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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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23e Année - N°254

October/Octobre 1999

Assassinat du journaliste Ahmet Taner Kislali

Complot contre la démocratisation

 

ARMED FORCES/FORCES ARMEES


 

POLITICAL VIOLENCE/VIOLENCE POLITIQUE

Assassinat de Kislali: Un complot contre la démocratisation

 Un ex-ministre et journaliste turc, Ahmet Taner Kislali, 60 ans, a été assassiné le 21 octobre 1999 dans un attentat à l'explosif devant son domicile à Ankara. Il est sorti de chez lui vers 06H40 GMT et a trouvé devant le pare-brise de sa voiture un paquet qui a explosé après qu'il l'eut secoué. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital où les médecins n'ont pu que constater son décès. Son bras gauche a été arraché par l'explosion et il était grièvement blessé au visage et au thorax.
 Ancien ministre de la Culture entre 1978 et 1979 sous l'étiquette du Parti Républicain du Peuple (CHP), M. Kislali a été député de 1977 à 1980. Professeur de sciences politiques à l'université d'Ankara, francophone, il était éditorialiste au journal kémaliste Cumhuriyet.
 Cet attentat rappelle celui perpétré le 24 janvier 1993 contre un autre journaliste éminent de Cumhuriyet, Ugur Mumcu, tué dans l'explosion de sa voiture piégée, devant son domicile à Ankara.Cet assassinat, dont les auteurs n'ont toujours pas été retrouvés, avait créé un électrochoc en Turquie.
  Selon l'organisation de défense de la presse Reporters Sans Frontières, 21 journaliste ont été tués en Turquie depuis 1988.
 L'attentat a créé une vague d'indignation dans le pays et les responsables turcs l'ont unanimement condamné.
 "C'est sans aucun doute un attentat dirigé contre le régime", a déclaré le Premier ministre Bulent Ecevit, qui a rendu hommage à un "grand écrivain et journaliste".
 Le président Suleyman Demirel a condamné "un lâche attentat" et le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme Mehmet Ali Irtemcelik, "un acte barbare".
 Le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk a précisé devant la presse qu'il soupçonnait des "forces obscures" d'être à l'origine de cet attentat, désignant implicitement l'extrémisme religieux.
 Le président du Conseil de la presse turque, Oktay Eksi, a estimé que l'attentat était une attaque "dirigée contre la République laïque".
 Il a comparé l'assassinat à celui de deux autres universitaires tués dans des attentats à l'explosif, Muammer Aksoy et Bahriye Ucok, qui partageaient les opinions de Kislali. Les soupçons s'étaient alors portés sur des groupes intégristes.
 L'attentat est intervenu alors qu'un apaisement notable est perceptible sur plusieurs fronts en Turquie: au plan extérieur, embellie inédite dans les relations avec la Grèce, octroi du statut de candidat à l'UE par la Commission européenne --qui reste à confirmer par le sommet d'Helsinki mi-décembre--.
 Au plan intérieur: annonce par la guérilla kurde qu'elle arrêtait les combats et se retirait de Turquie, arrêt des attentats qui avaient ensanglanté le pays après la capture de son chef Ocalan, présence d'un gouvernement de coalition assez uni pour avoir abattu un gros travail législatif au parlement, après des mois de blocage sous des coalitions instables.
 Mais brusquement, la tension renaît. Et la sinistre liste des intellectuels ou journalistes pro-laïcs assassinés en Turquie dans les années 1990, des affaires restées non élucidées, s'allonge d'un nouveau cas.
 Les éditorialistes quasiment unanimes voyaient dans l'attentat contre Ahmet Taner Kislali une stratégie de la tension dirigée contre le processus de démocratisation et en particulier contre les relations de la Turquie avec l'UE.
 "Les provocations et la terreur augmentent au fur et à mesure que les relations avec l'UE s'améliorent", soulignait le quotidien libéral Milliyet.
 Le quotidien Sabah estimait que "l'assassinat d'Ahmet Taner Kislali vise à saboter l'occasion historique donnée à la Turquie de rejoindre l'UE" et le processus de démocratisation.
 "Le but est de provoquer des forces antidémocratiques et de rendre l'avenir sombre afin que la Turquie ne devienne pas membre de l'UE", renchérissait le quotidien libéral Radikal.
 "Peu importe qui a commis le crime, ce qui est important, c'est le moment auquel il a été perpétré. Le résultat en est instabilité, insécurité du public et un gouvernement dans lequel on n'a pas confiance", notait le quotidien Hurriyet.
 Nul ne désigne de coupables, mais plusieurs analystes évoquaient les "forces sombres", une expression vague qui revient régulièrement dans le vocabulaire politique turc : elle prend comme référence l'affaire de Susurluk, un accident de voiture en 1996 qui avait révélé une collusion entre mafia, police et certains hommes politiques.
 Des dizaines de milliers de personnes en colère, qui ont scandé des slogans anti-gouvernementaux et hué leurs dirigeants, ont assisté le 23 octobre à Ankara aux funérailles de Kislali.
 La foule, qui avait applaudi lorsque le cercueil de Kislali recouvert d'un drapeau a été apporté dans la cour bondée de la mosquée Kocatepe, s'est mise à siffler à l'arrivée du président Suleyman Demirel et du Premier ministre Ecevit.
 "Les assassins sont au parlement", ont-ils crié, faisant référence au parti islamiste de la Vertu (Fazilet), dont les opinions radicales auraient, selon certains, inspiré les auteurs de l'attentat. Ils ont également hurlé "Fuehrer Ecevit", en faisant référence à l'actuelle coalition gouvernementale de la gauche modérée avec le parti d'extrême droite Action nationaliste (MHP).
 Ils ont recommencé à applaudir lorsque le chef d'état-major général, le général Huseyin Kivrikoglu, a fait son apparition après avoir écourté une visite officielle en Roumanie.
 Les cérémonies, qui ont paralysé le centre d'Ankara une bonne partie de la journée, se sont déroulées sous haute sécurité, avec la mobilisation de quelque 10.000 policiers et le survol d'hélicoptères au-dessus de la foule.
 La foule a entonné "La Turquie demeurera toujours laïque" lorsque le cercueil a été transporté vers l'étape suivante, l'Opéra, pour un hommage à l'ancien ministre de la Culture (1978-1979), et a sifflé un discours de l'actuel ministre de la Culture, Istemihan Talay.
 Le fait le plus notable de ces cérémonies a été l'apparition de centaines d'officiers des forces armées, qui se veulent les défenseurs du kemalisme (du nom du fondateur de la République turque Kemal Ataturk) et de la laïcité, des valeurs que défendait ardemment Kislali dans ses articles. Ils étaient venus à l'appel de leurs supérieurs qui leur avaient demandé de venir en grand nombre et en uniforme. (AFP, 21-22-23 octobre 1999)

ARMED FORCES/FORCES ARMEES

The military's political show at Ataturk mausoleum

 In a new show of force 5,000 military officers crowded Anitkabir, the mausoleum of Ataturk, on October 29 to mark the 76th anniversary of the Turkish Republic.
 This year the celebrations were cancelled as a show of respect to the tens and thousands of earthquake victims who lost their lives in the Aug. 17 disaster.
 However, in a new twist to the latest political developments after the assassination of secularist Professor Ahmet Taner Kislali, the military ordered 5,000 officers to turn up at Anitkabir to mark the Republic Day. Why the military needed to display such a force remained a mystery.
 Earlier, the military leadership had ordered 3,000 officers to attend the funeral of Kislali. This move was seen as a display of anger by the military over the killing of a prominent personality who defended secularism in Turkey.
 The Prime Minister's office seemed to take note of the massive military presence at Anitkabir and issued a written statement explaining that it was the military leadership which had asked for the cancellation of the traditional military parades for Republic Day because military units were involved in quake relief efforts and should not be distracted.
 The prime ministry statement recalled that the military had also said the military headquarters had asked for a similar cancellation of the ceremonies on Victory Day on Aug. 30 due to the same reasons.
 The statement said military officials had decided that the celebrations this year would be limited to special ceremonies at Ataturk statues and memorials. It seemed to suggest the huge military presence at Anitkabir was a part of all this. (TDN, 30 October 1999)

Army general: "Turkey Is the Loneliest Country in the World"

 At the inauguration of the National Security Academy on 4 October, General Nahit Senogul, Commander of the Turkish War Academies, made an astonishing speech to the officer cadets.
 Addressing the assembly, the general declared:
 "Here you will see the truth. Here you will learn about the historic enemies of our country. You will also learn the reasons why the European Union has not accepted us as one of its members. Here you will see the feelings of enmity and hate the Arab world harbors towards the Turkish nation. Here you will learn that Turkey is the loneliest country in the world. Here you will see that Turkey is a country that has very many internal and external enemies.
 "Here you will see the dirty aims of those who try to avenge themselves on Atatürk's republic by hiding behind lofty concepts such as democracy, human rights and the supremacy of the law and by exploiting these concepts. And as you leave here you will wonder, with amazement, how Turkey has managed to preserve the indivisible integrity of its country and its nation." (CILDEKT, 12.10.99-IMK, 14.10.99)

Ankara menace de mettre l'Allemagne sur sa liste rouge

 Le sous-secrétaire d'Etat turc à l'Industrie de la Défense, Yalçin Burçak, a mis une dernière fois en garde l'Allemagne des conséquences que peut engendrer le refus du gouvernement allemand de faire partie du projet turc de construction de chars. Il a déclaré que si le conseil de sécurité fédéral allemand s'opposait à la vente des chars Leopard II à la Turquie, l'Allemagne risquait de faire partie de la liste rouge, liste qui met au ban les pays critiquant la politique turque.
 Il a également précisé que l'Italie qui était en compétition avec ses chars Ariete s'était retiré du marché la semaine dernière. Le ministre allemand de la défense, Rudolph Scharping, a annoncé qu'il s'entretiendra avec ses homologues turcs prochainement, mais la rencontre a été programmée durant la réunion de l'OCDE à Istanbul prévue les 18 et 19 novembre 1999. L'opinion publique allemande et les Verts, partenaire de la coalition actuelle, s'opposent vivement à cette vente. (CILDEKT, 18 octobre 1999)

Les livraisons de chars liées aux Droits de l'homme

 La coalition gouvernementale allemande sociale-démocrate (SPD) et écologiste (Verts) a décidé le 25 octobre à Berlin de lier à l'avenir d'éventuelles exportations de chars vers la Turquie à de nets progrès des Droits de l'Homme dans ce pays.
 Après deux heures et demi d'âpres discussions sous la conduite du chancelier Gerhard Schroeder, les partenaires de la coalition ont toutefois entériné une première livraison d'un char Léopard-II allemand qui doit permettre à la Turquie de le tester.
 Les Verts, qui avaient avancé les atteintes aux Droits de l'Homme en Turquie pour justifier leur opposition à cette livraison, se sont ainsi pliés à une décision du Conseil de sécurité fédéral allemand, présidé par le chancelier. Le Conseil avait approuvé la livraison de ce char dès 27 octobre contre l'avis du chef de la diplomatie allemande, l'écologiste Joschka Fischer.
 Berlin avait fait le premier pas pour participer à un appel d'offres lancé au début de l'été par Ankara pour l'achat de 1.000 autres chars.
 Le président du groupe parlementaire SPD, Peter Struck, et son homologue écologiste, Kerstin Mueller, ont reconnu lors d'une conférence de presse que les "divergences" demeuraient entre écologistes et sociaux-démocrates sur la livraison du premier blindé.
 "Je considère que cette décision est mauvaise", a répété Mme Mueller qui a justifié l'infléchissement de son parti par sa volonté de "revenir à une ligne commune" avec le SPD.
 Elle a cependant estimé qu'avec l'adoption prochaine de nouvelles règles tenant compte du respect des Droits de l'Homme, "une procédure claire" avait été fixée pour l'avenir.
 Une éventuelle livraison du millier d'autres chard, a-t-elle souligné, ne pourra avoir lieu que "si des progrès effectifs et vérifiables dans la situation des Droits de l'Homme" ont été effectués par la Turquie.
 SPD et Verts ont ainsi désamorcé une nouvelle crise gouvernementale. "Je dois décevoir tous ceux qui ont pensé qu'il y avait une sérieuse crise au sein de la coalition", a du reste déclaré M. Struck, ouvrant la conférence de presse.  Le gouvernement allemand n'aurait pas dû accepter de livrer un char Léopard-II à la Turquie pour que celle-ci le teste, estiment une majorité d'Allemands interrogés par l'Institut de sondage Dimap pour le quotidien Bild paru le 30 octobre et la radio Mitteldeutschen Rundfunk.
 62% des personnes interrogées se déclarent opposées à cette livraison. Et elles sont 73% à la condamner chez les ex-Allemands de l'Est et 81% dans l'électorat des Verts.
 33% ne voient en revanche aucun inconvénient à la décision du gouvernement du social-démocrate Gerhard Schroeder.
 L'enquête a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1.100 personnes. (AFP, 26-30 octobre 1999)

A Joint Report on U.S. Arms Sales to Turkey

 The World Policy Institute and the Federation of American Scientists have issued a joint report entitled "Arming Repression: During the Clinton Administration" and edited by Tamar Gabelnick, William D. Hartung, and Jennifer Washburn with research assistance by Michelle Ciarrocca.
 Below are the main points the report:
 This report is being released at a critical juncture in the arms supply relationship between Turkey and the United States. As Turkey embarks upon an eight year, $31 billion military modernization plan, recent events - from the devastating August 17th earthquake that resulted in 15,000 deaths to the announcement by the PKK of its willingness to lay down its arms in exchange for a chance to pursue Kurdish rights within the Turkish political system - have raised serious questions about the wisdom of promoting a major weapons buildup in Turkey at this time.
 Given its role as Turkey's principal arms supplier, the United States has enormous potential leverage over Turkish behavior on critical issues such as respect for human rights and the pursuit of negotiated settlements to the 15-year civil war with the PKK and the 25-year old division of Cyprus. The time to use this leverage is now. In a "political aftershock" prompted by the government's handling of the earthquake, the Turkish media and non-governmental organizations have stepped up demands for fundamental reforms such as the revision of Turkey's military-dominated constitution. In addition, Turkish human rights, economic, and security policies are about to face an intense international spotlight when 54 heads of state attend the upcoming summit of the Organization for Security and Cooperation and Europe (OSCE) in Istanbul on November 18th-20th.
 The Clinton administration has displayed a split personality in its approach to arms transfers and human rights in Turkey. A 1996 deal for Bell-Textron Cobra helicopters was shelved due to concerns about Turkey's use of U.S.-supplied helicopters against Kurdish civilians in its war on the PKK, and U.S. government subsidies for arms exports to Turkey have been cut back dramatically in the past two years. But the Clinton administration has maintained a steady flow of U.S. weaponry to Turkey (averaging $800 million per year in deliveries) and in late 1997, under pressure from arms makers, the administration cleared the way for Boeing and Bell-Textron to compete for a $4 billion sale of 145 advanced attack helicopters to Ankara. State Department officials have told non-governmental human rights organizations that the department will not approve a license for a final sale of U.S. attack helicopters to Turkey unless the government makes significant progress on the following criteria:
 1) decriminalization of free speech;
 2) release of journalists and parliamentarians who have been imprisoned
 for political reasons;
 3) an end to torture and police impunity;
 4) reopening of non-governmental organizations that have been shut down by Turkish authorities;
 5) democratization and expansion of political participation;
 6) lifting the state of emergency in southeastern Turkey; and
 7) resettlement of internal refugees displaced by the civil war.
 Yet despite Turkey's lack of progress in meeting these standards (see section VI, below), at a July 1999 press briefing in Ankara Secretary of Defense William Cohen tried to give Turkey a clean bill of health on human rights when he stated that he saw "no impediment" to any pending U.S. arms transfer to Turkey.
 At this moment of tremendous political ferment in Turkey, the Clinton administration should side with the forces in Turkish civil society who are pressing for genuine democracy by abandoning Secretary Cohen's "business-as-usual" approach to weapons exports and conditioning future U.S. arms transfers to Turkey on concrete improvements in human rights and the peaceful resolution of Turkey's internal and external conflicts.
 Major Findings
 Finding 1 - Despite complaints by the Turkish government and media that the U.S. has imposed a "shadow embargo"on arms sales to Turkey, the United States remains Turkey's top arms supplier. The State Department has acknowledged that "the Turkish armed forces are roughly 80 percent dependent on U.S.-origin equipment." Turkey received over $4.9 billion in U.S. weaponry during first six years of the Clinton administration, an average of over $800 million per year.
 Finding 2 - Turkey continues to use U.S.-supplied weaponry to prosecute its war against the PKK and maintain military control of northern Cyprus. U.S.-supplied fighter planes, helicopters, armored personnel carriers, and rifles have been a mainstay of Turkey's 15-year long war against the PKK, which has claimed the lives of 37,000 people (mostly Kurds) and resulted in the destruction of 3,000 Kurdish villages in southeastern Turkey. Press reports from Cyprus state that 90% of the Turkish military equipment in Cyprus is of U.S.-origin, and a classified report to Congress in the summer of 1999 revealed that both Turkey and Greece have sent U.S. arms to Cyprus, in contravention of a 1988 amendment to the Foreign Assistance Act which prohibits equipment sold under the Pentagon's Foreign Military Sales (FMS) program from being transferred to the island. The steady flow of U.S. weaponry to Turkey has enabled the Turkish government and armed forces to resist a diplomatic settlement of the Cyprus question and ignore PKK peace overtures in pursuit of total military victory in the war in the southeast.
 Finding 3 - The vast majority of U.S. arms transfers to Turkey have been subsidized by U.S. taxpayers. In many cases, these taxpayer funds are supporting military production and employment in Turkey, not in the United States. Of the $10.5 billion in U.S. weaponry delivered to Turkey since the outbreak of the war with the PKK in 1984, 77% of the value of those shipments - $8 billion in all - has been directly or indirectly financed by grants and subsidized loans provided by the U.S. government. Many of the largest deals - such as Lockheed Martin's sale of 240 F-16s to the Turkish air force and the FMC Corporation's provision of 1,698 armored vehicles to the Turkish army - involve coproduction and offset provisions which steer investments, jobs, and production to Turkey as a condition of the sale. For example, Turkey's F-16 assembly plant in Ankara - a joint venture of Lockheed Martin and Turkish Aerospace Industries (TAI) - employs 2,000 production workers, almost entirely paid for with U.S. tax dollars.
 Finding 4 - Despite recent gestures toward reform, to date the Turkish government has failed to make progress on the specific human rights criteria set out by the State Department as a condition for approving a final sale of U.S. attack helicopters to Ankara. A June 1999 ruling by the Council of Europe accused Ankara of "repeated and serious" human rights violations and charged that there had been "no significant progress" in the past two years in limiting incidents of torture, disappearances, and extrajudicial killings. Turkey's continuing crackdown on journalists, independent human rights monitors, and Kurdish and Islamic political parties combined with its systematic failure to bring police and security personnel to justice for committing acts of murder and torture suggest that it will take more than a few changes in procedure or the revision of a few particularly egregious laws to create the conditions for genuine human rights improvements in Turkey. In September 1999, Sami Selcuk, the President of the Turkish Court of Appeals, gave a public address in which he indicated how far Turkey has to go to achieve a "real democracy." He argued that the legitimacy of Turkey's current constitution is "close to naught" because it was "imposed on society under threat," and urged that "Turkey must not enter the 21st century as a country that is busy, by repressive laws, crushing its inhabitants and reducing them to silence."
 Recommendations
 Recommendation 1 - The Clinton administration should) withhold final approval for the sale of U.S. attack helicopters to Turkey unless the Turkish government meets the seven human rights criteria previously outlined by the State Department as a condition of the deal:
 1) decriminalization of free speech;
 2) release of journalists and parliamentarians who have been imprisoned for political reasons;
 3) an end to torture and police impunity;
 4) reopening of non-governmental organizations that have been shut down by Turkish authorities;
 5) democratization and expansion of political participation;
 6) lifting the state of emergency in southeastern Turkey; and
 7) resettlement of internal refugees displaced by the civil war.
 Recommendation 2 - All future U.S. arms sales to Turkey - from M-16 rifles to F-16 combat aircraft - should be conditioned on concrete improvements in human rights and democratization (as specified above) and efforts to negotiate peaceful settlements to the Cyprus dispute and Turkey's war against the Kurdish resistance in the southeast. Linking U.S. arms sales to peace and democratization may cause friction with the Turkish government in the short-term, but it offers the best hope of building a stable, long-term relationship between the United States and Turkey that addresses the best interests of the people of both nations.
 Recommendation 3 - The U.S. government should replace its military-oriented, "arms for influence" policy towards Turkey with a more balanced, "peace first" strategy that emphasizes classic diplomatic and economic ties. Non-military aid and investment projects - from earthquake relief to proposals for a $3.7 billion oil pipeline - should take precedence over arms transfers as a basis for U.S.-Turkish relations.
 Recommendation 4 - Congress should enact a uniform set of criteria for arms exports that would subject all countries to the same strict standards. This "Code of Conduct" should prevent U.S. arms sales to countries that are undemocratic, abuse human rights, are engaged in acts of armed aggression, or do not provide data on their arms imports and exports to the United Nations register of conventional armaments. (WKI, 21 Oct 1999)

