La complicité Peshmergas-Armée turque
TRAHISON...
ANEANTISSEMENT...
Le 16 octobre, l'armée turque lançait une
sanguinaire opération et 20.000 commandos traversaient la frontière
irakienne pour tenter d'éliminer les guérillas du Parti Ouvrier du
Kurdistan (PKK). Tandis que quatre autres divisions se trouvaient en
état d'alerte, les avions et hélicoptères turcs bombardaient le nord de
l'Irak, tuant non seulement les guérilleros du PKK, mais également les
Kurdes irakiens qui tentaient de rétablir leurs villages.
Le premier ministre Demirel estimait qu'il y avait
entre 7.500 et 10.000 militants du PKK dans le nord de l'Irak et 2.500
en Turquie. Il déclara que les attaques aériennes et terrestres
"constituaient une défense légitime de la Turquie afin d'empêcher les
rebelles de s'infiltrer en territoire national" et que "les opérations
se poursuivraient jusqu'à l'anéantissement des militants séparatistes
qui se réfugiaient dans le nord de l'Irak."
A la fin du mois d'octobre, l'armée turque admettait
qu'elle contrôlait quelque 500 kilomètres carrés de territoire irakien.
Celui-ci s'étendait jusqu'à 30 kilomètres au-delà de la frontière sur
trois fronts principaux: Haftanin à l'ouest, Shivi et Hakurk à l'est.
Chaque jour, les Turcs effectuaient des bombardements et amenaient des
troupes de des équipements supplémentaires en territoire irakien.
Le 31 octobre, l'armée turque affirmait avoir tué
plus de 1.000 rebelles pendant sa prise de possession des bases du PKK
dans la région. Une fois écarté le danger du nord de l'Irak, le Général
Güres, chef d'Etat-major, déclara que sa prochaine mission serait de
combattre le PKK à l'intérieur de la Turquie.
L'opération, déclenchée à la suite d'une attaque des
peshmergas kurdes irakiens contre le PKK, n'est pas restée au stade
d'une simple aide aux premiers, elle conduisit au contrôle de la partie
sud du Kurdistan par les militaires turcs, au détriment de
l'autodétermination des Kurdes irakiens.
Une fois de plus, les Kurdes irakiens se sont alliés
à un des plus grands oppresseurs de leur peuple, la Turquie, pour
combattre d'autres Kurdes. Dans une des luttes fratricides les plus
sanglantes dont on ait le souvenir, ils se sont mis au service des
intérêts turcs contres les Kurdes de Turquie engagés dans une lutte
nationaliste. C'est surtout la pression exercée par Ankara qui
précipita l'offensive des Kurdes irakiens peshmergas contre le PKK.
Avant l'offensive des peshmergas, Barzani et
Talabani, respectivement les leaders du Parti démocratique du Kurdistan
et de l'Union patriotique du Kurdistan, avaient eu une série
d'entretiens avec des chefs politiques et militaires turcs. Alors
qu'Ankara fournissait des matériels militaires au Kurdes irakiens,
l'armée kurde irakienne était formée sous la surveillance des généraux
turcs.
Le mandat du "Poised Hammer" (marteau suspendu),
couverture aérienne des alliés occidentaux sur le nord de l'Irak, basée
en Turquie, doit être renouvelé pour six mois à la fin de cette année.
Comme d'habitude, le Parlement turc doit l'approuver. Mais Ankara s'y
montre de plus en plus hostile, non seulement en raison des opérations
du PKK à partir du nord de l'Irak, mais aussi à cause des déclarations
de Kurdes irakiens qui demandent l'autodétermination.
Les mesures prises par les Kurdes irakiens pour
arriver à l'autodétermination n'ont jamais été bien vues par Ankara qui
craint qu'une telle démarche en vue de la création d'un Etat kurde
indépendant ne serve d'exemple aux Kurdes de Turquie. Lors de sa visite
en Iran, le Premier Ministre turc, Demirel, invita les ministres des
affaires extérieures de l'Iran, la Syrie et l'Arabie Saoudite à une
conférence sur le problème kurde. Aussi bien Ankara que Téhéran se
montrent contraires à l'idée d'un Etat kurde "fédéré".
L'existence de camps du PKK dans le nord de l'Irak
était un casse-tête pour les généraux turcs. Ils craignaient qu'avec un
Etat kurde indépendant en Irak, les guérillas du PKK n'obtiennent un
plus grand soutien populaire et par conséquent n'étendent plus
facilement le mouvement d'indépendance au Kurdistan turc.
Pour calmer Ankara et gagner sa confiance, les
Kurdes irakiens tentèrent tout d'abord de convaincre le PKK pour qu'il
quitte la région la frontière. Pour Barzani et Talabani, le PKK mettait
en danger tout ce qu'ils avaient acquis depuis la fin de la Guerre du
Golfe - l'établissement d'une enclave kurde libre, un parlement,
d'autres attributs d'autodétermination et la protection occidentale.
Mais le PKK refusa d'abandonner le nord de l'Irak se justifiant qu'ils
se trouvaient "sur le sol du Kurdistan."
Ce n'est pas surprenant que l'offensive peshmerga
contre le PKK ait coïncidé avec la proclamation de l'état "fédéré"
kurde en Irak. Le 4 octobre, tandis que se déclenchait l'offensive
peshmerga, l'armée turque effectuait des raids aériens quasiment
quotidiens sur les positions du PKK. Au départ, Barzani et Talabani
prétendaient que l'opération serait terminée en quelques jours. Mais
après quelques succès initiaux, ils durent reconnurent que le PKK avait
répondu par une contre-offensive. Les militants du PKK se sont battus
avec une telle détermination que les peshmergas, habitués à combattre
une armée irakienne démoralisée, en sont restés stupéfiés. Certains
Kurdes irakiens ont admis que leur offensive contre le PKK était loin
d'être un succès et que l'encre de la signature du traité de
capitulation n'était pas encore sèche que celui-ci n'avait déjà plus de
sens.
Le 16 octobre, l'armée turque lançait son offensive
dans le nord de l'Irak sous prétexte que les Kurdes irakiens n'avaient
pas réussi à maîtriser les guérillas du PKK.
Le but du raid annoncé était de couper la retraite
du PKK et d'essayer de tuer le plus de combattants possible ou d'en
finir avec le PKK avec un "minimum de prisonniers." Cependant, beaucoup
de Kurdes irakiens étaient conscients du fait que le principal objectif
était ailleurs. Déjà avant l'incursion turque, Hoshiar Zibari, un
conseiller de Massoud Barzani, avait prédit: "les Turcs inventeront des
centaines de prétextes pour mettre la pression sur nous. Cette
opération nous vise autant que le PKK."
Maintenant, les Kurdes irakiens sont furieux devant
l'approche tyrannique qu'a prise la profonde pénétration de l'armée
turque dans le nord de l'Irak. "Les leaders de l'armée turque," précisa
Ahmet Birmani, conseiller de Talabani, "font maintenant ce que Menahem
Begin et Yitzhak Shamir firent à l'égard des Palestiniens."
Parallèlement à l'opération d'anéantissement, les
leaders turcs commencèrent à imposer leur solution au problème kurde,
ce qui pourrait se résumer par la création d'une "zone de sécurité"
dans le nord de l'Irak. Le principe de base énoncé par les
représentants de Demirel est que "rien ne sera fait dans le nord de
l'Irak sans la permission de la Turquie."
Certains généraux turcs soutiennent que l'armée
devrait garder ses positions, mais le gouvernement est conscient du
fait que cela provoquerait de sérieuses complications internationales,
même si le nord de l'Irak était une province ottomane riche en pétrole,
annexée par la Grande Bretagne après la Première Guerre Mondiale.
Dans ses négociations avec d'autres puissances de la
région, la Turquie insista sur ce que l'Irak devait demeurer intact et
qu'il ne devrait jamais y avoir d'Etat indépendant pour les 20 millions
de Kurdes répartis entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.
