Droits
de l'Homme / Human Rights
La Turquie lance son site des "terroristes" les plus recherchés
Les autorités turques ont lancé mercredi un site internet recensant les
"terroristes" les plus recherchés par sa police, qui compte une
majorité de rebelles kurdes et quelques jihadistes poursuivis après
l'attentat-suicide meurtrier d'Ankara.
Le site (www.terorarananlar.pol.tr) recense au total 728 personnes,
réparties en cinq couleurs en fonction de leur degré de dangerosité:
rouge pour les plus redoutables, puis, dans un ordre décroissant, bleu,
vert, orange et enfin gris.
Dans la "liste rouge" (32 noms) figurent les trois principaux
dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat
Karayilan, Cemil Bayik et Hüseyin Fehman. Ils y cotoient l'imam
Fethullah Gülen, accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir
bâti un "Etat parallèle" pour tenter de le renverser.
Seuls deux membres présumés de l'organisation Etat islamique (EI) sont classés "rouge".
Plusieurs de ses militants recherchés après l'attentat qui a fait, le
10 octobre, 102 morts et plus de 500 blessés ne figurent que dans la
catégorie bleue.
Le site du ministère turc de l'Intérieur se contente du strict minimum
en termes d'éléments biographiques: une photo, les nom et prénom, les
date et lieu de naissance et l'affiliation.
Il promet également des récompenses à toute personne qui "aiderait" ou
"livrerait des renseignements aidant" à l'arrestation d'une personne
recherchée. Ces primes varient de 300.000 livres turques (90.000 euros)
à 4 millions de livres turques (1,2 million d'euros) pour les fugitifs
classés "rouge".
(AFP, 28 octobre
2015)
Deux garçons de 12 et 13 ans poursuivis pour "insulte" à Erdogan
La justice turque a engagé des poursuites pour "insulte" au président
Recep Tayyip Erdogan contre deux garçons de 12 et 13 ans accusés
d'avoir déchiré une affiche à l'effigie de l'homme fort du pays, a
rapporté mercredi le quotidien Hürriyet.
Dans son acte d'accusation, le parquet de Diyarbakir a requis contre
les deux enfants des peines de quatorze mois à quatre ans et huit mois
de prison, a précisé le journal.
Les deux accusés avaient été surpris le 1er mai en train d'arracher une
affiche à l'effigie du chef de l'Etat dans une rue de la grande ville
du sud-est à majorité kurde du pays.
"On voulait arracher des affiches pour revendre le papier. On n'a pas
fait attention à celui qui était sur la photo, on ne savait pas qui
c'était", s'est défendu devant le magistrat le plus jeune d'entre eux,
identifié par les initiales R.Y.
Selon leur avocat Ismail Korkmaz, la première audience du procès a été
fixée au 8 décembre. "Si le président poursuit deux enfants pour avoir
déchiré un poster, c'est très triste pour le droit", a-t-il commenté.
Les deux jeunes sont poursuivis dans le cadre de l'article 299 du code
pénal turc qui punit toute personne qui "porte atteinte à l'image" du
chef de l'Etat d'une peine maximale de quatre ans d'emprisonnement.
Depuis son élection à la présidence en août 2014, M. Erdogan, dont les
détracteurs dénoncent régulièrement la dérive autoritaire, a multiplié
les poursuites sur la base de cette disposition, visant aussi bien
artistes et journalistes que simples particuliers.
En décembre dernier, un mineur de 17 ans avait été arrêté dans sa
classe et détenu pendant plusieurs jours sous la même accusation, puis
condamné à 11 mois de prison avec sursis.
(AFP, 28 octobre
2015)
ECHR Condemns Turkey Over Detainee Death
ECHR judging as to İskender Özpolat killed in police operation in
Diyarbakır and Mehmet Özpolat who lost his life in the hospital where
he was taken after being battered has ruled that Turkey violated right
to live.
European Court of Human Rights (ECHR) concluded the application of
families of İskender Özpolat and his cousing Mehmet Özpolat who were
killed in a police operation in Diyarbakır.
ECHR ruled that Turkey violated Mehmet Polat's right to live and fined
Turkey to pay 64,000 euros as solatium in addition to 6,000 euros of
court costs.
Death resulted by battering in detention
Human Rights Association had written up a report by meeting with
eyewitnesses and officials. In the conclusion chapter of the report, it
was stated that Mehmet Özpolat was killed by battering:
"Mehmet Özpolat, according to testimonies of eyewitnesses, was detained
by being battered on the house's roof by security forces. It was
understood by the report received from Dicle University Medical Faculty
Research Hospital dated July 16, 2007 that 17-year-old Özpolat lost his
life due to the blows he received."
One died home, the other died in detention
Police took Mehmet Özpolat under custody in the operation launched on
July 13, 2007 in Diyarbakır. Detained Mehmet Özpolat was taken to
hospital with the complaint of tummy ache, and died due to neck
bleeding in the hospital a day later.
İskender Özpolat who allegedly fired back at police during the police
operation was killed at the scene of incident. Diyarbakır Chief Public
Prosecutor's Office ruled killing of Özpolat was self-defense, and the
case concluded with verdict of non-prosecution.
ECHR in its verdict ruled that there is no violation in İskender
Özpolat case. It also added that not making an effective investigation
was also a violation.
(BIA, Oct 27, 2015)
Indignation après le décès d'une jeune femme abattue par la police
La mort d'une jeune femme abattue chez
elle par un policier qu'elle avait prié de se déchausser, selon sa
famille, a suscité lundi une vive émotion en Turquie à six jours à
peine des élections législatives anticipées du 1er novembre.
Issue de la minorité alévie (musulmans progressistes), Dilek Dogan, 25
ans, est morte dimanche soir à l'hôpital où elle était soignée après
avoir été blessée par balle au cours d'une intervention de la police
antiterroriste dans le district de Sariyer à Istanbul le 18 octobre, a
rapporté la presse turque.
Selon le témoignage de ses parents, des policiers ont pénétré dans le
domicile familial et la jeune femme leur a demandé de ne pas entrer
avec leurs chaussures. Les agents ont refusé et l'un d'eux lui a tiré
dessus.
Citée par les médias locaux, la police a de son côté affirmé que la
jeune femme a été touchée lors d'une altercation entre un agent et un
membre de sa famille qui aurait tenté de lui prendre son arme.
"Ma fille n'est pas une terroriste, pourquoi lui ont-ils tiré dessus ?", s'est plainte la mère de la victime.
Le décès de la jeune femme a suscité une vague de réactions sur les
réseaux sociaux. "Voici la vérité: nous sommes tous à une balle de
devenir un hashtag", s'est alarmée @bahar088 sur Twitter, reprenant
l'un des slogans phares des manifestations contres les violences
policières aux Etats-Unis.
A quelques jours d'élections législatives anticipées cruciales, des
opposants au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan se sont
emparés de l'incident.
"Vous verrez, il n'y aura ni procès, ni enquête", a réagi le chef de
file du parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde), Selahattin
Demirtas.
"S'il y a eu une faute, elle sera rendue publique et les sanctions
appropriées seront prises", a toutefois assuré lundi un vice-Premier
ministre, Numan Kurtulmus.
Au début du mois, une vidéo montrant la dépouille d'un homme kurde
traînée par un véhicule blindé de la police dans le sud-est de la
Turquie avait suscité un tollé, obligeant le Premier ministre Ahmet
Davutoglu à annoncer l'ouverture d'une enquête. (AFP, 26 octobre
2015)
244 manifestants antigouvernementaux de Gezi condamnés
Un tribunal d'Istanbul a condamné
vendredi 244 personnes à des peines allant de deux à quatorze mois de
prison pour leur participation à la vague de violentes manifestations
qui a fait vaciller le gouvernement islamo-conservateur turc en juin
2013.
Lors de ce maxi-procès, 255 personnes, dont 7 étrangers, étaient
poursuivies pour des infractions à la loi sur les manifestations, pour
avoir causé des dommages à des propriétés privées ou des lieux de
cultes ou encore soigné des manifestants.
Le procureur avait requis contre eux des peines allant jusqu'à douze ans de prison.
Quatre personnes ont notamment été condamnées à 10 mois de prison pour
avoir "souillé un lieu de culte" après être entrées, avec des dizaines
d'autres manifestants, dans la mosquée de Dolmabahçe, sur les rives du
Bosphore, pour échapper à des échauffourées avec les forces de l'ordre.
L'incident avait suscité l'ire du Premier ministre de l'époque Recep
Tayyip Erdogan, aujourd'hui président de la République, qui avait
accusé les contestataires d'y être entrés avec leurs chaussures et d'y
avoir bu de la bière.
L'imam de la mosquée avait toutefois contredit M. Erdogan en assurant
qu'aucun intrus n'y avait consommé de l'alcool, un geste sacrilège aux
yeux des musulmans.
Une cour criminelle d'Istanbul avait acquitté en avril dernier les 26
meneurs présumés - des architectes, ingénieurs ou médecins pour la
plupart - du collectif à l'origine des manifestations.
Cette contestation sans précédent a démarré par la mobilisation d'une
poignée d'écologistes opposés à un plan d'aménagement urbain qui
prévoyait la destruction du parc Gezi, un petit jardin public proche de
l'emblématique place Taksim d'Istanbul.
La violente répression de ce noyau de protestataires a déclenché un
mouvement de masse contre M. Erdogan, accusé d'autoritarisme et de
vouloir "islamiser" la Turquie.
Les heurts entre policiers et manifestants ont fait 8 morts et plus de 8.000 blessés. (AFP, 23 octobre
2015)
Erdogan considère l'attentat d'Ankara "acte terroriste collectif"
Le double attentat suicide d'Ankara, qui a fait 102 morts le 10
octobre, est un "acte terroriste collectif" dans lequel le groupe Etat
islamique (EI), les rebelles kurdes et la Syrie on joué un rôle, a
estimé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Dans cette affaire, il y a Daech (acronyme arabe de l'EI), il y a le
PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), il y a les +moukhabarat+
(services de renseignement syriens), il y a le PYD (Parti de l'union
démocratique kurde, proche du PKK)", a déclaré M. Erdogan lors d'un
discours à Ankara.
"Ils ont tous ensemble planifié cette opération", a-t-il affirmé.
"Certains se lèvent et disent: +c'est Daech qui l'a fait, c'est je ne
sais qui d'autre qui l'a fait+. C'est un acte terroriste tout à fait
collectif", a insisté l'homme fort du pays.
Le double attentat suicide qui a frappé le 10 octobre un rassemblement
pour la paix à l'appel de militants de gauche et de la cause kurde
devant la gare centrale d'Ankara a tué 102 personnes, selon le dernier
bilan officiel.
Sans exclure formellement le rôle du PKK, le gouvernement
islamo-conservateur d'Ankara a rapidement fait du groupe EI le "suspect
numéro 1" de cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le
sol turc.
Le bureau du procureur d'Ankara a confirmé lundi avoir formellement
identifié l'un des deux kamikazes comme Yunus Emre Alagöz, un jeune
Turc originaire de la ville d'Adiyaman (sud) soupçonné d'avoir combattu
dans les rangs de l'EI en Syrie.
Cet homme est le frère de l'auteur présumé d'un autre attentat
similaire qui a fait 34 morts en juillet dans la ville-frontière de
Suruç (sud).
A la veille des élections législatives anticipées du 1er novembre, le
double attentat d'Ankara a relancé les critiques contre M. Erdogan,
accusé par l'opposition d'avoir délibérément négligé la sécurité de la
manifestation visée.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris
depuis trois mois entre les forces de sécurité turques et les rebelles
du PKK. (AFP, 22 octobre
2015)
Un lycéen détenu plusieurs heures pour "insulte" à Erdogan
Un lycéen turc de 14 ans a été détenu plusieurs heures par la police
dans la ville de Bünyan (centre) pour avoir "insulté" le président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, avant d'être remis jeudi en
liberté par un tribunal, a rapporté l'agence de presse Cihan.
Le mineur, identifié sous les initiales Ü.E. a été interpellé mercredi
devant un café internet et conduit à un commissariat de police où il a
passé la nuit, a précisé l'agence.
L'adolescent, que les médias avaient initialement présenté comme âgé de
15 ans, a été déféré jeudi devant un tribunal sur demande des
procureurs qui ont requis son inculpation.
Mais en raison de son âge, les juges ont décidé de ne pas le
poursuivre, car la loi turque sur la protection des enfants stipule
qu'un mineur de moins de 15 ans ne peut être jugé pour un délit qui
prévoit moins de cinq ans d'emprisonnement, selon Cihan.
Le jeune homme risquait d'être poursuivi sur la base de l'article 299
du code pénal turc qui punit toute personne qui "porte atteinte à
l'image" du président d'une peine maximale de quatre ans
d'emprisonnement.
En décembre dernier, le cas d'un autre mineur, âgé lui de 17 ans,
arrêté dans sa classe et détenu pendant plusieurs jours sous la même
accusation, avait défrayé la chronique en Turquie et nourri les
critiques sur la dérive autoritaire du régime turc.
A l'issue de son procès, l'adolescent avait été condamné à 11 mois de prison avec sursis pour le même délit.
Depuis l'élection de M. Erdogan à la présidence en août 2014, les
poursuites pour "insulte" au chef de l'Etat se sont multipliées en
Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples
particuliers. (AFP, 22 octobre
2015)
AI: End judicial harassment of lawyer Tahir Elçi
Amnesty International calls on the Turkish authorities to end judicial
harassment of the Head of the Diyarbakır Bar Association, Tahir Elçi, a
pre-eminent lawyer and human rights defender.
A criminal investigation for “Making propaganda for a terrorist
organisation” was started on 16 October following his statements on
national television that the Kurdistan Workers’ Party (PKK) is not a
terrorist organisation but an armed political movement with popular
support.
In a further abuse of law, a warrant for Tahir Elçi’s arrest was issued
on the absurd grounds that his whereabouts were unknown. He was
detained yesterday in Diyarbakır, flown to Istanbul and brought for
questioning before the prosecutor. The prosecutor’s request that Tahir
Elçi be remanded in pre-trial detention pending the completion of the
investigation was rejected by an Istanbul court and he was released,
subject to a judicial control order and a ban on leaving the country.
Amnesty International views the case as an overtly political attack on
Tahir Elçi’s right to freedom of expression, targeting him not only for
his televised statements but for his work as a lawyer and human rights
defender.
Tahir Elçi has for decades defended the principles of law and human
rights, in his native Cizre, and later Diyarbakır in the southeast of
Turkey, taking cases to the national courts and the European Court of
Human Rights, and working with national and international human rights
organisations. He is in his second term as Head of the Diyarbakýr Bar
Association, in which capacity he has headed missions documenting human
rights violations in the predominately Kurdish southeast of Turkey.
The judicial harassment of Tahir Elçi is a particularly outrageous
example of the use of anti-terror laws to punish dissenting peaceful
opinions regarding the PKK that conflict with the position of the
government. A spate of investigations have been launched following the
outbreak of violence between the PKK and the state security forces in
July 2015. This case, and other similar cases brought under the
provision for “making propaganda for a terrorist organisation”, make a
mockery of revisions to the law enacted in the “Fourth judicial
package” in 2013 that amend the definition of the crime to require an
advocacy of violent methods.
Amnesty International calls on the Turkish authorities to immediately
drop the criminal investigation into Tahir Elçi and to ensure that any
prosecutions under the article are only brought in instances that
amount to incitement of violence, in line with international human
rights law. (AI Turkey Team, Oct 21, 2015)
La Turquie condamnée par la CEDH pour des violences policières
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour de mauvais traitements infligés par des policiers à une
femme en garde à vue et un défaut d'enquête sur ces faits.
La CEDH a condamné la Turquie à lui verser 45.000 euros pour dédommagement moral.
Arrêtée en 1999 pour appartenance à une organisation politique
illégale, elle déclarait avoir subi quatre jours de torture en garde à
vue, avoir été pendue par les bras, frappée contre un mur, déshabillée
et menacée de viol.
Elle avait porté plainte peu après les faits mais la cour d'assises
d'Istanbul avait mis fin au procès des policiers en 2007 pour
prescription.
Devant la CEDH, la requérante invoquait l'article 3 de la Convention
européenne des droits de l'homme, prohibant la torture et les
traitements inhumains ou dégradants.
Une autre femme turque, arrêtée en 2006 lors d'une distribution de
tracts et se disant également victime de mauvais traitements de la part
de policiers, a été déboutée quant aux mauvais traitements et à
l'atteinte à la liberté d'expression qu'elle invoquait. La CEDH a en
revanche retenu dans son cas, comme pour l'autre requérante, un défaut
d'investigation des autorités turques sur les faits de violence
reprochés aux policiers.
En 2007, le parquet turc avait estimé que la plaignante avait été blessée parce qu'elle avait résisté à son arrestation. (AFP, 20 octobre
2015)
Le bâtonnier de Diyarbakir interpellé pour "propagande terroriste"
Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, la "capitale" du
sud-est à majorité kurde de la Turquie, a été arrêté mardi à l'aube et
conduit à Istanbul où il doit répondre d'accusations de "propagande
terroriste", a-t-on appris de source judiciaire.
Avocat connu et engagé de la cause kurde, Tahir Elçi est poursuivi pour
un entretien accordé la semaine dernière à la chaîne d'information CNN
Türk, dans lequel il avait affirmé que le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) "n'est pas une organisation terroriste", a-t-on précisé
de même source.
Le bâtonnier était interrogé mardi par le parquet antiterroriste, qui
devait ensuite statuer sur son inculpation et son éventuel placement en
détention.
Dans le droit pénal turc, l'"apologie du terrorisme" est un crime puni d'emprisonnement.
"Le PKK est un mouvement politique qui a d'importantes revendications
politiques et qui dispose d'un large soutien, même si certaines de ses
actions sont de caractère terroriste", avait affirmé M. Elçi sur CNN
Türk, provoquant l'indignation des autres invités.
Le PKK a annoncé le 10 octobre une trêve à la veille des élections
législatives anticipées du 1er novembre, mais les affrontements se
poursuivent dans le sud-est du pays. (AFP, 20 octobre
2015)
Une Britannique employée d'une ONG trouvée morte à l'aéroport d'Istanbul
Une Britannique travaillant pour une organisation non gouvernementale
en Irak, Jacqueline Sutton, a été découverte morte samedi soir dans les
toilettes de l'aéroport d'Istanbul, rapportent lundi son employeur
ainsi que les médias britanniques et turcs.
"Nous sommes dévastés, à l'Institute for War and Peace Reporting (IWPR)
d'annoncer la mort de notre directrice pour l'Irak, Jacky Sutton", a
indiqué l'institut, qui aide les journalistes dans les zones de guerre.
"Les circonstances de sa mort ne sont pas claires et nous essayons
d'établir les faits", a ajouté l'IWPR dans son communiqué. Le directeur
exécutif de l'institut, Anthony Borden, a demandé une enquête "ouverte
et transparente", soulignant qu'il était difficile d'accepter la thèse
du suicide. Rapportant des informations des médias turcs selon
lesquelles Mme Sutton, 50 ans, se serait pendue avec ses lacets de
chaussures, il a ajouté "qu'il n'était même pas sûre qu'elle portait
des chaussures à lacets".
Il a décrit Mme Sutton comme quelqu'un "de nature positive".
"Nous pouvons confirmer la mort d'un ressortissant britannique à
Istanbul", avait auparavant indiqué le ministère britannique des
Affaires étrangères.
Jacqueline Sutton avait travaillé comme journaliste pour le service
international de la BBC entre 1998 et 2000, avant d'effectuer
différentes missions pour les Nations unies, notamment en Afghanistan,
en Iran, à Gaza et en Irak, précise l'IWPR.
"Jacky retournait en Irak pleine de projets avec notamment des projets
de lutter contre l'extrémisme violent qui menace le pays auquel elle
était tant attachée", indique encore l'institut.
"Jacky était l'une de nos meilleures professionnelles en matière de
développement travaillant sur l'Irak et elle a consacré près de dix ans
de sa vie à aider le pays", a souligné M. Borden.
Selon le quotidien turc Hürriyet, Jacqueline Sutton était arrivée
samedi soir à Istanbul en provenance de Londres et était en transit
pour Erbil, dans le Kurdistan irakien.
Sudipto Mukerjee, du programme des Nations unies pour le développement
a écrit sur Twitter "avoir beaucoup de mal à croire que ma collègue
(...) s'est suicidée".
Le président du parlement irakien, Salim al-Juburi a, de son côté,
"appelé les autorités turques de faire toute la lumière sur les
circonstances de cet incident", selon un communiqué de la présidence.
"Elle est morte dans des circonstances mystérieuses dans un aéroport
turc alors qu'elle se rendait en Irak, où elle devait se rendre pour
aider ce pays", a-t-il ajouté selon le communiqué.
L'institut IWPR a rappelé que le prédécesseur de Mme Sutton en Irak,
Ammar al-Shahbander, avait été tué dans un attentat à la voiture piégée
à Bagdad il y a à peine cinq mois.
Mme Sutton s'était justement rendue à Londres pour assister aux côtés
de la famille d'Ammar al-Shahbander à une cérémonie religieuse en sa
mémoire la semaine dernière.
Jacqueline Sutton faisait une thèse sur le développement international
au Centre d'études arabes et islamiques de l'Australian National
University.
Le directeur du centre, Amin Saukal, a déclaré au Guardian être "profondément attristé et choqué". (AFP, 19 octobre
2015)
Plusieurs rassemblements en Turquie en hommage aux victimes
Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées dans différentes
villes de Turquie samedi à l'appel d'associations pour rendre hommage
aux 102 personnes tuées lors du double attentat-suicide survenu à
Ankara une semaine plus tôt, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Portant des pancartes "On connait l'assassin" ou des portraits des
victimes, plus d'un millier de manifestants se sont rassemblés à 15H
locales (18H GMT) sur la rive asiatique d'Istanbul pour condamner
l'attaque survenue à Ankara et "défendre la paix".
Quelques slogans anti-gouvernementaux ont à de rares reprises rompu le
silence qui régnait sur une place bouclée par les militants de gauche,
qui fouillaient à l'entrée toutes les personnes souhaitant se joindre
au rassemblement, pour éviter toute nouvelle attaque.
"Nous n'avons pas oublié ceux qui sont morts pour la paix", a déclaré à
l'AFP, Yigit Titiz, 26 ans, étudiant. Pour ce jeune homme, qui était "à
dix mètres d'une des bombes à Ankara", en Turquie "les balles fusent"
entre l'armée et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) "et nous voulons dire que ce n'est pas une solution
pour nous réconcilier."
"Dans les montagnes, le PKK et l'armée ont repris les armes juste parce
que l'AKP (le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip
Erdogan, Ndlr) veut se maintenir au pouvoir", a estimé Evrim Salci, 20
ans, étudiante. "Je n'ai connu que la guerre", a-t-elle déploré.
Un peu plus tôt dans la matinée, à 10H04 locales (7H04 GMT, heure
précise de l'attentat), plusieurs centaines de personnes s'étaient
réunies devant la gare d'Ankara, là où est survenu le double-attentat.
Le poing levé, ils ont rendu hommage aux victimes décédées et ont
déposé des fleurs sur les lieux de l'attaque la plus meurtrière qu'ait
connue la Turquie dans son histoire.
La semaine dernière, un double attentat suicide survenu en plein
centre-ville de la capitale turque lors d'une manifestation de
militants de gauche et de la cause kurde a tué 102 personnes, selon un
dernier bilan annoncé vendredi.
Le gouvernement turc a estimé que le "suspect numéro 1" de cette attaque était le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Selon la presse turque, la police soupçonne deux jeunes Turcs
originaires de la ville d'Adiyaman (sud). L'un d'eux est le frère de
l'auteur présumé d'un précédent attentat attribué à l'EI, qui avait
fait 34 tués en juillet dans la ville de Suruç, près de la frontière
syrienne.
A la veille des élections législatives anticipées du 1er novembre,
l'attentat d'Ankara a relancé la colère contre le président Recep
Tayyip Erdogan, accusé par l'opposition prokurde d'avoir négligé la
sécurité de la manifestation visée le 10 octobre, et de complaisance
avec l'EI.
Ce scrutin se déroule alors que les affrontements ont repris depuis
trois mois entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le
sud-est à majorité kurde du pays. (AFP, 18 octobre
2015)
Le bilan de l'attentat d'Ankara passe de 99 à 102 tués
Le bilan du double attentat-suicide qui a visé une manifestation de
militants de gauche et de la cause kurde devant la gare centrale
d'Ankara le 10 octobre est passé de 99 à 102 morts, a annoncé vendredi
le bureau du procureur de la capitale.
"Avec la mort d'un citoyen de plus (vendredi), le bilan des victimes de
l'attentat est passé à 102 morts", a indiqué le parquet dans un
communiqué publié sur son site internet, en précisant que 101 d'entre
eux avaient été formellement identifiés.
Le bureau du procureur a également précisé qu'un total de 13 personnes
se trouvaient en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte après
cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol turc.
Les enquêteurs turcs considèrent le groupe groupe jihadiste Etat
islamique (EI) comme le "suspect numéro 1" de cet attentat, a déclaré
plus tôt dans la semaine le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet
Davutoglu.
Les arrestations conduites par la police ont visé aussi bien
l'entourage présumé des deux kamikazes présumés que plusieurs
personnes, présentées comme proches des rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui avaient échangé sur Twitter des
informations sur un attentat quelques heures avant la double explosion
d'Ankara, selon M. Davutoglu.
Selon la presse turque, la police a identifié deux jeunes Turcs
originaires de la ville d'Adiyaman (sud) comme les auteurs de l'attaque
d'Ankara. L'un d'entre eux est le frère de l'auteur présumé d'un
précédent attentat attribué aux jihadistes, qui avait fait 34 tués en
juillet dans la ville de Suruç, près de la frontière syrienne.
A la veille des élections législatives anticipées du 1er novembre,
l'attentat d'Ankara a relancé la colère contre le président Recep
Tayyip Erdogan, accusé par l'opposition prokurde d'avoir négligé la
sécurité de la manifestation visée le 10 octobre et de complaisance
avec l'EI.
Ce scrutin se déroule alors que les affrontements ont repris depuis
trois mois entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le
sud-est à majorité kurde du pays. (AFP, 17 octobre
2015)
AI: Merkel must ensure rights of refugees not cut out of EU-Turkey deal
European leaders’ desperate attempts to enlist Turkey as Europe’s
gatekeeper are ignoring the manifest failures of the Turkish
authorities to respect the rights of refugees and migrants, said
Amnesty International today ahead of German Chancellor Angela Merkel’s
visit to Istanbul tomorrow.
Talks between Angela Merkel and her Turkish counterparts – Prime
Minister Ahmet Davutoglu and President Recep Tayyip Erdogan – on Sunday
are set to cover the refugee crisis among other issues.
“Talks between the EU and Turkey on ‘migration management’ risk putting
the rights of refugees a distant second behind border control measures
designed to prevent refugees from reaching the EU,” said Andrew
Gardner, Amnesty International’s Turkey researcher.
“The EU should indeed be doing more to help Turkey meet the challenges
of hosting more than two million refugees and recent talk of a three
billion euro offer is a step in the right direction. However, a deal
premised on keeping refugees in Turkey fundamentally ignores both the
challenges they face there and the obvious need for the EU to offer
protection to a greater share of the world’s burgeoning refugee
population.”
The meeting follows the publication on 6 October of a draft EU-Turkey
Action Plan intended to boost EU support for refugees living in Turkey
and secure Turkey’s assistance in combatting irregular migration from
Turkey to the EU.
Hundreds of thousands of refugees and asylum-seekers, not just Syrians,
are struggling to make ends meet. Non-Syrian refugees in particular
face severe obstacles in accessing asylum and securing livelihoods.
Yezidi refugees fleeing the armed group that calls itself the Islamic
State in Iraq have been asked to wait for more than five years just to
register as asylum-seekers.
The EU should be looking at ways in which it can offer safe and legal
routes to refugees to reach Europe, but the current plan fails to offer
any concreate assurances on boosting resettlement places for the
neediest refugees in Turkey.
The EU’s plans push Turkey to strengthen its border controls are also
fraught with risks. Amnesty International has documented a number of
recent cases of refugees being forcibly returned to Syria and Iraq
after being intercepted by Turkish border guards while trying to reach
the EU. Others have been arbitrarily detained without access to lawyers.
As the EU discusses terms with Turkey more than 100 Syrian refugees in
one returns centre alone in the eastern city of Erzurum remain in
detention living in fear of being forced back across the border.
“In the weeks leading up to the EU negotiations, we have seen refugees
being arbitrarily detained and even forcibly returned to the countries
from which they have fled for attempting to cross to the EU. This is a
flagrant breach of international law. Angela Merkel must insist that
Turkey cleans up its act, before treating it as a reliable partner in
the EU’s border management,” said Andrew Gardner
Amnesty International also warns that any suggestion of designating
Turkey as a “safe country of origin” would be wrong in principle and
set a dangerous precedent. European Commission figures show that one in
four asylum seekers from Turkey have been granted refugee status in the
EU – clear evidence that that country is not safe.
“It would be callous and utterly disingenuous to describe Turkey as a
place of safety. There has been an escalation of violence between the
PKK and the army and the police, along with a general deterioration of
the human rights situation across the board. We have seen waves of
arrests of political activists under vague anti-terror laws and further
attacks on freedom of expression, with a spike in the number of cases
of ill-treatment of detainees,” said Andrew Gardner.
“Turkey clearly wants its recognition as a safe country as a condition
for its cooperation in border management, but it would be craven of the
EU to give in to this. Angela Merkel must put principles before
politics in her talks with the Turkish government.”
email: press@amnesty.org
twitter: @amnestypress
Andrew Gardner, Amnesty International’s researcher on Turkey, is also
available for interviews: +90 (0)5393424472; +44 (0)7768792385
Cible des critiques, Erdogan reconnait de possibles "fautes" de l'Etat
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reconnu de possibles "fautes"
de l'Etat et ordonné une enquête après l'attentat le plus meurtrier de
l'histoire de son pays, qui nourrit la contestation contre son régime
avant les élections législatives du 1er novembre.
Lors de sa première apparition publique depuis le drame, l'homme fort
du pays a également indiqué que l'attaque, qui a fait au moins 97 morts
samedi dans la capitale turque, trouvait son "origine" en Syrie,
confirmant la piste jihadiste avancée la veille par son Premier
ministre Ahmet Davutoglu.
"Il a dû sans conteste y avoir une faute, une défaillance à un certain
moment. De quelle importance ? Ce sera clair après l'enquête", a
déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue
finlandais, Sauli Niinisto, en visite en Turquie.
Le chef de l'Etat a annoncé dans la foulée avoir ordonné une enquête du
Conseil d'inspection de l'Etat (DDK) "pour apporter une perspective
différente" sur cette attaque.
Cet organisme chargé de vérifier le bon fonctionnement des rouages de
l'Etat a récemment enquêté sur les circonstances de la mort de l'ancien
président Turgut Özal, décédé en 1993 dans des circonstances
controversées.
Depuis trois jours, M. Erdogan est à nouveau sous le feu des critiques
de ses adversaires, notamment de l'opposition prokurde qui pointe du
doigt ses responsabilités dans l'attentat.
Le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin
Demirtas, lui reproche ainsi d'avoir délibérément négligé la sécurité
des partisans de la cause kurde visés samedi à Ankara, qui devaient
défiler contre la reprise il y a près de trois mois des affrontements
entre l'armée et les rebelles kurdes.
- 'Origine en Syrie' -
A la veille des législatives anticipées du 1er novembre, M. Demirtas
accuse également le régime de M. Erdogan d'entretenir des liens avec
les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Lors d'un entretien accordé lundi soir à la chaîne d'information
CNN-Türk, M. Demirtas a estimé que "l'Etat Islamique ne peut avoir
commis un tel attentat sans un soutien de l'Etat turc".
M. Davutoglu avait désigné lundi l'EI comme le "suspect numéro 1" de l'attentat.
"D'après les renseignements reçus (par la Turquie), cette attaque
terroriste trouve ses origines en Syrie", a précisé M. Erdogan mardi,
en promettant une nouvelle fois que ses "responsables seront traduits
devant la justice".
Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, porte-parole de son
gouvernement, a de son côté indiqué que "plusieurs arrestations"
avaient été faites après l'attentat d'Ankara. M. Kurtulmus a précisé
qu'il présentait des "similitudes" avec celle qui avait fait 34 morts
le 20 janvier à Suruç, près de la frontière syrienne.
Selon le quotidien Hürriyet, l'ADN d'un des kamikazes présumés d'Ankara
indique qu'il s'agirait d'un jihadiste connu pour avoir combattu en
Syrie.
Ennemie jurée du président syrien Bachar al-Assad, la Turquie a été
longtemps accusée par ses alliés de complaisance vis-à-vis des
jihadistes qui le combattent. Après l'attentat de Suruç, elle a opéré
un revirement en menant quelques raids aériens contre l'EI, qui l'a
ouvertement menacé de représailles.
- Manifestations -
Depuis le scrutin du 7 juin, la tension est vive entre le camp du chef
de l'Etat et le HDP. En raflant 13% des suffrages et 80 sièges de
députés (sur 550), le parti prokurde a largement contribué à faire
perdre au parti de M. Erdogan la majorité absolue qu'il détenait depuis
treize ans.
De son côté, le pouvoir accuse le HDP de "complicité" avec les
"terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec
l'espoir d'attirer à lui l'électorat nationaliste.
Le mouvement armé kurde a annoncé samedi, quelques heures après
l'attentat d'Ankara, la suspension de ses opérations avant les
élections, sauf en cas de "légitime défense". Des accrochages entre
l'armée et le PKK ont toutefois été signalés depuis.
Depuis samedi, des milliers de personnes ont défilé en Turquie aux cris
de "Tayyip assassin" pour dénoncer la stratégie de la tension dont ils
accusent le chef de l'Etat.
Mardi matin, la police a violemment dispersé un rassemblement en
hommage aux victimes dans le district stambouliote de Kadiköy et arrêté
quatre manifestants, a rapporté la chaîne CNN-Türk.
Les forces de l'ordre sont également intervenues contre des
manifestants dans le centre-ville d'Ankara, a constaté un photographe
de l'AFP.
M. Erdogan fait campagne pour que son parti décroche au moins
sièges de députés afin de pouvoir modifier la Constitution à sa main et
renforcer ses pouvoirs.
Selon le ministère de la Santé, 53 personnes blessées dans l'attentat
de samedi étaient toujours hospitalisées en soins intensifs mardi.
(AFP, 13 octobre
2015)
Communiqué commun de six organisations démocratiques en Belgique
10 octobre 2015: On a voulu assassiner la paix en Turquie

Le Samedi 10 octobre 2015 à Ankara, l’attentat le plus sanglant dans
l’histoire de la Turquie a été commis, avec plus de cent morts et des
centaines de blessés.
On a visé le mouvement démocratique dans son éventail le plus large, en tête duquel le mouvement démocratique kurde.
Le mot d’ordre de la manifestation n’était autre que « la lutte pour la
paix ». Par cet attentat ignoble, on a visé le cœur de la démocratie et
la paix en Turquie.
Quels que soient ceux qui ont commis l’attentat, le pouvoir en Turquie
en est physiquement si ce n’est moralement responsable. Depuis quatre
mois, le Président Erdogan et son gouvernement ont fait tout pour
criminaliser le mouvement national kurde et l’ensemble des forces
démocratiques du pays. Il y a actuellement un état d’urgence quasi
permanent dans les provinces kurdes, avec tout ce que cela peut
sous-entendre comme exactions et atteintes aux droits de l’homme. Le
ministre de l’intérieur turc a annoncé il y a une semaine, avec fierté
que « les 4000 actions des forces de l’ordre se sont soldées avec la
mort de plus de 2000 terroristes » (lisez combattants du PKK). Il faut
bien sûr ajouter des centaines de civiles (dont plus de 26 enfants)
sans compter les soldats ou militaires tués dans ce bilan de juin à
octobre 2015.
Le pouvoir fait tout pour exacerber la haine parmi les Turcs et faire
peur aux Kurdes, des centaines d’élus kurdes ont été arrêtés, les
députes de HDP frappés, des individus lynchés sous prétexte qu’ils sont
kurdes, des bâtiments appartenant à HDP brulés, des journalistes
menacés, emprisonnés voir tabassés, les médias muselés.
Malgré cette réalité, le pouvoir turc et son président sont considérés
comme des politiciens honorables, sont reçus en grande pompe dans les
capitales occidentales et distingués avec des médailles honorifiques.
Comme en Belgique lors de l’inauguration de L’Europalia 2015, le 5 et 6
octobre 2015.
Nous les signataires condamnons encore une fois cet attentat ignoble.
Nous appelons les forces démocratiques et les médias à dépasser les
considérations de realpolitik et faire barrage à ce pouvoir
sanguinaire.
Association des Arméniens démocrates de Belgique
Ateliers du Soleil
Info-Turk
Institut Assyrien de Belgique
Institut Kurde de Bruxelles
La Maison du Peuple – Bruxelles
Info:
0489-739 701 (FR)
0479-562 962 (NL)
Communiqué van zes democratische organisaties in België
10 oktober 2015: Men wou de vrede vermoorden!
Op zaterdag 10 oktober 2015 vond in Ankara de
bloedigste aanslag plaats in de geschiedenis van Turkije, waarbij meer
dan honderdtwintig mensen omkwamen en honderden gewond raakten.
De aanslag was gericht tegen de breedst mogelijke
democratische beweging, met aan het hoofd de democratische Koerdische
beweging.
Het ordewoord voor de betoging was niets minder dan
« strijd voor de vrede ». Met deze laffe aanslag werd het hart van de
democratie en de vrede in Turkije geviseerd.
Wie ook de daders van deze aanslag zijn, de
machthebbers van Turkije zijn er de facto politiek – en al dan niet
moreel – voor verantwoordelijk. De afgelopen vier maanden hebben
president Erdoğan en zijn regering er alles aan gedaan om de Koerdische
beweging en de vereniging van democratische krachten in Turkije te
criminaliseren. Op dit moment is de noodtoestand zo goed als permanent
uitgeroepen over de Koerdische provincies en vinden er alle mogelijke
vormen van onderdrukking en mensenrechtenschendingen plaats die een
dergelijke staat van beleg met zich mee kan brengen. De Turkse minister
van Binnenlandse Zaken verkondigde vorige week met trots dat “de
ordediensten 4000 acties hebben uitgevoerd met de dood van meer dan
2000 terroristen tot gevolg” (lees strijders van de PKK). Daar moet men
honderden burgerdoden aan toevoegen (waaronder minstens 26 kinderen),
zonder de dode soldaten en militairen te vergeten optellen in de
trieste balans van juni tot oktober 2015.
De Turkse machthebbers doen er alles aan om de haat
onder de Turken op te drijven en de Koerden bang te maken, honderden
Koerdische verkozenen zijn gearresteerd, HDP-afgevaardigden werden in
elkaar geslagen, individuen werden gelyncht omdat ze ervan verdacht
werden Koerdisch te zijn, kantoren van de HDP werden in brand gestoken,
journalisten werden bedreigd, geslagen en in de gevangenis opgesloten,
de media gemuilkorfd.
Ondanks deze realiteit worden de Turkse machthebbers
en hun president gezien als eerbiedwaardige politici en worden ze met
veel pracht en praal ontvangen in de westerse hoofdsteden en
onderscheiden met medailles. Zoals in België op 5 en 6 oktober tijdens
de openingsplechtigheid van Europalia 2015.
Wij, de ondertekenaars, veroordelen nogmaals deze laffe aanslag.
Wij roepen de democratische krachten en de media op
om consideraties van realpolitik opzij te schuiven en deze bloedige
machthebbers een halt toe te roepen.
Associatie van Democratische Armeniërs in België
Ateliers du Soleil
Info-Türk
Assyrisch Instituut van België
Koerdisch Instituut
Volkshuis – Brussel
Info:
0489-739 701 (FR)
0479-562 962 (VL)
10.000 personnes manifestent à Istanbul contre le régime
Quelque 10.000 personnes ont dénoncé
samedi soir à Istanbul la responsabilité du gouvernement dans le double
attentat meurtrier qui a visé un rassemblement pour la paix de
l'opposition à Ankara, a constaté un photographe de l'AFP.
Derrière une large bannière proclamant "nous connaissons les
meurtriers", les manifestants ont conspué le président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et son Parti de la justice et
du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.
"Erdogan meurtrier" ou "la paix l'emportera", ont-ils scandé sur
l'avenue Istiklal, la grande artère piétonne située au coeur de la
partie européenne de la plus grande ville de Turquie.
D'importants effectifs de police ont encadré le défilé, qui s'est déroulé sans incident.
Des rassemblements similaires ont été signalés dans l'après-midi,
notamment à Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde de
la Turquie, où des incidents ont éclaté entre les manifestants et la
police, qui a fait usage de grenades lacrymogènes, selon un autre
photographe de l'AFP.
L'agence de presse Dogan a également signalé des marches de protestation à Izmir (ouest), Batman, Urfa et Van (sud-est).
Au moins 86 personnes ont été tuées et 186 blessés lors d'un double
attentat-suicide qui a visé des militants de partis, syndicats et ONG
de gauche proches de la cause kurde venus manifester près de la gare
d'Ankara pour dénoncer la reprise du conflit kurde.
Cet attentat est le plus meurtrier jamais recensé sur le sol turc.
(AFP, 10 octobre
2015)
Au moins 95 morts dans l'attentat le plus meurtrier de l'histoire turque
Deux explosions survenues presque simultanément samedi à Ankara, près
du lieu d'un rassemblement pour la paix organisé par des militants de
gauche et des activistes kurdes, ont fait au moins 95 morts et 245
blessés, dont 48 reposent dans un état critique, selon le plus récent
bilan des autorités.
Les déflagrations se sont produites à quelques minutes d'intervalle à
l'extérieur de la principale gare de la capitale de la Turquie, alors
que des centaines de participants s'étaient réunis en prévision de la
manifestation lancée par le syndicat de la fonction publique du pays et
d'autres groupes de la société civile.
Le but de l'événement était de réclamer davantage de démocratie ainsi
que la fin des affrontements entre les rebelles kurdes et les forces de
sécurité turques.
Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité des explosions, qui se
sont déroulées à 50 mètres l'une de l'autre, mais le premier ministre,
Ahmet Davutoglu, a affirmé qu'il y avait des «signes forts» indiquant
qu'il s'agissait d'attentats-suicides. Les autorités ont dit avoir
ouvert une enquête à ce sujet. Les explosions ont eu lieu à un moment
difficile pour la Turquie, qui doit tenir des élections anticipées le
1er novembre.
M. Davutoglu a aussi laissé entendre que les rebelles kurdes ou le groupe armé État islamique pourraient être responsables.
Le gouvernement turc est sur le qui-vive depuis qu'il a accepté de
jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le groupe État islamique
(ÉI). Le pays, qui est membre de l'OTAN, a notamment autorisé les
avions américains à utiliser ses bases militaires pour mener leurs
raids aériens contre l'organisation terroriste, en plus d'effectuer
lui-même des frappes contre l'ÉI. La Turquie est en outre le pays qui
accueille le plus de réfugiés syriens au monde.
Les chasseurs turcs ont aussi bombardé à de multiples reprises les
positions des rebelles kurdes dans le nord de l'Irak. Quelque 150
policiers et soldats turcs, de même que des centaines d'insurgés du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont péri depuis la reprise
des hostilités, en juillet.
Au rassemblement de samedi, certains disaient croire que les rebelles
du PKK déclareraient un cessez-le-feu temporaire - ce qu'ils ont fait,
quelques heures après l'attentat - pour assurer que les élections du
1er novembre se passent dans le calme et la sécurité.
Des images diffusées par l'agence de nouvelles turque Dogan montrent
des manifestants près de la gare d'Ankara, chantant et exécutant une
danse traditionnelle en se tenant par la main, lorsqu'une immense
explosion derrière eux les surprend. Par la suite, un photographe de
l'Associated Press a vu plusieurs corps recouverts de drapeaux
ensanglantés et de bannières apportées par les manifestants.
L'une des craintes déjà évoquées pour la Turquie est que ces attentats
attisent les tensions ethniques déjà sensibles. Selon Soner Cagaptay,
un analyste à l'Institut de Washington pour la politique au
Proche-Orient, c'est ce qui pourrait se produire avec ce «massacre, qui
vise une foule pro-kurde mais surtout turque».
D'après l'expert, ce pourrait être l'oeuvre de groupes «qui espèrent
inciter le PKK ou ses éléments plus jeunes et radicaux à continuer de
combattre la Turquie». Il ajoute que c'est le groupe État islamique qui
profiterait le plus d'un conflit à grande échelle entre la Turquie et
le PKK.
«Ce développement pourrait faire de l'ÉI un problème secondaire aux
yeux de plusieurs Turcs et du PKK», a-t-il fait valoir par courriel.
Des petites manifestations antigouvernementales se sont formées sur les
lieux du drame et à l'extérieur d'hôpitaux d'Ankara, pendant que le
ministre de l'Intérieur, Selami Altinok, visitait les blessés. Plus
tard, des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul, près de
la place principale, dénonçant les attaques et accusant le gouvernement
d'être responsable de l'intensification des tensions dans le pays.
Le gouvernement turc a temporairement interdit aux médias de diffuser
des images du moment des explosions, des images horribles ou sanglantes
«qui créent un sentiment de panique», a-t-il estimé.
Le premier ministre a décrété un deuil national de trois jours. (Associated Press, 10 octobre 2015)
Tollé après la vidéo d'un Kurde trainé par une voiture de police
La profanation par des policiers turcs du cadavre d'un rebelle kurde
tué lors de heurts dans le sud-est de la Turquie a provoqué une vive
controverse, une affaire dont l'extrême violence a été dénoncée par la
classe politique.
Haci Lokman Birlik, 24 ans, a été tué dans la nuit de vendredi à samedi
lors d'une opération des forces spéciales de la police à Sirnak. Son
cadavre a ensuite été accroché au pare-chocs d'une voiture de police
pour être traîné dans les rues de la ville kurde où des combats
acharnés se déroulent depuis plusieurs semaines.
Les images de sa dépouille traînée au bout d'une corde ont suscité des
réactions indignées sur les réseaux sociaux et dans la presse
d'opposition.
Pour le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu, il
s'agissait d'un "terroriste armé qui a attaqué les forces de sécurité
au lance-roquette mais cela ne justifie en aucun cas le traitement dont
il a été victime". Il a annoncé l'ouverture d'une enquête.
D'autres images diffusées en boucle sur les réseaux sociaux montrent la
police en train d'insulter le corps. On entend l'un d'eux féliciter son
collègue pour avoir tué l'homme en question.
Selon le principal parti prokurde HDP (Parti de la démocratie des
peuples) la victime, qui serait le beau-frère d'un législateur de cette
formation, se battait dans les rangs du Mouvement de la jeunesse
patriotique révolutionnaire (YDG-H), la guérilla urbaine du parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), et a été capturé, blessé, puis exécuté
en marge d'affrontements avec les forces turques.
"Cette façon de traiter les morts n'existe pas même dans les tribus
primitives", s'est indigné Levent Gök, un député du principal parti
d'opposition social démocrate CHP (Parti républicain du peuple),
exhortant le pouvoir à juger les policiers responsables des faits. (AFP, 7 octobre
2015)
Dead body being dragged behind police vehicle

A video footage showing the dead body of a man being
dragged behind a police vehicle emerged on Sunday after the photos of
the incident circulated in the social media and sparked wide public
outcry.
The footage, published on the Karşı daily’s website,
late on Sunday appears to show the body being dragged while police
officers on the vehicle are heard swearing at the dead body. One is
heard congratulating his colleague for killing the man.
According to media reports, the dead body was that
of Hacı Lokman Birlik, the brother-in-law of pro-Kurdish Peoples'
Democratic Party (HDP) Şırnak deputy Leyla Birlik. Hacı Lokman Birlik
was killed on Friday in a clash between members of the terrorist
Kurdistan Workers' Party (PKK) and Turkish security forces in Şırnak.
Sharing a photo of the incident on his Twitter
account, HDP Co-chair Selahattin Demirtaş wrote on Sunday: “Look at
this photo closely. It was taken the day before yesterday in Şırnak.
Nobody should forget this and we will never forget it.”
The emergence of the footage comes to refute claims
by pro-Justice and Development Party (AK Party) figures who argued
earlier on Sunday that the photos were fabricated and that they were
intentionally served to the media by PKK sympathizers to create a
negative public perception about the AK Party government. However, the
same figures claimed later the same day that the body had been tied to
the police car in case the body was booby-trapped. The pro-government
Akşam daily claimed on Sunday afternoon that dragging bodies in such a
way was a “routine practice” that is performed across the world as a
security precaution.
Akşam's report also claimed that dead bodies
suspected of being booby-trapped are dragged by people holding ropes if
the body is found in a rural area but if the body is found in a
residential area, the body is pulled by a police car to protect locals.
No official statement has yet been made about the photos.
Birlik was buried after a funeral on Saturday in the
Dicle neighborhood in Şırnak. HDP Şırnak deputies Leyla Birlik, Faysal
Sarıyıldız and Aycan İrmez attended the funeral.
Speaking to reporters following the funeral, Leyla
Birlik's husband, Mehmet Birlik, said that they will not surrender to
the AK Party despite all the pressure it is putting on Kurdish people.
Sarıyıldız also told the press that it was “the barbarism of the AK
Party that killed Birlik.”
In the meantime, the Interior Ministry announced on
Sunday afternoon that it has launched an investigation over the photos.
In a written statement, the ministry said that all the claims regarding
the photos will be investigated by the ministry.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 4, 2015)
Pourquoi le corps d'Aziz Güler doit-il être enterré en Turquie?

