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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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25e Année - N°269

Janvier/January 2001

 

 Après la reconnaissance du génocide arménien parl'Assemblée nationale française,
les universités interdisent l'apprentissage de la langue française
comme l'interdiction de la langue kurde

 

Une folie anti-française

 
LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA FORCES ARMEES / ARMED FORCES RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS IMMIGRATION / MIGRATION


MINORITES / MINORITIES

L'interdiction de la langue française en Turquie!

La France est devenue le 18 janvier le premier grand pays occidental à reconnaître le génocide arménien de 1915, avec le vote d'une proposition de loi par son Parlement, et rejoint au sein de l'Union européenne la Belgique et la Grèce. La loi affirme que "la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915", sans d'ailleurs en désigner explicitement les Turcs comme responsables.

La reconnaissance du génocide arménien a provoqué la colère des autorités turques, qui annoncent des mesures de rétorsion y compris l'interdiction de l'enseignement de la langue française, alors que les Arméniens de France et l'Arménie se félicitent.

La décision du parlement françaisaurait "détruit l'amitié historique turco-française et blessé le peuple turc "pour toujours", estime la presse turque.

"Adieu France", titrait à la une le journal à gros tirage Hurriyet, selon lequel le peuple turc dit maintenant "adieu" à la France, dont les députés ont voté à l'unanimité une loi "qui déforme les réalités historiques".

Le quotidien s'en prend vivement au président français Jacques Chirac, l'accusant d'avoir "vendu" la Turquie.

Dès l'adoption par les députés français de cette loi à portée essentiellement symbolique, Ankara a tout d'abord rappelé "pour consultations" son ambassadeur à Paris.

Une réunion prévue la semaine prochaine entre militaires turcs et français, préparatoire à d'éventuelles manoeuvres communes, a également été annulée.

Des contrats d'armements, à l'état d'appels d'offres ou déjà signés, pourraient souffrir de la colère d'Ankara, estiment aussi des spécialistes.

Les manifestations hostiles à la France se sont poursuivies à la veille de l'examen des sanctions contre Paris par le Conseil de sécurité nationale (CNS), dominé par les hauts commandants militaires. D'ailleurs, ce sont les militaires et leurs collaborateurs dans le gouvernement et les média qui orchestrent la campagne anti-française, comme ils l'avaient fait contre l'Italie après le leader du PKK Ocalan s'est réfugié dans ce pays.

Les appels au boycottage des produits français ont pris de l'ampleur et l'université d'Istanbul a annoncé qu'elle rompait ses liens avec des partenaires français. Le 21 janvier, les universités de Kocaeli et d'Uludag (ouest) ont pris la même décision.

L'Université Baskent d'Ankara a, de son côté, décidé de supprimer les cours de français.

Il s'agit d'une pratique du nationalisme turc qui interdit toujours l'enseignement du kurde, la langue maternelle de la population kurde de plus de 20 millions d'âmes.

Les dirigeants d'Ankara craignent que la reconnaissance du génocide arménien de 1915 par le parlement français n'ait un effet d'entraînement auprès d'autres assemblées européennes mais aussi aux Etats-Unis, où le président Bill Clinton n'avait réussi qu'in extremis à arrêter une résolution en ce sens au Congrès, en octobre.

La Grèce, aux relations complexes et conflictuelles avec la Turquie, a toujours parlé de "génocide" lorsqu'elle se référait au massacre d'Arméniens. La Vouli, parlement monocaméral grec, a décrété en 1996, le 24 avril "jour de la mémoire du génocide des Arméniens par le régime turc".

Le sénat belge a explicitement reconnu le génocide arménien, et cela découlait d'une réflexion menée dans le pays sur le génocide commis contre les tutsis en 1994 au Rwanda, ancienne colonie belge.

Le Parlement européen avait ouvert la voie dès 1987. Dans une résolution, il déclarait être d'avis que "les événements tragiques qui se sont déroulés en 1915-1917 contre les Arméniens établis sur le territoire ottoman constituent un génocide au sens de la Convention pour la répression du crime de génocide, adpotée par l'Assemblée générale de l'ONU le 9 décembre 1948".

Un monument à Paris à la mémoire des Arméniens massacrés

Le conseil municipal de Paris a décidé, le 29 janvier, à l'unanimité, d'ériger un monument à la mémoire des Arméniens massacrés entre 1915 et 1917, un nouveau geste qui, dix jours après la reconnaissance officielle du génocide arménien par le Parlement français, risque de raviver la colère de la Turquie.

Ce monument, également en l'honneur des victimes arméniennes tombées pour la France lors des deux guerres, devrait être érigé en 2002 Cours Albert 1er, place du Canada, dans le 8ème arrondissement de la capitale.

Une souscription nationale est lancée pour cette statue en bronze patiné de 6 mètres de haut, qui sera signée du sculpteur David Erevantzi et représentera le révérend père et compositeur de musique Komitas, figure emblématique de l'Arménie, auteur également d'un recueil de Mélodies kurdes. Déporté le 24 avril 1915, lors du génocide, Komitas n'avait pas été tué avec les autres intellectuels, mais, bouleversé par les massacres, il avait passé le reste de sa vie dans un hôpital psychiatrique de la région parisienne.

Devant la communauté arménienne, le maire de la capitale Jean Tiberi a indiqué que "la Ville de Paris entendait elle aussi rendre hommage au peuple arménien tout entier, ainsi qu'à la communauté arménienne de France et de Paris" à quelques jours de la visite du président de la République d'Arménie, Robert Kotcharian.

D'autres monuments ont déjà été érigés en France à la mémoire du génocide arménien. Selon la communauté arménienne locale, Marseille a été "une des premières villes" à s'en doter, au début des années 1970. D'autres ont été érigés depuis dans la région, notamment à Aix-en-Provence. (CILDEKT, 2 février 2001)

Chirac a promulgué la reconnaissance du génocide arménien

La loi reconnaissant le génocide arménien de 1915, adoptée le 18 janvier par le Parlement français, a été promulguée, le 29 janvier, par le président de la République Jacques Chirac et publiée, le 30, au Journal officiel (JO). La publication au JO constitue le dernier acte du processus parlementaire de deux ans et demi visant à la reconnaissance par la France du génocide arménien.

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a annoncé immédiatement que son pays révisait ses relations économiques et commerciales avec la France. "Il s'agit d'une grande déception pour le peuple turc dans nos relations avec la France", a-t-il ajouté. Le président turc Ahmet Necdet Sezer a condamné la promulgation de la loi comme "inacceptable", estimant qu'elle va "inévitablement" endommager les relations bilatérales.

La Turquie a, le 1er février, annulé un appel d'offres d'un montant d'environ 1,44 milliard de dollars pour la construction d'une autoroute franchissant la baie d'Izmit, intéressant deux consortiums turco-français -- Dans l'un des consortiums figure Bouygues, associé au turc Vinsan. Dans l'autre figure Campenon Bernard et Transroute International, associé aux turcs Dogus et Tekfen, à l'italien Impregilo, à l'allemand Bilfinger und Berger et à l'espagnol Dragados. "Nous avons décidé d'annuler l'appel d'offre car les partenaires étrangers des compagnies turques sont français", a précisé le ministre turc Koray Aydin.

Ankara aurait également annulé un contrat avec le groupe électronique de défense Thales (ex-Thomson CSF) de 200 millions de dollars pour la modernisation du système de navigation de 80 F-16, a annoncé la chaîne de télévision privée turque NTV le 30 janvier. Aucune annonce officielle n'est venue confirmer cette décision. "Nous faisons le nécessaire. Nous révisons nos relations économiques et politiques avec la France", a déclaré le Premier ministre Bulent Ecevit. Son ministre de la Défense Sabahattin Cakmakoglu ajoute que la France "ne s'en tirera pas comme ça". "La loi sur le prétendu génocide sera déterminante dans les choix de la Turquie" concernant les projets d'armement impliquant des compagnies françaises, a-t-il déclaré.

La presse turque a également annoncé l'exclusion de deux nouvelles sociétés françaises des appels d'offre pour l'achat de matériel militaire. L'armée a l'intention d'annuler une commande de six sous-marins Aviso, un contrat 500 millions de dollars et renoncer à un projet de 600 millions de dollars visant à produire conjointement des missiles anti-char Eryx, selon le quotidien turc Hurriyet de 31 janvier. L'armée turque n'a pas confirmé ces informations, mais le ministre turc de la défense, a déjà dit clairement que les firmes françaises seraient exclues des appels d'offre militaires.

Jusqu'à présent, la Turquie a annoncé l'annulation du contrat de modernisation de ses avions F-16, un projet de quelque 200 millions de dollars -- l'information est démentie par le groupe Dassault-- ainsi que le lancement du premier satellite espion turc, deux projets qui totalisaient 349 millions de dollars. La Turquie a aussi exclu la France d'un appel d'offre de sept milliards de dollars pour une commande d'un millier de chars. Les experts estiment toutefois que ce projet sera fortement réduit quelque soit celui qui l'emportera.

Autre mesure de boycottage: la direction d'Etat turc des céréales (TMO) a, le 30 janvier, exclu deux firmes françaises d'un appel d'offre public pour l'exportation de 315.000 tonnes de blé, d'un montant d'environ 40 millions de dollars, sur décision du ministère de l'Agriculture.

De nombreux syndicats et associations proches du pouvoir, ont appelé depuis le vote des députés français à boycotter les produits français. Des pancartes géantes de dix mètres, proclamant "Chers habitants, boycottons les produits français", ont été déployées, le 29 janvier, à l'entrée de la ville d'Arhavi (extrême nord-est), près de la frontière géorgienne. (CILDEKT, 2 février 2001)

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

32e victime de l'assaut sanglant contre les prisons

Un prisonnier blessé lors de l'assaut lancé le 19 décembre contre un mouvement de grèves de la faim dans vingt prisons turques est décédé le 1er janvier à Istanbul, portant le bilan total de cette intervention à 32 morts.

Riza Poyraz, membre d'une organisation clandestine de gauche, était soigné depuis la fin de l'opération des forces de l'ordre baptisée "Retour à la vie" à la grande prison d'Umraniye à Istanbul.

Le 14 janvier, une quarantaine de manifestants ont été interpellés  à Istanbul, dans le quartier de Bakirkoy, dans la partie européenne de la ville, alors qu'ils protestaient contre l'ouverture d'un nouveau type de prisons.

Les manifestants, des proches de détenus pour la plupart, dénonçaient l'entrée en service des prisons à cellules pour deux ou trois détenus remplaçant de vastes dortoirs.

La totalité du groupe qui refusait de se disperser en dépit des avertissements de la police a été interpellé pacifiquement et amené à un poste de police situé non-loin.

Le 18 janvier, les eurodéputés ont demandé à Ankara de réfléchir à une réforme du système pénitentiaire fondée "sur des méthodes pacifiques".

Dans une résolution votée à Strasbourg, les députés européens "demandent instamment aux autorités turques de dégager un nouveau consensus social et politique sur la réforme du système pénitentiaire fondé sur des méthodes pacifiques, le respect des droits de l'Homme et les bonnes pratiques internationales".

Les parlementaires, qui rappellent que la Turquie a signé la Convention européenne des droits de l'Homme, l'invitent à prendre rapidement "les mesures non violentes qui s'imposent pour éviter que de tels drames ne se reproduisent" et à déployer des "efforts significatifs" vers la libération des détenus politiques.

"La réforme du système pénitentiaire compte parmi les tâches auxquelles la Turquie doit absolument s'atteler en tant que candidat à l'adhésion à l'Union européenne", notent les députés.

Les députés ont appelé le gouvernement turc et le parlement à mettre en place une commission d'enquête indépendante.

D'autre part, le Comité de Prévention de la Torture (CPT) du Conseil de l'Europe a effectué une nouvelle mission en Turquie du 10 au 15 janvier, suite à l'assaut des forces de sécurité contre 20 prisons le 19 décembre, a annoncé  le comité dans un communiqué.

 Le CPT qui s'était déjà rendu en Turquie du 10 au 15 décembre, mais sans parvenir à "identifier un moyen permettant de mettre un terme aux grèves de la faim", s'est efforcé de recueillir des "informations relatives aux interventions dans les prisons ainsi qu'aux enquêtes et investigations effectuées suite à celles-ci", explique le document.

La délégation menée par la présidente du CPT, Mme Silvia Casale, un médecin légiste français, a visité quatre établissements pénitentiaires dont trois des nouvelles prisons vers lesquelles plus de 1.000 détenus ont été transférés contre leur gré lors de l'intervention, précise le communiqué.

Les membres du CTP ont aussi pu rencontrer le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk, ainsi que de nombreux responsables et des détenus transférés suite à l'opération des forces de sécurité.

Le CTP, qui est habilité à entrer dans toutes les prisons des 41 Etats membres du Conseil de l'Europe afin de prévenir la torture et les mauvais traitements, n'exclut pas la possibilité d'effectuer d'autres visites en Turquie. (AFP, 3-18 janvier 2000)

"Isolation and Beatings in New Prisons Must Stop Now"

The human rights groups Amnesty International and Human Rights Watch have urged immediate reforms to the Turkish penal system after receiving reports of torture and beatings of prisoners transferred to smaller cells in a recent high-profile operation.

Representatives of the groups are currently in Turkey to research the operation conducted in 20 prisons in December 2000 and to investigate conditions at the new F-type prisons to which many of the prisoners were transferred. At least 29 prisoners and two soldiers died in the operation. The researchers have spoken with doctors, lawyers who visited the new prisons, relatives of prisoners and three prisoners who had been released from the F-type prisons.

These sources consistently indicate that the prisoners were beaten and some tortured before, during and after the transfers to the new prisons. It is alleged that prisoners were stripped and subjected to rape with a truncheon on arrival at Kandira F-type prison near Izmit, but the claims could not be corroborated because lawyers? requests for forensic examinations to be carried out received no response.

All reports confirm that a regime of solitary and small group isolation is being imposed in the new F-type prisons?in breach of Justice Ministry undertakings. Many prisoners have gone without human contact for days, apart from roll-calls which were frequently accompanied by violence. Some prisoners in solitary isolation have not been seen by anyone from the outside world since mid-December.

Prisoners were not permitted into the small exercise yard attached to the individual cells until the last few days. To the knowledge of Amnesty International and Human Rights Watch, none of the prisoners in the F-type prisons have been brought out of their units for recreation, proper exercise or sport, nor have they been permitted to associate with other prisoners. The prisoners have also complained that very loud music has been piped into the corridors outside the units.

Our investigations suggest that transferred prisoners have been held in isolation and have been tortured or ill-treated,? said the researchers from Human Rights Watch and Amnesty International. The torture of a human being is an act of cruelty that is prohibited by international human rights law. Isolation can cause physical and mental harm and may amount to cruel, inhumane and degrading treatment. The Turkish government is accountable and must put an immediate stop to these abuses.

Amnesty International and Human Rights Watch sought talks with the Justice Ministry as well as access to the prisons, but on both counts the requests were refused. They did meet with representatives of the Human Rights Commission of the Turkish Parliament and the Human Rights Association.

At least 300 prisoners are on hunger strike, and many have been fasting for more than 70 days. It appears likely that deaths will occur in the next few days. Amnesty International and Human Rights Watch are very alarmed at the recent developments in the Turkish prison system, and urgently recommend that the Turkish government ensures:

- access to prisons by lawyers and independent doctors in order to examine the allegations of torture and ill-treatment, and to provide necessary medical care.

- that the regime of intense small group and solitary isolation in the F-type prisons be lifted, and doors to prisoner units be left open during the day to permit prisoners within each small cluster of units to associate.

- broad access to representatives of bar, medical and human rights associations to ensure that the new prisons are run in accordance with Turkish law and international standards for the humane treatment of prisoners.

The groups also urge the Council of Europe with its expertise in the area of prison management to take an active interest in the crisis. (AI and HRW, January 6, 2001)

HRW critique les mesures prises contre opposants

L'organisation Human Rights Watch a accusé le 10 janvier le gouvernement turc de s'en prendre à des militants des droits de l'Homme, pour faire cesser les critiques sur l'assaut mené en décembre par la police dans plusieurs prisons turques.

Selon l'organisation, Nimet Tanrikulu, ancien président de l'Association des Droits de l'homme de Turquie (IHD), qui a enquêté sur les conditions de cet assaut, a ainsi été arrêté après avoir manifesté contre le tranfert de prisonniers, placés à l'isolement dans des nouvelles prisons de haute sécurité après cette opération policière.

En outre, des policiers en civil ont pénétré dans les bureaux de la IHD pour y interroger son président Husnu Ondul, qui a fait état de nombreuses menaces par téléphone, ajoute HRW dans un communiqué.

"Le gouvernement turc essaie de dissimuler des violations graves" affirme dans ce communiqué Jonathan Sugden, qui a enquêté pour Human Rights Watch en Turquie.

Le communiqué évoque des accusations selon lesquelles des prisonniers ont été torturés, battus ou ont subi des mauvais traitements lors de transferts consécutifs à l'assaut du 19 décembre dans 20 prisons, qui a fait selon HRW 32 morts (30 prisonniers et deux gendarmes). (AFP, 10 janvier 2001)

Protests of Prison Raids, Abuse Prompt Crackdown by Turkey

Despite pressure from the European Union to clean up its human rights record, Turkey has launched a major crackdown on human rights groups and activists for protesting government raids on prisons last month that left 32 people dead.

Five branches of Turkey's Human Rights Association have been closed, several of its members have been detained and other protesters have been jailed for demonstrating against the Dec. 19 prison raids, demanding an independent investigation and publicizing what they say is widespread torture and inhumane isolation of inmates in Turkey's prisons.

The simultaneous storming of 20 prisons last month left 30 inmates and two security officers dead.

Some of the inmates reportedly died after setting themselves on fire when police stormed the prisons.

The operation, code-named Return to Life, was designed to break a two-month hunger strike by hundreds of political prisoners in prisons across Turkey. The hunger strikers were protesting a plan by Turkish officials to move them out of large, dormitory-style facilities to prisons with smaller cells.

Many victims of the raids belonged to the Revolutionary People's Liberation Party-Front, a radical leftist group that has vowed revenge against the government.

In recent weeks, four police officers have been killed and more than 20 people injured in attacks on police facilities, including one this month in which a militant detonated a bomb strapped under his clothes inside an Istanbul police station.

In the most recent incident, one officer was killed and another injured when masked gunmen fired on a police car near the Istanbul airport. No one has claimed responsibility.