La complicité du tandem Barzani-Talabani avec les
dirigeants d'Ankara a fait d'eux non seulement des traîtres qui ont
provoqué un massacre de Kurdes de Turquie, mais en outre ils ont
également placé leur jeune état "fédéré" kurde sous la menace
permanente de l'armée turque.
LE GOUVERNEMENT OPTE POUR LA SOLUTION MILITAIRE
Le gouvernement de coalition a basé sa nouvelle
politique kurde sur une guerre tous azimuts contre les organisations
kurdes avec le Parti des Ouvrier du Kurdistan (PKK) comme objectif
numéro un. Le 30 septembre, le Premier Ministre Demirel, ferma la porte
à une solution politique du problème et déclara publiquement que si une
telle solution avait été possible, elle se serait produite au cours des
neuf dernières années.
Le refus de Demirel aux solutions politiques du
problème est intervenu après une réunion du Conseil de Sécurité
Nationale (MGK), composé majoritairement de généraux de l'armée d'une
part, et du Premier Ministre et quelques ministres en minorité d'autre
part. Pendant ce temps, le chef d'Etat-Major et le Ministère de la
défense offraient une visite des régions du sud-est aux éditeurs des
journaux. Celle-ci constituait le début d'une guerre psychologique que
les médias turcs soutiendraient jusqu'à la fin.
En fait, le recours de Demirel à des solutions
militaires pour le Sud-est n'est pas nouveau. Tout de suite après son
arrivée au pouvoir, plein des promesses de démocratisation dans tous
les domaines, d'affection envers les Kurdes et de rétablissement de la
confiance dans l'Etat, Demirel fut confronté à un plan militaire de
grande envergure pour porter un sérieux coup au PKK. En réalité, le
plan avait été préparé par les commandants turcs et son application
avait déjà été mise en pratique lors des derniers mois de
l'administration du Parti de la Mère Patrie (ANAP). Au lieu de
s'opposer à ce plan, Demirel confirma qu'il le poursuivrait.
Selon l'édition du 2 octobre du Turkish Daily News,
"réticent à l'idée de concéder la moindre réforme sociale immédiate à
la population d'origine kurde, qui est estimée à un quart de la
population du pays, le gouvernement dirigé par Demirel a opté pour une
solution militaire. Celle-ci contredit clairement tout ce que le
gouvernement avait promis en novembre dernier et s'oppose totalement
aux idées antérieures, selon lesquelles l'exécutif traiterait le
problème dans un contexte politique. Maintenant, Ankara pense que toute
réforme pourrait être interprétée comme une concession à la terreur et
souligne tout particulièrement que tant que le Sud-est turc sera une
zone à risque pour la sécurité, on ne pourra rien faire dans ce
domaine. Au lieu de suivre une politique où les mesures militaires
seraient complémentaires des avantages sociaux - comme l'utilisation et
apprentissage libres de la langue kurde, l'établissement d'une radio et
une télévision en langue kurde, etc. - la nouvelle stratégie du
gouvernement est basée sur de simples étapes."
La première étape de cette stratégie semble être
destinée à contenir le terrorisme dans la région, porter un sérieux
coup au PKK, décimer ses unités dans les montagnes, localiser et
détruire ses lignes de soutien logistique et priver l'organisation de
nouvelles recrues ainsi que d'un accès aisé aux frontières turques,
tant depuis l'Iran que depuis l'Irak.
Une partie du plan apparaît maintenant clairement:
Couper le soutien du PKK dans la région et détruire ses lignes de
réapprovisionnement en matériel logistique et en militants. La région a
été divisée en sections d'où sera expulsé le PKK.
La région dite du Botan figure en tête de la liste.
La destruction de Sirnak était donc la première grande application du
plan. Elle fut suivie par une offensive contre les "unités du PKK
basées dans les montagnes" à la fin du mois de septembre. Celle-ci
provoqua la mort de 100 militants.
Il existe actuellement une tendance dans les milieux
officiels et militaires à traiter la crise dans le Sud-est comme un
rébellion locale et à l'écraser comme "d'autres l'ont été ou doivent
l'être." Aussi bien le MGK que Demirel ont averti les organisations
kurdes et "ceux qui soutiennent le PKK", qu'ils paieront les
conséquences du bain de sang. Le Conseil a remis au gouvernement une
directive pour se charger efficacement des publications et institutions
pro-kurdes.
Les publications pro-kurdes, comme le quotidien
Özgür Gündem et l'hebdomadaire Yeni Ülke, sont sous la menace d'être
fermées par le gouvernement. Leurs lecteurs dans les régions agitées se
plaignent fréquemment d'être harcelés par les autorités. Un total de
neuf journalistes, tous kurdes sauf un, ont été tués en Turquie depuis
février 1992. Leur point commun est que tous ont été abattus dans la
région du sud-est. Tous avaient écrit sur les violations des droits de
l'homme et le problème kurde. Et dans chaque cas, les meurtriers ont
réussi à prendre la fuite. La dernière victime, de 75 ans, était Musa
Anter, écrivain renommé et respecté d'origine kurde.
Les députés du Parti Travailliste du Peuple (HEP)
répètent fréquemment que malgré toutes ses promesses de
démocratisation, le gouvernement dirigé par Demirel est tombé sous la
supervision de l'armée. "C'est un chef de gouvernement d'Etat-Major,"
précisait le député du HEP, Mahmut Alniak.
L'insistance du HEP pour une solution pacifique à la
question kurde est considérée par les militaires et les membres
intransigeants des partis politiques turcs comme un "soutien au
séparatisme." 22 députés d'origine kurde font toujours l'objet d'une
action en justice destinée à lever leur immunité parlementaire pour
ensuite les condamner à la peine capitale. Dix hommes politiques de
premier rang appartenant au HEP, y compris l'ancien président, Feridun
Yazar, furent récemment placés en détention policière en raison des
déclarations qu'ils firent lors du dernier congrès du HEP.
Douze ans se sont écoulés depuis le coup-d'Etat
militaire en Turquie, mais celui-ci est à nouveau présent dans les
esprits, si toutefois il n'est pas déjà une réalité. Ceux qui écrivent
ou parlent de la possibilité d'une prise de pouvoir militaire en raison
de la crise du Sud-est, s'exposent à de grands risques. Les personnes
qui couvrent des témoignages concernant des violations des droits de
l'homme sont sous la même menace.
A la fin du mois de septembre, la correspondante en
Turquie du Daily Telegraph, Amberin Zaman, fit l'objet d'une manchette
en première page du quotidien Hürriyet. Celui-ci l'accusait de faire
des ravages avec son histoire sur la possibilité d'un coup-d'Etat en
Turquie.
Selon un communiqué du 30 septembre de l'Association
des Journalistes Etrangers, elle fut qualifiée d'ennemie en raison de
ce rapport. Des organisations internationales opposées à la censure
craignent que ne soient en jeu sa carrière et sa sécurité personnelle.
En attendant, une possible animosité entres les
communautés turque et kurde suscite également quelques inquiétudes.
Dans les grandes agglomérations comme le port occidental d'Izmir, les
propriétaires refuseraient de louer leurs appartements à des citoyens
d'origine kurde. Les hommes d'affaires se montrent de plus en plus
préoccupés par leur main-d'œuvre kurde et la police serait sceptique
quant aux intentions des jeunes nés dans le Sud-est. A Istanbul, où se
trouve Cagaloglu, la "Mecque" turque du journalisme, les principaux
journaux sont en train de préparer des listes de leurs employés
d'origine kurde, y compris les reporters, pour de futures références.
Ceux qui couvrent des sujets sur les droits de
l'homme sont accusés par de hauts officiels d'avoir des préjugés et de
ne pas donner la même importance aux droits de l'homme lorsqu'ils
couvrent des attaques contre les membres de la sécurité. Les
journalistes qui publient des rapports sur le thème kurde risque à tout
moment de se voir accuser d'affiliation au séparatisme même s'ils
condamnent ouvertement toute forme de terrorisme. Les rédacteurs de
journaux ne semblent plus oser publier le moindre rapport controversé à
propos de l'évolution dans le Sud-est, par peur de se brouiller avec
une majorité de Turcs et d'officiels du pays.
