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53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
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E-mail:  editor@info-turk.be
 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul


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27e Année - N°291

Novembre/November 2002
 
 

L'ère de gouvernement islamique

Arithmétique du
séisme politique en Turquie

  • La presse turque souligne le fiasco des partis traditionnels aux élections
  • Les leaders de partis traditionnels font leurs adieux après les élections
  • Cinq cents députés turcs, sur 550, entrent pour la première fois au parlement
  • La voie est ouverte pour juger 91 ex-députés turcs
  • Un procureur demande la levée de l'immunité d'un député soupçonné d'escroquerie
  • Le AKP officiellement déclaré vainqueur des élections
  • Un nouveau gouvernement turc formé uniquement par le parti AK
  • Des tâches difficiles attendent le nouveau Premier ministre turc
  • Les nouveaux députés ont prêté serment
  • Bulent Arinc élu président du parlement turc
  • Le Premier ministre Gül présente son programme de gouvernement
  • De nouvelles réformes avant le sommet de Copenhague
  • Le nouveau gouvernement turc obtient la confiance du parlement
  • FORCES ARMEES / ARMED FORCES
  • Le vainqueur des législatives reçoit la bénédiction de l'armée
  • Première rencontre au sommet entre les généraux turcs et le gouvernement
  • AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS
  • Le leader du parti islamiste veut rassurer l'Europe et les laïcs
  • Les Turcs ont choisi le "référentiel islamique", selon le PJD marocain
  • Les islamistes aux premiers rangs dans le monde arabo-musulman (1)
  • Les islamistes aux premiers rangs dans le monde arabo-musulman (2)
  • Le principal parti réformateur iranien salue le nouveau gouvernement turc
  • La Cour européenne examine le droit au foulard islamique à l'université turque
  • Polémique autour du voile de la femme du président du parlement
  • La Cour suprême de Turquie défend l'interdiction du port du voile islamique
  • Le président turc rappelle au pouvoir les valeurs laïques de l'Etat
  • The verdict at the he "Umut" Case
  • Religious affaires in brief
  • LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM
  • Le bilan des grèves de la faim en prison s'élève à 100 victimes
  • Contre l'isolement: Une marche jusqu'à la frontière turque
  • Message de trois parlementaires belges sur la grèce de la faim
  • Incidents during 3 November Elections-1
  • Incidents during 3 November Elections-2
  • Manifestation contre une guerre contre l'Irak, plusieurs blessés
  • La vice-présidente de l'IHD suspendue du Barreau
  • Supreme Court: Torture is a crime against humanity
  • Peine de mort commuée pour 180 activistes kurdes et fondamentalistes
  • Human Rights violations in brief
  • PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA
  • Le procès contre Özgüden et deux  autres journalistes s'est ouvert à Istanbul
  • New message from Publisher Zarakolu
  • Human Rights Watch Honors Sanar Yurdatapan
  • Violations of thought freedom in brief
  • RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS
  • Un parrain de la mafia turque bientôt libéré de prison
  • QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION
  • Les Kurdes de Turquie ont subi une nouvelle déception électorale
  • KADEK: Continue the democratic serhildans
  • Appel contre les conditions carcérales d'Abdullah Ocalan
  • IHD: Landmines have taken 838 lives in 12 years
  • Feu vert conditionnel pour des émissions radiotélévisées en Kurde
  • KADEK: Six months tolerance for the government!
  • Retour à la normale dans le sud-est de la Turquie après 15 ans d'état  d'urgence
  • Kurdish Question in Brief
  • MINORITES / MINORITIES
  • Le patriarche arménien d'Istanbul plaide en faveur de l'adhésion turque à l'UE
  • SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC
  • Satisfaction des marchés après les élections en Turquie
  • La Turquie doit réformer "d'urgence" sa réglementation, selon l'OCDE
  • Fusillade entre membres de deux syndicats: 3 morts, 7 blessés (télévision)
  • Plus de recensement sous couvre-feu en Turquie
  • Maisons closes et "femmes de vie" turques en pleine modernisation
  • RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST
  • Victoire des islamistes en Turquie: un défi pour l'Europe
  • La Commission européenne "prête à coopérer" avec le nouveau pouvoir turc
  • Le monde veut coopérer avec une Turquie islamiste mais liée à l'Occident
  • M. Verheugen invite Ankara à libérer les prisonniers politiques, dont Leïla Zana
  • Porté par les urnes et craint des laïcs turcs, Erdogan trouve grâce en Europe
  • Washington veut travailler "étroitement" avec le futur gouvernement turc
  • Pour entrer dans l'UE, la Turquie doit en remplir les conditions politiques (Verheugen)
  • Giscard sème le trouble en rejetant la Turquie hors de l'UE
  • Pat Cox juge "mal avisés" les propos de M. Giscard d'Estaing sur la Turquie
  • Un responsable turc demande la démission de M. Giscard d'Estaing
  • L'UE attend qu'Ankara lève l'hypothèque sur la défense européenne
  • La Commission européenne en désaccord avec M. Giscard d'Estaing sur la Turquie
  • Fondations allemandes accusées d'espionnage en Turquie : procès en décembre
  • L'UE ne doit pas s'élargir à la Turquie, réitère M. Giscard d'Estaing
  • Verheugen contre une date d'ouverture de négociation à Copenhague
  • Les parlementaires de l'OTAN réunis sur fond de terrorisme international
  • Clôture de l'Assemblée parlementaire de l'Otan avant le sommet de Prague
  • M. Erdogan plaide pour l'ancrage de la Turquie à l'Union européenne
  • Cohn-Bendit : les déclaration de Giscard d'Estaing relèvent de "l'offense"
  • Le débat sur l'entrée de la Turquie dans l'UE s'envenime
  • Paris: les négociations commenceront quand les critères seront remplis
  • Le principal groupe du Parlement européen divisé sur l'adhésion de la Turquie
  • Schroeder croit en un "signal" au sommet européen de Copenhague
  • Le FMI se réjouit de travailler avec le nouveau gouvernement turc
  • Erdogan: "Nous ne voyons pas l'Union Européenne comme un club chrétien"
  • Londres apporte son soutien au programme de réformes du parti de Erdogan
  • Les opposants à l'adhésion turque donnent de la voix à Strasbourg
  • Plus de la moitié des Français opposés à l'entrée de la Turquie (sondage)
  • La Turquie a toute sa place en Europe, selon Jacques Chirac
  • Relations Otan-UE: M. Chirac fait part de son "irritation" au président turc
  • Ankara "insiste" pour une date de négociations à Copenhague
  • Le président turc doute de la sincérité des Quinze
  • Rasmussen s'attend à "une bonne décision pour l'UE et la Turquie" à Copenhague
  • UE: Berlin s'engagera pour un signal clair à Ankara au sommet de Copenhague
  • Hubert Védrine: la Turquie n'est "pas en Europe"
  • Giscard d'Estaing réitère son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE
  • Erdogan juge "déplacées" les déclarations de Giscard d'Estaing sur la Turquie
  • Le commissaire Verheugen: la discussion sur la Turquie "vient un peu tard"
  • La France encourage la Turquie et veut un consensus européen
  • Erdogan a parcouru l'Europe pour obtenir le feu vert de l'UE à Copenhague
  • RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS
  • Prudence en Israël après la victoire des islamistes en Turquie
  • Les Chypriotes-grecs jugent favorablement la victoire de l'AK en Turquie
  • L'AK réaffirme son opposition à une intervention américaine en Irak
  • M. Erdogan en faveur d'un règlement à Chypre "sur la base du modèle belge"
  • Le prochain gouvernement turc voudra développer les liens avec Israël (Mercan)
  • Chypre et l'UE, premiers tests du prochain gouvernement turc
  • Le gouvernement chypriote condamne la visite de Erdogan dans le nord de l'île
  • Chypre juge "inacceptable" un incident impliquant deux F-16 turcs
  • M. Erdogan annule une visite dans le nord de Chypre
  • L'AKP, vainqueur des élections, appelle l'Irak à coopérer avec les inspecteurs
  • L'Irak proteste contre la violation par la Turquie de son espace aérien
  • L'armée turque met en garde l'UE contre une adhésion trop rapide de Chypre
  • Le chef d'état-major turc appelle Bagdad à coopérer avec l'ONU
  • La Turquie veut quitter le commandement de l'ISAF en décembre
  • Les menaces de l'Armée turque sur la question chypriote
  • Les Chypriotes-turcs fêtent leur "Etat" sous la pression de l'ONU
  • M. Simitis appelle M. Bush à faire pression sur la Turquie
  • Chypre: Erdogan fustige les cartes du plan onusien
  • L'Armée turque jette le froid sur Chypre
  • Chypre: la Turquie pour des "concessions réciproques" (Erdogan)
  • Le plan de l'ONU sur Chypre est "négociable", déclare M. Erdogan
  • Accrochages quasi quotidiens au-dessus du nord de l'Irak
  • Baykal: Des "modifications radicales" nécessaires dans le plan de l'Onu pour Chypre
  • Barzani rejette tout plan américain sans entente sur l'avenir de l'Irak
  • Quel avenir pour les Kurdes d'Irak? L'heure des choix approche
  • Jalal Talabani veut rassurer les dirigeants turcs sur les intentions des  Kurdes
  • La Turquie appelle Bagdad à éviter la guerre
  • Chaîne humaine à Ankara contre une guerre en Irak
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    Arithmétique du séisme politique en Turquie!

    Le parti de la Justice et du développement (AK), islamiste, a remporté le 3 novembre une victoire sans précédent, d'une ampleur inattendue, aux législatives en Turquie. L'AK a obtenu 34,27% des suffrages et 363 des 550 sièges au parlement. Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), une formation laïque dirigé par Deniz Baykal, 64 ans, a obtenu 19,39% des suffrages et 178 sièges dans le prochain parlement. Neuf sièges sont allés à des indépendants.

    Aucun des autres 16 partis en lice --y compris ceux de la coalition gouvernementale tripartite sortante du Premier ministre Bulent Ecevit, le parti démocratique de Gauche (DSP, gauche nationaliste), Action nationaliste (MHP, ultranationaliste), Mère Patrie (ANAP, centre-droit)-- n'ont obtenu le minimum nécessaire de 10% des voix pour être représenté à l'Assemblée.

    C'est le cas également pour le parti démocratique du peuple (DEHAP), qui a obtenu 6,22% des votes au niveau national et plus de 40% dans plusieurs provinces kurdes à l'Est: Diyarbakir 56,20%, Batman 47,10%, Sirnak 46,00%, Hakkari 45,20%, Van 40,90%, Mardin 39,60%, Mus 37,90%, Agri 35,10%, Igdir 32,70%, Tunceli 32,50%, Siirt 32,20%, Bitlis 30,00%, Bingol 22,00%, Urfa 19,3%.

    Donc, le choix politique de 45% des électeurs ne sera pas représenté à l'Assemblée national.

    Voici un tableau comparatif des résultats définitifs obtenus par chaque famille politique en 1999 et 2002:
     
     

    Montée en votes et en sièges:

    ISLAMISTES (Total de 4 partis):

    1999: 15,64% (111 sièges)
    2002: 37,47%, (363 sièges)
    Gains: +21,83% (+252 sièges)
     

    AKP (Parti de la Justice et du développement): 2002: 34,28%  (+363 sièges)
    SP (Parti du Bonheur): 2002:  2,49%
    BTP (Parti de la Turquie indépendante): 0,48%
    MP (Parti  de la Nation): 1999: 0,26%; 2002: 0,22% (-4%)
    FP (Parti de la Vertu), interdit: 1999: 15,38% (111); 2002: 0 (-15,38%) (-111 sièges)


    INDEPENDANTS:

    1999: 0,93% (3 sièges)
    2002: 1,00% (9 sièges)
    Gains: +0,07% (+6 sièges)
     
     

    Chute en votes et montée en sièges:

    CENTRE-GAUCHE (Total de 3 partis):

    1999: 30,85% (136 sièges)
    2002: 21,76% (178 sièges)
    Pertes et gains: -9,09% (+42 sièges)
     

    CHP (Parti  républicain du peuple): 1999: 8,79%; 2002: 19,39% (+10,60% et); +178 sièges
    DSP (Parti de la gauche démocratique) 1999: 22,06%; 2002: 1,22% (-20,84%); -136 sièges
    YTP (Parti de la Turquie nouvelle): 2002: 1,15%


    Chute en votes et perte totale de sièges

    CENTRE-DROITE (Total de 4 partis):

    1999: 25,63% (171 sièges)
    2002: 15,89% (0 sièges)
    Pertes: -9,74% (-171 sièges)
     

    ANAP (Parti de la Mère-patrie): 1999: 13,22%, 2002: 5,13% (-8,09%) (- 86 sièges)
    DYP (Parti  de la Juste voie): 1999: 12,00%; 2002: 9,54% (-2,46%) (-85 sièges)
    LDP (Parti  démocrate libéral):1999: 0,41%; 2002:  0,28% (-0,13%)
    YP (Parti du pays): 2002: 0,94%


    EXTREME-DROITE (Total de 3 partis):

    1999: 19,45% (129 sièges)
    2002: 16,63% (0)
    Pertes: -2,82% (-129 sièges)

     
    MHP (Parti d'action nationaliste): 1999: 17,98%; 2002: 8,36%; (-9,62%) (-129 sièges)
    BBP (Parti de la Grande Union):1999: 1,47%; 2002:  1,02% (-0,45%)
    GP (Jeune Parti): 2002: 7,25%


    Montée ou chute en votes, sans gain de sièges

    DIVERS GAUCHE (Total de 4 partis)

    1999: 5,89% (sans sièges)
    2002: 7,26% (sans sièges)
    Gains: +1,37%
     

    DEHAP (Parti  démocratique du peuple), pro-kurde:1999: 4,73%; 2002: 6,22% (+1,49%)
    IP (Parti ouvrier): 1999: 0,19%; 2002: 0,51% (+0,32%)
    TKP (Parti communiste de Turquie), ancien SIP: 1999: 0,13%; 2002: 0,19% (+0,06%)
    ODP (Parti de la liberté et de la solidarité): 1999: 0,84%; 2002: 0,34% (-0,50%)
    Deux raisons principales du bouleversement politique

    L'AK, fondé il y a un peu plus d'un an sur les cendres d'un parti islamiste interdit, participait pour la première fois à des élections. Les sondages le créditaient de quelque 25% des voix et la dimension de sa percée constitue la principale surprise du scrutin.

    Dirigé par Recep Tayyip Erdogan, un ancien maire d'Istanbul déclaré inéligible par la justice en raison d'une condamnation pour "incitation à la haine religieuse", le parti est soupçonné par les autorités laïques du pays de vouloir remettre en cause les fondements de la constitution du pays.

    M. Erdogan, 48 ans, célébrait dimanche soir une victoire aigre-douce car il ne pourra devenir Premier ministre, la fonction devant revenir à un député.

    Les élections avaient été avancées de 18 mois en raison d'une crise gouvernementale provoquée par la mauvaise santé du Premier ministre sortant Bulent Ecevit, 77 ans, et par les divisions au sein de la coalition qu'il dirige depuis les précédentes législatives d'avril 1999.

    L'élimination des grands partis traditionnels du parlement s'explique notamment par une double protestation par les couches populaires des métropoles et de l'Anatolie contre:

     - la politique économique désastreuse pour les travailleurs, les paysans et les petites et moyenne entreprises imposée par le FMI. La récession s'est soldée par plus d'un million de nouveaux chômeurs, une chute de la livre turque de 50% par rapport au dollar, une hausse des taux d'intérêt et une inflation chronique.

     - l'intervention fréquente des militaires dans la vie politique et sociale sous prétexte de "protéger la laïcité et le système kémaliste" pour le maintien de leur dominance sur le pays.
     

    La presse turque souligne le fiasco des partis traditionnels aux élections

    La presse turque, y compris celle de sensibilité religieuse, mettait l'accent lundi sur le fiasco des anciennes formations parlementaires plutôt que sur la victoire prévisible des pro-islamistes, au lendemain d'élections législatives qui ont porté le parti de la Justice et du Développement (AK) seul au pouvoir.

    "Coup de torchon historique", semble se réjouir le quotidien religieux très radical Yeni Safak. "Ecevit, Yilmaz, Bahceli et Ciller sont désormais hors du Parlement", souligne le journal, qui énumère ainsi la liste des dirigeants de quatre partis traditionnels écartés de l'Assemblée.

    "Explosion de colère", titre le quotidien islamiste (tendance traditionnaliste) Milli Gazete, pour qui le peuple a pris sa revanche après cinq ans de "supplice" (allusion à la démission forcée du Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan sur pression de l'Armée) en "enterrant les partis au pouvoir dans les urnes".

    Milli Gazete insiste sur la "lourde facture" payée par le leader ultranationaliste Devlet Bahceli qui s'est "obstiné" à convoquer ces élections anticipées et qui quittera ses fonctions, faute d'avoir permis à son parti de se maintenir au Parlement.

    Pour le quotidien Hürriyet, la "première disparition" est celle de M. Bahceli, qui convoquera le congrès de son Action nationale, mais ne sera pas candidat à sa propre succession.

    "Comme le prédisaient les sondages, c'est le début d'une nouvelle ère dans notre histoire politique", écrit le quotidien islamiste libéral Zaman.

    "l'AKP est seul au pouvoir" et les partis sortants sont tous éliminés du parlement, ajoute t-il.

    "Les électeurs ont eu la main lourde" estime pour sa part en une le quotidien libéral Radikal.

    Selon l'éditorialiste Ismet Berkan, la nouvelle physionomie du Parlement a son bon et son mauvais côté: le mauvais, c'est que les voix de près de la moitié des électeurs ne sont pas représentées au Parlement, le bon, c'est qu'un seul parti sera au pouvoir.

    "Tremblement de terre", commente le grand journal Milliyet qui affiche un large "camembert électoral".

    "Hormis le CHP, aucun parti n'a passé le barrage", écrit Milliyet, et "l'AKP est seul au pouvoir".

    Quant au quotidien Star, du candidat Cem Uzan, il rappelle le paradoxe de l'éviction judiciaire du chef de l'AKP qui n'a pas pu se présenter à la députation en raison d'une ancienne condamnation pour "incitation à la haine religieuse" et qui ne peut donc pas être nommé Premier ministre.

    "La couleur du pouvoir est claire, l'identité du Premier ministre est inconnue", ajoute ce journal. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Les leaders de partis traditionnels font leurs adieux après les élections

    Les dirigeants de plusieurs partis politiques en Turquie ont annoncé leur prochain départ après l'échec cuisant de leurs formations aux élections législatives, remportées haut la main par un parti aux origines islamistes récemment fondé.

    Le nouveau parlement (550 sièges) sera constitué de 363 députés du parti de la Justice et du développement (AK), créé il y a un peu plus d'un an, et du parti social démocrate Républicain du peuple (CHP) qui a recueilli 178 sièges. Les neuf sièges restants reviennent à des indépendants.

    Ironiquement c'est Devlet Bahceli, le chef du parti de l'Action nationaliste (MHP), ultranationaliste et très critique de l'Union européenne, qui a été le premier, après la publication des premiers résultats qui confirmaient le débâcle de son parti, à annoncer son prochain départ, adoptant ainsi une démarche "à l'européenne", selon les analystes.

    Il a assumé "personnellement" la défaite du MHP, qui avec 8,5% des suffrages, n'aura aucun représentant au prochain parlement faute d'avoir obtenu le minimum nécessaire de 10% des voix.

    Sa formation avait pourtant réalisé une percée majeure aux précédentes législatives de 1999 avec 17% des voix, après 22 ans de traversée de désert.

    Les deux anciens Premier ministres Mesut Yilmaz et Tansu Ciller, qui représentent la droite classique avec leurs partis de la Mère Patrie (Anap), partenaire de la coalition gouvernementale, et de la Juste Voie (DYP), ont également annoncé leur décision de quitter la présidence de leurs partis. Le DYP a recueilli 9,5% des voix et l'Anap 5%.

    M. Yilmaz est allé plus loin et a annoncé la fin de sa carrière politique.

    La situation du parti de la Gauche démocratique (DSP) du Premier ministre démissionnaire Bulent Ecevit est quant à elle dramatique. Pour la première fois depuis l'avènement du multipartisme en Turquie en 1946, un parti aura ainsi vu son score chuter d'une élection à l'autre de 22% à 1,2%.

    Cette humiliante défaite est causée en partie par l'âge avancé (77 ans) du vétéran de la politique turque et par la rébellion sans précédent au sein de son parti, qui avait vu cet été la défection de plus de la moitié de ses 136 députés.

    M. Ecevit a laissé entendre qu'il passerait la main au prochain congrès de son parti, à l'instar du MHP, de l'Anap et du DYP.

    "Pour la première fois en Turquie nous constatons une punition collective infligée aux partenaires du gouvernement, qui a signé d'importantes réformes, et même de l'opposition", souligne Murat Yetkin, l'éditorialiste du journal libéral Radikal.

    Il note que cette situation donne l'espoir d'un "renouveau" politique en Turquie, où les partis politiques sont dirigés généralement par des leaders uniques qui ne tolèrent aucune opposition.

    L'ANAP et le DYP ont essuyé une succession de défaites électorales ces 10 dernières années depuis qu'ils sont dirigés par M. Yilmaz et Mme Ciller. Bien que les deux formations partagent des idéologies quasi-identiques, l'inimité que se vouent ces dirigeants n'a pas permis une alliance avant le scrutin et a entrainé leur défaite.

    "Au revoir", lançait mardi en gros titres à la une le journal islamiste Yeni Safak à l'adresse de la vieille école de la politique turque. (AFP, 5 novembre 2002)
     

    Cinq cents députés turcs, sur 550, entrent pour la première fois au parlement

    C'est un parlement turc remanié de fond en comble qui a tenu jeudi sa session inaugurale, puisque 500 des 550 députés que compte l'Assemblée y faisaient leur première entrée à l'issue des élections du 3 novembre.

    Les députés ont commencé à prêter serment jeudi après-midi lors d'une session toute protocolaire, tandis que les dirigeants de la majorité parlementaire, membres du parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, mettaient au point la liste du nouveau gouvernement qui comptera 23 ministres, comparée à 38 pour le gouvernement sortant.

    "Le monde nous regarde parce que nous affrontons un grand test de démocratie", a affirmé le président honoraire du parlement, Sukru Elekdag, un membre du parti d'opposition pro-laïque Républicain du Peuple (CHP).

    "Pour que la Turquie passe ce test, il est vital que les deux partis au parlement, même si ce sont des rivaux politiques, aident à protéger la république laïque et démocratique et coopérent aux objectifs nationaux", a-t-il déclaré.

    La Turquie jouera ainsi "un role de modèle et le seul exemple d'un système d'Etat qui allie l'Islam aux idéaux politiques modernes", a-t-il ajouté.

    Le leader de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, qui ne peut lui même être Premier ministre en raison d'une ancienne condamnation qui l'a rendu inéligible aux élections, devrait rencontrer vendredi le président Ahmet Necdet Sezer pour lui soumettre le nom du candidat retenu par son parti pour former le nouveau gouvernement.

    L'AKP dispose de 363 sièges au parlement et formera à lui seul le prochain gouvernement, ce qu'aucun parti n'avait réussi depuis plus de 10 ans.

    Il ne lui manque que quatre voix au parlement pour obtenir les deux tiers nécessaires pour amender la constitution sans référendum.

    Le CHP, le seul autre parti à avoir obtenu plus de 10% des suffrages aux élections, seuil minimum nécessaire pour être représenté à l'Assemblée, dispose lui de 178 sièges.

    C'est la première fois depuis 1948 qu'il n'y a plus que deux partis au parlement.

    Les neuf autres sièges sont occupés par des indépendants, dont Fadil Akgunduz, recherché par la justice pour fraude fiscale depuis deux ans et qui vient de regagner la Turquie après son élection puisqu'il dispose à présent de l'immunité parlementaire.

    M. Akgunduz, 44 ans, avait mené sa campagne électorale dans sa ville natale de Siirt (sud-est) sans y mettre les pieds. (AFP, 14 novembre 2002)
     

    La voie est ouverte pour juger 91 ex-députés turcs

    La justice turque va pouvoir rouvrir les dossiers de 91 anciens députés, accusés de différents délits et qui, battus aux élections législatives anticipées du 5 novembre, ont perdu leur immunité parlementaire, a-t-on appris jeudi de source proche du Parlement.

    Dix autres hommes politiques, également mis en cause par la justice mais qui ont conservé leur siège au Parlement, échapperont à d'éventuels procès.

    Nombre d'anciens parlementaires sont mis en cause pour des délits mineurs, mais certains risquent des peines de prison.

    Parmi eux figurent Sedat Bucak, ancien député de Sanliurfa (sud-est) du Parti de la Juste Voie (DYP, centre-droit) pour "constitution de bande armée".

    Son nom avait été fréquemment évoqué dans le cadre d'un scandale politico-mafieux qui avait éclaté en 1996 et qui mettait en cause des responsables de la police et des militants ultranationalistes.

    Un ancien ministre de l'Intérieur, Mehmet Agar, également cité dans cette affaire, a été réélu comme indépendant.

    Recai Kutan, ancien ministre et chef du parti du Bonheur (Saadet, pro-islamiste) pourrait être inculpé pour "usage de faux" dans un procès déjà en cours sur le financement occulte du parti de la Vertu (Fazilet), interdit par la justice pour "activités anti-laïques".

    Trois députés ultranationalistes pourraient être jugés pour avoir menacé des gardes du corps d'un ex-ministre.

    D'autre anciens élus pourraient être poursuivis pour négligence, coups et blessures, escroquerie, insulte ou trafic d'objets d'art.

    La justice turque vient par contre de lever un mandat d'arrêt émis à l'encontre de Fadil Akgunduz, recherché notamment pour fraude fiscale, mais qui vient d'être élu député indépendant.

    M. Akgunduz, 44 ans, est en fuite à l'étranger depuis deux ans et a mené sa campagne électorale dans sa ville natale de Siirt (sud-est) sans y mettre les pieds.

    Selon le journal suisse alémanique SonntagsZeitung, M. Akgunduz aurait escroqué des milliers de petits investisseurs en Suisse, en Allemagne et en Autriche pour un montant de 2,4 milliards de francs suisses (1,64 md euros), en vendant des actions d'une entreprise turque inexistante.

    M. Akgunduz, qui attend probablement la publication des résultats officiels des élections pour rentrer au pays, a remercié ses électeurs par téléphone. (AFP, 7 novembre 2002)
     

    Un procureur demande la levée de l'immunité d'un député soupçonné d'escroquerie

    Le procureur de la Cour de cassation turque a demandé mardi la levée de l'immunité d'un nouveau député qui, selon la presse suisse, a escroqué des milliers de petits investisseurs en Suisse, en Allemagne et en Autriche pour un montant de 1,64 milliard d'euros en vendant des actions d'une entreprise turque inexistante, a rapporté l'agence Anatolie.

    Dans sa requête adressée au ministère de la Justice, le premier procureur du pays, Sabih Kanadoglu, demande que l'immunité de Fadil Akgunduz, élu député indépendant de Siirt (sud-est) aux élections du 3 novembre, soit levée parce qu'il a été condamné en mars 2002 à deux ans de prison pour fraude, précise l'agence.

    Le ministère de la Justice devra à son tour envoyer cette requête au parlement qui doit décider en dernier ressort, par un vote des députés, de l'éventuelle levée de son immunité.

    M. Akgunduz, 44 ans, est rentré en Turquie six jours après les élections après deux ans de cavale à l'étranger. Il avait mené sa campagne électorale dans sa ville natale sans y mettre les pieds.

    Fadil Akgunduz était propriétaire d'une entreprise, Jetpa, dont le siège se trouvait à à Zurich (nord de la Suisse).

    Ingénieur en construction mécanique, il a vendu des actions sans valeur après avoir annoncé à des milliers de travailleurs immigrés, surtout des Turcs, que son entreprise construirait la première voiture turque.

    Deux prototypes de la voiture baptisée "Imza (signature en turc)" ont même été exposés au Salon de l'automobile de Genève en 2000.

    L'élection de M. Akgunduz à l'Assemblée nationale a provoqué un tollé dans la presse et auprès de l'opinion publique en Turquie.

    Les deux partis qui siègent au parlement, issu des législatives, le parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, et le Parti républicain du peuple (CHP), ont appelé à une réforme de l'immunité parlementaire et devraient voter sa levée en ce qui concerne M. Akgunduz, selon les  (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Le AKP officiellement déclaré vainqueur des élections

    Les autorités turques ont officiellement déclaré samedi le parti de la Justice et du développement (AKP) issu de la mouvance islamiste, vainqueur des élections de la semaine dernière, selon l'agence de presse Anatolie.

    Le parti de Recep Tayyip Erdogan a recueilli 34,29% des suffrages et détiendra une majorité absolue de 363 sièges sur les 550 que compte le Parlement, a annoncé le représentant du Haut conseil électoral Tufan Algan. Ce score lui permettra de former seul le prochain gouvernement, sans devoir faire appel à un partenaire, après plus de dix ans de coalitions.

    Un seul autre parti a franchi la barre des 10% des voix nécessaires pour entrer au Parlement. Avec 19,39% des bulletins, le Parti républicain du peuple (CHP), une formation laïque de centre-gauche, disposera de 178 sièges, devenant le seul parti d'opposition dans le prochain parlement.

    Les sièges restants reviendront à neuf candidats indépendants, a ajouté M. Algan.

    Le nouveau Parlement devrait être formellement investi jeudi.

    Les élections législatives anticipées du 3 novembre ont remanié de fond en comble le paysage politique turc, reléguant dans le désert politique de nombreux responsables qui ont dirigé les différents gouvernements du pays pendant des décennies.

    Ainsi le parti de la Gauche démocratique (DSP) du Premier ministre sortant Bulent Ecevit et ses deux partenaires au sein de la coalition gouvernementale sortante, le parti de l'Action nationaliste (extrême droite) de Devlet Bahceli, qui dominait l'ancien parlement, et le parti de la Mère patrie (centre-droit) de Mesut Yilmaz, ne seront pas représentés dans le parlement nouvellement élu.

    De même, le parti de la Juste Voie de Tansu Ciller, première et unique femme à avoir dirigé un gouvernement en Turquie, n'a pas obtenu le nombre de voix nécessaires pour être présent au parlement.

    Le chef de l'AKP M. Erdogan ne pourra pas devenir Premier ministre en raison de son inégibilité au parlement à la suite d'une condamnation prononcée en 1998 pour "incitation à la haine religieuse". Selon la Constitution turque, les Premiers ministres du pays doivent être membres du parlement.

    L'AKP devrait désigner la semaine prochaine un autre candidat pour le poste de Premier ministre. (AFP, 9 novembre 2002)
     

    Un nouveau gouvernement turc formé uniquement par le parti AK

    Abdullah Gul, vice-président du parti de la Justice et du Développement (AKP), a été chargé par le  président Ahmet Necdet Sezer de former le 58ème gouvernement de la Turquie. M. Erdogan ne pouvait lui même être nommé Premier ministre en raison d'une ancienne condamnation pour "incitation à la haine religieuse" qui a entrainé son inéligibilité. Le Premier ministre doit être choisi parmi les députés du parlement, selon la constitution.

    Le Premier ministre Gul a officiellement dévoilé lundi devant la presse la liste de son gouvernement formé de 24 (bien 24) ministres, après approbation de cette liste par le président de la République Ahmet Necdet Sezer.

    Composition du nouveau gouvernement turc

    Premier ministre: Abdullah Gul
    Vice-Premier ministres: Abdullatif Sener, Mehmet Ali Sahin, Ertugrul Yalcinbayir
    Ministres d'Etat: Mehmet Aydin, Besir Atalay, Ali Babacan, Kursat Tuzmen
    Ministre des Affaires étrangères: Yasar Yakis
    Ministre de l'Industrie et du Commerce: Ali Coskun
    Ministre de l'Intérieur: Abdulkadir Aksu
    Ministre de l'Agriculture: Sami Guclu
    Ministre du Logement: Zeki Ergezen
    Ministre des Finances: Kemal Unatikan
    Ministre de la Santé: Recep Akdag
    Ministre de la Défense: Vecdi Gonul
    Ministre de la Justice: Cemil Cicek
    Ministre des Communications: Binali Yildirim
    Ministre des Forêts: Osman Pepe
    Ministre de l'Energie: Hilmi Guler
    Ministre de l'Education: Erkan Mumcu
    Ministre du Travail: Murat Basesgioglu
    Ministre du Tourisme: Gurdal Aksit
    Ministre de la Culture: Huseyin Celik
    Ministre de l'Environnement: Imdat Sutluoglu

    Le premier ministre Abdullah Gul est un économiste au langage pro-occidental, représentant l'aile modérée d'une formation aux origines islamistes.

    A 52 ans, cet homme à la moustache poivre et sel qui a su garder le sourire aux temps les plus difficiles, va diriger un gouvernement composé des seuls membres du parti de la Justice et du Développement (AKP), grand vainqueur des élections législatives anticipées du 3 novembre.

    Responsable des affaires politiques, M. Gul est vice-président du parti, créé à l'été 2001 sur les cendres d'un parti islamiste dissous.

    Né dans une famille modeste le 29 octobre 1950 à Kayseri (centre), un fief islamiste, où il a été par quatre fois élu député depuis 1991, Abdullah Gul, est diplômé de la faculté des sciences économiques de l'Université d'Istanbul.

    Il a fréquenté par la suite des établissements universitaires en Grande-Bretagne et obtenu à son retour en Turquie une maîtrise, puis un doctorat en économie.

    Il a affirmé lors d'un entretien qu'il préférerait vivre aux Etats-Unis ou en Europe, plutôt que s'installer en Iran ou en Libye.

    De 1983 à 1991, il a travaillé comme spécialiste économique à la Banque de développement islamique dont le siège se trouve à Jeddah (Arabie Saoudite), avant de regagner la Turquie pour se présenter aux élections de 1991 aux côtés de l'ex-Premier ministre Necmettin Erbakan, pionnier de l'Islam politique en Turquie et dont le parti, Refah, fut interdit en 1998 pour "activités anti-laïques".

    Elu député, il est nommé vice-président du Refah chargé des affaires internationales et mène des tournées dans les capitales européennes et aux Etats-Unis pour expliquer la position de son parti.

    Réélu aux législatives de 1995, il est nommé porte-parole du premier gouvernement de coalition islamiste de l'histoire de la Turquie moderne où il occupe le poste de ministre d'Etat chargé des Relations extérieures, dont l'épineux dossier chypriote.

    Chassé du pouvoir par la pression de la hiérarchie laïque turque, civile et militaire, en juin 1997, le gouvernement de M. Erbakan tombe et le Refah est interdit début 1998.

    A l'instar de nombre de députés du parti, Abdullah Gul rejoint le parti de la Vertu (Fazilet).

    Représentant les "modernistes" contre les "traditionalistes" emmenés par Recai Kutan, un fidèle de M. Erbakan, il est battu au congrès qui sonne le glas du parti, accentuant les profondes divergences entre les deux courants.

    Le Fazilet est également dissous par la justice turque pour "activités anti-laïques" en 2001.
     Deux nouvelles formations émergent alors -- l'AKP et le parti du Bonheur (Saadet, pro-islamiste).

    Abdullah Gul, qui pourrait prétendre à la direction du parti, préfère rester dans l'ombre de Recep Tayyip Erdogan, l'ancien maire d'Istanbul et dirigeant charismatique de l'AKP, qui sera finalement déclaré inéligible aux élections de novembre en raison d'une condamnation pour propagande islamiste.

    M. Gul est alors vite pressenti pour prendre sa place à la tête du gouvernement, M. Erdogan ne pouvant le faire car n'étant pas député.

    Au fil des ans, Abdullah Gul a su peaufiner sans arrogance son image d'homme de confiance et de sérieux en maintenant de bonnes relations avec les milieux occidentaux.

    Affirmant respecter les preceptes de l'Islam, il avoue un goût pour le théâtre.

    Réputé brillant et méthodique, M. Gul avait milité aux côtés de son épouse, qui porte le voile, en faveur du port du foulard islamique, interdit dans les universités et la fonction publique en Turquie, pays musulman à l'Etat strictement laïque.

    M. Gul, qui parle l'anglais, est père de trois enfants.

    M. Gul, 52 ans, a nommé Yasar Yakis, un ancien diplomate de carrière, au poste de ministre des Affaires étrangères et Vecdi Gonul, un ancien gouverneur et ex-président de la Cour des comptes, au poste de ministre de la Défense.

    Ali Babacan, un ex-conseiller financier de 35 ans, a été nommé ministre d'Etat et devrait assumer le contrôle de l'économie turque.

    En réponse à une question des journalistes, M. Gul a laissé entendre que lors de leur entretien exceptionnellement long d'une heure et demie, le chef de l'Etat avait imposé son choix pour certains postes.

    "C'est possible", a-t-il répondu.

    Ali Coskun, un vice-président du parti de la Justice et du Développement (AKP), un moment pressenti comme ministre d'Etat responsable de l'économie en crise a finalement été nommé ministre de l'Industrie et du Commerce.

    Une seule femme a pu entrer au cabinet: Mme Gurdal Aksit est nommée ministre du Tourisme.

    La passation de pouvoir entre M. Gul et le Premier ministre sortant Bulent Ecevit, un vétéran de la politique turque qui a subi une cuisante défaite aux élections du 3 novembre, devrait avoir lieu mardi à 12H00 GMT, selon l'agence Anatolie.

    L'AKP, créé il y a un an, a remporté une victoire écrasante aux législatives avec plus de 34% des voix et 363 sièges au parlement qui en compte 550. Le dirigeant de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, ne pouvait prétendre au poste en raison de son inéligibilité parlementaire et c'est M. Gul qui a été nommé à ce poste samedi.

    Plusieurs tâches ardues attendent le nouveau gouvernement: la Turquie est frappée par la pire récession de son histoire et au plan international elle cherche à décrocher au sommet européen de Copenhague, en décembre, une date pour l'ouverture, dès l'année prochaine, de négociations d'adhésion à l'Union européenne. (AFP, 18 novembre 2002)
     

    Des tâches difficiles attendent le nouveau Premier ministre turc

    Des tâches difficiles et urgentes tant sur le plan intérieur qu'extérieur attendent le nouveau Premier ministre turc Abdullah Gul, occupé pour l'instant à la constitution d'un gouvernement qui devra appliquer un programme détaillé de réformes annoncées par son parti, estimaient dimanche les commentateurs locaux.

    Nommé samedi, M. Gul, économiste de 52 ans et vice-président du parti de la Justice et du Développement (AKP), s'est donné deux jours pour former son cabinet et a promis de prendre des mesures immédiates pour relancer l'économie et promouvoir les normes démocratiques de la Turquie, dans la perspective d'une adhésion à l'Union Européenne.

    Ces engagements ont généralement été bien accueillis par une presse au ton optimiste dimanche, mais selon les commentateurs, la nouvelle équipe au pouvoir hérite d'un calendrier difficile avec moins d'un mois avant le sommet décisif de l'UE à Copenhague consacré au processus d'élargissement, auquel la Turquie veut être associée.

    "L'allure s'accélère. Nous entrons dans une période très intense pour des sujets essentiels", souligne le quotidien Vatan newspaper.

    Ankara souhaite que les dirigeants de l'UE fixent, lors du sommet de Copenhague des 12 et 13 décembre, une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion mais jusqu'à présent Bruxelles a refusé de le faire, exigeant d'Ankara plus de réformes.

    Cette question est liée à celle de l'île divisée de Chypre, dont la partie sud, reconnue internationalement, devrait être invitée à rejoindre la future UE élargie en 2004, par le sommet de Copenhague, alors même que les Nations Unies viennent de faire aux deux parties une proposition de plan de paix.

    Samedi, le chef de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que son parti, issu de la mouvance islamiste, était favorable à des discussions sur la base du plan de l'ONU, pourtant critiqué par les Chypriotes turcs comme par le gouvernement sortant.

    Mais M. Erdogan a également durci sa position sur la perspective d'adhésion de Chypre à l'UE, estimant qu'Ankara et Nicosie devraient rejoindre l'Union  simultanément, ce qui pourrait repousser de plusieurs années l'adhésion de Chypre.

    "L'AKP semble sincère dans son désir de résoudre la question de Chypre, mais il n'est pas difficile de deviner qu'un plan prévoyant des concessions territoriales nuirait à n'importe quel gouvernement au pouvoir en Turquie", estime un commentateur du journal à grand tirage Hurriet Daily.

    A l'intérieur du pays, l'AKP a promis d'accélérer les privatisations, les réformes fiscales, les baisses du prix de l'énergie et les programmes sociaux destinés aux plus pauvres, frappés par le programme de relance économique soutenu par le FMI.

    L'AKP a dit souhaiter une révision de ce programme sans pour autant remettre en cause ses principaux objectifs, que sont le retour d'une gestion transparente des fonds publics et d'une croissance soutenue.

    "Le programme du parti a été jugé impressionnant et sincère par tous les secteurs de la société, mais il ne dit pas comment seront financés ces objectifs ambitieux", note le quotidien Vatan.

    "L'attention que le gouvernement apportera à ses relations avec le FMI sera décisive" pour relancer l'économie, qui montre des signes de reprise après des mois de récession, ajoute-t-il.

    Les yeux seront également tourné vers Abdullah Gul pour voir s'il sera un Premier ministre effectif ou s'il ne sera qu'un pantin dans l'ombre du charismatique Erdogan, qui lui a déjà coupé l'herbe sous le pied en annonçant lui même les priorités de son parti en lieu et place du nouveau Premier ministre, ont souligné plusieurs journaux. (AFP, 17 novembre 2002)
     

    Les nouveaux députés ont prêté serment

    C'est un parlement turc remanié de fond en comble qui a tenu jeudi sa session inaugurale, puisque 500 des 550 députés que compte l'Assemblée y faisaient leur première entrée à l'issue des élections du 3 novembre.

    Les députés ont commencé à prêter serment jeudi après-midi lors d'une session toute protocolaire, tandis que les dirigeants de la majorité parlementaire, membres du parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, mettaient au point la liste du nouveau gouvernement qui comptera 23 ministres, comparée à 38 pour le gouvernement sortant.

    "Le monde nous regarde parce que nous affrontons un grand test de démocratie", a affirmé le président honoraire du parlement, Sukru Elekdag, un membre du parti d'opposition pro-laïque Républicain du Peuple (CHP).

    "Pour que la Turquie passe ce test, il est vital que les deux partis au parlement, même si ce sont des rivaux politiques, aident à protéger la république laïque et démocratique et coopérent aux objectifs nationaux", a-t-il déclaré.

    La Turquie jouera ainsi "un role de modèle et le seul exemple d'un système d'Etat qui allie l'Islam aux idéaux politiques modernes", a-t-il ajouté.

    Le leader de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, qui ne peut lui même être Premier ministre en raison d'une ancienne condamnation qui l'a rendu inéligible aux élections, devrait rencontrer vendredi le président Ahmet Necdet Sezer pour lui soumettre le nom du candidat retenu par son parti pour former le nouveau gouvernement.

    L'AKP dispose de 363 sièges au parlement et formera à lui seul le prochain gouvernement, ce qu'aucun parti n'avait réussi depuis plus de 10 ans.

    Il ne lui manque que quatre voix au parlement pour obtenir les deux tiers nécessaires pour amender la constitution sans référendum.

    Le CHP, le seul autre parti à avoir obtenu plus de 10% des suffrages aux élections, seuil minimum nécessaire pour être représenté à l'Assemblée, dispose lui de 178 sièges.

    C'est la première fois depuis 1948 qu'il n'y a plus que deux partis au parlement.

    Les neuf autres sièges sont occupés par des indépendants, dont Fadil Akgunduz, recherché par la justice pour fraude fiscale depuis deux ans et qui vient de regagner la Turquie après son élection puisqu'il dispose à présent de l'immunité parlementaire.

    M. Akgunduz, 44 ans, avait mené sa campagne électorale dans sa ville natale de Siirt (sud-est) sans y mettre les pieds. (AFP, 14 novembre 2002)
     

    Bulent Arinc élu président du parlement turc

    Bulent Arinc, député du parti de la Justice et du Développement (AKP) qui a formé le nouveau gouvernement turc, a été élu mardi président de l'Assemblée nationale de Turquie, a annoncé le président par intérim du parlement monocaméral, Sukru Elekdag.

    M. Arinc, âgé de 54 ans, était le seul candidat de son parti contre le candidat de l'opposition, Onder Sav, membre du parti social-démocrate Républicain du Peuple (CHP).

    M. Arinc a obtenu 369 voix et M. Sav 173 voix. Un total de 546 députés (sur 550) ont participé au vote.

    Avocat de formation, M. Arinc est l'un des membres fondateurs en 2001 de l'AKP, un parti aux origines islamistes. Il avait été élu député en 1995, puis en 1999, respectivement pour les partis pro-islamistes de la Prospérité (Refah) et de la Vertu (Fazilet), interdit en 1998 et 2001 pour "activités anti-laïques".

    Il s'était notamment fait distinguer par le passé pour son farouche engagement en faveur de la levée de l'interdiction du port du foulard islamique dans les universités et la fonction publique en Turquie, pays musulman à l'Etat strictement laïque. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Le Premier ministre Gül présente son programme de gouvernement

    Le premier ministre Abdullah Gul a présenté samedi devant l'Assemblée nationale turque le programme de son gouvernement, nommé lundi, dans un discours de 80 minutes reposant essentiellement sur les mesures de modernisation et de transparence de l'état.

    "Nous mènerons notre travail en coopération et dans le dialogue avec tous les secteurs de la société, en premier lieu avec l'opposition (parlementaire), dans un environnement démocratique et transparent", a indiqué M. Gül devant une Assemblée au grand complet.

    Toutes les décisions gouvernementales feront l'objet de lois, discutées au parlement, a-t-il notamment affirmé.

    "Une nouvelle Constitution participative et libérale sera préparée", a déclaré le nouveau Premier ministre issu de la mouvance islamiste, précisant qu'elle serait conforme à la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et à la Convention européenne des Droits de l'Homme dont la Turquie est signataire.

    La Turquie est déterminée à faire cesser les violations des Droits de l'Homme et "en premier lieu" la torture, selon M. Gul.

    Le cinquante-huitième gouvernement de la République turc sera composé de cadres "honnêtes, courageux, expérimentés et capables", a-t-il souligné, ajoutant que les responsables de l'administration "devront rendre des comptes".

    Il a rappelé, par opposition, que le pays n'avait jamais réussi jusque là à se départir de "la corruption et du pourrissement politique en raison de la lourdeur et de l'extrême centralisation".

    M. Gul a également affirmé vouloir améliorer le fonctionnement de la Justice, annonçant la formation de nouveaux tribunaux pour acélérer les procédures, la suppression des lois qui ne respectent pas les garanties juridiques, l'indemnisation des justiciables victimes d'erreurs judiciaires.

    Il a promis de renforcer les organisations de la société civile et de travailler en collaboration et "à égalité" avec celles-ci.

    Il a par ailleurs insisté sur sa volonté de consolider la relance économique, de réduire l'inflation à un seul chiffre grâce à une gestion par des responsables de l'économie rassemblés "sous un seul toit".

    Les mesures envisagées vont de l'incitation à l'exportation à une large réforme fiscale, en passant par la facilitation des formalités pour l'investissement.

    La Constitution et la loi électorale seront modifiées pour mettre fin aux "injustices", allusion au barrage de 10% des voies nécessaires pour qu'un parti politique puisse être représenté au Parlement, mais aussi à l'inéligibilité du leader du parti au pouvoir Tayyip Erdogan.

    Le barrage a évincé 16 des 18 formations en course lors du dernier scrutin, y compris tous les anciens groupes parlementaires et des partis recueillant la majorité des voies dans des régions entières comme le DEHAP (pro-kurde).

    Les restrictions à la liberté d'enseigner et d'étudier seront levées, a encore annoncé Abdullah Gul, évoquant l'enseignement de la langue kurde, tout récemment tolérée, et l'interdiction du port du voile qui touche des milliers d'étudiantes.

    En matière de politique étrangère, le Premier ministre a rappelé la "détermination" de la Turquie à remplir les critères de Copenhague pour permettre l'adhésion "entière" de la Turquie à l'Union Européenne.

    Il a affirmé vouloir consolider les liens avec la Grèce, et trouver une solution au problème chypriote, mais d'une façon "qui ne mette pas en danger l'existance de la communauté turcophone".

    Il a aussi expliqué vouloir renforcer les liens de la Turquie avec le Monde arabe.

    Le vote de confiance au parlement doit intervenir jeudi, après des discussions en session plénière qui doivent débuter mardi. (AFP, 23  novembre 2002)
     

    De nouvelles réformes avant le sommet de Copenhague

    Le gouvernement turc a élaboré un projet de nouvelles réformes démocratiques afin de renforcer ses chances d'obtenir au sommet européen de Copenhague, à la mi-décembre, une date, dès 2003, pour l'amorce de négociations d'adhésion à l'Union européenne.

    Le projet, qui prévoit 36 amendements législatifs, porte surtout sur le renforcement de la lutte contre la torture et la défense des droits de l'Homme, selon le document dont l'AFP a obtenu une copie jeudi.
     Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en Turquie, a indiqué que le gouvernement prévoyait de faire adopter ce nouveau paquet de réformes d'ici le 8 décembre, soit juste avant le le sommet de Copenhague, les 12 et 13 décembre.

    L'une des importantes dispositions de ce paquet concerne notamment le cas de l'ex-députée kurde Leyla Zana et de trois autres condamnés.

