fondationeditorspublicationsarchiveslinks

INFO-TURK


A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

31st Year / 31e Année
Avril
 
2007 April
N° 344
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

 
Site searchWeb search

powered by FreeFind



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




Après l'incendie criminel et les agressions des Loups Gris
contre la communauté kurde à Bruxelles

Appel aux dirigeants politiques belges

L'ambassadeur turc, un gouverneur colonial en Belgique?


Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour mauvais traitement
Attaque à l'arme à feu devant le Conseil de l'enseignement supérieur
Students Condemned to 60 Years Imprisonment
Protestation contre l'attaque policière et les arrestations massives
During the MLKP Trial, demonstrators beaten by police
17 Complaints of Torture in One Month
La Turquie condamnée pour des sévices à des prisonniers
Mehmet Desde Invited to Prison for Setting up illegal organization
Un pirate de l’air détourne un avion de ligne turc avant de se rendre
Torture of three persons in detention after the distirbution of journal
Student Beaten by Gendarmerie in Istanbul

Trade Unionists sentenced for "teacher's march"

 Government Pressured to Clear Land Mines


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Journalists, Mayor and DPT Official on Trial...

The Case Against Journalist Erol Özkoray Dropped
Turkish Courts Continue Blocking Web Sites
New 301 Case for having protested against university exams
Le magazine Nokta suspend sa parution sous la pression de l'Armée
IPA condemns assassination of publishers in Turkey
Police raid offices of newsweekly that revealed coup plans
Daily newspaper Gündem is closed once again

Urgent message from Ragip Zarakolu for banned Ozgur Gundem

Séjour en France du romancier turc d'Orhan Pamuk
Prosecutors Targeted the Magazine which Published Coup Plans
Same Case Two Courts Two Different Rulings
Draft Legislation on Cyber Crimes Approved

TGC Commemorates Fallen Journalists

Turkey's Lawmakers Move to Block Sites
Appeal: "Let's judge those who want to convict the freedom of the press"
Journalists and a TKP executive on Trial

Publication ban on Kurdish newspaper Azadiya Welat

Kurdistan TV Correspondents Under Pressure

A damning report on attacks against free speech in Turkey
Le deuxième groupe de presse placé sous tutelle de l'Etat
WIPC/IFEX: Court Cases Against Agos Continue


Kurdish Question / Question kurde

Manifestation kurde en faveur d'Öcalan devant le Parlement européen
Human Rights Organizations Protest Court Ruling
10. Jour de la Grève de la Faim à Strasbourg
Manifestation kurde en faveur d'Ocalan devant le Conseil de l'Europe
Turkish court acquits 4 policemen in slaying Kurdish boy and father
Douze militants kurdes et un soldat tués dans des combats dans l'est
Le communiqué des grévistes kurdes pour une durée indéterminée
Des Kurdes font la grève de la faim à Strasbourg pour Ocalan
10 soldats et un milicien tués dans des accrochages avec la guérilla kurde
Sur Municipality faces investigation due to “Kurdish wall posters”
"Monsieur Ocalan": la justice renonce à poursuivre Erdogan
Huit politiciens kurdes condamnés à la prison

Pro-Kurdish parties set sights on election cooperation
15 ans de prison réclamés contre 53 maires kurdes ayant écrit au PM danois
Cizre  Mayor (DTP) arrested for praising PKK leader
The new pro-Kurdish daily Güncel banned

Publisher on Trial for a book on Kurdish question



Minorités / Minorities

Un roman du génocide arménien: "Les juges de l'apocalypse"

Roelants du Vivier: "92 ans après, le génocide arménien doit être reconnu"
Silence au parlement canadien en mémoire du "génocide arménien"
Ségolène Royal "de tout coeur" avec les Arméniens
Ducarme: "Révisionnisme ne peut trouver sa place dans une Europe des Libertés"

Lizin honore la commémoration du 92e anniversaire du génocide

15.000 Arméniens commémorent le génocide de 1915
Récapitulatif du négationnisme d’Etat de la Turquie, exporté en Europe
L'UE se dote d’une législation édulcorée contre le racisme
Génocide arménien: l'appel des démocrates turcs d'Allemagne
La FEA exhorte les ministres de la Justice européens
Commémoration du 92ème anniversaire du génocide arménien
Ankara fait reculer les Nations unies sur le génocide rwandais.
 Le malheur des chrétiens d’Istanbul

Güneysu: Les blessures de Hrant saignent encore

53 Prix Nobel lancent un appel à la réconciliation entre la Turquie et l’Arménie
La Turquie suspend ses négociations avec GDF sur le gazoduc Nabucco
Le CHP appelle à la création d’un "comité anti soi-disant génocide"


Politique intérieure/Interior Politics

Les pressions de l'armée font flancher la Bourse et la monnaie
La Turquie au bord d'une grave crise politique avec la confrontation armée-gouvernement
La Cour constitutionnelle examine la légitimité du vote du parlement

Le gouvernement turc ferme face aux menaces des militaires
Abdullah Gül échoue au 1er tour, bataille légale en vue 
Two opposition parties call for early elections immediately
La Première dame portera le voile, la Turquie divisée
Présidentielle: Erdogan ne se présente pas et désigne Gül, un fidèle
Le principal parti d'opposition boycottera la présidentielle

Erdogan rejette les critiques le qualifiant de menace pour la laïcité
Manifestation ultranationaliste orchestrée par l'Armée turque
Sezer: "Une "menace sans précédent" pèse sur le système laïc"

Tous les députés de la majorité veulent Erdogan comme président
Reuters: Seeds of Turkish nationalism sown at school
Anavatan Party loses a deputy and its parliamentary group



Forces armées/Armed Forces

L'Armée menace le gouvernement et les communautés non-turques

L'armée exige un prochain président "attaché à la laïcité"
L'armée pour une opération transfrontalière contre le PKK en Irak

Para-military MGK hints military option against PKK on table
Turkish commandos cross into Iraq to destroy PKK camps
 New TSK strategy to secure borders against PKK


Affaires religieuses / Religious Affairs

Claim for State's Repsonsibility in Malatya Massacre of Christians

Les chrétiens accusent les médias et le pouvoir d’entretenir l’hostilité
Le Parlement européen appelle à protéger les minorités en Turquie

Cinq suspects inculpés pour meurtre de trois chrétiens en Turquie
Merkel dénonce un climat d'"intolérance" en Turquie

Révélations macabres sur la tuerie dans la librairie chrétienne en Turquie
Christians in Turkey fear more attacks
Hürriyet évoque "la responsabilité collective des Turcs dans ce crime"

Les protestants turcs dénoncent une "chasse aux sorcières"

L'Allemagne enjoint la Turquie de protéger les libertés religieuses

Le Groupe PPE-DE au Parlement européen a exprime son émotion

Macabre tuerie dans une maison d'édition distribuant la Bible en Turquie
European court condemns Turkey for violating Kavakci’s rights


Socio-économique / Socio-economic

Women's Film Festival Marks 10th Anniversary
Collision entre un car et un camion: 33 morts dont 15 enfants
ECHR grants public servants guarantee to raise voice without sanction
La justice annule un décret contre l'alcool



Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

CE: Les militaires turcs ne devraient pas s'occuper de politique

Bruxelles appelle l'armée turque à rester en dehors du processus électoral
Un plan de réformes pour se mettre aux normes de l'UE
Erdogan insiste sur les atouts de la Turquie pour l'UE
Erdogan accuse la présidence allemande de l'UE
Bruxelles appelle la Turquie à "un rôle constructif" en Irak

Turquie-USA/ Turkey-USA

Soutien américain à Athènes dans une dispute avec Ankara

US official in Turkey for missile defense program


Relations régionales / Regional Relations

Kaboul et Islamabad s'engagent à coopérer contre le terrorisme et la drogue

Réunion de responsables militaires des pays des Balkans en Grèce
Conférence sur l'Irak: l'Iran réitère ses réticences
La riposte des Kurdes d'Irak aux menaces du premier ministre turc
Deux ingénieurs turcs enlevés dans le sud pétrolier du Nigeria


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Turquie rejette les conditions de Chypre pour un passage
Le président chypriote plaide pour des négociations avec Ankara


Immigration / Migration

Les rendez-vous du Clea durant le moi de mai

L'ambassade turque a confisqué le passeport de Deniz Demirkapi
Les évènements à l'anniversaire de l'arrestation de Bahar Kimyongur

Le bourgmestre de Saint-Josse condamne l'immixion de l'ambassadeur turc
Nouvelle révélation sur les ingérences de l'ambassadeur turc à Bruxelles
L'ambassadeur turc, un gouverneur colonial en Belgique?
Kimyongur présentera sa plainte qu’il a déposée contre l’Etat belge
La prise de position de la FGTB par rapport aux lois anti-terroristes
Les magistrats du procès DHKP-C risquent 10 ans de prison
Musa Asoglu sur les paradoxes de la fuite de Fehriye Erdal
La conférence de presse après la mise en liberté
La Cour de cassation a brisé l'arrêt DHKP-C
 L'arrêt de la Cour de Cassation dans l'affaire DHKP-C sera rendu le 19 avril
Nouvelle agression raciste contre une famille kurde à Saint-Josse
Le bourgmestre de Saint-Josse n'a rencontré qu'une délégation ultranationaliste
17 avril: Rassemblement pour Kimyongür devant le Palais de Justice
Une nouvelle provocation des Loups Gris à Bruxelles
La thèse du mobile politique dans l'attentat anti-kurde à Saint-Josse
Cinq jeunes Turcs interpellés pour l'incendie d'un local kurde 
Le député Sven Gatz appelle Demannez à prendre des mesures nécessaires

Nouveau projet de loi: "Un Nouvel Etat dans l’Etat?"
Lettre de Bahar Kimyongür à ses juges

Appel aux dirigeants politiques belges
La patte des Loups-gris dans l'incendie du centre kurde pro-PKK



Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour mauvais traitement

La Turquie a été condamnée jeudi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour des mauvais traitements infligés, pendant sa garde à vue, à une femme suspectée d'appartenir à un parti interdit.

Interpellée le 15 janvier 1997 dans le cadre d'une enquête sur l'organisation illégale DHP (parti révolutionnaire du peuple), la requérante affirme que des aveux lui ont été extorqués durant sa garde à vue, longue de 14 jours.

Selon elle, les policiers l'ont suspendue par les bras, avant de la frapper, de l'injurier et de lui faire subir des attouchements sexuels.

Après son placement en détention provisoire, un médecin décela chez elle une sensibilité au niveau du bras gauche, tandis qu'un second examen révéla quelques jours plus tard une perte de motricité de l'avant-bras et de la main gauche.

Elle porta plainte contre ses tortionnaires mais comme les policiers déférés devant la Cour d'assises d'Istanbul n'étaient pas ceux présents pendant sa garde à vue, ils furent acquittés.

Dans son arrêt, la CEDH estime que les blessures constatées sur la requérante avaient bien pour origine le traitement subi pendant sa garde à vue.

La Cour souligne également que la justice turque n'a rien fait pour établir l'existence de mauvais traitement, ni l'implication de policiers dans les faits dénoncés et conclut à la violation de l'article 3 (interdiction des traitements inhumains).

Les juges ont encore souligné la longueur excessive de la garde à vue et ont conclu à la violation des articles 5.3 et 5.4 (droit à la liberté et à la sûreté).

Ils ont alloué à la requérante 15.000 euros pour préjudice moral et 3.000 euros pour frais et dépens. (AFP, 26 avr 2007)

Attaque à l'arme à feu devant le Conseil de l'enseignement supérieur

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi soir l'arrestation de l'auteur supposé d'une attaque à l'arme à feu survenue quelques heures auparavant devant le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) à Ankara, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'individu, répondant au nom de Nurullah Ilgün, a été appréhendé à la gare routière d'Ankara, a affirmé M. Erdogan alors qu'il quittait une réception célébrant les 45 ans de la cour constitutionnelle turque.

L'information a été confirmée par la police d'Ankara, qui a indiqué qu'un important dispositif de sécurité avait été déployé dans le terminal routier pour arrêter le suspect, interpellé en possession d'un pistolet, selon Anatolie.

Un homme armé d'une trentaine d'années a tiré des coups de feu mercredi après-midi devant le YÖK, une institution laïque qui s'est illustrée pour son opposition à des décisions du gouvernement islamo-conservateur turc.

L'individu n'a pas pu entrer dans le bâtiment, situé dans la banlieue de la capitale turque, et a pris la fuite après avoir été chassé par des agents de sécurité en faction, a expliqué le vice-président du YÖK Aybars Ertepinar sur la chaîne d'information NTV, soulignant que personne n'avait été blessé.

"Après avoir par deux fois tiré en direction des gardes, il s'est débarrassé de sa veste et s'est emparé de force d'une voiture puis d'un taxi et aurait ensuite disparu dans la nature à Kizilay", le centre-ville, a-t-il dit.

L'homme, qui a réussi à pénétrer dans le garage fermé de l'immeuble en menaçant un gardien n'a cependant pas pu entrer dans le bureau du président du YÖK, le professeur Erdogan Teziç, auquel il comptait apparemment s'en prendre, a indiqué le responsable.

Le Pr. Teziç, un éminent expert en droit constitutionnel, fait appliquer à la lettre l'interdiction du port du foulard islamique dans les universités, une mesure que le gouvernement souhaite assouplir malgré la vive opposition de la hiérarchie pro-laïque qui voit dans le foulard un signe de militantisme islamiste.

En mai 2006, un activiste islamiste avait tué un juge et blessé quatre autres par balles au Conseil d'Etat, qu'il avait attaqué en riposte, selon ses dires, à l'interdiction du port du foulard dans les établissements universitaires et de la fonction publique que la Cour fait respecter.

Le gouverneur d'Ankara, Kemal Önal, a affirmé à l'agence Anatolie ne pas privilégier de piste.

"Il peut s'agir d'un attentat, d'une opération de repérage, où bien de quelqu'un qui a agi à la légère", a-t-il déclaré.

L'opposition n'en a pas moins appelé le gouvernement à faire la lumière sur cette affaire qui intervient alors que la Turquie s'apprête à élire un nouveau président de la République -le premier tour de scrutin doit avoir lieu vendredi.

Erkan Mumcu, le chef du petit parti de centre-droit Anap a fait part lors d'une conférence de presse de la "profonde inquiétude suscitée par l'accroissement des tensions parallèlement à l'élection présidentielle" et appelé le gouvernement a "assumer ses responsabilités".

"Notre mission est de demander des comptes jusqu'à ce que l'auteur soit arrêté et que la force de l'ombre mal intentionnée qui se trouve derrière lui soit démasquée", a déclaré Deniz Baykal, chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), cité par Anatolie. (AFP, 25 avr 2007)

Students Condemned to 60 Years Imprisonment

28 university students have been condemned to a total of 68 years imprisonment for participating in a demonstration against the Turkish Council of Higher Education (YÖK) in its 25th anniversary in November 2005.

During the demonstrations in Ankara, the security forces had intervened and took 50 students under custody, while many others were injured by use of force by the police.

40 students among them were charged and the case ended recently.

Ankara 11th High Criminal Court condemned two students to 10 years in prison on grounds of "being member to an illegal organization and disposing of explosives".

20 other students were condemned to 18 months while six of them to 30 months.

Lawyer of the students, Ali Haydar Hakverdi said they would appeal to the ruling. He reminded the court that his clients are students and the case interfered with their right to education.

In the past, 33 students in Trache University have been condemned to 3 years imprisonment for "damaging public property" following a spring festivity at the campus.

A central body, which controls all universities in the country, YÖK, has been established following the military coup of 1980.

Each year, students protest it as an obstacle in front of the sovereignity and free speech at the institutions. (BIA News Center, Ayca ORER, April 23, 2007)

Protestation contre l'attaque policière et les arrestations massives

La première audience contre les dirigents et les militants de la Plate-forme Socialiste des Opprimés (ESP), les journaux Atilim et Dayanisma, les syndicats Tekstil-Sen et Limter-Is, Radio Özgür, et l'Association des Travailleuses (EKD), qui avaient été arbitrairement emprisonnés en septembre, a eu lieu aujourd'hui à Istanbul.


La police à violemment attaqué les gens qui s'étaient rassemblés à Besiktas (Istanbul) par solidarité avec les journalistes, les syndicalistes, les jeunes et les femmes militants, et les socialistes de l'ESP. Beaucoup de personnes ont été blessées et il y a eu au moins 96 arrestations.
Les délégations internationales qui étaient venues à Istanbul pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers de Septembre ont également été victimes des attaques. De nombreux représentants de différentes organisations font égalemant parti de ceux qui ont été arrêtés.

L'attaque a été dénoncée par une conférence de presse à la branche d'Istanbul de l'Association des Droits Humains et par une action dans le Parc Galatasaray. De plus, de nombreux intellectuels dont le Vice-président de la Fédération Internationale des Droits Humains, Akin Birdal, le scientifique et écrivain Hasan Basri Aydin ont fait une déclaration et ont indiqué que ces attaques avaient pour but d'éliminer tous les droits démocratiques.



En attaquant aujourd'hui les gens qui s'étaient rassemblés devant la Cour, et en arrêtant au moins 96 personnes, l'Etat turc a montré une fois de plus son caractère fasciste et son hostilité aux droits démocratiques et aux libertés.



La campagne "Nous Voulons la Liberté" appelle toutes les personnes démocrates et progressistes à élever leur voix contre la terreur d'Etat en Turquie, à dénoncer ces attaques et à exiger la libération immédiate des personnes arrêtées.

Envoyez vos messages de protestation à:



Tayyip Erdogan, Premier Ministre: bimer@basbakanlik.gov.tr
Cemil Cicek, Ministre de la Justice : cemil.cicek@adalet.gov.tr , fkasirga@adalet.gov.tr 
Fax: 00 90 312 419 33 70 
Abdulkadir Aksu, Ministre de l'Intérieur: aaksu@icisleri.gov.tr 
Abdullah Gul, Ministre des Affaires Etrangères: abdullah.gul@tbmm.gov.tr 
Département de Police d'Istanbul: Fax: 0090 212 636 28 71



Merci d'envoyer une copie à : info@wewantfreedom.org 


Campagne "Nous voulons le Liberté"
13/04/2007

During the MLKP Trial, demonstrators beaten by police

On 14 April, Istanbul Heavy Penal Court No 9 continued to hear the case against 23 persons who had been detained during operations conducted against several journals and civil organisations in September 2006 and arrested afterwards on charges of "being member of Marxist Leninist Communist Party (MLKP)".

Istanbul Labourer Women's Association Chairwoman  Çiçek Otlu, news editor of Özgür radio Halil Dinç, Chairman of the union Limter-Is Cem Dinç, Secretary General of the union Zafer Tektas, Özcan Dilekli, Özgür radio worker Sinan Gerçek, correspondent with Atilim Özge Kelekçi, Socialist Platform of Oppressed (ESP) members Özlem Cihan, Hüseyin Umut Yakar and Selver Orman were released at the hearing.

The court rejected the release of ESP members Figen Yüksekdag, Yusuf Demir, Günes Senyüz, Erdal Demirhan, Chairman of the union Tekstil-Sen Ayse Yumli Yeter, Ali Haydar Keles and editor with the paper Dayanisma Emin Orhan.

The court adjourned the hearing to 7 August.

Meanwhile a crowded group gathered in Besiktas in connection with the case and the police forcibly dispersed them. Though the police allowed the group including executives of political parties and associations to continue the action till 1pm, they intervened the group before 1pm. The police used tear gas and tried to disperse them by beating. The demonstrators stoned the police in response. Many persons were heavily beaten during the incident; Gülsah Tagaç was wounded at her head. Tagaç and executive of the union Limter-Is Kamber Saygili were hospitalised.

114 persons were detained during the incident and 20 detainees arrested on 14 April:

Deniz Kaganaslan, Özkan Teper, Bahattin Cizreli, Ugur Ok, Mehmet Çoban, Ferhat Yildiz, Ibrahim Avci, Mustafa Varli, Murat Dogan, Mazlum Çelik, Özkan Sahin, Mehmet Emin Aygüç, Ali Tektas, Ramazan Toktas, Meriç Solmaz, Sinan Tanriverdi, Ömer Adigüzel, Eray Atmaca ve Ali Uygur.

ESP member Emine Yildirim who was among the group who gathered in Esenyurt to attend the hearing was also detained. (Atilim-TIHV, April 16, 2007)

17 Complaints of Torture in One Month

Turkey's Human Rights Foundation (TIHV) İzmir branch revealed that a total of 17 people has applied to the institution for allegations of torture, between March 1 and April 7.

Before and after the tense Newroz celebrations at the end of March, more than 80 peole have been taken under custody and 26 of them have been arrested in the city, the foundation said.

"This picture evokes a feeling that the country's reality of violence, torture and rights violations is once again surfaced". It voiced fears of further violence and rights violations by security forces before the upcoming May Day.

TIHV's findings about the custody and torture cases are as follows:

* Before Newroz celebrations, 14 people has been taken under custody, among them administrators and members of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) and a journalist. Eight of them have been arrested.

* On March 20, before the mass celebrations 20 people have been taken under custody. During the celebrations on March 21, 58 people were taken under custody.

* Among the 12 applications of complaints of torture that reached TİHV, 8 of them were subjected to extreme use of force by the police. Medical examinations revealed that they suffered from trauma as a result of beatings and other kinds of brutality. Other five applications were made by suspects related to legal complaints. (BIA News Center, April 12, 2007)

La Turquie condamnée pour des sévices à des prisonniers

La Turquie a été condamnée jeudi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) dans deux affaires concernant 13 détenus victimes de sévices à Izmir et dans le Kurdistan, qui recevront un total de 111.000 euros pour dommage moral.

Douze détenus de la prison Buca, à Izmir, s'étaient plaints d'avoir été frappés à coups de matraque et de planches de bois par des administrateurs du centre pénitentiaire, des gardiens et des gendarmes, parce qu'ils refusaient de se laisser fouiller, en juillet 1995. D'après le gouvernement turc, ils se seraient blessés en tombant dans l'escalier.

Les juges européens, ne trouvant pas cette explication plausible, en ont conclu que les prisonniers avaient été "bel et bien frappés et blessés".

Ils ont aussi relevé que l'enquête avait été entâchée de "graves lacunes", avec notamment la disparition d'un dossier et le refus du procureur de poursuivre les gendarmes.

Dans l'autre affaire, des gendarmes avaient battu, privé d'eau, de nourriture et privé de toilettes un habitant de Sirnak (sud-est) soupçonné d'être sympathisant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L'homme avait été maintenu au secret pendant trois jours avant d'être placé officiellement en garde à vue.

La Cour européenne a jugé que cet homme avait été victime d'une série de six violations de la Convention européenne des droits de l'Homme, notamment l'interdiction des traitements inhumains et les droits à un recours effectif et à un procès équitable et lui a alloué 15.000 EUR pour dommage moral.  (AFP, 12 avr 2007)

Mehmet Desde Invited to Prison for Setting up illegal organization

Mehmet Desde who was condemned to 2 years and 6 months prison sentence and 1666 Turkish Lira of fine for “setting up an illegal organisation” have been invited to prison on 5 April 2007. If Desde does not attend the invitation in 10 days and a warrant of arrest will be issued against him.

İzmir State Security Court found Mehmet Desde, Mehmet Bakır, Maksut Karadağ, Hüseyin Habib Taskın and Şeraffettin Parmak guilty of “setting up an illegal organisation” on 24.07.2003 and condemned each to 4 years 2 months prison sentence and 7.270.135.000 lira of fine.

Suspects Metin Ozgünay, Omer Güner and Ergün Yıldırım were condemned to 10 months prison sentence and 662.500.000 lira fine each. High Court’s Penal Department num. 9 reversed the decision on 08.04.2004. High court stated that the quality of the organisation had to be determined due to legal amendments during the trial. High court referred the case to İzmir High Criminal Court num. 8. Court condemned Desde to 2 years and 6 months prison sentence and 1666 YTL fine despite the fact that anti-terror law was amended and “exerting violence or physical force” was made a condition of terror definition in the new law.

Court accepted that there was no use of “violence and physical force” yet based its condemnation on “exerting emotional violence” which did not exist in the law.

The decision was appealed against. High court prosecutor demanded the reversal of the case yet penal department num. 9 approved it this time. Desde’s attorney contacted high court prosecutor and asked them to send the case to high court penal assembly. Desde’s case is being examined by high court prosecution office yet even if the prosecutor sends the case to penal assembly it does not stop the execution. (antenna, April 11, 2007)

Un pirate de l’air détourne un avion de ligne turc avant de se rendre

Un pirate de l’air turc, connu des services de police, a détourné mardi soir pour des raisons inconnues un avion de ligne turc sur l’aéroport d’Ankara avant de rendre rapidement aux autorités.

L’avion, un Boeing 737-800 de la compagnie privée Pegasus, reliait Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien peuplé majoritairement de Kurdes, à Istanbul, la première métropole turque avec à son bord 174 passagers, dont trois bébés, et six membres d’équipage.

L’homme âgé de 39 ans et originaire de Diyarbakir répond au nom de Mehmet Goksin Gol (bien Goksin Gol). Il a été acquitté après avoir été jugé en 1994 dans sa ville natale pour soutien et recel en faveur des séparatistes kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une rébellion armée contre les forces d’Ankara depuis 1984, indique l’agence de presse semi-officielle Anatolie.

Selon son casier judiciaire en possession de la police ankariote, le pirate est notamment accusé de possession et trafic de drogue, coups et blessures et possession illégale d’armes, ajoute l’agence.

"Le pirate de l’air, de nationalité turque, s’est rendu à la police qui l’a immédiatement maîtrisé et placé en détention", a indiqué le sous-secrétaire d’Etat adjoint au ministère des Transports Ibrahim Sahin aux journalistes à Ankara où l’appareil s’est posé.

Les passagers du vol détourné ont été évacués et devaient relier leur destination initiale à bord d’un autre appareil de la compagnie.

Les artificiers de la police sont montés à bord de l’avion mais n’ont retrouvé aucune arme, ni bombe, a indiqué le ministre de l’Intérieur Abdülkadir Aksu, qui n’a pas voulu se prononcer sur les revendications du pirate, invoquant le secret de l’instruction.

Des mesures de sécurité exceptionelles ont été prises à l’aéroport d’Ankara où le trafic aérien était normal. (Agences de presse, 10 avril 2007)

Torture of three persons in detention after the distirbution of journal

Bülent Kemal Yildirim, Ugur Ilbay, Nejdet Dernek and Ersin Koca who were detained on 1 April in Avcilar district of Istanbul while they were selling the journal Yürüyüs announced that they were tortured in detention.

Bülent Kemal Yildirim showed the traces of torture on his face and hands during the press meeting on 4 April at federation of Fundamental Rights and Freedom. The detained persons announced that they were detained under beatings while they were selling the journal on Marmara Avenue around 15.00. Bülent Kemal Yildirim was beaten for an hour in a room at the police station. Yildirim who was put in the custody after an hour was taken back to that room later. They squeezed Yildirim's neck, hit his head to wall and stepped on him after laying him down.

They told in the press meeting that Bülent Kemal Yildirim was put in a bathroom in where he was stripped naked, beaten and awaited for hours. They said that they squeezed the testicles of other detainees, hit their heads to the wall and stepped on them after laying them down.

The detainees were taken to Küçükçekmece Public Prosecutor after some hours and testified there to the effect that they were tortured. They were told that they were sent to Bakirkoy Heavy Penal Court but would be put in custody till the next day before going there. When they returned to Avcilar Police Station they were beaten and insulted again. Police forcibly took their fingerprints and photos. Afterwards they were taken to the room of a police chief who also insulted and tortured them. They were released at 22.50 but their detention after going to Bakirkoy Public Prosecutor was not registered. (Halkin Sesi-TIHV, April 5, 2007)

Student Beaten by Gendarmerie in Istanbul

On 3 April, gendarmerie soldiers reportedly beat Samet Kaya, student of Mehmetçik Lyceum, while they were making a search on the streets in connection with the placards put up on various places in Sarigazi district of Istanbul. Samet Kaya, who was beaten both on the street and in the gendarmerie vehicle, was arrested on the same day. Relatives of Samet Kaya who went to the gendarmerie station to see him announced that Kaya's face was swollen and there was blood on his cloths. (Halkin Sesi-TIHV, April 5, 2007)

Trade Unionists sentenced for "teacher's march"

On 4 April Ankara Penal Court of First Instance No 28 concluded the case 23 trade unionists launched in connection with the "teacher's march" organized by the Egitim-Sen in 2005.

The court sentenced Chairman of the KESK Ismail Hakki Tombul, Chairman of the Egitim-Sen Alaaddin Dinçer, Chairman of the SES Koksal Aydin, Chairman of the BES Bülent Kaya, Chairman of the BTS Ibrahim Fehmi Kütan, Secretary General of the Egitim-Sen Emirali Simsek, the chairmen of the branches of trade unions Ozgür Bozdogan, Abdullah Ciftçi, Murat Kahraman and Erkan Sümer to one year three months' imprisonment and fine of YTL 407 each. The court suspended the sentences except for Tombul and Kütan.

Kayhan Ozkul, Lütfi Golpinar, Burhan Fosforoglu, Metin Tatar, Elif Akgül Ates, Ali Berberoglu, Adem Polat, Salih Karaaslan, Hasim Akgün, Leyla Can, Dengiz Sonmez and Seçkin Süslü were  acquitted.  (Birgün-TIHV, April 5, 2007)

Government Pressured to Clear Land Mines

April 4 marks the first annual observance of the UN designated International Day for Mine Awareness and Assistance in Mine Action.

Muteber Oğreten from the Initiative for a Mine-free Turkey told bianet that no one can stay silent on the issue anymore:

"As peoples, NGOs, academics, intellectuals of this country, we have to monitor government's compliance with the Ottowa Mine-Ban Treaty, which was ratified by Turkey on March 12, 2003".

The treaty obliges the government to clear and demolish all anti-personnel land mines within a specified time frame. This is to say all stored mines until 2008 and all which are already laid until 2014.

The latest report submitted by the government to the UN quotes 3 million land mines in stocks and further 1 million already laid down.

Oğreten refuses the arguments about the financial cost of clearing land mines, saying tens of thousands of lives are at stake.

the Initiative's statistics show that at least 39 people have died last year in Turkey because of land mines and abandoned military explosives. A further 106 have been injured.

Four of those who lost their lives were children while 25 of them were soldiers.

Originally titled the Convention on the Prohibition of the Use, Stockpiling, Production and Transfer or Anti-Personnel Mines and on Their Destruction, the Ottawa Treaty is the most comprehensive international instrument for ridding the world of the scourge of antipersonnel mines.

It deals with everything from mine use, production and trade, to victim assistance, mine clearance and stockpile destruction since its implementation in 1997.

The treaty banned the production of land mines all around the world but rights activists say arms producers replaced it by another deadly mass explosive: cluster bombs.

Oğreten explains the situation: "Land mines were invented during the American civil war. since then 350 variants of them have been produced. Now it's forbidden another deadly arms with the same effects, namely the cluster bomb has been introduced. We can't limit our objection to land mines, we've to consider the effects of those weapons on civilians".

The last case of such was seen when the Israeli army occupied Lebanon last summer. UN Under-Secretary-General for Humanitarian Affairs and Emergency Relief Coordinator at the time Jan Egeland said Israeli forces dropped 90 percent of cluster bombs during the last 72 hours before retreating.

All those didn't explode at the time covered the ground and continued killing civilians long after the end of the occupation. (BIA News Center, Tolga KORKUT, April 4, 2007)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Journalists, Mayor and DPT Official on Trial...

On 26 April, Bagcilar (Istanbul) Penal Court of First Instance No No 2 continued to hear the case against Nuri Aykon, owner of daily Vakit, and editor-in-chief of the paper Harun Aksoy on charges of "pointing members of Highest Court of Administration as targets to illegal organisations".

The court adjourned the hearing for the testimonies of Aykon and Aksoy. The court previously issued arrest warrants against Aykon and Akfor for not attending the last three hearings.

The indictment wants the defendants to be sentenced for "pointing public officials as targets to illegal organisations", "insulting judges and prosecutors" and "insulting judiciary". On 13 February, the daily Vakit published the pictures of the members of the Court who signed the headscarf decision under the title "These are those members".

On 26 April, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Dogan Ertugrul, journalist with the weekly Nokta, Diyarbakir Mayor Osman Baydemir and DTP Chair for Siirt province Murat Avci launched in connection with an interview published on Nokta in April 2006. The court adjourned the hearing to wait for the voice recordings to be decoded. (Hurriyet-Zaman, April 30, 2007)

The Case Against Journalist Erol Özkoray Dropped

On 25 April Sisli Heavy Penal Court No 2 concluded the case against Erol Özkoray, editor-in-chief of the journal Idea Politika, launched in connection with the articles entitled "Ordu Ne Ise Yarar" (What is the Army Good For) and "Yeni Barbarlar Apoletli Talibanlar" (New Barbarians are the Talibans with Epaulets) published in 2001.

The court decided in the drop of the case due to lapse of time.

The first case led to his acquittal and the high court approved it. Yet the second case went on and Özkoray was condemned to paying fine over two articles. High court ordered a re-trial due to amendment of the penal code. At the end of the retrial court rejected the case on the grounds that a second case was opened over the same article. Prosecutor had demanded the same with the same reason.

Ozkoray's new book "What good is the Army for?" published amid legal pressure

Anti-militarist opposition writer Erol Ozkoray published his new book "What Is the Army For?" by Belge Publications while he was being prosecuted for the article by the same title. His trial ended by dismissal of the case on the grounds that the same article went through trial and acquitted before. The case, being a redundant attempt, shows the determination of the Turkish military leaders to punish Mr. Ozkoray for his relentless criticism of their political role.

Founder and editor-in-chief of the quarterly magazine Idea Politika, Erol Özkoray tells in the book the story of his taboo breaking mission for he true democracy in Turkey. Along the road on his too courageous mission for this country, he faced 20 legal procedures against him, his publication was collected more than once and finally shut down, all driven and pressed by the military. Being prosecuted in accordance with Article 301 of the Penal Code, for "insulting the army" and "insulting the Republic" he was among the Turkish writers and journalists as the assasinated Armenian editor Hrant Dink and Nobel Laurate Orhan Pamuk facing trials in the same courti with the same charges for his free thinking.

In the book and his numerous articles, he analysed the Turkish army's influence within institutions, its omnipresence in politics and its economic weight. He came to the conclusion that the army is obstructing the democratisation of the country and the road for the European Union membership.

The charges against him demanded 30 years of prison sentence.

In the files of his trials, Mr. Ozkoray discovered confidential documents issued by the top military generals, one being the present Chief of the General staff, Mr. Buyukanit, asking the attorneys and the official investigators to follow the case closely making sure Ozkoray is prosecuted and punished. With this legal scandal, Mr. Ozkoray?s criticism became harsher with each case; declaring the Chief of the General Staff Mr. Buyukanit as the enemy of the Turkish democracy before the General announced his latest ultimatum for the Turkish Government concerning the election of the president.

Mr. Ozkoray's previous book was titled "Totalitarian Turkish Farm" by Belge Publications which analysed the totalitarian roots of the Turkish regime based on the military, monopolized pres, corrupt politicians and the business.

Mr. Ozkoray is an Istanbul born political scientist who studied in Paris, worked as a journalist for AFP and wrote articles for El Pais, Libération, Politique Internatioanle, Les Echos, La Revue and Jeune Afrique. (TIHV-Antenna, April 27, 2007)


Turkish Courts Continue Blocking Web Sites

With reference to an individual complaint, an Istanbul court banned access to the informal online news source Eksisozluk (sourtimes.org).

Adnan Oktar, a self-claimed religious sect-leader complained to the court that the online meeting site where members can add and edit headers on anything, contained defamatory expressions about himself.

Eyup 3rd Court of First Instance reviewed the complaint and ordered Turk Telecom -the main Internet service provider in Turkey- to close the site to public access as a preemptive caution.

Furthermore, a poetry site, www.antoloji.com has been also blocked but site moderator Cengiz Ekrem Teymur says they haven't received any notice and don't know on what grounds the action has been taken.

Eksisozluk lawyer Başak Purut criticized the court order, saying, "This is an disproportional and useless preemption. One can reach the site via various other ways. Furthermore, we're open to any such complaints and remove the defamatory expressions if there's a complaint. There's no need to shut down all of the site".

Purut told reporters that they already removed the articles in question but Turk Telecom carried out the court order a day before it reached them.

He appealed to the order and the ban was lifted today.

This is the second time Eksizoluk faces such action. In February 2006, access to the web site was banned on grounds that it contained articles and comments "promoting drugs and drug use".

While a draft legislation on cyber crimes is at the National Assembly for enaction, the Turkish judiciary lacks any common approach on such cases.

Experts and rights activists criticize the draft legislation as it would be used to curb dissident views.

Access to another news website, Superpoligon.com had also been restricted following Oktar's complaint.

On another account, the renowned video sharing site Youtube was blocked in March by court order following an alleged video insulting Ataturk, founder of modern Turkey. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, April 20, 2007)

New 301 Case for having protested against university exams

A court case was launched against Oktay Avcu according to the Article 301 TPC in connection with the leaflet titled to protest the university admission exam. The title of the leaflet was "Prevention of Education is Treachery against the Country". The case will commence at Mersin Penal Court of First Instance No 5. (Hürriyet-TIHV, April 19, 2007)

Le magazine Nokta suspend sa parution sous la pression de l'Armée

Le magazine turc libéral Nokta a décidé d'arrêter sa publication après avoir été perquisitionné par la police à la suite d'articles controversés sur l'armée turque, dont l'un faisait état de deux tentatives de putsch en 2004, a annoncé samedi son rédacteur en chef.

La décision de mettre un terme à la publication de cet hebdomadaire, vieux de vingt cinq ans, a été prise par son propriétaire, a précisé l'agence Anatolie, citant son rédacteur en chef, Alper Gormus.

"L'arrêt de la publication est prévu pour une période indéterminée. Vous pouvez le considérer comme une fermeture", a-t-il déclaré.

M. Gormus a indiqué que les journalistes n'avaient reçu aucune menace et qu'il n'avait pas connaissance d'une quelconque pression exercée sur son propriétaire, Ayhan Durgun, pour suspendre la parution de son magazine.

Agissant sur les ordres de l'armée, la police avait fait une descente la semaine dernière dans les bureaux de Nokta et fait une copie du contenu de tous les ordinateurs.

La police cherchait à trouver des preuves concernant la publication le mois dernier par Nokta d'un document interne de l'armée, qui, selon cette dernière, lui aurait été dérobé dans son quartier général.

Ce document comprend des listes de journalistes classés en "partisans de l'armée" et "opposants à l'armée".

 Par ailleurs, en mars, Nokta (Point en turc) avait publié ce qu'il a présenté comme des extraits du journal d'un ancien responsable de la marine, Ozden Ornek, dans lequel celui-ci raconte qu'un groupe de généraux avaient planifié deux coups d'Etat en 2004 pour renverser le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ces plans n'avaient pu aboutir car ils n'avaient pas réussi à obtenir le soutien de commandants influents, selon le magazine.

Ornek a démenti avoir tenu un journal, mais Nokta a soutenu sa version.

L'armée turque, qui se considère comme la garante des principes laïcs dans un pays à majorité musulmane, se méfie du Parti de la Justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, issu de la mouvance islamiste.

 Elle a mené trois coups d'Etat, en 1960, 1971 et 1980 et a contraint à la démission en 1997 le premier gouvernement dirigé par des islamistes en Turquie, auquel de nombreux membres de l'AKP appartenaient.  (AFP, 21 avr 2007)

IPA condemns assassination of publishers in Turkey

The International Publishers Association (IPA) condemns the killing yesterday of three employees of the Zirve publishing house in the South-Eastern town of Malatya, Turkey. [According to "Turkish Daily News", one of the victims, Necati Aydin, was the director of the publishing house.]

According to media reports, the Zirve publishing house prints Bibles and Christian literature, and had been the target of threats and a demonstration by nationalists accusing it of proselytising. It was also reported that the victims' throats had been cut and that police had detained six people in connection with the killings on Wednesday 18 April 2007.

"The murder of the employees of the Zirve publishing house is not only a tragedy in itself. It is also an attack on freedom to publish. This attack follows the murder earlier this year on 19 January of Hrant Dink, a Turkish-Armenian editor, by an ultra-nationalist. Again, the murderers want to send a powerful message of fear. It is important that all publishers and writers, all media and all democratic forces stand together in defence of the basic principles of democracy and freedom", said Ana Maria Cabanellas, IPA President.

"The Turkish authorities must lead a thorough investigation. We need to know who killed the employees of the Zirve publishing house, and who ordered the attack. There seems to be an escalation of the brutal attacks on freedom of expression in Turkey. The spiral of death must come to an end", also declared IPA Freedom to Publish Committee Chair Bjørn Smith-Simonsen.

IPA, established in Paris in 1896, represents the publishing industry worldwide through 78 national, regional and specialised publishers associations in 66 countries. IPA is an accredited Non-Governmental Organisation enjoying consultative status to the United Nations. IPA seeks to promote and defend the fundamental freedoms to publish, to read and to write, defending the rights of authors and publishers to create and distribute intellectual works in complete freedom.

For further information, contact Alexis Krikorian, Director, Freedom to Publish, IPA, 3, avenue de Miremont, Ch-1206, Geneva, Switzerland, tel: +41 22 346 30 18, fax: +41 22 347 57 17, e-mail: krikorian@ipa-uie.org, secretariat@ipa-uie.org, Internet: http://www.ipa-uie.org
(IPA/IFEX, April 19, 2007)

Police raid offices of newsweekly that revealed coup plans

The building that houses the offices of Nokta newsweekly, which recently uncovered a plan by former generals to bring down the Turkish government, were raided by the police on Friday, just one hour after a visit by correspondents from Today's Zaman for an interview that can be found on the inside pages.

Editor in Chief of Nokta newsweekly Alper Gormüs held a press meeting after the police raid.

Last week Nokta ran an article based on what it said were excerpts from the diary of former Navy Commander Adm. Ozden Ornek. The diary detailed plans of senior military officers to stage a coup to remove the Justice and Development Party (AK Party) government led by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan.

Friday's raid comes just one day after Chief of General Staff Gen. Yasar Büyükanıt said there were no records of the alleged coup plans in military archives. During Friday's raid the police gathered all staff at the magazine in the meeting room and confiscated all desktop and laptop computers in the office, located in the İncirli area of İstanbul's Bakırkoy district, Nokta correspondent Ahmet Şık said in a statement he made shortly after the police arrived at the building. "What we wrote scared some people, I suppose. We haven't written anything that is untrue," he said.

Nokta Editor in Chief Alper Gormüs, who spoke to the press about two hours after being questioned, said the warrant referred to all news stories that have ever been prepared by Nokta as well as stories that the magazine is currently working on.

"The warrant was about the cover story in our 23rd issue," Gormüs told the reporters, saying that the article in question analyzed possible military influence in certain public movements that appear to be civilian on the surface. He also told reporters that the police could possibly confiscate the controversial diaries.

Speaking to reporters from other press agencies in front of Nokta's office as the police were continuing interrogation and search activities inside, magazine correspondent Şık said a large number of policemen, including officers from the financial police, were talking to Nokta owner Ayhan Durgun and Gormüs. "They told us they had a search warrant from the Bakırkoy Prosecutor's Office."

Şık said the police gathered all had warned the staff not to contact anyone on the telephone or inform others about what was going on inside the building. Şık said he supposed the police were looking to find the 2,000-page electronic chronicles written by the former admiral.

Reports arriving later confirmed that the search warrant was granted by the prosecutor’s office in Istanbul’s Bakırkoy district acting on behalf of the military prosecutor’s office. The Bakırkoy prosecutor’s office is currently leading the only investigation on the case, acting on a complaint filed by the lawyers of alleged diary keeper Adm. Ornek.

In other words, it is investigating Nokta magazine and not the plotters. The raid was carried out by officers from the Bakırkoy District Police Department, officials said. The raid came just one day after Gen. Büyükanıt said the military archives had no trace of a record suggesting that generals planned to overthrow the government at some point.

Former Chief of General Staff Gen. Hilmi Ozkok, speaking to the press earlier this week, neither confirmed nor denied that senior officers of the armed forces had discussed staging a military coup, something that convinced many skeptics of the plausibility of the diary allegations.

Although he did not confirm having information about the coup plans, he did not deny it, either. In addition he said the people making the claims had to be respected.

Reactions to the police raid from fellow members of the press and associations kept coming Friday afternoon. Press Council Chairman Oktay Eksi said, “The police raid into Nokta magazine on a warrant said to be issued by the military prosecutor’s office is thought provoking for anyone who knows the realities of this country.”

Eksi said the way the raid was carried out raised doubts as to its legality and whether its real purpose was to scare Nokta off.

The Turkey Journalists Association (TGC) also released a statement condemning the raid, saying it was against the country’s press laws.

Contemporary Journalists’ Association (CGD) President Ahmet Abakay condemned the police raid, saying, “This attitude is a new form of trampling underfoot freedom of thought and expression, which are already under pressure.”

A statement issued by the deputy chairman of the Freedom and Solidarity Party (ODP) said the raid was “unacceptable” in view of freedom of thought and freedom of the press. The statement also said prosecutors had to look into allegations about generals supporting a military takeover against the AK Party government.

Journalist Oral Calislar described the raid as an “extreme blow” dealt to freedom of the press. Journalist Mehmet Altan said the police raid was a “scandal” and commented, “This is most certainly not a portrait of what one would describe as a democracy.” (Today’s Zaman, April 14, 2007)

Daily newspaper Gündem is closed once again

Gündem Newspaper, which was closed by 13th Heavy Penal Court of Istanbul for one month by its decision dated 6th March 2007, restarted to publishing on 7th April 2007. However, Gündem Newspaper was closed, at this time by 11th Heavy Penal Court of Istanbul, just after two days for 15 days. The Court shows almost every news, some advertisements and articles, which published on the issues dated 7th and 8th April 2007, as reasons for the closure decision.

Advertisements, which published by Gündem Newspaper in the issued date 07th April 2007, on commemoration and marching to Amara (village of Abdullah Ocalan), to celebrate the birthday of Abdullah Ocalan, are some of the reasons for closure that given by 11th Heavy Penal Court of Istanbul. Moreover; the news (again in the same issue 7th April 2007), which is statements by Ocalan, who made them in the meeting with his lawyer in Imrali Prison, are considered as "propaganda of PKK/Kongra Gel".

Another reason for closure decision belongs to the news, of Newspaper's issue dated 8th April 2007, which is the continuation of Ocalan's statement. In the same issue Ali Haydar Kaytan's article, whose title is "barisa gotürecek yol" (path that will bring peace), is showed another reason for closure. The court shows also commemoration advertisements as reasons for closure. The court, in accordance with numbered 5187 Press Law and its article 25/2, decides to confiscation and prohibition of selling/distribution of Gündem Newspaper's issued dated 7th-8th April 2007.

Moreover, the court, in accordance with numbered 3713 The Prevention of Terrorism Act and its article 6/the last one, decided to suspension of Gündem Newspaper for 15 days, which begins on April 8, 2007.

Tradition of Gundem: 17 newspapers during 17 years
 
Tradition of Gundem Newspaper, which decides/adopts its publishing policy as opposition and free newspaper process, has established 17 newspapers for 17 years.

This tradition gives voice to an important witness through openly publishing realities of Turkey and in terms of freedom of the press/expression; represents an important historical period because of the pressures that faced. All of the 17 newspapers has faced suspensions, seize, confiscations, censorships and some similar pressures and also many of its employees have been killed during this 17 years period. Such practises are often seen during 1990s, however; we can argue the circumstances are same in the March of 2007. Actually; there is no during these long years. From 1st to 31st March the publications of Gündem (Agenda), Yasamda Gündem (Agenda in the Life), Güncel (the Contemporary) and Azadiya Welat (Free Country) were suspended, many court cases opened against them and their distribution were blocked.

As Apê Musa, who is one of the veterans of the tradition and killed in this difficult struggle, says that Gundem tradition continues to become witness and accused of Turkey.

Tradition of Gundem starts with Halk Gerçeği (Truth of People) and Yeni Ülke (New Country), which are weekly magazines, in 1990s that armed conflict also on the increase. Publishing policy of Gundem is built up to decipher of pressures by the Turkish State, extrajudicial killings, burning of villages, similar human rights violations and to defend the democratic solution of Kurdish problem. Actually, in 1990s anybody could not dare to reveal these pressures by the State.

Pressures against Gundem Newspaper, which is the voice of opposite groups, also occurs just after the a few issues of the first newspaper of Gundem tradition. It can be said that murder of Cengiz Altun, correspondent of Yeni Ülke (New Country), is the starting point of pressures. Yeni Ülke is one of the important components (newspaper) of Gundem tradition. 26 correspondents, journalists and distributors, who work for the newspapers of Gundem tradition, are murdered in the period of 1990-1995.

Bomb attack to the Newspaper

Pressure policy against Gundem tradition becomes serious, intense between 1992 and 1995. During this period newspapers and magazines are seized, offices are raided; employees are taken into custody, subjected to torture and arrested. According to indefinite numbers just during this period; DGMs (State Security Court) make decisions to seize 443 publishing issues and to close down of 67 publications. Some of the newspapers, which are closed down by DGM, are; Ozgür Gündem (Free Agenda), Ozgür Ülke (Free Country), Yeni Politika (New Politics), Demokrasi (Democracy) and Ülkede Gündem (Agenda in the Country). Moreover; the main centre in Istanbul and two offices of Ozgür Ülke, which is subjected to the most serious pressures are bombed, on 4th December 1994, by the command of Ms. Tansu Ciller that is the Prime Minister of the period.

Censorships of Page(s) in the 1995

The publishing of the Newspapers cannot be blocked despite the all of pressures. Then censorship is applied to newspapers, subsequently; the newspapers are published with censored pages. Yeni Politika, which starts on 13th April 1995, has to publish its news, articles, photos, advertisements and caricatures with writing "It is censored" because of the censorships by public prosecutors of DGM.

Daily censorships starts

Ülkede Gündem, which starts on 7th July 1997, is also subjected to censorships applications. During the period, on which the newspaper is published its 57 correspondents and 10 distributors are taken into custody and subjected to torture. 278 court cases are opened against the newspaper and sentenced to suspension for 302 days. The newspaper's 125 news, 63 articles, 9 photos and 14 advertisements are censored. At the end, Ülkede Gündem is closed down by DGM decision on 23rd October 1998.

Prohibition of OHAL (Emergency State Governorship)

As its predecessors; entrance of Ozgür Bakis (Free View), which starts on 18th April 1999, to OHAL region is prohibited. Confiscation decision is made against 22 issues of total 93 issues of Ozgür Bakis newspaper. There are also many court cases against the newspaper. Moreover; arrest decision is given against the newspaper's editor, whose name is Hasan Deniz, on 4th June 1999. The editor is charged with the article 169 that is about "assisting and supporting an organization". Tradition of free newspaper continues with Yeni Gündem (New Agenda) in 2000. As a result of pressures, confiscations and OHAL prohibitions; this newspaper is closed down in 2001.

List of the newspapers, which established after Yeni Gündem, are in the following:

Yedinci Gündem (Seventh Agenda): Yedinci Gündem is published weekly between 23rd June 2001 and 30th August 2002. Newspaper's entrance to OHAL region is prohibited. It has 60 issues. The newspaper is sentenced to suspension for 15 days and its responsible editor is sentenced to money penalty whose amount is over 6 billions TL in total.

