INFO-TURK

53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
 Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
E-mail:  editor@info-turk.be
 Chief Editor /Rédacteur en chef: Dogan Özgüden - Responsible editor/Editrice responsable: Inci Tugsavul
 
 

27e Année - N°293

Janvier/January 2003
 

Moyen-Orient et Guerre / Middle East and War
 

L'Armée exige que le Parlement
engage la Turquie dans la guerre
 

Le gouvernement va convoquer prochainement son Parlement sur l'Irak
Renforcement de la sécurité des étrangers en Turquie
L'armée turque mobilise sa 2ème Armée à la frontière irakienne
La Turquie veut des missiles de l'Otan pour se défendre contre l'Irak
La Turquie autorise le passage de soldats américains vers l'Irak
Ankara et Washington auraient conclu un accord militaire de principe
USA offriraient 4 mds USD compensations à la Turquie en cas de guerre
Préparatifs militaires à la frontière du Kurdistan irakien et de la Turquie
Un forum turc dénonce avec virulence les menaces de guerre et les USA
Fin des inspections américaines de bases turques
Plus de 20 manifestants pacifistes arrêtés en Turquie
La Turquie et cinq pays du Moyen-Orient ont adopté une ligne favorable à Washington
Manifestations de protestation en marge de la réunion d'Istanbul
Le chef du parlement turc refuse une invitation de l'ambassadeur américain
Manifestations en Turquie contre une guerre en Irak
Deux délégués de l'opposition refoulés par la Turquie, selon un ministre kurde
Irak: Ankara pourrait autoriser le passage de 15.000 soldats américains
Saddam Hussein adresse trois messages aux dirigeants turcs
Un membre d'une délégation turque veut rester comme "bouclier humain" en Irak
Manifestations en Turquie contre une opération des Etats-Unis en Irak
Ankara tiraillé entre alliance militaire et opinion publique
L'Irak dénonce l'extension du mandat des forces américaines
Un jeune étudiant turc se propose de jouer les "boucliers humains" en Irak
La Turquie a ouvert son espace aérien aux avions espions américains U2
Turkey has doubled presence to 12,000 troops in Southern Kurdistan
Turkey says studying historic claims to N.Iraq oil
Gul laisse entendre que la Turquie laissera Washington utiliser ses bases
La Turquie déploie de nouveaux chars dans le nord de l'Irak
Neuf  Turcs sur dix sont contre une guerre en Irak, selon un sondage

Forces armées / Armed Forces

Les militaires responsables de la catastrophe aérienne à Diyarbakir
L'armée turque se déclare contre le plan de paix à Chypre
Papandréou demande aux militaires turcs d'abandonner leurs "stéréotypes"
Ankara et son armée doivent résoudre leur différends sur Chypre (Cléridès)
L'attaque du chef de l'armée contre le gouvernement
Les généraux turcs contre la volonté pacifique des chypriotes turcs

Politique intérieure/Interior Policy

Rejet du recours pour l'annulation des élections législatives
Le Parlement turc adopte de nouvelles réformes pro-européennes
Erdogan reconduit à la tête du parti au pouvoir en Turquie
Erdogan écarté par la justice de la direction du parti au pouvoir
L'opposition turque appelle à la démission du ministre des Finances
Démission du chef d'une commission parlementaire accusé d'intégrisme
Nouvel amendement pour permettre à Erdogan de devenir Premier ministre

Le Terrorisme de l'Etat/State Terrorism
 

La 104e victime de la grève de la faim: la 7ème lors du pouvoir islamiste
Inmate families protest F-type prisons
Une affaire judiciaire sur fond de grèves de la faim à Istanbul
La Turquie a signé le protocole sur l'abolition de la peine de mort
HRW 2003 Turkey Report on Human Rights
FIDH Says Torture Still Rife in Turkey
Human rights violations in brief

Pression sur les médias/Pressure on the Media

Le procès contre Özgüden dans le rapport du Conseil de l'Europe
La lettre du ministre belge Michel concernant le procès d'Özgüden
L'ancien chef d'état-major des armées turques perd son procès contre RSF
Deux journaux turcs se disputent le même nom
Un journaliste turc enlevé et battu à Moscou
Violations of thought freedom in brief

Kurdish Question/Question kurde

Kurds threaten retaliation if Turkey continues aggression
Des Kurdes en grève de la faim à Strasbourg pour la libération d'Ocalan
Un soldat turc tué dans une attaque sur une caserne dans le sud-est du pays
Manifestation de soutien à Ocalan : 22 interpellations
Douze militants kurdes tués dans des affrontements avec l'armée turque
Affrontement avec des militants kurdes: un soldat turc tué et cinq blessés
Le KADEK menace de désobéissance si la détention d'Ocalan ne s'améliore pas
Séjour clandestin d'Ocalan à Athènes: report du procès des 13 accusés
La défense d'Ocalan réclame de meilleures conditions de détention
Interpellations de manifestants pro-kurdes à Diyarbakir pour le Nouvel an
Kurdish Question in Brief

Affaires religieuses/Religious Affairs

Universités: Le gouvernement fait marche arrière sur le port du voile
Le "Calife de Cologne", Metin Kaplan, placé sous écrou extraditionnel
La direction des Affaires religieuses refuse le sacrifice d'autruches

Socio-économique/Socio-economic

Le FMI confirme la poursuite des discussions avec Ankara
Le déficit de la balance commerciale s'est aggravé l'an dernier en Turquie
Un mort, cinq blessés dans un tremblement de terre en Turquie
Dompter l'inflation, figure imposée à la Turquie pour rejoindre l'UE
Le Bosphore, un détroit embouteillé, menacé d'accidents
Les données personnelles de 70 millions de Turcs bientôt sur ordinateurs
La Banque Mondiale exhorte Ankara aux réformes face au risque de guerre
Face aux listes d'attente, le patient anglais s'est fait opérer en Turquie
Quelque 13,2 millions de touristes étrangers ont visité la Turquie en 2002
La Berd va promouvoir l'Europe de l'Est et l'Asie centrale en Turquie
La Turquie annonce un programme ambitieux de privatisations
Ankara veut réduire les dépenses publiques et augmenter les revenus
Inflation de 1,6% en décembre, 29,7% pour 2002, en dessous des prévisions
Plus d'une femme sur deux battue en Turquie, selon une étude

Relations avec l'Ouest/Relations with the West

German Foundations on Trial
Ankara vise à remplir les critères de Copenhague d'ici à la fin 2003
La Turquie entreprend de réformer son système judiciaire encombré
Recep Erdogan plaide à Davos pour l'entrée de la Turquie dans l'UE
La Turquie "a encore beaucoup de pain sur la planche" (Verheugen)
Le primat de l'Eglise grecque rejette l'entrée de la Turquie dans l'UE
La Turquie est ancrée en Europe depuis le XVIe siècle: Costas Simitis
La majorité du principal groupe au PE opposée à une adhésion d'Ankara

Relations avec Chypre et la Grèce/Relations with Cyprus and Greece

Négociations à Chypre: les Grecs disent non aux Turcs, selon ces derniers
La Grèce souhaite des négociations avec Ankara sur la sécurité de Chypre
Rauf Denktash accuse Erdogan d'exercer des pressions
La reprise des négociations Denktash-Clérides à Chypre
Gül soutient Rauf Denktash!
Un responsable turc exhorte les Chypriotes-turcs à soutenir Denktash
Les Chypriotes-turcs manifestent pour la réunification de l'île
Record de violations aériennes turques en Egée en 2002, selon la Grèce
Un accord doit tenir compte des intérêts de la Turquie (présidence turque)
Erdogan met en garde Denktash contre l'absence d'un accord d'ici février

Relations régionales/Regional Relations

Kotcharian appelle la Turquie à ne pas se mêler du Karabakh
Accord de coopération militaire entre la Turquie et l'Afghanistan
Le projet de gazoduc Caspienne-Turquie sera réalisé (Erdogan)
Erdogan cherche à renforcer les liens énergétiques turco-turkmènes

*

Moyen-Orient et Guerre / Middle East and War
 

L'Armée exige que le Parlement engage la Turquie dans la guerre

Le Conseil de Sécurité Nationale turc (MGK) a "demandé" vendredi que le gouvernement convoque le Parlement pour décider de l'attitude de la Turquie dans l'éventuallité d'une intervention armée en Irak, ont annoncé les télévisions turques.

La date à laquelle le Parlement turc pourrait être convoqué n'a pas été précisée. Le MGK, présidé par le chef de l'Etat, réunit les responsables de l'Etat-major et les principaux ministres du gouvernement.

En raison des vacances de l'Aïd el Kebir qui débutent dans huit jours, cette réunion pourrait avoir lieu au cours de la semaine prochaine.

Cette "recommandation" était attendue, la tenue du MGK intervenant mensuellement, et, dans le cas présent, au lendemain d'un rapport de l'Onu sur l'armement irakien peu optimiste quant à une issue pacifique de la crise opposant Washington et Bagdad.

Au terme d'une réunion de six heures et demie, le MGK a recommandé que le Parlement turc prenne les mesures nécessaires pour "protéger les intérêts nationaux" et rendre "effective une action militaire", "si nécessaire", selon le communiqué du MGK cité par l'agence Anatolie.

Cette option vise à "faire face à des évènements non souhaités", au-delà de la recherche d'une "solution pacifique" toujours prioritaire, et "dans le cadre du droit international", a ajouté le communiqué.

Le communiqué du MGK rappelle cependant "l'importance pour les dirigeants de l'Irak de montrer sans perdre de temps une coopération active avec les inspecteurs de l'Onu", et la "nécessité de se conformer à la résolution 1441" du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La Turquie, principal allié régional des Etats-Unis, est opposée à une intervention militaire américaine contre Bagdad, et a jusque là réservé sa réponse aux demandes de Washington de faire transiter ses troupes par son territoire, voire de profiter de certaines infrastructure pour se déployer.

Washington voudrait utiliser huit aérodromes militaires ainsi que deux ports sur la Méditerranée, qui ont tous été inspectés jusqu'à la semaine dernière par des experts américains, mais la Turquie n'a pas donné son feu vert, lié à une décision du Parlement.

Le ministre turc des Affaires étrangères Yasar Yakis a en tous cas clairement prévenu jeudi que son pays "n'entrera pas en Irak du nord pour se battre (...), mais que pour des missions humanitaires".

Ankara, qui stationne déjà plusieurs milliers d'homme dans le nord de l'Irak, entend stopper au-delà de sa frontière un éventuel flux de réfugiés kurdes et installer des camps dans une zone-tampon de plusieurs dizaines de kilomètres de profondeur.

La Turquie a notamment annoncé qu'elle exigeait une seconde résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant une action armée contre le régime de Saddam Hussein avant de se prononcer.

Seul membre musulman de l'Otan, la Turquie partage une frontière de 330 kilomètres avec l'Irak, dont le nord est contrôlé depuis la fin de la guerre du Golfe par des factions kurdes opposées au régime de Bagdad.
 La Turquie, tout juste sortie de 15 ans d'une rébellion séparatiste kurde qui a fait quelque 36.500 victimes, craint que la déstabilisation de la région ne soit propice à la création d'un état kurde indépendant à sa porte, et ne donne l'exemple à ses propres opposants kurdes.

La population turque est très majoritairement opposée à une participation d'Ankara à une guerre contre le voisin irakien, et les responsables du Parlement ont à plusieurs reprises estimé "peu probable" un vote dans ce sens.

Mais les observateurs estiment que la Turquie ne peut guère refuser son aide à l'administration américaine, qui soutient Ankara auprès des bailleurs de fonds pour surmonter ses difficultés financières autant que pour son intégration de l'Union Européenne. (AFP, 31 janvier 2003)
 

Renforcement de la sécurité des étrangers en Turquie

La direction générale de la Sûreté turque va renforcer "au plus haut niveau" la sécurité de "points sensibles" dans le pays, notamment ceux où sont présents des étrangers, dans la perspective d'un conflit en Irak, a rapporté vendredi l'agence Anatolie.

Dans une circulaire adressée aux 81 provinces du pays, la direction de la Sûreté recommande une "protection au plus haut niveau" dans le cadre de "préparatifs à une possible opération américaine en Irak", selon Anatolie.

Ce document demande à tous les gouverneurs de prendre des mesures de sécurité où se trouvent "ambassades, consulats, représentations étrangères, entreprises étrangères et habitations d'étrangers résidents", selon l'agence de presse.

Pour la seule capitale, Ankara, ces mesures concernent pas moins de 4.000 "points sensibles" et demandent la mobilisation de 2.000 hommes, selon Anatolie.

Les sections "lutte antiterroriste", "étrangers" et "renseignements" de la direction de la Sûreté surveillent de près les activités des étrangers suspects, rapporte Anatolie. (AFP, 31 janvier 2003)
 

L'armée turque mobilise sa 2ème Armée à la frontière irakienne

L'armée turque dépêche renforts et munitions à sa frontière avec l'Irak alors que, selon la presse de jeudi, des spécialistes américains du génie pourraient prochainement équiper des aérodromes du sud-est du pays en vue d'une possible guerre contre Bagdad.

L'état-major turc a annoncé mercredi l'envoi d'équipements supplémentaires à la 2ème Armée, basée dans le sud-est, affirmant qu'il s'agissait d'une "mesure de précaution" qui ne doit pas être perçue comme une menace contre l'Irak.

Le gouvernement et le parlement turcs ne se sont toujours pas prononcés sur une éventuelle participation à une opération américaine pour désarmer le régime de Saddam Hussein.

"La guerre à notre porte", proclamait toutefois jeudi le quotidien islamiste Zaman, tandis que plusieurs journaux faisaient état de l'envoi de renforts dans le sud-est où les unités militaires, aujourd'hui à 70% de leurs effectifs, doivent être mises sur le pied de guerre.

La Turquie, seul membre musulman de l'Otan, partage une frontière de 330 kilomètres avec l'Irak, dont le nord est contrôlé depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991 par des factions kurdes opposées au régime de Bagdad.

Plusieurs milliers de soldats turcs sont également déployés, depuis plusieurs années, dans le nord de l'Irak, et des soldats américains les ont récemment rejoints, selon le commandant en chef des forces américaines, le général Richard Myers.

Zamam publiait jeudi en première page une photo montrant des camions militaires passant de Turquie en Irak. Selon le photographe, quelque 110 camions ont ainsi traversé mardi le poste frontière d'Harbur.

Le quotidien Radikal annonçait pour sa part que des spécialistes américains et turcs du génie pourraient très prochainement entamer des travaux pour renforcer les capacités des aéroports militaires de Diyarbakir et Batman, dans le sud-est du pays.

Quelque 150 spécialistes militaires américains ont récemment visité plusieurs ports et aéroports turcs, dont Diyarbakir et Batman, pour évaluer leurs capacités en cas de guerre contre l'Irak.

La Turquie ne s'est toujours pas prononcée sur les demandes d'assistance américaine à une éventuelle opération militaire, mais le parlement pourrait débattre de la question la semaine prochaine, selon les observateurs.

Le Conseil national de sécurité (MGK), qui regroupe les principaux dirigeants militaires et civils du pays, devait se réunir vendredi pour examiner les demandes américaines.

"Cette semaine est très importante (...) Après cette semaine, après la réunion du MGK, nous aurons un résultat", a estimé le dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, dans une interview à la télévision NTV.

Les dirigeants du parti de la Justice et du Développment (AKP) devaient se réunir ce weekend pour discuter de la situation.

Selon le journal Hurriyet, le MGK examinerait plusieurs options, allant d'une participation militaire active aux côtés de plusieurs milliers de soldats américains dans le nord de l'Irak à un soutien très limité, autorisant les Américains à utiliser une seule base aérienne à Incirlik, dans le sud du pays.

Incirlik abrite déjà une cinquantaine d'avions américains et britanniques qui patrouillent la zone d'interdiction aérienne du nord de l'Irak.

Le gouvernement turc a clairement indiqué qu'il souhaite un feu vert du Conseil de sécurité de l'Onu à une éventuelle action militaire avant de se prononcer sur sa propre participation.

L'opinion publique turque est résolument hostile à une guerre et les autorités du pays redoutent qu'un conflit ne débouche sur un éclatement de l'Irak et n'affaiblisse sa propre économie. (AFP, 30 janvier 2003)
 

La Turquie veut des missiles de l'Otan pour se défendre contre l'Irak

La Turquie souhaite que l'Otan déploie des batteries anti-missiles Patriot sur son territoire pour se défendre contre une éventuelle attaque par des missiles irakiens, a affirmé mercredi le ministère turc des Affaires étrangères.

Selon des sources diplomatiques à l'Otan, les mesures envisagées comprennent un déploiement de missiles anti-missiles Patriot dans le sud de la Turquie, un renforcement de la surveillance aérienne au moyen d'avions radar Awacs et un renforcement de la présence navale de l'Otan en Méditerranée.

Les Etats-Unis ont soumis aux autres membres de l'Otan des propositions pour la prise de "mesures prudentes de dissuasion" pour protéger la Turquie contre une éventuelle attaque irakienne.

"Une partie importante des mesures de sécurité envisagées par ces propositions ont trait au soutien des mesures défensives de la Turquie", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yusuf Buluc lors d'une conférence de presse.

"La Turquie est en faveur de ces propositions" d'aide, a-t-il ajouté.

Selon les Britanniques, le régime irakien de Saddam Hussein, accusé de détenir des armes de destruction massive, dispose de missiles capables d'atteindre un bon tiers de la Turquie et de frapper nombre de villes dans l'est et le sud du pays.

Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a affirmé cette semaine à la télévision canadienne que l'Irak riposterait "contre les troupes américaines, d'où que soit lancée leur agression contre l'Irak".

La Turquie n'a pas encore pris de décision concernant un éventuel appui à une intervention militaire américaine contre l'Irak, mais les états-majors des deux pays envisagent un scénario qui verrait quelque 20.000 soldats américains intervenir en Irak du nord, en passant par la Turquie.

Ce pays est le seul membre de l'Otan voisin de l'Irak et les 18 autres alliés ont une obligation de le défendre au titre du Traité de l'Atlantique nord.

Selon des sources diplomatiques à l'Otan, l'alliance serait divisée sur les mesures de précaution à prendre face à la crise irakienne, certains pays, dont la France et l'Allemagne, souhaitant en priorité épuiser tous les moyens diplomatiques pour régler la crise et ne pas donner de signal belliqueux à Bagdad.

La Turquie est tiraillée entre son attachement à son grand allié américain, qui a promis en contrepartie d'aider Ankara financièrement, et sa crainte de voir la région et sa propre économie déstabilisées par une guerre.

Interrogé sur les menaces proférées par M. Aziz, M. Buluc a affirmé que la Turquie "est un voisin ami de l'Irak qui a mis en oeuvre toutes ses ressources pour trouver une résolution pacifique" à la crise entre Bagdad et l'Onu sur le désarmement.

Concernant le rapport des inspecteurs de l'Onu, remis lundi au conseil de sécurité, le porte-parole turc a souligné qu'il s'agissait d'un rapport intermédiaire, ajoutant que la Turquie attendait le rapport final des inspecteurs pour se prononcer.

Il a toutefois rappeler qu'"à ce stade critique, la Turquie et la communauté internationale attendent que l'Irak respecte totalement la résolution 1441 (de l'Onu) et accepte une coopération plus active avec les inspecteurs" chargés de vérifier que Bagdad ne possède plus d'armes de destruction massive. (AFP, 29 janvier 2003)
 

La Turquie autorise le passage de soldats américains vers l'Irak

La Turquie a donné son accord de principe pour que quelque 20.000 soldats américains transitent par son territoire pour pénétrer dans le nord de l'Irak, en cas d'offensive contre ce pays, ont indiqué mardi des responsables américains.

"Ce dont ils (les Turcs) ne veulent pas, c'est avoir de fortes concentrations de nos troupes basées chez eux", a déclaré l'un de ces responsables qui a requis l'anonymat.

Selon cet accord, la Turquie accepterait que jusqu'à 20.000 soldats américains transitent par son territoire pour entrer dans le nord de l'Irak. 5.000 autres seraient autorisés à stationner en Turquie pour fournir un soutien logistique à ces troupes terrestres, ont précisé les mêmes sources.

Cet accord, qui doit encore recevoir le feu vert du parlement turc, permettra au Pentagone de prévoir un second front en Irak si le président George W. Bush décide de lancer une offensive militaire contre le régime de Saddam Hussein.

Avec l'ouverture de ce second front, les stratèges du Pentagone entendent prendre rapidement le contrôle du Kurdistan et des champs pétroliers situés près de Kirkouk et se lancer à l'assaut de Tikrit, la ville natale de Saddam Hussein.

Une équipe militaire américaine a récemment procédé à une évaluation des aéroports, des ports, des routes et des travaux nécessaires pour permettre le passage et le stationnement de ces troupes américaines.

Selon des informations rapportées par une chaîne de télévision lundi, les Etats-Unis ont demandé à Ankara d'avoir accès aux bases aériennes de Batman et Diyarbakir et aux ports d'Antalya, Mersin et Iskenderun.

Des forces aériennes américaines et britanniques utilisent déjà la base aérienne d'Incirlik dans le sud de la Turquie pour survoler la zone d'exclusion aérienne du nord de l'Irak.

La Turquie, le seul pays musulman membre de l'OTAN, fait souffler le chaud et le froid sur le degré de coopération qu'elle offrirait à Washington en cas de guerre contre l'Irak.

Le gouvernement du Premier ministre Abdullah Gul est à la recherche de solutions diplomatiques pour éviter une guerre dont il craint qu'elle ne mine encore davantage l'économie turque et n'encourage la minorité kurde turque à reprendre la lutte pour l'indépendance.

Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti turc majoritaire de la Justice et du Développement (AKP), a estimé lundi que le rapport sur les résultats des deux premiers mois d'inspections de l'ONU en Irak n'était "pas très clair" et qu'il attendait d'y voir plus clair avant de se prononcer sur une éventuelle participation à une opération militaire contre Bagdad.
  "Notre expérience de 1991 et le fait qu'aucune des promesses qui nous avaient été faites n'a été tenue rendent plus difficile pour nous la prise d'une décision", selon M. Erdogan.

La Turquie affirme avoir perdu près de 40 milliards de dollars du fait de la guerre du Golfe et des sanctions décrétées contre l'Irak par l'Onu. Ankara affirme que Washington s'était engagé à lui octroyer des compensations.

Un soutien Turc aux opérations américaines permettrait sans doute à Ankara d'avoir davantage d'influence dans les décisions concernant l'Irak de l'après-Saddam.

Si la Turquie refusait de servir de base arrière aux forces américaines pour une offensive, Washington se verrait privé d'une carte extrêmement importante pour sa stratégie qui prévoit de neutraliser très rapidement les centres de contrôle et de pouvoir du nord et du sud de l'Irak
 Les responsables du Pentagone maintiennent qu'une telle stratégie serait encore possible sans la Turquie, mais elle serait beaucoup plus compliquée et impliquerait que les forces américaines soient aéroportées dans le nord de l'Irak. (AFP, 28 janvier 2003)

Ankara et Washington auraient conclu un accord militaire de principe

Ankara et Washington auraient conclu un accord militaire de principe, relatif à une possible opération militaire en Irak et prévoyant le passage de quelque 20.000 soldats américains de la Turquie vers l'Irak du nord, rapporte lundi la chaîne de télévision turque NTV.

Tout accord sur un déploiement de troupes étrangères en Turquie doit toutefois être approuvé par le parlement, qui n'a pas encore débattu de la question, à un moment où l'opinion publique turque est opposée à une guerre.

Selon NTV, qui ne cite pas ses sources, l'accord de principe prévoit que les troupes américaines en transit vers l'Irak du nord séjournent en Turquie pour un maximum de 135 jours.

Quelque 5.000 autres soldats pourront toutefois assurer leur soutien logistique à partir de la Turquie pour une durée plus longue.

L'accord, qui serait valable pour une année, prévoit par ailleurs que les troupes américaines puissent librement passer de Turquie en Irak ou d'Irak en Turquie.

Les Américains obtiendraient le droit d'utiliser trois ports sur la Méditerranée --Mersin, Iskenderun et Antalya-- ainsi qu'au moins trois bases aériennes --Incirlik, Diyarbakir et Batman-- dans le sud et le sud-est du pays.

Incirlik est déjà utilisé par une cinquantaine d'avions américains et britanniques pour le contrôle de la zone d'interdiction aérienne dans le nord de l'Irak.

La presse turque avait indiqué dimanche que la Turquie envisageait d'autoriser 20.000 militaires américains à passer en Irak en cas de conflit.

Les militaires américains arriveraient en Turquie par mer et se rendraient par voie terrestre vers le nord de l'Irak, une région contrôlée depuis plusieurs années par les Kurdes qui rejettent l'autorité de Bagdad, selon le journal Milliyet.

Des centres logistiques seraient établis le long de la frontière avec l'Irak pour aider au passage de ces troupes avec l'implantation d'un quartier général pour la coordination des opérations à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), selon l'édition dominicale de ce journal.

Lundi, Milliyet affirmait que ce serait la 4ème division d'infanterie américaine, dont le surnom est "Iron Horse", qui débarquerait en Turquie.

Cette division, en provenance du Texas, arriverait en Méditerranée orientale dans les tous prochains jours.

Selon Milliyet, Américains et Turcs ont convenu d'un partage de responsabilités, l'armée turque pénétrant jusqu'à 70 kilomètres en Irak pour assurer le contrôle de la région frontalière tandis que les forces américaines monteraient au contact des troupes de Saddam Hussein.

Des experts militaires américains ont achevé la semaine dernière des inspections de bases aériennes et de ports turcs susceptibles d'être utilisés en cas de guerre contre l'Irak, selon l'agence Anatolie.

La Turquie, seul membre de l'Otan à avoir une frontière avec l'Irak, constitue un pays stratégique pour Washington en cas d'action militaire.

Les autorités d'Ankara se montrent toutefois très réservées sur les perspectives d'engagement aux côtés des Américains, craignant de faire les frais des retombées économiques d'un conflit et d'une déstabilisation régionale qui pourrait aboutir à la création d'une entité indépendante kurde à leur frontière.

L'opinion publique turque se montre très majoritairement opposée à une guerre et les manifestations anti-américaines se succèdent à un rythme quasi quotidien depuis quelques semaines. (AFP, 27 janvier 2003)
 

USA offriraient 4 mds USD compensations à la Turquie en cas de guerre

Les Etats-Unis offriraient 4 milliards de dollars à la Turquie en cas de guerre en Irak afin de compenser l'impact du conflit sur l'économie turque, selon l'édition lundi du International Herald Tribune (IHT).

"Si la Turquie nous aide, nous voulons aider la Turquie pour les conséquences économiques de ses engagements dans cette guerre", a indiqué un officiel américain cité par le quotidien.

L'offre de 4 milliards de dollars aurait été jugé insuffisante par Recep Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du Développement. "Des chiffres circulent sur 2 milliards plus 2 milliards (...) mais ce genre de montants pour ce genre de crise ne résoudront pas les problèmes de la Turquie", a confié M. Erdogan dans un entretien au Herald Tribune.

Les Etats-Unis poussent également la Turquie pour aller plus avant dans les réformes économiques et notamment pour réduire significativement les dépenses publiques.

Selon l'officiel américain, le président George Bush aurait adressé une lettre au Premier ministre turc Abdullah Gul pour préciser que la Turquie devrait préalablement se mettre en conformité avec le Fonds monétaire international (FMI) avant de recevoir une compensation financière pour son engagement auprès des Américains.

"Sans votre engagement au programme du FMI, le bénéfice de toute aide d'assistance serait perdu", aurait écrit George Bush dans cette lettre.

Dans une note du Trésor américain, l'administration Bush et le FMI estimeraient que la Turquie ne respecte pas ses engagements et doit prendre des mesures d'urgence. "La Turquie est maintenant en net déraillement par rapport aux programmes du FMI et de la Banque mondiale", selon cette note, citée par le IHT. (AFP, 27 janvier 2003)
 

Préparatifs militaires à la frontière du Kurdistan irakien et de la Turquie

Une batterie de DCA a été installée à la frontière du Kurdistan irakien et de la Turquie par des membres de l'opposition irakienne du Parti démocratique du Kurdistan irakien (PDK, de Massoud Barzani), a constaté samedi à Silopi (sud-est) un correspondant de l'AFP.

Cette batterie de missiles anti-aériens a été mise en place à l'un des points de contrôle dans la partie du Kurdistan irakien (nord) administrée par le PDK.

Le Kurdistan irakien est adminsitré depuis la Guerre du Golfe en 1991 pour partie par le PDK, pour partie par une faction rivale, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani.

Du côté turc, des préparatifs militaires étaient également visibles samedi avec la mise en place d'au moins un pont mobile sur une petite rivière, le Hezil, qui traverse la frontière entre l'Irak et la Turquie près de Silopi.

Des caméras infra rouges ont également été installées par les militaires turcs le long de cette frontière sensible et alors que la tension s'accroît autour de l'Irak, a-t-on également constaté.

La presse turque a révélé ces derniers temps qu'Ankara avait envoyé des troupes dans la partie kurde irakienne par crainte de troubles et d'une déclaration d'indépendance des Kurdes irakiens en cas de conflit en Irak.

La Turquie a menacé d'utiliser la force dans ce cas et pour stopper toute arrivée de réfugiés du nord de l'Irak.

Ankara craint qu'une guerre contre son voisin à sa frontière sud-est n'aggrave la crise économique que traverse le pays depuis deux ans, et ne réveille les velléités séparatistes des populations kurdes des deux côtés de la frontière.

Le gouvernement turc rechigne pour l'instant à accéder aux demandes des Américains pour un soutien logistique et militaire en cas d'intervention contre le régime irakien, insistant sur la nécessité d'une résolution de l'ONU avant de lancer les opérations. (AFP, 25 janvier 2003)
 

Un forum turc dénonce avec virulence les menaces de guerre et les USA

Un forum rassemblant plusieurs corps de métier ainsi qu'une quinzaine de pacifistes étrangers a adressé samedi à Istanbul un virulent plaidoyer contre les risques de guerre en Irak et la politique des Etats-Unis.

"L'Assemblée des cent" regroupait pour cette "initiative de paix" une centaine de représentants de vingt groupes socio-professionnels de Turquie unis pour appeler "l'ensemble de l'Humanité à dire non à la guerre", a expliqué son organisateur le journaliste Aydin Engin.

Les représentants des différentes confessions religieuses vivant en Turquie étaient également présents, aux côtés d'intellectuels et activistes venus des Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suède, Allemagne et Yougoslavie.

"Cette guerre n'a rien à voir avec le 11 septembre", a lancé Ryan Amundson, animateur de l'association "September eleventh families for peacefull tomorrows" depuis qu'il a perdu des proches dans l'attentat contre les tours de New-York le 11 septembre 2001.

Le représentant des médecins a rappelé que la Guerre du Golfe et l'embargo qui s'en est suivi avaient "multiplié par trois la mortalité infantile" (en Irak), et a dit son refus de "l'exode, du choléra, du cancer, de l'uranium, de la pollution de l'environnement" créés par une guerre dans la région.

"Nous savons que les Etats-Unis prennent prétexte de la lutte contre le terrorisme pour faire main basse sur le pétrole", a pour sa part estimé un représentant des artisans.

L'opinion publique turque est très largement hostile à une intervention militaire contre l'Irak et des manifestations publiques ont lieu quotidiennement.

Dans une déclaration finale, "l'Assemblée des cent" a appelé "Ankara à être la capitale de la paix".

Principal allié régional des Etats-Unis, qui réclament son soutien logistique, la Turquie craint une déstabilisation de son économie et de la région en cas de conflit. (AFP, 25 janvier 2003)
 

Fin des inspections américaines de bases turques

Des experts militaires américains ont achevé leurs inspections de bases aériennes et de ports turcs susceptibles d'être utilisés en cas de guerre contre l'Irak, indique l'agence Anatolie vendredi.

Quelque 150 spécialistes, répartis en plusieurs équipes, avaient entamé leurs inspections le 14 janvier et ont visité plusieurs installations dans le pays, notamment un aéroport civil comportant une zone militaire à Istanbul, des ports dans le sud de la Turquie et des bases aériennes dans le sud-est.

Les experts étaient accompagnés de militaires turcs durant ces inspections.

L'Ambassade des Etats-Unis à Ankara a confirmé que la délégation américaine "arrivait au terme" de sa mission.

Les parties turque et américaine doivent échanger leurs conclusions et décider "conjointement" des améliorations éventuelles à apporter, a indiqué Joseph Pennington, un porte-parole de l'ambassade.

Les Etats-Unis ont promis plusieurs centaines de millions de dollars d'investissements pour ces bases.

La Turquie, pays musulman de l'OTAN dont les Etats-Unis cherchent le soutien en cas d'intervention contre l'Irak, abrite plusieurs bases aériennes proches de la frontière irakienne.

Une de ces bases, à Incirlik, dans le sud du pays, est déjà utilisée par une force américano-britannique chargée de surveiller la zone d'exclusion aérienne mise en place dans le nord de l'Irak après la guerre du Golfe en 1991.

Cette base avait également été utilisée pour lancer des attaques aériennes lors de la Guerre du Golfe.

Le gouvernement turc rechigne pour l'instant à accéder aux demandes des Américains pour un soutien logistique et militaire en cas d'intervention contre le régime irakien, insistant sur la nécessité d'une résolution de l'ONU avant de lancer les opérations.

Le soutien turc à une opération en Irak serait "limité" même si les Nations Unies autorisent une action militaire contre Bagdad, avait indiqué la Présidence de la République turque la semaine dernière.

La Turquie craint qu'une guerre contre son voisin à sa frontière sud-est n'aggrave la crise économique que traverse le pays depuis deux ans, et ne réveille les velléités séparatistes des populations kurdes des deux côtés de la frontière.

L'opinion publique turque se montre très majoritairement opposée à une guerre et les manifestations anti-américaines se succèdent à un rythme quasi quotidien depuis quelques semaines. (AFP, 24 janvier 2003)
 

Plus de 20 manifestants pacifistes arrêtés en Turquie

La police anti-émeute turque a arrêté 24 personnes après avoir mis fin vendredi à deux manifestations dans deux villes différentes contre une éventuelle intervention militaire américaine en Irak, selon les médias.

La police a fait usage de canons à eau et de matraques afin de disperser une foule de 500 manifestants rassemblés à Mardin, une ville du sud-est du pays, selon les images diffusées par la chaîne de télévision d'informations en continu CNN-Turquie. Celle-ci a précisé que huit manifestants avaient été arrêtés et que, selon la police, la manifestation était interdite.

A Istanbul, 16 manifestants ont été arrêtés alors qu'ils participaient à un vote organisé par une petite association de gauche, dans le quatier de  Kagithane, dans la partie européenne de la ville, pour permettre à la population de s'exprimer sur une éventuelle guerre contre l'Irak en déposant leur bulletin dans une urne, a rapporté l'agence Anatolie.

Des images diffusées par CNN-Turquie ont montré des échauffourées entre les policiers armés de matraques et les manifestants.

Par ailleurs, les forces de l'ordre ont empêché un groupe de pacifistes de manifester devant la base aérienne d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, sur laquelle sont stationnés des appareils américains et britanniques chargés de faire respecter la zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak, selon Anatolie.

Avant d'être délogés, les manifestants ont publié un communiqué dans lequel ils dénoncent toute action militaire contre le régime de Bagdad.

L'opinion publique turque est hostile à une intervention militaire contre l'Irak et des manifestations pacifistes ont lieu quotidiennement.

Le gouvernement d'Ankara est dans une situation difficile. Principal allié des Etats-Unis dans la région qui réclame son concours, au moins logistique, la Turquie craint une déstabilisation de son économie et de la région en cas de conflit. (AFP, 24 janvier 2003)
 

La Turquie et cinq pays du Moyen-Orient ont adopté une ligne favorable à Washington

Les ministres de six pays du Moyen-Orient, dont cinq voisins de l'Irak plus l'Egypte, réunis à Istanbul à l'initiative de la Turquie, ont finalement adopté une ligne favorable à Washington en exhortant seulement l'Irak à une coopération "plus active" avec l'ONU.

Le texte final "appelle solennellement la direction irakienne à prendre irréversiblement et sincèrement ses responsabilités afin de rétablir la paix et la stabilité dans la région", sans faire aucune référence à la responsabilité des Etats-Unis dans la création et l'aggravation de la tension dans la région.

Le camp des "modérés" dans cette réunion --notamment la Turquie, selon des délégués-- l'a ainsi emporté, en évitant de désigner nommément les Etats-Unis, alors que la Syrie et l'Iran souhaitaient dénoncer fermement les "menaces de guerre unilatérales proférées par les Etats-Unis contre l'Irak".

D'ailleurs, la déclaration conjointe souligne au passage l'importance d'une solution pacifique à la question palestinienne afin de parvenir à une paix "juste" au Proche-Orient, sans mentionner Israël avec lequel la Turquie a signé en 1996 un accord de coopération militaire.

"Le spectre d'une guerre progresse rapidement", souligne la déclaration lue par le chef de la diplomatie turque Yasar Yakis aux côtés des ministres des Affaires étrangères de Syrie, Arabie saoudite, Iran, Jordanie et Egypte.

"Les pays de cette région ne veulent pas vivre une nouvelle guerre et ses conséquences dévastatrices", a encore lu M. Yakis.

"Nous avons adressé un message à toutes les parties concernées", a commenté le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher pour l'AFP.

Il s'agit d'un "message rationnel, objectif, qui émane de notre désir de voir la stabilité et la sécurité dans la région, (...), un message de paix et de bonne volonté", a-t-il ajouté.

"Le message est dirigé à l'Irak. Nous n'avons pas voulu le diluer", a dit M. Yakis en réponse à une question de journalistes sur le fait que la conférence ne s'est pas adressée à Washington et à sa politique dans la région.

Le Premier ministre turc Abdullah Gul, en marge de cette réunion qu'il a officiellement clôturée par un dîner, a évoqué une "escalade dangereuse" en Irak, exhortant Bagdad à se conformer aux résolutions de l'Onu sur son désarmement.

Le document final souligne par ailleurs que le "Conseil de sécurité de l'Onu est pleinement saisi de la tâche de déterminer l'état de la conformité de l'Irak avec ses résolutions et d'assurer leur application".

Il demande que ce même Conseil de sécurité prenne en compte la "perspective régionale" de la question irakienne, qui "implique toute la région", et pour laquelle les 6 sont "prêts à coopérer" avec l'Onu.

Les six ont convenu de se retrouver à Damas "quand nécessaire". (Info-Tük, AFP, 24 janvier 2003)
 

Manifestations de protestation en marge de la réunion d'Istanbul

La police turque a interpellé une vingtaine de personnes qui manifestaient à Istanbul pour s'opposer à une possible guerre en Irak, devant le palais de Ciragan où se déroulait, à l'initiative d'Ankara, une réunion régionale pour tenter de prévenir une guerre contre Bagdad.

Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le jardin du palais qui abrite un hôtel de luxe mais ils en ont été empêchés par les forces de l'ordre qui y avaient établi un cordon de sécurité, rapporte la chaîne d'information NTV.

Selon les images diffusés par la chaîne, des manifestants scandaient "Non à la guerre" avant d'être emmenés à un poste de police avoisinant.

Une première manifestation avait pris fin sans incident devant le bâtiment, dans la matinée, lors d'une réunion de hauts fonctionnaires de la Turquie, Egypte, Syrie, Iran, Jordanie et Arabie Saoudite avant une réunion de leur ministres.

Une quinzaine de manifestants, membres d'une organisation pro-islamiste et entourés d'un important dispositif policier, ont protesté contre une éventuelle intervention américaine en Irak en brandissant des banderoles proclamant: "Non à la guerre", "Arrêtez la machine de guerre" ou bien "Voyez donc ceux qui prétendent faire la chasse au nucléaire".

Un deuxième groupe de manifestants a pris le "train de la paix" depuis Istanbul pour Adana, province du sud du pays, où se trouve l'importante base aérienne d'Incirlik sur laquelle sont stationnés des appareils américains et britanniques chargés de faire respecter la zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak.

Une manifestation est prévue vendredi à Incirlik.

Une troisième manifestation a eu lieu au poste-frontière turco-irakien de Habur avec la participation de syndicalistes et de défenseurs des droits de l'homme, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Nous savons tous que cette guerre ne vise ni à renverser Saddam ni à éliminer les armes non-existantes de armes de destruction de masse. Elle vise à contrôler les puits de pétrole", a indiqué un porte-parole du groupe.

D'autres petites manifestations se sont déroulées dans plusieurs autres villes du pays, dont Ankara, la capitale, rapporte l'agence Anatolie. (AFP, 23 janvier 2003)
 

Le chef du parlement turc refuse une invitation de l'ambassadeur américain

Le président du parlement turc, Bulent Arinc, a annoncé mercredi qu'il avait refusé une invitation de l'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara pour évoquer la crise irakienne, a rapporté l'agence Anatolie.

M. Arinc a répondu par la négative à cette récente invitation du chef de la mission diplomatique américaine en Turquie, Robert Pearson, arguant que ce dernier ne lui avait pas rendu de visite de courtoisie depuis qu'il est devenu ambassadeur en novembre dernier.