Aziz Güler a commencé ses combats militants lorsqu’il était étudiant
dans le departement des relations inernationales dans le Faculté de
Sciences Politiques de l’Universite Yildiz à Istanbul et est devenu un
des leaders du mouvement des étudiant(e)s. Il était parmis les
fondateurs de l’Union des Etudiants, Genç-Sen, dont il était membre du
comité central, affilié au DİSK (Conféderation des Syndicats
Progressistes). Il était toujours à l’avant-garde dans les combats de
la classe ouvrière, des opprimés et des pauvres.Nous le connaisons des
combats pour les libertés sociales et politiques des peuples de Turquie
et de l’insurrection de Gezi.
Aziz n’a pas pu rester indifferent à la guerre, aux destructions et aux
massacres menés en Rojava e a quitté İstanbul où il était né, pour
rejoindre le combat contre les bandes de EI. Dans ce combat, comme dans
ceux de Turquie, il a était au premières rangs. Il avait à peine 27 ans
quand il a tombé à cause d’une mine enterré par les bandes de l’EI.
Sons corps est réfusé honteusement par l’etat turc dont il est un
citoyen, depuis Septembre 21. Les officiels, d’abord revendicant d’une
décision de cabinet des ministres, ont changé le discours aprés les
initiatives insistantes des avocats, des membres de parlement et de son
famille. Le préfet de Suruç, Abdullah Çiftçi a déclaré qu’il n y avait
pas une decision écrit, mais que l’interdiction fut en vigeur à cause
d’une ordre orale de premier ministre. Le corps d’Aziz Güler est retenu
a la morgue d’une hopital a Rojava à cause d’une ordre arbitraire,
illégitime et contre-humaine du premier ministre turc depuis Septembre
21.
Nous savons qu’Aziz n’est pas seul; qu’il y a des dizaines des corps
qui sont refusés le droit d’être enterré dans les terres où ils étaient
nés par les pretextes arbitraires et illégitimes.
La république de Turqie doit immediatement en finir avec cette pratique
insensée, inhumaine, illégitime et contre les accords internationaux et
les corps doivent être soumis à ses familles. Nous addressons à
l’opinion publique a prendre action immediatement pour en finir avec
cette interdiction insensé et illegitime e pour la restitution des
corps tombés à Rojava à ses familles.
LETTRE DE LA FAMILLE D’AZİZ GÜLER: NOUS DEMANDONS LE CORPS DE NOTRE FILS
Nous demandons notre fils, notre bien-aimé, notre chéri! Nous avons
perdu notre fils/mon frere Aziz Güler en Septembre 21, 2015 à Rojava.
Son corps est toujours là-bas. Les administrateurs refusent de nous
restituer son corps.
Aziz est le fils de ce pays. Il est né, il est grandi, il a etudié, il
travaillait, il combattait pour la cause des pauvres dans ce pays.
C’est seulement dans son pays, à côté de ses amis et ses bien-aimés que
son âme et son corps pouvaient trouver du paix.
Nous n’avons jamais laissé notre Aziz seul durant sa vie et nous
n’avons pas l’intention de le laisser seul apres sa perte. C’est pour
cette raison que nous insistons de recevoir son corps. Nous le
demandons pour pouvoir le visiter chaque jour, pour pouvoir appaiser
même un peu, notre envie de le voir, pour pouvoir l’embrasser
affectueusement...
Nous voulons d’enterrer notre fils/mon frere à Istanbul où vive toute
sa famille. Mais les officiels que nous nous sommes addressés disent
qu’il y a une décision du cabinet de ministres pour ne pas accepter
dans les pays les corps provenant de Rojava.
Aucun loi, réglement, aucune décision ne peut être consideré au-dessus
des valeurs humains. Laissez nous de vivre notre souffrance en paix.
Ayez respect à notre doléance. Restituez-nous notre fils pour que notre
souffrance au delà de toute description s’appaise un peu...
Sa mère: Elif Güler, Son père: Mehmet Güler, Son frère: Ersin Umut Güler.
Livraison d'armes à la Syrie: un secret judiciaire sur le procès
Quatre anciens procureurs et un ex-officier turcs ont comparu jeudi à
huis clos devant un tribunal d'Ankara dans le cadre d'une affaire
extrêmement controversée de livraison d'armes à la Syrie l'an dernier,
a annoncé l'agence pro-gouvernementale Anatolie.
Les cinq hommes, arrêtés en mai dernier, sont accusés d'avoir tenté de
renverser le gouvernement et révélé des informations sensibles
relatives à la sécurité nationale. S'ils sont jugés coupables, ils
encourent la prison à perpétuité.
Leur procès s'est ouvert sous haute surveillance devant un tribunal au
sein de la Cour suprême d'Ankara, a rapporté Anatolie. Le juge a
immédiatement imposé le secret judiciaire sur le procès, ce qui
implique qu'il se déroulera à huis clos et qu'aucun compte-rendu
d'audience ne pourra être publié.
L'ancien procureur de la région d'Adana (sud), Suleyman Bagriyanik, et
ses trois adjoints, avaient été, dans un premier temps, mutés, puis
suspendus après avoir ordonné la fouille de plusieurs camions et bus
dans les provinces d'Adana et Hatay en janvier 2014, parce qu'ils les
suspectaient de contrebande de "munitions et armes" à destination de la
Syrie.
L'officier qui comparaît à leur côté, l'ancien colonel Ozkan Cokay, était à l'époque le plus haut gradé de la région.
Après la saisie des camions, une série de documents avait circulé sur
l'internet affirmant qu'il s'agissait en réalité de véhicules de
l'Agence de renseignements nationale turque (MIT) livrant des armes aux
rebelles islamistes syriens combattant le président Bachar al-Assad.
Tout en souhaitant la chute du régime de Bachar Al-Assad, la Turquie
avait alors vivement démenti apporter une quelconque aide aux rebelles
islamistes en Syrie, comme le groupe Etat islamique (EI).
Le gouvernement a imposé un black-out médiatique, y compris sur les
réseaux sociaux, sur cette affaire et l'enquête a été menée dans le
plus grand secret.
Au total, plusieurs dizaines de personnes, dont des soldats et des
policiers, ont été arrêtées, mais la date de leur procès n'a pas été
communiquée.
Les autorités turques ont attribué la responsabilité du scandale à
l'imam Fethullah Gülen, bête noire du pouvoir islamo-conservateur
d'Ankara, qui vit aux Etats-Unis.
Des organisations étrangères de défense des droits de l'homme ont
exprimé leur inquiétude, dénonçant une campagne judiciaire visant les
pro-Gülen.
(AFP, 1 octobre
2015)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Cumhuriyet sous protection policière pour cause de menaces jihadistes
La police turque a renforcé samedi la protection autour du siège du
journal d'opposition Cumhuriyet à Istanbul après avoir reçu des
informations faisant état de menaces d'attentat jihadiste à la veilles
des élections législatives anticipées de dimanche.
Les autorités ont indiqué avoir saisi une note comportant l'adresse du
quotidien sur des membres présumés du groupe Etat islamique (EI)
arrêtés cette semaine dans la ville de Gaziantep (sud), près de la
frontière syrienne, a rapporté Cumhuriyet.
Depuis vendredi soir, la police a déployé des barrières autour du siège
du journal et filtre étroitement les mouvements dans le quartier.
"Ce journal a l'habitude de sortir malgré les menaces de ce type", a
déclaré dans ses colonnes son directeur de la publication, Akin Atalay,
"nous sommes déterminés à poursuivre notre mission d'information
quelles que soient les circonstances".
Les forces de police turques ont multiplié ces derniers jours les
descentes contre les milieux jihadistes en Turquie, trois semaines
après l'attentat suicide qui a fait 102 morts et plus de 500 blessés
devant la gare centrale d'Ankara.
En mai, le président Recep Tayyip Erdogan avait porté plainte
Cumhuriyet, qui avait publié les photos de l'interception, en janvier
2014, d'un convoi chargé d'armes à destination de la Syrie appartenant
aux services de renseignement (MIT). Son rédacteur en chef, Can Dündar,
risque une lourde peine de prison.
Depuis plusieurs années, le régime turc est régulièrement épinglé par
les défenseurs de la liberté de la presse, qui dénoncent ses pressions
sur les journalistes.
Mercredi, la police a pris d'assaut devant les caméras deux télévisions
proche de l'opposition visées par un ordre de mise sous tutelle
judiciaire. Les détracteurs du régime ont dénoncé sa volonté de faire
taire les critiques avant le scrutin.
(AFP, 31 octobre
2015)
50 médias internationaux écrivent au président Erdogan
Une cinquantaine de médias internationaux, dont l'Agence France-Presse,
ont envoyé une lettre ouverte au président turc Recep Tayyip Erdogan
pour lui faire part de leur inquiétude quant aux atteintes à la liberté
de la presse en Turquie avant les élections législatives de dimanche.
Parmi les signataires de la lettre, rendue publique vendredi, figurent
les rédacteurs en chef du New York Times, de l'AFP, de La Stampa, de la
Süddeutsche Zeitung, de VICE Media, du New Yorker et du Washington Post.
La lettre cite une série d'incidents ces deux derniers mois, notamment
deux attaques contre le siège du quotidien Hurriyet, l'agression dont a
été victime le journaliste Ahmet Hakan Coskun, l'assaut de la police
contre le siège du groupe de Koza Ipek Media cette semaine et la
détention de trois journalistes travaillant pour Vice News, dont
Mohammed Ismael Rasool qui est toujours en prison, ainsi que d'autres
poursuites et arrestations.
"Nous vous appelons à employer toute votre influence pour vous assurer
que les journalistes, qu'ils soient citoyens turcs ou membres de la
presse internationale, soient protégés et autorisés à faire leur
travail sans encombre", écrivent les responsables des médias à M.
Erdogan, soulignant l'impact négatif pour l'image de la Turquie des
atteintes à la liberté de la presse.
Les rédacteurs en chef mettent en garde contre une "culture de
l'impunité", et critiquent l'absence de condamnation par le
gouvernement turc des attaques contre les journalistes indépendants.
(AFP, 30 octobre
2015)
Önderoglu: « Le prix de l’information n’a jamais été aussi élevé »
Erol Önderoglu est représentant de Reporters sans
frontières (RSF) en Turquie. Il revient sur les récentes atteintes à la
liberté d’expression.
C ette semaine, l’État a pris le contrôle de quatre journaux et chaînes
d’opposition au motif qu’ils soutenaient le réseau Gülen, accusé
d’avoir bâti un « État parallèle ». Pourquoi une telle opération juste
avant les élections ?
Le scrutin du 7 juin a montré que la machine de propagande du président
Erdogan n’avait pas fonctionné. Il s’affaire donc à fragiliser les
médias critiques ou hostiles. L’opération a été spectaculaire pour
faire passer ce message : « Si vous n’êtes pas dans mon camp, vous
n’avez aucune raison d’être. » Nous craignons que ces méthodes
s’étendent, après les élections, aux autres titres d’opposition tels
que S.zcü ou Cumhuriyet. Personne n’est à l’abri.
RSF vient de participer, avec six autres ONG internationales, à une
mission d’urgence sur la liberté de la presse. Quel est votre constat ?
Il est sans appel : en trois mois, 49 journalistes ont été interpellés
; deux ont été condamnés pénalement pour insulte au chef de l’État ; 35
ont fait l’objet d’enquêtes ou de poursuites judiciaires pour ce même
motif ; 24 journalistes sont actuellement en prison pour des motifs
politiques. Ces chiffres reflètent un climat hostile pour la liberté de
la presse. Nous voulions ouvrir le dialogue avec le gouvernement et les
médias qui lui sont proches, mais nous n’avons été reçus par aucun
représentant de ces médias, par aucun officiel de l’AKP ni du
gouvernement, malgré trois tentatives.
Quels impacts ont eus la reprise des combats avec le PKK et les attentats attribués à Daesh sur le travail des journalistes ?
Immédiatement, une centaine de sites proches du PKK ont été bloqués sur
décision administrative. Une trentaine de représentants des médias
kurdes ont été interpellés à Diyarbakir – ils ont été libérés depuis.
Des articles de Cumhuriyet, mettant à jour les liens entre le
gouvernement et des groupes islamistes en Syrie, ont été censurés sur
le site du journal. Après l’attentat d’Ankara, le gouvernement a aussi
mis en place une censure temporaire de toute information sur l’attaque
et l’enquête. Or, il y a un vrai travail journalistique à accomplir sur
les zones sombres de l’attentat, notamment sur la responsabilité du
gouvernement et ses liens avec Daesh. Mais tout journaliste qui s’y
risque peut faire l’objet d’une enquête pour « haute trahison », à
l’image du rédacteur en chef de Cumhuriyet. En Turquie, le prix de
l’information n’a jamais été aussi élevé pour les journalistes. (Le
Soir, 31 oct 2015)
Une leçon d'histoire dans les médias!
1945: LE SOIR VOLE (En Belgique)...
18 mai 1940 :
Quelques jours après l'invasion allemande, Le Soir cesse de paraître.
Il est relancé, contre la volonté des propriétaires, par un groupe de
collaborateurs (Horace Van Offel, Raymond De Becker). Le quotidien fut
rendu à ses propriétaires à la libération.

*
75 ans plus tard
2015: BUGÜN VOLE (En Turquie)..
Le 29 octobre 2015:
Le quotidien Bugün qui fait partie d'un groupe de médias proche de
l'opposition n'a pu paraître jeudi au lendemain du spectaculaire assaut
policier contre deux télévisions du même groupe. Le lendemain, Bugün
volé a paru avec des éloges au despote Erdogan.

Après deux télévisions, deux journaux d'opposition empêchés de paraître
Deux quotidiens turcs proches de l'opposition n'ont pu paraître jeudi
au lendemain du spectaculaire assaut policier contre deux télévisions
du même groupe qui a ravivé les critiques contre le président Recep
Tayyip Erdogan, a rapporté un de leurs responsables.
Les journaux Bugün et Millet font partie du groupe de médias Ipek-Koza,
comme les chaînes Bugün TV et Kanaltürk, contraintes mercredi
d'interrompre leur diffusion.
"Nous avions bouclé notre journal à 15h00 (mercredi) et à 17h00 il
était à l'imprimerie", a raconté le rédacteur en chef de Bugün, Erhan
Basyurt, mercredi soir à la télévision. "Ils ont temporisé en
prétextant des problèmes techniques jusqu'à 21h. Puis ils nous ont dit
qu'on ne pourrait pas être imprimés, qu'il y avait une interdiction
écrite", a-t-il ajouté.
M. Basyurt a été licencié avec deux reporters du quotidien Bugün jeudi matin, a rapporté le journal Zaman.
Le quotidien Millet a partagé sur son compte Twitter la "une" de
l'édition qui aurait dû paraître jeudi: la photo de la carte de presse
ensanglantée de l'un de ses journalistes sous le titre "un putsch
sanglant".
Mercredi à l'aube, des policiers en tenue antiémeute ont pris d'assaut
en direct devant les caméras le siège stambouliote des chaînes Bugün TV
et Kanaltürk et des journaux Millet et Bugün, dont la maison-mère avait
fait l'objet lundi d'une mise sous tutelle judiciaire.
La holding Koza-Ipek est réputée proche de l'imam Fethullah Gülen,
devenu "l'ennemi public numéro 1" du président Recep Tayyip Erdogan
depuis un retentissant scandale de corruption qui a visé son entourage
pendant l'hiver 2013.
Interrogé mercredi soir à la télévision, M. Erdogan a justifié la décision de la justice.
"Pourquoi la justice a-t-elle désigné des administrateurs (pour diriger
Koza-Ipek)?", s'est-il interrogé. "Car le numéro 1 (de Koza-Ipek, Akin
Ipek, qui vit à l'étranger) s'est enfui. Il dit +il n'y a absolument
aucune irrégularité+. Alors pourquoi fuis-tu ? Ne fuis pas, reste dans
ton pays", a poursuivi le président.
"S'il s'en va, cela veut dire qu'il y a une fuite d'eau quelque part", a-t-il conclu.
Un important dispositif policier était positionné devant le siège d'Ipek média jeudi matin, a rapporté l'agence de presse Cihan.
A quelques jours des élections législatives de dimanche, le raid
policier de mercredi a ravivé les critiques de l'opposition et des
capitales étrangères, qui ont dénoncé les pressions du gouvernement
islamo-conservateur sur ses adversaires.
(AFP, 30 octobre
2015)
Ecran noir imposé à deux télévisions proches de l'opposition
La police turque a pris d'assaut mercredi puis
contraint à l'interruption de leur diffusion deux télévisions proches
de l'opposition au président Recep Tayyip Erdogan, aussitôt accusé de
vouloir museler ses adversaires à quatre jours des élections
législatives.
En direct devant les caméras, des policiers en tenue antiémeute ont
pris d'assaut à l'aube le siège stambouliote des chaînes Bugün TV et
Kanaltürk, dont la maison mère avait fait l'objet lundi d'une mise sous
tutelle judiciaire très controversée.
La holding Koza-Ipek est réputée proche de l'imam Fethullah Gülen,
devenu "l'ennemi public numéro 1" du chef de l'Etat depuis un
retentissant scandale de corruption qui a visé son entourage pendant
l'hiver 2013.
Appuyés par des canons à eau et des gaz lacrymogènes, les forces de
l'ordre ont forcé le barrage des salariés qui défendaient le bâtiment
puis ont investi, avec l'un des nouveaux administrateurs, la régie des
deux télévisions.
Vers 13H30 GMT, les téléspectateurs de Bugün TV et Kanaltürk ont subitement vu apparaître un écran noir.
"Nous allons bientôt fermer, c'est une question de secondes", avait
prévenu quelques instants auparavant le rédacteur en chef de Bugün TV,
Tarik Toros, qui s'est opposé toute la journée à la prise de contrôle
de sa chaîne.
Escorté hors de la régie par des policiers, M. Toros s'est vu signifier
son licenciement par une note manuscrite, a rapporté la presse turque.
"C'est un jour noir pour la démocratie et la liberté en Turquie", proclamait une banderole déployée sur le site de Bugün TV.
Toute la journée, des incidents ont opposé devant leur siège les
forces de l'ordre et des centaines de manifestants, dont des députés de
l'opposition. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a rapporté la
télévision privée NTV. Un photographe de l'AFP a été insulté et frappé
au visage par un policier en civil.
- L'UE et les Etats-Unis "préoccupés" -
La justice turque a prononcé lundi la mise sous tutelle de Koza-Ipek,
accusée selon un procureur d'Ankara de "financer", "recruter" et "faire
de la propagande" pour le compte de Fethullah Gülen, qui dirige depuis
les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises qualifié
par les autorités d'"organisation terroriste".
M. Erdogan reproche à son ex-allié d'avoir bâti un "Etat parallèle"
pour le renverser et a multiplié depuis les poursuites judiciaires et
les purges contre ses partisans.
Après celle de Bank Asya, le 10e réseau bancaire du pays également
proche de M. Gülen, la prise de contrôle de Koza-Ipek a suscité de
nombreuses inquiétudes.
"Des élections arrivent (...). Il se peut que notre voix devienne elle
aussi difficile à entendre dans les deux ou trois jours qui viennent",
a déclaré le coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde) Selahattin Demirtas, qui s'est rendu sur place.
"Le pouvoir a montré aujourd'hui ce qu'il adviendra de ce pays si on ne
met pas un terme à cette oppression dimanche", a renchéri sur son
compte Twitter un député du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), Eren Erdem.
A Bruxelles, l'Union européenne s'est déclarée "préoccupée" par
l'intervention de la police turque et a appelé au "respect de la
liberté d'expression". A Washington, le département d'Etat a lui aussi
fait part de sa "préoccupation" et a exhorté son allié turc à
"respecter non seulement la liberté des médias mais aussi (...) ses
propres valeurs démocratiques consacrées dans sa Constitution".
Les tensions entre les médias et les autorités, déjà fortes, ont été
exacerbées ces dernières semaines par la reprise du conflit kurde et
les législatives du 1er novembre.
Le quartier général stambouliote du quotidien Hürriyet a été la cible
le mois dernier de deux attaques de manifestants favorables au chef de
l'Etat et l'un de ses chroniqueurs vedettes, Ahmet Hakan, passé à tabac
devant son domicile.
"La persécution des organes de presse critiques a atteint un niveau
extrêmement inquiétant à cause des élections", s'est alarmée mercredi
l'ONG Reporters sans frontières, qui place la Turquie 149e sur 180 au
classement mondial de la liberté de la presse.
Le gouvernement prend des "mesures exceptionnelles pour faire taire les
médias critiques", a condamné Emma Sinclair-Webb de Human Rights Watch,
déplorant un geste "sans précédent depuis le coup d'Etat militaire de
1980".
Le gouvernement turc se défend pour sa part de vouloir étouffer les
médias et M. Erdogan répète que la presse de son pays est "la plus
libre du monde".
(AFP, 28 octobre
2015)
CPJ condemns Turkish raids, takeover of critical Koza İpek news outlets
Istanbul, October 28, 2015—The Committee to Protect
Journalists condemns this week’s raids on several pro-opposition media
outlets belonging to the Koza İpek Group. Police broke into the
company’s building in Istanbul today and shut down live television
broadcasts, two days after a Turkish court ordered the trustees of the
privately owned company to be replaced, according to reports.
Istanbul police broke the gates of the Koza İpek
building in Istanbul’s Şişli district and used water cannons and tear
gas against protesters who had gathered in support of the news outlets,
reports said. The building houses the company’s five media outlets:
Bugün TV, Kanaltürk TV, Kanaltürk radio, and the daily newspapers Bugün
and Millet. Police cut live broadcasts of Bugün TV and Kanaltürk TV
during the raid, according to local press reports. The news broadcasts,
which had provided political debate and opposition views in the run-up
to November 1 parliamentary elections, have been replaced with
documentaries on World War II and the lives of camels, reports said. It
is unclear if the raid will obstruct the reporting of the radio station
and newspapers. Both papers had published their October 29 editions by
the time this alert was released.
“By replacing news broadcasts with camel films days
before a parliamentary election, Turkey’s leaders have shown they no
longer are interested in even pretending to respect the country’s
democracy,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina
Ognianova said. “We call on the Turkish government to immediately
return Bugün TV, Kanaltürk TV, and the other Koza İpek media outlets to
their rightful management.”
Today’s action comes a day after riot police raided the
Ankara headquarters of the media outlets’ holding company, Koza İpek
Group, which also owns mining and food production companies. The raids
were carried out to enforce a Monday decision by the 5th Ankara Penal
Court of Peace, which ordered senior management to be replaced with a
government-approved board of trustees during an investigation into the
company, according to reports. The Koza İpek Group said it is
contesting the legality of the government takeover.
The Ankara Chief Public Prosecutor’s Office sought the
takeover while authorities investigate alleged ties between the Koza
İpek Group and Fethullah Gülen, a government supporter turned critic
living in self-imposed exile, according to the English-language
Hürriyet Daily News. The Turkish government claims that Gülen is
leading an illegal organization that has infiltrated Turkish society,
the police, judiciary, and the media, with the purposes of toppling the
current Justice and Development Party (AKP) administration. Gülen
denies the claims.
The measures this week are a continuation of pressure
on the Koza İpek Group. In September, at least six Koza İpek employees
were detained briefly, and computers and hard drives were confiscated
when Ankara police raided the company, according to reports. The group
was accused of disseminating terrorist propaganda and providing
financial support to the alleged Gülen-led illegal organization,
according to reports. Turkish authorities have declared the alleged
organization a terrorist group.
Turkey’s broadly worded anti-terrorism statutes have
enabled authorities to conflate coverage of banned groups as well as
reporting on sensitive issues with terrorism or other anti-state
activity, CPJ has found.
Authorities have said the appointment of a new board of
trustees to the Koza İpek Group was necessary to ensure “a healthy
investigation” of the holding’s finances and to “uncover material
truths,” according to the Ankara court decision, as cited by the
Hürriyet Daily News. In an interview for Bugün TV before the station
was shut down, Koza İpek’s chief executive office, Akın İpek, said the
targeting of his companies was politically motivated and the government
takeover was carried out because authorities failed to find any illegal
activities during financial inspections of his businesses. (Email: nognianova@cpj.org)
RSF: Violent assaut policier contre des médias critiques à quelques jours des élections
Reporters sans frontières (RSF) dénonce fermement
les attaques répétées contre les médias de la holding Koza Ipek. A
l’aube du 28 octobre 2015, la police d’Istanbul a violemment investi
leurs locaux, coupé l’antenne de Kanaltürk et tenté d’interrompre celle
de Bugün TV.
A quelques jours d’élections législatives cruciales, le
1er novembre, la pression contre les médias critiques ne cesse de
s’intensifier en Turquie. Tous les segments de l’opposition sont visés,
dont les partisans du mouvement socio-religieux de Fethullah Gülen,
ancien allié du président Erdogan devenu son pire ennemi. Parmi ces
derniers figure la holding Koza Ipek, qui regroupe 21 sociétés dont les
chaînes Bugün TV, Kanaltürk et Samanyolu Haber, ainsi que les
quotidiens Bugün et Millet.
Le 28 octobre vers 4h30 du matin, des centaines de
policiers anti-émeutes ont pris position devant le siège de la branche
média de la compagnie, dans le quartier Mecidiyeköy d’Istanbul. Ils ont
forcé l’entrée trois heures plus tard en tronçonnant le portail, puis
fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau contre les centaines
de manifestants et journalistes qui tentaient de leur barrer le
passage. Le directeur de la rédaction de Today’s Zaman, Bülent Kenes, a
été brutalisé et le reporter de Bugün, Kamil Maman, a été interpellé.
Peu après 9 heures, les policiers ont tiré les câbles
des caméras présentes pour tenter d’interrompre la couverture en direct
des opérations. Ils ont ensuite coupé l’antenne de Kanaltürk et tenté
de faire de même pour Bugün TV. Le directeur de la rédaction, Tarik
Toros, a refusé de se plier à leurs demandes, et les journalistes leur
ont barré l’accès au centre de commande.
“La persécution des médias critiques a atteint un
niveau extrêmement préoccupant pour la tenue des élections, déclare
Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de
RSF. L’acharnement du pouvoir à faire taire les médias du groupe Koza
Ipek n’en est que la dernière illustration. Nous appelons de nouveau
les autorités à y mettre un terme et à laisser les médias faire leur
travail, conformément à la Constitution et aux conventions
internationales qui engagent la Turquie.”
Sous tutelle des autorités
L’intervention policière fait suite à une décision
judiciaire controversée, deux jours plus tôt, qui avait ordonné le
placement de Koza Ipek sous la tutelle des autorités dans le cadre
d’une enquête pour “financement et propagande du terrorisme”.
L’“organisation terroriste” avec laquelle la compagnie est soupçonnée
de collaborer n’est autre que la confrérie Gülen, désormais interdite.
Des administrateurs temporaires ont donc été désignés par les autorités
en lieu et place de la direction actuelle. La plupart d’entre eux sont
connus pour être proches du parti au pouvoir AKP.
La holding Koza Ipek est dans l’oeil du cyclone depuis
plusieurs mois. Le siège du groupe a fait l’objet de deux perquisitions
successives, en août et en septembre, suite à quoi un mandat d’arrêt a
été lancé contre le président de son conseil d’administration, Hamdi
Akin Ipek. “Si nous avions accepté de faire partie du ‘pool de médias’
[acquis au gouvernement], cela ne se serait pas passé comme cela”, a
déclaré ce dernier le 25 octobre.
Bugün TV, Kanaltürk et Samanyolu Haber figurent en
outre parmi les sept chaînes de télévision évincées des principaux
bouquets de télévision câblée et satellitaire à la mi-octobre, à la
demande de la justice.
La Turquie occupe la 149e place sur 180 dans le
Classement mondial 2015 de la liberté de la presse. RSF a pris part à
une mission commune sur place avec sept autres organisations
internationales et locales, du 19 au 21 octobre, pour souligner la
gravité de la situation. (RSF, 28 oct 2015)
IFJ slams Turkish government over latest media clampdown ahead the elections
The International Federation of Journalists (IFJ) today joined its
affiliate, the Journalists’ Union of Turkey (TGS, in Turkish), in
condemning the police raid of Kanaltürk and Bugün TV, part of
pro-opposition media holding Koza-Ipek, this morning in Istanbul.
Police moved in after a court in Ankara on Monday ordered the seizure
of Koza-Ipek, accusing the company of “terror propaganda.” The
conglomerate is linked to the US-exiled cleric Ferthullah Gullen, a
one-time ally of Turkish President Recep Tayyip Erdogan, who has turned
the government’s prominent critic, reports said.
According to media reports, the riot police forced their way into the
Istanbul headquarters of media outlets Kanaltürk and Bugün TV and
harassed some employees of the targeted media outlets who were trying
to access their workplace. Kamil Maman, a reporter for the Bugün daily,
was harshly treated and then detained by the police, the TGS reported.
Police used tear gas and water cannons in the running battles between
the police and protesters, including opposition parliamentarians who
spoke of a dark day for democracy and described the police action as
politically motivated to silence independent media ahead of Sunday
general election.
The storming followed the court ruling to appoint a board of trustees
to manage the conglomerate and to seize its 21 companies. The Ankara
Chief Prosecutor reportedly said that the seizure was linked to an
investigation into the conglomerate on suspicion of”terror financing" ,
"terror propaganda" and other offences related to Koza-Ipek's support
for Gulen's Hizmet (Service) movement, media added.
The TGS Secretary-General Mustafa Kuleli added that the attack on press
freedom by AK Party government is a sign of panic caused by its fear of
losing power in the general election after losing its absolute majority
in the last poll in June. He stressed the importance of solidarity
among journalists to push back against intimidation: “It is again up to
us to save ourselves. Solidarity will make us stronger,” he said.
The IFJ supports its affiliate and reminds the Turkish government that
the role media in reporting independently on a crucial vote will be one
of the determining factors for its credibility and the legitimacy of
those who are seeking the mandate to lead the country.
“This latest media clampdown, so close to a vital election , risks
undermining the integrity of the electoral process if journalists are
denied the opportunity to provide independent, accurate and objective
information to the Turkish voters,” said IFJ President Jim Boumelha.
“We urge the authorities to respect press freedom and restrain from
undue interference in journalists’ affairs, thus ensuring there is a
level playing field for - and proper scrutiny of - all those who
seeking to hold public office.”
Read the Opens external link in new windowDeclaration adopted last 21
October in Istanbul by the IFJ, the EFJ, Turkish affiliate TGS and
other international press freedom organisations expressing solidarity
with journalists in Turkey.
For more information, please contact IFJ on + 32 2 235 22 16
La police prend en direct le contrôle de deux chaînes de télé d'opposition
La police turque a pris mercredi en direct le contrôle de la régie des
télévisions Bugün TV et Kanaltürk à Istanbul, dont le groupe proche
d'un ennemi du président Recep Tayyip Erdogan fait l'objet d'une mise
sous tutelle controversée à la veille des législatives.
Devant les caméras, les forces de l'ordre ont pénétré dans le siège des
deux chaînes, propriété du groupe Koza-Ipek, en dispersant les salariés
qui le protégeaient avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau,
selon les images retransmises en direct par Bugün TV sur son site
internet.
Des policiers et un des nouveaux administrateurs du groupe nommés par
la justice ont investi la régie des deux télévisions et en ont pris le
contrôle, malgré l'opposition d'un de ses rédacteurs en chef.
La justice turque a décidé lundi de mettre sous tutelle la holding
Koza-Ipek, accusée selon un procureur d'Ankara de "financer",
"recruter" et "faire de la propagande" pour le compte de l'imam
Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau
d'ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités d'"organisation
terroriste".
Ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, M. Gülen est devenu son
"ennemi public numéro 1" depuis le scandale de corruption qui a visé
des proches de l'homme fort du pays et des membres de son gouvernement
fin 2013.
La décision de la justice turque a été violemment dénoncée par
l'opposition comme une atteinte à la liberté de la presse, à la veille
des élections législatives anticipées qui se déroulent dimanche en
Turquie. (AFP, 28 octobre
2015)
Vives protestations après la mise sous tutelle d'un groupe de médias
Les forces de l'ordre turques ont usé de gaz lacrymogènes mardi pour
disperser quelques dizaines de personnes protestant contre la mise sous
tutelle de la holding Koza-Ipek, proche de Fethullah Gülen, l'ennemi
juré du Président Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé les médias turcs.
La décision de mettre sous tutelle la holding Koza-Ipek qui dispose
d'un important groupe de presse comprenant notamment le journal Bugün
et la télévision Kanaltürk a été prise lundi par la justice, à la
demande du procureur général d'Ankara.
La police a investi mardi les locaux de ce groupe qui est également
présent dans les secteurs de l'énergie et de la métallurgie, à cinq
jours des élections législatives, provoquant des manifestations à
Ankara et Istanbul.
Dans un communiqué publié mardi, le procureur général d'Ankara a
justifié sa demande en expliquant qu'il soupçonnait la holding de
"financer", "recruter" et "faire de la propagande" pour le compte de
l'imam Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent
réseau d'ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités
d'"organisation terroriste".
Ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, M. Gülen est devenu son
"ennemi public numéro 1" depuis le scandale de corruption qui a visé
des proches de l'homme fort du pays et des membres de son gouvernement
fin 2013.
Le chef de l'Etat accuse M. Gülen d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour
le renverser et multiplié les poursuites judiciaires et les purges
contre ses partisans.
Début septembre, la police avait perquisitionné les locaux de 23
sociétés appartenant à Koza-Ipek dans le cadre d'une enquête
"antiterroriste". Six personnes avaient été alors arrêtées puis remises
relâchées.
Le patron du groupe Koza, Akin Ipek, actuellement à l'étranger, a
catégoriquement nié mardi toute activité illégale et dénoncé des
"mensonges".
A la suite de la décision de la justice lundi, de nouveaux administrateurs ont été nommés pour prendre les commandes du groupe.
Parmi eux figurent, selon la presse turque, d'anciens responsables du
groupe Turkuvaz qui regroupe des médias favorables au gouvernement
islamo-conservateur, dont le quotidien à grand tirage Sabah et la
chaîne de télévision ATV.
A Istanbul, plusieurs dizaines de personnes se sont également réunies
pour dénoncer la mise sous tutelle du groupe, a constaté un photographe
de l'AFP.
"Lorsque l'éventail de points de vue offert aux citoyens se réduit, en
particulier avant une élection, c'est une source d'inquiétude", a réagi
l'ambassade des Etats-Unis en Turquie sur son compte Twitter. (AFP, 27 octobre
2015)
La condamnation pour insulte à l'islam infligée au pianiste Fazil Say annulée
La cour suprême d'appel turque a
annulé au nom du droit à la libre expression la peine de dix mois de
prison avec sursis infligée en 2013 au pianiste virtuose turc Fazil Say
pour insulte aux valeurs religieuses, a rapporté lundi la presse turque.
Dans son jugement cité par les quotidiens Hürriyet et Radikal, la 8e
chambre de cette haute instance a jugé que les tweets controversés qui
avaient motivés sa condamnation relevaient de "l'exercice normal de la
liberté d'expression".
Athée revendiqué et critique du gouvernement islamo-conservateur au
pouvoir depuis treize ans dans son pays, Fazil Say a été condamné en
2013 pour une série de commentaires sur Twitter tjugés "injurieux
envers les valeurs religieuses".
"Vous dites que des flots de vin coulent au paradis. Est-ce que le
paradis est une taverne ?" ou "vous dites qu'il y a au paradis deux
houris (femmes vierges) pour chaque croyant. Est-ce que le paradis est
un bordel ?", avait écrit le musicien en citant des vers d'Omar
Khayyam, grand poète persan du XIe siècle.
Cette condamnation, avait suscité de nombreuses critiques contre
l'actuel régime turc, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire
et islamiste.
"La pression du conservatisme religieux est de plus en plus forte et je
pense qu'il est temps pour moi de m'installer au Japon", avait lancé
l'an dernier Fazil Say dans un entretien accordé à un journal turc.
Après la décision de la Cour suprême d'appel, le tribunal qui a
condamné le pianiste peut définitivement l'acquitter ou alors décider
de le rejuger. (AFP, 26 octobre
2015)
Investigation against Zarakolu over being Roj TV Correspondent
Another investigation has been started against journalist and human rights defender Ragıp Zarakolu.
Zarakolu has been accused of being member of terror organization, the
evidence called for this accusation is the interview he gave to Roj TV
in 2010.
It was stated that the investigation case was opened in 2010 by Ankara
Chief Public Prosecutor's Office, and turned into a new investigation
file titled " Investigating Crimes against Constitutional Order" by
Prosecutor Ramazan Dinç.
Zarakolu was arrested over aiding terror organization charges in 2011
and released by the court after kept in prison for 5 months. The
justification is that he joined Peoples' Democratic Party's (HDP)
opening of Political Academy a couple of years ago and gave a small
speech. During this investigation, the investigation started in 2010
hadn't come out.
Zarakolu states that in the accusation there is an allegation that
"Since the TV channel contacted him, then he must be a 'reporter' of
this TV channel, and since this TV channel belongs to terror
organization according to the claim, then he himself is also a member
of terror organization."
Zarakolu in his testimony stated "he has been doing journalism for over
40 years as of 1968; he even forgot the number of national and
international media organs he issued opinion, and he didn't ask any of
the channels their color, race, or political ideology."
He responded to allegation of being a correspondent by saying he has
been doing chief-editorship for many periodical or non-periodical
publications and
Fatih Polat faced similar accusations
A similar accusation has been directed against Evrensel newspaper
chief-editor Fatih Polat too in June. Polat faces accusations of "being
correspondent to Roj TV", "being member of armed terror organization"
and "promoting armed terror organization". Polat in his statement had
said "he has been doing journalism at Evrensel as of its founding year
of 1995 and been carrying on duty of chief-editorship."
Roj TV shut down in 2012
Roj TV began its broadcasting life in 2004 in Denmark. Copenhagen City
Court filed a claim in 2010 alleging the TV was "supported by Kurdistan
Workers' Party (PKK)" and "promoting terrorism". The case was concluded
in 2012 and the channel was fined for 670,000 euros. Denmark cancelled
broadcasting license on the same days Roj TV declared bankruptcy on
July 3.
(BIA, Oct 27, 2015)
Le prix Dawit Isaak 2015 à Erol Özkoray
Le club suédois Publicist district Ouest,
décerne à Erol Özkoray le prix Dawit Isaak 2015. Le prix est décerné
aux personnes ou organisations œuvrant dans
l’esprit de Dawit Isaak pour la liberté d’expression, la liberté de la
presse, les droits et les libertés démocratiques.
Erol Özkoray a pendant 15 ans été persécuté dans
son pays en Turquie pour sa critique envers le régime islamiste de
l’AKP. En 2014, il fut condamné à onze mois et vingt jours de prison
pour son livre «Le Phénomène Gezi», par la couverture et la publication
de graffitis anonymes inscrits sur les murs par des manifestants lors
du mouvement de protestations au Parc Gezi à Istanbul en 2013.
Le combat pour la démocratisation via un exil politique se poursuit aujourd’hui à Växjö.
Öskoray fut correspondant à Paris pour le plus important journal turc
Hurriyet, ainsi que correspondant turc pour le quotidien espagnol El
País.
Entre 1998 et 2002 Özkoray publia la revue culturelle Idea Politika qui œuvra pour la démocratie et sa sensibilisation.
- « Comme intellectuel, écrivain et éditeur je ne peux accepter une
quelconque restriction à la liberté d’expression. Elle est essentielle
pour la démocratie. Les peines de prison à l’encontre de l’écriture et
la publication de livres sont contraires à la démocratie et dévoile la
partie dangereuse du gouvernement islamiste en Turquie », déclara Erol
Özkoray dans un précédent interview.
Erol Özkoray est aujourd’hui un «écrivain réfugié» à Växjö. L’
«écrivain réfugié» reçoit une protection, est encouragé dans sa
profession et participe à la vie culturelle de la ville, conformément à
la devise de l’ICORN (International Cities of Refuge) : Protect -
Promote - Participate, où Protect (protéger) est la première des
priorités. (contact@imprescriptible.fr, 28 oct 2015, Traduction : Guy Marcossian)
Associations de la presse: Vingt journalistes actuellement détenus
Vingt journalistes sont aujourd'hui détenus en Turquie, ont rapporté
mercredi des organisations de défense de la liberté de la presse, qui
dénoncent les pressions accrues du gouvernement à l'approche du scrutin
législatif du 1er novembre.
A l'issue d'une "mission d'urgence" de trois jours, une coalition de
sept ONG a réitéré son "inquiétude liée à la dégradation de la liberté
de la presse et à l'impact qu'elle peut avoir sur les élections"
législatives anticipées prévues le 1er novembre.
Le gouvernement islamo-conservateur turc utilise les lois
antiterroristes pour "dissuader (les journalistes) de publier des
informations sur des sujets d'intérêt public", a-t-elle dénoncé lors
d'une conférence de presse à Istanbul.
Certains journalistes attendent leur procès depuis plusieurs mois en
prison et d'autres ont été condamnés pour des liens avec les rebelles
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
terroriste par la Turquie.
"De nombreux journalistes sont en prison pour avoir simplement fait
leur travail, informer le public", a déclaré Barbara Trionfi,
directrice exécutive de l'International Press Institute (IPI), l'une
des organisations présentes.
Ces dernières semaines, la reprise des combats meurtriers entre les
forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde
du pays et les élections législatives anticipées ont exacerbé les
tensions entre les médias et les autorités.
Les locaux du quotidien Hürriyet à Istanbul ont été à deux reprises
attaqués par des manifestants progouvernementaux et l'un de ses
éditorialistes vedettes, Ahmet Hakan, a été passé à tabac par quatre
hommes devant son domicile au début du mois d'octobre.
Des journalistes étrangers travaillant dans le sud-est à majorité kurde
ont également été arrêtés et expulsés, comme Frederike Geerdink,
journaliste néerlandaise indépendante, sommée de quitter le pays le
mois dernier.
Jeudi, le Comité de protection des journalistes (CPJ) a lancé une
pétition pour obtenir la libération de Mohammed Ismael Rasool, un
journaliste irakien détenu depuis près de deux mois sur la base
d'accusation de "terrorisme". Les deux collègues britanniques du site
d'information Vice News avec lesquels il travaillait ont été expulsés.
La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la
liberté de la presse publié le mois dernier par l'ONG Reporters sans
frontières, derrière la Birmanie (144e) et juste devant la Russie
(152e). (AFP, 21 octobre
2015)
BIA: Prison, Attack, Threat, etc. against Making News; How Far?

