INFO-TURK

53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
E-mail: editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul

27e Année - N°294

Février/February 2003


La guerre et le Moyen-Orient
Accords turco-américains
pour la guerre contre l'Irak

Otan: Appel de la Turquie à la France, l'Allemagne et la Belgique
Greenpeace joins peace activists in Turkey saying 'no' to war
L'armée turque continue de renforcer ses forces à la frontière irakienne
La Turquie refoule Ken O'Keefe, chef de file de "boucliers humains"
Américains et Turcs se préparent à une occupation de l'Irak du nord
Soutien américain pour Chypre contre une guerre en Irak?
Signature d'un accord américano-turc pour la préparation de bases militaires
Des femmes turques manifestent pour la paix près de la frontière irakienne
Les Turcs très majoritairement opposés à une guerre contre l'Irak (sondage)
OTAN: Le veto franco-belge à la demande turco-américaine
Des manifestants pacifistes arrêtés dans le sud-est de la Turquie
La presse turque affirme comprendre la position de Paris et Berlin
Les Kurdes d'Irak refusent absolument que l'armée turque entre chez eux
Les Turkmènes d'Irak mettent en garde les Kurdes contre une guerre civile
Turquie: modeste début de la mobilisation contre la guerre en Irak
Mobilisation de milices kurdes pro-gouvernementales destinées à l'Irak
500 militaires américains arrivent dans l'est de la Turquie
Interrogations sur un mystérieux convoi en route vers l'Irak
Les préparatifs américains s'accélèrent avec l'arrivée de renforts en Turquie
Ankara veut profiter de la guerre contre les Kurdes d'Irak
Washington met Ankara sous pression pour accepter la présence de ses troupes
Débarquement de matériel militaire américain dans un port turc
L'Otan approuve l'envoi d'Awacs en Turquie et satisfait Washington
Les multiples objectifs d'une probable intervention turque en Irak du nord
La diplomatie américaine compte aussi en espèces sonnantes et trébuchantes
Des Kurdes de Turquie dénoncent l'arrestation de plus 400 militants
Armée turque au Kurdistan irakien: inquiétude des députés kurdes d'Iran
Les soldats de l'Otan affectés aux Awacs quittent l'Allemagne pour la Turquie
Les Pays-Bas envoient des troupes en Turquie
Vent de fronde au parlement turc sur la question du déploiement américain
La Turquie prévoit d'accueillir 62.000 soldats américains
Le Parlement du Kurdistan irakien débat de la menace d'une invasion turque
La Turquie se défend d'avoir des visées sur le Kurdistan irakien
L'aide américaine permettrait à Ankara d'obtenir 20-30 mds de dollars de prêts
Fermeture du passage frontalier de la Turquie vers l'Irak (télévision)
Ankara rappelle ses diplomates de Bagdad à la veille d'un vote au parlement
Arrivée des premiers Awacs de l'Otan en Turquie
L'Otan finalise sa liste de demandes pour protéger la Turquie
Demandes de l'Otan: Berlin estime avoir "fait assez" pour la Turquie
La Turquie appelle ses ressortissants à quitter l'Irak
La Turquie met les Kurdes d'Irak en garde contre des "provocations"
Le Parlement turc reporte à samedi le vote sur le déploiement des GIs
L'opposition irakienne met en garde la Turquie, tension avec les USA
Arrivée de batteries antimissiles Patriot dans le sud-est turc
Le MGK a évoqué l'Irak à la veille d'un vote au parlement
Des pacifistes brûlent le drapeau américain après la grande prière

Le Terrorisme de l'Etat/State Terrorism

La 105e victime de la grève de la faim: la 8ème lors du pouvoir islamiste
New emergency rule likely in Southeast in case of a Iraq war
Ankara condamné pour des extraditions dont la CEDH avait demandé la suspension
Les commissariats turcs dans le collimateur d'Amnesty pour "violences sexuelles"
Belgium signals change in attitude towards Fehriye Erdal
Human Rights violations in brief
 

Pression sur les médias/Pressure on the Media

La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression
Violations of press and expression freedom in brief
 

Kurdish Question/Question kurde

Lawyers asked for putting an end to Ocalan's solitary confinement
IHD Delegation's demands on Öcalan's solitary confinement
Le KADEK menace de reprendre les armes si la Turquie pénètre en Irak du Nord
Ocalan: manifestations sporadiques, 70 interpellations en Turquie
Des milliers de Kurdes manifestent à Strasbourg pour la libération  d'Ocalan
Une mission du Conseil de l'Europe rend visite au chef kurde emprisonné
KADEK breaks off peace process
Nouvelle protestation des avocats du leader kurde sur son sort en prison
Suède: les Kurdes demandent l'arrêt des procédures d'expulsion vers l'Irak
Nouveau procès pour Leyla Zana et trois autres ex-députés kurdes emprisonnés
Kurdish Question in Brief

Minorités/Minorities

Le film "Ararat" et son réalisateur Atom Egoyan bientôt en Turquie
Le patriarche oecuménique: le sommet européen "très encourageant"

Politique intérieure/Interior Policy

Erdogan candidat pour des élections partielles en mars
L'ex-Premier ministre islamiste Erbakan peut retourner à la politique
Uzan re-elected GP leader; strongly criticizes government
Erdogan acquitté dans une affaire de corruption
Chief prosecutor launches investigation into ANAP

Affaires religieuses/Religious Affairs

Recours de l'épouse du Premier ministre turc pour défendre le port du foulard
Rejet de la requête du parti islamiste turc Refah à Strasbourg
First Islamist protest against AK Party

Socio-économique/Socio-economic

Unemployment rises to 11.4 pct
Foreign trade deficit widened in 2002
Le sort d'une allemande enceinte blessée par son ami turc émeut la Turquie
Plus de cinq ans de prison pour l'amant turc d'une mineure britannique

Relations avec l'Ouest/Relations with the West

La Suède prône un rôle plus "européen" pour l'armée turque
Giscard répète, à Washington, son opposition à une adhésion turque
Fondations allemandes : Le parquet pour l'acquittement des inculpés

Relations régionales/Regional Relations

La Turquie passe le commandement de l'Isaf à l'Allemagne et aux Pays-Bas

Relations avec Chypre et la Grèce/Relations with Cyprus and Greece

Ankara cherche un soutien américain pour Chypre contre une guerre en Irak
Chypre: syndicats chypriotes, turcs et grecs pour un accord au 28 février
Papadopoulos élu président de Chypre
Chypre, une île divisée depuis près de 29 ans (FICHE TECHNIQUE)
Ankara souligne le caractère nationaliste de M. Papadopoulos
Interdiction pour les Chypriotes-turcs d'aller côté grec: la Turquie condamnée
La réunion gréco-turque sur la sécurité de Chypre dans l'impasse (Athènes)
Signature de l'accord officiel pour la construction du gazoduc gréco-turc
Kofi Annan veut convaincre la Turquie d'accepter son plan de paix pour Chypre
Manifestation à Chypre nord pour la paix et l'adhésion à l'Europe
Denktash opposé à un référendum sur le plan Annan

 

La guerre et le Moyen-Orient

Accords turco-américains pour la guerre contre l'Irak

Malgré l'opposition de la majorité écrasante de la population, le 6 février 2003, le Parlement turc a entrebâillé la porte aux troupes américaines en votant, lors d'une houleuse session à huis-clos, pour le déploiement d'un premier contingent de spécialistes du génie, chargé notamment de préparer les terrains d'aviation pour une possible guerre contre l'Irak.

Par cette décision, le gouvernement islamiste à Ankara, comme ses précédents, a démontré qu'il est entièrement soumis aux exigences des militaires turcs. En effet, le 31 janvier, le Conseil de Sécurité Nationale (MGK) avait demandé que le gouvernement convoque le Parlement pour décider de l'attitude de la Turquie dans l'éventualité d'une intervention américaine en Irak.

Un second vote du Parlement - après la présentation mi-février du deuxième rapport des inspecteurs chargés du désarmement de l'Irak au conseil de sécurité de l'Onu - aura trait au déploiement de fantassins américains et à l'envoi de soldats turcs dans le nord irakien.

Le feu vert au déploiement de l'"avant-garde" américaine constitue le premier soutien "officiel" d'Ankara à son "allié stratégique" qui fait pression depuis des mois pour obtenir l'accès aux bases turques, susceptibles de servir de tremplin pour une attaque contre le nord irakien.

La résolution de jeudi autorise des techniciens et militaires américains à "rénover, développer et construire" des bases militaires et des ports pour une période de trois mois.

Le nombre de spécialistes et celui des bases n'est pas précisé, mais la presse indiquait récemment que 3.500 soldats du génie pourraient rapidement arriver en Turquie.

Le président Bush s'est immédiatement félicité de la décision du  Parlement turc. "La Turquie est un ami solide et un allié fidèle au sein de l'OTAN. Le gouvernement turc fait face à des questions difficiles de manière sérieuse et réfléchie", a déclaré son porte-parole Ari Fleischer lors d'une conférence de presse.

Une forte majorité de députés, jusqu'alors hostiles à une opération militaire, s'est rangée à l'avis de l'Armée selon qui la coopération militaire avec les Etats-Unis constitue le seul moyen d'avoir droit au chapitre sur l'avenir du voisin irakien une fois la guerre finie et d'empêcher ainsi la création d'un état indépendant kurde.

Les ambitions des militaires ne s'arrêtent pas là... On parle souvent également de la "récupération" des champs pétrolifères Mosul et Kirkouk dans l'Irak du Nord.

De source occidentale, on estime que la Turquie, qui dispose déjà de plusieurs milliers de soldats en Irak du nord pour poursuivre les combattants du PKK, assurerait les arrières des troupes combattantes américaines.

L'armée turque a déjà envoyé des renforts dans le nord de l'Irak. Plusieurs journaux ont publié une photographie montrant de nombreux soldats en béret bleu, regroupés autour d'un campement dans une zone désertique de la vallée Sinaht, au nord de l'Irak.

Des tranchées ont été creusées près des tentes, alors que trois véhicules militaires, un générateur et plusieurs mules transportant de l'équipement au-delà de la frontière, sont visibles près du bivouac. (Info-Türk/AFP, 8 février 2003)
 

Otan: Appel de la Turquie à la France, l'Allemagne et la Belgique

La Turquie a appelé la France, l'Allemagne et la Belgique à ne pas s'opposer à l'envoi par l'Otan de moyens de soutien en cas de guerre contre l'Irak, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.

Les ambassadeurs des trois pays ont été convoqués mardi au ministère turc des Affaires étrangères en raison du blocage à l'Otan de l'examen des demandes de la Turquie pour l'envoi de moyens, notamment de batteries anti-missiles Patriot et d'avions-radar Awacs.

La France, l'Allemagne et la Belgique bloquent depuis deux semaines l'examen formel de ces demandes, malgré les pressions exercées par Washington, en arguant que cela donnerait le signe que l'Alliance atlantique entre dans "une logique de guerre".

Le Luxembourg, qui s'opposait également à l'examen de ces demandes, vient pour sa part de lever ses objections.

Selon des sources diplomatiques à Ankara, le désaccord porte sur la question du calendrier, plutôt que sur la substance des demandes turques dont l'Otan pourrait débattre en fin de semaine.

Washington a demandé il y a plus de deux semaines à ses alliés dans l'Otan un soutien logistique en cas de guerre contre l'Irak, notamment pour la protection de la Turquie, seul membre de l'Alliance à partager une frontière avec l'Irak.

Bahrein, le Koweit, l'Arabie Saoudite, Israël et la Jordanie ont tous reçu, ou sont en passe de recevoir, des batteries Patriot dont les fusées peuvent intercepter et détruire en vol les missiles sol-sol de type Scud dont serait équipé l'Irak.

Les Etats-Unis ont déployé au moins deux avions Awacs en Turquie pour la surveillance de la zone d'exclusion aérienne du nord de l'Irak. (AFP, 5 février 2003)
 

Greenpeace joins peace activists in Turkey saying 'no' to war

Peace activists today gathered in Taksim Square, in the heart of Istanbul this morning, as the words 'no to war' appeared on the façade of the Ataturk Cultural Centre. Seven Greenpeace activists abseiled down from the roof of the building and managed to hang a huge banner before being arrested by Turkish police. The action was held in conjunction with the 'No War in Iraq' coalition that represents over 152 organisations in the country opposing the war, including Greenpeace.

The protest was aimed at the Turkish government's submission of a motion to Parliament today, that could open the way for U.S. troops to be stationed in Turkey for a possible war against neighbouring Iraq. The 'No War in Iraq' coalition called on the Turkish government to stand firm against pressure being applied by the Bush administration for the use of Turkish bases and seaports for the war on Iraq.
"The Turkish government should not bow down to the pressure from the U.S. administration, which is now using Turkey's economic crisis to get the access it needs to Iraq's resources," said Tolga Temuge, spokesperson for Greenpeace. "Bush's policy on weapons of mass destruction is arbitrary and inconsistent. Weapons of mass destruction must be eliminated, not only in Iraq, but also in the USA and all other countries that possess them," he added.

The Bush administration is pressing on with the war agenda and increasing pressure on key countries to support a war in spite of public opposition worldwide. In Turkey, 90% of the population is opposed to a war on Iraq. 89% say "no" to letting the U.S. use NATO bases and any Turkish bases, seaports as well as deploying U.S. soldiers in Turkey in a military operation against Iraq.

"The only secure way of removing the threat that weapons of mass destruction is for all states that possess them to disarm. If Bush and Blair were serious about weapons of mass destruction, they would recommit themselves immediately acting on the Nuclear non-Proliferation Treaty (NPT) which they and the other three permanent members of the Security Council have violated for three decades," concluded Temuge.

Peace activists gather in Taksim square, in the heart of Istanbul, as a giant banner with the words NO TO WAR is hoisted on to the front of the Ataturk Cultural Centre. (Greenpeace, February 6, 2003)
 

L'armée turque continue de renforcer ses forces à la frontière irakienne

La Turquie continuait vendredi, au lendemain d'un vote au Parlement sur une assistance militaire aux Etats-Unis, de renforcer ses troupes déployées à la frontière avec l'Irak, a-t-on indiqué de source militaire à Diyarbakir (sud-est).

Un important convoi d'une quinzaine de chars, accompagnés de nombreux véhicules militaires, est arrivé à Cizre, à une trentaine de kilomètres de la frontière irakienne, a-t-on indiqué de même source.

Une unité de chars est stationnée à Cizre.

Une quarantaine de véhicules militaires et des ponts mobiles sont arrivés vendredi par chemin de fer à Diyarbakir, a constaté un correspondant de l'AFP.

Par ailleurs, l'état-major des armées a envoyé jeudi 25.000 masques à gaz qui seront distribués à des troupes stationnées le long (330 km) de la frontière irakienne, a-t-on appris de source militaire.

Les députés turcs ont autorisé jeudi le déploiement pour une durée de trois mois en Turquie de spécialistes militaires américains chargés de la modernisation de certains aéroports et des ports qui pourraient être utilisés pour une guerre contre l'Irak.

A l'issue de la fête musulmane du sacrifice, le 16 février, le Parlement turc devrait adopter d'autres mesures visant à autoriser l'arrivée en Turquie de milliers de troupes combattantes américaines susceptibles d'être envoyées en Irak. (AFP, 7 février 2003)
 

La Turquie refoule Ken O'Keefe, chef de file de "boucliers humains"

Les autorités turques ont refusé vendredi l'entrée sur leur territoire à Ken O'Keefe, chef de file d'un groupe de "boucliers humains", qui a présenté à son arrivée à Istanbul un "passeport de l'autorité du monde" au lieu d'un titre de voyage officiel, selon l'agence Anatolie.

Habitué des coups médiatiques, cet ancien Marine américain et ancien combattant de la guerre du Golfe de 1991 est le fondateur d'un groupe de volontaires stationnés en Grande-Bretagne qui ont quitté Londres le 24 janvier pour se rendre en Irak et se déployer dans le pays pour tenter de dissuader les Etats-Unis de bombarder le pays.

Des responsables des services d'immigration turcs lui ont interdit l'accès au territoire turc et l'ont contraint a remonter dans l'avion, en direction de Milan (Italie).

Cinq autres pacifistes du mouvement qui voyageaient avec lui, dont sa mère, ont été autorisés à entrer en Turquie, a précisé l'agence de presse turque.

O'Keefe devait rejoindre à Istanbul un groupe de 60 personnes parties de Londres et arrivées en Turquie après un voyage en bus de 13 jours. Une quarantaine de Turcs doivent se joindre au convoi qui fait route vers Bagdad via Ankara, Damas et Amman.

Les "boucliers humains" affirment qu'ils resteront en Irak si la guerre éclate, afin de forcer les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à bombarder leurs concitoyens.

La mère de Ken O'Keefe a déclaré samedi qu'elle craignait que son fils, un ancien combattant américain que la Turquie vient de refouler, ne soit en fin de compte expulsé vers les Etats-Unis, a rapporté l'agence turque Anatolie.

"Il y a deux possibilités. La première, il pourrait être expulsé vers les Pays-Bas, où il avait auparavant demandé le droit d'asile. L'autre (possibilité) est les Etats-Unis. L'envoyer aux Etats-Unis provoquera presque sa fin", a dit à Istanbul sa mère Patricia, citée par Anatolie. (AFP, 7-8 février 2003)

Américains et Turcs se préparent à une occupation de l'Irak du nord

Que les Kurdes le veuillent ou non, il ne fait aucun doute qu'en cas d'opération militaire contre Bagdad, Américains et Turcs occuperont le nord irakien, même si Washington veut garder la mainmise sur ces opérations.

Les estimations sur le nombre de soldats varient de jour en jour, mais la presse turque laisse entendre que 10.000 à 20.000 GIs seraient autorisés à pénétrer en Irak à partir de la Turquie, tandis que le gros des forces américaines attaquerait Bagdad, au sud, depuis la région du Golfe.

La Turquie, qui a sonné jeudi l'heure du ralliement à Washington en autorisant l'envoi de spécialistes militaires américains chargés de rénover des bases, notamment aériennes, prévoit elle aussi de déployer ses soldats en Irak du nord en cas de guerre.

Jusqu'alors hostile à une opération militaire, Ankara explique son ralliement à Washington, son principal allié, par la nécessité d'assurer ses interêts stratégiques dans la région.

"Si l'on reste en dehors de l'équation au début de l'opération, on pourrait ne plus en contrôler les développements à la fin", expliquait le dirigeant du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

"Les forces armées turques ne vont pas se battre en Irak, mais leur présence pourrait être nécessaire "pour prévenir des massacres, des vagues de réfugiés et l'établissement d'un Etat (kurde) indépendant", affirmait pour sa part le Premier ministre turc Abdullah Gul.

Selon la presse, Ankara souhaite que le nombre de soldats turcs en Irak du nord soit supérieur à celui des soldats américains et qu'en aucun cas les Britanniques --accusés d'être pro-Kurdes-- ne se déploient dans cette zone.

Pour la Turquie, il faut avant éviter que les Kurdes irakiens, largement autonomes depuis qu'ils ont ravi le contrôle de la région à Bagdad, en 1991, à la fin de la guerre du Golfe, ne déclarent leur indépendance à la faveur d'une désintégration politique de l'Irak.

Les généraux turcs craignent qu'une telle sécession ne relance la rébellion kurde de leur côté de la frontière, alors qu'ils sortent tout juste de 15 ans de combats avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Si la Turquie avait occupé le nord irakien pendant la guerre du Golfe, "nous n'aurions pas perdu autant de vies humaines et l'organisation terroriste (PKK) n'aurait pas pu s'implanter et se développer", selon M. Gul.

Pour rassurer leurs voisins, les dirigeants des deux factions kurdes qui contrôlent le nord du pays -- le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et  l'Union Démocratique du Kurdistan (UPK) -- proclament haut et fort leur attachement à un Etat unitaire en Irak.

Jalal Talabani, chef de l'UPK, affirmait par exemple cette semaine à Ankara que lorsque "l'armée américaine nous libèrera de la dictature irakienne, (...) il ne sera plus question (pour nous) de faire sécession".

Coincés dans une région montagneuse entre les lignes irakiennes d'une part et l'Iran, la Turquie et la Syrie d'autre part, les Kurdes dépendent économiquement de leurs voisins frontaliers et doivent leur sécurité aux avions américains et britanniques qui patrouillent le secteur depuis la fin de la guerre du Golfe.

La chute du régime de Bagdad pourrait faire éclater ce carcan et leur ouvrir les portes des villes proches de Kirkouk et Mossoul --qu'ils revendiquent-- et dont la région rengorge de pétrole.

C'est le contrôle de ce pétrole qui leur fournirait un véritable passeport vers l'indépendance, et ceci explique l'opposition virulente de la Turquie à leur prise de ces villes.

Un émissaire américain, Zalmay Khalilzad, a mis en garde la Turquie vendredi contre une intervention militaire unilatérale, affirmant que "toute action et conflit en Irak doit se faire dans le cadre d'un commandement coalisé".

M. Khalilzad, le représentant du président américain auprès de l'opposition irakienne, a lancé sa mise en garde au terme d'entretiens à Ankara avec les responsables turcs et plusieurs hauts représentants de l'UPK et du PDK sur "l'après-Saddam". (AFP, 8 février 2003)

Soutien américain pour Chypre contre une guerre en Irak?

Ankara a laissé entendre le 5 février qu'elle attendait également le soutien de son allié américain sur le dossier chypriote en échange de sa participation à une éventuelle guerre contre l'Irak.

"Alors que la Turquie réagit aux événements internationaux, conformément à ses intérêts nationaux, elle insiste d'autre part sur le fait qu'elle ne devrait pas être confrontée à des développements inattendus sur la question chypriote", a indiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Yusuf Buluc, lors d'un point de presse.

"Dans ce cadre, il est important (...) de pouvoir s'assurer de l'appui des Etats-Unis. Ainsi, un lien existe" entre Chypre et l'Irak, a-t-il dit.

Le porte-parole a souligné le caractère "stratégique" du partenariat turco-américain, ajoutant qu'"il est naturel que l'on aborde nos questions stratégiques avec les Etats-Unis de la même manière que nous évoquons leurs sujets stratégiques".

Chypre est divisée depuis 1974, quand la Turquie est intervenue pour occuper le tiers nord de l'île, en réponse à un coup d'Etat à Nicosie soutenu par Athènes, visant à rattacher l'île de Méditerranée orientale à la Grèce.

Les dirigeants turc et grec de Chypre ont repris le mois dernier des négociations sur la base d'un plan de réunification des Nations Unies, pour tenter d'arriver à un accord d'ici au 28 février pour permettre à une île réunifiée d'adhérer à l'Union européenne en mai 2004.

Alors que la grande majorité de la population chypriote turque manifeste chaque jour pour cette réunification, les militaires d'Ankara ont répété à plusieurs reprises qu'ils sont contre une telle réunification qu'ils considèrent comme "trahison à la Turquie". (AFP, 8 février 2003)
 

Signature d'un accord américano-turc pour la préparation de bases militaires

La Turquie et les Etats-Unis ont signé samedi à Ankara un accord fixant le cadre légal dans lequel des spécialistes américains doivent préparer plusieurs bases militaires turques en vue de leur utilisation pour une intervention militaire en Irak, a annoncé l'agence Anatolie.

La signature de ce document fait suite à un vote du Parlement turc, jeudi, autorisant le déploiement d'un premier contingent de techniciens et d'ingénieurs américains afin de mettre aux normes des bases militaires et des ports en Turquie pendant une période de trois mois.

Cette décision doit être suivie, fin février, d'une nouvelle autorisation permettant aux Etats-Unis de déployer des troupes en Turquie.

Le nombre de spécialistes américains et le nombre des infrastructures concernées n'a pas été révélé, mais plusieurs articles de presse ont avancé le chiffre de 3.500 soldats du génie qui pourraient arriver rapidement en Turquie.

L'accord signé samedi "confirme la suprématie du droit turc et réserve le droit à notre pays de prendre toutes les mesures qu'il jugera nécessaires afin de protéger ses intérêts nationaux et sa sécurité", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué cité par Anatolie.

L'agence précise que les travaux de rénovation et d'adaptation des bases aériennes et des infrastructures turques ne devraient entraîner aucune charge financière pour la Turquie, selon l'accord. (AFP, 8 février 2003)
 

Des femmes turques manifestent pour la paix près de la frontière irakienne

Plusieurs centaines de femmes turques ont manifesté dimanche en faveur de la paix au poste-frontière irako-turc de Haber à l'appel de plusieurs organisations non-gouvernementales en demandant au gouvernement turc de ne pas aider l'armée américaine dans une guerre contre l'Irak, selon les médias.

Cette manifestation a regroupé trois cents militantes pour les droits civils, habillées à l'européenne, ainsi que des femmes kurdes vêtues de leur constume traditionnel, dont certaines avaient des enfants dans les bras.

"Nous ne voulons pas que la Turquie participe à cette guerre. Nous ne voulons pas qu'elle mette ses bases et ses ports au service des Américains", a déclaré l'une des organisatrices.

Le parlement turc vient d'autoriser les Américains à moderniser des bases et ports turcs pour une éventuelle guerre en Irak et pourrait prochainement donner son feu vert au déploiement de troupes américaines sur son territoire. (AFP, 9 février 2003)
 

Les Turcs très majoritairement opposés à une guerre contre l'Irak (sondage)

Les Turcs sont très majoritairement opposés (94%) à une possible intervention militaire américaine contre l'Irak et seulement 4% pensent que l'option militaire est nécessaire, selon un sondage publié lundi par le journal de langue anglaise Turkish Daily News.

Une majorité (78%) des personnes interrogées s'opposent en outre à toute assistance d'Ankara à Washington dans une guerre contre l'Irak, que ce soit l'ouverture des bases aux Américains ou l'envoi de soldats turcs dans le nord de l'Irak, selon le sondage réalisé par l'Institut Anar.

Seuls 6,5% des sondés estiment que la Turquie doit agir avec son allié traditionnel que sont les Etats-Unis.

Le sondage a été réalisé à la fin janvier sur un échantillon représentatif de 2.036 personnes. Il souligne notamment un renforcement de l'opposition des Turcs à une éventuelle guerre.

Le précédent sondage réalisé par Anar, publié par le Turkish Daily News le 2 janvier, montrait que 87% des Turcs étaient opposés à une opération militaire américaine.

Le Parlement turc a autorisé la semaine dernière les Américains à moderniser des bases et ports turcs pour une éventuelle guerre en Irak et pourrait prochainement donner son feu vert au déploiement de troupes américaines sur son territoire. (AFP,10 février 2003)

OTAN: Le veto franco-belge à la demande turco-américaine

Lors de la réunion de crise ce matin (le 10 février 2003) au siège de l'OTAN à Bruxelles, la France et la Belgique ont opposé leur veto aux demandes américaines et turques qui portent essentiellement sur des mesures de protection de la Turquie en cas de guerre en Irak, ont indiqué des responsables de l'Otan.

Les pays membres de l'Otan avaient jusqu'à 10 heures pour formellement notifier au secrétaire général de l'Otan George Robertson leur refus d'engager dès maintenant les préparatifs réclamés par les Etats-Unis.

L'Allemagne a apporté plus tarde son soutien au veto posé par la France et la Belgique, brisant la procédure de silence lancée par le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Georges Robertson.

Le ministre belge des Affaires étrangères Louis Michel a expliqué lundi matin que la France et la Belgique maintenaient, avec l'Allemagne, leur refus d'accorder des moyens militaires à la Turquie, pour marquer leur opposition à «la logique de guerre» en Irak. Nous sommes bien décidés à rompre la procédure de silence, et nous ne sommes pas d'accord avec ce qu'on nous demande ici et maintenant, a déclaré M. Michel sur la radio privée Europe 1, après qu'il s'était entretenu avec son homologue français Dominique de Villepin.

Interrogé sur les critiques du secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld qui avait qualifié de «honte» l'attitude franco-belgo-allemande sur cette question de la Turquie, M. Michel a estimé qu'il était encore possible d'expliquer à nos amis américains que nous sommes leurs meilleurs partenaires, malgré ce désaccord. Si nous acceptions la demande américaine, cela signifierait que l'on est déjà dans la logique de guerre, et alors, tout change, toute initiative pour régler le conflit de manière pacifique s'envole, a ajouté M. Michel.

La Belgique est peut-être un petit et vieux pays, mais fier d'être proche de la France qui a sauvé quelque part l'honneur, et a empêché que la guerre soit, jsuqu'ici, a-t-il dit. M. Michel a évoqué également la pression de l'opinion publique qui va certainement faire bouger les choses. Les gens comprennent parfaitement que nous devons tout faire pour éviter ce conflit, qui serait préjudiciable non seulement à la population irakienne, mais très dommageable à nous, pays européens, à notre économie.

La Turquie a invoqué l'article IV du traité de l'Atlantique Nord, qui n'avait jamais été utilisé, après que la France, l'Allemagne et la Belgique eurent refusé la demande américaine d'envoi de moyens de l'Otan pour protéger le territoire turc, a annoncé un responsable de l'Alliance.

Cet article du traité fondateur de 1949 prévoit que "les parties se consulteront chaque fois que, de l'avis de l'une d'elles, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacé".

Les ambassadeurs de l'Otan se retrouveront dans l'après-midi à partir de 16h30 (15h30 gmt) pour examiner la demande turque. (AFP, 10 février 2003)
 

Des manifestants pacifistes arrêtés dans le sud-est de la Turquie

La police turque a arrêté mercredi une centaine de personnes qui participaient à trois manifestations contre une intervention militaire en Irak, dans le sud-est de la Turquie, majoritairement peuplée de Kurdes, a-t-on appris de sources policières locales.

Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans la ville de Siirt au moment où les manifestants -- partisans du principal parti kurde du pays -- ont scandé "Non à la guerre" et se sont mis à huer les représentants du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir.

 Dans une autre manifestation qui s'est tenue dans la petite ville de Nusaybin, à la frontière avec l'Irak, la police a eu recours au gaz lacrymogène pour disperser la foule qui scandait également des slogans pacifistes devant le bureau local de l'AKP, a-t-on précisé de mêmes sources.

Une troisième manifestation a eu lieu dans la ville de Batman où les manifestants ont reçu l'ordre de se disperser.

L'opinion publique turque est très divisée sur l'opportunité d'une intervention militaire en Irak et des manifestations anti-guerre sont organisées quotidiennement dans le pays.

Le parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP) craint certes les répercussions économiques et politiques d'une guerre en Irak mais il a indiqué qu'il soutiendrait les Etats-Unis en cas de conflit.

Le Parlement turc a autorisé la semaine dernière des ingénieurs et des spécialistes de l'armée américaine à adapter certaines de ses bases militaires et de ses ports en vue d'une intervention militaire contre le régime irakien.(AFP,12 février 2003)

La presse turque affirme comprendre la position de Paris et Berlin

La presse turque se montrait compréhensive jeudi face à la décision de la France, de l'Allemagne et de la Belgique de refuser pour le moment le soutien de l'Otan à la Turquie dans le cadre de la crise irakienne.

"Nous sommes mécontents de la France qui a rejeté les demandes de la Turquie à l'Otan, mais il nous faut prendre en compte ces objections alors que nous faisons route vers la guerre", affirmait le quotidien Sabah.

"La France a fait part d'une série d'objections (...) qui sont très largement partagées", selon ce journal.

La France, l'Allemagne et la Belgique insistent sur la nécessité de ne pas engager l'Otan prématurément "dans une logique de guerre" en fournissant d'ores et déjà des moyens militaires supplémentaires à la Turquie, dont le gouvernement s'oriente vers une coopération militaire avec les Etats-Unis contre l'Irak.

"Il serait enfantin d'interpréter cette affaire comme une trahison envers la Turquie", affirmait par ailleurs Sabah qui y voit plutôt une lutte d'influence entre l'Europe et les Etats-Unis.

Le rejet par l'Otan de la demande d'assistance de la Turquie place le gouvernement d'Ankara dans une position difficile, estimait pour sa part le quotidien Milliyet.

Déçu de la décision de l'Otan, le gouvernement pourrait "s'aligner complètement sur les Etats-Unis sur la question irakienne, mais pourrait également, au vu de la décision européenne, décider de rester en dehors du conflit", selon Milliyet.

Les Européens craignent que les Etats-Unis ne cherchent à transformer "l'Otan en organisation de soutien à une Pax Americana qui ne tolère aucune opinion dissidente," estimait pour sa part le quotidien Cumhuriyet.

Pour le journal Radikal, la crise actuelle au sein de l'Otan pourrait jouer en faveur du président américain George Bush "qui veut de toute façon retirer ses soldats d'Europe". (AFP,13 février 2003)

Les Kurdes d'Irak refusent absolument que l'armée turque entre chez eux

Les Kurdes du nord de l'Irak refusent avec véhémence que l'armée turque franchisse la frontière aux côtés des forces américaines et prenne pied durablement dans cette région sensible sous prétexte de guerre contre Saddam Hussein.

"Il n'y a aucune raison pour qu'une armée, turque ou d'un autre pays de la région, vienne ici, il n'en ressortira rien de bon et nous ne l'accepterons pas", a mis en garde Sami Abdoul Rahmane, l'un des hiérarques du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).

Le PDK, qui, avec l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), a soustrait le Kurdistan irakien à l'autorité de Bagdad en 1991, contrôle la portion nord-ouest de ce territoire, soit celle qui est limitrophe de la Turquie.

La Turquie, qui sort tout juste de 15 ans de combats sur son sol avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), s'inquiète que les Kurdes d'Irak ne fassent le choix de l'indépendance à la faveur d'une désintégration de leur pays et ne provoquent une reprise des hostilités avec le pouvoir central de l'autre côté de la frontière.

Après s'être ralliée à Washington en autorisant la venue de spécialistes américains pour rénover ses bases, Ankara prévoit de déployer des troupes en Irak, dans le sillage des 10.000 à 20.000 soldats américains qui, selon la presse turque, pourraient entrer au Kurdistan irakien par la Turquie.

Dans les faits, l'armée turque maintient depuis longtemps une forte présence le long de la frontière sur le sol irakien.