Yeniden Ozgür Gündem (Free Agenda once Again): It starts on 2nd September 2002 and ends 28th February 2004. The newspaper is sentenced to suspension for 4 days during its 545 days period. Its editor is sentenced to imprisonment for 25 months and its license holder is sentenced to money penalty whose amount is 478 billions TL. There are 315 court cases against the newspaper.

Record numbers of court files

Ülkede Ozgür Gündem (Free Agenda in the Country): The newspaper starts on 1st March 2004 and ends 16th November 2006. There are over 600 court cases against its responsible editor, some journalists and correspondents grounding different reasons. In total 102 resulted court cases that resulted in sentence; totally 344.964 YTL money penalty is given and Hasan Bayar, who is responsible editor, is sentenced to 15 years-11 months-10 days imprisonment. It is interesting that the second suspension decision, against Ülkede Ozgür Gündem, is made 6 days later after Staff of General Yasar Büyükanit's statement: "its publications should not be permitted". Lastly, 120.000 YTL money penalties are given against Ülkede Ozgür Gündem and Toplumsal Demokrasi (Social Democracy) under the 4 different courts of files. Moreover; Ozlem Aktan, who is the responsible editor of Ülkede Ozgür Gündem, is sentenced to one year imprisonment.

Toplumsal Demokrasi: the newspaper starts after Ülkede Ozgür Gündem, which is sentenced to suspension, on 8th August 2006. After a short period Toplumsal Demokrasi stops its publication and restarts on 16th November 2007. At this time, Toplumsal Demokrasi is published for two months and during this short period there are many court cases against the newspaper. Toplumsal Demokrasi closes down itself on 5th January 2007.

Gündem (Agenda): It starts on 17th January 2007 and is published for 50 days. Gündem is suspended for a month on 6th March 2007. The suspension decision is given grounding news on poisoning Ocalan. Court give two different decisions for one month suspension in the same day. Actually, the two decisions on the same issue by the same court is considered as law scandal. There are also many investigations and court cases against the newspapers.

Yasamda Gündem (Agenda in the life): It starts on 9th March 2007 but is published only for 3 days. Yasamda Gündem is confiscated grounding that it is the continuation of Gündem newspaper. Actually, the confiscation decision is the one that has never seen. In accordance with censorship; it is decided that Yasamda Gündem's probable forthcoming issues also will be confiscated.

Güncel (Contemporary): It starts on 19th March 2007 and is published for 12 days. Güncel is sentenced to suspension for 15 days. There is a new point in this suspension sentence. In the context of suspension the statement "Leader of Kurdish People" is regarded as crime however it is not regarded as crime until that time. (mesop@online.de, April 14, 2007)


Urgent message from Ragip Zarakolu for banned Ozgur Gundem

Dear Friends,
 
Kurdish and oposition press went under the pressures of militarism in turkey. Newspapers were closed, editors were arrested.

I am writing for 16 years for kurdish newspaper Ozgur Gundem (Free Agenda) for human and minority rights, armenian genocide, inpunity of the state and freedom of expression.

I could not write any more during last 2 months because of bannings and closures.

It is sad, because I could write there under the de facto war conditions after 1991.

Ozgur Gundem is the first newspaper, which dared to speak about Armenian Genocide, every 24th April, during last 10 years.
This year I prepared a serie "Armenian Genocide in German Documents, around Trabizond Region" for Ozgur Gundem, in memoriam Hirant Dink. Now I don't know where I can give it.
Now I lost my newspaper. And I am at the black list of turkish main stream media, because I wrote on minorities, Armenian Genocide and Kurdish question.
 
Yours
 
Ragip Zarakolu
(rzarakolu@aol.com, April 13, 2007)

Séjour en France du romancier turc d'Orhan Pamuk

Le romancier turc Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature 2006, était attendu jeudi à Paris où il doit séjourner pendant quelques semaines à l'invitation de la Sorbonne, a-t-on appris auprès de son éditeur Gallimard.

Ce séjour en résidence à l'université intervient peu avant la parution, le 10 mai, de la version française de son dernier livre, un récit autobiographique intitulé Istanbul, a-t-on précisé chez Gallimard.

Orhan Pamuk, 54 ans, qui est professeur à l'université de Columbia à New York, est l'auteur notamment de "Neige" (2002), "Mon nom est Rouge" (1998), "Le livre noir" (1990) et "La maison du silence" (1983).

Pamuk avait annulé sans explication une visite en Allemagne prévue en février avant de la reprogrammer pour le mois de mai prochain.

La presse avait alors évoqué des questions de sécurité. Le romancier avait été menacé de mort par l'un des suspects dans le meurtre du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink le 19 janvier. Les prises de positions de l'écrivain sur le conflit kurde et la question arménienne lui valent dans son pays l'hostilité des milieux nationalistes.  (AFP, 12 avr 2007)

Prosecutors Targeted the Magazine which Published Coup Plans

The chief editor of "Nokta" magazine Gormüs said the investigation launched by Bakirkoy Chief Prosecution Office was not on the coup plans but on the magazine reports of them. Nokta published the plans as “We were close to two coups in 2004”. Gormüs will attend prosecution office on 9 April.

Gormüs said the investigation had nothing to do with Prime Minister’s call to prosecutors to investigate the coup plans. Gormüs said he could be charged with “alienating the people from army” and “encouraging the soldiers to disobedience".

The investigation is being run on the application of retired admiral Ozden Ornek, the diary detailing two military coup plans was claimed to belong to him.

Another complaint has been filed by a retired High court prosecutor Ahmet Gündel over the coup plans. Gündel applied to Ankara prosecution office and asked for the punishment of former commanders involved in coup plans.  (antenna, April 11, 2007)

Same Case Two Courts Two Different Rulings

Two courts gave opposite rulings in two similar cases where two newspapers reported the same declaration by main opposition People's Republican Party (CHP) parliamentary group vice chair Haluk Koç about PM Erdoğan.

Cumhuriyet daily chief editor İbrahim Yildiz has been condemned to 23 months imprisonment by an Istanbul court, following PM Erdogan's complaint that Koç's speech included insult to his personality.

On another account, an Ankara court acquitted Radikal daily administrators on the same allegations.

Koç had said that PM Erdoğan "is twisting the facts" -in a less formal way-, criticizing the PM for not declaring his assets during a press conference, which was quoted by both newspapers.

The prosecution rejected PM Erdoğan's complaint about Haluk Koç.

But Şisli 2nd Court of First Instance condemned Cumhuriyet daily for quoting his words following the public prosecutor's demand. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, April 10, 2007)

Draft Legislation on Cyber Crimes Approved

A parliamentary commission approved a proposal Thursday allowing Turkey to block web sites that are deemed insulting to the founder of modern Turkey, weeks after a Turkish court temporarily barred access to YouTube.

The proposal is aimed at regulating the cyberspace, as no specific legislation has been yet passed on the subject.

Recent incidents of child porn and allegations of "anti-state propaganda" on the web brought the issue into public agenda.

Parliament plans to vote on the proposal, though a date was not announced.

On Thursday, lawmakers in the commission also debated whether the proposal should be widened to allow the Turkish Telecommunications Board to block access to any sites that question the principles of the secular system or the unity of the Turkish state -a reference to websites with information on Kurdish guerilla movement in Turkey.

Several prominent Turkish journalists and writers, including last year's Nobel laureate Orhan Pamuk, have been tried for allegedly insulting Ataturk or for the crime of insulting "Turkishness".

Last month, Turkey blocked access to the popular video-sharing site YouTube after a complaint that some videos insulted Ataturk. The ban was lifted two days later. (BIA News Center, April 10, 2007)

TGC Commemorates Fallen Journalists

Turkey's Journalists' Association (TGC) commemorated all Turkish journalists murdered since the first incident in 1909 with an exhibition at the Press Museum.

Hasan Fehmi, chief correspondent of the Serbesti newspaper was the first journalist killed in Turkey's short press history.

Since then 62 journalists have been murdered, most of them in the last 30 years.

Reminding the last incident, killing of the Turkish-Armenian journalist Hrant Dink on January 19 this year, TGC chair Orhan Erinç urged the authorities to investigate and bring into light not only the gunman but those who solicited the murder.

Before Dink, it was Ahmet Taner Kislalı, Cumhuriyet daily columnist who was killed in 2000.

"In some of those murders not even the proprietors were caught. Politicians prefered to procrastinate the incidents", Erinç said.

"And today we're going through a period when journalists are under threat for wahet they write and say. We call on the government to secure journalists rights to life and provide the basic conditions for them to fulfill their work as intended" he added.

For such, all obstacles facing the implementation of freedom of expression should be lifted, including recent legislation changes, he said. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, April 10, 2007)

Turkey's Lawmakers Move to Block Sites

A parliamentary commission approved a proposal Thursday allowing Turkey to block Web sites that are deemed insulting to the founder of modern Turkey, weeks after a Turkish court temporarily barred access to Google Inc.'s YouTube.

Parliament plans to vote on the proposal, though a date was not announced. The proposal indicates the discomfort that many Turks feel about Western-style freedom of expression, even though Turkey has been implementing widespread reforms in its bid to join the European Union.

On Thursday, lawmakers in the commission also debated whether the proposal should be widened to allow the Turkish Telecommunications Board to block access to any sites that question the principles of the Turkish secular system or the unity of the Turkish state _ a reference to Web sites with information on Kurdish rebels in Turkey.

It is illegal in Turkey to talk of breaking up the state or to insult Ataturk, the revered founder of modern Turkey whose image graces every denomination of currency and whose portrait hangs in nearly all government offices.

Ataturk is held to be responsible for creating a secular republic from the crumbling, Islamic Ottoman Empire.


Several prominent Turkish journalists and writers, including Nobel Prize winner Orhan Pamuk, have been tried for allegedly insulting Ataturk or for the crime of insulting "Turkishness."

European calls for free speech have angered some nationalist Turks, who view the recommendations as interference in their internal affairs.

Last month, Turkey blocked access to the popular video-sharing site YouTube after a complaint that some videos insulted Ataturk. The ban was lifted two days later.

(Associated Press, April 5, 2007)

Appeal: "Let's judge those who want to convict the freedom of the press"

Prior to the opening of  the trial four journalists under arrest, a large group of human rights defenders have issued the following joint communique:

The censorship and the repression that began with the raids, arrestments and custodies in September against Atilim newspaper still continue. All ideas of enlightment that question the official ideology are still in the clamp of Article 301 of the Turkish Penal Code. Made a target by using this article, journalist Hrant Dink was murdered but the article has not yet been canceled; and the trials continue under this article.

The freedom of the press and the right of getting information of the public are infringed also with the application of the new Law of Fighting "Terror". Newspapers and radios are forced to shut down; journalists are arrested. Besides, the distribution monopolies carry on censorship on them.

On April 13, the freedom of the press and the right of getting information will be judged again at the Istanbul-Besiktas High Criminal Court.

We, as intellectuals, artists and journalists, invite everyone to show his/her sensibility for this trial to be held 6 months after the arrest of Ozge Kelekci, employee of Atilim; Emin Orhan, writer of the same newspaper; Sinan Gercek, employee of Ozgur Radio and Halil Dinc, newsmanager of the same radio.
 
1- Haluk Gerger (Investigative author)
2- Varlik Ozmenek (Journalist and author)
3- Perihan Magden (Author)
4- Ece Temelkuran (Author)
5- Akin Birdal (The Vice-president of International Human Rights)
6- Vecdi Sayar (President of the Turkish PEN)
7- Ragip Zarakolu (Secretary of the Turkish PEN, Author)
8- Ercan İpekci (Chairman of the Journalists' Union of Turkey)
9- Sanar Yurdatapan (the Spokesman of  The Initiative Against “Thought” Crime)
10- Necati Abay (The Spokesman of Solidarity with the Arrested Journalists and author, Journalist)
11- Ahmet Abakay (president of Contemporary Journalists Association)
12- Muge Sokmen (PEN Turkey Center, the chairwomen of The Authors in Prison Commitee)
13- Jonathan Heawood (Director of the British PEN)
14- Lucina Kathmann (Vice-chairman of International PEN and Author)
15- Jana Beranová (Author, Dutch PEN)
16- Chiara Macconi (Italian PEN)
17- Eugene Schoulgin (Novelist)
18- Memik Horuz (Journalist, Author)
19- Celal Baslangic (Journalist, Author)
20- Abdurrahman Dilipak (Author)
21- Ahmet Sik (Journalist)
22- Vedat Turkali (Author)
23- Asli Erdogan (Author)
24- Edip Akbayram (Artist)
25- Prof. Dr. Baskin Oran (Author)
26- Mehmet Bekaroglu (Former MP and Author)
27- Berat Guncikan (Journalist, Author)
28- Turgay Olcayto (Journalist, Author)
29- Erol Onderoglu (Journalist)
30- Hakan Gulseven (The author of Red magazine)
31- Hasan Kiyafet (Author)
32- Emin Karaca (Author)
33- İhsan Caralan (General Pressmanager of newspaper Evrensel)
34- Mehmet Guc (Editor of Birgun newspaper)
35- Yuksel Genc (General Pressmanager of Gundem newspaper)
36- Ferzende Kaya (Editor of Esmer magazine)
37- Sibel Ozbudun (Author)
38- Temel Demirer (Author)
39- Ercan Kanar (Lawyer, Author)
40- Ragip Duran (Journalist, Author)
41- Cezmi Ersoz (Author)
42- İsmail Besikci (Author)
43- Oral Calislar (Author)
44- Sukran Soner (Author)
45- Sebnem Korur Fincanci (Physician, Author)
46- İlkay Akkaya (Artist)
47- Kutsiye Bozoklar (Author)
48- Cengiz Bektas (Poet, Architect)
49- İbrahim Okcuoglu (Author)
50- Fikret Baskaya (Author)
51- Metin Yegin (Author)
52- Askin Ayrancioglu (Painter, Cartoonist)
53- Ayse Cekic Yamac (Author)
54- Beyhan Aksoy (Artist)
55- Huseyin Habip Taskin (Author)
56- Roni Alasor (Journalist, Author)
57- Medeni Ferho (Journalist, Author)
58- Rojan Hazim (Author)
59- Dervis M. Ferho (Chairman of the Brussels Kurdish Institute)
60- Yener Orkunoglu (Author)
61- İrfan Ucar (Journalist)
62- Erling Folkvord (Former Norwegian MP and Author)
63- Mehmet Sahin (Journalist, Author)
64- Haydar Isik (Author)
65- Sukru Erbas (Poet)
66- Adnan Gerger (Journalist, Author)
67- Suleyman Kaplan (Poet)
68- Ruhan Mavruk (Poet)
69- Cetin Guzel (Author)
70- Mukaddes Celik (Journalist, Author)
71- Aykan Erden (Poet)
72- Bedrettin Aykin (Poet)
73- Huseyin Can (Journalist, Author)
74- Aziz Ozer (Yeni Dunya İcin Cagri journal)
75- Hasan Saglam (Artist)
76- Hasan Oguz (Author)
77- Hasan Oztoprak (Author)
78- Cafer Solgun (Journalist, Author)
79- Ali Keskin (Journalist)
80- Hatice Eroglu Akdogan (Author)
81- Hacay Yilmaz (Author)
82- Candan Yildiz (Journalist)
83- Bahadir Kurbanoglu (Editor of Haksoz magazine, Author)
84- Hamza Turkmen (Publisher of Haksoz magazine)
85- Alper Turgut (Author, Journalist of Cumhuriyet)
86- Alp Altinors (Editor of Atilim journal)
87- Senol Gurkan (Editor of Atilim journal)
88- Mehmet Ozer (Poet)
89- Meltem Kaya (Poet)
90- Suzan Samanci (Author)
91- Suna Parlak (Author)
92- Songul Ozbakir (Editor of Ozgur Radio)
93- Muharrem Demircioglu (Editor of Ozgur Radio)
94- Saban Akbaba (Author)
95- Mustafa Aslan (Author)
96- Kemal Yalcin (Teacher and Author)
97- İsmail Saymaz (Journalist)
98- Tacim Cicek (Author)
99- Recep Nur Cengiz (Journalist)
100- B. Sadik Albayrak (Author)
101- Ozlem Gumustas (ICAD Representative in Turkey)
102- Tamer Uysal (Author)
103- Nurten Baydemir (Artist)
104- Rahsan Kose (Artist)
105- Yesim Sonmez (Artist)
106- Serap Kervanci (Artist)
107- Aynur Ozbakir (Artist)
108- Isil Altinmakas (Artist)
109- Levent Canen (Artist)
110- Umar Karatepe (Editor of Halkin Sesi Journal)
111- Ebru Ozdil (Investigative Journalist)
112- Hasan Kizilkaya (Journalist, Author)
113- Sait Cetinoglu (Journalist)
114- Mahir Varol (Director of Sosyalist Cizgi Girisimi)
115- Huseyin Elmali (Correspondent at the European Parliament)
116- Mesop.de Internet Site Staff
117- Cihan Sedefoglu (Editor of Alinteri Journal)
118- Sungur Savran (Author)
119- Sibel Uzun (Editor of Baska Kultur Sanat magazine)
120- Gunay Aslan (Author)
121- Gulgun Ayral (Author)
122- Umur Hozatli (Author, Director)
123- Ali Ergir Demirhan ( www.sendika.org editor)
124- Esra Ciftci (Journalist, Author)
125- Hesare Shamil (Journalist, Author)
126- Dogan Ozguden (Journalist, Info-Turk at Belgium)
127- İnci Tugsavul (Journalist, Info-Turk at Belgium)
128- Erkan Cinar (Izmir correspondent of Birgun)
129- Ali Ertan Akgun (Lawyer, Poet)
130- Rasim Oz (Author, Lawyer)
131- Kamil Tekin Surek (Lawyer, Author)
132- Mustafa Ozer (Lawyer)
133- Mihriban Kirdok (Lawyer)
134- Mehmet Ali Kirdok (Lawyer)
135- Hatice Korkut (Lawyer)
136- Meral Bestas (Lawyer)
137- Selahattin Demirtas (Lawyer, IHD Chairman in Diyarbakir)
138- Gulizar Tuncer (Lawyer)
139- Keles Ozturk (Lawyer)
140- Deniz Tuna (Lawyer)
141- Ali Ozer (Lawyer)
142- Fethiye Cetin (Lawyer)
143- Goksen Cal (Chairman of the Federation of Socialist Youth Associations)
144- Sami Tan (Chairman of the Istanbul Kurdish Institute)
145- Hakan Tanittiran (Editor of the Monthly Review Turkce)
146- Filiz Kocali (Journalist, Author)
147- Sinan Tutal (Editor of Gelecek magazine)
148- Daniel Antonini (Secretary of French Communist Renaissance)
149- Guido Proaño (Ekvator Secenek magazine)
150- Hulya Sekerci (Author)
151- Oya Baydar (Author, spokeswoman of the Peace Initiative)
152- Thomas Wanie (Lawyer)
153- Eren Keskin (Lawyer)
154- Hatice Aydemir (ESP Istanbul Representative)
155- Ferhat Tunc (Artist)
156- Arife Kalender (Artist)
157- Eylem Yildizer (Editor of Evrensel Kultur magazine)
158- Gulcan Ceyran Ekinci (Editor of Sosyalizm İcin Kizil Bayrak magazine)
159- Hayri Erdogan (Editor of Yordam Kitap)
160- Ugur Kutay (Academics, Documentary filmmaker)
161- Vedat Sakman (Artist)
162- Nilufer Akbal (Artist)
163- Ulku Gundogdu (Editor of Kaldirac Review)
164- Celalettin Can (Spokesman of the Initiative of Generation 78)
165- Fikri Saglar (Former MP)
166- Desmond Fernandes (Author, British University of Montfort)
167- Hans Branscheidt, (EUTCC, Germany)
168- Nicholas Hildyard, (Political analysist, UK)
169- Estella Schmid (Committee for Peace in Kurdistan)
170- Margie Owen (KHRP, UK)
171- Professor Raimund Ruetten (University of Frankfurt)
172- Jean Lambert (British MP)
173- Bulent Ozcan (Poet, Cultural Director of Olay magazine in London)
174- Semra Somersan (Author)
175- Ahmet Cakmak (Author)
176- Ustun Akmen (Theatre critic, Author)
177- Halide Yildirim (Poet)
178- Sevtap Turkmen (Editor of Yuruyus magazine)
179- Turker Kesmer (Editor of Yogunluk magazine)
180- Orhan Karaca (Economist)
181- Abdullah Karabag (Poet)
182- Volkan Yarasir (Author)
183- Kamber Saygili (Trade Unionist)
184- Jean Rafferty (Journalist, Author)
185- Aydin Orak (Theater actor)
186- Bayar Sahin (Artist)
187- Manik Mukherjee (Indian Author and social activist)
(info@ceylanyayinlari.com, April 4, 2007)

Journalists and a TKP executive on Trial

On 30 March Iskenderun Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Ersen Korkmaz, the editor-in-chief of the local newspaper Democratic Iskenderun, and TKP executive Necmettin Salaz.  The hearing was adjourned to 22 May for the completion of the

The case against Korkmaz was launched in connection with the article published on 1 October 2002, titled "Leader of the Kurds Surrendered to the Fascists" , and the case against Ersen Korkmaz was launched in connec tion with the speech he made during the panel organized for opening of TKP in Iskenderun.

On 3 April, Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Yalçin Ergündogan, writer with the daily Birgün, launched in connection the news he wrote under the title "Müritleri Haydar Bas'a baskaldirdi (Followers Of Haydar Bas Rised Against Him)" published on 26 April 2005.

The official registry of Haydar Bas' and his official wife who gave birth to 17 children after her 50 years were read at the hearing upon demand of Defence Lawyer Tora Pekin. The court adjourned the hearing to 23 May.

The case was launched upon official complaint of Haydar Bas, Chairman of Independent Turkey Party (BTP), and the indictment wants Yalçin to be sentenced according to the Article 480/1 TPC and Article 11 of Law on Press. (BIA-Birgun-TIHV, April 3-4, 2007)

Publication ban on Kurdish newspaper Azadiya Welat

Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 refused the demand for the cancellation of the 20 days' publication ban on the paper Azadiya Welat given in connection with the news and photos published on 13, 14, 17 and 19 March.

Diyarbakir Heavy Penal Court No 5 had decided in the publication ban for "inciting people to commit crime", "praising crime and criminals" and "making propaganda of illegal organization". (ANF-Birgün-TIHV, April 3, 2007)

Kurdistan TV Correspondents Under Pressure

Northern Iraq based Kurdistan TV's correspondents in Diyarbakır claim that they face arbitrary discrimination by local officials and receive random threats.

The station's Diyarbakır bureau chief Mehmet Eren told bianet that they established the necessary infrastructure in 2006 but try to work under pressure since then:

"Although we totally comply with the legal framework, we can't cover official events, can't get accreditation without a reason, face random and arbitrary pressure such as identity checks etc.

Our focus is on news related to the Kurdish issue in Turkey and such coverage results in increasing pressure and obstruction on us".

Noting journalists who work for the station are continuously under surveillance, Eren said: "Our houses and offices are surveilled by the police. We also received anonymous e-mail threats". (BIA News Center, Ahmet UN, April 4, 2007)

A damning report on attacks against free speech in Turkey

On March 26, the Freedom to Publish Committee of the Turkish Publishers’ Union issued an alarming report on the state of free speech in Turkey. The report lists the large number of book confiscations and prosecutions of writers, editors and translators tried and sentenced in 2006 and the first quarter of 2007. The report is dedicated to the memory of Hrant Dink, a well-known Turkish-Armenian journalist who was killed by a 17-year-old fascist assassin on January 19 in Istanbul in front of his paper’s (bilingual Turkish-Armenian weekly Agos) office.

The report paints a grim picture of the state of free speech in Turkey and provides a full and detailed list of those who have been taken to court for their speeches, writings, published articles, and even their translations.

The very first line of the report points out that the year 2006 was one of the worst in terms of freedom of speech and freedom of the press, and the same problems persist in 2007. The report warns that continuing attacks on freedom of speech have been accompanied by physical violence, which reached its climax with the heinous murder of Hrant Dink.

The authors of the report are not optimistic about the rest of 2007. They point out that with the beginning of the New Year in January, author Taner Akcam and journalist Aydin Engin were brought to court, and even the funeral of Hrant Dink was the subject of a court case. At the same time, the government has been resisting the calls for the removal of obstacles to free expression, most notably the notorious Article 301. In the report’s own words, Article 301 of the Turkish Penal Code “was the champion of the year.”

According to the report, in 2006, some 293 writers, publishers, journalists, intellectuals, translators and human rights activists were brought before courts. In 2005, this figure was 157. At the moment, 22 dissident journalists and editors are behind bars.

The report also notes that in 2006, 41 authors and 22 publishers were put on trail because of the 44 books they had written or published. Last year, prosecution of 13 of these “crimes” ended in convictions, while 16 cases are still being tried. The total number of such cases was almost the same in 2005.

The report emphasises that another negative feature of 2006 was the fact that criminal proceedings were brought by prosecutors against translators in addition to authors and publishers. For example, last year, Lutfi Taylan Tosun and Aysel Yildirim, the two translators of US writer John Tirman’s Spoils of War: The Human Cost of America’s Arms Trade, were brought before a court. Claude Edelmann of Amnesty International called the case “unprecedented.”

Cases involving renowned intellectuals, such as Nobel Literature Prize winner Orhan Pamuk, Elif Safak, Ipek Calislar Ibrahim Kabaoglu, and Baskin Oran, have received some coverage by the mainstream media, and their cases ended in acquittal. However, the plight of victims of many more lesser-known prosecutions went unnoticed, and they were not so lucky.

At the end of the report, there is a full list of books either banned or subjected to court cases. It is clear that books focusing on the Kurdish question are still the main target. However, for the last few years, books about minorities in Turkey (the Kemalist establishment strictly refers to non-Muslim religious minorities such as Greeks, Jews and Armenians as minorities) are also being targeted more and more frequently.

This is a direct result of an ongoing anti-minority campaign initiated by far-right and fascistic forces, as well as by the notorious Maoist/Kemalist Workers Party (IP), supported by the Confederation of Turkish Trade Unions (Turk-Is). These organisations oppose in particular Turkish accession to the European Union. “Left-wing” components of this criminal campaign present it as an “anti-imperialist” struggle against the EU. In reality, such campaigns have paved the way for the wave of nationalism and chauvinism spearheaded by the Turkish military that has terrorised the country for the last few years.

Particularly since the September 1980 military coup, the Turkish police and the justice system have been dominated by the far right, fascists and Islamists, and the personal tendencies of the jurists play an important role in this respect.

The wave of nationalism and chauvinism, which underlies the apparent rise of attacks on freedom of speech, is a response by establishment political circles in particular to the implications of the Iraq war. As a result of the disastrous US-led war and occupation of Iraq, the country is on the verge of breaking apart, and the Turkish elite is extremely worried about the possible consequences of such a development.

In addition, as the election of the new president of the republic approaches, tensions between the Turkish military and the moderate Islamist AKP (Justice and Development Party) are growing day by day. The AKP enjoys a huge parliamentary majority (354 out of 550 seats), and the president will be elected in May 2007 by an absolute majority of the parliament (in other words, by the AKP) to a seven-year term. The president has the mandate to shape the top echelons of the judiciary and the administrative system. If the AKP persists in electing an Islamist (either the AKP leader Recep Tayyip Erdogan or another Islamist) to the presidential post, then the armed forces will intervene in the process, one way or another.

The “civilian supporters” of the ongoing military campaign against the AKP government—the most important component being the Republican People’s Party (CHP)—are employing nationalist and chauvinist rhetoric and systematically opposing even an amendment to Article 301, as well as any other reforms that would enhance minority rights, particularly in relation to acquiring and retaining property.

The alternative presented by the “secularist” forces is a coalition government consisting of the CHP and the fascist Nationalist Movement Party (MHP) following national elections due on November 4.

The report of the Turkish Publishers’ Union mentions the stagnation of the accession talks with the EU as the main reason for the grievous state of free speech in Turkey, and there is a grain of truth in this claim. The almost open rejection of Turkey by the EU has indeed strengthened right-wing, fascistic and nationalist forces in Turkey, especially in the state apparatus. But one should not confuse cause and effect. It is the EU that pressured Turkey to adopt market reforms and used the Kurdish question as a means of pressure. It is the EU where anti-Islamic chauvinism in both right-wing and “left-wing” forms is fostered, leading to Turkey’s exclusion.

US imperialism is the most destabilising factor in world politics today, breaking apart Turkey’s neighbour Iraq, while on occasion openly appealing to the most right-wing and militaristic forces in the Turkish state. The turn to chauvinism and repression is the only answer of the Turkish bourgeoisie—historically weak as it is—to the pressure exerted by European and US imperialism.

In the final analysis, the repressive character of the regime is a result of the decades-long subordination of Turkey to imperialist rule, including the major European powers. The present condition of the country does not stand in contradiction to the “Western world,” but is rather the product of it. The global supremacy of imperialism leaves no room for countries like Turkey, with a belated capitalist industrial development, to undertake an organic democratic development.

In Turkey, only an independent socialist political movement of the working class and other layers of working and oppressed people, based on a truly international socialist programme, can build a just and genuine democracy where authors, creative artists, publishers, and translators can live and work free from repression. ( World Socialist Web Site, April 3, 2007)

Le deuxième groupe de presse placé sous tutelle de l'Etat

Le deuxième groupe de presse de Turquie, qui regroupe deux chaînes de télévision et plusieurs publications, a été placé dimanche sous la tutelle d'un organisme d'Etat qui estime que leur vente a été fictive et frauduleuse, rapporte lundi la presse.

Le groupe Ciner comprend les chaînes ATV et Kanal 1, ainsi que le quotidien populaire à gros tirage Sabah, les journaux Takvim, Yeni Asir et Fotomaç (sportif) ainsi que plusieurs périodiques comme le prestigieux Forbes.

Le Fonds d'assurance des dépôts d'épargne (TMSF), chargé désormais de la gestion du groupe qui comprend pas moins de 63 sociétés, a nommé un nouveau directeur général.

Le Fonds a expliqué dans un communiqué que des documents, jusqu'alors inconnus, avaient été découverts sur la vente en 2002, apparemment par des moyens frauduleux, du groupe par son ex-propriétaire Dinç Bilgin à Turgay Ciner, un homme d'affaires spécialisé notamment dans la métallurgie et l'énergie.

M. Bilgin avait du vendre partiellement le groupe pour recouvrer une partie des dettes provoquées par la banque qu'il possédait, Etibank. Celle-ci a été saisie par l'Etat à l'instar de près d'une vingtaine d'autres établissements bancaires après une grave crise financière en 2001.

Les titres côtés en bourse du groupe de presse Ciner étaient suspendus lundi matin à la Bourse d'Istanbul.  (AFP, 2 avr 2007)

WIPC/IFEX: Court Cases Against Agos Continue

At the time of his murder on 19 January this year, Hrant Dink, the editor of the Turkish Armenian magazine Agos, was on trial in two cases: one, on charges of "insult to Turkishness" for an article quoting from an interview he gave to Reuters in mid 2006, the other for "interference in the judiciary" for a piece published in September 2005 criticising a court decision. On 22 March, a court in Istanbul overseeing the first trial hearing against him to be held since his death, dropped the charges against Dink, yet the trial against his son, Arat Dink, and two co-defendants working for Agos, Serkis Seropyan and Aydin Engin, continues. The next hearing is to be held on 14 June.

They are all accused for the publication in Agos, in July 2006, of a piece entitled "I vote against 301", which included a quote from an interview Dink had given to the Reuters news agency, in which he stated that he had no doubt that an Armenian genocide had taken place and that he would not remain silent on this issue. International PEN had hoped that, given Hrant Dink's tragic death and the public calls for the repeal of Article 301 that followed, the opportunity would be taken to close these trial proceedings altogether. It is deeply disappointed with the decision to continue with the case which it sees to be in direct breach of international standards safeguarding the right to freedom of expression.

The second trial relates to another article, published in October 2005, which is being tried under Article 288 of the Penal Code - interfering with the judiciary. The piece questioned a court's decision to sentence Dink to a six-month suspended sentence, again under Article 301, for an article on Armenia, a case that is currently before the European Court on Human Rights. Again, Hrant Dink's son, Arat Dink, and editor Serkis Seropyan are co-defendants and, again, International PEN sees the charges as in violation of the right to freedom of expression. The next trial hearing, the first relating to this case since Dink's murder, is to be held on 18 April.

Investigation into Dink's Assassination

Meanwhile, Dink's alleged assassin, the 17-year-old Ogün Samast, has been arrested, alongside Yasin Hayal, a known terrorist who had spent some time in prison for having taken part in a bombing of a McDonald's restaurant in 2004, and Erhan Tuncel, a member of an extreme right-wing organisation. Samast is said to have confessed to the murder, and Hayal is said to have told police that it was he who had ordered the killing and supplied the gun that was used to kill Dink. Tuncel is accused of being the mastermind behind the killing, having issued orders to both Samast and Hayal. Turkish newspapers have rumoured that Tuncel was in fact a police informer and had warned police of the planned assassination, advice that was not acted upon. Other reports suggest that there were up to five people, among them Hayal, identified on CCTV footage as being present at the murder. Earlier suggestions that Samast had acted on his own are now dismissed, with the authorities making it clear that this was an organised crime.

Debate on Article 301

Calls for the amendment or repeal of Article 301 of the Penal Code which had been levied against Dink and which many believe marked him out as a target for extremists, were made by the thousands who attended Dink's funeral and protests around his death. Debate is still under way. In late February 2007, Foreign Minister Abdullah Gul said that changes to Article 301 would be part of legislative reforms aimed at meeting EU requirements for continued discussions on Turkey's application for membership. International PEN has been campaigning for a complete repeal of the law, believing that the concept of "insult" is too vague to enable it to be properly dealt with under criminal legislation and can too easily be used against those whose only act has been to comment on sensitive issues.

The Turkish NGO Freedom of Expression Initiative reports that there are around 20 cases under Article 301 currently under way, with a further 10 under appeal. Of these, PEN has identified 15 as relating to writers, journalists and publishers. On 15 March, another of what has been series of court hearings over the past two years against publisher Ragip Zarakolu, relating to two separate books, was held, resulting in yet another postponement, this time to 3 May. Residing in the USA at the time, Zarakolu decided not to attend that hearing in light of Dink's murder. He expects to be present at the next. Meanwhile, several writers, journalists and academics are living under police protection for fear that they too may be targeted by extremists.

RECOMMENDED ACTION:

Send appeals to the authorities: - expressing concern that there are currently around 15 trials underway against writers, journalists and publishers accused under Article 301, notably those against Arat Dink, Serkis Seropyan and Aydin Engin of Agos magazine, and publisher Ragip Zarakolu - pointing out that these trials are in contravention of international standards protecting the right to freedom of expression as enshrined under Article 19 of the International Convention on Civil and Political Rights, and Article 10 of the European Covenant on Human Rights, to both of which Turkey is a signatory - expressing the hope that these trials will be dropped in recognition that they are in breach of the international treaties to which Turkey is committed - supporting calls for the repeal of Article 301 in recognition of the fact that it has been used to bring numerous people to the courts solely for having legitimately expressed their opinions, in direct violation of international human rights standards - referring to the murder of Hrant Dink as an indication of the danger the law brings to individuals accused under it by becoming targets of extremists

APPEALS TO:

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan
Office of the Prime Minister
Basbakanlik
06573 Ankara, Turkey
Fax: +90 312 417 0476

Foreign Minister and State Minister for Human Rights
Mr Abdullah Gül
Office of the Prime Minister
Basbakanlik
06573 Ankara, Turkey
Fax: +90 312 287 8811

Please copy appeals to the source if possible.

(WiPC/IFEX, wipc@internationalpen.org.uk, April 2, 2007)


Kurdish Question / Question kurde

Manifestation kurde en faveur d'Öcalan devant le Parlement européen

Une centaine de Kurdes ont manifesté mercredi devant le Parlement européen à Strasbourg pour demander qu'Abdullah Öcalan soit examiné par des "médecins indépendants".

Les manifestants ont demandé aux eurodéputés de soutenir l'envoi d'une mission "internationale et indépendante" de médecins à l'île-prison d'Imrali où Öcalan est le seul détenu.

Ses avocats ont rendu publics en mars les résultats d'analyses faites sur ses cheveux établissant selon eux qu'il souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques. Ces allégations ont été jugées "sans fondement" par la justice turque.

Plusieurs parlementaires européens ont dialogué avec les manifestants auxquels s'était joint l'ex député kurde du Parti pour la démocratie (DEP) et membre fondateur du Congrès national du Kurdistan (KNK) Remzi Kartal.

Il observe depuis le 11 avril une grève de la faim avec 17 autres Kurdes dans les locaux du centre culturel franco-kurde à Strasbourg, selon les organisateurs.

Les eurodéputés français Alain Lipietz (Verts) et Francis Wurtz (PCF) ont déclaré vouloir appuyer une initiative pour appuyer l'envoi de médecins indépendants sur l'île d'Imrali.

Les partisans du leader kurde emprisonné avaient également manifesté le 18 avril, cette fois devant le siège du Conseil de l'Europe, pour demander que le Comité de prévention de la torture (CPT) de cette organisation envoie une "délégation médicale indépendante" afin de procéder à un examen complet du détenu. (AFP, 25 avr 2007)

Human Rights Organizations Protest Court Ruling

Rights organizations reacted to the acquittal of the police officers in the case where they were tried with killing 12-year-old Uğur Kaymaz and his father.

An Eskisehir court has ruled that four police officers acted in self-defense during a raid into the Kaymaz house in Mardin in 2004.

Human Rights Association of Turkey (IHD) said there were failings with regard to the fairness of the trial since its beginning and urged the Minister of Internal Affairs and the Minister of Justice to resign.

Human Rights and Solidarity with the Oppressed (MAZLUMDER) Diyarbakır branch said the courts must provide a fair trial for those on the culprit and relieve the public consciousness from any doubts about justice being done.

London-based Kurdish Human Rights Project (KHRP) commented that "the court ruling is a revelation that the Turkish state rejects to protects the right to life of the ethnic Kurds in the country" given both Kaymaz's were of Kurdish descent.

Criticizing the reasoning of the court while acquitting the police officers, IHD directed the following questions to the Ministry of Justice and the Ministry of Internal affairs.

* Would a 12-year-old child and his father who run out with his slippers constituted a real threat to 100 fold police officers surrounding the house?

* Why did the Ministry of Justice relocated the trial to Eskisehir which began in Mardin, the lieu of the incident?

* Why do the cases where the security forces are tried end up in breach of justice? (BIA News Center, April 23, 2007)

10. Jour de la Grève de la Faim à Strasbourg

Le communiqué du Comité de Soutien avec les grévistes:

La grève de la faim qui est entamée par les représentants des organisations des Kurdes en Europe continue. Depuis le 11 Avril 2007 cette grève de la faim continue avec la participation des 75 Kurdes, dont 18 pour une durée indéterminée.

Le but de cette action des représentant des Kurdes est de demander au Comitê pour la Prévention de la Torture (CPT) l’envoie d’un comité de médecins indépendants, qui peut faire un examen médical de la situation de santé de Monsieur Ocalan.

Nous tenons à rappeler que cette grève de la faim est entamée devant le Palais de l’Europe le 11 Avril 2007 et elle continue dans les locaux de la Maison des Kurdes, Rue d’Obernai 13 à Strasbourg.

Nous nous permettons de déclarer que cette action est soutenue par toute la communauté kurde en Europe. Beaucoup de Kurdes ont fait leur demande de participation à cette grève de la faim. A cause de la manque de place dans les locaux du Centre Culturel Franco-Kurde nous ne pouvons pas accepter tous les Kurdes qui veulent participer à cette action. C’est pourquoi nous avons décidé de diminuer le nombre des grévistes qui font le relai de 5 jours de 55 à 35. Les nombre des 18 représentants Kurdes qui sont pour une durée indéterminée, dont Monsieur Remzi Kartal, ex-député kurde du DEP, ne change pas.

Nous tenons à rappeler que, jusqu’à maintenant nous n’avons toujours pas de réaction favorable de la par des institutions européennes. C’est pourquoi le Comité de Soutien avec les grévistes demandent aux milieux démocratiques européens et aux institutions des droits de l’homme de soutenir cette action des Représentants Kurdes. (farasin@hotmail.com, 20 avril 2007)

Manifestation kurde en faveur d'Ocalan devant le Conseil de l'Europe

Plusieurs centaines de Kurdes - 400 selon les organisateurs - ont manifesté mercredi devant le Conseil de l'Europe en faveur d'Abdullah Öcalan,.

Réunis devant le Palais de l'Europe à Strasbourg, ils ont une nouvelle fois demandé que le Comité de prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe envoie des médecins à la prison d'Imrali, l'île turque où est emprisonné Öcalan.

Ses avocats ont rendu publics en mars les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier établissant que leur client souffrirait d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques.

Ces allégations ont été jugées "sans fondement" par la justice turque.

Les partisans d'Öcalan continuent à exiger du Conseil de l'Europe l'envoi d'une "délégation médicale indépendante" afin de procéder à un examen complet du détenu.

Le 11 avril, des Kurdes ont entamé une grève de la faim devant le Conseil de l'Europe qui, selon les organisateurs, se poursuivait mercredi dans les locaux du centre culturel franco-kurde à Strasbourg.

Dix-huit d'entre eux observent un mouvement "illimité" alors que 55 autres kurdes se relaient tous les 5 jours pour les accompagner.

Parmi les grévistes figure l'ex-député kurde du parti pour la démocratie (DEP) et membre fondateur du KNK Remzi Kartal. (AFP, 18 avr 2007)

Turkish court acquits 4 policemen in slaying Kurdish boy and father

A court acquitted four Turkish policemen Wednesday of charges related to the 2005 killing of a Kurdish boy and his father, the state-run news agency reported.

The court did not immediately release its reasoning for the acquittal.

The security forces had said they were pursuing Kurdish militants, and shot 12-year-old Ugur Kaymaz and his father, Ahmet, in an exchange of gunfire, Anatolia news agency said.

The victims' family denied having any links with militants, and said the boy and his father had been unarmed when they were killed outside their home in Kiziltepe, a town in the predominantly Kurdish southeastern province of Mardin, Anatolia said.

The verdict was likely to draw criticism from human rights groups, which had regarded the trial as a test of whether Turkey was able to hold police more accountable for their actions. Turkey is a candidate to join the European Union, which has demanded it improve its human rights record.

The trial was held in Eskisehir, 1,220 kilometers (750 miles) west of Mardin, after a court there ruled that holding a trial in the Kaymazs' home region could be dangerous, due to strong emotions after the shooting.

Summary executions were common in the early 1990s in Turkey, at the height of battles between security forces and Kurdish rebels. (Associated Press, April 18, 2007)

Douze militants kurdes et un soldat tués dans des combats dans l'est

Douze militants kurdes du PKK et un soldat turc ont été tués dans d'intenses combats lundi dans la province de Tunceli, dans l'est de la Turquie, ont annoncé des sources de sécurité locales.

Un autre militaire a été blessé dans ces accrochages survenus près de la localité de Hozat, a-t-on précisé de même source.

Ces incidents portent à onze le nombre des soldats turcs tués et à plus de trente celui des militants kurdes abattus au cours des dix derniers jours dans l'est et le sud-est du pays.

Le chef d'état-major turc, le général Yasar Büyükanit a annoncé la semaine dernière que des opérations militaires à "grande échelle" avaient été lancées dans ces régions montagneuses, où les attaques des rebelles se sont multipliées avec l'arrivée du printemps et la fonte des neiges.  (AFP, 16 avr 2007)

Le communiqué des grévistes kurdes pour une durée indéterminée

A l’Opinion Publique Démocratique

Depuis le 11 Avril 2007 les  Kurdes, responsables des organisations en Europe, sont en grève de la faim à Strasbourg dans la Maison des Kurdes, Rue d’Obernai 13.

Nous, les 18 kurdes faisons la grève de la faim pour une durée indéterminée, dont parmis nous  se trouve Monsieur Remzi Kartal l’ex député kurde du parti DEP.
 
Ali YIGIT président du Congrès National du Kurdistan, et Nizamettin TOGUC président de la confédération des associations kurdes en Europe sont parmis les 70 kurdes qui font la grève de la faim dans la même association, dont ils passeront le relais tous les cinq jours aux nous arrivés.
 
Les avocats de M.Ocalan, ont rendu public le 1er mars 2007, par une conférence de presse à Rome, les résultats des analyses réalisées en laboratoire par des experts sur des échantillons de cheveux de M. Abdullah Ocalan, qui ont démontré que les taux de stontium et chrome sont beaucoup plus élevés que la normalité et décelé la présence d’une intoxication chronique.
 
Nous les grévistes kurdes sommes déterminés dans notre action. Nous demandons au CPT ( Comité pour la Prévention contre la Torture) d’envoyer une délégation de médecins indépendant sur l’île d’imrali, dans la prison où se trouve le leader du peuple kurde Monsieur Abdullah Ocalan pour procéder à un examen médical complet d'Abdullah Ocalan. Notre grève de la faim continuera jusqu’à ce que cette délégation de médecins soit envoyée
 
Nous rappeler que l’année passée 3.500.000 Kurdes ont signé la pétition «  je reconnais Monsieur Abdullah Ocalan en tant que mon représentant politique ». Par respect au peuple kurde, nous pensons que les institutions européennes devraient d’avantage, assumer leur responsabilité vis-à-vis du peuple kurde. (cikparis@wanadoo.fr, 13 avril 2007)

Des Kurdes font la grève de la faim à Strasbourg pour Ocalan

Quelque 70 Kurdes ont entamé mercredi une grève de la faim devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg pour demander qu'une mission de médecins indépendante vérifie les allégations d'empoisonnement du chef rebelle kurde emprisonné en Turquie Abdullah Ocalan, a constaté l'AFP.

Sur les 70 grévistes, seuls 17 se sont engagés à observer ce mouvement "pour une durée indéterminée, tant que le Comité pour la prévention de la torture (CPT) n'aura pas envoyé de mission indépendante", et les autres seront remplacés tous les cinq jours, a précisé à l'AFP Ahmet Gülabi Dere, du Congrès national du Kurdistan (KNK).

Une centaine de militants kurdes, selon la police et les organisateurs, parmi lesquels de nombreux grévistes de la faim, ont manifesté pacifiquement devant le Conseil de l'Europe à la mi-journée pour réclamer "la vérité", aux cris de "Viva Ocalan".

La grève devait se poursuivre dans les locaux du centre culturel franco-kurde à Strasbourg.

Parmi les grévistes de la faim figure l'ex-député kurde du parti pour la démocratie (DEP) et membre fondateur du KNK Remzi Kartal.

Les avocats d'Ocalan ont rendu publics début mars à Rome les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier, qui établissent selon eux que leur client souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques - du chrome et des doses de strontium extrêmement élevées.

Les autorités turques avaient alors elles-mêmes chargé un groupe d'experts d'effectuer des analyses sur le prisonnier qui ont, selon la justice turque, établi que les allégations d'empoisonnement étaient "sans fondement".

Le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) --considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les Etats-Unis--, est détenu depuis 1999 dans la prison de l'île d'Imrali, où il est le seul détenu et où il purge une peine pour "séparatisme".

Des représentants du Conseil de l'Europe ont à plusieurs reprises rendu visite à Ocalan et trouvé son état de santé satisfaisant, mais ont recommandé un allègement de son isolement.  (AFP, 12 avr 2007)

10 soldats et un milicien tués dans des accrochages avec la guérilla kurde

Les accrochages avec la guérilla kurde portent à 10 le nombre des membres des forces turques de sécurité tués au cours des trois derniers jours dans l'est et le sud-est du pays, un des bilans les plus meurtriers de ces derniers mois.

Les médias turcs ont rapporté ces derniers jours que l'armée avait déployé des renforts dans le sud-est anatolien, où la population est en majorité kurde, pour contrer l'infiltration de rebelles en provenance des montagnes du nord de l'Irak à la faveur du dégel printanier.

Lundi, un soldat turc et cinq militants du PKK ont été tués dans des combats dans le sud-est anatolien.  Le militaire a été abattu dans la nuit de dimanche à lundi dans une zone montagneuse de la province de Bingol, où l'armée a déclenché ce week-end une vaste opération contre le PKK.

Deux militants ont été tués dans la même zone lundi après avoir répondu par des coups de feux aux appels à la reddition lancés par les forces de sécurité.

Trois autres militants ont été tués au cours d'une opération dans la province de Tunceli.

Dans la province de Sirnak, riveraine de la Syrie et de l'Irak, la police a saisi des bombes comprenant huit kilos d'explosifs de type plastic et arrêté trois membres supposés du PKK, a indiqué lundi le gouverneur de la province.

Samedi et dimanche, six soldats turcs et un milicien kurde pro-Ankara ont été tués le sud-est et l'est.

Deux soldats et un "gardien de village", milicien kurde armé par l'Etat turc, ont été tués dans des combats avec des membres du PKK dans une zone montagneuse de Sirnak, province frontalière de l'Irak, tandis qu'un troisième conscrit a perdu la vie dans l'explosion d'une mine posée par des éléments du PKK à Bitlis, a-t-on précisé de même source.

Samedi après-midi, trois soldats ont trouvé la mort dans un accrochage survenu dans la localité de Yayladag (province de Bingol, est) avec des militants du PKK, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Vendredi, deux soldats, dont un sous-officier, et deux militants avaient été tués dans des heurts survenus dans ces mêmes régions. Quatre soldats avaient été blessés.  (AFP, 9 avr 2007)

Sur Municipality faces investigation due to “Kurdish wall posters”

Communiqué of the European Representative Democratic Society Party (DTP):

Ministry of Interior, launched an investigation into Sur Municipality due to putting Turkish and Kurdish (in both Kurmanc and Zaza/Dimili dialects) wall posters up around district in recognition of Human Rights Week.

Previously a lot of investigations launched against Sur Municipality due to her multilingual services and activities. Now as the continuation of these investigations, Ministry of Interior launched another investigation into Sur Municipality due to putting up multilingual wall posters which were prepared for the Human Rights Week activities. There was writing “Human is human with his/her rights” on them in Turkish and Kurdish ("Insan, haklariyla sandir", "Mirov bi mafên xwe mirove", "Merdim bi mafêxo merdimo"). Sur Municipality put posters up in various places of district on 10 December 2006.

One of the latest and most serious of these investigations was about the Sur Municipal Assembly’s decision toward providing municipal services in local and international languages (Kurdish, Arabic, Syriac, Armenian and English) on 06 October 2006.  Although most of the previous cases and investigations ended with dismissal of proceedings (nolle prosequi) or acquisition of municipality from all charges, upon the news about decision in press on 5 January 2007, The Ministry of Interior launched an investigation into Municipality. Later, The Ministry of Interior, upon the ministry’s inspector general’s report regarding the decision as an act violating the Constitution, appealed to the State Council to dismiss the mayor and dissolve the Sur Municipal Assembly. The case is still before the State Council and the court’s decision is expected in the near future. (dtp.brussels@skynet.be, April 7, 2007)

"Monsieur Ocalan": la justice renonce à poursuivre Erdogan

Le parquet d'Ankara a jugé qu'il n'y avait pas lieu de lancer des poursuites à l'encontre du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, soupçonné d'avoir fait l'apologie du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan en l'ayant appelé "Monsieur", rapporte jeudi l'agence Anatolie.

