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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
  Novembre
2018 November
N° 483
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 73
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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OUR PUBLICATIONS ALSO ON ACADEMIA

All periodical or non-periodical publications of Info-Türk are already at La Bibliothèque Royale in Brussels and International Institute of Social History (IISG) in Amsterdam. Our friends can also reach their pdf copies by clicking our link:
http://www.info-turk.be/documents-pdf.htm

With the aim of facilitating research by our readers, we have put them on the web site Academia. You can reach them by clicking "Research" on the following link.
https://doganozguden.academia.edu


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights


Perpétuité pour le suspect d'un attentat ayant fait 52 morts
Perpétuité pour trois suspects dans un attentat ayant fait 36 morts
Un grand coup à la justice d'Erdogan: Demirtas doit être libéré
ECtHR Asks: What Did You Do to Prevent Civilian Losses?
Operation, Curfew in 73 Villages, Hamlets in Diyarbakır
Indictment of 3rd Airport Workers Accepted

Curfew in 77 Villages, Hamlets in Diyarbakır
Ministry of Interior to Collect Information of Association Members

Pression sur les médias / Pressure on the Media

One Academic Given Deferred Prison Sentence of 1 Year, 3 Months
Prison Sentences of 5 Editors-in-Chief Upheld by Court of Appeal
Enquête Khashoggi : fouille de la maison en Turquie d'un Saoudien

1 More Academic Given Suspended Prison Sentence
Détention préventive pour un universitaire dans l'attente de son procès

PEN: ‘Imprisonment of 123 Journalists and Writers Unacceptable'
EFJ-IFJ launch a transitional solidarity fund for journalists in Turkey
Legal Action Against 182 People Due to ‘Social Media’
L'assassinat de Khashoggi a-t-il été commandité par le prince héritier?
Nouvelles arrestations d'universitaires et figures de la société civile

Le Soir sur l'incarcération d'Osman Kavala
‘Social Media Investigation’ Against 142 People

Le corps de Khashoggi démembré pour être dissous
Appel à libérer Osman Kavala, philanthrope écroué depuis un an

Khashoggi étranglé et démembré d'une manière préméditée, selon Ankara

Kurdish Question / Question kurde

3 Years Pass Since Murder of Tahir Elçi, No Lawsuit Filed Yet
Syrie: manifestations en territoire kurde contre les violences sexistes

Pétition pour la libération immédiate de Selahattin Demirtas
Sommé par la CEDH de relâcher Demirtas, Erdogan a balayé cette demande

La chanteuse Hozan Cane condamnée à six ans de prison
La France remet à l'Allemagne un membre présumé du PKK

Les Kurdes syriens craignent une nouvelle offensive d'Ankara
Washington tente de désamorcer la crise entre Ankara et les Kurdes
Les forces démocratiques annoncent l'arrêt "temporaire" des opérations anti-EI


Minorités / Minorities

La fondation de George Soros en Turquie met fin à ses activités

Erdogan s'en prend à Osman Kavala écroué, le comparant au "juif" Soros
ECtHR Condemns Turkey in ‘Minority Report’ Case of Kaboğlu and Oran

Politique intérieure/Interior Politics

Passports of Green Left Party Co-Spokespersons Confiscated


Forces armées/Armed Forces

7 soldats tués et 25 blessés dans une explosion "accidentelle"
La Turquie prête pour une nouvelle offensive contre une milice kurde

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Un procureur incrimine Gülen dans l'assassinat de l'ambassadeur russe

Ankara requests the extradition of 84 members of the Gülen movement

Bras de fer entre la Turquie et l'Arabie saoudite sur fond de frères musulmans
Erdogan utilise le meurtre pour apparaître comme le leader du monde musulman

Socio-économique / Socio-economic

 La Turquie empêche une marche contre les violences envers les femmes
On Universal Children’s Day, 893 Thousand Children Work in Turkey
Erdogan et Poutine inaugurent un tronçon du gazoduc TurkStream

Turkey as the Country with Highest Inflation Rate in Europe
Erdogan inaugure à Istanbul le futur "plus grand aéroport du monde"

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations


GB: rejet de la demande d'extradition d'un homme d'affaires turc

L'UE espère que l'opposant kurde Demirtas sera "bientôt" libéré
L'aide de l'UE pour les réfugiés en Turquie difficile à suivre
65 personnalités signent la tribune du CCAF contre la présence d’Erdogan
Treize interpellations à Strasbourg en marge d'une manifestation pro-kurde

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara renomme la rue de la nouvelle ambassade américaine "rue Malcolm X"

Ankara peste contre des postes d'observation américains
Trump réaffirme l'alliance avec Ryad même si le prince était derrière le meurtre

Trump: l'extradition de Gülen vers la Turquie pas à l'ordre du jour
Les menaces turques contre les Kurdes en Syrie, un casse-tête pour Washington
Offre américaine de récompenses pour trois responsables du PKK
L'armée américaine patrouille dans les zones kurdes à la frontière turque

Washington et Ankara lèvent des sanctions frappant des ministres des deux pays
Début des patrouilles turco-américaines conjointes à Minbej