"Les Turcs n'ont pas l'intention de combattre les Irakiens, ils veulent simplement entrer (au Kurdistan irakien) par la porte de derrière", a estimé M. Abdoul Rahmane, vice-Premier ministre dans la zone PDK, mercredi soir lors d'une conférence de presse.

Ankara invoque ses intérêts stratégiques pour justifier son entrée éventuelle au Kurdistan irakien. "Si l'on reste en dehors de l'équation au début de l'opération, on pourrait ne plus en contrôler les développements à la fin", a argué le dirigeant du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Et le Premier ministre turc Abdullah Gul a déclaré: "Les forces armées turques ne vont pas se battre en Irak", mais leur présence pourrait être nécessaire "pour prévenir des massacres, des vagues de réfugiés et  l'établissement d'un Etat (kurde) indépendant".

M. Abdoul Rahmane rejette l'argument humanitaire : "S'ils veulent nous aider pour les réfugiés, ils n'ont qu'à nous envoyer des organisations non-gouvernementales ou la Croix-Rouge internationale, mais pas des soldats".

Les responsables du PDK et de l'UPK se sont employés en outre à apaiser les craintes de la Turquie et des Etats-Unis en assurant qu'ils ne cherchaient pas l'indépendance, mais un système "fédéral".

Au-delà de la question kurde, les dirigeants du PDK et de l'UPK prêtent avec anxiété aux Turcs des visées sur les deux grandes villes pétrolières de Mossoul et Kirkouk. A la lisière des zones PDK et UPK, ce deux cités sont toujours sous le contrôle du président irakien Saddam Hussein. Or les deux villes sont revendiquées par les Kurdes, mais aussi par les ultra-nationalistes turcs.

En effet, des dizaines de milliers de Turkmènes vivent encore dans le nord de l'Irak dont une large frange appartenait jadis à l'Empire ottoman.

M. Abdoul Rahmane a pris garde de ne pas menacer son puissant voisin. Selon lui, "les Américains nous ont promis de ne pas nous laisser tomber cette fois".

Mais il entretient comme beaucoup de Kurdes le souvenir des "trahisons" passées, telle celle de 1991, quand Saddam Hussein avait pu réprimer les insurrections kurdes et chiites après la guerre du Golfe, sans que la communauté internationale n'intervienne. L'inquiétude des Kurdes d'Irak a encore été renforcée par les récents propos de M. Erdogan, selon lesquels la Turquie considèrerait comme une "insulte" une éventuelle proposition américaine de commander les troupes turques dans le nord de l'Irak. (AFP,13 février 2003)

Les Turkmènes d'Irak mettent en garde les Kurdes contre une guerre civile

Un leader turkmène du nord de l'Irak a mis en garde les factions kurdes qui contrôlent cette région contre toute "provocation", affirmant que cela mènerait à une guerre civile ou une intervention de l'armée turque.

"Les Kurdes doivent éviter de nous provoquer s'ils ne veulent pas que nous appelions d'autres pays à la rescousse", a déclaré à l'AFP le président du Front turkmène irakien, Sanan Ahmet Aga, en référence à la Turquie voisine.

Il a surtout mis en garde les formations kurdes contre toute tentative de s'emparer, en cas d'offensive américaine, des villes pétrolières de Kirkouk et Mossoul, actuellement contrôlées par Bagdad mais convoitées par les Kurdes.

"Il s'agit de villes irakiennes et non kurdes. Leurs habitants sont en majorité turkmènes", bien qu'il s'y trouve aussi des Arabes et des Kurdes, assure-t-il.

"Si un groupe tente de contrôler l'une de ces villes aux dépens de l'autre groupe, cela mènera à une guerre civile", affirme-t-il sur un ton sans équivoque.

Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui se partage depuis 1991 le contrôle du nord irakien avec l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), accuse les Turkmènes d'être la cinquième colonne d'Ankara qui les soutient financièrement.

Le bureau du Front turkmène irakien regorge de symboles de l'empire ottoman et le drapeau du parti ressemble à celui de la Turquie.

M. Aga regarde la télévision satellitaire turque, refuse de reconnaître qu'il vit dans le "Kurdistan irakien", ne parle que turc ou arabe et décrit le fondateur de la Turquie moderne Moustafa Kemal Ataturk comme "un grand héros que nous aimons".

Avec la multiplication des informations de presse concernant l'envoi de plusieurs milliers de soldats turcs au Kurdistan irakien en cas de guerre, la tension est montée d'un cran entre le PDK et le parti de M. Aga.

Selon le leader turkmène, le commandant de la milice du parti, forte de quelque 300 hommes, a été arrêté la semaine dernière par le PDK pour des "raisons politiques".

"Lorsque nous sortons de chez nous le matin, nous devons embrasser nos enfants car nous ne savons pas quand nous les reverrons", dit-il en faisant état d'"intimidations".

M. Aga affirme que quelque trois millions de Turkmènes vivent en Irak. Mais, selon d'autres estimations, il n'y en aurait que 500.000.

"Nous sommes un peuple pacifiste, mais si nous sommes menacés, nous nous défendrons", avertit-il, ajoutant que certains membres de sa communauté ont servi dans l'armée irakienne et que, "en cas extrême, nous pouvons mobiliser de 60.000 à 70.000 personnes armées".

Pour le PDK, les accusations et les craintes du chef turkmène sont injustifiées.

"Nous n'avons pas de problèmes avec les Turkmènes", assure Sami Abdel Rahman, un responsable de ce parti, soulignant que ceux-ci ont "leurs propres écoles, chaînes de télévision et partis politiques".

"Il n'y a donc aucune raison pour que les forces turques ou toute autre armée de la région entrent au Kurdistan", poursuit-il.

Un autre responsable du PDK, parlant sous couvert de l'anonymat, estime que les avertissements turkmènes proviennent en fait "d'Ankara, qui contrôle le Front turkmène".

"Nous entendons (de telles menaces) tout le temps, mais il faut désormais que la Turquie et les Turkmènes arrêtent de songer à l'empire ottoman et acceptent, comme nous, que ceci est l'Irak", dit-il.

La Turquie craint qu'une indépendance des Kurdes d'Irak n'incite sa propre communauté kurde à renouer avec la rébellion autonomiste. (AFP,14 février 2003)

Turquie: modeste début de la mobilisation contre la guerre en Irak

La manifestation pacifiste symbolisée par l'extinction des lumières à 20h00 locales et des regroupements sur des places publiques a débuté modestement samedi en Turquie, ont constaté des journalistes de l'AFP à Istanbul et Ankara.

Les immeubles des deux principales villes du pays n'ont laissé voir des extinctions que de loin en loin, et les rassemblements n'ont attiré que quelques dizaines de personnes soufflant leur bougie et frappant dans les mains ou sur des casseroles.

La chaîne de télévision Show-tv a montré l'un des trois points de rassemblement d'Istanbul, Bakirkoy, sur la rive européenne, avec une cinquantaine de personnes et, en arrière-plan, seuls deux appartements faisant clignoter leurs lumières.

Dans le quartier central de Beyoglu, quelques dizaines d'intellectuels et de défenseurs des Droits de l'Homme s'étaient rassemblés pour souffler leurs bougies dans la rue, et quelques commerçant ont également coupé l'éclairage de leur vitrine, rapporte l'agence Anatolie.

Dans l'après-midi, quatre artistes de la télévision avaient été interpellés à Istanbul pour leur participation à une manifestation publique contre la guerre. (AFP,15 février 2003)
 

Mobilisation de milices kurdes pro-gouvernementales destinées à l'Irak

La Turquie a commencé à entraîner quelque 2.000 miliciens pro-gouvernementaux kurdes, auparavant utilisés dans la lutte anti-guérilla, pour servir de "guides" dans le nord de l'Irak, a annoncé vendredi le journal turc Vatan.

Les gardiens de village, supplétifs de l'armée régulière d'Ankara durant 15 ans contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé récemment Kadek), sont mobilisés pour assister soldats turcs et américains, selon Vatan.

Leur connaissance du terrain ainsi que des langues kurde et arabe a convaincu l'armée turque d'enrôler ces auxiliaires choisis dans les tribus kurdes de Turquie dévouées au gouvernement, au terme de discussions conclues avant les fêtes du sacrifice, selon la même source.

Leur entraînement, qui a commencé par le lever des couleurs turques dans la région frontalière de Habur (sud-est), concerne l'installation de camps de toile, les premiers secours, l'aide humanitaire, le rôle de guide et d'intermédiaire entre populations et militaires, précise le journal.

L'un de ces auxiliaires, Mehmet Emin Deger, cité par Vatan, explique que pour avoir "vécu durant 17 ans dans les montagnes" et "participé à des opérations transfrontalières en Irak du nord", on lui a "ordonné d'être prêt à partir à tout moment".

Selon lui, un salaire mensuel de 1.500 dollars leur est promis, une carte d'identité leur a été délivrée par la préfecture de Sirnak (sud-est), et ils seront armés, 200 balles s'ajoutant à la dotation habituelle de 120 balles.

"Notre véritable mission est de servir de guide, mais si l'Etat nous demande de nous battre, nous irons au front", affirme Mehmet Emin Deger.

La Turque a entretenu jusqu'à 70.000 gardiens de village dans les provinces du sud-est à majorité kurde, ravagées par une guérilla sécessionniste kurde ayant fait quelque 36.500 morts jusqu'à son dépôt des armes en septembre 1999.

La presse turque continue par ailleurs de faire état du déploiement massif de matériel militaire dans la région frontalière.

Le quotidien Hurriyet montrait vendredi un convoi de 200 poids-lourds avec des ambulances, véhicules tout-terrain et camionnettes partis d'Ankara pour des destinations non précisées.

Après l'autorisation la semaine dernière de la modernisation de ports et aéroports par des spécialistes américains, le Parlement turc devrait adopter la semaine prochaine des mesures visant à autoriser l'arrivée en Turquie de milliers de soldats américains susceptibles d'être envoyés en Irak. (AFP,14 février 2003)

500 militaires américains arrivent dans l'est de la Turquie

Envrion 500 militaires américains, probablement des unités du génie, ont été déposés dimanche matin par cinq avions cargo sur l'aéroport de Diyarbakir (sud-est), a annoncé la chaîne d'informations continues CNN-Turk.

La chaîne a montré des images des 5 avions de transports américains sur l'aéroport mixte civil et militaire de Diyarbakir, qui sont repartis quatre heures plus tard, à vide et après avoir fait le plein de kérosène.

Ces 500 hommes sont censés participer aux travaux de modernisation des aérodromes de la région, pouvant être utilisés pour le transit de troupes américaines destinées à l'Irak, a estimé CNN-Turk.

Le Parlement turc a autorisé le 6 février dernier la modernisation de ports et aéroports par des spécialistes américains, dont beaucoup pensent qu'ils serviront au passage des troupes américaines.

Le Parlement turc devait débattre dans la semaine d'une loi visant à autoriser l'arrivée en Turquie de milliers de soldats américains susceptibles d'être envoyés en Irak.

Des discussions entre responsables turcs et américains sur le possible transit, voire le stationnement de troupes américaines en territoire turc ont eu lieu de vendredi à dimanche à Ankara.

"Les discussions sont finies, la balle est dans le camp du Parlement turc", a déclaré dimanche l'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Turquie, Marc Grossmann, qui est actuellement au Département d'Etat américain et était interrogé à Washington par CNN-Turk.

Ces discussions portaient sur "les conditions dans lesquelles des forces étrangères stationneraient sur le territoire turc dans le cas où le Parlement donnerait son accord".

Le Premier ministre turc Abdullah Gul réunissait dimanche plusieurs ministres et responsables militaires pour évaluer la crise irakienne, mini-sommet qui devait notamment mettre un point final à un projet de loi sur le transit de troupes américaines en territoire turc, censé être présenté au Parlement dans la semaine.

De retour des Etats-Unis où il s'est entrentenu avec le président George W. Bush, le chef d'état-major Richard Myers et le chef du département d'Etat Colin Powell, le ministre turc des Affaires étrangères Yasar Yakis a toutefois estimé très difficile que ce texte de loi soit présenté aux députés d'ici au 18 février comme prévu. (AFP, 15 février 2003)

Interrogations sur un mystérieux convoi en route vers l'Irak

La presse turque s'interrogeait samedi sur le passage d'un mystérieux convoi de voitures tout-terrain rentré vendredi dans le nord de l'Irak et qui pourrait transporter des forces spéciales américaines ou des agents de renseignement.

Quinze véhicules de luxe immatriculés en Turquie ont traversé Silopi (sud-est) à vive allure et ont passé le poste-frontière de Habur, entrant en Irak sans quasiment s'arrêter pour remplir les formalités, rapportent le journal Sabah et la chaîne d'informations continues CNN-Turk.

CNN-Turk, dont le caméraman a suivi les voitures dans leur voyage en territoire turc, a montré leurs passagers, de type européen, coiffés de casquettes et se cachant le visage.

Les vitres arrière des voitures étaient masquées par des rideaux, et Sabah croit savoir que ces hommes, dont le nombre exact n'a pu être établi, ont pour mission de reconnaître, des deux côtés de la frontière turco-irakienne, les installations pouvant servir au déploiement de soldats américains.

Le parlement turc a autorisé la semaine dernière la modernisation de ports et aéroports par des spécialistes américains. Les députés devraient adopter la semaine prochaine des mesures visant à autoriser l'arrivée en Turquie de milliers de soldats américains susceptibles d'être envoyées en Irak.

Ankara, opposé à une intervention contre son voisin irakien, réclame une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu avant de suivre militairement les Etats-Unis. (AFP,15 février 2003)

Les préparatifs américains s'accélèrent avec l'arrivée de renforts en Turquie

Les préparatifs d'une guerre contre l'Irak se sont accélérés ces derniers jours avec l'arrivée de centaines de militaires américains en Turquie.

Deux avions cargo militaires américains ont atterri lundi matin, avec quelque 200 soldats et du matériel, sur la base de Diyarbakir (sud-est) dans le cadre des opérations de modernisation des infrastructures turques, susceptibles d'être utilisées en cas de guerre contre l'Irak.

Cinq autres avions du même type étaient arrivés dimanche sur cette même base, la plus importante de la région, avec à leur bord environ 500 militaires américains, probablement des unités du génie, qui devraient participer aux travaux de rénovation.

Toutefois, la demande américaine de faire transiter par le territoire turc des unités combattantes en cas d'opération contre l'Irak, n'a toujours pas reçu le feu vert d'Ankara.

Le Parlement turc, qui avait autorisé le 6 février la modernisation de ports et aéroports par des spécialistes américains, a reporté son vote sur la question prévu mardi.

Lundi matin, le Premier ministre turc Abdullah Gul avait laissé entendre que le Parlement n'autoriserait pas un déploiement avant d'avoir reçu satisfaction quant aux demandes du pays pour des compensations économiques en cas de guerre.

"La Turquie attache beaucoup d'importance aux questions politiques, militaires et économiques", a déclaré M. Gul, avant de partir pour Bruxelles où se tient lundi soir un sommet de crise sur l'Irak des dirigeants européens.

Le Premier ministre turc avait réuni dimanche plusieurs ministres et responsables militaires afin de mettre un point final au projet de loi sur le transit de troupes américaines en territoire turc qui sera présenté au Parlement.

Le ministre turc des Affaires étrangères Yasar Yakis, qui a regagné le même jour Ankara au terme d'entretiens à Washington sur une aide économique américaine, a déjà averti qu'il serait "très difficile" d'obtenir cette autorisation du Parlement.

Malgré l'offre américaine d'une aide à la Turquie en échange de sa coopération, les Turcs sont à 80% opposés à une intervention militaire américaine contre l'Irak, selon un sondage récent.

La Turquie a d'ailleurs augmenté ses exigences, en réclamant de pouvoir envoyer en Irak 80.000 de ses propres soldats, qui ne seraient pas sous commandement américain, afin d'"établir des positions stratégiques", selon la dernière édition du magazine américain Newsweek, qui cite des responsables turcs.

En cas d'opération militaire contre Bagdad, Américains et Turcs occuperaient le nord de l'Irak, où cohabitent parfois difficilement les deux factions kurdes de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), et le Front turkmène, allié de la Turquie.

Une réunion entre les trois principales factions, kurdes et turkmène, d'Irak du nord est prévue ce lundi à Silopi (sud-est de la Turquie, près de la frontière irakienne) avec des représentants turcs et américains.

Les Kurdes irakiens, largement autonomes depuis que la région a échappé au contrôle de Bagdad en 1991, à la fin de la guerre du Golfe, souhaiteraient déclarer leur indépendance à la faveur d'une déstabilisation de la région, ce qui serait un casus belli pour Ankara.

Les généraux turcs craignent qu'une telle sécession ne relance la rébellion kurde de leur côté de la frontière, alors qu'ils sortent tout juste de 15 ans de combats avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). (AFP, 17 février 2003)
 

Ankara veut profiter de la guerre contre les Kurdes d'Irak

L'armée turque dépêche des troupes à sa frontière avec le Kurdistan irakien tout en affirmant qu'il s'agit de "mesures de précaution" qui ne doivent pas être perçues comme une menace contre l'Irak. La Turquie envisage d'envoyer des dizaines de milliers de troupes dans le Kurdistan d'Irak sous couvert de vouloir assurer des missions humanitaires, notamment afin de retenir en territoire irakien un afflux de réfugiés à ses frontières.

Ankara a sonné le 6 février l'heure du ralliement à Washington lorsque le Parlement turc a autorisé des ingénieurs et techniciens militaires américains à travailler dans les ports et aéroports turcs pour les mettre aux normes pour une éventuelle utilisation par les troupes américaines. La Turquie compte permettre à quelque 300 avions américains d'utiliser ses bases en cas d'action militaire contre l'Irak, et s'apprête elle-même à envoyer quelque 80.000 soldats dans le Kurdistan d'Irak, écrit le 8 février le quotidien turc Milliyet. "Si l'on reste en dehors de l'équation au début de l'opération, on pourrait ne plus en contrôler les développements à la fin", explique Recep Tayyip Erdogan, chef de file du parti de la Justice et du Développement (AKP). "Les forces armées turques ne vont pas se battre en Irak", mais leur présence pourrait être nécessaire "pour prévenir des massacres, des vagues de réfugiés et l'établissement d'un Etat (kurde) indépendant", affirmait pour sa part le Premier ministre turc Abdullah Gul.

Toutefois, la presse turque rapporte depuis plusieurs jours que les Etats-Unis sont hostiles à ce que les troupes turques soient dirigées par un commandant turc. Zalmay Khalilzad, le représentant du président américain auprès de l'opposition irakienne, en visite à Ankara au terme d'entretiens sur "l'après-Saddam" avec les responsables turcs et plusieurs hauts représentants de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), dont Jalal Talabani, leader de l'UPK et Nechirvan Barzani, Premier ministre du gouvernement régional kurde d'Erbil, a mis, le 7 février, en garde la Turquie contre une intervention militaire unilatérale, affirmant que "toute action et conflit en Irak doit se faire dans le cadre d'un commandement coalisé". M. Erdogan a, le 10 février, répliqué que la Turquie considérera comme une "insulte" une éventuelle proposition américaine de commander les troupes turques dans le Kurdistan d'Irak en cas d'une éventuelle intervention militaire contre l'Irak. "Une telle chose sera une insulte pour le peuple (turc). Nous considérerons une proposition en ce sens comme une insulte", a-t-il indiqué. M. Erdogan a souligné que l'armée turque était dotée de l'expérience et des forces nécessaires pour mener des missions dans cette région et a mis l'accent sur la présence militaire turque dans le Kurdistan d'Irak depuis années.

De plus, la Turquie pourrait décider de reporter le vote autorisant des dizaines de milliers de soldats américains à prendre pied en Turquie. Le Parlement turc devait se réunir le 18 février pour voter l'autorisation, mais le ministre turc des affaires étrangères Yasar Yakis a affirmé, le 16 février, qu'il serait "très difficile" de respecter cet agenda. "Il y a des difficultés concernant l'agenda... Nous avons expliqué que nous pourrions ne pas être en mesure de porter la question devant le Parlement dans une période aussi courte", a déclaré M. Yakis au cours d'une conférence de presse avec le ministre de l'Economie Ali Babacan. M. Yakis s'est exprimé à son retour de Washington où il avait rencontré différents responsables. La Turquie et les Etats-Unis ont échoué à se mettre d'accord sur l'ampleur de l'aide économique que pourraient apporter les Etats-Unis pour amortir le choc d'un conflit irakien en Turquie, a affirmé, de son côté, M. Ali Babacan.

Les estimations sur le nombre de soldats américains varient de jour en jour, mais la presse turque laisse entendre que 10.000 à 20.000 GIs seraient autorisés à pénétrer en Irak à partir de la Turquie, tandis que le gros des forces américaines attaquerait Bagdad, au sud, depuis la région du Golfe. Selon la presse turque, Ankara souhaite que le nombre de soldats turcs au Kurdistan irakien soit supérieur à celui des soldats américains et qu'en aucun cas les Britanniques ?accusés par Ankara d'être pro-kurdes-- ne se déploient dans cette zone.

Pour la Turquie, il faut avant éviter que les Kurdes irakiens, largement autonomes depuis qu'ils ont le contrôle de la région ne déclarent leur indépendance ou une quelconque autonomie. Si la Turquie avait occupé le Kurdistan irakien pendant la guerre du Golfe, "nous n'aurions pas perdu autant de vies humaines et l'organisation terroriste (PKK) n'aurait pas pu s'implanter et se développer", affirme M. Gul. Pour rassurer leurs voisins, les dirigeants des deux partis kurdes qui administrent le pays proclament haut et fort leur attachement à un Etat unitaire en Irak. Jalal Talabani, affirmait cette semaine à Ankara que lorsque "l'armée américaine nous libérera de la dictature irakienne, il ne sera plus question (pour nous) de faire sécession".

Les Kurdes refusent avec véhémence que l'armée turque franchisse la frontière aux côtés des forces américaines et prenne pied durablement dans cette région sensible sous prétexte de guerre contre Saddam Hussein. "Il n'y a aucune raison pour qu'une armée, turque ou d'un autre pays de la région, vienne ici, il n'en ressortira rien de bon et nous ne l'accepterons pas", a mis en garde Sami Abdoul Rahman, vice-Premier ministre du gouvernement régional kurde d'Erbil lors d'une conférence de presse le 12 février. "Les Turcs n'ont pas l'intention de combattre les Irakiens, ils veulent simplement entrer [au Kurdistan irakien] par la porte de derrière", a estimé M. Abdoul Rahman qui rejette l'argument humanitaire: "S'ils veulent nous aider pour les réfugiés, ils n'ont qu'à nous envoyer des organisations non-gouvernementales ou la Croix-Rouge internationale, mais pas des soldats". M. Abdoul Rahman a également ajouté "les Américains nous ont promis de ne pas nous laisser tomber cette fois". (CILDEKT, 18 février 2003)
 

Washington met Ankara sous pression pour accepter la présence de ses troupes

Washington a augmenté mardi la pression sur la Turquie pour qu'elle prenne au plus vite une décision pour autoriser les troupes américaines à utiliser son territoire dans le cadre d'une éventuelle guerre avec l'Irak.

"Il est temps que la Turquie prenne une décision", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer mardi, tout en soulignant que "le président (Bush) comprend la difficulté de la situation" d'Ankara.

"Dans tous les cas de figure, nous respecterons toujours la Turquie comme amie, comme nous reconnaissons les pays d'Europe de l'est comme amis, comme nous reconnaissons la Belgique comme amie et comme nous reconnaissons qu'il y a certaines questions qui peuvent mécontenter les dirigeants et conduire à des désaccords", a-t-il ajouté.

Un vote du parlement turc prévu pour mardi qui devait autoriser le déploiement de troupes américaines combattantes en Turquie a été reporté car Ankara et Washington ne parviennent pas à se mettre d'accord sur l'ampleur du soutien économique accordé par les Etats-Unis pour compenser la Turquie des conséquences d'une guerre avec l'Irak voisin.

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a également affirmé qu'une deuxième résolution de l'Onu autorisant le recours à la force contre l'Irak est nécessaire pour le déploiement en Turquie des fantassins américains.

L'Otan s'est mise d'accord dimanche après une semaine de blocage sur des mesures de soutien logistique à la Turquie dans la perspective d'un éventuel conflit avec l'Irak. Ces mesures avaient été longtemps bloquées par l'opposition de la France, de l'Allemagne et de la Belgique.

Ces mesures devraient être formellement adoptées par l'Otan mercredi lors d'une réunion du Comité des plans de Défense (CPD), dont ne fait pas partie la France.

Le porte-parole de la Maison Blanche a rappelé cet accord mardi en soulignant que "l'une des façons les plus importantes de protéger la Turquie et de s'assurer qu'elle supporte le coût le plus faible possible est l'initiative que l'Otan a pris ce week-end de commencer à renforcer les défenses de la Turquie".

Le président américain George W. Bush a déclaré mardi que son administration "travaillait étroitement avec les Turcs", pour trouver un accord.

"Comme vous le savez, nous avons beaucoup de respect pour le gouvernement turc et il n'a pas de meilleur ami que le gouvernement américain. Nous espérons pouvoir arriver à un accord satisfaisant pour les deux parties et nous y travaillons toujours", a affirmé le président américain.

Les ministres des Affaires étrangères et de l'Economie turcs, MM. Yasar Yakis et Ali Babacan, avaient été reçus vendredi dernier par George W. Bush à la Maison Blanche.

M. Yakis avait alors souligné dans des déclarations à la presse que "nous n'avons pas parlé de chiffres", en ajoutant que "la dimension financière n'est pas primordiale".

La Turquie estime à plus de 40 milliards de dollars son manque à gagner depuis la guerre du Golfe contre l'Irak en 1991 et reproche à Washington de n'avoir pas tenu les promesses d'aide économique faites alors.

Selon la presse turque, Washington aurait offert quelque six milliards de dollars en dons et jusqu'à 20 milliards de dollars de garanties de prêts à la Turquie qui juge toutefois ces propositions insuffisantes.

Ankara craint également un afflux de réfugiés kurdes irakiens sur son territoire en cas de guerre. (AFP, 18 février 2003)
 

Débarquement de matériel militaire américain dans un port turc

Un navire commercial battant pavillon américain a débarqué mercredi 522 véhicules militaires dans le port turc d'Iskenderun (sud de la Turquie), a rapporté la chaîne d'informations continues CNN-Turk.

Selon les images montrées par la télévision, ces véhicules sont des engins de transport de troupes bâchés ainsi que des petites camionnettes tout-terrain, de type ambulance ou voiture de transmission radio.

La chaîne affirme cependant que ces véhicules ne sont censés servir qu'à la modernisation des ports et aérodromes à laquelle travaillent déjà de nombreux militaires américains du génie.

Le Parlement turc a approuvé le 6 février la venue pour trois mois de spécialistes militaires américains chargés de l'aménagement de ports et aérodromes, mais réserve toujours sa décision sur le transit ou le déploiement de troupes combattantes destinées à une éventuelle intervention militaire en Irak.

Par ailleurs, le journal Aksam affirmait mercredi que la venue à Iskenderun, sur la côte orientale de la Méditerranée, "sans autorisation", de 50 commandos américains "entièrement équipés" avait été à l'origine de "tensions", mardi, avec les autorités locales.

Selon Aksam, ce groupe est arrivé de la base turco-américano-britannique d'Incirlik (sud de la Turquie).

Dans le même temps, un chargement de "blindés" attendait au large une autorisation d'accoster qui lui était refusée par les autorités portuaires, selon le journal.

Il était impossible mercredi de vérifier si le chargement évoqué par Aksam était le même que CNN-Turk a filmé mercredi.

Le directeur du port d'Iskenderun, Cumhur Ozturkler, cité par Aksam, a indiqué avoir refusé que les militaires américains descendent de leurs trois autobus et leur a intimé l'ordre de quitter le port où ils étaient venus "sans autorisation".

Aksam explique également que les garde-côtes turcs ont dépêché dans la région d'Iskenderun 12 vedettes rapides supplémentaires, qui mouillent actuellement dans le golfe, et ont interdit aux bateaux de pêcheurs de sortir en mer. (AFP, 19 février 2003)
 

L'Otan approuve l'envoi d'Awacs en Turquie et satisfait Washington

Après plus d'une semaine de crise, l'Otan a approuvé mercredi la mise en oeuvre "immédiate" de mesures de protection pour la Turquie en cas de conflit en Irak, dont l'envoi d'avions-radars Awacs, une initiative aussitôt saluée par les Américains.

La décision a été prise en moins d'un quart d'heure par le Comité des plans de défense (CPD) de l'Otan, où sont présents tous les membres de l'Alliance sauf la France, trois jours après le déblocage politique qui avait mis fin à une semaine de négociations très tendues.

"La solidarité de l'Alliance a prévalu", s'est aussitôt félicité l'ambassadeur américain à l'Otan, Nicholas Burns. "L'Otan assume ses responsabilités (...) à l'égard d'un allié dans une période de menaces", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Plus d'un mois après les premières demandes américaines en faveur de la Turquie, l'Otan a ainsi clos, au moins pour un temps, un dossier qui a fait vaciller la plus puissante alliance militaire du monde.

Peu après l'annonce de la décision, le secrétaire général de l'Otan George Robertson a quitté Bruxelles pour Washington où il doit notamment s'entretenir avec le président George W. Bush.

Les mesures pour la Turquie incluent le déploiement préventif de batteries de missiles antimissiles Patriot, fournis par les Pays-Bas et l'Allemagne, et des unités spécialisées de protection contre les armes chimiques et bactériologiques.

Elles prévoient aussi l'utilisation d'avions-radars Awacs en possession de l'Otan, qui sont stationnés sur sa base de Geilenkirchen, dans l'ouest de l'Allemagne.

Le déploiement effectif de ces avions sera décidé par le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain James Jones.

Les mesures pour la Turquie ont été prises sur avis des experts militaires de l'Otan et elles revêtent, selon eux, un caractère "d'urgence", a affirmé l'Otan.

Selon des sources diplomatiques, il faut par exemple un mois pour que les systèmes Patriot soient totalement opérationnels, le temps de les acheminer par mer, de les installer et de les intégrer à la défense aérienne turque. Ces systèmes sont partis mardi par bateau des Pays-Bas, selon La Haye.

L'Otan avait décidé dimanche soir, au sein du CPD, d'autoriser la planification de ces mesures de défense qui avaient été longtemps bloquées par la France, la Belgique et l'Allemagne, ce qui a pris environ 48 heures.

Le CPD regroupe les 18 pays appartenant à la structure militaire intégrée de l'Alliance atlantique, dont la France s'est retirée en 1966.

La France, l'Allemagne et la Belgique avaient opposé le 10 février un veto aux mesures de soutien à la Turquie qui faisaient initialement partie d'un ensemble de demandes américaines dans la perspective d'une guerre en Irak.

Les trois pays avaient refusé que l'Otan entre dans une "logique de guerre" avant la remise vendredi dernier au Conseil de sécurité de l'Onu du rapport des chefs des inspecteurs en désarmement de l'Irak. Ce refus a été considéré comme un revers pour les partisans d'une guerre immédiate.

Lors d'une réunion ayant suivi celle du CPD, la France a rejoint les autres membres de l'Alliance au sein de l'instance politique de l'Otan, le Conseil de l'Atlantique Nord.

Les 19 ambassadeurs ont alors, sur proposition de Paris, seulement "pris note" de la décision du CPD, décidé la poursuite des consultations dans le cadre de l'article 4 du traité fondateur et réaffirmé leur solidarité à l'égard de la Turquie, sans pour autant rendre leur déclaration publique.

Ils ont par ailleurs mandaté les experts de l'Otan à plancher sur des plans d'urgence dans le domaine civil pour la Turquie.

Dans une interview accordée à plusieurs journaux européens, Lord Robertson a reconnu que la crise que vient de traverser l'Alliance lui avait infligé des "dommages" en termes de crédibilité. (AFP, 19 février 2003)
 

Les multiples objectifs d'une probable intervention turque en Irak du nord

Les objectifs de la Turquie dans le nord de l'Irak, où sa présence militaire, déjà ancienne, est appelée à se renforcer en cas de guerre, sont avant tout liés au problème sécuritaire de la rébellion kurde.

Ankara affirme qu'une intervention de ses troupes, aux côtés des Américains, aurait pour but de prévenir un afflux de réfugiés à sa frontière.

Mais il s'agit surtout pour Ankara de prévenir la mise en place d'une entité kurde indépendante dans le nord de l'Irak, région autonome de fait depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991, et de mettre en place un "cordon sanitaire" pour éviter qu'une instabilité politique ne se propage parmi sa propre minorité kurde.

Ankara espère par ailleurs éliminer les derniers bastions du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ces rebelles kurdes de Turquie qui ont trouvé refuge dans les montagnes du nord irakien.

"La lutte contre le PKK reste toujours un objectif actuel", a expliqué à l'AFP l'ancien ambassadeur turc Coskun Kirca, influent conseiller de la hiérarchie militaire turque.

"La Turquie a toujours prévenu qu'elle pourchasserait la rébellion où qu'elle se trouve, et elle continuera", a-t-il rappelé, confirmant que le déploiement militaire turc dans le nord de l'Irak s'attellerait à cette tâche.

Le 22 janvier, le chef d'état-major, le général Hilmi Ozkok, rappelait dans une interview à Jane's Defence que le PKK, récemment rebaptisé Kadek et qui affiche aujourd'hui des objectifs purement politiques, demeurait pour la Turquie une "organisation terroriste".

Il y a, selon les estimations, "au maximum 3.000 militants kurdes, répartis dans les zones d'influence des deux factions kurdes, principalement celle du Parti Démocratique du Kurdistan" (PDK), proche de la frontière turque, selon M. Kirca.

L'armée turque maintient depuis des années plusieurs milliers de soldats au-delà de la frontière pour surveiller le PKK, et a passé dans ce but "un accord de principe" avec le PDK de Massoud Barzani et l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK), de Djalal Talabani, accord qui "reste en vigueur".