"Un président de l'Assemblée turque ne va pas d'abord à un déjeuner d'un ambassadeur, si celui-ci n'est pas venu rendre visite au président du parlement", a-t-il dit.

Selon les médias, les chefs des commissions des Affaires étrangères et de la Défense du parlement turc ont refusé une invitation similaire de M. Pearson qui souhaitait leur parler du conflit irakien, estimant qu'il appartient au diplomate américain de se rendre au parlement.

La semaine dernière, plusieurs députés s'étaient rendus chez M. Pearson pour parler de l'Irak, ce qui leur a valu de vives critiques de la presse.

La Turquie est tiraillée entre une opinion publique qui s'oppose à une guerre contre l'Irak et les pressions de son allié américain qui souhaite pouvoir utiliser ses bases aériennes et veut déployer quelques milliers de soldats à la frontière turco-irakienne.

Mais la Turquie, seul pays musulman membre de l'Otan, demeure peu disposée à monter au front, craignant une déstabilisation régionale et des retombées sur son économie en crise. (AFP, 22 janvier 2003)
 

Manifestations en Turquie contre une guerre en Irak

Une série de manifestations a eu lieu dimanche dans les deux plus grandes villes de Turquie pour s'opposer à une possible intervention américaine contre l'Irak, alors que la Turquie tente d'organiser une réunion régionale pour éviter un conflit armé.

La capitale, Ankara, et la première métropole du pays, Istanbul, ont connu des rassemblements de défenseurs des droits de l'Homme et de sympathisants de gauche pacifistes, a rapporté l'agence Anatolie.

Des manifestants se sont rassemblés sur une place d'Ankara à l'appel de la "Plate-forme contre la guerre", et ont dénoncé "les visées impérialistes" des Etats-Unis.

Deux autres manifestations similaires se sont tenues à Istanbul, à Taksim et sur la principale artère piétonne qui la jouxte, Istiklal, pour dénoncer une possible intervention américaine contre l'Irak.

Sur les banderoles déployées lors de ces manifestations on pouvait lire notamment: "Les USA terroristes hors du Proche-Orient" ou "Nous ne serons pas des mercenaires des Etats-Unis", selon l'agence.

Les Etats-Unis font pression sur leur allié turc pour pouvoir utiliser ses bases aériennes pour une éventuelle guerre en Irak.

Ankara estime qu'une seconde résolution du Conseil de sécurité de l'ONU est nécessaire pour tout recours à la force contre le régime de Bagdad, accusé de dissimuler des armes de destruction massive.

La Turquie souhaite organiser, probablement la semaine prochaine à Istanbul, une réunion à six --Turquie, Syrie, Iran, Egypte, Iran et Arabie Saoudite-- afin de parvenir à une issue pacifique de la crise irakienne. (AFP, 19 janvier 2003)
 

Deux délégués de l'opposition refoulés par la Turquie, selon un ministre kurde

Deux membres de l'opposition irakienne ont été refoulés par les autorités turques à la frontière avec le Kurdistan irakien où ils se rendaient pour participer à la réunion du comité de suivi préfigurant un gouvernement de l'après-Saddam Hussein, a indiqué dimanche à l'AFP un ministre kurde.

Venus de Londres, le général Tawfik Alyassiri, un responsable militaire de l'opposition, et Albert Walda, figure de la communauté assyrienne, ont été empêchés samedi soir de franchir la frontière et devaient regagner la Grande-Bretagne au départ d'Istanbul dimanche vers 19H00 locales, a déclaré à l'AFP Mohammed Ihssan, ministre des droits de l'Homme du gouvernement régional dans la partie du Kurdistan administrée par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK).

Selon Mohammad Ihssan, qui était chargé de les accueillir à la frontière, ce refoulement "montre le refus turc de voir cette réunion se tenir au Kurdistan".

La réunion du comité de suivi, initialement envisagée mi-janvier à Erbil, n'a pu encore se tenir. Le PDK et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), qui se partagent depuis 1991 le contrôle de la région, invoquent l'extrême difficulté de faire traverser aux 65 délégués les frontières sensibles du Kurdistan irakien avec la Turquie, l'Iran et la Syrie.

Mais Mohammed Ihssan est le premier à faire état d'une telle mesure contre certaines des 65 personnalités censées participer à la conférence. Cette décision "risque de retarder encore la tenue de la réunion, la plupart de ses participants devant transiter par la Turquie", a-t-il estimé. Ainsi le général Alyassiri refuse de passer par l'Iran qu'il a combattu avec l'armée irakienne, a-t-il dit.

L'officier ainsi qu'Albert Walda étaient pourtant dotés de visas valables leur permettant d'entrer et de sortir de Turquie, a rapporté le ministre, qui était encore en contact téléphonique avec eux dimanche en début d'après-midi. Ils avaient pu partir d'Istanbul vers le Kurdistan mais ont été stoppés au poste-frontière de Habur, a-t-il indiqué.

L'opposition irakienne était douloureusement parvenue lors d'une conférence en décembre à Londres à s'entendre sur la création de ce comité de suivi de 65 membres.

D'autres raisons que les problèmes posés par l'obtention des visas sont invoquées pour expliquer le retard pris par la réunion du comité. Selon des sources militaires kurdes, cette réunion ne pourrait se tenir aussi longtemps que les Américains ne pourraient pas "garantir la sécurité" des populations kurdes et des délégués contre une éventuelle attaque de Saddam Hussein.

D'autres sources proches de l'opposition au Kurdistan parlent aussi de l'incapacité à s'entendre sur un programme de la réunion, l'imputant à l'opposition elle-même ou aux Etats-Unis sous les auspices desquels avait été conclu l'accord de Londres. (AFP, 19 janvier 2003)
 

Irak: Ankara pourrait autoriser le passage de 15.000 soldats américains

La Turquie pourrait autoriser le passage de quelque 15.000 soldats américains de son territoire vers le nord de l'Irak en cas d'opération militaire américaine contre le régime de Bagdad, rapporte samedi la presse turque.

La décision a été prise lors d'un sommet des dirigeants civils et militaires turcs vendredi à la présidence turque, précisent les journaux Sabah et Radikal.

Dans un premier temps, la presse turque avait rapporté que les Etats-Unis, alliés de longue date de la Turquie, avaient demandé l'autorisation à Ankara de déployer 80.000 de leurs soldats en Turquie ainsi que 5.000 hommes des forces spéciales pour ouvrir un "front nord" contre l'Irak.

Mais le gouvernement et les généraux turcs s'étaient opposés à une arrivée massive de militaires américains en Turquie.

Le porte-parole de la présidence turque, Tacan Ildem, a ainsi déclaré vendredi, au terme du sommet axé sur la crise irakienne, qu'un éventuel soutien de la Turquie à une opération militaire contre l'Irak serait de toute façon limité.

M. Ildem a rappelé la position d'Ankara qui estime qu'une seconde résolution du Conseil de sécurité de l'ONU est nécessaire pour tout recours à la force contre le régime de Bagdad, accusé de dissimuler des armes de destruction massive.

Les Etats-Unis font pression sur leur allié turc pour pouvoir utiliser ses bases aériennes pour une éventuelle guerre en Irak.

Le département d'Etat américain a assuré vendredi que la Turquie se montrait "réceptive" aux demandes américaines.

Selon le journal Sabah, la Turquie n'ouvrirait que deux des neuf bases aériennes que les Américains ont demandé à utiliser lors d'une guerre. Il s'agit des aérodromes militaires de Diyarbakir et de Batman, dans le sud-est anatolien.

Des spécialistes américains inspectent actuellement des bases aériennes et navales turques pour évaluer les travaux éventuellement nécessaires à un déploiement américain.

Le chef d'état-major américain, le général Richard Myers, doit rencontrer lundi à Ankara son homologue turc, le général Hilmi Ozkok, ainsi que le ministre de la Défense Vecdi Gonul, pour évoquer l'Irak. (AFP, 18 janvier 2003)
 

Saddam Hussein adresse trois messages aux dirigeants turcs

Le président irakien a adressé trois messages aux dirigeants turcs, a affirmé dimanche le ministre turc du Commerce extérieur Kursat Tuzmen, sans révéler la teneur de ces messages.

"Je regagne Ankara porteur de messages verbaux du président irakien Saddam Hussein au président Ahmet Necdet Sezer et au président du Parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), Recep Tayyip Erdogan", a déclaré à la presse M. Tuzmen, à l'issue d'une rencontre avec le chef de l'Etat irakien.

"Je vais transmettre aussi un message verbal du président Saddam Hussein au Premier ministre turc Abdullah Gul. Ce message est important, précisément dans les circonstances actuelles", a ajouté M. Tuzmen.

Interrogé sur la teneur de ce dernier message, M. Tuzmen a répondu: "je ne peux pas en dire plus".

"Si M. Abdullah Gul souhaite parler du message, il le fera", a-t-il ajouté.

M. Gul, en visite dimanche à Téhéran où il a répété l'attachement de son pays à une solution pacifique de la crise irakienne, avait lui-même chargé son ministre du Commerce extérieur de remettre une lettre à Saddam Hussein, dont la teneur sera révélée dans les prochains jours, a-t-il dit.

Selon M. Gul, qui s'était également entretenu samedi avec les dirigeants saoudiens, l'Iran, la Turquie et l'Arabie saoudite pourraient proposer une démarche commune pour éviter la guerre à l'Irak.

M. Tuzmen a par ailleurs qualifié de "très positive" son entrevue avec le président irakien. "On peut considérer que ma visite en Irak est des plus réussies jusqu'à présent", a-t-il dit.

Lors de cette entrevue, le président Saddam Hussein a estimé que "seuls les pays de la région sont capables d'empêcher l'agression américaine" contre l'Irak.

"Les équipes d'inspecteurs sont présentes (en Irak), la coopération se poursuit avec elles, mais si l'Amérique veut trouver une couverture pour l'agression, seuls les pays de la région l'en empêcheront", a déclaré le président irakien, cité par la télévision d'Etat.

M. Tuzmen, arrivé vendredi à Bagdad à la tête d'une délégation de près de 400 hommes d'affaires pour une visite de trois jours, doit quitter l'Irak dimanche soir.(AFP, 12 janvier 2003)
 

Un membre d'une délégation turque veut rester comme "bouclier humain" en Irak

Un membre d'une délégation ministérielle turque actuellement en visite en Irak a choisi de rester à Bagdad pour servir de "bouclier humain" en cas d'intervention militaire américaine, a-t-il déclaré au journal Milliyet paru dimanche.

Ahmet Cakar, ancien responsable de l'administration de l'Assemblée nationale turque, fait partie d'une délégation conduite par le ministre du Commerce extérieur Kursat Tuzmen, partie vendredi pour Bagdad pour renforcer les relations économiques entre les deux pays et délivrer un "message" au président Saddam Hussein.

"L'idée d'une intervention américaine contre l'Irak me fait bouillir le sang", a expliqué M. Cakar au journal, posant pour une photo en tenue traditionnelle locale, vêtu d'un burnous et coiffé d'un keffieh.

"Je suis venu par la route", précise-t-il en faisant allusion à l'embargo aérien international qui frappe l'Irak depuis la guerre du Golfe, en 1991.

"Quand la mission turque repartira, moi, je resterai", a déclaré M. Cakar cité par Milliyet, qui ne précise pas à quel titre Ahmet Cakar fait partie de la délégation turque, composée notamment de quelque 400 hommes d'affaires.

"Je servirai de bouclier humain contre (le président américain George W.) Bush aussi longtemps que je me trouverai ici, promet-il, car personne ne veut la guerre".

L'opinion publique turque est opposée à près de 90% à un conflit à sa frontière sud-est, selon les sondages, mais les personnes interrogées se disent sceptiques sur la capacité de leurs dirigeants à se dresser contre la volonté du puissant allié américain. Des manifestations contre la guerre sont régulièrement organisées contre la guerre. (AFP, 12 janvier 2003)
 
 

Manifestations en Turquie contre une opération des Etats-Unis en Irak

Une série de manifestations a eu lieu samedi dans une dizaine de villes de Turquie pour s'opposer à une possible intervention américaine contre l'Irak, alors que le Premier ministre est en tournée diplomatique régionale afin d'éviter un conflit.

L'opinion publique turque est opposée à près de 90% à un conflit à sa frontière sud-est, selon les sondages, mais les personnes interrogées se disent sceptiques sur la capacité de leurs dirigeants à se dresser contre la volonté du puissant allié américain

La capitale Ankara, la première métropole du pays Istanbul et la 3e communauté urbaine turque Izmir (ouest) ont connu des rassemblements de défenseurs des droits de l'Homme et de sympathisants de gauche pacifistes, rapporte l'agence Anatolie.

La "Plate-forme contre la guerre" a réuni quelques membres de l'Association turque des Droits de l'Homme (IHD) à Ankara, où ils ont dénoncé le feu vert du gouvernement turc à l'inspection de ses bases aériennes par les Américains qui souhaiteraient en disposer pour leurs opérations contre Bagdad, dit Anatolie.

"La Turquie ne jouera pas les chiens de garde des puissances impérialistes !", a déclaré le secrétaire de la branche locale de l'IHD Ender Büyükçulha, cité par Anatolie, des pancartes dénonçant la "guerre du pétrole" des Etats-Unis.

La même "Plate-forme contre la guerre" a collecté à Izmir quelque 30.000 signatures, apposées sur une lettre ouverte qui a été envoyée au parlement turc.

Le parlement monocaméral doit être consulté pour approuver un éventuel feu vert à l'utilisation des installations militaires et de l'espace aérien par les forces armées américaines, et il penche à l'heure actuelle pour une réponse négative.

A Istanbul, quelque 150 militants du parti de la Liberté et de la Solidarité (ÖDP, gauche extra-parlementaire) brandissant des pancartes sur lesquelles figurait le slogan "Non à la guerre pour le pétrole" ont tenté de se regrouper devant le consulat des Etats-Unis, mais en ont été empêchés par la police, souligne Anatolie.

La "Plate-forme contre la guerre" réunissant 26 organisations de la société civile de Samsun (nord) a demandé que la "Turquie ne serve pas les intérêts des Etats-Unis en attaquant le pauvre peuple irakien, n'ouvre pas son espace aérien, ne laisse pas utiliser ses aérodromes et ses ports", rapporte Anatolie.

A Antalya (sud), des militants pacifistes ont entamé une collecte de pétitions contre la guerre qui sera envoyée au président de la République et au Premier ministre, relève l'agence de presse.

A Diyarbakir (sud-est), la "Plate-forme démocratique" rassemblant 43 organisations a déclaré que l'intervention américaine était "contraire aux principes du droit international", selon la même source.

Diverses associations culturelles et socio-professionnelles ou groupements d'étudiants l'ont imité à Tokat (centre), Tunceli (sud-est), Mersin (sud), Kayseri (centre) et Kirikkale.

Le Premier ministre turc Abdullah Gül s'est rendu samedi en Arabie Saoudite pour "éviter une guerre" en Irak, avant une dernière étape dimanche en Iran d'une tournée au Moyen-Orient entamée la semaine passée en Syrie, Egypte et Jordanie.

Vendredi, le ministre du Commerce extérieur s'est rendu en Irak avec près de 400 hommes d'affaires pour développer les relations commerciales et remettre un message au président Saddam Hussein.
 La Turquie, qui dit avoir perdu 40 milliards de dollars après la première Guerre du Golfe, attend une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour se prononcer.

L'agence Anatolie rapporte qu'une mission de 10 responsables du Croissant rouge turc s'est rendue samedi à Silopi (près de la frontière irakienne) pour se préparer à l'afflux de réfugiés en cas de conflit. (AFP, 11 janvier 2003)
 

Ankara tiraillé entre alliance militaire et opinion publique

La Turquie va-t-elle aider les Etats-Unis à ouvrir un front au nord de l'Irak ou non ? Au moins autant que Georges W. Bush, l'armée turque est préoccupée par la réponse du gouvernement d'Ankara qui tarde à venir. Pour les militaires, l'affaire semble entendue: une attaque concomitante au nord et au sud de l'Irak permettrait une guerre plus rapide et aurait un rôle dissuasif sur Saddam Hussein, estime Hilmi zkök, le chef d'Etat-major de l'armée turque. Les responsables des forces armées ont reproché récemment au gouvernement de tarder à répondre. `Une non-décision est pire qu'une mauvaise décision´, a expliqué Hilmi zkök. Les Etats-Unis ont accru la pression et exigé une réponse ferme avant le 20 janvier. Les nouveaux maîtres d'Ankara semblent avoir compris le message puisqu'ils ont autorisé qu'une équipe de 150 spécialistes procède à l'inspection technique des ports et des bases qui pourraient être utilisés pendant l'attaque. Mais ce qui effraye avant tout le Parti de la Justice et du Développement (AKP), c'est d'avoir à demander à l'assemblée nationale la permission d'accueillir les 80000 soldats américains en transit vers l'Irak du Nord et 5000 autres qui apporteraient un soutien logistique depuis la Turquie. Les Britanniques ont essuyé un refus, la semaine passée, pour une demande identique.

Le nouveau gouvernement préfère ne pas se presser de répondre pour ménager une opinion qui est fortement opposée à l'idée d'une guerre contre ce voisin. Outre le drame humain, le fait que l'Irak n'est pas perçu comme une menace sur la Turquie donne au public le sentiment d'avoir à servir les intérêts américains dans une cause injuste. Avec l'approche de la guerre, les Turcs voient aussi s'éloigner l'espoir d'une reprise économique après deux années de forte dépression. Une attaque sur l'Irak au printemps, alors que les Européens planifient leurs vacances, équivaut à un adieu à une bonne saison touristique estivale.

Intérêt américain

Le premier ministre Abdullah Gul, qui a effectué des visites en Jordanie, en Syrie, en Egypte, en Arabie Saoudite et en Iran au nom d'une `diplomatie active de paix´, n'a cependant jamais caché son opposition à Saddam Hussein. Comme le remarque Soli Ozel, professeur en relations internationales à l'Université Bilgi d'Istanbul, l'AKP est pris entre le marteau et l'enclume. Certains députés du parti, qui puise ses racines dans la mouvance islamique, pensent en effet que cette guerre est menée contre les musulmans.

Symbole des paradoxes d'Ankara, alors que le gouvernement ouvrait ses installations militaires aux inspecteurs américains, une délégation de 315 hommes d'affaires, emmenée par le ministre en charge du Commerce extérieur, s'envolait pour Bagdad afin de postuler à certains marchés publics.

Les Etats-Unis avaient accueilli très positivement l'arrivée de l'AKP au pouvoir en novembre dernier. Selon le professeur Mehmet Altan, ils espéraient que la présence d'un gouvernement à fortes références islamiques en Turquie leur faciliterait la tâche. Soli Ozel va même jusqu'à penser que l'accueil très chaleureux réservé par George Bush à Tayyip Erdogan, le leader de l'AKP, était motivé par le souci de trouver un allié musulman parfait pour la guerre plutôt que par l'espoir d'enfin détenir un exemple de cohabitation entre islam et démocratie. L'armée, elle s'est fait une religion.

L'opération ne doit pas se faire sans la Turquie faute de risquer de perdre son statut de puissance régionale privilégiée. L'Etat-major espère également pouvoir placer 20000 de ses hommes en Irak du Nord. Officiellement pour permettre de contenir le flot de réfugiés qui, comme en 1991, ne devrait pas manquer de se déverser sur les routes et que la Turquie espère pouvoir installer dans des camps déjà en place.

Plus prosaïquement, comme le dit Ozel, les Turcs ne voudraient pas que les chefs kurdes d'Irak du Nord n'aient `de mauvaises idées´, entendez par là, des prétentions indépendantistes. Mais pour l'envoi de troupes à l'étranger, l'Etat-major a besoin d'un vote du Parlement; ce qui ne manquera pas de créer de nouveaux débats dans le pays. (Nükte Ortacq, La Libre Belgique, 14 janvier 2003)
 

Ankara vient d'autoriser les USA à inspecter des bases militaires en Turquie

Le Premier ministre turc Abdullah Gul a déclaré vendredi avoir signé un document autorisant les Etats-Unis a inspecter des bases militaires en prévision d'un possible conflit en Irak.

"Tout est sous contrôle au sujet des bases. C'est juste, j'ai signé la décision", a-t-il déclaré, interrogé sur des informations de presse concernant ces inspections. Les spécialistes américains pourraient entamer ces inspections dès la semaine prochaine, a-t-on indiqué de source turque et américaine à Ankara.

Cette décision est arrivée juste après les déclarations des chefs militaires accusant le gouvernement de rester indécisif concernant l'éventuelle opération américaine contre l'Irak.

Selon un responsable gouvernemental turc, qui a requis l'anonymat, le memorandum autorise 150 militaires américains à inspecter des bases turques.

Les autorités turques ont tardé à autoriser ces inspections de bases aériennes et navales, provoquant l'inquiétude de Washington qui souhaite convaincre son allié turc de s'engager plus avant dans une éventuelle opération militaire contre Bagdad.

Selon la presse turque, la conclusion d'un accord a été retardée par un différend entre Ankara et Washington sur le statut juridique des soldats américains envoyés en Turquie.

"Des officiers militaires turcs et américains examineront les capacités de différentes bases en Turquie, susceptibles d'être utilisées pour une possible opération militaire", selon Francis Ward, conseiller de presse à l'ambassade des Etats-Unis.

Le numéro deux du Pentagone, Paul Wolfowitz, avait indiqué lors d'une récente visite à Ankara que son pays pourrait investir plusieurs centaines de millions de dollars pour aider à la modernisation de bases militaires en Turquie.

Les Américains aimeraient utiliser ces bases pour ouvrir un deuxième front dans le nord de l'Irak en cas de guerre.

"Nous n'avons pas d'accord ou de désaccord (avec la Turquie) sur la question de l'ouverture d'un front nord", a souligné vendredi M. Ward.

Le chef de la diplomatie turque, Yasar Yakis, a toutefois récemment estimé que le Parlement rejetterait très probablement une demande pour un pré-positionnement ou le passage de soldats américains de la Turquie vers l'Irak.

Le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, interrogé par le quotidien Turkish Daily News, a estimé pour sa part que "dans les circonstances actuelles, 95% des députés (du parti au pouvoir) voteraient contre une participation turque" à une opération militaire.

La Turquie, seul pays musulman de l'Otan, a par ailleurs indiqué qu'elle attendrait que le Conseil de sécurité de l'Onu se prononce sur une éventuelle opération militaire contre le régime du président Saddam Hussein avant de décider de sa propre participation.

Les Etats-Unis, qui tablaient sur un engagement de la Turquie à leurs côtés, ont proposé à Ankara une aide financière de plusieurs milliards de dollars pour l'inciter à surmonter sa crainte d'une crise économique en cas de guerre.

Les réticences de la Turquie, dont l'opinion publique est à plus de 80% contre la guerre, pourraient toutefois remettre en cause la stratégie américaine qui, en l'absence du soutien d'Ankara, devrait abandonner l'idée d'un "front nord".

"Il y a deux raisons pour lesquelles Ankara se refuse à donner une réponse immédiate" aux demandes américaines, affirmait un haut responsable turc sous couvert d'anonymat au journal Radikal.

Il veut "maximiser les avantages militaires, politiques et économiques" qu'il peut obtenir des Etats-Unis. Mais, il existe également, au sein du parti dirigeant de la Justice et du Développement, "un groupe qui s'oppose au ralliement aux Etats-Unis, quel qu'en soit le coût", a-t-il ajouté. (Info-Türk/AFP, 10 janvier 2003)
 

L'Irak dénonce l'extension du mandat des forces américaines

Bagdad a dénoncé vendredi la décision d'Ankara d'étendre le mandat de la force aérienne américano-britannique chargée de la surveillance de la zone d'exclusion aérienne dans le nord du pays et affirmé que cette attitude nuirait non seulement à l'Irak, mais aussi à la Turquie.

La décision de la Turquie "constitue une violation flagrante de la Charte de l'Onu, du droit international et des principes de bon voisinage (...) et la présence de telle forces portera atteinte non seulement à l'Irak, mais nuira gravement à la Turquie", selon un porte-parole du Parlement irakien, cité par le quotidien As-Saoura, organe du parti Baas au pouvoir.

"La présence de telles forces menacera la stabilité et l'intégrité territoriale de nos deux pays voisins et celles de toute la région", a ajouté le porte-parole.

Il a affirmé que "pour le Parlement irakien, Ankara doit assumer la responsabilité juridique des dégâts que provoquent les agressions menées par ces forces contre l'Irak à partir de la Turquie".

Des incidents quasi quotidiens opposent l'Irak aux avions de combat américains et britanniques dans les zones d'exclusion imposées par Washington et Londres après la guerre du Golfe, en 1991, dans le sud et le nord du pays.

Bagdad ne reconnaît pas ces zones d'exclusion qui ne font l'objet d'aucune résolution de l'Onu.

Le 25 décembre 2002, le parlement turc avait étendu pour une nouvelle période de six mois à partir du 31 décembre le mandat de la force aérienne américano-britannique chargée de la surveillance de la zone d'exclusion  aérienne dans le nord de l'Irak.

L'opération de surveillance de la zone d'exclusion aérienne située au nord du 36ème parallèle, baptisée "Northern Watch", a débuté en janvier 1997 et met en jeu une quarantaine d'avions de combat américains et britanniques basés à Incirlik, en Turquie.

Cette force est destinée à protéger les populations kurdes du nord de l'Irak d'une attaque irakienne. Bagdad a perdu le contrôle de cette région, désormais administrée par les Kurdes depuis la guerre du Golfe. (AFP, 10 janvier 2003)
 

Un jeune étudiant turc se propose de jouer les "boucliers humains" en Irak

Il a 24 ans, pas un sous en poche, mais est prêt - s'il trouve un "sponsor" - à suivre les appels à la mobilisation internationale contre une intervention militaire en Irak en jouant le rôle de "bouclier humain" avec une poignée d'autres volontaires turcs.

Ercan Celik, étudiant en sciences sociales à l'Université de Marmara (Istanbul), insiste sur le fait qu'il n'a "pas d'idéologie" si ce n'est celle de s'opposer à la guerre, et confie que c'est là son premier acte politique, né du souvenir de la première guerre du Golfe.

"Je n'avais que 12 ans à l'époque, et je me souviens qu'on suivait ça en direct à la télévision, c'était comme un jeu vidéo", raconte-t-il, avant d'ajouter que la réalité de la guerre s'est imposée par la suite.

"Plusieurs années après, avec des reportages sur les destructions, les souffrances, j'ai compris ce que c'était vraiment, et j'ai commencé à chercher comment agir pour empêcher ça", explique-t-il dans les couloirs bruyants de sa faculté où il ne semble pas avoir trouvé d'autres compagnons de route.

C'est sur internet qu'Ercan a trouvé sa voie, il y a une dizaine de jours, en visitant le site d'un militant pacifiste américain, Ken O'Keefe, qui se bat pour la "citoyenneté mondiale" en prônant l'exemple de pacifistes célèbres tels le mahatma Gandhi, le dalaï-lama, Malcolm X ou Albert Einstein.

Ancien soldat américain - d'une "stupidité flagrante", écrit-il sur son site +uksociety.org+ - lors de la première guerre du Golfe, O'Keefe entend venir le 5 février à Istanbul pour "recruter".

A vrai dire, Ercan, cheveux mi-longs et barbe clairsemée, ne sait pas trop quelle sera sa mission une fois sur place.

Il n'a jamais participé à la moindre manifestation, n'est jamais sorti de son pays, et n'a jamais entendu que les salves d'honneur lors des célébrations officielles, avoue-t-il.

"Apparemment, on se placera autour des sites stratégiques, mais je ne sais pas ce que c'est exactement, en tous cas, il n'est pas question de se battre, annonce-t-il.

"Nous allons rencontrer O'Keefe et discuter avec lui, il est peut-être plus organisé", ose Ercan.

"Il semblerait que nous soyons près d'une centaine de volontaires, mais je ne les connais pas encore", ajoute cet archiviste de formation, diplômé par malchance l'année où le gouvernement a supprimé le recrutement pour cette spécialité.

Principale préoccupation de ce militant novice: trouver de l'argent pour subsister sur place, car il se dit prêt à "périr sous les bombes, mais pas à mourir de faim".

"Je vais peut-être emprunter, et si je meurs là-bas, ma famille paiera", explique-t-il sûr de lui.

Ercan ne veut pas apparaître comme un suppôt du régime irakien, qui lançait un appel il y a quelques jours dans la presse turque aux boucliers humains.

"Je suis d'abord contre la guerre, ensuite contre la politique des Etats-Unis, enfin contre la dictature de Saddam Husseïn", précise-t-il, "mais chaque peuple doit avoir le droit de choisir son destin, je suis contre les interventions étrangères".

L'opinion publique turque est à près de 90% opposée à une action militaire contre Bagdad, selon des sondages récurrents, et Ankara ne déclarera son soutien à Washington qu'en cas de résolution de l'Onu.

Des manifestations contre la guerre ont été organisées un peu partout dans le pays. (AFP, 10 janvier 2003)
 

La Turquie a ouvert son espace aérien aux avions espions américains U2

La Turquie a ouvert son espace aérien aux avions espions américains U2 chargés de missions de renseignements en Irak, a rapporté mercredi la chaîne turque d'informations télévisées NTV.

Des appareils américains ont déjà effectué des missions au dessus de l'Irak, en passant par la Turquie, après avoir décollé d'une base en Allemagne, précise cette chaîne.

La Turquie n'a cependant pas autorisé les U2 à stationner sur l'aéroport stratégique d'Incirlik, dans le sud de Turquie, qui sert de base aux avions américains et britanniques patrouillant la zone d'exclusion aérienne établie dans le nord de l'Irak, selon NTV.

Des U2 supersoniques, qui volent à haute altitude, avaient été déployés lors de la guerre du Golfe en 1991 à Incirlik et utilisés pour déterminer l'emplacement des rampes de missiles Scud irakiens, ajoute NTV.

Des avions U2 opèrent déjà en Irak depuis le Koweit et les Emirats Arabes Unis, selon des informations parues dans la presse américaine.

Les Etats-Unis ont perdu trois appareils de reconnaissance sans pilote (drone) au dessus de l'Irak, dont un de type Predator abattu fin décembre dans le sud du pays.

Les U2 volent à une altitude d'environ 21.000 mètres, soit deux fois plus haut qu'un Predator, et surtout à une vitesse bien supérieure à celle des drones.

Si l'information de la chaîne NTV était confirmée de source officielle il s'agirait d'une première réponse favorable du gouvernement turc aux demandes pressantes des Etats-Unis pour l'utilisation de l'espace aérien turc et de bases et ports dans l'éventualité d'une opération militaire contre l'Irak voisin.

Les Américains souhaitent également faire passer par la Turquie des dizaines de milliers de troupes d'infanterie pour ouvrir un "front nord" contre l'Irak selon les médias.

Membre de l'Otan, la Turquie, principal allié régional de Washington, a indiqué qu'elle attendrait que le Conseil de sécurité de l'Onu se prononce sur une éventuelle opération militaire contre le régime du président Saddam Hussein avant de décider de sa propre participation à une telle opération. (AFP, 8 janvier 2003)
 

Turkey has doubled presence to 12,000 troops in Southern Kurdistan

The number of Turkish troops deployed in northern Iraq has been doubled to some 12,000 in recent weeks, a senior intelligence source said Tuesday, a sign that Ankara wants to make sure its interests are taken into account in case of war.

For years, Turkey has had a few thousands soldiers in northern Iraq, hunting Turkish Kurdish rebels in the mountains. The beefed-up presence is aimed at showing Iraqi Kurds that Turkey will not tolerate a breakaway Kurdish state, and also a reminder to Washington of its concerns about potential border instability.

Meanwhile, a Turkish general urged parliament to quickly decide whether to allow the United States to use Turkish bases for an attack on Iraq, saying that a delay is fraying relations with the country's closest ally.

"We have come to a critical point. From now on, we have to take a political decision. We have to do military planning," the daily Hurriyet quoted Maj. Gen. Bekir Kalyoncu as telling lawmakers in comments late Monday.

The Turkish military is under intense pressure from the United States to allow U.S. troops to use Turkish bases in the event of a war, but the Turkish government is delaying a decision until after a United Nations decision on the conflict.

Foreign Minister Yasar Yakis told private NTV television on Tuesday that Turkey has granted the United States permission to inspect ports and air bases in preparation for a possible war. But he said the deal has yet to be signed by the United States, which he said was concerned with the terms of the agreement that say U.S. personnel would be subject to Turkish laws.

"The ball is in the Americans' court here," Yakis said. "They say they might need approval of Congress for that."

Newspapers said a team of 150 U.S officials was expected to arrive in Turkey in the coming days to inspect facilities.

A senior Turkish intelligence official, speaking on customary condition of anonymity, said that most of the 12,000 troops were part of mobile units near the Turkish border. He said the soldiers could quickly deploy deeper into Iraq if needed.

Preparations to again double the number of troops were also underway, the source said.

There were other signs of war preparations in Turkey.

Supplies of antidotes against chemical and biological weapons were being flown into southern Incirlik air base, which already houses some 50 U.S. warplanes that enforce a northern no-fly zone over Iraq, the intelligence official said.

Some hangars in southeastern Batman air base were being transformed into morgues for Turkish military casualties, sources said.

Newspapers said the United States had asked for Turkish permission to deploy up to 80,000 troops and around 5,000-6,000 Special Forces units. (AP, January 7, 2003)
 

Turkey says studying historic claims to N.Iraq oil

Turkey's foreign minister was quoted on Monday as saying historical treaties and ethnic ties gave Turkey the right to a say in the future of oil-rich areas in northern Iraq in the event of any U.S.-led war.

"This is a sensitive issue for us. We are discussing it with the United States. They say every time that they understand our worries and share our views," Minister Yasar Yakis told the Hurriyet newspaper.

He said Turkey had no intention of claiming the fields for itself in the event of a U.S.-led war in neighbouring Iraq and stressed Turkey wanted the oil to be used by a central Iraqi authority for the benefit of all Iraqis.

Yakis said he was examining early 20th century treaties to see whether Turkey even had a legal claim to oilfields around the northern cities of Mosul and Kirkuk.

"If we do have rights ... we have to explain that to the international community and our partners and secure those rights," Yakis told the mass-circulation daily.

Iraqi reserves, the world's second largest after Saudi Arabia, are at the centre of a tug-of-war between countries hoping to grab a share of Baghdad's oil wealth once United Nations sanctions are lifted.

Turkey is dragging its feet on promises of support for any U.S. strikes on Iraq, fearful of unrest and damage to Turkey's fragile economic recovery.

Yakis's comments were the first high-level mention of the international treaties made in 1920s after the collapse of the Ottoman Empire and underlines Ankara's determination to have a say in the future of Iraqi oil after any war.

Turkish nationalists have previously spoken of the treaties and many Turks feel that Britain cheated Turkey out of its rights at the time.

Yakis said lawyers were studying the documents.

"We are having that examined now. In other words we have to examine whether there has been anything in later years that cancelled out those rights," he said.

Yakis said Turkey's own security as well as the interests of the Turkish-speaking minority in northern Iraq all meant Turkey had an interest in stability in the region, just across its southeastern border.

"When there is a war there will be an authority vacuum there. If that vacuum is something that damages Turkey's legitimate security and strategic interests then Turkey may have to take measures," he said.

Turkey, the second-largest armed forces in NATO, has long kept troops inside northern Iraq to crack down on Kurdish rebels that use the mountains as a base. Northern Iraq has been under Kurdish control since after the 1991 Gulf War and is protected by U.S. air patrols based in Turkey.

Turkey has recently increased its military presence in the mountainous region, saying it needs to prepare food and shelter for a possible wave of Kurdish refugees from any fighting. (Steve Bryant, Reuters, 6 January 2003)
 

Gul laisse entendre que la Turquie laissera Washington utiliser ses bases

Le Premier ministre turc Abdullah Gul a laissé entendre dimanche sur la chaîne de télévision CNN que son pays laisserait les Etats-Unis utiliser ses bases militaires en cas d'attaques contre l'Irak, tout en soulignant que la décision revenait au parlement.

"Nous sommes des alliés stratégiques. Nous voulons approfondir et renforcer notre relation avec les Etats-Unis, bien entendu. Notre relation est très ancienne. Et à l'avenir, nous coopérerons sans aucun doute", a répondu M. Gul à une question sur la probabilité que la Turquie permette à Washington d'effectuer des vols militaires à partir de son sol.

Mais "bien entendu, c'est le parlement qui décidera", a souligné M. Gul, qui effectue actuellement une tournée au Proche-Orient et était interrogé depuis le Caire. "Nous sommes un pays démocratique. Selon notre constitution, certaines choses ne peuvent être décidées que par le parlement", a-t-il ajouté.
 Il a toutefois souligné qu'il fallait "épuiser toutes les voies diplomatiques avant cela".

La presse turque affirmait le 24 décembre que les dirigeants civils et militaires turcs avaient donné leur feu vert à l'ouverture de plusieurs bases militaires aux Américains en cas d'opération contre l'Irak, mais qu'ils avaient refusé un pré-positionnement massif de troupes américaines en Turquie.

Après un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak, M. Gul avait précédemment dans la journée appelé à éviter une guerre avec l'Irak et la division de ce pays. (AFP, 5 janvier 2003)
 

La Turquie déploie de nouveaux chars dans le nord de l'Irak

La Turquie a envoyé de nouveaux chars dans le nord de l'Irak voisin, renforçant sa présence militaire dans la région sécessionniste kurde, alors que se prépare une éventuelle intervention américaine contre Bagdad, rapporte dimanche le quotidien libéral Milliyet.

En Une, le quotidien publie une photo, prise du haut d'une colline, qui montre un certain nombre de véhicules blindés, dont au moins 10 chars, sur un terrain d'aviation de la ville irakienne de Bamerni, à une quarantaine de km de la frontière turque.

Le journal affirme qu'il y a plus de 30 chars sur cet aéroport qui, selon des résidents cités par Milliyet, est contrôlé depuis longtemps par la Turquie.

Les troupes turques sont présentes depuis longtemps au Kurdistan irakien, où elles ont poursuivi les rebelles kurdes turcs venus se réfugier dans la région, qui échappe au contrôle du pouvoir central de Bagdad depuis la guerre du Golfe en 1991.

Mais ce n'est que récemment qu'Ankara a reconnu cette présence militaire au Kurdistan irakien.

Jusqu'à la fin décembre, les forces turques en Irak étaient estimées à 2.000 hommes, mais de récents articles de presse ont suggéré un renforcement des effectifs.

La Turquie, un allié de Washington, est sollicité par les Américains pour servir de base arrière en cas de guerre contre l'Irak.

Mais Ankara, qui craint les conséquences économiques d'un tel conflit et veut éviter qu'une éventuelle sécession des kurdes irakiens ne ravive les tensions indépendantistes dans l'est kurde de la Turquie, a émis des réserves sur sa participation.

Ankara ne se prononcera à ce sujet qu'une fois que le Conseil de sécurité des Nations unies aura statué sur le désarmement de l'Irak, a-t-elle annoncé. (AFP, 5 janvier 2003)
 

Neuf  Turcs sur dix sont contre une guerre en Irak, selon un sondage

Près de neuf Turcs sur dix, soit 87% des personnes interrogées, sont opposés à une opération militaire en Irak, selon un sondage publié jeudi par le quotidien anglophone Turkish Daily News.

De plus, 62,8% estiment que la Turquie ne devrait pas prendre part à la guerre, ni directement, ni indirectement en offrant des bases aux Etats-Unis, en cas de guerre, selon le sondage réalisé par l'institut ANAR.

Ils sont 5,9% à penser que la Turquie doit offrir toute l'assistance nécessaire aux Etats-Unis, tandis que 6,5% pensent que le pays devrait soutenir l'Irak contre les Etats-Unis.

Selon ce sondage, 15% estiment que la Turquie devrait limiter son soutien logistique aux Etats-Unis, en cas de guerre, à l'ouverture de ses bases aux avions américains.

Le journal a indiqué que le sondage avait été effectué entre les 24 et 26 décembre, mais n'a pas précisé combien de personnes avaient été interrogées.(AFP, 2 janvier 2003)
 

Manoeuvres aéronavales conjointes entre Israël, Etats-Unis et Turquie

Israël, les Etats-Unis et la Turquie ont entamé mercredi matin des manoeuvres aéronavales conjointes au large des côtes israéliennes, a rapporté la radio publique israélienne.

Ces manoeuvres, les cinquièmes du genre, sont centrées sur des exercices de sauvetage en mer et la coordination des commandements militaires des trois pays, a-t-elle précisé.

Elles impliquent des hélicoptères, des avions de reconnaissance et des bâtiments de la marine des trois pays, et se déroulent alors que se précise la menace d'une offensive militaire américaine en Irak.

Trois vedettes lance-missiles israéliennes, deux frégates turques et une frégate américaine participent à ces manoeuvres, ont indiqué les médias israéliens.

Israël est lié aux Etats-Unis, son principal allié, par un accord d'étroite coopération stratégique.

