis sont "sérieusement
préoccupés" par la décision de la Turquie, pays membre de l'OTAN,
d'acquérir des missiles antiaériens à longue portée de fabrication
chinoise, a indiqué jeudi leur ambassadeur à Ankara, Francis
Ricciardone.
"Nous sommes sérieusement préoccupés par cet accord annoncé entre la
Turquie et cette entreprise chinoise frappée de sanctions", a déclaré
M. Ricciardone lors d'une rencontre avec des journalistes.
"C'est une décision commerciale (...), la Turquie est souveraine pour
prendre ses propres décisions en matière d'acquisition de matériels
militaires", a-t-il dit. "Il n'y a pas de désaccords entre nous mais
nous sommes très préoccupés par ce que cela implique pour le système de
défense aérienne allié".
Le mois dernier, les autorités turques ont annoncé l'ouverture de
négociations avec China Precision Machinery Import-Export Corporation
(CPMIEC) pour l'acquisition de missiles sol-air Hongqui (ou HQ-9 SAM).
Ankara avait lancé un appel d'offres en 2009 pour un marché de 12
batteries de ces missiles, un contrat estimé à 4 milliards de dollars.
La préférence accordée par les Turcs à cette entreprise nationale
chinoise, qui fait l'objet de sanctions américaines pour avoir livré
des armes à l'Iran et à la Syrie en dépit d'un embargo, a irrité ses
alliés de l'OTAN, Etats-Unis en tête.
M. Ricciardone a précisé jeudi que des contacts étaient en cours entre Washington et Ankara au niveau des experts.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a balayé mercredi les
critiques en soulignant que "personne n'a le droit d'intervenir dans
les décisions indépendantes" de la Turquie. Il a néanmoins précisé
qu'aucune décision finale n'avait encore été prise.
Ankara a justifié son choix de retenir la Chine plutôt que ses
concurrents américain Raytheon, russe Rosoboronexport et franco-italien
Eurosam par des raisons de prix et de transfert de technologie.
(AFP, 24 octobre 2013)
Erdogan justifie le choix de la Chine
Le Premier ministre turc a justifié mercredi le choix d'une compagnie
chinoise pour équiper la Turquie de missiles à longue portée, une
décision qui a irrité les Etats-Unis et l'Otan, tout en affirmant
qu'une décision finale sera prochainement annoncée.
"Pour l'instant, la Chine offre les meilleures conditions", a indiqué
Recep Tayyip Erdogan devant la presse à Ankara, précisant que la
compagnie chinoise s'engageait à une production commune avec la
Turquie, pays membre de l'Otan, une condition sine qua non pour son
pays.
M. Erdogan a expliqué que les autorités chinoises et turques étaient
actuellement en discussions étroites pour la signature d'un éventuel
contrat qui scellera ce projet estimé à 3 milliards de dollars.
Il a cependant tenu à préciser qu'une commission constituée de
lui-même, du chef d'état-major et du ministre de la Défense prendra une
"décision finale" à une date encore indéterminée pour concrétiser tout
accord.
Le mois dernier, les autorités turques ont annoncé l'ouverture de
négociations avec China Precision Machinery Import-Export Corporation
(CPMIEC), entreprise nationale qui fabrique le missile Hongqui (ou HQ-9
SAM). Ankara avait lancé un appel d'offres en 2009, pour un marché de
12 batteries.
La Turquie envisage à la fois de renforcer sa protection contre des
attaques aériennes ou de missiles, de diversifier ses fournitures
d'équipements et de trouver des partenaires en vue de la coproduction
d'armements.
Outre CPMIEC, trois autres firmes s'étaient portées candidates pour le
marché: la russe Rosoboronexport, le duo américain Lockheed
Martin-Raytheon et l'alliance européenne Eurosam. La firme chinoise
aurait offert un transfert complet de sa technologie.
Mais elle est aussi frappée par des sanctions pour avoir livré des armes à l'Iran et la Syrie, pays sous embargo.
Le Pentagone s'est dit préoccupé par le choix d'Ankara, et l'Otan a
évoqué de possibles problèmes de compatibilité avec les systèmes et
radars utilisés par les alliés.
M. Erdogan a balayé les critiques de l'Otan, soulignant que "des pays
membres ont toujours dans leur inventaire (d'armement) du matériel et
des armes russes".
Il a souligné que "personne n'a le droit d'intervenir dans les décisions indépendantes" de la Turquie.
Ankara avait déjà défendu le choix de la Chine par le prix qu'elle a
proposé, largement inférieur, selon la presse, aux autres pays en lice.
(AFP, 23 octobre 2013)
L'Otan veut avoir son mot à dire sur l'achat de missiles chinois par Ankara
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a espéré mardi
que la Turquie gardera à l'esprit le point de vue de l'Alliance en cas
d'accord avec la Chine sur l'achat de missiles.
"Notre position est très claire. Le choix que fait un pays des
équipements militaires qu'il veut acheter relève de sa souveraineté
nationale" , a déclaré M. Rasmussen au cours d'une conférence de presse
à Bruxelles en marge de la réunion des ministres de la Défense de
l'organisation atlantique.
"Toutefois, du point de vue de l'Otan, il est de la plus grande
importance que les systèmes qu'un pays de l'Alliance souhaite acheter
puissent fonctionner de concert avec des systèmes similaires présents
dans d'autres pays de l'Alliance", a-t-il ajouté.
La Turquie est en négociation avec la Chine pour se doter de son premier système de défense anti-missiles à longue portée.
"Je suis sûr que la Turquie est consciente de cette position de l'Otan
... et qu'elle en tiendra compte avant de prendre sa décision finale",
a-t-il souligné.
Le ministre turc de la Défense Ismet Yilmaz, avait déclaré début
octobre au journal Vatan: "Les Chinois nous ont offert le meilleur
prix."
Les Chinois pourraient emporter ce marché evalué à
quatre milliards de dollars sur lequel ils sont en compétition avec les
Américains Raytheon et Lockheed Martin, le Russe Rosoboronexport et le
consortium franco-italien Euroarms.
Membre de l'Otan, la Turquie est un allié régional clé des États-Unis
et a déployé sur sa frontière avec la Syrie des systèmes de missiles
américains Patriot pour dissuader toute attaque en provenance de ce
pays.
M. Rasmussen a indiqué que les ministres des 28 États membres de l'Otan
ont discuté des défenses anti-missiles contre des attaques en
provenance de l'extérieur de la zone euro-atlantique, une référence qui
par le passé visait l'Iran, mais le chef de l'Otan n'a mentionné aucun
pays en particulier.
La prochaine étape dans le système de défense anti-missile verra "un
déploiement au sol du système terrestre Aegis", en Roumanie, pour la
fin octobre, a révélé M. Rasmussen.
La Russie s'est opposée énergiquement aux plans de défense
anti-missiles de l'Otan craignant qu'ils ne menacent sa propre sécurité.
Le ministre de la Défense russe Sergueï Choigou devrait
vraisemblablement soulever cette question mercredi lors de sa rencontre
avec ses homologues de l'Otan au sein du Conseil Otan-Russie.
(AFP, 22 octobre 2013)
Ankara: L'ONU perd de sa "crédibilité"
La Turquie qui a critiqué l'inertie des
Nations unies face à la crise syrienne, a estimé que le refus vendredi
de l'Arabie saoudite d'entrer au Conseil de sécurité, faisait "perdre
de sa crédibilité" à l'organisation.
"Les Nations unis perdent pas mal de leur crédibilité en ce qui
concerne l'Humanité", a déclaré le président turc, Abdullah Gül, aux
journalistes à Istanbul, cité par l'agence de presse Dogan. Le chef de
l'Etat turc a estimé que l'ONU échoue à répondre activement aux
situations de crise à travers la planète.
"A ce que je comprends, la décision de l'Arabie saoudite vise à attirer
l'attention de la communauté internationale sur cet état de choses
(...) Il faut respecter leur décision", a-t-il ajouté.
Ryad a expliqué que son refus est destiné à protester contre
"l'impuissance" du Conseil de sécurité et son échec à régler les
conflits au Proche-Orient, en particulier la crise syrienne.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de ce poids
lourd du monde arabe, principal soutien de l'opposition au régime du
président Bachar Al-Assad, fustige la politique de "deux poids, deux
mesures" du Conseil de sécurité à l'égard des crises au Proche-Orient.
La Turquie et son gouvernement islamo-conservateur sont également au premier rang des adversaires du gouvernement de Damas.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a plusieurs fois appelé
à une réforme du Conseil de sécurité pour que les pays musulmans,
notamment, y soient mieux représentés.
(AFP, 18 octobre 2013)
La Turquie défend son choix de missiles chinois qui irrite Washington
Le ministre turc de la Défense a défendu mercredi le choix de son pays
d'acquérir des missiles de longue portée produits par la Chine pour
renforcer sa défense, une décision qui a irrité son allié américain.
"Les Chinois nous ont donné le meilleur prix", a précisé Ismet Yilmaz
au journal Vatan, justifiant la décision du gouvernement turc par le
fait que la compagnie chinoise avait accepté de co-produire ces armes
avec la Turquie.
La semaine dernière les autorités turques ont annoncé l'ouverture de
négociations avec la China Precision Machinery Import-Export
Corporation (CPMIEC), qui fabrique le missile Hongqui (ou HQ-9 SAM).
Ankara avait lancé un appel d'offres en 2009, pour un marché de 12
batteries, estimé à près de 3 milliards d'euros.
