
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
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Chief Editor /Rédacteur en chef:
Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable:
Inci Tugsavul
24e Année - N°263
Juillet/july 2000
L'ETE STRESSANT EN TURQUIE
POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY
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L'emprisonnement d'Erbakan ratifié!
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L'Etat turc resserre l'étau autour de l'islam politique
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L'affaire Erbakan menace l'adhésion de la Turquie à l'UE
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Erbakan demande l'intervention de la justice européenne
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YDP leader Hasan Celal Guzel convicted again
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MHP Rejects English Education at Turkish Kindergartens
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Fondation d'un parti communiste malgré l'interdiction
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Government Prepares to Fire Suspected Civil Servants
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Government decree (KHK) is against human rights
LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM
-
La mutinerie dans les prisons turques surpeuplées
-
Les photos des corps torturés des prisonniers politiques
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Trade unionists remanded, tried
-
New measures against "subversive elements" in Turkey
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Former Parliamentarian on trial
-
Special team era drawing to a close?
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Party Executive's sentence upheld
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Lawyer on trial for insulting MIT
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Death penalty demand for Islamists
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Hundreds of minors tried in DGMs
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Bahçelievler Massacre sentence quashed
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La Turquie condamnée pour des actes de torture
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New pressures on HADEP members
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Hunger strikers in suffer at Kirklareli Prison
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Pressures in the Burdur Prison
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L'Intérieur reconnaît qu'il y a eu des blessés dans
la prison
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Un prisonnier tué et deux autres blessés dans la
prison
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Lawyers on Trail
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Pressures to the HADEP
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Opération dans la prison de Bergama
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Visite du Comité anti-torture (CPT) dans les prisons turques
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Former Parliamentarian sentenced to prison
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Interpellations lors de manifestations contre les prisons
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Heurts entre police et opposants aux nouvelles prisons
PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA
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Censure sur la diffusion d'un concours de beauté
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Kurdish journalist detained and beaten
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Poet and Writer on Trial
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Newspaper Owner Detained
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Nadire Mater et Yilmaz Odabasi décernés par HRW
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Journalist and Publisher on Trial
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Radio-TV Stations Closed Down
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Violations de la liberte de la presse en juin 2000
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Scandal: Turkish Cypriot Journalists Arrested for spying
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La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
-
Piar-Gallup threatened with closure because of Kurd Survey
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Une station de radio suspendue pour un an par le RTÜK
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Concert Banned in Istanbul
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"La presse turque est toujours sous la censure."
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Interior Minister's scandalous accusations against a daily
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15 Years Imprisonment for Publication of a Book
-
Radio and TV Channels Closed
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Des journalistes d'Arte interpellées en Turquie
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Raid to the MKM Branches
FORCES ARMEES / ARMED FORCES
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Why is Turkey Unable to Complete its Military Tenders?
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La construction du satellite espion turc confiée à Israël
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Le char français "Leclerc" aurait la préférence
d'Ankara
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Bell-Textron prioritaire dans l'achat de 145 hélicoptères
RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS
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Agca affirme que le Vatican a déformé les secrets de Fatima
QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION
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Les gardiens de village restent maîtres dans le sud-est
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Two Kurds burned themselves
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A publisher convicted for Kurdish problem
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Peace Initiative members condemned
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Raid on a Kurdish cultural association
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A Singer Remanded for Kurdish song
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19 personnes accusées d'aider la rébellion kurde
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Le risque d'affrontements entre l'UPK et le PKK
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Turkish Deputy PM Rules out Special Status for Kurds
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Kurdish Woman Who Burned Herself
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HADEP Report Notes 30,000 Wanting To Return to Villages
MINORITES / MINORITIES
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Manifestation des Assyro-Syriaques en Suisse
SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC
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Les prix en hausse de 0,7% en juin, + 58,6% sur un an
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Tranche de crédit de 295 millions de dollars du FMI
-
Séisme à Istanbul: un mort et 34 blessés légers
-
Canicule en Turquie: Déjà 18 morts
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Privatisation partielle de la compagnie pétrolière turque
-
La rigueur économique force à renoncer au nucléaire
AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS
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La contestation des modérés du parti islamiste turc
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La bataille pour un emblème entre laïcs et islamistes
RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST
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Council of Europe: "Turkey must adopt EU-standard democracy"
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Mesut Yilmaz: vice-premier chargé des relations avec l'UE
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La Turquie au pied du mur européen
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Candar: "EU Process Depends on Army Decision"
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UE: propositions pour la stratégie de préadhésion
de la Turquie
RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS
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Ankara et Denktas sont-ils prêts à une solution pour Chypre?
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Téhéran proteste contre des arrestations d'Iraniens
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Gaz: l'Azerbaïdjan a commencé à négocier avec
la Turquie
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Moscou regrette la libération d'un leader wahhabite
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Le Conseil de l'Europe presse la Turquie de payer sa dette
-
La Ligue Arabe contre le financement d'un barrage en Turquie
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Satellite espion turc: L'Irak se dit "très préoccupé"
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Deux clandestins tués par des soldats turcs à la frontière
-
La Turquie inquiète après l'essai d'un missile iranien
-
Les Chypriotes turcs manifestent contre l'ingérence turque
-
Célébrations de l'anniversaire de l'intervention turque
-
Le gouvernement chypriote dénonce le survol des avions turcs
-
Les Chypriotes-turcs de plus en plus las de la mainmise turque
-
Ankara revendique le respect des droits des Kosovars turcs
IMMIGRATION / MIGRATION
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Procès de neuf Kurdes: les avocats plaident la relaxe
-
Les Pays-Bas condamnés pour l'expulsion d'un Turc
-
Interpellation de 206 clandestins en route pour l'Italie
-
L'interdiction du Comité du Kurdistan en Allemagne confirmée
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Grève de la faim en France pour les prisonniers en Turquie
BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY
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Le Soir: "La Mafia turque au centre du trafic"
-
La grève de la faim de Fehriye Erdal
*
POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY
L'emprisonnement d'Erbakan ratifié!
La Cour de cassation a confirmé, le 5 juillet, une peine d'un
an de prison contre l'ex-Premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan
pour «incitation à la haine raciale ou religieuse»,
ce qui l'interdit de politique à vie.
Il avait été condamné en mars par la Cour de
sûreté de l'Etat de Diyarbakir pour des propos sur la religion
et les Kurdes formulés en 1994, lors d'une campagne électorale
de son parti de la Prospérité (RP), dissous en janvier 1998
pour «activités anti-laïques». À 74 ans,
il a encore un ultime recours contre la décision de la cour d'appel,
à laquelle il peut demander de corriger sa sentence. Mais ce recours
a très peu de chances d'aboutir. Son avocat, Me Yasar Gurkan, a
annoncé, sur la télévision NTV, que si ce recours
n'aboutissait pas, il saisirait la Cour européenne des droits de
l'Homme.
Necmettin Erbakan, leader historique de l'opposition islamiste modéré
devra purger près de cinq mois de prison par le jeu des remises
de peine, dans un établissement pénitentiaire encore indéterminé.
Premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, il avait dû démissionner
en juin 1997 sous la forte pression des généraux et du Conseil
national de sécurité.
Il avait dirigé le pays pendant un an à la tête
d'une coalition avec le chef du parti de la Juste Voie (DYP), Mme Tansu
Ciller. Avec la dissolution du Refah, M. Erbakan et plusieurs de ses adjoints
avaient été déchus de leur mandat de député
et interdits d'activités politiques pour cinq ans. Ils font également
l'objet de poursuites judiciaires pour des accusations de corruption.
Le Fazilet, qui a succédé au Refah, est devenu le troisième
parti au Parlement à l'issue des élections législatives
d'avril 1999. Il est actuellement menacé de fermeture par la justice.
Une procédure d'interdiction a été lancée en
mai 1999 par le procureur général de la Cour de cassation
Vural Savas, qui accuse le Fazilet d'avoir «agi en violation de la
loi sur les partis politiques» interdisant à une formation
d'être la continuation d'un parti dissous.
M. Savas l'accuse également d'exploiter les sentiments religieux
du peuple et avait comparé le Fazilet à un «vampire».
Il a dans le même temps réclamé l'interdiction de politique
pendant cinq ans de tous les dirigeants du Fazilet, dont son chef Recai
Kutan, et le retrait de mandat de ses cent trois députés.
Le Parlement turc compte au total 550 sièges. (CILDEKT, 6 juillet
2000)
L'Etat turc resserre l'étau autour de l'islam politique
L'état turc a manifesté sa détermination à
poursuivre sa lutte contre l'islam politique avec l'exclusion à
vie de politique de l'ancien Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan,
suite à une décision de justice rendue mercredi.
Cette décision met aussi en question la liberté d'expression
en Turquie à l'heure où le pays brigue une adhésion
à l'Union européenne.
La Cour de cassation a confirmé une peine d'un an de prison
contre M. Erbakan, 74 ans, pour "incitation à la haine raciale ou
religieuse" aux termes de l'article 312 du code pénal, ce qui entraîne
son interdiction de politique à vie. Il devra par le jeu des remises
de peine passer près de cinq mois en détention.
M. Erbakan avait été condamné en mars par la
Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir (sud-est) pour des
propos sur la religion et les Kurdes tenus en 1994 à Bingol (est)
lors d'une campagne électorale de son parti de la prospérité
Refah.
Le Premier ministre Bulent Ecevit a pris ses distances avec cette
décision: "Nous sommes respectueux des décisions de justice,
mais je ne me réjouis pas du fait que (M. Erbakan) va devoir aller
en prison", a-t-il commenté devant la presse.
Le parti islamiste de la Vertu Fazilet, successeur du Refah interdit
pour "activités anti-laïques en 1998, a dénoncé
la décision, estimant qu'elle montre "l'état" des droits
de l'Homme en Turquie.
"Un Premier ministre va devoir aller en prison pour avoir exprimé
ses opinions. Un coup dur à été porté à
la candidature de la Turquie" à l'Union européenne, a indiqué
le vice-président du Fazilet Mehmet Bekaroglu devant la presse.
"Cette décision montre de nouveau que le droit à la
libre opinion est très limité en Turquie", a souligné
un diplomate européen. "Elle n'est pas acceptable, elle n'est pas
en harmonie avec nos idées sur la liberté d'expression",
a-t-il ajouté.
"Nous attendons avec plus de vigilance et d'appréhension la
décision sur une éventuelle fermeture du Fazilet, car un
parti politique est l'expression du pluralisme plus que la carrière
d'un seul individu", a tempéré un autre diplomate européen.
Le Fazilet, troisième parti au parlement, est menacé
de fermeture par la justice qui l'accuse d'avoir "agi en violation de la
loi sur les partis politiques" et "d'activités anti-laïques".
"La décision de la Cour de cassation aura une très
forte répercussion sur le mouvement islamiste en Turquie", a estimé
le journaliste Rusen Cakir, spécialiste du mouvement islamiste.
Selon lui, M. Erbakan fait les frais de son épreuve de force avec
les milieux pro-laïcs dominés par l'armée.
"Le charisme d'Erbakan va très sérieusement souffrir,
c'est une décision tragique pour une légende de trente ans",
a-t-il dit, en allusion à sa longue activité politique.
M. Erbakan a encore un ultime recours contre la décision de
la cour d'appel, à laquelle il peut demander de revoir sa sentence.
Mais il n'a que très peu de chances d'aboutir, selon les observateurs.
Son avocat Yasar Gurkan a annoncé que si ce recours n'aboutissait
pas, il saisirait la Cour européenne des droits de l'Homme.
Premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, pays musulman
mais à l'Etat laïc, M. Erbakan avait dû démissionner
en juin 1997 sous la pression de l'armée, qui se considère
comme la gardienne de la laïcité, après avoir dirigé
le pays pendant un an à la tête d'une coalition avec le chef
du parti de la juste Voie (DYP, centre-droit), Mme Tansu Ciller.
Avec la dissolution du Refah en janvier 1998, M. Erbakan et plusieurs
de ses adjoints avaient été déchus de leur mandat
de député et interdits d'activités politiques pour
cinq ans. (AFP, 5 juillet 2000)
L'affaire Erbakan menace l'adhésion de la Turquie à l'UE
Le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil
de l'Europe, Lord Russel-Johnston, a estimé jeudi que la confirmation
à Ankara des peines prononcées à l'encontre de l'ancien
Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan "porte un préjudice
certain aux perspectives d'une intégration accrue de la Turquie
en Europe".
La confirmation mercredi par la Cour de cassation de Turquie de l'exclusion
à vie de la politique du leader islamiste âgé de 74
ans, ainsi que d'une peine d'un an de prison à son encontre, "n'est
pas conforme aux règles de la démocratie pluraliste", a souligné
Lord Russel-Johnston dans un communiqué publié à Strasbourg.
"Condamner un vieil homme à une peine de prison pour des paroles
qu'il a prononcées est erroné, triste et indigne d'une société
européenne moderne", a jugé le président de l'Assemblée
parlementaire des "41".
"Cette décision (de la Cour de cassation turque) contredit
les normes et les standards fondamentaux du Conseil de l'Europe en matière
de liberté d'expression et de droit d'association qui sont indispensables
au bon fonctionnement de la démocratie", a-t-il insisté.
(AFP, 6 juillet 2000)
Erbakan demande l'intervention de la justice européenne
L'ancien Premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan a demandé
à la Cour européenne des Droits de l'Homme de faire suspendre
une peine de un an de prison à laquelle il a été condamné
dans son pays, a indiqué mardi un de ses proches.
Un avocat français de M. Erbakan a déposé une
demande en ce sens auprès du tribunal, basé à Strasbourg,
alors que tous les autres moyens de justice étaient épuisés
en Turquie même, a indiqué l'ancien ministre de la Justice
turc Sevket Kazan, cité par l'agence de presse Anatolie.
Une cour d'appel turque avait confirmé le 5 juillet sa condamnation
de mars pour incitation à la haine raciale et religieuse, et remarques
pro-kurdes, lors d'une campagne électorale en 1994.
D'après le code, l'ex-Premier ministre islamiste qui avait
démissionné en 1997 à la suite d'une campagne anti-islamiste
conduite par l'armée, ne passerait que cinq mois en prison, mais
serait écarté à vie de la vie politique.
M. Erbakan, 74 ans, peut encore demander avant le 5 août une
révision de sa peine auprès du procureur général
turc, mais cette procédure est rarement suivie d'effet. (AFP, 25
juillet 2000)
YDP leader Hasan Celal Guzel convicted again
Former Rebirth Party (YDP) Chairman Hasan Celal Guzel said the Court
of Cassation's upholding of the Ankara State Security Court's (DGM)
imprisonment decision demonstrated the miserable state of the law in Turkey.
Guzel was sentenced to five months' imprisonment under the controversial
Turkish Criminal Code (TCK) Article 312 for a speech he made. Guzel had
previously been imprisoned for four and a half months under the same article.
Speaking at a press conference in Ankara, Guzel said the problem
could not be solved by simply abolishing Article 312. A more fundamental
change in mentality was needed, he continued.
"I never intended to incite people to hatred and enmity with my words.
Are the words I spoke new ones that nobody has never heard? I now
reiterate what I said in the past -- I challenge the authorities;
come and sue me again," he said.
Article 312 covers the crime of "inciting people to hatred and enmity
on the basis of ethnic, religious, regional and sectarian differences."
According to Guzel, the Court of Cassation decision was a political
one. "I am not worried because I will be in prison for five months.
I regret the state of the law in Turkey. I will not forgive those
who made the decision, and neither will the people," he said.
In response to a question about the decision to imprison banned Welfare
Party (RP) leader Necmettin Erbakan, Guzel said: "I do not feel pity for
Erbakan. I feel pity for Turkish law. Everybody should protest against
this decision."
The press conference was attended by the Human Rights Association
(IHD) Chairman Husnu Ondul and the Association for Human Rights and
Solidarity for Oppressed Peoples (Mazlum-Der) Chairman Yilmaz Ensarioglu.
Speaking at the conference, Ondul said that it was time for Turkey
to implement the principle of pluralism and put individual freedoms
into practice. (Turkish Daily News, July 7, 2000)
MHP Rejects English Education at Turkish Kindergartens
MHP [Nationalist Action Party] deputies have expressed their disapproval
of the imparting of education and the carrying out of recreational activities
in the English language in Turkish kindergartens.
Noting that they have discussed the issue with Minister of National
Education Metin Bostancioglu, MHP Deputy Bozkurt Yasar Ozturk has said:
"This is not a country that is under colonial rule.
Children must learn the Turkish language and culture in our kindergartens.
We are against the carrying out of recreational activities in the
English language in Turkish kindergartens."
MHP Istanbul Deputy Bozkurt Yasar Ozturk, who has been a teacher
in the past, has said that they are against the decision that the Training
and Education Council has made regarding the carrying out of recreational
activities and the teaching of rhymes, music, and dances in the English
language in Turkish kindergartens.
The decision of the Training and Education Council has been published
in the Announcements Magazine.
Ozturk has added that they will exert efforts to have the decision
annulled.
First Our Language
Explaining the reason behind their rejection of the plans to impart
education in the English language at kindergartens, Ozturk said:
"This is not a country that is under colonial rule.
Turkey is not a third world country either.
Turkish children must first speak, laugh, and play in the Turkish
language.
"I am not against the learning of foreign languages.
However, children must first be educated in their mother tongue.
In which of the other countries is education imparted in foreign
languages in kindergartens?
This is our Ataturkist understanding.
The Turkish people must first learn their own language and then study
other languages." (Milliyet, July 10, 2000)
Fondation d'un parti communiste malgré l'interdiction
Trente personnalités de gauche ont déposé
mercredi au ministère turc de l'Intérieur les statuts d'un
nouveau Parti Communiste (KP), 78 ans après la fermeture d'un
premier PCT et malgré l'interdiction légale du terme
"communiste", selon la presse.
Le secrétaire général du Parti du Pouvoir Socialiste
(SIP), Aydemir Guler, et un responsable de l'ancien Parti Ouvrier
de Turquie (TIP, interdit), Omer Cerit, ont fait officiellement enregistrer
la demande d'agrément de cette formation marxiste-léniniste
"pour lutter contre l'exploitation en Turquie et dans le monde",
rapporte Hurriyet.
"Théoriquement, le Parti Communiste existe" par cette simple
formalité, a dit M. Cerit cité par Milliyet, non sans
rappeler que la Cour Constitutionnelle devait encore confirmer la
régularité de la procédure.
L'article 96 de la Loi sur les partis politiques, datant de 1992,
stipule en effet que le terme "communiste" ne peut être utilisé
dans la dénomination d'un mouvement politique en Turquie,
et ce depuis la fondation de la République en 1923.
Un Parti Communiste Unifié de Turquie (TBKP) avait vu déjà
le jour en 1989 avant d'être dissous par la Cour Constitutionnelle
en 1991, et la plupart de ses dirigeants emprisonnés. (AFP,
19 juillet 2000)
Government Prepares to Fire Suspected Civil Servants
Turkey's secularist government is preparing a decree that will give
it the power to dismiss hundreds of civil servants suspected of having
links to armed Islamic groups, the prime minister's office said on Saturday.
The decree is a fresh step in an anti-Islamic clampdown that dates
back to the toppling of the country's first Islamist-led government three
years ago. Prime Minister Bulent Ecevit's office said 118 teachers, 69
Muslim preachers and 201 judges, doctors, engineers were still on the state
payroll despite having been arrested in connection with murders carried
out by the armed Islamic group Hizbullah.
@"Light disciplinary punishments lead those to continue their work and
thus weaken (our) efforts to prevent divisive actions and radical Islamic
activism," Ecevit's office said in a statement faxed to Reuters.
Hizbullah, a shadowy group that seeks to replace Turkey's secular
constitution with one based on Islamic Sharia Law, began to unravel early
this year when its leader Huseyin Velioglu was killed in a police raid.
Since then, hundreds of suspected Hizbullah members have been arrested
for allegedly taking part in some 60 murders, but more are still believed
to be at large.
The new decree expands the grounds on which civil servants may be
dismissed. ``Being in divisive or subversive activities, attempting to
alter or undermine any of the republic's principles or acting against any
of them,'' reads one clause.
Main opposition leader and head of the Islam-based Virtue Party,
Recai Kutan, condemned the decree and urged President Ahmet Necdet Sezer
not to endorse it.
"We will apply to the constitutional court as soon as possible if
it is signed (by the president)," said Kutan whose party faces a possible
legal ban on the charge of attempting to subvert overwhelmingly Muslim
Turkey's secular constitution. (Reuters, 29 Jul 2000)
Government decree (KHK) is against human rights
Human Rights Association (IHD) chairman Husnu Ondul said on Monday
that the new decree with the power of law to sack civil servants contains
elements that violate human rights.
Over the weekend, Turkey discussed the decree, known as the KHK.
The government said it was prepared to sack civil servants involved in
religious activism, separatism or "destructive causes." Citing the civil
servants who are currently under arrest and facing trial in the Hizbullah
case, the government argued, "murderers still get paid."
Ondul stated that this move by the government is against Article
38 of Turkish Constitutional Law. Under this article, no one shall be held
guilty until proven guilty in a court of law.
"While the world is developing more rigorous job security measures,
Turkey's attempt to pass this decree with the power of law cannot be considered
acceptable," Ondul stated.
Analysts say the real aim is to weed out thousands of conservatives
in the civil service, forcing them out of state offices.
News that such a decree was being prepared hit the press last week
but was promptly denied by Prime Minister Bulent Ecevit and Interior Minister
Saadettin Tantan. However, on Saturday, a government statement confirmed
that such a decree was being prepared in order to fight political activism
in state offices.
The statement said those who commit crimes, even including murder,
cannot be discharged from state service and this creates serious deficiencies
in the functioning of state offices. "We cannot apply effective disciplinary
measures against those involved in fundamentalist Islamic activities, separatism
and other destructive actions, and so new measures are needed," the statement
read.
The statement said four different laws, drafted in 1998 and 1999,
were combined into one decree with the power of law that would effectively
deal with activists in state service. However, experts say that the government
does not have parliamentary authorization to approve such a decree. Parliament
gave the government the authority to legislate decrees with the power of
law on economic issues but did not specify any disciplinary actions against
civil servants.
In the past, similar decrees with the power of law designed to punish
civil servants have been annulled by the Constitutional Court. (Turkish
Daily News, July 31, 2000)
LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM
La mutinerie dans les prisons turques surpeuplées
La mutinerie à la prison de Bayrampasa à Istanbul,
où 500 détenus retenaient 11 gardiens en otage depuis matin
le 5 juillet, a pris fin sans incident en fin d'après-midi.
L'agence Anatolie avait auparavant fait état de 6 gardiens
retenus en otage.
Selon NTV, tous les otages ont été relâchés
sains et saufs et les détenus de droit commun ont mis fin à
leur mouvement de manière pacifique, sans que les forces de l'ordre
aient eu à intervenir.
Les mutins avaient dressé des barricades pour empêcher
le transfert de l'un des détenus vers la prison de Manisa (sud-ouest),
et en ont profité pour réclamer une amnistie, prévue
de longue date, et qui devrait réduire la population carcérale
en Turquie, estimée à quelque 70.000 prisonniers aujourd'hui.
Un autre mouvement de protestation, dans la prison de Burdur (sud-ouest),s'est
lui aussi terminé par l'intervention des forces de sécurité
en fin d'après-midi.
Une soixantaine de détenus politiques avaient bloqué
les portes pour échapper à leur comparution en justice.
De telles mutineries, prises d'otages ou grèves de la faim
sont courantes dans les prisons turques surpeuplées, notamment durant
les fortes chaleurs de l'été.
Un rapport parlementaire condamnait récemment l'utilisation
souvent excessive de la force pour y mettre fin. (AFP, 5 juillet 2000)
Les photos des corps torturés des prisonniers politiques
Les photos de six détenus turcs, qu'ils ont prises eux-mêmes
pour prouver qu'ils avaient été torturés lors de la
mutinerie du 5 juillet à Burdur et faites sortir par leurs familles,
s'étalent dans plusieurs journaux.
