Droits
de l'Homme / Human Rights
Dans les hôpitaux d'Afrine,
l'offensive turque fait craindre une "tragédie"
Allongé sous une couverture grise, l'oeil tuméfié et le crâne enroulé
d'un bandage, l'homme blessé dans les bombardements turcs fait le V de
la victoire. A Afrine, cible d'une offensive d'Ankara dans le nord
syrien, hôpitaux et secouristes s'attendent au pire.
"Les médicaments et les aides humanitaires sont bientôt épuisés", met
en garde Khalil Sabri Ahmed, directeur du principal hôpital de la ville
d'Afrine, qui reçoit depuis une semaine les civils blessés dans
l'offensive de la Turquie.
En Syrie ravagée depuis 2011 par une guerre meurtrière, Ankara a lancé
le 20 janvier une opération militaire avec des rebelles syriens alliés.
L'objectif: chasser la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG) de la région d'Afrine, située à la frontière.
Dans le principal hôpital de la ville, les couloirs sont silencieux et
ceux qui les empruntent --infirmières, femmes et enfants-- affichent un
visage grave, a constaté un reporter collaborant avec l'AFP.
Allongée dans un lit en fer, le pied dans le plâtre, une fillette est
encouragée à raconter son calvaire devant les caméras. Cheveux en
bataille, elle reste murée dans son silence, le visage impassible et
les yeux tristes, observant calmement son entourage, une perfusion
reliée au bras.
Ici, un patient emmitouflé dans un épais pullover a sombré dans un
profond sommeil, sous une couverture. Un peu plus loin, une infirmière
mesure la tension d'un vieil homme à la mine renfrognée et aux cheveux
blancs.
Guirlandes et décorations de Noël sont encore accrochées aux murs.
- 'Capacités faibles' -
Depuis une semaine, les localités d'Afrine près de la frontière sont la
cible d'un pilonnage intensif. Un grand nombre de blessés ont été
transférés vers la ville du même nom, relativement épargnée par les
combats.
Sur le terrain, les responsables médicaux craignent de ne plus pouvoir
prodiguer de soins, la menace de pénuries de médicaments planant
toujours.
"Les civils sont les plus touchés", insiste M. Ahmed. Son hôpital
accueille les cas les plus graves, qui nécessitent une intervention
chirurgicale ou un suivi délicat.
Au moins 36 civils ont été tués dans les bombardements turcs depuis le
début de l'offensive, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
M. Ahmed explique qu'à la frontière, des "abris médicaux" ont fait leur
apparition pour soigner les blessés, après que "les centres médicaux
ont été bombardés".
Bordée au nord et à l'ouest par la Turquie, et par des régions
contrôlées par des rebelles syriens pro-Ankara au sud et à l'est,
Afrine est reliée au monde extérieur par une seule route, contrôlée par
des insurgés et menant à Alep, deuxième ville de Syrie.
"Nos capacités sont faibles en raison de ce siège, si la pression
s'accentue, ce sera très difficile à supporter", poursuit M. Ahmed, qui
lance un appel aux organisations internationales pour recevoir des
aides, et surtout pour l'arrêt de "l'agression" turque.
L'Unicef a tiré la sonnette d'alarme, rapportant la mort d'au moins 11
enfants. "La guerre est régie par des lois, et tous les jours ces lois
sont transgressées en Syrie", déplore-t-il dans un communiqué.
- 'Tragédies humanitaires' -
L'ONU avait déjà fait état de quelque 5.000 personnes déplacées par
l'offensive en cours, la plupart au sein même de la région où vivent
plus de 300.000 personnes dont 120.000 déplacés.
"La violence est si intense que les familles sont confinées dans les
sous-sol de leur immeubles. La plupart des magasins sont fermés, les
services de protection des enfants soutenus par l'Unicef ont dû être
suspendus", selon l'agence onusienne.
Dans l'hôpital d'Afrine, un homme au crâne dégarni remonte le manche de
sa chemise et de son pull. L'infirmière lui pique le bras: il est venu
donner son sang. A ses côtés, un autre homme attend la fin du
prélèvement.
"Nous espérons que les organisations internationales vont lancer des
initiatives humanitaires pour nous envoyer des aides", plaide de son
côté un directeur du croissant rouge kurde, Nouri Cheikh Qanbar, qui
évoque de "graves tragédies humanitaires".
Ces derniers jours, devant les morgues d'Afrine où reposent les corps
des victimes, les mêmes scènes se répètent. Inlassablement, des femmes
crient et pleurent la perte d'un proche, rapporte un autre journaliste
collaborant avec l'AFP.
Les yeux humides, un homme qui a pourtant perdu un fils appelle à la
retenue. "Ne pleurez pas, ce sont des martyrs, ils nous ont précédés au
Paradis." (AFP,
27 janvier
2018)
Purges en Turquie: 2 enseignants arrêtent leur grève
de la faim
Deux enseignants turcs ont annoncé vendredi qu'ils mettaient un terme à
leur grève de la faim partielle entamée il y a près d'un an pour
protester contre leur limogeage dans le cadre des purges lancées après
le putsch manqué.
"Nous arrêtons aujourd'hui notre grève de la faim, à son 324ème jour.
Mais notre combat continue", a déclaré l'universitaire Nuriye Gülmen,
qui apparaît amaigrie au côté de l'enseignant Semih Ozakça dans une
vidéo diffusée par leurs soutiens sur Twitter.
Mme Gülmen et M. Ozakça avaient entamé cette grève de la faim partielle
le 9 mars 2017 pour protester contre leur limogeage par décret-loi,
refusant toute alimentation en dehors d'eau sucrée et salée, de tisanes
et de vitamine B1.
Les deux éducateurs ont été limogés après le putsch manqué, accusés par
les autorités d'appartenir au DHKP-C, un groupuscule d'extrême gauche
classé "terroriste" par Ankara ainsi que Bruxelles et Washington.
Mme Gülmen, 35 ans, a été condamnée le mois dernier à plus de six ans
de prison en première instance, mais a été remise en liberté
conditionnelle dans l'attente de son procès en appel. Les charges
pesant contre M. Ozakça, 28 ans, ont été abandonnées en octobre.
Après leur limogeage, ils ont saisi une commission mise en place pour
examiner les contestations liées aux purges. Selon Mme Gülmen, leur
demande a été rejetée.
"Nous allons continuer de nous battre pour nos emplois (...) Nous
allons saisir la justice", a déclaré Mme Gülmen, qui apparaît affaiblie
dans la vidéo, une minerve autour du cou.
Leur grève de la faim a fait des deux enseignants l'un des symboles des
purges lancées par les autorités turques dans le cadre de l'état
d'urgence instauré en Turquie après la tentative de coup d'Etat du 15
juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.
Visant initialement les putschistes et leurs complices présumés, ces
purges se sont rapidement élargies aux milieux prokurdes et critiques,
touchant notamment aussi bien des responsables politiques que des
journalistes ou des enseignants.
Plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées
ou suspendues après le putsch avorté.
Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen d'être le cerveau du coup
d'Etat manqué, mais celui-ci dément toute implication. (AFP, 26 janvier
2018)
Nouvelles
arrestations pour "propagande" contre
l'offensive en
Syrie
Les autorités turques ont interpellé
depuis lundi 91 personnes soupçonnées d'avoir fait de la "propagande
terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'offensive que mène Ankara
contre une milice kurde en Syrie, a rapporté mardi l'agence de presse
étatique Anadolu.
Ces arrestations surviennent alors que les autorités turques ont lancé
un coup de filet à travers le pays contre les internautes soupçonnés de
partager des contenus favorables aux combattants kurdes.
Mardi, 23 personnes ont été interpellées à Izmir (ouest), dont le chef
de la section locale du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde),
Cerkez Aydemir, a indiqué Anadolu.
Par ailleurs, 17 personnes ont été arrêtées à Diyarbakir, principale
ville du sud-est à majorité kurde du pays, 9 à Ankara, et des dizaines
d'autres à travers le pays depuis lundi, selon la même source.
La Turquie mène depuis samedi, dans le nord de la Syrie, une offensive
contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde
qualifiée de "terroriste" par Ankara.
Mais les YPG sont soutenues par les Etats-Unis qui voient en cette
milice une force combattante efficace pour lutter contre le groupe Etat
islamique (EI). Les YPG ont été le fer de lance de la prise, l'an
dernier, de Raqa, bastion des jihadistes en Syrie.
Outre les arrestations une enquête a également été ouverte lundi contre
quatre députés du HDP ayant appelé à manifester contre l'offensive en
Syrie.
La police a empêché dimanche le déroulement de deux
manifestations contre l'opération, l'une à Istanbul, où sept personnes
ont été arrêtées, et l'autre à Diyarbakir.
Les réseaux sociaux sont particulièrement surveillés en Turquie, qui se
classe régulièrement en tête des pays demandant le retrait de contenus
sur Twitter.
L'agence Anadolu a par ailleurs publié un article s'appuyant sur la
recherche inversée d'images partagées sur les réseaux sociaux pour
démontrer que certaines informations publiées sur Internet à propos de
l'offensive turque étaient fausses.
"Nous appelons les médias surtout, mais aussi l'ensemble de la
population à être vigilants face aux informations et images
mensongères, déformées et provocantes, et aux rumeurs", a déclaré mardi
dans un communiqué le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin,
assurant que ces affaires seraient suivies de près et que les autorités
interviendraient "avec promptitude et détermination, dans le cadre de
la loi".
Reporters Sans Frontières (RSF) s'est inquiété dans un communiqué de la
présence d'au moins cinq journalistes parmi les personnes interpellées
depuis lundi.
"Ce nouveau déluge de propagande, l'intensification de la chasse aux
voix critiques et la quasi-absence de débat sur l'opération militaire
illustrent le degré de délabrement atteint par le pluralisme en
Turquie", selon Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et
Asie centrale de RSF, cité par le communiqué.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de
la presse établi par RSF. (AFP, 23 janvier
2018)
Erdogan
empêche des manifestations contre l'offensive
en Syrie
Les forces de l'ordre turques ont empêché dimanche la tenue de deux
manifestations contre l'offensive turque dans l'enclave kurde syrienne
d'Afrine, le président Recep Tayyip Erdogan mettant fermement en garde
contre toute protestation.
En fin d'après-midi, la police a empêché des manifestants de se
rassembler à Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul, et interpellé
sept personnes, selon un photographe de l'AFP sur place.
Dans la matinée, une autre manifestation qui devait se tenir à
Diyarbakir dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a également
été interdite par les forces de l'ordre, selon un correspondant de
l'AFP.
Le rassemblement devait se tenir à proximité du siège local du
principal parti pro-kurde de Turquie, le HDP.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti dimanche que ceux qui
manifesteraient publiquement à l'appel de milieux prokurdes contre
l'offensive menée par Ankara dans le nord de la Syrie paieraient "un
prix très élevé".
"Voyez maintenant (...), le HDP appelle mes frères kurdes à manifester.
Jusqu'à présent, peu d'entre eux sont sortis dans la rue", a déclaré M.
Erdogan lors d'un discours à Bursa (nord-ouest).
"Je vous le dis: attention ! Si certains suivent ces appels (à
manifester) et commettent l'erreur de sortir dans la rue, ils paieront
un prix très élevé", a averti M. Erdogan, au deuxième jour d'une
offensive d'Ankara contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.
"C'est une lutte nationale, et nous écraserons quiconque s'oppose à
cette lutte nationale", a poursuivi le chef de l'Etat.
Peu avant, M. Erdogan avait mis en garde le HDP contre toute tentative
d'organiser des rassemblements contre l'opération en Syrie.
"Laissez-moi vous dire ceci : vous êtes suivis à la trace (...) Quelle
que soit la place (publique) où vous sortirez, nos forces de sécurité
seront sur vous", avait-il déclaré.
Ces mises en garde surviennent alors que l'armée turque est entrée en
Syrie dimanche dans le cadre d'une offensive contre les Unités de
protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme
terroriste par Ankara.
Des responsables du HDP ont vivement dénoncé l'offensive turque,
accusant Ankara de vouloir "occuper" des zones contrôlées par les
Kurdes dans le nord de la Syrie.
Près d'un cinquième de la population turque est d'origine kurde.
M. Erdogan accuse régulièrement le HDP, qui dément, de n'être que la
vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux
et qui mène une sanglante guérilla en Turquie depuis 1984.
Dans la foulée de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, une
dizaine de députés du HDP, dont ses deux dirigeants, ont été
incarcérés. (AFP, 21 janvier
2018)
Gülmen,
Özakça on 300th Day of Hunger Strike
Academic Nuriye Gülmen and teacher Semih Özakça are on the 300th day of
the hunger strike they have gone on demanding that they be reinstated
to their jobs.
The two figures shared messages on their social media accounts calling
for justice and determination.
Gülmen said that they dedicate the 300th day of their hunger strike to
imprisoned teacher Nazife Onay, who was discharged through a statutory
decree. Gülmen also stated that Onay’s request for medical treatment
over suspicion of cancer.
A social media organization will be held with the hashtags to be shared
on accounts of NuriyeGülmen, SemihÖzakça and NuriyeSemihİçin (For
Nuriye Semih) at 8 p.m.
About Nuriye Gülmen and Semih Özakça
On January 6, 2017, Nuriye Gülmen was discharged from her position
through the Statutory Decree No. 679 issued under the State of
Emergency.
On October 29, 2016, Semih Özakça was discharged from his position
through the Statutory Decree No. 675 issued under the State of
Emergency.
On March 9, 2017 Gülmen and Özakça went on an indefinite and
non-alternate hunger strike in front of the Human Rights Statute on
Yüksel Street in Turkey's capital city of Ankara.
They were taken into custody and later released several times during
their hunger strike.
Being charged with "being a member of a terrorist organization"
,"opposing to the Law on Assembly and Demonstration" and
"propagandizing for a terrorist organization", they were arrested on
May 23.
On September 14, ahead of the first hearing, Sincan prison gendarmerie
commandership sent an official report for Gülmen and Özakça not to be
brought to court on the pretext of “security, lack of staff and health
conditions”.
Nuriye Gülmen was taken to Numune Hospital from the prison hospital on
the 202nd day (September 26) of her hunger strike.
Semih Özakça was released in the third hearing on October 20 and Nuriye
Gülmen was released on December 4. (BIA News Desk, 2 January 2018)
ECtHR Had Convicted Turkey of ‘Extended Detention’
Taken into custody in Gökçeada, Çanakkale, Serpil Cabadan, Hüseyin
Durmaz, Zuhal Sürücü and Sinan Koçum have been arrested following a
5-day detention on charge of being member of Communist Labor Party of
Turkey/Leninist (TKEP/L).
The European Court of Human Rights (ECtHR) convicted Turkey of extended
detention periods upon complaints of eight people including Cabadan and
Durmaz in 2011, and sentenced Turkey to pay fine.
In their deposition at judgeship, Cabadan and Durmaz said that some of
the compensation they received were on them as they were detained.
They demanded that the compensation seized be returned to them but the
court didn’t make any decision about this demand.
Reason for arrest: They were previously convicted
Speaking to bianet, their lawyer Erdoğan Akdoğdu said that no evidence
was shown to them due to the sealing order.
Gökçeada Criminal Judgeship of Peace Dilara Koçer listed the reasons
for arrest as they were previously convicted; they chanted slogans at
the courthouse and they went on hunger strike in custody.
“They were asked of their previous detention”
Akdoğdu explained that they couldn’t access to any documents due to the
sealing order on the file:
“Records of search and body search weren’t read out to neither the
clients nor the lawyers. The file that was opened to prosecution and
judgeship was closed to the defense. Their right to fair trial and
defense was restricted in this way. The questions posed to my clients
are related to their previous detention”.
The ECtHR convicted Turkey of extended detention periods upon
complaints of Bülent Alp, Fahri Önder, Serpil Cabadan, Hüseyin Durmaz,
Abdulmecit Öztürk, Heval Öztürk, Metin Sarıgül and Metin Karaman, who
remained behind bars from 4.5 to 10 years, and sentenced Turkey to pay
fine of 91,800 Euros in 2011 .(BIA News Desk, 2 January 2018)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
La
Foire du livre de Bruxelles prend la route avec
Asli Erdogan
La Foire du livre de Bruxelles se tient du 22 au 25 février à Tour
& Taxis.
Jack Kerouac et son Sur la route de 1957 sont un peu à l’origine de la
version 2017 de la Foire du livre de Bruxelles. Ce récit de voyage,
l’un des plus célèbres du monde, est devenu, comme dit Gregory Laurent,
le commissaire de la Foire, « une véritable source d’inspiration au
moment de revendiquer une identité, le sens d’une existence ou une
façon de s’exprimer ». Sur la route, c’est un thème qui se rattache,
aujourd’hui, aux migrations, « au problème de tous ces gens qui, dit
Hervé Gérard, président de la Foire, viennent chercher chez nous un
eldorado ».
Liberté, ouverture, engagement, tolérance, mémoire, partage. Qui de
mieux pour nous les faire partager qu’Asli Erdogan, l’écrivaine turque
qui n’est pas en odeur de sainteté dans son propre pays, où elle a fait
de la prison, de juillet à décembre 2016, et qui y est toujours
poursuivie.
« Sa présence, hautement symbolique au cœur de l’Europe, a d’autant
plus de sens que la Foire défend un thème aussi fort et puissant que
Sur la route. Sa venue, tout à fait exceptionnelle, doit résonner comme
un message, celui de l’engagement sociétal que revendique la Foire du
livre », a lancé Gregory Laurent. Asli Erdogan sera à Bruxelles durant
les quatre jours de la Foire. (Le Soir, 26 janvier 2018)
Voir également l'article de La Libre Belgique:
http://www.lalibre.be/culture/livres-bd/la-foire-du-livre-de-bruxelles-prend-la-route-5a689b08cd7083db8bbd92b2
Des
dizaines d'arrestations pour "propagande" en
lien avec l'offensive
en Syrie
Les autorités turques ont arrêté lundi 24 personnes soupçonnées d'avoir
fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre
l'offensive que mène Ankara contre une milice kurde en Syrie, a annoncé
lundi le ministre de l'Intérieur turc tandis que Human Rights Watch
(HRW) rapportait 30 arrestations.
Ces personnes ont été interpellées dans le cadre d'un coup de filet
mené à travers la Turquie contre des internautes soupçonnés de vouloir
ternir l'image de l'opération militaire, a rapporté l'agence de presse
étatique Anadolu, citant le ministère de l'Intérieur.
Ces arrestations surviennent alors que la Turquie mène depuis samedi,
dans le nord de la Syrie, une offensive contre les Unités de protection
du peuple (YPG), une milice kurde qualifiée de "terroriste" par Ankara.
Mais les YPG sont soutenues par les Etats-Unis qui voient en cette
milice une force combattante efficace pour lutter contre le groupe Etat
islamique (EI). Les YPG ont été le fer de lance de la prise, l'an
dernier, de Raqa, bastion des jihadistes en Syrie.
Anadolu avait rapporté lundi matin l'émission de 57 mandats d'arrêt par
un procureur d'Istanbul contre des personnes soupçonnées notamment de
"propagande terroriste" et d'"insulte au président" sur Internet en
lien avec l'offensive turque en Syrie.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si les 24 personnes interpellées
l'ont été dans le cadre de cette procédure. Les médias faisaient état
de l'ouverture d'enquêtes dans plusieurs province de la Turquie, en
particulier dans le sud-est à majorité kurde.
De leur côté, l'agence de presse Dogan et l'organisation Human Rights
Watch ont rapporté que 30 personnes avaient été arrêtées à Diyarkabir,
chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, en raison de leurs
publications sur les réseaux sociaux.
Parmi les personnes retenues en garde à vue se trouvait l'écrivaine et
militante des droits de l'homme Nurcan Baysal, arrêtée dimanche soir à
son domicile,
selon un communiqué de HRW.
"Aucun des tweets de Mme. Baysal n'encourage la violence", a déclaré
Emma Sinclair-Webb de HRW, ajoutant que la militante défendait depuis
longtemps la voie du dialogue pour mettre fin à des décennies de
conflit entre le gouvernement turc et le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis
1984.
Les réseaux sociaux sont particulièrement surveillés en Turquie, qui se
classe régulièrement en tête des pays demandant le retrait de contenus
sur Twitter.
Selon la chaîne de télévision publique TRT, le procureur général de Van
(sud-est) a ouvert une enquête contre quatre députés du principal parti
prokurde de Turquie, le HDP, qui avaient appelé sur Twitter à
manifester contre l'offensive turque.
La police turque a empêché dimanche le déroulement de deux
manifestations contre l'opération, l'une à Istanbul, où sept personnes
ont été arrêtées, et l'autre à Diyarbakir.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu dimanche que quiconque
manifesterait contre l'offensive à l'appel du HDP paierait "un prix
très élevé". (AFP, 22 janvier
2018)
5
journalistes condamnés à de la prison ferme pour "propagande terroriste"
Cinq journalistes, dont un ancien correspondant de Libération en
Turquie, ont été condamnés mardi à de la prison ferme pour "propagande
terroriste" par un tribunal d'Istanbul, a rapporté l'agence privée
Dogan.
Les journalistes Ragip Duran et Ayse Düzkan et les éditorialistes
Mehmet Ali Celebi et Hüseyin Bektas ont été condamnés à un an et demi
de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür
Gündem, un quotidien pro-kurde fermé par décret-loi en octobre 2016.
Le rédacteur en chef du quotidien, Hüseyin Akyol, a lui été condamné à
3 ans et 9 mois d'emprisonnement, poursuit Dogan, selon qui le tribunal
leur a reproché de ne pas avoir "montré assez de remords" au cours du
procès.
Les cinq accusés, qui comparaissaient libres mais n'étaient pas
présents au tribunal mardi, étaient poursuivis pour "propagande
terroriste" en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Distingué par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme,
Ragip Duran a longtemps été correspondant du quotidien français
Libération à Istanbul, mais a également collaboré avec l'Agence
France-Presse, la BBC et plusieurs quotidiens turcs. Il a passé sept
mois derrière les barreaux en 1998, déjà accusé de "propagande
terroriste" pour un article publié dans Özgür Gündem.
La Société des journalistes et du personnel de Libération a fermement
dénoncé ce qu'elle qualifie de "jugement inique".
"Sa lourde condamnation est une illustration supplémentaire de l'état
catastrophique de la liberté de la presse en Turquie", affirme le
texte, publié sur Facebook.
La présence de nombreux journalistes parmi les plus de 55.000 personnes
incarcérées depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 inquiète les
partenaires occidentaux de la Turquie, pays qui occupe la 155e place
sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters
Sans Frontières (RSF).
M. Duran a quitté la Turquie avec sa famille "pour fuir la répression
qui s'est abattue sur le pays après le coup d'Etat manqué", selon
Libération, "et risque d'être incarcéré s'il tente de rentrer dans son
pays".
RSF dénonce "une volonté d'intimider la société civile" alors que "la
campagne de solidarité avec Özgür Gündem avait pour but de défendre le
pluralisme et la liberté de la presse", déclare dans un communiqué
Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de
RSF. Le représentant en Turquie de l'ONG est également poursuivi du
fait de sa participation à la campagne de solidarité avec le quotidien
kurde.
Les cinq accusés restent en liberté en attendant le verdict en appel,
précise RSF, estimant que cela peut prendre quelques mois. (AFP, 16 janvier
2018)
520 Journalists Threatened With 237 Aggravated
Lifetime, 3,672 Years in Prison
“Prison uniform” is enforced on the journalists who are tried in
“coup” and organization cases under the State of Emergency extended for
the fifth time. Turkey has been a subject of the European Council
rather than the European Union due to anti-democratic practices.
122 journalists and media staff are in prison in Turkey which is
counted as “one of the biggest prisons in the world for journalists” by
the RSF and CPJ.