"Nous avions réclamé une production conjointe et un transfert de
technologie. Si les autres pays (en lice) ne peuvent nous assurer cela,
nous nous tournerons vers les pays qui peuvent le faire", a indiqué le
ministre turc.
La Turquie, membre de l'Otan, envisage à la fois de renforcer sa
protection contre des attaques aériennes ou de missiles, de diversifier
ses fournitures d'équipements et de trouver des partenaires en vue de
la coproduction d'armements.
Outre CPMIEC, trois autres firmes s'étaient portées candidates pour le
marché: la russe Rosoboronexport, le duo américain Lockheed
Martin-Raytheon et l'alliance européenne Eurosam. La firme chinoise
aurait, selon la presse turque, offert un transfert complet de sa
technologie.
Mais elle est aussi frappée par des sanctions pour avoir livré des armes à l'Iran et la Syrie, sous embargo.
Le Pentagone s'est dit préoccupé par le choix d'Ankara et l'Otan a
évoqué de possibles problèmes de compatibilité avec les systèmes et
radars utilisés par les alliés.
Sur ce dernier point M. Yilmaz s'est dit confiant: "Il n'y a aucun problème sur cette question".
Mercredi, lors d'un point de presse le porte-parole du ministère turc
des Affaires étrangère a affirmé que la Turquie n'avait pas pour
l'heure prise de décision finale.
"La procédure (d'acquisition) n'a pas encore été finalisée", a insisté Levent Gümrükçüoglu.
Le diplomate a aussi voulu atténuer les préoccupations de l'Otan,
ajoutant que des contacts étaient en cours entre Ankara et Bruxelles
sur ce dossier.
(AFP, 2 octobre 2013)
Relations
régionales / Regional Relations
Victoire kurde sur Al-Qaïda: une ville stratégique libérée
Après avoir conquis un poste-frontière avec l'Irak, les combattant
kurdes ont chassé des groupes armés affiliés à Al-Qaïda de la ville
stratégique de Tall Kocher (Alyaroubia), au Kurdistan syrien.
De violents combats se sont poursuivis jusqu'à 5h ce matin du 27
octobre. Les combattants des Unités de défense du peuple (YPG), armée
kurde constituée de femmes et d'hommes, ont pris le contrôle total de
Tall Kocher, une ville frontalière avec Mossoul (Irak), chassant les
"jihadistes" de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du
Front al-Nosra, deux groupes liés à Al-Qaïda.
Cinq chars, un missile, un obus, six canons antiaériens et un
bulldozer, ainsi que de nombreuses armes et munitions ont été saisis
par les combattants de l'YPG, lors de ces derniers combats, a declaré
le commendement général de l'YPG, dans un communiqué. Des dizaines de
membres de groupes d'al-Qaïda ont été tués, selon l'YPG qui a affirmé
avoir perdu trois combattants dans ses rangs.
Le 26 octobre, le poste-frontière de Tall Kocher avait été pris, ainsi
que deux villages et une usine utilisée comme base par des groupes
jihadistes.
Des opérations "révolutionnaires" pour prendre cet poste-frontière et
libérer les zones de peuplement kurde ont été lancées le 23
octobre. Au total, sept villages, trois petites localités et
plusieurs positions "jihadistes" ont été pris par les Kurdes.
Le commendement général de l'YPG a appelé les habitants de la ville à
créér leur conseil du peuple et leur propre police en toute
tranquillité, assurant que la ville sera protegée contre toute attaque.
UNE NOUVELLE ALTERNATIVE POUR LES KURDES
La prise de cette ville frontalière avec Irak présente une nouvelle
alternative contre l'embargo visant le Kurdistan syrien, a déclaré
Saleh Moslim, le co-président du principal parti kurde PYD, sur la
chaine de télévision "Stêrk TV".
"C'est une victoire pour tout le Kurdistan" a-t-il dit, ajoutant que
cette victoire amènera des changements positifs tant sur le plan
politique qu'économique. Il a affirmé que les relations avec
Bagdad sont bonnes.
Les postes frontières avec la Turquie et le Kurdistan irakien sont
fermées, ce qui rend difficile l'acheminement de l'aide humanitaire
envoyé par les citoyens kurdes à travers le monde.
Le gouvernement turc a même lancé la construction d'un mur pour séparer
les Kurdes de l'ouest (Kurdistan syrien) des Kurdes du nord (Kurdistan
de Turquie). "Les Kurdes détruiront ce mur de la honte comme
celui de Berlin" a dit Saleh Moslim.
(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 27 oct 2013)
Un poste-frontière avec l'Irak conquis par des combattants kurdes
Un poste-frontière avec l'Irak a été conquis samedi par des combattants
kurdes, après des combats avec des jihadistes qui contrôlaient ce poste
dans l'Est de la Syrie, a-t-on appris auprès de l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
Des groupes armés kurdes "ont pris le contrôle à l'aube du poste
frontière d'Alyaaroubié avec l'Irak (...) après des accrochages avec
l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le Front al-Nosra et des
combattants rebelles", a indiqué l'OSDH, précisant que les accrochages
se poursuivaient.
Les combats ont fait plusieurs morts des deux côtés, a ajouté, sans
pouvoir faire de bilan précis, l'Observatoire qui s'appuie sur un vaste
réseau de militants et de sources médicales.
Les combattants kurdes étaient entrés dès vendredi matin dans la ville
d'Alyaaroubié, que se disputaient combattants kurdes et jihadistes
depuis plusieurs jours.
L'OSDH avait estimé jeudi qu'il serait difficile pour les Kurdes de
s'emparer de cette localité contrôlée par l'EIIL et d'autres formations
jihadistes car l'EIIL y a regroupé de nombreux combattants.
Pour les Kurdes comme pour les jihadistes, il est essentiel de
contrôler les localités proches de la frontière avec l'Irak, car ce
sont des points de passage pour les hommes et les munitions. Les Kurdes
syriens sont en contact avec la région autonome du Kurdistan irakien et
les jihadistes avec leurs frères d'armes puissants dans ce pays.
Depuis plusieurs mois des combats opposent les jihadistes et les Kurdes
pour le contrôle du nord-est de la Syrie, riche en pétrole et grenier à
blé du pays.
(AFP, 26 octobre 2013)
La Serbie dénonce des déclarations d'Erdogan sur le Kosovo
La Serbie a fermement condamné vendredi
des propos du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan selon lesquels
"le Kosovo est la Turquie", tenus lors d'une récente visite dans cette
ancienne province serbe qui a proclamé son indépendance en 2008.
"Les déclarations du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan représentent
une violation grossière du droit international et une ingérence dans
les affaires intérieures de la Serbie", a affirmé dans un communiqué le
gouvernement de Serbie, pays qui refuse de reconnaître l'indépendance
du Kosovo.
Belgrade, qui a exigé des explications des autorités turques, estime
que les propos de M. Erdogan "nuisent aux relations entre Belgrade et
Ankara et perturbent les efforts déployés par la Serbie pour normaliser
la situation dans la région et au Kosovo en particulier".
"Le Kosovo est la Turquie et la Turquie est le Kosovo", avait lancé M.
Erdogan rappelant que les deux nations partageaient une histoire et une
civilisation communes, devant une foule qui l'acclamait lors d'une
visite mercredi à Prizren, dans le sud du territoire.
Lors de cette visite, M. Erdogan était accompagné de ses homologues
kosovar Hashim Thaçi et albanais Edi Rama. La Turquie a été un des
premiers États à reconnaître l'indépendance du Kosovo.
Belgrade s'est déclaré "convaincu" que l'Union européenne allait réagir
en "prenant les mesures adéquates contre la Turquie (...) tel qu'elle
le fait dans des cas similaires, lorsqu'un processus de paix est
perturbé".
Belgrade et Pristina ont conclu en avril, sous les auspices de l'UE, un accord visant à normaliser leurs relations.
L'UE a décidé mardi d'ouvrir un nouveau chapitre dans les négociations d'adhésion avec la Turquie après trois ans de paralysie.
Suivant les recommandations de la Commission européenne, les ministres
de l'UE chargés des Affaires européennes, réunis à Luxembourg, ont
donné leur feu vert à l'ouverture le 5 novembre du chapitre 22 portant
sur la politique régionale.
(AFP, 25 octobre 2013)
Tracks of Syrian Chemical Terrorists in Turkey
In May 2013 in Adana, chemical substances used for sarin production
seized during the operation of Turkish police against the members of Al
Qaeda-linked Al Nusra Front. Heysam Kassab, a critical figure arrested
during the operation, declared the prosecution office that he was a
member of “Liwa Al-Islam”, a chemical attack group suspected to be
behind the attack took place in Damascus on August 21.
The report by public prosecutor’s Office of Adana reveals that Heysam
Kassab, born in Homs in Syria, built a large network in Turkey in order
to get the substances required for chemical weapon production.
According to the report, some figures linked with public security
offices of Turkish State involve in illegal activities and serves for
the network as well.
Cooperation with a large transportation company
Having been requested chemical substances; Heysam Kassab made contact
with Raif Ay, owner of CEM AY Nakliyat, one of the biggest
transportation companies in Hatay, and asked him to provide the list of
chemical substances.