Saisi par une plainte de l'opposition, un procureur d'Ankara avait lancé la semaine dernière une enquête préliminaire visant M. Erdogan au motif qu'il aurait appelé le chef séparatiste "Monsieur Ocalan" il y a sept ans dans un entretien à une chaîne de radio, au cours d'une visite en Australie.

Au vu des preuves (bandes sonores), le parquet a décidé d'un non-lieu contre M. Erdogan, estimant que le crime n'était pas constitué et qu'il y avait prescription, souligne Anatolie.

  M. Erdogan est le chef du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002.

Le principal parti d'opposition social-démocrate à l'Assemblée nationale, le parti républicain du peuple (CHP) avait déposé une plainte devant la justice. D'autres plaintes similaires avaient été déposées.

M. Erdogan avait catégoriquement rejeté les accusations.

Plusieurs hommes politiques kurdes ont été condamnés à six mois de prison  aux termes de l'article 215 du code pénal turc qui réprime l'"éloge du crime et du criminel".  (AFP, 5 avr 2007)

Huit politiciens kurdes condamnés à la prison

Huit politiciens kurdes ont été condamnés vendredi à des peines de 3 ans et 9 mois de prison pour "avoir aidé les rebelles séparatistes kurdes", ont indiqué des sources judiciaires.

Tous les condamnés sont membres du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde légale de Turquie, souvent accusée par les autorités de soutenir le PKK.

De nombreux membres du DTP sont la cible de la justice turque et un procureur de Diyarbakir (sud-est) a réclamé début avril jusqu'à 15 ans de prison contre 53 maires kurdes pour avoir écrit au Premier ministre danois en 2005, l'exhortant à résister aux demandes d'Ankara de fermer une chaîne de télévision kurde. (AFP, 6 avr 2007)

Pro-Kurdish parties set sights on election cooperation

Leaving aside their past conflicts, Turkey’s pro-Kurdish parties have decided to set up an alliance for the upcoming parliamentary elections, and three smaller leftist parties will also be invited to join, all in line with advice from jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), Abdullah Ocalan.

Ahmet Türk, leader of Turkey’s largest pro-Kurdish party, the Democratic Society Party (DTP), reached a deal with Rights and Freedoms Party (HAK-PAR) Chairman Sertaç Bucak and Participatory Democracy Party (KADEP) Chairman Şerafettin Elçi on an electoral alliance between the pro-Kurdish political parties.

The Democracy for Freedom Party (ODP), the Socialist Democracy Party (SDP) and the Labor Party (EMEP) will be invited to join the pro-Kurdish alliance. The Social Democratic People’s Party (SHP), another leftist party that forged an alliance with the DTP in previous elections, however, is cool towards the idea of an alliance this time.

At its latest congress, for the November polls the DTP decided to pursue a strategy of independent candidates to ensure that pro-Kurdish politicians win seats in Parliament to circumvent the 10 percent national election threshold law that is expected to keep the DTP out of Parliament. But Ocalan, currently serving life in prison at an isolated facility on İmralı Island off İstanbul, has opposed that decision and recommended instead that the party establish an electoral alliance with leftist parties, save the main opposition Republican People’s Party (CHP).

Heeding the advice, the DTP administration met with HAK-PAR and KADEP leaders at a meeting hosted by the Kurdish Democracy, Culture and Solitary Association (Kurd-Der) last month. Murat Bozlak, the former chairman of the People’s Democracy Party (HADEP) and Feridun Yazar, the chairman of the Kurdish Democracy Forum, also lent support to this pro-Kurdish unity.

Commenting on the alliance efforts, DTP Deputy Chairman Sırrı Sakık said the party was ready to abandon the independent candidate strategy if the alliance initiative succeeds. “Our primary goal was to unite all pro-Kurdish parties and left-wing parties. A first step was taken to this end. If we manage to secure the comprehensive unity we planned, we might abandon the independent candidate strategy,” he told Today’s Zaman. (Today's Zaman, April 5, 2007)

15 ans de prison réclamés contre 53 maires kurdes ayant écrit au PM danois

Un procureur de Diyarbakir (sud-est) a réclamé mardi jusqu'à 15 ans de prison contre 53 maires kurdes pour avoir écrit au Premier ministre danois en 2005, l'exhortant à résister aux demandes d'Ankara de fermer une chaîne de télévision kurde, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Les maires, jugés depuis septembre 2006, ont été accusés par le procureur de "soutien délibéré" au parti -interdit- des travailleurs du Kurdistan (PKK) à cause de cette lettre écrite en anglais à Anders Fogh Rasmussen.

Le procureur a requis des peines d'emprisonnement allant de sept ans et demi à 15 ans pour 53 accusés, tous membres du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde légale de Turquie, souvent accusée par les autorités de soutenir le PKK.

Parmi eux figure Osman Baydemir, le très populaire maire de Diyarbakir, la principale ville du sud-est peuplé majoritairement de kurdes.

Le procureur a demandé que trois autres maires, qui ont affirmé que leur noms avaient été rajoutés à la lettre à leur insu, soient acquittés.

Aucun des accusés n'était présent à l'audience de mardi.

Ils avaient à l'ouverture du procès rejeté les accusations du parquet, affirmant avoir agi pour défendre la liberté de la presse.

Le procès a été ajourné au 8 mai.

Ankara a demandé aux autorités danoises d'abroger la licence de diffusion accordée à Roj TV, basée au Danemark où elle émet depuis 2004, au motif que la chaîne a des liens avec le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union Européenne et les Etats-Unis.  (AFP, 3 avr 2007)

Cizre Mayor (DTP) arrested for praising PKK leader

A mayor from pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) has been arrested for praising PKK leader Abdullah Ocalan in his speech during Newroz celebrations.

Aydin Budak, mayor of Cizre town in southeastern Turkish province of Sirnak, gave his statement to Cizre Prosecution Office on Monday. He was sent to court with the request of arrest.

The court ordered the arrest of Budak on charges of “praising crime or criminal” and “propagandizing a terrorist group”. He is expected to be jailed following the completion of the legal proceedings.

Budak’s lawyer told reporters that they would appeal the verdict while a group of DTP supporters and employees from the Cizre Municipality gathered around the court to protest the arrest. (Cihan News Agency, April 2, 2007)

The new pro-Kurdish daily Güncel banned


The pro-Kurdish daily Güncel, started to be published on 19 March, was stopped for 15 days on 29 March on decision of Istanbul Heavy Penal Court No 13 for "making propaganda of PKK" and "praising Abdullah Ocalan". (TIHV, April 2, 2007)

Publisher on Trial for a book on Kurdish question

On 30 March, Istanbul Heavy Penal Court No 14 started to hear the case against Mehdi Tanrikulu, owner of Tevn Publishing House, in connection with the book "Kapitalizmin Emperyalist Sürecinde Kürt Ozgürlük Hareketi ve PKK'nin Rolü (Kurdish Liberation Movement in the Imperialist Era of Capitalism and the Role of the PKK)" written by Dr. Ergun Sonmez who lives abroad.

Since Tanrikulu wanted to testify in Kurdish the court decided to ask for an interpreter form Security Directorate and adjourned the hearing to 11 July.

The indictment wants Tanrikulu to be sentenced according to the articles 7/2 and 6/2 of the Law on Fight Against Terrorism.  (TIHV, April 2, 2007)


Minorités / Minorities

Un roman du génocide arménien: "Les juges de l'apocalypse"

Le Collectif VAN vous propose la traduction d'une interview (légèrement résumée) de première importance, parue en turc dans Agos le 20 avril 2007. Le journal arménien de Turquie interroge le Turc Dogan Akhanli qui vit en Allemagne depuis 1987, après avoir passé deux ans dans les prisons turques. Dogan Akhanli a obtenu le statut de réfugié politique en Allemagne et vit à Cologne. Il écrit des romans, travaille avec l’organisation des Droits de l’homme et tient une fois par mois, le rôle de « guide touristique » pour EL-DE Haus (il s’agit du bâtiment où les nazis torturaient leurs prisonniers, bâtiment transformé en musée-témoin).

Avec Ali Ertem et son travail courageux pour la reconnaissance du génocide arménien auprès des communautés turques d’Allemagne, l’espoir d’une révolution dans les mentalités turques est également porté par Dogan Akhanli, qui a écrit un roman sur le génocide arménien de 1915, « Les juges de l’apocalypse ». Curieusement, ce roman paru en turc en 1999 (Editions Belge de Ragip Zarakolu), n'a fait l'objet d'aucun écho dans la presse turque (mis à part Agos). Sa traduction en allemand vient de paraître en 2007, sous le titre : "Die Richter des Jüngsten Gerichts". (Collectif VAN, 29 avril 2007)

Interview de Dogan Akhanli par Sandy Zurikoglu Erdogan

Q-Vous êtes un littéraire et vous travaillez pour les Droits de l’homme, pourquoi participez-vous à ces visites en tant que guide ?

D.Akhanli – On peut croire qu’entre les Jeune-Turcs et les Nazis il n’y a pas de relation, alors que notre histoire croise l’histoire allemande d’une façon étonnante. Par exemple, Ernest Reuter, le Maire de Berlin-Ouest, était en exil en Turquie durant la deuxième guerre mondiale. En 1946 avant les élections, le quotidien berlinois Vortwärts avait écrit : « Est-ce que Berlin va avoir un maire turc ? ». Franz Von Papen qui avait ouvert le chemin du pouvoir à Hitler en 1933 était officier dans les forces ottomannes entre 1915 et 1918 au 4ème régiment du Moyen-Orient en Palestine. Nous ne connaissons pas tout cela. Je participais à ces tours avec Heinz Humbach qui était témoin de cette époque. Il racontait en allemand et moi en turc. Maintenant qu’on l’a perdu des suites d’un cancer, je continue seul ce chemin.

Q- A quoi faites-vous attention lors de ces visites ?

D.Akhanli - Je n’ai pas de but politique. Je n’impose pas mes idées, je raconte les faits. Il y suffisamment de documents dans les archives du Ministère des Affaires Etrangères et de EL-DE Haus. Je réponds aux questions posées. Ce n’est pas très fatiguant.

Q- Est-ce qu’il est aussi facile de travailler dans les archives du Ministère des Affaires Etrangères ?

D.Akhanli - C’est l’exemple même d’'archives ouvertes’. Vous rentrez tranquillement et vous consultez ce que vous voulez.

…..

Q- Est-ce que les Turcs s’intéressent à ces visites ?

D.Akhanli – Pas très brillant. Malgré tous nos efforts, les média turcs n’ont pas voulu parler de ces visites. D’ailleurs, y compris les média de gauche turcs, aucun journal n’a voulu parler du livre « Les juges de l’apocalypse », à l’exception d’Agos.

Q- Comment est-ce que vous avez commencé à vous intéresser aux événements de 1915 ?

D.Akhanli - Je suis né à Chavchat. Les Arméniens de chez nous n’ont pas été déportés en 1915 car c’était un territoire russse. C’est en 1918 qu’ils ont été déportés. Lorsque j’étais enfant mon père montrait certaines personnes en disant « Ils sont devenus riches en « cassant » les Arméniens » et il nous interdisait d’avoir des contacts avec ces familles. (Nota CVAN : La traduction du mot génocide en turc « soykirimi » est composée de deux mots : « race + casser » qui donne « soykirimi ». Le verbe « casser » est aussi l’équivalent du mot arménien « tchartel »). De ce fait, nous avions appris très tôt que « casser les Arméniens » était quelque chose de mauvais.

Q - Quand est-ce que vous avez commencé à travailler sur le sujet ?

D.Akhanli - J’ai commencé à réfléchir à la question lorsque nous avons été arrêtés avec ma femme et mon fils le 12 Septembre. Mon fils n’avait que 16 mois. Il a dû être hospitalisé après être resté 10 jours au poste de police. Ma femme a subi également des interrogatoires avec moi. J’ai été condamné et j’ai passé la période entre 1985 et 1987 dans la prison militaire. Durant cette période, j’ai réfléchi aux raisons pour lesquelles l’homme peut être aussi rempli de violence envers un autre homme. Plus tard lorsque je me suis réfugié en Allemagne, j’ai pu réaliser des œuvres qui racontent l’histoire de ceux qui ont subi la violence. Le premier « En attendant la mer » raconte l’histoire des gens qui ont subi la violence car ils étaient d’idéologie gauchiste. Pour le deuxième « Le champ des coquelicots » j’ai aussi traité le comportement violent des gens qui ont eux même subi la violence. Et dans le dernier « Les juges de l’apocalypse » j’ai essayé de traiter l’histoire d’un peuple qui a subi la violence.

…..

Q- Est-ce que c’est facile de raconter la violence ?

D.Akhanli – Pour ceux qui ont subi la violence, il est impossible d’écrire sur le sujet. Si je ne me trompe pas « Les juges de l’apocalypse » est le troisième roman dans son genre. Le roman de Franz Werfel « Les Quarante jours du Musa Dag », celui d’Edgar Hilsenrarth « Le conte de la pensée dernière » et mon roman édité en 1999. Aucun Arménien n’a écrit un roman sur le génocide. Car le concept du génocide est une réalité pour lui et il est impossible de le décrire avec des mots. (Nota CVAN : rappelons la première trilogie romancée, parue sur le sujet dans les années 60 en France, œuvre de Victor Gardon, Vahram Gakavian de son vrai nom, Arménien né à Van en 1903 : "Le Vert soleil de ma vie" (1959), "Le Chevalier à l'émeraude (1961) et "L'Apocalypse écarlate").


Q- Avez-vous lu le livre d’Antonia Aslan ?

D.Akhanli - Pas encore mais elle est de la troisième génération. Je ne pense pas que celui qui a vécu le génocide ou ses enfants pourrait écrire un roman sur ce sujet.

Q- D’après vous quelle est l’œuvre qui raconte mieux cette époque ?

D.Akhanli – « Ararat » d’Atom Egoyan. Il a choisi la meilleure voie ; il ne raconte pas 1915 mais l’histoire d’un film qui traite de la question. Ararat est un film qui démontre comment le passé peut détruire notre vie actuelle. Il n’essaye pas de démontrer la vérité car la vérité est plus violente que nous ne pouvons l’imaginer. Justement c’est pour cette raison que moi aussi j’ai utilisé un style surréaliste pour écrire « Les juges de l’Apocalypse ».

Q - Est-ce que vous lisez Agos ?

D.Akhanli - Oui je le lis et beaucoup de gens autour de moi le lisent.

Q- Comment le trouvez-vous?

D.Akhanli - Je pense que nous les Turcs nous sommes sans gêne et sans scrupules ; Nous occupons de plus en plus les pages d’Agos. J’apprécie beaucoup les articles de Baskin Oran, d’Ayse Hur, d’Aydin Engin. Mais ils auraient pu créer leur propre journal et y exprimer leurs idées. Je n’adhère pas à ce que Aydin Engin a écrit sur les droits de Dogu Perincek (Nota CVAN : au sujet de la liberté d’expression). Si c’était Hrant ou un autre Arménien qui avait écrit cela, ça aurait un autre effet.

Q- Et le décès de Hrant ?

D.Akhanli - Je n’ai pas un seul mot à dire. Je participe à chaque journée de conférence et de visite avec la photo de Hrant. Aussi longtemps que la Turquie ne résoudra pas ce problème je vais continuer mon action ; il y aura toujours des personnes qui vont poser la question.

Q – Vous travaillez sur un sujet sensible et vous avez été la cible d’attaques. N’avez-vous pas peur ?

D.Akhanli - J’ai survécu à un putsch, j’ai subi des interrogatoires. Je ne suis pas Orhan Pamuk. Il n’y a rien qu’ils puissent me faire de plus. Ce sont ceux qui mentent qui doivent avoir peur. (Agos, 20 avril 2007)

Roelants du Vivier: "92 ans après, le génocide arménien doit être reconnu"

Message du sénateur François Roelants du Vivier:

Hier [le 25 avril 2007] a eu lieu au conservatoire royal de Bruxelles une soirée de commémoration du génocide arménien, en présence du ministre arménien des affaires étrangères, Varkan Oskanian.

Invité à m'exprimer à cette occasion, j'ai dit ceci:

"Je suis honoré et fier de prendre part aujourd'hui à cette manifestation du souvenir. C'est un devoir pour tout démocrate de se souvenir en effet des 1.500.000 Arméniens victimes de massacres dans les dernières années de l'Empire Ottoman. Il s'agissait bien d'un génocide, selon la définition internationale de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide, qui fut adoptée par l'assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1948

"J'ai été horrifié en septembre dernier lorsque j'ai eu l'occasion de lire au mémorial du génocide arménien à Erevan le télégramme adressé par Talaat Pacha, le ministre de l'intérieur de l'Empire Ottoman, à la préfecture d'Alep. Ce télégramme est daté du 29 septembre 1915 et dit: "Il a été précédemment communiqué que le gouvernement a décidé d'exterminer entièrement tous les Arméniens habitant en Turquie(...) Sans égard pour les femmes, les enfants et les infirmes, quelque tragiques que puissent être les moyens de l'extermination, sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence".

"Et pourtant, 92 ans après les faits, il y a des gens, il y a un gouvernement, il y a même un Etat qui refusent de reconnaître ce génocide. C'est pourquoi je suis fier d'avoir été et d'être un membre de deux assemblées qui, respectivement en 1987 et 1998 ont reconnu le génocide arménien: le Parlement européen et le Sénat de Belgique.Cependant, nous devons continuer à combattre ceux qui menacent la paix civile en Belgique en niant le génocide, et c'est pourquoi je continuerai sans relâche à oeuvrer en faveur d'une loi qui punisse une telle attitude. Nous le devons à la mémoire d'un million et demi d'Arméniens et aux descendants de ces courageux survivants qui ont choisi la Belgique comme leur nouvelle patrie, enrichissant et inspirant notre pays par leur présence.

"Il y a 60 ans, une grande nation européenne a connu la défaite à l'issue d'une guerre sanglante de plus de cinq années. Le monde découvrait alors avec horreur le génocide juif perpétré par la dictature nazie. Comment expliquer que l'Allemagne, réputée pour son humanisme, sa philosophie, sa tradition artistique, ait pu agir d'une manière aussi barbare? Et pourtant, des Allemands firent cela.

"L'Allemagne entreprit alors de visiter son passé récent, sans complaisance, acceptant sa responsabilité, tout en développant des outils pour une société démocratique. Ce travail commun de toute une génération permit de réconcilier la société allemande avec elle-même, tout en gardant une mémoire vivante et un sens de la responsabilité entière du génocide. Aujourd'hui l'Allemagne est probablement une des meilleures démocraties à travers le monde.

"Pourquoi ce qui est possible pour l'Allemagne semble impossible à une autre grande nation, candidate à l'Union européenne? Y a-t-il quelque tort à examiner le passé? Je suis personnellement convaincu qu'une connaissance approfondie de l'histoire aide à construire un avenir meilleur.

"Ma conviction est aussi que le jour viendra où la Turquie acceptera son histoire, toute son histoire, et reconnaîtra dès lors sa responsabilité dans le génocide arménien. Une telle évolution signifiera évidemment une réelle volonté de partager les valeurs qui sont communes à tous les Etats membres de l'Union européenne. Nous devons encore travailler à préparer ce changement de mentalité.

"Permettez moi encore d'exprimer mes vives condoléance au peuple d'Arménie et à la diaspora arménienne en ce jour de tristesse et de souvenir. Puisse l'avenir apporter un futur démocratique et pacifique pour l'Arménie et entre l'Arménie et la Turquie".

Silence au parlement canadien en mémoire du "génocide arménien"

Les parlementaires canadiens ont observé mardi une minute de silence en mémoire du "génocide arménien" de 1915 dont la reconnaissance par Ottawa est un sujet de crispation dans ses relations avec la Turquie.
 D'un commun accord, les quatre partis à la Chambre des Communes ont observé une minute de silence mardi après-midi.

L'an dernier, le Premier ministre canadien Stephen Harper avait salué dans un communiqué tous ceux qui commémorent "le génocide arménien de 1915", ce qui avait irrité le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier avait aussitôt rappelé son ambassadeur à Ottawa pour des consultations et annulé la participation de la Turquie à un exercice militaire aérien au Canada. (AFP, 24 avr 2007)

Ségolène Royal "de tout coeur" avec les Arméniens

La candidate socialiste à la présidence française Ségolène Royal s'est dite "de tout coeur" avec les Arméniens mardi, jour de commémoration des massacres de 1915, se disant "fière" que la France ait reconnu la qualification de génocide et appelant la Turquie à faire de même.

"Je suis de tout coeur avec vous en ce 24 avril", déclare la candidate socialiste dans un communiqué.

La communauté arménienne en France est forte d'environ 400.000 personnes.

Mme Royal assure avoir "une pensée toute particulière pour le journaliste Hrant Dink, Arménien de Turquie, homme de liberté et de vérité, assassiné en janvier dernier par un jeune militant nationaliste, façonné dans la haine de l'autre".

La candidate PS se dit "fière du travail accompli depuis dix ans par les députés socialistes qui, avec les associations arméniennes, ont amené la France à reconnaître le génocide de 1915 et à légiférer pour condamner, sur notre territoire, le négationnisme".

"La Turquie devra elle aussi accomplir cet acte de vérité", ajoute Mme Royal. (AFP, 24 avr 2007)

Ducarme: "Révisionnisme ne peut trouver sa place dans une Europe des Libertés"

Depuis cette date, une vaste controverse oppose ceux qui sont persuadés que le gouvernement ottoman a décidé et planifié un véritable génocide, et ceux qui estiment qu’en dépit des centaines de milliers de morts, il n’y eut aucune volonté d’extermination.

C’est un sujet extrêmement sensible qui avive les relations entre la Turquie et l’Union Européenne. Il oppose encore aujourd’hui bien des observateurs de la vie politique.

Il revient pour le moins de rappeler que ces évènements se sont inscrits en rupture avec la tradition culturelle ottomane préconisant le système du millet qui garantissait une large autonomie aux minorités juive, arménienne et orthodoxe de l’Empire.

Le rappel historique du fondement idéologique des évènements, le processus de sa mise en action et le nombre de victimes permet d’oser le mot de génocide.

Au moment où certains mettent en doute l’esprit d’ouverture de l’Europe vers la Turquie, il faut avoir le courage de rappeler que l’appartenance de tout pays à l’Union Européenne postule que la reconnaissance historique de faux pas humanistes est à tout le moins indispensable. Aucun révisionnisme ne peut trouver sa place dans une Europe des Libertés. (Daniel DUCARME, mr-international.be, 24 avril 2007)

Lizin honore la commémoration du 92e anniversaire du génocide

Prenant part aujourd'hui (24/04/07) aux cérémonies de commémoration du 92ème anniversaire du génocide des Arméniens organisées par le Comité des Arméniens de Belgique, la présidente du Sénat Anne-Marie Lizin (PS - tête de liste au Sénat) a déposé une gerbe au pied du monument situé au Square Michaux à Ixelles sur lequel figure l'inscription suivante : "Aux 1.500.000 Arméniens victimes du génocide ordonné par les dirigeants ottomans de 1915". La visite de la Présidente avait lieu après l'inauguration dans les locaux du Sénat de l'exposition photos "Les cent jours du génocide des Tutsi, 1994" mise sur pied par l'asbl Ibuka.

Je n'ai pas eu l'occasion de demander à Anne-Marie Lizin si elle connaissait la composition de la liste PS à la Chambre pour soulever un paradoxe évident avec sa démarche du jour mais ce sera probablement pour une prochaine fois.

En début de matinée, c'est le député régional Yves de Jonghe d'Ardoye (MR) qui marquait sa présence en participant à la messe de requiem à l’église apostolique arménienne de Sainte Marie-Madeleine.

Au CDH, le "fan club de Halis Kökten" (dixit la Présidente Joëlle Milquet entourés de Mahinur Özdemir, Céline Frémault, Clothilde Nyssens, Véronique Lefrancq, Hülya Civrilli, Nuray Saglam et suivis des militants masculins Cevdet Yildiz et Yalcin Bulduk) se réunissait ce même jour (24/04/07) dans un restaurant de la Petite Anatolie pour annoncer en avant-première à la presse turque la candidature de Halis Kökten à la 7e place effective pour la Chambre des Représentants.  (Mehmet Koksal, allochtone.blogspot.com, 24 avril 2007)

15.000 Arméniens commémorent le génocide de 1915

Plus de 15.000 Arméniens ont défilé lundi à Erevan, à la veille du 92e anniversaire du massacre de centaines de milliers des leurs sous l'empire ottoman pendant la première guerre mondiale.

Après avoir brûlé un drapeau turc sur la place de la Liberté à Erevan, les participants, portant des flambeaux, se sont dirigés vers un monument à la mémoire des victimes, où ils ont déposé des gerbes.

De nombreux participants portaient les drapeaux des 22 pays qui ont reconnu le génocide des Arméniens, dont ceux du Canada, de la Pologne et de la Suisse. De nombreux membres de la diaspora arméniennes étaient venus à Erevan pour prendre part à la marche.  (AFP, 23 avr 2007)

Récapitulatif du négationnisme d’Etat de la Turquie, exporté en Europe

Récapitulatif du négationnisme d’Etat de la Turquie, exporté en Europe (les rares faits positifs sont indiqués en gras), présenté par le Collectif VAN. Cette liste va être complétée mais d'ores et déjà elle donne un aperçu des menaces négationnistes turques qui pèsent sur l'Europe. A l'heure où le débat sur l'adhésion d'une Turquie anti-démocratique et pratiquant un négationnisme d'Etat, est totalement absent du débat des élections présidentielles en France, il est urgent de diffuser sur les blogs et les sites des principaux candidats, ce récapitulatif qui se passe de commentaires...

- Du 15 au 18 mars 2006 : A Berlin, manifestations turques organisées par le Comité Talaat Pacha, pour commémorer la mort de ce « Hitler » turc, responsable de la mort de 1 500 000 Arméniens…

- Le 18 mars 2006 : A Lyon, capitale de la résistance française, les extrémistes ultra-nationalistes Loups Gris, de concert avec les associations franco-turques téléguidées par le Consulat de Turquie, manifestent avec une violence inquiétante sous des mots d’ordre négationnistes insupportables. Fait non moins inquiétant : la Préfecture laisse faire.

- Le 17 avril 2006 : A Lyon, le Mémorial dédié à la mémoire des victimes du génocide des Arméniens en 1915, est profané juste avant son inauguration prévue le 24 avril.

- Le 17 juin 2006 : A Valentigney dans le Doubs, une exposition d’Antoine Agoudjian, comportant deux photos dont la légende fait référence au génocide arménien, est annulée par la Mairie, en butte aux pressions des responsables de la communauté turque de la ville qui menacent de saccager l’exposition.

- Le 21 octobre 2006 : A Paris le Comité Talaat Pacha organise un rassemblement négationniste place de la Bastille en déployant une immense banderole : « Il n’y a jamais eu de génocide arménien ». Les forces de l’ordre sur place laissent se dérouler cette manifestation pourtant non-autorisée.

- Le Dimanche 5 novembre 2006, c’est l’Italie qui est touchée. A Varallo Sesia, un homme d’origine turque saccage une exposition consacrée au génocide arménien.

- Le 09-11-2006 : A Paris, dans le procès en appel du CDCA contre le Consul Général de Turquie à Paris et France Télécom-Wanadoo, le jugement du TGI (du 15 novembre 2004) est confirmé. L’argumentation du Tribunal pour ne pas donner suite à la demande à l’encontre de l’hébergeur WANADOO est la suivante :

1) le TGI indique que le génocide arménien ne fait pas partie des crimes dont la contestation est punissable
2) et que la loi du 29 janvier 2001, reconnaissant l'existence du génocide arménien de 1915, ne crée pas de délit de contestation de ce génocide.

- Le 15 Novembre 2006 : A Ankara, le Ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül annonce en commission budgétaire du parlement turc que le gouvernement turc se prépare à une nouvelle politique vis-à-vis des « allégations de génocide ». Il envisage entre autre la mise en place d’un tribunal d’arbitrage international, et d’attaquer la France devant le Tribunal internationnal de La Haye. Il veut s’efforcer, par ces nouvelles initiatives, de régler le problème arménien aux yeux du monde.

- Le Dimanche 26 novembre 2006 : A Marseille, 18 tombes arméniennes sont profanées dans un cimetière de la cité phocéenne.

- Le 15 décembre 2006 à Valence (dans la Drôme) : 2 des inculpés qui avaient violemment agressé en 2004 des militants anti-négationnistes d’origine arménienne, sont condamnés à 1 € symbolique, le Juge accordant même une dispense de peine alors que le Procureur Nahon avait requis une peine de 4 et 6 mois de prison avec sursis.

- Le 26 décembre 2006 : A Ankara, une motion de censure est déposée au Parlement turc par le parti d’opposition de centre droit le Parti de la Mère Patrie. Ce parti accuse le ministre des affaires étrangères Abdullah Gül et le parti du Développement et de la Justice (AKP) de mal s’y prendre avec la politique étrangère du pays et « d’échouer dans la résistance face aux efforts arméniens d’insister sur la reconnaissance comme génocide des meurtres massifs d’Arméniens au moment de l’Empire ottoman ».

- Le 15 janvier 2007 : En Turquie, dans une interview donnée au quotidien turc Sabah, Abdullah Gül déclare que le gouvernement turc perçoit la question arménienne comme la deuxième plus grande menace pour la Turquie après la situation en Irak. « La question arménienne sera à nouveau sur le devant de la scène aux Etats-Unis » a déclaré le chef de la diplomatie turque. « Nous essayons de bloquer le projet de loi. Ce sujet ne sera pas mis sur la table pour la Turquie. Nous devons toujours être en alerte et préparé. Si ce projet de loi passe, il pourrait avoir des conséquences très compliquées. Nous n’avons aucune autre sortie que d’empêcher l’événement », déclare-t-il.

- Le 19 janvier 2007 : A Istanbul, Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie, est assassiné devant les locaux de la rédaction de son journal Agos, par un jeune Turc de 17 ans issu de la mouvance nationaliste. Défenseur des Droits de l’Homme et artisan du dialogue arméno-turc, Hrant Dink, avait été poursuivi et reconnu coupable d’atteinte à l’identité turque au nom de l’article 301. Le journaliste arménien n’hésitait pas à parler de génocide arménien, même s’il estimait qu’il ne fallait pas brusquer la Turquie sur ce terrain de la reconnaissance. Menacé de mort, il n’avait pas obtenu de protection de la police. Sa modération ne lui aura malheureusement pas servi de bouclier. Une vidéo montre son assassin, OGÜN SAMAST posant comme une star devant l'objectif, un drapeau turc entre les mains : la caméra filme les scènes de connivence entre le meurtrier du journaliste arménien et les policiers turcs chargés de son arrestation.

48h après l’enterrement de Dink, l’union sacrée autour de sa mort se fissure : la vente des bonnets blancs (du type de celui porté par le jeune assassin) a explosé en Turquie. Les 200 000 manifestants (majoritairement kurdes) criant « Nous sommes tous des Arméniens », ne représentent malheureusement que 1% de la population d’Istanbul.

- 27-01-2007 : A Davos en Suisse, à l'issue de sa rencontre avec Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération helvétique, le ministre turc des affaires étrangères Abdullah Gül a, en marge du Forum économique mondial, de nouveau nié l'existence du génocide arménien : «Il n'y a pas eu de génocide» arménien entre 1915 et 1917, a-t-il répété.

- 15/02/2007 : A Bruxelles, Conférence négationniste sur le « soi-disant génocide arménien » donnée par le Prof. Yusuf Halacoglu, président de la « Société turque d’Histoire » dans les locaux de la « Fondation religieuse islamique turque en Belgique à Saint-Josse-ten-Noode.

15/02/2007 : Aux Pays-Bas, la nomination de Nebahat Albayrak, qui refuse d’abandonner son passeport turc, a pour objet d’empêcher le vote d’une loi pénalisant le négationnisme du génocide arménien.

- 23-02-2007 : Parlement européen, fait positif, une large majorité de députés (95%) refuse de critiquer la pénalisation de la négation du génocide arménien. Le projet de déclaration, fomenté par le lobby turc, « déplorait » le vote souverain de l’Assemblée Nationale française (12 octobre 2006) visant à pénaliser la négation du génocide des Arméniens. Elle entendait également regretter « que cette loi crée un dangereux précédent en réprimant la contestation de l’existence d’un événement qui n’a pas été officiellement reconnu par chacune des parties principalement concernées.»

- 22-03-2007 : A Bruxelles, un jeune Arménien de 14 ans a été agressé à l'arme blanche par un groupe d'élèves turcs. La Belgique qui ne fait rien pour stopper la vague de négationnisme du génocide arménien qui déferle sur le "plat pays", exacerbe de ce fait l'ultra-nationalisme des jeunes issus de l'immigration turque. Rien n'est fait en Europe pour les éduquer et leur enseigner la vérité. Attention : le déni de justice peut tuer.

- 07/03/2007 : A Paris, en appel, le CDCA est débouté dans le procès qui l’oppose au Quid, la cour d'appel estimant que "la simple relation de thèses ‘révisionnistes'" ne pouvait "engager la responsabilité de celui qui, ne niant pas lui-même la réalité du génocide arménien, ne prend pas parti sur le bien-fondé des opinions visant à en contester la réalité, ne les reprend pas à son compte et n'entend ni légitimer la position turque sur la question arménienne, ni lui donner du crédit".

- 09/03/2007 : A Lausanne en Suisse, fait positif, la négation du génocide arménien a été pour la première fois sanctionnée par la justice suisse qui a condamné Dogu Perinçek, leader d'un petit parti de gauche turc, pour avoir violé la législation antiraciste helvétique interdisant de nier ou minimiser un génocide. Perinçek, qui a fait appel, est accueilli en victime-héros à l'Aéroport d'Istanbul.

- 13, 14 et 15 Avril 2007 : A Paris, un "Mouvement Jeunes-Turcs" appelle à manifester. Les nationalistes et négationnistes turcs du Comité Talaat Pacha (Dogu Perinçek) organisent samedi 14 avril à 13:00, à la Plaine Saint-Denis, une conférence contre le "mensonge impérialiste du génocide arménien"...  (© Récapitulatif Collectif VAN, 11 avril 2007)

L'UE se dote d’une législation édulcorée contre le racisme

Après des années de débats entre défenseurs de la liberté d’expression et partisans de la répression, l’Union européenne s’est enfin dotée d’une législation sur la lutte contre le racisme et la xénophobie.

Les ministres de la Justice des Vingt-Sept sont parvenus à un accord sur un texte qui est certes édulcoré par rapport aux ambitions initiales, mais qui a le mérite de prévoir une définition commune de ce qui doit être réprimé dans toute l’UE.

"Avec ce texte, nous sommes parvenus à un bon équilibre entre le respect de la liberté d’expression et la lutte contre l’incitation à la haine raciale", a déclaré à l’issue de la réunion Franco Frattini, commissaire chargé du dossier.

Dans tous les pays de l’Union européenne, il sera bientôt interdit de nier l’existence de la Shoah ou de faire l’apologie des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité tels que définis par une juridiction internationale comme la Cour pénale internationale (CPI).

Les Etats membres doivent également incorporer dans leurs législations des dispositions qui permettront aux juges de considérer les motivations racistes comme des circonstances aggravantes pour n’importe quelle infraction commise.

L’incitation à la haine raciale ainsi définie sera partout punie d’une peine de prison allant de un à trois an.

Il s’agit là d’un socle commun et n’importe quel Etat membre pourra aller plus loin dans sa propre législation : la France, par exemple, pourra sanctionner ceux qui nient l’existence du génocide arménien par les Turcs, infraction qui n’existe pas dans la plupart des autres pays de l’UE.

Les pays baltes, qui auraient voulu mettre dans ce texte sur le même plan les crimes commis au nom du stalinisme, n’ont pas obtenu gain de cause mais ils se sont ralliés au texte en échange d’une déclaration séparée condamnant ces agissements.

"PAS DE LA POUDRE AUX YEUX"

La Pologne, qui voulait de son côté que l’on puisse sanctionner au niveau européen des personnes qui l’accusent d’avoir participé au génocide des juifs, n’a pas non plus vu sa revendication satisfaite lors de la réunion.

Certes, le texte a bien été édulcoré par rapport aux propositions initiales présentées en 2001 par la Commission.

On n’y trouve pas, par exemple, d’obligation d’entraide judiciaire entre les Etats membres pour punir un ressortissant français qui aurait commis une infraction punie en France dans un autre Etat membre qui ne la sanctionnerait pas.

La France était l’un des seuls pays à la réclamer.

A la demande des pays de l’Europe du Nord, comme le Danemark, la Suède ou la Grande-Bretagne, la liberté d’expression a été renforcée.

Ainsi, les déclarations négationnistes ne sont une infraction européenne que si elles impliquent une incitation à la haine : libre aux capitales d’aller plus loin nationalement.

Si le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a été condamné en France pour avoir dit que les chambres à gaz étaient "un point de détail de l’histoire de la Seconde guerre mondiale", le texte adopté n’oblige pas le Danemark à condamner un de ses émules danois qui ferait les mêmes déclarations.

De même, rien n’oblige les Irlandais et les Britanniques à réprimer les incitations à la haine religieuse si cette dernière n’est pas un prétexte pour mener des actions concrètes.

On pourra donc dire dans ces pays "Mort aux chrétiens !", mais ce ne sera une infraction que si l’on vise par exemple la communauté chrétienne du Royaume-Uni ou si cela risque d’entraîner une perturbation de l’ordre public.

Mais même les négociateurs français, les plus en pointe sur ce dossier, se sont montrés satisfaits du résultat.

"Ce n’est pas de la poudre aux yeux", a expliqué l’un d’eux. "C’est un texte qui méritait d’aboutir." (armenews.com, 19 avril 2007)

Génocide arménien: l'appel des démocrates turcs d'Allemagne

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose la traduction d'un appel des démocrates turcs d'Allemagne, qui sous l'impulsion d'Ali Ertem, s'élevent avec un texte d'une force rare, contre la pérennité du génocide arménien qui perdure depuis 92 ans, du fait du négationnisme d'Etat des gouvernements turcs successifs. Merci à Ali Ertem pour le courageux travail de sensibilisation qu'il mène en Allemagne auprès des populations issues de l'immigration turque.

Le Génocide qui perdure depuis 92 ans est toujours nié !

Pour que les ‘24 Avril’ ne soient plus jamais vécus, pour que les plaies ouvertes en 1915 soient refermées, nous nous prosternons devant le souvenir des victimes du génocide, nous partageons les souffrances de nos voisins Arméniens, Assyriens et Grecs

Nous, les immigrés de Turquie vivant dans de nombreux pays d’Europe, nous avons une grande peine due au fait qu’entre 1915 et 1923, les génocides, les déportations perpétrés pour éliminer les peuples chrétiens de notre pays, sont toujours niés malgré les 92 ans passés. Nous observons avec inquiétude que la population turque est enfoncée à nouveau dans une tension dangereuse et ce à cause des dirigeants qui, depuis 92 ans, en utilisant le déni comme pilier de leur politique d’Etat, ont empêché notre peuple d’affronter sa propre histoire. Nous témoignons du fait que partout dans notre pays, les actes de lynchages et les attaques à caractère raciste visant les peuples refusant l’assimilation par la force et la pression, sont encouragés ouvertement par l’Etat même. Nous constatons également que les dépenses afin de nier le génocide d’une façon organisée et méthodique, sont multipliées par dix par rapport aux 20 ou 30 précédentes années.

Jusqu’en 1915, la population chrétienne représentait un tiers de la population ottomane. Aujourd’hui ce pourcentage est réduit un sur mille. Lorsque les hommes politiques turcs racistes se vantent en disant qu’ils ont créé “une Turquie 99,9% Musulmane”, ils ne font qu’avouer une vérité, c’est la vérité que nos voisins chrétiens ont bien subi le désastre du génocide. Malgré cela l’Etat n’a toujours pas surmonté la peur de se diviser. Il y deux raisons principales à cela. La première raison est qu’il n’a toujours pas rendu des comptes pour le crime de génocide commis contre les anciens peuples de ces terres : Arméniens, Assyriens et Grecs. Il est évident qu’il n’y a pas d’échappatoire et les conséquences sont visibles. La deuxième raison est que, malgré le génocide, le concept de la société mono-ethnique est en faillite. Le plan élaboré pour inventer une nation turque artificielle, en broyant plus de 30 peuples de religions et d’ethnies différentes, échoue cette fois-ci face au dynamisme kurde. La République turque cherche encore la solution dans la terreur d’Etat à caractère raciste et dans la négation de ces vérités historiques connues par le monde entier.

Les spécialistes du génocide ont démontré la vérité : que la négation n’est pas seulement la suite du génocide mais qu’elle empoisonne aussi l’atmosphère entre le peuple victime et le peuple coupable et qu’elle ne leur laisse aucune chance pour un échange humain. Cette vérité se fait sentir dans tous les domaines de la vie sociale. Sur ce point-là il convient de parler de l’importance particulière de l’Education nationale de la République turque. Le système de l’Education nationale est organisé selon les exigences du projet mono-ethnique; il fait complètement l’impasse sur les vraies histoires, les cultures, les identités ethniques et religieuses des peuples vivant sur les terres de la Turquie. Afin de créer une nation turque artificielle, l’Etat applique une politique de lavage de cerveau qui, de par son contenu et ses méthodes, est contre l’éthique scientifique. Par cette méthode de lavage de cerveau, l’Etat produit une jeunesse ayant des handicaps de raisonnement. Ignorant tout ce qui s’éloigne de la description du ‘Turc’ de l’idéologie officielle, s’accrochant à leur identité, ils considèrent comme des ennemis tous les peuples qui résistent face à l’assimilation forcée.

Le massacre de Hrant Dink a mis en évidence à nouveau le fait que depuis 1915 rien n’a changé concernant la mentalité dirigeant cet Etat. Hrant n’a été massacré ni parce qu’il était l’ennemi du Turc ni parce qu’il voulait ‘détruire’ cet Etat. Hrant a été massacré car il était un intellectuel de la communauté arménienne dont l’existence n’est pas supportée. Il élevait l’honneur humain au-dessus de tout. Il défendait la vérité contre les mensonges et les calomnies, sans concession. Son amour immense avait commencé à défaire les préjugés bâtis par la haine et la rancune. Ses paroles sincères touchaient les consciences. Hrant avait réussi à créer des occasions pour que les nouvelles générations puissent affronter leur histoire. C’est pour cette raison que les tueurs ont ressenti le besoin de faire taire Hrant et ainsi ils ont voulu faire peur aux intellectuels qui partageaient ses idées. Mais le résultat n’a pas été celui qu’ils espéraient. L’assassinat de Hrant a créé une réaction démocratique des personnes en manque d’une société démocratique. Les limites du supportable avaient explosé. C’était quelque chose que l’Etat ne pouvait pas imaginer.

En la personne de Hrant, pour la première fois de l’histoire turque, des centaine de milliers de personnes ont embrassé le peuple victime de génocide, en criant ‘nous sommes tous Arméniens’. Cela a été un coup dur contre le chauvinisme et le négationnisme. Les intellectuels appartenant aux peuples qui avaient participé d’une façon ou d’une autre à la mise en oeuvre de la politique génocidaire, et qui jusqu’alors hésitaient à montrer leur position, ont commencé à comprendre les souffrances, les craintes et les souhaits des victimes du génocide. Eux aussi ont commencé à constater qu’il est impossible de créer un système démocratique digne de l’honneur humain sans que les peuples de Turquie n’affrontent leur histoire. Ils commencent également à voir que sans cet affrontement, il n’est pas possible de se libérer du fascisme unioniste qui a été le précurseur du national socialisme.Voici la vérité que le militarisme turc et dans son ombre la bureaucratie turque, ne pouvaient pas digérer.

Seulement, ni le génocide de 1915 ni la politique de turquisation, fruits des gouvernements ayant des mentalités identiques à ceux qui ont commis le génocide, n’ont pu régler les problèmes du pouvoir.

Au contraire les problèmes se sont aggravés. Les promoteurs du génocide de 1915, comme Talaat, Enver et Nazim, ne se sont pas contentés de laisser derrière eux des milliers de morts, des milliers de personnes déportées, éloignées de leurs patries, mais ils ont laissé aussi la haine, la rancune, la peur et des animosités insurmontables. C’est pour cette raison que l’histoire de la République turque est l’histoire des efforts fournis pour éliminer par la force les différences ethniques et religieuses.

Les efforts pour faire taire le peuple kurde qui réclamait ses droits nationaux, les massacres et les déportations, en 1934 dans la région de Trakya (Nota CVAN: partie européenne de la Turquie), le pogrome anti-juifs, en 1938 les massacres génocidaires de Dersim, en 1943 les massacres de Ozalp, les pogroms des 6-7 septembre 1955 et les massacres de Maras, Corum et Sivas, témoignent la tradition perpétuelle de destruction de l’autre. Le système ne peut exister qu’en continuant à commettre d’autres crimes contre l’humanité. Autrement dit : au XXI ème siècle le génocide continue.

C’est pourquoi en Turquie la suprématie du droit n’existe qu’en parole. C’est pourquoi la torture, le viol, sont systématiques et se prolongent jusque dans la famille, la plus petite cellule de la société. C’est pourquoi la pensée et l’organisation sont considérées comme des crimes et condamnées par les articles 301, 215, 216, 141, 142, 163... du code pénal turc. C’est pourquoi les intellectuels s’opposant à ce régime, les défenseurs des droits de l’homme, les défenseurs des droits du travail, les syndicalistes, les personnalités révolutionnaires de nos peuples sont inscrites dans des listes noires. Ils sont victimes d’éxécutions dans les rues. Ils sont enlevés et portés disparus. C’est pourquoi les prisonniers politiques sont torturés par des emprisonnements dans des cachots. C’est pourquoi la dégénérescence morale, la culture du lynchage sont encouragés à fond. C’est pourquoi les jeunes qui ont besoin de travail et d’éducation et de quoi manger, sont embarqués par les organisations criminelles, dans les marécages des assassins tels que Teskilat-i Mahsusa. Ainsi la base d’une nouvelle société génocidaire se prépare.

Nous, les organismes et les personnalités cités ci-dessous, respectant les droits de l’homme, nous considérons les demandes de droit et de justice des peuples victimes de Génocide, comme nos propres demandes et exigeons de la République turque qu’elle accepte le génocide de 1915 et qu’elle abandonne ses interventions génocidaires sur les divers peuples placés sous son autorité, visant la destruction de leur identité religieuse et de leurs Etats naturels. Nous envisageons notre avenir commun dans un système démocratique, basé sur l’égalité et l’amitié des peuples. Nous voulons faire connaître à l’opinion publique la déclaration suivante ; Nous souhaitons accomplir notre devoir concernant les crimes commis contre l’humanité, devoir qui a été négligé jusqu’à aujourd’hui. Pour que ‘les 24 Avril’ ne soient plus jamais vécus, nous allons raconter à notre population les vérités historiques en commençant pas nos propres enfants. Ainsi nous accomplirons notre devoir comme notre dignité humaine l’exige.

Le 24 Avril mardi à Francfort, les organisations et les personnalités respectueuses des droits de l’homme,

Pour la reconnaissance du génocide de 1915;
Pour partager les souffrances des peuples victimes de génocides;
Pour la mémoire de l’intellectuel arménien Hrant Dink que nous considérons comme une victime du génocide;
Pour que le 24 avril soit accepté comme la journée de deuil commun Pour les peuples de la Turquie.

Nous vous invitons à la veillée de sensibilisation.

Organisations: ■Association des Opposants des Génocides (Soykırım Karşıtları Derneği), ■ATİF Fédération des Travailleurs de Turquie en Allemagne (Almanya Türkiyeli İşçiler Federasyonu), ■ADHF Fédération des Droits démocratiques en Allemagne (Almanya Demokratik Haklar Federasyonu), ■AGİF Fédération de Travailleurs Immigrés en Allemagne (Almaya Göçmen İşçiler Federasyonu), ■BİR-KAR Union des Travailleurs Fraternité des Peuples (İşçilerin Birliği Halkların Kardeşligi), ■Le Journal du Combat Commun (Mücadele Birliği Gazetesi)

Adresse: Frankfurt / Main –Zeil 94 – 96 am Springbrunnen
Date: 24 Avril 2007, Mardi, Début: 17h00, Fin : 22h00

Pour plus de détail: Tél.: 0049 69 5970813; 017623846819; E-mail: skd@gmx.net

(Traduction du turc : S.C. pour le Collectif VAN (2007)

La FEA exhorte les ministres de la Justice européens

La Fédération Euro-Arménienne exhorte les Ministres de la Justice des Etats-membres de l’Union européenne à ne pas succomber aux pressions de la Turquie visant à exclure la négation du génocide des Arméniens du champ de la décision-cadre destinée à sanctionner le négationnisme. Elle a envoyé un courrier en ce sens à la présidence allemande de l’Union, dans lequel elle dénonce « l’ingérence immorale et inacceptable » de la Turquie. La lettre de la Fédération appelle aussi l’exécutif européen à ne pas laisser « des idéologies haineuses venir saper nos valeurs de l’étranger ».

Selon la presse, Ankara a effectué de lourdes pressions sur différents Etats-membres, et en particulier sur la présidence allemande, de sorte que la décision-cadre « contre le racisme et la xénophobie », n’entrave pas sa propagande négationniste en Europe. Divers diplomates du Conseil auraient récemment assuré que le texte exclurait effectivement ce négationnisme, conformément aux exigences de la Turquie. Cependant, rien ne permet d’accréditer cette opinion à la lecture du texte en projet.

« En l’état, il s’agit manifestement d’une lecture politiquement très orientée d’un texte juridique dont l’objectif est de protéger tous les citoyens de l’Union. Cependant, il serait moralement abject que l’Union européenne avalise ainsi la politique d’Ankara qui ferait des Européens d’origine arménienne des citoyens de seconde zone dans l’Union, les seuls à ne pas bénéficier de la protection d’une loi qui se dit contre le racisme » a déclaré Laurent Leylekian, le directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne.

La Fédération rappelle que la Turquie a organisé en Europe plusieurs manifestations appelant à la haine contre les Arméniens à travers la négation du génocide. C’est seulement en raison de la présence policière massive qu’elles n’ont pas dégénéré en pogroms.

« Ce que cherche Ankara, c’est qu’à terme, en Europe comme en Turquie, tous les hommes soient égaux, sauf les Arméniens, et ce avant même qu’elle soit membre de l’Union. Face à cette infamie, l’Europe doit plus que jamais se montrer inflexible et sécuriser son arsenal pénal contre la haine négationniste » a conclu Laurent Leylekian. (contact@eafjd.org, 19 avril 2007)

Commémoration du 92ème anniversaire du génocide arménien

Communiqué du Comité du 24 avril:

Le 23 avril 2007 à 20 h 00 : Conférence sur le génocide arménien par M. Hovanes Ayvazian (professeur d’histoire arménien en Arménie) dans les locaux de l’Association des Arméniens Démocrates de Belgique (AADB) à la rue des deux églises 74-76 , 1210 Saint Josse Ten Noode.

Le 24 avril:

10h00: Messe à l’église arménienne d’Ixelles, rue Kindermans 1 A; 
12h00: Rassemblement devant le Khatchkar;
14h00: Meeting devant l’Ambassade de Turquie. Marche jusqu’aux bâtiments de la Commission européenne à Schuman.