Relations régionales / Regional Relations

Attaque au "gaz toxique" contre une zone du régime, représailles russes
Nouveau round de pourparlers à Astana les 28-29 novembre
Combats inédits en Syrie entre rebelles pro-Ankara, 25 morts

La conférence sur la Libye: la Turquie quitte la scène
Une force kurdo-arabe annonce reprendre son offensive contre l'EI

Des dizaines de jihadistes de l'EI tués par des raids aériens
12 membres d'une force antijihadistes tués par l'EI

Erdogan accuse les "plus hauts niveaux" du gouvernement saoudien
Call for Europe for 800 ISIS arrestees in Rojava
La Turquie s'enracine et étend son influence dans le nord syrien

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Erdogan met en garde Chypre contre les explorations gazières "téméraires"
Washington soutient l'exploration de gaz au large de Chypre
Erdogan met en garde contre toute exploration gazière au large de Chypre

Immigration / Migration

Une place Jean Demannez à Saint-Josse? Il n'est pas demandeur!

Les immigrés turcs sous une double menace, par Vienne et Ankara
Le 18ème Med à Bruxelles du 30 novembre au 7 décembre
73% en un an de personnes vulnérables à la frontière gréco-turque




Droits de l'Homme / Human Rights

Perpétuité pour le suspect d'un attentat ayant fait 52 morts

Un procureur turc a requis lundi la prison à vie contre l'auteur présumé d'un double attentat à la voiture piégée qui avait fait 52 morts à Reyhanli (sud) en 2013, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Yusuf Nazik, capturé fin septembre lors d'une opération menée par les services de renseignement turcs (MIT) en Syrie, est accusé d'avoir tué 52 personnes, dont 5 enfants, et d'avoir "porté atteinte à l'intégrité de l'Etat".

Le procureur a donc requis 53 peines de prison à perpétuité contre lui (une pour chaque victime et une pour avoir porté atteinte à l'intégrité de l'Etat), au cours de la première audience de son procès, qui s'est déroulée à Ankara lundi, selon Anadolu.

M. Nazik a été arrêté mi-septembre lors d'une opération inédite à Lattaquié, un fief de Bachar al-Assad situé dans le nord-ouest de la Syrie, avant d'être ramené en Turquie.
 Le double attentat de Reyhanli avait choqué la Turquie, secouée depuis par d'autres attaques meurtrières, et mis en lumière les risques liés à l'implication d'Ankara en Syrie aux côtés des rebelles cherchant à renverser le président Assad.

Le gouvernement turc avait à l'époque imputé cette attaque à un groupuscule d'extrême gauche turc lié aux services de renseignement syriens. Une accusation rejetée par Damas.

Yusuf Nazik a toutefois "avoué" lors d'un premier interrogatoire que l'attaque de Reyhanli avait été commanditée par les services de renseignement syriens, avait rapporté Anadolu mi-septembre.

La prochaine audience de son procès aura lieu le 14 février.
(AFP, 26 nov 2018)

Perpétuité pour trois suspects dans un attentat ayant fait 36 morts

Trois personnes ont été condamnées mercredi à la prison à vie pour un attentat qui a fait 36 morts en mars 2016 à Ankara, selon l'agence étatique Anadolu.

Cinquante-cinq personnes étaient jugées lors d'un procès contre les auteurs présumés d'un attentat à la voiture piégée qui avait eu lieu dans le centre-ville d'Ankara et avait été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Trente-six personnes avaient été tuées et 344 blessées selon Anadolu.

L'un des accusés, Mehmet Veysi Dolasan, a été condamné à 37 peines de prison à vie, pour l'assassinat de 36 personnes et pour avoir "porté atteinte à l'intégrité de l'Etat".

Il a également été condamné à 10.260 ans de prison pour tentative d'assassinat de 342 personnes, dont des enfants, et 16 ans et 10 jours ainsi qu'une amende pour transport et stockage d'explosifs.

Deux autres accusés, Sebahattin et Azamattin Karakoç, ont été condamnés à une peine de prison à vie pour avoir "porté atteinte à l'intégrité de l'Etat" et à 16 ans de prison et une amende pour stockage et transport d'explosifs, a ajouté l'agence.

Six autres personnes ont été condamnées à des peines allant de 3 à 12 ans de prison dans le cadre de ce procès et sept ont été acquittées.

La Turquie a été frappée en 2015 et 2016 par de nombreux attentats sanglants attribués ou revendiqués par la guérilla kurde ou le groupe Etat islamique (EI).
(AFP, 21 nov 2018)

Un grand coup à la justice d'Erdogan: Demirtas doit être libéré

L'emprisonnement de l'opposant kurde Selahattin Demirtas, candidat à la présidentielle de juin en Turquie, vise à "étouffer le pluralisme" politique dans ce pays, a jugé jeudi la Cour européenne des droits de l'homme
(CEDH) qui a condamné Ankara.

La CEDH a ainsi demandé à la Turquie de libérer "dans les plus brefs délais" le leader prokurde, un des chefs du Parti démocratique des peuples (HDP), détenu depuis novembre 2016.

Quant au président turc Recep Tayyip Erdogan, il a immediatemment rejeté mardi la décision de la Cour européenne.

"Sa détention provisoire constitue une atteinte injustifiée à la libre expression de l'opinion du peuple et au droit du requérant d'être élu et d'exercer son mandat parlementaire", ont estimé les juges européens, saisis par Demirtas.