The interim government, which was formed after the Justice and
Development Party (AKP) has lost its majority in the parliament after
13 years in June 7 elections, has started to undertake some actions
targeting opposition media.
The media organs taking Kurdish Question into their agenda after aerial
operations on Qandil started were subjected to police operations. Their
websites have been widely censored. While financial operations were
launched against İpek Group known with its close relations with Gülen
Congregation, three TV channels were removed from digital platform, and
Bugün daily journalist Gültekin Avcı was arrested.
In the period when Cumhuriyet daily and Doğan Media Group were
subjected to "terror," "espionage," and "insult" investigations, verbal
offensives by the top authorities set the stage in which Hürriyet daily
and journalist Ahmet Hakan were attacked. President Recep Tayyip
Erdoğan whose dream of becoming president collapses with the general
election results has after a short break returned quickly to his
aggressive tone against critical media. Erdoğan bringing 14 journalists
to trial in the last three months has also caused 19 media
representatives be inquired with his new complaints according to
Article number 299 (Article number 299: One who insults president
sentenced to from 1 to 4 years in prison) of Turkish Penal Code (TCK).
BIA July-August-September 2015 Media Monitoring Report indicates that
criminalization towards journalists and media have become more
widespread after peace process was "put into cold storage" and
authorities held Anti-Terror Summit with authorized editorial directors:
101 websites, 40 Twitter accounts, 178 news have been censored; 21
journalists, 3 media organs, 1 printing house were attacked; arresting
media representatives increased sixfold; 28 journalists were sued based
on Anti-Terror Law (TMK), 60 were sued according to TCK.
(Full text: http://bianet.org/english/freedom-of-expression/168464-increasing-pressure-on-press-democracy-in-question)
Titles from Media Monitoring
BIA has sections "murdered journalists", "attacks against imprisoned
journalists", "assault, threat and obstructions", "investigations,
ongoing cases, verdicts", "insult, personal rights and action for
damages", "bans, shut downs, pull offs", "Constitutional Court",
"ECtHR", "Radio and Television Supreme Council (RTÜK)", "Supreme
Election Board (YSK)".
The trials that were conducted according to TCK and TMK about the
journalists went on for three months. In the trials, charges of "being
a member of armed organization", "aiding the organization" or "forming
and conducting organization" continued. (BIA, Oct 19, 2015)
CoE commissioner urges Turkey to respect freedom of press
Council of Europe Commissioner for Human Rights Nils
Muiznieks has expressed concern over the recent developments affecting
the right to freedom of expression in Turkey and criticized the court
ban on reporting “news, interviews, criticism” related to the Oct. 10
terrorist bombing in Ankara that killed 97 people on Saturday.
In a statement released late Thursday, Muiznieks
said, “I regret to see that in announcing such a sweeping ban on all
media, the court does not seem to have weighed the public's legitimate
need for essential information, which is particularly crucial in times
of crisis such as the one provoked by the heinous attack of Oct.10.”
“I wish to remind the Turkish authorities of the
relevant Council of Europe standards, as summarized in the Guidelines
of the Committee of Ministers on protecting freedom of expression and
information in times of crisis, which include terrorist attacks,” he
added.
At the request of the prosecutor investigating the
Oct. 10 bombings in Ankara, the penal court of peace declared a
complete ban on reporting news, interviews and criticism for the sake
of the investigation on all media, including the social media and
internet media. The Radio and Television Supreme Council of Turkey
(RTÜK) announced the ban to broadcasters, publishing the court decision
on its website.
“Freedom of expression, which includes the freedom
to receive and impart information, is a fundamental precondition for a
truly democratic society. It is particularly important to uphold this
right in an electoral context. I have already expressed my concerns
regarding freedom of expression in Turkey on several occasions in the
past, but there have been further worrying developments in recent
weeks, including the assault on the journalist Ahmet Hakan, the arrest
and later release of the editor-in-chief of the Zaman newspaper, Bülent
Keneş, and the simultaneous removal of certain TV channels from various
broadcasting platforms, reportedly in connection with investigations of
the Ankara Public Prosecutor's Office,” Muiznieks said.
“I urge the authorities to take note of these
legitimate concerns and do their utmost to address them in full respect
of all the principles enshrined in the European Convention on Human
Rights and the case-law of the European Court of Human Rights,” he
added.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 15, 2015)
Finnish Journalist Asks Erdoğan: "Are You a Dictator?"
The President Recep Tayyip Erdoğan answered the questions of press
members after he met the President of Finland, Sauli Niinistö yesterday.
“Are you a dictator?”
Upon the question “People are afraid of you. Some say that you are a
‘dictator’. What do you think about?” from a Finnish journalist, Tom
Kankkonen,
Erdoğan answered:
“You wouldn’t ask these kinds of questions ıf I were a dictator. You
can’t see the ruler and his family were limitlessly insulted when there
was a dictator in the country. The country in which the freedom is
limitless is Turkey.”
DDK was appointed
Reminding militant organizations like Armenian Secret Army for the
Liberation of Armenia (ASALA), Kurdistan Workers’ Party (PKK) and
Islamic State of Iraq and Syria (ISIS) have been attacking for 40
years, Erdoğan expressed that he appointed the State Supervisory
Council (DDK) for Ankara bombing.
“All possibilities of DAESH (ISIS), PKK, Democratic Union Party (PYD)
and Revolutionary People's Liberation Party–Front (DHKP-C) should be
investigated. I hope we will invalidate their attempts. We have our
duties in these times when our fellowship is tested.”
“First said it was deep state and then hid away”
"Some say it was the deep state that carried out Ankara bombing. How do
they know? These are just gossips. They first said it was deep state
and then hid. The attackers will come out.
"It is untrue to call on someone to resign after every incident. I
govern the state and I am a human. Everyone makes mistakes. The ones
who call the government to resign should resign themselves since they
couldn’t manage to come to power.
"National Intelligence Organization carries us the necessary
information while DNA analysis has been carried out for the dead
bodies. We learned some preparations had been made before the bomb
attack in Ankara. It may be related to Syria.”
Erdoğan left carnations
The President Erdoğan, his wife Emine Erdoğan and the President of
Finland, Sauli Niinistö, left carnations on the place where Ankara
bombing occurred.
(BIA, Oct 13, 2015)
Difficultés d'accès à Twitter en Turquie après l'attentat
Le réseau social Twitter a rapporté
samedi que des utilisateurs avaient du mal à accéder à son service en
Turquie, dans un tweet diffusé après un double attentat à Ankara qui a
fait 86 morts.
"Des utilisateurs en Turquie ont fait part de difficultés d'accès à
Twitter dans beaucoup d'endroits", a indiqué le groupe américain sur
son compte @policy.
"Nous enquêtons et espérons bientôt le retour à la normale du service",
a ajouté le réseau social, qui revendiquait fin juin 316 millions
d'abonnés.
Twitter a diffusé un tweet similaire en langue turque.
Fin juillet, un juge turc avait interdit la diffusion sur internet des
images d'un attentat suicide attribué au groupe jihadiste Etat
islamique (EI) perpétré près de la frontière syrienne, provoquant
d'importantes perturbations sur le réseau Twitter.
Depuis plus d'un an, le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis 2002 en Turquie s'en prend régulièrement aux réseaux sociaux et
à leurs utilisateurs.
Début 2014, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné à plusieurs
reprises le blocage momentané de Twitter, Facebook ou YouTube, accusés
notamment de diffuser des accusations de corruption visant son
entourage.
En mars, le Parlement turc a voté une disposition autorisant le
gouvernement à bloquer un site internet sans décision de justice, une
mesure pourtant censurée quelques mois plus tôt par la Cour
constitutionnelle.
(AFP, 10 octobre
2015)
La police arrête le rédacteur en chef d'un journal d'opposition
La police turque a arrêté vendredi soir à
Istanbul le rédacteur en chef d'un quotidien de langue anglaise proche
de l'opposition accusé d'avoir "insulté" le président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan sur les réseaux sociaux, a
rapporté le journal.
Le journaliste, Bülent Kenes, a été interpellé par des policiers en
civil dans les locaux du quotidien Today's Zaman, devant des centaines
de salariés et de collègues qui portaient des pancartes avec le slogan
"les médias libres ne se tairont pas".
Le rédacteur en chef a été conduit en voiture jusqu'au palais de
justice d'Istanbul, selon la chaîne de télévision proche du groupe
Zaman, Samanyolu, qui a retransmis son arrestation en direct.
Dans l'après-midi, un juge avait ordonné, sur réquisition du procureur,
l'arrestation de M. Kenes, poursuivi pour une série de tweets écrits en
août.
Le rédacteur en chef de Today's Zaman, la version anglaise du quotidien
Zaman, le plus vendu en Turquie, avait déjà écopé en juin dernier d'une
peine de vingt-et-un mois de prison avec sursis pour un autre tweet
"insultant" à l'encontre de M. Erdogan.
Zaman est considéré comme proche de l'imam Fethullah Gülen, devenu
l'ennemi numéro 1 de l'homme fort du pays depuis le scandale de
corruption qui a éclaboussé son régime fin 2013.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, M. Erdogan, élu en août 2014 à
la magistrature suprême, a multiplié les plaintes en diffamation ou
insulte contre ses adversaires, qu'il s'agisse d'adversaires
politiques, de journalistes, d'artistes ou de simples citoyens.
Le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, est
régulièrement dénoncé pour ses attaques visant la liberté de la presse
en Turquie.
Ces dernières semaines, plusieurs médias ont été la cible de descentes
de police ou d'enquêtes judiciaires pour "propagande terroriste" en
faveur du PKK, notamment le groupe Dogan, propriétaire du quotidien
Hürriyet et de la chaîne d'information CNN Türk.
Des élections législatives anticipées sont prévues le 1er novembre en Turquie.
(AFP, 9 octobre
2015)
Un journaliste syrien de l'agence turque Anatolie tué
en Syrie
Un photojournaliste syrien travaillant
pour l'agence de presse turque Anatolie a été tué lors d'un
attentat-suicide près d'Alep, dans le nord de la Syrie, en proie à de
violents combats entre jihadistes et rebelles rivaux, a annoncé
vendredi Anatolie.
Agé de 27 ans, Saleh Mahmoud Laila est mort lors de l'explosion jeudi
d'une voiture piégée sur un marché de la ville de Hraytan, au nord
d'Alep, qui a fait au total une vingtaine de victimes, a précisé
l'agence progouvernementale.
M. Laila avait été grièvement brûlé en juillet lors d'un bombardement
de l'armée du président syrien Bachar al-Assad sur Alep. Soigné dans un
hôpital turc, il était ensuite retourné en Syrie pour y couvrir la
guerre qui fait rage depuis 2011.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté ses condoléances à la
famille du journaliste et à son employeur en soulignant le travail
"précis", "compréhensif" et "dévoué" effectué par la victime.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), au moins 85 journalistes sont morts en Syrie depuis 2011.
(AFP, 9 octobre
2015)
Network Against Censorship: 35 journalist detained in September
35 journalists were detained and one other was remanded in custody in
the month of September, 2015, according to a report by Solidarity
Network against Censorship.
While the attacks of the AKP government against press continue,
Solidarity Network Against Censorship has said in a report on
censorship and attacks on press that 35 journalist were detained and
one other was remanded in custody during the month of September.
The report underlined that attacks and repressions against the press in
Turkey are on increase ahead of the snap election to be held on
November 1, adding that journalists and press organisations were not
only subjected to lawsuits and censorship but also targeted by physical
assaults. The report said the censorship and repressions on the press
are being implemented in consideration of mainly daily columns, TV
programs and tweets of press members.
The Solidarity Network further reported that two journalists were
attacked by police during September and two others were abducted and
threatened again by police. The balance sheet also included two attacks
with stones and sticks against Hürriyet daily, as well as the assault
on Turkish journalist Ahmet Hakan. According to the figures provided by
the report, other attacks that took place during last month are as
follows:
-Two press institutions were raided by police
-Legal action was taken against 19 journalists for “insulting the President”
-35 journalists were detained
-One journalist was remanded in custody
-Three foreign journalists were deported
-Attempts at restraining Dicle News Agency (DIHA) continued, which was censored 21 times.
(ANF, Oct 7, 2015)
Digiturk joins government-ordered ban on critical media
Joining two other similar platforms that earlier
banned critical media in a government-backed move, digital satellite
platform Digitürk announced on Thursday that that it stops the
broadcast of TV channels Bugün TV, Kanaltürk, Shaber and Samanyolu,
which are known for their critical stance towards the government.
Turkcell TV+, an online TV streaming service from
Internet provider Superonline, and Tivibu, another service provided by
TTNet, earlier announced that they removed the channels in question
from their platforms by order of the Ankara Public Prosecutor's Office
on the suspicion that these channels support a terrorist organization.
Even children's channel Yumurcak TV was removed,
prompting anger from some users who were perplexed at the idea that a
children's TV channel could be supporting terrorism.
Digiturk brought the same explanation in its
statement on Thursday, saying the channels were removed from the
platform “due to legal obligation.”
The removal of the channels is seen as a move by the
Justice and Development Party (AK Party) government to silence free and
independent media before a crucial snap election scheduled for November.
The Bugün TV, Kanaltürk, Shaber, and Samanyolu TV
channels have become the target of the government's crackdown for being
deemed to be affiliated with the Gülen movement, also known as Hizmet,
a grassroots social initiative inspired by Islamic scholar Fethullah
Gülen.
President Recep Tayyip Erdoğan blames the movement
for instigating the massive corruption probes revealed on Dec. 17 and
25, 2013, which involved ministers in his government and even some of
his family members.
Consumers Association (TÜDER) President Aydın
Ağaoğlu earlier told Today's Zaman that the banning of the TV channels
could lead to consumers filing lawsuits against the platforms for
violating their contracts.
“Companies cannot cancel [TV channels] that are set
out in the contract before the contract term ends or the consumers are
informed,” Ağaoğlu said.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 8, 2015)
Demand for Arrest for 6 People attacking Hakan Overruled
In the attack on Hürriyet daily writer and CNN Türk programmer
journalist Ahmet, objection waived by prosecutors for the suspects, who
are released after judicator interrogation, to be arrested was
overruled by superior court.
Superior court evaluating the objection noted that the ruling regarding the release of six suspects is sound.
Chief Prosecutor conducting the enquiry Mehmet Şenay Baygın had
objected to the release of six suspects who were send to the court for
arrestment on Sunday.
Six suspects out of seven issued to İstanbul Palace of Justice on
Sunday were discharged of lack of evidence, and suspect Ahmet Şengüler
was arrested for "willful injury."
(hurriyetdailynews.com, Oct 7, 2015)
Two Freedom of Expression Violation Verdicts by ECHR
The ECHR today in two different verdicts concluded the application of
Ahmet Sami Belek and Savaş Velioğlu from Günlük Evrensel newspaper and
Müdür Duman from People's Democracy Party (HADEP).
In both cases Turkey was concluded to violate right of freedom of
expression and condemned to pay 575 euros to Belek, 285 euros to
Velioğlu and 1,250 euros for each as solatium. It was also ruled for
Duman to be paid for 12,500 euros as solatium and 3,200 euros for law
costs.
"Democratic society" emphasis in the verdict
HADEP Eminönü District President Müdür Duman was charged with having
Kurdistan Workers' Party (PKK) flags, publications and articles and
books written by PKK leader Abdullah Öcalan in his house. Duman's
objections agains the charges had been overlooked by the court.
On July 15, 2001, he was found guilty in the court ruling in which he
was absent and couldn't find a chance to submit his final defense for
"promoting crime and criminal" and "overlooking crime" and sentenced to
six months of prison and 91,260 liras (approximately $30,000).
ECHR: There is no hate speech or call for violence
Second ruling of the ECHR was about the application of managin editor
of the newspaper Müdür Belek and editor Velioğlu. On May 21, 2003, an
article that included the statements of members of the Kurdistan
Freedom and Democracy Congress was published in the newspaper. In the
article democratic solution was demanded for the Kurdish question. A
day later, a prosecution was brought against the journalists. On
December 10, 2003, State Security Court ruled Belek to pay 575 euros,
Velioğlu 285 euros, in addition, a three-day publication ban was
imposed on the newspaper. Belek and Velioğlu went to ECHR on November
4, 2004 upon their sentences were approved.
ECHR stated that "the article counted as crime element does not involve
hate speech and doesn't call for violence" in its ruling which it found
Turkey guilty for violation of freedom of expression.
The European Court of Human Rights (ECHR) has ruled that charges
pressed against Günlük Evrensel newspaper writers Ahmet Sami Belek and
Savaş Velioğlu, and Müdür Duman from HADEP are violation of freedom of
expression and condemned Turkey to indemnity.
(BIA, Oct 6, 2015)
Turkish journalists rally for press freedom amid pressure

Turkish journalists have rallied in Istanbul in a show of solidarity
with their colleagues who have been facing politically-motivated
attacks and threats in the past weeks.
After the protest started in the Beyoğlu district's Tünel neighborhood
on Oct. 3, journalists marched to Galatasaray Square with a placard
reading "Free press cannot be silenced."
Dozens of prominent journalists, including Hürriyet Editor-in-Chief
Sedat Ergin, Hürriyet Daily News Editor-in-Chief Murat Yetkin, Hürriyet
columnist Tufan Türenç and Hürriyet Digital Coordinator Bülent Mumay,
joined the protest.
"From issues about freedom of the press, we arrived at a point where we
don't even have life safety. We have serious concerns," Press Council
President Pınar Türenç said in a statement on behalf of protesters,
condemning recent threats and attacks.
Hürriyet's Istanbul headquarters were pelted with stones by mobs on
Sept. 6 and Sept. 8. The newspaper's prominent columnist Ahmet Hakan
was injured in an assault by four men in front of his home on Oct. 1.
"We won't leave Turkey to these bandits and bullies. We are here to
show it," Hürriyet Editor-in-Chief Ergin said, stressing that similar
rallies can be organized each Saturday if needed.
A number of politicians from the Republican People's Party (CHP) and
the Peoples' Democratic Party (HDP) also attended the rally.
"Those who cannot confront criticism with words resort to slander, lies
and threats. And when slander is not enough, they resort to violence,"
HDP deputy Garo Paylan said after the rally.
(hurriyetdailynews.com, Oct 3, 2015)
Journalists Sued Every Day Allegedly Insulting the President Erdoğan
Managing Editor Vural Nasuhbeyoğlu and Publisher Mehmet Akif Koşar of
Evrensel Daily have been sued for “insulting the President” according
to the Article 299 of Criminal Code of the Republic of Turkey (TCK).
The trial will start on October 1, 2015.
According to the Article 299, a person who insults the President shall be sentenced to 1 to 4 years in prison.
Evrensel’s lead writer İhsan Çaralan and other columnists Mustafa Köz
and Erol Aral also were opened investigation for their columns.
In the first three weeks of September, at least 19 media employees were sued:
Caricaturist Musa Kart (Cumhuriyet), journalists and columnists Ekrem
Dumanlı (Zaman),Ertuğrul Özkök (Hürriyet), Yavuz Baydar (Bugün), Tayfun
Talipoğlu(Yurt), Onur Erem (BirGün), Murat Çapan (Nokta), Hasan Cemal
(T24),Aytekin Gezici (Twitter), Gökçe Fırat Çulhaoğlu (Türk Solu),
Atilla Taş(Meydan), Gülizar Baki (Meydan), Levent Kenez (Meydan), Ahmet
Altan Vural Nasuhbeyoğlu (Evrensel), Mehmet Akif Koşar (Evrensel),İhsan
Çaralan (Evrensel), Erol Aral (Evrensel) and Mustafa Köz(Evrensel).
Before September…
Many columnists and editor-in-chiefs; Özgür Mumcu (Cumhuriyet), Barış
Pehlivan(Odatv.com), Ender İmrek (Evrensel), Barış İnce (BirGün) were
put on trial according to the Article 299 before September. Judicial
oppression from many different politic people also affects the
universities and activist people.
(BIA, Oct 1, 2015, 2015)
Hürriyet columnist Ahmet Hakan injured in 'organized assault'
Four men, arriving with a black Honda at 12:35 a.m. Oct. 1, attacked
Hakan in Istanbul’s Nişantaşı neighborhood, as the columnist was
returning home after hosting his program on private broadcaster
CNNTürk. While one of the assailants targeted Hakan’s bodyguard, others
attacked Hakan.
After the attack, perpetrators left the scene with the same car, with
license plate number 34 VY 7765. Police detained three suspects after
the attack. Another suspect was detained early Oct. 1.
Ahmet Hakan, who was hospitalized with broken bones in his nose and ribs, was discharged from hospital early Oct. 1.
“Such attacks will never intimidate us. We are not afraid. We will
continue walking on the path that we know is right,” Hakan said in a
message conveyed to the public by Hürriyet Editor-in-Chief Sedat Ergin.
“According to the information we have, the assailants followed Hakan
after he left the television building. We see that it was an organized,
planned attack,” Ergin told journalists in front of the hospital.
Daily Hürriyet’s headquarters in Istanbul was attacked by pro-Justice and Development Party (AKP) protesters on Sept. 6.
After less than 48 hours, the building was attacked by another club-swinging, stone-pelting group.
AKP MP Abrurrahim Boynukalın was filmed while delivering a fiery speech in front of Hürriyet amid the first violent attack.
Boynukalın was filmed in another video while explicitly threatening Hakan and Ergin.
Threats continued after the attack as Boynukalın enjoyed impunity.
“Like schizophrenia patients, you think you are still living in the
days when Hürriyet was running the country. We could crush you like a
fly if we want. We have been merciful until today and you are still
alive,” Star newspaper columnist Cem Küçük said in a Sept. 9 article.
All suspects who were detained after the attacks targeting the newspaper building were released.
Boynukalın, who was earlier filmed while saying that “Our mistake was
that we never beat them in the past,” addressed the issue in a tweet
soon after the assault targeting Hakan.
“We are not as perfidious as beating a journalist with four men in front of his home,” Boynukalın said.
Meanwhile, Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu has expressed his concerns on the assault.
“I am extremely sad. A dear journalist was first threatened with death
and now physically assaulted. It creates great concern among us that
tension in society has reached this point. It is our great desire that
the government should take very careful and consistent steps over
attacks targeting the media. Security forces will also fulfill their
duty by finding the real perpetrators of this incident,” said
Kılıçdaroğlu.
(hurriyetdailynews.com, Oct 1, 2015)
Kurdish
Question / Question kurde
1er novembre: Appel pour une journée mondiale de solidarité avec Kobanê

Kobanê et les deux autres cantons du Rojava
(Kurdistan de l’ouest, Syrie) sont confrontés à des assauts incessants
depuis le 19 juillet 2012, date de la proclamation de l’autonomie
démocratique sur leur territoire. Cette région aspire à construire un
nouveau système fondé sur l’auto-gouvernance, et ouvert à la diversité
socio-culturelle, religieuse et ethnique.
La population du Rojava a fait preuve d’une
détermination exceptionnelle dans sa volonté de construire une nouvelle
administration, repoussant les attaques des groupes extrémistes. Cette
détermination a culminé avec la résistance populaire de Kobanê qui a
marqué le début de la fin du mythe de Daesh et prouvé au monde que la
réunion de la volonté de la population et des institutions locales
était suffisante pour combattre le terrorisme et défendre l’humanité et
la paix.
Le prix de cette victoire a cependant été très élevé et
ses effets sont visibles dans notre vie quotidienne. Kobanê, la
capitale de la résistance, est en ruine. 70% de ses habitations sont
détruites et beaucoup de ses habitants ont émigré, se dispersant aux
quatre coins du monde. Toutefois, la volonté de la population de
retourner chez elle et de reconstruire cette ville martyre qui a payé
un si lourd tribut pour défendre l’humanité est très forte. Malgré le
manque de médicaments et de nourriture dû à la fermeture de l’unique
poste-frontière avec la Turquie, la population guidée par les unités de
protection du peuple et des femmes (YPG et YPJ) continue à résister
contre Daesh grâce à la coh& eacute;s ion entre toutes les
composantes du Rojava (Kurdes, Arabes, Syriaques, Assyriens) et avec
l’aide des frappes de la coalition internationale.
La population de Kobanê et du Rojava attendait de
toutes celles et ceux qui partagent ses valeurs de paix et de justice
un soutien fort contre le terrorisme, pour la reconstruction de Kobanê
et pour l’ouverture d’un couloir humanitaire, ce qui nécessite une
pression renforcée sur la Turquie. Cependant, le soutien s’est limité à
des promesses qui n’ont pas encore été réalisées. C’est pourquoi, le
1er novembre, nous appelons tous les peuples à manifester leur
solidarité avec Kobanê et sa courageuse population qui a ému le monde
par sa résistance et sa victoire contre les ennemis de l’humanité.
Plus la population du Rojava et de Kobanê sera
soutenue, plus fortes seront les chances pour la paix et l’égalité de
l’emporter sur la barbarie dans cette région du monde.
Le Conseil exécutif du canton de Kobanê – Syrie
Conseil Démocratique Kurde en France (CDKF)
16, rue d'Enghien - 75010 Paris
Tel: 09.52.51.09.34
Le HDP sous pressions avant les législatives
Bête noire des jihadistes et du gouvernement, le principal parti
prokurde de Turquie est contraint de mener une campagne discrète à
quelques jours des élections législatives anticipées de dimanche, gêné
aux entournures par la reprise du conflit kurde.
Il y a cinq mois, le charismatique chef de file du Parti démocratique
des peuples (HDP) paradait sur les estrades devant des milliers de
partisans enthousiastes.
Dimanche, Selahattin Demirtas s'est contenté d'un menu politique des
plus allégés. Un thé avec une poignée d'ouvriers sur un chantier à
l'aube, une omelette avec des étudiants à la mi-journée, puis un
discours devant quelques centaines de partisans entassés dans une salle
de conférences mal éclairée d'Istanbul.
"C'est une période très difficile pour notre parti, nous devons faire
face au gouvernement et à Daech (acronyme arabe du groupe Etat
islamique)", explique Emin Ergin, un militant de 67 ans. "Je suis kurde
et j'ai connu les dictatures", confie-t-il, "mais pour la première fois
de ma vie, je ne suis pas rassuré en allant à un meeting".
Après celui qui avait déjà visé un de ses meetings à Diyarbakir le 5
juin, l'attentat qui a tué le 10 octobre à Ankara 102 militants de
gauche et de la cause kurde lors d'une "marche pour la paix" a
bouleversé la campagne du HDP.
Dans la foulée, le parti a annulé tous ses rassemblements de masse,
remplacés par des "rencontres" en lieux clos, préalablement inspectés
par des chiens renifleurs.
Depuis cet attentat qui porte la marque jihadiste, M. Demirtas ne
retient plus ses coups. D'ordinaire mesuré, il accuse le gouvernement
islamo-conservateur d'avoir délibérément négligé la sécurité du
rassemblement d'Ankara et le président Recep Tayyip Erdogan de diriger
un "Etat tueur en série".
Le régime et le HDP sont à couteaux tirés depuis les législatives du 7 juin.
En décrochant 80 sièges de députés et près de 13% des suffrages, le
mouvement de M. Demirtas a mis fin au contrôle absolu que le Parti de
la justice et du développement (AKP) du président Erdogan exerçait au
Parlement depuis treize ans.
- 'Au bord de la guerre civile' -
"Il (Erdogan) conçoit la politique comme un pouvoir personnel. il se
voit comme le chef religieux d'un califat", a lâché dimanche M.
Demirtas.
En retour, le chef de l'Etat et son Premier ministre sortant Ahmet
Davutoglu reprochent au HDP d'être les "complices " de "ceux de la
montagne", où se trouve l'état-major du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
Depuis l'attentat de Suruç (sud), attribué aux jihadistes, qui a tué 34
jeunes militants de la cause kurde fin juillet, le PKK a repris ses
attaques meurtrières contre l'armée et la police, symboles d'un Etat
qui a selon lui négligé la sécurité de la population kurde.
Et même si M. Demirtas répète que le HDP n'est pas la "vitrine
politique" du PKK, la reprise du conflit kurde, qui a fait 40.000 morts
depuis 1984, a fragilisé sa position. Les rebelles l'ont même
embarrassé en décrétant une trêve jusqu'au 1er novembre afin, ont-ils
plaidé, de ne pas "gêner" sa campagne.
"+Traîtres à la patrie+, +ennemis de la nation+. Vous remarquez qu'ils
(le pouvoir) ne parlent jamais de nous comme des adversaires
politiques", dit M. Demirtas. "Ils ont poussé la Turquie au bord de la
guerre civile, au point où des gens se haïssent".
"Ils le salissent parce qu'ils sont jaloux", estime Kenan Oztürk, 24
ans, qui soutient le HDP. "L'arbre qui donne des fruits finit toujours
par être caillassé", philosophe-t-il. "Les autres hommes politiques
sont encore dans le passé. Selahattin Demirtas, lui, est proche de
nous", renchérit Rabia Aktürk, une jeune militante de 22 ans.
Malgré un environnement difficile, le HDP espère confirmer sa percée de
juin et même améliorer son score. Les sondages le créditent de 12 à 14%
des intentions de vote.
Sous l'impulsion de M. Demirtas, le parti a élargi sa base au-delà de
la seule défense de l'autonomie kurde. Il s'est transformé en une
formation de gauche moderne, qui défend "toutes les minorités" et se
pose en "seule vraie alternative" à l'AKP.
S'il espère passer la barre des 100 députés, l'avocat de 42 ans ne
s'attend pas à former "un nouveau gouvernement alternatif après le 1er
novembre". "Mais nous allons franchir une nouvelle étape", répète-t-il,
"grandir et nous rapprocher de notre but". (AFP, 27 octobre
2015)
Moscou reçoit des représentants des Kurdes syriens
L'envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour le
Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, a reçu mercredi à Moscou des
représentants des Kurdes syriens, malgré la mise en garde d'Ankara
contre toute aide de la Russie aux combattants kurdes syriens.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères s'est entretenu avec
Assia Abdallah, coprésidente du Parti de l'Union démocratique kurde
(PYD), et Anwar Muslim, chef de l'administration de Kobané, a annoncé
la diplomatie russe dans un communiqué.
Au cours de cette rencontre, Moscou "a souligné la nécessité de
consolider les efforts de chaque groupe ethnique et religieux composant
la société syrienne, y compris les Kurdes, pour l'éradication du
terrorisme en Syrie".
Les milices kurdes du PYD ont été le fer de lance d'une reconquête sur
le groupe Etat islamique de territoires situés le long de la frontière
avec la Turquie, avec un soutien américain, et la participation de
groupes arabes locaux.
Pour sa part, la Turquie considère le PYD comme un parti "frère" du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla depuis
1984 contre ses forces de sécurité sur son territoire.
Ankara avait convoqué l'ambassadeur de Russie il y a une semaine pour
leur adresser une "mise en garde nécessaire" et rappeler "la position
de la Turquie au sujet du PYD".
"La Turquie ne peut tolérer aucune coopération avec des organisations
terroristes qui font la guerre contre elle", avait déclaré le Premier
ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.
Début octobre, l'envoyé spécial du Kremlin pour le Moyen-Orient avait
également rencontré le chef du PYD Salih Muslim pour discuter de
coopération en matière de lutte antiterroriste. (AFP, 21 octobre
2015)
Une ville mixte rejoint la région autonome kurde en Syrie
Une ville mixte en Syrie, dont le groupe jihadiste Etat islamique (EI)
avait été chassé en juin, va rejoindre l'administration autonome kurde
dans le nord du pays, a annoncé mercredi un important parti kurde
syrien.
Selon le Parti de l'union démocratique (PYD), principale formation
kurde en Syrie, le conseil local de Tall Abyad a fait part mercredi de
son accord pour être dirigé par "l'administration autonome, et faire
formellement partie de l'administration autonome du canton de Kobané".
En juin, les forces kurdes et leurs alliés rebelles arabes avaient
expulsé les combattants de l'EI de Tall Abyad, ville située dans la
province de Raqa.
Un conseil local composé de Kurdes et d'Arabes se charge depuis des affaires courantes de la ville.
Cité par le PYD, un responsable local a affirmé que Tall Abyad allait
devenir "un modèle de coexistence pacifique pour l'ensemble du peuple
syrien".
L'administration autonome kurde s'est mise en place lorsque l'armée
syrienne s'est retirée de la quasi-totalité du nord et nord-est syrien
à majorité kurde en 2012, l'année qui a suivi le début du conflit
syrien.
Ce territoire autonome est divisé en trois "cantons", celui de Kobané (nord), Jaziré (nord-est) et Afrine (nord-ouest).
Au début du mois d'octobre, la principale milice kurde et des groupes
rebelles arabes qui combattaient ensemble depuis longtemps ont décidé
de formaliser leur alliance au sein de la coalition des Forces
démocratiques syriennes (FDS), qui inclue des Kurdes, des Arabes et des
chrétiens syriaques.
Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 après la répression de
manifestations réclamant des réformes, est devenu complexe au fil des
années avec une multiplication des acteurs, locaux et étrangers, sur un
territoire de plus en plus morcelé.
Il a causé la mort de plus de 250.000 personnes et poussé à la fuite des millions de Syriens. (AFP, 21 octobre
2015)
International Kurdish Conference kicks off in Moscow
The International Kurdish Conference, organised jointly by the Union of
International Kurdish Social Institutions and Russian Institute of
Strategic Research (RISI) has kicked off in Moscow.
The conference under title “Foundation Perspective of International
Coalition for Struggle against ISIS”, is attended by delegations from
North Kurdistan and Rojava, chair of A Just Russia, Sergey Mironov, as
well as many other politicians, academics, Middle East and Asia
researchers and journalists. The Kurdish institutions and organisations
based in Russian Federation are also attending the conference.
'KURDS PLAY AN IMPORTANT ROLE IN THE PROCESS'
The opening speech of the conference was made by the head of Russian
Institute of Strategic Research, Leonid Petrovich, who stressed that a
new process is underway in the Middle East and that the Kurds play an
important role in this process. “This is why we will assess the
strategic importance of both the region and the Kurds in our
conference”, said Petrovich.
Speaking after, A Just Russia party chair Sergey Miranov recalled that
there are some forces disturbed by the Russian intervention in Syria,
adding;
“The U.S. is taking decisions to determine the faith of Syria without
asking the opinions of other powers. However, at the current stage, it
has been proved how wrong these decisions are. Additionally, the U.S.
does not take into consideration the national interests of the people
as it acts in line with its own interests and leaves a wreck behind
everywhere it intervenes. Vladimir Putin has clearly expressed Russia's
attitude and tha it will no more remain silent on the developments
taking place in the region.”
'U.S. DOESN'T HIT REAL TARGETS'
Stressing that the U.S. in fact helps ISIS by not hitting the places
that must actually be targeted, Miranov went on saying that all the
international forces should take a joint decision about Syria and the
peoples living in the region, as this is not a decision to be left to
one single state or force alone.
Miranov further drew attention to the assessments of Russian President
Putin at the UN General Assembly, saying the coalition against ISIS can
achieve important results only if it truly undertakes its
responsibilities, in which the influence of Russia must also be taken
into consideration.
“Global forces consider Russia as a threat to themselves. However,
everyone knows very well that the international coalition can be
successful neither against ISIS nor in Syria unless Russia is
included”, he underlined.
'SOME ARE DISTURBED BY THE RUSSIAN INTERVENTION IN SYRIA'
Noting that there are some forces disturbed by the Russian intervention
in the Syria, Miranov said; “We have considered PYD from very beginning
as having an important mission in Syria. PYD strengthens the
possibility of a democratic solution in Syria with its presence. We are
ready to work together with all the forces against ISIS”, stressed
Miranov.
The conference continues with the speeches of representatives from Kurdish institutions and international organisations.
(ANF, Oct 20, 2015)
Ban on HDP election brochures for promoting ‘self-governance’
An Ağrı court has ordered the confiscation of
brochures prepared by the pro-Kurdish People’s Democratic Party (HDP)
for the upcoming general elections on the grounds that it promotes
local self-governance.
The Ağrı Penal Court of Peace reportedly took the
decision on Monday at a request filed by the Ağrı Chief Public
Prosecutor’s Office. According to the decision, the brochures were
reading: “We support all people live on their own will with their
differences. We believe in direct democracy. We defend strengthening of
local governments and self-governance. We want to elect our own
governor and district governor.”
The BirGün daily reported that in line with the
ruling, authorities wanted to confiscate brochures as a group of HDP
members were distributing them in Aydın.
Several mayors from the HDP were earlier detained in
police operations launched after claims of a declaration of
self-governance in their districts.
The HDP election declaration puts emphasis on
"democratic autonomy" and "common homeland" as well as seeking a
solution to the Kurdish issue based on peaceful methods rather than
taking up arms.
"The central administration's full control over the
local administration will be eliminated and democratic autonomy will
play a crucial role in the future democratization of Turkey, the
solution to the Kurdish issue, the establishment of social peace and
the founding for a unity among nations. All required steps to promote
and maintain administrations based on local democratic preferences will
be taken. The ideal of democratic autonomy will be put into practice to
ensure that all may take part in the political decision-making
process," the HDP underlined.
The party also committed to establishing "regional
parliaments" that will be inclusive of their constituents' political,
economic, social, geographical and cultural diversity, and which will
feature governors who are elected rather than assigned.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 19, 2015)
Turkish army demolishes martyrs' cemetery and cemevi in Dersim
The extensive operation of Turkish troops in the rural areas surrounding Pülümür valley continues intensely.
'Selcan Çiçek and Dr. Baran Cemetery', which houses graves of fallen
PKK militants and victims of Dersim massacre perpetrated by state
forces in 1938, was shelled by the Turkish army with helicopters and
tanks. The human shields in the area on the other hand were hindered by
soldiers from going to the operation area.
The extensive operation by Turkish troops continues in the rural areas
of Pülümür Valley since it was started after the closure of
Dersim-Pülümür road by an order from Dersim Governorate three days ago.
The army has deployed additional troops and airdropped more soldiers in
the area.
While the operation intensifies mainly in the triangular area between
Hakis (Büyükyurt), Dokuzkaya (Malka Sor) and Alacık (Zage), Cobra type
helicopters shelled 'Selcan Çiçek and Dr. Baran Cemetery' which houses
graves of PKK militants and victims of the Dersim massacre perpetrated
by state forces in 1938. After shelling the cemetery, Turkish soldiers
also blew up the Cemevi (Alevi place of worship) in the graveyard with
explosives. The graves in the cemetery were also destroyed by
bombardments launched from tanks.
COMMUNICATION CUT WITH THE PEOPLE IN THE REGION
While transportation in the region has been banned by Turkish forces
amid frequent sounds of explosions, communication with the people in
the villages of Nazmiye and Pülümür districts has been completely cut.
It is reported that electricity transmission towers in the area were
damaged under intense bombardments and power has been cut in the
district centre and the villages. The electricity shortage has also
rendered the pumps providing water for villages ineffective.
While bombardments by Turkish troops continue since yesterday evening,
intense reconnaissance flights have also been taking place over the
region.
In the meantime, soldiers shelled the operation area once again this
morning as clashes continue between Turkish troops and HPG guerrillas
that respond to the attacks.
HUMAN SHIELDS PREVENTED BY SOLDIERS
In another development, around a hundred people who include HDP Dersim
deputy Edibe Şahin, representatives of NGOs as well as Gürsel Özbey,
father of sergeant Semih Özbey who was detained by PKK guerrillas on
September 18, gathered at the city centre to act as human shields and
started to march towards the operation area in Pülümür Valley.
The human shields whom soldiers didn't allow access to the operation
area started a sit-in action at Tülük crossroad on Pülümür road.
(ANF, Oct 18, 2015)
Declaration of establishment by Syrian Democratic Forces

A total of 13 organizations have announced a joint establishment of Syrian Democratic Forces.
The 13 organizations include,
- YPG/YPJ,
- Al-Sanadid Forces,
- Syriac Military Council,
- Burkan Al-Fırat Operations Center,
- Suwar al-Raqqa,
- Shams al-Shamal,
- Lîwa Al-Selcuki,
- Brigade Groups of Al-Jazira,
- Jabhat Al-Akrad
- Jaysh Al-Thuwar (Revolutionaries' Army involving Jabhat Al-Akrad,
Lîwai 99, Special Operations Center 455, Lîwa Al-Selcuki, Ahrar
Al-Zawiya, Lîwa Sultan Selîm, Lîwa Şuheda Al-Atarib)
- Lîwai Al-Tehrîr and
- Lîwai 99 Muşat.
The press conference announcing the establishment of Democratic Syrian
Forces was attended by a representative from all the mentioned
forces.The joint press release was read by Şêx Bender Himêdî El-Deham
from Al-Sanadid Forces.
El-Deham said all the forces joining the Democratic Syrian Forces
herald the birth of future's Syria, adding; "This democratic step will
enable the democratic unity of all Syrian peoples on the basis of
women's freedom. Our basic objective is the founding of democratic
Syria.”
Deham stated that their founding meeting witnessed a discussion of the
situation and developments in Syria, treatment of the previously failed
experiences and ascertainment of the intervention by external forces as
the main reason of the failure.
Remarking that the meeting was attended by Arab, Kurdish, Syriac,
Assyrian and Turkmen representatives, Deham said their primary
objective was to fight the ISIS and forces attacking the peoples of
Syria. Deham on behalf of Democratic Syrian Forces thanked the
coalition forces for the support they provided, and called them to
continue their support.
Deham informed that the meeting ended with the establishment of the
United Military Council which will handle the works and joint
coordination in the name of Democratic Syrian Forces.
Deham called upon all the Syrian men and women to join the ranks of their forces.
(ANF, Oct 15, 2015)
Après l'attentat d'Ankara, la guerre fait rage entre Erdogan et le HDP
L'attentat meurtrier qui a visé samedi une marche pour la paix à Ankara
a porté la rivalité entre le gouvernement turc et le principal parti
prokurde du pays à de nouveaux sommets, exacerbant les tensions à moins
de trois semaines des législatives.
La fumée des deux déflagrations à peine dissipée, le charismatique chef
de file du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, a
violemment mis en cause la responsabilité du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan dans l'attaque, l'accusant
d'être à la tête d'un "Etat tueur en série".
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a riposté en refusant de le recevoir avec les autres chefs de l'opposition.
"Le codirigeant d'un parti représenté au Parlement peut dire
publiquement +ces gens ont été massacrés par l'Etat+", s'est indigné M.
Davutoglu à la télévision.
L'opposition entre les deux camps est telle qu'ils s'opposent même sur
le bilan de l'attaque: 97 morts pour les autorités, 128 pour le parti
de M. Demirtas.
Depuis plusieurs mois déjà, l'animosité était vive entre le régime et
le HDP, qui a largement contribué à priver, lors des législatives du 7
juin, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan de
la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans.
Ce revers a ruiné les rêves du président de modifier la Constitution pour renforcer ses pouvoirs.
D'ordinaire mesuré, M. Demirtas a nettement musclé sa rhétorique après
le choc de l'attentat de samedi, qui a tué de nombreux militants ou
cadres de son parti.
Cette attaque est la troisième visant le HDP ou ses soutiens. Deux
jours avant les législatives de juin, une bombe a fait 4 morts lors
d'une de ses réunions électorales dans son fief de Diyarbakir
(sud-est). Et le 20 juillet, un attentat suicide a tué 34 militants de
la cause kurde à Suruç, à la frontière syrienne.
Dans les trois cas, le groupe Etat islamique (EI) a été clairement mis en cause ou fortement soupçonné.
A chaque fois, le parti prokurde a accusé le gouvernement d'avoir
délibérément négligé sa protection. Voire d'avoir collaboré avec les
jihadistes, défaits en Syrie par les combattants kurdes qu'Ankara
considère comme des "terroristes".
- 'Renverser le dictateur' -
"Ils (le gouvernement) nous ont adressé un message: +nous pouvons tuer
qui se met en travers de notre route et étouffer l'affaire+", a accusé
M. Demirtas.
Si ce discours a enchanté ses troupes, il a outré le pouvoir. La presse
favorable au régime a reproché à son auteur de "tenir une réunion
politique" sur les lieux du drame en promettant à ses partisans de
"renverser le dictateur", c'est-à-dire M. Erdogan.
Comme le relève Aaron Stein, analyste à l'Atlantic Council, l'idée
selon laquelle le pouvoir turc soutiendrait les jihadistes contre les
combattants kurdes de Turquie ou de Syrie est "largement partagée" dans
les troupes du HDP.
"Demirtas a répété des accusations qui ont conduit beaucoup à penser
qu'un attentat du type de ceux menés par l'EI pouvait être lié à
l'AKP", explique M. Stein, "ce n'est certainement pas vrai mais cela
peut expliquer leur colère".
Depuis la campagne des législatives du 7 juin, le camp du président
reproche avec insistance au HDP sa "complicité" avec les "terroristes"
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Après l'attentat de Suruç, les rebelles ont rompu le cessez-le-feu
qu'ils respectaient depuis deux ans et recommencé leurs attentats
contre policiers et soldats turcs. La Turquie, qui compte environ 15
millions de Kurdes, soit 20% de sa population, a riposté en bombardant
les bases du PKK en Irak. Une escalade qui a rompu les discussions de
paix engagées en 2012 entre les deux parties.
La reprise des affrontements entre l'armée et les rebelles a fragilisé la position de M. Demirtas.
M. Erdogan n'a pas manqué de souligner la proximité du dirigeant kurde
avec la rébellion, dans l'espoir d'attirer à lui les suffrages
nationalistes lors des législatives anticipées du 1er novembre. S'il le
pouvait, "il courrait dans les montagnes" où le PKK a ses bases
arrières, a récemment raillé le président.
"Demirtas est un dirigeant charismatique capable d'élargir la base
électorale de son parti", juge Aaron Stein, mais sa proximité supposée
avec le PKK peut lui coûter "politiquement très cher".
A en croire les derniers sondages, qui voient le HDP augmenter son
score le 1er novembre, il a jusque-là réussi à écarter ce risque. de possibles "fautes" de l'Etat
(AFP, 13 octobre
2015)
Le PKK annonce la suspension de leurs opérations avant les législatives
Les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui ont multiplié depuis près de trois mois les
attaques contre les forces de sécurité turques, ont annoncé samedi la
suspension de leurs opérations à trois semaines des élections
législatives.
"Tenant compte des appels venus de Turquie et de l'étranger, notre
mouvement a décrété une période d'inactivité pour nos forces de
guérilla, sauf si nos militants et nos forces de guérilla étaient
attaqués", a écrit l'Union des communautés du Kurdistan (KCK),
l'organisation qui chapeaute les mouvements rebelles kurdes.
"Pendant cette période, nos forces de guérilla ne mèneront pas leurs
activités prévues et n'engageront aucune autre activité hormis celles
destinées à protéger leur situation actuelle et ne feront rien qui
pourrait empêcher une élection honnête", a ajouté le KCK dans une
déclaration publiée sur son site internet.
e document du mouvement ne fait aucune mention de l'attentat qui
a visé samedi matin des manifestants qui devaient participer à un
rassemblement pour la paix près de la gare d'Ankara, faisant au moins
30 morts et 126 blessés.
Depuis la fin juillet, le PKK a repris sa campagne d'attentats contre
les forces de sécurité turques dans le sud-est à majorité kurde de la
Turquie, tuant plus de 150 policiers et soldats. L'armée turque a de
son côté multiplié les opérations de représailles contre les rebelles,
notamment en bombardant ses bases arrière du nord de l'Irak.
Ces violences ont mis un terme au processus de paix engagé en 2012 par
le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec les rebelles et sonné
le glas d'un cessez-le-feu qui tenait depuis plus de deux ans.
Dans un entretien accordé mardi à l'AFP dans son repaire irakien, le
chef du PKK Cemil Bayik avait annoncé une "initiative" destinée à aider
le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), avant les
législatives anticipées du 1er novembre prochain.
"Nous sommes prêts à cesser le feu dès maintenant", avait dit M. Bayik, "il est nécessaire d'aider le HDP".
Lors des législatives du 7 juin, le HDP avait remporté 13% des
suffrages et 80 sièges de députés, contribuant à faire perdre au parti
du président Recep Tayyip Erdogan la majorité absolue qu'il détenait
depuis treize ans.
(AFP, 10 octobre
2015)
Kurdish Vigil in front of the EC for Ocalan's Freedom
Vendredi 9 october 2015 , Place Schuman at 11.00
We the Kurdish community in Belgium, Holland, France and Germany will
have an vigil in front of the European Commission headquarters building
on 9th October at 11.00.
Our Vigil will focus on the isolation on Mr, Abdullah Öcalan. The
Kurdish community in Europe is very concerned about the imprisoned
Kurdish leader Mr. Öcalan`s situation. Since 5th April 2014 we have any
news from him.
We the Kurd's see Abdullah Öcalan as key chief negotiator and
representative of our political aspiration. But, unfortunately, the
strategy by the AKP government demonstrates a lack of desire to address
the Kurdish question in the country and rather chooses to continue the
policy of deliberate annihilation implemented militarily and judicially
on the Kurdish people.
Finally, with Erdogan’s ending of the Kurdish-Turkish peace process on
the 24th of July 2015 a new total war against the Kurds has been under
way. Since this date, Kurdish mountains, villages and geography have
been under daily attack and bombardment. For almost a week the Turkish
Special Forces, supported by the army, has declared a state of
emergency in Kurdish towns and are undertaking extrajudicial killings
in the region.
Dear Member of the Press,
We kindly invite you to our VIGIL (public-meeting) on 09th October in
front of the European Commission headquarters building on 9th October
at 11.00.
State terror and people's resistance continue in Diyarbakir
Both the terror of state forces and the resistance of the people continue in Silvan district of Amed (Diyarbakir).
Deputy co-mayor of Silvan, Zuhal Tekiner, who talked to the district
governor was answered that “We have started a cleansing operation”. She
stated that Turkish state forces started to attack neighborhoods with
tanks and panzers upon the imposition of a curfew.
Tekiner informed that two people have just been been wounded in their
area, including a 12-year-old child, Barış Çakış, who has been shot in
the foot but couldn't be taken to hospital yet as snipers have also
targeted those who went to the scene to carry him into an ambulance in
the area.
Tekiner gave the following information regarding the current situation
in the town; "Thousands of special operation police have been trying to
enter Tekel neighborhood from Mescit neighborhood since yesterday. They
are opening fire on every corner of the neighborhood with mortars and
heavy weapons. We are facing a threat of imminent massacre as thousands
of people in the town are suffering from violence and heavy attacks by
special operation teams. We have been able to verify the death toll as
2 but some reports say 4 people have lost their lives and over 20
people have been wounded so far."
Remarking that soldiers on the other hand hindered the entry of
hundreds of people coming from Amed and Batman, Tekiner said only DBP
Co-President Kamuran Yüksek, HDP Amed deputies Nursel Aydoğan and Sibel
Yiğitalp have been allowed access into the town where state forces
continue shooting at every single person they see.
Curfew Declared in Silvan, Diyarbakır
A curfew has been declared on Friday since 6 a.m. in Silvan district of
Diyarbakır province in southeastern Turkey. Booms and gunshots were
heard in the morning.
On October 1, sergeant Tolga Topçuoğlu and specialist sergeant Sinan
Uçan died from Kurdistan Workers’ Party (PKK) attack last morning.
After the military operation, a curfew was declared.
Curfews in Diyarbakır
These are the curfews declared by governorship in Diyarbakır in September:
From September 13, 2015 at 8 a.m. to September 14, 2015 at 16:30. (Silvan district)
On August 14 and 15, 2015. (Silvan district)
From September 28, 2015 to September 29, 2015 at 5 p.m. (Hani district’s nine quarters)
From September 27, 2015 to September 27, 2015 at night (Bismil district)
From September 13, 2015 to September 14, 2015 (Sur district) (ANF, Oct 3, 2015)
Minorités
/ Minorities
Camp Armen Returned After 175 Days of Resistance
Camp Armen's deed has been returned to Gedikpaşa Armenian Protestant Church Foundation.
According to Uygar Gültekin's news from Agos weekly, the foundation's
lawyer Seba Aslangil has expressed that the procedures at land registry
office have been completed.
The volunteers entering the 175th day of the resistance in the camp welcomed the return of the deed with joy.
What had happened?
Camp Armen in Tuzla, once hosted orphan Armenian children, started the day with a demolishment attempt on May 6.
Even though volunteers who rushed into Camp Armen upon hearing the
demolishment managed to halt the destruction, some parts of the
building were demolished.
Following the watch and resistance that began upon this incident, title
owner of the land on where the building is situated, Fatih Ulusoy,
declared on May 23 that he will donate the land to Gedikpaşa Armenian
Protestant Church Foundation. However, the land wasn't donated.
(BIA, Oct 27, 2015)
Une question importante relative aux dossiers scandaleux d'Europalia
Arnaud Lismond Mertes demande sur Facebook Info-Turk:
Le festival Europalia Turquie suit scrupuleusement la ligne
négationniste de l'Etat turc. Les dossiers pédagogiques mis en ligne
par le festival et destinés à nos écoliers belges présentent l'histoire
de la Turquie et de l'Anatolie sans aucune mention des minorités
Arméniennes et Kurdes ni de leurs cultures plusieurs fois millénaires.
C'est comme s'ils n'avaient jamais existé. 100 fois honteux en cette
année où l'on commémore le 100e anniversaire du génocide des Arméniens.
A l'injure, l'insulte est ajoutée. Mais, Bernard Coulie , que font des
professeurs ou des personnes associées à UCL en tant que superviseurs
de ces "dossiers pédagogiques"?
Voir en annexe un extrait du site UCL sur ce qu'on attend d'un(e) historien(ne) formé(e) dans ses facultés:

Voici les dossiers pédagogiques scandaleux d'Europalia
niant l'existence des Arméniens, Assyriens et Kurdes!