Turkey accused of having used chemical weapons

 Foreign Ministry spokesman Sermet Atacanli stated that Turkey has meticulously fulfilled its obligations within the framework of the Chemical Weapons Agreement which it signed on May 12, 1997. The agreement concerns the development, production, storage, disposal and ban on use of chemical weapons.
 In response to reporters' questions, Atacanli said that certain false allegations that had appeared the previous day on Germany's ZDF television had also been denied by the spokesman for the German Defense Ministry.
 Atacanli also denied allegations made on the same ZDF news program that chemical weapons had been used against the PKK and said that similar false allegations had been denied on other occasions in the past. "It is a simple fact of logic that the use in any manner of a type of weapon that does not exist in Turkey is out of the question," Atacanli said.
 Reporters' questions were in response to assertions that had been made on ZDF's news-analysis Kennzeichen D program. Program editor Hans Koberstein had asserted that ammunition shells recovered from a cave in the province of Sirnak in which 20 PKK militants had been killed on May 11 showed traces of the compound chlorbenzylidenmalononitril, also known as CS gas. Traces of the gas were reportedly determined by the Forensic Medical Laboratory at Munich's Ludwig-Maximilian University. It was asserted on the ZDF program that CS gas had been sold to Turkey in 1995 by the Buck and Depyfag companies with the authorization of the German Ministry of the Economy.
 A person claiming to be a former Turkish special team member also "admitted" to using chemical weapons against the PKK. He also asserted that the army had gas specialists, whom it called to operations when necessary.
 An official from Amnesty International appearing on the same program had called the allegations "entirely credible." Human Rights Watch has asked for an inquiry into the May 11 event, while German HRW chemical gas weapons specialist Ernst Jan Hogendoom said that if Germany had indeed given chemical weapons to Turkey, then it was the responsibility of the German government to investigate the event.
 German Defense Ministry spokesman Dieter Puhl said that assertions on the program that Germany had wanted to set up a chemical weapons factory in Turkey had given a false impression and that Turkey had requested German support only in establishing a laboratory to detect and analyze chemical weapons. "This request is being met by the federal army," Puhl said, pointing out that the decision to give Turkey technical assistance and personnel training in this matter had been affected by the fact that Turkey has neighbors that possess chemical weapons. Puhl likewise said that the planned laboratory had no connection with the tear gas which had previously been sold to Turkey. (Turkish Daily News, October 30, 1999)

STATE TERRORISM/TERREUR DE L'ETAT

TIHV's urgent appeal for human rights defenders

 The Human Rights Foundaiton of Turkey (TIHV), on October 14, issued the following new press release on the arrest of human rights defenders:
 The objection raised against the decision of arrest issued for 14 human rights defenders, who were detained during the funeral of Nevzat Çiftçi and then remanded, ended in vain. Izmir State Security Court (SSC) examined the objection raised for the annulment of the decision of arrest, and issued a decision of non-authorization on 13 October, on the grounds that the elements of the Article 7 § 2 of the Anti-Terror Law were inconsistent.
 However, the SSC did not lift the decision of arrest, and referred the case file to the Court of Cassation. The case file will be examined by the Tenth Criminal Chamber of the Supreme Court. It has been reported that the court may comment on the case within at least 2 and 5 months.
 There is a right to raise objection against the decision of arrest in every 30 days, but both courts (Aliaga Penal Court of First Instance and Izmir SSC) issued decision of non-authorization in the case file, and it is most probable that they would not comment on the decision, accepting themselves unauthorized. This would extend the period the human rights defenders are kept in prison.
 Utilizing a democratic right, assembling on a deserted village road in order to participate in a funeral procession has turned into an absolute punishment.
 After the massacre in Ankara Central Prison on 26 September, which ended with the murder of 10 prisoners and the wounding of many others, a group of people wanted to go to Helvaci Village in Aliaga, Izmir, in order to participate in the funeral procession of one of the victims of the massacre, Nevzat Çiftçi, on 30 September. They were stopped by gendarmes. The group attempted to enter the village, but the gendarmes attacked on them ruthlessly, and 76 people were detained. Subsequently, 14 of the detainees, most of whom are members of the Human Rights Association (IHD), were remanded
 It is not possible to accept that the judicial mechanisms were openly abused for such a punishment. For, according to the current legislation, the upper limit of the sentences foreseen for a person should be 7 years, in order to issue a decision of remand for that person.
 Besides, the crime should have a nature of disturbing the public conscience and inciting the society. None of these has taken place in this case. We invite that we stand against the abuse of the judicial organs for punishing people unjustly.
 The TIHV requests that the arbitrary remand decision, which was taken by abusing the judicial organs, be cancelled, that the relevant legal proceedings be taken by an independent court and concluded within a fair trial, and that the security officers responsible for mistreating the detained persons be prosecuted fairly.

Istanbul prisons rife with unrest

 The situation of state prisons in Istanbul has again come on the country's agenda following an incident in which hostages were taken at Ankara's Ulucanlar prison.
 In the last six years, 39 inmates have been killed in Istanbul prisons, while 42 guards and 109 inmates have been injured in riots and other clashes, reported the Anatolia news agency.
 According to information retrieved by Anatolia from state archives, Bayrampasa, Umraniye, Metris, Kartal and Pasakapisi prisons and the Bakirkoy Women and Children Detention Center have been the scene of numerous riots, murders and hostage crises, among other incidents, creating a great deal of unrest in the public at large when they occur.
 In Umraniye prison, 36 inmates and 12 guards were injured during an uprising initiated by members of terrorist groups on Dec. 13, 1995.
 Those same inmates, who said that promises made on their demands by prison officials to stop the unrest were not kept, initiated another episode of unrest on Jan. 4, 1996. During the clashes between the inmates and police trying to end the riot, Abdulmecit Seckin, Riza Boybas, Orhan Ozen and Gultekin Beyhan, all with links to terrorist groups, lost their lives, while 36 inmates, 20 soldiers and 10 guards were injured.
 During a hunger strike begun in July 1996 that lasted for 69 days, another six inmates connected with terrorist organizations lost their lives.
 Inmates serving time in Metris prison for crimes not associated with terrorism began an uprising on Jul. 9, 1997, resulting in a damaging fire. Once the riot was quelled by security personnel, it was discovered that inmates Kubilay Biciciler, Feyzullah Ozmen, Sedat Demiroz, Semsettin and Mahmut Demir had either been burned to death in the fire or had been fatally beaten by fellow inmates, while an additional five inmates suffered injuries.
 On Nov. 27, 1998, again in the Metris prison, a group of prisoners belonging to the illegal Federation of Islamist State (AFID) began an uprising following an attempt by prison guards to conduct a body search of inmates. Three guards were taken hostage. During the incident, a great deal of material damage was caused by the prisoners.
 In the Bakirkoy Women and Children Detention Center, juvenile inmates reacted to one of their fellow inmates being placed in solitary confinement for self inflicted injuries, setting ablaze mattresses and pillows.
 On Sept. 2, 1999, inmates at both Bayrampasa and Umraniye prisons started an uprising after refusing to submit to a role call by prison officials.
 On Sept. 10, 1999, a group of inmates including Salih Izzet Erdis, the leader of the terrorist Islamic Great East Raiders Front (IBDA/C) organization, revolted against the prison administration after prison officials refused their request for visiting rights, breaking glass and damaging computers belonging to the prison administration.
 And finally on Sept. 26, 1999, members of leftist organizations rioted in support of inmates at Ankara's Ulucanlar prison, resulting in 17 guards at Umraniye prison and four at Bayrampasa prison being taken hostage. After negotiations, the four hostages at Bayrampasa were released on Sept. 30, with the remaining 17 at Umraniye being released the next day. (Turkish Daily News, 6 0ctober 1999)

Earthquake Helpers Tortured in Police Custody

 Nine people who had traveled from Istanbul to Gölcük in Kocaeli province to help victims of the earthquake were detained by the police after being accused of distributing aid materials without permission. After their release they told journalists they had been tortured in police custody.  At a press conference at the Istanbul branch of the Turkish Human Rights Association (IHD), Selcan Dag, Türkan Özdek, Erdogan Özdek (15) and Senol Özdek (14) said they had been detained in Gölcük on 2 October. When the policemen heard that the detainees were Alevites from the Gaziosmanpasa quarter of Istanbul, they brought them to the police headquarters in Izmir.
 Ms. Senol Özdek testified: "They pulled me by the hair and threw me into a cell. One of the policemen said they torture people there. He said, `You're in the earthquake region here. We can kill you and then put your corpse under a collapsed house.´ I was given electric shocks on my earlobes and the tips of my fingers. Then I was stripped naked and sprayed with ice-cold water. They put a plastic bag over my head so that I could scarcely breathe. This lasted for about ten hours."
 Ms. Dag also reported that she and her friends were sexually molested and that the youths' testicles were squeezed. Because the cell doors were left open, the detainees were able to see the others being tortured. On the same day, they were taken to the courthouse. Because the state prosecutor and the judge were not there, the detainees were released without being taken before the court. (Radikal, Özgür Bakis, 7.10.99)

Attentats anti-chinois à Istanbul

 Dix membres d'un groupe appelé Organisation de libération du Turkestan oriental (région autonome du Xinjiang dans le nord-ouest de la Chine) ont été arrêtés à Istanbul en relation avec une série d'attaques contre des ressortissants chinois, a rapporté le 8 octobre la presse turque.
 Abdulcafer Turkoglu, 22 ans, fils né en Turquie d'un immigrant du nord-ouest de la Chine, a été arrêté pour le meurtre du propriétaire d'un restaurant chinois à Istanbul la semaine dernière.
 Turkoglu a admis ce meurtre, ainsi que celui d'un autre propriétaire de restaurant chinois d'Istanbul, en avril dernier.
 Il a également avoué avoir lancé des cocktails molotov contre le consulat chinois à Istanbul en 1998 et avoir dressé des plans pour assassiner un consul de Chine.
 La police anti-terroriste turque a arrêté neuf personnes également membres de cette organisation dont les noms ont été fournis par Turkoglu.
 Lors de leur arrestation ces hommes criaient "liberté pour le Turkestan oriental".
 Turkoglu a expliqué vouloir se venger contre la Chine des essais d'armes nucléaires et chimiques menés par Pékin au Xinjiang qui "tuent (son) peuple".
 Le Xinjiang est en proie à une vive tension ethnique entre la majorité musulmane ouïgoure turcophone et la minorité han (Chinois de souche). (AFP, 9 octobre 1999)

Exécutions extrajudiciaires à Adana

 Le 6 octobre 1999, un employé de ménage habitant à Adana a été exécuté par la police devant les yeux de ses enfants et de sa femme. Après avoir fait irruption "par erreur" chez la victime, la police a tiré sur Murat Bektas qui était au téléphone avec son beau-frère au service militaire. L'épouse de la victime a déclaré que la police est rentrée en cassant la porte et a tiré sur son époux à bout portant en l'atteignant à la tête. Elle même blessée s'est jetée sur son fils pour le protéger des balles puis elle a été enfermée dans une pièce alors que son mari se vidait de son sang. Les autorités turques soutiennent bien évidemment un autre discours en arguant que la victime hébergeait des terroristes et qu'il était armé. La police a également pris d'assault l'appartement voisin en tuant Erdinç Aslan et en blessant Mustafa Köprü, tous deux membres présumés de DHKP-C (Front et parti révolutionnaire du peuple) Muzaffer Çetinkaya, directeur adjoint de la section de lutte anti-terreur, a déclaré que "rien n'avait pu démontrer qu'il [Murat Bektas] était membre d'un groupe terroriste mais l'enquête continuait" ajoutant ensuite "pourquoi voulez-vous que la police tue des citoyens innocents ?". Certains ont à juste titre compris de cette déclaration même que la police avait recours à des exécutions extrajudiciaires s'agissant des présumés coupables. En attendant le procureur de la république d'Adana, Cemal Sahir Gürçay, a ouvert une instruction et la famille s'est constituée partie civile. Cela étant les policiers ne sont nullement inquiétés, n'encourant aucune sanction, ils exercent toujours leurs fonctions en toute impunité. Le quotidien Milliyet dans son numéro du 7 octobre 1999 a fait une triste et brève énumération des dernières exécutions extrajudiciaires attribuées à la police turque sous le titre de "notre casier judiciaire est sali". Parmi ces affaires figurent le meurtre, le 20 mai 1991, de Hatice Dilek, accusée d'être membre d'une organisation terroriste, l'exécution de Selma Çitlak et cinq autres personnes, le 13 août 1993 - un des policiers accusés était également mis en examen dans l'affaire dite de Susurluk -, l'exécution d'un adolescent de 14 ans et d'Hamdi Salgin le 11 février 1998 et le 13 mai 1996 d'Irfan Agdas, un distributeur de journaux d'extrême gauche etc. (CILDEKT, 11 octobre 1999)

Harassment of a doctor defending human rights

 In an appeal dated 28 October, the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) disclosed that the gynecologist Dr. Zeki Uzun, who has been working voluntarily for the organization's Treatment and Rehabilitation Center in Izmir for the past six years, was detained and tortured for six days by the Anti-Terror Branch of the police. According to the HRFT, the policemen raided Dr. Uzun's private clinic on 19 October, showed him a list that included the names of some of his former patients, and asked him to come to the Anti-Terror Branch headquarters for a brief interrogation about the list. He was then taken from his clinic by force, in front of three of his patients who were waiting for medical examinations.
 On the way to the police station, Dr. Uzun was insulted, beaten and ill-treated in the police van. The harassment continued during his interrogation at the police station. He was subjected to various methods of torture, including being blindfolded, beaten, insulted, kicked, and smothered with a plastic bag over his head. The interrogation team accused him of having contact with terrorist organizations and distributing propaganda for them, and forced him to sign a statement "confessing" to these accusations. He was asked which terrorist organization the Izmir Treatment Center was working for and ordered to give information about his patients. The interrogators threatened to kill Dr. Uzun and said that even if he were released he would be subject to continuous surveillance and would not be allowed to continue working in his profession.
 On the second day of his detention, Dr. Uzun was taken in handcuffs to his house and his clinic. In both places the policemen carried out searches, destroying furniture and equipment, inspecting patients' files in the computer without the doctor's permission and damaging the patient follow-up program. During the six days of his detention Dr. Uzun was in solitary confinement and was continuously disturbed to prevent him from sleeping. After his detention period he was taken by police officers to the Atatürk Training Hospital in Izmir and given a certificate of good health without having received a medical examination or even speaking with the doctor in charge. He was then transferred to the prosecution office of the State Security Court for a hearing and subsequently released. (TIHV, October 20-28, 1999)

IHD Issues Quarterly Balance of Human Rights Violations

 The Turkish Human Rights Association (IHD), on October 20, 1999, published its report on human-rights violations in Turkey in the months of July, August and September 1999. The statistics on torture, arrests and extrajudicial executions were overshadowed by the sheer numbers of persons who died or were injured in the earthquake of 17 August (35,000 and 44,000 respectively), but unfortunately there is no sign of a decline of these violations. Specific categories of violation listed in the report include:
 - persons taken into police custody: 3,922
 - political prisoners killed in prison: 20
 - political prisoners injured in prison: 90
 - persons tortured: 113
 - children tortured: 13
 - murders by unidentified assailants: 9
 - death due to torture in police custody; 1
 - attacks against journalists: 9
 - publications closed by court order: 8
 - publications confiscated: 63
 - books confiscated: 3
 - arrests of journalists, writers and artists: 4
 - total prison terms for "crimes of opinion": 5 years and 5 months.

231 Minors Sentenced to Death in Turkey Since 1990

 An investigation by the Lawyers' Association of Diyarbakir has revealed that 231 minors have been sentenced to death by the State Security Courts (SSCs) in southeastern Turkey during the past nine years. The lawyer Arif Altunkalem, chairman of the association's Commission for Children's Rights, told journalists on 20 October that 49 of the minors were younger than 15 at the time they were sentenced. He added that the death sentences are violations of the European Human Rights Convention as well as the UN Convention on the Rights of the Child.
 Altunkalem said that on the day before he spoke to journalists, a SSC had sentenced a 19-year-old to death for "crimes against the state". The accused had been arrested at the age of 14 and had spent the following five years in prison.
 During the same nine-year period, SSCs handed down prison terms to 634 of a total of 830 minors aged between 11 and 17 years for crimes connected with the PKK. Altunkalem called on the Turkish government to declare an amnesty for minors convicted of crimes against the state and said that his organization would take its case to the European Court of Human Rights. (Cumhuriyet, 20.10.99; Frankfurter Rundschau, 21.10.99)

La prolongation de l'état d'urgence dans cinq provinces

 Le Conseil national de sécurité (MGK), qui regroupe les plus hauts responsables civils et militaires de Turquie, a recommandé le 27 octobre la levée de l'état d'urgence à Siirt, province du sud-est anatolien.
 Le MGK a en revanche demandé la prolongation pour une durée de quatre mois de l'état d'urgence dans les provinces de Tunceli (est), Diyarbakir (sud-est), Hakkari (extrême sud-est), Sirnak (sud-est) et Van (est), selon un communiqué publié au terme de sa réunion mensuelle à Ankara.
 Les six provinces sont sous la responsabilité depuis 1987 du bureau du gouverneur de l'état d'urgence à Diyarbakir, qui coordonne la lutte contre le PKK. (AFP, 27 octobre 1999)

Déclaration provocatrice du procureur en chef

 Au cours d'une conférence de presse provocatrice, le 26 octobre 1999, Vural Savas, procureur près de la Cour de cassation turque, a appelé les institutions turques à combattre sérieusement les dangers qui guettent la Turquie. Dans un plaidoyer contre tous les acteurs politiques en Turquie, il a vivement critiqué ceux qui "placent l'individu au-dessus de l'Etat ou défendent la liberté d'opinion" et a appelé le peuple à se "protéger contre les terrorismes religieux et séparatiste".
 Le procureur a ainsi avancé quelques solutions.
 Selon M. Savas, il faut placer dans des prisons militaires et non civiles ceux qui sont condamnés par les Cours de sûreté de l'Etat, rétablir la législation empêchant l'utilisation de la religion à des fins politiques.
 Il a une fois de plus appelé au rétablissement de la loi n°163-abrogée par Turgut Özal -qui complèterait légalement le paragraphe in fine de l'article 24 de la Constitution turque, interdisant de fonder l'ordre social, religieux, économique, politique ou légal sur des lois religieuses et prohibant l'utilisation de la religion, des sentiments ou opinions religieux, considérés sacrés, à des fins personnelles.
 Le procureur a été particulièrement virulent contre "ces politiciens et leaders de partis politiques, écrivains et organisations des droits de l'homme" qui "provoquent le séparatisme et les sentiments réactionnaires, sous couvert de la défense de la liberté de pensée".
 Il a également condamné "ceux qui s'abstiennent de passer des lois anti-terreur" en prétextant que la Turquie ne pourra pas adhérer à l'Union européenne.
 Pour lutter contre le terrorisme, Vural Savas a suggéré de prendre exemple sur la législation britannique en matière de censure et sur le modèle allemand des règlements relatifs à la police.
 Vural Savas est le procureur qui a demandé et obtenu l'interdiction du parti de la prospérité (RP-islamiste) en 1997, et a essayé en vain d'empêcher le parti de la démocratie du peuple (HADEP-pro-kurde) de participer aux élections générales du 18 avril 1999.
 Les propos tenus par le procureur de la cour suprême turque ont soulevé de nombreuses réactions en Turquie. Tous les journaux turcs ont consacré leur Une à cette déclaration.
 Faisant un jeu de mot avec son nom [Savas veut dire la guerre en turc], certains avaient titré "la Mentalité de la Guerre". D'autres ont très justement noté que M. Savas n'a pas obtenu ce qu'il espérait.
 La classe politique fortement mise en cause par le procureur, a vivement réagi. Le spectre du mini-coup d'état de 1997 fomenté par le Conseil de sécurité nationale dirigée par l'armée est remonté dans les souvenirs.
 Alors que M. Savas voulait incarner "le héros national" venant au secours du peuple, rôle tant prisé par l'armée turque, il s'est trouvé face à une large opposition. Seul le procureur près de la cour de sûreté de l'Etat, Nuh Mete Yuksel, qui avait été décrié la semaine précédente par la classe politique turque pour avoir tenté d'entreprendre une perquisition de nuit chez une députée islamiste, a apporté son soutien à son confrère.
 L'intervention du procureur de la Cour suprême turque semble venir comme une riposte aux déclarations, au printemps dernier, du président de la Cour constitutionnelle turque, Ahmet Necdet Sezer, et de Sami Selçuk, président de la Cour de cassation, qui tous deux ont plaidé pour plus de démocratie et de libertés publiques en Turquie.
 M. Savas semble défendre une thèse contraire en demandant l'éradication totale de toute opposition. (CILDEKT, 4 novembre 1999)

PRESSURE UN THE MEDIA/PRESSIONS SUR LES MEDIAS

Ecevit is back: Journalist into prison!