"Les prolongations de la privation de liberté de l'intéressé, notamment pendant deux campagnes électorales critiques, à savoir le référendum et l'élection présidentielle, poursuivaient un but inavoué prédominant, celui d'étouffer le pluralisme et de limiter le libre jeu du débat politique, qui se trouve au coeur même de la notion de société démocratique", a encore souligné la CEDH.

Celle-ci a condamné la Turquie à verser 10.000 euros au requérant pour dommage moral, et 15.000 euros pour frais et dépens.

Selahattin Demirtas, écroué depuis novembre 2016 pour des accusations d'activités "terroristes", est poursuivi dans de nombreux dossiers et encourt jusqu'à 142 ans de prison dans le cadre de son principal procès. Cela ne l'a pas empêché de recueillir 8,4% des voix à la présidentielle du 24 juin, remportée par Recep Tayyip Erdogan.

Son incarcération est régulièrement critiquée par les organisations de défense des droits de l'Homme qui accusent Erdogan de chercher à étouffer toute voix d'opposition, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 au 16 juillet 2016.

Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent qui, au-delà des putschistes et de leurs partisans présumés,


L'arrogance d'Erdogan contre la décision de la cour européenne

"Les décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire", a déclaré
Recep Tayyip Erdogan.

Avant Erdogan, le ministre turc de la Justice Abdulhamit Gül avait déclaré qu'il appartiendrait "à la justice turque de rendre la décision finale" dans cette affaire.

Demirtas, qui a été condamné en septembre dernier à 4 ans et 8 mois de prison pour "propagande terroriste", est poursuivi dans de nombreux dossiers et encourt jusqu'à 142 ans de prison dans le cadre de son principal procès. (AFP, 20 nov 2018)

ECtHR Asks: What Did You Do to Prevent Civilian Losses?

The hearing of the court case relating to Orhan Tunç, who was one of the 189 people from Cizre, Şırnak who lost their lives in the operations launched in the region three years ago, was held at the European Court of Human Rights (ECtHR) today (November 13).

Speaking to bianet about the hearing, one of the attorneys of Tunç family, Ramazan Demir has stated that at the hearing held today, the court directed questions to Turkey regarding "the nature of the operations conducted in the region and the measures taken by the government to prevent civilian losses."

Demir has added that the government representatives at the court gave evasive answers and solely referred to the "ditches."

The hearing which was held today was attended by the lawyers Newroz Uysal, Hüseyin Tül, Helen Duffy and Senem Gürol.

"ECtHR is aware of the gravity of the operations"

Attorney Demir has made the following remarks about the hearing:

"The judges at the ECtHR asked the government what measures were taken by the state to protect the right to life. We also had similar questions. In addition to that, the attitude of the judiciary in Turkey regarding the case was also evaluated. In summary, questions regarding the responsibility of the government were asked at the hearing.

"The government mostly did not answer the questions or gave evasive answers. The government representatives frequently referred to the ditches.

"We have seen that the ECtHR is aware of the gravity of the operations as well as the civilian losses."

ECtHR will evaluate the discussions and announce its judgement later on.

35 applications, 2 lawsuits in total

Regarding the judicial process regarding the death of Tunç in the domestic law, Ramazan Demir has said,

"As in the case of all incidents of death, the Prosecutor's Office launched an investigation. However, like all other case files pertaining to Cizre, it was stated that 'the member of a terrorist organization was killed in the conflict' and the file was closed. We have also applied to the Constitutional Court about this verdict. But, we have not received any response yet."

35 applications in total have been submitted to the ECtHR regarding the rights violations during the curfews in Sur and Cizre. The court has decided to evaluate the case files of Orhan Tunç and Ömer Elçi and apply the legal debates in these files to other applications.

What happened in Cizre?

While the curfew declared in the district of Cizre in Turkey's southeastern province of Şırnak on December 14, 2015 was still in effect, Minister of Interior of the time Efkan Ala announced on February 11, 2016 that the operations of blockade were ended.

However, the curfew in Cizre was rearranged in a way to be in force at nights as of March 2, 2016 and entry to/ exit from the district was prohibited until March 2, 2016.

After the curfew was lifted in the neighborhoods of Cudi and Sur in Cizre, 177 dead bodies, 25 of which belonged to children, were found in the wreckages and debris of mainly 3 buildings and the houses in their vicinity.

While the 103 of the deceased could be identified, 74 people were put to rest without being identified. The total number of the dead has been announced as 189.

According to the report of the Peoples' Democratic Party (HDP), almost all of the dead bodies were beyond recognition because they were either burned or decomposed.

The remnants of human bones and military ammunition were found in the basements. Forensic Experts also found remnants of human bones of children in the basements.
. (BIA, 13 November 2018)

Operation, Curfew in 73 Villages, Hamlets in Diyarbakır

The Governorship of Diyarbakır has announced that an operation will be launched in Lice in Turkey's southeastern province of Diyarbakır and a curfew has been declared in 19 villages and 54 hamlets in the district.