    Si le projet est adopté, Mme Zana et trois autres ex-députés condamnés à 15 ans de prison en 1994 pour des activités séparatistes liées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, ex-rébellion kurde de Turquie) pourront être rejugés.

    La Cour européenne des droits de l'Homme avait qualifié leur procès d'inéquitable et le Conseil de l'Europe avait demandé en janvier à Ankara de réviser leur procès.

    Le vice-Premier ministre Ertugrul Yalcinbayir, chargé du dossier européen, a précisé que le projet sera soumis dans sa forme finale, d'ici mardi à l'Assemblée.

    Une autre importante disposition prévoit des mesures plus répressives contre la torture, pour laquelle la Turquie est souvent épinglée.

    Les procureurs pourront lancer des poursuites contre les fonctionnaires, en l'occurrence des membre des forces de l'ordre, sans au préalable obtenir une autorisation des supérieurs de la personne incriminée. Le projet de loi prévoit par ailleurs de lever le délai de prescription pour juger de tels cas.

    Le projet rend en outre plus difficile l'interdiction des partis politiques dans le pays où de nombreuses formations pro-islamistes et pro-kurdes ont été interdites par le passé.

    L'AKP, qui fait lui même l'objet d'une procédure d'interdiction, est issu d'un de ces partis pro-islamistes, celui de la Vertu (Fazilet), interdit en 2001 pour "activités anti-laïques".

    D'autres dispositions portent sur le renforcement de la liberté d'expression et les droits des prévenus.

    M. Erdogan, qui est rentré tard mercredi d'un tournée européenne qui l'a mené dans 12 membres de l'UE, s'est dit convaincu à Paris, dernière étape de son périple, que grâce aux réformes annoncées, "une date sera annoncée à Copenhague, ce qui permettra qu'on ne parle plus désormais des problèmes entre les civilisations, mais de leur rapprochement".

    Le projet a également été présenté à l'avance au parti Républicain du Peuple (CHP, social-démocrate), qui représente l'opposition au parlement, dans le but d'obtenir le plus "vaste consensus" possible pour son adoption.

    Il a toute les chances d'être rapidement adopté vu la forte majorité de l'AKP (363 sur 550) à l'Assemblée.

    La Turquie est officiellement candidate à l'adhésion européenne depuis 1999, mais le mois dernier la Commission européenne a refusé de fixer une date pour le début des négociations, arguant du fait que la Turquie ne remplit pas tous les critères politiques. (AFP, 27 novembre 2002)
     

    Le nouveau gouvernement turc obtient la confiance du parlement

    Le nouveau gouvernement turc du Premier ministre Abdullah Gul a obtenu jeudi lors d'un vote la confiance du parlement, qui a approuvé son programme.

    Sur les 516 députés (sur 550) qui ont participé au vote, 346 ont voté en faveur du programme du nouveau gouvernement formé par le parti de la Justice et du Développement (AKP), une formation aux origines islamistes, issu des élections du 3 novembre.

    Quelque 170 députés du parti Républicain du Peuple (CHP, social-démocrate), le parti d'opposition au parlement, ont voté contre.

    M. Gul qui s'est adressé aux députés à l'issue du vote a indiqué qu'une "nouvelle période" s'ouvrait en Turquie et que son gouvernement oeuvrerait "jour et nuit" pour remédier aux problèmes du pays.

    Il a promis que son gouvernement traiterait tous les citoyens de la même manière, sans discrimination, et s'est dit ouvert aux critiques et aux recommandations de l'opposition.

    L'AKP a remporté une écrasante victoire aux législatives avec plus de 34% des voix, suivi du CHP avec près de 20% des suffrages. L'AKP détient 363 sièges et le CHP 178.

    Le chef de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, a été déclaré inéligible en raison d'une ancienne condamnation et c'est M. Gul, son bras droit, qui dirige le gouvernement, le 58ème de Turquie.

    Huit sièges reviennent à des indépendants. Un neuvième indépendant a récemment rallié un parti de centre-droit.

    Le programme du gouvernement, présenté samedi au parlement, préconise la préparation d'une nouvelle constitution "participative et libérale" et une transparence de l'appareil d'Etat pour venir à bout de la corruption.

    Le programme insiste la volonté du gouvernement de consolider la relance économique et de réduire l'inflation à un seul chiffre.

    Les mesures envisagées vont de l'incitation à l'exportation à une large réforme fiscale, en passant par une simplification des formalités pour l'investissement.

    En matière de politique étrangère, la Turquie s'engage notamment à remplir les critères de Copenhague pour permettre l'intégration de la Turquie à l'Union Européenne.

    Le gouvernement vient également d'élaborer un projet de nouvelles réformes, portant notamment sur le renforcement de la lutte contre la torture et la défense des droits de l'Homme, qu'il entend faire adopter avant le sommet de l'UE à Copenhague, à la mi-décembre. (AFP, 28 novembre 2002)
     

    FORCES ARMEES / ARMED FORCES

    Le vainqueur des législatives reçoit la bénédiction de l'armée

    Le vainqueur des élections législatives turques, le parti de la Justice et du Développement (AK), issu d'un parti islamiste interdit, a reçu mardi la bénédiction de l'armée, garante des valeurs laïques du pays musulman, et le soutien de l'opposition dans la course pour rejoindre l'Union européenne.

    "Les résultats reflètent la volonté du peuple, je la respecte", a dit le chef d'état-major turc, le général Hilmi Ozkok, à la presse turque lors d'une visite à Washington.

    "Les élections se sont déroulées conformément aux règles démocratiques", a-t-il ajouté dans une première déclaration commentant l'arrivée massive au pouvoir d'une formation aux colorations islamistes, même si celle-ci préfère se qualifier de conservatrice ou de centre-droit.

    L'AK a remporté une écrasante victoire aux législatives avec plus de 34% des voix (363 sièges sur 550). Sa direction devait entamer mardi des discussions, qui pourraient durer plusieurs jours, afin de déterminer qui sera son candidat au poste de Premier ministre.

    Ce parti, fondé l'an dernier sur les cendres d'un parti islamiste interdit, se défend de toute idéologie religieuse. Mais ses critiques craignent qu'il ne cherche à remettre en question l'ordre laïque, dont l'armée est le garant.

    Des coups d'Etat militaires ont renversé trois gouvernements turcs depuis 1960, et la simple pression de l'armée a eu raison du premier gouvernement islamiste du pays en 1997.

    Le chef de l'AK, Recep Tayyip Erdogan, 48 ans, a de nouveau souligné mardi l'ancrage occidental de la Turquie lors d'un entretien avec Deniz Baykal, le leader du parti social-démocrate pro-laïque (CHP, parti Républicain du peuple).

    Le CHP, arrivé en seconde place aux élections, sera le seul parti d'opposition au parlement avec 178 députés.

    Les deux formations ont décidé de faire cause commune mardi et d'oeuvrer pour faire avancer la candidature de la Turquie à l'UE, avant que le sommet européen de Copenhague, les 12-13 décembre, ne se prononce sur l'élargissement.

    La Turquie réclame avec insistance l'ouverture dès l'an prochain des négociations sur son adhésion.

    Pour promouvoir la candidature de la Turquie, M. Erdogan devrait prochainement visiter plusieurs des capitales européennes, à commencer par Athènes.

    "Le sommet européen de Copenhague doit donner à la Turquie le résultat qu'elle attend", a dit M. Erdogan.

    M. Baykal, de son côté, a indiqué qu'il était du "droit" de la Turquie d'obtenir un résultat positif à Copenhague.

    Mardi, la direction de l'AK devrait se réunir pour choisir son candidat au poste de Premier ministre. M. Erdogan ne peut être nommé à ce poste ayant été déclaré inéligible en raison d'une condamnation pour propagande islamiste en 1998.

    Le candidat qui disposerait des meilleures chances de former le prochain gouvernement serait Abdullah Gul, vice-président du parti, selon la presse.

    Ce théoricien du parti, âgé de 52 ans, était ministre d'Etat dans le premier gouvernement islamiste de Turquie (1996-1997) dirigé par Necmettin Erbakan. Leur parti a été dissous par la justice pour "activités anti-laïques".

    Le marchés financiers turcs semblaient accueillir avec satisfaction l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement stable en Turquie, après 10 ans de gouvernements de coalition.

    La Bourse d'Istanbul a enregistré une hausse de 6,7% à la clôture de sa première séance mardi, après une première hausse lundi de 6,1%. (AFP, 5 novembre 2002)
     

    Première rencontre au sommet entre les généraux turcs et le gouvernement

    Le Premier ministre turc Abdullah Gul et des  ministres de son gouvernement issu de la mouvance islamiste ont eu vendredi  leur première réunion avec les généraux, fervents défenseurs des principes  laïques de l'Etat dont ils s'estiment les garants.

    La réunion mensuelle du Conseil national de sécurité (MGK), qui regroupe  notamment les cinq principaux généraux du pays, le président, le Premier  ministre, le ministre de la défense et celui des Affaires étrangères, était la  première depuis la victoire électorale du parti de la Justice et du  Développement (AKP), fondé l'an dernier par des dirigeants modérés d'un parti  islamiste dissous pour "activités antilaïques".

    L'ordre du jour de la réunion n'a pas été révélé, mais la question de la  réunification de Chypre et une possible intervention militaire américaine  contre l'Irak voisin devraient figurer en bonne place dans ces entretiens,  selon la presse.

    Le Conseil national de sécurité, organisme en théorie purement consultatif,  mais dont les recommandations sont toujours suivies par le gouvernement,  permet à l'armée de s'exprimer sur les principales questions touchant à la  sécurité intérieure et extérieure du pays.

    La réunion du MGK intervient juste avant les visites à Ankara, la semaine  prochaine, des ministres des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, du  Danemark et de Grèce pour discuter de la demande d'adhésion de la Turquie à  l'Union européenne et des propositions de l'ONU en vue d'un règlement de la  question chypriote.

    Par ailleurs, le numéro deux américain au ministère de la défense, Paul  Wolfowitz, sera également à Ankara la semaine prochaine pour tenter de  convaincre la Turquie de coopérer dans le cadre d'une éventuelle future  opération militaire contre l'Irak.

    Le nouveau gouvernement turc a exprimé son opposition de principe à une  opération militaire, mais a laissé la porte ouverte au cas où celle-ci  obtiendrait l'aval de l'ONU.

    Les Etats-Unis souhaiteraient notamment obtenir l'autorisation d'utiliser  la base aérienne d'Incirlik, dans le centre-sud du pays, pour une éventuelle  campagne aérienne, selon la presse américaine.

    Des avions américains et britanniques y sont déjà déployés dans le cadre  d'une mission d'interdiction de survol de l'Irak du nord,.

    Pour M. Gul, la rencontre devait également avoir une valeur symbolique.

    Il faisait en effet partie du premier gouvernement islamiste du pays,  dirigé par Necmettin Erbakan, et que l'armée, au travers du MGK, avait  contraint à la démission en 1997.

    L'AKP a rejeté ses origines islamistes, affirmant avoir adopté un programme  pro-occidental et pro-laïc.

    Au lendemain de l'élection, le chef de l'état-major, le général Hilmi  Ozkok, avait pour sa part promis que l'armée respecterait le choix des  électeurs, mais les militaires considèrent néanmoins le nouveau gouvernement  avec suspicion.

    L'armée a d'ailleurs manifesté --de façon très protocolaire-- vendredi son  agacement face à la remise en cause de l'interdiction du port du foulard  islamique --considéré comme un signe de soutien à l'intégrisme-- lors d'une  réception officielle.

    Les généraux, qui rendaient leurs premières visites de courtoisie aux  principaux membres du gouvernement --qui a reçu jeudi la confiance du  parlement-- n'ont passé que deux minutes dans le bureau du président du  parlement, Bulent Arinc, refusant la présence de photographes.

    M. Arinc avait invité son épouse, qui porte le foulard islamique, à  l'accompagner la semaine dernière à l'aéroport pour officiellement saluer le  président Ahmet Necdet Sezer lors de son départ pour Prague, à la grande  indignation de la presse pro-laïque. (AFP, 29 novembre 2002)
     

    AFFAIRES RELIGIEUSES / RELIGIOUS AFFAIRS

    Le leader du parti islamiste veut rassurer l'Europe et les laïcs

    Recep Tayyip Erdogan, le leader du parti de la Justice et du Développement, qui vient de remporter les élections en Turquie, s'est voulu rassurant lundi à la fois pour l'Europe et pour la société laïque turque, qui redoutent l'arrivée au pouvoir d'un parti nouveau, issu d'une formation islamiste interdite.

    Affirmant sa volonté d'accélérer la candidature de la Turquie à l'intégration européenne, M. Erdogan a annoncé qu'il souhaitait visiter rapidement des capitales européennes, à commencer par Athènes, pour discuter de la candidature turque à l'UE.

    "Il faut effectuer ces visites le plus rapidement possible, d'ici une semaine à dix jours", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, soulignant la nécessité d'aller vite avant la tenue du sommet de l'UE à Copenhague en décembre qui doit avaliser un élargissement de la communauté.

    M. Erdogan a affirmé qu'il avait fait savoir aux ambassadeurs de l'Union européenne à Ankara qu'il souhaitait visiter différentes capitales pour discuter de l'ouverture de négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.

    Il a précisé que le Premier ministre grec, Costas Simitis, l'avait invité à se rendre en Grèce comme première étape d'une possible tournée européenne.

    "J'aurai des consultations avec des chefs de gouvernement ou des dirigeants de partis politiques au pouvoir, ainsi qu'avec des dirigeants de partis d'opposition, et je discuterai avec eux de la meilleure façon pour la Turquie d'obtenir l'ouverture de négociations sur son adhésion à l'Union", a déclaré M. Erdogan. "Notre priorité en ce moment c'est l'Union européenne."

    Il a également récusé l'appellation d'"islamiste" attribuée à son parti, affirmant que ce dernier n'avait rien de religieux et était entièrement acquis aux valeurs laïques de l'Etat turc.

    Lors de sa première intervention télévisée en direct, dimanche soir, ses premiers mots étaient d'ailleurs allés à ses militants pour qu'ils ne troublent pas l'ordre public en célébrant dans l'euphorie devant les locaux du parti à Istanbul et Ankara.

    Pour ce qui est de son programme politique -- ou plutôt celui de son parti, M. Erdogan ne pouvant être Premier ministre du fait de son inéligibilié--, les observateurs et notamment les analystes économiques soulignent l'effet positif et rassurant de ses premières déclarations.

    "Sur les questions clefs, il s'est montré très modéré, jusqu'à vouloir travailler avec le parti républicain du Peuple (CHP, seul parti d'opposition) pour renforcer les relations avec l'Union Européenne", constate Sengul Dagdeviren-Ornek, économiste à la Oyakbank, alors que l'index de la bourse d'Istanbul a grimpé de 7,2% en première séance.

    M. Erdogan, dont le rôle futur reste à définir du fait de l'interdiction politique qui pèse sur lui depuis sa condamnation pour "incitation à la haine religieuse", a donné à l'opinion publique et internationale six "garanties", affirme pour sa part le quotidien Hürriyet, plutôt proche des nationalistes.

    "Nous allons accélérer la candidature de la Turquie à l'intégration européenne", a notamment promis M. Erdogan.

    "Nous renforcerons l'intégration économique de la Turquie avec le reste du monde", a-t-il également promis, se disant déterminé à "appliquer le programme économique avec le Fonds monétaire international" qu'il pensait, à une époque, pouvoir "rediscuter".

    "Nous n'interviendrons pas dans le mode de vie des citoyens", a-t-il encore précisé à l'égard de ceux qui pensent qu'il est prêt à introduire la Charia, la loi coranique.

    Et il a pris soin de désamorcer un sujet explosif ces dernières années, pour lequel il pourrait toutefois avoir à rendre des compte à son électorat.

    Alors que la "bataille du foulard" islamiste dans les universités et les administrations a été un des thèmes de campagne, il a affirmé que cette question "n'était pas une priorité" pour lui.

    Le leader de l'AK a également eu un mot apaisant en direction des militaires: "Nous ne créerons pas de tensions en Turquie, il n'y aura pas de répétition du problème du 28 février", a-t-il dit en allusion aux événements de 1997 lorsque l'armée avait acculé le Premier ministre de l'époque, l'islamiste Necmettin Erbakan, à la démission.

    A ceux qui craignent que l'AK exerce un pouvoir peu démocratique, il a également offert une modification de la Constitution pour changer le système électoral.

    Aujourd'hui, 45% des électeurs ne sont pas représentés au Parlement, en raison de l'élimination des partis n'ayant pas obtenu 10% des suffrages. Ce problème fera partie d'une réforme de la Constitution où "il y a beaucoup de choses à changer", a-t-il avancé.

    Le parti AK a remporté dimanche les législatives avec 34,2% des suffrages, soit une majorité de près des 2/3 de sièges au Parlement, lui donnant le droit de former un gouvernement sans chercher à former une coalition. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Les Turcs ont choisi le "référentiel islamique", selon le PJD marocain

    La victoire des islamiste modérés aux élections législatives de dimanche en Turquie démontre que les "peuples musulmans" choisissent le "référentiel islamique", a estimé lundi à Rabat un responsable du parti marocain de la Justice et du Développement (PJD, islamiste).

    "Les peuples musulmans choisissent toujours pour leur pays un développement basé sur le référentiel islamique", a déclaré à l'AFP Saâd Eddine Othmani, secrétaire général adjoint du PJD, une formation islamiste qui a enregistré une forte progression lors des éléctions législatives du 27 septembre au Maroc.

    M. Othmani, qui dit préférer l'expression de "partis à référence islamique" à celle de "partis islamistes", assure que ces formations politiques "sont démocratiques et respectent la démocratie".

    Le secrétaire général adjoint n'a pas commenté directement la victoire des islamistes turcs du Parti pour la justice et le développement (AK), qui ont remporté dimanche la majorité absolue au Parlement.

    "Les partis à référence islamique doivent respecter les intérêts légitimes de l'Occident dans le monde musulman", a dit M. Othmani.

    Le Parti pour la Justice et le Développement marocain a remporté en septembre 40 sièges sur les 325 que compte la Chambre des représentants, se classant en troisième position des formations politiques marocaines derrière l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et l'Istiqlal (nationaliste).

    La participation éventuelle de ce parti au gouvernement marocain n'est pas encore définitivement tranchée.

    La nomination le 9 octobre d'un nouveau Premier ministre sans appartenance politique, Driss Jettou, n'a pas encore été suivie de la mise en place d'une nouvelle équipe gouvernementale. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Les islamistes aux premiers rangs dans le monde arabo-musulman (1)

    La victoire électorale du Parti de la Justice et du Développement en Turquie montre que les islamistes sont désormais aux premiers rangs dans le monde arabo-musulman, au pouvoir comme dans l'opposition, écrit mardi le journal marocain Attajdid.

    "Quand la liberté, ou une marge de liberté, est accordée aux gens pour dire leur mot et choisir leurs représentants, ils optent pour le candidat de l'islam et de sa charia tolérante", écrit notamment Attajdid qui commente la victoire des islamistes turcs.

    Les peuples arabo-musulmans, "y compris dans la Palestine occupée", précise le journal, "ont choisi les islamistes pour occuper les premiers rangs au pouvoir comme dans l'opposition et la résistance".

    Attajdid fait un parallèle entre la victoire des islamistes turcs et la percée des islamistes marocains qui ont triplé le nombre de leurs députés lors des législatives du 27 septembre.

    Cette percée "a convaincu de larges couches de la population marocaine que la guerre ouverte contre l'identité de la nation a bel et bien échoué", écrit le journal en allusion aux partis politiques marocains de gauche accusés de s'écarter des références islamiques.

    "Les peuples musulmans choisissent toujours pour leur pays un développement basé sur le référentiel islamique", avait déclaré à l'AFP Saâd Eddine Othmani, un responsable du PJD, en commentant les résultats du scrutin législatif du 3 novembre en Turquie.

    Résumant l'inquiétude des milieux de gauche au Maroc face à la victoire des islamistes turcs, le journal Al Bayane a estimé pour sa part que les précédentes expériences de gouvernement islamique ont été "désastreuses", citant les cas de l'Iran, du Soudan et de l'Afghanistan.

    Le monde entier, ajoute ce journal, aura "les yeux rivés sur les bords de la Mer noire" pour analyser le "degré d'attachement" des islamistes turcs à l'Etat de droit et à la démocratie. (AFP, 5 novembre 2002)
     

    Les islamistes aux premiers rangs dans le monde arabo-musulman (2)

    La presse algérienne était partagée mardi sur la victoire remportée dimanche en Turquie par les islamiste modérés de Justice et Développement (AK) faisant le parallèle entre la Turquie et l'Algérie en proie depuis dix ans aux assauts des islamistes qui veulent y instaurer un Etat islamique.

    Le quotidien Le Matin estime, qu'en dépit de la victoire de l'AK, la Turquie "ne sera pas islamiste" car sa Constitution dispose de "garde-fous interdisant toute perspective d'instauration d'un Etat fondé sur le religieux".

    "En Algérie, l'islam est la religion de l'Etat. (...) Rien ne dit, en cas de victoire électorale, que les islamistess ne se sentiront pas autorisés par cette disposition constitutionnelle à instaurer un ordre sociopolitique fondé sur le religieux dans le cadre de la Constitution actuelle", souligne encore ce journal, très opposé aux islamistes.

    "La victoire du courant islamiste en Turquie est vécue comme une catastrophe par les laïco-démocrates en Algérie, qui ont fait de l'Etat turc un exemple à imiter pour barrer la route à l'islamisme politique chez nous", fait remarquer Le Quotidien d'Oran, modéré.

    Le quotidien arabophone conservateur Ech-chourouk suggère aux "éradicateurs" algériens, qui combattent farouchement le courant islamiste, de "méditer sur ce qui vient de se passer" en Turquie.

    "Le courant islamiste en Algérie est-il une émanation des profondeurs de la société ou constitue-t-il une pathologie passagère succeptible d'être éradiquée", lance ce jounal à l'adresse des "éradicateurs".

    "Et le vent de la démocratie turque a soufflé et jeté ses feuilles sur les têtes des éradicateurs algériens", ajoute Ech-chourouk.

    La victoire du parti islamiste turc constitue "une douche écossaise" pour l'Union européenne (UE), estime le quotidien Liberté.

    "L'Europe chrétienne acceptera-t-elle d'intéger en son sein un pays géré désormais par un parti islamiste", s'interroge ce journal.

    Le journal El Watan, qui affirme que la Turquie "vient de vivre un véritable seïsme politique", estime que si le leader de l'AK, Tayyip Erdogan, revenait sur ses "engagements" à respecter la Constitution, "le pays serait engagé dans une nouvelle épreuve de force, sauf à vivre une nouvelle crise politique qui résulterait de la dissolution de l'AK (...)".  (AFP, 5 novembre 2002)
     

    Le principal parti réformateur iranien salue le nouveau gouvernement turc

    Le Front de la participation, principal parti réformateur au Parlement iranien, a salué dimanche la nomination au poste de Premier ministre turc d'Abdullah Gul, dirigeant d'un parti aux origines islamistes.

    "Nous sommes sûrs que la nouvelle vague de démocratie en Turquie produira un effet profond sur tous les pays islamiques et multipliera par deux l'espoir des musulmans de donner l'exemple de la coexistence entre démocratie et religion", a déclaré le chef du Front de la participation, Mohammad-Reza Khatami, frère du président iranien Mohammad Khatami.

    Mohammad-Reza Khatami s'exprimait dans une lettre adressée à Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP), qui a remporté les législatives turques et auquel appartient Abdullah Gul.

    "Nous saluons le processus d'approfondissement de la démocratie en Turquie et exprimons notre satisfaction devant cette victoire", a-t-il ajouté. (AFP, 17 novembre 2002)
     

    La Cour européenne examine le droit au foulard islamique à l'université turque

    La Cour européenne des droits de l'homme a examiné mardi les requêtes de deux Turques qui protestent contre l'interdiction de porter le foulard islamique à l'université dans leur pays.

     Les jeunes femmes, Zeynep Tekin, 27 ans, et Leyla Sahin, 29 ans, estiment que cette interdiction viole leurs droits à la liberté d'expression, de conscience et à la vie privée et constitue une discrimination.

    Elles ont saisi la Cour respectivement en mars et juillet 1998. Leurs requêtes ont été déclarées recevables en juillet dernier.

    Leyla Sahin, qui poursuit actuellement des études de médecine en Autriche, était présente à l'audience. En mars 1998, alors qu'elle était en cinquième année de médecine à l'université d'Istanbul, la jeune femme s'était notamment vu refuser l'accès à des épreuves puis son inscription administrative, a rappelé la Cour européenne.

    De son côté, Zeynep Tekin a été exclue en décembre 1993 pendant quinze jours de l'université d'Ege en Turquie, où elle était étudiante en deuxième année à l'école d'infirmière.

    Elle avait assisté à des travaux en clinique, coiffée d'un foulard au lieu de la coiffe réglementaire prévue par une circulaire du Conseil de l'enseignement supérieur datant de 1988.

    La jeune femme a contesté en vain cette décision auprès d'un tribunal administratif dont le jugement a été confirmé en octobre 1997 par le Conseil d'Etat turc.

    L'un des représentants du gouvernement turc, Sükrü Alpaslan, a rappelé mardi que "la laïcité était un principe fondamental de la République turque". Il a estimé que les foulards islamiques n'étaient pas "compatibles avec une atmosphère laïque, scientifique et contemporaine" et étaient "contraires à un Etat démocratique".

    Le jugement de la Cour européenne est attendu d'ici trois mois. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Polémique autour du voile de la femme du président du parlement

    Le tout nouveau président du parlement turc, Bulent Arinc, a provoqué une vive polémique en se présentant à une cérémonie officielle le lendemain de son élection à son poste avec sa femme portant le foulard islamique, a rapporté jeudi la presse turque.

    "Le foulard monte à la tête de l'Etat" turc, titrait le journal à gros tirage Hurriyet concernant cette première apparition voilée de l'histoire de la Turquie, pays musulman mais à l'Etat strictement laïc, d'une femme d'un président du parlement au cours d'une cérémonie officielle.

    M. Arinc, membre du parti de la Justice et du Développement (AKP), un parti aux origines islamistes, grand vainqueur des élections du 3 novembre, a été élu mardi à une forte majorité des députés président de l'Assemblée nationale.

    Mercredi, accompagné de son épouse, il a assisté à une cérémonie protocolaire pour saluer le président de la République Ahmet Necdet Sezer à son départ de l'aéroport d'Ankara pour le sommet de l'Otan à Prague.

    M. Arinc est ainsi devenu président de la République par intérim en l'absence de M. Sezer, selon la Constitution.

    "La voile dans le protocole d'Etat" titrait pour sa part à sa une le quotidien libéral Milliyet>.

    Malgré la tradition islamique du pays, le port du foulard y est interprété comme une déclaration de soutien à l'islam intégriste, contraire aux statuts laïcs de l'Etat. Son port demeure interdit dans les universités et les administrations publiques.

    Mais depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP qui avait fait campagne pour la levée de cette interdiction, les femmes de 16 ministres sur 25, y compris celle du Premier ministre Abdullah Gul, portent le voile. Un record de l'histoire du pays.

    M. Arinc n'a jamais caché son farouche engagement en faveur de la levée de l'interdiction du port du foulard dans les universités et la fonction publique.

    Il a rejeté jeudi devant la presse des accusations "infondées" à son encontre, regrettant "la tempête causée autour de l'habillement de mon épouse".

    Il a indiqué "croire" que le voile de sa femme n'était contraire "ni aux lois ni aux règles de protocole".

    Le chef du parti d'opposition Républicain du Peuple (CHP, pro-laïc) au parlement, Deniz Baykal, a dénoncé un "fait accompli" de la part de M. Arinc qui ne pourra entraîner qu'une "polarisation" entre laïcs et anti-laïcs, rapporte l'agence Anatolie.

    "Des actions irresponsables ne peuvent que contribuer à de nouvelles tensions (dans la société). Dieu sait ce que nous allons voir par la suite", a-t-il poursuivi.

    La presse se demandait jeudi si cette "première violation" des traditions séculaires aurait un impact sur d'autres institutions laïques.

    "Il faut faire attention, ce sera ensuite au tour des universités et des lycées", mettait en garde Emin Colasan l'éditorialiste de Hurriyet, estimant qu'"à ce train" la Turquie pourra avoir des juges et des agents de police portant le voile.

    Le quotidien de centre-gauche Cumhuriyet qualifiait la présence de Mme Arinc à la cérémonie comme "un affront, un défi" aux valeurs républicaines. (AFP, 21 novembre 2002)
     

    La Cour suprême de Turquie défend l'interdiction du port du voile islamique

    La Cour suprême de Turquie a pris la défense  vendredi de l'interdiction du port du voile islamique dans les administrations  et les universités, soulignant que le foulard avait été utilisé comme "symbole  de rébellion" contre le caractère laïc de l'Etat, a rapporté l'agence Anatolia.

    Ces conclusions sont émises dans un jugement qui rejette une précédente  décision de justice ayant acquitté le rédacteur en chef du journal islamiste  Akit. Ce dernier avait qualifié les partisans de l'interdiction du foulard  "d'ennemis", dans un article publié en l'an 2000.

    "L'article en question qualifiait d'ennemis ceux qui, en conformité avec la  loi, s'opposent au port dans les lieux publics du foulard, que certains  secteurs de la société ont parfois utilisé comme symbole de la rébellion  contre la laïcité, l'un des principaux principes de la République", a estimé  la Cour suprême.

    En publiant cet article, Akit "a incité le peuple à la haine sur la base  des différences religieuses d'une façon qui peut être dangereuse pour l'ordre  public", a ajouté le tribunal, selon l'agence de presse Anatolia.

    L'interdiction du port du foulard islamique en Turquie a été renforcée  depuis 1997, lorsque l'armée a lancé une campagne en faveur de la laïcité.

    Le nouveau gouvernement turc, formé par un parti conservateur aux origines  islamistes, le Parti de la Justice et du Développement (AKP), souhaite  résoudre le problème du port du voile dans les universités, où beaucoup de  femmes ont été contraintes d'abandonner leurs études après avoir refusé  d'enlever leur foulard.

    L'AKP a cependant indiqué qu'il tenterait de parvenir à un consensus au  sein de la société, avant de prendre une décision. (AFP, 29 novembre 2002)
     

    Le président turc rappelle au pouvoir les valeurs laïques de l'Etat

    Le président turc Ahmet Necdet Sezer est intervenu dimanche, pour la première fois après la victoire électorale d'un parti aux origines islamistes, pour rappeler les principes strictement laïcs de l'Etat, mettant sévèrement en garde contre toute atteinte à ces valeurs.

    Le chef de l'Etat, un ancien président de la Cour constitutionnelle très respecté par l'opinion publique, a profité de la journée des enseignants pour lancer un avertissement au parti de la Justice et du Développement (AKP), qui a formé le nouveau gouvernement.

    "Il n'apportera rien à personne de remettre à l'ordre du jour la question du voile", a dit M. Sezer.

    Celui-ci avait, la semaine dernière, serré la main de la femme voilée du président du parlement, Bulent Arinc, membre de l'AKP, lors d'une cérémonie protocolaire. Ce geste n'a pas suscité de crise, mais un vif débat dans la presse et l'opinion publique.

    Il s'agissait de la première apparition voilée dans l'histoire de la Turquie, pays musulman mais Etat laïc, de la femme d'un président du parlement lors d'une cérémonie officielle.

    M. Sezer a rappelé les décisions de la Cour constitutionnelle interdisant le port du voile dans les lieux publics, soulignant qu'il est "impossible" d'amender la loi fondamentale pour lever cette interdiction.

    Il a affirmé "qu'il ne saurait aucunement être question de renoncer aux principes fondamentaux de l'Etat garantis par la Constitution".

    Malgré la tradition islamique du pays, seul membre musulman de l'Otan, le port du foulard y est interprété comme une déclaration de soutien à l'Islam intégriste. Son port demeure strictement interdit dans les universités et les administrations publiques.

    Le Premier ministre Abdullah Gul a minimisé dimanche soir les propos de M. Sezer, mais indiqué que son gouvernement s'engagerait dans des réformes dans le domaine des libertés individuelles, en référence au port du voile.

    L'AKP a annoncé lors de sa campagne électorale qu'il ne faisait pas une "priorité" de la question du voile, mais exprimé son désir de réparer les privations du droit à l'éducation qui frappent de nombreuses étudiantes, interdites d'accès aux universités parce qu'elles portent le voile.

    Depuis la formation la semaine dernière du nouveau gouvernement, les journaux turcs ne cessent de publier à la Une les photos des épouses voilées des membres du conseil des ministres.

    Les femmes de 16 ministres sur 25, y compris celle du Premier ministre, portent le voile, un record dans l'histoire du pays.

    Le ministre de la Santé, Recep Akdag, a même dû inviter les photographes chez lui pour "démontrer" que sa femme ne portait pas le tchador comme l'affirmait la presse, mais le voile.

    Un doyen des journalistes, Altemur Kilic, a perdu son poste au journal conservateur Turkiye après avoir violemment critiqué M. Arinc pour avoir amené son épouse à une cérémonie officielle, ce qui constituait, selon lui, un "défi" aux principes républicains.

    M. Kilic, 79 ans, est le fils de Kilic Ali, un compagnon d'armes de Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la Turquie moderne.

    L'avertissement de M. Sezer était à la Une de tous les journaux lundi.

    Selon le journal populaire Vatan, le chef de l'Etat à mis un terme aux  spéculations selon lesquelles il aurait "accepté" le "fait accompli" au sujet du voile.

    "La mise en garde de M. Sezer vise le pouvoir qui devrait plutôt s'occuper du chômage et de la récession que du voile", soulignait l'éditorial de ce journal.

    Selon le journal Hurriyet, M. Sezer a renoncé à ce que sa femme l'accompagne lors d'une visite de travail mercredi à Berlin, pour éviter que Mme Arinc soit présente à l'aéroport pour le saluer une nouvelle fois. (AFP, 25 novembre 2002)

    The verdict at the he "Umut" Case

    On 13 November the 9th Chamber of the Court of Cassation announced its verdict on the decision in the so-called "Umut" (Hope) case passed by Ankara SSC No. 2 on 7 January. 24 defendants had been tried for 22 actions, including the killing of journalist Ugur Mumcu, Dr. Bahriye Üçok, Prof. Dr. Muammer Aksoy and Prof. Dr. Ahmet Taner Kislali.

    Ankara SSC No. 2 had sentenced Ferhan Özmen, Necdet Yüksel and Rüstü Aytufan to death according to Article 146/1 TPC for the "violent attempt to overthrow the constitutional order". The defendants Mehmet Ali Tekin, Abdülhamit Çelik, Muzaffer Dagdeviren, Fatih Aydin, Mehmet Sahin, Talip Özçelik, Hakki Selçuk Sanli, Mehmet Kassap, Mehmet Gürova, Adil Aydin and Murat Nazli were sentenced to 15.5 years' imprisonment according to Article 168/2 TPC. Under the same provision the defendant Yusuf Karakus was sentenced to 15 years' imprisonment and Hasan Kiliç was sentenced to 18 years', 9 months' imprisonment according to Article 168/1 TPC.

    Sentences under Article 168 TPC refer to leading or simple membership of an illegal organization. In this case the organization had been named as "Tevhid Selam", an organization said to be under Iranian influence. Dervis Polat and Yüksel Pekdemir were sentenced to 45 months' imprisonment according to Article 169 TPC.

    The defendants Musa Koca, Ismail Koçhan, Seref Dursun, Adnan Yükdag and Abdullah Argun Çetin were acquitted. Abdullah Argun Çetin was, however, to be charged at a criminal court. The defendants Yusuf Karakus and Muzaffer Dagdeviren were facing additional terms in prison, because earlier convictions had been suspended conditionally.
     

    The 9th Chamber commuted the death penalties of Necdet Yüksel and Rüstü Aytufan, who had been convicted for the killings of Ugur Mumcu and Prof. Dr. Ahmet Taner Kislali in the name of "Tevhid Selam" to life imprisonment. These defendants will not be tried again.

    The sentence against Ferhan Özmen, allegedly a leader of the "Jerusalem Army" was quashed as far as the killings of Prof. Dr. Muammer Aksoy and Dr. Bahriye Üçok are concerned. He had admitted to have participated in the killing of Kislali and Mumcu. The Court confirmed the sentences against Dervis Polat and Yüksel Pekdemir and the acquittal of Abdullah Argun Çetin as well as the sentences against Mehmet Gürova, Mehmet Kassap, Adil Aydin, Talip Özçelik, Hakki Selçuk Sanli and Murat Nazli, but quashed the verdicts against Mehmet Ali Tekin, Abdülhamit Çelik, Muzaffer Dagdeviren, Fatih Aydin, Mehmet Sahin and Hasan Kiliç on the grounds of insufficient investigation. The latter 6 defendants and Ferhan Özmen will have to be retried at Ankara SSC.

    The killings had been carried out in the 1990s, but only after the killing of Prof. Dr. Ahmet Taner Kislali on 21 October 1999 the police conducted operations against the organization "Tevhid Selam" starting in May 2000. The first hearing was held on 14 August 2000. (Cumhuriyet-TIHV, November 14, 2002)
     

    Religious affaires in brief

    Life imprisonment at the Hezbollah Case at Diyarbakir

    The Trial of Edip Balik concluded at Diyarbakir SSC on 31 October. He has been charged with membership of radical Islamic organisation Hezbollah and wounding a police officer. He was sentenced according to the Article 146/1 TPC and will serve life imprisonment. (Özgür Gündem- TIHV, November 1, 2002)

    Sugden detaines at the visit to Headscarved Students

    On 1 November HRW representative Jonathan Sugden was detained, when he visited students, who were not allowed into Kadiköy Theological Lyceum for wearing headscarves. He was released after 40 minutes. (Yeni Safak- TIHV, November 2, 2002)

    Sentences at the IBDA-C Trial

    On 8 November Istanbul SSC passed its verdict on 3 alleged members of the radical Islam organization IBDA-C, charged with several bomb attacks. Fahri Önder was sentenced to life imprisonment, Ümit Altun to 29 years and Sebahattin Koçak to 23 years 6 months' imprisonment. (Milliyet-TIHV, November 9, 2002)

    Sentences at the Hezbollah Trial in Diyarbakir

    On 12 November Diyarbakir SSC No. 1 passed its verdict on 20 defendants detained in 2000 and charged with membership and activities for the radical Islamic organization Hezbollah. The defendants pleaded not guilty. After a short break the court announced the sentences. Muhtesem Kaya, A.Selam Kaymaz, Resul Artagan, Mirzeyda Uyan, Mehmet Üçenap and Zekeriya Binen'e were sentenced to 12.5 years' imprisonment under Article 168/2 TPC for being members of Hezbollah. The other 14 defendants, also still in pre-trial detention, were sentenced to 45 months' imprisonment for support of Hezbollah. These sentences were suspended since the date of the offence was before 23 April 1999. (Özgür Gündem-TIHV, November 13, 2002)
     

    LE TERRORISME DE L'ETAT / STATE TERRORISM

    Le bilan des grèves de la faim en prison s'élève à 100 victimes

    La grève de la faim qui dure depuis plus de deux ans pour protester contre le régime d'isolement carcéral dans les prisons turques a fait trois nouvelles victimes en novembre 2002. Le nombre total des victimes s'élève ainsi à 100.

    Serdar Karabulut, 32 ans, s'est éteint le 9 novembre dans un hôpital d'Ankara près d'un an et demi après s'être joint au mouvement. Karabulut avait été condamné en 1991 à 30 ans de prison pour appartenance au Front-Parti de Libération du Peuple Révolutionnaire (DHKP-C).

    Imdat Bulut,, arrêté en février 2000 dans le cadre d'opérations policières visant le DHKP-C, est mort le 19 novembre à l'hôpital de Bayrampasa d'Istanbul. Il a commencé à jeûner en juin 2001.

    Zeliha Erturk, 25 ans, est morte le 30 novembre à l'hôpital Sisli Etfal d'Istanbul, portant à 60 le total des victimes d'un mouvement de protestation. Elle a été arrêtée pour appartenance au DHKP-C.

    La grève a été initiée en octobre 2000 par plus d'un millier de prisonniers d'extrême gauche pour dénoncer l'entrée en service de prisons dites "de type F" où les cellules ne contiennent qu'une ou trois personnes, remplaçant les vastes dortoirs de plusieurs dizaines de détenus en fonction jusque là.

    Les grévistes affirment que ce régime d'"isolement" les désocialise et les expose aux mauvais traitements de la part des gardiens et des forces de sécurité.

    Les protestataires observent un jeûne tournant, absorbant de l'eau salée, sucrée et enrichie de vitamines pour rester en vie et ne pas perdre toutes leurs facultés mentales.

    Le nombre des victimes de la grève de la faim s'élève à 58 morts. Ce chiffre comptabilise également des parents et proches de détenus qui ont observé un jeûne de solidarité, à domicile.

    En plus de ces victimes, un assaut des forces de gendarmeries en décembre 2000, pour réduire le mouvement dans une vingtaine de prisons, avait fait 32 victimes dont deux gendarmes, et le gouvernement avait alors ouvert des nouvelles prisons dites "de type F".

    Quatre prisonniers se sont en outre immolés par le feu en soutien aux grévistes et quatre autres personnes ont été tuées lors d'une intervention de la police en novembre dernier contre une maison d'Istanbul occupée par des grévistes.

    Les protestataires avancent que le nouveau système désocialise les détenus et les expose aux mauvais traitements des forces de sécurité.

    Mais le gouvernement s'est toujours catégoriquement refusé à revenir à l'ancien système, estimant qu'elles étaient la raison de fréquentes et sanglantes mutineries avec prises d'otages dans des prisons régulièrement dénoncées par les Européens pour leurs tristes bilans.

    Les grévistes de la faim ont considérablement abaissé leurs exigences pour mettre fin à leur grève et sont prêts à accepter un compromis avancé par les chefs des 4 principaux barreaux du pays. Ce compromis, résumé sous la formule, 3 clefs 3 portes, permettrait aux détenus de 3 cellules de 3 détenus (9 personnes), de pouvoir communiquer entre eux pendant huit heures par jour. Toutefois, le ministère de la justice la refuse en invoquant des obstacles de nature technique et sécuritaire.

    Le gouvernement refuse cependant catégoriquement d'envisager un retour à l'ancien système des dortoirs, estimant qu'il était à l'origine de régulières mutineries avec prise d'otages, tout comme il refuse d'aménager des activités communes pour sortir les détenus de leur isolement.

    Actuellement quelque 10.000 des 55.000 détenus que compte la Turquie sont des détenus politiques accusés de terrorisme ou d'appartenance à un parti ou une organisation politiques illégaux. (Info-Türk, 30 novembre 2002)
     

    Contre l'isolement: Une marche jusqu'à la frontière turque

    Le communiqué de TAYAD (Association des parents de prisonniers politiques en Turquie):

    "Le 20 octobre 2000, les prisonniers politiques ont déclenché une grève de la faim contre les prisons cellulaires appelées aussi prisons de type F.

    "Comme ailleurs dans le monde, les détenus politiques de Turquie étaient conscients qu'un tel régime d'isolement était destiné à les dépersonnaliser, les désocialiser et qu'ils constituait une atteinte à leur dignité et à leur identité politique. Les révolutionnaires de Turquie qui, jusqu'alors, ont toujours risqué leur vie et leur liberté dans leur lutte pour la création d'un pays indépendant et démocratique et pour l'émancipation des peuples, ont dû une nouvelle fois se sacrifier contre la politique d'isolement.

    "Après avoir reçu l'approbation de l'Union européenne, le 19 décembre 2000, l'Etat turc a perpétré un assaut dans vingt prisons durant lequel 28 détenus ont été sauvagement assassinés à coups de gourdins, par balles, asphyxiés par des gaz ou brûlés vifs et ce, pour briser la résistance des détenus. Des suites de cet assaut meurtrier appelé cyniquement "opération de retour à la vie", des centaines de détenus ont été gravement blessés. Les survivants ont été déportés vers des prisons de type F qui étaient encore en chantier.

    "En réponse à ce carnage, des centaines de prisonniers politiques ont rejoint la grève de la faim à outrance connu sous le nom de "jeûne à mort".

    "Entre-temps, au dehors, les familles et les amis des prisonniers politiques ont eux aussi entamé une grève de la faim par solidarité. Malgré les attaques sanglantes et le black-out médiatique imposé par l'Etat, la grève de la faim a gagné tout le pays.

    "En adoptant de nouvelles lois interdisant la diffusion d'informations relatives au ëjeûne de la mort', l'Etat a développé une politique d'isolement dans tout le pays. De nombreux éditorialistes et journalistes ont ainsi été traduits en justice pour avoir simplement évoqué la situation dans les prisons.

    "Face à un nombre croissant de décès, l'Etat a tenté de détruire la résistance des détenus en imposant le chantage de la liberté conditionnelle pour ceux qui étaient à l'article de la mort, en vertu de l'article 399 du code de procédure pénale, en vue de diviser le mouvement.

    "Mais cette fois, les détenus libérés ont déjoué ce plan en poursuivant leur résitance hors-les-murs.

    "Depuis le début de cette résistance par le jeûne entamée le 20 octobre et qui se poursuit inexorablement, 98 personnes ont perdu la vie et quelque 500 prisonniers ont été rendus amnésiques des suites de l'alimentation forcée mais aussi en raison de la persistance des conditions inhumaines d'isolement qui règnent dans les prisons de type F. Ces derniers souffrent aujourd'hui du syndrome de Wernicke-Korsakoff qui fait d'eux une véritable armée de morts-vivants.

    "Malgré tout, la résistance et l'hécatombe continuent contre ces prisons qui, rappelons-le, portent le label européen.

    "Ainsi, les pays européens sont autant responsables du décès de nos prisonniers que le régime qui sévit en Turquie. Ces établissements pénitentiaires tant vantés en Europe sont de véritables mouroirs en Turquie.

    "En ce début de troisième année de résistance, beaucoup de choses semblent avoir changé. Avant et après les élections du 3 novembre, de nombreux ministres ont quitté leur poste et un gouvernement de coalition tout entier s'est écroulé. Pourtant le régime d'isolement est toujours en vigueur tandis que les ministres intérimaires cherchent pitoyablement à s'innocenter en arguant que l'isolement est une "politique d'Etat contre laquelle on ne peut rien faire".

    "En Europe aussi, malgré le changement de plusieurs gouvernements, les nouveaux arrivants continuent à appuyer la politique carcérale qui sévit en Turquie.

    "A l'heure, en Turquie, le gouvernement n'a pas encore été constitué alors que la politique d'isolement de l'oligarchie turque et de l'Union européenne se poursuit. Le dernier décès survenu le 8 novembre est en quelque sorte un avertissement pour la nouvelle administration en gestation et pour l'Union européenne, avertissement qui montre clairement que le mouvement n'est pas prêt de s'essouffler.

    "Chaque seconde compte car dix résistants continuent leur jeûne dans les prisons mais aussi à l'extérieur. Derrière eux, des centaines de leurs compagnons sont animés par la même détermination et prêts à prendre la relève.

    "En outre, au-delà des détenus politiques, c'est toute la population que l'on cherche à isoler. Et une population qui ne résiste pas est condamnée à la servitude. C'est pourquoi, notre peuple continue à se battre avec opiniâtreté pour la reconnaissance de ces droits.

    "De même, ce lundi 18 novembre 2002, nous, l'association d'entraide avec les familles des détenus politiques (Tayad Komite) entamerons une longue marche qui partira de Bruxelles et qui finira à la frontière turque.

    "Nous parcourrons respectivement la France, la Suisse, l'Italie et la Grèce.

    "Tout au long de notre traversée, nous diffuserons des tracts, organiserons des réunions d'information et des entretiens avec différentes organisations et associations afin de faire connaître la LONGUE RESISTANCE qui se poursuit dans notre pays. Nous utiliserons tous les moyens démocratiques à notre disposition pour informer et sensibiliser l'opinion publique.

    "Nous appelons les gouvernements européens qui promettent l'adhésion à un Etat qui a fait sa renommée avec ses massacres et ses destructions, avec ses tortionnaires sanguinaires et pervers, un Etat dont les crimes sont reconnus par la Cour européenne des droits de l'homme et les différentes associations internationales des droits humains, un Etat qui est celui de la Turquie, à abandonner leur soutien apportée à la politique d'isolement:

    "Peuples européens: vous avez vécu le fascisme, ses atrocités et son hostilité au genre humain. Nous sommes aujourd'hui confrontés à la même situation. Protestez par tous les moyens démocratiques contre vos gouvernements qui cautionnent les pratiques ignobles de l'Etat turc." (TAYAD, 16 novembre 2002)
     

    Message de trois parlementaires belges sur la grève de la faim

    Trois parlementaires belges, les senateurs Josy Dubié et Jean Cornil ainsi que la députée Leen Laenens, ont adressé le 22 novembre 2002 le message suivant au nouveau premier ministre Abdullah Gül et au ministre de la justice Cemil Cicek:

    "Vous avez à plusieurs reprises exprimé le souhait et considéré comme une priorité de votre gouvernement líaccession de votre pays à líUnion européenne.

    "Contrairement à certains politiciens européens, nous soutenons totalement le droit de votre pays de faire un jour partie de líUnion.

    "Cependant, si aucun obstacle de nature religieuse ou démographique ne peut, selon  nous, être opposé à votre adhésion, il níen reste pas moins que de nombreux obstacles liés, notamment, à des situations de violations des droits de líhomme, demeurent.