 Malatya DGM (State Security Court) gave a decision of arrest -in default- for Islamic Journalist and writer Abdurrahman Dilipak who was being tried due to a speech he made on October 1998, inviting people to contribute the Human Chain action to protest the banning of headclothes for female students at universities, which was realized on 10.10.1998.
 Dilipak was accused of violating article 312 of Turkish Penal Code (Separatist propaganda on releigious basis, possible sentence: imprisonment of min. 1, max. 3 years.) Dilipak, who has over 100 different cases -all due to his articles or speeches-, is not able to follow up the hearings. His lawyer was not accepted by the judge, because she wore a head-cover (a symbol for Islam) and over 100 lawyers who wanted to defend him were also rejected by the court.
 Then he demanded the Bar Association to hire a layyer for h?m. But the court refused to wait for the Bar Association's responce and decided Dilipak's arrest in default. We remember Prime Minister Ecevit's optimist statements during his visit to Washington, reminding the new amendment which suspended the crimes(!) committed via media for three years and some journalists were set free.
 This amendment, in fact, is nothing but a "sentence". Turkish journalists, writers and Human Rights Activists are all sentenced to keep silent for 3 years! (Sanar Yurdatapan, IFFE, 7 October 1999)

Pro-Kurdish Monthly "Deng" Is Confiscated

 Issue 53 of the pro-Kurdish monthly journal "Deng" (Voice), which is published in Istanbul, was confiscated on 6 October on orders of the state prosecutor of the Fourth Chamber of the State Security Court of Istanbul. Two articles in the issue were cited as the reason for the confiscation.
 The first is an article by the Secretary General of the Socialist Party of Kurdistan (PSK), Kemal Burkay, entitled "25 Years: a Tenacious and Continuous Political Struggle". The second article, by Ibrahim Metin, is entitled "A Regime That Continually Creates Crises Is Not Capable of Solving Problems or Attaining Stability".
 Citing §312, Art. 2 of the Turkish Penal Code, the state prosecutor charged that both articles had violated the "indivisibility of the state" by claiming the existence of a Kurdish people. (Press statement of the editors of "Deng", October 13, 1999)

La chaîne d'information NTV suspendue pour un jour

 La chaîne de télévision turque d'information en continu NTV sera fermée pour la première fois pour un jour sur décision du Haut Conseil de l'audiovisuel (RTUK) pour diffusion de programmes ayant "causé la panique parmi la population" après le séisme du 17 août, a-t-on indiqué le 12 octobre de source proche du RTUK.
 La date à laquelle NTV, première chaîne d'information en continu de Turquie sera suspendue, n'a pas encore été annoncée, a-t-on indiqué de même source.
 Les suspensions de chaînes de télévision sont très fréquentes depuis la création du puissant RTUK en 1994 par décision gouvernementale. Elles interviennent au rythme de plusieurs par mois, généralement pour "non respect de la famille et de la structure familiale".
 NTV connaîtra pour la première fois une telle suspension depuis son lancement en 1996. Depuis 1990, date de la fin du monopole d'Etat sur la radio et la télévision, le nombre de chaînes de télévision nationales et régionales a atteint 260, celui des radios 1.200 en Turquie.
 Depuis sa création, le RTUK, composé de membres de partis politiques représentés au parlement, a déjà suspendu pendant des délais divers près de 450 chaînes de radio et télévision, selon les chiffres officiels. (AFP, 12 octobre 1999)

Lancement en Turquie de CNN Turk

 CNN Turk, chaîne d'information continue en turc fruit d'une joint-venture du groupe turc Dogan Media Group (DMG) avec Cable News Network (CNN), a démarré le 11 octobre en Turquie.
 Les émissions ont débuté à 20H00 (17H00 GMT) par un journal télévisé suivi d'une retransmission de la cérémonie de lancement à Istanbul, à laquelle participait le président Suleyman Demirel, de nombreux responsables politiques et représentants des médias notamment.
 La chaîne, dont le siège est à Istanbul, sera distribuée par le réseau câblé à plus de sept millions de foyers via la Turk Telekom.
 CNN Turk diffusera des bulletins d'informations préparés et présentés par des journalistes turcs chaque demi-heure.
 Basés sur l'information nationale, des programmes sur les marchés financiers, la culture, le sport, la santé, le voyage et des entretiens avec des personnalités seront au menu de la chaîne.
 CNN Turk a des bureaux et des studios de production dans les grandes villes de Turquie, notamment à Ankara, et sa distribution sera négociée avec les pays turcophones de la région dans l'avenir.
 DMG est l'un des plus grand groupe dans le domaine des médias en Turquie avec neuf journaux et 62 magazines. Il possède le plus grand réseau de distribution de publications du pays.
 Créé en 1980, CNN, qui a son siège à Atlanta (Georgie), possède aussi CNNfn, la chaîne d'informations financières diffusée par CNN sur le réseau câblé aux Etats-Unis. CNN avait lancé en janvier dernier CNN+ en espagnol en Espagne. (AFP, 12 octobre 1999)

TGS releases September media report

 The Turkish Journalists Union (TGS) has made public its monthly report on freedom of expression in Turkey and other press-related matters. The TGS compiled the following information for September 1999:
 -- President Suleyman Demirel signed a law postponing sentences for "press crimes." As a result, many journalists and writers including Ismail Besikci were released from prison.
 -- One radio station general director was arrested and two announcers taken into custody.
 -- One journalist was beaten, two were attacked, and another held hostage.
 -- One parliamentary deputy brought libel suits worth TL 15 billion against two newspapers. One deputy made accusations against 9 journalists. One journalist was ordered to pay TL 2 billion in compensation to True Path Party (DYP) leader Tansu Ciller.
 -- The draft law on the reorganization of the Supreme Board of Radio and Television (RTUK) was sent to all related institutions. The draft gives the president power to appoint RTUK members and gives provincial governors and district officials the right to ban regional television broadcasts.  -- The daily Cumhuriyet filed a complaint with RTUK against newspaper publishers for dumping papers on the market at below cost.
 -- The European Court of Human Rights fined Turkey for failing to allow freedom of expression.(Turkish Daily News October 12, 1999)

Raid on Akit bureau brings protest

 Mustafa Karahasanoglu, editor of the pro-Islamic daily Akit, and Ali Ihsan Karahasanoglu, Akit's lawyer, were taken in for questioning after the Istanbul offices of the daily were raided by security forces and subjected to a lengthy search on Octobere 28..
 No evidence of criminal activity was uncovered during the two-and-a-half hour search, reported the Anatolia news agency. Mustafa and Ali Ihsan Karahasanoglu were taken in for questioning on orders of the Istanbul State Security Court (DGM), and released after giving their statements.
 Akit is under investigation because it printed a picture of Professor Ahmet Taner Kislali several months ago with a black cross through it. Kislali was murdered in a car bomb assault on Oct. 21.
 Speaking at a press conference at the office of the Organization of Human Rights and Solidarity for Oppressed People (Mazlum-Der), Akit Ankara representative Serdar Arseven protested the security operation. "Akit has been targeted because of an analysis which appeared on the opinion page 192 days ago, and it has become the object of nonsensical allegations following the killing of Kislali," Arseven said.
 Mazlum-Der chief Yilmaz Ensaroglu protested treatment of Akit as well, saying that the only way to protect human rights is to apply them without double standards and to support freedom of expression without respect to ideology. "This [raid] could be evaluated as proof of the dirty economic relationships which have partially come to light between some large media groups and power apparatus [of the state]," Ensaroglu said. He commented also that he was dismayed at the frequency at which he had observed "the media and provocative publications being used as a tool for policies which have the capability of dynamiting social peace." (TDN, 30 October 1999)

RELIGIOUS AFFAIRES/AFFAIRES RELIGIEUSES

L'interdiction du Fazilet devant la Cour constitutionnelle

 Le procureur général de la Cour de cassation turque a envoyé le 6 octobre le dossier dans lequel il demande l'interdiction du parti islamiste de la Vertu (Fazilet) à la Cour constitutionelle, qui doit décider du sort du parti, a rapporté l'agence Anatolie.
 Le dossier de 105 pages énumère les raisons pour lesquelles ce parti politique doit être dissous selon les lois turques, précise l'agence.
 Le parquet de la Cour de cassation avait lancé en mai une procédure d'interdiction contre le Fazilet, seul parti islamiste de Turquie et troisième formation au parlement, pour "avoir agi en violation de la loi sur les partis politiques".
 L'acte d'accusation élaboré par Vural Savas demande à la Cour constitutionnelle la dissolution du Fazilet conformément aux articles 68 et 69 de la loi fondamentale, qui stipulent que "les programmes et les activités des partis politiques ne doivent pas être incompatibles avec les caractères démocratique et laïc de l'Etat".
 M. Savas y comparaît le Fazilet à "une tumeur maligne qui produit des métastases".
 Selon lui, ses activités sont contraires aux articles 2 et 24 de la Constitution, qui définissent les "caractères de la République de Turquie laïque" et les "libertés de religion et de foi".
 Le procureur réclame l'interdiction de politique pendant cinq ans de tous les cadres de ce parti, y compris son président Recai Kutan.
 Il demande le retrait du mandat de tous les députés du Fazilet, affirmant que ce parti est la continuation du parti de la Prospérite (Refah), dissous en en janvier 1998 pour "activités anti-laïques" par la Cour constitutionnelle.
 Selon la loi, une formation politique ne peut être la poursuite d'un parti politique dissous.
 Le parlement a amendé en août la loi sur les partis politiques, rendant plus difficile leur dissolution.
 Mais M. Savas estime que cet amendement est "contraire à la Constitution" et demande à la Cour constitutionelle son annulation.
 En juin, la Cour avait déclaré irrecevables certaines preuves contenues dans l'acte d'accusation de M. Savas pour appuyer sa demande de fermeture du Fazilet, notamment des enregistrements des téléphoniques entre un député du Fazilet et Necmettin Erbakan, l'ex-chef du Refah, arguant qu'il n'y a pas de disposition légale claire dans le système turc concernant les écoutes téléphoniques.
 Pour M. Savas, il serait "contraire à la loi" de ne pas prendre en considération ces enregistrements.
 Vural Savas avait déjà lancé une information judiciaire en mai 1997 contre le Refah de M. Erbakan, alors à la tête d'une coalition gouvernementale à dominante islamiste.
 Cette procédure, basée sur les mêmes chefs d'accusation, avait entraîné l'interdiction du Refah. M. Erbakan et cinq autres députés du Refah avaient été interdits de politique pour cinq ans.
 Depuis sa création en 1963, la Cour constitutionnelle a dissous 22 partis politiques, dont trois créés par M. Erbakan ou son entourage. (AFP, 6 octobre 1999)

Une députée islamiste empêchée de quitter la Turquie

 Un tribunal de Turquie a interdit le 13 octobre à une députée fondamentaliste controversée qui a été déchue le mois dernier de sa nationalité turque, de quitter le territoire turc.
 Le tribunal de la sécurité d'Etat a agi à la demande du procureur Nuh Mete Yuksel d'empêcher Merve Kavakci, également de nationalité américaine, de quitter la Turquie car il a l'intention de l'inculper, a ajouté Anatolie.
 Mme Kavakci devrait être inculpée pour complicité avec une organisation illégale et "de provocation ouverte à la haine et à l'hostilité sur des critères de classe, de race, de religion, de sectarisme et de différence régionale".
 Merve Kavakci, ingénieur en informatique, âgée de 31 ans, qui a fait ses études aux Etats-Unis, a été élue à Istanbul aux législatives d'avril sur la liste du parti islamiste de la Vertu (Fazilet).
 Elle a soulevé l'ire des parlementaires lorsqu'elle s'est présentée le 2 mai à la session inaugurale du parlement pour prêter serment en arborant un foulard islamique sur la tête, un acte sans précédent dans les annales de la République turque laïque.
 Face au tollé provoqué parmi les députés pro-laïcs, elle avait dû quitter le parlement sans prêter serment et ne s'y est pas représentée depuis.
 L'affaire du foulard avait provoqué la démission de trois députés du Fazilet, troisième groupe au parlement.
 La décision de la déchoir de sa nationalité pour avoir choisi la nationalité américaine avant les élections sans en informer les autorités turques avait été confirmée par la Cour suprême le 20 septembre.
 La Turquie autorise ses ressortissants à avoir une double nationalité, mais à condition qu'ils en fassent la demande au préalable.
 Mme Kavakci a indiqué qu'elle avait obtenu la nationalité américaine en se mariant avec un Américain d'origine jordanienne dont elle a depuis divorcé.
 La loi turque interdit le port du foulard islamique dans les écoles, les universités et la fonction publique. (AFP, 13 octobre 1999)

Un procureur tente d'interpeller Kavakci en pleine nuit

 Le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara, Nuh Mete Yuksel, s'est rendu en personne le soir du 18 octobre au domicile de Mme Merve Kavakci, membre du parti de la Vertu (Fazilet), de nationalité américaine, qui a été déchue de sa nationalité turque le mois dernier.
 Il a demandé qu'on lui ouvre la porte. Mais des députés du Fazilet présents dans l'appartement lui ont refusé l'entrée, arguant qu'il n'avait pas de mandat d'arrêt et que sa présence était "illégale".
 "On tente d'empêcher la justice, on veut m'empêcher de faire mon travail", a déclaré le procureur à la presse en quittant l'immeuble.
 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit, interrogé par la presse, a réagi en soulignant que "l'affaire a déjà été réglée au parlement" et qu'il fallait maintenant la "clore".
 "Je trouve très étrange que le procureur se soit déplacé personnellement pour interpeller une dame à une heure tardive", a-t-il ajouté.
 Il a ajouté qu'il ne voyait aucun inconvénient à ce que Mme Kavakci quitte la Turquie.
 Le président Suleyman Demirel a également critiqué l'attitude du procureur, affirmant que la Turquie est un Etat de droit et qu'il fallait se conformer à ses exigences.
 D'autre part, la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara a autorisé le 22 octobre Mme Kavakci à voyager à l'étranger car son statut de député n'est pas encore clair. (AFP, 19-22 octobre 1999)

A new episode in ongoing Kavakci crisis

 The controversy-creating Merve Kavakci has now caused yet another flurry of discussion by secretly marrying Turkish businessman Bekir Yildirim. This latest episode in the ongoing Kavakci crisis is centered around the question of whether she can regain her legislative status by marrying a Turkish national. Kavakci was prohibited from assuming her parliamentary duties after she was stripped of Turkish citizenship, but her recent marriage to a Turkish national created speculation that she might be able to take her seat in Parliament after all.
 The marriage was announced by Ali Mufit Gurtuna, the FP mayor of Greater Istanbul Municipality, who explained that he had personally performed the ceremony for Kavakci's marriage to Yildirim. This is Kavakci's second marriage. She became a widow with the death of her first husband, an American national.
 In an interview with journalists, Parliament Speaker Yildirim Akbulut maintained that he had no idea about how this change in Kavakci's marital status would influence the lawsuit that is being pursued at the Council of State. (TDN, 30 October 1999)

Vaste opération contre une organisation islamiste

 Un total de 92 membres présumés de l'organisation intégriste kurde pro-iranienne "Hizbullah" dont plusieurs responsables, ont été arrêtés lors d'une opération policière d'envergure à Diyarbakir (sud-est).
 Un grand nombre d'armes et de documents appartenant à l'organisation clandestine a été saisi lors de cette opération qui a eu lieu la semaine dernière, a-t-on précisé.
 Sept des personnes interpellées ont demandé à bénéficier d'une loi sur les repentis récemment adoptée au parlement.
 Cette loi prévoit une amnistie pour les membres d'organisation terroristes à condition qu'ils n'aient pas participé à une action armée contre les forces turques, ne soient pas des dirigeants de haut rang, et livrent des informations décisives sur leur organisation.
 Le Hizbullah est connu pour son opposition au PKK. Plusieurs centaines de militants avaient été tués dans un conflit sanglant entre les deux formations de 1990 à 1993 avant la proclamation d'une trêve. (AFP, 19 octobre 1999)

Un chef religieux arrêté pour critiques contre l'armée

 La Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara a mis en état d'arrestation le 19 octobre un dirigeant d'une confrérie musulmane qui a accusé l'armée turque pro-laïque d'être à l'origine du violent séisme qui a ravagé le 17 août le nord-ouest de la Turquie.
 Mehmet Kutlular, figure éminente de la confrérie des Nurcu (lumière) et propriétaire du journal islamiste Yeni Asya, est accusé d'avoir incité à la "haine religieuse et raciale" dans ses propos et encourt un à trois ans de prison.
 Toutefois, la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara a remis en liberté le 20 octobre un dirigeant d'une confrérie musulmane arrêté et incarcéré la veille après qu'il eut accusé l'armée turque pro-laïque d'être à l'origine du séisme qui a ravagé le 17 août le nord-ouest de la Turquie. (AFP, 19-20 octobre 1999)

Les biens d'Erbakan gelés par la justice

 La justice turque a décidé de geler les biens personnels de l'ancien Premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan dans le cadre d'un procès pour malversations alors qu'il était à la tête de du parti aujourd'hui dissous, le Parti de la Prospérité (Refah), ont annoncé les journaux le 26 octobre.
 Cette décision a été prise à la demande du ministère des Finances à la suite de la disparition de 10 millions de Deutsche marks (5,6 M USD) des caisses de ce parti, selon les médias turcs.
 Cet argent aurait dû être versé à l'Etat lors de l'interdiction de ce parti prononcé en 1998 par le tribunal constitutionnel.
 Les biens personnels de M. Erbakan incluent 1,1 million de dollars en liquide, trois voitures, neuf résidences, un immeuble d'habitation, six terrains et 22 propriétés agricoles.
 Le chef de l'ex-parti islamiste Refah, arrivé au pouvoir en juin 1996 dans une coalition avec le parti de la Juste voie (DYP) de Mme Tansu Ciller, avait été chassé un an plus tard sous la pression de l'armée.
 Le Refah avait été dissous en janvier 1998 pour activités anti-laïques et M. Erbakan condamné à cinq ans d'interdiction d'activité politique. (AFP, 26 octobre 1999)

KURDISH QUESTION/QUESTIONE KURDE

Demirel refuse toujours la solution pacifique

 Le Président turc Suleyman Demirel a indiqué devant l'Assemblée nationale qu'en dépit de sa décision de mettre fin à la lutte armée et son retrait de Turquie, le PKK constituait toujours une "menace terroriste".
 "La décision de l'organisation terroriste de renoncer aux armes et de se retirer du territoire turc ne change pas le caractère de la menace terroriste potentielle que constitue le PKK", a déclaré M. Demirel, dans un discours prononcé à l'occasion de la rentrée parlementaire.
 "L'Etat est déterminé à mener jusqu'au bout sa lutte contre le terrorisme. La condition primordiale de la paix intérieure en Turquie est l'arrêt du terrorisme" du PKK, a-t-il précisé.
 Demirel a en outre appelé les rebelles du PKK à se rendre avec leurs armes aux forces de sécurité et de profiter d'une loi sur les repentis récemment adoptée par le parlement turc.
 Cette loi prévoit une amnistie pour les rebelles à condition qu'ils n'aient pas participé à une action armée contre les forces turques, ne soient pas des dirigeants de haut rang, et livrent des informations décisives sur le PKK. (AFP, 1er octobre 1999)

Asile politique raté à Ocalan en Italie!