Referring to the Law no. 5442 on Provincial Administration in the statement published on its official website yesterday (November 7), the Governorship stated that the indefinite curfew would be in effect as of 6 p.m. on November 7 in the following villages and hamlets:

Villages: Yalımlı, Mahmutlu, Akçabudak, Ulucak, Örtülü, Saydamlı, Kılıçlı, Yorulmaz, Güldiken, Bayırlı, Baharlar, Üçdamlar, Erginköy, Yamaçlı, Yaprakköy, Kıralan, Dernek, Gürbeyli and Yünlüce.

Hamlets: Leyhosor, Tahtakülek, Ballıca, Mahmudan, Hevsel, Yeniyazı, Hij, Gözeli, Dergan, Alıçlıyayla, Buban, Vilu, Arpacık, Karadere, Sivritepe, Kilimli, Kaynaktaşı, Dokuzkat, Aliyan, Abdurrahmanağa, Gelberi, Eskiköy, Hegogozer, Semezi, Bilgin, Koçmarin, Yaka, Karaç, Kumımirza, Mehmedil, Sağlık, Körtan, Körha, Silkito, Hamzabey, Kayadibi, Baverda, Aşağıhodik, Konuklu, Yeşilburç, Sumaklı, Zıraht, Acımeşe, Muradiye, Mengusi, Puneyn, Çalıbükü, Kijikbadem, Kumluca, Perpank, Sıkas, Gucik and Yıldız.

The 192nd curfew in Diyarbakır

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Documentation Center has determined that curfew was declared for at least 332 times in 11 provinces and at least 50 districts from August 16, 2015 to October 1, 2018.

According to the report, at least 1 million 809 thousand people have been affected due to these curfews. The report has also shown that 190 curfews have been declared in Diyarbakır before. The last curfew declared yesterday has become the 192nd curfew in that regard.

About Diyarbakır

According to the Turkish Statistical İnstitute, in 2014 Diyarbakır was Turkey’s 12th most populated city, with a population of 1,635,048. The population of the city center is 834,854.

Diyarbakır’s (Amed’s) city center has about 9000 years of recorded history. The Diyarbakır Castle and Gardens was named a Global Heritage site by UNESCO in 2015. Dicle University was opened in 1978.

Diyarbakır Governor: Hüseyin Aksoy

Municipality co-chairs: Gültan Kışanak, Furat Anlı (Democratic Regions Party).

(The elected Municipality Co-Chairs of Diyarbakır were arrested and the former District Governor of Etimesgut, Cumali Atilla, who has been appointed as a trustee to the municipality, took office on November 2, 2016)
(BIA, 7 November 2018)

Indictment of 3rd Airport Workers Accepted

An indictment has been filed against the workers of the 3rd Airport in Istanbul, who protested their bad working conditions and occupational homicides, demanded to work under humane conditions and were taken into custody in an operation launched by the security forces.

The indictment prepared by the Gaziosmanpaşa Chief Public Prosecutor's Office, Terrorism, Smuggling and Organized Crimes Investigation Bureau has been conveyed to the Gaziosmanpaşa Penal Court of First Instance.

In the indictment, the following charges have been pressed against the workers: "Resisting the fulfilment of duty", "violating the freedom to work and labor", "damaging public property" and "attending meetings and marches with weapons or instruments prohibited by the article no. 23."

The indictment has referred to 61 people, among whom are construction workers and unionists, as defendants. The workers will stand trial at the Gaziosmanpaşa 14th Penal Court of First Instance.

What happened?

After the workers of the 3rd Airport in İstanbul staged a protest against their bad working conditions and the occupational homicides that took place at the construction site of the airport in Akpınar, police and gendarmerie forces entered the construction site and intervened in the protests with pepper gas on September 14, 2018.

In raids conducted by the security forces, 537 workers in total were taken into custody and 31 of them were arrested by the courts, to which they had been referred. The Gaziosmanpaşa Chief Public Prosecutor's Office has filed an indictment against 61 of these workers.
(BIA, 7 November 2018)

Curfew in 77 Villages, Hamlets in Diyarbakır

Curfew has been declared in 77 villages and hamlets in the districts of Hazro, Lice and Kocaköy in Turkey's southeastern province of Diyarbakır on the ground that an operation will be conducted in the region.

Referring to the Law no. 5442 on Provincial Administration in the statement on its website, the Governorship has announced that the curfew has been in effect as of 9 p.m. on October 29 in the following villages and hamlets:

* In the district of Lice: Villages of Zümrüt, Gürbeyli, Kıpçak, Damar, Sığınak, Kıyıköy, Çıralı, Dibekköy, Budak, Dallıca, Arıklı, Çağdaş, Yolçatı, Tepe, Kutlu, Kayacık, Serince, Kabakaya, Uçarı, Yalaza, Ortaç, Ziyaret, Bağlan, Oyuklu, Çavundur, Esenler, Dolunay and Türeli; and Hamlets of Ahmetbey, Guçik, Kola, Hasana, Navaladiriş, Dingil, Ayşe, Hacıhüseyin, Kuruca, Dablo, Alataş, Sınır, Pınar, Kolbağı, Bakanlar, Kalkanlı, Beğendik, Hacıcemil, Esenli, Çaylarbaşı, Göçer, Kerpiçören Çanak, Sağlam and Hevselbey;

* In the district of Kocaköy: Villages of Arkbaşı, Tepecik and Boyunlu; and Hamlets of Akdiken, Hacıreşit, Varlık, Işıklar and Gökçe;

* In Hazro: Villages of Çitlibahçe, Sarıerik, Ormankaya, Meşebağları, Kavaklıboğaz, Dadaş, Kırmataş, Terdöken and Gözebaşı; and Hamlets of Şahgeldi, Bayram, Nebiya, Yılgeçti, Teknebaşı, Ajikan and Eldeğemez.