Meanwhile, several hundred inmates reportedly are continuing their hunger strike to the death to protest inhumane treatment of prisoners. Some of the inmates have been fasting for 83 days and are said to be in critical condition.

The prison turmoil and crackdown on human rights activists come as Turkey faces increasing pressure to improve its human rights record as a prerequisite to European Union membership.

Jonathan Sugden, an analyst with Human Rights Watch, said rights activists in Turkey protesting and publicizing the raids and continuing prison problems were being harassed and threatened, while physical evidence from the raids "seems to be disappearing."

"The Turkish authorities are allowing no center ground," he said. "How is it possible to determine what's true or false?"

Recently, four activists were arrested while attempting to lay a black wreath outside the Istanbul offices of the Democratic Left Party, led by Prime Minister Bulent Ecevit. The four were charged with demonstrating without permission, which carries a one-year prison term, and are being held in prison.

"This is the system in Turkey. There is no permission for objection," said Eren Keskin, president of the Istanbul branch of the Human Rights Association, who was detained during the protest. "The situation in the prisons is really bad. The inmates are injured, ill and still death-fasting. Nothing has changed."

The Turkish government did not respond to specific allegations raised by human rights and prison activists, but cited previous blanket denials of wrongdoing during the raids or prisoner mistreatment in general. Three Justice Ministry officials have been assigned to investigate the charges.

"All humanitarian demands have been met" in the new prisons, Justice Minister Hikmet Sami Turk told reporters. Government officials defended the Dec. 19 raids, saying the action was necessary to wrest control of the prison system from violent mafias. Prisons previously had as many as 100 inmates living in large, unpatrolled communal areas.

After the December operation, inmates were moved to new, more restrictive prisons that have cells housing one to three prisoners each.

Human rights activists have criticized the new prisons, noting that they were designed principally for small-group isolation, with each cell having a dedicated switch for guards to control its electricity, sewerage system, water and heat.

The prisons have no communal areas for inmates to socialize, they said. Activists said such conditions typically raise the risk of inmate abuse by guards.

Human rights activists investigating the raids said prisoners were systematically beaten and tortured during the operation and afterward while being transferred to the new prisons. They said the inmates, many of whom are awaiting trial and have not been convicted of a crime, are housed in solitary confinement or small-group isolation.

A joint statement by the independent organizations Human Rights Watch and Amnesty International said there were reports that some inmates were stripped and sexually abused with truncheons upon arrival at one of the new prisons.

A report released last week by the Human Rights Association of Turkey said soldiers used gas, fire and smoke bombs during the raids. It disputed government claims that most inmates who died or were injured had set themselves afire, stating, "preliminary autopsy reports say the majority of inmates died because of bullets and burns and one because of gas poisoning."

"Torture is continuing. The inmates are injured, lonely, cold, wet and naked in the cells, waiting in incomplete prisons without water, electricity and heating," the report said. "The state, instead of protecting the lives of inmates, took their basic right to life in order to prove its own authority." (John Ward Anderson, Washington Post Foreign Service, January 13, 2001)

IHD's last cry concerning the situation of prisons

The Human Rights Association (IHD) chairman, lawyer Husnu Ondul said that the amount of time certain prisoners have been on death fasts in prisons was now up to 96 days, and mass deaths are imminent unless immediate action is taken. "People are dying and being isolated. In order to bring an end to these death fasts, the detainees and convicts first of all should be allowed to meet with each other and then meet with delegations from outside the prison," said Ondul.

Last week Ondul met with leaders of socialist parties and with the chief editors of a number of newspapers, and also with Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal, to discuss the issue of bringing an end to death fasts. He asked for "help" from the chief editors of those newspapers and from the leaders of the political parties, and added that he would continue meetings into this week too.

"It is wrong to ignore problems by acting this way. There is indeed a problem, people are dying and being isolated. The first thing to do is to set them free of their isolation, then prepare conditions where they can meet each other first and then see other groups of people from outside the prison."

He said that although it's not possible to give an exact number of prisoners on hunger strikes and death fasts, their estimation was that more than 1200 are on hunger strikes and more than 400 are on death fasts. Ondul stated the latest information they received in relation to the health condition of the detainees and the convicts as follows:

"The organs of people who have been fasting for more than 90 days become so inactive that the body loses almost all its functions. Three or four convicts have lost consciousness, they are not able to remember the last 10 years. Some of them are not able to stand on their feet, as they have lost their sense of balance. They can temporarily regain their balance with the help of vitamin B1, however that too will be ineffectual after a period of time. I personally think that it is of crucial importance to intervene in this countdown immediately, even right now at this moment before mass deaths occur and many prisoners are irreversibly affected."

Stating that their association wanted to contribute to the problem-solving process, Ondul claimed that the Justice Ministry was not willing to engage in a problem-solving dialogue. Replying to reporters questions Ondul explained the conditions prisoners were in, which is information provided by the parents of prisoners:

"Detainees and inmates say they will not end their death fasts based solely on individual decisions when they are isolated from other convicts. They say, 'We used to be in ward cells and that was when we cooperatively decided to act together with our friends. Even if we are to put an end to the death fasts and hunger strikes we need to meet each other at least to determine our conditions or to find the answers to our questions such as what sort of arrangements we want and what our problems are'." (Turkish Daily News, January 24, 2001)

Attentat suicide contre un bâtiment de police à Istanbul

Un attentat kamikaze a perpétré un attentat à la bombe contre un bâtiment de la direction de la Sûreté à Istanbul, qui a fait au moins deux morts dont un policier et sept blessés.

L'auteur de l'attentat suicide à l'explosif a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Il s'agit de Gultekin Koc, 23 ans, un membre du Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C), qui avait déjà été arrêté par deux fois par la police, a-t-on précisé de mêmes sources.

Dès avant l'identification du kamikaze, le directeur de la Sûreté d'Istanbul, Kazim Abanoz, avait évoqué l'hypothèse d'un "acte de rétorsion" du DHKP-C, en réponse à la sanglante intervention des forces de sécurité dans des prisons turques il y a deux semaines.

Le corps du kamikaze a été déchiqueté par des explosifs qu'il avait enroulés autour de sa poitrine avant d'y mettre le feu dans un bâtiment de la direction locale de la Sûreté.

Le policier tué était le chauffeur et garde du corps du directeur local de la Sûreté. L'attentat a en outre fait sept blessés, parmi lesquels trois policiers dont deux sérieusement atteints.

M. Abanoz avait également évoqué le décès d'une "femme âgée", dont la mort n'a pas été confirmée depuis.

Le bâtiment de la Sûreté, dans le quartier de Mecidiyekoy (rive européenne d'Istanbul), a été fortement endommagé par l'explosion qui s'est produite au 4ème étage et a également touché le 5ème étage.

Le 4 janvier, le DHKP-C a revendiqué  la responsabilité de l'attentat-suicide. Dans un communiqué reçu par l'AFP, le DHKP-C a déclaré qu'il avait effectué cette action en réponse à l'assaut lancé en décembre par la police turque dans 20 prisons où des détenus politiques menaient une grève de la faim.

"L'un de nos combattants volontaires pour le sacrifice est entré dans le bâtiment de la sûreté à Sisli avec une bombe et a détruit un objectif ennemi", déclare le communiqué du DHKP-C, rédigé en anglais.

"Il n'y a pas d'autre moyen de répondre à la violence que la violence", déclare le DHKP-C dans sa revendication. L'Etat "torture des prisonniers, massacre des prisonniers", mais "aucun massacre ne peut rester impuni", affirme le groupe. (AFP, 3-4 janvier 2001)

Peine de mort requise contre 5 militants de gauche

Un procureur d'Istanbul a requis la peine de mort contre 5 militants de gauche soupçonnés d'avoir tué deux policiers lors d'une attaque contre un bus le mois dernier.

L'acte d'accusation indique que les suspects sont membres du TKP/ML-TIKKO (Parti communiste turc/marxiste-léniniste, Armée de libération des paysans et des ouvriers) et ont mené l'attaque dans le cadre d'une campagne pour "détruire l'ordre constitutionnel par les armes".

L'attaque à l'arme automatique le 11 décembre contre le bus de policiers à Istanbul avait fait 2 morts et une dizaine de blessés.

Le parquet a requis entre 4 et 7 ans et demi de prison contre 3 autres suspects accusés "d'aide à des membres d'une organisation illégale".

Les autorités estiment que cet attentat était lié à une grève de la faim observée pendant plusieurs mois par des centaines de détenus de gauche opposés à leur transfert dans des prisons à cellules au lieu de dortoirs, qui a été réprimée dans le sang en décembre par la police et l'armée, faisant 32 morts dont 2 soldats.

Le TKP/ML-TIKKO a pour but de faire éclater une révolution prolétarienne en Turquie, à l'instar d'autres groupes clandestins, dont le DHKP-C. (AFP, 9 janvier 2001)

Un policier tué dans une attaque à main armée

Un policier a été tué et un autre blessé  soir dans l'attaque à main armée de leur voiture par deux hommes masqués qui ont réussi à prendre la fuite, dans le quartier de Sirinevler sur la rive européenne d'Istanbul.

Les deux fonctionnaires de police, qui ont été mitraillés à l'arme automatique lors d'une patrouille de routine, ont été hospitalisés et l'un d'eux a rapidement succombé à ses blessures.

Le quartier a été bouclé par d'importantes forces de police pour des recherches qui n'ont pas donné de résultat.

Le 3 janvier, un attentat suicide à la bombe dans le centre d'Istanbul avait fait deux morts au siège d'une Direction locale de la Sûreté, revendiqué par le DHKP-C.

Le 11 décembre, l'attaque d'un minibus de la police, également à Istanbul, avait fait 2 morts et onze blessés, à l'initiative de deux autres mouvements de gauche illégaux, le TIKKO et le TKP-ML.

Lors d'autres nombreux incidents mineurs ces dernières semaines, deux policiers avaient été légèrement blessés encore à Istanbul le 20 décembre par des coups de feu sur leur voiture.

Ce nouvel attentat survient moins de 3 semaines avant la fin d'un assaut massif contre un mouvement de grève de la faim mené par des détenus politiques dans une vingtaine de prisons turques. (AFP, 10 janvier 2001)

50 policiers inculpés pour avoir manifesté à Istanbul

Cinquante policiers ont été inculpés pour avoir manifesté le mois dernier avec des milliers de leurs collègues à la suite d'un attentat mortel qui avait tué deux des leurs à Istanbul.

L'acte d'accusation rédigé par un procureur d'Istanbul requiert des peines allant de deux à cinq ans de prison contre les policiers pour avoir violé la loi en organisant la manifestation malgré l'interdiction qui en est faite aux fonctionnaires.

Des milliers de policiers avaient organisé des manifestations, pour la première fois dans l'histoire de la Turquie, pour protester contre le meurtre de deux des leurs dans un attentat à l'arme automatique contre un bus de policiers en décembre.

Les policiers avaient scandé des slogans hostiles au gouvernement et des échauffourées les avaient opposés à leurs supérieurs qui tentaient de les empêcher de défiler.

Des enquêtes ont été ouvertes contre 1.528 policiers ayant participé à la manifestation à Istanbul, dont 69 ont été suspendus de leurs fonctions. Des enquêtes similaires ont été ouvertes dans les autres grandes villes où des policiers avaient manifesté. (AFP, 10 janvier 2001)

Police try to silence doctors who treat torture victims

Gynecologist Zeki Uzun says police arrested him, then beat him for three days and deprived him of sleep after he treated a suspected Kurdish rebel.

Police sued psychiatrist Ozge Yenier Duman on charges of malpractice after she insisted that policemen leave her office while she listened to a prisoner she suspected might have been tortured.

The government fired forensic expert Sebnem Korur Fincanci after she wrote in a report that police tortured a detainee to death, and she is under attack again over a similar case.

Turkey's leaders have vowed to crack down on torture, but doctors say police still intimidate them into not reporting torture, making it virtually impossible to gather evidence needed to prosecute officers for abuse.

Doctors have also been detained, and in some cases beaten, for treating victims of torture or refusing to provide information on individuals they treat.

Despite a recent decree giving doctors the right to ask police officers to leave during medical examinations of detainees, most police insist on staying and watching.

Officers argue they need to be present to protect doctors and to prevent detainees from escaping. But the Turkish Physicians Association says the police presence is intimidation meant to ensure abuses are not reported.

Enraged officers have ripped up medical reports, asking doctors to write less incriminating ones, or even threatened them with death, said Fincanci, a professor of forensic science.

In response to doctor's complaints, the government enacted legislation in 1999 imposing jail sentences both for physicians who write false reports to hide torture and for officials who force doctors to write such reports.

Prime Minister Bulent Ecevit contends the government is working to curb torture.

"Torture complaints have decreased," he said. "I believe that they will disappear totally within a short time."

Physicians, however, say most of their colleagues are too scared to report abuses, and there is little evidence the government campaign is being taken seriously by police officers. (SUZAN FRASER, The Associated Press, January 14, 2001)

Renforcement de la sécurité autour du Premier ministre

Les mesures de sécurité autour des locaux abritant les bureaux du Premier ministre turc Bulent Ecevit ont été renforcées après une série de récentes attaques visant les forces de l'ordre.

Seuls seront autorisés désormais le personnel qui y travaille et les personnes qui auront préalablement pris un rendez-vous avec les responsables.

Une rue piétonnière qui traversait la zone a été fermée par des grillages.

Les gardes du corps du Premier ministre ont récemment été augmentés de 4 unités, passant de huit à douze, selon les médias, notamment après une intervention massive en décembre contre des prisons turques pour faire cesser une grève de la faim de détenus politiques. (AFP, 13 janvier 2001)

Manifestation anti-FMI à Ankara, 21 interpellations

La police turque a interpellé 21 personnes, dont plusieurs syndicalistes, qui manifestaient contre la politique d'austérité du gouvernement mise en oeuvre sous l'égide du Fonds monétaire international (FMI).

La police anti-émeute est intervenue pour disperser la manifestation organisée par un syndicat des salariés du secteur public afin de dénoncer les mesures d'austérité prises par le gouvernement, alors qu'une équipe du FMI se trouve en Turquie pour des entretiens avec les dirigeants.

L'équipe dirigée par Carlo Cottarelli, responsable pour la Turquie, a rencontré des responsables du Trésor pour évaluer le déroulement du programme conclu en décembre 1999 contre un crédit de 4 milliards USD sur trois ans.

La délégation du FMI doit principalement évoquer les privatisations et la réforme du secteur bancaire, devenues prioritaires après la crise financière liée à un manque de liquidités qu'a traversée la Turquie en décembre.

Le FMI avait alors accordé une aide d'urgence de 10 mds USD à la Turquie pour passer le cap, dont 2,9 mds inclus dans l'accord stand-by.

Ankara s'est en échange engagée à accélérer les privatisations et à réformer son secteur bancaire. (AFP, 15 janvier 2000)

Attack by Hizbullah on Diyarbakirís Police Chief

Six police officers were killed in an ambush in Diyarbakir on January 24. The townís police chief, Gaffar Okkan, was among the victims. There is no knowledge of the perpetrators, said Minister President Ecevit at a press conference in Ankara. According to the police, the perpetrators opened fire on the police chiefís convoy of vehicles near to the police station. Police sealed off the area and made searches with a helicopter. Police believe that a group of 15 people carried out the attack, with eight of them being known by name.

Over the past years, the police in south eastern Turkey have been committed to the fight against the Islamic group Hizbullah. As Diyarbakirís police chief, Akkan played a leading role in breaking up terrorist units and therefore stood at the top of the death list of the fundamentalists. Security forces have been anticipating an attack by Hizbullah for months and were also aware that they had Okkan in their sights.

The timing of the attack was also to be reckoned with: it is the first anniversary of the beginning of the state offensive against Hizbullah, which until then was usually a combined event with security forces against the Kurdish militants. Despite this, Okkan did not drive a reinforced vehicle and made no great fuss concerning his safety. He thought that he had triumphed over Hizbullah. Only hours before his death he had revealed the imminent arrests of 26 fugitive members.

Hizbullah began in the mid 1980s with attacks against PKK members and were responsible for more than 150 murders. Turkish observers therefore suspect that the Turkish Hizbullah might be behind the attack.

More than 3,000 suspected members of Hizbullah, who have nothing to do with the Lebonese Miliz (who use the same name), had been arrested in the previous year. But the organization of the fundamentalist troops seems to have survived. Turkish police shot dead the Hizbullah leader Hüseyin Velioglu in a skirmish one year ago, but even that did not bring an end to the group. Veliogluís partner and Hizbullah co-founders, Isa Altsoy, immediately overtook control and moved away to western Europe before the Turkish wave of arrests.

According to information from Turkish investigators, Altsoy apparently travelled to Germany on false papers where they suspect she still is today. According to this information, the 40-year-old former police officer is continuing to coordinate Hizbullah actions from Germany. (Afp, Dpa, Reuters, Cumhuriyet, Milliyet, Radikal-IMK, January 24-27-28-29, 2001)

18 militants de Greenpeace interpellés par la police

Dix-huit militants de Greenpeace ont été interpellés par la police turque  alors qu'ils manifestaient à Izmit (nord-ouest) pour réclamer la fermeture d'un incinérateur de déchets toxiques, a annoncé la branche turque de l'organisation écologiste.

Trois militants de Greenpeace ont grimpé sur le toit de la municipalité pour déployer une banderole géante dénonçant l'installation incriminée.

Des sapeurs-pompiers, appelés sur les lieux, ont réussi à faire redescendre les protestataires, selon les images diffusées sur la chaîne d'information NTV.

Quinze autres manifestants, portant des masques de squelette sur le visage, ont appelé le maire d'Izmit à fermer l'incinérateur. Greenpeace dénonce les émissions de matières toxiques liées à l'incinération de déchets. (AFP, 25 janvier 2001)

Two Foreign Human Rights Activists Arrested

The Turkish police have arrested a British woman and an American who wanted to reveal to journalists in Istanbul the conditions in the prisons. The prison-help organisation Özgür Tayad, made it known that the two human rights activists had visited Turkey as part of a five-person delegation to investigate the new prison system. Their Turkish interpreter was also arrested. (AP, January 27, 2001)

Campaign of Destruction Against the IHD

On 19th January 2001, the state-loyal news agency, Anadolu, using information from the Greek news agency ANA, reported that the IHD had received 19 million Drachma in financial support from the Greek government.