Malgré la protestation du Comité des Arméniens de Belgique et des
organisations cosignataires auprès des ministres de l'Enseignement
(http://www.info-turk.be/446.htm#Courrier), les dirigeants
d'Europalia-Turquie ont présenté aux enseignants du primaire et
secondaire plusieurs dossiers pédagogiques qui conforment à la version
officielle que les gouvernements turcs ressassent depuis la Première
Guerre mondiale, à savoir une Turquie exclusivement turque.
Voici le lien vers ces dossiers qui font l'impasse sur la volonté
centenaire d’éradiquer en Turquie la présence et l’apport culturel des
minorités ethniques ou religieuses, victimes soit du génocide des
Arméniens, des Araméens-Assyriens-Chaldéens-Syriaques et des Grecs
pontiques en 1915 (génocide qu’elle ne reconnaît toujours pas), soit de
l'oppression continue de l'État turc.
Encore pire, dans ces dossiers ne se trouvent aucune référence à
l'existence des peuples arménien, assyrien ou kurde qui existaient en
Anatolie même avant la conquête turque.
http://europalia.eu/fr/images/dossiers-pedagogiques_226.html
Quand on cherche avec Acrobat Reader's "find" les mots "arménien,
assyrien ou kurde", rien n'est trouvé dans ces dossiers prétendument
pédagogiques, aussi trompeurs qu’inexacts, cautionnés par des
universitaires belges!
Courrier adressé par le Comité des Arméniens de Belgique aux ministres de l'éducation

Nouvelle ingérence d'Ankara: Dossiers pédagogiques d'Europalia
Le Comité des Arméniens de Belgique vient d'adresser aux Ministres Joëlle Milquet
et Hilde Crevits un courrier à propos des dossiers pédagogiques qu’Europalia Turquie
proposera, le 24 octobre, aux enseignants du secondaire
Madame Joëlle Milquet,
Vice-Présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Ministre de l’Education de la Culture et de l’Enfance.
Place Surlet de Chokier 15-17
1000 Bruxelles
Bruxelles, le 13 octobre 2015
Madame la Ministre,
Nous avons pris connaissance du contenu des dossiers pédagogiques
qu’Europalia Turquie proposera le samedi 24 octobre aux enseignants du
secondaire.
Nous déplorons que la présentation de l’histoire de la Turquie soit
entièrement conforme à la version officielle que les gouvernements
turcs ressassent depuis la Première guerre mondiale, à savoir une
Turquie exclusivement turque.
Ainsi ce dossier fait l'impasse sur la volonté centenaire d’éradiquer
en Turquie la présence et l’apport culturel des minorités ethniques ou
religieuses, victimes soit du génocide des Arméniens, des
Araméens-Assyriens-Chaldéens-Syriaques et des Grecs pontiques en 1915
(génocide qu’elle ne reconnaît toujours pas), soit de l'oppression
continue de l'État turc.
Il nous paraît indigne d’un Etat de droit comme la Belgique et de son
exigence d’un enseignement impartial qu’un dossier prétendument
pédagogique, aussi trompeur qu’inexact, ait pu recevoir la caution
d’universitaires belges et ait pu être imposé par la Turquie et par ses
exigences déshonorantes et négationnistes.
Ce dossier, en taisant la culture et la présence des minorités
précitées, se fait l’instrument complice d’une désinformation
historique.
Nous tenons par la présente à vous faire part de notre légitime émoi et
à vous demander avec fermeté et confiance d’intervenir dans cette
inacceptable et tendancieuse ingérence de la Turquie dans le programme
éducatif belge.
Je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’expression de ma plus haute considération,
Christian Vrouyr,
Président du Comité des Arméniens de Belgique
Cosignataires:
- Association des Arméniens Démocrates de Belgique-Associatie van Democratische Armëniers in België.
-
Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind - « La Haine, je dis NON »
-
Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
-
Fédération Assyrienne de Belgique
-
Fédération des Araméens (Syriaques) de Belgique.-Federatie van de Arameeërs (Oud-Syriërs) van België.
-
Fondation Info-Turk - Info-Turk Stichting
-
Institut Syriaque de Belgique, Syriac Institute of Belgium.
-
KAMIAN 'K'EN ARGOS Association des Grecs Pontiques de Bruxelles.- Griekse Pontische Vereniging van Brussel
-
Les Ateliers du Soleil
-
Mesrob Machtots
La CEDH donne raison à un négationniste turc, mais pas à tous les négationnistes
La Suisse a violé la liberté d'expression d'un Turc en le condamnant
pour avoir nié le génocide arménien, a tranché jeudi la Cour européenne
des droits de l'Homme (CEDH) sans toutefois vouloir remettre en cause
la pénalisation des négationnismes, en particulier de la Shoah.
Les propos de Dogu Perinçek, un homme politique turc qui avait qualifié
publiquement le génocide arménien de 1915 de "mensonge international",
n'ont pas porté atteinte "à la dignité des membres de la communauté
arménienne au point d'appeler une réponse pénale en Suisse", notamment
car ces propos "ne peuvent pas être assimilables à des appels à la
haine" contre les Arméniens, ont estimé par 10 voix contre 7 les juges
européens, dans un arrêt définitif.
Profondément divisés sur cette épineuse question, les juges de la
Grande chambre ont précisé que ce raisonnement ne concernait pas la
négation du génocide des Juifs par les nazis.
Cette précision était attendue avec impatience par les juristes
européens, car ce point aurait notamment pu avoir une incidence sur une
procédure actuellement pendante en France, par laquelle un
négationniste conteste la constitutionnalité de la loi réprimant la
négation de l'Holocauste.
Pour la CEDH, pénaliser la négation de l'Holocauste "se justifie", car
une telle attitude "passe invariablement pour la traduction d'une
idéologie antidémocratique et antisémite".
Dans le cas qui lui était soumis jeudi, la Cour européenne s'est par
ailleurs dite "incompétente" pour prendre position quant à la réalité
historique du génocide arménien.
Pour déterminer si des propos négationnistes peuvent ou doivent être
poursuivis en justice, la CEDH a également souligné la nécessité de
tenir compte du contexte et du pays dans lequel ces propos ont été
tenus.
Si "la négation de l'Holocauste est surtout dangereuse dans les Etats
qui ont connu les horreurs nazies", en revanche dans le cas de M.
Perinçek, il n'y a pas de "lien direct" entre la Suisse et "les
événements survenus au sein de l'Empire ottoman en 1915", a observé la
Cour.
- L'Arménie satisfaite -
Pour Nicolas Hervieu, un juriste français spécialiste de la CEDH, un
tel raisonnement est "plutôt habile parce qu'il permet de maintenir ce
statut particulier pour la Shoah".
De ce fait, la loi française pénalisant la négation de la Shoah "n'est
pas frontalement menacée par cet arrêt", selon lui. En revanche, au vu
de cette jurisprudence européenne, il serait "assez difficile de
pénaliser la négation du génocide rwandais dans un pays éloigné du
Rwanda", a-t-il développé.
Dans ce dossier, c'est la deuxième fois que Dogu Perinçek obtient
satisfaction devant la CEDH: un premier arrêt, rendu fin 2013, lui
avait déjà été favorable, mais les autorités helvétiques avaient
demandé, et obtenu, un nouvel examen de l'affaire.
"C'est un jour historique, car ce jugement porte sur une affaire qui a
duré 100 ans", s'est réjoui jeudi à Strasbourg M. Perinçek.
De manière plus surprenante, Erevan a fait part de sa satisfaction, en raison du caractère nuancé de l'arrêt.
"Cela veut dire que les Etats d'Europe peuvent punir la négation du
génocide arménien quand celle-ci est vue comme visant à inciter à la
violence ou à la haine raciale", a déclaré le procureur général
arménien, Guevorg Kostanian.
"Perinçek n'est qu'un provocateur sans valeur dont le discours n'a pas
été pris au sérieux et n'a fait aucun mal", a estimé M. Kostanian.
"Donc, on n'avait pas besoin de lancer des poursuites criminelles
contre lui dans une société démocratique".
L'Association Suisse-Arménie (ASA), en revanche, s'est déclarée
"consternée et profondément choquée" par la décision rendue à
Strasbourg.
"La liberté d'expression ne peut être utilisée aux fins de réécrire
l'histoire, en cherchant à nier ou à justifier un génocide", a-t-elle
souligné, dénonçant de la part de la Turquie un "négationnisme d'Etat".
Quant au Conseil de coordination des organisations arméniennes de
France, il voit dans cet arrêt de la CEDH "une grave atteinte à la
mémoire des victimes du génocide de 1915 et à la dignité de leurs
descendants".
(AFP, 15 octobre
2015)
Europalia: Happy end d’un conte de fée turco-turc?

Dogan Özgüden
Rédacteur en chef d’Info-Turk
Incroyable mais vrai… Un prestigieux festival qui devrait servir à la
fraternité entre tous les peuples a été inauguré dans la capitale
européenne sous l’ombre affreuse d’un despote turco-islamiste. Un
despote qui a déclaré maintes fois son hostilité à la liberté
d’expression et de créativité, à l’égalité des citoyens d’origines et
de confessions différentes et pire, aux droits de la femme !
Oui, Europalia-Turquie 2015… Malgré tous les avertissements et
critiques émis par les milieux démocratiques, ce festival ne sert qu’à
privilégier la richesse artistique et culturelle de la partie
turco-musulmane-ottomane de ce pays, tout en niant l’existence
préalable sur ces terres des civilisations arménienne, assyrienne, grecque et kurde.
Une honte plus grave pour les responsables belges: malgré toutes les
critiques, ils ont préféré d’organiser ce festival au 100e anniversaire
du génocide des Arméniens et Assyriens, suivi par le massacre des Grecs
pontiques et Kurdes. A l’inauguration de ce festival, ils ont honoré un
despote qui nie toujours ces atrocités et impose ce négationnisme
honteux même aux élus belges d’origine turque.
Il s’agit d’un échec cuisant non seulement pour les dirigeants belges,
mais également pour les diasporas issues de cette terre, berceau de
toutes les civilisations qui existaient même avant la conquête
turco-musulmane au 11e siècle.
Ce « conte de fée » a débuté il y a déjà plus de dix ans. Le 1er
février 1994, la Turquie avait été choisie pour l’ »Europalia ‘96 »
alors que les hommes et femmes de culture et de science étaient
toujours les cibles principales de la terreur d’Etat. Comme
plusieurs démocrates, j’avais protesté contre cette initiative dans un
article du journal Le Soir du 23 décembre 1994: «Europalia ’96 » :
festivités de la honte ?»
Heureusement à cette époque-là, les organisateurs de l’Europalia ont dû
accepter les arguments contestataires et ont annulé en mars 1995 la
tenue du festival.
Dix ans plus tard, comme si la Turquie était devenue une véritable
démocratie, les médias belges annonçaient que Europalia-Turquie se
tiendrait dans la capitale européenne en 2015. La Libre Belgique, par
exemple, donnait l'information avec comme titre : "L’édition 2015
du festival Europalia mettra la culture turque à l’honneur".
Quant aux médias turcs, même ceux qui sont contre le pouvoir islamiste
actuel, applaudissaient cette nouvelle comme une victoire du lobby turc
dans la capitale européenne contre les diasporas qui se préparaient à
commémorer le centenaire du génocide de 2015. Selon ces médias, le
ministre turc de la culture les aurait pris à contre-pied en disant:
“L’Anatolie est le berceau d’innombrables civilisations, un musée à
ciel ouvert. Nous voulons faire connaître la culture anatolienne dans
son ensemble, complète et non divisée en compartiments et la culture
arménienne en fait partie. Comme les veines d’un seul corps.”
C’est inadmissible.
Dans un communiqué du 28 novembre 2014, nous contestions cet argument mensonger :
Quelques expositions, peut être
quelques représentations musicales seront, selon eux, suffisantes pour
montrer au public européen que les veines arménienne, assyrienne,
grecque de ce corps sont toujours aussi vivantes que la veine
turco-islamique dans la Turquie actuelle.
Qu'en est-il du génocide et de la déportation des millions d'Arméniens, Assyriens et Grecs d'il y a 100 ans?
Pourquoi il n'y a - t - il aujourd'hui que quelques dizaines de
milliers de descendants de ces peuples autochtones d'Anatolie, peuples
qui y existaient déjà avant l'arrivée des Turcs dans "ce berceau
d'innombrables civilisations"?
L'Anatolie d'aujourd'hui est-elle vraiment "un musée à ciel ouvert" ou
bien "un cimetière à ciel ouvert" d'innombrables civilisations victimes
d’exterminations ou de déportations il y a un siècle ?
Qu'en est-il de l'oppression et de l'extermination des peuples kurdes et yézidis? Koçgiri, Seyh Said, Agri, Dersim et Roboski?
Qu'en est-il de la tyrannie sunnite sur la communauté alévie?
Quand a été posée lors d’une conférence une question à propos du
centenaire du génocide de 2015, le président d'Europalia International
Jacobs de Hagen a répondu qu’il s’agissait d’une simple coïncidence de
dates et a rappelé qu’Europalia se veut “apolitique”.
Apolitique?
Alors que toutes les forces démocratiques du monde se préparent déjà à
la commémoration du 100e anniversaire du premier génocide du 20e
siècle, les dirigeants néo-ottomans et islamistes de la Turquie
persistent toujours dans la négation de ce crime honteux commis par
l'Empire ottoman sur les terres qui étaient la mère patrie des
Arméniens, Assyriens et Grecs.
Honorer un tel régime par l'organisation d'Europalia, est-ce vraiment un acte apolitique?
Malheureusement, les forces d’opposition de Turquie n’ont pas réagi pour empêcher ce scandale politico-culturel !
Malgré quelques déclarations courageuses de personnalités des diasporas
arménienne et assyrienne, aucune résistance n’a été organisée contre
cette complicité turco-belge.
Le négationniste N°1 de la Turquie a été accueilli en grande pompe les
5-6 octobre 2015 par le couple royal, le premier ministre, le ministre
des affaires étrangères, les président(e)s des chambres et bien entendu
par les dirigeants d’Europalia et hommes d'affaires.
Un accueil si aveugle qu’on a préféré ignorer toutes les insolences
d’Erdogan qui a réagi tel un sultan ottoman en visite en pays conquis :
Déjà à son arrivée à Bruxelles le
soir du dimanche 4 octobre, il a perturbé le trafic sur une des artères
les plus importantes de la ville pour s’adresser à ses partisans. Début
2014, il avait déjà fait la même chose, mais malgré les critiques, la
Ville de Bruxelles n’avait pas empêché cette fois-ci ce désordre.
Le lendemain, la first lady Erdogan a bloqué les magasins de l’avenue Louise sous la bienveillance de la police bruxelloise.
Encore, deux altercations physiques et violentes entre les bodyguards d’Erdogan et les services de sécurité.
Humiliation de la famille royale belge par Erdogan par un retard excessif lors du dîner au château de Laeken.
Le sultan s’était déjà présenté
tardivement au rendez-vous précédent avec le Premier ministre Charles
Michel et le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, à Val
Duchesse.
Malheureusement, il n’y a eu aucune réaction contre ces grossièretés et
Erdogan a couronné sa conquête de la capitale belge et européenne le
soir du 6 octobre lors de l’inauguration d’Europalia-Turquie par sa
présence avec le Roi des Belges au Bozar…
Le despote est reparti tout en renforçant sa propagande de «
conquistador » juste trois semaines avant les nouvelles élections
législatives. Elections provoquées pour s’assurer une majorité absolue
en vue d’élargir ses pouvoirs présidentiels. Il n’a pas hésité à
déclencher une guerre civile pour attirer les votes ultra-nationalistes
et anti-kurdes.
Les dirigeants belges ont préféré ignorer toute l’arrogance d’Erdogan
pour assurer des relations lucratives entre les milieux d’affaires des
deux pays et alléger leurs charges concernant l’arrivée massive des
refugiés via la Turquie.
Heureusement, RTL a eu le courage de passer un reportage avec Mme Shake
Matossian, critique d’art d’origine arménienne, qui résume son
impression sur une exposition baptisée Anatolia : « un aperçu de 12.000
ans de culture turque mais pas un mot de la civilisation arménienne »
comme celles des Assyriens et Grecs.
Nous félicitons également Le Soir pour ces quelques remarques après
l’inauguration : «2015 est le centenaire du génocide arménien. Rien
là-dessus? On a l’impression d’un Europalia turco-turc, qui a oublié de
présenter ses identités multiples, son drôle de rapport au territoire,
à l’Etat. On est plus dans Exploration du Monde (moderne) que dans un
Kunsten Festival des Arts (audacieux). Quelles questions sur la Turquie
du président Erdogan : un Etat policier qui massacre des civils dans sa
région du Kurdistan, des journalistes menacés et emprisonnés, le statut
de la femme constamment rabaissé, etc. ? Quelles traces dans une
programmation artistique et culturelle d’envergure ? Europalia ne
dérange pas et c’est cela qui dérange. » C.MA.
Maintenant, finis les contes de fée…
Les temps sont durs pour les peuples de Turquie et du Proche Orient.
Ces peuples souffrent à cause de la folie d’un despote turco-islamiste
qui n’a jamais hésité à apporter son soutien logistique aux bourreaux
jihadistes de l’EI!
Alors que le festival Europalia sert à la propagande du Sultan Erdogan,
les jihadistes continuent à démolir en Syrie et en Iraq toutes les
richesses historiques de l’humanité!
Interpellation à la Cocof sur Europalia-Turquie
Interpellation par M. Andre du Bus, député bruxellois, à l’attention de la Ministre Présidente et de la
Ministre en charge de la Culture au sein du Collège de la Commission
Communautaire française, Madame Fadila Laanan à propos de l’exposition
Europalia Turquie
Madame la Ministre,
L’inauguration d’Europalia Turquie est un événement culturel majeur
mais qui ne peut se limiter à une lecture strictement culturelle. Pour
différentes raisons. D’abord parce qu’il se tient l’année même de la
commémoration du centenaire du génocide arménien. Et l’on sait à quel
point ce génocide s’est traduit par l’éradication, l’élimination, la
destruction systématique -et étalée durant des décennies -d’un
patrimoine religieux important, principalement en Anatolie, berceau
historique des populations arméniennes.
Ensuite parce que la Turquie persiste à ne pas vouloir reconnaître ce génocide, contrairement à un nombre croissant de pays.
Enfin parce que les circonstances actuelles dans lesquelles se
déroulent cet événement – je parle ici de l’actuelle campagne
électorale en Turque – se caractérisent par des initiatives et des
prises de position très claires de la part de plusieurs acteurs
politiques. Je pense entre autre au récent refus d’ouvrir les portes
d’un palais du Heysel au président de la Turquie dans le cadre de
l’organisation d’un meeting électoral à l’attention des belges et
européens d’origine turque, meeting concomitant aux cérémonies
d’inauguration d’Europalia Turquie.
Tout cela fait en sorte que cette inauguration n’est pas uniquement un
simple fait culturel. Il touche les sensibilités de nombreux
bruxellois, d’origines diverses. Des Bruxellois qui suivent
attentivement les conditions de cette inauguration tout autant que le
contenu de l’exposition et le discours politique qui est tenu. Des
Bruxellois qui, à titre d’exemple, se posent la question de savoir
pourquoi les institutions représentants les minorités arméniennes,
assyriennes, grecques et kurdes n’étaient pas invitées à la
programmation d’Europalia-Turquie.
Or il importe qu’Europalia Turquie soit aussi l’occasion d’apaisement
de certaines tensions qui se sont manifestées à l’occasion des fêtes de
commémoration du centenaire du génocide arménien. Les organisateurs en
sont parfaitement conscients car ils ont eux-mêmes procédé à des
remaniements, des modifications récentes, par exemple dans
l’organisation d’une conférence qui mettait en présence des orateurs
qui manifestement ne jouaient pas la carte de l’apaisement et du
respect mutuel.
Madame la ministre, vous le savez mieux que moi, la culture est un
vecteur identitaire puissant. Sa mise en valeur peut conforter ou
infirmer certaines thèses identitaires. Ce qui fait de la culture un
vecteur politique tout aussi puissant.
Mon souhait, Madame la ministre, est de vous entendre vous exprimer sur
ces enjeux, en tant que ministre bruxelloise de la Culture, qui ne peut
ignorer les diversités culturelles qui se multiplient au sein de notre
région, qui ne peut ignorer les aspirations au respect et à la
compréhension mutuelle.
En réponse à une question parlementaire en mars dernier au parlement de
la Fédération Wallonie Bruxelles, le ministre Rudy Demotte disait
qu’Europalia tiendrait compte de toutes les composantes du pays mis à
l’honneur et que la dimension arménienne serait assurée à travers
différents projets. Il précisait également qu’il s’agissait pour la
Fédération Wallonie Bruxelles de contribuer dans les limites de ses
moyens au rapprochement entre la Turquie et l’Arménie sur cette
question éminemment sensible.
Même si la contribution financière de la Cocof à Europalia Turquie est
très faible via WBI, disposez-vous d’informations précises sur une
garantie de la représentation équilibrée des composantes historiques
et, plus particulièrement de la dimension arménienne, dans le cadre de
cette exposition ? Par ailleurs, pouvez-vous vous joindre à l’avis du
ministre Président Rudy Demotte pour avancer, au départ de vos
compétences de la Cocof, sur un rapprochement, aussi minime ou
symbolique soit-il, entre la Turquie et l’Arménie sur ces questions
auxquelles de nombreux Bruxellois restent très attentifs ?
Je vous remercie pour votre attention.
André du Bus
Europalia: Mauvaise année pour la Turquie
En adoubant la Turquie comme hôte du 25e festival Europalia, les
autorités belges se sont mis à dos les Arméniens de Belgique. Mais pas
seulement. Tout cela au nom de la realpolitik, surtout économique
Par François Janne d’Othée, Le Vif/L'Express, 2 octobre 2015
C’est un hôte controversé qui s’apprête à couper le ruban du 25e
festival culturel Europalia consacré à la Turquie : l’autoritaire
président turc Recep Tayyip Erdogan inaugurera, le 6 octobre au côté du
roi Philippe, la grande exposition Anatolia au Palais des Beaux-Arts de
Bruxelles (voir page 64). Même si Turquie et Belgique sont des
partenaires de longue date, notamment au sein de l’Otan, le tapis rouge
déroulé à l’Etat turc, partenaire obligé de ce festival, reste en
travers de la gorge non seulement des Arméniens et Kurdes de Belgique,
mais aussi d’élus de la N-VA, pourtant dans la majorité fédérale, qui
ont décidé de boycotter le dîner au Parlement belge en l’honneur
d’Erdogan.
Tout au long de 2015, le pouvoir turc s’est trouvé sous le feu des
critiques sur au moins trois fronts : la commémoration du génocide
arménien, qu’il s’évertue à nier, la guerre en Syrie, qu’il a contribué
à attiser, et le regain de tension avec les Kurdes sur fond de
nouvelles élections prévues le 1er novembre prochain. Autant d’ombres
jetées sur un festival Europalia à nouveau plongé dans les crispations
de 1995, quand l’édition consacrée au pays d’Atatürk avait finalement
dû être annulée pour manque de diversité culturelle et atteintes aux
droits de l’homme.
Organiser Europalia Turkey l’année même du centenaire du génocide
arménien n’était pas la meilleure idée. « Nous le ressentons comme un
manque de tact absolu », déclarait en avril Christian Vrouyr, président
de la communauté arménienne de Belgique. Le pouvoir turc se refuse
toujours à reconnaître les massacres de 1915 comme un génocide malgré
l’abondante documentation en ce sens. Les Arméniens ne sont pas les
seuls à dire « non à Europalia » : les Araméens, les Syriaques, les
Kurdes et le Comité de soutien aux chrétiens d’Orient les ont rejoints
pour réclamer l’annulation de l’événement et se déclarer choqués que le
roi Philippe accueille « en grande pompe et en ami » le chef d’un
gouvernement négationniste.
D’autant que le gouvernement belge, par la voix de Charles Michel, a
finalement reconnu le génocide arménien. Dans la foulée, une résolution
a même été votée au Parlement fédéral, mais tellement light qu’elle n’a
jamais menacé la venue d’Erdogan à Bruxelles. « Le texte a sans doute
été écrit par des diplomates des deux pays », subodore l’ancien
bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux (PS), qui reconnaît que,
sur ce coup, « Reynders a joué finement ». Finement ? Pas au goût des
descendants devenus belges des victimes de 1915 qui rappellent, en
outre, que les non-musulmans restent souvent des citoyens de seconde
zone en Turquie. Ils poursuivent : « Si l’Allemagne fédérale n’avait
pas admis sa responsabilité dans la Shoah et condamné le nazisme, la
Belgique lui aurait-elle offert les vitrines d’Europalia (NDLR : en
1977) ? ».
« Le hasard du calendrier »
Du côté belge, on assume complètement le choix. « Bien sûr, on savait
que 2015 était une année de commémoration, avance Kristine De Mulder,
directrice du festival. C’est vraiment le hasard du calendrier. Je peux
comprendre l’émoi de la communauté arménienne, mais le souvenir du
génocide est-il moins douloureux en 2014 ou en 2016 ? D’autre part, la
commémoration s’est tenue en avril, et nous sommes en octobre. Il ne
faut pas exagérer non plus. » D’après elle, la Turquie était depuis un
certain moment sur le haut de la liste, et « plusieurs raisons » ont
poussé à ce choix. Elle évoque la richesse culturelle de ce pays, mais
aussi le double anniversaire 45/25 : 45 ans d’existence d’Europalia et
25e édition. « Il nous fallait un pays qui fasse le pont entre l’Europe
et l’Asie », d’où proviennent deux des trois derniers invités, la Chine
et l’Inde. Kristine De Mulder évoque encore l’importante communauté
turque en Belgique, à laquelle elle aurait pu ajouter les 700 000
Belges qui passent chaque année des vacances à Istanbul, Antalya ou
Izmir. Elle ponctue : « La Turquie reste candidate à une entrée dans
l’Union européenne, et nous ne pouvons l’ignorer. »
Et quid de la sélection des œuvres d’art ? Les minorités seront-elles
représentées ? « Les artistes arméniens, kurdes ou alevis ne veulent
pas nécessairement se profiler comme tels, réplique Kristine De Mulder.
Ils sont d’abord Turcs. Notre impératif est inverse : nous voulons que
l’art relie les gens. Ainsi, le festival mettra à l’honneur le plus
grand photographe d’Istanbul. Il s’appelle Ara Güler, il est d’origine
arménienne, mais il est d’abord le plus grand photographe d’Istanbul.
On ne se focalise pas sur les identités, mais uniquement sur l’intérêt
artistique ». Cela n’a pas empêché un premier couac : la Maison du
livre de Saint-Gilles a décidé d’annuler ses soirées programmées dans
le cadre d’Europalia, à la suite du refus de deux journalistes de
participer à « une entreprise de propagande du pouvoir turc », à cause
de la présence d’un écrivain, Markar Esayan, qui s’avère être arménien
mais aussi député du parti au pouvoir AKP (Parti de la justice et du
développement).
Campagne électorale
La Turquie n’est toutefois pas l’Arabie saoudite ni la Syrie. Autrement
dit, la légitimité démocratique du président Erdogan revient comme un
argument pour justifier la tenue d’Europalia Turkey. Or, pour ses
détracteurs, le président turc semble de plus en plus à l’étroit dans
ses habits démocratiques. Il rêve de changer la Constitution pour doper
ses pouvoirs, mais la montée en puissance du parti prokurde HDP aux
législatives de juin dernier a privé l’AKP de sa majorité absolue.
L’opposition l’accuse d’avoir fait capoter les discussions pour la
formation d’une coalition, et d’attiser les tensions à l’égard des
Kurdes afin d’apparaître comme l’homme providentiel au prochain scrutin.
Recep Tayyip Erdogan aura donc besoin d’engranger un maximum de voix. A
trois semaines des élections, le « nouveau sultan » devrait profiter du
passage dans notre pays pour rallier la communauté turque de Belgique,
où il reste très populaire. Avec ses 130 000 électeurs potentiels, elle
pèse d’un poids certain. En Belgique comme dans les pays voisins, près
des trois quarts des électeurs votent pour l’AKP. En mai dernier, à la
veille des législatives, Erdogan s’était produit telle une rock star
dans l’Ethias Arena d’Hasselt, face à 15 000 fans exubérants.
Sur le terrain turc, c’est une « logique de guerre » qui prévaut
désormais, accusent les deux seuls ministres HDP qui viennent de
démissionner. Certains parlent de terreur organisée : arrestations de
militants et de journalistes, couvre-feu dans certaines localités du
Kurdistan, mise à sac de bureaux du HDP, le tout sur fond de
bombardements de positions du groupe rebelle kurde PKK en Irak et
d’attentats contre les forces turques... Le 9 septembre, le ministre
des Affaires étrangères, Didier Reynders, se disait « inquiet » de ce
regain de violence, mais condamnait uniquement les attaques
revendiquées par le PKK.
Ce conflit ranimé avec les Kurdes s’inscrit dans un autre : la guerre
en Syrie. Depuis le début, le président islamo-conservateur a
clairement pris le parti des rebelles syriens, jurant la perte du
président Bachar al-Assad. Il n’a pas hésité à armer des combattants et
a longtemps fermé les yeux sur les incessants passages de djihadistes,
y compris belges, au-delà de la frontière syrienne. Et si Erdogan s’est
finalement résolu à combattre l’Etat islamique, ennemi juré des
Occidentaux, ce ne serait qu’un paravent pour mieux bombarder les
positions du PKK. Entre-temps, le bilan de la guerre s’élève à 240 000
morts, et les flots de réfugiés vers l’Europe via la Turquie ne
tarissent pas.
Un gros client
Du côté belge, c’est la mansuétude qui prévaut. Didier Reynders évite
tout geste qui pourrait froisser l’ombrageux partenaire d’Ankara avec
qui il partage la même position anti-Assad, et qui exerce un ascendant
certain sur l’électorat belgo-turc en Belgique. Concernant l’Arménie,
il s’y est rendu le 27 avril dernier, soit... deux jours après la
commémoration, alors qu’il se profilait naguère comme un ardent
défenseur de la cause. Pourquoi ce revirement ? Dans les couloirs du
ministère des Affaires étrangères, on renvoie à la « diplomatie
économique », chère au ministre.
Commercialement, la Turquie pèse d’un poids certain : 13e client de la
Belgique et 19e fournisseur, même si la position tend à s’effriter. Le
commissaire d’Europalia n’est autre que le baron Luc Bertrand,
président du comité exécutif d’Ackermans et van Haaren, groupe
spécialisé dans le dragage des ports. Une des trois expositions phares
d’Europalia aura d’ailleurs pour thème « Istanbul - Anvers, deux ports,
deux villes ». Lors de la présentation du programme, Luc Bertrand (dont
la fille Alexia vient d’être nommée chef du cabinet « vice-Premier » de
Didier Reynders) ne s’est pas privé de souligner l’intensité des
échanges entre les deux pays.
Pour le journaliste belgo-turc Mehmet Koksal, « Europalia ressemble
trop à du maquillage pour des intérêts financiers. Les entreprises ne
sont-elles pas à même d’organiser cela toutes seules ? Pourquoi faut-il
l’argent du contribuable ? Actuellement, et c’est du jamais-vu, plus de
90 sites Web de la société civile sont bloqués en Turquie, des zones
entières sont interdites aux médias et les journalistes font face à des
centaines de procédures judiciaires. Pourquoi n’a-t-on pas invité ces
gens-là, interdits de parole dans leur pays ? » En 2017, Europalia sera
consacrée à l’Indonésie. Une édition plus sereine, ose-t-on espérer.
New details emerge about Hrant Dink’s murder
Police officer Muhittin Zenit, who had been in contact with a key
informant in murder of Armenian-Turkish journalist Hrant Dink, has said
he was prevented from giving testimony in the slaying by former police
intelligence chiefs Ramazan Akyürek and Ali Fuat Yılmazer.
Zenit, who was arrested as part of an investigation into public
servants accused of negligence in the murder of Dink, wrote his
testimony on March 20 before sending it to the Istanbul Public
Prosecutor’s Office.
After Zenit’s statements, prosecutor Gökalp Kürkçü took the testimony
of several officials, including Yılmazer, who was the former Istanbul
police intelligence chief when Dink was shot dead on Jan. 19, 2007, in
Istanbul.
Akyürek was the Trabzon Police Department head at the time of murder.
On May 28, Yılmazer reportedly told prosecutor Kürkçü that he told
Akyürek, the former head of Turkey’s Police Intelligence Department,
and Zenit not to go to Istanbul to give testimony regarding incidents
in the lead-up to the Dink murder.
Yılmazer told the prosecutor that he had informed Zenit and Akyürek
that it not be correct to provide testimony regarding key figure Erhan
Tuncel’s past as a police informant.
“I told Ramazan Akyürek not to be part of such an incident. I said his
[Tuncel] contact with us had been cut long ago and that he had not
informed us correctly about the incidents. We cannot talk about a
person as an informant when he hides the facts about a murder. A week
later, Muhittin Zenit called me and said that his testimony had been
demanded in connection with [Tuncel] in Istanbul. I told him that it
was not right for him to get involved over someone who had already cut
his ties with us,” Yılmazer reportedly told the prosecutor.
The Istanbul Police Department later learnt that Tuncel was a former
police informant from his own testimony rather than learning it from
the Trabzon police or police intelligence unit.
Ogün Samast assassinated Dink in broad daylight on a busy street
outside of the office of the bilingual Turkish-Armenian weekly Agos in
Istanbul’s Şişli district. Samast is serving a sentence of 22 years and
10 months in a high-security prison. Yasin Hayal and Tuncel were
accused of encouraging Samast to kill Dink in the Black Sea province of
Trabzon.
(hurriyetdailynews.com, Oct 1, 2015)
Ministry of Education intolerant to minorities in national curriculum
The Ministry of Education has been found to promote a
Turkish-nationalist curriculum that focuses on Turkishness rather than
diversity, it was revealed in a report released on Wednesday that was
produced as a collaboration by the Minority Rights Group International
(MRG) and Tarih Vakfı (History Foundation).
“There are no references to diversity and peace in the Constitution or
in the National Education Constitutive Law. On the contrary, they
highlight Turkishness and Atatürk-styled nationalism as their
fundamental goal,” stated Nurcan Kaya, a human rights lawyer and
Turkey's MRG coordinator, at a press conference in İstanbul.
She explained that while there were 139 minority schools in Turkey
during the 1923-1924 academic school year, only 24 were active for the
2014-2015 school year with 24 Armenian schools, six Rum, one Jewish and
one Syriac. On Monday, the Private Rum Gökçeada Middle and High School
reopened, for the first time since closing 40 years ago and with a
total of 10 students, thereby bringing the number of minority schools
to 25 for this academic year. Additionally, a Kurdish school opened in
the Kurdish-dominated southeastern region of Turkey, but, as many other
private schools have experienced, it faced many obstacles in its
opening. These schools seek to provide education in both Turkish and
the students' mother tongue.
“In fact, education in ‘mother tongue' is actually prohibited by
Article 42 of the Constitution,” Kaya noted. She also explained that
these schools are considered to be outside of the national identity and
are even considered foreigners, despite the fact that for centuries the
ancestors of these populations have been local demographics of Turkey.
But in more recent years, with the rule of the Justice and Development
Party (AK Party), the paradigm has shifted from Atatürk-styled secular
nationalism to a “Turkish Islamic” identity, particularly in the style
of Sunni Islam. Additionally, the rule of the AK Party has led to a
dramatic increase in imam-hatip (Islamic religion education) schools.
In 2002, when the AK Party first gained power, the number of students
enrolled in imam-hatip schools was 73,100 nationwide. For the 2014-2015
academic year there were 546,443 students enrolled in the
Islamic-oriented institutions.
Mandatory religion courses
Another element that proves to be a source of controversy, according to
Kaya, is the mandate for religious courses in public schools. The
Ministry of Education requires public school students to take
Sunni-oriented, Islamic religion courses which only Christian and
Jewish students are exempt from. This does not take into account
non-believers or the large Alevi population who adhere to a spiritual
branch of Shiite Islam. According to a European Policy Center (EPC)
report released in 2014, Alevis constitute 25 percent of the Turkish
population.
A student is exempted from this course by proving their religious
orientation as it labelled on their Turkish citizenship card. Some
people who were born Muslim, though, later convert to Protestant
Christianity, for example, and do not change the label on their
citizenship card. Kaya argued that with students being exempted from
this course, the opportunity for them to be “othered” by their
classmates is opened.
Discriminatory funding from MEB
Minority schools face discrimination not only through the curriculum,
but in their funding as well. Armenian schools, for example, hold a
very unique status in the education system for they are neither fully
private nor are they entirely state-bound. Armenian students do pay a
fee for their education, as in private schools, but if a family is not
able to afford the fee, the student will not be denied education. The
schools are also able to receive donations from private donors.
Armenian schools have two different types of employees: those who
receive their salary from the school and those who are paid by the
state. A teacher who teaches the Armenian language course is paid by
the school, while a Turkish language teacher receives the status of a
civil servant. Lastly, the curriculum for history courses is regulated
by the Ministry of Education. Therefore, some of the discriminatory
rhetoric used against Armenians in the Turkish national textbooks is
also taught to Armenian students.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 1, 2015)
Politique
intérieure/Interior Politics
La Turquie sous haute tension à la veille des élections législatives
Les Turcs retournent dimanche aux urnes pour leur deuxième scrutin
législatif en moins cinq mois dans un pays en crise et sous haute
tension, sur fond de violences jihadistes, de reprise du conflit kurde
et d'inquiétudes sur la dérive autoritaire du gouvernement.
Samedi, dernier jour de la campagne électorale, le Premier ministre
islamo-conservateur sortant Ahmet Davutoglu doit tenir une réunion
publique à Ankara et le chef du principal parti d'opposition Kemal
Kiliçdaroglu à Istanbul.
Après treize ans de domination sans partage mais de plus en plus
contestée sur la Turquie, le président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan joue gros.
Même s'il est arrivé en tête en atteignant 40,6% des suffrages et 258
sièges de députés sur 550, son Parti de la justice et du développement
(AKP) a perdu le 7 juin la majorité absolue qu'il détenait depuis son
arrivée au pouvoir en 2002.
Ce revers a sonné, provisoirement, le glas de l'ambition de M. Erdogan
d'imposer à son pays une "superprésidence" aux prérogatives renforcées.
Convaincu de pouvoir se "refaire", l'homme fort de la Turquie a
toutefois laissé s'enliser les discussions pour la formation d'un
gouvernement de coalition et programmé des élections anticipées.
Mais la plupart des sondages lui prédisent un nouvel échec et assurent
que l'AKP sera une nouvelle fois contraint à un gouvernement de
coalition.
En à peine cinq mois, le climat politique a pourtant singulièrement changé.
Le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité turques a repris
cet été dans le sud-est, région en majorité peuplée de Kurdes, et
enterré le fragile processus de paix engagé il y a trois ans.
La guerre qui sévit depuis quatre ans en Syrie a débordé au-delà des
frontières de ce pays en territoire turc. Après celui de Suruç (sud) en
juillet, un attentat-suicide perpétré par deux militants du groupe
jihadiste Etat islamique (EI), le plus meurtrier dans l'histoire de la
Turquie, a fait 102 morts au cours d'une manifestation prokurde en
plein coeur de sa capitale Ankara.
Ces violences inquiètent de plus en plus ouvertement les alliés
occidentaux de la Turquie, à commencer par l'Union européenne (UE),
soumise à un flux croissant de réfugiés, pour l'essentiel syriens, en
provenance de son territoire.
Conjugué au récent ralentissement de l'économie, qui constituait
jusque-là son principal argument électoral, ce climat a mis en
difficulté le régime de M. Erdogan.
- 'L'AKP ou le chaos' -
Pour rallier les suffrages des nationalistes, Ahmet Davutoglu, qui est
aussi chef de l'AKP, a fait de la sécurité et de l'intégrité de son
pays son leitmotiv, sur le mode "l'AKP ou le chaos".
"Nous avons besoin d'un gouvernement fort pour protéger la stabilité
(...) l'AKP est le seul espoir de la Turquie", a-t-il répété vendredi
dans son très conservateur fief de Konya.
M. Davutoglu s'en est par ailleurs pris au Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) et à ses "complices" du PKK.
Depuis des semaines, l'opposition dénonce en retour la complaisance du
pouvoir avec les jihadistes de l'EI et sa dérive autoritaire.
"Certains veulent rétablir le sultanat dans ce pays, ne les y autorisez
pas !", a exhorté vendredi le chef du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu à Izmir (ouest). "Donnez-moi
quatre ans de pouvoir, vous verrez comment un pays peut-être gouverné,
sans corruption, sans gaspillages", a-t-il promis.
Le spectaculaire assaut donné mercredi par la police au siège de deux
chaînes de télévision proches de l'opposition visées par une mise sous
tutelle judiciaire a renforcé les craintes de l'opposition, des ONG et
de la communauté internationale.
Une cinquantaine de médias internationaux, dont l'Agence France-Presse,
ont envoyé une lettre ouverte au président Erdogan pour lui faire part
de leur inquiétude quant aux atteintes à la liberté de la presse dans
son pays. Les rédacteurs en chef de ces médias mettent en garde contre
une "culture de l'impunité", et critiquent l'absence de condamnation
par le gouvernement turc des attaques contre les journalistes
indépendants.
Bien qu'il se soit cette fois abstenu de faire ouvertement campagne
pour son parti contrairement à ce qu'il avait fait en juin, le chef de
l'Etat n'en a pas moins pesé de tout son poids. "Si notre nation fait
le choix du gouvernement d'un seul parti, je crois que cela posera les
bases d'un retour de la stabilité que nous connaissons depuis douze ou
treize ans", a-t-il dit jeudi.
Même si les partis de l'opposition se sont montrés plus enclins à
constituer une coalition, la plupart des observateurs doutent que,
quelle que soit sa composition, elle soit suffisamment solide pour
ramener un peu de stabilité dans une Turquie plus divisée que jamais.
"Le scénario le plus probable reste le même: encore des turbulences", a
résumé l'analyste Asli Aydintasbas, du Conseil européen sur les
relations étrangères.
(AFP, 31 octobre
2015)
Les élections législatives en Turquie, mode d'emploi
Les Turcs choisissent dimanche leurs députés à
l'occasion d'élections législatives anticipées, cinq mois à peine après
un premier scrutin qui a vu le parti du président Recep Tayyip Erdogan
perdre la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans.
Cette consultation se déroule dans un climat d'extrême tension après la
reprise du conflit kurde et, surtout, l'attentat-suicide qui a fait 102
morts le 10 octobre à Ankara.
Voici quelques chiffres et clés pour suivre ce scrutin:
- les chiffres
Selon le Haut-conseil électoral (YSK), un total de 54.049.940 électeurs
de Turquie (pour une population de 77,6 millions d'habitants) sont
appelés aux urnes, un chiffre en hausse d'environ 400.000 depuis les
législatives du 7 juin. Plus de 2,8 millions de citoyens turcs résidant
à l'étranger ont déjà pu voter ces dernières semaines dans leurs
consulats.
Les premiers des 175.000 bureaux de vote seront ouverts à partir de
07h00 et les derniers fermeront à 17h00 locales (04h00-14h00 GMT).
- le mode de scrutin
Les députés turcs sont élus en un seul tour au scrutin de liste dans
chacune des 81 provinces du pays. Les sièges y sont attribués
proportionnellement au nombre de voix qu'ils obtiennent, selon un
système appelé loi de Hondt.
Afin de favoriser des majorités stables, seuls les partis qui
réunissent plus de 10% des suffrages au niveau national participent à
cette répartition. Très critiqué car injuste, ce système existe dans
d'autres pays européens, où le plancher de représentation est toutefois
limité à 5%. En Turquie, il avait permis en 2007 à l'AKP de M. Erdogan
d'enlever 62% des sièges (341) avec seulement 46,5% des voix.
- la sécurité
Des élus de l'opposition se sont inquiétés du bon déroulement du
scrutin dans le sud-est à majorité kurde du pays, théâtre depuis trois
mois de violents affrontements entre les forces de sécurité turques et
les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le ministre de l'Intérieur Selam Altinok a annoncé la mobilisation de
255.000 policiers et 130.000 gendarmes pour assurer la sécurité le jour
de l'élection.
- les forces politiques en présence
Si le YSK a officiellement enregistré 16 partis pour ces élections,
seuls quatre d'entre eux sont susceptibles de faire leur entrée au
Parlement.
Au pouvoir depuis 2002, l'AKP a remporté tous les scrutins et renforcé
ses positions à chaque législative (34,2% en 2002, 46,5% en 2007, 49,9%
en 2011). Mais, victime du déclin de l'économie et des critiques sur sa
dérive autoritaire, il a reculé en juin (40,6%). Il est crédité d'un
score équivalent qui lui permettra de regagner la majorité absolue.
Héritier du père fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk, le
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) dénonce à tour de
bras la dérive autoritaire et islamiste de M. Erdogan. Mais il souffre
de l'absence d'un chef emblématique. Il est crédité de 26 à 28% des
suffrages. Il en avait réuni 25,1% il y a cinq mois.
Très à droite, le Parti de l'action nationaliste (MHP) espère profiter
de l'effritement de la base conservatrice de l'AKP et de la reprise du
conflit kurde. Il avait totalisé 16,4% le 7 juin, les sondages lui
prédisent un score légèrement inférieur dimanche.
Porte-voix de la minorité kurde (20% de la population), le Parti
démocratique des peuples (HDP) devrait franchir le seuil de 10% des
voix, comme en juin. Grâce à son charismatique chef de file Selahattin
Demirtas, 42 ans, il s'est transformé en un parti de gauche, moderne,
tourné vers toutes les minorités. Il est crédité de 12 à 15% des voix.
L'AKP a remporté le 7 juin 258 sièges de députés, devant le CHP (132), le MHP et le HDP (80 chacun).
(AFP, 30 octobre
2015)
A l'aube des élections, à nouveau la spirale de la violence en Turquie
Des villes sous couvre-feu, des jeunes sur les
barricades et la police en armes, omniprésente. Le sud-est à majorité
kurde de la Turquie a replongé dans un état de guerre larvée qui menace
le bon déroulement des législatives du 1er novembre.
Aux confins de la Syrie et de l'Irak, la ville de Cizre est devenue un
symbole de la reprise du conflit kurde. Le mois dernier, les forces de
sécurité turques y ont affronté la jeune garde du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) pendant huit jours, au milieu de
120.000 habitants aux abois soumis à un blocus total.
Les combats ont été particulièrement meurtriers. Le gouvernement
affirme n'avoir éliminé que des "terroristes". Mais, selon les ONG de
défense des droits de l'Homme, 21 civils ont été tués et la population
de la ville traumatisée.
Parmi ces victimes, la famille Edin. La belle-fille, Zeynep Taskin, 18
ans, a été tuée par un tireur embusqué devant la porte de sa maison,
son bébé de 9 mois Berxwedan dans les bras. Quelques instants plus
tard, sa belle-mère Masallah a été abattue par la même arme alors
qu'elle lui portait secours.
"Voilà la seule arme que sa mère portait sur elle", s'indigne le chef de la famille, Ahmet, en montrant son neveu.
"Ils tiraient sur toutes les portes (...) ils n'ont fait aucune
distinction", s'étrangle le chauffeur routier devant sa façade criblée
de balles, "je n'ai pas vu le tireur de mes propres yeux mais on sait
que les forces de l'Etat contrôlaient ce quartier. Ceux qui tiraient,
c'étaient ceux de l'Etat (...) ce sont eux les terroristes".
Les jeunes qui ont pris les armes pour faire le coup de feu contre les
unités spéciales de la police antiémeute turque dans les rues de Cizre
sont sur la même ligne. Le gouvernement est le seul et unique
responsable des violences.
"Nous n'avons fait que nous défendre", assure Siphan à qui veut l'entendre.
Le visage dissimulé par une cagoule, T-shirt de camouflage et pantalon
de treillis, ce grand escogriffe de 28 ans affiche fièrement son
appartenance au Mouvement de la jeunesse patriotique révolutionnaire
(YDG-H), une "filiale" urbaine du PKK.
- Pressions -
Sitôt levé le couvre-feu, son groupe, qu'il dit fort d'une centaine de
jeunes, a remis en place les barricades et les tranchées à l'entrée du
quartier de Nur, avec la ferme intention de continuer à en interdire
l'entrée aux forces de l'ordre.
"A la moindre occasion, on est arrêtés, nos maisons sont
perquisitionnées, je ne veux plus de cette cruauté. On est prêts à
faire ce qu'il faut pour empêcher ça", lâche Siphan, "on veut juste que
la République turque respecte nos droits de citoyens et qu'elle
reconnaisse que nous sommes Kurdes".
Le gouvernement turc a balayé d'un revers de main ces revendications et
justifié son recours à la force par la nécessité de réprimer une
tentative de "soulèvement" à Cizre, comme dans plusieurs autres villes
du sud-est de Turquie à majorité kurde.
"Nous sommes confrontés à une opération qui vise à étendre la guerre
menée par les groupes armés (kurdes) des zones rurales aux villes", a
expliqué le Premier ministre islamo-conservateur turc, Ahmet Davutoglu.
"Bien sûr, aucun Etat ne peut accepter que des quartiers entiers de
plusieurs villes s'affranchissent de son autorité", tranche Vahap
Coskun, professeur de droit à l'université Dicle de Diyarbakir, "mais
les mesures prises par l'Etat pour réagir aux manifestations et aux
provocations du PKK sont largement contraires aux droits de l'Homme".
A la veille du scrutin du 1er novembre, les deux camps s'accusent
mutuellement de recourir aux armes pour faire pression sur les
électeurs.
"Ceux qui se présenteront devant les bureaux de vote pour terroriser,
pour faire pression en disant +vote pour tel ou tel parti+ seront
traînés devant la justice", a lancé mardi le chef du gouvernement
devant ses partisans à Van (est).
Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) crie lui aussi au
scandale et dénonce les arrière-pensées électorales du pouvoir. "Son
objectif est de faire que le HDP ne soit pas représenté au Parlement",
accuse la députée Caglar Demiralp.
Le bâtonnier de la ville en est lui aussi convaincu.
"Le pouvoir essaie d'effrayer les gens pour qu'ils ne votent pas. Il
pourrait même annuler le scrutin ici sous de faux prétextes
sécuritaires", met en garde Nusirevan Elçi. "Il est facile de tuer,
c'est beaucoup plus difficile de faire la paix". (AFP, Burak AKINCI, 22 octobre
2015)
Nobel Institute director dismisses Erdoğan's Claims
The director of the Norwegian nobel Institute, Olav Njølstad, told the
Cihan news agency in a written statement that the Nobel committee is
politically independent and does not get instructions from anyone, in
response to claims by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan that the
decisions of the committee are politically biased.
Erdoğan had said: “We are hosting 2.5 million refugees at the moment.
Nobody cares about that. Because the Nobel [prize awarding] is
political,” at a gathering of the Women 20 (W-20), an engagement group
formed under the auspices of the G20, in İstanbul on Oct. 16.
In a response to the claim, Njølstad said the president's statements
are mistaken, as the Nobel committee do not receive instructions from
anyone as to who to give the Nobel Peace Prize to.
“You know how the Nobel prizes are given. They are given by order [from
outside the committees]. This means whether [the recipients] deserve it
or not does not matter,” Erdoğan had said. His remarks were
specifically directed at the Nobel Peace Prize and appeared to have
stemmed from reports that German Chancellor Angela Merkel was among the
favorites to receive the award because of her welcoming stance on the
refugee crisis unfolding in Europe.
Erdoğan had criticized the committee in 2014 as well, saying in December of last year that its decisions are not objective.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 20, 2015)
HDP and CHP Leaders Come Together
Peoples’ Democratic Party (HDP) Co-Chairs Figen Yüksekdağ and
Selahattin Demirtaş and Republican People’s Party (CHP) Leader Kemal
Kılıçdaroğlu came together.
Demirtaş explained the journalists after the meeting:
“I hope all politicians will be brave enough to keep dialogue
opportunities open. We are humans and we are traumatized by the recent
events. If we don’t solve the problems, we shouldn’t walk around as
‘politicians’. Prime Minister’s blaming behaviors created a huge
political gap, but Kılıçdaroğlu behaved maturely, something that I
appreciate.
“There is a state structure protecting ISIS”
“Investigation prosecutor had informed us the perpetrators –suicide
bombers- of Ankara bombing were linked to Diyarbakır and Suruç
explosions.
All of them will be revealed, to whom they were linked to, by whom they
were supported and so on. And of course, related politicians will be
revealed.
There is a strong structure among the state protecting Islamic State of Iraq and Syria (ISIS). They have solid connections.
“How did they go to Syria?”
“Davutoğlu’s speech, “The state has no security gap” makes us worried.
How could he say the state is as pure as the driven snow even if the
investigation isn’t over yet? As a Prime Minister, you don’t know the
state is involved or not.
“We seriously believe that this case won’t be revealed totally. They
may have come from Syria but how did they go to Syria? Who are
responsible from these events?
Kılıçdaroğlu: Why did people die if there isn’t security gap?
CHP Leader Kılıçdaroğlu:
“We side with togetherness, not separation. This meeting was important.
I wish all political parties make these kinds of visits. Prime Minister
Ahmet Davutoğlu’s latest statements are ridden with contradictions. I
am really worried about him. He is overwhelmed with the tension of the
events. Why did people die if there isn’t a security gap?”
(BIA, Oct 16, 2015)
Vigilance de la cour constitutionnelle face aux mesures antiterroristes
Les juges suprêmes en Turquie doivent être vigilants face aux mesures
restrictives prises au nom de la lutte antiterroriste, qui pourraient
arbitrairement enfreindre la liberté d'expression, notamment sur
internet, a estimé mardi à Strasbourg le président de la cour
constitutionnelle turque Zühtü Arslan.
"Nous, les juges des cours constitutionnelles et des cours suprêmes,
nous devons être plus vigilants contre les mesures restrictives (...)
qui pourraient attenter arbitrairement à la liberté d'expression, même
si elles sont imposées au nom de la lutte contre le terrorisme", a
plaidé M. Arslan, qui s'exprimait à Strasbourg lors d'un colloque sur
la liberté d'expression.
Evoquant la "nécessité de combattre toutes les formes de terrorisme en
respectant la liberté d'expression, qui est la pierre angulaire de la
démocratie", le président de la cour constitutionnelle turque a rappelé
que son institution s'était opposée par le passé à des tentatives de
l'exécutif de bloquer l'accès à Twitter et YouTube.
Dans les deux cas, la Cour constitutionnelle a "jugé qu'internet et les
réseaux sociaux jouaient un rôle crucial dans les sociétés
démocratiques" et qu'en conséquence "les autorités (devaient) agir avec
prudence et de manière responsable lorsqu'elles régulent internet", a
souligné M. Arslan.
En octobre 2014, la Cour constitutionnelle turque avait annulé
plusieurs dispositions d'une nouvelle loi controversée renforçant les
prérogatives du gouvernement islamo-conservateur pour bloquer un site
internet sans décision de justice.
Ces dispositions ont cependant été rétablies en mars 2015 par le Parlement turc.
Depuis l'hiver 2013, le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis 2002 en Turquie s'en prend régulièrement aux réseaux sociaux et
à leurs utilisateurs. Début 2014, le président Recep Tayyip Erdogan
avait ordonné à plusieurs reprises le blocage momentané de Twitter,
Facebook ou YouTube, accusés notamment de diffuser des accusations de
corruption visant son entourage.
(AFP, 13 octobre
2015)
Supreme Election Board rejected calls for relocation of ballot boxes
The YSK's decision, taken by a majority of votes, came after a number
of local election councils in the eastern and southeastern Turkey
requsted to not conduct voting in certain neighborhoods due to security
concerns in the upcoming election, amid deadly renewed conflict between
security forces and militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party
(PKK).
Turkey’s interim government and opposition parties were at odds on the
prospect of moving polling stations in the Nov. 1 snap election, with
the main opposition party leader saying such a step would make the
results “shady,” raising questions over “the presence of the state” in
certain places.
“A practice such as moving ballot boxes or voters is very dangerous.
This is what it means: ‘There is no state there.’ You will create an
environment where the state doesn’t exist and this is very dangerous,”
Republican People’s Party (CHP) head Kemal Kılıçdaroğlu said in remarks
published on Sept. 30.
The leader of the Justice and Development Party (AKP), Prime Minister
Ahmet Davutoğlu, however, said “everyone should respect decisions taken
by the top election authority” in the country. He also suggested that
the practice would “expose the game” of the Peoples’ Democratic Party
(HDP), which he claimed relied on “coercion” of voters in parts of the
southeast.
The AKP had later split into two camps. One day after AKP Deputy Head
Mehmet Ali Şahin said the YSK does not have authority to decide on the
moving of ballot boxes to other villages or neighborhoods before a
legal regulation is passed, AKP Spokesperson Ömer Çelik claimed in a
written statement that it did, citing various similar previous
decisions from both district election boards and the YSK.
The District Election Council in Cizre in Şırnak province decided on
Sept. 18 to not establish any ballot box in the district’s Cudi, Nur
and Sur neighborhoods, as well as many villages. The decision cited
security concerns and the risk of bomb attacks during the vote as the
reason to prevent voting in these areas.
The same kind of decisions were released afterwards by local councils
in Diyarbakır province; the downtown districts of Bitlis and Hakkari
provinces; the Yüksekova town of Hakkari province; the Silopi town of
Şırnak province.
The latest request was made by the district election board in the
eastern province of Batman’s city center. The Oct. 1 decision stated
that a total of 170 ballot boxes in 15 neighborhoods would not be set
up due to security concerns.
The 170 ballot boxes that would have been in 26 schools in Batman’s
city center will instead be combined with ballot boxes in eight
neighborhoods elsewhere in the province, according to the ruling.
Şeref Malkoç, AKP's representative in the YSK, reacted angrily after
the Oct. 3 decision. "This decision by the YSK violates both the laws
and the reality," he said.
(hurriyetdailynews.com, Oct 3, 2015)
Opposition leaders absent in protest as Erdoğan addresses Parliament
Political tension in Turkey's domestic politics was
amply reflected in the opening of the new legislative year in
Parliament on Thursday, with no opposition party leader present as the
president addressed Parliament.
Deputies from the pro-Kurdish Peoples' Democratic
Party (HDP) left Parliament when President Recep Tayyip Erdoğan took
the floor to deliver his speech on the occasion of the opening session.
A battle of words sometimes took place between some other opposition deputies and Erdoğan during his speech.
The leaders of the three opposition parties
represented in Parliament, Kemal Kılıçdaroğlu of the main opposition
Republican People's Party (CHP), Devlet Bahçeli of the Nationalist
Movement Party (MHP), and Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, the
HDP's co-chairs, did not attend Parliament's first session.
Only some CHP and MHP deputies stood up when Erdoğan
entered Parliament's chamber to deliver his speech, while the deputies
of the Justice and Development Party (AK Party), of which Erdoğan is a
founder, stood up in unison.
The HDP's Demirtaş said in a press meeting the same
day that all HDP deputies would have been present in Parliament out of
respect if Erdoğan had acted like an impartial president, accusing him
of being politically biased.
The HDP co-chair also said he did not find it
necessary to listen to a political personality who had conducted an
election campaign like a chairman of a political party ahead of the
general election in early June.
Before being elected president in August of last
year, Erdoğan had headed AK Party governments since 2003. He has been
much criticized by the opposition for favoring the AK Party while
president despite being required by the Constitution to be impartial.
Erdoğan was quick to respond when some MHP deputies made critical remarks during his speech on Thursday.
Erdoğan warned those countries which, he said,
support terrorist organizations in Turkey, saying: “We know very well
what you are up to. This will also burn your hand.”
In an obvious reference to opposition parties
blasting the AK Party government for the sharp increase in terrorist
attacks in recent months, he also argued that it was like offering
support to terrorism when you expect to gain political advantage
through criticism.
Upon some critical comemts from Oktay Vural, MHP parliamentary group deputy chairman, Erdoğan said, “Are you disturbed?”
Since a settlement process was launched by the
government with the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) at the end
of 2012, the MHP has accused AK Party governments of treason, arguing
that the process would lead to the division of the country.
Some protests were heard from the ranks of the MHP as Erdoğan stressed that Turkey would continue to fight against terrorism.
In response, he said: “We have gone to that region
many times. Just tell me, how many times have you [your party] gone
there? You cannot even establish your party organization in those
regions.”
Erdoğan has long said that the MHP and the CHP are
not able to get votes in the country's southeastern provinces, which
are predominantly Kurdish.
In his speech, Erdoğan emphasized that fight against the PKK would continue until the PKK gets rid of its weapons.
The settlement process recently collapsed when the PKK killed two police officers in late July.
In reaction to the HDP deputies leaving Parliament
as he took the floor, Erdoğan claimed that they do not represent Kurds
in Turkey.
The HDP took 80 seats in Parliament in the last general election, thanks mainly to Kurdish votes.
Erdoğan also stressed that not all Kurdish citizens should be seen as terrorists.
Parliament will go into recess once again because of the snap election to be held on Nov. 1.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 1, 2015)
Conférence-débat d'Ahmet Insel à l'ULB