Les journalistes ont déjà commencé à se plaindre de
l'auto-censure des journaux et la tendance s'amplifie. Avec les
nombreux assassinats de journalistes et la participation et utilisation
des journaux pour transformer les reporters en cibles, il ne semble pas
y avoir d'autre alternative que de garder le silence.
La presse turque s'est érigée en complice du lavage
de cerveau pratiqué par l'armée. Le 30 septembre, par exemple, le
quotidien Hürriyet rapportait une cérémonie militaire en l'honneur d'un
sanguinaire commandant en les termes suivants:
"Le Général de Brigade Mete Sayar, [qui commanda les
forces de sécurité qui ont dévasté la ville de Sirnak (voir Info-Türk,
sept. 92)] était au garde-à-vous. Un officier de l'Etat-Major lisait un
document tandis que le Chef d'Etat-Major, Dogan Güres, regardait la
scène depuis son siège. Le document faisait l'éloge de Sayar et
annonçait que le général recevait une décoration spéciale réservée à
ceux qui obtiennent de grands résultats dans la formation des troupes.
Après la lecture du document, le général Güres se leva, embrassa Sayar
et lui déclara: `Vous êtes tous des héros et la nation vous soutient!'"
D'après Demirel, le monde n'a pas le droit de
critiquer la guerre que mène la Turquie contre le terrorisme puisque
les séparatistes eux-mêmes ont donné un caractère impitoyable à leur
combat. Selon les propres mots de Demirel, "il y a des moments pour des
solutions politiques et d'autres pour la réplique. Il semble clair
qu'en ce moment, la Turquie est dans la deuxième phase."
Le 2 octobre, The Turkish Daily News tirait les
conclusions suivantes:
"Chaque jour, de nombreuses personnes trouvent la
mort dans le Sud-est et de nouvelles recrues viennent renforcer les
deux camps. La confrontation est en train de prendre des tournures
brutales et causera de nouvelles victimes civiles. Des villes et des
cités entières en souffrent les conséquences et d'importantes
populations fuient devant la destruction. Ankara semble considérer la
situation comme une rébellion locale. Ou plutôt comme la 28e rébellion
kurde dans l'histoire de la Turquie. Maintenant, elle est tentée de la
traiter comme elle l'a fait pour les 27 autres.
"Les plus sarcastiques à propos du conflit, se
demandent cependant si les méthodes utilisées par le passé on vraiment
apporté quelque chose ou si elles n'ont fait que postposer ou enterrer
le problème durant un temps.
"Après tout, précisent-ils, le PKK est bien sorti de
quelque part. Le fait qu'un groupe qui comptait 12 séparatistes à la
fin des années 70 en compte actuellement plus de 10.000, et des
nouvelles recrues s'y joignent tous les jours, semble assez explicite."
CONGRES DU HEP POUR UN DIALOGUE AVEC LE PKK
Le congrès général du Parti Travailliste du Peuple
(HEP), le seul parti légal qui défend les revendications kurdes, fut
célébré à Ankara le 19 septembre dernier. Le député kurde, Ahmet Türk,
seul candidat, y fut élu président du parti.
Les slogans en faveur du PKK retentirent dans le
hall de sports où se déroulait le congrès, et les drapeaux rouges et
blancs du HEP furent dépassés en nombre par les bannières, les morceaux
de tissu et les bandeaux aux couleurs rouge, jaune et vert du drapeau
kurde.
La vigoureuse manifestation prouva dans une certaine
mesure ce que disait un rapport politique publié récemment par le PKK
en Europe et qui définissait le HEP comme un parti qu'il fallait
soutenir aussi longtemps qu'il suivrait une politique similaire à celle
du PKK "sur un plan légal."
Selon les rapports de presse, il y a deux tendances
principales dans le HEP. L'une d'elles se montre résolument en faveur
du PKK, tandis que l'autre accepte ladite "réalité du PKK" mais pense
que le HEP serait la solution finale au problème kurde en Turquie.
Le nouveau président, Ahmet Türk, était un candidat
idéal pour occuper ce poste étant donné qu'il maintient d'étroites
relations avec les deux tendances.
Quelles que soient leurs opinions à propos du PKK,
durant le congrès les leaders des deux ailes du parti ont durement
critiqué la politique du gouvernement à l'égard du problème kurde.
Le leader du mouvement modéré, Mahmut Alniak,
déclara: "Des forces illégales de l'Etat bombardent nos montagnes,
elles sont en train de commettre un génocide contre notre peuple.
L'Etat est entré dans l'illégalité et est devenu un repère de bandits.
Le blocage qu'il exerce sur les voies démocratiques, procédure qui par
définition est illégale, justifie la lutte armée. Accuser le PKK
d'organisation terroriste et tenter de le détruire militairement ne
fera qu'accentuer sa force. Les Kurdes mettent leur espoir en Öcalan
parce qu'ils voient en lui et le PKK l'alternative à la politique
militaire de l'Etat."
Le HEP est actuellement représenté à l'Assemblée
Nationale par 18 députés kurdes.
12 DELEGUES DU HEP ARRETES
Le 28 septembre, après le congrès du HEP, douze
délégués furent arrêtés par la police et accusés de sédition. Le 5
octobre ils furent interrogés par la Cour de la Sûreté de l'Etat
d'Ankara.
Avant d'être amenés à la cour, ils furent examinés
par des médecins légistes. Les 12 délégués du HEP arrêtés sont Feridun
Yazar, Güven Özata, Kemal Okutan, Harun Cakmak, Hamit Geylani, Sakir
Atay, Sultan Uysal, Felemez Basbuga, Abdulcebbar Gezizi, Sabahattin
Özaslaner, Mustafa Demir et Kemal Öztürk.
Peu après l'arrivée des douze accusés à la cour,
huit députés du HEP s'y sont rendus pour les voir.
Les parlementaires kurdes eux-mêmes risquent
également une action en justice. Une commission parlementaire est en
train d'examiner des dossiers qui lui ont été remis par le Principal
Procureur de la Sûreté de l'Etat, Nusret Demiral, qui introduisit
l'affaire pour lever l'immunité des députés du HEP.
Pendant l'interrogatoire des délégués du HEP, dans
la ville portuaire de Trabzon, à l'est de la Mer Noire, une pétition
fut introduite pour mener une campagne de pression afin que soit levée
l'immunité parlementaire de 18 députés du HEP et de quatre autres qui
avaient appartenu à ce parti.
Si leur immunité est levée, ces 22 députés
pourraient être accusés de trahison -dont la sentence maximale est la
mort- pour les déclarations qu'ils firent au moment de prêter serment
lors de l'investiture parlementaire en novembre dernier.
Parmi ceux qui ont lancé la campagne, figure Koray
Aydin, député de Trabzon pour le Parti Travailliste Nationaliste (MCP)
d'idéologie néo-fasciste.
EXTENSION DE LA TERREUR ANTI-KURDE
Les groupes d'extrême-droite, sous prétexte de
répondre aux actions armées des guérillas kurdes, ont lancé une
campagne de terreur contre les communautés kurdes dans les régions de
l'est et du nord de la Turquie. La croissante polarisation entre les
Turcs et les Kurdes est non seulement tolérée mais encouragée par
certaines autorités de l'Etat et par les médias.
Le 29 octobre, après les funérailles d'un soldat,
tué au cours d'un conflit armé entre les forces de sécurité turques et
les guérillas kurdes, célébrées dans l'enclave touristique d'Alanya,
dans le sud, une foule victime de la provocation marcha dans la ville
et faillit lyncher deux jeunes travailleurs de la province orientale de
Van.
L'incident se serait déclenché après que des
personnes inconnues du groupe aient fait courir le bruit que les deux
jeunes avaient déchiré un drapeau turc et avaient scandé des slogans
kurdes. Attaqués par près de 100 personnes, ils s'enfuirent pris de
panique.
La foule s'en prit alors a des magasins appartenant
à des Kurdes et s'attaquèrent avec la police.