    "Ces obstacles sont inacceptables dans le contexte européen.

    "Líobjet de cette lettre vise précisément une de ces situations, à savoir líisolement des prisonniers politiques dans les prisons de type F.

    "Cette situation a conduit un certain nombre de ces prisonniers politiques à entamer des actions de protestation, y compris des grèves de la faim, avec notamment comme conséquence le décès de près díune centaine de personnes.

    "Pourtant, une solution de compromis, appelée « 3 portes, 3 serrures », est possible comme expliqué dans les trois courriers que vous trouverez joints à la présente, adressés à votre ministre de la Justice ainsi quíà ses deux prédécesseurs.

    "Pourriez-vous prendre, Monsieur le Premier Ministre, une initiative allant dans ce sens, de nature à mettre fin à cette hécatombe.

    "Cela ne pourra que renforcer ceux qui, comme nous, souhaitent que votre pays puisse, un jour prochain, lorsque les conditions de respect des droits de líhomme seront rencontrées par votre Etat, rejoindre líUnion européenne."
     

    Incidents during 3 November Elections-1

    During the election of 3 November some 41 million people voted and the police reported 41 "criminal" incidents. From Istanbul 10 incidents were reported and 6 people were detained. In Kirazli district 4 people were detained, when they danced in front of the election office of DEHAP. In Esenler the election office of the Nationalistic Movement Party (MHP) was attacked. In Manavgat district (Antalya) unidentified assailants set the election office of DEHAP in Yukarihisar quarter on fire. In Adiyaman four people were detained, when they distributed a booklet under the title "They said 'A KE PE". In Dogubeyazit district (Agri) 17 election observers from DEHAP were detained. In Eymir hamlet, Bagözü village, Gerçüs district (Batman) followers of the Republican People Party (CHP) and the Justice and Development Party (AKP) clashed and 7 people were injured. In Siirt a similar fight broke out resulting in the injury of 11 people. The police detained 11 persons. In Yakitli village, Gerçüs district gendarmerie soldiers confiscated the lection box and detained the election observer Hüseyin Kirlan (DEHAP). In Dikmen town, Kiziltepe district (Mardin) members of the IHD and some international observers, who protested against open votes, were beaten. Serdar Kiliçarslan, secretary of the Mardin branch of the IHD, had to be taken to hospital. In Sürgücü (Evina) town, Savur district (Mardin) the DEHAP election observers Isa Can, Hasan Uyuk, Hikmet Poyraz and M. Salih Budak were detained, when they protested against the leader of a poll station allowing for open votes. In Sure village, Yesilli town (Mardin) Erkan Özdemir and Servet Özdemir were detained after voting. In Dagdüsü village, Eruh district (Siirt) Mehmet Timur, Hüseyin Oktay and November Yilmaz, who were observing the election for DEHAP, filed an official complaint against village guards, who had beaten them. Mehmet Timur was certified 5 days' inability to work and Kasim Yilmaz 7 days. In Gültensüver town, Baykan district (Siirt) the IHD executives Faik Ay and Mehmet Demir were detained, because they had alleged that DEHAP members were being threatened. In Bursa the DEHAP election observer Filiz Getiren was detained, when she discussed with the leader of a poll station on whether or not observers might enter the station. In Muradiye district (Van) the DEHAP election observer Osman Basak was attacked by relatives of the ANAP candidate for Van Seref Bedirhanoglu. In Diyarbakir the IHD, Bar Association and the leadership of the political parties formed a so-called "crisis desk" to supervise the election. They reported many detentions during the election. In Karaçali village (attached to Diyarbakir center) Gülistan Isik, was detained. At various poll stations in Diyarbakir (mostly at primary schools) Haci Akengin, Arif Akkaya, chairman of the trade union Tek Gida-Is branch 1 in Diyarbakir, Hakki Engünli, Zelal Akçer, A.Cemil Serhadli, Zevi Ipek, Ercan Çelik, Kudret Yakut and Gezal Perihan were detained. In Kavsak village (Bismil district) the DEHAP election observer Resul Önen was beaten. At Mehmet Erçin Primary School the box 4216 for 87 voters was not found. (Özgür Gündem-Yeni Safak-TIHV, November 4, 2002)
     

    Incidents during 3 November Elections-2

    Reports from Yüregir district (Adana) said that MHP followers threatened the chair of the ballot at Ismail Sefa Primary School, Mehmet Coskun, when their party did not get enough votes from this place. In Pirot, Eskitas, Kosler, Belderen, Narsirti, Kirbiz, Lilan, Gülahmet, Berbenoz, Karkün and Bozhis villages of Kahta district (Adiyaman) the elections were reportedly conducted by an open vote. Four DEHAP election observers were threatenedby the headman of Belenli (Pirot) village, Mahmut Sevinc and his sons, when they went there to complain about the situation. Reports from Karliova and Genc districts (Bingöl) stated that soldiers watched the voting in the villages and forced the inhabitants to give their votes openly. Hamza Vurgun and Serif Yalçin, who had observed the election in Zone village, Sürgücü town, Savur district (Mardin), were detained at the end of the election. In Bornova district (Izmir) observers from the AKP and the DEHAP discussed and later quarreled. Afterwards the teeth of Abdülkerim Gültepe, on duty for the DEHAP, were broken. The "Crisis Desk" in Diyarbakir presented further information on irregularities during the election of 3 November. Reports from the villages Beneklitas, Kabahidir, Alatosun, Ovabag, Uzunbahçe, Haliören and Asagikonak in Çinar district stated that the inhabitants had been put under pressure to vote openly. In 5 Nisan quarter of Diyarbakir Meryem Okan was detained, reportedly because she was wanted in connection with a violation of Law No. 2911 on Demonstrations and Meetings. In the center of Diyarbakir Mustafa Birtane was detained, but when it turned out that he was not on a wanted list he was released. Election observer Mahmut Ekmen, on duty at Kayapinar Primary School, was detained. In Keman town, Beytüssebap district (Sirnak) voters were reportedly force to an open vote for the DYP. In Beytüssebap itself voters reportedly wre forced to openly vote for the AKP. At the ballot station Mardinkapi Primary School (Diyarbakir) Ömer Çagrici was said to have been detained and taken away with his own car. In Kayapinar quarter the HADEP election observer Hasan Akin was detained, but released at 10am on 4 November. Form the same quarter the detention of Ramazan Baydemir and Sevgi Kaya was reported. In Baglar quarter Mekiye Ikincisoy was detained. Allegedly he was in possession of prepared voting sheets and shall have tried to influence other voters. From various villages in Bitlis district reports were received of soldiers intervening in the voting and pressure to use an open vote. In Ergani the DEHAP election observers Hasan Akaya, Yüksel Dogus and Abbas Kaya were detained. Metin Yakistir was detained in Muradiye quarter in front of a factory. In Balikçilarbasi quarter Sabri Kortak was detained reportedly because he had not done his military service. In Ofis quarter the DEHAP election observers Muhammet Çakir and Ihsan Öner were detained. Veysi Akbas, member of the youth wing of the HADEP, was detained in the city center and taken to the department to fight terrorism. Suat Yoldas, on duty at the poll station in Fevzi Çakmak Primary School, was detained by the security forces. Election observer Medine Kaya was detained at Toplukonut Primary School. Resat Hayme and Pervin Altindag were detained at Namik Kemal Lyceum. Bedri Adanir was detained at the Birlik Lyceum. In Hani district Resat Nazlier and Ümit Evran were detained. Reports from Haydarli village, Bitlis district stated that the chair of the ballot station did not allow women to vote and took their sheets to use them himself. In Sanayi quarter of Bismil Meliha Aslan was detained. (Özgür Gündem-TIHV, November 5, 2002
     

    Manifestation contre une guerre contre l'Irak, plusieurs blessés

    Plus de vingt personnes ont été blessées et 21 manifestants arrêtés samedi à Istanbul à la suite d'affrontements entre la police anti-émeute et des étudiants qui manifestaient contre une guerre contre l'Irak, a rapporté l'agence Anatolie.

    Les affrontements ont éclaté lorsque les policiers, en tenue anti-émeute,  ont voulu disperser la manifestation, à laquelle participaient une soixantaine de personnes, des étudiants pour la plupart, dans le quartier de Beyoglu, dans la partie européenne de la ville.

    Les manifestants ont répliqué avec des jets de pierres et des coups de bâtons, selon l'agence.

    Vingt-deux policiers et un nombre non précisé de manifestants ont été blessés.

    La Turquie, alliée des Etats-Unis et seul pays musulman membre de l'Otan, est opposée à une éventuelle attaque contre l'Irak, craignant notamment une destabilisation régionale. (AFP, 16 novembre 2002)
     

    La vice-présidente de l'IHD suspendue du Barreau

    La vice-présidente de l'Association turque des Droits de l'Homme (IHD), Eren Keskin, a déclaré mercredi qu'elle avait été suspendue pour un an de ses fonctions d'avocate par le barreau d'Istanbul.

    Me Eren Kekin a expliqué lors d'une conférence de presse à Istanbul qu'elle avait été condamnée en 1997 pour "propagande séparatiste" par une Cour de sûreté de l'Etat -- verdict confirmé en 1999 par la Cour de cassation -- pour avoir utilisé le mot "Kurdistan" dans une interview accordée en 1997.

    La peine de 13 mois de prison n'avait jamais été appliquée, faisant l'objet d'une amnistie conditionnelle de 3 ans et devenue caduque le 3 septembre dernier en l'absence de toute autre condamnation.

    Mais, sur requête de la Direction des affaires juridiques du ministère de la Justice, le conseil de discipline du barreau d'Istanbul a décidé le 24 septembre, trois semaines après expiration du délai de péremption, d'appliquer la sanction administrative qui accompagnait la condamnation au pénal.

    Me Keskin a dénoncé une décision "illégale", indiquant qu'elle engagerait un recours devant le tribunal admnistratif, mais sans grand espoir de voir la décision cassée.

    "Il est scandaleux et honteux qu'un juriste soit condamné par ses propres confrères pour ses seules opinions", a estimé l'avocat Kemal Ertas, présent à la conférence de presse.

    Bien que non appliquée, "ma condamnation fait d'ores et déjà l'objet d'un recours devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, et cette nouvelle décision ne fera qu'augmenter les indemnités que devra payer l'Etat turc", a-t-elle commenté. (AFP, 20 novembre 2002)
     

    Supreme Court: Torture is a crime against humanity

    The Supreme Court of Appeals declared that torture was a crime against humanity, stressing that human rights covered all rights of people, semiofficial Anatolia news agency reported yesterday.

    The Supreme Court's Penal Board overturned a verdict of a lower court which did not punish two policemen who tortured robbers in order to make them confess their crimes, and ruled that these policemen should be retried on torturing charges.

    The Mersin 2nd Heavy Criminal Court failed to sentence the two policemen, who tortured automobile robbers with electricity in order to make them confess their crimes, instead delivering a verdict of "ill treatment."

    The Supreme Court of Appeals overturned the verdict as the health reports showed that the robbery suspects had been tortured, demanding the retrial of the policemen. However, when the lower court insisted on the first trial's verdict, the Supreme Court's Penal Board discussed the issue and ruled that the policemen should be retried. As the Penal Board is the highest authority, the Mersin Court will have to deliver a verdict of "torture."

    The court said that torture was a crime against humanity, stressing that security forces should respect human rights while obtaining evidence or confessions. The court also stressed on the importance of medical examinations for suspects, ratifying the nonoccurrence of torture. (Turkish Daily News, November 21, 2002)
     

    Peine de mort commuée pour 180 activistes kurdes et fondamentalistes

    Cent quatre vingts militants indépendantistes kurdes et fondamentalistes islamistes ont vu leur peine de mort commuée en prison à vie, conformément aux nouvelles lois d'harmonisation avec les critères européens, rapporte samedi l'agence turque Anatolie.

    Quatre cours de sûreté de l'Etat de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, ont ainsi entériné l'abolition par le Parlement, l'été dernier, de la peine capitale en temps de paix, inclus dans une série de réformes pro-européennes visant à faciliter l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

    Anatolie ne précise pas combien de membres respectivement du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, dissous au début de l'année) et du Hizbullah, une organisation fondamentaliste islamiste en cours de démantèlement depuis 1999, sont concernés.

    L'agence de presse semi-officielle turque indique que les deux hauts responsables du PKK, Semdin Sakik, commandant militaire, et son frère Arif Sakik, arrêtés en Irak du nord en 1998, font partie des condamnés concernés par cette mesure.

    Le PKK a déposé les armes le 1er septembre 1999, mettant fin à 15 ans d'une rébellion armée qui a fait quelque 36.500 morts dans le sud-est du pays.

    Depuis, seuls quelques accrochages légers ont eu lieu dans cette région dont deux provinces demeurent régies par l'état d'urgence.

    Le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, jugé et condamné à mort pour haute trahison le 29 juin 1999, avait également vu en octobre sa condamnation à mort commuée en prison à vie. (AFP, 23 novembre 2002)
     

    Human Rights violations in brief

    Trial of 13 DHKP-Cdefendants

    The trial against a total of 13 defendants, alleged members of the Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP/C) and participated armed attacks in Istanbul, continued today (1 November) at Istanbul SSC. The hearing was adjourned to a later date to the preparation of defense. The indictment wants the defendants Kemal Ayhan, Güldede Çeven, Cihan Kaplan, Cemal Turan, Münire Demirel, Hüseyin Polat, Serdal Karaçelik to be sentenced to life imprisonment according to the article 146 of TPC, Sükrü Bilgili and Tekin Temel to be sentenced according to the article 168 of TPC for being members of an illegal organisation and their file should be combined with another ongoing case, and the cases against Ali Cenik, Salih Cenik and Ugur Günsiray should be dropped due to the lapse of time. (Özgür Gündem- TIHV, November 1, 2002)

    Detentions and Arrests in Ankara

    Ankara SSC arrested Sezai Deniz, Erdogan Güven, Muharrem Karakas, Metin Alniaçik and Kanal 7 cameraman Ali Esteklik, who had been detained in Ankara on charges of membership of the radical Islamic organization Hizb-al-Tahrir, on 31 October. Three persons were released. (Milliyet- TIHV, November 1, 2002)

    Trial on a death in Custody

    On 1 November Kocaeli Criminal Court No. 2 continued to hear the case in connection with the death of Metin Yurtsever, who died the raid of the HADEP offices in Kocaeli on 23 November 1998. The director of the political police in Kocaeli, Sinasi Yilgin, chief commissioner Sih Ömer Ediz, deputy commissioner Saban Kurnaz and the police officers Süleyman Baskal, Ismail Türkdemir, Sadettin Topal, Bülent Oral Tunar, Bekir Sahin, Temel Çakmak, Kadir Cenk, Onur Düzcan, Cemil Çetin, Nihal Yücesoy, Mehmet Gürcan, Mustafa Atik and Recai Ergün are charged with killing someone in an unlawful manner, although the perpetrator cannot be established. (Evrensel- TIHV, November 2, 2002)

    Pressure in Yozgat Prison

    Relatives of prisoners in Yozgat alleged that the prisoners and visitors were under high pressure. Sometimes they would not be allowed to see their relatives at all. The prisoners did not receive the necessary medical treatment and prisoners would be beaten and insulted during transfers. (Özgür Gündem- TIHV, November 2, 2002)

    Student on Trial for Internet activities

    The prosecutor at Ankara SSC, Hakan Kizilaslan, indicted the student Halit Ertas from the Firat University after he discovered that the student was moderating the part on Kurds under the heading of "minorities" of the search motor http://www.dmoz.org./Allegedly the forum contained separatist entries. Halit Ertas will be charged with supporting the PKK/KADEK according to Article 169 TPC. (Milliyet-TIHV, November 2, 2002)

    TIKKO Trial in Istanbul

    On 1 November Istanbul SSC No. 3 continued to hear the case of alleged members of the Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TIKKO) charged with an attack on a bus of anti-riot police officers resulting in the death of 2 and injuries of 12 police officers. The court announced that the defendant Zeynel Karatas had died about 2 months ago as a result of the death fast action. The court ordered the continuation of arrest for the defendants Özgür Eker, Erbil Kizil and Serafettin Yer and adjourned the hearing to a later date. (Evrensel-TIHV, November 1, 2002)

    Figures on torture practices in Turkey

    The General Directorate for Security published a report on human rights violations during the least seven years. The report hinted at the years 1990 to 1993 as the period of most intense criticism. During the last seven years to total of 9,104 police officers had been subjected to investigations concerning ill-treatment and 975 officers had been suspected of torture. Among the suspects of ill-treatment between 1 January 1995 and 31 January 1992 a total of 210 police officers had been convicted. As far as the 975 staff members suspected of torture were concerned, 609 had been subjected to an administrative and 356 to criminal proceedings. 31 had been convicted and the trials of 168 police officers were still continuing. (NTV-TIHV, November 1, 2002)

    Ankara IHD officials on Trial

    On 5 November  Ankara SSC continued to hear the case against the Ankara branch of the Human Rights Association (IHD) with the demand of closure and sentences for "supporting illegal organizations". The hearing was adjourned to 26 December awaiting a medical report on the defendant Ali Riza Bektas. For the protests against the F-type prisons the former chairman Lütfi Demirkapi and the board members Ilhami Yaban, Ismail Boyraz, Erol Direkçi, Mesut Çetiner, Zeki Irmak, Riza Resat Çetinbas, as well as members of the prison commission Ali Riza Bektas, Selim Necati Ort, Saniye Simsek, Ekrem Erdin, Gökçe Otlu and Emrah Serhan Soysal are charged under Article 169 TPC. The prosecutor has also asked for closure of the branch according to Article 7/4 of the Law on Fighting Terrorism. (TIHV, November 5, 2002)

    Students on Trial in Diyarbakir

    On 4 December Diyarbakir SSC sentenced the student M. Serif Saban, Ahmet Turhan, Abdurrahim Demir, Serdar Barsan, Dilsah Altundag and Leyla Gelen to 45 months' imprisonment according to Article 169 TPC for supporting the PKK/KADEK. During the opening of a park in Diyarbakir on 28 May 2001 they allegedly shouted slogans in favor of the PKK leader Abdullah Öcalan. The defense announced to take the case to the Court of Cassation. (Özgür Gündem-TIHV, November 5, 2002)

    Human Rights Defender Convicted

    On 5 November Istanbul SSC sentenced Kiraz Biçici, deputy chair of the Human Rights Association (IHD) and chairwoman of the Istanbul branch of the IHD, to 45 months' imprisonment for supporting the PKK. The charges were based on her statement to "Medya TV" concerning a press release Istanbul IHD had made on 19 December 2000 on the so-called "return to life" operation in the prisons. (Evrensel-TIHV, November 6, 2002)

    Case of Closure for Alevite Association

    On 5 November the 2nd Judicial Chamber of the Court of Cassation quashed the verdict on the closure of the Union of Alevite Bektashi Organizations (ABKB). On 13 February Ankara Judicial Court No. 2 had ordered the closure of ABKB based on Article 5 of the Law on Associations since the statue of the Union stated that it would conduct teaching of the Alevite and Bektashi culture. The Chamber ruled that the Union had no intention to create a minority or a privileged class by establishing the dominance of the members of a certain religion or sect over the others and so the elements of crime had not materialized. (Radikal-TIHV, November 6, 2002)

    Death in Edirne E-type Prison

    Kemal Çelik, imprisoned in Edirne E-type Prison, died on 6 November. He was taken to the hospital of the medical faculty at the Thrace University and a report was issued that he died of bleedings in the stomach. (Evrensel-TIHV, November 7, 2002)

    Protest of Students in Ankara and Istanbul

    On the 21st anniversary of the establishment of the Council for Higher Education (YÖK) students held protests in various towns. In Ankara the police prevented some 5,000 protesters to enter Kizilay Square. The police fired shots in the air and detained 56 demonstrators. The student Veli Kaya was taken to a cellar and roughly beaten by police officers. He was rescued by citizens, who forced the door to the cellar open. In Istanbul some 500 students gathered in front of Beyazit Square and tried to enter Istanbul University. The police used pepper gas and detained 5 students under beatings. In Diyarbakir the police detained 3 students. (Cumhuriyet-Özgür Gündem (Evrensel-TIHV, November 7, 2002)

    Torture in Hakkari

    On 7 November the trial against 2 soldiers charged with "drug smuggling" continued at Van SSC. At the hearing sergeants Ali Korkmaz and Hüseyin Polat, the village guard Sadi Özatak testified. The defendants alleged that they had been tortured at Yüksekova (Hakkari) Gendarmerie HQ. after their detention on 30 April. The court ordered the release of the defendants. (Özgür Gündem-TIHV, November 8, 2002)

    TIHV Staff on Trial

    On 7 November Aliaga Penal Court continued to hear the case of 68 people, including Günseli Kaya and Alp Ayan, staff members of the Human Right Foundation of Turkey (TIHV) in Izmir. They are charged with staging an illegal demonstration, when they attended the funeral of Nevzat Çiftçi, who had died during the operation in Ankara Closed Prison on 26 September 1999. At the hearing the visual material on the event was watched. The hearing was adjourned to 20 December. (TIHV, November 8, 2002)

    Students' Protest against YÖK

    General Directorate of Security and Governorate of Ankara started two separate investigations in connection with the beating of the student Veli Kaya in a depot by the police officers on 6 November in Ankara on the 21st anniversary of the Council for Higher Education (YÖK). Allegedly in connection with the investigation two police officers were dismissed from duty for the period of the investigation. Security Director for Ankara alleged that the incident was based on personal mistake and was just an individual case. The Director also said that no police officer was dismissed for now. By the way Veli Kaya made a press conference and related the incident: "While the students were leaving the meeting area, police officers came and laid me down. They started to beat me and were also cursing and swearing. They broke my eyeglasses into pieces with their boots. Then their chief ordered to take me to a depot. They started to beat me after closing the door of the depot. They frightened me with crushing my head with stones, if they see me again in the meetings or demonstrations. Two civilian dressed police officers were keeping the door closed; they also beat me. When a police officer found a hammer to beat me they heard voices coming from the door. They hide the stones and the hammer. Another chief came and asked them what they were doing. Due to the reaction of the people around and the lawyers they released me." After the incident Kaya was taken to the SSK Ankara Education Hospital. Traces of beating and bruises were found on his body and he was given a report certifying that he was under vital risk. On 7 November Veli Kaya made an official complaint against the police officers. The Public Prosetor transferred him to the Forensic Institute at SSK Hospital. The Institute gave him a report certifying 2 days' inability to work. 16 students are still in custody at the Department to Fight Terrorism. (Milliyet-Radikal-Özgür Gündem-TIHV, November 8, 2002)

    Bahçelievler Massacre Apprehended

    The 9th Chamber of the Court of Cassation confirmed the verdict against Mahmut Korkmaz, one of the suspects for the so-called Bahçelievler massacre, during which seven students, members of the Turkish Workers' Party (TIP) were killed on 8 October 1978. He had been apprehended in Refahiye district (Erzincan) in February and on 14 May Ankara Criminal Court No. 3 had sentenced him to 36 years' imprisonment. As participant in the killings Mahmut Korkmaz received 15 years' imprisonment for each killing according to Article 450/4 TPC. The total of 105 years' imprisonment were commuted to the maximum penalty of 36 years' imprisonment. The case against the defendant Kadri Kürsat Poyraz, against whom an arrest warrant in absentia exists, was separated. Mahmut Korkmaz had been arrested in 1986 and was later sentenced to 15 years' imprisonment. The Court of Cassation quashed the verdict. In 1991 Mahmut Korkmaz was released according to the Law on Conditional Release of March 1991. Ankara Criminal Court No. 3 sentenced his co-defendants Haluk Kirci, Bünyamin Adanali and Ünal Osmanagaoglu seven times to death and these sentences were confirmed by the Court of Cassation. (Cumhuriyet-TIHV, November 9, 2002)

    Lawyer on Trial in Ankara

    A court case was launched against the lawyer Abdurrahman Sarioglu. During the hearing of the case of the "Islamic Movement" on 30 January he had stated to be opposed to the secular system, which was not entitled to judge on Muslim. The prosecutor wants the lawyer to be sentenced according to Article 312 TPC. The case will start at Ankara SSC. (Milliyet-TIHV, November 11, 2002)

    Juvenile Killed in Istanbul

    On 8 November Haci Mehmet Canbolat (18) was beaten to death in Maltepe district (Istanbul). Reportedly a group of 10 to 15 people stopped the service bus of his employer and dragged him into the street. Canbolat received heavy blows that he did not survive. Haci Mehmet Canbolat is said to have had discussions on the death fast action, which he did not approve of. After the incident 5 people were detained. (Milliyet-TIHV, November 9, 2002)

    Attacks by MHP Followers

    On 9 November Gökhan Çandarli and Onur Galipoglu, members of the Idealists' Union in Bordrum, injured Mehmet Can Kahyaoglu and Serhat Bosduvar with arms, because they had not made donations to the Idealists' Union. The attackers were detained. During a fight between followers of the Enlightened Turkey Party (ATP) and the Nationalist Movement Party (MHP) in Yozgat the MHP follower Ömer Ekinci (21) died and Recep Çetintas and Ahmet Aslan were injured on 9 November. After the incident 12 people were detained. (Cumhuriyet-TIHV, November 10, 2002)

    Protests against YÖK

    Students, who had been detained during protests against the Council for Higher Education (YÖK) in Istanbul on 6 November, alleged to have been tortured in custody. Ayse Rojda Sendur spoke on a press conference at the IHD in Istanbul on 9 November stating that the police had put the physicians at Haseki Hospital under pressure and tried to have the detainees examined in their presence without removing their handcuffs. When the detainees objected they were taken back without an examination. The students had also been asked to pay for the x-rays. Speaking in the name of fellow students Sendur added that they had filed an official complaint against the police officers and the physicians. (Özgür Gündem-TIHV, November 10, 2002)

    Detentions and Arrests in Istanbul

    On 8 November the police detained Abdullah Ekim at the hospital of the medical faculty in Çapa. Doctors had called the police, when they saw traces of gunpowder in his wound. Reportedly a bomb exploded in his hand on 6 November. Abdullah Ekim was arrested on 9 November on allegations of being a member of the IBDA-C and having planned bomb attacks on some churches in Istanbul. (Milliyet-TIHV, November 10, 2002)

    Incident in Agri

    On 9 November the children Haci Irvan, Emrah Bitirge (5), Melek Bitirge (7) and Necla Bitirge (10) played with a barrel used as a target in military exercises near Yayginyurt village, Dogubeyazit district (Agri). They were injured, when the barrel caught fire. Father Resul Bitirge alleged that the soldiers carried out an exercise about 40 to 50 meters away and did not react, when the barrel caught fire. "They did not help the children to be taken to hospital, before receiving orders to this effect," he said. (Özgür Gündem-TIHV, November 10, 2002)

    Torture under Detenetion in Eskisehir

    Deniz Yilmaz, who had been detiained on 10 November during a football match in Eskisehir, denied the alegation raised by the Seucrity Directorate that he had injured himself. Yilmaz was released from the intensive care unit of the Osmangazi University Medical Faculty on 12 November. After his release, he stated that he was detained when trying to end the row between the police and one of the supporters of the football team Eskisehirspor, namely Serdar Öner, and that he was tortured at the Carsi Police Station. Serdar Öner, who had been detained together with Yilmaz also testified that he witnessed the police officers severely beating Yilmaz at the police station. Minister of Interior Muzaffer Ecemi_ announced that two inspectors were commissioned to investigate the torturing of Deniz Yilmaz. (Milliyet-TIHV, November 13, 2002)

    Trial on the killing of Kemal Türkler

    On 12 November Bakirköy Criminal Court No. 2 continued to hear the case in connection with the killing of Kemal Türkler on 22 July 1980. At the time Kemal Türkler was the chairman of the trade union confederation (DISK). The only defendant in this trial is Ünal Osmanagaoglu. The defense once again asked for DYP deputy Celal Adan to be heard as witness. He had been imprisoned and tried as the person, who ordered the killing, but was acquitted after 4 years. The defendant asked for his release after 4 years in pre-trial detention. The court rejected the demand and adjourned the hearing to inspect some 50 files on the main trial against the Nationalist Action Party that had been forwarded from Ankara. (Evrensel-TIHV, November 13, 2002)

    Lawyer Threatened with Death

    Lawyer Erdal Tuncel from Istanbul Bar Association complained that police officers raided his home on 9 November and threatened him to be murdered by unidentified killers, if he did not stop to read the daily "Yeniden Özgür Gündem", cut his connection to the HADEP and follow trials at the state security courts. He said: "They were four people and I told them that they needed a search warrant, because I am a lawyer. They cursed at me and started to beat and kick me. They repeatedly asked for the whereabouts of my brothers Serhan and Uygar. At the same they constantly talked about terrorists and that those, who defended them were also terrorists. 'All Kurds are terrorist,' they said. They confiscated a number of things, but did not write them down. They wanted me to hand my brothers over to them, otherwise me and my family might become the victim of an attack by unknown assailants." Erdal Tuncel filed an official complaint after the incident with the prosecutor's office in Eyüp. (Özgür Gündem-TIHV, November 14, 2002)

    Medical Treatment Neglected, DHKP-C Trial

    On 13 November Istanbul SSC continued to hear the case of 8 persons on charges of membership of Revolutionary People's Party/Front (DHKP-C) and having killed the alleged repentant Ali Tokmak on 8 August 1998. The defendant Orhan Eroglu stated that he had been shot at his head during the events at Gazi Quarter on 1995 and that he had been suffering from epilepsy since then. The court adjourned the hearing for the preparation of defense. In this trial, life imprisonment is sought for Veli Dikme and Fikret Kara (released in june 2001 for poor health due to his death fast action) according to Article 146 of the TPC, and imprisonment sentences are sought for Muharrem Genç, Serkan Bulut, Hamza Hanoglu, Cemal Korkmaz and Yüksel Beysülen. (Evrensel-TIHV, November 14, 2002)

    Medical Neglect at Sincan F-type prison

    Enver Yanik from Sincan F-type prison allegedly was not getting treatment. Because he had been suffering from hydrosephaly he had been taken Ankara Numune Hospital in 1996. He had also participated the death fast action in 1996 and nervous system had been damaged. He had been shot at both legs the operation in Ulucanlar Prison on 26 September 1999. His lungs are bleeding since then. He is now also suffering from epilepsy. He had been released according to the Law No. 4616 on Conditional Release and Suspension of Sentences. Since his term of imprisonment had been calculated incorrectly he was arrested again. (Milliyet-TIHV, November 15, 2002)

    Trial on the killing of Sinan Kayis

    On 14 November Istanbul Penal Court No. 1 started to hear the case of Ömer Karakus and Ziya Yücetepe, who on 31 August killed Sinan Kayis, member of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) and injured Yalçin Köse (owner of the coffee shop where the incident took place). The indictment wants Yücetepe and Karakus be sentenced to between 25 and 34 years' imprisonment on charges of "killing someone intentionally", "effective action", "holding unlicensed firearms". They did not participate in the first hearing, since they are imprisoned in Eskisehir Special Type Prison. The hearing was adjourned to 12 December. (Cumhuriyet-TIHV, November 15, 2002)

    The case of CO Mehmet Bal

    On 13 November Adana Military Court started to hear the case of conscientious objector Mehmet Bal. He is charged with persistently disobeying orders. During the hearing Mehmet Bal took off his prison clothes in protest at uniforms. His lawyer Meriç Tümer informed about the treatment of his client in prison and asked for a medical examination. The court accepted the demand and adjourned the hearing to 25 November. (Özgür Gündem-TIHV, November 15, 2002)

    Beaten Students in Ankara

    On 13 November rightist students in the campus of Gazi University beat the students Murat Korkut and Serkan Onur Yildiz. Reportedly they haven't been fastening in Ramadan. (Cumhuriyet-TIHV, November 15, 2002)

    Detentions and Arrests in Istanbul

    On 14 November Cemal Uluç, Baysal Demirhan, Hüseyin Uzundag, Gökhan Aydin, Serkan Aykol and Medine Sahin were taken to the prosecutor's office at Istanbul SSC. The prosecutor ordered the release of Serkan Aykol and Medine Sahin, but presented the other defendants to judge in duty at Istanbul SSC No. 3. He ordered the arrest of Cemal Uluç, Baysal Demirhan, Hüseyin Uzundag and Gökhan Aydin on charges of violent activities for the Workers' and Peasants' Liberation Army of Turkey (TIKKO). Reportedly the defendants are responsible for the killing of Haci Mehmet Canbolat (18). On 8 November he was beaten to death in Maltepe district (Istanbul), because he opposed the death fast action. In Istanbul the chairman of the Association for Support of Prisoners' Families (TAYAD) in Marmara, Tekin Tangün, was detained during a raid of the premises of TAYAD. Savas Kütüz was detained for sending Kurdish SMS messages. He was released by the prosecutor the same day. The police in Elazig detained a person by the initials of A.Y. on charges of providing logistic support for members of the PKK/KADEK. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, November 15, 2002)

    DHKP/C Trial in Istanbul

    On 14 November Istanbul SSC No. 4 continued to hear the case of Selahaddin Kaya (not in pre-trial detention), Mustafa Çapardas and Faruk Kadioglu, charged with support and membership of the Revolutionary People's Liberation Party-Front (DHKP-C). The court noted that 10 police officers had not appeared during the last 4 hearings. Faruk Kadioglu alleged that he had been in pre-trial detention for 5 months, only because the police officers did not testify. He and Mustafa Çapardas asked for their release. The court rejected the demand and adjourned the hearing to a later date. (Milliyet-TIHV, November 10, 2002)

    Torture in Saray district

    Okan Yurdabak (24) went to the Van branch of the Human Rights Association (IHD) and complaint about torture at the gendarmerie station in Saray district (Van). He had been detained on 5 November after a quarrel between inhabitants of Beyaslan village on the ownership of land. Two people had accused him of shooting in the air and the soldiers had asked him for his weapon. When he insisted that he did not have one, he had been thrown into a cell, stripped stark naked and a lieutenant, a sergeant and a soldier had beaten him. One had stepped on his hand so that his nail had been broken. Later they had poured salt over his mouth and eyes and applied falanga (bastinado). At the end of the torture the sergeant and the soldier had taken him to the bathroom and raped him with a truncheon. On 6 November a doctor had examined him at the gendarmerie station, but he did not know what he had written in his report. The prosecutor ordered his release apparently criticizing the soldiers for having treated him so roughly. On 7 November Okan Yurdabak filed an official complaint. The prosecutor sent him to Van State Hospital, where he was given a medical report certifying inability to work for 15 days. (Özgür Gündem-TIHV, November 17, 2002)

    Torture in Lice district

    Reports from Lice district (Diyarbakir) stated that Ridvan Yiltas, Nizamettin Yiltas, Sadik Yiltas, Salim Yiltas, Serdar Yiltas, Sakir Yiltas and Mahmut Beyoglu from Tepe village were tortured after a dispute about the ownership of land. On 15 November they filed a complaint against the commander of Tepe Gendarmerie Station and soldiers employed there. The villagers said: "On 14 November a delegation from the court came to our village to look into the dispute we have with Budak village on the ownership of land. We had a discussion with inhabitants of Budak village, but there was no fight. The soldiers, however, fired many shots into the air. Later they detained 9 people and took them to the gendarmerie station. We were kept standing in the garden between 11.30am and 2pm and constantly beaten. Ridvan Yiltas and Serdas Yiltas fainted. The commander said, 'You know why you are beaten, don't you? I told you that we would see us on 4 November. Didn't I tell you not to vote for DEHAP? This was a good opportunity to account for it'." (Özgür Gündem-TIHV, November 16, 2002)

    Torture under Custody in Mersin

    Nimet Tekin who had been arrested during the Newroz celebrations in Mersin announced that she had been tortured in custody. Tekin said: "I was detained and taken to the Soguksu Police Station on Newroz day. I was tortured for four days there. After four days they took me half unconsciously to a doctor. He said that my situation was serious. I wasn't released but arrested. I had injections and was taken to the hospital several times, but never treated." (Özgür Gündem-TIHV, November 18, 2002)

    Incident at an Ankara University

    On 14 November a fight broke out between rightist and leftist students at Ankara Gazi University. After the incident the student Mahir Balyan was detained for a short time. On 15 November he was detained once again. (Özgür Gündem-TIHV, November 16, 2002)

    Obstructed Meeting in Istanbul

    On 16 November the police intervened when a crowd of some 200 students and members of the People's Houses wanted to stage an anti-war demonstration in Istanbul-Beyoglu. When the police officers started to beat one student with the stick for his banner on his head the tension increased and the crowd reacted by throwing stones and sticks. During the incident 22 police officers, 20 demonstrators and 2 journalists (Cemal Köyük from the daily "Star" and Hakan Aslan from "Flash TV") were injured. The police detained some 40 people by dragging them over the ground. (November, Cumhuriyet-TIHV, November 17, 2002)

    Incident in Agri

    Haci Irvan, who on 9 November had been injured with the children Emrah Bitirge (5), Melek Bitirge (7) and Necla Bitirge (10), when they played with a barrel used as a target in military exercises near Yayginyurt village, Dogubeyazit district (Agri) died in Erzurum Research Hospital on 16 November. The other children had been released from hospital soon afterwards. (Özgür Gündem-TIHV, November 17, 2002)

    Physicians charged with documenting torture

    On 18 November Istanbul Criminal Court No. 1 started to hear the case of Dr. Ayhan Sandal and Dr. Orhan Fevzi Gümrükçüoglu charged with fraud by issuing reports certifying traces of torture for Mustafa Albayrak and Tufan Mengi, who had been detained in connection with an investigation against the municipality of Istanbul. Mustafa Albayrak, the staff members from Istanbul municipality Necmi Kadioglu and Hayrettin Köktas and commissioner Murat Turhan from the anti-riot police had appeared as witnesses. Mustafa Albayrak stated that he had been tortured including the application of electric shocks. The witness Hayrettin Köktas was reminded that Dr. Sandal had not issued the report at Haseki Hospital, where he is employed, but at the hospital of the medical faculty of Istanbul University and stated in reply that the police officers had taken them to many hospitals in order to get a report certifying that the suspects had not been tortured. Commissioner Murat Turhan, on the other hand, alleged that Dr. Sandal only signed the report under pressure of Dr. Gümrükçüoglu. The hearing was adjourned to a later date. (Yeni Safak-TIHV, November 19, 2002)

    Torture Victim Detained in Van

    Okan Yurdabak was detained in Beyaslan village, Saray district (Van) on 17 November after news about his torture allegations had appeared in the press (See bulletin of 18 November, item 11/085). The commander of the gendarmerie station asked him to take his complaint back and threatened that he would create charges against him or drive him out the village. After release Okan Yurdabak went to the Van branch of the Human Rights Association and asked for help and protection. (Özgür Gündem-TIHV, November 19, 2002)

    Torture in Mersin

    Siracettin Demirtas, working for the Kurdish journal "Azadiya Welat" in Mersin, alleged that he was ill-treated after his detention on 16 November. "They stopped me in Demirtas quarter when I was distributed the journal and maintained that an arrest warrant existed against me. They beat and kicked me and took me to Yumuktepe Police Station. Although it turned out that I was not wanted, I was beaten again. I was thrown into a cell with handcuffs on. Later members of the department to fight terrorism came for an interrogation. They told me to immediately go back to Bitlis, where I had come and threatened to kill me, if they would see me again." Demirtas alleged that he was beaten again and twice taken to a hospital, but despite pains of his hands, in his face and at his back the physician did not note any bodily complaints. The next at 3pm Demirtas was taken to the prosecutor's office and released without even seeing the prosecutor. The journalist said that he would file an official complaint against the police officers. (Evrensel-TIHV, November 19, 2002)

    Students' Association Closed in Istanbul

    Shortly after the reopening of the Students' Association at Dicle University (DÜÖ-DER) in Diyarbakir the police came and shut the association for another three months. DÜÖ-DER had been founded in 1999. On 17 May 2000 the association was closed by Diyarbakir Police HQ relying on Article 11/0 of the Law on a State of Emergency. Since then DÜÖ-DER was opened and closed for periods of three months. (Özgür Gündem-TIHV, November 19, 2002)

    Attack on Swissotel in Istanbul

    On 18 November Istanbul Penal Court No. 1 continued to hear the case of 13 defendants, who had entered the Swissotel (Istanbul) on 22 April 2001 and taken hostages in protest at Russia's policy in Chechnya. In summing up the case the prosecutor stated that Muhammet Emin Tokcan and his 12 men had formed a gang to commit crimes, fired shots to create panic and taken hostages by using arms. He demanded that the defendants Muhammed Emin Tokcan and Emin Tas are sentenced to 19 years' imprisonment, Ali Tokcan and Ramazan Karabulut should receive sentences of 17 years' imprisonment and Hayri Kadi, Yüksel Özdemir, Yalçin Sahin, Bahri Demir, Atilla Kivik, Bünyamin Kivik, Hayati Ak, Mehmet Yapici and Serdal Seferoglu should sentenced to prison terms between 7 and 14 years. The hearing was adjourned to next week awaiting a decision by Istanbul Criminal Court No. 2 on the view of the defense that the court might be biased. (Cumhuriyet-TIHV, November 19, 2002)

    Pressure in Usak E-type Prison

    During a press conference at the Izmir branch of the Human Rights Association (IHD) allegations were voiced that the prisoners Hüsne Davran and Mürüvvet Küçük had been attacked in Usak E-type Prison. Taskin Türkmen from the commission on prisons stated that the prisoners had asked the Justice Minister for a transfer to Gebze Prison, but their demand had been rejected on the grounds that both were under punishment by isolation. But only when this letter arrived the prisoners were put under isolation and, when the prisoners objected, they were beaten. The right hand of Hüsne Davran was broken and Mürüvvet Küçük had many lesions, but they were held in isolation for one day and only taken for treatment after eight days. (Evrensel-TIHV, November 20, 2002)

    Lawyer Eren Keskin Dismissed from the profession

    Istanbul Bar Association decided to dismiss lawyer Eren Keskin, deputy chairperson of the Human Rights Association, from performing her profession for one year. The decision was based on the fact that she had been convicted for an interview with the journal "Medya Günesi" in 1997 and sentenced to one year's imprisonment for making separatist propaganda. The disciplinary punishment reportedly was decided on under the leadership of Yücel Sayman on 27 March 2001, but only implemented by the new administration of Istanbul Bar Association under Kazim Kolcuoglu. (Milliyet-TIHV, November 20, 2002)

    Closure Case against IHD in Ankara

    Today, on 21 November Ankara Judicial Court No. 11 started to hear the case against the Human Rights Association (IHD) with the demand to dissolve the main office and its branches. The hearing was adjourned to 26 December for the prosecutor to prepare the merits of the case. The trial was initiated after Ahmet Konuk, an official of the People's Democracy Party (HADEP), had spoken on the general assembly of the Siirt branch of the IHD on 25 March 2001. The speech allegedly contained separatist propaganda. (TIHV, November 21, 2002)

    Incident during death fast in Küçükarmutlu

    On 20 November Istanbul SSC No. 6 continued to hear the case of 19 people, who had been detained during an operation against a house in Küçükarmutlu quarter (Istanbul) where several people were conducting a solidarity hunger strike against the F-type prisons. The court rejected the demand by the defense to dismiss the presiding judge for being biased. It ordered the arrest of Engin Karagöz and asked the prosecution to prepare the summing up of the case. In this trial, the defendants Zeki Dogan, Sinan Tökü, Güzin Tolga, Eylem Göktas, Ahmet Güzel, Gamze Turan, Vedat Çelik, Selma Kubat  (under arrest) and Dursun Ali Pekin, Halil Aksu, Haydar Bozkurt, Hakki Simsek, Hüseyin Akpinar, Serhat Ertürk, Özkan Güzel, Madimak Özen, Halil Acar, Serap Boyoglu and Engin Karagöz have to expect sentences of between 5 and 22.5 years' imprisonment. On 5 and 13 November 2001 the security forces had conducted two operations in Küçükarmutlu quarter resulting in the deaths of Sultan Yildiz, Arzu Güler, Baris Kas and Bülent Durgaç. (Cumhuriyet-TIHV, November 21, 2002)

    Torture in Diyarbakir

    Fahri Güler complained to the Diyarbakir branch of the Human Rights Association (IHD) that his 12-year-old son E.G. had been beaten over half an hour and kept standing on one leg for 20 minutes. He said: "On 19 November the police came looking for my son E.G. (17), who is no good. He was not at home and so the police took E.G. (12) with them. I went after him, but at Sehitlik and Baglar Police Station I was told that there was nobody by that name. I went home and my son came soon afterwards. He had swollen eyes, legs and wounds of beatings on his stomach." E.G. said that he was taken to Sehitlik Police Station and from the to the police headquarters in Ofis quarter. "They cursed at me and anybody passing by would beat me. They made me wait on one leg for 20 minutes and constantly alleged that I was not E. but E. (Özgür Gündem-TIHV, November 21, 2002)

    Fight between Trade Unions

    In Zeytinburnu-Istanbul disputes about the better trade union in the transportation sector resulted in a fight with knives, sticks and stones causing the lives of Seref Akbulut (48), Oguzhan Melek (25) and Cemil Balli (28). The problems started when some 800 workers left the trade union (TÜMTIS, member of the confederation Türk-Is) because of its "antidemocratic behavior" and joined Nakliyat-Is (confederation DISK) about two months ago. While both trade unions accuse each other of exerting pressure, members of Nakliyat-Is reportedly damaged an office and beat former TÜMTIS executive Hüseyin Özdogan on 19 November. The incidents that lead to the death of 3 and injuries of 7 workers seem to have started, when members of TÜMTIS attacked members of Nakliyat-Is on their way to work on 20 November. The victims are said to be members of Nakliyat-Is. Following the incident the police detained more than 100 people. (Cumhuriyet-TIHV, November 21, 2002)

    Torture Trial in Usak

    On 20 November Usak Criminal Court continued to hear the case of sergeant Ibrahim Sari (command of gendarmerie station) and the lance corporals Hasan Öz, Bayram Dilmaç and Nadir Murat Demir accused of having tortured 11 villagers living near Sivasli town (Usak). They had been detained on 23 January 2001 and interrogated at Sivasli district Gendarmerie Station (Usak province) over 4 days in connection with theft of animals some five years ago. Hüseyin Uzun, one of the villagers, who had not filed an official complaint, was heard as witness. He confirmed that he, like the others, had been tortured in detention. The testimony of Dr. Özden Öztürk had arrived from Adana and was read out during the hearing. He stated that he had examined the victims while being blindfolded and handcuffed and, when he had asked the command of the gendarmerie he had been told that this was the usual way of an examination. The court ordered the testimony of all 45 soldiers on duty at the gendarmerie station and adjourned the hearing to February 2003. In this case the soldiers are charged according to Article 243 TPC. (TIHV, November 22, 2002)

    Torture Allegations in PKK Trial

    On 21 November Istanbul SSC passed its verdict in a trial of 4 alleged members of the PKK. In the final defense lawyer Hacer Çekiç stated that his clients had been tortured and raped in detention in 1997. The lawyer accused the court not to have taken any measures although the defendants had raised the allegations in the hearing of 14 May including the squeezing of testicles, hosing with ice-cold water and application of electric shocks. Outside the police station they had been subjected to a mock execution in the woods. Mehtap Özdemir had been raped in front of her brothers Cevdet Sinan Özdemir and Izzet Özdemir. Mehmet Ali Çelebi and Cevdet Sinan had been raped with a truncheon. Istanbul SSC sentenced Mehmet Ali Çelebi and Abdurrahim Sen to life imprisonment. Izzet Özdemir was sentenced to 14 years and Cevdet Sinan Özdemir to 12.5 years' imprisonment. (Özgür Gündem-TIHV, November 22, 2002)

    Incident in Istanbul

    In connection with the fight among workers from the trade union TÜMTIS  (Türk-Is) and Nakliyat-Is (DISK) that resulted in the death of 3 people in Istanbul 10 of the detained 120 members of Nakliyat-Is were released. For the remaining 110 members including the chairman Ali Riza Küçükosmanoglu the prosecutor extended custody to four days. (Özgür Gündem-TIHV, November 22, 2002)

    Fight Among Trade Unions

    Following the disputes among trade unions in the transportation sector in Zeytinburnu-Istanbul on 20 November that resulted in the deaths of Seref Akbulut (48), Oguzhan Melek (25) and Cemil Balli (28) some 124 people had been detained. On 23 November 29 members of the trade union Nakliyat-Is and 18 members of TÜMTIS were taken to the prosecutor's office in Zeytinburnu. After testifying the court ordered the arrest of Hasan Dogan, Aziz Özdogan, Ilker Dilcan and Kemal Karabulut. Mehmet Birsin, Hasan Özdogan and Ramazan Karaduman were released to be tried without remand. (Cumhuriyet-TIHV, November 24, 2002)

    Homan rights  defender on trial

    On 22 November Izmir Criminal Court No. 2 continued to hear the case of lawyer Mustafa Rollas, chairman of the Izmir branch of the Human Rights Association. He is charged with insulting the Justice Minister and the armed forces during a press conference on 27 January organized by the Platform against Cells (Isolation). The defense stated that Mustafa Rollas had not read the press statement and pointed at another trial at Izmir Penal Court No. 7, where another person had testified to have read the press statement. The hearing was adjourned to 13 December. (DIHA-TIHV, November 22, 2002)

