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 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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25e Année - N°270

Fevrier/February 2001

 

Nouvelle crise au sommet de l'Etat

 

FORCES ARMEES / ARMED FORCES RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION MINORITES / MINORITIES SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS IMMIGRATION / MIGRATION

 

POLITIQUE INTERIEURE / INTERIOR POLICY

Nouvelle crise au sommet de líEtat

Le Premier ministre Ecevit a annoncé le 19 février qu'une "grave crise" l'opposait au président Ahmet Necdet Sezer, après avoir quitté précipitamment avec ses ministres une réunion du Conseil national de sécurité (MGK), dominé par l'armée.

"Le président m'a attaqué en portant de lourdes accusations, négligeant les règles de politesse. Il s'agit d'une attitude sans précédent sur le plan des traditions de l'Etat", a-t-il dit devant la presse, sans expliquer la teneur de ces accusations.

M. Ecevit a indiqué avoir quitté avec ses ministres la réunion mensuelle du Conseil, qui regroupe les principaux dirigeants politiques et militaires du pays.

Le Conseil devait notamment évoquer, selon la presse, le "programme national" dans lequel la Turquie compte définir ses priorités sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne (UE).

"Il s'agit d'une grave crise que je regrette profondément. Mais je n'aurais pu rester là-bas dans de telles conditions", a précise M. Ecevit.

Ce conflit n'est pas le premier entre MM. Ecevit et Sezer. M. Ecevit avait déjà critiqué vivement le président lorsqu'il avait refusé de signer, en août et septembre derniers, des décrets controversés de son gouvernement sur le renvoi des fonctionnaires soupçonnés d'activités islamistes, et sur la privatisation de trois banques.

M. Ecevit avait alors évoqué un manque de dialogue à la tête de l'Etat.

Le Premier ministre avait pourtant lui-même proposé et soutenu la candidature de M. Sezer pour succéder au président Suleyman Demirel à l'expiration du mandat de ce dernier en mai 2000.

Des responsables turcs ont décidé le 20 février de reporter à la semaine prochaine une réunion du Conseil de sécurité national, interrompue par une crise sans précédent entre Ecevit et Sezer.

La décision de reporter la réunion du Conseil de sécurité a été prise après que le président du Parlement, Omer Izgi, et le secrétaire général du MGK, Cumhur Asparuk, eurent fait la navette entre MM. Ecevit et Sezer avec pour mission apparente de régler la crise.

Ce geste de réconciliation survient alors que les médias turcs, très critiques, ont accusé le président et le Premier ministre d'entraîner la Turquie vers une crise financière.

Les dirigeants turcs tentent de réparer les pots, mais elle laissera des traces.

Première conséquence: une insécurité dommageable au plan économique et au pire moment. Le pays relève à peine d'une grave crise financière en décembre et a besoin à tout prix de stabilité pour rétablir la confiance et mener à bien l'assainissement de son système bancaire et une accélération des privatisations, sous l'égide du Fonds monétaire international (FMI).

La bourse d'Istanbul a réagi en dégringolant, 5 milliards de dollars sont sortis du pays en quelques heures, et les taux d'intérêt se sont à nouveau envolés, plaçant à nouveau la Turquie dans une situation financière délicate.

"C'est le peuple qui va payer l'addition", relevait mercredi le quotidien libéral Radikal. "Un caprice qui coûte des millions", notait le journal islamiste Yeni Safak.

Deuxième conséquence: un regain de popularité pour le président Necdet Ahmet Sezer, même si son attitude peu diplomatique face au Premier ministre Bulent Ecevit n'est pas exempte de critiques.

Le président a accusé sèchement son Premier ministre, sous l'oeil des militaires et des ministres réunis en Conseil national de sécurité (MGK), lundi, de ne pas lutter assez fermement contre la corruption, entraînant un vif échange au cours duquel les deux parties se sont quasiment jeté la constitution à la figure.

Mais sa posture de défenseur du droit et de champion de la lutte contre la corruption, l'un des fléaux majeurs de la Turquie, parait avoir conforté son statut d'autorité morale aux yeux du public.

La récente série de crises --financière en décembre, diplomatique avec la France en janvier sur le génocide arménien, politique en février-- reflète les difficultés de la Turquie devant les grands défis qu'elle s'est lancés: la restructuration de son économie qui passe par la lutte anti-corruption, et la mise en conformité aux normes de l'Union européenne.

Mais la tension au sommet de l'Etat est un handicap supplémentaire alors que la coalition gouvernementale de M. Ecevit aussi est divisée, le parti de l'Action nationaliste (MHP) qui en fait partie bloquant des avancées nécessaires pour adhérer à l'UE telles l'abolition de la peine de mort ou des droits culturels pour les Kurdes. (AFP, 19-21 février 2001)

La crise politique menace de tourner à la crise financière

La crise politique au sommet de l'Etat turc a fait plonger mercredi de 18% la bourse d'Istanbul et entraîné un manque de liquidités qui a obligé la Banque centrale à sortir de sa réserve, à peine trois mois après une grave crise financière.

L'indice des cent valeurs vedettes (IMKB) a clôturé à 7.180 points, en baisse de 1.587 points, et les taux d'intérêt au jour le jour augmentaient en flèche pour atteindre en moyenne 4.000%.

La bourse est tombée à un niveau encore plus bas que lors de la crise de novembre-décembre, déclenchée par un manque de liquidités dû aux déficiences du secteur bancaire turc.

Sitôt ouverte lundi une querelle sans précédent entre le Premier ministre Bulent Ecevit et le président Ahmet Necdet Sezer, en désaccord sur la lutte contre la corruption, l'indice avait chuté de 14,6% avant de légèrement remonter de 0,9% mardi.

Mais la panique a gagné les banques mercredi matin lorsqu'il s'est avéré qu'une grande banque publique, Halkbank, n'avait pu faire face à ses obligations de paiement mardi soir, en raison d'un manque de liquidités.

Tout le système de règlement est resté bloqué, avant de se rétablir progressivement dans la journée.

Près de 5 milliards de dollars étaient sortis du pays lundi juste après que M. Ecevit eut annoncé à grand fracas qu'une "grave crise" l'opposait au président Sezer.

L'agence américaine d'évaluation financière Standard and Poor's (SP) a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note de la Turquie, actuellement notée "B+" pour sa dette long terme et "B" pour sa dette court terme, en raison des "risques accrus pesant sur le programme économique et sur la stabilité de la coalition gouvernementale".

Ces notes sont attribuées en fonction des incertitudes sur les capacités de remboursement de la dette en temps et en heure.

Et la bourse de Moscou a perdu mercredi 7,8% dans le sillage de la crise turque. (AFP, 21 février 2001)

La crise entraîne les bourses est-européennes dans la tourmente

Les bourses des pays d'Europe de l'Est ont connu une journée difficile mercredi, les investisseurs craignant une possible contagion venue de Turquie, qui a replongé dans la crise à la suite d'une querelle publique entre le Premier ministre et le président du pays.

L'effondrement de 18,1% de la Bourse d'Istambul a provoqué une violente onde de choc à Moscou, où l'indice RTS a cédé 7,87% dans un climat tendu.

Le marché russe a plongé "en chute libre, avec une vraie panique", a relevé Eric Kraus, un analyste de la maison de courtage NiKoil de Moscou. "Même le marché obligataire, qui était à l'épreuve des balles jusqu'à récemment, a perdu quelques points et nous n'avons pas touché le fond", a-t-il souligné.

"Il y a eu un effet de réaction en Russie à la baisse de la bourse turque avec des ventes des titres les plus liquides. Après le retournement de tendance de mercredi, la situation jeudi dépendra de ce qui se passera avec le Nasdaq", a estimé Sylvie Armand-Delille de la banque d'investissement Troïka.

"La crise turque a un impact d'autant plus sensible que la Russie est dans la même catégorie de risque que la Turquie" pour les investisseurs spécialisés dans les marchés émergents, a expliqué à l'AFP Mme Armand-Delille.

La précédente crise en Turquie, en novembre-décembre, avait déjà provoqué de fortes tensions sur les marchés financiers russes.

Pour M. Kraus, "tous les regards devraient rester fixés sur la Turquie cette semaine", et ce d'autant plus que le gouvernement turc "parvient se tirer dans le pied à chaque fois".

Dans les autres pays d'Europe de l'Est, les marchés financiers ont fortement reculé, mais moins qu'en Russie, en raison de la plus grande intégration de ces pays à l'économie européenne.

La Bourse de Prague a reculé de 2,34%, ce qui la ramenée à son nouveau plus bas de l'année. Varsovie a cédé 2,36% et Budapest 3,55%.

Mais pour les analystes de la région, l'aggravation de la crise turque n'a été qu'un des nombreux facteurs à l'origine de ces baisses.

"Elle a eu un impact certain, mais la piètre performance du Nasdaq mardi et la publication d'indicateurs américains relativement décevants ont eu plus d'effet" sur les performances de la bourse hongroise, a indiqué à l'AFP l'analyste Jozsef Miro de la maison de titre Cashline à Budapest.

"La plupart des banques occidentales ont décidé de réduire leur exposition sur la Turquie depuis novembre. Je pense donc que la crise ne devrait pas avoir un impact majeur", a souligné James Owen, analyste de la Société Générale à Varsovie. "Les relations commerciales entre la Turquie et l'Europe centrale ne sont pas telles que (la réduction des flux commerciaux avec le Turquie) puisse être un facteur de crise". (AFP, 21 février 2001)

La corruption au coeur de la crise politique turque

La réticence du gouvernement turc à frapper les responsables politiques impliqués dans la corruption chronique contre laquelle il mène campagne est au coeur de la crise politique au plus haut niveau de l'Etat, estimaient mercredi les analystes.

La crise a éclaté lorsque le président Ahmet Necdet Sezer a accusé sèchement son Premier ministre Bulent Ecevit, sous l'oeil des militaires et des ministres réunis en Conseil national de sécurité (MGK) lundi, de ne pas lutter assez fermement contre la corruption, entraînant un vif échange au cours duquel les deux parties se sont quasiment jeté la constitution à la figure.

Le gouvernement mène pourtant depuis des mois une vaste campagne anti-corruption dans plusieurs domaines, du trafic de drogue aux douanes, en passant par les appels d'offre dans le secteur de l'énergie et les exportations frauduleuses.

La campagne a l'immense sympathie de l'opinion publique et a fait un héros de son acteur principal, le ministre de l'Intérieur Sadettin Tantan.

"Il est indubitable que l'actuel gouvernement est plus actif et efficace qu'aucun autre dans la lutte anti-corruption", estimait mercredi l'éditorialiste Gunduz Aktan dans le quotidien libéral Radikal.

Mais sa détermination a été mise en doute lorsqu'il a évité de renvoyer ou poursuivre de hauts fonctionnaires et ministres fortement soupçonnés d'être impliqués personnellement dans des fraudes.

"L'opération n'a visé que des petits bureaucrates, le secteur privé et les gangs criminels. Il est intéressant de noter que la seule enquête lancée contre des responsables politiques a été impulsée par l'armée", soulignait M. Aktan.

Il faisait référence à une enquête pour fraude ouverte contre le ministère de l'Energie à propos d'appels d'offre de plusieurs millions de dollars, ouverte le mois dernier sur la base d'information obtenues par la gendarmerie, qui dépend de l'armée.

"Il est incompréhensible que le ministre de l'Energie Cumhur Ersumer ne démissionne pas alors qu'une enquête sérieuse est en cours", estimait l'éditorialiste.

Sinan Aygun, chef de la chambre de commerce d'Ankara, estime que le gouvernement ne devrait pas couvrir l'abus de pouvoir par ses membres au nom de la stabilité politique.

"Quiconque est impliqué dans la corruption doit être puni. Qu'ils soient ministres ou pas, ces individus doivent partir", a-t-il dit à l'AFP.

"Les gens en ont assez de la corruption parce qu'ils en souffrent. Ils soutiendront tous ceux qui lutteront contre elle", estime-t-il.

Selon Cuneyt Ulsever, du quotidien à grand tirage Hurriyet, l'affrontement Sezer-Ecevit est lié à la décision du président d'envoyer des inspecteurs enquêter auprès de trois banques publiques dont les pertes ont atteint quelque 20 milliards de dollars.

"Certaines rumeurs veulent que des documents liés à des prêts frauduleux non remboursés soient enfermés dans les coffres de certains ministres", avance-t-il.

M. Aygun critique le gouvernement pour ne pas avoir révélé comment ces banques ont pu enregistrer de telles pertes.

"Depuis des mois, nous demandons des explications, mais en vain", déplore-t-il.

"La corruption n'est plus tolérée globalement. Partout dans le monde, ni les citoyens, ni l'économie ne peuvent la supporter et la Turquie doit suivre cette tendance", souligne pour l'AFP Nigar Goksel, chercheur sur la corruption auprès de la Fondation des études économiques et sociales. (AFP, 21 février 2001)

Dévaluation de la Livre turque pour sortir de la crise!

La Turquie a choisi de dévaluer sa monnaie le 22 février pour enrayer une crise monétaire liée à une querelle au sommet de l'Etat qui a effrité la confiance dans sa capacité de réformer l'économie et entraîné de multiples appels à la démission du gouvernement.

A l'issue d'une réunion marathon de 13 heures, les responsables économiques et politiques ont décidé d'abandonner le système de taux de change fixes appliqué depuis l'accord conclu fin décembre avec le Fonds monétaire international pour lutter contre une inflation chronique.

La livre turque a dans la foulée chuté de quelque 30% face au dollar en fin d'après-midi sur les marchés des changes, un dollar s'échangeant à 991.669 livres turques (689.000 TL la veille).

En revanche, la bourse d'Istanbul a clôturé en hausse de 9,8%, après un décrochage de 18% la veille, réagissant positivement à la mesure, qui vise à faire baisser des taux d'intérêt ayant atteint jusqu'à 6.000% depuis la crise politique ouverte lundi entre les chefs de l'Etat et du gouvernement, et à pallier à un manque de liquidités.

Le ministre de l'Economie Recep Onal et le directeur de la Banque centrale Gazi Ercel ont souligné que la Turquie allait devoir à présent procéder à une "révision générale" de sa stratégie économique "pour les mois et années à venir", notamment ses objectifs en matière d'inflation, de coût de l'assainissement du secteur bancaire et de budget.

Le FMI, qui a soutenu la décision turque, a immédiatement renvoyé sur place son responsable pour la Turquie, Carlo Cottarelli.

Ce dernier a estimé que l'abandon du système de taux de changes fixe ne devrait pas modifier la "stratégie générale" de lutte anti-inflation d'Ankara.

"Des ajustements fiscaux continuels et une politique monétaire stricte devraient aider à la stabilisation des taux d'intérêt", a-t-il souligné.

Pour les analystes, le plan du FMI est mort.

"Ils vont mettre en place un autre plan, sans doute moins ambitieux sur la forme, mais avec les mêmes intentions", a estimé un banquier étranger sous couvert de l'anonymat.

"La dévaluation va entraîner quelque 12% supplémentaires en terme d'inflation et celle-ci pourrait atteindre en fin d'année les 32-33% au lieu des 12% espérés par le gouvernement", a-t-il estimé. (AFP, 22 février 2001)

La facture de l'échec du plan du FMI va être lourde

La dévaluation de facto de la livre turque a signé l'arrêt de mort du programme anti-inflation défini avec le Fonds monétaire international et va contraindre le gouvernement à une douloureuse et coûteuse révision de ses objectifs, estimaient vendredi les analystes.

La première conséquence sera une reprise de l'inflation, qui va durement toucher la population, en particulier les salariés et les classes populaires, sommés de se serrer la ceinture depuis le lancement du programme fin 1999, et accroître la grogne sociale.

"Le peuple va devoir payer l'addition", relevait l'ensemble de la presse turque sous le choc de l'échec du plan, du quotidien à grand tirage Hurriyet au journal islamiste Yeni Safak.

La Turquie avait réussi l'an dernier à ramener l'inflation à 39%, pour un objectif de 25%, alors qu'elle était de 68,8% l'année précédente.

Le gouvernement visait 12% d'inflation pour cette année mais ce chiffre devrait désormais se situer autour de 30 ou 40%, estiment les analystes.

"Généralement, l'inflation finit par atteindre au bout d'un an le même niveau que la dévaluation", souligne un expert.

La livre turque a chuté sitôt annoncé sa sortie du système de parité fixe jeudi, jusqu'à 36% de baisse par rapport au dollar, avant de se redresser à 21,3% vendredi.

La hausse du dollar va pourtant dynamiser les exportations, alors que la balance commerciale de la Turquie a aggravé son déficit l'an dernier qui s'établissait à 19 milliards USD sur les neuf premiers mois.

Elle doit aussi favoriser le tourisme, principale source de revenus en devises du pays.

Mais elle va peser lourdement sur le remboursement de la dette extérieure, s'ajouter à des taux d'intérêt élevés et à une diminution des rentrées fiscales en raison d'un recul probable de la croissance.

"La dévaluation et l'inflation vont bouleverser le budget et bien sûr, il va y avoir une pression des syndicats pour une hausse des salaires", estimait l'économiste Tevfik Gungor, cité par le quotidien financier Dunya.

"La dévaluation va nous ramener là où nous en étions il y a 14 mois au lancement du programme du FMI mais la situation ne sera pas aussi mauvaise qu'avant, elle sera pire!", lançait-il.

Bonne pour l'exportation et le tourisme, la hausse du dollar va être dommageable aux autres secteurs et frapper toutes les sociétés turques qui importent de l'étranger pour une production destinée au marché intérieur, faisant augmenter les prix.

Autres victimes: les banques, en particulier les grands instituts assez crédibles pour emprunter des devises sur les marchés étrangers.

"Sur 15 à 20 milliards de dollars circulant entre le passif et l'actif des banques turques, il y a environ 4 milliards USD de perdus", estimait un expert économique.

"En un jour, ces banques ont perdu une grande partie de ce qu'elles avaient réussi à gagner en un an, c'est dramatique", renchérissait un banquier étranger.

"Le FMI essayait d'amener la Turquie sur des standards européens. On s'éloigne d'autant de l'Europe. Ils ont pris cinq ans de retard", concluait-il.

Les responsables économiques ont dû annoncer une révision de leurs objectifs en matière de budger, d'inflation et de coût de l'assainissement du secteur bancaire, à l'origine d'une grave crise financière en novembre.

La Turquie devrait toutefois poursuivre péniblement sa réforme du secteur bancaire, en tentant de vendre certaines des 11 instituts miss sous sa tutelle, et les privatisations, dont certaines traînent depuis des années.

Et déjà, peu de progrès ont été accomplis depuis l'aide d'urgence de 10 milliards USD allouée par le FMI à la Turquie en décembre pour parer à sa crise financière, alors que le govuernement s'était engagé à accélérer le processus. (AFP, 23 février 2001)

La Turquie éloignée de son rêve européen

La crise politique au sommet de l'Etat turc a eu pour première victime l'économie et la crédibilité du gouvernement, mais va aussi du coup freiner la réalisation de ses aspirations européennes, estimaient vendredi les observateurs.

Les diplomates européens basés à Ankara s'attendent désormais à un délai supplémentaire dans la mise en oeuvre du processus d'adhésion, qui doit être basé sur un "programme national" dont la publication, déjà plusieurs fois repoussée, est prévue pour mars.

La Turquie a été déclarée candidate à l'Union européenne au sommet d'Helsinki en décembre 1999, alors même qu'elle lançait un grand plan de réformes économiques au terme d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), contre 4 milliards de dollars de crédits sur trois ans.

"La Turquie s'était fixé des objectifs ambitieux, à la fois le programme de réformes du Fonds monétaire international et la candidature européenne. C'était trop à la fois", soulignait un diplomate.

"Avec la situation économique actuelle, le gouvernement a d'autres chats à fouetter que de s'occuper de l'Europe. Il y aura certainement des délais dans la préparation de la Turquie aux réformes de l'UE. Or, à chaque délai, nous sommes plus préoccupés", ajoutait-il.

Le plan du FMI a déraillé à la suite d'une crise ouverte entre le Premier ministre Bulent Ecevit et le président Ahmet Necdet Sezer sur la lutte anti-corruption. Les marchés ont sévèrement réagi et pour tenter d'enrayer une crise monétaire le gouvernement a dû abandonner le pivot de ce plan anti-inflation: le système de parités fixes encadrant la livre turque.

Le malaise se double d'interrogations sur la stabilité du gouvernement de coalition tripartite et ses chances de survie, d'autant que le plan de réformes économiques était l'un des rares sujets faisant l'unanimité en son sein.

"La stabilité popitique est notre principale préoccupation, tout est devenu imprévisible", soulignait le diplomate.