Mais la méfiance reste de rigueur, Ankara redoutant que les deux factions kurdes ne profitent de la déstabilisation de la région pour décréter l'indépendance du nord de l'Irak, prévenant que ce serait un casus belli.

Selon M. Kirca, les Etats-Unis auraient "donné des garanties à la Turquie" sur cette question.

Ankara entend toutefois envoyer plusieurs dizaines de milliers de soldats supplémentaires --jusqu'à 70.000, avancent les journaux-- dans le nord irakien.

Pour contrebalancer les prérogatives du PDK et de l'UPK, Ankara insiste pour que la communauté turkmène (forte de 2,5 millions de personnes, selon Ankara, de 500.000 personnes, selon les Kurdes) ait un "statut décent" dans l'Irak de l'après-Saddam, précise Coskun Kirca, qu'ils "aient leur mot à dire".

Signe du renforcement de cette lutte contre les bases arrières des rebelles kurdes, 2.000 miliciens kurdes pro-gouvernementaux, auparavant utilisés dans la lutte anti-guérilla, viennent de nouveau d'être mobilisés, armés et entraînés par la Turquie pour servir de "guides" dans le nord de l'Irak.

Ces "gardiens de village", supplétifs de l'armée régulière d'Ankara durant 15 ans contre le PKK, ont déjà été utilisés pour assister les soldats turcs dans des opérations transfrontalières.

Le PKK a mis fin en septembre 1999 à une lutte armée, ouverte en août 1984 pour l'indépendance du sud-est de la Turquie, à majorité kurde, à la suite de l'arrestation et la condamnation à mort (commuée en détention à perpétuité) de son leader Abdullah Ocalan.

Le Kadek a appelé le mois dernier à la mobilisation et à la résistance civile pour l'amélioration de conditions de détention d'Ocalan, maintenu au secret complet depuis trois mois, selon ses avocats qui n'ont pu le rencontrer.

La reprise d'accrochages sanglants entre l'armée turque et des rebelles kurdes, qui a fait plusieurs morts le mois dernier, renforce la méfiance d'Ankara et son désir de "nettoyer" le nord de l'Irak. (AFP, 20 février 2003)
 

La diplomatie américaine compte aussi en espèces sonnantes et trébuchantes

Les Etats-Unis n'hésitent pas à épauler leur diplomatie d'arguments sonnants et trébuchants, comme le montrent les négociations avec Ankara sur une aide économique en échange de l'utilisation du territoire turc par les troupes américaines pour lancer une offensive en Irak.

Pour la Turquie, "on parle de 32 milliards de dollars. C'est quand même une somme assez importante quand vous songez que, depuis la signature des accords de Camp David (en 1978, entre Israéliens et Egyptiens sous l'égide des Etats-Unis), Israël et l'Egypte ont reçu à eux deux environ 50 milliards de dollars", souligne Youssef Ibrahim, expert sur le Moyen Orient auprès du Conseil des relations internationales à New York>.

Les Etats-Unis ne font pas mystère de la force de l'argument financier dans leurs relations avec les pays étrangers.

L'ouverture récente d'une base américaine à Djibouti s'est accompagnée d'une aide financière. La vente récente à la Pologne de chasseurs américains F-16, qui étaient en concurrence avec des avions européens, s'accompagne aussi d'un "paquet d'investissements compensatoires", les sociétés américaines garantissant des investissements globaux de 6 milliards de dollars.

La presse américaine a également rapporté qu'à l'automne 2001, alors que les Etats-Unis préparaient leur offensive contre le régime des talibans soupçonné de soutenir l'organisation terroriste Al-Qaïda, des émissaires américains se sont rendus en Afghanistan avec des valises remplies de dollars pour s'assurer le soutien des chefs des tribus du pays.

Mais les demandes turques et les réticences américaines à les satisfaire soulignent les limites de la diplomatie du dollar.

Alors que l'administration Bush comptait sur ce pays, membre de l'Alliance atlantique, comme base territoriale pour une offensive sur le nord du territoire irakien, l'ampleur de ses exigences financières remettent ce plan en question.

Le porte-parole de la Maison Blanche a tenté jeudi de minimiser les conséquences d'un éventuel maintien par Ankara de son refus.

"La Turquie joue un rôle, la Turquie a déjà autorisé les Etats-Unis à moderniser certaines bases aériennes et d'autres bases dans la région. La Turquie continuera de toutes les manières à jouer un rôle. La question est l'importance de ce rôle", a déclaré Ari Fleischer.

Mais, selon Youssef Ibrahim, l'importance des demandes financières turques cache aussi des arrières-pensées: "L'opinion publique turque est positivement contre la guerre, il y a un gouvernement islamique qui fait face à 95% des électeurs qui disent non, il y a aussi une crainte assez importante que les kurdes irakiens créent un Etat autonome et que cela tente les kurdes turcs", indique-t-il.

"Il y a aussi un petit chantage sur les champs pétroliers de Kirkouk (dans le Kurdistan irakien) dont les Turcs aimeraient pouvoir tirer des revenus", ajoute cet expert qui dirige également l'Energy Intelligence Group, un institut spécialisé dans les questions pétrolières.

Le ministre turc des Affaires étrangères a reconnu que l'argent n'était pas le seul thème des négociations avec Washington. "L'argent est l'une des mille questions que nous abordons. Nous ne nous livrons pas à un marchandage", a souligné M. Yasar Yakis.

Selon des sources diplomatiques, les Turcs auraient demandé à pouvoir progresser de 150 kilomètres en territoire irakien en cas d'offensive américaine pour s'implanter dans le Kurdistan irakien et y débusquer les militants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

"L'armée turque est la seule qui peut trancher dans cette affaire et si elle tranche c'est un peu un sabotage de l'idée d'une démocratie turque", estime Youssef Ibrahim, pour qui "l'armée ne peut adopter une stratégie" qui irait à l'encontre de la volonté du gouvernement et du parlement. (AFP, 21 février 2003)
 

Des Kurdes de Turquie dénoncent l'arrestation de plus 400 militants

Des dirigeants de la communauté kurde en Turquie ont indiqué, vendredi, que plus de 400 militants avaient été arrêtés pour avoir participé à des manifestations pacifistes non autorisées contre une guerre en Irak et contre "l'oppression du peuple kurde".

Selon le président de l'association locale des avocats, Sergin Tanukulu, de nombreuses personnes interpellées se sont plaintes d'avoir été battues ou torturées pendant leur détention.

"Elles ont dit qu'elles manifestaient pour la paix, mais aussi contre l'oppression que subit le peuple kurde", a dit M. Tanukulu.

Le gouvernement turc réprime sévèrement les manifestants pacifistes à travers le pays à un moment où il négocie avec Washington un accord sur le déploiement de GI's américains en Turquie qui servirait de tremplin pour l'invasion du nord de l'Irak, contre des compensations économiques.

Mais Ankara est aussi confronté à la rébellion kurde, dans le sud-est du pays (à la frontière avec le nord de l'Irak) où les autorités turques s'apprêtent à réactiver les mesures d'urgence levées il y a trois mois sous la pression de l'Union européenne.

Selon l'association de défense des droits de l'homme à Diyarbakir (650 km au sud-est d'Ankara), 425 manifestants kurdes ont été arrêtés depuis le mois de janvier, parmi lesquels 42 ont déposé des plaintes pour torture.

"La pression de l'UE nous a apporté quelques changements démocratiques, mais ce que nous voyons depuis deux mois nous désespère", a dit Selahathin Demirtas, président de l'association de défense des droits de l'homme.

Une paix fragile règne dans le sud-est de la Turquie depuis que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a mis fin en septembre 1999 à une lutte armée de 15 ans revendiquant l'indépendance de la région qui a fait plus de 36.000 morts.

Le PKK a averti, au début du mois, qu'il lancerait à nouveau la rébellion si Ankara pourchassait les rebelles kurdes qui ont trouvé refuge dans le nord de l'Irak. Ils y seraient environ 5.000. (AFP, 21 février 2003)
 

Armée turque au Kurdistan irakien: inquiétude des députés kurdes d'Iran

Le vingtaine de députés kurdes du Parlement iranien ont exprimé leur inquiétude auprès de l'Onu et de l'Union européenne face à une occupation de l'Irak et l'entrée possible de forces turques au Kurdistan irakien, a rapporté lundi le quotidien Jomhouri-e-Eslami.

Les parlementaires ont adressé des lettres en ce sens au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et aux présidents de la Commission et du Parlement européens Romano Prodi et Pat Cox, a précisé le journal conservateur.

Selon ce dernier, ils ont aussi écrit au président iranien Mohammad Khatami pour s'alarmer du silence observé selon eux par Téhéran sur le risque que les Etats-Unis remettent le Kurdistan "entre les mains de la Turquie".

La réaction du Kurdistan irakien en cas d'attaque américaine constitue l'un des soucis de l'Iran qui compte officiellement une communauté de six millions de Kurdes.

La Turquie, qui sort de 15 ans de combats sur son sol avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), s'inquiète que les Kurdes d'Irak ne choisissent l'indépendance à la faveur d'une désintégration de leur pays et ne provoquent une reprise des hostilités avec le pouvoir central d'Ankara.

Ankara prévoit de déployer des troupes en Irak dans le sillage des soldats américains qui entreraient au Kurdistan irakien par la Turquie. (AFP, 24 février 2003)

Les soldats de l'Otan affectés aux Awacs quittent l'Allemagne pour la Turquie

Un premier commando de soldats affectés aux avions-radar Awacs a quitté lundi la base de l'Otan de Geilenkirchen (ouest de l'Allemagne) pour la Turquie, pour pouvoir protéger ce pays en cas d'agression irakienne, a indiqué le commandement de l'Otan.

Ni le nombre, ni la nationalité des pilotes et des soldats au sol partis pour Konya (centre de la Turquie) n'a été précisé. Le nombre d'Awacs, qui doivent être déployés au cours de la semaine, n'a pas davantage été révélé.

Le personnel de bord comprend, pour chaque appareil, un officier chargé de la stratégie de combat, un officier spécialisé dans le fonctionnement des armes et un officier chargé de la protection électronique contre les avions de combat ennemis.

L'Otan dispose de 17 Awacs de type E-3A, qui peuvent voler dix heures de suite sans ravitaillement. Ces Boeing 707 modifiés sont tous basés à Geilenkirchen, près d'Aix-la-Chapelle.

Il s'agit d'une "mission purement défensive", a rappelé le général de brigade Johann-Georg Dora, à la tête de la flotte des Awacs de l'Otan stationnés en Europe. "En aucun cas nous ne mènerons une opération offensive", a-t-il dit devant la presse, comparant la situation à celle de "la guerre froide".

L'opération à la frontière turco-irakienne ne fait "aucune différence" pour les soldats par rapport à leurs tâches habituelles, a affirmé le général.

Un avis que ne partage pas le syndicat de la Bundeswehr, l'armée allemande, dont des soldats figurent en principe parmi les équipages: "S'il y a la guerre, les capacités de ces machines seront utilisées. Tous les camarades s'inquiètent beaucoup, car ils participeront alors à une guerre", a regretté le porte-parole du syndicat, Juergen Meinberg.

Ce déploiement intervient à la suite de la décision mercredi du Comité des plans de Défense de l'Otan d'approuver la mise en oeuvre d'urgence de mesures de défense en soutien à la Turquie.

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder, résolument opposé à une participation de l'armée de son pays à une guerre en Irak, avait toutefois indiqué en décembre que des soldats allemands seraient à bord des Awacs de l'Otan pour protéger la Turquie, pays limitrophe de l'Irak, en cas de conflit. (AFP, 24 février 2003)
 

Les Pays-Bas envoient des troupes en Turquie

Un contingent de 210 militaires néerlandais, dont la mission est de commander trois batteries anti-missile Patriot, quitteront mercredi les Pays-Bas pour la Turquie, selon un communiqué du ministère néerlandais de la Défense.

Dans un second temps, 150 autres militaires néerlandais rejoindront leurs collègues, qui seront stationnés sur les bases aériennes de Diyarbakir et Batman (sud-ouest de la Turquie).

Les batteries anti-missiles Patriot, acheminées vers la Turquie la semaine dernière, sont destinées à soutenir les mesures préliminaires de défense de la Turquie, en cas de conflit avec l'Irak.

Elles répondent à une demande qu'Ankara avait adressée aux Pays-Bas, dans le cadre de l'Otan.

Trois partis -le parti travailliste (PvdA), le parti écologiste (Groenlinks) et le parti socialiste (PS), tous dans l'opposition- s'étaient oposés à cet envoi lors d'un débat parlementaire le 11 février, sans parvenir à composer une majorité.

Les Pays-Bas disposent au total de quatre batteries anti-missiles Patriot et de 160 missiles.

La Turquie est le seul pays de l'Otan à partager une frontière avec l'Irak et se trouve à portée de différents types de missiles irakiens. (AFP, 24 février 2003)
 

Vent de fronde au parlement turc sur la question du déploiement américain

Un vent de fronde soufflait mardi au parlement turc alors que le gouvernement, pliant sous la pression américaine, se préparait à officiellement demander aux députés d'approuver le déploiement de troupes américaines dans le pays.

"La résolution a soit été envoyée au parlement, ou est sur le point d'y arriver", a affirmé mardi midi le dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un discours à son groupe parlementaire.

Signe de l'embarras des dirigeants, M. Erdogan s'est toutefois abstenu de commenter la résolution, adoptée lundi soir par le gouvernement, et n'a donné aucune consigne de vote.

Le président du parlement Bulent Arinc, s'exprimant devant la presse, a réaffirmé mardi être opposé à un débat, à l'heure actuelle, sur la résolution, estimant que les députés devraient plutôt s'occuper du prochain budget.

"J'en appelle au gouvernement: nous n'attendons pas de motion (sur le déploiement) de votre part. Nous attendons le projet de budget pour 2003 (...) Nous sommes très en retard", a-t-il déclaré à la presse.

Lundi, M. Arinc avait estimé qu'une seconde résolution du Conseil de sécurité de l'Onu était nécessaire avant que le parlement ne se prononce sur l'envoi de dizaines de milliers de soldats américains pour une possible guerre en Irak.

M. Arinc, personnellement hostile à une action militaire, n'est pas en mesure d'empêcher un débat, mais son opposition ouverte témoigne des difficultés qu'aura le gouvernement, malgré sa très large majorité parlementaire, à éviter une crise au sein de son parti de la Justice et du Développement (AKP).

Le Premier ministre adjoint Ertugrul Yalcinbayir a lui aussi exprimé son opposition à la résolution --qu'il a pourtant signée lundi au terme d'une réunion d'urgence de près de sept heures du conseil des ministres-- estimant que si le parlement la rejetait, cela serait "un plus pour la démocratie, un plus pour la paix et un plus pour l'unité" du parti.

Les difficultés sont d'autant plus grandes pour le gouvernement que ce dernier a reconnu n'avoir toujours pas conclu d'accord avec Washington sur les compensations, notamment financières, qu'il souhaite en échange de son soutien logistique.

Le ministre des Affaires étrangèes Yasar Yakis a affirmé mardi à la presse qu'Ankara et Washington étaient désormais d'accord sur les aspects politiques et militaires de leur coopération face à l'Irak, reconnaissant toutefois que les négociations continuaient sur l'aspect financier.

Ankara exige plusieurs milliards de dollars pour aider son économie à surmonter les difficultés en cas de guerre.

Le gouvernement turc, qui entend envoyer ses propres troupes en Irak du Nord, veut également que les Américains lui donne carte blanche pour contrôler les Kurdes qui habitent cette région et éviter qu'ils ne fassent sécession.

"Il est assez clair qu'ils n'ont pas l'intention d'aller de l'avant (avec le vote) tant qu'il n'y a pas d'accord final" sur les compensations, estimait mardi matin un diplomate américain.

Le gouvernement turc a laissé entendre lundi qu'il défendrait la résolution devant les députés, en fonction des résultats des négociations avec les Américains.

Ajoutant aux pressions, M. Erdogan, pour sa part, n'a pas exclu que le gouvernement donne carte blanche aux députés pour voter selon leur conscience. (AFP, 25 février 2003)
 

La Turquie prévoit d'accueillir 62.000 soldats américains

La Turquie se prépare à accueillir quelque 62.000 soldats américains équipés de blindés, ainsi que 255 avions et 65 hélicoptères, en prévision d'une possible guerre en Irak, ont indiqué mardi les autorités.

Le gouvernement a appelé le parlement à autoriser leur stationnement en Turquie pour une période de six mois, selon le texte d'une motion transmise mardi aux députés et dont l'AFP a pu prendre connaissance.

La motion demande également aux députés d'autoriser, en cas de guerre, le déploiement d'un nombre non précisé de soldats turcs dans le nord de l'Irak.

Les députés du Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, tiendront une réunion de leur groupe mercredi matin pour examiner la motion, indique-t-on de même source.

La date du vote au parlement n'a pas été précisée, mais pourrait intervenir mercredi ou jeudi.

Les Etats-Unis pressent leur allié turc depuis de nombreuses semaines de leur ouvrir la porte de l'Irak du nord, région déjà contrôlée par des forces kurdes en rupture avec le régime de Bagdad.

Les Américains pourraient ainsi prendre les forces de Saddam Hussein en tenaille, les attaquant à la fois depuis le sud et depuis le nord du pays.

De sources américaines, on indique que l'arrivée des troupes pourrait se faire très rapidement -- une fois conclu un accord avec la Turquie sur les conditions de ce déploiement.

Des navires transportant le matériel blindé des unités américaines croisent depuis plusieurs jours au large de la Turquie.

Le gouvernement dispose d'une large majorité au parlement et il faisait peu de doute que la motion serait finalement adoptée, malgré l'opposition ouverte de nombre de députés et de certains ministres.

Le Premier ministre adjoint Ertugrul Yalcinbayir, par exemple, a exprimé son opposition à la motion --qu'il a pourtant signée lundi au terme d'une réunion d'urgence de près de sept heures du conseil des ministres-- estimant que si le parlement venait à la rejeter, cela serait "un plus pour la démocratie, un plus pour la paix et un plus pour l'unité" du parti.

Le gouvernement espère avoir conclu un accord avec Washington sur les compensations, notamment financières, qu'il compte obtenir en échange de son soutien logistique avant le vote au parlement.

"Il est assez clair qu'ils n'ont pas l'intention d'aller de l'avant (avec le vote) tant qu'il n'y a pas d'accord final" sur les compensations, estimait mardi un diplomate américain.

Le ministre des Affaires étrangères Yasar Yakis a affirmé mardi à la presse qu'Ankara et Washington étaient désormais d'accord sur les aspects politiques et militaires de leur coopération face à l'Irak, ajoutant toutefois que les négociations continuaient sur l'aspect financier.

Ankara exige plusieurs milliards de dollars pour aider son économie à surmonter les difficultés qu'elle devrait connaître en cas de guerre.

Le gouvernement turc, qui entend envoyer ses propres troupes dans le nord de l'Irak, a également demandé que les Américains lui donnent carte blanche pour contrôler les Kurdes qui habitent cette région et éviter qu'ils ne fassent sécession. (AFP, 25 février 2003)
 

Le Parlement du Kurdistan irakien débat de la menace d'une invasion turque

Le Parlement du Kurdistan irakien s'est réuni en session spéciale mardi pour débattre des risques d'une invasion militaire turque en cas de frappe contre l'Irak et a rejeté une telle éventualité.

Les députés présents ont approuvé à l'unanimité un texte affirmant que "le Parlement kurde refuse toute intervention militaire de la Turquie ou de tout autre pays au Kurdistan sous n'importe quel prétexte".

"Une telle intervention créera une situation dangereuse", ajoute le texte, en appelant les Etats-Unis et la communauté internationale à exercer des pressions sur Ankara.

La Turquie prévoit de déployer des troupes en Irak dans le sillage des soldats américains qui entreraient au Kurdistan irakien par son territoire. Elle affirme qu'une intervention de ses troupes aurait pour but de prévenir un afflux de réfugiés à sa frontière.

Mais il s'agit surtout pour Ankara de prévenir la mise en place d'une entité kurde indépendante dans le nord de l'Irak, qui échappe depuis 1991 au contrôle du régime de Bagdad, et de mettre en place un "cordon sanitaire" pour éviter qu'une instabilité politique ne se propage parmi sa propre minorité kurde.

Un député de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Saadi Pira, a affirmé qu'une intervention militaire turque risquait d'encourager des pays voisins à mener des incursions dans cette région.

"Si les soldats d'un pays entrent au Kurdistan irakien, qu'est-ce qui empêcherait un autre pays de faire de même?", a-t-il dit.

"Le peuple kurde n'oublie pas l'aide de la Turquie et d'autres pays en 1991, mais la Turquie utilise aujourd'hui de faux prétextes comme la crainte d'une indépendance kurde", a estimé de son côté Ahmad Salar, député du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui contrôle cette région avec l'UPK. (AFP, 25 février 2003)
 

La Turquie se défend d'avoir des visées sur le Kurdistan irakien

La Turquie a souligné mardi qu'elle enverrait des troupes en cas de guerre dans le nord de l'Irak pour assurer la sécurité de son territoire et a nié avoir des visées sur le nord de l'Irak, essentiellement peuplé de Kurdes, hostiles au déploiement de soldats turcs dans leur région.

"La Turquie n'a pas de projet secret en ce qui concerne l'Irak", a dit dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yusuf Buluc.

"Il serait médisant et injustifié, a-t-il poursuivi, d'interpréter des mouvements militaires de la Turquie destinés à assurer sa propre sécurité et procurer une aide humanitaire à une possible vague de réfugiés comme une visée ou des intentions vis-à-vis de l'Irak".

Cette mise au point d'Ankara intervient après une session spéciale du Parlement du Kurdistan irakien au cours de laquelle les députés kurdes ont fait part de leur inquiétude devant un déploiement militaire turc dans le nord de l'Irak.

Le texte approuvé par les députés kurdes affirme que "le Parlement kurde refuse toute intervention militaire de la Turquie ou de tout autre pays au Kurdistan sous n'importe quel prétexte". "Une telle intervention créera une situation dangereuse", ajoute le texte.

Le porte-parole turc a qualifié le texte du parlement kurde de "provocation".

La Turquie prévoit de déployer des troupes en Irak dans le sillage des soldats américains qui entreraient au Kurdistan irakien par la Turquie.

Pour, Ankara, il s'agit surtout de prévenir la mise en place d'une entité kurde indépendante dans le nord de l'Irak, qui échappe depuis 1991 au contrôle du régime de Bagdad, et de mettre en place un "cordon sanitaire" pour éviter qu'une instabilité politique ne se propage parmi sa minorité kurde de Turquie. (AFP, 25 février 2003)
L'Irak n'exclut pas des frappes contre la Turquie et le Koweït (Ramadan)

 MOSCOU, 26 fév (AFP) - L'Irak n'exclut pas des frappes contre "les complices" des Américains comme la Turquie et le Koweït en cas de guerre, a déclaré le vice-président irakien Taha Yassine Ramadan dans une interview au quotidien russe Vremia Novosteï publiée mercredi.

Interrogé sur l'éventualité de frappes contre les pays voisins qui aideraient les Etats-Unis à mener la guerre, notamment la Turquie et le Koweït, M. Ramadan a répondu: "tous ceux qui aideront les Etats-Unis seront considérés comme leurs complices".

"En cas d'agression, l'Irak a le droit de se défendre par tous les moyens", a-t-il dit, tout en espérant que ce scénario ne se réaliserait pas.
 "Tout pays qui estime que sa force est dans la présence de mercenaires étrangers est malheureux. Ces pays ne peuvent plus être considérés comme souverains et indépendants", a ajouté M. Ramadan.

Le Koweït accueille quelque 98.000 militaires américains dans l'éventualité d'une offensive américaine contre l'Irak.

Le parlement turc devrait voter jeudi sur une motion autorisant le déploiement de 62.000 soldats américains dans le pays. (AFP, 26 février 2003)
 

L'aide américaine permettrait à Ankara d'obtenir 20-30 mds de dollars de prêts

L'aide américaine à la Turquie, en échange de sa coopération contre l'Irak, permettrait à Ankara d'obtenir de 20 à 30 milliards de dollars de prêts, a déclaré mercredi le ministre turc de l'économie Ali Babacan.

Washington, qui souhaite stationner ses troupes en Turquie en vue d'une éventuelle offensive contre le nord de l'Irak, a offert six milliards de dollars de dons à la Turquie, dont quatre milliards pourraient être utilisés pour obtenir des prêts commerciaux à faible taux d'interêt, selon le ministre, cité par l'agence Anatolie.

"Les prêts pourraient atteindre de 20 à 30 milliards de dollars", a affirmé M. Babacan.

Deux milliards de dollars seraient affectés à des fins militaires, selon le ministre.

M. Babacan s'est toutefois refusé de dire si son pays estimait l'aide américaine suffisante.

Le gouvernement turc, qui continue à négocier avec les Etats-Unis, a appelé le parlement à autoriser le déploiement de quelque 62.000 soldats américains dans le pays.

Le parlement pourrait se prononcer jeudi. (AFP, 26 février 2003)
 

Fermeture du passage frontalier de la Turquie vers l'Irak (télévision)

Ankara a fermé le seul passage frontalier officiel existant actuellement entre la Turquie et le nord de l'Irak, a annoncé mercredi la télévision NTV.

Les autorités turques ont demandé à tous les chauffeurs routiers turcs actuellement en Irak de regagner la Turquie, ont interrompu les livraisons de marchandises depuis la Turquie vers l'Irak et demandé aux civils d'évacuer le poste frontière d'Harbur, seul point de passage officiel entre les deux pays, selon NTV qui citait le ministère des Affaires étrangères.

Le ministère des Affaires étrangères n'était pas immédiatement joignable pour confirmer ces informations. (AFP, 26 février 2003)
 

Ankara rappelle ses diplomates de Bagdad à la veille d'un vote au parlement

Ankara a rappelé mercredi ses diplomates de Bagdad, à la veille d'un vote au parlement sur le déploiement de soldats américains en Turquie, en prévision d'une possible guerre.

La Turquie a évacué son ambassade pour parer à d'éventuels "actes incontrôlés" après la décision du gouvernement d'appeler les députés à autoriser le stationnement de soldats américains sur son territoire et le déploiement, en cas du guerre, de ses propres troupes dans le nord de l'Irak, a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères Yasar Yakis.

L'ambassadeur de Turquie à Bagdad, Osman Paksut, dernier diplomate turc en poste dans le pays, a quitté mercredi la capitale irakienne, selon l'agence Anatolie. L'évacuation avait débuté mardi, selon M. Yakis.

Le vote au parlement aura lieu jeudi, même si les négociations avec les Etats-Unis sur les garanties et dédommagements entourant cette autorisation ne sont pas terminées, a indiqué mercredi soir le chef du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

"A moins de développements extraordinaires, je pense que la motion sera débattue demain au parlement", a déclaré le dirigeant du parti de la Justice et du Développement (AKP) à la chaîne de télévision CNN-Turk.

La motion prévoit "le stationnement temporaire en Turquie (...) d'un maximum de 62.000 militaires et de moyens aériens ne dépassant pas 255 avions et 65 hélicoptères pour une période de six mois".

Elle appelle également au déploiement, en cas de guerre, d'un nombre non-spécifié de soldats turcs dans le nord de l'Irak, où Ankara craint que les Kurdes ne prennent avantage d'une désintégration du pays pour proclamer leur indépendance.

Selon M. Erdogan, deux fois plus de soldats turcs que de soldats américains seront déployés dans le nord de l'Irak en cas d'intervention contre Bagdad.

Les factions kurdes opposées à Saddam Hussein, qui contrôlent le nord de l'Irak, ont dénoncé cette intervention probable des forces turques, estimant qu'elle créerait "une situation dangereuse" dans la région.

A la veille du vote au parlement, la direction de l'AKP a réuni pendant plusieurs heures et à huis clos son groupe parlementaire pour tenter de s'assurer de son soutien.

L'AKP dispose d'une large majorité parlementaire, mais craint une révolte de sa base, qui s'est faite l'écho d'une opinion publique de plus en plus hostile à la guerre. Selon les derniers sondages, neuf Turcs sur 10 sont contre la guerre.

Une seconde réunion était prévue jeudi matin, avant le débat au parlement.

Pendant ce temps, les préparatifs militaires se sont poursuivis avec l'arrivée mercredi en Turquie de deux avions radar Awacs de l'Otan.

Les avions, en provenance de Geilenkirchen, en Allemagne, sont arrivés à Konya, au centre de la Turquie.

Par ailleurs, des batteries antimissiles Patriot, envoyées par les Pays-Bas, ont été déchargées mercredi d'un cargo dans le port d'Iskenderun (sud), a-t-on appris de source diplomatique.

D'autres batteries devraient arriver dans les prochains jours, indique-t-on de même source.

Selon l'agence Anatolie, 210 militaires néerlandais, appelés à servir les batteries, sont arrivés à l'aérodrome d'Incirlik, dans le sud du pays, où sont déjà déployés une cinquantaine d'avions militaires américains et britanniques chargés de la surveillance de la zone d'exclusion aérienne du nord irakien.

Selon la télévision NTV, les autorités auraient interrompu les livraisons de marchandises depuis la Turquie vers l'Irak.

Mais le gouverneur de la province de Diyarbakir, Nusret Miroglu, a affirmé que la Turquie avait seulement stoppé le passage des camions-citernes qui vont charger du pétrole brut en Irak en raison de la présence de l'autre côté de la frontière d'un grand nombre de camions en attente de chargement.

"Le poste-frontière d'Habur n'est pas fermé" aux autres passages, a indiqué M. Miroglu à l'AFP.

Quelque 500 camions-citernes passent quotidiennement en Irak pour charger du brut. Les raisons de l'interruption des chargements n'étaient pas immédiatement connues. (AFP, 26 février 2003)
 

Arrivée des premiers Awacs de l'Otan en Turquie

Deux avions-radar Awacs destinés à protéger la Turquie en cas d'agression irakienne ont atterri mercredi sur leur base avancée à Konya (centre de la Turquie), a indiqué un responsable au siège de l'Otan à Bruxelles.

"Les deux avions-radar sont arrivés à Konya à 15h00 locales (14h00 GMT)", a indiqué le responsable, en confirmant par ailleurs que des batteries de missiles antimissiles Patriot fournies par les Pays-Bas avaient été déchargés dans la matinée en Turquie.

Les avions Awacs étaient partis de la base de l'Otan de Geilenkirchen (ouest de l'Allemagne) et "leur nombre pourrait augmenter" selon l'évaluation des besoins, a indiqué le responsable de l'Otan, sous le couvert de l'anonymat.

Un porte-parole militaire au quartier général des forces alliées en Europe (Shape), basé à Mons, en Belgique, avait indiqué jeudi dernier que leur nombre devrait être porté "à au moins quatre" à terme.

Une première unité de soldats affectés à ces avions-radar Awacs avait quitté lundi Geilenkirchen pour Konya.

Ce déploiement intervient à la suite de la décision mercredi dernier du Comité des plans de Défense de l'Otan d'approuver la mise en oeuvre d'urgence de mesures de défense en soutien à la Turquie. (AFP, 26 février 2003)
 

L'Otan finalise sa liste de demandes pour protéger la Turquie

L'Otan a adressé aux Etats membres une liste de demandes spécifiques pour aider la Turquie à se protéger en cas de conflit en Irak, en plus des avions-radar Awacs fournis par l'Alliance et ce qui a déjà été offert à titre bilatéral, a-t-on confirmé mercredi de source militaire.

Cette liste, qui était accompagnée d'une lettre du commandant adjoint des forces alliées en Europe (D-Saceur), le général Rainer Feist, a été envoyée mardi soir aux différentes capitales, a indiqué un porte-parole militaire au quartier général des forces alliées en Europe (Shape), basé à Mons, en Belgique.

Elle demande aux pays concernés "de fournir une réponse sur ce qu'ils sont prêts à contribuer" à l'opération pour la Turquie, a précisé le responsable.

Auparavant mercredi, un porte-parole du gouvernement allemand, Thomas Steg, avait indiqué que Berlin avait "reçu de nouvelles demandes de l'Otan pour la Turquie".

"Les demandes vont être examinées, mais l'Allemagne a déjà rempli ses obligations d'allié avec des Patriot et des Awacs", avait-il ajouté, relevant qu'"aucune autre aide n'était prévue".

Les Pays-Bas et l'Allemagne ont déjà fourni une aide bilatérale à la Turquie, les premiers en fournissant des batteries de missiles antimissiles Patriot et les seconds 46 missiles pour les équiper.

Ces batteries ont été déchargées mercredi matin en Turquie, tandis que deux avions-radar Awacs de l'Otan sont arrivés dans l'après-midi sur leur base avancée de Konya (centre de la Turquie).

L'envoi de cette liste intervient après la décision politique de l'Otan la semaine dernière d'autoriser la mise en oeuvre d'urgence de mesures de protection pour la Turquie.

Ces mesures avaient été initialement bloquées par la France, l'Allemagne et la Belgique, ce qui avait provoqué une grave crise au sein de l'Alliance.

La nouvelle liste "requiert plus que ce qui a été déjà fourni à titre bilatéral" notamment en ce qui concerne le nombre de systèmes Patriot, a indiqué le porte-parole du Shape.

Il s'est cependant refusé à quantifier la demande, tout en précisant qu'une "conférence sur les contributions" des Etats membres se déroulerait en début de semaine prochaine au Shape.

Les mesures "défensives" pour la Turquie incluent les avions-radar Awacs, le déploiement de systèmes Patriot et des unités spécialisées de protection contre les armes chimiques et bactériologiques. (AFP, 26 février 2003)
 

Demandes de l'Otan: Berlin estime avoir "fait assez" pour la Turquie

L'Allemagne a "fait assez" pour aider la Turquie à renforcer sa protection dans la perspective d'une éventuelle guerre en Irak, a répété le ministre allemand de la Défense Peter Struck jeudi, alors que l'Otan a adressé aux Etats membres une liste de demandes pour aider Ankara.