Israël a par ailleurs signé en 1996 un accord de coopération militaire avec la Turquie, qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l'Iran. (AFP, 1er janvier 2003)

*

Forces armées / Armed Forces

Les militaires responsables de la catastrophe aérienne à Diyarbakir

Soixante-quinze personnes ont péri carbonisées et cinq ont survécu lorsqu'un avion de la Turkish Airlines s'est écrasé à l'atterrissage, mercredi soir, par épais brouillard sur l'aéroport de Diyarbakir (la capitale du Kurdistan turc).

La plupart des victimes sont mortes brûlées. "L'avion s'est écrasé au moment de son atterrissage avec un bruit assourdissant et a pris feu avant de se briser", selon le témoignage d'Aliye Il, une des rescapés de l'accident.

Le vol TK 634 des lignes intérieures turques, en provenance d'Istanbul dans l'ouest du pays, s'est écrasé peu avant son atterrissage, sur un terrain vague dans la partie militaire de l'aéroport de Diyarbakir.

Les débris ont été éparpillés sur une surface de 800 m2, selon Anatolie. Des images diffusées par la chaîne de télévision publique TRT montraient des bagages des passagers jonchant le sol gardés par des militaires. L'appareil était réduit à un tas de ferraille.

L'appareil, un RJ 100 quadrimoteur construit par British Aerospace, avait décollé d'Istanbul à 18h35 locales (16h35 GMT) et s'est écrasé en bout de la piste vers 20h12 locales (18h13 GMT), juste avant son atterrissage.

L'appareil, qui pouvait transporter jusqu'à 99 passagers, avait été acheté en 1994.

Selon les autorités, qui attendent l'analyse des informations enregistrées par les boîtes noires de l'avion, la thèse d'un accident dû à un épais brouillard à l'aéroport paraît la plus plausible.

La presse turque accuse toutefois les autorités militaires, affirmant qu'elles auraient refusé l'installation à Diyarbakir un système d'atterrissage aux instruments (ILS) pour aider les pilotes à se poser en cas de mauvaise visibilité.

Sur les 39 aéroports civils en Turquie, 23 ne disposent pas de système ILS (Instrument landing system), affirme le quotidien Vatan.

Le responsable des aéroports en Turquie, Mahmut Tekin, cité par l'agence Anatolie, a indiqué que les militaires avaient refusé l'installation du système à Diyarbakir.

"Le système ILS comprend une antenne de plus de 15 metres de haut. Ceci pose un obstacle aux vols militaires", a-t-il affirmé.

L'aéroport militaire de Diyarbakir, qui jouxte l'aéroport civil, est l'un des plus importants du pays et accueille des dizaines d'avions militaires, notamment des F-16. Les Américains souhaiteraient y avoir accès en cas de guerre contre l'Irak voisin.

La ville la plus peuplée du Kurdistan turc avec quelque 500.000 habitants est située à environ 150 km de la frontière syrienne, non loin de l'Irak. (Info-Türk/AFP, 9-10 janvier 2003)
 

L'armée turque se déclare contre le plan de paix à Chypre

Le plan de l'Onu pour la réunification de Chypre porte atteinte à l'équilibre des forces dans la région, a estimé lundi le commandant en chef des forces terrestres turques, tandis que le ministre turc des Affaires étrangères apportait son soutien à la direction chypriote-turque.

Le général Aytac Yalman, en visite dans le nord de l'île, a indiqué que les forces armées turques, qui occupent le tiers nord de l'île depuis leur "intervention de paix" en 1974, n'accepteront "aucun geste qui perturbe la paix sur l'île et dans l'est de la Méditerranée".

L'adoption du plan de l'Onu "pourrait entraîner un retour à la situation de conflit de 1963 sur l'île et mettre fin au sentiment de sécurité sur l'île et dans l'est de la Méditerranée en portant atteinte à l'équilibre régional des forces au détriment de la Turquie", a-t-il affirmé à la presse, à son arrivée pour une tournée dans le nord de Chypre.

"Il n'est pas possible d'accepter une solution qui remette en cause la sécurité sur l'île et dans l'est de la Méditerranée, replace les Chypriotes turcs en position de minorité et ravive l'atmosphère de conflit", a-t-il ajouté dans une allocution retransmise à la télévision.

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a soumis un plan pour la réunification de l'île qui appelle à la formation d'un gouvernement confédéral et au retour de réfugiés chassés en 1974, plan devant être approuvé par les Chypriotes grecs et turcs d'ici au 28 février, pour permettre l'intégration d'une Chypre réunifiée à l'Union européenne en 2004.

Chypre est divisée en deux parties, depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'état d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Cette intervention faisait suite à des affrontements interethniques meurtriers survenus après l'indépendance de la République, en 1960.

Le général turc a indiqué que la seule façon de trouver une "paix juste et durable" passait par la prise en compte de la souveraineté des Chypriotes turcs et de la République turque de Chypre du nord (RTCN, autoproclamée), à égalité avec la République de Chypre, reconnue internationalement.
 "Sinon, il est inévitable que la Méditerranée orientale sera précipitée dans une atmosphère de crise permanente", a encore dit le général Yalman.
 Le général a également accusé l'administration chypriote-grecque de réarmer et a affirmé que l'armée turque continuerait à protéger ses intérêts propres ainsi que ceux des Chypriotes turcs.

"Je veux que tout le monde sache que les forces armées turques n'accepteront aucune décision qui perturbera la paix sur l'île et en méditerranée orientale, protègeront les droits de la Turquie et continueront à remplir leurs obligations", selon M. Yalman.

Le parti de la Justice et du Développement (AKP, islamiste modéré) au pouvoir en Turquie a exprimé son large assentiment au plan onusien, contrairement au leader chypriote-turc Rauf Denktash, qui réclame de nombreuses modifications, et dont l'attitude intransigeante est vivement critiquée par son opinion publique.
 Le ministre turc des Affaires étrangères Yasar Yakis a cependant fait preuve de plus de modération lundi en visitant lui aussi Chypre nord.

"M. Denktash assume ses responsabilités avec succès. La Turquie le soutient et il est de son droit de défendre les intérêts de son peuple", a-t-il déclaré, selon l'agence Anatolie.
 Le conflit chypriote apparaît comme un des principaux obstacles au difficile processus d'intégration de la Turquie à l'UE, à laquelle elle est candidate depuis 1987. (AFP, 27 janvier 2003)
 

M. Papandréou demande aux militaires turcs d'abandonner leurs "stéréotypes"

Le chef de la diplomatie grecque Georges Papandréou a lancé un appel mercredi aux dirigeants militaires turcs pour qu'ils abandonnent leurs "dogmes" et leurs "stéréoypes" sur la question chypriote.

"La Grèce et la Turquie ont commis des erreurs sur Chypre (...) nous devons laisser Chypre libre de bâtir son avenir", a déclaré M. Papandréou dans une conférence devant la presse étrangère.

"Nous devons soutenir Chypre et non être ses tuteurs", a-t-il ajouté.

Au début du mois, le chef d'état-major turc, le général Hilmi Ozkok, et son adjoint, le général Yasar Buyukanit, ont affiché leur soutien au leader chypriote turc Rauf Denktash qui refuse d'accepter, en l'état, le plan de l'Onu pour la réunification de Chypre.

"Sortons des dogmes et des stéréotypes, et je m'adresse à ceux à qui je ne parle pas d'habitude, aux militaires, (...) je ne vois pas en quoi la situation actuelle à Chypre leur profite, ce n'est pas dans leur intérêt, ce n'est de l'intérêt de personne", a affirmé M. Papandréou.

Il a par ailleurs estimé qu'"on peut régler l'affaire chypriote, on est très près d'une solution".

M. Papandréou a indiqué qu'il discuterait avec l'ensemble des dirigeants turcs vendredi à Ankara dans le cadre d'une visite avec la troïka européenne pour discuter des relations UE-Turquie.

Cette visite "est une occasion historique de promouvoir la marche européenne de la Turquie", a-t-il souligné.

La Grèce, a-t-il ajouté, "est aux côtés de cet effort et nous sommes sûrs que les problèmes historiques entre les deux pays peuvent et doivent être réglés le plus rapidement possible.

Il a aussi affirmé qu'il était possible pour la Turquie de remplir d'ici deux ans les critères dits de Copenhague portant sur la démocratie, les droits de l'homme, les rapports de bon voisinage, une condition indispensable pour que la Turquie puisse ouvrir des négociations d'adhésion avec l'UE. (AFP, 29 janvier 2003)
 

Ankara et son armée doivent résoudre leur différends sur Chypre (Cléridès)

Le gouvernement turc doit régler ses différends avec son armée avant de faire pression sur le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash pour qu'il signe un plan de l'Onu visant à réunifier Chypre, a déclaré le président Chypriote-grec Glafcos Cléridès dans une interview publiée vendredi.

"La clé à tout règlement est aux mains d'Ankara", a dit M. Cléridès à l'hebdomadaire de langue anglaise Cyprus Weekly. "Mais le nouveau gouvernement doit se positionner dans la lutte de pouvoir avec l'ancien ordre, à savoir l'armée et la bureaucratie d'Etat", a-t-il ajouté.

Début janvier, le chef d'état-major turc Hilmi Ozkok et son adjoint Yasar Buyukanit ont affiché leur soutien à M. Denktash qui refuse d'accepter en l'état le plan de l'Onu qui vise à réunifier l'île divisée depuis l'invasion de l'armée turque de sa partie nord en 1974 où elle maintient quelque 30.000 soldats.

Lundi, le commandant en chef des forces terrestres turques, Aytac Yalman, a indiqué qu'il n'était "pas possible d'accepter une solution qui remette en cause la sécurité sur l'île et dans l'est de la Méditerranée, replace les Chypriotes turcs en position de minorité et ravive l'atmosphère de conflit".

Le parti de la Justice et du Développement (AKP, islamiste modéré), arrivé au pouvoir en Turquie en novembre, s'est montré plus enthousiaste à régler la question de Chypre que ses prédécesseurs et a exprimé son large assentiment au plan onusien.

Pour M. Cléridès, si le gouvernement turc arrive à rallier l'armée à ses idées,  alors "il y aurait une forte chance" de parvenir à un règlement "cette année". "Malgré la forte personnalité de M. Denktash (...) il obéira à Ankara si elle décide que le moment est venu pour une solution", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du gouvernement chypriote, Michalis Papapetrou, a déclaré vendredi à des journalistes que la date butoir du 28 février fixée par l'Onu pour un règlement semblait de plus en plus irréaliste "en raison de la position de Denktash".

MM. Cléridès et Denktash se sont rencontrés à Nicosie dans le cadre des pourparlers visant à trouver un accord avant le 28 février, date qui permettrait à une île réunifiée de ratifier son adhésion définitive à l'Union européenne en avril 2004.

L'UE se dit cependant prête à intégrer la seule République de Chypre (reconnue internationalement, représentant la seule communauté grecque) si l'île n'est pas réunifiée à temps. (AFP, 31 janvier 2003)
 

L'attaque du chef de l'armée contre le gouvernement

Le chef d'état-major des armées turques, le général Hilmi Ozkok, a ouvertement critiqué mercredi le gouvernement pour sa prise de position en faveur d'officiers radiés pour "intégrisme" et s'est prononcé contre des déclarations gouvernementales prônant d'assouplir l'interdiction du voile islamique.

Dans une rare intervention devant des journalistes, le général Ozkok s'en est pris au gouvernement formé par le parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), affirmant qu'il "encourage ceux impliqués dans des activités intégristes".

Rappelant que l'intégrisme constitue une des principales menaces pour le régime laïc turc, le général Ozkok a souligné que l'armée avait développé des "réflexes de défense" contre les "infiltrations islamistes".

Chaque année, l'armée turque, qui s'affirme garante du régime laïc, procède à une purge dans ses rangs, radiant de nombreux officiers et sous-officiers pour intégrisme et insubordination. Ces décisions sont sans appel.

La semaine dernière le haut conseil militaire (YAS) a expulsé sept officiers pour "intégrisme", un chiffre moins important que les années précédentes.

Le Premier ministre Abdullah Gul, qui a signé cette décision en y apposant cependant une réserve, a annoncé que son gouvernement entendait faire voter une loi ouvrant, à l'avenir, la possibilité pour les militaires radiés de faire appel.

Cette démarche du gouvernement dans un pays où l'armée s'exprime régulièrement sur les principales questions touchant à la sécurité intérieure et extérieure du pays par le biais du Conseil national de sécurité (MGK), a créé une nouvelle polémique.

Le général Ozkok a estimé que la décision de M. Gul était "dénuée de fondement juridique" et "contraire aux responsabilités de l'administration" chargée de l'application des lois.

Plus tôt dans la journée, le président de la commission de la défense au parlement turc, Ramazan Toprak, un ancien officier, avait annoncé avoir démissionné de son poste après avoir été mis en cause par la presse pour ses origines islamistes.

M. Toprak n'a pas dévoilé la raison de son départ de la tête de cette importante commission parlementaire, se contentant de condamner ce qu'il a qualifié de "campagne de dénigrement" à son encontre.

Cet ancien officier de 42 ans, élu député sur les listes de l'AKP, a été expulsé de l'armée en 1997 pour "intégrisme", selon la presse.

Le nouveau gouvernement de l'AKP rejette l'appellation islamiste.

M. Toprak a affirmé avoir quitté volontairement l'armée alors qu'il était magistrat militaire avec le grade de capitaine.

Le plus haut responsable de la hiérarchie militaire turque a d'autre part fustigé des déclarations de plusieurs membres du gouvernement pour un assouplissement de l'interdiction de porter le voile islamique dans les administrations et les universités.

"On ne doit pas s'attendre à ce que nous tolérions que le voile soit utilisé comme un symbole politique pour effriter les valeurs républicaines", a-t-il martelé.

L'interdiction du port du foulard islamique en Turquie a été renforcée depuis 1997, lorsque l'armée et la hiérarchie pro-laïque turques ont contraint le gouvernement pro-islamiste du Premier ministre Necmettin à démissionner après un an de pouvoir.

Comme il l'a promis lors de sa campagne électorale, le nouveau gouvernement souhaite résoudre le problème du port du voile dans les universités, où beaucoup de femmes ont été contraintes à abandonner leurs études après avoir refusé d'enlever leur foulard.

Le président du parlement turc, Bulent Arinc, un membre influent de l'AKP, avait provoqué un tollé dans la presse peu après les élections en invitant son épouse, qui porte le foulard islamique, à l'accompagner à l'aéroport pour officiellement saluer le président Ahmet Necdet Sezer lors de son départ pour un déplacement à l'étranger. (AFP, 9 janvier 2003)
 

Les généraux turcs contre la volonté pacifique des chypriotes turcs

Le chef d'état-major turc, le général Hilmi Ozkok, et son adjoint, le général Yasar Buyukanit, ont affiché leur soutien au leader chypriote turc Rauf Denktash qui refuse d'accepter, en l'état, le plan de l'Onu pour la réunification de Chypre.

Leur position, affichée ouvertement mercredi soir lors d'une réception pour la presse à Ankara, s'inscrit en faux par rapport à la position du gouvernement qui vient d'annoncer qu'il entendait "modifier" la politique traditionnelle du pays de soutien inconditionnel aux Chypriotes-turcs.

Le dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, est allé encore plus loin, en critiquant récemment M. Denktash et affirmant vouloir changer "la politique menée depuis 30-40 ans à Chypre".

Le général Ozkok a rappelé combien l'exigeance de "sécurité" était importante pour la Turquie, face à une "force assiégeante" --les Grecs-- pouvant "menacer le sud et le sud-est du pays".

"Une solution à Chypre qui ne garantirait pas les besoins de sécurité de la Turquie et menacerait sa sécurité signifierait, plus ou moins, le début d'un processus d'enfermement de l'Anatolie", a dit le chef d'état-major.

Chypre est divisée depuis 1974, lorsque les troupes turques ont envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'Etat d'ultranationalistes grecs, soutenus par la junte des colonels au pouvoir à Athènes, visant à rattacher l'île à la Grèce.  (AFP, 9 janvier 2003)
 
 

*

Politique intérieure/Interior Policy

Rejet du recours pour l'annulation des élections législatives

Les autorités turques ont rejeté samedi le recours en justice pour annuler les élections législatives du 3 novembre mettant en cause la situation juridique controversée de Recep Tayyip Erdogan, dirigeant du parti qui a remporté le scrutin.

Le Haut conseil électoral (YSK) a annoncé avoir rejeté une demande d'annulation des élections basée sur le fait que le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), Recep Tayyip Erdogan, avait été déchu de son poste au moment du scrutin et que son nom n'avait donc pas lieu de figurer sur les bulletins de vote.

Deux petits partis, le Parti Jeune (Genc Parti, droite populiste) et le parti Travailliste (IP), une petite formation maoïste qui a receuilli 0,5% des suffrages, avaient intenté ce recours en annulation vendredi devant le Haut conseil électoral.

La controverse était née après que la Cour constitutionelle turque a déclaré mercredi M. Erdogan déchu depuis octobre dernier de son poste de dirigeant en raison de son ancienne condamnation.

Jeudi, l'AKP avait réélu M. Erdogan à la tête du parti.

Le vice-président du YSK, Ahmed Hamdi Unlu, avait estimé jeudi que le refus de M. Erdogan d'obéir à des décisions de justice le visant, en l'occurrence à celle l'ordonnant de quitter la tête de l'AKP en avril 2002, "porte atteinte aux principes d'équité des élections", selon l'agence Anatolie.

M. Erdogan n'avait pu lui même se présenter aux élections en raison d'une ancienne condamnation pour "incitation à la haine religieuse" qui lui a valu une peine de prison de quatre mois en 1999, mais son nom, en tant que chef du parti, figurait sur les bulletins de vote.

Le Genc Parti, dirigé par un baron des médias Cem Uzan, a réalisé un score de 7,2% pour les premières élections auxquelles il participait, mais n'a pu envoyer de représentants au parlement faute d'avoir franchi la barre des 10% de suffrages nécessaire à l'échelle nationale. (AFP, 25 janvier 2003)
 

Le Parlement turc adopte de nouvelles réformes pro-européennes

Le Parlement turc a adopté jeudi une nouvelle série de réformes pro-européennes qui devraient permettre à d'anciens parlementaires kurdes, emprisonnés en Turquie pour des activités séparatistes, d'être rejugés.

Le projet de loi du gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), adopté avec le soutien de l'opposition social-démocrate, a pour but d'élargir le champ d'application judiciaire pour des procès en appel, en ligne avec les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme, a indiqué le ministre de la Justice, Cemil Cicek, aux députés.

Quatre anciens parlementaires du Parti pro-kurde de la démocratie (DEP, dissous), dont Leyla Zana, avaient été condamnés en 1994 à 15 ans de prison pour aide aux rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek).

Les sentences avaient été condamnées par la Cour européenne des droits de l'homme.

Le gouvernement avait fait adopter en décembre une première série de réformes visant notamment à lutter contre la torture et à lever certaines restrictions à la liberté de la presse.

Le sommet européen de Copenhague, en décembre, a décidé que les Quinze se prononceraient à la fin de 2004 sur l'ouverture éventuelle de négociations d'adhésion avec la Turquie, une décision qui sera prise en fonction de l'ampleur des réformes accomplies à cette date par Ankara.

La Turquie a "encore beaucoup de pain sur la planche" pour assurer le respect des droits fondamentaux, a déclaré jeudi le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, en réitérant un appel en faveur de la libération de Mme Zana, lauréate du prix des droits de l'homme Sakharov du Parlement européen. (AFP, 23 janvier 2003)
 

Erdogan reconduit à la tête du parti au pouvoir en Turquie

Le parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir en Turquie, a réélu jeudi Recep Tayyip Erdogan à sa tête, au lendemain d'une décision de justice le déclarant déchu du poste, a annoncé un responsable du parti.

M. Erdogan, généralement considéré comme le prochain Premier ministre, a été réélu président du parti par le Conseil de direction de l'AKP à l'unanimité des 363 membres de cet organe du parti, a indiqué Hayati Yazici, vice-président de l'AKP devant la presse.

"On me demande si je suis fatigué, lassé après les maints obstacles dressés devant moi", a indiqué M. Erdogan lors d'un bref discours devant les membres et militants de l'AKP à l'issu du vote en son faveur.

"Je leur réponds : pour l'amour de dieu, absolument pas", a-t-il lancé.

M. Erdogan a regretté la "résistance" de certains milieux, sans pourtant les nommer, "à la levée des barricades érigées devant la démocratie" en Turquie.

"Je n'ai jamais eu aucun problème avec mon pays ni avec l'Etat", a-t-il ajouté.

Mercredi soir, la Cour constitutionnelle avait déclaré sa déchéance en raison de sa démission du conseil de direction du parti en octobre dernier.

C'est cette même Cour qui l'avait obligé de démissionner de ce poste en raison d'une ancienne condamnation à la prison pour incitation à la haine religieuse. Selon la Cour, sa démission du conseil de direction impliquait automatiquement sa démission du poste de président.

M. Erdogan devait jeudi quitter la capitale turque pour se rendre à la 33e édition du Forum économique mondial (WEF) de Davos en tant que chef du parti au pouvoir dans son pays.

M. Erdogan, qui avait été déclaré inéligible aux élections de novembre en raison d'une ancienne condamnation en 1998, n'a aucun titre officiel autre que celui de dirigeant de l'AKP. Il a réalisé de nombreuses visites à l'étranger et a rencontré les présidents américain George W. Bush et russe, Vladimir Poutine, notamment.

L'AKP, qui dispose d'une écrasante majorité au parlement, a récemment adopté des amendements constitutionnels et législatifs pour lui permettre de se présenter à la députation et de devenir Premier ministre.

Lors d'un rassemblement politique à Siirt (sud-est) en 1997, il avait cité un poème comparant les mosquées à des casernes et les minarets à des baïonnettes, des propos jugés séditieux dans un pays musulman où l'Etat s'érige en garant de la laïcité.

Ironie du sort : il pourrait maintenant se présenter dans cette même province, en mars, à une élection législative partielle, ce qui lui permettrait alors de devenir Premier ministre.

En Turquie, le Premier ministre doit être député. Abdullah Gul, bras droit de M. Erdogan, a été nommé Premier ministre.

M. Erdogan et ses collaborateurs affirment avoir abandonné leur idéologie radicale d'antan pour une attitude plus modérée. Mais l'armée turque, qui se pose en garante des valeurs républicaines laïques, a lancé début janvier une sévère mis en garde au gouvernement qui a prôné d'assouplir l'interdiction du voile islamique, strictement prohibé dans les universités et la fonction publique. (AFP, 23 janvier 2003)
 

Erdogan écarté par la justice de la direction du parti au pouvoir

La justice turque a porté un nouveau coup au dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, en l'écartant mercredi de la direction de son parti.

La Cour constitutionnelle a annoncé que M. Erdogan avait renoncé à son poste à la tête du parti de la Justice et du Développement (AKP) lorsqu'il avait démissionné du conseil de direction du parti en octobre dernier pour se conformer à une décision de justice.

M. Erdogan avait estimé qu'il pouvait rester président de l'AKP, un parti aux origines islamistes, sans pour autant faire partie de son conseil de direction.

"M. Erdogan ne peut plus exercer ses fonctions de président de parti", a indiqué à la presse Hasim Kilic, le vice-président de la Cour, au terme d'un débat des juges à la requête du procureur de la Cour de cassation qui avait demandé que les fonctions de M. Erdogan soient suspendues.

En avril dernier, la Cour constitutionnelle avait donné six mois à M. Erdogan pour quitter le conseil de direction de son parti en raison d'une ancienne condamnation pour incitation à la haine religieuse qui lui avait valu une peine de prison.

Cette même condamnation lui a valu d'être déclaré inéligible aux élections législatives du 3 novembre.

Six des onze juges de la Cour constitutionnelle ont estimé mercredi qu'il n'y avait pas lieu de prendre une décision sur la requête du premier procureur du pays, M. Erdogan ayant "automatiquement" perdu son poste à la tête de son parti en démissionnant le 17 octobre 2002 du conseil de direction de l'AKP, constitué des membres fondateurs du parti, selon M. Kilic.

"Il n'est pas nécessaire de suspendre les fonctions d'un président de parti qui n'en est pas un", a-t-il continué.

L'AKP, largement majoritaire au parlement après sa victoire écrasante aux élections de novembre, a récemment amendé la Constitution pour permettre à M. Erdogan de se présenter à de futures élections et devenir ainsi Premier ministre.

Le ministre de la Justice Cemil Cicek a déclaré à la chaîne d'information NTV que la Cour n'avait pas pris en a pris en compte les récents amendements apportés à la Constitution et aux lois.

L'un de ces amendements prévoit que seule une personne condamnée pour "crimes terroristes" est exclue de la direction d'un parti, ce qui n'est pas le cas de M. Erdogan, a-t-il souligné.

Le ministre qui est aussi membre de l'AKP, a estimé que le parti pourrait éventuellement réélire M. Erdogan à sa tête. (AFP, 22 janvier 2003)
 

L'opposition turque appelle à la démission du ministre des Finances

L'opposition parlementaire social-démocrate turque a demandé vendredi la démission du ministre des Finances Kemal Unakitan au sujet d'une amnistie fiscale qui l'exonère d'une possible condamnation à trois ans de prison pour évasion fiscale.

"Soit vous faites la preuve de votre innocence dans ces accusations de fraude fiscale... soit vous démissionnez", a réclamé le secrétaire général du parti républicain du Peuple (CHP) Onder Sav, lors d'une conférence de presse au lendemain de l'adoption de cette loi d'amnistie par le Parlement

Mais M. Unakitan est resté indifférent aux critiques du CHP.

"Je ne vais pas céder à ces insinuations sans fondements", a répondu le ministre au cours d'une conférence de presse.

"Certains m'appellent à démissionner, à faire ceci ou cela. Comme vous le savez, il n'est pas obligatoire de répondre à chacune de ces demandes", a-t-il ajouté.

La loi d'amnistie, proposée par le parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir, accorde aux personnes concernées un délai allant jusqu'à mai prochain pour acquitter leurs retards de paiements fiscaux.

Un des articles de cette loi amnistie les personnes poursuivies ou jugées pour évasion fiscale après avoir présenté des faux documents pour bénéficier des subventions étatiques à l'exportation.

M. Unakitan figure parmi les personnes concernées par cette mesure, alors qu'il est en cours de jugement avec 86 acolytes pour évasion fiscale dans le cadre de sa précédente fonction de dirigeant d'une société privée.

"L'AKP a été prise la main dans le sac", a estimé M. Sav. (AFP, 17 janvier 2003)
 

Démission du chef d'une commission parlementaire accusé d'intégrisme

Le président de la commission de la défense au parlement turc, Ramazan Toprak, un ancien officier, a annoncé mercredi devant la presse qu'il avait démissionné de son poste le jour même après avoir été mis en cause par cette dernière pour ses origines islamistes.

M. Toprak n'a pas dévoilé la raison de son départ de la tête de cette importante commission parlementaire, se contentant de condamner ce qu'il a qualifié de "campagne de dénigrement" à son encontre.

Il a indiqué à l'AFP qu'il expliquerait le motif de sa démission "dans les jours prochains".

Cet ancien officier de 42 ans, élu député sur les listes du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) en novembre dernier, a été expulsé de l'armée en 1997 pour "intégrisme", selon la presse.

Le nouveau gouvernement de l'AKP rejette l'appellation islamiste.

M. Toprak a admis avoir quitté volontairement l'armée alors qu'il était magistrat militaire avec le grade de capitaine.

 Chaque année, l'armée turque, qui s'affirme garante du régime laïc, procède à une purge dans ses rangs, radiant de nombreux officiers et sous-officiers pour intégrisme et insubordination. Ces décisions sont sans appel.

La semaine dernière le haut conseil militaire (YAS) a expulsé sept officiers pour "intégrisme", un chiffre moins important que les années précédentes.
 Le Premier ministre Abdullah Gul, qui a signé cette décision, a toutefois annoncé que son gouvernement entendait faire voter une loi ouvrant, à l'avenir, la possibilité pour les militaires radiés de faire appel.

Cette démarche du gouvernement dans un pays où l'armée s'exprime régulièrement sur les principales questions touchant à la sécurité intérieure et extérieure du pays par le biais du Conseil national de sécurité (MGK), a créé une nouvelle polémique. (AFP, 8 janvier 2003)
 

Nouvel amendement pour permettre à Erdogan de devenir Premier ministre

Le parlement turc a adopté jeudi un nouvel amendement visant à permettre au chef du parti au pouvoir à Ankara, Recep Tayyip Erdogan, d'accéder officiellement à la fonction de Premier ministre.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) a largement remporté les élections législatives du 3 novembre, mais M. Erdogan avait été déclaré inéligible pour ce scrutin en raison d'une condamnation en 1998 pour incitation à la haine religieuse. En Turquie, le Premier ministre doit être préalablement élu député.

Le bras droit de M. Erdogan, Abdullah Gul, occupe officiellement le poste de Premier ministre. Mais Recep Tayyip Erdogan est considéré tant en Turquie qu'à l'étranger comme l'homme fort derrière le gouvernement.

L'amendement adopté jeudi prévoit d'apurer le casier judiciaire d'une personne condamnée pour des crimes concernant la liberté d'expression, y compris pour sédition, une fois la peine purgée et si son auteur ne s'est pas rendu coupable d'un crime similaire entre-temps.

M. Erdogan, âgé de 48 ans, a passé quatre mois en prison pour avoir récité au cours d'un rassemblement politique un poème comparant les mosquées à des casernes et les minarets à des baïonnettes, des propos jugés séditieux dans un pays musulman où l'Etat s'érige en garant de la laïcité.

Le chef de l'AKP devrait pouvoir se présenter à une élection législative partielle, le 9 février dans la province de Siirt (sud-est), les autorités ayant annulé les résultats du scrutin du 3 novembre dans la province pour vices de procédure.

M. Erdogan doit encore affronter la justice turque pour plusieurs affaires de présomption de corruption quand il était maire d'Istanbul. Son élection probable comme Premier ministre lui assurerait une immunité judiciaire.(AFP, 2 janvier 2003)

*

Le Terrorisme de l'Etat/State Terrorism
 

La 104e victime de la grève de la faim: la 7ème lors du pouvoir islamiste

La grève de la faim qui dure depuis plus de deux ans pour protester contre le régime d'isolement carcéral dans les prisons turques a fait une nouvelle victime le 11 janvier 2003. Le nombre total des victimes s'élève ainsi à 104.

Özlem Türk, 28 ans, est décédé dans un hôpital d'Ankara, 471 jours après avoir commencer à jeûner. Correspondant d'une revue de gauche, Mücadele, il avait été arrêté en 1995 et condamné par la suite à une peine de prison par la Cour de Sûreté de l'Etat.

En deux mois, depuis l'arrivée au pouvoir du parti AKP, six autres prisonniers politiques se sont éteints à cause de la grève de la faim:

Serdar Karabulut, 32 ans, s'est éteint le 9 novembre dans un hôpital d'Ankara près d'un an et demi après s'être joint au mouvement. Karabulut avait été condamné en 1991 à 30 ans de prison pour appartenance au Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C).

Imdat Bulut, arrêté en février 2000 dans le cadre d'opérations policières visant le DHKP-C, est mort le 19 novembre à l'hôpital de Bayrampasa d'Istanbul. Il a commencé à jeûner en juin 2001.

Zeliha Erturk, 25 ans, est morte le 30 novembre à l'hôpital Sisli Etfal d'Istanbul, portant à 60 le total des victimes d'un mouvement de protestation. Elle a été arrêtée pour appartenance au DHKP-C.

Le 1er décembre, à Izmir, Feridun Yucel Batu, 33 ans, qui avait entamé son jeûne il y huit mois, est mort tôt à l'hôpital Ataturk où il subissait des soins. Il était condamné à 12 ans et six mois de prison pour appartenance au DHKP-C.

Le 16 décembre, Feride Harman, détenue appartenant au DHKP-C, est décédée après sa mise en liberté à Aksaray (Istanbul), au 512 ème jour de son jeûne.

Le 21 décembre, un autre détenu appartenant au DHKP-C, Berkan Abatay, 27 ans, est décédé dans un hôpital d'Istanbul, un an et demi après avoir commencé à jeûner.

La grève a été lancée en octobre 2000 par plus d'un millier de prisonniers de gauche pour dénoncer l'entrée en service de prisons dites "de type F" où les cellules ne contiennent qu'une ou trois personnes, remplaçant les vastes dortoirs de plusieurs dizaines de détenus en fonction jusque là.

Les grévistes affirment que ce régime d'"isolement" les désocialise et les expose aux mauvais traitements de la part des gardiens et des forces de sécurité.

Les protestataires observent un jeûne tournant, absorbant de l'eau salée, sucrée et enrichie de vitamines pour rester en vie et ne pas perdre toutes leurs facultés mentales.

Le nombre des victimes de la grève de la faim s'élève à 64 morts. Ce chiffre comptabilise également des parents et proches de détenus qui ont observé un jeûne de solidarité, à domicile.

En plus de ces victimes, un assaut des forces de gendarmeries en décembre 2000, pour réduire le mouvement dans une vingtaine de prisons, avait fait 32 victimes dont deux gendarmes, et le gouvernement avait alors ouvert des nouvelles prisons dites "de type F".

Quatre prisonniers se sont en outre immolés par le feu en soutien aux grévistes et quatre autres personnes ont été tuées lors d'une intervention de la police en novembre dernier contre une maison d'Istanbul occupée par des grévistes.

Les protestataires avancent que le nouveau système désocialise les détenus et les expose aux mauvais traitements des forces de sécurité.

Mais le gouvernement s'est toujours catégoriquement refusé à revenir à l'ancien système, estimant qu'elles étaient la raison de fréquentes et sanglantes mutineries avec prises d'otages dans des prisons régulièrement dénoncées par les Européens pour leurs tristes bilans.

Les grévistes de la faim ont considérablement abaissé leurs exigences pour mettre fin à leur grève et sont prêts à accepter un compromis avancé par les chefs des 4 principaux barreaux du pays. Ce compromis, résumé sous la formule, 3 clefs 3 portes, permettrait aux détenus de 3 cellules de 3 détenus (9 personnes), de pouvoir communiquer entre eux pendant huit heures par jour. Toutefois, le ministère de la justice la refuse en invoquant des obstacles de nature technique et sécuritaire.

Le gouvernement refuse cependant catégoriquement d'envisager un retour à l'ancien système des dortoirs, estimant qu'il était à l'origine de régulières mutineries avec prise d'otages, tout comme il refuse d'aménager des activités communes pour sortir les détenus de leur isolement.

Actuellement quelque 10.000 des 55.000 détenus que compte la Turquie sont des détenus politiques accusés de terrorisme ou d'appartenance à un parti ou une organisation politiques illégaux. (Info-Türk, 11 janvier 2003)
 

Inmate families protest F-type prisons

Members of the Association for the Solidarity of Inmates and their Families (TAYAD) protested maximum security F-type prisons in Ankara, the Anatolia news agency reported on Monday.

TAYAD members from different cities of Turkey attempted to stage a march through the capital city but after police didn't give a permit for this march, they gathered in Ankara's Sihhiye street.

Some 250 TAYAD members chanted slogans to protest the F-type prison conditions.

The group said that they have been staging talks with the ruling Justice and Development Party (AK Party) officials.

Noting that AK Party was pledging improvement in human rights issues before coming to power, the group said that seven more protestors died during AK Party power.

F-type prisons having one or three inmate cells are among the most controversial issues of Turkey.

Inmate families and human rights associations say inmates are more vulnerable in single inmate cells. Turkey is often criticized for systematic torture in prisons and police stations. Human rights associations stress that the isolation itself is a way of torture.

On the other hand, the state say F-type prisons constructed for terror crimes is the best solution as overcrowded dormitory system was used as doctrine centers by some terror organizations.

Meanwhile, there is an ongoing death fast protest in Turkey against F-type prisons.

TAYAD said 104 people starved to death in the death fast protest and some 500 people suffered disabilities. (Turkish Daily News, January 21, 2003)

Une affaire judiciaire sur fond de grèves de la faim à Istanbul

A 63 ans, Hasan Engin, modeste cordonnier d'un quartier alevi d'Istanbul, se demande pourquoi il est poursuivi après avoir seulement aidé une femme inanimée à terre, en marge d'une manifestation liée à un mouvement de grève de la faim dans les prisons.

Face à sa minuscule échoppe, calée sur une pente boueuse du quartier pauvre de Küçükarmutlu, où habite une communauté marginale d'obédience chiite hétérodoxe, mal aimée des autorités, un blindé de la police et des barrières métalliques ferment la rue et protègent une petite maison changée depuis peu en commissariat.

"C'est à l'automne 2001 qu'ils se sont installés un peu partout; avant, on ne les voyait jamais par ici", raconte tranquillement M. Engin, clouant une semelle de caoutchouc dans l'échoppe où, faute de chauffage, il porte un gros bonnet pour lutter contre le froid.

Il affirme n'avoir jamais eux de contact avec les policiers, mais sera prochainement jugé pour "violences sur fonctionnaires en exercice". Selon ses défenseurs, il ne risque pas la prison, mais une amende de 2.800 euros en dommages et intérêts.

M. Engin, qui affirme n'avoir rien à voir avec les militants d'extrême gauche qui observaient, à quelques pâtés de maison de là, un jeûne "à mort", par solidarité avec des détenus, affirme être victime, avec sa femme, Arife, d'une erreur judiciaire.

La grève de la faim, qui a débuté en octobre 2000, est poursuivie aujourd'hui par une vingtaine de militants d'extrême gauche qui protestent ainsi contre leurs conditions de détention dans les prisons de haute sécurité.

La grève a fait à ce jour 63 victimes, sans compter 44 personnes tuées lors d'opérations policières, d'une immolation collective par le feu et d'un attentat à la bombe.

C'est quelques jour après un attentat commis par un kamikaze dans le centre d'Istanbul, tuant un policier en faction, que l'enterrement d'un militant tourne au carnage, à Küçükarmutlu, et que la vie d'Hasan et de sa femme bascule.

"La police a très brutalement donné l'assaut à la foule rassemblée autour de la +cemevi+ (maison communautaire alevi remplaçant la mosquée), et la place s'est changée en champ de bataille où on a relevé quatre morts", raconte une manifestante, présente sur les lieux, parlant sous couvert d'anonymat.

C'était la fin de la matinée du 15 septembre. Quand Hasan et son épouse, qui n'ont pas participé à la manifestation, passent par là, en milieu d'après-midi, il n'y a plus de trace apparente des affrontements et le quartier est redevenu calme.

Mais ils trouvent une vieille femme inanimée, le visage ensanglanté, dont personne ne se préoccupe, et Hasan entreprend de l'emmener au dispensaire le plus proche, la chargeant sur son dos.

Faute de taxi, le quartier ayant été bouclé, c'est une voiture de police banalisée qui se propose de les emmener à l'hôpital. De là, Hasan et sa femme sont emmenés au commissariat, puis à la section antiterroriste de la Direction départementale de la Sûreté, où ils resteront 72 heures.

A leur sortie, un procureur leur apprend qu'ils sont accusés d'avoir jeté des pierres contre des policiers.

"Quelle récompense pour avoir porté secours à quelqu'un en difficulté!", soupire Hasan, "mais je ne regrette rien", affirmant "si c'était à refaire, je le referais sans me poser de question".

Au bureau d'avocats Halkin Hukuk Burosu, les défenseurs des 13 personnes poursuivies après ces événements, dont le couple Engin, estiment qu'après l'attentat à la bombe de Taksim, "la police avait un besoin de vengeance et s'est montrée extrêmement violente, tirant dans la foule et engageant des poursuites contre de nombreux innocents".

"Parce que nous avons toujours défendus nos droits face à la municipalité ou la police, tout le monde dans le quartier, de 7 à 77 ans, est considéré comme un terroriste," affirme Hassan Engin.

"Après ces événements, (les policiers) ont donné l'assaut (le 5 novembre 2001) à la maison des grévistes de la faim, cela a fait en tout six ou sept martyrs, et maintenant, ils ont pris le contrôle du quartier", ajoute-t-il sans passion. (AFP, 8 janvier 2003)
 

La Turquie a signé le protocole sur l'abolition de la peine de mort

La Turquie a signé mercredi le protocole n°6 de la Convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés concernant l'abolition de la peine de mort en temps de paix, a annoncé un communiqué du Conseil de l'Europe.

"Nous considérons ce nouveau pas fait par la Turquie comme un signe de la détermination du gouvernement à poursuivre dans la voie des importantes réformes démocratiques qui ont été entreprises", a déclaré à cette occasion Walter Schwimmer, secrétaire général de l'organisation paneuropéenne de défense des droits de l'Homme.

M. Schwimmer a également exprimé le souhait que la ratification du protocole par la Turquie, où la peine de mort n'était plus appliquée depuis 1984, intervienne rapidement.

La Turquie était le seul des 44 pays membres de l'organisation paneuropéenne à n'avoir pas signé ce protocole engageant à abolir la peine de mort. L'Arménie et la Russie l'ont signé, respectivement le 25 janvier 2001 et le 16 avril 1997, mais ne l'ont pas encore ratifié.