Les clichés, publiés par les quotidiens Milliyet et
Radikal, montrent les prisonniers dont les visages, le dos, les jambes,
les bras et le postérieur portent de larges traces de coups violacées.
Deux détenus sont visiblement blessés au cuir chevelu,
tandis qu'un autre est photographié avec un plâtre ou un bandage
au pied.
Les sévices ont été infligés le 5 juillet
à la prison de Burdur (sud-ouest) lors d'une intervention musclée
des forces de sécurité pour mettre fin à une mutinerie
déclenchée par un groupe de détenus refusant d'être
emmenés au tribunal pour être présentés à
un juge, rapporte Milliyet.
A la suite de cette opération, les 6 prisonniers ont été
transférés dans une prison de Bergama (nord-ouest), où
ils ont eux-mêmes pris quelque 60 photos de leurs blessures avant
de les remettre à leurs familles, écrit le journal.
Aucune information n'est donnée sur le rôle qu'ils ont
tenu dans le soulèvement.
Les media avaient dans un premier temps rapporté que la mutinerie
avait pris fin sans incident, mais les avocats des détenus avaient
ensuite affirmé que les forces de sécurité avaient
fait usage de gaz lacrymogène, de matraques et de barres de fer
contre les émeutiers.
Un autre détenu aurait même perdu un bras lors de l'irruption
des forces de l'ordre, qui avaient utilisé un marteau-piqueur pour
ouvrir une brèche dans un mur afin de pénétrer dans
le bâtiment.
La Turquie, candidate à l'élargissement de l'Union
Européenne, est souvent critiquée pour ses manquements au
respect des droits de l'Homme, et notamment une large pratique de la torture.
La commission parlementaire pour les Droits de l'Homme avait rendu
publics au mois de mai 6 rapports décrivant explicitement ce que
ses membres ont qualifié de torture largement répandue dans
les centres de détention du pays.
Le gouvernement affiche comme une priorité la réhabilitation
des prisons turques, souvent incontrôlées et où les
émeutes et les prises d'otages se sont multipliées ces dernières
années.
De nouvelles prisons doivent être prochainement inaugurées,
avec des cellules pour trois personnes au maximum pour remplacer les actuels
dortoirs où s'entassent parfois jusqu'à 60 personnes. (AFP,
18 juillet 2000)
Trade unionists remanded, tried
Hüseyin Akgül, the General Education Secretary of the Deri-Is
Trade Union, Naciye Özdemir, financial secretary of the same and Ayse
Topdemir who were remanded on 2 July in connection with the demonstrations
held in protest of dismissal of worker members of Deri-Is Trade Union in
Çorlu, were released upon their lawyers objection to the court.
The trial launched against the executives with the labour confederations
DISK, KESK, HAK-IS and TURK-IS, on the charges of "offensing the Law of
Meetings and Demonstration Marches," commenced on July 6 at Istanbul Sisli
Penal Court of First Instance No.8.
Murat Tokmak, Ömer Faruk Büyükkucak, Halil Akçay,
Hüseyin Hulusi Karli, Ismail Hakki Ortaköy, Ibrahim Kudis and
Levent Dokuyucu are prosecuted with the demand of 1 year 6 months imprisonment
for unauthorised May Day celebrations. (Yeni Gündem-Evrensel, July
5-7, 2000)
New measures against "subversive elements" in Turkey
The army, which had put tight curbs on subversives in the wake of
the decisions made on 28 February 1998 leading to the fall of the True
Path Party - Welfare Party coalition government, is preparing further plans.
In the past few days, the military commanders have all made announcements
one after the other stressing how they will never make concessions over
Ataturk's reforms to subversives.
In the wake of this, a plan to put even tighter controls on activities
directed against secularism has been prepared by the National Security
Council [MGK].
The plan also envisages investigating every foundation and society
that ostensibly provides support for poor students to determine the level
of abuse there.
It has been announced that the MGK has been informed by the relevant
ministries of the measures to be taken and that these measures will be
the key item on the agenda for this month's MGK meeting.
The measures come under the following titles:
1.
Monitoring Associations: The administration of association closed
down for activities against the state will be prevented from reopening
the association under another name.
These people will be monitored.
2.
Donations: New regulations will come into force that prevent charitable
donations from being used for purposes they were not intended for and to
govern the giving and receiving of donations.
3.
Poor Students: Those institutions that are opposed to a Republic
which provides the means for students on low incomes and who are abused
by subversive elements to solve their accommodation, course and educational
problems will be put under the microscope and their activities ceased.
The State will provide help to these students and will construct
dormitories in those provinces where subversion is particularly rife.
4.
Tight Inspections of Foundations: Foundations are the most important
aspect to plans for subversive activities.
Should the Public Prosecutors or auditors find any reason why a foundation
should not be set up or any evidence of subversive activities, that foundation,
regardless which one, will be disbanded and the courts applied to in order
to annul the foundation's official registration.
As it is known that individual foundations transfer money to other
institutions because people doing so are given tax exemptions, regulations
will be drawn up to put an end to this practice.
5.
Islamic Companies: The money transfers of individuals and companies
that provide financial support by cooperating with Islamic countries and
their institutions in Turkey will be monitored.
6.
Unregulated Money Collection: Regulations will be drawn up to prevent
the collection of money using documents that have no legal validity.
Those engaged in such activities will be subject to heavy fines.
7.
Religious Programs on TV: Religious broadcasts and their style of
presentation, starting with Turkish Radio and Television [TRT] will be
[broadcast] at specific times and for only as long as necessary.
This provision will be bound by a protocol between TRT and the Directorate
of Religious Affairs.
8.
Security Vetting:
Certain articles of the Security Vetting Law will be amended.
Steps will be taken to get the relevant drafts legislated.
9.
Titles:
The appointment of associate professors and their assistants will
be altered.
In this way, appointments will be made by the Institute of Higher
Education and thus the dominance of subversive administrations will be
ended.
10.
A sufficient number of preaching staffs will be developed.
Until such time as appointments to these staffs can be made, a central
preacher system will be practiced.
11.
Students to be Sent Abroad: Both the choice of student to go abroad
and the studies they will be engaged in will be looked at carefully.
12.
Institutions, over half of whose capital belongs to local government,
will be audited by the Prime Ministry Supreme Inspections Board and new
regulations will be applied to these institutions. (Ortadogu, July 9, 2000)
Former Parliamentarian on trial
The Supreme Court Penal Board No.9 upheld the 25-month prison sentence
given by Düzce Heavy Penal Court to Sevki Yilmaz, a parliamentarian
with the closed Welfare Party (RP), on the grounds of "insulting Atatürk
and the State". (Evrensel, July 8, 2000)
Special team era drawing to a close?
"The police Special Operations Directorate, which has been active
in the rural areas against the terrorists, is to be scrapped in line
with a National Security Council (MGK) decision.
The directorate will be reduced to a branch attached to the Anti-Terrorism
and Operations Directorate and 70 percent of the 5,640 Special Team members
will be appointed to other positions in the police force. Their heavy weaponry
will be handed over to the Turkish Armed Forces.
The remaining 30 percent will be used only in metropolitan
centers and in cases of plane hijackings and hostage-taking.
For the time being, the Special Operations Directorate has branches
in 48 provinces, mostly in the East and Southeast.
The operation aimed at disbanding the Special Team is reportedly
being carried out in great secrecy and the first stage is expected
to be completed in about a year.
In the past, some Special Team members were implicated in extortion
and narcotics and arms smuggling cases, as well as in the so-called Susurluk
state gang scandal and the killing of casino king Omer Lutfu Topal." (Sabah,
July 9, 2000)
Party Executive's sentence upheld
The Supreme Court upheld the 13-month prison sentence given to Mustafa
Yalçiner, General Board member of the Laborís Party (EMEP), by Ankara
State Security Court (SSC). Yalçiner, who had been prosecuted in
connection with a speech he had given in a panel held by the Keçiören
(Ankara) Community Center in 1993, had been convicted under Article 312
of the Turkish Penal Code. (Evrensel, July 9, 2000)
Lawyer on trial for insulting MIT
The trial launched against Cem Alptekin, one of the lawyers of the
"16 March Massacre" trial held at Istanbul Heavy Penal Court No.6, on the
charges of, "Insulting the MIT (National Intelligence Organisation) and
revealing one of the MIT officials identity" continued at Istanbul Heavy
Penal Court No.5 on 10 July.
The indictment stated that in the hearing held on 29 January 1997,
Cem Alptekin delivered the tape recordings of the interviews held on 30
March and 10 April 1979 between then Minister of Internal Affairs Fehmi
Günes and Europe Nationalist Turkish Union Chairperson Lokman Kondakçi.
The indictment read that the tape recordings had in fact been "MIT documents"
and the prosecutor demanded 3 to 14 years of imprisonment for Cem Alptekin.
(Yeni Gündem, July 11, 2000)
Death penalty demand for Islamists
The trial launched against Hüseyin Baykus, Lütfi Eker and
Ahmet Yesilkaya on the charges of "aiding and abetting radical islamic
IBDA/C organisation," concluded and the defendants were each sentenced
to 3 years 9 months imprisonment under Article 169 of the Turkish Penal
Code.
At the hearing held at Adana SSC on 11 July the defendants rejected
the accusations against them and stated that they had testified under pressure.
(Cumhuriyet, July 12, 2000)
Hundreds of minors tried in DGMs
Diyarbakir Bar Association Children's Rights Commission Chairman
Arif Altunkalem stated that 222 minors were tried in Diyarbakir's State
Security Court (DGM) in 1999, the Anatolia news agency reported.
Altunkalem said that minors were still being tried in DGMs even though
Turkey had signed the U.N. Children's Rights Agreement and made it a part
of national law by approving it in Parliament. He criticized Turkey's subsequent
actions, saying that although the U.N. agreement stated that anybody under
the age of 18 was a minor, Turkey still considered 15 to be the age limit.
Moreover, even some children under 15 were tried in DGMs.
Finally, Altunkalem added that there was only one detention center
for minors in all of eastern and southeastern Turkey, and that another
one should be opened immediately in the region -- perhaps in Diyarbakir,
from where many of the minors come. (Turkish Daily News, July 12,
2000)
Bahçelievler Massacre sentence quashed
The Supreme Court Penal Board No.9 quashed the death penalty given
to Ünal Osmanagaoglu and Bünyamin Adanali seven times by the
Ankara Heavy Penal Court No.3 in connection with killing of 7 members of
the Turkish Workers' Party (TIP) under torture in Bahçelievler district,
Ankara, on 8 October 1978.
The Supreme Court reportedly quashed the penalty on the grounds that
"to punish the defendants as they were real assailants is against the law."
If the original Court board abides with the decision of the Supreme
Court, the defendants will receive prison sentences not less than 20 years
for each killing incident. However, this penalty will be reduced with a
ratio of five to one in connection with the changes in the "Anti-terror
law" made in 1991. In this case, Osmanagaoglu and Adanali will receive
a total of 28 year imprisonment sentence, 4 years for each murder. If the
Court board insists on the death penalty decision, the Supreme General
Court Penal Council will deal with the case file. (Evrensel, July 13, 2000)
La Turquie condamnée pour des actes de torture
La Cour européenne des droits de l'homme a, le 11 juillet,
condamné la Turquie pour des actes de "torture" sur un détenu
soupçonné d'appartenir à un mouvement d'extrême
gauche.
Soupçonné d'avoir commis des actes de violence au nom
d'un groupe d'extrême gauche, Devrimci-Sol (la gauche révolutionnaire),
celui-ci avait été arrêté le 10 février
1992 et interrogé pendant 16 jours par la section antiterroriste
de la Sûreté d'Istanbul avant d'être présenté
à un juge.
Un médecin de la prison où il avait été
transféré avait relevé une vingtaine de traces de
coupures, écorchures et éraflures sur ses membres. Selon
la Cour européenne des droits de l'homme, les violences commises
sur le détenu "ont revêtu un caractère particulièrement
grave et cruel" et "méritent la qualification de torture".
Le requérant avait été battu, immergé
dans une eau glacée, pendu des bras, reçu des chocs électriques
et un simulacre d'exécution avait été organisé
dans une forêt.
Dans un arrêt rendu à l'unanimité, la Cour estime
également que les autorités d'Ankara ont, dans la même
affaire, violé l'article 5§3 de la Convention européenne
des droits de l'homme qui garantit le droit de toute personne arrêtée
d'être traduite aussitôt devant un juge. La Turquie devra verser
200 000 FF pour préjudice moral et 10 000 FF pour frais et dépens
au requérant, Metin Dikme, qui se trouve toujours emprisonné.
La procédure visant Metin Dikme est toujours pendante, sa
condamnation, en 1998, ayant été annulée par la Cour
de cassation. La plainte qu'il avait lui-même déposée
contre les policiers responsables de sa garde-à-vue s'est soldée
par un non-lieu, en 1993. (CILDEKT, 13 juillet 2000)
New pressures on HADEP members
66 people returning from a picnic, held by Peopleís Democracy Party
(HADEP) Bingöl Provincial organization, near the lake of Turanlar
on 2 July were hindered by the gendarme of Solhan district gendarme station.
Nine people including Solhan District Organization Chairperson Remzi
Sönmez, executives Selami Mollaoglu, Ömer Çelikel and
Ramazan Buyruk were detained on the charges of "organizing unauthorised
picnic and a seminar during the picnic."
The mentioned 9 people disclosed that they were released the same
day and were threatened during detention not to work with HADEP.(Yeni Gündem,
July 5, 2000)
During the commemoration ceremony held on July 12 at the grave of
Vedat Aydin, Diyarbakir Provincial Deputy of Peopleís Labour Party (HEP)
who was a victim of murder by unknown assailants in 1991, 15 people were
detained among whom were Ali Ürküt, HADEP Diyarbakir Provincial
Chairperson and Serif Camci, Central District Chairperson of the same.
On the other hand, eight people were detained in the raid on HADEP
Central district building on 11 July. The same night the house of Ali Öncü,
spokesman for Diyarbakir Democracy Platform, was also raided. It was found
out that Öncü was detained for his speech at the ceremony. Among
the detainees, Mehmet Tali and Esat Güler were remanded on 13 July.
The others were released. (Evrensel, July 13-14, 2000)
Hunger strikers in suffer at Kirklareli Prison
The hunger strike staged by prisoners Selçuk Güngör,
Fikret Eski, Ramazan Sevket Yilmaz and Turan Obay since 17 May at Kirklareli
Prison, a prison where repentant prisoners are put, with the demand of
transfer to another prison, is in its 65th day.
An observer committee of lawyers, members of the Istanbul Bar, Human
Rights Association representatives and political party representatives
went to Kirklareli Prison on 18 July to carry out an investigation.
Among the committee, lawyer Gülseren Yoleri and lawyer Kemal
Aytaç were allowed to interview the prisoners.
After the interview the lawyers disclosed that prisoner Selçuk
Güngör was suffering from loss of consciousness and hearing,
not feeling below his waist and muscle spasticity. (Yeni Gündem, July
19, 2000)
Pressures in the Burdur Prison
Oktay Polat, lawyer of Veli Saçilik who lost his arm in the
incident that occurred on 5 July in Burdur Prison, applied to Burdur Public
Prosecution Office on 18 July to postpone the execution of his client.
It was reported that Veli Saçilik was sentenced to 3 years
9 months imprisonment under Article 169 of the Turkish Penal Code on the
charges of "aiding an illegal organisation" and that he had eleven months
more to serve.
Meanwhile a group of prisoners' and convicts' relatives asked the
prosecution of Hikmet Sami Türk, Minister of Justice, Ali Suat Ertosun,
General Directorate of Prisons and Places of Arrest, Kaya Uyar, Burdur
Governor, Sait Gürler, Burdur Chief Public Prosecutor Ramazan Solmaz,
Burdur Prison Prosecutor, Katip Özen, Prison Director and Tahsin Baltaci,
Konya Gendarme Regional Commander, together with security officers who
participated in the operation, in connection with the incidents at Burdur
Prison. (Yeni Gündem, July 19, 2000)
L'Intérieur reconnaît qu'il y a eu des blessés dans
la prison
Le ministère de l'Intérieur turc a reconnu que 33
personnes, dont 16 prisonniers, avaient été blessées
lors de la répression par les forces de l'ordre d'une mutinerie
dans une prison de haute sécurité à Burdur (sud-ouest),
le 5 juillet dernier.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministère
indique que les forces de sécurité, qui "se sont abstenues
d'utiliser leurs armes pour prévenir un bain de sang", ont
utilisé des gaz lacrymogènes contre les protestataires,
faisant 15 blessés parmi ces derniers.
Les forces de sécurité, qui n'arrivaient pas à
entrer dans les cellules dans lesquelles les détenus s'étaient
barricadés, ont fait appel à un engin de travaux publics
pour démolir un mur. Un détenu a eu alors "le bras arraché
alors qu'il tentait de s'interposer à l'action de la machine", ajoute
le communiqué.
Le ministère ajoute que 10 soldats, six gardiens et un autre
responsable ont également été blessés
au cours de la mutinerie, qui a commencé quand 61 prisonniers
se sont barricadés dans leurs cellules pour empêcher la
comparution en justice de 11 détenus.
"Les forces de sécurité se sont appliquées à
agir en conformité avec la loi, pour qu'aucun tort ne soit
causé aux détenus, aux autorités pénitentiaires
et à la prison", ajoute le communiqué qui précise
que tous les détenus blessés ont été
hospitalisés après la fin de l'émeute.
Le Premier ministre turc Bulent Ecevit avait annoncé mardi
l'ouverture d'une enquête après la publication dans
deux journaux de photos de détenus qui se sont photographiés
à moitié nus pour prouver qu'ils avaient été
torturés lors de la mutinerie.
Les images, publiées par le journal à grand tirage
Milliyet et le quotidien de centre gauche Radikal, montraient les
prisonniers portant de larges contusions au visage, au dos, aux bras,
aux jambes et au postérieur. Deux des détenus exhibaient
également des pansements à la tête, alors qu'un autre
se montrait avec un pied bandé ou plâtré. (AFP,
20 juillet 2000)
Un prisonnier tué et deux autres blessés dans la prison
Un prisonnier a été tué et deux autres blessés
au cours d'une mutinerie intervenue dans la prison de Nevsehir dans le
centre de la Turquie, a rapporté lundi la chaîne de télévision
NTV.
Les prisonniers ont utilisé couteaux et broches de cuisson
dans leurs affrontements qui ont éclaté dans la soirée
de dimanche pour des raisons encore inconnues.
Selon le gouverneur de Nevsehir, Mehmet Yilmaz, l'ordre a pu être
rétabli dans la prison en cours de nuit, et les mesures de surveillance
et de sécurité ont été renforcées. (AFP,
24 juillet 2000)
Lawyers on Trail
A trial was launched by Diyarbakir Public Prosecution Chief Office
against lawyer Feridun Yazar, a member of the Initiative Group of the Democratic
Movement on the charges of ìdisseminating separatist propagandaî in his
speech on Medya TV on 16 January.
In the trial, it is demanded to sentence Feridun Yazar under Article
8 of the ìAnti-Terror Lawî in connection with his such statements such
as: ìthe death penalty Abdullah Öcalan had received contradicts with
the state of Turkey, trying to enter the European Union.î
Another trial launched against Lawyer Ahmet Çoban, the editor-in
chief with the journal Açik Sayfa Aktüel Hukuk (Open Page Actual
Legal Issues), because an assessment of the results of the "Investigation
on the Corruption in Juridical Prosecution" appeared in the journal, on
the charges of ìinsulting the juridical systemî under Article 159 of the
Turkish Penal Code, commenced on 21 July at Istanbul Beyoglu Heavy Penal
Court No.2.
In the hearing, Lawyer Bahri Belen stated that the related article
had been written by Lawyer Adnan Ekinci and said that although that was
also stated during the official investigation, it was not mentioned in
the indictment. The demand of Belen to launch an official investigation
against Ekinci was accepted and the trial was postponed to a further date.
(Yeni Gündem, July 20, 200O; Cumhuriyet, July 24, 2000)
Pressures to the HADEP
The trial launched against Bismil (Diyarbakir) Mayor Nedim Biçer
(HADEP), and A. Latif Kandemir, Ismet Demirbilek, Nimet Sayar, Mecit Argül
and Mizbah Bozucu, executives with the same, who had been remanded in Diyarbakir
on 28 June in connection with the demonstrations during the visit of HADEP
Chairperson Ahmet Turan to Diyarbakir, started at Bismil Penal Court of
First Instance on 21 July.
In the hearing, the executives were released and the trial was postponed
to 18 August. In the trial, the executives are prosecuted on the charges
of ìoffence of the Law of Meetings and Demonstration Marchesî with the
demand of imprisonment terms from 1 to 3 years. (HRFT, July 24, 2000)
Opération dans la prison de Bergama
Les forces de l'ordre turques ont déclenché une opération
à l'intérieur de la prison de Bergama (sud-ouest), après
la découverte d'un tunnel de 110 mètres creusé par
des prisonniers d'extrême gauche, a affirmé mercredi l'Association
turque des Droits de l'Homme.
"Des militaires ont été vus en train de pénétrer
dans le bloc de la prison où ce tunnel aurait été
découvert, par une ouverture percée dans le toit", a expliqué
Ercan Demir, responsable de l'Association turque des Droits de l'Homme
pour la région d'Izmir, joint par téléphone par l'AFP.
"Les familles des détenus rassemblées autour de la
prison ont vu de la fumée s'échapper du bâtiment et
des troupes d'élite ainsi que des pompiers pénétrer
à l'intérieur", a-t-il ajouté.
Le gouverneur adjoint de la province d'Izmir, où se trouve
Bergama, M. Ramazan Urgancioglu, a pour sa part nié qu'une quelconque
intervention soit en cours à la prison.
L'établissement pénitentiaire a connu une soudaine
montée de tension mardi soir quand les autorités ont découvert
un boyau souterrain long de 110 mètres, creusé depuis un
dortoir abritant 34 militants d'extrême gauche et s'étirant
quasiment jusqu'au mur d'enceinte de la prison.
Selon les autorités pénitentiaires citées par
l'agence Anatolie, aucun prisonnier n'a pu profiter de ce tunnel pour s'évader.
"Les responsables de la prison avaient l'intention de procéder
à une inspection de ce dortoir après avoir eu connaissance
du tunnel, mais les détenus s'y sont opposés parce qu'ils
craignaient pour leur sécurité", a affirmé M. Demir.
"Il n'y a ni opération de forces de l'ordre, ni résistance
de prisonniers. Les forces de sécurité font leur travail
en prenant toutes leurs précautions", a déclaré M.
Urgancioglu à l'agence Anatolie. (AFP, 26 juillet 2000)
Visite du Comité anti-torture (CPT) dans les prisons turques
Le Comité anti-torture (CPT), organe du Conseil de l'Europe,
vient d'achever une visite de neuf jours dans une dizaine de prisons turques,
dont l'une au moins, à Istanbul, venait de connaître une mutinerie.
La délégation du CPT, constituée d'experts,
médecins et juristes indépendants, ne rendra publiques ses
conclusions qu'avec l'autorisation expresse du gouvernement turc.
Lors de sa visite, qui a eu lieu du 16 au 24 juillet, le CPT a visité
la prison et la maison d'arrêt d'Istanbul, Bayrampasa, où
quelque 1.900 détenus de droit commun avaient pris en otages onze
gardiens début juillet.
Les mutins de Bayrampasa avaient dressé des barricades pour
empêcher le transfert de l'un des détenus vers la prison de
Manisa (sud-ouest), et en avaient profité pour réclamer une
amnistie, prévue de longue date, et qui devrait réduire la
population carcérale en Turquie, estimée à quelque
70.000 prisonniers aujourd'hui.
Le CPT, qui est habilité à entrer dans toutes les prisons
des Etats membres du Conseil de l'Europe, a également visité
plusieurs prisons à Bursa, Kartal, Sincan, Ankara et Istanbul, ainsi
que des locaux policiers de garde à vue à Ankara et Istanbul.