The ending date of the curfew has not been declared.

190 curfews in Diyarbakır

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Documentation Center has determined that curfew was declared for at least 332 times in 11 provinces and at least 50 districts from August 16, 2015 to October 1, 2018.

According to the report, at least 1 million 809 thousand people have been affected due to these curfews. The report has also shown that 190 curfews have been declared in Diyarbakır before.
(BIA, 30 October 2018)

Ministry of Interior to Collect Information of Association Members


The Ministry of Interior has contacted 114 thousand 218 associations operating in Turkey and demanded that the associations "immediately" inform the ministry about the personal identifying information of 11,1 million association members, including their names, surnames, identity numbers, occupations, educational backgrounds and dates of membership.

As reported by Sinan Tartanoğlu from Cumhuriyet daily newspaper, the Ministry of Interior introduced an amendment to the Regulation on Associations dated 2005 on October 1, 2018.

As per the new amendment, the associations operating in Turkey have been required to inform the Ministry of Interior about the names, surnames, identity numbers and occupations of their members as well as the dates when their memberships were approved or terminated by the associations.

Changes will be done immediately

The new amendment has stipulated that in case a new membership is approved or terminated by an association, the Ministry of Interior shall be informed about the related change in 30 days instead of in the first four months of the year, as it was previously the case.

If an association has a member, who is a citizen of another country, the association has also been obliged to inform the ministry about his or her foreign identification number provided by the Directorate General of Civil Registration and Citizenship Affairs.

The associations, which are not registered in the information system of the Head of Department of Associations called DERBİS, are also stipulated to inform the ministry about the aforementioned information of their members.

The number of associations operating in Turkey

The number of associations that have been currently operating in Turkey is 114 thousand 218. According to the recent information shared by the DERBİS, 13.74 percent of Turkey's population, namely, 11 million 107 thousand 101 people have been members of an association.

While 8 million 798 thousand 752 of them are men, 2 million 308 thousand 349 of them are women.

Before the amendment

Before the related amendment has come into force, the Regulation on Associations required that the executive board chairs of associations inform the local authorities in the first four months of the year.

Accordingly, the associations informed the authorities only about the number of their permanent and honorary members, indicating how many of their members were women and men.

The associations were required to give information only about the names-surnames, identity numbers, places of residence, educational backgrounds and occupations of their founders.
(BIA, 29 October 2018)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

One Academic Given Deferred Prison Sentence of 1 Year, 3 Months


Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (November 28).

At the İstanbul 36th Heavy Penal Court, Dr. Lecturer Sinan Yıldırmaz had his hearing. Yıldırmaz has been sentenced to 1 year and 3 months in prison. The pronouncement of the verdict has been deferred.

At Diyarbakır 5th Heavy Penal Court, the testimony of Prof. Dr. Fikret Uyar, who was discharged from Dicle University, was taken upon instruction.

Prison sentence at 36th Heavy Penal Court

The court board of the İstanbul 36th Heavy Penal Court consisted of Presiding Judge Hakan Özer; Members Onur Engin and Veli Gürsoy; and Prosecutor Hasan Adalı.

At the hearing of Sinan Yıldırmaz, the Prosecutor's Office repeated its previous opinion as to the accusations and demanded that the academic be penalized as per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).

Attorney Fuat Ekin stated that they presented their defense as to the accusations and requested that his client be immediately acquitted.

The court board ruled that Sinan Yıldırmaz shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison. The court suspended the announcement of the verdict.

Hearing in Diyarbakır upon instruction

The court board of the Diyarbakır 5th Heavy Penal Court consisted of Presiding Judge Onur Yerdelen; Members Deniz Kayihan, Alper Utku.

At his hearing which was held at the Diyarbakır 5th Heavy Penal Court, academic Fikret Uyar, who was discharged from Dicle University, stated that he demanded to make his detailed defense at the İstanbul 37th Heavy Penal Court, where the lawsuit against him was filed.

The court board unanimously ruled that the document of instruction shall be returned to the local court. The next hearing of Fikret Uyar will be held at the İstanbul 37th Heavy Penal Court.

What happened?

On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled "We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for Peace initiative. With the participation of further academics, the number of academics who have signed the declaration has reached 2,212.

With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits were filed against the academics on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror Law No. 3713.

As of November 28, 2018, 387 academics had stood trial since December 5, 2017. 37 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in prison and all of the sentences were suspended, except for those of Prof. Dr. Zübeyde Füsun Üstel from Galatasaray University and Prof. Dr. Büşra Ersanlı from Marmara University.

The penalty of Prof. Dr. Üstel was not deferred on the grounds that "she did not demand deferment of the announcement of the verdict and that she did not make a statement of penitence." As for the penalty of Prof. Dr. Büşra Ersanlı, it was not deferred on the ground that "no opinion as to her avoidance of committing offense has emerged considering her personality which does not express any remorse."