 Alors que le leader du PKK Ocalan attend dans une île-prison la décision de la Cour de cassation turque relative à sa peine de mort, le tribunal civil de Rome lui a octroyé le 4 octobre l'asile politique en Italie!
 La demande d'asile politique remonte à novembre 1998, époque à laquelle le chef du PKK avait tenté de trouver refuge en Italie.
 "Naturellement, cela aurait été mieux si cette décision avait été rendue lorsqu'Ocalan se trouvait en territoire italien, mais je crois qu'il s'agit d'une décision très importante du point de vue du droit", a déclaré à l'AFP l'avocat Giuliano Pisapia.
 "Cela veut dire qu'un tribunal italien indépendant juge que les droits des Kurdes ne sont pas garantis en Turquie, et c'est une décision très significative, compte tenu de la condamnation à mort dont fait l'objet M. Ocalan", a-t-il ajouté.
 "Cette mesure symbolise l'indépendance de l'autorité judiciaire, qui a reconnu un droit inviolable", s'est de son côté félicité Luigi Saraceni, autre défenseur du chef kurde, cité par l'agence italienne Ansa.
 Lors du débat devant le tribunal, l'avocat général avait plaidé l'"irrecevabilité" de la demande d'asile, compte tenu qu'Ocalan n'était plus présent sur le territoire italien.
 Les avocats du chef kurde avaient estimé de leur côté que la concession de l'asile politique permettrait d'appuyer l'action du gouvernement italien, qui a à plusieurs reprises demandé à Ankara de ne pas exécuter la sentence de mort. (AFP, 4 octobre 1999)

La délégation kurde pour la paix emprisonnée!

 Le groupe de militants kurdes qui s'est rendu le 1er october à la Turquie a été mis en état d'arrestation après avoir comparu le 4 octobre soir devant la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) de Van (est).
 Le groupe de huit membres du PKK, dirigé par Ali Sapan, ancien représentant du PKK pour l'Europe, a été écroué à la prison de Van, a précisé Me Kenan Sidar.
 "L'arrivée du groupe du PKK en Turquie démontre notre volonté sincère d'approfondir le processus de paix", a indiqué Ocalan dans un communiqué diffusé le 5 octobre par ses avocats à Istanbul.
 Il a renouvelé son appel à une amnistie totale couvrant tous les membres du PKK.
 Aucune condamnation ne pèse contre les membres du groupe en Turquie et ils seront probablement inculpés lors de leur jugement futur pour "appartenance à une organisation terroriste", sanctionnée par au moins dix ans de prison, a expliqué Kenan Sidar.
 Le PKK avait annoncé que le groupe était porteur de messages aux autorités turques et qu'il était arrivé en Turquie suivant un appel d'Ocalan, condamné fin juin sur l'île prison d'Imrali (ouest) à la peine de mort pour trahison et séparatisme.
 Les autorités turques avaient indiqué que le groupe de huit "terroristes" s'était rendu aux forces de sécurité pour "bénéficier d'une loi sur les repentis".
 Cette loi prévoit une amnistie pour les rebelles à condition qu'ils n'aient pas participé à une action armée contre les forces turques, ne soient pas des dirigeants de haut rang, et livrent des informations décisives sur le PKK.
 Mais Me Sidar a exclu que les membres du groupe demandent à bénéficier de cette disposition. (AFP, 5 octobre 1999)

Nouveau procès contre Ocalan à partir du 15 décembre

 Un nouveau procès contre Ocalan s'ouvrira le 15 décembre à Ankara, basé sur des accusations remontant à plus de 20 ans, a indiqué le 5 octobre l'agence Anatolie.
 Le chef du PKK doit être jugé avec une centaine d'autres accusés pour trahison, meurtre, port d'arme illégal et appartenance à un groupe armé.
 Parmi les accusés figurent l'ex-femme d'Ocalan, Kesire, et des commandants de l'organisation, Cemil Bayik et Murat Karayilan.
 Le nouveau procès repose sur une procédure ouverte contre Ocalan dans la province de Sanliurfa (sud-est) pour des actes commis avant le coup d'Etat militaire de 1980. Le dossier a été remis au procureur général d'Ankara il y a environ un mois.
 L'affaire n'avait pas été jointe au procès pour trahison d'Ocalan sur l'île prison d'Imrali (nord-ouest) à l'issue duquel il a été condamné à mort le 29 juin par la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara. (AFP, 5 octobre 1999)

10.000 Kurdes manifestent à Francfort pour Ocalan

 Quelque 10.000 Kurdes venus de toute l'Allemagne et d'autres pays européens ont manifesté dans le calme le 9 octobre à Francfort (centre-ouest) pour réclamer la libération d'Ocalan, le chef rebelle kurde condamné à mort en Turquie.
 Les deux cortèges et un rassemblement ont ainsi réuni nettement moins de manifestants que les 25.000 personnes attendues par les organisateurs.
 La manifestation était placée sous le mot d'ordre: "Non à la peine de mort - liberté pour Ocalan - Paix au Kurdistan".
 La police, qui avait déployé un important dispositif, comprenant des canons à eau, n'a noté que quelques échauffourées. (AFP, 9 octobre 1999)

Leyla Zana traumatisée par la tuerie de la prison

 Après deux semaines d'interdiction, les députés kurdes emprisonnés ont, à partir du 5 octobre, à nouveau été autorisés à recevoir des visites de leurs proches une fois par semaine pour une durée de 45 minutes derrière des parloirs grillagés. À cette occasion, nous avons eu la confirmation de leurs conditions de détention. Les trois députés hommes, Hatip Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak, ont été transférés dans un dortoir collectif où sont détenus de 45 à 50 prisonniers politiques pour la plupart accusés d'appartenance au PKK.
 De son côté, Leyla Zana, qui depuis 1994 logeait seule dans une cellule assez spacieuse est désormais obligée de partager celle-ci avec 5 autres femmes prisonnières politiques accusées d'appartenance à des mouvements turcs d'extrême gauche. Le manque de place les contraint à se relayer pour dormir à tout de rôle. Selon plusieurs témoignages,
 Leyla Zana reste traumatisée par la répression sauvage d'un mouvement de protestation de certains détenus de la prison centrale d'Ankara. De la fenêtre de sa cellule, elle a assisté à la mise à mort à coups de matraques et de gourdins de sept prisonniers par des centaines de policiers et de gendarmes dans la nuit du 26 septembre 1999.
 "Ces scènes d'une rare sauvagerie, les cris de suppliciés ne cessent de me hanter jour et nuit" a-t-elle déclaré à ses visiteurs qui l'ont trouvée traumatisée, émaciée et en état de choc. Au cours de la répression, Habib Gül, Ertan Özkan, Nihat Konak, Ümit Altintas, Halil, Türker, Mahir Ünsal, Sakir Dönmez, Abuzer Cat, Nihat Salmaz, Ahmet Devran, Zafer Karabiyik, Önder Gencaslan ont perdu la vie. En 1996, une tuerie similaire avait eu lieu dans la prison de Diyarbakir. Les familles des victimes avaient porté plainte et les meurtriers avaient été identifiés. Cependant de renvoi en renvoi, le procès dure encore et les assassins sont toujours en service et en liberté. (CILDEKT, 11 octobre 1999)

Appel international pour les droits des Kurdes en Turquie

 Cinq intellectuels de Turquie - Yashar Kemal, Orhan Pamuk, Ahmet Altan, et Mehmed Uzun, tous écrivains et Zülfü Livaneli, musicien et journaliste, viennent de lancer un appel international pour les droits culturels des Kurdes.
    À l'occasion d'une conférence de presse, le 11 octobre 1999 à Istanbul la déclaration ci-dessous, signée par plus d'une cinquantaine de personnalités a été rendue publique. Parmi les signataires figurent Günter Grass, prix Nobel de Littérature 1999, José Saramago et Nadine Gordimer, Prix Nobel de Littérature, Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, Costa Gavras, réalisateur, Arthur Miller, écrivain, Jack Lang, ancien ministre français, Maurice Béjart, chorégraphe, Ingmar Bergman, écrivain et réalisateur, Liv Ullman, comédienne.
"Le vingtième siècle, un des plus sanglants de l'histoire humaine, touche à sa fin. Une question revient sans cesse : le vingt-et-unième siècle sera-t-il aussi sanglant que le précédent? Continuerons-nous à vivre sous le règne de la guerre, de la violence, des armes ? Le racisme et la haine de l'autre vont-ils encore mettre notre monde à feu et à sang ? L'oppression sera-t-elle encore une réponse aux revendications ethniques et sociales? Nous répondons fermement «non».
    Les peuples du siècle qui naît ont l'ardente obligation de refuser toutes formes de discrimination et d'oppression. Nous, les écrivains et artistes, signataires de ce texte, souhaitons que la Turquie soit à l'avant-garde de la défense des droits et de la démocratie. Nous sommes convaincus que la Turquie ? qui fait partie du monde civilisé ? a la volonté d'accorder la liberté, l'égalité, la justice à tous les peuples qui la constituent.
    Aujourd'hui, la Turquie parait comme un pays qui ne respecte pas les obligations des droits de l'homme et de la démocratie. Des représentants officiels du gouvernement turc l'admettent. La question kurde est au c ur de ces problèmes. Tant que la Turquie n'apportera pas les réponses adéquates à la question kurde, elle ne parviendra ni à respecter les droits de l'homme ni à devenir une démocratie. Nous sommes convaincus que la Turquie a les moyens de résoudre la question kurde. Aucune des menaces qui pesaient sur la jeune république turque de 1923 - née des décombres de l'empire ottoman - n'est à l'ordre du jour aujourd'hui. Les quinze millions de Kurdes en Turquie forment une entité importante de la république.
    Les Kurdes réclament la préservation de leur identité linguistique et culturelle, le droit de vivre comme des citoyens libres dans le cadre de la République de Turquie. Ils veulent pouvoir lire et écrire en kurde, étudier en kurde. Ils veulent vivre, travailler et servir leur pays tout en préservant la richesse de leur identité culturelle. Les efforts de turquisation ont entraîné la mise hors-la-loi de la langue kurde. Un très grand nombre d'intellectuels ont été arrêtés, punis. Des milliers des villes, villages, hameaux, vallées, montagnes, collines ont vu leur nom débaptisé et turquisé. Les Kurdes eux-mêmes sont devenus des "Turcs des montagnes". La Constitution et les lois turques ont servi de cadre pour l'application de cette politique. Aucune de ces mesures n'a atteint l'objectif assigné : les Kurdes ne sont pas devenus des Turcs. La question kurde n'est pas résolue. Les événements sanglants et la situation économique désastreuse des quinze dernières années sont la preuve que la violence n'est pas une solution. La violence ne parvient pas à transformer les Kurdes en Turcs; la violence ne de permet pas aux Kurdes d'obtenir leurs droits. À l'aube du siècle naissant, il est temps pour la Turquie de montrer l'exemple en réalisant l'étape nécessaire vers la démocratie, en résolvant la question kurde, en intégrant ses citoyens kurdes avec leurs droits fondamentaux.
    La démocratie renforcera la Turquie économiquement, socialement, culturellement. La langue kurde compte parmi les plus riches de la civilisation mésopotamienne. Elle possède une littérature classique savante, une belle et riche tradition orale, une tradition musicale variée, elle est aussi la langue d'une littérature moderne florissante. L'histoire de cette langue fait partie du patrimoine mondial. Au lieu d'êtres niés et méprisés, cette langue et cette culture devraient constituer une part dynamique de la richesse de la Turquie.
    Tout au long de leur histoire, les Kurdes ont constitué le tiers de la mosaïque des peuples d'Anatolie. Et ne doivent plus subir de discrimination. Leur dignité et leurs droits fondamentaux doivent êtres reconnus afin de constituer une partie dynamique de l'Anatolie et la Turquie. Le kurde doit être reconnu comme langue d'enseignement et d'éducation. La langue et l'identité culturelle kurdes doivent faire l'objet de garanties constitutionnelles. Nous demandons au président de la République, au Premier ministre, au Parlement, au gouvernement, aux hommes en place : faites cesser cette honte. Au moment où vous pansez les blessures du tremblement de terre, songez -aussi à panser les plaies sociales qui saignent depuis soixante-dix ans.
    La Turquie du vingt-et-unième siècle doit se dresser comme un phare, être le pays des valeurs humaines et démocratiques".
    Ce texte a également été signé par:
    Harold Pinter, Adonis, Michael Holroyd, Arne Ruth, Bibi Andersson, Erland Josephson, Johannes Salminen, Margaret Atwood, Yorman Kanluk, Antonis Samarakis, John Berger, Jaan Kaplinski, Kirsti Simonsuuri, Suzanne Brögger, Nikos Kasdaglis, Thorvald Steen, Adriaan van Dis, György Konrad, Sigmund Strömme, Mahmud Dowlatabadi, Alberto Manguel, Birgitta Trotzig, Margaret Drabble, Adame Michnik, Kerstin Ekman, Kal Nieminen, André Velter, Richard Falk, William Nygaard, Gunter Wallraff, Lady Antonia Fraser, Monika van Paemel, Georg Henrik von Wright, Juan Goytisolo, Herbert Pundik, Per Wästberg, Sir David Hare, Claude Regy, Moris Farhi, Ronald Harood, Klaus Rifbjerg, Homero Aridjis, Michael Higgins, Bernice Rubens, Elisabeth Nordgren. (CILDEKT, 11 octobre 1999)

Le sort d'Ocalan fixé le 25 novembre par la Cour de cassation

 La Cour de cassation turque a annoncé le 7 octobre qu'elle rendrait le 25 novembre sa décision sur la condamnation à mort d'Ocalan, a constaté l'AFP lors d'une audience à Ankara le 7 octobre.
 Les avocats du chef du PKK ont plaidé la clémence, en l'absence de leur client, et demandé à la Cour de commuer la peine de mort en prison à vie, faisant valoir ses appels à la paix.
 "Nous appelons la Cour à ne pas confirmer la sentence pour servir la paix et la démocratie", a déclaré Me Ercan Kanar. "La peine de mort n'est de nos jours plus appliquée dans les pays civilisés" et ne servirait qu'à "gangrener une plaie sanglante", a-t-il ajouté.
 Ocalan a été condamné à mort fin juin par la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara pour trahison et séparatisme sur l'île prison d'Imrali (ouest) pour les 15 ans de guérilla menés par le PKK dans le sud-est anatolien à majorité kurde.
 Me Kanar a mis en cause l'impartialité du procès, affirmant qu'il s'était déroulé d'une façon contraire aux normes de la Convention européenne des droits de l'Homme. "La sentence était connue d'avance", a-t-il relevé.
 Il a demandé l'application de l'article 59 du code pénal, qui permet de commuer la peine de mort en prison à vie lorsqu'un condamné se repent.
 Un autre défenseur, Irfan Dundar, a lu devant les juges un document rédigé par Ocalan dans lequel il demande à la Cour de prendre en compte ses appels à une solution "démocratique et pacifique" au conflit.
 Le document, intitulé "Le droit et la question de la liberté kurde", appelle à des modifications légales en faveur des libertés culturelles et individuelles des Kurdes.
 "J'ai compris que la violence n'apporterait pas de solution et je me suis efforcé depuis 1993 au sein de mon organisation d'y renoncer", déclare Ocalan dans ce texte, rappelant qu'il avait proclamé deux cessez-le-feu depuis cette date, rejetés par les autorités turques.
 L'audience de la Cour a débuté à 06H30 GMT, entourée d'un important dispositif de sécurité. Une quarantaine de manifestants, parents des victimes de la rébellion du PKK, tenus à l'écart du bâtiment par un cordon de policiers, ont manifesté en scandant: "Les martyrs ne meurent pas", "Apo (NDLR: diminutif d'Abdullah Ocalan) sera pendu", et "l'Etat est indivisible".
 Si la sentence est cassée, soit pour des raisons de forme, soit sur le fond, l'affaire sera rejugée par la DGM d'Ankara.
 Si elle est confirmée, le dossier sera soumis au parlement, qui décidera en dernier ressort. Sa décision devra ensuite être ratifiée par le président Suleyman Demirel.
 Aucun condamné à mort n'a été exécuté en Turquie depuis 1984, où 47 cas sont restés enlisés à la commission parlementaire de la justice qui ne les a pas soumis à l'assemblée plénière. (AFP, 21 octobre 1999)

Reddition à la Turquie d'un deuxième groupe du PKK

 Un deuxième groupe du PKK s'est rendu aux autorités turques, le 28 octobre, jour anniversaire de la proclamation de la République turque, afin de "contribuer à la paix".
 Le groupe, composé de 5 hommes et 3 femmes de l'Ernk (Front de libération nationale du Kurdistan, aile politique du PKK) provenant de Vienne, a été accueilli à l'aéroport d'Ankara par la police antiterroriste et a été aussitôt emmené, a indiqué à l'AFP un de ses avocats, Irfan Dundar.
 Un premier groupe de huit membres du PKK était entré en Turquie à partir de l'Irak le 1er octobre, s'était rendu aux autorités à Semdinli (sud-est), obéissant à un appel d'Ocalan. (AFP, 29 octobre 1999)

MINORITIES/MINORITES

Un garçon grec tué dans un incendie criminel

 Un enfant de six ans appartenant à la minorité grecque en Turquie a été tué et sa soeur blessée dans un incendie d'origine criminelle qui a ravagé le 17 octobre leur maison sur l'île de Gokceada (Imros, nord-ouest).
 Le petit Alexis Sozde, qui dormait lorsque l'incendie a éclaté dans le village de Bademli, n'a pu être sauvé, a rapporté l'agence Anatolie.
 Sa petite soeur de deux ans, Maria, a été sauvée par sa grande-mère et souffre de blessures légères, a précisé l'agence.
 La maison a été entièrement détruite par l'incendie malgré l'intervention des pompiers militaires déployés à Gokceada, île située près du détroit des Dardanelles.
 Trois soldats soupçonnés d'être impliqués dans cet incendie criminel ont été arrêtés le 21 octobre.
 L'un des soldats avait aidé la grand-mère de la petite victime, Alexis Sozde, 4 ans, qui dormait lorsque l'incendie a éclaté, à retirer sa soeur de deux ans de la maison en flammes, selon le sous-préfet de l'île, située près du détroit des Dardanelles. (AFP, 18-21 octobre 1999)

Explosive Device Against Greek Minority High School

 An extremist right-wing organisation planted an explosive mechanism in Zographeion Lyceum - a secondary-level Greek Minority school situated in a busy downtown section of Istanbul - shattering glass and causing minor material damages to the building. As with countless instances in the past - nobody was apprehended by the police.
 The same organisation has claimed responsibility for planting explosive devices at the Eastern Orthodox Ecumenical Patriarchate and Greek Community churches.
 Unfortunately, these and other acts aggravate the prevalent insecurity among the few Greeks still domiciled in Istanbul, sending accross a clear message, namely that the only recourse for the Greek Community is to flee from their homes and from the country.
 Recent hostile actions even included atrocities such as the desecration of graves in Christian cemeteries.(The Constantinopolitan Society , October 1999 - HRWF International Secretariat , 03.11.1999)