Le même jour, une manifestation moins violente
défila dans la ville portuaire de Kusadasi, province d'Aydin. Là, alors
qu'ils assistaient aux funérailles d'un autre soldat tué, des
manifestants brûlèrent un drapeau kurde aux couleurs vert-jaune-rouge.
Ils défilèrent dans les rues de la ville en scandant
des slogans contre le PKK et les Kurdes, demandant à l'Etat de leur
fournir des armes pour combattre l'organisation kurde.
LE GLADIO TURC OUVRIT SES PORTES
Le Commandement des Forces Spéciales de
l'Armée turque, connu auparavant sous le nom de Département de Guerre
Spécial , fut présenté à la presse le 23 octobre 1992, sous son nouveau
nom. Ce département est connu dans l'opposition sous le nom
d'Organisation Contre-Guérilla, version turque du Gladio.
Le conférence de presse du Commandement des Forces
Spéciales arriva à un moment où se produisaient de nombreuses
accusations contre les forces spéciales. De nombreuses personnes ont
accusé ces forces d'effectuer des opérations contre-guérilla,
particulièrement dans le sud-est du pays.
Le Général Kemal Yilmaz, Commandant du CFS, déclara
que dans de nombreux pays démocratiques il existait des forces
similaires sous des noms comme, commandos SAS, unités Alpine, unités
Aéroportées et forces Delta.
En 1952, le CFS était organisé au sein du bureau du
Chef d'Etat-Major, sous le nom de Département de Guerre Spécial, suite
à une décision du gouvernement.
Le CFS opère conformément au concept de forces
spéciales. Ce concept stipule que les forces doivent opérer derrière
les forces ennemies, affaiblissant ses principales unités durant la
guerre, expliqua Yilmaz.
La fonction essentielle du CFS est de "soutenir les
opérations des Forces Armées Turques par ses activités de guerre
irrégulières en préparant des plans et en exécutant des activités
d'état d'alerte préventive pendant les périodes de paix. En temps de
guerre, le CFS est responsable de l'établissement de forces
irrégulières locales et de la direction et contrôle des forces soumises
aux directives du bureau du Chef d'Etat-Major."
Les unités du CFS se composent d'officiers et de
sous-officiers, qui tous sont soumis à trois ans et demi de formation
supplémentaire. Les unités sont également entraînées régulièrement dans
plusieurs pays membres de l'OTAN. Les commandos du CFS sont entraînés
avec les armes les plus perfectionnées du monde.
Des articles de presse récents ont émis la
possibilité de l'existence d'un lien entre les opérations
contre-guérilla présumées du CFS et l'assassinat de journalistes turcs
dans le Sud-est.
Le Général Yilmaz manifesta: "Qui a inventé le terme
contre-guérilla? Moi, je n'en sais rien. Nous n'utilisons pas ce terme
dans notre documentation." Tandis qu'il démentait les accusations
concernant une association du CFS à une opération secrète, il ajouta:
"Les membres du CFS sont des éléments qui ne se connaissent pas entre
eux mais qui sont prêts à accepter des ordres qu'ils ne recevront qu'au
moment d'une occupation du territoire. Ceux-ci agissent sous les ordres
du bureau du Gouverneur de la région en état d'urgence. Ce bureau est
responsable des opérations de sécurité dans la région du sud-est. Les
unités du CFS agissent dans le Sud-est uniquement en tant que force
potentielle."
Yilmaz fit savoir, qu'avant l'opération de Chypre en
1974, les forces spéciales furent envoyées sur l'île pour y organiser
une résistance turque et les aider à préserver leur sécurité.
"Les membres de l'unité savent qu'en temps de guerre
il devront agir au milieu de forces ennemies, mais en période de paix
ils ne savent pas quelles missions ils devront exécuter et sous quel
commandement ils agiront," précisa Yilmaz. "Il s'agit d'un plus pour la
sécurité des opérations de résistance dans une région occupée."
Yilmaz ajouta qu'on n'avait pas utilisé des unités
spéciales dans les coups-d'Etat militaires qui s'étaient produits en
Turquie. "Nous étions les seules unités qui n'ont pas été utilisées
durant l'opération militaire de 1980," précisa-t-il.
CAS DE TORTURES AU MOIS DE SEPTEMBRE
Le 1.9, à Istanbul, Ramazan Avci s'adressait à la
Fondation des Droits de l'Homme (TIHV) pour dénoncer les tortures
subies après son arrestation par la police le 14 août. Dans son
témoignage il expliqua que ses bourreaux lui avaient infligé des
électrochocs et lui avaient arraché les ongles.
Le 3.9, à Izmir, 34 personnes qui avaient été
arrêtées le 1er septembre pour avoir pris part à une manifestation,
affirmèrent une fois relâchés avoir été torturées au poste de police.
Le 4.9, le quotidien Özgür Gündem rapportait qu'un
détenu politique, Mahmut Muhammed, qui avait été blessé à la Prison de
Type E de Nevsehir pendant une descente des forces de sécurité, était
toujours privé de soins médicaux et sa vie était en danger.
Le 9.9, des 500 personnes arrêtées pendant
l'opération de Sirnak en août, 44 furent placées en détention en
envoyées à la Prison du Type E de Diyarbakir. A leur arrivée dans cette
prison, précisèrent-ils, tous les détenus furent torturés et obligés à
signer des dépositions formulées par le général Mete Sayar, le
commandant de brigade qui mit la ville en ruines. Selon eux, le paysan
Temel Ucar est mort sous l'effet de la torture.
Le 11.9, le jeune Hüseyin Karavar, arrêté le 31 août
1992 par la police à Urfa, déclarait après sa mise en liberté qu'il
avait subi des tortures aux postes de police d'Urfa et Siverek. "Ne
tenant nullement compte du fait que j'avais été opéré le 18 août,
expliqua Karavar, la police m'infligea des électrochocs et je suis
resté suspendu au plafond pendant neuf jours. Sous la contrainte de la
torture, j'ai dû signer une déclaration sans rapport aucun avec la
vérité".
Le 13.9, le correspondant à Adana de l'hebdomadaire
Mücadele, Ahmet Öztürk, déclarait avoir été torturé au quartier général
de la police pendant sa détention. Les traces de torture furent
certifiées par un médecin légiste.
Le 15.9, à Izmir, les forces de sécurité firent une
descente dans la Prison de Buca et blessèrent 58 prisonniers politiques
après un matraquage qui dura deux heures. 18 des prisonniers blessés
furent envoyés à l'hôpital. En outre, toutes les affaires personnelles
des détenus furent détruites. Suite à cet incident, 78 prisonniers
politiques se sont mis en grève de la faim.
Le 18.9, la police dispersait par la force des
parents des prisonniers politiques réunis devant la Prison de Buca.
Certains d'entre eux furent blessés.
Le 21.9, Amnesty International demandait au
gouvernement turc d'ordonner l'autopsie du cadavre de Temel Ucar,
torturé jusqu'à la mort après l'opération de Sirnak. Le quotidien Özgür
Gündem rapporte le récit de témoins oculaires qui affirment que sa
langue, ses yeux et ses testicules ont été sectionnés durant
l'interrogatoire.
Le 21.9, le réfugié politique Haydar Beltan, arrêté
en janvier 1992 alors qu'il rentrait d'un exil de 12 ans, était relâché
après une détention de huit mois. Il était accusé d'avoir commis un
meurtre à Mazgirt en 1988 et fut obligé de signer une déclaration sous
la contrainte de la torture où il admettait l'accusation. Mais, après
une enquête plus en profondeur, il a été démontré qu'en 1988 il se
trouvait à Paris et que l'accusation n'avait aucun fondement. Une fois
en liberté, Haydar fit savoir qu'il introduirait une demande en justice
et exigerait des comptes pour les tortures subies et les huit mois
passés en prison injustement.
Le 22.9, le représentant du HEP, Senanik Öner, qui
avait été arrêté en août, déclara après sa mise en liberté qu'il avait
été torturé pendant son interrogatoire, qui dura trente jours. Ses bras
et son nez étaient contusionnés et son tympan avait été endommagé par
la torture.