CHP aims to be in Turkey’s next government
“I dedicate this election manifesto to the youth,” said main opposition
Republican People’s Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu on Sept. 30,
addressing thousands at a party gathering in Ankara. Members of the
party’s youth branch were placed on two sides of the stage where he was
delivering his speech.
With the CHP being the first party to announce its election manifesto
for the Nov. 1 re-election, Kılıçdaroğlu wants to win the hearts and
minds of young voters, who make up almost half of the population in
Turkey. Not only are there 6 million-plus university students, but the
country’s out-of-work and unemployed youth rate is among the worst in
the OECD.
“Eighty percent of all workers in Turkey are working on the minimum
wage: 1,054 Turkish Liras [$347] per month,” said Kılıçdaroğlu. “And 80
percent of all minimum wage earners are young men and women,” he added,
before repeating his promise before the June 7 election to increase the
minimum wage almost 50 percent to 1,500 TL a month ($493) if the CHP
comes to office. “I know it will not be a big achievement, but at least
it will give everyone some relief,” he said.
The CHP head then listed a number of election promises. These promises
were not only to young people, but also to workers, farmers, the
unemployed, and the business community (“If they want to criticize the
CHP when the CHP is in government, they can do so freely,” he said).
The pledges together amounted to a typical European-style social
democratic program, marking a clear shift from the nationalist-leaning
CHP of five years ago when Kılıçdaroğlu was first elected.
“In return, I ask for one thing from the young men and women of
Turkey,” Kılıçdaroğlu said. “Please get involved in politics. Get
involved in politics and clean it of dinosaurs. I invite you to be
members of the CHP in the easiest way: Just register using our
website.” These remarks raised the eyebrows of some gray-haired
old-guard CHP members, who have spent decades out of government.
Kılıçdaroğlu also raised the bar in another important issue - in fact
the most important political issue in Turkey. “It is the CHP, the
founder party of the republic, that can solve the Kurdish problem
through social reconciliation - neither through security-focused
policies nor through secret talks with non-transparent agendas, but in
parliament,” he said. “Out of the four parties in parliament, the CHP
seems to be the only one for now that can both clearly condemn the
terrorist acts of the [outlawed Kurdistan Workers’ Party] PKK, deny the
government’s current security-based line, and call for a political
solution to the Kurdish problem in parliament.”
At the end of his 1-hour 20-minute presentation of the manifesto, the
CHP youth branch members encircled Kılıçdaroğlu on the podium, chanting
slogans like “Power, power!”
Still, opinion polls do not point to the CHP winning power in the Nov.
1 election. Kılıçdaroğlu himself has said he was happy to see some
polls showing the CHP at 30 percent. But it is clear that he is
preparing the CHP to share power in a coalition, probably with Prime
Minister Ahmet Davutoğlu’s Justice and Development Party (AK Parti), if
the outcome of the Nov. 1 re-election is similar to the result on June
7 and the AK Parti is also unable to form a government on its own. In
his address yesterday, Kılıçdaroğlu said it was President Tayyip
Erdoğan’s influence on PM Davutoğlu that ruined coalition talks between
the two parties after June 7.
The aim for the new election is also obvious from the CHP’s campaign
slogan. On July 7, its slogan was “Vote [for us] so they go away.” Now
it is “Turkey first.” This may mean that the CHP could be open for
reconciliation with its rival depending on the outcome of the election
30 days from now.
(hurriyetdailynews.com, Oct 1, 2015)
Forces
armées/Armed Forces
L'armée turque a frappé les combattants kurdes de Syrie "à deux reprises"
L'armée turque a "frappé à deux reprises" récemment les positions des
combattants kurdes de Syrie, a déclaré le Premier ministre turc Ahmet
Davutoglu lors d'un entretien accordé lundi soir à la chaîne de
télévision turque A Haber.
"Nous avions prévenu que le PYD (Parti de l'union démocratique, Kurdes
de Syrie) ne devait pas franchir (une limite) au-delà de l'ouest de
l'Euphrate et nous avons frappé à deux reprises", a indiqué M.
Davutoglu.
Lundi, les forces kurdes syriennes avaient accusé l'armée turque
d'avoir visé leurs positions, une information qui n'avait pas été
immédiatement confirmée par la Turquie.
Le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara s'inquiète depuis des mois
de la progression dans le nord de la Syrie des forces kurdes syriennes,
proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène la
rébellion depuis 1984 en Turquie.
Le week-end dernier, le président Recep Tayyip Erdogan a clairement mis
en garde le PYD et ses miliciens des Unités de protection du peuple
(YPG) contre toute volonté d'étendre leur contrôle dans le nord de la
Syrie, le long de la frontière turque.
"Tout ce qu'ils souhaitent, c'est s'emparer entièrement du nord de la
Syrie (...) c'est une menace pour nous et il n'est pas possible pour la
Turquie d'accepter cette menace", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un
discours public.
Soutenues par les Etats-Unis, les milices kurdes syriennes constituent
le fer de lance des forces terrestres engagées contre les jihadistes en
Syrie. Après la ville emblématique de Kobané en janvier, elles ont pris
le contrôle de celle de Tall Abyad en juin.
La semaine dernière, elles ont annoncé avoir intégré Tall Abyad dans
"l'administration autonome" qu'elles exercent sur la partie nord du
territoire syrien. (AFP, 27 octobre
2015)
Six soldats et une vingtaine de rebelles tués dans de violents combats
Six soldats turcs, dont un lieutenant-colonel, et une vingtaine de
rebelles kurdes ont été tués dans de violents combats dans l'extrême
sud-est et l'est de la Turquie, a-t-on indiqué dimanche de source de
sécurité.
Les combats qui se poursuivent depuis plusieurs jours dans la zone
montagneuse de Daglica (province de Hakkari), tout proche de la
frontière irakienne, sont particulièrement intenses, et ont couté la
vie à quatre militaires, a-t-on précisé de même source.
Des hélicoptères sont aussi engagés dans ces affrontements qui
surviennent malgré une trêve unilatérale annoncée le week-end dernier
par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avant les élections
anticipées prévues le 1er novembre en Turquie.
Par ailleurs deux autres soldats ont été tués dimanche dans une attaque
à la mine télécommandée visant un véhicule de l'armée perpétrée par des
rebelles dans la province de Tunceli (est), a indiqué l'agence de
presse pro-gouvernementale Anatolie.
Deux soldats ont été blessés dans cette attaque, selon Anatolie.
Depuis la fin juillet, le PKK, une organisation considéré comme
terroriste par bon nombre de pays, a repris sa campagne d'attentats
contre les forces de sécurité turques, tuant plus de 150 policiers et
soldats. L'armée turque a de son côté multiplié les opérations de
représailles contre les rebelles, sur le sol turc et dans le nord de
l'Irak, où le mouvement armé kurde dispose de bases-arrière. (AFP, 18 octobre
2015)
Top commander says Turkey ‘actually waging war’ since July
The Turkish Armed Forces (TSK) have been “actually waging a war” for
the last few months, a top commander has said, referring to military
operations launched against bases of the outlawed Kurdistan Workers’
Party (PKK) in northern Iraq.
Air Forces Commander Gen. Abidin Ünal referred to air strikes against
PKK camps, “ongoing since July 23,” during a speech at a ceremony for
the 64th anniversary of the foundation of the Air Force Academy.
“Today, the Turkish Air Forces are actually waging a war. More than
just a medium-scale war, it is fighting on two fronts,” Ünal said late
on Oct. 5.
After months of wavering and following a suicide bombing in the town of
Suruç on the Syrian border on July 20, which was blamed on fighters of
the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) - an arch-foe of the
PKK and its U.S.-backed Syrian affiliate, Turkey agreed on July 23 to
partner with the United States in launching joint air strikes against
fighters of ISIL in Syria and Iraq. The military operations against
ISIL in Syria and the PKK in Iraq on July 23 and 24, in retaliation to
their attacks in Turkey on July 20, 22 and 23, were accompanied by
simultaneous police raids in Turkey where hundreds of people with
suspected links to ISIL, the PKK and the armed leftist Revolutionary
People’s Liberation Party-Front (DHKP-C) were taken into custody.
“In sum, we have used over 2,000 modern ammunitions and have stuck over
1,200 targets. I want to emphasize that our intelligence units, through
reconnaissance, and our analysts have designated those 1,200 to 1,500
targets,” Ünal said, praising the performance of the Turkish Air
Forces.
“None of those over 2,000 strikes were responded to,” he said. “So we
are talking about a very integrated system of pilots, commissioned
officers and non-commissioned officers.”
Soon after pounding ISIL positions in Syria, Ankara quickly turned its
attention to strike the PKK in northern Iraq. More than 120 members of
the security forces and hundreds of militants have been killed since
July, leaving a three-year-old peace process in tatters and raising
concern about the security of the snap parliamentary election set for
Nov. 1.
(hurriyetdailynews.com, Oct 6, 2015)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
La justice turque confirme que l'attentat d'Ankara a été ordonné par l'EI
La justice turque a confirmé mercredi que
l'attentat-suicide qui a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara avait
été commandité par le groupe Etat islamique (EI), dans le cadre d'une
campagne de "terreur" destinée à faire annuler les élections
législatives.
Deux semaines et demie après l'attaque la plus meurtrière de l'histoire
de la Turquie, le bureau du procureur général d'Ankara chargé de
l'enquête a affirmé détenir des "preuves sérieuses" qu'elle avait été
perpétrée par une cellule jihadiste turque sur ordre direct du quartier
général de l'EI en Syrie.
"Cette organisation terroriste a mené l'attaque contre le la gare
centrale d'Ankara sur l'ordre du groupe terroriste en Syrie", a indiqué
le parquet dans une déclaration.
Deux jours après l'attentat, le Premier ministre islamo-conservateur
Ahmet Davutoglu avait lui-même publiquement présenté l'EI comme le
"suspect numéro 1", mais sans exclure la responsabilité des rebelles
kurdes ou de l'extrême gauche.
Le bureau du procureur général a précisé que la cellule jihadiste qui a
opéré à Ankara, formée dans la ville de Gaziantep (sud) près de la
frontière syrienne, "avait planifié des attentats en Turquie après
avoir reçu des instructions directes de l'organisation terroriste Daech
(acronyme arabe de l'EI) en Syrie".
La cellule turque s'est vu intimer l'ordre d'"attaquer des cibles du
PKK (les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan) et antiDaech
en Turquie" avec l'objectif de "repousser les élections législatives du
1er novembre", selon les magistrats.
Le PKK et les milices kurdes de Syrie dont il est proche constituent le
fer de lance des combattants qui luttent contre l'EI en Syrie et en
Irak.
Le 10 octobre, deux kamikazes se sont fait exploser au milieu d'une
foule de militants de gauche et de la cause kurde qui dénonçaient la
reprise des affrontements entre les forces de sécurité turques et les
rebelles kurdes du PKK.
L'un d'entre eux a été identifié par les enquêteurs comme étant Yunus
Emre Alagöz. Il faisait partie d'un groupe de jeunes radicaux
originaire de la ville conservatrice d'Adiyaman (sud), avait combattu
en Syrie et était le frère de l'auteur présumé d'un précédent attentat
attribué aux jihadistes qui a fait 34 morts en juillet à Suruç (sud).
Le bureau du procureur a confirmé que la cellule de Gaziantep était
responsable de l'attentat de Suruç et de celui qui avait fait 5 morts
lors d'un meeting du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) à
Diyarbakir (sud-est), à l'avant-veille des élections législatives du 7
juin.
Quatre personnes soupçonnées d'avoir participé à l'organisation de
l'attentat d'Ankara ont été inculpées et écrouées la semaine dernière,
dont le chauffeur du véhicule qui a convoyé les deux kamikazes vers la
capitale turque.
La police turque a procédé depuis à de nombreux coups de filet dans les milieux jihadistes, afin d'éviter de nouveaux attentats.
Lundi, deux policiers qui donnaient l'assaut sur plusieurs "planques"
jihadistes ont été tués à Diyarbakir par un kamikaze. Sept militants
présumés de l'EI ont été tués dans la fusillade qui a suivi et douze
autres arrêtés.
Mardi, les forces de l'ordre ont interpellé une soixantaine d'autres
suspects à Istanbul, Konya (centre) et Kocaeli (nord-ouest).
(AFP, 28 octobre
2015)
Une fusillade entre militants de l'EI et la police fait 9 morts
Deux policiers turcs et sept
membres présumés du groupe Etat islamique (EI) ont été tués lundi lors
d'une fusillade à Diyarbakir (sud-est), la plus sérieuse survenue sur
le sol turc depuis qu'Ankara a rejoint la coalition antijihadiste l'été
dernier.
Cet accrochage s'est produit à l'aube lorsque des unités de la police
antiterroriste ont pris d'assaut plusieurs "planques" de l'EI dans la
grande métropole du sud-est à majorité kurde du pays.
Il intervient à six jours d'élections législatives anticipées sous
haute tension, et deux semaines après un attentat suicide attribué aux
jihadistes qui a fait 102 morts en plein coeur d'Ankara et sur fond de
reprise du conflit kurde.
Deux policiers ont été tués lors de l'opération, victimes de pièges
explosifs posés par les militants jihadistes, a rapporté l'agence de
presse gouvernementale Anatolie.
Cinq autres policiers ont été blessés et sept membres présumés de l'EI
"neutralisés" lors de violents affrontements, qui se sont poursuivis
plusieurs heures à l'arme lourde, a indiqué le bureau du gouverneur
local.
Selon le gouvernorat, douze personnes ont été arrêtées lors de cette opération.
Le gouvernement s'est réjoui du succès de cette opération. "Au vu des
résultats, nous pouvons dire qu'une importante cellule de Daech
(l'acronyme arabe de l'EI) a été neutralisée", s'est réjoui le
vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
Les autorités turques ont multiplié les coups de filet dans les milieux
jihadistes depuis l'attentat-suicide d'Ankara contre un rassemblement
de militants de gauche et de la cause kurde.
Quatre membres présumés de l'EI, présenté comme le "suspect numéro 1"
par le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu, ont été
inculpés et écroués.
Les autorités ont également formellement identifié l'un des deux
kamikazes, Yunus Emre Alagöz. Selon le procureur en charge de
l'enquête, il est le frère de l'auteur présumé de l'attentat de Suruç,
soupçonné d'avoir combattu en Syrie dans les rangs de l'EI et membre
d'une cellule jihadiste installée dans la ville conservatrice
d'Adiyaman (sud).
Les médias turcs ont rapporté samedi que la police était à la recherche
de quatre membres de l'EI, dont une ressortissante allemande,
soupçonnés d'être entrés de Syrie en Turquie pour y commettre d'autres
attentats.
- 'Guerre contre le terrorisme' -
L'attaque d'Ankara a eu lieu trois mois après un attentat-suicide
similaire, imputée aussi à l'EI, à Suruç, à la frontière syrienne, où
34 militants prokurdes avaient été tués.
Longtemps soupçonnées de complaisance avec les mouvements les plus
radicaux qui combattent le régime de Damas, sa bête noire, les
autorités turques ont frappé pour la première fois des cibles de l'EI
en Syrie après un incident de frontière entre ses soldats et des
militants jihadistes quatre jours après l'attentat de Suruç.
La Turquie a depuis rejoint officiellement la coalition antijihadiste dirigée par Washington.
Les adversaires du gouvernement, à commencer par l'opposition prokurde,
continuent toutefois à l'accuser de "protéger" le groupe jihadiste.
"Mes amis, regardez-moi maintenant, regardez mes yeux, mon visage,
écoutez mes discours. Est-ce que j'ai vraiment le visage de quelqu'un
qui soutient l'EI ?", s'est défendu M. Davutoglu lundi lors d'un
échange avec des étudiants à Istanbul.
S'il a mis en cause le rôle de l'EI dans l'attentat d'Ankara, le
gouvernement turc n'a toutefois pas écarté la responsabilité d'autres
groupes.
La semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué un
"acte terroriste collectif" qu'il a attribué aux jihadistes, aux
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), aux milices
kurdes de Syrie et aux services de renseignement de Damas.
Après l'attentat de Suruç, le PKK avait repris sa campagne d'attentats
contre les policiers et les soldats turcs, accusant Ankara de ne pas
protéger les Kurdes de Turquie.
Ces opérations et les bombardements de représailles menées par l'armée
turque ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à
l'automne 2012 entre Ankara les rebelles kurdes, qui mènent une
guérilla depuis 1984.
M. Erdogan a répété lundi devant des élus locaux que sa "guerre contre
le terrorisme" se poursuivrait après le scrutin de dimanche. "Ces
opérations continueront contre toutes les organisations terroristes
après le 1er novembre", a-t-il assuré.
Les Turcs votent dimanche pour des législatives anticipées. Ce scrutin
est crucial pour le parti de M. Erdogan, au pouvoir depuis 13 ans, qui
espère retrouver la majorité gouvernementale qu'il a perdue lors des
élections du 7 juin. (AFP, 26 octobre
2015)
Les étranges défaillances du pouvoir turc dans la lutte contre l’EI
Ragip DURAN
Les défaillances de la police et des services de sécurité pour prévenir
le double attentat suicide d’Ankara, qui a fait au moins 102 morts le
10 octobre, apparaissent jour après jour dans toute leur évidence.«J’ai
déposé une plainte à la police. Je leur avais dit d’arrêter et de
mettre en prison mon fils. Ils l’ont interrogé et puis ils l’ont laissé
libre. Et lui, il est reparti en Syrie», s’indignait le père d’Omer
Denyz Dundar, présumé deuxième kamikaze. «Il est parti pour la Syrie en
2013. Il est revenu un an après. Il est resté huit mois dans notre
ville d’Adiyaman. C’est à ce moment-là que j’avais déposé la plainte
mais la police ne l’a pas pris au sérieux», a précisé le père
expliquant avoir compris qu’Omer Denyz avait des relations avec l’Etat
islamique (EI) et qu’il voulait ainsi le sauver «de cette organisation
d’assassins». Tout en maintenant ses accusations sur l’incroyable
laxisme des forces de sécurité, le vieil homme est désormais convaincu
que son fils n’est pas le second kamikaze. Il y a eu aurait une erreur
dans les tests ADN. «Son frère a envoyé un message sur Facebook
affirmant que lui et Omer Denyz vont bien»,a-t-il précisé.
Tous les fils de l’enquête sur ce double attentat, le plus grave de
l’histoire de la Turquie républicaine, n’en remontent pas moins à la
ville d’Adiyaman dans le sud-est, 290 000 habitants, distante d’à peine
150 kilomètres de la frontière syrienne. Au moins 300 jeunes du lieu
sont partis combattre en Syrie dans les rangs des jihadistes et la
plupart d’entre eux sont de jeunes Kurdes islamistes radicalisés. C’est
de là aussi qu’est originaire Seyh Abdurrahman Alagöz, l’auteur de
l’attentat suicide de Suruç, dans le sud-est, qui fit 35 morts le 20
juillet en visant une manifestation de militants kurdes et de gauche.
Son frère aîné, Yunus Emre Alagöz, a été formellement identifié par les
analyses ADN comme étant l’autre kamikaze d’Ankara. «Seyh Abdurrahman
et Yunus Emerefils m’ont dit qu’ils avaient trouvé un travail de
peintre à Gaziantep. Nous, on est pauvres, alors j’étais contente que
mes fils aient trouvé un boulot. Son père est chauffeur de camion. On
est separés», a raconté la mère. Le père, Zeynel Abidin Alagöz, s’était
lui aussi, comme le père d’Omer Denyz Dundar, rendu auprès de la police
d’Adiyaman pour dénoncer son fils, trois mois avant l’attentat de
Suruc. «Ils n’ont rien fait, alors que je leur ai bien expliqué que mes
fils avaient des rapports avec l’EI», se désole leur géniteur.
«Devenir le plus vite possible martyr»
Le gouvernement a imposé le black-out sur les informations concernant
l’attentat d’Ankara. Mais plusieurs journaux, comme Radikal (centre
gauche) ouCumhuriyet, ainsi que le site d’information indépendant
Dikmen, bravent cette interdiction et publient des témoignages
accablants sur l’attitude de la police, des responsables de la sécurité
et des services de renseignement (MIT). Des députés du CHP
(social-démocrate, principale formation de l’opposition), Eren Erdem,
Veli Agababa et Ali Seker, ont aussi rendu public un rapport sur
l’enquête qu’ils ont menée à Adiyaman. «Les jihadistes étrangers
arrivent en général en Turquie aux aéroports d’Istanbul, d’Ankara et
d’Antalya. Ils y sont accueillis par les membres de l’EI, sont envoyés
dans la zone frontalière turco-syrienne, traversent relativement
facilement la frontière et sont pris en charge de l’autre côté par
l’EI, qui vérifie s’ils sont de vrais volontaires ou de possibles
agents infiltrés», expliquent les députés dans leur rapport, affirmant
que «quand ils sont blessés ils sont renvoyés en Turquie avec des
cartes d’identités syriennes. Et ils sont soignés dans les hôpitaux
privés des districts et des villes turcs.»
Adiyaman a été une plaque tournante dans ce réseau. Le parquet avait
ouvert depuis près de deux ans une information sur l’organisation et
l’implantation des jihadistes dans la ville. Un acte d’accusation a été
rédigé en décembre 2014 visant le groupe «Dokumaci», du nom de famille
du chef du groupe de l’EI à Adiyaman. Parmi les accusés figuraient
apparemment aussi les auteurs présumés des attentats de Suruç et
d’Ankara. Le chef et les membres de ce groupe étaient sur écoute depuis
septembre 2013 selon l’acte d’accusation. Les enregistrements de leurs
conversations sont éloquents. «Dieu merci, nous avons tué 45
infidèles», affirmait un des membres du groupe.«Ceux qui viennent
d’Adiyaman sont à côté de moi»,clamait leur chef, Dokumaci,
encourageant ses camarades «à devenir le plus vite possible martyr, car
la vie dans le monde actuel est insupportable et il faut le plus vite
possible joindre Allah». Une conversation enregistrée le 15 mai dernier
entre les frères Alagöz ne laissait guère de doutes sur leurs
intentions. «C’est peut-être la dernière fois qu’on se parle», disait
l’un. L’autre renchérissait : «Nous avons déjà enterré nos frères dont
les corps étaient déchiquetés, bonheur à nos frères.» La dernière de
ces interceptions téléphoniques remonte apparemment au 17 mai. Dès
lors, les enquêteurs auraient perdu la trace des deux frères Alagöz,
comme celle des autres membres du groupe.
Purges
«Ces conversations sont très claires. Il ne s’agit de pas de signes
mais de vraies preuves de crimes en préparation. Le MIT aurait dû
suivre de près ces personnes, sans les lâcher un seul instant. La
défaillance des services de sécurité est très sérieuse», accuse, dans
une interview au quotidienCumhuriyet du 18 octobre, Cevat Ones,
ex-numéro deux des services de renseignements turcs. Ces ratés en
chaîne témoignent pour le moins de la désorganisation de l’appareil
sécuritaire turc après les réorganisations successives menées par
l’AKP, au pouvoir depuis 2002, qui a d’abord éliminé les policiers et
les responsables liés aux militaires et à la bureaucratie kémaliste. Il
y eut en outre, à partir de l’automne 2013, de nouvelles purges
massives visant cette fois les policiers et les magistrats soupçonnés
d’être en cheville avec la confrérie islamiste de Fetullah Gülen,
longtemps alliée de Recep Tayyip Erdogan puis devenue son plus
implacable ennemi. Près de 10 000 policiers, notamment les cadres de
l’antiterrorisme, ont été mis à pied. L’éradication de ce que l’homme
fort d’Ankara appelle «l’Etat parallèle» –c’est-à-dire les
«gulenistes»– était devenue la grande priorité. L’autre était de
combattre les rebelles kurdes du PKK. La lutte contre les groupes
jihadistes passait d’autant plus au second plan que longtemps l’AKP
avait joué cette carte à la fois contre le régime de Bachar al-Assad,
mais aussi pour affaiblir le mouvement kurde. Le retour de bâton est
terrible, montrant un pouvoir totalement dépassé par les événements.
(Source)
Le prédicateur Gülen, ennemi juré d'Erdogan, jugé à partir du 6 janvier
Le prédicateur turc Fethullah Gülen, ennemi juré du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, sera jugé en Turquie en son
absence au début de l'année prochaine pour tentative de coup d'Etat, a
rapporté lundi l'agence de presse Dogan.
M. Gülen, qui vit depuis 1999 en exil aux Etats-Unis, sera poursuivi
pour avoir "créé et dirigé une organisation terroriste armée", ainsi
que pour tentative de "renverser par la force et la violence la
République turque", a précisé Dogan.
Soixante-huit autres personnes comparaîtront avec lui à partir du 6
janvier, selon l'acte d'accusation de 1.453 pages cité par l'agence.
Longtemps allié du régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en
Turquie, l'imam Gülen est accusé par M. Erdogan d'avoir voulu le
renverser en pilotant une vaste enquête anti-corruption lancée fin 2013
contre l'actuel président et ses proches.
Le prédicateur, qui dirige un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et
d'ONG baptisé Hizmet ("service" en turc), a toujours nié ces
allégations, dénonçant une "chasse aux sorcières".
Le gouvernement turc a lancé des purges de grande ampleur, arrêté des
journalistes et des hommes d'affaires considérés comme proches de M.
Gülen, et ouvert plusieurs fronts judiciaires contre le prédicateur.
Depuis près de deux ans, le chef de l'Etat a opéré de nombreuses purges
contre les adeptes de Hizmet, notamment dans la police et la justice où
des milliers de fonctionnaires ont été mutés, révoqués ou même
incarcérés. Son gouvernement a également lancé de nombreuses procédures
judiciaires contre ce qu'il qualifie d'"Etat parallèle".
M. Gülen avait déjà été renvoyé devant un tribunal le 17 septembre dans
une affaire distincte pour "constitution de bande criminelle armée",
faux et diffamation par le parquet antiterroriste d'Istanbul, qui avait
requis son incarcération. (AFP, 19 octobre
2015)
Après l'attentat d'Ankara, la Turquie confrontée à ses propres jihadistes
La Turquie était jusque-là considérée comme le point d'entrée favori
des recrues jihadistes étrangères vers la Syrie voisine. L'enquête sur
l'attentat-suicide d'Ankara confirme qu'elle est aussi devenue une
terre de recrutement de ses kamikazes.
Diyarbakir, 5 juin 2015: 5 morts dans une explosion lors d'une réunion
électorale du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde). Suruç, 20
juillet: 34 morts dans un attentat-suicide contre des partisans de la
cause kurde. Ankara, 10 octobre: 99 morts dans un double
attentat-suicide visant une manifestation pour la paix.
Aucune de ces attaques n'a été revendiquée mais, de l'avis-même des
autorités turques, elles portent toutes la marque du groupe jihadiste
Etat islamique (EI).
Dans ces trois cas, les informations qui ont filtré dans la presse ont
pointé du doigt un groupe de jeunes Turcs radicalisés, proches de l'EI
et originaires de la même ville du sud-est du pays, Adiyaman, qui
compte environ 200.000 habitants.
"Il s'agit d'une même mouvance turco-jihadiste", résume une source
diplomatique occidentale, "un petit groupe de Turcs radicalisés, qui
ont combattu sous les couleurs de l'EI en Syrie et qui montent des
opérations de leur propre initiative".
Selon le quotidien Hürriyet, les deux auteurs présumés de l'attaque
d'Ankara ont été formellement identifiés. Il s'agit d'Ömer Deniz Dündar
et de Yunus Emre Alagöz. Ce dernier est le frère d'Abdurrahman Alagöz,
présenté comme le kamikaze de Suruç.
Connus des services de services de police, les frères Dündar le sont aussi à Adiyaman.
"Il s'agit de deux frères jumeaux, âgés de 23 ou 24 ans. Des étudiants
qui se sont radicalisés et sont allés plusieurs fois combattre en
Syrie", affirme à l'AFP un ami de la famille, Ali Ekin. "Leur père les
a signalés à de multiples reprises aux autorités, mais ça n'a servi à
rien", déplore-t-il.
"Les premières plaintes des parents Dündar datent de septembre 2013", confirme l'avocat de la famille, Osman Süzen.
Leur père est allé chercher ses deux fils à Raqqa, fief syrien de l'EI,
et ils ont fini par rentrer en Turquie avec leurs épouses. "Pendant des
mois, ils ont vécu dans la maison familiale sans que personne ne juge
bon de venir les interroger", peste-t-il.
- 'Capitale de Daech' -
Dans la région d'Adiyaman, l'enrôlement des deux frères Dündar est
loin d'être un cas isolé, selon les avocats du barreau local. "Dix-huit
plaintes ont été déposées par des familles dont des proches ont rejoint
Daech (acronyme arabe de l'EI)", avance M. Süzen.
"L'EI s'est appuyé sur un noyau dur de cinq ou six camarades pour
recruter des dizaines de jeunes, et ainsi former une équipe de
kamikazes", estime pour sa part Ali Ekin.
"Adiyaman n'est pas devenu la capitale de Daech" en Turquie, s'empresse
toutefois d'ajouter ce proche de la famille Dündar, "les gens d'ici ont
le même degré de sympathie que le reste du pays pour l'organisation
islamiste".
"Il y a des cellules à Bingöl, Konya, Sakarya, Osmaniye, mais aussi à
Istanbul et Ankara", affirme un connaisseur du dossier qui souhaite
garder l'anonymat, "l'EI y recrute dans les milieux populaires, des
familles où la religion est très peu présente".
Les deux frères kamikazes de Suruç et Ankara sont kurdes, précise Ali
Ekin. "Le plus difficile pour ces parents dont les gamins se sont fait
exploser, c'est que ce sont des Kurdes qui ont tué des Kurdes ou des
prokurdes: c'est pire que tout".
Comme son parti, le député HDP d'Adiyaman, Behçet Yildirim, reproche au
gouvernement islamo-conservateur turc d'être complaisant avec l'EI.
"L'EI, ennemi des Kurdes en Syrie et en Irak, devient ainsi l'allié de
la Turquie" pour "lutter contre les Kurdes", déplore-t-il.
Hostile au régime de Damas, la Turquie a été longtemps accusée par ses
alliés de mansuétude vis-à-vis des jihadistes qui le combattent. Après
l'attentat de Suruç, elle a toutefois opéré un revirement en menant
quelques raids aériens contre l'EI, qui l'a ouvertement menacée de
représailles.
"Cela fait plus de deux ans que nous tentons de faire prendre
conscience à la Turquie de la menace que représente l'EI pour eux",
confirme la source diplomatique, "je ne suis pas sûr pas qu'Ankara en
soit encore totalement convaincu".
Selon la presse, les kamikazes présumés d'Ankara figuraient sur une
liste d'une vingtaine de personnes jugées dangereuses par la police. Ce
qui ne les a pas empêchés de tromper la vigilance des autorités pour
frapper dans la capitale.
(AFP, 16 octobre
2015)
L'article d' Erwan Kerivel: Calife à la place du Calife…
Un article très documenté, qui paraitra également dans la revue Europe/Orient n°21.
Il permet de donner un contexte foisonnant pour retracer les origines
de l’attentat d’Ankara et comprendre les projets de son “calife”.
Conclusion: La nébuleuse islamo-fasciste de Turquie et ses
ramifications avec certaines strates de l’« état profond » et du clan
Erdoğan sont actuellement un danger croissant pour les forces
démocratiques en Turquie et au Kurdistan. Leur implication dans les
attentats récents sur le sol turc et leur participation au djihad en
Syrie sont des signes inquiétants de leur renforcement.... Erdoğan
travaille à devenir calife à la place du calife.
(http://www.kedistan.net/2015/10/13/calife-a-la-place-du-calife/)
Socio-économique
/ Socio-economic
Les menaces d'Erdogan contre Putin sont-elles réalisables?
La Turquie, qui accuse la Russie de violations de son espace aérien,
peut faire appel à d'autres que la Russie pour construire sa première
centrale nucléaire et ne plus se fournir auprès de cet important
partenaire commercial en gaz naturel, a prévenu jeudi son président
Recep Tayyip Erdogan.
"Si les Russes ne construisent pas Mersin Akkuyu, alors d'autres
viendront le faire", a-t-il dit à un journaliste qui l'interrogeait
lors de son voyage au Japon pour savoir si le projet de la première
centrale nucléaire de la Turquie construite par la Russie (Rosatom)
dans le sud du pays serait affecté par les actuelles frictions.
"Ils (les Russes) ont déjà investi 3 milliards de dollars dans le
projet. De ce fait, c'est à la Russie d'agir avec plus d'attention", a
dit le chef de l'Etat islamo-conservateur turc, cité par le journal
Hürriyet.
La centrale d'Akkuyu est un projet d'envergure de 19 milliards d'euros
(21 mds de dollars) mené par la Russie qui devrait entrer en service en
2020.
La Russie contrôle en outre largement le robinet de gaz naturel de la
Turquie, très dépendante envers Moscou qui lui fournit plus de 50% de
son gaz.
Jeudi, la présidence russe a indiqué que les raids russes contribuaient en fait à protéger la sécurité de la frontière turque.
"Ces actions (...) contribuent à la sécurité dans la région qui bordent
la frontière de la Turquie. A cet égard, la Russie oeuvre à ce qu'il y
ait plus de stabilité et de sécurité sur les frontière de la République
de Turquie", a souligné le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.
De l'avis des observateurs, les avertissements du président turc reflètent plutôt sa frustration générale sur le dossier syrien.
"La réalité est que la Turquie a besoin de l'importation de gaz russe
plus de Gazprom a besoin du marché gazier turc", a indiqué à l'AFP
Andrew Neff, analyste chez IHS energy.
"La Russie est de loin le plus grand fournisseur de gaz à la Turquie
qui ne peut se passer du gaz russe à moyen terme, et encore moins à
court terme", a-t-il souligné.
(AFP, 8 octobre
2015)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Adhésion de la Turquie à l'UE: Sarkozy contre un "chantage"
Nicolas Sarkozy a déclaré jeudi que l'adhésion de la Turquie à l'Europe
ne devait pas être "le produit d'un chantage", dans un discours
prononcé à Madrid, devant la chancelière allemande Angela Merkel et
d'autres dirigeants de partis conservateurs, réunis en congrès.
"Bien sûr que nous devons parler avec la Turquie, grand pays, grande
civilisation, grand peuple, mais négocier, dialoguer avec la Turquie,
ce n'est pas céder à un chantage", a-t-il déclaré.
"Nous avons des intérêts communs, parlons-en, mais l'adhésion à
l'Europe n'est pas le produit d'un chantage, il est la conclusion d'un
idéal commun, il nous faut d'urgence inventer un partenariat pour la
Turquie aujourd'hui qui ne sera pas l'adhésion et qui ne sera pas un
refus de la discussion", a ajouté le président du parti Les
Républicains.
Mme Merkel l'écoutait, assise aux côtés du chef du gouvernement sortant
Mariano Rajoy et du président du Conseil européen Donald Tusk.
Dimanche, Mme Merkel avait estimé avoir obtenu un progrès dans les
pourparlers avec la Turquie sur l'accueil des migrants, promettant de
relancer la candidature d'Ankara à l'UE. Elle s'était rendue en Turquie
pour proposer à Ankara des aides pour l'accueil des réfugiés notamment
syriens afin qu'ils ne cherchent pas à gagner les pays européens
voisins.
Mardi, le Premier ministre Manuel Valls avait utilisé devant les
députés français le mot "chantage": "Il ne peut y avoir aucun
marchandage, aucun chantage, mais la nécessité d'une aide à la Turquie"
pour faire face à l'afflux des réfugiés fuyant le conflit syrien, avait
dit M. Valls.
M. Sarkozy a par ailleurs mis en avant une "crise de l'identité européenne".
"L'identité, la civilisation, la culture, les langues européennes, si
nous ne les défendons pas qui les défendra?", a-t-il demandé. "Oui à la
générosité mais nous ne voulons pas changer la culture européenne,
notre mode de vie ni qu'on nous enlève notre identité", a-t-il dit,
soucieux de ne pas laisser ce discours "aux populismes". (AFP, 22 octobre
2015)
Valls: L'adhésion de la Turquie à l'UE, "une perspective de long terme"
L'adhésion à l'UE de la Turquie, en première ligne de la crise des
réfugiés, "reste une perspective de long terme" qui devra "le moment
venu, être approuvée par le peuple français", a déclaré mardi Manuel
Valls à l'Assemblée nationale.
"La question de l'adhésion turque reste une perspective de long terme
qui devra, le moment venu, être approuvée par le peuple français. Donc,
il ne peut y avoir aucun marchandage, aucun chantage, mais la nécessité
d'une aide à la Turquie" pour faire face à l'afflux des réfugiés fuyant
le conflit syrien, a souligné le Premier ministre, interrogé par
François Fillon lors de la séance des questions à l'Assemblée.
Angela Merkel a estimé dimanche avoir obtenu un progrès dans les
pourparlers avec la Turquie sur l'accueil des migrants, promettant de
relancer la candidature d'Ankara à l'UE.
"Comme l'a rappelé le chef de l'État, l'issue de ces négociations (d'adhésion d'Ankara) est ouverte", a insisté Manuel Valls.
"Nous souhaitons que ces négociations avancent dans les domaines sur
lesquels la Turquie est prête. Depuis 2005, 14 chapitres sur 35 ont été
ouverts, un a été fermé, onze de ces chapitres ont été ouverts (...)
sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un seul l'a été depuis l'arrivée
de François Hollande à la présidence de la République",
a-t-il poursuivi.
Manuel Valls en a profité pour rappeler "une constance de la politique
française", à savoir "la solidarité et le lien avec l'Allemagne (qui)
sont indispensables".
"Et je ne participerai pas, moi, alors que Mme Merkel appartient à la
même formation politique que vous au niveau européen, le PPE (Parti
Populaire Européen), je ne participerai pas (...) à une mise en cause
de l'Allemagne (...) Ce lien et cette solidarité avec l'Allemagne, nous
les revendiquons, c'est une constance, nous n'en changerons pas au gré
des campagnes électorales", a poursuivi Manuel Valls.
La chancelière allemande avait déjà été critiquée par une partie de la
droite française, son alliée au plan européen, pour ses positions
successives sur la question des migrants. Bruno Le Maire avait
notamment estimé qu'elle avait commis "une double erreur" en ouvrant en
grand les portes de l'Allemagne aux réfugiés avant de faire volte-face.
(AFP, 20 octobre
2015)
La Turquie refuse d'accueillir de façon permanente les migrants
La Turquie n'est pas un "camp de concentration" et refuse d'accueillir
de façon permanente sur son sol les migrants dont l'Union européenne ne
veut pas, a affirmé lundi le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet
Davutoglu.
"Nous ne pouvons pas accepter un accord sur la base suivante:
+Donnez-nous de l'argent et ils restent en Turquie+. La Turquie n'est
pas un camp de concentration", a déclaré M. Davutoglu lors d'un
entretien accordé à la chaîne de télévision A Haber, au lendemain d'un
entretien à Istanbul avec la chancelière allemande Angela Merkel.
"Je l'ai dit à Merkel. Personne ne doit attendre de la Turquie qu'elle
se transforme en un camp de concentration où resteraient tous les
réfugiés", a-t-il insisté.
"Mais l'immigration illégale doit être contrôlée", a ajouté le chef du
gouvernement, "nous allons donc mettre en place des mécanismes
conjoints (à cet effet)".
Bruxelles a annoncé jeudi un "plan d'action" aux termes duquel Ankara
s'engagerait à retenir sur son territoire les migrants, notamment
syriens, qui veulent rallier l'Europe, en échange d'une libéralisation
du régime des visas pour les citoyens turcs et d'un coup de pouce à la
candidature d'Ankara à une entrée dans l'UE.
La Turquie, qui accueille déjà officiellement 2,2 millions de réfugiés
syriens, a fait monter les enchères en qualifiant ce plan de simple
"projet" et en jugeant le budget proposé par l'UE "inacceptable".
"Nous avons parlé de 3 millions d'euros +d'argent frais+ mais ce n'est
pas une somme définitive. Nos besoins (financiers) pourraient
augmenter", a remarqué M. Davutoglu.
Lors de sa visite turque dimanche, Mme Merkel avait salué l'effort
consenti par la Turquie pour l'accueil des réfugiés syriens et promis
de "redynamiser" le processus de candidature turque à l'UE, au ralenti
depuis de nombreuses années.
"Les discussions en la matière sont très prometteuses et continueront",
avait-elle dit après un entretien avec le président Recep Tayyip
Erdogan.
M. Davutoglu s'est lui réjoui de la "meilleure approche" récemment adoptée par Bruxelles sur le dossier des migrants.
Il s'est déclaré lundi optimiste sur une prochaine libéralisation du
régime des visas imposés aux Turcs par l'UE. "Nous avons exigé
l'abolition des visas Schengen et avons reçu une réponse positive. Cela
interviendra en juillet 2016, les négociations continuent", a-t-il
affirmé. (AFP, 19 octobre
2015)
Merkel voit un progrès avec la Turquie, Pegida à nouveau dans la rue