"Nous avons fait beaucoup pour la Turquie: des soldats allemands à bord des Awacs et des (missiles anti-missiles) Patriot. Je pense que nous avons fait assez pour la Turquie", a déclaré le ministre à l'issue d'une rencontre avec son homologue belge André Flahaut.

L'Otan a adressé aux Etats membres une liste de demandes spécifiques pour aider la Turquie à se protéger en cas de conflit en Irak, en plus des avions-radar Awacs fournis par l'Alliance et ce qui a déjà été offert à titre bilatéral.

L'Allemagne n'est pas le seul membre de l'Alliance à pouvoir satisfaire des demandes supplémentaires d'aide à la Turquie, a souligné M. Struck.

"Il y a des Patriot et des blindés de détection d'armements (NBC) nucléaires, biologiques et chimiques américains. La demande ne s'adresse pas seulement à l'Allemagne", a-t-il relevé.

Mercredi, un porte-parole du gouvernement allemand, Thomas Steg, avait indiqué que Berlin avait "reçu de nouvelles demandes de l'Otan pour la Turquie" tout en excluant d'y répondre par l'affirmative.

Les Pays-Bas et l'Allemagne ont déjà fourni une aide bilatérale à la Turquie, les premiers en fournissant des batteries de missiles antimissiles Patriot et les seconds 46 missiles pour les équiper.

Par ailleurs, M. Struck a assuré que les soldats allemands stationnés au Koweit bénéficient d'une "situation stable et sûre".

Mercredi, il avait annoncé que 30 soldats supplémentaires allaient rejoindre les 59 hommes de l'unité allemande de blindés de détection d'armement NBC, stationnée au Koweit dans le cadre de l'opération anti-terroriste "Enduring Freedom" ("Liberté immuable") et qui ne doit pas intervenir en cas de guerre en Irak. (AFP, 27 février 2003)

Accord sur le volet militaire des négociations turco-américaines

Turcs et Américains sont tombés d'accord sur le volet militaire de leurs négociations en vue d'un accord global qui doit permettre le déploiement en Turquie de fantassins américains, en prévision d'une guerre en Irak, a indiqué jeudi le ministre turc de la Défense Vecdi Gonul, cité par l'agence Anatolie.

"L'accord est conclu", a-t-il déclaré à la presse avant une réunion du groupes parlementaire du parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir, dont il fait partie.

Il a souligné qu'il ignorait pour le moment qui allait signer le document.

Les négociateurs turcs et américains mènent depuis plusieurs semaines des discussions marathons sur des questions militaires, politiques et économiques.

Un mémorandum sera signé lorsque les parties seront tombées d'accord sur l'ensemble des trois volets, a-t-on indiqué de sources diplomatiques turque et américaine.

Plusieurs points restaient en suspens jeudi matin dans les dossiers politiques et économiques, indique t-on de source diplomatique américaine.

Selon la chaîne d'information NTV, l'accord sur les sujets militaires a été obtenu après qu'un important point d'achoppement eut été surmonté: le désarmement des factions kurdes d'Irak du nord, après une éventuelle opération militaire américaine.

La Turquie souhaite que les Peschmergas des deux principales factions kurdes de la zone qui échappe au contrôle de Bagdad ne soient équipés que d'armes légères et que celles-ci soient graduellement rendues aux forces américaines, une fois la guerre terminée.

Le désarmement de ces groupes se fera sous le "contrôle" des forces que l'armée turque se prépare à envoyer dans la zone pour y contenir un possible afflux de réfugiés et empêcher que les factions kurdes ne fassent sécession.

Le parlement turc doit se prononcer jeudi après-midi sur le déploiement en Turquie de 62.000 fantassins américains et l'envoi de dizaines de milliers de soldats turcs dans le nord de l'Irak, zone qui échappe au contrôle de Bagdad depuis 1991. (AFP, 27 février 2003)
 

La Turquie appelle ses ressortissants à quitter l'Irak

La Turquie a appelé jeudi ses ressortissants à quitter l'Irak voisin alors que son parlement se préparait à autoriser le déploiement de troupes américaines dans le pays en prévision d'une guerre, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Au vu des développements dans la région, il est conseillé aux citoyens turcs, pour leur sécurité personelle, de quitter ce pays dans les plus brefs délais", précise le communiqué, cité par l'agence Anatolie.

Le document appelle en outre les Turcs à ne pas se rendre en Irak.

"Les citoyens turcs qui préferaient rester dans ce pays devront en assumer les risques", ajoute le communiqué.

La Turquie a évacué son ambassade à Bagdad par précaution, pour parer à d'éventuels "actes incontrôlés" résultant de la décision du gouvernement d'ouvrir son territoire aux troupes américaines, avait annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Le parlement turc doit se prononcer jeudi après-midi sur le déploiement en Turquie de 62.000 fantassins américains et l'envoi de dizaines de milliers de soldats turcs dans le nord de l'Irak, zone qui échappe au contrôle de Bagdad depuis 1991. (AFP, 27 février 2003)
 

La Turquie met les Kurdes d'Irak en garde contre des "provocations"

La Turquie a mis en garde jeudi les groupes kurdes d'Irak contre des "déclarations provocatrices" à un moment où Ankara compte renforcer sa présence militaire dans le nord irakien.

"Nous souhaitons qu'aucun groupe (d'opposition) du nord de l'Irak ne fasse de déclarations provocatrices", a indiqué le porte-parole de la présidence, Tacan Ildem, lors d'un point de presse.

Il a indiqué que la Turquie suivait de près les développements dans le nord de l'Irak, qui échappe au contrôle de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991, soulignant les intérêts de son pays dans cette zone administrée par deux principales factions kurdes.

Lors de l'ouverture mercredi à Salaheddine d'une réunion de l'opposition irakienne, Massoud Barzani, le chef d'un de ces groupes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), a affirmé que les Kurdes "accueillent favorablement toute intervention pour aider le peuple d'Irak mais pas pour provoquer l'instabilité dans ce pays", en référence à la Turquie.

Les Kurdes craignent que Washington donne carte blanche aux troupes turques pour occuper leur région, en contrepartie des facilités qu'Ankara accorderait aux forces américaines susceptibles d'attaquer l'Irak par le nord.

"Il est préférable que les groupes Kurdes considèrent la Turquie non pas comme une partie hostile, mais comme une partie avec laquelle il peuvent coopérer dans la région", a dit M. Ildem.

Il a ajouté que les interêts essentiels de la Turquie, qualifiés de "lignes rouges", restaient de mise en Irak du nord.

Ankara est très hostile à la création d'une entité kurde indépendante dans le Kurdistan irakien et a déjà menacé d'intervenir dans cette éventualité.

Le parlement turc devait se prononcer jeudi après-midi sur le déploiement en Turquie de 62.000 fantassins américains et l'envoi de dizaines de milliers de soldats turcs dans le nord de l'Irak.

La Turquie, qui a déjà déployé plusieurs milliers de soldats dans le nord de l'Irak, affirme qu'un renforcement de sa présence aurait pour but, notamment, de s'occuper de réfugiés. Mais les forces turques pourraient profiter de l'occasion pour nettoyer les derniers bastions des rebelles kurdes de Turquie, appartenant au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) -- récemment rebaptisé Kadek. (AFP, 27 février 2003)
 

Le Parlement turc reporte à samedi le vote sur le déploiement des GIs

La perspective d'une guerre avec l'Irak provoque déjà une crise au sein du gouvernement turc, qui a reporté à samedi un débat parlementaire sur la question du déploiement de soldats américains en Turquie en raison d'une fronde parmi ses députés.

Hostiles à l'idée d'une guerre, mécontents des pressions américaines et peu satisfaits des compensations financières que promet Washington, les députés du parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, ont tour à tour pris la parole jeudi, à l'occasion d'une réunion à huis-clos de leur groupe parlementaire, la seconde en l'espace de deux jours, selon les participants.

Les députés sont également divisés sur la question de savoir si un déploiement de troupes étrangères dans le pays repose sur une "légitimité internationale".

La constitution prévoit que les troupes étrangères ne peuvent intervenir en Turquie que dans le cadre d'une alliance, au sein de l'Otan par exemple, ou si cette intervention est légitime aux termes d'accords internationaux.

Le président turc Ahmet Necdet Sezer et le président du parlement Bulent Arinc ont récemment estimé qu'un vote au parlement devrait faire suite à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force contre Bagdad.

Pour désamorcer la crise, canaliser le mécontentement et éviter que la gogne ne mène à la révolte, les dirigeants de l'AKP, dont Recep Tayyip Erdogan, ont décidé de laisser leurs députés exprimer leurs doléances --à huis-clos-- renonçant au débat parlementaire prévu à l'origine pour jeudi.

Une simple majorité des 550 députés suffirait à faire adopter la motion qui prévoit le déploiement de 60.000 soldats américains en prévision d'une guerre en Irak.

L'AKP, qui contrôle plus de 350 sièges, n'aurait guère de mal à rassembler un nombre de voix suffisant, mais le gouvernement ne veut pas perdre la face.

"Nous voulons construire et renforcer notre position commune et être unifiés," a affirmé M. Erdogan à la presse, expliquant pourquoi son groupe parlementaire poursuivait jeudi ses travaux.

Interrogé sur les pressions américaines et l'appel téléphonique récent du secrétaire d'Etat américain Colin Powell qui aurait demandé au Premier ministre turc Abdullah Gul de presser le pas, M. Erdogan a estimé "qu'on ne prend pas de décisions hâtives en raison d'un coup de téléphone".

Un député de l'AKP, Emin Serin, s'est toutefois déclaré furieux à l'égard des Américains.

"Je ne suis pas d'accord avec le comportement de l'Amérique et je ne suis pas satisfait du stade auquel nous sommes arrivés dans nos négociations avec les Etats-Unis" sur les compensations financières et les engagements politiques et militaires en cas de guerre, a-t-il affirmé à la télévision NTV.

M. Serin, un membre de la commission des Affaires étrangères, s'est affirmé prêt à voter contre la motion, tout en estimait qu'elle serait de toute façon adoptée.

Interrogé sur les dissensions au sein de l'AKP, il a répondu qu'"il y a des différences d'opinion, mais certainement pas des divisions".

L'opposition parlementaire, formée par le parti républicain de la justice (CHP), refuse elle aussi le déploiement américain.

Le gouvernement s'est récemment rendu à Washington avec "une barbe islamiste" puis est rentré "avec une coupe de cheveux à l'Américaine et le menton lisse", raillait jeudi le dirigeant du CHP, Deniz Baykal.

Pendant ce temps, négociateurs turcs et américains ont poursuivi leurs discussions en vue de trouver un accord global sur les questions militaires, politiques et économiques sur lesquelles ils s'affrontent depuis des semaines.

Selon le ministre de la Défense, Vecdi Gonul, les parties ont convenu jeudi matin d'un accord sur le volet militaire. Mais "des points importants" portant sur les questions politiques et économiques demeuraient toujours en suspens, a-t-on appris jeudi de sources américaine et turque.

Un mémorandum devrait être signé lorsque les parties seront tombées d'accord sur l'ensemble des trois volets.

En attendant le débat au parlement, ce sera vendredi au tour du conseil national de sécurité (MGK), principal organe consultatif du pays, de débattre de la situation et d'émettre, éventuellement, une opinion.  (AFP, 27 février 2003)
 

L'opposition irakienne met en garde la Turquie, tension avec les USA

Les représentants de l'opposition irakienne réunis jeudi au Kurdistan irakien ont adressé une mise en garde à la Turquie pour la dissuader d'intervenir en Irak, sur fond de tension entre les participants et le représentant américain à la conférence.

Ils ont averti la Turquie qu'elle s'exposerait à de "graves conséquences" en intervenant en Irak, mais ont dit être prêts à discuter de cette question avec Ankara et Washington.

"L'opposition irakienne est unie dans son hostilité à toute intervention" turque, a déclaré Hoshyar Zebari, responsable du parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et porte-parole de la conférence des opposants réunis à Salaheddine, dans le Kurdistan irakien qui échappe au contrôle de Bagdad depuis 1991.

"Cela constituerait un facteur de déstabilisation, il y aurait des problèmes, il y aurait des affrontements", a-t-il averti.

"Nous avons décidé de dépêcher une délégation de haut niveau pour des discussions avec les Etats-Unis et la Turquie. Nous espérons recevoir une réponse positive", selon lui.

La Turquie, qui a déjà déployé plusieurs milliers de soldats derrière la frontière au Kurdistan, entend renforcer sa présence dans le nord irakien en invoquant ses intérêts et la nécessité de s'occuper des réfugiés en cas de guerre.

L'opposition irakienne, et surtout les Kurdes qui contrôlent le Kurdistan, craignent que Washington ne donne carte blanche à la Turquie pour occuper leur région, en contrepartie des facilités qu'Ankara accorderait aux forces américaines qui attaqueraient l'Irak par le nord.

"On ne nous désarmera sûrement pas", a affirmé Hoshyar Zebari, en évoquant un éventuel accord américano-turc en ce sens. "La question du désarmement n'est pas du ressort de la Turquie, mais d'un futur gouvernement irakien".

Afin d'apaiser les craintes des Kurdes, Zalmay Khalilzad, représentant du président George W. Bush auprès des opposants à Salaheddine, a affirmé dans un communiqué que l'action de l'armée turque serait entièrement coordonnée avec celle de la coalition anti-Saddam Hussein.

"Nous sommes persuadés que toute opération entreprise par la coalition sera entièrement coordonnée, qu'il n'y a aucune intention de la part de la Turquie d'agir en dehors de ce cadre dans le nord de l'Irak et que les forces de la coalition se retireront une fois que le travail aura été fait", a-t-il dit.

Cependant le chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Jalal Talabani, a estimé que l'émissaire américain n'avait pas réussi à rassurer l'opposition sur le rôle qui lui serait dévolu dans l'Irak de l'après-Saddam. "Gouverner l'Irak nécessite une coopération totale avec l'opposition", a-t-il averti.

M. Khalilzad s'était voulu rassurant sur les intentions de son pays, à l'ouverture mercredi de cette réunion du Comité de coordination et de suivi de l'opposition.

"Les Etats-Unis n'ont aucun désir, aucun désir de gouverner l'Irak. Le peuple irakien devrait pouvoir se gouverner lui-même le plus vite possible", avait-il dit.

"Nous resterons en Irak aussi longtemps que nécessaire mais pas un jour de plus", avait réaffirmé M. Bush le même jour.

Les participants à la conférence ont entamé dans l'après-midi des discussions à huis clos pour tenter de définir une stratégie politique commune.

Ils devaient notamment approuver l'élargissement du Comité de suivi et de coordination, mis en place en décembre à Londres, de 65 à 75 membres.

Selon des responsables de l'opposition, le point d'achoppement reste toujours la formation d'une direction unifiée, qui bute sur la question de l'équilibre ethnique à respecter entre représentants sunnites, chiites et kurdes.

Des centaines de miliciens kurdes et des gardes du corps fortement armés étaient déployés sur les lieux de la réunion qui doit se poursuivre jusqu'à samedi. Des avions de combat américains et britanniques survolaient aussi la région. (AFP, 27 février 2003)
 

Arrivée de batteries antimissiles Patriot dans le sud-est turc

Des batteries antimissiles Patriot, envoyées préventivement par les Pays-Bas pour le cas d'une guerre en Irak, sont arrivées vendredi à Diyarbakir et Batman, dans le sud-est de la Turquie où elles devaient être déployées, a-t-on indiqué de source officielle.

Deux batteries doivent être déployées sur une base aérienne à Diyarbakir, plus importante ville du sud-est anatolien, et une autre à Batman, située à environ 100 km plus à l'est, non loin de la frontière irakienne, a-t-on précisé de même source.

Pour servir les batteries, près de 300 soldats néérlandais sont également arrivés dans ces deux villes.

L'Alliance atlantique avait décidé le 19 février, à la suite d'une crise de plusieurs jours résultant d'une opposition de la Belgique, de l'Allemagne et de la France, de mesures de protection pour la Turquie, seul membre de l'Otan à avoir une frontière commune avec l'Irak.

Ces mesures incluent, outre les Patriot, le déploiement d'unités spécialisées de protection contre les armes chimiques et bactériologiques (NBC), qui seront fournies au niveau national par des Etats membres, ainsi que des avions de surveillance de type Awacs. (AFP, 28 février 2003)
 

Le MGK a évoqué l'Irak à la veille d'un vote au parlement

A la veille d'un vote crucial à huis clos au parlement turc sur le déploiement de 62.000 fantassins américains en Turquie, le Conseil national de sécurité (MGK), qui regroupe les principaux dirigeants civils et militaires du pays, a débattu vendredi de la crise irakienne.

Lors de la réunion mensuelle du MGK, présidé par le chef de l'Etat Ahmet Necdet Sezer, les autorités ont fait le point de la situation, précise un communiqué laconique publié au terme de la réunion qui a duré 4 heures et demie.

"Dans la perspective d'une possible intervention militaire américaine contre l'Irak, les participants ont évalué les résultats obtenus lors des négociations avec les Etats-Unis" touchant aux questions politiques, militaires et économiques, souligne le texte.

Vendredi soir, Turcs et Américains n'étaient toujours pas parvenus à un accord global sur les trois volets de leurs négociations qui seraient arrivées à la "phase finale", selon les diplomates.

Le MGK a en outre évoqué les "dernières propositions" du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, concernant son plan pour réunifier Chypre, ajoute le document.

Un vote était prévu jeudi à l'Assemblée sur le déploiement, sans précédent, de dizaines de milliers de soldats américains en Turquie, d'où ils pourraient envahir le nord de l'Irak, mais a de nouveau été reporté, cette fois à samedi après-midi.

Un rassemblement anti-guerre à l'appel de syndicats et de plusieurs ONG est prévu samedi dans la capitale turque, juste avant le début de la session.

Les dirigeants du parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir, ont invoqué comme raison du report l'absence de temps pour permettre aux députés de la majorité de s'exprimer, lors d'une réunion de leur groupe parlementaire, sur la motion présentée par le gouvernement.

Mais les analystes estiment que dans un pays où la population est très majoritairement contre une guerre, le gouvernement cherche surtout à obtenir la bénédiction du chef de l'Etat et des puissants généraux avant de passer au vote.

"La tactique du gouvernement est de faire partager sa décision à toutes les institutions de l'Etat. Une sorte d'authentification de notaire", commente le professeur Huseyin Bagci, politologue à l'Université technique du Moyen-Orient à Ankara. Un tel consensus serait "positif pour la démocratie" en Turquie, juge-t-il, rappelant les mauvais souvenirs qu'a laissés la première guerre du Golfe en 1990.

Le président pro-américain de l'époque, Turgut Ozal, avait exercé une mainmise sur l'exécutif et marginalisé le gouvernement conservateur dans la conduite de la politique internationale du pays, ce qui lui avait valu de violentes critiques.

Députés et ministres sont également divisés sur la question de savoir si un déploiement de troupes étrangères dans le pays doit reposer sur une légitimité internationale, réclamée par la constitution turque.

M. Sezer et le président du parlement Bulent Arinc ont estimé qu'un vote sur le déploiement devait être cautionné par une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'Onu.

M. Sezer a cependant affirmé jeudi, par la voix de son porte-parole, qu'il appartenait, en dernier recours, au parlement de décider s'il y a ou non légitimité internationale.

Jamais depuis la création de la République de Turquie en 1923 après la guerre dite de libération (1919-1922) contre les forces d'occupation grecques, françaises, britanniques et italiennes, le sol turc n'aura vu un déploiement aussi important de soldats étrangers. (AFP, 28 février 2003)
 

Des pacifistes brûlent le drapeau américain après la grande prière

Des manifestants pacifistes turcs ont brûlé des drapeaux américains et appelé le gouvernement à ne pas soutenir une intervention américaine contre l'Irak, lors d'une manifestation à l'issue de la grande prière du vendredi, ont montré les télévisions.

Quelque 3.000 personnes s'étaient rassemblées sur la place Beyazit d'Istanbul (rive européenne) où se trouve une mosquée historique très fréquentée, pour dénoncer l'attitude des Etats-Unis et l'autorisation qui doit être donnée par Ankara au déploiement de soldats américains dans la perspective d'une attaque contre l'Irak.

"Nous ne serons pas les petits soldats de l'Amérique", ont scandé les manifestants entourés de forces de sécurité et de véhicules blindés.

Une banderole appelait dans la foule à une "intifada mondiale contre l'hégémonie américaine".

Les manifestants ont exhorté les députés turcs à rejeter lors de leur vote samedi une motion gouvernementale donnant le feu vert à la présence de troupes combattantes américaines sur le territoire turc.

Une importante manifestation à l'initiative de syndicats et organisations socio-professionnelles ou de la société civile est prévue samedi matin à Ankara, peu avant la réunion du parlement. (AFP, 28 février 2003)
 

Le Terrorisme de l'Etat/State Terrorism

La 105e victime de la grève de la faim: la 8ème lors du pouvoir islamiste

La grève de la faim qui dure depuis plus de deux ans pour protester contre le régime d'isolement carcéral dans les prisons turques a
fait une nouvelle victime le 26 février 2003. Le nombre total des victimes s'élève ainsi à 105 depuis le début et à 8 lors du pouvoir
islamiste.

Un prisonnier appartenant  au Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C), Orhan Oguz, 23 ans, détenu dans une
cellule d'isolement de la prison de type F de Tekirdag s'est immolé par le feu pour protester contre les conditions d'isolement. Orhan a
été hospitalisé à l'hôpital Haydarpa?a où il a perdu la vie.  Lorsqu'il s'est mis le feu, il aurait crié "Il faut faire quelque chose".

Le DHKP-C annonce qu'Oguz était sur les barricades du quartier Küçükarmutlu, le 5 novembre 2001, pour protéger les grévistes de
la faim contre un assaut policier.

La grève a été lancée en octobre 2000 par plus d'un millier de prisonniers de gauche pour dénoncer l'entrée en service de prisons dites "de type F" où les cellules ne contiennent qu'une ou trois personnes, remplaçant les vastes dortoirs de plusieurs dizaines de détenus en fonction jusque là.

Les grévistes affirment que ce régime d'"isolement" les désocialise et les expose aux mauvais traitements de la part des gardiens et des forces de sécurité.

Les protestataires observent un jeûne tournant, absorbant de l'eau salée, sucrée et enrichie de vitamines pour rester en vie et ne pas perdre toutes leurs facultés mentales.

Le nombre des victimes de la grève de la faim s'élève à 64 morts. Ce chiffre comptabilise également des parents et proches de détenus qui ont observé un jeûne de solidarité, à domicile.

En plus de ces victimes, un assaut des forces de gendarmeries en décembre 2000, pour réduire le mouvement dans une vingtaine de prisons, avait fait 32 victimes dont deux gendarmes, et le gouvernement avait alors ouvert des nouvelles prisons dites "de type F".

Cinq prisonniers se sont en outre immolés par le feu en soutien aux grévistes et quatre autres personnes ont été tuées lors d'une intervention de la police en novembre dernier contre une maison d'Istanbul occupée par des grévistes.

Les protestataires avancent que le nouveau système désocialise les détenus et les expose aux mauvais traitements des forces de sécurité.

Mais le gouvernement s'est toujours catégoriquement refusé à revenir à l'ancien système, estimant qu'elles étaient la raison de fréquentes et sanglantes mutineries avec prises d'otages dans des prisons régulièrement dénoncées par les Européens pour leurs tristes bilans.

Les grévistes de la faim ont considérablement abaissé leurs exigences pour mettre fin à leur grève et sont prêts à accepter un compromis avancé par les chefs des 4 principaux barreaux du pays. Ce compromis, résumé sous formule, 3 clefs 3 portes, permettrait aux détenus de 3 cellules de 3 détenus (9 personnes), de pouvoir communiquer entre eux pendant huit heures par jour. Toutefois, le ministère de la justice la refuse en invoquant des obstacles de nature technique et sécuritaire.

Le gouvernement refuse cependant catégoriquement d'envisager un retour à l'ancien système des dortoirs, estimant qu'il était à l'origine de régulières mutineries avec prise d'otages, tout comme il refuse d'aménager des activités communes pour sortir les détenus de leur isolement.

Actuellement quelque 10.000 des 55.000 détenus que compte la Turquie sont des détenus politiques accusés de terrorisme ou d'appartenance à un parti ou une organisation politiques illégaux. (Info-Türk, 27 février 2003)
 

New emergency rule likely in Southeast in case of a Iraq war

Turkey's foremost human rights advocates warn of a new emergency rule in the Southeastern part of the country in the event of a looming U.S.-led war against neighboring Iraq.

Turkey last November totally lifted a 15-year restriction on rights in Eastern and Southeastern provinces, the last step toward normalization after an armed conflict with autonomy-seeking Kurdish terrorists.

Human Rights Association (IHD) Chairman Husnu Ondul told the Turkish Daily News that lifting of emergency rule brought a certain relief in Eastern and Southeastern city centers but warned of a likely new emergency rule in the event of a war in neighboring Iraq.

It's feared that Kurdish terrorists may infiltrate in to the region during a mass refugee inflow in case of a war.

Ondul said that a new emergency rule, mobilization or martial law might be declared in case of a war in Iraq. "A new strict regime seems to await the region," Ondul said.

Human rights advocates fear that emergency rule violations might be repeated, the Baghdad administration might attack the Kurds, emphasizing that the region could not bear a big refugee inflow.

They fear most a chemical weapon attack and refugee inflow to the Southeast region, warning that Turkey could not prevent such an inflow with measures and that the majority of these refuges might die on the mine-fields on Turkey-Iraq border.

Huseyin Cangir, from IHD's Mardin Office said that there might be clashes between the Turkish security units and Kurdistan Workers' Party (PKK) terrorists if Turkey takes part in the war, fearing the reoccurrence of mysterious killings and village evacuations that took place for many years in the region.

Turkey imposed emergency rule, giving authorities extraordinary powers to detain suspects and carry out investigations, in 1987, three years after the clandestine PKK group launched a violent campaign of separatist terrorism in Eastern and Southeastern parts of the country.

Human rights groups argued the special powers handed to police led to serious abuses. More than 30,000 people, most of them local people fell victim to separatist terrorism and thousands more fled to the major cities to escape violence which emptied hundreds of villages.

Fighting has eased dramatically since their chieftain Abdullah Ocalan was captured three years ago. Following the capture of Ocalan, Turkey lifted emergency rule in the region.

Although emergency rule was lifted in the region, the impoverished region has big economic problems as the unemployment rate has surpassed 60 percent in the region according to local trade chambers.

Emphasizing that the Southeast problem has economic, social and cultural dimensions, IHD's Ondul urged a wide-scope public project to solve the problems of the region.

Ondul said that a Southeast Action Plan, prepared by the National Security Secretariat (MGK), had been put into practice as of May 9, 2000, but stressed that people were unaware of such a plan.

Ondul noted that the amount of funds allocated from the budget for this plan and people responsible for implementation were not clear since the MGK's cadres were confidential. He underlined that such a rehabilitation plan was hard to succeed since there was no public participation.

Ondul stated that the solution of the Southeast Problem should be handled together with the economy and development programs.

Authorities launched a village return program, after PKK leader Abdullah Ocalan was captured in 1999, for the resettlement of the internally displaced villagers, who went mostly to the big cities of Western Turkey or towns around the Southeast.

According to official figures, 380,000 people were displaced from the Southeast during the 15-year conflict between the security forces and the illegal armed PKK. Nongovernmental organizations estimate the number of displaced, mainly Kurdish villagers, at least 1.5 million.

The state targets to make those villagers return to the region but there are serious problems faced in this process. The biggest problem is of course economic problems. Displaced villagers are keen to resume their former productive live, but after a decade separated from their livelihoods, they do not have the capital to or necessary equipment, livestock or seeds, etc.

Ondul also urged that the village guard system should definitely be lifted.

There have been suggestions that the weapons should be taken as the first stage.

However, Ondul said this would not be sufficient and that the entire system should be removed. Ondul said there were 60,000 guards in the region possessing state's arms.

The village guard system that was formed as a part of the fight against separatist terror caused a new problem in the Southeastern region. Village guards are accused of hindering the village return project.

According to the allegations, families who resisted becoming village guards were forced to leave the village. The Village guards then used the land and houses of those who had left for ten years. After the "Return to Village" project gained speed, village guards resisted to change and were involved in murders in order not to return land and other property. (Turkish Daily News, February 9, 2003)
 

Ankara condamné pour des extraditions dont la CEDH avait demandé la suspension

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Turquie pour avoir extradé deux ressortissants ouzbeks accusés de terrorisme alors qu'elle avait demandé la suspension de ces extraditions, a indiqué jeudi la Cour dans un communiqué.

Les deux Ouzbeks, condamnés après cette extradition à 20 et 11 ans de prison pour une tentative d'attentat contre le président ouzbek, avaient été arrêtés en Turquie en décembre 1998 et mars 1999.

Menacés d'extradition, ils avaient déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme, assurant notamment risquer d'être soumis à la torture.

En mars 1998, la Cour avait estimé dans une procédure provisoire qu'il était "souhaitable dans l'intérêt des parties et du bon déroulement de la procédure devant la Cour de ne pas extrader les requérants vers la République d'Ouzbekistan".

Les deux requérants avaient malgré tout été extradés le 27 mars.

La Cour, qui a estimé qu'il n'y avait pas eu violation de l'article 3 (interdiction de la torture), a cependant souligné que tout Etat membre, "saisi d'une demande de mesures provisoires indiquées en vue d'éviter qu'un préjudice irréparable ne soit causé à la victime de la violation alléguée, doit respecter ces mesures".

Elle constate également que l'extradition des requérants les a privés de produire des preuves de leurs allégations de torture et considère ainsi que cette extradition a "réduit à néant (leur) droit de recours" (article 34). (AFP, 6 février 2003)

Les commissariats turcs dans le collimateur d'Amnesty pour "violences sexuelles"

A l'occasion de la publication de son rapport "Turquie: halte aux violences sexuelles envers les femmes en garde à vue ", Amnesty International pointe du doigt les autorités qui se montrent incapables de protéger les femmes contre de telles agressions infligées par les forces de l'ordre.

"Le rapport montre que malgré les efforts de la Turquie pour adhérer à l'Union européenne, les réformes implantées sont insuffisantes pour éradiquer la torture. Les méthodes ont changé, elles ne laissent pas de traces visibles, d'où la pratique du viol », a déploré Jenny Vanderlinden, coordinatrice "Turquie " d'Amnesty International, lors de la présentation mercredi du rapport.

«Depuis l'arrivée d'un nouveau gouvernement, les pratiques de tortures se poursuivent », a ajouté Dogan Ozgüden, rédacteur en chef du bulletin électronique Info-Türk. "Pour entrer dans l'UE, la Turquie doit changer de mentalité ", a-t-il dit, précisant que le pays compte 50.000 prisonniers dont 10.000 prisonniers politiques.

Si les femmes de toute origine sociale et culturelle sont susceptibles de subir de tels sévices, certains catégories sont particulièrement exposées, notamment les Kurdes et celles qui défendent des opinions politiques jugés inacceptables par le gouvernement ou l'armée, indique Mme Vanderlinden. Les hommes ne sont pas épargnés par ces violences puisqu'ils sont victimes en garde à vue de viol anal ou encore d'écrasement de leurs testicules.

Aux séquelles physiques et psychologiques du viol, s'ajoutent pour les femmes victimes d'une agression sexuelle la menace du meurtre, de nouveaux sévices, du mariage forcé ou de l'ostracisme de leur famille ou communauté en raison de ce qu'elles ont vécu.

Amnesty pense que la notion d' »honneur » sert d'excuse aux autorités pour rester inactives. Il est très difficile pour des femmes vivant dans des communautés attachées à cette notion de dénoncer ces violences car elles sont honteuses et on les regarde comme des coupables pour avoir simplement dévoilé l'agression sexuelle qu'elles ont subie. D'autres femmes choisissent de ne pas porter plainte, convaincues, à juste titre dans la plupart des cas, que ça ne sert à rien.

D'après les renseignements obtenus par Amnesty, les femmes en garde à vue dans les commissariats turcs sont fréquemment déshabillées au cours de leur interrogatoire. En outre, l'organisation reste péoccupée par le recours au "test de virginité " infligé aux femmes détenues. Le refus de s'y soumettre peut être perçu comme l'aveu d'un "honneur souillé" et accroître le risque de nouvelles violences.

Les attitudes discriminatoires que manifestent les représentants de l'Etat contribuent à instaurer un climat dans lequel la violence envers les femmes apparaît acceptable.

Dès lors, Amnesty International appelle les autorités turques à condamner la violence sexuelle contre les femmes, à mettre fin au déshabillage des détenues au cours des interrogatoires, à interdire la pratique consistant à bander les yeux des femmes placées en garde à vue, à définir le viol et les atteintes sexuelles conformément aux normes internationales, à abolir la pratique des "tests de virginité" forcés, à traduire en justice les auteurs de violations des droits fondamentaux, à mettre en place des mesures garantissant l'égalité entre les hommes et les femmes, etc. (Agence Belga, 26 février 2003)

Belgium signals change in attitude towards Fehriye Erdal

A Belgian federal prosecutor equipped with effective powers to deal with terror crimes will be overseeing an ongoing case against Fehriye Erdal, one of the suspects in the killing of a leading Turkish businessman in 1996.

Erdal has left Turkey after the murder of Ozdemir Sabanci, an executive of the business giant Sabanci Holding, and she was captured in Belgium in 1999. She is currently facing minor accusations such as violating passport codes and illegally carrying guns.

Turkey has long requested her extradition but Belgian authorities turned this down, saying she could face execution when returned to Turkey.

Turkey lifted the death penalty last year except for terror and war crimes.

Sabanci family's lawyer has been pushing for Erdal's trial in Belgium for crimes she committed in Turkey but Belgian judges have disagreed.

The federal prosecutor will oversee Erdal's trial, bypassing local courts and now that he is in charge, chances for Erdal's trial in Belgium for crimes she committed in Turkey have increased.

The local court that was overseeing the case against Erdal has a firm opinion that Erdal should not face trial for crimes she committed in Turkey.