Un de ses collègues relève qu'il y avait déjà "un malaise constant sur les questions européennes", en allusion aux divisions de la coalition. "A présent, si la partie économique du "programme national" ne peut plus aussi bien fonctionner après cette crise, comment pourra fonctionner la partie politique? Cela va donner une nouvelle raison d'expliquer les délais du programme", souligne-t-il.

Le parti de la gauche démocratique DSP de Bulent Ecevit et celui de la Mère patrie (ANAP, centre-droit) se heurtent à la résistance du parti de l'Action nationaliste (MHP) sur l'abolition de la peine de mort et l'octroi de droits culturels aux Kurdes, nécessaires pour l'ouverture de négociations d'adhésion.

Quant à la puissante armée turque, elle a fait savoir qu'elle n'était pas favorable à de tels droits.

Pour Huseyin Bagci, professeur de relations internationales à l'Université technique du Moyen-orient d'Ankara, les dirigeants "doivent adopter le programme national le plus rapidement possible, parce que l'UE perd patience".

"Mais vu la crise économique, la situation semble très difficile. Même si le Conseil national de sécurité (MGK, réunissant les plus hauts dirigeants civils et militaires) discute le programme national à sa prochaine réunion lundi, je doute qu'ils incluent des clauses sur un enseignement ou un programme télévisé en kurde", dit-il à l'AFP.

Dans les colonnes du quotidien populaire Sabah, un éditorialiste, résigné,  prédisait: "La prochaine crise, que nous voyons s'approcher, sera sur le programme national, car les désaccords au sein de la coalition ne peuvent être surmontés". (AFP, 23 février 2001)
 

"Pas bon que la Turquie en son état actuel rejoigne l'UE

Le commissaire européen chargé du commerce, Pascal Lamy, a estimé qu'"il ne serait pas bon qu'aujourd'hui, dans son état actuel, la Turquie rejoigne l'Union européenne", samedi, sur la radio française Radio Classique.

Une adhésion de la Turquie à l'UE dans ces conditions ne serait "pas bon pour nous (Européens), mais surtout, et c'est le plus important, pas bon pour elle", a souligné M. Lamy.

La Turquie a choisi de dévaluer sa monnaie jeudi pour enrayer une crise monétaire liée à une querelle au sommet de l'Etat qui a effrité la confiance dans sa capacité de réformer l'économie et entraîné de multiples appels à la démission du gouvernement.

Le système de taux de changes fixe était le pilier du programme de lutte anti-inflation mis en place fin 1999 en accord avec le Fonds Monétaire International.

"Un jour, et je ne sais pas quand, la Turquie pourra rentrer dans l'Union européenne. Il faut simplement qu'elle fasse le chemin que tous les candidats ont fait et qui est au fond que l'on se branche sur un système, lorsque l'on en accepte les contraintes et les lois, il faut être capable d'y résister", a souligné M. Lamy.

La Turquie a été déclarée candidate à l'UE au sommet d'Helsinki en décembre 1999, alors même qu'elle lançait des réformes économiques aux termes d'un accord avec le FMI, contre 4 milliards de dollars de crédits sur trois ans. (AFP, 24 février 2001)

Réunion au sommet sous l'égide des militaires

Les dirigeants turcs réunis sous l'égide de l'armée en Conseil national de sécurité lundi ont tenté de redonner une image d'harmonie, mais sans lâcher un mot sur la crise de confiance que traverse le pays, redoublant les interrogations sur leur capacité à la gérer.

Le Conseil, qui trace les grandes lignes de la politique de la Turquie, s'est rassemblé lundi pour poursuivre sa réunion mensuelle de la semaine précédente, interrompue par une dispute entre le Premier ministre Bulent Ecevit et le président Ahmet Necdet Sezer, qui a accusé le gouvernement de ne pas lutter sérieusement contre la corruption.

A l'issue de la réunion, M. Ecevit, qui rencontrait le président pour la première fois depuis une semaine, l'a jugée "constructive". Mais il a refusé de répondre aux questions sur la façon dont le gouvernement compte affronter les forts remous financiers qui ont entraîné une dévaluation d'environ 30% de la livre turque face au dollar, se contentant d'annoncer le lancement d'un "Conseil de l'espace", décidé lors du Conseil.

"C'est plutôt humoristique: le pays traverse une crise catastrophique, mais le gouvernement reste le même, seuls quelques bureaucrates sont renvoyés, et le MGK parle de l'espace!" lance un diplomate européen.

Les medias turcs ont annoncé la démission du gouverneur de la Banque centrale Gazi Ercel, depuis samedi, et celle du sous-secrétaire d'Etat au trésor Selcuk Demiralp, mais aucune annonce officielle n'était venue confirmer aux citoyens ces démissions, ni même leur acceptation, lundi après-midi.

 "Ils sont censés être copains de nouveau, mais qui va y croire?", souligne ce diplomate, en allusion à MM. Ecevit et Sezer.

"Le gouvernement est extrêmement faible, mais apparemment, les militaires sont toujours derrière Ecevit, même s'ils ne sont pas contents de son gouvernement, car ils ne voient pas d'alternative. Cela veut dire que pour l'instant rien ne va changer, jusqu'à la prochaine crise qui ne devrait pas tarder", prédisait-il sombrement.

"Le Premier ministre cherche une place au paradis", ironisait Dogu Ergil, professeur en sciences politiques à l'Université d'Ankara, après l'annonce du lancement d'un Conseil de l'espace.

"Ce gouvernement avait mis en place un programme de lutte contre l'inflation basé sur la confiance, mais lorsque le président, l'homme qui jouit de la plus grande confiance auprès des citoyens, a exprimé sa défiance vis-à-vis de lui, il l'a perdue", estime-t-il.

"Quel que soit le prochain programme économique, il faut la volonté politique de le mettre en oeuvre, que le pays s'achemine vers des normes européennes. Mais tant qu'il y aura autant de blocages, avec l'armée qui craint que ces normes ne divisent le pays, le système ne pourra pas avancer", estime-t-il.

L'attitude du gouvernement inquiétait aussi les milieux économiques:

"Ce qui est inquiétant, c'est que les gens n'ont aucune confiance dans ce gouvernement mais qu'il n'a pas fait les gestes nécessaires pour montrer qu'il faisait quelque chose", souligne un analyste étranger sous couvert de l'anonymat, en allusion au refus de M. Ecevit de remanier son gouvernement.

"Ils ont préféré sauver leur coalition et reculer devant l'obstacle", soulignait-il.

M. Ecevit, chef du parti de la Gauche démocratique (DSP), gouverne en alliance avec le parti de la Mère-patrie (ANAP, centre-droit) de Mesut Yilmaz et le parti d'extrême droite de l'Action nationaliste (MHP) de Devlet Bahceli

"Cela va confirmer le manque de crédibilité de l'Etat", s'exclamait un analyste économique. "A propos d'espace, on se demande vraiment s'il y a un pilote dans l'avion!" (AFP, 26 février 2001)

La corruption, 3ème fléau du pays selon une enquête

La corruption, au coeur d'une récente crise politique en Turquie, est perçue par la population comme le troisième problème le plus important du pays, après l'inflation et la cherté de la vie, puis le chômage, d'après une enquête réalisée par une fondation privée.

Un tiers des personnes interrogées estime en outre que ce problème, mis au jour par de nombreux scandales ces derniers mois, est en progression.

La Fondation Turque des Etudes Economiques et Sociales (TESEV) a effectué cette recherche auprès de 3.021 personnes interrogées dans 17 provinces du pays, entre novembre et décembre derniers.

Inflation et cherté de la vie arrivent en tête des problèmes pour 34% des sondés, puis le chômage pour 26% --le taux officiel de chômage, de 6,2% en juin 2000, semblant généralement loin de refléter la réalité-- suivi de la corruption pour 14% des personnes interrogées.

La lutte contre la corruption et les détournements de fonds est au centre d'une crise entre le Président Ahmet Necdet Sezer et le Premier Ministre Bulent Ecevit, qui a éclaté la semaine dernière, elle-même détonateur d'une crise monétaire suivie d'une dévaluation de la livre turque d'environ 30% face au dollar.

M. Ecevit, réputé pour son honnêteté et son intégrité, s'est vu reprocher son incapacité à poursuivre ou démettre les ministres de son gouvernement de coalition dont l'action est entachée par des affaires de corruption.

L'étude relève la profonde fracture entre la population et ses dirigeants, qu'ils soient locaux ou nationaux : seul un quart des personnes interrogées estiment que les municipalités, comme le pouvoir central, se comportent de manière impartiale dans la fourniture de services ou l'attribution d'appels d'offres, quand 6 personnes sur dix estiment qu'il y a favoritisme.

Politiciens et députés arrivent bons derniers d'une liste de notes décernées à des institutions ou professions: 2,1/10 aux partis politiques, 2,3/10 aux parlementaires et 3,2/10 à l'Assemblée Nationale.  L'armée arrive traditionnellement en tête du classement, qui ne mentionne pas le président Sezer, en tête dans certains sondages.

Illustration des méthodes employées par les élus au Parlement, 10% de sondés disent s'être vu proposer une compensation en nature ou en espèces pour leur soutien à un candidat lors des législatives et municipale d'avril 1999. Un quart affirme connaître un proche qui s'est retrouvé dans cette situation.

Au chapitre des professions où les bakchich --mot turc-- sont les plus répandus, la police de la circulation et les services de douanes font figure de moutons noirs, à égalité avec 7,6% de voix, suivis des fonctionnaires des impôts, pour 7,1% de la population.

Au cours des deux dernières années, 23% des sondés disent avoir été obligés d'offrir une somme d'argent ou un cadeau à un policier de la circulation, et 20% à un employé des douanes.

Ce "cadeau" a été réclamé ouvertement dans 42% des cas rencontrés dans un hôpital public, selon cette enquête, dans 40% des cas par des tribunaux, et dans 37% des cas par un policier de la circulation.

Enfin, l'homme de la rue estime majoritairement que le fait que la presse soit entre les mains de grands holdings ayant d'autres activités qu'éditoriales ne facilite pas la mise à jour des scandales de corruption.

Pour 62% des Turcs, cette polyvalence des groupes de presse, impliqués aussi bien dans des activités bancaires que dans la production d'énergie ou la téléphonie mobile, "empêche" de connaître la vérité sur des affaires de corruption. (AFP, 28 février 2001)

FORCES ARMEES / ARMED FORCES

L'armée préserve son alliance avec les Français!

L'alliance entre la firme automobile française Renault et la compagnie liée à l'armée turque OYAK ne sera pas affectée par la reconnaissance par la France du génocide arménien de 1915, a indiqué le directeur d'OYAK dans une entretien mardi au journal turc Milliyet.

"Notre coopération avec la France se poursuivra", a dit le général à la retraite Selcuk Saka.

"Nous estimons que des résolutions injustes de ce genre ne devraient pas affecter une coopération économique bénéfique à la Turquie", a-t-il précisé.

Il a estimé que dans le monde des affaires il n'est pas facile de sanctionner son partenaire en se retirant d'un projet commun en raison d'engagements contractuels.

"Mais nous continuerons d'expliquer les réalités de la Turquie à nos interlocuteurs", a-t-il ajouté.

OYAK est une entreprise créée au sein de la Fondation d'assistance mutuelle entre anciens militaires. Alliée à Renault, elle est le premier producteur de véhicules de tourisme en Turquie mais aussi exportateur. Son comité exécutif est essentiellement composé de militaires à la retraite.

Sa position était attendue du fait que la Turquie a sanctionné les firmes françaises en les écartant d'appels d'offres surtout dans le domaine de l'armement depuis la reconnaissance le mois dernier par la France du génocide arménien sous l'Empire ottoman qui a provoqué la colère d'Ankara.

OYAK est également le partenaire en Turquie du groupe pétrolier français TotalFinaElf et celui du groupe d'assurance français Axa.

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a changé de voiture officielle lundi et abandonné la française Renault (Safrane) pour une sud-coréenne Hyundai (Dynasty), à un moment où la Turquie boycotte les produits français.

Ankara rejette catégoriquement le terme de génocide, préférant parler de massacres ayant fait entre 250.000 à 500.000 personnes, alors que les Arméniens évoquent jusqu'à 1,5 million de victimes. (AFP, 13 février 2001)

L'armée fait fermer un site internet qui la critiquait
 

L'armée turque est intervenue pour obtenir la fermeture d'un site internet opéré par un serveur aux Etats-Unis, en l'accusant "d'offenser" les forces armées, a indiqué vendredi le quotidien Milliyet.

"Subay.net", né vraisemblablement, selon le quotidien, d'une initiative de jeunes officiers ou d'officiers radiés de l'armée pour séparatisme ou appartenance à une organisation musulmane radicale, contenait des "critiques, insultes et moqueries" visant les forces armées.

"Ce site a été fermé par la firme hôte en raison de son mauvais usage par les utilisateurs. Il pourra de nouveau être autorisé en cas de meilleur contrôle. Sinon, il peut offenser notre pays et les forces armées", proclame un message laissé sur le site.

Il proposait un "forum ouvert" où des "propos qui constituent une grande offense" contre l'armée et Mustafa Kemal Ataturk, fondateur en 1923 de la République turque, ont été publiés, selon le journal.

Le site a été visité par 65.000 internautes en une semaine, ajoute Milliyet. (AFP, 16 février 2001)

RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

Le verdict dans le scandale politico-mafieux ìSusurlukî
 

Un tribunal d'Istanbul a condamné lundi à six ans de prison chacun deux des principaux acteurs d'un scandale politico-mafieux qui a défrayé la chronique en Turquie à l'issue d'un procès fleuve de quatre ans, a rapporté l'agence Anatolie.

Korkut Eken, ancien agent des services de renseignement (MIT) et Ibrahim Sahin, l'ex-directeur des opérations spéciales de la police, se sont vu infliger cette peine pour avoir "formé et dirigé une bande criminelle" par une Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul.

La Cour a en outre condamné douze autres personnes, dont la plupart des anciens policiers, à quatre ans de prison chacun pour des accusations similaires dans le cadre de cette affaire.

Korkut Eken et Ibrahim Sahin ont nié les accusations portées à leur encontre et ont affirmé avoir "servi l'Etat turc".

Tous les condamnés peuvent faire appel de la sentence.

L'affaire avait éclaté en novembre 1996, après un accident de la route survenu près de la localité de Susurluk (ouest). Abdullah Catli, un militant ultra-nationaliste recherché pour meurtre depuis les années 70 et un policier de haut rang, Huseyin Kocadag, avaient été tués et un député, Sedat Bucak, blessé dans cet accident.

La présence ensemble de ces trois hommes avait révélé au grand jour l'existence de relations douteuses entre la police, la mafia et certains hommes politiques. Un rapport officiel publié entre-temps en 1998 a confirmé l'existence de liens entre les services de sécurité turcs et des groupes mafieux autorisés notamment à commettre des meurtres au nom de l'Etat.

Parmi les victimes figuraient, selon le rapport, des hommes d'affaires kurdes soupçonnés de verser de l'argent aux rebelles kurdes du PKK. Ces activités était présentées comme entrant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans l'intérêt de l'Etat.

L'affaire avait provoqué l'indignation populaire et a été suivie pas à pas par la presse. (AFP, 12 février 2001)

Political leg of Susurluk Scandal remain untouched

In the aftermath of the Istanbul State Security Court (DGM) decision to sentence the suspects of the Susurluk Case Ibrahim Sahin and Korkut Eken with six  years imprisonment;  hopes are now raised that the politicians who were involved in the Susurluk scandal will face trial also.

Former member of Parliamentary Susurluk Commission and the Repu Fikri Saglar told the Turkish Daily News in a telephone interview that the most important statement of the court was that they could not sentence independent Deputy Mehmet Agar and True Path Party (DYP) Deputy Sedat Bucak due to their Parliamentary immunity.

"That means, if their immunities were lifted, then they would have been sentenced," Saglar said.

It is argued that the decision of the court only sentenced a part of the Susurluk scandal participants.  There are high expectations that politicians who are involved in this case will be punished too.

"The court points out that political and administrative protection shields should be lifted.  And those who don't lift these shields or those who hide under these shields will need justice one day," Saglar stated.

Meanwhile, the Virtue Party (FP) leader Recai Kutan said, on Tuesday, that a few bureaucrats are sentenced in the Susurluk Case and mystery remains in the rest of the scandal.

Bucak, the lawmaker who survived the crash and Bucak who was a former Interior Minister, were also implicated in the scandal, have parliamentary immunity and were not tried.  Several politicians urge parliament to lift their immunity.

"Further developments should follow this decision.  The immunities of Bucak and Agar should be lifted.  At this point the Prime Minister, Interior Minister, Justice Minister and lawmakers have the greatest responsibility," Saglar stated.

Now, it is Parliamentary's turn to make the next move.

Nationalist Movement Party (MHP) Deputy Chairman Bulent Yahnici said that the judicial process is still continuing and all the state organs will fulfill their responsibility.

Yahnici didn't hint on how he is going to move when Parliament debates the lifting of the immunities of Bucak and Agar.

It is also argued whether the decision of the court will accept that the state formed a gang with the intent of crime or not.

Saglar stated that the decision is an official acceptance that politicians, bureaucrats and mafia triangles have formed a gang with the intent of committing a crime and states it is the main purpose that urged the forming of the gang.

Saglar claimed that if we observe the assassination of Diyarbakir Police Chief Gaffar Okkan and the two missing People's Democracy Party (HADEP) members Serdar Tanis and Ebubekir Dez, we can see still see the prints of Susurluk.

"The decision of the court puts an end to the discussion that if state has formed a gang or not with its decision," Caglar said.

Meanwhile, Defense Minister Sabahattin Cakmakoglu preferred not to make any comment on the discussion.  "I haven't seen the decision, it is not possible to make any comments without seeing the decision," Cakmakoglu stated.

DGM on Monday sentenced Sahin and Eken for organizing and running a crime ring.

Monday's convictions were the first linked to the "Susurluk" scandal, which emerged from a 1996 traffic accident in which a car carrying Bucak, a former ultra-rightist militant, wanted by police for multiple murders and drug trafficking Abdullah Catli, a senior police official Huseyin Kocadag and a beauty queen crashed into a truck near the town of Susurluk.

The court also sentenced seven police officers, a driver, a convicted drug-smuggler and two former casino oers to four years in prison for membership in the criminal gang.

"The decision of the Court is proof that the indictment and the evidence were correct," Saglar stated. (Esra Erduran, Turkish Daily News, 14 février 2001)

Le rôle prééminent de la Turquie dans le trafic de drogue
 

L'ONU, dans son rapport mondial sur les drogues publié fin janvier à Vienne, déclare que: "La route des Balkans est connue comme la voie de transit de plus de 80 % de l'héroïne saisie en Europe à destination de pays de l'Union européenne". Ainsi, près de deux tonnes d'héroïne ont été saisies en Bulgarie l'an dernier, dont 1.700 kilos au seul poste frontalier bulgaro-turc de Kapitan Andréevo.

Une saisie record de 135 kg d'héroïne destinée aux Pays-Bas à bord d'un camion turc a eu lieu mi-janvier en Autriche. Les 215 paquets étaient cachés sous un faux plancher du camion, arrivé par train à la frontière austro-hongroise.

En outre, la "route des Balkans" est désormais non seulement un axe d'acheminement de la drogue, mais aussi un lieu de dépôt : la drogue provenant en grosses quantités de Turquie est entreposée dans des caches, notamment en Hongrie et Slovaquie, avant d'être introduite dans l'Union européenne en petites quantités, donc plus facilement. (CILDEKT, 9 février 2001)

LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

Grèves de la faim dans les prisons

In a statement dated 23 February Hüsnü Öndül, chairman of the HRA, pointed to the fact that some 1,500 prisoners were continuing with hunger strikes and ìdeath fastî actions that had reached day 127.

Öndül said that the protesters were ready for talks that could not be seen as ìconcession and bargaining. Ignoring them cannot solve problems. This is not only a problem of the prisoners, their relatives, NGOs or the Justice Minister. It is a problem of the whole society.î A delegation that had met Justice Minister Hikmet Sami Türk to forward the wishes of prisoners from Edirne F-type Prison to him, said that he was not willing to delegate anybody for talks with the prisoners.

Meanwhile further transfers to F-type prisons were reported. On 22 February 40 prisoners were taken from Gebze Prison, 20 from Kandira F-type Prison and 10 from Kartal Special Type Prison and transferred to Tekirdag F-type Prison.