The journalists face 237 aggravated lifetime imprisonment and 3
thousand 672 years and 6 months in prison. 520 journalists pending
trial without arrest face the threat of being sent to prison.
Headlines from the Media Monitoring
There are chapters such as “killed journalists”, “imprisoned
journalists”, assault, threat and obstructions”, “impunity / seeking
rights”, “investigations, opened-ongoing legal suits, verdicts”,
“insult, personal rights and suit for damages”, bans, closings”,
“Constitutional Court”, ECtHR” and “RTÜK”.
Journalists were charged with “being a member of an armed
organization”, “aiding an illegal organization”, “propagandizing for an
illegal organization” or “forming an organization”, “participating in
coup”, “targeting state’s unity country’s integrity” during
October-November-December 2017.
122 imprisoned journalists
122 journalists tried due to their professional activities or political
cases entered January 1, 2018 in prison. 79 of the imprisoned
journalists were working at pro-Gülen Community media outlets. 24
journalists were from Kurdish media.
The remaining 19 journalists were with Cumhuriyet (3), Evrensel (1),
Die Welt (1), Sosyalist Dayanışma dergisi (1), Atılım (1), Eylül
Hapishane magazine (1), ETHA Agency (2), Emek-Adalet magazine (1),
Özgür Gelecek (1), Odak (1), Mezitli FM radio (1), Yeni Evrede Mücadele
Birliği Magazine (1), Nokta (1), TV10 (1), Solyayin.com (1). One other
was a freelance photo-reporter.
66 of the 122 imprisoned journalists are being tried, 31 others are
being prosecuted. 21 of the imprisoned are convicts, four wait for the
result of their appeal. The arrested journalists faced with charges
such as “Supporting coup”, “attempting to annihilate Constitutional
Order”, “aiding or cooperating with armed organizations such as “FETÖ,
PKK, DHKPC, MLKP, DHKP-C, TKEP/L”.
In the same period of last year, 18 of the 131 imprisoned journalists
were convicted; seven were being tried and 106 were being prosecuted.
(http://bianet.org/english/media/193372-520-journalists-threatened-with-237-aggravated-lifetime-3-672-years-in-prison)
Name-by-Name
Imprisoned 122 Journalists
122 journalists and media staff entered 1st January 2018 in prison; 122
prisoners: 66 of them are defendant, 21 of them are convicts, 4 of them
are condemned, 31 of them are suspected. 79 journalists are in prison
due to the FETÖ (Fettullahist Terorist Organization) cases, and 28
journalists are in prison due to the PKK (Kurdistan Workers’ Party)
cases.
Of the 122 journalists in jail, 66 are on trial, 31 face prosecution,
21 are convicts, 4 are waiting for the results of their objection to
their ruled punishments.
In the same period of the last year, 18 of the 131 journalists in
prison are convicts, 7 are on trial, 106 are facing prosecution.
In Turkey, the situation of the journalists and media staff in prison
reflects differently on public opinion both domestically and
internationally. While some organizations and entrepreneurships make
defence in the basis of their being “journalist”, others ground on
“whether they are in prison within the framework of journalism”.
Moreover, even though they start off the same criterion, they can
obtain different results. According to the BİA Media Monitoring Report,
journalists in prison and those who are introduced by their media
organization as journalist are taken under review in consideration of
their actions within the framework of Turkish Criminal Code or
Anti-Terror Law without arriving at any detection or result within the
framework of journalism.
79 journalists in “FETÖ cases”
From the declaration of the State of Emergency (OHAL) in 20th of July
2016 to today, 79 apprehended journalists and media representatives
within the framework of the operations related to the “Fethullahist
Terorist Organization/Parallel State Construct – FETÖ/PDY” were in
prison by 1st of January 2018.
At least 56 of these people are still on trial with the claims of “FETÖ
management or membership”, “attempt to overthrow the government”,
“service to the organization”, “conscious service to the organization
without membership” and “propaganda for the organization”; while two of
them brought their sentences to the Court of Appeal, 21 of them are
waiting for bill of indictment.
28 prisoners in PKK cases
While 14 media representatives are convicts in “KCK – PKK – DYG
memberships or propagation” cases, eight of them were still on trial;
six of them are being indicted.
Two of them are convicts from “MLKP membership”, one of them from
“sedition”, one from “TKEP/L membership”, one from “Turkish Revenge
Union Organization (TİBT) membership”, one from “Resistance
Organization membership”, one from “DHKP/C membership”, two of them are
on trial from “helping to FETÖ/PKK” and another is on trial from
“FETÖ/DHKP-C propaganda”. Two journalists are being indicted with the
suspicion of “MLKP membership”, other three of them are being indicted
with the suspicion of connection with organizations that are not still
known.
(http://bianet.org/english/media/193364-name-by-name-imprisoned-journalists)
Journalistes écroués: le
gouvernement turc s'en prend à la Cour constitutionnelle
Le gouvernement turc a fustigé vendredi la décision de la Cour
constitutionnelle de libérer deux journalistes pendant leur procès, un
arrêt resté lettre morte dans l'immédiat au grand dam des défenseurs
des droits de l'homme.
La Cour constitutionnelle a "dépassé les limites de ses pouvoirs
législatifs et constitutionnels" en prenant cette "mauvaise décision",
a tweeté le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, appelant
l'institution à ne pas se comporter comme une "cour d'appel".
L'objet de sa colère: la décision prise jeudi soir par la Cour
constitutionnelle d'ordonner la remise en liberté conditionnelle de
deux journalistes et écrivains, Sahin Alpay et Mehmet Altan, arrêtés et
écroués dans la foulée du putsch avorté de juillet 2016.
Dans deux arrêts publiés sur son site, la cour motive sa décision en
évoquant "une violation de la liberté d'expression et de la presse et
une violation du droit à la sécurité et à la liberté".
Inédite depuis l'instauration de l'état d'urgence fin juillet 2016,
cette décision a suscité l'optimisme des organisations de défense des
droits de l'Homme, espérant qu'elle servirait d'exemple et entraînerait
la libération de nombreux journalistes actuellement incarcérés en
Turquie.
Mais dans la soirée, après avoir examiné leurs dossiers, deux tribunaux
d'Istanbul ont tranché pour le maintien en détention de MM. Altan et
Alpay, affirmant que la décision de la Cour constitutionnelle ne leur
avait pas été formellement notifiée.
Sahin Alpay, 73 ans, est un ancien chroniqueur du quotidien Zaman,
fermé pour ses liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par
Ankara d'être le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016. Installé
aux Etats-Unis, M. Gülen nie toute implication.
Mehmet Altan, 65 ans, est un écrivain qui a rédigé plusieurs ouvrages
politiques. Il a été arrêté en septembre 2016, avec son frère Ahmet
Altan, 67 ans, romancier et journaliste.
Tous deux sont accusés de liens avec la tentative de coup d'Etat.
"Nous ne connaissons pas le fond du dossier, la Cour constitutionnelle
non plus. La bonne décision sera rendue par un tribunal de première
instance", a affirmé vendredi le Premier ministre Binali Yildirim.
"En tant qu'exécutif, ce que nous attendons des tribunaux, quels qu'ils
soient, c'est qu'ils ne prennent pas de décision susceptible
d'affaiblir notre grand combat contre les groupes terroristes", a-t-il
poursuivi.
- 'Inacceptable' -
L'étendue des purges engagées après le putsch manqué, au cours
desquelles plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000
limogées ou suspendues, suscite l'inquiétude de l'opposition, d'ONG et
des alliés occidentaux d'Ankara, qui dénoncent une démarche visant à
faire taire toute voix critique.
Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle reste l'un des rares
organes de l'Etat à ne pas être totalement contrôlé par le président
Recep Tayyip Erdogan.
Tout en assurant ne pas vouloir "entrer dans la polémique", l'ancien
président Abdullah Gül, qui a surpris ces dernières semaines en
exprimant publiquement des désaccords avec son successeur, a estimé
vendredi "qu'il était préférable, pour la justice et pour l'image de la
Turquie, que les journalistes qui sont jugés comparaissent libres".
"Maintenant, nous savons pourquoi ils n'ont pas été libérés hier soir",
a réagi sur Twitter Emma Sinclair-Webb, directrice Turquie de Human
Rights Watch, après les déclarations de M. Bozdag.
"Il est inacceptable que des tribunaux locaux s'interposent à la plus
haute instance judiciaire d'un pays, censée garantir la sécurité des
journalistes et la liberté de la presse, principes majeurs dans une
démocratie", s'est indigné Erol Önderoglu, représentant de Reporters
sans frontières (RSF) en Turquie, interrogé par l'AFP.
"L'intervention du gouvernement défie les principes défendus par le
Conseil de l'Europe et la Cour européenne des droits de l'Homme",
a-t-il ajouté.
M. Bozdag a également établi un parallèle avec une décision similaire
prise par la Cour constitutionnelle en février 2016 à propos de Can
Dündar, ancien rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet.
M. Erdogan avait alors affirmé qu'il n'avait "pas de respect" pour
cette décision.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de
la presse établi par RSF. (AFP, 12 janvier
2018)
Artı
Gerçek News Site Writer Fadıl
Öztürk Detained
Artı Gerçek news site writer Fadıl Öztürk was detained in a police raid
carried out into his home in İzmir today (January 5).
According to Artı Gerçek’s report, police went to Öztürk’s home at
around 6 a.m. and told him there was a detention and search warrant
issued for him for “writing articles promoting terrorism”
Fadıl Öztürk’s wife Berrin Öztürk said that the home was raided by six
police officers. Their home was searched, and their hard drives and
movies were seized. Furthermore, the police said that Fadıl Öztürk will
appear before judge on Wednesday at the earliest.
Fadıl Öztürk was taken to İzmir Anti-Terror Bureau. (BIA, 5 January 2018)
Kurdish
Question / Question kurde
Dossier d'information sur les crimes de
guerre de la Turquie
Le monde ne peut rester insensible au massacre d'enfants par le
régime turc à Afrin en Syrie du Nord.
Dans la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes, les enfants
sont les plus durement touchés par les destructions, les
déplacements et les morts sans précédent. Des vies, des maisons et
des enfances ont été brisées.
#NoFlyZone4Afrin
Ça suffit !
Dossier complet en pdf
9 Imprisoned Women Politicians of HDP on Hunger Strike
Nine politicians from the Peoples’ Democratic Party (HDP) and
Democratic Regions’ PARTY (DBP) have gone on hunger strike for three
days in protest of Afrin operation.
According to HDP’s statement, former HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ, its
Deputy Co-Chair Aysel Tuğluk, Group Deputy Chair Çağlar Demirel, MPs
Burcu Çelik Özkan, Gülser Yıldırım, Diyarbakır Co-Mayor Gültan Kışanak,
Dersim Co-Mayor Nurhayat Altun, former Dersim Co-Mayor Edibe Şahin and
DBP Co-Chair Sebahat Tuncel started the hunger strike yesterday
(January 24).
The military campaign launched by the Turkish Armed Forces together
with the Free Syrian Army (FSA) into Afrin, Syria is on its sixth day
today. (BIA, January 25, 2018)
Plateforme en Belgique contre l'agression turque contre Afrin
Le régime turc de l’AKP a déclenché une guerre le 20 janvier contre
Afrin, une enclave à prédominance kurde dans le nord de la Syrie.
Plusieurs dizaines d’organisations et d’individus ont signé un appel
pour arrêter ces hostilités immédiatement (liste en bas).
Vous pouvez signer l’appel que vous trouverez ci-dessous via
koerdisch.instituut@skynet.be.
Le samedi 27 janvier 2018, une action publique aura lieu à 14 heures
sur le Carrefour d’Europe, devant la Gare de Bruxelles-Central, pour
protester contre les actions militaires du régime turc. De nombreux
signataires de l’appel seront présents et prendront la parole.
Texte et signataires:
https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/10156325226898641
Les
miliciens kurdes appellent aux
armes
L'armée turque et ses alliés
arabes syriens ont lancé mardi plusieurs assauts dans le nord de la
Syrie dans le but de briser les lignes d'une milice kurde, qui a
exhorté la population à prendre les armes pour repousser l'offensive.
De violents affrontements se déroulaient mardi dans la région d'Afrine,
bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde
honnie par Ankara mais soutenue par Washington, selon l'Observatoire
syrien des droits de l'homme (OSDH).
Avec cette offensive aérienne et terrestre lancée samedi, la Turquie a
ouvert un nouveau front dans le complexe conflit syrien et menace de
tendre davantage ses relations avec les Etats-Unis, qui ont fait part
de leur préoccupation.
Le président Donald Trump devrait exprimer son inquiétude lors d'un
appel prévu avec son homologue Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté mardi
des responsables américains. "Ils devraient se parler rapidement", a
indiqué un haut responsable confirmant des informations selon
lesquelles les deux dirigeants devaient s'appeler mercredi.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé mardi sa
"préoccupation" à M. Erdogan. "En tenant compte des impératifs
sécuritaires de la Turquie, le président de la République a exprimé à
son homologue turc sa préoccupation suite à l'intervention militaire
lancée samedi dans le canton d'Afrine", a indiqué la présidence
française dans un communiqué, après un entretien téléphonique entre les
deux chefs d'État.
Les Etats-Unis ont la responsabilité "morale" de faire pression sur
Ankara pour stopper l'offensive militaire turque contre l'enclave kurde
d'Afrine, a affirmé mardi à Washington la représentante kurde de cette
région du nord de la Syrie.
La violence à Afrine trouble ce qui était jusque-là une zone
relativement stable de Syrie", a déclaré le ministre américain de la
Défense Jim Mattis, appelant Ankara à "faire preuve de retenue dans ses
opérations militaires comme dans sa rhétorique".
Sur le terrain, "la résistance des Kurdes et les combats sont très
violents sur trois fronts : nord-est, nord-ouest et sud-ouest
d'Afrine", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La Turquie, qui a enterré mardi son premier soldat tué dans les
combats, a indiqué avoir perdu deux autres militaires dans le cadre de
cette opération meurtrière pour les deux camps.
"Grâce à Dieu, nous allons sortir victorieux de cette opération,
ensemble avec notre peuple et l'Armée syrienne libre", a déclaré le
président Erdogan lors des funérailles.
Depuis samedi, plus de 80 combattants des YPG et des groupes rebelles
syriens pro-Ankara ont été tués, ainsi que 28 civils, la plupart dans
des bombardements turcs, selon l'OSDH. Ankara dément avoir touché des
civils.
Les forces pro-Ankara, appuyées par l'aviation et l'artillerie turques
qui pilonnent la région d'Afrine, ont repris deux villages de la région
depuis samedi, selon l'OSDH.
- 'Jusqu'au dernier' -
Depuis le début de l'opération, au moins deux civils ont été tués dans
des tirs de roquettes contre des villes frontalières turques. Des
projectiles sont encore tombés mardi sur Kilis.
Signe de l'âpreté des combats, les forces pro-Ankara ont réussi
lundi à prendre le contrôle de la colline stratégique de Barsaya, dans
le nord de la région d'Afrine, avant de la perdre quelques heures plus
tard.
Des pick-up blancs surmontés de mitrailleuses gravissaient les routes
de terre à flanc de
colline, alors que le bruit des tirs retentissait sans discontinuer,
selon un correspondant de l'AFP.
Face à l'offensive, les autorités du canton de Jaziré, l'un des trois
territoires contrôlés par les YPG en Syrie (avec Afrine et Kobané), ont
décrété mardi la "mobilisation générale" pour "défendre Afrine", selon
un communiqué.
La Turquie a lancé son opération après l'annonce par la coalition
internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis de la création
d'une force frontalière de 30.000 hommes dans le nord syrien, avec
notamment des combattants des YPG.
Les YPG sont en effet l'épine dorsale d'une alliance de combattants
kurdes et arabes soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.
Mais Ankara accuse les YPG d'être la branche en Syrie du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le
sol turc depuis 1984. Des avions turcs ont bombardé lundi des bases
arrière du PKK dans le nord de l'Irak.
"Cette opération se poursuivra jusqu'à ce que le dernier terroriste
soit éliminé", a toutefois souligné mardi le Premier ministre turc
Binali Yildirim.
L'offensive turque "pourrait s'étendre à Manbij" (ville à une centaine
de kilomètres à l'est d'Afrin), "voire à l'est de l'Euphrate", a
indiqué le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu mardi
à la chaîne de télévision France 24.
La coalition militaire antijihadiste pilotée par les Etats-Unis a
annoncé de son côté avoir tué 150 combattants de l'EI lors d'un
bombardement aérien dans la vallée de l'Euphrate.
D'après son communiqué, les alliés arabo-kurdes de Washington, les
Forces démocratiques syriennes (FDS), ont aidé la coalition en marge de
ce bombardement.
Plusieurs pays ont exprimé leur préoccupation face à l'opération
turque, qui survient alors que les violences ont repris de plus belle
en Syrie ces dernières semaines, avec des bombardements du régime à la
Ghouta orientale, à l'est de Damas, et à Idleb (nord-ouest).
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi pour discuter de
l'escalade en Syrie, pays ravagé par une guerre complexe depuis 2011
qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés, mais sans
émettre de condamnation.
L'Union européenne s'est dite "extrêmement inquiète" lundi,
tandis que le Qatar, proche d'Ankara, a exprimé mardi son soutien à
l'offensive.
L'offensive militaire se double d'une répression en Turquie contre les
internautes soupçonnés de faire de la "propagande terroriste". Près de
cent personnes ont été interpellées depuis lundi, et les manifestations
contre l'opération sont interdites. (AFP, 23 janvier
2018)
Les
Kurdes syriens promettent de défendre leur
région du "fléau" turc
Le chef d'une puissante milice kurde en Syrie a réagi mardi aux menaces
de la Turquie d'attaquer prochainement ses forces dans le nord du pays
en guerre, s'engageant à "nettoyer" la zone du "fléau" turc.
Quelques heures auparavant, le président turc Recep Tayyip Erdogan
avait promis de lancer une opération contre des villes en Syrie
contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG),
considérées comme "terroristes" par Ankara.
Les YPG, un allié clé des Etats-Unis dans la lutte contre les
jihadistes, contrôlent d'importants centres urbains dans certaines
régions du nord de la Syrie, comme les villes de Minbej et Afrine.
Dans un entretien publié mardi par l'agence de presse pro-kurde ANF, le
chef des YPG Sipan Hemo a affirmé que ses forces se tenaient "prêtes" à
défendre leurs villes contre un assaut turc.
"Nos forces seront capables de nettoyer la zone du fléau d'Erdogan,
tout comme elles ont été capables de la nettoyer de Daech", a-t-il
indiqué en utilisant un acronyme en arabe du groupe jihadiste Etat
islamique (EI).
Avec le soutien d'une coalition internationale dirigée par Washington,
les YPG ont réussi à chasser l'EI de vastes pans de territoire dans le
nord et l'est de la Syrie, et y ont établi une "région fédérale" qui
s'apparente à une autonomie de facto.
Le week-end dernier, la coalition anti-EI avait annoncé oeuvrer à la
création d'une force de 30.000 hommes -composée en partie par les YPG-
pour "empêcher la résurgence des jihadistes" dans le nord de la Syrie,
le long de la frontière turque.
Ankara, qui craint que les YPG ne s'implantent durablement aux
portes
de la Turquie, s'est immédiatement opposée à une telle décision.
Elle accuse cette organisation d'être une branche du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection en Turquie
depuis 1984.
Mardi, M. Erdogan a promis d'en finir avec les "nids de terroristes"
dans les régions du nord de la Syrie contrôlées par des groupes kurdes.
Le président turc a averti qu'une opération à Afrine pourrait avoir
lieu "demain, le jour suivant ou d'ici peu de temps".
"Nous déjouerons les projets immondes d'Erdogan et nous transformerons
ces plans en grandes victoires pour les peuples de la région, les
Kurdes, les Syriens et les Turcs", a assuré M. Hemo. (AFP, 16 janvier
2018)
5 journalistes condamnés à de la prison ferme pour "propagande
terroriste"
Cinq journalistes, dont un ancien correspondant de Libération en
Turquie, ont été condamnés mardi à de la prison ferme pour "propagande
terroriste" par un tribunal d'Istanbul, a rapporté l'agence privée
Dogan.
Les journalistes Ragip Duran et Ayse Düzkan et les éditorialistes
Mehmet Ali Celebi et Hüseyin Bektas ont été condamnés à un an et demi
de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür
Gündem, un quotidien pro-kurde fermé par décret-loi en octobre 2016.
Le rédacteur en chef du quotidien, Hüseyin Akyol, a lui été condamné à
3 ans et 9 mois d'emprisonnement, poursuit Dogan, selon qui le tribunal
leur a reproché de ne pas avoir "montré assez de remords" au cours du
procès.
Les cinq accusés, qui comparaissaient libres mais n'étaient pas
présents au tribunal mardi, étaient poursuivis pour "propagande
terroriste" en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Distingué par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme,
Ragip Duran a longtemps été correspondant du quotidien français
Libération à Istanbul, mais a également collaboré avec l'Agence
France-Presse, la BBC et plusieurs quotidiens turcs. Il a passé sept
mois derrière les barreaux en 1998, déjà accusé de "propagande
terroriste" pour un article publié dans Özgür Gündem.
La Société des journalistes et du personnel de Libération a fermement
dénoncé ce qu'elle qualifie de "jugement inique".
"Sa lourde condamnation est une illustration supplémentaire de l'état
catastrophique de la liberté de la presse en Turquie", affirme le
texte, publié sur Facebook.
La présence de nombreux journalistes parmi les plus de 55.000 personnes
incarcérées depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 inquiète les
partenaires occidentaux de la Turquie, pays qui occupe la 155e place
sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters
Sans Frontières (RSF).
M. Duran a quitté la Turquie avec sa famille "pour fuir la répression
qui s'est abattue sur le pays après le coup d'Etat manqué", selon
Libération, "et risque d'être incarcéré s'il tente de rentrer dans son
pays".
RSF dénonce "une volonté d'intimider la société civile" alors que "la
campagne de solidarité avec Özgür Gündem avait pour but de défendre le
pluralisme et la liberté de la presse", déclare dans un communiqué
Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de
RSF. Le représentant en Turquie de l'ONG est également poursuivi du
fait de sa participation à la campagne de solidarité avec le quotidien
kurde.
Les cinq accusés restent en liberté en attendant le verdict en appel,
précise RSF, estimant que cela peut prendre quelques mois. (AFP, 16 janvier
2018)
Erdogan jure de détruire les "nids"
des combattants kurdes en Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi d'en finir avec
les "nids de terroristes" dans les régions du nord de la Syrie
contrôlées par des groupes kurdes considérés comme "terroristes" par
Ankara.
"Demain, le jour suivant, d'ici peu de temps, nous nous débarrasserons
un par un des nids des terroristes en Syrie, à commencer par Minbej et
Afrine", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant les députés de
son parti à Ankara.
Minbej et Afrine sont deux régions contrôlées par les Unités de
protection du peuple kurde (YPG), considérées par la Turquie comme
l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
La Turquie a vigoureusement réagi à l'annonce dimanche par les
Etats-Unis de la création d'une "force frontalière", composée en partie
par les YPG, pour "empêcher la résurgence des jihadistes" du groupe
Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.
M. Erdogan, craignant que ces groupes ne s'implantent durablement aux
portes de la Turquie, a menacé lundi de "tuer dans l'oeuf cette armée
terroriste", qui devrait être composée de 30.000 combattants selon les
Etats-Unis.
M. Erdogan a également assuré que l'armée turque était "prête" à lancer
une opération "à tout moment" contre les milices kurdes à Afrine et
Minbej.
Interrogé par des journalistes mardi sur une éventuelle collaboration
de l'armée turque avec les rebelles syriens pour une telle opération,
M. Erdogan a répondu par l'affirmative, sans donner plus de détails.
Il a également appelé mardi l'Otan, dont sont membres Ankara et
Washington, à prendre position sur cette question.