SOCIO-ECONOMIC/SOCIO-ECONOMIQUE

Battle Over Ancient Town Threatened by Dams

 A medieval stone minaret rises beside the dusty, limestone hills of Turkey's southeast.
 It is a relic of a kingdom that once ruled the region, but it has become a flashpoint between the government and ethnic Kurds struggling to preserve their heritage.
 After surviving for hundreds of years, the minaret and parts of the nearby fortress of Hasankeyf may end up underwater as Turkey builds a series of dams to irrigate parched cotton and tobacco fields.
 The irrigation plan is one of the largest development projects in the world. But it has enraged many in the overwhelmingly Kurdish southeast. They say a state that spends billions to battle Kurdish guerrillas in the barren mountains surrounding Hasankeyf is not willing to revise its plans to save one of the area's archaeological treasures.
 "The battle to save Hasankeyf has become a political battle," says archaeologist Jale Velibeyoglu. "Like Jerusalem in Israel, Hasankeyf has become a sacred symbol in the region."
 Turkey has refused to recognize Kurds as a distinct group and does not grant its 12 million Kurds the minority rights it extends to non-Muslims like Jews, Greeks and Armenians. It is illegal for Kurds to broadcast or teach in their language. Speaking Kurdish was legalized in 1991.
 It is that sense of cultural alienation that has fueled Kurdish anger over the impending loss of Hasankeyf.
 Much of Hasankeyf's charm comes from its location, perched on white limestone hills above the Tigris River.
 The citadel -- a row of collapsed stone houses -- overlooks the river and a deep gorge that cuts through the white rock. The remains of an arched stone bridge span part of the river. Lining the gorge are dozens of caves where people lived until recently, carving shelves and alcoves into the soft stone.
 A reddish-brown stone minaret rises from a mosque below the citadel. The minaret's side is marked by Koranic engravings in the shape of a teardrop; on its top, perched like a cap, sits a large stork's nest.
 In medieval times, spices from India and silk from China moved through the area, bringing riches to the Islamic rulers of the town, then the regional capital.
 "To lose this pearl, this diamond will be very, very sad," said Olus Arik, who has directed excavations in the area since 1985.
 Turkey is expected to begin construction of the Ilisu dam early next year. Nine years after that, water will inundate the town, and the several thousand inhabitants who live near the ancient relics will have to move.
 Many say the multibillion-dollar project to build 22 dams throughout the southeast is vital to boost the economy of the arid and impoverished area. The dams will open hundreds of thousands of acres to irrigation, generate cheap electricity for a country with meager oil supplies and bring jobs to an area that suffers from high unemployment.
 In response to suggestions that the dam design be altered to salvage Hasankeyf, critics point out that the town's residenys are Arabs -- not Turks or Kurds -- and that a salvage project would be enormously expensive.
 Such arguments, however, seem to matter little to residents angered at the impending loss.
 "If Pompeii were flooded, how would the Italians feel?" asked Velibeyoglu. "People here feel the same." (AP, 10 October 1999)

Adoption du buget 2000 aux environ de 100 milliards de dollars

 Le parlement turc a adopté le 17 octobre soir le budget 2000 qui totalise près de 100 milliards de dollars, soumis par le gouvernement une heure avant le délai constitutionnel, a-t-on indiqué de source officielle.
 Le budget annuel doit être soumis au plus tard 75 jours avant la fin de l'année, un délai qui expirait le 17 octobre à minuit, 50 minutes avant sa présentation au parlement.
 Le budget 2000 se base sur une prévision de croissance optimiste de 5,5% et se monte à 99,7 milliards de dollars, avec un déficit consolidé de 30,6 milliards de dollars.
 Les budgets du sous-secrétariat au Trésor et du ministère des Finances se montent respectivement à 55,7 milliards de dollars et 16,6 milliards de dollars.
 Vient ensuite la défense, à 8,8 milliards de dollars, puis l'éducation à 7,1 milliards de dollars.
 Le budget a été critiqué par l'opposition sitôt ses grande lignes connues comme ayant été "dicté par le Fonds monétaire international (FMI)", avec lequel la Turquie espère conclure un accord sur des crédits stand-by. (AFP, 18 octobre 1999)

1999 a été la pire année pour le tourisme turc

 Le secteur de tourisme turc a vécu ses plus mauvais jours de la décennie 1990. Alors que l'année dernière le tourisme avait rapporté 8 milliards de dollars à la Turquie, en 1999 ce chiffre n'a été que de 5,5 milliards de dollars avec 4,5 millions de touristes en moins. Touché par sa mauvaise image à l'étranger du fait des violations des droits de l'homme mais également par le séisme du 17 août ayant affiché les failles de l'administration turque corrompue et inefficace, le secteur a enregistré son plus mauvais bilan. Les observateurs parlent de 2,5 milliards de dollars de pertes dont 375 millions seulement en TVA dans l'économie turque. (CILDEKT, 18 octobre 1999)

Centrale nucléaire: 12 militants de Greenpeace interpellés

 Douze militants de Greenpeace, dont neuf étrangers, ont été interpellés le 19 octobre à Istanbul à l'issue d'une manifestation sur l'un des ponts reliant les deux rives du Bosphore contre un projet de centrale nucléaire à Akkuyu dans le sud de la Turquie.
 Neuf écologistes du Danemark, d'Allemagne et des Pays-Bas ont escaladé le montant de l'un des deux ponts reliant les parties asiatique et européenne d'Istanbul et ont déployé des banderoles proclamant notamment: "Cumhur Ersumer (NDLR: ministre turc de l'Energie), stoppez Akkuyu".
 Ils ont été interpellés par des policiers à leur descente.
 Trois activistes turcs, dont Mme Melda Keskin, porte-parole en Turquie du mouvement écologiste, ont été interpellés après une conférence de presse dans l'un des hôtels huppés de la métropole, selon l'agence Anatolie.
 Trois consortiums, un franco-allemand, un autre réunissant des entreprises canadienne, britannique et japonaise, et un troisième américano-japonais sont en lice pour la construction de cette centrale à Akkuyu, près de Mersin (sud).
 La Grèce et les écologistes notamment ont lancé l'année dernière une campagne internationale pour empêcher la réalisation de ce projet, affirmant que la mer Egée et la Méditerranée encouraient de graves dangers, et faisant notamment valoir que la centrale se trouverait dans une zone à haute sismicité. (AFP, 19 octobre 1999)

Un billet de 10 millions de livres turques

 Un billet de banque de 10.000.000 de livres turques (TL), qui deviendra la plus grande coupure du pays, sera mis en circulation dans la première semaine de novembre, a-t-on indiqué le 27 octobre auprès de la banque centrale.
 Sa valeur au taux actuel correspond à environ 21 dollars. La plus grande coupure actuelle est de 5 millions de TL. Elle avait été mise en circulation en 1997.
 Les billets de 5 millions sont les plus utilisés actuellement dans le système turc et les autorités avaient souligné la nécessité d'une coupure plus importante en raison du taux d'inflation élevé.
 La hausse des prix à la consommation s'est chiffrée en septembre à 64,3% sur les 12 derniers mois en Turquie.
 Le gouvernement turc table sur un taux d'inflation entre 50 et 55% sur un an pour fin 99. Il compte le ramener à 25% fin 2000 et à 10% fin 2001. (AFP, 27 octobre 1999)

RELATIONS WITH THE WEST/RELATIONS AVEC L'OUEST

Le Conseil de l'Europe hausse le ton face à la Turquie

 Le Conseil de l'Europe a haussé le ton le 6 octobre vis-à-vis d'Ankara, en adoptant une résolution intérimaire pressant la Turquie de payer des dommages à une Chypriote grecque spoliée de ses biens, conformément à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Hommme.
 La Cour a condamné en juillet 1998 la Turquie à verser plus de 640.000 dollars à Titina Loizidou, spoliée de ses biens dans la partie turque de l'île, à Kyrenia.
 A ce jour, la Turquie n'a toujours pas obtempéré.
 Le comité des ministres, l'organe exécutif des "41", "invite instamment la Turquie à revoir sa position et à payer la satisfaction équitable accordée conformément aux conditions indiquées par la Cour européenne des Droits de l'Homme", indique le texte de la résolution.
 En juin, le Conseil de l'Europe avait demandé par lettre à la Turquie de s'acquitter du paiement des dommages à Mme Loizidou, ce qu'elle aurait dû faire "avant le 28 octobre 1998", précise le document.
 Le comité des ministres rappelle également "l'obligation de toutes les parties contractantes de se conformer aux arrêts de la Cour" des droits de l'Homme.
 Il ajoute que "le gouvernement de la Turquie a indiqué que les sommes accordées par la cour européenne ne pourraient être payées à la requérante que dans le cadre d'un règlement global de toutes les affaires concernant le droit de propriété à Chypre".
 Chypre est divisée en deux secteurs, turc au Nord et grec au Sud, depuis l'intervention de la Turquie en 1974, suite à un coup d'Etat des nationalistes grecs à Nicosie qui visait à rattacher l'île à la Grèce. 35.000 soldats turcs sont déployés dans le Nord. (AFP, 7 octobre 1999)

La Turquie vers la "salle d'attente"?

 La Commission européenne a proposé le 13 octobre de donner à la Turquie le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne, sans qu'il soit pour l'instant question d'entamer des négociations avec ce pays.
 "La Turquie a exprimé le souhait d'être un pays candidat et devrait maintenant être considérée comme tel", estime la Commission dans un rapport sur l'état des préparatifs des pays candidats à l'adhésion à l'UE.
 "Cependant, les négociations ne pourront être ouvertes (avec la Turquie) qu'une fois que les critères politiques" exigés pour l'adhésion "auront été atteints", ajoute le rapport.
 Pour y parvenir, la Commission encourage l'UE à faire "participer pleinement" la Turquie à tous ses programmes internes, notamment en matière d'environnement, de recherche, d'éducation où de transport et l'incite à mettre en place "un partenariat pour l'adhésion, combiné à un programme national d'adoption de l'acquis communautaire".
 Elle propose également que les Quinze offrent à Ankara "l'option d'une association" pour la politique extérieure et de sécurité commune (PESC).
 La Commission se prononce pour un renforcement du "dialogue politique" avec la Turquie, "avec une référence particulière à la question des droits de l'Homme". La Commission note en effet que la situation "n'a pas évolué de manière significative" et que "la torture, les disparitions et exécutions sommaires" existent toujours.
 Concernant la liberté d'expression, le rapport souligne que "l'affaire" Ocalan, le leader du PKK condamné à mort, a eut pour effet d'entraîner de la part des autorités turques une "attitude plus restrictive". Elle cite notamment "des cas de harcèlement et de violence policière à l'encontre de journalistes".
 Tout en soulignant que "ces derniers mois, il y a eu des signes encourageants de démocratisation" que les dirigeants turcs entendent poursuivre, la Commission estime que la Turquie est encore loin de répondre aux "critères de Copenhague" édictés par l'UE dans le domaine politique pour permette à un pays d'adhérer à l'Union.
 Sur le plan économique, le constat de la Commission est moins sévère, puisqu'elle note que "la Turquie possède beaucoup des caractéristiques d'une économie de marché" et qu'elle "devrait être capable, en dépit de difficultés, de s'adapter à la pression concurrentielle et aux forces du marché au sein de l'Union européenne".
 Elle doit cependant encore faire "des progrès pour la mise en place de programmes de réformes structurelles" et poursuivre la politique de privatisation, estime la Commission qui encourage également Ankara à apporter une "attention particulière" à l'éducation comme élément essentiel d'une "stratégie de développement socio-économique".
 La Turquie est déjà liée à l'UE par un accord d'association signé en 1963 qui prévoit une adhésion à terme. Une demande d'adhésion déposée par Ankara en 1987 avait été rejetée en 1989 par l'UE, qui l'avait jugé prématurée.
 Ankara avait rompu son dialogue politique avec l'UE après avoir été exclu de la liste des premiers pays avec lesquels les Quinze avaient décidé de lancer des négociations d'adhésion, lors du sommet européen de Luxembourg en décembre 1997.
 Ce dialogue a repris en septembre à la faveur d'un rapprochement entre Ankara et Athènes, consécutif à la solidarité dont ont fait preuve les deux pays après les tremblements de terre qui les ont frappés à quelques semaines d'intervalle. (AFP, 13 octobre 1999)
 Pour le régime d'Ankara: "Une nouvelle ère"
 La Turquie a estimé qu'une "nouvelle ère" s'ouvrira dans les relations avec l'Union européenne si elle est inclue dans la liste des pays candidats au sommet d'Helsinki comme l'a recommandé la Commission européenne.
 "La stratégie de partenariat proposée" signifie que "la Commission européenne considère maintenant la Turquie comme un candidat officiel comme les autres pays", a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
 "Si toutes les recommandations de la Commission européenne sont adoptées au sommet d'Helsinki (NDLR: les 10 et 11 décembre) --en d'autres mots, si le statut officiel de candidat à part entière de la Turquie est reconnu-- une nouvelle ère s'ouvrira dans les relations entre la Turquie et l'UE", ajoute le communiqué.
 Le ministre turc des affaires étrangères Ismail Cem a salué la décision "positive" de la Commission européenne d'accorder à son pays le statut de candidat à l'Union européenne (UE).
  Mais il a souligné qu'il ne s'agissait que d'une "étape" dans le long cheminement de la Turquie vers l'UE, appelant à ne pas lui "donner une importance disproportionnée".
 "Le rapport de 100 pages de la Commision comprend des points avec lesquels nous sommes en désaccord", a relevé le ministre. "Mais l'important est la conclusion, qui reconnait la candidature à part entière de la Turquie à l'UE", a-t-il dit sur la télévision privée NTV.
 L'un des points de désaccord porte sur les remarques concernant le processus de démocratisation en Turquie, "bien qu'il y ait du vrai", a-t-il concédé, soulignant que cela serait discuté avec des responsables de l'UE.
 "Il a été extrêmement difficile pour la Turquie de faire des progrès en matière de démocratie au cours des 15 dernières années alors qu'elle devait faire face à une agression terroriste", a souligné le ministre.(AFP, 13 octobre 1999)
 Satisfaction prudente dans la presse turque
 La presse turque saluait le 14 octobre la décision de la Commission européenne de désigner la Turquie candidate à l'Union européenne, tout en relevant que si le sommet d'Helsinki la confirme, elle risque de passer un bon moment dans la "salle d'attente".
 "Avec ce rapport, la Turquie a pris un tournant important", concédait un éditorialiste du quotidien libéral Milliyet, relevant toutefois que la porte de la "salle d'attente de l'UE" n'a pas encore été ouverte.
 "Si le rapport de la Commission est adopté à Helsinki, la Turquie sera admise dans la salle d'attente", ajoutait-il. Mais il se demandait si elle serait mise au même niveau que les autres membres "dans trois ans ou dans trente ans?".
 Le quotidien à grand tirage Hurriyet allait dans le même sens, estimant que la Turquie sera "le 28ème membre" de l'UE car les négociations d'adhésion ne commenceront pas avant une longue période.
 "Un autre pas vers l'UE", soulignait le journal libéral Radikal. Un éditorialiste relevait que "l'acceptation de la candidature de la Turquie est la pire punition à donner aux hommes politiques turcs. L'appartenance à l'UE passe par la démocratie. Les dirigeants qui s'abstiennent de discuter de la démocratie vont enfin devoir en parler et faire leur devoir", estimait-il.
 "Bonjour l'Europe!" titrait le quotidien populaire Sabah.
 "Le rapport de la Commission est une indication de progrès porteuse d'espoir", a relevé avec un optimisme prudent le Premier ministre Bulent Ecevit à l'issue d'un entretien le 13 octobre soir avec le président Suleyman Demirel. (AFP, 14 octobre 1999)

Ecevit: "L'Europe occidentale est raciste!"

 Pendant que la Commission européenne se déclarait, devant le Parlement européen, favorable à la candidature turque à l'Union européenne, le chef du gouvernement turc a fait le même jour des déclarations tout à fait hostiles à l'Europe occidentale.
 Au cours de son intervention à la cérémonie d'ouverture de l'Université de Baskent à Ankara le 6 octobre, le premier ministre Bulent Ecevit a affirmé que la Turquie n'est pas acceptée à l'Union européenne parce que l'Europe occidentale serait raciste!
 Selon le quotidien Milliyet du 7 octobre 1999, Ecevit a dit textuellement:
 "L'adhésion à l'Union européen est notre droit. Toutefois, certains Européens ne nous considèrent pas européens. Quant à nous, grâce à cette attitude, nous nous sommes rendu compte que le monde n'est pas seulement l'Europe. Il y a des raisons psychologiques empêchant l'adhésion turque à l'Union européenne.
 "Primo, la Turquie est un pays musulman.
 "La deuxième raison est la discrimination raciale. L'Europe occidentale est raciste! En effet, un sondage d'opinion réalisé il y a deux ans par la Commission européenne a démontré que les deux tiers des pays membres sont ouvertement racistes!"
 Or, le même jour, le commissaire européen à l'élargissement Gunther Verheugen disait devant le parlement européen que ce serait "une erreur grave d'empêcher la Turquie de faire partie du processus" d'adhésion à l'UE.
 "A Helsinki, il faut un calendrier pour la Turquie, mais avant Helsinki, il faut des initiatives de la Turquie. Il existe toujours des déficits de démocratie en Turquie, même si des progrès, insuffisants, ont été réalisés dans le domaine des droits de l'Homme", a déclaré M. Verheugen devant le Parlement européen à Strasbourg.
 Finalement, une résolution votée le même jour par le parlement européen se bornait à reconnaître à la Turquie le droit de demander d'adhérer et considérait une éventuelle adhésion future une contribution importante au développement à venir de l'Union ainsi qu'à la paix et la sécurité en Europe.
 Cette déclaration de M. Ecevit conforme entièrement aux discours du MHP, le parti raciste et néo-faciste des Loups Gris, qui est le partenaire principal d'Ecevit dans le gouvernement de coalition actuel. (Bruxelles, le 7 octobre 1999)

M. Verheugen espère un "signal positif" d'Ankara

 Le commissaire européen à l'élargissement Guenter Verheugen a souhaité le 18 octobre que la Turquie donne un "signal positif" dans ses relations avec Athènes avant le sommet européen d'Helsinki (10-11 décembre), qui pourrait lui accorder un statut de candidat à l'Union européenne (UE).
 "Tout signal positif que le gouvernement turc pourrait adresser en ce qui concerne l'amélioration des relations gréco-turques serait utile et bienvenu", a déclaré M. Verheugen au cours d'un point de presse à Bruxelles.
 Il a toutefois précisé qu'il ne s'agissait "pas d'une pré-condition" vis-à-vis de la Turquie.
 Dans ses propositions de la semaine dernière concernant l'élargissement de l'UE, la Commission européenne avait proposé de reconnaître le statut de candidat de la Turquie tout en soulignant qu'il n'était pas question de commencer les négociations avec elle tant qu'Ankara ne satisferait pas les conditions politiques (démocratisation, droits de l'homme).
 Le ministre grec des Affaires étrangères Georges Papandréou avait de son côté appelé la semaine dernière la Turquie à un "progrès clair" sur le dossier de Chypre, qui constitue selon lui toujours une "épine" entre les deux pays.
 M. Verheugen a par ailleurs admis implicitement la possibilité de périodes de transition permettant aux pays candidats de restreindre les investissements étrangers immobiliers, plus longues que pour les investissements productifs. (AFP, 18 octobre 1999)

La candidature de la Turquie pose toujours problème

 La place de l'armée en Turquie pose un problème pour l'ouverture de négociations en vue d'une adhésion de ce pays à l'Union européenne, a déclaré le 20 octobre à Strasbourg un responsable de la Commission européenne.
 "Les négociations d'adhésion avec la Turquie ne seront ouvertes que lorsqu'elle sera considérée par l'Union européenne comme remplissant les critères politiques", a affirmé François Lamoureux, directeur général adjoint chargé de l'élargissement, lors d'un débat organisé par l'Association du Traité Atlantique (ATA) dans les locaux strasbourgeois du Parlement européen.
 "Il y a un problème sur le plan politique" pour la Turquie, a-t-il souligné. "C'est moins un problème de droit de l'homme ou de traitement des minorités qu'un problème constitutionnel sur la place de l'armée", a-t-il expliqué.
 Les Quinze membres de l'Union européenne doivent se prononcer lors de leur sommet à la fin de l'année à Helsinki, en Finlande, sur l'opportunité d'accorder enfin à la Turquie le statut de candidat à l'adhésion, ce qui lui a été jusqu'à présent refusé.
 Les remarques de François Lamoureux ont provoqué une virulente réaction du président de la délégation turque de l'ATA, l'ancien ministre des affaires étrangères Umit Haluk Bayulken, qui lui a reproché un "manque d'objectivité" et d'avoir "isolé" la Turquie dans son intervention.
 "La différence entre la Turquie et les autres pays candidats, c'est que les négociations ne sont pas ouvertes avec la Turquie", a répondu le représentant de la Commission européenne.
 "La Turquie a demandé que l'on examine sérieusement ses chances, au regard de tous les critères" exigés par les Quinze, a-t-il rappelé. "On a dit beaucoup de bien sur la Turquie sur le plan économique, mais il y a un problème sur le plan politique", a-t-il insisté.
 "Si vous ne voulez pas que je ne parle pas des critères politiques en Turquie, je n'en parlerai plus, mais vous feriez bien de préparer vos compatriotes à la lecture des conclusions du Conseil européen d'Helsinki sur la stratégie d'adhésion", a-t-il conclu.
 L'Association du Traité Atlantique est une organisation non gouvernementale regroupant 39 associations nationales --les 19 pays membres de l'Alliance et 20 membres associés-- dont le but est la promotion de l'OTAN. (AFP, 20 octobre 1999)