Pendant le seul mois de juillet, de violentes mutineries se sont
produites notamment dans la prison de Burdur (33 blessés dont 16
détenus) et à Nevsehir, dans le centre de la Turquie
(un mort et deux blessés). (AFP, 26 juillet 2000)
Former Parliamentarian sentenced to prison
The trial launched against Hasan Mezarci, former parliamentarian
of the defunct Welfare Party (RP),in connection with a speech he made in
the district of Elbistan, Maras, on 23 May 1992, concluded. In the hearing
held at Elbistan Heavy Penal Court on 16 July Mezarci was sentenced to
2 years 6 months prison terms under Article 159 of the Turkish Penal Code
on the charges of "insulting the military forces" and "insulting Atatürk."
(Cumhuriyet, July 27, 2000)
Interpellations lors de manifestations contre les prisons
Au moins 48 personnes ont été interpellées samedi
à Istanbul lors de deux manifestations distinctes contre les conditions
actuelles de détention en Turquie et la prochaine mise en service
de prisons modernes.
Vingt-deux manifestants ont été arrêtées
dans le quartier de Bakirkoy (sud d'Istanbul) où ils participaient
à un rassemblement non autorisé pour dénoncer les
conditions de vie en prison, selon l'agence Anatolie.
Les protestataires répondaient à un appel lancé
par le Parti de la démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde), selon
la chaîne d'information en continu CNN-Turk.
Dans le centre d'Istanbul, 26 personnes qui protestaient contre la
prochaine ouverture de prisons de type "F", ont été emmenées
par les forces de police.
Une manifestation similaire déjà organisée jeudi
au même endroit s'était soldée par l'interpellation
de 30 personnes.
Les protestations contre les nouvelles prisons, où les détenus
seront au maximum trois personnes par cellule contre des dortoirs abritant
jusqu'à 60 personnes actuellement, se sont multipliées ces
dernières semaines à l'approche de leur mise en service,
prévue pour la fin de l'été.
Détenus et défenseurs des droits de l'Homme dénoncent
notamment l'"isolement" des personnes incarcérées.
Les prisons turques surchargées sont régulièrement
le théâtre de mutineries et de prises d'otages durement réprimées
par les forces de l'ordre.
Depuis mardi soir, des prisonniers mutins refusent une inspection
de leur dortoir à la prison de Bergama (sud-ouest), après
la découverte d'un tunnel de 110 mètres de long.
Le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk avait appelé jeudi
les détenus à cesser leur "résistance" pour éviter
des "incidents" avec les forces de sécurité, qui n'ont toujours
pas pu pénétrer dans le bâtiment. (AFP, 29 juillet
2000)
Heurts entre police et opposants aux nouvelles prisons
Trente personnes ont été blessées et 18 autres
interpellées dimanche soir à Adapazari (ouest) lorsque des
manifestants qui se rendaient à Ankara à bord de six autocars
pour y déposer une pétition contre les nouvelles prisons
se sont opposés à la police, rapporte l'agence Anatolie.
L'Association d'Aide aux Familles de Détenus et Condamnés
(TAYAD) avait affrété six autobus au départ d'Izmit
(ouest) pour aller déposer une pétition au Parlement, dans
la capitale, contre la prochaine mise en service de nouvelles prisons modernes,
dites de type "F", mais le convoi a été stoppé à
Adapazari par la gendarmerie, selon Anatolie.
Les manifestants ont alors tenté de faire un sit-in sur l'autoroute,
et une échauffourée a éclaté avec les forces
de sécurité qui voulaient les en empêcher. Trente personnes
ont été blessées, qui ont toutes été
hospitalisées, précise Anatolie.
Dix-huit autres protestataires ont été placés
en garde à vue, alors que les autres membres du groupe, dont le
nombre n'est pas précisé, ont continué leur route
vers Ankara. (AFP, 30 juillet 2000)
PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA
Censure sur la diffusion d'un concours de beauté
La chaîne de télévision privée turque
ATV sera fermée une journée sur décision du Haut Conseil
de l'audiovisuel (RTUK) pour diffusion d'un concours de beauté,
Elite Model Look, auquel ont participé des jeunes filles mineures
de 14 à 17 ans, a rapporté jeudi l'agence Anatolie.
En diffusant en direct cette émission le 26 juin, ATV a poussé
les jeunes filles à rêver de célébrité
facile, ce qui pourrait mettre en péril leur éducation, selon
le RTUK, organe controversé de Turquie.
Vingt jeunes filles ont participé au concours. Les lauréates
ont gagné voitures, vacances ou autres cadeaux.
Le RTUK a critiqué la chaîne pour avoir diffusé
à plusieurs reprises des images des jeunes filles en bikinis sans
préciser qu'elles participaient au concours avec le consentement
de leurs familles.
Le RTUK a par ailleurs décidé de fermer pendant un
jour une autre chaîne privée, Inter-Star, pour avoir diffusé
un défilé de mode où l'une des mannequins s'est "totalement"
déshabillée en se débarrassant de la robe de mariée
qu'elle portait.
Le présentateur de l'émission s'était apparemment
moqué du RTUK en indiquant que la chaîne avait agi en conformité
avec le "droit des célibataires à l'information".
"Nous avions le droit des célibataires à l'information
d'un côté et un scandale de l'autre. Après une longue
hésitation, nous avons décidé d'agir conformément
aux principes d'un journalisme responsable", a-t-il raillé.
Depuis 1990, date de la fin du monopole d'Etat sur la radio et la
télévision, le nombre de chaînes de télévision
nationales et régionales a atteint 260, celui des radios 1.200 en
Turquie.
Depuis sa création, le RTUK, composé de membres de
partis politiques représentés au parlement, a déjà
suspendu pendant des délais divers près de 450 chaînes
de radio et télévision, selon les chiffres officiels. (AFP,
6 juillet 2000)
Kurdish journalist detained and beaten
Hakan Bozkurt (15), a worker with the daily Azadiya Welat in Adana
office was detained on 2 July and released on the same day. Hakan Bozkurt
who was detained while distributing the newspaper stated that he had been
beaten by the police officers. (Yeni Gündem, July 2, 2000)
Poet and Writer on Trial
A trial was launched against Vedat Cetin, the writer of the book
entitled "Villages Destroyed/Evacuated and Migration", and poet-writer
Sükrü Erbas, having an article in this book, by Ankara Chief
Public Prosecution Office. At the trial, Erbas and Cetin are prosecuted
with the demand of one-year imprisonment each under Article 159 of the
Turkish Penal Code. (Yeni Gündem, July 7, 2000)
Newspaper Owner Detained
Halit Keskin, the owner of daily Evrensel, was detained on the night
of 6 July. Keskin was reportedly detained due to a sentence he had received
during the publishing of the now defunct daily Emek, but later postponed
under the "Law on Postponement of the Crimes Committed Via Press", numbered
4454.
On the other hand, Istanbul SSC confiscated the issue of Özgür
Gelecek Journal dated 7 July, on the grounds of "disseminating illegal
organisation propaganda." (Evrensel, July 8-10, 2000)
Nadire Mater et Yilmaz Odabasi décernés par HRW
Le groupe Human Rights Watch (HRW) a décerné des bourses
à divers écrivains de 22 pays en reconnaissance de leur courage
devant la persécution politique. "Un grand nombre d'entre eux, comme
Taoufik Ben Brik de Tunisie, Mamadali Makhmudov d'Ouzbékistan et
Nadire Mater de Turquie, sont emprisonnés pour des écrits
qui offusquent leur gouvernement", dit HRW. "Certains ont été
contraints à l' exil; Jonah Anguka, du Kenya, Kadhi-Joni Mahdi,
de l'Irak, et Alejandra Matus, du Chili, ont trouvé asile aux États-Unis.
D'autres sont victimes des sanglants conflits d' ex-Yougoslavie, de Sierra
Leone et de République démocratique du Congo."
"Les bourses Hellman/Hammett sont remises chaque année à
des écrivains du monde entier qui sont la cible de persécution
politique", dit HRW. On a commencé à distribuer les bourses
en 1989 lorsque la succession de deux écrivains américains,
Lillian Hellman et Dashiel Hammett, ont demandé à HRW de
mettre sur pied un programme à l'intention des écrivains
éprouvant des difficultés financières en raison de
l'expression de leurs opinions. Cette année, les bourses atteignent
la somme de 170 000 $.
Voici la liste des titulaires de cette année:
Jonah Anguka (Kenya), Claudia Anthony (Sierra Leone), Taoufik Ben
Brik (Tunisie), Yorro Jallow (Gambie), Gakoko John (Ouganda-Kenya), Mohsen
Kadivar (Iran), Zeljko Kopanja (Serbie), Christiana Lambrinidis (Grèce),
Hamide Berisha-Latifi (Kosovo), Li Shizheng (Chine), Kadhim-Joni Mahdi
(Irak), Mamadali Makhmudov (Ouzbékistan), Nadire Mater (Turquie),
Alejandra Matus, (Chili), Tshimanga M'Baya (République démocratique
du Congo), Shannon McFarlin (États-Unis), Yilmaz Odabasi (Turquie),
Carlos Pulgarin (Colombie), Reach Sambath (Cambodge), Svetlana Slapsak
(Serbie), Abdelkarim Soroush (Iran), Vu Thu Hien (Vietnam) et Pavel Zhuk
(Bélarus).
D'autres titulaires conservent l' anonymat en raison des conditions
dangereuses dans lesquelles ils se trouvent. (IFEX, July 7, 2000)
Journalist and Publisher on Trial
The trial launched against journalist Nadire Mater, the representative
of the Reporters sans Frontiers in Turkey, on the charges of "insulting
the military forces of the state" in her book entitled "Mehmedin Kitabi-Mehmet's
Book", and Semih Sökmen, owner of the Metis Publication House, who
published the book, continued at Beyoglu Heavy Penal Court No.2 on 7 July.
In the hearing, expertise report prepared by Köksal Bayraktar,
a Staff Member with the Galatasaray University Law Faculty, was heard.
The report of Bayraktar defended that "there is no offence in the
book". The prosecutor who later disclosed his opinion on the merits of
law, demanded the prosecution of Mater and Sökmen under Article 159
of the Turkish Penal Code. (Radikal, July 8, 2000)
Radio-TV Stations Closed Down
The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) banned for one
year the broadcasting of Özgür Radio, a private radio channel
broadcasting in Istanbul. The general broadcasting manager Füsun Erdogan
stated that the radio was closed under the article punishing "inciting
violence, terror and ethnic discrimination and creating hatred among society."
However they could not find out which program the penalty was given to.
The broadcast of Özgür Radio had been formerly banned for
3 months on 8 June 1998 and one year on 19 February 1999.
Meanwhile the RTÜK banned the broadcast of Radio Söz, broadcasting
in Bursa for 90 days on the same grounds. The private television channels
ATV and Star also received one-day broadcasting bans. (Yeni Gündem,
July 8, 2000)
Violations de la liberté de la presse en juin 2000
Reporters sans frontières (RSF) a publié le rapport
suivant sur la violations de la liberté de presse en Turquie au
cours du mois de juin 2000:
Sept journalistes agressés
Le 1er juin 2000, à Antalya (sud du pays), Hakki Sargin, reporter
du quotidien de droite Aksam, et Volkan Gürak, de l'agence de presse
Dogan, sont agressés par deux hommes, dont un député
du Parti de la Mère Patrie (ANAP), Sebgatullah Seydaoglu. Les journalistes
étaient en train de photographier ces deux individus en compagnie
de trois femmes, à la sortie d'une discothèque. Hakki Sargin
a bénéficié d'un arrêt de travail de trois jours,
suite aux coups qu'il a reçus.
Le 6 juin, lors d'une manifestation devant l'Université d'Istanbul,
Demet Bilge, reporter du quotidien Radikal, est agressée par la
police. Quelques instants plus tôt, un chef de la police avait ordonné
à ses hommes d'interpeller d'autres journalistes qui couvraient
cette manifestation.
Le 10 juin, Irfan Hosafçioglu, ancien président de
l'Association des journalistes de Cankiri (centre du pays) et rédacteur
en chef du périodique local Dogruyol Gazetesi, est agressé
en pleine rue par des inconnus.
Le 16 juin, à la sortie d'un procès de policiers accusés
de torture, le correspondant de l'agence de presse Ihlas (IHA), Mehmet
Hüseyin Zorkun, est brutalisé par les forces de l'ordre. Il
était en train de filmer des policiers qui interpellaient des personnes
à la sortie du tribunal.
Le 20 juin, à l'occasion d'une visite du Premier ministre,
Bülent Ecevit, Hikmet Tekemen, cameraman de la chaîne privée
Show TV, et Kadir Celikcan, du quotidien Star, sont frappés par
des agents de sécurité de l'aéroport de Sanliurfa
(sud-est du pays). Par ailleurs, Bülent Okutan et Ramazan Yavuz, reporters
de l'agence de presse Dogan (DHA), sont refoulés, à l'entrée
de l'aéroport, par les policiers.
Deux journalistes interpellés
Le 14 juin, Hayrettin Celik, correspondant du quotidien prokurde
Yeni Gündem à Adana (sud du pays), est interpellé par
la police et conduit à la section antiterroriste de la Direction
de sécurité de cette ville. Cette arrestation semble être
liée à un ancien procès intenté contre le journaliste
et pour lequel il avait été acquitté. Celik est libéré
le lendemain.
Le 24 juin, Kamil Tekin Sürek, éditorialiste du quotidien
d'extrême gauche Yeni Evrensel et avocat de la famille du journaliste
Metin Göktepe (tué par des policiers en 1996), est interpellé
par la police d'Ankara. Il est relâché deux jours plus tard.
Un journaliste menacé
Le 8 juin, le rédacteur en chef du bimensuel régional
Firtina, Ilyas Gür, est menacé par Ahmet Mete, ancien maire
de Iyidere (nord du pays) : "Fais attention à toi, sinon je te coupe
les jambes. On verra alors comment tu te promèneras dans la ville".
Depuis fin 1999, la rédaction de ce journal fait l'objet de menaces
et de pressions de la part des autorités locales en raison de la
parution d'articles sur des affaires de corruption impliquant le préfet
de la ville.
Deux journaux saisis
Le 28 juin, le procureur général de la Cour de sûreté
de l'Etat numéro 5, à Istanbul, ordonne la saisie du quotidien
islamiste Akit pour "incitation à la haine et à l'hostilité
par voie de discrimination raciale, religieuse et régionale", comme
le stipule l'article 312 du code pénal turc. L'article incriminé
critiquait l'hommage rendu par une partie des médias à Güven
Erkaya, un militaire qui, en 1997, s'en était pris violemment aux
milieux islamistes.
Le 24 juin, un numéro de l'hebdomadaire prokurde Roja Teze
est saisi par le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat
numéro 3 d'Istanbul, en raison de la parution de deux articles contenant
les termes : "mouvement kurde", "Kurdistan", "Kurdistan indépendant",
"mouvement national kurde".
Attaque contre les locaux d'un quotidien
Le 27 juin au matin, des inconnus tirent sur le siège du quotidien
Sabah, à Istanbul. La police d'Istanbul a ouvert une enquête
afin de retrouver les responsables de cet acte.
Un journaliste condamné
Le 13 juin, le tribunal correctionnel numéro 2 d'Izmir condamne
Fikret Ilkiz, rédacteur en chef du quotidien kémaliste Cumhuriyet,
à une amende de 140 millions de livres turques (230 euros) avec
sursis. Le journaliste avait publié, en octobre 1999, un article
sur une conférence de presse donnée par des défenseurs
des droits de l'homme qui protestaient contre l'attitude des forces de
l'ordre envers les proches des détenus politiques. Fikret Ilkiz
est accusé d'avoir "porté atteinte au libre déroulement
de la justice". D'abord condamné à un mois et cinq jours
de prison, sa peine a été commuée en une amende avec
sursis.
Par ailleurs, Reporters sans frontières continue de demander
la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes
Yalçin Küçük, de l'hebdomadaire de gauche Hepileri,
arrêté le 29 octobre 1998, et Hasan Özgün, du quotidien
d'extrême gauche Özgür Gündem, arrêté
le 10 décembre 1993.
L'organisation réclame un procès juste et équitable
pour les journalistes Asiye Zeybek Güzel, des hebdomadaires d'extrême
gauche Isçinin Yolu et Atilim, arrêtée le 22 février
1997, et Nureddin Sirin, de l'hebdomadaire islamiste Selam, arrêté
le 6 février 1997. (RSF/IFEX, 10 juillet 2000)
Scandal: Turkish Cypriot Journalists Arrested for spying
The International Federation of Journalists, the world's largest
journalists' organisation, and its regional organisation, the European
Federation of Journalists, have condemned the arrest and disappearance
of Shener Levent, Editor-in-Chief, and two journalists of the daily Turkish
Cypriot newspaper AVRUPA, on July 7th.
The IFJ has called on Mr. Rauf Denktash of the Turkish Cypriot Administration
today, to immediately confirm the safe whereabouts of these colleagues
and an explanation for their detention.
Despite efforts by the families and lawyers of the arrested journalists
to find out where they are held, the Turkish authorities refused to give
any information.
According to the IFJ and EFJ affiliate, the Union of Cyprus Journalists,
there are reasons to fear that the lives of the arrested journalists are
in great danger. Accusations have been made against them by the Turkish
Cypriot radio station Bayrak, under control by Turkish army officers, that
the arrested are "a gang of conspirators against the Turkish army".
"The campaign against AVRUPA is misguided and threatens democracy,
but the mysterious disappearance of our three colleagues adds a new and
worrying dimension to this campaign of harassment. We demand that the authorities
reassure their families and colleagues that they are safe and well," said
Aidan White, General Secretary of the IFJ
The IFJ and EFJ have already been following the case of AVRUPA since
January this year when the newspaper was accused of incitement and defamation
of the government. More protest letters followed in February and June.
Hearings against the daily newspaper started on May 26th before a so-called
"criminal court" in the Turkish occupied part of Cyprus, on 75 lawsuits
against AVRUPA for "instigating hatred against the Turkish republic of
North Cyprus and the Turkish army". For each lawsuit the military and the
police demand five years imprisonment for the editor-in-chief, Mr. Shener
Levent, and five other journalists of AVRUPA.
The IFJ and EFJ believe these proceedings are designed to prevent
legitimate journalistic inquiry and comment on the work of the authorities.
As such they constituted a severe breach of the right to freedom of expression.
While the Turkish Cypriot authorities may well resent the editorial position
of AVRUPA, which is critical of official policy in North Cyprus and the
consolidation of the division of Cyprus into two separate states, these
are legitimate and serious opinions that should have expression in a democracy.
The IFJ and EFJ call on the Turkish government and the Turkish Cypriot
Authorities to release Shener Levent and his two colleagues immediately
and unconditionally and to lift the on-going legal action against the newspaper
AVRUPA.(IFJ/IFEX, July 12, 2000)
La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
La Turquie a été condamnée mardi à Strasbourg
par la Cour européenne des droits de l'Homme pour avoir violé
la liberté d'expression d'une jeune femme propriétaire et
rédactrice en chef d'une revue qui avait publié un article
pro-kurde.
Mme Pelin Sener, 31 ans, résidant actuellement à Cologne
(Allemagne), recevra 30.000 FF pour le dommage moral qu'elle a subi et
10.000 FF pour les frais et dépens, soit au total 6.100 euros.
En septembre 1993, elle avait publié dans sa revue "Haberde
Yorumda Gerçek" (Nouvelles et commentaires: la vérité)
un article intitulé "Confessions d'un intellectuel", signé
de Aydin Itirafi.
Les autorités turques y étaient accusées de
faire "une sale guerre" au sud-est de la Turquie (Kurdistan), d'y utiliser
des armes chimiques et de procéder "à l'extermination entière
d'une nation". Le texte soulignait "ardemment la nécessité
de tenter de résoudre le problème kurde par des méthodes
pacifiques".
Après la publication de cet article, Mme Sener, déclarée
coupable d'avoir diffusé de la "propagande contre l'unité
indivisible de l'Etat", avait été condamnée par la
cour de sûreté d'Istanbul à une amende avec sursis.
Selon la Cour européenne, l'article en question prône
la fin du conflit armé, mais ni la haine, ni la revanche, ni la
résistance armée.
La Turquie n'a pas accordé assez d'importance au droit de
l'opinion publique d'être informée de tous les aspects du
conflit dans le sud-est de la Turquie, selon les juges européens.
En outre, la présence d'un juge militaire dans la cour de
sûreté de l'Etat a violé son droit à un procès
équitable, ont-ils estimé. (AFP, 18 juillet 2000)
Piar-Gallup threatened with closure because of Kurd Survey
One of the largest opinion polling institutions in Turkey, PIAR-GALLUP,
is on the verge of closure. Lawyers for the Turkish Ministry for Industry
and Trade have petitioned the Istanbul District Court to close PIAR-GALLUP.
The reason: PIAR-GALLUP carried out two surveys in the Kurdish province
of Sanliurfa in the summer of 1999.
The ministry is of the opinion that the survey encouraged "separatism"
and "breached the indivisible unity of the country and nation". Therefore,
the organization should be closed.
The following questions were asked in PIARís questionnaire from September
1999: "How many persons in the household are Kurds, Turks, Arabs, Assyria?
Do you consider yourself Kurdish or Turkish? How should the government
decide in the case of the death sentence against Öcalan? Where do
you stand politically?" (Hürriyet-IMK, July 20, 2000).
Une station de radio suspendue pour un an par le RTÜK
Dans une lettre adressée au ministre de la Communication,
Enis Öksuz, RSF a protesté contre la "suspension pour un an
de la station de radio Özgür Radyo par le RTÜK (autorité
chargée de la régulation des médias audiovisuels)".
RSF a également demandé au ministre de "tout mettre en oeuvre
pour que cette instance ne s'en prenne plus, de façon arbitraire,
aux médias audiovisuels. Depuis le début de l'année,
le RTÜK a déjà suspendu 21 stations de radio et 20 chaînes
de télévision pour un total de 3186 jours".
L'organisation a rappelé que, "la Cour européenne des
droits de l'Homme a récemment condamné la Turquie, à
deux reprises, pour avoir violé la liberté d'expression".
Selon les informations recueillies par RSF, le RTÜK a ordonné,
le 5 juillet 2000, la suspension pour un an de la radio d'Istanbul, Özgür
Radyo.
On reproche à la station d'avoir diffusé un vers du
poète turc, Ataol Behramoglu, lors d'une émission, le 1er
mai. La radio est accusée d'"incitation à la violence et
aux sentiments de haine dans la société", en vertu de l'article
4 de la loi 3984. Behramoglu a, lui-même, contesté cette décision
en déclarant que "ce vers, écrit il y a trente ans, paraît
dans toutes les nouvelles éditions de mes livres". (RSF/IFEX, 21
juillet 2000)
Concert Banned in Istanbul
Istanbul Governorate banned, without showing any justification, the
concert to be held in Istanbul Yedikule Dungeons on 22 July, where Nurettin
Rençber, Metin Kahraman, Hakan YeIilyurt, Enver Çelik, Ismail
Özden, Yeninur Ada and Beyhan Aksoy would take the stage. (Evrensel,
July 23, 2000)
"La presse turque est toujours sous la censure."
Il est impossible de dire que "la presse turque soit débarrassée
de la censure", 92 ans après la levée des interdictions impériales
ottomanes, a déploré lundi le président du Conseil
turc de la Presse, Oktay Eksi, lors d'une conférence de presse.
"Il est abusif de prétendre que toute censure a été
levée en 1908", a déclaré M. Eksi. "La presse avait
certes échappé alors aux interdictions du Sultan Adulhamit
II, mais elle n'est toujours pas totalement débarrassée de
la censure" aujourd'hui, a-t-il affirmé à l'occasion des
cérémonies marquant l'anniversaire de la levée de
la censure.
En 1908, la Révolution Jeune Turque mettait fin au régime
autocratique du sultan et mettait en place une monarchie constitutionnelle,
rétablissant nombre de libertés individuelles, parmi lesquelles
la liberté de la presse.
Invité à ces célébrations, le ministre
turc de l'Intérieur Saadettin Tantan a admis que, "au 3 mai 2000,
43 journalistes se trouvaient en prison", parmi lesquels 17 en détention
provisoire alors que le reste purgeait des peines diverses.