"Vous êtes tenus à prendre position pour l'un de vos partenaires en cas
d'agression à la frontière. Mais à ce jour, quelle attitude avez-vous
adoptée?", s'est-il agacé, affirmant que le chef de l'état-major turc
Hulusi Akar aborderait ce sujet mardi avec les alliés de la Turquie au
cours d'une réunion de l'Otan à Bruxelles.
M. Akar s'est notamment entretenu dans la journée avec son homologue
américain Joseph Dunford, a déclaré dans un communiqué l'état-major
turc, sans donner de détails sur le contenu de leurs échanges.
"Nous n'autoriserons pas que les YPG (...) soient soutenues et armées
sous prétexte d'un +partenariat opérationnel+", avait déclaré plus tôt
mardi M. Akar, selon des propos rapportés par l'agence étatique Anadolu.
Celle-ci a également rapporté dans la soirée que le président turc
s'est lui-même entretenu par téléphone avec le secrétaire général de
l'Otan, Jens Stoltenberg, lui disant que la Turquie prendrait toutes
les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité nationale.
M. Stoltenberg a assuré à M. Erdogan que l'Otan n'a pas été consultée à
propos de la création de cette force, ajoute l'agence de presse turque.
(AFP,
16 janvier
2018)
Le
leader du HDP Demirtas pour la 1ère fois au
tribunal
Le leader du principal parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas,
a comparu en personne devant un tribunal vendredi pour la première fois
depuis son arrestation il y a plus d'un an, demandant sa remise en
liberté conditionnelle.
M. Demirtas, écroué depuis novembre 2016 pour des accusations
d'activités "terroristes", a été accueilli par les cris, les slogans et
les applaudissements de ses supporters rassemblés par centaines devant
le tribunal de Bakirköy, à Istanbul, a constaté une journaliste de
l'AFP.
Le co-président du Parti démocratique des peuples (HDP) comparaissait
vendredi dans le cadre d'un procès pour "insulte" au président Recep
Tayyip Erdogan, l'une des 96 procédures judiciaires dont fait l'objet
cet avocat de formation âgé de 44 ans.
Vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche, M. Demirtas est arrivé
dans la salle d'audience en souriant, sous les cris de "président
Selo", un surnom affectueux donné par ses partisans.
Lors de son témoignage devant le tribunal, M. Demirtas a critiqué les
procès intentés contre lui, affirmant notamment que son immunité
parlementaire devrait le mettre à l'abri de poursuites.
"Tout comme n'importe quel autre député du Parlement, j'ai l'immunité.
J'ai autant l'immunité que (le Premier ministre) Binali Yildirim",
a-t-il lancé.
Les autorités turques ont autorisé en mai 2016 la levée de l'immunité
des parlementaires faisant l'objet de procédures judiciaires, une
mesure alors dénoncée par le HDP comme taillée sur-mesure pour ses
députés.
Le président Erdogan a plusieurs fois accusé le HDP d'être la vitrine
politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe
classé terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Lors de l'audience, M. Demirtas a demandé sa remise en liberté
conditionnelle, mais, arguant qu'une telle requête devait être formulée
par écrit pour pouvoir être "examinée dans le détail", le juge a
renvoyé le procès au 17 mai.
Le principal procès dont fait l'objet M. Demirtas se déroule à Ankara.
Dans cette affaire, il est accusé notamment de "diriger une
organisation terroriste" et risque jusqu'à 142 ans de prison.
Le HDP, troisième force au Parlement, rejette ces accusations,
dénonçant des procès "politiques" visant à réduire au silence un parti
énergiquement opposé à M. Erdogan.
Selon le HDP, neuf de ses 59 élus sont actuellement en prison. Et six
d'entre eux ont également été déchus de leur mandat, dont la députée
Leyla Zana, frappée par cette mesure jeudi. (AFP, 12 janvier
2018)
HDP’s
Leyla Zana Relieved of MP Duties
Peoples’ Democratic Party (HDP) Ağrı MP Leyla Zana has been relieved of
her MP duties at the Grand National Assembly of Turkey (TBMM) General
Assembly due to “absence”.
Vote was taken for Zana on the ground that she didn’t attend 212
sessions from October 1, 2016 to April 30, 2017.
324 MPs attended the voting; 302 MPs voted yes against 22 MPs.
TBMM Deputy Chair Ayşe Nur Bahçekapılı declared that Zana was relieved
of her MP duties following the voting.
HDP MPs left the General Assembly in the wake of the voting.
Zana faces three suits
Ağrı MP Zana has been sued over three charges.
Zana is facing from 8 to 21 years in prison on charges of “being a
member of an armed terrorist organization”, “participating in illegal
demonstrations and rallies unarmed and not being dispersed by herself
despite warning”, and “promoting crime and criminal”.
6 HDP MPs were relieved of their MP duties
So far HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ, Nursel Aydoğan, Faysal Sarıyıldız,
Tuğba Hezer Öztürk and Besime Konca were relieved of their MP duties.
Leyla Zana has become the sixth figure who was relieved of MP duties.
(BIA, January 12, 2018)
Allemagne : des coups de feu contre la voiture
d’un footballeur kurde
Un
footballeur
pris pour cible avec une arme, sur une autoroute. La justice allemande
annonce ce lundi avoir ouvert une enquête pour tentative de meurtre
après qu'un joueur de football professionnel a été visé par des coups
de feu dans la nuit.
Connu pour
ses
positions pro-kurdes, Deniz Naki, 28 ans, roulait en voiture sur une
autoroute près de sa ville natale de Düren, dans l'Ouest de
l'Allemagne. Plusieurs coups de feu ont été tirés dans sa direction
sans l’atteindre, en provenance d'une voiture break noire.
«J'aurais
pu
mourir, ce n'est pas passé loin», a déclaré la victime au quotidien
«Die Welt». «Une balle a touché une fenêtre, l'autre est passée près
d'un pneu», a-t-il ajouté, ajoutant avoir eu «la peur de sa vie».
«Je pense
qu'il
s'agit ici d'une affaire politique, je suis une cible permanente en
Turquie parce que je défends des positions prokurdes», a-t-il expliqué
au site internet de l'hebdomadaire «der Spiegel».
Poursuivi
en Turquie pour des positions pro-PKK
Deniz Naki
dit
ignorer s’il s’agit d’une véritable tentative d’assassinat ou d’un
avertissement. Le parquet n’a fait aucun commentaire à ce sujet alors
que les investigations commencent à peine. Cette photo mise en ligne
par un journaliste travaillant à «die Welt» montre un des deux impacts
sur la voiture du joueur.
Ce
footballeur
kurde né en Allemagne avait été condamné en avril 2017 par un tribunal
turc à une peine d'un an et demi de prison avec sursis pour «propagande
terroriste». Attaquant du club d'Amedspor (3e division turque), il
était poursuivi pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux les
opérations des forces de sécurité turques contre le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé «terroriste» par
Ankara, la capitale turque, et ses alliés occidentaux.
Le
gouvernement
islamo-conservateur turc, qui a promis «d'éradiquer» le PKK, multiplie
les poursuites pour «propagande terroriste» contre les critiques de sa
politique et les soutiens à la cause kurde, journalistes, opposants ou
simples citoyens.
Deniz Naki
a
par ailleurs également appelé à la fin des combats qui ensanglantent le
Sud-Est à majorité kurde de la Turquie lors d'une interview. La
commission disciplinaire de la fédération turque de football a qualifié
cette initiative de «propagande idéologique» contraire à «l'esprit
sportif».
Passé par
les
équipes nationales de jeunes de l'Allemagne avant de proposer ses
services à la Turquie, Deniz Naki n'a pas été retenu en sélection
nationale. Le joueur a évolué entre 2009 et 2013 en deuxième division
allemande au FC St. Pauli, un club de Hambourg, et à Paderborn. (AFP, 8 janvier
2018)
Selahattin
Demirtas ne
se représentera pas à la tête de
son parti
Le chef de l'opposition prokurde en Turquie,
Selahattin Demirtas, incarcéré depuis novembre 2016 pour activités
"terroristes", a annoncé jeudi qu'il ne se présenterait pas pour un
nouveau mandat de co-président de son parti.
"Je ne me présenterai pas comme candidat à la co-présidence lors
du congrès" prévu le 11 février à Ankara, a déclaré Selahattin Demirtas
dans une lettre écrite depuis sa cellule de la prison d'Erdirne
(nord-ouest) et publiée jeudi par le Parti démocratique des peuples
(HDP).
Faisant allusion aux élections municipales, législatives et
présidentielle prévues en 2019, il a motivé sa décision par la volonté
d'"aborder cette nouvelle période de combat politique avec plus de
force" et afin de "continuer notre route avec de nouveaux amis et une
excitation nouvelle".
M. Demirtas, 44 ans dont huit à la tête du HDP, a été arrêté avec une
dizaine d'autres députés de son parti en novembre 2016, alors que les
purges lancées après le putsch manqué de juillet 2016 s'étendaient aux
milieux prokurdes.
Le HDP explique également la décision de M. Demirtas par la crainte que
son incarcération ne se poursuive.
Accusé notamment de diriger une "organisation terroriste", de
"propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes", il
risque jusqu'à 142 ans de prison.
Jurant qu'il ne cessera "pas un seul instant" de servir le HDP, M.
Demirtas se présente dans sa lettre de jeudi comme un "otage
politique", accusant les autorités de le traiter ainsi par esprit de
"revanche politique".
Le HDP avait créé la surprise aux législatives de juin 2015, en
obtenant 80 sièges et en privant ainsi le Parti de la justice et du
développement (AKP, au pouvoir) de la majorité absolue. Mais lors de
nouvelles élections convoquées en novembre de la même année, le HDP
avait perdu 21 députés.
Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Accusations que le
parti a toujours rejetées, estimant être visé pour son opposition
énergique au président Recep Tayyip Erdogan.
Avec M. Demirtas en prison, le HDP perd son principal atout en vue des
élections de 2019, puisque cet avocat de formation est celui qui est
parvenu à transformer le parti en une formation de gauche moderne et
progressiste, séduisant bien au-delà du seul électorat kurde.
Se présentant comme étant à l'avant-garde sur les questions féministes,
le HDP place aux postes à responsabilité à la fois un homme et une
femme. Ainsi, M. Demirtas partage actuellement la co-présidence du
parti avec Serpil Kemalbay, nommée en mai pour succéder à Figen
Yüksekdag, elle-même incarcérée et déchue de son mandat de députée. (AFP, 4 janvier
2018)
Dozens of political killings on the French sole not
clarified
CHRIS
DEN HOND, ANF, 3 Jan 2018
"There is no other country in Europe with more political assassinations
than France. We notice a judicial impotence. And every time the French
authorities declare: "We will do everything to find and judge the
killers," and then nothing happens."
On 9 January 2013, three Kurdish activists were murdered in Paris. The
presumed killer, arrested, died in the prison due to a cerebral tumor
end of 2016. But the court case is not ended, because those who ordered
the crime inside the Turkish intelligence services MIT are identified.
We met lawyer Antoine Comte, who says that the French political powers
lack the courage in this case, and we met the anti-colonial writer Nils
Andersson, who finds it suspicious that the judicial court cases in
this kind of murders never lead to a verdict.
We publish here below the non-exhaustive list, composed by Nils
Andersson, of non-clarified political crimes committed on the French
sole.
Physical liquidation outside France
Nils Andersson: "One counts by dozens the non-clarified political
murders in France since the end of the fifties until today. But France
commits also killings outside its territory. These are called "homo
operations": an operation against one person to eliminate him or her
physically. Former President François Hollande has recognized that he
had given himself orders for homo operations abroad: in Chad, in Syria,
in Lebanon. The French right wingers shouted "Scandal", because these
things "are not admitted". So, they did not deny it. Mitterrand has
always denied being informed about the Rainbow Warrior case, but this
kind of operations cannot be done without the agreement of the
Presidency or at least of the concerned minister."
Non-clarified killings in France
Nils Andersson: "But several dozens of political killings took place on
the French sole, with or without collusion of French intelligence
services and political powers, essentially against Palestinians,
South-Africans and Algerians. However, most of the political murders
have been perpetrated against Basque activists, done by the Spanish
government in France, but with a certain collusion with the French
powers.
The big question is: none of these killings has ever found a verdict in
a court room. Most of the time there is no verdict, or a "non-proven"
verdict, except for two cases: Chapour Bakhtiar, a former minister
under the Shah of Iran and another person close to the government of
the Shah of Iran. Both have been killed in France. The killers have
been judged. So my conclusion is: when it's against friendly
governments, the killers and those who ordered the killings are found,
identified and judged, meanwhile in all other cases - South-Africa,
Algeria, Palestine, the Kurds, the Tamils, ... - there is not any
progress in the court case. There is never a verdict. That's very
suspicious."
Indirect collusion with the French services: Ben Barka, Henri Curiel ...
Nils Andersson: "We know that in certain cases - in the case of Ben
Barka it's obvious - there is collusion between French intelligence
services and the killer. I met Ben Barka some weeks before his
assassination. I was in Switzerland and Ben Barka was protected by
Spanish communists. Not really ideal to be protected in a country by
people who are themselves persecuted by the police for their
anti-Franco activities. So I met Ben Barka to solve that problem and
when we spoke about a protection in France, he answered: "No, because I
am protected by General De Gaulle." But the protection of De Gaulle was
not sufficient. There were links between branches of the French
intelligence services with foreign intelligence services. A Swiss
journalist has told me: "When Ben Barka came to Paris, the day when he
was kidnapped, the Swiss airport police told him not to take that
airplane". But Ben Barka had a great trust in De Gaulle. The same type
of collusion took place in the killing of Henri Curiel. Mohamed Boudia
however was killed by the Mossad. The Mossad can act in France being
covered, at least for its exfiltration. But Ben Barka and Henri Curiel
have been killed by the same kind of people. The collusion is evident
in the killings of Ben Barka and Henri Curiel."
Turkey is involved: never a trial, that's suspicious.
Later, Tamil Tigers were murdered in Paris in 1996 and in 2012, and the
three Kurdish activists in 2013. If French intelligence services are
not directly involved, the French state is not very impatient nor
courageous to clarify these killings.
Nils Andersson: "In the case of the killing of the three Kurdish women,
French services are not involved, clearly not, but they lack courage to
continue the judicial case. The intelligence services of the Turkish
state intervene in another territory to assassinate people. If there is
maybe not a direct collusion, there is an indirect collusion, because
as Antoine Comte confirms: never, not once, there is a trial ending
with a verdict condemning the killers, that's more than suspiciouc.
They organize hearing commissions, but that's rather to show that they
are doing at least something. For the killing of the two ex Iranian
ministers however, a trial ended in a verdict, because it involved
powers who were not really in a good relationship with France. But when
the concerned country is a friendly state, it's scandalous that the
investigation never ends with a verdict. And for the three Kurdish
women, this is a scandal, because the involvement of Turkey is proven."
A question of political will
Nils Andersson: "There is no other country in Europe with more
political assassinations than France. We notice a judicial impotence.
And every time the French authorities declare: "We will do everything
to find and judge the killers," and then nothing happens. In the case
of the killed Kurdish women, the investigation is going in the
direction of those who ordered the killings, thanks to published phone
tapping, that points directly towards Turkish secret services, the MIT.
If there is a will to resolve these killings, there is a way."
Antoine Comte, lawyer of the relatives of the three killed Kurdish
women:
"It's a question of political will. There is a complaint at the public
prosecutor's office from us against those who ordered the
assassinations. The question is whether the public prosecutor will be
willing to open again a case, to start again a part of the
investigation to end up with them. We filled in new elements in the
file allowing the identification of some of those who gave the order.
Erdogan himself recognized that the order of the killings came from the
Turkish secret services, the MIT, but now the French public prosecutor
needs to have the courage to raise this question. Or will they do as in
the past: leaving these crimes committed on French sole not clarified?"
Turkey sends its death squads
Antoine Comte: "Concerning the file of the three assassinated Kurdish
women: or the French antiterrorist prosecutor opens an investigation,
or we will expose publicly what happens in other European countries,
where death squads are on the loose in order to assassinate Turkish or
Kurdish dissidents. There are cases in Germany and in Belgium, and all
these cases have links with France. So if we are obliged to expose all
this publicly, everybody will see the cowardice of the French
government when it is about groups or death squads coming to
assassinate opposition members in Europe."
Demonstration on Saturday 6 January, 11 AM in Paris, Gare du Nord, to
demand the truth and justice concerning the assassination of Sakine
Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) and Leyla Saylemez.
List of non-clarified assassinations in Paris:
https://anfenglish.com/features/dozens-of-political-killings-on-the-french-sole-not-clarified-23992
HDP Deputy Co-Chair Tuğluk Sentenced
to 1.5 Years in Prison
Kept in Kandıra Type F Prison, Peoples’ Democratic Party (HDP) Deputy
Co-Chair Aysel Tuğluk has been sentenced to 1 year and 6 months in
prison.
Standing ready at Kandıra Criminal Judgeship of First Instance with her
lawyer Nuri Tan, Tuğluk stated that reiterated her previous statement
of defense and demanded her acquittal.
Tried on charge of “Opposing to law on rallies and demonstrations”,
Tuğluk was detained on December 26, 2016 in Ankara.
Tuğluk was arrested for “being a member of an illegal armed terrorist
organization”.
About Aysel Tuğluk
Tuğluk was born in 1965 in Elazığ. She graduated from Faculty of Law at
İstanbul University. She worked as freelance lawyer.
She served as executive board member of the Toplum ve Hukuk
Araştırmaları Vakfı (Society and Legal Researches Foundation). She
founded Patriotic Women’s Foundation and was a member of the Human
Rights Association.
She served as founding member and co-chair at the Democratic Society
Congress (DTP). She was elected MP in the 23rd term (2007-2009). She
became Van MP in 2011 elections. (BIA News Desk, 2 January 2018)
Minorités
/ Minorities
Turkey Arrests Assyrian for
Rebuilding His Village
A Few days ago Petrus Karatay, an Assyrian Chaldean Christian who
returned from Paris to Herbol (Turkish Aksu), his acnestral víllage in
the Turkish province of Şirnak, was detained for unknown reasons.
Writing in a Turkish website, an article titled Even one Chaldean was
seen as too much for Şirnak, author Nurcan Baysal elaborated on
Karatay's life story, his exile from the village he was born in and on
his decision to return to rebuild his village.
Herbol was one three main Assyrian villages that survived the genocide
in 1915 in the province of Şirnak. The other villages were Hassane and
Besbin. Herbol had a population of about 4,000. In the fight against
the Kurdish PKK in the 1980s, pressure increased on the village. In the
1990s the so-called village guards, mainly local Kurds, were imposed in
the region. The Assyrian villagers did not accept them.
As the pressure mounted the villagers had to emigrate. Most went to
France, Belgium, and Germany. Petrus' family emigrated to France. In
exile, Petrus presided over the Assyrian-Chaldean Association for many
years. But his thoughts always remained on his childhood village.
He initiated efforts to return and submitted an official request
through Turkey's Consul in Paris in 2009. With the beginning of the
so-called peace period with the PKK in 2013, he finally return to
Herbol. But meanwhile his village had been confiscated by Turkey's Coal
Enterprises. (http://www.aina.org/news/20180119205611.htm)
Jewish Community: Prevent New September 6-7
On his Twitter account, former Security Intelligence Directorate
President Uzun wrote, “If the incidents in Syria reflect on Jews in
Turkey, it will be a PITY!”. The Turkish Jewish Community responded,
“We expect you to prevent a potential September 6-7 by reporting this
anticipation of yours”.
Former Security Intelligence Directorate President Sabri Uzun’s message
he shared on Twitter targeting the Jewish community in Turkey has been
with met with alarm.
“That fire can’t be put out”
Referring to the developments in the region, Uzun in his message said,
“I ask for Israelis/Jews: If the incidents in Syria reflect on Jews in
Turkey, it will be a PITY! That fire can’t be put out…It will be a pity
for your common fate that you have been sharing for 1492/2018=626
years..”
Saying that the Twitter post is threatening, the Turkish Jewish
Community on its official Twitter account made a call to the Ministry
of Interior and Ministry of Justice.
“You must immediately report this”
The tweet posted by the Turkish Jewish Community read, “Mr. Sabri Uzun
we want to view this as your anticipation rather than a threat, and we
expect you to report this to the Ministry of Interior and Ministry of
Justice to prevent a potential September 6-7”.
September Events
The Istanbul pogrom, also known as the Istanbul riots or September
events were organized mob attacks directed primarily at Istanbul's
Greek minority on 6–7 September 1955. The riots were orchestrated by
the Tactical Mobilisation Group, the seat of Operation Gladio's Turkish
branch; the Counter-Guerrilla, and National Security Service, the
precursor of today's National Intelligence Organisation.
The events were triggered by the false news that the Turkish consulate
in Thessaloniki, in northern Greece—the house where Mustafa Kemal
Atatürk had been born in 1881—had been bombed the day before. A bomb
planted by a Turkish usher at the consulate, who was later arrested and
confessed, incited the events. The Turkish press, conveying the news in
Turkey, was silent about the arrest and instead insinuated that Greeks
had set off the bomb.
A Turkish mob, most of which had been trucked into the city in advance,
assaulted Istanbul’s Greek community for nine hours. Although the mob
did not explicitly call for Greeks to be killed, over a dozen people
died during or after the attacks as a result of beatings and
arson.
The police remained mostly ineffective, and the violence continued
until the government declared martial law in İstanbul and called in the
army to put down the riots.
The pogrom greatly accelerated emigration of ethnic Greeks from Turkey,
and the Istanbul region in particular. The Greek population of Turkey
declined from 119,822 persons in 1927, to about 7,000 in 1978. In
Istanbul alone, the Greek population decreased from 65,108 to 49,081
between 1955 and 1960.
The 2008 figures released by the Turkish Foreign Ministry placed the
number of Turkish citizens of Greek descent at 3,000–4,000;while
according to the Human Rights Watch (2006) their number was estimated
to be 2,500.
(BIA, January 16, 2018)
4 balles tirées sur la façade
d’une association arménienne à Bruxelles
La façade
du
numéro 54 de l’avenue de la Brabançonne à Bruxelles-Ville a été prise
pour cible dans la nuit du jeudi à vendredi, 4 à 5 janvier 2018.
C’est le
rez-de-chaussée, abritant l’Asbl F.C. Sahakyan, qui a été victime de
tirs.
C’est le
gérant
du lieu, situé près du square Ambiorix, qui a découvert hier matin la
façade attaquée à l’arme à feu. “Il a vu l’état de la devanture et les
différents impacts en arrivant ce vendredi matin”, explique Ilse Van de
keere, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles.
Les tirs
n’ont
pas fait de blessés et un périmètre judiciaire a été installé, autour
de l’immeuble visé, dès l’arrivée de la police. Il était toujours
présent et protégé par trois policiers ce vendredi en milieu
d’après-midi. Les douilles étaient encore visibles à même le sol dans
la rue.
L’ambiance
dans
le voisinage était à l’étonnement. Une dizaine de badauds attendait à
proximité du lieu pour scruter le périmètre de sécurité. Les habitants
se demandaient ce qu’il s’était déroulé dans cette rue qu’ils
qualifient de relativement calme. “Je suis étonné car c’est assez
tranquille ici. Mais manifestement, ça devient le Far West. On se pose
quelques questions”, raconte une riveraine.
Les
circonstances de l’incident sont encore inconnues et une enquête a été
ouverte.
(Richard De
Wulf, La Dernière Heure, 6 janvier 2018)
Politique
intérieure/Interior Politics
Propaganda
Investigation Against CHP İstanbul
Provincial Chair
An investigation has been launched against Canan Kaftancıoğlu, who was
Elected Provincial Chair at Republican People’s Party (CHP) İstanbul
36th Ordinary Provincial Session on Saturday (January 13), on charges
of “terrorism propaganda” and “insulting the President”.