Les députés turcs ont voté le 2 août 2002 en faveur de l'abolition de la peine de mort, sauf en temps de guerre, avec l'espoir de voir la Turquie se rapprocher des normes de l'Union européenne. (AFP, 15 janvier 2003)
 

HRW 2003 Turkey Report on Human Rights

Human Rights Watch has issued its report on Human Rights Developments in Turkey. Below are the 2003 report's main issues: Minority languages, particularly Kurdish, torture and ill-treatment, tension in the new F-type prisons, forcibly displaced villagers, honnor killings, August reform legislation, human rights defenders and EU:

At last European Union (E.U.) pressure for Turkey to meet its political and human rights criteria for membership began to produce substantial results. In February and August, the government passed legislative packages that provided improved access to legal counsel for police detainees, abolished the death penalty, and permitted broadcasting and education in minority languages.

The August legislation was pushed through by the then-ruling coalition partners Democratic Left Party and Motherland Party, but fiercely opposed by the third partner, the extreme right-wing Nationalist Action Party, which condemned the E.U.'s demands for change as identical to those of illegal armed organizations. The legislative changes left serious constraints on free expression undressed, however, and torture continued to be widespread.

In November, the conservative and religious Justice and Development Party (AKP) won the general election. AKP party leader Recep Tayyip Erdog¢an was excluded from the election and could not be appointed prime minister because he had been stripped of political rights after serving a ten-month prison sentence imposed for a non-violent speech made in 1997.

The state of emergency was lifted in the provinces of Tunceli and Hakkari in July, and in the last two provinces, Diyarbakir and Sirnak, in November. The mainly Kurdish southeast had been under martial law or state of emergency since 1978. In August, the Turkish parliament voted to abolish the death penalty for peacetime offences. The sentences of eighty-seven prisoners on death row were commuted to life imprisonment. Turkey carried out its last judicial execution in 1984.

Parliament tentatively reformed laws inhibiting freedom of expression, but courts still imprisoned those who insulted state institutions or addressed sensitive questions about Kurdish minority rights or the role of the military or religion in politics. Ahmet Ünlü was imprisoned on a two-and-a-half-year sentence in January for "incitement to religious hatred" for comments he made describing the 1999 earthquake as a "heavenly warning" to a society that had departed from Islamic principles. Kurdish villager Tayyar Tafl was arrested in July for "insulting" the military by accusing them of burning his village. He was released in September but historical continued.

From December 2001 onward, police detained more than a thousand school and university students for submitting petitions calling for optional courses in Kurdish. Prosecutors indicted hundreds of the students on charges of supporting an armed gang, claiming the students' campaign for Kurdish language courses was run by a new illegal movement called Kurdistan Freedom and Democracy (KADEK), formed in April out of the dissolved Kurdish Workers' Party (PKK). In April, Diyarbakir State Security Court handed down a suspended sentence of forty-five months of imprisonment to minibus driver Sulhattin Önen for repeatedly playing a cassette tape of a song in Kurdish. The court was unswayed by the fact that the tape was legally authorized for publication.

The August legislation lifted restrictions on minority language courses and broadcasting, including in Kurdish. The change seemed to represent a new respect for linguistic diversity, but the reforms were hedged with qualifications that could block effective implementation. Kurdish still could not be taught in universities, or broadcast by independent radio or television stations.

Restrictions on other aspects of free expression remained. Governors throughout the country continued to ban plays, films, and exhibitions, while courts confiscated many newspapers and scores of books for "separatism." State educational institutions continued to apply the ban on women wearing the headscarf for religious reasons. Thousands of female students were denied access to high school and university education because they wore the headscarf. Teachers and doctors were also dismissed for wearing the headscarf on duty.

Torture and ill-treatment remained widespread in police stations and gendarmeries, facilitated by the continued practice of holding detainees without access to legal counsel. Those detained for common criminal offenses had a legal right to see a lawyer throughout police custody but this was commonly denied. The provision that those detained for offenses under the jurisdiction of state security courts could legally be held without access to a lawyer for four days was in place until February, when this was reduced to two days.

Even after this change, many detainees reported torture by beating, sexual violence, death threats, hosing with cold water, and electric shocks. Blindfolding also continued unchecked. Victims included people detained for common criminal offenses and women, many of whom reported rape or other sexual violence. One detainee, accused of supporting an illegal organization, reported that during four days' interrogation without access to legal counsel at Istanbul Police Headquarters in March, she was blindfolded, stripped naked, sprayed with cold water through ahose forced into her vagina, and forced to sit in excrement. In the same month, another female detainee reported that during interrogation for her alleged links with an illegal armed organization police officers at the Anti-Terror Branch of Mardin Police Headquarters stripped her naked, hosed her with cold water, and inserted a truncheon in her anus. Medical reports were consistent with her allegations of torture.

Again, victims of torture and other human rights violations encountered many obstacles to obtaining a remedy through Turkish courts. In January, the public prosecutor dismissed formal complaints made by eight male prisoners that gendarmes anally raped them with truncheons on arrival at Kandira F-type Prison in December 2000.

According to the plaintiffs' lawyer, the prosecutor did not question some of the plaintiffs or consult medical reports. Several potential prosecutions were blocked under the Law on the Prosecution of Civil Servants, permitting local governors, even though they are not members of the judiciary, to halt prosecutions. Courts continued to prefer to convict torturers on the less serious charge of ill treatment. In April, Istanbul Criminal Court found two Istanbul Anti-Terror Branch officers guilty of hanging Abdurrahim Demir by the arms and squeezing his testicles, beating him on the soles of the feet, and giving him electric shocks. The court decided that this was merely ill-treatment. Since convictions for ill-treatment(unlike those for torture) were covered by a conditional amnesty, the officers had their sentences suspended.

Tension continued in the new F-type prisons, where prisoners remanded or sentenced for offenses under state security court jurisdiction were held in one- and three-person cells, replacing the large ward-based prisons traditional in Turkey's prison system. Prisoners continued to hunger strike in protest against killings by security forces during the original violent transfers in December 2000, the strict regime in F-type prisons, and the restricted opportunities for association with other prisoners. At the time of writing, fourteen hunger strikers had died during 2002, bringing the total number to sixty-four since the 2000 transfer. Relatives and lawyers reported that prisoners were suffering health problems associated with small group isolation, including sensory loss, skin complaints, trinities, stomach disorders, and severe mental disturbance. The Justice Ministry announced but failed to implement a program in F-type prisons of out-of-cell activities and a weekly period of five hours' association.

Violence by armed illegal political organizations continued to abate, but there were isolated reports of attacks on civilians. In June, the Workers' and Peasants Liberation Army of Turkey (TIKKO) reportedly abducted and killed Muharrem Hyzfrom Syrçaly village, Tokat province.

Most villagers forcibly displaced from their homes in the southeast during the 1990s were unable to return, despite increased stability in the region. In some cases local governors obstructed returns, villagers were turned back by gendarmerie, or found that neighboring paramilitary village guards had occupied their lands. The government's Return to Village and Rehabilitation Project moved so slowly and was so poorly designed and funded that it offered little benefit to the displaced. Asylum seekers arriving in Turkey were frequently denied proper protection.

Under a geographical reservation to the 1951 Refugee Convention, Turkey continued to recognize only refugees from Europe. Non-European asylum seekers were required to register with the police, who were then supposed to carry out an assessment to determine whether their claim to require asylum was well-founded. The assessment did not include the minimum safeguards required by international law for fair refugee status determination. Only those who passed this police assessment were referred to the offices of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), and those who were recognized as refugees by UNHCR then had to await resettlement to a third country, sometimes for lengthy periods during which many remained at risk. During 2001, the Turkish authorities reported that they had arrested ninety-four thousand migrants who were transiting or being smuggled across the country, at great hazard to their own lives, including many would-be asylum seekers entering from Iran and northern Iraq and heading toward the more secure protection afforded by Western European states. According to the United States Committee for Refugees, many such migrants, often arrested during urban sweeps, were summarily returned to Turkey's neighbors, and around a hundred clear cases of refoulement (forced return to a country where one's life or freedom is threatened) were documented during 2001.

The August reform legislation added Turkish criminal code provisions that imposed heavy prison sentences for the smuggling or trafficking of persons, but Turkey continued to lack services for victims. Turkey provided no shelter or protection to trafficking victims, deporting all foreigners found in commercial sex work without screening to identify trafficked persons. Turkey signed the Trafficking Protocol supplementing the Convention Against Transnational Organized Crime, but at this writing, the government had not ratified the protocol. Despite a1998 law creating protection orders, domestic violence continued unabated.

Women for Women's Human Rights, a nongovernmental organization in Turkey, called violence against women "one of the most widespread violations of human rights in Turkey." Honor killings also threatened women throughout Turkey. In March, twenty-year-old Pinar Kaçmaz died when her father and brother riddled her with bullets in a southeastern Turkish city. According to news reports, the police had arrested Kacmaz's father after she had reported that he threatened her life, but he was released pending trial.

Landmines laid by the government along the borders, and by both sides in the conflict between the security forces and the PKK, killed eleven people, including four children. Following Turkey's 2001 declaration that it would join the Ottawa Convention banning antipersonnel mines, it took important steps toward accession but had not completed procedures by late October.

Turkish human rights defenders still faced numerous hazards in their work. They were subjected to a hail of judicial investigations and prosecutions under the repressive and unwieldy law on associations, as well as the Anti-Terror Law, the Lawon Demonstrations, and various articles of the criminal code. At this writing, Istanbul Human Rights Association (HRA) members faced eighty-eight ongoing trials, most relating to press statements protesting violations. The lawyer Osman Baydemir, president of Diyarbakir HRA, faced thirty-one ongoing trials carrying a possible total of nearly ninety years of imprisonment. Police and local governors repeatedly prohibited or intervened to disperse meetings and peaceful demonstrations by human rights organizations.

In June, Dr. Alp Ayan and Mehmet Barindik of the Izmir Treatment Center of the Turkish Human Rights Foundation were sentenced to a year's imprisonment for making a press statement critical of the Justice Ministry's handling of the F-type prison crisis. The defendants appealed.

The role of the European Union

The process of Turkey's accession to the E.U. remained the most important catalyst of reform in Turkey. The E.U.'s progress report for 2001 had made it clear that Turkey was lagging behind in its efforts to meet the E.U. accession conditions of "democracy, the rule of law, human rights and respect for and protection of minorities." Civil society bodies ranging from human rights organizations to the employers' federation, TUSIAD, as well as President Ahmet Necdet Sezer, put considerable pressure on the government to produce results.

Parliament finally enacted the February and August legislation in order to maintain the credibility of its candidacy for E.U. membership. The E.U. Presidency gave a warm welcome to the August abolition of the death penalty and language reforms, but on an appropriate note of skepticism, added that Turkey should implement the changes as soon as possible in order to demonstrate the genuine character of the reforms. The October regular report on Turkey's progress toward accession pointed to the need for further progress in protecting freedom of expression, combating torture, and reducing the influence of the military. (HRW, January 15, 2003)
 

FIDH Says Torture Still Rife in Turkey

Torture remains widespread in Turkey and the methods are getting more sophisticated, despite efforts to improve Ankara's human rights record as a condition for European Union membership, a rights group said Thursday.

European Union leaders agreed at a summit in December to review Turkey's bid for membership in two years and to open accession talks if Ankara meets strict human rights criteria. But the Paris-based International Federation of Human Rights Leagues (FIDH) said after a visit in late December and early January that Turkish authorities still regularly violate laws on criminal procedure.

"The practice of torture and ill treatment by police officers and military staff, during arrest and police custody, far from decreasing, remains widespread and systematic," the group said in a statement.

"FIDH is particularly concerned by the reported increasing use of more sophisticated methods of torture, detectable only by advanced forensic investigation methods, which are rarely available."

Victims of torture included both political and criminal offenders. Ethnic minorities were targeted, in particular the Roma and Kurds, the statement said.

Turkey lifted a 15-year state of emergency in its southeast in November, ending the sweeping powers given to security forces to battle Kurdish separatists in a conflict which claimed more than 30,000 lives.

But the human rights group said it was still concerned about reported cases of arbitrary arrest, incommunicado detention and torture in the region.

It accused Turkish authorities of regularly threatening and harassing human rights lawyers, journalists, doctors and other critics of government policies.

"Torture will continue unless the lawyers' right to have access to their clients is guaranteed for all detainees and urgently implemented in practice," it said.

Turkey's new Justice and Development Party government has made EU membership its foreign policy priority after a landslide general election victory in November.

The government is pushing through a package of human rights reforms which EU diplomats said would go a long way toward addressing their concerns, but it could not get the reforms passed before the EU summit in Denmark.

FIDH said reforms Turkey adopted in February and August 2002 may be a first step toward bringing its laws in line with European standards and international conventions.

It urged Turkish authorities to wipe out torture by ensuring that prisons and police stations were monitored independently and allegations of torture were quickly investigated.(Reuters, January 9, 2003)
 

Human rights violations in brief

Rape in House Raid

Kaze Özlü, who was tortured and raped by the police raiding her house on 19 November 1999, announced that she was threaten because of their application to the European Court of Human Rights. She made the announcement after her house was raided once again on 28 December 2002 and filed an official complaint with the public prosecutor in Adana. The police had raided the house of Kezer Özlü at Gülbahçe quarter of Adana on 19 November 1999, tortured her, squeezed her throat with the cable of the iron and raped with a truncheon. Özlü had applied to the HRFT and launched an official complaint for the police officers on 7 December 1999. Özlü stated that, upon her official complaint, the police once more raided her house on 27 December 1999, and demanded the report given by the HRFT. The police raided her house several times after the incident and they threatened her with death in order to force her to give up her case. When the official complaint resulted in a decision for non-prosecution of the police officers Kaze Özlü had applied to the European Court of Human Rights. (Evrensel-TIHV, January 1, 2003)

Torture in Custody in Nusaybin

The police detained 17 persons in Nusaybin district (Mardin) on 30-31 Diyarbakir. Özgür Gündem distributor Mehmet Ali Çelik stated that he was tortured in custody and he has difficulty in walking. People¹s Democracy Party (HADEP) Nusaybin Youth Wing Chairperson Baki Narman, Süleyman Tekin, Ya_ar Ayaz ve Mehmet Ali Çelik were detained on 2 January with the allegation of "membership of an illegal organization". The high school students Diler Elmas, Selma Keskin, Bahattin Emre, Mehmet Emin Deniz, Yasar Ayaz, Hidir Mogol, Idris Alp, Mehmet Emin Yesilmen, Ilhan Elçioglu ve Tirab Elçioglu were released. On 3 January Nuhat Keskin (18) was also detained in Nusaybin. (Özgür Gündem-TIHV, January 3-4, 2003)

Medical Treatment Neglected in Prison

Reports from Gaziantep Special-type Prison stated that the health condition of the prisoner Hüsamettin Sevik is getting worse because of he had a bullet in his shoulder. He was shot twice -just one of those bullets was taken out- during a clash in 1997 in Lice district (Diyarbakir) and sentenced to life imprisonment. (Özgür Gündem-TIHV, January 2, 2003)

Pressures in Antep Prison

On 3 January, Ten prisoners¹ relatives initiated a hunger strike action in Antep at the office of Democratic People¹s Party protesting the conversion of Antep Closed Prison to f-type and the difficulties set by the prison administration during their visits. The action will reportedly last 6 days. (Evrensel-TIHV, January 4, 2003)

Incident in the Gazi University

On 1 January the radical right-wing students in Kastamonu Faculty of Education of Gazi University attacked the leftist students injuring Fadžl Oktay, Cengiz Boztogan, Yasar Kžyda and Özkan Rona. (Cumhuriyet-TIHV, January 3, 2003)

Susurluk Case

Istanbul Heavy Penal Court No.1 declined the demand for a retrial of the former general and member of National Intelligence Service (MIT) Korkut Eken. With this verdict the 6 years¹ imprisonment sentence of Eken became definite. After the statements of some retired generals¹ in favor of Eken were circulated in the media, the lawyer Armagan Güler had applied to Istanbul Heavy Court No. 7 for a retrial of his client. After the Court had rejected this demand, Güler had filed an objection against this decision. (Hürriyet-TIHV, January 7, 2003)

Pressure in Malatya Prison

Relatives of prisoners stated that Nurcan Yücel who set herself on fire on 27 November 2002, held in Malatya E-Type Prison was not treated despite she had burning marks of third degree. Selim Yžldžržm, held in Mus E-Type Prison who had a by-pass operation on 22 June 2002 was not released despite he was given a report stating that he can no longer stay in prison by Van Hospital. Relatives of prisoners also stated that in Mardin E-Type prison, 24 prisoners are staying in a room for 8 persons and 14 prisoners in a room for 6 persons. They also stated that legal magazines, newspapers and books were not given to prisoners and their typewriters and cassette players were taken. Prisoners were also insulted during transfers to the hospital and court. (Özgür Gündem-TIHV, January 8, 2003)

Detentions and Arrests in Ankara

The prosecutor at Ankara SSC indicted Selma Korkut an alleged member of the workers and Peasants¹ Liberation Army (TIKKO), who participated in the assassination attempt on Cankiri Governor Ayhan Cevik in 1999.(Hürriyet-TIHV, January 8, 2003)

Incident at the Istanbul University

On 8 January, during a panel discussion held at the Faculty of Law at Istanbul University on "Turkey, Cyprus and Northern Iraq" with the participation of former Minister of Foreign Affairs, Sükrü Sina Gürel, Chairman of The Labor Party (IP), Do_u Perinçek and retired general Necati Özgen, a group of students attacked by the IP followers when they protested Do_u Perincek. During the attack the student Ekin Çiftçi was wounded at her head. 20 students were detained on the reasons for protesting Do_u Perinçek and the attack. While responding the questions raised by the journalists Do_u Perinçek alleged that the students his followers attacked were provocateurs and added, "Of course the saboteurs would be hogtied. If you do not do this, Turkey will collapse." When a journalist reminded Perinçek that the incident was bloody, he said, "Of course, it would be this way. When one acts with knives and sticks the result would be this. It will be much terrible from now on. The heads of those who want to divide the Turkish people in Turkey will be smashed in the following period". (Cumhuriyet-TIHV, January 9, 2003)

Beaten Prisoners in Bingöl

In Bingöl Special Type Prisons the soldiers reportedly beat the prisoners Remzi Bakir, Imdat Bingöl and Remzi Budancirik during the searches on 26 December 2002. The Public Prosecutor in Bingöl started an investigation against the soldiers after the official complaint of the prisoners. (Özgür Gündem-TIHV, January 10, 2003)

Investigation and Trial of Students

Ankara University started an investigastion against the students Erdal _mrek, Yücel Altay, Engin Akgündüz, Ulas Tugay Temizyürek, Ersin Özceylan ve Kemal Us at Ankara Vocational School for participating the election activities of Democratic People¹s Party (DEHAP) and putting up banners against war. Students at Balikesir University will start hunger strike on 11 January in Balikesir Branch of the teachers¹ union Egitim-Sen. The action was organised in connection with the court case launched against the students who participated the protests in Council for High Education (YÖK). (Evrensel-TIHV, January 10, 2003)

Police Brutality in Istanbul

Mehmet Ayhan was beaten by the police in 100th Year Police Station in Gunesli (Istanbul) on 6 January. Ayhan was working for the Yavuzlar Company for ready-made clothes in Gunesli. After being fired he asked for the salaries of previous months, but instead beaten by the employer. Ayhan said: "When they were beating me I asked people watching the incident to call police. After some 15 minutes the police came and took me to the police station. When I was there Aydin Bayata, the person who beat me, and a friend of him, a retired police officer, came to the station. After their arrival the police officers in the station started to beat me. Being handcuffed they took me to the cellar and continued to beat. After the incident I was taken to a health center. There they continued to beat me and wanted the doctor to prepare a report not certifying the beatings. After coming back to the police station they forced me to sign a testimony shoving me as guilty, but I didn¹t. They took me to the prosecutor office, but released before testifying to the prosecutor." Mehmet Ayhan made an official complaint against Yavuz Öksüz, Aydžn Bayata, Hamdi Bayata, retired police officer Hasan. He also received a medical report from Forensic Institute certifying inability to work for 10 days (Evrensel-TIHV, January 12, 2003)

Torture in Adana

Ugur Bulut, member of People¹s Democracy Party (HADEP), alleged that he was held in detention on 9 January and put under pressure to become a police informer. Bulut said: "My eyes were blindfolded and I was put in a car. Then they gave me a paper and opened my eyes. They wanted me to read the paper. It was on the isolation of Abdullah Öcalan. They said that there are now my fingerprints on the paper, which are sufficient to put me in the prison. They offered me to become a police informer, but I rejected. They released me near Seyhan (Adana), threatened me with a pistol and wanted to run away." ( Özgür Gündem-TIHV, January 11, 2003)

Student dismissed from University

In Antalya the student at the Mediterranean University Caner Akkara was dismissed for half a year from university, because they had protested against the Council for Higher Education (YÖK). He was allegedly not informed about the investigation before the decision. (Evrensel-TIHV, January 12, 2003)

Detentions and Arrests in Tokat

Ali Günes (45), who had been detained in Tokat for his alleged membership in the Revolutionary People¹s Liberation Party-Front (DHKP-C), was arrested on 10 January in Tokat. The gendarmerie raided the offices of Democratic People¹s Party (DEHAP) in Kiraç (Istanbul) on 8 January and detained Mahmut Çakan, chairperson for Kiraç. He was released the same day. In Izmir Sevket Yildiz, People¹s Democracy Party (HADEP) youth wings¹ chairperson for Izmir, Baris Kimsesiz, M. Hayri Acar, Mesut Yilmaz, Haci Dogan, Mesut Isik, Ferhat Yarar, Mehmet Simo, Hülya Karatas and Yücel Genç were detained. (Evrensel-TIHV, January 11-12, 2003)

Torture in Ankara

The youngsters, E.Ü. (16), E.Ü. (18) and B.Ü. (22) were reportedly tortured at the Yenimahalle Security Directorate following their detention on 31 January 2002. Following their detention the youngsters were taken to the Forensic Institute and reportedly ecchymoses were found on their bodies. However, they reportedly testified to the prosecutor that they had allergy and they stretch their back by radiator and hit their chests to wooden table. E.Ü., E.Ü. and B.Ü. who were arrested later, filed an official complaint against police officers. The consequent investigation launched by the public prosecutor in Elmadag ended in a decision of discontinuing the proceedings. Upon a second official complaint made by the Ankara Bar, the Ankara Public Prosecution Office opened a second investigation. This investigation also ended on 3 May 2002 in a decision of discontinuing the proceedings. The prosecutor launched a case against the youngsters on the allegation that they had "hurt themselves and slandered the police". The application made later by the Ankara Bar to Kirikkale Heavy Penal Court in demand for the trial of the accused police officers was also rejected on 21 June 2002. Thereafter the Bar applied to the Ministry of Justice for the dissolution of the the decision through a written order. (Milliyet-TIHV, January 14, 2003)

Worker Beaten by the Police

Saban Sucu (24), working at the Regional boarding Primary School in Diyadin district of Agri stated that he was beaten by the police on 11 January who accused him of "letting the uninvited persons" to the activity organized at the school. Reportedly he was severely beaten by six police officers, the names of two of them being Hasan Ekinci and Harun (surname not-known), and was taken to the Security Directorate. There he fainted and was taken to the Intensive Care Unit of Neurosurgery at Aziziye Research Hospital. The Security Director at Diyadin, Selim Sahin stated that a legal investigation was launched against the police officers. (Özgür Gündem-TIHV, January 14, 2003)

Incident at University in Van

On 12 January, after a fight that broke out between the leftist and right wing students at the Van 100th Year University Merisah Student Dormitory 47 leftist students were detained. Gendarmerie intervened and detained 7 students on 13 January when students wanted to protest their friends¹ detention. Detained students were released afterwards.(TIHV, January 14, 2003)

Pressure in Prisons

40 prisoners from Kandira F Type Prison had been banned from receiving visits and letters for one month on the grounds that they handed in identical petitions they to Minister of Justice Cemil Cicek. Reportedly the prison administration acknowledged the event as a "mass action" and opened an investigation against the prisoners, which was completed on December 2002. The consequent ban reportedly started on 23 December 2002. Prisoners had complained about arbitrary searches, dirty drinking water, military disciplined counts, lack of hot water, medical neglect. They had also complained that they could not get the clothes that their families brought for them and their letters had been posted late. (Radikal-TIHV, January 15, 2003)

Relatives of Prisoners on Trial

A case was launched against 20 prisoners¹ relatives on charges of having organized unauthorized demonstrations. They had been detained on 13 January when trying to organize a protest against F type prisons. The first hearing of the trial was held yesterday (14 January) at Istanbul Penal Court of First Instance No.1. The court released the defendants to be tried without remand. (Evrensel-TIHV, January 15, 2003)

Incident at the Van University

The students of Van 100th Year University, who were detained on 12 January after the fight that broke out between leftist and right wing students were released on 14 January. (Evrensel-TIHV, January 15, 2003)

Medical Neglect in Bartin prison

Mehmet Emin Akdag from Ankara Closed Prison allegedly was not treated.  Akdag, who was transferred from Bartin Prison in 2002 has a report dated 1 April 2002 stating that he had a muscles strength decrease on the right side of his body and his illness was acute and sequela. Relatives of Mehmet Emin Akdag stated that he was taken to hospital only when his health condition was severely deteriorating. (Evrensel-TIHV, January 16, 2003)

Pressure to become Informer

Abdülkadir Dayan (Eren) who had filed an official complaint because of police threats to become informer was arrested on 15 January. In his official complaint Dayan had stated that on 12 December 2002 police had made him get on a car and threatened him to become informer. On 3 January police officers in civilian clothes who were in a car parked in front of the building of the People¹s Democracy Party (HADEP) Siirt province called him and took his ID. Abdülkadir Dayan was reportedly detained and arrested when he went to Siirt Security Directorate to take his ID. (Özgür Gündem-TIHV, January 16, 2003)

Detentions and Arrests in Antep

During house raids in Antep on 14 January, Abdülrezzak Güngör, working for the journal "Özgür Halk", Salih Isžk, Osman Denktas, Evrim Dengiz, Hüseyin Karadas, Serdar Dursun, Fevzi Sahin, Agca Acar, Murat Karaoglan, Turan Aydemir, Özmen Durmu_, Mevlüt Ucar, Muzaffer Bilgic, Abuzer Tören, Ferdi Dogan ve Elif Koc were detained. Durket Süren, representative of the journal "Özgür Kadinin Sesi" (Voice of Free Woman) in Izmir and two unnamed persons were detained on 14 January in Torbali district (Izmir). Hatice Sen, representative of the journal Azadiya Welat in Agri was detained on 15 January in Patnos district (Agri). Bünyamin S. was detained on 15 January on allegation of being a member of illegal organization in Izmir. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, January 16, 2003)

Killing of Sinan Kayis

On 14 November Istanbul Penal Court No. 1 continued to hear the case of Ömer Karakus and Ziya Yücetepe, who on 31 August killed Sinan Kayis, member of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) and injured Yalçin Köse (owner of the coffee shop where the incident took place). Rüstem Karakus testified at the hearing as follows: "On the day I was distributing the leaflets of the party with Temel Atik, Ali Yildirim, Sinan Kayis and Yalçin Köse in Okmeydani. Sinan and Yalçin entered the coffeehouse of Ziya Yücetepe. After some time we heard a discussion. When we entered the coffeehouse we saw Ziya Yücetepe cursing at Yalçin. I tried to talk to Ziya Yücetepe, but he was still cursing. Then other persons in the coffeehouse started to beat Sinan. During the quarrel I saw Yücetepe with a pistol. He fired several times; Yalçin and Sinan wounded one after the other. He started to fire at me, I ran away." Temel Atik and Ali Yildirim also said the same on the incident. Kemal Yücetepe and Hasim Yücetepe, brothers of Ziya Yücetepe, testified to the effect that they saw their brother with a pistol after the shots. The indictment wants Yücetepe and Karakus be sentenced to between 25 and 34 years¹ imprisonment on charges of "killing someone intentionally", "effective action", "holding unlicensed firearms". The hearing was adjourned to 24 February.  (Evrensel-TIHV, January 17, 2003)

Civil Servants on Trial

111 sivil servants, who were on trial for organising an action of going to the doctor together, were acquitted in the first hearing of the trial in Babaeski (Kirklareli). (Evrensel-TIHV, January 19, 2003)

Pressure to become Police Informer

Hüseyin Karaçay, distributor of the daily Atilim stated on 20 January that he was forced to become a police informer by persons who introduced themselves as members of the intelligence service within the gendarmerie (JITEM). Karaçay said that on 9 January he had received a phone call from a person saying he had brought a letter from a friend and wanted to give him. When they met, he offered him 5 billion TL. in return for becoming an informer and threatened him. Karaçay added that after he rejected the money, two persons fired pepper gas at his eyes and forced him to get on a car where they continued to threaten him. Karaçay was reportedly threatened again by a phone call on 17 January. (Evrensel-TIHV, January 21, 2003)

 Investigation against Police Officers

Ankara Regional Administrative Court quashed the decision by the governor office in Ankara concerning the investigation to be opened against the police officers who, had beaten students protesting the Board of Higher Education (YÖK) on 6 November 2002. The governor office had decided to discontinue the proceedings against the police officers. Upon the decision of the Regional Administrative Court, the public prosecutor in Ankara launched an investigation against police officers. During the protests, the student Veli Kaya had been taken into a cellar and beaten until angry citizens forced the police to open the cellar. The report of the inspectors had concluded that their was no need for an investigation against police officers, however an investigation should be conducted against Mehmet Yüksel, chief of the anti-riot police, because he ordered the release of the suspect, without formalities. The office of the governor in Ankara decided against the report and permitted to conduct investigation only against two police officers who had beaten Vali Kaya. Lawyer Gökçen Zorcu had appealed against the decision by the governor office in Ankara. She argued that the administrative council had partially confirmed the report of inspectors from Ankara Police HQ by saying that only two police officers should be tried and demanded the responsible superiors be indicted. (Milliyet-TIHV, January 21, 2003)

The MLKP Trial in Ankara

On 16 January, Ankara SSC passed its verdict on the case of 23 persons, including the former executive of the Ankara Branch of HRA, Arif Dönmez, who were charged with supporting Marxist Leninist Communist Party (MLKP). Münevver Iltimur, representative of the journal Atilim in Ankara, Arif Dönmez, Ekrem Erdil, Sule Eylem Erdogan, Elvan Kelebek, Mustafa Naki Dogan, Celal Yesilyurt, Erol Dogan and Sirin Gürkan were sentenced to 3 years 9 months¹ imprisonment according to Article 169 of TPC. Hüseyin Ögretmen, former distributor for Atilim, was sentenced to 1 year 45 days¹ imprisonment and the other 13 defendants were acquitted. Meanwhile the case of Onur Gülbudak, student at the Ankara University ended on the same day. Gülbudak was reportedly sentenced to 3 years¹ 9 months¹ imprisonment for supporting the Workers¹ and Peasants¹ Liberation Army of Turkey (TIKKO). (Atilim-TIHV, January 21, 2003

Sentence given to policement at Manisa Trial confirmed

The public prosecutor at the Court of Cassation demanded the imprisonment sentences given to the police officers in the so-called "Manisa Trial" be confirmed. The demand raised by the prosecution office is not binding for the 8th Chamber of the Court of Cassation who is pursuing the case. The case had been concluded on 16 October 2002. Manisa Criminal Court had sentenced the police officers Engin Erdogan, Fevzi Aydog, Mehmet Emin Dal and Ramazan Kolat to 9 years¹, 2 months¹ imprisonment, Turgut Demirel to 5 years¹, Halil Emir to 10 years¹, 10 months¹, Levent Özvez to 10 years¹, Atilla Gürbüz and Musa Geçer to 8 years¹, 4 months¹, Turgut Özcan to 5 years¹ imprisonment. (Cumhuriyet-TIHV, January 22, 2003)

Prisoner Committed Suicide

The political prisoner Erdal Sakyen who had been treated at Elazž_ Hospital for Mental and Neurotic Disorders for a while, reportedly committed suicide on 26 December 2002. On 21 January his brother, Celal Sakyen organized a press meeting at the Istanbul branch of HRA and stated that Erdal had been arrested in 1993 on the allegation that he had been "a member of the PKK" and he would have been released 8 months later. Celal Sakyen said the following: "My brother had stayed in several prisons. Last year he had been transferred from Bartin Prison to Afyon Prison. There, he had been kept in isolation for 10 months. He was telling us that he had been constantly subjected to physical and psychological torture and threatened by the guardians to death. Then he initiated a hunger strike demanding to be transferred from that prison. After 45 days he was transferred to Elazž_ Prison. He was physically and psychologically in a bad condition due to isolation. We later learned that he had been hospitalized on 5 December 2002 for treatment. But we were not informed about this. We were not informed about his illness, either. Finally, we were told that my brother had hanged himself on 26 December 2002." (Özgür Gündem-TIHV, January 22, 2003)

Medical Treatment Neglected

Reports from Ordu Prison stated that the prisoner Muhittin Altžn, who is currently serving his sentence for membership in the PKK, was denied medical treatment for the wounds in his legs. Reportedly Aydin had set himself on fire in 1993 while being incarcerated at Diyarbakžr Prison. He reportedly received medical treatment for a while in 1995 in Ankara Numune Hospital, but was transferred to Ordu Prison before his treatment was completed. According to the information given by his relatives, neither Ordu Prison nor the state hospital in Ordu had sufficient facilities for Aydin¹s treatment, and because of this permanent disability occurred in both of his legs. Reportedly his wounds have got inflamed and he was suffering from several complications due to the adverse affects of the medication he had to take. (Özgür Gündem-TIHV, January 22, 2003)

Prisoners¹ Relatives Detained

On 21 January the police intervened in the demonstration held by the prisoners¹ relatives in front of the building of Prime Ministry to protest the F-type prisons and detained Faik Adžyaman, Fahrettin Keskin, Sahin Güzel, Telli Mete, Atilla Bahçžvan, Kenan Ustaba_ž and Yeter Özarslan. In the statement made by the office of Prime Ministry it was alleged that the demonstration was held by a woman suffering from mental disorders. (Cumhuriyet-TIHV, January 22, 2003)

Killing of Kemal Türkler

On 21 January Istanbul Heavy Penal Court No. 2 continued to hear the case in connection with the killing of Kemal Türkler on 22 July 1980. At the time Kemal Türkler was the chairman of the trade union confederation (DISK). The only defendant in this trial is Ünal Osmanagaoglu. During the hearing the Court board stated that the files relating to the Nationalist Action Party (MHP) Main Trial had been received from Ankara Heavy Penal Court No. 5, was inspected and sent back to Ankara on 10 January as no new evidences could have been found. Lawyer Rasim Öz acting as the sub-plaintiff reminded the court that the file in question had consisted of many files the volume of which adds up to some 56 sacks, plus the appendices and continued: "We have been demanding the file relation to MHP Main Trial for six years. Finally it had come. Then, it was sent back within 3 days. Ankara Heavy Penal Court has been inspecting the file for 8 years and has not finished with it yet. How come you managed to complete the same process within 3 days? We want the file be re-inspected." Öz also asked for the testimonies of Haluk Kžrcž, Avni Musulluo_lu and Mithat _im_ek, concerning how the arms disclosed by the Susurluk Scandal had been supplied, to be brought to the court. The defense once again asked for DYP deputy Celal Adan to be heard as witness. He had been imprisoned and tried as the person, who ordered the killing, but was acquitted after 4 years. The court rejected the demand and adjourned the hearing to a later date. (Cumhuriyet-Radikal-TIHV, January 22, 2003)

Pressures on Lawyers

The case launched against Mehmet Yžldžržm, president of the Denizli Bar, on charges of "resisting the public servants" by objecting body search at the entrance to prison ended on 22 January in acquittal. Denizli Heavy Penal Court ruled that Yildirim¹s action was in harmony with Article 58 of the Law on Lawyers, which states that lawyers may only be body searched if caught "red-handed". On the other hand, the trio protocol prepared jointly by the ministries of Justice, Health and Interior foresees that lawyers should enter the prisons via sensitive doors and let the public servants inspect their documents. Meanwhile, the Istanbul Bar decided to organize a series of actions in order to protest the practice of body search, arguing that it has amounted to physical abuse. Concerning the decision lawyer Erdal Do_an stated the following: "The sensitive doors at prisons give signal to everything up to the metals in women lawyers¹ bras. This had been more than enough, but they have also started to search our bodies by hand in the most degrading manner. These searches have amounted to sexual abuse. Many bar associations, including the Union of Turkish Bars and the Istanbul Bar opened joint trials against the Ministry of Justice, Ministry of Interior and Ministry of Health with the demand of the abolition of the Trio Protocol. After these cases had been rejected, the practice of body search by hands was staged. We guess these process will develop in the recording of fingerprints and visual records". Do_an stated that the signature campaign that was initiated on 17 January was still continuing and that they were planning to organize a demonstration in Istanbul on 6 February. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, January 23, 2003)

Detentions, Arrests in Adana

In Ankara, Abdulkadir T., Mehmet Sait S, Muhammed Z., Faruk Ö., Ömer O. and Abdulkadir A. were detained as alleged members of the radical Islamic organization Hezbollah. In the house raid organized in Seyhan, Adana on 22 January Müslüm Candan and Mahsun Erol were detained. (Evrensel-TIHV, January 23, 2003)

TKEP/L Trial in Istanbul

On 23 January Istanbul SSC continued to hear the case of 24 alleged members of the Turkish Communist Labor Party/Leninist (TKEP/L), aged between 16 and 23, who had been detained in March 1996. Defense lawyer Gülizar Tuncer stated that another trial was being conducted in Istanbul Heavy Penal Court against the police officers who tortured the juveniles and wanted the court to wait the verdict of that trial. The hearing was adjourned to a later date. In this trial the defendants Devrim Öktem, Bülent Gedik, Ismail Altun, Özgür Öktem and Erbil Kizil are charged under Article 146/1 TPC and have to expect life imprisonment. The defendants Zülcihan Sahin, Müstak Erhan Il, Izzet Tokur, Arzu Kemanoglu, Bilgin Ayata, Sinan Kaya, Ebru Karahanci, Ulas Bati (17), Okan Kaplan (17), Sevgi Kaya (16), Mustafa Yazici, Ilyas Koçak, Güven Dagdelen, Ahmet Olgun, Zuhal Sürücü (17), Serpil Koçak, Cemal Bozkurt, Ali Kiliç and Levent Bagdadi have to expect imprisonment. (Özgür Gündem-TIHV, January 24, 2003)

Trial against Hezbollah in Istanbul

On 23 January Istanbul SSC No. 5 continued to hear the case of 23 alleged members of the radical Islamic organization Hezbollah, including Haci Inan, allegedly responsible for the military wing. The court adjourned the hearing to inspect the video tapes and sound records. The prosecution has demanded the life imprisonment for Haci Inan, Ilyas Kutulman Abdülsettar Yildizbakan, Burhan Ekineker, Mehmet Bayram Eren, Sebahattin Alkan, Mehmet Emin Ekici, Mehmet Cemil Eres and Abit Tasan according to Article 146 TPC, while the other defendants have to expect sentences of imprisonment for membership of an illegal organization. (Özgür Gündem-TIHV, January 24, 2003)

Conscientious Objector Detained

On 22 January conscientious objector Mehmet Bal was detained in Izmir by gendarmerie. Coordinator of Izmir Bar Lawyers Group for Prevention of Torture Bahattin Özdemir saw him in Yenisehir Gendermerie HQ. just for 5 minutes. Mehmet Bal declared his objection to do military service on 18 October, when he was sent on holidays and was tried for his decision. On 26 November Zekeriya Duran, military prosecutor at the Military Court of the General Staff, decided against a prosecution of the conscientious objector (CO) Mehmet Bal on charges of alienating the people from military service according to Article 155 TPC. Mehmet Bal had been taken to Ankara from Adana Military Prison and testified to the prosecutor by saying that his objection to military service was an individual decision and he had not intended to alienate the population from military service. The prosecutor ruled that the declaration had remained in the boundaries of freedom of expression, even though there was not right to conscientious objection in Turkey and objectors had to be prepared to get punished for continuous disobedience of orders.  (Cumhuriyet-TIHV, January 24, 2003)

Pressures in Prison

On 16 January security forces allegedly tortured the political prisoners Necmetin Ektirici and Halil Dag, who were on the way from Ordu Prison to Mardin Prison. Sister of Necmettin Ektirici, Zarife Söylemez, stated that his brother and Dag were tortured during transfer. Both prisoners were kept in Elazig Prison for one day. In the prison the officials and rightist prisoners insulted Ektirici and Dag. Although Ekindirici should have been transferred to Midyat Prison and Dag to Derik Prison they are both in Mardin Prison. According to the statement of Söylemez, Ekindirici and Dag were also tortured in the prison. (Özgür Gündem-TIHV, January 26, 2003)

Actions for "Disappeared"