"On peut dire que la Turquie est, parmi les nations démocratiques,
le pays où les libertés d'expression sont les plus restreintes",
a regretté M. Eksi.
"Dans la perspective de l'intégration à l'Union Européenne
(UE), et des réformes à mettre en place, la Turquie prendra
les mesures nécessaires à une amélioration de la situation
dans le domaine de la liberté de la presse", a promis de son côté
le Président turc, Ahmet Necdet Sezer, dans un message publié
pour l'occasion.
Ankara, officiellement candidat à l'adhésion à
l'UE depuis décembre, est régulièrement montré
du doigt par les institutions européennes et les organisations internationales
de défense des journalistes pour ses manquements au respect des
Droits de l'Homme. (AFP, 24 juillet 2000)
Interior Minister's scandalous accusations against a daily
Turkish Interior Minister Sadettin Tantan has made unfounded allegations
about the newspaper, "Yeni Gundem in 2000," which is published in Istanbul.
Tantan claimed that the newspaper "promoted PKK [Workers Party of
Kurdistan] propaganda," and that this was the reason why its distribution
in the State of Emergency region was banned.
"Yeni Gundem in 2000" was first published on 27 May, and on 1 June
a ban was put on its distribution in Amed [Diyarbakir], Hakkari, Sirnak,
Dersim, and Van where the State of Emergency is in effect.
Interior Minister Sadettin Tantan defended this censorship by making
unfounded allegations against the newspaper, on the anniversary of the
abolishment of censorship of the press.
In response to DSP [Democratic Left Party] Istanbul deputy Ismail
Aydinli's question, Interior Minister Sadettin Tantan stated that the newspaper
"Ozgur Bakis" -- which he claimed promoted PKK propaganda -- was banned
as of 7 May 1999 in provinces where the State of Emergency was in effect,
on charges that "it disrupted the public order in the region and the peace
and security of the people in the region by publishing deliberate and untrue
reports and commentaries, and that it reported the security forces' activities
in an incorrect way and thus disrupted their work -- which had a detrimental
effect upon these forces."
Minister Tantan claimed that "Yeni Gundem in 2000" was in collusion
with the newspaper "Ozgur Bakis" and was published as a replacement for
it.
Tantan said that "Yeni Gundem" was banned as of 1 July 2000 in provinces
where the State of Emergency is in effect, on charges that it published
PKK propaganda.
The ruling to ban the distribution of "Yeni Gundem in 2000" -- whose
60th issue appeared yesterday -- is a legal scandal.
In the ruling, the prison prosecutor was named because a report in
the paper -- concerning an attack carried out with work machines in Burdur
Prison, in which a convict lost an arm -- was considered a "target exposure."
Apart the ruling in question, to date there has been no ruling or
suit filed against the newspaper, which has been banned in the State of
Emergency since 1 June.
Consequently, Interior Minister Tantan's unfounded accusations that
the newspaper published PKK's propaganda provoked response from various
quarters.
M. Emin Yildiz, the newspaper's distinguished owner, asked: "On what
is Tantan basing his accusations?" and continued: "Not a single suit had
been filed against our newspaper until 1 June when it entered the State
of Emergency region.
Moreover, even concerning the current accusations, no suit or investigation
has been conducted to date.
We see this statement as very unfortunate.
Our legal experts will take the necessary initiatives regarding this
issue." (Ozgur Politika, 25 Jul 2000)
15 Years Imprisonment for Publication of a Book
On July 27th 2000, the trial against 17 renowned authors, actors,
composers, trade unionists, human rights activists and professors for publishing
the book "Freedom of Thought 2000" has started in the 5th chamber of the
State Security Courts in Istanbul. The prosecutor demanded 15 years imprisonment
for "Propaganda against Separatism". The publishers have denounced themselves
with their signatures on the collection of 42 articles, as a protest against
the limitations on freedom of thought and speech. (IMK e.V.- Hürriyet,
July 28, 2000).
Radio and TV Channels Closed
The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) stopped the broadcast
of private radio channel Radyo Umut in Antalya for 90 days, on the grounds
that they broadcasted the folk song Cemo sung by Group Yorum.
It was reported that the decision of closure was taken under item
"g" of Article 4 of the law numbered 3984 that refers to "the broadcasts
inciting the society to violence, terror and ethnic discrimination and
arising hatred among the society." The RTÜK also closed private TV
channel Günes TV in Malatya for 7 days, and Ufuk TV for one day.
In addition to that, the RTÜK closed private TV channel Inter
Star for three separate days, on the grounds that they made broadcasts
against "general morality" in three different programs. (Evrensel, July
29, 2000)
Des journalistes d'Arte interpellées en Turquie
Trente-six personnes, dont quatre Turcs travaillant pour la chaîne
de télévision franco-allemande Arte, ont été
interpellées samedi lors d'une intervention de la police au siège
d'un centre culturel kurde à Istanbul, a-t-on appris auprès
de la direction de la Sûreté de la ville.
Les quatre ressortissants turcs, venus d'Europe pour préparer
un tournage, étaient toujours retenus et interrogés par la
police dans l'après-midi, a indiqué à l'AFP la réalisatrice
Esen Isik, jointe au téléphone portable dans les locaux de
la direction de la Sûreté.
"On nous a dit que nous serions relâchés vers 17h00
(14h00 GMT)", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'ils avaient été
interpellés sur "ordre du ministère turc de l'Intérieur",
selon les dires des policiers.
La police avait emmené en fin de matinée toutes les
personnes présentes au Centre culturel mésopotamien, y compris
quatre "étrangers", avait annoncé à l'AFP Ibrahim
Tekdemir, travaillant dans ce centre culturel kurde.
Lors de la perquisition, 33 cassettes video, deux CD-Roms et des
documents divers --dont certains en langue kurde-- ont été
saisis, a-t-il expliqué.
Mme Isik a précisé qu'elle était citoyenne turque
résidant en Suisse et allait obtenir un passeport de la Confédération
helvétique.
La réalisatrice a expliqué qu'elle était venue
d'Europe avec ses collègues pour préparer un documentaire
intitulé "Les nouvelles frontières de l'Europe" qu'Arte tournera
dans plusieurs pays européens et qu'elle ne travaillait pour l'instant
qu'à la recherche de personnages pour son film.
De son côté, la police n'a pas fourni d'explication
pour cette perquisition.
Dans le même temps, le Centre culturel mésopotamien
d'Izmir (sud-ouest) a connu une intervention similaire des forces de police,
qui y ont interpellé deux personnes et également saisi des
documents et des livres, selon un responsable du centre joint par téléphone
et qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Ce responsable a ajouté que selon les policiers, la Cour de
Sûreté d'Adana (sud-est) avait ordonné cette perquisition
dans le cadre d'une enquête sur des publications interdites. (AFP,
29 juillet 2000)
Raid to the MKM Branches
The headquarters of the Mesopotamian Culture Center (MKM) in Istanbul
and some of its branches were raided with the instructions of Adana State
Security Court (SSC) on 29 July. 41 people were detained during the raids.
During the raids to the headquarters of the MKM at Istiklal Street,
Istanbul, and to its branch at Tarlabasi district, the police officers
seized a great deal of cassettes, books, video tapes and documents, and
detained 39 people including 4 French tourists. During the raid to the
MKM Izmir Branch Hamide Yüksel, Branch Director, and Sahin Akyüz
were detained, and some documents were seized.
The police officers searched the MKM Mersin Branch on 28 and 29 July
which was closed down on 12 July.
On the other hand, Ankara Governorate closed down Mamak Community
House for 20 days. The grounds of the decision of closure could not be
learned. (Evrensel, July 29, 2000; Yeni Gündem, July 30, 2000)
FORCES ARMEES / ARMED FORCES
Why is Turkey Unable to Complete its Military Tenders?
As Turkey has decided to open multi-billion dollar military tenders
to meet its needs, the eyes of the world's military industrial complexes
have turned to Turkey. But Turkey has not been able to complete the tenders
so far. There is no doubt that there are some powerful reasons behind these
delays.
Political considerations, as well as public and budgetary pressures,
prompts Ankara to postpone of its major defense industry projects including
those of the co-production of 1,000 third generation main battle tanks
(MBTs), valued at approximately $7 billion and joint production of 145
attack helicopters, valued at approximately $4 billion.
As in the case of the nuclear power project, the finalization of
which has also continuously been delayed, major defense industry projects
are expected to fall victim to budgetary pressures which stem from the
stand-by agreement between Turkey and the International Monetary Fund (IMF)
this year.
Turkey has to abide by IMF principles to pursue a strict economic
program over a three-year period until 2002. Military spending has been
a source of high inflation in the country, and is currently running at
65 percent annually.
So far the defense industry's executive board has postponed its final
decision on the MBT tender three times and four times on the attack helicopter
tender. One of the reasons behind these delays is that several of the companies
have so far not supplied the requested export license with their bid.
The final selection on the MBT tender is expected to be made at the
end of July. But a financial shortage may prevent the military going ahead
with all 1,000 tanks as had originally been planned. This number may be
also reduced as the Turkish Armed Forces (TSK) may divert the funds to
the antiballistic missile program. It is no secret that Turkey seeks to
join the U.S.-Israeli Arrow 2 anti-tactical ballistic missile program,
and it is believed that this will cost Ankara about $7 to $8 billion, an
amount close to the co-production of 1,000 MBTs.
Top contractors from Turkey have teamed up with one of the foreign
companies offering MBT designs. General Dynamics Land Systems from the
United States, which is offering the M1A2 fitted with a diesel engine,
has teamed up with BMC and Nurol Makina. Germany's Krauss-Maffei Wegmann,
proposing its Leopard 2A6 design, has established a consortium with Otokar.
Offering the Leclerc design, France's Giat Industries has teamed up with
Roketsan. Ukraine's Ukrspetsexport has teamed with Asmas to offer the T-84.
While with the MBT tender Turkey is planning to co-produce 1,000
tanks, the attack helicopter tender envisages Turkey's co-producing 145
helicopters with the winning bidder. The tanks will be manufactured in
Turkey under the supervision of Kayseri Anatamir Tank factory with the
successful company and the building of the helicopters will be carried
out in Turkey under the supervision of Turkish Aerospace Industries (TAI)
and the successful bidder.
Regarding the building of the helicopters, under the specifications
of the chosen contract the fuselage, power systems, drive, communication
and electronic battle systems, helicopter subsystems and rotary wing platform
will be produced at TAI or under another Turkish company's directions.
With this project, Turkey's defense industry hopes to gain a significant
amount of expertise from the successful bidder. The first helicopter is
expected to be delivered in November 2002, with production continuing until
January 2011.
What will the result of the attack helicopter tender be?
It is no secret that when Turkey selects the winner of the $4 billion
tender to build 145 strike helicopters, it will have to decide between
its strategic ally the United States, potential European partner Italy
and regional rival Russia which has made a joint offer with Israel.
According to an official close to the government, Turkey has been
under heavy pressure from the bidding companies and their countries. The
same official added that Russian and Israeli senior officials have gone
to the Prime Minister's Office quite often in recent days to make a political
pressure.
After eliminating France's Eurocopter (Tiger) and U.S. company Boeing
(AH-64D Apache Longbow), the remaining three bidders are the Russian-Israeli
amalgamation Kamov/IAI (KA-50/52-Erdogan), Italian company Agusta (A129-I)
and U.S. company Bell Helicopter-Textron (AH-IZ King Cobra).
The U.S company has the advantage
It has been speculated that U.S. company Bell Helicopter-Textron
has an important advantage in the tender since it has already sold its
Super Cobra to Turkey and the TSK has experience in using that company's
helicopters.
Apart from Washington's political weight, Turkey's history of U.S.
arms purchases and experience of working with Bell in particular are the
biggest advantages for the U.S. candidate, the King Cobra AH-1Z.
The TSK already have nine Super Cobras, and generals say they are
happy with their performance, even though one was shot down by PKK in northern
Iraq in 1997. Turkey also has 27 of the earlier Cobra craft and some 200
UH-1 "Huey" general-purpose helicopters, both made by Bell. The armed
forces tried to buy 10 more Super Cobras, but cancelled the order in 1995
after the U.S. Congress threatened to block the sale because of human rights
concerns.
Although Bell has some advantages, it still has to overcome some
difficulties. For example, the U.S. administration still can not guarantee
that Turkey will not face another embarrassing snub since it cannot put
the sale to Congress until the contract is signed. In addition Bell's helicopters
are expensive compared to others
Italy and Russia have poor chances
Analysts see Bell's chances as good, and the Italian and Russian
companies' as poor. Turkish-Italian relations have still not reached desired
levels after the eruption of the Ocalan crisis in 1998, and therefore the
Turkish General Staff is only lukewarm to Italian companies. In 1998 the
PKK chief Abdullah Ocalan fled to Italy and stayed there for some time,
during which there were huge demonstrations in Turkey against Italy.
The analysts also do not expect the Turkish government to give the
tender to a Russian company since buying the Russian helicopter might raise
eyebrows within the NATO alliance. Russian company Kamov has teamed up
with IAI in a proposal to upgrade its KA 50-2 with Israeli electronics
to raise the Russian craft to NATO standards. Israel has already upgraded
Turkish warplanes in a growing military alliance between the two regional
powers.
On the other hand, other sources draw attention to the close Turkish-Israeli
relations, claiming that the joint Russian-Israeli project may also have
a chance of winning the bid because of its low cost and because Israel
has promised to transfer a significant amount of important technology to
Turkey if its bid is accepted.
Israel rewarded by M60 modernization
While a decision from the Turkish government on the attack helicopter
tender is being awaited, it was learned that the Turkish government has
secretly given the upgrading of 170 M60 tanks to Israeli Military Industries
(IMI) as the sole source of the upgrade instead of opening a tender.
The Turkish Land Forces (KKK) plan to complete the upgrading of the
M60 tanks within two years. The tanks will be upgraded at an initial cost
of approximately $170 million. The upgrade program could exceed $1 billion
if the KKK decides to modernize its entire fleet.
According to reports the tank modernization project is planned to
be carried out through Israeli state credit. Turkey's Deputy Chief of General
Staff Gen. Edip Baser was in Israel in late December for biannual strategic
talks, and the technical team accompanying him held negotiations with IMI
about the upgrade. (Turkish Probe, June 11, 2000)
La construction du satellite espion turc confiée à Israël
La Turquie a conclu un contrat d'un montant de 274 millions de dollars
avec la compagnie israélienne Israël Aircraft Industries(IAI)
pour la construction de son premier satellite espion, a affirmé
mardi le quotidien Milliyet.
Le ministère turc de la Défense a choisi la firme israélienne,
avec laquelle elle a signé fin juin un contrat, car celle-ci a baissé
de près de 50% son offre dans le projet, le ramenant de 480 millions
à 274 millions de dollars, selon Milliyet.
La compagnie française Alcatel était également
en lice avec une offre de 350 millions de dollars dans cet appel d'offres
réalisé "secrètement" par la Turquie, ajoute Milliyet.
Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès des ambassades
d'Israël ou de France à Ankara.
Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de
coopération militaire signé en février 1996, qui a
provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran,
qui y voient une menace dirigée contre eux.
La Turquie, avec la plus grande armée en nombre au sein de
l'OTAN après celle des Etats-Unis, son plus important fournisseur
d'armes, entend dépenser quelque 150 milliards de dollars sur les
30 prochaines années pour moderniser son armée. (AFP, 4 juillet
2000)
Le char français "Leclerc" aurait la préférence d'Ankara
Le char français "Leclerc" tient la corde dans un appel d'offres
de 1.000 chars lancé par la Turquie, affirme l'hebdomadaire allemand
Der Spiegel à paraître lundi.
Selon le journal, Ankara entendait annoncer vendredi son choix entre
les différentes offres concurrentes. Mais, en raison de difficultés
politiques et techniques avec les offres allemande ("Leopard-2") et américaine
("M1 Abrams"), la décision a été remise à plus
tard.
Der Spiegel affirme que l'une des raisons de ce report est le départ
prévu en août du commandant de l'armée de terre turque,
le général Atila Ates, partisan du "Leopard-2" allemand.
L'état-major souhaiterait attendre son successeur avant de trancher
ce marché de plusieurs milliards.
Toujours selon Der Spiegel, les problèmes techniques qui affectent
le "M1 Abrams" américain pourraient profiter au blindé français.
Lors d'une visite à Paris, le chef d'état-major turc,
le général Huseyin Kivrikoglu, s'était fait présenter
le "Leclerc" et aurait été très impressionné,
écrit l'hebdomadaire. A l'en croire, un modèle-réduit
du "Leclerc" circule désormais dans la salle de réception
de l'état-major turc.
Der Spiegel note que l'Allemagne ne perdrait pas tout si l'appel
d'offres était adjugé à la France, le "Leclerc" étant
propulsé par un moteur diesel allemand. (AFP, 8 juillet 2000)
Bell-Textron prioritaire dans l'achat de 145 hélicoptères
La Turquie a décidé d'entamer des négociations
commerciales "en priorité" avec la firme américaine Bell-Textron
pour l'achat éventuel de 145 hélicoptères d'attaque,
a annoncé vendredi le Premier ministre turc Bulent Ecevit.
"Au stade où en est l'appel d'offres, nous pouvons entamer
des négociations avec les sociétés en compétition",
a déclaré M. Ecevit lors d'une conférence de presse
à la sortie d'une réunion du comité exécutif
de l'Industrie de la Défense, à Ankara.
M. Ecevit a précisé que, si un accord n'était
pas trouvé avec la firme américaine, la Turquie se tournerait
alors vers le consortium russo-israëlien Kamov-IAI.
"Nos discussions commenceront en priorité avec Bell Textron,
puis en second lieu avec le partenariat entre le russe Kamov et l'israëlien
Israeli Aircraft Industries," a-t-il déclaré.
"Je veux préciser que le fait d'ouvrir des négociations
avec ce partenaire ne signifie pas que nous construirons les hélicoptères
avec lui et que nous accepterons les conditions qu'il présentera",
a ajouté le Premier Ministre.
La Turquie avait ouvert cet appel d'offres, estimé à
environ quatre milliards de dollars, en 1997.
La firme qui emportera le contrat fabriquera les hélicoptères
en coopération avec le constructeur aéronautique Turkish
Aerospace Industries (TAI) et transfèrera une partie de sa compétence
technologique à son partenaire turc. (AFP, 21 juillet 2000)
RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS
Agca affirme que le Vatican a déformé les secrets de Fatima
Mehmet Ali Agca, qui tenta d'assassiner le pape Jean-Paul II en 1981,
a lancé lundi une violente attaque contre le Vatican, affirmant
que le Saint-Siège a déformé les secrets de Fatima.
Agca, extradé d'Italie le 13 juin suite à une grâce
présidentielle, comparaît pour plusieurs affaires devant une
cour criminelle d'Istanbul, dont une attaque à main armée
à Istanbul en 1979.
"Le Vatican a changé certains des secrets de Fatima parce
qu'ils révélaient en fait que le Vatican s'apprêtait
à suivre la voie du diable, s'écartant de la voie de la vraie
religion pour devenir une force politique et économique, et aussi
que les cardinaux allaient engager une lutte interne pour le pouvoir",
affirme Agca dans une lettre manuscrite transmise à la presse par
son avocat.
Les "secrets de Fatima" furent révélés à
trois petits bergers qui ont "vu" la Vierge Marie à Fatima (Portugal),
en 1917.
Les deux premiers secrets avaient été révélés
en 1929. Le troisième, révélé il a quelques
semaines, prédisait qu'un "prêtre vêtu de blanc serait
tué par un groupe de soldats tirant à plusieurs reprises
avec des balles et des flèches". Jean Paul II, dont la piété
mariale est une des constantes du pontificat, croit se reconnaître
dans le prêtre dont il est fait état dans le message de Fatima.
Dans sa déclaration de lundi, Mehmet Ali Agca a également
accusé le Vatican, dont le passé est "rempli des plus graves
péchés et crimes contre Dieu et l'Humanité", écrit-il,
était derrière l'agression contre le pape.
"Chers amis catholiques... pourquoi ne vous détournez-vous
pas du Vatican qui a organisé la tentative d'assassinat contre son
propre pape?", demande-t-il. "Personne ne doit craindre le Vatican, 'maison
du diable'. Je déclare, seul, une guerre culturelle mondiale contre
le Vatican", poursuit Agca.
Mehmet Ali Agca a également appelé le pape à
renoncer à ses fonctions et rentrer en Pologne, son pays natal.
"Vous êtes un homme bon. Ne restez pas au Vatican, qui est
la maison du diable et la poubelle de l'histoire. Préférez
oeuvrer à l'abolition de la Papauté qui trahit la Bible,
le Messie et Dieu," ordonne la lettre de Agca.
L'audience de lundi, consacrée à sa participation à
une attaque à main armée dans une usine d'Istanbul, en 1979,
n'avait rien à voir avec cette étonnante diatribe.
Le président de la 2e Cour criminelle a joint cette affaire
à une autre accusation selon laquelle Agca aurait fait la caisse
d'une bijouterie, toujours à Istanbul, la même année,
et renvoyé l'affaire devant une autre cour.
Agca, 42 ans, ancien membre du mouvement ultra-nationaliste des loups
Gris, a réfuté ces deux chefs d'accusation et le procès
a été renvoyé au 9 août.
Agca a passé 19 ans dans les prisons italiennes pour avoir
tenté d'assassiner le pape et doit maintenant purger une peine de
10 ans de détention pour le meurtre d'Abdi Ipekci, rédacteur
en chef du quotidien libéral Milliyet, en 1979.
QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION
Les gardiens de village restent maîtres dans le sud-est
Les gardiens de village, auxiliaires de la lutte contre la rébellion
kurde depuis une décennie, restent maîtres dans le sud-est
de la Turquie, pourtant quasiment pacifié après l'annonce
de l'arrêt des combats par la rébellion l'an dernier.
"Je dois rentrer avant la nuit car les "korucu" ("protecteurs" en
turc) de la région tirent sans sommation", raconte Hasan sur un
champ loué à un habitant toujours banni du hameau détruit
de Gunduzluk, à 50 km au nord de Batman.
"Je n'ose même pas aller voir ce qui reste de ma maison", clame
Omer, 69 ans, chassé en 92 de son village proche de Hasankeyf, à
90 km au sud de Batman, et entièrement brûlé depuis.
"Celui qui passe la rivière marquant la limite du village
est immédiatement abattu", affirme-t-il. "Beaucoup de gens ont ainsi
disparu".
Les villages reculés qu'occupent les "korucu" demeurent inaccessibles
sans autorisation spéciale, malgré la disparition presque
totale des patrouilles militaires et la levée des restrictions légales
dans plusieurs provinces.
Les affrontements sont à "un niveau proche de zéro",
affirmait dès septembre le chef d'état-major Huseyin Kivrikoglu,
et l'état d'urgence, en vigueur depuis treize ans, ne concerne plus
que 4 provinces de la région.
"Sans cette permission, je ne réponds d'aucun problème
de sécurité", explique à l'AFP le gouverneur adjoint
de Batman, Bayramali Kose.
"Faute de laisser-passer officiel, il est impossible de continuer",
renchérit le commandant du poste militaire sur l'unique accès
à Gumusorgu, à60 km au nord de Batman, partiellement vidé
après que certains aient pris les armes avec le PKK qui a lutté
pendant 15 ans pour un Etat kurde indépendant dans le sud-est.
"J'ai rendu visite à mes proches devenus gardiens de village
alors que j'avais préféré partir. Ils m'ont fait comprendre
que je ne pouvais pas revenir m'installer là-bas et je n'ai pu rester
qu'une nuit", raconte sous un nom d'emprunt Mehmet Yilmaz, parti en 1995
d'Akpinar, dans la province de Hakkari.
Des dizaines de milliers de familles chassées de chez elles
pour couper tout soutien à la rébellion réclament
leur retour dans les villages évacués, mais les milices pro-gouvernementales
et leurs proches jouissent en priorité du droit d'occuper les nouveaux
villages construits dans les zones rurales.
Le Premier ministre Bulent Ecevit doit ainsi inaugurer fin juillet
le village de Catak-Konalga, à 60 km au sud de Van, bientôt
suivi de ceux de Dikbiyik, plus au sud, et de Kaymakamçesme, dans
la province de Sirnak.