 The Istanbul branch of the Human Rights Association (HRA) issued a statement on the F-type prisons. The report was announced on February 8 by Ümit Efe, member of the prisons' commission. She pointed to the fact that visits by lawyers and relatives were restricted and sometimes banned for disciplinary reasons and that increased the situation of isolation of the prisoners.

The dailies Evrensel and Yeni Gündem were not allowed in prison. On the situation of specific prisons and prisoners on hunger strike or death fast the report said:

EDIRNE F TYPE: Ismet Ünver, Ayhan Koç, Kadri Kaya, Recep Cingitas and Ayhan Bahar are in a critical situation. Hasan Pinar has lost 40 kilogram. Cengiz Bayir suffering from epilepsy does not get medication. A bullet in the leg of Serdar Karaçelik was not removed. Genç Ali Karabulut has burn marks on his leg. Hüseyin Avsar who has a bullet in his waist loses weight speedily.
KANDIRA F TYPE: Fikret Kara was taken to Kocaeli State Hospital for treatment, handcuffed and had to stand on his injured feet for 5 hours. The condition of Ali Sanli, Ahmet Özdemir and Mehmet Zincir is critical. Kerim Tepeli who is held in a one-person cell said that he was tortured on the way to his visitors. Cem Yildiz has lost much weight and pain in the kidneys.
BUCA PRISON: The situation of Mesut Avci, Serhat Karadumanli, Baris Yildirim and Ümit Kanli who were taken to Atatürk Educational Hospital is critical.
SINCAN F TYPE PRISON: Murat Kirsay, Bülent Öner, Hamit Süren, Haydar Demir, Mahmut Mete and Cafer Tayyar Bektas are in a critical condition.
GEBZE PRISON: Cem Yildiz is in bad condition. Alisan Yilmaz spend three days in a choma because of blows to his head. Kenan Taybara who was seriously wound is held in Bayrampasa State Hospital and cannot move his body. Fatma Hülya Tümgan, on death fast, has heart pain and headache and suffers from numbness of her body. Sevinç Sahingöz suffers from a declination of bones and weakness.
USAK PRISON: Vicdan Sahin has lost much weight and has to stay in bed. Sevgi Erdogan is in bad condition. Zeliha Koyupinar who was poisoned with gas has difficulties in breathing. Gülten Isik has lost much weight. Mehtap Taboga had a bleeding of the stomach. Gönül Aslan is in bad condition.
KARTAL PRISON: Muhabbet Kurt had an operation for the injury to her leg. Zeynep Arikan, on death fast was forcibly taken to hospital, but rejected treatment and was taken back.
ERMENEK PRISON: The prisoners said that they are subjected to verbal assault, insults and beatings when they go to see their visitors.
ELBISTAN PRISON: Bülent Tunç, Mesut Tunç, Kazim Keles and Sati Kiliç, all on death fast are in a critical condition. They have dizzy spells, bad stomachs, problems with seeing and speaking.

The Central Council of the Turkish Medical Association made an urgent call on the situation in the prisons saying that they did not want to be observers, when people are dying. The Council reminded of the study on 242 prisoners in Sincan, Edirne, Kocaeli, Kandira F type prisons, Istanbul Kartal and Bursa Special type and Bakirköy Prison for Women and Children stressing that 12 prisoners were in an absolute critical condition.

Menawhile Justice Minister Hikmet Sami Türk said during his visit of the German Justice Minister Herta Daeubler-Gmelin said he was decided to move away from the ward-system and introduce the cell system. He added that the cells in German prisons were smaller than the one in the F-type prisons of Turkey. (Yeni Gündem-Evrensel, February 8, 2001)

Deux députés inculpés pour la mort d'un autre député

Deux députés turcs d'extrême droite, impliqués dans une bagarre mardi au parlement à la suite de laquelle un de leurs collègues est mort, ont été inculpés d'"homicide" vendredi et leur procès a aussitôt commencé, a rapporté l'agence Anatolie.

Cahit Tekelioglu and Mehmet Kundakci, du Parti de l'Action nationaliste (MHP, extrême droite), avaient échangé des coups de poing avec Fevzi Sihanlioglu, 56 ans, du Parti de la Juste Voie (DYP, centre droit, opposition), lors d'un débat animé sur un projet de loi gouvernemental visant à amender le règlement du parlement pour accélérer son travail législatif.

Quelques instants après, Fevzi Sihanlioglu s'est effondré dans la grande salle des débats mardi soir avant de décéder malgré tous les efforts de réanimation.

Selon le rapport d'autopsie, le député qui avait eu des problèmes cardiaques dans le passé, est mort d'une défaillance de son système respiratoire. Les médecins légistes ont aussi relevé des hématomes sur le visage et le corps de la victime, mais doivent encore déterminer si ces lésions ont contribué à provoquer la mort, a précisé l'agence.

Les deux députés ont été identifiés sur des photographies de presse comme ceux ayant frappé Fevzi Sihanlioglu peu avant que celui-ci ne s'effondre, ce qui a permis l'ouverture du procès.

Le juge Bekir Selcuk, chargé de l'affaire, a souligné dans son acte d'accusation, cité par Anatolie, que les deux prévenus n'avaient pas l'intention de tuer le député du DYP. Mais le fait est qu'ils ont "attaqué Sihanlioglu qui est mort ensuite, ce qui constitue un homicide", dit le document.

Le procureur a demandé une peine de prison entre 40 et 60 mois pour chacun des prévenus, selon l'agence. (AFP, 2 février 2001)

La campagne de dénigrement contre líIHD
 

Le journaliste turc Melih Asik (Milliyet), dans ses colonnes du 2 février sous le titre de "Erreur de traduction!", dénonce la campagne de dénigrement menée contre l'Association turque des droits de l'homme (IHD), en mettant en relief la collaboration étroite entre la presse et le Parquet turcs.

Voici l'intégralité de l'article:

L'agence de presse turque Anadolu a, le 20 janvier, publié une information intéressante: ëLa Grèce a dévoilé les ONGs auxquelles elle apporte une aide financière. En Turquie c'est l'Association des droits de l'homme (IHD) qui figure parmi ces organisations."

Après, c'est vraiment tout un scénarioÖ

La première scène: L'Agence de presse Anadolu, juste après cette nouvelle (une heure après), diffuse une seconde information sur le même sujet et annonce: "Le porte-parole grec des Affaires étrangères a déclaré que les ONGs bénéficiant de l'aide financière, siègent en Grèce, et a indiqué leur soutien pour des projets de ces organisations à l'étranger."
Le second acte: Le lendemain, la presse en prenant en considération la première information diffusée, a annoncé que l'IHD bénéficiait du soutien de la Grèce.

Le troisième acte: La police d'Ankara perquisitionne le siège de l'IHD et saisit de nombreux documents et disquettes. L'enquête sur "les liens" entre la Grèce et l'association démarre.
L'agence Anadolu publie "un erratum dû à la traduction" une semaine après tout cela. C'est déjà trop tard, l'instruction est déjà en route.

Informé de l'erratum de l'agence d'Anadolu, le procureur répond: "Une instruction a commencé, elle ne s'arrêtera pas".

La Direction de la sécurité continue à déclarer: "Nous avons trouvé des éléments de preuve que nous allons transmettre au parquet".

Conclusion:

Quelqu'un à Ankara travaille pour prouver les droits de l'IHD qui crie pour dénoncer "qu'en Turquie il n'y a pas de droit et de Justice". (CILDEKT, 2 février 2001)

Le siège de líIHD menacé de fermeture
 

Le siège de líIHD à Ankara est menacé de fermeture à la reprise d'un procès qui le vise, a indiqué lundi un responsable de cette organisation non-gouvernementale.

Dans ce procès qui a commencé l'an dernier à la suite d'une perquisition dans les bureaux de l'IHD à Ankara, le Parquet de la capitale a demandé la fermeture du siège et une peine de prison de sept ans et demi pour sept dirigeants de l'association, a déclaré à l'AFP l'un d'entre eux, Lutfu Demirkapi.

Le Parquet leur reproche d'avoir aidé des "organisations illégales", allant du PKK jusqu'à des groupes d'extrême gauche et d'extrême droite, a-t-il expliqué.

"L'accusation affirme que nous avons donné de l'argent et offert une protection à chacune des organisation illégales qu'on peut trouver ici", a ajouté M. Demirkapi qui dirige le bureau de l'IDH à Ankara.

Principale organisation des droits de l'Homme en Turquie, l'IDH est affiliée à l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, qui a déjà dénoncé dans le passé le "harcèlement" et les "attaques" des autorités turques contre cette association.

Cinq bureaux de l'IHD, accusés d'avoir violé la loi en soutenant des prisonniers en grève de la faim, ont été fermés depuis fin novembre.

L'ancien président de l'IHD, Akin Birdal, récompensé en 1999 du Prix Amnesty International, a purgé en 1999 un an de prison pour des déclarations concernant la question kurde. Il est de nouveau poursuivi par la justice pour avoir appelé la Turquie à "demander pardon aux Arméniens pour le génocide", dans un discours prononcé à Bremerhaven (Allemagne).

Le 25 janvier, l'Observatoire --créé par la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) basée à Paris et l'Organisation mondiale contre la Torture (OMCT) basée à Genève-- a demandé à l'Union européenne de "faire preuve de la plus grande fermeté vis-à-vis de la Turquie en tant que pays candidat à l'adhésion à l'UE". (AFP, 12 février 2001)

TIHV: Torture complaints doubled

Human Rights Foundation of Turkey (THIV) Chairman Yavuz Onel said over the weekend that the number of tortured people who apply to their foundation doubled in January.

Onel organized a press conference on Saturday in an effort to declare "January 2001 - Human Rights Report of Turkey," document prepared by the THIV.

Stating that hunger strikes and death fasts are still continuing, Onel called on Justice Minister Hikmet Sami Turk and mediators to end the death fasts before people start dying.

Onel said that the government should launch an investigation which will be carried out by an independent committee about the "Operation Return to Life" which ended with 30 inmates dead and dozens others injured.

In December of 2000, security personnel stormed prisons throughout Turkey to force some 200 leftist prisoners to end their more than two-month-long hunger strike protests of plans to transfer them to the newly-established high security, one to three cell F-type prisons.

Although inmates were refusing to be transferred to the new prisons, the operation did indeed transfer them into the new facilities. Prisoners argued that they would be more vulnerable to torture by guards in smaller cells.

There are allegations that a number of human rights violations as well as torture are taking place in these prisons. Human rights groups say torture is common in Turkish prisons.

Turkey has a bad human rights record and European Union countries are calling on Turkey to improve human rights issues and employ overall democratization efforts.

The present coalition government formed by the Democratic Left Party (DSP), the Nationalist Movement Party (MHP) and the Motherland Party (ANAP) has been pledging improvement, yet no concrete steps have been taken which would signal accomplishment in the human rights arena. (Turkish Daily News, February 12, 2001)

La police interpelle une quinzaine de femmes

Une quinzaine de femmes ont été interpellées samedi à Istanbul, dans le quartier de Beyoglu, dans la partie européenne de la ville, alors qu'ils protestaient contre l'ouverture d'un nouveau type de prisons en Turquie, a rapporté l'agence Anatolie.

Les manifestants dénonçaient l'entrée en service en décembre dernier de prisons à cellules pour deux ou trois détenus remplaçant de vastes dortoirs, a précisé l'agence.

La totalité du groupe qui refusait de se disperser en dépit des avertissements de la police, voulant lire un communiqué de presse et scandant des slogans dénonçant le nouveau régime carcéral, a été amené à un poste de police situé non-loin, a ajouté l'agence.

Les forces de l'ordre avaient lancé le 19 décembre un assaut massif pour briser un mouvement de grève de la faim de détenus d'extrême gauche dans les prisons, faisant 32 morts dont deux gendarmes. 19 détenus étaient morts en s'immolant par le feu et 10 autres avaient été tués dans des affrontements armés, selon les autorités.

Ces prisons modernes dites de "Type F" sont entrées en service à la faveur de cette opération et hébergent actuellement plus de mille détenus, dont certains continuent leur grève de la faim. (AFP, 3 février 2001)

Deux T-Shirts volés, 77 ans de prison

Trois jeunes gens d'Izmir (ouest) ont été condamnés à 77 ans de prison au total pour avoir volé deux T-shirts et une somme en liquide de moins d'un dollar, a rapporté mardi la presse turque.

Un tribunal d'Izmir a confirmé, lors d'un nouveau procès, les peines draconiennes de deux fois 22 ans et une fois 33 ans de prison infligées lors d'un premier procès qui avait été cassé en appel.

Les jeunes gens ont été reconnus coupables d'avoir, en juillet 1999, menacé avec une lame de rasoir sous la gorge deux de leurs connaissances pour leur dérober les T-shirts et l'argent.

Deux jeunes gens, âgés de 18 et 19 ans, ont été condamnés chacun à 22 ans et deux mois de prison, leur co-accusé de 22 ans, à 33 ans et 4 mois.

D'après la presse, les parents des condamnés ont bruyamment protesté contre le verdict dans la salle d'audience: "Si tu as de l'argent, le juge et le procureur sont de ton côté", a critiqué la mère de l'une des jeunes gens. "Comme nous n'avons pas d'argent, nos enfants vont en prison".

Les parents ont été évacués par la police.

Les trois condamnés ont l'intention de faire appel. (AFP, 13 février 2001)

Prosecutor says communists breach name law

A Turkish state prosecutor on Tuesday asked the Constitutional Court to officially admonish the Communist Party for using the word communist in its name.

Prosecutor Sabih Kanadoglu told the court in his petition the Communist Party violated political party laws that ban the use of the words communist, anarchist, fascist, theocratic, national socialist, as well as words indicating religion, language, race, creed or region in party titles, the state-run Anatolian news agency said.

If the court rules in favour of the petition, the Communist Party would be obliged to change its name or face possible closure, Anatolian said.

Overwhelmingly Muslim Turkey strictly separates religion and state administration. The Constitutional Court is also mulling charges against the main opposition Islamist Virtue party, which is accused of attempting to topple the secular order and being a continuation of the Welfare party outlawed in 1998.

The European Court of Human Rights in 1998 ruled Turkey's bans of the far-left Socialist party and the United Communist Party violated the European Human Rights Convention.

The European Union, which expects Turkey to make sweeping political and human rights reforms to enter membership talks, is uncomfortable with Turkey's history of banning political parties.

More than 20 parties have been outlawed since 1961. Proponents of the bans argue they stifle Islamic fundamentalism, leftist militancy and separatism. (Turkish Daily News, February 15, 2001)

La Turquie condamnée pour "violation du droit à la vie"

La Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg a condamné mardi la Turquie pour "violation du droit à la vie" après la disparition de trois Kurdes dans la région de Diyarbakir (sud-est).

Les deux fils et le petit-fils de la requérante, Hamsa Cicek, avaient disparu en 1994 après avoir été arrêtés, puis libérés par les autorités turques, à la suite d'un contrôle d'identité, dans le village de Dernek.

La Cour a jugé que l'absence de toute information depuis six ans et demi concernant les fils de Mme Cicek, Tahsin et Ali Ihsan, permettait de penser que les deux hommes, âgés de 44 et 20 ans, avaient "trouvé la mort à la suite d'une détention non reconnue entre les mains des forces de l'ordre".

En revanche, les juges européens ont estimé qu'aucun élément ne permettait d'alléguer que le petit-fils de la requérante, Cayan Cicek, 16 ans, avait été détenu par les forces de l'ordre.

Ankara devra verser un total de 70.000 livres sterling à la requérante et aux héritiers de ses fils, en réparation des dommages matériels et moraux, ainsi que pour les frais et dépens. (AFP, 27 février 2001)

Human Rights violations in brief

@ In Ankara Lütfi Demirkapi, chairman of the Ankara branch of the Human Rights Association (HRA) and Yildiz Temurtürkan were detained yesterday during an action of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) to send postcards against the massacres in prison to Prime Minister Bülent Ecevit. Therefore, Mr. Demirkapi could not attend the first meeting of the Provincial Council on Human Rights. He and Mrs. Temurtürkan were released in the evening hours. (Yeni Gündem-TIHV, February 6, 2001)

@ Nuh Mete Yüksel, prosecutor at Ankara SSC indicted 16 members of the union of personnel in the judiciary (Tüm Yargi-Sen) including its chairman Tekin Yildiz. The trade unionists will be charged with Ñsupporting an armed gangì under Article 169 of the Turkish Penal Code (TPC) that requires sentences of between 3 and 5 years' imprisonment. The sentences would have to be increased by 50% according to the Law 3713 on Fighting Terrorism. The ìarmed gangî is named as Revolutionary People's Liberation Party/Front DHKP/C that the unionist allegedly supported by taking a position against the F-type prisons and joining the ìPlatform Against Cellsî formed by trade unions, associations and civil institutions. The trial will be held at Ankara SSC No. 1. (Radikal-TIHV, February 7, 2001)

@ The sentence of 1 year's imprisonment against the Italian journalist Dino Frisullo was qualified under the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences and suspended. Earlier Mr. Frisullo, who participated in the Newroz celebrations in Diyarbaikr on 21 March 1998, had been sentenced by Diyarbakir SC No. 3 for ìincitement to hatred and enmityî (Article 312/1 TPC). Following the verdict by the Court of Cassation, that quashed the sentence, a retrial had to be conducted. Mr Frisullo who had been extradite tried to participate in the hearings, but was prevented from entering the country each time. (Evrensel-TIHV, February 7, 2001)

@ Lawyer Rasim Öz testified to the prosecution's office in Istanbul because of a letter he wrote to the Justice Ministry in the name of the board of the ìKemal Türklerî Foundation for Education and Culture criticizing the F-type prisons and the operations against political prisoners. Afterwards Rasim Öz said that he asked the prosecutor under which provision the investigation against him was conducted and the prosecutor answered that he did not know himself. (Yeni Gündem-TIHV, February 10, 2001)

@ Istanbul Criminal Court No. 1 continued to hear the case against 34 students who staged a demonstration on 18 February 1998 against the ban of students from the Faculty of Literature at Istanbul University. During the hearing of 8 February the defending lawyer Hakan Ertasoglu argued that it as against the Constitution not to include Article 188 of the Turkish Penal Code in the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences and asked the court to forward this case to the Constitutional Court. Istanbul Criminal Court No. 1 agreed to do so. Article 188 of the Turkish Penal Code (TPC) prohibits various forms of ìthreatsî. (Yeni Gündem-TIHV, February 10, 2001)

@ Istanbul Governor Office did not give permission for a meeting of political parties, associations and other organizations under the motto ìLet's Meet for Democracyî on the grounds that one member of the organizing committee, Ismail Durmaz from the Labor Party (EMEP), was an evader of military service. Durmaz was detained on 9 February. In protest of the ban of the meeting some 1,500 people gathered in Taksim Square on 11 February to hold a public press conference. (Evrensel-TIHV, February 10-12, 2001)

@ Talat Salk, Prosecutor at Ankara SSC, sent some documents that were printed during the protests against the F-type prisons and found in the offices of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) and Socialist Workers' Party of Turkey (TSIP) to the prosecution's office at the Supreme Court of Appeal. Should the prosecutor there find sufficient evidence he might launch a case of banning against both parties, e.g. for an offence of Article 103 of the Law on Political Parties that provides for the ban of a party Ñwhich is the center of illegal political activities.ì Meanwhile Talat Salk indicted Turgut Koçak, Chairman of TSIP and the board members Hasan Yavas and Necmi Özyurda for Ñsupporting an armed gangì under Article 169 of the Turkish Penal Code (TPC). On 12 December 2000 the offices of TSIP and ÖDP were raided and, subsequently, the case against TSIP executives was started. Reportedly three ÖDP executives were indicted, too. (Radikal-TIHV, February 11, 2001)

@ The trial against 13 juveniles accused of having staged an illegal demonstration on Viransehir district (Urfa) on 8 January started at Diyarbakir SSC on 15 February. The juveniles testified at the hearing that was closed to the public, reportedly saying that their statements to the police had been taken under pressure and asked to be released. Lawyer Cihan Aydin repeated the claim of torture and asked the court to file an official complaint against the perpetrators. Diyarbakir SSC ordered the release of Orhan Danis, Lütfü Elkatmis, Faruk Dinek, Mehmet Yilmaz, Bahattin Denk and Mehmet Sefik Esen. The other defendants Sabri Kaya, Serif Kaya, Hamdin Kaya, Yasar Kaya, Ahmet Dogan, Tahsin Güngörür and Hakki Yilmaz, had been released on 17 January. At the first hearing, 28 out of some 60 juveniles who allegedly participated in the demonstration had been arrested, but on objection of their lawyers 22 had been released. The 13 defendants are being charged with ìsupporting an armed gangî under Article 169 TPC. (Yeni Gündem-TIHV, February 15, 2001)