Le mouvement islamophobe allemand Pegida organise lundi une grande
marche dans son fief de Dresde (est) à l'occasion de son premier
anniversaire, au lendemain d'une visite de la chancelière allemande à
Istanbul consacrée à l'accueil des migrants.
Un temps moribond, ce mouvement a trouvé un second souffle dans la
crise migratoire qui nourrit son discours de plus en plus radical, à
mesure que les réfugiés arrivaient en Allemagne, où de 800.000 à un
million de demandeurs d'asile sont attendus cette année.
La classe politique allemande a dès lors mis la lutte contre l'extrême
droite, responsable aussi de dizaines d'attaques depuis le début de
l'année contre des foyers de réfugiés, en tête des priorités.
Mais des voix plus nombreuses s'élèvent aussi pour fermer les
frontières, une mesure que Mme Merkel a rejetée à plusieurs reprises en
la qualifiant de "fausse solution".
Et depuis quelques semaines, Angela Merkel est devenue la cible
privilégiée de Pegida qui cogne avec une férocité inédite sur elle et
sa politique de la main tendue aux réfugiés.
L'agression à l'arme blanche commise samedi contre une candidate à la
mairie de Cologne (ouest) connue pour ses activités pour l'accueil des
migrants avait illustré la montée de la tension en Allemagne sur ce
sujet. La candidate, Henriette Reker, gravement blessée et
hospitalisée, a été élue dimanche avec plus de 52% des voix.
"Les citoyens ne devraient pas suivre ceux qui descendent dans la rue
remplis de haine et d'hostilité envers les autres", a mis en garde la
dirigeante allemande dans un entretien samedi à la Frankfurter
Allgemeine Zeitung.
Angela Merkel, dont le pays reste la principale destination des
réfugiés de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, s'est rendue dimanche à
Istanbul pour des entretiens avec le Premier ministre turc Ahmet
Davutoglu et le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan,
trois jours après l'adoption par un sommet de l'Union européenne d'un
"plan d'action" pour amener la Turquie à agir en amont sur le flux de
migrants fuyant notamment la guerre en Syrie, en les gardant sur son
territoire.
La chancelière et les dirigeants turcs ont estimé avoir progressé sur
la question des migrants, bien qu'aucune des parties n'évoque un accord
définitif.
- 'La Turquie laissée seule' -
Le Premier ministre turc, M. Davutoglu, a salué une "meilleure
approche" de l'UE à l'égard de la Turquie, qui a accueilli deux
millions de réfugiés fuyant la guerre en Syrie voisine.
"Malheureusement, la Turquie a été laissée seule par la communauté
internationale pour supporter ce fardeau (des réfugiés). Nous sommes
satisfaits qu'ils aient une meilleure approche maintenant. Le progrès
constaté en matière de partage (de ce fardeau) est très important",
a-t-il déclaré en conférence de presse commune avec Mme Merkel.
Ankara avait d'abord qualifié le plan européen de simple "projet" au
budget "inacceptable", estimant à au moins trois milliards d'euros ses
besoins
pour financer l'accueil des réfugiés la première année.
Les Européens souhaitent qu'Ankara accueille davantage de réfugiés et
renforce la surveillance des frontières notamment en échange de
soutiens financiers.
Mme Merkel et M. Davutoglu se sont en outre inquiétés d'une "nouvelle
vague" de réfugiés syriens de la région d'Alep (à la frontière avec la
Turquie) où les forces du régime syrien avancent.
L'UE a vu arriver depuis le début de l'année des centaines de milliers
de migrants, souhaitant s'établir en Allemagne et en Europe du Nord.
Depuis samedi, après une nouvelle fermeture par la Hongrie de ses
postes frontières avec la Croatie, les migrants prennent la route de
l'Autriche et de l'Allemagne via la Slovénie. Dimanche cependant leur
progression vers la Slovénie se faisait au ralenti avec un goulot
d'étranglement à la frontière serbo-croate où quelque 2.000 migrants
attendaient de pouvoir passer.
Ljubljana a réaffirmé dimanche qu'elle ne serait en mesure de faire
transiter vers l'Autriche que jusqu'à 2.500 migrants par jour. Le
gouvernement slovène a d'ailleurs refusé de laisser entrer un train
transportant 1.800 migrants de Croatie, après un premier afflux de
3.000 personnes la veille dans ce petit pays (2 millions d'habitants)
de l'UE.
Pour le moment épargnée par la vague de migrants arrivant en Europe, la
Suisse a connu dimanche une poussée spectaculaire de la droite
anti-immigration aux élections législatives. Le parti populiste UDC est
devenu la première formation de la Confédération helvétique. (AFP, 19 octobre
2015)
Douche froide pour la Commission: la Turquie fait monter les enchères
Dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'issue d'un sommet
des dirigeants européens à Bruxelles, la Commission européenne avait
fait part de son "optimisme" en annonçant un accord avec Ankara pour
endiguer ces flux migratoires.
Mais le ministre turc des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu a
douché l'enthousiasme bruxellois. "Ce n'est pas définitif (...) C'est
un projet sur lequel nous travaillons", a-t-il déclaré, qualifiant
notamment d'"inacceptable" l'aide financière proposée par l'UE.
Face aux exigences de Bruxelles - accueillir davantage de réfugiés,
renforcer la surveillance des frontières -, le plan d'action prévoit la
relance des discussions sur la candidature de la Turquie à l'UE, un
accès facilité aux visas pour les citoyens turcs et une aide financière.
C'est sur ce dernier point que la Turquie a tapé du poing sur la table,
précisant avoir besoin d'au moins trois milliards d'euros pour la
première année.
Les chefs d'Etat et de gouvernements s'étaient contentés jeudi
d'évoquer "de nouveaux financements, substantiels et concrets", sans
fixer de montant.
Ces dernières semaines, l'exécutif européen avait proposé à Ankara un
montant d'environ un milliard d'euros, en redirigeant vers l'aide aux
réfugiés des fonds déjà envisagés pour la Turquie dans le cadre
d'autres partenariats. Mais le chiffre de trois milliards a ensuite été
présenté par des sources européennes comme le montant minimal réclamé
par Ankara.
La Commission est prête à mobiliser une partie de ce montant sur le
budget de l'UE, mais son président Jean-Claude Juncker a clairement
signifié aux Etats membres qu'ils allaient devoir mettre la main au
portefeuille.
Si l'UE insiste, c'est que la voie maritime entre la Turquie et les
îles grecques est devenu l'accès le plus emprunté chaque jour par les
migrants cherchant à rejoindre l'UE.
Angela Merkel s'est montrée ouverte vendredi à une concession à la
Turquie, qui souhaite être considérée comme un "pays sûr" par les
Européens. La chancelière allemande est attendue dimanche à Istanbul
pour discuter de la crise migratoire.
La Hongrie a fermé, comme annoncé, les principaux
points de passage des migrants à sa frontière croate. Trois points de passage sont concernés sur toute la longueur de la
frontière entre la Hongrie et la Croatie. Au poste de Zakany, un
passage officieux en pleine campagne, les dernières ouvertures dans la
clôture de barbelés ont été hermétiquement obstruées un peu avant 01H00
(23H00 GMT) dans la nuit de vendredi à samedi après le passage d'un
dernier groupe de migrants, selon des journalistes de l'AFP.
Les deux postes-frontières officiels de Beremend et Letenji restent
ouverts pour les usagers présentant des papiers en règle, mais
empêchent les passages de migrants non munis de visas.
"La +frontière verte+ a été fermée, vous pouvez toujours franchir la
frontière légalement et demander l'asile", a déclaré Zoltan Kovacs, un
porte-parole du gouvernement hongrois joint par l'AFP.
Budapest avait annoncé vendredi après-midi son intention de fermer dans
la nuit sa clôture anti-migrants tout juste achevée, comme le pays
l'avait fait il y a un mois à sa frontière avec la Serbie.
Quelque 1.500 hommes, femmes, enfants, et une personne âgée portée en
fauteuil roulant par des proches, ont franchi en silence à Zakany, les
pieds dans la boue, le passage vers la Hongrie, pays qu'ils ne feront
que traverser pour rallier l'Europe occidentale.
Tous étaient arrivés, moins d'une heure avant la fermeture de la
frontière, dans une gare voisine, après un long périple depuis la
Turquie à travers les Balkans. La plupart disaient ignorer qu'ils
faisaient partie du dernier groupe à franchir ce accès.
Plus de 170.000 migrants sont entrés en Hongrie via la Croatie depuis
le 15 septembre, les deux pays coopérant de facto pour assurer le
transit quotidien.
La Croatie va rediriger l'afflux prévisible des migrants, après la
fermeture de la frontière hongroise, vers la Slovénie, a annoncé le
ministre croate de l'Intérieur après des discussions entre les deux
pays.
Un migrant afghan a été tué jeudi soir par la police des frontières
bulgare, une première depuis le début de la crise qui a vu affluer plus
de 600.000 migrants en Europe, selon les derniers chiffres de
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le jeune Afghan a été mortellement touché par un tir de sommation dont
la balle a "ricoché", selon la police bulgare, qui tentait d'arrêter
une cinquantaine de migrants qui venaient de franchir illégalement la
frontière turque. (AFP, 17 octobre
2015)
Un "plan d'action commun" a été conclu entre l'UE et la Turquie
La Commission européenne a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi
qu'elle avait conclu un "plan d'action commun" avec la Turquie pour
endiguer les flux migratoires, à l'issue d'un sommet des chefs d'Etats
à Bruxelles.
"Nous nous sommes mis d'accord sur le contenu exact de ce plan
d'action", a indiqué le chef de l'exécutif européen, Jean-Claude
Juncker, lors d'une conférence de presse dans la nuit de jeudi à
vendredi.
"La Turquie se montre prête à accueillir davantage de réfugiés et à
leur offrir plus de perspectives pour leur éducation et leur travail, à
mieux les enregistrer, à une surveillance des frontières plus efficace
et aussi à une lutte commune contre les réseaux criminels de trafic
d'êtres humains", a détaillé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
En échange, "on va aider, car investir financièrement en Turquie est
aussi dans notre intérêt à nous", a-t-il ajouté, confirmant qu'Ankara
exige trois milliards d'euros d'aide de la part des Européens.
M. Juncker a indiqué que cet aspect du plan devait encore être négocié "dans les jours qui viennent".
Le président français François Hollande a confirmé qu'"il n'y a pas de
montant qui a été fixé". "Il ne s'agit pas de donner de l'argent. Il
s'agit de savoir" à quoi ces fonds peuvent servir, a-t-il plaidé.
Les aides doivent notamment être consacrées "à la création de centres
de réfugiés" et "la prise en charge des enfants", a souligné M.
Hollande.
La Commission a d'ores et déjà prévu de dégager "500 millions d'euros
sur ses moyens propres" pour "assurer de premières actions", a-t-il
précisé.
Le feu vert politique des dirigeants européens à ce plan est "une étape
majeure" dans la gestion de la crise migratoire, a indiqué de son côté
Donald Tusk, le président du Conseil européen, qui réunit les chefs
d'Etats et de gouvernement des 28 membres de l'UE.
Les Européens promettent en échange à Ankara d'"accélérer" les
négociations pour faciliter l'octroi de visas aux ressortissants turcs
voyageant dans l'UE.
"Mais ceci ne veut pas dire que nous renonçons aux critères de base qui
sont la règle dans ce domaine", a souligné M. Juncker, ajoutant qu'une
première évaluation des progrès dans les négociations sera réalisée au
printemps 2016.
"Il ne peut y avoir de libéralisation des visas s'il n'y a pas de
contrôles. C'est un mouvement parallèle", a renchéri le président
François Hollande.
Les dirigeants de l'UE sont également convenus d'oeuvrer à un système
intégré de gestion des frontières qui "ira au-delà du mandat de
Frontex", l'agence européenne de surveillance des frontières.
"Dans les prochains mois, l'agence va se transformer en un organe plus opérationnel", a expliqué M. Tusk.
"Notre but est de donner à Frontex le droit de renvoyer les migrants
illégaux de sa propre initiative, et de la rendre plus proactive en ce
qui concerne la protection des frontières extérieures" de l'UE, a
indiqué le président du Conseil.
Enfin, les 28 ont également débattu de la création d'un corps de
gardes-frontières européens pour renforcer les frontières extérieures
de l'Union européenne.
"L'idée a progressé", a assuré M. Hollande. "Cette proposition n'est
plus une proposition, c'est une décision. Ce sera un coût bien moins
élevé que s'il fallait rétablir des frontières nationales", a-t-il
ajouté.
(AFP, 16 octobre
2015)
"Capitulation inacceptable", juge Marine Le Pen
La présidente du FN Marine Le Pen a qualifié de "capitulation
inacceptable" le plan d'action commun conclu entre l'UE et la Turquie
pour endiguer les flux migratoires.
"Le plan d'accord conclu cette nuit entre l'Union européenne et la
Turquie sur la question des migrants est une capitulation inacceptable
au détriment de tous les intérêts de notre pays", estime Mme Le Pen
dans un communiqué.
"La Turquie va d'abord recevoir un confortable chèque de 3 milliards
d'euros de la part des Etats européens, contraints d'accepter ce
chantage aux migrants car désarmés par la suppression volontaire de
leurs frontières nationales et par Schengen", ajoute Mme Le Pen.
"La Turquie ensuite va bénéficier d'une augmentation des visas accordés
par l'Europe à ses ressortissants. Prétendre combattre l'immigration en
ouvrant les vannes, voilà une drôle de conception de l'action
politique", poursuit-elle.
Si le Premier ministre néerlandais, qui participait au sommet des chefs
d'Etat à l'origine de ce plan d'action, a confirmé qu'Ankara exige 3
milliards d'euros d'aide, le président de la Commission européenne
Jean-Claude Juncker a indiqué que cet aspect du plan devait encore être
négocié "dans les jours qui viennent".
Les Européens ont par ailleurs promis à Ankara, en échange des efforts
consentis pour l'accueil des réfugiés, d'"accélérer" les négociations
pour faciliter l'octroi de visas aux ressortissants turcs voyageant
dans l'UE.
La présidente du Front national est tête de liste pour les régionales
en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, qui comprend notamment la ville de
Calais, qui abrite, dans des conditions précaires, entre 4.000 et 6.000
migrants, selon les sources.
(AFP, 16 octobre
2015)
Les journalistes ont été malmenés lors de la visite d'Erdogan
Dans une séquence d'émission de la RTBF, déjà vue 200.000 fois sur
Internet, le porte-parole du Premier ministre exige d'un journaliste
que certaines images ne soient pas diffusées à l'écran.
Dans le cadre de l'émission hebdomadaire 7 à la Une de la RTBF, le
journaliste Tristan Godaert intervient chaque semaine dans une séquence
appelée Contrechamp. Avec un seul objectif : se pencher sur un sujet
d’actualité à travers les coulisses et les à-côtés de celui-ci. Le
journaliste s’invite donc sur place et tente de balader sa caméra un
peu partout. "Les à-côtés et les anecdotes sont souvent très
instructifs", indique-t-on, sur le site de la RTBF, pour présenter
l'émission. Reste que, depuis samedi soir, une séquence fait le buzz
sur la toile, et a déjà été regardée par plus de 200.000 internautes.
Dans ce petit film consacré aux coulisses de la visite d'État du
président turc Recep Tayyip Erdogan, on voit Frédéric Cauderlier,
l'actuel porte-parole du Premier ministre, en colère, exiger du
journaliste que certaines images filmées par son cameraman ne soient
pas diffusées à l'écran. "Elle ne souhaite pas être filmée (Ndlr,
Aurélie Czekalski, attachée de presse du Premier ministre). Le truc n'a
pas intérêt à passer sur antenne, c'est clair?", indique Frédéric
Cauderlier, qui ne se doute pas qu'il est filmé. "Si elle est dans le
sujet, c'est une erreur grave et cela ne restera pas sans suite !",
poursuit-il. "Tu veux faire chier dans les coulisses en permanence.
C'est bien, c'est amusant. Tu veux jouer au Petit Journal ? C'est bien,
fais le, c'est chouette. Mais pas en permanence. Tu as envie de
travailler comme cela ? Continue à travailler comme cela, mais cela ne
durera pas longtemps avec nous !", poursuit le chef de com' du MR.
Précisons que le film ne dure qu'une minute 36, et que la discussion a
duré plus longtemps que ces quelques extraits rendus publics par la
RTBF.
Que s'est-il passé ? À la base, le cameraman de Contrechamp filme une
discussion, où l’on peut observer le conseiller de l'ambassade de
Turquie reprocher à une collaboratrice du Premier ministre Charles
Michel (MR) d'avoir laissé une journaliste poser au président turc une
question dérangeante. Une séquence-coulisse pour le service de
communication du Premier ministre, qui considère, que les caméras ne
sont pas censées filmer ce genre de discussion. Aurélie Czekalski,
l'attachée de presse, demande donc au journaliste de ne pas diffuser
cette séquence, et va jusqu'à menacer de prévenir les responsables de
la RTBF. C'est donc cet échange que le porte-parole du Premier ministre
ne souhaite pas voir être diffusé. Il invoque pour ce faire le droit à
l'image de son attachée de presse.
Si Frédéric Cauderlier n'a pas souhaité réagir personnellement à ce bad
buzz, l'entourage du Premier ministre ne cache pas son agacement face à
une vidéo, qui tromperait délibérément les téléspectateurs sur ce qui
s'est vraiment passé. "On est attaché plus que tout à la liberté de la
presse. Les services du président turc avaient exigé que certains
journalistes d'opposition ne reçoivent pas leur accréditation, ce que
nous avons justement refusé au nom de la liberté d'expression. La vidéo
est donc trompeuse car elle fait croire qu'on ne voulait pas que cette
journaliste pose une questions. Ce qui est faux", nous indique-t-on.
"Prendre ces images à ce moment portait clairement atteinte au droit à
l'image de la collaboratrice. Les communicants n’ont pas été prévenus
qu’ils faisaient l’objet d’un reportage, la RTBF ayant annoncé sa venue
pour couvrir la visite d’Erdogan", souligne encore l'entourage de
Charles Michel.
Un point de vue que ne partage pas François Mazure, le présentateur de
l'émission 7 à la Une, qui trouve au contraire pertinent d'avoir
diffusé la séquence. "On a flouté les visages, donc on respecte le
droit à l'image. Mais on a estimé que le ton était interpellant. Cela
pouvait relever de l'intimidation. On a estimé que cette séquence était
donc importante à diffuser", explique-t-il.
De son côté, la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) a dénoncé
ce dimanche les tentatives d'intimidation répétées du cabinet du
Premier ministre belge Charles Michel à l'encontre du journaliste de la
RTBF dans le cadre de la couverture de cette visite d'Etat. (La Libre Belgique, 11 octobre 2015)
Attentat: la presse française pointe du doigt Erdogan
Après l'attentat de samedi qui a fait au
moins 97 morts à Ankara, la presse française pointe du doigt lundi le
président Recep Tayyip Erdogan estimant qu'il attise les tensions en
Turquie à trois semaines de législatives dangereuses qu'il organise
après avoir perdu la majorité absolue au Parlement lors des élections
de juin.
Le plus virulent est Patrick Apel-Muller qui affirme dans le quotidien
communiste l'Humanité que "le président turc a choisi de mener campagne
dans le sang" car "pour cet islamiste, la stratégie de la peur semble
le seul moyen d'empêcher les électeurs de le désavouer une seconde
fois."
Deux fortes explosions, attribuées par le gouvernement à des kamikazes,
ont visé samedi matin près de la gare centrale de la capitale turque
une manifestation de partis, syndicats et ONG proches de la cause
kurde, qui dénonçaient la reprise des affrontements entre les forces de
sécurité et la rébellion kurde.
"Erdogan alimente tous les soupçons. Toutes les colères", analyse, pour
La Montagne, Bruno Mège ce qui fait que "cette théorie complotiste se
répand comme une traînée de poudre", assure Philippe Palat (Le Midi
Libre).
Dans Libération, Marc Semo estime aussi qu'"Erdogan mise sur une
stratégie de la tension" mais que "cette politique mène le pays dans
une impasse totale". "Un basculement de la Turquie dans la violence
aura un effet dévastateur bien au-delà du pays", ajoute Libé et "c'est
aussi pour cela que l'enjeu des élections est crucial pour toute
l'Europe".
A cet égard,
Carole Bouillé souligne dans l'Union que "la situation est explosive
... dans ce pays où certaines régions ne sont plus très loin de la
guerre civile". D'autant, ajoute Olivier Pirot (La Nouvelle République
du Centre-ouest), qu'"avec cette montée continue de la tension et des
violences, c'est aussi une solution de paix durable avec les Kurdes qui
s'éloigne de plus en plus."
" La manoeuvre d'Erdogan, explique Pierre Fréhel (Le Républicain lorrain) a
consisté à profiter de la guerre pour se débarrasser de toute
opposition. Son pari n'est pas gagné. A moins qu'il ne liquide aussi
les élections prévues."
Dans Sud-Ouest, Bruno Dive, remarque que "personne ne peut souhaiter la
déstabilisation de la Turquie dans une région déjà si tourmentée". Mais
il faut espérer que celle-ci retrouve au plus vite le chemin de la
démocratie", ajoute-t-il.
(AFP, 12 octobre
2015)
L'UE tend la main à la Turquie en échange de nouveaux camps
L'Union européenne s'est accordée avec
Ankara sur un "plan d'action commun" qui prévoit la mobilisation de
fonds européens et l'accueil en Europe de réfugiés qui affluent en
Turquie, en échange de l'ouverture de centres d'accueil de demandeurs
d'asile sur le territoire turc.
La crise migratoire sera mercredi au centre des débats au Parlement
européen à Strasbourg en présence du président français François
Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, laquelle doit
dans la soirée défendre sa politique d'ouverture aux réfugiés au cours
d'une émission télévisée très attendue.
En Turquie, les Européens attendent notamment qu'elle ouvre six
"centres de réception" de réfugiés co-financés par l'UE, une
perspective jusqu'ici rejetée par le gouvernement turc.
Ils demandent aussi davantage de patrouilles et d'opérations de secours
au large de ses côtes, et qu'elle reprenne les migrants économiques
renvoyés par l'UE.
La mise en oeuvre de ce plan d'action "va contribuer à accélérer le
processus de libéralisation des visas" pour les Turcs voulant voyager
en Europe, a assuré la Commission européenne, qui a publié mardi une
version provisoire du texte négocié avec Ankara.
Les autorités turques n'ont pas réagi dans l'immédiat. L'annonce
intervient après un accord de principe trouvé entre les dirigeants des
institutions européennes et le président turc, Recep Tayyip Erdogan,
lundi à Bruxelles, a affirmé la Commission européenne.
La Turquie joue un rôle pivot: chaque jour, depuis ses côtes,
embarquent des milliers de personnes pour les îles grecques de la mer
Egée.
"Le plan d'action" liste "une série d'actions et de collaborations qui
doivent être mises en oeuvre urgemment" pour maîtriser l'afflux de
réfugiés de la Turquie vers l'UE.
Chacune des propositions de l'accord doit encore être approuvée par les deux parties, a indiqué l'exécutif bruxellois.
"Tout ce qui aidera les réfugiés, comme des centres de réception
adéquats leur offrant de bonnes conditions (...) est bienvenu", s'est
félicitée l'Organisation internationale pour les migrations (OIM),
basée à Genève.
"C'est un bon pas. Mais les besoins sont si grands, avec 20
millions de réfugiés dans le monde, sans compter les foules qui se
déplacent maintenant de Syrie et d'autres endroits du Moyen-Orient et
d'Afrique, que plus il y aura d'engagement en faveur de la
réinstallation mieux ce sera", a déclaré à l'AFP son directeur général
William Lacy Swing.
Les Européens, qui font face à la pire crise migratoire depuis la fin
de la Seconde guerre mondiale, craignent l'arrivée de nouvelles vagues
de réfugiés en raison de l'aggravation de la crise syrienne où
l'aviation russe mène désormais des frappes contre les rebelles et
groupes jihadistes en soutien au président Bachar al-Assad.
Dans un rapport publié mercredi, le groupe Oxfam a estimé que les
efforts internationaux déployés pour aider les Syriens dans leur pays
et à l'étranger se sont avérés "totalement insuffisants".
- 'Nouvelle vague' -
"Une victoire potentielle du régime d'Assad est plus probable
aujourd'hui en raison de l'engagement de l'Iran et de la Russie en
Syrie, et cela se traduira par une prochaine vague migratoire", a
prévenu mardi le président du Conseil européen, Donald Tusk.
"Selon les estimations des Turcs, trois millions de réfugiés
supplémentaires pourraient venir d'Alep et de ses environs", a-t-il
insisté.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu avait rejeté avec véhémence la
semaine dernière l'installation sur son sol des camps d'accueil et
d'enregistrement des migrants souhaités par l'UE, la jugeant
"inacceptable" et "inhumaine".
La Turquie, où la campagne pour les élections du 1er novembre bat son
plein, craint surtout que ces "guichets" pour les candidats à l'asile
--avec la perspective d'être peut-être transférés pour certains en
Europe-- ne provoquent une ruée de candidats, alors qu'elle accueille
déjà 2,2 millions de réfugiés syriens.
L'UE a réitéré sa promesse de "mobiliser jusqu'à un milliard d'euros"
en 2015 et 2016 pour la Turquie et d'abonder un fonds pour la santé et
la scolarisation des réfugiés syriens à hauteur de 500 millions d'euros.
Les dirigeants européens s'engagent surtout à "soutenir" les projets de
"réinstallation" qui "permettraient à des réfugiés en Turquie d'entrer
dans l'UE d'une façon ordonnée", et sans risquer leur vie sur des
embarcations de fortune en mer Egée.
Cet été, les 28, la Norvège, la Suisse, l'Islande et le Liechtenstein
se sont engagés à un programme de répartition de 22.500 réfugiés vivant
dans des camps dans des pays voisins de la Syrie.
"Le travail sur une approche structurée des réinstallations dans toute
l'UE sera intensifié", selon le plan d'action. Ce débat s'annonce
explosif, alors que les pays de l'UE se sont déchirés ces dernières
semaines sur la répartition de 160.000 réfugiés déjà arrivés dans
l'Union.
Un avion a été affrété pour les premiers transferts dans ce cadre de
réfugiés érythréens, d'Italie en Suède, vendredi. Il décollera de Rome
dans la matinée, a annoncé la Commission.
Bruxelles met aussi l'accent sur "la lutte contre les passeurs de
migrants", grâce à un renforcement des moyens des garde-côtes turcs,
qui devraient multiplier les patrouilles mais aussi les sauvetages en
mer. (AFP, 7 octobre
2015)
Toujours une soumission incroyable de Bruxelles au dictateur d'Ankara!