Nous vous invitons tous à paticiper à ce meeting et à cette marche.

Ankara fait reculer les Nations unies sur le génocide rwandais

En ce début d’avril était annoncée une exposition des Nations unies consacrée au treizième anniversaire du génocide rwandais. L’inauguration, prévue pour lundi en présence du secrétaire général Ban Ki-moon, n’a pu avoir lieu. Le blocage provient des autorités turques, furieuses d’une phrase inscrite dans le texte de présentation et relative à la genèse du terme « génocide », la voici : « Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle un million d’Arméniens ont été tués en Turquie, l’avocat polonais Raphael Lemkin a exhorté la Société des nations à reconnaître les crimes barbares comme des crimes internationaux. »

Aegis, groupe co-organisateur de l’exposition, tente laborieusement de calmer le jeu en assurant que les diplomates arméniens seraient d’accord pour que soient retirés les mots « en Turquie ». Il ajoutait toutefois que si son organisation l’acceptait, il comprenait que « cela ne soit pas acceptable par les Nations unies ». Cela n’a pas suffi à Ankara, qui persiste à exiger le retrait de toute mention à ce crime précis contre l’humanité. À noter que l’exposition fait également référence au génocide des juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Que se passera-t-il si d’autres négationnistes, à la Faurisson et consorts, prennent le relais ? L’ONU avait beaucoup à se faire pardonner pour sa passivité lors des massacres d’avril-juillet 1994 (un million de martyrs dans la population tutsi et parmi les démocrates hutu). Ce genre de magouille sordide n’y contribue pas. (L'Humanité, Jean Chatain, 11 avril 2007)

FEAJD réagit contre l'annulation de l'exposition

Dans un courrier adressé à M. Kiyotaka Akasaka, Sous-secrétaire général de l’ONU, la Fédération Euro-Arménienne a protesté contre la décision de ce dernier d’annuler une exposition qui devait avoir lieu dans les bâtiments de l’organisation internationale à New York à l’occasion du 13ème anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda.

L’exposition de l’ONG Aegis Trust devait être inaugurée ce lundi 9 avril en présence de M. Ban Ki-Moon, le Secrétaire Général de l’organisation mondiale. Afin d’illustrer le génocide des Tutsi, l’exposition rappelait la continuité historique des processus génocidaires. A cet effet, un des panneaux présentés indiquait que « après la Première Guerre Mondiale, pendant laquelle un million d'Arméniens ont été tués en Turquie, l'avocat polonais Raphaël Lemkin a exhorté la Société des Nations à reconnaître les crimes barbares comme des crimes internationaux ».

Or, soumis aux pressions de la Turquie en raison de cette mention au génocide des Arméniens, M. Akasaka a pris l’initiative inacceptable de reporter sine die, c’est-à-dire en pratique d’annuler, l’exposition en question.

« Votre décision telle que rapportée par la presse constitue une grave régression mettant en question la crédibilité de votre institution » a écrit Hilda Tchoboian , la présidente de la Fédération Euro-Arménienne. « Il serait immoral et politiquement dangereux qu’une exposition précisément destinée à prévenir les génocides et à dénoncer les idéologies de haine qui y conduisent permette, sous votre égide, le triomphe d’un négationnisme que l’ONU prétend combattre. » a continué la présidente de la Fédération.

Par le passé, L’ONU avait su résister au négationnisme d’Etat de la Turquie : En dépit de dix ans de menaces et de manœuvres de toutes sortes de la part du gouvernement turc, le rapport du Britannique Benjamin Whitaker qui mentionnait le génocide des Arméniens parmi les génocides passés a été adopté en août 1985 par une sous-commission de l’organisation internationale.

« Nous demandons solennellement à M. Akasaka de reconsidérer sa décision et de permettre cette exposition – sans censure ni altération – conformément aux principes sur lesquels l’ONU entend fonder son action » a conclu Hilda Tchoboian.

Le malheur des chrétiens d’Istanbul

Les tracasseries auxquelles est confronté le lycée grec orthodoxe du Phanar illustrent bien la précarité de la minorité chrétienne d’Istanbul. Et, depuis le meurtre du journaliste arménien Hrant Dink, la situation des communautés minoritaires s’est aggravée.

Le message tracé sur le mur d’enceinte sonne comme une mise en garde : « Vous ne diviserez pas la nation turque ! » Pour toute signature, les trois croissants de lune, symbole du Parti d’action nationaliste (MHP), situé à l’extrême droite. Cette menace a été fraîchement peinte sur le lycée grec orthodoxe du Phanar, à Istanbul. Située dans le vieux quartier grec, sur une rive escarpée de la Corne d’or, à deux pas du Patriarcat orthodoxe, cette école vit des heures critiques. Fondée en 1454, un an après la prise de Constantinople par les Ottomans, la « grande école de la nation », comme l’appellent les Grecs, n’est plus que l’ombre d’elle-même.

A l’heure de la sortie des classes, à la grille de cet imposant bâtiment de brique rouge, les élèves ne se bousculent pas. En cours, ils sont souvent deux ou trois, perdus sur les bancs de salles trop grandes. Le lycée du Phanar se meurt, à l’image d’une communauté découragée qui s’éteint lentement. Depuis le traité de Lausanne de 1923, qui les définit comme minorité non musulmane de Turquie, l’histoire des « Rum », ces « Romains » vestiges de l’Empire chrétien d’Orient, est celle d’étrangers dans leur propre pays.

Une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de Strasbourg, en janvier, leur a redonné un peu de baume au coeur. Après des années de bataille judiciaire, le lycée du Phanar s’est vu reconnaître le droit de récupérer des immeubles confisqués par l’Etat turc. Ankara est condamné à les restituer avant le 9 avril, sous peine de verser 900 000 euros de compensations. Mais cet espoir de règlement du problème des fondations pieuses, essentiel pour les Rum, arrive peut-être trop tard.

« Nous sommes peu nombreux, mais nous sommes innombrables », aurait dit le patriarche Athénagoras dans les années 60 pour conjurer le déclin démographique de ses ouailles. Istanbul est la capitale spirituelle orthodoxe. Mais le XXe siècle a provoqué une véritable hémorragie. En 1906, ils étaient 160 000 à Istanbul. Cent ans plus tard, ils sont à peine 2 000, selon Ata Sakmar, un avocat turc pour qui défendre les Grecs est une « mission humanitaire ». La moyenne d’âge est supérieure à 60 ans et rares sont les jeunes qui choisissent de rester. A l’instar du lycée du Phanar, les « écoles spéciales », turques mais réservées aux Rum, se vident, ferment les unes après les autres. Il n’en reste plus que huit, dont trois lycées, qui accueillent au total 250 élèves, pour une bonne partie des Arabes orthodoxes émigrés du Sud-Est. « Si les écoles ne peuvent pas se maintenir, la communauté n’a aucune chance de survie », soupire Yani Demircioglu, le directeur du lycée Zografion, qui revendique fièrement son identité double. Il fait rapidement les comptes : de sa promotion sortie en 1972 ils ne sont plus que quatre sur trente-sept à vivre en Turquie.

La communauté vit dans la nostalgie d’une Istanbul cosmopolite, d’un quartier de Péra où les architectes et les bistrotiers étaient grecs ou levantins. Les traces de ce passé sont visibles : Istanbul compte encore 85 églises orthodoxes, un hôpital et des noms gravés en cyrillique sur la façade de bâtiments du centre-ville. Mais les Rum qui restent sont des survivants. A 78 ans, Stratis Sabuncakis reçoit solennellement au-dessus de sa boutique et sous un portrait d’Atatürk. Son grand-père, débarqué de Crète à 13 ans, est rapidement devenu le fleuriste attitré du palais impérial, acheminant ses bouquets d’Italie grâce à l’Orient-Express. Et puis, après l’avènement de la république, « Atatürk a fait venir mon père à Ankara, raconte le vieil homme en français. Il lui a dit : "Il faut que vous ouvriez un magasin ici ." »

Un nationalisme dilué

.En 1978, Stratis a pourtant failli partir. Toute la famille était déjà réfugiée en Grèce, mais il a préféré rester pour faire tourner la boutique. Il a traversé les heures sombres qui ont chassé, par vagues successives, la plupart de ses congénères. En 1942, un impôt spécial sur la fortune est taillé sur mesure pour asphyxier les minorités non musulmanes (Juifs, Arméniens et Grecs). « Nous avons dû payer 60 000 livres turques », se souvient Stratis Sabuncakis. Une fortune. Près de 2 000 réfractaires sont envoyés de force dans l’Est, employés à la construction des routes. Ensuite, en septembre 1955, la rumeur court qu’une bombe a explosé dans la maison natale de Mustafa Kemal, à Salonique. A Istanbul, une foule vengeresse descend dans la rue et saccage, pille ou brûle des centaines de boutiques, de maisons et d’usines appartenant aux minoritaires. Le grand magasin de fleurs des Sabuncakis n’échappe pas à l’ivresse nationaliste. En 1964, la situation s’envenime à Chypre et des milliers de Grecs sont expulsés d’Istanbul pour « haute trahison ». Dix ans plus tard, nouvelle crise, nouvelle saignée. « Cette communauté n’existe plus, elle ne peut pas être plus éteinte qu’aujourd’hui, constate Meropi Anastassiadou, chercheuse à l’EHESS. Il n’y a plus de vie culturelle ou intellectuelle, peu de production économique. Juste la conservation de certains symboles. »

Aujourd’hui, les relations entre la Grèce et la Turquie se sont pacifiées, les échanges économiques densifiés. Mais le silence et la méfiance restent de mise dans la communauté. Le retour d’un nationalisme brutal et xénophobe en Turquie fait resurgir de vieux réflexes. « Vivre dans la peur, c’est une coutume chez nous », sourit un membre influent de la communauté. Dans une pièce aveugle au fond du passage de Syrie, le quotidien en grec Apoyevmatini est fabriqué à l’ancienne pour les 500 lecteurs qui lui restent. Derrière son bureau poussiéreux, le directeur, Mihail Vasiliadis, a accroché trois portraits de Hrant Dink, le journaliste d’origine arménienne abattu le 19 janvier. Dans les communautés minoritaires, ce meurtre a rouvert les plaies et tous s’identifient à leur ami arménien. « Le nationalisme est comme le raki : il est dilué. Pour être pleinement considéré comme des citoyens, ici, nous devons toujours abandonner quelque chose : nos immeubles, nos droits, nos organes... » Deux jours plus tôt, le père d’un jeune Rum décédé accidentellement avait fait don de ses organes et permis de sauver un petit Turc « de souche », devenant un héros national. L’histoire a fait le tour du pays. Comme si l’incompatibilité biologique était la norme.

Des « traîtres à la nation »

Pour les ultranationalistes turcs, les Hellènes et leur patriarche sont comme le ver dans le fruit turc : des « traîtres à la nation ». Bartholomeos Ier est accusé de vouloir créer un mini-Vatican au coeur d’Istanbul. Et l’Etat turc refuse toujours de reconnaître le caractère oecuménique du patriarcat et de rouvrir l’institut théologique de l’île de Halki, fermé depuis 1971. Chaque 6 janvier, le Noël orthodoxe, une croix est traditionnellement lancée par le patriarche dans les eaux froides de la Corne d’or et de jeunes hommes doivent aller la repêcher. Cette année, les policiers étaient plus nombreux que les Rum et, pour aller sauver la croix de la noyade, il n’y avait que trois volontaires. En 2005, une cinquantaine de Loups gris, des militants nationalistes, avaient perturbé la cérémonie, brandissant des drapeaux turcs et hurlant : « La Turquie : tu l’aimes ou tu la quittes ! » La plupart des Grecs d’Istanbul ont déjà choisi les deux.

Au quotidien, les tracasseries administratives restent légion. Dans les lycées, on travaille sur des photocopies, car les manuels en grec ne sont pas homologués par l’Education nationale turque. Les conseils d’administration des fondations n’ont plus été renouvelés depuis plus de quinze ans : interdiction d’organiser de nouvelles élections. Et la loi sur les fondations votée sous la pression de l’Union européenne, qui devait permettre la restitution de certains biens immobiliers aux minorités, a été bloquée en décembre par le veto du très laïque président Ahmet Necdet Sezer. « Mon oncle m’avait dit : " Quitte le pays avant de devoir le faire pour sauver ta peau" , raconte un Stambouliote d’origine grecque, inquiet de la flambée de nationalisme. Je ne veux pas partir. En revanche, je suis sceptique pour mes enfants. Mais où les envoyer ? Ils n’ont pas du tout la culture grecque. » Le journaliste Mihail Vasiliadis se veut plus optimiste et croit à une régénération : « Si le gouvernement nous reconnaît nos droits, les Grecs vont vite revenir. » (Le Point.fr, Guillaume Perrier, 12 avril 2007)


Güneysu: Les blessures de Hrant saignent encore

Le Collectif VAN vous soumet la traduction de cet article paru en turc sur Koxuz. Trois heures après l'assassinat de Hrant Dink en Turquie, Ayse Günaysu, intellectuelle et véritable démocrate turque, Membre de l'Association de Défense des Droits de l'Homme de Turquie (branche d'Istanbul), Membre de la Commission contre le Racisme et les Discriminations de Turquie, avait écrit un article très fort au sujet du meurtre du journaliste arménien. Il était d'abord paru le 20 janvier dans le quotidien Ulkede Ozgur Gundem. Nous vous l'avions proposé en anglais et il nous a semblé opportun de vous l'offrir aussi en français : à quelques jours des commémorations du 92ème anniversaire du génocide arménien (http://www.collectifvan.org/article.php?id=9195) et en ces temps d'intense lobbying turc contre les reconnaissances du génocide arménien, ce cri reste toujours douloureusement d'actualité. Longue vie aux courageux - et courageuses - démocrates de Turquie qui osent défier les tabous et chercher la vérité au-delà des leurres qu'on leur agite sous le nez.

Tous ceux qui disent qu’il s’agit d’une attaque contre la Turquie, tous ceux qui parlent de mauvais tours joués à la Turquie, tous ceux qui parlent du timing de ce crime au moment précis où des parlements étrangers se déterminent sur le « prétendu » génocide, essayant par là de dissimuler le fait que Hrant Dink était poursuivi pour avoir dit le mot de « génocide » et que pour cette raison il recevait des menaces, et tous ceux qui protègent le véritable assassin, autrement
dit ceux qui permettent à l’esprit des criminels, des lyncheurs et des fanatiques d’Union et Progrès de perdurer, tous ceux-là ont une part de responsabilité.

Le ministre de la Justice Hikmet Sami Turk, qui avait hurlé depuis les tribunes du Congrès que les organisateurs d’une conférence sur les Arméniens poignardaient le peuple turc dans le dos, le Président Ahmet Necdet Sezer, qui a opposé son veto à la proposition de loi sur les fondations des minorités sous prétexte qu’elle renforcerait lesdites minorités, les procureurs qui, fermant les yeux sur des centaines de cas de torture, de condamnations sans jugement, de coupables inconnus mis en garde à vue et disparus, ont pourtant examiné et jugé les prétendues « preuves de culpabilité » sans qu’il y ait les plus élémentaires notions de justice universelle, le journal Hurriyet qui, au moment où Hrant Dink avait déclaré qu’il irait chercher justice auprès de la Cour européenne des Droits de l’homme, a mis en Une le président des fondations grecques déclarant que lui, il n’irait pas devant la Cour européenne des Droits de l’homme parce qu’il avait confiance en la justice turque, et qui l’a qualifié de vrai citoyen, de sorte que tout individu allant demander justice auprès des Cours européennes des Droits de l’homme devenait une cible étiquetée « soi-disant/pseudo » citoyen, et, avant même que le sang de Hrant ne sèche, les chaînes de télévision turques qui se sont, des heures durant, livrées à une litanie de provocations en faisant le lien entre l’assassinat et la proposition de loi à venir au Congrès américain, tous ont participé à ce meurtre, ils ont tous une responsabilité.

Tous ceux qui affirment que ceci est une attaque contre la Turquie mentent. Parce que cette attaque a été rendue possible par la Turquie elle-même, c’est donc la Turquie qui est responsable. Elle a été rendue possible par le gouvernement qui a appliqué l’article 301, en tant que mesure de protection contre le dénigrement de la seule l’identité turque, et non de toutes les identités, fournissant par là une base légale aux agressions. Et elle a été rendue possible par l’ensemble de la population de la Turquie, qui n'a pas rejeté cet article.

Tous ceux, des autorités aux leaders d’opinion, qui au lieu d’éprouver de la honte face à l’assassinat de Hrant Dink, au lieu de dire « nous sommes tous coupables », s’inquiètent de la dignité de la Turquie, tous mentent, ils essaient de masquer leur culpabilité. Que tous les menteurs la ferment.

Et vous aussi, les journalistes démocrates comme Altan Oymen, fermez-la s’il vous plaît ! Si vous ne refusez pas de répondre à des questions qui établissent un lien entre l’assassinat de Hrant et la proposition de reconnaissance du génocide par le Congrès américain, si cela ne vous pose pas de problème d’y répondre, si vous ne refusez pas de manquer de respect à la douleur du peuple arménien en établissant de tels liens, si vous ne refusez pas de soutenir ainsi ceux qui
essaient de leurrer le peuple avec des théories de complot fomenté par des influences étrangères et visant le peuple turc, à seule fin d’exonérer nos propres assassins, bouclez-la, bouclez-la tous !

QUE TOUS LES MENTEURS LA BOUCLENT ! LES BLESSURES DE
HRANT SAIGNENT ENCORE

(www.collectifvan.org, 12 avril 2007)



53 Prix Nobel lancent un appel à la réconciliation entre la Turquie et l’Arménie

Une cinquantaine de prix Nobel de différents pays se sont mobilisés pour lancer un appel à l’Arménie et à la Turquie, le 9 avril, afin qu’elles établissent sans condition des relations diplomatiques, ouvrent leur frontière et permettent à leurs sociétés civiles d’entrer en contact. Dans une lettre ouverte, ils ont aussi implicitement appelé la Turquie à reconnaître que les déportations et massacres perpétrés entre 1915 et 1918 par les autorités ottomanes à l’encontre des populations arméniennes constituaient bien un fait de génocide.

Les 53 académiciens, écrivains, économistes et scientifiques signataires de la lettre, tous lauréats de prix Nobel dans leurs disciplines au cours des trois dernières décennies, estiment qu’une « frontière ouverte améliorerait considérablement la situation économique des populations situées de part et d’autre et encouragerait les contacts, ce qui est essentiel pour la compréhension mutuelle ».

Parmi les signataires de cet appel, l’écrivain mondialement célèbre Elie Wiesel, rescapé de l’holocauste juif, et Frederk de Klerk, ancien président sud-africain qui contribua à mettre un terme au système de l’apartheid.

Les signataires de la lettre , tout en encourageant l’Arménie et la Turquie à prendre les mesures en vue de rétablir la confiance mutuelle, à commencer par l’établissement de relations diplomatiques, ont aussi appelé à la suppression d’un article controversé du code pénal turc sanctionnant les atteintes à l’identité turque, au nombre desquelles l’évocation du génocide arménien, qui a valu des poursuites judiciaires à de nombreux intellectuels turcs, dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk. Celui-ci a dû s’exiler aux Etats-Unis en début d’année, suite aux menaces dont il a été l’objet après l’assassinat du journaliste arménien de Turquie Hrant Dink.

S’il semble surtout adressé à la Turquie, qui a rompu unilatéralement ses relations diplomatiques avec l’Arménie et lui impose un blocus terrestre, l’appel vise aussi l’Arménie, invitée à « renoncer à l’autoritarisme, à permettre des élections libres et justes, à respecter les droits de l’homme ».

La lettre, adressée aux « peuples de Turquie et d’Arménie », est due à une initiative de David L. Phillips, universitaire américain qui préside la Fondation pour l’humanité Elie Wiesel dont le siège est à New York.

Il a également présidé la Commission pour la réconciliation arméno-turque, qui avait mené ses travaux, avec le soutien des Etats-Unis, de 2001 à 2004. M. Philips a indiqué à la presse que la poussée du nationalisme turc, dont Hrant Dink a été la victime le 19 janvier, l’avait encouragé à entreprendre cette action, d’autant que les réactions d’indignation qui avaient suivi ce meurtre ont laissé place, en Turquie, à un retour en force des nationalistes, laissant présager d’une évolution inquiétante de la vie politique turque, a-t-il expliqué.

Les prix Nobel signataires de la lettre estiment que le principal obstacle à un rapprochement entre la Turquie et l’Arménie reste le fossé qui les sépare dans l’approche du génocide des Arméniens. Ils appellent en conséquence les deux parties à se référer aux conclusions d’une étude réalisée par une autre institution basée à New York, le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ).

Dans son rapport rendu en février 2003, l’ICTJ concluait que les massacres arméniens réunissaient tous les critères leur valant la qualification de génocide, tel qu’il a été défini par la Convention des Nations unies de 1948.

Par ailleurs, le rapport estimait que l’Arménie ne pouvait pas se prévaloir de la Convention pour exprimer des revendications territoriales ou autres auprès de la Turquie.

Le président Bush s’est réclamé du rapport de l’ICTJ dans ses messages à la communauté arménienne à l’occasion de la date anniversaire du génocide arménien, le 24 avril, sans pour autant utiliser le terme de génocide, ce qu’a fait en revanche l’ancien ambassadeur américain en Arménie lors d’un discours remarqué en février 2005 en Californie. Il avait alors désigné clairement le génocide arménien comme le premier génocide du 20e siècle, ce qui semble lui avoir coûté son poste à Erevan. (Gari/armenews, 10 avril 2007)

La Turquie suspend ses négociations avec GDF sur le gazoduc Nabucco

Les autorités turques ont suspendu les négociations avec le groupe français Gaz de France (GDF) sur sa participation au projet de gazoduc Nabucco en riposte à la position de la France sur le génocide arménien, a rapporté jeudi l'agence turque Anatolie.

La Turquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et l'Autriche sont à la recherche d'un sixième partenaire pour ce projet.

Le mois dernier, des informations de presse évoquaient des négociations sur l'entrée de GDF dans le projet, estimé à environ 6 milliards de dollars (4,5 milliards d'euros).

Contactée par l'AFP, une porte-parole de GDF a refusé de commenter les informations sur une suspension des négociations, rappelant que le groupe n'avait de toute façon jamais confirmé mener ces discussions.

En revanche, GDF "a toujours dit qu'il était intéressé par des projets d'infrastructures" de ce type, a-t-elle ajouté.

Egalement joints par l'AFP, Botas, la compagnie d'Etat turque de pétrole et de gaz, l'une des participantes au consortium Nabucco, ainsi que le ministère de l'Energie, ont décliné tout commentaire.

Selon l'agence Anatolie, la compagnie autrichienne OMV, la hongroise MOL, la bulgare Bulgargaz et la roumaine Transgaz ont donné leur aval pour une participation de GDF au projet, mais Botas s'y est opposé en réaction à la position de la France sur le génocide arménien.

Le but du projet est de construire d'ici 2012 un gazoduc de 3.300 km afin d'approvisionner l'Europe occidentale en gaz de la Caspienne en contournant la Russie.

La Turquie avait vivement réagi à l'adoption en octobre par l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi réprimant la négation du génocide arménien. Ce texte doit encore être voté par le Sénat puis passer en deuxième lecture devant les députés avant d'entrer en vigueur.

L'armée turque a déjà déclaré avoir gelé sa coopération militaire avec la France.  (AFP, 5 avr 2007)

Le CHP appelle à la création d’un "comité anti soi-disant génocide"

Le principal parti d’opposition le parti du Peuple Républicain (CHP) a pendant le week-end appelé à l’établissement d’un comité d’investigation parlementaire en vue « d’établir des stratégies pour prévenir les revendications du prétendu génocide arménien et particulièrement face au lobby arménien aux Etats-Unis ». 



Un groupe de députés du parti Kémaliste mené par le député d’Istanbul Sukru Elekdag a soumis samedi une pétition au président du Parlement turc accusant les autorités turques «de rester relativement passives quant aux prétendues revendications ». 

La pétition affirme « que l’Arménie a mis en place une politique de longue haleine afin de présenter la Turquie comme un pays ayant commis un génocide et qu’ainsi beaucoup d’Etats occidentaux ont utilisé cette occasion offerte surtout par la diaspora arménienne pour diriger la politique étrangère turque, récolter des concessions ou éviter que la Turquie devienne membre à part entière de l’Union Européenne » et « que les prétendues revendications sont là pour affecter les affaires internationales actuelles de la Turquie comme une menace globale ». 



Elle affirme également que la revendication est conçue comme un outil pour une politique « raciste et impérialiste de l’Arménie et de la diaspora arménienne qui a concentré ses efforts afin d’avancer des revendications territoriales ou des compensations. La partie arménienne a effectué une commande publique internationale primordiale par la publication d’universitaires, des symposiums politiques, des pressions et même des films peignant un génocide en Turquie». 



La pétition admet également que les efforts de la Turquie « sont trop tardifs et faibles pour combattre l’ardeur arménienne concernant la question ». 



De son côté et selon l’agence de presse azéri APA en date du 2 avril 2007 Yusuf Halacoglu le président de l’institut d’histoire turc aurait réclamé au Premier ministre turc qu’il demande aux 19 pays ayant déjà reconnu le génocide de 1915 d’annuler leur décision : « Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan devrait immédiatement en appeler aux 19 pays qui ont reconnu les évènements de 1915 comme étant un génocide et doit demander à ces pays d’annuler leurs décisions de reconnaître ces évènements en tant que génocide. Le Premier ministre devrait prévenir que si ces pays ne peuvent apporter de preuves, nous romprons nos relations avec eux ».  (Stéphane/armenews, 
4 avril 2007)


Politique intérieure/Interior Politics


La Turquie au bord d'une grave crise politique avec la confrontation armée-gouvernement

La Turquie se trouve au bord d'une grave crise politique avec la confrontation armée-gouvernement.

Dans la querelle opposant sur fond d'élection présidentielle le gouvernement et l'armée, des centaines de milliers de personnes, à l'appel des organisations nationalistes ou proches des militaires, se sont rassemblées dimanche à Istanbul. "La Turquie est laïque et le restera", "gouvernement, démission" étaient les slogans repris avec le plus de ferveur par la foule sur la place de Caglayan pour s'opposer à l'élection d'un président issu du parti de la Justice et du Développement.

"Ni la charia ni le coup d'Etat", proclamait une banderole bien isolée au milieu des bannières proclamant "main dans la main contre la charia" ou "la laïcité est la sauvegarde des femmes".

Unique candidat à la présidence turque, Abdullah Gül, ministre des Affaires étrangères, a déclaré dimanche qu'il ne se retirera pas de l'élection présidentielle malgré la sévère mise en garde l'armée. "Ce processus se poursuit (...) il n'est pas question pour moi de renoncer à ma candidature, (...) une décision qui n'a pas été prise en une nuit" et qui est le fruit de consultations au sein, a-t-il dit aux journalistes.

Pour le journaliste et analyste politique Oral Calislar, les gens semblaient dire: "nous sommes là, l'armée n'a pas à intervenir".

Pour cet homme qui a passé au total sept ans dans les geôles turques après deux putschs militaires en 1971 et 1980, ce rassemblement montre que la Turquie est arrivée à maturité démocratique.

"C'est une bonne chose. La société turque connue pour être inactive est descendue dans la rue pour clamer +nous sommes inquiets au sujet de la laïcité mais nous ne voulons pas de coup d'Etat pour autant+", a-t-il estimé.

Une analyse partagée par Beril Dedeoglu de l'Université de Galatasaray, pour qui la foule a "laissé entendre que l'armée n'est pas la bienvenue" en politique.

Certains organisateurs de la manifestation ont d'ailleurs pris leurs distances avec l"ultimatum" de l'armée qui a menacé à mots couverts d'intervenir si le gouvernement ne changeait pas de position.

"Il est très clair que les coups d'Etat ne sont pas des remèdes, nous l'avons vu et appris", a lancé à la foule Türkan Saylan, une professeur de médecine à la tête d'une ONG.

Elle a cependant défendu la pression de l'armée qui, a-t-elle estimé, "est partie prenante dans la sauvegarde de la laïcité et le restera".

L'armée, institution la plus respectée du pays, a fait tomber quatre gouvernements depuis 1960, dont le dernier en 1997, alors que l'opinion publique affiche le plus souvent un profond mépris à l'égard d'une classe politique jugée corrompue.

Considérée comme la gardienne des valeurs républicaines, elle continue d'exercer son influence sur la vie politique même si les réformes pro-européennes ont réduit ses prérogatives.

Lundi, la presse turque insistait sur l'attachement des manifestants aux  acquis démocratiques et aux libertés individuelles.

"Nous n'avons pas d'autre choix que de nous amarrer avec détermination à la laïcité et la démocratie et de rejeter avec la même détermination un coup d'Etat, ainsi que la mentalité qui veut un chef d'Etat islamiste", écrivait  ainsi Can Dündar dans Milliyet.

Le déroulement de l'élection présidentielle turque, observé avec attention par l'UE qui s'inquiète de l'intervention de l'armée dans la campagne, aura valeur de test dans la longue marche de la Turquie vers le bloc européen.

La présidence allemande de l'UE "attend que tous les responsables politiques contribuent à ce que l'élection présidentielle se déroule conformément aux règles démocratiques".

Sans nommer l'armée dont l'UE dénonce régulièrement l'interférence dans la vie politique turque, la présidence a insisté en particulier pour que ce scrutin ne soit pas influencé par des "pressions extérieures".

Le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn s'est de son côté étonné de l'avertissement lancé la nuit précédente par l'état-major turc contre toute remise en cause du principe de laïcité en vigueur dans le pays.

"Il est important que l'armée laisse les prérogatives de la démocratie au gouvernement élu, et cela représente un test pour voir si les forces armées turques respectent la laïcité démocratique et l'organisation démocratique des relations entre civils et militaires", a déclaré M. Rehn à quelques journalistes.

La question des relations entre l'armée et la société civile en Turquie, un des critères clé dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE commencées en 2005, est en effet un des problèmes récurrents pointés du doigt par la Commission.

Le commissaire Rehn a ainsi appelé samedi l'armée à respecter "les règles du jeu démocratique et son propre rôle dans ce jeu démocratique", au "coeur du projet d'européanisation" de la Turquie.

Dans son dernier rapport de suivi en novembre 2006, la Commission avait déjà regretté le manque de "progrès accomplis dans l'alignement des relations entre la société civile et l'armée sur les pratiques en vigueur dans l'Union européenne".

Elle avait également réclamé des "efforts supplémentaires" pour "imposer l'autorité du pouvoir civil sur l'armée".

Le gouvernement a riposté fermement samedi, rappelant que l'état-major "demeure sous les ordres du Premier ministre". (AFP, 30 avr 2007)

Les pressions de l'armée font flancher la Bourse et la monnaie

La Bourse d'Istanbul et la monnaie turque ont chuté lundi en raison des tensions entre l'armée et le gouvernement qui, si elles persistent, risquent de refroidir les ardeurs des investisseurs étrangers aujourd'hui massivement présents dans ce pays à forte croissance.

L'index de référence de la Bourse turque, regroupant les 100 principales valeurs, a dégringolé de 8% à l'ouverture, avant de remonter un peu. En milieu de journée, vers 09H25 GMT, il perdait encore 6,23%.

Dans le même temps, la livre turque a cédé jusqu'à 4% par rapport à l'euro, descendant jusqu'à 0,5269 livre pour un euro, avant de se redresser légèrement. Elle a connu une évolution identique face au dollar américain, perdant jusqu'à 4,4%.

Il s'agit de son décrochage le plus important depuis la bourrasque monétaire qu'avaient connu la plupart des devises des économies émergentes il y a presque un an de cela, en mai et juin 2006.

"Après les explications de l'armée, tout a changé, nous nous rappelons tous ce qui s'est passé il y a dix ans", a déclaré à l'AFP Arzu Odabasi, analyste chez Global Securities.

Une référence aux pressions exercées par l'armée en 1997 sur le premier gouvernement islamiste de l'histoire de la Turquie moderne, poussé à la démission. Si la Turquie connaît le multipartisme depuis 1946, elle a en outre connu trois coups d'Etat militaires suivis de dures répressions en 1960, 1971 et 1980.

"Si on en reste là et que les choses rentrent dans l'ordre après la décision de la Cour constitutionnelle" sur l'élection du prochain président "la baisse de la Bourse et de la monnaie n'aura pas beaucoup d'impact sur l'économie" nationale, estime Nicolas Bouzou, du cabinet d'études économiques Asteres, spécialisé dans les pays émergents.

Un avis partagé par Murat Salar, vice-président du fonds d'investissement A Yatirim, cité par l'agence de presse Anatolie. "Si une décision d'invalidation vient de la Cour constitutionnelle (...) cela peut être positif (pour les marchés) dans le sens où cela peut réduire l'incertitude", a-t-il dit.

"En revanche si la situation s'aggrave, si l'ingérence de l'armée dans le processus démocratique se fait plus visible, cela peut dissuader les entreprises d'aller investir en Turquie", prévient Nicolas Bouzou. "Les investisseurs étrangers se diront que la Turquie ne pourra pas adhérer à l'Union européenne car son fonctionnement démocratique est trop éloigné" du modèle occidental, ajoute-t-il.

La Turquie bénéficie d'un spectaculaire rattrapage économique depuis quelques années, même si sa croissance a ralenti l'an dernier.
 Après une progression de 7,4% en 2005, son Produit intérieur brut (PIB) a crû de 6% en 2006, une décélération due à des hausses de taux d'intérêt pour contenir une inflation galopante.

Le Fonds monétaire international, dans ses dernières prévisions, table sur une poursuite du ralentissement en 2007 à 5% avant un redémarrage attendu l'an prochain à 6%. (AFP, 30 avr 2007)

La Cour constitutionnelle examine la légitimité du vote du parlement

La Cour constitutionnelle turque devrait commencer à étudier lundi la légitimité du vote du parlement pour l'élection du prochain président sur fond de querelles opposant l'unique candidat, issu de la mouvance islamiste, à l'armée et à des milliers de défenseurs de la laïcité.

Le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul, unique candidat à l'élection présidentielle, n'a pas réussi vendredi à être élu au premier tour de scrutin par le Parlement. M. Gül, 56 ans, a obtenu 357 voix au Parlement sur les 367 requises. Son parti, l'AKP (Parti de la Justice et du Développement au pouvoir) bénéficie d'une majorité écrasante de 352 sièges (sur 550).

L'opposition a alors réclamé à la Cour constitutionnelle l'invalidation du vote pour absence de quorum. Une décision en ce sens pourrait provoquer des élections législatives anticipées, normalement prévues le 4 novembre. Dans le cas contraire, M. Gul n'aurait plus besoin au 3e tour que de la majorité simple, au lieu des deux tiers pour les deux précédents.

Le président de la Cour constitutionnelle a indiqué que la Cour rendrait sa décision avant le 2e tour du vote prévu mercredi. (AFP, 30 avr 2007)

Le gouvernement turc ferme face aux menaces des militaires

Le gouvernement turc a riposté fermement samedi aux forces armées qui l'avaient sévérement accusé la veille de remettre en cause la laïcité de la Turquie, rappellant que l'Etat-major "demeure sous les ordres du Premier ministre".

Après une réunion de plus de deux heures entre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et plusieurs de ses ministres, le porte-parole du gouvernement Cemil Cicek a déclaré aux journalistes que la protection des valeurs républicaines était "avant tout le devoir du gouvernement".

"Il est inconcevable que dans un Etat démocratique de droit, l'Etat-major, une institution qui demeure sous les ordres du Premier ministre, tienne des propos contre le gouvernement," a déclaré M. Cicek, qui est également ministre de la Justice.

Il a réaffirmé l'attachement du gouvernement du parti de la Justice et du Developpement (AKP, issue de la mouvance islamiste) aux principes laïques de la République et affirmé qu'il était "impensable" que la Turquie cherche des solutions à ses problèmes en dehors du système démocratique.

M. Cicek a accusé l'Etat-major de "tentative d'influencer le cours de la justice" en publiant sa déclaration à un moment où la Cour constitutionnelle éxamine un recours de l'opposition pour faire annuler le premier tour de l'élection présidentielle tenu vendredi au parlement.

Il a rapporté qu'une conversation téléphonique "utile et fructueuse" avait eu lieu samedi après-midi entre M. Erdogan et le Chef d'Etat-major général, le général Yasar Büyükanit.

Dans un discours devant le Croissant rouge turc louant les efforts de cette organisation à combattre les désastres naturels, M. Erdogan a déclaré que "l'unité politique et la structure sociale (pouvaient aussi) parfois être victimes de désastres".

"Cette nation a payé un prix élevé, douloureux quand les fondements de la stabilité et de la confiance ont été perdus. Mais elle n'autorise plus, et n'autorisera plus, les opportunistes qui attendent et ouvrent la voie au désastre", a-t-il ajouté, sans toutefois se référer explicitement à l'armée.

Vendredi soir, le communiqué de l'état-major est tombé quelques heures après le premier tour de l'élection présidentielle au Parlement, au cours duquel le candidat unique, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, bras droit de M. Erdogan et, comme lui, issu de la mouvance islamiste, a recueilli 357 voix, alors qu'il lui en fallait 367 pour être élu.

Le principal parti d'opposition, qui boycottait le scrutin, a saisi la Cour constitutionnelle pour faire annuler le vote dans l'espoir de provoquer des législatives anticipées.

Dans attendre le verdict de la Cour constitutionnelle, l'état-major turc a lancé un avertissement au gouvernement, en se disant "préoccupé" par la "question de la remise en cause de la laïcité" qui a surgi lors de l'élection présidentielle.

Se proclamant "protectrices déterminées de la laïcité", les forces armées ont annoncé qu'elles "afficheront ouvertement leur position et leurs attitudes lorsque cela deviendra nécessaire".

Depuis Bruxelles, le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé l'armée turque à rester en dehors du processus électoral: "Il est important que l'armée laisse les prérogatives de la démocratie au gouvernement élu, et cela représente un test pour voir si les forces armées turques respectent la laïcité démocratique et l'organisation démocratique des relations entre civils et militaires", a-t-il déclaré.

L'armée turque, qui se considère comme le garant de la République laïque, a fait trois coups d'Etat, en 1960, 1971 et 1980, et contraint à la démission, en 1997, le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan, le mentor politique de MM. Erdogan et Gül.

Bien que ces derniers renient leur passé dans l'Islam radical et affirment être désormais fidèles aux principes républicains, les tenants de la laïcitéles soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini.

Ils s'opposent en particulier à ce que M. Gül, dont l'épouse porte le foulard islamique, n'accède à la présidence qui fut occupé en premier par Mustafa Kemal Atatürk, le vénéré fondateur de la Turquie moderne et architecte du laïcisme.

Samedi, M. Erdogan s'est réuni avec M. Gül et la hiérarchie de son parti de la Justice et du Développement, vraisemblablement pour discuter de la démarche à suivre après le communiqué militaire qui a pris Ankara par surprise et que plusieurs observateurs ont qualifié d'"ultimatum".

La presse turque était presque unanime samedi à réclamer des élections anticipées comme seule issue à la crise qui se dessine.

"Le seul salut pour la Turquie est d'organiser des élections législatives dans les prochains mois. Il n'y a pas d'autre solution", écrivait le quotidien à grand tirage Hürriyet, tandis que le quotidien populaire Vatan exhortait les partis politiques à prendre au sérieux l'avertissement des forces armées.

Une manifestation est prévue dimanche à Istanbul, reprenant le thème de l'attachement à la laïcité. A la mi-avril, un premier rassemblement sur ce même thème avait réuni plus de 500.000 personnes à Ankara.  (AFP, 28 avr 2007)

Abdullah Gül échoue au 1er tour, bataille légale en vue 

L'unique candidat à l'élection présidentielle en Turquie, Abdullah Gül, n'a pas réussi vendredi a être élu au premier tour de scrutin par le Parlement et l'opposition a réclamé l'invalidation du vote pour provoquer des élections législatives anticipées.

M. Gül, ministre des Affaires étrangères et membre influent du Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, a obtenu 357 suffrages sur les 361 députés qui ont voté.

Il lui en fallait 367 (sur 550 élus au total) pour être élu dès le premier tour.

La principale formation de l'opposition, le parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), qui a dénoncé le fait que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n'ait pas daigné consulter l'opposition parlementaire avant de désigner mardi M. Gül comme candidat, a boycotté le vote.

La plupart des députés de deux petits partis conservateurs ont fait de même.

Le deuxième candidat en lice, un membre dissident de l'AKP, s'était retiré de la course juste avant le début du vote.

Le CHP a immédiatement déposé une plainte officielle auprès de la Cour constitutionnelle pour contester le scrutin, demandant qu'il soit annulé.

"Nous demandons que le premier tour de scrutin soit déclaré nul et non avenu" en raison d'une série de violations du règlement intérieur de l'Assemblée, a déclaré Önder Sav, secrétaire générale du CHP, après avoir remis la plainte.

Le CHP affirme qu'il faut au moins 367 députés pour ouvrir la séance de vote alors que le président AKP du parlement, Bülent Arinç, a estimé ce vendredi que ce n'était pas nécessaire, ouvrant la session en présence de 360 députés.

L'AKP fait valoir que 184 députés suffisent pour ouvrir la séance.

M. Sav a souhaité que la Cour statue dans les plus brefs délais sur leur plainte et ce avant le deuxième tour de vote, mercredi (bien mercredi) prochain.

Interrogé sur ce point, le vice-président de la Cour, Hasim Kiliç, n'a pas dit quand les juges rendraient leur décision, mais affirmé être conscient de l'"urgence" de l'affaire.

Si la Cour donnait raison au CHP, cela risquerait de verrouiller le processus électoral et, à terme, de provoquer des législatives avant la date prévue du 4 novembre.

Si la Cour décide de rejeter la plainte, le vote pour M. Gül est acquis car 276 voix lui suffisent pour devenir le 11e chef de l'Etat au 3e tour, le 9 mai, son parti disposant d'une majorité écrasante de 352 sièges à l'Assemblée.

La presse spéculait vendredi sur le fait que la majorité des juges de la Cour constitutionnelle avaient été nommés par le président sortant Ahmet Necdet Sezer, un laïc convaincu, ce qui pourrait faire pencher la balance en défaveur de l'AKP.

"Je remercie tout ceux qui sont venus au Parlement même s'ils n'ont pas voté", a déclaré M. Gül aux journalistes après le vote.

Cet homme de 56 ans est considéré comme une personnalité modérée. Il est un islamiste reconverti en "démocrate conservateur", comme M. Erdogan avec lequel il a fait ses classes politiques, et son épouse porte le foulard, perçu comme une manifestation de militantisme politique islamique par les laïcs.

Des commentateurs craignaient qu'une fois élu, M. Gül n'approuve des lois rejetées par son prédécesseur et n'islamise le pays, creusant davantage le fossé entre les laïcs et l'AKP, accusé par ses détracteurs d'avoir un agenda islamiste caché dans ce pays de 73 millions d'habitants qui aspire à intégrer l'Union européenne.

Une manifestation est prévue dimanche à Istanbul, reprenant le thème de l'attachement à la laïcité. A la mi-avril, un premier rassemblement sur ce même thème avait réuni plus de 500.000 personnes à Ankara, ce qui aurait contribué à dissuader M. Erdogan de se présenter.  (AFP, 27 avr 2007)

Two opposition parties call for early elections immediately

Two center-right opposition parties the government hopes will support its presidential candidate in the upcoming election on Wednesday called for early parliamentary elections immediately to make sure a “renewed Parliament” elects the new president

Erkan Mumcu and Mehmet Ağar claimed at a joint press conference that the only wise choice for the government was to call early elections.

Erkan Mumcu, head of the Motherland Party (ANAVATAN), and Mehmet Ağar, who heads the smaller True Path Party (DYP), said at a joint press conference that they would decide whether to attend the first round of the parliamentary vote on the president, scheduled for tomorrow (Friday), according to the government’s response to their early election call. Observers said the statement could be interpreted as an indication of the two parties’ reluctance to show up at Friday’s vote. The two parties are expected to make a statement again today to announce a common stance for the presidential election.

The press conference of the two leaders came hours after Foreign Minister Abdullah Gül, the presidential candidate of the ruling Justice and Development Party (AK Party), met them separately as he sought their support in the looming presidential vote. The main opposition Republican People’s Party (CHP) does not support Gül’s candidacy and vowed not to attend the first round of the vote in protest against him. The CHP has also said it would take the case to the Constitutional Court if less than 367 deputies are present in the vote session.

The AK Party, which has 353 seats, seeks to convince other deputies to attend the vote to make sure the election process go on smoothly.

Ağar reiterated that the CHP’s argument was not legally valid, although it had the right to take the matter to the court. Pressed by reporters to say whether his party would attend the vote, Ağar said the AK Party could comfortably elect its nominee without support from any other party in the third round, when the candidate getting the majority vote of the deputies present could be elected as president. “The government does not need support from anyone,” he said.

Ağar also said: “There is still a chance before the government and it is an immediate decision to hold early elections.” Mumcu backed him and said the current atmosphere would otherwise lead to instability in the country, citing an assassination attempt on head of the Higher Education Board (YÖK) Erdoğan Teziç yesterday as an indication of how chaotic the things may turn out. Teziç is an opponent of the AK Party and had insisted in the past that it must secure presence of 367 deputies at the vote session.

“A decision for early election is the only wise choice before the Parliament. Otherwise, the presidential election, no matter the outcome, would usher in a period of troubles,” Mumcu said. Prime Minister Recep Tayip Erdoğan did not welcome the joint ANAVATAN-DYP for early election, saying that it was “inappropriate.” He did tell reporters, however, that the AK Party was ready to call early elections if an agreement is reached to make constitutional changes that would decrease the minimum age for election to Parliament to 25. According to the Constitution, such constitutional changes cannot be made a year before parliamentary election.

Asked when the early elections could take place if the necessary constitutional amendments were made in time, Erdoğan said: “August at earliest.” (Zaman, April 25, 2007)

La Première dame portera le voile, la Turquie divisée

La Turquie est de nouveau profondément divisée sur le délicat sujet du foulard islamique dans la perspective du port par la prochaine Première dame du pays de ce symbole de l'islam politique pour lequel elle a milité aux côtés de son époux.

Hayrünisa Gül, 42 ans, mariée depuis 27 ans à Abdullah Gül, très certainement le futur chef de l'Etat turc, porte depuis son jeune âge le voile qu'elle n'a jamais enlevé en public.

Et au-delà, elle a été la première femme voilée du pays à saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), alors que son mari était ministre des Affaires étrangères, parce qu'elle s'est vu interdire l'accès à l'université en raison de son foulard.

La procédure qui a provoqué une controverse dans le pays a finalement été abandonnée en 2004 après que la Cour de Strasbourg eut débouté une jeune Turque voilée qui contestait l'interdiction strictement appliquée en Turquie du port du foulard dans la fonction publique et dans l'enseignement supérieur.

Le couple Gül a une fille, Kübra, âgée de 21 ans, qui est également voilée et porte une perruque à l'université pour contourner cette interdiction que l'AKP n'a pas réussi à assouplir depuis son arrivée au pouvoir en 2002 en raison de la vive opposition de la hiérarchie favorable à la laïcité.

Le voile, une caractéristique identitaire forte chez les électeurs de base du parti au pouvoir, le parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), irrite les laïcs et cristallise beaucoup de passions et polémiques.

Le débat est de longue date engagé sur la question : est-ce qu'un homme dont l'épouse porte le voile islamique peut prétendre au plus haut poste administratif d'un Etat laïque ?

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont l'épouse, Emine, est également voilée, a renoncé à se présenter à l'élection présidentielle, mais son choix, qui s'est porté sur son bras droit, n'a pas réduit l'intensité de la polémique.

Interrogé par les journalistes après sa nomination, M. Gül a demandé que l'on respecte "un choix personnel" de sa femme, mais la presse laïque n'est pas du tout du même avis.

"On s'attend à ce que que l'on accepte une femme qui emmène son militantisme islamiste à la tête de l'Etat. Pas question", a déclaré Tuncay Özkan sur la chaîne de télévision privée kémaliste, Kanaltürk.

Pour l'éditorialiste du journal à gros tirage Hürriyet, le foulard au palais présidentiel représentera un "retour en arrière" par rapport aux réformes vestimentaires mises en oeuvre dans les années 1920 par le père fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, qui décourageaient les femmes de porter le voile et interdisaient aux hommes le port du fez et du turban.

"Il ne s'agit pas d'un choix personnel", a affirmé Mehmet Yilmaz, qui a estimé que le fait que la Première dame du pays porte ce symbole religieux donnera "une légitimité" au voile "qui sera perçu comme quelque chose de normal".

Un autre commentateur du même journal affirme ne pas "accepter" ce fait. "La Turquie sera représentée par une femme portant le foulard, je ne peux pas l'accepter", s'indigne Bekir Coskun.

Le chef de l'Etat étant également le commandant en chef des forces armées turques, il est en outre difficile de concevoir un commandant suprême dont la femme est voilée alors que le foulard est interdit aux épouses des officiers de l'armée, qui se considère comme la gardienne des principes séculiers.

Hayrünisa Gül, si son mari est élu à la magistrature suprême, ne sera cependant pas la première à porter le foulard au palais présidentiel de Cankaya.

En effet, Latife Ussaki, l'ephémère épouse d'Atatürk, se couvrait la tête aux débuts de la république fondée en 1923.

Mais elle s'est dévoilée avec les réformes laïques. (AFP, 25 avr 2007)

Présidentielle: Erdogan ne se présente pas et désigne Gul

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a finalement renoncé mardi à se présenter à la présidence au profit de son bras droit, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, qui sera le candidat de leur parti à l'élection dont le premier tour est prévu vendredi.

M. Erdogan, dont l'éventuelle candidature à la magistrature suprême a été combattue par les milieux laïques craignant qu'il n'islamise le pays une fois à la tête de l'Etat, a ainsi mis fin à des semaines de conjectures sur ses propres ambitions présidentielles.

L'éventualité de sa candidature faisait frémir les laïcs qui ont manifesté en masse (jusqu'à 1,5 million, selon des estimations) le 14 avril à Ankara pour le dissuader d'accéder au palais présidentiel, considéré comme le "dernier bastion" de la laïcité.

"Ce sont les centaines de milliers de personnes réunies à Ankara qui ont influé sur cette décision. C'est une victoire de la démocratie", s'est félicité Deniz Baykal, le chef de l'opposition social-démocrate au Parlement.

Son Parti républicain du peuple (CHP) a répété mardi qu'il boycotterait le scrutin "en l'absence d'un consensus" au parlement sur le candidat du gouvernement, a déclaré Mustafa Özyürek, le vice-président.

Il a aussi affirmé que si un quorum de 367 députés (deux tiers des députés) n'était pas atteint au vote (ce que conteste l'AKP) sa formation saisirait la Cour constitutionnelle pour demander l'annulation de l'élection.

Peu avant, M. Erdogan avait annoncé son choix au parlement.

M. Erdogan, qui renie son passé d'islamiste, a entretenu jusqu'au bout le suspense sur ses ambitions présidentielles.

Certains membres de l'AKP ont vu dans sa décision un "sacrifice", notamment pour conduire l'AKP au scrutin législatif prévu en automne.

M. Gül a annoncé au cours d'une conférence de presse qu'une fois élu, il serait attaché aux principes laïques de l'Etat. Il a aussi demandé que l'on respecte sa femme, qui porte le voile.