@ The trial concerning the killing under torture of 7 young members of the Turkish Workersí Party (TIP) in Ankara-Bahçelievler on 8 October 1978 resulted in a verdict of Ankara Criminal Court No. 3 on 15 February. The court insisted on its earlier verdict and sentenced Bünyamin Adanali and Ünal Osman Agaoglu seven times to death. The first verdict had been quashed by the Supreme Court of Appeal No. 9 on 14 July 2000, ruling that it was against the law to convict the defendants as the real killers. Now that the court insisted on its verdict the case has to be heard at the Council of Panels in the Supreme Court of Appeals. (Cumhuriyet-TIHV, February 16, 2001)

@ On 16 February the trial against the lawyers Arife Gökkaya and Salih Dögücü ended at Üsküdar Penal Court No. 1. The court convicted them under Article 266 TPC for ìresistance against officialsî and sentenced Salih Dögücü to 3 monthsí imprisonment and a fine of TL 60 million. Arife Gökkaya was sentenced to 4 monthsí imprisonment and a fine of TL 120 million. The incident had occurred at Marmara University when students held a press conference in protest at students with headscarves not being allowed into university. (Yeni Gündem-TIHV, February 18, 2001)

@ The Students' Association at Dicle University (DÜÖ-DER-Diyarbakir) was closed for a third time on orders of the State of Emergency Region Governor Office. The decision as based on Article 11/o of the Law on the Region under a State of Emergency. DÜÖ-DER was first closed in May 2000 and now closed twice again, shortly after having been reopened. (Yeni Gündem-TIHV, February 19, 2001)

@ Demonstrations on the 2nd anniversary of the PKK leader Abdullah Öcalan being taken to Turkey on 15 February 1999 continued on 16 and 17 February. In Çakmak quarter of Siirt police and demonstrators clashed on 16 February by using sticks and stones. Police cars were damaged and the police searched many houses afterwards. On the same day a clash occurred in Günes quarters of Mersin. In Ceyhan district (Adana) many people reportedly were detained. In Cumhuriyet quarter of Adiyaman some 40 people were detained, when they lit a fire. In Ocaklar quarter of Antep 6 people were detained. In Batman 20 protesters were detained. From this town the detention of Kasim Imret, his sons Sait and Bahattin Imret, Burhan Sat, Fesih Eryilmaz and the ìÖzgür Halkî representative for Batman, Kemal Onar was reported to be in connection with another demonstration on 16 February. (Yeni Gündem-TIHV, February 17-18, 2001)

@ On 19 February 4 people, two of them in military uniform, came to the house of Selahattin Öge, a member of the People's Democracy Party (HADEP), in Yorgançayir village, Karliova district (Bingöl) and took him away in a car with the plate number 38 AB. The next morning Selahattin Öge was found in the garden of a school 2 kilometers outside of Karliova. He was taken to Bingöl State Hospital and from there to the hospital of the university in Elazig. It was established that two rips and one arm was broken and that he was suffering from concussion.  Selahattin Öge reported on what happened to him: ìWhen leaving the house my eyes were blindfolded. I was asked several names and threatened to be killed, if I did not say anything about them. When I said that I did not know them, I was taken to a field lay on the ground and they fired two magazine of bullets to the left and right of my head. Later I was taken to an unknown place. Many people were there. I was beaten till the morning and fainted. I remember that I was taken on a vehicle and after several kilometers they threw me out of the car, presumably thinking that I was dead.î Selahattin Öge added that he testified on the incident to the police and said that he would complain to the authorities. Meanwhile, further detentions were reported from Karliova. The names of M. Can Güngör, Ahmet Güngör, Yilmaz Kisaoglu, Mustafa Boylu, Mehmet Özen and Ramazan Genç were mentioned among the detainees. According to information by the police Mehmet Özen, Mustafa Boylu and Ramazan Genç have been released. (Yeni Gündem-Radikal-TIHV, February 22, 2001)

@ Veli Büyüksahin, deputy SG of HADEP drew attention to the fact that similar to the ìdisappearanceî of Serdar Tanis and Ebubekir Deniz many HADEP members had been detained in Karliova (Bingöl) and in officials of the party in Cizre (Sirnak) continued to receive threats. Mehmet Dilsiz, chairman of HADEP for Cizre district, had been detained several times and received threats by the command of the gendarmerie in Cizre and in Sirnak. Such threats had increased after Tanis and Deniz ìdisappearedî. (Yeni Gündem-TIHV, February 22, 2001)

@ At Istanbul SSC No. 5 the trial against the so-called ì2nd  Peace and Democratic Solution Groupî continued on 20 February. The court decided to combine the case of Aysel Dogan heard at Malatya SSC with this case. Being asked about this Aysel Dogan said that she was a member of the PKK and that she was ready to account for what she had done during 20 years of struggle and 15 years of war in front of the Turkish and Kurdish people. The court further decided to postpone the decision on the lawyersí request to forward the case to the Constitutional Court for a decision on contravention to the constitution to the next hearing. The ìpeace groupî had come to Turkey on 29 October 1999 upon the call of PKK leader Abdullah Öcalan. In this trial Haydar Ergül (executive of the ERNK), Aygül Bidav and Imam Canpolat (leader of Kurdistan Alevis' Union) are charged under Article 168/1 TPC with ìleading membership of the PKKî and have to expect minimum sentences of 22,5 years' imprisonment. Ali Sükrü Aktas (ERNK member) and Yusuf Kiyak (ERNK member) are charged under Article 168/2 TPC for ìmembership of the PKKî and have to expect sentences of between 15 and 22,5 years' imprisonment.(Yeni Gündem-TIHV, February 22, 2001)

@ Mustafa Çökmez (14) imprisoned in Urfa Closed Prison for theft died on 23 January. Guardian Ahmet Demirel will be charged with ìmiscarriage of dutyî according to Article 230 of the Turkish Penal Code. Bakir Çökmez, the father of the child appealed to the Urfa branch of the Human Rights Association (HRA). He stated that his son was no thieve, but had been forced to accept the allegations at the police station in the city center where the police officers had told him that he would not be punished if he committed to have stolen radio sets from cars. Bakir Çökmez also stated that his son was suffering from a brain trauma because of a traffic accident at the age of 8. He had informed the police of that and they had said, ìthis child is crazy, he will be releasedî. Concerning the alleged suicide Bakir Çökmez said that it was very dubious how his son could commit suicide with his left arm not functioning and without anybody noticing it in a ward of eight people. (Yeni Gündem-TIHV, February 25, 2001)

@  On 23 February the trial against 46 people who had been detained on 24 October 2000 before a hearing against 85 prisoners who survived the massacre in Ankara Closed Prison on 26 September 1999 continued at Ankara Penal Court No. 8. Defendant Erdal Kara said that he had been there as reporter for the daily Evrensel. The hearing was adjourned to 20 April. (Evrensel-TIHV, February 24, 2001)

@ The governor office of Sakarya banned the festival that was planned for 25 February by the central district organization of HADEP in Sakarya according to the Law on Administration of Provinces. (Yeni Gündem-TIHV, February 25, 2001)

@ The Ministry of the Interior did not allow the municipality of Diyarbakir to distribute a 5-pages questionnaire with 27 questions concerning migration. The decision was taken despite the fact that the State Statistical Institute had ruled that the questionnaire did not include any technical problems. One of the questions concerned the reasons of people to leave their villages and they were given the choice of pressure by village guards, religious pressure, state of emergency, pressure by the PKK or pressure by the security forces. (Radikal-Milliyet-TIHV, February 26, 2001)

@ In Van several houses of HADEP members were raided on 26 February at 5am and Naci Çakirgöz, Rifat Kaya, Hasan Güven, Ahmet Ertas, Nezir Öcek and Ali Sip were detained. The detentions are said to be connected to the new year's celebrations, when HADEP members walked with torches in their hands. In January 22 people had been detained in connection with this event and Irfan Kaval, chairman of HADEP in Van, Ferhat Yegin, member of the party's parliament, Nezahat Ergünes, Riza Taslitepe, Ferhat Tarhan, Selim Özkan, Remziye Umar, Azat Simsek, Tekin Topçuoglu and Memduh Dalga had been arrested by Van SSC on 5 January. (Yeni Gündem-TIHV, February 26, 2001)

@ Yesterday the trial against 24 defendants, 17 of them in pre-trial detention started at Ankara SSC No. 1. They had been detained during actions against the F-type prisons and are now charged with Ñmembership or support of an illegal organizationì. The defendants rejected the charges and said that they only used their right to protest against the F-type prisons by press statements. The defense stated that the charges could only be a violation of Law No. 2911 on Meetings and Demonstrations and demanded that the case be heard at another court. The court did not follow the demand of release and adjourned the hearing to a later date. 20 defendants are charged under Article 169 TPC (support) and 4 defendants are charged under Article 168 TPC (membership). (Yeni Gündem-TIHV, February 28, 2001)

@ Bornova Penal Court started to hear the case of 25 students who on 21 December 2000 had staged a demonstration on the anniversary of the death of fellow student Ali Serkan Eroglu. The court ordered the release of the 12 students sill in pre-trial detention and adjourned the hearing to a later date. (Yeni Gündem-TIHV, February 28, 2001)

@ The Confederation of Trade Unions in the Public Sector (KESK) organized meetings on 27 February in protest at the government held responsible for the economic crisis. In Ankara a group wanted to march from Ulus to Kizilay, but was hindered by the police who detained 30 people, 10 of them women. In Samsun some 150 people wanted to stage a protest demonstration. The police asked them to disperse, but they insisted on reading out a press statement. The police detained 17 people using force. Further meetings in Istanbul, Trabzon, Antalya, Malatya, Bursa, Eskisehir, Adana and Diyarbakir ended without further incidents. (Cumhuriyet-TIHV, February 28, 2001)

PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

Le silence des médias turcs sur les disparus

Umur Talu, rédacteur en chef du quotidien turc Milliyet revient, dans son éditorial du 4 février, sur la disparition mystérieuse des deux responsables du HADEP en dénonçant également le mutisme des média turcs sur l'affaire.

Voici de larges extraits de son article intitulé "Mais qui sont-ils?":

"Vous êtes-vous déjà perdu? Je ne parle pas de se perdre dans une ville étrangère, un quartier inconnu, une rue déserte ou encore un centre commercial. Pas non plus du pire, d'une perte de mémoire, d'une vie végétative ou encore la mort.

Exister, en n'étant pas mort, plus exactement en n'étant pas officiellement mort ou retrouvé mort, se montrer à un endroit puis tout d'un coup disparaître.

Vous êtes-vous retrouvé dans la situation d'un proche cherchant le disparu, ne sachant pas où et qui interroger, ou encore interroger mais ne pas avoir de réponses?

Dans un cas ou dans un autre, Serdar Tanis et Ebubekir Deniz sont, depuis plus d'une semaine, disparus.

Qui sont-ils?

Vous ne les connaissez pas.

Vous n'en avez probablement pas entendu parler. Est-ce que vous vous en seriez préoccupé, si vous en aviez entendu parler? Cela est également "non élucidé". Mais vous n'aurez pas tort malgré tout!

Les journaux qui relatent ces nouvelles n'ont pas le droit de circuler dans la région où "les disparus ont disparu".

Quant aux journaux et télévisions qui peuvent y diffuser, ils ne donnent pas l'information que "les disparus ont disparu".

Pendant ou après ces lignes, si "mort ou vif" leurs traces, leurs corps ne sont pas retrouvés.

Les disparus ou les portés disparus sont Tanis, président du HADEP à Silopi; Deniz, le secrétaire du district.

Le 25 janvier, on voit et l'on sait qu'ils sont partis pour la Gendarmerie.

Le reste est inconnu.

Selon les témoins, ils s'y sont rendus de "leur propre gré".

La gendarmerie, la préfecture de Sirnak et la super-préfecture d'OHAL, qui rétorque au début qu'"il n'y a rien eu de cela", reviennent sur leur version après l'intervention de Salih Yildirim, président adjoint du parti de la Mère patrie (ANAP) pour déclarer: "ils sont venus et ils sont repartis".

De plus, on dit qu'aujourd'hui, même la gendarmerie s'est mise à les rechercher par voie d'affiche.

Les familles déclarent qu'ils avaient déjà été menacés et que le commandant de la région leur a demandé de "démissionner du parti"

Qui sont-ils? Ils ne sont pas célèbres et ne sont pas des proches. Ce sont deux étrangers! Où sont ceux qui ont crié "la fraternité, la paix, le calme, l'union et l'unité", observés pendant les funérailles de Okkan [ndlr: chef de la police de Diyarbakir, assassiné le 24 janvier 2001]?

Heureusement que vous n'êtes pas vous-même disparu! (CILDEKT, 9 février 2001)

Attacks and obstructions through media

The Turkish Journalists' Association (TGC) announced on Monday that last month was another period when attacks, obstructions and violence against journalists increased.

In the announcement by the TGC, it was claimed that last month two journalists were beaten, one was harassed, three news papers were closed, including one without a time limit for the closure, and a newspaper establishment was bombed.

Besides these attacks towards the media, it was also said that numerous journalists continued to give testimonies at trials, and three civil trials were opened for newspapers which contained articles about the Ugur Mumcu trial.

The TGC statement also included the numbers of newspapers which had to end their publications in the last three years and the names of journalists who had died recently, both in Turkey and all over the world. increases (Turkish Daily News February 13, 2001)

CPJ protests journalist's criminal prosecution

The Committee to Protect Journalists (CPJ) today protested the criminal prosecution of a Turkish journalist accused of insulting the country's judiciary. In a letter sent to Prime Minister Bulent Ecevit, the New York-based organization said the case of free-lance journalist Metin Munir was a grave attack on press freedom in Turkey.

Munir was charged earlier this month with violating Article 159 of the Turkish Penal Code, and faces a possible 12-year prison sentence. The charge stems from an article Munir wrote nine months earlier for the now-defunct daily Yeni Binyil, which criticized the appointment of a state prosecutor who had been cited by officials for alleged impropriety.

In the article, Munir used the state prosecutor's case to indict the Turkish judicial system more broadly, raising a number of troubling questions about corruption in the judiciary.

The journalist appeared before the Bakirkoy Criminal Court on February 6 and the case was adjourned until early May 2001.

"This case clearly shows how controversial reporting can land a journalist in jail in Turkey," said CPJ's Middle East program coordinator, Joel Campagna. "Unless the government embarks on serious legal reform, journalists will remain vulnerable to prosecution and imprisonment." (CPJ/IFEX, February 26, 2001)

Violations of thought freedom in brief

@ The trial against the author Ahmet Altan and the editor-in-chief of the journal ìAktüelî, Murat Tunali ended at Istanbul Criminal Court No. 2 on 2 February. The court acquitted them of the charges of ìhaving insulted the armed forces.î (Milliyet-TIHV, February 3, 2001)

@ Lawyer Vedat Korkmaz, who is the owner of the daily ìEvrenselî was detained when he visited a client in Gebze Prison on 2 February. The detention reportedly is based on the fact that he has to pay a fine. According to his lawyer Kamil Tekin Sürek the fine was twice suspended. (Evrensel-TIHV, February 4, 2001)

@ The Islamic author Burhan Kavuncu was detained in Istanbul on 1 February. Reportedly the detention is based on the fact that he was sentenced under Article 159 TOC to one year's imprisonment. The brother Orhan Kavuncu, former MP for the Grand Unity Party (BBP), said however, that the detention was in connection with a bomb placed during the OSCE meeting in Istanbul at the Russian Consulate. Another 5 people, one of them named Bülent Tokgöz, reportedly were detained on the same allegations. (Sabah-Yeni Safak-TIHV, February 4-5, 2001)

@ The 33th edition of the journal ìÖzgür Gelecekî was confiscated on orders by Istanbul SSC on accusations of containing ìseparatist propagandaî.( Evrensel-TIHV, February 5, 2001)

@ Istanbul SSC No. 1 passed a verdict on the article ìStress of Socialism and Brotherhoodî that appeared on 11 September 2000 in the daily Yeni Gündem. The article reported on the congress of the Socialist Power Party (SIP) and quoted speeches of Aydemir Güler, Chairman of SIP and Necmettin Salmaz, working at the municipality of Van. The court found arguments on ìpressure on the Kurdish people, than ban of the mother tongue and the evacuation of 4,000 villagesî an ìincitement of the people to hatred and enmityî under Article 312 of the Turkish Penal Code and punished the editor-in-chief to 20 months' imprisonment and a fine of TL 152 million. The sentence was not suspended, because Ñthe defendant showed tendencies of committing similar crimesì. According to additional Article 2/1 of the Press Law the paper was banned from publication for one months. Lawyer Özcan Kiliç will appeal against this verdict. Since 27 May 2000, when the daily ì2000'de Yeni Gündem was first published, 71 articles and 7 columns resulted in confiscation of the paper. 54 court cases have been launched against the paper, 6 for ìpublishing statements of organizationsî (Article 6 of the Anti-Terror Law), 8 for ìdisseminating separatist propagandaî (Atricle 8 ATL), 28 for ìinciting the people to hatred and enmityî under Article 312 of the Turkish Penal Code (TPC) and 12 for ìsupporting an armed gangî under Article 169 of the TPC. (Yeni Gündem-TIHV, February 6, 2001)

@ In Istanbul the Culture Centre ìLet a hundred flowers blossomî was sealed by the police. In a statement of the administration of the center it was said that the police had come on Saturday and asked that the program ìBe a human with human rightsî was taken of the list of shows. This show should have taken place on Sunday. (Yeni Gündem-TIHV, February 6, 2001)

@ Bakirköy Criminal Court No. 2 heard several cases of journalists and acquitted three of them on 6 February. Cüneyt Ülsever (Hürriyet) was acquitted in a trial for his article on Ñ28 February and Hezbollahì that he wrote last year. Gülay Göktürk and Semra Uncu, editor-in-chief of the daily Sabah charged with ìinsulting the security forcesî in 3 articles of 30 April 2000, 2 and 4 May 2000 were also acquitted.  In other trial Tuncay Özkan, broadcast manager of the TV station Kanal D Bakirköy Criminal Court No. 2 passed another verdict of acquittal. (Zaman-TIHV, February 7, 2001)

@ In yesterday's trial at Ankara SSC No. 1 the speaker Tuncay Karakis was released. He and the Broadcast Manager A. Rezzak Oral (not under arrest) stand accused of ìsupporting an armed gangî under Article 169 of the Turkish Penal Code (TPC) because of a program that following the operations in prisons on 19 December appeared to be in support of the prisoners on hunger strike and death fast. The court adjourned the hearing to have the tapes of the program inspected. (Yeni Gündem-TIHV, February 7, 2001)

@ In yesterday's hearing Erzurum SSC passed a new verdict on the alleged female speaker of MD TV Hüsnü Cemal Aslan. She was sentenced to 12,5 years' imprisonment under Article 168/2 of the Turkish Penal Code for ìmembership of an armed gangî. In her final defense Hüsnü Cemal Aslan said that she involuntarily only participated in a 3 months' education of the PKK in the Netherlands and had no other connection to the organization, since she got married. She asked the court to consider her 3 months old child when passing the verdict. In the first trial Hüsnü Cemal Aslan had been convicted for ìsupporting an armed gangî under Article 169 of the Turkish Penal Code (TPC) and received a sentence of 45 months' imprisonment. Since this article was included in the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences she would have been released. But Chamber 9 of the Supreme Court of Appeal had quashed that verdict ruling that she had to be sentenced for ìmembershipî. After the hearing in Erzurum lawyer Abdurrahim Firat said that they would appeal against this verdict.  (Milliyet-TIHV, February 7, 2001)

@  The 25th edition of the Journal ìDevrimci Demokrasiî (Revolutionary Democracy) was confiscated on orders of Istanbul SSC on the grounds that some articles contained ìpropaganda for illegal organization/sî. (Evrensel-TIHV, February 8, 2001)

@ Film artist Ilyas Salman testified at Kadiköy yesterday in connection with a trial at Alasehir Penal Court. Here Ilyas Salman is charged with ìinsulting the military and security forces of Turkeyî and might be sentenced to 6 years' imprisonment. In 1997 he reportedly said in a speech: ìWe do not know our real enemies. The real enemy is the oligarchy with its army, police and capital.î (Yeni Gündem-TIHV, February 8, 2001)