Having understood that Raif Ay’s cousin B.A. was working as an
assistant at Çukurova University, Chemistry Department, Kassab gave
B.A. the list of substances. However only four of six chemical
substances could be purchased on the market while the remaining two
substances were sold legal entities by the permission of Turkish
Mechanical and Chemical Industry Corporation (MKE). The list of
substances included lethal white phosphorus (P4), use of which is
codified as a war crime.
Although B.A. told Raif Ay that Kassab was a suspicious man, according
to telephone records on the report, B.A. continued helping Kassab to
provide the substances, trade of which was illegal. Calling the news
office of soL, Raif Ay claimed that he decided to stop communicating
with Kassab after he learned that the substances he had demanded could
not be purchased legally on the market without permission.
Government invites Raif Ay to the security meeting
Raif Ay was among the participators who were invited to the security
meeting of the government, organized after the attack in Reyhanlı on 11
May 2013. He told nothing on Kassab during the go-vernment meeting, but
continued to cooperate with him.
Religious community leader contact
Kassab contacted with Raif Ay through a religious community leader,
Nasır Erdoğan. Kassab was living in Erdoğan’s house. According to
telephone records, Raif Ay called Nasır Erdoğan “Sheikh”. Raif Ay knew
Nasır Erdoğan as Sheikh Abu Umeyr. During a telephone interview with
news office of soL, Raif Ay claimed that he called Nasır Erdoğan sheikh
because “scholars are called sheikh in the region”.
Same organization attacked Damascus?
Kassab told he was a member of Liwa Al-Islam organization. Zahran
Alloush, who has close relations with Prince Bandar Bin Sultan, head of
Saudi Secret Service, leads this organization. After the attack on 21
August, Lebanese newspaper As-Safir reported that the region fired with
chemical weapon missiles was under the control of Liwa Al-Islam during
the attack. Russian Secret Service also confirmed this information.
Liwa Al-Islam was the organization that “allowed” UN team to make
investigation in the region.
Youtube videos took on 21 August and a video on the cell phone of one
of the three militants killed by the fighters of Kurdistan Regional
Government are the most important evidences that reveal Liwa Al-Islam
was suspicious. The operation is called “Cold Wind Operation” by a
militant on a video, on which banner of Liwa Al-Islam on weapons is
visible, while the members of the organization wear gas masks.
The videos broadcasted on soL Portal, the website of soL Newspaper. Please click the link to see the news and videos:
http://haber.sol.org.tr/dunyadan/kimyasal-saldiri-liva-el-islamin-isi-mi-haberi-79775
Doğan Ergün/Özgür Savaşçıoğlu/Yiğit Günay – soL
Translated by Kerem Cantekin
https://www.facebook.com/InternationalNetworkforJustice
Les deux pilotes turcs enlevés au Liban de retour en Turquie
Deux pilotes turcs enlevés il y a deux mois au Liban sont rentrés
samedi soir à Istanbul, dans le cadre d'un accord d'échange qui a
permis la libération de neuf Libanais détenus par des rebelles en
Syrie, a constaté un photographe de l'AFP.
Les deux pilotes turcs de la compagnie Turkish Airlines, Murat Akpinar
et Murat Agca, ont atterri peu après 23h00 locales (20h00 GMT) à
l'aéroport Atatürk d'Istanbul, accueillis par le Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan, le maire de la ville Kadir Topbas et leurs
familles.
Les deux hommes avaient quitté Beyrouth en début de soirée à bord d'un
avion qatari, après avoir été remis aux autorités libanaises.
A leur arrivée à Istanbul, Murat Akpinar et Murat Agca ont donné quelques détails sur les conditions de leur détention.
"Le premier mois a été très difficile", a déclaré M. Akpinar, dont les
propos étaient retransmis par les chaînes de télévision turques.
"Nous avons été déplacés huit fois, à chaque fois c'était comme un
nouvel enlèvement. Juste après avoir été kidnappés, nous avons été
détenus à un endroit très proche de l'aéroport. Nous pouvions entendre
le bruit des avions", a-t-il ajouté.
"Nous avions décidé d'avoir de bonnes relations avec nos ravisseurs", a
également raconté M. Akpinar, avant de remercier les autorités turques.
"Nous savions qu'elles ne nous abandonneraient pas", a-t-il lancé.
Les deux pilotes avaient été enlevés le 9 août sur la route de
l'aéroport de Beyrouth par un groupe par un groupe jusqu'alors inconnu
qui a expliqué les avoir pris en otages pour contraindre Ankara à faire
pression sur des rebelles syriens qui avaient enlevé neuf pèlerins
chiites libanais.
Ces neuf Libanais ont pu regagner le Liban samedi soir, au terme de dix-sept mois de détention en Syrie.
La Turquie soutient les rebelles qui combattent depuis plus de deux ans
et demi le régime Assad, et a effectué une médiation auprès des
ravisseurs des Libanais.
(AFP, 19 octobre 2013)
La Turquie aurait "donné" à l'Iran des espions israéliens
La Turquie a révélé début 2012 au gouvernement de Téhéran l'existence
d'un réseau d'espionnage israélien actif en Iran, rapporte jeudi le
Washington Post.
A Ankara, on dénonce une campagne visant à discréditer la Turquie. Les
autorités israéliennes n'ont quant à elle pas réagi, mais plusieurs
ministres avaient déjà accusé le Premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan, d'avoir adopté une position anti-israélienne ces dernières
années pour asseoir son crédit dans le monde musulman.
Jadis cordiales, les relations entre la Turquie et Israël sont tombées
au plus bas en 2010 après l'intervention de commandos de marine
israéliens contre le Mavi Marmara, navire amiral d'une "flottille de la
paix" qui cherchait à briser le blocus israélien de la bande de Gaza.
Neuf Turcs avaient trouvé la mort dans cette opération.
Selon le journaliste du Washington Post David Ignatius, l'Etat hébreu
gérait apparemment une partie de son réseau d'espionnage en Iran à
partir de la Turquie, ce qui a permis aux services secrets turcs de
suivre ses mouvements.
Selon le journal, Recep Tayyip Erdogan a divulgué début 2012 à Téhéran
l'identité de dix Iraniens qui s'étaient rendus en Turquie pour y
rencontrer des agents israéliens.
En avril 2012, l'Iran avait annoncé le démantèlement d'un important
réseau d'espionnage israélien et l'arrestation de 15 personnes. On
ignore si cette annonce était liée aux informations fournies par la
Turquie.
"DISCRÉDITER ANKARA"
L'Iran accuse depuis longtemps Israël d'espionnage sur son sol et lui
impute les meurtres de plusieurs scientifiques spécialisés dans le
nucléaire. Le dernier assassinat de ce genre remonte à janvier 2012.
Israël et les pays occidentaux soupçonnent quant à eux l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'il nie.
Réagissant à l'article du Washington Post, un membre éminent de l'AKP
au pouvoir en Turquie a dénoncé une tentative délibérée de discréditer
Ankara et de porter atteinte à son influence après l'élection en juin à
la présidence iranienne d'Hassan Rohani, considéré comme un modéré.
"La Turquie est une puissance régionale et certains centres de pouvoir
ne se font pas à cette idée (...) Ces histoires entrent dans le cadre
d'une campagne", a-t-il déclaré sous le sceau de l'anonymat.
"Il est clair, a-t-il ajouté, que certains veulent gâcher le climat
politique tempéré (qui prévaut) depuis l'élection de Rohani (...) et
neutraliser la Turquie, qui contribue au règlement des problèmes de la
région et entretient une relation avec l'Iran"
Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Zeev Elkin, s'est
quant à lui refusé à tout commentaire sur l'article du Washington Post,
mais a souligné que les relations avec la Turquie était "très
complexes". (Agences de presse, 17 oct 2013)
Plus de 40 morts dans des combats entre jihadistes et Kurdes
Au moins 41 combattants ont péri mardi dans des affrontements entre
Kurdes d'une part et jihadistes et rebelles islamistes d'autre part
dans la province de Hassaka (nord-est), rapporte mercredi
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les affrontements ont opposé notamment les combattants de l'Etat
islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front Al-Nosra, deux
groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda, aux combattants kurdes dans
plusieurs villages de cette province pétrolière.
Au moins 29 combattants de l'EIIL, d'Al-Nosra et de groupes islamistes ont été tués et 12 ont péri du côté kurde, selon l'OSDH.
Les Kurdes se sont emparés d'armes lourdes ainsi que d'un barrage à
l'issue des combats, précise l'ONG qui dispose d'un large réseau de
militants, de sources médicales et militaires à travers le pays.
Les corps des combattants des groupes radicaux et islamistes, dont
celui d'un chef d'Al-Nosra --un Egyptien qui n'a pas été identifié--,
"se trouvent chez les Kurdes", ajoute l'OSDH.
De nombreux étrangers figurent dans les rangs des combattants jihadistes en Syrie.
Depuis plusieurs mois, les Comités de protection du peuple (YPJ,
principale milice kurde en Syrie) défendent leur territoire --d'où
s'est retirée l'armée-- face aux groupes radicaux qui tentent de
grignoter leur terrain, selon l'OSDH.
Dans un conflit de plus en plus complexe, les groupes jihadistes
combattent à la fois le régime syrien, les autres rebelles dits modérés
et les Kurdes afin de contrôler les régions échappant à l'Etat et y
imposer leur interprétation extrême de l'islam.
(AFP, 16 octobre 2013)
Al-Qaïda revendique une attaque contre les forces de sécurité au Kurdistan
Un groupe islamiste armé affilié à Al-Qaïda a affirmé dimanche avoir
mené fin septembre une attaque contre les forces de sécurité dans le
Kurdistan irakien qui a fait sept morts, annonce un communiqué publié
dimanche sur le forum jihadiste Honein.