The news was then made public on January 20th by the Turkish TV broadcasters NTV and CNN as well as the high-circulation daily newspaper Hürriyet. Other newspapers and TV broadcasters then joined in with the reporting. The style of reporting makes one thing obvious: through accusations and insults, the IHD are being portrayed as the enemy; the Turkish people are being turned against the human rights organisation which is being made a target for attacks.

The IHD stated that receipt of financial support from state sources is against their principles and that the organisation has in no way been on any list of the Greek Foreign Ministry.

While NTV and CNN corrected their reports on 20.01.01, Anadolu and the press are continuing their smear campaigns.

Supported by these reports, the headquarters of the IHD in Ankara were searched on 25.01.01 by civil security forces under the orders of the public prosecutor. Numerous documents, financial accounts and 7 computers were seized.

This is the latest event in a campaign by the Turkish state against the internationally renowned human rights organisation. In the past four months, the organisation, which was founded in 1986, has been confronted by the most difficult of obstacles from state organs, which has hindered them in carrying out their work. The IHD offices in Malatya, Gaziantep, Istanbul, Van, Konya, Ankara and Bursa still remain closed down. Employees, board members and ordinary members of the IHD are being persistently arrested. Offices are being searched by police, with numerous documents and computers being confiscated. The board member of Istanbulís IHD, Nimet Tanrikulu, is still being held in custody. (IHD-Statement, January 20-25; afp, January 25, 2001)

European Court declares Turkey guilty

The European Court of Human Rights, in a judgment handed down yesterday, has again found that the Turkish State has violated multiple Articles of the European Convention of Human Rights with regard to its policy of village destruction in the Kurdish regions.Despite the Turkish Government's denials of any wrong-doing, the European Court has found it responsible for inflicting inhuman and degrading treatment on civilian victims and for intimidating victims who attempted to seek justice through legal action.

The Dulas case, which was brought to the European Court on behalf of applicant Zubeyde Dulas by the Kurdish Human Rights Project in May 1994, concerns the destruction of the applicant's village of itlibahe in November 1993. On 8 November 1993, security forces from Hazro arrived to carry out a search in itlibahe. After gathering the men of the village into one group and the women in another, the soldiers began to set fire to houses. The applicant's house, provisions, crops, furniture and household goods were all destroyed. Following the security forces departure, the village was left in ruins and the villagers were forced to evacuate. The applicant along with fellow villagers went to Diyarbakir after the operation and made a statement to the Human Rights Association (IHD).

In judging that Zubeyde Dulas had been subjected to inhuman and degrading treatment, the Court remarked, "the applicant" was aged over 70 at the time of the events. Her home and her property were destroyed before her eyes, depriving her of means of shelter and support, and obliging her to leave the village and community, where she had lived all her life. No steps were taken by the authorities to give assistance to her in her plight." After years of life in Istanbul as an internal refugee living hundreds of miles from her true home, the Court's judgment gives Zubeyde Dulas acknowledgement of the horror she was subjected to as she stood helplessly watching the destruction of her life and her family's livelihood.

The Court also ruled that Turkey had violated Article 34 of the Convention (right to an unhindered application), as Zubeyde Dulas had been unfairly questioned and pressurised by the public prosecutor about whether or not she wanted to go through with her application to the European Court. In its judgment, the Court noted that the applicant "not unreasonably must have felt intimidated" and under pressure to withdraw complaints considered as being against the State."

In addition to violations of Articles 3 and 34 of the Convention, the Court also found "grave and unjustified interferences with the applicant's right to respect for her private life, family life, and home and with her peaceful enjoyment of her possessions" (Article 8 and Article 1 of Protocol 1) as well as a lack of any "thorough or effective investigation" into the destruction of the applicant's home (Article 13). The Court awarded comp ensation and costs amounting to more than 37,000.

Commenting on the judgment, Kerim Yildiz, Executive Director of KHRP, said, "In this its 6th judgment condemning Turkey in cases of village destruction, the Dulas case is convincing further evidence of a policy on the part of the Turkish Government to break up Kurdish villages and destroy their property and livelihood." (KHRP, 31 Jan 2001)

Un député meurt lors d'une bagarre au parlement

La mort de Fevzi Sihanlioglu, député du parti de la Juste Voie (DYP), le 30 janvier, en plein débat au Parlement turc après agression de plusieurs députés du parti d'extrême droite de l'Action nationaliste (MHP) a soulevé de nombreuses questions en Turquie.

"La vague de violence de la société se reflète-t-elle au Parlement, ou alors la société prend-elle son inspiration du Parlement" s'interroge le 1er février, Güngör Mengi, éditorialiste du journal turc Sabah. La question a une grande importance puisqu'aujourd'hui la majorité des députés turcs siègent au Parlement munis d'une arme.

Le quotidien turc Milliyet du 2 février précise en sa Une que "les armes sont même entrées à la cérémonie des funérailles" et ajoute qu'"au cours de la cérémonie organisée au Parlement en mémoire de Sihanlioglu, la tension s'est tendue lorsque la police a voulu contrôler les armes des députés ( ) Mehmet Agar, député indépendant d'Elazig, [ndlr: ancien ministre de l'Intérieur, ancien chef de la Direction de la sécurité nationale, impliqué dans l'affaire de Susurluk, affaire démontrant les liens entre l'Etat, la mafia et le monde politique] s'est opposé en disant "Je me porte garant pour eux, ne les fouillez pas".

D'autre part, les média turcs ont une nouvelle fois démontré ouvertement et en direct leur dépendance et l'autocensure à laquelle ils sont sujets. La chaîne de télévision du Parlement, Meclis Tv a tourné ses caméras vers les coulisses de la presse sans diffuser les images de l'agression qui se passait sous ses projecteurs. "Pour la première fois depuis longtemps, la presse a perdu sa chance lorsque Meclis Tv a censuré la bagarre" écrit Enis Berberoglu dans le quotidien Hurriyet du 2 février.

De plus, les principaux députés impliqués dans l'agression, Cahit Tekelioglu, Mehmet Kundakçi, tous deux membres du MHP, avaient déjà été compromis dans des affaires de meurtres. M. Kundakçi était impliqué dans l'affaire de Bahçelievler [ndlr: assassinat de sept étudiants dans le quartier de Bahçelievler d'Ankara en 1978 par les membres du parti d'extrême droite] et M. Tekelioglu déclarait récemment: "effectuant mon service militaire comme gradé dans l'armée durant le coup d'Etat de 12 septembre, je n'étais pas au-devant de la scène dans les procès contre le MHP. C'était ma grande chance, autrement j'aurais été également compromis".

Les deux députés sont aujourd'hui recherchés pour être interrogés. Si ces derniers ne se présentent pas à la justice dans les trois jours, leur immunité devrait être levée pour procéder à leur interrogatoire.

Derya Derin ironise dans le quotidien turc Milliyet du 2 février sous le jeu de mot: "Büyük Siddet Meclisi" (La grande Assemblée de la violence ) au lieu de "Büyük Millet Meclisi" (la grande Assemblée nationale). (CILDEKT, 2 février 2001)

Human Rights violations in brief

@ The IHD Izmir was closed for 10 days on allegations of allowing non-members entry to the office. On 2 January the political police came and sealed the office. Günseli Kaya, chairwoman of the branch, said that this was an attempt to stop their activities at a very critical time. She said that during the last 10 days the branches in Antep, Malatya, Van (was closed down indefinitely on 19 December 2000 because of a hunger strike in the premises) and Konya (was closed down on 22 December 2000 for 45 days) had also been closed down. On 1 January the IHD branch in Bursa was visited by teams of the anti-terror department from Police HQ. around midnight and 4 members of the association, two of them on hunger strike, were taken in detention. (TIHV, January 4, 2001)

@ The Diyarbakir branch of the Cooperation and Solidarity Association of Prisoners' Familie (THAY-DER) that had been closed on 4 October 2000 for 3 months on order of the Governor for the Region under Emergency Legislation was closed on the same day of being reopened. (Yeni Gündem-TIHV, January 5, 2001)

@ The Presidency of the Council for Higher Education (YÖK) decided to terminate the contracts of one dentist and six nurses at the University "Yüzüncü Yil" in Van because they had violated the regulations on "proper dressing". The people concerned are: the dentist Gülen Kaya Kaptanoglu and nurses Songül Açik, Gönül Tasdemir, Seval Demir, Döndü Tanir and Necibe Kafes. (Zaman-TIHV, January 7, 2001)

@ In Izmit 106 people who visited the Arsenia Culture Centre were detained on 6 January on the pretext that they had conducted a meeting without permission. 96 of them were released the next day. In Ankara 867 people, 34 of them foreigners were detained during a general operation on "law and order" on the grounds that they appeared "suspicious". In Bursa 10 people who had been detained as "members or supporters of the The Revolutionary People's Liberation Army/Front (DHKP/C)" were taken in pre-trial detention. (Yeni Gündem-TIHV, January 7, 2001)

@ The prosecutor at Istanbul State Security Court prepared an indictment against 8 people in connection with the attack of 11 December 2000 on a bus of the anti-riot police in Gaziosmanpasa (Istanbul) that resulted in the death of 2 and injuries of 15 officers. The indictment seeks the death penalty for the five alleged members of the Turkish Communist Party/Marxist-Leninist Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO) according to Article 148 TPC for the ëarmed attempt to overthrow the constitutional orderí. (Hürriyet-TIHV, January 9, 2001)

@ During the attempt to read out a press statement against the dismissal of 21 workers at Kayseri Erciyes University, Ismail Kinis, chairman of the trade union Tez Koop-Is, and six other persons were detained on the campus of the university. (Evrensel-TIHV, January 10, 2001)
@ Nurettin Temel was detained in Istanbul and will be charged with "membership of the Turkish Communist Party/Marxist-Leninist Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO) and an attack on the 'Idealist Association' in Zeytinburnu on 19 December 2000 during which Sükrü Sancak was killed. (Zaman-TIHV, January 10, 2001)

@ The number of files concerning death penalties that need the approval of the Justice Commission in the Grand National Assembly of Turkey reached 51. Three of them involving five people have just arrived. A total of 71 prisoners sentenced to death are mentioned in the files. 18 of them were sentenced to death according to Article 125 of the Turkish Penal Code (TPC) and 11 of them according to Article 146 TPC. A number of cases will benefit from the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences, but the exact figure is not known (Radikal-TIHV, January 11, 2001)

@ Nurettin Temel, who was detained on 9 January during an attempted robbery in Eminönü (Istanbul) was taken under arrest. As an alleged member of the Turkey Communist Labour Party (TKEP) he is being held responsible for an attack on the Idealist Association in Zeytinburnu on 19 December 2000 during which 1 person died and 3 people were wounded. (Yeni Gündem-TIHV, January 11, 2001)

@ The Confederation of Workers in the Public Sector (KESK) organized protests against the investigations initiated against trade unionists who participated in the one-day "stop to work" action on 1 December 2000. The police intervened when members of various trade unions wanted to read out a press statement at Kizilay Square (Ankara) and detained 21 people under beatings. The beatings reportedly continued in the bus that took the detainees to Çankaya Police Station. The trade unionists were later released. Meetings in Istanbul and Izmir ended without any incident. In Diyarbakir the police did not allow that a press statement was read out in Da_kapi Square and instead the statement was read out in a tea garden nearby. Further actions were reported from Izmit, Eskisehir, Malatya, Urfa and Kilis. Workers of Seyhan Municipality (Adana) staged a sit-in against the dismissal of 64 colleagues in front of the Cultural Center in Seyhan. The police intervened and detained some 65 protesters. The detainees were released after three hours. After their release the workers said that the police had claimed that the detentions happened because the shop owners had been disturbed. (Yeni Gündem-Cumhuriyet-TIHV, January 11, 2001)

@ Beyoglu Penal Court No. 7 started to hear the case brought against 25 leading IHD who had been detained after the events that followed the "march for respect on human rights". Some observers could not enter the small court room and it was not allowed to take pictures. When the defendants had testified the prosecutor demanded that the court should declare itself not competent on this case. The hearing was postponed to 28 February when a decision will betaken whether the state security court has to deal with this case. The defendants stand accused of having "staged an illegal demonstration", "resisted officers on duty", "praising a criminal act" and might be sentenced to terms of 4 to 12 years in prison. (TIHV, January 18, 2001)

@ Turgut Koçak, Chairman of the Socialist Workers' Party of Turkey (TSIP) and the board members Hasan Yavas and Necmi Özyurda will be put on trial on charges of "supporting terrorist organizations". The indictment by Republican Prosecutor Talat Salk states that some NGOs supported the "death fast" of terrorist organizations such as DHKP/C, MLKP, TKP/ML and TIKB, first with press statements and demonstrations, but later the activities changed. During a demonstration in Kizilay Square (Ankara) on 12 December 2000 stones had been thrown against the police and damaged several shops. This demonstration had started in front of TSIP's offices. The same day the offices of TSIP had been searched and banners supporting the "resistance in prison" had been seen on the walls next to pictures of prisoners who earlier had died as a result of hunger strikes. Thus, the party had opened its offices for members of illegal organizations and had to be sentenced according to Article 169 of the Turkish Penal Code (TPC) that requires sentences of between 3 and 5 years' imprisonment. The sentences would have to be increased by 50% according to the Law 3713 on Fighting Terrorism. (Cumhuriyet-TIHV, January 19, 2001)

@ Mehmet Yildirim, chairman of Istanbul Chamber of Trade will stand trial for a speech he made during the chamber's general assembly on 18 December 2000. Cevat Özer, prosecutor in Istanbul, prepared an indictment accusing Mr. Yildirim of "insulting the National Security Council". In his speech Mehmet Yildirim had complained about an economic crisis and said "instead of dealing with trivial problems the National Security Council, which meddles with everything, should come and meddle with this problem." If convicted, Mehmet Yildirim has to expect a sentence of between 3 months and 1,5 years' imprisonment. (Cumhuriyet-TIHV, January 22, 2001)

@ The Izmir branch of the Socialist Power Party (SIP) declared on 19 January that a poster of the party that expressed views against privatization had been banned by the governor of Izmir on the grounds that it was signed by SIP-Communist Party. The statement stressed that the party's name had officially been changed on 19 July 2000 and that no case to ban the party had been launched since then. (Yeni Gündem-TIHV, January 20, 2001)

@ On 19 January Tekin Yildiz, Chairman of the trade union Tüm Yargi-Sen (staff in the judiciary) and the board members Yildiz Çakmak, Kutlay Öztürk, Bekir Akkale, Fatma Akkus, Yücel Sahin, Hürriyet Pinar, Dursun Öztürk, Necdet Bekçi, Nano Kaya, Figen Öner, Kamuran Emir, Edip Binbir, Incihan Çaglayan and Ahmet Tanboga.were detained in Ankara and taken to the department to fight terrorism in Ankara Police HQ. The grounds for this detention were said to be a letter the board had sent to another trade union. Hasan Hayri, a board member who was not detained said that it was actually Fuat Ali Ertosun, the Director for Prison Administration in the Ministry of Justice, who was trying to exert pressure on the trade union by using the judiciary. (Evrensel-TIHV, January 20, 2001)

@ In Bingöl the teachers Emine Kantas, Fatma Kaya, Sevcihan Buyruk, Saniye Altun and Özlem Özbey were suspended from duty for "wearing headscarves". The decision was taken by the High Disciplinary Council of the Ministry for National Education. (Akit-TIHV, January 21, 2001)

@ The Ministry of Justice wrote a letter the Beyoglu Prosecution's Office demanding an investigation against the board of Istanbul Bar Association. In the letter of 11 January it is stated that it was understood by public statements that the board of Istanbul Bar Association made a decision against the F-type prisons. According to Article 76 of the Law on Lawyers such a decision would be outside their competence. Meanwhile the chief prosecutor in Beyoglu wrote to Istanbul Bar Association asking whether such a decision existed or not. (Yeni Gündem?Milliyet-TIHV, January 22, 2001)

@ On 22 January members of the trade union for staff in the judiciary (Tüm Yargi-Sen) who had been detained in Ankara on 19 January were taken to Ankara SSC. Hürriyet Pinar, SG of Tüm Yargi-Sen, Necdet Bekçi, chairman of the Ankara branch and Figen Öner, secretary for organizing in the Ankara branch, were arrested on charges of "aiding an illegal organization". (Evrensel-TIHV, January 22, 2001)

@ Hasan Celal Güzel, former chairman of the Rebirth Party (YDP) will no longer be tried at Ankara SSC on allegations of "inciting the people to hatred and enmity". The case, that had been brought against him for a speech he held in Afyon on 22 June 1998. was suspended due to the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. (Akit-TIHV, January 25, 2001)

@ In protest at an incinerating plant Greenpeace members put up a banner at the plant in Izmit. The protesters were attacked by civilians including staff from the municipality. The police intervened and detained 21 Greenpeace members. They were released in the vening. (Sabah-TIHV, January 26, 2001)

@ Following the demand on the Anatolian News Agency (AA) to correct the article on "The Human Rights Association (IHD) Receives Support from Greece" AA partly corrected the first item by another story entitled "The Name on the List is not the IHD". In this story earlier statements by Feray Salman, deputy Secretary General of the IHD and the spokesperson of the Greek Foreign Ministry saying "that nobody outside Greece received any aid" were quoted. Hüsnü Öndül, Chairman of the IHD said: "If AA did not launch the incorrect news on purpose, they should apologize". (Yeni Gündem-TIHV, January 26, 2001)

@ On 26 January Üsküdar Penal Court No. 1 heard the case against the lawyers Arife Gökkaya and Salih Dögücü who are being accused of "having shown resistance against the police" during a press conference in protest against the ban on wearing headscarves at Marmara University. The hearing was adjourned for the summing ups in this case. (Yeni Gündem-TIHV, January 27, 2001)

@ Levent Kanat, member of the Executive Board of the Human Rights Association (IHD), and the Chairperson Hüsnü Öndül presented a petition to the Press Prosecutor, Hamza Uçar, requesting to decide to stop the investigation since the allegation of receiving financial assistance from the Greek Government had turned out to be untrue. They also asked that the hard disks be returned to the Human Rights Association. Hamza Uçar maintained that he was no longer responsible and said that the only authority at this stage was Ankara Police HQ. He added that if during the course of investigation any documents or information which may constitute criminal evidence, the investigation might continue in this direction. (Yeni Gündem-TIHV, January 30, 2001)

@ The trial against Fethullah Gülen on charges of "destroying the secular State to replace it by sharia" continued at Ankara SSC No. 2. Eyüp Kayar, formerly responsible for the "Nur" sect abroad, was heard as witness. He said that he met Fethullah Gülen in Istanbul in 1989 and was "educated" in one of the 2,500 "light-house". When he later wanted to leave the organization he was allegedly threatened with arms by Harun Dogan and Üsame Ikiz in Russia. Kayar also alleged that the "Gülen-sect" had a consulting council of six people who would give advise to Fethullah Gülen. He named Abdullah Aymaz, Latif Erdogan, Ismail Büyükçelebi, Haci Kemal Eryemez, and two people with the first names Sait and Bekir. Having heard another witness the hearing was adjourned. If convicted Gülen might face a sentence of up to 10 years' imprisonment. (Radikal-TIHV, January 30, 2001)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Le poète Nazim Hikmet va-t-il redevenir Turc?