Photo: Binfikir

Photo: BelTurkHaber
Une fois de plus, malgré ce qui s'est passé, environ 3.000
ressortissants turc se sont rassemblées place Stéphanie pour
accueillir, dimanche à 19h, le président de la république de Turquie
Recep Tayyip Erdogan, en visite à Bruxelles pendant 2 jours.
La circulation des trams a
été interrompue en fin de journée entre la place Stéphanie et l'arrêt
Louise. Il y a deux ans, une perturbation pareille à cause de la venue d'Erdogan a été fort critiquée.
Question: le bourgmestre de la Bruxelles Ville, Yvan Mayeur, comment
a-t-il autorisé un tel rassemblement pour la propagande personnelle du
dictateur de Turquie?
Selon les médias belges, le public est majoritairement composé de
Belgo-turcs, mais compte également des ressortissants turcs d'Allemagne
ou des Pays-Bas. Des ballons rouges et blancs ainsi que de nombreux
drapeaux turcs ont décoré la place.
Certaines affiches de ce rassemblement étaient tout à fait racistes
contre le peuple turc. L'une entre elles disaient (photo) "3-5 hordes
de chien hurlent Kurdistan!"
Protestation à Strasbourg
Près de 5.000 personnes selon les organisateurs et
1.400 selon la police se sont rassemblées ce dimanche après-midi pour
protester contre le meeting tenu parallèlement au Zénith de Strasbourg
par le président turc Tayyip Erdogan.
Sous la vigilance de nombreux agents de police en civil, le
rassemblement s’est déroulé dans le calme malgré des discours enflammés
prononcés sur une tribune fraîchement installée. Des diatribes qui ont
unanimement condamné le président turc à qui il a été reproché, en
autre, une politique répressive à l’encontre des opposants, des
démocrates, du peuple kurde, des alévis…
Le meeting organisé au Zénith par le président turc, est vécu par
nombreux participants venus d’Allemagne, de Suisse et de la France
entière, comme une agression, une de plus. « Erdogan est venu à
Strasbourg pour mobiliser ses troupes, car il est frustré de ne pas
avoir obtenu la majorité absolue aux élections du 7 juin dernier. Cela
l’empêche de modifier la constitution en sa faveur car il refuse tout
gouvernement de coalition. C’est pour ça qu’il organise des élections
anticipées », explique Erdal Kiliçkaya président de la Fédération union
des alévis en France (FUAF), organisatrice du rassemblement.
« Il rêve de devenir le sultan du Moyen Orient, on s’approche de la
charia. Dans certaines écoles les filles sont déjà séparées des
garçons, l’école coranique prend de plus en plus d’importance. Il
réprime les Kurdes et toutes les minorités religieuses. Si il perd, il
va être encore plus agressif. On ne veut pas de ses discours de haine,
on veut vivre ensemble. On avait commencé la paix, et il commence la
guerre. »
Accusé également de soutenir Daesh et de tenir un discours double, les
propos à l’encontre du président tout comme les nombreuses pancartes de
l’assemblée étaient loin d’être tendres avec le président turc. Un
meeting strasbourgeois qualifié d’illégal par certains manifestants
kurdes, et même regretté : « Nous espérons que pas un centime de la
ville ou de l’Eurométropole a été dépensé pour l’organisation du
meeting d’Erdogan, explique Simon Baumert, coordinateur EELV à
Strasbourg. Pourquoi la ville de Bruxelles a refusé qu’il y soit
organisé et pas Strasbourg ? Nous aurions souhaité un signal plus ferme
des autorités locales. Non, Erdogan n’est pas le bien venu à
Strasbourg. »
La visite d'Erdogan à Bruxelles dans une période très troublée en Turquie
La Turquie pourrait apporter une aide décisive à
l'UE pour régler la crise des réfugiés qui fuient massivement le
conflit syrien, mais une meilleure coopération entre Bruxelles et
Ankara, aux relations difficiles, reste à échafauder, selon des
analystes.
L'accélération de la crise syrienne, où la Russie effectue des frappes
aériennes depuis mercredi, risque de jeter davantage de réfugiés sur
les routes, et c'est dans ce contexte que le président turc Recep
Tayyip Erdogan est reçu lundi à Bruxelles par le chef de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, et Donald Tusk, le président du
Conseil européen.
La Turquie joue un rôle pivot: chaque jour, depuis ses côtes,
embarquent des milliers de personnes pour les îles grecques de la mer
Egée. Une fois arrivées sur le continent, elles poursuivent leur route
par les Balkans jusqu'en Hongrie ou Croatie, d'où elles tentent de
gagner le nord de l'Europe, en particulier l'Allemagne, dans l'espoir
d'y trouver l'asile.
"Dans cette catastrophe migratoire, dans cet exode massif provoqué par
la Syrie et maintenant en partie par l'implantation militaire russe qui
donne aux gens le sentiment que ça va s'aggraver, la Turquie et l'Union
sont dans le même bateau (...) C'est déstabilisant pour eux comme c'est
déstabilisant pour l'UE", souligne Marc Pierini, chercheur à l'institut
Carnegie Europe.
La Turquie a dit jeudi sa "grave préoccupation" après les premières
frappes russes en Syrie. Et le président Erdogan a répété sa volonté
d'amener son pays à une adhésion à l'UE, à la peine depuis 2005, y
voyant une "stratégie gagnant-gagnant".
- Main tendue -
"La Turquie fait partie de la solution", a assuré cette semaine Simon Mordue, haut fonctionnaire de la Commission européenne.
"La Turquie accueille actuellement plus de deux millions de réfugiés
syriens, dont 260.000 sont dans des camps et 1,75 sont en dehors de
camps. La Turquie a investi plus de huit milliards de dollars pour les
loger", a-t-il expliqué. "Nous voyons donc la Turquie comme un
partenaire dans cette crise, de nombreux défis auxquels la Turquie fait
face sont similaires à ceux que nous affrontons".
Cette main tendue cache mal le malaise des Européens, dont les relations avec Erdogan se sont refroidies depuis quelques années.
Droits de l'homme, liberté d'expression, indépendance de la justice...
La liste des griefs adressés ces dernières années par Bruxelles à
Ankara est longue. Les Européens, même s'ils reconnaissent à Ankara le
droit de lutter contre "le terrorisme", s'inquiètent en privé de
l'offensive contre la rébellion kurde du PKK lancée fin juillet et ils
regrettent son peu d'empressement à combattre les jihadistes de l'Etat
islamique.
En face, le gouvernement islamo-conservateur et M. Erdogan ont fustigé
Bruxelles pour son inaction face au problème des réfugiés syriens.
Ankara réclame sans cesse une zone de sécurité le long de la frontière
turco-syrienne, que l'UE ne voit pas d'un bon oeil.
- Elections -
"Cette visite intervient aussi dans une période très troublée en
Turquie, avec des élections parlementaires le 1er novembre sur fond de
spirale de violence et de détérioration de l'Etat de droit" en raison
de raids et d'attaques contre des partis et médias prokurdes, souligne
M. Pierini, ex-ambassadeur de l'UE dans ce pays.
Les Européens ont proposé la semaine dernière des aides financières massives à la Turquie et via l'ONU.
Mais la coopération souhaitée par Bruxelles va bien plus loin. Elle
porte sur la lutte contre les passeurs sur les côtes turques --alors
que le "business" du passage de demandeurs d'asile en Europe devrait au
moins rapporter un à deux milliards d'euros cette année, selon M.
Pierini-- et sur le demantèlement de filières de faux passeports.
Surtout, les Européens aimeraient que la Turquie accepte la mise sur
pied de procédures d'enregistrement de demandeurs d'asile, qui pourront
ensuite être en partie accueillis en Europe, pour éviter qu'ils ne se
lancent dans le voyage périlleux sur des embarcations de fortune. Cette
idée a été jugée "inacceptable" par le Premier ministre turc Ahmet
Davutoglu.
Gerald Knaus, directeur du think thank Initiative européenne pour la
stabilité (ESI), propose lui une "mesure exceptionnelle" pour soulager
à la fois le fardeau turc et assécher la route meurtrière de la mer
Egée : "Berlin devrait s'engager à prendre 500.000 réfugiés syriens
directement depuis la Turquie dans les douze mois à venir".
En même temps, pour les décourager, l'UE devra systématiquement
renvoyer en Turquie les migrants arrivés illégalement en Europe, selon
lui.
(AFP, Alix RIJCKAERT, 3 octobre
2015)
Erdogan, timonier d’un bateau ivre
La Libre Belgique, Jérome Bastion, 3 octobre 2015
Près de trois mois après la désignation d’une nouvelle représentation
nationale par les électeurs turcs, le Parlement s’est réuni pour la
première fois jeudi sur une scène inédite et plutôt surréaliste, qui en
dit long sur l’état dans lequel se trouvent les institutions du pays :
aucun leader de l’opposition n’était présent lorsque le chef de l’Etat
a pris la parole. Hormis les membres de l’AKP, le parti du Président et
du Premier ministre, les députés ne se sont même pas levés, comme le
veut la tradition, lorsqu’il est entré dans la salle plénière. Et dès
ses premiers propos, les élus du Parti démocratique des Peuples (HDP,
gauche pro-kurde) ont quitté leurs bancs en signe de défiance. "Pour
nous, Recep Tayyip Erdogan n’incarne pas la fonction de Président de la
République, il se comporte comme le Président du Parti de la Justice et
du Développement (AKP) , et il porte l’entière responsabilité de la
situation de guerre qui prévaut actuellement", a expliqué la
vice-présidente du groupe parlementaire HDP Pervin Buldan.
De quoi courroucer, forcément, le chef de l’Etat qui s’en est une fois
de plus violemment pris aux élus du HDP en lançant qu’"ils ne
représentent pas (mes) frères kurdes". " C’est une farce !" Elle ne
fait pas du tout sourire le politologue Cengiz Aktar : "Quel est ce
Président qui fustige un parti élu ?" Pour lui, "Erdogan ne rate pas
une occasion de violer la Constitution" , et risque fort de " continuer
ainsi jusqu’à ce qu’il parte" . Et de conclure : "La démocratie
représentative, déjà, avait du plomb dans l’aile dans ce pays, mais
désormais, c’est la démocratie participative qui ne fonctionne plus.
L’Etat, les institutions sont quasiment à l’arrêt, c’est une ambiance
de fin de règne" , conclut-il.
Tentative de changement de régime
L’Etat, c’est lui, Recep Tayyip Erdogan, en effet : depuis qu’il a été
élu Président de la République (pour la première fois dans l’histoire
du pays au suffrage universel) en août 2014, bien sûr; mais
paradoxalement plus encore depuis que l’AKP - qu’il contrôle encore de
près, comme l’a montré le congrès du parti le 12 septembre dernier - a
perdu la majorité absolue au Parlement, début juin. Tout le monde sait
qu’il a tout fait pour empêcher la formation d’une coalition
gouvernementale afin de convoquer de nouvelles élections législatives,
le 1er novembre prochain.
C’est d’ailleurs lui, sans attendre la décision du Haut Conseil
électoral, normalement seul habilité à définir le calendrier des
élections, qui a annoncé la date de cette nouvelle consultation - le
plus rapidement possible, ramenant le délai légal de trois à deux mois
après l’échec des négociations pour la formation d’un gouvernement de
coalition, dont la durée limite n’était même pas à son terme.
C’est lui aussi qui annonçait le 16 juillet dernier : "Que vous
l’acceptiez ou non, il y a eu un changement de régime en Turquie. Ce
qu’il faut maintenant, c’est officialiser cette situation par un
changement de Constitution."
Cote de popularité en chute libre
Stupeur dans l’opposition qui a dénoncé un coup d’Etat civil. Pour
Murat Yetkin, rédacteur en chef de "Hürriyet Daily News", c’est bien
"un coup de force constitutionnel" que tente d’imposer le Président
Erdogan, à la manière de Napoléon-Louis Bonaparte (Napoléon III). Ce
dernier avait été élu Président en 1848 avant d’être proclamé Empereur
en 1851 alors qu’il n’avait plus de majorité à l’Assemblée pour rester
légalement au pouvoir.
M. Erdogan n’a jamais caché son ambition d’instaurer un régime
présidentiel fort, mais il n’en a plus les moyens. En a-t-il encore
même la légitimité ? Rien n’est moins sûr. Si, d’après les sondages,
l’AKP devrait faire un score sensiblement comparable à celui de juin
dernier (41 % des voix), la cote de popularité du Président est en
chute libre. Selon une enquête d’opinion réalisée par l’institut Ipsos,
79 % des personnes sondées estiment que le Président Erdogan doit se
tenir en dehors du jeu politique, et seulement 31 % le voyaient porteur
d’un projet en septembre (contre 36 % un mois auparavant).
En cas de nouvel échec de l’AKP à conquérir une majorité suffisante
pour le changement de Constitution tant espéré, sa réaction ne manque
pas d’inquiéter. "Comme il n’est pas homme à accepter la défaite ni à
reculer, il y a de quoi craindre un passage en force, alors que déjà
les institutions sont passablement malmenées par ses oukazes" , confie
un diplomate occidental. C’est le sort du "sultan" Erdogan (dont le
mandat court jusqu’en août 2019) et de la démocratie turque qui sera
donc jeté le 1er novembre.
Le marathon bruxellois de Recep Tayyip Erdogan
Le président turc effectuera une visite d’Etat en Belgique à l’occasion
de l’inauguration d’Europalia Turquie, mardi - il était déjà venu en
mai, dans le cadre de sa campagne électorale. Il atterrira dimanche
soir à Melsbroek. Lundi, il s’entretiendra avec le roi Philippe, ainsi
qu’avec le Premier ministre Charles Michel et le ministre des Affaires
étrangères Didier Reynders et sera reçu à la Chambre des représentants.
Il rencontrera aussi les présidents de la Commission et du Conseil
européen, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk pour discuter de la crise
migratoire.
La visite en Belgique de Recep Erdogan suscite un certain embarras
Recep Erdogan arrive (lundi et mardi
prochains) en Belgique à un mois de nouvelles élections législatives en
Turquie (le premier novembre), convoquées alors que son Parti de la
justice et du développement (au pouvoir depuis 2002), après des
élections déjà en juin dernier, eut été mis en minorité au parlement,
se retrouvant ainsi dans l’impossibilité de constituer un nouveau
gouvernement. Plusieurs régions ont basculé dans l’insurrection
entre-temps, et le conflit kurde a repris. Environ 120.000
ressortissants d’origine turque vivent en Belgique, fournissant un
bataillon d’électeurs non négligeable.
Le président turc est attendu chez nous pour une visite
d’Etat et l’inauguration d’Europalia. Un classique, avec une dose
d’embarras. Il ne sera pas reçu à l’hôtel de Ville de Bruxelles.
Il sera reçu diplomatiquement, avec égards et honneurs, mais la venue
de Recep Tayyip Erdoğan ne suscite pas moins un certain embarras. En
Belgique lundi et mardi prochains pour une visite d’Etat classique
doublée d’une inauguration du festival culturel Europalia, le président
de la République turque, contrairement à l’usage en pareille
circonstance, ne sera pas reçu à l’Hôtel de Ville de Bruxelles à son
arrivée. Un peu parce qu’Yvan Mayeur, bourgmestre, se rend ce jour-là
en Tunisie pour y rencontrer une série de maires qui ont eu à subir et
à combattre le terrorisme. Un peu parce que le même ne souhaite pas
forcément dérouler le tapis rouge pour un hôte contesté et contestable
politiquement. Yvan Mayeur sera présent lors de l’accueil protocolaire,
le lendemain, mardi, à midi, au Palais royal, un incontournable
explique-t-on, mais pour le reste, c’est service minimum.
L’accès au Palais 12 refusé
Sur un autre registre mais dans le même ton, le socialiste vient de
refuser à Recep Erdogan l’accès au Palais 12 à Bruxelles pour un
rassemblement électoral dans les prochains jours (des élections
législatives auront lieu en Turquie le premier novembre), au motif que
la salle « n’est pas prévue pour des meetings politiques, mais pour des
spectacles et des concerts, nous ne sortirons pas de là ».
Ajoutez que le leader islamo-conservateur a renoncé à louer une salle
en Flandre également, après que sa prestation en mai dernier, à
l’Ethias Arena d’Hasselt, devant plusieurs milliers d’expatriés, avait
été l’objet de vives critiques au nord, en particulier de la part de la
N-VA, qui avait ciblé les diatribes « politico-religieuses » du leader
du Parti de la justice et du développement. Les nationalistes flamands
remettent le couvert : plusieurs élus ont laissé entendre qu’ils
boycotteront le déjeuner en l’honneur du président turc offert au
parlement fédéral la semaine prochaine, où il sera reçu par son hôte,
Sigfried Bracke, président de la Chambre (N-VA, mais enthousiaste,
dit-on…), et Christine Defraigne, présidente du Sénat.
Côté embarras toujours, les ministres-présidents des Régions et
Communautés sont attendus mardi au Palais royal pour le déjeuner
officiel en l’honneur du chef d’Etat, mais notre petit doigt nous dit
qu’ils ne se bousculeront pas pour être sur la photo. Plusieurs
observeront une sorte de distance critique.
Pour Charles Michel, Premier ministre (qui a eu un entretien avec son
homologue turc à New-York, à l’ONU, où il se trouve actuellement) et
Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères, c’est une autre
histoire. Les deux recevront sans réserve le chef d’Etat avec lequel
ils auront des échanges ayant trait notamment à la lutte contre le
terrorisme, les contrôles des réfugiés aux frontières de la Turquie,
peut-être la reconnaissance du génocide arménien par notre pays, il y a
quelques mois.
Quinze minutes d’audience avec le Roi
Une visite d’Etat comprend traditionnellement un important volet royal.
Recep Erdoğan aura droit à 15 minutes d’audience avec le Roi et à un
déjeuner officiel au château de Laeken d’une heure vingt, outre
l’accueil officiel place des Palais et la cérémonie au Soldat inconnu.
Programme minimum de la part du Palais ? Celui-ci s’en défend. Le
programme de la visite turque a été calqué sur celle du président
indien dans le cadre d’Europalia voici deux ans. Un programme en trois
volets (inauguration d’Europalia Turquie, visite d’Etat et visite
turque aux autorités européennes) qui laisse peu de temps à d’autres
activités comme des déplacements en province.
Alors certes, le Roi et la reine ne mettront pas les petits plats dans
les grands comme ils l’avaient fait pour le couple présidentiel
chinois, premier à être venu en visite d’Etat en Belgique sous le règne
de Philippe. Mais il ne faudrait rien y voir d’autre qu’un programme
classique dans le cadre d’Europalia. (Le Soir, 2 octobre 2015)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
65 US lawmakers to Obama: Make sure Turkish polls are free and fair
Sixty-five members of the US Congress have asked
President Barack Obama in a letter to encourage Turkey to take all
necessary measures to ensure that elections slated for Nov. 1 are held
in a "truly free" environment.
"We are writing to express our concerns regarding
the need to ensure the integrity of the upcoming November 1 elections
in Turkey and the process surrounding these elections," the lawmakers
said in a joint letter. The letter was spearheaded by Congressmen Todd
Rokita and Alan Lowenthal.
We ask that the US continue to support and encourage free, open, and fair elections in Turkey," the letter said.
The members of the Congress recalled that the
elections next week mark the second time this year that the Turkish
people will be voting for their parliamentary representation. The
elections in early summer ended the ruling Justice and Development
Party's (AK Party) 13-year single-party rule, but weeks of political
jockeying failed to form a coalition government.
The lawmakers warned of "troubling reports of media
suppression," adding that fair elections require government to respect
free speech and the rule of law so that these ideas are openly
discussed in a society.
The letter came on a day when the Turkish government
moved to seize İpek Media Holding, one of the leading critical media
group, just days before the polls. The media group has been under
intense government pressure for nearly two years because the family
that owns the holding is critical of the government.
The letter also reminded that leading Turkish
satellite, cable, and internet broadcasters have announced they will no
longer broadcast news channels critical of the government.
This is the sixth letter submitted by members of the
US Congress as well as Senators to US officials, asking them to urge
Ankara to ensure media freedom, rule of law and uphold democratic
values that are enshrined in its Constitution. Previous letters were
signed by nearly 100 members of the Congress and at least 73 Senators.
The lawmakers said the previous June elections were
notably close and a small electoral shift would have changed the
outcome. "Any questions about the integrity of new elections could
exacerbate regional political tensions and further polarize the
political scene in Turkey," the letter noted.
It also stated that successful elections in Turkey
provide leadership in a region where developing democracies "face great
turmoil and existential threats" from radical groups. However, it
added, in light of recent events, concerns have been raised about the
Turkish government's dedication to the democratic process.
The letter highlighted that many in the
international community have already announced they will take steps in
advance of these elections to ensure the voice of the Turkish people in
heard.
"The US should encourage the Turkish government take
all necessary action to ensure truly free elections on Nov. 1.,"
lawmakers concluded. (TODAY'S
ZAMAN, Oct 27, 2015)
Obama se rendra en Turquie en novembre
Le président américain Barack Obama se
rendra en Turquie en novembre pour le G20 avant de visiter les
Philippines et la Malaisie pour des sommets régionaux, a annoncé lundi
la Maison Blanche.
Au G20, Barack Obama compte "encourager les initiatives internationales
visant à soutenir une croissance économique mondiale solide, durable et
équilibrée", selon le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest,
cité dans un communiqué.
Le président voyagera entre le 14 et le 22 novembre, a-t-il
précisé. Les dirigeants du G20 se retrouveront les 15 et 16 novembre à
Antalya, en Turquie.
Barack Obama se rendra ensuite à Manille, aux Philippines, pour le
sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec, du 16
au 18 novembre), puis à Kuala Lumpur en Malaisie pour le sommet de
l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean, du 19 au 21
novembre).
"Les voyages du président aux Philippines et en Malaisie mettent en
évidence le soutien des Etats-Unis envers les institutions régionales
en Asie", ajoute Josh Earnest.
Ces institutions renforcent "la sécurité et la prospérité tout en
faisant avancer la stratégie américaine de rééquilibrage vers la région
Asie-Pacifique", ajoute-t-il.
Le président emploiera ce voyage pour "souligner l'importance de
parvenir à un accord ambitieux et durable sur le changement climatique"
lors de la Conférence de Paris (COP21). (AFP, 26 octobre
2015)
Deux drones Predator américains se sont écrasés en Irak et en Turquie
L'armée de l'air américaine a récemment perdu deux drones armés en Irak
et en Turquie dans des incidents séparés, ont annoncé des responsables
militaires mercredi.
Les deux drones d'attaque Predator étaient équipés de missiles air-sol
Hellfire lorsqu'ils se sont écrasés, mais les appareils et armements
ont été récupérés, selon l'armée.
Le premier incident est survenu le 17 octobre (bien 17) quand un pilote
a "perdu le signal de son appareil, qui s'est écrasé au sud-est de
Bagdad", a précisé le colonel Steve Warren, un porte-parole du
Pentagone.
La police irakienne a retrouvé le drone et l'a rendu aux Américains. Personne n'a été blessée.
Deux jours plus tard, un autre Predator est tombé dans le sud de la
Turquie, a expliqué M. Warren. Les médias locaux ont précisé qu'il
était tombé dans la région d'Hatay.
"L'appareil a connu un ennui mécanique. L'Air Force a continué à le
contrôler et l'a fait se poser dans une zone non peuplée", a-t-il dit.
Là aussi le Predator a été rendu aux autorités américaines.
Des enquêtes ont été ouvertes concernant ces deux incidents.
Les Etats-Unis sont à la tête d'une coalition d'une soixantaine de pays
qui bombarde des cibles du groupe jihadiste Etat islamique en Syrie et
en Irak depuis plus d'un an.
La Turquie permet aux Américains d'utiliser sa base aérienne d'Incirlik, dans le sud du pays, pour mener ces frappes. (AFP, 21 octobre
2015)
Les Etats-Unis déploient des avions d'attaque au sol A-10 en Turquie
L'armé américaine a déployé douze avions d'attaque au sol A-10 sur la
base aérienne d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, dans le but de
renforcer la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique, a
annoncé un responsable américain mardi.
Ces aéronefs, connus pour leur capacité à détruire les chars d'assaut,
ont été acheminés pendant le week-end et sont déjà programmés pour
partir en mission contre l'EI, a précisé à l'AFP ce responsable sous
couvert d'anonymat.
Ce déploiement va "renforcer les capacités" de la coalition menée par
les Etats-Unis qui combat les jihadistes ultra-radicaux en Irak et en
Syrie, a-t-il ajouté.
Aussi connus sous le nom de "Warthog", les avions A-10 sont
spécialement conçus pour l'appui aérien rapproché et sont capables
d'attaquer les véhicules blindés.
Ils volent par exemple plus bas et moins vite qu'un F-16, ce qui les exposent également davantage.
"Il y a un risque plus significatif qu'avec un autre aéronef en raison
de la trajectoire qu'ils suivent", explique la même source.
Ces A-10 pourraient servir à soutenir les groupes rebelles qui
combattent l'EI dans le nord de la Syrie, dont un groupe appelé
"coalition arabe syrienne", destinataire de munitions parachutées la
semaine dernière par l'armée américaine, a-t-elle ajouté.
Les douze avions viennent renforcer l'aviation de la coalition, trois
semaines après que la Russie a lancé sa propre campagne de bombardement
en Syrie.
Les Etats-Unis et la Russie sont "très proches" de signer un accord
pour éviter tout incident aérien entre leurs aviations qui opèrent
séparément dans le ciel de la Syrie, a indiqué lundi le Pentagone. (AFP, 20 octobre
2015)
Ankara met en garde la Russie et les USA contre tout soutien aux PYD
La Turquie a convoqué mardi les ambassadeurs des Etats-Unis et de la
Russie pour les mettre en garde contre toute aide aux combattants
kurdes syriens dans le cadre de leurs opérations contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI), a-t-on appris de source officielle
turque.
Les autorités turques les ont "informés de la position de la Turquie au
sujet du Parti de l'union démocratique (PYD, Kurdes de Syrie)", a
indiqué à l'AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères,
ajoutant que "les mises en garde nécessaires leur ont été adressées".
Ankara considère le PYD comme un parti "frère" du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla depuis 1984
contre ses forces de sécurité sur son territoire.
"La Turquie ne peut tolérer aucune coopération avec des organisations
terroristes qui font la guerre contre elle", a déclaré mercredi le
Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu devant la presse.
Les milices du PYD, assistés de renforts du PKK, ont défait les
jihadistes en janvier dans la ville syrienne kurde emblématique de
Kobané et les ont chassés en juin de celle de Tall Abyad, à la
frontière turque, avec l'aide militaire des Etats-Unis.
La Russie est de son côté entrée en lice dans le conflit en Syrie en
soutien au régime du président Bachar al-Assad. Ces derniers jours,
elle a multiplié les frappes contre les mouvements rebelles qui le
combattent, dont ceux de l'EI.
L'envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour le
Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, s'est entretenu la semaine dernière
avec le chef du PYD Salih Muslim pour discuter de coopération en
matière de lutte antijihadiste.
M. Davutoglu a souligné mercredi les "liens organiques" qui unissent le
PYD et le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara,
Washington et l'Union européenne (UE).
"Comme les Etats-Unis et d'autres pays alliés combattent les groupes
affiliés à al-Qaïda, la Turquie est déterminée à combattre contre le
PKK et ses filiales. Comme les Etats-Unis et ses alliés ne tolèrent pas
les livraisons d'armes à al-Qaïda et ses filiales, la Turquie ne tolère
pas celles à destination du PKK et de ses filiales", a insisté le chef
du gouvernement. (AFP, 14 octobre
2015)
Basbug accuses Bush of supporting plot against Turkish army
Former Chief of General Staff Gen. İlker Başbuğ presented his defense
at a second hearing before the Supreme Court of Appeals in the
Ergenekon coup plot case on Oct. 7.
Former Chief of General Staff said a plot was laid against the Turkish Armed Forces.
Başbuğ was asked who was behind the “game” played against the Turkish
Armed Forces and replied, “The George W. Bush administration has
supported the game against the Turkish Armed Forces,” adding that the
Gülen movement was the main perpetrator of the violation of law via
their cadre placed in the judiciary and police department.
With statements such as “What they have asked and we did not give?” and
“We were cheated,” the U.S. government clearly stated they had given
support to the Gülen movement, Başbuğ also said.
He was targeted by the Gülen movement because of his statements against the group, Başbuğ said.
The Ergenekon coup plot trial, considered the most important legal
battle in recent Turkish history, reached an end on Aug. 5, 2013, after
Istanbul’s 13th High Criminal Court handed down severe punishments.
The verdict trial, which decided the fate of 275 suspects at the end of
a five-year process, resulted in hundreds of years of imprisonment in
total and several aggravated life sentences for a series of the
country’s high-ranking army members, journalists and academics.
Suspects faced a series of charges from a combined mass of different
cases, but with the overall focus around their implication in the
Ergenekon network, which was ultimately acknowledged by the court as a
terrorist organization that had attempted to overthrow the government.
The trial was sent to the Supreme Court of Appeals Prosecutor’s Office following the appeals issued.
Turkey’s Supreme Court of Appeals Prosecutor’s Office has demanded the
reversal of the decision in the Ergenekon coup plot case from a
methodological perspective, without entering the essence of the case.
(hurriyetdailynews.com, Oct 7, 2015)
Mélenchon critique la bienveillance des EU et de la Turquie à Daech
L'intervention militaire russe en Syrie "permet de comprendre" que
"Daech a bénéficié d'une espèce de bienveillance" "tout à fait
suspecte" des Etats-Unis et de la Turquie, a estimé mercredi Jean-Luc
Mélenchon, cofondateur du Parti de Gauche (PG).
"Je propose qu'on traite les causes, que (les migrants) n'aient pas
besoin de partir plutôt que d'essayer de les empêcher d'arriver" en
Europe, et notamment "comment arrêter les guerres que nous avons
nous-mêmes provoquées. La guerre d'Afghanistan a été provoquée par les
Etats-Unis d'Amérique et il y a des vagues d'Afghans. De même la guerre
de Syrie, d'Irak sont toutes des enfants de l'intervention
nord-américaine et à chaque fois nous les amplifions, nous permettons
qu'elles durent", a déclaré M. Mélenchon sur France 2.
"Aujourd'hui l'intervention russe permet de découvrir, de comprendre
qu'en réalité Daech (acronyme arabe de l'organisation Etat islamique) a
bénéficié d'une espèce de bienveillance nord-américaine, turque, qui
est tout à fait suspecte", a-t-il poursuivi.
"On voit bien que dans toute ces affaires, il y a des grandes
puissances qui de manière très traditionnelle utilisent les guerres
locales pour leurs propres enjeux", a ajouté M. Mélenchon.
Le dirigeant du PG avait déjà, le mois dernier, critiqué les frappes et
la position françaises en Syrie, prônant de commencer "par discuter
avec ceux qui font la guerre, c'est-à-dire notamment avec Bachar
al-Assad" et estimant que "l'attitude des Russes (était) beaucoup plus
sensée".
La crise migratoire en Europe sera mercredi au centre des débats au
Parlement européen en présence de François Hollande et d'Angela Merkel.
"Ces deux-là sont les syndics de faillite de la maison parce que
l'Europe est entrée dans une crise morale terrible. Après avoir
brutalisé la Grèce, elle s'avère maintenant incapable de faire face aux
conséquences de ses actes, c'est-à-dire cette énorme vague de
migration", a commenté le député européen.
La position de l'Allemagne, qui a ouvert en grand ses portes aux
migrants avant de rétablir des contrôles à ses frontières huit jours
plus tard, "c'était de l'opportunisme. Après tout, pourquoi pas si cela
peut régler le sort de quelques milliers de malheureux. Mais la vérité
c'est que l'offre qu'a fait Mme Merkel s'est avérée immédiatement
déraisonnable. (...) Personne ne peut régler le problème de la vague
d'immigration de cette manière". (AFP, 7 octobre
2015)
Retrait comme prévu des missiles Patriots américains de Turquie
Les missiles Patriot américains déployés en Turquie depuis 2013 pour
protéger ce pays de missiles venant de Syrie seront retirés comme
prévus en octobre, malgré l'évolution de la situation en Syrie, a-t-on
appris auprès du Pentagone.
"Nous prévoyons toujours d'achever" le retrait de ces missiles
anti-aérien "en octobre", a indiqué la porte-parole du Pentagone Laura
Seal.
Les Etats-Unis et la Turquie avaient annoncé en août le retrait de ces
missiles, déployés sous l'autorité de l'Otan en 2013 pour protéger la
Turquie d'éventuels tirs de missiles venus de Syrie.
Les Etats-Unis avaient justifié ce retrait par la nécessité de moderniser les deux batteries de missiles concernées.
L'Allemagne a aussi annoncé son intention de retirer de Turquie ses deux batteries de missiles Patriot.
L'Otan peut toujours compter sur une batterie espagnole déployée depuis janvier 2015 à Adana, au sud de la Turquie.
Selon le Pentagone, les Patriots américains pourront être redéployés en Turquie "sous une semaine" en cas de besoin.
Les Etats-Unis maintiennent également en permanence en Méditerranée des
navires militaires équipés de système anti-missile Aegis, capable de
fournir à l'Otan des capacités de défense aérienne dans la région,
rappelle le Pentagone.
Les Etats-Unis et la Turquie "consulteront leurs alliés de l'Otan sur
les moyens de répondre aux préoccupation de la Turquie sur sa
sécurité", a également indiqué Laura Seal.
La situation militaire en Syrie a rapidement évolué ces dernières
semaines, avec le déploiement d'avions de combat par la Russie qui ont
commencé mercredi des missions de bombardements dans le pays.
Les missiles Patriot peuvent détruire en vol des missiles balistiques tactiques, des missiles de croisière ou des avions.
(AFP, 1 octobre
2015)
Relations
régionales / Regional Relations
Le sort d'Assad divise les participants à la réunion de Vienne
La réunion de Vienne vendredi sur la crise syrienne
a achoppé sur de nombreux points, dont le principal est le sort du
président Bachar al-Assad, mais un processus a été mis en route, au
moment où les Etats-Unis annonçaient l'envoi pour la première fois de
soldats au sol.
Pendant que les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien, y
compris pour la première fois l'Iran, étaient réunis dans la capitale
autrichienne, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi d'un petit contingent
de soldats d'élite en Syrie, assurant toutefois qu'ils ne
participeraient pas directement aux combats.
Sortant de l'hôtel Impérial, à l'issue de huit
heures de discussions serrées entre une vingtaine de délégations, le
ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré:
"Nous avons abordé tous les sujets, même les plus difficiles. Il y a
des points de désaccord, mais nous avons suffisamment avancé pour que
nous nous retrouvions, dans la même configuration, dans deux semaines".
"Le principal point de désaccord est le rôle futur de M. Bachar
al-Assad", a ajouté le chef de la diplomatie française, soulignant
aussi des "points d'accord": "le processus de transition, la
perspective d'élections et le rôle des Nations unies".
Les participants ont notamment estimé que l'Etat syrien devait être
préservé et ont chargé les Nations unies de négocier un cessez-le-feu
et d'organiser de futures élections générales, a indiqué à la presse le
secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Il a confirmé que son pays, la Russie et l'Iran "s'étaient mis d'accord
pour ne pas être d'accord" sur le sort à réserver au président Assad,
qui va certainement constituer dans les semaines et sans doute les mois
à venir le point de divergence numéro un dans ces négociations.
"La position des Etats-Unis est qu'il n'est pas possible que le
président Assad puisse unifier et gouverner la Syrie", a ajouté
l'Américain. "Nous pensons que les Syriens méritent d'avoir un meilleur
choix".
Pour sa part, le vice-ministre iranien des Affaires
étrangères, Hossein Amir Abdollahian, cité à l'issue de la réunion par
les agences de son pays, a assuré que vendredi "certains pays avaient
tenté d'inclure un calendrier pour le départ de Bachar al-Assad". "Mais
avec les efforts faits, cette partie a été supprimée", s'est-il
félicité.
Pendant que les diplomates étaient à l'oeuvre à Vienne, Washington a
annoncé l'envoi en Syrie, pour la première fois, d'une cinquantaine de
soldats des forces spéciales ainsi que l'acheminement d'avions
d'attaque au sol A-10 et de chasseurs F-15 sur une base aérienne turque
voisine, afin d'accroître les capacités américaines de lutte contre les
groupes extrémistes radicaux.
Sergueï Lavrov a désapprouvé cette décision, rappelant qu'"une
opération militaire -que ce soit dans les airs ou au sol - a besoin du
consentement des gouvernements concernés et du conseil de sécurité de
l'ONU.
- 'Difficile' solution politique -
La stratégie américaine en Syrie "n'a pas changé", a affirmé un
porte-parole de la Maison blanche, assurant que les militaires envoyés
sur place n'auraient pas de "missions de combat".
Cette décision était "en discussion depuis des mois", a pour sa part confié John Kerry à Vienne.
Même si personne ne s'attendait à Vienne à une avancée diplomatique
majeure, notamment sur le rôle futur du président Assad, soutenu par
Moscou et Téhéran, la simple présence de protagonistes aux positions
encore très divergentes a été perçue comme un progrès.
Ont également pris part aux pourparlers de Vienne des représentants
chinois, libanais et égyptiens, de même que les ministres français,
britannique et allemand des Affaires étrangères.
"Nous avons enfin réussi à rassembler autour d'une même table tout le monde sans exception", s'était félicité Sergueï Lavrov.
A l'issue de la réunion, il a déclaré que "le processus politique
devrait désormais conduire à un accord entre les parties (syriennes)
pour parvenir à la création d'une structure inclusive qui permette de
régler les questions vitales pour le pays, de préparer une nouvelle
Constitution et d'organiser des élections générales".
Pour l'instant, il n'est pas question d'une participation du
gouvernement syrien ou de l'opposition au processus entamé à Vienne.
La Russie, qui insiste avec l'Iran pour que le président syrien joue un
rôle dans la transition politique à venir, a déclenché le 30 septembre
une campagne de bombardements aériens en Syrie: Moscou a affirmé
vendredi avoir détruit depuis cette date 1.623 "cibles terroristes".
L'Iran apporte un soutien financier et militaire direct à Damas alors
que l'Arabie saoudite soutient des groupes rebelles et participe aux
frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par les
États-Unis contre le groupe jihadiste État islamique (EI).
Sur le terrain, les violences se poursuivent avec la même intensité:
vendredi matin, le tir par les forces du régime d'une pluie de
roquettes sur le marché de Douma, une banlieue de Damas tenue par la
rébellion, a fait au moins 89 morts, a annoncé l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
(AFP, 31 octobre
2015)
Un militant syrien anti-EI et un ami retrouvés décapités en Turquie
Un jeune militant syrien hostile au groupe jihadiste
Etat islamique (EI) et un de ses amis ont été retrouvés décapités
vendredi dans une maison en Turquie, a annoncé à l'AFP le groupe "Raqa
est massacré en silence".
Ce groupe répertorie les abus de l'EI à Raqa, une ville située dans le
nord de la Syrie et considérée comme le fief syrien de l'organisation
ultraradicale depuis la prise de la ville en janvier 2014.
Le militant Ibrahim Abdelkader et Farès Hamadi "ont
été retrouvés décapités ce (vendredi) matin" dans le domicile de ce
dernier à Sanliurfa, dans le sud de la Turquie, a indiqué l'un des
fondateurs du groupe, Abou Mohammad.
Sur sa page Facebook officielle, ce groupe, créé en avril 2014, accuse l'EI de les avoir assassinés.
Ibrahim AbdelKader, qui avait fui vers la Turquie il y a un peu plus
d'un an, était âgé de 20 ans et son ami d'une vingtaine d'années. Tous
deux étaient originaires de Raqa, a précisé Abou Mohammad.
Des membres du groupe ont été tués en Syrie par le passé, mais c'est la
première fois que l'un d'eux est assassiné à l'étranger, a-t-il ajouté.
L'agence de presse turque DHA a de son côté rapporté que deux Syriens
avaient été décapités à Sanliurfa et que la police avait arrêté sept
Syriens.
Sanliurfa se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière qui sépare la Turquie de la province syrienne de Raqa.
La Turquie a longtemps été accusée par des militants de l'opposition
syrienne, les combattants kurdes et même par certains de ses alliés
occidentaux de fermer les yeux sur le passage en Syrie des jihadistes
de l'EI.
Raqa fut la première capitale provinciale syrienne à échapper au régime
de Bachar al-Assad lorsque plusieurs groupes rebelles se sont emparés
de la ville en mars 2013.
Mais depuis, l'EI l'a emporté sur ces groupes, et y a installé un régime brutal et très organisé.
"Raqa est massacré en silence" publie régulièrement des photos et des
vidéos sur les pratiques de l'EI à Raqa, de l'interdiction des
connexions privées à internet à la décision de délivrer des cartes
d'identité.
Ses militants sont régulièrement visés par le groupe, qui les considère comme des "infidèles" susceptibles d'être exécutés.
Peu après la formation du groupe militant, l'EI a arrêté des dizaines
de personnes dans la ville. A l'époque, des membres du groupe avaient
assuré qu'ils continueraient à recenser et publier les abus.
"Il est extrêmement dangereux de s'opposer à l'EI (...). Mais il faut
briser le mur de la peur", avait dit en avril 2014 Abou Ibrahim, l'un
de ses fondateurs. "Nous devons faire des sacrifices. Sinon ils nous
gouverneront pour de bon, et c'est tout simplement inacceptable".
(AFP, 30 octobre
2015)
Téhéran invité pour la première fois aux pourparlers internationaux sur la Syrie
Les chefs de la diplomatie américaine, russe, turque
et saoudienne ouvrent jeudi à Vienne un deuxième cycle de discussions
sur le conflit syrien auquel participera le lendemain pour la première
fois l'Iran, principal allié de la Syrie au Proche-Orient.
"Nous avons examiné l'invitation et il a été décidé
que le ministre des Affaires étrangères participerait aux pourparlers",
a déclaré mercredi la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh
Afkham.
La présence de Mohammad Javad Zarif aux pourparlers internationaux sur
le conflit syrien marque un tournant diplomatique majeur voulu par
Moscou.
C'est la première fois que l'Iran sera représenté à une réunion
internationale sur la Syrie. En 2012, l'Iran n'avait pas participé à la
conférence de Genève-1 sur la Syrie, et son invitation à participer à
Genève-2 en 2014 avait été retirée par le secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon en raison de l'opposition des États-Unis et de l'Arabie
saoudite, a rappelé la porte-parole de la diplomatie iranienne.
L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite -- les deux grandes
puissances rivales de la région -- s'opposent ouvertement sur la Syrie.
Téhéran apporte un soutien financier et militaire direct au régime de
Damas alors que l'Arabie saoudite soutient les groupes rebelles et
participe aux frappes aériennes de la coalition internationale menée
par les États-Unis contre le groupe jihadiste État islamique (EI).
La Russie insiste depuis le début du conflit en Syrie sur la
participation de l'Iran à un règlement politique. Mais les Etats-Unis
s'y opposaient fermement, avant d'amorcer mardi à la surprise générale
une inflexion de leur position.
Aux chefs de la diplomatie américaine, russe, saoudienne et turque se
joindront également vendredi dans la capitale autrichienne leurs
homologues libanais et égyptien. Les ministres des Affaires étrangères
français, Laurent Fabius, britannique, Philip Hammond, et allemand,
Frank-Walter Steinmeier, ainsi que la chef de la diplomatie européenne
Federica Mogherini y seront aussi.
Ces "pourparlers élargis" seront précédés jeudi soir par une réunion
quadripartite entre les chefs de la diplomatie de la Russie, Sergueï
Lavrov, des Etats-Unis, John Kerry, de l'Arabie saoudite, Adel
al-Jubeir, et de la Turquie, Feridun Sinirlioglu, selon une source
diplomatique russe.
Une première rencontre du même format s'était déroulée vendredi
dernier dans un palace viennois pour évoquer les perspectives de
règlement de la guerre civile syrienne qui a fait plus de 250.000 morts
depuis 2011.
(AFP, 29 octobre
2015)
Pourparlers inédits entre Moscou et le trio Washington-Ryad-Ankara
Les chefs des diplomaties américaine, saoudienne, turque et russe se
retrouvent vendredi à Vienne pour des pourparlers inédits sur la guerre
en Syrie entre le trio Washington-Ryad-Ankara, farouches adversaires du
régime de Damas, et Moscou, son plus fidèle allié.
La capitale autrichienne doit être toute la journée le théâtre d'un
ballet diplomatique entre l'Américain John Kerry, le Russe Sergueï
Lavrov, le Saoudien Adel al-Jubeir et le Turc Feridun Sinirlioglu.
Le point d'orgue en sera, en début d'après-midi, une réunion
quadripartite consacrée au conflit syrien, une première diplomatique et
le signe de l'internationalisation d'une guerre civile qui a fait plus
de 250.000 morts depuis mars 2011.
Une trilatérale Etats-Unis-Arabie saoudite-Turquie, également inédite,
est aussi programmée dans la matinée. Elle sera suivie d'un nouvel
entretien entre John Kerry et Sergueï Lavrov, deux dirigeants qui
affichent une certaine complicité et qui maintiennent un canal de
communication entre leurs gouvernements aux relations très dégradées.
Les positions entre, d'un côté, Washington, Ryad et Ankara et, de l'autre côté, Moscou, demeurent antagoniques sur la Syrie.
Les Américains et leurs alliés pilotent une coalition militaire
internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et
apportent leur soutien à des rebelles syriens ennemis du régime de
Damas.
En face, la Russie, alliée clé du président Bachar al-Assad, a lancé il
y a trois semaines une campagne de bombardements aériens en Syrie. Une
intervention contre le "terrorisme", affirme Moscou. Des raids destinés
plutôt à sauver le chef de l'Etat syrien, accusent Washington et ses
partenaires.
Avant de dépêcher son ministre Lavrov à Vienne, le président russe
Vladimir Poutine a jugé jeudi que "l'objectif des Etats-Unis était de
se débarrasser d'Assad".
- 'Double jeu' -
Le chef du Kremlin a même fustigé "le double jeu" prêté aux
Occidentaux: "dire qu'on lutte contre les terroristes et en même temps
essayer de se servir d'une partie d'entre eux pour faire avancer ses
pions au Proche-Orient et servir ses intérêts".
Au contraire, a fait valoir le président russe, "notre but est de
vaincre le terrorisme (...) et d'aider le président Assad à revendiquer
la victoire contre le terrorisme".
"Nous pouvons ainsi créer les conditions pour le lancement et,
j'espère, la conclusion réussie d'un processus politique", a encore
plaidé M. Poutine, qui avait reçu mardi à Moscou le chef de l'Etat
syrien, tout en réclamant l'amorce d'un "processus politique".
L'appui diplomatique, historique et inconditionnel que Moscou apporte à
Damas se double de livraisons d'équipements de défense et, depuis le 30
septembre, de plus de 800 frappes contre des "cibles terroristes",
selon le chef de l'intervention militaire russe, le général Andreï
Kartapolov.
En plus d'un an, la coalition conduite par les Etats-Unis a, elle,
effectué plusieurs milliers de raids contre l'EI en Syrie et en Irak.
Mais "pourquoi (...) n'ont-ils toujours pas donné de résultats
tangibles?", a encore critiqué M. Poutine.
En réponse, Washington et ses partenaires martèlent qu'il n'existe "pas
de solution militaire" à la guerre en Syrie et qu'il faut chercher une
porte de sortie politique.
- Départ d'Assad -
Mais après avoir exigé inlassablement le départ immédiat du président
Assad, comme préalable à un processus politique, les Etats-Unis ont mis
de l'eau dans leur vin en admettant ces derniers mois que le calendrier
était négociable.
En visite jeudi à Berlin, avant d'arriver dans la soirée à Vienne, John
Kerry n'a pas explicitement réclamé le départ de M. Assad mais il a
estimé devant la presse que la seule "chose qui se dresse sur le chemin
(d'une solution politique) est une personne du nom d'Assad, de Bachar
al-Assad".
Egalement ennemie du régime syrien alaouite (une branche du chiisme),
l'Arabie saoudite sunnite exige que le président Assad quitte le
pouvoir, mais un ministre avait indiqué lundi qu'il pourrait rester en
place pendant la mise sur pied d'un gouvernement de transition.
La Turquie est aussi une adversaire de la Syrie mais elle a toutefois
récemment jugé "possible" un processus de transition avec le chef de
l'Etat syrien. Une première pour Ankara.
L'Iran, puissant soutien de son allié syrien, n'est pas invité à Vienne
bien que M. Kerry y ait encore fait référence jeudi: il a rappelé que
tout comme les Etats-Unis, la Russie et l'Europe, Téhéran était
"d'accord" sur le principe d'une solution politique en Syrie. (AFP, 23 octobre
2015)
Poutine a discuté avec le président turc après sa rencontre avec Assad
Le président Vladimir Poutine a discuté avec son homologue turc Recep
Tayyip Erdogan du déplacement mardi soir à Moscou du président syrien
Bachar al-Assad, a annoncé mercredi le Kremlin.
MM. Poutine et Erdogan ont "discuté de la situation en Syrie. Dans ce
cadre, le chef de l'Etat russe a informé son collègue turc des
résultats de la visite de la veille au soir à Moscou du président
Bachar al-Assad", a déclaré le Kremlin dans un communiqué.
La présidence turque a confirmé cet entretien téléphonique, selon
l'agence de presse turque Anatolie, qui a également annoncé une
rencontre bilatérale entre les deux chefs d'Etat au G20 qui aura lieu
en novembre à Antalya, dans le sud de la Turquie.
M. Erdogan a fait part de ses "inquiétudes au sujet des derniers
événements en Syrie" et a averti Vladimir Poutine que les frappes
russes en cours dans la région d'Alep, dans le nord de la Syrie,
pourraient provoquer une "nouvelle vague de réfugiés", selon cette
agence.
Pendant sa visite surprise mardi à Moscou, Bachar al-Assad, dont
c'était la première sortie officielle de son pays depuis le début de la
guerre civile en mars 2011, a remercié le chef de l'Etat russe pour son
"aide" en Syrie.
Avec le déclenchement des frappes aériennes russes en Syrie le 30
septembre, les relations entre Moscou et Ankara se sont tendues.
Membre de l'Otan, la Turquie participe à une coalition internationale
dirigée par les Etats-Unis qui vise le groupe Etat islamique et
s'oppose à tout règlement politique du conflit syrien impliquant le
maintien au pouvoir de M. Assad.
Or, la visite du président syrien à Moscou a été perçue par beaucoup
comme un rappel : le Kremlin est plus déterminé que jamais à soutenir
son allié, au moment même où les raids aériens de l'aviation russe
entrent dans leur quatrième semaine.
La Turquie est également inquiète des éventuelles conséquences que
peuvent avoir ces frappes russes sur son territoire : vendredi, Ankara
avait ainsi annoncé avoir abattu un drone de "fabrication russe", sans
préciser à quelle armée il appartenait. (AFP, 21 octobre
2015)
Vaste offensive du régime appuyée par l'aviation russe
Le régime syrien poursuit une vaste offensive près d'Alep (nord) pour
reprendre une autoroute reliant les grandes villes du pays, la Turquie
voisine annonçant avoir abattu un drone, russe selon Washington, ce que
dément Moscou.
La Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar al-Assad, a annoncé
vendredi que son aviation avait effectué plus de 650 sorties et mené
des raids contre plus de 450 cibles depuis le début le 30 septembre de
son intervention en Syrie, où le conflit a fait depuis 2011 plus de
250.000 morts.
Appuyée par l'aviation russe, l'armée syrienne a ouvert un "nouveau
front" vendredi près d'Alep (nord) et s'est emparée de deux villages au
sud de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
Depuis jeudi, des "dizaines" de frappes russes ont touché ce secteur
contrôlé par une mosaïque de groupes rebelles, dont le Front Al-Nosra,
la branche syrienne d'Al-Qaïda, et d'autres groupes islamistes, a-t-il
ajouté.
"Près de 3.000 combattants pro-régime sont engagés dans les combats
d'Alep, dont des centaines d'Iraniens et de miliciens libanais du
Hezbollah, ainsi que des Irakiens", a indiqué à l'AFP une source
militaire syrienne.
D'après un responsable américain, ce serait près de 2.000 Iraniens ou
combattants soutenus par l'Iran, comme ceux du Hezbollah ou de groupes
irakiens, qui participent à cette offensive près d'Alep, dans "un
effort coordonné" entre l'Iran, la Russie et le régime syrien.
Selon ce responsable, pendant que les Iraniens et leurs groupes
affiliés appuient les forces syriennes près d'Alep, les Russes sont en
train d'aider l'armée du régime à mener deux offensives visant à
"prendre en tenaille" les rebelles dans les provinces centrales de Homs
et Hama.
A partir de ces trois axes, l'armée veut reprendre des tronçons d'une
autoroute de 360 km allant de Damas à Alep, construite dans les années
1960 pour relier les principales villes du pays.
Selon un dernier bilan de l'OSDH, au moins 250.124 personnes ont péri
depuis le début de la guerre, dont 74.426 civils y compris 12.517
enfants. L'OSDH dénombre aussi 43.752 morts parmi les rebelles et
37.010 parmi les combattants étrangers. Du côté des forces prorégime,
il y a eu 91.678 morts.
(AFP, 17 octobre
2015)
La Turquie estime que la Russie fait une "grosse erreur" en intervenant en Syrie
La Russie fait une "grosse erreur" en intervenant militairement dans le
conflit syrien aux côtés du régime du président Bachar al-Assad, a une
nouvelle fois estimé jeudi le ministre turc des Affaires étrangères
Feridun Sinirlioglu.
"La Russie fait une grosse erreur (...), ce qu'elle fait n'apportera
aucun autre bénéfice que de retarder le processus de transition qui
permettrait de sortir la Syrie du chaos", a déclaré M. Sinirlioglu
après un entretien avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir. "Nous
continuerons à la (la Russie) mettre en garde", a-t-il ajouté.
L'aviation de Moscou bombarde quotidiennement depuis deux semaines ce
qu'elle qualifie de "cibles terroristes" en Syrie, aussi bien du groupe
Etat islamique (EI) que des rebelles modérés qui luttent contre le
régime de Damas.
Jeudi, l'état-major russe a ainsi affirmé avoir frappé 32 cibles jihadistes.
La Turquie soutient depuis le début de la guerre en Syrie des groupes
rebelles, dans l'espoir qu'ils renversent le régime Assad. Elle a à
plusieurs reprises déjà exprimé ses "graves préoccupations" après des
bombardements russes contre des cibles de l'opposition modérée.
"L'Arabie saoudite et la Turquie sont d'accord pour soutenir
l'opposition en Syrie. C'est important pour trouver une solution
politique", a répété le chef de la diplomatie turque, ajoutant que M.
Assad ne devait avoir "aucun rôle" dans la transition.
Un général de l'armée de l'air russe, Sergueï Dronov, est par ailleurs
arrivé jeudi à Ankara à la tête d'une délégation militaire afin de
procéder à un échange d'informations "pour éviter une nouvelle
incursion", a rapporté l'état-major turc.
Au début de mois, des avions russes ont violé à deux reprises l'espace
aérien turc le long de la frontière syrienne, provoquant une vive
réaction d'Ankara.
"Nous avons discuté de l'intervention de puissances étrangères,
particulièrement de l'intervention russe, qui est une question critique
et pourrait précipiter d'autres pays étrangers à intervenir en Syrie",
a pour sa part déclaré devant la presse le chef de la diplomatie
saoudienne.
Ankara et Ryad se sont déchirés autour du soutien saoudien au coup
d'Etat militaire qui a provoqué la chute du président islamiste
égyptien Mohamed Morsi en 2013, un proche du président
islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.
Mais les deux pays se sont toutefois récemment rapprochés. M. Erdogan a
ainsi défendu l'Arabie saoudite, critiquée pour son organisation jugée
défaillante du pèlerinage de La Mecque après une bousculade ayant fait
plus de 1.600 morts, selon des chiffres donnés par 31 pays
participants.
(AFP, 15 octobre
2015)
Les Kurdes irakiens: L'EI a utilisé du gaz moutarde dans une attaque
Des tests sanguins montrent que le groupe jihadiste Etat islamique (EI)
a utilisé du gaz moutarde dans une attaque contre les forces kurdes en
août, a déclaré jeudi le gouvernement de la région autonome du
Kurdistan irakien.
"Les résultats des tests sanguins effectués sur 35 combattants kurdes
révèlent des traces de gaz moutarde", indique le ministère des
Peshmergas, nom donné aux forces kurdes.
"Pendant l'attaque des villes de Gweyr et Makhmur, l'EI a lancé environ
50 obus de mortier", selon la même source, en référence à deux villes
situées au sud-ouest d'Erbil, la capitale du Kurdistan (nord).
Selon le ministère des Peshmergas, 37 des explosions ont dégagé une
poussière blanche et du liquide noir. Trente-cinq peshmergas avaient
souffert de l'inhalation du gaz et certains avaient été transférés à
l'étranger pour être soignés.
Le ministère a exhorté tous les pays qui combattent le groupe jihadiste
de fournir aux peshmergas des équipements contre les armes chimiques,
en référence à la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis
qui mène depuis un an des frappes aériennes contre l'EI en Irak.
Les autorités kurdes avaient minimisé l'attaque du 11 août, parlant de
la possible utilisation de chlore. Ils n'avaient alors pas donné
d'informations sur la gravité des blessures de leurs combattants.
Le Wall Street journal avait de son côté cité des responsables
américains qui disaient soupçonner l'utilisation de gaz moutarde par
l'EI durant l'attaque.
L'EI a lancé une offensive fulgurante en juin 2014 en Irak, qui lui a
permis de prendre le contrôle de larges territoires au nord de Bagdad,
dont certains proches du Kurdistan irakien.
(AFP, 8 octobre
2015)
La Russie revoit ses ambitions à la baisse pour son gazoduc vers la Turquie
La Russie, dont les relations avec la Turquie se crispent depuis le
début de ses frappes en Syrie, revoit nettement à la baisse ses
ambitions pour son projet de gazoduc TurkStream censé lui permettre
d'approvisionner l'Europe en évitant l'Ukraine.
TurkStream a été dévoilé fin 2014 à la suite de l'abandon surprise, en
pleine crise ukrainienne, du projet South Stream, bloqué par l'Union
européenne. Il vise à développer les livraisons vers le marché turc
mais aussi à servir de base à des futures livraisons vers le Sud de
l'Europe.
Le calendrier comme la taille du projet se voulaient ambitieux: début
des travaux dès la mi-2015, premiers approvisionnements fin 2016 et à
terme, une capacité considérable de 63 milliards de m3 par an, soit
environ 40% de ce qu'exporte la Russie actuellement vers l'Europe.
Un an après, non seulement le projet semble au point mort, mais le
géant public gazier Gazprom semble se résoudre à un projet bien plus
modeste.
Mardi, son directeur général Alexeï Miller a indiqué que ses capacités
maximales seraient moitié moindres, à 32 milliards de m3 par an. Et
mercredi, son numéro deux Alexandre Medvedev a reconnu que le dossier
ne serait pas débloqué rapidement.
"Dans la mesure où il n'y a pas d'accord intergouvernemental, les
délais sont repoussés", a constaté le numéro deux du groupe public,
Alexandre Medvedev, cité par les agences russes. "Si ces délais
s'allongent d'un an, cela ne sera pas un drame", a-t-il poursuivi.
L'horloge tourne: le contrat avec l'Ukraine encadrant le transit de gaz
russe vers l'Europe (environ 15% de la consommation du Vieux Continent)
expire en 2019 et Moscou compte avec ses nouveaux projets se passer de
ce voisin avec qui les conflits gaziers se multiplient depuis dix ans.
- Gazprom plus réaliste -
Jusqu'à présent, Moscou met ces retards sur le compte de la politique
intérieure en Turquie, où le parti au pouvoir a perdu en juin la
majorité absolue au Parlement, et espère plus de clarté après les
législatives du 1er novembre.
Mais Ankara a invoqué en septembre "un manque de confiance mutuelle" et
depuis le contexte semble de moins en moins propice au dialogue. Les
tensions entre les deux pays se sont nettement intensifiées depuis le
début des frappes russes en Syrie, la Turquie - membre de l'Otan -
dénonçant des violations de son espace aérien par l'aviation russe.
Mardi, le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan,
généralement en bons termes avec Vladimir Poutine, a prévenu: "Si la
Russie perd un ami comme la Turquie avec laquelle la coopération est
très développée, alors elle perdra beaucoup. La Russie doit le savoir".
Au delà des brouilles actuelles, si Gazprom revoit actuellement sa
copie, c'est surtout parce que "ses prévisions n'étaient pas réalistes:
le groupe revient petit à petit à une position plus pragmatique",
explique à l'AFP Valéri Nesterov, analyste à la banque Sberbank CIB,
pour qui "le sud de l'Europe n'a pas besoin" des volumes prévus au
départ.
- Cap sur le nord -
Le groupe russe semble avoir changé son fusil d'épaule. Alors que
TurkStream s'enlisait ces derniers mois, il a sorti de son chapeau fin
juin un renforcement du gazoduc Nord Stream approvisionnant déjà
l'Allemagne via la mer Baltique. Deux mois plus tard, il signait un
pacte d'actionnaires pour ce "Nord Stream 2" réunissant à ses côtés les
grands énergéticiens européens: les groupes allemands BASF et E.ON, le
français Engie, l'autrichien OMV et l'anglo-néerlandais Shell.
Alexeï Miller a d'ailleurs expliqué ses nouvelles prévisions pour TurkStream par "la prise en compte des capacités au nord".
L'option nord évite de devoir se mettre d'accord individuellement avec
chaque pays, sous l'oeil désapprobateur de Bruxelles qui veut
diversifier les sources d'approvisionnement, sur un tracé terrestre.
Pour l'instant, seule la Grèce s'est dite intéressée pour prolonger
TurkStream en échange d'un financement russe. Ensuite, cela permet de
viser des zones où la concurrence s'annonce moins violente que le
"corridor sud" que rêvent d'alimenter l'Azerbaïdjan, des pays d'Asie
centrale, le Qatar et pourquoi pas l'Iran.
"Avec Nord Stream 2, des capacités de 63 milliards de m3 pour
TurkStream seraient redondantes et vu les difficultés politiques en
Turquie, les négociations avaient peu de chance de progresser", a
estimé Alexandre Kornilov, de la banque russe Alfa. (AFP, 7 octobre
2015)
Erdoğan says will ask Putin to reconsider air strikes in Syria
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has
criticized Russia's air strikes in Syria saying they target moderate
rebels fighting against President Bashar al-Assad and vowed to express
his concerns to Russian leader Vladimir Putin.
“Russia does not have borders with Russia. I, on the
other hand, have a 911-kilometer border with Syria and I am bothered by
what is happening [inside Syria]. Turkey is currently taking care of 2
million people from Syria. They did not go to Russia; we are taking
care of them, not Russia," Erdoğan said in remarks broadcast on
al-Jazeera television late on Friday.
“Why is Russia taking such an
interest in Syria? This is what I want to understand.”
Erdoğan and Putin have maintained warm ties
throughout the Syrian civil war despite their deep differences on how
to resolve the Syrian crisis.
The Turkish president's criticism of Russia follows
the start of Russian air strikes in Syria last week. Moscow says it
hits the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) targets but Turkey
and the Western countries including the US are concerned that the
Russian strikes target rebels fighting against Assad to prop up the
Syrian regime.
“We have heard that 65 people were killed in air
strikes they [Russians] carried out yesterday [Thursday]. Where? In
Hama, Homs and around Aleppo. This is very striking. Because Russia
says in a statement to our embassy that it will carry out operations
against Daesh [ISIL]. But it targeted the opposition that fights
against the regime, not Daesh, and the civilians were killed in the
process. And they ignore the deaths of civilians,” Erdoğan told
al-Jazeera.
He said he would discuss his concerns with Putin,
asking him to reconsider policy. “Since we are two friendly countries,
I will ask him to revise their steps,” he said.
In a joint statement released by the Turkish Foreign
Ministry, the US, Turkey, Britain, France, Germany, Qatar and Saudi
Arabia called on Russia on Friday to stop its air strikes aiming to
help Assad's regime against Syrian opposition and urged Moscow to focus
on fighting ISIL.
“We express our deep concern with regard to the
Russian military buildup in Syria and especially the attacks by the
Russian Air Force on Hama, Homs, Idlib since yesterday [Thursday] which
led to civilian casualties and did not target Daesh,” said the
statement, adding that the Russian strikes “constitute a further
escalation and will only fuel more extremism and radicalization.”
Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu also
criticized the Russian strikes, saying in a televised interview late on
Friday that there were no ISIL targets in Hama or Homs where first
Russian air strikes took place.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 3, 2015)
Frappes russes en Syrie : "graves préoccupations" de la Turquie
Le ministre turc des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu a exprimé
jeudi les "graves préoccupations" de son pays après les premières
frappes russes en Syrie, dont les cibles font polémique.
"Nous avons de graves préoccupations au sujet des informations selon
lesquelles la Russie aurait ciblé des positions de l'opposition plutôt
que celles de Daech (groupe jihadiste Etat islamique) et que ces
frappes auraient également fait des victimes civiles", a déclaré M.
Sinirlioglu, cité par l'agence pro-gouvernementale Anatolie.
Si ces informations venaient à être confirmées, "cela intensifierait la
crise et c'est la dernière chose dont nous avons besoin dans le
contexte tragique et chaotique de la Syrie", a-t-il estimé.
La Russie mène depuis mercredi des bombardements en Syrie contre
"l'État islamique et les autres groupes terroristes". Or Russes et
Occidentaux divergent sur la définition de "terroriste". Les Européens,
les Arabes et les Américains font le distinguo entre l'EI, le Front
Al-Nosra et les rebelles modérés qu'ils soutiennent. Pour Moscou, tout
opposant armé au régime d'Assad est un "terroriste".
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a jugé que les
frappes ne visaient "probablement pas" les jihadistes de l'EI et a
estimé que l'approche russe "tournera mal" si elle se fixe pour unique
objectif de défendre le régime Assad.
La Turquie soutient depuis le début de la guerre en Syrie des groupes rebelles, dans l'espoir qu'ils renversent le régime Assad.
Erdogan: La Syrie ne peut être forcée de choisir entre Bachar al-Assad et l'EI
La Syrie ne peut pas être forcée de choisir entre le président Bachar
al-Assad et les "groupes terroristes" comme le groupe Etat islamique
(EI), a déclaré jeudi le président turc Tayyip Erdogan.
Erdogan, qui a toujours rejeté l'idée de coopérer avec Assad pour
lutter contre l'EI, s'adressait au parlement turc au lendemain des
frappes aériennes russes en Syrie en soutien au régime de Bachar
al-Assad.
"Le peuple syrien ne peut être laissé avec le choix entre un régime qui
les massacre et des organisations terroristes", a-t-il déclaré.
Le président syrien reste la bête noire de la Turquie. Son Premier
ministre a affirmé lundi à New York, en marge de l'Assemblée générale
de l'ONU, que la Turquie était prête à coopérer avec tous les pays, y
compris la Russie, pour trouver une sortie de crise en Syrie qui exclut
son président Bachar al-Assad et permette de vaincre le groupe Etat
islamique.
Dans son discours jeudi, M. Erdogan s'est gardé de faire une allusion
explicite aux actions récentes de la Russie. Mais il a dit: "J'espère
que les développements récents aideront à résoudre ce problème qui dure
depuis presque cinq ans".
La Turquie a accueilli officiellement 2,2 millions de Syriens depuis le
début de la guerre civile meurtrière qui ravage son voisin et dépensé
7,5 milliards d'euros à cette fin, accusant souvent l'Union européenne
de ne pas en faire assez.
"Nous n'avons pas le droit de laisser nos frères mourir en Méditérranée
ou de les traiter avec cruauté aux frontières ou dans des gares comme
certains pays européens le font", a encore déclaré M. Erdogan.
(AFP, 1 octobre
2015)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Greek Cyprus vows to block Turkey’s EU bid
Greek Cyprus said on Monday that it would not end
its veto of Turkey's accession negotiations with the European Union,
potentially scuppering EU leaders' plans to "re-energize" the talks in
return for Ankara's help in tackling Europe's migrant crisis.
The conflict-divided eastern Mediterranean island
has a long list of grievances against Turkey, its giant northern
neighbor. It has blocked the accession talks for several years, citing
the presence of Turkish troops in the Turkish-speaking north of the
island.
"The reasons [the negotiations] were frozen have not
ceased to exist," Greek Cypriot Foreign Minister Ioannis Kasoulides
told the Greek state broadcaster NET. "As things presently stand, we
cannot give our consent [to their resumption]."
EU leaders last week pledged renewed consideration
of the long-stalled accession talks with Ankara, cash and easier visa
terms in return for its help in tackling a migration crisis that has
seen hundreds of thousands of people fleeing conflicts and poverty in
the Middle East and Africa pour into Europe.
Almost half a million people, including many Syrians
fleeing war in their homeland, have entered the EU this year, mainly
crossing from Turkey to EU member Greece. Turkey itself has provided
shelter for some 2.2 million Syrian refugees.
Kasoulides referred specifically to two chapters, or
policy areas in accession negotiations, one concerning the judiciary
and fundamental rights and the other dealing with justice, freedom and
security.
Greek Cyprus, an EU member state since 2004, has
been split along ethnic lines since a Turkish intervention in 1974
triggered by a brief Greek-inspired coup.
Greek Cyprus is blocking the accession talks because
Turkey still keeps troops in the Turkish Republic of Northern Cyprus
(KKTC), whose government is recognized only by Ankara. The EU considers
the Greek Cypriot government in Nicosia to represent the whole island.
On-off peace talks
Greek Cyprus is currently blocking six of the 35
chapters Turkey must conclude as part of its accession negotiations.
These include energy, where Turkey has attempted to challenge Greek
Cyprus's right to explore for oil and gas in a region that has recently
yielded some of the world's biggest natural gas finds in a decade.
In addition to Greek Cyprus, some other EU member
states have been at best lukewarm about the possible future admission
of Turkey, a large, mainly Muslim nation that borders unstable,
conflict-riven countries such as Syria and Iraq.
On-off peace talks over the years to reunite the
island as a federation have so far failed, but diplomats say a present
round of talks are showing encouraging signs of progress.
Kasoulides, who was in Athens to address an
interfaith conference, said talks had not yet reached the stage where
the sides had “mirror image” positions but said he was hopeful of
progress as talks went on.
A former British colony, Cyprus has a complex
governance system where Britain, Greece and Turkey are “guarantors” of
the island in the event of a disruption to constitutional order. Greek
Cyprus wants to abolish those guarantees, used as a pretext for
military intervention in the past.
"These guarantees cannot be accepted as a means to make either Greek or Turkish Cypriots feel safe," Kasoulides said.
(TODAY'S
ZAMAN, Oct 19, 2015)
La Turquie inaugure une conduite d'eau très attendue vers Chypre-Nord
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré
samedi une conduite d'eau pour ravitailler le secteur turc de Chypre
(nord) en eau potable, un ambitieux projet qui a connu une dizaine
d'années de retard.
Les travaux, qui ont duré quatre ans, ont permis, selon les autorités
turques, de mettre en place 24 km de conduites terrestres dans le sud
de la Turquie, 3,7 km en République turque de Chypre du nord (RTCN,
reconnue par la seule Turquie) et 67 km de conduite sous-marine entre
la Turquie et Chypre.
"L'eau coulera à flots vers la RTCN", a assuré M. Erdogan lors d'une
cérémonie à Anamur (sud de la Turquie), point de départ de l'aqueduc.
Une fois le projet achevé, 75 millions de m3 d'eau couleront chaque
année à travers les 107 km de conduite qui relient le barrage
d'Alakopru, à Anamur, à celui de Gecitkoy, dans la partie nord de l'île.
La moitié de cette eau sera consacrée à usage domestique et l'autre
moitié à l'irrigation agricole, a expliqué le chef de l'Etat turc.
Grâce à ce projet, la RTCN devrait voir ses besoins en eau assurés pour
une cinquantaine d'années, et ses revenus agricoles seront nettement
revalorisés.
La RTCN connaît une pénurie chronique d'eau depuis sa création en 1983,
les principales ressources hydrauliques de l'île étant dans la partie
sud (grecque) qui, elle-même, souffre de pénurie.
Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la
Turquie, en réaction à un coup d'Etat nationaliste qui visait à
rattacher l'île à la Grèce.
Le gouvernement chypriote a dénoncé jeudi la construction de l'aqueduc
sous-marin qui selon lui "viole le droit international" et vise à
renforcer le contrôle de la Turquie sur Chypre".
L'eau est un souci récurrent sur la petite île exposée aux risques de
sécheresse. Pour y remédier, la partie sud de l'île a construit à grand
frais des usines de dessalement de l'eau de mer.
De nouvelles négociations entre la République de Chypre, dont
l'autorité ne s'étend que sur le sud, et la République turque de Chypre
du Nord (RTCN), auto-proclamée et reconnue seulement par la Turquie,
ont débuté en mai, avec l'objectif d'aboutir à un accord de paix qui
permette la création d'un Etat fédéral unifié. (AFP, 18 octobre
2015)
Nicosie juge "illégal" un aqueduc sous-marin reliant Chypre-Nord à la Turquie
Le gouvernement chypriote a jugé jeudi illégal un aqueduc sous-marin
reliant la Turquie à la partie nord de l'île occupée par les troupes
turques, estimant qu'il portait atteinte aux négociations sur la
réunification de l'île méditerranéenne.
Le ministère chypriote des Affaires étrangères a indiqué que l'aqueduc
sous-marin, long de 106 km et qui tire de l'eau d'un barrage près du
port turc de Mersin pour l'acheminer dans la partie nord de l'île,
"viole le droit international".
Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la
Turquie, en réaction à un coup d'Etat nationaliste qui visait à
rattacher l'île à la Grèce.
De nouvelles négociations entre la République de Chypre, dont
l'autorité ne s'étend que sur le sud, et la République turque de Chypre
du Nord (RTCN), auto-proclamée et reconnue seulement par la Turquie,
ont débuté en mai, avec l'objectif d'aboutir à un accord de paix qui
permette la création d'un Etat fédéral unifié.
Alors que les pourparlers actuels, sous l'égide de l'ONU, sont
largement vus comme la dernière chance de décrocher un accord, le
ministère des Affaires étrangères a affirmé que cet aqueduc intervient
"à un
moment crucial du processus".
Il a accusé Ankara de chercher à "augmenter au maximum l'influence et le contrôle de la Turquie sur Chypre".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit inaugurer le projet samedi.
Selon les responsables turcs, l'aqueduc fournira 75 millions de m3
d'eau par an, suffisamment pour couvrir les besoins en eau potable et
irrigation de Chypre-Nord jusqu'au moins 2040.
L'eau est un souci récurrent sur la petite île exposée aux risques de
sécheresse. Pour y remédier, la partie sud de l'île a construit à grand
frais des usines de dessalement de l'eau de mer.
(AFP, 15 octobre
2015)
Migrations: Athènes rejette "l'idée des patrouilles greco-turques" en Egée
Athènes a rejeté mardi "l'idée de patrouilles" communes en mer Egée
avec la Turquie voisine, avec laquelle la Grèce a des différends
territoriaux, dans le but de lutter contre le trafic des migrants, une
proposition faite par l'Allemagne.
"La Grèce, qui garde les frontières européennes en Egée et en
Méditerranée, n'a jamais pensé à demander à sa marine de guerre ou en
général à ses forces armées de faire face aux réfugiés de guerre", a
indiqué un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères.
"La Grèce ne peut pas discuter d'idées sans précédent, publiées récemment, comme celles(suggérant) des
patrouilles gréco-turques des frontières maritimes", poursuit ce texte.
Ce communiqué répond "à des déclarations du porte-parole de la
chancellerie allemande (Steffen Seibert) lundi sur la nécessité de
faire face d'une façon +coordonnée+ à la question migratoire et à la
situation en Egée".
"Nous avons en ce moment, en particulier en mer Egée entre la Grèce et
la Turquie, une situation où les passeurs peuvent dans les faits agir à
leur guise", a indiqué lundi Steffen Seibert, soulignant que cette
"situation met beaucoup de monde en danger de mort".
"Je ne peux pas vous dire quelle coopération exacte des gardes-côtes et
des unités de la Marine doit être mise en place mais nous avons
évidemment besoin d'une situation ordonnée à cette frontière extérieure
de l'UE", a-t-il ajouté.
Athènes a peur qu'Ankara profite de la question des réfugiés pour
renforcer sa présence en Mer Egée, où les deux pays se disputent à
propos de la délimitation du plateau continental, a estimé mardi le
quotidien libéral Kathimerini.
Le ministère des Affaires étrangères a toutefois souligné que le
gouvernement grec était prêt à oeuvrer avec la Turquie pour lutter
contre les réseaux du trafic humain mais que cela "doit se réaliser
d'une façon coordonnée dans le cadre d'échange d'informations et de
l'application du traité bilatéral sur la réadmission par la Turquie des
réfugiés arrivant (illégalement) en Grèce".
Une réunion interministérielle a eu lieu mardi soir à Athènes sous
l'égide du Premier ministre grec Alexis Tsipras sur la question
migratoire.
Plus de 400.000 réfugiés, surtout des Syriens et des Afghans, sont
arrivés en Grèce depuis début janvier alors que des dizaines ont été
noyés en tentant de faire la traversée.
Au total 710.000 sont entrés dans l'UE par la Grèce et l'Italie pendant
la même période, selon l'Agence européenne de surveillance des
frontières Frontex.
La question migratoire a provoqué de profondes divisions au sein de
l'Union européenne, qui essaie de régler la répartition des migrants
entre ses pays membres ou limiter le flux.
(AFP, 13 octobre
2015)
Immigration
/ Migration
Au moins dix morts, dont sept enfants, entre Turquie et Grèce
Au moins dix personnes, dont sept enfants, ont perdu
la vie dans des naufrages d'embarcations de migrants mercredi entre la
Turquie et la Grèce, provoquant un appel d'Athènes à un sursaut
européen pour garantir la sécurité des réfugiés.
En fin de soirée, trois nouveaux noyés --deux
enfants et une femme-- ont été repêchés au large de l'îlot
d'Agathonissi, au sud de l'Égée orientale, après une journée de
recherches.
Une vaste opération de secours se poursuivait par
ailleurs au large de l'île de Lesbos, plus au nord, où quelque 240
personnes dont beaucoup souffrant d'hypothermie ont été recueillies
après le naufrage d'une barque en bois transportant un nombre
indéterminé de migrants.
Des vents violents soufflaient sur toute la zone où
les sauveteurs avaient retrouvé dans la soirée un homme et deux enfants
noyés dans ce naufrage. Des patrouilleurs grecs et un hélicoptère, avec
le renfort de nombreux pêcheurs, et même d'habitants de l'île accourus
avec des jet-skis participaient aux opérations.
"La situation est très confuse. On ignore combien étaient vraiment à bord", a déclaré une porte-parole de la police portuaire.
Selon les médias sur place, des enfants ont été transférés dans un état critique dans le dispensaire proche de Molyvos.
Plus tôt, sur une plage de Molyvos, un photographe
de l'AFP avait vu six enfants ramenés inanimés et auprès desquels
s'activaient des secouristes.
Victime d'un précédent naufrage dans la même zone,
un garçon de sept ans recueilli inanimé a succombé plus tôt dans la
journée au dispensaire de Molyvos, où il avait été transféré en
ambulance. Une fillette d'un an embarquée dans le même bateau a elle pu
être réanimée, mais son état restait "critique" selon la police
portuaire.
Deux enfants et un homme se sont aussi noyés plus au sud, au large de
Samos, quand leur embarcation convoyant une cinquantaine de personnes a
fait naufrage en début d'après-midi.
Un enfant et deux hommes restaient portés disparus dans la nuit au large de cette île.
Une fillette de cinq ans est par ailleurs décédée
dans la matinée à l'hôpital de Samos après y avoir été transférée
inanimée par ses parents, provisoirement accueillis dans un centre
d'enregistrement des migrants de l'île. Une enquête a été ouverte pour
déterminer les causes du décès.
Ces nouveaux drames portent à 39 le nombre de
migrants jusque là retrouvés morts dans les eaux grecques depuis le 1er
octobre, selon un décompte établi par l'AFP sur la base des données
fournies par la police portuaire grecque.
Les opérations de la police portuaire "tendent hélas
à devenir une angoissante collecte de réfugiés noyés", a réagi le
ministre grec de la Marine, Theodore Dritsas.
"La priorité de l'Europe doit rester la
réinstallation dans la sécurité des réfugiés en provenance de leurs
pays d'origine", via notamment l'octroi "de visas humanitaires et de
permis de regroupement familial, pour études et soins médicaux" a-t-il
plaidé, cité par un communiqué. "Tant que l'Europe cultivera les
égoïsmes nationaux, les passeurs feront d'énormes chiffres d'affaires
au détriment de la vie des réfugiés", a-t-il ajouté.
"Il est absolument obscène que les leaders européens
permettent un enchaînement de tragédies sur nos rives", a pour sa part
dénoncé Gauri van Gulik, responsable pour l'Europe d'Amnesty
International.
Depuis le début de l'année, 560.000 migrants et
réfugiés sont arrivés en Grèce par la mer, sur un total de plus de
700.000 ayant gagné l'Europe par la Méditerranée, selon l'Organisation
internationale pour les migrations (OIM).
Plus de 3.200 personnes, principalement des enfants, ont péri dans ces traversées, selon l'OIM.
(AFP, 29 octobre
2015)
Echauffourées entre Turcs et Kurdes à Tokyo: 12 blessés
Douze personnes ont été blessées
dimanche dans des echaufourrées entre Kurdes et Turcs devant
l'ambassade de Turquie au Japon, où les expatriés turcs étaient appelés
à voter par anticipation pour les législatives du 1er novembre, selon
les médias japonais.
La police a dû intervenir pour ramener le calme devant l'ambassade, où
se tenaient les opérations de vote, selon des images diffusées par la
chaîne privée TBS.
La cause de ces incidents n'était pas connue dans l'immédiat, selon TBS qui rapporte que deux policiers ont été blessés.
L'agence Jiji Press rapporte de son côté que les affrontements ont
débuté quand des Kurdes ont tenté de brandir le drapeau d'une formation
politique pro-kurde.
"J'étais dans une voiture avec des amis quand des Turcs m'ont
subitement agressé", a déclaré de son côté à TBS un homme à la chemise
déchirée.
Quelque 3.600 Turcs vivent au Japon, selon le ministère japonais des Affaires étrangères.
Les législatives turques interviennent alors que les affrontements ont
repris depuis trois mois entre les forces de sécurité turques et les
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à
majorité kurde du pays.
L'attentat suicide du 10 octobre contre un rassemblement pour la paix à
Ankara à l'appel de militants de gauche et de la cause kurde a relancé
la colère contre le président Recep Tayyip Erdogan, accusé par
l'opposition prokurde d'avoir négligé la sécurité de la manifestation
et de complaisance avec le groupe Etat islamique. (AFP, 25 octobre
2015)
Enquête sur l'envoi d'une lettre de campagne de l'AKP en Belgique
Le secrétaire d'Etat à la Vie privée, Bart Tommelein, souhaite que la
commission de la protection de la vie privée enquête sur la manière
dont le parti du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip
Erdogan a obtenu l'adresse de personnes vivant en Belgique mais
d'origine turque les invitant à voter pour l'AKP lors des prochaines
élections législatives, a-t-il annoncé mercredi.
Ces personnes ont reçu une lettre signée par le Premier ministre turc
et président du Parti de la justice et du développement (AKP), Ahmet
Davutoglu, les appelant à voter pour ce parti lors des législatives du
1er novembre.
"Je constate avec un grand étonnement que les électeurs votant pour
l'AKP seraient récompensés par exemple par une réduction de 20% sur les
vols de (la compagnie aérienne turque) Turkish Airlines, des primes
pour les femmes turques ayant des enfants à l'étranger et une réduction
sur la somme versée pour éviter le service militaire", a pour sa part
dénoncé le député Peter De Roover (N-VA).
Aux Pays-Bas, le collège pour la protection des données personnelles
(CBP) a annoncé mardi l'ouverture dès cette semaine d'une enquête sur
l'envoi d'une lettre similaire à un nombre important de
Turco-Néerlandais.
Schaerbeek intransigeante sur l'affichage clandestin, fût-il pour Erdogan
De son côté, la commune de Schaerbeek ne badine pas avec les auteurs
d'affichage clandestin sur son territoire, fût-ce au profit du
président turc Recep Tayyip Erdogan.
Elle compte activer à la lettre son règlement assortis d'amendes salées
pour les auteurs du placement d'autocollants à l'effigie de M. Erdogan,
en campagne électorale, avant les législatives du 1er novembre. (Belga,
22 oct 2015)
Trop d’affiches d’Erdogan à Schaerbeek: la commune porte plainte