Le 23.9, à Istanbul, deux boulangers, Sedat Bahadir,
de 18 ans, et Abdurrahim Ugrulu, de 36, furent torturés pendant dix
heures en détention pour avoir dit qu'ils n'étaient pas turcs mais
kurdes.
Le 25.9, dans la ville de Genc, la province de
Bingöl, 30 personnes furent arrêtées au cours d'une descente de police
dans plusieurs maisons. Le même jour, deux paysans étaient arrêtés à
Tatvan et trois autres dans la ville de Diyarbakir.
ARRESTATIONS, JUGEMENTS, INTERDICTIONS
Le 1.9, une manifestation organisée par le SHP,
partenaire associé de la coalition gouvernementale, à l'occasion de la
Journée Mondiale de la Paix, fut interdite par le gouverneur.
Le 1.9, la police annonçait l'arrestation de sept
militants supposés du Dev-Sol au cours des opérations de ratissage
menées à Istanbul au mois d'août.
Le 1.9, à Izmir, 34 personnes furent arrêtés pour
avoir pris part à une manifestation de protestation contre l'opération
de Sirnak.
Le 2.9, à Sivas, la police arrêtait neuf militants
présumés du Dev-Sol.
Le 2.9, à Istanbul, la police arrêtait 32 personnes
au cours de la cérémonie d'ouverture de l'Association de Lutte contre
le Chômage et la Cherté.
Le 3.9, quinze personnes arrêtées dix jours
auparavant dans le district d'Alapli (province de Zonguldak) pour avoir
participé aux séances de formation d'une organisation illégale, étaient
remises en liberté.
Le 3.9, à Istanbul, un tribunal donnait l'ordre
d'arrêter huit femmes pour avoir pris part à une manifestation
convoquée le 31 août pour protester contre l'opération de Sirnak.
Le 3.9, à Adana, l'Association pour les Droits et
les Libertés de Cukurova fut fermée par le gouverneur pour avoir exercé
des activités politiques.
Le 4.9, le nouveau Syndicat de Tous les Travailleurs
de l'Energie (Tüm Enerji Sen) fut interdit par le gouverneur d'Istanbul
sous prétexte que les fonctionnaires publics ne peuvent être syndiqués.
Par ailleurs, le Ministère des Travaux Publics donna l'ordre
d'interdire la syndicalisations des fonctionnaires publics du secteur.
Le 6.9, les services de sécurité annonçaient
l'arrestation de 13 paysans du village d'Acarlar (province d'Hatay) et
de 22 personnes dans le district de Kiziltepe (province de Mardin),
pour avoir soutenu une organisation illégale.
Le 6.9, un total de dix hauts représentants de
différents syndicats furent mis en accusation à Ankara pour avoir
organisé des actes non autorisés dans cette ville en juillet dernier
pour protester contre l'interdiction de syndicalisation qui frappe les
fonctionnaires publics.
Le 7.9, dans la ville d'Hekimhan, le Dr Kaya
Ünsalan, président local du SHP, fut condamné à 20 mois de prison et à
verser une amende de 120.000 LT (20$) pour avoir affiché un poster
contre la guerre.
Le 7.9, Metin Dikme et Yasemin Okuyucu furent amenés
devant la CSE d'Istanbul pour avoir participé à des activités du
Dev-Sol. Chacun d'eux risque la peine capital en vertu de l'Article 146
du CPT.
Le 7.9 à Bursa, une manifestation en faveur des
droits syndicaux des fonctionnaires publics organisée par cinq
syndicats fut interdite par le gouverneur.
Le 8.9, à Ankara, huit étudiants universitaires
furent arrêtés pour avoir créé un bureau dans le but d'aider les
nouveaux étudiants avec les formalités d'inscription.
Le 8.9, à Istanbul, 13 personnes furent arrêtées
pour avoir entrepris des actes en faveur du PKK.
Le 8.9, à Van, cinq Kurdes qui portaient des
drapeaux kurdes aux couleurs rouge-jaune-vert furent arrêtés alors
qu'ils se dirigeaient à une cérémonie de circoncision.
Le 9.9, à Istanbul, la police annonçait
l'arrestation de cinq personnes appartenant à des organisations
illégales.
Le 9.9, dans les villes d'Elbistan et Afsin,
province de Maras, un total de 19 personnes furent arrêtées pour avoir
participé aux actions du Dev-Sol.
Le 9.9, s'ouvrait à la Cour Criminelle N_ 2 d'Adana
le procès contre 12 personnes accusées d'avoir mené des actions pour le
compte du PKK. Tous les défendeurs, qui risquent la peine capitale,
déclarèrent que leurs dépositions avaient été obtenues sous la
contrainte de la torture.
Le 9.9, six représentants syndicalistes furent
traduits devant la Cour Pénale N_ 2 d'Istanbul pour avoir pris la
parole lors de la Convention des Travailleurs, organisée par le Parti
Socialiste en mai de 1992 à Istanbul. Le président du DISK, Kemal
Nebioglu, et ses cinq camarades étaient accusés d'avoir enfreint
l'interdiction de faire des déclarations politiques qui pèse sur les
syndicats.
Le 10.9, à Bursa, sept membres présumés du Parti du
Peuple Révolutionnaire de Turquie (TDHP), furent arrêtés par la police.
Le 11.9, à Istanbul, la police arrêtait cinq
personnes accusées d'exercer des activités illégales. Le même jour, la
CSE d'Istanbul ordonnait l'arrestation de deux enfants accusés d'avoir
tenté de mettre le feu à un bus maritime.
Le 13.9, la police annonçait l'arrestation de dix
personnes à Bursa, Inegöl et Orhangazi pour avoir pris part aux
activités du Dev-Sol.
Le 13.9, la gendarmerie fit une descente dans le
village d'Ördek, province de Bitlis, et y arrêta quatre personnes pour
activités séparatistes.
Le 14.9, trois personnes accusées d'avoir commis un
meurtre politique furent amenées devant la Cour Criminelle N_ 1 de
Bakirköy à Istanbul. Chacune d'elles risque la peine capitale. Par
ailleurs, deux autres personnes seront jugées et risquent d'écoper de
la peine de mort pour avoir participé à des actions armées de l'Union
des Communistes Révolutionnaires de Turquie (TIKB).
Le 15.9, à Edirne, la police arrêtait dix personnes
au cours d'une opération de ratissage.
Le 15.9, dans la ville de Söke (province d'Aydin),
six militants présumés du Dev-Sol étaient arrêtés.
Le 16.9, le procureur public d'Ankara introduisait
une action en justice contre Dogu Perincek, président du défunt Parti
Socialiste pour les critiques adressées au Tribunal Constitutionnel
suite à la fermeture de son parti. Accusé d'avoir insulté la justice,
Perincek risque une peine de prison allant jusqu'à cinq ans.
Le 16.9, les forces de sécurité arrêtaient 20
paysans dans les villages du district de Bismil, province de Diyarbakir.
Le 16.9, à Istanbul, la police annonçait
l'arrestation de cinq militants présumés du Dev-Sol.
Le 17.9, à Adana, 12 militant présumés du PKK furent
arrêtés par la police.
Le 18.9, à Denizli, cinq personnes furent arrêtées
et accusées d'avoir pris part aux actions du Dev-Sol.
Le 18.9, à Gaziantep, huit personnes accusées
d'avoir fait de la propagande séparatiste pendant une cérémonie de
mariage furent placées en détention par un tribunal.
Le 19.9, à Istanbul, une soirée de commémoration en
l'honneur de l'activiste des droits de l'homme, Mme Didar Sensoy, morte
en 1987, fut interdite par le gouverneur. Le même jour, à Diyarbakir,
l'Association de la Culture Populaire (HKD) fut fermée pour une période
de quinze jours pour avoir occulté dans ses locaux des publications
interdites.
Le 19.9, 18 personnes auraient été arrêtées au cours
d'une série d'opérations de ratissage dans la région soumise à l'état
d'urgence.