State-run Anadolu Agency reported that an investigation report was made
on the claim that Kaftancıoğlu “propagandized for the PKK (Kurdistan
Workers’ Party) and DHKP-C (Revolutionary People’s Liberation
Party-Front)”.
During her candidacy, Kaftancıoğlu was criticized for commemorating
those who lost their lives in the Armenian Genocide; for her posts
about Berkin Elvan who lost his life by a cartridge fired by a police
during Gezi Resistance; for her tweets saying that “We are soldiers of
Mustafa Kemal’ is “militaristic” so she prefers “We are comrades of
Mustafa Kemal”.
These tweets have been put into circulation in the wake of Kaftancıoğlu
being elected Provincial Chair and she was accused of “terrorism
propaganda”.
On her Twitter account, Kaftancıoğlu wrote:
“I am a doctor and mother. I as a person who has devoted her entire
life to human rights struggle have always denounced terrorism and
terrorist organizations! My whole purpose and works aim to canonize the
state of Republic of Turkey and my criticism are within this
responsibility
“I will settle accounts with everyone who run smear campaign against me
and my party before judge”.
(BIA, January 15, 2018)
Les
tensions entre Erdogan et
son prédécesseur éclatent au grand jour
Une querelle entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son
prédécesseur et ancien compagnon de route Abdullah Gül a éclaté au
grand jour, soulevant des questions sur les intentions politiques de
l'ancien président à l'approche des élections de 2019.
MM. Gül et Erdogan ont fondé ensemble le Parti de la Justice et du
Développement (AKP) qui domine la scène politique turque depuis son
arrivée au pouvoir en 2002. M. Gül a ensuite été Premier ministre et
ministre des Affaires étrangères avant d'être élu président de 2007 à
2014.
Depuis, il a gardé un silence prudent tandis que des rumeurs
circulaient sur l'inquiétude de M. Gül face à la voie prise par la
Turquie et son amertume à avoir été exclu de l'AKP.
Mais un décret-loi publié le mois dernier accordant une immunité
judiciaire aux civils ayant affronté les putschistes lors de la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 a provoqué une polémique et
une rare prise de position de la part de M. Gül.
Il a ainsi qualifié ce décret-loi de "préoccupant", craignant que "ne
se produisent à l'avenir des développements susceptibles de tous nous
attrister".
Sans le nommer, M. Erdogan a fustigé ceux qui critiquent les
décret-lois, disant qu'ils ne diffèrent en rien de ceux qui se sont
opposés au référendum remporté en avril sur l'extension des pouvoirs
présidentiels.
'Trafic électoral'
Un éditorialiste du quotidien Hürriyet, Abdülkadir Selvi, proche du
pouvoir, a ajouté de l'huile sur le feu en évoquant des rumeurs
croissantes sur la possibilité qu'Abdullah Gül se présente comme
candidat de l'opposition à M. Erdogan lors de l'élection présidentielle
de novembre 2019.
Pour M. Selvi, le président Erdogan a déjà "vu le complot", et la
dispute sur le décret-loi n'est "que la partie émergée de l'iceberg".
Abdullah Gül a rejeté les critiques de "certains députés et trolls"
(internautes malveillants), estimant qu'elles "dépassaient les limites
de la morale".
"En tant que personne qui croit à la liberté de pensée et d'expression,
l'un des principes fondateurs de notre parti, je continuerai d'exprimer
mon opinion lorsque je le juge nécessaire", a-t-il affirmé.
Selon le quotidien nationaliste Aydinlik, l'ancien président est engagé
dans un intense "trafic électoral", avec de nombreux voyages, notamment
au Qatar, en Arabie Saoudite et en Grande-Bretagne ainsi que des
contacts rapprochés avec l'ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu,
démis de ses fonctions par le président Erdogan en 2016.
'Risques' et 'sacrifices'
Les analystes estiment que la dispute entre les deux hommes représente
une nouvelle étape pour Abdullah Gül, figure politique prudente qui a
toujours évité les critiques publiques de Recep Tayyip Erdogan.
Mais il serait prématuré de supposer qu'Abdullah Gül provoque
ouvertement son successeur en vue d'une confrontation en 2019.
"Malgré les désaccords qui émergent parfois entre eux, ils n'ont jamais
été rivaux", explique à l'AFP Adil Gür, qui dirige l'institut de
sondages A&R.
"Je pense que Gül ne sera pas candidat, et même s'il le fait, je ne
pense pas qu'il ait la moindre chance", ajoute-t-il.
Les tensions entre les deux hommes ont émergé pour la première fois en
mai-juin 2013 lorsque M. Erdogan, alors Premier ministre, a refusé tout
compromis face aux manifestations anti-gouvernementales sans précédent
qui ont secoué le pays, tandis que M. Gül était partisan d'une ligne
plus conciliante.
Le référendum d'avril 2017 apparaît comme un point de rupture,
puisqu'Abdullah Gül aurait refusé de soutenir publiquement la réforme
constitutionnelle malgré une rencontre de plusieurs heures avec le
président Erdogan en amont du scrutin.
Pour Gareth Jenkins, chercheur au Silk Road Studies Program, le
meilleur moyen pour Abdullah Gül de revenir au premier plan en
politique serait au sein même de l'AKP, en cas d'émergence d'une fronde
anti-Erdogan.
Mais il estime que pour représenter un vrai défi, M. Gül doit regagner
la confiance de l'opposition, perdue du fait de son silence prolongé
sur des questions-clé et de sa réticence à la confrontation publique.
"Il devra faire beaucoup de sacrifices et se préparer à prendre des
risques avant que qui que ce soit ne le prenne au sérieux en tant
qu'opposant", affirme M. Jenkins, tout en lui reconnaissant "un peu
plus de courage" ces derniers jours. (AFP, 6 janvier
2018)
Viol des sanctions américaines contre
l'Iran: un banquier turc condamné
Un banquier turc a été condamné mercredi à
New York pour le blanchiment de milliards de dollars pour le compte de
l'Iran, après un procès au cours duquel le président turc Recep Tayyip
Erdogan a été accusé d'avoir approuvé l'opération.
Mehmet Atilla, 47 ans, ex-directeur général adjoint de la banque
publique turque Halkbank, a été jugé coupable de fraude bancaire et de
conspiration dans une affaire qui a tendu les relations entre
Washington et Istanbul.
L'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, 34 ans, au centre
de ce procès explosif sur le contournement des sanctions américaines
contre l'Iran, a témoigné contre M. Atilla et impliqué M. Erdogan et
des ministres du gouvernement turc.
Le procureur en charge du dossier, Joon Kim, a estimé que
l'affaire était un avertissement à quiconque viole les sanctions
américaines.
"Les banques étrangères et les banquiers ont le choix: vous
pouvez choisir volontairement d'aider l'Iran et d'autres pays
sanctionnés à se soustraire à la loi américaine, ou vous pouvez choisir
de faire partie de la communauté bancaire internationale en dollars
américains. Mais vous ne pouvez pas faire les deux", a-t-il déclaré
dans un communiqué.
"Si vous mentez de manière répétée aux fonctionnaires du Trésor
américain et fabriquez des faux documents - le tout dans le cadre d'un
plan secret pour faire échapper des milliards de dollars de l'argent du
pétrole iranien aux sanctions américaines - comme Atilla l'a fait,
alors vous devez être prêts à en payer les conséquences."
La sentence de Mehmet Atilla sera fixée le 11 avril prochain, selon le
communiqué du procureur.
L'affaire repose en grande partie sur le témoignage de Reza Zarrab, qui
a plaidé coupable et accepté de coopérer avec la justice américaine en
octobre dernier, au grand dam du gouvernement turc qui avait tout fait
pour éviter ce déballage, qualifiant toute la procédure de "complot"
manigancé par l'opposant Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis.
Au cours de plus de trois semaines d'audiences suivies avec
passion en Turquie, M. Zarrab a décrit en détail la mise en place, à
partir de 2012, d'un juteux trafic entre l'Iran, la Turquie et Dubaï
qui lui aurait rapporté, de son propre aveu, quelque 150 millions de
dollars.
Il a raconté comment il avait reçu l'aide du ministre de
l'Economie d'alors, Zafer Caglayan, et du directeur général de la
banque, Suleyman Aslan, moyennant des millions d'euros de pots-de-vin.
Il a aussi incriminé le président turc Recep Tayyip Ergodan,
laissant entendre que l'homme fort de Turquie, alors Premier ministre,
savait tout de ce système.
M. Erdogan a rejeté à plusieurs reprises ces allégations, affirmant que
la Turquie ne violait pas l'embargo américain sur l'Iran et que cette
affaire était montée par ses rivaux politiques.
"L'affaire n'est pas un complot contre l'Amérique, c'est un
complot contre la Turquie", a déclaré M. Erdogan dans un discours
prononcé le 5 décembre.
"Cela n'a rien à voir avec le droit, la justice ou le commerce,
c'est un spectacle acrobatique", a-t-il déclaré. (AFP, 3 janvier
2018)
İYİ Party leader claims civilians receiving weapons
training in camps
İYİ (Good) Party leader Meral Akşener has claimed civilians are
receiving weapons training in camps in the Black Sea province of Tokat
and the Central Anatolian province of Konya, daily Sözcü reported on
Jan. 2.
“We have heard about these training camps in Tokat and Konya. They
should be investigated and the results should be shared with us,
“Akşener said in an interview.
Akşener said some people who have been seen “moving around with
long-range guns lately” are told to be linked to these training camps.
According to Akşener, they are being prepared for the election season
and would be used to stir chaos if the results disappoint the ruling
Justice and Development Party (AKP).
Although she said these were still speculations, Akşener warned
citizens and asked for precautions to be taken starting now, before the
election season begins.
Akşener mentioned a single group’s name in the interview when talking
about the training camps.
“One of them is a structure called ‘SADAT,’” Akşener said.
In mid-2016, a main opposition Republican People’s Party (CHP) lawmaker
said the SADAT International Defense Consultancy, established in the
early 2000s by soldiers dismissed from the military due to “reactionary
activities,” is a company close to the AKP and offers “irregular
warfare training” in various fields including “intelligence,
psychological warfare, sabotage, raiding, ambushing, and assassination.”
The head of SADAT, retired brigadier Adnan Tanrıverdi, denies the
opposition’s allegations that the company gives weapons training to
civilians.
“What they want to do is to repel voters from the elections,” Akşener
said.
“They are trying to scare voters by saying SADAT members or some other
armed group will be on duty in the elections,” Akşener added.
“They are worried they won’t be able receive more than 50 percent of
the votes in the presidential elections. That’s where the unease is
coming from,” Akşener said, referring to the AKP.
But the people should not be discouraged from voting, Akşener warned.
“I tell them not to be scared. We need serenity, and we will establish
it,” the İYİ Party leader said.
When asked about the possibility of snap elections, Akşener said
President Recep Tayyip Erdoğan Erdoğan would not miss the chance.
“The Erdoğan I know will have the presidential elections before the
local elections, and he will do it on July 15,” Akşener said.
“Erdoğan would not miss that date for the world,” she added.
“I anticipate the presidential and parliamentary elections will be held
on July 15, 2018. It falls on a Sunday, that is the expectation,”
Akşener had told journalists on Dec. 28.
Turkey is scheduled to hold three elections in 2019, and the change in
the governance system, stipulated by the constitutional amendments
approved in the April referendum, will fully be in effect after the
presidential elections and parliamentary elections.
“Erdoğan will never hold local elections before the general elections.
Because they receive fewer votes in local elections,” Akşener said.
Stressing that the İYİ Party will present its own candidate in the
presidential elections, she said she wants to form an alliance with the
liberal Democratic Party (DP) and the conservative Felicity Party (SP).
Akşener, who was once a Nationalist Movement Party (MHP) deputy, argues
her party covers the center right-wing political scene in Turkey.
(dailysabah.com, Jan 2, 2018)
Forces
armées/Armed Forces
Erdogan
veux occuper le Kurdistan de Syrie jusqu'à l'Irak
L'offensive de l'armée turque contre une milice kurde dans le nord de
la Syrie, qui entre dans sa deuxième semaine, risque de s'intensifier
sous la pression du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a promis
d'élargir l'offensive en dépit des appels internationaux à la retenue.
Des manifestations pro-kurdes sont prévues samedi à Cologne, en
Allemagne, et à Paris.
Vendredi, le chef de l'Etat turc a promis de lancer ses forces contre
la ville de Minbej, où Washington a déployé des troupes, puis de
pousser vers l'est "jusqu'à la frontière irakienne".
L'offensive turque, menée dans la région d'Afrine (nord-ouest de la
Syrie), vise les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde
considérée comme "terroriste" par Ankara, mais alliée des Etats-Unis
dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Alors que des soldats turcs et des rebelles syriens soutenus par Ankara
tentent depuis samedi d'enfoncer les lignes kurdes, l'administration
semi-autonome d'Afrine a exhorté jeudi le régime de Damas à intervenir
pour empêcher les assauts.
Cette opération turque a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara
et Washington, qu'un entretien téléphonique mercredi entre M. Erdogan
et le président américain Donald Trump n'a pas permis d'apaiser.
Les déclarations de M. Erdogan vendredi risquent de jeter encore de
l'huile sur le feu. Minbej, qu'il a promis de "nettoyer", est une ville
tenue par les YPG à une centaine de kilomètres à l'est d'Afrine, et où
plusieurs centaines de militaires américains sont déployés.
- 'Bord du précipice' -
Avec les menaces de M. Erdogan contre Minbej, "une confrontation
militaire directe entre l'armée turque et les forces américaines est
possible", prévient Anthony Skinner, analyste du cabinet de consultants
en risques Verisk Maplecroft pour qui les relations entre Ankara et
Washington sont "au bord du précipice".
Les profonds désaccords entre la Turquie et les Etats-Unis sur les YPG
empoisonnent depuis plus d'un an les relations entre ces deux alliés au
sein de l'Otan.
Lors d'un entretien mercredi avec M. Erdogan, M. Trump a "exhorté la
Turquie à réduire et limiter ses actions militaires" et demandé
d'éviter "toute action qui risquerait de provoquer un affrontement
entre les forces turques et américaines", selon la Maison Blanche.
"Certains nous demandent avec insistance de faire en sorte que cette
opération soit courte (...) Attendez, ça ne fait que sept jours !", a
lancé vendredi M. Erdogan.
"Nous irons jusqu'au bout", a insisté vendredi le chef de la diplomatie
turque Mevlüt Cavusoglu. "Nous interviendrons contre l'organisation
terroriste et nous l'éliminerons, où qu'elle soit", a-t-il ajouté.
Vendredi, au septième jour de l'offensive turque baptisée "Rameau
d'olivier", l'artillerie d'Ankara déployée à la frontière syrienne a
repris son pilonnage des positions des YPG à Afrine, selon l'agence de
presse étatique Anadolu.
"Notre but est de nettoyer la région des terroristes. Nous ne voulons
pas de terroristes dans notre pays", déclare à l'AFP Ali Yassin, un
combattant syrien à Azaz, ville située à 20 km l'est de la ville
d'Afrine et tenue par des rebelles soutenus par Ankara.
- 'Il n'y a plus rien' -
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les
affrontements ont fait depuis samedi plus de 110 morts dans les deux
camps, ainsi que 38 civils, tués pour la plupart dans des bombardements
turcs.
Si Ankara et les YPG démentent avoir touché des civils, ceux-ci ont été
durement touchés depuis le début de l'offensive, selon le constat de
correspondants de l'AFP de part et d'autre de la frontière.
"Les roquettes (turques) ont frappé tous les quartiers, elles ont
touché les générateurs et les boulangeries. Il n'y a plus rien",
raconte Merhi Hassan, qui a fui avec sa famille la ville de Jandairis,
dans la région d'Afrine.
Côté turc, plusieurs projectiles tirés depuis la Syrie ont touché des
villes frontalières, notamment Kilis et Reyhanli, faisant au moins
quatre morts depuis samedi.
De son côté, l'administration semi-autonome d'Afrine, dominée par des
groupes kurdes, a appelé le régime de Damas à "faire face à cette
agression et déclarer qu'il ne permettra pas aux avions turcs de
survoler l'espace aérien syrien".
Les groupes kurdes syriens, qui contrôlent aujourd'hui les deux tiers
de la frontière longue d'environ 900 km avec la Turquie, entretiennent
des rapports ambigus avec le régime syrien, évitant les affrontements.
L'opposition syrienne accuse les deux camps de collusion.
Evoquée depuis plusieurs mois, l'intervention turque à Afrine a été
précipitée par l'annonce de la création prochaine, par la coalition
antijihadistes emmenée par Washington, d'une "force frontalière"
incluant notamment des YPG.
Plusieurs pays, dont l'Allemagne et la France, ainsi que l'Union
européenne, ont exprimé leur préoccupation face à l'intervention turque
qui complique davantage la guerre qui a fait plus de 340.000 morts
depuis 2011. (AFP, 27 janvier
2018)
Erdogan: «Nous écraserons quiconque
se dressera contre nous»
La Turquie est entrée en guerre en fanfare. Littéralement. La mairie de
Hatay, province turque voisine de la région syrienne d’Afrin, où Ankara
combat les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) depuis
son incursion le 21 janvier, a dépêché sur la frontière un orchestre de
« mehter » - une compagnie traditionnelle sous l’Empire ottoman, NDLR.
Costumes ottomans et marches militaires soutiennent le moral des
troupes.
Dans la presse nationale aussi, la fanfaronnade bat son plein. « Voici
la force de la Turquie », « Notre cœur bat avec les soldats », « C’est
l’heure de la victoire »… Des islamistes de Milli aux ultra-laïcs de
Sözcü, de l’extrême-gauche nationaliste (Aydinlik) à l’extrême-droite
nationaliste (Ortadogu), les premières pages des quotidiens se
ressemblent comme deux gouttes d’encre. « Notre devoir est de soutenir
l’opération d’Afrin », professe Taha Akyol dans un éditorial du journal
Hürriyet, premier tirage de la presse turque.
Le pouvoir organise l’offensive médiatique. Les rédacteurs en chef des
principaux médias ont été convoqués à une réunion au sommet. « Le
Premier ministre Binali Yildirim leur a livré quinze recommandations à
suivre pour faire du journalisme patriotique », dénonce l’ONG Reporters
sans frontières. Les journalistes sont incités à « tenir compte des
intérêts nationaux lorsqu’[’ils] reprennent des sources d’information
internationales critiquant la Turquie », « rappeler le soin que
prennent les forces armées à ne pas toucher les civils », « ne pas
donner de visibilité aux manifestations et déclarations de structures
politiques […] proches du PKK », le Parti des travailleurs du
Kurdistan, en guerre contre Ankara depuis plus de trente ans et dont
émanent les YPG.
https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/10156324365553641
L'armée turque invahit la région d'Afrine en Syrie
Des chars et
de
l'infanterie turcs ont pénétré dimanche dans le nord de la Syrie pour
en déloger une milice kurde, tandis que des roquettes se sont abattues
sur des villes turques frontalières et que Washington appelait Ankara à
la retenue.
Cité par les médias turcs, le Premier ministre Binali Yildirim a
indiqué que des militaires turcs étaient entrés à 11h05 (08H05 GMT)
dans la région d'Afrine, contrôlée par les Unités de protection du
peuple (YPG), et pilonnée par l'aviation et l'artillerie d'Ankara.
L'offensive turque risque de tendre davantage les rapports entre Ankara
et Washington, qui a appelé dimanche la Turquie à "faire preuve de
retenue". Les Etats-Unis soutiennent en effet une coalition
arabo-kurde, dont font partie les YPG, pour combattre le groupe Etat
islamique (EI).
Le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, a affirmé dimanche
qu'Ankara avait prévenu les Washington avant de lancer son offensive et
estimé que les préoccupations sécuritaires de la Turquie étaient
"légitimes".
Exhortant Ankara à mettre fin à son offensive, la France a demandé et
obtenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU prévue
lundi, à huis clos.
Au deuxième jour de cette offensive, baptisée "Rameau d'olivier",
l'armée turque, appuyée par 32 chasseurs-bombardiers, a affirmé avoir
détruit "45 cibles", dont des abris et des caches d'armes.
Selon M. Yildirim, l'opération a pour but de créer une "zone de
sécurité" d'une profondeur de 30 km à partir de la frontière. Les
médias officiels turcs ont indiqué dimanche que les forces d'Ankara
avaient pénétré de cinq kilomètres en Syrie.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 18
personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les
bombardements turcs depuis samedi. Ankara affirme n'avoir touché que
des "terroristes" et accuse les YPG de "propagande".
Dimanche, l'OSDH a fait état de la mort d'au moins onze civils, dont
cinq enfants dans des frappes de l'aviation turque.
De son côté, Ankara a accusé les YPG d'être à l'origine de tirs de
roquettes contre deux villes frontalières turques. Six roquettes ont
frappé dimanche la ville de Reyhanli, faisant un mort --un réfugié
syrien-- et 32 blessés, selon son maire. Plusieurs roquettes sont
tombées également à Kilis, sans faire de victimes.
- Chars turcs 'détruits' -
Un correspondant de l'AFP du côté turc de la frontière a vu dimanche
quatre pièces d'artillerie turque faire feu en direction de villages de
la région d'Afrine, et un convoi de chars et de militaires turcs
attendant son tour pour entrer en Syrie.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a affirmé que les
forces pro-Ankara avaient pris "des villages" contrôlés par les YPG
dans la
région d'Afrine, sans plus de précision.
Les combattants kurdes "vont prendre la fuite et nous les
pourchasserons", a lancé le président Recep Tayyip Erdogan lors d'un
discours à Bursa (nord-ouest). "Si Dieu le veut, nous terminerons cette
opération en très peu de temps".
Un porte-parole des YPG a affirmé qu'une tentative des forces turques
pour pénétrer dans Afrin avait été "bloquée" et que deux chars turcs
avaient été détruits.
Dans une mise en garde inédite, M. Erdogan a affirmé que quiconque
manifesterait en Turquie contre l'offensive "paierait un prix très
élevé".
Les forces de l'ordre ont d'ailleurs empêché la tenue de deux
rassemblements qui devaient avoir lieu dimanche, à Diyarbakir (sud-est)
et à Istanbul, selon des correspondants de l'AFP.
Ankara accuse les YPG d'être la branche syrienne du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion dans le sud-est
de la Turquie depuis plus de trente ans et est considéré par Ankara et
ses alliés occidentaux comme une organisation terroriste.
Il s'agit de la deuxième offensive turque dans le nord de la Syrie,
après celle lancée en août 2016 pour repousser l'EI vers le sud, mais
aussi enrayer l'expansion des combattants kurdes.
A la faveur du conflit syrien qui a fait plus de 320.000 morts depuis
2011, les Kurdes syriens, longtemps marginalisés, ont installé en 2012
une administration autonome à Afrine, un territoire isolé des autres
zones contrôlées par les YPG plus à l'est.
- Aval russe ? -
L'offensive turque survient dans la foulée de l'annonce par la
coalition internationale anti-jihadistes emmenée par Washington, de la
création d'une "force frontalière" composée notamment de guerriers
kurdes, un projet qui a suscité la colère d'Ankara.
Les menaces d'intervention turque avaient suscité l'inquiétude à
Washington, pour qui une offensive n'irait pas "dans le sens de la
stabilité régionale".
L'incursion turque "pourrait détourner les forces combattantes kurdes,
qui sont au côté et très engagées au sein de la coalition" combattant
l'EI, a souligné dimanche la ministre française des Armées Florence
Parly.
Face à cette offensive turque, Moscou a appelé à la "retenue", mais les
analystes estiment qu'aucune offensive majeure ne peut être lancée en
Syrie sans l'aval de la Russie, qui contrôle l'espace aérien dans le
nord de la Syrie.