La commune de Schaerbeek ne badine pas avec les auteurs d’affichage
clandestin sur son territoire, fût-ce au profit du président turc Recep
Tayyip Erdogan. Elle compte activer à la lettre son règlement assorti
d’amendes salées pour les auteurs du placement d’autocollants à
l’effigie de M. Erdogan, en campagne électorale, avant les législatives
du 1er novembre.
À l’encontre de la propreté publique
D’après le cabinet du bourgmestre Bernard Clerfayt, de très nombreux
autocollants favorables à M. Erdogan sont collés un peu partout et dans
le quartier turc de Bruxelles, essentiellement à Schaerbeek et à
Saint-Josse.
Ces autocollants/affiches sont pour la plupart collés sur du mobilier
urbain. « Les services communaux sont extrêmement fâchés de ces
salissures motivées par des velléités électoralistes internes à la
Turquie, au mépris des efforts importants menés de longue date par la
commune pour garantir la propreté publique », a commenté mercredi le
directeur de cabinet du bourgmestre, interrogé par l’agence Belga.
Selon lui, la commune dressera par conséquent procès-verbal pour
infraction, poursuivra les contrevenants et veillera à nettoyer au plus
vite l’espace public qui a été fortement souillé par ces tracts et
autocollants. Une plainte a été déposée et le bourgmestre se portera
partie civile dans ce dossier.
Les contrevenants risquent, selon le règlement taxe de la « Cité des
ânes » sur les salissures sur les voies et lieux publics ou visibles de
ceux-ci, d’être poursuivis pour un montant de 225 euros par m2 entamé,
c’est-à-dire par lieu d’infraction, a rappelé le directeur de cabinet
du bourgmestre. (Belga, 22 oct 2015)
Démantèlement en Belgique d'une bande de faussaires
La justice belge a démantelé une bande spécialisée dans la confection
et le trafic de faux documents d'identité expédiés vers la Grèce et la
Turquie, et probablement utilisés pour le trafic d'être humains vers
l'UE, a annoncé lundi le parquet de Bruxelles.
L'enquête est partie d'informations faisant état de l'existence d'un
trafic de faux documents et de documents falsifiés au départ de
Bruxelles, a précisé le parquet dans un communiqué.
Un second volet a vu le jour après l'interception à l'aéroport de
Bruxelles d'un colis à destination de la Grèce contenant des documents
falsifiés.
Deux suspects principaux, intervenus dans l'expédition du colis, ont
été identifiés par les enquêteurs. D'après les enquêteurs, les suspects
n'agissaient pas seuls et les envois étaient "bien plus considérables
que les quelques colis interceptés".
Les adresses des destinataires étaient "typiquement situées en Turquie
ou en Grèce, ce qui laisse supposer que ces documents étaient utilisés
dans le trafic des êtres humains vers l'Europe, un aspect important au
vu de la problématique actuelle des réfugiés", explique le parquet.
"Il est tout à fait probable que des personnes liées à la problématique
du trafic d'être humains se trouvent parmi les personnes" se
fournissant auprès de la bande, ajoute le communiqué.
Les deux enquêtes ont été fusionnées et l'un des "suspects principaux"
a été interpellé le 13 octobre à l'aéroport de Charleroi (sud de la
Belgique) au moment où s'apprêtait à retourner "dans son pays
d'origine", selon le parquet, qui ne précise pas le pays en question.
Le même jour, "plusieurs perquisitions" ont eu lieu à Bruxelles et une
à Anvers (nord), qui ont débouché sur l'interpellation de neuf autres
personnes. Toutes ont été inculpées et placées en détention provisoire.
Un "grand nombre" de faux documents ou de documents authentiques mais
falsifiés, ainsi qu'une "énorme quantité de cartes en plastique
nécessaires pour la confection des documents" ont été saisis.
"Un atelier de confection a également pu être démantelé", a ajouté le
parquet, en précisant que les enquêteurs y avait découvert notamment
une "presse", une "imprimante spécifique pour cartes en plastique" et
des "scanners". "Les suspects cachaient également de l'argent de
manière très professionnelle", selon le communiqué. (AFP, 19 octobre
2015)
400 personnes manifestent contre Erdogan à Bruxelles
Environ 400 manifestants, essentiellement kurdes, ont protesté dimanche
devant l'ambassade de Turquie et sur la place du Luxembourg après les
attentats qui ont frappé Ankara samedi. La foule a accusé le président
turc Erdogan d'être derrière ces sanglantes attaques qui ont fait au
moins 95 morts. L'action a failli dégénérer, les forces de l'ordre ont
eu recours aux gaz lacrymogènes.
Au moins 95 personnes ont péri samedi dans un double attentat perpétré
contre une manifestation pour la paix organisée par le parti pro-kurde
HDP au départ de la gare centrale d'Ankara. Les autorités turques font
porter la responsabilité de ce crime aux djihadistes de l'Etat
islamique alors que les militants kurdes estiment que le président
Erdogan se trouve lui-même derrière cet acte sanglant.
"Des attaques du régime"
Alors que des milliers de Turcs sillonnaient dimanche les rues de leur
capitale en hommage aux victimes, quelque 400 manifestants se sont
rassemblés devant l'ambassade turque en Belgique, selon la police. Des
Kurdes venus de tout le pays, et même d'Allemagne ou des Pays-Bas,
avaient rallié Bruxelles en compagnie de démocrates turcs, d'Arméniens
et de représentants d'autres minorités. "Nous condamnons les attentats
d'Ankara. Ce sont des attaques du régime, qui n'a pas encore digéré la
défaite qu'il a subi aux élections du 7 juin", a déclaré Uçar Salih,
président de la fédération kurde de Belgique.
Vote sous tension
Un nouveau scrutin doit se tenir le 1er novembre en Turquie. Les
ressortissants turcs peuvent déjà exprimer leur suffrage dans leur
ambassade, située rue Montoyer. La police avait bouclé l'artère afin
d'éviter toute confrontation, mais la température a augmenté quand l'un
des électeurs s'est rendu à proximité du rassemblement. La police n'a
pas hésité à faire usage de gaz lacrymogènes et les yeux de certains
manifestants, parmi lesquels figuraient des femmes et des enfants, ont
subi les effets du gaz. "Cela n'était pas nécessaire", estimait l'un
des protestataires.
Selon le porte-parole de la police de Bruxelles, le calme est désormais
revenu. Les manifestants ont ensuite pris la direction de la place du
Luxembourg, où le rassemblement s'est poursuivi avec plusieurs discours. (Belga, 11 octobre 2015)
Des milliers de prokurdes défilent en France contre Erdogan
Plusieurs milliers de personnes, kurdes en
majorité, ont manifesté dimanche en France, au lendemain de l'attentat
meurtrier d'Ankara, pour dénoncer la "politique de guerre" du régime
turc.
Le cortège le plus nombreux, rassemblant 3.000 personnes selon la
police, a défilé dans le centre de Paris, entre la place de la
République et Châtelet, où les manifestants ont scandé "Erdogan,
assassin" et "Solution politique pour le Kurdistan".
Ils brandissaient un drapeau kurde géant, des bannières de différents
mouvements politiques kurdes et des pancartes noires proclamant: "Les
martyrs de la révolution ne meurent jamais" et "AKP + Daech = attentat
Ankara".
L'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie, qui a visé
samedi une manifestation de mouvements proches de la cause kurde, a
fait au moins 95 morts. En l'absence de revendication, le gouvernement
turc a évoqué trois auteurs possibles: les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe jihadiste État islamique
(EI, ou Daech) et le Parti/Front révolutionnaire de libération du
peuple (DHKP-C) d'extrême gauche.
Mais le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et son Parti
de la justice et du développement (AKP) sont aussi accusés par certains
d'être responsables de la montée des tensions, à l'approche des
élections législatives du 1er novembre et alors que les affrontements
font rage entre forces de sécurité turques et PKK dans le sud-est à
majorité kurde du pays.
Une manifestation spontanée avait déjà réuni un millier de prokurdes
samedi à Paris. Ils étaient plus nombreux dimanche, 3.000 selon la
préfecture de police, sous le mot d'ordre "Non à la politique de guerre
et de terreur de l'État turc".
"On vient démontrer notre solidarité avec les peuples qui souffrent en
Turquie et au Moyen-Orient. C'est un attentat contre les forces
progressistes, contre la paix, contre ceux qui veulent faire de la
Turquie et du Moyen-Orient une région stable", a déclaré Yekbun Eksen,
du Conseil démocratique kurde. "On dénonce aussi la politique d'Erdogan
qui se sert de la haine et de la terreur comme bases de son pouvoir."
Firat, jeune militant de la Fédération des associations de travailleurs
et de jeunes (DIDF), jugeait aussi que "le responsable, c'est Erdogan".
"L'attentat a eu lieu à un kilomètre de la présidence de la République,
il ne peut pas ne pas être impliqué", a-t-il accusé.
Le secrétaire général du Parti communiste français (PCF), Pierre
Laurent, qui a pris la parole place de la République, après une minute
de silence, a établi un "lien direct" entre l'attentat d'Ankara et les
élections législatives turques. "Le régime tyrannique d'Erdogan mène la
guerre contre son propre peuple. Cet attentat porte la marque du
pouvoir et de la duplicité qu'il entretient depuis des mois avec les
criminels de Daech", a-t-il dénoncé.
D'autres rassemblement ont eu lieu en province dimanche, notamment à
Lyon, où 300 personnes selon la police ont scandé: "Daech assassin,
Etat turc complice", devant le consulat turc, protégé par une rangée de
CRS.
A Bordeaux, environ 300 manifestants se sont rassemblés sur le parvis
du Grand Théâtre, brandissant des photos des victimes de l'attentat et
des banderoles proclamant: "la Turquie massacre les civils kurdes!".
Quelques 150 personnes ont aussi défilé à Toulouse. Samedi, des
manifestations organisées dans la foulée de l'attentat avaient
également réuni des centaines de personnes à Marseille, Strasbourg et
Rennes.
(AFP, 11 octobre
2015)
Vers une liste européenne de "pays sûrs" sans la Turquie
L'adoption d'une liste européenne de "pays sûrs" qui permettrait de
renvoyer plus rapidement certains migrants vers leur pays d'origine
achoppe en raison de désaccords sur la Turquie, qui pourrait finalement
ne pas y figurer, a appris jeudi l'AFP de sources concordantes.
"Tous les Etats membres sont d'accord pour établir une liste commune"
de pays sûrs, a affirmé le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean
Asselborn, dont la pays assure la présidence de l'UE, à l'issue d'une
réunion des ministres européens de l'Intérieur à Luxembourg.
En septembre, la Commission européenne avait proposé d'établir une
liste commune de "pays sûrs", dont les ressortissants ne courent a
priori pas de risques dans leur pays justifiant une demande d'asile
dans l'Union, et ce pour accélérer leur rapatriement.
Mais les divisions autour de ce projet sont "au moins aussi toxiques"
que celles ayant surgi autour de la répartition de 160.000 réfugiés qui
a conduit l'Union au bord de la rupture le mois dernier, a précisé une
source européenne à l'AFP.
En effet, plusieurs capitales refusent d'inscrire sur la liste la
Turquie, en raison de son bilan mitigé en matière d'indépendance de la
justice, de droits des minorités, de liberté de la presse et
d'expression notamment, selon plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.
Le Parlement européen a, sur le plan législatif, son mot à dire "en ce
qui concerne ce sujet très sensible de liste de pays sûrs", a rappelé
M. Asselborn.
"Dans certains Etats de l'UE, la position définitive n'a pas encore été
arrêtée", a-t-il reconnu, le gouvernement allemand par exemple n'ayant
pas encore tranché.
La Commission européenne propose d'inscrire sept pays, dont la Turquie
et le Kosovo, sur cette liste. L'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la
Macédoine, le Monténégro et la Serbie y figureraient également.
Jeudi, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est dit
néanmoins "assez confiant sur le fait qu'on puisse trouver une solution
sans tarder".
Conscients que les eurodéputés rechigneraient à donner leur feu vert à
une liste incluant la Turquie, les Européens s'apprêteraient à "laisser
le problème turc de côté" en proposant dans l'immédiat d'y inscrire
seulement les six pays balkaniques concernés, a affirmé une source
diplomatique à l'AFP.
"Jamais le Parlement européen ne classera par un vote la Turquie dans
les pays sûrs, cela reviendrait donc à tuer immédiatement le projet",
a-t-elle expliqué.
(AFP, 8 octobre
2015)
La Turquie très réservée sur le plan européen de lutte contre la crise des migrants
La Turquie a accueilli avec beaucoup de réserves la promesse de l'Union
européenne (UE) de l'aider à supporter l'accueil des plus de 2 millions
de réfugiés syriens présents sur son sol, en déplorant le manque de
moyens financiers et surtout le retard de ce soutien.
Lundi, le président de la Commission de l'UE Jean-Claude Juncker a
présenté au président turc Recep Tayyip Erdogan un "projet de plan
d'action" destiné à enrayer ou au moins ralentir le flux des migrants
qui tentent chaque jour par tous les moyens de quitter la Turquie pour
rejoindre l'Europe.
En échange d'une mobilisation financière de 1,1 milliard d'euros,
Bruxelles presse Ankara de retenir les candidats au départ sur son
territoire en installant des centres d'accueil de demandeurs d'asile.
L'UE plaide également pour que les Turcs musclent la surveillance
maritime de leurs côtes, d'où l'essentiel des migrants s'élancent à
destination des îles grecques toutes proches.
Sans surprise, le gouvernement turc a accueilli avec scepticisme, voire irritation, les appels du pied insistants de Bruxelles.
"L'UE est pressée, pas nous", a déclaré sous couvert de l'anonymat à
l'AFP un responsable gouvernemental turc, "mais cela fait déjà quatre
ans que nous faisons déjà tout ce qui est écrit dans ce plan".
"L'enveloppe financière prévue par ce plan doit également être
augmentée", a-t-il ajouté.
Selon la dernière estimation officielle, près de 2,5 millions de
personnes --2,2 millions de Syriens et 300.000 Irakiens-- ont trouvé
refuge depuis quatre ans en Turquie pour fuir la guerre dans leurs
pays. Ankara affirme avoir déjà déboursé plus de 6,5 milliards d'euros
pour les accueillir.
"Nous ne les avons pas abandonné à leur mort. Permettez-moi de le dire
avec fierté, la Turquie a supporté seule ce fardeau", a rappelé avec
insistance M. Erdogan à l'issue de sa rencontre lundi avec les
dirigeants européens.
Le ministère turc des Affaires étrangères a souligné dans une
déclaration que le plan européen n'avait pas encore été formellement
adopté. Et ajouté que la Turquie et l'UE étaient convenues d'établir un
"groupe de travail" pour l'étudier.
- 'Gaspillage' -
Des responsables européens, dont le commissaire en charge des
migrations Dimitris Avramopoulos, sont attendus cette semaine à Ankara
pour discuter des propositions de l'UE.
Président du centre de recherche sur l'asile et les migrations (Igam),
Metin Corabatir juge que l'Europe s'est trompée en pensant que verser
de l'argent aux Turcs pour qu'ils gardent les réfugiés sur leur
territoire permettrait de résoudre la crise.
"Des nouveaux camps doivent être construits, mais pour combien de
personnes ?", s'interroge M. Corabatir en rappelant que l'essentiel des
réfugiés syriens vivent dans les villes, loin des camps. "Construire
des camps peut sembler une solution temporaire aux yeux des Européens
mais elle n'est pas efficace. Les fonds européens versés à cette fin
seraient du gaspillage", juge-t-il.
Le "projet de plan d'action" de Bruxelles comporte également un volet
de lutte contre les trafiquants qui organisent les passages clandestins
de migrants, notamment en renforçant les patrouilles de garde-côtes
turques et le renforcement de la surveillance le long de toutes ses
frontières.
"L'UE va demander à la Turquie de lutter contre les trafiquants d'êtres
humains qui opèrent au grand jour le long de ses côtes occidentales", a
relevé l'expert Marc Piérini, de la fondation Carnegie Europe, ancien
ambassadeur de l'UE à Ankara.
Quant aux fameux "hotspots", les centres d'accueil de demandeurs
d'asile que l'Europe presse la Turquie d'installer sur son sol, ils ont
peu de chances d'être acceptés.
Le mois dernier, le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet
Davutoglu les avaient d'ores et déjà rejetés, les jugeant
"inacceptable" et "inhumains", et plaidé à l'inverse pour
l'instauration de "zones de sécurité" sous protection internationale,
susceptibles d'accueillir les déplacés sur le sol même de la Syrie.
Mais les Européens n'ont pas repris à leur compte cette vieille et
insistante revendication turque. La récente intervention de l'armée
russe dans le conflit syrien l'a encore rendue plus improbable. (AFP, 8 octobre
2015)
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