On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press and shared with the public what they had been going through since the declaration "We will not be a party to this crime" was published. The academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc. Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı (March 31, 2016), who read out the above-mentioned statement for press, were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and organs of the government."

The trials still continue.
(BIA, 29 November 2018)

Prison Sentences of 5 Editors-in-Chief Upheld by Court of Appeal


The 3rd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice has upheld the prison sentences of 9 years and 9 months in total which were given to five journalists in the trial of Özgür Gündem Editors-in-Chief on Watch.

In the lawsuit filed against five journalists for participating in the Editors-in-Chief on Watch campaign that was launched in solidarity with the Özgür Gündem newspaper, which was closed as per the Statutory Decree no. 675, the İstanbul 13th Heavy Penal Court gave its verdict for Ayşe Düzkan, Ragıp Duran, columnists of the newspaper Mehmet Ali Çelebi and Hüseyin Bektaş and its former Co-Editor-in-Chief Hüseyin Aykol on January 16.

In its verdict dated January 16, 2018, the court ruled that the journalists shall be penalized on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).

While the court sentenced Hüseyin Aykol to 3 years and 9 months in prison, it sentenced Hüseyin Bektaş, Mehmet Ali Çelebi, Ayşe Düzkan and Ragıp Duran to 1 year and 6 months in prison each.

Announcing its verdict today (November 29), the 3rd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice, upheld the prison sentences given to the journalists by the İstanbul 13th Heavy Penal Court.
(BIA, 29 November 2018)

Enquête Khashoggi : fouille de la maison en Turquie d'un Saoudien

Les autorités turques fouillaient lundi la villa située au sud d'Istanbul d'un citoyen saoudien soupçonné d'être impliqué dans le meurtre de Jamal Khashoggi pour y chercher ses restes presque deux mois après sa mort, selon le parquet d'Istanbul et les médias.

L'un des suspects du meurtre a eu une conversation téléphonique avec le propriétaire de la maison, qui se trouve dans la province de Yalova, le 1er octobre, la veille du meurtre de l'éditorialiste, a déclaré le parquet d'Istanbul dans un communiqué.

"Il est estimé que cette conversation portait sur l'élimination ou la dissimulation du corps de Jamal Khashoggi après son démembrement", selon le parquet, qui indique que des fouilles y ont donc été effectuées lundi.

Les recherches, qui visent à retrouver les restes du journaliste, ont ensuite été étendues à une villa voisine, a précisé l'agence étatique de presse Anadolu.

Un drone, un chien et des véhicules de pompiers ont été déployés sur place, poursuit l'agence, qui ajoute que des échantillons ont été prélevés dans le puits de la maison du Saoudien.

Celui-ci, présenté comme un homme d'affaires saoudien, n'était pas présent en Turquie au moment du coup de téléphone et n'y a pas été depuis "environ deux mois", a poursuivi Anadolu.

Les autorités ont déjà fouillé le consulat saoudien, où a été tué Jamal Khashoggi qui s'y rendait pour des démarches administratives, et la résidence du consul voisine, ainsi qu'une forêt située à la lisière d'Istanbul.

Le quotidien progouvernemental Sabah avait écrit il y a deux semaines que des traces d'acide avaient été découvertes dans les canalisations de la résidence du consul saoudien, portant les enquêteurs à croire que le corps du journaliste avait été dissous puis y avait été déversé.

Un conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, Yasin Aktay, avait lui aussi évoqué la piste selon laquelle le corps du journaliste avait été démembré pour être dissous.

Le meurtre de Jamal Khashoggi, un collaborateur du Washington Post qui s'était exilé aux Etats-Unis en 2017, a provoqué une onde de choc mondiale et considérablement terni l'image de l'Arabie saoudite et du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Après avoir dans un premier temps nié la disparition de Jamal Khashoggi, l'Arabie saoudite a fini par reconnaître sous la pression internationale qu'il avait été tué et démembré dans son consulat à Istanbul au cours d'une opération "non autorisée".

D'après des médias américains, la CIA n'a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre du journaliste. Mais selon le président américain Donald Trump, l'agence américaine de renseignement extérieur n'a "rien trouvé d'absolument certain".
(AFP, 26 nov 2018)

1 More Academic Given Suspended Prison Sentence

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (November 20).

14 academics had their hearings at three separate courts:

At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Prof. Dr. P.Y., lecturers Aslı Takanay and İ.S., research assistant Bahar Şahin Fırat, Prof. Dr. Abbas Vali, Dr. Lecturers S.Y. and Günizi Kartal, Assoc. Prof. Dr. Ayfer Bartu Candan and Prof. Dr. M.G. from Boğaziçi University; and Prof. Dr. Tahsin Yeşildere from İstanbul University had their second hearings.

At the İstanbul 28th Heavy Penal Court: Research assistant D.Ü. from Mimar Sinan Fine Arts University (MSGSÜ) and lecturer Ç.A. from Sabancı University had their second hearings.

At the İstanbul 26th Heavy Penal Court: Instructor Akın Tek from İstanbul Şehir University and PhD student Özgecan Korkmaz from Michigan University had their third hearings.