Ce groupe, l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), a affirmé dans
un communiqué que l'attaque menée le 29 septembre était une réaction à
la volonté du président de la région kurde Massoud Barzani de soutenir
le gouvernement de Bagdad, ainsi qu'une réplique au fait que des
troupes kurdes combattent les jihadistes en Syrie.
Selon le communiqué, les militants d'Al-Qaïda ont tué sept membres des
services de sécurité et blessé plus de 60 personnes au cours de cette
attaque menée dans la région kurde d'Arbil.
La sécurité kurde avait annoncé qu'un attentat-suicide avait provoqué
une explosion à l'entrée de son siège, suivi par des échanges de tirs
entre les forces de sécurité et les poseurs de bombes qui ont été
éliminés, puis une ambulance piégée avait explosé.
C'est le premier attentat visant Arbil depuis mai 2007, lorsqu'un
camion piégé avait explosé près du quartier général des forces de
sécurité, faisant 14 morts et plus de 80 blessés.
Alors que le Kurdistan irakien est généralement épargné par la violence
quasi-quotidienne qui frappe le reste de l'Irak, la région est de plus
en plus impliquée dans le conflit qui fait rage à travers la frontière
avec la Syrie.
Les affrontements entre les forces kurdes et les jihadistes qui tentent
de sécuriser le corridor qui les relie à l'Irak ont poussé des milliers
de Kurdes syriens à traverser la frontière pour chercher refuge dans le
Kurdistan irakien.
M. Barzani a menacé d'intervenir dans le conflit syrien pour protéger
les civils kurdes, mais des responsables kurdes sont ensuite revenus
sur ces déclarations.
Le Kurdistan irakien jouit d'une large autonomie par rapport à Bagdad.
Son parlement régional a pu légiférer sur plusieurs sujets. La région
dispose de ses propres forces de sécurité et est habilitée à délivrer
des visas.
(AFP, 6 octobre 2013)
Ankara dément toute implication dans le raid en Somalie
La Turquie a démenti dimanche les accusations des shebab selon
lesquelles des commandos turcs auraient participé à une attaque contre
une de leurs bases en Somalie.
"Nous démentons totalement ces allégations", a déclaré à l'AFP un
porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, sans faire
d'autres commentaires.
Un porte-parole des milices islamistes somaliennes shebab, affiliées à
Al-Qaïda, avait déclaré samedi que l'attaque "ratée" avait été menée
par "des Britanniques et des Turcs".
L'attaque, confirmée par des témoins en Somalie, est survenue deux
semaines après la prise par un commando de shebab du centre commercial
Westgate dans la capitale kényane, qui a fait au moins 67 morts.
Londres a également démenti toute implication de ses militaires.
Washington a en revanche annoncé samedi soir avoir mené deux raids
visant deux chefs islamistes soupçonnés d'actes terroristes, l'un en
Libye, où ils ont capturé un des leaders présumés d'Al-Qaïda, et
l'autre en Somalie.
(AFP, 6 octobre 2013)
Assad: La Turquie paiera cher pour son soutien aux "terroristes"
La Turquie paiera cher pour son soutien aux "terroristes" qui luttent
pour renverser le régime syrien, a affirmé le président Bachar al-Assad
dans un entretien accordé à une chaîne de télévision turque, diffusé
vendredi.
"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences
pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il dit à la
chaîne d'opposition Halk-TV.
Le chef de l'Etat syrien était interrogé sur la présence à la frontière turque de rebelles jihadistes affiliés à Al-Qaïda.
"Il n'est pas possible de vous servir du terrorisme comme d'une carte à
jouer et de la mettre dans votre poche. Car (le terrorisme) est comme
un scorpion qui n'hésite pas à vous piquer le moment venu", a estimé le
président syrien.
Le gouvernement islamo-conservateur turc, très hostile au régime
syrien, est l'un des plus fervents soutiens de la rébellion syrienne.
Sur ce point, le président Assad s'est attaqué au Premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait noué jadis des liens
étroits.
"Tout ce qu'il dit sur la Syrie et son peuple c'est un tas de
mensonges, c'est tout (...) Erdogan n'a fait que de soutenir les
terroristes" en Syrie, a-t-il dit.
Le président Assad a en outre répété qu'il se conformerait à la
résolution des Nations unies sur les armes chimiques, adoptée le 28
septembre, mais a nié toute attaque chimique de ses forces contre la
population syrienne.
"Non, nous n'avons pas fait usage de cette arme", a-t-il répondu aux
journalistes de la chaîne qui lui demandaient si ses forces avaient
utilisé des projectiles dotés d'ogives chimiques le 21 août près de
Damas.
Admettant détenir un arsenal chimique, le président syrien a toutefois
affirmé que ces armes se trouvaient aux mains de "forces spéciales",
seules capables de les utiliser.
"Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un
processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à
terme, un ordre central de l'état-major des armées. Il est de ce fait
impossible qu'elles aient été utilisées", a-t-il affirmé.
Lors de l'interview, le président syrien a estimé en outre qu'il était
encore trop tôt pour dire s'il briguerait un nouveau mandat lors de
l'élection présidentielle de l'année prochaine.
"Je pense que ce sera plus clair" dans les mois à venir car, a-t-il
souligné, la Syrie traverse des changements "rapides" sur le terrain.
M. Assad est président depuis 2000 et son deuxième mandat expire en 2014.
L'opposition syrienne réclame qu'il transfère ses pouvoirs à un gouvernement de transition jusqu'au scrutin présidentiel.
Interrogé sur l'hélicoptère syrien abattu par l'aviation turque le 16
septembre après être entré dans l'espace aérien turc, le président
Assad a reconnu que cet appareil, tombé ensuite en territoire syrien,
avait violé l'espace aérien turc. Il a justifié l'intrusion en Turquie
de cet hélicoptère en expliquant qu'il devait empêcher "une
infiltration d'un grand nombre de terroristes".
Le président Assad a affirmé que les deux pilotes de l'appareil avaient
été "décapités sauvagement" par des rebelles syriens après avoir été
capturés vivants.
Le Parlement turc a renouvelé jeudi pour une année supplémentaire le
mandat du gouvernement turc qui autorise, si nécessaire, l'envoi de
troupes turques en Syrie.
L'armée turque riposte à tout projectile syrien qui s'abat sur son sol,
mais n'a en revanche pas mené d'opérations en territoire syrien.
(AFP, 4 octobre 2013)
Des jihadistes avancent vers un poste-frontière avec la Turquie
Des centaines de jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant
(EIIL) avançaient mercredi vers un poste-frontière entre la Syrie et la
Turquie après des combats avec un groupe rebelle, rapporte
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Des centaines de combattants de l'EIIL avancent depuis la nuit
dernière vers Bab al-Salamé, qui est fermé du côté turc", a affirmé à
l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.
Cette avancée intervient après des combats avec la brigade de la
Tempête du Nord, un groupe qui fait partie de l'Armée syrienne libre
(ASL), la force rebelle appuyée par des pays arabes et occidentaux.
L'EIIL a pris au moins deux villages près d'Azaz, ville située à
quelques kilomètres du poste-frontière, poussant les habitants à fuir
la zone.
"Les combattants de la brigade de la Tempête du Nord se sont retirés de
leurs barrages et de leurs sièges quand ils ont senti qu'ils ne
pouvaient pas résister" avant l'arrivée des jihadistes, précise M.
Abdel Rahmane, dont l'organisation s'appuie sur un vaste réseau de
militants et de sources médicales en Syrie.
L'EIIL est entrée le 18 septembre dans la ville d'Azaz qui était sous
le contrôle de l'ASL. Des combats meurtriers avaient éclaté entre les
deux bords, poussant Ankara à fermer le poste-frontière de son côté.
A la suite d'un accord, l'ASL s'était retirée de la ville, à l'exception de l'unité Tempête du Nord.
L'avancée de l'EIIL mercredi intervient également alors que
s'intensifient les combats entre l'EIIL, affiliée à Al-Qaïda, et des
groupes de l'ASL, notamment dans le nord de la Syrie, qui échappe en
grande majorité aux troupes du régime du président Bachar al-Assad.
La rivalité entre l'EIIL, en majorité composé d'étrangers, et les
rebelles syriens, s'est exacerbée après que le groupe radical s'est
aliéné la population locale en raison de ses exactions (arrestations,
meurtres) et de son interprétation extrême de l'islam.
(AFP, 2 octobre 2013)
Le Parlement turc votera jeudi sur des opérations militaires en Syrie
Le Parlement turc devrait se prononcer jeudi sur le renouvellement de
l'autorisation qu'il avait donnée il y a un an à l'armée d'intervenir
en Syrie en cas de nécessité, a affirmé lundi le vice-Premier ministre
turc Bülent Arinç.
"La motion concernant la Syrie, qui arrive à sa date limite de validité
vendredi, a été (à nouveau) approuvée aujourd'hui (par le gouvernement)
et renvoyée au Parlement", a affirmé M. Arinç lors d'une conférence de
presse à l'issue d'un conseil des ministres.
"Elle sera examinée jeudi en assemblée plénière au Parlement, si son emploi du temps le permet", a-t-il ajouté.