    Teachers Dismissed in Diyarbakir

    The Ministry for National Educational dismissed the teachers Abdullah Demirtas, former chairman of the teachers' union Egitim-Sen in Diyarbakir and the members of the choirs of KESK, Bendivelat Eminoglu, Sertaç Demirel, Sedat Balibey, Zahide Petekbasi and Ramazan Demir, because they sang Kurdish songs on the Congress of Egitim-Sen on 2 February. (Radikal-TIHV, November 24, 2002)

    Torture under custody in Eskisehir

    Seval Bayindir, deputy SG of the People's Democracy Party (HADEP), alleged that her brother Önder Bayindir had been subjected to torture at Eskisehir Police HQ. She had visited him in prison and he had told her to have been hosed with ice-cold and pressurized water, had been beaten to his head and his testicles had been squeezed during two days of custody.(DIHA-TIHV, November 25, 2002)

    Case against Human Rights Defenders

    On 25 November Istanbul SSC No. 4 started to hear the case against the Chairperson of Social Support and Culture Association for Migrants (Göç-Der) Sefika Gürbüz and the sociologist Mehmet Barut, working for Mersin University as Research Assistant. They are charged in connection with the 1999-2001 report on enforced displacement that had been introduced on 17 April. Sefika Gürbüz rejected the charges of inciting the people to hatred and enmity, an offence according to Article 312 TPC and stated that this was a scientific report. The court adjourned the hearing to a later date. (DIHA- Evrensel-TIHV, November 25, 2002)

    Conscientiuous Objector Arrested

    On 25 November conscientiuous objector Mehmet Bal (27) appeared for the second time at Adana Military Court on charges of disobeying orders. He complained that the prison director had forced him to wear prison clothes and handcuffed his hands on the back so that he could not take off the clothes. His hair had forcibly been cut and he had been put in a cell with the handcuffs. After four days the director to stand to attention and, when he refused to do so, he had been chained by his legs. The court ordered the transfer of the defendant to a fully equipped hospital to determine whether he is fit for military service. The court also ordered his release on charges of disobeying orders, but the arrest warrant on charges of alienating the people from military service remains in force. (Radikal-TIHV, November 26, 2002)

    Torture in Istanbul

    Ümit Tunç (19) alleged that he was tortured at Yakacik Police Station (Kartal-Istanbul). He said that someone had attacked him and his friend Kenan Topçuoglu with a knife on 23 November. His friend had been taken to Pendik State Hospital, while he was taken to Yakacik Police Station. "Since I did not know the name and address of the attacker a police officer by the first name of Ibrahim tortured me for 20 minutes. He forced me to stand under cold water, beat me with his fists in my chest and stripped me stark naked." Tunç added that he went to Pendik State Hospital after release and got a report certifying blows that he had received. (Özgür Gündem-TIHV, November 27, 2002)

    Investigation against Civil Servants

    The governor in Hozat district (Tunceli) started an investigation against 33 civil servants, members of the confederation of unions in the public sector, KESK, who had participated in the action "be transferred to hospital" on 17 October. (Evrensel-TIHV, November 27, 2002)

    Torture in Hakkari

    Nadir Çiftçi, Resul Çiftçi and Kemal Ege alleged to have been tortured at Hakkari Police HQ. Resul Çiftçi and Kemal Ege reportedly had crossed the border to Iran illegally and on 17 November they were handed over to Esendere Gendarmerie Station. They were interrogated on smuggling and released after paying TL 54 million for a violation of the Law on Passports. On 19 November both men and Nadir Çiftçi from Bay village were detained and taken to Hakkari Police HQ. After four days they were arrested on charges of supporting the KADEK. Their lawyer Mikail Demiroglu said that before arrest his clients had been taken to Hakkari State Hospital and were examined in the post room. The police officers had been present during their interrogation by the prosecutor and a judge so that their statements did not reflect their own free will. Nadir Çiftçi had been bleeding from his mouth and urine, because of the torture and on 25 November he had to be taken to hospital. The Human Rights Association is preparing to send a delegation to look into the allegations of torture. (Özgür Gündem-TIHV, November 28, 2002)

    Torture in Istanbul

    Tevfik Fukra, Israeli citizen of Palestinian origin, who is charged with highjacking the place from Tel Aviv to Istanbul on 17 November, alleged that he was threatened into the confession of highjacking. According to the British "The Independent" the Turkish police threatened him by saying that anybody, who would not cooperate with them would be castrated and, therefore, he had testified, as the police wanted him to do. (Milliyet-TIHV, November 28, 2002)

    Death of Süleyman Yeter

    During the hearing of 27 November the prosecutor summed up the case against three police officers charged at Istanbul Criminal Court No. 2 with having caused the death of trade unionist Süleyman Yeter by torture. He wanted the case of deputy commissioner Ahmet Okuducu to be separated. Despite an arrest warrant the police officer could not be captured, leading to prolongation of the hearing. For the police officer Erol Ersan the prosecutor asked for acquittal, since the evidence was not sufficient for a conviction. Asking for a conviction of police officer Mehmet Yutar the prosecutor said: "Yeter was detained on 5 March 1999. Until 7 March he was interrogated four times. The traces of blows are not consistent with the defense that the detainee fell from a chair. They are confirmed by the Forensic Institute to have been caused by torture as described in the Tokyo Declaration. The defendant Mehmet Yutar and Ahmet Okuducu should be sentenced for having participated in the killing of a person by torture." (Evrensel-TIHV, November 28, 2002)

    Death of Baki Erdogan

    The 8th Chamber of the Court of Cassation heard the case of 6 police officers, convicted for the death in custody of Baki Erdogan in Aydin on 21 August 1993. The police officers had been sentenced to 5.5 years' imprisonment. Their defense lawyer Ibrahim Pehlivan asked that his clients be sentenced for murder according to Articles 448 and 450 TPC so that they could benefit from conditional release. The Court of Cassation will announce its verdict later. On 5 March Aydin Criminal Court No. 1 had convicted the deputy chief of Aydin police, Ibrahim Türedi, the director of the political police, Necmettin Aydinkaya and the police officers Abdurrahman Çetinkaya, Ayhan Erdal, Cahit Sandikçi and Ali Kumal of causing the death of a person by torture. (Milliyet-TIHV, November 28, 2002)

    Hüseyin Yildirim on trial

    On 27 November Istanbul SSC continued to hear the case of Hüseyin Yildirim, charged with membership of an illegal organization. Like before the defendant, who is paralyzed after a traffic accident had to come in a wheelchair. The prosecutor demanded a conviction as leading member of the Peasants and Workers' Liberation Army of Turkey (TIKKO). He added that Yildirim was also responsible for an attack on a vehicle of the secret service MIT, during which the soldiers Günay Öztürk and Ugur Borazan died in Adana on 15 May 1992. Defense lawyer Mihriban Kirdök alleged that the conditions in Tekirdag State Hospital, to where her client had been taken on demand of the European Court of Human Rights were worse than in prison. The hearing was adjourned to 11 December. (Evrensel-TIHV, November 28, 2002)

    Eren Keskin on Trial

    On 27 November Istanbul SSC continued to hear the case of Eren Keskin, former chairwoman of the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) in connection with a speech she held at a conference of the Union of Alevite Women in Germany entitled "Women's Rights" in Cologne on 16 March. The hearing was adjourned to 28 February 2003. Eren Keskin is charged with an offence of Article 312 TPC for inciting the people to hatred and enmity by making a difference based on class, race, belief and region. (Evrensel-TIHV, November 28, 2002)

    Torture in Dicle

    Necdet Bozkurt alleged that members of his family in Dicle district (Diyarbakir) were subjected to pressure and ill-treatment, after his brother Yüksel Bozkurt (18) had been released from prison. In the evening of 26 November police officers had fired three shots and his brothers had run away. On his way home Necdet Bozkurt had been stopped by an armoured vehicle. He had been taken to Dicle Police HQ and at the department to fight terrorism the commissioner Mehmet Acar had accused him of organizing the activitites of his brother, whom they had observed while putting up posters. When Necdet Bozkurt said that he did not know the whereabouts of his brothers he had been beaten by the commissioner and later by members of special teams. During the night 5 houses of relatives had been searched in Ergani and Egil and his uncle Idris Kaya and his father Ebubekir Bozkurt had been detained. His uncle had been beaten until he was bleeding from his mouth and nose and his father was still in custody, Necdet Bozkurt said. (Özgür Gündem-TIHV, November 29, 2002)

    Conscientious objector released

    On 26 November Zekeriya Duran, military prosecutor at the Military Court of the General Staff, decided against a prosecution of the conscientious objector (CO) Mehmet Bal on charges of alienating the people from military service according to Article 155 TPC. Mehmet Bal had been taken to Ankara from Adana Military Prison and testified to the prosecutor by saying that his objection to military service was an individual decision and he had not intended to alienate the population from military service. The prosecutor ruled that the declaration had remained in the boundaries of freedom of expression, even though there was not right to conscientious objection in Turkey and objectors had to be prepared to get punished for continuous disobedience of orders. Mehmet Bal would have to report to his military unit on 28 November, but on a press conference at the Ankara branch of the Human Rights Association he said that he would not go back. Meanwhile, he was medically examined at the TIHV since he was ill-treated in prison and is suffering from a hunger strike. (TIHV, November 29, 2002)

    Trade Unionists beaten and detained

    On 29 November the gendarmerie intervened when workers, who had been sacked in Tuzla (Istanbul) for being members of the trade union Deri-Is, wanted to hold a press conference. The soldiers detained Salih Kiliç, secretary for education with Türk-Is, Yener Kaya, chairman of Deri-Is, Musa Selvi, deputy chairman of Deri-Is, Hasan Sonkaya, chairman for the Tuzla branch and the executives Yusuf Gökçe, Gürsel Mentes and 2 workers, whose names could not be identified. (Özgür Gündem-TIHV, November 30, 2002)

    Disabled Person on Trial

    On 30 November Van SSC ordered the release of the mentally disabled Sabahattin Özmen. He had been arrested in Tatvan district (Bitlis) because of statements by repentant militants and is charged under Article 125 TPC that requires life imprisonment (formerly the death penalty). Lawyer Murat Timur stated that he showed the court a medical report from Gölcük Military Hospital that his client was mentally disabled. (Evrensel-TIHV, November 30, 2002)

    Dismissal of Eren Keskin

    Lawyer Eren Keskin, deputy chairwoman of the Human Rights Association, appealed to Istanbul Administrative Court to lift her one-year ban on performing her profession. The ban had been announced by Istanbul Bar Association and implemented by the Union of Bar Associations in Turkey (TBB). She asked that the implementation of decision should be stopped until a final decision. (Özgür Gündem-TIHV, November 30, 2002)
     

    PRESSIONS SUR LES MEDIAS / PRESSURE ON THE MEDIA

    Le procès contre Özgüden et deux  autres journalistes s'est ouvert à Istanbul

    Le procès contre Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, et deux autres journalistes, Emin Karaca et Mehmet Emin Sert, accusés d'avoir insulté l'Armée turque, s'est ouvert le 26 novembre 2002 au tribunal pénal de première instance N°1 d'Istanbul, en absence d'Özgüden.

    Le tribunal avait ordonné à tous les postes-frontières de déférer Özgüden immédiatement à la justice dès qu'il rentrera en Turquie. Toutefois, Özgüden a décliné la convocation.

    A cette première audience, le procureur de la République a requis une peine de prison jusqu'à 6 ans contre Özgüden et Karaca, pour les articles qu'ils avaient écrits à la revue Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin (Littérature en Turquie et en Europe) à l'occasion du 30e anniversaire de l'exécution de trois leaders de la jeunesse progressiste. Quant à l'éditeur responsable de la revue, Mehmet Emin Sert, il risque une lourde amende pour avoir publié ces articles.

    Karaca et Sert, présents et interrogés à l'audience, ont déclaré que les articles en question ne formulent que des critiques à l'égard des pratiques répressives après le coup d'état militaire de 1971 et ne contiennent pas d'insultes contre qui que soit.

    Vu l'absence d'Özgüden, le tribunal a décidé de faire venir ses registres de l'état civil pour compléter le dossier et de reporter le procès au 23 mars 2003.

    Réagissant contre l'inculpation d'Özgüden et de ses deux collègues, l'organisation Reporters Sans Frontières, dans une lettre adressée au ministre turc de la Justice, avait déclaré que si ces journalistes sont condamnés pour insulte à l'armée, "la Turquie trahira les engagements qu'elle a pris envers l'Union européenne."

    L'Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique (AGJPB), dont Özgüden est membre, avait adressé sa protestation au même ministre en ces termes: "Dans le cadre de la future adhésion à l'U.E., votre gouvernement a annoncé qu'il n'y aurait plus de délits d'opinion en Turquie. Ces nouvelles poursuites à charge d'un journaliste en raison de l'exercice de sa liberté de penser et d'écrire contredisent de manière évidente vos déclarations."

    L'article 159 du Code pénal turc selon lequel les trois journalistes ont été inculpés reste toujours en vigueur malgré les réformes récentes et est applicable à toute critique à l'encontre de l'Armée, du gouvernement et des forces de sécurité si elle est considérée "insulte" par le procureur.
     

    New message from Publisher Zarakolu

    "I would like to inform you that Asan's case will be on 8 November, I will inform you about the result.

    "Lastly I am accused because of my artical, with the title "During the attacks of rasism in Turkey". My artical was about last campaigns in Turkey against the rights of minorities and a critique of official policies against tha minorities. Also I gave Asan's case between other examples. Interestingly I am accused with artical 312, to make agitation between races! I am against racism, and I accused with rasism. I will try to translate my artical for you.

    "Last Month my son Deniz was taken by police by night, for to force him to go to the State Security Court, because a case against him, for his speech in mothers' funeral. Accusation against him again "to make agitation between races". Because only he said, "if some day Kurdistan build up, I believe her name given to any place."

    "His next hearing will be in December.

    "With my best wishes. (Belge Publishing House, November 6, 2002)
     

    Human Rights Watch Honors Sanar Yurdatapan

    On Wednesday, November 13, Human Rights Watch will give its highest honor to three leading human rights activists from around the world.

    The global human rights defenders to be honored for the year 2002 have defended free expression and civil society in Turkey, created a justice movement in Chad from the ground up, and fought the burgeoning HIV/AIDS crisis in India.

    Human Rights Watch staff work closely with these brave individuals as part of our defense of human rights in more than 70 countries around the world.

    "The advocates we honor in 2002 have shown great courage and dedication to the cause of human rights," said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch. "They have worked tirelessly -- in often dangerous environments -- to expose rights abuses and to focus the international spotlight on their countries."

    The 2002 Human Rights Watch Annual Dinners in New York, Los Angeles and San Francisco will honor:

    1. Souleymane Guengueng, for his work to bring justice to Africa;
    2. Meena Seshu, for her work to expose and stem IndiaÇs growing HIV/AIDS crisis;
    3. Sanar Yurdatapan, for his work in Turkey, to defend freedom of expression

    Sanar Yurdatapan's brief biography:

    Sanar Yurdatapan bravely and ingeniously mocks Turkey's harsh efforts to restrict freedom of expression. In Turkey, it is dangerous to speak out about some of the most contested topics in modern life: the role of Islam, the plight of the Kurdish ethnic minority, and the power of the military. Those who express unpopular opinions about these issues risk imprisonment, fines, and the banning of their publications.

    Defying this punishment, Mr. Yurdatapan has republished banned materials, defended the articulation of Islamist thought, investigated human rights massacres against the Kurdish minority, and, at times, publicly declared the incompetence and corruption of Turkish and other authorities. He has worked with Human Rights Watch to focus public attention on the unjust imprisonment of Kurdish officials and to defend indicted publishers, writers and politicians.

    At a moment when it is difficult to oppose official policies in Turkey, particularly those designed to suppress dissent, Mr. Yurdatapan, who has been imprisoned three times and endlessly harassed, unabashedly and creatively defends a principle - the right to disagree vocally and protest peacefully - which is a touchstone of the human rights movement.(HRW, November 7, 2002)
     

    Violations of thought freedom in brief

    Journalist on trial in Van

    The trial of Murat Saraç, who had been detained in the Iran and deported to Turkey on 4 August as alleged member of PKK/KADEK, was started on 31 October at Van SSC. Murat Saraç was working as the editor-in-chief for the journal "Özgür Ülke". He rejected the charges and the court adjourned the hearing to 17 December. He will be charged under Article 169 TPC with "supporting an illegal organization". (Özgür Gündem- TIHV, November 1, 2002)

    Bans on TV channels related to 3 November Election

    The television channels Star, Star Max and Kanal 6 have to stay close for five days. The Supreme Board of Elections ruled that they violated the bans for the election. The ban was put into practice on 4 November. According to the statement by the General Directorate on Security, on the election day 22 persons were detained for "holding forged vote notes", 25 persons were detained for "intending to vote more than once", 125 persons were detained for "acting contrary to the Law on Elections and decisions of the Supreme Boards of Elections", 39 persons were detained for "aggressive involvement, threatening or unauthorized demonstrations", and 4 persons were detained for "holding unauthorized arms". (Milliyet-TIHV, November 5, 2002)

    "Freedom of Thought-For Everbody"

    On 6 November Istanbul SSC continued to hear the case of 65 people charged in connection with the booklet "Freedom of Thought-For Everbody". Only the defendants Sanar Yurdatapan and Abdurrahman Dilipak were present. It was announced that 14 former deputies including Sacit Günbey, Mustafa Yanmaz, Mustafa Geçer, Mustafa Kamalak, Latif Öztek, Ali Gören, Zeki Ünal, Zeki Çelik, Yasin Hatipoglu, Mehmet Bekâroglu, Fethullah Erba_ and Ali Oguz may now be tried after they lost their immunity. The re-elected Eyüp Fatsa, Yahya Akman and Dengir Mir Mehmet Firat will still benefit from immunity. The hearing was adjourned to 2 February. (Özgür Gündem (Evrensel-TIHV, November 7, 2002)

    Investigation against Journalists

    The prosecutor at Ankara SSC started an investigation against the dailies Hürriyet, Sabah, Milliyet, Vatan and Radikal for having published footage of videotape showing former SSC prosecutor Nuh Mete Yüksel in bed with another woman. The investigation is based on allegations of attack on title, assault and violation of the Press Law. After the videotape had been discovered prosecutor Nuh Mete Yüksel was appointed republican prosecutor in Ankara. (Yeni Safak (Evrensel-TIHV, November 7, 2002)

    Freedom of Thought ? 2000"

    On 7 November Istanbul SSC No. 5 continued to hear the retrial of 15 people, who had signed the booklet "Freedom of Thought ? 2000" as publishers. In his summing up the case the prosecutor asked for imprisonment sentences for the defendants according to Article 169 of the Turkish Penal Code. On 13 February 2001 Istanbul SSC had acquitted the defendants Vahdettin Karabay, Salim Uslu (chairman of Hak-Is), Siyami Erdem, Hüsnü Öndül, Yavuz Önen, Cengiz Bektas (chairman of the union of Turkish writers), Atilla Maras, Yilmaz Ensaroglu, Zuhal Olcay, Lale Mansur, Sanar Yurdatapan, Ali Nesin, Erdal Öz, Ömer Madra, Etyen Mahçupyan and Sadik Tasdogan for a lack of evidence. In June that year the Court of Cassation had quashed the verdict for all defendants, except for Sadik Tasdogan. The hearing was adjourned for defendants to testify. (TIHV, November 7, 2002)

    Paper Closed in Ardahan

    Göle Penal Court ordered the closure of the local newspaper "Yesil Göle" appearing in Göle district (Ardahan). The decision was based on the fact that the editor-in-chief, Ulviye Kiliç is under 21 years of age, but the true reason was seen in an article criticizing Göle Governor Alper Faruk Güngör, who had not allowed villagers to enter his office because of bad smell. Kiliç said that the governor had called him after that article and had hit him in the face. Therefore, he had filed an official complaint against the governor. The complaint had not shown any results yet, but the governor was putting his family under pressure. (Özgür Gündem-TIHV, November 9, 2002)

    Journalists on Trial in Malatya

    The 8th Chamber of the Court of Cassation quashed the acquittal of the journalist Sevket Basibüyük and Ramazan Keskin, the owner of the newspaper "Medeniyet", which appears in Malatya. Malatya SSC had tried them under Article 312 TPC for an article on Islam. The Court of Cassation ruled that the expression of "unbelievers will have to account for it" incited the people to hatred and enmity in a way that endangered the public order. (Cumhuriyet-TIHV, November 10, 2002)

    Writer on Trial in Istanbul

    On 8 November Istanbul SSC continued to hear the case of Ömer Asan for his book "The Culture of Ponthos" on charges of separatist propaganda. The book had first been published in May 1996. The second edition dates April 2000. The case was launched after a program on ATV on 12 and 19 January 2002 during which Ömer Asan's book was criticized. If convicted Ömer Asan has to expect a sentence of between 14 months and 4 years' imprisonment. (Evrensel-TIHV, November 9, 2002)

    Journalist and Speaker on Trial in Diyarbakir

    On 8 November Diyarbakir Penal Court No. 1 continued to hear the case of Nevzat Bingöl, owner of the radio station "Gün" and the speaker Melike Irmak. They are charged for having announced the ban of the radio station "Gün" via the same station. The hearing was adjourned to 6 February 2003. (Evrensel-TIHV, November 9, 2002)

    70-year old teacher-writer arrested

    The teacher Hasan Basri Aydin (70) was imprisoned on 12 November upon the confirmation of his sentence by the Court of Cassation. Aydin had been tried at Istanbul Heavy Penal Court No.6 on charges of "insulting the President, Parliament and the government" (Article 159) and was sentenced to 40 months' imprisonment on 15 March. (Evrensel-TIHV, November 13, 2002)

    Journalists on Trial in Istanbul

    On 15 November Istanbul Criminal Court acquitted the writer and journalist Ahmet Altan and Murat Tunali, editor-in-chief of the journal "Aktüel" in connection with two articles entitled "From Sarikamis to the Mediteranean" and "Nights over There". The charges had been brought under Article 159 TPC for insulting the armed forces. (Cumhuriyet-TIHV, November 16, 2002)

    Radio Manger and Speaker on Trial

    On 14 November Istanbul SSC continued to hear the case of Seyfullah Karakurt, manager of the radio station "Voice of Anatolia" and the speaker Selda Demir on charges of inciting the people to hatred and enmity. The court listened to tapes forwarded by the High Council for Radio and TV (RTÜK). The prosecutor asked that this trial be combined with other ongoing trials. The court adjourned the hearing to 25 February 2003. In a separate case on similar charges against Karakurt one hearing had been held on 12 November. This was adjourned to 6 March 2003. Another hearing is to be conducted on 3 January 2003. (BIA-TIHV, November 18, 2002)

    Journalist sentenced in Istanbul

    On 18 November Istanbul SSC convicted Mahit Yengin, editor-in-chief of the journal "Devrimci Demokrasi", under Article 169 TPC. According to the court the issue of 1 to 16 June contained support for the Workers' and Peasants' Liberation Army (TIKKO). The sentence of 4.5 years' imprisonment was commuted to a fine of TL 9.9 billion (app. $ 6,000). The issue of 16 November of "Devrimci Demokrat" was also confiscated. (Evrensel-TIHV, November 19, 2002)

    Journalist on Trial in Ankara

    On 19 November 2002 Ankara SSC passed its verdict on Mehmet Kutlular, owner of the daily "Yeni Asya". This time the court decided for the same punishment as in the original trial. Following his conviction under Article 312 TPC for his comments on the earthquake of 17 August 1999 Mehmet Kutlular had been imprisoned on 22 May 2001 to serve a sentence of 23 months' imprisonment, but he was released on 21 February 2002. On 4 April Ankara SSC had decided for a retrial of Mehmet Kutlular, after Article 312 TPC had been changed. On 11 April Ankara SSC had acquitted him. On 13 June the 8th Chamber of the Court of Cassation had quashed the acquittal ruling that changes in law could not be the reason for a retrial, but only a new evaluation. (Yeni Safak-TIHV, November 20, 2002)

    Journalists on Trial in Milas

    On 19 November Milas Penal Court passed its verdict on Kazim Sener, editor-in-chief of the local newspaper "Önder", and the journalist Hulusi Erdem. Former Justice Minister Hikmet Sami Türk had accused them of insulting his official title in an article of 14 August 2001 entitled "Hikmet Sami Türk: An Uninformed Minister, who puts prosecutors on trial and who is slapped into his face by judges". The journalists were sentenced to 3.5 months' imprisonment and fined TL 166 million. The prison term was commuted to a fine totaling TL 664 million and the sentence was suspended. The verdict was based on Articles 268/4 TPC (offence committed via the press) and 482 TPC (cursing). (BIA-TIHV, November 20, 2002)

    Publisher on Trial in Istanbul

    On 21 November Istanbul SSC No. 1 passed its verdict concerning the book "Letters to Savas", written by Necdet Buldan for his brother Savas Buldan, a Kurdish businessman, who was killed by unknown assailants. The court sentenced the publisher Muzaffer Erdogdu from Pencere Publishing House to 13 months', 10 days' imprisonment and a fine of TL 1 billion, since the book contained separatist propaganda. (Cumhuriyet-TIHV, November 22, 2002)

    Publisher Convicted in Istanbul

    Sakine Yalçin, the owner of Subat Publishing House, was fined TL 7 billion for having published the book entitled "Ocean in a Drop". Istanbul SSC ruled that the book contained propaganda for an illegal organization. (Evrensel-TIHV, November 24, 2002)

    Journalists Indicted in Istanbul

    The prosecutor at Istanbul SSC indicted Nuri Karakoyun, owner of the Kurdish weekly "Azadiya Welat" and Tahsin Uyan, the editor-in-chief for an article in edition 349 of 12 September. The article was written in "Zaza" and contains a comment by Osman Öcalan. The charges are based on Article 6/2 of the Law 3713 to Fight Terrorism. (DIHA-TIHV, November 25, 2002)

    Investigation against Author

    On 26 November Salim Koçak, author of the book "I am also a follower of Tayyip", went to testify to the prosecutor at Ankara SSC. The investigation against his book is based on Article 312 TPC and the claim that he incited the people to hatred and enmity. (Yeni Safak-TIHV, November 27, 2002)

    Journalist on Trial in Istanbul

    The prosecutor at Beyoglu Penal Court opened a case against Cengiz Kapmaz, staff member of the closed weekly "Yedinci Gündem". He will be charged with insulting the armed forces in an article entitled "HADEP may take the role of mediator".  The article was based on an interview with Cüneyt Ülsever from the daily "Hürriyet" and published on 1 June 2002. The owner of "Yedinci Gündem", Hidir Ate_ and the editor-in-chief, Hünkar Demirel are charged for the article 159 TPC at Istanbul SSC No. 2. (Özgür Gündem-TIHV, November 29, 2002)

    Journalist on trial in Istanbul

    The 8th Chamber of the Court of Cassation quashed the acquittal of Mehmet Özcan, editor-in-chief of the daily ìAkitî for the article ìThe Headscarf General and Teacher Saimî. The decision stated that some circles used the headscarf as a symbol against the secular nature of the State. The incriminated article had appeared in the paper on 25 November 2000. On 18 April 2002 Istanbul SSC had acquitted the defendants of charges brought under Article 312 TPC.  Now Istanbul SSC will have to conduct a retrial. (Cumhuriyet-TIHV, November 30, 2002)

    Zarakoluís Son on Trial

    On 29 November Istanbul SSC No. 4 started to hear the case of Cihan Deniz Zarakolu, son of Ragip and Aysenur Zarakolu. During the funeral of his mother on 27 January he allegedly said that his motherís name would be given to a town, once Kurdistan was founded. Charges against him were brought under Article 312 TPC. (Evrensel-TIHV, November 30, 2002)

    Book on Kurds Confiscated

    Istanbul SSC ordered the confiscation of the book ìChildren of Ghosts ?The Kurds and their Traces in the Countriesî, written by US-citizen Margaret Kahn. The decision was based on allegations that the preface and introduction contained separatist propaganda. Publishing house Avesta stated that the book did not include any mention of Turkey. (TIHV, November 30, 2002)
     

    RELATIONS MAFIEUSES / MAFIA RELATIONS

    Un parrain de la mafia turque bientôt libéré de prison

    Un parrain de la mafia turque, Alaattin Cakici,  extradé de France il y a trois ans, devrait prochainement être libéré après  avoir accompli trois ans de prison pour implication dans une organisation  criminelle, a rapporté vendredi l'agence Anatolie.

    Un tribunal d'Istanbul l'a condamné vendredi à trois ans de prison pour  avoir commandité une attaque à main armée contre un café fréquenté par un gang  rival, qui avait fait 15 blessés en 2000.

    Mais, compte-tenu de sa détention préventive, le tribunal a décidé de le  libérer immédiatement.

    Alaattin Cakici, 47 ans, avait été arrêté en France en août 1998 et extradé  en décembre 1999, la Turquie ayant promis qu'il ne serait pas jugé pour des  faits pouvant entraîner sa condamnation à mort.

    Il avait ainsi échappé à un procès pour l'assassinat de sa femme et de  quatre autres personnes en 1995.

    La Turquie a aboli cet été la peine de mort et les autorités pourraient  éventuellement rouvrir ces dossiers le concernant.

    Une amnestie votée en 1999 lui avait permis d'échapper à une peine de trois  ans de prison pour avoir commandité des attaques contre un journaliste et un  banquier. Les deux hommes avaient survêcu à leurs blessures.

    Alaattin Cakici aurait également été impliqué dans une affaire de  corruption découlant de la privatisation d'une banque d'Etat qui avait  entraîné la chute du gouvernement du Premier ministre Mesut Yilmaz en novembre  1998. (AFP, 29 novembre 2002)
     

    QUESTION KURDE / KURDISH QUESTION

    Les Kurdes de Turquie ont subi une nouvelle déception électorale

    La minorité kurde de Turquie, marquée par des années de conflit et de pauvreté, était mardi sous le coup d'une nouvelle déception électorale, le seul parti pro-kurde à se présenter n'ayant remporté aucun siège au parlement lors des élections législatives de dimanche.

    "Je suis très triste. Une nouvelle fois, nous ne sommes pas représentés au parlement", a déclaré Yavuz Tokacli, 35 ans, ouvrier à Diyarbakir, principale ville de la région majoritairement kurde du sud-est de la Turquie.

    Le DEHAP (Parti démocratique du peuple) a obtenu 56% des voix à Diyarbakir lors des élections de dimanche, et il est arrivé en tête dans douze autres provinces de l'est. Mais il n'a pas réussi à franchir au niveau national le seuil des 10% des voix requis pour obtenir des sièges au Parlement.

    D'après les résultats officieux, le DEHAP a remporté 6,2% des voix au niveau national, alors qu'un autre parti kurde avait obtenu 4,7% des voix lors des élections précédentes en 1999.

    "Nous avons été écartés à cause des défauts du système électoral", explique un paysan, Cabbar Kara, tout en soulignant les progrès enregistrés. "Nous avons progressé de près de 50%. C'est aussi un succès", a-t-il dit.

    Les élections ont assuré une large victoire au Parti de la justice et du développement (AK), un mouvement aux racines islamiques. Le seul autre parti qui sera représenté au Parlement est l'inébranlable parti social démocrate Républicain du peuple (CHP) qui a recueilli 178 sièges.

    Aucun parti pro-kurde n'a jamais réussi à totaliser à lui seul suffisamment de voix pour entrer au parlement en Turquie, un pays où les rebelles séparatistes kurdes ont mené pendant quinze ans (de 1984 à 1999) une lutte armée pour obtenir leur indépendance.

    Un parti pro-kurde avait obtenu une représentation parlementaire au début des années 1990, mais uniquement après qu'une dizaine de ses candidats eurent obtenu des sièges en se présentant aux élections sur la liste d'un parti de gauche.

    Les députés kurdes avaient ensuite été emprisonnés sous l'accusation d'avoir aidé des rebelles armés kurdes, et avaient été exclus de l'Assemblée.

    Osman Baydemir, candidat du DEHAP à Diyarbakir, a contesté le seuil de 10% qui, a-t-il dit, "a été conçu pour empêcher l'entrée au parlement de partis comme le DEHAP".

    Lors des élections de 1999 dans la région, les résultats avaient été entachés par les limites imposées aux candidats pro-kurdes durant la campagne électorale et les mesures d'intimidation qui avait été reprochées aux forces de sécurité.

    Le principal groupe turc de défense de droits de l'Homme, l'Association des droits de l'Homme (IHD), a déclaré que ses comités d'observateurs avaient également fait état d'actes d'intimidation cette année, en particulier dans les zones rurales.

    "Mais comparé à ce qui s'était produit en 1999, il s'agit là d'incidents très isolés, qui ne peuvent pas influencer le résultat. Les élections se sont déroulées dans un climat de modération", a déclaré à l'AFP le président de l'IHD, Husnu Ondul.

    M. Baydemir et Dogan Erbas, candidat du DEHAP originaire d'Istanbul, ont tous deux déclaré que leurs pronostics les plus optimistes avant les élections étaient d'environ 8% des voix.

    Plusieurs sondages avaient auparavant laissé supposer que le DEHAP pourrait remporter plus de 10% des voix, notamment grâce aux importantes communautés kurdes vivant dans les villes de l'ouest de l'Anatolie.

    Les espoirs kurdes étaient encouragés par une série de réformes démocratiques entreprises par la Turquie pour appuyer sa candidature à l'Union européenne, dont la légalisation de l'utilisation de la langue kurde dans les médias et dans l'enseignement.

    Le petit parti DEHAP a pu croire à une percée lorsque le principal mouvement pro-kurde, le HADEP (Parti populaire de la démocratie) s'est auto-dissous et a rallié le DEHAP.

    Cette décision avait été prise par précaution alors que le HADEP, accusé de collusion avec le groupe rebelle PKK, craignait d'être interdit par décision de justice.  (AFP, 5 novembre 2002)
     

    KADEK: Continue the democratic serhildans

    KADEK stated that that parties like DSP, ANAP, MHP and DYP had not passed the national electoral threshold showed the necessity to go beyond the existing regime, adding that the non-representation of about 47% of the voters undermined the legitimacy of the national assembly. The statement said the following: "The results express the collapse of the regime and the necessity of a transformation. Steps taken towards democratisation will determine the future of the national assembly of which legitimacy has already been questioned. Therefore all sections of the society will observe the decisions of it and take a stance accordingly. It is why parties like DSP, ANAP, MHP and DYP which are the main political power of the regime have not been able to pass the national electoral threshold. And the fact that CHP could gain much votes although it is supported by the state and capitalists is another proof of why the existing regime must be overthrown."

    It will not be long-lived

    The Council considered the victory of AKP as follows: Its victory is in fact a product of reaction against the regime, it is not a lasting development. The legitimacy of the November 3 elections is disputable in every respect. 25% of the voters did not vote. And only 16 million out of 31 million voters are represented in the assembly. And it means that the will 47% of the voters who have voted has not been reflected in the parliament. If we take the non-voters too, 60% of the people are not represented in the parliament. More importantly, representatives from Kurdish provinces in the parliament have a support of 20% of voters. That means, the will of the 80% of the people is not represented in the parliament. So we can say that there is a serious legitimacy problem of the parliament. We cannot expect that such a disputable parliament will be long-lived."

    Repression on DEHAP affected the outcome

    Underscoring that efforts to keep the Kurdish people and democratic leftist forces from being represented in the national assembly had cast a shadow over the elections, the KADEK Presidential Council said, "Efforts to close down HADEP and debates on DEHAP until the very last days has affected the results." The statement reminded that local administrators, village guards and heads of tribes had forced people not to vote for DEHAP. The Council continued with words to the effect: "We can say that votes considered invalid has had an effect on the outcome. DEHAP's votes should be around 9% but it was kept around 6% by a conscious intervention. This and the extraordinarily high electoral threshold show that the parliament do not represent the Kurdish people and democratic leftist forces. Therefore the new parliament do not represent the Kurdish people."

    Rehearsal for power

    The Council drew attention to the following matters, saying that the block was not enough prepared: "A serious weakness in the organization has limited the potential force to be set into motion. Concrete results by a popular movement that has an overwhelming spontaneity have not been managed due to this weakness. But intense motion has given consciousness and experience to the mases and paved the way for a future success. We can say that it has been a rehearsal for power. If organizational drawbacks and other weakness are eliminated it is possible to be successful in the next local elections and in a possible early election."

    Conscious democratic action

    The KADEK Presidential Council made a call to "improve democratic serhildan", calling attention that victory of AKP based on reaction to the existing regime could not be permanent. KADEK stressed the following: "The labor, peace and democracy block will march towards power by passing over the existing temporary situation through democratic serhildan. The future will be secured not by a success based on rage but a success created by conscious democratic serhildan. The struggle for the elections is a rehearsal towards power. KADEK calls on the Kurdish people and socialist democratic forces to strengthen democratic serhildan by taking lessons from their weaknesses." (Kurdish Observer, 5 November 2002)
     

    Appel contre les conditions carcérales d'Abdullah Ocalan

    Les six avocats d'Abdullah Öcalan ont lancé le 6 novembre 2002 l'appel suivant relatif aux conditions d'imprisonnement de leur client:

    "Depuis qu'Abdullah OCALAN a été amené en Turquie en violation du droit international le 15 février 1999, il est placé en isolation dans la prison d'Imrali située sur une île de la  mer Marmara, où il est d'ailleurs le seul détenu.

    "La zone s'étendant jusqu'à 5 mile autour de l'île-prison d'Imrali a été décrétée zone militaire interdite. Le statut juridique de l'île d'Imrali et les pratiques qui y sont mises en úuvre dépendent du champ d'application de la 'situation de crise', régime qui ne peut être décrété dans une région particulière qu'en cas de situation extraordinaire comme la guerre ou les calamités. Ainsi, l'île est dirigée par une unité appelée Centre de Direction de Crise. Dotée de compétences extraordinaires, cette unité de direction peut agir sans que ses pratiques et ses décisions soient soumises à un contrôle juridique. De ce fait, le statut juridique et le régime administratif de la prison d'Imrali prêtent à discussion.

    "M. Ocalan est détenu sur l'île d'Imrali pour des raisons de sécurité générale. L'île d'Imrali a été spécialement choisie par le gouvernement turc en raison de sa situation particulière qui permet d'isoler totalement du monde extérieur, de réduire les possibilités de visite des avocats et de la famille pour divers motifs contestables, et qui offre les conditions d'une surveillance continue avec tous les inconvénients que cela peut entraîner.

    "Même si la prison d'Imrali est considérée comme rattachée au ministère de la justice de la République Turque, toutes les entrées et sorties de l'île, même celles du personnel de la prison, sont soumises à un contrôle poussé des unités militaires en raison du statut de zone militaire interdite. Toutes les choses que nous envoyons par l'intermédiaire du parquet, en particulier les documentaires relatifs à la défense, sont soumis au contrôle et à l'approbation des militaires.

    "M. Ocalan n'a pour seul contact avec le monde extérieur qu'un entretien avec ses avocats limité à une heure, une fois par semaine (le mercredi) et un autre entretien avec les membres de sa famille (uniquement les parents au premier degré) pendant une heure, une fois par semaine (le mercredi).

    "La communication des parents et des avocats avec l'île est assurée au moyen d'un bateau appelé Imrali-9, de caractère extrêmement rudimentaire, pouvant transporter en moyenne 10 personnes, y compris le personnel du bateau. Le transport vers l'île ayant une durée de deux heures et demi à trois heures et les plus ou moins mauvaises conditions climatiques rendent sa circulation extrêmement difficile et dangereuse. De temps en temps, on nous dit que le véhicule est en panne, dans ce cas, aucun autre véhicule n'est mis à disposition.

    "Seuls les avocats et les parents au premier degré (3 frères) de M. Ocalan peuvent directement obtenir des informations le concernant. Malgré les procès en cours devant la cour d'assises d'ankara, la Cour Européenne des Droits de l'Homme et la cour d'assises d'Athènes, on veut empêcher totalement les entretiens avec les avocats, dont la durée est déjà limité, en prenant pour motif les conditions climatiques défavorables. De plus, n'ayant pas la possibilité de nous entretenir avec lui sur les évolutions juridiques récentes le concernant et qui requièrent d'agir dans l'urgence, notre travail en tant que partie de la défense s'en trouve entravé. Par ailleurs, alors que la jurisprudence en Turquie reconnaît le droit de visite aux parents du deuxième et du troisième degré, M. OCALAN n'a le droit de voir que ses frères. Ses frères ne peuvent venir le visiter qu'une fois par mois en raison de leur âge, de leur état de santé ou de leur éloignement géographique (environ 1200 km). Ajouté à ces difficultés les problèmes posés par le transport jusqu'à l'île d'Imrali, M. Ocalan ne dispose que de possibilités d'entretien très limitées.

    "M. Ocalan ne peut accéder à la presse écrite que par l'intermédiaire de certains journaux (Hurriyet, Milliyet et Sabah) en nombre limité (8 à 10 par semaine) que nous lui apportons une fois par semaine. Il n'a le droit de garder que trois livres parmi ceux en nombre limité que nous pouvons lui faire parvenir. Il n'a le droit de sortir en plein air que 2 heures par jour ( 1 heure avant midi et 1 heure après midi.)

    De même que rien n'est fait pour permettre à M. Ocalan d'exercer des activités sociales et sportives, nous n'avons pu obtenir la mise à disposition d'une télévision malgré toute notre insistance. Il lui est seulement possible d'écouter une chaîne de radio qui est placée sous le contrôle officiel de l'Etat (TRT). Par ailleurs, parmi les milliers de lettres qui lui sont envoyées, seul un petit nombre lui parvient après être passé par un contrôle très strict.

    "Bien que le Comité pour la Prévention de la Torture du Conseil de l'Europe (CPT) ait recommandé que la cour de plein air soit plus ouverte après avoir constaté qu'elle avait une largeur de 4,5 m et une hauteur de 4 m. et qu'elle était couverte par des grillages aucune amélioration n'a été constatée. Quand on prend en compte le fait que ces pratiques durent depuis 3 ans et 8 mois, on constate combien elles présentent le risque d'effets négatifs sur la santé physique et mentale.

    "Dans les rapports de surveillance élaborés après deux visites dans l'île d'Imrali, le CPT a relevé les faits que nous avons précédemment mentionnés. La Turquie n'ayant pris aucune mesure pour appliquer ses recommandations, le CPT a décidé de publier ses rapports. Nous avons adressé plusieurs demandes au ministère de la justice turc, à la Direction Générale des Maisons d'Arrêt et des Peines ainsi qu'au parquet de Bursa afin que les conditions de vie de M. Ocalan soient améliorées et ramenées à un seuil plus humain et plus acceptable, en conformité avec les rapports du CPT. Nous n'avons reçu aucune réponse positive aux demandes écrites et orales que nous avons adressées aux autorités d'exécution et de jugement. Nous n'avons de même constaté aucune mesure d'amélioration pour rendre les conditions de détention de M. Ocalan conformes aux droits minimums universellement reconnus aux détenus et aux condamés.

    "Bien que la peine de mort ait été supprimée en Turquie depuis le 3 août 2002 dans le cadre des mesures prises pour répondre aux exigences de l'Union Européenne et alors que la commutation de la peine de mort applicable à M. Ocalan en une peine de prison à perpétuité aurait dû entraîner une amélioration des conditions de vie, les tentatives pour durcir ses conditions de détention ne sont pas acceptables juridiquement. En effet, l'isolation et les conditions de détention dans lesquelles se trouve M. Ocalan depuis bientôt 4 ans restent aménagées conformément au "système de la peine de mort". Ces conditions sont encore appliquées avec la même rigueur.

    "Des évolutions négatives ont été constatées durant les deux derniers mois. Durant les 6 dernières semaines précédant le 30 octobre 2002, nous n'avons pu nous entretenir avec notre client que pendant une heure en tout. Au cours de cette période, les membres de la famille n'ont pas pu rendre visite au détenu. Dans ses rapports concernant les conditions de vie de M. Ocalan, le CPT condamne l'isolation pratiquée et insiste sur le fait quëelle peut favoriser une évolution négative des pratiques en matière de conditions de détention. Ces pratiques sont contraires au droit interne turc de même qu'elles sont contraires aux articles 3,5,6,8 et 14 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme. Du fait de ces pratiques arbitraires et discriminatoires, nous nous inquiétons sérieusement pour la santé de M. Ocalan.

    "Comme l'a relevé le CPT, le système d'isolation représente une menace sérieuse pour la santé physique et mentale de M. Ocalan.

    "Convaincu que votre organisation qui joue un grand rôle dans la prévention des violations du droit international fera preuve de la réaction nécessaire, nous vous souhaitons une bonne réussite dans votre travail."
     

    IHD: Landmines have taken 838 lives in 12 years

    Accroding to the "Landmines Report" published by the Human Rights Association of Turkey, 838 people have been killed and 937 injured due to landmines during the past 12 years in Turkey. The report urged Turkey to eliminate the mines and sign the Ottowa Agreement, which prevents the usage of landmines.

    According to the report, between 1990 and 2002, almost all of the 512 mine explosions occured in north Kurdistan, resulting in the deaths of 838 people and 937 were injured. The report pointed out the fact that 394 of the dead were civilians, 244 children, 334 security forces and 3 PKK guerillas. Of those injured, 214 were children, 642 civilians and 294 security forces.

    The report also argued that landmines were among the factors preventing evicted villagers from returning back. (KurdishMedia.com, November 9, 2002)
     

    Feu vert conditionnel pour des émissions radiotélévisées en Kurde

    La société publique de radio et télédiffusion turque (TRT) doit prochainement commencer à diffuser des émissions en kurde conformément à une réforme pro-européenne adoptée cet été au parlement turc, a annoncé mercredi le président du Haut conseil de l'audiovisuel (RTUK), Fatih Karaca.

    Suivant des aménagements légaux préparés par le RTUK et qui étaient attendus depuis des mois, deux heures de programme en kurde seront diffusées chaque semaine à la télévision et quatre heures à la radio, a dit M. Karaca devant la presse.

    Seule la TRT est autorisée à diffuser ces émissions "qui ne seront pas contre l'unité indivisible de la Turquie et les principes de la République", a-t-il précisé.

    Les émissions --informations, musique, culture-- seront sous-titrées à la télévision et une traduction en turc sera fournie à la fin de chaque émission radiodiffusée.

    L'autorisation d'enseigner la langue kurde et de diffuser en kurde à la radio et télévision mais aussi l'abolition de la peine de mort en temps de paix figurent parmi les importantes réformes adoptées en août par le parlement sortant pour s'aligner sur les normes de l'Union européenne, à laquelle la Turquie veut adhérer.

    "La TRT va immédiatement entamer des préparatifs en vue de la diffusion de ces émissions, a indiqué M. Karaca, qui n'a pas exclu que puissent être également diffusées des émissions dans une "langue traditionnellement utilisée dans la vie quotidienne" en Turquie, autre que le Kurde.

    La Turquie qui compte une importante population kurde, cherche à décrocher au sommet européen de Copenhague, en décembre, une date pour l'ouverture, dès l'année prochaine, de négociations d'adhésion à l'UE. (AFP, 20 novembre 2002)
     

    KADEK: Six months tolerance for the government!

    KADEK Presidential Council member Osman Ocalan said "If AKP wants to be successful, first of all it must solve the Kurdish question." Ocalan added that they would give an opportunity to it for 6 months.

    He criticized the lack of concrete proposals for a solution of the Kurdish question and for democratisation in the party's "Urgent Action Plan", saying "If AKP wants to be successful, first of all it must solve the Kurdish question".

    Participating via telephone in the "Acilim" program on MEDYA TV, Osman Ocalan announced that they would give six months time to the new government, asking for the isolation on KADEK President Abdullah Ocalan to be lifted in order to secure a lasting peace. Drawing attention to the necessity of declaring an amnesty for guerrillas as well as political prisoners, Ocalan stated that all obstacles for a democratisation should be removed. The council member emphasized that organization for education in Kurdish should not include any limits and the laws should be re-arranged. Osman Ocalan said the following: "We have shown all our projects in the past. We will bring them before the new government too. First of all we call attention to the conditions of our leader. His freedom of speech is hindered. An-hour-limit on his visits should be lifted. The period of visits should be in accordance with the world standards. He should be given opportunity to observe all developments and have an access to his friends. We consider this stance a policy to let him rot and we will not tolerate it."

    "It began with false steps"

    Ocalan stressed that without a solution international capital would not enter into Turkey, saying that the government began with false steps.

    He continued to say the following: "Main problems are considered secondary. Secularism alone does not mean modernism. It is only possible when democratic needs are fulfilled. The Kurdish question is not solved. Even if AKP gets external and internal support, if it does not find a solution its success will not be possible."

    "War risks"

    Ocalan made the following warning: "We will give 6 months to the government. They should deal with the problem with our Leadership within the first 3 months, and within 6 months they should take steps on general matters. If they do not do them, there will be a risk for war." The Kurdish leader stated that Kurds could not be limited by only a region, that the Kurdish population was widespread all over Turkey and that there were Kurds in a number of economical and social organizations. "Without such a community satisfied, it is unthinkable a prosper Turkey."

    Serhildan units

    Osman Ocalan asked for the people including youth and women to establish serhildan (popular uprising) units in order to make democratic actions. The Presidential Council member stressed the following: "There must be democratic serhildan units in every quarters and everybody must be active, they must not wait for an order. They must organize marches, write on the walls etc. They must claim their Leader in Kurdistan and Turkey. We must give a message to the new government: Our Leadership's freedom cannot be limited. The democratic struggle must begin with the freedom of our Leadership and develop within the framework of democratisation." (Ozgur Politika 19 November 2002)
     

    Retour à la normale dans le sud-est de la Turquie après 15 ans d'état  d'urgence

    Le sud-est à majorité kurde de la  Turquie revenait à la normale samedi, avec la fin de l'état d'urgence imposé  il y a 15 ans par les autorités pour lutter contre une sanglante rébellion  kurde dont la région porte encore les stigmates.