Le 22.9, cinq membres du HEP furent arrêtés dans la
ville d'Ortaklar, province d'Aydin. Pendant ce temps, à Ergani,
province de Diyarbakir, la police arrêtait quatre personnes au cours
d'une cérémonie de mariage.
Le 22.9, à Izmir, près d'une centaine de personnes
qui participaient à une manifestation de protestation contre la
violence dans la Prison de Buca furent dispersées de force par la
police et 32 d'entre elles, y compris les représentants de l'IHD furent
arrêtées.
Le 23.9, à Izmir, la police arrêtait 7 militants
présumés du PKK.
Le 24.9, s'ouvrait à la CSE de Diyarbakir le procès
contre 171 personnes accusées d'avoir organisé une manifestation non
autorisée le 30 juin 1992 à Nusaybin. Chacune d'elles risque une peine
de prison de 8 ans.
Le 25.9, à Adana, la police arrêtait 12 militants
présumés du PKK.
Le 29.9, la police annonçait l'arrestation de 14
militants présumés du Dev-Sol à Istanbul.
Le 29.9, à Ankara, le procureur public introduisait
une action en justice contre 32 représentants de 15 syndicats de
fonctionnaires publics. Accusés d'avoir enfreint l'interdiction
d'organisation, chacun d'eux risque une peine de prison de trois ans.
Le 29.9, à Adana, la police fit une descente dans
plusieurs cafés dans les quartiers habités par les Kurdes, et arrêta
plus de 50 personnes.
ASSASSINATS POLITIQUES EN SEPTEMBRE
Le 1.9, une bande armée abattait trois paysans
kurdes, Sabri Kesen, Ali Dinler et Musa Onay dans le village de
Gülmese, province de Mardin. Le même jour, dans le district de
Kiziltepe, toujours dans la province de Mardin, un militant présumé du
Hezbollah, Murat Basaran, était abattu par des personnes non
identifiées.
Le 2.9, à Izmir, une équipe de police abattait un
garçon de 14 ans, Ibrahim Ilhan, alors qu'elle était à la poursuite
d'une personne recherchée.
Le 2.9, un groupe de protecteurs de village,
arrêtait un bus qui faisait la liaison entre la ville de Yüksekova et
celle de Van et tuait un Kurde de 23 ans, Hasan Alkan.
Le 3.9, pendant une opération dans la montagne de
Cudi, les forces militaires turques bombardaient les villages de
Caglayan et Hisar jusqu'à leur destruction. Une femme de 45 ans, Bedi
Özdemir fut tuée et deux paysans furent blessés. D'autre part, le
Ministre de l'Intérieur, Ismet Sezgin, rapportait également le
bombardement par les forces de sécurité des villages de Yogurtcular,
Balveren et Dagkonak, dans la province de Sirnak. Accusant la
population de ces villages de soutenir le PKK, le ministre ajouta: "Si
on entre dans un bain turc, il est impossible de ne pas transpirer!"
Le 4.9, un commando du Hezbollah tuait un
professeur, Ahmet Koyun, à Nusaybin.
Le 4.9, à Istanbul, Fikri Uzun, de 44 ans, était
abattu dans la rue par une équipe de police alors qu'elle poursuivait
une autre personne.
Le 5.9, dans le village de Yagmurdüsen (province
d'Agri), un pasteur de 14 ans, Fuat Keskin, fut abattu par une équipe
de gendarmerie. Environ 70 des animaux que gardait Keskin furent
également tués.
Le 7.9, la dépouille de Vedat Fidanci, enlevé le 24
août par des inconnus au village de Yolac, province de Diyarbakir, fut
retrouvé près du village de Yesilgül. Le médecin légiste certifia qu'il
était mort sous la torture. Pendant l'enlèvement de Fidanci, son père
et le membres de sa famille, Ahmet et Mehmet Fidanci avaient été
assassinés. Sa mère, Mevlude Fidanci, prétend que les meurtriers ont
agi pour le compte du Hezbollah.
Le 7.9, à Cizre, le cadavre du jeune de 15 ans Mesut
Öztürk, enlevé deux jours auparavant, fut retrouvé près du village de
Sulak. Selon les rapports, Fidanci a été étranglé par ses ravisseurs.
Le 7.9, à Agri, Reis Adiyaman, de 22 ans, était
abattu dans le village de Adimova.
Le 7.9, dans le village de Cimenli, province
d'Hakkari, les gendarmes ouvraient le feu sur un groupe de paysans
kurdes qui s'étaient rendus au poste pour introduire une plainte contre
le raid qu'avait subi leur village. Trois des paysans ont été blessés.
Le 11.9, dans la ville de Silvan, province de
Diyarbakir, Muzaffer Dogrul, de 23 ans, fut blessé par des tirs
provenant d'une voiture occupée par des inconnus.
Le 14.9, à Adana, la police annonçait que deux
jeunes, Erol Poyraz et Ali Sahin, avaient été abattus au cours d'une
escarmouche avec les forces de sécurité. Des témoins oculaires ont
cependant contredit la version de la police et précisé que les deux
jeunes ont été exécutés après avoir été appréhendés par la police alors
qu'ils distribuaient des tracts.
Le 14.6, l'enseignant Sirin Gökdelen fut abattu par
le Hezbollah dans la ville de Silvan, province de Diyarbakir.
Le 16.6, à Nusaybin, Semsettin Aytimur, de 41 ans,
fut abattu par des inconnus. Le meurtre fut attribué au Hezbollah.
Le 16.9, le Hezbollah abattait deux paysans, Sehmuz
Kaya et Ali Kaya dans le village d'Haliören, province de Diyarbakir.
Le 17.9, le Hezbollah abattait Medeni Aslan, de 27
ans, dans la ville de Silvan, province de Diyarbakir, et un directeur
de banque de 47 ans, Ahmet Arikan, dans la ville de Kiziltepe, province
de Mardin.
Le 19.9, le Hezbollah assassinait Ercan Buhar, de 21
ans, à Silvan, Halil Güleryüzlü, un travailleur de 35 ans et Selahattin
Kinis, de 45 ans, à Batman. De plus, deux personnes furent blessées par
le Hezbollah à Silvan.
Le 21.9, des personnes inconnues abattaient Mehmet
Can, de 59 ans, à Nusaybin, Dersim Tanis à Silvan et Mahmut Oguz à
Batman.
Le 22.9, le TIHV rapportait l'assassinat des
personnes suivantes par des tireurs inconnus: Eyup Ayas (27 ans) à
Viransehir, Halil Aslangiray (24) et Edip Kilinc (32) à Batman, Esref
Bebek (28) à Silvan.
Le 23.9, le TIHV rapportait l'assassinat des
personnes suivantes par des tireurs inconnus: le chauffeur Sami Isik à
Batman, Dersim Tanis (19) à Silvan, Ibrahim Karaslan (41) à Diyarbakir
et Ismet Demirci (43) à Ergani.
Le 24.9, le TIHV rapportait l'assassinat des
personnes suivantes par des tireurs inconnus: Cengiz Demir (22) à
Batman, Rauf Kirtay (33) à Silvan et Halil Katikci à Ceylanpinar.
Le 24.9, à Mersin, une équipe de police tuait le
jeune Recep Balta au cours d'un contrôle dans la rue.
Le 26.9, le TIHV rapportait l'assassinat des
personnes suivantes par des tireurs inconnus: Fevzi Demir à Batman,
Serif Kanat (35) à Cinar (Diyarbakir), Necdet Aslan (39) à Midyat,
Bedir Yildrim à Malazgirt.
Le 28.9, le cadavre de Fuat Deger, enlevé le 26
septembre fut retrouvé dans le village d'Arikli, province de Mardin.
Le 29.9, à Istanbul, deux femmes et un homme furent
abattus au cours d'une descente de police dans deux maison de deux
quartiers différents.
Le 30.9, à Istanbul, un agent de police tuait Bülent
Cakmak, de 24 ans, alors qu'il se trouvait sur son balcon.