Les députés turcs avaient voté le 4 octobre 2012 une motion autorisant
pour un an le gouvernement à ordonner des opérations armées en Syrie
"si nécessaire", au lendemain de la mort de cinq civils turcs tués par
des obus provenant de Syrie dans une ville proche de la frontière
syrienne.
La Constitution turque prévoit que toute opération militaire extérieure doit être autorisée au préalable par le Parlement.
Depuis cet incident en octobre, l'armée turque a riposté avec son
artillerie à chaque tir d'obus syrien atteignant le territoire turc, et
l'aviation turque a abattu le 16 septembre un hélicoptère syrien qui
avait enfreint l'espace aérien turc.
Les forces armées turques n'ont en revanche pas mené d'opérations en territoire syrien.
En bon termes avec Damas jusqu'au déclenchement du conflit syrien, en
2011, la Turquie soutient aujourd'hui ouvertement la rébellion syrienne
et accueille près de 500.000 réfugiés syriens sur son sol.
(AFP, 30 septembre 2013)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Les Chypriotes turcs pour une reprise des négociations
Le ministre des Affaires étrangères de la
République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée) a souhaité
jeudi la réouverture des négociations de paix avec le Sud après une
interruption de presque 18 mois à l'initiative de la partie
chypriote-turque.
S'adressant à la presse à Ankara au lendemain d'un entretien avec le
ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, Özdil Nami a
envisagé la signature d'un accord entre Chypriotes grecs et turcs
"avant mars 2014" afin de soumettre ensuite le texte à référendum "sur
les deux côtés de l'île".
"Nous n'exigeons aucune condition préalable. Nous souhaitons que les
pourparlers reprennent là où ils se sont arrêtés", a-t-il poursuivi.
La Turquie est le seul pays à reconnaître l'Etat chypriote turc.
Les pourparlers entre les deux parties rivales sont au point mort
depuis juillet 2012. Les Chypriotes turcs avaient quitté la table des
négociations pour protester contre la présidence chypriote de l'Union
européenne. Depuis, la République de Chypre a repoussé toute reprise
des débats en raison de la crise économique qui a frappé le pays.
Chypre est coupée en deux depuis l'invasion turque de 1974, et
l'occupation turque d'un tiers Nord, à la suite d'un coup d'État
fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient
rattacher l'île à la Grèce.
En 2004, un plan de l'ONU avait été rejeté par les Chypriotes grecs lors d4un référendum.
"Nous avons une très forte volonté de trouver un accord... Une fenêtre d'opportunité s'ouvre devant nous", a déclaré Özdil Nami.
Le ministre a cependant précisé que les Chypriotes grecs n'avaient pas
encore répondu à ces propositions, et a averti que "la partie qui
traînera des pieds en paiera le prix".
(AFP, 10 octobre 2013)
La Grèce refuse un troc proposé par la Turquie
La Grèce a sèchement rejeté un troc proposé par la Turquie, qui
voudrait échanger la réouverture d'un institut orthodoxe établi sur une
île turque contre celle de deux mosquées ottomanes à Athènes.
La position de la Grèce concernant le séminaire d'Halki, en Turquie,
"est claire et explicite, au regard de la loi internationale, et elle a
été exprimée à maintes reprises", a déclaré mardi soir le ministre grec
des Affaires étrangères, Evangelos Venizélos.
Tout marchandage ou toute discussion concernant cet établissement
religieux serait "contre-productif", a-t-il insisté, réagissant aux
déclarations quelques heures plus tôt du Premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan, qui propose d'échanger la réouverture de cet
établissement contre celle de deux mosquées ottomanes.
"Quand on rend quelque chose, on a le droit d'attendre certaines autres
choses en retour. De quoi s'agit-il ? Nous avons deux mosquées à
Athènes. Elles appartiennent à l'héritage ottoman. L'une est la mosquée
Fethiye. Nous disons aux Grecs: Rendez-la nous et nous allons la
restaurer !", a déclaré M. Erdogan devant les parlementaires à Ankara.
La mosquée Fethiye, ou "mosquée du marché", a été construite près de
Monastiraki, dans le centre historique d'Athènes, environ cent ans
après le début de la domination ottomane sur la Grèce, qui a commencé
au XIVe siècle et s'est poursuivie jusqu'au XIXe. Le bâtiment est
aujourd'hui un monument historique.
M. Erdogan n'a pas précisé quelle autre mosquée d'Athènes il souhaitait récupérer en échange de la réouverture du séminaire.
Mais il a demandé plus que cela à son voisin. Il voudrait que les Grecs
musulmans de souche turque - ils sont plus de 100.000 dans le nord-est,
près de la frontière gréco-turque - puissent élire leur mufti (chef
religieux), sa nomination étant jusque-là une prérogative du
gouvernement grec.
"Le grand mufti de Thrace est désigné par le gouvernement grec, comme
un fonctionnaire !", s'est indigné le dirigeant islamo-conservateur
turc.
Epine dans le pied
L'institut théologique orthodoxe grec d'Halki, qui formait les futurs
prêtres du diocèse de Constantinople, a été fermé en 1971 par le
gouvernement turc en plein conflit entre Athènes et Ankara sur la
question de Chypre. Il est situé sur l'île d'Heybeliada, une des îles
des Princes, en face d'Istanbul.
Le séminaire étant fermé, les clercs orthodoxes qui dépendent du
patriarcat oecuménique, dont le siège est à Istanbul, sont obligés de
se rendre en Grèce pour suivre leur formation.
Ces dernières années, la Turquie, pays à 99% musulman, a fait quelques
avancées sur ce dossier, décidant de restituer à Halki des terrains
confisqués en 1943. Mais la réouverture des lieux n'est pas prévue.
De l'autre côté de la frontière, la question des mosquées a été une
épine dans le pied de tous les gouvernements grecs, dans un pays où la
religion orthodoxe est archi-dominante.
Depuis le début des années 2000, en particulier dans la perspective des
jeux Olympiques de 2004 dans la capitale grecque, un projet de
construction d'une mosquée officielle à Athènes, une des rares
capitales européennes sans mosquée digne de ce nom, fait régulièrement
couler de l'encre.
Outre les musulmans grecs, la présence en Grèce de nombreux immigrés du
Pakistan ou d'autres pays musulmans rend la construction d'un tel lieu
de culte de plus en plus nécessaire.
En 2011, le parlement avait approuvé un tel projet, en vain. Car les
entrepreneurs ne montrent aucun empressement à se mettre sur les rangs
pour construire une mosquée face à la réticence de l'Eglise de Grèce,
et l'opposition plus bruyante d'habitants du quartier concerné et de
mouvements d'extrême droite tels que les néonazis d'Aube dorée.
Le ministère des Infrastructures a lancé en septembre un quatrième appel d'offres pour ce projet d'environ un million d'euros.
(AFP, 10 octobre 2013)
Turkey accuses Greece for non-opening the Halki Seminary
Turkey responded the Greek government’s criticism about the re-opening
of the Halki Seminary by recalling the lack of the Turkish minority’s
rights in Greece.
The situation of the Greek Orthodox citizens in Turkey are more
progressive than the rights of the Turkish minority in Greece,
spokesperson of the Turkish Foreign Ministry Levent Gümrükçü said in a
written statement.
Reforms made for the minorities of Turkey were part of a comprehensive
reform process in Turkey, said the statement, adding that the Turkish
state did not recognize any differences among its citizens.
The Turkish foreign ministry (MFA) restated the problems of the Turkish minority in Greece as follows:
“The Turkish minority in Greece is not able to elect their own
religious leadership, they do not have the right to declare their
ethnic identities, they cannot advance their own schools, the right to
control their foundations was taken from their hands, and they face
pressure in their media outlets. The Turkish minority cannot have
education in Turkish.”
“If a country, which does not even obey the decision of the European
Court of Human Rights, acts in the direction taken by Turkey in the
field of minority rights, rather than giving advice, then it will help
make minorities a bridge of friendship between two countries,” said the
statement.
In a statement on Oct. 3, the Greek Foreign Ministry spokesperson
Konstantinos Koutras said,”...the protection of the Ecumenical
Patriarchate and the re-opening of the Halki Seminary are not matters
of bilateral Greek-Turkish negotiation, but matters of respect for the
rights and religious freedoms of Turkish citizens themselves...”
Opening Halki ‘not a big deal’: PM
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan reiterated his position regarding
the Halki Seminary, highlighting that opening the Greek theological
school was not a difficult step for the government but was subject to
Greece’s response to Ankara’s demands regarding the election of muftis
in Western Thrace.
“They are asking why you don’t open the Halki Seminary. For us, opening
the Halki Seminary is not a big deal. But I have 150,000 people of my
kin in Western Thrace. Why you are the one who appoints their muftis?
Why don’t you let them choose [their mufti]?” Erdoğan said during an
address in Adana’s Kozan district.
He said his government had returned the confiscated properties of Greeks, Armenians and Jews.
“Why? Because we wanted to correct a mistake. Protecting the rights of
Muslims and citizens of other faiths is the duty of the state,” he
said.
(hurriyetdailynews.com, Oct 6, 2013)
Immigration
/ Migration
Des hooligans attaquent une association turque à Vienne
Neuf individus, tous connus des services de police, ont été interpellés
dimanche après l'attaque par un groupe de hooligans, supporteurs du
club Austria Vienne, dans le local d'une association turque à Vienne, a
annoncé lundi la police.
Sept d'entre eux étaient déjà connus pour des délits commis avec
violence, les deux autres pour infraction à la législation interdisant
les activités néonazies, a précisé la police.
