Droits
de l'Homme / Human Rights
Arrest Decision on 4 Lawyers from Jurists Association
The court has ruled arrest of 17 people including lawyers Hüseyin
Boğatekin, Ayşe Acinikli, Ramazan Demir and Ayşe Gösterişlioğlu from
Libertarian Legists Association (ÖHD) upon prosecutor’s objection
against the release decision.
Attorney Hüseyin Boğatekin has been taken into custody at İstanbul
Justice Palace in Çağlayan while he was waiting his two clients who are
arrested students.
The court ruling has included accusations such as "PKK (Kurdistan
Workers' Party) membership, transferring information from convicted or
arrested over this crime outside, and bringing organization's
instructions inside".
İrfan Arasan, Ayşe Acinikli, Hüseyin Boğatekin, Şefik Çelik, Adem
Çalışcı, Ayşe Başar, Tamer Doğan, Ramazan Demir and Mustafa Rüzgar from
the ÖHD were taken into custody in house raid on March 16.
Lawyers Mustafa Rüzgar, İrfan Arasan, Ahmet Kapçan and İlkin Bulut were
sent to court for judicial control, and 27 people of whom seven are
lawyers were sent to court for arrest on March 18. Four people of whom
two are lawyers sent to court for judicial control were released.
Lawyers Avukatlar Ayşe Başar, Ramazan Demir, Tamer Doğan, Adem Çalışçı,
Şefik Çelik, Hüseyin Boğatekin, Ayşe Acinikli along with 20 people were
released on March 19 by the court they were sent for arrest.
The prosecutor had objected against the decision of the release of 27
people of whom seven are lawyers.
The judicature has ruled arrest of Nihat Daş, Cüneyt Yeşilyurt, Hıdır
Maya, cemalettin Gördeğir, Ayşe Yavuz, Kayhan Tüney, Mehmet Halil
Olçay, Gülistan Çelik, Faysal Karademir, Kandile Yeşilfidan, Recep
Belek, Şengül Kaçar, Behçet çiçek, Kadriye nargile, Mehmet Kaçar,
Mahmut Taşdan, Abdulgafur Ceber along with the four lawyers. (BIA, March 24, 2016)
Erdogan a
décrété la mobilisation générale contre l'opposition
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
décrété lundi une mobilisation générale contre l'opposition sous prétexte de combattre le "terrorisme".
Deux jours après une nouvelle attaque-suicide qui a visé le coeur
touristique d'Istanbul, M. Erdogan en a appelé à la "grandeur de
l'Empire ottoman" et à l'esprit des vainqueurs de la bataille de
Gallipoli, pendant la Première guerre mondiale, pour contrer "l'une des
plus grandes vagues de terrorisme" jamais rencontrées par la Turquie.
"Nous allons frapper ces organisations terroristes de la manière la
plus forte", a lancé M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul, "nous
vaincrons rapidement".
Samedi matin, un "kamikaze" s'est fait exploser sur l'avenue Istiklal,
une artère piétonne et commerçante arpentée chaque jour par des
centaines de milliers de visiteurs, tuant quatre touristes, trois
Israéliens et un Iranien, et en blessant une trentaine d'autres.
L'attaque n'a pas été revendiquée mais le ministre turc de l'Intérieur
Efkan Ala a formellement identifié un Turc de 33 ans, Mehmet Öztürk,
comme son auteur, affirmant qu'il avait des "liens" avec le groupe Etat
islamique (EI).
La presse turque a publié lundi matin les portraits et les noms de
trois autres jihadistes présumés turcs activement recherchés par toutes
les polices du pays car ils auraient, selon des sources policières
citées par l'agence Dogan, reçu l'ordre de commettre d'autres attaques
suicide, notamment à Istanbul.
Les autorités turques ont annulé dimanche soir, deux heures seulement
avant son coup d'envoi, la rencontre qui devait opposer les deux fameux
clubs de football stambouliotes, Galatasaray et Fenerbahçe, en raison
d'une menace "sérieuse" d'attentat.
Le quotidien Hürriyet a affirmé lundi, sur la foi de sources proches
des services de renseignement, que plusieurs personnes avaient prévu de
se faire exploser au milieu de la foule des spectateurs dans une
opération proche de celle qui a visé le 13 novembre dernier le Stade de
France à Paris.
- 'Hypocrisie' -
La Turquie vit depuis juin dernier en état d'alerte renforcée en raison
d'une série inédites d'attaques attribuées aux jihadistes, comme celle
qui a tué 12 touristes allemands en janvier à Istanbul, ou liée à la
reprise du conflit kurde.
S'il a condamné sans réserve l'attentat de l'avenue Istiklal, M.
Erdogan a réservé lundi l'essentiel de ses coups aux rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) et accusé ses alliés européens de
complaisance à son endroit.
Une nouvelle fois, il a reproché à la Belgique d'avoir autorisé
l'installation d'un stand du PKK à proximité du siège de la Commission
européenne à Bruxelles.
"Comment se fait-il que l'UE, qui considère cette organisation comme
terroriste peut tolérer une telle situation. Où est la sincérité ?",
a-t-il fulminé, "c'est une hypocrisie".
Un groupe radical et dissident du PKK, les Faucons de la liberté du
Kurdistan (TAK) a revendiqué deux attentats suicide à la voiture
piégée, les 17 février et 13 mars à Ankara, qui ont fait au total 65
morts et près de 200 blessés.
Dans la foulée de ces attaques, M. Erdogan a relancé sa guerre contre
ceux qu'il considère comme des "complices" des "terroristes", ordonnant
l'arrestation de nombreux élus, intellectuels ou avocats proches de la
cause kurde. Ces mesures ont suscité un tollé chez ses détracteurs, qui
l'accusent de dérive autoritaire.
"Nous ne combattons pas la démocratie mais le terrorisme, nous ne
combattons pas les droits de l'Homme mais les terroristes", leur a-t-il
répondu lundi.
Dans ce contexte tendu, près de 50.000 personnes ont célébré lundi le
Nouvel-an kurde (Newroz) à Diyarbakir (sud-est), sous forte protection
policière et en nombre bien plus limité que les années précédentes, a
constaté un journaliste de l'AFP.
Si certains participants ont entonné des chants à la gloire des
combattants du PKK, de nombreux autres ont confié leur lassitude face
au conflit. "Je veux que le sang arrête de couler enfin", a confié l'un
d'eux, Mehmet Bilmez.
Les affrontements qui ont repris l'été dernier, après plus de deux ans
de cessez-le-feu, entre les forces de sécurité turques et le PKK ont
fait de nombreuses victimes.
(AFP, 21 mars
2016)
Un groupe dissident du PKK revendique l'attentat d'Ankara
Un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a
revendiqué jeudi l'attentat-suicide qui a visé il y a quatre jours le
centre d'Ankara, dans un climat de tensions alimenté par de nouvelles
menaces d'attaques.
Comme le suggéraient les premiers éléments de l'enquête, ce mouvement
dissident du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a
annoncé dans une déclaration publiée sur son site internet être
responsable de l'attaque menée sur la place Kizilay, qui a fait 35
morts et plus de 120 blessés.
"Le 13 mars au soir, une attaque suicide a été menée à 18h45 dans les
rues de la capitale de la République turque fasciste. Nous revendiquons
cette attaque", a-t-il écrit, avant d'en annoncer de nouvelles là où le
pouvoir turc "se sent le plus sûr".
Dans ce climat lourd de menaces, l'Allemagne a fermé jeudi son
ambassade à Ankara, son consulat général à Istanbul et ses lycées dans
les deux villes. Le consulat stambouliote et les deux écoles resteront
aussi fermés vendredi.
"Des informations que nous avons prises très au sérieux suggéraient que
des attaques étaient prévues contre nos représentations diplomatiques
en Turquie", a justifié à Berlin le ministre allemand des Affaires
étrangères Frank-Walter Steinmeier.
Le 12 janvier, 12 touristes allemands ont été tués dans un
attentat-suicide, attribué au groupe Etat islamique (EI) dans le coeur
historique et touristique d'Istanbul.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a assuré
de son côté avoir pris "toutes les mesures de sécurité nécessaires".
Les TAK ont justifié l'attentat de dimanche comme une riposte aux
opérations meurtrières menées par l'armée et la police turques contre
les partisans du PKK à Cizre et dans plusieurs autres villes du sud-est
de la Turquie à majorité kurde.
"Cette action a été menée pour venger les 300 Kurdes tués à Cizre",
écrivent les TAK, qui ont présenté des "excuses pour les pertes civiles
qui n'ont rien à voir avec la sale guerre menée par l'Etat fasciste
turc".
Le groupe a diffusé la photo de Seher Cagla Demir, 24 ans, présentée
comme l'auteure de l'attaque, confirmant l'identité de la "kamikaze"
déjà publiée par les autorités turques.
- Faux-nez -
Selon le ministère turc de l'Intérieur, cette femme a été entraînée en
Syrie par les Unités de protection du peuple (YPG), le bras armé du
principal parti kurde syrien que la Turquie considère comme un
mouvement "terroriste".
Les TAK avaient déjà revendiqué un attentat-suicide contre des cars
transportant des personnels militaires ayant fait 29 morts en février.
Le PKK dément tout lien avec les TAK, qui se sont illustrées dans le
passé par des attentats meurtriers visant des sites touristiques. Mais
les autorités ne les considèrent que comme un faux-nez de la rébellion.
Le conflit kurde a repris l'été dernier après plus de deux ans de
cessez-le-feu et sonné le glas des discussions de paix engagées fin
2012 par les deux parties.
Dans un entretien mardi dans le Times britannique, le chef du PKK Cemil
Bayik confirme la radicalisation de la rébellion, promettant "des
combats partout".
Embarrassé par les critiques qui dénoncent les ratés de ses services de
sécurité, le président Recep Tayyip Erdogan a promis de riposter en
relançant la guerre contre les "complices" des "terroristes" kurdes.
"Tôt au tard, nous écraserons tous les terroristes de ce pays", a-t-il
lancé.
Son gouvernement presse le Parlement de lever l'immunité parlementaire
de plusieurs élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).
"S'il y a quelque chose de pire que les attaques terroristes
elles-mêmes, ce sont bien les partis politiques qui les soutiennent", a
menacé M. Davutoglu.
De son côté, la police a multiplié les arrestations chez les partisans
de la cause kurde, avocats, universitaires et élus notamment. Pour des
"raisons de sécurité", les rassemblements de masse pour le Nouvel-an
kurde, le 21 mars, ont été interdits dans plusieurs villes, à
l'exception de Diyarbakir (sud-est).
Cette offensive intervient alors qu'un nouveau sommet réunit jeudi
l'Union européenne (UE) et la Turquie à Bruxelles sur les migrants.
Plusieurs membres de l'UE rechignent à signer un accord avec les
dirigeants turcs, accusés de dérive autoritaire.
Le magazine allemand Der Spiegel a ainsi annoncé jeudi que son
correspondant avait dû quitter la Turquie faute d'avoir obtenu le
renouvellement de son accréditation. (AFP, 17 mars
2016)
Erdogan relance la guerre contre les "complices" des "terroristes"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a relancé mercredi l'offensive
contre ceux qu'il considère comme des complices du terrorisme, élus,
journalistes ou intellectuels, trois jours après un attentat suicide
meurtrier à Ankara attribué aux rebelles kurdes.
Devant des élus locaux, M. Erdogan a pressé le Parlement, où son parti
dispose de la majorité absolue, de lever "rapidement" l'immunité de
cinq députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde)
poursuivis pour "propagande" en faveur du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
Une nouvelle fois, il a plaidé pour l'extension de la notion de "crime
terroriste" à ceux qui soutiennent leur cause, alors que plusieurs
universitaires et avocats prokurdes ont été précisément arrêtés pour ce
motif aux ces dernières vingt-quatre heures.
Les déclarations au vitriol de M. Erdogan interviennent à la veille
d'un nouveau sommet à Bruxelles, où l'Union européenne (UE) est censée
parapher un nouvel accord avec Ankara pour tenter d'enrayer le flux des
migrants qui se pressent à ses portes.
Plusieurs pays de l'UE ont exprimé des réticences à signer un texte
avec les dirigeants turcs, accusés de dérive autoritaire. La
chancelière allemande Angela Merkel a ainsi rappelé mercredi qu'elle
resterait ferme avec eux sur "la protection de la liberté de la presse
ou le traitement des Kurdes".
Engagée depuis des mois, la guerre ouverte par M. Erdogan contre le HDP
s'est durcie depuis l'attaque-suicide à la voiture piégée de dimanche
soir, la deuxième en moins d'un mois dans la capitale turque, qui a
fait 35 morts.
L'homme fort du pays considère ce parti, troisième force politique du
pays depuis les législatives de novembre, comme la vitrine du PKK, ce
que le HDP dément.
"Excusez-moi, mais je ne considère plus comme des acteurs politiques
légitimes les membres d'un parti qui fonctionne comme une filiale de
l'organisation terroriste (le Parti des travailleurs du Kurdistan,
interdit)", a-t-il déclaré.
Son gouvernement a déposé devant le Parlement une demande de levée
d'immunité de cinq élus du HDP, dont son chef emblématique Selahattin
Demirtas, qui avaient réclamé une forme "d'autonomie" pour les 15
millions de Kurdes de Turquie.
- Coup de filet -
"Nous sommes très inquiets de voir que le président se comporte comme
s'il donnait des instructions au Parlement", a réagi un député de
l'opposition, Özgür Özel.
Non content de s'en prendre aux élus, M. Erdogan a pourfendu mercredi
sans distinction tous les militants de la cause kurde. "Les terroristes
ne sont pas seulement ceux qui brandissent des armes mais aussi ceux
qui ont des stylos dans la main", a-t-il lancé.
Mis en difficulté par ceux qui lui reprochent de ne pas avoir empêché
l'attentat d'Ankara, le chef de l'Etat a annoncé un durcissement de la
répression de la "propagande terroriste", un délit puni de 5 ans de
prison dont il veut faire un crime.
Depuis cette attaque, la police a multiplié dans tout le pays les arrestations dans les milieux prokurdes.
Mercredi à l'aube, huit avocats ont été interpellés à Istanbul, a annoncé leur collectif.
La veille, la justice a ordonné l'incarcération jusqu'à leur procès de
trois universitaires stambouliotes, signataires en janvier d'une
"pétition pour la paix" dénonçant des "massacres" de civils lors des
opérations menées par les forces de sécurité contre le PKK depuis la
reprise du conflit kurde l'été dernier.
Un professeur britannique de l'université Bilgi d'Istanbul, Chris
Stephenson, a par ailleurs passé la nuit en garde à vue pour avoir
distribué des tracts aux armes du HDP et devait être expulsé mercredi
soir, selon les médias turcs.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé une "campagne malveillante" de
M. Erdogan pour "interdire, punir et faire taire toutes les critiques
en Turquie".
En novembre, deux journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet ont
été incarcérés pour un article accusant Ankara d'avoir livré des armes
aux rebelles islamistes syriens. Ils ont été relâchés depuis mais
seront jugés à partir du 25 mars. Ils risquent la prison à vie.
Au début du mois, la justice turque a placé sous tutelle un autre
quotidien d'opposition, Zaman, proche de l'ennemi-juré de M. Erdogan,
l'imam Fethullah Gülen.
Ces mesures ont suscité de vives critiques parmi les alliés de la Turquie.
A l'approche du Nouvel an kurde le 21 mars, plusieurs gouverneurs du
pays ont interdit les célébrations pour des raisons de sécurité. "Nous
les tiendrons comme prévu", a réagi le HDP, laissant augurer de
nouvelles tensions. (AFP, 16 mars
2016)
A la veille du sommet UE-Turquie, les ONG redisent non au "marchandage" de réfugiés
A la veille du sommet UE-Turquie qui débutera jeudi à Bruxelles,
plusieurs ONG ont redit leur opposition à un projet d'accord qui
revient selon elles à un "marchandage" de réfugiés, "ubuesque" et "en
totale contradiction" avec les principes européens.
"Les chefs d'Etat et de gouvernement s'apprêtent à faire des réfugiés
un objet de marchandage avec la Turquie, au prix de graves entorses au
droit international et européen", s'inquiète Amnesty international dans
une publicité publiée en pleine page dans le Monde daté de jeudi.
"L'UE à tout à perdre dans cette histoire, ses valeurs, ses principes,
sa crédibilité internationale", ajoute l'organisation, qui affirme
avoir recueilli 35.000 signatures en France pour sa pétition exhortant
François Hollande "à rejeter, au nom de la France, cet accord".
De son côté, France Terre d'asile dénonce "un projet d'accord d'une
brutalité invraisemblable", qui revient à "faire du troc de réfugiés
avec la Turquie".
S'inquiétant du risque de "refoulement" des migrants, Médecins du monde
fustige également un projet européen "en totale contradiction avec ses
devoirs de protection". Les Etats-membres considèrent les migrants
"comme une masse et renient de ce fait tout principe d'examen
individuel de chaque situation", critique l'association.
"Nous redisons l'impérieuse nécessité d'ouvrir des voies d'accès
légales et sécurisées pour toutes ces personnes avec la possibilité de
demander le droit d'asile dans le pays de leur choix", ajoute-t-elle
dans un communiqué.
Dénonçant une "usine a gaz ubuesque", le Gisti (Groupe d'information et
de soutien des immigrés) déplore de son côté que, "pour arriver à ses
fins, l'Europe accepte de traiter avec un pays qui bafoue ouvertement
les libertés individuelles et collectives les plus fondamentales et de
lui confier le destin des réfugiés".
La Commission européenne a assuré mercredi que le projet de renvoyer
vers la Turquie tous les migrants qui arrivent en Grèce ne violerait
pas le droit international, rejetant toute perspective de "renvois
collectifs" ou de "refoulements" de demandeurs d'asile.
Le projet d'accord avec la Turquie prévoit que les Européens
s'engagent, pour chaque Syrien renvoyé dans ce pays, à "réinstaller"
dans l'UE un autre Syrien présent en Turquie.
La Turquie exige aussi trois milliards d'euros d'aide supplémentaire
d'ici à 2018 et un régime sans visa pour ses ressortissants voulant
voyager dans l'UE dès fin juin, en plus de l'ouverture rapide de
négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion. (AFP, 16 mars
2016)
Huit avocats défendant la cause kurde arrêtés lors d'une rafle policière
Huit avocats appartenant à une organisation défendant la cause kurde
ont été arrêtés lors d'une rafle de la police à Istanbul mercredi,
trois jours après un attentat suicide meurtrier à Ankara attribué par
les autorités au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Huit de nos collègues ont été interpellés tôt ce matin par la police,
qui n'a présenté aucune justification à cette mesure", a annoncé
l'Association des avocats libertaires (OHO) sur son compte Twitter.
Cette association avait déposé une plainte auprès de la Cour
constitutionnelle turque pour invalider la légalité des opérations de
sécurisation lancées par Ankara contre des bastions kurdes du sud-est
anatolien, où les partisans du PKK ont lancé un "soulèvement".
Ces interpellations interviennent dans la foulée de déclarations du
président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui, après
l'attentat qui a fait 35 tués dimanche à Ankara, a plaidé pour
élargissement de la définition des crimes terroristes en Turquie.
"Il n'y a pas de différences entre un terroriste qui tient une arme et
quelqu'un qui utilise sa position et un stylo jusqu'au point de
soutenir le terrorisme", a déclaré M. Erodgan lundi soir, qu'ils soient
universitaires, avocats, écrivains, journalistes ou humanitaires, cela
ne change rien au fait qu'ils sont des terroristes", a-t-il ajouté.
La justice turque a placé en détention mardi trois universitaires
accusés de "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition
dénonçant les violences de l'armée dans ses opérations contre les
rebelles kurdes.
Le conflit kurde a repris l'été dernier et a fait voler en éclats les
pourparlers de paix engagés par le gouvernement avec le PKK fin 2012.
Le régime turc, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, a
depuis multiplié les procédures judiciaires pour "propagande
terroriste", contre le principal parti prokurde, le Parti démocratique
des peuples (HDP), la presse et les intellectuels. (AFP, 16 mars
2016)
Les bâtonniers français dénoncent la "persécution" des avocats en Turquie
Les bâtonniers français, représentés par la Conférence des bâtonniers,
ont dénoncé mercredi la "persécution" dont sont victimes leurs
collègues en Turquie, où la police vient d'arrêter huit avocats d'une
association défendant la cause kurde.
"Ces avocats sont les victimes d'une véritable persécution: l'Etat turc
tente de les bâillonner parce qu'ils ne font qu'assurer la défense
d'opposants politiques", a déploré dans un communiqué la Conférence,
qui regroupe les 160 bâtonniers de France.
La Conférence "s'inquiète légitimement de ces nouvelles arrestations"
après l'assassinat non encore élucidé du bâtonnier de Diyarbakir Tahir
Elçi le 25 novembre 2015 et alors qu'"aujourd'hui même se tient à
Istanbul un procès politique contre de nombreux avocats ayant été pour
certains incarcérés pendant plusieurs années pour avoir défendu des
militants kurdes".
Le barreau de Paris, qui suit cette affaire depuis six ans, a aussi
fait part de son indignation dans un communiqué: "Nous ne pouvons
accepter qu'un avocat soit arrêté parce qu'il veut plaider", a fortiori
dans "cette Turquie alliée de la France depuis toujours".
"Arrêter un confrère turc revient à arrêter un confrère parisien",
poursuit le texte, précisant qu'une avocate du barreau de Paris s'est
"immédiatement rendue à Istanbul" pour apporter le soutien des quelque
27.000 avocats parisiens.
Huit avocats de l'Association des avocats libertaires (OHO), qui
défend la cause kurde, ont été arrêtés lors d'une rafle de la police à
Istanbul tôt mercredi, trois jours après un attentat suicide meurtrier
à Ankara attribué par les autorités au Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
Ces interpellations interviennent dans la foulée de déclarations du
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan qui, après
l'attentat qui a fait 35 tués dimanche à Ankara, a plaidé pour un
élargissement de la définition des crimes terroristes en Turquie.
"L'Etat turc ne peut, au prétexte de la commission d'odieux et lâches
attentats, s'en prendre aux avocats qui, à travers leur mission de
défense, ne font que respecter leur serment", ont plaidé les bâtonniers
français.
La Conférence "appelle le gouvernement français à intervenir auprès de
l'Etat turc pour que cessent ces atteintes à l'exercice professionnel
des avocats et ces violations des droits de l'homme et de la défense". (AFP, 16 mars
2016)
Un nouvel attentat fait 37 morts au coeur de la capitale Ankara
Au moins 37 personnes ont été tuées et 125
autres blessées dans un attentat à la voiture piégée dimanche soir en
plein centre d'Ankara, un peu plus de trois semaines après une
précédente attaque-suicide qui avait déjà fait 29 morts dans la
capitale turque.
Selon le gouvernement turc, le véhicule piégé a explosé à 18h45 heure
locale (16h45 GMT) à un arrêt de bus de la très fréquentée place
Kizilay, en plein coeur d'Ankara, qui abrite de nombreux commerces et
où passent plusieurs lignes de bus et de métro.
Plusieurs bus et de nombreux véhicules ont été totalement détruits par
la puissante déflagration, a constaté un photographe de l'AFP.
"Trente personnes ont été tuées sur le coup et quatre autres à
l'hôpital", a déclaré devant la presse le ministre de la Santé Mehmet
Müezzinoglu à l'issue d'une réunion de sécurité convoquée autour du
Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Au mois 125 autres ont été blessées, dont 19 se trouvaient dimanche
soir dans un état jugé sérieux, a ajouté le ministre de la Santé.
Selon M. Müezzinoglu et son collègue de l'Intérieur Efkan Ala,
l'attentat a été commis par une véhicule à bord duquel se trouvaient
"une ou deux" personnes et qui a délibérément visé l'arrêt de bus de la
place Kizilay.
L'attentat n'a pas été immédiatement revendiqué mais son mode
opératoire se rapproche d'un autre attentat suicide à la voiture
piégée, qui a visé le 17 février à Ankara, non loin de la place
Kizilay, des cars transportant du personnel militaire et fait 29 morts.
Un groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
séparatistes kurdes), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), en
avait assumé la responsabilité trois jours plus tard et annoncé de
nouvelles attaques, notamment contre les sites touristiques turcs.
- 'Informations concrètes' -
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan et son
Premier ministre Ahmet Davutoglu avaient pour leur part attribué
l'attentat aux kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG),
avec le soutien du PKK. Ces deux mouvements avaient catégoriquement
rejeté ces accusations.
Après ce troisième attentat en cinq mois à Ankara, les deux dirigeants
se sont refusés dimanche à mettre en cause un quelconque groupe.
"Nous avons des informations concrètes sur le groupe terroriste à
l'origine de l'attaque", a déclaré le chef du gouvernement dans un
communiqué, "nous aurons très rapidement les résultats complets de
l'enquête et nous les rendrons publics".
De son côté, M. Erdogan a dénoncé des "attaques contre l'unité de notre
pays et notre peuple" et annoncé une riposte. "Notre Etat ne renoncera
jamais à faire usage de son droit à la légitime défense contre toute
menace terroriste", a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis ont "fermement condamné" dimanche cette attaque, et
"réaffirmé leur partenariat solide avec la Turquie", leur "allié à
l'Otan, dans le combat contre la menace commune du terrorisme", dans un
communiqué du porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
Le président français François Hollande a exprimé sa "profonde
solidarité" au peuple turc et assuré à son homologue de son soutien
dans "la lutte contre le terrorisme".
L'ambassade américaine en Turquie avait alerté vendredi ses
ressortissants sur une "possible attaque terroriste" à Ankara visant
"des bâtiments du gouvernement turc et des immeubles" dans le quartier
où a été perpétré l'attentat du 17 février.
- Interdiction sur internet -
Dimanche soir, un juge d'Ankara a ordonné l'interdiction de la
diffusion de toute information sur l'attaque sur internet, notamment
sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter où circulaient de
nombreuses photos et vidéos.
La Turquie vit depuis l'été dernier en état d'alerte maximale après une
série d'attentats meurtriers, dont quatre ont été attribués par les
autorités au groupe Etat islamique (EI).
Le plus meurtrier d'entre eux, le 10 octobre dernier, avait été
perpétré par deux kamikazes qui s'étaient fait exploser au milieu de
manifestants de la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara,
faisant 103 morts.
Le 12 janvier, 12 touristes allemands ont péri dans un autre
attentat-suicide dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul.
Longtemps accusé de complaisance envers les groupes rebelles les plus
radicaux, en guerre contre le régime de Damas, Ankara a rejoint l'été
dernier la coalition antijihadiste et multiplié les arrestations pour
lutter contre les cellules de l'EI sur son sol.
La Turquie est en outre secouée depuis juillet dernier par la
reprise du conflit kurde. D'intenses combats opposent ses forces de
sécurité au PKK dans de nombreuses villes du sud-est du pays, peuplé en
majorité de Kurdes.
Ces combats ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés
par le gouvernement turc avec le PKK à l'automne 2012 pour tenter de
mettre un terme à une rébellion qui s'est soldée par la mort de plus de
40.000 personnes depuis 1984. (AFP, 14 mars
2016)
La police disperse une manifestation à la mémoire d'un adolescent mort en 2014

Laisse-moi tranquille, enfant! Tu est déjà mort!?
La police turque a dispersé vendredi avec des gaz lacrymogènes des
manifestants réunis à Istanbul à la mémoire d'un adolescent de 15 ans
dont la mort, il y a deux ans jours pour jour, a nourri la révolte
contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan.
Des affrontements ont ensuite opposé les forces de l'ordre à des
groupes de militants d'extrême gauche armés de pierres et de cocktails
Molotov dans le quartier d'Okmeydani, dont la victime était originaire,
a constaté un photographe de l'AFP.
Au moins trois manifestants ont été interpellés, selon ce photographe.
Berkin Elvan avait été grièvement blessé à la tête en juin 2013 par un
tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant
une intervention de la police dans son quartier, lors de la fronde qui
a fait tanguer le régime de M. Erdogan.
Sa mort le 11 mars 2014, après un coma de 269 jours, avait fait
spontanément descendre dans les rues de toutes les grandes villes de
Turquie des centaines de milliers de personnes qui ont dénoncé le
gouvernement du Premier ministre Erdogan, aujourd'hui chef de l'Etat.
Vendredi à la mi-journée, quelque 200 personnes réunies à l'appel du
collectif Taksim Solidarité, à l'origine des manifestations de 2013,
ont accompagné les parents de la victime au cimetière où il est enterré
et exigé la vérité sur sa mort.
La justice a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de
son décès mais aucun policier n'a pour l'heure été formellement mis en
cause.
Le cas de Berkin Elvan est devenu un symbole de la violente répression
exercée en 2013 par M. Erdogan, qui avait qualifié l'adolescent de
"terroriste".
Au moins huit personnes avaient alors été tuées, plus de 8.000 blessées
et des milliers d'autres arrêtées, selon les bilans des ONG. (AFP, 12 mars
2016)
Projet d'accord UE-Turquie: inquiétudes pour les droits de l'Homme
Le projet d'accord UE-Turquie sur les migrants suscite des questions
sur sa compatibilité avec les droits de l'Homme: l'ONU a jugé
"illégales" les expulsions collectives envisagées, et plusieurs membres
des 28 se sont inquiétés de possibles compromissions avec le régime
islamo-conservateur d'Ankara.
L'Allemagne, qui a déjà accueilli plus d'un million de migrants, a en
revanche défendu ce plan, dénonçant avec la Grèce la récente fermeture
"unilatérale" de la route des Balkans.
A Genève, le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a fait
part jeudi de ses "graves inquiétudes" face au projet d'accord entre
l'UE et Ankara, qui prévoit de renvoyer vers la Turquie tous les
migrants, y compris les demandeurs d'asile syriens qui fuient la guerre
dans leur pays.
En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé,
à transférer un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de
l'UE.
"Je suis notamment préoccupé par les possibles expulsions collectives
et arbitraires, qui sont illégales", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein,
devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. "Les
restrictions aux frontières" qui ne prennent pas en considération le
parcours de chaque individu "violent le droit international et
européen".
Il a indiqué qu'il comptait discuter de ces questions avec les
responsables européens lors de sa visite à Bruxelles au début de la
semaine prochaine, avant le sommet de l'UE des 17 et 18 mars.
Contesté par les ONG, le projet UE-Turquie est aussi loin de faire
l'unanimité au sein des 28. Plusieurs membres de l'UE ont exprimé leurs
doutes, inquiets de sa faisabilité mais aussi d'éventuelles
compromissions avec le pouvoir du président turc Recep Tayyip Erdogan,
taxé de dérive autoritaire.
Les ministres de l'Intérieur des 28 se sont réunis jeudi à Bruxelles pour examiner les nombreux "détails" de l'accord à affiner.
"Je trouve préoccupant que la Turquie mette sous tutelle un journal
critique envers le gouvernement, puis trois jours plus tard présente
une liste de souhaits", a déclaré jeudi la ministre de l'Intérieur
autrichienne, Johanna Mikl-Leitner, en référence au journal Zaman dont
la mise sous contrôle a été critiquée par Bruxelles et Washington.
"Je me demande vraiment si nous avons encore du respect pour nous-mêmes et pour nos valeurs", a ajouté la ministre.
Les Turcs sont "très éloignés des valeurs et principes de l'Europe", a
estimé le ministre belge Jan Jambon, alors que l'une des contreparties
demandées par Ankara pour sa collaboration dans le dossier migratoire
est l'ouverture rapide de nouveaux chapitres dans ses négociations
d'adhésion à l'UE.
Il faut vérifier la faisabilité du plan avec la Turquie, sur le plan
"légal, diplomatique, politique mais aussi humain", a déclaré le
ministre luxembourgeois Jean Asselborn.
L'Allemagne milite au contraire pour ce plan, alors que les pays des
Balkans ont coupé la route aux migrants, les bloquant en Grèce où ils
arrivent par la mer depuis la Turquie, laquelle héberge déjà quelque
2,7 millions de Syriens.
"Si nous n'arrivons pas à trouver un accord avec la Turquie, alors la
Grèce ne pourra pas supporter le poids (migratoire) longtemps", a mis
en garde la chancelière allemande Angela Merkel.
Mme Merkel a reçu jeudi le soutien du ministre français des Affaires
étrangères, Jean-Marc Ayrault. Prenant le contrepied de son Premier
ministre Manuel Valls, M. Ayrault a déclaré que la chancelière avait eu
"moralement et politiquement raison" d'ouvrir les portes de l'Allemagne
aux réfugiés syriens.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a critiqué l'attitude de
l'Union européenne dans cette crise. "L'UE n'a aucun avenir si ça
continue comme ça", a-t-il twitté.
Comme Berlin, M. Tsipras a dénoncé la décision "unilatérale" de la
Slovénie, suivie par la Croatie et la Serbie, de ne plus laisser passer
de réfugiés. La Macédoine ne laisse elle plus entrer de migrants depuis
la Grèce.
Le ministre grec à la politique migratoire, Yannis Mouzalas, a affirmé
que la Grèce considérait de fait la Turquie comme "pays tiers sûr",
ouvrant une voie légale au renvoi dans le pays voisin des demandeurs
d'asile, comme prévu par le plan UE-Turquie, ont indiqué le site grec
d'information Left.gr et l'agence de presse grecque Ana.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé que
l'alliance avait déployé cinq navires de guerre pour sa mission de
surveillance des réseaux de passeurs de migrants en mer Egée, qui se
concentrent pour l'heure sur les environs de l'île grecque de Lesbos.
Pour l'instant, le processus de relocalisation de réfugiés dans l'UE
depuis l'Italie et la Grèce traîne en longueur, et la Commission a
appelé les pays a accélérer, fixant un objectif de 6.000 personnes par
mois. (AFP, 11 mars
2016)
La police tue deux militantes de gauche qui ont attaqué un poste de police
La police turque a abattu jeudi deux militantes d'un groupuscule
d'extrême gauche interdit qui venaient d'attaquer un poste de police
dans le district de Bayrampasa à Istanbul, a annoncé le gouverneur
d'Istanbul.
Les deux assaillantes ont été "neutralisées" lors d'une opération
lancée par les forces de l'ordre contre l'immeuble où elles s'étaient
retranchées après leur attaque, a déclaré Vasip Sahin, cité par
l'agence progouvernementale Anatolie.
Des sources policières citées par Anatolie les ont identifiées comme
Cigdem Yaksi et Berna Yilmaz, membres du Parti/Front révolutionnaire de
libération du peuple (DHKP-C).
Dans une déclaration, le DHKP-C a confirmé leur identité et revendiqué
l'opération en saluant la mémoire de ses deux "combattantes de la
justice".
En milieu de matinée, les deux femmes ont lancé plusieurs grenades, qui
n'ont pas explosé, puis ouvert le feu devant le quartier général
stambouliote des unités de la police anti-émeute. Les fonctionnaires
ont riposté et blessé une des deux assaillantes, qui ont ensuite pris
la fuite, selon l'agence de presse Dogan.
Deux policiers ont été légèrement blessés, a précisé le gouverneur Sahin.
Les médias turcs ont diffusé des images vidéo tirées de caméras de
surveillance montrant les deux femmes ouvrant le feu à l'arme
automatique sur un bus de la police.
Le DHKP-C a commis de nombreux attentats depuis les années 1970 contre
des personnalités représentant l'Etat turc, le capitalisme ou les
intérêts américains. Il prend régulièrement pour cible les policiers
turcs.
En août dernier, il avait ainsi revendiqué l'attaque menée par deux de
ses militants, qui avaient ouvert le feu sans faire de blessés sur des
policiers en faction devant les bureaux stambouliotes du Premier
ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.
La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte permanente depuis une série d'attentats meurtriers sur son sol.
Vingt-neuf personnes ont été tuées le 17 février dans une attaque
suicide à la voiture piégée visant des véhicules militaires dans le
coeur de la capitale Ankara, qui a été revendiqué par une faction kurde
radicale, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), proche du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).
En 2015, la Turquie a été frappée par quatre attentats à la voiture
piégée, à Ankara, Istanbul, dans le sud-est et à la frontière syrienne,
tous attribués aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI). (AFP, 3 mars
2016)
Près de 2.000 procédures judiciaires pour injure contre Erdogan
Près de 2.000 procédures judiciaires ont
été ouvertes en Turquie pour des insultes contre Recep Tayyip Erdogan,
depuis son élection à la présidence en août 2014, a annoncé mercredi le
ministre de la Justice.
"Le nombre de dossiers qui a jusqu'ici permis l'ouverture de procédures
judiciaires pour insulte envers le président est de 1.845", a déclaré
aux députés le ministre de la Justice Bekir Bozdag, selon des propos
rapportés par plusieurs médias.
"C'est honteux. Je ne peux même pas lire le détail de ces insultes...
J'en rougis. Cela n'a rien à voir avec la liberté d'expression", a-t-il
ajouté.
Depuis son élection comme chef d'Etat, M. Erdogan, dont les détracteurs
dénoncent régulièrement les dérives autoritaires, a multiplié les
poursuites pour "insultes", visant aussi bien artistes et journalistes
que simples particuliers.
L'ex-star du football turc, le "taureau du Bosphore" Hakan Sükür,
ancien allié de M. Erdogan passé dans l'opposition, sera ainsi
prochainement jugé pour avoir insulté sur Twitter l'homme fort de
Turquie. Il risque jusqu'à quatre ans de prison.
Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des
cas à des peines de prison avec sursis, mais une femme a été condamnée
le 20 janvier à onze mois de prison ferme pour un geste obscène à
l'endroit de M. Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014. (AFP, 2 mars
2016)
Freedom platform: Erdoğan regime spelling disaster for Turkey
A platform endorsing freedom of thought in Turkey
has published a declaration claiming that the kind of events that are
currently taking place and pushing Turkey to the brink of disaster will
become commonplace if President Recep Tayyip Erdoğan's dream of an
executive-style presidency is realized.
Erdoğan is the staunchest supporter of the
establishment of a “Turkish-style” presidential system to replace the
current parliamentary system of governance and has emphasized the
superiority of the former over the latter many times in the past.
The Ankara Freedom of Thought Initiative published a
manifesto on Monday listing seven areas in which Turkey is being pushed
towards disaster, such as the targeting of private enterprise by the
government and appointing trustees to firms whose owners are deemed
dissidents.
For example, on Dec.14, 2014 a
government-orchestrated police raid on the Zaman daily and Samanyolu
Broadcasting Company headquarters led to the detention of former Zaman
daily Editor-in-Chief Ekrem Dumanlı and Samanyolu Broadcasting Group
General Manager Hidayet Karaca.
Zaman and Samanyolu are among the media outlets that
have been critical of the government for alleged corruption since two
major graft probes went public in December 2013, which incriminated
high-ranking members of the government, including then-Cabinet
ministers.
While Dumanlı was released pending trial five days
later, on Dec. 19, 2014, Karaca has been in prison for over a year
without any solid evidence against him.
Also, on Oct. 27, 2015 a government-initiated
operation was conducted to seize Koza İpek Holding and appoint trustees
to take over the management of its companies. Police raided the İpek
Media Group's headquarters in İstanbul on Oct. 28 and took the
Kanaltürk and Bugün TV channels and the Kanaltürk radio station off the
air. The group also owns the Bugün and Millet dailies.
The declaration also suggests that journalists
critical of Erdoğan and the government are being pressured through
investigations into their articles, wiretapping of their phones,
accusations of disseminating terrorist propaganda and espionage, and
detentions.
It also points to Erdoğan's recent comments directed
at the Constitutional Court for releasing the Cumhuriyet daily's
Editor-in-Chief Can Dündar and the paper's Ankara Bureau Chief Erdem
Gül from pre-trial detention. Erdoğan said on Sunday before a trip to
Africa that he did not respect the ruling, nor would he obey it.
Dündar and Gül were arrested on Nov. 26, 2015 on
charges of membership in a terrorist organization, espionage and
revealing confidential documents -- charges that could keep them in
prison for life.
The charges stem from a terrorism investigation
launched after Cumhuriyet published photos in May of that year of
weapons it said were being transferred to Syria in trucks operated by
Turkey's National Intelligence Organization (MİT).
The daily's headline story in May discredited the
government and Erdoğan's earlier claims that the trucks were carrying
humanitarian aid to Turkmens. The article showed footage and stills of
the search of the MİT trucks, which were revealed to be carrying heavy
munitions.
Speaking to a room full of teachers marking the
occasion of Teacher's Day in November, Erdoğan said: “You know of the
treason regarding the MİT trucks, don't you? So what if there were
weapons in them? I believe that our people will not forgive those who
sabotaged this support.”
The initiative also slammed Erdoğan and the ruling
Justice and Development Party's (AK Party) Syria policy, claiming that
political elites are using the civil war there to gain points in
domestic politics.
Turkey has wanted Syrian President Bashar al-Assad
removed from power ever since an uprising that started in the spring of
2011 turned into a full-fledged civil war.