The police intervened and detained 25 persons, when on 25 January people in Derik (Mardin) tried to protest against the "disappearance" of the executives of the People¹s Democracy Party (HADEP) in Silopi, Serdar Tanis and Ebubekir Deniz. Police also did not allowed a press conference in Diyarbakir and detained Veysel Dagli, Osman Ocakli, Mazlum Öncel, Ali Erdemirci, Mehmet Uças, Hüseyin Bayrak, Gani Alkan, Baki Kazmaci, Serif Camci, Nimet Narin and Umut Tekin. HADEP chairperson for Antalya Halil Bekmezci, HADEP members Adnan Eyer and Süleyman Gül was also detained for the same reason. The lawyer Idris Tanis, who is also a relative of Serdar Tanis, stated that after the incident the prosecutor in Silopi had started an investigation and they had also appealed to ECHR. Since the file was "confidential" during the investigation the prosecutor had not informed the lawyer about the developments. Idris Tanis also stressed that the government do not send the required documents to ECHR. With the decision of Silopi Peace Penal Court on 15 January the file was not given to the lawyers, even it is not confidential anymore. Even the person who called Serdar Tanis to the Gendarmerie HQ. was identified, he was not arrested, yet. (Yedinci Gündem-TIHV, January 25-26, 2003)

Trade Unionists on Trial in Van

On 24 January Van SSC acquitted the trade unionists Ugur Turan, Tüm-Bel-Sen chairperson for Van, Rahmi Çimçik, Egitim-Sen chairperson for Van, Ba_kanž Erdal Mert, SES chairperson for Van, Yüksel Akman, Taržm-Orkam-Sen representative, and Bedih Özkan, Haber-Sen financial secretary, from charges "aiding and abetting illegal organization" under Article 169 TPC. On 2 August 2002 the police raided the offices of the unions in the same building and found newspapers. (Özgür Gündem-TIHV, January 25, 2003)

Protest against YÖK

Public prosecutor in Ankara, launched a case against 24 person who protested Council on Higher Education (YÖK) on 6 November 2002. Those, charged with staging an illegal demonstration are namely: Gökçen Zorcu, Mahir Aygün, Umut Sener, Ilhan Türk, Ismail Coskun, Kürsat Bafra, Umut Alkaç, Onur Gülbudak, Hatice Allahverdi, Suat Agbaba, Yilmaz Eren, Nevzat Samet Baykal, Ozan Demirok, Sinan Kahraman, Emrah Çorbacžo_lu, Elvan Kelebek, Hüseyin Dogan, Aslan Seçkin Tatar, Ahmet Hamdi Topaloglu, Burak Kaya, Yücel Ardiç, Kemal Kahraman, Mehmet Ali Tok, Devrim Agca. The case will commence on 3 March before the Ankara Penal Court of First Instance No. 8. (Evrensel-TIHV, January 28, 2003)

Tortured Students in Edirne

On 28 January, a group of students from the Edirne Trakya University filed an official complaint about torture at the Edirne Police HQ Anti Terror Branch. Onur Çavus, one of the students, stated that since the end of 2002 some of their friends had been kidnapped and pressured to become police informer. Çavus added that on 15 January, 9 students who were detained at the Campus were tortured at the Police HQ. (Evrensel-TIHV, January 29, 2003)

Hezbollah Trial in Diyarbakir

On 28 January, Diyarbakir SSC No. 1 continued to hear the case of Servet Yoldas, Veysi Sanli, Sener Dünük and Suat Çetin, four alleged members of the Hezbollah, who are charged in connection with the assassination of ex-chief of Diyarbakir Police, Ali Gaffar Okkan. The prosecution wants all defendants except for Veysi Sanli to be sentenced according to Article 146/1 TPC (previously death penalty, now life imprisonment). (Evrensel-TIHV, January 29, 2003)

Detentions and Arrests in Izmir

On 28 January, Izmir SSC ordered the arrest of Meral Turgut, Mehdiye Kiran, Tuncer Konma and Cemil Erginlik who had been detained on 23 January in connection with leaflets protesting KADEK leader Abdullah Öcalan¹s isolation and US operation against Iraq. Halil Ete, Resul Timurlenk and Ali Balik who were detained on the same reasons were reportedly arrested in Siirt. (Evrensel-TIHV, January 29, 2003)

Lawyer on Trial

Lawyer Abdurrahman Sarioglu was indicted in connection with the defense he had made during the hearing of the so-called "Organization of Islamic Movement Case" which had been held at the 9th Chamber of the Court of Cassation on 30 January 2002. The public prosecutor at the Court of Cassation had filed an official complaint with Sarioglu for the following expressions: "For now, we are not able to change the laic regime. The Muslims should be given the minority rights. Here, I declare myself as the imam, religious leader, of the Muslims, and ask the laic state to make a contract with me". The indictment wants Sarioglu to be charged of "misuse of duty". (Cumhuriyet-TIHV, January 30, 2003)

Prisoner not Released

The reports from Sincan F-type prison stated that the political convict Sevket Levent Çöplü was not released despite the medical reports certifying that he was suffering from a "schizo-affective disorder". The report concluded by the Forensic Institute states that this mental disorder could not be treated in prison and that Çöplü had not had a criminal liability between the years 1994 and 2000. Sevket Levent Çöplü has been incarcerated since 2000 on the allegation of being a member of the Revolutionary Workers¹ Party of Turkey (TKIP). (Evrensel-TIHV, January 30, 2003)

Trial Against the Alavid Association

The retrial of the case launched by the Ministry of Interior against the Union of Alavid-Bektasi Organizations (ABKB) with the demand of Œclosure¹ commenced on 29 January. The hearing held at Ankara Penal Court of First Instance No. 2 was adjourned to 26 February for the preparation of prosecutor¹s argument on the merits of the case. The case is based on Article 5 of the Law on Associations, which the ABKB internal regulations allegedly violates by the provision, "the Union trains its members on the Alavid-Bektasi culture". The first trial of this case had ended in 13 February 2002. Ankara Penal Court of First Instance No. 2 had decided in the dissolution of the Union. This verdict was later quashed by 2nd Chamber of Law of the Court of Cassation. (Evrensel-TIHV, January 30, 2003)

Human Rights Defenders on Trial

Diyarbakir Penal Court of First Instance No. 3 started to hear the case against the Diyarbakir Representative of HRFT and Chairperson of Diyarbakir Bar Lawyer Avukat Sezgin Tanrikulu, former chair of Istanbul Branch of the Human Rights Association (HRA), Eren Keskin and Sociologist Pinar Selek in connection with the speech they made during a human rights symposium organized by Diyarbakir branch of the HRA on 8 December 2001. Tanrikulu testified at the hearing and said: "I just talked on torture during the symposium. But only parts of the speech were included in the indictment. If the whole speech was taken into consideration this case wouldn¹t have been launched at all. In fact during the investigation for the case the prosecution did not ask my testimony." Tanrikulu also presented a written copy of his speech to the court. The indictment, prepared by the public prosecutor in Diyarbakir wants the defendants be tried on charges of "insulting the security forces" (article 159 TPC). The hearing was adjourned to 10 April to hear the testimony of two further defendants. (TIHV, January 31, 2003)
 

Pression sur les médias/Pressure on the Media

Le procès contre Özgüden dans le rapport du Conseil de l'Europe

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a, lors de sa séance plénière du 28 janvier 2003, adopté une nouvelle recommandation sur la liberté d'expression dans les médias en Europe. Après avoir constaté qu'"il continue d'y avoir des poursuites pénales à l'encontre de journalistes en Turquie", l'instance parlementaire donne comme un exemple récent le procès intenté contre Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, ainsi que contre ses deux collègues en Turquie.

Dans l'exposé des motifs de la recommandation, le rapporteur de la Commission de la culture, de la science et de l'éducation, Mme Tytti Isohookana-Asunmaa, Finlande, groupe libéral, démocrate et réformateur, présente la situation de la Turquie comme ce qui suit:

"Turquie (législation, harcèlement juridique)

"En mai dernier, le Parlement turc a adopté une loi sur les médias, très largement critiquée et considérée comme une atteinte à la liberté des médias et une menace pour le secteur de l'Internet, dans le pays. Des analystes politiques et des journalistes ont déclaré que cette loi encourageait les monopoles et réduisait la liberté de la presse. En juin, le président de la République turque, M. Ahmet Necdet Sezer, a opposé son veto à ce texte de loi, en déclarant qu'il était contraire à la démocratie, avant de demander à la Cour constitutionnelle de l'abroger.

"En tant que Présidente en exercice de la sous-commission des médias, j'ai adressé une lettre à M.Yürür, membre de cette sous-commission et originaire de Turquie. Lors de notre réunion du 27 juin dernier, M. Yürür nous a informés du fait que la Cour constitutionnelle turque avait rejeté plusieurs dispositions de la nouvelle loi et qu'en conséquence, le Parlement turc procédait à l'élaboration d'un nouveau texte.

"Du 26 mars au 20 avril 2002, des membres de l'organisation PEN International, dans le monde entier, ont lancé une campagne visant à souligner le nombre considérable de procès intentés à des écrivains et des journalistes, en Turquie. PEN International a recensé une centaine de procès apparemment en cours contre des personnes qui ne se sont rendues "coupables" que de critiques à l'égard du gouvernement turc et de sa politique ? depuis la question des droits de l'homme jusqu'aux affaires de corruption.

"Le 27 septembre, trois journalistes accusés d'"offense à l'armée" ont été traduits en justice devant une cour pénale d'Istanbul. Il s'agit de Dogan Özgüden, rédacteur en chef de l'agence de presse Info-Türk, d'Emin Karaca, journaliste et écrivain indépendant, et de Mehmet Emin Sert, directeur du magazine Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin. Ces trois journalistes ont fait l'objet d'accusations en liaison avec des articles parus dans le numéro d'avril de Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin, et dans lesquels ils accusaient l'armée d'être impliquée dans l'assassinat de plusieurs dirigeants du mouvement d'extrême gauche "Jeunesse progressiste", dans les années 1960. Un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre de Dogan Özgüden, qui vit en exil en Belgique depuis le coup d'Etat militaire turc de 1971."
 

La lettre du ministre belge Michel concernant le procès d'Özgüden

D'autre part, le 23 janvier 2003, le ministre belge des affaires étrangères M. Louis Michel, a répondu à la lettre de
Mme Martine Simonis, la Secrétaire nationale de l'Association générale des journalistes professionnels de
Belgique (AGJPB), concernant le procès contre Özgüden.

Après avoir rassuré qu'il n'y a pas eu de mandant d'arrêt international lancé contre Özgüden, M. Michel ajoute que "le risque
subsiste sans doute pour des affaires antérieures."

Voici le texte de la lettre de M. Louis Michel:

"Madame la Secrétaire nationale,

"Votre lettre du 25 octobre 2002, concernant le cas de Monsieur Özgüden, et la situation des droits de l'homme en Turquie
a retenu toute mon attention. Je partage entièrement votre inquiétude et je regrette de constater que la Turquie mène encore
des procès contre la liberté d'expression.

"Selon les informations recueillies par mes services, le risque d'incarcération est limité pour l'intéressé, étant donné qu'il
n'y a pas eu de mandat d'arrêt international lancé contre lui dans l'affaire pendante. Mais le risque subsiste sans doute
pour des affaires antérieures. J'ai demandé à notre ambassadeur à Ankara de suivre de près le cas spécifique de
Monsieur Özgüden.

"Par ailleurs, en matière de droits de l'homme, la Turquie a fait ces derniers temps des progrès considérables dans le
cadre de sa candidature auprès de l'Union européenne. J'espère beaucoup que les réformes constitutionnelles que la
Turquie a déjà décidées, en particulier en vue d'appliquer la liberté d'expression, seront suivies d'effet et conduiront à une
amélioration fondamentale. C'est en tous cas ce que le nouveau gouvernement s'est engagé de faire. Nous continuerons à
intervenir en ce sens notamment au sein de l'Union européenne afin d'encourager la Turquie à poursuivre sur la voie des
réformes."

Toutefois, malgré l'absence d'un "mandant d'arrêt international", il existe toujours une décision du tribunal turc qui ordonne à
tous les postes-frontières de déférer Özgüden immédiatement à la justice dès qu'il rentrera en Turquie.

Quant aux "affaires antérieures", le risque subsiste toujours effectivement.

Özgüden, comme plus de 200 autres opposants du régime en exil, avait été privé de nationalité turque en 1982 en raison de
ses critiques vis-à-vis de la junte militaire.

Bien que cette décision ait été annulée dix ans plus tard, le ministère turc des affaires étrangères n'a jamais répondu à la
demande qu'on lui délivre une garantie écrite qu'en cas de retour il ne sera pas inculpé et emprisonné pour les accusations
portées  contre lui par le même ministère en 1992 devant la Commission européenne des droits de l'homme.

En effet, la pratique du régime d'Ankara ne suit pas les promesses...

Tout récemment, au cours du mois de janvier 2003, plusieurs journaux ont été confisqués, des journalistes et des artistes
poursuivis par la justice, des émissions de TV ou de radio interdites ou suspendues.

Une liste détaillée de ces dernières violations de la liberté d'opinion et d'expression se trouvent dans nous pages suivantes: Violations of thought freedom in brief  de ce numéro.

Indictment against Özgüden in the Council of Europe's Report

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe, at its plenary meeting of January 28, 2003, adopted a recommendation on freedom of expression and information in the media in Europe. After having noted that "criminal prosecution against journalists continues in Turkey", the parliament gave as an example the recent indictment against Dogan Özgüden, Info-Türk Chief Editor, and his two colleagues in Turkey.

In the explanatory memorandum of the recommendation, Mrs. Tytti Isohookana-Asunmaa, Finland, Liberal, Democratic and Reformers' Group, presents the current situation in Turkey as follows:

Turkey (legislation, legal harassment)

"In May Turkey's parliament passed a media law widely criticized as an assault on media freedom and a threat to the country's Internet industry. Political analysts and journalists have said the law encourages monopolies and curbs press freedom. President Ahmet Necdet Sezer vetoed the bill last June, arguing that it was undemocratic. He then appealed to the Constitutional Court to cancel it.

"In my capacity of Acting Chair of the Sub-Committee on the Media, I sent a letter to the Turkish member of the Sub-Committee on the Media, Mr. Yürür. At the meeting of the Sub-Committee held on 27 June, he informed us that the Constitutional Court had rejected several provisions of the law and therefore the Parliament was now drafting a new text.

"Between 26 March and 20 April 2002, PEN International members world-wide staged a campaign aimed at highlighting the huge number of trials under way against writers and journalists in Turkey. PEN has on its records over 100 trials believed to be ongoing against those whose only act has been to write critically of Turkish government policies, ranging from human rights to corruption.

"Three journalists accused of "insulting the army" were indicted by a criminal court in Istanbul on 27 September. They are Dogan Özgüden, editor in chief of the news agency Info-Türk; Emin Karaca, a freelance journalist and writer; and Mehmet Emin Sert, editor of the magazine Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin. The journalists have been charged in connection with articles published in the April issue of Türkiye'de ve Avrupa'da Yazin - in which they accused the army of involvement in the murders of several leaders of the far-left movement Progressive Youth in the 1960s. An arrest warrant has been issued against Özgüden, who has lived in exile in Belgium since the 1971 military coup."
 

Belgian Foreign Minister Michel's letter on Özgüden's indictment

On the other hand, on January 23, 2003, Belgian Foreign Minister Mr. Louis Michel answered the letter of Mrs. Martine Simonis, National Secretary of the General Association of Belgian Professional Journalistes (AGJPB), concerning Özgüden's indictment.

Below is the text of Mr. Michel's answer:

"Mrs. National Secretary,

"Your letter of October 25, 2002, concerning the case of Mr.
Özgüden and the situation of the humans right in Turkey held all my attention. I entirely share your concern and I regret noting that Turkey still carries out lawsuits against the freedom of expression.

"According to information's collected by my services, the risk of imprisonment is limited for the interested party, since there no was international warrant for arrest launched against him in the hanging business. However, the risk undoubtedly remains for the earlier lawsuits against him. I asked our ambassador in Ankara to follow closely the specific case of Mr. Özgüden.

"In addition, as regards human rights, Turkey has lately made considerable progress within the framework of its candidature to the European Union. I hope well that the constitutional reforms that Turkey already decided in order to apply the freedom of expression in particular will be followed in practice and will lead to a fundamental improvement. At least, this is what the new government was committed doing. We will continue to intervene in this direction, particularly within the European Union, in order to encourage Turkey to continue on the way of the reforms."

However, in spite of the absence of a "international warrant for arrest", it is still in force a Turkish court's decision which asked all the border posts to immediately submit Özgüden to the justice as soon as he returns to Turkey.

As for the "earlier lawsuits", the risk remains always indeed.  Özgüden, like more than 200 other opponents of the regime in exile, had been deprived of Turkish nationality in 1982 because of his criticisms against the military junta.

Although this decision was cancelled ten years later, the Turkish Foreign Affairs Ministry has never given a written guarantee that Özgüden and his wife Inci Tugsavul, in the case of returning to Turkey, will not be pursued and imprisoned for the charges carried against them by the same ministry in 1992 before the European Commission of Human Rights.

It is an undeniable fact that the practices of the Ankara regime do not follow the promises made to European Union.

Very recently, during January 2003, several many newspapers were confiscated, journalists and artists indicted by justice, the broadcasting of many TV channels and radio stations prohibited or suspended.

A detailed list of these last violations of the freedom of thought and expression are in the chapter "Violations of thought freedom in brief" in Info-Türk's issue N° 293 of January 2003.
 

L'ancien chef d'état-major des armées turques perd son procès contre RSF

Le général Huseyin Kivrikoglu, ancien chef d'état-major des armées turques, a perdu mercredi pour une raison de procédure le procès pour atteinte à son image qu'il avait intenté à l'association Reporters sans frontière (RSF) devant le Tribunal de Paris.

Le Tribunal a jugé que le général Kivrikoglu se plaignait en réalité d'une diffamation et qu'il aurait donc dû suivre la procédure spéciale des délits de presse, prévue par la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse, ce qu'il n'a pas fait.

Le général Kivrikoglu réclamait 100.000 euros à RSF, le retrait de sa photo du site internet de RSF et la publication du jugement qu'il espérait dans Le Monde et Libération.

Il expliquait que RSF avait organisé en mai 2002 à Paris, dans le hall de la gare Saint-Lazare, un affichage sur le sol de la carte du monde accompagnée des portraits des "prédateurs de la liberté de la presse". L'exposition était accompagnée de commentaires sur le site internet de RSF.

M. Kivrikoglu estimait que le terme "prédateur" était attentatoire à la dignité humaine, ainsi que le fait que sa photo était piétinée par les passants.

Mais le Tribunal a estimé que la violation du droit à l'image était indissociable de la diffamation que la partie civile invoquait en critiquant le terme "prédateur", et que le procès aurait dû être conduit selon la procédure propre aux délits de presse. (AFP, 29 janvier 2003)
 

Deux journaux turcs se disputent le même nom

Deux quotidiens turcs, revendiquant le titre "Tercuman" ("l'interprète"), paraissent sous le même nom depuis la mi-janvier, en attendant que la Justice --ou la loi du marché-- règle le contentieux.

"L'interprète des gens et des faits" et "L'interprète d'hier à aujourd'hui" ont tous deux paru le 16 janvier, utilisant le même logo pour ce titre qui fut un des fleurons de la presse turque entre les années 1970 et 1980, avant de disparaître au début des année 1990.

La Justice a été saisie, mais a refusé d'ordonner la cessation de la publication d'un des journaux, comme le demandait son concurrent.

En représailles, l'autre Tercuman a porté plainte à son tour pour utilisation abusive d'un nom, dont la publicité télévisée avait été faite des semaines avant le lancement.

Le différend entre les deux équipes trouve sa source dans l'absence d'accord entre la famille Ilicak, dont le défunt Kemal Ilicak dirigeait l'ancien "Tercuman", et le holding Cukurova, propriétaire de plusieurs autres titres.

A la mort de son père en 1993, Mehmet Ali Ilicak, fils de Kemal dont il ne voulait pas hériter des dettes, avait vendu le titre au groupe Cukurova, qui avait abandonné la parution.

Lorsqu'il a annoncé son intention de publier un nouveau "Tercuman", Cukurova a refusé de soutenir le projet et a immédiatement monté une rédaction pour lancer un quotidien homonyme.

"Le titre n'appartenait à personne, puisque le journal n'était pas publié, mais il était à nous moralement", a revendiqué la journaliste Nazli Ilicak, mère de Mehmet Ali, contactée par téléphone.

Pour afficher cet "héritage", ce journal est surnommé "le Tercuman de la famille Ilicak", quand l'autre se proclame "le Tercuman du peuple".

"Nous sommes dans notre droit, la justice nous a donné l'autorisation d'utiliser ce nom", a expliqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un des responsables de la rédaction du titre produit par Cukurova.

Le casse-tête juridique risque de durer longtemps, la compétition devant plutôt se conclure par une victoire commerciale.

Le "Tercuman de la famille Ilicak" revendique 230.000 lecteurs, quand son concurrent annonce 100.000 acheteurs, malgré un prix inférieur d'un tiers (100.000 Livres turques, soit 5 centimes d'Euros, contre 150.000 Livres turques). (AFP, 30 janvier 2003)
 

Un journaliste turc enlevé et battu à Moscou

Le correspondant à Moscou de l'agence semi-officielle turque Anatolie, Remzi Oner Ozkan, a été enlevé et battu mardi par des inconnus, rapporte son agence.

La voiture du journaliste a été coincée par deux voitures dans une ruelle dans le centre de la capitale russe et cinq à six personnes l'ont forcé à monter dans une Lada avant de le menotter, précise l'agence.

Il a ensuite été emmené dans un endroit inconnu dans une banlieue de la ville où il a été battu dans la cave d'une maison. Son interrogatoire par ses ravisseurs, qui se sont fait passer pour des rebelles tchétchènes, a été filmé.

Le journaliste turc a par la suite été abandonné au bord d'une autoroute au sud-est de Moscou, précise Anatolie.

L'ambassadeur de Turquie en Russie, Kurtulus Taskent, a entrepris des démarches auprès des autorités russes, ajoute l'agence. (AFP, 21 janvier 2003)
 

Violations of thought freedom in brief

Distributor Threatened and Beaten

Ali Oruç, distributor of Özgür Gündem in Antep, was detained on 3 January in Sehitkamil district (Antep). After being released he announced that he was tortured in custody. He said that he was beaten and threaten with pistol to confess that he was putting up posters and banners. The police also seized 90 copies of the newspaper, about 20 million TL and ID of Oruç before releasing him. He was released at about 01.30pm where he was detained. (5 January, Evrensel-TIHV, January 5, 2003)

Journalists Detained, Arrested

Editor-in-chief of the journal ³Özgür Kadžnžn Sesi², Kadriye Kanat was arrested on 27 December 2002. Lawyer Ilhami Sayan stated that an arrest warrant had been issued against Kanat and owner of the journal Gülsen Bozkurt on 15 October 2002, during the hearing of the trial launched against his clients in connection with the articles ³The Legendary Hero of Kurdish People², ³8 March in a New Feast for Peace² and ³Newroz Celebrations from Imrali². Sayan noted that no notice was given them about the trial. Sayan said that even if their objection against the arrests were admitted Kanat would stay in prison until the hearing of 23 January. Editor-in-chief of the daily Yeni Meram, published in Konya, was arrested on chargews of ³insulting the lawyer Zekiye _eylan². In Ankara the distributor of daily Özgür Gündem, Rahman Sümer was detained in Mamak quarter in the evening of 30 December. On 3 January, representative of the daily Özgür Gündem in Agrž, Yusuf Abaya was detained during a raid against the office. On 4 January the distributor of daily Özgür Gündem in Adana, Sükran Aykut was detained. (BIA-Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, January 2-4-5, 2003)

Journal Confiscated

Istanbul SSC confiscated the 11th edition of the journal ³Kültür Sanat Yasamžnda Tavžr² on the allegation that some articles contained propaganda of illegal organizations. (Evrensel-TIHV, January 4, 2003)

Journal Confiscated

The 43rd edition of the journal ³Isçi-Köylü² was confiscated on orders of Istanbul SSC on the grounds that some articles contained separatist propaganda. (Evrensel-TIHV, January 7, 2003)

Attack on Journalists

Office of the local newspaper ³Prestij² in Van was attacked by a group of some 15 persons on 4 January. Owner of the newspaper Ferit Hayva, the editor-in-chief Umut Tarhan, reporter Fahrettin Gök and the sports manager Suat Delen were beaten. Attack was reportedly due to the news regarding game centers, which permit children to play. Abdullah Yel, Ömer Ay, Ilyas Gök, Abdullatif Erden, Mehmet Kadri Aygün ve Rauf Erden were arrested on 6 January. (BIA-TIHV, January 8, 2003)

Investigation against Film Director

The prosecutor at Istanbul SSC started an investigation against Gani Rüzgar Savata who directed the film ³Sinir.² Savata went to testify on 7 January. (Cumhuriyet-TIHV, January 8, 2003)

Journalist on Trial

The General Chamber of the Court of Cassation quashed the 40 months¹ imprisonment sentence given to the former coordinator of the Interactive department of the media institution Superonline, Coskun Ak, on the reasons that a message published in ³Forum² page ³insulted the army, the police and the judiciary². The Court ruled that Ak¹s case should have been dealt within the scope of the legal amendments passed by the Turkish Parliament for adjustment to the European Union. The first trial against Ak was concluded on 27 March 2001 at Istanbul Heavy Penal Court No.4 in 40 months¹ imprisonment. This sentence was quashed by the Court of Cassation for ³incomplete investigation². After that, the Heavy Penal Court tried Ak for a second time and insisted on its first judgment. (Cumhuriyet-TIHV, January 9, 2003)

Confiscated Publication

The book ³Migration, Forced Departure of Anatolian Greeks from Anatolia² prepared by Minor Asia Research Centre, based in Greece, was confiscated. The decision was based on that the book contained ³insults to Atatürk². Iletisim Publishing House announced that a court case is ongoing against the tranlator Damla Demirözü and an official at the publishing house at Istanbul Penal Court. (Evrensel-TIHV, January 11, 2003)

Sinan Kara on Trial

On 13 January, Datça Penal Court continued to hear the case Sinan Kara, owner of the local newspaper ³Datça Haber.² He is charged with insulting Datça Governor Savas Tuncer. The hearing was adjourned to 3 February. Sinan Kara is still in Ula Prison for not providing free copies of the newspaper to the district governor.(TIHV, January 14, 2003)

Journalist on Trial

On 14 January, Van SSC acquitted Murat Saraç, the editor-in-chief for the journal ³Özgür Ülke² from charges of supporting an illegal organization by ³making separatist speeches on Medya TV and working at newspapers that disseminate separatist propaganda.² Sarac was detained in the Iran and deported to Turkey on 4 August as and alleged member of PKK/KADEK. (Özgür Gündem-TIHV, January 15, 2003)

Journalists detained

Alican Demir, representative of the journal Azadiya Welat in Izmir and distributor Meki Bulut were detained on 12 January. they were released in the evening of the same day. (TIHV, January 15, 2003)

Journalists Detained

In Patnos (Agri) representative of the Kurdish weekly ³Azadiya Welat² Hatice Sen and distributor Okan Uygar, who were detained on 15 January, were released on 16 January. Hatice Sen alleged that she was threatened in custody and Okan Uygar said that he was cursed and asked to become police informer. (Özgür Gündem-TIHV, January 17, 2003)

Radios and TV Bans

The Radio and Television Supreme Board (RTÜK) stopped the broadcast of private radio channel Aktuel Radyo in Diyarbakir for 60 days. It was reported that the decision of closure was taken under item ³a² of Article 4 of the law numbered 3984 that refers to ³the broadcast aiming at changing the basic nature of the Republic and destroying its indivisible unity and against the principles and revolutions of Atatürk² and item ³g² that refers to ³the broadcasts inciting the society to violence, terror and ethnic discrimination and arising hatred among the society.² The RTÜK also closed private TV channel Günes TV in Malatya for 7 days, and Ufuk TV for one day. In addition to that, the RTÜK closed the tv station Kanal 43 (Kütahya) and the radio stations Radyo Söz (Bursa), Sevgi FM (Bursa) and Yunus FM (Kahramanmaras) for 30 days for violating the item ³b² of Article 4 of the same law. (Evrensel-TIHV, January 17, 2003)

Offer to become Informer, Beaten Journalist

Abdülkadir Kanat, distributor of daily Özgür Gündem in Bursa, announced that he was beaten and offered to become police informer. He said that he was followed by police in the first week of January and on 11 January police threatened to kill him. After threatening police gave him 10 million TL. to become police informer. The day after police beat him once again for not giving his address. On 17 January police took Abdülkadir Kanat to the Küçük Balikli. This time police said him that his sisters will be fired on demand of police. (Özgür Gündem-TIHV, January 19, 2003)

Journal Confiscated

On 18 January Istanbul SSC ordered the confiscation of the last edition of the journal ³Teoride Dogrultu² on the allegation that some articles contained ³illegal and separatist propaganda². (BIA-TIHV, January 22, 2003)

³State of Ponthos² Trial

On 21 January, the case against Fethi Gültepe, who had been detained on 15 October 2002 on the allegation of having attempted to establish a separate State of Ponthos in the Black Sea region in Turkey, ended in acquittal. During the hearing held at Istanbul SSC, Gültepe stated that he had no relations with any organization, he had never paid even a lip service to such a childish fantasy and pleaded not guilty. He said that when he was detained at the airport, the police first accused him of being a member of the PKK and then of drug trafficking. And added, ³I was not subjected to physical torture at the Security Directorate but they continuously cursed me. That is why I confessed the accusations². (Özgür Gündem-TIHV, January 22, 2003)

Freedom of Thought-2001

On 22 January Istanbul SSC continued to hear the case of publisher Sanar Yurdatapan and Yilmaz Çamlibel in connection with the booklet ³Freedom of Thought?2001². They are charged under Article 162 TPC with publishing material, declared a crime by law and Article 16/4 of the Press Law holding publishers responsible in line with authors and translators. Sanar Yurdatapan criticized that the court case had only been launched against two of the 11 people, who signed the booklet as publishers. The other nine persons, Noam Chomsky, Emine Senlikoglu, Eren Keskin, Fehmi Koru, Fikret Baskaya, Mehmet Kutlular, Nevin Berktas, Mehmet Bekaroglu and Abdurrahman Dilipak had not been indicted. On 23 January Sanar Yurdatapan and Yilmaz Çamlibel had distributed the booklet in front of the state security court and afterwards filed complaints against themselves. The booklet contains speeches and articles by Abdurrahman Dilipak, Celal Baslangiç, Emine Senlikoglu, Eren Keskin, Fehmi Koru, Fikret Baskaya, Mehmet Kutlular, Nevin Berktas, Noam Chomsky and Yilmaz Çamlibel and the petition of Serhat Azizoglu, Mürsel Sargut, Özcan Özsoy, Abdülkadir Tunç, Nurcan Akyol, Mehmet Sögüt, Abdülcelil Kaya, M. Halit Çölgeçen, Hasim Gülen, Kenan Tilki, Ercan Yilmaz, Hüseyin Gökot, Handan Arslan and Ismail Meriç on education in Kurdish. (TIHV, January 23, 2003)

Paper Confiscated

Istanbul SSC ordered the confiscation of the book entitled ³In 100 Issues - 2². The book was compilation of articles published in the journal Vatan on death fast actions. (Evrensel-TIHV, January 24, 2003)

Journalist Convicted

The Court of Cassation confirmed the verdict against Memik Horuz the editor-in-chief of the journal ³Isçi Köylü². He was sentenced by Ankara SSC to 15 years¹ imprisonment on 12 June 2002 on charges of membership of an illegal organization. The Court of Cassation also confirmed 12 years and 6 months¹ imprisonment decision against Erol Çetin. Memik Horuz has been arrested since 25 June 2001 for an interview with the militants of Workers¹ and Peasants Liberation Army of Turkey (TIKKO) in Tokat. The interview that he allegedly conducted was not published in the journal ³Isçi Köylü², but ³Özgür Gelecek². In this connection the editor-in-chief of ³Özgür Gelecek², Ali Kemal Kahraman, is on trial at Istanbul SSC. (TIHV, January 24, 2003)

Books Banned

The book ³Party and the Album of Revolution Martyrs² edited by Yildiz Göksu and Tuncay Deniz confiscated by Istanbul SSC on the grounds that the book contained propaganda for an illegal organization. (Evrensel-TIHV, January 27, 2003)

Journalist on Trial

On 27 January, Istanbul SSC continued to hear the case of Sinan Özyurt, owner and editor-in-chief of the journal ³Yürüyüs² (The March). He is charged under Article 312 TPC for a comment related to the headscarf issue. After the hearing, Özyurt stated that he had already been sentenced to 20 months¹ imprisonment because of his articles and had to close the journal. (Özgür Gündem-TIHV, January 28, 2003)

Journalist on Trial..., Journal Confiscated

On 28 January, the trial against Kemal Aydeniz, editor-in-chief of the journal ³Odak², concluded at Istanbul SSC. The Court sentenced Aydeniz to 3 years¹ 9 months¹ imprisonment for supporting illegal organization and ordered the closure of the journal for 7 days. (Özgür Gündem-TIHV, January 29, 2003)

Journal Confiscated

The 45th edition of the journal ³Ekmek ve Adalet² was confiscated on the grounds that some articles contained propaganda of an illegal organization and showed officials as target for illegal organizations. (Evrensel-TIHV, January 29, 2003)

Journalists Detained

On 29 January, the police raided the Elazig office of the daily Özgür Gündem and detained Cuma Karatas, Kasim Tasdogan, Sibel Günes, Serkan Yatçi and Birol Duru. (Özgür Gündem-TIHV, January 30, 2003)
 

Kurdish Question/Question kurde
 

KADEK threatens retaliation if Turkey continues aggression

The KADEK (former PKK) warned on Wednesday that it will retaliate with force if the Turkish army continued to crack down on its rebels.

The KADEK statement, carried by the Germany-based pro-Kurdish Mesopotamia news agency, came two days after a group of Kurdish rebels opened fire on a military garrison in the southeastern Turkish town of Idil, killing one soldier.

The KADEK statement said that Monday's attack was a "warning and retaliation attack" against the deaths of 12 rebels during a security operation carried out by the Turkish army in the mainly Kurdish-populated southeast in January.

"From now on, our forces will retaliate every attack carried out against our people or our guerilla forces," read the statement.
The PKK took up arms for Kurdish selfrule in 1984, triggering a fierce crackdown by the Turkish army. Some 36,500 people, most of them PKK rebels, have been killed in the fighting.

The conflict has scaled down considerably since September 1999, when the PKK said it was ending its armed campaign to seek a peaceful resolution to the Kurdish question.

The Turkish army, however, has brushed aside PKK's truce as a ploy and continues to pursue the rebels.

KADEK said Monday's attack did not signal a change of its policy. "The attack is neither a new stance nor the beginning of a new era," it said.

"Our guerilla forces ... have the right of retaliation against attacks directed at themselves," the statement said. (AFP, January 29, 2003)
 

Des Kurdes en grève de la faim à Strasbourg pour la libération d'Ocalan

Quelque 25 Kurdes ont entamé à Strasbourg, à l'est de la France, une grève de la faim tournante pour demander "dans un premier temps l'amélioration des conditions de détention" du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan "en vue de sa libération définitive", a constaté l'AFP.

Cette action, débutée le 15 janvier, s'achèvera le 1er février, a indiqué Mahmut Polat, président de la Maison des Kurdes en Alsace, qui s'associe au mouvement lancé notamment par l'Union de la Jeunesse Kurde (YCK), l'organisation de jeunesse du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek).

Les grévistes de la faim, essentiellement des jeunes gens vivant en France ou en Allemagne, se relaient en moyenne tous les quatre jours sous de grandes tentes blanches installées sur la place de la gare de Strasbourg.

"Depuis trois mois, Ocalan (chef de l'ex-PKK) n'a pas le droit de voir ses avocats. Pour les populations kurdes c'est une provocation", a poursuivi M. Polat qui dénonce ce régime d'isolement, "inhumain et dégradant".

Le nouveau gouvernement turc "continue à mener une politique de répression", dénonce l'YCK qui a remis ses revendications au Conseil de l'Europe pour qu'il les transmette au Premier ministre turc Abdullah Gul, qui intervient lundi après-midi devant l'instance paneuropéenne.

Détenu depuis le 15 février 1999, Ocalan a d'abord été condamné à mort mais la sentence a été commuée en détention à perpétuité l'an dernier à la faveur de l'abolition de la peine de mort dans le cadre de réformes devant faciliter l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE). (AFP, 27 janvier 2003)
 

Un soldat turc tué dans une attaque sur une caserne dans le sud-est du pays

Un soldat turc a été tué lorsque des assailants, présumés être des militants kurdes, ont ouvert le feu sur une caserne dans cette ville du sud-est anatolien, a-t-on appris mardi de source officielle.

Le soldat de faction à l'entrée d'une caserne a été abattu lundi après-midi, selon des responsables locaux.

Les forces de sécurité ont immédiatement bouclé la ville, fouillé des maisons et arrêté de "nombreux" suspects, selon ces responsables.

Douze militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé KADEK) et un soldat turc ont été tués il y a deux semaines dans des affrontements avec l'armée turque dans la région de Diyarbakir.

Il s'agissait du premier affrontement sanglant, impliquant des rebelles, depuis octobre.

Le PKK a officiellement mis fin en 1999 à 15 ans de lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien. Les affrontements entre rebelles et forces de sécurité avaient depuis lors quasiment pris fin. (AFP, 28 janvier 2003)
 

Manifestation de soutien à Ocalan : 22 interpellations

Vingt-deux personnes, dont dix femmes, ont été interpellées dimanche par la police alors qu'elles manifestaient à Istanbul pour dénoncer les conditions d'emprisonnement du leader kurde Abdullah Ocalan, a rapporté l'agence Anatolie.

La police a fait usage de gaz lacrymogène contre une foule de 200 personnes qui voulaient lire un communiqué à Sirkeci, dans la partie asiatique de la métropole, à l'appel du parti de la Démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde), précise l'agence.

Malgré les avertissements de la police, les manifestants ont insisté pour lire le texte qui dénonce l'isolement carcéral du leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kadek).

Policiers et manifestants se sont engagés dans une course-poursuite dans les ruelles avoisinantes qui s'est terminée par l'interpellation de 22 personnes, ajoute l'agence.

Une certaine remontée de la tension au sujet de la question kurde a été observée en Turquie ces derniers jours.

Samedi, plusieurs manifestants ont été interpellés par la police à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien, quand une manifestation contre une éventuelle guerre en Irak a dégénéré en rassemblement de soutien à Ocalan.

La veille, l'armée avait annoncé la mort de 12 rebelles kurdes lors d'affrontements à Diyarbakir. Un soldat a également été tué dans ces affrontements, les plus graves depuis de longs mois.(AFP, 19 janvier 2003)
 

Douze militants kurdes tués dans des affrontements avec l'armée turque

Douze militants kurdes ont été tués dans des affrontements avec l'armée turque dans la région de Diyarbakir, dans le sud-est du pays, a annoncé vendredi l'armée.

Les accrochages ont débuté jeudi lorsqu'un soldat turc a été tué et cinq autres blessés et se sont poursuivis jusqu'à vendredi après-midi, selon un communiqué de l'état-major.

Il s'agit du premier incident sanglant, impliquant des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé KADEK), depuis octobre. (AFP, 17 janvier 2003)
 

Affrontement avec des militants kurdes: un soldat turc tué et cinq blessés

Un soldat turc a été tué et cinq autres ont été blessés jeudi dans un affrontement avec des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé KADEK) à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a-t-on appris de source de sécurité locale.

L'incident sanglant --le premier depuis octobre-- s'est produit tôt dans la journée dans une zone rurale de la sous-préfecture de Lice, a-t-on précisé de même source.

Des opérations de ratissage ont été lancées dans la zone, a-t-on ajouté. (AFP, 16 janvier 2003)
 

Le KADEK menace de désobéissance si la détention d'Ocalan ne s'améliore pas

La rébellion kurde a menacé la Turquie de lancer une campagne de désobéissance civile si les conditions de détention de leur leader Abdullah Ocalan ne sont pas améliorées d'ici à la mi-février, rapporte un journal pro-Kurde mardi.

Ocalan, leader du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), est le seul détenu de l'île-prison d'Imrali, dans le nord-ouest du pays près d'Istanbul.

Il a été condamné à mort en 1999, mais sa sentence a été commuée en détention à perpétuité l'an dernier à la faveur de l'abolition de la peine de mort par Ankara dans le cadre deréformes devant aider la Turquie à satisfaire aux critères de démocratie qui lui permettront d'adhérer à l'Union Européenne.

La situation d'Ocalan d'"isolement est directement liée à la volonté ou à l'absence de volonté de la Turquie de résoudre le probleme kurde", a indiqué dans un article diffusé sur le site internet de Ozgur Politika Mustafa Karasu, membre de la direction du KADEK, nouveau nom du PKK depuis l'an dernier.

"Nous attendons sans aucun doute qu'un effort soit fait d'ici au 15 février. S'il n'y a pas de progrès, nous changerons d'attitude", a promis M. Karasu.

"La voie de la lutte démocratique est grande ouverte pour notre peuple. Toute action peut être choisie sans recourir aux armes... Un certain nombre d'actions peuvent être organisées", a-t-il encore dit. "Le peuple kurde a la capacité de soutenir cette lutte", selon M. Karasu.

Les avocats d'Abdullah Ocalan s'étaient plaints début janvier de ce que le chef du PKK était soumis à un isolement renforcé. Ils avaient indiqué n'avoir pas été autorisés à le rencontrer depuis le mois de septembre, au prétexte que le mauvais temps empêchait de rejoindre l'île d'Imrali.