Gunter Grass: "Les Kurdes sont une grande minorité opprimée"

 Le prix Nobel de littérature 1999, Gunter Grass, en visite à la Foire du livre de Frankfort, a appelé, le 15 octobre 1999, à une solution démocratique pour la question kurde.
 Interrogé sur les raisons qui l'ont conduites à signer l'appel international pour les droits fondamentaux des Kurdes, il a déclaré: "J'espère qu'aujourd'hui on a compris en Turquie que les Kurdes ne sont pas des 'Turcs de montagne'. Les Kurdes sont une grande minorité opprimée. Les Kurdes en grande majorité ne demandent pas l'indépendance mais à jouir de leurs droits culturels et du droit d'apprendre et de parler leur langue. Si la Turquie ne comprend pas cela, la terrible guerre qui se déroule actuellement et l'oppression continueront à sévir et la porte de l'Europe leur sera fermée. Il ne peut se passer autrement. Peut-être qu'un accord sera obtenu".
 Gunter Grass a également critiqué la politique étrangère de l'Allemagne en dénonçant l'extradition des Kurdes vers la Turquie qui font plus tard objet d'arrestation en Turquie. (CILDEKT, 26 octobre 1999)

Fischer: "La Turquie n'est pas encore mûre pour l'UE

 La Turquie n'est pas encore mûre pour entrer dans l'Union européenne (UE), a estimé le 28 octobre le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer.
 Les négociations d'adhésion ne seront ouvertes avec Ankara qu'une fois remplies les conditions politiques nécessaires, a-t-il ajouté devant la chambre des députés (Bundestag).
 Or la Turquie sait elle-même parfaitement "combien elle est éloignée" de ces buts, a souligné M. Fischer, ajoutant que le respect des critères politiques n'était pas une loi particulière pour la Turquie, mais qu'elle valait pour tous les pays candidats.
 L'UE doit cependant ouvrir une perspective à Ankara et le soutenir pour renforcer la démocratie, les droits de l'homme et ceux des minorités, a ajouté le chef de la diplomatie.
 M. Fischer avait rencontré le 26 octobre son homologue turc Ismail Cem à Berlin, peu après que le gouvernement allemand eut résolu un délicat dossier sur la livraison à la Turquie d'un char militaire pour des tests. Invoquant les violations des Droits de l'homme en Turquie, M. Fischer s'était opposé en vain à cette livraison. (AFP, 28 octobre 1999)

REGIONAL RELATIONS/RELATIONS REGIONALES

L'appel irakien à l'ONU contre la Turquie

 Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a demandé au secrétaire général de l'ONU Kofi Annan d'intervenir pour que la Turquie retire ses troupes du nord de l'Irak, rapporte le 9 octobre un journal irakien.
 M. Aziz a également envoyé un message à la Ligue arabe lui demandant d'intervenir auprès d'Ankara, selon l'agence officielle INA.
 Dans le message adressé à M. Annan, M. Aziz a qualifié l'incursion turque de "nouvelle invasion du nord de l'Irak", selon le quotidien Al-Iraq, organe des partis kurdes loyalistes.
 "Le gouvernement turc doit savoir que l'attitude pondérée de l'Irak est une expression de force et non pas de faiblesse", a ajouté le responsable irakien.
 Un porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères avait déjà menacé d'une riposte irakienne à l'incursion turque.
 "Le gouvernement irakien se réserve le droit de choisir le lieu et le moment opportuns pour riposter à cet acte d'agression", avait récemment déclaré le porte-parole.
 Quelque 5.000 soldats turcs avaient lancé le 4 octobre une incursion dans le nord de l'Irak depuis trois différents points à la frontière pour combattre les rebelles du PKK, selon des sources de sécurité locales.
 L'armée turque lance fréquemment des opérations dans le nord de l'Irak, utilisé par le PKK comme base arrière depuis que la région, à présent contrôlée par les Kurdes d'Irak, a échappé à l'autorité de Bagdad à la fin de la guerre du Golfe en février 1991. (AFP, 9 octobre 1999)

Le show pan-turkiste du président Demirel au Kosova

 "Bienvenue Baba", "Vive la Turquie", "Les soldats turcs sont les meilleurs": chantés par grands et petits, ces slogans ont scandé la visite du président turc Suleyman Demirel au Kosovo le 15 octobre, chargée d'histoire et de symboles.
 Accompagné du chef d'état-major des armées, le général Huseyin Kivrikoglu, et du ministre de la Défense Sabahattin Cakmakoglu, M. Demirel s'est ensuite rendu à Prizren, où le bataillon turc d'un millier d'hommes s'est replié depuis Dragash (extrême sud-ouest) à l'approche de l'hiver.
 Dans la ville surnommée "la petite Turquie" autrefois par les Kosovars, la fête battait son plein, avec groupe folklorique et des milliers d'habitants venus voir le président. Prizren compte quelque 10.000 Turcs.
 M. Demirel s'est rendu à l'association culturelle turque de la ville, où il a affirmé "le droit de la communauté turque à préserver son identité culturelle et sa propre langue" au Kosovo. [Le même Demirel nie toujour le droit du peuple kurde en Turquie à préserver son identité culturelle et sa propre langue. - Ndlr]
 Puis il s'est rendu pour la prière du le 15 octobre à la mosquée ottomane du centre-ville, datant du 16-ème siècle, qui jouxte une église orthodoxe, avant de prendre un frugal repas au quartier général du contingent turc.
 Pour rappeler les liens culturels et historiques de la Turquie avec cette région, dominée par l'empire ottoman pendant environ 500 ans, Suleyman Demirel est allé se recueillir devant la tombe du sultan Mourad I, abritée dans un monument funéraire près de Pristina, qui va être rénové par la Turquie. (AFP, 15 octobre 1999)

Réserves grecques relative aux relations avec la Turquie

 Le ministre grec des Affaires étrangères, Georges Papandréou, a exprimé des réserves sur une éventuelle vente de chars allemands à la Turquie, le 29 octobre dans une interview à la presse allemande.
 "Je ne veux certes pas m'immiscer dans une discussion interne en Allemagne mais nous voulons en mer Egée une réduction des tensions et une désescalade dans l'équipement militaire des deux pays", la Grèce et la Turquie, a-t-il déclaré avant une rencontre avec son homologue allemand Joschka Fischer, au cours d'une brève visite en Allemagne.
 Evoquant la candidature turque à l'entrée dans l'Union européenne, M. Papandréou a affirmé qu'il n'avait rien contre le principe de cette adhésion. "Il doit être toutefois clair que la Turquie, comme tout autre candidat ne doit pas seulement profiter des avantages mais aussi faire face à ses responsabilités", a-t-il déclaré.
 M. Papandréou a ainsi évoqué le respect des Droits de l'homme et la disposition à rechercher une solution pacifique des conflits avec les Etats voisins.
 Evoquant l'élargissement de l'UE aux pays des Balkans, dans une autre interview, accordée au quotidien Die Welt à paraître le 29 octobre, M. Papandréou s'y est déclaré fondamentalement favorable, souhaitant toutefois que le sommet européen qui s'ouvre le 10 décembre à Helsinki en fixe "très clairement les conditions".
 Le chef de la diplomatie grecque a ainsi jugé très insuffisant le recours aux critères fixés jusqu'ici pour l'élargissement aux pays d'Europe de l'est, soulignant que "les problèmes dans les Balkans étaient plus difficiles". Il a cité la coexistence pacifique, le respect des frontières ou des résolutions des Nations unies.
 M. Papandréou effectue une tournée dans six capitales européennes pour promouvoir les vues de la Grèce sur les candidatures turque et chypriote à l'UE avant le sommet d'Helsinki.
 Ce périple intervient alors que la Commission européenne a proposé récemment de reconnaître à la Turquie le statut de pays candidat à l'UE, une initiative qui sera examinée à Helsinki. (AFP, 29 octobre 1999)

La Turquie et Israël veulent renforcer leur coopération

 Le Premier ministre turc Bulent Ecevit et son homologue israélien Ehud Barak, en visite en Turquie, se sont déclarés le 25 octobre en faveur du développement "dans tous les domaines" de leur étroite coopération qui n'est dirigée "contre aucun pays tiers" dans la région.
 La coopération en matière de défense entre les deux pays n'a pratiquement pas été évoquée au cours de la conférence de presse conjointe tenue à Ankara au terme de l'entretien entre les deux Premier ministres, les deux hommes ayant préféré se concentrer sur les "développements humains" au Proche-Orient.
 "Nous avons décidé de renforcer dans tous les domaines notre coopération", a indiqué M. Ecevit lors d'une conférence de presse conjointe à Ankara avec M. Barak, premier chef du gouvernement israélien à se rendre en Turquie pour une visite d'un jour. "Notre coopération étroite peut ouvrir la voie à la démocratie dans la région", a-t-il dit.
 MM. Barak et Ecevit ont souligné le caractère "pacifique" de la coopération turco-israélienne, indiquant qu'elle n'est dirigée "contre aucun pays tiers" dans la région.
 "Il est très important que les relations turco-israéliennes ne nuisent à aucun pays tiers", a indiqué M. Barak.
 "Notre coopération a irrité certains pays (au Proche-Orient), mais ils ont eux aussi commencé à comprendre qu'elle n'apportera pas la guerre mais la paix et le progrès dans la région", a pour sa part dit M. Ecevit.
 Israël et la Turquie ont signé en 1996 un accord-cadre de coopération militaire qui a suscité l'irritation de la plupart des pays arabes, notamment la Syrie et l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux.
 "Des coopérations de ce genre illustrent notre objectif commun de contribuer au développement humain et à la prospérité économique de tous les peuples au Proche-Orient, a dit M. Barak.
 M. Ecevit a par ailleurs indiqué que plusieurs thèmes, comme l'exportation d'eau potable à Israël, l'agriculture, la coopération en matière d'infrastructure et des sujets relatifs à la défense avaient été abordés lors des discussions.
 M. Ecevit a estimé en outre que son pays pourrait "apporter une sérieuse solution au grave problème de pénurie d'eau que connaït Israël et le Proche-Orient".  (AFP, 25 octobre 1999)

SEISME/EARTHQUAKE

Les sinistrés du séisme s'apprêtent à affronter l'hiver dans la précarité

 Près de deux mois après le violent séisme du 17 août en Turquie, les habitants du village de tentes de Degirmendere, petite ville sur la mer de Marmara (nord-ouest), se préparent dans la précarité à affronter l'hiver.
 "L'hiver est déjà à nos portes et nous vivons à quatre dans cette tente qui va sans doute s'envoler au moindre vent", indique à l'AFP Sevim Goze, résidente du village "Izmir", situé près du centre-ville.
 "Tout ce que nous voulons, c'est pouvoir passer l'hiver dans des tentes un peu plus confortables et chaudes", précise-t-elle.
 Le village a été construit par la municipalité d'Izmir (ouest) avec l'aide de la Chambre d'industrie et du commerce de cette ville et abrite 2.400 sinistrés répartis en 634 tentes.
 Les enfants jouent dans les ruelles formées autour des tentes à côté de leur mères qui lavent le linge à la main avec l'eau provenant de réservoirs géants installés à l'entrée du village.
 "Vous voyez l'état dans lequel on se trouve, c'est primitif mais on doit s'y faire, sinon on deviendra fou", lance Fatma Yavuz, qui prépare sa fille Leyla pour l'école.
 Leyla, 8 ans, fréquente l'école primaire située à une cinquantaine de mètres de sa "nouvelle maison". "L'école est ouverte mais les cours n'ont pas encore commencé, car il y a des professeurs qui sont morts", indique la petite fille.
 Des tentes ont été dressées dans la cour de l'établissement scolaire, endommagé par le tremblement de terre.
 "De toutes façons, les enfants ont encore peur et ne veulent pas rentrer dans l'école, ils préférent suivre les cours dans les tentes", explique sa mère.
 Une responsable du village qui n'a pas voulu être nommée, elle aussi sinistrée, explique que 350 tentes de 15 m2, conçues pour des conditions météorologiques plus rigoureuses sont attendues la semaine prochaine afin de remplacer celles utilisées actuellement, de 9 m2.
 "Avec ces tentes, nous seront prêts pour l'hiver. Ca ne sera jamais comme dans une maison mais il fera au moins plus chaud", relève-t-elle.
 "Je crois qu'on est ici pour au moins six mois", soupire-t-elle, avouant ignorer si les autorités vont envoyer des maisons en préfabriqué avant l'hiver.
 Une résidente prie pour que les pluies diluviennes, qui ont transformé la semaine dernière le village en champ de boue, les autorités n'ayant pas prévu leur arrivée, ne se répètent pas avant l'arrivée des nouvelles tentes.
 "On pataugeait carrément dans la boue. Nous nous sommes réveillés trempés, mais maintenant, grâce à dieu, ça va un peu mieux", indique-t-elle en montrant le soleil qui brillait le 14 octobre.
 Après les pluies, l'armée a envoyé des tonnes de cailloux aux sept villages de tentes de Degirmendere qui ont été déversés autour des tentes pour les préserver des coulées de boue.
 Si aucune maladie contagieuse n'a été recensée, la grippe fait rage et a frappé des dizaines de résidents du village, selon une responsable du camp.
 "Ce matin, quand je me suis réveillée, je ne sentais plus mon nez tellement il faisait froid dans la tente", dit-elle.
 Des maladies sans gravité, dues principalement au manque de respect des consignes d'hygiène, sont toutefois source d'inquiétude.
 "Les gens ne font pas attention à l'endroit où ils déversent leurs ordures ou font leurs besoins naturels, ce qui créé des problèmes", souligne un responsable.
 "Nous avons tout perdu dans le séisme, nous voulons garder maintenant ce qui nous reste: l'entraide et l'amitié pour survivre à cette tragédie", ajoute-t-il.(AFP, 14 octobre 1999)

L'aide internationale utilisée pour payer les salaires!

 Recep Önal, ministre d'Etat turc chargé de l'économie, a ouvertement déclaré au sommet de l'économie d'Antalya que les 500 millions de dollars reçus du Fonds monétaire international (FMI) pour les victimes du séisme du 17 août avaient été utilisés pour payer les salaires des fonctionnaires.
 Exposant les préjudices subis du fait du tremblement de terre, Recep Önal a enfin dévoilé ce qui était advenu de l'aide apportée par le FMI : "Nous étions dans une difficulté telle que nous ne pouvions même pas payer le salaire des fonctionnaires. Nous avons résolu le problème avec l'aide apportée par le FMI pour le séisme. Le trésor public n'est pas un organe producteur d'argent. Que va-t-on faire ? Nous allons reverser les impôts récoltés ces derniers temps dans la caisse de ce qui a été dépensé et utiliser pour le séisme".
 A la sortie de la réunion, M. Önal s'est rendu compte de la gaffe et a simplement rétorqué que c'était un lapsus. Interrogé sur la question, le Premier ministre Bülent Ecevit qui avait déclaré que l'argent en question sera utilisé pour les victimes du séisme jusqu'au dernier centime a affirmé qu'il n'était pas au courant des déclarations de son ministre.(CILDEKT, 26 octobre 1999)

Une enquête parlementaire contre le Croissant rouge

 Une enquête parlementaire a été ouverte le 26 octobre contre le Croissant rouge turc, critiqué avec véhémence pour l'insuffisance de ses secours après le séisme meurtrier du 17 août, a rapporté l'agence Anatolie.
 Une motion, déposée par le parti d'opposition islamiste de la Vertu (Fazilet) et le parti d'extrême-droite de l'Action nationaliste (MHP) au pouvoir dans la coalition tripartite de Bulent Ecevit, pour l'ouverture d'une enquête a été votée sans problème au parlement.
 Les députés qui ont pris la parole lors des débats, ont violemment critiqué le Croissant rouge, indiquant que l'organisme non-gouvernemental, vieux de 125 ans, est réduit à une "épave" en raison de sa mauvaise gestion entraînant l'inefficacité de ses secours.
 L'ex-président du Croissant rouge Kemal Demir avait annoncé le 7 octobre sa demission de la tête de cette organisation qu'il dirigea pendant vingt ans.
 Le Croissant rouge avait été très durement critiqué par la presse, l'opinion publique et certains hommes politique turcs, notamment pour l'inefficacité des secours et la vétusté des tentes fournies par son organisation à des dizaines de milliers de sans-abri après le séisme.
 Un programme diffusé sur une chaîne de télévision turque avait montré dans un entrepôt du Croissant rouge des paquets d'assistance humanitaire aujourd'hui inutilisables, envoyés par la France et les Etats-Unis pour les sinistrés du séisme qui avait frappé la ville d'Erzincan (est) en décembre 1939, faisant entre 35 et 40.000 morts.
 L'important séisme qui a ravagé le nord-ouest de la Turquie à la mi-août a fait près de 20.00 morts. (AFP, 26 octobre 1999)

MIGRATION/IMMIGRATION

Pas d'asile politique pour les chrétiens syriaques de Turquie

 Les chrétiens syriaques du sud-est de la Turquie ne peuvent pas prétendre à l'asile politique en Allemagne car ils ne sont pas persécutés pour des motifs politiques, a estimé le 18 octobre la Haute Cour administrative de Coblence (ouest).
 Les juges de Coblence sont allés ainsi à l'encontre de précédents jugements, rendus par différentes instances, et ont souligné que les si les chrétiens syriaques étaient persécutés, en particulier par les Kurdes musulmans, c'est parce que ces derniers voyaient en eux des "païens" et qu'en plus il existe une "vieille méfiance" entre les deux communautés religieuses.
 Avec cette décision, la Haute Cour administrative a rejeté la demande d'asile d'une famille turque chrétienne.  Reconnaissant que les Cours administratives d'autres Etats régionaux allemands avaient reconnu que les chrétiens étaient soumis à des persécutions en Turquie, les juges de Coblence ont toutefois estimé les chrétiens de Turquie, en particulier depuis ces derniers mois, n'encouraient plus de danger. (AFP, 18 octobre 1999)

La justice confirme une décision d'exclusion pour port de foulard

 La justice française a confirmé une décision du rectorat d'exclure deux collégiennes turques portant le foulard islamique en classe, de leur école à Caen (ouest), a-t-on appris auprès de l'avocate des familles des jeunes filles.
 Esmanur et Belghin, 12 ans, de nationalité turque et de confession musulmane, portaient le foulard en classe depuis la rentrée des vacances de Noël 1998, ce qui avait suscité la grogne d'une majorité des professeurs du collège Jean-Monnet de Flers (Orne, ouest, 800 élèves), qui avaient dénoncé une atteinte à la laïcité.
 Le 11 février, Esmanur et Belghin, ont été exclues pour "non-respect de l'obligation d'assiduité scolaire" du fait de leur port du foulard en cours d'éducation physique et sportive. Cette décision a été confirmée par le rectorat de Caen le 17 mars.
 Exclues définitivement du collège, les deux collégiennes sont désormais inscrites aux cours par correspondance.
 Leur avocate a indiqué qu'elle ferait vraisemblablement appel contre la décision du tribunal administratif de Caen de confirmer l'exclusion.
 Le port du foulard islamique est un sujet sensible en France, Etat laïc où la séparation de l'Eglise et de l'Etat est inscrite dans la loi depuis 1905, mais où l'islam est devenu la deuxième religion du pays, avec 4 millions de musulmans.
 Une circulaire du ministère français de l'Education nationale adoptée en 1994 interdit le port de signes ostentatoires à l'école. Depuis son entrée en vigueur, des dizaines de jeunes musulmanes ont été exclues de leurs établissements scolaires, mais plusieurs d'entre elles ont été réintégrées suite à des décisions judiciaires.
 Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, estime en effet que le port du foulard seul ne peut entraîner une exclusion. Il a stipulé en 1996 que "les signes d'appartenance religieuse ne sont pas interdits à l'école".
 En revanche, le refus de participer à certains cours, comme le sport, ou la participation à des manifestations au sein de l'établissement, justifie une exclusion, selon la juridiction. (AFP, 8 octobre 1999)