Le président syrien Bachar al-Assad a condamné dimanche l'opération
turque, accusant Ankara de "soutenir le terrorisme". (AFP, 22 janvier
2018)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le
pape recevra le président turc Erdogan le 5
février
Le pape François recevra le président turc Recep Tayyip Erdogan au
Vatican le 5 février, a annoncé mardi le Saint-Siège, alors que les
deux hommes se sont entretenus plusieurs fois au téléphone ces
dernières semaines à propos de Jérusalem.
Le pape argentin avait été accueilli par M. Erdogan lors de son voyage
en Turquie en novembre 2014 mais, selon la presse italienne, la
dernière visite d'un président turc au Vatican remonte à celle de Celal
Bayar à Jean XXIII en 1959.
La discussion entre François et M. Erdogan devrait porter sur le statut
de Jérusalem, les deux hommes s'étant élevés chacun à leur manière
contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître
comme capitale d'Israël la ville revendiquée aussi par les Palestiniens.
M. Erdogan a plusieurs fois exhorté M. Trump à revenir sur sa décision,
tandis que le pape, qui a déjà reçu le roi de Jordanie Abdallah II le
19 décembre, a lancé des appels au maintien du statu quo international
défini par l'ONU.
Le président turc, qui a été reçu le 5 janvier à Paris, espère renouer
le dialogue avec l'Europe malgré les vives critiques sur la situation
des droits de l'Homme dans son pays.
Le pape a pour sa part plusieurs fois salué les efforts de la Turquie
pour accueillir les réfugiés syriens chassés par le conflit de l'autre
côté de la longue frontière entre les deux pays.
Mais les sujets de tension ne manquent pas non plus, comme le choix du
pape d'évoquer publiquement et à plusieurs reprises le génocide
arménien, alors qu'Ankara réfute avec virulence cette appellation pour
les massacres de 1915/1916. (AFP, 16 janvier
2018)
Erdogan
enquête sur l'islamophobie en Europe
L'Europe est-elle vraiment une terre d'islamophobes ? C'est ce que le
parlement turc veut vérifier. Pour le président Tayyip Recep Erdogan,
les incidents anti-islamiques sont une précieuse arme politique.
Asel Tamga est le premier bébé autrichien de 2018. Sur la photo
utilisée par la presse pour annoncer sa naissance, on voit sa mère
porter un hijab. Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'ire sur les
réseaux sociaux. Au point que le Premier ministre autrichien s'est
senti obligé de prendre publiquement sa défense. L'incident a fait les
choux gras en Turquie. Et le parlement turc en a profité pour annoncer
une enquête sur l'islamophobie en Europe. La commission parlementaire,
rassemblée à cet effet, prévoit même une tournée européenne qui
passerait par la Belgique afin de constater sur place l'étendue du
phénomène.
Une initiative qui ne semble pourtant pas encore avoir percolé vers les
diplomates turcs en poste en Belgique. "Nous n'avons pas pris
connaissance de plan officiel pour organiser une rencontre de ce genre"
dit Sezi Anaç Ersoy, porte-parole de l'ambassade en Belgique.
Il n'empêche que l'islamophobie est un sujet qui a la cote dans la
politique turque. Tayyip Recep Erdogan ne rate pas une occasion de
tacler l'Europe sur le sujet. "L'Union européenne ferait mieux de
lutter contre l'islamophobie plutôt que de donner des leçons de
démocratie à la Turquie", a-t-il déclaré début janvier 2015, lors du
discours annuel des ambassadeurs. Fin avril 2017, évoquant
l'islamophobie européenne, il a menacé d'interrompre les négociations
turques pour l'adhésion à l'UE.
"Erdogan argue que c'est l'islamophobie qui est à la base des mauvaises
relations entre l'Europe et la Turquie", dit le spécialiste de la
Turquie, Joost Lagendijk. "C'est sa manière de répondre aux critiques
européennes sur le manque de respect des droits de l'homme en Turquie.
Une façon pour lui de dire que 'vous n'êtes pas mieux'".
L'inquiétude du président turc est en partie sincère, mais elle est
aussi attisée par une certaine rhétorique politique qui veut que ça
renforce sa position envers l'Europe. C'est aussi un discours qui
fonctionne à merveille auprès de sa base qui a souvent l'impression que
l'Europe est quelque peu condescendante envers la Turquie.
Il n'existe pourtant pas de chiffres fiables sur l'islamophobie en
Europe. L'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA)
publie chaque année des rapports qui se penchent sur le sentiment
antimusulman. De ces rapports, il ressort que la discrimination envers
les musulmans est largement répandue. La Turquie s'est donc penchée sur
le sujet. Chaque année, depuis 2015, parait l'European Islamophobia
Report, un projet turc qui vise à cartographier l'islamophobie
européenne. Il est publié par le SETA, un ThinkThank turc qui a ses
bureaux à Ankara, Istanbul, Le Caire et Washington. Bien qu'il se dit
indépendant, il aurait des liens étroits avec l'AKP, pour ne pas dire
qu'il est son bras idéologique.
Ce rapport dresse un portrait pour le moins apocalyptique sur la façon
dont l'Européen lambda perçoit l'islam. "Islamophobie est un danger
pour les bases de la démocratie et les valeurs de l'Europe", précise
l'édition de 2016. "On remarque une hausse notable de l'islamophobie
dans les domaines de l'enseignement, l'emploi, les médias, la politique
ou la justice et internet. On perçoit les musulmans comme des ennemis
de l'intérieur."
La Belgique ne sort pas grandie du rapport, puisque celui-ci fait
référence aux sorties de Jan Jambon sur "les musulmans dansant après
les attentats du 22 mars". Le rapport cite aussi une étude du
Thinkthank britannique Chatham House qui dit que 64% des Belges pensent
qu'on devrait arrêter le flux migratoire issu des pays musulmans.
Enfin, il revient sur les incidents comme des femmes voilées qui ont
été agressées dans les transports en commun ou la pétition en ligne
contre une alternative végétarienne pour les musulmans à la cantine
d'une école de Molenbeek.
Selon Enes Bayrakli, directeur des études européennes à la SETA, "il
est évident que le nombre d'actes haineux contre les musulmans
augmente". Il ne peut le prouver concrètement puisqu'il n'existe pas de
chiffres officiels sur la violence et la discrimination contre les
musulmans en Europe. Néanmoins, dans son analyse qualitative, il
conclut que le problème s'aggrave: "Ce sont surtout les personnes avec
un haut niveau d'éducation qui jouent un rôle dans la propagation de
l'islamophobie. La façon dont les médias ne rapportent que façon
négative les musulmans ou encore que ces derniers sont systématiquement
suspects pour les services de sécurité: tout cela contribue à un climat
où les musulmans sont considérés comme "les autres".
"Les difficiles négociations d'adhésion à l'UE encouragent aussi
islamophobie", selon Bayrakli. "Que l'on soit aujourd'hui peu
enthousiaste à cette idée, je peux comprendre, mais il y a dix ans de
nombreux politiques européens trouvaient déjà que la Turquie n'était
pas compatible avec l'Europe. "
Précisons tout de même que Bayrakli a une interprétation assez large du
concept d'islamophobie. Il considère, par exemple, que l'interdiction
d'afficher ses convictions philosophiques dans les lieux publics et
l'interdiction de la burqa comme des attaques contre l'islam. "Ces
interdictions n'ont rien à voir avec la laïcité", affirme Bayrakli. "Si
vous estimez que c'est cela la laïcité, vous encouragez la haine envers
tous les autres groupes."
Bayrakli compare la situation des musulmans aujourd'hui à celles des
juifs dans les années 1930. "Nous avons pu voir comment les juifs et
les autres minorités ont été traités lorsque l'extrême droite est
arrivée au pouvoir. Je ne dis pas que les musulmans sont destinés au
même sort aujourd'hui, mais on se trouve face à un même racisme de
base. Que même en Turquie les femmes ne pouvaient pas porter leur voile
à l'intérieur de l'université ne change rien pour Bayrakli "Ça, c'était
avant; maintenant c'est mieux."
Si le rapport du SETA a clairement une couleur politique, cela ne veut
pas dire pour autant qu'il est n'est qu'un ramassis d'ânerie. "La
discrimination envers les musulmans est un important problème de
société en Europe", dit Dries Lesage. "Mais il n'est pas juste de
traiter d'islamophobes tous ceux qui militent contre les signes
religieux dans la fonction publique."
Lesage ne trouve pas plus judicieux le fait que les parlementaires
turcs viennent faire des recherches sur l'islamophobie en Europe. "Si
cela débouche sur une enquête, je crains que cela se limite à de la
propagande électorale, avec une rhétorique obtuse et sans réel
fondement. C'est une opportunité ratée. Il aurait été beaucoup plus
intéressant que la Turquie développe une étude au sein du conseil de
l'Europe. Avec un dossier solide, il était tout à fait possible de
mettre les gouvernements de l'ouest de l'Europe face à leur
responsabilité. (levif, Jeroen Zuallaert, 16 janvier 2018)
Polémique en Turquie sur le mariage des enfants
La Direction turque des Affaires
religieuses, une puissante institution publique, a été lourdement
critiquée par l'opposition et des ONG ces derniers jours après avoir
affirmé, selon les médias, que les filles pouvaient se marier à partir
de l'âge de 9 ans.
Selon le quotidien Hürriyet, la Direction des Affaires religieuses
(Diyanet) a déclaré mardi sur son site officiel que l'âge minimum de
mariage était de 9 ans pour les filles et 12 pour les garçons.
Cette déclaration, qui se présentait sous la forme d'une note
explicative sur la loi islamique, a depuis été retirée du site face à
la polémique.
Tandis que l'âge légal pour le mariage est de 18 ans en Turquie, la loi
turque autorise le mariage à partir de 16 ans en cas de circonstances
exceptionnelles.
Un responsable de la Diyanet, Ekrem Keles, a affirmé jeudi à Hürriyet
que l'âge minimum de mariage devrait être de 17 ans pour une fille et
18 pour un garçon.
Ce débat a créé la polémique en Turquie, où le mariage des enfants est
une réalité malgré la loi et où le combat se poursuit pour une
meilleure éducation des filles.
Gaye Usluer, députée du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), principale formation d'opposition au parlement, a
accusé le gouvernement de s'intéresser à "comment marier des enfants de
bas âge alors qu'il faut des discussions sur l'éducation et la santé
des enfants".
Pour le député CHP Murat Bakan, le mariage des enfants "viole les
droits des enfants, les droits des femmes et les droits de l'homme". Il
a ajouté sur Twitter que son parti avait demandé l'ouverture d'une
enquête parlementaire sur le mariage des enfants.
Des groupe de défense des droits des femmes se sont également soulevés
contre les déclarations de la Diyanet, l'accusant de légitimer les
agressions sexuelles contre les enfants.
La Direction des Affaires religieuses a rapidement publié un communiqué
affirmant qu'elle "n'avait jamais approuvé et n'approuvera jamais les
mariages des enfants", mais qu'elle s'était contentée de décrire la loi
islamique.
Les groupes de défense des droits des femmes s'inquiètent du fait que
cette déclaration intervienne quelques semaines après la promulgation
d'une loi autorisant les muftis, des religieux employés par la Diyanet,
à célébrer les mariages civils.
Homme fort dun pays depuis 2003, le président Recep Tayyip Erdogan est
régulièrement accusé de vouloir islamiser la société turque, ce qu'il
dément fermement. (AFP, 4 janvier
2018)
Socio-économique
/ Socio-economic
Scandale lié à une centaine d'accouchements par
des mineurs
Les autorités turques ont annoncé jeudi
l'ouverture d'une enquête après la publication d'articles de presse
rapportant qu'un hôpital d'Istanbul avait manqué de signaler plus de
100 grossesses précoces.
Le scandale a éclaté mercredi avec la publication par le journal
Hürriyet d'une enquête affirmant que le centre hospitalier
universitaire Soliman le Magnifique n'avait pas rapporté aux autorités,
comme celles-ci l'exigent pourtant, avoir traité 115 mineures venues
accoucher.
Parmi les jeunes filles ayant été suivies dans cet hôpital entre
le 1er janvier et le 9 mai 2017, 38 étaient âgées de moins de 15 ans et
39 étaient syriennes, selon Hürriyet qui a obtenu la liste des
patientes.
En réaction à ces informations, la ministre turque de la Famille et des
Politiques sociales, Fatma Betül Sayan Kaya, a "ordonné l'ouverture
immédiate d'une enquête", a indiqué son ministère dans un communiqué.
"C'est une situation inacceptable", a abondé le ministre de la Santé,
Ahmet Demircan, lors d'un entretien avec la chaîne de télévision
CNN-Türk. "Il va y avoir une enquête et les conclusions seront rendues
publiques", a-t-il affirmé.
Selon Hürriyet, la direction de l'hôpital a muté un employé qui avait
alerté un procureur sur la situation. Le journal affirme également que
le gouvernorat d'Istanbul a demandé au procureur en question de ne pas
ouvrir d'enquête.
Ce scandale survient alors que des critiques du président Recep Tayyip
Erdogan accusent régulièrement son gouvernement de fermer l'oeil sur
les mariages précoces et les relations sexuelles avec des mineures.
Début janvier, la Direction des Affaires religieuses (Diyanet) avait
suscité des haut-le-coeur en estimant que des filles âgées de 9 ans
pouvaient être mariées, avant de se rétracter.
En 2016, le gouvernement avait été contraint de retirer un projet de
loi vivement décrié qui prévoyait l'annulation des condamnations de
certains (AFP,
18 janvier
2018)
Le
gouvernement turc dévoile
le tracé du "Canal Istanbul"
Le gouvernement turc a dévoilé lundi le tracé d'un canal qu'il envisage
de faire creuser à Istanbul, sur le modèle de ceux de Suez ou du
Panama, un ambitieux projet de 45 kilomètres visant à désengorger le
détroit du Bosphore.
Le ministre des Transports et des Communications, Ahmet Arslan, a
annoncé que le canal démarrerait au niveau du lac de Küçükçekmece, sur
la rive européenne d'Istanbul, près de la mer de Marmara, et débouchera
dans la mer Noire au niveau de Durusu.
"L'objectif est de réduire les risques liés au transport de produits
dangereux par les navires dans le Bosphore", a déclaré M. Arslan lors
d'une conférence de presse télévisée.
"Il s'agit également de procéder à une transformation urbaine pour nos
citoyens dans cette zone (...) et d'accroître l'attractivité d'Istanbul
comme métropole globale", a-t-il poursuivi.
Des défenseurs de l'environnement ont mis en garde contre l'impact de
ce projet sur l'écosystème marin et contre des risques sismiques dans
une zone déjà sensible.
Mais le ministre a assuré que toutes les précautions nécessaires
avaient été prises et que le tracé avait été arrêté sur la base
d'études sur les risques sismiques et de modélisations.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'est imposé sur la scène
politique turque lorsqu'il était maire d'Istanbul, a lancé de vastes
projets d'infrastructures à travers le pays en amont du 100e
anniversaire de la fondation de la République turque, en 2023.
A Istanbul, notamment, outre plusieurs tunnels creusés sous le
Bosphore, un nouvel aéroport doit officiellement entrer en service en
octobre. (AFP,
15 janvier
2018)
409 women
killed, 387 children sexually abused in
Turkey
A total of 409 women were killed and 387 children sexually abused in
Turkey in 2017, according to data compiled by the “We Will Stop
Femicide” women’s rights activist platform.
Some 337 women were subjected to sexual violence, said the
organization’s report, which used figures from 2017.
Some 45 women were killed by their family members and 41 children were
sexually abused in December alone.
In 2016, 328 women were killed, and in 2015, 303 women were killed,
according to the platform’s previous reports.
A total of 10 children were killed by their fathers in 2016, according
to the report.
In 2017, 88 women were killed because they had decided to choose how to
live their lives, and 30 were killed because they wanted a divorce.
Some 134 suspicious female deaths and 110 undetected female murders
also took place in the same year.
The age range of the women killed decreased in 2017. A total of 65
women in the 15-25 age group were killed in 2017.
The place with the most murders of women in 2017 was Istanbul with 57,
followed by the western province of İzmir with 32, the Mediterranean
province of Antalya with 25, the Marmara province of Bursa with 18, the
southern province of Adana with 17, the southeastern province of
Gaziantep with 15 and the central Anatolian province of Konya with 12.
The 2017 report also mentioned atrocities involving child abuse and
violence against women that occurred during the year.
In the eastern province of Van, a newborn baby weighing four kilograms
was killed after being sexually abused. In the Marmara province of
Yalova, a five-year-old girl kidnapped from a playground was found dead
five days after she went missing. Her corpse showed signs of rape.
In the southeastern province of Diyarbakır, a 37-year-old father raped
his nine-year-old daughter over a one-month period, the report said.
The rapist father said his daughter had a “constipation” problem,
according to the report.
In another incident, a girl suffered harassment from a taxi driver as
she went to a bakery to buy bread.
“You can’t go to buy bread with those shorts. The bread is forbidden to
you. Everything that passes through your throat is forbidden to you.
Tell your father that he must tell you how to dress,” the taxi driver
said.
In December 2017, a 20-year-old university student living in Ankara was
harassed on her way home because she was wearing shorts.
In the western province of Uşak, a 16-year-old woman sexually abused by
her fiancée became pregnant. She had to give birth in a public bathroom
because she was frightened of her own family. (dailysabah.com, Jan 2,
2018)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La
police allemande stoppe une manifestation de
milliers de Kurdes
La police allemande a ordonné samedi la dispersion d'une manifestation
tendue de près de 20.000 Kurdes à Cologne dénonçant l'offensive turque
en Syrie, en raison de la présence dans le cortège de nombreux symboles
du PKK, interdits dans le pays.
"De nombreux manifestants ont déployé des drapeaux interdits à
l'effigie d'Abdullah Öcalan", le chef historique du PKK, tandis que
d'autres défilant le visage dissimulé ont refusé de se découvrir la
tête, s'est justifié un porte-parole de la police locale, interrogé par
l'AFP.
La police a utilisé du spray irritant pour disperser quelques
protestataires qui voulaient continuer à marcher, et interpellé deux
personnes. Elle a chiffré entre 15.000 et 20.000 au total le nombre de
manifestants, qui ont marché aux cris de "Erdogan dictateur!".
L'organisation PKK est classée terroriste par la Turquie et ses alliés
occidentaux et il est interdit de montrer en public ses symboles en
Allemagne.
Dans le passé, Ankara a régulièrement reproché à Berlin d'être trop
laxiste sur ce point lors des rassemblements de Kurdes en Allemagne.
- La dispersion critiquée -
Du coup, la gauche radicale allemande (Die Linke) a accusé les
autorités de s'être "indirectement agenouillées devant Erdogan" en
ordonnant la dispersion du rassemblement, au moment où Berlin cherche à
améliorer ses relations fortement détériorées avec Ankara depuis les
purges ayant suivi la tentative de putsch de 2016.
La manifestation de Cologne s'est ébranlée en milieu de matinée dans
une atmosphère tendue, avec quelque 2.000 policiers mobilisés.
Elle a été stoppée à mi-parcours du fait de la présence des symboles du
PKK. La police a ensuite raccompagné le cortège vers son point de
départ, sans incidents signalés.
"Plusieurs petits affrontements" ont toutefois eu lieu "entre Turcs et
Kurdes", sans que de
"gros actes de violences" ne soient à déplorer, a indiqué un
porte-parole de la police à l'agence de presse DPA
En France aussi, des manifestations pro-kurdes, d'ampleur plus limitée,
ont eu lieu samedi : 2.500 personnes ont défilé dans le centre de Paris
derrière une banderole tenue par une demi-douzaine de femmes affirmant
que "le fascisme truc d'Erdogan sera enterré à Afrin".
A Marseille, 2.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées sans
incident sur le Vieux-Port. "On a été trahis, on a vaincu Daech, et
aujourd'hui la Turquie massacre notre peuple", s'est indigné Sahil
Azad, porte-parole du centre démocratique kurde de la ville.
A Cologne, certains participants à la manifestation brandissaient des
pancartes réclamant la "Liberté pour le Kurdistan" ou proclamant "Honte
à toi, l'Europe !", selon un journaliste de l'AFP.
Certains manifestants en colère ont utilisé des hampes de drapeaux pour
s'en prendre à la police, selon les médias allemands, mais ces
incidents ont vite pris fin.
Ankara a lancé ses troupes dans l'enclave d'Afrine, dans le nord-ouest
de la Syrie, contre les Unités de protection du peuple (YPG), une
milice kurde jugée terroriste par Ankara mais soutenue par Washington
dans le cadre de la coalition contre le groupe Etat islamique (EI).
- Importation du conflit -
"La Turquie a commencé une guerre d'agression contraire au droit
international", a accusé samedi le co-président de la communauté kurde
d'Allemagne, Mehmet Tanriverdi.
L'inquiétude monte en Allemagne face au risque d'une importation du
conflit turco-kurde sur son territoire, où vivent environ un million de
Kurdes et quelque trois millions de citoyens turcs ou d'origine turque,
ce qui en fait la plus grande diaspora turque dans le monde.
Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a exhorté Ankara
cette semaine à stopper son offensive militaire et annoncé le gel d'une
fourniture d'armements à la Turquie pour moderniser ses chars de
fabrication allemande Leopard.
Ces blindés sont utilisés au cours de l'offensive dans le Nord de la
Syrie, où la Turquie redoute la création d'un Etat kurde, ce qui mis le
gouvernement allemand dans l'embarras.
Avant la manifestation de Cologne, quelques échauffourées entre membres
des deux communautés et des actes de vandalisme contre des mosquées
turques ont d'ores et déjà eu lieu ces derniers jours en Allemagne.
(AFP, 27
janvier
2018)
Le
dégel germano-turc menacé par l'offensive en
Syrie
L'Allemagne a durci le ton jeudi contre la Turquie suite à son
intervention militaire en Syrie, menaçant de remettre en cause les
efforts récents pour réchauffer les relations passablement tendues
entre ces deux partenaires de l'Otan.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a fait
savoir qu'il avait saisi l'Otan suite à l'intervention turque
controversée dans le nord de la Syrie contre une milice kurde soutenue
par les Etats-Unis.
Soulignant la grande préoccupation de Berlin, le chef de la diplomatie
a annoncé avoir demandé "au secrétaire général de l'Otan de discuter de
la situation en Syrie et dans le nord du pays".
Autre signe de mécontentement, l'Allemagne reporte jusqu'à nouvel ordre
également une décision sur la modernisation des chars Leopard de
l'armée turque, des équipements militaires allemands, demandée par
Ankara.
L'inquiétude est vive en l'Allemagne, qui abrite une importante
communauté turque et kurde. Les autorités redoutent une importation du
conflit après le lancement de l'opération militaire dans le nord de la
Syrie.
Des échauffourées entre membres des deux communautés et des actes de
vandalisme contre des mosquées turques ont déjà eu lieu.
- 'Intérêts de sécurité' -
M. Gabriel a souligné que "les intérêts de sécurité" de la Turquie dans
la zone frontalière syrienne devaient être pris en compte, alors
qu'Ankara redoute la formation d'un début d'Etat kurde à sa frontière.
Mais pour parvenir à une solution, la "confrontation militaire" doit
prendre fin, a-t-il dit, soulignant "l'avoir déjà dit à plusieurs
reprises au gouvernement turc".
La Turquie mène depuis samedi, avec l'aide d'un groupe rebelle syrien,
une offensive contre la région frontalière d'Afrine pour en déloger les
Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de Syrie,
considérée comme "terroriste" par Ankara mais alliée de Washington dans
la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Et le gouvernement allemand essuie depuis plusieurs jours une pluie de
critiques après le déploiement présumé par Ankara de ses blindés
Leopard contre les Kurdes.
"Pour le gouvernement allemand, il est clair que nous ne pouvons pas
livrer (des armes) dans les zones de tension et que nous ne le ferons
pas non plus", a tranché Sigmar Gabriel.