La nationalité turque, dont le poète Nazim Hikmet avait été déchu par Ankara en 1959, devrait lui être restituée en 2002, année du centenaire de sa naissance, soit 38 ans après sa disparition, a indiqué  à l'AFP la fondation qui porte son nom.

"Le ministre de la Culture nous a annoncé qu'il avait reçu une réponse favorable du ministre de l'Intérieur", a déclaré Mme Kiymet Coskun, secrétaire générale de la Fondation Nazim Hikmet pour l'Art et la Culture.

"Cela a été pour nous une bonne surprise, et c'est un pas sérieux vers la reconnaissance de cet artiste", a-t-elle ajouté.

Le ministre de la Culture, Istemihan Talay, a obtenu un accord de principe oral de son collègue en charge de l'Intérieur, Saadettin Tantan.

Le 5 novembre, un demi-million de personnes avaient demandé la restitution de la nationalité turque au poète dans une pétition adressée au Premier ministre Bulent Ecevit.

La soeur de l'écrivain, Samiye Yaltirim, avait fait une première demande en 1988 et avait créé en 1991 une Fondation Nazim Hikmet, qui a multiplié les recours, y compris en justice, pour cette réhabilitation.

Le retour en grâce s'est amorcé l'an dernier, quand le ministère turc de la Culture a demandé à l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture) de parrainer une "année Nazim Hikmet" en 2002, centenaire de sa naissance.

Considéré comme le poète le plus important et le plus novateur du XXème siècle en Turquie, ami de Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Pablo Neruda ou encore Miguel Angel Asturias, Nazim Hikmet s'était exilé en URSS en 1951, après plusieurs années passées dans les prisons turques pour ses idées communistes.

Après qu'Ankara l'eut déchu de sa nationalité, Hikmet avait adopté la nationalité polonaise et mourut à Moscou en 1963.

Ses oeuvres ne sont plus censurées en Turquie depuis plusieurs décennies.

Le retour de ses restes, lui qui désirait "un platane pour pierre tombale dans un cimetière villageois d'Anatolie", n'est pourtant pas d'actualité, a précisé Kiymet Coskun, "car la famille ne le demande pas".

La Turquie avait aussi déchu de sa nationalité un autre artiste célèbre, le cinéaste Yilmaz Guney, titulaire de la Palme d'Or au festival de Cannes en 1982 pour son film "Yol", décédé à Paris en 1984. (AFP, 16 janvier 2000)

Yagmurdereli and a Peruvian writer receive awards

On January 11, 2001, the first PEN Emergency Fund/NOVIB Award for writers who have been persecuted for practising their right to free expression, was awarded to two writers, one from Turkey, the other from Peru.

The PEN Emergency Fund has joined with the leading Dutch development agency Novib, in an award programme where five writers will each be granted awards of 5,000 Dutch guilders (approx. US $ 2,500) this year. A further three writers will be nominated later in 2001.

Esber Yagmurdereli is a playwright, poet, novelist and lawyer. First imprisoned in 1978 under a death sentence, later commuted to life, he was conditionally released in 1991. His "crime" was to defend political prisoners. However, later in 1991, Yagmurdereli spoke at a public meeting condemning Turkish human rights abuses, breaking the conditions of his release.

After a trial lasting six years, he was sentenced to 10 months in prison, to be served alongside the remainder of his life sentence, calculated at 22 years and six months.

He is not due to be freed until 2020. Yagmurdereli has been blind since he was ten years old. He continues to write and to protest Turkish human rights abuses from prison. He is held in Cankiri prison outside Ankara. (WiPC/IFEX, January 11, 2001)

Yagmurdereli libéré grâce à la loi d'amnistie

L'avocat et l'écrivain turc Esber Yagmurdereli, emprisonné pour propagande séparatiste après avoir prôné une solution pacifique à la question kurde, a été libéré  au terme de la loi d'amnistie.

M. Yagmurdereli, aveugle et âgé de 55 ans, aura passé 16 ans de sa vie dans les prisons turques.

Il a quitté la prison de Cankiri, à une centaine de km au nord-est d'Ankara, après qu'un tribunal eut répondu favorbalement à une requête de son avocat demandant à ce qu'il bénéficie d'une loi d'amnistie entrée en vigueur le mois dernier.

Esber Yagmurdereli, membre du Pen Club International et lauréat du Prix international des droits de l'Homme Ludovic Trarieux de l'Institut des droits de l'Homme du barreau de Bordeaux (France) et l'Union des avocats européens, purgeait depuis 1997 une peine de 17 ans de prison. Il avait déjà passé treize ans en prison, de 1978 à 1991, pour "activité subversive armée".

"Je suis content de retrouver la liberté. Ces trois dernières années en prison ont été difficiles", a-t-il dit à la presse devant le pénitencier.

Le président tchèque Vaclav Havel, qui est également dramaturge et a passé de nombreuses années en prison sous le régime communiste, avait demandé aux dirigeants turcs sa libération, lors d'une visite en octobre en Turquie.

L'amnistie doit vider les prisons du pays de la moitié de leurs 72.000 détenus et devrait faciliter, selon le gouvernement, l'application d'une vaste réforme carcérale prévoyant des cellules pour deux ou trois personnes pour remplacer des dortoirs pouvant abriter jusqu'à 60 personnes.

 Plus de 20.000 prisonniers déjà ont été libérés depuis son entrée en vigueur. (AFP, 18 janvier 2000)

NFFE calls for immediate release of journalist Serdal Gelir

The Norwegian Forum for Freedom of Expression is deeply concerned about imprisoned journalist Serdal Gelir's health conditions and fears for his life. The journalist is now being held at the new Sincan E-Block prison (solitary confinement cell blocks) near Ankara.

Gelir, a journalist with the left-wing weekly "Mücadele", is taking part in the hunger strike campaign being led by Turkish prisoners who are protesting the conditions in Turkish prisons and the newly introduced prison reforms, which allow for the isolation of political prisoners in solitary confinement (see IFEX alerts of 22 and 20 December 2000). Prisoners fear that this will increase the incidence of violation and torture committed against political prisoners.

Gelir, 25, was arrested for the first time on 6 April 1994, while he was covering a demonstration in Ankara for "Mücadele" magazine. He was detained for two weeks and tortured. He was also accused of being a member of Dev Yol, an outlawed organisation affiliated with Dev Sol. The magistrate's court decided to release Gelir due to the lack of evidence against him. This decision was appealed by the prosecutor, and Gelir was arrested again on 25 April. He was tried under Article 168/2 of the Penal Code and Article 5 of Anti-Terror Law 3713 and sentenced to fifteen years' imprisonment by the Ankara State Security Court for being a member of an armed, illegal leftist organisation (Revolutionary Left/Dev Sol). Gelir has denied being a member of the organisation.

Gelir almost died in 1996, when he took part in a hunger strike that lasted for several months. Since 1996, his health condition has been weakening. His family members, who live in Norway, have appealed to Norwegian authorities on the basis of family reunion, but have been turned down.

The NFFE as well as other Norwegian writers and human rights organisations are now writing a renewed appeal for his immediate release on behalf of his family. (NFFE/IFEX, January 19, 2001)

Human rights activist Sanar Yurdatapan rejects acquittal

The case of the book "Freedom of Thought 2000" at the Istanbul State Security Court (DGM) is about to end. The public prosecutor demanded the acquittal of 16 intellectuals, who face a 15-year prison sentence.

The following suspects that have not been arrested attended the trial yesterday: artist Sanar Yurdatapan, Zuhal Bilginer, HAK-IS Chairman Salih Uslu, Public Employees Syndicates' Confederation (KESK) Chairman Siyami Erdem, unionist Vahdettin Karabay, poet Cengiz Bektas and Ali Nesin. Vahdettin Karabay, who testified for the first time, rejected the accusations, and said: "Our aim is not to commit a crime. I am in favor of the free expression of ideas." Suspect Zuhal Bilginer said that she had volunteered to become the publisher of the book.

After the testimonies, the claims of the lawyers that the eighth article of the anti-terrorism law is against constitutional law, became a current issue. Stating that the claims of the lawyers could not be considered at court, the chief justice ruled that the demand to apply to the Constitutional Court be rejected.

At the end of the trial the public prosecutor demanded acquittals for all the suspects for the reason that the legal aspects of criminal behaviour were not found.
Rejecting the demand, suspect Sanar Yurdatapan claimed that the asserted criminal behaviour had been found and asked that they be punished.

The trial was postponed for the other suspects to express their ideas about the indictment and to present their last defense.

The suspects are accused in the indictment of "delivering publications that are deemed criminal," "helping and abetting a terrorist organization," and "inciting to enmity by making class, race, religion and regional discrimination." The indictment asks for prison sentences of up to 15 years for the publishers of the book "Freedom of Thought 2001." (Turkish Daily News, January 23, 2001)

Violations of thought freedom in brief

@ A court case was opened against the board members of the Contemporary Journalists' Association (ÇGD), Istanbul branch in connection with the press statement they made in 24 July, the 91st anniversary of the lifting of censorship. The indictment prepared by Beyoglu Prosecution Office seeks prison terms of 3 to 5 months for the chairman Faruk Arhan and the board members Serpil Kurtay, Saban Dayanan, Hatice Yasar and Sultan Seçik for a violating of Article 44 of the Law on Associations. The first hearing is scheduled for 25 January at Beyoglu Penal Court No. 3. (Cumhuriyet-TIHV, January 5, 2001)

@ The High Council for Radio and TV (RTÜK) punished the TV stations TGRT, Interstar, Kanal D, Kanal 6 and Show TV with a ban on broadcasting for one day for having (repeatedly) shown an argument between the artist Hülya Avsar and Prof. Adnan Çoker. The words used during their quarrel were seen in contravention to Article 4 of the RTÜK Law No. 3984 "as exceeding the limits of criticism". The High Council for Radio and TV (RTÜK) also put a ban on ATV for "broadcasting a program that might have a negative effect on children", Flash TV for "inviting the society to violence, terror and ethnic discrimination", Kral TV for "promoting private interests leading to unjust competition" and "endangering children". The penalty for each offence was to "darken their screens" for one day. Radio Nur received a ban on broadcasting for six months for having "violated constitutional principles" in their program entitled "Mystic Conversations". (Yeni Binyil-TIHV, January 5, 2001)

@ Istanbul SSC ordered the confiscation of the journal "Devrimci Demokrasi" (Revolutionary Democracy for 1-16 January 2001 on the grounds that it contained "organizational propaganda". (Evrensel-TIHV, January 5, 2001)

@ The Press Council has published its December report. The ban of Istanbul SSC No. 4 on articles concerning the F-type prisons was termed "the event of the months". Accordingly investigations had started against the dailies Sabah and Radikal and the RTÜK had threatened that further cases might follow. A total of 15 TV channels received penalties on broadcasting broadcast from 1 day up to 1 months and the broadcasting of 2 radios was prohibited for a total of 180 days. In Antep the newspaper "Life at the Euphrate" was banned for 3 days and in Çorum 5 papers were confiscated. The report stated that attacks on journalists continued in particular against those who followed the operations in prison. Erkut Uzunogullari from Star TV and Serdar Özsoy from Cumhuriyet were beaten by the police. It was also mentioned that Zeynel Abdidin Kizilyaprak was sentenced to 16 months' imprisonment by Istanbul SSC for his album "Kurds from 1900 until 2000" that should have been distributed by the daily Özgür Bakis. (Yeni Gündem-TIHV, January 10, 2001)

@ A first group out of 77,663 people who signed the book "Freedom of Thought: For Everybody" as publishers testified to the prosecution's office at Istanbul SSC. The book contains words from Necmettin Erbakan, Hasan Celal Güzel, Murat Bozlak, Akin Birdal and Esber Yagmurdereli that had been seen as crimes by various courts. Among the people who signed the book as publishers are members of parliament, authors, writers and other personalities from the public. Another group of people in Ankara will go to the prosecution's offices on 23 January. Sanar Yurdatapan the spokesperson for the initiative said that the aim was clear: "Either opinions will no longer be a crime or all of us will go to prison." (Evrensel-TIHV, January 17, 2001)

@ The 8th Chamber of the Supreme Court of Appeal confirmed the sentence against the owner of the newspaper "Yeni Asya", Mehmet Kutlular, who will not benefit from the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. Ankara SSC No. 1 had sentenced Mehmet Kutlular to 2 years' and 1 day's imprisonment for a speech he held after the memorial for Saidi Nursi on the 39th anniversary of his death. The speech was seen as "incitement to enmity and hatred". Kutlular may ask for a "correction of the verdict". If this is denied he will have to spend 9 months and 23 days in prison. (Evrensel-TIHV, January 17, 2001)

@ The newspaper Alinterimiz was banned from publication for 7 days because of two articles in the attachment to issue No. 36. on "the Kurdish national liberation struggle" and "class republic". In a statement the newspaper distributed yesterday they protested against this decision that was based on the allegation that the articles contained "separatist propaganda". Antep Penal Court No. 2 ordered the closure of the local newspaper "Life at the Euphrates" for 3 days. The decision was based on an article about the "death fast" that appeared in the 88th edition of the paper. From Adiyaman it was reported that the police went to local newspapers and warned them not to publish on the hunger strikes. (Evrensel-Bianet-TIHV, January 19, 2001)

@ The monthly journal "Partizan" announced that it had been banned from publishing for one month because of an article in the 136th issue of the journal that allegedly contained "separatist propaganda for the Turkish Communist Party/Marxist-Leninist Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TKP/ML TIKKO)". (Yeni Gündem-TIHV, January 21, 2001)

@ RTÜK suspended the broadcast of TV station TeleOn for 7 days because of erotic films. Flash TV will have to stop for 1 day because "threatening words of mafia leader Nuri Ergin" were reproduced. Batman FM Radio has to be silent for 90 days because of some lines in a Kurdish song broadcasted on 28 October 2000. Cagdas Redio in Ankara was punished for news on the hunger strikes on 15 December 2000 and is banned for 7 days. KGRT (TV station in Karaman), Kanal 32 and Radio D received penalties of 1 day broadcast ban. Meanwhile the penalty against Cagdas Radio of 180 days' silence for a song that allegedly praised the PKK leader Abdullah Öcalan with the line "Imranli is of equal value to the whole world" was reduced to 7 days, because RTÜK had to admit that Imranli was a place in Sivas province and not the island Imrali, where the PKK leader is imprisoned. RTÜK also issued warnings against Urfa Cagri Radio, Ankara Özgür Radio, Ankara Imaj Radio and Urfa Mega Radio, because they played Kurdish songs. The contents of the songs could not be investigated since lately the National Intelligence MIT declared that the institution could no longer provide translations because of "heavy workload". RTÜK based the warning on the provision that "radio and TV broadcasting has to be conducted in Turkish, unless the foreign language would contribute to universal culture and science." (Sabah-Yeni Gündem-Radikal-TIHV, January 22, 2001)

@ The re-trial of the speaker on Med TV, Hüsnü Cemal Aslan, started at Erzurum SSC, after the sentence of 45 months' imprisonment passed for "supporting an illegal organization" had been quashed by the Supreme Court of Appeal Mrs. Aslan rejected the accusations of the indictment and asked for her release, but the court decided to continue with the trial and changed, as demanded by the Supreme Court of Appeal, the charges to "membership of an illegal organization" (Article 168 TPC). (Cumhuriyet-TIHV, January 22, 2001)

@ On 24 January, the case brought against the "Yeni Asya" daily, due to an article covered in the newspaper on 7 October 1999, was concluded at the Istanbul State Security Court. The court sentenced corespondent Halil Akgüner and Chief Editor Mustafa Döküler to 1 year and 8 months imprisonment. Dökülerís sentence was converted to a fine of 1 billion and 310 million TLs by the Court. The Court decided to close Yeni Asya daily for a month. (Hürriyet-TIHV, January 25, 2001)

@ A trial was launched against Fehmi Koru, writing for the daily "Yeni Safak" because of a comment he made on Kanal 7 TV on 12 October 1999 concerning the earthquake. He will be charged with "inciting the people to hatred and enmity" under Article 312 of the Turkish Penal Code. (Yeni Safak-TIHV, January 26, 2001)

@ Elif Yildirim, editor-in-chief of the journal "Proleter Halkin Birligi" was sentenced to 6 months' imprisonment for an article in 73rd edition of the journal that allegedly contained "propaganda for an illegal organization". The sentence was commuted to a fine of TL 1,3 billion. The 88th edition of the journal was confiscated on orders of Istanbul SSC. In Antep Fidan Alpdogan and Hatice Yalvaçli were detained when they distributed a special edition of "Yasamda Atilim" that concentrated on the F-type prisons. (Yeni Gündem-TIHV, January 29, 2001)

@ Halil Acar, representative of the journal "Azadiya Welat" was put under arrest on 27 January for the execution of a prison sentence. Apparently he was sentenced to 45 months' imprisonment for "supporting an armed gang". The daily "Evrensel" of 27 January was confiscated on the grounds of "making propaganda for an illegal organization". The literature journal Güney was confiscated on orders of Istanbul SSC for articles on the operations in prison. (Evrensel-Yeni Gündem-TIHV, January 30, 2001)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

"Le coup d'état poste-moderne" d'il y a trois ans

Les généraux turcs à la retraite s'épanchent dans les médias sur leur intervention énergique du 28 février 1997 qui a abouti à la démission du gouvernement de N. Erbakan.
Selon l'ancien secrétaire général de l'état-major turc, le général Özkasnak, il s'agissait d'un "coup d'Etat post-moderne", car il était impossible de faire "un coup d'Etat classique" [cf.: Milliyet 16-01-01]. Il ajoute: "Le 28 février a été réalisé en considération de cette période. À l'époque, au vu de la situation nationale et mondiale, on ne pouvait pas entreprendre une intervention classique comme le 12 mars 1970 ou 12 septembre 1980. La menace rencontrée par la République, a été écartée, par l'action des mécanismes démocratiques, sans qu'une balle soit tirée. C'est pour cette raison et dans cet objectif que nous utilisons la notion des forces non armées".