@ Another court case was launched against the 16 people who signed the book ìFreedom of Thought 2000î. The trial against Sanar Yurdatapan, Lale Mansur, Zuhal Bilginer (Olcay), Etyen Mahçupyan, Cengiz Bektas, Vahdettin Karabay (DISK), Sadik Dasdögen, Yilmaz Ensaroglu (Mazlum Der), Siyami Erdem (KESK), Ömer Madra, Atilla Maras, Hüsnü Öndül (HRA), Yavuz Önen (HRFT), Prof. Ali Nesin, Erdal Öz and Salim Uslu on charges of ìinsulting the State authorities will start on 10 May at Üsküdar Penal Court No. 2. The trial at Istanbul SSC is continuing. (Yeni Gündem-TIHV, February 13, 2001)

@ The trial at Istanbul SSC against the 16 people who signed the book ìFreedom of Thought 2000î ended today in acquittal. Sanar Yurdatapan, Lale Mansur, Zuhal Bilginer (Olcay), Etyen Mahçupyan, Cengiz Bektas (Union of Writers), Vahdettin Karabay (DISK), Sadik Dasdögen, Yilmaz Ensaroglu (Mazlum Der), Siyami Erdem (KESK), Ömer Madra, Atilla Maras, Hüsnü Öndül (HRA), Yavuz Önen (HRFT), Prof. Ali Nesin, Erdal Öz and Salim Uslu (Hak-Is) were acquitted because of ìlack of evidenceî. (TIHV, February1 3, 2001)

@ During the session of 12 February the Higher Council for Radio and TV (RTÜK) passed further penalties on radios and TV stations. The radio station ìBizim Imparator FMî was banned from broadcasting for 180 days for playing Kurdish music that included lines such as ìthe Kurdish bride will not marry the occupierî. Radio ìNurî and ìUfuk TVî (Malatya) were also banned from broadcasting for 180 days because the program allegedly had ìdirected the population to violence and ethnic discrimination allowing for feelings of hatredî. For the same reason ìKanal 43î was banned from broadcasting for 7 days because of a program by Abdurrahman Dilipak. Further bans on broadcasting were issued for ìRadyo Klasî (90days), Radio ìîDengeîî (Ankara-30 days), Radio ìEkinî (7 days), ÑEkim TVì (Trabzon), Radio ìVatanî (Bursa), Radio ìSevî (eskisehir) and ìGünes TVî (Malatya-all one day each). (Yeni Gündem-TIHV, February 15, 2001)

@ The first edition of the journal ìKizildeliî published by Alevis was confiscated on orders of Istanbul SSC on the grounds that the articles ìPolitics exploiting Islamî, ìI am a Read-Headed (world of insult used against Alavids, HRFT) and an Alaviaî, ìTo make Ali ashamed of Alavidismî, ìWe want our Nameî and ìCultural Influence of Islam on the Riseî ìincited the people to enmityî. (Cumhuriyet-TIHV, February 15, 2001)

@ Ali Çelik was beaten for distributing the daily ìYeni Gündemî in Nusaybin (Mardin) by 7 police officers who came to his house on 14 February. He said that they threatened his family in order that he would stop distributing the paper. On 15 February Ali Çelik went to Nusaybin State Hospital asking for an examination and a report. He was told that reports were issued only after formal request by the prosecutorís office. (Yeni Gündem-TIHV, February 16, 2001)

@ Most of the prisoners' relatives who wanted to hand over a petition to the Justice Ministry and having come from Istanbul were detained in Ankara on 12 February, were released. Jale Çelik, staff of the Association of Solidarity with Prisoners' Relatives (TAYAD) and Duygu Eygi and Songül Ergül, reporters of the journal ìVatanî were arrested on 16 February on orders of Ankara SSC. (Evrensel-TIHV, February 17, 2001)

@ Istanbul SSC ordered the confiscation of the 34th edition of the journal ìÖzgür Gelecekî on the grounds that some articles contained ìpropaganda of an illegal organization. (Evrensel-TIHV, February 19, 2001)
23/2

@ Istanbul SSC No. 3 sentenced columnist Ali Fersatoglu to 20 months' imprisonment and a fine of TL 152 million for an article entitled ÑAnd if that is not enough?ì that appeared on 8 June 2000 in the daily ÑYeni Asyaì. Mustafa Döküler, editor-in-chief was fined TL 1,99 billion. The paper itself was banned for 7 days. (Evrensel-TIHV, February 19, 2001)

@ The Higher Council for Radio and TV (RTÜK) issued penalties against a number of radios and TV. Pay-TV Cine-5 was banned from broadcasting for one day for showing the film ÑSecret Passionì which was evaluated as Ñhard pornoì. Radio Söz in Bursa has to shut down for 180 days for a program after the death of Ahmet Kaya in Paris. This program allegedly directed the society to violence, terrorism and ethnic discrimination and created feelings of hatred among the population. Radio Denge was banned for 30 days because of a program on action at Marmara Uniersity in connection with the ban on headscarves. Günes TV in Maltaya also has to close down for 30 days because of a speech of Ali Ekber Bastemur, chairman of the teachers' union Egitim-Sen in Malatya. In Ankara Radio Imaj has to close down for 15 days for a program on 9 December on the Ñdeath fastsì. STV received a warning for a program on 18 January in connection with the decision in French parliament concerning the so-called Armenian genocide. Further warning were issued against ART TV in Aksaray for a critical program on the mayor of Aksaray, radio Cagri FM in Izmir for a song on headscarves, Radio Light in Istanbul for inviting someone pretending to be Jesus and Radio 35 in Izmir for violating the rules on advertising.  (Milliyet-TIHV, February 20, 2001)

QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

Turkey Holds Kurdish Boys as Terrorists

The scene described by witnesses could have been snapshots from any rural community around sunset -- four boys playing cards on a street corner, another youth fetching nuts from the market, other groups of youngsters playing hide-and-seek and scrimmaging with a soccer ball.

Police paint a different picture, saying a large group of youths in this small town, Viransehir, in Turkey's conflict-wracked southeast were demonstrating against the state, yelling "Damn Turkey!" and "Long live Kurdistan!"

Much of what happened on Jan. 8 and in the days that followed is still unclear, but this much is certain: 28 Kurdish boys, most of them 15 years old or younger, were handcuffed, arrested and jailed for two days without seeing an attorney. After signing numerous documents, all of the youths, most of them illiterate, were charged with being terrorists for allegedly chanting anti-state slogans. They then were taken to a prison, where six are still incarcerated.

A week after the roundup, 13 were charged with aiding and abetting a terrorist organization, according to an attorney for the youths, Mahmut Vefa, secretary general of the Diyarbakir Bar Association. He said all of those charged are between 9 and 16 years old; charges against the 15 others were dropped. The newspaper Milliyet reported that the prosecutor in the case was seeking prison terms of 23 to 30 months.

The incident that occurred in this town about 50 miles southwest of Diyarbakir, the regional capital, touches on some of the most sensitive issues facing Turkey, particularly its poor human rights record and an unresolved 16-year conflict with Kurdish separatists. Ethnic Kurds, who account for 15 percent of Turkey's population, predominate here in the southeast, and the conflict between Turkish forces and separatist guerrillas has resulted in the killing or disappearance of 30,000 people. (Washington Post, February 1, 2001)

Deux dirigeants du HADEP disparus!

Serdar Tanis et Ebubekir Deniz, respectivement responsable du parti du HADEP dans le district de Silopi et le secrétaire provincial du parti, sont portés disparus depuis le 25 janvier, date de leur convocation à la gendarmerie de Sirnak.

Les deux disparus ont été vus pour la dernière fois par un membre du parti qui les a amenés au poste de gendarmerie. Une heure plus tard, ils étaient injoignables sur leur téléphone mobile et depuis, ils restent introuvables, malgré les démarches de leurs familles et de leurs avocats auprès des autorités judiciaires et administratives.

Les familles rendent responsable de leur disparition la gendarmerie qui leur a fourni des renseignements contradictoires, démentant tout d'abord avoir convoqué les deux hommes avant de le reconnaître, mais en affirmant qu'ils avaient quitté les locaux peu après.

Alertées par les familles, les organisations de défense des droits de l'homme craignent que la série des "meurtres non élucidés" reprenne dans la région [ndlr: Selon le rapport de la commission parlementaire turc en 1998, 4500 meurtres non élucidés ont été enregistrés dans la région]. La commission parlementaire des droits de l'homme a également été saisie. Mehmet Bekaroglu, membre de la commission et député du parti de la Vertu (FP- islamiste), a adressé une question écrite au ministre de l'Intérieur sur la détention de ces responsables du HADEP. "La population de la région du sud-est est inquiète et se demande si la spirale de disparitions et des meurtres mystérieux ne va pas reprendre" a déclaré M. Bekaroglu.

Mahmut Sakar, secrétaire général du HADEP accompagné de quelques autres responsables du parti à Ankara, également Resul Sadak, responsable du parti à Sirnak même, ont été interdits d'accès dans la ville de Sirnak par les autorités militaires exigeant une seconde autorisation d'entrée par le bureau du gouverneur de la région sous état d'exception (OHAL).

Par ailleurs, la police turque a interpellé, le 5 février, 16 membres du HADEP, dont Murat Ceylan, responsable de la branche locale du parti, qui manifestaient à Batman pour dénoncer la disparition de leurs collègues. Ils avaient organisé un sit-in devant le bureau du parti.

De plus, une douzaine de manifestants protestant contre les disparitions ont été interpellés, le 6 février à Diyarbakir. "Notre secrétaire du parti pour la ville Mehmet Ucas, ainsi que des responsables du syndicat Egitim-Sen ont été placés en garde-à-vue, et 7 personnes souffrent de contusions dues aux coups de matraques", a déclaré Huseyin Bayrak, secrétaire du Hadep pour la province de Diyarbakir. La centaine de manifestants entendaient faire une déclaration à la presse au sujet de leurs deux collègues disparus quand la police est intervenue pour les en empêcher.

Selon le HADEP, 4 responsables locaux du parti, dont le président de la branche provinciale, ont été interpellés, le 6 février, à Siirt.

Le Parti de la Démocratie du Peuple a écrit au président turc, au chef du gouvernement et au ministre de l'Intérieur pour les alerter sur le sort de deux de ses responsables portés disparus. "L'absence d'information sur le sort du président et du secrétaire de la branche provinciale du HADEP à Silopi est un sujet de grave inquiétude", a souligné le HADEP dans cette lettre. "Nous appelons les autorités à retrouver nos deux membres, à faire la lumière sur cet incident, et à empêcher la répétition de telles pratiques inhumaines et illégales", a souligné le HADEP dans un communiqué. (CILDEKT, 9 février 2001)

Poursuites contre l'éditeur d'un livre díOcalan

Des poursuites ont été engagées contre l'éditeur d'un livre écrit par le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, par une Cour de Sûreté de l'Etat d'Istanbul qui l'accuse de propagande séparatiste, a rapporté vendredi l'agence Anatolie.

La Cour accuse la société d'édition Mem d'avoir diffusé le livre "Comment vivre?" alors qu'il cite fréquemment le terme "Kurdistan" et présente l'organisation rebelle, précise Anatolie.

L'ouvrage en deux tomes, rédigé en 1996 et publié le 21 décembre dernier en Turquie, après une commercialisation en Europe, avait déjà fait l'objet d'un arrêté de saisie, mais demeurait en vente libre à Istanbul, avait constaté l'AFP.

Le leader du PKK  Ocalan, a été condamné à mort pour haute trahison et séparatisme il y a 18 mois et enfermé sur une île-prison de la mer de Marmara, au sud d'Istanbul.

"Comment vivre?", contrairement à d'autres ouvrages du chef rebelle, se veut plus une réflexion personnelle sur la société kurde traditionnelle, qu'il décrit en termes peu élogieux. (AFP, 2 février 2001)

Le PKK appelle les Kurdes à manifester

Le PKK a appelé les Kurdes de Turquie à faire campagne pour réclamer des droits culturels qu'Ankara leur refuse, rapporte lundi le quotidien pro-Kurde Ozgur Politika.

Rappelant que sa proposition faite en 1999 d'oeuvrer à une solution pacifique au conflit kurde demeurait une priorité, le mouvement (illégal) a menacé d'actions armées s'il était attaqué.

"L'Etat n'a fait aucun pas vers la reconnaissance de libertés élémentaires pour notre peuple, tels que la libre diffusion ou l'enseignement dans sa langue maternelle", explique un communiqué du PKK cité par Ozgur Politika.

"Il est temps pour la population kurde de déclencer une résistance démocratique. Notre peuple doit déclencher un mouvement de revendication politique dans chacun de ces domaines", annonce le PKK qui se dit prêt à prendre la tête de cette campagne.

Le mouvement incite les Kurdes à organiser des manifestations, des marches et des grèves, ou encore à fermer les magasins et à boycotter les écoles.

"Nous appelons notre héroïque jeunesse kurde, les femmes kurdes toujours prêtes à tous les sacrifices, nos chers enfants et toutes les couches de notre société à se joindre à cette campagne", dit le communiqué.

Le PKK avait annoncé en septembre 1999 qu'il déposait les armes et se retirait du territoire turc pour aider à une solution pacifique au conflit kurde, qui a fait quelque 36.500 victimes depuis le début de la rébellion en 1984 pour l'indépendance du sud-est du pays.

Cet appel faisait suite à l'offre de paix lancée par le chef du PKK Abdullah Ocalan, condamné à mort en juin de la même année et emprisonné depuis.

Depuis, les affrontements entre militants du PKK et soldats turcs ont notablement diminué dans la région et des milliers de rebelles se sont réfugiés en Irak du nord voisin.

L'Armée turque cependant a toujours repoussé ces appels à la paix, les jugeant comme faisant partie d'une tactique et ont rappelé que les rebelles n'avaient que le choix entre la mort ou la reddition.

Le gouvernememt a de son côté échoué à mettre en oeuvre une quelconque réforme qui établisse des droits culturels pour les Kurdes, malgré une pression croissante de la part de l'Europe sur la Turquie, candidat officiel à l'intégration de l'Union depuis décembre 1999.

"La main que notre leader et nous mêmes avons tendue ne doit pas rester sans réponse. La Turquie doit donner la priorité à la résolution de ce problème dans la paix, le dialogue politique et un esprit de réconciliation", affirme le PKK dans Ozgur Politika.

Le mouvement a aussi indiqué qu'il ferait usage de son "droit à l'autodéfense" en cas d'attaque militaire.

"Mais notre priorité sera d'avancer sur la voie d'une solution démocratique et de la paix", dit encore le communiqué. (AFP, 5 février 2001)

Istanbul court opens lawsuit against Mehmet Uzun's books

Investigation started against two works of Mehmet Uzun, a novel called "Ask Gibi Aydinlik, Olum Gibi Karanlik" (Light as Love, Dark as Death) and a collection of essays called "Nar Cicekleri" (Pomegranate Flowers).
"Ask Gibi Aydinlik Olum Gibi Karanlik" which was published by Gendas, reprinted eleven times in one year, and had appeared in Kurdish before, tells about a love story which takes place during a war at an unspecified time and place.

According to the Istanbul State Security Court (DGM) prosecutor's indictment charges were made against Uzun and publisher Hasan Oztoprak for aiding a terrorist organization according to Law 169 of the Turkish Penal Code (TCK) and articles 5, 31 and 33-36 of Law 3713.

"Nar Cicekleri" was published in 1996 by another publication house. No lawsuit was filed, but the writer and publisher are facing charges of divisiveness after its publication by Gendas according to Article 8 of Law 3713. Huseyin Oztoprak, chief editor of Gendas' cultural publications, said: "Our publishing house does not understand how a work of literature can be tried at court on charges that are outside the boundaries of universal and ethical norms, how it can be accused and how its work can be perceived as offensive. Besides the intellectual difficulty, the shame that the event represents for our cultural life has dealt us a psychological blow.

"It is not right to act according to groundless fears that are ignorant of culture and literature in a country that wants to normalize the life of citizens and to develop. The trial of a book and its perception as a criminal object is possible only in repressive regimes. If Turkey is determined to become part of Europe, it should provide for the freedom of thought and expression which is one of the most important requirements of democracy and should leave behind the shame of being a country where books are prosecuted and authors and publishers punished.

"At the end, in Turkey, a country which posesses a variety of cultural and literary wealth in written and oral form, we don't want to see authors and publishers being persecuted for their work.

"Books should be seen as an opportunity to express opposing ideas when one does not agree with arguments and messages. If literary works are to be investigated, this should be conducted from an aesthetic and scientific viewpoint. This is the promise of the law. This promise should be delivered. Otherwise, we will be embarassed and gradually become jaded." (Turkish Daily News, February 9, 2001)

La disparition des militants kurdes à la Cour européenne

Les avocats de deux militants kurdes portés disparus depuis le 25 janvier ont saisi la Cour européenne des droits de l'Homme qui a immédiatement demandé une réponse à la Turquie, a déclaré mercredi à l'AFP l'un d'eux, Me Tahir Elci.

"Nous avons déposé une requête d'urgence auprès de la Cour le 9 février dans le but de pouvoir retrouver les deux hommes", a-t-il dit à Diyarbakir, chef-lieu du Sud-Est anatolien à majorité kurde.

La Cour de Strasbourg a immédiatement demandé à la Turquie d'adresser sa défense dans cette affaire et nous en a informés, a-t-il précisé. (AFP, 14 février 2001)

La question kurde reste toujours en suspens

Deux ans après la capture du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan par un commando turc au Kenya le 15 février 1999, la question kurde continue de diviser la Turquie et le sud-est à majorité kurde connaît un regain de tension.

Le sujet tabou de l'octroi de droits culturels aux Kurdes --l'une des demandes de l'Union européenne à la Turquie si elle veut adhérer à terme-- a été levé et largement débattu. Mais le gouvernement de coalition de Bulent Ecevit reste divisé sur la possibilité d'un enseignement ou d'une télévision en langue kurde.

Les ultras du parti de l'Action nationaliste MHP s'y opposent et l'armée turque n'y est pas favorable, arguant d'un particularisme qui entraînerait des revendications plus radicales d'autonomie, voire de sécession.

"Il sera d'autant plus difficile au pouvoir de concéder de tels droits que c'est finalement la seule revendication exprimée par Ocalan lors de son procès", prévoit un diplomate européen.

Le chef kurde avait appelé ses troupes à arrêter le combat et à lutter pacifiquement pour des droits culturels lors de son procès, à l'issue duquel il a été condamné à mort pour trahison et séparatisme en juin 1999.

Le "programme national" dans lequel la Turquie compte définir ses priorités sur le chemin de l'adhésion à l'UE, a notamment buté sur cette question, et sa publication, d'abord annoncée pour décembre, n'a cessé d'être retardée depuis.

Parallèlement à la stagnation politique, le sud-est connaît un regain de tension, après une accalmie pendant toute l'année 2000 qui avait pratiquement vu cesser les combats et les attentats après l'annonce par le PKK qu'il déposait les armes et se retirait de Turquie.

Il y a eu tout d'abord eu l'assassinat par un commando, le 24 janvier à Diyarbakir, capitale du sud-est, du populaire chef de la police Gaffar Okan, dont les auteurs n'ont toujours pas été retrouvés. L'une des pistes évoquées, celle du mouvement islamiste armé Hizbullah, ne s'est toujours pas concrétisée.

Puis est venue la disparition de deux dirigeants du parti pro-kurde HADEP après une convocation à la gendarmerie le 25 janvier.

Le HADEP, qui prône une solution pacifique à la question kurde, tient une série de municipalités du sud-est. Il reste, depuis près de deux ans, sous la menace d'une fermeture par la Cour constitutionnelle sous l'accusation de liens organiques avec le PKK.

Bien que le HADEP ait interpellé toutes les autorités, y compris le président et le Premier ministre, le sort des deux responsables de Silopi reste inconnu. Deux cadavres ont récemment été retrouvés dans la région de Silopi, mais sans être identifiés.

Ces disparitions ont fait resurgir le spectre des années noires où ce genre d'incidents était courant, au plus fort des 15 ans de guérilla du PKK.

Sur le plan économique, la région la plus défavorisée du pays piétine, malgré l'annonce de plans de développement du gouvernement qui ne se sont pas concrétisés. Et la Turquie étranglée par une dure crise financière et un programme d'austérité défini par le Fonds monétaire international a d'autres priorités.

Quant au PKK, qui a quasiment disparu de la scène, il est sorti de son silence début février pour lancer que "l'Etat n'a fait aucun pas vers la reconnaissance de libertés élémentaires pour notre peuple, tels que la libre diffusion ou l'enseignement dans sa langue maternelle", en appelant les Kurdes à lancer un mouvement de revendication massif. (AFP, 14 février 2001)

Une responsable de l'ONU síinquiète díune escalade

Une responsable de l'ONU s'est inquiétée vendredi à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est à majorité kurde, d'une recrudescence de la tension dans cette partie de Turquie qui fut le théâtre jusqu'en 1999 de la résistance armée kurde.