Le PKK a annoncé en septembre 1999 le dépôt des armes et la fin de 15 ans de lutte armée pour oeuvrer démocratiquement à trouver une solution à la question kurde.

Ce conflit, qui a fait quelque 36.500 victimes, a depuis très sensiblement diminué d'intensité pour se limiter à des accrochages sporadiques.

Les autorités turques estiment que quelque 5.000 militants du PKK ont trouvé refuge dans le nord de l'Irak, région à forte majorité kurde qui échappe au contrôle de Bagdad depuis la Guerre du Golfe en 1991.

L'Armée turque a mené de fréquentes opérations transfrontalières vers cette zone pour faire la chasse aux rebelles, en s'aidant des groupes de kurdes irakiens implantés dans la région.

Mustafa Karasu a par ailleurs déclaré que les Kurdes turcs "se défendraient sans aucun doute" si la Turquie intervenait militairement en Irak du nord dans l'éventualité d'une intervention militaire américaine pour renverser le régime de Saddam Hussein.

Ankara craint que les Kurdes irakiens ne profitent de l'instabilité régionale pour proclamer leur indépendance, geste qui pourrait encourager les velléités séparatistes parmi les Kurdes de Turquie qui pourraient être tentés de suivre cet exemple.  (AFP, 14 janvier 2003)
 

Séjour clandestin d'Ocalan à Athènes: report du procès des 13 accusés

La Cour d'Assises d'Athènes a reporté sine die mercredi le procès de treize Grecs et Kurdes, accusés d'avoir aidé le dirigeant kurde Abdullah Ocalan à entrer clandestinement en Grèce en 1999 avant sa fuite à Nairobi (Kenya) où un commando dépêché par la Turquie s'était emparé de lui.

Hormis les 10 Grecs accusés qui étaient présents à l'ouverture du procès, la justice grecque devait juger par contumace le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), inculpé par la justice grecque pour "entrée illégale dans le pays" ainsi que deux Kurdes qui l'accompagnaient pour "mise en danger de la paix du pays", a-t-on appris de source judiciaire.

Le chef kurde est emprisonné sur l'île d'Imrali en Turquie, après sa condamnation à la peine de mort en 1999, une peine commuée en octobre dernier à la prison à perpétuité par la Cour de sûreté d'Ankara.

La Cour a accepté la demande de l'avocat grec d'Ocalan, qui réclamait le  report du procès "jusqu'à ce que son client puisse signer une procuration via laquelle il serait autorisé à assister à l'audience", selon la même source.

Parmi les accusés grecs figurent, l'ex-amiral Antonis Naxakis, inculpé pour le crime "d'atteinte à la paix internationale du pays", après avoir accompagné M. Ocalan avec les deux Kurdes à l'aéroport d'Athènes en provenance de Saint-Pétersbourg (Russie).

Neuf autres Grecs, dont deux policiers, l'un travaillant à l'époque pour les services de renseignements grecs EYP, seront jugés pour "complicité directe d'entrée illégale dans le pays" au même crime.

Recherché et poursuivi à l'époque par la Turquie, le dirigeant kurde avait passé deux jours à Athènes les 28 et 29 janvier 1999 grâce à l'aide des inculpés, selon le réquisitoire.

A la suite de ce séjour, qui avait soulevé un tollé en Grèce et entraîné le limogeage de trois ministres grecs, M. Ocalan s'était envolé avec l'aide des services de renseignements grecs vers Nairobi. Il avait séjourné pendant 12 jours à l'ambassade grecque avant sa capture par les services secrets turcs (MIT). (AFP, 8 janvier 2003)
 

La défense d'Ocalan réclame de meilleures conditions de détention

L'un des avocats du chef rebelle kurde, Abdullah Ocalan, condamné à perpétuité dans une île-prison proche d'Istanbul, a dénoncé samedi un renforcement de son isolement depuis septembre et réclame le droit de voir leur client.

"Depuis son arrestation le 15 février 1999, son régime d'isolement se renforce chaque jour un peu plus dans le cadre d'un programme évident", a expliqué Me Hatice Korkut lors d'une conférence de presse à Istanbul, en présence du frère du condamné le plus célèbre de Turquie, Mehmet Ocalan.

En outre, sous prétexte de "mauvaises conditions météorologiques", les avocats n'ont pas pu rendre visite à "Apo" depuis le 18 septembre dernier, a dénoncé l'avocate, a dénoncé l'avocate.

"Cette entrave au droit à la défense est inacceptable tant au regard de la législation nationale que des normes internationales", a lancé Me Korkut, en soulignant que deux procès en cours requièrent que le plaignant voie ses défenseurs.

Selon l'avocate, les conditions de détention à perpétuité se sont aggravées depuis que la peine de mort - à laquelle Ocalan avait été condamné, avant qu'elle ne soit commuée - a disparu de l'arsenal juridique turc, en août dernier.

Me Korkut a rappelé que le Comité antitorture (CPT) du Conseil de l'Europe avait réclamé dans plusieurs rapports, mais en vain, que le droit à la défense d'Abdullah Ocalan ne soit plus entravé.

En octobre dernier, le CPT avait aussi demandé que le dirigeant kurde sorte du régime d'isolement dans lequel il est maintenu depuis plus de trois ans en étant transféré dans une autre prison ou grâce au transfert d'autres détenus dans l'île-prison d'Imrali.

Il avait également réclamé qu'on fournisse à M. Ocalan un téléviseur et un téléphone, comme c'est possible dans d'autres prisons turques. (AFP, 4 janvier 2003)
 

Interpellations de manifestants pro-kurdes à Diyarbakir pour le Nouvel an

Quelque 150 sympathisants du Parti de la Démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde) ont été interpellés au cours de la nuit de mardi à mercredi pendant les célébrations du Nouvel An, dans la ville de Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a rapporté mercredi la télévision turque.

Les manifestants fêtards avaient proféré des slogans en faveur d'Abdullah Ocalan, le chef de la rébellion sécessionniste kurde, aujourd'hui désarmée, condamné à la prison à perpétuité, a indiqué la chaîne d'informations CNN-Turk.

Les images diffusées par CNN-Turk montrent des interpellations musclées par la police, mais la chaîne indique que les sympathisants pro-kurdes ont été relâchés plus tard dans la nuit.

CNN-Turk indique également que des heurts ont eu lieu entre la police et des partisans de la cause kurde dans la ville d'Antalya (sud), mais ces incidents n'ont pas conduit à des interpellations.(AFP, 1er janvier 2003)
 

Kurdish Question in Brief

HADEP Executives on Trail

A court case was launched against 18 executives of HADEP at Ankara SSC because of the 1st Ordinary Congress of The Youth Wing of HADEP, which was held on 15 October 2000. The defendants including vice-presidents of HADEP Ahmet Turan Demir and Hamit Geylani, former General Secretary of HADEP Mahmut Sakar, HADEP Youth Wing Chairperson Ahmet Seker, Chairperson of HADEP for Tunceli Alican Önlü, Chairperson of HADEP for Antalya Mehmet Gündüz were charged with ³membership of an illegal organization². (Özgür Gündem-TIHV, January 6, 2003)

Detentions, Arrests in Istanbul

The alleged members of Freedom and Democracy Congress of Kurdistan (KADEK), Kemal Dayanmaz, Kemal Kaplan, Serif Aydžn, Servet Cengiz and Veysi Bulut were detained in Istanbul. The members of People¹s Democracy Party (HADEP), Hacž Turgut and Metin Baran were arrested on 3 January on the allegation of having organized an unauthorized demonstration in Diyabakir on New Year¹s Eve. On 4 January the police in Antep interfered a demonstration held in protest of power cuts in Güzelvadi quarter and detained Ali B., Ibrahim L., Süleyman D., Rahim K.and Abdullah A. (Evrensel-TIHV, January 4-5, 2003)

Students dismissed for Education in Kurdish

On 23 December 2002, Denizli Administrative Court declined the application of 24 students of Afyon Kocatepe University. Students had been dismissed from the school for two semesters for having signed petitions demanding education in Kurdish. (Özgür Gündem-TIHV, January 7, 2003)

Detentions and Arrests in Mardin and Diyarbakir

Syria has extradited Hamdi Çiçek to Turkey as an alleged ³member of KADEK.² Kemal A. (17), Mustafa A., Halit A. (48), Ahmet A. (38) were detained on the allegation of being members of KADEK in Mardin. In Silvan district of Diyarbakžr, persons with the initials H.Y., R.S., and S.B. were detained on the allegation of having voted more than once. (Cumhuriyet-Evrensel-TIHV, January 7, 2003)

DEHAP Executive Threatened

Nedim Tutmaz, executive of the Democratic People¹s Party (DEHAP) in Istanbul-Pendik stated that he was detained on 3 January by the police and interrogated at a remote place after he asked the police that came his house if they had a search warrant. Tutmaz stated the following: ³They came at night and said that they would search my home. I asked about the search warrant. When they replied ŒNo¹, I stepped out and shut the door. After I asked about the search warrant for a second time, I was detained. While taking me out of my apartment, they told my neighbors that I was a terrorist. I thought they might take me to the police station but they took me to a remote place, instead. They said, ŒYou will inform us before you leave Istanbul. You¹ll do nothing without informing us². In response, I told them that I¹d obey it if only the prosecution office had such a decision. Thereafter, they released me.² (Özgür Gündem-TIHV, January 9, 2003)

Detentions, Arrests in Diyarbakir

Of the 10 persons who were detained in Diyarbakir on the allegation of ³being members of the radical Islamic organization Hezbollah² 6 were arrested by Diyarbakir State Security Court on 8 January. Six persons were reportedly detained by the Court on the same day on the allegation of ³being members of Democracy and Freedom Congress of Kurdistan (KADEK)². In Hakkari, Ramazan Özkan and his son Seyhmus Özkan were detained on the allegation of ³keeping illegal publications at their home². They were released after testifying to the public prosecutor. (Cumhuriyet, Özgür Gündem-TIHV, January 9, 2003)

Medical Neglect in Amasya Prison

Lawyer Nermin Selçuk reported that Mehmet Ara (65) who is serving his sentence in Amasya Prison is blind and has various illnesses. He had been detained in 1993 in Idil (Sirnak) for being a member of PKK and kept 28 days in custody. Selçuk reported that Ara had been beaten severely in custody and become blind after the beatings at his head. He had been released after 6 months of imprisonment for being treated. When having been in Germany for treatment, he had been sentenced to 12 years and 6 months¹ imprisonment at Diyarbakir SSC in 1997 for being ³a member of PKK². He had returned to Turkey to serve his sentence on 26 June 2002 without completing his treatment. He was taken from Bayrampasa Prison to Sagmalcilar Hospital for hypertension, problems with bronchitis, loss of hearing. Even his sentence had to be suspended according to Article 399 of the Criminal Procedure Code (TCPC) he was sent to Amasya Prison. His lawyer appealed to State President to pardon his sentence. The Lawyer Hasip Kaplan added that they launched a court case at European Court of Human Rights in 1998. (Özgür Gündem-TIHV, January 10, 2003)

HADEP leaders  on Trial in Ankara

Public Prosecutor in Ankara started an investigation against Mehmet Abbasoglu, Chairman of Democratic People¹s Party (DEHAP), and Orhan Miroglu, board member of People¹s Democracy Party (HADEP), on charges of greeting people in Kurdish during election speeches in Midyat (Mardin). The investigation was based on the Law on Political Parties. (Evrensel-TIHV, January 10, 2003)

Detentions and Arrests in Van

Ercan Tay, chair for the Youth Wing of Democratic People¹s Party (DEHAP) in Van and an unidentified person were detained on 12 January in Özalp district of Van. Salih Atay, chair for DEHAP Özalp district and Yasar Avun, board member were also detained when they went to ask about detainees. They were arrested later on allegation of possessing illegal publications. Alican Demir, Izmir representative of the journal Azadiya Welat and distributor Meki Bulut were detained on 12 January. 17 alleged members of Hezbollah were detained in Mersin. The detainees Hasan Gül, Güvenir Hayta and Güvenc Hayta were allegedly responsible from death of Mehmet Serif Uprak ve Bayram Ali Uprak who were kidnapped in 1999. (Milliyet-Özgür Gündem-TIHV, January 14, 2003)

Case for Broadcast in Kurdish

The Diyarbakžr Bar opened a case at the Council of State for the annulment of the Decree, which authorizes broadcast in Kurdish. Sezgin Tanrikulu, chair for the Diyarbakžr Bar, reminded that the Law No. 4771 dated 3 August 2002, known in the public as the third Adjustment Law, amended the Article 4 of the Law No. 3984 Concerning the Establishment and Broadcast of Radio and Television Channels, and thus enabled public broadcast in languages and dialects used by the Turkish citizens in their daily lives and stated that the ³Decree on the Languages to be Used in Radio and Televisions², which was published in the Official Gazette on 18 December 2002, determined the aim of such programs as ³enhancing and developing the use of Turkish as the spoken language², which was contrary to the aim and spirit of the Law No 4771. Tanrikulu added that the Decree acknowledged the right to broadcast in languages other than Turkish only for the official institution for radio and television stations (TRT), which he said was contrary to Article 4 and Article 5 of the Constitution. (Evrensel-TIHV, January 15, 2003)

Pressures on HADEP in Siirt

On 14 January Siirt Penal Court passed its verdict on Ahmet Konuk, former chair for People¹s Democracy Party (HADEP) provincial organization in Siirt, Bedrettin Polat, Emin Dayan, Muhyettin Timurlenk, Emin Batur and Abdurrahman Tascž, chair for HADEP organization in Central district of Siirt. The court sentenced the defendants to 2,5 months¹ imprisonment and a fine of TL 7 million on charges of ³putting up posters without permission². Sevket Yildiz, chair of the youth wing of the HADEP in Izmir, and HADEP members Yücel Genç, Barž_ Kimsesiz, Mesut Yžlmaz, Hacž Do_an and Ferhat Yarar, who were detained on 10 January, were arrested on 14 January on allegations of ³ supporting an illegal organization and directing illegal actions.² M. Hayri Acar and Mesut Isik who were detained on the same day were released. Mehmet Salih Atay, chairman for HADEP organization in Özalp district (Van), Ya_ar Avun, member of the executive board and Ercan Tay, chair of the youth wing of Democratic People¹s Party (DEHAP) in Van, who were arrested on 12 January, were reportedly forced to walk around the district and displayed as handcuffed while being taken to the court. (Özgür Gündem-TIHV, January 15, 2003)

Torture in Custody and Actions for Abdullah Öcalan

Meetings continued in various cities to protest against the isolation of PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan, held in a prison on Imrali Island. During the house raids on 13 January in connection with the demonstrations the police detained 19 persons in Antep. They were released by the prosecutor on 15 January. HADEP youth wing chairperson for Sehitkamil district (Antep) Hüseyin Karadag alleged that they were beaten in custody and were put under psychological pressure: ³The police officers wanted us to lie down and started to beat on our kidneys, chest and stomach. We were blindfolded. We were also threatened not to go to HADEP and DEHAP offices.² The high school students, who were interrogated by police officers from Children¹s Department, also alleged that that they were beaten and threatened. Hamdiye Serhan is still under detention. In connection with the hunger strike action by prisoners¹ relatives in DEHAP offices in Antep Vakkas Beran, chairperson of the Association for Solidarity with Prisoners¹ Families, was detained on 15 January. DEHAP chairperson for Antep Abdullah Ince, who was called to the Security Directorate to testify, was also detained the same day. Beran and Ince were released on 16 January. On 15 January the police intervened a demonstration in Seyrantepe quarter (Diyarbakir) and detained 4 demonstrators. In Batman the police opened fire into the air and during the house raids Ali Rüzgar, Veysi Özdemir, _kram Soylu , Sabri Körsu, Sirin Tas and another person were detained. During the demonstrations in Kagithane and Sarigazi quarters (Istanbul) the police also detained demonstrators. Mahir Göze and Nimetullah Dündar, who were detained on 12 January when they were writing slogans on the walls, were arrested on 16 January. 15 students, who attended the demonstration on 15 January at Diyarbakir Dicle University, were detained on 16 January. According to the press release of Human Rights Association Diyarbakir Branch some of the detainees are as follows: M. Velat Ektirici, Ümit Bagli, Müslüm Aslansoy, Hüseyin Aydin, Abuselam Öncü, Hasret Gülsüm, Cihat Türkan, Abdullah Kizil, Ahmet Günes, Aygül Ergin, Deniz Gözütok, Derya Karakoçan, Eylem Avci, Firat Ilksari, Gökhan Özcan, Ilhami Dinler, Kasžm Simsek, Mehmet Baytekin, Murat Çil, Nesrin Demirbas, Resan Bataray, Seyfullah Yayla, Tamer Baran, Tekin Sultan, Adnan Aslan, Canan Çoskun, Deniz Turgut, Engin Yilmaz, Eylem Vural, Galip Baran, Gökhan Yürgeç, _smail Basçi, Meral Coskun, Nazife Artut, Rahmi Tepeli, Salman Filimci, Ugur Ataç, and the persons with the first names Burak, Cihan, Ali, Levent, Sehmus ve Taskin. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, January 17, 2003)

Clashes and Attacks in Diyarbakir en Bingöl

On 16 January near Hani (Diyarbakir) and Genç (Bingöl) districts one non-commissioned officer and five soldiers were killed, when they reportedly clashed PKK/KADEK militants. According to the press release by PKK/KADEK six soldiers were killed and 11 soldiers were injured. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, January 17, 2003)

Torture in Antep

Members of the People¹s Democracy Party (HADEP) youth wing in Antep, who were detained during the meeting to protest in the conditions of Abdullah Öcalan on 13 January, declared that they were tortured in custody. Rukiye Incesu, one of the detainees, said that she saw one of the torturers in the office of the prosecutor when she was there to make an official complaint. Incesu added that the prosecutor did not accept the complaint. (Özgür Gündem-TIHV, January 19, 2003)

Demonstrations for Öcalan

On 17 January a group of people held a demonstration on Istiklal Avenue Beyoglu (Istanbul) to protest isolation of the PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan and F-type prisons. Police intervened and detained some 60 persons under beatings. Some of the detainees are: Seyho Demir, Halil Salik, A. Mecit Kapazan, Emin Güngör, Hatice Yilmazçelik, Yildiz Aktas, Derya Akbaba, Lokman Sapan, Ihsan Inatçi, Hasibe Mengirkan, Musa Sen, M. Emin Yerim, Nurettin Kiliç, Lokman Çelebi, Hasan Karaman, Irfan Tutaca, Aysel Tutacak, Nazmiye Ülker, Abdullah Ilgen, Sultan Filiz, Sultan Kanat, Adile Süren, Cemali Kaya, Hüseyin Çavus, Nihat Magir, Meliha Varisli, Sevket Aslan, Ali Uzay, Sufhiye Sevilgil, Muhlis Uyanik, Hüseyin Bucak, Nusret Kardaç, Ayfer Aslan, Nezir Erdemli, Hülya Avci, Pinar Isik, Hamdiye Çetinkaya, Sevim Çelik, Kadir Nalkaran. Sahin Tutak, Ahmet Bagaç, M.Ali Rüzgar, Hadil Tayfaf, Veysi Özdemir, Sirin Tas, Latif Tas, Ikram Soylu, Sabri Körsu and Vedat Tunç, who were detained on 15 January in Batman, were arrested on 18 January. Hamdiye Ferhan and Songül Sarkli, who were detained for conducting death fast action in the offices of Democratic People¹s Party (DEHAP) in Antep, were released on 18 January. On 19 January police intervened and used force to disperse when some people wanted to make a press statement in front of the Sirkeci Post Office. After Dogan Erbas, People¹s Democracy Party (HADEP) chairperson for Istanbul, and some other persons sent telegrams to the Prime Ministry, police detained 22 persons under beatings. Beaten activists organized a press meeting at the offices of Human Rights Association Istanbul Branch after the incident. Ibrahim Ocak said during the meeting that he was beaten and cursed at when he was on the ground. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, January 18-19-20, 2003)

Detentions and Arrests in Van

In Özalp (Van) People¹s Democracy Party (HADEP) chairperson for Özalp Mehmet Salih Avun, Yasar Atay and Abdülmenaf Zengin, who had been arrested on 12 January, were released on objection of their lawyer Murat Timur. In Istanbul and Adana alleged members of the radical Islamic organization Hezbollah Tahir Salson, Sami Bakici, Mehmet Sefik Sen, Murat Temur, Ihsan Sarsilmaz, Abdülmuttalip Peköz, Abdullah Güçlü, Veysi Arslan were detained. Veysi Arslan and Ihsan Sarsilmaz, who were detained in Istanbul, were arrested on 17 January. (Evrensel-Yeni Safak-TIHV, January 18, 2003)

Clashes and Attacks in Diyarbakir

According to the press release of Turkish General Staff during the operations, ordered after the death of the soldier Irfan Yayla on 16 January in Tapantepe between Hani (Diyarbakir) and Genç (Bingöl), 12 member of PKK/KADEK were killed. (Radikal-TIHV, January 18, 2003)

Demonstrations for Öcalan

On 19 January the police intervened in the demonstration to protest the isolation of the PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan in Yenipazar quarter of Mersin. Two persons were detained. In Diyarbakir, Vedat Yalçžnkaya filed an official complaint against Bülent Yavasoglu, deputy chief of Diyarbakžr police and the police officers who had beaten him on 18 January during a demonstration. Yalçžnkaya said that after the press release at Kosuyolu Square, he was beaten by four police officers in plain clothes and the deputy chief Bülent Yavasoglu. Abdullah Akengin who wanted to intervene in the incident was also beaten and they were both taken to the Security Directorate where they were kept waiting for more than three hours and were insulted. Yalçžnkaya told that they were taken to the State Hospital and although he showed his wounds to the doctor who examined him, he could not get a medical report. On 19 January, police reportedly raided the house of Halide Kaçar and beat her four children after the demonstration in Çakmak quarter of Siirt. (Özgür Gündem-TIHV, January 21, 2003)

Demonstrations for Öcalan

Reports from Antep stated that the PKK/KADEK prisoners in Antep Special Type Prison would not accepts any visits for 15 days in order to protest the conditions of the KADEK leader Abdullah Öcalan. After the demonstrations held in Sehitlik and Ben û Sen quarters of Diyarbakir in the evening of 20 January, _eyhmus Karadeniz, Remzi Ökmen and 3 other persons were detained. In his reply to the questions raised by journalist about the case, the Minister of Justice Cemil Çiçek said that Öcalan was kept in Imrali in rather good conditions, and denied the allegations that his lawyers and his family have not been able to see him for 7 weeks. (Özgür Gündem-TIHV, January 22, 2003)

Detentions, Arrests Silopi

Tahir Batur and Sait Kayaalp, members of the People¹s Democracy Party (HADEP) who had been detained on 20 January in Silopi (Sirnak), were arrested on 21 January. The HADEP member Abdullah Mete was detained on the same day. In Istanbul Veli Özdemir and Süleyman Akbulut were detained as alleged members of the ³Workers¹ Peasants Liberation Army of Turkey (T_KKO)². Lawyer Hüseyin Cangir stated that hic client Hamdi Çiçek who had been extradited to Turkey by Syria as an alleged member of the PKK would be tried according to Article 125 of the TPC. Lawyer Cangir said the following: ³He had been detained in Syria on 16 August 2002 together with 11 people. While he was incarcerated in Syria he had been subjected to torture and ill treatment. He had been kept isolated in a dark cell, was hanged on palestinian hanger and given electricity. On 1 January he had been extradited to Turkey. He is currently kept in Mardin Prison. He is accused of having involved in several incidents that took place in the 1990s. He was not tortured physically in Turkey, but through psychological pressure and threatening he was forced to confess several accusations.² On the other hand, Hamdi Çiçek¹s son Suut Çiçek stated that his father had been detained many times until 1993 and three of his uncles had been killed which had been the reason his father had left Turkey for Syria. (Özgür Gündem-TIHV, January 22, 2003)

Attack by Village Guards

On 22 January Diyarbakir Criminal Court No. 3 started to hear the case of 10 village guards in connection with the attack in Ugrak village, Bismil district (Diyarbakir) on 26 September that had resulted in the death of Agit Tekin, Nezir Tekin and Ikram Tekin and the injury of six villagers. The hearing was adjourned for the completion of deficient documents. The indictments wants the defendants Zeydin Güçlü (16), Abdülvahap Güçlü, Hasan Güçlü, Mehmet Hanifi Güçlü, Süleyman Güçlü Ibrahim Güçlü, Ahmet Güçlü, Emin Güçlü, Zeki Güçlü and Mehmet Gök to be sentenced according to Article 448 (murder) and Article 463 (increased penalty, if the crime is committed by more than one person). (Evrensel-TIHV, January 23, 2003)

HADEP Members Detained

During the house raids organized Diyarbakir in the evening of 21 January the HADEP executives Nadir Yžldžržm, Kamuran Yüksek and Aysel Tekda_ and HADEP members Kerem Çelik, Mazlum Tekdag Yžlmaz Aydemir and Deniz Akbay were detained. Aysel Yüksek was later released. (Özgür Gündem-TIHV, January 23, 2003)

Demonstrations for Öcalan

In the evening of 21 January, the police intervened in the demonstration held in Van to protest the condition of KADEK leader Abdullah Öcalan and detained Kadir Saržbulak, Tekin Aladag Fesih Yžldžržm, M.Akif Coskun, Abuzer Demirkan, Hasret Aladag, Abdullah Çetinkaya, Aydžn Yamaç and Kerem Utah. (Evrensel-TIHV, January 23, 2003)

Attacks and Clashes in the Southeast

The Freedom and Democracy Congress of Kurdistan (KADEK) announced on 20 January that 12 KADEK militants died in the armed clash that broke out near Lice district of Diyarbakir between 14 and 17 January. The daily Özgür Politika published in Germany stated that five soldiers, one being the non-commissioned officer _rfan Yayla died and 11 soldiers were injured in the clash. The daily gave the names of the militants as follows: Kadir Çiçek, Fikret Demir, _evket Ergül, Mehmet Kaplan, Mehmet Ergül, Veysel Arar, Yžlmaz Özlü, Hikmet Yakut, Mehmet O_ur, Ethem _akir, Kemal Kurnat and Xasif Qaradag. (TIHV, January 22, 2003)

DEHAP Executives on Trial

Public Prosecutor in Ankara launched a court case against the chairperson of Democratic People¹s Party (DEHAP) Mehmet Abbasoglu and 26 board members on charges of forgery in official documents. The main prosecutor at the Court of Cassation had appealed to High Council for Election (YSK) not to allow DEHAP run for the 3 November election on the allegation that DEHAP only had organized in 22 and not the necessary minimum of 41 provinces. But YSK had rejected the demand. After the decision the prosecutor started an investigation and had made an official complaint. In this trial the board members are charged with ³forgery in official documents² under the article 342/1 TPC. If the case concludes in conviction the results of 3 November elections will be in question. (Radikal-TIHV, January 24, 2003)

Prevented Meetings, Detentions and Arrests

After the ban decision by Ankara Penal Court on the leaflets entitled ³We are able to stop war!² prepared by People¹s Democracy Party (HADEP) security forces raided offices of HADEP and Democratic People¹s Party (DEHAP) in various cities and towns. During the raids security forces seized the banners. In Iskenderun DEHAP chairperson for Iskenderun Ibrahim Polattas and Mehmet Altas were detained. In Erzincan DEHAp executives Erkan Daloglu, Turan Kit, Hüseyin Sahin, Adnur Yazar and Müslüm Özkan was detained and in Diyadin (Agri) DEHAP chairperson for the district Mehmet Nuri Sarž was arrested for ³distributing illegal leaflets². Mehmet Zeki Altintas, Hekim Aslan, Mehmet Öner and Caner Erdemirci, who were detained during protests in possible US attack on Iraq in Van on 18 January, were arrested on 23 January. Hüseyin Uçak, M. Ali Uslu and Ugur Ataç, who were detained in Diyarbakir for protesting in the isolation of the PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan, were arrested. In Dogubeyazit (Agri) chairperson of youth wing of HADEP for the district Nuri Çelik, Feridun Özçimen and Sayat Cengiz were arrested for ³propaganda for an illegal organization². On 23 January in Mardin police detained DEAHP chairperson for the province Abdülkerim Adam, Osman Akkoyun, Yavuz Emen, Cemal Veski, Zeyni Aslan, Murat Yakut, Mehdi Tunç, Ismali Asil, Songül Konus and A. Kadir Kalkan during a protest meeting. The demonstrators staged an action for the detainees to be released but the police intervened and detained one more person. On 23 January police intervened a protest action in the possible US attack on Iraq in front of Sirkeci Train Station and detained 4 students. The chairperson of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) for Istanbul Sinan Tutal and 12 persons were detained on 23 January when they wanted to read a press statement in front of Çiragan Palace, where the ministers of foreign affairs of 12 Arab countries had a meeting on Iraqi question. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-TIHV, January 24, 2003)

Clashes and Attacks in the Southeast

According to a statement the KADEK militant who was killed during military operations in Bingöl and Diyarbakir (Lice district) in July 2002 was identified as Kerim Koç by the Istanbul Forensic Institute after DNA tests. After the identification the corpse of Koç was given to his family on 22 January. (Özgür Gündem-TIHV, January 24, 2003)

Prevented Meetings, Torture in Custody

In Siirt to protest isolation of the PKK/KADEK leader Abdullah Öcalan people staged a demonstration on 24 January and during the action the car of a non-commissioned officer was burned. During the incidents a molotov cocktail was thrown to the building of multi-purpose social centres ÇATOM. The police intervened and dispersed the crowd. Vetha Aybek, Saadet Aybek, Hezna Aybek, Mevlüde Aybek and Yusak Aybek (9) were wounded. After the demonstrations the police raided houses in Çakmak neighborhood and detained Nizam Aybek and Mirza Aybek. After their release Nizam Aybek and Mirza Aybek said that they were insulted, cursed and beaten in custody. The same day in Diyarbakir a molotov cocktail was thrown to a police car. Chief of police in Diyarbakir let the police officers to use guns if needed. In Istanbul a bus and a machine were burnt. On 24 January Ömer Akbey, Veysi Akbas, were arrested in Diyarbakir, Yžlmaz Bulut was arrested in Bingöl, Gökçen Kaburi in Mardin. On 22 January _brahim Çiçek, Gülistan Tören, Bahattin Tören and Hüseyin Turhan were arrested in Osmaniye. Ahmet Birgül, Metin Sakir, DEHAP chairperson for central district Yüksel Tecik, Izzettin Sungur, Ercan Sezgin, Adnan Cosgun, Memduh Kaya were detained the same day. Ercan Sezgin, Ibrahim Çiçek, Gülistan Tören and Bahattin Tören were arrested on 24 January. In Silopi (Sirnak) Abdullah Mete was detained and HADEP youth wing chairperson for Hakkari Faruk Temel was arrested on 24 January. In Van the police intervened on 25 January a group of persons who wanted to send a fax to Justice Ministry and detained some 75 persons. DEHAP acting chairperson for Van Ruknettin Hakan, Naci Basdinç, Riza Külay, HADEP executive for Van Halis Çakir, HADEP executive for Gevas (Van) Abdullah Hakan, Lokman Gezgin, Mahir Yildiz, Hamit Duman, Abuzer Sahin and Ihsan Bitik were arrested on charges of ³staging illegal demonstration² on 26 January. (Özgür Gündem-TIHV, January 25-26, 2003)

Kurdish Trial

Public Prosecutor in Elazig launched a court case against DEHAP executive Hilmi Elçi, DEHAP MP nominee Mehmet Artan, DEHAP chairperson for Elazig Selahattin Bilin, Party of Labour chairperson for Elazig Ali Cemal Zülfükar and HRA branch secretary lawyer Kenan Çetin on charges of ³making propaganda speeches in a language other than Turkish². The trial will start on 8 April in Elazig Penal Court. (27 January, Özgür Gündem-TIHV, January 27, 2003)

Clashes in South East and Attacks

Hüsamettin Çiçek and Abdurrahman Çiçek, the brothers of PKK/KADEK militant Kadir Çiçek who was killed during the armed clash that broke out near Lice district of Diyarbakir between 14 and 17 January, were detained on 25 January when they wanted to take their brother¹s corpse. Some 20 days ago 10 KADEK died under avalanche in Serdest, Iran. The corpse of one of the KADEK militants Neytullah Getiren was given to his family in Turkey. (26 January, Özgür Gündem-TIHV, January 26, 2003)

Demonstrations Prevented, Raid on DEHAP Buildings

On 27 January, after protests against KADEK leader Abdullah Öcalan¹s isolation Ahmet Nas (16), Besir Nas (14), Abdullah Nas (14), Hasan Nas (16), Sakžp Aybek (15), Musa Aybek (18), Yahya Dündar (14), Süleyman Dündar (21), Resul Timurlenk (19) and Ömer Timurlenk (17) were detained in Siirt. Members of the People¹s Democracy Party (HADEP), Fereç Zirek, Ramazan Çerik and Cahit Agayan were detained in _stanbul. Ramazan Güler and Ramazan (family name not known) were detained in Batman. During the raids on the Democratic People¹s Party (DEHAP) buildings in Istanbul 40 persons were detained. On 25 January, 7 persons were reportedly detained during ³No to War² demonstration at Beyazit Square in Istanbul. (Milliyet-Özgür Gündem-TIHV, January 28, 2003)

Attacks and Clashes in the Southeast

On 27 January, a soldier died during a clash that arose after a fire opened at police lojmans and The Second Infantry Battalion in Idil district of Sirnak. (Milliyet-TIHV, January 28, 2003)

Attacks and Clashes in the Southeast

Many persons were reportedly detained during operations conducted after the attack on police lojmans and The Second Infantry Battalion in Idil district of Sirnak on 27 January. Some of detainees were namely: Yetkin Adibelli, deputy chair for the Democratic People¹s Party (DEHAP) in Idil district, Sahin Akman, mayor for Sirtköy town (Motherland Party), Mehmet Gören, Hasan Yalman, Faik Yalman, Metin Gören, Havil Adibelli, A.Kerim Adibelli, Besir Gazyak, Ali Nas, Deniz Karaçin, Emin Akkan, Resul Malgaz, Lezgin Sadak, Hüseyin Akbas, Ali Tekdal, Hasan Yençer and Haci Dogan. (Evrensel-Radikal-TIHV, January 29, 2003)

Newroz Trial

The Undersecretary of Treasury at the Prime Ministry launched a compensation trial against 175 persons on the allegation that Œthey had damaged the police panzer¹ during the Newroz 2002 celebrations in Mersin. The defendants are charged with having given TL10 billion damage to the panzer by stones and molotov cocktails. During the celebrations, Mehmet Sen had died when pinched between the panzer and a wall. No investigation has reportedly been initiated in connection with his death. (Evrensel-TIHV, January 30, 2003)

Kurdish Education Trial

The case against 8 students of Istanbul University on the reasons for ³holding a demonstration to protest the Board of Higher Education on 6 November 2001 and handing in petitions to the Rector¹s Office for education in Kurdish² continued at Istanbul SSC on 29 January. The court ordered the release of the defendants Serhat Azizoglu and Ali Turgay. In this trial Sahin Tuncer, Ali Dogan, Nurettin Firat, Serhat Azizoglu, Mürsel Sargut, Ali Turgay, Hasim Gülen and Ruken Buket Isik are charged with ³membership in an illegal organization² and ³aiding and abetting an illegal organization². (Özgür Gündem-TIHV, January 30, 2003)

Detentions, Arrests

In Istanbul chair of the People¹s Democracy Party (HADEP) Organization in Esenler district, Sabahat Tuncel and Abdullah Sahin were detained on the allegation that they aided ³Freedom and Democracy Congress of Kurdistan (KADEK)². Nurten Yilmaz and Yeter Gönül were detained in Istanbul as alleged members of the ³Revolutionary Peoples¹ Party-Front (DHKP-C)². During the house raids organized in Siirt on 28 January, Tahir Çetin, Hatice Soysal, Veysel Adigüzel and Ayhan Tasçi were detained. (Evrensel-TIHV, January 30, 2003)

Attacks and Clashes in the Southeast

KADEK assumed the responsibility for the attack of 27 January against the polis lojmans and Second Infantry Battalion in Idil district (Sirnak). KADEK announced that the attack was carried out as retaliation for the killing of 12 of its militants between 12 and 17 January near Lice, Diyarbakir. KADEK¹s statement alleged that seven soldiers, one being a high-ranking officer died in the attack and five soldiers were injured. Meanwhile, the mayor of Sirtkoy town Sahin Akman who had been detained in connection with the attack was released. (Özgür Gündem-TIHV, January 30, 2003)

Torture in Sirnak

The members of the human rights committee who went to Idil (Sirnak) after the attack of 27 January against the polis lojmans and Second Infantry Battalion announced that the detainees were subjected to torture in custody. Human Rights Association (HRA) Representative for the region Hanefi Isik, HRA Chairperson for Diyarbakir Selahattin Demirtas, Lawyer Ayla Akat and Association of Contemporary Jurist (ÇHD) Board Member for Diyarbakir Saniye Karatas visited Idil Public Prosecutor Turgay Talas and the detainees. After the attack 33 persons were detained in the central district and the villages. The detainees, who are in Idil Gendarmerie HQ., said during the visits that they were tortured, blindfolded, kept awaiting in cold and not given food. The detainees Abdurrahim Ödem, Deniz Kereçin, Emin Akkan, M. Emin Alkis, Abdurrahman Alkis, Gülek Adibelli, Faik Yalman, DEHAP executives Mehmet Goran and Yetkin Adžbelli are in Idil Security Directorate; Mehmet Aydogmus, Haci Dogan, Mehmet Tekin, Lezgin Sadak, Ahmet Yalman, Faik Yalman, Hediye Özalp, Hüseyin Akbas, Ali Tekdal, Hasan Yençer Ali Ural, Mehmet Aslan, Besir Basa, Sabri Kar and _brahim Teke are in Idil Gendarmerie HQ.; Mehmet Idem, Havil Adibelli, Metin Goran, Hasan Yalman, Besir Gasyak, Emin Özek, Dervis Yamalak, Ali Nas and Resul Malgaz are in Sirnak Security Directorate. By the way on the night of 29 January panzers fired into air in the central district for about 20 minutes. (Evrensel-TIHV, January 31, 2003)

3 November Election and Kurdish Music

The public prosecutor in Hakkari launched a court case against DEHAP chairperson for Hakkari Musa Çiftçi, DEHAP members Idris Ertus, Alaattin Ege, Üzeyir Isik, Mehmet Atak, Aysel Selçuk and Selim Engin who organised a meeting on 10 October 2002 in Hakkari, during which Kurdish music was played and slogans in Kurdish were shouted. In the indictment members of the organizing committee DEHAP chairperson for Ba_kanž Musa Çiftçi, Idris Ertus, Alaattin Ege, Üzeyir Isik, Mehmet Atak, Aysel Selçuk and Selim Engin are charged with an offence of Article 81 of the Law on Political Parties providing that parties may not use any other language as Turkish. (Evrensel-TIHV, January 31, 2003)

Actions for Abdullah Öcalan

Idris Sefil and Kubbettin Islek, who started hunger strike in order to protest the conditions of the KADEK leader Abdullah Öcalan, were transfered to Konya Numune Hospital because of poor health. (Özgür Gündem-TIHV, January 31, 2003)

Detentions and Arrests

Istanbul SSC continued to hear the case against Mehmet Zahir Özbey and Mehmet Zeki Özbey on 30 January. Defendants are charged with ³membership of the YEKBUN². The court released Mehmet Zahir Özbey. In Siverek (Urfa) Zehra K. and Sedat Ç., who were detained on allegation of ³aiding and abetting KADEK², were released on 30 January. During the house raids in Izmir on 29 January HADEP executive for Izmir Bahattin Özen, HADEP executive for Konak district Ramazan Kaya, Abdulbaki Yusufoglu, Rezzan Yanbakan, Suat Sunay, Ersin Sefil, Burhan Bayar, Zülfü Aktulum and Ali Durmus were detained. Zülfü Aktulum was released. In Silopi (Sirnak) Isa Sakman, Nurcan Sakman, Erivan Sakman and Hamra Sakman were detained on 30 January during a house raid. (Evrensel-Özgür Gündem-TIHV, January 31, 2003)
 

Affaires religieuses/Religious Affairs
 

Universités: Le gouvernement fait marche arrière sur le port du voile

Le gouvernement turc, formé par un parti aux origines islamistes, a renoncé jeudi, à la suite d'une sévère mise en garde de l'armée, à faire adopter une disposition levant les sanctions contre les étudiantes expulsées pour port du voile islamique dans les universités.

Les membres de la commission parlementaire de l'éducation ont décidé d'abandonner une disposition prévoyant d'effacer les sanctions mentionnées sur les dossiers scolaires des étudiants expulsés pour des "raisons disciplinaires", a-t-on indiqué de source parlementaire.

Selon les observateurs, le gouvernement du parti de la Justice et du Développement (AKP) voulait, par cette disposition, tenir ses promesses électorales et "amnistier" notamment de nombreuses étudiantes expulsées pour absentéisme des établissements universitaires du pays depuis fin 2000 pour avoir refusé d'enlever leur foulard.