The signatories:
Abut Can, Adnan Genç, Ahmet Hulusi Kırım, Ahmet İsvan, Altan Açıkdilli,
Attila Tuygan, Aydın Engin, Ayten Bakır, Aziz Tunç, Baskın Oran, Bora
Kılıç, Bozkurt Kemal Yücel, Bülent Keneş, Bülent Tekin, Celal
Başlangıç, Cengiz Aktar, Derya Yetişgen, Doğan Özgüden, Eflan
Topaloğlu, Erdal Yıldırım, Erol Özkoray, Ezeli Doğanay, Fatin Kanat,
Fatma Dikmen, Fikret Başkaya, Fusun Erdoğan, Gül Gökbulut, Gün Zileli,
Güngör Şenkal, Habib Taşkın, Haldun Açıksözlü, Halil Savda, Hasan
Cemal, Hasan Kaya, Hasan Oğuz,, Hasan Zeydan, İbrahim Seven, İnci
Tugsavul, İshak Kocabıyık, İsmail Cem Özkan, Kadir Cangızbay, Kenan
Yenice, Mahmut Konuk, Mehmet Demirok, Meral Saraç Seven, Murad Mıhçı,
Mustafa Yetişgen, Metin Gülbay, Muzaffer Erdoğdu, Nadya Uygun, Oya
Baydar, Özcan Soysal, Pınar Ömeroğlu, Rabia Mine, Raffi A. Hermonn,
Ramazan Gezgin, Rıdvan Bilek,, Sait Çetinoğlu, Serdar Koçman, Shabo
Boyacı, Şaban İba, Şanar Yurdatapan, Şoreş Taş, Temel İskit, Tolga
Kaya, Ünal Ünsal, Yasin Yetişgen, Yavuz Baydar, Zeynep Tanbay
Erdogan n'a pas de respect pour la décision de justice
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé
dimanche qu'il n'avait pas de respect pour la décision de la Cour
constitutionnelle qui a permis la libération de deux journalistes
emprisonnés.
Je ne suis pas en position d'approuver cette
décision. Je le dis très clairement: je n'ai pas de respect pour elle,
a martelé lors d'une conférence de presse le chef de l'Etat, avant de
quitter le pays pour un visite en Afrique de l'Ouest.
Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien
d'opposition Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, ont
été libérés vendredi, après plus de 90 jours de détention préventive.
La Cour constitutionnelle avait estimé la veille que leurs droits
avaient été violés. Ils seront jugés à partir du 25 mars.
Je crois fermement dans la défense de la liberté
d'expression. Mais je ne crois pas que la liberté d'expression puisse
être utilisée pour attaquer le pays de manière masquée. Et il ne s'agit
pas ici de liberté d'expression, mais d'une affaire d'espionnage, a
jugé le président turc.
Il ne peut y avoir de liberté de la presse sans limites. Cela n'existe nulle part dans le monde.
Farouches adversaires du régime islamo-conservateur
turc, MM. Dündar et Gül sont accusés d'espionnage, de divulgation de
secrets d'Etat et de tentative de coup d'Etat.
En cause, la diffusion en mai d'un article et d'une
vidéo sur l'interception par des gendarmes turcs en janvier 2014 à la
frontière syrienne de camions appartenant aux services secrets turcs
(MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes en
Syrie, une crise dans laquelle la Turquie s'est progressivement enlisée.
Publié à quelques jours des élections législatives
de juin 2015, l'article incriminé avait provoqué la fureur du président
turc, dont le gouvernement a toujours catégoriquement nié tout soutien
aux groupes islamistes hostiles au président syrien Bachar al-Assad,
dont il réclame avec insistance le départ depuis le début de la guerre
civile en Syrie.
Les autorités avaient alors affirmé que le convoi intercepté contenait de l'aide destinée aux turcophones de Syrie.
Le chef de l'Etat, qui a personnellement porté
plainte contre les deux journalistes avait promis qu'ils allaient payer
le prix fort. Le parquet d'Istanbul a requis à leur encontre la prison
à vie, provoquant une onde de choc.
L'incarcération des deux journalistes avait suscité
un tollé en Turquie comme hors de ses frontières. Le gouvernement turc
au pouvoir depuis 2002 est régulièrement montré du doigt par les ONG de
défense des droits de l'Homme et de la presse, qui lui reprochent ses
pressions de plus en plus grandes sur les médias et l'accusent de
vouloir museler la presse indépendante.
La Turquie pointe à la 149e place sur 180 au
classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans
frontières (RSF). (©AFP / 28 février 2016 12h29)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Arrested Academic Answers BIA's Questions in Prison
Assist. Prof. Dr. Muzaffer Kaya among the arrested academics have answered our questions in Silivri prison via his lawyers.
He explained that he is pleased with the support people give, and reiterated his demand for peace.
“Roll-call at 8 a.m., lunch at around 12…”
Kaya is among the signees of the declaration entitled “We will not be a party to this crime” issued by Academics for Peace.
He was first expelled from Nişantaşı University for signing the
declaration. Then he was arrested along with Assist. Prof. Dr. Esra
Mungan, and Assoc. Prof. Dr. Kıvanç Ersoy.
They have been put in one-person room. Their books have been seized. He
mentioned that he could get his books back on March 23, the day when he
answered our questions. He conveyed his daily routine as follows:
“I stay alone in a three-person room at the moment. There is roll-call
at 8 a.m. in the morning. I already wake up earlier than that. Since
they give food for breakfast at night, it is possible to have breakfast
whenever you wake up. We got our books yesterday. I spend most of the
day reading. I finished Ahmet Ümit’s latest novel today.
“Lunch comes at around 12 and dinner at around 4:30 p.m. There are
lawyer visits occasionally. It is possible to meet our needs at the
cafeteria. We can shop once a week”.
“I wasn’t expecting this much”
We ask Kaya of his evaluations on the arrest decision for signing the declaration, he says he didn’t “expect it”.
“I wasn’t supposing that I would be arrested. In fact, it wasn’t
unknown to us that jurisdiction has become a political tool but I
wasn’t expecting this much to be honest. Pulling terror organization
propaganda out of our declaration should be more difficult than pulling
a rabbit out of the hat”.
“An extraordinary experience in terms of academic history”
Freedom watches are being held in front of the prisons where arrested
academics are kept, and that their colleagues and students reiterate
their call for their release. Kaya explains how this support reflects
inside the prison as follows:
“Except for a few university administrations, they are already
designated by the government. I don’t have any expectation form them.
However, be it signee or not a large number of academic act in an
extraordinary solidarity. We never feel ourselves alone. On the
contrary, seeing a huge solidarity movement emerging pleases us. I
believe, we are having an extraordinary experience in terms of academic
history in Turkey”.
“Peace right now”
The three academics have been arrested on charge of “terror propaganda” because of the declaration they signed.
Kaya in his message to public reiterates his message:
“Democratic solution to Kurdish question. May conflict stop, peace right now”.
Who is Muzaffer Kaya?
Boğaziçi University graduate Muzaffer Kaya completed its PhD titled
“The Emergence and Development of a Satellite Industrial Town at the
Edge of the Istanbul Metropolitan Area: Çerkezköy” at the Atatürk
Institue for Modern Turkish History in 2013.
He was an academic member at Nişantaşı University, Department of Social Services.
Nişantaşı University cancelled contract of six academics signing the
declaration entitled “We will not be a party to this crime”. Kaya was
one of them.
(BIA, March 29, 2016)
Prof. Oran sues Erdoğan for Damages Over Defaming Academics
Prof. Dr. Baskın Oran from Ankara University has sued President Recep
Tayyip Erdoğan for 3,110 Euro (10,000 TL) damages on charges of
defaming the academics in four different speeches he has held with
regards to the Peace Declaration of Academics for Peace.
Writing on the issue with the title “Why I have filed this claim” in
his column on Cumhuriyet daily today (March 28), Prof. Dr. Baskın Oran
has noted that this has been the first lawsuit brought against
President Erdoğan in Turkey.
Reminding that he has signed the declaration of academics demanding to
put an end to the environment of war and to resume the negotiation
process, Prof. Oran has explained why he has filed this claim under
following topics:
Personal reasons
“The expressions Erdoğan has used in four different speeches he has
held which have been broadcasted on TV are full of defamation and
insult as clearly seen in on the sentences I have quoted in my bill of
claims: ‘Despicable’, ‘tyrant’, ‘dark as pitch’, ‘ignorant’,
‘disgusting’, ‘traitor’, ‘lumpen’, ‘terrorist organization pawn’,
‘immoral’, ‘tainted souls’.
“I can’t take such gross insults violating my personal rights, neither
as an individual, nor as scholar. That’s why I have brought the suit”.
Professional reasons
“Most of the academic signee colleagues are with regards to their ages, students of my students.
“Some of them have been dismissed by the universities and have been put
some through hunger. Some others are resisting in an environment of
threat in their own faculties, where some students mark their rooms.
Prosecutors have launched investigations into some others demanding
years long imprisonment. [...] Some are kept imprisoned in solitary
confinement cells, without being given even a book or being taken out
to fresh air.
“If these young colleagues were to file claims against those insults of
the President, the illegal and unlawful oppressions deemed proper for
them would possibly increase even more. I [...] on the other hand can’t
ignore these insults and oppression. [...] That’s why I have brought
the suit.
Public reasons
“A President who has taken a vow to protect the state of law, can’t
escape from a law (damages) suit brought against him due to his insults
and defamations by putting forward the excuse that no lawsuit can be
brought against him except treason.
“ [...] Especially, if he has sued and condemned thousand others who
have criticized him to prison and/or damages since he has come to his
position.
“I have sued President Erdoğan for 777 Euro damages for each of his
four defamation speeches. So that its known that also the rulers are
subject to law in this country”.
(BIA, March 28, 2016)
La justice décide de juger à huis clos deux journalistes anti-Erdogan
Un tribunal turc a commencé vendredi à
juger à huis clos deux célèbres journalistes accusés d'espionnage et
coup d'Etat dans un dossier considéré comme un test pour la liberté de
la presse dans la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan.
Farouches critiques de son régime islamo-conservateur, Can Dündar,
rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de
bureau à Ankara, risquent la prison à vie pour avoir accusé, dans leurs
colonnes, le gouvernement de leur pays d'avoir livré des armes aux
rebelles islamistes de Syrie.
Le débats à peine commencés, la cour criminelle d'Istanbul a décidé,
sur réquisitions du procureur, de les poursuivre à huis clos pour des
raisons de "sécurité nationale".
Sa décision a provoqué la colère du public venu soutenir les deux
accusés et contraint de quitter immédiatement le tribunal. Après la
pause-déjeuner, le refus de plusieurs députés d'opposition de quitter
la salle d'audience a provoqué un incident de séance et poussé le
président à ajourner le procès au 1er avril.
Accusés d'espionnage, divulgation de secrets d'Etat, tentative de coup
d'Etat et assistance à une organisation terroriste, MM. Dündar et Gül
ont déjà passé plus de 90 jours en détention provisoire, avant d'être
remis en liberté le mois dernier par une décision très controversée de
la Cour constitutionnelle.
Les deux hommes sont arrivés en début de matinée au palais de justice
d'Istanbul sous les applaudissements d'environ 200 partisans,
collègues, élus ou simples citoyens, qui les ont escortés aux cris de
"Vous ne ferez pas taire la liberté de la presse".
Plusieurs diplomates européens, dont la consule générale de France et
l'ambassadeur d'Allemagne à Ankara, ont également assisté à l'audience.
"Nous sommes ici pour défendre le journalisme (...) et le droit du
public à être informé", a lancé M. Dündar en arrivant au tribunal,
"nous demandons notre acquittement". "Je viens ici affirmer que le
journalisme n'est pas un crime", a renchéri M. Gül.
Les deux journalistes ont publié en mai 2014 un long article, agrémenté
de photos et d'une vidéo, faisant état de livraisons d'armes par des
camions des services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles
islamistes en Syrie en janvier 2014.
- 'Pressions' -
Ce papier a provoqué la fureur de M. Erdogan, qui a toujours nié
soutenir les mouvements radicaux hostiles au régime de Damas. "Celui
qui a publié cette information va payer le prix fort, je ne vais pas le
lâcher comme ça", avait-il promis.
Dans sa décision vendredi, la cour criminelle stambouliote a également
accepté les constitutions de partie civile de M. Erdogan et du MIT.
Les deux journalistes avaient été placés en détention provisoire en
novembre et le procureur a réclamé contre eux la réclusion criminelle à
perpétuité.
Mais le 26 février, la Cour constitutionnelle, l'une des dernières
institutions du pays qui échappe encore au contrôle du parti de M.
Erdogan au pouvoir depuis 2002, a ordonné leur remise en liberté,
estimant que leurs droits avaient été violés.
Furieux, le chef de l'Etat avait menacé la Cour de la dissoudre en cas de "récidive".
"Nous avons dû faire face à des pressions politiques, judiciaires et
économiques", a regretté vendredi M. Dündar, déplorant que le
gouvernement faisait "tout ce qui est en son pouvoir pour nous remettre
en prison".
L'incarcération de MM. Dündar et Gül et les accusations lancées contre
eux par la justice et le régime turc ont suscité un tollé dans
l'opposition turque, les ONG de défense des libertés et de nombreuses
capitales étrangères, qui dénoncent depuis des années la dérive
autoritaire de M. Erdogan.
Le huis clos imposé vendredi n'a fait que renforcer ces craintes.
"Juger des journalistes comme ça à huis clos, c'est une preuve
supplémentaire que le pouvoir turc, le président Erdogan, ont quelque
chose à cacher", a déploré le secrétaire général de Reporters sans
frontières (RSF), Christophe Deloire. "La balance de la justice
n'existe plus en Turquie, l'Etat de droit est en perdition", a-t-il
ajouté.
Classé 149e sur 180 au classement mondial de RSF sur la liberté de la
presse, le régime turc a lancé une offensive sans précédent contre les
médias, sous couvert de lutte contre la "propagande terroriste".
Dernière victime en date, le groupe Zaman, proche de l'ennemi numéro 1
de M. Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, a été placé sous tutelle
judiciaire au début du mois. (AFP, 25 mars
2016)
Deux journalistes et la liberté de la presse en procès
Deux célèbres journalistes turcs sont jugés à partir de vendredi pour
un article accusant leur pays d'avoir livré des armes aux rebelles
islamistes syriens, un procès emblématique des pressions exercées sur
la presse par le président Recep Tayyip Erdogan.
Farouches critiques du régime islamo-conservateur, Can Dündar,
rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de
bureau à Ankara, comparaissent devant une cour criminelle d'Istanbul
pour des accusations qui peuvent leur valoir la prison à vie.
Inculpés d'espionnage, divulgation de secrets d'Etat, tentative de coup
d'Etat et assistance à une organisation terroriste, les deux hommes ont
déjà passé plus de 90 jours en détention provisoire.
En mai 2015, ils avaient publié un long article, agrémenté de photos et
d'une vidéo, faisant état de livraisons d'armes par des camions des
services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles islamistes en
Syrie en janvier 2014.
Leur papier a provoqué la fureur de M. Erdogan, qui a toujours nié soutenir les mouvements radicaux hostiles au régime de Damas.
"Celui qui a publié cette information va payer le prix fort, je ne vais pas le lâcher comme ça", avait-t-il promis.
Sur réquisitions du parquet, les deux journalistes ont été placés en
détention provisoire en novembre et le procureur a réclamé contre eux
la réclusion criminelle à perpétuité.
Mais le 26 février, la Cour constitutionnelle, l'une des dernières
institutions du pays qui échappe encore au contrôle du parti de M.
Erdogan au pouvoir depuis 2002, a ordonné leur remise en liberté le
mois dernier, estimant que leurs droits avaient été violés.
- 'Test pour l'Etat de droit' -
M. Erdogan a affirmé qu'il ne lui "obéirait pas" et a même clairement menacé de la dissoudre en cas de "récidive".
A 54 ans, Can Dündar a décidé de faire à la barre le procès du
gouvernement. "Nous n'allons pas nous défendre, nous allons faire le
procès des crimes de l'Etat", a-t-il annoncé au début du mois.
Il publie vendredi son nouveau livre, baptisé "Nous avons été arrêtés"
("Tutuklandik" en turc), dans lequel il a promis de révéler l'origine
des informations qui lui ont permis d'accuser le gouvernement d'avoir
livré des armes aux islamistes.
L'incarcération de MM. Dündar et Gül et les accusations lancées contre
eux par la justice et le régime turc ont suscité un tollé dans
l'opposition turque, les ONG de défense des libertés et de nombreuses
capitales étrangères, qui dénoncent depuis des années la dérive
autoritaire de M. Erdogan.
"Le procès de Dündar et Gül est un test pour l'Etat de droit en
Turquie", a déclaré jeudi le secrétaire général de Reporters sans
frontières (RSF), Christophe Deloire, qui doit assister au procès.
"Nous appelons le tribunal à abandonner les accusations absurdes
portées contre les deux journalistes", a-t-il ajouté.
Classé 149e sur 180 au classement mondial de RSF sur la liberté de la
presse, le régime turc a lancé une offensive sans précédent contre les
médias, sous couvert de lutte contre la "propagande terroriste".
Dernière victime en date, le groupe Zaman, proche de l'ennemi numéro 1
de M. Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, a été placé sous tutelle
judiciaire au début du mois.
Une centaine d'écrivains célèbres, dont le prix Nobel péruvien Mario
Vargas Llosa ou le Sud-African J.M. Coetzee, ont écrit au Premier
ministre Ahmet Davutoglu pour qu'il "change les lois qui restreignent
indûment la liberté d'expression".
En pleine vague d'attentats, l'appel a peu de chance d'être entendu.
Mardi encore, M. Davutoglu a dénoncé "l'alliance du mal" formée par
certains médias, universitaires et dirigeants politiques qui
"soutiennent les attaques contre la Turquie". (AFP, 25 mars
2016)
Un professeur britannique dénonce son expulsion "ridicule" de Turquie
Un professeur d'université britannique, expulsé de Turquie pour
"propagande pro-kurde", a dénoncé jeudi à l'AFP une décision
"ridicule", contre laquelle il va faire appel pour pouvoir retourner à
Istanbul auprès de sa femme et de sa fille.
Enseignant à l'université de Bilgi à Istanbul, Chris Stephenson, 66
ans, qui vit depuis 25 ans en Turquie, a été mis mercredi soir dans un
avion pour Londres.
"J'ai été arrêté mardi lorsque je me suis rendu au procès de trois
universitaires" stambouliotes, raconte-t-il. Ils avaient signé en
janvier une pétition pour la paix dénonçant des "massacres" de civils
lors des opérations menées par les forces de sécurité turques contre le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"En fouillant mon sac à l'entrée, ils ont trouvé des cartons
d'invitations pour le Nouvel an kurde. On m'a alors arrêté sur le motif
que je faisais de la propagande pour une organisation terroriste", a
ajouté Chris Stephenson, qui avait lui-même signé la pétition pour la
paix.
"C'est ridicule. Ces invitations ressemblaient à des cartes postales et
avaient été imprimées par le Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde), qui est le troisième plus grand parti au Parlement turc",
a-t-il ajouté.
"Le lendemain, après une nuit en garde à vue, le procureur n'a
d'ailleurs pas poursuivi ce motif. Mais il a délivré à la place un avis
d'expulsion, alors que je n'ai été reconnu coupable de rien", a déploré
le professeur, marié depuis 19 ans à une Turque.
"Ma vie est là-bas, nous avons une fille âgée de 13 ans. Je vais faire
appel devant le tribunal administratif pour faire annuler" l'expulsion,
a-t-il précisé. Celle-ci est selon lui révélatrice du climat actuel en
Turquie, où plusieurs universitaires et avocats prokurdes ont été
arrêtés cette semaine.
"Cela fait un moment que je craignais quelque chose dans ce genre, car
la situation empire en ce qui concerne les droits de l'homme et la
liberté d'expression. J'ai signé la pétition pour la paix donc j'ai
fait de moi une cible", a-t-il dit.
Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a relancé` l'offensive contre ceux qu'il considère comme des complices du
terrorisme, élus, journalistes ou intellectuels. Engagée depuis des
mois, la guerre ouverte par M. Erdogan contre le HDP s'est encore
durcie depuis l'attentat suicide meurtrier dimanche à Ankara,
revendiqué par un groupe rebelle kurde, qui a fait 35 morts.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé une "campagne malveillante" de
M. Erdogan pour "interdire, punir et faire taire toutes les critiques
en Turquie".
En Allemagne, le magazine Der Spiegel a annoncé jeudi que son
correspondant avait été contraint de quitter la Turquie, son
accréditation n'ayant pas été renouvelée par les autorités, et dénoncé
une décision portant atteinte "à la liberté de la presse". (AFP, 17 mars
2016)
Le correspondant du Spiegel contraint de quitter la Turquie
Le magazine allemand Der Spiegel a annoncé jeudi que son correspondant
avait été contraint de quitter la Turquie, son accréditation n'ayant
pas été renouvelée par les autorités, et dénonce une décision portant
atteinte "à la liberté de la presse".
"Ce comportement vis-à-vis de notre correspondant (...) est, selon
nous, intolérable et enfreint la liberté de la presse", a dénoncé le
Spiegel sur son site internet.
Selon le magazine allemand, malgré "des mois d'efforts" le journaliste
Hasnain Kazim n'a pas pu obtenir son accréditation et dès lors de
permis de séjour.
"Dans beaucoup d'articles, il a apporté un éclairage, de manière
équilibrée mais critique, sur les abus et les erreurs du gouvernement
comme le fait tout bon journaliste", écrit encore le magazine.
"Le comportement des
autorités turques ne peut nous amener qu'à une seule conclusion, que
notre correspondant est indésirable en raison de son travail sur
place", poursuit-il.
Selon des sources diplomatiques en Turquie, le bureau de presse du
Premier ministre Ahmet Davutoglu a refusé de renouveler la carte de
presse de huit de la vingtaine de journalistes allemands accrédités.
Le sujet a d'ailleurs fait l'objet de discrètes discussions ces
dernières semaines entre la chancelière allemande Angela Merkel et M.
Davutoglu, selon ces mêmes sources.
Les autorités turques sont accusées d'une dérive autoritaire et
notamment de museler la presse critique avec notamment la mise sous
tutelle du grand quotidien d'opposition Zaman début mars.
Le départ du correspondant du magazine allemand de référence intervient
alors que la chancelière allemande multiplie les efforts pour
convaincre ses partenaires européens de signer un accord controversé
avec la Turquie pour juguler l'afflux de centaines de milliers de
migrants en Europe.
Or les critiques de ce plan, en négociation jeudi et vendredi à
Bruxelles lors d'un sommet européen, craignent que l'UE se soumette à
un chantage d'Ankara et ferme les yeux sur les dérives du régime du
président Recep Tayyip Erdogan.
Mme Merkel, considérée comme l'architecte du plan, a assuré cependant
mercredi devant les députés allemands que l'Europe n'allait pas céder
sur ses valeurs.
"Il va de soi que face à la Turquie nous devons mettre en avant nos
convictions sur la protection de la liberté de la presse ou le
traitement des Kurdes", a-t-elle dit, soulignant que le régime turc
devait user de la force de manière "proportionnée" contre le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation
"terroriste".
Le même jour M. Erdogan a relancé l'offensive contre ceux qu'il
considère comme des complices du terrorisme -- élus, journalistes ou
intellectuels-- quelques jours après un attentat suicide meurtrier à
Ankara revendiqué par un groupe radical proche du PKK, les Faucons de
la liberté du Kurdistan (TAK). (AFP, 17 mars
2016)
Petition to stop the persecution of Academics for Peace in Turkey

The Turkish government and the President Recep Tayyip Erdoğan continue
to oppress political dissent violently and illegally in Turkey. On
January 11, President Erdoğan accused 1128 academics of treason for
signing a call for peace in Turkey. In the call, the signatories
stated that they would not be party either to the massacre against the
Kurds or to Turkish’s state’s ongoing violation of its own laws and
international treaties. Following Erdoğan’s speech, hundreds of
academics who signed the petition were subject to disciplinary and
criminal investigations, detentions and suspensions.
In response to this witch-hunt, we had signed a letter in support of
academic freedom in Turkey and asked for ending the prosecution of
Academics for Peace. The letter was submitted to MPs and MEPs in Europe
and published in the media in January.
Yet the Turkish government did not heed the call for academic freedom
and had intensified the witch-hunt against the Academics for Peace. As
of 10 March 2016, the toll was as follows:
Public Universities Private
Universities
Disciplinary
investigations
464
43
Criminal
investigations
153
Detentions
33
Suspensions
27
Contract
termination
9
21
Forced
resignations
5
1
Furthermore, on 15 March 2016 three academics were incarcerated for
signing the original call of Academics for Peace and announcing that
they will start an ‘Academic Vigil’. The arrested academics are: Esra
Mungan of Boğaziçi University, Kıvanç Ersoy of Mimar Sinan Fine Arts
University, and Muzaffer Kaya, formerly of Nişantaşı University.
A fourth academic and a UK citizen, Chris Stephenson of Bilgi
University, was detained for holding a vigil outside the court in
support of the three academics and for carrying a Newroz (Kurdish New
Year) invitation from a parliamentary party – the People’s Democratic
Party (HDP). On 16 March 2016, the case of Chris Stephenson, who has
been resident in Turkey since 1991, was transferred to another court
with the demand of being deported, and he had to leave the country.
We ask the international community and elected representatives to call
on the Turkish government to stop the witch hunt against Academics for
Peace, respect academic freedoms, free the arrested academics, and
re-instate all the academics suspended or expelled during the
persecution campaign with compensation.
Trois universitaires en détention pour avoir signé une pétition prokurde
La justice turque a placé mardi en
détention trois universitaires accusés de "propagande terroriste" pour
avoir signé une pétition dénonçant les violences de l'armée dans ses
opérations contre les rebelles kurdes, ont rapporté les médias.
Sur requête du procureur, un tribunal d'Istanbul a ordonné
l'incarcération d'Esra Munger, professeur à l'université Bogazici, de
Muzaffer Kaya, qui enseigne aux Beaux-Arts, et de Kivanc Ersoy,
professeur à l'université Nisantasi, selon l'agence de presse Dogan.
Par ailleurs, un professeur britannique d'une autre université
stambouliote lui aussi accusé de "propagande terroriste", Chris
Stephenson, a été placé mardi en garde à vue pour avoir distribué des
tracts appelant à célébrer le Nouvel An kurde le 21 mars, a annoncé
l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
En janvier dernier, plus de 1.200 intellectuels turcs et étrangers
avaient signé une "pétition pour la paix" dénonçant les "massacres"
commis par les forces de sécurité turques pendant des opérations contre
les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans
plusieurs villes sous couvre-feu.
Cette initiative a suscité la fureur du président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan, qui avait promis que les pétitionnaires
paieraient le "prix" de leur "trahison".
Dans la foulée, des procédures judiciaires avaient été déclenchées dans
toute la Turquie et une vingtaine d'universitaires placés en garde à
vue, ravivant dans ce pays comme à l'étranger les critiques de la
dérive autoritaire de M. Erdogan.
La "propagande terroriste" est punie d'un peine maximale de cinq ans de prison.
La semaine dernière, le syndicat d'enseignants Egitim-Sen a annoncé que
153 procédures criminelles avaient été engagées contre les signataires
de cette pétition et que neuf professeurs avaient été licenciés et 27
autres mis à pied.
Le conflit kurde a repris cet été après plus de deux ans de
cessez-le-feu. Dimanche soir, un attentat-suicide à la voiture piégée
attribué par les autorités au PKK a fait 35 morts et plus de 120
blessés dans la capitale Ankara.
"Il n'y a pas de différences entre un terroriste qui tient une arme et
quelqu'un qui utilise sa position et un stylo jusqu'au point de
soutenir le terrorisme", avait dit lundi M. Erdogan, qui a promis
d'"éradiquer" le PKK. (AFP, 15 mars
2016)
Warrant for 4 Academics Insisting on Peace Demand
Warrant has been issued for four academics who held contact meeting on
March 10 as to incidents taking place since they released the
declaration entitled “We will not be a party to this crime”.
Esra Mungan from Boğaziçi University, Kıvanç Ersoy from Mimar Sinan
University of Fine Arts, and two academics who were fired after signing
the declaration; Muzaffer Kaya (Nişantaşı University) and Meral Camcı
(İstanbul Yeniyüzyıl University) stating in their declaration that
actions are being taken for investigations without determining on which
bases the charges are leaned upon, had said they were insistent on
their peace demand.
The academics whose houses were visited by police officers at around
9:30 a.m. couldn’t be seized as they were absent. The academics went to
İstanbul Security Directorate on Vatan street with their lawyers at
around 2 p.m. They are expected to appear before prosecution at
İstanbul Courthouse in Çağlayan after identification.
Education and Science Laborers Union İstanbul No.6 Universities Branch
President, Görkem Doğan informing bianet told that they learned that
the academics are being indicted for “promoting terror organization,
acting upon instructions of the organization”.
Solidarity at the courthouse, watch in Sur, street lectures
The academics had listed the steps they would take as follows:
We will not leave our friends being subjected to criminal prosecution alone, and track the trials in solidarity
Starting from next week, we will be at academic watch in Sur and in other regions ruined
We will continue to expose the universities, which laid off signees of
Peace for Academics’ declaration, by holding street lectures in front
of them.
(BIA, March 13, 2016)
Sendika.org has been censored for 11th time
Sendika.org news website being blocked for 10 times as of July 24 when
the clashes started, was lastly webcasting on sendika9.org.
The broadcast ban put into effect after the bomb attack in Ankara yesterday (March 13), sendika9.org too was blocked.
Sendika.org as to the matter made the statement that “We’d said we
neither accept tyranny nor submit to censorship, we haven’t submitted.
They are acting what fascism dictates, we will do what is necessary in
resistance against fascism and will not remain silent! We call all out
friends and readers to share our articles”.
Access to social media content has been blocked as well
Following the attack, Gölbaşı Criminal Court of Peace upon request of
Presidency of Telecommunication Communications has ruled access denial
to images of scene of the attack.
(BIA, March 14, 2016)
CPJ: Turkish journalist sentenced to 21 months in prison for insulting Erdoğan
Turkish prosecutors should immediately drop
all charges against newspaper editor Barış İnce, the Committee to
Protect Journalists said today. An Istanbul court on Tuesday sentenced
the editor to 21 months in prison for insulting Turkish President Recep
Tayyip Erdoğan in an acrostic presented first as a court document in an
unrelated trial, and subsequently published in the editor's newspaper.
İnce is free pending appeal.
İnce, editor of the leftist daily newspaper Birgün, initially went on
trial at the Istanbul Court of First Instance on October 20, 2014, to
answer charges of defamation and "violation of secrecy" in connection
with his newspaper's coverage of corruption allegations against Erdoğan
when he was prime minister, and his son, Bilal. At that trial, İnce
presented the court with a written defense, which featured an
acrostic-- --in which the first letter of each paragraph spells a
phrase--spelling "Hırsız Tayyip" (Tayyip the Thief). The court on
December 10, 2015, sentenced İnce to a suspended sentence of 11 months
in prison on the initial charges, according to press reports.
But after Birgün published that acrostic on its front page, prosecutors
brought the editor to trial on additional charges of insulting the
president. The Istanbul Court of First Instance on Tuesday found that
the acrostic violated article 299 of Turkey's Penal Code, which allows
for penalties of up to four years and eight months for insulting the
president.
"We call on Turkish authorities to drop all the charges against Barış
İnce and to stop using old, sweeping, and repressive laws to silence
critics," CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina
Ognianova said. "The Turkish press is increasingly besieged by
transparently political prosecutions."
Since becoming president in August 2014, Erdoğan has filed more than
1,800 cases under article 299 of the Penal Code against various
critics, according to Turkish Justice Ministry data cited by the
Turkish press. The article, which has been in place since 1926, has
been used against journalists, students, activists, scholars, artists,
and even to prosecute a former beauty queen, CPJ research shows. CPJ is
aware of at least 24 ongoing prosecutions for insulting the president
in Turkey.
Turkish authorities have in recent months expanded a crackdown on the
press. In a dramatic, court-mandated raid, the government on March 4
wrested control of the editorial and managerial boards of the Cihan
news agency, and the newspapers Zaman and Today's Zaman, having already
taken over the newspaper Bugun and the Kanalturk television station.
Can Dündar and Erdem Gül, the editor and Ankara bureau chief,
respectively, of the newspaper Cumhuriyet, still face multiple life
sentences in connection with a report alleging that Turkey's
intelligence service was sending weapons to Syrian militants, despite
the Supreme Court's ruling that the government had violated their
rights. Following the Supreme Court's ruling, Erdoğan told reporters,
"I don't obey or respect the decision."
Turkish police have arrested at least seven Kurdish journalists since
December 1, 2015, when CPJ's most recent annual snapshot of journalists
imprisoned around the world found 14 journalists jailed in Turkey. (CPJ, March 9, 2016)
L'UE appelle la Turquie à respecter la liberté de la presse
La Turquie, en tant que candidate à
l'adhésion à l'UE, se doit de "respecter" la liberté de la presse, a
déclaré samedi le service diplomatique de l'Union européenne à la suite
de la mise sous tutelle du quotidien d'opposition turc Zaman.
"L'UE a constamment souligné que la Turquie, en tant que pays candidat,
doit respecter et promouvoir des normes et pratiques démocratiques
élevées, dont la liberté des médias", selon un communiqué diffusé à
deux jours d'un sommet UE-Turquie à Bruxelles consacré à la crise des
migrants.
"Tout pays, et en particulier ceux qui négocient l'accession à l'UE, se
doit de garantir des droits fondamentaux, y compris la liberté
d'expression, et les procédures judiciaires régulières, conformément à
la Convention européenne des droits de l'homme", précise le communiqué.
La police turque a dispersé sans ménagement samedi à Istanbul
près de 500 manifestants rassemblés devant le journal d'opposition
Zaman, placé sous tutelle et investi dans la nuit par les forces de
l'ordre, selon un photographe de l'AFP.
Ce quotidien, hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan, a été placé vendredi sous tutelle par une décision de justice,
dernier exemple en date d'une répression accrue à l'encontre des médias
qui a provoqué l'inquiétude de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Et ce sur fond de difficiles négociations entre l'Union européenne et
Ankara pour que la Turquie, par laquelle passent des flux ininterrompus
de migrants et de réfugiés, aide l'UE à endiguer la pire crise
migratoire de son histoire.
En échange, la Turquie a notamment réclamé une relance de son processus
d'adhésion à l'UE, entamé en 2005 et qui piétine depuis des années. (AFP, 5 mars
2016)
"Jour de honte" titre le quotidien Zaman, mis sous tutelle
Le quotidien Zaman titrait samedi sur un
"jour de honte" pour la liberté de la presse en Turquie et ses
défenseurs ont été dispersés sans ménagement par la police, au
lendemain de la spectaculaire mise sous tutelle du journal d'opposition.
En début d'après-midi, la police a mis fin au rassemblement à Istanbul
de quelque 500 personnes devant le siège du plus grand quotidien de
Turquie, hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan,
qui avait été investi dans la nuit par les forces de l'ordre.
Les policiers ont copieusement arrosé de gaz lacrymogène la foule, qui
scandait "On ne fera pas taire la presse libre", utilisant aussi des
canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc, selon un photographe
de l'AFP.
Cette affaire survient à deux jours d'un sommet lundi entre l'UE et la
Turquie sur la crise des migrants, au cours duquel Ankara espère une
accélération de sa procédure d'adhésion à l'Europe en échange d'efforts
pour enrayer le flot des candidats à l'exil qui quittent
clandestinement ses côtes.
"La Constitution est suspendue", affichait samedi Zaman en une, en gros
caractères blancs sur fond noir. "La presse turque vient de vivre un
des jours les plus noirs de son histoire", accuse le journal, qui tire
à 650.000 exemplaires et a réussi à imprimer une édition juste avant
l'assaut.
Samedi après-midi, des journalistes présents dans les locaux du
quotidien, à l'entrée filtrée par des policiers, ont signalé n'être
plus en mesure de travailler: "Toutes les connexions internet ont été
coupées", a tweeté Sevgi Akarcesme, rédacteur en chef du journal de
langue anglaise Today's Zaman.
Les administrateurs de tutelle mis en place par les autorités turques
ont limogé le rédacteur en chef du groupe, Abdülhamit Bilici, selon
plusieurs médias.
"Il ne s'agit pas d'une procédure politique, mais juridique. Il n'est
pas question pour moi d'interférer dans cette procédure. La Turquie est
un Etat de droit (...) mais nous ne fermerons pas les yeux face aux
manoeuvres d'une structure à l'intérieur de l'Etat qui tente d'utiliser
la presse", a assuré le Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Mais la communauté internationale s'est dite profondément inquiète pour
la liberté de la presse en Turquie. "La Turquie, en tant que pays
candidat, doit respecter et promouvoir des normes et pratiques
démocratiques élevées, dont la liberté des médias", a réagi le service
diplomatique de l'UE.
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a promis d'évoquer
ce "nouveau coup porté à la liberté de la presse en Turquie", lors de
sa rencontre lundi avec Ahmet Davutoglu.
- 'valeurs démocratiques' -
Washington a regretté "la dernière d'une série d'inquiétantes actions
judiciaires et policières" du gouvernement turc contre les médias "et
ceux qui le critiquent".
Et Moscou a souhaité l'ouverture d'une enquête internationale. "Nous
espérons que nos partenaires occidentaux mettront de côté leurs
craintes de déplaire à Ankara", a indiqué le ministère des Affaires
Etrangères.
Le groupe Zaman, qui outre Zaman et Today's Zaman possède l'agence de
presse Cihan, dont le site internet a été bloqué samedi, est considéré
comme proche de l'imam Fethullah Gülen, ancien allié devenu l'ennemi
numéro un de M. Erdogan depuis un retentissant scandale de corruption
qui a éclaboussé le sommet de l'Etat fin 2013.
Le président accuse M. Gülen, 74 ans, d'être à l'origine des
accusations de corruption qui l'ont visé il y a deux ans et d'avoir mis
en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les
"gülenistes" nient farouchement.
Depuis ce scandale, les autorités turques ont multiplié les purges,
notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites
judiciaires contre les proches de la nébuleuse Gülen.
L'opposition turque, les ONG de défense des médias et de nombreux pays
s'inquiètent depuis plusieurs mois des pressions croissantes exercées
par M. Erdogan et son gouvernement sur la presse et dénoncent une
dérive autoritaire.
Deux journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar et
Erdem Gül, doivent ainsi être jugés à la fin du mois pour avoir fait
état de livraisons d'armes d'Ankara à des rebelles islamistes en Syrie.
Ils risquent la prison à vie.
Le gouvernement turc a interdit de diffusion la semaine dernière la
chaîne de télévision prokurde IMC, accusée de "propagande terroriste"
en faveur du PKK interdit.
La justice turque avait déjà mis en octobre sous tutelle la holding
Koza-Ipek, également proche de l'imam Gülen, qui détenait deux
quotidiens et deux chaînes de télévision qui ont aujourd'hui mis la clé
sous la porte. (AFP, 5 mars
2016)
Turquie : les académiciens pour la paix sous pression
Par Roberto Frifrini, membre de Human Rights Agenda Association
Depuis l’été dernier, les affrontements entre l’armée turque et les
membres du Parti des travailleurs du Kurdistan ont jeté le sud-est de
la Turquie dans une véritable situation de guerre civile, caractérisée
par la constante violation des droits fondamentaux garantis par la
Constitution et les conventions internationales dont l’État est
signataire. Le mépris total des droits de l’homme a provoqué la
réaction de différents acteurs politiques et organisations non
gouvernementales, qui ont invoqué un retour aux pourparlers pour la
paix afin de sauvegarder la vie des citoyens : suivant le dernier
rapport de la Fondation pour les droits de l’homme de la Turquie
(TIHV), plus de 200 civils ont perdu la vie depuis le début du conflit.
Parmi les nombreuses mobilisations, on remarque la pétition lancée par
des enseignants et chercheurs universitaires turcs intitulée « Nous ne
serons pas complices de ce crime ». L’appel, également connu comme «
l’initiative des académiciens pour la paix », a reçu l’approbation de
la communauté internationale et le soutien, entre autres,
d’intellectuels comme Noam Chomsky, Étienne Balibar et Hamit Bozarslan.
Le gouvernement turc a répondu avec une extrême brutalité : dans un
discours officiel, le président Erdogan a durement stigmatisé les
signataires comme des traîtres de l’État, en les qualifiant comme la «
cinquième colonne » du terrorisme. Au lendemain des déclarations
présidentielles, la magistrature et le Conseil de l’enseignement
supérieur (YOK) ont lancé des enquêtes judiciaires et administratives
contre les souscripteurs. Les représailles institutionnelles ont
déclenché d’ultérieures répercussions : en accusant les académiciens de
support au terrorisme et d’atteinte à l’unité nationale,
l’administration de l’AKP a contribué à un brutal réveil nationaliste.
Un quotidien pro-gouvernement, le Yeni Akit, a publié la liste complète
des intellectuels qui ont souscrit la déclaration en les étiquetant
comme des supporters du PKK. Des figures équivoques ont ouvertement
intimidé les intellectuels : Sedat Peker, un notoire criminel
nationaliste, les a publiquement menacés, déclarant vouloir se baigner
dans leur sang ; de plus, les signataires travaillant dans les
universités Gazi et Hacettepe (Ankara) ont été harcelés sur les réseaux
sociaux et des notes ont été affichées sur les portes de leurs bureaux
par des militants des Foyers idéalistes (Ülkü Ocaklari), un groupe de
nationalistes aussi connu sous le nom de Loups gris.