Une trentaine d'individus ont envahi dimanche à la mi-journée un
bâtiment abritant notamment le local d'une association turque, ATIGF,
situé dans un quartier populaire de Vienne, blessant un représentant
d'un mouvement communiste. Ils ont été repoussés hors du bâtiment par
les membres de l'ATIGF.
Le manager de l'Austria Vienne, actuellement 5e du championnat
autrichien, Markus Kraetschmer, a déclaré à l'agence de presse
autrichienne APA que cette attaque était "intolérable".
Les individus interpellés sont, selon la police, liés au groupe de
supporteurs "Unsterblich" ("Immortel"), dont le statut de groupe de
supporteurs officiel a été retiré par l'Austria en janvier dernier en
raison notamment de slogans et de chants racistes.
(AFP, 28 octobre 2013)
Killing Suspect Ömer Güney and his relations with Turkey
Police sources told Reuters today that the magistrate in charge of the
case was about to lodge a formal appeal for information to Turkey about
Ömer Güney, a Turkish immigrant placed under formal investigation for
the murder eight months ago of Sakine Cansız, Fidan Doğan and Leyla
Şaylemez.
The move, Reuters argues, could mark a turning point in the case, which
has become a rallying cry for Europe's large population of ethnic
Kurds. It comes after disclosures that Guney took at least three trips
to Turkey and made dozens of phone calls to contacts there in the
months before the killings, lawyers with access to investigation files
told Reuters.
According to Nicholas Vinocur, who signed the Reuters piece, the
Turkish justice ministry did not immediately respond to requests for
comment on cooperation with France in the case.
The three Kurdish politicians were shot as ceasefire talks to end 29 years of war between the PKK and Turkey were starting.
The key question asked by lawyers and victims' family members is who ordered the killing, reminds Vincour.
French police quickly arrested Güney, 30. Surveillance footage placed
him at the scene, and partial DNA from one of the victims was found on
a parka belonging to him, lawyers said.
Güney, who says he is innocent, has been awaiting trial for eight
months in solitary confinement near Paris. His lawyer, Anne-Sophie
Laguens, said she planned to apply to have him freed under court
supervision because he was not receiving proper treatment for a brain
tumour that induced seizures, says Reuters.
Laguens said she was also waiting for answers from Turkey regarding her
client's trips. Guney told investigators he had travelled to Turkey to
find a wife and had bought tickets with disability payments he received
from the French state.
Lawyers both for Güney and the victims' families in France and in
Turkey say the investigation has dragged due to concern about political
fallout from a case involving two NATO allies linked by a 2011
bilateral security accord, adds Reuters.
"It's my impression that we (the French investigation) have received
more information in this case through Turkish media than through
international cooperation," said Antoine Comte, a lawyer for the
Kurdish victims in France.
Police sources said Turkish authorities had earlier provided some
biographical information about Güney, but the French magistrate was
expected to seek responses to recent disclosures.
Reuters said that a spokesman for France's foreign ministry said the
French state exerts no influence over judicial investigations. Paris'
anti-terrorism court denied that political tension was slowing down the
case.
Comte said records of Güney's phone activity with Turkey were placed in
the investigations file in July, five months after his arrest, said the
Reuters' report. These contacts could be crucial to finding out whether
Guney was involved in the killings and, if so, with or without foreign
backing. However, the details cannot be checked without help from
Turkey, Comte said.
"You need an order from a Turkish judge to identify the interlocutors,"
said another lawyer for the victims' families, Jean-Louis Malterre.
In France lawyers for victims can join criminal proceedings. They have
access to investigation files and participate in trials. The Turkish
system has similar provisions.
While the French magistrate prepares to seek information from Turkey,
one of the lawyers with access to the investigation file pointed also
to hold-ups on the French side.
(ANF, Oct 23, 2013)
Financement présumé du PKK: jusqu’à quatre ans ferme requis
Devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le procureur
Ludovic Lestel a également requis 50.000 euros d’amende contre la MPK,
ainsi que sa dissolution.
La peine la plus lourde, assortie d’un mandat de dépôt, a été requise
contre un homme considéré par l’accusation comme le dirigeant de fait
de la MPK.
Deux ans avec sursis ont été requis contre la « dirigeante de paille »
de la MPK, et des peines allant d’un à trois ans ferme contre les
autres prévenus.
Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, de soirées,
de concerts, la MPK servait en fait pour la « kampanya », la collecte
de l’impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait
office de siège financier du PKK dans le sud de la France.
Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis.
Pendant l’enquête, le responsable du financement avait estimé le
montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais avait assuré qu’il
s’agissait d’un acte « complètement volontaire ».
L’enquête avait démarré après deux plaintes de victimes.
La première avait déclaré à la police en novembre 2008 avoir fait
l’objet de violences dans les locaux de la MPK et d’une tentative
d’extorsion de la part de membres du PKK qui lui réclamaient 5.000
euros en liquide.
Il avait exprimé sa crainte de représailles contre lui et sa famille, à la suite de son dépôt de plainte.
Un autre membre de la diaspora kurde, entrepreneur en litige avec l’un
des prévenus qui lui reprochait de ne pas l’avoir payé pour son
travail, s’était lui aussi vu réclamer 15.000 euros au titre de la
kampanya.
Selon l’accusation, chaque secteur avait un objectif chiffré à
atteindre pour la collecte de l’impôt révolutionnaire. Si les victimes
ne voulaient pas payer, elles faisaient l’objet de relances
téléphoniques puis domiciliaires.
Si elles ne se résolvaient toujours pas à payer, une « commission de
justice » au sein de la MPK était saisie. Si tout ceci restait sans
effet, les victimes étaient prises en charge par les « jeunes » de la
MPK pouvant intervenir de manière musclée.
Certains prévenus ont le statut de réfugié politique.
A l’issue des plaidoiries de la défense, prévues jusqu’à la fin de la semaine, le jugement devrait être mis en délibéré.
Source: http://www.institutkurde.org/info/depeches/-4622.html
La Bulgarie envisage d'installer une clôture à la frontière
La Bulgarie envisage d'installer une clôture de 30 kilomètres afin de
mieux contrôler sa frontière de 259 kilomètres avec la Turquie, par
laquelle passe un nombre croissant d'immigrants clandestins, a annoncé
mercredi le ministère de l'Intérieur.
Le ministère "propose l'édification d'une clôture de 30 kilomètres
d'une hauteur de 3 mètres (...)" dans la zone du mont de Strandja
(région d'Elhovo, sud-ouest) par "où passent environ 85%" des
immigrants clandestins, la plupart des Syriens, a annoncé mercredi le
vice-ministre de l'Intérieur Vassil Marinov.
Il s'agit d'endroits difficilement accessibles, "où nos patrouilles n'ont pas de visibilité", a-t-il précisé.
Interrogé par l'AFP, un expert du ministère a précisé qu' il s'agira "probablement d'une grille en fer".
Le gouvernement examinera la crise des réfugiés au cours d'une réunion
spéciale lundi, au cours de laquelle il se prononcera sur ce projet
d'une valeur de 5 millions de leva (2,5 millions d'euros), ainsi que
sur le financement d'autres dépenses liées à l'accueil de réfugiés,
a-t-il ajouté.
L'espace autour du principal poste-frontière bulgaro-turc de
Kapitan-Andréevo est protégé par des équipements sophistiqués de
surveillance financés par l'Union européenne (UE). Pour contourner ces
zones, les immigrants clandestins bravent les pentes abruptes du mont
Strandja où ils se perdent souvent dans les épaisses forêts.
"L'objectif est de re-diriger vers Svilengrad les personnes qui veulent
traverser la frontière (...) L'objectif n'est pas de les repousser,
l'objectif est qu'ils soient contrôlés à 100% pour savoir qui entre sur
le territoire bulgare", a argumenté le vice-ministre.
Plus de 6.800 immigrants clandestins, Syriens pour 70% d'entre eux,
sont entrés en Bulgarie depuis le début de l'année, selon le ministère
de l'Intérieur.
L'agence aux réfugiés a accordé jusqu'à la fin septembre un statut
humanitaire à 965 personnes, et à 17 seulement un statut de réfugié. Le
président de l'agence Nikolay Tchirpanliev a annoncé mercredi que les
procédures de réponse aux quelque 4.000 demandeurs d'asile seront
réduites à un mois au lieu de cinq mois actuellement.
Premier pays de l'Union européenne sur la route des réfugiés syriens,
la Bulgarie, membre le plus pauvre de l'UE, a demandé une aide
financière et l'expertise de la Commission européenne ainsi que de
plusieurs organisations internationales. Les lieux d'accueil des
réfugiés sont débordés et mal entretenus, malgré l'ouverture de
plusieurs nouveaux centres au cours des dernières semaines.
(AFP, 16 octobre 2013)
Le cambriolage du domicile de la juge chargée de l’affaire de l’assassinat à Paris
Alors que nous nous inquiétions du silence entourant l’assassinat des
trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013 et exprimions nos
craintes que cette l’affaire soit étouffée au nom de la raison d’Etat,
Le Figaro et Le Parisien révélaient que le domicile de la juge
d’instruction, Jeanne Duyé, avait été cambriolé :
l’appartement d’un juge d’instruction du pôle antiterroriste du
tribunal de grande instance de Paris a été cambriolé, ce lundi 23
septembre. Selon nos informations, le ou les cambrioleurs seraient
parvenus à entrer dans les lieux sans effraction avant de s’emparer
d’un ordinateur portable contenant des informations sur les dossiers
traités par le magistrat.