Belgium decided to appoint a federal prosecutor with supreme authorities to deal with terror crimes in the country. The decision reflected a changing stance against terror crimes in the post-September 11 era.  (Turkish Daily News, February 27, 2003)

Human Rights violations in brief

Torture in Izmir

Mehmet Ali Durmus, who was detained on 30 January for joining press conferences, meetings, demonstrations, applied to Izmir branch of Human Rights Association (IHD) and informed that he was tortured in Anti-Terror Branch of Izmir Police HQ. He also declared that he was threatened not to join the meetings, press conferences, asked to become police informer, and beaten. Mehmet Ali Durmus was released on 31 January. (Özgür Gündem-TIHV, February 2, 2003)

Return to Life Operation

On 31 January Eyüp Penal Court No. 3 continued to hear the case of 167 prisoners, 31 of them female. They are charged with an armed uprising during the ³return to life operation² in Bayrampasa Prison in December 2000. Hacer Arikan, who testified at hearing, stated that the prisoners were set on fire with chemical gas; the soldiers opened fire and threw bombs, before asking the prisoners to surrender. Erol Arikan, brother of Hatice Arikan, also testified at the hearing. He was in the 13th ward during the operation and rejected the armed uprising during the operation. Erol Arikan also stated that he woke up with bombs and fires, wanted to go the ward of his sister, but shot in the corridor. The hearing was adjourned to 27 June. In this trial the defendants have to expect terms of imprisonment between 7 years, 6 months and 10 years, 6 months. (Evrensel)-TIHV, February 3, 2003

Medical Treatment Neglected

Lawyer Hacer Çekiç stated that the political convict Kazim Yilmaz at Ümraniye Prison was not released despite the fact that he was suffering from cardiac disorder. Lawyer Çekiç stated that Yilmaz had been arrested in 1995 in Alanya district of Antalya. He had been sentenced to life imprisonment according to Article 125 of the TPC. After his cardiac disorder had been diagnosed in 2000, he he had an operation in the Hospiral of Dicle Universtiy, Diyarbakir. Then he received medical treatment in Adana for a while. From there he was sent to Istanbul Kosuyolu hospital for treatment. He is currently incarcrated in Ümraniye Prison as his treatment in Istanbul continued for a long time. He should have been released according to Article 399 of the Code of Criminal Procedures. But although the Court of Cassation had confirmed his conviction, his file has not yet reached the prosecution office, and for this reason he cannot benefit from the provisions of this Article. Reports from Malatya E-type Prison stated that the political prisoner Nurcan Yücel was sent to the prison again after she had a medical operation for reasons of the risk of cangrene. Her relatives reported that she could not receive medical treatment in prison and that the prison administration had refused her right to receive letters and visits. (Özgür Gündem-TIHV, February 3, 2003)

Demonstrations against War, Torture in Isparta

On 31 January police intervened a press conference against war in Isparta . The press conference was organized by Isparta Juveniles Association and 12 persons were detained during the incident. According to the press release by the association the detainees, who were beaten and tortured in detention, did not receive medical treatment. Two detainees were taken to the hospital, one of which had a cardiac disorder and lost two teeth, but weren¹t treated. Another detainee couldn¹t receive a medical report certifying inability to walk because he has rheumatism. Van SSC prosecutor launched a court case against 5 DEHAP members, who were detained for the communiqué HADEP prepared under the title of ³It is in Our Hands to Stop the War² and banned by Ankara Penal Court. DEHAP members Fehmi Saraç, Firat Yetis, Fatih Erol, Ihsan Barut and Ömer Koç indicted under the article 169 TPC. Social Democracy Party (SDP) board members Ramazan Bulut, Sema Kžliç and members Ulas Bayraktaroglu and Selma Güngör were detained on 31 January in Ankara for putting up posters without legal permission. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, February 1-2, 2003)

Detentions and Arrests

According to the press release by MIT Istanbul SSC arrested Yasar Polat, who allegedly participated the assassination of the founder of 500th Year Foundation Jak Kamhi on 28 January 1993, on 1 February. Because of the assassination Istanbul SSC sentenced Can Özbilen, Osman Erdemir and Ali Ržza Bayramçavus to life imprisonment and acquitted Ahmet Burak. The files of the defendants on the run Kamil Askin, Yasar Polat and Ayhan Sag were separated. DEHAP members Mesut Demir, Recep Karabey, Erkan Arvas, Murat Yildiz and Yavuz Yildiz weer detained on 29 January in Bagcilar (Istanbul). HADEP members Rezzan Yanabakan, on 31 January, and Ersin Sefil, on 1 February, were arrested. They were both detained on 29 January in Izmir. (Evrensel-Milliyet-Özgür Gündem-TIHV, February 1-2, 2003)

Medical Treatment Neglected

It was reported that the other leg of the common prisoner Tahir Inal, one of whose legs had been cut a while ago, was also cut because he was suffering from gangrene. His brother, Osman Inal stated that Tahir could not meet his personal needs in the prison and asked the State President to pardon Tahir¹s sentence. (Evrensel-TIHV, February 4, 2003)

The Umut (Hope) Case

The retrial of 24 persons in the so-called ³Umut² (Hope) case commenced at Ankara SSC on 3 February. The defendants are charged with 22 actions, including the killing of journalist Ugur Mumcu, Dr. Bahriye Üçok, Prof. Dr. Muammer Aksoy and Prof. Dr. Ahmet Taner Kislali. Yesterday¹s hearing was attended by the defendants in remand Ferhan Özmen, Mehmet Ali Tekin, Hasan Kiliç, Yusuf Karakus, Muzaffer Dagdeviren, Abdülhamit Çelik, Fatih Aydin and Mehmet Sahin. The trial had ended at Ankara SSC on 7 January 2002. The court had sentenced Ferhan Özmen, Necdet Yüksel and Rüstü Aytufan to death according to Article 146/1 TPC for the ³violent attempt to overthrow the constitutional order². The defendants Mehmet Ali Tekin, Abdülhamit Çelik, Muzaffer Dagdeviren, Fatih Aydin, Mehmet Sahin, Talip Özçelik, Hakki Selçuk Sanli, Mehmet Kassap, Mehmet Gürova, Adil Aydin and Murat Nazli were sentenced to 15.5 years¹ imprisonment according to Article 168/2 TPC. Under the same provision the defendant Yusuf Karakus was sentenced to 15 years¹ imprisonment and Hasan Kiliç was sentenced to 18 years¹, 9 months¹ imprisonment according to Article 168/1 TPC. The defendants Musa Koca, Ismail Koçhan, Seref Dursun, Adnan Yükdag and Abdullah Argun Çetin were acquitted. In November 2002, the 9th Chamber of the Court of Cassation confirmed the sentences against Dervis Polat and Yüksel Pekdemir and the acquittal of Abdullah Argun Çetin as well as the sentences against Mehmet Gürova, Mehmet Kassap, Adil Aydin, Talip Özçelik, Hakki Selçuk Sanli and Murat Nazli, but quashed the verdicts against Mehmet Ali Tekin, Abdülhamit Çelik, Muzaffer Dagdeviren, Fatih Aydin, Mehmet Sahin and Hasan Kiliç on the grounds of insufficient investigation. (Cumhuriyet-TIHV, February 4, 2003)

Death and Pressure in Prison

Ismet B. a common prisoner in Salihli district (Manisa) committed suicide on 4 February. Solidarity with Prisoners¹ Relatives Association (TUHAD) stated that two prisoners were beaten by a group of some 10 guardians on 4 February during visit time at the Ümraniye prison. (Özgür Gündem-TIHV, February 5, 2003)

Ankara IHD on Trial

On 4 February, Ankara SSC continued to hear the case against the Ankara branch of the Human Rights Association (IHD) with the demand of closure and sentences for ³supporting illegal organizations². The hearing was adjourned to 20 March awaiting a medical report on the defendant Ali Riza Bektas. For the protests against the F-type prisons the former chairman Lütfi Demirkapi and the board members Ilhami Yaban, Ismail Boyraz, Erol Direkçi, Mesut Çetiner, Zeki Irmak, Riza Resat Çetinbas, as well as members of the prison commission Ali Riza Bektas, Selim Necati Ort, Saniye Simsek, Ekrem Erdin, Gökçe Otlu and Emrah Serhan Soysal are charged under Article 169 TPC. The prosecutor has also asked for closure of the branch according to Article 7/4 of the Law on Fighting Terrorism. (TIHV, February 5, 2003)

Lawyers on Trial

On 4 February, Ankara SSC started to hear the case of Mahmut Sakar, former SG of HADEP and DEHAP candidate for Diyarbakir, Salih Yildiz, DEHAP candidate for Hakkari and Irfan Dündar, lawyer of the PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan in connection with interviews they gave on Medya TV. The hearing was adjourned to 20 March. The indictment demands Sakar and Dündar be tried according to Article 169 TPC and Salih Yildiz according to Article 8 of the Law on Fighting Terrorism. (Özgür Gündem-TIHV, February 5, 2003)

Death Fasts

On 5 February, former prisoners Birsen Kars and Gülizar Kesici, survivors of the operation against prisons on 19 December 2000 filed an official complaint stating that they were exposed to the various gases during the operation. (Özgür Gündem-TIHV, February 6, 2003)

Detentions and Arrests

8 persons were detained during a demonstration against the US operation against Iraq in Üsküdar district (Istanbul). On 4 February, Nadiye Gürbüz, Özgür Çubuk Ibrahim Çiçek, Halil Dinç, Necati Abay, Alp Altinörs, Remziye Turmus, Gökçen Arabul, Bucu Gümüs, Arzu Mazi, Nurcan Vayiç, Müge Molvali, Sadik Yilmaz, Sonnur Saglamer and Nazim Taban were detained during the raids on the journal Yeniden Atilim and Etkin Ajans. The detainees other than Sadik Yilmaz, Sonnur Saglamer and Nazim Taban were reportedly released the same day. (Özgür Gündem-TIHV, February 6, 2003)

Pressures in Prison

Ilker Kartal, who is serving his sentence in Kiriklar F-type Prison, was punished to restriction of open visits for 6 months for talking with his sister while he was only allowed to talk with his mother. After the phone call civil servants of the prison wanted to question Kartal, but he rejected the demand. He will also not benefit from the right to phone call. The relatives of the prisoners announced that the prisoner Inan Çoban, who started hunger strike to protest the prison administration that does not allow Kurdish publications, was received several disciplinary punishments. He is still kept single in a cell for three persons. Relatives of the prisoners also declared that in Kiriklar F-type Prison the electricity of the wards was cut because the bills were not paid by the prisoners. The goods in the canteen were sold at high prices and to make the prisoners to buy from the canteen only soup was given at breakfast. (Evrensel-TIHV, February 7, 2003)

Demonstrations against War

When the Grand National Assembly of Turkey (GNAT) was discussing the expected US attack on Iraq, a group of Greenpeace and Coordination Against the War in Iraq members put up a huge banner saying ³No To War² on the wall of Atatürk Cultural Centre in Taksim (Istanbul). The police detained the Greenpeace members Pinar Kirilmaz, Oguzhan Yilmaz, Cihan Kusçu, Nazim Keren, Cemal Nadir Teker, Tuna Türkmen, Gözde Baykara and Onur Topaloglu when they were leaving the building. (Radikal-TIHV, February 7, 2003)

Stop Warning

On 15 February _n Gebze (Kocaeli) the police fired at three persons, who were allegedly thieves, because they did not follow the stop warning. During the incident Seyfettin Aslan was shot to death, Erdal Akyol and Selçuk Mandiz were detained. According to the official statement they fired at the police when they were trying to escape with a stolen car. (Yeni Safak-TIHV, February 17, 2003)

Torture in Urfa

O.D. (13), A.B. (16), R.Ö. (19), M. Kocaoglu (19), A. Kocaoglu (18), M. Kocaoglu (16), Ö.D. (16), Mehmet Taskiran, Hamit Kocaoglu, Osman Kocaoglu and Müslüm Kocaoglu, who were detained on 23 January for breaking the Atatürk bust of a primary school in Hacilar village of Bozova (Urfa), were tortured. The Lawyer of the children Gülay Koca stressed that the detainees were not given food for 48 hours, beaten and kept standing in the garden. According to the statement of Koca the fathers were threatened in front of the children by pointing pistol to theirs temples. (13 February, Özgür Gündem-TIHV, February 13, 2003)

Torture in Hakkari

A.A. (14), I.A. (15), M.A. (16) and S.A. (17), who were detained allegedly for writing slogans in favor of Abdullah Öcalan with their shoes on the snow, were tortured. The children were released on 12 February. S.A said: ³The police took us from our houses to the place where the slogans were written. Then we were taken to the police station and put in a cellar. There we were given electric shocks and beaten. The next day we were first taken to a doctor and then to the prosecutor. The prosecutor asked us whether we have any relation to PKK. He added that our shoes will be sent to Diyarbakir for investigation. He released us afterwards.² I.A added that the police talked to the doctor and the doctor transferred us to Van for a report. The relatives of the children applied to Hakkari branch of IHD. (Özgür Gündem-TIHV, February 16, 2003)

Death in the Prison

The prisoner Yasar Akgün committed suicide in Metris Prison on 7 February. He was arrested for killing of the police officer Sahin Erkiz on 31 October 2002 in Bahçelievler (Istanbul), the killing of Mehmet Azman on 19 November 2002 in Fatih and wounding Selman Okumus. (Hürriyet-TIHV, February 8, 2003)

Pressures in the Prisons

The Lawyer Ercan Kanar announced that his client Veli Özdemir, serving his sentence in Tekirdag F-type Prison, was put under pressure to become an informer. Özdemir was interrogated by a commander and two members of the intelligence of the gendarmerie (JITEM) on 30 January. Since he rejected the demand the soldiers threatened him. Ercan Kanar made an official complaint against the soldiers and administration of the prison. (Özgür Gündem-TIHV, February 15, 2003)

Foundation Executives on Trial

The case against the executives of the Foundation for Contemporary Education (ÇEV) concluded on 7 February. The court gave a decision of acquittal. Chairperson of ÇEV Gülseven Yaser and the board members Emine Segmen Sezerman, Esma Bilke Karaduman, Fatma Sena Enderoglu, Ali Arif Sönmez, Leyla Pekcan and Mehmet Fatih Orbay were charged with aiding PKK by giving scholarships to a student. (Özgür Gündem-TIHV, February 8, 2003)

Demonstrations against War

On 7 February a group of 38 persons, who are going to Iraq to be human shields, entered to Turkey from Edirne. Another group of 7 persons came by plane to Istanbul. The organizer of the human shields action Kenneth Nichols O¹Keefe flied back to Italy because he didn¹t have a valid passport. 66 human shields activists, including Turkish ones, departured on 10 February from Istanbul. Fatma Bostan Ünsal, the wife of Justice and Development Party (AKP) MP Faruk Ünsal, joint the group in Ankara. Human shields showed up Baghdad on 13 February. The police intervened and detained 12 members of Initiative of Basic Rights and Freedom, who wanted to make a press conference in the Istanbul offices of Justice and Development Party (AKP). After the incident the members of the initiative came together, but the police intervened again and detained 28 persons. Sedat Dilekçi, who was detained on 12 February for opening a banner against war on the pitch during the football match between Turkey and Ukraine in Izmir, was released the same day. (Evrensel-TIHV, February 8-9-11-13-14, 2003)

Demonstrations against War

On 15 February demonstrations against the expected US attack on Iraq were held in various towns including Ankara and Istanbul. In Kadiköy (Istanbul) the police tried to obstruct the activist who wanted to read a press statement. Despite the prevention the crowd held the demonstration. During the intervention a police dog bite the actor Mehmet Ali Alabora. After the press statement the police detained people including artists. The artists were released after testifying in Istanbul Security HQ. After the demonstration a group of people tried to march from Kadiköy to Haydarpasa in order the protest the conditions of Abdullah Öcalan. Police intervened and a clash with sticks and stones was broke up between the demonstrators and the police. The demonstrators throw stones to the buildings and cars around. According to the news the number of detainees reached one thousand. Police dispersed the demonstration in Adana by using gas. During the incidents many persons including Chairperson for Contemporary Lawyers Association (ÇHD) Adana Branch Siyar Risvanoglu, ÇHD board member Hüseyin Kiliç and Chairperson the Adana branch of the teachers¹ trade union Egitim-Sen Halil Kara were beaten. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, February 16, 2003)

Torture in Adana

Mijdin Beyav, who was detained in January on allegation of being a member of KADEK, was reportedly tortured in detention. Applying to the Human Rights Association in Adana, Behice Beyav, his mother, stated that his son had traces of torture on his body and he had not been treated in the Adana Kürkçüler Prison. (Özgür Gündem-TIHV, February 18, 2003)

Detentions and Arrests

On 17 February, Muammer Özdemir, who have been wanted in connection with the Sivas Massacre (2 July 1993) was reportedly arrested. Özdemir had been arrested following the massacre and released on 25 March 1994. His sentence of 5 years¹ imprisonment had been confirmed by the Court of Cassation in January 1999. (Yeni Safak-TIHV, February 18, 2003)

Beatings in Siirt

Cevher Kaçar alleged that he was heavily beaten by 4 masked persons with walkie-talkies on 15 February in Siirt. Kaçar stated that he was beaten with wooden beams until he fainted and he had a difficulty in walking. He added that he knew those persons and they were police officers. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2003)

Children Tortured in Istanbul

On 17 February, children who were detained after a press release protesting the expected US attack on Iraq on 15 February were reportedly arrested. V.Y., C. Çelik, H.A., S.K., S.S., _.A., _.Ç., V.T. and H.K. were allegedly tortured at the police station. Lawyer Fatma Karakas stated that the children had told her about torture and they had traces of truncheons on their faces. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2003)

Police Beats a Mentally Handicapped

On 15 February, a mentally handicapped woman named Selma Beyazoglu (40) was reportedly beaten heavily by the police officers on allegation that she took part in demonstrations for KADEK leader Abdullah Öcalan in Batman. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2003)

Torture in Kiziltepe

53 persons who were detained during a press release made on 17 February to protest the expected US attack on Iraq and the isolation of Abdullah Öcalan were allegedly tortured in custody. Lawyer Hüseyin Cangir, stated that although the chairman of the DEHAP in Mardin, Abdülkerim Adam was beaten, he received a report stating that he was in good health. Chairman of the DEHAP in Kiziltepe district, Ali Öner told that he was hit on his head with a walkie-talkie and has traces of blow on his body. Chairman of the HADEP in Kiziltepe district, Ferhan Türk also stated that he was insulted and beaten. (Özgür Gündem-TIHV, February 19, 2003)

HAK-PAR Member Threatened

Deputy Chair for the Rights and Freedoms Party (HAK-PAR), _brahim Güçlü stated that one of the party members Fikret Sahin was threaten to death by the police officers on 15 February in Ankara. Sahin was taken to a car in front of his house by some persons who introduced themselves as police officers. He was beaten while his eyes were blindfolded and threatened to death. (TIHV, February 19, 2003)

Trial of Süleyman Ulusoy

The trial against Süleyman Ulusoy, known as ³hose Süleyman² and charged with beating 8 transvestites at the Beyoglu Police HQ. with a hose, ended at Beyoglu Penal Court No. 6 on 18 February. The case was suspended for five years according to the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. Ulusoy was charged with ill-treatment under Article 245 TPC.(TIHV, February 19, 2003)

Civil Servants on Trial

The Court of Cassation quashed the acquittal of 45 teachers by Izmir Penal Court No.8. The 4th Chamber of the Court of Cassation argued that teachers,who participated in the one-day no-work action by the Labor Platform on 1 December 2000, must be tried according to the Law No. 657 on Civil Servants. (Evrensel-TIHV, February 19, 2003)

Juveniles Beaten by the Police

The juvenile Hecer Orhan stated that she was beaten by the police in Van in the evening of 14 February. Orhan stated that the police stopped her on the way to her home in Hacibekir (Xaçort) quarter, where frequent demonstrations are held, and continued as follows: ³I was on the way to my home when the police panzers were passing by to intervene in a demonstration. A short while later some of them returned back. As they approached to me they wore their snow-masks and then hit me by fists and using truncheons. They were some 10 persons. They did not ask me even who I was. Neither did they tell me the reason why I was beaten. Later I took shelter in my uncle¹s home. They chased me. My uncle Halil Orhan asked the police why they were searching for me and had a quarrel with them. Thereupon they threatened him saying, ŒWhat is that to you? If she is not here we will beat you, too¹. Then they left the house.² Orhan stated that she did not go for a medical treatment, as she was afraid. A similar event took place in the same quarter on 15 February. Muteber Bor stated that some 10 police officers raided her house that night and beat her son Necdet Bor (13). She added that another 7 houses were raided on that night and the juveniles were beaten by the police. Necdet Bor reported that the police kicked him at his back and head. The juvenile Taner Abi (15) said that he was also beaten by the police: ³I was going to my home. They stopped me. They were in masks. I was frightened and tried to run away. They caught me and started to hit me by fists and kicks. Two police officers caught my feet and held me upside down. Another police officer hit me at my abdomen saying, ŒShall Apo come and protect you? Even your God cannot protect you from us². (Özgür Gündem-TIHV, February 20, 2003)

Torturers on Trial

On 18 February Diyarbakir Criminal Court No. 3 concluded the case of 18 police officers including, Ramazan Sürücü, the then director of the department to fight terrorism, on charges of having tortured Enver Gündüz, Hanifi Turan and other people, who had been detained on 12 May 1995. The court decided to drop the case against Ramazan Sürücü, Haluk Bayram Deniz, Hasan Koçak, Nebil Alpaslan, Giyasettin Özturan, Mustafa Bölük, Cafer Ongün, Sevki Tasçi, Yusuf Ziya Evran, Ihsan Kara, Recep Kaplan, Tevfik Isik, Ömer Uslu, Ibrahim Uçar, Numan Çakir, Ekrem Korkmaz, Mahmut Yilmaz and Orhan Çerçi on the grounds of ³lapse of time². The plaintiffs had applied to the ECHR after their official complaint had been rejected. ECHR had decided that Turkey should pay FF150 thousand compensation and asked the state to bring torturers on trial. Speaking for the sub-plaintiffs lawyer Sezgin Tanrikulu stated that they would apply to the ECHR once more. In this tiral the defendants had been charged under articles 243 (torture), 245 (illtreatment) and 230 (neglect of duty)  of the Turkish Penal Code (TPC). (TIHV, February 20, 2003)

Detentions, Arrests

Yalcin Kepenek, an alleged perpetrator of the Sivas massacre (2 July 1993) who has been on the run for the past nine years, was caught in Sivas. He had been arrested after the incidents and was released by Ankara SSC on 25 March 1994. During the first round of trials had had been sentenced to 3 years¹ imprisonment. After this verdict had been quashed by the Court of Cassation he was sentenced to 7,5  years¹ imprisonment. Muammer Özdemir, who had been searched in connection with the incidents was also caught a while ago. (Cumhuriyet-TIHV, February 20, 2003)

Torture Incidents

According to figures given by the Ministry of Interior in response to the question of Republican People¹s Party (CHP) MP Yakup Kepenek during the years 2000, 2001 and 2002 4600 persons made officials complaints because of torture. The Minister Cemil Çiçek announced that 490 out of 1633 investigations in the year 2000, 245 out of 1605 investigations in 2001, and 210 out of 1362 investigations concluded with court cases. During this period of time 2471 court cases were launched under the articles 243 and 245 TPC, which are on the crimes of torture and ill-treatment. 344 applications were made to the ECoHR against Turkey on the allegations of torture. 247 of f them are still ongoing and 32 cases were ended against Turkey, 65 were concluded with friendly settlement. (Cumhuriyet-TIHV, February 21, 2003)

Death in Prison

In Trabzon E-type Prison Romanian Nincu Portaze committed suicide by hanging himself on 20 February. (Evrensel-TIHV, February 21, 2003)

Death in Detention

The case against the police officers Hakan Izmir, Hayri Güntürk, Yakup Kadri Öztürk, Salih Köksal, Engin Ayisik, Ekrem Çirakoglu and Hüseyin Duran in connection with the death in custody of Özgür Ünal (16) in Edremit on 22 August 2001 was continued on 20 February in Edremit Penal Court of First Instance. The lawyer of his family Nalan Erkem wanted the case to be combined with the case against Ali Riza Topçu with the same offence in Burhaniye Heavy Penal Court. The court adjourned the hearing to 10 April. In the indictment the police officers were charged under the article 240 TPC (neglect of duty) (Cumhuriyet-TIHV, February 21, 2003)

Beaten Prisoners

On 20 February Mehmet Cançelik, HADEP chairperson for Adana, announced that 37 DEHAP members, who were arrested after the press conference organized by Platform Against War in Adana on 15 February, were beaten in Ceyhan Prison. Cançelik also stressed that according to the information gathered from the lawyers and the relatives of the prisoners there are bruises and traumas on various parts of their bodies. (Özgür Gündem-TIHV, February 21, 2003)

Pressures in the Prisons, Torture in Detention

The members of ³Peace Group² Ali Sapan, Yüksel Genç, Ismet Baycan, Seydi Fžrat, Gülten Uçar, Aysel Dogan, Sohbet Sen, Yasar Temur and Aygül Bidav, who had come to Turkey on demand of Abdullah Öcalan and were arrested in 1999, announced that they were put under pressure in Mus E-type Prison. They also stressed that the persons, who were detained in Mus and Varto, were forced to testify against the members of ³Peace Group². According to the statement the prisoner M. Akif Tarin was taken to the Mus Security HQ. and tortured there to testify against them. The lawyer and relatives of the prisoners are also under pressure. (Özgür Gündem-TIHV, February 21, 2003)

Torture in Detention

DEHAP member in Kavakli (Büyükçekmece-Istanbul) Nigar Yildiz announced that she was tortured in Esenyurt Gendarmerie HQ. Members of DEHAP were detained when they wanted to talk to Minister of Interior Affairs during the religious fest during his visit to Justice and Development Party (AKP) offices in Esenyurt. In Esenyurt Gendarmerie HQ. she was cursed by the officer Ahmet Cengiz and heavily beaten by 4 soldiers. She was asked whether the action was organized by DEHAP. She was taken to Forensic Institute, but the doctors rejected examine her. She made an official complaint after being released by Istanbul SSC. (Özgür Gündem-TIHV, February 21, 2003)

IHD on Trial

On 18 February Diyarbakir Penal Court No. 3 concluded the case of the Diyarbakir branch of the Human Rights Association (IHD) for using the letter ³w² in ³Newroz² instead of ³Nevruz², when on 14 March they decided to organize a reception on 20 March. The court acquitted Osman Baydemir, chairman of the Diyarbakir branch of the Human Rights Association (IHD) and the board members Fikret Saraçoglu, Selahattin Demirtas, Abdulkadir Aydin, Reyhan Yalçindag, Meral Danis Bestas and Piruzhan Dogrul. They were are charged for a violation of Article 6 of the Law on Associations providing that the distribution of brochures, leaflets and written statements has to be in Turkish. (Evrensel-TIHV, February 21, 2003)

Eren Keskin on Trial

Istanbul SSC continued to hear the case against lawyer Eren Keskin, chairwoman of the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD), in connection with a conference on 25 November 2001 on ³Violence against Women². According to the indictment Mrs Keskin said: ³A woman imprisoned in the Kurdistan region has no chance of announcing that she was sexually assaulted. The statistics for Mardin and Midyat show that during the war in Kurdistan police officers, gendarmes and village guards are leading in cases of rape.² For these words the prosecutor wants her to be convicted for ³separatist propaganda². The court adjourned the hearing for summing up the case. (Yedinci Gündem-TIHV, February 21, 2003)

Torture in Detention

In Adana, Ali Avcž, Esat Söylemez and Abdurrahman _nanç, who had been detained in Ceyhan district on 15 February in connection with the demonstrations held to protest the conditions of Abdullah Öcalan, applied to the Human Rights Organization (IHD) stating that they were subjected to torture while in detention. Esat Söylemez spoke as follows: ³We watched a football match in a coffee-shop. Later Ali and I left there. We were some 200 meters away from the coffee-shop when the police officers in plain clothes stopped us. They searched our bodies and then beat us with butts and truncheons. On 17 February at about 4am I was taken to Gaziosmanpa_a Police Station. There Abdurrahman _nanç, Mehmet Ergün and I were put in an eight-square meters-cell. The cell was too cold and dark. We were kept there for four days. Throughout this time we were beaten and insulted. At the end of the fourth day we were taken to the Anti-Riot Department in Ceyhan. Beatings and insults continued there as well². Söylemez further stated that in the meantime he was taken to Ceyhan State Hospital being handcuffed, but that he did not receive medical treatment since the physician refused to examine him in the presence of the police officers. The other applicant Ali Avci stated the following: ³First I was taken to Re_at Co_kun Police Station. The police took me, Selahattin Kaya and Tahir Dündar, who were detained for the same reason, to Ceyhan Security Directorate. Selahattin Kaya was severely tortured. His body was full of bruises and he could not stand on his feet. We were put in a cold cell at the basement.² Inanc, who had been detained in Küçükkžržm quarter, also stated that he was beaten in custody. (Özgür Gündem-TIHV, February 24, 2003)

Trial on Death in Custody

On 21 February Ankara Criminal Court No. 2 continued to hear two cases of the death in custody of student Birtan Altunbas. The testimony of Naim Kilic, whose case with Ahmet Bastan had been separated before, because they could not be found, was read at the hearing. Kiliç confessed that he had been the driver on the day of incident and had hit her head to the wall. At the time Birtan Altunbas had been 23 years old. Since Kilic was found and testified the court lifted the arrest warrant for Kiliç. Bastan is still on the run. The case was adjourned to 3 May. AT hearing of the case against 8 police officers the sub-plaintiffs Oya Erdogan, Ender Büyükçulha, Imam Bugu and Elvan Olgun wanted arrest warrants for the police officers. This case was adjourned to 18 March. The lapse of time will reach the limit in January 2006. This case has a long story. On 18 July 2001 Ankara Criminal Court No. 2 had sentenced four police officers to 4 years¹, 5 months¹ and 10 days¹ imprisonment, acquitted another four, while the files of 2 defendants, whose testimony had not been taken, were separated. The court had ruled that the defendants Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil had interrogated the victim and ³without the intention to kill him applied force in order to make him confess². The defendants were sentenced according to Article 452/1 of the Turkish Penal Code. The defendants Tansel Kayh, Talip Tastan, Mehmet Kirkici and Muammer Eti had been acquitted because of lack of evidence. Birtan Altunbas, student at Hacettepe University, had been detained on 9 January 1991 as an alleged member of an illegal organization. He died in Gülhane Military Hospital on 15 January 1991. (Evrensel-TIHV, February 22, 2003)

Demonstrations against War

On 21 February primary school students S.Ö., A.D., A.G., N.B., S.Ç., G.S., C.S., M.T. and B.S. were detained after a demonstration to protest in the possible US attack on Iraq in Urla district of Izmir. The students were kept 30 minutes in custody and were released on order of the prosecutor after a teacher came to take them. The meeting which the trade union of office employees (BES) wanted to organize on 22 February in Diyarbakir was postponed by the Governor of Diyarbakir for 45 days without submitting any reason. In Baykan (Siirt) Erdal Emeç and Yžlmaz Ete, who said to Justice and Development Party (AKP) Van MP Yekta Haydaroglu, AKP Siirt MP nominee Merdan Gül and party executives during their election activities that they don¹t want war, were beaten by Halil Tanboga, AKP chairperson for Baykan. After the incident the security forces warned the beaten youngsters in Siirt Security HQ. (Radikal-Özgür Gündem-TIHV, February 22-23, 2003)

Demonstrations against War

On 24 February, 11 Greenpeace members, who were enchained themselves to each other in order to protest the possible US attack on Iraq in front of the GNAT entrance were detained. (Radikal-TIHV, February 25, 2003)

Torture Trial in Usak

On 25 February, Usak Heavy Penal Court continued to hear the case of sergeant Hasan Öz and the lance corporals Bayram Dilmaç and Nadir Murat Demir accused of having tortured the villagers Mustafa Evren (at the time aged 23), Dursun Tasçi (35), Ali Tasçi (25), Sefer Tasçi (27), from Elveren village, Nail Akin (40), Sahin Akin (37), from Hanoglu village, Yasar Eksi (41), Mehmet Tufan (42), from Cinoglu village, Hüseyin Uzun (45), Ugur Ulusoy (40) and Günay Demirag (35), from Sivasli town. They had been detained on 23 January 2001 and interrogated at Sivasli district Gendarmerie Station (Usak province) over 4 days in connection with theft of animals some six years ago. The hearing was adjourned to 25 April so as to take the testimonies of the soldiers who had been on duty on the day of the incident. On 2 February 2001 seven of the 11 villagers had filed official complaints with the public prosecutor in Sivasli stating that although they persistently said that they were no thieves they had constantly been beaten, laid on the ground and trod on, stripped naked, kept standing for hours, laid on concrete floor while being naked and subjected to sexual assault. In their complaints they stressed that they had only once been given something to eat and not been given food and clothes that relatives had brought to the station. After Izmir Medical Association had issued report on four victims certifying torture the public prosecutor in Sivasli had asked the Second Expertise Council of the Forensic Institute to examine the plaintiffs. The case was opened according to Article 243 TPC, when the reports from the Forensic Institute certified that the villagers had been exposed to traumas. (TIHV, February 26, 2003)

IHD Executives on Trial

On 25 February, Izmir Penal Court of First Instance No. 15 started to hear the case of the executives of the Human Rights Organization (IHD) in Izmir in connection with the press release held in September 2002 on the occasion of the anniversary of the coup d¹etat of September 12, 1980. In his testimony Mustafa Rollas, chair for the IHD branch in _zmir, emphasized that no official permission was needed for making press releases. The court adjourned the hearing to 7 March. Meanwhile Diyarbakir SSC continued to hear the case of Osman Baydemir, former deputy chair for IHD, in connection with the speech he held on May 2002 in Sirnak. He is charged under Article 312 TPC. (Evrensel-TIHV, February 26, 2003)