Entrer dans Konalga, qui abrite 200 familles du clan Ezdinen "n'est
pas encore possible", explique à l'AFP un proche collaborateur du
gouverneur de Van sous couvert de l'anonymat.
A ce jour, 65.000 "korucu" sont officiellement au service du maintien
de la sécurité dans les 10 provinces administrées
par un gouverneur spécial, dont les trois-quarts sont rémunérés
par les autorités et les autres sont des "bénévoles".
La question de leur dés enrôlement est régulièrement
évoquée, avec la disparition progressive de l'insécurité,
et une loi votée vendredi par le parlement restreint fortement les
conditions d'appartenance à la milice, et pose des limites à
sa liberté d'action, jusque là totale. Elle charge aussi
les sous-gouverneurs de les désarmer et de les mettre à pied
en cas d'abus.
"Il n'est pas question de s'en débarrasser", déclare
pourtant à l'AFP le gouverneur spécial pour les provinces
du sud-est, Gokhan Aydiner, "car le terrorisme peut resurgir à tout
instant".
"Mais ceux qui désirent arrêter ne seront pas remplacés,
et l'Etat leur trouvera une situation, notamment dans les services de sécurité",
affirme-t-il.(AFP, 4 juillet 2000)
Two Kurds burned themselves
Nesrin Teke, the Diyarbakir Representative with the Özgür
Halk journal, and Mahmut Yener, a university student, who burned themselves
for the release of the PKK leader Abdullah Öcalan, died on July 9.
Mahmut Yener who had been taken to Adana Balcali Hospital after burning
himself on the Diyarbakir city wall, reportedly died in the night of 8
July. (Yeni Gündem, July 10, 2000)
A publisher convicted for Kurdish problem
The trial launched against Songül Özkan, the owner of Evrensel
Publishing House, in connection with the book entitled "Kurdish Problem
and Democratisation" on the charges of "inciting people to hatred and enmity,"
concluded on July 11 at Istanbul SSC . Songül Özkan was sentenced
to 2 years in prison and fined to TL. 182 thousand. (Evrensel, July 12,
2000)
Peace Initiative members condemned
The trial launched against PKK members Ali Sapan, Ismet Baycan Yasar
Temur and Seydi Firat, who surrendered on 4 October 1999 with their letters
written to the State executives upon the call of PKK leader Abdullah Öcalan,
ended on 12 July.
The Van SSC sentenced Ali Sapan to 18 years inprison and other defendants
to 12 years 6 months. (13 July, Radikal-TIHV, July 13, 2000)
Raid on a Kurdish cultural association
The Mersin branch of the Mesopotamia Culture Center (MKM) was raided
by the police officers on 12 July. Twenty people were detained during the
raid reportedly carried out in line with the instructions of Adana SSC.
Branch Director Servet Özkan who was assaulted during the search
was first hospitalised and then taken to Mersin Security Directorate. The
building was later sealed.
Among the detainees, six children were released from the Security
Directorate the same day and 11 were released with the order of the Prosecution
office on 14 July. Servet Özkan and the executives Cezmi Arkis and
Rifat Duman were remanded. (13-14 July, Yeni Gündem, July 13-14)
A Singer Remanded for Kurdish song
Singer Aydin Acar, who was detained during a wedding in Hakkari on
the accusations of singing a Kurdish song, was remanded by the court he
appeared before on charges of "disseminating separatist propaganda."
Police officers allegedly forced Acar to testify that "Sebahattin
Avci, HADEP Hakkari Provincial Chairperson, and Hüseyin Ümit,
Hakkari Mayor from the HADEP, enforced him to sing Kurdish songs." (15
July, Yeni Gündem, July 15, 2000)
19 personnes accusées d'aider la rébellion kurde
Les forces de sécurité turques de la ville de Yuksekova
(sud-est) ont interpellé 19 personnes soupçonnées
d'aider la rébellion armée kurde, ont indiqué lundi
les services du gouverneur local.
Le groupe, parmi lesquels dix gardiens de village employés
par le gouvernement et deux officiels, travaillait pour l'approvisionnement
et la logistique de militants du PKK dans la région, selon ces services,
cités par l'agence Anatolie.
Les témoignages des suspects ont apporté des renseignements
sur plusieurs attaques ayant eu lieu ces dernières années
et mises à l'actif du PKK, rapporte Anatolie, citant des responsables
dont elle ne précise pas l'identité.
Cela concerne notamment le bombardement d'un poste de gendarmerie
qui s'est soldé par la mort de treize personnes, la tentative d'assassinat
d'un ancien gouverneur lors de laquelle son chauffeur avait été
tué, ainsi qu'un attentat à la bombe par un kamikaze qui
avait fait sept blessés.
Quelque 36.500 personnes ont perdu la vie dans les affrontements
entre le PKK et l'Armée turque depuis que les rebelles ont lancé
la lutte armée pour un état indépendant dans le sud-est
du pays en 1984.
Les accrochages ont sensiblement diminué depuis septembre
dernier, lorsque les rebelles ont mis fin à la lutte armée
après les appels à la paix du chef du PKK Ocalan, emprisonné
après avoir été condamné à mort.
Les militaires turcs ont toujours considéré ces appels
comme une manoeuvre, appelant les rebelles à se rendre ou à
être défaits. (AFP, 17 juillet 2000)
Le risque d'affrontements entre l'UPK et le PKK
De retour de Washington, le leader kurde irakien Jalal Talabani a
effectué, le 25 juillet, une visite remarquée à Ankara
où il a notamment été reçu par le Premier ministre
turc Bülent Ecevit et par des responsables militaires turcs.
De source turque, on indique que J. Talabani a informé les
autorités turques des activités du PKK au Kurdistan irakien.
L'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de J. Talabani affirme avoir, "depuis
avril dernier" créé des zones tampon autour des bases du
PKK dans le Mont Qandil, à la frontière irako-iranienne,
afin d'empêcher les attaques du PKK contre la Turquie.
M. Talabani a également indiqué au Premier ministre
que les guérilleros du PKK étaient disposés à
déposer leurs armes si Ankara s'engage à ne pas les poursuivre.
B. Ecevit s'est contenté d'écouter attentivement les propos
de son hôte kurde. Très allergique aux mots kurde et Kurdistan,
il a, à l'issue de l'entretien, remercié "M. Talabani et
son organisation (sans nommer celle-ci qui comporte le mot "Kurdistan")
de leurs efforts pour bouter l'organisation terroriste PKK hors de l'Irak."
Officiellement Ankara se dit "satisfait" de «la nouvelle politique
anti-PKK» de l'UPK tout en restant «prudent» en raison
«des engagements antérieurs non respectés» du
chef kurde.
De son côté, J. Talabani, dont c'était la première
visite en Turquie, depuis 18 mois, s'est montré élogieux
sur "la coopération avec nos frères turcs" à qui il
a demandé de "l'aide" sans préciser la nature de celle-ci.
Il a ajouté que le vice-président américain Al Gore
lui avait recommandé de "rester dans la ligne de la politique turque".
La visite de J. Talabani intervient à un moment où
les relations d'Ankara avec le PDK de M. Barzani connaissent un certain
refroidissement. Les autorités turques n'apprécient pas que
l'administration kurde d'Erbil se comporte en un quasi-Etat, avec des titres
(Premier ministre, ministres, président du Parlement, etc) et des
symboles (l'usage de plus en plus répandu des drapeaux kurdes),
qui déplaisent profondément à Ankara.
De plus, un parti turcoman irakien proche d'Ankara qui voulait former
une milice armée a récemment été sévèrement
rappelé à l'ordre par la police kurde d'Erbil. Le ministère
turc des Affaires étrangères a convoqué le représentant
à Ankara du PDK pour demander des "explications" et le gouvernement
turc, par la voix d'Ismail Cem, a promis de "protéger nos frères
turcomans".
La visite à Ankara de J. Talabani a suscité une vive
tension entre son organisation et le PKK. Les media turcs ont annoncé
que Talabani s'était engagé à "nettoyer sa région
du PKK".
Le PKK, qui maintient plusieurs bases armées au Kurdistan
irakien et refuse de les évacuer, parle, dans ses médias,
d'une "déclaration de guerre" faisant partie d'un "complot international
ourdi par Washington contre le PKK". Des opérations militaires
du PKK, très réduites ces derniers mois, ont repris dans
la région. Des commandos du PKK venant d'une base près de
Mossoul, sous contrôle irakien, ont lancé des attaques surprises
contre des positions du PDK tuant une quinzaine de Peshmergas.
Des attentats contre des civils, attribués au PKK, ont également
repris. Le PDK y voit la "main des services irakiens qui soutiennent le
PKK et qui s'en servent pour déstabiliser le Kurdistan irakien".
Le risque d'une confrontation armée d'envergure entre l'UPK et le
PKK se dessine également.
L'Iran, allié traditionnel de l'UPK et du PKK va-t-il intervenir
pour éviter un sanglant conflit entre ses protégés?
Ou, va-t-il pousser le PKK à s'en prendre à l'UPK pour punir
celle-ci de son flirt poussé avec Washington et Ankara?
Plusieurs dizaines de cadres du PKK, y compris des ex-commandants
de certaines régions militaires, contestant "la nouvelle stratégie"
de leur parti ont récemment fait défection. Certains ont
pu se réfugier auprès de l'UPK.
D'autres, de 30 à 50 selon les estimations, ont été
arrêtés et seraient menacés de mort par le PKK. Qualifiés
de "traîtres" par Öcalan lui-même, qui, dans un texte
publié par le journal Serxwabûn (indépendance) du PKK,
demande que l'on les punisse avec les rigueurs de temps de guerre. Ces
dissidents ont fait appel à des ONG internationales pour leur protection.
Plusieurs ONG européennes, des partis kurdes de Turquie regroupés
dans la Plateforme du Kurdistan du Nord, mènent campagne pour la
libération de ces dissidents. (CILDEKT, 25 juillet 2000)
Turkish Deputy PM Rules out Special Status for Kurds
Deputy Prime Minister Devlet Bahceli said on Saturday Turkey could
not grant minority status to Kurds as that would legitimate the separatist
war waged by Kurdish rebels. Kurdish guerrilla leader Abdullah Ocalan --
sentenced to hang for treason last year -- has from his jail cell ordered
his fighters to cease fire and instead wage a peaceful campaign for cultural
rights for the country's 12 million Kurds.
The European Union has urged Turkish authorities to ease restrictions
on the use of Kurdish language in education and broadcasting and improve
its chequered human rights record as a step towards EU membership. Turkey
has so far refused, saying Kurds enjoy equal rights with Turks before the
law. Only non-Moslems have minority status in Turkey under the 1923 Lausanne
Agreement and rights such as that of education in their own languages.
"It is impossible for us to accept such an approach which on ethnic
basis could justify a terror movement... by producing a new minority concept
that goes beyond the minority description made by the Lausanne Agreement,"
the nationalist Bahceli told mainstream daily Hurriyet in an interview
published on Saturday.
Bahceli's conservative coalition partners appear to take a softer
line on Kurdish cultural rights. Conservative Mesut Yilmaz, coordinator
for Turkey's EU membership bid, said last week that now "terrorism" was
over Ankara could take unprecedented steps.
Ocalan's Kurdistan Workers Party (PKK) fought for self-rule in the
mountainous southeast for 15 years, in a conflict that cost over 30,000
lives. Fighting has now largely ended.
Bahceli said there was no ban on using Kurdish in daily life but
he opposed any further moves such as officially allowing education in Kurdish.
"That would mean handing down what the PKK has been seeking for years as
middle term goals in order to reach its final target," he was quoted as
saying by the daily.
The Nationalist Action Party leader also objects to abolishing the
death penalty, saying that would save Ocalan's neck. Scrapping it is a
condition of EU membership. (Reuters, July 29, 2000)
Kurdish Woman Who Burned Herself
Esen Aslan (19) working at Izmir office of the journal Özgür
Halk, burned herself in Kadifekale, Izmir, on 28 July. Aslan, who was taken
to Yesilyurt State Hospital, was reportedly conscious. Aslan reportedly
stated in her letter that she burned herself "in protest of the state of
PKK leader Abdullah Öcalan and the attacks aimed at PKK and the Kurdish
people."
Yahya Çete, Izmir representative of the journal Özgür
Halk, who visited Esen Aslan in the hospital, was detained together with
Ümit Demir and Bahattin, whose surname could not be determined, who
were witnesses of the incident. The detainees were later released.
A decision of remand was taken for Esen Aslan under Article 169 of
the Turkish Penal Code on the accusations of "helping the PKK." Aslanís
lawyer Mustafa Rollas stated that "the decision of remand is taken before
the preparation of Prosecutor roll of inquires. A copy of the decision
of remand was given to the nurses at the hospital instead of my clientís
relatives."
Lawyer Rollas who stated that he would object to the decision of
remand also criticised that his client had been handcuffed to her bed.
(Yeni Gündem, July 29-31, 2000)
HADEP Report Notes 30,000 Wanting To Return to Villages
The HADEP [People's Democracy Party] Central Migration Committee
prepared a report entitled, "TheKurdish Issue and the Migration Report."
According to this report, 30,000 of the people who were forced toleave
their villages due to the OHAL [State of Emergency] practices, the inability
to secure a safe life, and theexistence of the village guard system, have
asked to return to their villages.
But those who have made such arequest are demanding that the conditions
that were the cause of their departure be removed as soon aspossible.
The report, together with the 30,000 petitions that were made to
the Migration Committee, will beforwarded to the Assembly Speaker's office.
According to the report that was prepared by the Central Migration
Committee under the leadership ofHADEP Deputy leader Eyyup Karageci, economic
reasons as well as the instability that prevailed in the regionwere the
causes of the migrations between 1965 and 1990.
The 1985-1995 migrations were "compulsorymigrations that resulted
from National Security reasons."
Security, Pressure, Anxiety
The people who left their villages drew attention to the fact that
they were forced to leave in masses and listedthe reasons for the migrations:
"The OHAL practices, the special team and village guard system, the
plateauban, the inability to secure a safe life, the people's concern for
their future, social tensions arising from militaryskirmishes, pressures
exerted upon them by the security forces on account of their identity."
The Means for a Return Should Be Secured
The following are the demands that were made by those victims who
were forced to leave their villages. These demands are listed in
the report, which also mentions that if provisions for a return could be
ensured, the4,000,000 people who had left their villages would seek to
return.
"Physical damages must be compensatedfor; a secure environment must
be established in the region; the mines must be removed from the plateaus;
theOHAL and the village guard system must be abolished; priority must be
given to the inclusion of the regionwithin the coverage of provinces to
ensure its development; the region must be revived socially andeconomically;
interest, loan, and employment possibilities must be created."
Adana Has the Largest Number of Requests
The report notes in detail those provinces that accepted immigrants
and from which people emigrated, as wellas those provinces that applied
for a return.
According to the report, "Siirt, Mardin, Sirnak, Dersim, Bingol,Diyarbakir,
Agri, and Batman" are at the top of the list of provinces from which people
were forced to leave. "Adana, Mersin, Aydin, Antalya, Hatay,
Izmir, Manisa, Istanbul, Bursa, Denizli, Tekirday, Kocaeli, Eskisehir,Sakarya,
Bilecik, Mugla, and Kutahya" are the provinces that accepted the largest
number of immigrants.
More than 30,000 families applied to the Central Migration Committee
and requested to return to theirvillages.
The following is a list of the provinces with the largest number
of requests for return:
Adana(8,100), Mersin (5,000), Istanbul (5,000), Diyarbakir (4,000),
Izmir (3,000), Mardin (1,500), Siirt (1,000), Hatay(1,000), and Batman
(1,000).
The Solution is Democracy
The section of the report that is discussed under the heading, "The
Kurdish Issue," drew attention to the factthat due to the prevailing environment
of violence, more than 40,000 people have died, thousands were wounded,thousands
of villages and arable fields were evacuated, and 4,000,000 people were
forced to leave their homes. The report claimed that for a
permanent solution of the issue, the democratization program must be resolutely
put into effect, alongside the regional socioeconomic development project
that should be carried out in an environment of internal peace and a social
state of sensitivity.
The report dwelled on the strategy for a solution as well and noted:
"One of the fundamental requirements of being a state is the protection
of all citizens' well-being without making any distinction, the preservation
of allits cultures, and the provision of the country's security.
The use of force and violence in solving these issues isillegitimate."
The report, which noted that the violation of basic rights and freedoms
would not be tolerated, emphasized that the Kurdish issue as well as the
other minorities' issues should be solved through democratic ways. (Yeni
Gundem, July 30, 2000)
MINORITES / MINORITIES
Manifestation des Assyro-Syriaques en Suisse
Près de soixante dix Assyriens-Syriaques ont occupé
lundi après-midi la salle où a été signé
le Traité de Lausanne qui a dessiné les frontières
de la Turquie il y a 77 ans.
Les manifestants ont occupé sans violence le Palais de Rumine,
au centre-ville, profitant de travaux de rénovation pour pénétrer
dans la salle et mettant à la porte deux ouvriers.
Les Assyriens-Syriaques, venus de toute l'Europe, ont installé
des banderoles aux fenêtres appelant à la "solidarité
internationale".
Le traité de Lausanne signé en 1923 par les vainqueurs
de la première Guerre mondiale et la Turquie a scellé le
destin de ce peuple qui vit aujourd'hui disséminé entre la
Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie. Les Assyriens-Syriaques ne demandent
pas l'autonomie, jugée irréaliste, mais des droits démocratiques
pour leur communauté.
Il y aurait près de 8 millions d'Assyriens-Syriaques dans
le monde. Près de 3.000 d'entre-eux vivraient en Suisse, ont-ils
indiqué. (AFP, 24 juillet 2000)
SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC
Les prix en hausse de 0,7% en juin, + 58,6% sur un an
L'inflation a atteint en Turquie 58,6% en juin en glissement annuel
contre 62,7% en mai, avec une hausse des prix à la consommation
de 0,7% en juin par rapport à mai, a annoncé lundi l'Institut
des statistiques d'Etat (DIE).
En mai, les prix à la consommation avaient grimpé de
2,2% par rapport à avril. Ils avaient progressé de 2,3% en
avril par rapport à mars.
Candidate à l'entrée dans l'Union européenne,
la Turquie a pour objectif de ramener l'inflation à 20/25% fin 2000,
10% fin 2001, puis 5% fin 2002, dans le cadre d'un ambitieux programme
de réforme économiques au terme d'un accord conclu en décembre
avec le Fonds monétaire international (FMI), qui lui a ouvert une
ligne de crédit de 4 milliards de dollars sur trois ans.
"Les résultats de juin sont encore meilleurs qu'escomptés.
Il s'agit d'une réussite pour la politique du gouvernement", a commenté
le professeur Eser Karakas de l'Université Bahcesehir sur la chaîne
de télévision l'information continue NTV.
Il a souligné toutefois la difficulté de ramener l'inflation
chronique à25% d'ici la fin de l'année. "Même 35% sera
une réussite", a-t-il ajouté.(AFP, 3 juillet 2000)
Tranche de crédit de 295 millions de dollars du FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) a donné jeudi
son feu vert pour que la Turquie puisse emprunter 295 millions de dollars
dans le cadre d'un crédit stand by de 3,9 milliards accordé
fin décembre.
Depuis l'octroi du programme de soutien du FMI à la Turquie
le 22 décembre, ce pays à déjà tiré
pour 590 millions de dollars, a indiqué le FMI dans un communiqué.
"Un résultat budgétaire solide dans la première
moitié de l'année a soutenu les conditions d'une amélioration
macro économique", a indiqué Stanley Fischer, directeur général
adjoint du Fonds qui s'attend à un excédent du budget primaire
supérieur à ce qui avait été fixé par
le programme économique.
Le programme économique sur trois ans avait été
décidé notamment pour enrayer l'inflation qui, "toujours
élevée, a décliné à ses plus bas niveaux
depuis 1986".
L'octroi de l'enveloppe de 3,9 milliards de dollars avait également
pour but d'installer un taux de croissance du PIB supérieur à
5% sur la durée du programme. (AFP, 6 juillet 2000)
Séisme à Istanbul: un mort et 34 blessés légers
Une personne a été tuée et 34 autres ont été
blessées en raison de la panique provoquée par un séisme
d'une magnitude 4,2 sur l'échelle ouverte de Richter qui a frappé
tôt 7 juillet la région d'Istanbul, selon un nouveau bilan
de l'agence Anatolie.
L'épicentre du séisme, qui s'est produit à 03H15
(00H15 GMT), était situé à une dizaine de kilomètres
au sud d'Istanbul, dans la mer de Marmara, a annoncé l'Observatoire
sismologique d'Istanbul.
Une femme de 31 ans est morte d'une crise cardiaque liée à
la panique à Gebze, à quelques kilomètres d'Istanbul,
où la secousse a aussi été ressentie.
Le séisme n'a pas endommagé de bâtiments mais
34 personnes ont dû être hospitalisées pour des blessures
légères après avoir sauté par la fenêtre
ou par le balcon à Istanbul et Gebze, a indiqué Anatolie.
"Il peut s'agir d'une secousse préliminaire à un séisme
plus important", a indiqué sur la chaîne privée d'information
continue CNN-Turk Mehmet Ercan, ingénieur en géophysique,
qui a dit s'attendre à un séisme de magnitude 6,3 à7,2
en mer de Marmara qui baigne Istanbul.
La Turquie est un pays à haute sismicité.
Le 17 août 1999, un tremblement de terre d'une magnitude 7,4
dont l'épicentre se trouvait dans la région d'Izmit, à
une centaine de kilomètres à l'est d'Istanbul, avait frappé
la région, faisant 20.000 morts dont un millier à Istanbul.
En novembre, un séisme d'une magnitude 7,2 faisait plus de
800 morts près de Duzce.
Plus récemment, en juin, un séisme dans la région
de Cankiri (nord) avait fait 2 morts et 81 blessés et d'importants
dégâts matériels.
Les habitants de la région d'Istanbul vivent dans la hantise
d'un séisme depuis que les sismologues ont prédit une nouvelle
secousse majeure d'ici 30 ans dans la métropole de 12 millions d'habitants,
lié à la ligne de faille nord-anatolienne, qui court d'est
en ouest de la frontière arménienne à la mer Egée,
divisant la Turquie en deux blocs.
Le séisme de Cankiri était également lié
à l'activité de cette faille. (AFP, 7 juillet 2000)
Canicule en Turquie: Déjà 18 morts
Une nouvelle vague de chaleur a frappé de plein fouet la Turquie
le 13 juillet et Istanbul, où le thermomètre affichait 44
degrés Celsius en milieu de journée, vivait la journée
la plus chaude de ces 70 dernières années.
A Istanbul, plus importante ville de Turquie avec plus de dix milions
d'habitants, le thermomètre enregistre une hausse de 8 à
10 degrés par rapport à la moyenne générale
en cette période de l'année, selon les météorologues.
A Cizre, Diyarbakir, Sanliurfa et Batman, dans le sud-est du pays,
le mercure affichait respectivement 46, 45 et 44 degrès.
Le thermomètre affichait plus de 42 Celsius à Izmir
(ouest) et les régions avoisinantes qui abritent de nombreux sites
touristiques situés sur la côte egéenne. 300 personnes
ont été admises à des hôpitaux à Izmir
pour des affections provoquées par la chaleur.
Ankara a également battu le record de ces 46 dernières
années avec 40 degrès.
Le gouvernement turc a déclaré fériées
les journées de jeudi et de vendredi dans le secteur public après
que les services météorologiques ont prévu des températures
comprises entre 35 et 44 degrés dans tout le pays.
Le bilan des victimes de la vague de chaleur qui affecte presque
toute la Turquie depuis plus de dix jours se monte actuellement à
18 morts. Une dizaine de personnes sont mortes par noyade.
Plusieurs foyers d'incendies ont été signalés
dans le sud et le sud-ouest du pays, mobilisant d'importants moyens, notamment
des avions canadairs et des hélicoptères, selon l'agence
Anatolie.
Les camions et poids lourds ont été interdits de circulation
ces deux prochains jours sur plusieurs autoroutes de Turquie car ils risqueraient
de détériorer l'asphalte qui a commencé à fondre
en raison de la canicule, selon une décision de la police.