    L'état d'urgence, qui à un moment concernait 11 provinces, devait être levé  à 17H00 locales (15H00 GMT) dans Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien,  et Sirnak, à la frontière avec l'Irak, les deux dernières régions où il  demeurait en vigueur, à la suite d'une décision prise en juin par le parlement.

    Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées samedi soir sur une place de Diyarbakir pour fêter l'événement, chantant des chansons folkloriques en Kurde. Des rondes spontanées ont été constituées par des jeunes portant les couleurs traditionnelles --rouge et vert-- de la région.

    La levée de l'état d'urgence, introduit en 1987 en réponse à la rébellion  des séparatistes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé  Kadek), lancée trois ans auparavant, faisait partie des conditions posées par  l'Union européenne pour l'ouverture de négociations sur l'adhésion de la  Turquie.

    "Nous attendions depuis longtemps la levée de l'état d'urgence. Nous serons  désormais plus libres, plus tranquilles", se réjouit Kadir Esmer, un  commerçant du bazar de Diyarbakir.

    Pour Mehmet Caner, la levée de l'état d'urgence, "c'est comme la fin de la  loi martiale". Cet ouvrier de 40 ans espère que le retour à la normale va se  refléter sur la vie économique de la région, lourdement affectée par la  récession qui frappe le pays depuis l'année dernière et les effets de la lutte  armée du PKK.

    La Turquie a graduellement levé les restrictions imposées dans les régions  kurdes du pays à partir de 1999, après la décision du PKK de mettre fin à sa  guerre ouverte contre les autorités.

    Depuis lors, les affrontements entre rebelles et forces de sécurité ont  quasiment pris fin.

    Le conflit a fait quelque 36.500 morts, selon les autorités.

    L'état d'urgence donnait des pouvoirs accrus aux autorités civiles et  militaires, leur permettant notamment de limiter la liberté de la presse et  les droits civils.

    Les affrontements dans le sud-est ont donné lieu à de nombreuses  accusations de violations des droits de l'Homme à l'encontre des autorités.

    Ali Satici, propriétaire d'une échoppe dans le bazar, salue la décision de  lever l'état d'urgence car elle va contribuer à l'intégration, à terme, de la  Turquie à l'UE.

    "Plus on a de libertés, nous ici, plus la Turquie va accroître ses chances  de rejoindre les Européens", estime-t-il.

    Mais un autre habitant se dit plutôt pessimiste sur l'avenir de la région,  affirmant que "rien ne va changer". "Etat d'urgence ou pas, nous avons surtout  besoin de travail et de pain ici", lance Cemal Attar, un chômeur de 26 ans.

    Un haut responsable civil à Diyarbakir souligne la portée "psychologique"  de ce retour à la normale.

    "La lutte contre le PKK s'est soldée par une victoire de l'Etat mais n'est  pas totalement terminée", a-t-il dit à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

    Pour les milieux d'affaires, la fin de cette situation "anormale" devrait  augmenter les investissements dans la région la plus défavorisée du pays,  depuis l'ouest industrialisé de la Turquie.

    "C'est certes une bouffée d'oxygène, mais d'autres mesures sont  nécessaires", estime Kutbettin Arzu, président de la chambre de Commerce de  Diyarbakir.

    Il demande notamment au gouvernement turc de mettre en oeuvre un "plan  d'action", retardé à cause de la crise économique et qui vise à renforcer  l'économie de la zone.

    Une éventuelle guerre contre l'Irak voisin portera aussi un coup dur à  l'économie régionale, déjà fortement ébranlée par la guerre du Golfe en 1991,  notent les hommes d'affaires de la région.  (AFP, 30 novembre 2002)
     

    Kurdish Question in Brief

    Attack by Village Guards in Diyarbakir

    The report prepared by the Human Rights Association (IHD) and the human rights organization Mazlum-Der concerning the village guards' attack in Ugrak (Cadé) village of Diyarbakir-Bismil, which resulted in the death of three persons (Agit Tekin ?juvenile-, Nezir Tekin and Ikram Tekin) on 26 September, was concluded on 31 October. President of Mazlum-Der Yilmaz Ensaroglu described the attack as a "typical example of village guard terror". The report demanded the village guard system be completely abolished and noted that women and children of the Tekin and Tangüner families stayed in tents in the village while the men had fled to cities for reasons of life security. The report stated that 10 persons from the Güclü family, who have been serving as village guards, had been arrested in connection with the attack. The followings were stressed in the report: "The policies run in the region by the state for years, the opportunities provided to the village guards and their families and the enmity incited against various groups have given irreparable harms to social relations. Therefore, if returns to villages is really desired, much more serious and deep-seated projects should be developed. The material and other losses of families should be compensated and they should be provided with adequate means to make their lives in the villages and to live in safety and health. The practice of forcing villagers to sign documents which indicate that 'they had abandoned their villages on their own will', and thus which aim at escaping the responsibility of compensating their losses, should be brought to an end. The authorities has to take the necessary measures to remove people's conviction that public servants supported the extra-legal and arbitrary practices of the village guards." (Özgür Gündem, Yeni Safak- TIHV, November 1, 2002)

    Detentions and Arrest

    During a wedding in Fuat Moral quarter of Yenisehir town (Mersin) the orchestra of Devran Salis played the Kurdish song "Sehrizidin" on 23 October. The chief of the orchestra and the organizer of the wedding Siddik Aydin were detained. After two days in detention they were remanded on charges of having made separatist propaganda and supported the PKK/KADEK. The brother-in-law of Devran Salis said that the detainees had been forced to sign statements to the effect that the song praised the PKK leader Abdullah Öcalan, without having been able to read the statements. In Izmir the police detained Firat Kutan (20) after he had voted in Limontepe quarter. Apparently he had been convicted by Van SSC for supporting the PKK and sentenced to 45 months' imprisonment. The police had searched for him for 2.5 years. (Özgür Gündem- TIHV, November 2-4, 2002)

    Kurdish Names

    Zeki Geris, living in Mersin, said that he will have to appear at Mersin Judicial Court No. 3 on 18 December in order to change the name of his son Ronahi (Enlightenment). First he had gone to the registration office in Mersin to register his children Xebat (7), Baver (7), Delil (6), Xerib (3) and Ronahi (2). Here he was told that he should do that in Eruh, where he was registered. Eruh Registration Office, however, had told him that he should do this in Mersin. At the same time he had been informed that these names were not in conformity with Turkish tradition. (Özgür Gündem (Evrensel-TIHV, November 7, 2002)

    Newroz Trial in Adana

    On 6 November Adana SSC continued to hear the case of 184 defendants related to the Newroz celebrations in Mersin. The hearing was attended by 45 defendants still under remand. The court ordered the release of Mehmet Nuri Özen, Zeki Kaya, Suat Kutlu and Agit Özdemir and adjourned the hearing to a later date. (Özgür Gündem-TIHV, November 7, 2002)

    Education in Kurdish and Kurdish Names

    Van Administrative Court cancelled the decision of expulsion of students from the 100th Year University, who had signed petitions for Kurdish as an elective course at universities. 16 students had been expelled for one year, 17 for one term and 138 students had been expelled for one week. The verdict by Van Administrative Court argued that Prof. Dr. Bekir Tileklioglu, Prof. Dr. Hasan Ceylan, Prof. Dr. Firat Cengiz, Prof. Dr Zahit Agaoglu, Prof. Dr. Mehmet Koyuncu and Prof. Dr. Imit Tolluoglu had been members of the investigating commission and at the same time of the disciplinary commission. In Adana the administrative court No. 1 and 2 stopped decisions to expel students from Çukurova University, 4 of them indefinitely and 54 temporarily, from implementation. On 18 December Mersin Judicial Court No. 3 will hear the case of Filiz Coskun with the demand that she changes the name of her child "Siyar". In Diyarbakir a case was filed against Veli Aydiner, who called his child "Amed". On 7 November he reportedly discussed with staff from the registration office and was detained. Aydiner alleged that the police officers insulted him. (Özgür Gündem-TIHV, November 9-10, 2002)

    Education in Kurdish

    Istanbul Administrative Court No. 3 cancelled the decision by Istanbul University to expel Ruken Buket Isik from university for two terms, because she had opened a desk for Kurdish readings. The Rectorate of the University had taken the decision based on information by the governor's office in Istanbul and Istanbul Police HQ. The administrative court criticized that the information had not been questioned and noted that the student for literature had rejected the claim of having opened a desk for Kurdish reading. (Özgür Gündem-TIHV, November 13, 2002)

    Newroz Trial in Adana

    On 13 November Adana SSC No. 2 continued to hear the case of 184 defendants related to the Newroz celebration in Mersin. 50 defendants were present, 40 of them in pre-trial detention. They pleaded not guilty and asked for their release. The court ordered the release of Nimet Tekin, Ahmet Özdemir, Hüsnü Vural and Islam Öztunç and adjourned the hearing to a later date. (Özgür Gündem-TIHV, November 14, 2002)

    Cases related to Kurdish

    On 13 November Diyarbakir SSC acquitted the teachers and trade unionists (members of Egitim-Sen) Medeni Alpkaya, Hayrettin Altun, Serdar Inal, Vedat Kussever and Veli Sürer Kir from charges brought under Article 8 of the Law to Fight Terrorism (separatist propaganda), because of lack of evidence. The trial had been initiated, when the executives had sent out invitation to a congress in the Kurdish language. On 13 November Istanbul SSC No. 4 acquitted the mothers Mahiser Baskur and Herdem Yilmaz from charges of supporting the PKK/KADEK. The defendants needed an interpreter to state that they wanted their children to be educated in Kurdish and TV programs that they could understand. The court acquitted the defendants since any link to an organization could not be established. On 13 November Diyarbakir SSC No. 1 acquitted the shop owners Haydar Çevik, Abdi Çevik and Abdulkerim Yorgun from charges of support for the PKK/KADEK. The defendants had been arrested on 5 September and were accused of having made people listen to cassettes with Kurdish music. The regional administrative court in Van stopped the orders of "exile" for 7 executives of the trade union in the health sector (SES). They had been indicted after the 2nd Congress of SES in Van on 2 February charged with supporting the PKK by allowing posters to be displayed asking for education in the mother tongue. Afterwards the chairman Ridvan Çiftçi was appointed to Sinop and the executives Aynur Engin (Bolu), Fikret Dogan (Kastamonu), Faruk Yavrutürk and Ziya Balamir (Afyon), Yilmaz Berki (Eskisehir) and Songül Morsümbül was "exiled to Bilecik. After Van SSC had acquitted the trade unionists they applied to the administrative court, which on 8 November ruled that the applicants had to be employed in their former places. (Özgür Gündem-TIHV, November 15, 2002)

    Education in Kurdish

    On 14 November Adana SSC No. 1 continued to hear the case of 87 defendants charged in connection with petitions asking for education in the Kurdish language. Only the HADEP executives Osman Fatih Sanli and Ahmet Gül were present among the defendants. The court adjourned the hearing to a later date. (DIHA-TIHV, November 15, 2002)

    Education in Kurdish

    On 15 November Diyarbakir SSC acquitted Seyhmus Çakirtas, former chairman of the teachers' union Egitim-Sen in Diyarbakir and Celalettin Erkmen, an official of the Democratic People's Party (DEHAP) from charges in connection with speeches they had held on the fifth Congress of Egitim-Sen in February. Reportedly they had demanded Kurdish education at universities. On 15 November Van Penal Court continued to hear the case of Hasan Çiftçi, former chairman of Egitim-Sen in Van. This case had been initiated under Article 312 TPC, because he supported students, who had presented petitions for an education in Kurdish. (Özgür Gündem-TIHV, November 16, 2002)

    Detentions and Arrests

    In Mersin Siracettin Demitas who is working for the Kurdish journal "Azadiya Welat".was detained on 16 November. (Özgür Gündem-TIHV, November 17, 2002)

    Non-Turkish Names

    A court case was launched at Cihanbeyli Judicial Court asking 15 families to change the names of their children, which they had called Baret, Zana, Avasin, Rohan, Nikolaj, Berfin, Ammer, Bese, Rojda, Azad Serbilind, Bedirhan Anatoli, Ronay, Dennis, Canbek Delali, Julia and Jiyan. (Evrensel-TIHV, November 20, 2002)

    Political Trials

    On 19 November Adana SSC sentenced Kemal Kaplaner on trial for having killed one person in the name of the PKK/KADEK to 24 years' imprisonment. Hezbollah Trial. Same day, Diyarbakir SSC No. 2 concluded the case against alleged members of the radical Islamic organization Hezbollah, who had been detained during a house raid in Baglar quarters of Diyarbakir on 9 July 2001. In this police operation the alleged militant Abdülhakim Tan had been killed. In the final hearing the defendants Veysel Alabalik, Göksel Günes and Mahmut Akgül pleaded not guilty. The defense asked for sentences under Article 169 TPC. The court, however, sentenced all three defendants to 12.5 years' imprisonment according to Article 168/2 TPC for being members of an armed gang. Mahmut Erdogan, Mehmet Erdogan, Serif Firat, Muhyettin Çinar, Haci Çinar and Remziye Günes were acquitted. (Evrensel-TIHV, November 20, 2002)

    Detentions and Arrests

    In Siirt Metin Beydogan, chairman of the Democratic People's Party (DEHAP) for Aydinlar district, was detained on 18 November. In Besevler quarter of Batman Ayhan Demir and Ikram Soylu were detained for having participated in protest demonstrations. In Erzurum 7 students from the Atatürk University were detained on the campus for having participated in the election campaign of DEHAP. The students Yasemin Köroglu, Onur Olgun Özdemir, Fevzi Demir, Ercan Erdemir, Faruk Adiyaman, Ismail Aksu and Faruk Tastan apparently were denied to meet their lawyers. On 19 November German citizen Haci Erdogan was detained on arrival at Istanbul Airport. He is said to be a member of the National Congress of Kurdistan. (Evrensel-TIHV, November 20, 2002)

    Newroz in Mersin

    On 20 November Adana SSC No. 2 continued to hear the case of 184 participants of the Newroz celebrations in Mersin. The court decided to release 19 defendants charged with supporting the PKK/KADEK. Their lawyer had alleged that the statements to the police had been extracted under torture. The names of the released defendants are: Mahmut Yilmaz, Ümit Aydin, Ramazan Yalisik, Mahmut Resit Dekak, Yilmaz Badir, Hasan Akinay, Kahraman Savurlu, Salahattin Aksu, Teyfik Kaya, Ali Aykut, Burhan Akoglu, Ercan Bagli, M. Sirin Oguz, Haci Demir, Ihsan Aydin, M. Ali Güven, Veysi Özer, Agit Orhan and Lokman Bagdu. (Evrensel-TIHV, November 21, 2002)

    Education in Kurdish

    On 20 November Diyarbakir SSC No. 1 convicted 7 people of having supported the PKK/KADEK. The court maintained that they had participated in a march with torches in Mardin-Nusaybin on 13 February demanding education in Kurdish. Mehmet Atay, Faris Aslan, Süleyman Aslan, Hüseyin Pekbay, Adnan Agirman A.Vahap Abandir and Nadir Duran had been arrested after the incident and were not released during the trial. Lawyer Muharrem Erbey stated that he would appeal against the sentences of 45 months' imprisonment. On objection of lawyer Tahir Elçi the DEHAP members Ibrahim Demir, Abdullah Gözlek and Hüseyin Usal, who had been arrested in Sirnak on 21 October for playing Kurdish music on en election bus, were released on 20 November. No information was available concerning the fourth person, Ihsan Uslu. (Özgür Gündem-TIHV, November 21, 2002)

    Detentions and Arrests

    In Erzurum 10 students from the Atatürk University and two members of the Democratic People's Party (DEHAP), who had been detained on 19 November for having participated in the election campaign of DEHAP, were taken to Erzurum SSC on 20 November. The prosecutor decided for the release of Yasemin Köroglu, Fadime Bayir, Ercan Erdemir, Faruk Adiyaman and Fevzi Akbacak without bringing charges and sent the others to court with the demand of arrest. The court, however, ordered the release of Fevzi Demir, Cengiz Dilmaç, Ismail Güner, Faruk Tastan, Onur Olgun Özdemir and the DEHAP officials Suat Polat and Burhanettin Gül to be tried without remand. In Denizli the students Ibrahim Kurt (working for the journal "Idealist Union" in Denizli), Serdar Sönmez, Gürkan Karaca, Kürsat Seyit Kayabasi, Kürsat Narin and Eren Baser from Pamukkale University were detained for having threatened the student Gazi Yilmaz to kill him. Kurt, Sönmez, Karaca and Baser were later arrested. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, November 21, 2002)

    Village Guards on Trial

    On 21 November Diyarbakir SSC continued to hear the case of 31 people, 30 of them village guards from Ilicak, Ortali, Dagalti and Asat villages in Beytüssebap district (Sirnak). In this trial the death penalty is being sought for 16 villagers according to Article 125 TPC on charges of having planted mines that led to the death of one and injuries of 6 soldiers. The incidents had happened near Ilicak village in Beytüssebap district (Sirnak) on 26 June and 8 July 2001. The security forces killed the relatives Halit and Ebuzeyt Aslan in retaliation on 7 September 2001. Of the 16 defendants, for whom the death penalty was demanded, 10 are in pre-trial detention. All other defendants are charged without arrest. The defense asked for further releases, but the court only adjourned the hearing to a later date. (Özgür Gündem-TIHV, November 22, 2002)

    Education in Kurdish

    On 21 November Adana SSC No. 1 acquitted the students Deniz Karaca and Deniz Nazim Sürücü from charges of having supported the PKK by submitting petitions on Kurdish as elective course to the rector of the Çukurova University. (Özgür Gündem-TIHV, November 22, 2002)

    Juveniles on Trial

    The prosecutor's office at Malatya SSC indicted 16 juveniles for having shouted slogans in favor of the PKK leader Abdullah Öcalan and demanded education in Kurdish during the 1 May celebrations in Adiyaman. Ömer Kurt (21), Abdullah Kar (17), Ebu Siddik Orakçi (19), Abuzer Kisa (22), Hidir Beyazyildiz (39), Yusuf Çavus (20), Mehmet Resat Simsek (21), Neset Gül (21), Ibrahim Halil Aksin (21), Ilhan Çetinkaya (19), Bilal Güngür (18), Mehmet Barak (19), Nevroz Uslu (22), Yilmaz Dede (21) and Ramazan Erdal (19) will be charged under Article 169 TPC. (Özgür Gündem-TIHV, November 22, 2002)

    Child Beaten

    In Kazanci village, Bismil district (Diyarbakir) B.A. (14) was detained because during the oath taking ceremony at the primary school he allegedly said, "I'm proud to be a Kurd". The school director and teachers allegedly beat him afterwards. (DIHA-TIHV, November 22, 2002)

    Detentions and Arrests

    In Siirt Mehmet Kaçar, Cumali Yildiz, Ali Kaçar and his children K.K. (12) and K.K. (10) were detained on the grounds of having participated in a demonstration in favor of KADEK leader Abdullah Öcalan and having shouted slogans. Writer Hanri Benazus (72) was detained during the night of 23 November, allegedly because he had not done his military service. He was released the next morning under the condition to provide the necessary papers on his military service. M.Y., student at Black Sea Technical University, was arrested on charges of being member of the PKK/KADEK. Sadik Tan was detained in Adana on charges of being member of the PKK/KADEK, conducting armed actions and killing people in the name of PKK/KADEK. -TIHV, November , 2002

    Kurdish Names

    Mehmet Emin Aydin stated that he was prevented to give his child the name of "Jelya" by Mersin Directory for Registration. He told that officials in the Directory argued that the name "Jelya" was against Turkish culture and tradition. Upon Aydin's objections, officials told him that his application will be sent to the Turkish Language Institute. (DIHA-TIHV, November 25, 2002)

    Prisoners Action for Abdullah Öcalan

    In Malatya E-type Prison Nurcan Yüce (27) set herself on fire to protest against the isolation of PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan, held in a prison on Imrali Island. She was rescued with some burn marks on her right leg and after a short treatment in hospital was taken back to prison. In Usak E-type Prison 4 female prisoners started a hunger strike in protest at the isolation of Abdullah Öcalan. (Zaman-TIHV, November 28, 2002)

    Newroz in Mersin

    On 27 November Adana SSC No. 2 continued to hear the case of 184 participants of the Newroz celebrations in Mersin. The court decided to release 23 out of 24 defendants, who had appeared in court. (Özgür Gündem-TIHV, November 23, 2002)

    Kurdish Edcuation

    On 28 November Istanbul SSC No. 2 continued to hear the case of 15 parents charged with supporting the KADEK by presenting petitions on education in Kurdish to Istanbul National Education Director. Yusuf Ilhan (remanded) pleaded not guilty and was released after the hearing. The court prolonged the arrest warrant in absentia against Nafiye Çaylak and adjourned the hearing to a later date. (Özgür Gündem-TIHV, November 29, 2002)

    PKK Trial in Diyarbakir

    On 28 November Diyarbakir SSC No. 4 passed its verdict on 8 alleged members and supporters of the PKK. Ferhan Iscan, Nusret Amutgan, Muhlis Yildirim and Fettah Karata_ were sentenced to life imprisonment. The sentence of Muhlis Yildirim was reduced to 20 years' imprisonment, because he was a minor at the time of the offence. Kadri Kartal was convicted as supporter of the PKK, but his his sentence was suspended. Tevhide Yildiz, Felemez Torun and Seyfettin Torun were acquitted. On 27 November Istanbul SSC continued to hear the case of Ercan Kartal, Fadime Bastug and Berkan Abatay, charged with membership of the Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP/C) and planning the assassination of Kenan Evren, the 7th State President of Turkey. Ercan Kartal alleged that former Prime Minister Bülent Ecevit was acting according to the demands of imperialist countries and wasn't working for people. Chairperson of the court wanted Kartal to stop insulting prime minister and ministers. The Lawyer Behiç Asçi rejected the demand on the ground that the court prevent them of defending themselves. The court decided to make an official complaint against the defendant for insulting prime minister and ministers and adjourned the hearing to 12 March 2003. On 28 November Van SSC No. 1 continued to hear the case of Zahide Durgun, Sükriye Beyter, charged with membership of the Free Women's Party (PJA), and Salih Durgun, Hüseyin Durgun, Hüseyin Kanat, Hasan Demirel and Ahmet Beyter, charged with aiding illegal organisation. Durgun and Beyter had been detained on 20 August, when they had come from Duhok (Northern Iraq) to Hakkari to visit relatives. Salih Durgun, Hüseyin Durgun, Hüseyin Kanat, Hasan Demirel and Ahmet Beyter were detained along with them, but later released. The two imprisoned women were released at the hearing. The Court adjourned the hearing. (Evrensel-Milliyet-TIHV, November 29, 2002)

    Education in Kurdish

    On 29 November Van Penal Court No. 1 acquitted Hasan Çiftçi, former chairman of the teachersí union Egitim-Sen in Van from charges brought under Article 312 TPC. He had been charged in connection with a comment he made on Medya TV on 11 January on students, who had signed petitions for education in the Kurdish language. On the same day Istanbul SSC acquitted 22 parents, who had forwarded petitions for education in Kurdish to directors for national education in Istanbul. (Özgür Gündem-TIHV, November 30, 2002)
     

    MINORITES / MINORITIES

    Le patriarche arménien d'Istanbul plaide en faveur de l'adhésion turque à l'UE

    Le patriarche arménien d'Istanbul et de Turquie, Mesrob II, en visite à Paris dans le cadre d'une tournée européenne, a vivement plaidé mardi à Paris en faveur de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

    "Le peuple turc s'est prononcé pour l'Europe, l'Europe doit en tenir compte, ma génération a grandi avec l'idée que la Turquie doit se tourner vers l'Occident, l'Europe doit en tenir compte", a-t-il soutenu en recevant quelques journalistes.

    "Si les Européens sont honnêtes, si l'oecuménisme, le dialogue entre les cultures, le multiculturalisme ne sont pas pour eux des slogans vides de sens alors ils ne doivent pas créer de barrière religieuse" a ajouté le chef religieux.

    Interrogé sur les déclarations du président de la Convention européenne Valéry Giscard d'Estaing, opposé à l'entrée de la Turquie dans l'UE, il a indiqué: "s'il joue la carte +chrétiens contre musulmans+, où seuls les chrétiens ont leur place dans l'Europe alors je me demande comment les 90% de musulmans turcs vont réagir à l'égard des minorités chrétiennes en Turquie".

    Pour les minorités religieuses en Turquie, arméniens, grecs, assyriens, juifs "une Turquie européenne sera mieux qu'une Turquie marginalisée", a poursuivi le patriarche.

    Selon lui, 81.000 Arméniens vivent en Turquie formant la plus importante minorité religieuse.

    Evoquant l'arrivée au pouvoir de l'AKP (parti de la Justice et du Développement) issu de la mouvance islamiste, il a indiqué que la communauté arménienne "attendait avec confiance". Il a qualifié l'AKP de parti "conservateur" se dirigeant vers une forme de "centrisme", et de "non fondamentaliste".

    Mesrob II est l'un des quatre patriarches arméniens, avec le patriarche de Silicie à Beyrouth, le patriarche de Jérusalem et le Catholicos d'Arménie.

    Le patriarche a rencontré mercredi à Paris des parlementaires comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette. Il quittera Paris jeudi, après une rencontre avec le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Renaud Muselier, pour Bruxelles où il rencontrera le président de la Commission européenne Romano Prodi. Il se rendra ensuite à Berlin, Londres et Rome. Au Vatican il sera reçu le 8 décembre en audience par le pape Jean Paul II. (AFP, 26 novembre 2002)
     

    SOCIO-ECONOMIQUE / SOCIO-ECONOMIC

    Satisfaction des marchés après les élections en Turquie

    Les marchés ont accueilli très favorablement cette semaine la perspective d'un gouvernement turc plus stable et plus efficace, au lendemain d'élections législatives anticipéees, remportées haut la main par le parti de la Justice et du Développement (AKP).

    L'index de la Bourse d'Istanbul a enregistré une hausse de 29,4% depuis les élections, terminant la semaine à 13.221,78 points.

    La séance de vendredi s'est achevée sur un léger recul de 250 points (-1,86%), motivé selon les courtiers par des prises de bénéfices.

    La livre turque s'est appréciée par rapport au billet vert et s'échangeait à 1,623 million de livres le dollar vendredi, comparé à 1,635 million jeudi.

    L'AKP, qui a remporté une majorité de près des deux tiers au parlement, pourra former seul le prochain gouvernement, après plus de dix ans de coalitions. Ce sont les divergences au sein de la coalition du Premier ministre sortant Bulent Ecevit qui ont provoqué la convocation d'élections anticipées.

    Depuis l'annonce de leur victoire, dimanche soir, les dirigeants de l'AKP ont multiplié les messages de fidélité à la stratégie d'adhésion à l'Union européenne et au programme de stabilisation négocié avec le Fonds monétaire international (FMI).

    La décrispation politique qui a suivi les messages de soutien adressés par l'armée et par le principal parti d'opposition à l'AKP, une formation issue de la mouvance islamique, a également contribué à renforcer l'optimisme des milieux financiers.

    L'agence de notation financière Standard and Poor's (SP), par exemple, a révisé à "stable", contre "négative" précédemment, sa perspective sur la Turquie, estimant que "les risques qui pouvaient mener à une dégradation de la situation économique" sont maintenant équilibrés "par la perspective d'un gouvernement turc plus stable et plus efficace".

    "Le nouveau gouvernement ne fera pas de réformes politiques majeures et restera fermement engagé dans le programme actuel avec le FMI", a estimé l'agence de notation.

    La Turquie reste cependant confrontée à une dette publique importante, un secteur bancaire fragile et un risque politique élevé.

    Pendant la campagne électorale, l'AKP s'est engagé à diminuer les impôts, les contributions sociales et les prix de l'énergie - des promesses qui seront difficiles à tenir du fait de l'endettement public et de l'engagement à respecter le programme d'austérité négocié avec le FMI en échange de prêts d'un total de 16 milliards de dollars.

    "Nous aimerions parler au FMI de certains aspects du programme. Et principalement de ses aspects sociaux", a notamment déclaré cette semaine le président de l'AKP Recep Tayyip Erdogan.

    Le gouvernement sortant s'était engagé à réduire le nombre de fonctionnaires dans l'administration, ce qu'elle n'a pas fait avant les élections.

    Le FMI a indiqué qu'il pourrait accepter certains ajustements du programme d'austérité, à condition que ses principes directeurs soient respectés.

    "Ce n'est pas du tout surprenant que certains élements du programme soient revus lorsqu'un nouveau gouvernment rentre en fonction", a souligné jeudi le porte-parole du FMI Thomas Dawson lors d'une conférence de presse à Washington.

    "Mais selon les indications dont nous disposons, et certainement au vue de la réaction des marchés au nouveau gouvernement, il semble y avoir un engagement à respecter les grandes lignes du programme", a-t-il ajouté. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    La Turquie doit réformer "d'urgence" sa réglementation, selon l'OCDE

    La Turquie doit réformer "d'urgence" sa réglementation pour "conforter la reprise économique", alors que "la transition vers l'économie de marché est encore loin d'être achevée", indique l'OCDE dans un rapport publié jeudi.

    L'étude de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a été établie avant la crise politique qui a conduit aux élections législatives du 3 novembre, mais "ses conclusions sont aussi pertinentes pour le nouveau gouvernement qu'elles l'étaient pour le précédent", souligne l'organisation.

    La Turquie, stimulée par l'enjeu de l'adhésion à l'UE, a entrepris de réformer la réglementation du secteur bancaire, la politique budgétaire et monétaire, ainsi que l'administration publique, note l'OCDE, basée à Paris.

    "Une politique de concurrence claire et raisonnablement efficace a été définie et d'importantes réformes sectorielles sont en cours, notamment dans les secteurs de l'énergie et des télécommunications", indique-t-elle.

    Mais "le rythme des privatisations s'est ralenti et le secteur des entreprises publiques reste très vaste", souligne l'OCDE.

    "La productivité est plus faible dans le secteur public que dans le secteur privé et l'Etat continue à jouer un grand rôle dans la fixation des prix", relève-t-elle, ajoutant que "les retards et les lacunes de la réforme de la réglementation ont parfois entraîné des coûts élevés".

    "On peut constater que les administrations publiques locales restent inefficientes, compromettant de ce fait les efforts déployés pour améliorer la qualité de la réglementation tandis que la mise en oeuvre de la réforme reste insuffisante", affirme l'étude.

    "S'il est vrai qu'une plus grande transparence et une plus grande responsabilisation peuvent se révéler de puissants antidotes contre la corruption, une plus grande détermination s'impose dans le domaine de la politique de la concurrence", affirme aussi l'OCDE. (AFP, 14 novembre 2002)
     

    Fusillade entre membres de deux syndicats: 3 morts, 7 blessés

    Trois personnes ont été tuées et sept autres blessées lors d'une fusillade qui a éclaté mardi à Istanbul à cause d'un conflit commercial entre membres de deux syndicats, rapporte la chaîne d'information en continu NTV.

    L'incident s'est produit à Zeytinburnu, dans la partie européenne de la métropole, et a été causé par un long conflit opposant la centrale syndicale Disk au petit syndicat d'ouvriers Tumtis, selon la chaîne.

    Les adhérents de ces deux syndicats armés de couteaux, de gourdins et de pierres se sont livrés à une véritable bataille rangée qui a dégénéré ensuite en fusillade, selon NTV.

    La bagarre n'a pu être contrôlée qu'après une intervention musclée des forces de l'ordre qui ont procédé à une quinzaine d'interpellations, toujours selon NTV. (AFP, 20 novembre 2002)
     

    Plus de recensement sous couvre-feu en Turquie

    La Cour constitutionnelle turque a annulé une disposition qui prévoit l'imposition d'un couvre-feu sur l'ensemble du pays lors de recensements, une méthode autoritaire unanimement décriée, a annoncé mardi son vice-président Hasim Kilic.

    Cette décision qui annule un article d'un décret portant sur les statuts de l'Institut national des statistiques (DIE) chargé d'organiser les recensements tous les cinq ans, a été prise parce qu'il a été jugé contraire à la liberté de circulation et contraire aux libertés individuelles, a affirmé M. Kilic, cité par l'agence Anatolie.

    Le dernier recensement a été organisé en octobre 2000. Selon ses résultats, la Turquie comptait 67,8 millions d'habitants.

    Tous les habitants, Turcs comme étrangers, avaient été consignés chez eux pendant plus de 12 heures pour que les enquêteurs puissent faire leur travail.

    Les autorités avaient alors assuré que ce serait le dernier recensement effectué sous couvre-feu. (AFP, 26 novembre 2002)
     

    Maisons closes et "femmes de vie" turques en pleine modernisation

    Les maisons closes de Turquie s'apprêtent à vivre  de profonds changements visant à leur modernisation, à une meilleure  prévention du sida, et à lutter contre la prostitution clandestine des filles  de l'est.

    Un projet de circulaire officiel a été approuvé la semaine dernière par le  Conseil d'Etat et fera partie des premières mesures que prendra le nouveau  gouvernement turc.

    Il existe une cinquantaine de maisons closes en Turquie, mais un rapport  parlementaire de 1998 souligne leur nombre en diminution, de 65 en 1997 à 56  en 1998.

    Les autorités se préoccupent également de la concurrence effrénée de la  prostitution sauvage: 2.343 femmes de vie dûment agréées en 1997 contre 5.652  filles travaillant sans autorisation, principalement des jeunes slaves venues  des pays de l'ancien bloc soviétique, selon le rapport.

    Le "succès" de celles-ci, travaillant essentiellement dans des hôtels  autour des boîtes de nuit où elles recrutent, est devenu un fait de société au  point de faire l'objet de plusieurs chansons populaires et d'un film,  "Balalaïka".

    Leur activité, qui va de l'attouchement furtif dans une ruelle du quartier  de Laleli par une adolescente roumaine, à l'ex-danseuse russe devenue  call-girl pour magnat de l'industrie, échappe à tout contrôle sanitaire et  elle sont souvent accusées de propager le sida.

    Les maisons closes, dont la gestion privée est agréée par les  municipalités, sont en revanche sévèrement contrôlées, et leurs standards vont  connaître prochainement une nouvelle amélioration.

    "En 30 ans de métier, je n'ai jamais entendu parler du moindre dépistage  positif au sida chez aucune de mes collègues", raconte Mehtap Kandemir, très  médiatique pionnière des droits des prostituées.

    Deux visites médicales hebdomadaires, une analyse de sang trimestrielle et  des examens radiographiques annuels permettent la délivrance du permis de  travail rose aux femmes comme aux transsexuels.

    "Moi, fille de la rue, c'est pour la protection de ma santé que j'ai choisi  ce métier", assure Mehtap, "quel travail en usine m'aurait offert une telle garantie?", s'interroge-t-elle.

    Parmi les réformes envisagées, figurent notamment la mise à disposition  gratuite et l'utilisation obligatoire du préservatif.

    Dans les chambres privatives, où le prix des prestations sera affiché  désormais, se trouvera nécessairement un lavabo et un cabinet de toilette  isolé, selon les nouvelles règles de la profession.

    Majeures de 21 ans, non mariées, les filles turques devront être désormais  passées au minimum par l'école primaire.

    Autre avancée sociale de taille, la possibilité pour les prostituées de  refuser un client qui leur parait dangereux ou malade, mais aussi le droit de  travailler en indépendante dans une maison privative, qui ne peut cependant  être leur propre habitation.

    A la condition, comme pour les maisons closes actuelles, de n'afficher  aucun panneau signalant cette activité.

    L'infatigable Mehtap Kandemir referait ce métier si sa vie était à  recommencer, dit-elle sans ambages, d'autant qu'elle a conquis, à force de  procès, des droits sociaux enviables dans un pays où ces avancées demeurent  l'exception: l'assurance maladie et la retraite.

    Elle ouvre lundi un nouveau recours en justice pour toucher une retraite "à  la hauteur de ses revenus", dont 50% sont allés dans la poche de son patron,  propriétaire de pas moins de 17 maisons à Istanbul (qui en compte 36).

    "Nous leur avons fait gagner autant d'argent que la Banque centrale aurait  pu leur en donner, pas question de se contenter de la retraite légale de  quelque 150 euros", dit-elle. (AFP, 30 novembre 2002)
     

    RELATIONS AVEC L'OUEST / RELATIONS WITH THE WEST

    Victoire des islamistes en Turquie: un défi pour l'Europe

    La victoire électorale remportée dimanche en Turquie par le Parti islamiste modéré de la Justice et du Développement (AK) doit permettre de prouver la compatibilité entre démocratie et islam et lance un défi à l'Union européenne (UE), notait lundi la presse internationale.

    En soulignant le "défi énorme" que représente pour l'UE la victoire de l'AK, qui a obtenu la majorité absolue au Parlement, le quotidien français de centre-gauche Le Monde affirmait que le parti islamiste "a la responsabilité d'afficher la compatibilité de l'islam avec la démocratie".

    "L'enjeu est colossal pour la hiérarchie militaire turque qui doit laisser gouverner (le leader de l'AK Recep Tayyip) Erdogan", affirmait l'éditorialiste du Monde en soulignant que "la plupart des partis traditionnels ont été balayés" de la scène politique turque.

    "Si l'AK sait réconcilier l'islam et la modernité, la leçon vaudra pour le monde arabe", ajoutait Le Monde.

    La Turquie va devenir "le laboratoire d'une +démocratie islamique+ (et) un échiquier où se jouera une partie à hauts risques entre des islamistes plus forts que jamais et une armée ultime garante de l'Etat républicain et laïque", jugeait le quotidien français de gauche Libération.

    "Les Européens devront rappeler aux uns et aux autres que démocratie et tolérance sont les conditions sine qua non de leur possible entrée dans l'UE", concluait Libération.

    En Allemagne - où vivent plus de 2,5 millions de Turcs -, le quotidien libéral Financial Times Deutschland reste prudent: "L'Europe a du mal à croire conciliables démocratie et islam. Mais l'UE devrait prendre au mot la profession de foi en faveur de la démocratie et continuer de jauger la Turquie à la mise en oeuvre de ses réformes juridiques et économiques et non à la confession religieuse de ses dirigeants".

    Même attentisme pour le quotidien de gauche Frankfurter Rundschau qui jugeait que si "les racines du parti AK plongent dans l'islam politique (...), on va bientôt voir s'il s'est seulement montré doux pendant les élections pour tromper les Turcs et arriver au pouvoir ou si l'on peut vraiment les prendre au mot".

    "Les électeurs turcs ne leur ont en tout cas certainement pas octroyé un mandat pour ériger une théocratie islamique (...) L'armée turque, gardienne de l'ordre constitutionnel laïc, va y veiller", concluait le Frankfurter Rundschau.

    "La Turquie a peut-être, après des années de lutte, trouvé un modèle réconciliant l'héritage de Kemal Atatürk (fondateur de la république laïque, NDLR) et sa tradition islamique", espérait le quotidien autrichien Die Presse, tandis que le plus grand tirage italien, le Corriere della Sera (centre-droit), réclamait "des preuves et encore des preuves" dans la perspective d'un "oui de l'UE".

    Sous le titre "Vers l'islam euro-compatible", le quotidien suisse de centre-droit Le Temps soulignait également le défi posé à l'UE: "les Quinze, qui redoutaient cette victoire +islamiste+ à Ankara, devront désormais l'intégrer dans leurs débats sur l'+européanité+ de la Turquie".

    "Pour l'Europe, le défi est de parvenir enfin à reconnaître sa propre dimension musulmane, ce qu'elle n'a jamais vraiment su faire dans les Balkans, de la Bosnie à l'Albanie", affirmait le quotidien suisse.

    Au pessismisme du quotidien italien de centre-droit La Stampa, jugeant que "les plans américains de guerre contre l'Irak vont se compliquer, que l'entrée de la Turquie dans l'UE se fait plus lointaine et que la stabilité nationale et régionale vacille", répond l'enthousiasme du quotidien catalan La Vanguardia appelant l'UE à être "généreuse" et à "débloquer avec conviction le processus d'intégration turque et enterrer la tentation de transformer l'Europe communautaire en un club chrétien".

    "Beaucoup voient dans la candidature (à l'UE) de la Turquie une menace. Ne faudrait-il pas plutôt se demander quel enrichissement nous pourrions en tirer?", renchérissait l'éditorialiste du quotidien belge La Libre Belgique.

    En Pologne, le quotidien Rzeczpospolita soulignait que le chef d'AK Recep Tayyip Erdogan devait maintenant "prouver que le terme +islamiste+ ne veut pas dire +dangereux+, ni pour les Turcs ni pour l'Occident".

    Enfin, au Liban, le quotidien libéral an-Nahar se demandait si après cette "poussée islamiste", la Turquie allait "se rapprocher des Arabes au détriment de son alliance avec Israël" et quelle serait "sa position vis-à-vis de l'Irak, des Kurdes et des Etats-Unis, son grand allié". (AFP, 4 novembre 2002)
     

    La Commission européenne "prête à coopérer" avec le nouveau pouvoir turc

    La Commission européenne s'est déclarée lundi "prête à coopérer" avec les islamistes modérés vainqueurs des élections législatives en Turquie, en affirmant dans un communiqué son attachement à la poursuite des réformes engagées à Ankara.

    L'exécutif communautaire n'a fait en revanche aucune allusion à la fixation d'une date d'ouverture de négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

    "La Commission prend acte du résultat des élections démocratiques qui se sont déroulées en Turquie et est prête à coopérer avec le nouveau gouvernement", a-t-elle déclaré dans un communiqué diffusé en fin de matinée à Bruxelles.

    "Les deux partis qui seront représentés à la Grande Assemblée nationale ont clairement indiqué qu'ils entendaient mener une politique pro-européenne", a relevé l'exécutif des Quinze.

    "La Commission attend de la Turquie qu'elle confirme ses engagements en faveur des réformes, afin de se conformer aux critères d'adhésion de l'Union européenne", a-t-elle réaffirmé.

    "Ainsi qu'elle l'a fait avec les précédents gouvernements en Turquie et avec tous les autres pays candidats, la Commission va continuer à suivre de près les progrès effectués, avec une attention particulière pour les actions concrètement engagées", conclut-elle dans sa déclaration.

    Le parti islamiste modéré de la Justice et du Développement (AK) a remporté les élections législatives de dimanche en Turquie avec 34,2% des voix, obtenant la majorité absolue au Parlement, selon les résultats complets officieux donnés lundi par l'agence Anatolie. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Le monde veut coopérer avec une Turquie islamiste mais liée à l'Occident

    Le monde s'est dit lundi prêt à coopérer avec la Turquie, au lendemain de la victoire des islamistes modérés aux élections législatives, tout en soulignant que ce pays, membre de l'OTAN, candidat à l'Union européenne, doit "rester lié à l'Occident".

    La Grèce, qui entretient un voisinage difficile avec la Turquie, a immédiatement félicité Recep Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du Développement (AK), grand vainqueur des élections. Et le Premier ministre grec Kostas Simitis l'a invité en Grèce, lors d'un entretien téléphonique.

    Les Etats-Unis ont souhaité poursuivre leur coopération avec la Turquie, un pays charnière dont ils auront besoin en cas d'opération militaire contre l'Irak. Ils ont dit attendre de l'Union européenne (UE) qu'elle l'encourage à "rester lié à l'Occident".

    Le secrétaire d'Etat américain adjoint pour les affaires politiques, Marc Grossman, en visite à Athènes, a déclaré: "Nous espérons que la Turquie continuera de s'approcher de plus en plus près de l'Occident, via une association de plus en plus proche avec l'UE".

    Il a appelé la Turquie, comme toutes les autres parties concernées, à "saisir l'opportunité" ouverte d'ici le prochain sommet européen pour "qu'une solution à Chypre, l'île méditerranéenne divisée entre une partie grecque et une partie turque, devienne de plus en plus proche".

    La Commission européenne s'est déclarée "prête à coopérer" avec Ankara en soulignant son attachement à la poursuite des réformes engagées dans le domaine de la démocratie et des droits de l'homme. Elle n'a fait en revanche aucune allusion à la fixation d'une date d'ouverture de négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

    Pour le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana, le prochain gouvernement turc devra être jugé "à ses actes" mais l'UE doit lui accorder "a priori" sa confiance.

    "Si nous prenions des décisions ou faisions des déclarations sur le simple fait qu'un parti est +islamiste+, modéré ou pas, nous ferions une grande erreur", a-t-il estimé.

    La Turquie dispose du statut officiel de pays candidat à l'UE depuis décembre 1999, mais n'a jamais pu commencer des négociations officielles d'adhésion, faute notamment de respecter pleinement les exigences de l'Union en matière de démocratie et de droits humains.

    Le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré "se réjouir de travailler avec le nouveau gouvernement", en se disant "encouragé par les déclarations" du parti AK après sa victoire.

    Pour la France, le résultat de ces élections montre la volonté "d'un changement politique important", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau.

    Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est dit "très attentif à l'évolution du pays, à ce qui va se passer concrètement: composition du gouvernement et action du gouvernement, et c'est sur ces réalités que nous jugerons".

    Concernant la candidature turque à l'UE, Paris a estimé "que les réformes engagées en Turquie représentent des progrès au regard des critères de Copenhague, et que, si ces critères sont encore loin d'être acquis, le chemin est encourageant".

    Le gouvernement allemand a "pris connaissance avec bienveillance de premiers signaux positifs", délarant espérer un "gouvernement stable" à Ankara, selon son porte-parole.

    Il a notamment cité la volonté déclarée de l'AK de continuer à travailler avec le Fonds monétaire international (FMI) et de suivre une politique pro-européenne.

    De son côté, le chef de la diplomatie belge Louis Michel a invité M. Erdogan à "concrétiser ses intentions pro-européennes et à poursuivre la mise en oeuvre des réformes constitutionnelles en vue de la satisfaction des critères d'adhésion" à l'UE.

    La ministre espagnole des Affaires étrangères Ana Palacio a souhaité que le gouvernement issu des législatives turques soit "véritablement islamiste modéré". Pour elle, il n'existe "aucun obstacle" à l'intégration d'un pays islamiste modéré comme la Turquie dans l'UE qui n'est "pas un club chrétien". (AFP, 4 novembre 2002)
     

    M. Verheugen invite Ankara à libérer les prisonniers politiques, dont Leïla Zana

    Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, a invité lundi les nouvelles autorités turques à libérer les prisonniers politiques et à éliminer la torture pour démontrer que "le processus de réformes en Turquie est à prendre au sérieux".

    La "prochaine phase de pré-adhésion" de la Turquie à l'Union européenne sera décidée au sommet de Copenhague, les 12 et 13 décembre, et ses éléments "dépendront du programme du futur gouvernement turc", a averti M. Verheugen en appelant Ankara à poursuivre les réformes "avec énergie".

    "Si la Turquie le veut, elle peut rapidement prendre des mesures. Je pense en premier lieu à la libération des prisonniers politiques" incarcérés "pour avoir utilisé leur liberté d'expression sans avoir pour autant eu recours à la violence", a-t-il souligné, devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

    Le commissaire a cité "en particulier" le cas de Leïla Zana, une ex-députée d'un parti pro-kurde dissous qui a été condamnée à 15 ans de prison par la justice turque.

    Guenter Verheugen a également estimé "possible d'éliminer de façon radicale et définitive la torture en Turquie et de punir ceux qui se sont rendus coupables de ces actes de tortures".

    "Je pense, a poursuivi le commissaire, que ce sont deux éléments qui n'impliquent pas de grandes modifications politiques mais qui seraient un signe que le processus de réforme en Turquie est à prendre au sérieux et qu'il a des répercussions sur la réalité turque".

    La Turquie est candidate à l'UE mais n'a pas encore ouvert les négociations d'adhésion. Ankara réclame une date pour l'ouverture de ces négociations. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Porté par les urnes et craint des laïcs turcs, Erdogan trouve grâce en Europe

    Le leader islamiste modéré du parti de la Justice et du Développement (AK) Tayyip Erdogan, vainqueur du dernier scrutin législatif, reste suspect aux yeux du régime laïc turc mais semble trouver en Europe une oreille bienveillante qui pourrait asseoir sa crédibilité en Turquie même.

    Le parti AK a remporté dimanche les législatives avec 34,2% des suffrages, soit une majorité de près des 2/3 de sièges au Parlement, lui donnant le droit de former un gouvernement sans chercher à constituer une coalition.

    Mais Recep Tayyip Erdogan, 48 ans, charismatique ancien maire d'Istanbul, demeure interdit de politique en raison d'une ancienne condamnation à de la prison pour "incitation à la haine religieuse", ayant récité un poème nationaliste.

    Il ne pourra donc pas diriger le nouveau gouvernement, alors que son parti, fondé il y a moins de 15 mois, est lui-même sous le coup d'une procédure en interdiction ouverte juste avant le scrutin auprès de la Cour constitutionnelle pour "non respect de la loi sur les partis politiques".

    Or la largesse de sa victoire électorale place indubitablement dans une situation délicate les durs du régime laïciste turc, militaires ou procureurs, prompts à multiplier les tracasseries juridiques aux "ennemis" du régime.

    Les mouvements islamistes, pro-kurdes et communistes font tous à l'heure actuelle l'objet de poursuites diverses menaçant leur existence ou les privant du droit de participer à des élections.