World Peace Day Trial

On 25 February, Trabzon Penal Court of First Instance No.1 started to hear the case of Mustafa Boz, Celal Akaç, Behzat Sanlž, Nesat Reis, executives of trade unions in public sector in Trabzon, Sinan Kutay, Gültekin Yücesay, executives of IHD Trabzon branch and Kadir Saglam executive of the Trabzon branch of the human rights organization Mazlum-Der in connection with the press release made on 1 September 2002 on the occasion of the World Peace Day. The hearing was adjourned to a later date because of incomplete files. They are charged with violating Law No. 2911 on Meetings and Demonstrations. (Evrensel-TIHV, February 26, 2003)

Demonstrations Against War

In Ankara the police prevented the demonstration held on 24 February in front of the Grand National Assembly of Turkey (GNAT) in order to protest the Government motion relating to the deployment combat troops in Turkey and commissioning of Turkish troops abroad. Thereupon the protesters marched through the Kugulu Park in Kavaklidere quarter and held a sit-in act there. Here, the police intervened in the group and detained 9 persons by beatings. (Özgür Gündem-TIHV, February 26, 2003)

Pressures in Prison

Lawyer Gülizar Tuncer announced that her client Bülent Barmaksžz incarcerated in Bolu F-type Prison was beaten by the prison guards on 20 December 2002 and was not hospitalized until the traces on his body removed. Tuncer stated the following: ³My client has been suffering from diseases like tuberculosis, pneumonia, bronchitis, pharyngitis, all of which were caused by the prison conditions and torture. He was frequently hospitalized for reasons of poor health. While being taken to hospital on 20 December 2002 he was subjected to body search for four times. First he was searched at his cell, then before he reached the x-ray device. He was searched for a third time when passing the sensitive door. The fourth search took place when he was entering the special department in the hospital designed for prisoners. The same procedure took place when he was taken back to the prison. Throughout this time he was accompanied by the soldiers. On his return to the prison he was initially put into a cell alone. Then the guards entered the cell and order him to take off his clothes for search. When he objected them saying that there was no need for this since he had been searched for many times, the chief guard said: ŒCertainly you will undress. Do not annoy me. Take off your clothes¹. Then he stroke a fist on my client¹s face. Other prison guards joined him. He was severely beaten by them and stripped stark naked. The search amounted to physical abuse. My client told me that he was not hospitalized for a week although he needed medical care. As a last resort he filed an official complaint with the prison guards at the prosecutor. Then the prosecutor sent him to Bolu State Hospital. There, the doctor refused to examine him,  but still gave him a medical report  stating that there were no traces of blows on his boldy². Tuncer stated that they made an official complaint with the perpetrators. Barmaksiz had been detained in 1994 and he had been sentenced to 18,5 years¹ imprisonment under Article 168 of the TPC.  After the prison operations of 19 December 2000 he had been transferred from Gebze Prison to Bolu F-type Prison. (Özgür Gündem-TIHV, February 27, 2003)

Death of Süleyman Yeter

On 26 February, Istanbul Heavy Penal Court No. 6 continued to hear the case of the police officers Ahmet Okuducu (wanted by an arrest warrant in absentia), Mehmet Yutar and Erol Ersan, who are charged with killing the trade unionist Süleyman Yeter under torture on 7 March 1999. The Court adjourned the hearing to 1 April. (Evrensel-TIHV, February 27, 2003)

Torturers on Trial

On 26 February, Eyüp Heavy Penal Court No.2 continued to hear the case of police officers Zekai Yakici, Zakir Altuntas and Ismail Köker, charged with torturing Erkan Polat, Osman Yazici and Kadir Sagin detained on 13 July 1998 at the Küçükköy Police Station in Istanbul. The hearing was adjourned for preparation of the summing up the case. (TIHV, February 27, 2003)

Killing of Onat Kutlar and Yasemin Cebenoyan

On 26 February Istanbul SSC concluded the case of 20 defendants charged with the killing of writer-journalist Onat Kutlar and the archeolog Yasemin Cebenoyan on 30 December 1994. The Court sentenced the defendants Deniz Demir, Hicran Kaçmaz and Abdülcelil Kaçmaz to life imprisonment under Article 125 of the TPC. Deniz Demir will stay in prison until she dies. For Hicran Kaçmaz and Abdülcelil Kaçmaz the court applied Article 59 of the TPC. Hence, they will stay in prison for 36 years. The court also sentenced Hasan Kizilkaya to life imprisonment under the same article, but later commuted his sentence to 16 years¹ 8 months¹ imprisonment since he had been below the age of 18 at the time of the incident. The Court took into consideration the imprisonment sentence Kizilkaya has served so far, and decided to release him. The defendants Hasan Ergün and Kemal Aydin were sentenced to 12,5 years¹ imprisonment for ³membership in an illegal organization². Mehmet Sah Altan, Abdülhalik Yunus and Mehmet Ugurlu were acquitted. The case of Abdullah Yunus, Zeydin Güleç, Abdullah Çolak, Ömer Filizer, Hamit Sen, Nimet Kaçmaz, Sait Aytemiz, Abdulkadir Er, Abdülrezzak Aydin, Ramazan Gülle and Mehmet Ali Günesli was suspended under the Law on Conditional Release and Suspension of Sentences. Hamit Sen was acquitted from charges of ³producing explosives², while his sentence from charges of ³membership in an illegal organization² was suspended. Of the defendants Hasan Kizilkaya had declared that he had been tortured and raped at Batman Security Directorate on 30 June 1995. The case of Kizilkaya, Hasan Ergün and Kemal Aydin had later been combined with the Kutlar trial. The bombed attack had been claimed by the radical Islamic organization IBDA/C. But the prosecutor at Istanbul SSC had decided to try 20 alleged members of the PKK in connection with the attack. (TIHV, February 27, 2003)

Case of Closure for Alevite Association

On 26 February, Ankara Judicial Court No. 2 rejected the case against the Union of Alevite Bektashi Organizations (ABKB) launched by the Ministry of Interior. On 13 February 2002 Ankara Judicial Court No. 2 had ordered the closure of ABKB based on Article 5 of the Law on Associations since the statue of the Union stated that it would conduct teaching of the Alevite and Bektashi culture. The Court of Cassation had quashed this verdict on 5 November 2002 ruling that the Union had no intention to create a minority or a privileged class by establishing the dominance of the members of a certain religion or sect over the others and so the elements of crime had not materialized. (Evrensel-TIHV, February 27, 2003)

Torture in Diyarbakir

Cevat Düsün, working in the Diyarbakir office of journal ³Özgür Halk², announced that on 26 February he was kidnapped and tortured by persons who introduced themselves as police officers. Düsün said: ³I was blindfolded and forced to walk. They were accusing me with throwing molotov cocktail to Kantar police station and participating demonstrations for protesting in the condition of Öcalan. They pointed a pistol to my temple, cursed at my family and me, and threatened with death. They put me under pressure to become a police informer. Afterwards they took me with a car near the Sade village and I was beaten there. They took my ID card, handy phone, books and journals. After being blindfolded with my jacket they throw me in a sheer cliff and fired twice.² Düsün was also kidnapped by police officers few days ago, but released after he recognized a police officer with first name Giyaseddin. (Özgür Gündem-TIHV, February 28, 2003

Pression sur les médias/Pressure on the Media

La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné jeudi la Turquie pour violation de la liberté d'expression de huit journalistes du quotidien Ulkede Gundem qui avait été interdit à la suite de l'état d'urgence décrété en décembre 1997 dans le sud-est de la Turquie.

La Cour a alloué à chacun d'entre eux 2.500 euros pour dommage moral et 3.000 euros à l'ensemble des requérants pour frais et dépens.

Elle a estimé que "l'interdiction de la distribution et de l'introduction d'Ulkede Gundem dans la région soumise à l'état d'urgence (les départements de Bingöl, Diyarbakir, Elazig, Hakkari, Mardin, Siirt, Tunceli et Van dans le sud-est de la Tuquie) s'analyse en une ingérence" dans le droit des huit journalistes à la liberté d'expression.

"L'absence d'un contrôle juridictionnel en matière d'interdiction administrative prive les requérants des garanties suffisantes pour éviter d'éventuels abus", a-t-elle ajouté.

La Cour a également rappelé dans son arrêt "le rôle éminent que la presse occupe dans une société démocratique", en répondant ainsi aux arguments présentés par le gouvernement turc selon lesquels les habitants de la région avaient de multiples sources pour recevoir des idées et informations et les requérants d'autres moyens de communiquer les leurs. (AFP,13 février 2003)
 

Violations of press and expression freedom in brief

Journalists detained at Habur border gate

On 28 January, the correspondents with the daily Star Irfan Sapmaz and Mehmet Özer were detained at Habur border gate on the grounds that they had tried to pass Northern Iraq via illegal means. (Özgür Gündem-TIHV, February 4, 2003)

A Journal Confiscated in Istanbul

Istanbul SSC ordered the confiscation of the weekly ³Communist², published by the Communist Party of Turkey (TKP) on the allegation that an article contained ³propaganda for illegal organizations². (Cumhuriyet-TIHV, February 4, 2003)

Investigation Against a Book

The public prosecutor at Istanbul SSC started an investigation against the book, ³Anatolia from Multiculturalism to Uniculturalism², written by Aytekin Yilmaz. The investigation is pursued under Article 159 of the TPC. (Evrensel-TIHV, February 4, 2003)

A new pressure on a condemned journalist

Nevzat Onaran¹s membership of Contemporary Journalists Association (ÇGD) has been canceled. Ankara Governorate reportedly sent a warning letter dated 15 November 2002 to ÇGD stating that since Onaran was sentenced, his membership should be cancelled according to Law on Associations. The trial launched against artist _anar Yurdatapan and Contemporary Journalists Association (ÇGD) _stanbul Branch Chairperson Nevzat Onaran in connection with the booklet ³Freedom to Thought-38² had been concluded at the General Staff Military Court on 1 February 2000. The Military Court had sentenced Yurdatapan and Onaran to two months in prison, each. When journalist Koray Düzgören and artist Nilüfer Akbal were sentenced to two months in prison for publishing the booklet ³Freedom to Thought-9² which included a statement of conscientious objector Osman Murat Ülke, the booklet had been re-published with the title ³Freedom to Thought-38.² The Supreme Court had upheld the sentences against Düzgören and Akbal, but the sentences had been postponed for 3 years under the ³Law on Postponement of the Crimes Committed Via Press², which is numbered 4454. (Evrensel-TIHV, February 5, 2003)

Journal Confiscated in Istanbul

The last edition of the journal Isçi Köylü was confiscated on the orders of Istanbul SSC on the allegation of disseminating separatist propaganda. (Evrensel-TIHV, February 5, 2003)

Journalist Güler Yildiz Convicted

Court of Cassation quashed the verdict against Güler Yildiz, former editor-in-chief of the newspaper "Cinar" that appears in Mersin. She was sentenced twice to 10 months¹ imprisonment and a fine of TL 600 million for an introductory article on the "Soldier¹s Book" (Mehmetin Kitabi) written by Nadire Mater. Mersin Criminal Court No. 1 passed the first verdict based on Article 159 TPC on 21 June 2001. Following changes to Article 159 TPC the 9th Chamber of the Court of Cassation had quashed the sentence. The second verdict was passed at the end of the hearing on 24 June 2002. Court of Cassation quashed the verdict for the same reason. Nadire Mater and the publisher of the book, Semih Sökmen, had been acquitted on 2 October 2000. (BIA-TIHV, February 6, 2003)

Journalists on Trial in Istanbul

On 7 February Istanbul Penal Court of First Instance concluded the case of Celal Baslangiç, journalist with the daily "Radikal", and the editor-in-chief Hasan Çakkalkurt on charges of insulting the army with acquittal. Celal Baslangiç testified at the hearing and said that the article was based on a speech given during a panel on forced migration in Van. The case against Enis Berberoglu, also journalist with the daily "Radikal", was concluded with acquittal at the same court. The case was launched for an article of 10 June 2002 under the title of "Susurluk Coolation: Enemy of the EU". (Evrensel-TIHV, February 8, 2003)

Journalists on Trial in Diyarbakir

On 6 February, Diyarbakir Criminal Court No.2 continued to hear the case of the executives of the local TV station Gün TV in Diyarbakžr. The court decided not to be responsible to hear this case. Executives, Baki Demirhan, Nevzat Bingöl, Osman Özsat, Zafer Gür and Semsettin Yildirim are charged with insulting the armed forces for playing the song "De Xalo" (Uncle) on 4 October 2001. Meanwhile, managing director Cemal Dogan was fined TL 34 billion 285 million because of 11 songs played within the last two months. The fine was reportedly due to violation of the Article 9/2 of the Law on Cinema, Video and Music Productions.  Dogan stated that since they have not received the list of  banned songs from the Ministry of Culture, he would not pay the fine. (Özgür Gündem-TIHV, February 8-11, 2003)

Journalist Sinan Kara Released

On 7 February Sinan Kara, owner of the local newspaper "Datça Haber", was released. He was arrested on 26 December. On 15 November an arrest warrant had been issued against him, because he had not paid a fine of TL 30 billion (around $ 20,000). The execution of the sentences had been postponed for one month. He had been sentenced to three months¹ imprisonment for not sending two issues of the newspaper to the governor of Datça. (Cumhuriyet-TIHV, February 8, 2003)

Journal and Book Confiscated in Istanbul

The 48th edition of the journal "Ekmek ve Adalet (Bread and Justice)" was confiscated by Istanbul SSC on the allegation that some articles "incited people to hatred and enmity". The novel named "Kasirga Taburu (Hurricane Battalion)" was confiscated by Istanbul SSC on the allegation that the book aimed at "aiding an illegal organization". (Evrensel-TIHV, February 20, 2003)

Journalist Ilyas Emir Convicted

The Court of Cassation approved the sentence of fine given to the editor-in-chief of the journal Güney Ilyas Emir. On 8 July 2002 Istanbul SSC convicted Ilyas Emir under Article 169 TPC for an article in the journal entitled "Don¹t Stop Talking or You Will Be The Next". He was sentenced to 3 years¹ imprisonment and the journal was closed for 7 days. The term of imprisonment was commuted to 6 billions and 477 millions TL fine. (Özgür Gündem-TIHV, February 21, 2003)

Radio Manager and Speaker on Trial

On 25 February, Istanbul SSC concluded the case of Seyfullah Karakurt, manager of the radio station "Anadolu¹nun Sesi (Voice of Anatolia)" and the speaker Selda Demir on trial in connection with programs on the F-type prisons. The court acquitted the defendants from charges of "aiding an illegal organization". (TIHV, February 26, 2003)

A Journal Confiscated

The 49th issue of the journal Ekmek ve Adalet was confiscated on the grounds that some articles contained propaganda of an illegal organization. (Evrensel-TIHV, February 27, 2003)

Journalist Attacked by Right-Wing students

In a press conference in Antep branch of Human Rights Association (IHD) Gökhan Imrek, journalist with the daily "Evrensel", announced that he was beaten by a group of rightist students including their leader Yunus Uzunlar in the campus of Antep University on 26 February. (Evrensel-TIHV, February 28, 2003)
 

Kurdish Question/Question kurde
 

Lawyers asked for putting an end to Ocalan's solitary confinement

KADEK President Abdullah Ocalan's lawyers met with Bulent Gokgoz, Justice Ministry Deputy Undersecretary, and submitted him a petition. Signed by 250 lawyers, the petition asks for to put an end to keeping Ocalan under solitary confinement.

The lawyers then met with Deputy Prime Minister Ertugrul Yalcinbayir, Chairman of Bar Associations Union (TBB) Ozdemir Ozok and finally Mehmet Elkatmis, Chairman of Parliamentary Human Rights Commission.

A group of lawyers made a statement after their meeting with Gokgoz. Speaking on behalf of the delegation, Sinan Tanrikulu stated that they had explained that the isolation was not suitable as far as Turkeyís interests were concerned. "We hope the visit will be made tomorrow (yesterday). The tension will be put an end. The tension is of help to no one" said Tanrikulu.

Then lawyers met with Deputy Prime Minister Yalcinbayir. The Deputy reportedly said that they would take the matter into consideration.

After that the lawyers visited TBB Chairman Ozdemir Ozok. Ozok said the following: "Every one is equal before the law. There must be no discrimination. We will make efforts for the matter and keep our word. Ozok also pointed out that the reactions against the isolation must not exceed the proper limit."

Ocalan's lawyers met with Mehmet Elkatmis, Chairman of Parliamentary Human Rights Commission too. After the meeting, lawyer Mahmut Sakar talked to DIHA, saying that Elkatmis received their petition and said that they would take these demands into consideration. Elkatmis also reportedly said that they followed the matter closely and would continue their efforts for the matter. (Kurdish Observer, February 5, 2003)
 

IHD Delegation's demands on Öcalan's solitary confinement

After several applications that were made to the Human Rights Association (IHD) by Öcalan's lawyers and family, a IHD delegation made a series of investigations and inspections on the solitary confinement of the PKK-KADEK leader.

At the end of its detailed report, the IHD delegation announced the following demands:

1. The Human Rights Association defends the protection of the right to life and the right not to receive torture and inhuman treatment in everywhere and in every circumstances. Rights to life and not to receive torture and inhuman treatment of Abdullah Öcalan have to be taken under guarantee. A statement should immediately be made to remedy concerns of family members and lawyers of Ocalan and a visit day should immediately be fixed without making any condition on days.

2. The IHD defends the impunity of the right to defence. The violation of the right to defence should immediately be ended by enabling lawyers to see Mr. Ocalan. In this context;

a. The visit should be provided to family members and lawyers for another day if the fixed day was not available due to wheather conditions,

b. Either a more secure vehicle should be provided for passengers to reach the Island in order to protect their life to right as the already-allocated sea boat Imrali 9 is not a secure vehicle, or the vehicles allocated for security personel should be made available for family members and lawyers to facilitate their access to the Island,

c. If it is not possible to arrange these, Mr. Ocalan should be transferred to another prison where lawyers and family members shall have a better and secure access to Mr. Ocalan.

3. The IHD is against the implementation of discimination in every circumstances. The discrimination applied to Mr. Ocalan should immediately be ended and he should be provided same rights with other prisoners having the same statute in making telephone calls, communicating and having visits. He should also be given the rights to have open or additional closed visit with his relatives at first degree during special days like festivities.

4. The IHD invites authorities urgently to make a statement by indicating that Mr. Ocalan shall be provided all his legal rights, and to take immediate measures to provide conditions to enable his lawyers and family members access to him in order to remedy concerns about his health.

5. The IHD has always stated its satisfaction for the non-existence of armed conflict and positive results emerged from this non-existence of conflict. Any out-of-law and anti-democratic policies which may lead to a conflict atmosphere in Turkey should be avoided. Administrative practices based on out-of-law which by nature increases the tension should be ended.

6. Solitary confinment and isolation applied to whoever is a humanity crime. Everybody including convicts and prisoners has the right to exercise human rights and fundemental freedoms. We invite state organs and authorities to respect to this principle. (IHD, February 8, 2003)
 

Le KADEK menace de reprendre les armes si la Turquie pénètre en Irak du Nord

Le mouvement kurde de Turquie KADEK (ancien PKK) a averti qu'il reprendrait les armes contre l'armée turque et les Kurdes irakiens si on cherchait à les expulser du nord de l'Irak, où ils sont réfugiés, a rapporté dimanche un journal pro-kurde.

Quelque 5.000 combattants du KADEK, qui a annoncé en 1999 la fin de sa lutte armée pour un Kurdistan indépendant, sont réfugiés au Kurdistan irakien.

Ankara a annoncé samedi son intention, si une guerre avait lieu en Irak, d'envoyer des troupes dans le nord de l'Irak à la fois pour prévenir tout afflux de réfugiés kurdes vers la Turquie et pour empêcher toute tentative de profiter de la guerre pour obtenir l'indépendance pour le Kurdistan irakien.

Selon le journal, le commandant du KADEK Osman Ocalan, frère du chef du groupe Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie, a affirmé que si les troupes turques pénétraient dans la région, les combattants du KADEK rentreraient en Turquie.

"Si la Turquie... lance une guerre d'extermination, (...) notre résistance armée sera menée sur le territoire le plus vaste possible", a-t-il déclaré. (AFP, 9 février 2003)

Ocalan: manifestations sporadiques, 70 interpellations en Turquie

Des manifestations sporadiques, marquées par quelques incidents et 70 interpellations, ont eu lieu samedi en Turquie à l'occasion du quatrième anniversaire de la capture du chef de l'ex-PKK Abdullah Ocalan, selon les media turcs.

 Le bilan des interpellations à Istanbul parmi les sympathisants pro-kurdes s'établissait à "environ" 40 personnes qui ont été entendues par la police et relâchées, a indiqué l'agence de presse Anatolie.

Un groupe de 300 personnes, mêlé à un rassemblement contre une intervention militaire américaine en Irak, sur la rive asiatique d'Istanbul, a brisé la vitrine d'une banque et lancé des pierres et même quelques cocktails Molotov, a rapporté l'agence.

Des portraits d'Apo (Ocalan) avaient été collés sur les pancartes "Non à la guerre" de cette manifestation, occasionnant des bousculades avec la police avant la dispersion menée à l'aide de de véhicules blindés, selon les images de la chaîne d'informations continues CNN-Turk.

A Adana (sud, côte méditerranéenne), des sympathisants pro-kurdes se sont également mêlés à un rassemblement pacifiste et ont scandé des slogans à la gloire d'Ocalan, la police procédant à 43 interpellations avant de relâcher 9 personnes, rapporte l'agence Anatolie.

A Diyarbakir, principale agglomération du sud-est à majorité kurde, la police a annoncé samedi l'arrestation pour activités illégales ou participation à des manifestations interdites de 9 personnes appartenant au Kadek, nouveau nom du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), dit Anatolie.

Parmi ces personnes arrêtées à des dates non précisées, trois ont été remises en liberté et seront jugées ultérieurement, selon l'agence.

Dans les deux villes d'Adana et de Mersin (sud), où résident de fortes communautés kurdes, des incidents de rues ont opposé sympathisants kurdes et policiers, sans dégénérer, a indiqué CNN-Turk.

Deux autobus ont été la cible de jets de pierre à Adana, et des barricades ont été érigées dans les rues de Mersin, parfois avec des pneus en feu, selon Anatolie.

La chaîne rapporte également que la police a intimé l'ordre aux commerçants des villes de Batman, Siirt, Sirnak, Cizre, Silopi (sud-est) d'ouvrir leur rideau de fer, alors que certaines boutiques restaient fermées en signe de deuil et de protestation.

Le chef rebelle est détenu depuis le 15 février 1999 sur l'île-prison d'Imrali (en mer de Marmara, ouest de la Turquie), après sa capture au Kenya qui a mis fin à la lutte armée du PKK.
 Ocalan a été condamné à mort en 1999 mais sa sentence a été commuée en détention à perpétuité l'an dernier à la faveur de l'abolition de la peine de mort dans le cadre de réformes devant aider l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Le PKK avait annoncé en septembre 1999 le dépôt des armes.

Les avocats d'Abdullah Ocalan protestent contre l'isolement renforcé auquel est soumis leur client, qu'ils n'ont pu voir depuis près de trois mois, et qui trouverait son explication dans l'imminence d'un conflit en Irak. (AFP,15 février 2003)

Des milliers de Kurdes manifestent à Strasbourg pour la libération  d'Ocalan

Des milliers de Kurdes, 20.000 selon la police, venus notamment de France, de Belgique et d'Allemagne, ont manifesté samedi à Strasbourg pour dénoncer les conditions de détention du chef de l'ex-PKK Abdullah Ocalan et réclamer sa libération.

Le rassemblement s'est dispersé progressivement en fin d'après-midi sans incident, selon une source policière.

Le cortège était parti en milieu de matinée de la place de la gare pour rejoindre le quartier du stade de la Meinau où ont été programmées, sur un parking proche, des animations culturelles et des prises de paroles jusqu'en fin d'après-midi.

Les manifestants répondaient à l'appel de la Maison des Kurdes en Alsace, une association culturelle située à Strasbourg, auquel s'est jointe l'Union de la Jeunesse Kurde (YCK), l'organisation de jeunesse du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek).

Un immense portrait d'Ocalan, détenu depuis le 15 février 1999 sur l'île-prison d'Imrali en Turquie, avait ouvert le cortège.

"Isoler Ocalan, c'est isoler le peule kurde", "Non au complot international dirigé contre notre président Ocalan", "Non à la domination de Bush et de Saddam", pouvait-on lire sur des banderoles tandis que de nombreux drapeaux à l'effigie du chef rebelle étaient brandis par des manifestants, dont des femmes, certaines en costume traditionnel, et des enfants.

"Cela fait onze semaines qu'Abdullah Ocalan n'a pas vu ses avocats et sa famille. Cela crée une grande inquiétude chez le peuple kurde et la tension est un train de monter", a indiqué à l'AFP Nursel Kilic, l'une des porte-parole de la Maison des Kurdes en Alsace pour cette manifestation, soulignant que les Kurdes étaient solidaires des mobilisations actuelles contre une guerre en Irak.

"Nous n'avons aucune nouvelle de sa santé. Nous ne savons pas s'il est vivant ou non", a assuré Mahmut Sakar, l'un des avocats d'Ocalan, estimant que le durcissement de sa détention était lié à l'éventualité d'une intervention en Irak. Ce durcissement est destiné à "couper le lien entre Ocalan et son peuple" et "empêche une évolution vers la paix", a ajouté l'avocat qui craint une reprise de la violence en Turquie.

Abdullah Ocalan a été condamné à mort en 1999 mais sa sentence a été commuée en détention à perpétuité l'an dernier à la faveur de l'abolition de la peine de mort dans le cadre de réformes devant aider l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Le PKK avait annoncé en septembre 1999 le dépôt des armes.

En 2002, le 16 février, de 6.000 à 8.000 Kurdes s'étaient déjà retrouvés à Strasbourg pour réclamer la libération d'Ocalan. (AFP,15 février 2003)

Une mission du Conseil de l'Europe rend visite au chef kurde emprisonné

Une délégation du Conseil de l'Europe s'est rendue lundi sur l'île d'Imrali, au nord-ouest de la Turquie, pour enquêter sur les conditions de détention du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, rapporte l'agence Anatolie.

La délégation comprend des membres du comité du Conseil pour la lutte contre la torture.

Les avocats et la famille d'Ocalan, qui purge une peine de prison à perpétuité pour rébellion, accusent les autorités de leur refuser l'accès depuis des semaines au chef du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek).

Selon les autorités locales, la météo défavorable les a empêché de se rendre sur l'île.

Le PKK a menacé de lancer une vaste campagne de désobéissance civile parmi la population kurde de Turquie au cas où l'isolement d'Ocalan ne serait pas allégé.

Des milliers de kurdes ont manifesté pendant le week-end en Turquie mais aussi en France et en Grèce pour réclamer la libération du chef rebelle capturer le 15 février 1999 par des agents turcs au Kenya.

Ocalan a été condamné à la peine capitale en juin de la même année mais sa peine a été commuée à la prison à vie après l'abolition en 2002 de la peine de mort par la Turquie.

Le PKK a mis fin en 1999 à 15 ans de lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien à majorité kurde. Depuis, les combats ont quasiment cessé.

La rébellion sécessionniste a fait quelque 36.500 morts, selon un bilan officiel. (AFP, 17 février 2003)
 

KADEK breaks off peace process

With the approaching of American military action against Iraq, the United States and its war allies, particularly England and Israel, have gone on top alert to protect themselves against terror offensive attacks. Turkey, a NATO and U.S. ally, is also a likely country to be targeted by these attacks, besides her bloody problem with the Kurdistan Workers' Party (PKK) [its name was changed to Kurdistan Freedom and Democracy Congress (KADEK)] for the past two decades.

The first signs of a probable rise of KADEK activities came with clashes in Southeastern Turkey last month. Anti-war demonstrations included KADEK supporters that shouted slogans pro- Abdullah Ocalan, the leader of KADEK, and caused unrest. These activities of KADEK may increase day-by-day in this chaotic atmosphere, caused by the looming US-led war on Iraq.

KADEK determined its new line as carrying out democratic serhildans (public uprisings) and a war of legal defense together in its written statement released recently. They also stressed that the time previously given to the Turkish government to take steps to solve the Kurdish question, to lift the isolation, to put an end to repression and to declare a general amnesty ended on February 15, calling this time a period administered with unilateral sacrifices. KADEK also sees public uprising as a main instrument in its "war of legal defense". Following this statement released by KADEK leaders and demonstrations of its supporters, slipped into the anti-war protests in all parts of Turkey, it is unavoidable to say that unrest will rise in Turkey again.

In KADEK's statement, it is claimed that international cooperation was set up against Kurds with increasing pressure on KADEK by Iran and Syria. The most substantial indicator of a cornered KADEK is that their activities will cover the entire region -- including Iran, Syria and Iraq too.

In this so-called low-intensity war between the Turkish Armed Forces and PKK in the Southeastern Turkey, in which nearly 36,000 people have been killed, Southeastern Turkey, and Turkey as a whole, will be a scene of unrest triggered by activities of a KADEK pushed into a northern Iraq dominated by an undeclared Kurdish Federation formed by the Kurdistan Democracy Party (KDP) and Patriotic Union of Kurdistan (PUK). The Kurdish groups in northern Iraq assumed an indefinite attitude changing to current conditions against PKK's settlement in their region.

The current discontent of Kurdish groups, which come to an agreement with each other to set up a Kurdish federation that is undeclared, on PKK's existence in northern Iraq and Turkish Armed Forces' cross into northern Iraq because of anxiety of a US-led war on Iraq may legalize the current situation of the Kurdish federation in the Kurdish enclave in Iraq and push KADEK to panic.

Following the call of Ocalan for armed members of the PKK to leave their guns and get out of Turkey, ending its armed campaign to seek peaceful resolution to the Kurdish question, PKK activists holed up in the mountainous terrain of northern Iraq.

The PKK wanted to renew its image and reviewed its strategy by changing its name to KADEK and reviewing its armed sections in order to carry their struggle to the political arena by taking the support of some European countries. However, Turkey's efforts to exhaust PKK's existence and activities in both Turkey and in some European countries marred its plans. KADEK, which lost its leader and put to sleep its armed militants for four years in the mountains of northern Iraq to propel the question into the international arena, was cornered.

KADEK use the situation of Abdullah Ocalan in Imrali prison and unimplemented human rights reforms related to the Kurdish question to stir its separative activities in Turkey. They claim Ocalan was not well-treated in prison and legislated human rights reforms related to the Kurdish question remained unimplemented.

The power balances in the region are being reshaped. Kurdish groups in northern Iraq want KADEK to be excluded from the region. The Turkish army also aims to extinguish the existence of KADEK in northern Iraq by crossing neighboring Iraq.

In this frame, KADEK will use the unimplemented human rights reforms related to the Kurdish question and Ocalan's situation in prison to incite the Kurdish people to uprise in the major cities of Turkey. Admittedly, Turkey has made remarkable reforms on human rights in the last year. However, these reforms, including Kurdish broadcasting and Kurdish language education, were suspended due to the looming the U.S.-led war on Iraq. It is a foregone conclusion that Turkey will domestically have to overpower separatist activities of KADEK and try to break the impasse it has landed in.(Turkish Daily News, 21 février 2003)
 

Nouvelle protestation des avocats du leader kurde sur son sort en prison

Un comité d'avocats du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan a une nouvelle fois protesté mardi contre les conditions de sa détention, à savoir l'isolement complet et l'absence de contacts avec ses avocats et sa famille, dans une lettre au Premier ministre turc.

"Les comportements illégaux doivent cesser à Imrali" (île-prison où est incarcéré Abdullah Ocalan, en mer de Marmara, dans l'ouest de la Turquie), a déclaré Me Ercan Kanar lors d'une conférence de presse devant le Palais de Justice de Sultanahmet (rive européenne d'Istanbul).

"Abdullah Ocalan, détenu dans des conditions d'isolement extrême, est empêché de rencontrer ses avocats et sa famille depuis 3 mois sous le prétexte de mauvaises conditions météorologiques", a rappelé Me Kanar.

"Malgré nos interventions, le droit turc relatif à la situation des détenus et des condamnés et les règles internationales ne sont pas en vigueur" à Imrali, a dénoncé l'avocat, rappelant que l'île est administrée par des militaires.

Une délégation du Conseil de l'Europe, comprenant des membres du comité du Conseil pour la lutte contre la torture, s'est rendue le 17 février dans l'île pour enquêter sur les conditions de détention du chef kurde.

Les avocats d'Abdullah Ocalan ont indiqué à l'AFP avoir simplement appris à l'issue de cette visite que le détenu était "en bonne santé".

Ocalan a été condamné à mort en 1999, mais sa peine a été commuée en prison à vie après l'abolition en 2002 de la peine capitale par la Turquie.

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, récemment rebaptisé Kadek) a mis fin en 1999 à 15 ans de lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien à population majoritairement kurde, au terme d'un conflit qui a fait officiellement quelque 36.500 morts. Depuis, les combats ont quasiment cessé. (AFP, 25 février 2003)
 

Suède: les Kurdes demandent l'arrêt des procédures d'expulsion vers l'Irak

L'Association des Kurdes de Suède a exhorté le gouvernement suédois à suspendre les arrêtés d'expulsion vers l'Irak et à systématiquement accepter les demandes d'asile, a-t-elle indiqué mercredi sur son site internet.

Dans une lettre adressée à plusieurs membres du gouvernement social-démocrate, dont le Premier ministre Goeran Persson, ainsi qu'aux dirigeants des partis parlementaires, l'association estime qu'"il est grand temps que la Suède change de cap en ce qui concerne les expulsions de Kurdes vers la zone autonome du Kurdistan irakien (...) alors qu'une guerre se prépare contre l'Irak".

"La population kurde a déjà sévèrement souffert du régime de Saddam (Hussein, le président irakien, ndlr)", a ajouté le président de l'association, Keya Izol.

Le risque de guerre croissant, "il existe un risque évident que l'oppression du régime irakien et les violations des droits de l'Homme contre les Kurdes se durcissent".