Mme Asma Jahangir, rapporteur spécial du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme sur les exécutions sommaires et arbitraires, s'est entretenue avec le superpréfet de Diyarbakir, Gokhan Aydiner, chargé de coordonner la lutte contre le PKK.

Elle s'est aussi rendue à la prison de la ville où sont incarcérés des militants du PKK avant de s'entretenir avec des responsables d'organisations de défense de droits de l'Homme.

"Il y a des développements favorables dans la région, mais selon nos impressions, il y a aussi, depuis les six derniers mois, une augmentation des incidents", a-t-elle dit aux journalistes.

Elle a précisé que la récente disparition de deux militants kurdes avait fait augmenter la tension. "Ces incidents font augmenter la crainte des gens d'ici qui se demandent si l'on retourne aux événements du passé", a-t-elle relevé.

Serdar Tanis et Ebubekir Deniz, responsables du HADEP  à Silopi, ont disparu depuis le 25 janvier, date de leur convocation au poste de gendarmerie de cette ville.

Le ministère de l'Intérieur a dépêché deux inspecteurs sur le terrain pour enquêter sur cette disparition.

Mme Jahangir, qui est arrivée lundi à Ankara, doit établir un rapport au terme de sa visite. Elle aura vendredi des contacts avec des responsables locaux et des représentants d'ONG à Batman (sud-est).

Le HADEP, qui dirige de nombreuses municipalités du sud-est, est menacé d'interdiction sous l'accusation de liens avec le PKK qui a déposé les armes en septembre 1999 après la condamnation à mort en juin de la même année de son chef Abdullah Ocalan.

Les disparitions et exécutions sommaires, pratique courante dans la région au cours de la décennie passée, sont devenues moins fréquentes depuis 1999, alors que les affrontements entre l'armée et les rebelles ont quasiment cessé. (AFP, 23 février 2001)

Appel pour une conférence européenne sur les Kurdes

Plusieurs organisations humanitaires françaises ont appelé vendredi à la tenue dans les meilleurs délais d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne sur le problème des réfugiés kurdes.

Au cours d'une conférence de presse à Paris, le président de l'institut kurde de Paris, Kendal Nezan, a rappelé qu'au cours des trois dernières années, plus de 150.000 Kurdes se sont réfugiés dans les pays de l'Union européenne.

La question des réfugiés kurdes a été relancée par l'échouage la semaine dernière sur les côtes méditerranéennes françaises d'un navire transportant plus de 900 clandestins kurdes.

Face à ce problème, une réponse collective européenne s'impose, ont estimé ces ONG, tout en soulignant que "ce phénomène ne peut que s'amplifier à moins d'en traiter les causes".

M. Nezan a souligné que "l'exode n'était pas une solution" et qu'il fallait résoudre "le problème à la source" en définissant "un statut acceptable" permettant aux Kurdes de vivre dans la dignité sur leurs terres.

Des organisations comme la Fondation France-libertés de Danielle Mitterrand, la fédération internationale des ligues de droits de l'Homme (FIDH), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) ou SOS Racisme soutiennent cette initiative.

Les Kurdes subissent des brimades et des persécutions, qu'ils vivent en Irak, en Syrie, en Turquie ou dans les pays du Caucase, ont indiqué ces organisations.
Díailleurs, le Parti socialiste français a appelé lundi à "une conférence européenne pour le peuple kurde", une semaine après l'échouage sur les côtes du sud de la France d'un cargo transportant 900 réfugiés kurdes.

"Il faut à tout prix que l'Europe se saisisse du problème politique posé par la situation du peuple kurde", a estimé Vincent Peillon, porte-parole du parti socialiste, au cours de son point de presse hebdomadaire.  "La situation des Kurdes résulte d'une situation politique qui existe en Irak, en Turquie, en Iran, et qui ne permet pas aux Kurdes de vivre dignement, dans la paix, sur leur propre territoire. (...) Ce peuple de 30 millions de personnes se tourne naturellement vers l'Europe pour trouver asile", a fait valoir le responsable socialiste.

Selon M. Peillon, "ce que l'on est capable de faire dans un cas pour l'Etat palestinien, dans un autre cas pour l'ex-Yougoslavie, on doit être capable de le faire aussi pour le peuple kurde". (AFP, 23-26 février 2001)

MINORITES / MINORITIES

Interdiction du survol à un avion arménien

La Turquie a interdit sans explications le survol vendredi de son territoire à un avion arménien qui devait relier Erevan à Athènes, a affirmé samedi à l'AFP le directeur de la compagnie nationale de transport Stanislav Mkrtoumian.

"Aucune explication n'a été donnée par la partie turque", a déclaré le responsable des Lignes Aériennes Arméniennes, ajoutant que c'est la première fois qu'un tel incident se produisait entre les deux pays.

"La Turquie a promis d'autoriser ce vol samedi après-midi", a ajouté le responsable, mais l'avion attendait toujours cette autorisation pour pouvoir décoller d'Erevan, selon l'aéroport interrogé par l'AFP.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué n'avoir reçu aucune information d'Ankara concernant cette affaire.

L'Arménie et la Turquie n'entretiennent pas de relations diplomatiques en raison du refus par Ankara de reconnaître le génocide arménien. (AFP, 3 février 2001)

Coups de feu contre le consulat de France à Istanbul

Un homme a tiré six coups de feu dans la nuit de samedi à dimanche contre le consulat de France à Istanbul avant d'être arrêté, a-t-on appris de source diplomatique lundi.

Cet incident est intervenu après la promulgation, le 29 janvier, par le président français Jacques Chirac d'une loi reconnaissant le génocide arménien de 1915, sous l'Empire ottoman.

Les coups de feu étaient dirigés contre les fenêtres du consulat, a-t-on précisé de même source. L'homme n'a pas d'antécédent judiciaire particulier et a commis ce geste sous l'emprise de l'alcool, a-t-on ajouté.  En outre, quelque 2.000 personnes ont manifesté contre l'adoption par la France de la loi, lundi à Igdir (est), près de la frontière avec l'Iran et l'Arménie, devant le mémorial érigé par la Turquie au nom du génocide perpétré selon une version turque par les Arméniens contre les Turcs.

"A bas la France, à bas l'Arménie!", ont scandé les manifestants, selon l'agence Anatolie. (AFP, 5 février 2001)

Birdal inculpé pour ses propos sur le "génocide" arménien

Le défenseur turc des droits de l'Homme Akin Birdal a été inculpé sous l'accusation d'avoir qualifié de "génocide" les massacres d'Arméniens de 1915 lors d'un discours prononcé en Allemagne et risque jusqu'à six ans de prison, a indiqué jeudi à l'AFP son avocat Sedat Aslantas.

M. Birdal a été inculpé de "calomnie publique contre la nation turque". Il est accusé d'avoir utilisé le mot de "génocide" pour qualifier les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman et d'avoir appelé la Turquie à "demander pardon de ses actes contre les minorités" lors d'une réunion en octobre 2000 à Bremerhaven, a-t-il précisé.

Me Aslantas a rejeté ces accusations, indiquant que son client n'avait jamais tenu de tels propos. Il a précisé avoir récemment ouvert un procès contre le journal à gros tirage turc Hurriyet pour avoir "déformé" les déclarations de M. Birdal utilisées dans l'acte d'accusation.

Akin Birdal, 53 ans, lauréat en 1999 du Prix Amnesty International des droits de l'Homme, est l'ancien président de l'Association turque des droits de l'Homme (IHD).

Il était sorti de prison en septembre dernier après avoir purgé dix mois de prison pour "provocation raciale" après des appels à une solution pacifique au conflit kurde.

Akin Birdal avait déjà auparavant passé un an en prison pour soutien à la rébellion armée du PKK qui a mené durant 15 ans jusqu'à septembre 1999 un conflit ayant fait quelque 36.500 victimes.

Il avait été grièvement blessé en mai 1998 dans un attentat perpétré par des hommes armés au siège de l'IHD à Ankara. (AFP, 8 février 2001)

Conséquences des sanction économiques contre la France

Trois semaines après l'adoption par le Parlement français de la loi reconnaissant le génocide arménien, la colère turque retombe et les sanctions économiques se résument pour l'essentiel à une mise à l'écart d'entreprises françaises d'appels d'offre. Derrière les effets d'annonce politiques, les dégâts pour les industriels français semblent devoir être limités.

Jusqu'ici, aucun contrat n'a été annulé en relation directe avec l'adoption de la loi. Le seul qui apparaissant l'objet d'une sanction, celui pour la construction d'un satellite espion conclu avec Alcatel et Astrium, connaissait en fait déjà des difficultés d'ordre non politique ayant abouti à une sanction légale et administrative.

De plus le Journal officiel turc du 7 février annonce que: "Les sociétés mentionnées ci-dessous ont l'interdiction de participer à tous les appels d'offres du ministère de la Défense pendant un an à compter d'aujourd'hui". Il cite Alcatel Space Industries et Matra Marconi Space, détenu par European Aeronautic Defence & Space et le britannique BAE Systems.

Le projet de pont autoroutier au-dessus du golfe d'Izmit, annulé pour participation de firmes françaises, était déjà incertain, tant pour son coût, estimé jusqu'à un milliard de dollars, en période de restriction budgétaire, que pour sa localisation dans une zone frappée par un violent séisme en 1999, note-t-on de source industrielle.

L'annulation le 3 février d'un contrat avec Thales (ex Thomson-CSF) pour la modernisation du système de navigation de 80 F-16 est toujours suspendue à une décision officielle qui n'a toujours pas été annoncée à la firme.

Côté diplomatique, la tonalité est à l'apaisement, la Turquie étant consciente que la France est un important soutien à sa candidature à l'Union européenne. Et il s'agissait aussi de marquer le coup pour décourager d'autres pays susceptibles de suivre l'exemple français, en particulier les Etats-Unis, où une résolution similaire au Congrès américain, retirée d'extrême justesse de l'ordre du jour sous pression du président Clinton en octobre dernier, pourrait ressurgir.

La fâcherie continue toutefois et l'ambassadeur turc à Paris Sonmez Koksal, rappelé pour consultations sitôt la loi votée le 18 janvier, n'a toujours pas regagné son poste.

C'est sans doute du côté de l'armée turque que la glaciation est la plus nette. La coopération militaire est gelée depuis le vote et les médias turcs se font l'écho de décisions de l'état-major, non confirmées officiellement, selon lesquelles les militaires ont instruction de boycotter toute activité liée à leurs homologues français, y compris sociales. Côté français, aucune notification officielle de ces décisions n'a été reçue, mais la mission militaire à Ankara est de fait quasiment en chômage technique. (CILDEKT, 9 février 2001)

La Grèce décrète un "jour du génocide" des Grecs

La Grèce va décréter vendredi un "jour à la mémoire du génocide des Grecs d'Asie mineure par les forces turques", fixé au 14 septembre en souvenir de la reprise par l'armée turque de la ville d'Izmir en 1922, a annoncé un communiqué du ministère de la Culture.

 Un décret en ce sens a été signé par le ministre de la Culture, Evangélos Vénizélos et le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Panos Kaïserlis, indique le communiqué. Le décret a été transmis pour signature au chef de l'Etat, mais ce dernier, au fonctions surtout honorifiques, doit se borner à l'avaliser, a-t-on précisé au ministère.  Après l'échec d'une campagne militaire lancée par la Grèce pour conquérir sur les ruines de l'empire ottoman l'ouest de la Turquie, les troupes de Kemal Ataturk avaient chassé en 1922 les Grecs installés depuis des siècles dans la région, provoquant l'afflux en Grèce d'environ un million de réfugiés. La reconquête turque avait culminé avec la prise le 14 septembre 1922 du port d'Izmir.

Interrogé par l'AFP, l'historien grec Angélos Elefantis s'est déclaré choqué par le terme de "génocide", relevant qu'il n'avait jusque-là jamais été utilisé même par l'histoire officielle grecque, peu réputée pour son objectivité. Les Grecs appellent tradionnellement cet épisode de leur histoire "la grande catastrophe". "Il s'agit d'une idiotie", a ajouté M. Elefantis.

Le parlement grec avait déjà proclamé en 1994 le 19 mai "jour du génocide des Pontios", des Grecs de souche chassés entre 1916 et 1924 par les troupes turques des rives de la mer Noire, via notamment un massacre massif commis en 1919 à Samsun.

Le parlement avait également décrété en 1996 le 24 avril "jour de la mémoire du génocide des Arméniens par le régime turc". (AFP, 9 février 2001)

Kotcharian: "Un jugement sur le génocide est nécessaireî

La communauté internationale devrait "porter un jugement" sur le génocide arménien de 1915, estime le président de l'Arménie, Robert Kotcharian, dans une interview à paraître lundi dans le quotidien français Le Figaro.

"Les archives françaises, allemandes, britanniques ou américaines contiennent des documents qui prouvent le génocide", affirme M. Kotcharian. "Nous n'attendons donc pas de la communauté internationale qu'elle confirme son existence, mais bien qu'elle porte un jugement sur cette réalité historique", poursuit-il.

Interrogé sur la possibilité que l'Arménie "tire argument de la reconnaissance du génocide pour revendiquer des territoires en Turquie", M. Kotcharian exclut que cette reconnaissance puisse donner à son pays "les bases juridiques d'une éventuelle revendication territoriale vis-à-vis de la Turquie".

Concernant d'éventuelles compensations réclamées par les descendants des victimes du génocide, le président arménien estime qu'il s'agit d'"un problème de droits de l'Homme".

"Les Turcs ne nient pas les événements de 1915 (...) Ils estiment officiellement le nombre de victimes à 300.000, alors que les Arméniens parlent de 1,5 million. Retenir le chiffre cité par Ankara devrait-il empêcher les descendants des 300.000 morts de réclamer des compensations en s'appuyant sur le droit européen ou international?", déclare-t-il.

Le président Kotcharian est attendu lundi à Paris pour une visite officielle de cinq jours, un peu plus de trois semaines après la reconnaissance officielle du génocide de 1915 par la France.  La loi adoptée par le parlement français, qui ne désigne pas explicitement le responsable du génocide, a provoqué la colère d'Ankara. (AFP, 11 février 2001)

Un geste ridicule du premier ministre turc

Le Premier ministre turc, Bulent Ecevit, qui avait abandonné sa voiture officielle de marque Renault après l'adoption par la France d'une loi sur le génocide arménien, a finalement dû la récupérer, a rapporté mardi la presse turque.

Quelques heures après avoir étrenné lundi sa nouvelle voiture, une sud-coréenne Hyundaï, le véhicule a eu un problème technique, a précisé le quotidien Sabah. Le chef du gouvernement a donc dû utiliser à nouveau la Renault pour se rendre à un rendez-vous dans l'après-midi.

Le bureau du Premier ministre, interrogé par Sabah, a fait savoir que la Hyundaï avait été amenée pour réparations, pour un défaut technique, et pour une courte durée.

Les relations entre la France et la Turquie se sont refroidies depuis que l'Assemblée nationale française a adopté le 18 janvier une résolution reconnaissant le génocide arménien de 1915, et les firmes françaises ont été écartées d'une série d'appels d'offre publics. (AFP, 13 février 2001)

Réduction au minimum des relations avec la France

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a demandé aux ministères de réduire au minimum leurs relations avec la France, en riposte à sa reconnaissance du génocide arménien de 1915, a-t-on appris mercredi de source proche d'un ministère.

Ces relations doivent être portées au niveau minimal tant qu'elles ne sont pas absolument nécessaires, a-t-on précisé de même source, confirmant ainsi une information parue dans certains journaux turcs.

Le quotidien Zaman (islamiste modéré) avait récemment affirmé que M. Ecevit avait envoyé une circulaire "ultra-secrète" en ce sens aux ministres, leur demandant aussi d'éviter toute visite en France à moins que cela ne soit indispensable. (AFP, 14 février 2001)

Líingérence turque dans le conflit Nagorny-Karabakh

Le ministre turc des Affaires étrangères Ismail Cem a suggéré samedi que la Turquie participe à des discussions trilatérales avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour aider à trouver une solution au conflit du Nagorny-Karabakh qui les oppose.

"Je pense qu'une réunion trilatérale des représentants azéris et arméniens avec la Turquie pourrait contribuer de manière décisive à la recherche d'une solution", a déclaré M. Cem lors d'une conférence à Istanbul sur la sécurité dans le Caucase.

Les relations des deux ex-républiques soviétiques restent tendues depuis le conflit du Nagorny-Karabakh, un territoire azerbaïdjanais majoritairement peuplé d'Arméniens qui a proclamé en 1991 son indépendance avec le soutien de l'Arménie.

Une guerre de trois ans avait éclaté, faisant près de 30.000 morts et malgré la signature d'un cessez-le-feu, les négociations buttent sur un traité de paix.

La Turquie, proche historiquement et culturellement de l'Azerbaïdjan, subordonnait jusque-là toute relation diplomatique avec l'Arménie à la résolution de ce conflit et à l'abandon de la recherche de reconnaissance internationale du génocide arménien.

La proposition du ministre turc, qui apparaît comme une tentative de rapprochement avec l'Arménie, a reçu une réponse froide de la part du diplomate arménien participant à la conférence d'Istanbul.

"La proposition de Cem n'est pas très satisfaisante", a déclaré à l'AFP le chef du département européen du ministère arménien des Affaires étrangères, Samvel Mkrtchian.

"La position de la Turquie sur le Nagorny-Karabakh a toujours été de parti-pris (pour l'Azerbaïdjan)... Et avant de mener des discussions trilatérales, nous devons nouer des contacts diplomatiques", a-t-il estimé. (AFP, 17 février 2001)

Un projet de loi anti-arménien à líAssemblée turque

La commission parlementaire turque des affaires étrangères a adopté mardi un projet de loi rejetant les accusations de "génocide arménien" sous l'Empire ottoman, mais sans accuser la France de génocide.

Le projet de "loi contre les allégations et accusations internationales", condamne notamment diverses exactions de la France, en riposte à sa reconnaissance du génocide arménien qui a provoqué la colère d'Ankara, selon le texte diffusé par l'agence Anatolie.

Le premier des six articles rejette "les allégations de génocide arménien, qui n'ont pas été vérifiées et rejetées par l'histoire".

Le deuxième "condamne" la France et d'autres puissances mondiales pour avoir "utilisé dans leurs rangs des Arméniens" et les avoir "incités" à la rébellion contre l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale.

La France, qui avait occupé Maras (sud de l'Anatolie) et ses environs entre la fin de la Première Guerre mondiale et la création de la République turque en 1923, avait enrôlé plusieurs milliers de volontaires arméniens.

Un autre article dénonce la responsabilité morale de l'Europe, dont la France, dans le "génocide" des musulmans en Bosnie et les massacres au Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais à majorité arménienne disputé entre Erevan et Bakou, allié de la Turquie.

Enfin, le projet proclame que l'"Histoire, qui appartient à l'Humanité toute entière, ne peut être altérée par des décisions politiques".

Il doit être adopté en assemblée plénière par les députés turcs et ratifié par le président pour avoir force de loi.

Un premier projet initialement déposé par des députés du parti islamiste de la Vertu (Fazilet) stipulait que la Turquie "reconnaît publiquement le génocide des Algériens par la France".

Un autre émanant du député d'Istanbul du parti de la Mère Patrie (ANAP, centre-droit) Bulent Akarcali stipulait que la Turquie "reconnaît et condamne le génocide des Algériens par la France entre 1954 et 1962, les massacres en Indochine et sa contribution au génocide au Rwanda". (AFP, 20 février 2001)

A Syriac Priest on Trial in Turkey

Diyarbakir SSC No. 2 continued to hear the case against Yusuf Akbulut, Syriac priest in Diyarbakir. He is being charged with Ñinciting the people to hatred and enmityì under Article 312 TPC for the words Ñnot only the Armenians, but also the Syriacs were massacredì.

The court announced that the video tapes of the TV station Kanal D had arrived but had not been transcribed. Abdülkadir Pekdemir and Muhammet Akar, lawyers for the defense argued that there was no need for transcribing the tapes since their client had not spoken in public but in private.

The lawyers also said that it was in contravention to the Constitution and Article 24 and 25 of the European Convention on Human Rights to try their client for his thoughts. Defendant Yusuf Akbulut said that he supported the arguments of his lawyers and asked to be acquitted. The court decided to have the tapes transcribed and adjourned the hearing to 5 April.

The hearing was attended by 15 parliamentarians and diplomats from Europe. (Yeni Gündem, February 23, 2001)

SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

La stabilisation économique en Turquie a déjà coûté 12.000

Le programme de stabilisation économique mis en place en décembre 1999 par la Turquie a déjà coûté 120.000 emplois ces six derniers mois, accusent les organisations socio-professionnelles en se basant sur les statistiques officielles.