    L'Union Européenne, à l'intégration de laquelle la Turquie est officiellement candidate depuis 1987, a régulièrement dénoncé ces manquements aux règles démocratiques et mis en garde Ankara.

    Elle accepterait probablement difficilement qu'un parti aussi largement vainqueur d'un scrutin sans irrégularité - et qui ne donne à aucune autre formation politique la possibilité de gouverner le pays - soit mis hors course avec trop de désinvolture.

    Or l'Europe a rendez-vous avec la Turquie pas plus tard que les 11 et 12 décembre prochains pour le sommet européen de Copenhague, dont la Turquie attend d'obtenir une date pour le début de ses négociations d'adhésion.

    M. Erdogan s'est à nouveau affirmé, quelques heures après l'annonce de sa victoire, déterminé à "accélérer le processus d'intégration européenne de la Turquie", annonçant une tournée européenne pour expliquer "l'engagement de la Turquie vers la construction européenne" et "tout faire pour ne pas rater le sommet de Copenhague".

    Les partenaires européens de la Turquie ont très rapidement manifesté, lundi, leurs bonnes dispositions à l'égard de M. Erdogan et de sa formation, montrant un soutien implicite qui pourrait renforcer une reconnaissance politique toujours défectueuse sur la scène turque.

    La Commission européenne s'est déclarée "prête à coopérer" avec Ankara, quand le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana, a estimé que l'UE doit lui accorder "a priori" sa confiance.

    La présidence danoise de l'Union européenne s'est dite "impatiente de travailler en étroite coopération avec le nouveau gouvernement turc".

    Le Premier ministre grec Kostas Simitis a immédiatement félicité M. Erdogan et l'a invité à une visite en Grèce.

    Le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré "se réjouir de travailler avec le nouveau gouvernement", en se disant "encouragé par les déclarations" du parti AK.

    Le chef de la diplomatie belge Louis Michel a invité M. Erdogan à "concrétiser ses intentions pro-européennes et s'est dit près à l'assister de manière volontariste".

    La ministre espagnole des Affaires étrangères Ana Palacio a estimé qu'il n'existe "aucun obstacle" à l'intégration d'un pays islamiste modéré comme la Turquie dans l'UE.

    Les Etats-Unis de leur côté, par la voix de Marc Grossmann, ont souhaité que la Turquie reste liée à l'Occident: "Si nous prenions des décisions ou faisions des déclarations sur le simple fait qu'un parti est +islamiste+, modéré ou pas, nous ferions une grande erreur".

    Autant de signes de bienveillance, voire de soutien implicite, qui pourraient inciter les cercles laïcistes turcs à une certaine souplesse et à dissiper les craintes d'un bras de fer inéluctable avec le parti de la Justice et du Développement, au prétexte de son obédience religieuse. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Washington veut travailler "étroitement" avec le futur gouvernement turc

    Washington a promis lundi de continuer à travailler "étroitement" avec la Turquie après la victoire des islamistes modérés, préférant insister sur les sujets de convergence, comme l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne, que sur ceux qui risquent de fâcher, notamment l'Irak.

    La Maison Blanche comme le département d'Etat ont émis les classiques félicitation post-électorales au parti de la Justice et du Développement (AK), sans préjuger des orientations du gouvernement qui sera formé.

    "La Turquie est un ami proche et un allié au sein de l'OTAN, et nous travaillerons avec tout gouvernement que le peuple turc enverra à Ankara", a déclaré un porte-parle de la Maison Blanche, Sean McCormack.

    "Nous attendons maintenant la formation du nouveau gouvernement, avec qui nous souhaitons travailler étroitement et de manière constructive", a déclaré pour la part le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, en se félicitant de la "vigueur de la démocratie turque".

    Seul pays à la population majoritairement musulmane de l'Otan, mais de tradition laïque, la Turquie est considérée par Washington comme un allié-clé au carrefour de l'Europe, du Proche-Orient, de l'Asie et du Caucase.

    Les responsables américains ont insisté sur leur volonté de pousser l'Union européenne à entamer des négociations d'adhésion avec la Turquie, un objectif majeur pour Ankara qui se heurte aux réticences de l'UE.

    Le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires politiques, Marc Grossman, en visite à Athènes, a appelé les Quinze à "donner un encouragement supplémentaire pour que la Turquie reste liée à l'Occident et sur la route de l'UE".

    Les Etats-Unis ont également manifesté leur volonté de continuer à travailler avec Ankara pour rechercher un réglement de la question de Chypre, divisée en deux secteurs, grec au sud et turc au nord, depuis 1974.

    Washington avait dès la semaine dernière envoyé un signal bienveillant à l'égard du parti AK, en critiquant publiquement, au nom du pluralisme démocratique, des procédures judiciaires en cours pour le faire interdire pour non-respect des lois turques sur les organisation politiques.

    Les responsables américains se sont par ailleurs gardés d'évoquer tout problème concernant l'Irak, pays voisin de la Turquie et dont l'appui constituerait un atout majeur en cas d'opération militaire contre Bagdad.

    Un haut responsable du parti AK a confirmé, à paine acquise la victoire des islamistes modérés, l'hostilité de sa formation à une action militaire américaine en Irak.

    "Nous ne voulons pas qu'il y ait une guerre en Irak (.) Nous allons tout faire pour éviter une guerre dans laquelle la Turquie serait entraînée", a déclaré Abdullah Gul, vice-président de l'AK.

    M. Gul a notamment souligné que la Turquie avait essuyé d'importantes pertes économiques, estimées à quelque 40 milliards de dollars, après la guerre du Golfe en 1991.

    La base turque d'Incirlik (sud) joue un rôle de premier plan dans les opérations américano-britanniques de surveillance de la zone d'exclusion aérienne établie dans le nord de l'Irak.

    Le gouvernement turc sortant était lui aussi hostile à un conflit en Irak, estimant notamment qu'il pourrait relancer les velléités séparatistes de la population kurde, partagée entre l'Irak et la Turquie notamment.

    Ce sujet devrait toutefois être évoqué lors d'une visite à Washington du chef d'état-major des armées turques, le général Hilmi Ozkok, qui doit notamment renconter mardi le secrétaire d'Etat Colin Powell.

    Un durcissement supplémentaire de la Turquie sur ce dossier pourrait compliquer sérieusement les choses pour Washington sur le plan militaire, après que l'Arabie saoudite, autre voisin stratégique de l'Irak, eut fait savoir qu'elle ne permettrait pas aux Etats-Unis d'utiliser son territoire ou son espace aérien dans une éventuelle attaque contre Bagdad. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Pour entrer dans l'UE, la Turquie doit en remplir les conditions politiques (Verheugen)

    La Turquie aura des perspectives "réalistes" d'entrée dans l'Union européenne (UE) lorsqu'elle aura rempli les conditions politiques "nécessaires à cette fin", a déclaré le commissaire européen à l'élargissement, Guenter Verheugen, jeudi à Vienne.

    "La Turquie a réalisé de grands progrès au cours des dernières années", a reconnu M. Verheugen lors d'un forum de la Banque européenne d'investissement (BEI). "Mais aucun pays candidat à l'UE n'a exigé, comme Ankara, et a fortiori obtenu de date pour l'ouverture de négociations d'adhésion", a-t-il fait remarquer.

    Recep Tayyip Erdogan, le chef du Parti de la Justice et du Développement (AKP), formation issue de la mouvance islamiste qui a remporté dimanche les élections législatives turques, a déclaré mercredi que les relations entre la Turquie et les Quinze seraient maintenues même en cas de refus de l'UE de fixer en décembre une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion avec Ankara.

    Le ministre de Affaires étrangères du gouvernement sortant, Sukru Sina Gurel, avait menacé de revoir les relations de son pays avec l'UE si celle-ci refusait, à son sommet des 12-13 décembre à Copenhague, d'ouvrir dès l'an prochain des négociations avec la Turquie.

    Le prochain gouvernement (turc) peut montrer rapidement qu'il est sérieux dans ses intentions de modernisation de la société", a encore estimé M. Verheugen. "Il peut amnistier les prisonniers politiques, et notamment ceux ayant renoncé publiquement à la violence, et conduire une politique de tolérance zéro pour les entorses qui pourraient être commises aux droits de l'Homme dans le pays", a-t-il ajouté.

    M. Erdogan a indiqué que la Turquie maintiendrait son cap pour la mise en oeuvre de réformes démocratiques, soulignant que les critières dits de Copenhague sur la démocratie et les droits de l'Homme étaient bénéfiques pour le peuple turc. (AFP, 7 novembre 2002)

    Le président turc pourrait se rendre à Copenhague avec le Premier ministre

    Le président turc Ahmet Necdet Sezer envisage de se rendre au sommet de l'Union européenne à Copenhague en décembre, en compagnie du nouveau Premier ministre, pour y défendre la candidature de la Turquie, a-t-on appris vendredi auprès de la présidence.

    "Le président va très probablement représenter la Turquie à Copenhague" aux côtés du premier ministre les 12 et 13 décembre, a indiqué Inan Ozyildiz, conseiller diplomatique de M. Sezer.

    Ils pourraient être rejoints par le chef de l'opposition au parlement, Deniz Baykal, président du parti Républicain du Peuple, selon la presse.

    M. Sezer doit également se rendre au sommet de l'OTAN, à Prague, les 21 et 22 novembre, ainsi qu'à Berlin le 27 novembre pour y rencontrer son homologue Johannes Rau et le chancelier Gerhard Schroeder, a indiqué M. Ozyildiz.

    Les entretiens en Allemagne porteront principalement sur les relations entre la Turquie et l'UE, a-t-il ajouté.

    Le nouveau gouvernement formé par le parti de la Justice et du Développement (AKP), qui a remporté les élections législatives de dimanche, devrait être en place vers le 20 ou 21 novembre, a-t-on appris de source parlementaire.

    Aucun nom n'a encore officiellement été avancé pour le poste de Premier ministre, mais l'AKP pourrait faire son choix dès dimanche.

    Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant de l'AKP, ne peut lui même être nommé Premier ministre, ayant été déclaré inéligible aux élections parlementaires en raison d'une ancienne condamnation pour "incitation à la haine religieuse". En 1997, lors d'un meeting politique, il avait récité un poème considéré comme anti-laïc.

    Le nouveau parlement se réunira cinq jours après la publication officielle des résultats des élections, attendue pour vendredi.

    Si le parlement se réunit comme prévu le 13 novembre pour prêter serment, le président du parlement pourrait être choisi le 18 novembre et le vote de confiance au nouveau gouvernement interviendrait alors en milieu de semaine. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    Giscard sème le trouble en rejetant la Turquie hors de l'UE

    Le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing, a semé le trouble vendredi en se prononçant avec force contre l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne (UE).

    Pour l'ancien chef de l'Etat français, l'entrée de la Turquie dans l'UE signifie purement et simplement "la fin de l'Union européenne", selon l'entretien qu'il a accordé au journal Le Monde dans son édition de vendredi.

    Pourquoi ? parce que la Turquie est certes "un pays proche de l'Europe, un pays important, qui a une véritable élite, mais ce n'est pas un pays européen", affirme M. Giscard d'Estaing.

    Plus grave aux yeux de certains, l'ancien président français a dit tout haut ce que bien des responsables européens pensent tout bas. On a "toujours tenu vis-à-vis des dirigeants turcs un langage ambigu, puisque la majorité des membres du Conseil européen s'est en réalité prononcée contre (l'adhésion de la Turquie), mais on ne l'a jamais dit aux Turcs", assure-t-il.

    Interrogé à Bruxelles sur les déclarations de M. Giscard d'Estaing, le représentant du Sénat français à la Convention, Hubert Haenel, n'a pas dit autre chose. "Il fallait bien que quelqu'un mette un jour les pieds dans le plat. Beaucoup de responsables, Français ou autres, disent en privé que la Turquie ne rentrera jamais dans l'Union européenne", a affirmé M. Haenel.

    Les déclarations de celui qui a précisement pour mission de définir le nouveau visage d'une Europe élargie, y compris à la Turquie dans l'esprit de beaucoup, ont néanmoins semé le trouble à Bruxelles. La position, officielle, des Quinze est en effet aux antipodes de celle défendue dans les colonnes du Monde par l'ancien président français.

    Un porte-parole de la Commission européenne a souligné que M. Giscard d'Estaing avait émis une "opinion personnelle", avant de s'empresser de réaffirmer que Bruxelles n'avait "aucunement l'intention" de remettre en cause le statut de candidat donné officiellement à la Turquie par le sommet européen d'Helsinki en 1999. Les Quinze avaient alors solennellement indiqué que la Turquie était un pays candidat ayant "vocation à rejoindre l'Union européenne".

    "Les déclarations des responsables de la Commission vont dans le sens de nos opinions", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère turc des Affaires étrangères sous couvert de l'anonymat. Le diplomate turc a souligné que la Turquie avait pour objectif de devenir, à terme, membre à part entière de l'UE.

    Ce n'est pas l'avis de M. Giscard d'Estaing qui estime au contraire que la Turquie a "95% de sa population hors d'Europe" et que sa "capitale n'est pas en Europe".

    Dans ces conditions, "on ne peut pas discuter, comme nous le faisons de la législation interne de l'Union, sur des points extrêmement sensibles de la vie quotidienne uniquement européens et dire que certaines discussions seraient étendues à des pays qui ont une autre culture, une autre approche, un autre mode de vie", estime-t-il.

    L'entrée de la Turquie scellera la fin du rêve européen, assure encore l'ancien président français pour qui, bien sûr, il est toujours possible de faire "une organisation régionale de l'Europe et du Proche-Orient avec des institutions, un grand marché", mais alors, c'est "un autre projet".

    D'ailleurs, affirme-t-il en égratignant au passage la Grande-Bretagne, la Turquie est surtout le cheval de Troie de ceux qui ne veulent pas de l'Europe. "Ceux qui ont le plus poussé à l'élargissement en direction de la Turquie sont les adversaires de l'Union européenne", juge ainsi le président de la Convention. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    Pat Cox juge "mal avisés" les propos de M. Giscard d'Estaing sur la Turquie

    Le président du Parlement européen (PE), Pat Cox, a qualifié vendredi de "mal avisés" les propos du président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing, contre la candidature de la Turquie à l'Union européenne (UE).

    "Il convient actuellement de procéder à des évaluations stratégiques mesurées et de manifester de la prudence dans ses déclarations", a souligné M. Cox dans une déclaration faite depuis Rome et retransmise par sa porte-parole.

    La période actuelle est "très délicate" en Turquie entre les élections législatives qui ont vu la victoire du parti de la Justice et du Développement (AKP) issu de la mouvance islamiste, et le sommet européen de Copenhague des 12 et 13 décembre, a souligné le président du PE.

    Valéry Giscard d'Estaing réalise "pour l'essentiel un bon travail" en tant que président de la Convention sur l'avenir de l'Europe mais les "relations stratégiques" de l'UE relèvent de la compétence des chefs d'Etat et de gouvernement, a poursuivi Pat Cox.

    Le président du Parlement européen a invité le chef de l'Etat français, Jacques Chirac, à s'exprimer sur les "propos mal avisés" du président de la Convention.

    Valéry Giscard d'Estaing s'est prononcé fermement contre l'intégration de la Turquie à l'UE, estimant que ce serait "la fin de l'Union européenne", dans un entretien publié vendredi par Le Monde. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    Un responsable turc demande la démission de M. Giscard d'Estaing

    Le vice-Premier ministre du gouvernement turc sortant a demandé la démission de Valéry Giscard d'Estaing, après que le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe eut déclaré que l'adhésion de la Turquie à l'UE "la fin" de l'Europe, rapporte le quotidien Hurriyet samedi.
     "Il n'est pas possible qu'une personne ayant de telles opinions sur la Turquie reste à la tête de la convention qui prépare l'avenir de l'Europe. Il devrait quitter ce poste, car il a perdu son impartialité", a estimé Mesut Yilmaz, chargé de la question européenne, cité par le journal.

    M. Giscard d'Estaing a agacé à la fois la Turquie et les autorités européennes en affirmant, dans une interview au journal le Monde daté de samedi, que la Turquie ne pouvait pas être intégrée à l'UE car la plus grande part de son territoire est en Asie.

    Pour M. Yilmaz, "la mémoire (de l'ancien président français) semble faiblir". Il a ajouté que "la candidature de la Turquie à l'UE a été admise et que le pays est invité à la Convention européenne", présidée par M. Giscard.

    Au sein de l'UE, la Turquie divise. Certains estiment que l'Europe a un intérêt et un devoir d'intégrer la Turquie. D'autres pensent que les traditions et la culture de ce pays musulman sont trop différentes pour lui permettre d'entrer dans l'Union.

    La Turquie est officiellement candidate à l'adhésion, mais le mois dernier la Commission européenne a refusé de fixer une date pour le début des négociations d'adhésion, arguant du fait que la Turquie ne remplit pas tous les critères politiques.

    Les récentes élections turques ont exacerbé le débat, puisqu'elles ont mené au pouvoir le Parti Justice et Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste.

    L'AKP a nié avoir un programme religieux et a déclaré que l'avancée des négociations européennes serait une priorité de son gouvernement. (AFP, 9 novembre 2002)
     

    Un non de l'UE à la Turquie serait "une sérieuse erreur", selon Athènes

    Le ministre grec des Affaires Etrangères, Georges Papandréou, a jugé que l'Union européenne ferait "une sérieuse erreur" en excluant une adhésion turque, réagissant à l'opinion inverse exprimée par le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing.

    "La perspective de l'adhésion de la Turquie constitue un grand défi pour l'Europe, et ce serait une sérieuse erreur si la grande expérience européenne s'arrêtait géographiquement aux Balkans", a déclaré samedi soir M. Papandréou à Salonique (nord), cité par l'agence ANA.

    M. Papandréou exprimait ainsi son désaccord avec l'ancien président français, qui a estimé que l'intégration de la Turquie à l'UE serait "la fin de l'Union européenne", dans un entretien au journal Le Monde.

    Le chef de la diplomatie grecque a souligné que la poursuite du rapprochement turc d'avec l'UE était d'une "importance vitale" pour la Grèce. Il a jugé "tout à fait naturel" que la Grèce soutienne la perspective européenne de la Turquie et des Balkans, "comme l'Allemagne soutient celle de la Pologne et de la République tchèque, ou les pays du Nord, celle de la Baltique". (AFP, 10 novembre 2002)
     

    L'UE attend qu'Ankara lève l'hypothèque sur la défense européenne

    Alors qu'ils s'interrogent sur l'opportunité d'ouvrir des négociations d'adhésion avec Ankara, les Quinze attendent pour leur part de la Turquie qu'elle lève l'hypothèque pesant sur la défense européenne en donnant son feu vert à un accord de coopération entre l'Alliance atlantique et l'UE.

    Ankara, qui est membre de l'Otan, pourrait être tenté d'utiliser ce contentieux comme monnaie d'échange à l'approche du sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 décembre, dont l'un des principaux enjeux sera l'avenir de la candidature turque à l'Union.

    L'accord de coopération, qui échappe aux Européens depuis plus d'un an en raison de l'opposition entre la Grèce et la Turquie, doit définir le cadre formel des relations entre l'UE et l'Otan. Il est jugé crucial pour la mise en place de la force de réaction rapide de l'UE en 2003, car il permettra aux Quinze d'accéder aux moyens de planification de l'Alliance.

    Surtout, des pays européens, dont la Grande-Bretagne, conditionnent à la conclusion d'un tel accord la mise sur pied d'opérations militaires communes, dont la première est programmée en Macédoine dès la fin de cette année.

    L'absence de compromis paralyse l'ensemble du processus dans la mesure où "des Etats membres de l'UE en ont fait un préalable politique", résume un diplomate sous couvert d'anonymat.

    Au sommet européen les 24 et 25 octobre à Bruxelles, les Quinze ont obtenu l'aval de la Grèce en adoptant un texte sur ces "arrangements permanents" entre l'UE et l'Otan.

    Le document dit "de Bruxelles", qui est en fait une reformulation d'un texte antérieur rejeté par Athènes, insiste sur le principe d'"autonomie" de décision de l'UE. Il donne aussi des garanties mutuelles en stipulant que ni l'Otan ni l'UE n'engagera ses forces militaires contre un membre de l'autre organisation.

    A l'Otan comme dans les milieux européens, la prudence reste toutefois de mise quant à savoir s'il sera possible d'obtenir le feu vert de la Turquie avant le sommet de l'Alliance à Prague les 21 et 22 novembre ou même celui de l'UE à Copenhague.

    "On aimerait beaucoup avoir une décision à Prague. C'est un sujet qui nous complique l'existence ici à l'Otan, comme à l'UE", a déclaré mercredi un responsable de l'Otan. "Malheureusement, en l'état actuel, cela n'est pas le cas. Il faut attendre les Turcs", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.

    Le Haut représentant de l'UE pour la politique extérieure, Javier Solana, qui a été mandaté par les Quinze pour négocier avec l'Alliance et Ankara, multiplie les contacts pour tenter de débloquer la situation.

    "Le temps est compté", reconnait Javier Solana, qui soulignait mardi à des journalistes qu'il serait "plus difficile (pour les Européens) d'aller en Macédoine sans cet accord avec l'Otan".

    Reste que la Turquie, qui observe pour l'instant le silence sur ce dossier, ne semble pas faire l'objet de pressions particulières, indique-t-on de sources diplomatiques concordantes.

    Les Quinze souhaitent faire de la Macédoine le théâtre de leur première opération militaire commune, en relevant l'Otan à la tête de la force Renard roux à l'expiration de son mandat le 15 décembre.

    Rien n'empêcherait, évidemment, si Skopje le demande, à ce que l'UE décide d'y aller hors accord avec l'Otan ou alors qu'une coalition de pays s'en charge.

    Dans ce dernier cas, relève cependant André Dumoulin, chercheur à l'Ecole royale militaire à Bruxelles, cela ne réglerait pas le problème de fond, à savoir que "la politique européenne de défense ne finisse par apparaître comme une belle au bois dormant qui n'est jamais utilisée". (AFP, 8 novembre 2002)
     

    La Commission européenne en désaccord avec M. Giscard d'Estaing sur la Turquie

    La Commission européenne a estimé vendredi que le statut de candidat à l'UE accordé à la Turquie était une "bonne chose", marquant ainsi son désaccord avec le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing, pour qui l'intégration de la Turquie constituerait "la fin de l'Union européenne".

    Soulignant que M. Giscard d'Estaing avait émis une "opinion personnelle", un porte-parole de la Commission a assuré que Bruxelles n'avait "aucunement l'intention" de remettre en cause le statut de candidat donné officiellement à la Turquie par le sommet européen d'Helsinki en 1999.

    Dans un entretien publié vendredi par le journal Le Monde, l'ancien chef de l'Etat français affirme que la Turquie "n'est pas un pays européen" et que son intégration dans l'UE signifierait "la fin de l'Union européenne".

    "Il y a eu une stratégie adoptée en 1999 à Helsinki et c'est dans le cadre de cette stratégie que la Commission fait ses propositions. Tant que cette stratégie n'est pas remise en cause par les mêmes chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, nous continuerons sur cette voie", a assuré le porte-parole du commissaire chargé de l'élargissement Guenter Verheugen.

    "Comme l'a rappelé M. Verheugen à plusieurs reprises, cette stratégie a été une bonne chose: la Turquie a fait au cours des dernières années plus de progrès dans le domaine des droits de l'homme et de la démocatie qu'au cours des 50 dernières années", a poursuivi le porte-parole.

    Selon lui, il n'y a donc "pas lieu de remettre en cause aujourd'hui la stratégie de pré-adhésion adoptée à Helsinki avec la Turquie".

    Interrogé par un journaliste pour savoir si l'entrée de la Turquie "serait la fin de l'Union européenne", le porte-parole a répondu: "la réponse est non".

    Le sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 decembre, doit décider si l'UE fixe ou non une date pour le début des négociations d'adhésion, une date qu'Ankara réclame avec insistance.

    Dans son rapport annuel en octobre dernier sur l'élargissement, la Commission européenne avait salué "les progrès considérables" réalisés par la Turquie en matière de droits de l'homme, mais avait estimé qu'Ankara "ne remplissait pas pleinement les critères politiques" qui permettraient d'engager des pourparlers formels d'adhésion.

    Depuis, Ankara a menacé de revoir ses relations avec l'UE si celle-ci refusait l'ouverture en 2003 de négociations sur son adhésion. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    Fondations allemandes accusées d'espionnage en Turquie: procès en décembre

    La première audience du procès de plusieurs fondations allemandes accusées d'"espionnage" en Turquie doit s'ouvrir le 26 décembre prochain devant une Cour de sûreté d'Etat (DGM) d'Ankara, rapporte vendredi l'agence Anatolie.

    La Cour a appelé les six Turcs accusés dans cette affaire à comparaître devant la justice le 26 décembre et les neuf Allemands à comparaître début janvier.

    Les prévenus risquent jusqu'à 15 ans de prison.

    Les inculpations mettant en cause six ONG allemandes, dont les fondations politiques Konrad Adenauer, Friedrich Ebert, Friedrich Naumann et Heinrich Boell, ont été lancées le mois dernier par un procureur de la DGM, provoquant un froid entre Ankara et Berlin.

    L'acte d'accusation fait état de "sérieux indices sur des activités 'légales' d'espionnage", soulignant que les fondations allemandes "mènent leurs activités dans des endroits où la diplomatie classique n'a pu obtenir de résultat et ont infiltré tous les domaines de la société et de la politique", selon Anatolie.

    Le Premier ministre turc sortant Bulent Ecevit s'était distancié de ces accusations et avait appelé l'Allemagne à "faire confiance" à la justice turque.

    Il avait tenu à souligner le caractère "respectable" de ces organisations qui poursuivent leurs activités depuis de longues années en Turquie.

    Sa ministre de la Justice, Mme Aysel Celikel, s'est elle montrée plutôt sceptique sur les chances que la procédure aboutisse, mettant l'accent sur la "nécessité d'une base juridique forte et de preuves concluantes pour une telle procédure sensible pour les relations internationales" de son pays. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    L'UE ne doit pas s'élargir à la Turquie, réitère M. Giscard d'Estaing

    L'Union européenne (UE) ne doit pas s'élargir à la Turquie, sous peine de changer de système, réitère le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing dans un entretien à paraître jeudi dans le quotidien français La Montagne et l'hebdomadaire Le Point.

    "Réussissons d'abord l'élargissement engagé avant de nous poser la question de savoir si nous devons nous étendre au delà des frontières de l'Europe", déclare l'ancien chef d'Etat français en faisant référence à la Turquie. Pour lui, seule "une très petite partie" de la Turquie est en Europe, mais non sa capitale.

    Si l'UE devait s'étendre au delà de ses frontières, "on change(rait) la nature du système", ajoute M. Giscard d'Estaing.

    Le président de la Convention avertit par ailleurs que l'échec de l'assemblée qu'il dirige ferait de l'Europe une "simple zone de libre échange". Il note d'ailleurs certains signes qui vont dans ce sens comme "le rejet du pacte de stabilité, le refus de la Politique agricole commune". En revanche, "si nous réussissons, (...). Nous aurons à la fois un grand marché et un certain nombre d'ambitions politiques dont on se donnera les moyens", ajoute l'ancien président français.

    En fait, ces ambitions sont au nombre de trois, ajoute-t-il: "développer une politique extérieure européenne, installer une défense et organiser un espace de libertés et de sécurités communes".

    L'ancien président français avait semé le trouble en Europe en se prononçant avec force vendredi dernier contre l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne.

    La Turquie est certes "un pays proche de l'Europe, un pays important, qui a une véritable élite, mais ce n'est pas un pays européen", avait affirmé M. Giscard d'Estaing dans un entretien publié le 8 novembre par le journal Le Monde. (AFP, 13 novembre 2002)
     

    Verheugen contre une date d'ouverture de négociation à Copenhague

    Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, s'est prononcé jeudi contre la fixation d'une date lors du sommet des Quinze à la mi-décembre à Copenhague pour l'ouverture de négociations avec la Turquie sur son adhésion à l'Union européenne.

    Dans un entretien publié jeudi par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine, Guenter Verheugen a estimé: "Le temps n'est pas mûr pour cela. Nous devons garder notre ligne directrice: d'abord on remplit les critères politiques, ensuite nous décidons d'une date".

    Dans cette interview retranscrite partiellement au style indirect, le social-démocrate allemand a souligné que ce principe s'appliquait aussi à la solution transitoire préconisée par certains gouvernements européens, dont celui de l'Allemagne.

    Selon Berlin, les chefs de gouvernement et d'Etat doivent au moins convenir d'un rendez-vous concret à laquelle l'UE décidera définitivement d'une date pour l'ouverture des négociations avec la Turquie, en fonctions des avancées accomplies d'ici là.

    Malgré ses réserves, Guenter Verheugen a jugé "superflu et politiquement risqué" le débat lancé par le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing, qui s'est prononcé récemment contre un élargissement de l'UE à la Turquie.

    "On a décidé clairement de cette question en 1999 au sommet d'Helsinki et je ne vois aucun gouvernement de l'UE qui veuille remettre en cause le statut de candidat de la Turquie", a-t-il ajouté.

    Au lieu de toujours se demander si oui ou non la Turquie appartient à l'Europe, les Quinze doivent tirer au clair "à quoi peut ressembler l'UE qui pourrait avoir ce pays comme membre".

    Si la politique de l'UE vis-à-vis de la Turquie est déterminée "par des réflexions stratégiques", alors l'adhésion de la Turquie à ce pays est "la meilleure option", a-t-il dit.

    M. Verheugen a reconnu qu'actuellement une adhésion de la Turquie à l'UE ne rencontrerait pas l'approbation nécessaire des parlements et des populations de tous les pays de l'UE. Mais cette question sera vraiment pertinente quand l'UE aura à faire avec "une toute autre Turquie".

    "Tant que les militaires contrôlent la politique et pas la politique les militaires, je ne peux pas m'imaginer la Turquie comme membre de l'UE", a-t-il ajouté.

    Fin octobre, le gouvernement de M. Schroeder avait amorcé une bombe potentielle pour le sommet européen de décembre à Copenhague en réclamant que soit mis en marche le processus pour les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, un appui soudain qui traduirait des pressions américaines. (AFP, 14 novembre 2002)
     

    Les parlementaires de l'OTAN réunis sur fond de terrorisme international

    La 48eme Assemblée parlementaire de l'OTAN s'est ouverte vendredi à Istanbul en présence du président turc Ahmet Necdet Sezer et du Secrétaire général de l'Alliance George Robertson sur fond de lutte contre le terrorisme international.

    "Après le 11 septembre (2001), le terrorisme est devenu un défi international de sécurité", a estimé Lord George Robertson en ouvrant les quatre jours de travaux qui préparent le sommet des chefs d'état et de gouvernement de Prague, les 21 et 22 novembre.

    Les attentats à New-York et Washington ont "complètement modifié l'environnement stratégique", a encore dit Lord Robertson, selon qui l'OTAN  a aujourd'hui "nouvelle mission" contre "le terrorisme et les menaces asymétriques".

    Pour la première fois de son histoire, l'OTAN a affaire à "un acteur non étatique", et "plutôt que de céder à la terreur, nous ripostons", a déclaré Lord Robertson dans "un message aux terroristes et aux Etats qui les hébergent".

    Un ensemble de mesures seront dévoilées lors du sommet de Prague, a-t-il annoncé.

    Pour le président Sezer, "l'OTAN a des tâches importantes dans la lutte contre les forces asymétriques".

    "La réalité (de la menace terroriste) a renforcé la position stratégique de la Turquie", a estimé le chef de l'état, rappelant que son pays avait apporté un soutien "sans réserve" à l'opération "Liberté immuable" en Afghanistan.

    La Turquie maintient sur le territoire afghan quelque 1.300 soldats dans le cadre de la force de paix internationale, commandée par un général turc.

    Selon M. Sezer, "l'horizon de l'OTAN devrait s'étendre au Caucase et à l'Asie centrale", et "la Turquie soutient l'élargissement de l'Alliance Atlantique à tous les états qui le souhaitent et remplissent les conditions d'adhésion".

    L'élargissement de l'OTAN sera l'un des principaux dossiers abordés au sommet de Prague la semaine prochaine, mais Lord Robertson n'a pas dévoilé les intentions de l'organisation sur les futurs admis, "entre un et neuf pays seront invités", s'est-il borné à dire.

    Ankara soutient également le projet de constitution d'une force de réaction, actuellement en cours, dans laquelle son importance stratégique doit être prise en compte, a encore dit M. Sezer.

    Quelque 300 députés et sénateurs de plus de 40 pays (19 pays membres, 17 pays associés et jusqu'à 11 pays ayant le statut d'observateur) sont réunis à Istanbul pour préparer un projet de résolution sur l'avenir de l'Alliance Atlantique, devant être adopté à Prague. (AFP, 15 novembre 2002)
     

    Clôture de l'Assemblée parlementaire de l'Otan avant le sommet de Prague

    La quarante-huitième Assemblée parlementaire de l'Otan s'est achevée mardi à Istanbul sur les appels du nouveau Premier ministre turc Abdullah Gul à l'élargissement de l'Alliance et à son rapprochement avec l'Europe, à 48 heures du sommet de Prague.

    "Nous encourageons l'Otan à poursuivre son élargissement, intensifier les relations de coopération avec ses partenaires y compris la Russie, et redéfinir les relations transatlantiques de manière à favoriser une meilleure répartition des tâches entre les Etats-Unis et l'Europe", a plaidé M. Gul.

    M. Gul a tenu à exprimer "sa fierté et sa joie" d'avoir été membre de cette Assemblée parlementaire.

    "Les intérêts stratégiques de l'Union Européenne coïncident avec ceux de l'Otan", a-t-il estimé, ajoutant que "les crises potentielles qui menacent la sécurité européenne sont similaires à celles qui intéressent l'Otan".

    M. Gul, du parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), a également plaidé pour l'aboutissement du projet de Politique européenne de défense, qui "ne veut pas dire une Otan affaiblie, mais le renforcement du pilier européen de l'Alliance".

    La défense européenne est actuellement bloquée en raison d'un différend entre la Grèce, la Turquie et l'UE sur l'utilisation de la logistique Otan par les Quinze.

    Le Président sortant de l'Assemblée parlementaire de l'Otan, Rafael Estrella, a dit espérer à l'AFP, que "l'UE accélère ses efforts dans les semaines qui viennent pour arriver, à Copenhague, à un accord entre Ankara et Athènes sur l'utilisation des capacités de l'Alliance par l'UE".

    L'élargissement de l'OTAN sera l'un des principaux dossiers abordés au sommet de Prague.

    "C'est un vrai processus de métamorphose pour l'Otan, entamé avec la chute du mur de Berlin", les efforts de l'UE et de l'Otan "ayant presque ramené la paix en Europe", mais qui se trouve confronté à de nouveaux éléments préoccupants comme la montée du terrorisme" international, a expliqué M. Estrella.

    Quelque 300 députés et sénateurs de plus de 40 pays (19 pays membres, 17 pays associés et jusqu'à 11 pays ayant le statut d'observateur) étaient  réunis à Istanbul et ont adopté un projet de résolution sur l'avenir de l'Alliance Atlantique, qui devra à son tour être adopté jeudi à Prague. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    M. Erdogan plaide pour l'ancrage de la Turquie à l'Union européenne

     Le vainqueur des élections turques, Recep Tayyip Erdogan, a insisté lundi, d'abord à Athènes, puis à Madrid, sur sa volonté d'ancrer la Turquie à l'Union européenne, afin d'appuyer sa demande de voir l'UE faire un geste en faveur d'Ankara, mais il a exclu une percée majeure sur Chypre avant le sommet de Copenhague.

    A Madrid, en soirée, M. Erdogan a obtenu le soutien du chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar qui s'est déclaré partisan "d'un cadre temporel" pour l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

    Le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, accompagné de trois membres du nouveau gouvernement turc nommé lundi, dont le ministre des Affaires étrangères Yasar Yakis et le ministre de la Défense Vecdi Gonul, a demandé pour sa part à M. Aznar de l'aider à convaincre les pays les plus réticents envers l'adhésion de son pays à l'UE, a-t-on appris de source gouvernementale espagnole.

    Auparavant, à Athènes, M. Erdogan avait réaffirmé que son pays attendait du prochain sommet européen, le 12 décembre, que l'UE fasse "connaître avec exactitude la date d'ouverture des négociations d'adhésion" avec Ankara.

    Mais s'il a fait part de sa volonté de "coopérer" avec la Grèce pour "avancer vers une solution" du problème chypriote, M. Erdogan a exclu qu'un règlement de la situation de Chypre puisse intervenir avant le sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 décembre.

    Invoquant l'état de santé du dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash et les échéances de politique intérieure turque, il a renvoyé l'ouverture de négociations sur le plan de règlement proposé lundi dernier par l'ONU à une date après l'investiture du nouveau gouvernement turc, prévue le 4 décembre.

    Tout en réitérant le soutien "de principe" de la Grèce à la demande turque de voir fixer une date, Premier ministre grec Costas Simitis a rappelé que les Quinze souhaitaient qu'une une solution à la question de Chypre soit trouvée avant le sommet de Copenhague.

    M. Erdogan n'en a pas moins insisté sur sa "détermination à avancer sur la route de l'Europe", en oeuvrant pour "l'approfondissement de la démocratie" et le développement économique de son pays.

    Il s'est notamment engagé à ce que le prochain gouvernement, constitué après la victoire électorale de son parti, "comble les éventuelles lacunes laissées par les réformes déjà faites" par le précédent gouvernement afin d'aligner la Turquie sur les normes européennes, notamment en matière des droits de l'Homme.

    M. Erdogan s'est aussi employé à calmer les craintes suscitées en Europe par la victoire de sa formation, issue de la mouvance islamiste, en affirmant que la "Turquie musulmane sera un exemple dans l'UE pour d'autres pays islamistes, et pourra prouver que le christianisme et l'islam peuvent coexister en paix".

    Lors de son entretien avec M. Aznar à Madrid, il a insisté sur la laïcité de l'Etat turc et indiqué que la religion ne sera pas l'axe de la politique du nouveau gouvernement turc, selon une source gouvernementale espagnole.

    Sur le plan des relations gréco-turques, qui ont longtemps empoisonné la diplomatie européenne, M. Erdogan a souligné à Athènes son "engagement" à poursuivre et intensifier le rapprochement initié par les deux pays à l'été 1999.

    M. Erdogan a notamment laissé entendre que la Turquie pourrait, lors du prochain sommet de l'Otan à Prague, accepter un texte de l'UE finalisant l'accord sur les relations Otan-UE. Ce dossier nécessaire à la mise en route de la défense européenne s'était enlisé depuis un an du fait de divergences gréco-turques. (AFP, 18 novembre 2002)
     

    Cohn-Bendit : les déclaration de Giscard d'Estaing relèvent de "l'offense"

    Le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit estime que les déclarations du président de la Convention européenne, l'ancien chef de l'Etat français Valéry Giscard d'Estaing, relèvent "plus de l'offense que du discours rationnel", dans le quotidien Libération de mardi.

    M. Giscard d'Estaing a déclaré le 8 novembre que la Turquie "n'est pas un pays européen" et que son adhésion signifierait "la fin de l'Union européenne".

    "Pourquoi Giscard alors président de la République (française) n'a-t-il pas eu la même approche ?" interroge le député européen.
     "A l'époque, on avait besoin de la Turquie, membre de l'Otan, pour protéger l'est de la Méditerranée contre l'Union soviétique", répond-il.

    "La Turquie faisait naturellement partie de l'Europe antisoviétique. Ce qui était vérité d'Etat peut par conséquent, devenir mensonge après l'effondrement du totalitarisme", ajoute Daniel Cohn-Bendit.

    Concernant la candidature de la Turquie à l'UE, Daniel Cohn-Bendit pense que "pour le moment, rien n'est joué". Pour lui, la Turquie "semble vouloir une synthèse originale entre l'islam et la démocratie qui servirait de modèle pour les autres pays musulmans".

    "Ceux qui s'intéressent à la démocratisation de la Turquie et au sort des  minorités, qu'elles soient kurdes ou religieuses, doivent laisser le débat sur son intégration ouvert", conclut-il.

     Le chef du parti vainqueur des élections turques, Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamique, a plaidé lundi soir à Madrid pour que le sommet de Copenhague des 12 et 13 décembre établisse une date d'ouverture des négociations afin d'envoyer "un message au monde islamique et changer complètement son point de vue envers la Communauté européenne et le monde chrétien". (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Le débat sur l'entrée de la Turquie dans l'UE s'envenime

    Le débat en Europe sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE) s'envenime à l'approche du sommet européen de Copenhague en décembre où les Quinze sont censés décider de leur attitude à l'égard de ce pays désireux de rejoindre leur club.

    Alors que le président de la Convention européenne, Valéry Giscard d'Estaing, a mis le feu aux poudres en remettant en cause la vocation européenne de la Turquie, les nouveaux dirigeants turcs mettent les bouchées doubles pour calmer les inquiétudes suscitées par leur ancrage islamique.

    Le chef du parti islamiste (parti de la Justice et du développement, AKP)  vainqueur des récentes élections, Recep Tayyip Erdogan, fait campagne pour l'adhésion à l'UE pendant une tournée marathon destinée à convaincre les dirigeants européens avant le sommet de Copenhague où il veut arracher une date pour débuter les négociations.

    Les propos de M. Giscard d'Estaing affirmant que la Turquie "n'est pas un pays européen" ont lancé un débat sur l'identité et les frontières de l'Europe divisant opinions publiques et partis politiques.

    Le groupe le plus important du Parlement européen (PPE, centre droit), est divisé, a reconnu mardi son président, Hans Gert Poettering. "Il y a des positions divergentes, les avis sont partagés", a-t-il dit, ajoutant qu'"il y a un point sur lequel tout le monde est d'accord, c'est que le sommet de Copenhague ne doit pas fixer de date".

    Le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, s'est également prononcé contre la fixation d'une date à Copenhague.

    "Le temps n'est pas mûr pour cela", a déclaré M. Verheugen au quotidien des milieux d'affaires allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

    Les gouvernements sont restés prudents déclarant vouloir "juger sur pièce" le nouveau pouvoir turc. Aucun n'a remis en cause la vocation européenne de la Turquie s'en tenant aux critères d'adhésion définis par les 15 pendant un sommet à Copenhague en juin 1993.

    "Les relations entre l'UE et la Turquie revêtent la plus grande importance. Nous sommes assurés que la Turquie poursuivra le processus des réformes", avait déclaré le président de la Commission européenne, Romano Prodi, au lendemain des élections turques.

    Le ministre danois des Affaires étrangères, Per Stig Moeller, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a estimé que la Turquie pouvait devenir membre de l'UE dans les mêmes conditions que n'importe quel autre pays candidat.

    M. Erdogan semble avoir convaincu les dirigeants de le soutenir au cours des premières étapes de sa tournée. "M. Silvio Berlusconi m'a dit: vous êtes dans la maison de votre meilleur ami en Europe", a-t-il déclaré vendredi dernier à Rome, première capitale visitée. M. Berlusconi s'était auparavant prononcé pour qu'une date soit fixée à Copenhague.

    Le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, s'est déclaré lundi partisan "d'un cadre temporel" pour l'ouverture des négociations à l'issue d'un entretien avec M. Erdogan.

    M. Erdogan, s'était rendu auparavant à Athènes où le Premier ministre grec Costas Simitis a réitéré le soutien "de principe" de la Grèce à la fixation d'une date, tout en rappelant que l'UE souhaitait une solution pour Chypre avant Copenhague.

    M. Erdogan devait s'entretenir mardi soir avec le chancelier allemand Gerhard Schroeder puis mercredi avec le Premier ministre britannique Tony Blair.

    Après Londres, il ira à Bruxelles pour y être reçu par M. Prodi, puis jeudi à Dublin et à Strasbourg.

    Il doit également se rendre au Danemark, en Finlande, en Suède, puis en France à la fin novembre.

    La France a affirmé mardi que les négociations d'adhésion de la Turquie "pourront commencer" dès que les critères de Copenhague "seront remplis".

    "C'est un dossier que nous suivons de très près. Nous avons de très bonnes relations avec la Turquie", a précisé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Paris: les négociations commenceront quand les critères seront remplis

    La France estime que les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne "pourront commencer" dès que les critères de Copenhague seront remplis, a déclaré mardi le porte-parole du ministère français des Affaires Etrangères, François Rivasseau.

    "Quand les critères de Copenhague (d'adhésion à l'UE) seront remplis les négociations bien sûr commenceront" a indiqué M. Rivasseau. "C'est un dossier que nous suivons de très près. Nous avons de très bonnes relations avec la Turquie" a-t-il ajouté.
     "La Turquie n'a pas commencé les négociations d'adhésion car pour l'instant elle ne remplit pas ces critères", a précisé le porte-parole français.

    Il a indiqué que les nouvelles autorités turques seront reçues à Paris dans le cadre de la tournée européenne du chef du parti vainqueur des dernières élections Recep Tayyip Erdogan, le parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste.

    M. Erdogan a affirmé lundi soir à Madrid que "l'Europe n'a rien à perdre en donnant une date" pour l'ouverture de négociations en vue de l'adhésion de la Turquie à l'UE.

    Le débat sur l'opportunité ou non de fixer le mois prochain une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE s'est exacerbé ces deux dernières semaines, suite à la remise en cause de la vocation européenne d'Ankara par le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Le principal groupe du Parlement européen divisé sur l'adhésion de la Turquie

    Le plus important groupe du Parlement européen, le groupe PPE (centre-droit), est divisé sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a reconnu mardi son président Hans Gert Poettering.

    "Il y a des positions divergentes, les avis sont partagés", a déclaré M. Poettering lors d'un point-presse, avant d'ajouter que "les arguments contre (l'adhésion) sont légitimes et importants".

    "En tout cas, il y a un point sur lequel tout le monde est d'accord, c'est que le sommet européen de Copenhague (en décembre) ne doit pas fixer de date pour le début des négociations d'adhésion avec la Turquie", comme le réclame Ankara, a affirmé M. Poettering.
     "Il y a besoin de débat" sur l'entrée de la Turquie, a souligné M. Poettering, qui a regretté que le statut officiel de candidat ait été accordé à ce pays "en seulement quelques minutes" au sommet européen d'Helsinki, en 1999.

    Le groupe PPE souhaite lancer une réflexion sur la possibilité d'un "partenariat particulier" avec la Turquie, qui soit intermédiaire entre l'adhésion et les actuels accords d'association avec les pays tiers, a-t-il indiqué. "Il faut envisager toutes les possibilités", a-t-il souligné.

    Le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, le PPE allemand Elmar Brok, a pour sa part indiqué à l'AFP que ce nouveau statut intermédiaire doit faire l'objet d'une réflexion, pas seulement pour le cas de la Turquie mais aussi d'autres pays comme l'Ukraine.
     Ce statut devrait notamment aller plus loin qu'un accord d'association sur le plan de la sécurité extérieure, et aussi en matière de police et de justice, a-t-il estimé.

    Le groupe PSE (social-démocrate), le deuxième groupe du Parlement européen, est pour sa part favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, qui est "laïque" et "n'est pas un club chrétien", a souligné pour sa part son président Enrique Baron Crespo.

    "A titre personnel, je pense qu'il serait prématuré" de fixer une date pour le début des négociations d'adhésion au sommet de Copenhague, a-t-il toutefois ajouté. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Schroeder croit en un "signal" au sommet européen de Copenhague

    Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a déclaré mardi "penser qu'il y aura un signal supplémentaire au sommet de l'Union européenne à Copenhague" à la mi-décembre à propos d'une adhésion de la Turquie à l'UE, tout en appelant Ankara à "faire plus" sur Chypre et la Macédoine.

    Lors d'une conférence de presse commune avec le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, à Berlin, le chancelier allemand a rappelé que Rome et Berlin "avaient toujours clairement manifesté leur intérêt de rapprocher la Turquie de l'Union européenne" et qu'ils "s'étaient toujours engagés pour que des signaux en ce sens soient émis".

    "Cela a été le cas à Bruxelles et cela sera aussi le cas à Copenhague", a estimé Gerhard Schroeder, sans toutefois spécifier quel signal il attendait exactement de Copenhague. Le chef du gouvernement italien ne s'est pas exprimé sur le sujet.

    Berlin souhaite que les pays membres de l'UE conviennent à Copenhague d'un "rendez-vous" ultérieur, où pourrait être fixée une date pour commencer les négociations d'adhésion en fonction des progrès accomplis d'ici là sur les critères d'entrée dans l'Union.

    Dans ce contexte, le chancelier Schroeder a invité le nouveau gouvernement turc à "faire clairement plus" pour réagir aux propositions de Koffi Annan sur Chypre, ainsi que sur la question du déploiement d'une force de paix de l'UE en Macédoine.

    Selon un plan de paix de l'ONU pour Chypre, les dirigeants des deux communautés chypriotes, grecques et turques, signeraient "avant la tenue du Conseil européen de Copenhague" un accord sur les grandes lignes d'un arrangement constitutionnel et de partage du territoire.

    Sur la Macédoine, l'UE a affiché sa volonté de remplacer l'Otan dans le pays, ce qui serait la première opération militaire commune européenne, mais certains pays membres exigent au préalable la conclusion d'un accord sur des relations permanentes entre l'UE et l'Otan.