"Il s'agit d'un choix individuel. Tout le monde doit le respecter", a-t-il expliqué.

Mme Gül avait même déposé un recours sur le sujet devant la Cour européenne des droits de l'homme contre la Turquie avant d'y renoncer.

Un petit groupe de personnes, brandissant des drapeaux turcs et des photos du fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk, s'est réuni mardi soir devant le palais présidentiel à Ankara pour protester contre la candidature de M. Gül, selon l'agence de presse Anatolie.

"La Turquie est et restera laïque", ont-ils scandé avant que la police n'intervienne et arrête 14 personnes. D'autres petits rassemblements ont eu lieu dans la ville ainsi qu'à Istanbul.

Depuis la victoire électorale de l'AKP aux législatives de 2002, la bataille entre la hiérarchie favorable à la laïcité et l'AKP a plusieurs fois fait rage sur le sujet sensible du voile islamique, strictement interdit dans la fonction publique et les universités.

La plupart des épouses des ministres de l'AKP, dont celle du Premier ministre sont voilées.

A 56 ans, M. Gül, compagnon de route politique de M. Erdogan, est certain d'accéder au plus haut poste de l'Etat, l'AKP disposant de la majorité absolue (353 des 550 sièges) au Parlement, qui élira le futur chef de l'Etat qui a des fonctions largement honorifiques pour un mandat unique de sept ans.

367 voix sont nécessaires pour être élu au premier tour, vendredi. Si deux petits partis de centre droit ne votent pas pour lui, M. Gül sera sans doute élu au troisième tour, le 9 mai, où la majorité simple (276 voix) suffit.

M. Gül est à la tête de la diplomatie turque depuis 2003 et c'est pendant son mandat que la Turquie a entamé, en octobre 2005, de difficiles négociations d'adhésion à l'Union européenne. (AFP, 24 avr 2007)

Le principal parti d'opposition boycottera la présidentielle

La principale formation d'opposition au parlement turc, le Parti républicain du Peuple (CHP, social-démocrate), a déclaré mardi qu'elle boycottera l'élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra vendredi.

Un responsable du CHP a fait cette déclaration peu après une rencontre entre le chef du parti, Deniz Baykal, et le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a désigné mardi comme candidat officiel du parti au pouvoir à la magistrature suprême.

"Notre parti ne participera pas à ce vote, car le candidat n'a pas été choisi dans une approche de réconciliation", a déclaré aux journalistes le vice-président du CHP Mustafa Özyürek.

M. Özyürek a également indiqué que son parti saisirait la Cour constitutionnelle pour invalider le vote si le premier tour avait lieu sans la présence d'au moins 367 députés, quorum nécessaire selon le CHP pour que le président puisse être élu lors des deux premiers tours de scrutin.

Le Parti de la Justice et du Développement (AKP) de M. Erdogan fait valoir de son côté qu'un quorum de 184 membres suffit pour ouvrir la séance de vote.

L'éventuelle élection de M. Gül à la présidence pour un mandat unique de sept ans ne fait aucun doute, l'AKP bénéficiant d'une écrasante majorité de 353 sièges à la chambre unique qui en compte 550.

Même si les deux autres partis d'opposition (deux petites formations de centre-droit) ne votent pas pour M. Gül, il devrait être facilement élu lors du 3ème tour, prévu pour le 9 mai, quand une majorité simple (276 voix) suffira. (AFP, 24 avr 2007)

Erdogan rejette les critiques le qualifiant de menace pour la laïcité

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté mardi les critiques le présentant comme une menace pour la laïcité en Turquie s'il se présentait à l'élection présidentielle de mai prochain et a assuré qu'il ne permettrait pas que ce scrutin devienne cause d'instabilité.

L'éventuelle candidature de M. Erdogan, un ancien islamiste qui se définit aujourd'hui comme un "conservateur démocrate", est redoutée par ceux qui défendent le régime de laïcité instauré par le fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk dans les années 1920.

"La Turquie est démocratique, laïque, sociale et basée sur l'Etat de droit. Aucun de ces éléments n'est plus important qu'un autre, ils sont complémentaires", a déclaré M. Erdogan lors d'une réunion des parlementaires de sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP).

Aucun "groupe ou individu" ne devrait chercher à "créer des tensions à propos de ces principes", a-t-il poursuivi. "La principale menace pesant sur la démocratie vient de ceux qui maintiennent en permanence le régime et ses principes à l'ordre du jour pour en tirer des bénéfices politiques".

Il a ajouté que son gouvernement était "obligé de protéger l'ordre constitutionnel et déterminé à le faire".

Jugeant exagérées les évaluations du nombre de manifestants du 14 avril, M. Erdogan a affirmé qu'il ne permmettrait pas que l'élection présidentielle devienne une cause d'instabilité.

"C'est le Parlement qui va choisir le président exactement comme il l'a fait les dix fois précédentes. Nous allons élire le onzième président non pour créer des crises mais pour soutenir la stabilité, la croissance, le développement, le bien-être, la paix et la justice", a-t-il dit.

"Il n'y a pas encore de nom concrètement", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il poursuivait ses consultations avec des membres de son parti, des dirigeants de l'opposition et de la société civile.  (AFP, 17 avr 2007)

Manifestation ultranationaliste orchestrée par l'Armée turque

Mobilisées par une campagne orchestrée et soutenue par l'Armée et des groupes ultranationalistes, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Ankara pour "dénoncer les ambitions présidentielles présumées du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste".

Toutefois, le discours des organisateurs et les commentaires des journalistes ultranationalistes et militaristes démontrent que le but  réel de cette manifestation était au-delà de la défense de la laïcité. Il s'agissait notamment d'agiter des masses contre toutes les forces démocratiques revendiquant le respect des normes démocratiques européennes, la démilitarisation de la vie politique, la reconnaissance des droits fondamentaux du peuple kurde et des minorités ethniques et religieuses.

Il n'est pas étonnant de constater que cette manifestation a été précédée, il y a quelques jours par une conférence de presse inhabituelle du chef  de l'Armée qui se manifeste toujours hostile aux valeurs démocratiques et civiles de l'Europe ainsi qu'aux revendications légitimes des Kurdes non seulement en Turquie mais également en Irak.

C'est la raison pour laquelle les organisations démocratiques et progressistes comme la Confédération des syndicats progressistes de Turquie (DISK), la Confédération des Syndicats des Travailleurs du Secteur Public (KESK), l'Association des Droits de l'Homme (IHD), la Fondation des Droits de l'Homme de Turquie (TIHV), les chambres professionnelles des médecins, architectes, juristes ont refusé de faire partie de cette manifestation téléguidée par l'Armée turque malgré le fait qu'elles restent toujours très critiques à l'égard des politiques anti-démocratiques et anti-laïques du gouvernement d'Erdogan.

Selon l'analyse du journaliste Hasan Cemal, "Pesait sur la manifestation du 14 avril un langage agressif, belliciste, ultranationaliste, et même parfois fascisant..." (Milliyet, 15 avril 2007)

Ci-après, nous reproduisons deux analyses sur cette manifestation fort controversée, parues dans les quotidiens français, Libération et La Croix:

Liberation.fr, Marc SEMO, 16 avril 2007

Il n'y avait ni pancartes ni banderoles de partis, mais des dizaines de milliers de drapeaux et de portraits de Mustafa Kemal Atatürk, brandis par une foule immense de près d'un demi-million de personnes ­ voire d'un million, selon les organisateurs ­, scandant «la Turquie est laïque et restera éternellement laïque». Lancée par l'Association pour la pensée d'Atatürk et d'autres ONG «kémalistes» de gauche, «la marche pour la République», qui a parcouru samedi le centre d'Ankara jusqu'au mausolée célébrant la mémoire du père de la Turquie moderne, a encore accru la pression sur le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le leader de l'AKP (Parti de la Justice et du Développement), issu du mouvement islamiste. Aujourd'hui s'ouvre officiellement le dépôt des candidatures pour succéder à l'actuel chef de l'Etat, Ahmet Necdet Sezer, juriste laïc et républicain, dont le mandat s'achève en mai. Erdogan, l'ancien maire du grand Istanbul, fut un islamiste fervent, mais il se proclame aujourd'hui «musulman-démocrate», comme on est chrétien-démocrate en Occident, voire même simplement «musulman conservateur». Il doit maintenant décider s'il entre en lice pour la présidence. Le résultat ne ferait guère de doute, car le chef de l'Etat est élu par l'Assemblée nationale et l'AKP y dispose depuis les législatives de novembre 2002 d'une très confortable majorité de 353 voix sur 550.

Verrou. Le président de la République dispose de pouvoirs surtout honorifiques, mais il peut bloquer certaines lois et surtout les nominations dans la haute fonction publique, proposées par le Premier ministre. Une prérogative dont avait largement usé Ahmet Necdet Sezer, dénonçant les tentatives d'infiltration des islamistes dans les rouages de l'Etat. L'installation au palais de Cankaya, l'Elysée turc, de Recep Tayyip Erdogan ou d'un autre poids lourd de l'AKP ferait sauter cet ultime verrou institutionnel. D'où la mobilisation du camp laïc. Le président Ahmet Necdet Sezer évoquait vendredi «une menace sans précédent» sur l'actuel système politique turc. La veille, le général Yasar Büyükanit, dans une conférence de presse exceptionnelle, affirmait «espérer que le prochain président sera une personne véritablement attachée aux valeurs fondamentales de la République, dont la laïcité, et pas seulement en parole». Il ne donnait aucun nom, mais le message était clair. Nombre de commentateurs ont relevé qu'il s'agissait moins d'un veto à Erdogan que d'un rappel des fondamentaux. L'éventualité que la République laïque puisse être représentée par un chef de l'Etat dont la femme porte le foulard hérisse les kémalistes et une bonne partie de l'opinion. Quelque 57,3 % des Turcs se déclaraient contre une présidence Erdogan, selon une large enquête d'opinion menée il y a deux mois par l'institut Metropoli.

Jacobin. La puissante armée turque, pilier du flanc sud-est de l'Otan, se considère, avec ses 600 000 hommes, comme la gardienne de la République, inspirée du modèle jacobin créé par Mustafa Kemal sur les décombres de l'Empire ottoman, après la Première Guerre mondiale. Par trois fois ­ en 1960, 1971 et 1980 ­, elle sortit de ses casernes, jugeant la République en danger, avant de rendre le pouvoir aux civils. Mais le pays a depuis changé de catégorie. Les militaires le savent. Déjà, en février 1997, ils avaient agi plus subtilement en forçant la démission du Premier ministre Necmettin Erbakan ­ leader historique de l'islamisme politique turc et mentor d'Erdogan ­, sous la pression d'une mobilisation de la société civile laïque. On avait alors parlé de «coup d'Etat postmoderne».

Symbole. Le camp laïc semble tenté de réitérer la même opération, et notamment le CHP de Deniz Baykal (le Parti républicain du peuple), nationaliste et social-démocrate, qui reste la principale force d'opposition au Parlement. «La manifestation de samedi a dépassé par son ampleur tous les pronostics et elle montre un véritable sursaut républicain, d'autant qu'il y avait énormément de femmes et de jeunes qui sont les plus inquiets de voir remis en cause leur manière de vivre», explique Ali Sirmen, éditorialiste de renom de Cumhuriyet («la République») le quotidien de la gauche kémaliste. Mais nombre d'intellectuels de la gauche libérale s'inquiètent des relents nationalistes qui caractérisent cette nouvelle mobilisation kémaliste. «C'est une Turquie sur la défensive, laïcarde plus que vraiment laïque, qui dénonce pêle-mêle la menace extérieure et les pressions de l'Europe autant qu'elle craint cette autre partie de son peuple qui porte le foulard», analyse Ahmet Insel, professeur à Galatasaray et proeuropéen convaincu.

Pour le moment, Recep Tayyip Erdogan garde le silence sur ses intentions. La date limite de dépôt des candidatures est le 25 avril. Les cadres du parti multiplient les appels incitant leur leader charismatique à s'installer dans le fauteuil qui fut celui de Mustafa Kemal. Cette victoire serait un symbole. Mais une bonne partie des milieux industriels et des classes moyennes, qui avaient appuyé l'AKP parce qu'il faisait de l'Europe sa grande priorité, s'inquiètent maintenant de la montée des tensions et préféreraient un compromis pour la présidence.

La-croix.com, Jean-Christophe PLOQUIN, 16 avril 2007:

Des centaines de milliers de personnes ont défilé samedi 14 avril à Ankara contre le projet prêté au premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, de se porter dans les jours qui viennent candidat à la présidence de la République. La période de dépôt des candidatures s’ouvre lundi 16 avril pour dix jours. Le premier ministre, président du Parti de la justice et du développement (AKP), n’a pas fait jusqu’ici connaître ses intentions mais les observateurs tiennent pour très probable qu’il tentera d’accéder à la fonction suprême, un vote qui se déroule au Parlement où l’AKP détient la majorité absolue.

Cette perspective dresse deux courants politiques l’un contre l’autre en Turquie. Ancien haut dirigeant du parti islamiste Refah, interdit à la fin des années 1990, Recep Tayyip Erdogan est perçu comme une menace par l’appareil d’État, qui défend la laïcité comme socle de la république fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk. La manifestation de samedi était organisée notamment par l’Association de la pensée ataturkiste, une organisation dirigée par un ancien général de haut rang. Les manifestants ont crié des slogans à la mémoire d’Atatürk mais ont aussi attaqué Erdogan.

« Nous ne voulons pas d’un imam comme président », ont-ils notamment scandé. Deux jours auparavant, lors d’une conférence de presse, le chef d’état-major, le général Yasar Buyukanit, avait mis en garde contre « des menaces pour affaiblir l’armée, l’État et le kémalisme, pierre d’angle de notre république ». De même, vendredi, le président sortant, Ahmet Necdet Sezer, avait affirmé que « pour la première fois, les piliers de la république sont ouvertement remis en cause ».
L’élection à la présidence de la République cristallise ainsi l’affrontement. Recep Tayyip Erdogan, un homme politique redoutable d’efficacité, est à l’offensive. S’il se fait élire chef de l’État, son parti a de fortes chances de contrôler pour les cinq années qui viennent trois institutions majeures de la république : la présidence, le Parlement et le gouvernement.

Des élections législatives sont en effet prévues en novembre et les sondages accordent à l’AKP une très confortable avance qui lui permettrait d’être le pilier d’un gouvernement de coalition. « Dans ce scénario, Erdogan enclenchera vraisemblablement des réformes institutionnelles qui feront basculer la Turquie dans un régime présidentiel, analyse un diplomate. L’ancien système sera balayé. »

Par-delà les alternances politiques depuis vingt ans, la Turquie reste en effet en partie contrôlée par une bureaucratie d’État qui gravite autour de l’armée. Très présente au sein des forces de sécurité, du système judiciaire, de la diplomatie ou de l’enseignement supérieur qui forme les élites, elle a aussi de puissants intérêts dans le monde économique. « C’est une caste qui se considère comme le garant ultime et exclusif de cette république, souligne l’éditorialiste Ahmet Insel. Elle n’a aucun mal à se trouver en permanence des ennemis, intérieurs ou extérieurs, selon les besoins de sa politique. »

La défense de la laïcité est aujourd’hui son étendard. « Deux modèles de société s’opposent, explique un haut fonctionnaire soucieux de garder l’anonymat. D’un côté un courant enraciné dans la fonction publique, défenseur d’une laïcité à la française, qui veut maintenir la religion dans la sphère privée et estime qu’il ne doit y avoir aucun groupe intermédiaire entre le citoyen et la République. De l’autre, les intellectuels et les hommes d’affaires d’Istamboul, qui promeuvent un sécularisme à l’anglo-saxonne et le communautarisme.

Dans ce contexte, les kémalistes craignent qu’une nouvelle définition de la laïcité dénature l’État, déroute la Turquie de sa marche vers l’Occident. » « L’ironie, c’est que la mission de l’occidentalisation a été capturée par l’AKP », sourit Ihsan Dagi, professeur de relations internationales à l’université technique du Moyen- Orient à Ankara. Recep Tayyip Erdogan a en effet réussi à créer un parti qui surfe sur la vague de la globalisation économique.

Alors que les institutions financières internationales et l’Union européenne poussent à démanteler le carcan étatique et à favoriser la libre entreprise, l’AKP se présente comme le champion du marché, de l’initiative privée et de la responsabilité individuelle.

« De cœur, je suis un libéral, lâche le député de l’AKP Zekeriya Akçam. Nous voulons ouvrir la Turquie. Il n’y a qu’une voie pour le développement, et c’est celle du marché. » L’AKP défend aussi une logique décentralisée du fonctionnement politique. « Il faut créer une société civile », affirme Edibe Sözen, l’une des vice-présidentes du parti, qui raconte sa visite le 8 mars dernier à Diyarbakir, la grande ville kurde dans le sud-est du pays. « Nous avons échangé nos rôles : nous avons écouté les gens », explique-t-elle.

Pour les militaires, de tels discours cachent la vraie nature de Recep Tayyip Erdogan, qui fut pendant trente ans un militant de l’islam politique avant de se muer en « conservateur musulman ». Des cadres de son parti restent inspirés par une vision de l’islam comme fondement de la société. S’il n’appartient pas à l’AKP, le publiciste Ali Bulaç est influent. « C’est Allah qui a créé le monde, expliquait-il vendredi lors d’un colloque organisé à Istamboul. La vie sur terre n’a pas de valeur, la vraie vie est dans l’autre monde. » S’il se dit ouvert au pluralisme religieux, Ali Bulaç refuse en revanche toute sécularisation dans les domaines de la politique, du rapport au corps, de l’économie, de la morale et de la société.

Un tel discours a-t-il des chances de s’imposer ? Seuls 10 % des Turcs sont favorables à l’application de la charia, selon Ihsan Dagi. Spécialiste de la nation et des minorités, l’universitaire Baskin Oran analyse plutôt le mouvement comme une seconde révolution, après celle d’Atatürk, avec, en ligne de mire, l’avènement d’un État pluraliste, d’une nation plurielle et d’un citoyen y adhérant volontairement.

Sezer: "Une "menace sans précédent" pèse sur le système laïc"

Le président turc sortant Ahmet Necdet Sezer a averti vendredi qu'une "menace sans précédent" orchestrée par des forces étrangères et locales pèse sur le système laïc turc et que ces forces veulent également affaiblir l'armée.

"L'actuel régime politique turc doit faire face à une menace sans précédent depuis la fondation de la république" en 1923, a affirmé M. Sezer, un fervent partisan de la laïcité dont le mandat se termine en mai. M. Sezer s'exprimait devant une école militaire et le texte de son discours a été rendu public par la présidence.

"Des forces locales et étrangères, avec un objectif commun, agissent ensemble sur ce sujet", a-t-il ajouté sans plus de précision.

Les tentatives pour affaiblir la laïcité se sont multipliées sur les 15-20 dernières années, a-t-il également dit.

Il a souligné en particulier l'opposition accrue à l'interdiction du foulard islamique dans les bureaux publics et les universités, ainsi que ce qu'il a décrit comme étant des tentatives pour "placer" des diplômés des écoles religieuses et des islamistes à "tous les niveaux de l'Etat".

Qualifiant l'armée de "protecteur et de garant de la république laïque", M. Sezer a déclaré qu'elle était devenue la cible de "forces locales et étrangères" qui cherchent à "réduire sa crédibilité et à la rendre inefficace".

Au moins une partie des critiques de M. Sezer semble être destinées au gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste qui se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur". L'armée avait "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement du pionnier de l'islamisme en Turquie, Necmettin Erbakan.

Les avertissements de M. Sezer interviennent alors que l'hypothèse de la candidature d'Erdogan à la magistrature suprême a déjà provoqué une levée de boucliers de la part des milieux défendant la laïcité, qui le soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini, ce qui lui serait, selon eux, plus facile s'il devenait président.  (AFP, 13 avr 2007)

Tous les députés de la majorité veulent Erdogan comme président

Les députés du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) souhaitent unanimement que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan devienne le prochain président de la Turquie, a affirmé lundi dans la presse le vice-Premier ministre Abdullatif Sener.

"Quand vous demandez qui devrait devenir candidat et qui devrait devenir président, tous les 353 députés de l'AKP, à l'exclusion du président de l'Assemblée qui ne peut pas voter, sont d'accord sur la candidature du Premier ministre", affirme M. Sener dans un entretien au quotidien Milliyet.

M. Erdogan, qui a fait ses classes politiques au sein de la mouvance islamiste mais se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur", a indiqué qu'il ne ferait connaître sa décision sur son éventuelle candidature à la présidence qu'après le 16 avril, date du début des dépôts de candidatures.

L'hypothèse de sa candidature a cependant déjà causé une levée de bouclier de la part des milieux défendant la laïcité, qui le soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini, ce qui lui serait selon eux plus facile s'il devenait président.

Le président est élu pour un mandat unique de sept ans par les 550 membres du Parlement, où l'AKP détient près des deux tiers des sièges.

En dehors de fonctions honorifiques, le président a le pouvoir de rejeter à une reprise les lois nouvellement votées et celui de nommer les fonctionnaires aux postes clés de l'administration.

M. Sener a ajouté que plusieurs députés préféraient voir M. Erdogan rester Premier ministre pour conduire l'AKP aux prochaines élections législatives, en novembre, mais feraient bloc derrière leur dirigeant s'il décidait de se présenter à la magistrature suprême.

L'élection, qui peut se dérouler en trois tours, doit s'achever au plus tard le 15 mai. Aucun parti n'a pour l'heure désigné de candidat.

Des associations pro-laïcité ont appelé à manifester samedi à Ankara contre le projet supposé de M. Erdogan de succéder au président Ahmet Necdet Sezer, un défenseur acharné du régime laïque qui s'est souvent opposé au gouvernement en bloquant des lois et des nominations qu'il jugeait d'inspiration islamiste.  (AFP, 9 avr 2007)

Reuters: Seeds of Turkish nationalism sown at school

"Happy is he who says he is a Turk," pipe hundreds of uniformed children in unison, lined up in the playground before a golden statue of Turkey's revered father Ataturk, for a daily pledge of hard work and sacrifice.

The enthusiastic chanting ends and the children file into school, past an inscription saying their first duty is to defend Turkey and another of the national anthem -- texts which appear again on the classroom walls and preface all their textbooks.

When they move up to high school, they will take a weekly class from army officers about the military's exploits. Their school books will tell them European powers have their sights set on Anatolia and Turkey's geography makes it vulnerable "to all kinds of internal and external threats".

Textbooks are peppered with the sayings of Kemal Ataturk, who founded modern Turkey in 1923 after the collapse of the Ottoman Empire. "Homeland ... we are all a sacrifice for you!" comes particularly recommended by one textbook's authors.

These are just some of the features of Turkey's education system that reformist teachers and activists want changed. They say it encourages blind nationalism -- something Turkey is looking at more seriously since the ultranationalist-inspired murder in January of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink.

MILITARISM

Political rows with the European Union, which Ankara hopes to join, have also fanned nationalism -- especially in an election year -- but many experts say the seeds are first sown at school. 

"In newly founded nation states like ours education is an effective political lever to train and transform people ... but in recent decades this concept, which needs to be loosened, continues," Ziya Selcuk, university professor and former head of the government's Training and Education Board, told Reuters.

This government has reformed the curriculum in a way teachers say makes students more active and reduces traditional rote learning, but the emphasis on nationalism remains.

"There's still some emphasis on militarism, the importance of being martyred, the importance of going to war, dying in war and so on," said Batuhan Aydagul, deputy coordinator of the Education Reform Initiative.

"If you present some arguments which are the opposite of the established arguments ... you might get reaction, absolutely, from students, from other teachers, from directors -- negative reactions of course," said one teacher who declined to be named.

His colleague, who also spoke on condition of anonymity, laughed at the idea of criticizing Ataturk in a history lesson, saying to do so would spark investigation by prosecutors.

"They think ... if you do such a thing you confuse their minds and confusion is not good for young people," the first teacher said.

But the textbooks could be confusing for some: while foreign historians say Ottoman forces massacred Armenians in 1915, high school history books here say it was the other way around.

"It must not be forgotten that in eastern Anatolia the Armenians carried out genocide," one 2005-dated book reads.

In its latest progress report the EU also criticized the portrayal of minorities such as Armenians, saying further work was needed to remove discriminatory language from textbooks.

LOW SCORES

Nationalism is not the only problem with schools in Turkey, which, hemmed in by the budget restraints of an International Monetary Fund accord, spends little on education.

With a population of 74 million, Turkey already struggles to find jobs for its ever-growing army of young people.

But in terms of spending per head as a proportion of the economy, Turkey spends least among OECD countries.

Primary school teacher Ayse Panus said parents at her public school -- where there are 21 teachers for 680 pupils -- make contributions of about 50 lira ($35) a year to keep it going.

Turkey is also around the bottom of the OECD league in terms of years spent at school, the proportion of the population with tertiary education and the maths ability of 15-year-olds.

Teachers are low-paid and spend the first years of their career in a state-assigned posting.

This government has increased spending, but experts say more is needed to narrow the gap in Turkey's two-tier system between high quality selective academies and regular schools.

Enrolment has also improved, especially for girls -- helped by a high-profile government and UNICEF-backed campaign to persuade conservative rural parents to send their daughters to school.

Citing such progress, the EU says Turkey is well prepared for accession when it comes to education, but many disagree.

"On the one hand they want to be in Europe, and on the other ... they are encouraging the feeling that there are enemies all around," said Panus.  (By Emma Ross-Thomas, Reuters, April 1st, 2007)

Anavatan Party loses a deputy and its parliamentary group

Omer Abusoglu, an opposition Motherland Party (ANAVATAN) deputy from the southeastern province of Gaziantep, lost his life in a traffic accident on Monday, resulting in his party losing the right to form a parliamentary group.

In the accident in Osmaniye, his daughter-in-law and granddaughter were seriously injured. His wife suffered minor injuries.

The party had 20 deputies before Abusoglu's death, the minimum number necessary for a parliamentary group. Parties with groups have the right to hold weekly meetings in their own halls allocated in Parliament and are represented in all parliamentary commissions.

ANAVATAN leader Erkan Mumcu described the deputy as a true statesman. "This unfortunate tragedy happened because he refused to travel with an official car and a driver to a party meeting."

The ruling Justice and Development Party (AKP) currently has 354 deputies, as opposed to 153 from the Republican People's Party (CHP), 19 from ANAVATAN, 4 from the True Path Party (DYP), one each from Social Democrat People's Party (SHP), People's Ascent Party (HYP) and Young Party (GP). There are ten independents and seven vacant seats. (Turkish Daily News, April 4, 2007)

Forces armées/Armed Forces

L'Armée menace le gouvernement et les communautés non-turques

L'armée turque a lancé vendredi soir, en pleine élection présidentielle, une nouvelle menace contre le gouvernement en l'accusant d'inaction face au développement d'activités islamistes. En plus, elle a déclaré que tout ce qui contestent le concept d'Atatürk "Quel heureux ce qui dit  'je suis fier d'être turc'" est un ennemi de la République de Turquie et le restera toujours."

Sous l'apparence de défendre la laicité, l'Armée turque menace également aussi bien les Kurdes, Arméniens, Assyriens, Grecs de Turquie  que ls citoyens d'origine turque qui conteste cette phrase raciste du fondateur de la République.

"Le problème qui a récemment surgi dans l'élection présidentielle se concentre sur la question de la remise en cause de la laïcité", a déclaré l'état-major dans un communiqué diffusé sur son site internet quelques heures à peine après le premier tour du scrutin devant désigner le nouveau président.

"Les forces armées turques sont contre ces débats (...) et afficheront ouvertement leur position et leurs attitudes lorsque cela deviendra nécessaire. Personne ne doit avoir de doute à ce sujet", ont menacé les militaires, rappelant que les forces armées étaient "des protectrices déterminées de la laïcité".

Dans son communiqué, l'état-major énumère une série d'activités religieuses organisées récemment, en particulier pour des enfants et dans des écoles, qu'il désigne comme autant de tentatives d'éroder le système laïque.

"Le problème est d'autant plus grave qu'une part importante de ces activités se sont tenues avec l'approbation et au su des autorités administratives qui sont sensées les prévenir", souligne-t-il.

"Cet état d'esprit réactionnaire (...) a pris courage avec certains développements et paroles survenus ces derniers jours et a étendu le champs de ses activités", accusent les militaires.

Ces activités, insistent-ils, "violent clairement le principe d'attachement (du futur président) au régime républicain non seulement en parole mais aussi dans la pratique".

En 1997, le premier gouvernement islamiste de l'histoire de la Turquie moderne, conduit par Necmettin Erbakan, avait été contraint à la démission à la suite de pressions de l'armée.

Cette intervention des militaires a été interprétée par les analystes comme un avertissement sérieux, engageant le gouvernement à retirer la candidature de M. Gül.

"C'est un ultimatum et la seule signification qu'il puisse avoir est qu'ils (l'armée) ne veulent pas de Gül comme président" a estimé l'éditorialiste Faruk Bildirici, du quotidien à grand tirage Hürriyet. "On peut se demander ce qui serait advenu si Gül avait été élu aujourd'hui".

L'armée turque a conduit trois coups d'Etat, en 1960, 1971 et 1980. (AFP, 28 avril 2007)

L'armée exige un prochain président "attaché à la laïcité"

Le chef d'état-major turc, le général Yasar Büyükanit, a souhaité jeudi que le prochain président de la République, qui doit être élu en mai par le Parlement, soit loyal aux valeurs Républicaines, dont la laïcité, "dans la pratique et non pas seulement en paroles".

"Notre sensibilité aux valeurs fondamentales qui forment notre Etat est connu (...) Nous souhaitons que la personne qui sera le prochain président et qui sera également le commandant en chef de l'armée, soit attaché dans la pratique et non pas seulement en paroles à cet ensemble de valeurs", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

M. Büyükanit a refusé de répondre à la question de savoir s'il désignait ainsi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste qui renie son passé, qui part favori dans la course présidentielle.

"Je ne veut pas parler d'une personne ou d'une autre", a précisé le général qui a toutefois insisté que le chef de l'Etat se devait notamment d'être un garant des principes laïques instaurés par le père fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) mais qui ont été plusieurs fois désavoués dans le passé par M. Erdogan.

M. Erdogan, qui a fait ses classes politiques au sein de la mouvance islamiste mais se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur", a indiqué qu'il ne ferait connaître sa décision sur son éventuelle candidature à la présidence qu'après le 16 avril, date du début des dépôts de candidatures.

L'hypothèse de sa candidature a cependant déjà causé une levée de bouclier de la part des milieux défendant la laïcité, qui le soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini, ce qui lui serait, selon eux, plus facile s'il devenait président.

Sa femme, à l'instar des épouses de la majorité des cadres de son parti, porte le foulard, qui est interdit dans la fonction publique et les universités et que l'establishment pro-laïque, dont l'armée, considère comme signe de soutien à l'islam politique.

L'armée, qui se considère la garante des principes laïques, a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et a "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement du pionnier de l'islamisme en Turquie, Necmettin Erbakan.

Le président, qui a des fonctions honorifiques, est élu pour un mandat unique de sept ans par les 550 membres du Parlement, où le parti de la Justice et du Développement (AKP, issue de la mouvance islamiste) de M. Erdogan détient près des deux tiers des sièges.

Des associations pro-laïcité ont appelé à une manifestation de masse samedi à Ankara contre le projet supposé de M. Erdogan de succéder au président Ahmet Necdet Sezer, un défenseur acharné du régime laïque qui s'est souvent opposé au gouvernement en bloquant des lois et des nominations qu'il jugeait d'inspiration islamiste.

Interrogé sur cette manifestation critiquée par des dirigeants gouvernementaux, le chef de l'armée a estimé "incompréhensible" le fait de craindre un rassemblement où les gens useraient de leur droit démocratique, en l'occurence celui de manifester. (AFP, 12 avr 2007)

L'armée pour une opération transfrontalière contre le PKK en Irak

L'armée turque s'est dite favorable jeudi au lancement d'une opération transfrontalière contre les guérillas kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) établis dans les montagnes du nord de l'Irak.

"Si vous me demandez si nous avons besoin d'une opération transfrontalière, oui nous en avons besoin (...) cela serait utile", a déclaré au cours d'une conférence de presse le général commandant l'état-major Yasar Büyükanit.

"Mais il y a une deuxième dimension à cela: cela nécessite une décision politique", a-t-il ajouté. "Si les forces armées se voient confier cette mission, elles sont assez fortes pour mener à bien de telles opérations".

Les déclarations du général Büyükanit jfont suite à une période de tensions entre Ankara et le chef de la région autonome kurde du nord de l'Irak Massoud Barzani.

M. Barzani a été vivement critiqué en début de semaine par les responsables turcs après avoir, selon les médias turcs, menacé d'intervenir dans la question sensible de la minorité kurde de Turquie si Ankara s'opposait au projet de rattacher la riche ville pétrolifère irakienne de Kirkouk à la région kurde.

M. Büyükanit a estimé que la région contrôlée par M. Barzani était devenue une "zone protégée" pour le PKK, où l'organisation bénéficiait d'une "grande liberté" et d'un "soutien logistique".

Dans une apparente référence au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani, le chef d'état-major a ajouté qu'"un des groupes kurdes qui ont auparavant combattu le PKK est maintenant devenu un de ses alliés naturels".

"Le PKK a désormais pris racine dans le nord de l'Irak, parce que pas un seul des membres des forces de sécurité irakiennes n'est présent là-bas", a-t-il affirmé. "Ils (les rebelles du PKK) prennent maintenant le taxi pour se rendre là où ils allaient auparavant à dos de mule".

Le général a également indiqué que l'armée avait lancé des opérations "de grande ampleur" pour combattre le PKK sur le sol national, où les rebelles ont multiplié leurs actions à la faveur du dégel printanier.

"Des opérations de grande ampleur sont actuellement en cours dans de nombreuses régions", a-t-il déclaré. "L'armée turque est déterminée à poursuivre le combat".

Les combats ont fait dix morts du côté des forces de sécurité et coûté la vie à 29 rebelles depuis le début d'avril, a affirmé M. Büyükanit.  (AFP, 12 avr 2007)


Para-military MGK hints military option against PKK on table

A brief statement released following Tuesday's meeting of the National Security Council (MGK) indicated that Turkey could resort to military measures in case of not receiving a satisfactory answer to a diplomatic note of protest delivered to the Baghdad government concerning presence of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) in northern Iraq.

"It has been focused on the note delivered to the Iraqi government concerning measures need to be taken by the Iraqi side against the terrorist threat directed at our country from the north of Iraq as well as on political, economic and other approaches to be assumed from now on," the statement said, while also expressing determination in continuing ongoing military operations against PKK members with strongly-worded expressions.

While the MGK -- which brings together the president, top military commanders and government leaders every two months -- also emphasized Turkey’s stance favoring protection of territorial integrity of neighboring Iraq, it didn’t mention the debate on disputed Iraqi city of Kirkuk.

Nevertheless, the note to which the MGK referred was delivered upon Iraqi Kurdish leader Massoud Barzani’s remarks in which he who openly threatened to stir unrest in Turkey’s Southeast.

Barzani, president of the de facto autonomous Kurdish region in northern Iraq, said in remarks broadcast on Saturday that Turkey must not interfere in the Iraqi Kurds’ bid to attach the oil-rich city of Kirkuk to the Kurdish zone in the north, adding that if they were deterred by Turkey, Iraq’s Kurds would retaliate by intervening in Turkey’s Southeast. “We will not let the Turks intervene in Kirkuk,” Barzani said in an interview with the Arab satellite television station Al-Arabiya. “Kirkuk is an Iraqi city with a Kurdish identity, historically and geographically. All the facts establish that Kirkuk is part of Kurdistan.”

On Monday, following a Cabinet meeting, Justice Minister and government spokesman Cemil Ciçek said Ankara had a legitimate interest in developments in northern Iraq because PKK members used the region as a springboard to launch attacks on military and civilian targets inside Turkey, as he also disclosed that Ankara had delivered a diplomatic note of protest to the Baghdad government over Barzani’s comments via Iraq’s Ambassador to Turkey Sabah Omran. “Northern Iraq is the source of the ethnic-based terror we suffer in Turkey,” Ciçek said after the Cabinet meeting dominated by Barzani’s comments.

Subsequently, late on Monday, Iraqi President Jalal Talabani initiated a telephone conversation with Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan during which he expressed his “sadness” over Barzani’s remarks. The very same remarks earlier on Monday prompted Erdoğan to warn Barzani that he would be crushed by his own words. “They should be very careful in their use of words.... otherwise they will be crushed by those words.... Barzani has again exceeded the limits,” Erdoğan said.

Furthermore, Talabani pledged that Iraq would cooperate with Turkey in its fight against the PKK, when reminded by Erdoğan of his own remarks in Riyadh where the two met on the sidelines of an Arab League summit late last month when Talabani said that “the one who is against Turkey is also against Iraq.”

“We’re ready to fight the PKK in line with a joint plan,” Talabani was quoted as saying in response to Erdoğan, who urged urgent action against PKK by the Iraqi side.

Despite Talabani’s efforts to calm down the Turkish government’s anger, as of Tuesday Fuad Hussein, a senior aide to Barzani and head of his presidential office, downplayed Turkey’s reactions to Barzani’s recent remarks at a press conference held in Arbil, the ANKA news agency reported, citing a report by the Peyamner news agency -- an Arbil-based online organization known as the media organ of Barzani’s Kurdistan Democratic Party (KDP). “President Barzani made such a statement in 2002. So this is not something new,” Hussein said.

“We’re not threatening anyone and we don’t accept anyone’s threat to us as well.…We don’t let anyone use a threatening language against the peoples of Iraq and Kurdistan,” he said. 

Also Tuesday, it came out that Barzani also challenged the Turkish military by comparing it with the forces of ousted Iraqi leader Saddam Hussein during the same interview with the Al-Arabiya.

The NTV news channel on Tuesday broadcasted the rest of Barzani’s controversial remarks with Turkish subtitles. In response to the Al-Arabiya correspondent, who reminded him of the power of the Turkish military, Barzani said: “I’m not afraid of their military power. No matter how strong they are, they can’t be stronger than the military of Saddam.”

And when the correspondent said, “But they [Turkey] also a diplomatic power,” Barzani said: “I’m afraid of neither their military power nor of their diplomatic power because they are interfering in another country’s internal affairs. Kirkuk is an Iraqi city that has a Kurdish identity.”

On the same day, Peyamner also reported that the Turkish military forces on Sunday afternoon opened fire on the northern part of Iraq. The agency quoted a villager as saying that the Turkish military hit a point two kilometers away from a village in Zaho, Iraq’s nearest city to Turkey. The agency also cited a peshmerga commander who said that the Turkish artillery units fired the area near the same village for nine times.

Meanwhile the US State Department scolded Barzani, threatening Turkey about sensitive deliberations on the future status of the oil-rich Iraqi city of Kirkuk.

Rebuking Barzani, State Department spokesman Sean McCormack said, “We think that those kinds of statements are really unhelpful, and they certainly do not further the goal of greater Turkish-Iraqi cooperation on issues of common concern, including fighting the PKK.” (Today’s Zaman, April 11, 2007)

Turkish commandos cross into Iraq to destroy PKK camps

The Turkish army crossed 20 kilometers into Iraq in an effort to destroy camps located to the east of Zaho. Elsewhere in northern Iraq security forces went 30 to 40 kilometers in, up to the rural areas of the Haftanin, Sinaht and Pirbela provinces.

Sources from the military confirmed that platoons from the Kayseri province had earlier been deployed near the Iraqi border closer to the terrorist camps in northern Iraq. Sources said on Tuesday that the army would get to work clearing landmines that could impede them in an over-the-border operation against PKK camps in northern Iraq.To this end a 60-person bulwark team has been formed to clear landmines from Calıskan village outside of Şırnak, regions near the Habur border crossing and the area around Hakkari’s Cukurca and Şemdinli districts.

Security check points have been set up throughout Turkish regions near the Iraqi border by the army in order to cut off access to arms, ammunition or food to terrorists hiding out in the mountains. Military units have been set up in mountainous regions near the Iraqi border, and while activity in the region has increased over the past week, reinforcements are still being deployed to the area. The military units in place along the border are carrying out constant scanning and patrolling of the area, and reports indicate a large convoy of armored vehicles and tanks on their way to Cizre and Silopi. It is speculated that in addition to the special force units already placed along the border, another 200,000 soldiers have been moved to the region.

The army’s spring operation comes at a time when Kurdish Iraqi leader Massoud Barzani threatened in televised conferences to stir unrest in Turkey’s Southeast. A Web site based in northern Iraq also claimed on Tuesday that the Turkish military attacked the northern Iraqi town of Zaho, close to the Turkish border, during Sunday’s operations. A man named Mustafa Shilani, identified as a being from Zaho, said he had witnessed Turkish troops opening fire.

The Turkish army pushed ahead its spring operations in the fight against the outlawed Kurdish Workers’ Party (PKK) in eastern and southeastern Turkey on Tuesday, despite having lost nine soldiers and one village guard in the past three days.

About 15,000 Turkish troops took part in an extensive operation launched by the military against the PKK organization in the Southeast. Security forces have been pursuing terrorists trapped in the countryside following operations launched in mountainous regions. Hundreds of soldiers were deployed near Tunceli to capture fleeing terrorists.

Sources in the military confirmed that terrorists who fled the operations in Tunceli, Bingol and Diyarbakır were hiding along the Elazığ-Bingol border, where security forces are trying to capture them. Likewise, terrorists who escaped to mountainous areas following the operations in the Şırnak province close to the Iraqi border are being pursued in regions close to Siirt. (Today’s Zaman, April 11, 2007)

New TSK strategy to secure borders against PKK

While the military is tightening anti-terrorist measures in southeastern Turkey, as spring approaches, with the threat of renewed attacks, a new model has been developed to prevent terrorists infiltrating Turkey via Iraq, Iran and Syria.

In this model, troops are deployed in a way to complement each other so that both the infiltration of armed terrorists into the country and their acting freely in rural areas is prevented. In other words, the terrorists' freedom to act is stymied.

Sending reinforcement troops, in accordance with field control and dominance strategy, will follow the capture of crossing points on the border. Through the field control and dominance strategy put into practice in 1993 by the Turkish Armed Forces (TSK), troops were deployed to the entrance and exit regions along the borders with Iran, Iraq and Syria in spring, and stayed in this region till winter to carry out operation and reconnaissance activities. This strategy makes it difficult for terrorists to act freely and have contact with their followers in cities. Moreover, it weakens the possibilities of logistical support for terrorist groups.

Intelligence units said that there are approximately 3,800 terrorists in regions in northern Iraq close to Turkey and that these terrorists look for chances to infiltrate Turkey. The TSK is working to see that the Kurdistan Workers' Party (PKK) has no opportunity to promote itself through high-profile activities or military operations. The TSK is trying to keep the PKK under control with stepped-up military activities which began last month.

Holding the cross-border military operation option in reserve for now, the TSK hasn't sent back many of the troops deployed from the west before winter began but instead kept them in the region. (The New Anatolian, 3 April 2007)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Claim for State's Repsonsibility in Malatya Massacre of Christians

Family lawyer İbrahim Kalı declared that deceased Tilman Ekkehart Geske's wife Susanne will intervene to the criminal case against her husband's murderers and she will also claim damages against the authorities on grounds of negligence.

According to local Yenigün newspaper's article, Geske has compared the brutal murder of the three working in Zirve publishing house to the racist attack on Turkish descendants in Solingen, Germany in early 1990's.

Susanne Geske said she wouldn't leave Malatya despite all: "We loved Malatya, my children go to school here, my husband rests here. Others should have solicited those children who murdered my husband. I want to see them brought to justice".

İzmir Protestant Church's Pasteur Fikret Böcek noted that, fearing for their lives, 15 of the 22 Christian families living in Malatya have left the city after the incident, which incited international attention.

We still receive threats, Böcek added.

On another account, Malatya Güncel newspaper reports that another suspect thought to be linked to the murder has been taken under custody in Kocaeli. (BIA News Center, April 30, 2007)

Les chrétiens accusent les médias et le pouvoir d’entretenir l’hostilité

Les portes soigneusement closes des deux églises se font face, dans l’étroite ruelle de ce vieux quartier de Diyarbakir que ses remparts byzantins séparent de la proliférante ville nouvelle où s’entassent les déplacés chassés des villages du Kurdistan turc par la guerre.

L’une, l’église syriaque orthodoxe de la Vierge Marie, entourée de hauts murs, remonte au IIIe siècle ; l’autre, l’église évangélique de Diyarbakir, construite dans le style des maisons du quartier pour être moins visible, n’a que trois ans.

La "traditionnelle" et la "moderne" : l’une se meurt faute de fidèles, émigrés en Europe ou ailleurs, l’autre veut garder sa croissance discrète, de crainte d’être accusée de travail missionnaire. De crainte, aussi, d’être une nouvelle fois attaquée. "En général, raconte Ahmet Güvener, un pasteur évangélique turc converti, nous avons de bonnes relations avec les gens, même s’il y a certains radicaux parmi eux... L’un est entré ici il y a deux ans, comme le font les 100 à 200 visiteurs que nous avons chaque semaine. Puis il a sorti un couteau, s’est barricadé et a mis le feu en hurlant des slogans islamistes. Les gens dehors étaient très embarrassés, la police ne voulait pas intervenir. A la fin, il a demandé à sortir car il suffoquait..."

Beaucoup d’incidents de ce genre, visant des chrétiens de toute obédience, passent inaperçus en Turquie, les médias ne relatant en général que les cas extrêmes, tels les meurtres sanglants de Malatya, mercredi 18 avril. Dix jeunes d’un même foyer pour adolescents ont été arrêtés, dont la moitié sur les lieux du crime, avec les couteaux qui ont égorgé les victimes. "Nous l’avons fait pour notre pays et notre religion", auraient-ils dit à la police. Certains soupçonnent qu’ils aient été l’instrument de forces politiques. Mais les protestants de Malatya et de Diyarbakir sont catégoriques : les coupables sont les médias et des forces au pouvoir.

Une chaîne de télévision locale, venue filmer l’église de Diyarbakir, a "monté" un entretien avec Ahmet Güvener de façon à en renverser le sens, comme si le pasteur avait avoué "payer les musulmans pour qu’ils se convertissent". La chaîne a aussi montré " (ses) propres enfants en les présentant comme des musulmans enlevés et poussés à l’apostasie !", s’indigne ce pasteur de 42 ans. Multipliant les exemples de telles "désinformations haineuses", il accuse le gouvernement de les tolérer, voire de les encourager.

"ENNEMIS DE LA RÉPUBLIQUE"

L’armée, en particulier, diffuserait un film à ses nouvelles recrues montrant "trois types d’ennemis de la République" : des Kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste), des membres du Hizbollah turc (islamistes kurdes utilisés dans la lutte contre le PKK, mais que l’armée a fini par pourchasser) et... "Ahmet Güvener, du dangereux courant des missionnaires", rapporte ce dernier, sur la foi de soldats ayant fait leur service militaire en 2006.

Les autorités sunnites ne seraient pas en reste. "J’ai entendu, il y a deux mois, poursuit Ahmet, le principal mollah de Diyarbakir dire, dans son sermon, que les transferts d’organes étaient licites, "sauf pour les prostituées, les drogués et les chrétiens" ! Je suis allé le voir pour protester : il a promis de ne pas recommencer..."

Mais la campagne lancée il y a deux ans ne semble pas faiblir : selon le quotidien Milliyet, un haut responsable du ministère de la justice aurait encore déclaré, mercredi, en commentant la tuerie de Malatya, que "les activités missionnaires sont plus dangereuses que le terrorisme". Et cela même si la plupart des médias turcs se sont indignés, jeudi, de ce crime, rappelant par exemple que "les Turcs ont ouvert plus de 3 000 mosquées en Allemagne, alors qu’en Turquie il n’y a pas de tolérance pour quelques églises et une douzaine de missionnaires".

Il est vrai que la très nationaliste Chambre de commerce d’Ankara chiffre, elle, les missionnaires et témoins de Jéhovah en Turquie respectivement à plus de 1 000 et 2 000. Un accroissement récent qui ne plaît guère au Père Joseph, de l’église syriaque de Diyarbakir, ni aux autres vieilles et prudentes communautés chrétiennes du pays.

Celles-ci ne forment plus que 1 % de sa population, depuis 1915 et les autres massacres d’Arméniens et de syriaques qui ont suivi, laissant dans le pays des milliers d’églises et de monastères en ruines. (LE MONDE, Sophie Shihab, 23 avril 2007)

Le Parlement européen appelle à protéger les minorités en Turquie

Le président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering a fermement condamné lundi le meurtre de trois chrétiens en Turquie la semaine dernière, rappelant à Ankara la nécessité de protéger les minorités religieuses.

"La protection des minorités religieuse est un des devoirs majeurs des Etats de droit démocratiques", a-t-il souligné.

Cinq jeunes Turcs, dont une femme, ont été inculpés dimanche pour terrorisme et pour les meurtres d'un Allemand et de deux tucs protestants mercredi à Malatya (est).

Les trois victimes, membres de la petite communauté protestante de Malatya, avaient été attachées à leurs chaises et torturées pendant trois heures avant d'être tuées. Leur maison d'édition distribuait des Bibles et publiait des livres chrétiens.  (AFP, 23 avr 2007)

Cinq suspects inculpés pour meurtre de trois chrétiens en Turquie

Cinq jeunes Turcs, dont une femme, ont été inculpés dimanche pour terrorisme et pour les meurtres d'un Allemand et de deux tucs protestants mercredi à Malatya (est), a rapporté l'agence Anatolie.

Les quatre hommes, âgés de 19 à 20 ans, ont été inculpés pour création d'une organisation terroriste et pour meurtre par le procureur Mustafa Demirdag, a précisé l'agence de presse.

La jeune fille de 18 ans, identifiée comme la petite-amie du leader présumé du groupe, Emre Günaydin, a, elle, été inculpée pour complicité avec un groupe terroriste.

Günaydin, 19 ans, est hospitalisé pour un traumatisme crânien. Il s'était jeté par la fenêtre du troisième étage du bâtiment abritant la maison d'édition chrétienne Zirva, où les trois protestants ont été égorgés.

Son état de santé serait en cours d'amélioration et devrait lui permettre de subir un interrogatoire dans les jours à venir, ont indiqué ses médecins.

Six autres suspects ont en revanche été remis en liberté dans l'attente de leur procès, du fait de leur moindre rôle dans les trois meurtres.

Les onze suspects avaient été interrogés dimanche pendant environ huit heures par le tribunal.

Ils avaient été acheminés au tribunal de Malatya à bord de véhicules blindés, protégés par un important dispositif de sécurité.

L'un des suspects aurait filmé les meurtres avec son téléphone portable, ont rapporté les médias. Il a indiqué à la police qu'il l'avait fait à la demande de Emre Günaydin, selon le quotidien à grand tirage Sabah.

Le procureur va maintenant établir un acte d'accusation détaillant les charges retenues et les peines requises afin de pouvoir débuter le procès.

Quatre suspects ont été arrêtés sur les lieux immédiatement après le crime, six autres hommes, âgés de 19 à 20 ans, l'ont été jeudi et vendredi, et la jeune femme, compagne de Günaydin, samedi.