Une décision qui ne devrait pas plaire à la Turquie. Elle attend de
Berlin un feu vert en vue d'un contrat avec un fournisseur d'armement
allemand, Rheinmetall, visant à améliorer la protection des chars
Leopard.
Berlin a livré 354 exemplaires de ces blindés entre 2006 et 2011 à
Ankara. Le contrat, signé en 2005 n'interdit pas formellement un emploi
contraire au droit international.
- Relations acrimonieuses -
Ces dernières semaines, le chef de la diplomatie allemande avait
pourtant déployé moult efforts pour se rapprocher d'Ankara après un an
et demi de relations acrimonieuses depuis le coup d'Etat manqué de
juillet 2016 en Turquie.
Début janvier, il a reçu à son domicile son homologue turc. Les deux
hommes avaient à cette occasion multiplié les signes de rapprochement
et fait part de leur volonté de détendre des relations mises à mal.
Les deux responsables se "sont donnés pour tâche de tout faire pour
surmonter les difficultés dans les relations germano-turques", avait
alors affirmé M. Gabriel.
Les pommes de discordes sont particulièrement nombreuses entre la
Turquie et l'Allemagne: Berlin s'est notamment ému de l'arrestation de
plusieurs de ses ressortissants en Turquie, certains ayant la double
nationalité.
Ankara, de son côté, accuse l'Allemagne d'indulgence envers les
séparatistes kurdes et des putschistes présumés, et le président Recep
Tayyip Erdogan est allé jusqu'à accuser la chancelière de "pratiques
nazies".
Partenaire important de Berlin notamment dans la crise des réfugiés, la
Turquie gère aussi de nombreuses mosquées en Allemagne. Deux d'entre
elles ont été victimes d'actes de vandalisme depuis le déclenchement de
l'opération militaire contre la milice kurde en Syrie.
Des organisations représentant turcs et kurdes en Allemagne se sont
aussi mises en cause mutuellement et dénoncé l'importation du conflit
turco-kurde dans le pays. (AFP, 25 janvier
2018)
Macron
exprime sa "préoccupation" à Erdogan
Emmanuel Macron a exprimé mardi sa
"préoccupation" au président turc Recep Tayyip Erdogan, après les
assauts menés conjointement par l'armée turque et ses alliés arabes
syriens contre une milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie.
"En tenant compte des impératifs sécuritaires de la Turquie, le
président de la République a exprimé à son homologue turc sa
préoccupation suite à l'intervention militaire lancée samedi dans le
canton d'Afrine", a indiqué l'Elysée dans un communiqué, après un
entretien téléphonique entre les deux chefs d'Etat.
La Turquie a initié samedi cette offensive aérienne et terrestre sur ce
bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde
honnie par Ankara mais soutenue par Washington.
A l'instar de M. Macron, le ministre américain de la Défense Jim Mattis
a également fait part de la préoccupation des Etats-Unis en appelant
mardi Ankara à "faire preuve de retenue dans ses opérations militaires
comme dans sa rhétorique". Le président américain Donald Trump doit
s'entretenir mercredi par téléphone avec le président Erdogan.
Lors de son entretien avec le chef de l'Etat turc, consacré à la Syrie,
M. Macron a "souligné la préoccupation de la France sur la grave
dégradation de la situation humanitaire, en particulier dans la
province d'Idleb et la Ghouta orientale. L'ouverture sans délai des
accès humanitaires aux populations civiles doit demeurer une priorité
absolue", a insisté l'Elysée.
"Le président Emmanuel Macron a rappelé la nécessité d'une part
de lutter en priorité contre Daech et toutes les forces djihadistes en
présence, d'autre part d'assurer pour les populations civiles des
conditions humanitaires indispensables, et enfin de favoriser les
conditions sur le terrain d'une solution politique durable", a conclu
l'Elysée. (AFP,
23 janvier
2018)
UE: Mogherini "extrêmement
inquiète" de l'offensive turque à la
frontière syrienne
La cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini s'est dite lundi
"extrêmement inquiète" de l'opération militaire menée par l'armée
turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.
"Je suis extrêmement inquiète", a déclaré Mme Mogherini lors d'une
conférence de presse, précisant qu'elle allait demander à rencontrer
"pour en discuter" le ministre turc des Affaires européennes, Omer
Celik, attendu cette semaine à Bruxelles.
"Nous devons nous assurer que l'accès humanitaire soit garanti et que
la population ne souffre pas des activités militaires sur le terrain",
a-t-elle souligné, en réclamant "que toute activité militaire soit
focalisée contre Daech (l'acronyme arabe du groupe Etat islamique,
ndlr) en termes de stratégie".
"Et l'autre chose qui me préoccupe, et qui nous préoccupe beaucoup
(...), c'est que les activités militaires d'autres en Syrie peuvent
saper gravement la reprise des négociations (de paix) à Genève" entre
l'opposition et le régime de Bachar al-Assad, a continué Mme Mogherini.
Aux yeux de l'UE, ces discussions "peuvent vraiment apporter une paix
durable et la sécurité en Syrie, avec une transition politique", a
rappelé Mme Mogherini.
Mais "ceci demande que la situation sur le terrain soit aussi calme que
possible, et que le régime à Damas s'engage à des négociations
politiques sous l'égide de l'ONU", selon la Haute représentante de l'UE.
L'armée turque mène depuis samedi dans la région d'Afrine (nord de la
Syrie) une offensive aérienne et terrestre contre la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG) qu'elle considère comme
"terroriste", mais qui est alliée des Etats-Unis contre l'Etat
islamique (EI).
Cette offensive intervient après l'annonce par la coalition
internationale antijihadistes emmenée par Washington de la création
d'une "force frontalière" composée notamment de combattants kurdes, un
projet qui a suscité la colère d'Ankara. (AFP, 22 janvier
2018)
Turkey’s
military invasion of Kurdish villages condemned
Turkey’s ongoing invasion of Kurdish villages in north-western Syria
has been condemned by GUE/NGL.
MEPs have strongly criticised Turkish President Recep Tayyib Erdoğan’s
unilateral strike at the Kurdish YPG at a time when the region is still
reeling from the conflicts in Syria and Iraq.
Cypriot MEP and the Vice-Chair of the European Parliament’s delegation
to Turkey, Takis Hadjigeorgiou said:
”We strongly condemn the Turkish invasion of north-western Syria. We
denounce this violation of Syria's territorial integrity, sovereignty,
and the bloodshed that it has caused. We stand with all the
peacekeeping forces that call for an immediate end to the invasion and
the withdrawal of Turkish troops.”
“We express our solidarity with the Syrian people and the Kurds in both
Syria and Turkey who are constantly threatened by the Turkish
government.”
“For the above reasons, I sent an Urgent Question to EU High
Representative Federica Mogherini on Saturday, urging her to take
action to stop this invasion and to bring forward initiatives that will
lead to a long-lasting peace solution in Syria.”
German MEP Martina Michels also criticised President Erdoğan’s action:
"It is unacceptable that the Turkish army has been attacking Kurdish
villages near the city of Afrin. But this goes beyond the systematic
destruction of the Kurdish YPG group. It goes to the heart of Erdoğan’s
long-held dream of destroying Kurdish self-determination - not just
within Turkey but in Iraq and Syria as well.”
“What the Turkish President has done completely undermines the efforts
of the international community in rooting out the spread of Daesh, the
Al-Nusra Front and related Islamist militias. All the while, the war in
Syria goes on with no end in sight,” added Michels.
Meanwhile, French MEP Marie-Christine Vergiat has described the Turkish
invasion as deplorable:
“Turkey’s military operation in the Kurdish region around Afrin is
deplorable.”
“President Erdoğan is seeking to destroy the Kurdish forces that are
both fighting against Daesh and stabilising the region. His regime is
once again putting Turkey’s own domestic interests ahead of the respect
for international law.”
“The international community must act quickly by taking a stand against
these operations and by bolstering our support to the inhabitants of
Afrin,” she concluded. (GUE/NGL, January 22, 2018)
Des
professeurs des universités belges
lancent un appel à Erdogan
Lieven De Cauter (KUL), Anne Morelli (ULB), Christine Pagnouille (ULg)
et Patrick Deboosere (VUB) pont signé la lettre ouverte suivante au
président turc.
Monsieur le président,
Nous, professeurs de différentes universités, tenons à exprimer notre
vive inquiétude concernant l'état de santé de l'universitaire Nuriye
Gülmen et du couple Semih-Esra Özakça, en grève de la faim depuis plus
de 10 mois avec l'espoir d'être réhabilités et réintégrés dans leur
travail. Ils font partie de ces dizaines de milliers d'employés de la
fonction publique licenciés sur base d'un « décret ayant force de loi »
adopté au lendemain de la proclamation de l'état d'urgence dans votre
pays.
Nuriye Gülmen est une chercheuse en littérature comparée à l’université
de Selçuk. Elle a, entre autres, traduit les lettres à Milena de Franz
Kafka de l’allemand vers le turc. Le 9 novembre 2016, elle a organisé,
seule, un sit-in à Ankara, après avoir été licenciée dans le cadre
d’une enquête portant sur ses prétendus liens avec la confrérie Gülen,
liens qui n’ont jamais été établis. Le 6 janvier 2017, elle est
licenciée par décret, c’est-à-dire sans aucune possibilité de recours,
avec 600 autres universitaires à travers le pays. Le 9 mars 2017, elle
est entrée en grève de la faim pour réclamer sa réintégration. Elle n’a
plus rien mangé depuis.
Semih Özakça est un enseignant du primaire. Il travaillait dans un
village de Mardin lorsqu’il a découvert son nom dans une liste de
fonctionnaires licenciés par décret. M. Özakça a aussitôt rejoint
Nuriye Gülmen à Ankara pour faire valoir ses droits de manière
pacifique et a cessé de s’alimenter depuis le 9 mars à l’instar de
l’universitaire.
Les enseignants arrêtés
Le 25 mai 2017, les deux enseignants ont été arrêtés et placés sous
détention pour appartenance à un groupe terroriste. Après un procès
incompréhensible, Semih Özakça a été acquitté sur toute la ligne en
octobre dernier tandis que Nuriye Gülmen a été condamnée en décembre à
sept ans de prison alors que les mêmes faits leurs sont reprochés.
L’incohérence entre ces jugements est d’autant plus flagrante que Mme
Gülmen est libre (tout comme M. Özakça) alors qu’elle a été sévèrement
condamnée et que 17 de leurs avocats sont toujours en prison pour les
avoir défendus.
Les deux enseignants sont devenus des symboles pour des millions de
citoyens à travers le monde au point que le 15 janvier 2018, à
Strasbourg, même le président du Parlement européen Antonio Tajani a
salué leur combat pour « la liberté et la justice ».
«Pas le moindre danger pour votre sécurité »
De toute évidence, l'universitaire Nuriye Gülmen et ses collègues n'ont
jamais représenté le moindre danger pour votre sécurité ni pour la
stabilité de votre pays. Qui plus est, après avoir enduré leur
licenciement, les coups de matraque, les gaz lacrymogènes, les
insultes, les calomnies, les gardes à vue, les procès, la prison, la
censure, la privation de leurs droits à la défense et plus de 300 jours
de grève de la faim, qui a irréversiblement endommagé leurs organes
vitaux, ces enseignants sont trop affaiblis pour constituer un danger.
Nous ne comprenons donc pas votre acharnement envers ces personnes dont
l'action pacifique ne nuit qu'à eux-mêmes. Votre pays serait sans doute
davantage menacé par les troubles en cas de décès de ces enseignants
qui demandent l’application d’un droit fondamental, celui de vivre
dignement de leur travail. Par conséquent, pour éviter l'irréparable,
nous faisons appel à votre bon volonté et vous prions de bien vouloir
réhabiliter Nuriye Gülmen et Semih Özakça car aucune raison d'Etat
n'est plus sacrée que la vie humaine.
Si nous intercédons en faveur de ces enseignants, c'est parce que nous
sommes convaincus que votre pays sera plus fort en préservant la
diversité des opinions, le respect de ses travailleurs et les droits de
l’homme. Merci donc de bien vouloir réintégrer Nuriye Gülmen et Semih
Özakça dans les plus brefs délais.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l'expression de
notre haute considération. (Le Soir, 20 janvier 2018)
Le
président du PE dénonce la
déchéance d'une députée kurde de Turquie
Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a jugé lundi
"inacceptable" et "illégitime" que l'élue kurde Leyla Zana, lauréate en
1995 du Prix Sakharov du Parlement, ait été déchue la semaine dernière
de son mandat de députée turque.
"Il est inacceptable qu'un représentant du peuple soit destitué de
manière illégitime", a déclaré M. Tajani en ouvrant la session plénière
du Parlement à Strasbourg.
Mme Zana, élue du Parti démocratique des peuples (HDP), le principal
parti pro-kurde, a été déchue jeudi de son mandat de députée par un
vote majoritaire de ses pairs. Il lui est notamment reproché d'avoir,
lors de sa prestation de serment en novembre 2015, parlé en langue
kurde et non en turc, d'avoir changé la formulation de ce serment, et
d'avoir été trop absente du Parlement.
La députée aujourd'hui âgée de 56 ans a passé dix années en prison, de
1994 à 2004, après la levée de son immunité parlementaire. Elle avait
reçu l'année suivante le prix Sakharov du Parlement européen, qui
distingue des personnalités impliquées dans la défense de la liberté de
pensée.
Le président Tajani s'est par ailleurs dit lundi "très préoccupé par
les nombreuses violations des droits de l'Homme en Turquie, contre des
représentants politiques, mais aussi des représentants de la société
civile, des universitaires et de nombreux journalistes". (AFP, 15 janvier
2018)
Turquie-Union
européenne: l'heure du "plan B" ?
Après des années de négociations tourmentées, la Turquie et l'Union
européenne entrent dans une phase de recentrage des relations sur une
coopération renforcée dans certains domaines, plutôt qu'une adhésion à
part entière d'Ankara, selon les analystes.
Les relations entre la Turquie et l'UE ont atteint des profondeurs
abyssales en 2017: le processus d'adhésion est entré en hibernation et
le président Recep Tayyip Erdogan a choqué en accusant des pays
membres, dont l'Allemagne, d'avoir recours à des "pratiques nazies".
Le chef de l'Etat turc a toutefois entamé la nouvelle année avec un
état d'esprit différent, effectuant début janvier un déplacement très
commenté à Paris, suivi d'une visite de son ministre des Affaires
étrangères en Allemagne.
En écho, des dirigeants européens ont lancé un appel au réalisme, le
président français Emmanuel Macron déclarant devant son hôte turc, le 5
janvier, qu'il était temps de "sortir de l'hypocrisie" selon laquelle
les négociations Ankara-UE pourraient progresser.
"Des deux côtés, on comprend que le processus d'adhésion est mort,
qu'il n'avancera pas de sitôt", explique à l'AFP Asli Aydintasbas,
experte au Conseil européen des relations internationales.
"Il s'agit désormais d'un nouvel arrangement et d'une relation
transactionnelle avec les Etats membres de l'Union européenne",
poursuit-elle, ajoutant que cela impliquerait davantage de visites
bilatérales et une importance accrue du commerce.
"Ankara voit les choses ainsi et ne se fait pas d'illusions au sujet
d'une revitalisation du processus d'adhésion", souligne Mme Aydintasbas.
- D''allié' à 'partenaire'? -
Le putsch manqué du 15 juillet 2016 en Turquie a marqué un tournant
dans les relations entre Ankara et l'UE, le président Erdogan accusant
les Européens de manquer de solidarité avec son pays, alors que
Bruxelles s'alarmait de l'ampleur de la répression tous azimuts.
De plus, M. Erdogan répète souvent que la Turquie est "fatiguée"
d'attendre "dans l'antichambre" de l'UE.
Ankara, qui a manifesté dès les années 1950 sa volonté de rejoindre la
Communauté économique européenne (qui deviendra l'UE en 1993), a
formellement entamé les négociations d'adhésion avec Bruxelles en
octobre 2005.
Mais les tractations se sont vite enlisées: sur les 35 chapitres
thématiques que comptent les négociations, 16 ont été ouverts, le
dernier en juin 2016.
"Nous devons sortir d'une hypocrisie qui consiste à penser qu'une
progression naturelle vers l'ouverture de nouveaux chapitres est
possible", a déclaré M. Macron début janvier.
Pour Marc Pierini, chercheur à Carnegie Europe et ancien ambassadeur de
l'UE en Turquie, Ankara ne répond plus aux critères nécessaires à
l'avancée des négociations "en raison de ses propres choix", notamment
sur la question de l'Etat de droit.
"Sur le fond, nous assistons à une rétrogradation de la relation: de
deux alliés politiques à deux partenaires qui coopèrent sur un certain
nombre de dossiers comme la lutte antiterroriste, le commerce et les
réfugiés", observe-t-il.
Les déclarations du président français signalent un "changement de
paradigme" dans la relation entre Ankara et Bruxelles, résumé par une
"coopération en vue de buts communs", abonde Sedat Ergin, chroniqueur
au quotidien Hürriyet.
- 'Seconde classe' -
Les observateurs citent régulièrement un assouplissement des visas et
une mise à jour de l'accord d'union douanière comme une alternative à
l'adhésion de la Turquie à l'UE.
Mais le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, a assuré
samedi que la Turquie ne saurait accepter un "partenariat privilégié",
qu'il a comparé à un "statut de seconde classe".
Ce débat survient alors que la Turquie traverse une phase diplomatique
délicate: les relations avec le traditionnel allié américain sont
fortement tendues, et la coopération pragmatique avec la Russie ne fait
pas oublier la rivalité ancienne entre Ankara et Moscou.
En outre, la Turquie est directement concernée par la redistribution
des cartes au Proche-Orient depuis l'irruption du prince héritier
d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.
Or, en dépit des tensions l'an passé, l'UE reste de loin le premier
partenaire commercial d'Ankara, tandis que la Turquie est pour l'Europe
le quatrième marché à l'export.
La rencontre, début janvier, entre les chefs de la diplomatie allemande
Sigmar Gabriel et turque Mevlüt Cavusoglu a permis de sceller le dégel
des relations entre leurs deux pays, même si le sort de ressortissants
allemands écroués en Turquie continue de peser.
"La Turquie s'adoucit vis-à-vis de l'Europe", constate Mme Aydintasbas,
"les dirigeants d'Ankara s'efforcent de s'éloigner du ton acerbe" qui
prévalait l'an dernier. (AFP, 14 janvier
2018)
UE: la présidence bulgare veut "normaliser" les
relations avec la Turquie
La présidence bulgare de l'UE a affiché vendredi sa volonté de
"normaliser" les relations de l'Europe avec la Turquie voisine, mais
"sans dissimuler les problèmes".
"Nous devons normaliser les relations avec la Turquie", a estimé le
Premier ministre bulgare Boïko Borissov, lors d'une conférence de
presse conjointe avec le président de la Commission européenne
Jean-Claude Juncker, marquant le lancement officiel de la présidence
bulgare.
M. Borissov a de nouveau salué l'accord migratoire conclu en mars 2016
entre la Turquie et l'UE, "très important pour l'Europe" et qui a fait
"fortement baisser" les flux migratoires.
La Bulgarie partage 259 km de frontière terrestre avec la Turquie et
abrite une minorité de 700.000 Turcs, dont l'origine remonte à l'empire
ottoman.
Ankara frappe avec insistance à la porte de l'UE depuis des décennies
et se dit "fatiguée" d'attendre, mais les relations se sont fortement
dégradées, en particulier depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016
en Turquie.
De son côté, M. Juncker a répété que la Turquie s'éloignait d'elle-même
"à grand pas" de l'Europe avec la répression qui a suivi le putsch
avorté.
"Nous verrons quels seront les progrès, mais il n'y aura aucun progrès
tant qu'il y aura des journalistes dans les prisons turques", a-t-il
asséné.
"Nous pensons que la Turquie est un important partenaire de l'Europe
sur de nombreux sujets comme les réfugiés, le terrorisme, l'économie,
l'énergie", a de son côté plaidé la ministre des Affaires étrangères
Ekaterina Zaharieva devant des journalistes, un peu plus tôt dans la
journée.
"Nous devons améliorer les relations avec (les Turcs) sans dissimuler
les problèmes", a-t-elle dit, en évoquant l'Etat de droit et le système
judiciaire. "Il est préférable de discuter avec honnêteté de la
relation que nous devons avoir avec eux, parce que c'est la seconde
plus grande armée de l'Otan".
Lors de la récente visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à
Paris, son homologue français Emmanuel Macron lui a proposé un
"partenariat" avec l'UE "à défaut d'une adhésion" afin de préserver
"l'ancrage" de la Turquie en Europe. (AFP, 12 janvier
2018)
Coalition in Germany: No New
Chapter with Turkey
It has been announced that Christian Democratic Union (CDU) led by
Angela Merkel and the Social Democrats (SPD) led by Martin Schulz have
“finally” agreed in a coalition draft document.
According to the information provide by sources close to the coalition
talks, the parties agreed in principle to start coalition negotiations.
Furthermore, a 28-page draft document that defines outline of the
negotiations is prepared.
Special topic about relations with Turkey
A topic about Turkey has been opened as well in the draft document.
Under this chapter, it was stated that neither new chapters will be
opened nor previous ones will be closed in Turkey’s talks on accession
to the European Union.
Following statement was included in the draft: “Turkey is an important
ally and neighbor which we have multilateral relations. Since
democracy, rule of law and human rights have retrogressed, neither new
chapters will be opened nor previous ones will be closed in Turkey’s
talks on accession to the European Union.
“There won’t be visa liberalization as long as Turkey doesn’t meet its
obligations or an update in the customs union”.
(BIA, January 12, 2018)
L’Allemagne et la Turquie veulent reprendre un
dialogue étroit
Les chefs de la diplomatie turque et allemande ont affiché samedi leur
volonté de reprendre un dialogue étroit mis à mal par une année de
relations orageuses, au lendemain de la visite du président Erdogan à
Paris.
Signe de cette volonté d’apaisement, Mevlüt Cavusoglu a fait le
déplacement dans la ville où son homologue allemand, Sigmar Gabriel, a
sa circonscription, Goslar, à quelque 250 km à l’ouest de Berlin.
Ankara déploie ses efforts pour sortir de son isolement, consécutif à
la répression qui a suivi le putsch manqué de 2016, et de renouer un
dialogue passablement dégradé avec l’Union européenne.
Les pommes de discordes sont particulièrement nombreuses entre la
Turquie et l’Allemagne: Berlin s’est notamment ému de l’arrestation de
plusieurs de ses ressortissants en Turquie, certains ayant la double
nationalité.
Ankara, de son côté, accuse l’Allemagne d’indulgence envers les
séparatistes kurdes et des putschistes présumés, et le président Recep
Ayyip Erdogan est allé jusqu’à accuser la chancelière de «pratiques
nazies».
Lors d’une conférence de presse commune samedi, Sigmar Gabriel s’est
dit «très heureux» que le dialogue entre Berlin et Ankara, partenaires
stratégiques du fait de la forte minorité turque vivant en Allemagne,
«revienne pas à pas sur une meilleure base».
«Nous nous sommes tous deux donnés pour tâche de tout faire pour
surmonter les difficultés dans les relations germano-turques», a
déclaré M. Gabriel, précisant privilégier un dialogue «dans l’ouverture
et le respect mutuel» même si les deux responsables «n’ont certainement
pas le même avis sur tous les sujets».
- 'Pressions et menaces' -
Ni l’Allemagne, ni la Turquie «ne cèdent devant les pressions, les
menaces ou les méthodes similaires», a insisté de son côté le minstre
turc M. Cavusoglu. «Ce ne sont pas les bonnes méthodes, selon nous»,
a-t-il ajouté affirmant la nécessité de relancer la coopération
économique entre les deux pays par «le dialogue, la compréhension
mutuelle et la coopération».