    L'accord sur des "arrangements permanents" entre l'UE et l'Otan bute sur l'opposition de la Grèce et de la Turquie. Si Athènes a accepté fin octobre un texte de compromis, les Européens attendent toujours la réponse d'Ankara. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Le FMI se réjouit de travailler avec le nouveau gouvernement turc

    Le Fonds monétaire international (FMI) se réjouit de travailler avec le nouveau gouvernement turc, a indiqué mardi le porte-parole du Fonds, Thomas Dawson, lors d'un point de presse.

    "Nous nous réjouissons de travailler avec le nouveau gouvernement (...) et des contacts ont été pris à Ankara" pour une prochaine visite qui permettra d'échanger des vues sur le programme des nouvelles autorités, a-t-il dit.

    "Nous enverrons une mission pour rencontrer le nouveau gouvernement dès qu'ils (les dirigeants turcs) nous auront invités (...) et nous nous attendons à ce que cela se fasse dans quelques semaines", a souligné le porte-parole sans pouvoir préciser qui participera à cette mission.

    Le programme économique de la Turquie "a bien marché, mieux que ce que les marchés avaient espéré", a-t-il noté en soulignant que "c'était une indication et une preuve du travail effectif du gouvernement et de la société turcs" dans la période post-électorale.

    "Nous espérons que ces progrès se poursuivront", a-t-il ajouté. (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Erdogan: "Nous ne voyons pas l'Union Européenne comme un club chrétien"

    Recep Tayyip Erdogan, dont le Parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) vient de former le nouveau gouvernement en Turquie, a averti qu'il ne considérait pas l'Union européenne comme un "club chrétien", au cours d'une visite à Berlin mardi soir.

    "Nous ne voyons pas en l'Union Européenne un club chrétien et nous ne voulons pas que celle-ci soit comprise comme telle", a déclaré M. Erdogan, pendant une conférence de presse commune avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer.

    Recep Tayyip Erdogan a estimé que l'UE, comme la Turquie, allaient "être mises à l'épreuve" le 12 décembre, premier jour du sommet de l'Union européenne à Copenhague. Il a réitéré à maintes reprises au cours de la conférence de presse qu'il espérait qu'une date serait fixée pour un début de l'ouverture des négociations sur une adhésion de la Turquie à l'UE.

    "La Turquie sera le meilleur exemple de la compatibilité entre l'islam et la démocratie", a-t-il affirmé, rejetant le spectre "d'une confrontation des civilisations".

    Joschka Fischer s'est quant à lui prononcé pour "un signal clair" au sommet de Copenhague à l'attention de la Turquie: "Nous souhaitons un signal clair à Copenhague. Je ne peux pas vous dire si celui-ci ira aussi loin que ce que souhaite Recep Tayyip Erdogan", a-t-il dit.

    Il a rappelé que le gouvernement allemand s'était toujours engagé pour rapprocher la Turquie et l'UE et continuerait à le faire. Il a précisé que le conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE n'avait pu se mettre d'accord sur la fixation d'une date pour l'ouverture des négociations.

    L'Union est une communauté de valeurs et cela vaut aussi bien pour les candidats que pour les Etats membres, a-t-il dit, rappelant des critères essentiels, comme la démocratie, l'Etat de droit, la tolérance et le rôle de la femme dans la société.

    Et c'est sur ces bases que le sommet de Copenhague, qui doit également donner le coup d'envoi de l'élargissement de l'UE à dix pays, va prendre des décisions, a-t-il ajouté.

    M. Erdogan avait rencontré auparavant le chancelier allemand Gerhard Schroeder avec lequel il s'était entretenu, comme avec Joschka Fischer, "dans une atmosphère très ouverte", selon les mots du chef de la diplomatie allemande.

    Plus tôt dans la journée, au cours d'une conférence de presse commune à Berlin avec le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, M. Schroeder avait estimé "qu'il y aura un signal supplémentaire au sommet de l'Union européenne à Copenhague", à la mi-décembre, quant à une adhésion de la Turquie à l'UE, et avait appelé Ankara à "faire plus" sur Chypre et la Macédoine.

    Il avait ainsi invité le nouveau gouvernement turc à "faire nettement plus" pour réagir aux propositions du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, sur Chypre, ainsi que sur la question du déploiement d'une force de paix de l'UE en Macédoine.

    Après être allé à Athènes et Madrid, Recep Tayyip Erdogan, qui mène campagne pour l'adhésion de son pays à l'Union européenne, doit quitter Berlin pour se rendre à Londres, Bruxelles, Dublin et Strasbourg.

    L'éternel débat sur l'adhésion de la Turquie à l'UE a pris un tour aigu à la suite des déclarations hostiles du président de la Convention européenne, l'ancien chef de l'Etat français Valéry Giscard d'Estaing, qui avait estimé le 8 novembre dernier que la Turquie n'était pas "un pays européen" et que son adhésion signifierait "la fin de l'Union européenne". (AFP, 19 novembre 2002)
     

    Londres apporte son soutien au programme de réformes du parti de Erdogan

    Le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw a apporté mercredi son soutien au programme de réformes du Parti de la Justice et du Développement qui vient de former un nouveau gouvernement en Turquie, en accueillant à Londres Recep Tayyip Erdogan.

    "M. Erdogan et le ministre (turc) des Affaires étrangères (Yasar) Yakis m'ont entretenu de manière détaillée des projets du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) pour poursuivre l'impressionnant programme de réformes de la Turquie", a déclaré M. Straw.

    "J'ai réaffirmé la position ferme et de longue date du Royaume-Uni soutenant une entrée de la Turquie dans l'UE", a-t-il ajouté.

    Le chef de la diplomatie britannique a également souligné que Londres et Ankara soutenaient les efforts du secrétaire-général de l'ONU, Kofi Annan, pour parvenir à un accord sur Chypre.

    "Cette visite nous a permis d'échanger sur les perspectives de parvenir à un accord durable et complet qui réponde aux besoins des deux parties", a dit M. Straw en précisant que le Royaume-Uni était "convaincu" qu'un tel accord était possible.

    L'émissaire britannique pour Chypre, Lord David Hannay, a estimé mercredi à Athènes que le moment était "très critique" pour trouver un règlement d'ici le sommet européen de Copenhague les 12 et 13 décembre, qui doit entériner l'adhésion de Chypre à l'Union européenne.

    Après être allé à Athènes, Madrid et Berlin, M. Erdogan, qui mène campagne pour l'adhésion de son pays à l'Union européenne, doit quitter Londres pour se rendre à Bruxelles, Dublin et Strasbourg. (AFP, 20 novembre 2002)
     

    Les opposants à l'adhésion turque donnent de la voix à Strasbourg

    Les adversaires d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne se font de plus en plus entendre au Parlement européen (PE), même si les eurodéputés conservent pour l'instant une position ouverte sur ce dossier délicat.

    Les eurodéputés conservateurs du PPE, le groupe le plus important du Parlement, ont rassemblé mercredi à Strasbourg plus de 150 voix en faveur d'un amendement remettant en cause la position officielle de l'UE, qui veut que la Turquie soit un candidat à l'adhésion comme les autres.

    Deux semaines après la déclaration du président de la Convention sur l'avenir de l'Europe Valéry Giscard d'Estaing contre l'entrée d'Ankara dans l'UE, l'amendement, finalement rejeté par 376 voix contre 156, supprimait toute référence explicite à une possible "adhésion" turque.

    Il suggérait de proposer à Ankara un "partenariat spécial" à la place de l'entrée dans l'UE.

    Les eurodéputés ont préféré garder le texte préparé par leur Commission des affaires étrangères, qui demande aux Quinze "de s'engager de bonne foi à faire progresser le processus d'adhésion" de la Turquie.

    Pour le président du groupe PPE, Hans-Gert Poettering, l'amendement proposé par son groupe ne visait qu'à provoquer un "débat" sur l'entrée de la Turquie dans l'UE.

    Ce débat, a-t-il regretté, n'a pas eu lieu quand la Turquie a reçu son statut de pays candidat "en quelques minutes" au sommet européen d'Helsinki en 1999.

    Mais pour le député auteur de l'amendement, l'Allemand Markus Ferber, il s'agit bel et bien d'éviter que la Turquie n'entre un jour dans l'UE. "Nous voulons travailler très étroitement avec la Turquie dans beaucoup de domaines, mais cela doit rester toujours en deçà d'une adhésion", a-t-il déclaré.

    Dans tous les groupes politiques, la question de la Turquie divise.

    Officiellement, la deuxième plus importante formation du Parlement européen, le PSE (social-démocrate), conserve une position favorable à l'adhésion. Mais le groupe est lui aussi partagé. Les eurodéputés sociaux-démocrates allemands notamment sont contre, malgré la position favorable du chancelier Gerhard Schroeder.

    Même chez les Verts, traditionnellement ouverts à l'entrée de la Turquie, certains sont contre ou s'interrogent, a expliqué dans les couloirs du Parlement leur coprésident, Daniel Cohn-Bendit.

    Certains élus écologistes redoutent ainsi le bouleversement politique que représenterait l'arrivée dans l'UE d'un pays de 68 millions d'habitants, qui aurait la deuxième plus forte délégation au Parlement européen, derrière l'Allemagne.

    Cette crainte est partagée par beaucoup de députés, pour qui un accord offrant à la Turquie "toutes les caractéristiques de l'Union européenne, sauf la participation aux institutions" serait sans doute la solution idéale, affirme sous couvert de l'anonymat un responsable du Parlement, lui-même convaincu que jamais Ankara ne rejoindra l'UE.

    Selon un eurodéputé social-démocrate influent, de nombreux parlementaires espèrent que la Convention sur l'avenir de l'Europe permettra de trouver une porte de sortie honorable.

    La Convention réfléchit en effet à une nouvelle formule de partenariat avec les pays voisins de l'UE, qui aille plus loin que les actuels accords d'association, mais moins l'adhésion.

    "En tout cas, le débat doit avoir lieu", a estimé mercredi l'eurodéputé PPE français Jean-Louis Bourlanges. Pour lui, "il faut choisir entre une construction européenne universaliste, qui serait une sorte de coopération renforcée au sein de l'ONU, ou une Europe-puissance, qui soit un ensemble géopolitique limité". (AFP, 20 novembre 2002)
     

    Plus de la moitié des Français opposés à l'entrée de la Turquie (sondage)

    Plus de la moitié (55 %) des Français sont opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE), selon un sondage à paraître ce jeudi dans le quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien.

    A la question: "Etes-vous favorable ou opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne ?", 55 % de l'ensemble des personnes interrogées se sont déclarées "opposées", 33 % se disant "favorables" et 12 % ne se prononçant pas.

    Le débat sur l'adhésion de la Turquie à l'UE s'est envenimé à la suite des déclarations hostiles du président de la Convention européenne, l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, qui avait estimé le 8 novembre que la Turquie n'était pas "un pays européen" et que son adhésion signifierait "la fin de l'Union européenne".

    Ce sondage a été réalisé par l'institut CSA le 20 novembre auprès d'un échantillon national représentatif de 924 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas. (AFP, 21 novembre 2002)
     

    La Turquie a toute sa place en Europe, selon Jacques Chirac

    La Turquie a "toute sa place" en Europe, mais la procédure devant éventuellement aboutir à son entrée dans l'Union européenne (UE) ne pourra être engagée que si les critères politiques et économiques, définis par les Quinze avant toute adhésion, sont respectés, a déclaré vendredi à Prague le président français Jacques Chirac.

    "La Turquie a toute sa place dans l'Europe. Je sais bien que la chose peut se discuter d'un point de vue strictement géographique, mais je ne crois pas qu'on puisse la discuter du point de vue historique, de la civilisation", a déclaré M. Chirac devant la presse, à l'issue d'un sommet de l'Otan.

    Le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing, avait semé le trouble au début du mois en affirmant que la Turquie, candidate à l'adhésion à l'UE, n'était pas un pays européen.

    M. Chirac a par ailleurs indiqué "comprendre" l'objectif de la Turquie d'obtenir une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion à l'occasion du sommet européen de Copenhague en décembre prochain. Mais, a-t-il ajouté, "il est évident que cette procédure (d'adhésion) ne pourra être engagée, quelle que soit la date fixée, que s'il est clair que les critères de Copenhague sont appliqués". L'UE a défini en 1993, lors d'un précédent sommet dans la capitale danoise, des critères politiques et économiques qui imposent essentiellement aux pays candidats d'être démocratiques et dotés d'une économie de marché.

    La place de la Turquie en Europe ne peut pas non plus se discuter "du point de vue de l'intérêt politique et économique de l'Union" européenne, a ajouté M. Chirac. Mais cela suppose que la Turquie accepte de faire les réformes qu'elle s'est engagée à adopter pour respecter ces critères, "c'est une condition indispensable, sine qua non", a-t-il expliqué.

    Ankara semble toutefois "avoir la volonté d'achever ces réformes", a encore indiqué le président français. Interrogé sur l'arrivée au pouvoir à Ankara d'islamistes modérés, M. Chirac a assuré qu'il n'y avait aucune raison d'avoir de l'inquiétude. "Naturellement nous observons (la situation), nous attendons, et nous n'avons aucune inquiétude car nous n'avons aucune raison d'avoir des inquiétudes", a déclaré M. Chirac. D'ailleurs, a-t-il ajouté, tous ceux qui ont écouté les différents responsables turcs, dont Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en Turquie, "n'ont pas lieu d'être inquiets".

    M. Chirac a également réagi contre la tentation de poser le débat en termes d'"affrontement de religions", en réponse à une question évoquant l'arrivée éventuelle de "60 millions de musulmans turcs" dans l'UE. "Vous dites 60 millions de musulmans turcs, c'est curieux car vous ne dites pas 60 millions de chrétiens français", a-t-il répondu. "La Turquie est un pays laïc, et nous attendons bien entendu qu'elle ne remette pas en cause cette laïcité", a expliqué le président français.

    M. Chirac a par ailleurs indiqué "avoir bon espoir" que la Grèce et la Turquie règlent leur différend sur Chypre en parvenant à un accord "assez rapidement" après la tenue du sommet européen de Copenhague, prévu à la mi-décembre et qui devrait décider de l'élargissement de l'UE à dix nouveaux pays, dont Chypre. (AFP, 22 novembre 2002)
     

    Relations Otan-UE: M. Chirac fait part de son "irritation" au président turc

    Le président français Jacques Chirac a fait part jeudi au président turc Ahmet Nedec Sezer de son "irritation" du fait du blocage par la Turquie d'accords entre l'Otan et l'Union européenne qui permettraient à celle-ci de mener des opérations autonomes, a rapporté la porte-parole de l'Elysée.

    M. Chirac a dit "ne pas bien comprendre les problèmes actuels", a rapporté la porte-parole Catherine Colonna après un entretien d'une heure entre les deux dirigeants en marge du sommet de l'Otan.

    "Il a qualifié le sujet d'irritant et a émis l'espoir que les choses changent le plus rapidement possible", a-t-elle ajouté.

    M. Chirac a déjà déclaré qu'il souhaitait qu'une solution soit trouvée avant le sommet européen de Copenhague, les 13 et 14 décembre.
     Faute d'arrangements entre l'Alliance atlantique et l'UE, les Européens n'ont pas été en mesure de prendre la relève de l'Otan en Macédoine comme ils l'avaient prévu, portant un coup à la crédibilité de l'Europe en matière de défense.

    Mme Colonna a également annoncé que M. Chirac recevrait le 27 novembre à Paris Recep Tayyip Erdogan, dont le parti de la Justice et du Développement (AKP) issu de la mouvance islamiste vient de former le nouveau gouvernement en Turquie après sa victoire écrasante aux élections.

    M. Erdogan a entrepris une tournée européenne dans le cadre d'une campagne pour l'adhésion de la Turquie à l'UE.

    Ankara demande que le sommet de Copenhague, qui doit entériner l'entrée de dix pays d'Europe centrale et du sud, fixe dès maintenant une date pour ouvrir les négociations d'adhésion. (AFP, 21 novembre 2002)
     

    Ankara "insiste" pour une date de négociations à Copenhague

    Le gouvernement et l'opposition turc ont réclamé avec "insistance" vendredi que le sommet européen de Copenhague, en décembre, fixe une date de négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

    "Nous ne voulons pas de réponse dilatoire de la part de l'UE. La demande (d'intégration) de la Turquie est différée depuis 40 ans, nous ne supportons plus que celle-ci soit retardée", a déclaré devant la presse Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en Turquie.

    "Nous réclamons avec insistance une date pour l'amorce des négociations d'adhésion, il est du droit de la Turquie de l'obtenir", a-t-il estimé.

    Il s'exprimait conjointement avec Deniz Baykal, le chef du parti Républicain du Peuple (CHP, social-démocrate, opposition).

    La Turquie a signé en 1963 un accord d'association avec la CEE et est candidat à l'entrée à l'UE depuis le sommet européen d'Helsinki en 1999.

    M. Erdogan est rentré tôt vendredi d'une tournée des capitales européennes à la veille du sommet de Copenhague, les 12-13 décembre où la Turquie veut obtenir une date officielle, dès 2003, pour le début des négociations d'adhésion à l'UE.

    Le leader de l'AKP, un parti aux origines islamistes qui a formé le nouveau gouvernement à l'issu des élections du 3 novembre, a souligné que la Turquie avait accompli de "très sérieuses" réformes législatives et constitutionnelles pour s'aligner sur les normes européennes en matière de démocratie et des droits de l'Homme, assurant que certains "problèmes" dans leur mise en oeuvre seront rapidement surmontés.

    "Si un avis défavorable est émis à Copenhague (concernant la Turquie), ils (les Quinze) en subiront les conséquences", a mis en garde M. Erdogan, sans autre précision.

    M. Baykal a de son côté estimé que la Turquie devait absolument décrocher une date à Copenhague, soulignant qu'il en allait de la "crédibilité, de l'intégrité et de la respectabilité" de l'UE. (AFP, 22 novembre 2002)
     

    Le président turc doute de la sincérité des Quinze

    Le président turc Ahmet Necdet Sezer a indiqué vendredi qu'il ne pensait pas que les dirigeants de l'Union européenne avaient été "100% sincères" au cours d'une série d'entretiens bilatéraux, en marge du sommet de l'Otan à Prague.

    Le président turc a dit s'être entretenu à Prague avec les dirigeants de la France, du Danemark (qui assure l'actuelle présidence semestrielle de l'UE), de l'Italie et de l'Espagne, ainsi au'avec le Haut représentant de l'UE Javier Solana. Chacun a souligné que s'ils n'avaient pas personnellement d'objections à l'entrée de la Turquie dans l'UE, d'autres pays en avaient, a-t-il rapporté.

    "Tout le monde dit la même chose. Je ne crois pas qu'ils soient à 100% sincères dans leurs réponses", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan à Prague.

    Le président turc a indiqué avoir reçu, en revanche, le soutien du président George W. Bush, alors que Washington pousse pour un ancrage plus marqué de la Turquie dans l'Europe.

    La Turquie est candidate à l'UE depuis 1999 et réclame depuis une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion, qu'elle souhaite obtenir au sommet des Quinze à Copenhague les 12 et 13 décembre.

    "Il est important que la Turquie obtienne une date le 12 décembre" à Copenhague, a déclaré le président turc.

    "Si cela ne se produit pas, cela va créer une continuation de l'incertitude dans les relations entre la Turquie et l'Union européenne et de nouvelles divisions en Europe", a-t-il prévenu.

    Quant à un accord entre l'Otan et l'UE, le président turc a indiqué qu'Ankara entendait "continuer à avoir une approche constructive" sur la politique européenne de défense.

    "Si l'UE affiche également une approche constructive, nous pensons que nous pouvons parvenir à une conclusion satisfaisante prochainement", a-t-il déclaré.

    Les Européens attendent qu'Ankara accepte un document qu'ils ont adopté au cours de leur dernier sommet à Bruxelles, les 24 et 25 octobre, sur la conclusion d'arrangements permanents entre l'UE et l'Alliance atlantique.

    Les Quinze ont besoin de cet accord pour la mise en place de la future force de réaction rapide de l'UE l'année prochaine.

    Toutefois, le président turc a indiqué qu'il n'y avait "aucune relation" entre un accord à ce sujet et "l'annonce d'une date pour le lancement de négociations d'adhésion avec la Turquie".

    "Cela vaut aussi pour Chypre", a-t-il ajouté. (AFP, 22 novembre 2002)
     

    Rasmussen s'attend à "une bonne décision pour l'UE et la Turquie" à Copenhague

    Le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen a estimé qu'"une bonne décision pour l'UE et la Turquie sera prise au sommet européen de Copenhague", des 12 et 13 décembre, à l'issue d'un entretien avec Recep Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du Développement (AKP).

    M. Erdogan, vainqueur des dernières élections législatives en Turquie, est venu, dans le cadre d'une tournée européenne, plaider auprès de la présidence danoise de l'UE en faveur d'une date d'ouverture des négociations d'adhésion pour son pays.

    "La Turquie obtiendra une date lorsqu'elle remplira les critères politiques, et elle n'a pas encore rempli tous ces critères", a souligné M. Rasmussen au cours d'une conférence de presse commune, en "reconnaissant les progrès importants accomplis dans le processus de réformes" en Turquie.

    "Il est encore trop tôt pour dire exactement quelle décision sera prise à Copenhague. Mais je pense que ce sera une bonne décision pour l'Union européenne et la Turquie", a-t-il indiqué.

    Pour y parvenir, le président en exercice de l'UE a appelé le gouvernement d'Ankara à "établir une feuille de route avec un calendrier pour l'application de la série de réformes déjà adoptée", car "nous (l'UE) avons besoin d'une image (idée) claire de l'application de ces réformes".

    "Une telle feuille de route est essentielle dans le processus de décision (de l'UE). C'est la raison pour laquelle j'ai encouragé le gouvernement turc à envoyer une lettre en ce sens, et une telle lettre, très utile dans nos évaluations, sera envoyée dans les jours à venir m'a assuré M. Erdogan", a-t-il ajouté.

    Le dirigeant turc a déclaré pour sa part que "le gouvernement turc travaillera d'arrache-pied pour faire parvenir à la présidence danoise un calendrier sur l'application de ces réformes avant le sommet européen" de Copenhague.

    "Nous nous attendons à ce que l'UE nous fixe une date de démarrage des négociations à Copenhague" a-t-il ajouté.

    M. Rasmussen a rappelé que "la Turquie sera traitée comme les autres candidats, ni plus ni moins", en réponse à son hôte qui s'étonnait que l'UE n'ait pas avancé de préconditions aux autres pays pour fixer une date de début des négociations avec l'UE.

    "La Turquie est le seul pays candidat à ne pas obtenir de date de démarrage des négociations" a souligné M. Erdogan, en affirmant "la détermination du gouvernement, de tous les partis, de 80% de la population, d'adhérer à l'Union européenne", et d'appliquer sur le terrain les réformes nécessaires, avec entre autres, "une tolérance zéro pour la torture".

    "Le succès de la Turquie, -en entrant dans l'UE- constituera un exemple pour les nations musulmanes, spécialement en démontrant que démocratie et transparence peuvent aller main dans la main avec l'islam" selon le dirigeant turc.

    Rejetant les craintes des Européens de voir un Etat musulman devenir membre pour la première fois d'un "club chrétien", M. Erdogan a affirmé que "l'adhésion de la Turquie ne conduira pas à un choc de civilisations, mais à une intégration de civilisations". (AFP, 26 novembre 2002)
     

    UE: Berlin s'engagera pour un signal clair à Ankara au sommet de Copenhague

    Berlin va s'engager pour que l'Union Européenne donne au sommet de Copenhague mi-décembre à la Turquie, candidate à une adhésion à l'UE, un "signal clair", a déclaré mercredi le chancelier allemand Gerhard Schroeder.

    "L'Allemagne va s'engager pour que soit donné au sommet de Copenhague un signal clair qui aille au-delà de celui donné au sommet de Bruxelles en octobre", a dit le chancelier allemand, lors d'une conférence de presse en compagnie du président turc Ahmet Necdet Sezer, en visite à Berlin.

    Fin octobre, les Quinze avaient adressé au sommet de Bruxelles des signaux positifs à la Turquie, mais l'ouverture de négociations d'adhésion n'était toujours pas d'actualité.

    M. Schroeder n'a pas indiqué si une date précise pour l'ouverture des négociations d'adhésion serait donnée à la Turquie au sommet de Copenhague.

    Le processus d'entrée de ce pays dans l'UE "a besoin de temps et prendra du temps", a-t-il ajouté. M. Schroeder a souligné qu'il était dans "l'intérêt national" de l'Allemagne qu'Ankara ait une perspective d'entrée et que soient "soutenues les réformes engagées par ce pays".

    Ahmet Necdet Sezer a indiqué "espérer que sa visite à Berlin aura un effet positif pour l'intégration de son pays dans l'UE". M. Sezer s'est également entretenu mercredi matin avec le président allemand Johannes Rau, après avoir été reçu avec les honneurs militaires.

    "L'Allemagne a une position très importante au sein de l'Union européenne" et peut "jouer un rôle décisif" quant à l'entrée de la Turquie, a estimé M. Sezer.

    Au programme de M. Sezer figure également une visite de la Porte de Brandebourg en compagnie du maire de Berlin Klaus Wowereit. Le Turc doit repartir de Berlin mercredi soir. (AFP, 27 novembre 2002)
     

    Hubert Védrine: la Turquie n'est "pas en Europe"

    L'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a redit mercredi son opposition à une intégration de la Turquie dans l'Union européenne car ce pays n'est "pas en Europe", et s'est prononcé plutôt pour un "partenariat" entre ce pays et l'UE.

    Estimant que le débat actuel a été "mal posé", M. Védrine a expliqué sur France Inter qu'il "aurait été plus clair dès le début de dire à la Turquie: vous êtes un grand pays mais vous n'êtes pas en Europe donc on va vous proposer une alliance d'un type particulier".

    L'ancien ministre s'est dit favorable à "un grand partenariat stratégique" avec la Turquie, "quelque chose qui n'est pas l'adhésion mais qui est plus que l'accord d'association", qui serait proposé aussi à d'autres "grands pays voisins" comme la Russie, l'Ukraine, les Etats du Maghreb, Israël ou encore "un jour l'Etat palestinien".

    Concernant la Turquie, la question religieuse n'est "pas le sujet" pour M. Védrine, qui a cité le cas de l'Albanie, "pays musulman" qui a vocation à entrer "un jour" dans l'Union européenne. (AFP, 27 novembre 2002)
     

    Giscard d'Estaing réitère son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE

    Le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe, Valéry Giscard d'Estaing, a réaffirmé mercredi à Paris son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union europénne.

    "La Turquie pouvait entrer dans l'Union Européenne. Elle n'avait pas d'impossibilité du fait d'une occupation ou de certaines conditions politiques. On constate que ceci ne s'est pas produit", a déclaré M. Giscard d'Estaing devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française.

    "Les autres, les pays de l'Est, c'est parce qu'ils ne pouvaient pas, certains étaient sous le joug soviétique" a-t-il ajouté.

    "Cessons de parler de l'élargissement suivant. Lorsque l'Europe aura progressé dans son élargissement, elle se posera la question de savoir s'il est possible d'envisager un autre élargissement", a ajouté l'ancien président français.

    "L'extension de l'Europe au-delà des frontières européennes, a-t-il ajouté, devra faire l'objet d'un débat sur où seront ces frontières", a-t-il ajouté, en estimant que l'on "ne pourra évacuer le problème de la Russie, de l'Ukraine, des pays du Maghreb".

    M. Giscard d'Estaing avait catégoriquement rejeté une éventuelle intégration de la Turquie dans l'UE, estimant que ce serait "la fin de l'Union européenne", dans un entretien publié début novembre par le journal français Le Monde. (AFP, 28 novembre 2002)
     

    Erdogan juge "déplacées" les déclarations de Giscard d'Estaing sur la Turquie

    Le chef du parti musulman au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a jugé "déplacées", mercredi soir à Paris, les déclarations du président de la Convention sur l'avenir de l'Europe Valéry Giscard d'Estaing, qui s'oppose à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

    Interrogé par la chaîne de télévision France 2, M. Erdogan a dit "évidemment nous sommes en Europe. Il y a une partie de la Turquie qui est géographiquement en Europe et une partie qui est en Asie. Mais du point de vue de sa mentalité la Turquie est européenne. Il faudrait l'accepter".

    Il a jugé que les propos de M. Giscard d'Estaing étaient "déplacés parce qu'il est à la tête de la convention pour les institutions européennes alors que la Turquie fait partie de la convention, fait partie de l'OCDE, fait partie du conseil de l'Europe et de l'OTAN".

    Il a ajouté qu'ensuite "les pays européens ont renié ces déclarations" de M. Giscard d'Estaing.

    Il a en outre récusé l'expression d'islamiste utilisé pour qualifier son parti, la jugeant "fausse". "Nous ne sommes pas un parti islamiste, nous sommes démocratiques, certainement conservateurs, mais avant tout des démocrates", a-t-il expliqué.

    M. Giscard d'Estaing rejette catégoriquement l'éventuelle intégration de la Turquie dans l'UE, estimant que ce serait "la fin de l'Union européenne". Il souligne que la Turquie se trouve pour l'essentiel en Asie, que sa capitale Ankara ne se trouve pas en Europe et que 95 pc de sa population ne vit pas en Europe.

    "L'extension de l'Europe au-delà des frontières européennes devra faire l'objet d'un débat sur où seront ces frontières", a-t-il notamment déclaré mercredi à ce sujet. (AFP, 27 novembre 2002)
     

    Le commissaire Verheugen: la discussion sur la Turquie "vient un peu tard"

    Le commissaire européen chargé de l'élargissement Gunter Verheugen a affirmé mercredi à Paris que la discussion sur l'opportunité de la candidature de la Turquie à l'adhésion à l'UE "venait un peu tard".

    "La Turquie est candidate à l'adhésion comme tous les autres pays" et "la discussion sur l'opportunité de sa candidature vient un peu tard", a déclaré le commissaire européen auditionné par la délégation de l'Assemblée nationale française pour l'Union européenne.

    Il a rappelé qu'en 1999 lors du sommet d'Helsinki, "les 15 avaient tranché avec l'accord de la France".
     "Cette décision a déjà modifié considérablement la Turquie, alors il ne faut pas modifier une stratégie qui marche, il faut poursuivre dans cette voie", a souligné le commissaire.

    "Mais pour l'instant aucun des critères exigés pour l'adhésion, qu'ils soient politiques ou économiques, ne sont remplis par la Turquie", a-t-il ajouté.

    Pour lui, "les inquiétudes n'ont pas de raison d'être, car si la Turquie arrive au point où elle remplit les critères alors ce sera une Turquie qui n'aura rien à voir avec la Turquie d'aujourd'hui".

    Il a souligné que la fixation d'une date pour l'ouverture des négociations en vue de l'adhésion réclamée par Ankara incombait aux chef d'Etat européens. "Mais une telle décision signifiera que l'on aura passé le point de non retour avec la Turquie", a-t-il averti. Il a souligné que la Commission n'avait pas recommandé de date "car les critères politiques ne sont pas remplis".

    Quant à la question de l'adhésion de Chypre, elle "fera l'objet d'une décision lors du prochain sommet de Copenhague et il ne pourra pas y avoir de report", a-t-il relevé.

    Mais "Copenhague n'est pas forcément la dernière marche et nous pouvons aménager le traité sur le plan des procédures", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il serait possible de négocier les modalités ensuite. Mais, il faut d'abord "que les parties en conflit acceptent la proposition de base du secrétaire général des Nations Unies", a-t-il insisté.

    Le plan de l'ONU prévoit un accord général entre les dirigeants des deux communautés chypriotes avant la tenue du sommet de l'Union européenne à Copenhague les 12 et 13 décembre, qui doit décider de l'entrée de Chypre dans l'UE. (AFP, 28 novembre 2002)
     

    La France encourage la Turquie et veut un consensus européen

    Le président français Jacques Chirac a encouragé mercredi soir la Turquie à poursuivre ses réformes en vue d'une adhésion à l'Union européenne mais s'est gardé de se prononcer sur une date d'ouverture des négociations en disant vouloir un "consensus européen".
     Il a souhaité que cet accord soit "aussi acceptable que possible par la Turquie", lors d'un entretien à l'Elysée avec le chef du parti islamiste au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a rapporté la porte-parole de la présidence Catherine Colonna.

    De son côté, dans un souci de lever les réticences européennes, M. Erdogan a annoncé à la presse une révision des dispositions de la Constitution turquie concernant les partis et la loi électorale, ainsi qu'une série de mesures en faveur des droits de l'Homme.

    "La constitution sera révisée afin de satisfaire aux critères de Copenhague", a déclaré M. Erdogan qui a également annoncé des mesures concernant la liberté d'expression et le travail des ONG.

    Les recommandations de la Cour européenne des droits de l'Homme "seront mises en oeuvre et une priorité sera donnée à la ratification des conventions internationales", a-t-il dit.

    Paris est la dernière étape de M. Erdogan qui a entamé le 13 novembre une tournée européenne pour convaincre les Quinze de fixer une date pour le démarrage de négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE lors du sommet de Copenhague les 12 et 13 décembre.

    Bousculant le protocole, M. Chirac a accueilli personnellement M. Erdogan sur le perron du palais, un geste habituellement réservé aux seuls chefs d'Etat et de gouvernement. Le président français et le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP) se sont ensuite longuement serrés la main sous les flashes des photographes.

    L'entretien, auquel ont participé le ministre turc de la Défense Vecdi Gonul et la ministre française des Affaires européennes Noëlle Lenoir, a duré une heure et quart.

    M. Chirac a redit "sa conviction que la Turquie a toute sa place dans l'Europe dans la mesure où elle adhère aux mêmes valeurs que l'Europe et respecte ce que nous appelons les critères de Copenhague", a dit Mme Colonna.
     L'UE a défini en 1993, lors d'un précédent sommet à Copenhague, des critères politiques et économiques qui imposent essentiellement aux pays candidats d'être démocratiques et dotés d'une économie de marché.

    Le président français s'est déclaré "heureux des réformes engagées" et il "a noté avec satisfaction la détermination du gouvernement turc à les poursuivre", a souligné la porte-parole.

    Elle a indiqué que M. Erdogan avait assuré M. Chirac de "la détermination de son gouvernement à poursuivre le travail engagé et à tout mettre en oeuvre pour que ces critères soient remplis".
     Mais sur la question cruciale de la date d'ouverture des négociations, M. Chirac a indiqué que la France n'avait pas arrêté sa position sur la nature du "signal complémentaire" qui devait être adressé à la Turquie lors du sommet de Copenhague.

    Les Quinze peuvent soit décider d'une date dès Copenhague soit fixer un nouveau rendez-vous pour examiner la question.

    "Sur ce point, la France n'a pas arrêté sa position car elle privilégie la recherche d'un consensus européen aussi acceptable que possible par la Turquie", a dit Mme Colonna.
     Cette position traduit la prudence des dirigeants français alors que la perspective d'une adhésion de la Turquie, désormais dirigée par un parti islamique, provoque en France une division passant par tous les partis politiques.

    M. Giscard d'Estaing avait estimé début novembre que l'adhésion de la Turquie serait "la fin de l'Union européenne".

    Mercredi, M. Erdogan a jugé "déplacées" ces déclarations. Il a également récusé l'expression d'islamiste utilisée pour qualifier son parti, la jugeant "fausse". "Nous ne sommes pas un parti islamiste, nous sommes démocratiques, certainement conservateurs, mais avant tout des démocrates", a-t-il expliqué. (AFP, 27 novembre 2002)
     

    Erdogan a parcouru l'Europe pour obtenir le feu vert de l'UE à Copenhague

    Le chef du parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a effectué une tournée marathon dans les pays de l'Union européenne pour obtenir un feu vert du sommet européen de Copenhague, à la mi-décembre, à l'ouverture de négociations d'adhésion de son pays à l'UE.

    Mais sa tournée, selon les observateurs, avait également pour but d'asseoir sa légitimité politique, tant à l'étranger qu'en Turquie, où il n'a pour le moment pas sa place au gouvernement, en raison d'une décision de justice le déclarant inéligible du fait d'une ancienne condamnation pour "incitation à la haine religieuse".

    M. Erdogan, dans la foulée de la victoire de son parti aux élections du 3 novembre, a visité du 13 au 29 novembre tous les Etat membres de l'UE, à l'exception de l'Autriche en raison de la campagne électorale qui s'y déroulait.

    A chaque étape, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP) a tenu à rassurer ses interlocuteurs sur les objectifs politiques de son parti, créé il y a un an, et à souligner que la Turquie, "européenne de par sa mentalité" a vocation à intégrer l'UE.

    La Turquie est officiellement candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis 1999, mais, en octobre dernier, la Commission européenne a refusé de fixer une date pour le début des négociations d'adhésion, arguant du fait que la Turquie ne remplit pas tous les critères politiques.

    La Turquie souhaite que le sommet de Copenhague, les 12 et 13 décembre, fixe une date pour l'amorce, dès 2003, des discussions d'adhésion.

    Le dirigeant turc a aussi pris ses distances à l'égard de la politique européenne du précédent gouvernement, indiquant qu'un refus à Copenhague ne provoquerait pas une rupture des relations.

    Il est même allé jusqu'à qualifier d'"évolution positive" une éventuelle "date pour une date" concernant l'ouverture des négociations d'adhésion, mesure qui reviendrait à retarder une décision officielle à Copenhague, permettant à l'Europe de se donner le temps d'évaluer les réformes démocratiques engagées par la Turquie tout en assurant Ankara que les négociations ne seront pas indéfiniment remises.

    "C'est le plus vaste programme de lobbying international de l'histoire de la Turquie", a estimé dimanche un éditorialiste du journal libéral Radikal, soulignant que M. Erdogan a réussi à "convaincre" huit des 14 pays qu'il a visités de fixer une date pour la Turquie au sommet européen.

    Lors de ses visites, M. Erdogan s'est engagé à poursuivre les réformes avec une priorité accordée à la lutte contre la torture pour laquelle la Turquie est souvent épinglée.

    Déclaré inéligible aux élections qui ont donné une très large majorité parlementaire à l'AKP, M. Erdogan, qui n'a pas de place officielle au gouvernement, a choisi son bras droit Abdullah Gul pour occuper les fonctions de Premier ministre.

    Et il espère, grâce à des amendements à la constitution et aux lois, devenir lui-même Premier ministre le plus rapidement possible.

    Nombreux sont ceux toutefois qui attribuent sa détermination à visiter les capitales européennes, autant à sa volonté d'affermir sa position au sein de son parti et auprès de l'opinion publique, qu'à un "amour" soudain pour le club européen, qu'il a critiqué par le passé.

    L'ex-Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, ancien mentor de M. Erdogan avec qui il est désormais en froid, a affirmé dans une récente interview télévisée que le dirigeant turc recherchait le soutien "moral" des pays européens pour devenir Premier ministre.

    "Il lui déplaît beaucoup de rester dans l'ombre de Gul", a-t-il estimé.

    Cependant, le zèle des nouveaux dirigeants turcs ne suffira peut être pas à décrocher une date à Copenhague, estiment les analystes.

    Chypre, divisé en secteurs turc et grec depuis 1974, constitue un élément-clé du puzzle européen d'Ankara.

    Un plan de réunification soumis aux parties prévoit un accord général entre les dirigeants des deux communautés chypriotes avant le sommet de Copenhague, qui doit décider de l'entrée de Chypre dans l'UE.

    Mais obtenir la signature d'un accord entre les deux dirigeants chypriotes avant Copenhague semble de plus en plus difficile. (AFP, 1 décembre 2002)
     

    RELATIONS REGIONALES / REGIONAL RELATIONS

    Prudence en Israël après la victoire des islamistes en Turquie

    La victoire d'un parti islamiste, même modéré, aux élections législatives en Turquie constitue a priori une mauvaise nouvelle pour Israël, mais les diplomates et les analystes israéliens ont accueilli sans inquiétude particulière cette nouvelle.

    "Je ne suis pas du tout pessimiste, au contraire, je pense que les relations étroites entre Israël et la Turquie vont se poursuivre", a déclaré lundi à l'AFP, Uri Gordon, premier ambassadeur israélien en Turquie (1990-1994).

    "Si la Turquie veut intégrer l'Union européenne et continuer à avoir de bonnes relations avec les Etats-Unis, deux options d'intérêt stratégique, le nouveau pouvoir ne peut pas modifier ses relations avec Israël", a poursuivi l'ambassadeur.

    La Turquie, pays musulman mais Etat laïque, est le principal allié régional d'Israël depuis 1996, date de la signature d'un accord de coopération militaire qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran.

    Depuis, les deux pays organisent régulièrement des manoeuvres militaires conjointes et ont noué d'importants liens économiques.

    Les deux pays sont en train de finaliser un accord portant sur la vente de 50 milliards de m3 d'eau à Israël.

    En juillet, la Turquie a confié la modernisation de quelque 300 hélicoptères, à la compagnie publique israélienne Israeli Military Industries (IMI) pour un montant de 110 millions de dollars.

    Ce projet est le deuxième à être confié aux Israéliens depuis le début de l'année après la modernisation de 170 chars M-60 de fabrication américaine pour un montant de 668 millions de dollars.

    Pour l'analyste israélien Ephraïm Inbar, le parti islamiste modéré qui a remporté les élections législatives "n'est pas une formation anti-israélienne".

    "Je ne crois pas que leur victoire aura un effet négatif sur les relations entre Israël et la Turquie", a-t-il ajouté.

    Selon les résultats complets officieux donnés lundi par l'agence Anatolie, le parti islamiste modéré de la Justice et du développement (AK) a remporté dimanche une victoire sans précédent aux législatives, avec 34,2% des suffrages, et formera le prochain gouvernement de la Turquie.

    L'AK a été fondé il y a un peu plus d'un an sur les cendres d'un parti islamiste interdit.

    Début avril, cette formation avait dénoncé le "terrorisme d'Etat" pratiqué par l'Etat hébreu contre l'Autorité palestinienne, lors de l'opération "Rempart" lancée par l'armée israélienne en Cisjordanie en représailles à plusieurs attentats suicide anti-israéliens.

    Toutefois, l'ambassadeur Gordon estime que ce parti changera d'attitude une fois au pouvoir.

    "C'est une très grande différence entre être dans l'opposition et être au pouvoir", a-t-il dit.

    "Il pourrait y avoir quelques déclarations désagréables à l'égard d'Israël, mais, a souligné M. Gordon, les déclarations de certains pays européens ne sont pas non plus toujours agréables".

    Un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré sous couvert de l'anonymat que la victoire des islamiste modérés "ne devait pas apporter des changements importants" dans les relations entre les deux pays.

    "Le ton (à l'égard d'Israël) pourrait être plus critique mais en ce qui concerne la coopération militaire, elle répond aux intérêts stratégiques des deux pays et il faut tenir compte de l'armée turque dont l'influence reste très importante", a-t-il poursuivi.

    La Turquie est le seul pays musulman de l'Alliance de l'Atlantique nord (OTAN). L'armée très puissante est le garant des valeurs laïques du fondateur de la Turquie moderne Kemal Atatürk. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    Les Chypriotes-grecs jugent favorablement la victoire de l'AK en Turquie

    Le gouvernement chypriote a estimé lundi que la victoire du parti de la Justice et du Développement (AK, parti islamiste modéré) aux élections turques de la veille était un pas dans la bonne direction pour la réunification de Chypre.

    "C'est positif", a dit aux journalistes le ministre des Affaires étrangères chypriote, Yiannakis Cassoulidès.

    "Nous devons cependant attendre pour voir quelle politique va adopter le parti de M. Erdogan sur la question chypriote", a-t-il ajouté.

    L'AK dirigé par Recep Tayyip Erdogan a engrangé 34,2% des suffrages lors des législatives en Turquie, emportant 363 des 550 sièges au Parlement.

    Le Premier ministre sortant Bulent Ecevit le père de "l'invasion turque" du nord de l'île en 1974 et dont le parti le DSP n'a obtenu qu'1% des voix était considéré comme hostile à la réunification de Chypre qui doit faire son entrée dans l'Union européenne en 2004.

    Le gouvernement de la République de Chypre, reconnu par la communauté internationale, a été encouragé par les déclarations de M. Erdogan durant sa campagne électorale mais a demandé que celles-ci soient concrétisées, a dit M. Cassoulidès.

    "Nous devons prendre en considération le fait qu'en Turquie la politique n'est pas l'oeuvre des gouvernements mais du Conseil national pour la sécurité, dans lequel l'armée joue un rôle essentiel", a-t-il ajouté.

    Des négociations directes entre le dirigeant chypriote-grec Glafcos Cléridès, président de la République de Chypre et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par la Turquie) se poursuivent depuis janvier 2002 pour tenter de réunifier l'île mais n'ont donné jusqu'ici aucun résultat tangible.

    Chypre est divisée en deux secteurs, grec au sud et et turc au nord, depuis 1974, date de l'intervention militaire de la Turquie à la suite d'un coup d'Etat soutenu par la junte au pouvoir à Athènes et visant à rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 4 novembre 2002)
     

    L'AK réaffirme son opposition à une intervention américaine en Irak

    Le parti vainqueur aux élections législatives en Turquie a réaffirmé mardi son opposition à une intervention américaine contre l'Irak jugeant que Bagdad se prépare à coopérer avec les Nations-Unies, a rapporté l'Agence Anatolie.

    "Les Etats-Unis n'ont même pas le soutien de leur propre opinion publique et une telle opération poserait des problèmes de légitimité internationale", a estimé Yasar Yakis, un des vice-présidents du parti islamiste modéré de la Justice et du Développement (AK). Dimanche, un autre haut responsable de ce parti avait déjà affirmé son opposition à une guerre en Irak.

    Selon M. Yakis, ancien ambassadeur, Bagdad accepte à présent les inspections de l'ONU visant à certifier que l'Irak ne possède pas d'armes de destruction massive et, il est donc à présent, "très difficile pour un pays de dire: 'je viens envahir votre territoire'".

    "Une telle opération pourrait même causer des ennuis à l'Amérique", a-t-il estimé.

    La Turquie, un membre de l'Otan et un allié privilégié des Etats-Unis dans la région, abrite actuellement des avions américains chargés de faire respecter la zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak.

    L'utilisation de ses bases à toutes autres fins nécessite toutefois l'autorisation explicite du parlement à Ankara.

    "Alors qu'il y a tant d'incertitudes, ce n'est pas le moment de donner des garanties sur l'utilisation de nos bases", a ajouté Yasar Yakis.

    Le gouvernement sortant du Premier ministre Bulent Ecevit est également opposé à une intervention militaire américaine contre l'Irak, estimant qu'une guerre déstabiliserait la région et aggraverait les problèmes économiques de la Turquie.

    Les dirigeants de l'AK, qui a remporté une majorité absolue des sièges au parlement aux élections de dimanche, se sont réunis mardi pour élaborer le prochain gouvernement. Leurs délibérations pourraient prendre plusieurs jours. (AFP, 5 novembre 2002)
     

    M. Erdogan en faveur d'un règlement à Chypre "sur la base du modèle belge"

    Le vainqueur des élections turques, l'islamiste modéré Recep Tayyip Erdogan, s'est prononcé en faveur d'un règlement à Chypre "sur la base du modèle belge", dans un entretien à la télévision publique grecque Net.

    "Les deux communautés" de Chypre "doivent se diriger vers une solution saine" et "nous, nous sommes en faveur d'un règlement sur la base du modèle belge", a déclaré le dirigeant turc, lundi soir, selon la traduction en grec faite par Net de ses propos.

    "Nous avons soumis cette proposition" au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, "que nous avons récemment rencontré", a-t-il ajouté.

    M. Annan doit présenter d'ici la mi-décembre un plan visant à la réunification de l'île, divisée depuis l'invasion turque de sa partie nord, en 1974.

    Selon plusieurs médias pro-gouvernementaux grecs, le projet de ce plan prévoit l'existence de deux entités communautaires dotées de pouvoir exécutifs limités et représentées internationalement par un Etat fédéral.

    Le Premier ministre grec, Costas Simitis, dont le pays réclame depuis des années un règlement sur la base d'un Etat fédéral bizonal, a prévenu la semaine dernière que la partie grecque pourrait être appelée prochainement à faire "des choix cruciaux" en vue d'une solution. (AFP, 5 novembre 2002)
     

    Le prochain gouvernement turc voudra développer les liens avec Israël (Mercan)

    Murat Mercan, un vice-président du parti issu de la mouvance islamiste vainqueur des élections législatives en Turquie, a déclaré jeudi que le prochain gouvernement turc souhaiterait poursuivre, voire développer, les relations d'intérêt stratégique avec Israël.

    "La politique étrangère de la Turquie sera maintenue et dans ce contexte nous voulons développer nos liens avec les pays de la région, dont Israël", a-t-il dit à l'AFP.

    Il n'y aura que des "nuances" dans les priorités du prochain gouvernement, formé par le parti de la Justice et du Développement (AK), en matière de politique étrangère, a assuré M. Mercan. "Tant qu'il n'y aura pas de puissant facteur extérieur, l'orientation de la Turquie ne changera pas", a-t-il affirmé.

    "Nos relations avec l'Irak, la Syrie et Israël ne peuvent que se renforcer et aller plus loin", a estimé M. Mercan, qui pourrait entrer dans le prochain gouvernement.

    La Turquie, pays musulman mais Etat laïc, est le principal allié régional d'Israël depuis 1996, date de la signature d'un accord de coopération militaire qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran.

    Depuis, les deux pays organisent régulièrement des manoeuvres militaires conjointes et ont noué d'importants liens économiques.

    Les deux pays sont en train de finaliser un accord portant sur la vente de 50 milliards de m3 d'eau à Israël.