Les quatre suspects ont dit aux enquêteurs que l'attaque avait été organisée par Günaydin, qui était en colère après que l'une des victimes lui eut dit que "si vous devenez chrétiens, vous serez récompensés par le paradis, mais que dans le cas contraire trois enfants musulmans sur cinq allaient mourir", selon l'avocat d'un des suspects.

"Le témoignage de Günaydin sera crucial dans cette affaire", a indiqué maître Kadir Pektas, cité par Anatolie.

Selon les médias, ils seraient tous membres d'une cellule nationaliste islamiste ressemblant à celle accusée du meurtre du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, en janvier à Istanbul.

La police recherche sept autre personnes, dont un homme barbu qui aurait fui la maison d'édition juste avant l'arrivée de la police, ont rapporté les journaux.

L'Allemand tué, Tilmann Geske, a été enterré à Malatya, où il s'était installé en 2003.

L'épouse de la victime allemande, Suzanna, a elle indiqué au quotidien Vatan qu'elle continuerait à vivre à Malatya avec ses trois enfants "jusqu'à ce que Jésus me fasse signe de partir".

Elle avait auparavant déclaré sur une chaîne de télévision locale avoir "pardonné" aux tueurs. (AFP, 22 avr 2007)

Merkel dénonce un climat d'"intolérance" en Turquie

La chancelière allemande Angela Merkel a fait part dimanche de son inquiétude face à une "intolérance inacceptable" en Turquie, après le meurtre brutal de trois chrétiens, dont un Allemand, mercredi à Malatya (est de la Turquie).

"Ces meurtres sont l'expression d'une intolérance inacceptable. Tout doit être entrepris pour empêcher un climat rendant possible de tels meurtres horribles", a déclaré la chancelière au quotidien régional "Münchner Merkur" à paraître lundi.

La tuerie de Malatya "n'a pas d'influence sur les négociations d'adhésion" entre la Turquie et l'Union européenne, "mais cet événement est un motif d'inquiétude", a ajouté Mme Merkel.

"J'attends du gouvernement d'Ankara qu'il agisse clairement afin de ne laisser aucune chance à l'intolérance contre le christianisme et les autres religions", a encore déclaré la chancelière. "Nous avons toujours souligné que nous souhaiterions que les Eglises chrétiennes en Turquie puissent agir plus librement, et nous continuerons à insister pour cela", a-t-elle conclu. (AFP, 22 avr 2007)

Révélations macabres sur la tuerie dans la librairie chrétienne en Turquie

Les trois protestants assassinés mercredi à Malatya (est) auraient été torturés auparavant, a rapporté vendredi la presse turque, tandis que la police poursuivait l'interrogation de 10 suspects, dont les cinq principaux arrêtés sur les lieux du crime.

Un médecin qui a opéré l'une des trois victimes, encore vivante après la descente policière de mercredi dans la maison d'edition chrétienne Zirve (sommet), a expliqué au journal Hürriyet les détails macabres de l'attaque sans précédent contre la petite communauté évangéliste de Malatya.

"Ses cuisses, ses testicules, son anus et son dos avaient été tailladés de dizaines de coups de couteaux. Ses doigts avaient été coupés jusqu'à l'os", a indiqué le chirurgien Murat Ugras qui, malgré une longue intervention, n'a pu sauver Ugur Yüksel, converti au christianisme.

"C'est clair que ces blessures ont été infligées pour le torturer", selon le médecin qui a dû recourir à pas moins de 51 unités de sang de transfusion lors de l'opération.

Les deux autres personnes retrouvées mortes par les policiers, le Turc Necati Aydin, un autre converti, et Tilmann Geske, un Allemand, avaient eux aussi subi un supplice de trois heures aux mains de leurs cinq tortionnaires, au cours duquel ils ont été interrogés sur leurs activités de missionnaires.

Le prosélytisme n'est pas interdit par la loi en Turquie, mais est vu d'un mauvais oeil.

"Nous leur avons ligoté les mains et les pieds avant de les bâillonner. C'est Emre (Günaydin, le cerveau présumé de l'attaque qui s'est jeté par la fenêtre et qui est grièvement blessé) qui leur a tranché la gorge", ont déclaré les suspects à la police, selon le quotidien Sabah.

Les autorités gouvernementales d'Ankara ont promis de faire toute la lumière sur cette attaque survenue dans un pays à 99 %, musulman à cheval entre l'Europe et l'Asie et souhaitant rejoindre l'Union européenne.

Apparemment, le principal suspect âgé de 19 ans, hospitalisé pour une fracture du crâne, aurait gagné la confiance de ses victimes en se rendant plusieurs fois dans leurs locaux dans l'intention de s'informer sur le protestantisme.

Les médias estiment que cette tuerie, la première contre une communauté chrétienne, s'inscrit dans la lignée du meurtre l'an dernier à Trabzon (nord) du prêtre catholique italien Andrea Santoro et, en janvier, du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink à Istanbul, par un jeune chômeur de Trabzon, un bastion nationaliste du nord-est.

Il y aurait eu à Malatya un regroupement de jeunes dans une cellule islamo-nationaliste d'où seraient issus les auteurs de l'attaque vraisemblablement préméditée, selon les journaux.

Dans leurs aveux ces suspects auraient dit: "Nous l'avons fait pour la patrie" et "notre pays et notre religion étaient menacés".

La presse rapporte en outre que trois des cinq principaux suspects avaient été interpellés par la police deux jours avant les faits pour avoir tiré avec des pistolets à air comprimé sur un terrain vague avant d'être relâchés contre une amende.

Susanne Geske, l'épouse de la victime allemande, père de trois enfants, est intervenue sur une chaîne de télévision turque, déclarant avoir "pardonné" aux tueurs.

Elle a demandé que son époux soit enterré à Malatya, où la famille vit depuis près de dix ans.

La tuerie a été condamnée par la communauté internationale et l'Allemagne, présidente en exercice de l'UE, a enjoint Ankara de prendre des mesures pour protéger la liberté religieuse.  (AFP, 20 avr 2007)

Christians in Turkey fear more attacks

The slayings of three Christians in this eastern town highlight Turkey's uneasy relationship with its minorities, and Christians expressed fear Thursday that growing nationalism and intolerance could lead to more violence against them.

Police detained five more suspects Thursday in the attack at a Christian publishing house that distributes Bibles. Some reportedly said they carried out the killings to protect Islam.

The three victims - a German man and two Turks who converted to Christianity - were found with their hands and legs tied and their throats slit. The victims had bruises on their faces and cuts on their wrists from the ropes that bound them.

The attack Wednesday added to concerns in Europe about whether the predominantly Muslim country - which is bidding for European Union membership - can protect its religious minorities.

Christian leaders said they worried that nationalists were stoking hostilities against non-Turks and non-Muslims by exploiting growing uncertainty over Turkey's place in the world.

The uncertainty - and growing suspicion against foreigners - has been driven by the faltering EU bid, a resilient Kurdish separatist movement and by increasingly vocal Islamists who see themselves - and Turkey - as locked in battle with a hostile Christian West.

"Our lives are in danger because of this mind-set," the Rev. Ihsan Ozbek, pastor of the Kurtulus Church in Ankara, told a news conference in Malatya. He said there was a "witch hunt" under way against Christians and other minorities.

Nationalists, who have long dominated public debate in Turkey, have also begun to call for Turkey to withdraw its EU bid and make its own way in the world. Some young men indoctrinated with a vision of Turkish greatness - and with a view of the West as intent on keeping the Islamic world weak - view non-Muslims with suspicion.

"The problem is our education and our media," Mustafa Efe, head of Mujde FM, or Miracle FM, a Christian broadcasting station, said after traveling to Malatya to meet Protestant pastors. "They always say Christianity is dangerous because Christians are trying to break up Turkey."

Christians make up just a fraction of 1 percent of Turkey's population of 71 million.

"There is this general atmosphere of fear - that Turkey will be segmented," said Orhan Kemal Cengiz, a human rights lawyer who represented one of the slain Christians, Necati Aydin, 26, in an earlier court case. Aydin was charged with insulting Islam and spent a month in jail after he was found distributing Bibles in the Aegean city of Izmir.

Hurriyet newspaper quoted one unidentified suspect as saying: "We didn't do this for ourselves, but for our religion. Our religion is being destroyed. Let this be a lesson to enemies of our religion."

Besides the five suspects detained Thursday, four others were taken into custody at the publishing house Wednesday, as well as a fifth who underwent surgery for head injuries after he apparently tried to escape the crime scene by jumping from a fourth-story window. All were in their late teens or early 20s.

Since last year, Turkish youths have killed a Roman Catholic priest while he prayed in a church in Trabzon, threatened other priests and killed a prominent Armenian Christian editor in Istanbul.

The latest violence comes ahead of presidential elections next month, a contest that highlights fears among Turkey's secular establishment that a candidate from Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's Islamic-rooted party, or even Erdogan himself, could win the job and strengthen Islamic influence on the government.

Erdogan has rejected the label of "Islamist," citing his commitment to Turkey's effort to join the EU.

Christians and other minorities have watched Turkey's struggling EU bid with alarm. Many worry the papacy of Pope Benedict XVI, who when he was still a cardinal spoke against Turkey's bid for membership, would only contribute to their problems.

Italian Premier Romano Prodi told the ANSA news agency that while the attack "certainly does not help" Turkey's EU bid, "tragedies like this should not influence" the decision as there are "political guidelines that are looking at long-term prospects."

German Chancellor Angela Merkel's Christian Democrat Party - which opposes Turkey's bid - said the attacks showed the country's shortcomings in protecting religious freedoms.

The German man, identified as 46-year-old Tilman Ekkehart Geske, had been living in Malatya since 2003. His family wanted to bury him there, and his German wife Susanna, speaking Turkish, told ATV television she would stay and raise her children in the gritty textile and agriculture city famous for its apricots.

A large Turkish flag hung from a window of the students' residence where five of the suspects lived. The curtains were drawn and the door was locked.

Ozbek, the pastor from Ankara, said most Christians were committed to life in Turkey.

"We'll stay where we are. We are Turkish citizens," he said. "We have nowhere else to go." (By BENJAMIN HARVEY, Associated Press Writer, April 19, 2007)

Hurriyet évoque "la responsabilité collective des Turcs dans ce crime"

La Turquie était sous le choc jeudi des meurtres macabres la veille de trois personnes, dont un Allemand, dans une maison d'édition chrétienne de Malatya (est), tandis que la police interrogeait dix suspects qui auraient des motivations politiques, selon la presse. Sur les lieux du crime, quatre jeune suspects ont été arrêtés avec les armes du crime, des couteaux. Un cinquième a tenté de se sauver et s'est jeté par la fenêtre, se blessant grièvement.

Cinq autres suspects ont été interpellés en cours de journée, a déclaré jeudi le gouverneur de malatya Halil Ibrahim Dasöz, qui n'a rien dit de leurs motivations.

"Notre enquête se poursuit le plus largement possible", a-t-il déclaré aux journalistes, sans donner d'autre détail.

Pour la presse turque jeudi, il n'y avait aucun doute qu'il s'agissait d'un crime politique visant des missionnaires évangélistes.

"Nous l'avons fait pour la patrie" ou "notre pays et notre religion étaient menacés", auraient dit les suspects, âgés de 19 et 20 ans, à leurs interrogateurs, selon un rhétorique généralement utilisée par les milieux islamo-nationalistes.

Les chaînes de télévision ont montré mercredi soir des images d'un petit groupe d'ultranationalistes manifestant devant la maison d'édition en 2005 dénoncant des activités de prosélytisme chrétien et scandant "Allah akbar (Allah est grand)".

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a condamné mercredi un acte "horrible", promettant de retrouver tous les coupables.

Son ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, a estimé jeudi que l'attaque vise "la tradition de tolérance" et détériore l'image à l'étranger de la Turquie, qui compte plusieurs petites communautés chrétiennes et qui aspire à intégrer l'Union européenne.

Même si les autorités n'ont encore rien dit des mobiles des suspects, pour la presse il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un crime politique et religieux, s'inscrivant dans la lignée du meurtre d'un prêtre catholique italien l'an dernier et, en janvier, du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink.

"Le cauchemar se poursuit", titre le journal Milliyet, tandis que le journal à gros tirage Hürriyet lance: "Encore la même erreur".

Le pasteur protestant turc Ihsan Özbek, qui dirige l'Union des églises protestantes de Turquie depuis Ankara, a indiqué à l'AFP que l'une des victimes turques était un pasteur protestant et que l'Allemand faisait simplement partie de la petite communauté évangéliste de Malatya dont il a estimé le nombre à une trentaine.

La population de protestants en Turquie est de 3.200, selon M. Özbek.

Le rédacteur en chef de Hürriyet, Ertugrul Özkök, stigmatisait pour sa part "la responsabilité collective" des Turcs dans ce crime et leur intolérance.

"Les Turcs en Allemagne ont plus de 3.000 mosquées. Où en est la civilisation si nous ne pouvons pas tolérer quelques églises et une poignée de missionnaires", s'interroge le journaliste. (AFP, 19 avr 2007)

Les protestants turcs dénoncent une "chasse aux sorcières"

Les chefs de la communauté protestante de Turquie ont dénoncé jeudi une "chasse aux missionnaires" rappelant les "chasses aux sorcières" du Moyen-Age, au lendemain du meurtre de trois des leurs à Malatya, dans l'est du pays.

"Il y a en Turquie une chasse aux missionnaires comme la chasse aux sorcières des périodes sombres du Moyen-Age", a dit devant la presse à Malatya le pasteur turc Ihsan Özbek.

Il a estimé que la Turquie "est confrontée à la plus grande menace qu'elle n'ait jamais connue de son histoire" et était devenue "plus que jamais intolérante" envers les chrétiens.

Bedri Peker, un autre leader protestant, a estimé que les musulmans convertis au protestantisme étaient considérés comme des "traîtres" aux yeux de la population turque, et que "certains hommes d'Etat attisent l'hostilité" envers eux.

"Vivre et répandre notre foi sont nos droits les plus naturels", a-t-il affirmé, visiblement très touché par ces meurtres, les premiers visant la petite communauté évangélique de Turquie.

M. Özbek a en outre indiqué qu'en général les églises protestantes bénéficient d'une protection policière et étaient surveillées de près, mais qu'à Malatya la paroisse visée par l'attaque n'avait reçu aucune menace particulière.

"Le sang des protestants a coulé en Turquie", a-t-il ajouté. (AFP, 19 avr 2007)

L'Allemagne enjoint la Turquie de protéger les libertés religieuses

L'Allemagne, présidente en exercice de l'Union européenne, a enjoint jeudi la Turquie de prendre des mesures pour protéger les libertés religieuses après les meurtres de deux Turcs et d'un Allemand lors de l'attaque d'une maison d'édition chrétienne dans l'est du pays.

L'appel fait suite à une réunion à Istanbul des ambassadeurs des 27 en Turquie, convoquée pour discuter du triple meurtre commis la veille à Malatya, la dernière en date d'une série d'attaques commises contre la minorité chrétienne.

"Ces meurtres vils ont été condamnés sévèrement et tous les pays membres ont exprimé leur sympathie aux familles des victimes, qui comprennent un ressortissant allemand", a déclaré dans un communiqué l'ambassadeur d'Allemagne Eckhart Cuntz.

"Nous voyons dans ces meurtres une attaque non seulement contre les individus, mais aussi contre les principes de liberté et de tolérance", a-t-il ajouté.

"Je pense que la Turquie va garantir la sécurité et en particulier les libertés religieuses des ressortissants turcs aussi bien qu'étrangers", a poursuivi M. Cuntz, avant d'appeler à soutenir "l'application des réformes qui visent à (établir) une société moderne, ouverte et tolérante" en Turquie.

L'UE, qui a ouvert des négociations d'adhésion avec la Turquie en octobre 2005, a souvent enjoint Ankara d'assurer le respect des droits des minorités non musulmanes du pays -principalement des Arméniens, des orthodoxes, des Chaldéens et des juifs-, représentant moins de 1% de la population nationale. (AFP, 19 avr 2007)

Le Groupe PPE-DE au Parlement européen a exprime son émotion.

Après que trois personnes, dont un ressortissant allemand, ont été retrouvées égorgées dans une maison d'édition chrétienne à Malatya, dans le     sud-est de la Turquie, Joseph Daul , Président du Groupe PPE-DE au Parlement européen, a dit son émotion au nom de son Groupe parlementaire.

Il s'agit en effet de la dernière attaque en date contre des minorités religieuses dans ce pays, dans lequel se multiplient dernièrement les menaces contre les chrétiens",  a souligné Joseph Daul  .   Rappelons qu'au début de l'an dernier, un prêtre italien avait été abattu à Trabzon, et cette année, c'est un éditeur turco-arménien, Hrant Dink, qui a été abattu par un fanatique.

Joseph Daul s'est élevé contre les propos du Député européen socialiste Vural Öger, selon lequel "l'attitude ambigüe de l'Union européenne" dans ses négociations d'adhésion avec la Turquie expliquerait ce triple meurtre. "De tels propos sont irresponsables", selon le Président du principal Groupe parlementaire européen (Centre et Centre-Droit).

"Mon Groupe demande que la Turquie prenne, de façon urgente, les mesures qui s'imposent pour protéger les libertés religieuses", a conclu Joseph Daul. (epp-ed-press@europarl.europa.eu, 19 avril 2007)

Paris dénonce la tuerie dans une maison d'édition chrétienne en Turquie

La France a condamné jeudi "avec force" le meurtre de trois personnes dans une maison d'édition chrétienne commis mercredi dans l'est de la Turquie, appelant à ce que "toute la lumière" soit faite sur "ce crime odieux".

  "Nous condamnons avec force l'assassinat" de ces trois personnes, parmi lesquelles figure un Allemand, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi.

"Nous ne doutons pas que les autorités turques, comme elles l'ont exprimé par la voix du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur, feront toute la lumière sur ce crime odieux", a ajouté le porte-parole en présentant les condoléances de la France aux familles des victimes et à leurs proches. (AFP, 19 avr 2007)

Macabre tuerie dans une maison d'édition distribuant la Bible en Turquie

Trois hommes, dont un Allemand, ont été égorgés dans une attaque visant une maison d'édition à Malatya, dans l'est de la Turquie, qui distribuait la Bible dans ce pays musulman, ont déclaré les autorités locales.

La tuerie s'est produite dans la maison d'édition Zirve ("sommet", en turc), a annoncé le gouverneur local, Halil Ibrahim Dasöz.

Hamza Özant, le directeur de la maison qui imprimait notamment des livres sur le christianisme, a indiqué à la chaîne CNN-Türk avoir reçu dans le passé des menaces, mais le gouverneur a souligné que les éditeurs n'avaient pas demandé de protection.

"Deux cadavres et un blessé, les gorges tranchées au couteau, ont été retrouvés vers 13H30 (10H3O GMT), les mains et les pieds ligotés, dans la maison d'édition", a expliqué le gouverneur sur la chaîne d'information NTV, indiquant que les services de police avaient agi à la demande des proches des victimes ayant signalé leur disparition.

"Le blessé a succombé à ses blessures en route vers l'hôpital", a-t-il dit, sans pouvoir préciser pour l'instant s'il s'agissait d'un acte crapuleux ou à caractère politique.

Les victimes sont deux Turcs et "un ressortissant allemand", a-t-il souligné à l'agence Anatolie, sans dévoiler leur identité.

L'ambassade d'Allemagne à Ankara, contacté par l'AFP, a confirmé le meurtre d'un citoyen allemand, se disant "choquée" et a condamné "ce meurtre brutal".

Deux autres personnes ont été grièvement blessées dans cet incident, selon Murat Cem Miman, médecin-chef de l'hôpital de Malatya, située à 660 km à l'est d'Ankara, où ils sont soignés, cité par NTV.

"Leur état est sérieux", a-t-il souligné.

L'un des blessés, un des suspects potentiels, se serait jeté des locaux de la maison d'édition située au troisième et dernier étage lors de l'intervention de la police, ou encore aurait été défenestré.

Il souffre d'une fracture du crâne.

Un responsable du gouvernorat de Malatya a indiqué au téléphone à l'AFP que les locaux visés "étaient engagés dans des activités de prosélytisme".

Cinq suspects sont interrogées par la police, a ajouté M. Dasöz.

Plusieurs attaques ont visé dans le passé des religieux chrétiens ou leurs lieux de culte en Turquie, officiellement à 99% musulmane et qui abrite plusieurs petites minorités chrétiennes (syriaque, arménienne, orthodoxe, protestante et catholique).

En juillet 2006, un prêtre français a été blessé à coups de poignard par un individu décrit comme mentalement instable à Samsun (nord, sur la mer Noire).

Et en février de la même année, un prêtre catholique, le père Andrea Santoro, 61 ans, a été tué par balle à Trabzon, un bastion nationaliste située à une centaine de km plus à l'est. Son assassin, un adolescent de 16 ans, a été condamné à près de 19 ans de prison.

La dernière attaque visant une minorité, la minorité arménienne, remonte au 19 janvier lorsque le journaliste Hrant Dink. Il était détesté des milieux nationalistes pour ses prises de position en faveur du génocide arménien sous l'empire ottoman, que la Turquie nie. Il a été assassiné devant son journal Agos à Istanbul par un jeune chômeur.

Le Conseil de l'Europe "horrifié"

Le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe Terry Davis s'est déclaré "horrifié" après une attaque meurtrière contre une maison d'édition turque distribuant la Bible.

"Je suis horrifié par ce crime dont les auteurs ne m'inspirent que le plus profond mépris" a déclaré M. Davis dans un communiqué condamnant l'attentat "qui aurait obéi à des motifs religieux car les victimes travaillaient dans une maison d'édition chrétienne".

"Je suis convaincu que les autorités turques feront tout ce qu'elles peuvent pour qu'ils (leurs auteurs) répondent de leurs actes devant la justice", a-t-il ajouté. (AFP, 18 avr 2007)

European court condemns Turkey for violating Kavakci’s rights

The European Court of Human Rights has ruled against Turkey for violating the rights of former Virtue Party (FP) deputies Merve Safa Kavakçı, Nazlı Ilıcak and Mehmet Sılay.

The court viewed the decision that instituted a ban on the former FP deputies from involvement in political activities for five years as contrary to right to free election outlined in the Additional Protocol to the European Convention on Human Rights. The Strasbourg Court also decided that Kavakçı, Ilıcak and Sılay be compensated 4,000, 5,000 and 3,000 euros respectively.

Commenting on the decision, Ilıcak said she found the ruling satisfactory, while Kavakçı said she did not see it as a personal gain. “It is a gain on the part of those who suffered only because they wore headscarves,” she explained.

Kavakçı, currently living in the US, said the ruling helped make the point that headscarved mothers cannot be forced to stay outside a university campus while their daughters and sons celebrate their graduation. This ruling also demonstrated that even covered women can become deputies and enter the Turkish Parliament, said Kavakçı.

In its judgment the European court, while agreeing that Turkey’s Constitutional Court had the right to close political parties threatening the principle of secularism, stressed that it found the ban imposed on the elected deputies contrary to the convention’s provisions. With reference to the previous case law on former People’s Democracy Party (HADEP) deputy Selim Sadak, the European court noted that the five-year ban was excessive and drew attention to the contradiction that while the vice presidents of the FP were still able to engage in political activities, Kavakçı and Ilıcak were banned from enjoying the same right. In the unanimous decision taken by the seven-judge panel, Turkish judge Rıza Türmen held the same view and contended that the rights of Merve Kavakçı were violated.

The recent decision is also important for its content on the FP case which was withdrawn by Saadet (happiness or contentment) Party (SP) leader Recai Kutan. The European court made no criticism on the closure of the party by the Turkish court. Recalling that the FP was closed because it was a menace to the secular regime, the European court noted that Turkey’s Constitutional Court was entitled to close the parties that jeopardize the viability of the constitutional order.

The decision noted that the domestic restrictions were imposed to protect the secular characteristics of the Turkish political regime and ruled that the restrictive measures should be viewed as means of self defense of the established regime. SP leader Recai Kutan withdrew the complaint following the European court ruling that confirmed the headscarf ban in its Leyla Şahin decision on grounds that the court was acting with a double-standard.

At the hearing held in Strasbourg on Oct. 13, 2005, Merve Kavakçı asserted that the decision to close the FP was anti-democratic and the political ban imposed on her targeted all headscarf-wearing women in Turkey. Counsels for the Turkish government, drawing attention to the substantial reforms that expanded the sphere of fundamental rights and freedoms, stressed that closing a political party had become much more difficult since the introduction of the reforms. (Zaman, 6 avril 2007)


Socio-économique / Socio-economic

Women's Film Festival Marks 10th Anniversary

Uçan Süpürge (Flying Broom) International Women's Film Festival marks its 10th anniversary this year.

Between May 10 and 20, the festival will meet audiences with a program comprised of films by female directors from around the globe.

The festival is organized by the Ankara-based women's rights organization, Uçan Süpürge, and this year will screen 149 films by 147 female directors from 34 countries for moviegoers.

Turkish actress Müjde Ar will receive a recognition award during the festival this year.

The 10-day festival is divided into 14 sections; the most anticipated are "Each Has a Different Color," and "Best of the Festival 1998-2005".

The International Federation of Film Critics (FIPRESCI) awards the former, which screens the most recent productions.

The latter was introduced in the lineup this year and will encompass a selection of the best feature films of the festival's seven years from 1998 to 2005. The festival program also includes lectures with internationally renowned actresses.

This year's "A Country" section will feature five feature films, two documentaries, two shorts and an animated feature by female Hungarian filmmakers.

This year the festival will dedicate a whole section to Italian filmmaker Lina Wertmüller -the first female director to be nominated for an Oscar- with six of her films, most of which have never been screened in Turkey before.

Flying Broom (Uçan Süpürge) was founded and began its activities in 1996. The initial aim was to establish a network between women's NGOs and to function as an information and documentation center.

Over the years, our organization has raised many funds from both national and international sources to the implementation of projects under the scope of improving women's status and capacity.

Flying Broom is supported by a large circle of volunteers from women's NGOs, the media, universities, individual activists etc.

By promoting women's empowerment, it also aims to contribute to the process of democratization and development of a civil society in Turkey, in accordance with the international gender equality norms and principles formulated at Beijing (1995) and other international conferences and summits. (BIA News Center, April 17, 2007)

Collision entre un car et un camion: 33 morts dont 15 enfants

Trente-trois personnes dont 15 enfants ont été tuées et 35 autres blessées samedi matin dans une collision entre un autocar transportant des écoliers et un camion chargé de sable dans la province d'Aksaray, dans le centre de la Turquie, ont affirmé les autorités locales.

Le car transportait des enfants d'une école primaire d'Izmir (ouest) avec leurs instituteurs et des parents accompagnateurs vers la Cappadoce, une région touristique connue pour ses cités troglodytes et ses concrétions de tuf où ils devaient effectuer une sortie scolaire.

Le procureur général d'Aksaray Durmus Akif Ozbek a fourni à la presse un bilan de 33 morts et 35 blessés après une visite à la morgue de la ville mais n'a pas précisé le nombre d'enfants tués, expliquant que de nombreux corps n'avaient pas encore été identifiés, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

A Izmir en revanche, des responsables de la cellule de crise mise en place par l'école ont affirmé à l'agence de presse Anatolie que deux chauffeurs, 15 enfants et 16 accompagnateurs avaient péri dans la catastrophe.

M. Ozbek a confirmé la mort des conducteurs des deux véhicules et indiqué que, sur 29 blessés soignés à Aksaray, 15 étaient des enfants, 12 des femmes et 2 des hommes.

Parmi les blessés, cinq sont grièvement atteints, dont trois enfants, a dit le responsable provincial de la Santé Akin Südemen.

Un précédent bilan faisait état de 32 morts et 30 blessés.

La collision s'est produite pour une raison encore indéterminée à 06H00 (03H00 GMT) samedi dans la province d'Aksaray, à l'entrée de la Cappadoce.

La chaîne d'information NTV a rapporté des propos de responsables locaux selon lesquels l'autobus se serait déporté sur sa gauche de manière fautive.

Les médias ont aussi mis en cause un possible excès de passagers dans le bus, qui avait une capacité de 46 places selon l'agence Anatolie, alors que, selon M. Ozbek, "le nombre de voyageurs à bord était de 68".

"Trois enfants étaient entassés pour chaque paire de fauteuils, il y avait trop de passagers dans l'autobus", a déclaré un parent accompagnateur cité par l'agence Anatolie.

"Il n'y avait pas de passagers en trop, même si on l'avait voulu, ça n'aurait pas été possible", a déclaré à l'agence le conducteur suppléant de l'autocar, qui a précisé qu'il dormait à l'arrière du véhicule au moment de l'accident.

La chaîne d'information CNN-Türk a montré des images de l'autocar couché sur le côté, le toit défoncé sur plusieurs mètres à l'avant du véhicule, des bagages répandus tout autour du lieu de l'accident.

La chaîne de télévision a également montré des images de familles en pleurs réunies dans l'école d'où venaient les enfants.

Une cellule médicale a été installée dans l'école alors qu'étaient affichées les premières listes de blessés, selon l'agence Anatolie. (AFP, 14 avr 2007)

ECHR grants public servants guarantee to raise voice without sanction

Public servants in Turkey will be able to act more boldly in public demonstrations since the European Court of Human Rights (ECHR) recently granted them the right to seek remedy for penalties for such deeds.

The decision, taken last Tuesday, was given at a case between Turkey and Erhan Karacay, a public servant and member of the local branch of the trade union Yapi Yol Sen, which is affiliated to Turkey's Confederation of Public Workers' Labor Unions (KESK) who was in December 2002 given a disciplinary penalty in the form of a reprimand for taking part in a demonstration in September 2002 called by KESK to protest the reduction in civil servants' salaries.

The Strasbourg Court underlined in its decision that the penalty imposed on the applicant was such as to deter trade union members from legitimately participating in strikes or actions to defend the interests of their members.

The court also found Turkey guilty of breaching Article 11 regulating the freedom of assembly and association.

Noting that Turkish law did not provide for any remedy by which to review the lawfulness of a disciplinary measure, the Court also held, unanimously, that there had been a breach of Article 13, regulating the right to an effective remedy.

Karacay, in his petition, complained about the lack of a domestic remedy under Turkish law by which to challenge the disciplinary measure inflicted upon him.

The decision rendered void the Public Servants Law's provision barring civil servants to seek remedy through local courts against penalties in the form of reprimand or warning.

Under the law public servant subjected to reprimand or warning could not go to court, but could only apply when subjected to penalties in the form of salary cut.

Gokhan Candogan, the lawyer of Karacay, over the weekend told reporters that the ECHR decision which made it compulsory for public servants to ask for lawfulness of penalties inflicted upon them, is a cornerstone in the democratic struggle of the labor unions
The decision also laid an opportunity before health workers who are facing disciplinary inquiries for performing a mass strike throughout the country mid-March asking for respect and better work conditions.

Health minister Recep Akdag had warned health workers of sanctions had the take part in strike. At least 20 demonstrators are facing probe currently. (The New Anatolian, 3 April 2007)

La justice annule un décret contre l'alcool

La plus haute juridiction administrative turque a annulé lundi un décret réglementant la vente d'alcool, une mesure qui avait provoqué la controverse et pointé du doigt le gouvernement, accusé de vouloir augmenter le rôle de l'Islam en Turquie laïque, a rapporté l'agence Anatolie.

Le décret du ministère de l'Intérieur qui permettait aux municipalités de créer des "zones rouges" pour les restaurants et bars "n'est pas conforme aux lois en vigueur" et pourrait "isoler" ces établissements en dehors de la vie urbaine, souligne le Conseil d'Etat.

La Cour a pris cette décision à la suite d'une pétition déposée par le barreau d'Ankara, qui avait estimé que le décret était contraire à l'intérêt public et ne pouvait apporter de nouvelles restrictions à celles en vigueur pour les permis d'alcool.

Le parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, est régulièrement accusé de vouloir éroder les principes laïques.

Peu après la publication du décret controversé en octobre 2005, plusieurs municipalités détenues par l'AKP ont tenté de transporter les bars à la lisière des villes dans le but de vouloir "protéger les jeunes des effets néfastes" de l'alcool.

Même si sur le plan juridique les leveurs de coude semblent avoir obtenu gain de cause, l'AKP impose de fait depuis plusieurs années des interdictions dans plusieurs villes.

Les maires d'Ankara et d'Istanbul, première métropole turque, ont interdit l'alcool dans les cafés et restaurants appartenant à leurs municipalités.

La Turquie est officiellement à 99% musulmane et l'islam interdit la consommation d'alcool mais la consommation et la vente d'alcool assortie d'une licence est tout à fait légale.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ne boit pas d'alcool pendant les repas officiels. Il trinque avec une coupe remplie de jus de fruit.  (AFP, 2 avr 2007)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

CE: Les militaires turcs ne devraient pas s'occuper de politique

Les militaires turcs devraient rester dans leurs casernes et ne pas s'occuper de politique, a estimé dimanche Terry Davis le secrétaire général du Conseil de l'Europe dans un communiqué publié à Strasbourg.

Terry Davis s'est dit "très préoccupé" par la récente déclaration publique de l'armée turque "qui semble être une tentative délibérée d'influencer l'élection d'un nouveau président". "Les militaires devraient rester dans leurs casernes et ne pas s'occuper de politique" poursuit le texte.

Selon le secrétaire général du Conseil de l'Europe, les forces armées n'ont aucune légitimité démocratique propre et ne peuvent dès lors jouer un rôle politique. Il appelle ainsi les partis politiques en Turquie à se démarquer clairement d'une interférence des militaires dans le processus politique.  (AFP, 29 avr 2007)

Bruxelles appelle l'armée turque à rester en dehors du processus électoral

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé samedi l'armée turque à rester en dehors du processus électoral, au lendemain d'un avertissement lancé par l'état-major contre toute remise en cause du principe de laïcité en vigueur dans le pays.

"Il est important que l'armée laisse les prérogatives de la démocratie au gouvernement élu, et cela représente un test pour voir si les forces armées turques respectent la laïcité démocratique et l'organisation démocratique des relations entre civils et militaires", a déclaré le commissaire à quelques journalistes.

"Il est important que l'armée respecte aussi les règles du jeu démocratique et son propre rôle dans ce jeu démocratique", a-t-il ajouté, soulignant que ces principes étaient "au coeur du projet d'européanisation" de la Turquie qui a commencé en 2005 des négociations d'adhésion à l'UE.
 L'armée turque a lancé vendredi soir, en pleine élection présidentielle, un fort avertissement contre toute remise en cause du principe de laïcité en vigueur dans le pays, accusant le gouvernement, issu de la mouvance islamiste, d'inaction face au développement d'activités islamistes.

"Le problème qui a récemment surgi dans l'élection présidentielle se concentre sur la question de la remise en cause de la laïcité", a déclaré l'état-major dans un communiqué diffusé sur son site internet.

"Les forces armées turques sont contre ces débats (...) et afficheront ouvertement leur position et leurs attitudes lorsque cela deviendra nécessaire. Personne ne doit avoir de doute à ce sujet", ont menacé les militaires, rappelant que les forces armées étaient "des protectrices déterminées de la laïcité". (AFP, 28 avr 2007)

Un plan de réformes pour se mettre aux normes de l'UE

La Turquie a présenté mardi un programme de réformes sur sept ans ayant pour objectif de la rapprocher des normes de l'Union européenne, en dépit d'un ralentissement de son processus d'adhésion.

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül a affirmé qu'Ankara était déterminé à poursuivre les réformes en dépit du gel en décembre de huit chapitres de négociations par le bloc européen, en réponse à un refus par la Turquie d'ouvrir ses ports et aéroports à Chypre, membre de l'UE depuis 2005.

"Les questions problématiques sont pour l'essentiel d'ordre politique. Nous ne pouvons pas buter dessus et rester dans l'immobilité", a déclaré M. Gül lors d'une conférence de presse.

"Quand les problèmes politiques seront résolus, nous nous réunirons avec l'UE et cela nous prendra une demi heure pour ouvrir et fermer ces chapitres", a-t-il poursuivi.

Les candidats à une adhésion à l'UE doivent adopter des normes européennes divisées en 35 chapitres de négociations.

La Turquie ne peut ouvrir les huit chapitres "gelés" et ne peut fermer aucun des 27 autres tant que le différend sur Chypre n'est pas résolu.

Après une longue pause dans les négociations, l'UE a entamé le mois dernier les pourparlers avec la Turquie sur l'entreprise et les politiques industrielle, le second chapitre ouvert avec Ankara après celui de la science et de la recherche, en juin 2006.

"Nous maintenons notre objectif d'adhésion à l'UE avec détermination", a souligné M. Gül. "Les réformes vont d'une part faciliter notre processus de négociation, de l'autre élever nos normes dans de nombreux aspects de notre vie quotidienne".

Le programme met en place un calendrier de modifications des lois et réglements s'étendant jusqu'à 2013 dans des domaines allant des transports à la sécurité alimentaire, en passant par les douanes, le droit de la concurrence et l'environnement.

Le négociateur en chef de la Turquie dans ses relations avec l'UE, le ministre de l'Economie Ali Babacan, a expliqué que ce calendrier ne concernait que l'achèvement des travaux législatifs, et non l'entrée en application des réformes, qui sera décidée ultérieurement, au cas par cas.

Ce programme implique le vote par le Parlement de quelque 200 textes législatifs et l'adoption par le gouvernement de plus de 400 réglements, a-t-il indiqué.

"Les réformes politiques vont aussi continuer. Nous allons nous concentrer en particulier sur la résolution des problèmes qui surviennent sur le terrain lors de l'application des réformes", a-t-il déclaré.

M. Gül a précisé qu'Ankara était résolu à amender le controversé article 301 du code pénal, qui a conduit au lancement de poursuites contre des dizaines d'intellectuels pour "insulte à l'identité turque" et a valu à la Turquie de sévères critiques de l'UE.

Les pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE, qui ont débuté en octobre 2005, sont passés au second plan dans le pays à l'approche d'élections présidentielle en mai et législatives en novembre.

Bruxelles salue le plan de réformes annoncé par la Turquie

Bruxelles a salué mardi le plan de réformes sur sept ans annoncé par la Turquie et ayant pour objectif de se rapprocher des normes de l'Union européenne.

"La Commission européenne ne peut qu'accueillir très favorablement une telle feuille de route adoptée par la Turquie et c'est ce qui est attendu de chaque pays candidat", a commenté une porte-parole au cours d'un point de presse.

Elle a toutefois noté qu'il était trop tôt pour commenter "le contenu" du plan de réforme turc.

Ce plan de réformes n'apporte pas non plus de nouveaux éléments sur une éventuelle date d'adhésion de la Turquie à l'UE. "L'UE a une ligne très claire à ce sujet: nous ne définissons pas à l'avance les dates d'adhésion, qui sont fonction des progrès accomplis", a-t-elle rappelé. (AFP, 17 avr 2007)

Erdogan insiste sur les atouts de la Turquie pour l'UE

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a profité lundi d'une rencontre à la Foire industrielle de Hanovre (nord) avec la chancelière Angela Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne, pour mettre en avant les atouts de son pays et défendre sa candidature à l'adhésion.

M. Erdogan a avancé des chiffres pour marquer des points: une croissance économique "de 7,3% en moyenne sur les quatre dernières années" ou encore une prévision de "30 milliards de dollars US de capitaux étrangers qui entreront en Turquie en 2007".

La Turquie "est une plaque-tournante, un corridor" pour le secteur énergétique, a-t-il poursuivi, évoquant "les nombreux potentiels" de son pays dans les domaines du gaz naturel et du pétrole.

Invitée d'honneur de la foire de Hanovre pour la seconde fois, la Turquie a "beaucoup de performances à offrir" et "l'Europe devrait aussi s'en rendre compte", a affirmé M. Erdogan.

Saluant "les réformes économiques courageuses" qui ont contribué au dynamisme économique de la Turquie, la chancelière conservatrice a dit espérer  que cet exemple puisse même servir "d'incitation pour l'Allemagne" à poursuivre ses propres réformes.

Mme Merkel, dont le pays accueille la plus grande communauté turque d'Europe (avec 2,5 millions de personnes), a également souhaité que les deux pays "apprennent à mieux se connaître", tandis que son homologue turc a mis en avant "les valeurs communes".

Avant le début lundi d'un "sommet germano-turc des affaires", tous deux avaient pris place côte-à-côte sur un tracteur exposé à la foire.

La visite de M. Erdogan avait pourtant mal commencé. Le magazine Der Spiegel avait publié samedi, à la veille de sa venue en Allemagne, un entretien dans lequel il attaquait la présidence allemande de l'UE.

"Sérieusement, j'attendais davantage de l'Allemagne", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire paru lundi, réclamant "un calendrier de négociations" pour l'adhésion de la Turquie.

M. Erdogan avait pris soin de rectifier le tir à son arrivée dimanche à Hanovre: usant d'un ton rieur, il avait dit qu'il s'agissait certainement d'une "erreur de traduction" et qu'il ne fallait "pas attaquer une dame".

Concernant l'irritation d'Ankara de ne pas avoir été invitée aux célébrations du 50e anniversaire du Traité de Rome, les 24 et 25 mars derniers à Berlin, M. Erdogan avait affirmé ne pas avoir su que la décision sur la participation aux célébrations avait été prise en 2006, soit avant la présidence allemande de l'UE.

La chancelière conservatrice est personnellement opposée à une adhésion à part entière de la Turquie à l'Union européenne, à laquelle elle préfère un "partenariat privilégié".

Mme Merkel avait évoqué de possibles avancées dans les négociations dimanche devant la presse: "il faut s'attendre à ce que sous la présidence allemande de l'Union européenne, deux autres chapitres (de négociation) puissent être vraisemblablement ouverts, si les choses évoluent bien", avait-elle dit, réitérant la nécessité que les relations d'Ankara "se normalisent" avec Chypre.

Les relations économiques et le processus de négociations ont été au centre des thèmes communiqués à la presse, tandis que les sujets délicats qui fâchent Ankara, telle la question de la reconnaissance du génocide arménien, ont été mis de côté.

Actuellement, quelque 2.400 entreprises allemandes sont représentées en Turquie. Les échanges commerciaux germano-turcs se sont élevés à 23,5 milliards d'euros en 2006. Selon M. Erdogan, "les 60.000 entreprises turques établies en Allemagne créent 350.000 emplois".

Près de 270 entreprises turques sont représentées à la foire d'Hanovre, à laquelle participent 6.400 exposants de plus de 60 pays.  (AFP, 16 avr 2007)

Erdogan accuse la présidence allemande de l'UE

A la veille d'un déplacement en Allemagne, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan accuse la présidence allemande de l'Union européenne de manquer d'ambition sur l'adhésion de la Turquie à l'UE, dans une interview au ton très critique à paraître lundi.

"Sérieusement, j'attendais davantage de l'Allemagne", affirme au magazine allemand Der Spiegel M. Erdogan, qui doit inaugurer dimanche aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel la Foire industrielle de Hanovre (nord) dont la Turquie est l'invitée d'honneur.

Le Premier ministre reproche explicitement au gouvernement allemand de ne pas avoir été invité aux célébrations du 50e anniversaire du Traité de Rome, les 24 et 25 mars derniers à Berlin. C'est une "grave erreur", dit-il, affirmant que cela "ombrageait la présidence allemande".

"Nous souhaiterions la perspective claire d'une date, une feuille de route, un calendrier pour les négociations", affirme M. Erdogan, afin de montrer aux Turcs que "l'Europe est sérieuse". Il avance "2014, 2015" comme une date possible pour une adhésion.

Mais si l'Union européenne "ne veut pas de nous, elle doit le dire clairement maintenant. Si on ne veut pas de nous, les deux parties n'ont pas besoin de continuer à perdre leur temps avec des négociations", ajoute-t-il.

Angela Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne, est à titre personnel et au nom de son parti, l'Union chrétienne-démocrate, opposée à une adhésion à part entière de la Turquie à l'Union européenne, à laquelle elle préfère une solution de "partenariat privilégié". L'Allemagne, majoritairement opposée à une adhésion de la Turquie, compte la plus grande communauté turque de l'UE avec quelque 2,5 millions de personnes.

Le chef de la diplomatie allemande, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, est lui partisan d'une adhésion à part entière. "Si nous faisons vraiment confiance à la Turquie, cela renforcera la sécurité et la stabilité en Europe", dit-il au journal régional de Hanovre, le Hannoversche Allgemeine Zeitung.  (AFP, 14 avr 2007)

Bruxelles appelle la Turquie à "un rôle constructif" en Irak

La Commission européenne a appelé vendredi la Turquie à jouer un rôle "constructif" au lendemain de l'appel du chef de l'armée turque à une intervention militaire dans le nord de l'Irak pour écraser la guérilla kurde du PKK qui s'y cacherait.

"La stabilité de l'Irak est notre intérêt commun", a déclaré une porte-parole de la Commission, Krisztina Nagy.

"L'UE reconnaît le rôle constructif que la Turquie joue dans la région et dans cette perspective, il est important que la Turquie continue de jouer ce rôle positif", a-t-elle ajouté, en réponse à une question sur les déclarations du général Yasar Büyükanit.

Le général Büyükanit, lors d'une conférence de presse au quartier général de l'armée turque, s'est dit partisan d'une opération militaire turque dans le Kurdistan irakien (nord de l'Irak), frontalier de la Turquie, et où se sont réfugiés des rebelles du PKK luttant contre Ankara.

Il a ajouté que si les forces armées étaient chargés de cette mission par le gouvernement d'Ankara, "elles sont assez fortes pour mener à bien de telles opérations", lancées plusieurs fois dans les années 1990.

La porte-parole de la Commission a déclaré que "notre espoir, de même que l'intérêt de tous ceux qui sont impliqués, est que les divergences éventuelles soient traitées d'une manière constructive et pacifique".  (AFP, 13 avr 2007)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Soutien américain à Athènes dans une dispute avec Ankara

Les Etats-Unis ont apporté leur soutien à la Grèce dans un différend territorial avec la Turquie à propos d'une île de la mer Egée, une querelle qui avait entrainé en mars l'annulation de manoeuvres de l'Otan.

"En l'occurrence, une erreur a été commise (...) et je pense que la Grèce doit demander la reprogrammation des manoeuvres" à l'Otan, a déclaré le sous-secrétaire adjoint au Département d'Etat pour les affaires européennes Kurt Volker, dans un entretien publié dimanche par le quotidien grec To Vima.

"Nous avons reconnu que l'île (d'Aghios Efstratios) est grecque et n'est pas démilitarisée", a-t-il ajouté, jugeant que l'Otan ne devrait pas avoir de problèmes à finalement mener un exercice dans la zone.

Athènes avait protesté en mars auprès d'Ankara et de l'Otan en dénonçant une annulation, sur requête turque, de manoeuvres aériennes alliées prévues dans la région d'Aghios Efstratios. "Cette action turque non seulement cherche à contester les droits souverains d'un pays allié mais mine aussi la cohésion de l'Alliance", avait accusé le ministère des Affaires Etrangères.

M. Volker a toutefois souligné qu'au vu de la persistance de différends gréco-turcs, ce genre de problème pouvait se poser à nouveau, y compris cette fois à l'initiative de la Grèce. "L'important est de garder son sang-froid" et —de "pouvoir travailler ensemble", a-t-il estimé.

La Grèce et la Turquie ont entamé la normalisation de leurs relations en 1999, mais sans avoir réussi jusque là à régler leurs querelles de fond sur la délimitation de leurs zone de souveraineté en Egée.  (AFP, 15 avr 2007)

US official in Turkey for missile defense program

A key American official continued his European tour in Turkey yesterday, with the United States wanting to go-ahead with building a controversial missile defense system in Europe despite sharp criticism from Russia and some NATO allies.

Deputy Director for the Pentagon's Missile Defense Agency Brig. Gen. Patrick O'Reilly held key talks with Turkish diplomatic and military officials yesterday after his visit to Hungary on March 29.

Turkish and U.S. diplomatic sources confirmed to The New Anatolian yesterday that during the talks the two sides expressed their views on the missile defense system. U.S. diplomats said that Turkey is one of the most important U.S. allies in the region, adding that the two sides are holding general discussions about the missile system. Details of Turkey's position on the defense missile system and what they may do are on the agenda of following talks.

Turkish diplomatic sources told The New Anatolian that Turkey and the U.S. are holding meetings on a missile defense system at a technical level. The U.S. is informing Turkey, one of its most important allies about its program.

The U.S. general will also meet officials in Poland as well as Greece and Spain.

The U.S. is proceeding with its plans to build a missile shield in Eastern Europe to counter possible incoming rockets from Iran and North Korea, despite strong objections by Russia. The Washington administration is planning to deploy 10 interceptor missiles in Poland and build a radar tracking station in the Czech Republic and make them operational in 5 years. As part of its missile defense program, the U.S. is also considering building another radar tracking station in the Caucasus. The possible locations named for this station are Azerbaijan and Georgia. According to NATO and American sources, the planned missile shield, in its earlier phase will protect most of Europe, but Southeast Europe will not be under protection. Turkey, Greece, large parts of Romania and Bulgaria will be out of the sphere of protection.

Turkey's position

Turkish diplomatic sources explained that this is not a NATO project, saying, "The U.S. is aiming for protection against missile attacks from Iran and North Korea and they are trying to take measures on this subject."

The Turkish government has so far not been keen on the idea of incorporating the U.S. missile defense program within NATO. Turkey is worried about the proliferation of nuclear weapons and does not underestimate the threat posed by the nuclear ambitions of Iran, which claims it will only use nuclear energy for peaceful purposes.

Director of the U.S. Missile Defense Agency Lt. Gen. Henry A. "Trey" Obering III said last week that he has briefed the NATO-Russia Council and has opened discussions with German, French and Ukrainian officials in their respective European capitals. Talks with the Czech Republic and Poland are ongoing, and visits to Spain, Turkey, Greece and Hungary to discuss missile defense issues will take place in coming weeks, he said.

During these discussions, General Obering said he has been asked several recurring questions.

"I get asked, 'Well, first of all, doesn't this upset the balance that we've achieved in the past between deterrence? And what about arms control? Doesn't this contradict arms control measures?'" he said.

General Obering said he reminds European officials that missile defense is part of a spectrum.

"It's part of an entire toolbox that we try to use to address the ballistic missile threat," he said. "At one end of that spectrum you have deterrence, and we believe that that is still a very viable concept.

Moscow strongly opposes such plans and it has threatened to target these areas with its own missile systems. "The Russians have expressed concern about our proposal, which has surprised us," O'Reilly said last week during his visit to Hungary. "The location in Poland and the Czech Republic is not good for defense of the US from a Russian missile arsenal. This is not set up to counter Russian missiles."

However even some European Union officials are worried, including German Chancellor Angela Merkel, who urged the US to coordinate its missile defense program with NATO. (The New Anatolian, 3 April 2007)

Relations régionales / Regional Relations

Kaboul et Islamabad s'engagent à coopérer contre le terrorisme et la drogue

Les présidents afghan et pakistanais, Hamid Karzai et Pervez Musharraf, se sont engagés lundi à Ankara à coordonner leurs efforts contre le terrorisme et la drogue et à améliorer les relations entre leurs deux pays, marquées depuis des mois par une forte tension.

"Nous avons décidé de mettre fin à nos différends", a déclaré le général Musharraf à la chaîne de télévision NTV après ses entretiens avec M. Karzai. "Je peux dire que c'est un nouveau début", a-t-il affirmé.