Cette interdiction couvre surtout certaines provinces de l'ouest,
Ankara et ses environs, ainsi que le sud-est du pays.
"La chaleur aura en outre un effet négatif sur les chauffeurs
de ces véhicules", précise un communiqué de la police
nationale, qui demande à ce que ces routes ne soient pas empruntées.
Un rafraîchissement est attendu à partir de vendredi,
qui touchera samedi le sud-est anatolien, selon les autorités. (AFP,
13 juillet 2000)
Privatisation partielle de la compagnie pétrolière turque
La Turquie a privatisé vendredi 51% de la compagnie nationale
de distribution de produits pétroliers Petrol Ofisi, pour un montant
de 1,26 milliard de dollars.
Le contrat de cession a été paraphé dans la
capitale par le chef du Bureau des Privatisations, Ugur Bayar, et les représentants
des acquéreurs du distributeur pétrolier, un consortium turc
qui regroupe la grande banque Is Bankasi et Dogan Holdings, l'une des plus
grosses sociétés privées du pays.
M. Bayar a annoncé que le montant de la reprise de Petrol
Ofisi avait été entièrement payé, ce qui en
fait la plus grosse recette que le Trésor turc ait jamais connue
pour une privatisation.
"Cela représente le plus gros chèque encaissé
par le Trésor dans l'histoire de la République, en dehors
d'un emprunt à l'étranger de 1,5 milliard de dollar", a-t-il
dit.
Le groupe Is Bankasi-Dogan Holdings avait emporté en mars
dernier cet appel d'offres pour la compagnie pétrolière nationale,
éliminant trois autres concurrents.
En avril, le bureau des privatisations avait donné son feu
vert à la cession de Petrol Ofisi, ce qui avait déclenché
la colère du principal syndicat turc, Turk-Is, qui craint que la
privatisation soit dommageable aux intérêts de ses employés.
La vente de Petrol Ofisi est la clef de voûte d'un ambitieux
programme de privatisations dont le gouvernement entend tirer quelque
7,6 milliards de dollars de recettes.
L'an dernier, la coalition tripartite dirigée par Bulent Ecevit,
le gouvernement le plus stable à gérer le pays depuis au
moins 5 ans, avait annoncé qu'il prévoyait de privatiser
49 des 74 entreprises d'Etat d'ici à la fin de l'an 2000.
Parmi ces sociétés figure la compagnie de télécommunications
Turk Telekom, dont 20% doit être cédé d'ici à
la fin de l'année, et le géant de l'acier Iskenderun Iron
and Steel works, dans le sud du pays.
Ce programme de privatisations fait partie d'un ensemble de réformes
économiques engagées en contrepartie d'un accord de crédit
de 4 milliards de dollars avec le Fonds Monétaire International,
signé en décembre. (AFP, 21 juillet 2000)
La rigueur économique force à renoncer au nucléaire
La Turquie a enterré mardi son très ancien projet de
construction d'une toute première centrale nucléaire par
respect d'un plan très strict de lutte contre l'inflation, mais
dit n'avoir pas totalement abandonné l'idée de recourir à
cette source d'énergie.
"Ce projet pourrait avoir des conséquences gravement négatives
pour notre programme de stabilisation économique", a expliqué
le Premier Ministre turc Bulent Ecevit à la sortie d'un Conseil
des ministres qui a mis un terme à un appel d'offres de plusieurs
milliards de dollars lancé en 1997.
"Nous n'avons pas les fonds nécessaires actuellement pour
le financer", a dit M. Ecevit. "Un emprunt étranger pourrait nous
mettre en difficulté et provoquer une reprise de l'inflation, qui
a tout juste commencé à marquer le pas".
Le Trésor turc a par deux fois déjà rejeté
les demandes de garantie financière pour la construction de cette
centrale, au prétexte qu'un tel investissement mettrait à
mal un plan d'austérité sur 3 ans appuyé en décembre
par le Fonds Monétaire International, en échange d'un crédit
de quatre milliards de dollars.
Ces mesures ont d'ores et déjà commencé à
porter leurs fruits puisque l'inflation, établie en juin à
58,6 % en glissement annuel, a sensiblement baissé depuis le début
de l'année.
Ce projet de centrale nucléaire avait suscité de vives
critiques de la part de pays voisins comme des défenseurs de l'environnement
en raison de la situation géographique du site d'Akkuyu (côte
méditerranéenne), à 25 kilomètres à
peine d'une ligne de faille active.
Ses détracteurs avaient notamment redoublé d'ardeur
après un violent séisme, de magnitude 6,3 sur l'échelle
ouverte de Richter, dans la région toute proche d'Adana, qui avait
fait plus de 140 victimes en 1998.
Mais M. Ecevit a souligné mardi que l'annulation de l'appel
d'offres ne signifiait pas que la Turquie renonçait définitivement
à ses ambitions de puissance nucléaire pour satisfaire à
des besoins énergétiques importants à long terme.
Il a également minimisé le facteur risques, expliquant
que les accidents nucléaires comme celui survenu à Tchernobyl
en 1986 étaient dus à des négligences et à
l'utilisation d'une technologie dépassée.
"Il ne faut pas non plus disqualifier l'énergie nucléaire,
mais il convient de se donner du temps jusqu'à l'apparition d'une
nouvelle génération de centrales nucléaires", a estimé
le Premier ministre.
Citant un rapport d'expert, M. Ecevit a jugé que dans un proche
avenir le coût de fabrication des centrales nucléaires devrait
baisser de 25%, et la durée de vie d'un réacteur devrait
atteindre 40 à 50 ans, contre 30 à 40 aujourd'hui, en brûlant
des combustibles moins dangereux que l'uranium pour la production d'énergie.
"Dans l'intervalle, nous devrons accélérer nos projets
de construction de centrales thermiques à gaz naturel et hydro-électriques,
tout en développant la production d'énergie solaire et éolienne",
a annoncé M. Ecevit.
La décision prise mardi par Ankara a été saluée
par la représentation turque de l'association de protection de l'environnement
Greenpeace, qui a plusieurs fois manifesté contre le projet de la
Turquie de se doter de la technologie nucléaire.
Le rejet de cette option est un "signe que la Turquie reconnait finalement
les risques qu'il y a à devenir la poubelle nucléaire des
pays développés", dit Greenpeace dans un communiqué.
(AFP, 25 juillet 2000)
AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS
La contestation des modérés du parti islamiste turc
L'aile réformiste du parti islamiste de la Vertu (FP), principale
formation d'opposition en Turquie, a lancé mardi une action en justice
pour contester la récente réélection à la tête
du parti d'une direction conservatrice, a annoncé l'agence Anatolie.
Haci Biner, membre réformateur du bureau des fondateurs du
FP, a demandé à un tribunal d'Ankara d'annuler l'élection
du 14 mai, au motif que les amendements introduits à la veille du
Congrès du FP dans la charte du parti -destinés à
barrer la route aux réformateurs - étaient illégaux.
Ces amendements avaient été votés dans la précipitation
par le bureau des fondateurs du mouvement, dominé par les conservateurs,
sans qu'ils en informent tous les organes du FP.
Abdullah Gul, candidat modéré à la présidence
du parti lors du congrès du 14 mai, avait obtenu 521 voix sur 1.154,
contre 633 au président sortant conservateur, Recai Kutan.
Le procureur général de la Cour de cassation Vural
Savas, qui a ouvert l'an dernier une enquête contre le FP pour atteinte
à la laïcité de l'Etat, a également jugé
invalides les nouveaux amendements à la charte du parti, votés
selon lui par un nombre insuffisant de militants.
La candidature de M. Gul visait à contester l'influence sur
le FP de l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, évincé
du pouvoir en 1997 par l'armée qui lui reprochait d'attenter à
la laïcité de la Turquie, et qui présiderait de facto
le FP par l'intermédiaire de M. Kutan.
Le parti de la Vertu compte 103 députés sur 550 au
parlement turc. (AFP, 4 juillet 2000)
La bataille pour un emblème entre laïcs et islamistes
Les Ankariotes sont appelés à se prononcer prochainement
par référendum sur l'emblème de leur ville, qui fait
l'objet depuis des années d'une vive polémique entre la municipalité
islamiste de la capitale turque et les milieux laïcs.
Le conseil général d'Ankara, qui rassemble les élus
locaux, a décidé lundi soir, avec l'aval du maire Melih Gokcek,
membre du parti islamiste de la Vertu(Fazilet), de convoquer cette consultation
populaire le 27 août dans la deuxième ville de Turquie, qui
compte plus de 3 millions d'habitants.
Les électeurs devront ainsi choisir entre l'emblème
actuel, adopté de facto par la municipalité islamiste en
1995, représentant un croissant renversé frappé d'une
mosquée à quatre minarets sur lesquels scintillent des étoiles,
et le soleil hittite, un cercle à l'intérieur quadrillé,
symbole des premiers habitants de l'Anatolie centrale jusqu'au 12 siècle
avant Jésus-Christ.
"Le soleil hittite n'a rien à voir avec Ankara, c'est un symbole
qui ressemble en fait à une croix", a affirmé M. Gokcek,
réélu maire d'Ankara aux dernières législatives
d'avril 1999.
"Le croissant et les étoiles représentent l'indépendance
de notre pays et l'unité de notre peuple", a-t-il enchaîné,
cité par l'agence Anatolie.
Le journal à gros tirage Hurriyet mène campagne en
faveur du retour au soleil hittite, l'ancien emblème de la capitale
d'un pays majoritairement musulman mais au régime strictement laïc
depuis la création de la République en 1923 par Mustafa Kemal
Ataturk.
Les opposants font remarquer qu'Ankara, à la différence
d'Istanbul, ne se distingue pas particulièrement par ses mosquées.
"Cet emblème ne représente pas l'histoire d'Ankara
et de la République", écrit Yasar Sokmensuer, un éditorialiste
d'Hurriyet.
Il relève aussi qu'il fait l'objet d'une bataille juridique
entre la ville et le gouvernorat, qui n'avait pas entériné
la modification, contrairement à ce que stipule la loi.
Mais M. Gokcek fait fi depuis cinq ans des rappels à l'ordre
des autorités, et les usagers du petit métro de la ville
et des autres moyens de transport public voient chaque jour des pancartes
sur les activités de leur municipalité sur fond de l'emblème
choisi par les islamistes.
"Les Hittites ont été l'une des plus importantes civilisations
de l'Anatolie, et j'estime que le soleil hittite représente mieux
cette ville que l'emblème actuel", explique à l'AFP Yasar
Coskun, professeur d'études hittites de l'Université d'Ankara.
Il reconnaît que cette grande civilisation, dédaignée
par les islamistes car elle a existé avant que les Turcs adoptent
l'Islam au Xème siècle, n'a pas laissé beaucoup de
traces à Ankara. Ses principaux vestiges sont situés à
Hattusas et Bogazkoy, à 150 km au nord-est d'Ankara.
"Ankara est au coeur même de l'Anatolie et les Hittites font
partie de notre histoire" ajoute le professeur Coskun. (AFP, 5 juillet
2000)
RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST
Council of Europe: "Turkey must adopt EU-standard democracy"
In a report drafted by the Council of Europe the Turkish government
was urged to take the necessary steps to improve human rights and
to make constitutional amendments to remove undemocratic provisions in
Turkey's body of law, such as Article 14 of the Constitution and Article
312 of the Turkish Penal Code (TCK).
The 19-page report, which was prepared following Council of Europe
co-rapporteurs Andras Barsony and Benno Zierer's fact-finding visit to
Turkey last March, details numerous topics ranging from human rights
issues -- freedom of expression and religion -- to some constitutional
amendments that permit closure of political parties and a lifelong
ban on political activities.
Referring to the negative effects of the closure of political parties,
the report said that the prohibition of certain political parties
in Turkey (e.g. the Welfare Party [RP] and the Democracy Party [DEP])
does not seem to be in accordance with the rights of expression and association
as laid down in the European Convention of Human Rights.
"Measures to prohibit a political party must only be taken in exceptional
cases. In particular a political party cannot be banned for the mere reason
that it advocates a change in the constitutional system, without
resorting to violence. In addition, a party cannot be held responsible
for statements made by its members unless such statements have been endorsed
by the party itself. ... The lifelong ban on any political activity
pronounced in respect of Mr. Necmettin Erbakan, former leader of the closed-down
Virtue Party [sic], is not in accordance with pluralist democracy.
Neither is the additional sanction imposed on Mr. Akin Birdal, the former
leader of the Turkish Human Rights Association [IHD], sentenced under Article
312 of the Penal Code: under Article 81 of the Law on Political Parties
he [Birdal] may not stand for any political office nor join any political
party during his lifetime. A similar sanction struck Hasan Celal
Guzel, former education minister and leader of the Rebirth Party
[YDP]. Recep Tayyip Erdogan was stripped of his status as mayor of Istanbul
for reading out a poem," the report stated.
1982 Constitution and some laws must be changed
The report also underlined the necessity of amending the Constitution
as well as several laws, saying that Turkish democracy is based on
a Constitution influenced by certain principles of Kemalism and approved
in 1982 under military rule. It maintained: "The co-rapporteurs are of
the opinion that the present Turkish Constitution, approved in 1982 under
the military regime, would benefit from a certain adaptation to Council
of Europe standards and norms. In March 2000, the co-rapporteurs were pleased
to see that this opinion was shared by a number of interlocutors, including
President of the Turkish Constitutional Court."
In addition to the constitutional amendments, the co-rapporteurs
recommended that other laws included in the TCK should be amended. "The
criticism of Article 8 of Turkey's Prevention of Terrorism Act is
that it sanctions but does not clearly and sufficiently define offences
of opinion. ... This opens the door to arbitrary action by the state
against individuals for 'crimes of thought,' not only in violation of
the right to freedom of expression but also of the rights to freedom of
thought and conscience and freedom of peaceful assembly and association.
A number of convictions under Article 312 of the TCK have already been
found to contravene Article 10 of the European Convention on Human Rights,"
the report declared.
Criticizing the role of National Security Council (MGK), the report
stressed that the dominance of the Turkish Army in domestic politics should
be reduced.
"The powers of the army in fields other than national defence are
a tradition inherited from the foundation of the Republic, confirmed
by the military regime in 1982, and are difficult to integrate into
a modern democracy based on Council of Europe values."
Freedom of religion and expression
The report also outlined developments in human rights issues and
criticized Turkey, saying that the freedoms of association and expression
and respect for the freedoms of thought, conscience and religion
in Turkey (Article 24 of the Constitution) are sometimes restricted
by excessive concerns for the preservation of the indivisible integrity
of the state.
"Such concerns have led to the prohibition for women to wear headscarves
in education and on state premises, including the parliament. Moreover,
although Turkey is a secular state, Article 24 requires education and instruction
in religion and ethics to be conducted under state supervision and
control, whilst instruction in religious culture and moral education
is compulsory in the curricula of primary and secondary schools.
The co-rapporteurs support the requirement of the Human Rights [Association]
of Turkey that freedom of religion and conscience should be ensured
without any discrimination and that compulsory religious education should
be ended," the report said.
"Freedom of association is limited in respect of certain political
convictions, including those in favour of more respect of the rights of
Turkish citizens of Kurdish origin.
Pending such reforms, the Turkish authorities should accelerate some
immediate actions, the state of emergency [OHAL] in Southeastern Turkey
should be lifted by parliament as soon as possible and be replaced
by a state of economic emergency, to remove the present obstacles
for economic development of the region."
Death penalty should be abolished
Touching upon the abolishment of the death penalty, which has recently
been the topic of discussion in Turkey, the report said that Turkey should
abolish capital punishment. "Although no death penalty has been executed
since 1984, Turkey has still not signed Protocol No 6 to the Convention
for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms concerning
the abolition of the death penalty."
Referring to the importance of Turkey's European Union membership
bid, the co-rapporteurs said that conditions for Turkey's accession to
the European Union had increased awareness of the need to improve
the human rights record. "The Turks are understanding that membership
of the EU [sic] will not be free and that Turkey will have to render
to the Union a great deal of its independence and sovereignty. They
are ready to do so because they realize that admission to the EU
is in the interest of Turkey as a state and it is recognition of the fact
that Europe is not complete without Turkey." (Kemal Ilter, Turkish Daily
News July 10, 2000)
Mesut Yilmaz: vice-premier chargé des relations avec l'UE
M. Mesut Yilmaz, chef du parti de la Mère patrie (ANAP, centre
droit), partenaire de la coalition tripartite au pouvoir, a été
nommé vice-Premier ministre chargé des relations avec l'Union
européenne (UE), selon un décret publié jeudi dans
le journal officiel.
La rentrée de l'ex-Premier ministre Yilmaz au cabinet avait
été annoncée mercredi par le Premier ministre Bulent
Ecevit.
Le secrétariat général chargé de coordonner
les liens avec l'UE, à laquelle la Turquie est candidate depuis
le sommet d'Helsinki en décembre, sera l'une des attributions de
M. Yilmaz.
M. Yilmaz remplacera au cabinet Cumhur Ersumer, député
ANAP, qui conservera son autre portefeuille de ministre de l'Energie.
Cette décision était attendue depuis le blanchiment
de M. Yilmaz par le parlement le mois dernier des nombreuses accusations
de corruption qui pesaient sur lui.
M. Yilmaz avait refusé un poste au gouvernement issu des législatives
d'avril 1999 tant qu'il ne serait pas blanchi de ces accusations.
Avant Mesut Yilmaz, c'est le ministre d'Etat Yuksel Yalova qui était
chargé de la coordination du dossier européen entre les différents
ministères. (AFP, 13 juillet 2000)
La Turquie au pied du mur européen
Günther Verheugen est venu chercher à Ankara la réponse
à une seule question : jusqu'à quel point la Turquie est-elle
prête à respecter les critères de Copenhague ? A la
veille de son arrivée à Ankara, le commentateur Mehmet Ali
Birand résumait ainsi la mission du commissaire européen
en charge de l'élargissement.
De fait, il s'agit de savoir si le régime turc est en mesure
de procéder à un sérieux aggiornamento de ses pratiques
coercitives, condition sine qua non d'une possible intégration au
sein de l'Union. Officiellement acceptée comme treizième
candidat européen en décembre 1999, la Turquie est en effet
attendue au tournant.
Avec l'interdiction régulière des partis et associations,
avec des actes de torture qui se comptent en centaines et qui sont dénoncés
à haute voix jusqu'au sein même du parlement, avec près
de 8.000 prisonniers politiques, avec, enfin, une armée qui n'est
manifestement pas contrôlée par les instances élues
du pays, la Turquie accumule les manquements aux prérequis démocratiques.
Jeudi soir, le commissaire européen se déclarait toutefois
satisfait de ses entretiens avec les officiels turcs : La Turquie est sur
le bon chemin, indiquait Günther Verheugen lors d'une conférence
de presse.
Le lendemain, le commissaire européen rencontrait les organisations
non gouvernementales et le son de cloche était sensiblement différent,
Verheugen stigmatisant les manquements démocratiques du pays. Ces
échanges de vues entre l'Union européenne et la Turquie doivent
aboutir cet automne à une sorte de «plan de route»qu'Ankara
devra suivre si elle veut in fine accéder aux véritables
pourparlers d'accession.
Force est de constater que la Turquie s'est retrouvée bien
embarrassée le jour où l'Union européenne l'a admise
au sein des candidats à l'intégration. L'euphorie qui s'en
est suivie dans les cercles occidentalisés du pays est vite retombée.
Moins de deux mois après le «oui» européen, les
fonctionnaires de l'Organisation de Planification d'Etat rédigeaient
un rapport dressant la liste des mesures à prendre pour démocratiser
le régime.
Visiblement pris de court, le gouvernement déclarait que ce
document n'était qu'une base de travail et s'empressait de bâtir
un impressionnant écheveau administratif afin d'enterrer le sujet.
Un «président du secrétariat du haut bureau de coordination
pour les droits de l'homme auprès du Premier ministre» (sic)était
ainsi préféré au ministre d'Etat en charge des droits
fondamentaux...Le tout nouveau président du secrétariat faisait
d'ailleurs long feu, l'armée obtenant sa révocation fin juin.
Aujourd'hui, c'est Mesut Yilmaz qui vient de reprendre le flambeau
des relations avec l'Union européenne. L'ancien Premier ministre
a certes davantage de poids que les fonctionnaires et ambassadeurs qui
l'ont précédé, mais l'homme est autant connu pour
ses prises de position fermes que pour ses revirements instantanés,
notamment face aux militaires.
La peine de mort reste l'un des problèmes les plus urgents
du pays: le chef kurde du PKK Ocalan demeure sous le coup d'une peine capitale
qui devrait et, abrogée si Ankara doit effectivement suivre les
exigences de l'Union. On n'en est pas là: le Parti de l'Action Nationaliste
(MHP, extrême droite), l'une des formations actuellement au pouvoir,
s'y oppose formellement et la Turquie a tout juste accepté de surseoir
à l'exécution le temps que la Cour européenne des
droits de l'homme statue quant au sort d'Öcalan, d'ici un an.
Bref, le régime turc se retrouve au pied du mur, forcé
de démocratiser ses institutions s'il veut entrer un jour dans l'Union.
A moins, bien sûr, qu'il ne poursuive d'autres buts. En juin dernier,
Ankara justifiait ainsi sa candidature à la présidence de
l'Organisation de la Conférence Islamique : La Turquie soutiendra
les valeurs de l'islam au sein de l'Union européenne une fois qu'elle
y sera admise. Une position des plus étranges pour un pays qui se
veut officiellement laïc et qui vient de condamner le chef historique
des islamistes turcs Necmettin Erbakan à un an de prison.
Une position qui risque surtout de faire grincer des dents en Europe.(ERIC
BIEGALA, Le Soir, lundi 17 juillet 2000).
Candar: "EU Process Depends on Army Decision"
Guenther Verheugen, EU Commissioner for Expansion and the "minister"
with the first-degree responsibility for Turkey's transition to full membership,
is again in Ankara.
And he has is reputed to have said:
"We were expecting faster development after Helsinki.
But with the current pace, the Accession Partnership Document could
be in jeopardy."
The "Accession Partnership Document" means the mutual agreement
between the EU and Turkey on a timetable, based on substantive issues and
various obligations, that will help Turkey to make the transition to full
membership step by step.
And this timetable has to be worked out this autumn.
It is quite clear that Turkey has been dragging its feet on this
issue.
The main reason for this indifference is the lingering continuation
of the 28 February process.
We know that the military authorities are working on this issue and
the National Security Council General Secretariat is busily preparing position
papers.
Whereas, basically this is a problem that has to be tackled by the
government.
But it is glaringly obvious that the government has made no substantive
or serious preparation.
Why should it be so?
Because as far as the "mentality" involved in tackling such questions
is involved, Turkey has not yet ceased regarding itself as a "national
security state."
In such a structure and the mental attitude that goes with it, every
issue pertaining to "national security" is transferred to the military.
The Army is simply viewed as the institution responsible for the
"national security."
Given this situation, the government is lost in total torpor except
during the routine or protocol activities, such as receiving and meeting
Verheugen and making statements afterwards.
The "national security" and hence all the principal issues pertaining
to it, primarily the "Kurdish issue," are under the purview of the soldiers.
And the government's economy is under the purview of the IMF and
the IMF-linked bureaucracy, primarily the Treasury.
So, what is the government doing?
What is its use?
It is useful for one important thing:
There is an undeclared ban on the opposition from entering the government.
In a situation where power is denied to the opposition, the three
coalition partners that have been glued together represent "stability,"
even though each is digging the grave of the other.
The ritual demands that there be a government and a prime minister
and ministers in that government.
And this government has assumed the role of the "period mannequin
for Turkey."
How would a "democracy package" or "convergence with the Copenhagen
criteria" ever emerge from such an anti-democratic structure?
They may still emerge just the way the IMF package, programs, and
election promises emerged from this government despite the fact that the
IMF proposals were so deeply incongruent with the character and policies
of each coalition partner.
Any political party seeking popular votes would have committed suicide
if it had said it would implement the IMF package.
Yet, the parties forming the government are implementing that package
willy-nilly.