One academic sentenced to prison

At the 28th Heavy Penal Court, the court board sentenced academic Ç.A. from Sabancı University to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for an armed terrorist organization."

The announcement of the verdict has been deferred.

Takanay did not request suspension of verdict

At the 36th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office announced its opinion as to the accusations for academics M.G., P.Y., S.Y., Aslı Takanay, Tahsin Yeşildere and Ayfer Bartu Candan. The office demanded that the academics be penalized as per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law.

Takanay stated that in the event that she is penalized on these charges, she does not request that the pronouncement of the verdict be deferred.

At the 28th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office also announced its opinion as to the accusations for academic D.Ü. As in the case of other courts, the office demanded that the academic be penalized as per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law.

What happened?

On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled "We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for Peace initiative. With the participation of further academics, the number of academics who have signed the declaration has reached 2,212.

With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits were filed against the academics on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror Law No. 3713.

As of November 20, 2018, 384 academics had stood trial since December 5, 2017. 34 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in prison and all of the sentences were suspended, except for those of Prof. Dr. Zübeyde Füsun Üstel from Galatasaray University and Prof. Dr. Büşra Ersanlı from Marmara University.

The penalty of Prof. Dr. Üstel was not deferred on the grounds that "she did not demand deferment of the announcement of the verdict and that she did not make a statement of penitence." As for the penalty of Prof. Dr. Büşra Ersanlı, it was not deferred on the ground that "no opinion as to her avoidance of committing offense has emerged considering her personality which does not express any remorse."

On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press and shared with the public what they had been going through since the declaration "We will not be a party to this crime" was published. The academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc. Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı (March 31, 2016), who read out the above-mentioned statement for press, were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and organs of the government."

The trials still continue.
(BIA, Nov 23, 2018)

Détention préventive pour un universitaire dans l'attente de son procès

Un tribunal turc a ordonné dimanche le maintien en détention préventive d'un universitaire arrêté vendredi en même temps que d'autres figures du monde universitaire et intellectuel accusées d'avoir eu des activités antigouvernementales lors des manifestations de 2013.

Yigit Aksakoglu, membre de l'université privée d'Istanbul Bilgi spécialisée dans les sciences de l'éducation, a été maintenu en détention préventive dans l'attente de son procès, a indiqué la télévision NTV.

Les procureurs turcs avaient émis 20 mandats d'arrêt et quatorze des personnes visées ont été arrêtées vendredi. Douze ont été relâchées après avoir été entendues par la police, tandis qu'une autre était toujours interrogée.

Parmi les personnes arrêtées puis relâchées figurent une professeure de mathématiques de la prestigieuse Université du Bosphore, Betül Tanbayp, ainsi que Turgut Tarhanli, professeur de droit et spécialiste des droits de l'homme à l'université privée Bilgi.

Tous les suspects, y compris les personnes libérées, sont toujours accusées d'avoir "créé du chaos et du désordre" et "cherché à renverser le gouvernement" au cours des manifestations antigouvernementales de 2013 qui avaient été déclenchées par un mouvement de protestation contre des projets immobiliers au parc Gezi dans le centre d'Istanbul.

Les suspects sont liés à une ONG présidée par l'homme d'affaires turc Osman Kavala qui est détenu sans procès depuis un an dans le cadre d'une enquête très controversée pour des liens présumés avec le putsch manqué de juillet 2016 visant à renverser le président Recep Tayyip Erdogan.

M. Kavala, président de la Fondation Culture Anatolie, a travaillé étroitement avec des missions étrangères sur des projets de la société civile et son incarcération a inquiété les alliés occidentaux de la Turquie.

Les arrestations de vendredi avaient suscité une vague de critiques en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis.

Le département d'Etat américain avait appelé les autorités turques à libérer les personnes interpellées tandis que l'Union européenne avait jugé ces arrestations "alarmantes".

M. Kavala, qui est souvent comparé par les médias turcs pro-gouvernementaux au milliardaire américain George Soros, a été arrêté le 18 octobre 2017. Accusé d'avoir tenté de renverser l'ordre constitutionnel, il a été placé en détention préventive en novembre 2017 et n'a toujours pas été officiellement mis en accusation.
(AFP, 18 nov 2018)

PEN: ‘Imprisonment of 123 Journalists and Writers Unacceptable'

International PEN Association of Writers' Turkey Center organized a press conference on the occasion of the International Day of the Imprisoned Writers today (November 15).

The press conference was held by PEN Turkey Center's 2nd Chair Halil İbrahim Özcan, Tahir Şilkan from the Writers Union of Turkey and Turkish Publishers Association Chair Kenan Kocatürk.

Journalists from Turkey and international press also followed the press conference, which was organized with the aim of drawing attention to the imprisonment and difficult conditions of writers who are behind bars in Turkey and in the world for having expressed their opinions by writing.