Le général Özkasnak poursuit: "Dans le contexte de l'époque, nous avons abouti à cette conclusion: Comme la réalité du 31 mars [ndlr: date d'une émeute religieuse contre le régime d'Atatürk], le pays fait face à une tentative réactionnaire planifiée sans précédent, depuis l'établissement de la République il y a 75 ans. À partir de cette conclusion, il a été décidé d'écarter la menace par l'action des mécanismes démocratiques. Il a été décidé d'organiser une série de briefings dans cette optique". Le général ajoute: "Le début du processus du 28 février est le 11 janvier 1997. À cette date, le président en fonction, Süleyman Demirel, a été convié à l'état-major et les informations relatives au 28 février lui ont été présentées dans un briefing. Après le président, les informations ont été répétées pour l'éclaircissement de l'opinion publique, à la presse, à la justice et aux universités". Il n'a pas manqué de souligner que: "ceux qui entreprennent d'amoindrir l'importance du 28 février aujourd'hui, devraient savoir que si ce processus n'avait pas été couronné de succès, les résultats des élections du 18 avril 1999 n'auraient pas été les mêmes".

La presse a été à nouveau pointée du doigt lorsque le général a déclaré que certains journalistes venaient volontiers à l'époque dénoncer leurs collègues. La députée islamiste Nazli Ilicak avait, il y a quelques semaines, dénoncé le complot ourdi par Çevik Bir, numéro deux de l'état-major à l'époque des faits, contre des journalistes non alignés sur les thèses officielles.

Le parti islamiste, par l'intermédiaire de son président, Recai Kutan, déclare que "c'est un aveu" de déstabilisation d'un gouvernement légitime, alors que ces collègues soutiennent que "ce n'est pas un coup mais une pression". Au sens de l'armée, certains désireraient mettre une sourdine à cette affaire tandis que d'autres, hormis quelques désaccords sémantiques, confirment la version de l'ancien général. (CILDEKT, 17 janvier 2000)

Débat sur l'influence de l'Armée en Turquie

Le poids excessif de l'armée dans la vie politique turque fait ces derniers jours l'objet d'une vive polémique entre les dirigeants civils et les généraux turcs. Le détonateur a été le lancement d'une campagne anti-corruption au sein du ministère de l'Energie, dont un responsable militaire anonyme a revendiqué la paternité en début de semaine, sous-entendant que l'armée était l'institution qui luttait sérieusement contre la corruption bien connue des civils.

Le Premier ministre Bulent Ecevit a ouvert la voie au flot de critiques en exprimant son agacement, trouvant cette intervention "surprenante et dérangeante". Il a été suivi, en des termes plus directs, par son ministre d'Etat aux Affaires européennes, Mesut Yilmaz, qui a, le 9 janvier, accusé les "milieux anti-démocratiques" de vouloir "pousser le pays vers un régime militaire" dont la Turquie a une longue tradition.

L'état-major de l'armée, furieux, a répliqué, le 11 janvier, par un communiqué en faisant part de son "grand malaise". De nombreux journalistes libéraux en ont profité pour souligner à l'unisson que l'influence de l'armée sur la vie politique était incompatible avec le bon fonctionnement d'une démocratie.

Ainsi, l'éditorialiste du quotidien libéral Milliyet, Taha Akyol, souligne, le 12 janvier, que "les frontières entre les soldats et leur rôle en politique sont ambiguëes". L'intervention de l'armée en février 1997, qui avait obligé le Premier ministre islamiste de l'époque Necmettin Erbakan à démissionner, "a rendu cette frontière encore moins claire et accru l'aile militaire de l'Etat", ajoute-t-il.

"En démocratie, les soldats ne fonctionnent pas comme un parti, comme un "Etat au sein de l'Etat"", rappelle un autre éditorialiste, Hasan Cemal, dans le journal Milliyet du 12 janvier. "Dans des régimes démocratiques, le soldat fait son devoir, est assujetti à l'autorité civile élue, il exprime ses vues dans les plate-formes ad hoc, pas en face de l'opinion publique".

Pour Huseyin Bagci, professeur en relations internationales, "c'est un fait que les militaires, depuis la guerre du Golfe (en 1991), ont progressivement augmenté leur rôle sur les questions de politique étrangère". Au plan intérieur, "l'armée a été le fer de lance de la lutte contre le PKK et les groupes islamistes radicaux, et elle continuera à l'être dans le futur, ce qui signifie qu'elle gardera son influence et son statut", prédit-il dans le quotidien anglophone Turkish Daily News du 12 janvier.

La réduction de ce rôle est l'une des demandes de l'Union européenne pour une adhésion à terme de la Turquie, déclarée candidate en 1999. Ce rôle est officialisé par la domination de l'armée sur le Conseil national de Sécurité (MGK), qui réunit chaque mois les plus hauts responsables civils et militaires, et trace les grandes lignes sur les questions de fond.

Le débat précède de peu la publication, attendue ce mois-ci, du "programme national" dans lequel la Turquie va définir les mesures qu'elle entend prendre pour adhérer à l'UE. La suppression du MGK n'est certainement pas à l'ordre du jour. Mais selon le journaliste Mehmet Ali Birand, le programme devrait déclarer le MGK un "organe consultatif", et interdire que ses réunions soient photographiées pour rendre moins manifeste la présence des militaires en politique. "Une phrase et une interdiction de photos peuvent-elles vraiment réduire le poids des militaires en démocratie? Nous ne trompons que nous-mêmes!", s'exclame-t-il dans les colonnes du Turkish Daily News du 12 janvier. (CILDEKT, 17 janvier 2000)

Economic power of the Turkish Army

It is becoming better understood every day why top-level commanders have been making statements one after the other, such as that of Turkish Chief of General Staff Huseyin Kivrikoglu right during the EU's Nice Summit, followed by remarks by War Academy Commander General Nahit Senogul and Armed Forces Academy Commander Brigadier General Halil Simsek.

General Kivrikoglu announced their opposition to Kurdish education right during the time when Turkey was preparing its National Program in the framework of the EU's Accession Partnership Document. Senogul and Simsek, for their part, said words to the effect that, "There is not even one country that supports Turkey to be found in the EU; Kurdish education, cultural rights, and similar demands are separatism and they want to divide Turkey with these." But it is becoming clear that the real motivation behind these comments is that the Turkish military fears losing its economic power and influence in society, which are at a level not encountered in democratic countries.

Turkish General Staff is opposed to entering the EU on the basis that Turkey would undergo restructuring. And none of the reforms necessary to enter the EU will affect Turkey more than establishing civilian authority over the military. A European diplomat stated the following: "It is not possible for Turkey to be accepted with today's military-civilian structure. Turks must find a way to get the pashas out of politics."

Turkey was founded by a general, Ataturk, in 1923. His successors carried out three coups in 40 years and did not withdraw to the barracks until they could trust the situation to the civilians again. The 1982 Constitution put the Generals in a position to influence administration without carrying out an intervention. This authority has been interpreted quite broadly and used in every area, from the 15-year dirty war against the Kurds to toppling the coalition government under the leadership of the Refah Party in 1997. The Generals and their supporters in the government defend that having a strong military is mandatory for Turkey because of its difficult and strategically important location in the region and are thus opposing a comprehensive restructuring. The Turkish Generals, taking an influential role against every type of corruption but only aiming at civilians, are trying to give the impression that the TSK "represents stability and cleanness."

But the EU sees reducing the role of the National Security Council (MGK) as one of the primary conditions for membership. There is also indirect pressure from the IMF to reduce the power of the military. The IMF team asked for Turkey to reduce the TSK budget in return for the USD 7.5 billion emergency assistance during its visit last month. Turkey's annual defense budget is USD 9 billion, and Turkey is busily making military expenditures today. USD 10 billion was appropriated for tanks, helicopters, and early warning systems. This is just one indication of the striking economic resources of the military, which is almost never discussed even as the military gradually increases its interference in politics.

Institutions belonging to the military are among the biggest companies in Turkey, and, beyond that, they are exempt from taxes. These include one bank, 47 percent of a front-running automobile producer, and 10 percent of the country's cement production capacity. These are not subject to overseeing by the government. The military has financial interests in automobile production through OYAK and in a total of 24 companies in businesses ranging from agriculture to construction to financing.

In most of their businesses, the military is in partnership with rich and influential families of the business world, such as the Koc's and Sabanci's, and with multi-national firms such as Goodyear and DuPont. With this being the case, the interests of important levels of the military and the business world overlap.

OYAK was established in 1961 in order to secure economic benefit to the soldiers. It is not easy at all to compete with OYAK and its roughly 30,000 employees. When explaining OYAK in 1998, history professor Taha Parla said words to the effect, "As if it is not enough that it has bureaucrats and politicians, now it is turning into a trader, industrialist, financier, and profiteer." OYAK's brother institution the Foundation for Strengthening the TSK is also under military control. The foundation was established in 1987. It has interest in 30 defense-related companies ranging from planes to missiles, from cannons to telecommunication systems. It employs 20,000 people and 80 percent of its income goes to the TSK. Both Parla and former French Ambassador to Turkey Eric Rouleau call attention to the fact that OYAK and its brother foundation blurred the division between the public and private sectors and militarized society. (Kurdish Observer, 17 January 2001)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

Confusion relative à une opération anti-corruption

L'opération d'énergie blanche "menée par la gendarmerie turque contre la corruption dans le marché d'énergie s'est transformée en une véritable controverse politique depuis qu'un "gradé" de l'armée a déclaré dans le journal turc Hurriyet du 8 janvier que le ministre de l'énergie Cumhur Ersumer a été complètement mis de côté par l'armée dans le cadre de cette opération et que le Premier ministre Bülent Ecevit a soutenu que ces allégations sont "infondées et mal intentionnées".

L'article publié à la Une du quotidien Hurriyet soutient qu'"un important général" discrédite les déclarations de M. Ersumer, ministre de l'énergie, qui affirme avoir ordonné "l'opération d'énergie blanche", opération de mains propres dans les marchés publics d'énergie en Turquie. Le général qui a gardé son anonymat déclare ceci au quotidien: "Ce n'est pas Ersumer qui a appuyé sur le bouton. Le ministre a entendu parler de l'opération à la dernière minute. Veuillez, s'il vous plait, indiquer cela très clairement. Aujourd'hui nous sommes déterminés à confronter n'importe qui impliqué dans des affaires malpropres, dans la corruption, sans savoir qui ils sont. Ce qui est triste c'est que des bureaucrates ont été impliqués dans toutes ces affaires sales. Mais, pour la première fois, une opération a été menée contre les bureaucrates. Ceci devrait être un exemple. Ce phénomène est aussi important que la lutte contre le PKK. Nous sommes en train d'exposer l'étendue de la corruption. Les intérêts vitaux stratégiques de l'Etat sont en train d'être monnayés. L'avenir des enfants de la nation est en vente. Nous ne pouvons pas rester indifférents. Tout ceux qui aiment ce pays devrait s'opposer à cela".

Réagissant à l'article, le Premier ministre Bulent Ecevit a déclaré que les affirmations étaient infondées mais en même temps incompatibles avec les normes d'un Etat de droit démocratique. Il a ajouté qu'il a contacté le chef d'état-major turc Huseyin Kivrikoglu qui a lancé une investigation pour découvrir l'identité de "l'important général". Le vice-Premier ministre Mesut Yilmaz a, quant à lui, souligné que "c'est le plus grand problème que nous avons à changer entant qu'Etat

de temps en temps certains cercles de pouvoir risquent tout pour venir au pouvoir". Il a également déclaré qu'il se demandait si en Turquie il ne restait pas des "admirateurs de coups" d'état.

Dans le cadre de "l'opération d'énergie blanche", un ancien ministre, un adjoint du sous-secrétaire du ministre de l'énergie, le directeur général et directeur adjoint du TEAS, l'équivalent turc de l'EDF et d'autres bureaucrates bien placés ont été mis derrière les barreaux. Le code de la procédure relatif aux fonctionnaires stipule qu'avant toute comparution en justice de ces bureaucrates, l'accord du ministre auquel leur département est affilié est requis. Certaines voix s'élèvent pour dire que craignant d'être eux-mêmes mis en cause, les ministres rechignent à donner leur accord.

Mis en examen toujours dans le cadre de cette affaire, Huseyin Arabul, appelé "le super entrepreneur" par la presse turque est soupçonné d'avoir donné à des députés de différents bords quelque 790 villas de 400 m2 après expropriation des villageois par la mairie d'Ankara. Parmi les heureux propriétaires figurent des proches de l'ancien président turc Suleyman Demirel comme Cavit Çaglar en fuite à l'étranger, son beau-frère Ali Sener, mais aussi des hommes politiques comme Mesut Yilmaz, Yildirim Akbulut, Deniz Baykal, Tansu Çiller, Husammettin Cindoruk, Cumhur Ersumer, Hikmet Çetin. (CILDEKT, 9 janvier 2000)

La mafia turque est la troisième du monde

Le journaliste turque Ilker Sarier dénonce, dans un article publié par le quotidien Sabah du 2 janvier sous le titre de "Notre très chère mafia", l'importance croissante des bandes mafieuses turques qui rapportent 45 milliards de dollars par an.

"Dans son dernier rapport, le Conseil américain de recherche nationale a couvert d'éloges la Turquie.

"Nous serions donc les troisièmes.

"Vous allez me demander: 'mais, mon ami, dis nous dans quel domaine nous sommes troisièmes?

"Est-ce en matière de démocratie, des droits de l'homme, de développement économique, de littérature ou de recherche scientifique? Quel est donc ce classement ? Et bien ce n'est autre que ceci:

"Parmi les plus puissantes mafias du monde, la mafia turque arrive en troisième position avec 45 milliards de dollars de recettes par an

"À mon avis, cette information a de quoi rendre fiers tous les Turcs. Nous ne pouvons peut-être pas obtenir un prix Nobel, mais il n'y a rien à nous dire en ce qui concerne le domaine mafieux.

"Le champion de la catégorie serait la mafia russe avec 200 milliards de dollars de recettes suivie de l'Italie avec 50 milliards de dollars de gains La mafia turque talonnant de très près serait en troisième position

"Les plus proches associés de la mafia turque seraient la florissante mafia albanaise et le fonds de commerce englobe le trafic de drogue, trafic d'hommes, d'armes, de bonnets et tous ce qu'elle peut trouver et peut transporter vers l'Europe

"Alors que nous autres, nous nous obstinons à revendiquer à toute voix la démocratie, la suprématie du droit, les droits de l'homme, notre valeureuse et chère mafia faisant preuve d'une performance extraordinaire, se positionne troisième du monde

"C'est aussi un succès.

"Je félicite de tout c ur notre mafia bien aimée.

"Au moins dans une branche, elle nous permet de montrer notre force au monde entier.

"Je veux dire par là qu'étant donné que les branches relatives à la science, la démocratie, les droits de l'homme ou le droit, sont en totale ruine, au moins consolons-nous fièrement avec notre mafia". (CILDEKT, 9 janvier 2000)

Ecevit critique un procureur contre la corruption

Le Premier ministre turc a sévèrement critiqué  un procureur pour avoir réclamé des documents aux représentants à Ankara du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de l'Union européenne concernant une vaste affaire de corruption dans l'Etat.

"L'attitude de M. le procureur est de caractère à porter ombrage à la respectabilité de notre Etat", a-t-il dit d'un ton dur devant la presse, laissant entendre que le fonctionnaire a outrepassé ses fonctions.

M. Ecevit réagissait à une demande d'information et de documents
concernant des appels d'offre publics dans le secteur de l'énergie formulée par Talat Salk, un procureur de la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara. M. Salk est chargé d'instruire l'important dossier d'une affaire de corruption au sein du ministère de l'Energie.

L'information avait été rapportée  par le journal turc Sabah.

"Le procureur n'a pas demandé l'avis du ministère des Affaires étrangères ni de la Justice et a, d'une manière sans précédent, sollicité des renseignements des organisations internationales", a déclaré M. Ecevit. "Toutes les mesures nécessaires contre ce genre d'attitudes, qui sont incompatibles avec nos principes, seront prises."

M. Salk a indiqué que le ministère de la Justice avait ouvert une enquête à son encontre. "Je continuerais d'exercer mes fonctions tant que je ne serais pas relevé de ce poste", a-t-il dit.

M. Salk est connu de l'opinion publique turque pour être l'un des procureurs du tribunal qui a condamné en juin 1999 le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan à la peine de mort pour trahison et séparatisme.

Les forces de sécurité turques mènent une vaste opération anti-corruption baptisée "Energie blanche", suivie pas à pas par les médias et qui a abouti àl'arrestation de plusieurs fonctionnaires et d'un ex-ministre. (AFP, 31 janvier 2001)

"Qui pourrait faire confiance à un tel état?"

Le journaliste Bekir Çoskun dans ses colonnes du 3 janvier 2001 au quotidien turc Hurriyet, fait une rapide rétrospective des derniers évènements en Turquie pour finalement conclure: "qui pourrait faire confiance à un tel Etat?".

Voici de larges extraits de l'article:

"Nous avons parfois du mal à expliquer des choses à nos collègues étrangers qui travaillent en Turquie.

Par exemple ; un groupe de journalistes turcs a été embarrassé d'expliquer à un écrivain canadien pourquoi on appelait "Baba" (papa) l'ancien président turc Demirel, qui a été renversé par deux coups d'Etat, écarté sept fois du pouvoir et revenu huit fois sur la scène politique.

Admettons. Mais comment alors expliquer le fait que les forces de sécurité se soient battues pendant trois jours pour rentrer dans les prisons, finalement par les toits, la mort de plus de trente personnes du fait de l'opération qui a été appelée "opération de retour à la vie" et l'annonce enjolivée par le ministre de la justice qui a déclaré "nous avons réussi" après l'opération mais aussi les congratulations et embrassades des ministres après l'entrée dans les prisons.

À supposer que vous réussissiez à éclaircir cela

Comment expliquer la détention en prison pendant deux ans de Pinar Selek, accusée d'avoir déposé une bombe qui s'est avérée être une explosion due au gaz!