PERSECUTION DES MEDIAS
Le 2.9, le Procureur de la Sûreté de l'Etat d'Ankara
introduisait une action en justice contre le poète Adnan Yücel en
raison de son livre Les Enfants du Feu et du Soleil. Accusé de
propagande séparatiste, il risque une peine de prison de neuf ans.
Le 2.9, le N° 46 de l'hebdomadaire Yeni Ülke fut
confisqué par décision de la Cour de la Sûreté de l'Etat d'Istanbul en
raison d'une interview du leader du PKK Öcalan et d'un article de
Serhat Bucak sur l'opération de Sirnak.
Le 2.9, deux correspondants du quotidien Özgür
Gündem, Mustafa Cetinkaya et Emine Ince, furent arrêtés alors qu'ils
couvraient la cérémonie d'ouverture de l'Association pour la Lutte
contre le Chômage et la Cherté.
Le 8.9, les cérémonies organisées pour commémorer le
cinéaste Yilmaz Güney, lauréat à Cannes et mort en exil, furent
interdites par le Conseil d'Administration de la Police d'Istanbul.
Le 8.9, le N° 10 de l'hebdomadaire Mücadele fut
confisqué par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
Le 9.9, le correspondant à Cukurca du journal Özgür
Gündem, Saban Parlak, qui avait été arrêté alors qu'il couvrait des
incidents survenus à Cukurca le 25 août, fut placé en détention par un
tribunal.
Le 12.9, un poster produit par le Parti Socialiste
Uni (SBP) pour le 12e anniversaire de coup d'état du 12 septembre 1980
fut interdit par le gouverneur d'Istanbul.
Le 14.9, le N°11 de l'hebdomadaire Mücadele et le N°
73 du bimensuel Emegin Bayragi furent confisqués par la CSE d'Istanbul
pour propagande séparatiste.
Le 15.9, le N° 48 de l'hebdomadaire Yeni Ülke fut
confisqué pour propagande séparatiste.
Le 16.9, le N° 4 de la revue bilingue (kurde et
turc) Serketin fut confisqué par la CSE d'Istanbul pour propagande
séparatiste.
Le 18.9, les bureaux d'Izmir du quotidien Özgür
Gündem et de deux journaux, Özgür Halk et Newroz, furent fouillés par
la police. Le même jour, les bureaux de Diyarbakir des deux derniers
subirent également une descente de police et quatre personnes y furent
arrêtées.
Le 20.9, les éditions du 19 et du 20 septembre du
quotidien Özgür Gündem furent confisquées par la CSE d'Istanbul en
raison de la publication de plusieurs articles sur la torture dans la
région soumise à l'état d'urgence.
Le 22.9, le quotidien Özgür Gündem fut confisqué par
la CSE d'Istanbul pour avoir publié une déclaration du leader du PKK
Öcalan à la mémoire du journaliste assassiné Musa Anter. Par ailleurs,
le N_ 23 du mensuel Özgür Halk fut confisqué par la même cour pour
propagande séparatiste.
Le 25.9, le N° 3 du mensuel Iscinin Yolu et le N° 15
du mensuel Odak furent confisqués par la CSE d'Istanbul pour propagande
séparatiste.
Le 26.9, à Gaziantep, Abdullah Sabri Kocaman et
Mümtaz Sahin, respectivement rédacteur en chef et journaliste du
journal Dogus, furent tous deux condamnés à 3 mois et 15 jours de
prison pour avoir critiqué une sentence d'un tribunal.
Le 28.9, les nouvelles éditions des hebdomadaires
Gercek et Mücadele et le bimensuel Emegin Bayragi étaient confisquées
par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste et pour avoir fait
l'éloge de certaines organisations illégales.
Le 29.9, la Cour de la Sûreté de l'Etat d'Istanbul
ouvrait un procès contre 18 journalistes pour avoir publié dans leurs
journaux un texte commun contre l'Offensive du Printemps menée par les
forces de sécurité. Nazim Taban (Emegin Bayragi), Seyit Nusret Öztürk
(Ekimler), Salih Bal (Medya Günesi), Mehmet Cangi (Devrimci Mücadele),
Erdal Cinar (Kurtulus), Haydar Üc (Parti Yolunda), Zekeriya Özdinc
(Barikat), Asli Günes (Hedef), Ertugrul Karatas (Yeni Demokrasi), Naile
Tuncer (Devrimci Proletarya), Özer Degistirici (Direnis), Süleyman
Altun (Özgür Halk), Zeynep Yengil (Haziran), Fatma Karabacak (Newroz),
Sadik Gülec (Özgürlük Dünyasi), Fethi Özdemir (Komün) et Garip Töre
(Emek) sont accusés de séparatisme et chacun d'eux risque une peine de
prison de cinq ans.
Le 30.9, le N° 50 de l'hebdomadaire Yeni Ülke et le
N° 15 du bimensuel Devrimci Proletarya furent confisqués par la CSE
d'Istanbul pour propagande séparatiste. Le nombre d'éditions
confisquées de cet hebdomadaire s'élève donc à 41.
LA REOUVERTURE DU SHP EBRANLE LA COALITION
La réouverture du Parti Républicain du Peuple (CHP)
a placé la coalition DYP-SHP dans une situation critique. La rapide
perte pour le Parti Populiste Social Démocrate (SHP) et le Parti
Démocratique de Gauche (DSP) de parlementaires et de membres au profit
du CHP provoqua un changement radical de l'équilibre politique qui
laissa la coalition au pouvoir avec une majorité de trois sièges sur
450 au Parlement.
Au cours de la première convention du CHP après sa
réouverture, le 9 septembre 1992, l'ancien secrétaire, Général Deniz
Baykal fut élu président, remportant les deux tiers des votes sur
l'autre candidat, Erol Tuncer. Cette large victoire a fait de lui le 4e
président du premier parti politique de la République turque, fondé par
Atatürk et dirigé ensuite par Ismet Inönü et Bülent Ecevit.
Erdal Inönü, vice premier ministre et leader du SHP,
donna son soutien à Erol Tuncer, candidat qui rendrait possible une
fusion entre le CHP et le SHP. Cependant, Baykal, qui avait vainement
tenté de déloger Inönü comme leader du SHP, remporta la victoire en
affirmant sa position contre la fusion au profit d'une renaissance du
CHP.
Le CHP fut interdit en 1981 par la junte militaire,
ainsi que tous les autres partis, et fut à nouveau ouvert récemment
après que le gouvernement ait approuvé une loi autorisant le
rétablissement de tous les partis fermés par les militaires.
Après la réouverture du CHP, le mouvement
socio-démocrate turc s'est divisé en trois partis.
Des 450 sièges du Parlement, les trois partis
socio-démocrates n'en détiennent que 76. Le SHP en a 52, le CHP, 21 et
le DSP 3. Le SHP, malgré sa participation au gouvernement, a perdu 37
parlementaires en un an. En raison de la répression menée contre la
population kurde, 18 députés avaient déjà quitté le SHP et avaient
rejoint le Parti Travailliste du Peuple (HEP).
Pour ce qui est des partis de droite, leurs députés
au Parlement à la fin du mois d'octobre étaient répartis comme suit:
Le Parti de la Juste Voie (DYP) 178, le Parti de la
Mère Patrie (ANAP) 112, le Parti du Bien-être (RP) 40, le Parti
Nationaliste du Travail (MCP) 13, et le Parti pour l'Union et la Paix
(BBP) 3.
Comme les partis politiques fermés sont maintenant
autorisés à reprendre leurs activités, la Turquie assiste à
l'établissement ou rétablissement d'une multitude de nouvelles
formations -39 au total. Selon le Bureau d'Enregistrement des Partis
Politiques, 39 nouveaux partis ont été fondés, et 23 d'entre eux ont
été fermés depuis le début du rétablissement du système parlementaire
en 1983. Des 16 partis ouverts légalement, mais pas nécessairement
actifs d'un point de vue politique, seuls le DYP, l'ANAP, le SHP, le
RP, le DSP, le MCP, le HEP, le Parti Réformiste Démocratique (IDP) et
le Parti Ouvrier (IP) réunissent les qualifications politiques pour
participer aux élections.