(Le Parisien.fr).
Selon un ancien haut responsable de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) :
Seule Mme Duyé est en mesure de dire précisément quels dossiers
sensibles pouvaient éventuellement être accessibles sur son ordinateur
ou même dans sa documentation personnelle. Nous saurons alors s’il y a
un risque de compromission du secret défense, car les magistrats ont
accès à certains rapports de la police antiterroriste qui sont bel et
bien classifiés.
(Le Figaro).
Ce que Le Figaro et Le Parisien ne disent pas est que Mme Duyé, amenée
à travailler en cosaisine sur divers dossiers, était l’une des juges en
charge du dossier de l’assassinat de nos trois amies kurdes.
On ne peut pas ne pas se poser la question d’un lien possible entre ce
cambriolage, sans effraction, et cette affaire, surtout après la
décision des juges de rejeter la requête de la partie civile demandant
des investigations supplémentaires devant permettre de savoir si le
suspect N°1, mis en examen pour assassinat et écroué depuis le 21
janvier était déjà surveillé par les services secrets français.
L’avocat A. Comte a fait appel de cette décision. Nous espérons qu’il
sera entendu. Notre vigilance sera totale. Nous le devons à la mémoire
des victimes.
(akbdrk.free.fr,
André Métayer, 15 oct 2013)
Dix Kurdes jugés à Paris pour financement du PKK
Le procès doit durer jusqu’au 24 octobre devant la 16e chambre du tribunal correctionnel.
Parmi les prévenus se trouve le responsable présumé du financement du
PKK pour la région sud en France, via la MPK, poursuivie en tant que
personne morale, ainsi que sa présidente.
Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis.
Pour financer ses activités, le PKK organise la « kampanya », collecte de l’impôt révolutionnaire, auprès de la diaspora kurde.
Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, la MPK
servait en fait pour la kampanya et aurait servi de siège financier du
PKK dans la région.
Pendant l’enquête, le responsable du financement avait estimé le
montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais avait assuré qu’il
s’agissait d’un acte « complètement volontaire ».
L’enquête avait démarré après deux plaintes de victimes.
Le premier avait déclaré à la police en novembre 2008 avoir fait
l’objet de violences dans les locaux de la MPK et d’une tentative
d’extorsion de la part de membres du PKK qui lui réclamaient 5.000
euros en liquide.
Exprimant sa crainte de représailles envers lui et des membres de sa
famille, il avait notamment déclaré: « S’ils savent que je suis venu,
c’est la fin ».
Un autre membre de la diaspora kurde, entrepreneur en litige avec l’un
des prévenus qui lui reprochait de ne pas l’avoir payé pour son
travail, s’était lui aussi vu réclamer 15.000 euros au titre de la
kampanya.
Selon l’accusation, chaque secteur avait un objectif chiffré à
atteindre pour la collecte de l’impôt révolutionnaire. Si les victimes
ne voulaient pas payer, elles faisaient l’objet de relances
téléphoniques puis domiciliaires. Si elles ne se résolvaient toujours
pas à payer, une « commission de justice » au sein de la MPK était
saisie. Si tout ceci restait sans effet, les victimes étaient prises en
charge par les « jeunes » de la MPK pouvant intervenir de manière
musclée.
Certains prévenus ont le statut de réfugié politique. (Institut Kurde de Paris, 14 octobre 2013)
Procès Kimyongür: La Turquie fait pression sur la justice espagnole
Communiqué du Clea - mercredi 9 octobre 2013
Ce mercredi, à 10 heures du matin, Bahar Kimyongür était convoqué devant l’Audiencia Nacional
de Madrid. Une audience «technique» où «le prévenu» a dû formellement
répondre à deux questions préalables, telles qu’édictées par l’Article
12 du Code espagnol d’Extradition «passive».
«Souhaitez-vous être extradé vers la Turquie ?» (sic).
A cette interrogation, Kimyongür a évidemment répondu «non».
Deuxième question : «Souhaitez-vous renoncer au "principe de spécialité" ?»
(sic) (dans l’affirmative, le Tribunal ajoute alors aux incriminations
figurant dans le mandat d’extradition turc d’autres condamnations qui
auraient éventuellement frappé l’intéressé).
A cette interrogation, Kimyongür a également répondu «non».
TRADUCTION. Après ce bref interrogatoire, les
avocats de B. Kimyongür ont demandé au juge Javier Gómez Bermúdez un
délai de 30 jours pour verser au dossier d’instruction la traduction
des jugements ayant innocenté notre ami –qu’il s’agisse des accusations
d’«appartenance à une association de malfaiteurs constituant une organisation criminelle et un groupe terroriste»
(des allégations avancées par le Parquet fédéral belge et que, par deux
fois, les Cours d’Appel d’Anvers puis de Bruxelles avaient anéanties),
ainsi que les accusations contenues dans le mandat d’arrêt
international lancé par la Turquie en 2006 et que la Chambre
d’Extradition de La Haye avait totalement récusées… [1].
Mais, ce mercredi, Kimyongür a surtout pu prendre
connaissance des deux «nouvelles» pièces avancées par la partie turque
pour “prouver”, aux yeux de la justice espagnole, l’extrême dangerosité
sociale de notre compatriote.
INTIMIDATIONS. D’abord, une liste reprenant
différentes actions, protestations et manifestations ayant eu lieu
jusque ces tout derniers jours en Turquie. Tous faits imputés par les
autorités d’Ankara au mouvement d’extrême-gauche turc DHKP-C (la même
stratégie pour influencer l’opinion des juges avait déjà été utilisée
lors des procès d’Anvers et de Bruxelles contre les sept prévenus
accusés d’être membres de cette organisation)… Pour rappel, ces «pièces
à conviction» avaient été purement et simplement rejetées par les juges
belges.
Autre pièce «accusatoire» ajoutée par la Turquie au
dossier d’instruction espagnol : une lettre de Kimyongür adressée en
mai 2007 à l’ambassadeur de Turquie en Belgique, Fuat Tanlay… Une
lettre passionnée mais qui ne relève ni du délit d’opinion ni de l’acte
délictueux [2]…
On ne le répètera donc jamais assez : la tactique de
harcèlement entretenue par la Turquie vise à déstabiliser, à éreinter
moralement et financièrement notre compatriote.
A nous tous, de montrer que nous ne le laisserons jamais tomber.
Bahar Kimyongür est rentré à Bruxelles ce mercredi à 22 heures.
Selon ses avocats espagnols la première véritable audience de son «procès» devrait avoir lieu dans un mois et demi.
pour le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association (CLEA),
Jean FLINKER
_______________________________________________________
[1] La traduction des jugements énoncés en
néerlandais doit être assurée par un traducteur-juré. Elle concerne pas
moins de 400 pages…, ce qui impliquera des coûts extrêmement
importants. De ce fait, on peut toujours verser une contribution
financière (fût-elle symbolique) sur le compte du CLEA
BE47 3630 0542 6380 avec la mention «Solidarité Bahar».
[2] La lettre adressée à l’ambassadeur de Turquie à
Bruxelles débutait par ces phrases : «J’ai pris connaissance de votre
vive réaction à l’égard de mes opinions mais également à l’encontre de
la rédaction du quotidien flamand "De Standaard" pour m’avoir ouvert
ses colonnes. Après lecture, je constate, à mon grand regret, que votre
diatribe n’a fait que confirmer l’idée que je me faisais de vous :
celle d’un commerçant qui, depuis sa boutique de la rue Montoyer, tente
de vendre une image édulcorée d’une Turquie que vous et moi connaissons
fort bien (…)».
On peut en lire l’intégralité sur le site du CLEA où elle avait été postée en son temps :
http://www.leclea.be/pages/bahar-reponse_ambassadeur.html
Consulter aussi :
http://www.leclea.be/affaire_dhkp-c/democratie_a_la_turque/l-ambassadeur_menace.html
Bahar Kimyongür devant la haute cour de justice espagnole
Communiqué du CLEA:
Bahar Kimyongür est convoqué ce mercredi 9 octobre à 10 heures du matin devant l’Audiencia Nacional de Madrid.
Cet acte de contrainte fait suite au mandat d’arrêt international lancé
par la Turquie contre notre compatriote. Ce dernier, on s’en souvient,
avait été appréhendé en Espagne le 17 juin dernier, alors qu’il y
passait quelques jours de congé avec son épouse et leurs deux enfants.
Emprisonné quatre jours durant, B. Kimyongür avait finalement été remis
en liberté, contre le paiement d’une caution de 10.000 euros– le juge
Javier Gomez Bermudez autorisant notre ami à retourner en Belgique dans
l’attente de son procès.
Selon ses avocats espagnols, l’audition ce mercredi de Kimyongür a pour
seul but de l’entendre déclarer de vive voix devant les magistrats
espagnols qu’il refuse absolument d’être livré à la Turquie. Pour
rappel, les allégations avancées par les autorités d’Ankara pour
justifier l’extradition sont identiques (au mot près) aux
incriminations de terrorisme contenues dans un mandat d’amener
précédent, délivré en 2006 par ces mêmes autorités –lorsque Bahar avait
été arrêté aux Pays-Bas, détenu plus de deux mois en prison puis
totalement innocenté de ces accusations infamantes par la Justice
hollandaise.