Mais lorsque l’on dénonce la situation des académiciens, on ne doit pas
oublier le but de la déclaration même : la protection des civils
touchés par le conflit. Donc, une demande légitime à l’État de la part
de quelques citoyens pour d’autres citoyens. Plutôt que répondre à une
question d’intérêt national, l’administration de l’AKP a choisi
d’alimenter la fracture sociale, négligeant ses obligations de
gouvernement démocratiquement élu. Une stratégie basée sur la division
entre « nous », l’AKP, et « les autres », toute personne contraire à
notre politique, déjà utilisée pour criminaliser le journalisme
d’enquête et les voix dissidentes. (L'HUMANITÉ, 4 MARS, 2016)
La police investit un grand quotidien hostile à Erdogan

La police turque a investi vendredi soir les locaux du quotidien Zaman,
hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, après
une décision judiciaire de placement sous tutelle du journal qui
renforce encore les inquiétudes pour la liberté de la presse en Turquie.
La police a utilisé gaz et canon à eau pour disperser des centaines de
personnes qui s'étaient rassemblées devant le siège du journal à
Istanbul et pénétrer dans le bâtiment, a constaté un photographe de
l'AFP.
Plus tôt dans la journée, sur requête d'un procureur, un tribunal
d'Istanbul avait ordonné la nomination d'administrateurs provisoires à
la tête du groupe Zaman, selon l'agence de presse Anatolie, favorable
au gouvernement.
Les raisons de cette mise sous tutelle n'ont pas été précisées par
Anatolie mais elles font peu de doutes, tant l'hostilité entre le
quotidien et le régime était vive.
Le groupe Zaman, qui outre le quotidien Zaman possède le journal de
langue anglaise Today's Zaman et l'agence de presse Cihan, est
considéré comme étant proche de l'imam Fethullah Gülen, un ancien allié
devenu l'ennemi numéro un de M. Erdogan depuis un retentissant scandale
de corruption qui a éclaboussé le plus haut sommet de l'Etat fin 2013.
Le président accuse M. Gülen, 74 ans, d'être à l'origine des
accusations de corruption qui l'ont visé il y a deux ans et d'avoir mis
en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les
"gülenistes" nient farouchement.
Depuis ce scandale, les autorités turques ont multiplié les purges,
notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites
judiciaires pour "terrorisme" contre les proches de la nébuleuse Gülen
et ses intérêts financiers.
Dès l'annonce de la décision judiciaire, des dizaines de journalistes
et d'autres salariés de Zaman s'étaient rassemblés devant leur quartier
général stambouliote, selon des images diffusées en direct sur le site
internet de ce groupe de presse. "Nous nous battrons pour une presse
libre", proclamait l'un d'eux.
Pressentant la mesure de tutelle à venir, les responsables de Today's
Zaman ont publié dans la matinée une tribune dénonçant les "jours les
plus sombres et les plus sinistres pour la liberté de la presse" et les
"menaces et chantages" du pouvoir.
Les Etats-Unis, par le voix du porte-parole du département d'Etat John
Kirby, ont dit regretter "la dernière d'une série d'inquiétantes
actions judiciaires et policières prises par le gouvernement turc pour
cibler des médias et ceux qui le critiquent".
- Journalistes incarcérés -
Depuis plusieurs mois, l'opposition turque, les ONG de défense des
médias et de nombreux pays s'inquiètent des pressions croissantes
exercées par M. Erdogan et son gouvernement sur la presse et dénoncent
sa dérive autoritaire.
Deux journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar et
Erdem Gül, doivent ainsi être jugés à la fin du mois pour avoir fait
état de livraisons d'armes d'Ankara à des rebelles islamistes en Syrie.
Incarcérés pendant trois mois, ils ont été libérés il y a une semaine
mais risquent la prison à vie.
Le gouvernement turc a également interdit de diffusion la semaine
dernière de la chaîne de télévision prokurde IMC, accusée de
"propagande terroriste" en faveur des rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).
La justice turque avait déjà mis en octobre sous tutelle la holding
Koza-Ipek, également proche de l'imam Gülen, qui détenait deux
quotidiens et deux chaînes de télévision qui ont aujourd'hui mis la clé
sous la porte.
La décision visant Zaman intervient à quelques jours d'un sommet entre
l'Union européenne (UE) et la Turquie sur la crise des migrants, au
cours duquel Ankara espère une accélération de sa procédure d'adhésion
à l'Europe en échange d'efforts pour enrayer le flot des candidats à
l'exil qui quittent clandestinement ses côtes.
Can Dündar a critiqué mercredi les "sales petites combines" de l'UE,
accusée de sacrifier la défense des libertés en Turquie en échange d'un
accord sur les migrants.
La Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la
liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).
Son gouvernement a par ailleurs poursuivi vendredi son offensive contre
les intérêt de la mouvance "güléniste" en arrêtant à Kayseri (centre)
quatre dirigeants du conglomérat Boydak Holding, accusés d'avoir
financé son organisation.
(AFP, 5 mars
2016)
CPJ alarmed by appointment of trustees for Zaman
The Committee to Protect Journalists is alarmed by a ruling in Turkey
today under which an Istanbul court will appoint trustees for the
Turkish language Zaman and its English-language sister publication,
Today's Zaman. The ruling, brought by an Istanbul public prosecutor who
accuses the papers of terrorist propaganda, means court-appointed staff
could replace the papers' editorial board and management, according to
The Associated Press and a copy of the ruling seen by CPJ.
"Today's move by the court paves the way to effectively strangle the
remnants of critical journalism in Turkey," said CPJ Executive Director
Joel Simon. "Zaman and Today's Zaman play an essential and critical
role in informing Turkish society and the world. Rather than taking
aggressive action to undermine the newspapers, Turkish authorities
should be fulfilling their constitutional obligation to defend press
freedom and rights of the journalists."
It is not clear how the ruling will affect the papers, which are linked
to Fethullah Gülen, an Islamic cleric and critic of President Recep
Tayyip Erdoğan living in self-imposed exile in the U.S., according to
Reuters. Staff at the papers are waiting for the new trustees to arrive
with the court order to see if they can appeal, Sevgi Akarçeşme, chief
editor of Today's Zaman, told CPJ. Akarçeşme said staff learned of the
ruling from the newswires and said that because of crackdowns on other
outlets she was concerned that today's editions may be the last ones.
(CPJ, March 4, 2016)
IPI expressed deep concern over operation against Zaman
The International Press Institute (IPI) today expressed deep concern
over reports that Turkey’s government plans to take over and silence
the opposition Zaman Media Group.
Reports have indicated that the government has appointed a trustee to
seize the group and oversee it, repeating a similar move the government
made in September when it took over the opposition Koza İpek Media
Group in advance of parliamentary elections.
Both groups are reportedly linked to the movement headed by Muslim
cleric and former Justice and Development Party (AKP) ally Fethullah
Gülen, which the government labelled a terrorist group in the wake of a
wide-ranging, but since-suppressed, 2013 graft probe implicating a
number of AKP lawmakers. AKP leaders argue the probe was a “coup”
attempt based on fabricated evidence.
IPI Director of Advocacy and Communications Steven M. Ellis said the
latest reports were “extremely troubling” and he called on
representatives of foreign governments to firmly condemn the Turkish
government’s efforts to silence its critics.
“Turkey’s government appears to be willing to stop at no end to muzzle
those who dare to criticise the policies of the president and the
ruling AKP, much less those who point out alleged wrongdoing,” he said.
“We urge diplomats and representatives of the international media to
remind the Turkish government that a system where media outlets are
prevented from giving citizens the information they need to hold their
government accountable can hardly be called a functioning ‘democracy’.”
Sevgi Akarçeşme, the editor-in-chief of the English-language daily
Today’s Zaman, sister publication of the group’s flagship
Turkish-language daily Zaman, told IPI that staff were on edge, with
some fearing that the editions they were preparing today could be the
newspapers’ last. She said that employees believed a government seizure
was “imminent” and that a trustee could arrive “at any minute”.
The newspapers issued a joint statement earlier today, in which they
noted that they “have come under serious pressure for more than two
years, which has taken the form of accreditation bans, tax inspections,
meddling with [their] advertisers and threats to [their] readers.” It
continued: “We have now been threatened with confiscation through the
appointment of trustees. We are deeply concerned about all these
developments that undermine Turkey's democratic performance. We believe
the only way out of this nightmarish atmosphere is to return to
democracy and the rule of law.”
Observers told IPI that the reported move appeared to be retaliation by
President Recep Tayyip Erdoğan after Turkey's Constitutional Court last
week dealt him a blow when it ruled that the pre-trial detention of
Cumhuriyet journalists Can Dündar and Erdem Gül violated their human
rights. The pair spent 92 days behind bars on terrorism and espionage
charges based on accusations that their reports on allegations that
Turkey’s intelligence agency was arming Islamist rebels in Syria was
intended to advance the aims of the Gülen movement.
Erdoğan said early this week that he neither accepted nor respected the
decision, and he vowed not to obey it. Both Erdoğan and AKP lawmakers
have argued that the case did not involve press freedom and they have
called on the criminal court set to start trial against Dündar and Gül
on March 25 to re-arrest them. Pro-government media outlets and the
online whistleblower have claimed that such a re-arrest may also be
imminent.
Some lawmakers have also suggested opening investigations into justices
on the Constitutional Court that ruled for Dündar and Gül’s release,
arguing that the Court’s decision – not the journalists’ lengthy
pre-trial detention – was unconstitutional. (IPI, March 4, 2016)
RSF: Despotic Erdogan seizes control of leading daily
True to form, President Recep Tayyip Erdoğan today orchestrated an
Istanbul court decision to place Zaman, a leading daily newspaper that
supports the opposition Gülen movement, under state control.
“The Turkish presidential office’s interference in the media has
reached a new level,” Reporters Without Borders secretary-general
Christophe Deloire said. “It is absolutely illegitimate and intolerable
that Erdoğan has used the judicial system to take control of a great
newspaper in order to eliminate the Gülen community’s political base.
“This ideological and unlawful operation shows how Erdoğan is now
moving from authoritarianism to all-out despotism. Not content with
throwing journalists in prison for ‘supporting terrorism’ or having
them sentenced to pay heavy fines for ‘insulting the ‘head of state,’
he is now going further by taking control of Turkey’s biggest
opposition newspaper.”
With a print run of more than 600,000, Zaman supports the religious
movement led by Fethullah Gülen, who was closely allied with Erdoğan
until they fell out in 2012. Since then, the authorities have been
suspending the licences of pro-Gülen media outlets and have been
bringing charges against their journalists.
Turkey is ranked 149th out of 180 countries inthe 2015 Reporters Without Borders press freedom index. (RSF, March 4, 2016)
Accusé d'espionnage, Dündar promet de faire "le procès de l'Etat"
Un célèbre journaliste turc d'opposition, Can Dündar, qui encourt la
prison à vie pour "espionnage", a promis mercredi de "faire le procès
des crimes de l'Etat" devant le tribunal qui doit le juger, sur fond de
bras de fer entre le régime et l'institution judiciaire.
Farouches adversaires du régime islamo-conservateur turc, M. Dündar,
rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, et Erdem Gül,
son chef de bureau à Ankara, ont été remis en liberté vendredi au terme
de 92 jours de détention provisoire, sur la base d'un arrêt de la Cour
constitutionnelle.
Les deux hommes, qui ont reçu de nombreux soutiens en Turquie et dans
le monde, sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat
et de tentative de coup d'Etat pour avoir diffusé un article et une
vidéo faisant état de livraisons d'armes par les services secrets turcs
à des rebelles islamistes en Syrie.
"Dès la première d'audience de notre procès le 25 mars (à Istanbul),
nous allons exposer en pleine lumière les crimes de l'Etat. Nous
n'allons pas nous défendre, nous allons faire le procès des crimes de
l'Etat", a assuré Can Dündar au cours d'une conférence de presse à
Istanbul.
Devant ses confrères, le journaliste a évoqué sa détention par une boutade.
"Si vous êtes journaliste en Turquie, aller en prison fait partie de
votre plan de carrière!", a-t-il ironisé. "Mais nous sommes des
journalistes, pas des fonctionnaires au service de l'Etat. Notre
devoir, c'est d'informer le public, y compris des actes illégaux du
gouvernement", a-t-il ajouté, dénonçant le "climat de peur" imposé par
le président Recep Tayyip Erdogan à la presse.
M. Erdogan, qui a personnellement porté plainte contre MM. Dündar et
Gül, a publiquement dénoncé la Cour constitutionnelle, qui a jugé la
semaine dernière que l'incarcération des deux journalistes violait
leurs droits, affirmant n'avoir "pas de respect" pour sa décision.
"La décision de la Cour constitue une ingérence dans une affaire en
cours. Personne n'a le droit d'influencer un procès avant son terme", a
déclaré mercredi le Premier ministre Ahmet Davutoglu, lors d'un point
de presse.
- 'Guerre civile en Turquie' -
La Cour constitutionnelle est l'une des rares institutions turques qui
n'est pas contrôlée par M. Erdogan, la plupart de ses membres ayant été
nommés avant son accession à la présidence en 2014. A plusieurs
reprises, elle a désavoué son gouvernement en annulant les dispositions
de lois controversées.
Son président, Zühtü Arslan, a rappelé mardi que ses décisions
"s'imposent à tous et à toutes les institutions" (...) "aussi bien aux
dirigeants qu'aux citoyens".
Mais il a aussitôt été publiquement contredit par le ministre de la
Justice Bekir Bozdag. "Cette décision ne s'impose qu'aux intéressés", a
plaidé le ministre, "la décision de la Cour constitutionnelle (...)
viole la Constitution et le droit".
La polémique a suscité un tollé dans les rangs de l'opposition, qui accuse depuis des années M. Erdogan de dérive autoritaire.
Par son intervention, le pouvoir "a transformé une question intérieure en affaire internationale", a relevé mercredi Can Dündar.
"Les services de renseignements turcs ont été pris en flagrant délit de
transport d'armes, une activité illégale (...) l'engagement de la
Turquie dans la guerre civile syrienne a déclenché une autre guerre
civile, cette fois-ci en Turquie", a souligné le journaliste, en
référence à la reprise depuis l'été des combats entre les forces
turques et les rebelles kurdes dans le sud-est anatolien.
Can Dündar a aussi critiqué les "sales petites combines" entre l'Union
européenne (UE) et la Turquie autour de la question des migrants. En
vertu d'un accord conclu en novembre, Ankara s'est engagée à endiguer
les départs de migrants vers l'Europe en échange d'une aide financière
et de concessions politiques.
"Le marchandage proposé, c'est +tu gardes sous contrôle les réfugiés
chez toi et en échange je tolère ta gouvernance autoritaire+. Mais ce
n'est pas l'Europe que nous voulons, cela", a-t-il souligné.
Au pouvoir depuis 2002, le gouvernement islamo-conservateur turc est
régulièrement montré du doigt pour ses pressions sur les médias. La
Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la
liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). (AFP, 2 mars
2016)
La polémique sur la libération de deux journalistes d'opposition rebondit
La libération de deux journalistes hostiles au président Recep Tayyip
Erdogan a continué à faire des vagues mardi en Turquie, provoquant une
inhabituelle passe d'armes publique entre le président de la Cour
constitutionnelle et le ministre de la Justice.
Farouches adversaires du régime islamo-conservateur turc, Can Dündar,
rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, et Erdem Gül,
son chef de bureau à Ankara, ont été remis vendredi dernier en liberté
au terme de 92 jours de détention provisoire, sur la base d'une
décision de la plus haute instance juridique du pays.
Les deux hommes sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets
d'Etat et de tentative de coup d'Etat pour avoir diffusé un article et
une vidéo faisant état de livraisons d'armes par Ankara à des rebelles
islamistes en Syrie.
M. Erdogan a dénoncé dimanche la décision de la Cour constitutionnelle,
qui a jugé que l'incarcération des deux journalistes violaient leurs
droits.
"Je ne suis pas en position d'approuver cette décision. Je le dis très
clairement: je n'ai pas de respect pour elle", a déclaré, furieux,
l'homme fort du pays.
Profitant d'une conférence à Ankara, le président de cette instance,
Zühtü Arslan, a défendu sa décision et rappelé au chef de l'Etat ses
obligations.
"Les décisions de justice peuvent et doivent être critiquées", a
déclaré M. Arslan. "Les jugements de la Cour constitutionnelle
s'imposent à tous et à toutes les institutions", a-t-il toutefois
ajouté, "un Etat constitutionnellement démocratique est un Etat où les
décisions de justice s'imposent aussi bien à ses dirigeants qu'à ses
citoyens".
Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a publiquement contredit le président de la Cour.
"Cette décision ne s'impose qu'aux intéressés. Elle ne s'impose pas aux
autres", a plaidé mardi M. Bozdag, cité par l'agence de presse Dogan.
"La décision de la Cour constitutionnelle (...) viole la Constitution
et le droit", a insisté le ministre.
Les critiques publiques de M. Erdogan contre la Cour ont suscité un
tollé dans les rangs de l'opposition, qui l'accuse depuis des années de
dérive autoritaire.
Les deux journalistes doivent être jugés à partir du 25 mars. Le
procureur d'Istanbul a requis contre eux la réclusion criminelle à
perpétuité.
La Turquie figure au 149e rang sur 180 du classement mondial de la
liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF).
(AFP, 1 mars
2016)
Critical TV channels go off air amid increasing gov’t pressure on media
Bengü Türk TV, a private TV channel known to be
close to the opposition Nationalist Movement Party (MHP), was taken off
the air by the state-owned Turkish Satellite Communications Company
(Türksat) early on Tuesday due to financial problems amid increasing
government pressure on critical media.
A number of TV channels, including Samanyolu TV, S
Haber TV, Bugün TV, Kanaltürk TV and İMC TV, were dropped from the
Türksat platform as part of government-orchestrated investigations in
recent months against media outlets that are critical of the government.
Hundreds of journalists became unemployed after
these channels went off the air and fell into financial difficulties
due to a sharp drop in advertising.
On Feb. 25 the Türksat administration, which also
includes Mustafa Varank, one of President Recep Tayyip Erdoğan's
advisers, suspended the broadcasting of İMC TV upon a written notice to
Türksat by the Ankara Public Prosecutor's Office stating that IMC TV
was disseminating propaganda in favor of the outlawed Kurdistan
Workers' Party (PKK) and the Kurdistan Communities Union (KCK).
In a message on his Facebook account on Tuesday,
Bengü Türk TV General Manager Murat İde said: “If you are going to ask
me why the broadcasting of Bengü Türk has stopped, it is because of a
problem that originated from our agreement with Türksat. We don't have
anything to say to them.”
He added: “I hope that this break, which I believe
will last for a short time, does not become something permanent. This
is a medal of honor for us. ... May God protect you, my beloved people."
Speaking with Today's Zaman on Tuesday, İde said
that Bengü Türk TV's broadcasting stopped after it failed to fulfill
its obligations towards Türksat due to financial problems. Underlining
that all critical media outlets have a problem due to fewer
advertisements, İde noted that Türksat might have renewed their
agreement considering the financial situation of the channel; however,
they did not renew it.
“We are trying to fulfill the conditions of the
agreement, and we don't know whether they will renew it even if we do,”
İde said. According to him, Türksat used this opportunity to stop the
broadcasting of Bengü Türk TV.
İde also noted that Bengü Türk TV only broadcasts
via the Türksat satellite as the Internet and other platforms are very
expensive. “The Bengü Türk TV screen went black [off air] at 11:59 p.m.
on Monday night,” he said.
Video footage published on the Cumhuriyet daily
website in October of last year of a live interview with Erdoğan in
February 2015 revealed that Varank had urged then-Transportation,
Maritime Affairs and Communications Minister Lütfi Elvan to drop
critical TV stations from the platform.
The footage published by Cumhuriyet shows Varank
chatting with pro-government journalists Hilal Kaplan, Akif Beki,
Saadet Oruç and Mahmut Övür before their interview with Erdoğan which
was aired by state-run broadcaster the Turkish Radio and Television
Corporation (TRT) news station on Feb. 2. He is heard telling the
journalists that he told then-Minister Elvan that TV stations close to
the Gülen movement, a social initiative inspired by Turkish Islamic
scholar Fethullah Gülen, should be dropped from Türksat, but Elvan
refused to do so for fear of public pressure.
Following the release of the video, Türksat
suspended the broadcasting of 14 TV channels as well as several radio
stations that operate under the Samanyolu Broadcasting Group in
November 2015 after the Ankara Public Prosecutor's Office sent a notice
to Türksat claiming the channels support the Gülen, or Hizmet, movement.
The TV channels and radio stations removed were
Samanyolu TV Turkey, Samanyolu TV Europe, Mehtap TV, Samanyolu Haber,
Yumurcak TV, MC TV, Dünya TV, Tuna Shopping TV, Irmak TV, MC EU, Ebru
TV, Samanyolu Africa, Samanyolu Haber Radio, Burç FM, Radyo Mehtap,
Dünya Radyo, Radyo Berfin and Radyo Cihan.
Türksat dropped these media outlets despite having
signed an agreement with Samanyolu Broadcasting Group to provide
service until 2024.
In another government crackdown on critical media,
police raided the İpek Media Group's headquarters in İstanbul on Oct.
28, 2015, whereupon they took the Kanaltürk and Bugün TV channels and
the Kanaltürk radio station off the air following a court decision to
seize Koza İpek Holding and appoint pro-government trustees to take
over management of its companies.
Subsequently, Türksat dropped İpek Media Group's TV channels and radio stations from its platform in November 2015.
(TODAY'S
ZAMAN, March 1, 2016)
CPJ protests dropping a station's signal by Turkey'
The Committee to Protect Journalists condemns the action taken against
the privately owned channel IMC TV after Turkey's largest satellite
provider dropped its signal permanently on Friday.
The state-controlled signal provider Türksat Satellite Communication
and Cable TV Operation, acting on the orders of the Ankara Public
Prosecutor's Office, took IMC TV off air mid-broadcast during a live
interview with the Cumhuriyet journalists Can Dündar and Erdem Gül, who
had just been released from prison, Reuters reported. The signal was
dropped after Türksat received a notice from the public prosecutor
saying an investigation had found IMC TV was spreading propaganda for
the Kurdistan Workers' Party (PKK), which Turkey has designated a
terrorist organization, according to reports. The signal has been
dropped permanently from Türksat, the station said.
"We call on Turkish authorities to revoke the order calling on Türksat
Satellite Communication and Cable TV Operation to drop IMC TV's
signal," CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova
said. "Turkey should stop harassing independent media outlets for their
editorial policies. Audiences have the right to a wide range of
viewpoints, while the state has no right to this blatant act of
censorship."
In a copy of the notice that IMC TV published on its website, the
public prosecutor's office ordered Türksat to take the station off air
because analysis of its content concluded that IMC TV had propagated
terrorism. The prosecutor said it investigated the station's broadcasts
between May 3 and September after anonymous viewer complaints were
received last year.
IMC TV, which broadcasts mainly news, often criticizes the policies of
the ruling Justice and Development Party (AKP), and had recently
covered clashes between Turkish security forces and Kurdish separatists
in the volatile southeast, Reuters reported. Viewers were faced with a
black screen on Friday after the station's signal was cut during the
interview with Dündar and Gül, two journalists who spent 92 days in
pre-trial detention and still face multiple life sentences if convicted
of exposing state secrets, espionage, and aiding a terrorist group.
Eyüp Burç, general coordinator for IMC TV, told CPJ today that the
channel plans to appeal the decision. He said IMC TV was prepared to
take their case to Turkey's Constitutional Court and, if need be, the
European Court of Human Rights where, he said, the station will argue
that the people's right to be informed has been violated. The station
has switched to a different signal provider, but Burç said he estimates
the channel lost about 60 percent of viewers because Türksat is such a
large provider. (CPJ, March 1, 2016)
Kurdish
Question / Question kurde
At least 310 civilians died in the Kurdish region since August
The Documentation Center of TIHV (Human Rights Foundation of Turkey)
has released a fact sheet on declared curfews between August 16th, 2015
and March 18th, 2016 in the Kurdish region of Turkey.
Accordingly, between the dates August 16th, 2015 and March 18th, 2016
there has been 63 officially confirmed, open-ended and round-the-clock
[all daylong] curfews in at least 22 districts of 7 cities in
Southeastern Turkey.
These cities are as follow; Diyarbakır (34 times), Şırnak (9 times) ve
Mardin (11 times), Hakkâri (5 times), Muş (1 time), Elazığ (1 time) and
Batman (2 times). It is estimated that, according to the 2014
population census, at least 1 million 642 thousand residents have been
affected by these curfews and fundamental rights of these people such
as Right to Life and Right to Health are explicitly violated. According
to the statement of Ministry of Health on February 27th, 2016, at least
355 thousand residents were forced to leave the cities and districts
they lived in.
According to the data of HRFT Documentation Center, since August 16th,
2015 (which is the date of first declared curfew) until March 18th,
2016 at least 310 civilians lost their lives in regions and periods of
time that curfews were officially declared. Besides, there are at least
59 bodies from Cizre that are buried without waiting for the
identification process and at least 20 bodies from Sur are waiting in
Forensic Medicine Institutions and these bodies are not included in the
given data.
The reasons of why the last fact sheet of HRFT Documentation Center was
published over a month ago on February 6th, 2016 and there are at least
79 unidentified bodies in this current fact sheet explain some of the
violations of the times we are living in:
The imposition and results of open ended, round the clock (all daylong)
curfews should be interpreted as a whole. As of December 11th, 2015 the
impose form of continuous curfews, the broadness of regions that
curfews are declared, length of duration, military dispatch and using
heavy weapons within the residential areas and judicial processes in
accordance with all these, made Right to Information and Right to Know
the Truth which are under protection by the international conventions
inaccessible.
While it is violation of rights by itself that hundreds of thousands of
people were forced to leave their homes in districts where curfews are
declared or have the worry of it; this also resulted in not being able
to reach statements of witnesses as common as used be. Within this
context;
– Some people whose bodies were reached are identified whether by their
relatives or DNA pairings, yet the lack of knowledge and suspicions
over the time, cause and manner of death are present.
– International documents such as UN Manual on Effective Investigation
and Documentation of Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading
Treatment or Punishment (Istanbul Protocol) and UN Protocol for
Preventing Arbitrary Killings through Adequate Death Investigation and
Autopsy (Minnesota Protocol) are violated by including claims such as
not allowing the lawyers and independent forensic medicine specialists
to be present during autopsies of most of the bodies; not delivering
investigation files with especially the reports of examination of
deceased and crime scene investigation to relevant people; not
conveying copies of autopsy reports neither to relatives nor to
lawyers; and bringing most of the bodies as stripped naked before the
autopsy procedure. Within this period of serious violations a complete
autopsy procedure became impossible, therefore reliable information
couldn’t be obtained on people who lost their lives.
– As the integrity of most of the bodies are damaged identification was
not able to be conducted, especially of the people whose bodies were
taken from the in question basements of Cizre. Moreover, there has been
changes on Regulation for Implementation of Forensic Medicine
Institution Law on January 7th and 16th, 2016 and again on Regulation
on Transfer and Burial of Corpses on January 16th, 2016 that allowed
the bodies to be buried collectively to common graves or unknown places
without waiting for the necessary period of time which made the
identification process even harder.
Bodies of people who known or claimed to be dead whether identified or
unidentified are still waiting to be sent to Forensic Medicine
Institutions, due to ongoing military operations or even though the
operations are declared to be done due to ongoing curfews. It is known
that these bodies are not brought out of the curfew areas, yet reliable
information couldn’t be obtained if there are any conducted
investigations.
With regards to all these reasons, HRFT said this Fact Sheet that is
open to any contributions and feedbacks, is prepared by the obtained
information as of March 18th, 2016 and compared retrospectively with
previous Fact Sheets of HRFT Documentation Center on curfews, and it
includes detailed information on people who lost their lives if the
identities and how they died is known. Besides, even though their cases
are given on the part of this fact sheet over the detailed information
on people who lost their lives, 8 people who were mentioned in previous
fact sheets are excluded from the list of “civilians who lost their
lives” due to strong claims of them being member of YDGH (Patriotic
Revolutionary Youth Movement) or YPS (Civil Protection Units). Yet, the
examination of whether the terms of extrajudicial execution occurred or
not will be possible to make in consequence of effective investigation
processes.
Also, it’s needed to be point out that “Right to Life” by definition
involve cases of injuries which could cause the death of a person. Yet,
mainly due to nonprogressive investigation processes and difficulty of
reaching the witnesses by cause of aforementioned reasons and more, the
possibilities to reach information over injured people are even more
restricted. Therefore, this fact sheet only covers “civilians who lost
their lives”.
In accordance with all these;
Between the dates of August 16th, 2015 and March 18th, 2016 at least
310 civilians lost their lives in curfew areas. Of these people; 72 are
children, 62 are women, 29 are over the age 60. Besides, at least79
people are not included in these data due to the fact that the bodies
are still waiting to be identified.
It is estimated that at least 76 civilians, whose information on how
they died is obtained, lost their lives due to not being allowed to
reach Right to Health.
Again at least 180 civilians, whose information on how they died is
obtained, lost their lives while they were within the boundaries of
their homes. 162 of these people were killed due to opened fire or
hitting by a missile and 18 of them lost their lives due to the direct
stress effect of curfews on their health conditions. Moreover, 137 of
these people who lost their lives within the boundaries of their homes
were only in Cizre District.
Also, there are some facts that are not included in above mentioned data or to the list of civilians who lost their lives;
At least 79 bodies are whether waiting in Forensic Medicine
Institutions to be identified or buried to common graves and to places
that are unknown by their relatives with regard to changed regulations.
In Silopi district of Şırnak, a 7 months old still birth occurred due
to gunshot through the womb of the mother. Also, at least 10 people
lost their lives by arbitrary shooting of security forces during
peaceful protests against the curfews in streets/Squares close to
curfew zones or by the use of chemicals such as tear gas where no
operation was onging or any curfews were declared. (ANF, March 23, 2016)
Brussels Sit-In Demo Organisation calls for joint struggle
Brussels Sit-In Demonstration Organisation Committee has issued a
written statement on their demonstration and the massacre in Brussels.
The statement reads, “We have started a sit-in tent in Belgium’s
capital Brussels on March 15 to bring to attention the AKP state’s
massacres and oppression against the Kurdish people, protest the
isolation of Kurdish people’s leader Abdullah Öcalan and put the
bombings of the cities and civilians in Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi
and other Kurdish cities on European Union’s agenda. Our demonstration
is being held under the permission of Belgium police and relevant
authorities.” and states the following:
'ERDOĞAN AND AKP ARE RESPONSIBLE'
“Dictator Erdoğan and the Turkish State’s related ministries have
continuously targeted the sit-in protest as their true faces are
revealed and they are exposed. They wanted to implement in Belgium the
same fascist terror against the Kurdish people and have attempted every
approach to stop our sit-in demonstration. None of these attempts were
successful in the diplomatic sense.
As a response Erdoğan and the AKP state have pushed the fascist
military groups forward to attempt to burn down the tent. Those who
burned civilians alive have attempted to repeat the same mentality in
the capital of Europe.
Erdoğan and AKP gangs, aiming to murder Kurdish people and force them
into submission by supporting ISIS terrorists in Kobanê and other
places in Rojava, are threatening the Belgian people and the Belgian
government today. ISIS terrorists have sprung into action in Belgium
after Erdoğan’s threats and dozens of civilians have died as a result
of the ISIS attacks. Erdoğan and the AKP government are giving
political and logistical support to ISIS, Al Nusra and other such
terrorist organisations. Therefore, Erdoğan and the AKP government are
responsible for the death of innocent civilians in Belgium.”
The Committee offered their condolences and continued; “As the
demonstrators in the Brussels tent sit-in, we join the 3 day mourning
of the Belgian people and share the Belgian people’s pain. We offer our
condolences to the families of those who lost their lives in this
inhuman terror attack and wish swift recovery for the injured. We
hereby declare that we will be in solidarity with the Belgian people
against all kinds of attacks on our peoples, starting with the AKP/ISIS
fascism.”
'DEMONSTRATION TO CONTINUE ON MARCH 28'
Brussels Sit-In Demonstration Organisation Committee declared that they
have paused the demonstration until March 27 due to the security
precautions after the terror attack and state the following:
“Our demonstration will continue on March 28, Monday at 11.00. We call
on all sensible, patriotic and democratic groups to join our
demonstration, fight ISIS/AKP terror together, come together and be in
solidarity.” (ANF, March 23, 2016)
Pourquoi les négociations entre la Turquie et les Kurdes ont échoué?
ORIENT XXI vient de publié le 21 mars 2016 un article de Chris Den
Hond contenant les interviews avec Ezgi Basaran, Adem Uzun, Ahmet Insel
et Dogan Özgüden sur l'echec des négociations entre la Turquie et les
Kurdes.
Le texte complet de l'article est accessible sur:
http://orientxxi.info/magazine/l-irresistible-ascension-des-kurdes-en-turquie-et-en-syrie,1256
Voici les extraits de l'article concernant l'interview de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk:
En 2006, le processus de paix a suscité beaucoup d’espoir, surtout chez
les Kurdes, dont depuis des décennies l’existence même était niée par
les autorités. Et finalement, quand Erdogan, grâce à l’initiative
d’Öcalan, l’a déclenché depuis sa prison à Imrali, l’opinion publique
en Turquie — et même dans le monde — y croyait. Pourtant après
plusieurs victoires électorales, il a changé de tactique et ça a été la
rupture. Il ambitionnait de devenir président de la République avec des
pouvoirs étendus sans avoir à tenir compte du Parlement ou des juges.
Au même moment, le HDP (le parti légal kurde) s’y opposait et refusait
de le soutenir dans sa démarche. Ce fut une première rupture. Une
deuxième rupture est survenue lors des élections de juin 2015, quand le
HDP, contre toute attente, est entré au Parlement avec 80 députés.
Dans ce nouveau contexte, Erdogan entre en conflit, intensifie les
bombardements contre les bases du PKK, reprend un langage nationaliste
contre « les terroristes kurdes », et réussit son pari de
gagner les élections de novembre 2015 — même si le HDP dépasse à
nouveau 10 % des voix. Malgré son succès électoral, il n’a toujours pas
la majorité nécessaire pour modifier la Constitution. Il intensifie les
opérations militaires, et pour se défendre, les Kurdes lancent l’idée
de zones autogérées, avec une autonomie locale. La violence redouble
des deux côtés avec, le 17 février et le 13 mars, deux attentats
sanglants à Ankara revendiqués par les Faucons de la liberté du
Kurdistan (TAK). Le 17 février, 28 militaires, dont 20 haut-gradés,
selon Ankara, meurent ; le 13 mars, les victimes sont civiles. La
cible visée était, selon le TAK, le quartier général des Özel Team, les
unités spéciales anti-terroristes d’une police tristement célèbre pour
des enlèvements, la torture et la disparition de militants kurdes. La
voiture se dirigeait vers le quartier général. Repérée, elle se fait
tirer dessus, heurte un bus et explose. Le lien entre le TAK et le PKK
est flou, mais faute d’une issue politique au conflit, de semblables
réactions violentes prennent de l’ampleur.
« Aujourd’hui dans le mouvement kurde, il y a quatre pôles de pouvoir », explique Dogan Özgüden :
D’abord, il y a Abdullah Öcalan, fondateur du PKK, emprisonné et isolé
dans sa prison à Imrali. Il continue à jouer un rôle très important.
Son poids est néanmoins diminué parce qu’il est quelque part otage de
l’État turc, qui décide s’il peut ou non avoir des contacts avec ses
avocats et des dirigeants du parti HDP. Deuxième pôle, la direction
politico-militaire du PKK dans les montagnes de Qandil au nord de
l’Irak. Troisième pôle, le parti kurde légal en Turquie, le HDP. Et il
y a maintenant un quatrième pôle : le PYD au pouvoir au Kurdistan
syrien. Ces quatre pôles fonctionnent comme des vases communicants. Il
n’y a pas de contradiction ni de scission entre les quatre, au
contraire, le renforcement du PYD au Kurdistan syrien renforce le HDP
en Turquie et le PKK dans les montagnes du Qandil, parce que tout un
peuple a relevé la tête après la victoire de Kobané.
Dans le Kurdistan turc, en revanche, une véritable tension existe
désormais entre d’une part la lutte politico-civile menée par le HDP et
ses maires et, d’autre part, la lutte armée urbaine menée par la
nouvelle génération pour laquelle le processus de paix est stérile et
la vraie avancée de la lutte kurde se fera, comme à Kobané, les armes à
la main. Ni Öcalan, ni le PKK à Qandil ne peuvent contrôler tous les
groupes kurdes qui ont envie d’en découdre. De là viennent les
tranchées et les barricades mises en place dans les villes kurdes de
Turquie victimes d’une terrible destruction de la part des militaires
turcs.
Une tente kurde incendiée devant le bâtiment du Conseil européen
Une veillée pour le Kurdistan doit avoir lieu du 15 au 31 mars devant le bâtiment du Conseil européen, sur la
Place Jean Rey à Bruxelles, pour informer sur les massacres qui ont
lieu contre les Kurdes dans le sud-est de la Turquie et à l’occasion du
Newroz, le "nouvel an kurde", qui a lieu ce lundi.
La présence de cette
tente à quelques mètres des plus grosses institutions européennes à
immédiatement fait réagir le régime turc qui a dénoncé "une ambivalence
dans la politique anti-terroriste européenne", définissant le lieu
comme une "tente PKK", allant jusqu’à convoquer l’ambassadeur belge en
Turquie.
La plus grosse tente à été incendiée dans la nuit du samedi au
dimanche. NavBel tiendra une conférence de presse ce lundi à 13h sur
place. (Secours Rouge, 21 mars 2016)
Les Kurdes syriens défendent à Moscou leur projet fédéral en Syrie
Le représentant des Kurdes syriens à
Moscou a défendu lundi la proclamation d'une région fédérale kurde dans
le nord de la Syrie, un projet qui suscite autant l'opposition du
régime de Damas que des rebelles syriens.
"Nous n'aspirons pas à créer une zone autonome exclusive à la nation
kurde", a justifié Rodi Osman, le directeur du bureau de représentation
des Kurdes syriens en Russie.
"Nous visons à instaurer un régime fédéral, démocratique et laïque dans
lequel toutes les composantes de la société syrienne pourront se
retrouver et par lequel ils se sentiront représentés", a-t-il poursuivi.
Les Kurdes de Syrie et leurs alliés ont proclamé jeudi un "système
fédéral" unissant les zones sous leur contrôle dans le nord du pays, un
modèle qu'ils espèrent voir s'appliquer à l'ensemble du territoire
après la fin de la guerre.
Cette initiative inédite s'apparente à une autonomie de facto pour les
plus de 10% du territoire syrien et les trois-quarts de sa frontière
avec la Turquie que contrôlent les groupes combattants kurdes.
Considérés comme l'une des forces les plus actives dans la lutte contre
l'organisation Etat islamique (EI), les Kurdes syriens sont tenus à
l'écart des pourparlers de paix indirects qui se tiennent actuellement
à Genève sous l'égide de l'ONU, notamment en raison de l'opposition
farouche de la Turquie qui considère le mouvement comme "terroriste" et
craint les répercussions au niveau de sa propre communauté kurde.
Les Kurdes syriens ont ouvert en février un bureau de représentation à
Moscou et annoncé leur intention d'en ouvrir à Washington, Berlin,
Paris et dans plusieurs pays arabes.
(AFP, 21 mars
2016)
Les Kurdes de Syrie se fédèrent, un défi aux autres belligérants
Les Kurdes de Syrie ont proclamé jeudi une région fédérale dans le nord
du pays, un modèle qu'ils espèrent voir s'appliquer à l'ensemble du
territoire dans la période post-guerre.
Mais cette initiative inédite, qui s'apparente à une autonomie de
facto, a été immédiatement rejetée par le régime de Bachar al-Assad et
l'opposition, qui négocient à Genève pour tenter de mettre fin à cinq
ans de conflit.
Exclus de ce processus, les Kurdes ont voulu envoyer un message fort
sur leur détermination à décider de leur avenir, d'autant plus qu'ils
sont devenus un acteur incontournable dans le conflit, notamment dans
la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
L'annonce a été faite à Rmeilane (nord-est) lors d'une réunion de plus
de 150 représentants de partis kurdes, arabes et assyriens, selon un
journaliste de l'AFP.
"Le système fédéral a été approuvé pour la région Rojava (Kurdistan
syrien) - Nord de la Syrie", a dit Sihanouk Dibo, un responsable du
Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde en Syrie.
Il s'agit d'unir les trois "cantons" kurdes (Afrine, Kobané et Jaziré)
et les zones conquises ces derniers mois par les forces kurdes au sein
de la zone d'"administration autonome" mise en place depuis le début du
conflit.
Une "assemblée constituante" de 31 membres a été élue et sera
responsable de faire appliquer la décision sur le terrain dans les six
prochains mois, a déclaré à l'AFP sa co-présidente Hadiya Youssef, une
Kurde.
- 'Initiative unilatérale' -
D'autres régions qui seront libérées par les milices kurdes pourront se joindre à la fédération.
"Nous voulons libérer Raqa, Deir Ezzor, et toute la Syrie", a déclaré à
la presse Mansour al-Souloum, l'autre co-président de l'assemblée, un
Arabe, en référence aux deux bastions de l'EI dans le nord et l'est.
Les Kurdes font valoir que leur projet est fondé sur une base
"territoriale" et non "ethnique", avec des représentants de la
population arabe et d'autres minorités dans ces zones.