D'autres étudiants se sont vu interdire l'accès à leur établissement après avoir soumis des pétitions aux autorités pour réclamer l'enseignement du Kurde, interdit, dans les universités turques.

La décision de renoncer à cette disposition qui prévoyait un retour des étudiantes voilées à leur université si elles se conformaient au code vestimentaire, sans pourtant les autoriser à porter le foulard pendant les cours, a été soutenue par le ministre de l'Education nationale, Erkan Mumcu, membre de l'AKP.

Elle intervient une semaine après de violentes critiques du chef d'état-major des armées, le général Hilmi Ozkok, contre le gouvernement qui prônait d'assouplir l'interdiction du voile islamique, strictement interdit dans les universités et la fonction publique.

"On ne doit pas s'attendre à ce que nous tolérions que le voile soit utilisé comme un symbole politique pour effriter les valeurs républicaines", a dit le plus haut responsable de la hiérarchie armée qui se pose comme la gardienne des principes laïcs du régime.

L'interdiction du port du foulard islamique en Turquie a été renforcée depuis 1997, lorsque l'armée et la hiérarchie pro-laïque turques ont contraint le gouvernement pro-islamiste du Premier ministre Necmettin Erbakan à démissionner après un an de pouvoir. (AFP, 16 janvier 2003)
 

Le "Calife de Cologne", Metin Kaplan, placé sous écrou extraditionnel

Le chef de l'organisation islamiste Hilafet Devleti (Califat), Metin Kaplan, qui purge une peine de prison en Allemagne, a été placé mardi sous écrou extraditionnel, en vue de son extradition vers la Turquie, a annoncé le tribunal de Duesseldorf,à l'ouest de l'Allemagne).

Surnommé le "Calife de Cologne", Metin Kaplan fait l'objet depuis son interpellation en 1999 d'une demande d'extradition déposée par les autorités turques. Mais l'Allemagne s'y est longtemps refusée, en arguant d'un refus d'Ankara de lui garantir la vie sauve.

Son placement sous écrou extraditionnel, qui entrera en vigueur à la fin de sa peine de quatre ans, fin mars, permettra de prolonger sa détention, pendant que les autorités allemandes examinent la demande d'extradition déposée par la Turquie. L'issue favorable de cet examen n'est pas encore acquise, a souligné un porte-parole du tribunal.

En septembre dernier, le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, avait toutefois estimé que les chances de donner une suite favorable à la demande d'extradition de la Turquie étaient "très bonnes" à la suite de la décision du Parlement turc d'abolir la peine de mort.

L'Allemagne n'a pas le droit d'extrader des prévenus dans des pays où ils sont menacés de la peine de mort, de persécution politique ou d'atteintes aux droits de l'Homme.

Théologue musulman, Kaplan dirigeait l'organisation islamiste Hilafet Devleti (Califat) à Cologne, dont le but premier est de renverser la démocratie turque pour y substituer un califat.

Il avait été condamné en novembre 2000 à quatre ans de prison pour avoir lancé en septembre 1996 une fatwa mortelle contre un rival retrouvé assassiné. La victime, un jeune médecin turc, avait été abattue à son domicile de Berlin par trois hommes masqués le 8 mai 1997, mais le meurtre n'avait jamais été élucidé.

La Turquie accuse Metin Kaplan d'avoir dirigé une organisation terroriste à l'origine d'un attentat "contre le Mausolée de Kemal Atatuerk (en mémoire au fondateur de la République turque, à Ankara) et d'avoir ordonné l'occupation d'une mosquée d'Istanbul", a précisé le tribunal de Duesseldorf dans un communiqué.

"Califat", interdite le 12 décembre 2001 en Allemagne, existait depuis 1984. Elle était implantée dans l'ouest du pays, avec des directions régionales dans les grandes villes, confiées à des "émirs". (AFP, 14 janvier 2003)
 

La direction des Affaires religieuses refuse le sacrifice d'autruches

La Direction des Affaires religieuses turque a refusé d'autoriser le sacrifice d'autruches pour la fête sacrée de l'Aïd-el-Kebir, qui a lieu dans une dizaine de jours, rapportent les media turcs.

Les appels de citoyens à la ligne téléphonique d'information "Allo fatwa", donnant des informations sur la pratique de l'Islam, ont révélé que de nombreux croyants préparant l'Aïd-el-Kebir manifestaient leur intérêt pour le volatile, élevé en Turquie.

Selon les journaux qui rapportent l'information, la confusion viendrait de ce que l'autruche s'appelle en turc "oiseau-chameau" (devekusu), alors que le chameau est parfois sacrifié par les pratiquants.

Mais le mufti de Kayseri (centre du pays) a dû rappeler que l'autruche étant un oiseau - et non un mammifère ongulidé bifide, selon la description des animaux autorisés, selon les textes sacrés de l'Islam - ne peut être sacrifiée à l'occasion de ce grand rendez-vous du calendrier musulman. (AFP, 30 janvier 2003)
 

Socio-économique/Socio-economic

Le FMI confirme la poursuite des discussions avec Ankara

Le porte-parole du Fonds monétaire international, Thomas Dawson, a confirmé vendredi la poursuite des discussions avec les autorités d'Ankara sur une série de mesures budgétaires à mettre en oeuvre par le nouveau gouvernement.

"Nous avons une petite équipe à Ankara pour discuter de questions budgétaires avec les autorités turques", a indiqué le porte-parole ajoutant que le gouvernement "travaillait à la rédaction d'une lettre d'intention", un document qui récapitule les réformes auxquelles Ankara s'engage dans le cadre d'un accord avec le FMI.

Le ministre turc de l'Economie Ali Babacan avait indiqué le 24 janvier à l'AFP que son gouvernement "négociait les derniers détails de la lettre d'intention avec le FMI" et que celle-ci était "presque finalisée".

Le FMI avait accordé à la Turquie une ligne de crédit de 16 milliards de dollars avec l'engagement de l'ancien gouvernement de mener une politique d'austérité pour sortir le pays de sa grave crise financière et économique. La nouvelle équipe s'est engagée à coopérer avec le Fonds et négocie la mise en oeuvre de ce programme d'ajustement.

M. Dawson a défendu l'objectif d'un excédent budgétaire primaire (hors intérêts de la dette) de 6,5% comme étant "pleinement réalisable (...) et qui exigera des mesures décisives, fortes et rapides" ajoutant qu'Ankara y travaillait.

"Nous sommes dans un processus de discussions actives avec les autorités qui de leur côté jouent un rôle actif pour mettre au point la lettre d'intention", a-t-il ajouté. (AFP, 31 janvier 2003)

Le déficit de la balance commerciale s'est aggravé l'an dernier en Turquie

Le déficit de la balance commerciale s'est aggravé en Turquie l'an dernier, passant de 9,2 milliards de dollars pour les premiers 11 mois de 2001 à 12,9 milliards de dollars pour la même période en 2002, a indiqué mardi l'institut national des statistiques.

Les importations ont augmenté de 17,9% à 44,7 milliards de dollars, tandis que les exportations grimpaient de 10,9% à 31,7 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de l'année 2002.

La Turquie, du fait d'une sévère dépréciation de sa monnaie, avait réussi à réduire le déficit de sa balance commerciale en 2001 de 65,1%, à 9,32 milliards. (AFP, 28 janvier 2003)
 

Un mort, cinq blessés dans un tremblement de terre en Turquie

Une femme a été tuée et au moins cinq personnes blessées lundi matin lors d'un tremblement de terre dans l'est de la Turquie, où plusieurs maisons ont été endommagées, selon l'agence Anatolie.

L'épicentre du séisme, qui a frappé à 07h26 locales (0526 GMT), se situe à Pulumur, selon l'institut de sismologie d'Istanbul, cité par l'agence Anatolie.

Selon cet institut, le séisme mesurait 6,5 sur l'échelle ouverte de Richter.

Selon l'observatoire français des sciences de la terre de Strasbourg, la secousse a atteint une magnitude de 5,9 sur l'échelle de Richter.

La femme a été tuée lorsque sa maison s'est effondrée dans un village proche de Pulumur. Les cinq blessés, dont deux écoliers, ont sauté de fenêtres au moment du séisme.

Le maire de Pulumur, Mesut Coskun, a demandé des tentes pour protéger du froid des habitants dont les maisons ont été endommagées.

Des équipes ont été envoyées dans les villages aux alentours pour s'enquérir de la situation.

"Les conditions météorologiques et le terrain accidenté dans la région rendent plus difficiles les communications avec les villages avoisinants, mais pour ce que je sais, nous n'avons pas réussi à rentrer en contact avec quatre à cinq villages," a déclaré dans la matinée le ministre de l'Intérieur Abdulkadir Aksu, cité par l'agence Anatolie.

En 1967, 97 personnes avaient été tuées et plus de 250 blessées par un tremblement de terre dans la région de Pulumur. (AFP, 27 janvier 2003)
 

Dompter l'inflation, figure imposée à la Turquie pour rejoindre l'UE

La priorité économique pour la Turquie, dans son objectifd'intégrer l'Union européenne, est d'arriver rapidement à une bonne maîtrise de l'inflation, a expliqué Ali Babacan, ministre turc de l'Economie.

"Nous prévoyons de ramener à un chiffre l'inflation d'ici la fin 2005", a assuré Ali Babacan dans un entretien à l'AFP en marge du Forum économique de Davos.

"La stabilité macro-économique dans son ensemble est importante", mais pour rejoindre l'Union européenne il est nécessaire de réduire significativement la dérive des prix à la consommation.

"Notre objectif à terme c'est l'Union européenne et éventuellement par la suite l'adoption de l'euro" et cet objectif passe par "la stabilitié des prix et la réduction du fossé entre l'UE et la Turquie", a-t-il indiqué.

Cette année, l'inflation programmée est de 20% et, selon le calendrier estimé par M. Babacan, elle devrait se limiter à 12% l'an prochain et à 8% en 2005.

"Au cours des 30 dernières années, nous avons enregistré une inflation élevée", a rappelé Ali Babacan en soulignant "la corrélation négative entre croissance économique et inflation" en Turquie au cours de cette période.

Il a souligné que "la différence de richesse par habitant est toujours très éloignée" entre la moyenne de l'Union européenne et la Turquie. Pour réduire cet écart, le ministre de l'Economie juge nécessaire de mettre l'accent sur "la flexibilité de l'économie".

Le jeune ministre de l'Economie, membre fondateur du parti de la Justice et du Développement (AKP) qui a gagné les législatives en novembre dernier, a bon espoir de rétablir une croisssance soutenue en Turquie.

En volume, le produit intérieur brut sera à la fin de cette année supérieur à ce qu'il était en 1999 en plein marasme économique, a-t-il dit en rappelant que l'objectif du taux de croissance du PIB cette année était de 5%.

Selon Ali Babacan, la croissance économique en Turquie a été de l'ordre de 6,5% en 2002 après une forte récession l'année précédente.

Pour soutenir la croissance économique, la Turquie table sur le dynamisme de ses exportations qui "ont enregistré une croissance record en 2002" et "la tendance va se poursuivre" même si l'économie mondiale n'est pas au mieux.

Le programme économique du nouveau gouvernement est axé sur les réformes dans le cadre fixé par le Fonds monétaire international qui avait accordé une ligne de crédit de 16 milliards de dollars à l'ancien gouvernement.

En contrepartie, le FMI a imposé un programme d'ajustement pour sortir la Turquie de la crise financière qui a ravagé l'économie dès 1999.

"Nous allons poursuivre notre programme (économique) principal et nous y ajouterons des retouches mineures dans le cadre du programme d'ajustement du FMI", a assuré Ali Babacan.

Pour cela, des négociations sont en cours entre le gouvernement turc et le FMI. Ali Babacar a affirmé que le projet de lettre d'intention était pratiquement bouclé.

"Nous négocions les derniers détails de la lettre d'intention et le projet est presque finalisé", a dit le ministre qui a une bonne expérience de la négociation financière puisqu'il était à la tête de l'équipe ayant monté les dossiers de financements de projets de la capitale turque au milieu des années 90. (AFP, 24 janvier 2003)
 

Le Bosphore, un détroit embouteillé, menacé d'accidents

A bord d'un pétrolier turc rempli de gasoil russe, la descente du détroit extrêmement fréquenté du Bosphore, en plein centre d'Istanbul, révèle les pièges de ce couloir maritime constamment menacé d'accidents, que la Turquie tente par tous les moyens de limiter.

Le commandant de l'Osman Bahri, qui transporte 30.000 tonnes d'hydrocarbure, ne quitte pas des yeux la proue de son navire de 171 mètres de long, en longeant les rives du détroit qui s'étire sur 30 kilomètres.

"C'est un des chenaux les plus difficiles que je connaisse, le plus dangereux de l'hémisphère nord en tous cas", estime ce capitaine turc qui parcourt les mers depuis 39 ans, et préfère garder l'anonymat par modestie.

"Vous voyez le courant? Comme une rivière!", montre-t-il du doigt en pointant les remous autour du coude de Yenikoy, au premier tiers nord du Bosphore, "la portion que je crains le plus, avec un virage critique à 60°".

C'est à cet endroit qu'un chimiquier chargé de 5.500 tonnes d'acide sulfurique avait stoppé sa course incontrôlée à moins de 10 mètres du rivage, le 20 décembre dernier, avant de pouvoir se dégager sans avarie>.

"La plupart des accidents arrivent là, si votre vitesse est trop élevée, vous êtes poussés à la côte par le courant", raconte ce marin qui emprunte le Bosphore "en moyenne une fois par mois".
 Quelque 45.000 navires ont emprunté le détroit l'an dernier, sans compter les multiples bateaux qui relient quotidiennement le continent européen à la côte asiatique.

"Cinq degrés babord, lentement, puis conservez le cap 215!", lance le capitaine, constatant que son navire continue à pivoter dans la direction opposée en raison du courant.

La vitesse dans le détroit est limitée à 10 noeuds (près de 16 kilomètres/heure) par les autorités turques qui tentent de limiter le trafic.

La tâche est toutefois difficile, le détroit, en vertu de la Convention de Montreux en 1936, faisant partie des eaux internationales.

Une directive turque de 1998 demande que les navires de plus de 200 mètres de long soient assistés d'un pilote turc, rappelle le directeur du transport maritime au Secrétariat d'Etat Taner Ciftci.

"Ce devrait être obligatoire pour le moindre navire", estime le commandant de l'Osman Bahri, pour qui Montreux est "dépassée, car "à l'époque il passait trois vaisseaux par semaine, et bien plus petits".

Selon M. Ciftci, "120 millions de tonnes de pétrole et produits dérivés ont transité par le Bosphore en 2002, 180 millions de tonnes sont attendus en 2003 et 250 millions de tonnes vers la fin de 2005".

"Les détroits turcs ne peuvent supporter un tel passage, et le gouvernement travaille sans relâche à toutes les mesures qui renforceront la sécurité", explique M. Ciftci à l'AFP.

Un ensemble de huit stations radar entrera en service à la fin de l'année dans le détroit, en plus des huit qui jalonnent déjà la mer de Marmara et le détroit des Dardannelles, ouvrant sur la mer Egée.

"Le VTS (Vessel Tracking System) jouera un rôle important pour renforcer la sécurité", affirme Taner Ciftci, "car il permettra d'avérer le non respect des règles de circulation, c'est très important d'un point de vue de la protection de l'environnement".

"Je ne suis pas sûr que cela aura un effet direct sur la sécurité", tempère le commandant de l'Osman Bahri, qui a attendu 10 heures l'autorisation de pénétrer dans le détroit "pour me retrouver de toutes façons nez à nez avec d'autre navires".

Pour l'association turque "Paix avec la nature", "toute mesure est bonne" pour réduire les risques "nombreux" qui peuvent survenir au milieu d'une ville de près de 12 millions d'habitants.

"Nous ne préconisons pas l'interdiction des pétroliers, mais appelons à la limitation de leur taille, de manière à ce qu'ils soient remorquables en cas d'accident", a expliqué à l'AFP sa vice présidente Iklil Caliskan.

Pour l'heure, la Turquie interdit le passage des pétroliers de plus de 300 mètres de long.

Le Bosphore, qui fait 700 mètres au point le plus étroit, est considéré comme le quatrième détroit le plus dangereux au monde par le nombre d'accidents, après le Pas de Calais, Singapour et Malacca.

Arrivé au débouché sud du Bosphore sur la mer de Marmara, sous les remparts du palais de Topkapi, le commandant respire profondément: "c'est fini, mais je ne m'y ferai jamais!" (AFP, 24 janvier 2003)
 

Les données personnelles de 70 millions de Turcs bientôt sur ordinateurs

La Turquie a commencé cette semaine l'informatisation des données personnelles de ses quelque 70 millions de citoyens, pour moderniser un appareil d'état vétuste et lutter contre la bureaucratie  tentaculaire et la fraude fiscale.

Baptisé Mernis (système centralisé de gestion de l'état civil), le projet conçu initialement en 1972 mais plusieurs fois interrompu faute d'argent et remis chaque fois à jour, a officiellement commencé à être appliqué cette semaine.

Candidate à l'adhésion à l'Union européenne, la Turquie tente d'adapter son vétuste système, qui croule sous le poids de la bureaucratie, aux normes européennes de transparence et d'efficacité.

Un numéro personnel à 11 chiffres a déjà été attribué à la plupart des citoyens turcs qui devront l'utiliser tout au long de leur vie pour toute transaction publique et économique.

Officiellement, le système permettra de mieux répertorier les données personnelles de chaque citoyen pour réduire l'attente devant les bureaux de l'état civil pour se procureur le moindre document officiel et lutter contre la fraude fiscale. Cependant il engendre la crainte d'un "Big Brother".

Mernis prévoit en effet que les autorités puissent, en cas de besoin, avoir accès à ces données personnelles --biens, droits de propriété, fiches médicales et sécurité sociale--pour traquer l'argent sale ou enquêter sur un délit mineur.

Ilhan Atis, le chef de la direction de l'état civil du ministère de l'Intérieur s'est défendu des critiques d'atteinte aux libertés individuelles sur la chaîne d'information NTV, assurant que "Mernis ne vise pas à ficher les gens", mais qu'"au contraire, il va réduire au minimum les erreurs administratives".

Il a affirmé que des décisions de justice seraient nécessaires pour accéder à toutes les données d'une personne.

Mais dans les prochaines étapes de la mise en vigueur du projet, lors notamment de l'établissement de nouvelles cartes d'identité, la mention de la religion pourrait créer une controverse dans un pays au régime laïc, mais gouverné par un parti aux origines islamistes.

Actuellement chaque individu à sa naissance se voit automatiquement inscrire "islam" à l'état civil dans le casier réservé à la religion, s'il ne provient pas d'une famille orthodoxe grecque, considérée comme la seule minorité officielle du pays, ou de parents juifs.

Ainsi officiellement, 99% de la population turque est musulmane.

Il faut mener une véritable bataille juridique et bureaucratique pour changer ou simplement effacer cette mention à la religion.

Les médias turcs ont ces derniers temps souligné que la Turquie devrait se conformer dans ce domaine aussi aux normes de l'UE, où la religion ne figure pas dans les papiers d'identité.

L'année dernière, un habitant de la province de Canakkale (nord-ouest), qui abrite la cité antique de Troie, avait défrayé la chronique en réussissant à effacer cette mention et adopter le prénom d'Hector, en référence à l'un des héros de l'Iliade d'Homère.

Autres objectifs du projet: contrôler les activités économiques non-répertoriées qui se chiffrent à des centaines de milliers de dollars chaque année et permettre aux tribunaux, souvent débordés, de pouvoir prononcer rapidement des verdicts sans attendre pendant des semaines, voire des mois, des données sur des personnes jugées. (AFP, 22 janvier 2003)
 

La Banque Mondiale exhorte Ankara aux réformes face au risque de guerre

Un haut responsable de la Banque Mondiale (BM) a appelé samedi le gouvernement turc à aller de l'avant rapidement avec les réformes structurelles afin de pouvoir réduire les effets d'une éventuelle guerre en Irak sur son économie qui se relève d'une récession.

"Il serait très utile pour la Turquie d'avancer rapidement (dans la voie des réformes) car cela lui assurerait une bonne base pour faire face aux possibles résultats et impacts défavorables d'une guerre", a indiqué lors d'une conférence de presse le vice-président de la BM, responsable pour l'Europe et l'Asie centrale, Johannes Linn.

Soulignant qu'il espérait qu'un conflit armé n'éclate pas dans la région, M. Linn a estimé que la Turquie pourrait mieux résister aux effets d'une guerre contre le régime de Bagdad si son économie était en "meilleure santé".

M. Linn a souligné que la BM travaillait conjointement avec les Nations unies pour réduire les effets d'une éventuelle opération américaine contre l'Irak sur les pays de la région, dont la Turquie.

Dans ce contexte, a-t-il dit, la BM pourrait envisagerait d'octroyer "plus tôt" à la Turquie la première des deux tranches d'une montant de 450 millions de dollars chacune d'assistance financière prévue dans les accords conclus avec la Turquie, a souligné le responsable, sans préciser de date.

Ces deux tranches devaient rentrer l'année dernière dans les caisses du Trésor turc mais n'avaient été versées en raisons des divisions au sein du gouvernement de coalition sortant qui avaient provoqué des élections législatives anticipées en novembre dernier.

M. Linn s'est félicité de la volonté du gouvernement du parti de la Justice et du Développement (AKP) issu de ces élections de poursuivre les réformes nécessaires pour avancer vers une structure plus viable et d'un ambitieux projet de privatisations, récemment annoncé. (AFP, 18 janvier 2003)
 

Face aux listes d'attente, le patient anglais s'est fait opérer en Turquie

A 67 ans, Brian Heather ne pouvait attendre les nombreux mois que lui promettaient les listes d'attentes du National Health Service (NHS) britannique, et il a préféré se faire opérer en Turquie, où en une semaine il a été remis sur pied.

Bon pied, bon oeil, un grand sourire et aucune trace de fatigue, cet ancien vendeur de parfums de Southampton (sud) est le premier patient étranger à bénéficier d'un tel protocole de partenariat entre les services de santé des deux pays.

C'est en marchant, certes avec des béquilles, qu'il s'est présenté jeudi pour une conférence de presse à l'hôpital privé Acibadem d'Istanbul après s'être fait poser mardi une prothèse à la hanche droite, une opération d'une heure à peine.

"Quand je suis allé consulter mon médecin pour une deuxième opération de la hanche, il m'a annoncé 6 à 9 mois de délai", raconte-t-il aux côtés de sa femme.

"Je ne pouvais pas attendre autant, je souffrais trop", explique-t-il.

C'est la société "Operations abroad" qui l'a aiguillé sur la Turquie, où il est passé sur la table d'opérations une semaine exactement après avoir pris sa décision.

"Les pays d'Europe ont commencé à avoir confiance en la médecine turque", explique le professeur Remzi Tözün, spécialiste en orthopédie et traumatologie, et "c'est normal, car nous travaillons aux standards internationaux".

"Le système est tout-à-fait similaire à ce que l'on trouve en Grande-Bretagne, des infirmières au matériel médical en passant par les tests et examens", a estimé Brian Heather, expliquant qu'il n'avait jamais eu aucune prévention à venir se faire opérer en Turquie.

"En Grande-Bretagne, le coût de cette opération est en moyenne de 8.500 Livres (12.750 euros), or on m'en a demandé moins de la moitié pour le faire ici", a indiqué ce retraité qui "n'a d'autre protection sociale que le pécule mis de côté" pendant ses années de travail.

Brian devrait sortir de l'hôpital avant le week-end et passera le reste de sa convalescence et de la rééducation, une dizaine de jours, dans un hôtel de luxe tout proche avant de rentrer dans son pays, a précisé Meri Bahar, directrice de l'administration de l'hôpital Acibadem. (AFP, 16 janvier 2003)
 

Quelque 13,2 millions de touristes étrangers ont visité la Turquie en 2002

Quelque 13,2 millions de touristes étrangers -- dont un quart d'Allemands -- ont visité la Turquie en 2002, ce qui représente une hausse de 14% par rapport à 2001, selon des chiffres provisoires publiés mardi par le ministère du Tourisme.

Le nombre d'Allemands -- 3,4 millions -- était en hausse de 20,6%, selon les chiffres cités par l'agence Anatolie.

Les Britanniques figuraient en seconde position avec un million de visiteurs, en hausse de 23% par rapport à 2001.

Le ministère du Tourisme a recensé 945.678 touristes russes, soit une hausse de 7,1%.

La baisse la plus importante du nombre de touristes étrangers concerne les Américains, avec 247.837 visiteurs, en recul de 42,3% par rapport à 2001. (AFP, 14 janvier 2003)
 

La Berd va promouvoir l'Europe de l'Est et l'Asie centrale en Turquie

La vice-présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), Mme Noreen Doyle, se rend jeudi en Turquie pour promouvoir les économies sous sa responsabilité auprès des chefs d'entreprise turcs.

Mme Doyle sera accompagnée d'une délégation de hauts responsables de la Berd, qui expliqueront jeudi et vendredi à des investisseurs locaux, des banques, des entreprises exportatrices et d'autres institutions commerciales, ce que la Banque peut leur offrir, a précisé la Berd dans un communiqué.

Les entreprises et les banques commerciales turques "pourraient investir plus dans la région en travaillant avec la Berd", créée en 1991 pour favoriser la transition des pays de l'ex-bloc communiste vers l'économie de marché, souligne le communiqué.

La Berd doit tenir sa réunion annuelle 2003 à Tachkent, en Ouzbekistan, une occasion de se concentrer sur l'Asie centrale, une région qui présente des opportunités considérables pour les investisseurs turcs, a ajouté la banque.

Le président de la Berd, Jean Lemierre, a prévenu le mois dernier que la banque pourrait renoncer à organiser sa réunion annuelle en Ouzbékistan, pays accusé par l'Onu de "recours systématique" à la torture, si des "réformes politiques et économiques en profondeur" ne sont pas engagées. (AFP, 14 janvier 2003)
 

La Turquie annonce un programme ambitieux de privatisations

La compagnie aérienne Turkish Airlines, la compagnie pétrolière TUPRAS et plusieurs ports sont inclus dans un vaste programme de privatisations qui devrait rapporter au moins quatre milliards de dollars (environ autant en euros) cette année, a annoncé lundi le Premier ministre-adjoint Abdullatif Sener.

"La Turquie a engrangé un total de huit milliards de dollars" depuis le début des privatisations il y a 17 ans, a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse.

"Notre but est de réaliser en 2003 au moins la moitié" de ce qui a été réalisé jusqu'à présent, a-t-il ajouté.

"Certaines de ces privatisations sont prévues depuis de longues années et devraient avoir été réalisées il y a longtemps", selon M. Sener.

La privatisation de la Turkish Airlines avait été abandonnée il y a deux ans en raison de l'absence de repreneurs.

Plusieurs autres entreprises, dont la Bourse d'Istanbul et les ponts sur le Bosphore, pourraient être inclus au programme dans le courant de l'année, a-t-il ajouté.

Le gouvernement, formé en novembre par le Parti de la Justice et du Développement (AKP), a promis de réduire le déficit budgétaire chronique du pays auquel le Fonds monétaire international a consenti des prêts très importants. (AFP, 13 janvier 2003)
 

Ankara veut réduire les dépenses publiques et augmenter les revenus

Le gouvernement turc a annoncé mercredi une série de mesures visant à réduire les dépenses publiques et augmenter les revenus tout en maintenant une difficile relance économique qui se profile après des années de crise.

Les mesures, qui devraient rapporter l'équivalent de 3,7 milliards de dollars, comprennent notamment une réduction importante de l'embauche de fonctionnaires en 2003 et une augmentation des taxes sur le tabac et l'alcool, a indiqué le Premier ministre Abdullah Gul lors d'une conférence de presse.

"Nous attachons une grande importance à la discipline fiscale", a affirmé M. Gul, en parlant des objectifs auxquels le gouvernement précédent s'était engagé auprès du Fonds monétaire international (FMI) et que le nouveau gouvernement, issu des élections de novembre, a promis de respecter.

Depuis 1999, le FMI a accordé des prêts à la Turquie en lui allouant des prêts pour un montant total de 30 milliards de dollars. Le numéro deux du FMI, Anne Krueger, doit d'ailleurs effecteur une visite à Ankara, le 16 janvier, pour discuter de l'accord de redressement économique, selon Ankara.

Cette visite interviendra alors que les marchés financiers, dans un premier temps dopés par l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement stable (issu de la mouvance islamiste, ndlr), disposant d'une large majorité parlementaire, sont entrés dans une nouvelle phase de crispation, due notamment à l'éventualité d'une guerre en Irak.

La Bourse d'Istanbul a chuté de 10,2% lundi et mardi et les taux d'intérêts sur les bons du Trésor ont grimpé de 58%.

Autre inquiétude pour les marchés, l'annonce la semaine dernière par le gouvernement de l'augmentation des pensions pour six millions de retraités, ce qui a entraîné un avertissement de la Banque centrale.

Le gouvernement a estimé le coût de cette opération à 1,8 milliard de dollars en 2003.

Parmi les autres mesures annoncées mercredi figurent l'annulation d'une commande de 3.000 véhicules neufs pour le parc automobile public et une restructuration des dettes fiscales de nombreuses institutions publiques et privées.

D'autres mesures, concernant notamment la privatisation d'entreprises publiques, doivent être annoncées prochainement. (AFP, 8 janvier 2003)
 

Inflation de 1,6% en décembre, 29,7% pour 2002, en dessous des prévisions

Les prix à la consommation en Turquie ont augmenté de 1,6% en décembre par rapport au moins précédent, soit un taux pour l'année écoulé de 29,8%, soit largement en-dessous des prévisions, a indiqué vendredi l'Institut National des Statistiques (DIE).

Les prix de gros ont quant à eux augmenté de 2,6% entre novembre et décembre, soit une augmentation de 30,8% sur l'année écoulée, indique également le DIE.

Ces résultats confirment la tendance observée ces derniers mois et s'avèrent en-deçà des prévisions de 35% pour le taux d'inflation annuelle fixé par les autorités turques, dans le cadre d'un sévère programme de redressement économique soutenu par un prêt de 16 milliards de dollars du Fonds Monétaire Interational (FMI).

Les prix de détails avaient augmenté de 68,5% en 2001 alors que les prix de gros avaient eux augmenté de 88,6% sur la même période, alors que le pays traversait la pire récession de son histoire après deux crises financières successives.

Selon les termes du programme de redressement économique appuyé par l'aide financière du FMI, la Turquie doit réduire l'inflation à 20% en l'an 2003, et à 12% en 2004.

Le nouveau gouvernement -- formé par le parti de la Justice et du Développement (AKP) après sa large victoire au scrutin législatif du 3 novembre -- a promis de respecter et maintenir le programme économique mis en place avec le FMI, mais entend y apporter quelques modifications pour alléger la facture sociale des réformes économiques demandées.(AFP, 3 janvier 2003)
 

Plus d'une femme sur deux battue en Turquie, selon une étude

Plus d'une femme sur deux est victime de violence familiale en Turquie, pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne, a indiqué jeudi une association de médecins d'Ankara.

Selon le communiqué final d'un symposium qui s'est tenu en novembre dans la capitale turque, quelque 58% des femmes turques sont battues d'après les chiffres dont on dispose sur ce fléau dans le pays, souligne la Chambre des médecins d'Ankara (ATO) dans ce document dont l'AFP a reçu copie.

Mais le texte souligne qu'en raison des traditions et des moeurs, il est impossible d'établir les chiffres "réels" dans ce domaine.

Le document met l'accent sur la nécessité de combattre la violence domestique, l'humiliation, l'exploitation et le viol "sous toutes ses formes".

La violence contre les femmes demeure un sérieux problème en Turquie, musulmane à 99%, et les traditions patriarcales continuent de régir la société bien que les femmes, particulièrement celles vivant dans les zones urbaines, jouissent en théorie des mêmes droits que les hommes depuis la création de la Turquie moderne en 1923 grâce aux importantes réformes engagées par Mustafa Kemal Atatürk.(AFP, 2 janvier 2003)
 

Relations avec l'Ouest/Relations with the West

German Foundations again on Trial

On 30 January Ankara SSC continued to hear the case against some German NGO¹s for financially supporting the protest actions against the company Normandy, which is operating a gold mine in Bergama district (Izmir) using cyanide.

At the hearing Hasan Gökvardar, who worked for Normandy for 13 years and resigned 3 months ago, testified and said that the book of Dr. Necip Hablemitoglu on Bergama and German Foundations was financially supported by the company.

He also alleged that the company sents every weekend the minded gold to Switzerland and the Turkish government has no control except for the declaration of the company on the minded gold. Gökvardar added that Ankara SSC Prosecutor Nuh Mete Yüksel also came to the company, had a meeting with the managers and determined the witnesses.

Ankara SSC Prosecutor Dilaver Kahveci wanted the court not to register the testimony of Gökvardar. But the court rejected the demand on objection of the lawyers of the defandants.

Konrad Adenauer Foundation Turkey Representative Wulf Schönbohm, his assistant Dirk Tröndle, Heinrich Böll Foundation Turkey Representative Fügen Fatma Ugur, Friedrich Ebert Foundation Chairperson Hans Schumacher, Friedrich Naumann Foundation Turkey Representative Wolfgang Sachsenröder, Orient Institute Chairperson Claus Schönig, his assistants Astrid Menz, Börte Sagaster, former Chairperson of Istanbul Bar Association Yücel Sayman, FIAN (Food First Information and Action Network) Chairperson Petra Sauerland, FIAN representative Birsel Lemke, chairman of the Environmental Movement in Bergama Oktay Konyar, former mayor of Bergama Sefa Taskin, lawyers registered to the Izmir Bar Association Semih Özay and Özcan Durmaz are indicted under the article 171 of TPC which regulates the crimes of "constituting illegal treaty against security forces".

In the indictment the book titled "German Foundations-Bergama Case" by Necip Hablemitoglu, who was killed on 18 December, is the presented as main evidence. The hearing was adjourned to 27 February. (TIHV, January 31, 2003)
 

Ankara vise à remplir les critères de Copenhague d'ici à la fin 2003

La Turquie entend remplir les critères politiques d'adhésion à l'Union européenne (UE) d'ici à la fin 2003, soit avec un an d'avance sur la date requise par les Quinze, a indiqué vendredi son ministre des Affaires étrangères Yasar Yakis.

"Notre gouvernement vise à achever les préparatifs nécessaires pour remplir les critères de Copenhague à la fin 2003, et non à la fin 2004", a expliqué M. Yakis en ouverture d'une réunion d'une troika européenne de diplomates de l'UE à Ankara, rapporte Anatolie.

"L'année 2003 sera très importante pour les relations Turquie-Union européenne au regard du rapport d'avancement (de la candidature turque à l'UE) qui sera publié cette année", a-t-il dit en marge de cette rencontre.

La "troika" européenne est formée du ministre grec des Affaires étrangères Georges Papandreou, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, son homologue italien Franco Frattini, dont le pays assurera la prochaine présidence européenne, et Guenter Verheugen, le commissaire européen à l'élargissement.

Ce dernier s'est dit "satisfait" de ce but et du fait que le gouvernement turc entende continuer les réformes.

"C'est maintenant le temps de travailler ensemble", a pour sa part estimé M. Papandréou, pour qui "la place de la Turquie est dans l'Europe", selon Anatolie.

"Nous avons confiance en ce que la Turquie va faire avancer son processus de réformes", a déclaré le dimplomate grec.

L'UE a annoncé au sommet des Quinze de Copenhague en décembre que le cas de la Turquie serait réévalué en décembre 2004 en fonction de l'ampleur des réformes accomplies pour décider d'éventuelles négociations d'adhésion en 2005.

Depuis l'été dernier, le parlement a adopté une série de réformes démocratiques visant à rapprocher le pays des critères politiques définis pour l'accession à l'UE.

L'Europe a cependant fait savoir qu'elle attendait de constater la mise en oeuvre de ces aménagements légaux, mettant en garde contre la poursuite des violations des Droits de l'Homme dans le pays. (AFP, 31 janvier 2003)
 

La Turquie entreprend de réformer son système judiciaire encombré

La Turquie a annoncé mercredi une série de mesures pour réformer son système judiciaire vétuste et encombré, souvent critiqué par les institutions européennes comme un des obstacles à la démocratisation nécessaire à son intégration de l'Union Européenne (UE).

Le gouvernement a rédigé et présenté au Parlement un projet de loi instaurant notamment des Cours d'Appel régionales dans le but d'alléger l'encombrement chronique des affaires jugées pour l'instant par les seules juridictions de la capitale Ankara, et d'accélérer les procédures au niveau local, a indiqué le vice-Premier ministre Abdullatif Sener.

"La Justice qui traîne, ce n'est pas la Justice", a-t-il dit aux journalistes à l'issue d'une réunion du Cosneil des ministres.

Environ 10 millions d'affaires sont actuellement en souffrance devant les tribunaux turcs, et la durée moyenne de traitement des procédures par les autorités judiciaires est en moyenne de 2 ans et demi, a encore dit M. Sener.

Les Cours d'Appel sont saisies annuellement de 500.000 requêtes, selon lui.

D'après un rapport publié en octobre par la Commission Européenne sur l'avancement de la candidature de la Turquie à l'intégration de l'UE, ce pays est critiqué pour son système judiciaire "où le traitement des affaires traîne souvent en longueur, beaucoup étant classées sans suite pour avoir dépassé la période de péremption", dit ce document. (AFP, 29 janvier 2003)
 

Recep Erdogan plaide à Davos pour l'entrée de la Turquie dans l'UE

Le président du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a profité du Forum économique mondial (WEF) de Davos pour se livrer vendredi à un plaidoyer énergique en faveur de l'intégration de son pays dans l'Union européenne.

Celle-ci a décidé de repousser les discussions sur la candidature turque mais a accepté d'accueillir en mai 2004 dix pays dont Chypre et la Pologne.

Au cours du même débat sur l'avenir de l'Europe organisé par le Forum, le président polonais Aleksander Kwasniewski s'est pour sa part nettement démarqué du couple franco-allemand, moteur traditionnel de l'Europe.

80 pour cent des Turcs veulent devenir membres de l'UE, a martelé M. Erdogan, et fait valoir que la Turquie avait accéléré le rythme de ses réformes constitutionnelles au cours des deux derniers mois.

Pour lui, la Turquie "peut servir de pont entre l'Europe et l'Asie" et l'élargissement de Europe doit se concevoir comme une "intégration des civilisations", non comme une "unification géographique".

"En acceptant Chypre, (l'UE) a reconnu que ce n'était pas une question géographique", a-t-il noté.

M. Erdogan, qui dirige le Parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), a balayé les arguments des adversaires de la Turquie sur l'influence islamiste et sur le poids de l'armée dans la vie politique.

Une Turquie membre de l'UE "pourrait fournir l'occasion de montrer que la culture, l'islam et la démocratie peuvent coexister". Quant à l'armée, "c'est la politique qui est l'autorité suprême, les militaires sont une des organisations qui soutiennent la volonté politique", a-t-il assuré.

La Turquie a envoyé cette année à Davos une délégation particulièrement forte, pour parler notamment de l'Irak et de la candidature turque. Le Premier ministre Abdullah Gul est attendu vendredi dans la station de ski suisse.

Le pdg de Renault Louis Schweitzer, qui a plusieurs usines en Turquie, a soutenu Ankara dans ce débat: "nous parlons de 25 ou 27 pays, mais le bon chiffre est 28 pays (car) la Turquie fait clairement partie de la culture européenne".

Le président polonais a quant à lui rappelé que "la politique de la porte ouverte restait en place". Il a cité comme prochains membres possibles, et dans cet ordre, la Bulgarie, la Roumanie, l'Ukraine, la Russie et la Turquie.

En réponse à une question, il a relativisé l'importance du couple franco-allemand comme moteur de l'Europe.

Ce moteur, a-t-il expliqué, a des ratés pour deux raisons: une baisse de régime dû au marasme économique en Allemagne et "un certain égoïsme, l'absence de vision à long terme". D'une manière générale, "nous n'avons pas assez de visionnaires européens", a-t-il conclu.

Varsovie veut "être de plus en plus comparable à l'Espagne, qui est notre référence davantage que la France ou l'Allemagne", a-t-il dit.

Pour la Russie, a expliqué Grigory Yavlinski, membre de la Douma (parlement) et président du Parti démocratique russe Yabloko, "la clé de la porte de l'Europe se trouve à Washington".

"L'Europe est mariée avec les Etats-Unis même si elle a une histoire d'amour avec la Russie", a-t-il lancé en guise de boutade.

Il a pronostiqué que "la Russie fera partie de toutes les institutions (de l'Europe) dans 10 ou 15 ans".

Aucun dirigeant politique de premier plan allemand ou français n'a fait le déplacement de Davos, le chef de la diplomatie Dominique de Villepin ayant renoncé au dernier moment.