Selon le syndicat Turk-Is, qui cite l'Institut National des Statistiques (DIE), 117.960 salariés ont perdu leur emploi entre juin et décembre 2000, alors que dans la même période 1.887 entreprises et 12.055 petites sociétés ont dû fermer.

En comparaison, les statistiques officielles annonçaient au 30 juin 2000, 1,415 million de chômeurs, soit 6,2% de la population active.

"La crise financière de novembre et l'augmentation des taux d'intérêt se répercutent sur la production industrielle, qui est en chute libre, et la croissance sera probablement négative à la fin de ce trimestre", indique à l'AFP Deniz Gokce, professeur d'économie et finances à l'Université du Bosphore d'Istanbul.

En novembre, une brutale crise de liquidités dans le secteur bancaire a incité le Fonds Monétaire International (FMI) à injecter 7,5 milliards de dollars supplémentaires, et la Banque Mondiale 5 milliards de dollars pour aider Ankara à mener à bien la restructuration de son économie.

Le programme du gouvernement, salué par les bailleurs de fonds de la Turquie, a réussi à réduire sensiblement l'inflation, établie fin janvier à 35,9% en glissement annuel contre 68,8% pour l'année 1999.

Mais en conséquence, "les bénéfices se réduisent, avec le taux d'utilisation de la capacité industrielle, et les entreprises licencient", constate Deniz Gokce, tout en rappelant que le taux réel de chômage en Turquie se situe plutôt "dans les moyennes européennes, soit entre 10 et 15%".

Le Premier Ministre Bulent Ecevit a tenu jeudi, avec les principaux responsables de chambres de commerces et d'industrie, d'organisations professionnelles et de syndicats, une table ronde consacrée à l'examen de la situation économique du pays et doit continuer ses consultations dans les prochains jours.

Les cercles économiques tirent aujourd'hui la sonnette d'alarme, après 14 mois d'un sévère programme de stabilisation économique instauré avec le soutien du FMI, assorti d'un crédit stand-by de 4 milliards de dollars sur 3 ans.

"La production, et donc les exportations et l'emploi, souffrent d'un cruel manque de ressources", constate Husamettin Kavi, président de la Chambre d'Industrie d'Istanbul.

"Les usines ferment parce qu'elles ne peuvent rembourser leurs créances", souligne pour sa part Fuat Miras, Président de l'Union turque des Chambres et des Bourses de Commerce et d'Industrie.

Le Conseil des Exportateurs Turcs (TIM) constate de son côté qu'au cours des onze premiers mois de l'an 2000, le déficit commercial de la Turquie a atteint, avec un rapport exportations-importations de 49,7%, le taux le plus bas de ces 20 dernières années.

"Le programme de stabilisation a complètement étouffé l'activité économique", souligne pour l'AFP Hasan Uysal, chargé des relations extérieures à la Confédération Turque des Commerçants et Artisans (TESK).

"Il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de consommateurs, et la seule solution aujourd'hui parait être une explosion sociale, mais je n'y crois guère", dit-il.

L'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) prévoyait récemment une progression de 4,9% de l'économie turque cette année, contre 7% en 2000. (AFP, 9 février 2001)

ìLa reine des bordels" turcs, inhumée à Istanbul

La reine des maisons closes turques et figure de la communauté cosmopolite stanbuliote Mathilde Manukyan, décédée samedi à l'âge de 87 ans, a été enterrée mercredi dans un cimetière arménien de Sisli, dans le centre d'Istanbul, a rapporté l'agence Anatolie.

La "fille de Pera", du nom de ce quartier chaud d'Istanbul, dans la partie européenne de la métropole, où elle naquit et possédait deux maisons closes, a été portée en terre par la plupart des filles qui travaillaient dans ses établissements, précise Anatolie.

Outre les couronnes de ses amis et parents, le procureur général de la République du tribunal de Sisli ainsi que le président de la Chambre de Commerce d'Istanbul s'étaient fait représenter et avaient envoyé des gerbes pour son enterrement, selon l'agence.

Mathilde Manukyan, richissime femme d'affaires d'origine arménienne, louait les murs d'une quinzaine de maisons closes --légales en Turquie-- et de nombreux bâtiments publics, tels des Palais de Justice, ou encore des hôtels. A ce titre, elle fut longtemps, jusqu'au milieu des années 90, la première contribuable du pays, faisant à chaque fois la une de la presse.

Mais "Madame Mathilde", élevée comme souvent chez les minorités chrétiennes des rives du Bosphore dans des établissements francophones, avait surtout été une figure de la mode, créatrice d'une maison de couture de luxe et d'une boutique appelée "Première", à Istanbul.

Elle avait été blessée en 1995 dans un attentat à la voiture piégée, qui avait coûté la vie à son chauffeur et à son garde du corps.

Partisane du fondateur de la république de Turquie, Mustafa Kemal Ataturk, féministe, elle était aussi connue et respectée pour l'aide matérielle qu'elle apportait à d'innombrables oeuvres de bienfaisance. (AFP, 21 février 2001)

Le déficit commercial a pratiquement doublé en 2000

Le déficit commercial de la Turquie a augmenté de 89,1% en 2000 par rapport à 1999 pour s'établir à 26,6 milliards de dollars, a annoncé mardi l'Institut National des Statistiques (DIE).

Les exportations de la Turquie pour la même période se sont chiffrées à 27,3 mds de dollars alors que les importations ont été de 53,9 mds de dollars, selon le DIE.

Les importations de la Turquie en 2000 par rapport à l'année précédente ont grimpé de 32,7% (53,9 mds de dollars) alors que les exportations, principalement vers les pays de l'Union européenne, n'ont augmenté que de 2,8% (27,3 mds de dollars).

Le déficit commercial de la Turquie s'était chiffré à 15 mds de dollars en 1999.

Confrontée à une crise financière liée elle-même à une querelle politique à la tête de l'Etat, la Turquie a abandonné jeudi dernier son système de taux de changes fixes, en vigueur depuis décembre 1999, pour laisser flotter la livre turque, ouvrant ainsi la voie à une dévaluation.

Cette situation devrait favoriser les exportations mais alourdir la charge des importations, accélérer l'inflation qui s'est chiffrée à 39% en 2000 en glissement annuel, et représenter une charge additionnelle sur le budget national, selon les experts. (AFP, 26 février 2001)

Manifestations pour dénoncer la crise financière

La police turque a procédé à une cinquantaine d'interpellations mardi lors de deux manifestations à Ankara et Samsun (nord) visant à dénoncer la crise financière que traverse le pays provoquée par une querelle au sommet de l'Etat, a rapporté l'agence Anatolie.

A Ankara, la police anti-émeutes est violemment intervenue et a interpellé trente personnes, dont dix femmes, rassemblées sur la place d'Ulus à l'appel de la Confédération des fonctionnaires turcs (Kesk), l'une des principales organisations syndicales de Turquie, précise l'agence.

Après une courte course-poursuite avec les forces de l'ordre, les manifestants qui s'étaient dans un premier temps dispersés, se sont réunis pour lire un communiqué de presse, ce qui a été empêché par la police, selon Anatolie.

A Samsun, sur la mer Noire, 17 fonctionnaires d'une groupe de 150 personnes qui manifestaient "illégalement" à l'appel de Kesk ont été interpellées par la police.

Le groupe voulait lire une déclaration de presse pour dénoncer les effets sur les classes populaires de la crise monétaire, avant d'être dispersé par les forces de l'ordre, ajoute Anatolie.

Confrontée à une crise financière liée elle-même à une crise politique entre le Premier ministre Bulent Ecevit et le président Ahmet Necdet Sezer, la Turquie a abandonné jeudi dernier son système de taux de changes fixes, en vigueur depuis décembre 1999, pour laisser flotter la livre turque, ce qui a entraîné une dévaluation de sa monnaie. (AFP, 27 février 2001)

La crise ronge les porte-monnaies et frappe une banque

Les effets de la crise politico-économique commençaient mercredi à se faire durement sentir pour la population turque, avec un train de hausses des prix, dont 10% sur les hydrocarbures, et une petite banque mise sous tutelle de l'Etat.

Le Comité de Régulation et de Supervision Bancaire (BDDK) a annoncé la mise sous tutelle d'Ulusal Bank, 31ème institut du pays sur quatre-vingts. Elle a rejoint onze autres banques mises sous tutelle depuis décembre 1999, signe de la gravité persistante de la situation dans le secteur.

Le gouvernement a annoncé une hausse de 10% des hydrocarbures, qui va se répercuter sur l'ensemble des prix à la consommation, accroissant la crainte de la population d'une reprise en flèche de l'inflation.

Mardi soir, le monopole turc des tabacs et alcools (Tekel) avait revu à la hausse le prix des cigarettes étrangères, entre 5,2% et 10%, deux jours après avoir imposé 10% d'augmentation sur les prix des cigarettes et alcools locaux.

La presse se faisait mercredi l'écho de fortes augmentations de denrées dans une anticipation inflationniste de la part d'une population qui a connu une inflation à trois chiffres au milieu des années 90, ramenée à 36% fin janvier.

Le Premier ministre Bulent Ecevit a exprimé le "souhait" que son gouvernement obtienne une aide financière étrangère de 25 milliards de dollars pour surmonter la crise monétaire. Celle-ci avait contraint jeudi dernier son gouvernement à laisser flotter la livre turque, dépréciée depuis de 29,9% par rapport au dollar sur le marché des cotisation.

Interrogé sur des informations selon lesquelles la Turquie négocierait un tel prêt auprès d'un consortium de banques étrangères, M. Ecevit a répondu sans autre précision : "C'est notre souhait."

Un banquier étranger s'interrogeait toutefois sur la signification des propos du Premier ministre, vu le montant élevé évoqué, se demandant qui était censé débloquer une telle somme.

"Avant de demander de l'aide, vous devez avoir un plan, qui traite en particulier des problèmes budgétaires", a-t-il dit à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

"Ce dont la Turquie a besoin, c'est de stabilité politique, et de détermination à s'approcher des normes européennes. Nous attendons de voir tracé un chemin pour la politique économique, le budget, et la poursuite des réformes économiques", a-t-il souligné.

La Turquie a déjà été secourue en décembre par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale avec des prêts totalisant 12,5 milliards de dollars, pour parer à une crise financière provoquée par les graves déficiences de son secteur bancaire.

Un calme précaire régnait sur les marchés, dans l'attente d'annonces du gouvernement. La Bourse a clôturé sur une hausse peu significative de 1,45%, les taux d'intérêt au jour le jour restaient stables et élevés, à 120%.

La Turquie est aussi à la recherche d'un nouveau gouverneur pour sa Banque centrale, après la démissions de Gazi Ercel suite à l'abandon du système de parité fixe. Celui-ci était l'un des piliers d'un programme anti-inflation et de réformes mis au point avec le FMI en décembre 1999 en échange de 4 milliards de dollars de crédits sur trois ans.

M. Ecevit a annoncé mardi soir qu'un président-adjoint de la Banque mondiale, Kemal Dervis, allait venir en Turquie, laissant ainsi entendre qu'il était pressenti pour ce poste.

Les responsables turcs poursuivaient leurs discussions à Ankara avec le FMI et la Banque mondiale pour définir un nouveau plan d'action. Elles pourraient se poursuivre jusqu'à la fin des vacances marquant la fête musulmane du sacrifice, du 3 au 11 mars. (AFP, 28 février 2001)

Turkey's Working Class Hit Hardest by Crisis

For 120 years, spanning three generations, Zeki Cide's family has run a shop in Istanbul's Grand Bazaar, the mammoth warren of stores and stalls that is one of the world's oldest, most famed shopping meccas.
These days, 58-year-old Cide is a lonely man. He has watched his neighbors on the quaintly named Bedcover Maker's Street go belly up and shutter their stores at the rate of nearly one a week. In his own emporium of hand-painted ceramics, Cide considers it a good day when he makes even a single sale. This family business, he said, will die with his generation.

As recently as last year, it was virtually impossible for a new shopkeeper to find space in the covered bazaar, where tiny jewelry shops rented for eight kilograms of gold a year, roughly $72,000. Today at least 100 storefronts are vacant, and some rents have plunged as low as $500 a month -- with no takers, according to the business association that oversees the bazaar.
Already battered by months of economic upheaval and ill-fated reform efforts, the small businesses that are the soul of almost every urban neighborhood and rural village in Turkey are among those that will suffer most from the financial crisis and drastic currency devaluation of the last week, according to economists.

"The situation is terrible," Cide said today, after watching Turkey's currency plunge 36 percent this week and its stock market suffer its worst single-day loss in a financial crisis set off by a political fight between the prime minister and president.

While international lending agencies and world leaders focused this week on fears that Turkey's economic woes might spread to other vulnerable emerging market economies, no one is feeling the trauma of the Turkish financial crisis more deeply than the nation's small-business operators, working class wage earners and retirees on fixed incomes.

"You become poorer and poorer after every crisis," said Ergun Duran, 54, who runs a small Istanbul newspaper stand. "But at some point, you cannot be poorer than you already are -- you are on the bottom. This is how most of the people are living now. You work and work for 20 or 30 years, you still can't make ends meet, you still wear the same clothes every year."

In the past year, as Turkey has attempted -- and so far failed -- to reform its troubled economy and secure a toehold in the global marketplace, nearly 14,000 family-run shops, neighborhood grocers and other small establishments have closed across the country, according to business associations.

The Turkish government has leaned heavily on the International Monetary Fund to help set its course of financial reform -- as well as support Turkey with $11.4 billion in loan guarantees -- and many Turks on the lower end of the economic spectrum say the price of IMF intervention has been too high.

"The IMF wants everything done too quickly," said Erhan Erkan, a 32-year-old taxi driver. "We are already poor people who are working hard and trying to make a living. I was very depressed watching the dollar go up and Turkish lira go down. If you have savings, you lose money without even spending it. And now there will be price increases and new taxes."

Small businessmen complain that reforms -- put in place to tighten credit, slow production to bring down inflation, and raise taxes -- have squeezed many of them out of business. At the same time, they say, corrupt banks and other big businesses have enjoyed huge government subsidies under the same programs. Before this week's crisis, one IMF official overseeing the Turkey loans -- the fund's second-largest program after Argentina -- described the country's painful belt-tightening as a "necessary correction."

Now, the 14-month-old reform program is in a shambles, the value of the lira is plunging in the wake of the government's decision Thursday to scrap currency-exchange controls, and banks are in even deeper trouble since investors pulled out their hard currency this week. Economist Faruk Selcuk of Bilkent University in the capital, Ankara, said today that a devaluation of 40 percent would likely push inflation 20 to 30 percent past its current level of about 34 percent. Most Turks, he said, can expect to lose about 30 percent of their buying power.

"There is no doubt Turkey will pay a heavy price for this crisis," said Ozdem Sanberk, director of the Turkish Economic and Social Studies Foundation, one of Turkey's most respected research organizations. "Many businesses can't absorb this shock."

In the alleyways of the Grand Bazaar, the narrow streets of traditional neighborhoods and the avenues of posher districts, small entrepreneurs say it is more than the doors of their shops that are closing. The latest economic crisis, they say, is a crippling stab to an entire way of life.

Like mom and pop grocers, vendors and shopkeepers the world over, Turkish small businesses have been financially battered by modern shopping malls, supermarkets and cheap imports. But in a country where traditional values are embedded in centuries of history, they have clung more fiercely to survival than in many more economically advanced nations. The Grand Bazaar, after all, opened as a trading center for caravans traversing three continents 31 years before Christopher Columbus set sail on the journey that would land him in what is now the Americas.

"I may not understand what's going on in the world," said Atilla Sakarer, 52, who operates a leather coat shop with his father in the Grand Bazaar. "I only know nobody's coming here. When I get my business back, then I'll understand they [economic reforms] are doing some good."
Even now, from the most fashionable areas of Istanbul to the poorest slums, the neighborhood grocer will still sell a loaf of bread or a carton of milk on credit -- not on a credit card, but with a scribbled notation in a worn paper ledger.

That very tradition is helping put many small shops out of business. Ali Riza Kilic, 43, is trying to forestall the closure of his second-generation Istanbul neighborhood grocery by working a second job. With unemployment in his neighborhood soaring,70 percent of his customers buy on credit. He knows most of them make their major purchases at the cheaper supermarkets and come to his small, cramped shop when their money has run out.

"I was born in this neighborhood," said Kilic. "When a child comes into my store and tells me his father will pay next month when he gets his salary, I know that kid, I grew up with his father -- I can't say no. I'm sensitive to our traditional values.

"But now I'm in so much trouble," he said. "Five years ago I lived a luxurious life. I used to take my kids and wife to the Bosporus to eat and drink; I spent Sundays relaxing with my wife. Now I can't even take my wife out for a cup of tea; we can't do anything extra." (Washington Post, February 24, 2001)

AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

Les preuves supplémentaires contre le parti islamiste

La Cour constitutionnelle turque a accepté des preuves supplémentaire dans la procédure d'interdiction du parti islamiste de la Vertu (Fazilet), ce qui va entraîner le report du verdict sur cette 3ème force politique du pays, a annoncé mercredi son vice-président Hasim Kilic.

La Cour a décidé d'accepter ces nouvelles preuves car les deux procédures --la première datant de mai 1999 et la seconde du 5 février 2001-- demandant la dissolution du Fazilet, accusé notamment d'activités anti-laïques, seront réunifiées, a-t-il dit.

Cette réunification procédurale sous un unique dossier aura pour conséquences de repousser de plusieurs semaines au moins le verdict sur l'avenir du parti, a-t-il souligné.

Les preuves supplémentaires sont des cassettes vidéo qui contiennent des enregistrements d'un congrès du Fazilet qui s'est tenu en mai 2000 à Ankara et où la foule avait scandé des slogans en faveur de l'ex-Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, aujourd'hui interdit d'activité politique.

Le Refah, dont M. Erbakan était le chef, a été interdit en janvier 1998 pour activités anti-laïques. M. Erbakan, qui avait dû abandonner le pouvoir sous la pression de l'armée en 1997, ainsi que ses proches collaborateurs, ont été interdits de politique pour cinq ans.

Lundi, le procureur de la Cour de cassation a remis un acte d'accusation supplémentaire à la Cour constitutionnelle en réclamant une nouvelle fois la dissolution du Fazilet en tant que successeur du Refah.

Selon la loi sur les partis politiques, une formation ne peut être la reconstitution d'un parti dissous.

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a estimé mercredi qu'"il semble très difficile pour ce parti d'échapper à une interdiction" après ce développement.

Interrogé par le journal populaire Sabah, M. Ecevit, qui dirige une coalition gouvernementale tripartite, a également exprimé son inquiétude, soulignant qu'"une telle éventualité peut provoquer une grande incertitude en Turquie".

Selon lui, la probabilité d'élections partielles, voire générales, pour remplacer les députés islamistes déchus de leur mandat, comme le demande le procureur, peut compromettre la stabilité au sein de la coalition et les efforts du gouvernement pour mener à bien les réformes économiques. (AFP, 7 février 2001)

L'inhumation controversée d'un chef de confrérie

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a rejeté jeudi un décret controversé du gouvernement portant sur l'enterrement dans le jardin d'une mosquée historique d'Istanbul du chef de l'importante confrérie musulmane des Nakchibendis, estimant qu'il est anti-constitutionnel.

M. Sezer a estimé que le décret prévoyant que Esad Cosan et son gendre, Ali Yucel Uyarel, tués dimanche dans un accident de la route en Australie, soient inhumés dans le jardin de la mosquée de Suleymaniye, construite au 16-ème siècle, était contraire à un article de la loi fondamentale sur l'égalité des citoyens, selon son service de presse.

La décision du Premier ministre Bulent Ecevit et de son gouvernement de coalition tripartite de signer un tel décret a provoqué une levée de boucliers des milieux pro-laïques, qui ont dénoncé l'attitude d'un gouvernement se déclarant prêt à lutter contre l'intégrisme musulman mais accordant un privilège posthume à un chef religieux.

Les confréries sont interdites en Turquie, pays musulman à l'Etat laïque, mais certaines mènent leurs activités sous l'étiquette d'associations. Ainsi, les Nakchibendis sont au nombre de plusieurs dizaines de milliers en Turquie.

Esad Cosan, 62 ans, professeur de théologie, était depuis plusieurs années le chef de la confrérie, créée au 14ème siècle à Boukhara, dans l'actuel Ouzbékistan, par Baha-Ouddin Nakshibend.