A moins d’une surprise judiciaire de dernière minute, Bahar Kimyongür
devrait normalement être de retour à Bruxelles dans la nuit du mercredi
au jeudi.
En tout état de cause, nous appelons tous les amis des libertés
démocratiques de rester sur le qui-vive les tout prochains jours.
NB
À titre d’information, il est tout aussi utile de signaler que cet
aller-retour obligatoire, lié aux conditions de sa libération sous
caution, a déjà un prix. Il devrait en coûter plus de 250 euros à Bahar
(si l’on s’en tient aux seuls coûts du transport par avion et la nuit
passée dans un petit l’hôtel madrilène).
De ce fait, on peut toujours verser une contribution financière (fût-elle symbolique) sur le compte du CLEA
BE47 3630 0542 6380
avec la mention «Solidarité Bahar»
"Liste diffusion Clea." <clea@leclea.be>
Vérité et Justice pour Rojbîn et ses deux camarades assassinées à Paris
Il n’y a aucun assassinat politique en France qui ait débouché sur la
mise en cause de la responsabilité d’un Etat commanditaire et
j’aimerais bien qu’on rompe avec cette tradition (AFP, 30 sept 2013) a déclaré Me Antoine Comte, à propos de
l’assassinat des trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013. Me
Antoine Comte est l’un des avocats des parties civiles.
Le silence autour de cette affaire n’est pas sans rappeler d’autres
affaires célèbres comme l’affaire Ben Barka ou, plus proche, l’affaire
Mecili. Me Comte fut aussi l’avocat pugnace de la veuve de cet avocat
algérien abattu à Paris en 1987. Le tueur, un diplomate algérien,
rapidement interpellé et vite expulsé vers son pays d’origine sur ordre
ministériel, obtint un non-lieu en 2010, 23 ans après.
L’assassin présumé était-il sur écoute ?
L’histoire est-elle en train de se répéter avec le refus des juges
antiterroristes de répondre à une demande portant sur l’ensemble des
écoutes administratives qui permettrait de savoir si, avant les crimes,
Omer Güney, l’assassin présumé, avait fait l’objet de surveillance par
les services de renseignement français ? Me Comte a fait appel de ce
refus car il estime qu’une enquête sur ce point ouvrirait des portes «
qui méritent d’être ouvertes ». Mais on lui a répondu que cela n’avait
pas de relation avec les faits ! Etrange réponse qui n’écarte pas la
possibilité que le dénommé Günez ait été mis sous surveillance pour
d’autres faits. Pour des liens réels ou supposés avec des services
secrets turcs ou des groupes d’extrême-droite ? Rien, bien sûr, ne
permet de l’affirmer car le secret de l’instruction est bien gardé et «
l’enquête suit son cours ». Le Monde, qui a repris une partie de la
dépêche de l’AFP, aurait pu faire l’économie de citer les fausses
pistes, misérables (règlement de comptes, crime crapuleux, différend
personnel) qui ont fait long feu depuis longtemps. Chacun sait que
c’est un crime politique qui pourrait mettre en cause un Etat, membre
de l’OTAN, avec qui la France a signé un accord de coopération dans le
domaine de la sécurité intérieure, et c’est la raison pour laquelle on
craint que l’affaire ne soit étouffée comme d’autres, au nom de la
raison d’Etat.
Appel au Président de la République
Le triple crime qui a été commis sur notre territoire met en cause
notre responsabilité collective. Les Kurdes rencontrés, responsables
politiques et/ou associatifs, ne manquent pas de nous le rappeler : «
pourquoi ne les avez-vous pas protégées ? » Ils jugent sévèrement la
politique de la France dans cette affaire.
Mme Marie-Anne Chapdelaine, députée d’Ille-et-Vilaine, qui connaît bien
la question kurde, a accepté de remettre à Mme Taubira, Ministre de la
justice de passage à Rennes, une requête présentée par les Amitiés
kurdes de Bretagne concernant l’assassinat de ces trois jeunes femmes
dont l’une, Rojbîn, était particulièrement connue et estimée en
Bretagne :
nous vous demandons, Madame la Ministre, d’être notre avocate auprès de
François Hollande, Président de la République française. En recevant à
l’Elysée les proches des victimes, il les aiderait à surmonter leur
peine et enverrait un signal aux assassins et à leurs commanditaires :
non, ces crimes ne resteront pas impunis, non, l’affaire ne sera pas
enterrée.
(akbdrk.free.fr,
André Métayer, 5 oct 2013)
Sofia demande à la Turquie de renforcer le contrôle de la frontière
La Bulgarie a demandé à la Turquie de
renforcer le contrôle de leur frontière commune, en vue de réduire
l'afflux de réfugiés, syriens notamment, a annoncé jeudi au Parlement
le ministre bulgare de l'Intérieur Tsvetlin Yovtchev.
"La partie turque s'est engagée à renforcer les mesures (de contrôle)
sur la frontière (...) Nous avons obtenu leur accord pour créer des
patrouilles communes" bulgaro-turques, a déclaré le ministre au cours
d'une réunion de commissions parlementaires consacrée à l'afflux de
réfugiés.
Selon M. Yovtchev, 5.815 immigrés clandestins, pour la plupart des
Syriens, sont entrés en Bulgarie depuis le début de l'année, soit sept
fois plus que sur la même période de l'an passé. Il a dit s'attendre à
ce que leur nombre atteigne 11.000 à la fin de l'année, alors que la
Bulgarie, premier pays de l'Union européenne sur l'itinéraire suivi par
les réfugiés syriens, manque de capacités pour les accueillir.
La Bulgarie a proposé à la Turquie et à la Grèce de créer un centre
commun de contrôle de la frontière dans la région du principal
poste-frontière bulgaro-turc, celui de Kapitan-Andréevo, également
proche de la frontière avec la Grèce, a indiqué M. Yovtchev.
La commissaire européenne à l'aide humanitaire, la Bulgare Kristalina
Georgieva, était attendue vendredi à Sofia pour visiter des centre
d'accueil pour réfugiés récemment ouverts.
(AFP, 3 octobre 2013)
Grève de la faim lancée contre le tortionnaire Sedat Selim Ay!
La Confédération des Immigrés Opprimés d’Europe (AvEG-Kon) a lancé le
30 septembre 2013 une grève de la faim dans les locaux de la Maison du
peuple à Bruxelles contre la promotion d'un tortionnaire par le
gouvernement actuel.
La grève de la faim des victimes du tortionnaire Sedat Selim Ay se
poursuivra jusqu'au 7 octobre 2013. A cette date-là, l'AvEG-Kon
organisera un rassemblement à 14h devant le Parlement européen à
Bruxelles.
L'AvEG-Kon explique la raison de son action dans le communiqué suivant et le dossier spécial en pdf.
Communiqué de la AvEG-Kon:
La Turquie est l’un des pays qui a été le plus condamné par la Cour
européenne des droits de l’homme (CEDH) en raison des tortures, des
massacres et de nombreuses violations des droits de l’homme. Sous la
protection de l’Etat, les tortures et les massacres continuent
seulement, ces tortionnaires, violeurs et meurtriers sont protégés.
L’un des derniers exemples de la catégorie est l’exemple du commissaire
Sedat Selim Ay (SS Ay) qui a été condamné par la Cour européenne des
droits de l’homme (CEDH) comme tortionnaire. Il a été prouvé qu’il
avait fait usage de la torture et d’agression sexuelle pendant des
gardes à vue. Celui-ci a été désigné, dernièrement, codirecteur du
commissariat et responsable de la lutte contre le terrorisme à
Istanbul. Cette désignation signifie la récompense d’un meurtrier
tortionnaire.
Des procès ont été entamés envers différentes agences de presses pour
avoir avoué les différents crimes du tortionnaire et violeur Sedat
Selim Ay. Ce 7 octobre a lieu le procès contre une agence de presse de
l’opposition (ETHA). En effet, celle-ci est une des agences de presse
le plus souvent victime d’attaques policières, de descentes dans les
bureaux.
En juillet 2012, SS Ay, codirecteur du commissariat d’Istanbul, a
entamé un procès contre l’agence de presse ETHA car celle-ci a avoué
les différents massacres, viols et tortures faits par SS Ay lorsqu’il
était responsable en 1990 d’une team policière. Le 6 juin avait lieu le
premier procès, le prochain procès se déroulera ce 7 octobre.
Avant le second procès contre ETHA, de nombreuses victimes de la
tortures qui vivent maintenant en Europe se retrouvent le 30 Septembre
à Bruxelles. Les victimes de torture vont du 30 septembre au 7 Octobre
entamé une grève de la faim pour informer le public et témoigner de
leurs passés.
La Confédération des Immigrés Opprimés d’Europe appelle toutes les
personnes qui ont subies des tortures et des viols à venir protester, à
Bruxelles, contre l’Etat turc qui protège ces tortionnaires et ces
violeurs.
La Confédération des Immigrés Opprimés d’Europe appelle à un soutien
avec l’agence de presse ETHA, qui est du côté de la démocratie et des
droits de l’homme, mais aussi à une condamnation du meurtrier, violeur
et tortionnaire SS Ay et qu’il soit radié de ses fonctions. Elle
appelle, également, à un rassemblement ce 7 octobre à Bruxelles. On
vous invite à les rejoindre pour être avec eux. ...
Le lieu de la grève de la faim:
Rue des deux églises 128, 1210 Saint Josse ten- Noode
informations du mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976