Et puis:

Comment expliquer les bonnes nouvelles de nos média informant l'opinion publique que "les kebaps épicés, les pizzas turques, les boulettes de viande crue, ne rentreront plus en prison" et annonçant victorieusement la fin "de la révolution de kebap".

Il ne peut pas avoir un tel système pénal, exécutoire, juridique ou de droit.

S'il y avait une véritable assemblée nationale, les derniers évènements des prisons seraient pris en main, auraient été analysés après débats généraux, interrogé, et les anciens ministres en charge du dossier et responsable de la situation actuelle aurait été jugés. Ensuite, on en serait venu aux bureaucrates du ministère de la Justice. À ses fonctionnaires et aux directeurs pénitenciers.

Mais les seuls sanctionnés ont été les quelques détenus qui ont résisté.

Le président de la sous-commission parlementaire des droits de l'homme, M. Bekaroglu a déclaré hier après sa visite dans des prisons de type F que "à l'intérieur il n'y a que des personnes fracturées au bras, à la tête, les yeux tuméfiés, et des blessés, il n'y a personne qui soit en pleine forme.

"Qui pourrait croire à un Etat qui a mis deux ans à comprendre que ce qui a explosé n'était pas une bombe mais une bonbonne de gaz? [ndlr: cf. la déflagration au bazar d'Istanbul faisant sept morts et plus d'une centaine de blessés attribuée à Pinar Selek, affichée par les média et les autorités turcs comme une militante du PKK].

Qui? (CILDEKT, 9 janvier 2000)

Réouverture d'un procès avec Mehmet Ali Agca

Le Turc Ali Agca, qui avait tenté d'assassiner le pape Jean Paul II en 1981, a comparu comme témoin dans un procès qui s'est ouvert à Istanbul pour un meurtre remontant à plus de vingt ans, pour lequel il avait été condamné à mort puis partiellement amnistié, a indiqué son avocat à l'AFP.

"Nous suivrons cette affaire de loin", a dit à l'AFP l'avocat de Agca, Me Can Ozbay, "car, comme nous l'avons toujours dit, Ali Agca est innocent".

"Je refuse d'être témoin dans cette affaire, car je suis en fait la victime de cette sombre histoire d'assassinat", a déclaré Ali Agca lors de l'audience, cité par la chaîne d'informations continue NTV.

 Les deux principaux accusés de ce procès sont Yalcin Ozbey, actuellement en fuite, et Yusuf Celikkaya, incarcéré dans une prison turque, poursuivis pour meurtre avec préméditation.

 Le procès s'est rouvert sur la base de nouvelles confessions de Celikkaya qui, dans une lettre adressée début janvier aux autorités turques, a accusé Agca et deux autres militants ultra-nationalistes, Abdullah Catli, décédé entretemps dans un accident de la route en 1996, et Oral Celik, d'avoir préparé l'assassinat en 1979 de Abdi Ipekci, directeur de publication du quotidien Milliyet.

 Celikkaya, qui reconnaît avoir participé au crime, est incarcéré pour une autre affaire.

 Lors du premier procès, Mehmet Ali Agca avait été reconnu coupable et condamné à mort par contumace, après s'être évadé d'une prison d'Istanbul. En 1991, cette peine avait été commuée en 10 ans de prison, alors qu'il purgeait une peine de prison à vie en Italie pour la tentative d'assassinat contre le pape.

Il avait été grâcié par le Président de la République italienne en juin dernier, et extradé vers la Turquie. Là, il avait été condamné le 18 septembre par un tribunal d'Istanbul pour deux attaques à main armée commises en 1979 à Istanbul à un total de 36 ans de prison, ramenés à 7 ans et deux mois par un jeu de remises de peine automatique et pour bonne conduite. (AFP, 29 janvier 2001)

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

29 enfants kurdes arrêtés pour "séparatisme"

La police turque a arrêté 29 enfants âgés de 9 à 16 ans dans la province de Sanliurfa (sud-est) qui avaient manifesté leur soutien aux rebelles du PKK, a annoncé  l'Association de défense des droits de l'Homme.

Les enfants ont été interpellés  à Viransehir après avoir lancé des slogans favorables au PKK et ont été formellement arrêtés jeudi, selon un communiqué de l'Association (IHD) à Diyarbakir, principale ville du Sud-Est.

Plusieurs familles ont dénoncé à l'IHD de mauvais traitements infligés à leurs enfants par la police.

"Le fait que les enfants aient été emmenés par la police en pleine nuit, menottés, pour être interrogés est déjà un traitement inhumain", a souligné l'IHD.

"Nous appelons les autorités à enquêter sur les accusations de torture et à libérer immédiatement les enfants", a-t-elle ajouté.

Le 22 janvier, une cour de sûreté de l'Etat (DGM) de Diyarbakir a inculpé treize de ces adolescents âgés de 9 à 16 ans de "soutien" à la rébellion kurde de Turquie, réclamant des peines de 3 à 5 ans de prison pour chacun d'entre eux, a-t-on appris auprès de la Cour.

L'acte d'accusation demande que les 13 jeunes, dont 6 sont actuellement écroués, soient punis aux termes de l'article 169 du code pénal pour "soutien à une organisation illégale", a-t-on précisé de même source. (AFP, 12-22 janvier 2001)

Can a state fear children this much?

The arrest of 28 children between the ages of 9 - 17 in Viransehir on January 9, upon which they were subjected to curses, beatings, and threats, has been the subject of world media. Reactions and protests against the incident continue. The Women's Wings and the Diyarbakir Provincial Organization  of the HADEP issued written statements denouncing the arrests and called for the children to be released immediately.

Chairman Fatma Kurtulan, making a statement on behalf of the HADEP Women's Wings, said that recent events were completely irreconcilable with Turkey's process of entering the EU, noting that humiliating and anti-democratic practices were not only continuing but increasing. The statement continued: "Some negative developments which have pushed positive expectations off to the side are increasing worries in our society even more."

Kurtulan continued to say the following: "Most recently, the arrest of 28 children in the Viransehir district of Urfa and interrogating them under intense physical and psychological pressure will leave our country, which has put its signature to international agreements, in an even more difficult position. We, as the HADEP Women's Wings, denounce the taking from the streets and from their homes and subsequent arrest and trial of dozens of children, among whom are 9-year-old children who are not even aware of what crime they are being tried for. We are calling on all officials and the public to be sensitive for the children's immediate release."

Meanwhile, the written statement released by the HADEP Diyarbakir Provincial Organization stressed that the arrest and subjection to torture of the children was a violation of the United Nations Children's Rights agreement. The statement said that "In no country in the world is a 9-year-old child handcuffed and sent to prison on the assertion that he 'endangered state security'." The statement continued to say that this situation was indicative of the stance of those who long for the chaos of the past.

The families of the children, who will be tried in the Diyarbakir State Security Court (DGM) about 35 days from now, say that the incident had no relation to the PKK and that the children were arrested and sent to prison while they were playing. The Vural and Kaya families,, whose children have been in prison for seven days, said that they found their children in a psychologically shattered condition when they visited.

Meanwhile, the Kurdistan Teachers' Unity (YMK) also released a statement protesting the situation of the children in Viransehir. The statement said words to the effect, "As teachers and human beings, we feel great shame that such an event should happen," and continued as follows: "To have children forcibly sign to crimes that their brains cannot yet comprehend and they do not understand, while their basic human needs have not even been met, is a document of complete brutality. Can a state fear children this much? We, as the Kurdistan Teachers' Union, feel the pain of these children deep in our hearts. We violently condemn the aggressive pressure against them that will corrode their futures and invite the public to be sensitive so that those responsible will be called to account before the court."

In a statement to Ozgur Politika, Chairman of the Human Rights Association (IHD) Diyarbakir branch Osman Baydemir said that there had been insufficient reaction to the incident, despite its grave nature.

Baydemir said the following: "Thus far, applications have been made to the State Ministry responsible for human rights, the Justice Ministry, the Parliamentary Commission to Investigate Torture, and the Parliamentary Investigation Commission. But we have received no response. Applications have also been made to human rights organizations such as Amnesty International and Human Rights Watch. We are considering filing cases against those responsible both because of the assertions of torture and the warrant for the arrests. We can't say that their has been sufficient sensitivity in the face of this serious incident. It is necessary for everyone to take initiative on this. This practice is unacceptable. To subject children to such practices is against foremost the UN and all the other international agreements concerning children's rights that Turkey has agreed to. This contradiction must be remedied at once and the wrongs compensated for. Children can only have the right to play, their place is not prison." (Kurdish Observer, 17 January 2001)

La colère des députés contre les couleurs kurdes

Une réunion entre des députés turcs et une délégation de parlementaires allemands en visite à Ankara a tourné court mardi, une participante allemande refusant de retirer un turban aux couleurs kurdes comme le lui demandaient ses hôtes.

Le président de la commission de la Défense du Parlement turc, Hasan Gulay, a demandé au député vert allemand Angelika Beer, membre de la commission de la défense du Bundestag (chambre basse du Parlement), d'enlever le turban rouge, jaune et vert qu'elle portait à son arrivée à une réunion entre parlementaires des deux pays.

Devant son refus, M. Gulay a mis fin à la réunion. Il a fait valoir que ces couleurs étaient celles du PKK, mouvement rebelle qui a mis fin en septembre 1999 à 15 ans de guérilla armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est de la Turquie.

Mme Beer a répondu qu'elle n'était pas sympathisante du PKK et que ce turban était un cadeau d'un ami qui a été tué dans le nord de l'Irak, région utilisée par le PKK comme base arrière depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991 et dont la plus grande partie échappe au contrôle de Bagdad.

La délégation allemande est arrivée  en Turquie pour deux jours de discussions portant notamment sur un contrat pour la production de 1.000 chars d'assaut pour l'armée turque. Les parlementaires allemands devaient notamment rencontrer le ministre de la Défense Sabahattin Cakmakoglu. (AFP, 30 janvier 2001)

Des dirigeants du HADEP bénéficient de l'amnistie

La Cour de cassation turque a décidé  que des dirigeants du HADEP, condamnés à de lourdes peines de prison pour soutien à la rébellion kurde de Turquie, bénéficieront d'une récente loi d'amnistie.

Selon la décision de la Cour, Murat Bozlak, le président du parti et son prédécesseur Ahmet Turan Demir, condamnés à 3 ans et neuf mois de prison chacun pour soutien au PKK, ne devront pas aller en prison.

Seize autre membres du HADEP condamnées à des peines similaires bénéficieront également de la loi d'amnistie entrée en vigueur le mois dernier.

Les dirigeants et les membres du HADEP avaient été condamnés en février 2000 pour leur implication dans les grèves de la faim et les manifestations de soutien en faveur du chef du PKK, Abdullah Ocalan, alors que celui-ci se trouvait en Italie de novembre 1998 à janvier 1999.

Le HADEP fait l'objet d'une procédure d'interdiction en justice pour "liens organiques" avec le PKK. (AFP, 31 janvier 2001)

L'interdiction des noms considérés "séparatistes"!

Le Conseil d'Etat turc, saisi par la préfecture de Batman et le ministère de l'Intérieur, a, le 22 janvier, interdit pour "séparatisme" et délit de "kurdicité" des noms de rue dans la ville kurde de Batman. Parmi les noms incriminés figurent Gandhi, Yilmaz Güney (cinéaste kurde primé au festival de Cannes, mort en exil en France), et des noms kurdes tels que Zilan, Zozan, Lales, et Halabja.

L'arrêt du Conseil d'Etat turc dispose que: "Il ne peut y avoir des noms de lieu en kurde et l'on ne peut faire vivre des noms non turcs.

Pour des noms étrangers, l'autorisation du ministère des affaires étrangères est requise. De plus, on ne peut donner aux rues des noms de personnes appelant à l'ébranlement de l'Etat, pour la gloire de la guerre et contre l'hégémonie". (CILDEKT, 26 janvier 2001)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

Une croissance de 7% en 2000 et de 4,9% en 2001

La Turquie devrait enregistrer une progression de 7% de son économie en 2000 et de 4,9% cette année, grâce à un ambitieux programme de lutte contre l'inflation et de stabilisation, selon un rapport de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) jeudi.

Cette reprise économique fait suite à une période de récession particulièrement difficile, quand le pays était touché de plein fouet par les crises financières en Russie et en Amérique du sud en 1998 et surtout par un tremblement de terre meurtrier et destructeur en 1999, relève l'organisation dans son rapport.

L'OCDE souligne qu'à présent, l'environnement externe de la Turquie est favorable, tandis que son paysage politique interne est désormais apaisé.

De plus, "la négociation d'un programme de stabilisation sévère et surtout hautement crédible avec le Fonds monétaire international (FMI) a entraîné une chute notable des taux d'intérêt", ce qui a aussi aidé l'économie turque à se reprendre, souligne l'organisation.

Le défi pour le gouvernement d'Ankara va être désormais de consolider la reprise actuelle pour en faire une tendance de fond sur le long terme et accroître le train de vie de la population turque, estime l'OCDE.

A cet égard, "le programme actuel de stabilisation offre les meilleures chances, sans doute pour une période de temps considérable, de rejoindre la voie d'une croissance équilibrée, non inflationniste tout en réalisant la convergence vers l'Union européenne", affirme l'organisation.

La candidature de la Turquie a été acceptée l'an dernier par l'Union européenne, mais Ankara n'a pas été autorisé, à l'inverse de douze autres pays également candidats à l'élargissement de l'UE, à entamer les discussions devant mener à son intégration.

Début décembre 2000, la Turquie a connu une grave crise de liquidités et dû faire appel au FMI qui lui a octroyé une aide globale de 10 milliards de dollars tandis que la Banque Mondiale a accepté de lui verser une aide de 5 milliards de dollars sur trois ans. (AFP, 11 janvier 2001)

La peur des séismes raccourcit la hauteur des minarets

Les minarets des mosquées qui seront construites dans le nord-ouest de la Turquie ravagé par deux violents séismes en 1999 auront 20 mètres de moins que la hauteur habituelle, a annoncé le chef du Directorat des Affaires religieuses.

"Les minarets des mosquées qui seront construites dans la région du séisme seront hauts de 30 mètres au lieu des 50 mètres habituels", a expliqué Mehmet Nuri Yilmaz.

Selon le chef de cet organe dépendant de l'Etat laïque turc, quelque 2.000 mosquées ont été endommagées lors des deux séismes qui ont ravagé le nord-ouest en août et novembre 1999, faisant au moins 20.000 morts.

Récemment, le 16 janvier, Istanbul et la région de Marmara, dans l'ouest de la Turquie, ont été secouées tôt  par un séisme d'une magnitude de 4,2 sur l'échelle ouverte de Richter, qui a provoqué un mouvement de panique, sans faire de blessés.

La secousse, qui a duré environ 5 secondes, n'a pas fait de dégât matériel.

De nombreux stambouliotes de la partie asiatique de la métropole, où la secousse a été la plus fortement ressentie, se sont précipités dans les rues et ont attendu, sous la pluie, dans les parcs ou leurs voitures jusqu'à la levée du jour.

L'épicentre du séisme était située à proximité des îles aux Princes, à quelques kilomètres au sud-ouest de la métropole turque, au large du quartier de Kartal, sur la rive asiatique.

Dans la partie européenne de la ville, des vibrations ont été ressenties et un grondement entendu, réveillant les familles.

La région très peuplée d'Istanbul, avec sa quinzaine de millions d'habitants, demeure un sujet de préoccupation pour les scientifiques qui prévoient un séisme majeur dans les prochaines décennies.

Une équipe de chercheurs français et turcs a mis en garde en octobre dernier contre les risques d'un séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter en mer de Marmara.

Cette mer fermée qui baigne Istanbul est en effet traversée d'est en ouest par une grande ligne de faille censée se briser en deux endroits, et dont les conséquences sont toujours à l'étude, selon le professeur Xavier Le Pichon, de l'Institut des Sciences de l'Univers du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Des exercices d'évacuation et de secourisme sont organisés régulièrement dans les écoles d'Istanbul, où les prix de l'immobilier réputé antisismique ou construit sur des zones résistantes ont flambé. (AFP, 15-16 janvier 2000)

Ankara fusionne plusieurs banques en faillite

Le Comité de Régulation et de Supervision Bancaire (BDDK) a annoncé  la fusion de 5 banques sous tutelle de l'Etat pour faillite, dans un geste visant à assainir un secteur bancaire secoué par une crise en décembre.

Egebank, Yurtbank, Yasarbank, Bankapital seront réunies sous l'enseigne de Sumerbank, a annoncé le BDDK, expliquant que ces établissements n'avaient pas été jugés suffisamment attractifs par d'éventuels repreneurs.

Quatre autres banques également sous tutelle ont en revanche suscité l'intérêt de plusieurs investisseurs, a annoncé le BDDK citant Bank Ekspress, Esbank, Interbank et Turkbank sans donner plus de détails sur leur reprise.

Le BDDK avait par ailleurs annoncé plus tôt dans la journée mettre en vente Demirbank, autre établissement en faillite, et attendre les offres d'éventuels acheteurs dans un délai de ==15 jours.

Demirbank, 9e plus importante des 80 banques de Turquie, est à l'origine d'un krach qui secoua le pays en décembre dernier, par manque de liquidités, à la suite duquel le Fonds Monétaire International (MFI) intervint en débloquant une aide d'urgence de 10 milliards de dollars (10,75 milliards d'euros). (AFP, 26 janvier 2001)

La mise en place du système d'aiguillage pour la navigation

La Turquie a entamé  la construction d'un centre de contrôle pour aiguiller le trafic et assurer un passage sans danger dans les détroits congestionnés du Bosphore et des Dardanelles.

Le ministre d'Etat turc Ramazan Mirzaoglu a posé la première pierre de ce centre de contrôle situé dans le quartier d'Istinye, sur la rive européenne d'Istanbul, qui constitue l'épine dorsale du système de surveillance.

Le projet, dont le coût est estimé à moins de 30 millions de dollars, comprend la construction de 13 tours radars sur les rives du Bosphore et des Dardanelles pour surveiller le parcours des navires.

Deux centres de contrôle, l'un à Istinye, l'autre dans la province de Canakkale sur les rives des Dardanelles, évalueront les informations fournies par les radars afin d'aider les navires à franchir en sécurité les détroits et de porter assistance rapidement en cas d'accident.

La Turquie a depuis longtemps fait état de sa préoccupation au sujet du trafic trop dense à travers le Bosphore, couloir étroit et long de 31 kilomètres, et les Dardanelles, long de 70 km, où des courants dangereux et des angles morts constituent des défis supplémentaires aux navigateurs.