Mais
l'idée même de fédéralisme nourrit les craintes d'une partition du pays
déjà morcelé entre les multiples belligérants.
Les Etats-Unis, qui ont soutenu et même encouragé les Kurdes dans leur
lutte contre l'EI, ont prévenu qu'ils ne reconnaîtraient pas la
création d'une région unifiée et autonome kurde et refuseraient le
démantèlement du pays.
La région concernée, frontalière de la Turquie, va très certainement
provoquer l'ire d'Ankara qui considère les forces kurdes syriennes
comme "terroristes" à l'instar du Parti kurde turc des travailleurs du
Kurdistan (PKK). Une source diplomatique turque a signalé mercredi que
"les initiatives unilatérales ne peuvent pas être valables".
- 'Aucune valeur juridique' -
Peu après l'annonce, une source au ministère des Affaires étrangères à
Damas a "mis en garde toute partie ayant l'intention de porter atteinte
à l'unité du territoire", estimant que "toute annonce en ce sens"
n'avait "aucune valeur juridique".
De son côté, la Coalition de l'opposition a estimé que "la forme de
l'Etat syrien, centrale ou fédérale" devait être décidée à l'issue de
négociations.
Dès le début de la crise en 2011, les Kurdes qui représentent 10% de la
population, ont choisi la neutralité par rapport au régime et aux
rebelles.
Mais avec les attaques de l'EI sur leurs zones, ils ont pris un rôle
de premier plan dans la lutte contre les jihadistes, avec le soutien
américaine.
Ils contrôlent désormais 14% du territoire contre 9% en 2012, selon le
géographe Fabrice Balanche. Et d'après l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH), ils contrôlent les trois quarts des 800 km de
frontière avec la Turquie.
Les responsables kurdes syriens ont souligné toutefois que le fédéralisme ne constituait pas un premier pas vers l'indépendance.
Pour Ibrahim Ibrahim, un responsable kurde, il est nécessaire
"d'adopter le fédéralisme à l'échelle de toute la Syrie". "Une nouvelle
Constitution déterminera la relation entre le pouvoir central à Damas
et les districts fédéraux". (AFP, 17 mars
2016)
Les Kurdes de Syrie se prononcent pour le fédéralisme
Les Kurdes de Syrie se prononcent jeudi sur l'unification des régions
sous leur contrôle dans le nord syrien, un projet qui s'inscrit dans le
cadre d'un modèle fédéral pour toute la Syrie, ont indiqué à l'AFP des
responsables.
Plus de 150 représentants de partis kurdes, arabes et assyriens se sont
réunis mercredi à Rmeilane (nord-est) et devraient conclure leur
rassemblement jeudi par l'annonce de cette décision, selon un
journaliste de l'AFP présent sur place.
"Cette réunion doit (permettre de) développer un nouveau système de
gouvernement pour le nord de la Syrie et les participants penchent pour
le fédéralisme", a indiqué Sihanuk Dibo, consultant pour le principal
parti politique kurde syrien (PYD).
Selon un projet de déclaration consulté par l'AFP, les délégués
affirment qu'"une fédération démocratique (est) la seule façon de
garantir les droits de tous les individus". "Nous allons définir les
limites de ces régions et leurs prérogatives", disent-ils.
Concrètement, cette décision élargira la zone d'"administration
autonome" que les Kurdes syriens ont mise en place depuis le début du
conflit.
Elle ne constitue pas un premier pas vers l'indépendance, ont prévenu
des responsables, mais elle doit servir de modèle au reste de la Syrie.
"Le système fédéral dans le nord de la Syrie s'inscrit dans ce que nous
considérons comme une nécessité, l'adoption du fédéralisme à l'échelle
de toute la Syrie", a indiqué Ibrahim Ibrahim, un responsable kurde
pour les médias.
"Une nouvelle Constitution déterminera la relation entre le centre à Damas et les districts fédéraux", a-t-il ajouté.
"Nous prenons cette initiative en espérant qu'elle s'imposera dans
toute la Syrie", a déclaré à l'AFP Cheikh Hamad Chehade, leader d'une
tribu arabe du Kurdistan syrien (Rojava).
La manoeuvre kurde risque de rencontrer l'hostilité de la Turquie, qui
voit d'un mauvais oeil l'établissement d'une zone d'influence kurde à
sa frontière avec la Syrie et a bombardé ces dernières semaines des
positions kurdes en Syrie.
En plus des cantons actuels d'Afrine, Kobané et Jaziré, l'aire
géographique de la nouvelle administration kurde engloberait des
secteurs pris au groupe Etat islamique (EI) dans le nord syrien avec le
soutien aérien de la coalition internationale antijihadistes.
- 'Message politique' -
Selon Mutlu Civiroglu, un expert basé à Washington interrogé par l'AFP,
cette annonce kurde constitue un "message politique" adressé "aux
Nations unies, aux Etats-Unis, à la Russie et plus spécialement (aux
négociateurs réunis) à Genève", pour les prévenir : "Si vous nous
ignorez, nous allons déterminer nous-mêmes notre avenir".
Les Kurdes de Syrie sont en effet exclus des négociations
intersyriennes indirectes qui se déroulent actuellement à Genève sous
l'égide de l'ONU dans le but de trouver une solution politique à un
conflit ayant fait plus de 270.000 morts en cinq ans.
Le chef de la délégation du régime à Genève, Bachar al-Jaafari, a
indiqué mercredi que le fédéralisme en Syrie serait "un échec total" et
créerait des divisions entre les Syriens. Le groupe qui rassemble les
principales organisations de l'opposition politique et armée (Haut
comité des négociations) rejette lui aussi catégoriquement l'idée d'une
Syrie fédérale.
Pour M. Ibrahim, le fédéralisme est pourtant "la meilleure façon de
préserver l'unité du pays, car il y a une grande méfiance entre les
différentes parties".
La question des Kurdes de Syrie divise aussi les pays qui soutiennent
l'opposition au régime de Damas. La Turquie considère les YPG comme le
prolongement du PKK, mouvement kurde turc qu'elle qualifie de
"terroriste", et reproche aux Etats-Unis leur soutien appuyé à ce
groupe, perçu par Washington comme la force antijihadistes la plus
efficace sur le terrain.
"L'unité nationale et l'intégrité territoriale de la Syrie sont
essentielles, a indiqué à l'AFP une source diplomatique turque à
Ankara. Selon elle, le peuple syrien doit "décider collectivement" de
la future organisation politique du pays.
"Hors de ce cadre, les initiatives unilatérales (comme celle des Kurdes syriens) ne peuvent pas être valables", a-t-elle dit. (AFP, 16 mars
2016)
Les combats entre forces de sécurité et PKK se propagent dans Diyarbakir
Les combats qui opposent
depuis trois mois les forces de sécurité turques aux rebelles kurdes
dans le coeur historique de Diyarbakir (sud-est) ont gagné dans la nuit
de lundi à mardi un autre district de la ville, faisant plusieurs morts
dont un policier.
Des affrontements à l'arme automatique et au lance-roquettes étaient
toujours en cours mardi matin dans le district de Baglar, dont
plusieurs secteurs ont été placés sous couvre-feu par les autorités, a
constaté un journaliste de l'AFP.
Selon des sources proches des services de sécurité, les incidents ont
éclaté en soirée lorsque des jeunes partisans du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) ont érigé des barricades et brûlé des véhicules en
plusieurs endroits de Baglar.
Les forces de police sont intervenues pour les démanteler et se sont
heurtées aux combattants rebelles. Un policier a été tué, ainsi que
trois "terroristes", ont indiqué ces mêmes sources. Une dizaine de
civils ont également été blessés.
Ces affrontements interviennent après un nouvel attentat-suicide à la
voiture piégée qui a tué dimanche au moins 35 personnes en plein centre
d'Ankara, jusque-là non revendiqué mais attribué au PKK par le
gouvernement islamo-conservateur turc.
Le 17 février déjà, la capitale turque avait été le théâtre d'une
attaque-suicide qui avait visé des bus transportant des personnels
militaires, faisant 29 morts.
Un groupe radical dissident du PKK, les Faucons de la liberté du
Kurdistan (TAK) s'en était attribué la responsabilité et avait annoncé
d'autres attaques.
L'armée et la police ont engagé ces derniers mois des opérations
d'envergure dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde, où le
PKK a déclenché un "soulèvement" contre Ankara. Les combats y ont fait
de nombreux morts, y compris des civils.
L'armée a annoncé la semaine dernière la fin de trois mois d'opérations
dans le district historique de Sur à Diyarbakir, où le couvre-feu a
commencé à être progressivement levé.
Depuis ce week-end, l'armée et les forces spéciales de la police ont
par ailleurs engagé des opérations d'envergure dans trois autres villes
du sud-est turc également placées sous couvre-feu, Nusaybin, Yüksekova
et Sirnak.
Le conflit kurde a repris l'état dernier et a fait voler en éclats les
pourparlers de paix engagés par le gouvernement avec le PKK fin 2012. (AFP, 15 mars
2016)
Le couvre-feu décrété dans deux villes du sud-est
Les autorités ont annoncé
l'instauration dimanche d'un couvre-feu dans deux villes du sud-est de
la Turquie, prélude à des opérations d'envergure de l'armée contre les
rebelles kurdes, et partiellement levé celui imposé à la partie
historique de Diyarbakir.
Selon un communiqué des bureaux des gouverneurs concernés, l'accès à
Yüksekova et à Nusaybin sera totalement interdit à partir
respectivement de 22h00 (20h00 GMT) et minuit (22h00 GMT) afin d'y
"rétablir l'ordre et la sécurité" en raison de "l'augmentation des
activités terroristes".
Quelques heures avant l'entrée en vigueur du couvre-feu, une explosion
d'origine indéterminée a fait quatre blessés à Yüksekova, selon
l'agence de presse Dogan
Le gouvernement turc a annoncé cette semaine le déclenchement
imminent d'opérations de "nettoyage" dans ces deux villes, ainsi qu'à
Sirnak, où les accrochages entre les forces de sécurité et des
partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes
kurdes) se sont multipliés ces dernières semaines.
Dans le même temps, le couvre-feu a été partiellement levé dans le
quartier de Sur à Diyarbakir, une agglomération du sud-est où il était
en vigueur depuis plus de trois mois.
Depuis 08h00 heure locale (06h00 GMT), les habitants de cette partie
historique de la ville sont autorisés à rentrer chez eux, ce qu'ils
font, tirant des valises, ou poussant des carioles chargées d'effets
personnels, a constaté un photographe de l'AFP.
Plusieurs autres zones de ce quartier, ceint de murailles de
l'ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l'humanité par
l'Unesco, restent toutefois soumises jusqu'à nouvel ordre au couvre-feu
afin d'y "capturer des terroristes" et de les "nettoyer des explosifs
et des pièges", selon le bureau du gouverneur de la région.
Sept combattants du PKK y ont été tués dimanche dans des affrontements
avec les forces de sécurité, ont signalé les médias locaux citant des
sources policières.
Le 2 décembre, l'armée et les forces spéciales de la police ont
déclenché dans cet entrelacs de ruelles une offensive de grande ampleur
destinée à reprendre le contrôle de zones où de jeunes militants armés
du PKK avaient érigé des barricades, creusé des tranchées et défié
l'Etat en y proclamant l'autonomie.
L'état-major a annoncé cette semaine la fin de son opération et un
bilan de 279 morts dans les rangs de "l'organisation terroriste
séparatiste", le PKK.
L'armée n'a pas précisé le nombre des soldats ou des policiers tués
pendant cette bataille, qui est selon les médias locaux de plusieurs
dizaines.
Ces affrontements ont également causé la mort de dizaines de civils,
affirment le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) et les ONG
locales, ainsi que l'exode de dizaines de milliers d'habitants de ce
quartier.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris
l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés
par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne
2012.
Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement ont promis d'"éradiquer" les rebelles.
Le conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 13 mars
2016)
HDP Leader Demirtas participated PES Meeting in Brussels
Party of European Socialist leaders met today to discuss developments
is the situation regarding refugees and relations between the EU and
Turkey. They were joined by Selahattin Demirtas HDP Leader – one of the
PES Member Parties in Turkey.
Sergei Stanishev, PES President said after the meeting: “We, as
social-democrats completely support the EU-Turkey action plan and we
understand the urgent need of it to be approved by both sides and
implemented. At the same time, there shouldn’t be any compromises on
human rights and freedom of the press in Turkey. We are working with
our colleagues, the progressive forces in Turkey, to ensure this is the
case.”
“Refugees escaping from violence and danger are continuing to cross
rough seas and dangerous land to reach Europe. Their safety is our
first priority. Time has come to dismantle smuggler’s networks”,
Stanishev added.
According to PES leaders today, the EU-Turkey Action Plan provided us
with a good basis for helping refugees in the most appropriate place
and they support First Vice President Timmermans who fought hard for
this. Turkey must fulfill its part of the deal and be more proactive in
combating trafficking and helping refugees at home. (http://www.pes.eu/)
Justice Ministry calls for lifting of immunity of HDP leaders
Turkey's Justice Ministry has submitted to the Prime Ministry a request
for Parliament to remove the immunity from prosecution of the leaders
of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP).
The summary of proceedings submitted to the Prime Ministry targets HDP
Co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ as well as deputies
Selma Irmak, Sırrı Süreyya Önder and Ertuğrul Kürkçü. The Prime
Ministry is expected to refer the document to Parliament later on
Friday.
The HDP is the third-largest political party in Parliament.
Speaking during a TV show on HaberTürk, Justice Minister Bekir Bozdağ
said there are hundreds of summary of proceedings that have been
prepared so far against a total of 436 members of the Justice and
Development Party (AK Party), main opposition Republican People's Party
(CHP) and the HDP.
Bozdağ said 40 of those summaries of proceedings have been prepared
against the AK Party members, 49 against CHP members and 347 against
HDP members.
Opposition Nationalist Movement Party (MHP) parliamentary group
Chairman Oktay Vural had applied to the Parliament Speaker's Office to
establish a joint commission to discuss issuing a summary of
proceedings against pro-Kurdish lawmakers to lift their immunities.
Speaking during a press conference on Thursday, Vural accused the HDP
deputies of being linked to the Kurdistan Workers' Party
(PKK), adding that counterterrorism efforts should include taking legal
actions against those who aid and abet the terrorist organization.
President Recep Tayyip Erdoğan has repeatedly called for HDP deputies
to face prosecution, accusing them of being an extension of the
Kurdistan Workers' Party (PKK) terrorist group.
“Motions [to remove the immunity of HDP deputies] should not be let to
rot on the shelves of Parliament. The necessary action must be taken,”
Erdoğan said in a speech on Feb. 24.
In December, Erdoğan suggested that HDP Co-chairs Demirtaş and
Yüksekdağ should be stripped of their parliamentary immunity, declaring
their statements calling for autonomy in the predominantly Kurdish
Southeast a “constitutional crime.”
“The statements of the two co-chairs are definitely a constitutional
crime,” the president said in December, arguing that lifting their
immunity “would positively affect the atmosphere" in the country
regarding the fight against terrorism.
(TODAY'S
ZAMAN, March 4, 2016)
District mayor from pro-Kurdish party detained
Emine Esmer, the co-mayor of Şırnak's Silopi district, who was elected
on the ticket of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP), was
taken into custody by the police Friday morning, the Doğan news agency
reported.
Esmer was detained, along with her driver Cemal Yiğit, while she was at
the mayoral building. Esmer and Yiğit were taken to a police station.
While the cause of the detention remains unknown, the pair had been
briefly apprehended in late February on a number of charges such as
being a member of an outlawed organization, malpractice and enabling an
outlawed organization to utilize public property. They had both been
released pending trial by a court.
(TODAY'S
ZAMAN, March 4, 2016)
Demirtaş: Our protests will continue and we will not step back
HDP Co-President Selahattin Demirtaş, DBP Co-President Kamuran Yüksek,
DTK Co-Presidents Selma Irmak and Hatip Dicle, and HDK Co-Spokesperson
Gülistan Koçyiğit made a joint-statement in Amed.
Demirtaş said that they would not step back and peoples’ protests in
Amed would continue until the situation in Sur becomes clear. Demirtaş
recalled that peoples’ democratic protests would continue at 16:00
today, and said that they could not stay silent in the face of AKP’s
massacres in Sur.
HDP Co-President noted that a civilian committee could evacuate the
trapped civilians and wounded people in Sur if the siege and curfew
were lifted, and more than 10 children were still waiting to be
evacuated despite the retrieval of 12 civilians from the neighborhood
last night.
In response to Prime Minister Davutoğlu’s claim that none of the
trapped people were civilians, Demirtaş said that these claims were
false and it was natural for someone who massacred more than 100
civilians in Cizre to lie without a conscience.
Demirtaş also commented on Europe’s position on the conflict, and said
that the ECHR was participating in AKP’s crimes in order to end the
refugee crisis in Europe. He called upon Kurdish people to trust in
their own power and not expect much help from Europe and the ECHR.
HDP Co-President stated that the total number of people trapped in Sur
was not clear due to the lack of healthy communication channels, and
the AKP’s curfew and military attacks made it impossible for the
civilians to evacuate the neighborhood. Demirtaş noted that it was Amed
residents’ resilience that has prevented the AKP from carrying out
massacres in Amed similar to the ones it carried out in Cizre, and the
AKP was scared of Kurdish people because of the crimes it was carrying
out against them. Lastly, Demirtaş reminded that they were collecting
information and eyewitness accounts on AKP’s massacres, and the HDP
would do everything in its powers to ensure the prosecution of everyone
responsible for massacres and violations of law in the International
Criminal Court.
(ANF, March 3, 2016)
Levée partielle du couvre-feu dans le bastion kurde de Cizre
Les autorités turques ont annoncé la levée partielle à compter de
mercredi du strict couvre-feu imposé depuis deux mois et demi dans la
ville de Cizre (sud-est) en raison de violents combats entre les forces
de sécurité et les rebelles kurdes.
"Le couvre-feu sera levé chaque jour à partir de 5h00 du matin (3h00
GMT) jusqu'à 19h30 (17h30 GMT) et restera en vigueur de 19h30 jusqu'à
5h00", a annoncé le gouvernorat de la province de Sirnak (sud-est) dans
un communiqué.
L'armée et la police turques ont bouclé le 14 décembre dernier tous les
accès de Cizre, une ville de 120.000 habitants proche des frontières
syrienne et irakienne, pour en déloger des partisans du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) qui y avaient érigé
barricades et tranchées et défié l'Etat turc en décrétant "l'autonomie".
De très violents combats à l'arme lourde s'y sont déroulés depuis le
début de cette offensive, causant de nombreuses victimes dans les deux
camps.
Dans son dernier bilan de la situation publié le 26 février,
l'état-major de l'armée turque a chiffré à 666 le nombre de
"terroristes neutralisés" à Cizre. Des dizaines de soldats et policiers
y ont également été tués.
La Fondation turque des droits de l'Homme (TIHV) a de son côté affirmé
la semaine dernière qu'au moins 178 civils avaient été tués lors de ces
combats.
Le chef du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Selahattin
Demirtas, a accusé le gouvernement islamo-conservateur turc d'avoir
commis un "massacre" à Cizre, ce qui a été catégoriquement démenti par
les autorités.
Le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala avait annoncé le 11 février
dernier le "succès" des opérations militaires engagées à Cizre, devenue
un symbole de la reprise du conflit l'été dernier entre le régime et le
PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays.
L'armée et les forces spéciales de la police ont mené des opérations
similaires à Silopi, près de Cizre, et dans le district historique de
Sur à Diyarbakir.
Mardi, le gouverneur de la province de Diyarbakir Hüseyin Aksoy a
assuré que "98%" des six quartiers de Sur encore sous couvre-feu
avaient été "nettoyés".
De leur côté, les deux chefs du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde), Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag ont exigé la levée
immédiate des mesures en vigueur à Sur "pour éviter une catastrophe
similaire au massacre de Cizre". Le HDP a appelé à une marche sur le
district mercredi après-midi.
"L'Etat fait ce qui est nécessaire pour restaurer l'ordre public", a
pour sa part justifié le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan dans un
entretien à l'AFP. Ces opérations sont exécutées "dans le cadre de la
loi et avec une sensibilité maximale pour éviter de mettre en danger la
population", a-t-il ajouté.
La reprise des combats a fait voler en éclats les pourparlers de paix
engagés par le gouvernement de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan
et les rebelles kurdes à l'automne 2012. Ce conflit a déjà fait plus de
40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 1 mars
2016)
Complaint filed against Kurdish leader for insulting Erdogan
President Recep Tayyip Erdoğan's lawyer has filed a
criminal complaint against Selahattin Demirtaş, the co-chair of the
Peoples' Democratic Party (HDP), for “insulting” the president in a
speech the opposition leader made during a political rally in Mersin on
Feb. 27.
Erdoğan's lawyer, Hüseyin Aydın, filed the complaint
against Demirtaş with the Ankara State Prosecutor's Office, stating
that he violated Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK), which
mandates that anyone convicted of insulting the president serve a jail
term of between one and four years.
Aydın claimed that Demirtaş's speech was unsuitable
and stated in his complaint that "according to legislation, these
thoughts are an insult to the president and are seen as a crime against
the state."
Demirtaş, a human rights lawyer, defended himself by
saying that his words were within the parameters of freedom of thought
and expression, and that the legal system cannot have crimes regarding
“honor” and “dignity,” and “insulting one's pride.”
(TODAY'S
ZAMAN, March 1, 2016)
Minorités
/ Minorities
Israël "inquiet" quant à une menace contre des enfants juifs en Turquie
Le président israélien Reuven Rivlin a exprimé jeudi sa profonde
inquiétude après des informations de Sky News selon lesquelles le
groupe Etat islamique (EI) préparait des attentats contre des enfants
juifs en Turquie.
L'EI a des plans "avancés" d'assassinats d'enfants juifs dans des
écoles ou des jardins d'enfants en Turquie, affirme Sky News sur son
site internet, précisant qu'une attaque serait imminente.
Les informations de la chaîne britannique font suite à la décision
annoncée lundi par les autorités israéliennes de recommander à leurs
ressortissants de quitter la Turquie "le plus rapidement possible".
Dans une conversation téléphonique avec le président la communauté
juive en Turquie Ishak Ibrahimzadeh, M. Rivlin a fait part de sa grande
inquiétude.
"Nous sommes très inquiets des informations que nous recevons, et
suivons de près la situation avec les autorités concernées en Israël et
en Turquie", a déclaré M. Rivlin dans un communiqué.
Interrogés plus tôt par l'AFP, les Affaires étrangères israéliennes et
turques ainsi que le gouvernement israélien avaient décliné tout
commentaire.
Selon Sky News citant des responsables du renseignement, sans préciser
de quel pays, les informations sur l'imminence d'un attentat ont été
obtenues de six membres de l'EI arrêtés en Turquie ces derniers jours.
La cible la plus probable d'un attentat est la synagogue du quartier de
Beyoglu à Istanbul, avec l'école adjacente, précise la chaîne.
Trois touristes israéliens figuraient parmi les quatre morts d'un attentat suicide à la bombe à Istanbul le 19 mars.
Les autorités turques avaient imputé cet attentat à l'EI et identifié l'auteur comme un Turc lié à cette organisation jihadiste.
Israël avait initialement conseillé à ses ressortissants d'éviter de se
rendre en Turquie. Il a encore relevé le niveau d'alerte lundi sans
rien dire sur les raisons spécifiques de cette décision. (AFP, 29 mars
2016)
Déclaration commune contre la présence des négationnistes
Bruxelles, le 21 mars 2016
A l’attention de Monsieur Hervé Hasquin
Académie Royale de Belgique
Secrétaire perpétuel
Rue Ducale 1
1000 Bruxelles
Monsieur le Secrétaire perpétuel,
Concerne: Colloque des 24 et 25 mars 2016 : Le processus de
construction de la nation dans les Balkans : nettoyage ethnique et
massacres des musulmans ottomans et turcs (1912-1913). Colloque
organisé par le Collège Belgique (Académie royale de Belgique) et
l’Université d’Utah.
L’Académie royale, Collège Belgique, accueillera les 24 et 25 mars 2016
des orateurs dont les prises de parole et les écrits passés sont
contraires à la dignité et à aux valeurs humaines.
Il est à craindre, bien au-delà d’un doute raisonnable, que des propos
négationnistes seront publiquement tenus. L’approche consistera, selon
la pratique négationniste, à réduire les victimes du génocide des
Arméniens à des victimes de la première guerre mondiale et à les
traiter sur le même plan que les victimes civiles de l’Empire Ottoman,
nombreuses sans aucun doute, décédées lors de son démembrement et de la
première guerre mondiale
Les titres académiques des orateurs sont un leurre lénifiant :
Faurisson porte aussi le titre de professeur. Certains parmi eux sont
considérés comme infréquentables par les historiens et les associations
protectrices des droits de l’homme.
Est-il décent et admissible que l’Académie royale, Collège Belgique,
qui a courageusement organisé une conférence l’année dernière consacrée
au génocide des Arméniens, prenne le risque de renier l’histoire et
d’insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915 ?
Le génocide de 1915 a été. Le négationnisme est.
L’Académie royale, Collège Belgique, accepte-t-elle le risque d’ouvrir
sa tribune, en invoquant la liberté d’expression, à des falsificateurs
qui puissent assimiler, par une symétrie artificielle, les victimes
civiles ou militaires d’une guerre avec les victimes d’un génocide ?
Nous ne souhaitons pas que notre Académie royale puisse être associée,
fût-ce indirectement, à l’ignominie d’une manifestation qui, sous les
dehors de la science historique, puisse devenir l’expression d’un
négationnisme perfide. L’identité et le passé de certains intervenants
ne laissent pas place au doute tandis que les thèmes choisis prêtent à
une insidieuse confusion.
Chacun des soussignés et chacune des associations représentées vous
demandent solennellement de ne pas accueillir dans vos murs les
orateurs dont le thème à traiter concerne le génocide des Arméniens,
des Araméens, des Assyriens et des Grecs du Pont, avec la même
conviction humaniste que si M. Faurisson avait été invité à parler des
victimes de la deuxième guerre mondiale ou de la « question juive ».
Pour en avoir le cœur et la conscience nets, demandez à chacun des
orateurs et organisateurs du colloque si le génocide de 1915 des
Arméniens, des Araméens, des Assyriens et des Grecs du Pont a existé.
Leur réponse sera éclairante.
Si, chez chacun, elle est positive, sans la moindre réserve, considérez la présente comme une précaution utile.
Si une seule des réponses est autre, considérez la présente comme un
cri d’effroi et de stupeur dans la Nuit et le Brouillard qui jetteront
une obscurité durable sur votre institution.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Secrétaire perpétuel, à l’assurance de notre haute considération.
Armenian National Committee of Belgium - CDCA HAY TAD
Armenian Relief Society ARS Belgium Հայ Օգնութեան Միութիւն HOM
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Association des Grecs pontiques de Bruxelles Kamian 'k'en argos
Ateliers du Soleil ASBL
Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes
Comité des Arméniens de Belgique
Comité de soutien aux Chrétiens d'Orient - CSCO
European Armenian Federation for Justice and Democracy (EAFJD)
European Syriac Union - ESU
Fédération des Araméens (Syriaques) de Belgique
Fédération des Araméens de Belgique
Fédération des Assyriens de Belgique (FedAB)
Fondation Info-Turk
Hayasa - Armenian Student Association of Belgium
Ibuka Mémoire et Justice
Institut Kurde de Bruxelles – Kurdish Institute of Brussels
Institut Syriaque de Belgique
Seyfo Center Belgique
UGAB Europe
Un colloque en Belgique avec la participation de deux négationnistes
Juste après plusieurs évènements dans le cadre du centenaire du
génocide des Arméniens en 1915, l’Académie royale de Belgique, en
collaboration avec l’Université d’UTAH (USA) organise à Bruxelles un
colloque sur “Nettoyage ethnique et massacres des musulmans ottomans et
turcs (1912-1913)”.
Parmi les orateurs annoncés se trouvent notamment les professeurs
Justin McCarthy (Université de Louisville) et Hakan Yavuz (Universite
d’Utah), défenseurs ardents du négationnisme du génocide de 1915.
Détails sur le colloque “Le processus de construction de la nation dans
les Balkans” qui aura lieu les 24-25 mars 2016 au Palais des académies
à Bruxelles:
http://www.academieroyale.be/mailingDetail/h0rItfrzlDuS02207zbemiO2473491zt6liU2473564zrU6Kk1817zte6jq
The (Sham) Case against Sevan Nisanyan
Jurisprudence in Turkey has not progressed much since the days of the
Ottoman Sultans. Armenian literature has a lesser known satirist,
called Arantzar who ridiculed the Turkish laws of his day. In one of
his stories an Armenian is convicted by a Turkish court for having
insulted the beard of a mullah (very much like Sevan Nisanyan’s insult
of the Prophet). But upon appeal, the merciful judge acquits the
offender on the basis of the fact that the very number of hairs on the
mullah’s beard, which were subject of the offense, had already fallen
during the morning after a vigorous combing.
We wish that Nisanyan’s case could have a similar outcome. (See related story on Page 1.)
Turkey currently is a candidate for membership in the European Union,
upon whose preconditions the Erdogan government has been introducing
some improvements in his country’s laws, especially in the area of
human rights and freedom of speech, never mind the continuing carnage
of Kurds and attack on the free press with the incarceration of
increasing numbers of journalists.
Turkish national Dogu Perinçek insults the Armenian Genocide in
Switzerland and it is absolved by the European Court of Human Rights,
supposedly in defense of the offender’s right to free speech, yet the
same country, clamoring for the rights of Mr. Perinçek, sentences an
Armenian intellectual, Sevan Nisanyan, to 25 years of incarceration
under trumped-up charges for speaking the truth about Turkish history.
People could accept warped legal logic from a country like Turkey, but
it is unexpected for a European court to emulate Turkish thinking.
Incidentally, there was a worldwide outcry when Turkish journalists,
including the editor of Cumhuriyet, were jailed, while no similar
movement has taken place in the two years since the unjust arrest of
Nisanyan.
People of extraordinary talents are often colorful and they tend to
challenge the social, moral and political norms of the day. In the
process, they carve out new ways of thinking which later, in their
turn, become norms in society, meanwhile sacrificing their lives.
Nisanyan fits the mold of those social rebels and pioneers (such as
Jesus Christ, Joan of Arc, Giordano Bruno, etc.); unfortunately, he
lives in the wrong country for this.
He is an erudite person and has contributed to his society
tremendously. Yet, he has been sent to prison under false charges.
There is an online petition at change.org demanding his release, but
the petition has not yet attained international traction, presenting a
challenge to the global Armenian community.
But his case deserves attention far beyond that of the Armenians, since
he has become a universal symbol of justice (or injustice). He has been
in jail for two years and he faces another 11.5 years and if pending
charges against him are upheld, his punishment may be extended to 25
more years.
Orhan Kemal Gengiz has written in an article in Al Monitor, “Sevan
Nisanyan is being punished for doing illegal construction on his land
in Turkey, which is a haven for illegal construction, and is now
incarcerated at Izmir-Torbali prison. Moreover, instead of being
awarded a Nobel Prize for architecture for what he has created in
Shirince, he faces about 50 years in prison terms for 17 cases brought
against him. In fact, everybody knows that the case against Nisanyan
has nothing to do with construction infractions. He is being punished
for his history and literary work challenging the official ideology.”
Thanks to Nisanyan’s initiative, Shirince has become a tourist paradise
attracting 600,000 to 800,000 visitors every year. He and his wife
moved to that former Greek village, which had become dilapidated, and
bought many pieces of property and restored them to the original
condition, plus all the modern updates a tourist may like. In fact,
what he has done is much like what the Tufenkians have done in Armenia
with restoring old properties with all the modern facilities. Instead
of being celebrated for his efforts in increasing Turkish tourism, he
is being punished for having a mind.
Istanbul may be considered the world capital of gecekondu
(fly-by-night) construction, yet no one has been convicted and received
jail time for building those illegal constructions.
It is obvious that Nisanyan’s sentence has more to do with his
outspoken nature than his construction activities. Nisanyan himself
believes that his identity and opinions are the main cause of his
persecution.
He is a graduate of Columbia and Yale. He has written an unusual book
on the etymology of the Turkish language, reminding readers of the
linguistic achievements of Hagop Martayan, whom Ataturk himself called
Dilaçar, for his contribution to the development of the modern
Latin-alphabet based Turkish language.
But Nisanyan’s troubles began when he published his book titled The
Wrong Republic, questioning the foundation of the current Republic of
Turkey and the legitimacy of the Ataturk rule. His conclusions have
already been affirmed by Turkish historian Taner Akçam, who has traced
all Ittihadist war criminals who later joined the Ataturk movement to
build modern Turkey on the blood of the Armenians and Christians in
general.
Ataturk literally means the father of Turks or Turkey. The Turkish
writer Aziz Nesin has even gone one step further by posing the
following question: “Why should a bastard be called the father of my
nation or my own father?”
In later years, another Turkish historian based in Holland, Ugur Ungor,
published his book titled Making of Modern Turkey, where he
demonstrated that the affluent class in modern Turkey sits on the
confiscated properties and the wealth of the Armenians. Yet Nisanyan is
in jail for the same statements. On top of that, he has been vocal on
the issue of the Armenian Genocide. He has received also many death
threats for his opinions on religious repression and perhaps his being
in jail has proven to be a blessing in disguise, as otherwise he could
have shared the fate of Hrant Dink, whose death could not only have
been stopped by the authorities, but was indeed sought.
As far as the actual case against him is concerned, the law that landed
Nisanyan in jail had already been repealed. Opposition HDP Party Member
of Parliament, Pervin Boudan, has questioned the validity of the law in
parliament to no avail. Law 2863 Section 65 was deleted from the
Constitution in 2012 yet the judge on the case has insisted on using
it. The conviction also contravenes the 6th and 7th articles of the
European Human Rights Court.
In today’s xenophobic atmosphere generated by President Recep Tayyip
Erdogan’s religious zeal, the niceties of actual laws do not cut any
ice.
But the case at hand is a challenge for all Armenians around the world
as well as for human rights organizations. The world public opinion has
to be sensitized to unmask modern Turkey’s human rights abuses, which
otherwise will render into a mockery its bid to join the European Union.
It is time to release Sevan Nisanyan from prison. He is garrulous,
contrary and not ready to appease or hide his colors in order to live a
safe life. And that is precisely the sort of person that Turkey needs
in order to grow into a democracy. (http://www.mirrorspectator.com)
"Ils allaient faire aux Kurdes ce qu’ils ont fait aux Arméniens en 1915"
Le co-président du HDP a fait une intervention le 28 février dans la ville turque de Batman.
Il a critiqué les propos du Premier Ministre turc Ahmed Davutoglu
comparant la collaboration entre le HDP avec les Russie à celle des
gangs arméniens en 1915 qui sert de justification au génocide des
Arméniens.
Selahattin Demirtaş : “Davutoğlu a dit qu’ils allaient nous faire ce
qu’ils ont fait aux Arméniens en 1915. C’est leur mentalité. Une menace de génocide“.
(Nouvelles d'Arménie, Stéphane ©armenews.com, 1er mars 2016)
Politique
intérieure/Interior Politics
Les partisans d’Erdogan font une campagne ridicule Twitter
Les partisans du président turc Recep Tayyip Erdogan ont créé le
mot-dièse #WeLoveErdogan pour soutenir leur héros controversé,
actuellement en visite aux Etats-Unis et de plus en plus critiqué pour
les atteintes à la liberté d'expression dans son pays.
Ce mot-dièse en anglais, relayé notamment par plusieurs ministres et
membres du parti au pouvoir, a été propulsé mardi soir parmi les sujet
les plus tendance sur Twitter.
"Notre président Monsieur @RT_Erdogan a été reçu avec grand
enthousiasme par des citoyens américains et nos compatriotes", a tweeté
le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusolgu, qui accompagne le
président à Washington.
"#WeLoveErdogan", a-t-il ajouté.
D'autre ont mis en ligne des photos: Erdogan embrassant des enfants,
Erdogan jouant au foot ou encore Erdogan quittant le Forum de Davos
après un clash avec le président israélien Shimon Peres en 2009. "C'est
pour ça que #Nousaimons Erdogan", commente un député de l'AKP au
pouvoir.
Mais cette campagne a rapidement fait place à la polémique, les
partisans d'Erdogan accusant ensuite Twitter de censure, quand le
mot-dièse a disparu de la liste des plus tendance.
Furieux, le maire d'Ankara Melih Gokcek a posté une bonne quarantaine
de tweets rageurs, sur son compte en anglais comme sur son compte en
turc, affirmant que Twitter l'avait délibérément retiré.
"Ce mot-dièse #WeLoveErdogan a été classé parmi les plus tendance dans
le monde... Mais il a ensuite été censuré de manière incroyable",
proteste-il, accusant même les partisans de l'ennemi juré du président
Erdogan, l'imam Fethullah Gulen, d'être derrière cette censure.
D'autres internautes ont suggéré que Twitter avait pu retirer le
mot-dièse de la liste parce que de nombreux tweets avaient été générés
artificiellement ou tout simplement en raison de l'algorithme complexe
qui détermine les tendances.
Cette campagne sur les réseaux sociaux intervient dans une période
chargée pour le président Erdogan, avec lequel le président Barack
Obama semble vouloir garder ses distances, ont suggéré certains
commentateurs. Aucune rencontre bilatérale n'est en effet prévue à
Washington.
Et les accusations de dérive autoritaire du président turc se multiplient à l'étranger. (AFP, 30 mars
2016)
Passe d'armes Ankara-Berlin autour d'une chanson satirique
Le courroux du président turc Recep Tayyip Erdogan au sujet d'une
chanson satirique à la télévision allemande a entraîné une passe
d'armes entre Ankara et Berlin sur la liberté d'expression, a-t-on
appris mardi de sources diplomatiques turque et allemande.
L'affaire a débuté avec la diffusion le 17 mars du titre moqueur
"Erdowie, Erdowo, Erdogan", produit par la chaîne régionale publique
NDR, qui a déplu au chef de l'Etat turc au point d'entraîner la
convocation par Ankara de l'ambassadeur d'Allemagne en Turquie, Martin
Erdmann.
M. Erdmann a été prié "la semaine dernière" de se rendre au ministère
turc des Affaires étrangères "pour lui faire part de notre protestation
au sujet de cette émission que nous condamnons et nous avons demandé
l'arrêt de sa diffusion", a précisé à l'AFP une source diplomatique
turque sous couvert d'anonymat.
Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Erdmann a
"clairement fait savoir", ce mardi et "il y a quelques jours", "que
l'Etat de droit, l'indépendance de la justice et la protection des
libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse et
d'opinion", devaient être "protégées de concert" par les deux pays.
"Ces dernières semaines, déjà, l'ambassadeur Erdmann avait souligné
auprès du ministère turc des Affaires étrangères que la satire
politique relève en Allemagne de la liberté de presse et d'opinion", et
ne peut à ce titre faire l'objet d'une "action du gouvernement",
poursuit-on au ministère.
La chaîne NDR a de son côté protesté mardi contre la décision turque.
"Que manifestement le gouvernement turc s'active diplomatiquement en
raison de l'émission +Extra 3+ n'est pas compatible avec notre
conception de la liberté de la presse et d'opinion", s'est insurgé le
rédacteur en chef de NDR, Andreas Cichowicz, cité par l'agence
allemande DPA.
La chanson satirique de quelque deux minutes visant Erdogan, produite
par NDR pour l'émission "Extra 3" diffusée par la chaîne publique ARD,
s'attaque notamment aux atteintes à la liberté de la presse commises
par le président islamo-conservateur. Elle critique aussi les dépenses
pharaoniques engagées pour la construction de son luxueux palais près
de la capitale turque, Ankara.
"Il mène un grand train de vie, ce vantard du Bosphore, un journaliste
qui écrit ce qui ne plaît pas à M. Erdogan se retrouve le lendemain
derrière les barreaux", ironise la chanson incriminée.
M. Erdogan au pouvoir depuis 2002, d'abord comme Premier ministre puis
président depuis 2014, est accusé de dérive autoritaire par ses
détracteurs.
Il a vivement critiqué ces derniers jours la présence vendredi de
diplomates occidentaux, dont ceux de l'Allemagne et de la France
notamment, à l'ouverture du procès de deux journalistes d'opposition à
Istanbul.
Dans la foulée, Ankara a protesté lundi auprès de plusieurs pays
européens après les commentaires affichés sur les réseaux sociaux de
diplomates présents à ce procès contre le rédacteur en chef du
quotidien Cumhuriyet, Can Dündar, et son chef de bureau à Ankara, Erdem
Gül.
Les deux journalistes, accusés d'espionnage, risquent la prison à vie
pour un article mettant en cause le régime turc dans des livraisons
d'armes à des rebelles islamistes en Syrie, en janvier 2014.
Le gouvernement allemand a de son côté été critiqué par les médias
allemands pour l'accord controversé bouclé entre l'Union européenne et
la Turquie et fortement voulu par la chancelière Angela Merkel. Les
médias ont accusé Berlin d'accorder trop de concessions à Ankara. (AFP, 29 mars
2016)
Le scandale de corruption qui a ébranlé Erdogan revient à la "une"
Et le volcan que l'on croyait éteint s'est réveillé... L'arrestation en
Floride d'un homme d'affaires turco-iranien a relancé en Turquie le
vieux scandale de corruption qui a éclaboussé le président Recep Tayyip
Erdogan, à la veille de sa tournée américaine.