UN MISSILE AMERICAIN A TUE DE MARINS TURCS
Le 1 octobre, un porte-avions américain envoyait un
missile sur un destroyer turc au cours d'un exercice de l'OTAN dans la
Mer Egée, faisant exploser le navire et causant la mort de cinq marins,
dont le commandant du navire.
Les autorités américaines déclarèrent que le
porte-avions USS Saratoga avait lancé par accident deux missiles "Sea
Sparrow" et avait touché le destroyer turc Muavenet. L'incident s'est
produit à 130 kilomètres à l'ouest d'Izmir au cours de l'exercice de
l'OTAN "Display Determination '92."
Cependant, l'incident déclencha un tumulte dans la
presse turque. Même si un porte-parole de l'OTAN déclara qu'il était
trop tôt pour déterminer s'il fallait déplorer un erreur humaine, on
pouvait lire en première page des journaux des titres comme "Stupide
Johnny" au Milliyet, "Ce ne peut pas être un accident!" au Sabah, "Les
E.U. devraient fournir une explication" au Tercüman, "Le meurtrier
Saratoga tue cinq martyrs" au Cumhuriyet.
Le journal Hürriyet attira l'attention sur le fait
qu'il faut enlever quatre verrouillages de sécurité avant de pouvoir
lancer un tel missile, et fit remarquer à quel point il était dangereux
que les Américains aient les systèmes de leurs armes en position de tir
immédiat durant les exercices des alliés.
L'islamiste Necmeddin Erbakan, leader du RP, demanda
que soient contrôlés les antécédents ethniques des responsables de la
chambre des missiles du porte-avions américain. "Ils pourraient être
d'origine arménienne ou grecque," ajouta-t-il.
INDEXE DE LA 16ème ANNEE DES BULLETINS INFO-TÜRK
NOVEMBRE 1991, N° 181:
Une coalition DYP-SHP au pouvoir • Le gouvernement a
obtenu le vote de confiance. Va-t-il tenir ses promesses? • Attaques
scandaleuses contre deux députés kurdes • Objectifs de la coalition
gouvernementale • Ensemble de mesures démocratiques • Quel choix: le
dialogue ou la guerre? • Allergie contre les trois couleurs kurdes • Le
terrorisme d'état va-t-il continuer? • Fermeture du parti socialiste? •
Le supplice sans fin de Besikci • Lourdes sentences contre le Dev-Sol •
Procès contre l'IHD • Terrorisme d'état dans l'ère nouvelle •
Poursuites post-électorales contre les médias • Le Parlement européen
condamne l'Opération anti-kurde
DECEMBRE 1991, N° 182:
Agenda 1992 pour la démocratie en Turquie • La
terreur d'état au Kurdistan: Tirs de l'Armée sur des civils • D'autres
victimes de la terreur en décembre • Accentuation de la pression sur
les députés kurdes • Le rapport d'Helsinki Watch sur les décès suspects
• Modifications proposées par les juristes • La peine de mort persiste
• Pressions contre les médias en décembre • Bastürk, leader du DISK,
nous a quitté • Les organisations des droits de l'homme en Turquie
JANVIER 1992, N° 183:
Torture d'enfants en Turquie • Démocratisation! Des
partis sont interdits; arrestations, tortures et chasses à l'homme se
poursuivent • Terrorisme d'état en janvier • Le procès de la
journaliste Teztel • D'autres persécutions contre les médias
FEVRIER 1992, N° 184:
Un rapport européen sur la Turquie • Les députés
turcs ont voté contre les droits des minorités • Restrictions aux
droits de l'enfant
MARS 1992, N° 185:
Le syndrome du printemps • Assassinat de
journalistes kurdes • Violation des droits de l'homme en 100 jours • Le
SHP critiqué par les députés kurdes • Dicle et Zana démissionnent du
SHP • Le soutien des Etats-Unis à la campagne anti-PKK • Avalanches
dans la zone kurde • La police s'attaque aux journalistes • Terrorisme
d'état en février • Une chasse à l'homme incessante • Nouvelles
confirmations de torture • Rapport américain sur la torture en Turquie
• Mort suspecte d'un coordinateur de télévision • Poursuites contre les
médias en février • Rétablissement de la citoyenneté turque • Le procès
du TBKP à Strasbourg • L'Arménie inquiète par les manœuvres turques •
Ouverture d'Ankara à l'Asie centrale
AVRIL 1992, N° 186:
Carnage au Kurdistan • Un rapport du SHP contredit
le gouvernement • Bombardement turc des villages kurdes • Soutien
américain aux opérations turques • Collaboration entre la police et le
Hezbollah • L'état d'urgence prolongé • Plus de soutien au gouvernement
• Les députés kurdes démissionnent du SHP • Discrimination envers les
prisonniers kurdes • Les innocentes demandes de Kurdes • Les journaux
kurdes obligés de fermer • Un journaliste tué par les militaires •
Tension germano-turque après le Newroz • Terrorisme d'état en mars •
Soutien du gouvernement à un parti fasciste • Poursuites contre les
médias en mars • Désastre dans une mine de charbon • Terreur policière
à l'université Bosphore • Tremblement de terre à Erzincan • Le week-end
turco-kurde à Bruxelles
MAI 1992, N° 187:
Deux rapports du Parlement européen relatifs à la
Turquie
JUIN 1992, N° 188:
Le 6e mois de "démocratisation" • Les Loups Gris
sont arrivés au pouvoir en Azerbaidjan • Attaques aériennes dans le
Kurdistan • 22 députés kurdes risquent la peine capitale • 290
intellectuels poursuivis en raison d'une pétition auprès de l'ONU • Un
journaliste kurde assassiné • Besikci condamné à payer une amende de
130.000$ • L'enseigne de l'Institut kurde enlevée par la police • Un
journaliste emprisonné pour avoir critiqué l'armée • Les célébrations
du 1er mai et les grèves sont toujours interdites • Des tests de
virginité poussèrent deux filles au suicide • Deux mois du terrorisme
d'état • Deux mois de poursuites contre les médias • Le Parlement
européen condamne les attaques turques dans le Kurdistan • Le rapport
d'Amnesty International • Mandela rejeta le prix de la paix Atatürk
JUILLET-AOUT 1992, N° 189-190:
Sombre panorama pour les droits de l'homme •
Assassinats de journalistes • Les activistes des droits de l'homme
déçus • Prolongement de l'état d'urgence • Özal opposa son veto à la
réforme judiciaire • Proscription du parti socialiste • Assassinats
d'activistes des droits de l'homme • Les forces de sécurité responsable
du bain de sang du Newroz • Arrestations et tortures • Perquisitions
dans les locaux de l'IHD • Terreur d'état en juin et juillet •
Pressions sur les médias en juin et juillet
SEPTEMBRE 1992, N°191:
Sirnak ruinée par l'Etat • Assassinat d'un
journaliste kurde de 75 ans • Suspension d'une grève • Suspension des
réformes judiciaires • Le président de la Cour de cassation favorise le
terrorisme d'état • Le HEP jugé par la Cour Constitutionnelle • La
Turquie accusée de torture • Des médecins complices de la torture •
Terrorisme d'état en août • Pas de progrès dans les relations
Turquie-CE • La Turquie attaque le Parlement européen • Le Conseil de
l'Europe critique la Turquie • Les parlementaires condamnent la Turquie
• Les généraux turcs en Asie centrale • Coopération entre la Turquie et
les Nazis • Persécution des médias en août • Réactions contre les
assassinats
OCTOBRE 1992, N° 192:
La complicité Peshmergas-Armée turque: Trahison...
Anéantissement... • Le gouvernement a choisi la solution militaire •
Congrès du HEP pour un dialogue avec le PKK • 12 délégués du HEP
arrêtés • Extension de la terreur anti-kurde • Le Gladio turc ouvrit
ses portes • Tortures, Arrestations, Procès, Interdictions en Septembre
• Assassinats politiques • La persécution des médias • La réouverture
du SHP ébranle la coalition • Un missile américain a tué des marins
turcs