They implement it quite well when the "order comes from above."
Already, the term "stability" has become synonymous with the discipline
in enforcing the IMF package, as well as with the desire to keep this ramshackle
government alive at all costs.
According to the World Bank experts it requires two and half years
disciplined work for the economic measures to become irreversible no matter
which government is in power.
Though two and half years appear extremely long in Turkey, the program
could be implemented in that time among turf fights, as after all the "opposition
has been banned from power" precisely to allow the government to carry
out this program.
In the meantime a highly "domesticated" True Path Party [DYP] may
be allowed into the government.
The problem is with the Virtue Party [FP].
But as long as the FP fails to assume a profile acceptable to the
"titans" of the system, the current government structure will continue.
You may assume that the same [two and half year] time limit may have
been set for implementation of the "Copenhagen criteria."
After all, that too does not depend on the decision of the government.
If and when the military apprehends a connection between the EU integration
and Ataturk's grand modernisation project, in other words when it finally
decides in favour of Turkey's EU membership rather than closing the book
on the EU, only then will this government implement the "Copenhagen criteria."
Let no one doubt this. (Cengiz Candar, Sabah, 16 Jul 2000)
UE: propositions pour la stratégie de préadhésion
de la Turquie
La Commission européenne a annoncé avoir proposé
mercredi une série de nouvelles mesures pour la mise en oeuvre de
la stratégie de préadhésion de la Turquie à
l'UE.
Les nouvelles règles proposées prévoient l'instauration,
dans le courant de l'année, d'un "partenariat pour l'adhésion"
avec la Turquie ainsi que l'adoption d'un "cadre financier unique" pour
l'aide accordée par l'Union européenne à ce pays,
selon un communiqué de la Commission.
La proposition de règlement présentée mercredi
établit la base juridique pour l'instauration du partenariat pour
l'adhésion avec la Turquie, qui définira les priorités
sur lesquelles la Turquie devra se concentrer pour satisfaire aux critères
d'adhésion.
D'autre part, le projet prévoit une coordination de la totalité
de l'aide financière accordée par l'Union européenne
à la Turquie pour les préparatifs à l'adhésion.
Actuellement, ces aides sont réparties dans trois lignes budgétaires
qui seraient regroupées en une seule dans le budget 2001.
En 2000, l'aide financière de l'Union européenne à
la Turquie s'élève à 177 millions d'euros : une part
substantielle (127 millions) du programme Meda II (Meda est le principal
instrument financier de l'UE pour la mise en oeuvre du partenariat euro-méditerranéen),
une aide spécifique destinée à renforcer l'union douanière
(5 millions) et une aide supplémentaire pour la promotion du développement
économique et social (45 millions) actuellement à l'examen
au parlement européen. (AFP, 26 juillet 2000)
RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS
Ankara et Denktas sont-ils prêts à une solution pour Chypre?
La Turquie et le leader chypriote-turc Rauf Denktas "ont prouvé
une fois de plus qu'ils ne sont pas prêts à contribuer à
une solution", même minimale, du problème de Chypre, a déclaré
lundi le porte-parole du gouvernement grec Dimitris Reppas.
De son côté, le chef de la diplomatie grecque Georges
Papandréou a estimé dans une interview qu'un échec
dû à la Turquie dans le règlement du problème
chypriote aurait "des conséquences immédiates" sur l'ambition
de ce pays d'adhérer à l'Union européenne (UE).
Interrogé sur l'affaire du village de Strovilia, à
Chypre, où les troupes d'occupation turques ont avancé de
200 m une de leurs positions, M. Reppas a souligné qu'elle "ne pouvait
pas constituer un fait accompli de plus".
"Cette opération est sans précédent mondial.
Nous avons d'une part la Grèce et la communauté internationale
qui ont une position ferme sur le problème, et de l'autre côté
on insiste sur des attitudes inacceptables", a-t-il dit.
"La Turquie et M. Denktash ont prouvé une fois de plus qu'ils
ne sont pas prêts à contribuer à une solution, même
la plus élémentaire, du problème de Chypre", a estimé
M. Reppas.
M. Papandréou a pour sa part déclaré au quotidien
Ta Néa (pro-gouvernemental) que "la Turquie, après l'affaire
de Strovilia qui est intervenue avant (les pourparlers inter-communaunautaires
de) Genève, devait prendre ses responsabilités".
"Un échec dans les efforts de règlement du problème
de Chypre aura des conséquences immédiates dans la marche
(de la Turquie) vers son adhésion à l'Union européenne",
a-t-il souligné. "Je poserai ce problème et ses conséquences
pour les relations gréco-turques et euro-turques au prochain Conseil
européen", a-t-il dit.
Les troupes turques qui occupent le nord de Chypre depuis 1974, ont
avancé le 2 juillet, trois jours avant le début d'entretiens
inter-chypriotes à Genève sous l'égide de l'ONU, un
poste de contrôle sur la route séparant le village chypriote-grec
de Strovilia et une base britannique proche, dans la zone tampon séparant
les deux communautés et surveillée par des Casques bleus
de l'ONU. (AFP, 10 juillet 2000)
Téhéran proteste contre des arrestations d'Iraniens
Le ministère iranien des Affaires étrangères
a protesté mardi contre l'arrestation d'Iraniens en Turquie, au
nombre de 200 selon Téhéran, a indiqué l'agence officielle
IRNA.
Selon IRNA, la police turque a procédé lundi soir à
des interpellations au cours desquelles quelque 200 ressortissants iraniens
résident à Ankara ont été arrêtés.
Selon l'agence turque Anatolie, citant des responsables de la sécurité,
la police a procédé à l'arrestation d'étrangers
à Istanbul parmi lesquels figuraient 102 Iraniens.
Il s'agissait, précise Anatolie, d'une opération de
routine visant des étrangers en situation irrégulière,
ajoutant que certains des Iraniens étaient en détention pour
"absence de passeport ou de visas".
"La police n'a donné aucune raison valable à ces arrestations
effectuées sans fondement", a ajouté IRNA citant des sources
informées.
De son côté, le porte-parole du ministère des
Affaires étrangères, Hamid-Reza Asefi a demandé à
ce que les Iraniens vivant en Turquie soient "respectés" par les
autorités et qualifié "d'inacceptable" les arrestations.
"La Turquie sera responsable des conséquences", a ajouté
M. Asefi, prévenant que Téhéran sera attentif au développement
de cette affaire. (AFP, 11 juillet 2000)
Gaz: l'Azerbaïdjan a commencé à négocier avec
la Turquie
Le président azerbaïdjanais Heydar Aliev a déclaré
mardi qu'il avait entamé des négociations bilatérales
avec la Turquie pour assurer l'exportation du gaz azéri, ne pouvant
plus attendre la réalisation du projet du gazoduc transcaspien,
soutenu par les Etats-Unis.
"La Turquie a besoin de gaz. Malheureusement, le projet (du gazoduc
transcaspien) a été différé et nous ne savons
même pas où il en est maintenant. Aujourd'hui, nous devons
prendre des mesures pour exporter notre gaz vers la Turquie", a déclaré
le président Aliev au cours d'une rencontre avec son homologue turc
Ahmet Necdet Sezer, qui effectue sa première visite en Azerbaïdjan.
Le président turc, qui se trouve à Bakou pour 24 heures,
a déclaré de son côté que les deux pays avaient
décidé d'entamer des négociations en vue d'un contrat
de livraison de gaz.
M. Aliev a expliqué que son pays avait au départ envisagé
d'acheminer son gaz par le biais du gazoduc transcaspien, un tube de 2.000
km devant relier le Turkménistan à la Turquie via l'Azerbaïdjan.
Ce gazoduc, soutenu par Washington, doit coûter 2 milliards
de dollars. Il est conçu pour acheminer 16 milliards de mètres
cubes de gaz turkmène vers la Turquie, et devrait également
permettre d'acheminer 14 milliards de mètres cubes supplémentaires
de gaz provenant soit du Turkménistan, soit de l'Azerbaïdjan.
Mais les négociations sont dans l'impasse, car le président
turkmène est en désaccord notamment avec les modalités
de financement du gazoduc.
Selon les responsables azerbaïdjanais, le gazoduc transcaspien
ne sera pas opérationnel avant 2006, alors que Bakou voudrait pouvoir
exporter son gaz fin 2002.
L'Azerbaïdjan est l'allié le plus proche de la Turquie
dans la région sensible du Caucase. (AFP, 11 juillet 2000)
Moscou regrette la libération d'un leader wahhabite
Moscou regrette la remise en liberté par la Turquie d'un dirigeant
du mouvement islamiste wahhabite du Daguestan (Caucase russe) accusé
d'actes terroristes et dont la Russie avait demandé l'extradition,
a rapporté l'agence Interfax, citant une source gouvernementale
russe.
C'est avec "regret et surprise" que Moscou a accueilli la nouvelle
de cette libération, alors qu'Ankara avait assuré à
maintes reprises qu'elle s'engageait à "combattre le terrorisme",
selon cette source.
"Notre demande est justifiée par la Convention européenne
sur l'extradition signée en 1957 par la Turquie et la Russie", selon
la même source. L'extradition de Magomed Tagaïev avait été
réclamée par Moscou au début du mois.
Magomed Tagaïev, arrêté à Istanbul à
la fin du mois de juin, était sous le coup d'un mandat d'arrêt
international d'Interpol pour sa participation aux soulèvements
armés au Daguestan en août et septembre derniers.
Magomed Tagaïev, 55 ans, est qualifié de "principal idéologue
wahhabite" du Daguestan par les médias russes.
Les chefs de guerre Chamil Bassaïev et Khattab qui ont dirigé
la rébellion au Daguestan se réclamaient du wahhabisme.
Le Conseil de l'Europe presse la Turquie de payer sa dette
L'exécutif du Conseil de l'Europe a pressé mercredi
une nouvelle fois la Turquie, d'une manière très ferme, de
dédommager une Chypriote grecque conformément à un
arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme, selon une
source diplomatique à Strasbourg.
Ankara refuse depuis deux ans de verser à Mme Titina Loizidou
la somme de plus de 640.000 dollars que la Cour l'a condamné à
payer à la requérante pour la dédommager de la spoliation
de ses biens à Kyrenia, dans la partie turque de l'île.
Mercredi, les délégués du Comité des
ministres ont adopté par consensus une deuxième "résolution
intérimaire" contre la Turquie, selon cette source diplomatique
proche du Conseil de l'Europe.
Dans cette résolution, dont le texte a été communiqué
à l'AFP, le Comité des ministres déclare que "le refus
de la Turquie d'exécuter l'arrêt de la Cour témoigne
d'un mépris manifeste pour ses obligations internationales", notamment
en tant qu'Etat membre du Conseil de l'Europe.
"Compte-tenu de la gravité de la question, il insiste fermement
pour que la Turquie se conforme pleinement et sans aucun délai supplémentaire
à l'arrêt de la Cour du 28 juillet 1998", indique la résolution
qui qualifie de "sans précédent" l'inexécution d'un
arrêt de la Cour de Strasbourg par un Etat membre de l'organisation
européenne.
La délégation française, s'exprimant dans une
déclaration séparée au nom de l'Union européenne
dont elle assure la présidence tournante, a insisté elle
aussi sur la "nécessité qui s'impose à la Turquie
d'exécuter l'arrêt" de la Cour européenne, et a agité
la menace "d'une réaction plus dure", en cas de "refus persistant".
Une première résolution sur cette affaire avait été
adoptée par le Comité des ministres en octobre 1999. (AFP,
11 juillet 2000)
La Ligue Arabe contre le financement d'un barrage en Turquie
La Ligue Arabe a annoncé lundi avoir demandé à
la Grande-Bretagne de revoir son projet de financement d'un barrage au
sud-est de la Turquie, craignant un grand déplacement de population
et un détournement des eaux des pays voisins, l'Irak et la Syrie.
La Ligue qui rassemble 22 nations arabes, parmi lesquelles l'Irak
et la Syrie, a envoyé une lettre au secrétaire au Foreign
Office Robin Cook affirmant qu'un tel barrage constitue une violation des
lois internationales concernant les rivières communes, a indiqué
un responsable de la Ligue.
"Par ailleurs, cela déplacera des milliers de personnes dans
la région et affectera les ressources en eau de la Syrie et de l'Irak
venant du Tigre," a déclaré le secrétaire général
adjoint aux affaires politiques de la Ligue, Mohammed Zakaria Ismaïl.
En décembre dernier, Londres a décidé d'accorder
un crédit export à une compagnie britannique candidate à
la construction du barrage hydroélectrique d'Ilisu, estimée
à 1,9 milliard de dollars.
Ankara espère commencer les travaux à la fin de cette
année, mais le projet a déjà suscité une vague
de critiques en Grande-Bretagne orchestrée par des groupes de défense
des droits de l'homme, des écologistes et des archéologues.
Bagdad et Damas reprochent à la Turquie de retenir les eaux
de l'Euphrate en construisant des barrages, notamment dans le cadre de
l'ambitieux projet d'irrigation et de production énergétique
de l'Anatolie du sud-est (GAP).
Le Tigre et l'Euphrate prennent leurs sources dans les montagnes
turques. Le Tigre coule en Irak après avoir longé la frontière
entre la Syrie et la Turquie. Ces deux fleuves arrosent l'Irak du nord
au sud avant de former la voie d'eau du Chatt al-Arab, qui se jette dans
le Golfe. (AFP, 17 juillet 2000)
Satellite espion turc: L'Irak se dit "très préoccupé"
L'Irak s'est déclaré lundi "très préoccupé"
par les plans de la Turquie de se doter d'un satellite espion qui pourrait
être construit par une société israélienne.
"Nous avons suivi avec préoccupation les informations selon
lesquelles la Turquie à conclu un accord s'élevant à
plusieurs centaines de millions de dollars avec l'entité sioniste
pour la construction du premier satellite espion turc", a déclaré
un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Nous exprimons notre grande inquiétude devant l'acquisition
par la Turquie d'un satellite espion sioniste surtout si l'on prend en
considération que la Turquie met ses bases au service des forces
américaines et britanniques qui mènent quotidiennement des
agressions militaires contre l'Irak," a ajouté le porte-parole,
cité par l'agence officielle INA.
Selon lui, la coopération militaire entre la Turquie et Israël
"entre dans une nouvelle phase (..) qui nous préoccupe énormément
et nous pensons que cela inquiète également plusieurs autres
pays dans la région".
"Rien ne justifie une telle orientation provocante de la part de
la Turquie qui adopte une attitude agressive conformément à
la volonté des Etats-Unis et la Grande-Bretagne alors que personne
dans la région ne lui veut de mal", a poursuivi le porte-parole.
"Désigner l'entité sioniste pour construire un satellite
espion est un choix qui manque de clairvoyance et de bon jugement", a-t-il
conclu.
Le journal turc Milliyet avait rapporté le 5 juillet que la
Turquie avait signé fin juin un contrat d'un montant de 274 millions
de dollars avec la compagnie israélienne Israel Aircraft Industries
(IAI) pour la construction de ce satellite.
Le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmakoglu a démenti
ces informations le lendemain affirmant que deux compagnies avaient été
retenues pour participer à un appel d'offres mais que rien n'avait
encore été finalisé.
Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de
coopération militaire signé en février 1996, qui a
provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran,
qui y voient une menace dirigée contre eux.(AFP, 17 juillet 2000)
Deux clandestins tués par des soldats turcs à la frontière
Des soldats turcs ont tué deux personnes sans papiers d'identité
qui tentaient de passer illégalement la frontière entre la
Syrie et la Turquie, annonce mardi l'agence Anatolie.
Les gardes-frontières ont ouvert le feu sur trois personnes
près du village de Gorentas, dans la province frontalière
de Hatay (Antioche), après qu'ils eurent refusé d'obéir
aux mises en garde et tiré sur les forces de sécurité,
rapporte Anatolie sans préciser à quelle date s'est déroulé
cet incident.
Deux des trois clandestins ont été tués, le
dernier parvenant à s'échapper en territoire syrien. (AFP,
18 juillet 2000)
La Turquie inquiète après l'essai d'un missile iranien
La Turquie a déclaré mercredi que l'essai par son
voisin iranien d'un nouveau missile était source d'inquiétude
en raison du grand risque de prolifération de ce genre d'armes
dans la région.
"Les efforts d'armement par certains pays voisins est inquiétant",
a indiqué le porte-parole du Ministère des Affaires
Etrangères Huseyin Dirioz lors d'une conférence de
presse dans la capitale turque.
"Nous avons reçu avec inquiétude les informations sur
le deuxième essai par l'Iran du missile Shahab-3 ", a dit
M. Dirioz, ajoutant qu'Ankara continuerait à suivre les développements
de cette histoire.
Samedi, Téhéran avait annoncé avoir effectué
un second lancement concluant de son missile sol-sol Shahab-3.
D'une portée de 1.300 kilomètres, le missile Shahab-3
est capable de frapper la plupart des pays voisins, y compris Israël.
Son premier essai remonte à juillet 1998.
La nouvelle de la sortie de ce nouveau missile avait été
accueillie avec circonspection par les principaux alliés de
la Turquie, les Etats Unis et Israël, tous deux y voyant une
menance pour l'ensemble du Moyen-Orient.
La Turquie et l'Iran ont des relations tendues, Ankara accusant Téhéran
de fournir abri et soutien aux groupes islamistes radicaux qui tentent
de renverser le régime laïque de la République
turque, et aussi de porter assistance à la rébellion
du PKK. (AFP, 19 juillet 2000)
Les Chypriotes turcs manifestent contre l'ingérence turque
Des milliers de Chypriotes turcs ont participé à
une manifestation sans précédent contre leur leader Rauf
Denktash et l'influence de la Turquie dans les affaires intérieures
de la République Turque de Chypre Nord (RTCN, reconnue seulement
par Ankara).
Plus de 10.000 personnes ont pris part mardi soir à cette
manifestation dans la partie nord de Nicosie, ce qui en fait le plus
important rassemblement de ces dernières années dans
la partie turcophone de l'île, peuplée d'environ 200.000
habitants.
Derrière le slogan "Ce pays est à nous", cette réunion
a été organisée pour protester contre un plan
d'austérité économique imposée par Ankara à
la RTCN, et contre l'arrestation controversée début
juillet de six personnes accusées d'espionnage au profit de
la République de Chypre (grécophone, sud de l'île.
"Nous avons le droit de nous administrer", ont crié les manifestants.
Ils ont accusé Denktash d'intransigeance au sujet du processus
de paix et de réunification de l'île, et ont appelé
à sa démission.
Cette manifestation fait suite à la remise en liberté
mardi des trois derniers suspect arrêtés avec trois
autres personnes pour "espionnage" et "tentative d'infiltration de
l'institution militaire."
Parmi eux figurent quatre journalistes du quotidien d'opposition
Avrupa, et notamment son rédacteur en chef et directeur Sener
Levent, l'un des plus virulent opposant à la ligne de M. Denktash,
ainsi qu'un officier et sa femme.
Ces arrestations constituaient le paroxysme d'une vive polémique
entre le journal Avrupa et un général de l'Armée
turque qui dirige les Forces de sécurité Chypriotes
turques, sur la nécessité de placer la police sous
l'autorité du gouvernement de la RTCN.
Les presses turque et chypriote turque ont sévèrement
dénoncé ces arrestations, affirmant que les accusations
avaient été inventées pour réduire Avrupa
au silence. L'affaire a également suscité un large débat
dans les media des deux pays sur la restriction de l'influence d'Ankara
dans les affaires intérieures de la RTCN.
Sener Levent a été salué par des applaudissements
et des ovations lors de la manifestation de mardi, au cours duquel
il a qualifié sa mise en détention de "complot".
Un tribunal nord chypriote avait condamné en décembre
le journal de M. Levent à une lourde amende pour ses attaques
contre M. Denktash, puis saisi ses ordinateurs en lieu et place de
l'amende.
Chypre est divisée en deux secteurs depuis que la Turquie
est intervenue militairement en 1974 dans la partie nord, suite à
un coup d'Etat militaire soutenu par Athènes qui visait à
réunifier l'île avec la Grèce.
La RTCN, proclamée en 1983, n'a été reconnue
que par Ankara, dont quelque 35.000 hommes demeurent stationnés
dans le tiers nord de l'île.
Le petit Etat ne subsiste que grâce au soutien financier de
la Turquie, alors que son économie est sous embargo de la
part de la République de Chypre. (AFP, 19 juillet 2000)
Célébrations de l'anniversaire de l'intervention turque
Le leader chypriote turc Rauf Denktash a appelé jeudi
à une paix durable à Chypre à l'occasion des célébrations,
dans le nord de l'île, du 26e anniversaire de l'intervention
militaire de la Turquie en 1974.
Des milliers de Chypriotes turcs, agitant des drapeaux de la République
Turque de Chypre Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara), ont assisté
à Nicosie au défilé militaire de l'Armée
Turque et des Forces de Sécurité chypriotes turques,
alors que 5 chasseurs turcs effectuaient le survol de la ville.
Dans un discours prononcé à cette occasion, M. Denktash
a appelé le président Chypriote grec Glafcos Cléridès
à oeuvrer à l'accomplissement de la paix entre la RTCN
et le gouvernement de Chypre sud.
"Vous ne pouvez pas décrocher notre drapeau et je ne désire
pas non plus décrocher le vôtre. Bâtissons des
ponts entre nos deux états", a déclaré M. Denktash
à la foule l'applaudissant largement.
Il faisait allusion aux incidents de l'été 1996 au
cours desquels un chypriote grec qui, lors des commémorations
de l'intervention, était parvenu à franchir le point
de passage à Nicosie. Il avait été tué alors
qu'il tentait de décrocher le drapeau turc.
Les Forces Armées turques étaient intervenues le 20
juillet 1974 pour occuper le tiers nord de l'île, en réponse
à un coup d'état à Nicosie soutenu par Athènes
pour réunifier Chypre à la Grèce, à la suite
de 11 années de violences intercommunautaires.
En 1983, les Chypriotes turcs avaient proclamé la TRNC, qui
n'a jamais été reconnue par la communauté intendition
à un règlement de la question de la division de l'île.
Les commémorations de jeudi comptaient parmi les invités
le ministre d'état turc Sukru Sina Gurel, en charge des affaires
chypriotes, et le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmakoglu.
La présence relativement discrète de la Turquie aux
cérémonies de cette année contraste nettement
avec la visite l'an dernier du Premier ministre turc Bulent Ecevit,
qui est à l'origine de l'intervention de 1974, venu à la
tête d'une importante délégation.
En outre, ce 26e anniversaire se devait de ne pas apparaître
comme une provocation, au moment où les Nations Unies mènent
des négociations indirectes de paix entre les deux leaders
chypriotes, et alors que la Grèce et la Turquie connaissent
un spectaculaire réchauffement de leurs relations bi-latérales.
MM. Denktash and Cléridès doivent reprendre le 24 juillet
prochain un troisième tour de négociations de paix
sous l'égide de l'ONU, à Genève.
Au diapason avec la Turquie, M. Denktash exige deux états
confédérés sur l'île, alors que M. Cléridès
et la communauté internationale plaident pour une fédération
"bi-zonal, bi-communal". (AFP, 20 juillet 2000)
Le gouvernement chypriote dénonce le survol des avions turcs
Le gouvernement chypriote a dénoncé jeudi de nombreuses
violations de l'espace aérien de l'île par des chasseurs turcs
à l'occasion des célébrations, dans la partie nord,
du 26e anniversaire de l'invasion militaire de la Turquie.
"Il est évident que nous allons dénoncer ces violations
qui ont augmenté au cours des deux derniers jours," a déclaré
à l'AFP un responsable du ministère de la Défense.
Le gouvernement a qualifié ces survols de "nouvelle provocation
de la part des chypriotes-turcs" estimant que leurs festivités devraient
être plus modestes à quelques jours de la reprise des pourparlers
le 24 juillet à Genève sous l'égide des Nations-Unies.
Selon un communiqué du ministère de la Défense,
10 chasseurs -cinq chasseurs "Phantom" F-16 et cinq F-4- ont violé
l'espace aérien chypriote jeudi durant plus d'une heure.