Cette rencontre entre les présidents afghan et pakistanais, dans le cadre d'une médiation turque, visait à tenter de calmer la tension entre Kaboul, qui accuse le Pakistan de soutenir les rebelles talibans, et Islamabad, qui dément et réplique en reprochant à Kaboul de ne rien faire contre le terrorisme.

Dans un communiqué conjoint publié à Ankara, le général Musharraf et M. Karzai se sont engagés à "refuser toute possibilité de sanctuaire, d'entraînement et de financement aux terroristes et aux éléments impliqués dans des activités subversives et hostiles à l'Etat dans chacun des deux pays".

Ils se sont aussi engagés à "prendre des mesures immédiates sur des échanges spécifiques de renseignement", indique ce communiqué.

Le président turc Ahmet Necdet Sezer, qui a assisté aux discussions de même que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, s'est félicité de leur issue. "Cet accord est un pas important vers l'instauration d'une coopération concrète (...) entre l'Afghanistan et le Pakistan", a déclaré M. Sezer à la presse.

Les présidents afghan et pakistanais sont préoccupés, selon le communiqué conjoint, par "l'accroissement alarmant de la culture du pavot en Afghanistan" et s'engagent à renforcer la lutte contre le trafic de drogue, dont le document souligne le lien avec le terrorisme.

Ils vont par ailleurs travailler ensemble au "rapatriement ordonné" des Afghans réfugiés au Pakistan, déclare le communiqué.

M. Karzai et le général Musharraf sont d'accord pour la création d'une commission tripartite de hauts fonctionnaires, dont des Turcs, qui sera chargée de surveiller les progrès dans les questions bilatérales et de renforcer les mesures d'établissement de la confiance entre les deux pays, ajoute le communiqué conjoint.

Le président turc a indiqué que ses homologues afghan et pakistanais avaient accepté de se rencontrer de nouveau en Turquie à la fin de 2007 ou au début de 2008.

Malgré ces avancées, les relations entre le général Musharraf et M. Karzai, qui avaient échangé de dures accusations avant la réunion, ont paru froides.

Les deux hommes ne se sont pas serré la main devant les médias. Ils se sont tenus chacun d'un côté du président turc, qui a pris leurs mains et les a levées.

Des responsables turcs ont néanmoins assuré que l'atmosphère des discussions avait été "bonne". "Le fait qu'ils sont parvenus à se mettre d'accord sur une déclaration commune est en soi très important", a déclaré un diplomate turc sous le couvert de l'anonymat.

M. Karzai et le général Musharraf ne s'étaient pas vus depuis une rencontre organisée en septembre 2006 à Washington par le président George W. Bush pour tenter en vain de réconcilier ces deux alliés clés des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme international.

La tension s'était encore accrue à la veille de la réunion d'Ankara. Le général Musharraf avait rejeté avec colère des accusations de Kaboul selon lesquelles l'ISI, le puissant service de renseignement militaire pakistanais,  aiderait les talibans, dont les opérations armées s'intensifient.  (AFP, 30 avril 2007)

Réunion de responsables militaires des pays des Balkans en Grèce

Les chefs d'état-major de dix pays de la région des Balkans se sont réunis mercredi dans la ville de Salonique, dans le nord-est de la Grèce, pour discuter de questions de sécurité dans une région secouée par les conflits.

"C'est un jour historique. Nous pouvons dire que l'Europe et les Balkans en particulier se sont libérés d'un lourd passé", s'est félicité le ministre de la Défense grec Vangelis Meimararakis.

"Mais si nous pouvons considérer que les Balkans ne sont plus la poudrière de l'Europe, la région requiert encore une attention particulière, parce que la situation est encore volatile", a-t-il souligné.

Les Balkans ont été le théâtre de nombreux conflits au cours des 150 dernières années et se remettent à peine des sanglantes guerres provoquées par la partition de l'ex-Yougoslavie.

La rencontre, considérée comme une première, a réuni les chefs d'état-major des forces armées de cinq Etats issus de l'ex-Yougoslavie - Bosnie Herzegovine, Croatie, Serbie, Montenegro, ancienne république de Macédoine - ainsi que leurs homologues de Bulgarie, d'Albanie, de Grèce et de Turquie.

Un entretien bilatéral entre les chefs d'état-major grec, l'amiral Pagnagiotis Hinofotis, et son homologue turc, le général Yasar Buyukanit, était prévu mercredi soir, mais aucun progrès n'était toutefois attendu dans le réglement des contentieux opposant les deux pays sur la mer Egée, selon des sources proches de la réunion.  (AFP, 18 avr 2007)

Conférence sur l'Irak: l'Iran réitère ses réticences

Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a réitéré mardi les réserves de son pays à la tenue en Egypte de la conférence internationale sur l'Irak, lors d'une rencontre mardi à Ankara avec son homologue turc Abdullah Gul.

L'Iran regrette que cette conférence ne soit pas précédée par une réunion des seuls pays voisins de l'Irak et déplore que les pays de la région n'aient pas été consultés sur le choix du pays hôte, a indiqué à l'AFP un diplomate turc à l'issue de cette rencontre.

La conférence internationale prévue les 3 et 4 mai à Charm el-Cheikh, en Egypte, doit réunir six pays voisins de l'Irak - Iran, Jordanie, Koweït, Arabie saoudite, Syrie et Turquie -, ainsi que Bahreïn, l'Egypte, la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique (OCI), les Nations unies, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, France et Chine -, les autres membres du G8 - Canada, Allemagne, Italie, Japon - et l'Union européenne.
 M. Mottaki avait déjà émis des réserves au début du mois, estimant que cette conférence aurait du se tenir à Bagdad et ne réunir que les seuls pays voisins de l'Irak.

La Turquie est également mécontente du choix de l'Egypte pour cette réunion, car Ankara était candidate pour son organisation, a précisé le diplomate. "Mais quel que soit l'endroit choisi pour l'organiser, la Turquie sera présente", a-t-il assuré. Il n'a pas précisé si Ankara serait représenté par M. Gul.

Le chef de la diplomatie iranienne devait être reçu par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avant de repartir pour Téhéran mardi soir. M. Mottaki a prévu de se rendre dans plusieurs pays de la région pour discuter de cette conférence sur l'Irak, a indiqué le diplomate turc.  (AFP, 17 avr 2007)

La riposte des Kurdes d'Irak aux menaces du premier ministre turc

Les Kurdes d'Irak demandent à la Turquie de ne pas s'ingérer dans leurs affaires et rejettent toute menace, a déclaré lundi la présidence de la région du Kurdistan irakien, réagissant à des propos musclés du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

"Nous ne nous ingérons pas dans les affaires des pays de la région mais nous demandons aussi que ceux-ci ne s'ingèrent pas dans celles de Kirkouk, qui est une affaire interne", a souligné le directeur de cabinet de la présidence, Fouad Hussein, dans un communiqué.

M. Hussein réagissait à des propos de M. Erdogan qui a prévenu lundi les Kurdes d'Irak du "coût très élevé" que pourrait avoir pour eux une attitude hostile à l'égard de la Turquie.

"Les menaces ne figurent pas dans notre vocabulaire politique. Nous avons toujours eu un langage d'autodéfense. En même temps, nous n'acceptons pas que les autres aient recours à la menace contre nous", a affirmé M. Hussein, ajoutant que la question de Kirkouk "concerne les Kurdes, Turcomans, Arabes et Assyriens".

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu lundi les Kurdes d'Irak du "coût très élevé" que pourrait avoir pour eux une attitude hostile à l'égard de la Turquie.

Son intervention fait suite à des remarques Massoud Barzani, le chef de la région autonome kurde établie dans le nord de l'Irak, qui selon les médias turcs a menacé de s'ingérer dans les affaires de la Turquie si celle-ci s'opposait aux revendications kurdes sur la ville de Kirkouk.

"Il y a un Irak du Nord riverain de la Turquie qui est gravement dans l'erreur dans la façon dont il se comporte et cela pourrait avoir un coût très élevé pour eux après coup", a déclaré M. Erdogan à des journalistes.

M. Barzani a "dépassé la ligne" a-t-il poursuivi, ajoutant: "Je leur conseille de ne pas prononcer des mots dont ils ne pourront pas se relever et de connaître leur place parce qu'ils pourraient plus tard être écrasés par ces mots."

Selon les médias turcs, M. Barzani a menacé ce week-end Ankara d'intervenir dans la question sensible de la minorité kurde de Turquie si les autorités turques s'opposaient au projet de rattacher la riche ville pétrolifère de Kirkouk à la région kurde.

La Turquie a réclamé l'ajournement d'un projet de référendum sur le futur statut de Kirkouk, devant se tenir d'ici la fin de l'année, estimant que des milliers de Kurdes avaient été installés dans la ville multiethnique pour modifier sa démographie.

Kirkouk abrite également des communautés arabes et turkmènes, un groupe ethnique turcophone soutenu par Ankara.

La presse turque a cité M. Barzani affirmant que si la Turquie "interfère dans (le dossier de) Kirkouk pour seulement quelques milliers de Turkmènes, alors nous agirons au sujet des 30 millions de Kurdes en Turquie".

A la suite de ces déclarations, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül a fait part à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice de son désagrément au cours d'une conversation téléphonique, a affirmé à l'AFP un diplomate de haut rang.

Interrogé lundi par des journalistes sur la réponse que la Turquie allait apporter à M. Barzani, M. Gül a seulement répondu: "Vous verrez".

"Les mots de M. Barzani sont extrêmement dérangeants, inacceptables et sont considérés comme une provocation", aurait déclaré M. Gül à Mme Rice, selon des citations publiées par le quotidien anglophone Turkish Daily News.

Ankara craint que le rattachement de Kirkouk à la zone autonome kurde irakienne ne donne à celle-ci des moyens financiers suffisants pour proclamer son indépendance, une situation qui pourrait, selon les autorités turques, encourager le sécessionnisme des Kurdes de Turquie.

Les tensions sont déjà fortes entre la Turquie et les Kurdes d'Irak, Ankara accusant ceux-ci de tolérer, voire de soutenir lle Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)- dont des milliers de membres se sont installés dans les montagnes du nord de l'Irak.  (AFP, 9 avr 2007)

Deux ingénieurs turcs enlevés dans le sud pétrolier du Nigeria

Deux ingénieurs turcs ont été enlevés vendredi soir dans la zone pétrolière du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, a-t-on appris samedi de sources policière et industrielle.

Les deux ingénieurs travaillent pour la compagnie Merpa Engineering, un sous-traitant turc de la société pétrolière italienne Agip, a déclaré à l'AFP le chef de la police de l'Etat de Rivers, Felix Ogbaudu.

"Ils conduisaient de nuit dans Port Harcourt (la "capitale" pétrolière du Nigeria, ndlr) quand ils ont été interceptés" par des inconnus, a-t-il ajouté.

Selon l'agence de presse turque, les deux hommes ont été identifiés par  Merpa Engineering comme étant Ilker Izci et Murat Orhan.

Selon une source industrielle, ils se rendaient à une réunion à l'Hôtel Présidential de Port Harcourt, mais ne sont jamais arrivés à destination.

Ce double enlèvement n'avait pas été revendiqué samedi à 10H30 GMT.

La société pétrolière Agip ne fait jamais de commentaire au sujet des enlèvements, qu'il s'agisse de ses employés ou de ceux de ses sous-traitants.

"Nous sommes mobilisés après cet enlèvement (...) qui semble ne pas viser particulièrement les Turcs mais tous les étrangers dans ce pays", a précisé une source diplomatique turque à Ankara, souhaitant garder l'anonymat.

Le ministère des Affaires étrangères suit de près l'affaire et oeuvre pour la libération "dans les plus brefs" des Turcs, a ajouté cette source.

Depuis le début de l'année, plus de 60 étrangers ont été pris en otage dans le sud du Nigeria, soit autant qu'au cours de toute l'année 2006. La plupart ont été relâchés sans avoir subi de violences mais deux Chinois enlevés le 17 mars dans l'Etat d'Anambra (sud-est) sont toujours portés disparus.

Ces étrangers ont été enlevés soit par des bandes de malfaiteurs désireux de les échanger contre rançon soit par des groupes de militants qui réclament une meilleure répartition des ressources pétrolières dans la région du delta du Niger.

Premier producteur africain et sixième exportateur mondial d'or noir, le Nigeria a perdu environ 4,4 milliards de dollars en 2006 en raison de la chute de la production causée par les troubles dans le delta.  (AFP, 7 avr 2007)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Turquie rejette les conditions de Chypre pour un passage

La Turquie a rejeté mercredi une demande de retrait de ses troupes du nord de Nicosie formulée par les autorités chypriotes grecques comme une condition à l'ouverture d'un nouveau point de passage sur la ligne de démarcation séparant le sud (grec) du nord (turc) de l'île.

"De même qu'aucune condition préalable n'a été posée à l'ouverture d'autres points de passage, nous pensons qu'il ne devrait pas y en avoir pour celui-là", a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Levent Bilman.

M. Bilman a souligné le "total accord" d'Ankara avec le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat, qui avait déjà considéré comme inacceptable la condition posée à l'ouverture d'un point de passage sur la rue Ledra, dans les vieux quartiers de Nicosie.

La semaine dernière, les Chypriotes grecs ont démoli un mur symbolisant la division de Chypre depuis plus de 30 ans, pour permettre l'ouverture d'un point de passage sur cette rue emblématique de la dernière capitale divisée dans le monde.

Le gouvernement chypriote a cependant prévenu que le point de passage ne serait pas opérationnel tant que des troupes turques resteraient présentes dans le secteur nord de la capitale.

M. Bilman a également critiqué un projet chypriote grec d'ouvrir un autre point de passage -celui de Limnitis, à l'ouest de Nicosie- avant que celui de la rue Ledra entre en fonction.

"Nous sommes d'accord avec les autorités de la RTCN (République turque de Chypre Nord) quand elles soulignent que la rue Ledra devrait être ouverte d'abord, avant d'évaluer l'opportunité d'une autre ouverture", a-t-il déclaré.

En comptant la rue Ledra et Limnitis, cela ferait sept points de passage reliant le nord au sud le long de la "ligne verte" qui coupe toute l'île en deux, depuis que les Chypriotes turcs ont levé les restrictions au passage des Chypriotes grecs en avril 2003. (AFP, 14 mars 2007)

Le président chypriote plaide pour des négociations avec Ankara

Le président chypriote Tassos Papadopoulos a plaidé mardi pour des négociations avec la Turquie, afin de trouver une solution dans l'île divisée en deux depuis plus de 30 ans, lors d'une rencontre à Bucarest avec son homologue roumain Traian Basescu.

"Ceux qui souffrent le plus de ce déséquilibre, de cette inquiétude, sont les Chypriotes grecs, dont un tiers sont réfugiés dans leur propre pays", a déclaré M. Papadopoulos au cours d'une conférence de presse à Bucarest.

"Mais tous ces problèmes peuvent être dépassés simplement par des discussions et des négociations", a ajouté le président chypriote, en visite officielle pour deux jours en Roumanie.

De son côté, le président roumain Traian Basescu a affirmé que la position de son pays sur ce sujet avait pour base le droit international.

"L'intégrité territoriale d'un Etat ne peut pas être affectée et le principe d'inviolabilité des frontières doit prévaloir dans le droit international et dans les relations entre Etats", a souligné M. Basescu. (AFP, 14 mars 2007)


Immigration / Migration

Les rendez-vous du Clea durant le moi de mai

Durant le mois de mai, le Clea vous invite notamment aux rendez-vous suivants :

- Le 1er mai, à Saint-Gilles, dès 15 heures, manifestation unitaire regroupant de nombreux mouvements progressistes. Départ : Place Hôtel des Monnaies (près du Parvis)

- Le 16 mai, à 19 heures, le Clea et la Ligue des droits de l'homme interpelleront les têtes de liste bruxelloises à propos des lois antiterroristes, à « Bruxelles Laïque », avenue de Stalingrad 18 à 1000 Bruxelles.

- Le 31, à 20 heures, projection en avant-première du film « Résister n'est pas un crime » de la réalisatrice Marie-France Collard au Nova. Ce film est financé par le Clea et nous coûtera plusieurs milliers d'euros. Nous vous encourageons donc à nous soutenir financièrement en versant des dons sur notre compte 363-0054263-80 (mention film).
(Le Clea, contact@leclea.be, 30 avril 2007)

L'ambassade turque a confisqué le passeport de Deniz Demirkapi

Un message de Deniz Demirkapi, épouse de Bahar Kimyongür:

Chers amis,
 
Il y a quelques semaines, l'ambassade turque m'a confisqué mon passeport.

A présent, le procureur du Roi refuse ma naturalisation belge. Il invoque pour cela une série d'arguments politiques. Je vous envoie en attachement la lettre que j'ai reçue aujourd'hui.

Manifestement, ils n'ont pas fini de nous embêter...
 
A bientôt.
 
Deniz
(deniz-demirkapi@hotmail.com)


Arguments politiques:

"Attendu que la Sûreté de l'Etat a fourni des renseignements négatifs relatifs au réquérant: cette personne est une militante du DHKP/C ainsi que pour son engagement au sein du Bureau d'Information DHKC de Bruxelles (la vitrine médiatique tolérée du DHKP/C dans la capitale);

(…)

"Attendu que la déclarante fait l'objet d'un  dossier d'information du chef d'agissements suspects, de quatre manifestations, de deux rébellions envers autorités ou personnes ayant un caractère public, de dégradations. Ces faits constituent potentiellement des faits personnels graves faisant obstacle à l'acquisition de la nationalité belge."

Le bourgmestre de Saint-Josse condamne l'immixion de l'ambassadeur turc

Ce mercredi (25/04/07), l'opposition (MR et Ecolo) au Conseil communal de Saint-Josse a interpellé le Collège sur l'incendie criminel du 01/04/07 du local de la Fek-Bel (centre culturel pro-PKK) provocant d'importants troubles de l'ordre public dans la petite commune bruxelloise.

Tout en félicitant "la maîtrise de la police" dans ce dossier, Geoffroy Clerckx (MR) ne digère pas la minimisation des faits par le bougmestre Jean Demannez (PS) : "Même si les auteurs des faits sont des « kets », comme vous dites, et même s’ils n’ont probablement pas beaucoup réfléchi avant d’agir, oser affirmer que leur acte n’est pas politique comme la police et vous-même l’avez fait, c’est de la mauvaise foi crasse ou de la stupidité aveuglante! Je penche pour la première option dans votre cas… Car bien sûr, c’est par le plus pur des hasards que ces jeunes belges d’origine turque ont mis le feu à un centre culturel kurde et non pas russe ou arabe", souligne le conseiller libéral en demandant si les victimes (la famille kurde et l'association) ont bien été relogées ailleurs par la commune.

Dans la même foulée, Ahmed Mouhssin (Ecolo) insiste sur "le laxisme" du bourgmestre et son manque de "condamnation ferme de l'acte" car "les ingrédients de ce débordemment sont toujours bien présents pour que les faits se reproduisent. La preuve est que nous venons de recevoir un courrier d'une association [La lettre de Mme Iuccia Saponara, directrice des Ateliers du Soleil- ndlr] au sujet d'une nouvelle agression entre Kurdes et Turcs. C'est un vrai problème politique qu'on devra résoudre. Si madame Mouzon en tant qu'antisioniste autoproclamée peut se rendre dans des conférences sionistes pour tenter de dialoguer, je pense que les Turcs peuvent également dialoguer avec les Kurdes de cette commune. Je pense monsieur le bourgmestre que vous minimisez ces faits graves essentiellement pour des raisons électoralistes. J'ai lu d'ailleurs que vous cherchiez un nouveau local sans logement à l'étage pour l'association kurde victime de l'incendie du 1e avril, ce qui laisse présager un nouvel incendie."

"J'ai ouvertement condamné ces faits graves et je les condamne à nouveau si c'est cela que vous voulez entendre", réplique Jean Demannez (PS) se félicitant au passage d'avoir "réussi à bloquer le débordements et les risques d'émeutes entre deux communautés". "Puis-je encore parler de kurde sans me faire insulter de tous les noms ? Parce que dans un journal turc [Hürriyet], l'ambassadeur turc me traite de tous les noms pour avoir utiliser ce terme, ce que je ne peux accepter. Suite à l'incendie, j'ai rencontré des gens, qui ne sont pas des représentants mais simplement des personnes qui pouvaient avoir une influence sur le milieu religieux, pour rappeler les obligations citoyennes de respect des lois du peuple belge. Je ne suis pas Kofi Annan ou Boutros Boutros Ghali et Saint-Josse n'est pas Waterloo. Nous faisons face à des problèmes qui viennent d'un pays étranger et ce n'est pas mon rôle de commencer à résoudre le fond de ce problème. J'ai rappelé aux deux délégations que des problèmes similaires existaient entre les Hutus et les Tutsis ou les Saharaouis et les Marocains mais ce n'est à nous de commencer à entrer dans ces problèmes. On était d'accord avec ces personnes qui ne sont donc pas des représentants que pour autant que le PKK reste d'un côté et que les loups gris de l'autre, tout ne se passe pas trop mal entre les deux communautés à Saint-Josse. Nous devons créer une situation de convivialité acceptable et exercer une pression sociale suffisante pour empêcher ce type de débordements des jeunes et des moins jeunes. Concernant la famille kurde, elle a été relogée et nous avons proposé un local culturel temporaire à l'association kurde."

Après le Conseil communal, j'ai demandé des précisions au bourgmestre suite à sa remarque à l'encontre l'ambassadeur turc en Belgique. Dans un langage grossier et peu diplomatique, l'ambassadeur Fuat Tanlay accuse le bourgmestre de Saint-Josse de séparatisme dans un entretien accordé à Yusuf Cinal et publié par le quotidien turc Hürriyet (21/04/07) : "Hé toi ! Qui es-tu ? Qui t'a donné cette mission ? Comment se fait-il que tu puisses qualifier mes compatriotes comme étant des Turcs, Kurdes, Arméniens, Assyriens ? Comment peux-tu inviter leurs représentants et te mettre avec eux autour d'une table de négociations ? Regarde un peu les personnes que tu as à ta table. La plupart sont des membres de l'organisation terroriste PKK... Mais qu'en est-il du séparatisme ethnique que tu pratiques ? Personne ne peut soumettre mes compatriotes à une telle division et certainement pas à une division sur base ethnique. Dire 'Je viens de parler aujourd'hui avec les Kurdes. Demain, je vais recevoir les Turcs et le lendemain les Arméniens et les Assyriens', cela est, à nos yeux, un séparatisme évident. Nous ne permettons jamais de diviser ainsi nos compatriotes!", précise Fuat Tanlay.

Des propos graves que Jean Demannez (PS) considère comme une ingérence : "Il n'appartient évidemment pas à un ambassadeur de porter des jugements sur les devoirs d'un bourgmestre. Je lui ai écrit une lettre pour marquer mon mécontentement et j'ai envoyé une copie de cette lettre au ministre de l'Intérieur, au ministre des Affaires étrangères et au gouverneur afin qu'il sache que je ne peux pas admettre de telles considérations de sa part. Je n'autorise pas que l'on s'immisce dans les responsabilités du maintien de l'ordre d'une commune. Certains l'ont appelé le gouverneur colonial et, sans vouloir entrer dans la vindicte, je trouve que l'ambassadeur turc sort très clairement de son rôle d'ambassadeur. Cela méritait de lui être rappelé. J'estime qu'il y a là une espèce d'immixion d'un Etat étranger dans le nôtre puisque l'ambassadeur turc représente l'Etat turc."

[Dans sa lettre adressée à Fuat Tanlay, le Bourgmestre de Saint-Josse lui rappelle les limites de son ressort: "J'aimerais, pour l'avenir, vous demander de ne pas vous immiscer dans des matières qui ne sont nullement de votre ressort et vous inviter, au contraire, à aider les autorités locales à garantir la tranquillité publique. Je transmets copie de la présente à M. Karel de Gucht, Ministre des Affaires étrangères, à M. Patrick Dewael, Ministre de l'Intérieur et à Mme Véronique Paulus de Châtelet, Gouverneur de la Région de Bruxelles-Capitale, qui me paraissent devoir être informés."-ndlr] (Mehmet Koksal, allochtone.blogspot.com, 26 avril 2007)

Nouvelle révélation sur les ingérences de l'Ambassadeur turc à Bruxelles

Maître Michel Mahmourian vient d'envoyer au Collectif 1971 le message suivant concernant les ingérences de l'Ambassadeur turc Fuat Tanlay:

Chers Amis,

Bravo pour votre communiqué intitulé “L’ambassadeur turc, un gouverneur colonial en Belgique?”

Il rappelle, à la fin, la première ingérence de M. Tanlay dans les affaires intérieures belges.

En réalité, cette initiative a été plus malheureuse encore que ne le rapporte M. Koksal, car M. Tanlay n’était pas encore accrédité en Belgique en qualité d’ambassadeur de Turquie lorsqu’il s’est permis d’écrire sa lettre en la signant en cette qualité. Il s’est autoproclamé.  Ci-joint l’extrait du Moniteur belge du 21 février 2006 qui l’atteste. M. Tanlay s’est donc moqué de notre Souverain. Je crois savoir que notre ministre des affaires étrangères a été saisi de l’incident mais j’en ignore les suites éventuelles.

Bien à vous,

Michel Mahmourian.


SERVICE PUBLIC FEDERAL AFFAIRES ETRANGERES, COMMERCE EXTERIEUR ET COOPERATION AU DEVELOPPEMENT

Remise de lettres de créance

Le 8 février 2006, LL. EE. M. Stefan Haukur Johannesson, Dato Mohammad Kamal bin Yan Yahaya, M. Fuat Tanlay et M. Mehrez Ben Rhouma ont eu l'honneur de remettre au Roi, en audience officielle, les lettres qui Les accréditent auprès de Sa Majesté, en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire respectivement de la République d'Islande, de Malaisie, de la République de Turquie et de la République de Tunisie à Bruxelles.

LL. EE. ont été conduites au Palais dans les automobiles de la Cour et ramenées à leur résidence à l'issue de l'audience.
(MM@ldmh.be, 25 avril 2005)

L'ambassadeur turc, un gouverneur colonial en Belgique?

Si ses ingérences continuent de manière incendiaire, l'émissaire du régime
d'Ankara à Bruxelles doit être déclaré "persona non grata"

Depuis l'incendie criminel d'un local kurde et l'agression d'un jeune Kurde à Saint-Josse, il règne un véritable climat de malaise et d'insécurité notamment chez les familles kurdes, arméniennes, assyriennes ainsi que chez les démocrates turcs.

Alors que les associations démocratiques, oeuvrant pour une cohabitation harmonieuse parmi les communautés en provenance de Turquie, et le bourgmestre de Saint-Josse prennent des initiatives pour empêcher à l'avenir de pareils incidents, l'ambassadeur turc à Bruxelles, en réagissant comme un gouverneur colonial, continue  de menacer la paix communautaire dans les communes de Saint-Josse et Schaerbeek.

Tout récemment, après la diffusion, le 17 avril 2007,  par l'Agence Belga, d'une dépêche intitulée "Un Kurde sérieusement blessé par un Turc à Saint-Josse", l'Ambassadeur turc Fuat Tanlay a adressé, le 18 avril 2007, au rédacteurs en chef de cette agence, des quotidiens De Morgen et La Libre Belgique, une lettre arrogante pleine de déformations.

En effet, la dépêche de Belga faisait état d'une agression raciste, rendue publique le 16 avril 2007 par un communiqué d'Info-Türk. Il s'agissait effectivement d'une agression raciale établie par le PV de la police locale.

L'ambassadeur, incapable de réfuter ce fait précis, utilise la démagogie habituelle du régime qu'il représente: "…fort heureusement ni ségrégation, ni haine ethnique ou raciale n'existe dans la culture des citoyens en Turquie, nous avons du mal à comprendre pourquoi vous essayez ici en Belgique, d'accentuer les différences ethniques."

"Son excellence", dans une interview accordée plus tard à un journal turc, est allé encore plus loin en niant carrément cette agression: "L'agence nationale belge a passé cette dépêche sur base d'une information diffusée par le site Internet Info-Türk, site qui est reconnu hostile à la République turque et qui mène, depuis des années en Belgique, des activités contre la Turquie. Nous avons effectué une recherche concernant cette affirmation. Il n'y a pas eu un tel incident." (Hürriyet, 21 avril 2007)*

L'ambassadeur turc ment. L'agression du jeune Kurde par des nationalistes turcs a été enregistrée par trois PV de la Police bruxelloise. De plus, un certificat médical délivré par l'Hôpital Saint-Pierre fait état des blessures dont souffre la victime.

L'attaque de l'ambassadeur ne se limite pas à l'agence Belga et à Info-Türk. Dans l'interview qu'il a accordée au quotidien Hürriyet, il prend comme cible également le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez,  qui s'efforce de contribuer à la cohabitation pacifique parmi les communautés en provenance de Turquie. Voici comment il s’adresse au bourgmestre:

"Hé toi! Qui es-tu? Qui t'a donné cette mission? Comment se fait-il que tu puisses qualifier mes compatriotes comme Turcs, Kurdes, Arméniens, Assyriens? Comment peux-tu inviter leurs représentants et te mettre avec eux à une négociation? Personne ne peut soumettre mes compatriotes à une telle division ethnique. Dire 'Je viens de parler aujourd'hui avec les Kurdes. Demain, je vais recevoir les Turcs, et le lendemain les Arméniens et Assyriens', cela est, à nos yeux, un séparatisme évident. Nous ne permettons jamais de diviser ainsi nos compatriotes!"

Dans la même interview, Fuat Tanlay est allé encore plus loin en provoquant des associations ultranationalistes turques en Belgique: "Il se passe des choses bizarres en Belgique. Mais il n'y a pas de réactions de la part des associations civiles. Tout est clair. Combattre contre tout cela, ce n’est pas seulement la tâche de Fuat Tanlay en tant qu'ambassadeur. Nous devons combattre tous ensemble contre la terreur et les terroristes et contre des informations mensongères et calomnieuses. Malheureusement je me trouve tout seul dans ce combat. Je souhaite voir des organisations civiles à mes côtés dans ce combat."
(Hürriyet, 21 avril 2007)

Le djihad nationaliste de l'ambassadeur turc ne s'est pas limité à cette affaire.

En une semaine, c'est la seconde fois que l'ambassadeur turc réagit comme un gouverneur colonial contre les publications des médias belges.

En effet, le 10 avril, Tanlay avait envoyé une lettre arrogante au rédacteur en chef du quotidien De Standaard en raison d'une mise au point de Bahar Kimyongür paru dans ce journal. Dans sa lettre de protestation, largement diffusée par les médias turcs, l'ambassadeur turc disait:

"Est-ce que l'intention de votre journal est de servir de plateforme pour les groupes terroristes? Publieriez-vous aussi, par exemple, un article d'un terroriste d'Al Qaida expliquant les « raisons » des attaques perpétrées par ses camarades à New York, à Madrid, à Londres ou à Istanbul?"

De Standaard a publié la lettre de Tanlay en excluant ce paragraphe accusateur.

L'ambassadeur a réagi à nouveau le 18 avril en envoyant une deuxième lettre au rédacteur en chef en l'accusant d'avoir censuré sa première lettre.

"Son excellence", dès le début de sa carrière diplomatique à Bruxelles, s'est distingué par son ingérence dans le fonctionnement du régime parlementaire de Belgique.

Le 24 janvier 2006, le journaliste Mehmet Koksal diffusait l'information suivante à propos du nouvel ambassadeur turc Fuat Tanlay:

"C'est probablement l'une des toutes premières lettres officielles du nouvel ambassadeur de Turquie à Bruxelles (Fuat Tanlay) et déjà une gaffe monumentale de l'intéressé qui tentait de museler en coulisses le Parlement de la Communauté Française de Belgique (Wallonie-Bruxelles). Arrivé en Belgique à peine le 24 décembre dernier, son excellence a eu le temps de sortir sa plus belle plume pour se plaindre en français auprès du socialiste Jean-François Istasse, président du Parlement francophone, à propos d'une proposition de résolution de Christine Defraigne (MR) qui vise à inscrire dans les manuels scolaires la mémoire du génocide arménien. (…) Il demande directement au Président du Parlement de proclamer un signal fort pour qu'à l'avenir de telles initiatives ne puissent trouver écho parmi les représentants de la Communauté Française." (www.suffrage-universel.be)


Vu ces faits, les questions suivantes se posent:

•    L'ambassadeur Fuat Tanlay se considère-t-il comme un "gouverneur colonial" en Belgique?

•    A-t-il le droit de gérer la Belgique, avec le soutien des organisations ultranationalistes turques, comme une province de la Turquie?

•    Comment ose-t-il dire "…fort heureusement ni ségrégation, ni haine ethnique ou raciale n'existe dans la culture des citoyens en Turquie" alors que les dirigeants du parti pro-kurde et des bourgmestres kurdes subissent chaque jour des pratiques ségrégationnistes et répressives?

•    N'est-il pas honteux de parler de cette façon tout en sachant que le journaliste arménien Hrant Dink a été assassiné, il y a trois mois, et trois personnes viennent d'être égorgées en raison de leur appartenance ethnique et religieuse?

•    Ne sait-il pas que la Belgique est un pays tri-communautaire et que chaque communauté utilise librement ses droits communautaires, linguistiques et culturels, notamment dans une commune comme Saint-Josse?

•    Comment ose-t-il attaquer un bourgmestre pour avoir reconnu l'identité ethnique des citoyens de sa commune?

•    N'est-il pas déplorable pour un diplomate de déclarer inexistante une agression certifiée par les rapports policiers et médicaux?

•    Comment ose-t-il discréditer une institution démocratique turque qui, depuis plus de 30 ans, défend les droits des immigrés quelle que soit leur origine et lutte pour une véritable démocratisation en Turquie?

•    N'est-il pas alarmant qu'un ambassadeur désigne les institutions et personnes insoumises au régime d'Ankara comme cibles d'attaques ultranationalistes? S'il arrive encore une attaque ou agression criminelle contre une de ces cibles, l'ambassadeur turc ne sera-t-il pas le premier responsable?

•    Enfin, un tel ambassadeur ne mérite-il pas d'être déclaré "persona non grata" par l'Etat belge?



L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Les Associations des Assyriens de Belgique
L'Institut Kurde de Bruxelles
(http://www.kurdishinstitute.be)
La Fondation Info-Türk

(http://www.info-turk.be)


Contact:
collectif1971@scarlet.be, tél: 02-215 35 76 (F)
kib@skynet.be, tél: 02-230 89 30 (N)


*) Le journaliste  qui est privilégié par l'ambassadeur turc pour faire cette interview est un des serviteurs du lobby turc. En 1999, il avait publié illégalement (sans mentionner l'éditeur responsable, ni le numéro de dépôt légal) un livre intitulé "Les dimensions belges de la terreur du PKK" qui a été diffusé à toutes les associations et tous les commerces dans les quartiers turcs par l'intermédiaire de la Fondation des affaires religieuses, liée à l'Ambassade de Turquie. Dans ce livre étaient qualifiés comme "supporteurs" du PKK tous les opposants turcs du régime d'Ankara à Bruxelles ainsi que plusieurs hommes politiques belges comme Frank Vandenbroucke, Johan Vande Lanotte, Hugo Van Rompaey, Willy Kuijpers, Jef Sleeck, Paul Pataer, Germain Dufour, Martine Devos, D. Van der Maelen, J. De Bremaecker, S. Verhaven, D. Grimberghs,  M. Vogels, M. Martens, Ph. de Feyt, E. Van Voerenbergh, J.M. Delizee, M. Harmegnies, Y. Ylieff, A. De Maght-Albrecht, W. Draps, J. Gossens.


Les évènements à l'anniversaire de l'arrestation de Bahar Kimyongur

Il y a exactement un an, le 28 avril 2006, Bahar Kimyongür était arrêté aux  Pays-Bas sur ordre de la Belgique en vue d'être extradé vers la Turquie.  Heureusement, la justice hollandaise a refusé d'envoyer notre compatriote  vers un pays pratiquant la torture. Les parlementaires belges ont demandé des  éclaircissements à propos du rôle de la Belgique dans cette affaire mais le  rapport des Comités P et R à ce sujet est toujours maintenu caché dans les  coffres du Parlement. Avant les élections du 10 juin, ce rapport doit être  rendu public.  Ce scandale a été rendu possible car Bahar Kimyongür, en compagnie d'autres  opposants politiques au régime d'Ankara, a été condamné dans notre pays sur  base de la nouvelle loi « antiterroriste ». Cette loi permet de condamner des  citoyens non pour des actes de violence ou des délits qu'ils auraient  perpétrés mais pour leurs convictions, leur engagement. Ces condamnations  viennent d'ailleurs d'être cassées le 19 avril dernier : alors que tout  prévenu a droit à un procès équitable, un juge a été spécialement nommé dans  cette affaire pour punir lourdement les militants.

Telles sont certaines des conséquences liberticides, attentatoires aux  principes de « l'Etat de droit » auxquelles conduit la loi « antiterroriste »  et que nous révèle cette affaire. Comme le souligne le rédacteur en chef de  De Morgen dans Le Monde du 26 avril : dans ce feuilleton, « la menace  terroriste ne vient pas tant des présumés terroristes que de la disposition  de certains membres de la magistrature à abandonner leurs principes les plus  fondamentaux ». Cette législation constitue une menace pour la liberté  d'expression, la liberté d'association et le droit à la contestation en  Belgique. Il faut qu'elle soit abrogée.  Dans ce cadre, le Clea et Het Platform voor Vrije Meningsuiting organisent ce  samedi 28 avril, une grande mobilisation: 

- A 16 heures, sur les marches de la Bourse, est organisé un rassemblement en  présence du groupe « les fanfoireux ».
- A 17 heures, au Beursschouwburg, se tiendra un meeting avec des prises de  parole notamment des personnalités francophones et néerlandophones  suivantes : Jean Bricmont (UCL), Laurent Arnauts (Journal du Mardi), Carolina  Coopers (secrétaire générale Vlaams ABBV), Ludo de Brabander (Platform voor  Vrije Meningsuiting), Josy Dubié et Jean-Claude Englebert (Ecolo), Daniel  Flinker (Clea)...
- A 18 heures, Rey Cabrera (chanteur cubain proche de Buena Vista Social Club)  fera un concert. L'entrée est gratuite.  Toutes les informations au sujet de cet événement sont disponibles sur :

(http://leclea.be/pdf/ouvrez-les-yeux.pd)

La prise de position de la FGTB par rapport aux lois anti-terroristes

La FGTB exprime sa plus vive inquiétude au sujet des conséquences des fameuses lois anti-terroristes votées en 2003 par le Parlement.

Ces lois, dont les partis politiques et les syndicats ont été d'emblée exclus du champ d'application, pourraient quand même représenter une menace pour l'action des militants, des délégués et des responsables syndicaux. C'est la raison pour laquelle la FGTB et d'autres organisations avaient fortement critiqué ces lois en 2003.

Tout en condamnant formellement tout acte terroriste, la FGTB réclame une délimitation précise du champ de compétences de cette loi afin d'exclure toute confusion entre ce qui relève de la contestation sociale dans toutes ses facettes et ce qui relève d'actions terroristes.

Nous constatons qu'au Danemark, "Greenpeace Nordic" a été condamnée en juillet 2005 sur la base de lois anti-terroristes identiques. L'action de cette organisation avait consisté à accrocher une banderole et à occuper temporairement une maison, bref, une action classique pour cette organisation et bien connue par l'opinion publique.

Nous tenons à souligner qu'il s'agit d'une évolution dangereuse qui risque de criminaliser et donc aussi de condamner lourdement des militants syndicaux, des militants de partis politiques, des militants d'ONG, des militants altermondialistes et de nombreux autres militants qui oeuvrent en faveur du progrès social et écologique, de la solidarité internationale et des droits de l'homme.

L'exemple de Greenpeace d'une part et la condamnation récente du Bruxellois Bahar Kimyongür d'autre part nous interpellent.

Dans ces deux cas, nous avons la nette impression que ces personnes ont été accusées et condamnées sur la base des lois anti-terroristes alors que les actions pour lesquelles elles ont dû se justifier n'avaient aucun caractère violent ni terroriste. Si le pouvoir judiciaire constate des infractions à la loi, il nous semble que ces infractions doivent être jugés dans le cadre du droit normal.

Ni la Belgique ni l'Union européenne ne peuvent reprendre et appliquer telles quelles les restrictions des libertés imposées par les Etats-Unis après les atrocités du 11 septembre 2001.

La protection des libertés est un élément essentiel de l'Etat de droit et constitue une mission essentielle du mouvement syndical.

Anne DEMELENNE, Secrétaire Général
Rudy DE LEEUW, Président

Kimyongur présentera sa plainte qu’il a déposée contre l’Etat belge

La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association (CLEA) vous invitent à une conférence de presse à l'occasion de la dernière assemblée parlementaire de cette législature :

Jeudi 26 avril, de 16 à 17 heures, au Titanic (café-restaurant), coin rue de l'enseignement et rue du congrès

Lors de cette conférence de presse, animée par Jean-Claude Englebert (responsable du groupe contacts parlementaires du CLEA),

    * Bahar Kimyongür présentera la plainte qu’il a déposée contre l’Etat belge, relative à sa tentative d’extradition vers la Turquie via les Pays-Bas
    * Josy Dubié présentera le dossier relatif à la mise sous secret du rapport des comités P et R relatif à cette tentative

Un dossier de presse complet vous sera remis. (Contact: Deniz Demirkapi 0486 846 170)

Samedi prochain, le 28 avril, ça fera exactement un an que Bahar Kimyongür a été arrêté aux Pays-Bas en vue de son extradition vers la Turquie.

Pour exiger que la vérité éclate sur le rôle de l'Etat belge dans cette affaire et pour dénoncer la « loi antiterroriste » belge qui criminalise les contestataires, le Clea organise un « après-midi événement » pour nos libertés.

- A 16 heures, ce 28 avril, sur le marches de la Bourse, aura lieu un grand rassemblement.
- A 17 heures, au Beursschouwburg, des personnalités prendront la parole
( http://www.beursschouwburg.be/detail.php?la=fr&c=3&id=747 )
- A 18 heures se déroulera un grand concert gratuit de Rey Cabrera, chanteur cubain proche de Buena Vista Social Club.

Toutes les informations (fr, ndl) au sujet de cette activité sont disponibles sur :
http://leclea.be/pdf/ouvrez-les-yeux.pdf

Toutes les informations (fr, ndl) au sujet de l'affaire Kimyongür (le verdict du 19 avril 2007 cassant sa condamnation en Belgique ainsi que celles des autres opposants politiques au régime d'Ankara, les manoeuvres -enfin dévoilées- des juges et procureurs pour obtenir de manière illicite leurs condamnations,  le rapport caché aux parlementaires sur le kidnapping de Bahar orchestré par l'Etat belge et l'Etat turc, les dangers des lois « antiterroristes » pour nos libertés...) sont disponibles sur :
- en français : http://leclea.be
- in het nederlands : http://www.vrede.be/kimyongur.php
(Le Clea, contact@leclea.be, 24 avril 2007)

Les magistrats du procès DHKP-C risquent 10 ans de prison

Les magistrats qui ont dissimulé peut-être involontairement des documents dans le cadre du procès de Ferhiye Erdal risquent une peine d'emprisonnement de cinq à dix ans.

Ces documents cruciaux n'ont, pour une raison confuse, pas été intégrés dans le dossier judiciaire. Selon l'arrêt de la Cour de cassation qui brise l'arrêt de la Cour d'appel dans l'affaire Erdal, il semble qu'une série de documents cruciaux ne figurent pas dans le dossier judiciaire.

Il s'agit notamment de l'avis du procureur général de Gand à propos du détachement du juge Freddy Troch, spécialement pour ce procès, à Bruges. Ces documents ont refait leur apparition deux jours avant l'arrêt de la Cour de cassation. La responsabilité de cette dissimulation de documents incombe soit au premier président de la Cour d'appel de Gand, Jean Paul De Graeve, soit au procureur fédéral Johan Delmulle, qui a également joué un rôle clé dans le détachement de Freddy Troch.

La dissimulation de documents par un fonctionnaire public peut entraîner une peine de cinq à dix ans de prison. M. Delmulle a refusé de faire un commentaire, tout comme la ministre de la Justice Laurette Onkelinx (PS). Le député Tony Van Parys (CD&V) compte interpeller la ministre Onkelinx la semaine prochaine à propos de ces documents.

La ministre Onkelinx écrit au procureur général de Gand

La ministre de la Justice Laurette Onkelinx a écrit au procureur général de Gand, Frank Schins, en vue d'obtenir des éclaircissements dans le cadre de l'arrêt de la Cour de cassation portant sur le procès des militants du DHKP-C.

Une série de documents cruciaux n'ont pas été intégrés au dossier judiciaire dans l'affaire DHKP-C, dont l'avis du procureur général gantois Frank Schins. Ce dernier s'opposait au détachement du juge Freddy Troch à Bruges, pour présider le procès DHKP-C. C'est ce détachement qui est à l'origine de la décision de la Cour de cassation de casser le jugement dans l'affaire DHKP-C, au motif que le procès a pu apparaître comme partial.

Selon le quotidien flamand De Morgen, les magistrats responsables dans le cadre de la disparition des documents risquent jusqu'à dix ans de prison. La responsabilité de la disparition des documents incombe soit au premier président de la Cour d'appel de Gand, Jean Paul De Graeve, soit au procureur fédéral Johan Delmulle, qui a également joué un rôle clé dans le détachement de Freddy Troch, précise De Morgen.

"J'ai écrit au procureur général Schins pour savoir ce qu'il en était", a indiqué samedi la ministre Onkelinx, se refusant, pour le reste, à tout commentaire, en vertu de la séparation des pouvoirs. (belga, 21 avril 2007)

Musa Asoglu sur les paradoxes de la fuite de Fehriye Erdal

L'excellente journaliste d'investigation Ayfer Erkul vient de me griller un scoop dans l'affaire du DHKP-C en publiant dans les colonnes du quotidien De Morgen (21/04/07) la manière dont Musa Asoglu a réussi à semer les agents de la Sûreté belge pour faire disparaître Fehriye Erdal. Un récit passionnant où la journaliste flamande retrace dans le détail la course poursuite entre la vieille Golf II (1991) conduite par Musa Asoglu et sa passagère Fehriye Erdal fuyant les 4 véhicules remplis d'agents secrets belges en plein dans le quartier turc de Bruxelles.

Sorti pour s'acheter des chaussures et des vêtements pour sa protégée au City2 (centre-ville), Musa Asoglu remarque qu'il est suivi par des voitures et décide alors de s'enfuir vers la Chaussée d'Haecht. "Asoglu a d'abord cherché des groupes de jeunes turcs qui se tiennent généralement à chaque coin de rue dans cette entité bruxelloise. 'Les hommes turcs sont très sensibles au fait de voir une jeune femme être importunée. J'étais avec une femme dans la voiture et je comptais donc dire à un groupe de jeunes que les hommes derrière nous tentaient d'importuner cette jeune femme. Ils auraient été discuter avec les occupants de ces voitures et quelques secondes de divertissement m'auraient suffi pour que je puisse prendre la fuite. Mais juste ce jour, il n'y avait aucun groupe de jeunes dans les coins de rue. J'ai roulé pendant des minutes. Je les vois pourtant tous les jours mais juste ce jour précis ils avaient tous disparus'", sourit Asoglu en relatant avec fierté sa saga.

C'est finalement au croisement de la Chaussée de Haecht et de la Place de la Reine, grâce au passage du tram, que les 2 inculpés arriveront définitivement à échapper aux chasseurs qu'ils pensent être des agents secrets turcs. Mais les paradoxes ne s'arrêtent pas là puisqu'on apprend que "la fuite avait tellement bien réussi que quelques jours plus tard des agents de la Sûreté lui ont demandé s'il [Musa Asoglu] n'était pas intéressé pour devenir leur chauffeur." "Cela aurait été assez marrant : moi, un inculpé pour terrorisme, chauffeur à la Sûreté d'Etat", en rit encore l'intéressé.

J'ai également interviewé Musa Asoglu le jour de sa libération par la Cour de Cassation. J'ai noté quelques éléments que vous ne trouverez pas dans le papier du Morgen. Le fait, par exemple, que tant le chef de la Police fédérale que le contact de Musa Asoglu à la Sûreté savaient que Fehriye Erdal n'allait pas se présenter le jour de l'arrêt de la Cour d'appel de Gand. "C'est vrai, j'avais moi-même téléphoné pour dire qu'elle ne viendra pas pour des raisons de sécurité", m'a expliqué Musa Asoglu "car elle comptait se rendre quelques jours plus tard. Mais quand on a vu la tempête politique qui a suivi avec le gouvernement qui risquait de tomber, les ministres Dewael et Onkelinx qui étaient appelés à la démission, vous comprenez que la situation était devenue très dangereuse pour nous."

Mais où est Fehriye Erdal aujourd'hui ? "Je ne sais pas et c'est même impossible que je le sache car en la déposant à un endroit après la fuite, je lui avais précisé que je devais être le dernier à connaître son lieu de résidence", explique Asoglu. Est-elle encore à l'endroit où il l'avait déposé ? "Certainement plus, elle a dû y résider que 2 jours". Comme elle n'est plus à cet endroit, il peut donc me dire où il l'a déposé, non ? "[rires] Non, c'est impossible car cela risque de mettre en danger la personne qui l'a hebergée. Cela fait 25 ans que je milite dans un mouvement révolutionnaire et même si on me mettait un revolver sur la tempe, je ne vous dirai jamais cela." (allochtone.blogspot.com, Mehmet Koksal, 20 avril 2007)

La conférence de presse après la mise en liberté

Trois des quatre condamnés dans le procès de DHKP-C, libérés jeudi après un arrêt de cassation qui avait mis à néant leur condamnation pour terrorisme, ont dénoncé vendredi l'application trop large de la loi anti-terrorisme. Ils ont été rejoints par un représentant de la FGTB et le sénateur Ecolo Josy Dubié.

"Jusqu'à hier, il y avait des prisonniers politiques en Belgique alors qu'ils n'avaient commis aucun acte répréhensible", a déclaré le sénateur Josy Dubié qui entourait trois des quatre personnes libérées. Pour Josy Dubié, qui s'était rendu à la prison de Bruges, ces mesures strictes ont été décidées par le cabinet de la ministre de la Justice. "Le directeur de la prison me l'a confirmé, indiquant que ces détenus ne posaient pas de problèmes", dit-il.

Pour Stephaan Galon (FGTB), la loi qu a permis leur condamnation est un "réel danger car elle réprime la liberté d'expression, qui est la chape de béton sur laquelle repose les engagements sociaux".

Bahar Kimyongur a répété vendredi qu'il n'était "ni dehors, ni à l'intérieur du DHKP-C mais avec". "Sa lutte principale est l'engagement social", dit-il de ce mouvement turc d'extrême gauche.

Akar Sukriye, libérée de la prison de Bruges jeudi, a dénoncé ses conditions de détention. Elle a dit ne pas comprendre pourquoi jeudi, après la décision de libération, on l'avait ramenée à Bruges avec un bandeau sur les yeux et avec une camisole de force. Elle a souligné qu'elle avait été détenue dans un isolement absolu jusqu'il y a sept semaines et qu'elle était régulièrement réveillée la nuit.

Musa Asoglu, également libéré jeudi, affirme que les militants du DHKP-C n'ont pas été condamnés pour des faits mais seulement pour des opinions.