Visas refusés pour deux chanteurs turcs

 Les consulats de France en Turquie ont refusé un visa à deux chanteurs populaires turcs, têtes d'affiche d'un concert qui devait être donné le 30 octobre au profit des victimes du séisme en Turquie et qui de ce fait a dû être annulé, ont annoncé le 29 octobre les organisateurs.
 "Les deux artistes, Yavuz Bingoel et Onur Akin, et leurs musiciens n'ont pas obtenu les visas nécessaires à l'entrée en France. Les autorités consulaires françaises en Turquie leur ont signifié un refus définitif le 28 octobre", a indiqué le Collectif de Solidarité Alsace-Turquie, co-organisateur de la soirée, dans un communiqué.
 Environ 1.400 spectateurs étaient attendus à ce concert, selon Veyis Aslan, responsable de Vis-à-vis, une association strasbourgeoise co-organisatrice.
 "Sur onze demandes de visa, un seul a été accordé", a-t-il précisé, s'interrogeant sur la motivation des autorités consulaires: "franchement, je ne connais pas les raisons. Ce sont des chanteurs populaires, même pas engagés politiquement", a-t-il assuré.
 "Les fonds devaient aller à la construction d'un centre de réadaptation psychologique des enfants d'Adazpari", a rappelé M. Aslan, précisant que les fonds devaient transiter par l'organisation non gouvernementale turque Sivil Koordinasyon Merkezi (Centre de coordination civile, ndlr).
 Le 30 octobre, les organisateurs attendront les spectateurs pour rembourser les billets déjà vendus.
 Le séisme qui a frappé la Turquie le 17 août dernier a fait 17.118 morts et 43.953 blessés, selon un bilan officiel provisoire.(AFP, 29 octobre 1999)

BELGIUM-TURKEY/BELGIQUE-TURQUIE

Extradition vers la Belgique d'un trafiquant turc présumé

 La cour d'appel de Komotini (nord-est en Grèce) a décidé le 13 octobre d'extrader vers la Belgique, à la demande de ce pays, un ressortissant turc arrêté pour trafic de drogue, a-t-on indiqué de source judiciaire à Komotini.
 Temel Kankiran, 37 ans, sans emploi, d'Istanbul, est recherché par les autorités belges pour trafic de drogue et constitution de bande de malfaiteurs, a-t-on ajouté de même source.
 Il avait été arrêté l'année dernière par les douaniers grecs à la frontière gréco-turque en possession d'héroïne, et avait été écroué à la prison de Komotini.
 L'ambassade de Belgique avait transmis aux autorités judiciaires grecques une demande d'extradition pour que Kankiran soit jugé en Belgique. Interrogée, l'ambassade belge n'a pas fourni de précisions sur les motifs de la requête. (AFP, 13 octobre 1999)

Assassinat d'un industriel turc: Arrestation en Belgique

 L'un des auteurs présumés d'un attentat qui avait coûté la vie à un homme d'affaires turc, Ozdemir Sabanci, et deux autres personnes appartenant à son groupe en janvier 1996, a été arrêté en Belgique.
 Fehriye Erdal, une militante d'extrême gauche en cavale depuis l'attentat meurtrier, a été interpellée fin septembre lors d'une descente de police à Knokke.
 Ozdemir Sabanci, ex-chef du groupe automobile de Sabanci Holding, second groupe industriel de Turquie, Haluk Gorgun, directeur général de Toyota-Sa, une joint-venture turco-japonaise ainsi qu'une secrétaire, Nilgun Hasefe, avaient été tués lors d'une attaque à main armée perpétré par deux hommes le 9 janvier 1996 au siège de Sabanci Holding à Istanbul.
 Fehriye Erdal travaillait à la cafétéria de Sabanci Holding et a fourni des renseignements "cruciaux" aux deux assassins, selon la police turque.
 L'un des auteurs de l'attentat, Mustafa Duyar, s'était rendu à l'ambassade de Turquie à Damas en janvier 1998 et était passé aux aveux après avoir été ramené en Turquie. Il avait été tué quelque mois plus tard lors d'un règlement de comptes dans la prison où il avait été écroué.
 Le troisième auteur présumé de l'attaque, Ismail Akkol, est toujours recherché par la police turque.
 L'attentat avait été revendiqué par le Parti et Front Révolutionnaires de Libération nationale (DHKP-C).
 La Turquie va demander à la Belgique l'extradition de Fehriye Erdal, dans le cadre de la Convention européenne sur l'extradition des criminels, a rapporté l'agence Anatolie.
 Fehriye Erdal est actuellement jugée par contumace par un tribunal d'Istanbul pour "appartenance à une organisation terroriste" et participation à des attentats à l'engin explosif dans plusieurs secteurs d'Istanbul. Elle risque la peine de mort. (AFP, 27 octobre 1999)
 Dans son communiqué du 1er novembre, le Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKC) a donné les précisions suivantes:
 "Suite à l'arrestation à Knokke de Fehriye Erdal survenu le soir du 26 septembre et à l'issue de son identification, le gouvernement de Turquie a présenté l'affaire comme le fruit de ses propres efforts. En vérité, la Turquie n'a rien à voir dans l'histoire. C'est en effet de manière tout à fait fortuite que la découverte a eu lieu.
 " - Après la révélation de sa véritable identité, la presse turque a, sans perdre un seul instant, déversé ses mensonges habituels. Faisant fi de la moindre éthique professionnelle, les journalistes de pacotille n'ont pas manqué de rabâcher les calomnies des services secrets assassins, la MIT (Organisation Nationale de Renseignements), et de la police turcs.
 " - 'Nous les filions depuis des mois'. Cette déclaration de la police turque et de la MIT est complètement fausse et inventée.
 " - 'Dans leur appartement à Knokke, 46 armes ont été découvertes'. C'est faux, seules quelques armes ont été saisies.
 " - 'On a mis la main sur 2 millions de dollars'. C'est un mensonge. On n'a pas trouvé d'argent.
 "Ces allégations perverses qui visent à calomnier notre organisation illustrent la manière dont les tortionnaires et les assassins observent le monde.
"Combattre le régime fasciste de Turquie est un droit légitime et naturel. Il n'y a, en ce sens, aucune effraction commise selon la législation belge. La justice belge doit éviter de réitérer les assertions de la Turquie et des imitateurs du nazisme. S'il y a justice en Belgique, il ressort de manière claire et nette qu'aucun de ces crimes n'a été commis en Belgique." (Bureau de presse du DHKC, 1 novembre 1999)

EN BREF/IN BRIEF

(TIHV news on human rights violations/
Dépêches de la TIHV sur les violations des droits de l'Homme)
 