M. Mirzaoglu, qui est responsable des affaires maritimes, a déclaré  que quelque 50.000 bateaux passaient par les détroits turcs chaque année, contre 4.500 navires en 1936, lorsque la Convention de Montreux a été signée pour réguler la circulation sur les voies d'eau.

Il a ajouté que le nombre de cargos dangereux - transportant du pétrole et d'autres produits pétroliers - empruntant le Bosphore et les Dardanelles avait connu une augmentation considérable, passant à 65 millions de tonnes en 1998 à 82 millions de tonnes en 1999 et 91 millions de tonnes en 2000.

"L'objectif du projet n'est pas d'augmenter ou de réduire le trafic dans les détroits, mais d'assurer un passage sûr et de protéger l'environnement", a déclaré M. Mirzaoglu lors de la cérémonie d'inauguration.

Le projet devrait être achevé d'ici au mois de juin et le système d'aiguillage opérationnel avant la fin de l'année.

Le projet a essuyé le feu de la critique des écologistes qui reprochent aux futures tours radars de nuire à l'esthétique d'Istanbul, ville située de chaque côté du Bosphore. (AFP, 28 janvier 2001)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

Head Scarf Ban Prompts Stabbing

A professor was stabbed after defending the state's ban on Islamic-style head scarves, newspapers reported Tuesday.

Zekeriya Beyaz, theology dean of Istanbul's Marmara University, told female students that they would have to abide by the law and take off their head scarves if they wanted to attend class, the Sabah newspaper reported.

An unidentified assailant stabbed Beyaz three times in the chest as students were leaving the hall, newspapers said. The wounds were not life-threatening.

Police detained the assailant and dozens of students after the attack.

Women wearing head scarves frequently protest the ban outside Turkey's universities.

Turkey, an overwhelmingly Muslim country, is governed by strict secular laws. The state, backed by the powerful military, sees any move to give religion more prominence in Turkish society as an attempt to undermine the secular state. (AP, January 9, 2001)

Cour européenne: L'avocat d'Erbakan accuse Ankara

La Turquie, déjà condamnée trois fois par la Cour européenne des droits de l'Homme pour avoir interdit des partis politiques, a été mise en accusation  devant les juges de Strasbourg par l'avocat d'anciens dirigeants du parti islamiste Refah, dissous en 1998.

Lors d'une audience qui se tenait trois ans jour pour jour après la dissolution du Refah, le représentant d'Ankara a pour sa part fait valoir une "différence significative" entre christianisme et islam pour soutenir l'importance de la défense de la laïcité en pays musulman.

L'avocat du Refah et de trois de ses ex-dirigeants, dont l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, 74 ans, a dénoncé les irrégularités ayant entâché, selon lui, la procédure de dissolution, entamée en 1997 sous la pression de l'armée.

M. Erbakan dirigeait alors le pays depuis un an au sein d'une coalition avec le chef du parti de la Juste Voie (DYP, centre-droit), Mme Tansu Ciller.

Il avait été obligé de démissionner, avant d'être interdit d'activités politiques pour cinq ans.

"Cette dissolution a été faite pour les besoins de la cause", a tenté de démontrer Me Laurent Hincker, taxant Ankara de "démocratie de façade".

Selon lui, la Cour constitutionnelle turque avait ressorti de vieilles déclarations de M. Erbakan choisies pour choquer dans le seul but de s'en prendre au Refah.

De plus, a poursuivi Me Hincker, Ankara est allé jusqu'à modifier la Constitution, au lieu de se contenter d'une sanction simple contre les propos de M. Erbakan comme cela se fait dans toutes les démocraties européennes.

Le représentant de la Turquie a de son côté plaidé le droit du pays à se protéger contre la propension de l'islam à "régir non seulement les questions religieuses et morales mais les questions juridiques et dans une certaine mesure l'ordre politique de l'Etat".

"Dans le contexte musulman, on ne peut pas dissocier dimension laïque et démocratique", a-t-il déclaré à l'audience, avant d'accuser le Refah de dissimuler ses objectifs anti-démocratiques et intégristes. Ce parti "aurait pu être toléré s'il était resté marginal", a-t-il ajouté.

Questionné par les juges des droits de l'Homme sur les intentions politiques du Refah, Me Hincker a assuré que cette formation n'avait "rien de commun" avec le parti intégriste libanais Hezbollah et critiqué la mauvaise foi du gouvernement turc prétendument laïc mais qui dicte aux imams le contenu de leur prêche par le biais d'une Direction aux affaires religieuses.

M. Erbakan accuse Ankara d'avoir violé ses droits à la liberté de pensée, de conscience et de religion, à la liberté d'expression et d'association, l'interdiction de la discrimination et le droit à des élections libres et à la protection de la propriété.

Deux anciens vice-présidents et députés du Refah, Sevket Kazan et Ahmet Tekdal, qui avaient fait le déplacement à Strasbourg, ainsi que le Refah sont associés à sa requête.

Leur avocat réclame pour chacun d'eux des dommages et intérêts de 3.322 dollars correspondant aux indemnités parlementaires non perçues, ainsi que la restitution de 58.000 dollars confisqués au Refah.

L'arrêt de la Cour devrait être rendu dans les mois à venir. En 1998 et en 1999, la Turquie avait été condamnée pour l'interdiction de trois formations politiques d'inspiration marxiste ou pro-kurde. (AFP, 16 janvier 2000)

Headscarf protest joined by deputies

The protest of headscarved students at Istanbul's Marmara University is ongoing. Friday's silent protest demonstration in front of the Theology Faculty building was joined by two deputies and representatives of certain non-governmental organizations, the Anatolia news agency reported.

Virtue Party Deputy Mehmet Bekaroglu, True Path Party (DYP) Deputy Celal Yurdatapan were the deputies joining the protest.

Following an attack against the Faculty Dean Zekeriya Beyaz in the faculty building by a student, the Faculty administration announced the ban on wearing headscarves would be tightened, met with protest from students unable to attend classes. Beyaz, known for his anti-headscarf views, was reported to have engaged in a verbal dispute over the ban with one of the students.

Speaking to the press, Bekaroglu said the issue of headscarf ban will definitely be addressed by Parliament. "We will examine whether this is a violation of human rights or not in the Human Rights Committee of Parliament," he stated. Bekaroglu is a Human Rights Committee member.

Celal Adan of the DYP criticized the ban saying it was against the principle of equality. (Turkish Daily News, January 20, 2001)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

Retard du "programme national" pour l'adhésion à l'UE

Le gouvernement turc a discuté le 16 janvier du "programme national" dans lequel la Turquie définit elle-même ses priorités pour le processus d'adhésion à l'Union européenne (UE), a annoncé le secrétaire général à l'UE, l'ambassadeur Volkan Vural.

"Le projet de programme national a été évoqué. Il sera soumis dans les jours prochains au Conseil des ministres après certains travaux techniques", a-t-il dit à la presse au terme d'un sommet des chefs des trois partis formant la coalition gouvernementale.

Il a indiqué que le document de 1.500 pages prenait compte des "priorités de la Turquie et du gouvernement turc" pour répondre aux critères politiques et économiques déterminés dans le document de "partenariat d'adhésion" de la Commission européenne proposée en décembre à la Turquie.

M. Vural a refusé de répondre aux questions des journalistes sur les critères politiques demandées à Ankara, se contentant de parler d'une réunion "harmonieuse et constructive".

Les Quinze ont adopté lors du sommet européen de Nice ce "partenariat d'adhésion", qui énumère la liste de réformes --notamment en matière de respect des droits de l'homme et des minorités-- que la Turquie, candidate à l'UE depuis décembre 1999, doit appliquer avant l'ouverture de négociations d'adhésion.

Plusieurs points sensibles de ces critères politiques, notamment l'enseignement en kurde et la réduction du poids des militaires dans la vie politique turque, font l'objet d'âpres débats en Turquie.

L'armée turque avait ainsi fait état le mois dernier de ses préoccupations concernant la création d'émissions de radio ou de télévision en kurde ou l'enseignement en kurde, estimant que cela répondait à des "slogans" des rebelles kurdes de Turquie, laissant ainsi entendre qu'elle y est opposée.

Le MHP, partenaire néo-fasciste de la coalition, partage l'ooposition de l'Armée aux critères de l'Union européenne.

C'est la raison pour laquelle, le gouvernement turcs se trouve dans un impasse relatif à l'adhésion à l'Union européenne. (AFP, 16 janvier 2000)

La mise en garde de M. Verheugen à Ankara

Le commissaire européen chargé de l'élargissement Guenter Verheugen a mis en garde le 16 janvier à Bruxelles les dirigeants turcs sur le "durcissement" de leur position par rapport à la question chypriote.

"Je suis inquiet de l'évolution de la question chypriote", a assuré M. Verheugen lors d'une conférence de presse. Il a déploré "les positions adoptées récemment" par le Premier ministre turc Bulent Ecevit et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash qui traduisent selon lui "plutôt un durcissement".

M. Denktash a interrompu les pourparlers avec les Chypriotes-grecs qui se déroulaient sous l'égide des Nations unies, en raison d'un document de travail remis par le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan aux deux communautés. Ce document, qui a également provoqué la colère d'Ankara, proposait la création dans l'île d'un seul Etat, doté d'un seul gouvernement.

Rappelant que la Commission européenne "travaille en étroite collaboration et dans une confiance mutuelle parfaite" avec M. Annan, le commissaire européen a affirmé qu'"il n'y aura pas de négociation d'adhésion séparée avec le nord de l'île". En outre, "il est parfaitement illusoire de penser que le nord de Chypre puisse devenir membre de l'UE en tant que partie du territoire turc", a ajouté M. Verheugen.

Il a appelé "toutes les parties intéressées à tenter de trouver une solution".

La Turquie bénéficie du statut de candidat officiel à l'entrée dans l'UE, mais n'a pas encore commencé les négociations d'adhésion. De leur côté, les autorités chypriotes-grecs ont déjà entamé au nom de Chypre de telles négociations.

M. Verheugen a estimé que l'adhésion de Chypre à l'UE "était concevable sans réunification", mais a ajouté qu'il était "très difficile de prévoir la position des Etats-membres si le conflit n'est pas résolu" une fois les négociations d'adhésion terminées.

Chypre est divisée depuis 1974 en deux secteurs, turc au nord et grec au sud, à la suite de l'intervention de l'armée turque en réponse à un coup d'Etat de Chypriotes-grecs organisé par la junte militaire au pouvoir à Athènes visant à rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 16 janvier 2000)

Berne et Ankara ont signé un accord de coopération politique

La Suisse et la Turquie ont officiellement tourné la page  de plusieurs années de relations diplomatiques tendues, en se mettant d'accord  à Berne sur une déclaration commune de coopération politique.

Ce document a été signé par les chefs de la diplomatie des deux pays, Joseph Deiss et Ismail Cem.

"Nous confirmons le renouveau des relations entre la Suisse et la Turquie entamé lors de ma visite à Istanbul en février dernier", a déclaré à la presse à Berne M. Deiss.

M. Cem a renchéri: "les années de relations gelées sont désormais derrière nous, nos échanges seront meilleurs demain".

Berne et Ankara ont connu une grave crise diplomatique en 1993, après qu'une manifestation de Kurdes devant l'ambassade turque à Berne eut dégénéré. Un manifestant avait été abattu par un garde de la légation et neuf personnes avaient été blessées. La querelle diplomatique avait conduit l'ambassadeur suisse en Turquie à quitter son poste.

M. Deiss a relevé que des questions "délicates" avaient été soulevées durant les trois heures d'entretiens. Mais le ministre s'est gardé de nommer "les Kurdes", préférant parler de "minorité linguistique".

Le ministre suisse a évoqué les droits de l'homme avec son homologue turc. Il a demandé que l'usage de la torture dans les prisons, dénoncé par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, soit à l'avenir "évité". Ismail Cem a rétorqué que l'usage de la torture était une "exagération des médias".

Sur la question de la reconnaissance éventuelle par la Suisse du génocide des Arméniens en 1915, M. Deiss a rappelé que Berne maintenait ses positions.

Le gouvernement suisse a répondu à plusieurs reprises à des interventions parlementaires qu'il refusait l'usage de cette terminologie.  (AFP, 25 janvier 2001)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

10.000 soldats turcs seraient au Kurdistan irakien

Quelque 10.000 soldats turcs auraient de nouveau franchi la frontière nord de l'Irak pour s'attaquer aux bases du PKK, ont annoncé le 6 janvier des officiels et des média turcs.

Selon le quotidien turc Hurriyet, les troupes turques, appuyées par des chars, sont au Kurdistan irakien depuis le 20 décembre, stationnées à proximité de la ville de Suleymaniyeh. Les soldats turcs prépareraient une "vaste opération de nettoyage", a précisé le journal. Une information confirmée par des représentants turcs présents dans le Kurdistan turc, ajoutant que des unités spéciales étaient parmi les forces postées en Irak. De son côté, l'armée turque a refusé de confirmer les informations de Hurriyet qui n'ont pas pu être commentées non plus par l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK). Dans une émission télévisée diffusée sur la chaîne nationale TRT le 7 janvier, le Premier ministre turc Bülent Ecevit a déclaré: "le PKK est à peu près à sa fin. Mais je ne peux dire qu'il soit complètement fini, car les terroristes ne sont pas tous arrêtés, ils attendent dans un guet-apens au nord de l'Irak

Ils existent des problèmes entre Talabani et le PKK. Nous apportons une aide technique à Talabani, mais ils mènent eux-mêmes la lutte. Tout cela prouve l'existence du PKK encore aujourd'hui". Interrogé sur la possibilité d'une télévision en kurde, M. Ecevit a soutenu que: "la terreur armée a fléchi alors que le séparatisme politique a pris le pas. Certains pays occidentaux ont apporté leur soutien à cela. S'ils nous laissaient tranquille nous pourrions résoudre le problème mais ce n'est pas le cas". M. Ecevit a également déclaré: "Nous ne sommes pas toujours en mesure de satisfaire immédiatement les attentes de l'Union européenne Le texte d'adhésion va être à l'ordre du jour du gouvernement en milieu du mois. Il est naturel d'avoir des opinions différentes dans un gouvernement de coalition. Nous allons essayer d'avoir un accord. Si les pays occidentaux avaient autant de menaces intérieures que nous, ils auraient pris des mesures beaucoup plus coercitives. Nous devons leur expliquer la différence de situation et obtenir leur compréhension". L'état-major turc a, quant à lui, complètement nié la présence de l'armée turque en territoire kurde en Irak dans un communiqué daté du 7 janvier.

Toutefois, à ce jour, aucun affrontement n'a été enregistré entre les Turcs et les combattants kurdes.

Ce même journal ainsi que la télévision kurde Medya TV, qui émet depuis l'Europe, ont annoncé que l'Union patriotique du Kurdistan qui contrôle la région de Suleymaniyeh, avait demandé à la Turquie de lui envoyer des troupes pour l'assister dans sa bataille contre les combattants du PKK dans la région. Medya TV ainsi que le quotidien irakien Al-Irak, un journal contrôlé par le régime de Saddam Hussein, ont rapporté que près de 200 combattants de l'UPK auraient été tués dans des affrontements avec le PKK, un bilan qui n'a pas pu être confirmé. (CILDEKT, 9 janvier 2000)

Ankara et Pékin signent un "plan d'action"

La Turquie et la Chine ont signé à Ankara un "plan d'action" visant à accroître leur coopération politique, économique et culturelle, à l'occasion d'une visite du ministre chinois des Affaires étrangères Tang Jiaxuan.

"Nos relations avec la Chine se développent favorablement", a dit à la presse le chef de la diplomatie turque Ismail Cem lors d'une cérémonie organisée à cette occasion. "Avec ce plan d'action, nos relations gagneront un élan", a-t-il ajouté.

Parmi les sujets discutés avec son homologue chinois, a-t-il précisé, figurent les moyens d'attirer vers la Turquie les touristes chinois.

"180 millions de touristes chinois visitent chaque année les pays étrangers", a ajouté M. Cem.

M. Tang a pour sa part souligné que la Turquie et la Chine avaient plusieurs questions d'intêret commun et devaient établir une "relation réciproque de profit".

De source diplomatique turque, on a précisé que des questions internationales comme le dossier chypriote et la situation au Proche-Orient avaient figuré au menu des discussions.

La Turquie a dans ce contexte demandé à la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, que les parties procèdent à davantage de consultations sur la question de l'île divivée de Chypre, a-t-on souligné de même source.

M. Tang, qui est arrivé  en Turquie et a visité les sites historiques d'Istanbul avant de se rendre  à Ephèse, près d'Izmir (ouest), a été reçu par le président Ahmet Necdet Sezer.

Il devait s'entretenir avec le Premier ministre Bulent Ecevit.

En avril 2000, le président chinois Jiang Zemin avait séjourné en Turquie dans le cadre d'une tournée dans cinq pays, et les deux pays avaient à cette occasion signé un protocole de coopération dans le domaine de l'énergie.

La Chine veut multiplier par dix ses importations de Turquie et souhaiterait y investir, notamment dans la construction et la modernisation du réseau ferré et de centrales thermiques. (AFP, 8 janvier 2001)

Talabani s'engage à éradiquer le PKK en Irak

Le chef d'une faction kurde irakienne s'est engagé  à Ankara à éradiquer la présence des rebelles kurdes de Turquie dans le nord de l'Irak, à l'issue d'un entretien avec un responsable turc.

"Nous les obligerons par tous les moyens à quitter notre territoire", a assuré  Jalal Talabani, chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), l'une des deux factions qui contrôlent le nord de l'Irak échappant à Bagdad depuis la guerre du Golfe en 1991.

Les rebelles du PKK ont mis fin en septembre 1999 à 15 ans de guérilla armée après l'arrestation de leur chef Abdullah Ocalan, condamné à mort en Turquie, et se sont retirés de Turquie.

Selon M. Talabani, quelque 8.000 militants du PKK se sont alors réfugiés dans le nord de l'Irak, dont 6.000 dans son secteur bordant la frontière iranienne et 2.000 dans le secteur tenu par le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) de son rival Massoud Barzani, frontalier avec la Turquie.

"Ils disent qu'ils ont arrêté la lutte armée en Turquie mais ils ont commencé à se battre dans le Kurdistan irakien", a déclaré M. Talabani à la presse après son entretien avec le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Faruk Logoglu.