Les autorités suédoises n'ont pourtant pas l'intention de modifier à court terme leur politique d'accueil des demandeurs d'asile kurdes.

Selon l'agence TT, des représentants de la Direction des migrations, du ministère des Affaires étrangères, de l'ONU, de la police et des affaires sociales sont récemment convenus de maintenir les expulsions et les rejets des dossiers fondés sur la situation au Kurdistan irakien.

Les demandes provenant de régions contrôlées par Bagdad sont en revanche acceptées. (AFP, 26 février 2003)
 

Nouveau procès pour Leyla Zana et trois autres ex-députés kurdes emprisonnés

Quatre anciens députés kurdes turcs, emprisonnés pour aide aux rebelles séparatistes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), seront rejugés, a décidé vendredi une Cour de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara, rapporte l'agence Anatolie.

Les juges ont décidé de donner suite à une demande déposée au début du mois par les avocats des ex-députés rejetant cependant un recours pour leur libération, précise l'agence.

Parmi les quatre figure Mme Leyla Zana, condamnée en 1995 à 15 ans de prison et qui a reçu du parlement européen le prix Sakharov pour la liberté d'expression.

Les autres sont Hatip Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak.

La Cour européenne des droits de l'Homme avait jugé leur procès inéquitable et le Conseil de l'Europe a demandé en janvier dernier à Ankara de réviser leur procès.

Le parlement turc, dans le cadre de mesures destinées à favoriser le rapprochement du pays avec l'Union européenne, a récemment adopté une loi autorisant de nouveaux procès pour les prévenus dont les sentences ont été condamnées par la Cour européenne des droits de l'Homme. (AFP, 28 février 2003)

Kurdish Question in Brief

Students tried for demanding education in Kurdish

On 31 January Istanbul SSC continued to hear the case of 28 students, who had asked for Kurdish as an elective course at universities. In his summing up of the case the public prosecutor wanted the students Düzgün Bilgin, Hozan Saatçioglu, Çilem Ince and Suna Bilgin to be sentenced according to Article 169 TPC for ³supporting the PKK² and the other students to be acquitted. (Özgür Gündem-TIHV, February 1st, 2003)

Kurdish Education

Diyarbakir Regional Administrative Court concluded the case launched by the students of Dicle University, Ahmet Turhan, Abdurrahim Demir and Hamit Koçak, who had been dismissed from the school for having signed petitions demanding education in Kurdish. On 29 April 2002, the Disciplinary Board of the university dismissed the student under the provisions of the Disciplinary Statues of Higher Education Institutions. The Administrative Court quashed decision of dismissal ruling that demands for education in Kurdish would ³in no way incite polarization on the basis of religion, language, race, color and sect². The verdict recorded the following: ³Such an understanding which finds it legitimate to limit the use of or education in languages other than those recognized by the official authorities produces a totalitarian attitude. Under the rule of law, the state has no right to limit the rights of her citizens under the excuse of misuse by illegal organizations. She (the state) has to struggle with the illegal organizations without destroying the essence of the rights and freedom of her citizens². (Özgür Gündem-TIHV, February 5, 2003)

Detentions and Arrests

The buildings of DEHAP and HADEP Van, Gevas and Muradiye were searched by police on 4 February. During search at the DEHAP Gevas district, Fethi Canli, Murat Aslan, Zeki Aslan and Ilhami Güler were detained and released shortly afterwards. Two unidentified persons were detained during the raid conducted at HADEP Bismil district (Diyarbakir). A. Rahim Öztürk, Hüseyin Kaya and Ahmet (family name not known), alleged members of Hizbollah were detained in Kiziltepe district (Mardin). On 4 February, the journal Yeniden Atilim and Etkin Ajans were raided. Nadiye Gürbüz, Etkin Ajans Manager, Özgür Çubuk, editor-in-chief, Ibrahim Çiçek, Halil Dinç, Necati Abay, Sonnur Saglamer, Alp Altinörs, Remziye Turmus, Gökçen Arabul, Bucu Gümüs, Sadik Yilmaz, Arzu Mazi, Nurcan Vayiç, Müge Molvali and Nazim Taban were detained. (Özgür Gündem-TIHV, February 5, 2003)

Detentions and Arrests

Cevat Isikli, who was wanted for being a member of Hezbullah, surrendered to police in Adana. Adana SSC arrested him on 7 February. HADEP board member for Diyarbakir Mehmet Uças, Firat Agirmanli, Ferdani Gökdere, Umut Tekin, Yusuf Tekin, Emine Akbas, Mehmet Turan, Özlem Tekin, Gülay Tekin, Mahmut Dumar and Kavut Kesen were detained on 7 February. During house raids in Silvan (Diyarbakir) on 9 February Abdullah Tas, Murat Çoban and Aziz Soylu were detained. (Milliyet, Özgür Gündem-TIHV, February 8, 2003)

Kurdish Education

On 18 February, Izmir SSC heard the case of the students Hatip Aydin, Berivan Alatas and Sanem Erdil, on trial for having handed in petititions  to the Ege University Rectorship for education in Kurdish. The court acquitted the students from charges of ³aiding an illegal organization². The first trial had ended at Izmir SSC in March 2002. Then the court had sentenced Aydin, Alatas and Erdil to 3 years¹ 9 months¹ imprisonment while acquitting the other 7 students. The verdict about convicted students had been quashed by the 9th Chamber of the Court of Cassation. (Evrensel-TIHV, February 20, 2003)

Village Guards on Trial

On 24 February, Mus Criminal Court continued to hear the case of 24 village guards in connection with the killing of Yusuf Ünal, Abdulsamet Ünal and Abdurrahim Ünal on 9 July 2002 in Nureddin (Nordin) village of Malazgirt district (Mus). Village guards, who were heard as witnesses, stated that defendants hadn¹t been involved in the incident. The hearing was adjourned to 24 March. In this trial life imprisonment is being sought for village guards. Defendants Davut Polat, Mehmet Polat, Nuri Polat and Nihat Polat had been released on bail on 27 January. (Özgür Gündem-TIHV, February 25, 2003)

Kurdish Names

The Judicial Court in Patnos (Agri) rejected the case launched after Nurettin Uygar wanted to name his child ³Serna.² The Court¹s justification was as follows: ³The fact that a word is of foreign origin and has different meanings in Turkish language may not be an obstacle for being a name of a person. And it is obvious that this may not hurt the public conscience. (Özgür Gündem-TIHV, February 25, 2003)

Minorités/Minorities
 

Le film "Ararat" et son réalisateur Atom Egoyan bientôt en Turquie

Le film "Ararat", évoquant les massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman, pourrait prochainement être projeté en Turquie si la censure l'autorise, a indiqué mardi son importateur.

"Nous avons acheté ce film dit hostile à la Turquie+, dont il est vrai qu'il défend les thèses arméniennes, parce que nous voulons qu'il soit vu par les spectateurs" (turcs), a indiqué Sabahattin Cetin, de l'Association des producteurs turcs Sesam, qui a acheté les droits du film.

Selon M. Cetin, qui avait auparavant fait venir le seul film tourné en langue kurde ("Le temps des chevaux ivres"), le réalisateur Atom Egoyan, de nationalité canadienne, aurait lui-même proposé que son film soit amputé d'une séquence pour passer en Turquie.

Cette scène décrit un viol de femmes arméniennes par des soldats de l'Armée ottomane qui "n'a rien à voir avec l'Histoire", selon M. Cetin qui s'affirme optimiste quant à l'acceptation du film par le comité de censure.

"Il n'y a jamais eu de film interdit par ce comité" (qui comprend un officier du Conseil de Sécurité Nationale, organe émettant chaque mois des recommandations au gouvernement, ndlr), a tenu à souligner le producteur, "je ne pense pas que celui-ci sera censuré".

"Je fais moi-même partie d'une famille qui a dû échapper à l'oppression des milices arméniennes dans la région en 1916, je n'ai donc aucun complexe vis-à-vis de 1915", a tenu à ajouter M. Cetin.

Selon lui, ce film "doit aider à développer l'esprit de tolérance du public turc".

Le film sera présenté à la Commission de contrôle et d'évaluation cinématographique en mars, et pourrait être diffusé dès le festival du film d'Istanbul, en avril, avant une sortie en salles en septembre ou octobre.

A cette occasion, Atom Egoyan pourrait faire le voyage en Turquie, a indiqué Sabahattin Cetin.

Le film, sorti en 2002, évoque les massacres d'Arméniens en Anatolie pendant la 1er guerre mondiale.

Selon l'Arménie, quelque 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant les dernières années de l'empire Ottoman.

Ankara, pour sa part, affirme que 300.000 Arméniens environ ont été tués aux côtes des Russes pendant des combats de la Première guerre mondiale et lors de déplacements forcés de populations. (AFP, 18 février 2003)
 

Le patriarche oecuménique: le sommet européen "très encourageant"

Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier a jugé mardi "très encourageant pour la paix" le sommet européen de Bruxelles qui a permis aux dirigeants européens d'afficher une position commune sur l'Irak.

"Espérons que la guerre n'arrive pas. Les dernières nouvelles de Bruxelles sont très encourageantes", a déclaré le patriarche orthodoxe en recevant des journalistes français et allemands au siège du patriarcat oecuménique de Constantinople à Istanbul.

"Tous nos efforts et nos prières doivent être pour la paix", a-t-il ajouté.

"Les événements du 11 septembre (2001), la guerre qui est si proche, tout nous pousse à travailler au rapprochement entre les cultures, les fois, les peuples, les nations", a encore souligné Barthomolée Ier.

Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier a également salué les efforts réalisés par le parti au pouvoir en Turquie vers plus de démocratie et s'est déclaré "optimiste" sur l'avenir européen de la Turquie.

"Ils respectent leur religion, mais ils sont très ouverts aux autres et à la perspective européenne de notre pays, beaucoup plus que les dirigeants précédents", a-t-il déclaré.

"Dés les premiers jours de leur accession au pouvoir, ils ont exprimé leur décision d'ouvrir la voie vers l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne", a-t-il souligné.

"Je ne suis pas un homme politique. Mais en tant que citoyen, je suis optimiste", a-t-il déclaré.

"Ce nouveau gouvernement se dit prêt à faire les réformes nécessaires vers toujours plus de démocratie, un plus grand respect des droits des minorités, des droits de l'homme et des libertés religieuses, pour correspondre aux critères de Copenhague", a-t-il ajouté.

"La Turquie est en Europe", a souligné Bartholomée Ier. "Elle est à la croisée des chemins, un pont entre l'Est et l'Ouest, entre islam et chrétienté, entre Asie et Europe, et la grande majorité de sa population aspire aux idées et au mode de vie européens".

Interrogé à propos de la demande du pape Jean Paul II que la future Constitution européenne comporte une mention de l'héritage chrétien de l'Europe, le patriarche orthodoxe a indiqué que les orthodoxes n'avaient pas encore arrêté de position commune sur la question.

Il a précisé avoir convoqué une conférence orthodoxe le 20 mars sur l'île de Crête pour en débattre.
 

Le patriarche oecuménique, primat d'honneur des quelque 200 millions d'orthodoxes dans le monde, recevait des journalistes à l'occasion de la présentation à Istanbul d'un documentaire qui lui est consacré et qui sera diffusé le 24 avril prochain sur la chaîne Arte. (AFP, 18 février 2003)

Politique intérieure/Interior Policy

Erdogan candidat pour des élections partielles en mars

Le dirigeant du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a présenté jeudi sa candidature pour des élections partielles le 9 mars à Siirt (sud-est), ce qui lui permettrait s'il était élu de devenir Premier ministre, rapporte l'agence Anatolie.

Les documents concernant la candidature de M. Erdogan ont été déposés auprès du Haut conseil électoral (YSK) par des responsables de son parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), précise l'agence.

L'un d'eux, Necati Cetinkaya, un vice-président de l'AKP, a indiqué que la candidature de M. Erdogan était importante du point de vue des "attentes" du peuple turc, ajoute Anatolie.

Le YSK a annulé l'élection de trois députés dans la circonscription de Siirt aux législatives du 3 novembre, en raison de vices de procédure.

M. Erdogan, déclaré inéligible à ces élections remportées haut la main par son parti en raison d'une ancienne condamnation, peut maintenant se présenter grâce à des amendements constitutionnels adoptés au parlement.

Son élection lui permettrait de prendre officiellement la tête du gouvernement dirigé actuellement par Abdullah Gul, son bras droit, car seul un député peut devenir Premier ministre.

Un candidat de l'AKP a retiré sa candidature pour le scrutin à Siirt, permettant à M. Erdogan de se présenter.

Considéré comme le véritable leader en coulisse du gouvernement, M. Erdogan s'est comporté jusqu'à présent comme un futur Premier ministre, effectuant des visites quasi-officielles à l'étranger.

Lors d'un meeting politique à Siirt en 1997, M. Erdogan, 48 ans, avait cité un poème comparant les mosquées à des casernes et les minarets à des baïonnettes, des propos jugés séditieux dans un pays musulman où l'Etat s'érige en garant de la laïcité. Cette déclaration lui avait valu une peine de prison et l'inéligibilité.

Ironie du sort, il pourrait maintenant être élu dans cette même province au scrutin du 9 mars. En novembre, l'AKP qui avait recueilli quelque 34% des suffrages aux législatives, avait réalisé un score médiocre à Siirt avec 17% des voix.

M. Erdogan, bête noire de la hiérarchie pro-laïque turque, et ses collaborateurs affirment avoir abandonné leur idéologie radicale d'antan pour une attitude plus modérée. Mais l'armée turque, qui se pose en garante des valeurs républicaines laïques, a lancé début janvier une sévère mis en garde au gouvernement qui a prôné d'assouplir l'interdiction du voile islamique, en vigueur dans les universités et la fonction publique. (AFP, 6 février 2003)
 

L'ex-Premier ministre islamiste Erbakan peut retourner à la politique

L'interdiction de politique qui a frappé pendant cinq ans l'ex-Premier ministre islamiste turc, Necmettin Erbakan, a pris fin dimanche, rapportent les médias.

Pionnier depuis le début des années 70 de l'islam politique en Turquie, pays musulman au régime strictement laïc, M. Erbakan, 77 ans, avait été interdit de politique pour cinq ans, avec quatres de ses proches collaborateurs, pour "activités anti-laïques" par la Cour constitutionnelle. Son parti de la Prospérité (Refah) avait été déclaré dissous en 1998.

M. Erbakan doit reprendre, à l'issu d'un congrès en mars, la direction du parti du Bonheur (Saadet) qui n'est pas représenté au parlement, faute d'avoir franchi la barre des 10% de suffrages nécessaires aux dernières législatives de novembre, précise l'agence Anatolie.

Le gouvernement de coalition dirigé par M. Erbakan avait été forcé de démissionner en 1997 après un an au pouvoir à la suite de pressions de l'élite anti-islamiste et de l'armée, gardienne des valeurs républicaines et laïques.

A la suite de son interdiction, le mouvement islamiste s'était regroupé au sein du parti de la Vertu (Fazilet), lui aussi interdit en 2001 pour "activités anti-laïques".
 Sont nées ensuite d'une scission au sein du mouvement deux autres formations: le Saadet, constitué de proches de M. Erbakan, et le parti de la Justice et du Développement (AKP), qui a remporté haut la main les dernières élections et est actuellement au pouvoir. (AFP, 23 février 2003)
 

Uzan re-elected GP leader; strongly criticizes government

Cem Uzan was re-elected Young Party (GP) leader at the party convention held over the weekend, winning the total of valid votes.

Some 453 out of total 536 delegates voted at the party convention held in Ankara on Sunday, while Uzan received a total of 450 valid votes.

GP won 7.25 percent of the votes in the Nov. 3 elections, failing to enter Parliament despite public opinion polls predicting that it would pass the elections barrier.

Delivering a speech at the party convention, Uzan strongly criticized the government, claiming that the latter discredited Turkey completely on the international platform.

Uzan said that the government ran over the country's sensitivities on foreign policy matters and stated that the government was grossly ignorant about these matters.

Urging the government to act with caution, Uzan pledged that he would call the current government to account for its misdeeds when he came to power.

Criticizing the government's Iraq policy, Uzan called on the government and said, "You been have wandering around the country like a tourist for the past 100 days. You are trying to manage the country by begging for alms. You make state decisions an issue for bargaining."

Uzan claimed that Turkey has become a toy of the United States, stressing that the latter set about to be the world police at present.

During the election campaign Uzan became the advocator of nationalist streams, pledging to free Turkey from the dependence of foreign capital and aiming to collect the nationalist votes that the Nationalist Movement Party (MHP) missed.

Uzan's family owns Turkey's second-largest mobile telephone network, Telsim. The company is involved in a U.S. court suit brought about by Motorola and Nokia, accusing the Uzan family of borrowing money fraudulently to build a next-generation wireless network with no intention of paying them back. Motorola is seeking more than $2 billion in damages from the Uzans, while Nokia seeks $700 million. Telsim is denying the charges.

Besides telecommunications, the Uzan family also owns a national television station, a newspaper and has a string of other business interests. (Turkish Daily News, February 25, 2003)
 

Erdogan acquitté dans une affaire de corruption

Une cour d'Istanbul a acquitté jeudi le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir), Recep Tayyip Erdogan, dans une affaire de corruption remontant à l'époque où il était maire d'Istanbul, rapporte l'agence Anatolie.

M. Erdogan était poursuivi avec 17 autres personnes dans une affaire d'appel d'offres truqué pour des panneaux publicitaires qui aurait fait perdre à la ville près de 30 millions d'Euros, selon le procureur.

La Cour a estimé que l'absence de preuves justifiait l'acquittement.

Le président de l'AKP risquait de un à trois ans de prison, rappelle Anatolie.

Un autre accusé, élu député depuis les faits, a vu son dossier séparé en raison de son immunité parlementaire.

Le 22 janvier dernier, M. Erdogan et 53 autres suspects, dont l'actuel maire d'Istanbul Ali Müfit Gürtuna, avaient déjà été acquittés dans une autre affaire similaire.

M. Erdogan, qui avait été interdit de candidature aux élections législatives le 3 novembre, est généralement considéré comme le prochain Premier ministre. Il pourrait être élu au parlement à la faveur d'un scrutin partiel qui se tiendra le 9 mars à Siirt (sud-est).

Il avait été empêché de se présenter pour la députation en raison d'une ancienne condamnation en 1998 pour "incitation à la haine religieuse" pour avoir récité un poème aux accents islamistes lors d'un meeting politique.

Son parti, large vainqueur des législatives du 3 novembre, a promptement fait adopter des amendements constitutionnels pour permettre à M. Erdogan de se présenter devant les électeurs. (AFP, 27 février 2003)
 

Chief prosecutor launches investigation into ANAP

Supreme Court of Appeals Chief Prosecutor Sabih Kanadoglu launched an investigation into center-right Motherland Party (ANAP) upon a report unveiling financial links between the party and German foundation Konrad Adenauer.

Kanadoglu told the Anatolia news agency that he launched the investigation after the Interior Ministry sent the report to him, but refused to give further information.

Interior Minister Abdulkadir Aksu said that the report was prepared by a committee of inspectors during the office of the former government.

Aksu said that a committee was set up with the approval of former prime minister Bulent Ecevit, adding that the committee inspected the issue, prepared a report and sent this report to the concerned authorities.

The investigation comes at a period when there is an ongoing case against five German foundations, including Konrad Adenauer, on the grounds of covert activities to subvert the Turkish state.

The case was initiated by former Ankara Chief DGM Prosecutor Nuh Mete Yuksel who claimed that the foundations have managed to exert influence on Turkish politics and society in circumstances where diplomacy could not function properly.  (Turkish Daily News, February 28, 2003)
 

Affaires religieuses/Religious Affairs

Recours de l'épouse du Premier ministre turc pour défendre le port du foulard

L'épouse du Premier ministre turc Abdullah Gul (mouvance islamique) a introduit en juin 2002 un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme pour réclamer le droit au port du foulard islamique dans les universités turques, a-t-on appris vendredi auprès de la Cour.

Selon Hayrunnisa Gul, l'interdiction du port du foulard dans les universités en Turquie constitue une violation du droit à la protection de la vie privée et à la liberté de religion garanti par les articles 8 et 9 de la Convention européenne des droits de l'homme, a-t-on indiqué de même source.

Mme Gul a introduit ce recours avant que son mari, Abdullah Gul, ne soit nommé Premier ministre en novembre 2002.

L'épineuse question du port du foulard islamique à l'école et à l'université est redevenue d'actualité récemment dans la Turquie laïque, après l'arrivée au pouvoir du parti de la Justice et du Développement, issu de la mouvance islamique.

Cent-quatre requêtes contre la Turquie concernant l'interdiction du port du foulard islamique ont été introduites en 2002 devant la Cour européenne des droits de l'homme. (AFP, 7 février 2003)
 

Rejet de la requête du parti islamiste turc Refah à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l'Homme a rejeté jeudi à Strasbourg la requête de trois anciens dirigeants du parti islamiste turc Refah qui estimaient que la dissolution de leur parti en 1998 avait notamment violé leur droit à la liberté de pensée, d'expression, de réunion et d'association.

Le Refah (d'où sont issus l'actuel Premier ministre turc Abdullah Gul ainsi ainsi que le dirigeant du parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan) avait été dissout sous le motif qu'il était devenu "un centre d'activités contraires au principe de laïcité".

Le parti et trois de ses anciens dirigeants avaient porté plainte devant la Cour européenne. Celle-ci a également écarté jeudi leurs accusations de violation du droit à la propriété, tous les biens du Refah ayant été confisqués. Les juges des droits de l'homme ont aussi rejeté leur requête alléguant une discrimination.

Les anciens dirigeants du Refah --son ancien président, Necmettin Erbakan, et MM. Sevket Kazan et Ahmet Tekdal-- avaient été déboutés une première fois par la juridiction des droits de l'homme le 31 juillet 2001. Il avaient cependant obtenu le renvoi de l'affaire devant la grande chambre qui avait examiné l'affaire le 19 juin 2002.

L'avocat strasbourgeois du parti, Me Laurent Hincker, avait accusé la Turquie de faire "un procès en sorcellerie" au Refah.

Le représentant de l'Etat turc, Sukru Alpasan, avait de son côté dénoncé le "comportement totalitaire" de ce parti.

Dans leur arrêt, les juges des droits de l'homme estiment que la dissolution du parti répondait à un "besoin social impérieux" et "peut être considérée comme +nécessaire dans une société démocratique+".

En effet, font-ils valoir, "les actes et les discours des membres et dirigeants du Refah (...) révélaient le projet politique à long terme du Refah visant à instaurer un régime fondé sur la charia". En outre, relèvent-ils encore, "le Refah n'excluait pas le recours à la force afin de réaliser son projet et de maintenir en place le système qu'il prévoyait".

"Un parti politique dont les responsables incitent à recourir à la violence ou proposent un projet politique qui ne respecte pas la démocratie (...) ne peut se prévaloir de la protection de la Convention" européenne des droits de l'homme, selon l'arrêt de la Cour.

Cependant, les juges de Strasbourg mettent en garde contre toute généralisation en estimant qu'"un parti politique qui s'inspire des valeurs morales imposées par une religion ne saurait être considéré d'emblée comme une formation enfreignant les principes fondamentaux de la démocratie".

Mais ils appellent également à se garder de tout angélisme car, notent-ils, "les statuts et le programme d'un parti politique ne peuvent être pris en compte comme seul critère afin de déterminer ses objectifs et intentions".

"L'expérience politique des Etats contractants a montré que dans le passé, les partis politiques ayant des buts contraires aux principes fondamentaux de la démocratie ne les ont pas dévoilés dans des textes officiels jusqu'à ce qu'ils s'approprient le pouvoir", relève la Cour de Strasbourg. (AFP,13 février 2003)
 
First Islamist protest against AK Party

As the ruling Justice and Development Party (AK Party) tries to present the decision to permit deployment of American forces to Turkish soil as a "state decision" by delaying a vote in Parliament to Saturday, the first Islamist protest against AK Party was held in Istanbul yesterday.

In Istanbul, about 3,000 people gathered outside a mosque following Friday prayers to protest an Iraq war, shouting "Imperialist U.S.A." and "We won't be U.S.A.'s soldiers." They also hung banners reading "Don't fear the U.S.A., fear Allah."

Islamists rushed into squares one day before the discussion about the motion on deployment of foreign troops and the dispatch of Turkish troops in Parliament.

Some 3,000 people who gathered after Friday prayer in Beyazit square in Istanbul, held a demonstration to protest the AK Party and the U.S. Demonstrators who performed Friday prayer in Beyazit Mosque, said Allahuekber and walked to the square. About 200 women demonstrators joined the others in the square and the group hung banners with the slogan "Muslims are brothers. Don't share in wildness" and "Don't fear the U.S. but God" on the gate of the mosque. Most of slogans were against the AK Party.

During the demonstration, the group shouted slogans such as "Tayyip, don't cause our patience to come to an end", "Murderer U.S., collaborationist AKP", "Don't bargain on our brothers' blood", "We don't want a collaborationist government", "Muslims don't submit to injustice", "We won't become hired assassins", "Iraqi public is not alone" and "Murderer U.S. get out the Middle East". The AKP was harshly criticized in the speeches.

Islamist journalist-writer Abdurrahman Dilipak addressed the AKP leader Erdogan and asked him to not allow Turkish soldiers to be sent to Iraq and to not support the U.S. He stated that the AKP deputies would be losers if they didn't listen to the public and said, "If the body of a Turkish soldier is brought to this mosque in the next days, all hell will break loose. Then no parliamentarians can walk on the streets. If the AKP deputies say 'yes' to the war while the public shouts 'no' on the streets, this means they are obstinate and they will lose. Here we say to them 'don't cause the death of our brothers, don't help the heartless'. Then they will be against you and the cost of the war will be worse."

At the end of his speech, Abdurrahman Dilipak said that religious functionaries in Istanbul would prepare a notice to explain that such a war is against the soul of Islam and send it to Ankara.

Professor Ahmet Agirakca said, "Here I address the deputies. Mothers and fathers who will loose their children in Iraq, will curse you. If you vote 'yes' in Parliament, you won't be chosen again. Don't listen to party leaders and say 'no' to the U.S."

"No To War Platform" spokesman Tayfun Mater invited everyone to the anti-war meeting that will be held today in Ankara.

The Humanitarian Relief Foundation (IHH) Chairman Bulent Yildirim compared the attack of the U.S. on Iraq with the Crusades.

Demonstrators, who burned huge U.S. and Israeli flags by saying Allahuekber, left Beyazit square after performing a prayer. (Turkish Daily News, March 1, 2003)
 

Socio-économique/Socio-economic
 

Unemployment rises to 11.4 pct

Unemployment rate in Turkey was estimated at 11.4 percent in the fourth quarter of last year from 10.6 in the same period of 2001, the State Institute of Statistics (DIE) announced yesterday.

The number of unemployed people rose by 12.9 percent, i.e. 301,000 individuals, in the fourth quarter of 2002 from the same period of the previous year.

Unemployed people numbered 2,636,000 in the fourth quarter of last year.

Unemployment rate in the fourth quarter of 2002 was also higher than 9.9 percent in the third quarter, an increase analysts tied to seasonal factors.

Jobless rate in Turkey after a devastating financial crisis that broke out towards the end of 2000, hurting mostly educated young population.

Among educated youth unemployment rose by 11.1 percent to 30 percent. Unemployment rate stood at 25.1 percent in rural areas and 31.6 percent in urban areas in the said period.

DIE said unemployment in non-farm sectors was 16.1 percent in the said period. Labor participation rate was measured at 49.4 percent.

Total employment numbered 20,584,000 rising by 842,000 from the same period of 2001, according to provisional data.

Employment in the public sector rose by 3.2 percent to an estimated 3,184,000 million and the share of public sector in employment stood at 15.5 percent.

According to the DIE survey 52.6 percent of the employed population, i.e. 10,823,000 people, are not benefiting from any social security coverage. In urban areas 34.1 percent of the labor force does not have social security. (Turkish Daily News, February 26, 2003)

Foreign trade deficit widened in 2002

Turkey's exports rose 12 percent in 2002 and reached $35.1 billion, exceeding an official estimate of $34.5 billion, the State Institute of Statistics (DIE) announced yesterday.

Imports, on the other hand, increased 22.8 percent from the crisis year 2001, and amounted to $50.8 billion. The official estimate for imports was $47.5 billion, DIE said.

Foreign trade deficit widened 56.5 percent to $15.8 billion from $10.1 billion in 2001. The export import ratio dropped to 69 percent in 2002, from 75.7 percent in 2001.

Exports remained strong in 2002 despite an appreciation in the local currency and served as the driving force for the unexpectedly robust economic growth performance.

Last year mining and stone-quarrying exports declined 0.4 percent, while exports of industrial goods, which account for 93.1 percent of total exports, jumped 13.8 percent. Farm and forestry exports dropped 10.5 percent in 2002.

Meanwhile, imports of capital goods soared 20.4 percent, those of intermediate goods 23.1 percent and consumer goods 21.9 percent in 2002.

Turkey's exports to OECD countries rose by 11.5 percent last year, including exports to the European Union which increased 12 percent. Exports to non-OECD countries rose by 9.3 percent and by 49.5 percent to free zones in Turkey.

Trade deficit booms in December

At the same time, Turkey's imports surged 47.3 percent in December to a record $5.1 billion, which analysts tied to the appreciation in the value of the lira and the jump in global oil prices, which hit a 12-year high $40 per barrel on Thursday.

Exports in the same month increased merely by 5.8 percent to $2.8 billion and foreign trade deficit widened 188.6 percent to $2.3 billion.

Turkey's mining exports plunged 28.1 percent in December versus a 6.6 percent rise in exports of industrial goods. Exports of farm rose by 0.1 percent.

Imports of capital goods rose 61.6 percent, intermediate goods 44.4 percent and consumer goods 43.4 percent. (Turkish Daily News, March 1, 2003)
 

Le sort d'une allemande enceinte blessée par son ami turc émeut la Turquie

Une Allemande enceinte, grièvement blessée par balle par son compagnon turc lors d'une dispute, défrait la chronique en Turquie, les journaux rapportant vendredi en "Une" son histoire.

Nina Typol, 25 ans, un belle blonde au large sourire dont les photos ont été abondamment utilisées par les médias, a été blessée à la tête mercredi par son compagnon Hakan Cakmak (26) dans leur maison à Istanbul et admise en service de réanimation dans un hôpital de la métropole turque.

La jeune femme a été avortée par ses médecins vendredi soir, suivant une demande de ses parents et devait être débranchée de la machine de respiration artificielle ce qui mettra fin à ses jours, a rapporté l'agence Anatolie.

Enceinte de sept semaines, la femme avait plongé dans un coma profond et n'avait aucune chance de survie, selon ses médecins.

L'avocat de la famille Typol, Mahmut Kulein, avait indiqué jeudi soir à la presse que les parents de Nina avaient fait don des organes de leur fille à des patients turcs.

La quasi-totalité des grands quotidiens turcs consacraient une bonne partie de leur Une à cette histoire, également développée par les chaînes de télévisions.

Hakan Cakmak, qui a été arrêté pour tentative de meurtre, aurait indiqué, lors de son interrogatoire, être ivre lors de la dispute.

L'idylle du couple a débuté en Allemagne à Bielefeld (ouest) où ils fréquentaient le même lycée mais après que Cakmak eut été expulsé du pays pour implication dans une bagarre, Nina l'a suivi l'an dernier en Turquie, ajoute la presse. (AFP, 7 février 2003)
 

Plus de cinq ans de prison pour l'amant turc d'une mineure britannique

Un tribunal turc a condamné mardi à cinq ans et trois mois de prison pour "détournement de mineure" et "atteinte à la pudeur" à l'encontre d'un barman turc qui avait eu une relation avec une mineure britannique, rapporte l'agence Anatolie.

La Cour criminelle de Gaziantep (sud-est) jugeait Mehmet Ocak, 26 ans, arrêté le 13 décembre dernier en compagnie de la jeune fille avec qui il habitait, et qui avait été alors remise à ses parents.

Mehmet a nié les faits, affirmant que la jeune Rachel LLoyd avait choisi de son plein gré de vivre avec lui, sans relations sexuelles, et qu'ils envisageaient de se fiancer dès que la mineure aurait 16 ans, selon Anatolie.

Présente à l'audience en compagnie de son père, Rachel a elle aussi affirmé que le couple n'avait pas eu de relations sexuelles, ajoutant avoir perdu sa virginité auparavant avec un compatriote.

La Cour a rejeté les explications des jeunes amants et confirmé la requête du procureur.

Rachel, dont les parents sont séparés, avait rencontré le barman en juillet dernier dans la cité balnéaire de Marmaris, où ils sont devenus amis au point qu'elle était restée en Turquie après le départ de sa mère et de sa soeur.

Rentrée en Grande-Bretagne un mois plus tard, elle était revenue voir Mehmet, partageant avec lui une chambre d'hôtel jusqu'à ce que sa grand-mère et sa soeur viennent la chercher.

La jeune fille, qui ne vit plus avec ses parents, était à nouveau retournée en Turquie, dans la ville natale de Mehmet, où ils vivaient ensemble quand la police les a interpellés. (AFP, 18 février 2003)
 

Relations avec l'Ouest/Relations with the West
 

La Suède prône un rôle plus "européen" pour l'armée turque

L'armée turque doit se conformer aux normes européennes dans l'avenir dans la perspective d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), a affirmé mardi le chef de la diplomatie suédoise, Anna Lindh, en visite en Turquie.

"Je pense que l'armée turque, dans l'avenir au sein de l'UE, doit assumer un rôle plus européen", a-t-elle dit à la chaîne privée NTV dans un entretien à Ankara avant de se rendre à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde.

La ministre a appelé le gouvernement constitué du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) à oeuvrer pour réduire le poids des généraux turcs sur la vie politique.

"Le nouveau gouvernement (turc) a fait d'importants pas dans plusieurs domaines. Comme d'autre pays européens, nous les saluons. Comparé aux gouvernements précédents, ce gouvernement a une bonne opportunité pour se charger de ce dossier aussi", a dit Mme Lindh.