Parti en famille aux Etats-Unis pour des vacances, Reza Zarrab a été
interpellé à son arrivée à Miami, inculpé avec deux autres citoyens
iraniens et aussitôt incarcéré. La justice américaine lui reproche des
transactions avec l'Iran en violation de l'embargo, pour lesquelles il
risque jusqu'à 75 ans de prison.
La nouvelle n'a fait qu'un entrefilet Outre-Atlantique mais n'a pas
échappé à la presse turque d'opposition, qui en a aussitôt fait sa
"une".
Car cet homme d'affaires de seulement 33 ans, marié à une célèbre
chanteuse turque, est au coeur de l'affaire qui a fait trembler sur ses
bases le régime de M. Erdogan, alors Premier ministre, il y a deux ans.
En décembre 2013, M. Zarrab a été arrêté avec des dizaines d'autres
proches du pouvoir pour s'être livré à un trafic illicite d'or avec
l'Iran, facilité par des ministres du gouvernement islamo-conservateur
d'Ankara. Quatre d'entre eux avaient alors démissionné ou été remerciés.
Des écoutes téléphoniques mises sur la place publique avaient ensuite directement mis en cause M. Erdogan et son fils Bilal.
Le chef du gouvernement avait alors hurlé au "complot" et accusé son
ex-allié l'imam Fethullah Gülen, très influent dans la police et la
justice, d'avoir monté l'affaire de toutes pièces pour causer sa perte.
Au prix d'une vaste chasse aux sorcières dans les rangs de ce qu'il a
appelé "l'Etat parallèle", l'homme fort du pays a réussi à reprendre la
main, à éteindre toutes les poursuites et même à remporter la
présidentielle quelques mois plus tard.
En Iran, l'associé iranien de M. Zarrab, le milliardaire Babak Zanjani,
a été condamné à mort le 6 mars dernier pour corruption. Mais l'affaire
semblait définitivement enterrée en Turquie, au grand dam de
l'opposition.
- 'Il va parler' -
C'est peu de dire que le rebondissement de lundi a été accueilli avec gourmandise par les détracteurs de M. Erdogan.
"Zarrab a été arrêté. Et je suis certain que certains ne vont pas
pouvoir dormir cette nuit", s'est réjoui le chef de l'opposition
sociale-démocrate, Kemal Kiliçdaroglu. "Il va parler là-bas, vous
verrez. Tous les liens cachés vont éclater au grand jour".
La presse hostile au régime n'a pas été en reste. "La peur que Zarrab
parle", a titré le quotidien Sözcü. "Le pouvoir est dans le pétrin", a
renchéri l'éditorialiste du journal Cumhuriyet, Özgür Mumlcu, "au vu
des précédentes performances du procureur, il ne faut pas être devin
pour prévoir des remous politiques".
Le procureur du district sud de New York en charge du dossier, Preet
Bharara, est justement devenu le nouveau héros des anti-Erdogan.
Le compte Twitter du magistrat, présenté en 2012 en "une" du magazine
Time comme le "tombeur de Wall Street" pour ses enquêtes retentissantes
sur les évasions fiscales dans les grandes banques, a accueilli en deux
jours 160.000 "suiveurs" turcs.
"Vous voulez quoi que ce soit de Turquie ? Raki, Shish Kebab, Loukoum,
Tapis turc. Demandez. On est à votre service", a proposé l'un de ces
nouveaux admirateurs. "Bon, j'adore le Shish Kebab mais je ne pense pas
pouvoir accepter des cadeaux juste parce que je fais mon travail", a
prudemment répondu le magistrat américain.
Nettement moins enthousiaste, la presse progouvernementale a enfoui
l'arrestation de M. Zarrab dans ses pages intérieures, voire carrément
ignorée.
La nouvelle est d'autant plus embarrassante pour M. Erdogan qu'il doit
se rendre la semaine prochaine en visite aux Etats-Unis et que
Washington refuse obstinément d'extrader son ennemi Fethullah Gülen,
qui vit en Pennsylvanie.
"Les accusations annoncées aujourd'hui devraient être un message à
l'adresse de tous ceux qui essaient de cacher l'identité de leurs
véritables partenaires", a indiqué lundi Diego Rodriguez, un
responsable de la police fédérale (FBI) en charge de l'enquête.
"Si Zarrab donne les noms de ses +véritables partenaires+ (...)
certains en Iran et peut-être en Turquie vont se sentir mal", a
commenté l'éditorialiste Murat Yetkin dans les colonnes du quotidien
Hürriyet Daily News. (AFP, 24 mars
2016)
Erdogan presse le Parlement de lever "rapidement" l'immunité des élus kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté mercredi le Parlement
à lever "rapidement" l'immunité judiciaire des élus du principal parti
prokurde du pays, trois jours après un attentat-suicide meurtrier à
Ankara attribué aux rebelles kurdes.
"Nous devons finaliser rapidement la question de l'immunité", a lancé
M. Erdogan lors d'un discours prononcé devant des élus locaux à Ankara.
"Excusez-moi mais je ne considère plus comme des acteurs politiques
légitimes les membres d'un parti qui fonctionne comme une filiale de
l'organisation terroriste (le Parti des travailleurs du Kurdistan,
interdit)", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a déposé devant le Parlement une demande de levée
d'immunité parlementaire de cinq députés du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde), dont son chef emblématique Selahattin
Demirtas, contre lesquels la justice a engagé des poursuites pour
"propagande terroriste".
M. Erdogan considère le HDP, troisième force politique du pays à
l'issue des législatives du 1er novembre, comme la vitrine du PKK. Le
HDP le dément catégoriquement.
Dans son discours, M. Erdogan a également plaidé une nouvelle fois pour
une élargissement de la définition des crimes terroristes à leurs
"complices", qu'il soient hommes politiques, intellectuels ou
journalistes.
"Les terroristes ne sont pas seulement ceux qui brandissent des armes
mais aussi ceux qui ont des stylo dans la main", a-t-il répété.
Le conflit kurde a repris l'été dernier après plus de deux ans de
cessez-le-feu. Des combats meurtriers opposent les forces de sécurité
turques et le PKK dan sde nombreuses villes du sud-est à majorité kurde
du pays. (AFP, 16 mars
2016)
Erdogan menace de supprimer la Cour constitutionelle
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que la
décision de la Cour constitutionnelle qui a libéré deux directeurs de
journaux détenus était une étape contre la Turquie et a averti le
tribunal de sa suppression en cas de récidive.
«Cette institution [la Cour constitutionelle], avec la participation de
son président et de certains membres, ne s'est pas gênée pour prendre
une décision qui va à l'encontre des normes du pays et du bien de son
peuple, le tout sur un sujet qui est un exemple concret de l'une des
plus importantes attaques récentes contre la Turquie», a déclaré
Erdogan lors d'un rassemblement dans la ville de Burdur, dans le
sud-ouest du pays, annoncé le Daily Mail.
«J'espère vraiment que la Cour constitutionnelle ne tentera pas de
récidiver ce genre de décision car cela ouvrirait le débat sur la
légitimité de son existence en tant qu'institution», a-t-il dit.
En novembre dernier, les rédacteurs en chef du journal d'opposition
laïque Cumhuriyet Can Dündar et Erdem Gül avaient été inculpés pour
«espionnage» et «divulgation de secrets d'Etat» et écroués le 26
novembre 2015.
En cause, la diffusion en mai d'une vidéo de l'interception, en janvier
2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services
secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles
islamistes syriens.
La justice turque avait requis plusieurs peines de prison à perpétuité aggravée pour les deux journalistes.
Fin février dernier, la Cour ordonnait finalement leur libération. Can
Dündar a décidé de défier le régime en assignant en justice l'Etat turc.
Pointée du doigt pour la répression de plus en plus féroce qui s'abat
sur les journalistes , la Turquie se situe à la 149e place sur 180 au
classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans
frontières (RSF). (Reuters, 11 mars 2016)
CHP leader proposes giving instead 6 bln euros to EU
Turkey’s main opposition leader has said the country would be better
off giving the European Union 6 billion euros to take away all the
refugees it has been hosting than asking for more money and becoming a
“buffer province” for the bloc, while calling the deal struck at a
recent summit between the EU and Turkey “against human rights” and “the
utmost disrespect to humanity.”
“Let us give 6 billion euros to them [the EU] and let them take all
Syrian, Afghan and Pakistani [refugees] themselves,” main opposition
Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu said,
referring to a recent deal struck between Turkey and the EU in an
effort to manage the migration crisis.
“Which Syrians will they take? University graduates and those with a
profession. They say, ‘It doesn’t matter how you deal with the rest.’
This is against human rights before everything else. Signing such a
deal is the utmost disrespect to humanity. In my opinion, Europeans
have not been moral either,” Kılıçdaroğlu said on March 10.
At a special summit on the migration crisis held in Brussels on March
7, the Turkish government and the EU agreed on a deal due to be
finalized on March 17-18 which would see Turkey take back all illegal
migrants landing in Greece.
Ankara proposed an arrangement under which the EU would legally
resettle one Syrian refugee from camps in Turkey in exchange for every
illegal Syrian that Turkey takes from Greece, in a bid to reduce the
incentive for people to board boats for Europe.
In return though, Turkey wants billions of euros in aid, visa-free
access to Europe’s passport-free Schengen zone and a speeding up of
Ankara’s efforts to join the EU.
Under a stalled deal clinched in November 2015, the European Union had
already pledged 3 billion euros to aid refugees on Turkish territory in
return for Ankara’s cooperation in tackling Europe’s worst refugee
crisis since World War II. In the latest round of talks, Turkey asked
for an additional 3 billion euros.
“We mentioned 3 billion [euros] for one year and they were insisting on
two years. I said, ‘we have brought in a new dimension: We want an
additional 3 billion [euros],’” Prime Minister Ahmet Davutoğlu was
quoted as saying while en route from Brussels to Turkey.
“The Kayseri way of bargaining went well, that’s to say an additional
three billions euros. They haven’t mentioned this in their statements
because a summit decision is required for this,” the prime minister
said in remarks published on March 8, in an apparent reference to
commercial talents of entrepreneurs from the Central Anatolian province
of Kayseri, who are known to be hard bargainers.
(hurriyetdailynews.com, March 11, 2016)
Constitutional Court president: Court rulings binding for Erdogan
Constitutional Court President Zühtü Arslan has said
the rulings of his court are binding for everyone and every institution
in Turkey, in apparent response to President Recep Tayyip Erdoğan's
criticism on Sunday of the top court over its ruling on two jailed
editors from the Cumhuriyet daily.
Arslan was speaking during an event titled
“Conference on Supporting the System of Individual Applications to the
Constitutional Court” in Ankara on Tuesday.
“We do not decide whether an applicant was involved
in a crime or not. The court decides whether a rights violation took
place during trial. The decisions [of the Constitutional Court] are
binding on everyone and every institution,” said Arslan.
Erdoğan said on Sunday he does not obey or respect
the decision of the court, which declared that the imprisonment of
Cumhuriyet Editor-in-Chief Can Dündar and the newspaper's Ankara
representative Erdem Gül for a report on alleged illegal arms transfers
to Syria amounted to a violation of their rights.
Dündar and Gül were freed in the early hours of
Friday after 92 days in jail, following the top court's ruling. The
court said the journalists' right to freedom and security, and the
right to express their thoughts and freedom of the press under Articles
19, 26 and 28 of the Constitution, respectively, were violated.
"The Constitutional Court may have reached such a
verdict. I will remain silent. I am not in a position to accept it,"
Erdoğan told reporters before departing for a visit to West Africa. "I
do not obey it nor do I respect it."
Arslan further said that the top court's decisions can and should be criticized.
“We respect any criticism of our decisions. Any
political issues that are a topic of discussion turn out to be a
judicial issue later on. Apart from criticisms, some imaginary
dialogues are being created [referring to a recent report in the Star
daily]. I reject such comments and reports, which are lies and
slanderous. I condemn the comments that the court is giving decisions
based on instructions. Such smear efforts will not affect our
resolution.”
Arslan's references could be said to refer to the pro-government Star daily's Sunday report on the court.
The Star claimed the top court made the decision
despite objections by some members that they should not be involved in
the case as the trial has not yet begun. However, according to the
daily Arslan insisted on making a decision, saying, “We have to finish
this today,” the Star claimed.
Since the top court's ruling last Friday Arslan has been target of the pro-government media outlets.
(TODAY'S
ZAMAN, March 1, 2016)
Forces
armées/Armed Forces
Erdoğan Thanks Mothers Urging Their Children to Combat
President Erdoğan at the meeting in Yozgat has said, “When our state is
under attack, I kiss by all mothers’ hands sending their children to
duty by saying ‘go my dear child, be a veteran or martyr’”; has spoken
of Brussels attack.
President Recep Tayyip Erdoğan has held a meeting in the mass opening ceremony held in Yozgat.
Erdoğan briefly said the following:
“He is bedamning”
“He is (Fethullah Gülen) bedamning from Pennsylvania. Which ones are
taking effect? They won’t they won’t. You are not honest, you are not
sincere. You have dismembered this society, nation, community.
“I wish the ones within this state, nation heading for the wrong
direction will give up in this mistake of theirs. They still don’t the
truth”.
“Don’t call ‘deceased’ for those killed”
“Don’t call ‘deceased’ for those who die or get killed on path to god.
Yozgat reaching to shahada level by 10 people from Yozgat falling
martyr.
“In the operations, the number of martyrs countrywide has exceeded 300.
Casualties of the terrorists is 10 times more than that. We have taken
our martyrs’ revenge, and will continue to do so.
“When our state is under attack, I kiss by all mothers’ hands sending
their children to duty by saying ‘go my dear child, be a veteran or
martyr’.
“We will continue the fight against terror to the fullest until the very last moment”.
Belgium attack
“Something interest they wrote on the banner here… They dig ditches,
holes in the southeastern [Turkey]. ‘Owners of the ditches have been
destroyed’.
“Those who turn those places into hell have paid the price for it. We
are calling the world; We were saying be careful, we paid price you are
making mistake.
“But they are making terrorists set up tents. So, what happened? What happened two days later? Don't make an oppressed sigh...*.
“Such incapable governances, we captured and sent back but the
gentlemen released the terrorist. Come on, now account for it… Terror
is not a problem of a specific country but of the whole world”.
(BIA, March 25, 2016)
La Turquie bombarde le PKK en Irak au lendemain de l'attentat
La Turquie a bombardé lundi à l'aube les camps du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) situés dans le nord de l'Irak en
représailles à un nouvel attentat à la voiture piégée, le deuxième en
moins d'un mois à Ankara, qui a fait au moins 36 morts.
Quelques heures après cette attaque en plein coeur de la capitale
turque, une dizaine de chasseurs-bombardiers ont pilonné les bases des
rebelles kurdes dans les montagnes de l'extrême-nord irakien, dans les
secteurs de Kandil et Gara, a annoncé l'état-major.
L'attentat commis dimanche soir n'a pas été revendiqué mais les
autorités turques ont pointé du doigt la piste des rebelles kurdes.
"Nous pensons que l'un des responsables est une femme ayant des liens
avec le PKK", a affirmé sous couvert de l'anonymat à l'AFP un
responsable turc. Selon la presse turque, cette femme a été identifiée
par ses empreintes digitales comme Seher Cagla Demir.
Si sa cible, des civils, marque une nette escalade, l'attentat de
dimanche soir rappelle par son mode opératoire celui perpétré il y a un
peu plus de trois semaines dans le même quartier d'Ankara. Le 17
février, un véhicule suicide piégé y avait détruit des bus transportant
des personnels militaires, faisant 29 morts.
Un groupe radical dissident du PKK, les Faucons de la liberté du
Kurdistan (TAK), a revendiqué cette opération et annoncé de nouvelles
attaques, notamment contre les sites touristiques du pays.
Dimanche soir, une voiture piégée est venue se faire exploser contre un
bus municipal dans le quartier très fréquenté de Kizilay, siège de
nombreux commerces et important noeud des transports en commun de la
capitale turque.
- Prudence -
Selon un nouveau bilan annoncé par le ministre de la Santé Mehmet
Müezzinoglu, au moins 36 personnes ont été tuées et 71 étaient toujours
hospitalisées lundi matin.
Lundi, la place Kizilay était totalement interdite à la circulation, a
constaté une journaliste de l'AFP. Des experts de la police
scientifique continuaient à collecter des indices sur le site de la
déflagration, protégé des regards par des draps blancs.
Dans leurs premières réactions dimanche soir, les dirigeants
islamo-conservateurs turcs n'ont pas immédiatement mis en cause les
rebelles kurdes. "Nous avons des informations concrètes sur le groupe
terroriste à l'origine de l'attaque", a ainsi déclaré le Premier
ministre Ahmet Davutoglu, sans autre détail.
Les dirigeants avaient été très prompts à attribuer l'attentat du 17
février aux kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG),
avec le soutien du PKK.
Ces deux mouvements avaient catégoriquement rejeté ces accusations.
Jusqu'à la trêve instaurée le 27 février sur le front syrien, Ankara a
bombardé à de multiples reprises les positions tenues en Syrie par les
YPG, qu'elle considère comme affiliées au PKK qui mène la rébellion sur
son sol depuis 1984.
Les Etats-Unis ont "fermement condamné" dimanche cette attaque, et
"réaffirmé leur partenariat solide avec la Turquie (...) dans le combat
contre la menace commune du terrorisme", selon le porte-parole du
département d'Etat, John Kirby.
- 'Soulèvement raté' -
L'ambassade des Etats-Unis en Turquie avait alerté vendredi ses
ressortissants sur une "possible attaque terroriste" à Ankara visant
"des bâtiments du gouvernement turc".
Depuis l'été dernier, de violents combats ont repris entre les forces
de sécurité et le PKK dans de nombreuses villes du sud-est du pays,
peuplé en majorité de Kurdes. Ils ont fait de nombreuses morts dans les
deux camps et tué des dizaines de civils.
Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix
engagés par le gouvernement turc avec le PKK à l'automne 2012.
"Le +soulèvement+ lancé par le PKK n'a pas marché. Même la population
kurde s'est distanciée de ses opérations dans les villes du sud-est
anatolien", a commenté à l'AFP Can Acun, de la Fondation turque pour
les recherches politiques, économiques et sociales (Seta). "Frustré, le
PKK semble avoir opté pour des actes retentissants".
La Turquie a en outre été frappée à quatre reprises depuis juin par une
série d'attentats meurtriers attribués par les autorités au groupe Etat
islamique (EI).
Le plus meurtrier d'entre eux, le 10 octobre, avait été perpétré par
deux kamikazes qui s'étaient fait exploser au milieu de manifestants de
la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara, faisant 103 morts.
Quatre mois après des législatives que le parti de M. Erdogan a
remporté en se présentant en rempart contre le "chaos", cette
succession d'attentats avive la colère.
"Cela fait plus d'une semaine que les gens parlent du risque d'un
nouvel attentat à la bombe et l'Etat ne prend aucune précaution et
n'avertit personne", a déclaré à l'AFP Nihat Görgülü, l'oncle d'une des
victimes, devant un hôpital ankariote. "Nous avons très peur (...)
l'Etat se moque des citoyens", a-t-il ajouté. (AFP, 14 mars
2016)
Raids de l'aviation turque contre les bases du PKK en Irak
L'aviation turque a mené mercredi une nouvelle série de frappes
aériennes contre des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
interdit) dans les montagnes du nord de l'Irak qui ont tué 67
combattants rebelles, a annoncé l'état-major samedi.
Ces bombardements, menés par 14 chasseurs-bombardiers F-16 et F-4, ont
visé des camps et des installations du PKK à Qandil, Metina, Haftanin,
Avasin et Basyan, a précisé le commandement militaire dans une
déclaration citée par les médias turcs.
Ces frappes aériennes sont les premières visant les bases arrière
irakiennes du PKK depuis celles menées le 18 février en représailles à
un attentat suicide à la voiture piégée qui avait tué la veille 29
personnes en plein coeur d'Ankara.
Cette attaque, dirigée contre un convoi de bus transportant des membres
de l'armée, a été revendiqué par un groupe dissident du PKK, les
Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des affrontements meurtriers
ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité et les rebelles
dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Ces combats ont fait voler en éclats les fragiles pourparlers de paix
engagés par le gouvernement à l'automne 2012 pour tenter de mettre un
terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Depuis décembre, l'armée et la police ont mené d'importantes opérations
dans plusieurs villes placées sous couvre-feu pour en déloger des
partisans du PKK qui y avaient pris le contrôle de quartiers entiers et
défié l'Etat turc en décrétant "l'autonomie".
Ces opérations se sont récemment achevées à Silopi, Cizre et dans le
district de Sur, dans la grande ville de Diyarbakir. Elles se sont
soldées par de nombreuses victimes dans les deux camps et la mort de
dizaines de civils, selon les ONG, et ont causé d'énormes dégâts
matériels et contraint des dizaines de milliers de leurs habitants à
l'exode.
Le gouvernement turc, qui a promis "d'éradiquer" le PKK, a annoncé
vendredi le lancement imminent d'autres opérations de "nettoyage" à
Nusaybin, Yüksekova et Sirnak. (AFP, 12 mars
2016)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Attentat anti-chrétien au Pakistan, Talibans et Erdogan
Une faction du mouvement taliban pakistanais a revendiqué lundi
l’attentat ayant tué 72 personnes la veille, dimanche de Pâques, dans
un parc de Lahore, affirmant avoir voulu viser ainsi les chrétiens.
«Nous avons perpétré l’attentat de Lahore car les chrétiens sont notre
cible,» a déclaré à l’AFP par téléphone Ehsanullah Ehsan, le
porte-parole du Jamaat-ul-Ahrar, une faction des talibans. Il a ajouté
que son groupe se préparait à mener de nouvelles attaques, y compris
contre des établissements scolaires.
Le Pakistan s’est réveillé lundi sous le choc après l’attentat suicide
qui a frappé un parc populaire de Lahore, en plein dimanche de Pâques,
tuant au moins 72 personnes dont nombre d’enfants et portant un coup
sérieux aux espoirs d’embellie sécuritaire.
L’attentat a été revendiqué par les talibans pakistanais, qui ont
déclaré avoir visé spécifiquement la communauté chrétienne. Mais selon
l’inspecteur de police adjoint Haider Ashraf, la majorité des victimes
sont musulmanes.
Le bilan s’établissait tôt lundi matin à 72 morts, a-t-il dit à l’AFP.
Selon un responsable des services de secours, 29 enfants ont été tués,
ainsi que 7 femmes et 36 hommes. (AFP, 28 mars 2016)
Un rappel par Info-Türk

Quand il était le président provincial du Parti du
Bien-être (RP) en 1985, Erdogan se met à genoux devant Gulbuddin
Hekmatyar, un des anciens leaders de Taliban, lors de la visite de ce
dernier à Istanbul comme invité d'honneur du RP. Hekmatyar est
actuellement le leader de Hezb-e-Islami qui revendique plusieurs actes
de terrorisme récents en Afghanistan.
Relations between Turkey and ISIS documented once again
Documents seized by YPG and SDF refute Turkish President Recep Tayyip
Erdoğan’s claims that Turkey prevents the passage of ISIS and Al-Nusra
gangs into Syria. The hundreds of documents the SDF seized in the ISIS
headquarters it captured in Til Hemis, Til Bırak, Hol, Kobanê, Mount
Kızwan, Şeddadê and Gîrê Spî refute Turkish President Erdoğan’s claim
that ‘ISIS captures are captured and sent back.’ In these documents,
the passage of ISIS gangs from all across the world, particularly
Kazakhstan, Indonesia, and Tajikistan, from Turkey to Syria can be
seen. The documents prove that ISIS gangs have been using the airports
in İstanbul and Adana, receiving residency permits from the Turkish
government, and entering Syria and Rojava from Turkey since 2013.
ISIS GANGS TRAVEL TO SYRIA VIA TURKEY
After the ISIS gangs’ massacre in the Belgian capital Brussels on March
22, Recep Tayyip Erdoğan claimed that Turkey had ‘captured the
perpetrators of the massacre and sent them back to their countries.’
The documents the SDF seized in Şeddadê and Gîrê Spî show that hundreds
of ISIS gangs traveled to Syria and Rojava with the help of the Turkish
state. The Turkish state, whose ties to ISIS become clearer every day,
claimed that they had warned Belgium about the gangs in order to cover
up its responsibility. However, the documents SDF seized show that
hundreds of ISIS gangs travel to Syria and Europe through Turkey.
The aforementioned documents include bus tickets, electronic Turkish
visas, residency permits, and documents with the stamps of Turkish
immigrations and airport offices.
TURKISH STATE CONTROLS RESIDENCY AND TRANSPORTATION!
The seized documents include residency permits lacking information on
the dates of entrance and exit to Turkey, and show that the gangs
primarily use Kilis and Urfa for crossing into Syria and Rojava.
TURKEY-ISIS RELATIONS ARE CRYSTAL CLEAR!
The Turkish state’s logistical and military aid to jihadist gangs in
Syria shows that Turkey-ISIS relations are crystal clear. The documents
seized by the SDF include information on the transportation of chemical
and explosive materials from Turkey to Syria. One of the documents
belongs to a jihadist from Kazakhstan called Bekmurzayev Meiirzhan, and
another one signed by İstanbul Police Foreigners’ Deparment Manager
Erkan Aydoğa belongs to Sultan Argerim also from Kazakhstan. SDF also
seized a document showing that ISIS gang Mukysh Tolganay entered Turkey
through İstanbul Sabiha Gökçen airport. Other documents show that
Abdulaziz Abdullah from East Turkistan, Kiyomov Thumakul from
Tajikistan, Syahhutra from Indonesia and hundreds of other ISIS gangs
had residency permits issued by the Turkish state.
Below, we share some of the documents that the SDF recently seized. We
will soon share other documents on the Turkish language classes ISIS
gangs receive, and Turkish manuals explaining how to make explosives
and poison to jihadist gangs.
(ANF, March 28, 2016)
Une des bases de la montée islamiste; Marché halal
L'Article de BOSCO D'OTREPPE, "La Wallonie place ses pions pour profiter du marché halal"
Un marché annuel et mondial qui pèse mille milliards d’euros, qui
concerne deux milliards de personnes et qui connaît une croissance de
10 % par an. Face à de tels chiffres, la Wallonie ne pouvait décidément
pas passer à côté du marché halal lors de la mission princière à
laquelle elle participait cette semaine en Indonésie. Et cela d’autant
plus que l’archipel est le pays musulman le plus peuplé au monde avec
ses 255 millions d’habitants.
Du coup, au cœur même du campus de l’université ITB de Bandung, l’une
des universités les plus réputées du pays, l’Agence wallonne à
l’exportation (l’Awex) organisait ce vendredi un séminaire de réflexion
autour du halal avec les autorités académiques locales. Dans le même
temps, l’Université de Liège concluait un accord de coopération avec
cette même ITB, et autour de cette même question.
Au-delà de ces collaborations qui sont pour les sociétés belges une
vraie porte d’entrée vers le marché indonésien, ce dialogue entre les
deux régions témoigne de la réputation que commence à se créer la
Wallonie auprès du marché halal.
Le succès du Club halal
Tout aussi complexe qu’important, ce marché issu des prescrits
religieux de l’islam demande en effet aux entreprises une connaissance
très pointue des certifications halal qui varient entre les pays, mais
aussi des multiples certificateurs (toujours liés à des instances
religieuses) qui ne sont pas tous reconnus comme légitimes sur
l’ensemble des continents.
C’est pour épauler les entreprises dans cette démarche de certification
que l’Awex a mis en place il y a quatre ans le Club Halal, une
initiative qui permet de partager les expériences et les informations,
et qui fut reconnue comme la première du genre dans un pays non
musulman. Aujourd’hui, ce club rassemble une centaine d’entreprises, et
regroupe 2 000 emplois pour une production halal estimée à 250 millions
d’euros (au total, la valeur de la production halal en Belgique atteint
le milliard d’euros).
Comme les francophones ont pu le remarquer lors de leur déplacement en
Indonésie, une telle démarche est très bien perçue dans les pays
musulmans. Et le travail ne s’arrêtera pas là, puisque l’université de
Bandung participera aussi à la base de données de la plateforme "Halal
adviser" qui rassemblera sur un site toute l’information indispensable
à ce certificat.
Un gramme pour dix tonnes
"C’est capital que l’on soit aussi présent et proactif. Avec
l’enrichissement de la classe moyenne dans les pays émergents, ce
marché est en rapide expansion; 80 % de ce marché n’est d’ailleurs pas
encore couvert" , explique Pascale Delcomminette, directrice de l’Awex.
"L’islam, en Indonésie, est un des islams les plus ouverts , ajoute le
ministre de l’Economie Jean-Claude Marcourt (PS). L’Indonésie est un
marché difficile à approcher d’un point de vue légal, mais nous devons
pourtant profiter de son expansion et de ses besoins en exportation."
La certification halal, qui répond à un cahier des charges très précis
quant à la fabrication du produit (interdiction du porc, du chien, du
rat ou du chat par exemple), ne concerne d’ailleurs pas que les
produits alimentaires, mais également les textiles, les produits
pharmaceutiques ou hygiéniques. Dans un monde où ces produits sont
issus de plus en plus régulièrement de composés chimiques difficiles à
tracer, le ministre Marcourt, comme l’Awex, ont souhaité mettre en
avant la spin-off liégeoise Progenus. Celle-ci offre à ses clients de
pouvoir détecter des composants dits illicites dans certains produits,
comme d’assurer la traçabilité de ces derniers. Ses résultats sont en
effet impressionnants. Dans dix tonnes de matière, elle peut ainsi
déceler un gramme de matière "contaminée".
Par le biais du "Club halal" et prochainement de la plateforme "Halal
adviser", la Wallonie entend donc tout aussi bien aider ses entreprises
à affronter ce secteur, que se profiler à l’international comme une
région partenaire pour ce marché en pleine expansion.
Une mission réussie
Conclusion . Une bière à la main, la princesse Astrid a clôturé devant
la presse la mission économique de la Belgique en Indonésie comme elle
l’aura objectivement menée : avec enthousiasme et intérêt.
Rencontres. Entourée de la délégation ministérielle fédérale et
régionale qui l’accompagnait, la princesse s’est félicitée des 330
rencontres officielles et des 650 rencontres informelles qui auront
bénéficié aux entreprises belges. Et cela que ce soit des entreprises
d’envergure (Delhaize, Tractebel, ING ou BKS - entre autres) ou des
PME, que ce soit également dans les domaines de la recherche, du
commerce ou des services.
Timing. La rencontre avec le président indonésien en début de semaine a
donné à la mission une légitimité particulière, ont reconnu la
Princesse et les ministres. "Mais, plus globalement, j’ai rarement vu
une mission qui tombait à un aussi bon moment", a reconnu Astrid. "Le
pays développe ses infrastructures, ses soins de santé et son
éducation. Nous sommes tombés au bon moment pour faire connaître notre
pays". De quoi, espèrent-ils tous, ouvrir des portes. (La Libre Belgique,18 mars 2016)
El Bakraoui avait bien été expulsé vers les Pays-Bas par la Turquie
L'un des trois kamikazes de l'aéroport de Bruxelles, le Belge Ibrahim
El Bakraoui, a été expulsé vers les Pays-Bas par la Turquie en juillet,
a confirmé jeudi le ministère néerlandais de la Justice.
"Les autorités turques ont exigé qu'Ibrahim El Bakraoui quitte le
territoire et ont donc organisé un vol depuis Istanbul vers Amsterdam
le 14 juillet 2015", a indiqué le ministre Ard van der Steur dans une
lettre envoyée au parlement.
Les autorités turques ont prévenu La Haye, par note déposée dans un
portail électronique, mais cette note "ne présentait absolument aucune
information ou clarification" sur les personnes expulsées, a ajouté le
ministre.
Une note similaire avait été envoyée aux autorités belges, a assuré le
ministre, soulignant que "contrairement à d'habitude", il "n'y a pas eu
de contact direct entre les services de police".
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait accusé la Belgique
mercredi de ne pas avoir été "en mesure d'identifier" les liens entre
Ibrahim El Bakraoui et le jihadisme.
Ibrahim El Bakraoui a été formellement identifié par les autorités
belges comme l'un des deux jihadistes qui se sont fait exploser dans
l'aéroport de la capitale belge.
La Turquie s'est à plusieurs reprises plainte que les pays occidentaux
ne tiennent pas compte de ses mises en garde concernant les jihadistes
qu'elle expulse ou repère.
Mais depuis 2013, seulement six notifications d'expulsions ont été
placées dans ce portail électronique, a affirmé M. Van der Steur,
répétant : "les services de police en Turquie prennent contact avec les
policiers de liaison (dans le pays) s'il est question d'une expulsion".
Sur les six notifications placées dans le portail, cinq avaient été
suivies d'un contact direct. En 2015, il y a eu environ 40
notifications des autorités turques à la police néerlandaise au sujet
d'expulsions, accompagnées par des explications s'il existe des
soupçons de radicalisation ou de terrorisme.
"Nous invitions les autorités turques à toujours partager ces
notifications avec l'officier de police de liaison, directement et à
temps", a ajouté le ministre néerlandais.
Ibrahim El Bakraoui disposait d'un passeport belge, n'était pas
accompagné de policiers et n'était pas enregistré dans le système,
a-t-il ajouté : "il n'y avait aucune raison d'entreprendre une action à
son arrivée à l'aéroport de Schiphol". (AFP, 24 mars
2016)
La justice turque remet en liberté des jihadistes présumés de l'EI
Un tribunal d'Istanbul a ordonné jeudi la remise en liberté des
derniers accusés encore détenus du plus grand procès ouvert à ce jour
en Turquie contre des membres présumés du groupe Etat islamique (EI), a
rapporté l'agence de presse Dogan.
Un total de 96 personnes comparaissent depuis plusieurs mois dans le
cadre de ce dossier, arrêtées lors des multiples coups de filet
antijiahdistes réalisés par la police turque au cours des derniers mois.
Parmi les sept derniers accusés libérés jeudi figure Halis Bayancuk,
que la presse turque a présenté comme "l'émir" de l'EI à Istanbul.
Poursuivi pour appartenance à une organisation "terroriste", celui qui
est aussi connu sous le nom de guerre Ebu Hanzala, risque une peine
maximale de dix ans de réclusion.
La prochaine audience de ce procès a été fixée en juin.
Le régime du président turc Recep Tayyip Erdogan a longtemps été accusé
de complaisance envers les rebelles islamistes en guerre contre le
régime de Damas, sa bête noire.
Depuis plus d'un an, Ankara a toutefois nettement renforcé le contrôle
de sa frontière avec la Syrie, principale voie de passage des apprentis
jihadistes qui rejoignent l'EI, et multiplié les arrestations dans les
milieux jihadistes sur son territoire.
La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en
raison d'une série inédite d'attaques attribuées aux jihadistes ou
liées à la reprise du conflit kurde.
Samedi, un kamikaze s'est fait exploser dans une rue touristique
d'Istanbul, tuant quatre touristes étrangers et blessant une trentaine
d'autres personnes. Cette attaque a été attribuée par les autorités à
l'EI. (AFP, 24 mars
2016)
L'attaque de l''Etat islamique à Bruxelles : 34 morts, au moins 236 blessés
Le métro de Maelbeek (20 morts) et l'aéroport de Zaventem (14 morts)
ont été les cibles d'attaques ce mardi matin. Via sa propre "agence de
communication", le groupe Etat islamique revendique ces attaques,
a-t-on appris à 16h20.
"Des combattants de l'Etat islamique ont mené une série d'explosions
avec des ceintures d'explosifs", peut-on lire dans le communiqué de
Daech. Ce texte précise que la Belgique est "un pays qui participe à la
coalition internationale contre l'Etat islamique". "Les combattants ont
ouvert le feu à l'intérieur de l'aéroport de Zaventem avant que
certains d'entre eux ne déclenchent leurs ceintures d’explosifs". Le
groupe terroriste précise en outre qu'un kamikaze s'est fait exploser
dans la station de métro Maelbeek.
Vers 8h, des explosions ont été entendues dans le hall des départs de
Zaventem. Une personne aurait crié quelque chose en arabe avant que des
coups de feu ne retentissent, expliquent plusieurs témoins. Les vitres
du bâtiment ont été soufflées, l'aéroport a été évacué et est fermé. Le
parquet confirme qu'il s'agit un attentat-suicide. Cette attaque a fait
14 morts et au moins 92 blessés selon les pompiers.
Trois bombes ont été utilisées, dont deux dans le hall, lors de cette
double explosion. Selon la VRT, une troisième bombe aurait également
été découverte.
Des armes ont été découvertes après l'attentat, a appris l'agence Belga
"de source bien informée". L'information n'a pas été confirmée de
source officielle.
A 9h11, deux explosions ont eu lieu à la station de métro Maelbeek,
située rue de la Loi. Elle s'est produite dans une rame de métro qui se
trouvait à l'arrêt à la station Maelbeek, en direction d'Arts-Loi.
Cette attaque a fait au moins 20 morts et 106 blessés (17 graves, 23
fortement atteints et 66 blessés plus légers, selon Yvan Mayeur,
bourgmestre de Bruxelles).
Selon un témoin, l'explosion était puissante et a fait trembler les
vitres du guichet dans lequel il travaillait. Le service de déminage
est sur place et l'armée. Tous les transports publics sont à l'arrêt à
Bruxelles. Les tunnels Cinquantenaire et Loi sont fermés.
La police a fermé l'accès au rond point Schuman et la rue de la loi est
fermée. Les médias sont aussi bloqués rue de la Loi. La zone est
absolument à éviter en voiture.
Le réveil des «Lions dormants» de l’État islamique
Les menaces de frapper Bruxelles et le cœur de l’Europe, proférées
depuis des années par les terroristes de l’Etat Islamique et leurs
relais, se sont donc concrétisées tragiquement ce matin, à l’aéroport
de Bruxelles-National et du métro bruxellois, deux cibles symboliques
où l’espoir de faire un maximum de morts a guidé les terroristes.
Au lendemain de l’arrestation, vendredi à Molenbeek, de Salah Abdeslam,
le seul terroriste survivant des attentats de Paris du 13 novembre, le
patron de la Sûreté de l’Etat Jaak Raes, comme le procureur fédéral
Frédéric Van Leeuw avaient émis la crainte de voir sortir de l’ombre
d’autres terroristes. La découverte de détonateurs dans l’appartement
forestois qu’occupaient Salah Abdeslam et ses complices à Forest, de
même que d’armes de guerre et d’un nombre important (11 chargeurs) de
munitions, laissaient présager une volonté de repasser à l’acte. « Ce
n’était pas pour organiser un pique-nique », avait figuré le procureur
fédéral. Le risque appréhendé d’attentats avait également été relayé
par le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders et celui de
l’Intérieur, Jan Jambon.
Une réponse à l’arrestation de Salah ?
Le soulagement ressenti par l’arrestation de Salah Abdeslam aura été de
courte durée. L’identification d’un des deux derniers complices en
fuite, Soufiane Kayal, de son vrai nom Najim Laachraoui, un djihadiste
belge revenu de Syrie où il était parti, comme l’un des artificiers
probables du commando terroriste de Paris, étayait ces craintes. Ses
empreintes avaient été retrouvées sur deux des gilets explosifs
actionnés par les terroristes à Paris. Les deux attentats sont-ils une
réponse à l’arrestation de Salah, une vengeance, ou la concrétisation
programmée de ce que son groupe préparait avant son arrestation ? On ne
peut relever que la coïncidence temporelle entre les deux événements,
sans pouvoir exclure une relation de cause à effet. La multiplicité des
auteurs (dont au moins un kamikaze) établit l’existence d’un commando
de plusieurs membres : Laachraoui, s’il est impliqué dans les attaques,
n’était pas seul et disposait d’exécutants à Bruxelles. Une ligne
directe serait ainsi établie entre la cellule de Verviers, les
attentats de Paris et ceux de Bruxelles : l’ombre d’Abaaoud est leur
point commun. Il avait recruté les « Verviétois », aurait dirigé les «
Parisiens » et inspiré les « Bruxellois ». (Le Soir, MARC METDEPENNINGEN, 22 mars 2016)
Emine Erdogan: Le harem "école de la vie" pour les femmes
L'épouse du président islamo-conservateur
turc Recep Tayyip Erdogan, Emine, a estimé mercredi que le harem
ottoman, source de multiples fantasmes dans le monde occidental,
constituait "une école pour préparer les femmes à la vie".
"Le harem était une école pour les membres de la dynastie ottomane et
un établissement scolaire pour la préparation des femmes à la vie", a
déclaré Mme Erdogan, marraine d'associations de femmes et de
bienfaisance, lors d'une intervention publique à Ankara rapportée par
les chaînes de télévision.
Sous l'Empire ottoman, le harem rassemblait les courtisanes du sultan.
Confidentes, favorites et esclaves sexuelles, elles y recevaient une
éducation littéraire, artistique ou pratique mais pour le seul bon
plaisir du sultan, dont elles restaient la propriété.
Les plus habiles y sont devenues de vraies femmes de pouvoir,
influentes, au prix d'intrigues qui ont fait le sel de nombreux romans
et récits.