Les survols ont coïncidé avec un important défilé
militaire de l'armée turque et des forces de sécurité
chypriotes turques commémorant dans le nord de l'île l'anniversaire
de l'invasion des troupes turques en 1974.
Les festivités contrastaient avec la solennité des
cérémonies organisées par les chypriotes-grecs à
la mémoire de leurs quelque 5.000 morts.
Des violations aériennes s'étaient déjà
produites mercredi, lorsque 11 chasseurs turcs -un F-16, un F-4 et neuf
F-5- avaient survolé la partie sud de l'île durant près
de deux heures, selon les chypriotes-grecs.
Cinq navires de guerre turcs ont également pris part aux festivités
organisées par les chypriotes-turcs.
Les chypriotes-grecs ont célébré l'anniversaire
de l'invasion des troupes turques au son des sirènes à l'aube
et des cloches d'église à midi à la mémoire
de leurs morts.
Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au
nord, depuis l'intervention des troupes turques dans le nord de l'île
en 1974 en réponse à un coup d'état d'ultra-nationalistes
chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.
(AFP, 20 juillet 2000)
Les Chypriotes-turcs de plus en plus las de la mainmise turque
Les Chypriotes-turcs expriment de plus en plus leur lassitude de
la mainmise de la Turquie sur leur "Etat", au ban de la communauté
internationale, à la veille des pourparlers que leur leader Rauf
Denktash doit reprendre lundi avec les Chypriotes-grecs.
Ce mécontentement s'est traduit mardi par une manifestation
sans précédent de 10.000 Chypriotes-turcs contre Rauf Denktash
et l'emprise d'Ankara sur la petite République Turque de Chypre
Nord (RTCN), autoproclamée en 1983 et que la Turquie est seule à
reconnaître.
Les manifestants dénonçaient l'arrestation début
juillet de quatre journalistes du quotidien d'opposition Avrupa, dont son
rédacteur en chef Levent Sener, pour espionnage.
Ces arrestations, couronnement d'une polémique entre Avrupa
et un général turc sur l'opportunité de placer la
police sous contrôle civil, ont ouvert un débat sur la question
de savoir qui, de la Turquie ou de Nicosie, tient vraiment les rênes.
Cette affaire a été critiquée non moins fortement
par la presse turque, pour qui les accusations d'espionnage avaient été
fabriquées pour réduire Avrupa au silence, le journal étant
un virulent détracteur de M. Denktash et du maintien par la Turquie
de 35.000 militaires dans le nord.
"Les événements récents ont réveillé
le désir des Chypriotes-turcs de prendre en main leur propre destinée",
commente pour l'AFP Cenk Mutluyakali, journaliste au quotidien populaire
Kibris.
Selon lui, le mécontentement sur l'influence d'Ankara en RTCN
traduit une insatisfaction accumulée depuis longtemps.
"Les Chypriotes-turcs se sentent comme les figurants d'un scénario
dicté par la Turquie. Mais ils veulent maintenant devenir les interprètes
de leur propre rôle", explique-t-il.
Répondant à ces critiques, M. Denktash a cherché
jeudi à convaincre l'opinion publique que la Turquie était
la seule garante de leur survie.
La RTCN, dirigée par Rauf Denktash depuis sa proclamation,
a tout d'une province turque: le courrier et le téléphone
passent exclusivement par la Turquie qui délivre des passeports
aux Chypriotes-turcs pour leurs sorties et Ankara permet financièrement
à Nicosie de surmonter l'embargo dont elle est frappée.
"Nous considérons la Turquie comme notre mère-patrie
et ne voulons pas que cela change", explique Cigdem Alganer, standardiste
de 29 ans. "Mais les Chypriotes-turcs ont le droit de s'administrer par
eux-mêmes", ajoute-t-elle.
L'état dramatique de l'économie de la RTCN, totalement
dépendante d'Ankara, s'est encore confirmé récemment
par le placement sous tutelle de six banques et un programme d'austérité
qui a suscité le mécontentement.
"Il est clair que notre dépendance de la Turquie n'est pas
une bonne chose, car tous les secteurs de l'économie se sont effondrés.
La mauvaise politique d'Ankara et de ses partisans ici y sont pour quelque
chose", estime Esref Vaiz, dentiste de 41 ans.
Les chances que Chypre nord s'en sorte économiquement sans
l'aide turque sont quasiment nulles tant que durera l'embargo international
mis en place après l'intervention de la Turquie dans le nord de
l'île en 1974.
Ce blocus lui-même ne risque pas d'être levé tant
qu'une solution à 26 ans de division de l'île n'est pas trouvée.
"Le noeud du problème, c'est le problème chypriote",
affirme Ali Gulle, président de la Confédération des
Syndicats des Travailleurs Révolutionnaires. "Notre économie
ne s'améliorera pas sans la paix car personne ne veut investir dans
un pays aussi isolé".
M. Denktash doit participer à un troisième tour de
négociations de paix, sous l'égide de l'ONU, avec le président
chypriote-grec Glafcos Clerides à Genève le 24 juillet. (AFP,
22 juillet 2000)
Ankara revendique le respect des droits des Kosovars turcs
Le chef de la diplomatie turque Ismail Cem a appelé lundi
l'administrateur des Nations unies au Kosovo Bernard Kouchner à
faire respecter les droits de la communauté turque dans la province
balkanique, a-t-on appris de source officielle.
"Nous avons reçu une réponse positive sur certains
points, mais le résultat n'est pas pleinement satisfaisant", a déclaré
à l'AFP Huseyin Dirioz, porte-parole du ministère des Affaires
étrangères, à l'issue de la rencontre à Ankara
entre Ismail Cem et Bernard Kouchner.
"Bien sûr, c'est un problème entre les Kosovars turcs
et l'administration de l'ONU. Nous voulons seulement contribuer à
la résolution des problèmes en servant de catalyseur", a-t-il
ajouté.
La communauté turque au Kosovo, qui compte 60.000 membres
selon Ankara, a annoncé qu'elle boycotterait les élections
municipales prévues en octobre pour protester contre le fait que
l'administration de l'ONU ne lui a pas fourni de formulaire d'inscription
sur les listes électorales dans sa langue.
Les Kosovars turcs bénéficiaient d'une autonomie culturelle
sous le régime de Milosevic et ne se sont pas joints à la
lutte des Albanais pour l'indépendance, bien que les deux communauté
partagent une foi commune, l'islam.
Des représentants de la communauté turque du Kosovo,
reçus la semaine dernière à Ankara par M. Cem, lui
avaient dit qu'ils s'estimaient victimes de discrimination de la part de
l'administration de M. Kouchner. Le chef de la diplomatie turque
avait alors évoqué une éventuelle limitation de la
contribution d'Ankara à la sécurité de la province,
au cas où les droits de la communauté turque n'y seraient
pas mieux respectés.
La Turquie a participé en 1999 à la campagne de bombardements
aériens de l'OTAN sur la Yougoslavie et contribue à hauteur
de 1.000 hommes à la force multinationale de maintien de la paix
au Kosovo. (AFP, 31 juillet 2000)
IMMIGRATION / MIGRATION
Procès de neuf Kurdes: les avocats plaident la relaxe
Les avocats de neuf Kurdes, huit ressortissants turcs et un français,
poursuivis pour s'être violemment opposés à d'autres
Turcs en juin 1998 à Paris, ont principalement réclamé,
jeudi, la relaxe de leurs clients alors que le parquet avait requis de
deux à trois ans de prison.
Contre quatre des prévenus, le parquet avait en outre réclamé,
vendredi dernier, cinq ans d'interdiction du territoire français.
Le jugement a été mis en délibéré
au 14 septembre.
Mis en examen (inculpés) pour violences volontaires et association
de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste, les neuf prévenus
sont soupçonnés d'être venus, le 20 juin 1998, sur
l'esplanade des Invalides, dans le centre de Paris, armés
de bâtons et de barres de fer pour s'opposer à la tenue d'une
manifestation organisée par des associations turques pour protester
contre la reconnaissance par la France du génocide arménien.
Quelques jours plus tôt, l'Assemblée nationale, chambre
basse du Parlement, avait adopté un texte reconnaissant ce génocide
datant de la première guerre mondiale.
Les avocats de la défense ont expliqué qu'il n'y avait
pas de preuve de connivence manifeste et ont demandé la relaxe pour
l'association de malfaiteurs.
"Puisque l'Assemblée nationale venait de reconnaître
ce crime comme un génocide, autoriser cette manifestation, c'était
autoriser une manifestation négationiste", a plaidé Me Patrick
Arapian, l'un des avocats de la défense, pour justifier la présence
d'opposants.
Me Arapian a regretté les réquisitions qualifiées
de "triple peine: la prison, l'expulsion du territoire français,
le retour en Turquie avec la mention +terroriste kurde+".
Me Jean-Laurent Panier a reconnu que son client a "peut-être
donné quelques coups, mais sans doute pas ceux qui ont occasionné
les blessures" évoquées parla partie civile.
18 personnes avaient été blessées dont trois
sérieusement.
Le procureur avait requis des peines de deux ans de prison contre
trois prévenus, et 30 mois contre deux autres, demandant au tribunal
d'assortir les condamnations d'une partie de sursis. Il avait requis trois
ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction du territoire français
contre les quatre autres prévenus.(AFP, 6 juillet 2000)
Les Pays-Bas condamnés pour l'expulsion d'un Turc
La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné
mardi à Strasbourg à l'unanimité le gouvernement néerlandais
pour avoir expulsé un ressortissant turc vers son pays, le séparant
ainsi de son enfant alors âgé de cinq ans résidant
toujours aux Pays-Bas.
Mehmet Ciliz, 35 ans, recevra une indemnité de 47.552 florins
(21.580 EUR) pour préjudice moral et frais et dépens, a décidé
la Cour européenne.
Sans emploi depuis plus d'un an, M. Ciliz avait été
expulsé vers son pays en novembre 1995, quatre ans après
son divorce d'avec sa femme qui avait la garde de leur fils. La question
du droit de visite du père à son enfant n'avait toujours
pas été réglée à l'époque par
les services sociaux.
M. Ciliz est cependant revenu aux Pays-Bas en janvier 1999. Il y
a obtenu un nouveau permis de séjour et du travail et se bat pour
obtenir un droit de visite à son fils.
Dans une première décision en 1999, un tribunal régional
avait refusé à M. Ciliz ce droit de visite "dans l'intérêt
de l'enfant", ce dernier ayant manifesté son refus de revoir son
père. M. Ciliz a fait appel.
Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg a estimé que les
autorités néerlandaises n'ont pas agi de manière à
permettre à M. Ciliz, après son divorce, d'entretenir des
liens familiaux avec son fils.
Elle a conclu que le droit au respect de la vie familiale du requérant
avait été violé par les décisions concernant
son expulsion vers la Turquie et son droit de visite à son fils.
(AFP, 11 juillet 2000)
Interpellation de 206 clandestins en route pour l'Italie
La police turque a interpellé dans la nuit de mardi
à mercredi dans la province cotière d'Antalya 206 immigrants
clandestins qui tentaient de se rendre en Italie, selon l'agence
Anatolie.
La police a interpellé les clandestins -- Turcs, Afghans,
Iraniens, Somaliens, Palestiniens, Morocains et Péruviens
-- sur une petite île près de la station balnéaire
de Kalkan où les passeurs les avaient abandonnés à
cause du mauvais temps.
Les clandestins auraient payé 3.000 marks (1.530 euros) chacun
pour être amenés en Italie. (AFP, 19 juillet 2000)
L'interdiction du Comité du Kurdistan en Allemagne confirmée
La Cour constitutionnelle fédérale allemande,
basée à Karlsruhe (ouest), a confirmé l'interdiction
du Comité du Kurdistan en Allemagne, dans une décision
rendue publique mercredi.
La cour a refusé de juger au fond un retour de cette organisation
qui soutient le PKK, également interdit en Allemagne.
Les hauts magistrats se sont appuyés sur une décision
de la cour fédérale administrative de 1997 qui reprochait
au Comité du Kurdistan de s'être solidarisé avec
des actions violentes du PKK en Allemagne.
Ce Comité qui, selon ses statuts, vise à faire connaître
en Europe le combat pour l'indépendance et la liberté
du peuple kurde, avait été interdit en 1993 par le
ministère allemand de l'Intérieur.
Ses recours contre cette interdiction ont été rejetés
par toutes les juridictions allemandes qui ont estimé que
son soutien au PKK mais aussi à d'autres organisations armées
kurdes représentait un danger pour la sécurité
intérieure de la République fédérale d'Allemagne.
(AFP, 19 juillet 2000)
Grève de la faim en France pour les prisonniers en Turquie
Entre 13 et 25 personnes ont observé pendant une semaine une
grève de la faim à Strasbourg (est) pour soutenir les prisonniers
politiques en Turquie, a-t-on appris jeudi auprès d'un porte-parole
des manifestants.
Les grévistes de la faim, tous d'origine ou de nationalité
turque, protestent contre "la torture, le viol et les massacres" pratiqués
aujourd'hui dans les prisons turques, selon eux.
Leur action, qui se terminera vendredi, rejoint une grève
de la faim organisée simultanément pour les mêmes motifs
à Hambourg, Berlin, Cologne, Stuttgart, en Allemagne, mais aussi
à Vienne, Paris et Berne (Suisse), ont-ils dit.
Les grévistes réclament aussi, dans un communiqué,
la fermeture de toutes les prisons en Turquie qui ont des cellules individuelles
(où les prisonniers politiques sont victimes de tortures, selon
eux), des traitements médicaux urgents pour les prisonniers malades
et blessés, la libération de tous les prisonniers gravement
malades et le transfert des prisonniers qui font la grève de la
faim dans ce but.
Ils estiment que la mutinerie dans la prison de Burdur, le 5 juillet,
a été l'occasion pour les forces de l'ordre de donner libre
cours à leur "sauvagerie et leur cruauté".
A Burdur, 33 personnes dont 16 prisonniers avaient été
blessées dans la mutinerie, selon les autorités turques.
(AFP, 27 juillet 2000)
BELGIQUE-TURQUIE / BELGIUM-TURKEY
Le Soir: "La Mafia turque au centre du trafic"
Alors qu'on suspectait en priorité des «triades chinoises»
comme étant derrière le trafic de clandestins qui fit 58
morts à Douvres le 19 juin dernier, la police de Rotterdam a procédé
à l'arrestation de six nouveaux suspects qui, selon nos confrères
du NRC Handelsblad, auraient la double nationalité néerlandaise
et... turque. Ce n'est pas un revirement de l'enquête mais plutôt
une précision, car le lien entre Turcs et Chinois au niveau du trafic
de main-d'úuvre aux Pays-Bas est un classique du genre.
Il y a donc désormais dix personnes arrêtées
dans ce dossier, et une onzième, en fuite fait l'objet d'un mandat
d'arrêt international. Par ailleurs, un entrepôt de Rotterdam
a été identifié, lequel pourrait avoir hébergé
les clandestins en partance.
En Belgique, sur base des données statistiques de 1996, tous
corps de police confondus, les organisations criminelles turques étaient
considérées comme les plus nombreuses sur notre territoire,
au même rang que les organisations italiennes (1). Cette affirmation
mérite un détail chiffré: à l'époque,
128 organisations criminelles disposant d'une structure homogène
sont repérées sur notre territoire. Mais seules quarante
trouvent leur homogénéité dans une base ethnique.
Douze appartiendraient à la mafia italienne, 12 aux organisations
criminelles turques, l0 à la criminalité organisée
russe (au sens large: on y compte également le groupe kazakh), trois
aux cartels colombiens et trois seulement aux triades chinoises ó qui,
statistiquement, sont donc belles et bien présentes en Belgique.
La mafia turque se distingue par une structure organisationnelle
rigide et le recours aisé à la violence. Sa structure est
fortement hiérarchisée, basée sur les liens de parenté
(à l'instar de la mafia italienne), et on . sait qu'elle est active
au niveau international, outre le trafic classique d'héroïne,
dans l'extorsion la traite des êtres humains et lé blanchiment.
En Belgique, on la retrouve dans les stupéfiants (héroïne,
cocaïne, et un peu d'amphétamines), mais aussi dans les faux
papiers, la falsification de documents, les armes et les véhicules
volés. Dès 1996, on relève encore des assassinats
et des enlèvements (d'ailleurs élucidés) ainsi que
quelques filières d'immigration clandestine.
Ceci étant, les mafias turques ont tendance, depuis cinq ou
six ans, à délaisser les activités d'exécution
des tâches, pour les abandonner à des criminels de nationalité
différente. Notamment des Albanais. En parallèle, dans le
cadre des opérations de blanchiment, nos mafias turques délèguent
leurs opérations aux spécialistes des cartels colombiens.
C'est une mafia qui évolue constamment, afin de mieux protéger
leurs activités criminelles notent encore les forces de l'or compte
également le groupe kazakh), trois aux cartels colombiens et trois
seulement aux triades chinoises ó qui, statistiquement, sont donc belles
et bien présentes en Belgique.
La mafia turque se distingue par une structure organisationnelle
rigide et le recours aisé à la violence. Sa structure est
fortement hiérarchisée, basée sur les liens de parenté
(à l'instar de la mafia italienne), et on . sait qu'elle est active
au niveau international outre le trafic classique d'héroïne,
dans l'extorsion, la traite des êtres humains et le blanchiment.
En Belgique, on la retrouve dans les stupéfiants (héroïne,
cocaïne, et un peu d'amphétamines), mais aussi dans les faux
papiers, la falsification de documents, les armes et les véhicules
volés. Dès 1996, on relève encore des assassinats
et des enlèvements (d'ailleurs élucidés) ainsi que
quelques filières d'immigration clandestine.
Ceci étant, les mafias turques ont tendance, depuis cinq ou
six ans, à délaisser les activités d'exécution
des tâches, pour les abandonner à des criminels de nationalité
différente. Notamment des Albanais. En parallèle, dans le
cadre des opérations de blanchiment, nos mafias turques délèguent
leurs opérations aux spécialistes des cartels colombiens.
C'est une mafia qui évolue constamment, afin de mieux protéger
leurs activités criminelles notent encore les forces de l'ordre
belges: ils observent scrupuleusement les méthodes policières
appliquées et y adaptent leur modus operandi, ont de manière
croissante recours à la violence et tiennent compte des innovations
techniques (utilisation d'internet pour la communication...).
Un an plus tard en 1998 (2) nos forces de l'ordre estimeront qu'il
ne demeure que 9 organisations criminelles turques sur le territoire belge.
Mais cinq organisations chinoises désormais, et les Turcs, représentent,
d'après les Néerlandais, la seconde organisation criminelle
pour laquelle un «contact" est établi avec les forces de l'ordre.
Bref, en matière répressive, les Turcs montent en importance.
Mais ce qui est prodigieusement intéressant, c'est que nos
policiers vont pointer le doigt bien plus directement sur ce qui nous intéresse
à l'heure actuelle: La Hollande, affirme le rapport belge, est un
pays de transit pour les trafiquants d'immigrants illégaux surtout
asiatiques. Les groupes chinois sont les plus violents. Les Turcs et les
Chinois transfèrent parfois via la Belgique des candidats à
l'immigration vers la Grande-Bretagne. A posteriori, la précision
de cette description laisse pantois... (Alain Lallemand, Le Soir, 30 juin
2000)
{1) "Le crime organisé en Belgique en 1996,, rapport annuel
l997
{2) "Le crime organisé en Belgique en 1997», rapport
annuel l998.
La grève de la faim de Fehriye Erdal
Fehriye Erdal, militante de gauche detenue en Belgique, a déclaré
avoir entamé le 14 juillet une grève de la faim "au finish"
pour protester contre le traitement qu'elle subi.
Dans un communiqué, Fehriye Erdal a expliqué les raisons
de son action en ces termes:
"Le 26 septembre 1999: j'ai été arrêtée
en Belgique en compagnie de deux amis.
"Le 28 mars 2000: Nous avons été libérés
sous condition.
"Le 26 mai 2000: Le gouvernement a pris la décision de ne
pas m'extrader vers la Turquie.
"Le 29 mai 2000: Le ministère de l'intérieur a émis
une décision favorable quant à ma libération.
"Le 31 mai 2000: Le ministère de l'intérieur revient
sur sa décision et par un nouvel arrêté, maintient
ma détention.
"Le 8 juin 2000, le parquet de Bruges, le 22 avril 2000, le parquet
de Gand et dernièrement, le 11 juillet 2000, une nouvelle fois,
le parquet de Bruges ont respectivement pris la décision de me garder
en détention.
"JE SUIS MAINTENUE EN DETENTION SUR AUCUNE BASE LEGALE ET DE MANIERE
ARBITRAIRE
"Voici les prétextes invoqués ayant servi à
renoncer à l'arrêté prévoyant ma libération:
"* Le risque de troubles de la part des citoyens turcs venus en Belgique
à l'occasion du tournoi de football Euro 2000.
"Le tournoi en question A PRIS FIN LE 2 JUILLET 2000.
"* Des informations dont les autorités disposeraient quant
au danger pour ma sécurité.
"J'AI FAIT SAVOIR AUX AUTORITES PAR ECRIT QUE J'ASSUMERAIS TOUS LES
RISQUES QUE JE QUANT A MA SECURITE ET QUE JE PRENDRAIS ENTIEREMENT MES
RESPONSABILITES
"* La sécurité nationale de la Belgique.
"ON N'A TOUJOURS PAS STATUE SUR MA DEMANDE D'ASILE. D'AUTRE PART,
IL N'EXISTE AUCUNE DE MENACE CONTRE LA SECURITE NATIONALE DE LA BELGIQUE,
NI DE MA PART, NI DE LA PART DU DHKP-C.
"Le 22 juin 2000, le parquet de Gand a émis l'avis qu'il n'y
a pas de raisons de me garder en prison. Le parquet a précisé
que l'atmosphère devait se refroidir pour envisager ma libération.
Ce motif n'est pas raisonnable. En effet, ma détention est maintenue,
par conséquent les audiences se succèdent, ce qui entretient
la couverture médiatique.
"* Je suis gardée à l'ombre comme par menace. Etant
donné que la Belgique ne peut pas se permettre juridiquement de
m'extrader vers la Turquie, elle prépare en véritable pirate,
un terrain propice à mon extradition en violant ses propres lois.
"Pour protester contre les intrigues menées par la Belgique,
j'ai entamé une grève de la faim au finish ce 14 juillet
2000. Mon action se poursuivra en l'occurrence jusqu'à ce que je
sois libérée.
"* En outre, j'invite toutes les personnes éprises de justice
à assister à la prochaine audience qui aura lieu le 20 juillet
2000 à la cour d'appel de Gand.
"LE MINISTERE BELGE DE L'INTERIEUR SE RECUSE QUANT A LA DECISION
DE LIBERER UNE REVOLUTIONNAIRE. MAIS IL TROUVE NORMAL DE VIOLER SES LOIS
ET D'AGIR DANS L'ILLEGALITE. JE DEMANDE QUE L'ON METTE FIN A L'ARBITRAIRE
DONT JE FAIS L'OBJET. JE PRIE AUSSI LA PRESSE ET L'OPNION PUBLIQUE DE MANIFESTER
DE L'INTERET ET DE LA SENSIBILITE A CE SUJET."
Le 24 juillet 2000, le conseil d'état a conclu que les raisons
factices invoquées par le ministre de l'intérieur était
non-fondées. Le conseil d'état s'est essentiellement prononcé
sur le refus d'extradition vers un pays tiers, sur le non-fondé
de la motivation selon laquelle Erdal constiuerait un danger
pour l'ordre public.
Par conséquent, selon ces conclusions, elle devrait rester
en Belgique. Ainsi, dans une certaine mesure, l'arrêt du conseil
d'état a barré la route sur le plan juridique, à toute
tentative
d'extradition vers un pays tiers.
Dernièrement, le 26 juillet, une nouvelle décision
engageant le premier ministre a empêché l'acquittement d'Erdal.
En effet, l'annonce en dernière instance, faite au nom du
premier ministre, prévoit le recours à une nouvelle motivation
pour permettre le maintien de Fehriye en détention. Et en l'occurrence,
on a prolongé la détention de Fehriye.