L'influence des militaires, qui se sont adjugés le rôle de garants de la constitution, est très importante en Turquie où ils ont conduit trois coups d'Etat depuis 1960. En 1998, ils ont même réussi à se débarrasser du premier gouvernement islamiste du pays par simples pressions.

Un contrôle plus strict des autorités militaires par les civils fait d'ailleurs partie des conditions de l'UE pour l'adhésion de la Turquie.

La ministre suédoise s'est en outre félicté d'avoir été autorisé par les autorités turques de se rendre dans le sud-est, théâtre de 1984 à 1999 de la rébellion armée des séparatistes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek).

Mme Lindh, qui s'est entretenu lundi à Ankara avec le chef de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre Abdullah Gul et son homologue Yasar Yakis, n'avait pas été autorisée l'année dernière a se rendre dans la zone par le précédent gouvernement.

A Diyarbakir elle doit s'entretenir avec des membres de ONG et les autorités locales.

L'UE a annoncé au sommet des Quinze de Copenhague en décembre que le cas de la Turquie serait réévalué en décembre 2004 en fonction de l'ampleur des réformes accomplies pour décider d'éventuelles négociations d'adhésion en 2005. (AFP, 4 février 2003)
 

Giscard répète, à Washington, son opposition à une adhésion turque

Le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe Valéry Giscard d'Estaing a répété mardi soir à Washington son opposition à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne, en assurant que sa culture n'était pas européenne.

"A l'évidence les Turcs ne sont pas Européens et ils ne deviendront pas membres lors des prochains cinq à sept ans", a-t-il déclaré en reponse à une question lors d'une conférence organisée par l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger.

"Je ne veux pas sous-estimer la Turquie, c'est un grand pays, qui a une grande culture. Mais est-elle pleinement européenne? non", sa culture, sa foi, son système juridique sont différents, a affirmé l'ancien l'ex-président français, en soulignant que la Turquie reste "un voisin important".

M. Giscard d'Estaing avait affirmé en décembre dernier dans une interview qu'une éventuelle adhésion de la Turquie marquerait "la fin de l'Union européenne".
 Le mois suivant il avait ironisé sur les interventions pressantes américaines en faveur d'une adhésion de la Turquie à l'UE.

Le sommet européen de Copenhague, en décembre, a décidé que les Quinze se prononceraient à la fin de 2004 sur l'ouverture éventuelle de négociations d'adhésion avec Ankara, une décision qui sera prise en fonction de l'ampleur des réformes accomplies à cette date.

M. Giscard d'Estaing a été aussi interrogé sur le blocage par la France, l'Allemagne et la Belgique des demandes américaines que l'Otan aide la Turquie dès avant une guerre en Irak. "L'Otan doit être repensé dans sa finalité et son rôle", a répondu l'ancien président en notant que l'Alliance atlantique - dont la création fut à l'époque demandée par les Européens - n'avait pas pour compétence de prendre en charge l'Irak.
 La Convention doit proposer un traité constitutionnel pour l'Europe d'après l'élargissement à 10 nouveaux pays. (AFP,11 février 2003)
 

Fondations allemandes : Le parquet pour l'acquittement des inculpés

Le procureur d'une Cour de sûreté d'Etat à Ankara a réclamé jeudi l'acquittement de tous les inculpés dans le procès controversé à l'encontre de six organisations non gouvernementales allemandes, accusées d'"espionnage" en Turquie, a indiqué à l'AFP l'un des prévenus.

Wulf Schonbohm, le représentant en Turquie de la fondation Konrad Adenauer, a indiqué que le procureur, Dilaver Kahveci, avait réclamé un acquittement général lors de la troisième audience dans le procès qui a provoqué un froid entre Ankara et Berlin.

C'est aux trois juges, qui dirigent le procès, de décider si la procédure peut être abandonnée. Leur décision est attendue pour le 4 mars.

Selon l'agence Anatolie, le procureur a affirmé que les 15 inculpés, dont huit Allemands, qui risquent jusqu'à 15 de prison chacun, devaient être acquittés car "les chefs d'accusation ne sont pas avérés".

Les six fondations allemandes sont accusées d'avoir scellé "une alliance secrète" avec des partenaires turcs pour "saper l'ordre politique et social" et "l'unité du pays".

L'acte d'accusation faisait état de "sérieux indices" sur des activités "d'espionnage", soulignant que les fondations allemandes "mènent leurs activités dans des endroits où la diplomatie classique n'a pu obtenir de résultat et ont infiltré tous les domaines de la société et de la politique".

La procédure concerne les fondations politiques Konrad Adenauer, proche de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Friedrich Ebert, proche du Parti social-démocrate (SPD), Friedrich Naumann, proche du Parti libéral (FDP), et Heinrich Boell, proche des Verts-- ainsi que l'Institut d'Orient, une organisation scientifique dont le siège est à Istanbul, et le groupe international d'action contre la faim (Fian), dont le siège est en Allemagne.

La procédure avait été condamnée par Berlin. (AFP, 27 février 2003)
 

Relations régionales/Regional Relations

La Turquie passe le commandement de l'Isaf à l'Allemagne et aux Pays-Bas

La Turquie, qui passera lundi le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (Isaf) à l'Allemagne et aux Pays-Bas, se félicite d'avoir restauré la sécurité à Kaboul mais met en garde contre des dérapages qui pourraient vite remettre le feu aux poudres dans le pays.

"Kaboul et ses environs sont aujourd'hui beaucoup plus sûrs que dans le passé", a expliqué à l'AFP un diplomate turc sous couvert d'anonymat, soulignant que le couvre-feu en vigueur dans la capitale afghane depuis 1979, date de l'occupation soviétique, a finalement pu être levé lors du mandat turc.

Il estime que la Turquie, qui a des liens historiques avec l'Afghanistan, remontant au début des années 1920, avant même la création de la République de Turquie sur les ruines de l'empire Ottoman, a "fait ce qu'elle a pu" en dépit de ses ressources financières limitées.

La Turquie et l'Afghanistan ont signé le mois dernier à Kaboul un important accord de coopération militaire qui prévoit une collaboration technique et scientifique, la formation d'officiers afghans en Turquie et des échanges de personnels, de matériels et d'informations.

Ayant pris la relève de la Grande-Bretagne en juin 2002 pour un mandat initial de six mois à la tête de l'Isaf, la Turquie a dû prolonger ce mandat de deux mois dans l'attente de l'achèvement des préparatifs du tandem germano-néerlandais.

La Turquie compte actuellement 1.400 soldats, commandés par le général Hilmi Akin Zorlu, au sein de l'Isaf qui regroupe 22 nations. Elle n'a essuyé aucune perte pendant son mandat.

Les autorités turques estiment que le fait que les Turcs musulmans "comprennent la mentalité orientale" a beaucoup aidé le contingent turc qui sera réduit à 200 soldats sous le nouveau commandement.

La clé de la "réussite" turque en Afghanistan, selon le diplomate, est qu'elle s'est prudemment gardée de s'immiscer dans les affaires intérieures du pays où le pouvoir central a encore beaucoup de difficultés à affermir son autorité sur les puissants chefs de guerre de province.

Ankara livre ainsi un message voilé au nouveau commandement, estimant que  "le pays pourrait de nouveau être entraîné vers un chaos" de l'avis d'un responsable gouvernemental turc, proche du dossier, qui a requis l'anonymat.

"Il ne faut surtout pas donner l'impression d'être une force d'occupation", dit-il, soulignant l'importance de maintenir l'équilibre entre les différentes ethnies --pachtoune, tadjike et ouzbèke-- du pays.

"La formation d'une armée nationale est essentielle. Ce n'est qu'après que l'Afghanistan pourra tenir sur ses propres pieds", estime le diplomate.

Les officiers turcs de l'Isaf ont entraîné un premier contingent de 400 hommes de ce qui devra constituer graduellement la force nationale afghane.

Dans ce pays ravagé par des guerres successives, où 1,5 million de réfugiés sont rentrés de l'étranger et 500.000 personnes déplacées ont réintégré leurs villages depuis la chute du régime fondamentaliste des talibans en 2001, il reste encore beaucoup à faire.

La culture du pavot en Afghanistan, premier producteur mondial d'opium, demeure aussi un sujet d'inquiétude, malgré son interdiction officielle et la Turquie a promis son assistance pour combattre le trafic. (AFP, 9 février 2003)
 

Relations avec Chypre et la Grèce/Relations with Cyprus and Greece

Ankara cherche un soutien américain pour Chypre contre une guerre en Irak

La Turquie a laissé entendre mercredi qu'elle attendait le soutien de son allié américain sur le dossier chypriote en échange de sa participation à une éventuelle guerre contre l'Irak.

"Alors que la Turquie réagit aux événements internationaux, conformément à ses intérêts nationaux, elle insiste d'autre part sur le fait qu'elle ne devrait pas être confrontée à des développements inattendus sur la question chypriote", a indiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Yusuf Buluc, lors d'un point de presse.

"Dans ce cadre, il est important (...) de pouvoir s'assurer de l'appui des Etats-Unis. Ainsi, un lien existe" entre Chypre et l'Irak, a-t-il dit.

Le porte-parole a souligné le caractère "stratégique" du partenariat turco-américain, ajoutant qu'"il est naturel que l'on aborde nos questions stratégiques avec les Etats-Unis de la même manière que nous évoquons leurs sujets stratégiques".

Chypre est divisée depuis 1974, quand la Turquie est intervenue pour occuper le tiers nord de l'île, en réponse à un coup d'Etat à Nicosie soutenu par Athènes, visant à rattacher l'île de Méditerranée orientale à la Grèce.

Les dirigeants turc et grec de Chypre ont repris le mois dernier des négociations sur la base d'un plan de réunification des Nations Unies, pour tenter d'arriver à un accord d'ici au 28 février pour permettre à une île réunifiée d'adhérer à l'Union européenne en mai 2004.

Un haut responsable du ministère turc des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que la Turquie attendait de Washington une intervention en sa faveur dans les décisions qui seront prises sur Chypre au Conseil de sécurité de l'Onu.

"Leurs opinions sur les moyens de résoudre le dossier ont toujours été proches des notres", a-t-il dit sous couvert d'anonymat.

Bien qu'opposée à une guerre contre Bagdad, la Turquie a commencé à s'y préparer après des mois de pressions américaines.

Jeudi, le gouvernement turc doit faire voter au parlement l'autorisation de de faire venir en Turquie quelque 3.500 spécialistes américains du génie pour moderniser des bases aériennes et des ports.

D'autres autorisations portant sur l'envoi de troupes turques dans le nord de l'Irak et pour le transit de milliers d'unités combattantes américaines en Irak devraient suivre dans les prochaines semaines. (AFP, 5 février 2003)
 

Chypre: syndicats chypriotes, turcs et grecs pour un accord au 28 février

Onze confédérations des travailleurs et des employés de Chypre, de la Turquie et de la Grèce ont appelé jeudi à la signature d'un accord pour la réunification de l'île de Chypre avant le 28 février, date prévue par le plan du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan.

"Il est important que les deux parties (chypriotes-grecque et chypriote-turque) poursuivent les négociations pour que les discussions prennent fin lors des échéances prévues dans le plan onusien", ont souligné les confédérations dans une déclaration votée à l'unanimité à l'issue d'une conférence de deux jours à Athènes.

Les organisations syndicales, dont trois syndicats chypriotes-turcs et trois chypriotes-grecs, ont déclaré que "le plan Annan doit être utilisé pour des négociations constructives afin de servir de base pour une solution juste et viable pour tous les chypriotes", poursuivent-ils.

Selon le plan Annan, les deux parties doivent signer un accord d'ici à la fin du mois de février pour donner le temps aux deux communautés de ratifier l'accord par référendums le 30 mars, puis de signer ensemble le document d'adhésion à l'Union européenne (UE) le 16 avril.

Les syndicats ont par ailleurs exprimé leur soutien à la Turquie qui doit remplir les critères nécessaires afin de commencer les négociations de son adhésion à l'UE selon le calendrier de Copenhague. (AFP, 6 février 2003)
 

Papadopoulos élu président de Chypre

Le président du parti de centre droit Diko, Tassos Papadopoulos, a remporté l'élection présidentielle chypriote dimanche en recueillant 51,51% des voix, selon les résultats définitifs du scrutin fournis par le ministère de l'Intérieur.

Le président sortant Glafcos Cléridès a recueilli 38,80% des voix, tandis que son ancien bras droit, le procureur général Alécos Markidès du parti Disy (droite), mais qui se présentait en indépendant, n'a recueilli que 6,62%. Quant à Nicos Koutsou, le chef du parti nationaliste Nouveaux horizons, il ne recueille que 2,12% des voix, selon les résultats définitifs.

Les six autres candidats n'ont, eux, pas dépassé la barre des 1%.

M. Papadopoulos a évité un duel au second tour, qui devait se tenir le 23 février, en passant dès ce tour de scrutin la barre des 50% des voix. Il devient ainsi le cinquième président chypriote depuis l'indépendance de l'île en 1960.

Cet avocat et politicien confirmé de 69 ans, qui souhaite des modifications du plan de paix de l'Onu pour résoudre la division de l'île, a promis, dès l'annonce de sa victoire, d'oeuvrer pour une adhésion de Chypre unifiée à l'Union européenne (UE).

"Nous sommes absolument prêts pour des négociations importantes (sur le plan de l'Onu pour la réunification). Nous allons faire tout notre possible pour qu'une Chypre unifiée adhère à l'Europe", a déclaré M. Papadopoulos à la presse.

La télévision a montré des images de M. Papadopoulos recevant un appel téléphonique du président sortant.

"Le peuple a décidé. J'ai appelé M. Papadopoulos pour lui souhaiter bonne chance", a dit M. Cléridès, 83 ans, cité par la télévision publique.

M. Papadopoulos était soutenu lors du scrutin par Akel (communiste), principal parti de l'opposition.

Les partisans de M. Papadopoulos sont descendus dans les rues chantant et brandissant des drapeaux du parti pour célébrer la victoire de leur candidat.

Ce scrutin intervient à quelques jours de la date butoir de l'Onu, le 28 février, pour l'obtention d'un accord de paix dans l'île divisée depuis 1974.

Le président sortant, qui a effectué deux quinquennats, avait pourtant vu sa popularité progresser ces derniers jours avec l'annonce jeudi du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, de sa visite à Chypre le 26 février pour parvenir à un accord de paix.

Les Nations unies ont fixé le 28 février comme date impérative pour un accord des parties chypriote-grecque et chypriote-turque au plan de réunification de M. Annan, afin de permettre à une Chypre réunifiée de signer le traité d'adhésion à l'UE en avril à Athènes.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle l'armée turque a envahi le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte au pouvoir à Athènes et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

L'UE a indiqué qu'elle accepterait la seule partie grecque de l'île en son sein si les négociations de réunification échouaient.

Le vote est obligatoire à Chypre et la République de Chypre (partie sud de l'île divisée) compte 476.000 électeurs, sur une population de 700.000 habitants.

Les résultats définitifs ont été annoncés deux heures plus tôt que prévu grâce à une nouvelle procédure de dépouillement informatisé. (AFP, 16 février 2003)
 

Chypre, une île divisée depuis près de 29 ans (FICHE TECHNIQUE)

L'île de Chypre est divisée depuis juillet 1974, date de l'intervention des troupes turques dans le Nord, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs, soutenus par la junte au pouvoir à Athènes et souhaitant le rattachement à la Grèce.

- SITUATION GEOGRAPHIQUE ET SUPERFICIE: Ile de la Méditerranée orientale, d'une superficie de 9.251 km2, située à 60 km des côtes turques et à 200 km des rivages syrien et libanais.

Depuis août 1974, l'île est divisée en deux secteurs séparés par une ligne de démarcation. La zone turque, dans le Nord, représente 37% du territoire. Plus de 30.000 soldats turcs y sont stationnées.

- POPULATION : Environ 900.000 habitants. Près de 625.000 Chypriotes-grecs vivent dans la zone sud, selon le recensement de 2001, sur une population totale de 703.000 habitants. Quelque 88.000 Chypriotes-turcs vivent dans le Nord, auxquels s'ajoutent plus de 110.000 colons turcs venus d'Anatolie après 1974. Quelques Chypriotes-Grecs vivent dans la partie turque et vice-versa.

- CAPITALE : Nicosie, dont les 250.000 habitants sont séparés par la ligne de démarcation qui divise la capitale en deux secteurs.

- LANGUES OFFICIELLES : Grec et turc. L'anglais est très répandu.

- RELIGIONS : Principalement chrétienne orthodoxe (80%) et musulmane (18%). Petites communautés maronite, arménienne et latine (2%).

- HISTOIRE : Administrée ou colonisée successivement par les Grecs, les Perses, les Egyptiens, les Romains, les Byzantins, les Francs, les Vénitiens puis les Ottomans (1571-1878), elle passe sous administration britannique en 1878 et devient colonie en 1925. Elle obtient son indépendance en 1960, sous la présidence de Mgr Makarios.

- INSTITUTIONS POLITIQUES - REGIME : La Constitution n'est plus appliquée depuis les troubles intercommunautaires de fin 1963. Le système politique de type présidentiel attribuait la présidence à un Chypriote-grec, la vice-présidence et 30% des sièges du gouvernement et du parlement aux Chypriotes-turcs.

Le président de la République de Chypre, Glafcos Cléridès, a été réélu en février 1998 pour un mandat de cinq ans.

Les principaux partis représentés au Parlement (80 sièges) sont le Disy (conservateur), l'Akel (communiste), le Diko (centre-droit), et l'Edek (socialiste).

La République de Chypre est la seule entité reconnue internationalement pour représenter l'ensemble de l'île, mais son autorité ne s'étend de fait que sur la partie sud.

Dans la zone nord, une "République turque de Chypre du Nord" (RTCN), proclamée en 1983 n'est reconnue que par Ankara. Elle est présidée depuis cette date par Rauf Denktash.

- Nations unies: Une force de paix des Nations Unies (UNFICYP, créée en 1964), réduite à 1.200 hommes depuis 1995, contrôle une zone tampon des deux côtés de la ligne de démarcation qui coupe l'île sur 180 km d'est en ouest.

- ECONOMIE: Dans la partie sud de Chypre, le PNB est de 9 milliards de dollars, soit 13.000 dollars par habitant. Le tourisme est la première source de recettes.

Dans le Nord : PNB de 1,1 md USD, soit 5.270 USD par tête (1998)

- EFFECTIFS MILITAIRES : L'armée compte 12.000 soldats chypriotes-grecs. Plusieurs milliers de soldats grecs sont présents, notamment dans l'encadrement.

Nord: l'armée compte 4.500 soldats chypriotes-turcs. Plus de 30.000 soldats turcs y sont déployés.

- BASES BRITANNIQUES : La Grande-Bretagne a conservé deux bases souveraines dans le sud et l'est de l'île où sont stationnés près de 4.200 soldats.

La République de Chypre est membre de l'Onu, du Commonwealth, de l'OMC, de l'OSCE et du Mouvement des Non-Alignés. Son adhésion à l'Union européenne a été acceptée en décembre 2002 et elle devrait la rejoindre en mai 2004. (AFP,13 février 2003)

Ankara souligne le caractère nationaliste de M. Papadopoulos

La Turquie a souligné mercredi le nationalisme du nouveau président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, laissant entendre que son élection pouvait avoir un effet défavorable sur les pourparlers sur la réunification de l'ïle.

"M. Papadopoulos apporte un bagage plutôt lourd à la présidence en tant qu'un membre de l'EOKA (ancienne organisation nationaliste chypriote-grecque)", a indiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Yusuf Buluc.

Soulignant que le rôle politique joué par le nouveau président chypriote-grec "remonte à très loin" parmi la communauté grecque de Chypre, M. Buluc a indiqué que ses convictions politiques sont "connues".

Les nationalistes de l'EOKA ont pris part aux heurts inter-communautaires qui ont suivi l'éclatement de la République de Chypre en 1963.

M. Buluc a tenu à souligner que l'élection de M. Papadopoulos "reflète un choix conscient et concret" des électeurs hostiles à une réunification de Chypre sur la base d'un plan de paix proposé par le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan.

Tassos Papadopoulos a souvent exprimé des positions critiques à l'égard de la façon dont les négociations étaient menées par le gouvernement de Nicosie avec les autorités du nord de l'île.

Les autorités chypriotes-turques avaient exprimé leur pessimisme d'aboutir à une solution à la suite de l'élection de M. Papadopulos, connu pour ses positions plus dures que celles de son prédécesseur Glafkos Cléridès.

Il a cependant promis, dès l'annonce de sa victoire, d'oeuvrer pour une adhésion de Chypre unifiée à l'Union européenne (UE).

L'Onu souhaite que les deux parties chypriotes aboutissent à un accord d'ici fin février pour permettre à une île réunifiée d'adhérer en 2004 à l'UE.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle l'armée turque est intervenue pour occuper le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte au pouvoir à Athènes et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.( AFP, 18 février 2003)
 

Interdiction pour les Chypriotes-turcs d'aller côté grec: la Turquie condamnée

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné jeudi la Turquie à verser 15.000 euros pour dommage moral à un Chypriote-turc qui se plaignait d'être empêché de se rendre dans le sud de l'île pour participer à des réunions bi-communautaires.

La Cour, saisie par Ahmet Djavit An, un pédiatre de 53 ans, a condamné la Turquie pour violation des articles 11 (liberté d'association) et 13 (droit à un recours effectif) de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Le requérant est le coordonnateur chypriote-turc du Mouvement pour un Etat chypriote indépendant et fédéral, visant à resserrer les liens entre les communautés chypriote-grecque et chypriote-turque vivant respectivement au sud et au nord de l'île, divisée par une zone tampon surveillée par l'Onu.

Il se plaignait de ne pouvoir obtenir des autorités turques et chypriotes turques l'autorisation de se rendre dans la zone tampon ou la partie sud de l'île afin de participer à des réunions bicommunautaires.

Constatant qu'il "ressort à l'évidence du grand nombre de soldats en service actif dans le nord de Chypre que l'armée turque exerce un contrôle effectif sur cette partie de l'île" la cour des droits de l'Homme a estimé qu'un "tel contrôle entraîne la responsabilité de la Turquie". (AFP, 20 février 2003)
 

La réunion gréco-turque sur la sécurité de Chypre dans l'impasse (Athènes)

La première réunion gréco-turque sur la sécurité de Chypre, qui a eu lieu vendredi à Ankara dans le cadre du processus de négociations pour la réunificiation de l'île, n'a enregistré "aucun progrès", a-t-on appris auprès du ministère grec des Affaires étrangères.

Au cours de cette réunion d'une journée, la première de ce genre, en présence des ambassadeurs et des experts des deux pays, "la Turquie n'a exprimé aucune volonté de discuter sérieusement sur le règlement du problème de la sécurité de Chypre qui n'a enregistré aucun progrès", a-t-on affirmé de même source à l'AFP.

Aucune date pour une seconde réunion de ce genre n'a été fixée, a indiqué la même source.

Selon l'Agence de presse d'Athènes (semi-officielle, ANA), la Turquie a même refusé "d'informer l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu Alvaro de Soto", qui s'était rendu à Ankara comme prévu pour assister vendredi après-midi aux discussions.

La réunion centrée sur les forces militaires qui seront présentes sur le territoire chypriote après la réunification de l'île, faisait suite à une lettre aux dirigeants des deux pays, puissances garantes de la sécurité de Chypre, du secrétaire générale de l'Onu, Kofi Annan, qui avait demandé en début février l'ouverture rapide de ces discussions.

Alors que l'éventualité d'un accord sur la réunification de l'île d'ici au 28 février, date butoir fixée par le plan de Kofi Annan semble peu probable, des émissaires américain et britannique seront ce week-end à Nicosie pour apporter l'appui de leurs pays au plan de paix.

M. Annan est attendu à Athènes le 25 février, dans le cadre d'une tournée incluant Ankara et Nicosie, centrée également sur les efforts d'un règlement à Chypre, qui permettrait à l'île d'entrer réunifiée dans l'Union européenne (UE) en mai 2004. (AFP, 21 février 2003)
 

Signature de l'accord officiel pour la construction du gazoduc gréco-turc

Les ministres grec du Développement, Akis Tsohatzopoulos, et son homologue turc de l'Energie, Mehmet Kilmi Guller, ont signé dimanche à Salonique (nord) un accord officiel confirmant la construction du gazoduc pour l'importation en Grèce de gaz naturel provenant de la mer Caspienne.

"Cet accord interétatique, final et officiel fait suite à un accord signé en mars dernier entre l'opérateur grec de gaz naturel (Depa) et la compagnie d'Etat turque de gaz et de pétrole (Botas)", a indiqué M. Tsohatzopoulos, cité par l'Agence de presse d'Athènes (ANA, semi-officielle).

Le ministre grec a précisé que ce gazoduc appelé Interconnector Turkey+Greece (ITC), long de 285 km au total, reliera les villes de Bursa (ouest de la Turquie) et de Komotini (nord-est de la Grèce).
 Cet ouvrage "confirme la liaison du marché européen avec le gaz naturel de la mer Caspienne via la Grèce et la Turquie", a ajouté M. Tsohatzopoulos.

De son côté, le ministre turc s'est félicité de la signature de "cet important accord qui va, à la fois, satisfaire les besoins de l'Europe en gaz naturel et promouvoir l'amitié gréco-turque".
  Le coût total de ce gazoduc est 250 millions d'euros et sa capacité serait de 3,5 milliards m3 par an avec une possibilité d'augmenter à 11 milliards m3. Il doit être opérationnel d'ici à la fin 2005.

Le financement de la partie grecque, long de 85 km et d'un coût de 118 millions d'euros sera co-financé par des fonds communautaires (29%), le gouvernement grec (29%) et le Depa (42%). (AFP, 23 février 2003)

Kofi Annan veut convaincre la Turquie d'accepter son plan de paix pour Chypre

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan tentait lundi de convaincre le gouvernement turc d'accepter la dernière mouture de son plan pour la réunification de Chypre, dont la teneur a été vivement critiquée par le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash.

"Ils offrent un gâteau aux Chypriotes grecs et des cacahuètes pour nous", a estimé M. Denktash, commentant les derniers changements au plan de l'Onu dont son conseil des ministres devait débattre dans la matinée.

Pendant ce temps, M. Annan, arrivé dimanche soir à Ankara en compagnie de son représentant spécial pour Chypre Alvaro de Soto, se préparait à des entretiens avec le Président Ahmet Necdet Sezer, le Premier ministre Abdullah Gul et le ministre des Affaires étrangères Yasar Yakis sur la question de l'île, divisée depuis 29 ans entre communautés turque au nord et grecque au sud.

M. Annan s'est affirmé optimiste dimanche sur les chances de parvenir à un accord d'ici le 28 février, date butoir qu'il a fixé aux Chypriotes grecs et turcs pour qu'ils acceptent son plan de paix.

"Il ne reste que très peu de temps. Il faut saisir cette opportunité" pour la paix, a affirmé M. Annan qui doit se rendre mardi à Athènes et mercredi à Nicosie.

Il est de l'"intérêt" de toutes les parties concernées -- Chypriotes grecs et turcs, ainsi que pour la Turquie et la Grèce (puissances garantes de la sécurité de l'île) -- de saisir cette "opportunité" de paix, a-t-il ajouté.

L'Onu souhaite que les dirigeants acceptent le plan d'ici la fin du mois pour permettre aux communautés rivales de l'île de l'accepter par référendum en mars et de signer ensemble, en avril, le traité d'adhésion de l'île à l'Union européenne.

L'UE s'est déclarée en faveur de l'adhésion commune des deux communautés, tout en avertissant qu'elle accepterait uniquement la partie grecque --internationalement reconnue-- en l'absence d'une réunification de l'île.

L'Onu a laissé entendre que la dernière mouture de son plan "est à prendre ou à laisser", a affirmé dimanche soir à la presse M. Yakis.

M. Annan a soumis son plan aux parties en novembre, mais les négociations, engagées depuis le début janvier, semblent piétiner.

Le plan, par deux fois remanié, prévoit la mise en place d'une fédération des deux communautés sur l'île.

Selon des responsables chypriotes turcs, les dernières propositions prévoient notamment que les chypriotes grecs, autorisés à regagner leurs anciennes propriétés du nord de l'île, voteraient seulement dans la cadre d'élections fédérales dans le sud de l'île.

En contrepartie, leur nombre passerait de 50.000 à 80.000.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle l'armée turque est intervenue, occupant le tiers nord de l'île, en réaction à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs, soutenus par la junte au pouvoir à Athènes, et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 24 février 2003)

Manifestation à Chypre nord pour la paix et l'adhésion à l'Europe

Une manifestation de partisans de la réunification de Chypre a rassemblé jeudi de 25.000 à 30.000 personnes dans la partie nord (turque) de l'île, alors que le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan rencontrait les dirigeants chypriotes.

"Nous sommes prêts pour un règlement et pour l'Union européenne", scandaient les manifestants qui ont demandé que le plan de paix de M. Annan soit accepté, qu'un référendum soit organisé sur ce point le 30 mars et que Chypre soit réunifiée, rapporte l'agence de Chypre nord TAK.

La police chypriote-turque avait trouvé peu avant le début de la manifestation deux engins explosifs de faible puissance sur une place du nord de Nicosie.

La manifestation, à l'instar des nombreuses réunions similaires tenues ces derniers mois à Chypre nord et rassemblant les partis d'opposition, des fonctionnaires, syndicalistes, enseignant et étudiants, s'est terminée dans le calme.

Dans le même temps, M. Annan, s'est entretenu à Nicosie avec les dirigeants des communautés grecque et turque pour les inciter à conclure un accord sur la réunification de l'île.

Selon le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash cité par l'agence TAK, M. Annan a proposé aux deux parties de convoquer un référendum sur la question de la réunification pour le 30 mars et a demandé une réponse à son plan de paix d'ici le 10 mars.

M. Denktash a estimé qu'il n'y avait pas de changement radical dans la nouvelle mouture du plan que M. Annan vient de présenter aux deux parties, et qui avait déjà été critiqué par les Chypriotes-turcs.

L'Onu souhaite qu'une Chypre réunifiée signe le traité d'adhésion avec l'Union européenne en avril.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle l'armée turque est intervenue, occupant le tiers nord de l'île, en réaction à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs, soutenus par la junte au pouvoir à

Athènes, et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 27 février 2003)
 

Denktash opposé à un référendum sur le plan Annan

Le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash a estimé vendredi que la tenue d'un référendum sur le plan proposé par l'Onu pour la réunification de l'île ne serait "pas correct et démocratique".

"Est-il possible pour les gens de bien comprendre ce plan compliqué, d'un grand nombre de pages et qui fait référence à des lois et des traités? Il existe des partis, le parlement, des organisations non-gouvernementales (...) qui pourraient montrer le chemin au peuple", a déclaré M. Denktash à la presse.

"En écartant ces derniers, vous obligeriez le peuple à décider oui ou non. Ce n'est pas une approche correcte, ce n'est pas démocratique non plus", a-t-il affirmé.

Ses déclarations faisaient suite à sa rencontre vendredi matin à Nicosie avec le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan et le président chypriote (grec) élu Tassos Papadopoulos.

Selon un sondage paru vendredi dans le journal chypriote-turc Kibris, près de 60% des Chypriotes-turcs voteraient pour le plan Annan et près de 34% contre en cas de référendum immédiat.

Selon M. Annan, les deux dirigeants chypriotes ont promis de donner une réponse à la tenue de référendums sur son plan pour la réunification de l'île le 10 mars.

M. Denktash a indiqué qu'il se rendrait à la Haye, réunion qu'il a qualifiée d'"invitation à dire oui ou non, et pourquoi non".

La décision finale sur la tenue d'un référendum sur le plan onusien sera prise après des consultations avec les ministres du gouvernement et avec le Parlement, a dit M. Denktash, dont la République turque de Chypre nord (RTCN) est reconnue seulement par la Turquie.

Kofi Annan achevait vendredi une mission de la dernière chance à Chypre pour tenter de convaincre les parties chypriotes d'accepter son plan de réunification.

La communauté internationale a accentué sa pression sur les dirigeants des deux communautés pour mettre un terme à la division de l'île qui pourrait alors ratifier son accord d'adhésion à l'Union européenne en avril prochain, pour une intégration effective en 2004.

Si un accord n'est pas trouvé, l'Union européenne a indiqué qu'elle admettrait la seule partie sud de l'île, la République de Chypre internationalement reconnue, ce qui risque d'aggraver la division de l'île et de mécontenter la Turquie.

Rauf Denktash a indiqué qu'il avait, tout comme son homologue M. Papadopoulos, demandé des modifications au plan de l'Onu, qui prévoit une administration de type fédéral à la manière suisse entre les deux Etats.
 "M. Annan a répété ce qu'il avait dit hier: que nous ne pouvions faire que des modifications limitées pour ne pas compromettre le délicat équilibre que tente d'instaurer ce plan", a dit le leader chypriote turc.

"Mais où est cet équilibre? L'Etat fondé par les (Chypriotes) Grecs sera constitué quasiment à 100% de (Chypriotes) Grecs, alors que notre Etat sera mixte", a-t-il dénoncé.

M. Denktash faisait allusion à la proposition de retour dans le nord de l'île de Chypriotes grecs déplacés, ce qui forcerait des Chypriotes turcs à quitter un certain nombre de propriétés.

Il a indiqué qu'il se rendrait à Ankara pour des discussions sur le plan, insistant sur le fait que la Turquie, Etat garant au même titre que la Grèce, devait figurer parmi les signataires de l'accord s'il devait être conclu.

Chypre est divisée en deux zones communautaires depuis 1974 quand l'armée turque a envahi le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'état à Nicosie soutenu par Athènes qui visait à rattacher l'île de Méditerranée orientale à la Grèce. (AFP, 28 février 2003)
 

 
For earlier news / Pour informations précédentes

Click here /Cliquer ici

 
Homepage
Bulletins
Publications