Comme son président de mari Recep Tayyip Erdogan, Emine Erdogan est une
musulmane fervente, admiratrice de la grandeur de l'Empire ottoman sur
les ruines duquel a été bâtie l'actuelle République laïque de Turquie.
Sa sortie sur les harems a fait l'objet de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.
"Au temps de Murad III (sultan du 16e siècle), les seuls objets qui
n'entraient pas au harem étaient des livres", a rappelé sur Twitter
Özlem Kurumlar, une universitaire.
Premier ministre de 2003 à 2014, chef de l'Etat depuis, M. Erdogan est
accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste.
Mardi, l'homme fort du pays a célébré la Journée internationale des
femmes en proclamant que, à ses yeux, "la femme est avant tout une
mère". (AFP, 9 mars
2016)
Erdogan: "La femme est avant tout une mère"!
Le président islamo-conservateur turc Recep
Tayyip Erdogan a proclamé mardi sa conviction que "la femme est avant
tout une mère", lors la Journée internationale des droits des femmes,
marquée également dans le pays par des manifestations dénonçant
"l'hégémonie masculine".
"Je sais qu'il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la
femme est avant tout une mère", a lancé M. Erdogan devant un parterre
de femmes qui l'ont ovationné debout lors d'un discours à Ankara.
L'homme fort de Turquie, qui dirige le pays depuis 2002, s'est insurgé
contre le système capitaliste, qu'il a accusé d'"asservir" les femmes
pour des raisons économiques, et a souligné la nécessité de "la
sauvegarde de la famille".
"Vous ne pouvez libérer les femmes en détruisant la notion de famille",
a-t-il dit, ponctuant son discours de versets du Coran pour vanter les
mérites de la maternité en citant l'un d'eux qui dit "le paradis se
trouve sous les pieds de nos mères".
M. Erdogan s'est régulièrement illustré par ses sorties polémiques sur
les femmes. Il avait notamment assuré que les féministes n'avaient
"rien à faire avec notre religion et notre civilisation" et que
l'égalité homme-femme était "contre nature".
Il a également milité, avec son épouse et ses deux filles voilées,
contre l'avortement décrit comme un "crime contre l'Humanité" et
dénoncé la "trahison contre des générations de Turcs" que représentait
à ses yeux le planning familial.
L'opposition et les mouvements féministes turcs reprochent au régime du
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis
2002, d'entretenir les violences contre les femmes avec des préjugés
religieux.
Le nombre de cas des violences faites aux femmes est en forte
augmentation en Turquie. Deux femmes y sont assassinées en moyenne
chaque jour.
Mardi soir, des milliers de femmes se sont rassemblées à Istanbul sur
l'avenue Istiklal pour dénoncer la domination masculine sur la société
turque aux cris de "nous voulons l'égalité" ou "attention Tayyip, nous
voilà", selon une journaliste de l'AFP.
"La politique de l'AKP et l'hégémonie masculine qui dominent notre
société ont pour but de maintenir la femme au coeur du foyer et de la
famille, à la maison", a regretté Gürsün, l'une des manifestantes.
"Nous voulons plus d'égalité et de liberté pour les femmes et c'est
tout", a ajouté une autre, Ayse.
Des centaines d'autres femmes se sont également réunies dans la
capitale Ankara pour exiger la "fin des meurtres de femmes", selon l'un
de leurs slogans, en arborant des photos de victimes, a constaté un
photographe de l'AFP. (AFP, 8 mars
2016)
Rappel sur le Wahhabisme en Belgique!
Nous dénonçons depuis longtemps les méfaits du wahhabisme un peu
partout dans le monde et la manière dont cette idéologie extrémiste
d’origine saoudienne a fait le lit des groupes djihadistes.
Mais cette idéologie dangereuse est aussi bien installée en Belgique. En voici quelques illustrations.
Voici quelques années, l’association pro-terroriste Sharia4Belgium
avait parlé de faire flotter le drapeau de l’Islam extrémiste sur la
Belgique. Déclenchant un bien compréhensible tollé dans l’opinion
publique. Mais en fait, ils n’étaient pas les premiers à avoir tenu ce
genre de discours. En effet, on retrouvait cette expression en arabe
dans des fascicules distribués dans les années 80 par le Centre
Islamique et Culturel de Belgique, installé dans la Grande Mosquée du
Cinquantenaire à Bruxelles.
Ce Centre est une création de l’Arabie Saoudite au travers de la Ligue
islamique mondiale qu’elle contrôle totalement. Une Arabie Saoudite qui
a toujours assumé le fait qu’elle essayait de répandre partout dans le
monde, l’idéologie wahhabiste (version rétrograde et extrémiste de
l’Islam).
Cette « idéologie » se distingue par les points suivants et, reconnaissons-le, peu sympathiques :
- interdiction des innovations impies
- loyauté envers l’Islam « pur »
- hostilité envers tout ce qui n’est pas musulman
(nommés les mécréants) et envers tous les musulmans « déviants »
(chiites, alaouites, etc…)
- justification de la lutte armée (le djihad)
Mais outre l’état saoudien, une nébuleuse
d’associations sert à financer le développement du wahhabisme en
Belgique, tel la fondation « al-Haramain » qui a financé nombre
d’initiatives en Belgique dans les années 90 mais qui en 2004 était
montré du doigt par la diplomatie américaine qui la suspectait d’avoir
un rôle trouble dans le financement du terrorisme.
Aujourd’hui, les milieux wahhabistes ne se limitent plus à la brochure
et au tract mais ont créé des télé satellitaires comme Wisal TV ou Safa
TV, afin de porter la « bonne parole » jusque dans les salons des
fidèles.
L’expression « bonne parole » est d’ailleurs particulièrement malvenue
ici puisqu’il est à craindre qu’elle ressemble en grande partie à ce
qu’on peut trouver dans le programme de secondaire des écoles
saoudiennes où il est expliqué que « le djihad armé est la seule voie
pour libérer la Palestine », qu’il est interdit de saluer le premier un
«mécréant » et où les termes anti-juifs pullulent…
Il y a décidément quelque chose de vraiment malsain dans le wahhabisme ! (www.noterror.eu)
Socio-économique
/ Socio-economic
Les attentats nourrissent les craintes pour l'économie turque
Six attentats suicide en huit mois et
une crise diplomatique avec la Russie ont renforcé les craintes sur
l'avenir de l'économie turque, menacée par la désertion des touristes
avec leurs milliards de dollars et l'inquiétude croissante des
investisseurs étrangers.
Quelques jours après l'attaque attribuée aux jihadistes, la foule
compacte qui arpente chaque jour l'avenue piétonnière d'Istiklal, au
coeur d'Istanbul, s'est nettement éclaircie. Le long de ses deux
kilomètres, hôtels, restaurants et boutiques ont commencé à compter
leurs pertes.
Le 19 mars, un kamikaze s'est fait exploser au milieu des commerces,
tuant quatre touristes étrangers et en blessant une trentaine d'autres.
Si les marchés financiers ont jusque-là réagi avec un relatif
sang-froid à cet énième épisode meurtrier, les analystes s'inquiètent
de ses effets sur un pays à la croissance fragile, aux déficits publics
importants et à l'inflation élevée.
"Ces attaques pourraient coûter cher à l'économie, en matière
d'investissements à long terme et de tourisme", prévient William
Jackson, de Capital Economics à Londres.
Depuis la reprise du conflit kurde dans le sud-est du pays et les
premières attaques attribuées au groupe Etat islamique (EI) l'été
dernier, l'augmentation jusque-là exponentielle du nombre de visiteurs
étrangers s'est ralentie.
Le mouvement s'est même franchement inversé depuis que la Russie a
fermement recommandé à ses citoyens de bouder leurs stations balnéaires
favorites du sud de la Turquie, après la destruction d'un de ses
bombardiers par la chasse turque le long de la frontière syrienne en
novembre.
Hikmet Eraslan, patron de la chaîne d'hôtel stambouliote haut de gamme
Dosso Dossi, affirme avoir été contraint de diviser par deux le prix de
ses chambres pour les remplir. "Que peut-on faire d'autre?", dit-il,
"il faut bien vivre".
Tout juste rénové, l'hôtel Golden Age, à quelques minutes d'Istiklal,
loue à peine la moitié de ses 180 chambres, pour l'essentiel à des
Iraniens venus fêter en Turquie leur Nouvel An.
"Notre directeur revient juste de (la foire internationale du tourisme
à) Berlin. Il nous a rapporté que plus personne ne voulait venir en
Turquie", se désole sous couvert d'anonymat un employé de l'hôtel.
- 'Prudence' -
Analyste à la Finansbank, Inan Demir anticipe cette année une baisse
des revenus touristiques turcs à 17 milliards de dollars, contre 21
milliards l'an passé soit 3% du produit intérieur brut (PIB), et des
tensions sur l'emploi dans ce secteur alors que le chômage a dépassé la
barre des 10% de la population active.
Rien qu'en janvier, le nombre de touristes a déjà baissé de 20% par rapport au même mois l'an dernier.
Les investisseurs étrangers, eux aussi, vont se montrer "beaucoup
plus prudents sur leur venue en Turquie, aussi bien pour leur sécurité
que pour leurs participations", ajoute M. Demir, prédisant "un
contrecoup pour l'économie turque".
Les tensions politiques constituent une autre source d'inquiétude. Plus
tôt ce mois-ci, les autorités ont ordonné la saisie du groupe de presse
d'opposition Zaman, proche de l'ennemi numéro 1 du président Recep
Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen.
"Lorsque les affaires et les décisions de justice semblent motivées
politiquement, cela devient inquiétant pour les investisseurs
étrangers", prévient M. Jackson.
Malgré ces clignotants passés à l'orange, l'économie montre des signes
encourageants de résilience, aidée par la persistance de faibles prix
des hydrocarbures. La production industrielle a progressé de 5,6% en
janvier et l'indice de confiance des acteurs économiques est reparti à
la hausse en mars après trois mois de déclin.
Mais les inquiétudes persistent. La plus immédiate concerne la
nomination du remplaçant de l'actuel gouverneur de la banque centrale,
Erdem Basci.
Apprécié des marchés, M. Basci a résisté tant bien que mal aux
pressions de M. Erdogan en faveur d'une réduction des taux d'intérêt
pour relancer la croissance.
La nomination d'un successeur plus réceptif aux appels du pouvoir
pourrait inquiéter les investisseurs. Une crainte nourrie par la
décision jeudi de la banque de réduire l'un de ses taux directeurs,
aussitôt interprétée comme une concession au pouvoir.
Cette décision "illustre l'impact de la politique sur les décisions de
macroéconomie en Turquie", note M. Demir. Nommer à la tête de la Banque
centrale un pro-Erdogan "va encore abîmer la confiance des
investisseurs", conclut-il. (AFP, 26 mars
2016)
Chute des réservations estivales vers la Turquie
Le voyagiste britannique Thomas Cook a
déploré mardi une baisse de ses réservations estivales à cause du
climat anxiogène créé par une série d'attentats dans des pays
méditerranéens, particulièrement en Turquie.
"L'environnement géopolitique incertain pousse certains clients à
retarder leurs réservations de vacances", a expliqué le groupe dans un
rapport d'activité.
"Nous constatons (...) des réservations nettement moins importantes que
l'an passé vers la Turquie, et plus élevées vers l'Espagne, d'autres
pays européens et des destinations importantes plus lointaines (dont
les États-Unis et Cuba)", a ajouté Thomas Cook.
A la mi-mars, le voyagiste avait enregistré un taux de
réservation de 40% sur ses offres pour cet été, soit 2 points de
pourcentage de moins que l'an passé à la même époque.
La Turquie subit ces derniers mois une série inédite d'attaques
attribuées aux jihadistes, comme celle qui a tué 12 touristes allemands
en janvier à Istanbul, ou liées à la reprise du conflit kurde. Samedi,
une nouvelle attaque-suicide a visé le coeur touristique d'Istanbul,
six jours après un attentat à Ankara.
"Les décisions rapides que nous avons prises de supprimer des vols en
Turquie, en Tunisie et en Egypte (deux autres pays frappés par des
attentats, ndlr) nous ont bien placé pour bénéficier de la demande
supplémentaire des clients pour des stations balnéaires en Méditerranée
occidentale, avec des ventes dynamiques pour les Canaries, les Baléares
et l'Espagne continentale ces dernières semaines", a souligné le
directeur général de Thomas Cook, Peter Fankhauser.
Se projetant sur les mois à venir, le groupe a prévenu que ses
réservations de voyages resteraient "perturbées par l'environnement
géopolitique agité". Il a ajouté toutefois que la demande devrait être
soutenue d'un autre côté par "de bas cours du pétrole, des taux
d'intérêt réduits et une faible inflation".
(AFP, 22 mars
2016)
La CGT s'élève contre des licenciements à l'usine Renault de Bursa
La fédération CGT métallurgie s'est élevée jeudi contre des
"licenciements arbitraires" visant, selon elle, plusieurs dizaines de
salariés de l'usine Oyak-Renault de Bursa (nord-ouest de la Turquie),
et soutient "l'organisation d'élections libres" dans cette coentreprise
paralysée en 2015 par 15 jours de grève.
"Main dans la main, les forces de police et la direction d'Oyak-Renault
en Turquie se déchaînent et piétinent les droits les plus élémentaires;
le droit d'expression, le droit de revendiquer, le droit de se
syndiquer au syndicat de son choix", écrit dans un communiqué la
fédération.
La CGT accuse le groupe de "s'asseoir" sur l'accord "relatif au respect
des droits sociaux fondamentaux" signé par Renault avec le syndicat
IndustriALL Global Union en 2013.
Le syndicat affirme que 60 salariés ont été licenciés ces derniers
jours et 100 "mis à pied et convoqués", afin "soit de donner leur
démission et partir avec un chèque, soit être licenciés avec le
minimum".
Selon l'agence de presse Dogan, la police est intervenue mardi pour
disperser avec des gaz lacrymogènes plus d'une centaine d'ouvriers qui
bloquaient une route à proximité de l'usine pour s'opposer au
licenciement disciplinaire de dix de leurs collègues, et sept ont été
arrêtés.
La direction d'Oyak-Renault avait alors confirmé avoir décidé de
"sanctionner 10 salariés" ayant "joué un rôle déterminant" lors
d'"incidents" ayant "fortement perturbé le fonctionnement" en février
de l'usine, qui emploie 5.000 personnes.
Un porte-parole de Renault en France a également confirmé à l'AFP qu'il
y avait eu 10 mesures de licenciements "liés à des faits graves et
décidés selon la législation du travail en vigueur en Turquie, donc pas
du tout sans motif".
Des arrêts de travail ont diminué la production de l'usine lundi et
mardi, selon la direction. Mais d'après la CGT, la direction a fermé
l'usine lundi par "peur du mécontentement des travailleurs", après
l'annulation des élections prévues le même jour pour désigner des
représentants des salariés.
Sur ce point, le porte-parole de Renault en France a rappelé que la
législation du travail n'était pas la même en Turquie qu'en France et
que le syndicat Türk-Metal, qui dispose d'un mandat d'exclusivité
jusqu'en mai 2017 pour les négociations, était "contesté par la base".
La CGT a dit de son côté apporter sa "solidarité" au syndicat turc des
travailleurs de la métallurgie (Birlesik Metal-Is), "indépendant et
démocratique".
Depuis la grève de 15 jours menée en mai 2015 pour des hausses de
salaires, les ouvriers d'Oyak rejoignent "massivement" ce syndicat et
les élections prévues devaient faire "reconnaître cette nouvelle
situation", d'après la CGT.
Selon les médias turcs, la production a repris normalement mercredi
matin et 12 autres salariés, soit un total de 22, ont été licenciés.
Spécialisée dans la carrosserie et l'assemblage de voitures telles que
la Clio et la Fluence, l'usine Renault de Bursa est l'une des plus
importantes de Turquie et affiche une capacité de production de 360.000
véhicules par an. (AFP, 3 mars
2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
L'UE défend la présence de diplomates au procès de journalistes
L'Union européenne a défendu mercredi la présence de diplomates
européens au procès en Turquie de journalistes d'opposition accusés
d'espionnage, une présence qui a agacé le pouvoir turc qui s'en est
plaint auprès de plusieurs pays.
"Des diplomates de l'UE assistent régulièrement à des procès partout
dans le monde en tant qu'observateurs, en particulier dans des pays
candidats" à l'adhésion à l'UE, a souligné un porte-parole dans un
courriel à l'AFP.
"Cela fait ainsi partie de leur travail en Turquie, un pays engagé à
respecter les grands principes démocratiques, en conformité avec les
standards européens", a-t-il ajouté dans le même message.
Ankara a protesté lundi contre les messages affichés par certains de
ces diplomates sur les réseaux sociaux, en marge de la première
audience vendredi du procès de Can Dündar, rédacteur en chef du
quotidien d'opposition Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à
Ankara.
Les négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE achoppent sur différentes questions, dont celle des droits de l'homme.
Le procès des deux journalistes, farouches adversaires du régime
islamo-conservateur, est considéré comme un test pour la liberté de la
presse en Turquie, classée 149e sur 180 au classement mondial de RSF en
la matière.
MM. Dündar et Gül risquent la prison à vie pour un article de 2014
mettant en cause le régime turc dans des livraisons d'armes à des
rebelles islamistes en Syrie.
"Des medias libres, divers et indépendants constituent l'une des
pierres angulaires d'une société démocratique", ajoute encore le
porte-parole de l'UE.
La France avait affirmé mardi qu'il était parfaitement normal que ses
"les diplomates suivent l'actualité de leur pays de résidence et, à ce
titre, assistent régulièrement à des audiences judiciaires en tant
qu'observateurs".
Et les Etats-Unis, également représentés dans la salle d'audience du
tribunal d'Istanbul, ont affirmé lundi: "Ce n'était pas la première
fois et sûrement pas la dernière que nous serons observateurs dans ce
type de procédure judiciaire", par la voix du porte-parole du
département d'Etat John Kirby lundi. (AFP, 30 mars
2016)
La France: Ses diplomates ont le droit d'assister à des procès
La France a rappelé mardi à la Turquie qu'elle était dans son droit en
envoyant, la semaine dernière à Istanbul, un de ses diplomates assister
en tant qu'observateur au procès pour espionnage de deux journalistes
d'opposition.
"Les diplomates suivent l'actualité de leur pays de résidence et, à ce
titre, assistent régulièrement à des audiences judiciaires en tant
qu'observateurs, à travers le monde. Cette pratique est conforme aux
conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires",
a affirmé le ministère français des Affaires étrangères dans un
communiqué.
Selon une source diplomatique turque, Ankara a protesté lundi auprès de
plusieurs pays après les commentaires affichés vendredi à Istanbul sur
les réseaux sociaux par des diplomates présents au procès du rédacteur
en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar, et de son
chef de bureau à Ankara, Erdem Gül.
Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a jugé "inacceptable" le
comportement des diplomates lors de ce procès, ont rapporté les médias
turcs.
"La liberté d'expression et de la presse, le droit d'informer et la
capacité à exprimer des points de vue critiques sont des composantes
essentielles du débat démocratique, a fortiori dans un pays membre du
Conseil de l'Europe et candidat à l'Union européenne. C'est dans ce
contexte que notre consule générale à Istanbul a assisté le 25 mars, en
tant qu'observateur et avec d'autres diplomates, notamment européens,
au procès de Can Dündar et Erdem Gül", a ajouté le ministère.
"Nous continuerons de suivre, avec nos partenaires européens, les
développements en Turquie, avec laquelle nous entretenons un dialogue
dense, confiant et constructif", a encore ajouté Paris.
Très critiques du pouvoir turc, Can Dündar et Erdem Gül sont jugés pour
avoir accusé le gouvernement de livraisons d'armes par des camions des
services de renseignement turcs (MIT) à des rebelles islamistes en
Syrie, en janvier 2014.
Les accusations contre les journalistes, par la justice et le régime
turc, ont suscité un tollé dans l'opposition turque, les ONG de défense
des libertés et de nombreuses capitales étrangères, qui dénoncent une
dérive autoritaire de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002. (AFP, 29 mars
2016)
Ankara exprime son "malaise" pour les diplomates au procès de journalistes
La Turquie a exprimé son "malaise" auprès de plusieurs pays occidentaux
dont des diplomates ont assisté vendredi à Istanbul au procès de deux
journalistes d'opposition, une initiative vertement critiquée par le
président Recep Tayyip Erdogan, a-t-on appris lundi de source
diplomatique turque.
"Le malaise ressenti a été transmis aux missions des pays concernés
dont des représentants diplomatiques et consulaires" ont suivi le
procès de Can Dündar et de Erdem Gül et "procédé à des partages sur les
réseaux sociaux d'une manière jugée contraire au principe
d'impartialité", a précisé cette source sous couvert d'anonymat.
Des représentants de plusieurs pays de l'Union européenne, dont la
France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, y ont assisté. Et le consul
britannique, Leigh Turner, a mis en ligne plusieurs photos sur Twitter,
montrant les diplomates étrangers au tribunal ou encore un selfie avec
Can Dundär, farouche adversaire du pouvoir islamo-conservateur, tout
sourire. Ses tweets étaient ponctués du mot-dièse #libertéd'expression.
Pour la Turquie, cette présence et ce partage sur les réseaux sociaux
sont de nature à "interférer dans un processus judiciaire" en cours, a
encore précisé cette source turque.
Samedi le président Erdogan avait déjà exprimé sa colère au sujet de la
présence de ces diplomates au procès des journalistes du quotidien
Cumhuriyet. Ces derniers sont accusés d'espionnage et risquent la
prison à vie, dans un dossier considéré comme un test pour la liberté
de la presse en Turquie.
"Qui êtes-vous? Qu'est-ce que vous faîtes là?", s'était énervé le
président lors d'un discours télévisé. "Ici ce n'est pas votre pays,
ici c'est la Turquie".
Lundi il a lancé une nouvelle salve envers ces diplomates lors d'un
discours à Istanbul, rapporté par l'agence de presse Anatolie,
affirmant qu'"ailleurs, ce genre d'activités ne serait pas tolérées et
ces diplomates ne continueraient pas à être accueillis, pas même un
jour".
Il s'en est surtout pris au consul général de Grande-Bretagne, sans le
citer nommément: "Si cette personne peut poursuivre ses fonctions en
Turquie, c'est grâce à notre hospitalité", a-t-il martelé.
Très critiques du pouvoir turc, Can Dündar, rédacteur en chef du
quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont
jugés pour avoir accusé, en mai 2014 dans leurs colonnes, le
gouvernement de leur pays d'avoir livré des armes aux rebelles
islamistes de Syrie.
Leur long papier, agrémenté de photos et d'une vidéo, avait provoqué la
fureur du président Erdogan. "Celui qui a publié cette information va
payer le prix fort, je ne vais pas le lâcher comme ça", avait-il promis. (AFP, 28 mars
2016)
L'accord migratoire UE-Turquie "pas juridiquement correct"
L'accord UE-Turquie sur le renvoi des migrants "n'est pas juridiquement
correct", a estimé le Défenseur des droits français, entendu mardi par
la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
Ce texte "ne pourrait être mis en oeuvre que si la Turquie était
considérée comme un pays sûr", a argumenté Jacques Toubon. "Or elle ne
l'est pas, en particulier parce qu'un Etat doit avoir ratifié, pour
être un pays sûr, la convention de Genève sans aucune limitation
géographique, ce qui n'est pas le cas de la Turquie", a-t-il expliqué.
La Cour européenne des droits de l'Homme interdit en outre "de renvoyer
une personne dans un pays, y compris considéré comme sûr, s'il y a un
risque que ce dernier renvoie lui-même cette personne dans un autre
pays qui serait risqué pour elle, celui de sa nationalité ou de sa
résidence", a poursuivi Jacques Toubon.
Or "cela pourrait tout à fait être le cas des personnes de nationalité syrienne dont on parle aujourd'hui", a-t-il remarqué.
"Je crois que la légalité internationale, européenne, de cet accord
mérite sérieusement d'être interrogée", a pointé le Défenseur des
droits français.
L'UE et la Turquie ont conclu un accord inédit et controversé, censé
mettre un coup d'arrêt à l'afflux de migrants vers l'Europe, mais dont
la mise en oeuvre promet d'être d'une grande complexité.
Sa mesure phare, "temporaire et extraordinaire", prévoit le renvoi vers
la Turquie de tous les nouveaux migrants qui arriveront sur les îles
grecques, y compris les demandeurs d'asile et les Syriens fuyant la
guerre.
Pour chaque Syrien renvoyé, les Européens se sont engagés à
"réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie. Ce
dispositif sera plafonné à 72.000 places en Europe.
Quelque 1,2 million de migrants, fuyant pour la plupart les guerres en
Syrie, en Irak et en Afghanistan, sont arrivés dans l'UE l'an dernier.
(AFP, 22 mars
2016)
Les 28 s'accordent sur une "position commune" à présenter à la Turquie
Les dirigeants des 28 pays de l'UE ont finalisé une "position commune"
jeudi soir en vue d'un accord avec la Turquie censé stopper l'afflux de
migrants vers l'Europe, a annoncé le Premier ministre luxembourgeois
Xavier Bettel.
Il y a un "accord sur une position de l'UE", et le président du Conseil
européen Donald Tusk "la présentera au Premier ministre turc avant
notre conseil européen" qui reprend vendredi, a indiqué M. Bettel sur
son compte Twitter.
Une rencontre entre le président du Conseil européen Donald Tusk et le
Premier ministre turc Ahmet Davutoglu est prévue à 08H30 (07H30 GMT) à
Bruxelles, en présence du président de la Commission européenne
Jean-Claude Juncker et du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont
le pays assure la présidence tournante de l'UE.
Un accord turco-européen serait une "bonne opportunité de mettre fin au
trafic d'êtres humains", a insisté la chancelière allemande Angela
Merkel. Mais "je ne peux pas vous garantir qu'il y aura une conclusion
heureuse", a tempéré le président français François Hollande.
Plusieurs Etats membres de l'UE craignent encore une illégalité de la
mesure phare du plan en négociation: le renvoi de tous les nouveaux
migrants arrivant en Grèce depuis la Turquie, y compris les demandeurs
d'asile.
D'autres refusent d'aller trop loin dans les contreparties promises à
Ankara, en particulier Chypre, qui a toutefois évoqué jeudi pour la
première fois un "compromis" possible.
Le compromis finalisé dans la nuit entre les 28 n'est pas un texte
formel, mais "une position commune" avec des "lignes rouges" à ne pas
franchir, qui servira de mandat de négociation à M. Tusk, a expliqué
une source européenne.
"Notre proposition est toujours sur la table", a déclaré jeudi soir M.
Davutoglu avant de s'envoler vers Bruxelles. "Mais la Turquie ne
deviendra jamais une prison à ciel ouvert pour les migrants", a-t-il
prévenu.
Depuis le début de l'année, plus de 143.000 personnes sont arrivées en
Grèce via la Turquie, portant à plus d'un million les entrées en Grèce,
depuis janvier 2015, de migrants fuyant pour la plupart la Syrie en
guerre, l'Irak et l'Afghanistan, selon le Haut-Commissariat de l'ONU
pour les réfugiés (HCR).
Cet afflux, combiné avec la fermeture de la "Route des Balkans", place
la Grèce et les milliers de migrants qui y sont bloqués dans une
situation intenable. Et accentue la pression pour que les Européens
s'entendent avec Ankara.
- 'Compromis' -
Les Européens ont été surpris de l'ampleur de la "proposition turque"
avancée lors du précédent sommet du 7 mars: Ankara est désormais
disposé à reprendre tous les nouveaux migrants gagnant les îles
grecques, y compris les demandeurs d'asile.
L'ONU a mis en garde contre l'illégalité de "possibles expulsions
collectives et arbitraires" vers la Turquie. Mais la Commission a
assuré, analyse juridique à l'appui, que tout accord respecterait le
droit international, promettant des procédures individualisées pour
tous les migrants.
Aux termes du pré-accord, les Européens s'engageraient, pour chaque
Syrien renvoyé, à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la
Turquie. Ce dispositif serait dans un premier temps plafonné à 72.000
places offertes en Europe.
En contrepartie, la Turquie obtiendrait une nouvelle aide substantielle
de l'UE, qui pourrait jusqu'à doubler la promesse actuelle de trois
milliards d'euros pour les 2,7 millions de Syriens réfugiés sur le sol
turc. Les Européens comptent cependant imposer des conditions à cette
aide, qui pourraient refroidir Ankara vendredi.
La Turquie arracherait également une accélération du processus de
libéralisation des visas pour ses ressortissants, ainsi qu'une relance
de ses négociations d'adhésion à l'UE, bloquées par le contentieux
historique avec Chypre.
Jusqu'alors inflexible contre la possibilité d'ouvrir rapidement de
nouveaux chapitres de ces négociations, le président chypriote Nicos
Anastasiades a entrouvert une porte jeudi, envisageant désormais "un
compromis" possible, basé sur de strictes conditions à respecter pour
Ankara.
- 'Chantage'-
Alors que plusieurs pays de l'UE renâclent à s'entendre avec un pouvoir
islamo-conservateur accusé de dérive autoritaire, le président Recep
Tayyip Erdogan a réclamé mercredi la levée de l'immunité de
parlementaires pro-kurdes.
Et le magazine allemand Der Spiegel a dénoncé jeudi une atteinte "à la
liberté de la presse" après que son correspondant en Turquie a été
contraint de quitter le pays, son accréditation n'ayant pas été
renouvelée.
De Washington, la Maison Blanche a ajouté sa voix, exhortant jeudi la Turquie à respecter les valeurs démocratiques.
"Il n'est pas question de brader nos valeurs", a prévenu jeudi le
Premier ministre belge Charles Michel, refusant une négociation avec
Ankara "qui ressemble parfois à une forme de chantage".
En Grèce, où 850.000 personnes sont entrées par la Turquie l'an
dernier, l'actrice américaine Angelina Jolie a rencontré jeudi des
réfugiés syriens sur l'île de Lesbos, où se trouvent 4.800 migrants.
Toujours en Grèce, l'artiste chinois Ai Weiwei s'est fait
symboliquement couper les cheveux par un Syrien à Idomeni, pour attirer
l'attention sur les conditions précaires dans un camp de la frontière
macédonienne.
Au moins 10.500 personnes continuent d'y espérer une très hypothétique
réouverture de la frontière avec la Macédoine, pour poursuivre leur
route vers le nord de l'Europe. (AFP, 18 mars
2016)
L'UE et la Turquie tentent de boucler un accord controversé
Dix jours après un sommet à rebondissements, les 28 se retrouvent jeudi
à Bruxelles pour tenter de finaliser un important accord avec la
Turquie, mais dont le contenu suscite de fortes réserves, en
particulier de la part de Chypre.
Ce nouveau sommet, sur deux jours, ne commencera que jeudi soir à
aborder la brûlante crise migratoire, lors d'un dîner qui s'annonce
tendu entre des dirigeants européens divisés. Les Européens recevront
ensuite vendredi matin le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
Pour la chancelière allemande Angela Merkel, qui a joué un rôle majeur
dans les tractations avec les Turcs, sceller un accord donnerait une
"première chance" de trouver une solution collective à la question
migratoire. Mais cela ne se traduira pas par un chèque en blanc à
Ankara, a-t-elle assuré.
"L'objectif est clair: un accord acceptable pour les 28 Etats membres
ainsi que pour nos partenaires turcs", a répété mercredi soir le
président du Conseil européen Donald Tusk, chargé par les pays
européens de négocier avec Ankara, malgré des court-circuitages de
Berlin qu'il a peu appréciés.
L'Union européenne (UE), qui cherche depuis des mois à obtenir de la
Turquie sa collaboration pour tarir les flux de migrants, a été
surprise de l'ampleur de la nouvelle "proposition turque" lors du
précédent sommet du 7 mars: Ankara se dit désormais disposée à
reprendre tous les nouveaux migrants gagnant les îles grecques depuis
ses côtes, y compris les demandeurs d'asile.
L'idée a de quoi séduire une Union débordée par plus de 1,2 million de
demandes d'asile en 2015, mais le contenu du projet pose aussi de
nombreux problèmes.
"La liste des problèmes à résoudre avant que nous puissions conclure un
accord est longue", a admis Donald Tusk dans sa lettre d'invitation au
sommet adressée aux dirigeants des 28, fixant comme "priorité absolue
de s'assurer que nos décisions respectent le droit européen et
international".
Au milieu d'un concert de critiques du projet d'accord, notamment du
renvoi de tous les migrants vers la Turquie, l'ONU a mis en garde
contre l'illégalité des "possibles expulsions collectives et
arbitraires".
- Un veto chypriote ? -
Mercredi, la Commission européenne a assuré que tout accord
respecterait le droit, promettant que chaque demandeur d'asile se
verrait garantir un traitement individuel de sa requête et des moyens
de recours contre un renvoi.
Aux termes du projet d'accord, les Européens s'engageraient, pour
chaque Syrien renvoyé, à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis
la Turquie.
En contrepartie de ses efforts, la Turquie obtiendrait une accélération
du processus de libéralisation des visas pour ses ressortissants, ainsi
qu'une relance de ses négociations d'adhésion, bloquées par le
contentieux historique avec Chypre.
Ce dernier engagement constitue un point de blocage pour Nicosie, qui pourrait menacer un accord avec Ankara.
"L'adhésion de la Turquie à l'Union européenne n'est absolument pas à
l'ordre du jour", a voulu rassurer mercredi Angela Merkel, soulignant
que l'Europe devait rester ferme face à Ankara sur ses valeurs
démocratiques, alors que le pouvoir islamo-conservateur turc est accusé
de dérive autoritaire.
Mercredi encore, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé la
levée de l'immunité de parlementaires pro-kurdes. La veille, des
universitaires avaient été arrêtés pour avoir signé une pétition en
faveur de la minorité kurde.
Alors que des dizaines de milliers de migrants sont coincés en Grèce
après la fermeture de la route migratoire des Balkans, Mme Merkel a
aussi critiqué mercredi le manque de solidarité de certains pays
européens.
La tension reste en effet palpable à la frontière gréco-macédonienne,
où sont bloqués, dans des conditions très difficiles, des milliers de
migrants depuis la fermeture de la "route des Balkans".
Les migrants continuent par ailleurs à utiliser d'autres routes pour
tenter de se rendre en Europe. Plus de 2.400 d'entre eux ont été
secourus depuis mardi au large de la Libye et trois corps récupérés,
ont annoncé mercredi les gardes-côtes italiens, au moment où d'autres
opérations de sauvetage étaient en cours. (AFP, 17 mars
2016)
Sommet UE-Turquie: les pommes de discorde
L'accord que tente de boucler l'UE avec la Turquie suscite de sérieux
doutes, voire l'hostilité frontale de certains Etats membres, faisant
planer le spectre d'un fiasco sur le sommet européen réuni jeudi et
vendredi à Bruxelles.
Le projet prévoit que tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles
grecques seront renvoyés en Turquie. Pour chaque Syrien renvoyé, les
Européens "réinstalleraient" dans l'UE un autre Syrien depuis la
Turquie, laquelle obtiendrait aussi en contrepartie une relance de ses
négociations d'adhésion.
Le problème chypriote
Nicosie n'apprécie guère la perspective offerte à Ankara d'ouvrir "de
nouveaux chapitres aussi vite que possible" dans ses négociations
d'adhésion à l'UE. La République de Chypre, divisée en deux depuis
l'invasion de la partie nord par la Turquie en 1974, martèle qu'elle
"n'a pas l'intention d'approuver" cette contrepartie si "la Turquie ne
respecte pas ses obligations".
"Il n'est pas question d'imposer à Chypre l'ouverture d'un chapitre
particulier", assure un diplomate participant aux tractations entre
Européens. Reste donc à savoir quels engagements d'Ankara seraient
susceptibles de lever les objections de Nicosie.
Les visas et les droits de l'Homme
La France a aussi posé des réserves sur une autre contrepartie:
l'accélération du processus de suppression des visas pour les Turcs
dans l'espace Schengen, qui prévoit 72 critères précis à remplir. La
Turquie espère obtenir cette exemption dès juin, mais il n'y aura
"aucune concession" sur le respect des critères, a prévenu le président
français François Hollande. Plusieurs diplomates doutent de la
possibilité de respecter les conditions posées dans un laps de temps si
court.
D'autres pays, notamment l'Autriche, ont exprimé leurs réticences sur
le terrain des "valeurs", s'inquiétant de trop larges concessions au
régime islamo-conservateur turc, accusé de dérive autoritaire. La
Hongrie de Viktor Orban a elle prévenu qu'elle mettrait son "veto" à
tout engagement contraignant en matière de "réinstallations" de
demandeurs d'asile dans l'UE.
Les méthodes de Merkel agacent à Bruxelles
La manière inhabituelle dont s'est noué le projet d'accord a laissé des
séquelles. Le texte a été négocié à la veille du sommet du 7 mars entre
la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre turc
Ahmet Davutoglu, en présence du Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Les autres chefs d'Etat n'étaient pas au courant. Ni surtout le
président du Conseil européen, Donald Tusk, pourtant chargé par les
Etats membres de négocier avec Ankara, et qui a découvert comme eux le
texte de l'accord le jour du sommet. L'entourage du Polonais n'a pas
caché son irritation, même s'il a rapidement endossé les grandes lignes
du fruit des tractations germano-turques, à l'instar de la Commission
européenne.
Résultat: tout en admettant l'intérêt de la "proposition turque", de
nombreux Etats membres n'ont pas hésité à dire tout haut leurs doutes
sur les faiblesses d'un texte rédigé à leur insu, et sur les
concessions promises à la Turquie par une Allemagne s'érigeant en
porte-parole de l'UE.
La légalité de l'accord en question
Le projet d'accord a été accueilli par un concert de critiques. L'ONU a
notamment mis en garde contre l'illégalité des "possibles expulsions
collectives et arbitraires". A Bruxelles, depuis 10 jours, c'est le
branle-bas de combat parmi les juristes spécialisés des institutions,
chargés de faire entrer le texte dans les clous du droit international
et européen.
La Commission européenne a assuré mercredi que le renvoi de tous les
demandeurs d'asile vers la Turquie serait conforme au droit, car la
Grèce va reconnaître que la Turquie est un "pays tiers sûr", où ils
seront en mesure de recevoir la protection qu'ils demandent. Chaque
demandeur aura droit à une procédure individualisée sur les îles
grecques, et il pourra faire appel contre son renvoi en Turquie, selon
l'exécutif européen.
"La première chose que fera un juge en cas de recours, c'est de saisir
la Cour de justice de l'UE" pour tester la conformité de ces renvois
avec le droit européen, prédit un juriste bruxellois. Une procédure qui
pourrait avoir pour effet de suspendre tous les renvois, prévient-il.
Les doutes autour du "un pour un"
Cet engagement européen, qui ne concerne que les Syriens, inquiète
plusieurs pays de l'Union, qui s'est déjà déchirée pour se répartir des
demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce (160.000 places agréées,
moins de 1.000 remplies).
Pour les rassurer, la Commission assure qu'il n'y aura aucun nouvel
effort dans l'immédiat: le dispositif ferait appel, dans un premier
temps, à 72.000 places d'accueil prévues dans deux schémas de
répartition déjà décidés par les 28, mais non encore utilisés. Au-delà,
"l'accord devrait être revu", précise un document servant de base de
négociation qui a fuité. (AFP, 17 mars
2016)
Hollande ne veut faire "aucune concession" à la Turquie
François Hollande a affirmé samedi qu'il n'entendait faire "aucune
concession" à la Turquie sur les droits de l'Homme ou les visas en
échange de garanties sur le contrôle des flux migratoires, après une
réunion avec une quinzaine de dirigeants sociaux-démocrates européens à
l'Elysée.
"Il ne doit y avoir aucun concession en matière de droits de l'Homme ou
de critères de libéralisation des visas", a dit le président de la
République lors d'une brève déclaration à la presse.
"Nous devons même faire en sorte que ça puisse, dans le contexte que
l'on connaît, être un facteur de clarification et de transparence dans
les rapports entre la Turquie et l'Europe", a-t-il ajouté. Il a rappelé
que des négociations entre Ankara et les 28 Etats membres de l'Union
européenne devaient reprendre lors d'un sommet européen jeudi et
vendredi à Bruxelles.
Cela vaut aussi, a dit M. Hollande, "pour les négociations qui sont
d'ailleurs engagées depuis plusieurs années" avec Ankara à propos de
son adhésion à l'UE.
Le président de la République a souligné "l'urgence" de répondre à la
"crise profonde" que connaît l'Europe face à la crise des réfugiés.
"Nous devons faire en sorte que les principes soient bien posés pour
que mesures soient les plus conformes à nos valeurs et les plus
efficaces", a-t-il insisté.
La Turquie accueille actuellement quelque 2,7 millions de réfugiés syriens.
Le projet d'accord UE-Turquie sur les migrants a suscité cette semaine
des questions à propos de sa compatibilité avec les droits de l'Homme:
l'ONU a jugé "illégales" les expulsions collectives envisagées.
Plusieurs membres des 28 se sont inquiétés de possibles compromissions
avec le régime islamo-conservateur d'Ankara.
L'Allemagne, qui a déjà accueilli plus d'un million de migrants, a en
revanche défendu le plan, dénonçant avec la Grèce la récente fermeture
"unilatérale" de la route des Balkans.