 * Orhan Kilic, a relative of a prisoner, disclosed that he had been tortured after having been detained outside Istanbul Bayrampasa Prison. Orhan Kilic stated that his brother was kept in Gebze Prison, but he could not go to Gebze as he did not have any money, and for this reason he had went to Bayrampasa Prison in order to learn about the situation in the prisons. Orhan Kilic said that 3 plain-clothes police officers had stopped him in the evening when he was turning back his home, beat him, forcibly put him in a car, and he had also been beaten on the road. Orhan Kilic added that he had been beaten at the Security Directorate and cigarettes had been put out on his body. (Evrensel, 1/10)
 * Militants of the Union of Revolutionary Communists of Turkey (TIKB) carried out an attack against the Democratic Left Party (DSP) Üsküdar (Istanbul) District Organization building on 2 October in protest of the massacre in Ankara Closed Prison. The incident was reported as follows: 3 persons, who went to the DSP District Organization on Üsküdar Halk Street Gürifser Asim Blind-alley, rendered ineffective the officials inside, and then ran away after pelting the office with Molotov cocktails. An armed clash broke out between these persons and two police officers, Erhar Kurçer and Kemal Kayadere, who reportedly dwell in the same building. One of the militants, reportedly Kemal Özeren, and the police officers got wounded in the clash, whereas two militants ran away. (Evrensel, 3/10)
 * The Chief Prosecution Office of the Supreme Court has written a commentary note in connection with the trial launched against 11 police officers who had been prosecuted in connection with the killing of journalist Metin Göktepe in detention. In the commentary note, which is not binding for the First Criminal Section of the Supreme Court that shall review the trial, it has been asserted that Seydi Battal Köse, who had been given 7 yearsí imprisonment in the original trial that ended on 6 May, be acquitted. The commentary note read that Köse had warned the police officers saying ìdo not beat,î during the incident. The commentary note read that imprisonment terms of 7 years 7 months given to Murat Polat, Suayip Mutluer, Saffet Hizarci, Fedai Korkmaz and Metin Kusat and the acquittal decisions issued for Burhan Koç, Ilhan Sarioglu, Selçuk Bayraktaroglu, Tuncay Uzun and Fikret Kayacan be upheld. (Evrensel-TIHV, 3/10)
 * Murat Ceylan, the Chairperson of the Egitim Sen Batman Branch, was put on trial in connection with the statement he made on the occasion of 1 September World Peace Day. The prosecution of Murat Ceylan, who has been accused of ìinciting people to enmityî under Article 312 of the Turkish Penal Court, shall commence in the forthcoming days. (Ozgur Bakis, 5/10)
 * The march of ìMothers of the Peaceî from Diyarbakir to Ankara started on 4 October. The ìMothers of the Peaceî brought this symbolic march on the agenda demanding the ìmaintenance of peace.î The police took strict security precautions early in the morning at Diyarbakir Batikent Square, and a crowded group of about 2,000 people, including the executive members of the Peopleís Democracy Party (HADEP) and the Human Rights Association (IHD) bid farewell to the group, who took the road at about 09.30 and are expected to arrive in Ankara tomorrow (6 October). The police halted the group at the exit of Diyarbakir, and did not allow 3 women to leave on the grounds that they did not have IDs. The bus was not allowed in the city centers of Urfa and Antep. A group of people will also take the road from Istanbul to Ankara to the same end. (Ozgur Bakis, 5/10)
 * The trial launched against 29 people on the accusations of ìbeing DHKP-C members and having participated in certain bomb attacks,î continued at Istanbul SSC on 5 October. In the hearing, the defendants read out a 4-page document, which asserted that the prisoners in Bayrampasa Prison did not have any life security as the ones in Ankara Central Closed Prison. In the trial, the death penalty is sought for six defendants. (Ozgur Bakis, 6/10)
 * Istanbul Public Prosecution Office launched a trial against Bülent Baransel, seeking the death penalty for him on the accusations of ìkilling Prof. Dr. Hasan Coskun, an instructor at Istanbul University Medical Faculty.î In the trial, imprisonment terms up to 3 years are sought for Fadime Tur and Hacer Kayabagli. (Hürriyet, 6/10)
 * The trial launched against Zeki Rüzgar, lawyer with Peopleís Law Office, Dr. Cumhur Akpinar, physician at Forensic Medicine Institute and former executive of Ankara Medical Chamber, Ayse Betül Gökoglu, Chairperson of the Association for Solidarity with the Families of Prisoners and Human Rights (TAYAD) and Ali Ercan Gökoglu continued at Ankara SSC on 5 October. In the hearing, the prosecutor read out his statement on the merits of the case, and demanded that Cumhur Akpinar be acquitted, whereas Zeki Rüzgar, Ayde Betül Gökoglu and Ali Ercan Gökoglu be convicted to sentences between 15 years and 22 years 6 months in prison on charges of ìmembership to an illegal organizationî under Article 168 of the Turkish Penal Code and Article 5 of the Anti-Terror Law. (Evrensel, 6/10)
 * Soldiers reportedly opened a mortar fire on villagers while they were watering their garden in the vicinity of Bahçeli Village of Bingöl on 4 October. Villagers Faik Demir (25) and Nurettin Bozkurt (19) died in the fire, whereas Saim Demir got seriously wounded. (Ozgur Bakis, 6/10)
 * Two persons were killed in the raids against 2 houses in Yüregir District of Adana. One of these persons was reportedly killed accidentally. The incident reportedly took place as follows: The political police carried out a raid against a building on 24th street in Akincilar quarter at about 20.30 on 5 October, and opened fire on the people in the house they broke in. Murat Bektas was killed in the fire. Subsequently, the police officers raided another flat at downstairs, and killed another person there. It has been reported that a worker named Murat Bektas and his family lived in the first house raided by the police, and that this person had no connections with any illegal organization. (Hürriyet, 7/10)
 * Nine people, 2 of whom are children, disclosed that they had been tortured after having been detained for ìdistributing aid material without permissionî at Gölcük District of Kocaeli where they had brought aid. (Radikal-Ozgur Bakis, 7/10)
 * Erhan Güngör, editor-in-chief of the weekly pro-Islamic journal Selam, was remanded by Istanbul SSC on 6 October. Erhan Güngör, who was invited to the SSC building in order to give testimony in connection with one of the articles published in Selam, was reportedly remanded under Article 312 of the Turkish Penal Code. Erhan Güngör was released in the evening when the lawyers of the journal objected against the decision of remand. (Cumhuriyet-TIHV, 7/10)
 * Zeynettin Unay, former HADEP Secretary General, was sentenced to 11 monthsí imprisonment in connection with his speech during the Congress of the HADEP Izmir Provincial Organization held on 23 August 1998. (Ozgur Bakis, 7/10)
 * Students held a demonstration at Marmara University Göztepe Campus on 6 October in protest of the ban on headscarved students inside the campus. Lawyer of the students was harassed by the police. Lawyer Mehmet Esen, who went inside the campus in order to talk to the administrators on behalf of the students, was beaten and detained by the police while he was making a statement at the exit. Lawyer Osman Karahan, who came to the campus later on, was also harassed by the police and sent outside the region. (Radikal, 7/10)
 * Police officers launched fire on 3 people on the grounds that they had stolen a car and they did not obey the stop warning by the police. Hayrettin Fedai died in the incident. (Evrensel, 8/10)
 * A child named Inan Cila (13) was shot dead by soldiers while he was shepherding animals along with his father in the vicinity of Hanusagi Village of Ovacik, Tunceli, on 6 October. The soldier who opened fire on Inan Cila was reportedly detained after the incident, and he testified that the incident was an accident. (Evrensel, 8/10)
 * The trial launched against 23 people on the accusations of ìkilling the Nationalist Movement Party (MHP) Kartal (Istanbul) District Chairperson Nihat Uygun and Adana Public Prosecutor Ethem Ekinî and ìbeing members of the Union of the Revolutionary Communists of Turkey (TIKB),î continued at Istanbul SSC on 7 October. Death penalty is sought for the defendants Tamer Tuncer, Sevgi Ülkemin Ordu, Mete Tuncer, Ergül Çelik, Nuri Akalin, Kenan Güngör and Sefa Gönültas, and various imprisonment terms are sought for the remaining defendants. (Ozgur Bakis, 8/10)
 * The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) decided to close pro-Islamic radio station Bizim Cagri for 90 days, and Radyo Foreks, pro-Islamic radio station Mihr Radyo and Moral FM for 30 days, each, for violating the principles of broadcast. The RTÜK also decided to close TV channels Kanal 6, Kanal 7, NTV and Interstar and radio station Radyo D for one day, each. (Radikal, 8/10)
 * The trial launched against 72 people in connection with the demonstrations held on 30 May and 7 April in protest of ban on wearing headscarves at Malatya Inönü University, continued at Malatya SSC on 7 April. In the hearing, Orhan Alan, Ahmet Kazgan and Aziz Özgür were released. (Hürriyet, 8/10)
 * Prisons Commission of Izmir Branch of the Association of the Families of Arrested and Convicted Prisoners (TAYAD) made a statement, and disclosed that soldiers and warders had carried out an attack against the wings of the political prisoners in Aydin Prison on 26 September, just one hour before the attack in Ankara Central Closed Prison. (Ozgur Bakis, 9/10)
The trial launched against Abdülmelik Firat, former MP elected from the list of the True Path Party (DYP), at Istanbul Heavy Penal Court No. 1 on the accusations that he had insulted the Turkish Republic in one of his speeches, was halted in line with the ìLaw on Suspension of the Sentences given for the Crimes Committed Via Pressî, which is numbered 4454. Firat, who had been put on trial in connection with the speech he delivered on radio channel Yasam Radyo on 9 March 1996, had been given 10 monthsí imprisonment on 29 September 1997. The original ruling had been overturned by the Supreme Court. (Ozgur Bakis, 9/10)
 * Prisoners who were wounded in the massacre in Ankara Central Closed Prison, during which 10 prisoners were killed on 26 September, are reportedly not given the necessary medical treatment. Süleyman Turan and Süreyya Keskin made a statement on 9 October in the name of the relatives of the prisoners, and said that the prisoners had been put in cells after their clothes and underwear had been seized. (Radikal, 10/10)
 * A child named S.G. (13) disclosed that she had been tortured after having been detained in Karsiyaka, Izmir, on the accusations of ìtheft.î S.G. stated that she had been detained in Kemeralti in the end of September, and she had been beaten at Bozyaka Security Directorate where she had been taken to. S.G. said that her ear had begun to ache due to the beating, and she had gone to Yesilyurt State Hospital on 6 October when the ache did not stop. (Ozgur Bakis, 11/10)
 * The tension in Buca (Izmir) Prison, which had been prevailing for 70 days, ended in agreement. The Ministry of Justice had promised to transfer the prisoners to other prisons. Male prisoners will be transferred to Bergama, and female prisoners to Usak Prison. Convicted prisoners shall be transferred to one of the 3 prisons they shall choose.î (Ozgur Bakis, 12/10)
 * Two trials launched against HADEP executive members continued at Ankara SSC on 11 October. In the trial launched against 56 executive members of the HADEP in connection with the calendar published by the HADEP in 1998, Güven Özata, then-member of the Party Assembly, read out his defense. In the second trial, which was launched against 47 executive members of the HADEP in connection with the press statement made by the HADEP Chairperson Murat Bozlak during the period when PKK leader Abdullah Öcalan was in Italy, the Court Board did not lift the arrest warrant in absentia, which was issued for Mehmet Satan, as his testimony could not be received. (Ozgur Bakis, 12/10)
 * Father of Erdinç Aslan, who was killed during the house raid in Adana on 5 October, lodged an official complaint against the police officers who participated in the raid. Ozgur Bakis, 14/10)
 * Hüseyin Çevirgen, the owner and the editor-in-chief of the defunct journal Hepileri, was remanded by Izmir SSC on 12 October in connection with an arrest warrant in absentia issued by Istanbul SSC. Lawyer Halil Tutav disclosed that the trial at Istanbul SSC had ended in acquittal, and that Çevirgen, who had been remanded as the verdict had not been notified yet, was expected to be released this day. (Ozgur Bakis, 13/10)
 * Hüseyin Çevirgen, the owner and the editor-in-chief of the defunct journal Hepileri, who was remanded by Izmir SSC on 12 October, was released on 13 October. Çevirgen was reportedly released in line with the ìLaw on Suspension of the Sentences given for the Crimes Committed Via Pressî, which is numbered 4454. (Ozgur Bakis, 14/10)
 * The 53 rd issue of the journal Deng, which is published in Kurdish, was confiscated by Istanbul SSC. The decision was given on the grounds that ìseparatist propaganda was disseminatedî in certain articles published in the journal. (Ozgur Bakis, 14/10)
 * The trial launched against 27 people, including HADEP Malatya Provincial Chairperson Hilmi Elçi and Central District Organization Chairperson Necmettin Bilin, was concluded at Malatya SSC on 13 October. 22 of the defendants were each sentenced to 3 years 9 months in prison under Article 169 of the Turkish Penal Code and Article 5 of the Anti-Terror Law. Five of the defendants were convicted under the same articles, but they were each given 2 years 6 months in prison as they are minors. (Evrensel, 14/10)
 * Seven relatives of a PKK militant named Pinar Adibelli, who died in a clash a while ago, had gone from Adibelli Village of Çat, Erzurum, to Bingöl on 4 October in order to attend the funeral, that they were detained when they had turned back to the village, and subsequently they had been remanded in Çat on 11 October. (Ozgur Bakis, 14/10)
 * The objection raised against the decision of arrest issued for 14 human rights defenders, who were detained during the funeral of Nevzat Çiftçi (he had been killed during the massacre in Ankara Central Closed Prison) and then remanded, ended in vain. Izmir SSC examined the objection raised for the annulment of the decision of arrest, and issued a decision of non-authorization on 13 October, on the grounds that the elements of the Article 7 § 2 of the Anti-Terror Law were inconsistent. However, the SSC did not lift the decision of arrest, and referred the case file to the Court of Cessation. (TIHV, 14/10)
 * An appeal was made with the prosecution office for the release of a prisoner in Aydin E Type Prison, Mehmet Necmi Akgün (61), as he suffers from cancer all over his body. In August, Izmir Yesilyurt State Hospital issued a medical report for Mehmet Necmi Akgün, who had been convicted in PKK trial and has been serving in the prison for 9 years. The report read that the cancer was at the furthest extreme so that it was impossible to recover him. Lawyer Türkan Aslan disclosed that Mehmet Necmi Akgün had been taken back to the prison on 13 October, and that he would be medically treated just for decreasing the pain. (Ozgur Bakis, 15/10)
 * The trial launched against Cevat Soysal, who was brought from Moldavia to Turkey on 13 July on the grounds that he was one of the executives of the PKK, Dr. Ali Kandemir, one of the former executives of the Trade Union of Health and Social Workers (SES), and Osman Özçelik, former Deputy Chairperson of the Peopleís Democracy Party (HADEP), continued at Ankara SSC on 15 October. In the hearing, Levent Kanat, one of the lawyers of Cevat Soysal, disclosed that in the case file were the testimonies of the persons who had allegedly testified against Sosyal according to the indictment, but these testimonies were only the ones taken at the security directorate. Lawyer Kanat demanded from the court board to find out whether or not these persons had testified to the prosecutor. Lawyer Levent Kanat also stated that Cevat Soysal had been brought to Turkey on 21 July according to the case file, but it was known that he had actually been brought before that date. (Evrensel, 15/10)
 * Hasan Hüseyin Ceylan, former Ankara MP for the defunct Welfare Party (RP), was sentenced to 1 year 3 months in prison in the trial he was prosecuted on the accusations of ìinsulting Mustafa Kemal Atatürkî in one of his speeches. The sentence given to Ceylan was reprieved in the trial that ended at Ankara Penal Court of First Instance No. 19 on 14 October. (Cumhuriyet, 15/10)
 * Ihsan Biç, a prisoner in Diyarbakir E Type Prison, died on 9 October. He suffered from cirrhosis and hospitalized on 28 September. However he was sent back to the prison when the doctors said that there was nothing to be done. Biç was reportedly detained in Yukari Harin Village of Bismil, Diyarbakir, in 1993, and then remanded on the accusations of ìbeing a member of the PKK.î Meanwhile, prisoners in the prison disclosed that the health situation of prisoners named Muhyettin Sevinç, Fettah Karatas, Abdülrezak Soysal, Sabri Tas, Nezir Özdemir, Kadri Gökdere, Bahri Dag and Selahattin Humartas were serious. (Ozgur Bakis, 18/10)
 * The hunger strike staged by 17 male and 11 female prisoners, who have been put in cells subsequent to the massacre in Ankara Central Closed Prison on 26 September, ended on 15 October when the Minister of Justice Hikmet Sami Türk disclosed that the demands by the prisoners were accepted. Members of the sub-commission within the Parliamentary Human Rights Commission related the prisonersí demands to Minister Türk. Türk accepted the prisonersí demands of ìtheir transfer to other prisons, providing medical treatment to the prisoners who could not be transferred, and providing medical reports for transfers.î Accordingly, remanded prisoners will be transferred to Bartin Prison, and convicted prisoners to Nevsehir Prison. Female prisoners will reportedly be put in cells allocated for ordinary prisoners until their wing, which was destroyed during the incidents, is repaired. (Evrensel, 16/10)
 * Ahmet Ergin, the editor-in-chief of the defunct daily Emek, was detained by the police raiding his house at about 03.00 on 15 October. Ahmet Ergin, who was reportedly detained in connection with a prison sentence passed on him previously, was taken to Büyükbakkalköy Police Station in Istanbul. Ergin was released by Fatih Prosecution Office at noon when it was found out that the sentence given to him could be reprieved in line with the ìLaw on Suspension of the Sentences given for the Crimes Committed Via Pressî, which is numbered 4454. (Evrensel, 16/10)
 * Batman Governorate banned the broadcasting of a number of singers on private radio stations. The circular issued by the Governorate banned the performance of the singers by the following artists: Zülfü Livaneli (all albums), Sivan Perver (all albums), Ali Avaz, Timurtas Uçar (religion and preacher cassettes), Abdullah Büyük (singer singing pro-Islamic songs), Nurtaç Düzgit, Ismail Polat, Adnan Ververen, Mehmet Sah, Besir Kaya, Seyhmus Kaya, Rahmi Saltuk and Ali Poyrazoglu. (Hürriyet, 16/10)
 * The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) decided to close pro-Islamic radio stations Moral FM and Nur Radyo, which broadcast in Istanbul, for 3 and 6 months, respectively. The RTÜK also closed TV channels BRT, Ege TV (Izmir), Interstar, Kanal D for one day, each. (Evrensel, 16/10)
 * HADEP District Organization office in Derik, Mardin, was raided by the police on 16 October. The police officers seized the texts of the signature campaign ìFreedom to Thought and No to the Death Penaltyî and books and journals in the office, and detained District Chairperson Mesut Çelik. Mesut Çelik was released in the evening. In Istanbul, many members of the HADEP, who did not know that the ìFriendship and Peace Festivalî organized by the HADEP on 15 October was banned, were detained. (Ozgur Bakis, 16/10)
 * In Istanbul, 3 people named Birgül Eke, Selçuk Ulu and Nevzat Kuruçay were detained on the accusations of ìmembership to an illegal organization.î (Evrensel, 19/10)
 * Dogu Perinçek, who left his post as the Chairperson of the Workersí Party (IP) when the sentence given to him by Ankara SSC was approved by the Supreme Court, was elected the Chairperson once again during the Congress of the IP which was held on 17 October. Perinçek had served in prison for 10 months, and he had been released on 8 August. (Ozgur Bakis, 19/10)
 * A youth named Yüksel Karacik disclosed that he had been tortured after having been detained in Adana. He had been detained by the police from the political department on 14 October. Karacik related what he had gone through as follows: ìTied in the hands and blindfolded, I was taken round at places I did not know. Meanwhile, I was subjected to torture. The police officers threatened me to death, and offered cooperation. When I refused them, they threatened me and tortured again. When I lost consciousness, they had left me somewhere in Sariçam forest.î (Evrensel, 20/11)
 * Members of the Greenpeace held a demonstration at Istanbul Bosphorus Bridge on 19 October in protest of the nuclear power plants. The members of the Greenpeace, 2 Germans, 3 Dutchmen, 2 Danes and 2 Turks, climbed up to the foot of the bridge on the European side at about 07.00. They opened a banner that read ìCumhur Ersümer-Stop Akkuyuî and on which were ìno entryî and ìradiationî signs, and they ended the act at about 10.00. The members of the Greenpeace who were detained by the police are: Gero Steup (German), Stephan Renaslaz (German), Eric J. Hejselar (Dutchman), Florian Van Olden (Dutchman), Jeroem W. Diriessen (Dutchman), Robert K. Schmith (Dane), Thomas H. Neuann (Dane), Ziya Çobanoglu and Deniz Güman. (Milliyet-Sabah, 20/10)
 * The trial launched against 13 people on the accusations of ìbeing DHKP-C members and participating in certain attacks in Istanbul,î continued at Istanbul SSC on 20 October. In the hearing, the SSC Prosecutor disclosed his opinion on the merits of the case, and demanded that four of the defendants be given the death penalty, whereas the remaining defendants be sentenced to various imprisonment terms. (Radikal-HRFT, 21/10)
 * Diyarbakir Governor Cemil Serhadli disclosed that 48 murders by the radical Islamic Hezbollah organization in Diyarbakir within the last two years had been solved. 1235 people had been detained within the same period during the operations carried out against the Hezbollah, and 256 of these people had been remanded. (Milliyet, 21/10)
 * Members of the Greenpeace, who held a demonstration at Istanbul Bosphorus Bridge on 19 October in protest of the nuclear power plants, were expelled on 20 October. Gero Steup (German), Stephan Renaslaz (German), Eric J. Hejselar (Dutchman), Florian Van Olden (Dutchman), Jeroem W. Diriessen (Dutchman), Robert K. Schmith (Dane) and Thomas H. Neuann (Dane) were sent back to their home countries. (Milliyet, 21/10)
 * The trial launched against 17 people in connection with the armed attack against IHD former Chairperson Akin Birdal on 12 May 1998 continued at Ankara SSC on 21 October and postponed until 16 November in order to receive the testimonies of the defendants, who wanted to benefit from the Repentance Law, be taken. (Evrensel, 22/10)
 * A trial was launched against 175 prisoners in Istanbul Bayrampasa Prison, who held 4 warders as hostages for 4 days subsequent to the killing of 10 prisoners by security officers in Ankara Central Closed Prison on 26 September. In the trial, imprisonment terms up to 12 years are sought for each of the defendants under Article 179 of the Turkish Penal Code, which is on the offense of ìrestricting the liberty of the public officials.î (Ozgur Bakis, 22/10)
 * The trial launched in connection with the book ìNon-Violent Act in the Culture of Violence and the Turkish Caseî which had been published by Izmir War Resistersí Association in 1998 and which had later been confiscated by Izmir SSC, continued at Izmir Heavy Penal Court No. 2 on 21 October. The trial, in which Deniz Yücel, Ferda Ülker and Coskun Üsterci are prosecuted, was halted in line with the ìLaw on Suspension of the Sentences given for the Crimes Committed Via Pressî, which is numbered 4454. (Ozgur Bakis, 22/10)
 * Metin Bulut, Adana Representative of the journal Azadiya Welat, and persons named Fesih Akyol and Nihat Akkuyu, who were detained in Adana on 17 October, were remanded in Iskenderun on 22 October. The detainees were reportedly interrogated at Adana Security Directorate for 3 days, and then taken to Iskenderun. (Ozgur Bakis, 22/10)
 * On 20 October, students adhering the Nationalist Movement Party (MHP) attacked on the left wing students at Giresun Faculty of the Blacksea Technical University. Students named Dogus Kahramantürk and Eyüp (surname could not be revealed) were wounded in the attack. (Ozgur Bakis, 22/10)
 * Five persons, who were detained in Küçükdikili Town of Adana on 20 October, disclosed that they had been tortured in detention. Staff members of Küçükdikili Municipality, Kudbettin Örnek, Emin Erim, Hasan Günes, Bekir Emen and Kerim Timur were detained in connection with a ìtorn Turkish flag and copies of the journal Özgür Halk (Free Public)î during the raid by gendarmes against the Municipality building, were released by the Court they were referred to on 22 October. Emin Erim, a watchman at the Municipality, disclosed that he had been kept in a cell for one person, and that he had been given electricity in the arms and the feet. (Ozgur Bakis, 25/10)
 * Abdülrezzak Kurt, Adil Kurt, Haci Kurt, Nazmi Kurt, Yusuf Kurt, Abdullah Kurt, Veysi Kurt and Ramazan Özer, who witnessed to the beating to death of a child, Saban Cadiroglu (14), in Van on 16 August, and Saban Cadirogluís father Süleyman Cadiroglu testified at Van Security Directorate on 22 October. The witnesses disclosed that, after they had said that ìSaban Cadiroglu had been killed by the police, the police officers had beaten them, bumped their heads in the walls, and forced them to undersign the testimonies prepared by the police.î (Ozgur Bakis, 23/10)
 * Prisoners prosecuted in PKK and DHP (Revolutionary Movement Party) trials started to stage a hunger strike as of 22 October, demanding ìexpansion in the scope of the Amnesty Law, which onthe agenda of the Parliament, halting of the isolation of PKK leader Abdullah Öcalan, and a response to the peace call made by Öcalan.î (Ozgur Bakis, 23/10)
 * An article, ìTSK (Turkish Armed Forces) and Kaplan,î which was written by Abdurrahman Dilipak, a columnist with the daily Akit, and which led to his prosecution at Bakirköy Heavy Penal Court, was republished in the booklet ìFreedom to Thought-41.î Musician Sanar Yurdatapan, IHD Istanbul Branch Chairperson Eren Keskin and Ferzende Kaya, a journalist with the weekly newspaper Selam, distributed the booklet outside the building of Istanbul SSC, and then they had lodged official complaints against themselves with the SSC Prosecution Office (Evrensel, 23/10).
 * Eight separate trials were launched against members of the PKK, who had surrendered to the authorities on 4 October with letters addressed to the state officials upon the call made by PKK leader Abdullah Öcalan. Van SSC Prosecution Office launched trials against Seydi Firat and Mehmet Sirin on the accusations of ìbeing leaders of an illegal organisationî under Article 168/1 of the Turkish Penal Code (TPC), and against Ismet Baycan, Yasar Temur, Sohbet Sen, Gülten Uçar and Yüksel Genç on the accusations of ìbeing members of an illegal organisationî under Article 168/2 of the TPC. The charges made against Ali Sapan, the leader of the group and former Spokesperson of the ERNK (the political wing of the PKK) in Europe, were not revealed. The lawyers of the PKK militants, Ahmet Avsar and Kenan Sidar criticised the Prosecutorís opening of eight separate trials. Sidar said, ìThe purpose is to handle with the cases one by one, and drop the incident out of public debate. None of the journalists can come and stay in Van for ten days. If it was one trial, the media would come and the public would follow the prosecution.î (Ozgur Bakis, 25/10)
 * Police officers Seydi Yapici and Recep Ucar, who were presecuted in connection with the death of Ali Riza Acdogan in detention on 17 February 1991, were each sentenced to 5 years 6 months 20 days in prison. (Evrensel, 26/10)
 * Mesut Deniz, who was detained on 5 October and remanded by Ankara SSC on the accusations of participating in the bomb attack against Çankiri Governor Ayhan Çevik on 5 March 1999, was put on trial by Ankara SSC Prosecution Offcie. The indictment sought the death penalty for Mesut Deniz under Article 146/1 of the Turkish Penal Code. (Ozgur Bakis-TIHV, 26/10)
 * The trial launched against Ramazan Cengiz on the demand of the death penalty continued at Adana SSC on 22 October. Ramazan Cengiz had been remanded on 1991 on the accusations of "being a member of the PKK." In the hearing on 22 October, the SSC Prosecutor disclosed his opinion on the merits of the case, and sought the death penalty for Cengiz under Artcle 125 of the Turkish Penal Code. (Ozgur Bakis, 26/10)
 *Bedriye Yildiz, a prisoner at Gebze Prison, reportedly set herself on fire on 23 October. The medical treatment of Bedriye Yildiz is continuing at Istanbul Cerrahpasa Medcial Faculty Hospital. It has been asserted that Bedriye Yildiz had burnt herself in protest of the opponents of PKK leader Abdullah Öcalan in the conflict that arose within the PKK after the transfer of Abdullah Öcalan to Turkey and after he had made calls demanding peace. (Ozgur Bakis, 26/10)
 * Physician Zeki Uzun, a volunteer of the Human Rights Association Izmir Representative Office, was detained in Izmir on 20 October. A statement made by Izmir Security Directorate on 25 Ocotber read that Zeki Uzun had been detained on the accusations of "providing medical treatment to the members of the illegal organziation in his clinic in Alsancak Quarter, performing abortion." The statement also claimed that "two sons of Zeki Uzun had close relations to the People's Democracy Party (HADEP) Izmir Provincial Organziation (Ozgur Bakis, 26/10)
 * The trial launched against KESK Secretary General Sevil Erol and HADEP executive members Hanim Köker and Yusuf Yilmaz on the accusations of ìaiding the PKK,î started at Istanbul SSC on 26 Octobe. (Evrensel, 27/10)
 * Youths named Mustafa Can Okutan, Ali Haydar Yesilyurt, Türker K. (17), Hüseyin Hakan G. (17), Fatih A. (17) and Kadir Güven Y. (16), who were detained in Ordu on the accusations of ìbeing DHKP-C and having written slogans on the walls,î were remanded on 26 October. (Evrensel, 27/10)
 * Gendarmes opened fire on a vehicle in Zekeriyaköy, Istanbul, in the night of 27 October on the grounds that the driver did not abide by the stop warning. Mehmet Yasin Sanlak (19) was killed in the incident. ( Hürriyet, 29/10)
 * Yildiz Agaoglu (27), who had been detained in Mazidagi, Mardin, on 13 October 1992, and then remanded, was not given the necessary medical treatment although she suffers from various disorders because of the torture inflicted on her in detention. IHD Istanbul Branch Chairperson Eren Keskin disclosed that Yildiz Agaoglu, who had been kept in detention at Mardin Gendarmerie Regiment Headquarters for 30 days, had been subjected to various torture methods such as squirting pressurized water, suspension on a hanger, beating, giving electricity and stripping naked. (Ozgur Bakis, 29/10)
 * Gülay Efendioglu, a political prisoner in Malatya E Type Prison, had a partial paralysis after having been beaten by warders in the prison on 6 September, but she had not been given the necessary medical treatment. Gülay Efendioglu disclosed that she had been beaten with truncheons and clubs when she had been taken out of the wing along with 10 of her friends in order to be taken to the court. (Evrensel, 30/10)
 * The prisoners who were wounded during the incidents in Ankara Central Closed Prison, in which 10 prisoners had been killed by security officers on 26 September, were subjected to pressure. Cafer Tayyar Bektas, Önder Mercan, Feyzullah Koca and Enver Yanik, who were wounded in the attack and then transferred to Amasya Prison, saw their relatives on 27 October. Relatives of the prisoners disclosed that Cafer Tayyar Bekta_ had an operation because of the wounds during the attack, but the medical treatment had been ceased and the stitches in his head had been taken by other prisoners. (Evrensel, 29/10)
 * Police officers raided the office of the pro-Islamic newspaper Akit on 28 October on the grounds that ìthe newspaper had shown Ahmet Taner Kislali as a target for the terror organizations.î Two police panzers, snipers in the roofs of neighboring buildings and police officers in 5 buses participated in the raid against the newspaperís main office in Bagcilar. The search in the building was carried out by about 50 plain-clothes police officers. Mustafa Karahasanoglu, the General Publications Director of the Akit, and Ali Ihsan Karahasanoglu, the legal consultant of the same, were detained after the search, which lasted for about 4 hours. Mustafa Karahasanoglu and Ali Ihsan Karahasanoglu were released after having been kept at the security directorate for about 2 hours. (Cumhuriyet, 29-30/10)
 * Cengiz Balik, who killed Semsi Denizer, the Secretary General of the Confederation of the Workersí Unions of Turkey (Turk-Is) on 6 August, was put on trial on the demand of the death penalty. The indictment prepared by Zonguldak Public Prosecution Office sought the death penalty against Cengiz Balik under Article 450 of the Turkish Penal Code, and an imprisonment term no less than 20 years for Engin Girgin, who has been accused of assisting Balik. (Milliyet, 30/10)
 * In Batman, teachers who wanted to make a press statement on 28 October in protest of the exiles, were hindered by the police. The police officers detained 18 teachers. The detainees were released on 30 October. The police intervened in the demonstration held outside Marmara University Atatürk Faculty of Education on 28 October in protest of ban on wearing headscarves in the university. The police officers detained 22 students (Evrensel - Ozgur Bakis ? Zaman, 28/10))
 * The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) ordered to close down radio station Radyo Foreks, which broadcasts in Istanbul, for 30 days. The closure was reportedly ordered in connection with the BBCís news story on a Kurdish meeting in the Netherlands, which was re-broadcast by Radyo Foreks. (Milliyet, 30/10)

 
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