L'UPK, qui entretenait de bonnes relations avec le PKK dans le passé, a commencé à se battre avec lui ces derniers mois, l'accusant d'attaquer ses positions pour déstabiliser le territoire kurde.

M. Talabani a nié que des affrontements opposent actuellement ses miliciens au PKK tout en soulignant que des combats entre les deux groupes avaient fait un "grand nombre" de morts au cours des derniers mois.

"Il n'y a pas de combat actuellement. Il y a la paix et nous espérons que cela continuera et que le PKK quittera notre région sans combat", a-t-il dit.

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit avait toutefois indiqué  que les troupes turques dans le nord de l'Irak fournissaient une "assistance technique" à l'UPK et au PDK dans leur lutte anti-PKK.

Les informations de source indépendante sur la situation dans le nord de l'Irak sont difficiles à obtenir dans la mesure où l'accès au territoire est très limité, et quasi impossible depuis la Turquie.

M. Talabani a précisé que son parti cherchait l'aide de la Turquie pour instaurer la paix avec le PDK, un processus parrainé par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Turquie, qui est au point mort depuis septembre 1998.

MM. Barzani et Talabani se sont rencontrés pour la première fois depuis trois ans à Selahaddine, QG de M. Barzani, pour évoquer le "processus de paix" entre les deux groupes, a indiqué  à l'AFP un porte-parole du PDK à Ankara.

M. Talabani a précisé qu'il rencontrerait à nouveau M. Barzani à son retour en Irak.

Il doit tout d'abord rencontrer  M. Ecevit, un entretien qui avait initialement été programmé pour mardi.

Le PDK est l'allié d'Ankara depuis 1997 contre le PKK.

L'armée turque lance fréquemment des opérations contre les sanctuaires du PKK dans le nord de l'Irak, patrouillé par des avions britanniques et américains basés en Turquie qui interdisent son survol à l'aviation de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe pour protéger la population kurde irakienne. (AFP, 9 janvier 2001)

La Russie va augmenter ses livraisons de gaz à la Turquie

La Russie va augmenter ses livraisons de gaz naturel à la Turquie, en exportant quelque 13 milliards de mètres cubes de gaz l'année prochaine, a annoncé  un porte-parole de la compagnie russe d'exportation de gaz.

Les capacités de fourniture des gazoducs qui acheminent le gaz russe vers la Turquie à travers l'Ukraine, la Moldavie, la Roumanie et la Bulgarie, doivent être augmentées pour accompagner cette hausse, a annoncé le porte-parole cité par l'agence Interfax.

Sur la demande d'Ankara, la Russie a déjà augmenté ses exportations de gaz vers la Turquie de 31-32 millions de mètres cubes par jour à 38-39 millions de mètres cubes/jour.

En 2001, la Turquie et la Russie vont lancer un projet commun d'un autre pipeline de gaz, qui partira du centre gazier d'Izobilnoy (sud de la Russie) et traversera la Mer noire pour atteindre la ville côtière turque de Samsun.

La construction de ce gazoduc débutera en février. D'une longueur de 1.213 kilomètres, ce pipeline fournira 8 milliards de mètres cubes de gaz à la Turquie par an, dès qu'il sera opérationnel à l'automne 2001. (AFP, 13 janvier 2001)

L'Iran condamne les manoeuvres turco-israélo-américaines

L'Iran a vivement condamné les manoeuvres maritimes conjointes prévues le 17 janvier entre les Etats-Unis, Israël et la Turquie en Méditerranée, a rapporté l'agence officielle IRNA.

"Ces manoeuvres maritimes sont des initiatives bellicistes et sont contraires aux voeux du monde islamique de soutenir le peuple palestinien", a déclaré M. Hamid-Reza Assefi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iraniens, cité par IRNA.

"Ces manoeuvres n'ont aucune justification et la République islamique d'Iran les condamne vigoureusement", a-t-il ajouté en dénonçant "le régime raciste sioniste qui continue de persécuter les Palestiniens et qui intensifie ses menaces contre les autres pays de la région".

Le 4 janvier, Israël avait annoncé que des manoeuvres conjointes des marines de guerre israélienne, turque et américaine, les troisièmes du genre, se dérouleraient le 17 janvier au large des côtes d'Israël.

"Les exercices porteront uniquement sur les opérations de sauvetage en mer", avait souligné un porte parole-militaire israélien.

Elles devraient impliquer notamment deux corvettes lance-missile israéliennes, de type Saar 5, deux frégates turques, des hélicoptères et un avion américains.

Des manoeuvres similaires s'étaient déroulées le 15 décembre 1999 et du 5 au 9 janvier 1998, attisant la colère de plusieurs pays arabes.

Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de coopération militaire signé en février 1996 et dénoncé par la plupart des pays arabes et l'Iran qui y voient une menace.

L'Iran qui ne reconnaît pas Israël est hostile au processus de paix. (AFP, 15 janvier 2000)

Bagdad dénonce les manoeuvres Israël-Turquie-USA

L'Irak a dénoncé  comme une "provocation" les manoeuvres des marines de guerre israélienne, turque et américaine en Méditerranée lancées le jour-même du 10ème anniversaire de la guerre du Golfe.

"Les forces du Mal et d'agression persistent dans leur politique de provocation" à l'encontre des pays du Proche-Orient, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Cité par l'agence officielle INA, il a dénoncé "les plans suspects menés par les Etats-Unis et le sionisme pour imposer leur hégémonie dans la région", ajoutant qu'"il n'est pas fortuit que ces manoeuvres coïncident avec le 10ème anniversaire de l'agression contre l'Irak", en référence à la guerre du Golfe.

Le porte-parole s'est en outre dit "surpris que la Turquie, pays musulman, se lie avec l'entité sioniste raciste qui massacre les Palestiniens et réprime leur Intifada (soulèvement)".

Israël et la Turquie sont liés par un accord-cadre de coopération militaire signé en février 1996, dénoncé par la plupart des pays arabes et l'Iran, qui y voient une menace dirigée contre eux.

L'exercice, prévu pour durer un jour au large d'Israël, est le troisième du genre. Des manoeuvres similaires s'étaient déroulées le 15 décembre 1999 et du 5 au 9 janvier 1998, attisant la colère de plusieurs pays arabes. (AFP, 17 janvier 2000)

Un rapprochement stratégique avec la Géorgie

Le président géorgien Edouard Chevarnadze a scellé avec la Turquie un rapprochement stratégique illustré par des accords de coopération militaire et un soutien fort d'Ankara, lors d'une visite officielle de deux jours conclue mardi.

"La Turquie et la Géorgie ont des relations très particulières, des relations stratégiques", a déclaré à la presse le Premier Ministre turc Bulent Ecevit  après avoir rencontré le président géorgien.

"Les problèmes de la Géorgie sont nos problèmes, la sécurité de la Géorgie est notre propre sécurité", a encore dit M. Ecevit. "Notre rencontre a été très fructueuse", a-t-il conclu.

La Turquie et la Géorgie ont signé une série d'accords dans le domaine militaire, l'un prévoyant le déminage de la frontière commune, l'autre engageant une coopération dans le domaine de l'industrie de défense.
 Les deux présidents ont en outre décidé de travailler conjointement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, a annoncé un communiqué conjoint.

Ankara et Tbilissi ont noué d'étroites relations depuis la chute de l'URSS, Ankara allouant 13 millions de dollars à la modernisation de l'armée géorgienne depuis 1997.
 La Turquie a tout récemment modernisé l'aéroport militaire de Marneuli, au sud de Tbilissi, qui a été inauguré  par les autorités turques et géorgiennes.
 La volonté affichée par Tbilissi d'adhérer à l'OTAN, dont la Turquie voisine est membre, est cependant mal vue par les Russes qui ont imposé aux Géorgiens un régime de visas en décembre dernier.
 Les deux pays sont également d'accord sur un projet d'oléoduc devant relier Bakou à Ceyhan (sud de la Turquie), via la capitale géorgienne Tbilissi, pour un coût estimé à 2,4 milliards de dollars.

Il permettra d'acheminer le pétrole de la mer Caspienne vers les marchés mondiaux sans passer par la Russie ou l'Iran. (AFP, 29 janvier 2001)

IMMIGRATION / MIGRATION

La Turquie, une "passoire" à immigration clandestine

La Turquie, limite extrême orientale de l'Europe où un cargo géorgien vient de couler faisant 8 morts et près de cinquante disparus parmi des clandestins asiatiques, est une "passoire" pour immigrer vers le vieux continent, selon un rabatteur dans un réseau de passeurs.

Modou, moins de vingt ans, est devenu rabatteur il y a un an, après avoir lui-même tenté, depuis l'Afrique de l'ouest, de rejoindre un pays d'Europe où réside une partie de sa famille.

"Le pays est une passoire, les frontières sont très mal surveillées, comme la Grèce, et même l'Italie", raconte Modou, qui est devenu un contact privilégié des candidats ouest-africains à l'immigration en Europe, et estime avoir fait embarquer plus de "700 personnes" au cours des 12 derniers mois.

La voie terrestre, par les frontières bulgare ou grecque, est bien moins prisée, raconte Modou à l'AFP, parce que "plus risquée et plus chère".

Les forces de sécurité turques ont pourtant annoncé  avoir intercepté au cours de la semaine dernière 288 immigrants tentant d'entrer illégalement en Europe.

"Par la mer, on est sûr d'arriver à bon port s'il n'y a pas d'accident comme à Kemer", assure-t-il, tout en notant que les clandestins s'embarquent sur de véritables cercueils flottants, en connaissance de cause.

"Ces cales, c'est inhumain, il y fait froid, on y est enfermé pour ne pas attirer l'attention des garde-côtes, sans aucune possibilité de se nourrir, ni même de satisfaire ses besoins. Plusieurs centaines de passagers sans le moindre gilet de sauvetage, sans la moindre sécurité, sur des bateaux pleins de trous, mais chacun sait le danger qu'il court", selon Modou.

D'après des témoignages, parus dans la presse, des clandestins du cargo géorgien "Pati" qui s'est abîmé sur la côte méditerranéenne de Turquie, les passagers avaient été enfermés dans des soutes verrouillées jusqu'au naufrage.

Des risques connus des candidats à l'eldorado européen, constitués selon Modou d'environ 1/5 d'Africains et de 4/5 d'Asiatiques, mais prêts à tout pour s'extraire des conditions difficiles dans leur pays d'origine.

"Quand tu veux réussir dans cette vie, tu dois risquer ta vie, car en Afrique, tu ne gagnes rien du tout, donc tout le monde veut sortir", constate le jeune noir.

Une aventure qui a un prix humain, celui des accidents réguliers, et financier: "3.000 dollars américains pour les Asiatiques, 1.500 pour les Africains", affirme-t-il.

La filière semble florissante, puisque les mêmes Africains payaient à peine 500 dollars il y a trois ans, rappelle un acolyte de Modou, un ouest-africain lui aussi qui se fait appeler Laye et jure avoir quitté ce genre d'activités.

Le réseau dans lequel Modou est rabatteur est parfaitement rôdé. Il est dirigé par un "puissant industriel turc", impliqué dans plusieurs affaires de façade.

"Je l'informe de la quantité de passagers, qui sont hébergés en attente dans une maison louée par lui à Istanbul ou un squatt. Il me passe un coup de fil pour me dire d'où partiront, au milieu de la nuit, les bus qui les transporteront jusqu'au bateau, parfois en mer Egée, parfois même en plein centre d'Istanbul".

"Des cargaisons de 500 à 600 personnes la plupart du temps", affirme Modou, à raison "d'une dizaine de convoyages par an".

Pour Modou, ces transports de clandestins cachent une activité bien plus lucrative encore: le trafic de drogue. "Il est arrivé que les bus soient arrêtés avec des sacs suspects, alors que tous ces passagers de misère ne partent qu'avec quelques paquets de biscuits".

Laye est pour sa part persuadé que, "profitant de l'émotion des réfugiés affamés et hagards", des quantités considérables de stupéfiants entrent en Europe le plus naturellement du monde.

Les bateaux sont abandonnés sur les côtes, l'équipage disparait, "le risque ne se justifie pas que par les clandestins transportés", jure Laye. (AFP, 3 janvier 2001)

Interception récente des clandestins en Turquie

Le 1er janvier:

Un cargo géorgien transportant quelque 70 clandestins d'Asie du sud-est s'était cassé en deux après avoir heurté des récifs au large de Kemer (sud). Trente-trois personnes aveint pu être secourues et 25 cadavres ont été retrouvés.

Selon un communiqué officiel du 15 janvier, 21 cadavres ont été retrouvés depuis lors et l'autopsie de 33 parties mutilées retrouvées dans la mer par des plongeurs lors des opérations de secours ou ramenées sur le rivage par les flots ont montré que le naufrage avait fait 4 autres victimes.

Venant du port israélien d'Ashdod, il avait appareillé à Antalya (sud) le 27 décembre et devait se rendre en Grèce.

Le capitaine grec du bateau, son second géorgien et 2 membres d'équipage --un Grec et un Albanais-- ont été mis en état d'arrestation à Antalya. Deux autres membres d'équipage, albanais, ont été libérés dans l'attente de leur procès.

Le 6 janvier:

146 migrants clandestins ont été interceptés par les forces de sécurité dans différentes parties de l'ouest de la Turquie alors qu'ils tentaient de gagner l'Europe.

Dans la province d'Edirne, frontalière avec la Grèce, 86 clandestins ont été interpellés, dont des Irakiens, des Palestiniens, des Egyptiens, des Bangladeshis, des Syriens, des Afghans et des Libanais.

Dans la province voisine de Tekirdag, 20 Afghans et un Palestinien ont été découverts à bord d'un camion qui s'apprêtait à embarquer sur un navire pour l'Italie.

 Par ailleurs la police de la ville de Cesme sur la côté Egéenne, détenait cinq clandestins irakiens.

A Istanbul la police a arrêté 34 Afghans lors d'une perquisition dans le district de Zeytinburnu, sur la rive européenne de la ville.

Le 10 janvier:

Les gardes-côtes turcs ont arrêté  29 immigrants clandestins à bord d'un bateau en route vers l'île grecque de Kos, face à la cité balnéaire de Bodrum (sud-ouest), mais le capitaine leur a échappé en se jetant à l'eau.

La petite embarcation de 5 mètres, remplie de 19 Irakiens, 5 Palestiniens, 4 Iraniens et un Turc, parmi lesquels 6 enfants et 4 femmes, a été facilement interceptée près de la côte alors qu'elle était en panne.

A l'approche de la vedette des gardes-côtes, le capitaine a fui en plongeant à l'eau et n'a pu être retrouvé.

Les immigrants clandestins avaient payé chacun 1.000 dollars leur passage vers la Grèce. Ils ont été mis en garde à vue.

Le 31 janvier:

Les forces de sécurité turques ont interpellé 345 immigrés clandestins et leurs quatre passeurs turcs au cours d'une opération sur la côte égéenne, alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer pour l'Italie.

Les immigrés clandestins, parmi lesquels 28 enfants et 38 femmes, ont été retrouvés dans une carrière de pierre abandonnée près de la ville de Seferihisar, située en face des côtes grecques, dans l'ouest de la Turquie.

Le groupe est composé pour la plupart d'Afghans mais aussi de Palestiniens, de Marocains, de Bangladeshis, de Kurdes d'Irak, de Tunisiens et de Somaliens.

Les clandestins ont affirmé avoir payé jusqu'à 2.500 dollars chacun à leurs passeurs pour les amener d'Istanbul à Izmir, principale ville turque de la région égéenne, située non loin de Seferihisar, et de là en Italie.

Un Français d'origine kurde arrêté à Istanbul

Un Français d'origine kurde a été arrêté  à l'aéroport d'Istanbul et incarcéré le lendemain à la prison Bayrampasa, dans la même ville, a annoncé l'Institut kurde de Paris, à vocation culturelle.

Zeki Budak, chirurgien-dentiste installé depuis 1992 à Rouen (Ouest de la France) et naturalisé français, est présenté par l'Institut kurde comme un ancien militant de "l'action politique pacifique".

Son arrestation a été confirmée par le consulat de France à Istanbul qui a précisé qu'il avait eu accès à un avocat.

Selon l'Institut kurde, Zeki Budak avait été contraint de quitter la Turquie en 1992 "à la suite de l'assassinat de trois de ses frères par les forces paramilitaires turques". "Menacé de mort par la police politique (MIT), condamné à 3 ans et six mois de prison par une cour de sûreté pour avoir 'soigné des terroristes', il s'était réfugié en France", a précisé l'Intitut.

Selon cette source, le dentiste s'était rendu en Turquie cette semaine pour rendre visite à son père malade, car il croyait bénéficier de l'amnistie de cette condamnation.

La justice turque l'accuserait d'être "être l'un des responsables du PKK à Cologne (Allemagne)", selon ses avocats cités par l'Institut kurde de Paris.

Zeki Budak, marié à une Française et père de trois enfants, est au contraire "l'un des intellectuels kurdes les plus critiques à l'égard du PKK", affirme l'Institut kurde, dans un communiqué. (AFP, 19 janvier 2000)

Manifestations contre les "massacres" dans les prisons

Le 6 janvier:

Plus de 300 personnes, selon la police, ont manifesté  à Mulhouse (est) leur solidarité avec les prisonniers turcs, dont certains poursuivent une grève de la faim illimitée pour protester contre les nouvelles prisons à cellules.

 Les manifestants, qui avaient répondu à l'appel de plusieurs associations turques locales de gauche, ont défilé pendant près d'une heure dans la ville en portant des photos de prisonniers.

"Face aux massacres perpétrés par l'Etat turc, il est de notre devoir d'être solidaires avec les prisonniers révolutionnaires et d'exiger que l'Etat arrête ses massacres dans les prisons et n'enferme pas les prisonniers dans des cellules d'isolement", ont déclaré les organisateurs.

Le 27 janvier:

Plus de 10.000 Turcs ont manifesté à Cologne (ouest) contre les détentions politiques en Turquie et contre les "massacres dans les prisons" de ce pays, a indiqué la police.

Les manifestants, dont nombre étaient d'origine kurde, ont également protesté contre les interventions de l'armée turque contre la population kurde à la frontière avec le nord de l'Irak.

D'après l'armée turque, qui mène régulièrement des incursions dans le nord de l'Irak, où des rebelles du PKK se sont repliés, 5.000 rebelles ont trouvé refuge dans cette région.

Le défilé s'est déroulé dans le calme, a précisé la même source.
 
 
 

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(January/janvier 1998 - Décembre/December 2000)

 

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