Ebauché lundi lors d'un sommet à Bruxelles et censé offrir enfin une
réponse à l'afflux chaotique de réfugiés vers l'Europe, le projet
d'accord prévoit la réadmission en Turquie de tous les migrants arrivés
clandestinement en Grèce.
En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé en
Turquie, à accepter un demandeur d'asile syrien sur leur territoire.
Ankara exige en outre le doublement de 3 à 6 milliards d'euros de
l'aide proposée par l'UE pour l'accueil des Syriens qui fuient la
guerre dans leur pays.
La Turquie a enfin demandé une exemption de visas dès la fin juin pour
ses ressortissants voulant voyager dans l'UE, et l'ouverture rapide de
négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion.
Ces propositions doivent être finalisées d'ici au sommet de l'UE les 17 et 18 mars. (AFP, 12 mars
2016)
Les eurodéputés tirent à boulets rouges sur l'accord avec la Turquie
Les eurodéputés ont vivement critiqué
mercredi l'accord de principe conclu entre l'UE et la Turquie, accusant
les dirigeants européens d'avoir "cédé au chantage" d'Ankara en échange
de son aide pour gérer la crise migratoire.
De la droite à la gauche, des Verts aux populistes
eurosceptiques, nombre de parlementaires ont tiré à boulets rouges sur
le projet d'accord avec la Turquie, agréé à l'issue d'un sommet
extraordinaire dans la nuit de lundi à mardi à Bruxelles, et les
"marchandages" qui l'ont accompagné.
"Ce que nous faisons, c'est donner les clés des portes de l'Europe au
sultan Erdogan. Je trouve ça hautement problématique", a résumé le chef
de file des élus libéraux Guy Verhofstadt, lors d'un long débat animé
dans l'hémicycle strasbourgeois.
Les dirigeants européens se sont donné jusqu'au sommet prévu la semaine
prochaine pour finaliser leur nouvel accord avec Ankara, qui
accepterait la réadmission sur son territoire de tous les migrants
arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens, à condition
que les Européens s'engagent, pour chacun d'entre eux, à transférer un
réfugié depuis la Turquie vers le territoire de l'UE.
En contrepartie, la Turquie exige trois milliards d'euros d'aide
supplémentaire d'ici à 2018, une exemption de visas dès la fin juin
pour ses ressortissants voulant voyager dans l'UE, et l'ouverture
rapide de négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion.
Commentant ces exigences, Manfred Weber, le président du groupe PPE
(droite et centre droit), a appelé à ne pas donner de "chèque en blanc"
à Ankara. Il a qualifié d'"inacceptables" les atteintes à la liberté de
la presse en Turquie, et la récente mise sous tutelle du journal
d'opposition Zaman.
"Il ne faut pas mélanger le dialogue sur les réfugiés avec les
négociations sur l'adhésion (de la Turquie) à l'Union européenne", a
renchéri son homologue socialiste Gianni Pittella.
De son côté, le coprésident du groupe des Verts, Philippe Lamberts, a
fustigé une "faillite morale". "On déroule le tapis rouge à un régime
qui musèle sa presse (...) et bombarde sa propre population", a martelé
M. Lamberts, en faisant allusion au conflit kurde en Turquie.
"Cet accord marque un tournant brutal dans la stratégie de gestion de
la crise des réfugiés. Nous avons décidé de sous-traiter en réalité le
droit d'asile, ce qui en pratique revient à le violer", a commenté pour
sa part la présidente de la commission des droits de l'Homme au
Parlement européen, la socialiste Elena Valenciano, s'exprimant sur une
radio espagnole.
- Incident de séance -
"Erdogan vous roule dans la farine et vous fait chanter. Et c'est celui
que vous voulez intégrer en Europe ?", a ironisé la chef de file de
l'extrême droite, Marine Le Pen (Front national).
Egalement dans les rangs europhobes, le Britannique Nigel Farage,
leader de la campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE, a averti
qu'un vote pour y rester, lors du référendum organisé le 23 juin,
serait "un vote pour l'adhésion de la Turquie".
A l'issue des débats, un eurodéputé du parti néo-nazi grec Aube
Dorée a été expulsé de l'hémicycle par le président du Parlement Martin
Schulz, pour avoir insulté les Turcs.
"Comme l'écrivent des lettrés ottomans: le Turc est un barbare de
l'esprit, blasphémateur, borné et sale. Le Turc est comme le chien: il
fait le féroce mais quand il doit affronter un adversaire, il
s'enfuit", avait lancé ce parlementaire, Eleftherios Sydanidos.
"J'ai pris une décision de principe. Il y a de plus en plus de
personnes (au Parlement, ndlr) qui essayent de franchir des lignes
rouges pour tenter de rendre le racisme acceptable", a expliqué M.
Schulz. (AFP, 9 mars
2016)
Des pays européens circonspects sur le plan négocié avec la Turquie
Des pays européens ont exprimé des doutes jeudi autour de l'accord en
négociation avec la Turquie, inquiets de sa faisabilité comme
d'éventuelles compromissions avec le régime islamo-conservateur de
Recep Tayyip Erdogan taxé de dérive autoritaire.
Les nouvelles propositions mises sur la table par la Turquie, désormais
prête à reprendre tous les migrants traversant la mer Egée depuis ses
côtes, font l'objet de tractations conduites pour l'UE par le président
du Conseil européen Donald Tusk. Mais les ministres de l'Intérieur des
28, réunis jeudi à Bruxelles, se penchent déjà sur les nombreux
"détails" qui restent à affiner.
"Je trouve cela préoccupant que la Turquie mette sous tutelle un
journal critique envers le gouvernement, puis trois jours plus tard
présente une liste de souhaits", a déclaré jeudi la ministre de
l'Intérieur autrichienne, Johanna Mikl-Leitner, en référence au journal
Zaman dont les graves déboires avec le gouvernement d'Ankara ont été
critiquées par Bruxelles et Washington.
"Je me demande vraiment si nous avons encore du respect pour nous-mêmes et pour nos valeurs", a ajouté la ministre.
Les Turcs sont "très éloignés des valeurs et principes de l'Europe", a
aussi souligné le ministre belge Jan Jambon, alors que l'une des
contreparties demandées par Ankara, pour sa collaboration dans le
dossier migratoire, est l'ouverture rapide de nouveaux chapitres dans
ses négociations d'adhésion à l'UE.
L'accord avec la Turquie "n'est pas fait, sinon il y aurait eu un
accord lundi", a-t-il ajouté. "Il faut regarder dans les détails si
c'est faisable", a poursuivi M. Jambon, alors que de nombreuses ONG,
mais aussi les Nations unies, ont mis en doute la légalité d'un renvoi
vers la Turquie de demandeurs d'asile.
Jeudi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad
Al Hussein, a jugé jeudi "illégales" les expulsions collectives de
migrants figurant dans le projet d'accord entre Ankara et l'UE, qui
prévoit le renvoi, notamment, des demandeurs d'asile syriens vers la
Turquie.
Il faut vérifier la faisabilité du plan avec la Turquie, sur le plan
"légal, diplomatique, politique mais aussi humain", a aussi souligné le
ministre luxembourgeois Jean Asselborn.
Le ministre allemand Thomas de Maizière a lui apporté son plein soutien
à l'ébauche de plan, bâti sous la forte impulsion de Berlin. "On
n'avance pas avec des critiques, mais avec des résultats concrets",
a-t-il fait valoir, plaidant pour des mesures qui vont "rendre caduc le
modèle économique des passeurs".
La Turquie, qui accueille déjà quelque 2,7 millions de Syriens, "est
liée à des obligations en matière de droits de l'Homme", mais elle a
"fait beaucoup d'efforts pour l'accueil de réfugies" qui doivent "être
reconnus", a-t-il dit.
Lors du sommet de Bruxelles, un principe du "un pour un" a été avancé:
pour chaque Syrien réadmis par la Turquie, les Européens s'engageraient
à "réinstaller" un autre Syrien depuis la Turquie dans l'UE.
Mais ce mécanisme ne sera que "temporaire", a expliqué le ministre
néerlandais Klaas Dijkhoff. Dès qu'il aura permis de stopper les
traversées "illégales et très dangereuses" en mer Egée, "ensuite nous
devrons discuter avec la Turquie d'un schéma plus permanent de
réinstallation (de réfugiés dans l'UE, ndlr), de partage du fardeau",
a-t-il insisté.
De son côté, Ankara a rappelé jeudi que si l'accord avec l'UE voyait le
jour, les réadmissions ne s'appliqueraient qu'aux nouvelles arrivées en
Grèce.
Les ministres italiens et espagnols ont quant à eux évoqué à Bruxelles
leur crainte que la fermeture de la route des Balkans, principal
itinéraire des migrants arrivés en Grèce par la Turquie, ne provoque
l'ouverture de nouvelles routes via leurs pays.(AFP, 10 mars
2016)
Crise des migrants: l'Europe impuissante face au chantage turc

L'incapacité chronique de l'Europe à relever les
défis historiques par elle-même l'amène généralement à laisser à
d'autres le soin de le faire. L'histoire européenne qui pourrait
s'écrire à Paris, à Berlin et à Londres est le plus souvent déléguée à
Washington. Par moment, Riyad ou Doha se chargent aussi d'écrire
quelques pages en promettant des montagnes de contrats aux
chancelleries européennes transformées pour l'occasion en représentants
de commerce. Face à la crise migratoire, telle est aujourd'hui la
solution européenne: se mettre sous la coupe du régime
islamo-conservateur de l'autoritaire Recep Erdogan et mendier quelques
concessions auprès d'Ankara. C'est une aubaine pour la Turquie qui, à
force de jouer avec le feu dans le conflit syrien, finissait par
s'isoler diplomatiquement sur la scène internationale.
Ceci n'a pas échappé à Selim Yenel, ambassadeur turc
auprès de l'Union européenne, qui déclarait récemment: «L'ironie de
cette histoire, c'est que c'est à nous d'arrêter le flux, à nous de
sauver l'UE!». Comme la Turquie n'en fait pas partie, autant qu'elle
monnaie chèrement une telle mission. D'où vient que l'Europe a pu se
placer dans une telle impasse, qu'elle est aujourd'hui acculée et
soumise au chantage de Recep Erdogan?
L'échec historique de Berlin
L'Allemagne a joué avec le feu en annonçant qu'elle
accueillerait 800 000 migrants en 2015 et 3,6 millions d'entre eux
d'ici 2020 sans considérer que cette politique d'accueil généreuse
aurait nécessité au préalable une concertation entre l'ensemble des
pays européens dans le cadre des accords de Schengen. Habitué à sonner
le «la» des décisions de l'UE, Berlin pensait pouvoir imposer aux pays
européens une politique de quotas capable de répartir sur l'ensemble du
continent le flux grandissant de migrants traversant la mer
Méditerranée. Berlin n'a pas vu ou n'a pas voulu voir qu'aucune
structure à l'échelle de l'Union n'avait la légitimité ou la capacité
pratique pour organiser une telle politique d'accueil. En voulant
accueillir une part de la misère du monde plus importante qu'elle ne le
pouvait, la chancelière Angela Merkel a creusé elle-même la tombe de
l'espace Schengen, illustration la plus concrète avec l'Euro de la
construction européenne.
Recep Erdogan semble en effet apprécier cette
nouvelle arme géopolitique que la politique migratoire européenne et
particulièrement allemande a contribué de forger. Les migrants en sont
les premières victimes.
Dans un tel contexte d'afflux migratoire, sans
possibilité pour les Etats européens de trier efficacement les vraies
demandes d'asile des cas largement majoritaires d'immigration
économique, l'Allemagne a été parmi les premiers pays européens à
rétablir un contrôle de ses frontières nationales, suivie par les pays
d'Europe centrale et orientale, notamment ceux du groupe de Višegrad
(République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Pologne). Ne pouvant laisser
les migrants errer entre les pays européens, Angela Merkel a finalement
choisi en novembre 2015 de rétablir les accords de Dublin par lesquels
les réfugiés doivent s'inscrire dans le pays européen où ils sont
arrivés en premier. Une première entorse à la politique accueillante de
«maman Merkel» qui a eu pour conséquence de transformer peu à peu la
Grèce en vaste salle d'attente pour les migrants. Incapable de jouer
sérieusement un tel rôle, Athènes a vu avec inquiétude s'ériger
derechef les frontières nationales le long de la route des Balkans,
apeurée à l'idée de devenir le grand réceptacle européen des vagues
migratoires venues de Turquie. Quant à l'établissement des fameux
«hotpots» en Grèce et en Italie, ceux-ci sont aujourd'hui incapables de
relocaliser avec suffisamment d'efficacité les réfugiés entre les pays
européens de même que l'agence Frontex est impuissante pour assurer le
contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne.
Cette inconsciente politique a eu pour conséquence
de laisser l'Europe à la merci des foucades de Recep Erdogan, qui a
compris que les migrants pouvaient servir d'arme géopolitique pour
faire plier l'échine des pays européens. Le sommet UE/Turquie de ce
lundi 7 mars est l'aboutissement de cette politique allemande qui a
consisté à transformer la Turquie en maître du jeu de la crise
migratoire.
Un coûteux accord de papier avec Ankara
Dans la mesure où toute politique étrangère se fonde
sur des réalités et non sur des intentions, il était inévitable que
l'Union européenne dût négocier avec la Turquie. La question est en
revanche de savoir dans quelle situation et avec quel poids les pays
européens abordent cette négociation avec Ankara. La situation
engendrée par la politique européenne migratoire est telle que le
sommet extraordinaire entre les chefs d'Etat et de gouvernement
européens et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu donne l'avantage
aux Turcs et laisse l'Europe impuissante face au chantage de Recep
Erdogan.
Recep Erdogan semble en effet apprécier cette
nouvelle arme géopolitique que la politique migratoire européenne et
particulièrement allemande a contribué de forger. Les migrants en sont
les premières victimes.
Car qu'attendre aujourd'hui du sommet? Sur le
papier, le plan est ambitieux: il s'agit d'abord de créer un mécanisme
commun d'ici le 1er juin entre l'UE et la Turquie pour que les migrants
économiques puissent être «réadmis» en Turquie et quitter ainsi l'Union
européenne. Il s'agit ensuite d'améliorer la coopération sécuritaire en
mer Méditerranée pour que l'UE et la Turquie, aidées de navires de
l'OTAN, puissent mettre fin au jeu criminel des passeurs. Dans un tel
cadre, il serait possible de rétablir l'intégrité de l'espace Schengen,
d'assurer la gestion des demandeurs d'asile dans les «hotpots» répartis
le long des frontières extérieures de l'Union et de soulager la Grèce
tout en apaisant la colère des pays d'Europe centrale et orientale en
fermant la «route des Balkans». Sur le papier, tout est parfait. Mais
c'est là que le bât blesse car quelles sont les garanties pour
qu'Ankara réalise sa part du contrat? C'est le scepticisme dont faire
part Dorothée Schmid de l'IFRI au quotidien Les Echos: «Rien ne serait
pire avec la Turquie que des effets d'annonce sans résultat». Tel est
pourtant le risque car la persistance de la crise migratoire en Europe
est un moyen pour Ankara de conserver un rapport de force avantageux et
d'obtenir encore davantage de Bruxelles. Alors que la Turquie ressemble
de plus en plus à une «démocrature islamiste», où la liberté de la
presse est bâillonnée et où l'islamo-conservatisme se durcit chaque
jour davantage, Ankara obtiendra une réouverture symbolique de son
processus d'intégration à l'Union européenne avec les aides des fonds
européens que cela signifie. Ce sont près de 6 milliards d'euros qui
ont déjà été délivrés dans ce cadre entre 2001 et 2013. Ankara
obtiendra également les trois milliards d'euros prévus en novembre pour
l'aider à s'occuper des réfugiés hébergés sur son sol ainsi qu'une
libéralisation des visas européens pour ses ressortissants. La facture
est lourde pour que l'Europe paie à Ankara son impuissance à régler par
elle-même la crise migratoire.
Une position de force de la Turquie de mauvaise augure pour la résolution du conflit syrien
En souhaitant à n'importe quel prix résoudre avec
Ankara la crise des migrants, les dirigeants européens semblent oublier
que celle-ci sera largement résolue le jour où l'on verra pointer la
fin du conflit en Syrie et en Irak. Or, le pis dans la position de
dépendance de l'Europe vis-à-vis de la Turquie est d'encourager Ankara
à continuer de souffler sur les braises du Levant en entretenant un jeu
trouble avec les terroristes islamistes du Front al-Nosra et de l'Etat
islamique et en bombardant les positions des Kurdes syriens, ce qui
menace de faire se rompre le fragile cessez-le-feu actuellement en
vigueur sur le sol syrien.
Le pari de la chancelière Angela Merkel de
transformer le président Recep Erodgan en premier partenaire de
l'Europe pour régler la crise migratoire risque de voir se répéter les
erreurs stratégiques commises en Syrie lorsque l'Occident a forgé une
dangereuse alliance avec les puissances sunnites que sont la Turquie,
l'Arabie saoudite et le Qatar. Loin de pacifier et de démocratiser le
Levant, Ankara, Riyad et Doha souhaitaient d'abord déstabiliser un
régime baasiste pris dans l'arc chiite. L'intervention extérieure de
ces pays en Syrie, loin de sauver les Printemps arabes, ont contribué à
les enterrer définitivement dans une guerre civile fratricide. La
question demeure ouverte si un accord est passé entre Bruxelles et
Ankara: la Turquie a-t-elle vraiment intérêt à ce que la crise
migratoire en Europe soit résolue? Recep Erdogan semble en effet
apprécier cette nouvelle arme géopolitique que la politique migratoire
européenne et particulièrement allemande a contribué de forger. Les
migrants en sont les premières victimes. (Alexis Feertchak, Le Figaro, 7 mars 2016)
AI on Summit: Do Not Wash Hands Of Refugee Rights
European leaders' attempts to use Turkey as their
border guard to stop refugees and asylum-seekers heading to the EU is a
dangerous and deliberate ploy to shirk their responsibilities to people
fleeing war and persecution, warns Amnesty International ahead of the
EU and Turkish leaders' meeting today in Brussels.
EU efforts to address the refugee crisis have
focused on ensuring that refugees and asylum-seekers remain in Turkey,
instead of sharing the responsibility for their protection and
assistance.
'Using Turkey as a 'safe third country' is absurd.
Many refugees still live in terrible conditions, some have been
deported back to Syria and security forces have even shot at Syrians
trying to cross the border,' said Gauri van Gulik, Amnesty
International's Deputy Director for Europe and Central Asia.
'Europe has an absolute duty to protect refugees and
must make the bold decision to fast-track significant, unconditional
resettlement as a matter of urgency.'
Amnesty International has documented unlawful
detentions and deportations of refugees and asylum-seekers by Turkey
since an EU-Turkey Joint Action Plan was initially agreed in October
2015. Amnesty International continues to receive reports of the
forcible return of refugees from Turkey to Syria.
Despite the positive efforts of Turkey to
accommodate Syrian refugees, many live in desperate conditions, and
hundreds of thousands of Syrian children receive no formal education.
Asylum-seekers from other countries face similar problems and remain in
a legal limbo without their claims for refugee status being processed.
The EU is currently offering Turkey three billion euros as part of the EU-Turkey action plan on migration.
'If the EU is going to hand over such enormous,
much-needed sums to Turkey, it has to come with absolute guarantees
that it will be spent on support for refugees and that the current
human rights violations stop outright,' said Gauri van Gulik.
Turkey is already the largest host to refugees in
the world, with three million refugees in the country. Tens of
thousands more in Syria have reached Turkey's border and are seeking
safety. According to UNHCR data, 91% of people crossing by sea from
Turkey to Greece since 1 January 2016 come from Syria, Afghanistan or
Iraq and are therefore highly likely to be in need of international
protection.
'It is unacceptable to expect that the
responsibility for refugees and asylum-seekers should be entirely
carried by a country that already hosts three million refugees.'
(email: press@amnesty.org)
Tusk veut croire en un "consensus européen", avec l'aide de la Turquie
A trois jours d'un sommet crucial avec la Turquie, les Européens
essaient de s'entendre pour faire face à une crise migratoire sans
précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, le président du Conseil de
l'Europe prédisant "un consensus".
"Pour la première fois depuis le début de la crise des migrants, je
peux voir un consensus européen émerger autour d'une stratégie globale,
qui, si elle est mise en oeuvre de façon loyale, peut aider à endiguer
les flux" migratoires, écrit le président du Conseil, Donald Tusk, dans
une lettre d'invitation au sommet européen extraordinaire organisé avec
la Turquie lundi à Bruxelles.
Au terme d'un périple sur la "route des Balkans", la plus empruntée par
les migrants, il a rencontré vendredi le président turc Recep Tayyip
Erdogan pour l'exhorter à en faire davantage pour ralentir les départs
vers l'Europe.
Il s'est également entretenu à Belgrade avec le Premier ministre serbe
Aleksandar Vucic. Durant l'entretien, "il a été indiqué qu'il fallait
s'attendre à un changement de la politique européenne envers les
migrants", selon les autorités serbes.
Plus de 1,25 million de demandes d'asile, principalement de Syriens,
d'Afghans et d'Irakiens, ont été déposées l'an dernier dans l'UE. Ce
chiffre, plus du double par rapport à 2014, est le plus élevé jamais
enregistré, selon l'Office européen de statistiques Eurostat.
Depuis septembre, huit pays ont provisoirement rétabli les contrôles à
leurs frontières pour freiner les arrivées. Dans sa "feuille de route"
publiée vendredi, la Commission européenne a plaidé pour un retour au
"fonctionnement normal" de l'espace de libre circulation de Schengen
d'ici fin 2016.
Jusqu'à présent, les 28 de l'UE se sont montrés incapables d'apporter
une réponse coordonnée, tandis que les flux de migrants se poursuivent,
avec plus de 130.000 arrivées en Europe depuis janvier - d'où un appel
à la Turquie, pays frontalier de la Grèce d'où embarquent la majorité
des migrants vers l'Europe.
"Il y a un besoin immédiat de pallier les récentes failles dans la
protection de la frontière extérieure (de l'UE) en Grèce", où ont
transité illégalement plus de 868.000 personnes en 2015, a réaffirmé
vendredi la Commission européenne.
La Turquie, dont le régime islamo-conservateur est accusé de dérive
autoritaire, est plus que jamais considérée côté européen comme un
partenaire clé pour maîtriser la situation.
Cette semaine, un journaliste turc incarcéré pendant trois mois, Can
Dündar, a critiqué les "sales petites combines" de l'UE, accusée de
sacrifier la défense des libertés en Turquie en échange d'un accord sur
les migrants.
Accueillant 2,7 millions de réfugiés syriens, la Turquie s'était
engagée en novembre à ralentir le flux migratoire - sans grand résultat
jusqu'ici - en échange d'une aide de trois milliards d'euros et d'une
accélération de sa procédure de candidature à l'UE.
Or cette semaine, Ankara a fait savoir qu'elle était prête à signer
avec 14 pays un accord de réadmission de leurs ressortissants sur leur
sol, c'est-à-dire d'accepter à nouveau sur son territoire des migrants
ayant poursuivi leur chemin en Europe.
"Nous avons aussi commencé à étudier la possibilité d'une réadmission
pour les demandeurs d'asile comme ceux venant du Maroc, du Pakistan ou
d'Afghanistan", trois pays associés aux migrations économiques, a
souligné le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
- 'Les gens sont angoissés' -
Sur le terrain, la fermeture partielle des frontières sur la route des
Balkans a piégé des milliers de personnes en Grèce, faisant planer la
menace d'une crise humanitaire.
La Slovénie, redoutant de devenir un goulot d'étranglement sur cette
route migratoire, a d'ailleurs durci vendredi soir ses conditions de
demande d'asile. Amnesty International a dénoncé une violation de la
Convention européenne des droits de l'Homme.
Quant à la Grèce, elle comptait 32.000 réfugiés sur son territoire, contre 20.000 le week-end dernier.
Les arrivées demeuraient incessantes dans la ville d'Idomeni, à la
frontière gréco-macédonienne. "Les gens sont angoissés", selon Stella
Nanou, du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), "ils
veulent aller à la frontière, ils ont peur de ne jamais pouvoir
continuer la route".
Quelque 3.000 personnes - Syriens, Irakiens, Iraniens et Afghans - se
pressaient vendredi au port du Pirée, à Athènes, selon le HCR.
Couvertures posées par terre, des familles étaient accroupies avec des
enfants dans les bras. Les plus chanceux dormaient sous des tentes.
(AFP, 5 mars
2016)
Tusk (UE) va demander à Ankara de s'engager "davantage" dans la crise
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé mardi qu'il
demanderait aux dirigeants turcs de s'engager "davantage" dans la
gestion de la crise de migrants, à l'occasion d'un déplacement dans
leur pays jeudi et vendredi, précédant un sommet à Bruxelles le 7 mars.
"L'Europe est prête, ainsi qu'elle l'a déjà démontré, à accorder une
aide financière substantielle aux pays voisins des zones de guerre", a
déclaré M. Tusk lors d'un point-presse à Vienne. "Mais en même temps,
nous attendons de nos partenaires qu'ils s'engagent davantage, une
condition indispensable pour éviter un désastre humanitaire. Ce sera le
sujet de mes entretiens en Turquie", a-t-il ajouté.
M. Tusk a entamé mardi à Vienne une tournée de quatre jours, qui doit
le conduire dans le Balkans et en Turquie. Il doit rencontrer jeudi à
Ankara le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et le lendemain à
Istanbul le président Recep Tayyip Erdogan.
Ces rendez-vous auront lieu à quelques jours d'un sommet européen
convoqué le 7 mars à Bruxelles, auquel assistera la Turquie, de plus en
plus considérée côté européen comme la clé pour résoudre la crise
migratoire qui divise l'UE.
Les dirigeants européens veulent notamment obtenir d'Ankara une mise en
oeuvre plus rapide du plan d'action UE-Turquie, dans lequel le pays
s'est engagé à endiguer les départs de migrants vers l'Europe, en
échange d'une aide financière et de concessions politiques.
"Nous ouvrons un nouveau chapitre dans notre lutte face à la crise des
migrants. Il s'appelle +Back to Schengen+ (retour à Schengen)", a
assuré mardi à Vienne M. Tusk, qui était reçu par le chancelier Werner
Faymann.
Le plan d'action UE-Turquie, scellé fin novembre 2015, n'a pas
toutefois encore porté ses fruits, déplorent les Européens qui se
déchirent sur la gestion de la crise, alors que l'afflux de migrants
depuis les côtes turques ne semble pas diminuer.
Avant de se rendre en Turquie, le président du Conseil européen
(instance de l'UE qui réunit les dirigeants des 28 Etats membres) est
attendu mardi soir à Ljubljana, mercredi à Zagreb et Skopje et jeudi
matin en Grèce.
Cette visite des principaux pays situés sur la route migratoire des
Balkans vise à "continuer à bâtir un consensus européen sur la manière
de traiter la crise migratoire et préparer le sommet avec la Turquie du
7 mars et le Conseil européen des 17-18 mars", avait-il indiqué
vendredi.
Le récent durcissement des conditions d'entrée pour les migrants dans
les pays situés sur la route des Balkans aggrave l'engorgement en Grèce
et fait craindre une crise humanitaire dans ce pays, dont les autorités
fustigent les décisions prises sans concertation par leurs voisins.
(AFP, 1 mars
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington recommande d'éviter les voyages dans le sud-est de la Turquie
L'administration américaine a ordonné à des familles de militaires et
diplomates de quitter le sud-est de la Turquie et a recommandé d'éviter
de voyager dans cette région en raison de la menace terroriste,
a-t-elle annoncé mardi.
"Le département d'Etat avertit les citoyens américains de menaces
terroristes accrues à travers la Turquie et (demande) d'éviter les
voyages dans le sud-est de la Turquie", a indiqué le ministère des
Affaires étrangères, dans un communiqué.
"Les touristes étrangers et américains ont été explicitement visés par
des organisations terroristes internationales et locales", a-t-il
rappelé.
Le département d'Etat a par ailleurs demandé aux familles de diplomates
du consulat d'Adana (sud-est) et à celles de fonctionnaires américains
en poste dans les provinces d'Izmir et de Mugla de quitter la région.
Les familles de militaires stationnés dans les régions d'Adana, Izmir et Mugla doivent également partir.
"Nous savons que c'est perturbant pour nos familles, mais nous devons
les maintenir en sécurité", a indiqué dans un communiqué le général
Philip Breedlove, commandant des forces américaines en Europe.
Selon l'armée américaine, l'ordre de départ concerne environ 670
personnes, sur un total de 770 proches de militaires américains
déployés actuellement en Turquie.
"Il ne s'agit pas d'une décision permanente", a précisé le commandement
des forces américaines en Europe (Eucom), qui a aussi indiqué qu'il n'y
avait pas de menace spécifique d'attaque derrière cette décision.
Le commandement américain a précisé que "287 animaux domestiques" étaient également concernés par ces déplacements familiaux.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a assuré
que cette décision n'avait "pas été prise à la légère" mais
"indépendamment du sommet sur la sûreté nucléaire" qui s'ouvre à
Washington en fin de semaine.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est invité à ce sommet mais il
ne devrait pas rencontrer en bilatéral son homologue américain Barack
Obama, illustrant les divisions profondes entre les deux pays alliés.
"Il n'y a absolument aucun lien", a assuré M. Kirby, invoquant
uniquement la "menace sécuritaire" et la "sécurité des Américains,
qu'ils soient fonctionnaires ou non, dans le sud-est de la Turquie".
La Turquie a été frappée récemment par plusieurs attentats terroristes.
Un attentat à la voiture piégée à Ankara revendiqué par un groupe kurde
a fait 36 morts le 13 mars. Un attentat-suicide le 19 mars en plein
coeur d'Istanbul, attribué aux jihadistes du groupe Etat islamique, a
coûté la vie à 4 touristes. (AFP, 29 mars
2016)
Reza Zarrab, proche d'Erdogan, inculpé aux Etats-Unis
Un Irano-Turc, au coeur d'un scandale
de corruption qui a ébranlé la Turquie il y a deux ans, et deux
Iraniens ont été inculpés aux Etats-Unis pour des transactions avec
l'Iran en violation de l'embargo, a indiqué le ministère américain de
la Justice.
Reza Zarrab, 33 ans, résidant en Turquie et possédant la double
nationalité, a été arrêté le 19 mars et présenté au tribunal fédéral de
Miami lundi, a précisé le ministère.
Les deux citoyens iraniens, Camelia Jamshidy, 29 ans, et Hossein Najafzadeh, 65 ans, sont toujours en liberté.
"Ainsi que cela a été établi, ces accusés ont conspiré pendant
des années pour violer et échapper aux sanctions des Etats-Unis contre
l'Iran et les institutions iraniennes", a déclaré le procureur
américain Preet Bharara.
"En procédant à des opérations de blanchiment d'argent, Reza
Zarrab, Camelia Jamshidi et Hossein Nadjafzadeh ont enfreint la
réglementation américaine concernant les sanctions imposées à l'Iran",
a expliqué M. Bharara.
Ces trois personnes sont accusées d'avoir conspiré entre les
années 2010 et 2015 pour esquiver les sanctions américaines et
internationales en camouflant des transactions financières effectuées
pour le compte d'organisations iraniennes.
"Les accusations annoncées aujourd'hui devraient être un message à
l'adresse de tous ceux qui essaient de cacher l'identité de leurs
véritables partenaires", a indiqué Diego Rodriguez, directeur adjoint
en charge du bureau de New York du FBI.
Reza Zarrab a fait la "une" de l'actualité turque pendant l'hiver
2013-2014, personnage central d'une affaire de corruption qui a
éclaboussé le sommet de l'Etat turc, y compris le Premier ministre de
l'époque Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui chef de l'Etat.
Il avait été arrêté le 17 décembre 2013 avec des dizaines d'autres
personnes pour s'être livré à un trafic illicite d'or avec l'Iran
facilité par des ministres du gouvernement islamo-conservateur
d'Ankara. Trois d'entre eux avaient démissionné.
Des écoutes téléphoniques mises sur la place publique avaient également mis en cause M. Erdogan et son fils Bilal.
Le chef du gouvernement de l'époque a toujours nié ces accusations et
riposté en dénonçant un complot ourdi par un de ses ex-alliés, l'imam
Fethullah Gülen.
Il a ensuite lancé une chasse aux sorcières contre les proches de M.
Gülen, qui s'est soldée par des dizaines d'arrestations, le limogeage
de milliers de policiers, magistrats et fonctionnaires et le placement
sous tutelle d'organes de presse d'opposition.
L'enquête turque, confiée à des juges proches du pouvoir, a été ensuite classée.
La Turquie a réclamé à plusieurs reprises l'extradition pour
"terrorisme" de M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis, sans résultat pour
l'instant.
L'arrestation de M. Zarrab intervient à la veille d'une visite, la semaine prochaine, de M. Erdogan sur le sol américain.
(AFP, 22 mars
2016)
La Maison Blanche appelle la Turquie à respecter les valeurs démocratiques
La Maison Blanche a appelé jeudi le gouvernement turc à respecter les
valeurs démocratiques, pointant vers les atteintes récentes à la
liberté de la presse avec notamment la mise sous tutelle du journal
Zaman, très critique envers le président Recep Tayyip Erdogan.
"Nous exhortons les autorités turques à s'assurer que leurs actes
respectent les valeurs démocratiques universelles inscrites dans la
Constitution turque, y compris la liberté d'expression, la liberté de
rassemblement et la liberté de la presse", a déclaré le porte-parole de
la Maison Blanche Josh Earnest.
Les Etats-Unis "continuent d'être perturbés par l'utilisation de
curateurs nommés par le gouvernement turc pour fermer ou interférer
avec les activités éditoriales des médias qui sont parfois critiques
envers le gouvernement" d'Ankara, a-t-il poursuivi.
Washington a appelé notamment les autorités turques à "assurer une
égalité de traitement devant la loi", soulignant que dans "une société
démocratique les opinions critiques devraient être encouragées, pas
réduites au silence".
Les autorités turques sont accusées d'une dérive autoritaire et
notamment de museler la presse critique, en particulier avec la récente
mise sous tutelle du quotidien Zaman.
La semaine dernière, M. Erdogan a tiré à boulets rouges sur la Cour
constitutionnelle, qui avait remis en liberté deux journalistes opposés
à son régime, en menaçant de remettre en cause son existence si elle
récidivait.
Et le magazine allemand Der Spiegel a annoncé jeudi que son
correspondant avait été contraint de quitter la Turquie, son
accréditation n'ayant pas été renouvelée et dès lors, son permis de
séjour non plus. Il a dénoncé une décision portant atteinte "à la
liberté de la presse".
Selon des sources diplomatiques en Turquie, le bureau de presse du
Premier ministre Ahmet Davutoglu a refusé de renouveler la carte de
presse de huit de la vingtaine de journalistes allemands accrédités. (AFP, 17 mars
2016)
Ankara critique la stratégie syrienne des Etats-Unis
L'influent vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a critiqué mardi
la stratégie des Etats-Unis en Syrie, les appelant à cesser de "faire
confiance à un petit groupe terroriste", en référence à la milice kurde
syrienne.
"Je ne crois pas qu'il soit juste pour la grande Amérique de faire
confiance et d'espérer l'aide d'une petite organisation terroriste et
de fonder sur elle l'ensemble de sa stratégie pour la Syrie", a dénoncé
M. Akdogan lors d'un entretien à l'AFP à Ankara.
Le responsable turc évoque ainsi le Parti de l'union démocratique (PYD,
principale formation kurde en Syrie) et son bras armé, les Unités de
protection du peuple (YPG), qui contrôlent une bonne partie du nord de
la Syrie le long de la frontière turque.
Les Etats-Unis appuient militairement ces deux mouvements, en première
ligne des combats contre les jihadistes du groupe Etat islamique. Mais
Ankara les considère comme "terroristes" en raison de leur proximité
avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), qui mène
depuis 1984 une rébellion meurtrière sur son sol.
"Les YPG et le PYD font partie du PKK. Un changement de nom ne signifie
pas un changement de nature. Vous pouvez appeler une pomme une poire,
c'est toujours une pomme", a martelé M. Akdogan, appelant Washington à
coopérer "avec les bons acteurs".
Le PYD, qui a récemment profité de l'offensive des forces de Damas,
soutenues par les raids de l'aviation russe, pour étendre son influence
autour d'Alep (nord), "marche main dans la main avec la Russie et le
régime" du président Bachar Al-Assad, a-t-il ajouté.
Depuis l'instauration samedi de la trêve entre les forces du régime et
de l'opposition armée non jihadiste, parrainée par Moscou et
Washington, les Turcs ont suspendu leurs tirs d'artillerie sur les
positions des YPG en Syrie, mais assurent qu'ils répondront à toute
agression.
"La Turquie n'est pas concernée par le cessez-le-feu. On nous dit que
la trêve ne concerne pas les terroristes. Mais pour nous, le PYD est
une organisation terroriste. La Turquie dispose de ses propres règles
d'ouverture du feu et se défendra contre toute menace dirigée contre
elle", a menacé M. Akdogan.
- 'Nouvelle vague de réfugiés' -
Pour autant, il a écarté toute idée d'intervention terrestre
unilatérale en Syrie. "La Turquie ne se lancera pas dans une opération
unilatérale. La Turquie n'est pas un pays qui va partir à l'aventure.
Nous ne sommes pas un pays belliqueux", a-t-il assuré.
La Turquie, qui accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, plaide de
longue date pour l'établissement d'un corridor humanitaire en Syrie,
protégé par une zone d'interdiction aérienne. Ses alliés s'y sont
jusque-là opposé.
"Il est important qu'une zone de 8 à 10 kilomètres de large entre la
frontière turque et (la ville syrienne de) Azaz se transforme en un
couloir d'assistance civile, occupé par des réfugiés civils et des
demandeurs d'asile qui y bénéficieront d'une protection, comme dans une
zone de sécurité", a réaffirmé M. Akdogan.
Près de 150.000 Syriens sont hébergés dans dix camps du côté syrien en face de la frontière turque, a-t-il précisé.
"Si les combats continuent et que les bombardements se poursuivent, on
devra faire face à un nouveau risque de sécurité: on pourrait être
confronté à un nouvel afflux de réfugiés qui passerait de 150.000 à 700
ou 800.000 personnes. Cette vague de réfugiés ne frapperait pas
seulement la Turquie, mais aussi l'Europe", a-t-il mis en garde.
En vertu d'un accord conclu avec l'Union européenne (UE) en novembre,
la Turquie s'est engagée à endiguer les départs de migrants vers
l'Europe en échange d'une aide financière et des concessions politiques.
A la veille d'un nouveau sommet sur ce thème le 7 mars à Bruxelles,
Yalçin Akdogan s'est prononcé contre le retour des réfugiés syriens en
Turquie.
"Les Syriens ne sont pas des citoyens turcs. Est-ce que nous allons
rassembler tous les Syriens qui sont dans le monde entier et les
renvoyer en Turquie ? Si les Européens en ont la possibilité, qu'ils
les renvoient en Syrie. Qu'ils rétablissent la paix là-bas pour les
renvoyer chez eux", a-t-il dit.
(AFP, 1 mars
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
Israël recommande à ses ressortissants de quitter la Turquie
Israël a annoncé lundi relever son niveau d'alerte à l'attention de ses
ressortissants en ce qui concerne la Turquie et a recommandé aux
Israéliens se trouvant dans ce pays de le quitter "le plus rapidement
possible".
Israël a décidé de passer du "premier niveau de menace concrète au
niveau de menace concrète élevée, de recommander à nouveau au public
d'éviter de se rendre en Turquie et, pour les Israéliens qui s'y
trouvent, d'en partir le plus rapidement possible", a dit le
gouvernement dans un communiqué à la suite de l'attentat qui a tué
quatre touristes étrangers, dont trois Israéliens, le 19 mars à
Istanbul.
Le lendemain même de l'attentat, Israël avait conseillé à ses ressortissants d'éviter de se rendre dans ce pays.
Les services antiterroristes israéliens ont procédé depuis à une
nouvelle évaluation de la situation. L'attentat du 19 mars "met en
lumière la menace de Daech (un acronyme en arabe du groupe Etat
islamique) contre les touristes et prouve les capacités élevées (de
l'EI) à commettre de nouveaux attentats", dit le gouvernement israélien.
Des organisations "terroristes en Turquie continuent à préparer de
nouveaux attentats contre des touristes, y compris israéliens", dit-il.
Les autorités turques ont imputé l'attentat du 19 mars à l'EI et
identifié l'auteur comme un Turc lié à cette organisation jihadiste.
Celui-ci s'est fait exploser sur une artère fréquentée chaque jour par
des centaines de milliers de personnes. L'attentat a tué trois
Israéliens, dont deux ayant également la nationalité américaine, et un
Iranien, et fait une quarantaine de blessés, majoritairement étrangers.
(AFP, 28 mars
2016)
La Russie accuse la Turquie d'"expansion rampante" en Syrie
La Russie a accusé dimanche la Turquie
d'"expansion rampante" au-delà de sa frontière avec la Syrie, insistant
une nouvelle fois sur la "nécessité" d'inclure les Kurdes dans les
négociations de paix afin d'éviter le risque d'une partition du
territoire syrien.