Son prédécesseur Mehmet Zait Kotku avait été enterré en 1980 dans le jardin de cette mosquée construite par le grand architecte turc Sinan, qui abrite le mausolée du sultan ottoman Soliman le Magnifique. Y sont enterrés aussi deux de ses anciens adeptes: la mère et un frère de l'ancien président turc Turgut Ozal, décédé en 1993.

La confrérie avait fait parler d'elle en 1999 lors de la tumultueuse affaire d'un couple allemand qui s'était réfugié dans un couvent de l'ordre dans le nord (turc) de Chypre, refusant de faire opérer son bébé de six mois d'un cancer pour des raisons religieuses.

Selon les règles de cette confrérie, le corps humain doit être à même de combattre à lui seul toute maladie et elle considère comme un péché toute intervention chirurgicale pouvant amener à une guérison. (AFP, 8 février 2001)

RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

La Commission européenne invite Ankara à la modération

La Commission européenne a lancé vendredi un appel à la modération à la Turquie dans ses réactions à l'égard de la France, Ankara étant profondément irrité par la reconnaissance du génocide arménien par Paris.

"Pour le moment, le message, c'est apaiser la situation", a déclaré un porte-parole de la Commission, Jean-Christophe Filori.

Il était interrogé sur les mesures de rétorsion prises par la Turquie à l'encontre de la France, en représailles à sa reconnaissance du génocide arménien.

Un examen "juridique" des mesures prises par Ankara à l'encontre de la France sera effectué par la Commission, a-t-il indiqué.

M. Filori a cité d'autre part les propos tenus à une chaîne de télévison turque par le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, invitant Ankara à ne pas réagir de façon excessive dans son différend avec la France.

Selon son porte-parole, M. Verheugen a donné comme "conseil amical" à la Turquie de ne pas "surréagir, parce que cela ne sert pas la cause du débat et de la compréhension mutuelle".

En ce qui concerne le vote du parlement français, M. Verheugen a déclaré qu'il n'appartenait pas à la Commission de se prononcer sur "la décision d'un parlement national" concernant "des événements qui remontent à très longtemps, bien avant le début de la construction européenne".

"Pour sa part, M. Verheugen laisse ce débat aux historiens, en tant que commissaire européen", a poursuivi M. Filori.

La Turquie a annulé jeudi un important appel d'offres pour la construction d'une autoroute intéressant les sociétés françaises Bouygues et Campenon Bernard SGE.

La loi reconnaissant le génocide arménien sous l'Empire ottoman a été promulguée lundi par le président français Jacques Chirac et publiée mardi au Journal officiel.

La Turquie a le statut de candidat à l'UE, mais n'a pas entamé des négociations d'adhésion avec Bruxelles. (AFP, 2 février 2001)

Turkey: Angry man of Europe

When the Ottoman Empire was in decline it became known to its detractors as the Sick Man of Europe. Its modern successor - Turkey - has taken on a rather different role. On issues big and small, this proud and often stubborn nation has become the Angry Man of Europe.

In every direction it seem to perceive an insult or a conspiracy against it. A recent newspaper survey showed that the countries which Turks most distrust are all near neighbours. Of late, though, much of the anger has been directed towards Europe.

The French parliament's decision to pass a law formally recognising as genocide the mass killing of Armenians under the Ottoman Empire is the latest in a long line of European actions which are seen here as profoundly anti-Turkish. Even Turkey's urbane foreign minister, Ismael Cem, described the French decision as "post-modern fascism".

It is, many Turks believe, another sign of the "Christian Club" mobilising to keep a large Muslim country out. From a Turkish perspective, there seem to be constant provocations.

Belgium was accused of harbouring violent left-wing militants, Germany of giving shelter to Islamic fundamentalists.

A German parliamentary delegation was rapidly shown the door in Ankara when one of its female members was spotted wearing a hair band in red, yellow and green - the colours of Kurdish nationalism.

Even the European Union as a whole is not immune. Turkey may have been campaigning to join the union for years, but the EU still provokes many of the old suspicions.

After the EU asked Turkey to consider allowing broadcasting and education in Kurdish it was accused by a senior general of promoting the agenda of the Kurdish rebel movement, the PKK.

Much of the paranoia about European intentions dates back almost a century to the birth of the modern republic.

An obscure treaty, never implemented, is still a byword in Turkey for European duplicity.

The Treaty of Sevres would have divided modern Turkey between several countries, leaving the Turks themselves with only a rump state in central Anatolia. The Turks fought and won their freedom, but the spectre of betrayal has never gone away.

Even today, senior politicians believe there are influential forces in Europe who want to revive the "spirit of Sevres" and see Turkey weakened and divided.

In a country which is often described as being in the throes of a prolonged identity crisis, it can be comforting to blame the outsider.

For those Turks who are leading the campaign to join the EU, however, the shadow of the past holds many dangers.

If Turkey's European project is to succeed, it needs more confidence in its dealings with European institutions, and it needs - in the words of one EU diplomat - "to stop making mountains out of molehills".

Of course there are those in Europe who are opposed to Turkey's EU ambitions - the Christian Democrats in Germany, for example, make no secret of their belief that it is inappropriate to admit such a large Muslim nation as a member.

Turkey also finds it difficult to make some Europeans understand the unique security challenge presented by its geographical position between the Caucasus, the Balkans and the Middle East.

But Turkey has many friends in Europe as well, and diplomats argue that Turkey should start trusting them a little more, and practising the art of compromise.

The Commissioner for Enlargement, Guenter Verheugen, said: "The EU needs Turkey, more than Turkey needs the EU."

A final decision on whether Turkey does join the union could be 15 years away. There will be many bumps in the road to come. (BBC, 2 February, 2001)

RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

Washington regrette l'envoi d'un ambassadeur turc à Bagdad

Les Etats-Unis ont "regretté" vendredi la décision de la Turquie d'envoyer à nouveau un ambassadeur en Irak, estimant que cela "n'était pas une bonne idée".

"Nous pensons qu'envoyer des diplomates de ce rang à Bagdad n'est pas une bonne idée, et nous regrettons que le gouvernement turc l'ait décidé", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher.

M. Boucher a dans le même temps exprimé l'espoir que le nouvel ambassadeur turc, Mehmet Akat, qui a pris ses fonctions le mois dernier, profite de sa présence sur place pour pousser le régime irakien à se conformer aux résolutions des Nations Unies sur son désarmement.

"Nous espérons que les Turcs en profiteront pour plaider cela auprès de l'Irak", a-t-il dit.

La nomination d'un ambassadeur à Bagdad a relevé le niveau de la représentation diplomatique de la Turquie, membre de la coalition alliée pendant la guerre du Golfe en 1990-1991, et qui n'avait pas nommé d'ambassadeur en Irak depuis cette époque.

Ankara souligne régulièrement que l'embargo imposé par l'ONU à Bagdad lui a coûté 35 milliards de dollars, et elle préconise sa levée. (AFP, 2 février 2001)

Inauguration d'un Institut culturel kurde en Iran

Un Institut culturel pour la minorité kurde d'Iran, qui vit dans le nord-ouest du pays, a été inauguré pour la première fois à Téhéran, à l'initiative des députés kurdes, a-t-on appris samedi auprès de cet organisme.

"L'Institut culturel du Kurdistan est le premier organisme de ce genre en Iran et le septième dans le monde", a indiqué son directeur Bahram Valadbeighi.

Un conseil comprenant quatre députés kurdes ainsi que huit personnalités culturelles et artistiques du Kurdistan dirige l'Institut, a indiqué M. Valadbeighi dans une annonce inaugurale dont une copie est parvenue à l'AFP.

Lors d'une réunion inaugurale, à laquelle avaient participé vendredi les députés représentants de la communauté kurde, M. Valadbeighi a affirmé que "cet organisme visait à renforcer l'unité nationale et servir les intérêts de la minorité kurde d'Iran".

Un député kurde, Jalal Jalalizadeh, avait dénoncé en novembre au Parlement la "campagne de répression, d'assassinats en série et l'interdiction de culte" dont est victime la minorité kurde sunnite en Iran qui compte environ 6 millions de personnes.

Dans un discours d'une tonalité sans précédent en Iran sur un sujet très sensible, M. Jalalizadeh, député de Sanandaj, chef-lieu du Kurdistan iranien, avait fait état de "meurtres en série d'intellectuels" ainsi que "de destructions de mosquées sunnites".

Il avait demandé l'intervention du Guide de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei et du président Mohammad Khatami pour mettre fin aux discriminations contre les Kurdes en Iran.

Au lendemain de la Révolution islamique de 1979, un soulèvement kurde, toutes tendances politiques confondues, avait été maté une force conjointe de l'armée et des Pasdaran (Gardiens de la Révolution) et les partis représentant cette minorité, en particulier le PDKI et le Komeleh communiste, avaient été interdits. (AFP, 3 février 2001)

La Ligue arabe condamne la coopération israélo-turque

La Ligue arabe a condamné la coopération israélo-turque en matière d'eau, estimant qu'elle constitue une menace pour la sécurité arabe, dans un rapport publié lundi.

"Cette coopération constitue un danger réel pour la sécurité arabe en matière d'eau en particulier, et pour la sécurité nationale arabe en général", affirme ce rapport qui sera présenté à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, en mars.

Ankara a confié à Israël la réalisation de six projets dans le domaine de l'irrigation, selon le rapport, citant des informations syriennes.

"Ces mesures sont illégales tant que la Turquie ne consulte pas les autres Etats riverains" du Tigre et de l'Euphrate, à savoir la Syrie et l'Irak, selon le même document.

La Turquie, pays majoritairement musulman mais à l'Etat laïque, entretient des relations étroites avec Israël, avec qui elle a signé en 1996 un accord-cadre de coopération militaire, qui a provoqué la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran.

Israël a par ailleurs signé en juin dernier un accord prévoyant l'achat d'eau potable à la Turquie. (AFP, 3 février 2001)

Une patrouille turque franchit la frontière grecque

Une patrouille militaire turque a "par erreur" traversé jeudi la frontière turco-grecque avant d'être interceptée par les garde-frontières grecs, a annoncé vendredi l'armée turque dans un communiqué.

Une patrouille composée de quatre millitaires a franchi "par erreur" la frontière grecque vers 15H30 GMT lors d'une mission, précise le document.

Les militaires turcs ont "bénéficié de l'hospitalité des gardes-frontières grecs avant d'être remis à la partie turque", ajoute le document.

Le texte ne précise pas dans quelle section de la frontière entre les deux pays dans la province turque d'Edirne (nord-ouest) cet incident a eu lieu.

Les patrouilles de l'armée turque sont fréquentes dans cette zone utilisée par les candidats à l'immigration clandestine.

La Turquie est un point de passage important pour les immigrés d'Asie ou d'Afrique qui tentent de gagner l'Europe. (AFP, 9 février 2001)

Ankara veut maintenir ses relations avec Bagdad

Les récents raids américains et britanniques menés contre Bagdad ne doivent pas perturber les relations "en développement" entre la Turquie et l'Irak, a indiqué le ministre d'Etat turc Tunca Toskay, cité lundi par le journal Milliyet.

"Nous ne voulons pas que nos relations, qui sont de nouveau entrées dans une phase de renforcement, soient affectées", a-t-il dit.

M. Toskay, chargé du Commerce extérieur, a ainsi assuré que la visite prévue en mars d'une importante délégation d'hommes d'affaires et d'officiels turcs à Bagdad, axée sur la promotions des relations commerciales, serait maintenue en dépit des récents développements.

"Nous aimons les Irakiens et réciproquement", a-t-il ajouté.

M. Toskay, accompagné de bureaucrates et d'hommes d'affaires, s'était rendu en novembre à Bagdad pour évoquer la relance de relations économiques.

Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a exprimé samedi ses regrets après les raids menés par des avions américains et britanniques dans la région de Bagdad et a appelé la nouvelle administration américaine à davantage consulter la Turquie sur la politique irakienne.

La Turquie, qui faisait partie du camp opposé à l'Irak pendant la guerre du Golfe, a multiplié ces derniers mois les gestes de rapprochement avec son voisin du sud.

Au mécontentement de Washington, elle a nommé en janvier un ambassadeur en Irak, pour la première fois depuis la guerre, et entend ouvrir un deuxième poste-frontière avec l'Irak, après l'accord sur l'ouverture d'une première voie de chemin de fer entre les deux pays, via la Syrie.

Plusieurs avions irakiens ont en outre atterri à Bagdad après la réouverture de son aéroport international, malgré l'embargo multiforme de l'ONU imposé à l'Irak après l'invasion de son voisin le Koweït en 1990.

Ankara est favorable à la levée de cet embargo et estime qu'il lui a fait perdre 35 milliards de dollars et a porté un coup dur à son commerce transfrontalier entre l'Irak et le sud-est turc déshérité. (AFP, 19 février 2001)

Un Turc détenu en Iran pour espionnage

Un Turc soupçonné d'espionnage est incarcéré à Téhéran depuis deux mois, a annoncé lundi un responsable de la justice iranienne.

"Il y a deux mois, un espion turc a été arrêté et emprisonné", a déclaré lors d'un point de presse le directeur général du Palais de justice de Téhéran Abbas-Ali Alizadeh, se refusant à toute précision sur son identité ou les faits qui lui sont reprochés.

M. Alizadeh, qui s'exprimait dans les locaux du quotidien conservateur Tehran times, a assuré que "l'enquête des services de renseignement se poursuivait".

Selon lui, le prévenu avait à sa disposition "une dizaine de lignes de téléphone portable, et changeait chaque jour de numéro".

Il s'agit de la première affaire d'espionnage révélée depuis plusieurs années entre Téhéran et Ankara, dont les relations traversent régulièrement des zones de tension, en raison notamment du rapprochement israélo-turc et des incursions turque dans le nord de l'Irak et dans le nord-ouest de l'Iran.

L'Iran a accusé la Turquie, qui a nié, d'avoir procédé, dans le courant de l'année 2000, à des rafles contre des ressortissants iraniens à Istanbul.

De son côté, Ankara reproche à l'Iran, qui a toujours démenti, d'abriter des bases du PKK.

La Turquie, pays musulman mais à l'Etat laïc, prête également de longue date à l'Iran la volonté de tenter d'"exporter sa Révolution islamique", une accusation rejetée par Téhéran.

Le ministre turc des affaires étrangères Ismail Cem a affirmé le 13 février à Téhéran la volonté de son pays de "renforcer" ses liens avec l'Iran. (AFP, 26 février 2001)

IMMIGRATION / MIGRATION

Líembarcation des réfugiés kurdes sur la Côte díAzur

La Turquie, où auraient embarqué 900 Kurdes dont le bateau s'est échoué samedi sur les côtes du sud-est de la France, est une véritable passoire pour les candidats à l'immigration clandestine en Europe.

Ils viennent d'Asie et même d'Afrique, et parmi eux figurent une bonne proportion de Kurdes, du nord de l'Irak frontalier, soumis depuis plus de dix ans à un embargo de l'ONU, ou du sud-est de la Turquie ravagé par 15 ans de guerre civile entre l'armée et les rebelles du PKK.

"Le pays est une passoire, les frontières sont très mal surveillées, comme en Grèce, et même en Italie", confiait récemment à l'AFP Modou, un rabatteur africain d'un réseau d'immigration clandestine à Istanbul

Selon Modou, la voie terrestre, par la frontière bulgare ou grecque, est moins prisée que la voie maritime parce que "plus risquée et plus chère".

"Par la mer, on est sûr d'arriver à bon port s'il n'y a pas d'accident", souligne-t-il en allusion au naufrage d'un cargo géorgien au large de Kemer (sud de la Turquie) en janvier, qui avait fait 9 morts.

Selon lui, les clandestins s'embarquent sur de véritables cercueils flottants, en connaissance de cause.

"Ces cales, c'est inhumain, il y fait froid, on y est enfermé pour ne pas attirer l'attention des garde-côtes, sans aucune possibilité de se nourrir, ni même de satisfaire ses besoins. Plusieurs centaines de passagers sans le moindre gilet de sauvetage, sans la moindre sécurité, sur des bateaux pleins de trous, mais chacun sait le danger qu'il court", affirme-t-il.

Une aventure qui a un prix humain, celui des accidents réguliers, et financier: "3.000 dollars américains pour les Asiatiques, 1.500 pour les Africains", affirme-t-il.

D'après lui, les groupes de candidats à l'eldorado européen partant de Turquie sont constitués d'environ 1/5 d'Africains et 4/5 d'Asiatiques, prêts à tout pour s'extraire des conditions difficiles dans leur pays d'origine.

Pour les Kurdes du nord de l'Irak, ce sont les conditions de vie dans un pays frappé depuis plus de dix ans par un embargo de l'ONU, mais aussi l'instabilité dans une région où se sont fréquemment affrontées par le passé les deux factions kurdes rivales qui la contrôlent depuis la fin de la guerre du Golfe en janvier-février 1991.

Même si un commerce transfrontalier se déroule entre l'Irak et la Turquie, sur lequel l'ONU ferme les yeux, cet embargo a porté un coup dur à la prospérité de la région, tant en Irak que dans le sud-est frontalier de la Turquie.

Les Kurdes de Turquie, eux, souffrent du sous-développement, de la pauvreté, et du conflit entre l'armée et le PKK qui ont provoqué leur migration massive du sud-est vers l'ouest industrialisé de la Turquie, ou plus loin encore vers l'Europe.

Le nombre de candidats kurdes à l'immigration clandestine n'est pas connu, d'autant plus que la Turquie ne signale pas leur origine ethnique,  mais ce sont des dizaines de milliers de Kurdes qui tentent chaque année de gagner l'Ouest.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), 21.000 Turcs ont demandé l'asile en Europe en 1998, notamment en Allemagne. Selon Goc-Der, une association de soutien aux Kurdes déplacés, 99% d'entre eux sont des Kurdes qui ont fui le sud-est.

Goc-Der estime que le conflit a déplacé 3,5 millions de Kurdes de Turquie, alors qu'Ankara parle de seulement 336.500. Mais depuis que le PKK a annoncé en septembre 1999 son arrêt des combats et son retrait de Turquie, les combats ont quasiment cessé et "il y a une décrue significative de la migration", a expliqué à l'AFP Mme Medine Mutlu, secrétaire général adjoint de Goc-Der. (AFP, 18 février 2001)

Un quart des naufragés risquent d'être dans l'illégalité

Les autorités françaises ont perdu la trace de près d'un quart des kurdes naufragés le 17 février sur la Côte d'Azur (sud), ont indiqué mercredi des responsables, mais le reste des 910 boat people ont obtenu une prolongation de leur séjour.

"Pour le moment nous avons perdu la trace de 200 d'entre eux", a indiqué à l'AFP un officiel du ministère de l'Intérieur, "et s'ils ne font pas une demande d'asile avant jeudi ils deviendront techniquement des clandestins".

Le représentant de l'Etat dans le département du Var (sud) où le bateau qui transportait les kurdes s'est échoué a indirectement confirmé cette estimation, en annonçant que les trois quarts des naufragés avaient régularisé leur situation.

"Selon mes informations", a indiqué le préfet du Var, Daniel Canepa, "entre les APS (autorisations provisoires de séjour) délivrées à Toulon et celles délivrées par d'autres préfectures, les trois quarts des réfugiés sont en situation régulière".

Les APS permettent aux naufragés de prolonger légalement leur séjour en France après l'expiration mercredi soir d'un premier délai de huit jours qui leur avait été octroyé le 20 février pour leur permettre d'entamer des démarches de demandeurs d'asile. (AFP, 28 février 2001)

Les grévistes de la faim kurdes à Strasbourg

Une centaine de Kurdes et Turcs qui avaient entamé le 21 février une grève de la faim devant la gare à Strasbourg (est) pour dénoncer le sort des prisonniers politiques en Turquie, ont cessé prématurément leur mouvement lundi soir, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Les grévistes de la faim, dont une dizaine de femmes, ont plié bagages, satisfaits de la forte médiatisation déjà obtenue par leur mouvement, a-t-on expliqué au Comité de solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie, le Detudak, abrité par l'Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT) à Paris.

Une conférence de presse, qu'ils comptaient tenir dans la semaine au Parlement européen, ainsi qu'un rassemblement prévu samedi, ont également été annulés, selon la même source.

Les grévistes de la faim, originaires la plupart de France, d'Allemagne et de Suisse, s'étaient installés sous une demi-douzaine de tentes dressées sur la place de la gare. Depuis mercredi, ils se contentaient de boire du thé et de l'eau.

Ils avaient prévu de tenir jusqu'à samedi prochain pour alerter l'opinion publique européenne sur les pressions politiques subies par la communauté kurde en Turquie et par solidarité avec quelque 2.000 personnes incarcérées pour raisons politiques en Turquie. (AFP, 27 février 2001)
 
 
 
 

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