    Depuis le début de l'année, la Turquie a confié deux importants projets de modernisation de chars et d'hélicoptères à Israël pour un montant de quelque 800 millions de dollars, ce qui avait provoqué la colère des islamistes en Turquie qui ont protesté contre les mesures répressives prises par l'Etat hébreu contre les Palestiniens. (AFP, 7 novembre 2002)
     

    Chypre et l'UE, premiers tests du prochain gouvernement turc

    Les épineux dossiers de Chypre et de l'Union européenne constituent les deux premiers tests du prochain gouvernement turc qui sera formé par le seul parti de la Justice et du Développement (AKP), vainqueur des élections de dimanche.

    Recep Tayyip Erdogan, le chef de l'AKP, issu de la mouvance islamiste, a été reçu jeudi par le président de la République Ahmet Necdet Sezer, sans que les deux hommes n'abordent la question de la désignation du prochain Premier ministre, a déclaré M. Erdogan au terme de l'entretien.

    M. Erdogan ne peut pas lui même devenir Premier ministre, ayant été déclaré inéligible en raison d'une ancienne condamnation pour propagande islamiste.

    Deux réunions des instances dirigeantes de l'AKP sont prévues en fin de semaine, a souligné M. Erdogan, qui ne s'est toujours pas prononcé sur qui pourrait le remplacer à la tête du prochain gouvernement.

    M. Erdogan, dont le parti a remporté la majorité absolue au parlement, a créé la surprise mercredi soir en se distançant de la politique du gouvernement sortant au sujet du dossier européen.

    Au terme d'un dîner avec des ambassadeurs de l'UE en poste à Ankara, il a affirmé que les relations entre son pays et l'UE seront maintenues même en cas de refus de l'UE de fixer une date, au sommet de Copenhague, en décembre, pour l'ouverture des négociations d'adhésion avec Ankara.

    "Nos relations se poursuivront même en cas d'un refus. Ce n'est pas la fin" a-t-il dit, cité par l'agence Anatolie,

    Le ministre de Affaires étrangères sortant, Sukru Sina Gurel, avait menacé de revoir les relations de son pays avec l'UE si elle refusait d'ouvrir, dès l'an prochain, des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.

    Il avait également agité la menace d'une annexion turque de la partie nord de Chypre au cas où l'Union européenne acceptait l'adhésion de l'île méditerranéenne avant un règlement du problème de sa partition.

    Un véritable rideau de fer divise depuis 1974 les deux communautés grecque et turque.

    M. Erdogan a indiqué que la Turquie maintiendrait le cap pour la mise en oeuvre de réformes démocratiques qui sont "bénéfiques" pour le peuple turc, ajoutant qu'il ferait tout son possible pour obtenir l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'UE.

    M. Erdogan, qui avait provoqué un malaise au ministère turc des Affaires étrangères en évoquant pour Chypre une solution selon "le modèle belge", s'est défendu jeudi d'avoir parlé à la hâte.

    "J'ai bien choisi mes mots, il n'y a rien d'anormal dans ce que j'ai dit", a-t-il déclaré.

    Athènes et les Chypriote-grecs souhaitent la mise en place d'un Etat fédéral à Chypre, tandis qu'Ankara et les Chypriote-turcs veulent une confédération de deux Etats autonomes.

    Interrogé par l'AFP sur les propos tenus par M. Erdogan, un vice-président de l'AKP, Murat Mercan, a estimé qu'il n'est pas très raisonnable de poursuivre "une attitude de faucon" sur l'Europe, critiquant implicitement le gouvernement sortant.

    "On parle de réviser nos relations, mais il faudra les renouer par la suite, mieux vaut ne pas du tout les endommager afin de poursuivre les négociations" d'adhésion, a-t-il souligné.

    L'orientation générale de la politique étrangère turque sera toutefois maintenue par le prochain gouvernement, a-t-il ajouté.

    L'AKP souhaite poursuivre, voire développer, les relations d'intérêt stratégique avec Israël, et d'autres pays de la région, a-t-il déclaré.

    La Turquie craint qu'un report de décision la concernant cette année par l'UE ne sonne le glas de ses espoirs. L'Union aura à l'avenir fort à faire pour intégrer les 10 pays, dont Chypre, déjà retenus pour son élargissement. (AFP, 7 novembre 2002)
     

    Le gouvernement chypriote condamne la visite de Erdogan dans le nord de l'île

    Le gouvernement chypriote a condamné jeudi la décision du vainqueur des élections turques, Recep Tayyip Erdogan, chef du parti islamiste modéré de la Justice et du Développement (AK), de se rendre dans la partie nord de Chypre.

    "La visite de M. Erdogan dans la partie occupée est illégale et contraire au droit international", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement chypriote (grec) Michalis Papapetrou.

    "Un leader politique qui affirme incarner le changement ne devrait pas commencer ses obligations internationales par cet acte ouvertement illégal", a-t-il ajouté.

    M. Erdogan avait déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il effectuera le 15 novembre sa première visite à l'étranger en République turque de Chypre du nord (reconnue par la seule Turquie). Il se rendra ensuite en Grèce, à l'invitation du Premier ministre grec Costas Smitis.

    Il s'était aussi prononcé mardi en faveur d'un règlement à Chypre "sur la base du modèle belge", un Etat fédéral.

    Chypre est divisée en deux secteurs depuis l'invasion des troupes turques du nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 7 novembre 2002)
     

    Chypre juge "inacceptable" un incident impliquant deux F-16 turcs

    Le gouvernement chypriote a jugé vendredi "inacceptable" l'incident au cours duquel deux avions de combat F-16 turcs se sont approchés jeudi d'un avion de ligne de la compagnie Cyprus Airways au-dessus de la Méditerranée.

    "C'est une action inacceptable mais nous ne voulons pas lui donner une dimension exagérée", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement chypriote (grec) Michalis Papapetrou.

    Un porte-parole de Cyprus Airways avait indiqué que deux F-16 turcs avaient approché jeudi matin un avion de sa compagnie qui assurait la liaison entre Athènes et Larnaka (sud-est de Chypre), avec cinquante-six passagers à son bord.

    Selon lui, l'Airbus A-320 a dû manoeuvrer pour éviter les avions turcs mais aucun des passagers n'a été blessé.

    Il a ajouté que des incidents de ce genre avaient eu lieu par le passé mais que c'était la première fois que des avions turcs s'approchaient d'aussi près d'un appareil de la compagnie.

    Chypre est divisée en deux secteurs, grec et turc, depuis que les troupes d'Ankara ont envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 8 novembre 2002)
     

    M. Erdogan annule une visite dans le nord de Chypre

    Le chef du parti sorti vainqueur des élections turques, Recep Tayyip Erdogan, a annulé une visite prévue dans le nord de Chypre, a déclaré un responsable du parti samedi.

    L'annulation est due à l'absence du dirigeant de la partie nord de l'île, Rauf Denktash, à la date prévue pour la visite de M. Erdogan, selon ce responsable.

    Le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, avait d'abord dit qu'il se rendrait en République turque de Chypre du Nord (reconnue par la seule Turquie) le 15 novembre, jour du 19ème anniversaire de sa proclamation. Il l'avait ensuite avancée au 13 novembre.

    "Mais nous avons dû annuler la visite après avoir appris que M. Denktash pourrait repousser son retour" sur l'île dont il est absent pour raisons médicales, a déclaré ce responsable.

    Aucune autorité chypriote turque n'était immédiatement disponible samedi pour commenter l'état de santé de M. Denktash, qui vient de subir deux opérations du coeur à New York, et son retour.

    Le responsable de l'AKP a ajouté que M. Erdogan effectuerait sa prochaine visite à l'étranger à Rome le 13 novembre, puis à Athènes et Madrid les 18 et 19 novembre.

    Jeudi le gouvernement chypriote avait considéré qu'une visite de M. Erdogan dans le nord de Chypre serait "illégale et contraire au droit international".

    Chypre est divisée en deux secteurs depuis l'invasion des troupes turques du nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 9 novembre 2002)
     

    L'AKP, vainqueur des élections, appelle l'Irak à coopérer avec les inspecteurs

    Le Parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste et qui devrait former le nouveau gouvernement après sa victoire aux législatives en Turquie, a renouvelé samedi son opposition à une guerre contre le voisin irakien, tout en appelant l'Irak à collaborer avec les inspecteurs en désarmement.

    "Le mieux est qu'il n'y ait pas de guerre", a déclaré à la presse Andullah Gul, vice-président de l'AKP.

    "Mais en même temps, nous ne voulons naturellement pas qu'un pays voisin possède des armes de destruction massive et nous voulons être sûrs que ces armes n'existent pas. Nous voulons que les inspecteurs de l'ONU procèdent librement à leurs contrôles" a-t-il ajouté.

    "Tout devrait se dérouler dans le cadre du droit international et les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU doivent être respectées", a-t-il poursuivi.

    Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté vendredi une nouvelle résolution sur l'Irak qui donne à Bagdad sept jours pour accepter de se débarrasser de ses armes de destruction massive et 23 jours supplémentaires pour révéler les détails de ses programmes d'armement ou assumer "les plus graves conséquences".

    La position de l'AKP sur l'Irak est semblable à celle du gouvernement sortant du Premier ministre Bulent Ecevit.

    La Turquie abrite des bases aériennes américaines d'une importance stratégique pour une éventuelle frappe de l'Irak.

    L'AKP est un parti conservateur qui prend ses racines dans un mouvement islamiste interdit. Mais ses dirigeants ont rejeté leur passé islamiste et adopté un programme pro-occidental de centre-droit. (AFP, 9 novembre 2002)
     

    L'Irak proteste contre la violation par la Turquie de son espace aérien

    L'Irak a accusé la Turquie de "l'agresser" par ses violations répétées de l'espace aérien du nord du pays, et appelé la Ligue arabe à intervenir pour mettre fin aux "provocations" d'Ankara.

    "Je m'adresse (...) à la Ligue arabe pour prendre les mesures nécessaires (...) afin de confirmer son rejet de cette agression récurrente et demander au gouvernement turc de cesser ses pratiques provocatrices et injustifiées", écrit le ministre irakien des Affaires étrangères Naji Sabri dans un message au secrétaire général de la Ligue Amr Moussa.

    Dans ce message, en date du 5 novembre et rendu public samedi à Bagdad, M. Sabri cite cinq "violations de l'espace aérien irakien" par l'aviation turque entre le 20 juin et le 11 septembre "sous le prétexte de poursuite d'éléments qui menacent la sécurité de la Turquie", en référence aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

    Tout en condamnant "cette agression", M. Sabri s'élève contre le rôle joué par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne dans le nord de l'Irak, qui échappe au contrôle de Bagdad depuis la guerre du Golfe en 1991, et accuse "la Turquie d'offrir à ces deux pays les facilités nécessaires pour perpétuer cette situation".

    Il se réfère à la base aérienne d'Incirlik dans le sud de la Turquie, utilisée par les avions américains et britanniques pour surveiller la zone d'exclusion aérienne mise en place par les Alliés après la guerre du Golfe. (AFP, 10 novembre 2002)
     

    L'armée turque met en garde l'UE contre une adhésion trop rapide de Chypre

    Le chef d'état-major de l'armée turque, le général Himi Ozkok, dont le pays maintient des troupes dans le nord de Chypre, a déclaré dimanche que l'Union européenne permettrait d'éviter une éventuelle crise dans la région si elle abandonnait ses projets de faire adhérer l'île rapidement en son sein.

    S'exprimant à son retour des Etats-Unis, où il a eu des entretiens avec des hauts responsables de l'administration américaine, le général Ozkok a indiqué qu'il avait demandé le soutien de Washington dans la résolution de la crise chypriote.

    Il a déclaré à la presse qu'il avait évoqué "les éventuelles conséquences négatives" qu'une adhésion de Chypre, à un "moment inapproprié", pourrait avoir sur les efforts en vue de réunifier l'île, divisée entre une partie grecque dans le sud et une partie turque dans le nord.

    "Je leur ai fait part de ma conviction que l'entrée simultanée dans l'UE de la Turquie et de Chypre résoudrait un certain nombre de crises éventuelles, tout en soulignant que Chypre était indispensable à la sécurité de la Turquie".

    L'Union européenne a indiqué qu'elle préférerait l'adhésion d'une île de  Chypre réunifiée. Mais elle a fait savoir qu'elle accepterait l'adhésion du  seul gouvernement chypriote grec reconnu par la communauté internationale en 2004 si une solution à la division de l'île n'était pas trouvée à temps.

    L'UE n'a pas encore donné le feu vert à la Turquie pour l'ouverture de négociations en vue de son adhésion à l'Union. Les dirigeants de l'UE doivent faire part de leur décision au sujet de l'adhésion de Chypre et de la Turquie au cours de leur sommet à Copenhague le mois prochain.

    Les Nations unies devraient présenter un plan de règlement sur la question chypriote aux deux parties concernées lundi.

    L'île de Chypre est divisée en deux secteurs depuis l'intervention des troupes turques dans le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 10 novembre 2002)
     

    Le chef d'état-major turc appelle Bagdad à coopérer avec l'ONU

    Le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok, a appelé dimanche l'Irak à coopérer avec les Nations unies pour éviter un conflit, tout en soulignant qu'une éventuelle intervention armée devrait être décidée conformément au droit international.

    "Nous espérons que l'Irak se conformera à la résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, afin d'éviter des événements pouvant mener à une confrontation ouverte dans notre région", a déclaré le général Ozkok.

    Le chef d'état-major s'exprimait devant des journalistes à son retour à Ankara après une visite officielle à Washington, pendant laquelle il a notamment rencontré le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le secrétaire d'Etat Colin Powell.

    "Il est important de régler si possible ce problème par des moyens pacifiques et de tenter jusqu'au bout ces moyens pacifiques. S'il doit y avoir une intervention (militaire), il sera bon qu'elle soit basée sur le droit international", a-t-il ajouté.

    Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté vendredi une nouvelle résolution sur l'Irak qui donne à Bagdad sept jours pour accepter de se débarrasser de ses armes de destruction massive et 23 jours supplémentaires pour révéler les détails de ses programmes d'armement ou assumer "les plus graves conséquences".

    La Turquie abrite des bases aériennes américaines d'une importance stratégique pour une éventuelle frappe de l'Irak, mais le général Ozkok a souligné que Washington n'avait encore présenté aucune demande officielle d'assistance militaire à la Turquie.

    "J'ai eu l'impression que les Etats-Unis sont déterminés à se débarrasser des armes de destruction massives de l'Irak et à s'assurer qu'il (l'Irak) ne constitue plus une menace, mais n'ont pas encore décidé comment le faire", a ajouté le chef d'état-major.

    Le général Ozkok a enfin souligné avoir indiqué à ses interlocuteurs que les répercussions économiques sur la Turquie d'un conflit devraient "être compensées". (AFP, 10 novembre 2002)
     

    La Turquie veut quitter le commandement de l'ISAF en décembre

    La Turquie ne souhaite pas prolonger son mandat à la tête de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF), qui expire fin décembre, en raison de difficultés financières, a déclaré dimanche le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hilmi Ozkok.

    Selon le général Ozkok, des suggestions "informelles" ont été faites pour que la Turquie demeure à la tête de l'ISAF, l'Allemagne et les Pays-Bas, qui doivent conjointement lui succéder, ne souhaitant assumer le commandement de l'ISAF qu'à la mi-février.

     Le général Ozkok, qui s'exprimait à son retour d'une visite officielle aux Etats-Unis, a souligné avoir déclaré à ses interlocuteurs américains que si "le pays qui va nous remplacer doit se préparer (...), nous souhaitons passer la main à la date prévue du 20 décembre, car il y aura sinon des difficultés et des problèmes financiers". (AFP, 10 novembre 2002)
     

    Les menaces de l'Armée turque sur la question chypriote

    Le chef d'état-major turc a averti jeudi l'Union européenne (UE) qu'une décision unilatérale sur l'adhésion de la République de Chypre (sud de l'île) pourrait provoquer une crise régionale.

    "Accorder à l'administration chypriote-grecque le statut de membre à part entière de l'UE (...) portera atteinte à la paix et la stabilité de l'île et entraînera la région dans une crise permanente", a affirmé le général Hilmi Ozkok, cité par l'agence chypriote-turque TAK.

    Le général est arrivé dans le secteur chypriote-turc de Nicosie pour participer aux célébrations marquant vendredi le 19ème anniversaire de la proclamation de la République turque de Chypre du nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara).

    Quatre navires de guerre turcs sont entrés dans le port de Kyrenia (nord) pour prendre part aux cérémonies.

    La mise en garde du general Ozkok intervient alors que le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a présenté un plan de paix aux deux communautés rivales turcophone et grécophone de Chypre, les appelant à l'accepter d'ici décembre, date à laquelle l'UE doit formellement inviter Chypre à la rejoindre en 2004.

    L'UE dit préférer intégrer une île réunifiée, mais elle a aussi annoncé qu'elle pourrait accepter en son sein la partie sud de l'île, en l'absence d'une solution.

    Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle la Turquie a occupé militairement le tiers nord de l'île en réponse à un coup d'état d'ultranationalistes chypriotes-grecs destiné à rattacher à la Grèce.

    Le general Ozkok a affirmé que la réunification de l'île devrait être basée sur "un nouveau partenariat entre deux Etats souverains".

    "Ceci est le seul moyen d'assurer l'établissement d'une paix juste et durable à Chypre", a-t-il estimé, ajoutant toutefois que "les forces armées turques continueront de soutenir le peuple chypriote-turc dans son juste combat".

    La Turquie maintient une force d'environ 30.000 soldats dans la RTCN. (AFP, 14 novembre 2002)
     

    Les Chypriotes-turcs fêtent leur "Etat" sous la pression de l'ONU

    Les Chypriotes-turcs ont fêté vendredi le 19ème anniversaire de la proclamation unilatérale de leur Etat dans le nord de Chypre, au moment où les pressions internationales augmentent sur eux et les Chypriotes-grecs pour trouver une solution à la division de l'île.

    Une parade militaire a eu lieu du côté chypriote-turc de Nicosie et des avions des forces armées turques ont réalisé des acrobaties dans le ciel, alors que les habitants ont pu visiter des vaisseaux de la marine turque ancrés dans le port de Kyrenia.

    Le chef d'Etat-major turc, le général Hilmi Ozkok, ainsi que d'autres officiels turcs ont participé aux cérémonies et promis que la Turquie, qui maintient 30.000 hommes de troupe dans le nord de l'île occupé, continuera à protéger les intérêts des Chypriotes-turcs.

    La République turque de Chypre du nord (RTCN) a été proclamée en 1983. Elle est uniquement reconnue par Ankara alors que la République de Chypre, établie dans le sud de l'île, bénéficie d'une reconnaissance internationale.

    Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle la Turquie a occupé militairement le tiers nord de l'île en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs destiné à la rattacher à la Grèce.

    Jeudi, des milliers de Chypriotes-grecs, la plupart des lycéens, ont manifesté dans les rues de Nicosie pour protester contre cette occupation et réclamer la réunification de leur capitale, la dernière au monde encore divisée.

    Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a soumis lundi aux deux communautés un plan de réunification, les exhortant à l'accepter pour régler le problème avant le sommet de l'Union européenne, le 12 décembre, au cours duquel Chypre doit être formellement invitée à la rejoindre en 2004.

    L'UE a dit préférer intégrer une île réunifiée, mais elle a aussi annoncé qu'elle pourrait accepter en son sein la partie sud de l'île, en l'absence d'une solution.

    "Une adhésion (à l'UE) de la partie chypriote-grecque de l'île avant une solution causera des tensions", a averti le ministre d'Etat du gouvernement sortant turc aux affaires chypriotes, Tayyibé Gulek, dans un discours prononcé à l'occasion des célébrations et rapporté par l'agence chypriote-turque TAK.

    "Il n'est pas possible de faire des concessions pour une solution qui ne prend pas en considération les intérêts de la RTCN et de la Turquie", a-t-elle ajouté.

    Les Chypriotes-turcs se sont plaints du plan de l'ONU qui ne garantit pas explicitement leur égalité politique et envisage une remise "excessive" de territoires aux chypriotes-grecs.

    Les deux communautés rivales ne se sont pas encore prononcé sur une négociation sur la base du plan soumis par M. Annan.

    Le président de la RTCN, Rauf Denktash, en convalescence à New York après une double opération à coeur ouvert, doit regagner l'île samedi.

    La première personne qu'il recevra sera Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) qui doit former le prochain gouvernement turc. (AFP, 15 novembre 2002)
     

    M. Simitis appelle M. Bush à faire pression sur la Turquie

    Le Premier ministre grec, Costas Simitis, a appelé vendredi le président américain, George W. Bush, à faire pression sur la partie turque de Chypre pour un feu vert de principe au plan de l'ONU sur l'île, si les Etats-Unis souhaitent oeuvrer au rapprochement entre la Turquie et l'UE.

    M. Simitis a indiqué avoir émis cette demande au cours d'une conversation téléphonique avec le président américain, en précisant que ce dernier l'avait appelé à la mi-journée "au sujet des négociations d'adhésion (à l'UE) de la Turquie". M. Simitis a rendu compte de cet appel à la presse grecque à Varsovie, où il assistait au conseil du Parti socialiste européen, selon un communiqué de son bureau.

    "J'ai informé M. Bush qu'une évolution positive de la discussion (au sein de l'UE) sur l'adhésion de la Turquie et la fixation d'une date pour les négociations, dépendait également de la position de la Turquie", notamment sur "le dossier de Chypre", a affirmé M. Simitis.

    "Un signe de bonne volonté est une réponse positive aux propositions" du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan sur Chypre, "à tout le moins la reconnaissance qu'elles constituent une base de dialogue", a-t-il souligné.

    M. Bush m'a dit qu'il allait examiner dans quelle mesure il pouvait contribuer à l'avancée de ces dossiers", a ajouté M. Simitis.

    Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a proposé lundi pour régler la question chypriote l'adoption d'un Etat modelé sur celui de la Confédération helvétique qui est composée d'un gouvernement fédéral et de cantons. (AFP, 15 novembre 2002)
     

    Chypre: Erdogan fustige les cartes du plan onusien

    Recep Tayyip Erdogan, le chef de l'AKP, le parti chargé de former le nouveau gouvernement en Turquie, a fustigé les cartes de partage du territoire inclus dans le plan de paix de l'ONU pour le réglement du problème chypriote, dans un entretien au journal Hurriyet publié lundi.

    "Le plan est négociable mais les cartes sont abominables", a-t-il dit dans l'avion qui le ramenait à Ankara de Nicosie où il a assisté samedi aux célébrations marquant le 19ème anniversaire de la création de la République turque de Chypre nord (RTCN, reconnue seulement par Ankara).

    M. Erdogan a critiqué le fait que le plan de confédération de type helvétique soumis aux parties chypriotes par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, réduit à quelque 28% le territoire contrôlé par les Chypriotes turcs, contre 37% actuellement.

    M. Erdogan a rappelé que le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash avait par le passé donné son accord à la "formule 29% +" mais que le dernier plan de l'ONU ne prenait pas en compte cette réalité.

    "Nous devons longuement discuter de ces questions" a dit M. Erdogan, le dirigeant du parti de la Justice et du Développement (AKP) qui a remporté les élections en Turquie.

    Chypre est divisée depuis 1974, quand l'armée turque est intervenue pour occuper le tiers nord de l'île en réponse à un coup d'Etat fomenté par Athènes pour rattacher l'île à la Grèce.

    Selon le plan, les dirigeants des deux communautés chypriotes signeraient, "pas plus tard que début décembre 2002 et avant la tenue du conseil européen de Copenhague" le 12 décembre, un "accord global sur le problème de Chypre", acceptant les grandes lignes d'un accord constitutionnel et un accord sur le partage du territoire.

    Les Chypriotes turcs ont demandé un délai supplémentaire à M. Annan, pour étudier le document et attendre le retour de M. Denktash, 78 ans, hospitalisé à New York. (AFP, 18 novembre 2002)
     

    L'Armée turque jette le froid sur Chypre

    Après dix jours de déclarations successives en faveur "d'un règlement accéléré à Chypre", la partie turque vient de faire volte-face. En visite à Athènes, le nouvel homme fort de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a exclu qu'un règlement puisse être trouvé dans l'île divisée avant le sommet européen de Copenhague, le 12 décembre prochain.

    La semaine dernière, les Nations unies avaient proposé un plan de réunification express de l'île - coupée en deux depuis l'intervention militaire turque de 1974 - avant qu'elle ne soit intégrée dans l'Union européenne. Le sommet de Copenhague doit avaliser cette intégration et l'idée des Nations unies était de parvenir à quelques avancées substantielles avant cette date butoir.

    Ce samedi toutefois, Erdogan s'est à la fois prononcé pour le plan onusien mais aussi contre l'intégration européenne de l'île tant que la Turquie n'aurait pas elle-même intégré l'Union, c'est-à-dire au mieux d'ici une dizaine d'années.

    L'armée d'Ankara occupe le tiers nord du territoire chypriote depuis 28 ans : c'est grâce à cette présence que les généraux pèsent de tout leur poids sur les décisions d'Ankara. Ainsi les sorties d'Erdogan sont intervenues quelques heures à peine après que le chef des islamistes modérés eut rencontré le patron de l'armée turque, le tout-puissant général Hilmi Özkök. Erdogan semble avoir simplement faites siennes les positions des militaires et des "faucons" du régime. L'intégration simultanée de Chypre et de la Turquie en Europe demeure en effet l'un de leurs récurrents leitmotivs.

    Dès le lendemain de sa victoire électorale le 3 novembre, Erdogan et son équipe s'étaient prononcés pour un règlement rapide de la question chypriote, sa résolution pouvant "faciliter l'accession de la Turquie dans l'UE". Ils viennent de clairement renoncer à utiliser cet atout.

    Il faut dire que l'institution militaire turque avait juré la perte d'Erdogan et les différentes actions en justice entreprises contre lui trouvent toutes leur origine dans l'idéologie laïciste dessinée par l'état-major depuis six ans.

    Malgré son indéniable légitimité issue des urnes, Recep Tayyip Erdogan a choisi de ne pas risquer la confrontation avec l'armée sur le dossier chypriote. Ce faisant, il ruine probablement sa principale chance d'obtenir des Européens une date pour entamer des négociations formelles d'adhésion. C'était pourtant son objectif déclaré.·(Le Soir, le 19 novembre 2002)
     

    Chypre: la Turquie pour des "concessions réciproques" (Erdogan)

    La Turquie est disposée à faire des "concessions" à propos de Chypre mais ces concessions doivent être "réciproques", a déclaré mercredi le chef du Parti turc de la Justice et du Développement (AKP), Recep Tayyip Erdogan.

    "Nous pensons que des résultats ne peuvent être atteints que par des négociations. La Turquie doit faire des concessions" mais les "concessions doivent être réciproques", a déclaré lors d'une conférence de presse le dirigeant de l'AKP, un parti issu de la mouvance islamiste.

    Le plan de l'ONU sur la réunification de l'île arrive "au mauvais moment", a-t-il relevé, en rappelant les ennuis de santé du leader des Chypriotes turcs, Rauf Denktash, et le fait que le nouveau gouvernement turc ne pourrait prendre ses fonctions que pendant la première semaine de décembre.

    "Nous sommes sous la pression du temps", a ajouté M. Erdogan, dans une allusion au sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 décembre, au cours duquel l'UE doit annoncer la fin des négociations avec dix pays candidats, dont Chypre.

    L'Union ne reconnaît que les autorités chypriotes grecques mais Ankara ne veut pas d'une adhésion du sud (grec) de l'île seulement.

    Recep Tayyip Erdogan a réitéré d'autre part, à l'issue d'un entretien avec le président de la Commission européenne, Romano Prodi, le souhait de son pays d'obtenir au sommet de Copenhague une date pour l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union.

    Interrogé, Romano Prodi est resté extrêmement prudent. La Commission, a-t-il dit, tout en saluant les efforts entrepris par Ankara, estime que la Turquie doit "non seulement" adopter les critères politiques voulus par l'Union, mais que ces critères "doivent aussi être mis en oeuvre".

    Romano Prodi a souhaité que l'Union et la Turquie "s'aident mutuellement" de façon à faire en sorte que Ankara soit "prête", le moment venu, pour entamer les négociations.

    M. Erdogan a estimé qu'une adhésion de la Turquie à l'UE "enrichira l'Union en apportant une culture différente". Ankara, a-t-il relevé, est "contre le choc des civilisations" mais, au contraire, pour l'"entente entre les civilisations". (AFP, 20 novembre 2002)
     

    Le plan de l'ONU sur Chypre est "négociable", déclare M. Erdogan

    Le plan de l'ONU pour la réunification de Chypre est "négociable", a déclaré lundi à Lisbonne Recep Tayyip Erdogan, chef du Parti de la Justice et du Développement (AKP) qui est au gouvernement à Ankara.

    "Nous le trouvons négociable", a indiqué M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Lisbonne, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre portugais José Manuel Durao Barroso.

    M. Erdogan a ajouté que le plan des Nations unies avait "des côtés positifs et négatifs". Il a jugé possible de régler la question de Chypre "au travers de négociations et de sacrifices mutuels" afin de trouver "une solution juste et permanente".

    Selon lui, toutefois, "il n'est pas possible d'achever les négociations avant le 12 décembre", date du sommet de l'Union euroépenne.

    Le plan de l'ONU prévoyait un accord général entre les dirigeants des communautés chypriote turque et chypriote grecque avant la tenue du sommet de l'Union européenne à Copenhague le 12 décembre, qui doit décider de l'entrée de Chypre dans l'UE.

    Le chef de l'AKP a expliqué que les propositions de l'ONU tombaient à un moment "très malheureux" en raison de la formation d'un nouveau gouvernement en Turquie et de la maladie du dirigeant chypriote turc Rauf Denktash.

    Mais il a estimé que la question de Chypre pouvait être réglée "avant le sommet européen de Salonique", qui se déroulera sous présidence grecque en juin 2003.

    Selon M. Erdogan, il ne faut pas lier la résolution de la question chypriote aux négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Il a expliqué que la durée d'éventuelles négociations d'adhésion de la Turquie --si les Quinze acceptent de fixer une date pour leur démarrage à Copenhague-- était incertaine et que les pourparlers pouvaient durer "quatre ou cinq ans".

    Chypre est divisée depuis 1974, date de l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

    Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a présenté le 11 novembre un plan destiné à régler le sort de Chypre en créant, sur le modèle de la Suisse, une confédération qui serait en mesure d'accéder à l'Union européenne.

    L'AKP, un parti issu de la mouvance islamiste, a formé à lui seul le nouveau gouvernement turc après avoir remporté une écrasante victoire aux élections du 3 novembre.

    M. Erdogan ne peut être Premier ministre, car il a été déclaré inéligible à cause d'une condamnation en 1998 pour "propagande islamiste". Le Premier ministre est Abdullah Gul, bras droit de M. Erdogan. (AFP, 25 novembre 2002)
     

    Accrochages quasi quotidiens au-dessus du nord de l'Irak

     Des avions britanniques et américains essuient les tirs de la défense anti-aérienne lors de presque chaque mission au-dessus du nord de l'Irak et le nombre d'accrochages a même augmenté récemment, ont affirmé cette semaine des officiers américains.

    "Vous savez qu'ils vous tirent dessus lorsque vous voyez les explosions dans le ciel", raconte Dave, un lieutenant américain de 26 ans, qui vient d'entamer ses premières missions au-dessus de l'Irak à bord d'un chasseur-bombardier F-16 à partir de la base aérienne d'Incirlik dans le sud de la Turquie.

    "Evidemment que ça fait peur. Ce n'est plus de l'entraînement, pour sûr, c'est une mission de combat", dit le pilote qui passe de trois à sept heures, seul dans son cockpit, lors de missions qui mobilisent à chaque fois une petite armada d'avions ravitailleurs, d'avions de combat F-15, d'avions de reconnaissance et de brouillage de radars et l'un des deux avions radars AWACS basés à Incirlik.

    Les Irakiens "tirent toujours pour voir s'ils peuvent abattre l'un d'entre nous", selon Dave, dont la mission à Incirlik est de 45 jours dans le cadre d'une opération de surveillance et d'interdiction de survol qui dure depuis 11 ans.

    Les Irakiens viennent d'autoriser le retour des inspecteurs en désarmement de l'ONU, "mais ce qui est remarquable, c'est qu'au cours des dernières semaines ils n'ont pas modéré" leurs tirs, relève le colonel Buck Burgess, responsable des opérations à la base d'Incirlik.

    Des avions britanniques et américains assurent également des missions de surveillance et d'interdiction de survol dans le sud de l'Irak à partir de bases situées dans le Golfe.

    Ils tirent en moyenne "une fois par heure lorsque nous sommes au-dessus de l'Irak" et "ces tirs ont même augmenté légèrement récemment", estime pour sa part le colonel Stephen West, chef d'état-major de l'opération.

    Selon les chiffres officiels, les avions de la coalition ont effectué quelque 95 opérations au-dessus du nord de l'Irak depuis le début de l'année et ont été accrochés au cours de 75 de ces missions.

    Les avions ont bombardé des cibles de défense anti-aérienne 15 fois dans le même temps, dont deux fois la semaine dernière.

    La coalition n'a perdu aucun avion depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991, mais "notre ennemi a observé ce que nous faisons" et "est devenu de plus en plus averti", selon le colonel Burgess.

    "Il a employé toutes sortes de tactiques différentes tout au long des années" selon le colonel qui se refuse à les détailler.

    Et parce que les Irakiens n'ont plus accès à des équipements modernes sophistiqués depuis la fin de la guerre du Golfe, leurs scientifiques improvisent à l'aide "d'une variété de fusées, de systèmes de missiles et même de choses dont nous ne sommes même pas sûrs de ce qu'elles sont", selon le colonel.

    Mais ces armes "sont meurtrières si elles vous touchent", ajoute-t-il.

    Washington estime que les tirs irakiens sur ses avions patrouillant les zones d'exclusion peuvent être considérés comme "une violation patente" de la résolution 1441 sur le désarmement de l'Irak, mais selon le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, le Conseil de sécurité de l'ONU ne partagera pas cet avis.

    L'Irak ne reconnaît pas les deux zones d'exclusion aérienne, situées au sud du 33ème parallèle et au nord du 36ème parallèle, qui ne sont explicitement prévues par aucune résolution de l'ONU. (AFP, 26 novembre 2002)
     

    Baykal: Des "modifications radicales" nécessaires dans le plan de l'Onu pour Chypre

    Des "modifications sérieuses et radicales" sont nécessaires pour que la Turquie puisse accepter le plan de l'Onu sur la réunification de Chypre, a déclaré mardi le dirigeant de l'opposition au parlement turc, Deniz Baykal.

    M. Baykal, qui s'adressait aux députés au cours de débats sur le programme du nouveau gouvernement formé par le parti de la Justice et du Développement (AKP), a estimé que lier la question de Chypre à l'intégration de la Turquie à l'Union européenne était "inacceptable".

    "Il y a des aspects positifs dans le plan du secrétaire général de l'Onu (Kofi Annan), mais des modifications sérieuses et radicales sont nécessaires", a-t-il souligné.

    Selon le chef du parti social-démocrate Républicain du Peuple (CHP), les cartes qui figurent en annexes du plan cèdent l'une des deux régions "stratégiques" détenues actuellement par les Chypriotes-turcs aux Chypriotes-grecs.

    Il s'agit de Rizikarpaso (Dipkarpaz en turc), à l'extrême nord-est de l'île, et d'Omorpho (Guzelyurt), riche en eau, a-t-il dit.

    Le plan soumis aux parties chypriotes réduit à quelque 28% le territoire contrôlé par les Chypriotes turcs, contre 37% actuellement.

    Tandis que les Chypriotes grecs, soutenus par la Grèce, ont accepté ce plan comme "base des négociations", les Chypriotes turcs avaient demandé à l'ONU lors de la remise du plan, le 11 novembre, de repousser le délai donné pour se prononcer sur l'ouverture de négociations.

    M. Baykal a appelé à la poursuite "sans faille" du soutien donné par la Turquie au dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, hospitalisé depuis le début d'octobre aux Etats-Unis pour des problèmes de santé.

    "Le changement du gouvernement en Turquie ne change pas les intérêts nationaux du pays", a martelé M. Baykal, fustigeant des propos tenus par le chef de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, qui avait prôné un changement du "statu quo" dans la politique extérieure turque.

    M. Baykal a indiqué que l'"objectif prioritaire" de son pays était de décrocher au sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 décembre, une date pour l'amorce des négociations d'adhésion d'Ankara à l'UE, indiquant cependant douter de la "sincérité" des Quinze à l'égard de la Turquie.

    Le Premier ministre Abdullah Gul qui a répondu aux critiques a souligné que son gouvernement se devait d'être "dynamique" en matière de politique étrangère. "Il n'est pas possible de parvenir où que ce soit avec un statu quo", a-t-il notamment souligné.

    Le chef du gouvernement a estimé qu'une "non solution n'est pas une solution" sur l'île, indiquant que la Turquie oeuvrerait pour un règlement qui puisse satisfaire les deux parties de Chypre.

    Il a également estimé qu'une intégration de la Turquie renforcerait l'organisation européenne.

    Chypre est divisée en secteurs turc (nord) et grec (sud) depuis 1974, quand l'armée turque est intervenue pour occuper le tiers nord de l'île en réponse à une coup d'Etat fomenté par Athènes pour rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 26 novembre 2002)
     

    Barzani rejette tout plan américain sans entente sur l'avenir de l'Irak

    Le dirigeant du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Massoud Barzani, a rejeté tout plan américain sur l'après-Saddam Hussein et une éventuelle participation de ses forces à une action américaine en l'absence d'une entente préalable sur l'avenir de l'Irak, dans une interview mercredi à la BBC-radio.

    "On ne peut discuter d'un renversement du régime (de Saddam Hussein) sans se mettre d'accord sur l'alternative", concernant l'avenir de l'Irak, a-t-il indiqué dans cette interview au service arabe de cette radio.

    A ce propos, M. Barzani s'est prononcé en faveur d'un régime parlementaire de type fédéral, démocratique et pluraliste.

    Mais il a fermement exprimé son opposition à l'idée de placer l'Irak "sous mandat ou sous commandement militaire" américain pendant une période de transition. M. Barzani a ainsi rejeté implicitement un plan américain en trois étapes pour l'Irak de l'après-Saddam Hussein dont a fait état, il y a quelques jours, l'hebdomadaire américain US News and World Report.

    Selon ce plan, la première étape passerait par une administration militaire américaine de ce pays durant au moins six mois à un an, dans l'éventualité d'une offensive victorieuse américaine sur Bagdad, avant la mise en place d'une relève irakienne dans un délai de deux ans.

    Pour M. Barzani, "un mandat militaire ou un commandant militaire" américain sont inacceptables en l'état actuel des choses. "Le rôle des soldats est de défendre le territoire", a-t-il dit, en écartant ainsi également l'idée d'installer un militaire à la tête d'un gouvernement irakien.

    Actuellement en visite à Paris, M. Barzani s'est également dit opposé à l'idée d'annoncer d'ores et déjà un gouvernement provisoire, souhaité par certaines parties de l'opposition irakienne en exil. Selon lui, cette question n'est pas "sérieusement discutée, ni justifiée".

    "Si le régime venait à tomber, tous les efforts devraient se concentrer sur les moyens d'assurer la sécurité et éviter le chaos", a-t-il affirmé.

    Il a estimé que les Etats-Unis avaient déjà décidé ce qu'ils comptaient faire en Irak sans en avoir informé l'opposition de façon précise. "S'ils veulent assurer la sécurité (du pays), il leur faut nous écouter", a-t-il ajouté.

    Dans une récente interview au journal américain Los Angeles Times, M. Barzani avait indiqué que les Américains pourraient décider d'utiliser le territoire du Kurdistan, tout en semblant exclure des combats dans cette zone du nord de l'Irak.

    Selon lui, l'important est de savoir "ce qui se passera après la guerre".

    "Nous avons proposé en premier lieu, a-t-il précisé, qu'un parlement fédéral soit mis en place" après la chute du régime, et en deuxième lieu, des garanties que les Etats-Unis s'opposeront à des ingérences étrangères en Irak ou dans la région kurde".

    "Si on nous donne ces garanties, les Kurdes feront de leur mieux pour coopérer. S'il ne s'agit que de renverser le régime, sans qu'on sache ce qui se passera ensuite pour les Kurdes, pourquoi devront-ils tomber dans ce piège?", s'est-il demandé. (AFP, 27 novembre 2002)
     

    Quel avenir pour les Kurdes d'Irak? L'heure des choix approche

    Les dirigeants du Kurdistan irakien, région qui vit  dans une relative autonomie depuis 1991, des opposants en exil et des  spécialites de la question kurde ont plaidé vendredi à Paris en faveur d'un  Etat irakien fédéral, dans l'éventualité de la chute du régime de Saddam  Hussein.

    Mais, sous cet apparent consensus, de nombreuses interrogations se font de  plus en plus jour --sur fond de spéculations tous azimuts --tant sur le type  de système fédéral souhaité que sur les objectifs réels des Américains à  propos de l'Irak de demain.

    "Notre projet s'inscrit dans le cadre d'un Etat fédéral, pluraliste et doté  d'un gouvernement central", a idéclaré à l'AFP le secrétaire général de  l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Jalal Talabani, qui participait aux  côtés de l'autre grand dirigeant kurde, Massoud Barzani, à une conférence  organisée par l'Institut kurde de Paris sur l'avenir des Kurdes d'Irak.

    "Que l'on soit pour ou contre la guerre, on ne peut faire l'économie d'une  réflexion, sur l'après Saddam Hussein" et la situation des Kurdes, a d'emblée  lancé le président de l'Institut, Kendal Nezan.

    D'autant plus, a-t-il observé, qu'"avec les deux grands partis kurdes qui  depuis onze ans administrent le Kurdistan, la paix, la démocratie et une  relative prospérité (grâce au transit du pétrole) ont été établies dans une  région dévastée par des décennies de guerre".

    "Les Kurdes savent ce qu'il veulent et, contrairement à ce que pensent les  dirigeants turcs, ils se situent dans le cadre d'un Etat irakien, au sein  duquel ils souhaitent partager le pouvoir avec les autres composantes de la  population", a indiqué un spécialiste en géopolitique de retour du Kurdistan,  Gérard Chaliand.

    Les Kurdes représentent près du quart de la population irakienne, contre  55% environ pour les chiites, les sunnites arabes, minoritaires, tenant depuis  la création de ce pays les rênes du pouvoir.

    Le Kurdistan "est un exemple unique au Moyen-Orient traitant les minorités  ethniques et la religion avec autant d'ouverture", a poursuivi M. Chaliand  soulignant les progrès réalisés (insfrastructures, santé, éducation) dans  cette région.

    "Reste à savoir où l'on va", a-t-il cependant lancé. M. Chaliand s'est  aussi inquièté du fait que "les Etats-Unis comptent se servir de la démocratie  comme d'une arme contre des pays comme l'Iran et l'Arabie saoudite".

    "L'objectif de la guerre est infiniment plus facile à réaliser que la  vision de l'après-guerre", a-t-il estimé.

    Pour l'opposant chiite irakien installé à Londres Mouaffaq al Rubaïe, il  est essentiel que "les Kurdes soient incorporés dans un Etat irakien unifié,  mais décentralisé, et que la majorité chiite (55% de la population environ)  cesse d'être aliénée" de la vie politique .

    "Pour éviter son démembrement, l'Irak devra être doté d'une structure  fédérale" afin d'en finir avec un système où les sunnites conduisent seuls les  affaires de l'Irak comme ils le font depuis la création de cet Etat en 1921,  a-t-il dit.

    "Trois maux caractérisent la situation de l'Irak: la dictature, la  persécution des Kurdes et la discrimination contre les chiites. La démocratie,  le fédéralisme et l'abolition de la discrimination" sont des solutions à ces  maux, a estimé cet opposant.

    "Démocratie et fédéralisme agissent comme des mots magiques. Mais il  appartient avant aux Kurdes de définir leur choix", a indiqué Adel Abdul  Mahdi, porte-parole du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak  (ASSRI, principal mouvement chiite basé en Iran), rejetant toute idée de  "tutelle sur les Kurdes".

    Cependant, s'il existe un large consensus de façade sur l'idée de  fédéralisme, les Irakiens restent divisés sur le type de fédération ou d'Etat  fédéral (géographique ou ethnique et religieux) qu'ils souhaitent. Cette  question sera au coeur des débats de la conférence de l'opposition prévue à la  mi-décembre à Londres.

    "On spécule beaucoup sur les objectifs des Américains, mais il y a peu de  discussions sur les aspirations des Irakiens", a conclu un opposant et  analyste irakien originaire d'Irbil (nord de l'irak), Siyamend Othman, qui a  mis en garde contre la tentation des "divisions ethniques". (AFP, 29 novembre 2002)
     

    Jalal Talabani veut rassurer les dirigeants turcs sur les intentions des  Kurdes

    Les Kurdes irakiens n'ont pas de velleités  d'indépendance, dans l'éventualité d'un renversement du régime de Saddam  Hussein, et les dirigeants turcs ne doivent pas s'en inquièter, a affirmé  vendredi le dirigeant kurde irakien Jalal Talabani.

    "Les Turcs n'ont pas de raison d'être inquiets car notre projet s'inscrit  dans le cadre d'un Etat fédéral, doté d'un gouvernement central en Irak", a  indiqué à l'AFP le secrétaire général de l'Union patriotique du Kurdistan  (UPK).

    "Le fédéralisme revient en fait à réunifier un pays qui est actuellement  divisé en plusieurs zones", a ajouté M. Talabani qui participait à Paris à une  conférence sur l'avenir des Kurdes d'Irak.

    L'idée d'un Etat fédéral avait été décidée dès 1992 lors d'une réunion de  l'opposition irakienne à Salaheddine (Kurdistan irakien), a rappelé M.  Talabani de retour d'une visite de quelques heures à Bruxelles où il a  rencontré le Haut représentant européen Javier Solana.

    Les deux leaders kurdes irakiens, Jalal Talabani et Massoud Barzani (qui  dirige le Parti démocratique du Kurdistan - PDK), ont été reçus par M. Solana  auprès duquel ils ont réclamé un "rôle plus grand" de l'Union européenne sur  la question kurde et sur l'Irak.

    M. Solana "s'est montré très compréhensif" a indiqué M. Talabani.

    M. Talabani a également insisté sur l'importance de la conférence de  l'opposition kurde à la mi-décembre à Londres, qui devrait permettre, selon  lui, à "écouter et clarifier" les points de vue sur l'avenir de l'Irak.

    Quelque 300 représentants de l'opposition irakienne doivent participer du  13 au 15 décembre à Londres à une conférence destinée à dégager une vision  commune sur l'Irak de l'après-Saddam Hussein, ont confirmé vendredi les  organisateurs de la rencontre. (AFP, 29 novembre 2002)
     

    La Turquie appelle Bagdad à éviter la guerre

    La Turquie a appelé vendredi Bagdad à appliquer la  résolution 1441 du Conseil de Sécurité de l'ONU pour éviter une opération  militaire, a indiqué la présidence de la République au terme d'une réunion  avec le Premier ministre et le chef des Armées.

    "Le fait que l'Irak ait accepté cette résolution (votée le 8 novembre) est  un développement positif", a déclaré le porte-parole du président Ahmet Necdet  Sezer au terme d'une rencontre d'une heure du chef de l'Etat avec le chef du  gouvernement Abdullah Gül et le chef d'Etat-major Hilmi Ozkok.

    "Les pas que l'Irak fera pour appliquer cette décision vont éradiquer le  besoin d'une opération militaire contre ce pays", a souligné le porte-parole  Tacan Ildem, cité par l'agence de presse Anatolie.

    La présidence turque appelle de nouveau Bagdad à se plier "complètement et  sans conditions" à la résolution de l'ONU et affirme "continuer à encourager  l'Irak" à ce propos.

    M. Ildem a rappelé que la Turquie avait subi de "larges" pertes économiques  lors de la Guerre du Golfe, et qu'une nouvelle intervention militaire était  susceptible d'avoir des "conséquences négatives" sur l'économie turque et sur  la stabilité régionale.

    L'assistance à la Turquie sera un dossier important lors de la visite à  Ankara le 3 décembre prochain de deux hauts responsables américains, le  secrétaire adjoint américain à la Défense, Paul Wolfowitz, et le numéro trois  du département d'Etat Marc Grossman.

    Les Etats-Unis envisageraient une assistance financière de 700 à 800  millions de dollars dans le cadre d'une aide pluri-annuelle à la Turquie. (AFP, 29 novembre 2002)
     

    Chaîne humaine à Ankara contre une guerre en Irak

    Plusieurs centaines de personnes ont constitué une  chaîne humaine samedi à Ankara pour s'opposer à une éventuelle offensive  militaire américaine contre l'Irak, a rapporté l'agence Anatolie.

    A l'appel de l'Association turque des droits de l'homme (IHD), les  manifestants se sont rassemblés près d'une place de la capitale turque  brandissant des pancartes proclamant: "non à une guerre" ou "Nous ne serons  pas des soldats des Américains".

    Il ont ensuite formé une chaîne humaine, ajoute l'agence.

    Une manifestation d'ampleur est prévue dimanche à Istanbul pour s'opposer à  une action américaine contre l'Irak.

    La Turquie, alliée stratégique des Etats-Unis et seul pays musulman membre  de l'Otan, est opposée à une éventuelle attaque contre l'Irak, craignant  notamment une déstabilisation régionale. (AFP, 30 novembre 2002)
     
     

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