La liste des invités est dominée par les Etats-Unis, qui ont envoyé leurs ministres des affaires étrangères, de la Justice et du Commerce ainsi que les pdg de leurs grands groupes industriels. (AFP, 24 janvier 2003)
 
 

La Turquie "a encore beaucoup de pain sur la planche" (Verheugen)

La Turquie a "encore beaucoup de pain sur la planche" pour assurer le respect des droits fondamentaux, a déclaré jeudi le commissaire européen à l'Elargissement, Guenter Verheugen, en réitérant un appel en faveur de la libération de l'ancienne députée Leïla Zana.

Tout en qualifiant d'"impressionnant" le paquet de mesures adoptées par les nouvelles autorités turques, Guenter Verheugen a estimé qu'il y avait "encore des restrictions quant à l'application des droits fondamentaux en Turquie".

Le commissaire a évoqué en particulier le cas de Leïla Zana, une ancienne députée d'un parti pro-kurde dissous, condamnée en 1994 à 15 ans de prison par la justice turque.

S'exprimant devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, Guenter Verheugen a réclamé "la justice pour votre collègue qui, depuis des années, est en prison".

"J'espère que la Turquie trouvera la volonté, la force et le courage d'ouvrir à nouveau la procédure (pour Leïla Zana) afin qu'elle soit libérée le plus rapidement possible", a-t-il ajouté.

Guenter Verheugen avait déjà souligné en novembre devant le Parlement européen que la libération de Leïla Zana et des prisonniers politiques démontrerait la détermination d'Ankara à conduire les réformes nécessaires pour ouvrir des négociations d'adhésion à l'Union européenne.

Le commissaire a qualifié d'autre part de "très inquiétante" l'affaire des fondations allemandes accusées d'"espionnage" en Turquie.

"Ces accusations ne correspondent pas à ce que nous pouvons attendre de la part d'un pays candidat en matière de démocratie et d'état de droit. J'espère instamment que la question sera résolue", a souligné Guenter Verheugen.

Selon le commissaire, le gouvernement turc précédent lui avait confié qu'un procureur "avait pété les plombs" dans cette affaire. Or, ce procureur "n'est plus là. Il conviendrait d'examiner ce dossier de plus près", a-t-il ajouté.

Abordant de façon plus générale la candidature d'Ankara à l'UE, Guenter Verheugen a déclaré que la Turquie "sera mesurée à la même aune que les autres pays candidats. Nous ne serons pas plus sévères avec elle, mais pas plus généreux" non plus.

"Vous me demandez si la Turquie a la capacité et la possibilité de respecter les critères (d'adhésion). Et bien ma réponse est oui, absolument, tout à fait, si elle le veut", a-t-il poursuivi.

Guenter Verheugen a indiqué enfin qu'il se rendrait à Ankara à la fin du mois avec le Haut représentant pour la diplomatie européenne, Javier Solana, ainsi que le ministre grec des Affaires étrangères et président en exercice de l'UE, Georges Papandreou, pour entamer un "dialogue politique" au niveau ministériel avec les autorités turques.

Le sommet européen de Copenhague, en décembre, a décidé que les Quinze se prononceraient à la fin de 2004 sur l'ouverture éventuelle de négociations d'adhésion avec la Turquie, une décision qui sera prise en fonction de l'ampleur des réformes accomplies à cette date par Ankara. (AFP, 23 janvier 2003)
 

Le primat de l'Eglise grecque rejette l'entrée de la Turquie dans l'UE

La Turquie ne doit pas entrer dans l'Union européenne car elle n'a "rien à offrir à la civilisation européenne", a affirmé dimanche l'archevêque d'Athènes et primat de l'Eglise orthodoxe de Grèce, Mgr Christodoulos.

"Beaucoup disent que la Turquie est présente en Europe depuis le 16e siècle, mais l'histoire témoigne que cette présence a été trempée dans le sang, la barbarie et les pillages, et non pas par la promotion de la civilisation", a déclaré dans un sermon le prélat, connu pour ses positions conservatrices et ultra-nationalistes.

Il a affirmé que la Turquie ambitionnait d'adhérer à l'UE "non pas par la force des armes, mais par l'ampleur de sa population et par les marchés que certains regardent pour avoir de plus grands gains".

La vérité, a-t-il dit, est que "la Turquie ne doit pas devenir membre de l'UE car elle n'a rien à offrir à la civilisation européenne comme elle n a rien apporté jusqu'à présent".

Mgr Christodoulos a affirmé que "le peuple grec ne partageait pas les opinions de ceux qui veulent que l'Europe devienne à moitié musulmane".

Il s'est demandé pourquoi l'Egypte, Israël, la Syrie ne s'intégreraient pas à l'Europe si la Turquie adhérait, soulignant "l'impasse dans laquelle toute l'Europe est conduite". (AFP, 19 janvier 2003)
 

La Turquie est ancrée en Europe depuis le XVIe siècle: Costas Simitis

La Turquie est une puissance européenne depuis le XVIe siècle et il serait "politiquement négatif" de l'exclure aujourd'hui du projet européen, estime le Premier ministre grec Costas Simitis, dans un entretien publié mercredi par le journal français Le Monde.

Pour autant, il n'est pas nécessaire d'accélérer le calendrier d'adhésion de la Turquie en Europe, car celle-ci n'est pas encore prête, ajoute-t-il. L'UE a décidé d'examiner en décembre 2004 la candidature turque et elle décidera à cette date d'ouvrir ou non des négociations d'adhésion avec Ankara.

"La Turquie a été une grande puissance européenne depuis le XVIe siècle et l'empire ottoman a joué un rôle dans la création de l'Europe qui existe aujourd'hui", déclare M. Simitis, dont le pays préside actuellement l'Union européenne (UE).

Dans ces conditions, "il serait politiquement négatif d'exclure la Turquie parce qu'elle peut jouer avec l'Europe un rôle au Moyen-Orient et en Asie centrale", ajoute le Premier ministre grec, dont le pays a longtemps entretenu des relations houleuses avec son voisin turc.

La Turquie, désormais gouvernée par des dirigeants issus de la mouvance islamiste, ne doit pas pour autant faire peur, car "l'orientation pro-européenne ne sera pas mise en question", juge M. Simitis.

Sur l'Irak, M. Simitis estime que la présence de quatre pays européens (France, Grande-Bretagne, Allemagne et Espagne) au sein du Conseil de sécurité de l'Onu peut favoriser l'émergence d'une position commune au sein de l'UE.

"Des discussions que j'ai eues jusqu'à présent, j'ai retiré l'impression qu'il y a une volonté de trouver une ligne commune notamment en faveur d'une deuxième résolution au Conseil de sécurité", indique à ce propos le Premier ministre grec.

Le Conseil de sécurité a voté l'an dernier à l'unanimité une résolution (1441, ndlr) enjoignant l'Irak à faire toute la lumière sur les armes de destruction massive que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne l'accusent de détenir.

Cette résolution ne prévoit pas explicitement le vote d'un second texte avant de décider un recours éventuel à la force contre l'Irak. (AFP, 8 janvier 2003)
 

La majorité du principal groupe au PE opposée à une adhésion d'Ankara
 

La majorité des députés du Parti Populaire Européen (PPE, centre-droit), le principal groupe politique au Parlement européen, est opposée à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a déclaré mercredi son président, Hans-Gert Poettering.

"L'avis majoritaire de notre groupe est que la Turquie ne devrait pas devenir membre de l'Union", a souligné Hans-Gert Poettering lors d'une conférence de presse.

"Parmi les pays qui appartiennent à l'Europe, tous les pays ne deviendront pas forcément membres de l'Union. La majorité de notre groupe ne pense pas par exemple que la Turquie doit forcément devenir membre de l'UE", a déclaré le responsable politique, qui présentait les priorités d'action de son groupe pour l'année 2003.

Le PPE souhaite l'organisation d'un "vaste débat sur la question de savoir quels sont les pays qui devraient encore pouvoir adhérer" à l'UE, a-t-il poursuivi.

Le PPE regroupe 232 députés au Parlement européen, qui comprend 626 membres. Il constitue le principal groupe politique au Parlement.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé au sommet de Copenhague, le 13 décembre, de se prononcer fin 2004 sur l'ouverture éventuelle de négociations d'adhésion avec la Turquie, si les réformes engagées par Ankara sont estimées alors comme suffisantes.

Hans-Gert Poettering a souhaité l'organisation d'une "discussion" au sein de l'UE sur la "possibilité de développer les partenariats privilégiés" avec des pays comme la Turquie et la Russie.

La Turquie est candidate à l'Union depuis 1999 et réclame depuis l'ouverture de négociations d'adhésion. (AFP, 8 janvier 2003)
 

Relations avec Chypre et la Grèce/Relations with Cyprus and Greece

Négociations à Chypre: les Grecs disent non aux Turcs, selon ces derniers

Les négociations interchypriotes ont été remises à lundi après une réunion vendredi qui s'est terminée sur un rejet par les Chypriotes-grecs de demandes des Chypriotes-turcs pour des modifications au plan de paix de l'Onu, rapporte l'agence nord-chypriote TAK.

Les leaders des deux communautés se sont rencontrés durant deux heures et demie avant de se séparer sur un constat de désaccord, le Président de la République de Chypre Glafcos Cléridès refusant les demandes du dirigeant chypriote turc Rauf Denktash, a indiqué celui-ci, cité par TAK.

"Ils ont donné leur réponse à nos propositions de changement. Ils n'acceptent rien, leur réponse est un refus", a déclaré M. Denktash à l'agence nord-chypriote.

Les propositions avancées ne sont pas connues, mais la presse turque faisait mention vendredi de demandes de modifications du tracé des cartes inclus dans le plan de réunification de l'île méditerranéenne.

Les cartes ont été critiquées par la partie turcophone car elles prévoient une restitution de territoires et une enclave grecque dans la partie nord de l'île.

M. Denktash a également indiqué que la partie grecque avait elle-même fait des propositions sur lesquelles "elle insiste".

"Si chaque partie a environ 40-50 paragraphes de propositions, n'insistons pas, voyons quelles sont les conditions sine qua non et arrêtons-nous là dessus", a ajouté M. Denktash.

La réunion de lundi sera consacrée aux "conditions sine qua non" des deux parties, selon l'agence TAK.

L'Onu souhaite que les dirigeants chypriotes signent un accord d'ici à la fin février pour donner le temps aux deux communautés de ratifier l'accord par référendums, puis de signer ensemble le document d'adhésion à l'Union européenne (UE) le 16 avril.

Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi et occupé le tiers nord de l'île en réponse à un coup d'état soutenu par la junte militaire au pouvoir à Athènes et visant à unifier l'île à la Grèce. (AFP, 31 janvier 2003)
 

La Grèce souhaite des négociations avec Ankara sur la sécurité de Chypre

La Grèce souhaite l'ouverture de discussions bilatérales avec la Turquie sur la sécurité de Chypre, en marge des négociations en cours sur la réunification des communautés grecque et turque de l'île méditerranéenne, a indiqué vendredi le chef de la diplomatie grecque Georges Papandréou.

Les dirigeants chypriotes grecs et turcs négocient depuis début janvier un plan de paix, soumis par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, qui prévoit la réunification du nord et du sud de l'île, divisée depuis 28 ans.

"Il y a un élement du plan de Kofi Annan qui traite des arrangements sécuritaires. Cette proposition doit également être discutée par la Turquie et la Grèce", a indiqué M. Papandréou lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Yasar Yakis.

Ce dernier a répondu qu'il était prêt "à soumettre cette suggestion à nos autorités".

La Turquie et la Grèce, ainsi que la Grande-Bretagne, une ancienne puissance coloniale, sont garants de la sécurité et de l'indépendance de Chypre.

A la veille de sa visite à Ankara, aux côtés du ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini et du commissaire européen à l'élargissement Guenter Verheugen, M. Papandréou avait appelé les dirigeants militaires turcs à abandonner leurs "dogmes" et leurs "stéréoypes" sur la question chypriote.

"La Grèce et la Turquie ont commis des erreurs sur Chypre (...) nous devons laisser Chypre libre de bâtir son avenir", avait-il notamment souligné.

Le commandant en chef des forces terrestres turques, le général Aytac Yalman avait estimé lors d'une récente visite à Chypre nord que le plan de l'Onu portait atteinte à l'équilibre des forces dans l'île et la région.

"Il n'est pas possible d'accepter une solution qui remette en cause la sécurité sur l'île et dans l'est de la Méditerranée replace les Chypriotes-turcs en position de minorité et ravive l'atmosphère de conflit", avait indiqué le général, qui a publiquement apporté son soutien au dirigeant chypriote turc Rauf Denktash, lequel a fortement critiqué le plan de l'Onu.

Chypre est divisée en deux parties depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'état d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 31 janvier 2003)
 

Rauf Denktash accuse M. Erdogan d'exercer des pressions

Le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash a critiqué samedi le chef du parti au pouvoir en Turquie, l'accusant d'exercer des pressions pour accélérer un accord sur la réunification de Chypre, rapporte l'agence chypriote-turque Tak.

Recep Tayyip Erdogan, chef du parti islamiste modéré de la Justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie, a récemment critiqué M. Denktash pour ses positions intransigeantes concernant le plan de l'Onu de réunification de l'île.

M. Denktash, qui a menacé de démissionner plutôt que de signer un accord de paix, a indiqué que "si la Turquie était prête à accepter le plan (...) elle devrait le dire ouvertement. Alors on trouvera quelqu'un pour le signer et le travail sera terminé".

M. Denktash et le président chypriote-grec Glafcos Cléridès ont demandé et obtenu des modifications au plan initial de paix proposé par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan le 11 novembre 2002.

Ankara a soutenu les positions de M. Denktash, mais le chef de l'AKP, qui ne détient aucun portefeuille ministériel, a à maintes reprises critiqué la politique du dirigeant chypriote-turc.

"Je me retrouve en porte-à-faux en tant que négociateur et je ne peux l'accepter", a ajouté M. Denktash, estimant que "les positions contradictoires sont mauvaises, elles servent à me mettre en position difficile vis-à-vis de mon peuple et des autorités chypriotes-grecques".

M. Denktash, dirigeant historique de la communauté chypriote-turque et "président" de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée), a été confronté à plusieurs reprises ces dernières semaines à d'énormes manifestations populaires contre son intransigeance vis-à-vis du plan de l'Onu.

Le Premier ministre turc, Abdullah Gul, de l'AKP, a rapidement réagi aux déclarations de M. Denktash pour les critiquer à son tour.

"Nous nous trouvons à un tournant décisif (...). Ce n'est pas le bon moment pour de telles déclarations", a déclaré M. Gul, à la chaîne de télévision turque NTV.

"Nous ne disons pas +laissons tomber Chypre+ (...). Nous n'avons pas abandonné cette cause nationale, mais nous mettons l'accent sur la recherche d'une solution", a ajouté le Premier ministre, précisant que si les négociations interchypriotes débouchaient sur une solution garantissant les droits des Chypriotes turcs, "je pense que nous devrons y dire oui".

Ces échanges sont intervenus quelques heures avant l'arrivée dimanche soir dans le nord de l'île du ministre turc des Affaires étrangères Yasar Yakis.

M. Denktash, qui a accusé M. Erdogan de manquer de compétences sur la question chypriote, a affirmé qu'il allait demander à M. Yakis de clarifier la position d'Ankara sur les négociations de paix, a rapporté Tak.

La RTCN est reconnue uniquement par la Turquie, qui maintient plus de 30.000 soldats dans le nord de l'île, tandis qu'au sud, le gouvernement chypriote-grec jouit de la reconnaissance de la communauté internationale et a été invité à rejoindre l'Union européenne en 2004.

L'Onu presse les deux dirigeants de signer un accord de paix pour permettre à une île réunifiée de signer le traité d'adhésion avec l'UE en avril.

En cas d'accord, l'Onu prévoit ainsi la tenue simultanée de deux référendums dans le sud et le nord de l'île, le 30 mars.

Chypre est divisée en deux parties, depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'état d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 25 janvier 2003)
 

La reprise des négociations Denktash-Clérides à Chypre

Si une solution à Chypre n'est pas trouvée d'ici la fin février -- date butoir souhaité par l'ONU -- les leaders turc et grec de l'île devraient néanmoins poursuivre leurs négociations sur une réunification, a indiqué le président chypriote Glafcos Cléridès dans un entretien au journal turc Hurriyet, publié mercredi.

"Nous devons nous efforcer d'atteindre ce but (du 28 février). Mais si nous ne pouvons conclure d'accord, nous devons continuer les négociations", a-t-il dit.

L'ONU, dont le secrétaire général Kofi Annan a proposé un plan sur la réunification de Chypre, souhaite que les dirigeants chypriotes signent un accord d'ici à la fin de février pour donner le temps aux deux communautés de se prononcer avant le 16 avril, par référendum, sur cet accord.

L'UE a averti que, faute d'accord, elle signerait un traité d'adhésion, le 16 avril, uniquement avec la République de Chypre (Chypre sud), la seule reconnue internationalement.

M. Cléridès a en outre estimé qu'une démission du dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, confronté dans sa République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie) à un mécontentement sans précédent de la population qui proteste contre son intransigeance vis-à-vis du plan de l'ONU, aura un impact défavorable sur les discussions en cours.

"Si d'autres négociateurs prennent la relève (...) plusieurs difficultés peuvent apparaître. On peut même retourner à la case départ", a-t-il estimé.

M. Denktash a estimé mardi que la signature éventuelle d'un accord de réunification de Chypre devrait être précédée par un référendum dans la partie turque de Chypre.

Selon un sondage effectué par la radio-télévision publique Bayrak (BRT) en RTCN, une majorité de Chypriotes-turcs (62%) s'opposent au plan Annan en l'état, contre 32% qui l'approuvent, rapporte l'agence Anatolie.

Six pour cent des sondés sont sans opinion.

Quelque 54% des personnes interrogées "croient" à un accord sur la réunification de l'île d'ici un an, alors que 44% "n'y croient pas", selon le sondage qui a été réalisé par l'institut Strateji GFK sur un échantillon de 1.038 personnes.

La BRT est un organisme financé par la Turquie et soutenant M. Denktash.

Le chef de la diplomatie turque Yasar Yakis a pour sa part indiqué que le but de négociations était de trouver un accord avant le 16 avril.

"Le 28 février semble être une date finale, mais elle ne correspond à rien", a-t-il déclaré mercredi au journal turc d'expression anglaise Turkish Daily News.

"J'estime qu'il nous faut fermement soutenir Denktas", a-t-il encore souligné.

Selon M. Yakis, "Aucune des deux parties à Chypre n'est prête à accepter le plan Annan en l'état".

MM. Denktash et Cléridès ont entamé le 15 janvier une session intensive de négociations pour tenter une nouvelle fois de parvenir à un accord sur ce plan.

Chypre est divisée en deux parties, depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'état d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 22 janvier 2003)
 

Gül soutient Rauf Denktash!

Le Premier ministre turc, Abdullah Gul, a appelé  vendredi les Chypriotes-turcs à rester unis et à soutenir leur dirigeant Rauf Denktash dans les négociations pour une réunification de l'île divisée depuis 28 ans.

"Nous vivons des jours cruciaux" pour un règlement de la situation, a estimé M. Gul au cours d'une conférence de presse, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), Dervis Ertugruloglu.

"Nous devons absolument préserver notre unité", a-t-il ajouté.

Plus de 40.000 Chypriotes-turcs, environ un quart de la population du nord de l'île, ont manifesté à Nicosie mardi -- juste avant la reprise des négociations de paix avec les Chypriotes-grecs -- pour faire pression sur M. Denktash afin qu'il accepte le plan de réunification de l'île proposé par l'Onu.

Ce plan de paix prévoit de régler définitivement la question chypriote pour permettre l'adhésion de l'île à l'Union européenne (UE), prévue pour mai 2004.

Chypre est divisée en deux secteurs, depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'Etat d'ultra-nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 17 janvier 2003)
 

Un responsable turc exhorte les Chypriotes-turcs à soutenir M. Denktash

Le président du Parlement turc Bulent Arinc a exhorté mercredi les Chypriotes-turcs à soutenir leur dirigeant Rauf Denktash dans ses négociations avec les Chypriotes-grecs sur une réunification de l'île divisée depuis 28 ans.

"Dans un temps pareil (...) affaiblir la main (de M. Denktash) aux négociations ne revient qu'à trahir les Chypriotes-turcs", a déclaré M. Arinc, cité par l'agence de presse chypriote-turque TAK, lors d'une visite à Morphou (ouest).

Morphou fait partie du territoire qui reviendrait à l'entité chypriote-grecque, aux termes du plan de réunification de Chypre, proposé par le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, qui appelle à la mise en place d'une confédération des communautés turque et grecque.

Ses propos interviennent au lendemain d'une manifestation de plus de 40.000 Chypriotes-turcs --sur une population du nord de l'île d'environ 200.000 personnes-- en faveur de la réunification de l'île sur la base du plan onusien.

Les manifestants ont également appelé à la démission de M. Denktash qui juge ce plan inacceptable.

M. Arinc a indiqué comprendre la "réaction" du peuple chypriote-turc, mais a estimé qu'il fallait que la communauté soutienne son principal négociateur qui est également dirigeant de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue seulement par la Turquie.

Plus tôt, lors d'une conférence de presse à Kyrénia (nord), M. Arinc qui conduit une délégation parlementaire composée de 20 députés, avait exhorté les Chypriotes-turcs à rester unis.

"On a encore plus de besoin d'une union, d'une solidarité dans ce processus vital" de négociations en vue d'une réunification, a-t-il affirmé.

M. Denktash et le président chypriote-grec Glafcos Cléridès ont repris mercredi à Nicosie leurs négociations directes, interrompues depuis plus de trois mois, sous l'égide de l'envoyé spécial de M. Annan pour Chypre, Alvaro de Soto.

M. Arinc a estimé compréhensible que des "opinions différentes" s'expriment sur la question d'un règlement de la question chypriote, mais a mis en garde contre "une polarisation" de la société chypriote-turque entre partisans et opposants d'un plan de paix.

Cela ne ferait que "servir les intérêts des (Chypriotes) grecs", a-t-il ajouté, soulignant que "le peuple chypriote-turc doit rester uni comme un poing".

Il a en outre fustigé un petit groupe de manifestants qui avaient déployé la veille des banderoles affirmant que l'armée turque est "une armée d'occupation".

"C'est extrêmement regrettable. Il n'y a que très peu de gens ici qui ont l'audace de considérer l'armée turque comme une armée d'occupation", a-t-il affirmé.

Quelque 30.000 soldats turcs sont déployés à Chypre-nord.

Chypre est divisée en deux secteurs, depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'état d'ultra-nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 15 janvier 2003)
 

Les Chypriotes-turcs manifestent pour la réunification de l'île

Quelque 50.000 Chypriotes-turcs se sont rassemblés sur une place de Nicosie-nord (turc) pour réclamer la réunification de Chypre sur la base d'un plan de paix proposé par l'Onu.

La manifestation est organisée par quelque 80 organisations non gouvernementales réunies sous la bannière "Ce pays nous appartient" et "Vision commune" pour une solution à la division. "Donnez une chance à la paix", "Nous ne voulons plus être prisonniers", affichaient plusieurs banderoles agitées par les manifestants.

Les organisateurs ont également appelé à une grève générale pendant le déroulement de la manifestation. Les écoles étaient également fermées. Seuls les services d'urgence des hôpitaux sont ouverts.

Un bref incident a eu lieu au début de la manifestation lorsque deux étudiants ont été brièvement interpellés pour avoir déployé une banderole affirmant que l'armée turque est "une armée d'occupation". Quelque 30.000 soldats turcs sont déployés à Chypre-nord.

Des nombreux autocars transportant des manifestants des villes de Kyrénia (nord) et de Famagouste (est) sont arrivés à Nicosie, dont la partie turque compte environ 30.000 habitants.

La manifestation, selon les organisateurs, devrait rassembler plus que les 30.000 personnes, sur une population d'environ 200.000 personnes, qui s'étaient réunies le 26 décembre pour appuyer le plan du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, visant à réunifier l'île sur le modèle de la confédération helvétique.

Les manifestants visent ainsi à faire pression sur leur dirigeant Rauf Denktash, qui s'oppose au plan en l'état et qui doit reprendre les négociations de paix mercredi avec le président chypriote-grec Glafcos Cléridès.

L'Onu souhaite que les dirigeants chypriotes signent un accord d'ici à la fin de février pour donner le temps aux deux communautés de se prononcer avant le 16 avril, par référendum, sur l'adhésion à l'Union européenne (UE).

L'UE a averti que, faute d'accord, elle signerait le traité d'adhésion uniquement avec la République de Chypre, reconnue internationalement.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi le nord de l'île en 1974, en riposte à un coup d'Etat d'ultra-nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 14 janvier 2003)
 

Record de violations aériennes turques en Egée en 2002, selon la Grèce

Les infractions aériennes et les violations de l'espace aérien grec par l'armée de l'air turque, au nombre record de 6000, se sont accrues de plus de 300% en 2002 par rapport à 2001, a confirmé mercredi l'état-major de l'armée de l'air.

L'état-major de l'armée de l'air affirme que les violations de l'espace aérien ont atteint le nombre de 3.240 pendant toute l'année 2002 contre 976 en 2001, tandis que les infractions aux réglements de vols dans la région de l'Egée se sont élevées à 2.762 contre 826 l'année précédente.

Plus de mille avions turcs étaient armés tandis que dans 1017 cas, l'armée de l'air grecque a procédé à des manoeuvres d'interception pour repousser les avions turcs, selon l'état-major qui a confirmé à l'AFP des chiffres parus mercredi dans la presse grecque.

Interrogé au cours d'une manoeuvre militaire dans le nord de la Grèce, le ministre de la Défense Yannos Papantoniou a indiqué qu'il avait "attiré l'attention du ministre turc de la Défense sur les dangers que représente cette tactique et j'attends encore sa réponse".

Les infractions et violations de la chasse turque en Egée dénoncées régulièrement par Athènes sont une source récurente de tension entre la Grèce et la Turquie. Les deux pays qui ne reconnaissent pas les mêmes délimitations de leur espaces aériens et maritimes ont entamé en 2001 dans le cadre de leur rapprochement des discussions "exploratoires" pour tenter de résoudre le problème.

Athènes revendique un espace aérien de 10 milles alors qu'Ankara lui reconnaît seulement une limite de 6 milles, égale à la limite des eaux territoriales grecques dans la mer Egée.
 La Grèce revendique le droit d'étendre ses eaux territoriales à 12 milles, conformément à la Convention internationale sur le droit de la mer, que la Turquie n'a pas signée. Pour la Turquie, une telle extension serait un casus belli. (AFP, 14 janvier 2003)
 

Un accord doit tenir compte des intérêts de la Turquie (présidence turque)

Un accord sur la réunification de Chypre doit tenir compte des intérêts de la Turquie, a affirmé vendredi la présidence turque dans un avertissement à ceux qui chercheraient à brader Chypre du Nord.

"Les attentes du peuple chypriote-turc sont très importantes. Naturellement, ces attentes guideront les négociations" qui reprennent la semaine prochaine sur la réunification de l'île, a déclaré le porte-parole du président Ahmet Necdet Sezer, Tacan Ildem, lors d'une conférence de presse.

Mais "les droits historiques et juridiques de la Turquie, en tant que puissance garante (de l'île) et en tant que mère-patrie, sont tout aussi importants que les attentes du peuple chypriote-turc. Il ne faut pas l'oublier", a-t-il ajouté.

Quelque 30.000 manifestants -- soit près d'un sixième de la population de la république turque de Chypre nord (RTCN -- reconnue uniquement par Ankara)-- ont manifesté la semaine dernière en faveur d'une réunification rapide de l'île pour permettre l'adhésion du nord comme du sud à l'Union européenne.

Nombre des manifestants ont également appelé au départ de leur président, Rauf Denktash, considéré comme un nationaliste pur et dur, peu désireux de trouver un compromis avec les Chypriotes-grecs sur la base d'un plan de paix soumis aux deux parties par l'Onu.

Les négociations sur ce plan doivent reprendre à Chypre la semaine prochaine et l'Onu a appelé M. Denktash et son homologue chypriote-grec Glafcos Clerides à trouver un accord d'ici la fin février pour permettre aux deux parties de l'île de signer en avril un traité d'adhésion à l'UE.

Faute d'accord, seule la partie sud de l'île --internationalement reconnue-- rejoindre l'UE.

"Nous espèrons que ces pourparlers (...) aboutiront à un résultat positif concret grâce à la bonne volonté des deux parties", a affirmé M. Ildem.

"Pour être durable, la solution doit être basée sur un nouveau partenariat tenant compte de la sécurité et de l'égalité de souveraineté de Chypriotes-turcs (avec les Chypriotes-grecs) et de l'équilibre entre les mères-patrie (Turquie et Grèce)", a-t-il ajouté, reprenant les termes d'une déclaration du nouvel an faite par M. Sezer.

Des divisions sont récemment apparues en Turquie sur la question chypriote à un moment où le communauté internationale fait pression en faveur d'un réglement et où Ankara cherche à obtenir son propre ticket d'entrée à l'UE.

Le dirigeant du parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan, s'est démarqué cette semaine de l'attitude des gouvernements turcs précédents en critiquant la position intransigeante de M. Denktash.

"Je ne suis pas en faveur de la poursuite des politiques chypriotes menées depuis 30 ou 40 ans", a déclaré M. Erdogan pour qui les négociations de paix ne sont pas "l'affaire personnelle de M. Denktash".

Ce dernier, selon les observateurs, peut néanmoins toujours compter sur le soutien des militaires en Turquie, ainsi que sur une partie de l'administration, y compris au sein du ministère des Affaires étrangères et de la présidence.

Quelque 30.000 soldats turcs sont stationnés à Chypre nord où ils sont intervenus en 1974 en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.(AFP, 3 janvier 2003)
 

Erdogan met en garde Denktash contre l'absence d'un accord d'ici février

Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti au pouvoir en Turquie, a ouvertement critiqué le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash pour son intransigeance et a mis en garde contre l'absence d'une solution à Chypre d'ici la fin février, rapporte jeudi l'agence Anatolie.

Le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP) a indiqué sur une chaîne de télévision locale à Rize (nord-est de la Turquie) que l'absence d'un accord pour la réunification de l'île d'ici le 28 février compliquerait le processus de règlement du dossier.

Il s'est déclaré insatisfait de la politique suivie jusqu'à présent par Ankara à Chypre. "Je ne suis pas pour la poursuite de la politique menée depuis 30-40 ans à Chypre", a-t-il dit.

M. Erdogan s'en est vivement pris à l'attitude du président de la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie).

"Lors de notre tête-à-tête ici, M. Denktash avait estimé que le plan (de réunification du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan) était négociable. Il dit ensuite qu'il n'a pas confiance en l'autre partie (chypriote-grecque)", a-t-il dit.

"Puisque nous le trouvons négociable, nous allons le négocier", a-t-il souligné.

Il est même allé plus loin, affirmant que le dossier chypriote "n'est pas l'affaire personnelle de M. Denktash (...) Il s'agit de la lutte du peuple (chypriote-turc)".

L'UE a appelé, durant le sommet européen de Copenhague en décembre 2002, les deux parties chypriotes à trouver un accord avant le 28 février 2003. Cette date vise à donner un délai pour la tenue de référendums séparés avant la signature d'un traité d'adhésion de Chypre (partie grecque), invité à rejoindre l'Union en mai 2004, à Athènes le 16 avril.

M. Erdogan s'est en outre dit inquiet de la grogne populaire en RTCN. La semaine dernière, une manifestation d'une ampleur sans précédent a rassemblé 30.000 personnes à Nicosie pour dénoncer l'opposition de M. Denktash au plan de l'Onu.

"Ce n'est pas un évènement ordinaire. On ne peut ignorer la volonté du peuple turc (à Chypre)", a-t-il ajouté.

Les négociations entre les deux parties chypriotes doivent reprendre le 7 janvier sur l'île au niveau des comités techniques.

M. Denktash a rencontré jeudi les dirigeants des partis politiques représentés au parlement chypriote-turc pour faire le point de la situation.

Les parties ont décidé de poursuivre vendredi les discussions, a indiqué au terme de la réunion le Premier ministre chypriote-turc Dervis Eroglu.

"La poursuite des négociations (inter-chypriotes) jusqu'au 28 février et la recherche des voies pour parvenir à un accord durable est notre commun objectif", a-t-il dit à la presse.

Mehmet Ali Talat, le chef du parti Républicain chypriote-turc (CTP, gauche) qui souhaite la réunification de la partie turque de l'île avec le sud grec, a pour sa part indiqué avoir une nouvelle fois demandé la démission de M. Denktash.

"La condition fondamentale pour que ces négociations puissent aboutir à un résultat est le départ de M. Denktash de son poste de négociateur", a-t-il notamment dit.

Le parti du salut social (TKP, centre-gauche) a également appelé au départ du vétéran chypriote-turc, âgé de 78 ans, selon son chef Huseyin Angolemli.

Chypre est divisé depuis 1974 lorsque les troupes turques ont envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'Etat des Chypriotes-grecs visant à unir l'île à la Grèce.(AFP, 2 janvier 2003)
 

Relations régionales/Regional Relations

Kotcharian appelle la Turquie à ne pas se mêler du Karabakh

Le président arménien Robert Kotcharian a appelé jeudi Ankara de ne pas se mêler du problème du Nagorny Karabakh, une enclave à majorité arménienne en territoire azerbaïdjanais, pour ne pas compliquer les difficiles relations turco-arméniennes.

"Les relations turco-arméniennes ont une histoire compliquée et ne doivent pas être encore alourdies par la question du Karabakh", a déclaré M. Kotcharian dans un discours prononcé à l'Académie diplomatique de Moscou.

"La coopération bilatérale est avantageuse pour l'Arménie aussi bien que pour la Turquie. Nous sommes prêts à un dialogue sans conditions préliminaires malgré les déclaration d'Ankara et de Bakou", a-t-il ajouté.

Dans le conflit sur le Karabakh, la Turquie soutient l'Azerbaïdjan turcophone, avec lequel elle a d'étroits liens.

Le Nagorny Karabakh (Haut Karabakh) a obtenu une indépendance de fait avec le soutien de l'Arménie lors d'un conflit de six ans conclu en 1994 par un cessez-le-feu, et qui a fait 30.000 morts. Les négociations butent toujours sur la mise au point d'un règlement de paix.

M. Kotcharian a déclaré que l'indépendance du Karabakh était un "fait accompli" en ajoutant que l'Arménie était "responsable de la sécurité des habitants" de cette région.

 "Les pogroms anti-arméniens (en 1988 et 1990 en Azerbaïdjan) ont montré que les Arméniens et les Azerbaïdjanais sont ethniquement incompatibles. Un peuple qui a vécu un génocide ne peut pas admettre sa répétition", a-t-il souligné.

La Turquie a reconnu l'Arménie peu après son indépendance en 1991, mais n'a jamais établi de relations diplomatiques avec cette ancienne république soviétique du Caucase en raison de la controverse sur le génocide dont les Arméniens estiment avoir été victimes et que la Turquie refuse de reconnaître.

Les massacres et déportations d'Arméniens sous l'Empire ottoman, de 1915 à 1917, ont fait 1,5 million de morts selon les Arméniens, entre 300.000 et 500.000 selon les Turcs. (AFP, 16 janvier 2003)
 

Accord de coopération militaire entre la Turquie et l'Afghanistan

La Turquie et l'Afghanistan ont signé jeudi à Kaboul un important accord de coopération militaire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cet accord prévoit une coopération militaire technique, scientifique, la formation d'officiers afghans en Turquie, des échanges de personnels, de matériels et d'informations, a-t-on indiqué de source militaire turque.

Le général turc Akin Zorlu, qui commande actuellement la Force d'assistance internationale à la sécurité (Isaf, chargée d'assurer la sécurité à Kaboul), et le vice-ministre afghan de la Défense, le général Atiqullah Barialay ont signé le document dans les locaux du ministère de la Défense.

Le dernier accord de ce genre entre les deux pays datait de 1921. (AFP, 16 janvier 2003)
 

Le projet de gazoduc Caspienne-Turquie sera réalisé (Erdogan)

Le dirigeant du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a assuré mercredi à Bakou que le projet d'un gazoduc devant acheminer du gaz de la mer Caspienne en Turquie, d'un coût de plusieurs milliards de dollars, serait réalisé malgré les doutes sur sa viabilité.

S'exprimant à son départ d'Azerbaïdjan pour le Turkménistan, nouvelle étape de sa tournée dans des pays turcophones de l'ex-URSS, M. Erdogan a démenti que la demande turque en gaz naturel serait trop faible pour assurer la viabilité du projet.

"Le coup d'envoi du projet sera donné en février", a-t-il dit devant les journalistes.

La demande en gaz de la Turquie "existe, et cette demande va augmenter, ce qui veut dire que nous pourrons acheter le gaz azerbaïdjanais", a-t-il ajouté, alors que des membres du consortium international en charge du projet ont exprimé des doutes liés à la stagnation économique de la Turquie qui dispose par ailleurs d'autres sources d'approvisionnement.

Le consortium, comprenant notamment la British Petroleum, Statoil et TotalFinaElf, estime à 3,2 milliards de dollars (3,07 milliards d'euros) le coût de la construction du gazoduc devant permettre d'exporter vers l'ouest le gaz du gisement offshore de Shah Deniz.

M. Erdogan, dont le parti est arrivé au pouvoir à la fin de l'année dernière, et qui pourrait devenir Premier ministre dans les mois à venir, a effectué une visite de deux jours en Azerbaïdjan, une ex-république soviétique du Caucase à majorité turcophone.

Sa tournée dans ce pays ainsi qu'au Kazakhstan et au Turkménistan vise à conforter l'image de la Turquie comme puissance régionale, selon les experts.

Il a par ailleurs appelé les Azerbaïdjanais, dont la Turquie est l'un des principaux soutiens, à ne pas relâcher leurs efforts afin de trouver une solution pacifique au conflit avec l'Arménie pour le contrôle de l'enclave séparatiste arménienne du Nagorny Karabakh.

"Le peuple azerbaïdjanais doit être patient, ce genre de choses prend du temps", a-t-il dit. (AFP, 8 janvier 2003)
Athènes sur la piste d'un trésor byzantin qui serait à Sainte-Sophie

La Grèce va demander à la Turquie des informations sur des oeuvres byzantines de grande valeur provenant d'un monastère historique situé dans l'actuelle Turquie et qui seraient conservées dans le musée de Sainte-Sophie, à Istanbul, a indiqué dimanche le ministère de la Culture.

"Le ministère demandera officiellement toutes les informations" à son homologue turc, en vue "de la restauration et la protection" de ces oeuvres, et de l'organisation d'une exposition à Salonique, au nord de la Grèce, a indiqué le ministre, Evangélos Vénizélos, dans un communiqué.

M. Vénizélos réagissait à un article d'un quotidien de Salonique, selon lequel d'importantes oeuvres byzantines, notamment 40 icônes, neuf reliquaires d'argent, 20 évangiles, et 17 manuscrits dont trois actes impériaux, provenant du monastère de la Panaghia Soumela, sur les rives de la Mer Noire, sont actuellement conservées à Sainte-Sophie.

Edifié vers l'an mille, ce monastère, abritant une icône de la vierge considérée comme miraculeuse, a été désaffecté en 1922, à l'issue de la guerre gréco-turque. Un nouveau monastère du même nom a été fondé au nord de la Grèce, objet d'un important pélerinage le 15 août. (AFP, 12 janvier 2003)
 

Erdogan cherche à renforcer les liens énergétiques turco-turkmènes

Le dirigeant du parti au pouvoir en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a souhaité jeudi une coopération plus étroite dans le domaine de l'énergie entre la Turquie et le Turkménistan lors d'une visite dans ce pays d'Asie centrale isolé, mais riche en gaz.

"Nous espérons que l'électricité turkmène ira en Turquie et que nous développerons plus avant notre coopération dans le domaine de l'énergie ainsi que nos relations économiques et commerciales", a déclaré M. Erdogan après des entretiens avec le président turkmène Saparmourat Niazov.

M. Erdogan, qui pourrait prochainement devenir Premier ministre, effectue une tournée en Azerbaïdjan, Turkménistan et Kazakhstan pour renforcer les liens de son pays avec ces Etats riches en ressources énergétiques.

La Turquie essaie de nouer des liens avec les républiques de langue turcophone de l'ancienne URSS situées dans le Caucase et surtout en Asie centrale.

Achkhabad et Ankara avaient initialement un projet de gazoduc reliant les deux pays par l'Azerbaïdjan et la Géorgie, mais il a été abandonné, notamment après la découverte de gaz en Azerbaïdjan, beaucoup plus proche du marché turc.

Lors de ses entretiens avec M. Niazov, M. Erdogan a condamné l'attentat raté contre le président turkmène survenu en novembre dernier. "Nous condamnons l'acte terroriste survenu au Turkménistan", a déclaré le chef du Parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Cette tentative d'attentat est entourée de mystère et a donné l'occasion à l'autoritaire M. Niazov de lancer une purge contre les rares membres de l'opposition à son régime.

M. Erdogan, qui assistera à un concert à Achkhabad, visitera aussi une mosquée construite par des ouvriers turcs, avant de se rendre au Kazakhstan vendredi. (AFP, 9 janvier 2003)
 

 
For earlier news / Pour informations précédentes

Click here /Cliquer ici

 
Homepage
Bulletins
Publications