Me Raf Jespers, avocat de Fehriye Erdal, a souligné que sa cliente, qui avait fui avant le prononcé du jugement DHKP-C, ne comptait vraisemblablement pas réapparaître au grand jour. "Elle peut circuler. Elle est libre. Mais il y a une demande d'extradition de la Turquie chez la ministre de la Justice", dit l'avocat. (Belga, 20 avril 2007)

La Cour de cassation a brisé l'arrêt DHKP-C

L'arrêt qui a condamné pour terrorisme sept membres du DHKP-C (dont Ferhiye Erdal) a été cassé jeudi par la Cour de cassation.

Un nouveau procès devra donc avoir lieu, cette fois devant la Cour d'appel d'Anvers.

Les détenus, pour leur part, pourraient être libérés dès ce jeudi.

Selon la Cour de cassation, une allusion du juge Freddy Troch (président du tribunal en première instance) laisse transparaître une apparence de partialité. Cette apparence seule est suffisante pour considérer comme irrégulière sa désignation comme président de tribunal dans ce dossier.

C'est pour cette raison que la Cour de cassation a brisé l'arrêt de la Cour d'appel de Flandre orientale du 7 novembre dernier et tous les jugements qui en découlent. De sorte que l'ordonnance d'arrestation immédiate des détenus est elle aussi cassée.

Le cmmuniqué du CLEA:

Le Clea et la famille Kimyongür vous invitent, dès ce soir, à fêter cette première victoire en présence des militants libérés. Rendez-vous à l'UPJB, rue de la Victoire 61 à 1060 Bruxelles dès 20 heures (plus d'infos 0477 34 32 77).

Ce jeudi 19 avril 2007, la Cour de Cassation a donc décidé de jeter un bâton dans les roues de la Justice expéditive, trafiquée et manipulée.

En déclarant illégale la nomination du juge Freddy Troch (spécialement désigné à la tête du tribunal correctionnel de Bruges pour être sûr d'obtenir un verdict à la sévérité exemplaire...), la Cour de Cassation s'est expressément basée sur l'Article 6 de la Convention européenne des droits de l'Homme. Cet Article exige, en effet, pour tout prévenu l'impartialité du tribunal chargé de le juger. Or il suffit qu'un seul élément de suspicion existe, selon le Président Forier de la Cour de Cassation, pour que soit contestable la légimité du tribunal, ce qui est le cas. En dénonçant comme illégale, la composition du tribunal de premier degré, la Cour de Cassation prononce du même coup l'illégalité du verdict rendu, l'illégalité des arrestations immédiates qu'il a entrainées dès le 28 février 2006. Qui plus est, l'illégalité ainsi prononcée contre le tribunal correctionnel, indûment présidé par le juge Freddy Troch, a comme conséquence la nullité de l'Arrêt prononcé le 7 novembre 2006 par la Cour d'Appel de Gand (du coup, un autre procès en Appel devrait avoir lieu à Anvers cette fois)...

Conséquence de ce constat sans fioriture? Selon les avocats de la défense, Sükriye Akar, Musa Asoglu ainsi que Kaya Saz (tous trois détenus dès le 28 février 2006 à la prison de Bruges) ainsi que Bahar Kimyongür (emprisonné depuis novembre, d'abord à Bruges puis à Nivelles) devraient être libérés dans les prochaines heures...

Par la décision de la Cour Cassation en tous cas, c'est la combinaison d'un travail juridique sérieux (menée par des avocats tenaces) et d'une mobilisation citoyenne décidée, croissante et déterminée... qui aura été plébiscitée. Ce verdict ne peut qu'inciter le Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association à accentuer son action citoyenne pour obtenir l'annulation du «procès DHKP-C», un procès-test pour notre démocratie, un procès créant une jurisprudence d'exception -menaçant, tout à la fois, la liberté d'expression, la liberté d'association et le droit à la contestation. En première instance à Bruges, puis en appel à Gand, des militants opposés au régime d'Ankara ont été condamnés non pour des délits qu'ils auraient commis, non pour des actes de violence qu'ils auraient perpétrés mais pour leurs convictions politiques, pour leur engagement.

Evidemment , il nous reste un long combat à mener. Ainsi, lors des deux premières audiences de Cassation, l'une des détenues (Sukriye Akar) qui avait demandé de pouvoir y participer, a une nouvelle fois subi des traitements inhumains et dégradants «made in Guantanamo» (fouille complète à nu, quatre fois; port d'un bandeau sur les yeux durant tout le trajet jusqu'au Palais et au retour, jusqu'à la prison; obligation de porter toute la journnée une lourde ceinture de contention, à laquelle étaient constamment fixées les menottes, etc.). Là encore, la Belgique copie les pratiques turques et américaines, alors qu'on nous répète à l'envi que l'Europe possède ses valeurs propres -empruntes des droits de l'Homme.
Car le procès intenté contre des membres présumés du DHKP-C constitue la preuve manifeste que, dans notre pays, le gouvernement, une partie du monde judiciaire et l'appareil policier utilisent la peur suscitée par les attentats du 11 septembre pour criminaliser les oppositions sociales.

Nos dirigeants prétendent protéger la démocratie, et assurer plus de sécurité publique? Pourtant, ce procès démontre tout le contraire: sous couvert de «guerre contre le terrorisme», ce sont les conquêtes démocratiques qui sont remises en question.

Quoi qu'il en soit, le CLEA continuera son combat pour qu'éclate au grand jour le scandale dans lequel sont impliqués les plus hauts responsables de ce pays -que ce soit dans l'ordre politique, policier ou judiciaire. Le 28 avril 2006 en effet, Bahar Kimyongür était arrêté aux Pays-Bas en vue d'être extradé vers la Turquie. Un rapport a été remis par les comités P et R, à la demande de parlementaires, pour connaître le rôle de l'Etat belge dans cette affaire. Ce rapport est maintenu caché dans les coffres du Parlement. Pourquoi ? Que révèle ce rapport ? Que Laurette Onkelinx a menti, à trois reprises au moins, aux parlementaires ; que des représentants du premier Ministre, des Ministres de la Justice et de l'Intérieur, de la Sûreté de l'Etat et de la magistrature se sont réunis secrètement pour accomplir un acte à la fois illégal (la Belgique ne peut extrader ses ressortissants) et immoral (est-ce conforme aux droits de l'Homme de remettre Kimyongür entre les mains des bourreaux dont il dénonce les crimes depuis des années?) ; que la police belge, la Sûreté de l'Etat (en collaboration avec la police turque) ont dénoncé notre compatriote à leurs homologues hollandais alors qu'on parle justement de renforcer encore les pouvoirs des services de sécurité...
Il est évident que si la Belgique est définie comme une démocratie, les parlementaires doivent avoir accès au rapport des comités P et R pour pouvoir l'analyser et en diffuser le contenu. La lumière doit être faite dans cette affaire. Pour cela, il faut que ce rapport soit rendu public. Avant les élections du 10 juin !

C'est la raison pour laquelle le CLEA interpellera le 26 avril, lors de la dernière séance du Parlement, les sénateurs et députés sur cette affaire et organisera «un après-midi événement», le samedi 28 avril, pour le premier anniversaire de l'arrestation de Bahar Kimyongür aux Pays-Bas. Cet après-midi se composera d'un rassemblement à 16 heures sur les marches de la Bourse, de prises de paroles de personnalités dès 17 heures au Beursschouwburg et d'un concert de Rey Cabrera (Buena Vista Social Club) à 18 heures.

Ce procès d'exception, ces traitements dégradants, le kidnapping de Kimyongür ont été rendu possibles par l'utilisation de la loi antiterroriste belge de 2003, qui est un copié-collé des législations adoptées par l'administration Bush après le 11 septembre 2001. Il existe déjà dans l'arsenal législatif belge tout ce qu'il faut pour condamner des individus commettant des actes violents ou qui y participent. La loi « antiterroriste » rencontre un autre objectif : criminaliser les contestataires, évacuer la dimension politique d'un combat social en le présentant comme du banditisme. Cette loi s'inscrit dans un climat antidémocratique où des opposants au régime d'Ankara sont qualifiés de terroristes, où des altermondialistes liégeois sont mis sur écoute en étant assimilés à des criminels, où Greenpeace est catalogué comme une «association de malfaiteurs»...

Ces lois liberticides doivent être remises en question, doivent être abrogées. Le CLEA sera présent dans la campagne électorale pour exiger que le prochain gouvernement remette en question ces lois, en particulier la loi « antiterroriste » de 2003.

La CLEA continuera à accroître sa pression, tout en invitant les démocrates et les progressistes de ce pays à se mobiliser contre les évolutions ultrasécuritaires et antidémocratiques, inspirées à nos dirigeants, par l'administration américaine.

Seront présents à la conférence de presse ce vendredi:

- Josy Dubié, sénateur Ecolo,
- Stephan Galon, secrétaire syndical, centrale générale FGTB Bruxelles Brabant flamand,
- Daniel Flinker, porte-parole du Clea,
- Bahar Kimyongür, militant politique,
- Benoît Vandermeerschen, président de la Ligue des droits de l'Homme.

Le Comité pour la Liberté d'Expresion et d'Association
http://leclea.be
où vous pourrez trouver plus d'informations et des photos des audiences


L'arrêt de la Cour de Cassation dans l'affaire DHKP-C sera rendu le 19 avril

Le communiqué du CLEA:

Maintenons la pression, soyons nombreux sur place dès 10H30 pour exiger la cassation du verdict rendu le 7 novembre dernier contre les opposants politiques au régime d'Ankara

Plus d'une centaine de personnes se sont à nouveau réunies sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles ce mardi matin afin d'exiger la cassation du « verdict DHKP-C ». En effet, le Clea, qui organise ce rassemblement, estime que ce procès est un procès politique qui constitue une menace pour la liberté d'expression, la liberté d'association et le droit à la contestation de tous les militants en Belgique.

Musa Asoglu et Kaya Saz ne se sont pas présentés à l'audience qui a débuté vers 10 heures. Ils entendaient ainsi protester contre les traitements inhumains et dégradants qu'ils continuent à subir en particulier lors de leurs transferts de la prison de Bruges où ils sont incarcérés depuis plus d'un an vers le tribunal. Sukriye Akar était, quant à elle, présente à l'audience. Elle a commencé par interpeller les juges en expliquant les traitements « made in Guantanamo » qu'elle subissait : lors de l'audience du 27 mars dernier, elle a été amenée à la Cour de Cassation les yeux bandés, bardée d'un gilet par balles pesant 10 kilos ; avec, à ses poignets doublement menottés, une menotte classique et une menotte fixée à la ceinture de sa camisole de force. Plus une autre paire de menottes aux pieds.. Elle a été complètement déshabillée et fouillée à plusieurs reprises. Elle est restée menottée pendant toute la durée de l'audience. Mais face au refus de la police de lui retirer, une nouvelle fois ce mardi, une partie de son « équipement », elle a décidé de quitter la salle d'audience, de ne pas assister au procès pour marquer sa désapprobation face à cette décision.
Bahar Kimyongür, enfin, est arrivé avec 45 minutes de retard, après que son avocat, Maître Alexander, ait annoncé qu'il refuserait de plaider en l'absence de son client (qui n'avait déjà pu assister à la première audience).

Cette seconde audience a été consacrée au développement des arguments de la défense qui sont succinctement repris dans l'attaché de ce mail. Au terme de l'audience, il a été annoncé que le verdict serait rendu oralement ce jeudi 19 avril à 12 heures du matin toujours au Palais de Justice de Bruxelles.

Pour réaffirmer la volonté d'un nombre toujours croissant de démocrates et de progressistes d'obtenir la cassation du verdict DHKP-C, le Clea appelle à un nouveau rassemblement sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles, ce jeudi dès 11h30.

A jeudi 11H30 sur les marches du Palais de Justice ou sur notre site internet http://leclea.be jeudi après-midi pour connaître le résultat du verdict...

Nouvelle agression raciste contre une famille kurde à Saint-Josse

Malgré la déclaration du Bourgmestre Demannez affirmant que l'incendie criminel du local kurde dans la Commune de Saint-Josse-ten-Noode n’était pas un acte ultranationaliste, les habitants kurdes de cette commune sont toujours visés par des ultranationalistes turcs.

Le mardi 10 avril 2007, un jeune Kurde, Mahmut Celiker, 19 ans, a été attaqué et blessé par trois agresseurs d'origine turque qui ne supportent pas la présence d'une famille kurde à Saint-Josse.

Mahmut Celiker est arrivé en Belgique début mars 2007 pour rejoindre sa famille, déjà installée à Saint-Josse, il  s'est immédiatement inscrit dans un centre d'éducation permanente afin des suivre des cours de français.  

Le jour de l'incident, alors qu'il se promenait avec sa soeur dans la rue de la Ferme, près de sa maison, trois individus venus en voiture les ont arrêtés et ont demandé à Mahmut s'il était turc ou kurde. Comme Mahmut a refusé de répondre, les agresseurs l'ont giflé en le traitant de "terroriste" avant de repartir.

De retour à sa maison pendant qu’il raccontait à sa mère ce qui s'était passé, la voiture avec les trois occupants est arrivée à nouveau et le conducteur a foncé sur Celiker en roulant sur le trottoir.

"Ma mère s'est mise devant moi pour me protéger. Le conducteur a braqué à gauche au moment où il a vu ma mère et l'a fait tombée par terre," dit Celiker. "Le véhicule s'est arrêté et les trois personnes sont descendues.Le conducteur de la voiture avait un cric en main et le passager une bouteille.  Le conducteur m'a attrapé et m'a fait tomber. Il m'a immédiatement donné des coups au niveau de la tête à l'aide de son cric. C'est à ce moment-là qu'une patrouille de police est arrivée sur les lieux et a arrêté le conducteur de la voiture."

Les blessures de la victime ont été certifiées par un rapport de l'Hôpital Saint-Pierre stipulant une incapacité de travail de trois jours.

La mère de la victime, Hanim Celiker, dit: "Quand j'ai demandé ce qui se passait au moment de l'agression, le chauffeur m'a dit que mon fils est un terroriste et qu'ils allaient le tuer. Il m'a dit également que nous étions du PKK et qu'ils allaient nous égorger."

A l'heure actuelle, alors que la police poursuit son enquête, la famille Celiker entame des démarches juridiques contre les agresseurs qui ont menacé, agressé et blessé leur fils pour des raisons purement raciales.

Le bourgmestre de Saint-Josse n'a rencontré qu'une délégation ultranationaliste

Le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez, a rencontré le jeudi 12 avril à la maison communale une "délégation turque" dans le cadre des incidents qui ont éclaté le 1er avril dernier, suite à l'incendie volontaire du Centre culturel kurde par des ultranationalistes turcs à Saint Josse.Toutefois, la "délégation turque" n'était composée que de représentants des organisations ultranationalistes et négationnistes turques dont certaines ne se situent même pas dans la Commune de Saint-Josse.

Parmi ces organisations choisies par le bourgmestre se trouvent également le Comité Talat Pacha, organisateur de toutes actions pour la négation du génocide arménien, et l'Association culturelle turque,   section schaerbeekoise du mouvement de Loups Gris.

A l'issue de cette rencontre, le bourgmestre a annoncé qu'une rencontre entre les communautés turque et kurde aurait lieu d'ici deux à trois semaines.

Selon la Libre Belgique, la délégation ultranationaliste turque aurait accepté cette rencontre avec les Kurdes à la condition sine qua non qu'il n'y ait aucune revendication nationale kurde.

Deux faits récents:

Le 8 avril: Les associations ultranationalistes ont organisé une commémoration à l'occasion du 10e anniversaire de la mort de l'ex-colonel Alparslan Türkes, fondateur du mouvement des Loups Gris.

Le 14 avril: Le comite Talat Pacha de Belgique a participé à un rassemblement négationniste à Paris.

Une question:

Comment se réalisera une rencontre juste et équitable entre les communautés turque et kurde en excluant les Kurdes solidaires avec la lutte pour la démocratie et l'égalité du peuple kurde dans leur pays d'origine ou les Arméniens et Assyriens qui luttent pour la reconnaissance du génocide de leurs peuples par les pachas ottomans dont Talat Pacha en tête  alors que les ultranationalistes turcs et les négationnistes notoires de Talat Pacha sont accueillis par l'autorité suprême de la commune comme des interlocuteurs privilégiés?

Pour rappel:

Juste après l'incendie criminel à Saint-Josse, le 2 avril 2007, quatre organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie qui oeuvrent depuis des années à Saint-Josse pour une cohabitation harmonieuse  (l'Association des Arméniens Démocrates de Belgique, les Associations des Assyriens de Belgique, l'Institut Kurde de Bruxelles et la Fondation Info-Türk), avaient appelé  tous les responsables politiques à assurer la protection des communautés non-turques et des opposants du régime répressif d'Ankara contre les agressions criminelles des Loups Gris, protégés par l'Ambassade de Turquie, les élus belges d'origine turque et malheureusement par certains leaders de partis politiques en quête des votes des électeurs nationalistes turcs.

Jusqu'ici, aucun responsable politique dont le Bourgmestre de Saint-Josse n'a répondu à cet appel.

Danse avec les loups gris

Par contre, le Bourgmestre ne s'entretient le 12 avril qu'avec les organisations ultranationalistes et négationnistes pendant que la ministre de la Justice participe le 13 avril à une  soirée des hommes d'affaires turcs soutenant ces organisations et y fait la preuve de cohabitation harmonieuse en dansant avec l'ambassadeur de Turquie, protecteur des ultranationalistes et négationnistes.


17 avril: Rassemblement pour Kimyongür devant le Palais de Justice

Communiqué du CLEA:

Près de deux cents personnes se sont réunies à l'appel du Clea, le 27 mars, pour exiger la cassation du verdict prononcé à l'encontre de sept opposants politiques au régime d'Ankara, dans le cadre de « l'affaire DHKP-C ».

Lors de l'audience qui a suivi ce rassemblement, l'avocat général a critiqué les arguments avancés par la défense des condamnés et a présenté de nouveaux éléments. Les avocats des militants, quant à eux, pourront défendre leurs positions mardi prochain.

Ils dénoncent notamment les faits suivants : ni à Bruges ni à Gand, le caractère public des audiences n'a été garanti ; l'Etat turc ne pouvait se constituer partie civile ; la Cour d'Appel de Gand et le Tribunal correctionnel de Bruges se sont, totalement à tort, estimés compétents pour ce procès purement politique ; la Cour d'Appel a enfreint, par son arrêt, la liberté d'expression, la liberté d'association et la liberté de réunion ; la Cour d'Appel de Gand a condamné les inculpés notamment pour des faits qui n'ont pas été commis en Belgique et qui n'ont pas été commis par eux ; la Cour a appliqué des lois pénales qui n'existaient pas au moment des faits...

Au terme de cette journée, la procédure en cassation devrait connaître son épilogue avec un verdict à la clé.

C'est la raison pour laquelle le Clea appelle -à nouveau- à un rassemblement sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles dès 9 heures du matin ce 17 avril pour ensuite aller suivre les débats dans la salle.

Le soir, dès 19 heures, une soirée d'information est prévue au Garcia Lorca (rue des Foulons 47 à 1000 Bruxelles). Que penser du verdict de la Cour de cassation ? Comment combattre les lois antiterroristes ? Telles seront les questions abordées notamment par Jean Bricmont (UCL).

Il est à noter que, lors de l'audience du 27 mars, seule Sukriye Akar a pu assister à son procès ! Bahar Kimyongür, par contre, a été contraint de rester à la prison de Nivelles où il est incarcéré. Il s'agit là d'une énième irrégularité dans cette affaire.

Soyons massivement présents ce 17 avril dès 9 heures pour veiller à ce que les condamnés puissent assister à leur procès et pour exiger que le « verdict DHKP-C » soit cassé.

Comme Bahar face à ses juges, gardez courage, restez mobilisés contre la criminalisation de la contestation sociale : « Je suis un militant antifasciste des plus ordinaires avec ses convictions et ses doutes. Je sympathise avec la résistance des peuples contre la tyrannie et l'oppression, notamment avec la lutte sociale en Turquie. Je rêve d'une Turquie nouvelle, libre, prospère et respectueuse de ses ouvriers, de ses agriculteurs, de ses artisans, de ses retraités, des ses étudiants, de ses intellectuels, de ses minorités, de ses cultures et de son environnement. Sans vouloir vous offenser messieurs les juges, je tiens à vous faire savoir qu'elle n'est pas encore née la justice qui m'imposera ce que je dois penser, dire et écrire ou qui je dois aimer ou ne pas aimer ».

A mardi...

Une nouvelle provocation des Loups Gris à Bruxelles

Une provocation semblable à celle qui précédait les attaques ayant eu lieu en Turquie est actuellement faite à Bruxelles.

A Bruxelles, sur les vitrines de nombreux commerces sont collés des affiches contenant le drapeau des Loups gris et convoquant les Turcs à attaquer les Kurdes.

Ces affiches que les loups gris de Schaerbeek, commune où vivent la majorité des Turcs, ont apposées, invitent les Turcs à être prêt. La cible de celles-ci est exceptionnellement les Kurdes.

Appel au « cher peuple turc musulman »

Ces affiches provocatrices contre le PKK ont comme en-tête « cher peuple turc musulman » et ces expressions prennent place : « Réunissons-nous, c’est de l’union que naît la force, les partisans du PKK sont devenus violents. Qui dira stop à cela ? Nous Turcs musulmans !... Le temps est le temps de l’union ! Comme l’ennemi est uni, nous saurons les disperser… Venez à l’union musulmane ! Venez sans perdre de temps ! »

Ceux qui appellent le numéro de GSM indiqué en dessous de l’affiche rencontrent le répondeur qui leur raconte l’union qui devrait être fondée contre les établissements kurdes.

Le premier essai était l’incendie allumé par un cocktail Molotov à l’association des Kurdes.

La semaine passé l’association des Kurdes avait été incendiée à l’allumage d’un cocktail Molotov. Suite aux recherches strictes de la police, les 5 jeunes Turcs internés avaient reconnu leur délit. Pendant que 3 permis ceux-ci avaient été libérés car ils n’avaient pas atteint l’âge majeur, les 2 autres suspects ont été arrêtés. (Librenews.eu, DURSUN AYDEMIR, 8 avril 2007)

La thèse du mobile politique dans l'attentat anti-kurde à Saint-Josse

"Cinq suspects, dont trois mineurs, ont été interpellés mercredi et jeudi dans le cadre de l'incendie volontaire, commis dans la nuit du 1er au 2 avril, du Centre culturel kurde, situé au 13 de la rue de Liedekerke à Saint-Josse. Quatre suspects sont en aveux. L'auteur présumé, 20 ans, a été placé sous mandat d'arrêt. La thèse d'un mobile politique est écartée à ce stade par les enquêteurs, même si les quatre suspects de nationalité belge sont d'origine turque. L'incendie serait un acte de vandalisme et les suspects n'ont pas été téléguidés, selon la police. "À première vue, il ne s'agit pas d'un acte politique", s'est réjoui le bourgmestre de Saint-Josse, qui ne minimise toutefois pas la gravité des faits", relate le quotidien populaire bruxellois.

Mes recherches sur le terrain indiquent exactement le contraire de cette conclusion et à première vue, il s'agit bel et bien d'un acte criminel à caractère politique. Pourquoi ?

Parce que des voisins, témoins de l'événement, m'expliquent que les 4 auteurs présumés (Murat C., Yunus C., Bünyamin S. et Süleyman B.) auraient crié un slogan nationaliste (En büyük Türkiye! = La Turquie est la plus grande!) en lançant la nuit du 01/04/07 leur projectile enflammé contre la vitrine de la Fek-Bel (centre kurde pro-PKK) au n°13 de la rue de Liedekerke à Saint-Josse. La motivation politique semble plus qu'évident dans ce cas.

De plus, deux ex-dirigeants de l'Association culturelle turque (extrême-droite) habitent le quartier des faits, l'un sur la chaussée de Louvain et l'autre sur la même rue de Liedekerke. Cela ne les implique évidemment en rien dans l'attentat mais cet élément pourrait peut-être servir pour décrire le contexte idéologique qui a pu influencer les inculpés. C'est d'autant plus pertinent quand on sait que l'un des 4 jeunes interpellés n'est autre que le fils d'un des deux dirigeants en question. Le background politique des 4 inculpés reste cependant secondaire dans le profil "à problème" de ces 4 jeunes du quartier dont 3 sont mineurs (environ 16 ans).

Echec scolaire, échec social et échec professionnel, la catastrophe sociale est courante dans le quartier. "L'un des inculpés passait, par exemple, son temps à jouer au "bingo" (ndlr : jeu de hasard électronique) dans les cafés du coin sans aucune perspective d'avenir", m'explique un commerçant du quartier. Les véritables commanditaires auraient-ils profité de la situation précaire de ces jeunes pour les inciter à commettre un acte ? Ou bien, ces jeunes en quête de repères et de reconnaissances ont-ils décidé d'accomplir gratuitement un tel crime sur base des "bons exemples" véhiculés quotidiennement par certains médias populaires turcs ? A force d'entretenir le complot mondial des forces impérialistes contre les gentils militaires turcs et à force de créer de bons héros nationalistes et mafieux dans les séries populaires (cf. La Vallée des Loups) à destination d'une communauté globalement connectée à des chaînes par satellite, est-il encore pertinent de s'étonner qu'un tel acte se produise à 3.000 km de la polémique kurde ?

Pour pouvoir recouper toutes les sources, je me suis rendu hier (05/04/07) vers 22h16 dans le local des Loups-gris schaerbeekois afin d'avoir la version du Président de l'Association culturelle turque sur ces événements. "Vous avez évoqué le fameux communiqué portant notre symbole, trois demi-lunes. Je tiens à vous préciser que nous avons nous-même remis une copie de ce document à la police car nous n'en sommes pas les auteurs, m'explique le Président Musa "Dede" Saglam. C'est effectivement notre symbole mais nous n'avons jamais écrit ce communiqué. Quelqu'un avait affiché ce document sur notre porte il y a environ une dizaine de jours et j'avais moi-même décroché l'affiche à 9h00 du matin. Deux ou trois jours auparavant, un portrait d'Apo [ndlr : Abdullah Ocalan, dirigeant des séparatistes du PKK] avait également été placardé sur la façade extérieure de notre local. Je ne pense pas que c'est un membre du PKK qui a affiché ce poster mais j'ai le sentiment qu'un groupe essaye d'exciter les deux camps en vue de provoquer des affrontements. Je vous assure... si je savais qui avait perpétré ce crime, je le dénoncerai moi-même à la police. Cela fait 36 ans que je milite au sein de la mouvance nationaliste et je peux vous assurer que nous n'avons jamais inciter des jeunes ou des adultes à accomplir des actes illégaux. Le lendemain des faits, j'ai vu les images des jeunes qui manifestaient en faisant le signe des Loups-gris. Ce sont des jeunes fanatiques qui n'ont rien avoir avec nous. Nous condamnons fermement les personnes qui ont mis le feu dans ce local et nous prenons nos distances par rapport à ces jeunes qui manifestent en faisant le signe distinctif des Loups-gris".

Une différence de taille persiste entre l'affiche que j'ai photographiée sur la Chaussée de Haecht et celle remise par l'association des Loups-gris à la police : le numéro de GSM renvoyant vers un répondeur (voicemail). Ce numéro ne figure pas sur le document remis aux enquêteurs mais il pourrait être pisté en vue de découvrir l'identité du rédacteur du communiqué nationaliste.

L'autre indice qui me fait croire à une manoeuvre d'agitprop de la part d'un groupe indéterminé est l'apparition, le jour des faits, des inconnus motorisés faisant le tour des cafés turcs de Saint-Josse et Schaerbeek afin d'ameuter la population vers le lieu du crime dans le but de provoquer des affrontements. "J'étais présent lors de la contre-manifestation des Turcs le lendemain de l'incendie, m'explique un témoin. Il y avait environ 70 jeunes (quartier Coteaux, rue Verte, chaussée de Haecht). A cela tu rajoutes environ 15 personnes habillées en costume cravatte se trouvant derrière les jeunes, ils étaient trés calme et âgés entre 30 et 50 ans. J'avais l'impression qu'ils avaient donné des consignes aux jeunes. Autour de ce groupe, on retrouvait d'autres jeunes marocains du quartier qui ne faisaient qu'assister aux événements comme lors d'un spectacle."

Manipulation ou provocation, acte politique ou vandalisme gratuit, chacun ira de son commentaire dans une affaire qui est encore loin d'être totalement élucidée. La rapidité des enquêteurs aura tout de même permis de couper court à certaines rumeurs sur les auteurs des faits.

Alors que la tension reste toujours d'actualité, l'Association culturelle turque de Schaerbeek organise ce dimanche (08/04/07) "une soirée d'hommage, après la prière de l'après-midi, en l'honneur de notre 'Basbug' Alparslan Türkes ainsi que pour nos martyrs. La réunion sera dinatoire. Tous nos compatriotes y sont conviés". Décédé d'une crise cardiaque le 04/04/97, le colonel Alparslan Türkes est le fondateur du MHP, le Parti d'Action Nationaliste, et dirigeant historique de l'extrême-droite nationaliste turque. Les Loups-gris ("bozkurtlar" en turc) sont les membres du mouvement de jeunesse proche du MHP. Cette soirée d'hommage surgit quelques jours après l'incendie criminel du 01/04/07 ayant ravagé un centre pro-PKK dans la commune voisine de Saint-Josse. Les dirigeants de l'association d'extrême droite expliquent qu'ils commémorent chaque année la mort de leur leader et qu'ils n'ont aucune intention de renchérir dans la provocation. (Mehmet Koksal, allochtone.blogspot.com, 7 avril 2007)

Cinq jeunes Turcs interpellés pour l'incendie d'un local kurde 

Cinq jeunes d'origine turque soupçonnés d'avoir incendié un centre culturel kurde à Bruxelles le week-end dernier ont été interpellés mercredi et jeudi, ont indiqué les autorités locales, qui privilégient la thèse de l'acte de vandalisme plutôt que le mobile politique.

L'incendie, dont l'origine criminelle avait rapidement été avérée, avait provoqué des heurts entre 300 et 400 jeunes Turcs et une cinquantaine de Kurdes dans le quartier où se trouve ce centre culturel et où vivent de nombreux immigrés, notamment originaires de Turquie.

Les policiers avaient dû utiliser un canon à eau pour disperser les adversaires.

Cinq suspects, dont trois mineurs, ont été interpellés mercredi et jeudi dans la capitale belge et quatre d'entre eux sont passés aux aveux, a indiqué jeudi la police de la zone de Bruxelles-Nord.

Le principal suspect, âgé de 20 ans, a été placé en détention préventive pour "incendie criminel d'une maison habitée". (AFP, 5 avr 2007)

Le député Sven Gatz appelle Demannez à prendre des mesures nécessaires

A la suite de l'attentat contre le local de la communauté kurde à Saint-Josse, M. Sven Gatz, Membre du Parlement flamand, a adressé la lettre suivante à M. Jean Demannez, Bourgmestre de Saint-Jose-ten-Noode et à M. Patrick Dewael, Ministre de l'Intérieur:

"La communauté kurde en Belgique a été visée une fois de plus par des ultranationalistes turcs. Dans la nuit du samedi-dimanche, les locaux de l'association culturelle kurde MED ont été ravagés par un incendie. Les pompiers ont affirmé que l'incendie était criminel.

"Cet incident n’est pas unique. La communauté kurde a été victime d’un incendie dans leur maison communale il y deux ans. Les Loups Gris turcs répètent depuis un certain moment leurs menaces à l’égard des communautés non-turcs issues de la Turquie.

"o    En 1994, les Loups Gris ont attaqué 150 Kurdes de Bonn qui ont participé à une manifestation pour la liberté, organisée à Sint-Josse

"o    Le 17 novembre 1998, les Loups Gris ont attaqué et incendié l’Institut Kurde de Bruxelles, le Centre Culturel Kurde et un local assyrien

"o     Le 10 décembre, un engin incendiaire a été lancé contre les locaux du bureau du parti pro-kurde DEHAP

"Jusqu’à maintenant, les attaques récentes sont minimalisées et vous ne parlez pas des actes ultranationalistes. Après avoir vu la l’aperçu des 13 années passées, je ne partage pas votre opinion. Les actions contre la communauté kurde sont des actions agressives et criminelles qui ne peuvent pas être tolérées.

"Je suis très préoccupé et je souhaite que votre commune prend les mesures nécessaires (éventuellement avec l’aide des autorités fédérales." (Collectif1971@scarlet.be, 5 avril 2007)

Nouveau projet de loi: "Un Nouvel Etat dans l’Etat?"

par Laurent Arnauts  

Le croiriez-vous ? Il y a quelque temps, le Gouvernement était passé, en force et en urgence, pour obtenir le vote d’une loi très controversée sur les « méthodes particulières de recherche » (MPR) dans le domaine judiciaire. Après un recours victorieux de la Ligue des Droits de l’Homme devant la Cour d’Arbitrage, une loi « correctrice », qui ne corrigeait pas vraiment les premiers manquements (d’où l’introduction d’un deuxième recours devant la Cour d’Arbitrage, toujours à l’examen), est passée comme une lettre à la poste, car présentée au Parlement à l’extrême limite du délai laissé par la juridiction constitutionnelle. Image

La même technique, d’autant plus choquante qu’il s’agit à chaque fois de droits fondamentaux, est en passe de resservir. Cette fois, au profit des « méthodes de recueil des données » (MRD) : ce n’est plus de la police qu’il s’agit, mais bien des services de renseignement. Le ministre de la Défense, André Flahaut (PS), vient en effet de déposer à la Commission Justice du Sénat, à la veille des vacances de Pâques, et à l’avant-veille de la fin de la session parlementaire, début mai, un volumineux projet de loi. Trois cents pages bien tassées, que les membres de la Commission sont priés d’ingurgiter en moins de deux semaines, entre les fêtes, les vacances des gosses et les activités préélectorales. La majorité violette souhaite en effet qu’elle vote le projet dès la mi-avril, afin qu’il puisse être adopté encore sous cette législature, c’est à dire quinze jours plus tard. Autrement dit, c’est à une farce, un simulacre, une parodie de démocratie que les élus du peuple sont appelés à se livrer, et ce juste avant de se présenter à l’électeur.

Il n’y a pas que le volume du gros devoir des parlementaires qui pose problème. Car sur le fond, il s’agit à nouveau de modifications fondamentales dans notre système juridique. Entre autres choses, en effet, le projet prévoit que comme les policiers, les agents secrets de la Sûreté de l'Etat (civil) et du Service général du renseignement et de la sécurité (militaire) pourront, dans certaines circonstances, commettre des infractions et des délits dans l’exercice de leurs fonctions, sans pouvoir être poursuivis de ce chef. Il est trop tôt pour parler de « licence to kill » - du moins si le principe d’une liste limitative l’emporte. Actuellement, on évoque par exemple la possibilité de créer de toutes pièces des sociétés bidons, avec documents falsifiés à l’appui, pouvant servir d’appât ou de couverture. Le premier problème, c’est qu’il s’agit d’une entorse tellement fondamentale à notre droit, qu’on peut se demander si le jeu en vaut bien la chandelle. On imagine en effet les risques d’abus et de dérapages, d’autant que ces « opérations » devraient s’étendre sur plusieurs années, et qu’elles sont par définition « proactives ». Ce ne serait pas la première fois qu’en matière de renseignement (comme du reste en matière policière) on aurait à se demander qui manipule qui… Le deuxième problème, c’est qu’une fois le principe acquis, il sera facile d’en étendre le champ d’application à la faveur d’un fait divers « terroriste » croquignolet.

La question du contrôle, préalable et  a posteriori, de ces opérations très spéciales est donc d’autant plus fondamentale. Or là, surprise ! Non seulement on n’augmente pas le degré de supervision des services concernés, mais au contraire, on le diminue ! Ces opérations échapperont en effet totalement au contrôle parlementaire. Et ce, en amont, au profit d’une nouvelle Commission de contrôle, qui sera seule compétente pour autoriser - préalablement, tout de même – l’usage de ces « MRD ». Cette Commission serait composée de trois magistrats, nommés … non pas par le Parlement, mais par les ministres de la Justice et de la Défense, sous l’autorité desquels elle travaillera. Mais même en aval, le Parlement est dépossédé de ses prérogatives, au profit d’un « Collège » réunissant le président du Comité « R » (le Comité parlementaire censé contrôler les services de renseignement), un « magistrat détaché du Conseil d’état » et un membre de la Commission de protection de la vie privée. Ce Collège est donc en théorie indépendant des ministres concernés, mais comme les carabiniers d’Offenbach, il arrive trop tard, quand la messe est dite : il ne peut en effet ordonner qu’il soit mis fin à l’usage d’une MRD (à supposer qu’il soit mis au courant). En outre, pour bétonner le système, dès que la nouvelle Commission ou le nouveau Collège sont saisis d’un dossier, le Comité « R » du Parlement devient incompétent… On aboutit donc à une concentration jamais vue de pouvoirs exorbitants entre les mains de l’exécutif, sans qu’un véritable contrôle parlementaire puisse avoir lieu, et alors même que le troisième pouvoir, la Justice, est mise hors jeu d’emblée (puisqu’il y a immunité pénale).

Les raisons de ce tête-à-queue juridique ? Il y en a des avouables, et d’autres qui le sont moins. L’antienne de la Sûreté est bien connue : en raison du contrôle parlementaire existant aujourd’hui, les services secrets étrangers, et principalement américains, hésiteraient à collaborer franchement avec elle. Mais est-ce à l’administration Bush, dont le respect des droits fondamentaux n’est plus à démontrer, de remodeler à sa guise notre Etat de droit ? Et cet argument n’est-il pas plutôt la conséquence de certains scandales récents - comme la fuite grandguignolesque de Ferhye Erdal - connus de l’opinion publique seulement grâce au contrôle parlementaire ?

Parmi les raisons moins avouables, il y a sans doute, comme c’était déjà le cas avec les MPR (méthodes particulières de recherche) en matière policière, l’absolue conviction qui semble habiter les excellences socialistes, comme quoi ces instruments dangereux sont « en de bonnes mais », et qu’il conviendrait donc de « faire confiance ». De fait, on peut remarquer que le Parti socialiste maîtrise actuellement presque toute la chaîne de commandement et de contrôle envisagée : outre les deux ministres (la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, est aussi de la partie), le Comité Sécurité et Renseignement est présidé par Pascale Vandernacht, directrice de cabinet de la ministre de la Justice, tandis que le président de l’OCAM (Organe de Coordination et d’analyse de la menace), Jean-Claude Delepierre, est également de tendance PS. Le président du Comité parlementaire « R », Guy Rapaille, est socialiste, comme la présidente du Commission parlementaire de suivi (Anne-Marie Lizin). Il se disait en outre que le poste dévolu à un « magistrat détaché du Conseil d’Etat » dans le Collège précité irait comme un gant à… Mme Vandernacht également.

Mais il va sans dire que ce raisonnement ne tient pas plus que le précédent. D’abord, parce que dans l’affaire Kimyongür (voir nos précédents éditions), il est apparu que les intéressés se souciaient comme d’une guigne du respect de l’Etat de droit. Et ensuite, parce qu’elle est bien téméraire, cette absence de crainte de voir ce nouvel « Etat dans l’Etat » (comme jadis la Gendarmerie) tomber entre de mauvaises mains, par exemple d’extrême droite. D’ou une simple question : pourquoi les démocrates de ce pays devraient-ils donner la corde pour les pendre ? (Journal du Mardi du 3 avril 2007)

Lettre de Bahar Kimyongür à ses juges

 Prison de Nivelles, le 1er avril 2007

"Messieurs les juges,

Rassurez-vous, je vous épargnerai cette fois de mes arguties concernant les circonstances de mes actes et paroles qui m’ont valu cinq ans de prison ferme. Vous savez comme moi que dans ce procès, la souris a accouché d’une montagne et ce, à cause de l’imagination débordante de magistrats idéologiquement marqués qui n’ont d’ailleurs pas manqué de nous donner des lecons de “politiquement correct” tout au long de leur jugement.
 
Vous savez aussi que l’issue de ce procès a été décidée lors de rencontres diplomatiques entre Bruxelles et Ankara et que par exemple, le succès fulgurant de la banque Fortis en Turquie n’y est pas étranger. C’est pourquoi, par respect pour votre rang et pour votre intelligence, je m’abstiendrai aussi de vous exposer les enjeux politico-financiers de ce procès et pour ce qui est des arguments juridiques je fais bien entendu pleinement confiance en mon avocat.

Je souhaiterais néanmoins attirer votre attention sur la requalification par les juges en appel de mon prétendu rôle au sein de l’organisation DHKP-C, une requalification subjective et infondée qui a alourdi ma condamnation d’une année faisant passer celle-ci de quatre à cinq ans de prison. Je crois en effet messieurs les juges qu’il ne faut pas être très perspicace pour réaliser que je n’ai pas la trempe d’un dirigeant et encore moins celle de leader d’une organisation telle que le DHKP-C. Car cela sous-entendrait que je supervise personnellement les activités de milliers de militants actifs dans les quatre coins de la Turquie, que je gère des dizaines voire des centaines de combattants.

Excusez-moi messieurs les juges mais je n’en ai ni l’ambition, ni la prétention, ni l’aptitude, ni le courage requis.

Pour voir en moi un dirigeant, il faut soit souffrir d’un trouble psychiatrique grave comme la paranoїa, soit avoir le Q.I. d’un colibri, soit être diaboliquement malintentionné.

Par ailleurs, messieurs le juges, pour la énième fois je le dis et répète: je ne suis le membre d’aucun parti ni d’aucun mouvement ni clandestin ni même légal. Je ne suis qu’un simple soldat sans chef, sans armée et sans fusil, un soldat guidé par son coeur et sa conscience. Je ne suis que le serviteur d’une cause que je trouve juste parmi d’autres et que je me suis toujours refusé à imposer à quiconque. Non, messieurs les juges, je ne suis ni un monstre, ni un innocent. Je ne suis ni un crypto-terroriste ni un homme naїf. Je suis un militant antifasciste des plus ordinaires avec ses convictions et ses doutes.

Je sympathise avec le résistance des peuples contre le tyrannie et l’oppression, notamment avec la lutte sociale en Turquie et j’ai mes raisons: quinze de mes amis ont été assassinés par la police, l’armée, les escadrons de la mort, les “Loups Gris” ou par l’instransigeance et la cruauté des gouvernements qui se sont succédés ces dix dernières années. La plupart d’entre eux avaient moins de 25 ans.

C’étaient des êtres bardés de courage, de tendresse, de générosité, d’humour, de sagesse, de sincérité et de candeur. Des êtres exceptionnels, presqu’irréels, rappelant les héros des contes et légendes et des livres saints.

Ils rêvaient d’une Turquie nouvelle, libre, prospère et respectueuse de ses ouvriers, de ses agriculteurs, de ses artisans, de ses retraités, des ses étudiants, de ses intellectuels, de ses minorités, de ses cultures et de son environnement.

C’est ce rêve que je partage et que je poursuivrai en leur nom et au nom de tous nos fusillés et ce, quelle que soit l’issue de ce procès absurde.

Sans vouloir vous offenser messieurs les juges, je tiens à vous faire savoir qu’elle n’est pas encore née la justice qui m’imposera ce que je dois penser, dire et écrire ou qui je dois ou je ne dois pas aimer.

Veuillez agréer messieurs  les juges mes salutations les plus respectueuses.

Bahar Kimyongur"
(Publié par le Journal du Mardi du 3 avril 2007)



Après l'incendie criminel et les agressions des Loups Gris
contre la communauté kurde à Bruxelles

Appel aux dirigeants politiques belges

La communauté kurde en Belgique a été visée une fois de plus par des ultranationalistes turcs. Dans la nuit du dimanche 1er avril 2007, les locaux de l'association culturelle kurde MED situés rue de Liedekerke à Saint-Josse-ten-Noode ont été ravagés par un incendie criminel. A l'étage, les habitants ont été exposés au risque de brûler vif.

Selon les pompiers, il ne fait aucun doute que l'incendie est criminel.

Dimanche, l'inquiétude s'est répandue dans la communauté kurde de Saint-Josse, déjà touchée par un incendie d'un centre communautaire il y a deux ans. Une cinquantaine de Kurdes ont fini par se rassembler dans la rue où se trouvent les locaux incendiés. Ils ont exigé que le bourgmestre descende sur place et ont demandé l'installation de caméras de surveillance pour sécuriser le lieu.

A la suite de la diffusion des informations provocatrices par les radios, télévisions et sites Internet au service du lobby turc, des centaines de militants d'extrême-droite turcs ont effectué une razzia dans le quartier en arborant le drapeau turc, scandant des slogans ultranationalistes et faisant le signe de Loup Gris.

Le rassemblement des militants turcs a dégénéré dans l'après-midi en heurts qui ont obligé les forces de l'ordre à s'interposer. Vers 16h00, les manifestants sont devenus de plus en plus agressifs et la police s'est vue contrainte d'utiliser les canons à eau et de charger. Deux autres charges ont encore eu lieu ensuite.

Les Loups Gris répètent depuis longtemps leurs agressions et menaces contre les communautés non-turques en provenance de Turquie.

Tout récemment, le 2 décembre 2006, un appel à la manifestation contre la présence de cette association kurde avait  été distribué dans les cafés et magasins turcs de Saint-Josse et de Schaerbeek.
 
"Une association du PKK-KADEK dans laquelle sont organisées des actions pour la Belgique s’est ouverte à Bruxelles – Saint-Josse-ten-Noode. Juste à nos côtés, ils défient la Turquie. Mettons fin à cela !! Tous attachés à notre turquicité, à notre drapeau et à notre mère patrie, réunissons-nous le 2/12/2006 pour leur rendre Bruxelles invivable. Déjà en 2000, nos grands frères, nos pères l'ont réussi.  Ils nous ont confié le drapeau. C'est à nous de les arrêter!!!! Qu'ils comprennent qu'il n'y a plus de place pour eux à Bruxelles. Si nécessaire, œil pour oeil, dent pour dent!!!!!" disait l'appel.

Effectivement des centaines de Loups Gris s'étaient rassemblés le soir du 2 décembre à la Place Saint-Josse pour attaquer les locaux kurdes, mais grâce aux mesures préventives prises par la police cette première tentative avait échoué.

Malheureusement, les mesures de protection n'étant pas maintenues, les agresseurs ont finalement achevé leur sale boulot quatre mois plus tard.

Rappelons que la communauté kurde a été plusieurs fois la cible des Loups Gris dans le passé.

Au début 1994, cent cinquante Kurdes venus de Bonn et participant à une « marche de la liberté » se sont réunis dans une salle louée à Saint-Josse. Plusieurs centaines de Loups Gris se sont rassemblés devant le bâtiment pour les agresser. La gendarmerie intervint pour évacuer les Kurdes. Les agresseurs ont blessé un policier et cinq gendarmes.

Cinq ans plus tard, le 17 novembre 1998, l'Institut Kurde de Bruxelles, situé 16 rue Bonneels à Saint Josse, le Centre Culturel Kurde sis dans la même rue au n°4 et un local assyrien situé rue Verbist ont été attaqués en plein jour et incendiés par les Loups Gris devant la police.

Le 10 décembre 2005, un engin incendiaire a été lancé contre les locaux du bureau du parti pro-kurde DEP à la rue Jourdan 48 – 1060 Bruxelles, endommageant gravement la porte d’entrée. Les agresseurs se sont enfuis en criant "Turquie, Turquie".

A notre grand étonnement, le bourgmestre de Saint-Josse, M. Demannez, accompagné d'une échevine d'origine turque négationniste, a tenté de minimiser ces agressions tout en affirmant qu'il ne s'agissait pas d'une action ultra-nationaliste. Or, les sites du lobby turc diffusent des images des agresseurs faisant le signe de Loup Gris, comme c’était le cas lors des agressions de 1998.

Ayant réagi dans le passée contre toutes ces agressions précitées, nos organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie:

-    appellent tous les responsables politiques à assurer la protection des communautés non-turques et des opposants du régime répressif d'Ankara contre les agressions criminelles des Loups Gris, protégés par l'Ambassade de Turquie, les élus belges d'origine turque et malheureusement par certains leaders de partis politiques en quête des votes des électeurs nationalistes turcs.

-    demandent l’ouverture immédiate d’une enquête afin d’identifier et punir les agresseurs et surtout les instigateurs de cette terreur politique.

L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Les Associations des Assyriens de Belgique
L'Institut Kurde de Bruxelles
La Fondation Info-Türk


Contact:
collectif1971@scarlet.be, tél: 02-215 35 76 (F)
kib@skynet.be, tél: 02-230 89 30 (N)

La patte des Loups-gris dans l'incendie du centre kurde pro-PKK

Dans la nuit du samedi-dimanche (31-01/04/07), 4 jeunes d'origine turque ont jeté un projectile enflammé dans le local de la Fédération des associations kurdes de Belgique (en abrégé "Fek-Bel" pour Federasyona kurdi Belçika) situé à la rue de Liedekerke à Saint-Josse. Le numéro 13 de cette rue abrite non seulement la Fek-Bel, un centre regroupant essentiellement des sympathisants kurdes de différentes tendances politiques (dont le PKK et le DTP), mais également une famille kurde avec 2 enfants ainsi que 4 hommes d'origine polonaise. L'attentat criminel a complètement détruit le local des militants kurdes sans faire de blessés graves.

"Les faits se sont produits entre 23h30 et minuit car nous ne dormions pas encore", m'a expliqué une voisine d'origine marocaine. "J'ai vu 4 personnes lancer quelque chose contre la vitrine du local. Ensuite, nous avons entendu un grand boum et une bagarre a rapidement éclaté entre plusieurs kurdes et quelques turcs au niveau du rez-de-chaussée. Il y avait une grosse panique et beaucoup d'insultes."

Toute la journée du dimanche, des insultes ont été échangées entre les deux camps. "A la suite de la diffusion des informations provocatrices par les radios, télévisions et sites Internet au service du lobby turc, des centaines de militants d'extrême-droite turcs ont effectué une razzia dans le quartier en arborant le drapeau turc, scandant des slogans ultranationalistes et faisant le signe de Loup Gris", explique le Collectif 1971 (Association des Arméniens Démocrates de Belgique, Associations des Assyriens de Belgique, Institut Kurde de Bruxelles et Fondation Info-Turk) dans un communiqué de presse.

Ce n'est pas la première fois que des sympathisants d'extrême droite turcs décident de perpétrer des actes criminels en Belgique contre des résidents kurdes (dont certains soutiennent effectivement l'organisation terroriste PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan). Des actes similaires (incendies criminelles) ont déjà eu lieu en 1994, 1998 et 2005 contre différentes organisations kurdes.

Plus récemment, le 15/03/07, un communiqué de presse des Loups-gris appelant à "l'union turco-musulmane" placardé sur la vitrine d'un magasin de la Chaussée de Haecht annonçait déjà ces attentats "contre les sympathisants du PKK". Le communiqué contient un numéro de GSM renvoyant vers un répondeur (voice-mail) d'où on peut écouter la voix d'un homme qui déclare en turc : "Envoyez vos noms et numéros de téléphone par sms. Soyez prêts à tout moment!". (Mehmet Koksal, allochtone.blogspot.com, 2 avril 2007)



 informations du mois passé click Informations of the past month
Toutes les informations depuis 1998 click All informations since 1998


fondationeditorspublicationsarchiveslinks