"La Turquie, tout en demandant que les positions des Kurdes ne se
renforcent pas en Syrie, s'est mise à clamer son droit souverain de
créer des sortes de +zones de sécurité+ sur le territoire syrien", a
déclaré dans un entretien avec la chaîne de télévision Ren-TV le
ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Selon nos informations, ils (les Turcs) fortifient leurs positions à
quelques centaines de mètres de la frontière à l'intérieur de la
Syrie", a-t-il poursuivi. "C'est une expansion rampante", a ajouté M.
Lavrov.
Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs souligné que Moscou
insisterait auprès de l'ONU pour inclure les Kurdes dans les
négociations de paix sur la Syrie, qui doivent débuter lundi à Genève
et durer au maximum jusqu'au 24 mars.
"Si on +jette+ les Kurdes des pourparlers sur l'avenir de la Syrie,
alors comment peut-on s'attendre à ce qu'ils veuillent continuer à
faire partie de cet État (syrien) ?", a déclaré M. Lavrov.
La Russie avait déjà estimé vendredi que l'absence des Kurdes aux
pourparlers de paix serait "un signe de faiblesse" de la communauté
internationale, fustigeant l'opposition d'Ankara à leur participation.
Alliés de Moscou et de Washington, les Kurdes syriens - qui contrôlent
désormais plus de 10% du territoire et les trois quarts de la frontière
syro-turque - avaient été exclus des premières négociations de paix
tentées sans succès début février à Genève.
En pointe dans la la lutte contre l'organisation État islamique (EI)
dans le nord de la Syrie, les YPG (Unités de protection du peuple)
kurdes sont un mouvement "terroriste" aux yeux des dirigeants turcs,
qui les considèrent comme une émanation du Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie), leur ennemi numéro 1.
En février, l'artillerie turque a commencé à bombarder par intermittence des positions des YPG en Syrie. (AFP, 13 mars
2016)
Nouveaux tirs venus de Syrie sur une ville du sud, pas de victime
Au moins trois roquettes d'origine indéterminée tirées depuis la Syrie
ont frappé samedi la ville frontalière turque de Kilis, dans le sud du
pays, causant quelques dégâts matériels mais sans faire de victime, a
annoncé le bureau du gouverneur local.
Deux projectiles ont touché en début d'après-midi le jardin d'une
caserne militaire et un bâtiment abritant des familles de gendarmes.
"Nous ne déplorons aucun mort ni blessé", ont précisé les autorités
dans une déclaration citée par l'agence de presse Dogan.
Vers 17h30 locales (15h30 GMT), une troisième roquette a visé la ville, toujours sans faire de victime, selon Dogan.
L'agence de presse progouvernementale Anatolie a de son côté affirmé
que l'artillerie turque avait ouvert le feu dans l'après-midi contre
des positions tenues par l'EI en Syrie, sans préciser s'il s'agissait
de représailles aux tirs ayant atteint le sol turc.
Kilis a déjà été visée mardi par des roquettes tirées, selon Ankara,
depuis une zone de la Syrie tenue par le groupe Etat islamique (EI).
Cette attaque a fait 2 morts et 2 blessés civils et provoqué des tirs de riposte turcs.
L'EI n'est pas concerné par la trêve entrée en vigueur le 27 février
entre le régime de Damas, son allié russe et les groupes rebelles.
Le 18 janvier déjà, une roquette tirée d'une zone tenue par l'EI avait
atteint la cour d'un établissement scolaire de Kilis, y tuant une femme
et blessant une écolière.
Longtemps accusée de complaisance pour les groupes rebelles syriens les
plus radicaux, la Turquie a rejoint l'été dernier la coalition
antijihadiste dirigée par Washington. (AFP, 12 mars
2016)
Erdogan se déclare prêt à "coopérer contre le terrorisme" en Afrique!
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
proposé mercredi à Abuja son aide pour combattre le terrorisme au
Nigeria et il a signé des accords commerciaux.
"Nous sommes toujours prêts à coopérer avec le Nigeria en matière de
lutte contre le terrorisme," a-t-il affirmé aux journalistes après
s'être entretenu avec son homologue nigérian Muhammadu Buhari à Abuja.
Le Nigeria est au prise depuis 2009 avec la rébellion du groupe
islamiste Boko Haram, qui a fait au moins 17.000 morts dans le nord du
pays, majoritairement musulman.
Le président turc n'a toutefois pas précisé quelle forme concrète pourrait prendre une telle coopération.
Jeudi à Conakry, la Guinée et la Turquie ont signé jeudi plusieurs
accords dans divers domaines dont la défense, la santé, et l'énergie, à
l'occasion d'une visite d'Erdogan.
M. Erdogan est arrivé jeudi matin dans la capitale guinéenne en
compagnie d'une importante délégation, ont constaté des journalistes de
l'AFP. Selon le gouvernement guinéen, cette délégation comprenait plus
de 230 hommes d'affaires.
Les deux pays ont signé "des conventions et accords de coopération dans
les domaines de la Défense nationale, du tourisme, des mines, de
l'énergie, de la santé, de l'environnement", a-t-il indiqué, sans
donner de détails sur leur contenu ou leurs coûts.
"Un mémorandum de création d'un conseil d'affaires et de partenariat
entre les deux secteurs privés" a également été signé, d'après la même
source, qui parle d'"accords et projets d'investissements
+gagnant-gagnant+".
Pour le président Alpha Condé, cette visite du président turc est "importante tant du côté turc que guinéen".
"La Guinée a beaucoup à apprendre de la Turquie et dans tous les
domaines, mais aussi à beaucoup recevoir des opérateurs turcs", tandis
que "les "partenaires" turcs "ont besoin de développer et diversifier
leurs activités chez nous", a affirmé M. Condé lors d'une conférence de
presse commune.
La Guinée était la dernière étape d'une tournée en Afrique de M.
Erdogan, qui s'était auparavant rendu en Côte d'Ivoire, au Ghana et au
Nigeria. (AFP, 3 mars
2016)
Assad veut que la trêve "fonctionne", discussions à Genève le 9 mars
Le président Bachar al-Assad a promis de faire en sorte que la trêve en
Syrie "fonctionne", au quatrième jour d'un cessez-le-feu entre régime
et rebelles qui était, contre toute attente, globalement respecté.
Alors que même ses parrains Russes et Américains s'étaient montrés
prudents sur sa viabilité, la cessation des hostilités entrée en
vigueur samedi tenait toujours bon mardi dans de nombreuses régions de
Syrie, un pays ravagé par près de cinq ans de guerre et de drame
humanitaire.
Prévue le 7 mars à Genève, la reprise de discussions de paix
intersyriennes sous l'égide de l'ONU a dû être repoussée de deux jours,
"pour des questions pratiques et logistiques", selon le bureau de
l'émissaire onusien pour la Syrie Staffan de Mistura.
Un premier round de négociations avait tourné court début février en
raison de l'intensification des frappes russes en soutien au régime de
Damas.
Depuis, grâce à la trêve, combats et bombardements connaissent un répit
dans les régions concernées par cet accord, même si régime et rebelles
se sont accusés mutuellement d'avoir violé.
"Nous ferons ce qui dépend de nous pour que tout cela fonctionne", a
déclaré M. Assad au sujet du cessez-le-feu, dans une interview à la
télévision publique allemande ARD dont des extraits ont été publiés
mardi.
Il a aussi proposé aux combattants de l'opposition déposant les armes "un retour à la vie civile" et "une amnistie complète".
- 'La même routine' -
Si les violences de la guerre ont diminué, un retour à la normale n'est
pas encore à l'ordre du jour dans de nombreuses localités.
"Les gens ne peuvent vaquer tranquillement à leurs affaires. Ils sont
dans la même routine car dès qu'il y a un survol d'un avion militaire,
ils descendent dans les abris", a ainsi affirmé à l'AFP via internet
Hassan Abou Nouh, un militant de Talbissé.
Cette localité de la province de Homs (centre) est l'une de celles
censées être comprises dans l'accord de trêve, dont les mouvements
jihadistes Etat islamique (EI) et Front Al-Nosra, branche syrienne
d'Al-Qaïda, sont exclus.
Ces groupes continuent d'être visés par les frappes du régime, de la
Russie ou de la coalition internationale antijihadistes dirigée par
Washington.
Profitant de l'accalmie précaire, des manifestations antirégime de
quelques dizaines de personnes ont refait surface dans des localités
rebelles après près de trois ans de silence dû à l'intensification des
hostilités.
"Daraya ne cèdera pas", lisait-on mardi sur une bannière lors d'une
manifestation dans cette ville rebelle assiégée par le régime et située
au sud-ouest de Damas, selon des photos relayées par des militants.
Lundi, quelques dizaines de personnes manifestant dans la partie
rebelle d'Alep (nord) avaient porté une banderole sur laquelle était
écrit "le peuple veut la chute du régime", leitmotiv du "printemps
arabe" de 2011 et repris en choeur par des dizaines de milliers de
Syriens au début de la révolte.
Après la répression sanglante de manifestations pacifiques entamées en
2011 pour réclamer des réformes, le pays s'est enlisé dans une guerre
destructrice et plus de la moitié de la population a été jetée hors de
chez elle, marginalisant presque complètement tout mouvement pacifique.
- 'Cessez-le-feu durable' -
Mettant à profit cette trêve sans précédent, l'ONU a dit qu'elle allait
porter assistance dans les prochains jours à 154.000 personnes dans des
localités assiégées. Des aides ont été livrées lundi à Mouadamiyat
al-Cham, ville rebelle encerclée par l'armée au sud-ouest de Damas.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a demandé mardi la
fermeture de la frontière turco-syrienne afin de couper les voies
d'approvisionnement des "terroristes", y compris par le biais de
convois humanitaires.
"La résolution des problèmes humanitaires et la restauration du pays
détruit par la guerre ne seront possibles que grâce au maintien d'un
cessez-le-feu durable et à la mise en place d'un dialogue intersyrien
sur l'avenir du pays", a-t-il estimé.
Autre allié militaire de Damas, le chef du hezbollah chiite libanais
s'est déclaré mardi "heureux de cette trêve". "Inchallah, elle se
poursuivra et mènera à un règlement politique", a ajouté Hassan
Nasrallah dans un discours diffusé par la chaîne Al-Manar.
De son côté, l'influent vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a
critiqué mardi lors d'un entretien avec l'AFP la stratégie des
Etats-Unis en Syrie.
Il les a appelés à cesser de "faire confiance à un petit groupe
terroriste", en référence à la milice kurde syrienne des YPG, qui
contrôle une bonne partie du nord syrien le long de la frontière turque
et qui est en première ligne des combats contre l'EI.
A Washington, le chef des forces de l'Otan en Europe a lui accusé
Moscou et Damas d'utiliser délibérément le flot des réfugiés fuyant la
Syrie "comme une arme" pour déstabiliser l'Europe.
Le général américain Philip Breedlove a assuré que leurs bombardements
aériens visaient à chasser des Syriens "pour faire en sorte qu'ils
deviennent le problème de quelqu'un d'autre".
(AFP, 1 mars
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Après l'accord UE-Turquie sur les migrants, la situation se tend en Grèce
ONG qui ne veulent plus opérer dans des camps désormais "centres
fermés", migrants arrivés de longue date s'estimant bloqués contre leur
gré : la mise en oeuvre du plan visant à renvoyer tous les migrants
illégaux commence à créer des tensions en Grèce.
Jeudi, quatre jours après l'entrée en vigueur dimanche du plan conclu
la semaine dernière entre l'UE et la Turquie, visant au renvoi
systématique des migrants illégalement débarqués sur les îles grecques,
plus de 200 membres d'associations de soutien aux réfugiés ont
manifesté au "hotspot" de Moria, sur l'île de Lesbos.
C'est dans ce type de camp d'enregistrement, où il était possible
jusqu'à la semaine dernière d'aller et venir, que sont désormais
consignés tous les nouveaux arrivants sur les îles grecques.
Ils vont y attendre que soient en place les 4.000 spécialistes grecs
et européens du droit d'asile ou de la sécurité, chargés d'examiner
leurs cas et de procéder le cas échéant aux renvois en Turquie.
"No borders", criaient les manifestants - dont l'un a été arrêté - face
à un important cordon policier. "Freedom" renchérissaient depuis
l'intérieur du camp plus de 200 personnes internées que la police a
empêchées d'approcher des grillages.
"Ils ne nous laissent pas partir", à réussi à crier à l'AFP un des
migrants pakistanais, retenu là, bien qu'il assure être arrivé le 17
mars, avant l'entrée en vigueur de l'accord UE-Turquie.
Comme beaucoup de ses compatriotes, rarement éligibles à l'asile, il
semble pâtir du contexte de durcissement général contre ce flux
migratoire irrégulier, voué de toute façon à un renvoi à plus ou moins
long terme.
La situation s'est encore aggravée du fait que les ONG refusent
maintenant d'opérer dans des hotspots qu'elles considèrent désormais
comme des centres de rétention.
Le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies) a été le
premier à annoncer lundi se retirer en grande partie de Moria.
Médecins du Monde (MSF) a emboîté le pas, prenant à son tour cette
"décision extrêmement difficile" pour ne pas "être complice d'un
système que nous considérons à la fois injuste et inhumain".
- 'Crise morale' -
International Rescue Committee (IRC) à Lesbos, le Conseil norvégien des
réfugiés (NRC) à Chios ont suivi. Jeudi, Oxfam a à son tour annoncé son
retrait de Moria, tandis que son représentant en Grèce Giovanni
Riccardi déplorait que "cette crise migratoire se transforme peu à peu
en une crise morale en Europe".
La tension s'aggrave aussi à la frontière nord, où 12.000 personnes
(sur environ 50.000 dans tout le pays) végètent toujours dans le
cloaque d'Idomeni, à la frontière macédonienne hermétiquement close.
Mercredi, quelques centaines de réfugiés et migrants ont réclamé la
réouverture de la route des Balkans en bloquant des routes pendant
plusieurs heures à 25 km d'Idomeni.
Jeudi, une centaine de personnes, pourtant relogées dans un camp à
Diavata, près de la frontière, sont allées à Thessalonique (nord,
deuxième ville du pays) dénoncer les conditions de vie dans ce camp,
plantant des tentes sur la place centrale.
Autre foyer de tension, le port du Pirée, où séjournent actuellement
4.770 personnes. Human Rights Watch y a constaté "une situation
chaotique", marquée par "plusieurs bagarres" entre migrants.
Giorgos Kyritsis, porte-parole du service de coordination de la
politique migratoire, a assuré que "le transfert volontaire de
personnes d'Idomeni vers des centres d'accueil allait s'intensifier" et
que 30.000 nouvelles places seront crées d'ici 20 jours.
En revanche, interrogé sur la date d'arrivée des experts étrangers
censés mettre en oeuvre le plan européen, il a indiqué que, malgré "des
discussions avancées", il n'y a "pour le moment pas d'arrivée de
renfort européen".
L'entrée en vigueur de l'accord UE-Turquie, semble avoir contribué à
ralentir nettement le flux des migrants arrivant de Turquie, avec même
zéro arrivant entre mercredi matin et jeudi matin, une première, sans
doute due aussi aux vents violents sur la mer Egée.
La Turquie a renforcé la sécurité sur ses frontières avec la Grèce, a
indiqué à l'AFP Polat Kizildag, un responsable de l'ONG de soutien de
migrants (ASAM), active sur les côtes turques.
"Cependant il y a toujours un grand nombre de migrants qui veulent
venir en Grèce ou en Europe et si la Turquie arrive à respecter ses
obligations, la route migratoire pourrait changer vers l'Italie ou vers
la mer Noire et les pays de l'Europe de l'Est", a-t-il estimé. (AFP, 24 mars
2016)
Le flux migratoire ne tarit pas malgré l'accord UE-Turquie
Un total de 1.662 migrants ont rallié la
Grèce depuis l'entrée en vigueur dimanche de l'accord UE-Turquie censé
tarir les arrivées sur les îles grecques en provenance de Turquie, a
indiqué lundi l'organe de coordination de la politique migratoire en
Grèce (SOMP).
Les arrivées se sont concentrées sur les îles de Chios (830) et
de Lesbos (698), toutes proches des côtes turques dans le nord-est de
l'Egée, a précisé cet organe (SOMP).
La poursuite de ces arrivées "crée objectivement un problème et
soulève des interrogations sur les intentions de toutes les parties
prenantes", alors que l'accord prévoit un effort renforcé de la Turquie
pour bloquer les départs de ses côtes, a commenté pour l'AFP le
porte-parole, du SOMP, Giorgos Kyritsis.
Soumis au nouveau régime, qui prévoit le renvoi en Turquie de
tous ceux arrivés à partir de dimanche, y compris les demandeurs
d'asile syriens, tous ces nouveaux entrants sont dans l'immédiat
emmenés dans les hotspots (centre d'enregistrement et d'identification)
ouverts par la Grèce sur cinq îles égéennes, a-t-il précisé.
Pour ceux déposant une demande d'asile, ils doivent y être
retenus jusqu'à l'examen de leurs cas par les experts grecs et
européens dont l'accord prévoit la mobilisation.
Cela rend d'autant plus impérative une baisse des flux, faute de quoi
les îles risquent d'être débordées, en dépit de l'opération entamée
samedi par les autorités grecques pour les vider des migrants et
réfugiés arrivés avant dimanche. Transférés dans des centres sur le
continent, ceux-ci sont voués soit aux renvois en tant que migrants
économiques soit à la relocalisation en Europe.
Aucun des renforts promis par l'UE en experts et policiers, dont
2.300 au total sont attendus selon le gouvernement grec, n'était encore
arrivé lundi dans le pays, a par ailleurs indiqué le SOMP.
"Nous espérons que les fêtes de Pâques catholiques ne vont pas
constituer un facteur de retard dans leur arrivée, car la situation
réclame une réponse urgente", ce que les partenaires européens du pays
et la Commission européenne ont eux-mêmes reconnu, a souligné M.
Kyritsis.
Très complexe à mettre en oeuvre car censé respecter les règles
du droit d'asile prescrivant un examen individuel de tous les
requérants, le mécanisme prévu par l'accord va requérir au total selon
l'exécutif européen la mobilisation de 4.000 agents, pour un budget
estimé à 280 millions d'euros sur les six prochains mois.
Ce système prévoit aussi que pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, un
autre Syrien soit "réinstallé" dans l'UE, à hauteur de 72.000 places.
(AFP, 21 mars
2016)
Chypre rejette la proposition clé d'Ankara pour un accord avec l'UE
Chypre a d'ores et déjà exprimé son
opposition mardi à une accélération du processus d'adhésion à l'Union
européenne de la Turquie, ce qui risque de compliquer les efforts de
l'UE pour aboutir à un accord la semaine prochaine avec Ankara sur la
crise migratoire.
L'UE et la Turquie ont trouvé un accord de principe lundi à l'occasion
d'un sommet extraordinaire à Bruxelles, pour intensifier leur
coopération afin de tarir pour de bon l'afflux de migrants sur les
côtes grecques.
Ils se sont donnés dix jours, jusqu'à un autre sommet européen, les 17
et 18 mars, pour affiner les détails des propositions inattendues
avancées lundi par Ankara, qui accepterait la réadmission sur son
territoire de tous les migrants économiques arrivés clandestinement en
Grèce à condition que les Européens s'engagent, pour chacun d'entre
eux, à transférer un réfugié depuis la Turquie vers le territoire de
l'UE.
En contrepartie, la Turquie exige trois milliards d'euros d'aide
supplémentaire d'ici à 2018, un régime sans visas pour ses
ressortissants voulant voyager dans l'UE dès fin juin et l'ouverture
rapide de négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion.
Le gouvernement chypriote-grec, non reconnu par Ankara, qui interdit
ses ports et aéroports aux navires et avions en provenance directe de
la République de Chypre, a bloqué six chapitres clés de ces
négociations depuis 2009, gelant de facto le processus d'adhésion de la
Turquie à l'UE. Sur les 35 chapitres des négociations engagées en 2005,
quatorze ont été ouverts et un seul a jusqu'ici pu être bouclé.
"Concernant la demande de la Turquie d'ouvrir les chapitres bloqués
unilatéralement par la République de Chypre (...) le président
maintient fermement sa position (...) sur le fait que l'ouverture de
tout chapitre nécessite de la Turquie qu'elle remplisse ses
obligations", a affirmé mardi le porte-parole du gouvernement Nicos
Christodoulides.
L'île méditerranéenne est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa
partie nord par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat nationaliste
qui visait à rattacher l'île à la Grèce et qui avait suscité
l'inquiétude de la minorité turcophone de l'île.
Les espoirs de parvenir à un accord de paix ont grandi depuis la
reprise des négociations entre les dirigeants chypriotes grecs et turcs
en mai 2015 sous l'égide de l'ONU.
Le gouvernement chypriote a reconnu que la crise migratoire
affectait son proche allié grec, et remercié le Premier ministre Alexis
Tsipras ainsi que d'autres dirigeants européens pour leur
"compréhension et soutien" à sa position sur l'adhésion de la Turquie. (AFP, 8 mars
2016)
La Grèce renvoie en Turquie 300 migrants du Maghreb
La Grèce a renvoyé mardi en Turquie environ 150 migrants, surtout des
ressortissants marocains, tunisiens et algériens, dans le cadre de
"l'accord de réadmission" signé entre les deux pays en 2002, a-t-on
appris de source du ministère de la Protection du citoyen.
Au total 308 migrants seront renvoyés mardi et mercredi en Turquie,
"dont la moitié ont été envoyés mardi", selon cette source ayant requis
l'anonymat.
Cette source n'a pas précisé s'il était prévu dans les prochains jours d'autres renvois de migrants en Turquie.
Début janvier, quelque dizaines de migrants des pays du Maghreb avaient déjà été renvoyés en Turquie, a rappelé cette source.
En vertu de l'accord bilatéral de 2002, la Grèce a tenté à plusieurs
reprises de renvoyer des migrants en Turquie, d'où ils avaient gagné la
Grèce et puis vers d'autres européens, mais Ankara a souvent refusé de
les accueillir.
Sur fond de la crise migratoire et de l'afflux des centaines de
milliers de migrants et réfugiés en Grèce, le gouvernement a appelé à
plusieurs reprises ces derniers mois Ankara à réactiver et appliquer
cet accord.
"Il faut actualiser cet accord avec la Turquie (...) s'il n'y pas de
coopération avec la Turquie, on n'aura pas de résultat substantiel sur
la réduction du flux migratoire", a encore souligné lundi le Premier
ministre grec Alexis Tsipras lors d'un entretien à la chaîne de
télévision grecque Star.
Un sommet entre l'Union européenne (UE) et la Turquie est prévu le 7
mars à Bruxelles ayant comme objectif d'entreprendre une action commune
avec Ankara pour endiguer la plus grave crise migratoire dans
l'histoire de l'UE.
"Environ 800.000 réfugiés et migrants sont passés de la Grèce" à
destination des pays de l'Europe du nord depuis le début de la crise en
janvier 2015, a rappelé M. Tsipras.
Pour Athènes, la crise migratoire ne peut pas être résolue sans la
participation de la Turquie, d'où arrivent la grande majorité des
migrants sur les îles grecques grâce à de nombreux réseaux de
trafiquants.
M. Tsipras a assuré que la compagnie Turkish Airlines proposait des billets entre le Maroc et la Turquie à 50 euros".
Le ministre turc des Affaires étrangères Mavlüt Cavusoglou doit
effectuer une visite à Athènes vendredi, à trois jours du sommet
UE-Turquie à Bruxelles, pour discuter de ce sujet avec les responsables
grecs.
(AFP, 1 mars
2016)
Immigration
/ Migration
Après le HCR, des ONG dont MSF refusent de cautionner l'accord UE-Turquie
Trois ONG, dont Médecins Sans Frontières
(MSF), ont annoncé mercredi cesser leurs activités dans les "hotspots"
grecs par refus de cautionner leur transformation en centres de
détention pour migrants après l'accord UE-Turquie censé barrer la route
migratoire égéenne.
Outre MSF, actif à Lesbos, cette cessation d'activités a aussi été
annoncée par l'International Rescue Committee (IRC), présent sur la
même île, et par le Conseil norvégien des réfugiés (NRC), actif pour sa
part sur l'île de Chios, autre principale porte d'entrée des migrants.
Ces décisions font suite à celle du Haut-Commissariat de l'ONU
pour les réfugiés (HCR), qui avait annoncé mardi avoir suspendu
"certaines de ses activités" dans les hotspots grecs, au total cinq sur
les îles égéennes, "conformément à notre politique qui s'oppose à la
détention obligatoire" des demandeurs d'asile.
Ces organisations ont aussi précisé qu'elles n'aideront plus à
l'acheminement de ceux venant de débarquer sur les îles vers les
hotspots.
Le retrait du hotspot de Moria, à Lesbos, est "une décision
extrêmement difficile, prise après l'accord qui va conduire au renvoi
forcé de migrants et demandeurs d'asile", a expliqué MSF dans un
communiqué.
"Continuer à travailler à Moria nous rendrait complice d'un
système que nous considérons à la fois injuste et inhumain", a relevé
Marie Elisabeth Ingres, chef de mission de l'ONG en Grèce. "Nous ne
laisserons pas notre assistance être instrumentalisée pour des
opérations d'expulsions massives", a-t-elle insisté.
Ces ONG étaient déployées dans les hotspots pour y apporter une
assistance médicale, un soutien psychologique, du matériel d'hygiène et
y mener des travaux d'assainissement.
Construit grâce à des fonds européens, le camp de détention de Moria
était devenu au fil de l'exode vers l'Europe des populations fuyant les
conflits au Moyen-Orient un centre ouvert d'enregistrement et
d'identification, censé permettre leur répartition en Europe.
Mais avec l'entrée en vigueur dimanche de l'accord UE-Turquie
prévoyant le renvoi dans ce pays de tous les arrivants sur les îles
grecques, y compris les demandeurs d'asile syriens, ses portes se sont
refermées sur les nouveaux entrants.
L'UE s'est engagée à respecter les règles du droit d'asile pour
cette opération, mais sans convaincre les humanitaires.
MSF a toutefois précisé qu'elle poursuivrait son assistance à
Lesbos pour le sauvetage des arrivants et en faveur des personnes
arrivées avant dimanche, restées quant à elles libres d'aller et venir
et bénéficiant des plans de relocalisation dans l'UE.
NRC a précisé aussi maintenir une "présence" dans le hotspot de
Chios pour s'assurer que la possibilité de demander l'asile est offerte
aux réfugiés.
Interrogé par ailleurs sur le risque de tentatives de résistance
des exilés à leurs renvois, le ministre grec adjoint de l'Intérieur,
Nikos Toskas, a admis que "certains pourraient se mettre en colère".
"Mais nous pensons que nous pouvons contrôler la situation",
a-t-il ajouté, alors que la Commission européenne prévoit la
mobilisation d'un millier d'effectifs "militaires et de sécurité " et
1.500 policiers grecs et européens, pour un total de 4.000 agents
requis, pour encadrer l'opération. (AFP, 23 mars
2016)
La Bulgarie renforce son nouveau "rideau de fer" contre les migrants
Au temps de la Bulgarie communiste, les barbelés du village de Chtit
verrouillaient toute sortie du monde soviétique. Une clôture flambant
neuve à cette frontière avec la Turquie barre aujourd'hui l'entrée en
Europe aux migrants en quête de nouvelles routes.
Le destin de ce bourg d'une centaine d'âmes, à l'extrême sud-est du
pays, semble écrit. Débaptisé de son nom turc en 1932, il a alors été
renommé Chtit, qui signifie "bouclier" en bulgare.
Les pauvres masures posées au milieu des champs, une population de
retraités, une caserne abandonnée ne lui donnent pas vraiment l'allure
d'un avant-poste de la défense nationale, face à la Turquie, et à une
quinzaine de kilomètres de la Grèce.
Mais depuis deux mois, deux longues rangées de barbelés, bien visibles
depuis le village, "nous mettent en sécurité" se félicitent les
habitants qui témoignent du passage épisodique de migrants clandestins
par ce bout de "frontière verte".
Surprise fin 2013 par une vague de demandeurs d'asile de Syrie et
d'Irak, la Bulgarie avait été, avec la Grèce, le premier pays des
Balkans à dresser une clôture frontalière, imitée depuis par la
Hongrie, la Slovénie et même l'Autriche face à une crise migratoire
sans précédent.
Les trente kilomètres de barbelés initialement posés par Sofia en 2014
à sa frontière avec la Turquie ont progressé pour atteindre aujourd'hui
95 kilomètres.
Depuis la fermeture, début mars, de la route des Balkans de l'ouest
puis l'accord entre l'UE et la Turquie sur le renvoi des migrants
arrivés en Grèce, les autorités bulgares ont engagé une course contre
la montre pour prolonger le dispositif, craignant un report du flux
migratoire vers leur pays.
"Nous continuons au rythme accéléré de 6 km par mois", assure Stanislav
Detchev, gouverneur régional de Haskovo (sud). Des grilles entravent
même le lit des rivières.
"L'équipement provisoire d'obstruction", selon l'appellation
officielle, doit atteindre 132,5 km d'ici fin juin, soit la moitié de
la frontière terrestre bulgaro-turque, longue de 269 km.
Dans les douces collines de la zone frontalière de Haskovo, non loin de
Chtit, une voie a été ouverte pour faciliter le déplacement des
gardes-frontière.
- Miroir de l'Histoire -
Elle offre un curieux reflet de l'histoire: d'un côté se dresse la
clôture flambant neuve pour arrêter les migrants, de l'autre courent
toujours les barbelés de l'époque communiste, rouillés mais encore
debout, comme lorsqu'ils servaient à retenir les Européens de l'Est
voulant fuir le régime. Certains gardes-frontières actuels étaient déjà
en poste au temps du rideau de fer.
De l'époque de la Guerre froide, les habitants de la zone frontalière ont gardé l'habitude de signaler tout mouvement suspect.
"Dès que nous voyons des gens approcher, nous les signalons aux
collègues turcs pour les renvoyer", explique aujourd'hui un policier.
"Nous sommes le pays le plus pauvre de l'UE, on ferait mieux
d'augmenter nos pensions plutôt que de nourrir des étrangers", estime
Ivanka Karamonova, 72 ans, une habitante de Chtit.
A ce stade, il n'y a cependant "pas de signe d'un détournement du flux
migratoire vers la Bulgarie", a nuancé cette semaine Radoslav
Stamenkov, chef de mission de l'Office international pour les
migrations (OIM) dans le pays.
La ministre autrichienne de l'Intérieur Johanna Mikl-Leitner, dont le
pays a initié la fermeture du corridor migratoire via la Macédoine, est
persuadée du contraire. Après une récente visite à Sofia, elle a
souligné la nécessité de "fermer la route des Balkans de l'Est" via la
Bulgarie.
Quelques 30.000 migrants ont été enregistrés en Bulgarie en 2015 et au
moins autant d'autres sont passés clandestinement, selon des
estimations. Soit une fraction des plus de 850.000 personnes passées
par la Grèce.
"Sur les sites internet guidant les migrants, une traversée de la
Bulgarie est déconseillée", assure l'expert Vladimir Tchoukov, en
raison notamment de la fermeté des autorités et des mauvais traitements
qui leur sont imputés, régulièrement dénoncés par les ONG.
Deux exercices de ses forces de l'ordre munis de véhicules blindés et
d'hélicoptères se sont déroulés en mars au croisement des frontières
grecque, macédonienne et bulgare. Un exercice sur la Mer Noire est
aussi prévu.
"Ce n'est pas pour tirer sur les réfugiés, mais pour les arrêter et les
renvoyer", a assuré le chef du gouvernement Boïko Borissov. (AFP, 24 mars
2016)
Le chef du HCR émet des réserves sur l'accord UE/Turquie
Le chef du Haut Commissariat de l'ONU pour
les réfugiés (HCR) a prévenu lundi qu'il suivrait en détails la mise en
oeuvre de l'accord entre l'UE et la Turquie sur les migrants,
s'inquiétant de possibles entorses au droit international.
"Le diable est dans les détails de cet accord: comment sera-t-il mis en
oeuvre?", s'est interrogé Filippo Grandi, lors d'une conférence de
presse à Ottawa.
L'accord conclu vendredi prévoit de renvoyer vers la Turquie tous les
nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques, y compris les
demandeurs d'asile comme les Syriens fuyant la guerre.
En dépit de cet accord, quelques dizaines de migrants ont débarqué
lundi à Lesbos, première étape en Europe de l'exode migratoire, selon
une source policière locale.
Pour le Haut Commissaire Grandi, il est crucial que "des garde-fous
garantissent (aux réfugiés) le respect de principes fondamentaux", tel
que leur non-renvoi contre leur gré dans leur pays d'origine.
Il est nécessaire en particulier d'identifier les migrants qui "ont des
raisons de craindre leur renvoi en Turquie", a-t-il souligné.
En outre, aucun réfugié ne devrait être placé en détention et
tous ont le droit de déposer une demande d'asile, a-t-il répété.
Le HCR a rappelé l'Union européenne et la Turquie à leurs obligations
légales, a indiqué le diplomate italien. "Les garanties que nous avons
décrites feront, selon qu'elles soient respectées ou non, que
(l'accord) sera, ou non, en conformité avec le droit international et
le droit européen", a souligné le Haut Commissaire.
(AFP, 21 mars
2016)
La soirée kurde des députées Durant et Susskind virée du Parlement bruxellois
Le Sultan Tayyip peut-il contrôler même le Parlement bruxellois?
"L’événement placé sous le signe du dialogue interculturel
et dédié aux femmes" est-il tellement dérangeant pour ce parlement?

L’événement avait été approuvé par le bureau du
Parlement bruxellois. Les députées Isabelle Durant (Ecolo) et Simone
Susskind (PS) devaient organiser ce mardi 15 mars, dans la salle des
glaces de l’assemblée régionale, une soirée culturelle kurde. Mais,
pour une mystérieuse raison, celle-ci a été contrainte de trouver un
autre lieu d’accueil. Elle se tiendra donc à l’ULB.
Si la fête traditionnelle de Newroz sert de prétexte, les connotations
politiques ne sont pas absentes au moment où le président turc Erdogan
réprime sans merci les rebelles kurdes du PKK. La soirée organisée par
les deux députées (à titre personnel) aura d’ailleurs pour invitée
d’honneur une femme de choc : Nasrin Abdullah, commandante en chef des
YPG, l’organisation nationaliste kurde syrienne qui s’est illustrée
dans la bataille de Kobané, et qui est affiliée au PKK.
Faut-il y voir un lien avec la volte-face du Parlement bruxellois ? Y
a-t-il une volonté de ne pas froisser les susceptibilités turques ?
"C’est difficile de comprendre pourquoi le Parlement bruxellois n’a pu
tenir son engagement, s’interroge Isabelle Durant. Les gens de la
diaspora kurde ont bien le droit à l’expression. C’est une communauté
qui a démontré son engagement contre Daech. Cela aurait mérité de lui
offrir un lieu plus officiel." (FRANÇOIS BRABANT, La Libre Belgique, 15 mars 2016)
Clea: Le réfugié politique Erdal Gökoglu en danger de mort
Erdal Gökoglu, un ami de de longue date, opposant
politique turc qui a survécu à plusieurs massacres de détenus, est en
prison à Varsovie depuis le 24 janvier. L'un de ses tortionnaires fut
Maksut Karal, un des gardes du corps du président Erdogan. Il est
incarcéré sur base d'un mandat d'arrêt international émis par la
Turquie.
Du déjà vu... Erdal vit en Belgique depuis 2002. Il y a été reconnu
comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de
Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons
turques. Ses conditions de détention en Pologne sont inhumaines et
dignes du Moyen-Âge. Il est enchaîné par les mains et les pieds et il
comparaît dans une cage en verre. Il est en grève de la faim depuis le
24 janvier, jour de son incarcération. Erdal n'est pas un inconnu du
CLEA.
Il a participé à plusieurs de ses activités. Il figure
même parmi les intervenants du Festival du film d'Attac. Les autorités
belges doivent le protéger. Cliquez ici pour lire un texte sur Erdal
qui date de l'époque où il est tombé nez à nez avec son tortionnaire,
un garde du corps d'Erdogan. C'était à Rotterdam en 2004. Nous avons
toutes les raisons de craindre pour sa vie. (Clea, 7 mars 2016)
Un naufrage au large de la Turquie fait 25 morts
Au moins 25 migrants, dont dix enfants, sont morts dimanche dans un
naufrage au large de la station balnéaire de Didim, dans le sud-ouest
de la Turquie, a-t-on appris auprès des gardes-côtes turcs.
Quinze autres migrants ont pu être secourus à bord de cette embarcation en bois, qui naviguait en direction de la Grèce.
Les gardes-côtes, à l'aide de trois bateaux et d'un hélicoptère, recherchaient encore des disparus.
La nationalité des migrants n'était pas connue dans l'immédiat.
Ce nouveau drame intervient à la veille d'un important sommet entre la
Turquie et l'Union européenne à Bruxelles. L'UE va faire pression lundi
sur la Turquie pour qu'elle l'aide à maîtriser la crise migratoire qui
met en péril son unité.
Le flot des migrants entre la Turquie et l'UE reste "encore beaucoup
trop élevé", a jugé jeudi le président du Conseil européen Donald Tusk,
à l'issue d'un entretien à Ankara avec le Premier ministre turc Ahmet
Davutoglu. (AFP, 6 mars
2016)
Grève de la faim pour empêcher de nouveaux génocides!
Depuis les élections du 7 juin, plus de 700 civiles ont été massacrés
en Turquie et dans le Sud du Kurdistan par le régime d'AKP (Parti pro
conservateur). Le 5 juin 5 personnes, le 20 juillet à Suruc 33 jeunes
socialistes et à Ankara 109 personnes ont été massacrées. Les
interdictions formelles de sortir ont été proclamées dans certaines
régions depuis le 7 juin et ces interdictions sont toujours d'actualité
à Diyarbakır (Sur), Mardin (Nusaybin et Dargeçit) mais également à
Sirnak (Cizre et Silopi). Dans ces régions citées, les interdictions
sont en cours depuis 500 jours. Depuis juillet 2015 à nos jours, dans
les régions de Sur, Cizre et Silopi, au moins 280 civils ont perdus la
vie. Dans ces civils, il y a un bébé de 3 mois dans le ventre de sa
maman et des personnes âgées de 85 ans.
Depuis le 7 juin, l'AKP commet un crime contre l'humanité. Nous sommes
témoins de ces atrocités. Ils se permettent de massacrer des jeunes,
des enfants, des personnes âgées devant les yeux de toute l'humanité.
Actuellement à Sur, plus de 200 personnes attendent de se faire
délivrer des caves dans lesquels elles se sont réfugiées. Si nous ne
réagissons pas tout de suite, ces personnes vont se faire massacrer
comme cela a été fait il y a quelques semaines à Cizre où 110 personnes
s'étant réfugiées dans des caves ont été tuées à l'aide d'armes
chimiques.
Nous entamons donc une grève de la faim le 5 et 6 mars à la maison du
peuple afin de dénoncer les faits et s'opposer à de nouveaux massacres.
Date: le 5 et 6 mars, samedi 10h à dimanche 17h.
Nous vous informerons continuellement de l'actualité et des faits durant les deux jours.
Samedi à 17h nous aurons la possibilité d'expliquer le pourquoi de la grève devant des journalistes.
Lieux: Rue des Deux Eglises 128, 1210 Saint-Josse-ten-Noode'
Emir Kir courbe l’échine devant les prostituées
Le bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir (PS), recule pour mieux sauter.
Quelques minutes avant le début du conseil communal durant lequel
plusieurs membres de l’opposition voulaient l’interroger sur ce nouveau
règlement prostitution, il a annoncé que si le texte rentrait bien en
vigueur dès ce 1er mars, le collège avait pris la décision «
d’aménager une période d’adaptation d’un mois, au cours de laquelle
l’accent sera essentiellement mis sur la sensibilisation des
travailleuses. »
Le nouveau règlement – qui prévoit l’ouverture des carrées uniquement
entre 7 h et 23 h tous les jours excepté le dimanche, une taxe de 2.500
euros pour que les prostitués obtiennent le certificat de conformité et
une autre de 3.000 euros annuels pour les propriétaires de carrées – a
provoqué une levée de bouclier de la part des travailleurs du sexe, des
associations comme Espace P et des propriétaires du quartier Nord.
Plusieurs recours ont été déposés au conseil d’Etat. Les propriétaires
jugent abusif le montant de la taxe et expliquent que le bourgmestre ne
peut mettre d’horaires d’ouverture pour un bail d’habitation. Les
filles complètent qu’elles ne pourront pas obtenir d’assurance incendie
commerciale comme demandé dans le nouveau texte puisqu’il s’agit d’un
bail privé. Tous supposent que le bourgmestre a tout simplement décidé
de faire disparaître les vitrines du quartier Nord.
Sur les conseils de Marc Uyttendaele, engagé par la commune pour ce
dossier, le bourgmestre observe une courbe rentrante. « Des agents
communaux seront chargés d’aller à la rencontre des prostituées afin de
s’assurer que toutes, y compris celles ne parlant pas français, sont
bien informées des changements, complète Emir Kir. Durant cette
période, en cas d’infractions au premier règlement, les intéressées
feront l’objet d’un avertissement par les services communaux et de
police. A partir du 1er avril, les opérations policières reprendront
normalement. » D’ici là, il aura peut-être, une fois de plus, changé
d’avis. (Le Soir, 1er mars 2016)
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