La crise a été particulièrement dure ces derniers mois avec
l’Allemagne, qui s’est élevée avec véhémence contre l’arrestation en
Turquie de plusieurs de ses ressortissants, certains disposant de la
double nationalité.
Berlin a mis en garde l’été dernier ses touristes contre des voyages en
Turquie et ses entreprises contre des investissements dans le pays.
L’Allemagne a aussi gelé des exportations d’armement vers ce pays
pourtant allié au sein de l’OTAN.
Le gouvernement turc a envoyé depuis novembre plusieurs signaux
d’apaisement à Berlin, avec notamment la remise en liberté
conditionnelle ou complète de plusieurs personnes détentrices du
passeport allemand en Turquie.
Mais sept ressortissants allemands, dont 4 disposant de la double
nationalité, restent actuellement emprisonnés en Turquie pour des
raisons «politiques» selon Berlin.
Le sort du correspondant en Turquie du quotidien allemand Die Welt,
Deniz Yücel, à la double nationalité, en détention depuis près d’un an
et contre lequel aucun acte d’accusation n’a encore été émis, constitue
une source majeure de discorde entre Berlin et Ankara.
Vendredi à Paris, Recep Tayyip Erdogan, qui a rencontré le président
français Emmanuel Macron, s’en est pris aux journalistes, ces «gens
qu’on considère comme des hommes de pensée ou d’idée» mais qui
apportent de l’eau au moulin» des extrémistes.
- 'Nazisme' -
Suite à l’interdiction faite à des ministres turcs au printemps de
mener campagne en Allemagne pour le référendum renforçant les pouvoirs
du chef de l’Etat, M. Erdogan était allé jusqu’à accuser la chancelière
Angela Merkel de «pratiques nazies»
Du coup, la chancelière a milité ces derniers mois pour un arrêt des
négociations d’adhésion de la Turquie avec l’UE et une réduction des
aides financières à ce pays.
Mais sans grand succès auprès de ses partenaires, même si le chef de
l’Etat français Emmanuel Macron s’est rapproché vendredi de cette
position en proposant à la Turquie un «partenariat» avec l’UE plutôt
qu’une adhésion.
En Allemagne, M. Cavusoglu a néanmoins insisté sur la nécessité de
revoir l’union douanière entre l’UE et la Turquie afin de l’élargir car
«c’est dans l’intérêt des deux parties».
L’Allemagne, comme ses voisins européens, ne tiennent pas à rompre
complètement les ponts avec un partenaire clé. La Turquie est un
maillon essentiel pour contenir les migrants ou lutter contre le
terrorisme jihadiste. (AFP,
8 janvier
2018)
Erdogan
a insulté les journalistes à Paris en présence
de Macron
La venue du président turc Recep Tayyip Erdogan, à Paris, pour
s'entretenir avec le président Emmanuel Macron sur la situation en
Syrie ou l'entrée toujours repoussée du pays dans l'Union européenne.
Au cours d'une conférence de presse organisée ce vendredi 5 janvier, la
situation des droits de l'Homme et de la liberté d'expression en
Turquie a aussi été abordée.
Lors des vœux à la presse, Emmanuel Macron avait assuré qu'il
aborderait la question des journalistes emprisonnés avec son homologue
turc. Il l'a réaffirmé aujourd'hui, en évoquant ses discussions avec
Erdogan : « Je veux ici être extrêmement clair et direct. [...] Nous
avons des désaccords sur la vision qui est la nôtre des libertés
individuelles. Nous l'avons abordé de manière très précise. J'ai évoqué
plusieurs cas spécifiques avec le président Erdogan. J'ai soulevé le
cas de l'université de Galatasaray et le cas de différents dirigeants
d'ONG et de journalistes », a déclaré Emmanuel Macron.
Des organisations (le Prix Albert Londres, la Scam, Reporters Sans
Frontières et le collectif Informer n’est pas un délit) et des
personnalités publiques avaient appelé hier le président de la
République à ne pas oublier ses engagements vis-à-vis de la liberté de
la presse, et plus largement de la liberté d'expression, en l'exhortant
à aborder ces sujets avec Recep Tayyip Erdogan.
Au cours d'une conférence de presse commune donnée à l'Élysée, le
président turc a pu s'exprimer sur le sujet : « L'Occident nous dit
toujours que la justice est indépendante, mais, en Turquie aussi, la
justice prend elle-même toutes sortes de décisions », a commencé
Erdogan devant des journalistes turcs et français. Évoquant lui aussi «
des noms » cités par le président Macron, Erdogan a assuré qu'il allait
« demander à notre ministre de la Justice de nous donner toutes les
informations sur ces gens-là », exprimant une étrange conception de
l'indépendance de la justice...
Erdogan ne semble toutefois pas décidé à revoir sa politique vis-à-vis
des libertés publiques : le président turc a ainsi évoqué des «
jardiniers du terrorisme », qui « écrivent dans leurs journaux, dans
leurs chroniques. Ce sont des idéologues du terrorisme, ils apportent
de l'eau à ce moulin », a commenté le chef d'État.
Interrogé sur l'expression de son homologue, Emmanuel Macron s'est
contenté de rappeler qu'« exprimer une opinion, si elle n'est pas une
invitation au crime, une opinion qui consiste à détruire l'autre, alors
c'est une opinion, et elle doit être libre, c'est cela l'état de droit.
La liberté de conviction est un bloc, elle ne se divise ni se
détricote. »
Seul le nom d'Osman Kavala, homme d'affaires et éditeur turc arrêté fin
2017, a été évoqué au cours de la conférence de presse, mais Macron
assure avoir parlé avec Erdogan d'autres opposants ou figures publiques
arrêtés après le coup d'État manqué de l'été 2016. Recep Tayyip Erdogan
s'est félicité du fait que Kavala « a des avocats, qui travaillent ici
aussi », mais a invité les journalistes à mieux faire leur travail,
évoquant tour à tour l'implication des États-Unis en Syrie, les actes «
terroristes » du Parti des travailleurs du Kurdistan ou encore des
partisans de Fethullah Gülen, son principal opposant politique.
Visite Erdogan: Paris et Ankara ont signé plusieurs
contrats juteux
Paris et Ankara ont signé vendredi un contrat d'étude dans la défense
aérienne et antimissile à l'occasion de la réception du président turc
Recep Tayyip Erdogan par le chef de l'Etat Emmanuel Macron.
Le contrat, dont le montant n'est pas connu, porte sur l'étude de
définition du système de défense aérienne et antimissile longue portée
Loramids (Long-Range Air and Missile Defense System, ndlr) entre les
sociétés turques Aselsan et Roketsan et franco-italienne Eurosam et le
gouvernement turc, selon l'Elysée.
Ces armements sont fabriqués par le consortium franco-italien Eurosam,
auquel participent notamment le groupe français Thales et le fabricant
de missiles européen MBDA.
"Prévue pour durer 18 mois, l'étude de définition vise à préparer le
contrat de développement et de production du futur système pour
répondre aux besoins opérationnels de l'armée de l'air turque", a
précisé Eurosam dans un communiqué séparé.
Ce système doit "garantir à la Turquie une autonomie totale en matière
d'emploi et permettre un choix souverain du niveau d'intégration au
sein de l'Otan", précise le communiqué.
Ces systèmes de défense anti-aérienne sont déjà utilisés par les armées
française et italienne. L'Italie en a même déployé certains en Turquie
pendant un temps, pour l'aider à intercepter d'éventuels missiles tirés
depuis la Syrie en guerre voisine.
Une lettre d'intention avait déjà été signée en novembre 2017 à
Bruxelles par le ministre turc de la Défense Nurettin Canikli avec ses
homologues française et italienne, Florence Parly et Roberta Pinotti.
Les pays de l'Otan n'avaient pas caché leur inquiétude lorsque le
président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé en septembre qu'il
avait signé avec la Russie un contrat portant sur l'achat de systèmes
de défense anti-aérienne S-400.
Ces systèmes de missiles de technologie russe ne sont pas compatibles
avec ceux de l'Alliance atlantique et l'annonce avait été perçue comme
une manifestation de mauvaise humeur de la part du président turc, sur
fond de graves tensions avec plusieurs dirigeants européens et les
Etats-Unis. (AFP, 5 janvier
2018)
Le barreau de Paris demande la libération des avocats
emprisonnés en
Turquie
Le barreau de Paris a demandé jeudi "la
libération immédiate" des avocats emprisonnés en Turquie, dénonçant à
la veille de la visite en France du président turc Recep Tayyip Erdogan
"une purge de grande ampleur" .
Pour le barreau de Paris, qui regroupe plus de 28.000 avocats, "la
situation des avocats turcs et des magistrats n'a cessé de s'aggraver
depuis un an, victimes d'une purge de grande ampleur au mépris de
toutes les conventions internationales et des droits les plus
élémentaires".
Basile Ader, vice-bâtonnier du barreau de Paris, appelle dans un
communiqué à "la libération immédiate et l'abandon des poursuites"
contre les avocats.
M. Ader demande à la France "d'interférer avec fermeté auprès du
président turc pour la libération sans condition des 71 avocats
condamnés à de longues peines d'emprisonnement et l'abandon des
poursuites qui visent au total 1.486 avocats".
Par ailleurs, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) dénonce dans
une lettre adressée au président turc "la mainmise du pouvoir exécutif
sur la justice et la dégradation générale de l'état de droit". "Sous
couvert d'état d'urgence et de lutte anti-terroriste, des dizaines de
milliers de personnes sont victimes d'une répression arbitraire ne
cessant de s'aggraver", poursuit le syndicat.
"Cette véritable purge de la justice a pour objet de l'inféoder
au pouvoir exécutif en étouffant toute velléité d'indépendance", écrit
le SM.
Pour sa première visite en France depuis le putsch avorté en juillet
2016 et l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence en mai 2017, Recep
Tayyip Erdogan sera reçu à l'Elysée pour un entretien suivi d'un
déjeuner.
Plus de 140.000 personnes ont été limogées et suspendues et plus de
55.000 ont été arrêtées, dont des universitaires, des journalistes, des
magistrats et des militants pro-kurdes après une tentative de coup
d'État en juillet 2016. (AFP, 4 janvier
2018)
RSF demande à Macron de dénoncer
le sort des
journalistes en Turquie
Des syndicats et organisations de
journalistes, dont RSF, ont demandé jeudi au président Emmanuel Macron
de dénoncer la situation en Turquie où de nombreux journalistes sont
emprisonnés, et de demander leur libération à son homologue turc, Recep
Tayyip Erdogan, à la veille de sa visite à Paris.
"Nous demandons au président français de dénoncer avec fermeté
l'injustice qui frappe les journalistes turcs et qui aboutit à ce que
plus d'une centaine d'entre eux soient actuellement emprisonnés, déjà
condamnés ou dans l'attente d'un jugement", écrivent dans un communiqué
commun Reporters sans frontières (RSF), la société d'auteurs Scam,
l'équipe du Prix Albert Londres et le collectif de journalistes
d'investigation "Informer n'est pas un délit".
"Depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, c'est une guerre
impitoyable contre la profession de journaliste que mène Monsieur
Erdogan, avec la fermeture de très nombreux médias, une multitude
d'arrestations arbitraires, (...) des simulacres de procès menés par
une institution judiciaire aux ordres du régime", dénoncent ces
organisations.
"Cette répression qui place la Turquie au 155e rang sur 180 pays dans
le classement mondial établi par RSF doit être condamnée par Monsieur
Macron", poursuivent-elles.
Dans un autre communiqué, plusieurs syndicats français de journalistes
(SNJ, SNJ-CGT et CFDT) dénoncent une visite qui "sonne comme une
véritable provocation", alors que la Turquie est "la plus grande prison
au monde de journalistes".
"La France, trop souvent silencieuse comme l'Europe sur la situation en
Turquie, doit exiger : la libération des journalistes emprisonnés, la
réouverture des médias fermés par le pouvoir, le retour au pluralisme,
le retour à la liberté d'expression, la réintégration de tous les
bannis d'Erdogan", réclament les syndicats.
Emmanuel Macron a assuré lors de ses voeux à la presse mercredi qu'il
aborderait la "situation des journalistes emprisonnés, empêchés
d'exercer leur métier" avec Recep Tayyip Erdogan lors de sa visite
parisienne.
"Je le ferai dans le respect mais avec le souci de défendre, en même
temps si je puis dire, nos valeurs et nos intérêts", a indiqué le chef
de l'Etat, rappelant notamment son intervention pour faire libérer le
photographe français Mathias Depardon et l'étudiant en journalisme Loup
Bureau, arrêtés en Turquie l'an dernier.
Pour sa première visite en France depuis le putsch avorté en juillet
2016 et l'élection de M. Macron à la présidence en mai 2017, le
dirigeant turc sera reçu à l'Elysée pour un entretien suivi d'un
déjeuner. (AFP,
4 janvier
2018)
La Ville de Paris préoccupée par
"le respect de la démocratie locale"
en Turquie
La Ville de Paris a affirmé jeudi être
préoccupée par le "respect des droits humains et de la démocratie
locale en Turquie", alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan
est attendu vendredi à l'Élysée.
Dans un communiqué, la Ville de Paris a "fait part de sa
préoccupation quant au respect des droits humains et de la démocratie
locale en Turquie", au titre de "son soutien aux élus locaux" face à
des "arrestations arbitraires".
Alors que M. Erdogan doit déjeuner vendredi à l'Elysée avec
Emmanuel Macron, la Ville de Paris a tenu à rappeler que "depuis 2016,
c'est plus d'une centaine de maires qui ont été arbitrairement arrêtés,
dont Gültan Kisanak, et Firat Anli, co-maires de la ville de
Diyarbakir".
"Cette situation est significative d'un recul de l'État de droit en
Turquie depuis la tentative de coup d'État en juillet 2016" a déclaré
Patrick Klugman, adjoint à la maire de Paris. "Nous demandons aux
autorités turques de garantir les droits fondamentaux de celles et ceux
qui ont été élus démocratiquement".
La visite à Paris de M. Erdogan constitue son déplacement bilatéral le
plus important dans un pays de l'UE depuis juillet 2016. Elle portera
essentiellement sur les dossiers régionaux, comme le conflit syrien ou
le statut de Jérusalem, mais Paris assure que la question des droits de
l'homme sera également abordée. Emmanuel Macron a notamment indiqué
mercredi qu'il aborderait la "situation des journalistes emprisonnés".
(AFP, 4
janvier
2018)
Pour
le PCF, la visite 'Erdogan est "une provocation et
un outrage"
Ce mardi 2 janvier, le PCF publie un communiqué pour exprimer son
indignation quant à cette visite du chef d'Etat turc, qualifié ici de
"dictateur".
On peut notamment y lire ceci :
L'annonce de la visite du président turc Erdogan à Paris, le 5 janvier
2018, tonne comme une provocation. Elle se déroulera la veille d'une
manifestation commémorant l'assassinat de trois militantes kurdes il y
a cinq ans. La justice française avait pourtant mis en évidence
l'implication des services secrets turcs dans ce crime. La rencontre
entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan constitue un nouvel
outrage à l'égard des familles des victimes et des Kurdes qui subissent
une impitoyable guerre meurtrière. [...] Le PCF condamne la visite du
dictateur R.T. Erdogan et exprime sa solidarité totale avec tous les
démocrates de Turquie.
Parallèlement, l'Elysée a fait savoir samedi soir qu'Emmanuel Macron
abordera avec son homologue turc "la question des droits de l'Homme",
mais aussi "le dossier syrien, sur lequel ils ont de multiples
échanges, mais aussi palestinien".
La rencontre aura lieu à 13h,
vendredi prochain. A l'agenda du Président, on peut lire : "13H00 :
Entretien suivi d'un déjeuner en l’honneur de M. Recep Tayyip ERDOGAN,
Président de la République de Turquie". (AFP; 2 janvier 2018)
Özdemir: Normalization not Possible Unless They are
Freed
In his interview with Berliner Zeitung, Germany’s Green Party Co-Chair
Cem Özdemir has said that Turkey’s Minister of Foreign Affairs Mevlüt
Çavuşoğlu gives positive messages to Germany because of Turkey’s
financial difficulties.
Çavuşoğlu said that Turkey is a “safe country” and called on tourists
from Germany to “come to Turkey”. Concerning situation of Deniz Yücel
who has been in prison, Çavuşoğlu said, “I am also unhappy with an
indictment still not being prepared”.
"He must come to the point"
In response to Çavuşoğlu, Özdemir said, “Turkish FM must put away his
statements that Turkish jurisdiction is independent and come to the
point. Turkey’s financial situation is bad and the country immediately
needs German tourists and German investors to prepare the country,
which has been getting politically and economically isolated, for the
presidential elections”.
Özdemir added that “normalization between Turkey and the European and
Germany is impossible as long as the political and NGO representatives
are in prison. (BIA News Desk, 2 January 2018)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
La
Turquie appelle les Etats-Unis à se retirer de Minbej
La Turquie a appelé samedi les Etats-Unis à se retirer d'une ville du
nord de la Syrie, affichant sa détermination à poursuivre et étendre
son offensive contre une milice kurde alliée de Washington.
"Il faut qu'ils (les Etats-Unis) se retirent immédiatement de Minbej",
une ville située à une centaine de kilomètres à l'est de la région
d'Afrine où Ankara effectue depuis samedi son opération, a déclaré le
chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
Au huitième jour de cette offensive terrestre et aérienne contre la
milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qui préoccupe
plusieurs pays occidentaux, le président turc Recep Tayyip Erdogan
s'est dit résolu à "écraser comme un rouleau compresseur" toute menace.
La Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive dans la région
d'Afrine (nord-ouest de la Syrie) contre les YPG. Si Ankara qualifie ce
groupe de "terroriste", il est l'allié de la coalition antijihadistes
qui combat le groupe Etat islamique (EI).
Samedi, les combats entre les forces turques et les YPG ont repris dans
le nord-ouest de la région d'Afrine, tandis que l'aviation et
l'artillerie d'Ankara continuaient leur pilonnage.
Une semaine après son déclenchement, l'opération baptisée "Rameau
d'olivier" a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara et
Washington.
Vendredi, M. Erdogan avait menacé d'étendre à Minbej, et plus à l'est,
jusqu'à la frontière irakienne, l'offensive actuelle d'Ankara en Syrie,
au risque d'entrer en confrontation directe avec les forces américaines.
Dans ce contexte de tensions, la présidence turque a révélé samedi que
le conseiller à la sécurité nationale du président américain H.R.
McMaster et le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, s'étaient
entretenus vendredi soir au téléphone.
- Détonations sporadiques -
D'après la présidence turque, M. McMaster a "confirmé" à M. Kalin que
les Etats-Unis ne fourniraient plus d'armes aux YPG au cours de cet
entretien qui s'est déroulé après une autre conversation téléphonique,
mercredi, entre M. Erdogan et Donald Trump.
Cette question empoisonne depuis des mois les relations entre ces deux
partenaires au sein de l'Otan, Ankara reprochant à Washington de
soutenir ce groupe lié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui
est engagé dans une guérilla meurtrière en Turquie.
Signe du fossé qui s'élargit, les gouvernements turc et américain ont
fait des comptes-rendus considérablement divergents de la conversation
téléphonique entre MM. Erdogan et Trump mercredi.
"Il faut que les Etats-Unis rompent totalement avec (les YPG), qu'ils
récupèrent les armes qu'ils leur ont données", a déclaré samedi M.
Cavusoglu.
Faisant fi des appels des Etats-Unis à la "retenue", M. Erdogan a
déclaré samedi que son pays écraserait "comme un rouleau compresseur
(...) toutes les organisations terroristes".
Sur le terrain, les bombardements turcs ont repris, "mais à un rythme
moins intensif, en raison du mauvais temps", a déclaré l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
A Azaz, ville située à 20 km à l'est d'Afrine et tenue par des rebelles
syriens soutenus par Ankara, les détonations sporadiques de
l'artillerie turque se font entendre, selon une correspondante de
l'AFP. Fusil automatique en bandoulière, des rebelles patrouillent.
(AFP, 27
janvier
2018)
L'Otan appelle la Turquie à la mesure
L'Otan a jugé jeudi que la Turquie, qui a lancé une offensive dans le
nord de la Syrie contre des milices kurdes accusées de "terrorisme",
avait "le droit de se défendre", mais "de manière proportionnée et
mesurée".
"La Turquie est l'un des pays de l'Otan qui a le plus souffert du
terrorisme. Toutes les nations ont le droit de se défendre, mais ceci
doit être fait de manière proportionnée et mesurée", a affirmé le
secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans un communiqué.
La Turquie, deuxième puissance militaire de l'Otan après les
Etats-Unis, "a briefé cette semaine les Alliés à l'Otan sur son
opération dans le nord de la Syrie", a-t-il ajouté.
Jusqu'ici, le patron de l'Alliance atlantique s'était abstenu de réagir
à l'offensive aérienne et terrestre lancée samedi par la Turquie contre
la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans l'enclave
d'Afrine, et qui a suscité des appels à la désescalade à Washington,
Paris et Berlin.
Jens Stoltenberg a précisé qu'il avait été en contact avec le président
turc Recep Tayyip Erdogan à propos de cette offensive, mais aussi avec
le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel qui a réclamé jeudi
que les 29 pays de l'Otan "discutent" de cette offensive.
L'Otan, qui ne participe pas directement aux opérations en Syrie, a
augmenté son aide à la Turquie en déployant des intercepteurs de
missiles Patriot dans le sud du pays, et en déployant ses puissants
avions de surveillance aérienne Awacs dans le ciel turc.
Ces appareils aident également la coalition internationale contre le
groupe Etat islamique. La coalition est emmenée par les Etats-Unis qui
appuient fortement les YPG sur le terrain, en fournissant des
informations sur l'activité aérienne dans le ciel syrien. (AFP, 25 janvier
2018)
Washington appelle la Turquie à
"faire preuve de retenue" en Syrie
Les Etats-Unis ont appelé leur allié Ankara à "faire preuve de retenue"
en Syrie où des militaires turcs sont entrés dimanche au 2e jour d'une
offensive contre une milice kurde, a indiqué la porte-parole du
département d'Etat Heather Nauert.
"Nous appelons la Turquie à faire preuve de retenue, à s'assurer que
ses opérations militaires restent d'une portée et d'une durée limitées
et à scrupuleusement éviter toute victime civile", a détaillé Mme
Nauert dans un communiqué.
"Nous continuons d'apporter notre soutien à la Turquie, notre allié au
sein de l'OTAN et partenaire clé de la lutte contre le groupe Etat
islamique (EI), pour répondre à ses préoccupations légitimes en matière
de sécurité", nuance le texte.
Mais, "les Etats-Unis sont très préoccupés par la situation dans le
nord-ouest de la Syrie, en particulier la détresse de civils innocents
qui font désormais face à une escalade des violences", explique la
porte-parole, rapportant que le secrétaire d'Etat Rex Tillerson s'est
entretenu sur ce sujet au téléphone avec ses homologues turc et russe
samedi.
L'entrée des soldats turcs dimanche dans la région d'Afrine, contrôlée
par les Unités de protection du peuple (YPG) et pilonnée par l'aviation
et l'artillerie d'Ankara, a marqué une nouvelle phase de l'offensive
"Rameau d'olivier" contre les YPG, considérés par la Turquie comme une
organisation terroriste.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 18 personnes, pour
la plupart des civils, ont été tuées dans les bombardements turcs
depuis samedi. Ankara affirme n'avoir touché que des "terroristes" et
accuse les YPG de "propagande".
Les Etats-Unis qui soutiennent une coalition arabo-kurde, dont font
partie les YPG, pour combattre le groupe Etat islamique (EI), ont
demandé dans leur communiqué que "toutes les parties restent
concentrées sur l'objectif central qui est de vaincre l'EI". (AFP, 21 janvier
2018)
La
coalition anti-EI va former une force
frontalière de 30.000 hommes en Syrie
La coalition internationale antijihadiste a indiqué dimanche qu'elle
oeuvrait à la création d'une force frontalière composée de 30.000
hommes dans le nord de la Syrie, suscitant une condamnation de la
Turquie voisine.
Avec la baisse de l'offensive contre le groupe jihadiste Etat islamique
(EI), la coalition emmenée par Washington et ses alliées des Forces
démocratiques syriennes (FDS) commencent à s'intéresser à la sécurité
de la frontière, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la coalition, le
colonel Ryan Dillon.
"Le but est de former une force d'environ 30.000" hommes, dont près de
la moitié seront des membres des FDS, une alliance de combattants
kurdes et arabes ayant été à la pointe de la lutte contre l'EI, a-t-il
ajouté.
"Il y a environ 230 individus qui sont en train d'être
entraînés", a-t-il précisé.
Avec l'appui aérien et le soutien logistique de la coalition, les FDS
ont réussi à chasser les jihadistes de nombreux secteurs dans le nord
de la Syrie. Ses membres contrôlent des territoires frontaliers de la
Turquie au nord, de l'Irak à l'est. A l'ouest, ils ont des positions
voisines de celles du régime syrien.
Ankara n'a pas tardé à réagir dimanche, assurant que cette nouvelle
force "légitimerait une organisation terroriste", en référence aux
Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui dominent les FDS.
Les mesures prises "pour légitimer une organisation terroriste et la
rendre pérenne dans la région sont inquiétantes", a affirmé le
porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin,
cité par des médias turcs.
Un responsable média des FDS, Mustefa Bali, a confirmé la création de
la force de sécurité frontalière, ajoutant que les entraînements
avaient déjà commencé.
"Nous sommes en transition vers une nouvelle phase de coordination
entre nous et la coalition internationale", a-t-il précisé à l'AFP.
"Les vastes zones et villes ayant été libérées ont besoin de quelqu'un
pour les protéger", a-t-il ajouté.
Il a indiqué que les unités seraient déployées le long de la frontière
avec la Turquie et à la lisière du territoire tenu par les forces du
régime, sans donner plus de détails.
La Turquie, qui a souvent visé des positions des YPG dans le nord de la
Syrie, a menacé dimanche d'attaquer la région d'Afrine contrôlée par
les milices kurdes "dans les jours à venir".
Pour l'heure, il n'y a eu aucune réaction du gouvernement syrien.
Selon le porte-parole de la coalition, la nouvelle force fait
partie
d'une stratégie plus large visant à "empêcher la résurgence de l'EI". (AFP, 14 janvier
2018)
La
Turquie appelle à reconsidérer
tout déplacement aux Etats-Unis
La Turquie a appelé vendredi ses ressortissants à reconsidérer tout
déplacement aux Etats-Unis en raison notamment d'un risque
d'"arrestation arbitraire", selon Ankara, en réponse à un avertissement
similaire de la part de Washington.
Le ministère turc des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué
ses ressortissants à "reconsidérer leurs projets de voyage aux
Etats-Unis" en raison d'"une recrudescence des actes de terrorisme et
de violence", ainsi que d'"arrestations arbitraires".
"Des ressortissants turcs, y compris des fonctionnaires en mission
officielle, sont victimes d'arrestations arbitraires aux Etats-Unis", a
notamment déclaré le ministère, sans donner de précisions sur leur
identité.
Ce communiqué semble être une réponse directe à un avertissement aux
voyageurs publié jeudi par le département d'Etat américain qui évoquait
des "arrestations politiques" en Turquie, ainsi qu'un risque
sécuritaire, en particulier dans le sud-est du pays.
Les autorités turques "ont arrêté des personnes (...) sur la base
d'éléments qui sont minces ou gardés secrets, et pour des motivations
qui semblent être politiques", avait notamment dit le département
d'Etat.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a vivement dénoncé vendredi ce
communiqué américain, affirmant qu'il était "injuste" de donner
l'impression que la Turquie "n'est pas un pays sûr".
"Je le dis très clairement : Ankara et Istanbul sont des villes plus
sûres que Washington et New York", a lancé M. Yildirim qui répondait
aux questions de journalistes après la prière du vendredi.
Ces déclarations surviennent alors que les relations entre Ankara et
Washington, deux partenaires au sein de l'Otan, se sont dégradées ces
derniers mois, en raison notamment de désaccords sur la Syrie et d'un
procès à New York impliquant des responsables turcs.
Mehmet Hakan Atilla, directeur général adjoint de la banque publique
turque Halkbank, a été condamné la semaine dernière à New York pour
fraude bancaire et conspiration dans une affaire impliquant des
milliards de dollars.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié ce procès de "complot
contre la Turquie".
Après l'arrestation de l'un de leurs employés consulaires à Istanbul,
les Etats-Unis avaient suspendu en octobre la quasi-totalité des
services de délivrance des visas depuis la Turquie. Ankara avait
répliqué avec une mesure similaire.
Les restrictions ont été levées fin décembre par les deux pays.
(AFP, 12
janvier
2018)
Erdogan
accuse les Etats-Unis et Israël d'ingérence en
Iran et au
Pakistan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi les Etats-Unis
et Israël de s'immiscer dans les affaires de l'Iran tandis que le pays
a été secoué par un vaste mouvement de protestation pendant plusieurs
jours.
Après cinq jours d'importantes protestations du 28 décembre au 1er
janvier, le pays a retrouvé généralement le calme au prix d'un
déploiement important des forces de sécurité. Au total 21 personnes ont
été tuées et des centaines arrêtées au cours de ces manifestations.
"Il est impossible pour nous de trouver juste que certains pays,
surtout les Etats-Unis et Israël, s'immiscent dans les affaires
internes de l'Iran et du Pakistan", a déclaré M. Erdogan lors d'une
conférence de presse télévisée à Istanbul, avant son départ pour Paris
où il doit rencontrer son homologue français Emmanuel Macron.
"Cela soulève les gens les uns contre les autres dans ces pays. Quel
dommage de voir cela pratiqué dans de nombreux pays à travers le
monde", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat turc n'a pas détaillé à quoi il faisait référence au
Pakistan, mais ces déclarations viennent quelques jours après que le
président américain Donald Trump a menacé de supprimer l'aide fournie à
ce pays accusé de ne pas en faire assez contre le terrorisme.
Aprés avoir évoqué l'Irak, la Syrie, l'Egypte, la Libye, la Palestine,
la Tunisie, le Soudan et le Tchad,
M. Erdogan a affirmé qu'"un jeu est en cours" dans un certain nombre de
pays, "tous musulmans".
"Ils prennent des mesures pour s'approprier les richesses des sous-sols
de tous ces pays", a-t-il ajouté.
M. Erdogan s'est entretenu en début de semaine avec son homologue
iranien Hassan Rohani auquel il a affirmé souhaiter la préservation de
"la paix et la stabilité" en Iran. (AFP, 5 janvier
2018)
Erdogan: La condamnation
fait partie d'"une série de
graves complots"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé vendredi "une série de
graves complots" contre la Turquie fomentés aux Etats-Unis, suite à la
condamnation à New York d'un banquier turc dans le cadre d'un procès
sur le contournement des sanctions américaines contre l'Iran.
"Les Etats-Unis mènent actuellement une série de graves complots. Pas
seulement des complots judiciaires, mais aussi économiques", a déclaré
M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul avant de prendre
un avion pour Paris où il doit rencontrer le président Emmanuel Macron
dans la journée.
Mehmet Hakan Atilla, ex-directeur général adjoint de la banque publique
turque Halkbank, a été condamné mercredi à New York pour fraude
bancaire et conspiration dans une affaire impliquant des milliards de
dollars.
"Si c'est cela la vision américaine de la justice, alors le monde est
condamné", a ajouté M. Erdogan à propos de ce procès, qui fait craindre
des sanctions économiques contre Halkbank pouvant avoir un fort impact
sur l'économie turque.
L'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, au centre de ce procès
explosif, a témoigné contre M. Atilla et impliqué le président Erdogan
et des ministres du gouvernement turc.
Ankara a régulièrement rejeté toutes les accusations portées dans
ce procès, le qualifiant de "complot" manigancé par le prédicateur
Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis et qui est accusé par Ankara
d'avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet 2016, ce qu'il nie
fermement.
Ce procès "est la preuve tangible de la coopération entre FETO
(l'acronyme utilisé par Ankara pour désigner les réseaux dirigés M.
Gülen, ndlr), la justice américaine, le FBI et la CIA", a affirmé jeudi
le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag. (AFP, 5 janvier
2018)
Relations
régionales / Regional Relations
La Turquie "inquiète" des manifestations en Iran
La Turquie s'est dite "inquiète" mardi face au mouvement de
protestation contre les difficultés économiques et le pouvoir qui agite
l'Iran depuis jeudi, et a mis en garde contre une "escalade" et des
"provocations".
"La Turquie est inquiète face aux informations selon lesquelles les
manifestations (...) se répandent, provoquant des morts ainsi que la
dégradation de certains bâtiments publics", a déclaré le ministère turc
des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que "le bon sens
doit prévaloir pour empêcher toute escalade".
Au total, 21 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations
qui ont débuté jeudi à Machhad, deuxième ville du pays (nord-est). Neuf
d'entre elles ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans
plusieurs villes de la province d'Ispahan (centre).
Par ailleurs, le sous-préfet de Téhéran, moins touchée que les villes
iraniennes plus petites par le mouvement de protestation, a annoncé
mardi que quelque 450 personnes ont été arrêtées depuis samedi dans la
capitale.
Le président Hassan Rohani, qui avait appelé au calme dimanche, a
averti lundi que "le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles",
qui ne sont selon lui qu'une "petite minorité".
Ces rassemblements sont les plus importants depuis le mouvement de
contestation de 2009 contre la réélection du président
ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
"La violence et les provocations doivent être évités", ajoute le
communiqué d'Ankara, mettant en garde contre des "interventions
extérieures".
Les relations entre la Turquie et l'Iran sont historiquement
ambivalentes, mais se sont nettement réchauffées ces derniers mois
tandis qu'Ankara et Téhéran coopèrent avec Moscou sur le dossier syrien.
La presse conservatrice turque exprimait mardi son inquiétude, la une
du quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak décrivant notamment une
"escalade dangereuse", accusant les Etats-Unis d'être derrière ces
violences.
Le quotidien Yeni Akit met en garde: "L'Occident est derrière la
seddition en Iran (...) S'il réussit là-bas, la cible sera la Turquie".
(AFP,
2 janvier
2018)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Chypre-Nord:
des manifestants caillassent un journal
critiquant
l'offensive turque
Des centaines de manifestants ont caillassé lundi à Nicosie-Nord les
locaux d'un journal chypriote-turc qui avait critiqué l'offensive
d'Ankara contre une milice kurde en Syrie, selon une journaliste de
l'AFP.
Environ 500 personnes, certaines brandissant des drapeaux turcs, se
sont rassemblées devant les locaux du journal Afrika et ont lancé des
pierres, des oeufs et des bouteilles d'eau, brisant plusieurs vitres.
Un groupe de personnes a escaladé la façade de l'immeuble et arraché
l'enseigne du journal, a constaté la journaliste de l'AFP, précisant
que la police n'était pas intervenue contre les manifestants.
Ces violences surviennent alors que le journal Afrika, critique du
président turc Recep Tayyip Erdogan, avait titré dimanche en Une: "Une
nouvelle occupation par la Turquie".
Ankara a lancé samedi une vaste opération dans la région
d'Afrine, dans le nord de la Syrie, multipliant les frappes aériennes
et les bombardements à l'artillerie contre les positions des Unités de
protection du peuple (YPG).
La Turquie accuse cette milice kurde d'être une "organisation
terroriste", mais les Etats-Unis la soutiennent dans la lutte contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le pays en guerre.
Chypre est divisée en deux depuis 1974 et l'invasion de la partie nord
de l'île par l'armée turque en réaction à un putsch visant à rattacher
l'île à la Grèce. La République turque de Chypre du Nord (RTCN) est
uniquement reconnue par Ankara.
M. Erdogan avait vivement critiqué dimanche le journal Afrika,
qualifiant d'"immorale" sa couverture de l'offensive turque.
"Ils disent que l'armée turque est en train de lancer une nouvelle
occupation, après celle de Chypre. C'est immoral, c'est honteux!",
avait tonné le président turc, appelant les habitants de Chypre-Nord à
ne pas rester silencieux. (AFP, 22 janvier
2018)
Erdogan
urged attack on Turkish Cypriot newspaper
NICOSIA, Cyprus — The editor-in-chief of a left-wing Turkish Cypriot
newspaper alleged that Turkey’s president incited supporters to attack
the publication’s office Monday because the paper had criticized
Ankara’s military offensive in Syria.
Dozens of people waving the Turkish flag smashed windows and hurled
stones, eggs and other items at Afrika’s office in Nicosia, the split
capital of ethnically divided Cyprus, the editor’s assistant, Cinel
Husseyin, said. She said a few tried to storm the first-floor office.
Editor Sener Levent said Turkish President Recep Tayyip Erdogan urged
supporters to “answer” Afrika for suggesting that Turkey’s offensive
into a Syrian enclave controlled by a U.S.-backed Syrian Kurdish
militia was a bid to occupy that country’s territory.
A headline in Afrika’s Sunday edition likened Turkey’s action to its
military “occupation” of Cyprus’ north, where Turkey has kept 35,000
troops since 1974 when it invaded following a coup by supporters of
union with Greece.
Only Turkey recognizes a Turkish Cypriot declaration of independence.
Cyprus’ government, seated in the Greek Cypriot south, is recognized
internationally.
Levent said his newspaper won’t be silenced in calling out Turkey’s
policies either in the breakaway north of Cyprus or elsewhere.
“Erdogan sent the demonstrators. It was a threat made against us,”
Levent told The Associated Press, with Husseyin acting as an
interpreter. “We will continue telling the truth, and the newspaper
will circulate tomorrow.”
Erdogan didn’t immediately respond to Levent’s allegations.
According to the Turkish presidency’s website, Erdogan earlier called
Afrika “a cheap and nasty newspaper” that ran an “impertinent” headline
and invited Turkish Cypriots to “give the necessary response to this.”
In a statement, Turkish Cypriot leader Mustafa Akinci said he
disapproved of Afrika’s “occupation” reference. If Turkey had not acted
as it did in 1974, Turkish Cypriots would be reduced to “minority”
status within a Greek-run state, Akinci said.
He said there was no reason to resort to violence no matter how “wrong”
Afrika’s position was.
Cyprus’ government condemned what it claimed was Erdogan’s attempt to
“entrench authoritarian rule” in the island nation’s Turkish-controlled
north. It said it would ask the United Nations and European
institutions to take steps to protect a free press and free speech
there.
Cyprus Journalists’ Union condemned the violence, saying in a statement
that journalists aren’t “servants to power no matter how powerful or
absolute that power is.”
Copyright 2018 The Associated Press. All rights reserved. This material
may not be published, broadcast, rewritten or redistributed. (Associated Press,
January 22, 2018)
Collision entre deux navires de
guerre turc et grec près d'îlots
disputés
Deux bateaux de guerre, un turc et un
grec, sont entrés en collision mercredi en mer Egée, près de deux îlots
inhabités qu'Ankara et Athènes revendiquent depuis des décennies, sans
faire de blessé ni de dégâts, a annoncé la marine grecque.
La collision est "probablement due à une erreur du navire turc", a
indiqué à l'AFP une source de la marine grecque. "Les bateaux se sont
retrouvés flanc à flanc, il n'y a pas de dégâts et personne n'est
blessé, l'incident est clos", a ajouté l'officier.
L'incident s'est produit près des îlots d'Imia, non loin de la côte
turque, qui constituent un point de dispute de longue date entre les
deux pays.
Il y a un an, l'armée grecque s'était vivement plainte qu'un
patrouilleur turc ait tiré durant des manoeuvres dans la zone, que la
Grèce considère comme faisant partie de ses eaux territoriales.
Les îlots d'Imia, appelés Karmak en Turquie, sont à sept kilomètres à
peine de la ville turque de Bodrum.
Une confrontation militaire avait été évitée de justesse en
janvier 1996, quand les deux pays avaient envoyé des troupes vers la
zone, et ne les avaient retirées qu'après de fortes pressions
diplomatiques des Etats-Unis sur ces deux alliés au sein de l'OTAN.
(AFP, 17
janvier
2018)
Législatives: Chypre-Nord
vers une coalition gouvernementale
Le parti du "Premier ministre" de Chypre-Nord, Hüseyin Ozgürgün, a
remporté les élections législatives dans cet Etat autoproclamé
uniquement reconnu par Ankara, mais devra former une coalition pour
gouverner, selon les résultats officiels provisoires parus lundi.
L'impact du scrutin sur les efforts de réunification de l'île
méditerranéenne est encore incertain, dans l'attente des contours de
cette nouvelle coalition.
Arrivé en tête avec quelque 36% des voix, le Parti de l'unité nationale
(UBP, droite nationaliste) de M. Ozgürgün rafle 21 sièges, ce qui est
insuffisant pour contrôler seul le Parlement (50 membres), d'après les
résultats officiels provisoires obtenus par l'AFP.
Le Parti turc républicain (CTP, gauche) se classe deuxième avec 12
sièges, et le Parti démocratique (DP, conservateur) --membre de la
coalition sortante-- n'obtient que trois sièges, selon la presse turque
chypriote.
Plus de 190.500 électeurs ont été appelés aux urnes dimanche en
République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par
Ankara, pour ce scrutin dont les résultats définitifs doivent être
publiés mardi au plus tard.
Ces législatives anticipées se tenaient après l'échec l'an passé des
dernières négociations en date pour une réunification de Chypre, coupée
en deux depuis l'invasion en 1974 de la partie nord par l'armée turque
en réaction à un putsch visant à rattacher l'île à la Grèce.
Troisième plus grande île de Méditerranée par la taille, Chypre est
membre de l'Union européenne depuis 2004.
Elle est partagée entre la République de Chypre, seule reconnue
internationalement mais dont l'autorité ne s'exerce que sur la partie
sud, et la RTCN, qui occupe 38% du territoire et compte 300.000
habitants.
Le scrutin de dimanche précède une élection présidentielle prévue le 28
janvier en République de Chypre, peuplée de quelque 800.000 habitants,
essentiellement des Chypriotes-grecs.
Le processus de paix est en suspens depuis l'échec il y a six mois des
dernières négociations parrainées par l'ONU. Elles avaient notamment
achoppé sur la question du retrait des 45.000 soldats turcs présents
sur l'île.
A la suite du vote de dimanche, l'UBP pourrait, selon des observateurs,
être tenté de former une coalition avec le DP (trois sièges) et le
Parti de la renaissance (YDP, extrême-droite, deux sièges).
Contrairement au "président" de la RTCN, Mustafa Akinci, ces deux
formations sont hostiles aux pourparlers interchypriotes.
Mais une autre option pourrait être une alliance de l'UBP avec le Parti
du peuple (HP), dirigé par Kudret Ozersay, un ex-négociateur du
processus de paix, qui a obtenu environ 17% des voix (9 sièges).
A la différence des précédents scrutins, la question chypriote n'a pas
été un enjeu majeur de la campagne, qui s'est plutôt centrée sur des
sujets de la vie quotidienne, les Chypriotes-turcs étant largement
dépendants de la Turquie. (afp; 8 janvier 2018)
Immigration
/ Migration
Communiqué de presse et
appel à la manifestation à Bruxelles
Le régime turc de l’AKP a déclenché une guerre le 20 janvier contre
Afrin, une enclave à prédominance kurde dans le nord de la Syrie.
Plusieurs dizaines d’organisations et d’individus ont signé un appel
pour arrêter ces hostilités immédiatement . Vous pouvez signer l’appel
via koerdisch.instituut@skynet.be.
Le samedi 27 janvier 2018, une action publique aura lieu à 14 heures
sur le Carrefour d’Europe, devant la Gare de Bruxelles-Central, pour
protester contre les actions militaires du régime turc. De nombreux
signataires de l’appel seront présents et prendront la parole.
Vous pouvez soutenir cette importante campagne anti-guerre en signant
l’appel et/ou en participant à l’action de Bruxelles samedi.
Texte complet du communiqué
https://www.facebook.com/groups/558935107593272/
Echevin
turco-belge avoue des détournements de
fonds
Durant plusieurs mois, Attila Demir, un échevin PS de Farciennes a
détourné des fonds au détriment de la Régie Communale Autonome (RCA).
Le préjudice dont il est ici question se chiffrerait à plusieurs
dizaines de milliers d’euros. En aveux sur les faits, il a démissionné
dès ce vendredi matin de ses fonctions échevinales. Il a également
rendu sa carte de parti. Un véritable séisme pour sa commune.
Attila Demir a avoué avoir commis des détournements au préjudice de la
Régie communale.
Les montants détournés depuis 2014 s’élèveraient à plusieurs dizaines
de milliers d’euros. L’échevin était notamment en charge des Sports et
de l’Etat civil.
Il avait, en 2012, recueilli 991 voix de préférences, soit le deuxième
score de la liste emmenée par le bourgmestre et député européen Hugues
Bayet. La liste dispose de 19 des 21 sièges du conseil communal.
Atilla Demir, l’échevin (PS) de Farciennes qui a présenté jeudi soir sa
démission du collège et du conseil communal, ne sera pas remplacé en
tant qu’échevin, a précisé vendredi le bourgmestre Hugues Bayet (PS).
Il a indiqué au cours d’une conférence de presse que l’échevin Demir
avait pris contact avec lui jeudi soir, avouant avoir détourné
plusieurs dizaines de milliers d’euros, au préjudice de la Régie
communale autonome dont il était l’administrateur délégué, en plus de
ses fonctions d’échevin notamment en charge de Sports et de
l’Etat-civil. Cette régie communale a pour mission la gestion des
infrastructures sportives de Farciennes, et notamment de sa piscine.
Elle a été créée en 2014.
« Atilla Demir a perdu pied, mis face à d’importants problèmes
personnels », a expliqué le bourgmestre Bayet. Il a présenté sa
démission d’échevin, de conseiller communal et de l’ensemble de ses
mandats, ainsi que du parti socialiste. Il apparaît que, s’étant
retrouvé sans emploi, il avait pour seuls revenus son mandat d’échevin
de Farciennes, alors que son épouse est sans emploi et qu’il a quatre
enfants. Hugues Bayet a regretté le coup porté à l’image de Farciennes,
venant d’un homme qui, dans ses activités politiques, avait toujours su
être à l’écoute des problèmes de ses concitoyens.
Les montants détournés s’élèveraient à environ 80.000 euros, sous
réserve de l’examen demandé au réviseur d’entreprise en charge du
contrôle de la Régie communale farciennoise. Le modus operandi n’a pas
encore été mis au jour, et Attila Demir s’est engagé à rembourser
l’intégralité des montants détournés. Il semble d’ailleurs que ce soit
un premier remboursement en liquide d’une somme de 5.000 euros qui ait
attiré l’attention, et l’ait amené à s’en expliquer, puis à passer aux
aveux de ses manœuvres. Atilla Demir avait été élu une première fois en
2006. Devenu échevin, il avait été réélu en 2012.
Le dossier a été transmis au parquet de Charleroi et la Régie communale
a décidé de se constituer partie civile.
Sur le plan politique, une réunion de collège s’est tenu vendredi
après-midi. Il a été décidé de ne pas remplacer Atilla Demir au sein du
collège, mais de répartir ses attributions entre les autres échevins.
Le prochain conseil communal actera cette modification des compétences.
Le PS dispose de 19 des 21 sièges au sein de ce conseil.
(www.sudinfo.be, 12 janvier 2018)
informations du
mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976