CLICK - November 15 Internations Day of the Imprisoned Writers: 1 Poet, 2 Journalists-Writers from Turkey

As it has also been previously announced by PEN International, this year, the association and its centers have specifically focused on the situation of four imprisoned journalists from Bangladesh, Mexico, Egypt and Ukraine:

Activist writer-photographer Shahidul Alam from Bangladesh faces 7 to 14 years in prison; journalist-writer Dawit Isaak from Sweden-Eritrea has been in prison in Eritrea for 17 years, he is prevented from communicating with the outside world; activist-writer Wael Abbas from Egypt has still been in prison; filmmaker-writer Oleg Sentsov from Ukraine, who protests the occupation of Crimea by Russia, has been sentenced to 20 years in prison in Siberia.

Last year, one of the names specifically focused by the PEN was journalist and painter Zehra Doğan, who has been behind bars since June 12, 2017.

"We will continue writing until our dreams come true"

In his speech at the press conference, PEN Turkey Center's 2nd Chair Halil İbrahim Özcan said,

"What would you think when you saw a title 'November 15 International Day of the Imprisoned Writers no longer exists'? We will continue writing until this title, until our dreams come true.

"We find the situation of 123 journalists and writers, who are currently behind bars in our country due to their opinions and writings as part of anti-democratic practices, unacceptable."

"Freedom of thought is freedom to express thoughts"

Taking the floor after Özcan, Tahir Şilkan from Writers Union of Turkey stressed that freedom of thought means freedom to express thoughts.

Stating that there is no democracy in a country where freedoms do not exist, Şilkan underlined that fascism, racism, discrimination and warmongering cannot be seen within the scope of freedom of thought. Şilkan added,

"We are on the side of journalists and writers who have been behind bars in relation with thought crimes. I hope that we will not see any one of our friends in prison on such charges."

"Our rights are guaranteed by the Universal Declaration of Human Rights"

At the press conference, Turkish Publishers Association Chair Kenan Kocatürk reminded the audience that the year 2018 has marked the 70th anniversary of the Universal Declaration of Human Rights and stressed that Turkey is among the signatory countries of the declaration.
(BIA, 15 November 2018)

EFJ-IFJ launch a transitional solidarity fund for journalists in Turkey

Journalists in Turkey have in recent years faced unprecedented state crackdown. Despite the lifting in July 2018 of a two-year long state of emergency, the press continues to be stifled and journalists to face trials, job insecurity and abuse. Thousands of journalists have been sacked in recently years, particularly in the last two, with catastrophic impact on the victims and their families.

To support journalists in need and their families, the International and European Federations of Journalists (IFJ/EFJ) have established a transitional solidarity fund for journalists in Turkey.

This solidarity fund provides financial relief to prosecuted and sacked journalists. It will offer legal and humanitarian support to targeted journalists or their families and will constitute a rapid response to acute cases and longer-term support for the most in need.

The IFJ/EFJ transitional Solidarity Fund covers the following areas of assistance:

Legal advice or defense of prosecuted or jailed journalists/media staff.

Immediate humanitarian assistance for journalists or families of journalists and media staff whose ‘bread-winner’ has been jailed or prosecuted.

Medical fees for jailed/prosecuted journalists or a family member.

This transitional solidarity fund is a source of aid and comfort and a symbol of international solidarity that encourages journalists to carry on in times of struggle and distress.


The applications for this fund are restricted to journalists based in Turkey.

To apply, go to the application form here (https://www.ifj.org/turkey-solidarity-form.html)


Legal Action Against 182 People Due to ‘Social Media’

The Ministry of Interior has released its weekly written statement about the operations conducted between the dates of November 5 and 12.

According to the statement of the ministry published on its official website, 277 social media accounts have been investigated and legal action has been taken against 182 people in relation with their social media posts in the indicated time period.

The following charges have been brought against the social media users:

"Propagandizing for a terrorist organization, promoting these organizations, declaring affiliation with terrorist organizations, inciting people to enmity and hatred, insulting state officials, attempting against state's indivisible integrity, committing hate speech..."

11 people were arrested in one month

According to the statement on rights violations made by the Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu, a legal action was taken against 898 people due to their social media posts in October 2018.

In this one-month period, 11 people were arrested.

"Afrin" and "dollar" investigations

General Directorate of Security announced on August 12, 2018 that an investigation was launched into 346 social media accounts which shared posts about the exchange rate of the US Dollar.

Ankara and İstanbul Chief Public Prosecutor's Offices launched investigation into "news items, printer and visual publication, social media accounts that serve in economic attacks" on the same day.

CLICK - Ministry of Interior: 845 People Detained Due to 'Olive Branch'

The Ministry announced on February 26 that 845 people who criticized the Afrin operation on social media and participated in critical activities had been taken into custody.
. (BIA, 12 November 2018)

L'assassinat de Khashoggi a-t-il été commandité par le prince héritier?

Le président Donald Trump a déclaré samedi que les Etats-Unis détermineraient dans quelques jours qui a tué le Saoudien Jamal Khashoggi, assassiné le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

L'annonce de M. Trump intervient alors que deux quotidiens américains affirment, en citant des sources anonymes, que la CIA a conclu que l'assassinat avait été commandité par le puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Parlant à des journalistes à Malibu (Californie) où il a visité samedi des localités ravagées par les incendies, M. Trump a annoncé qu'un "rapport complet" sur le point de savoir "qui l'a fait" serait achevé "dans les deux prochains jours", soit dimanche ou lundi, puis il a mentionné un délai différent, "lundi ou mardi".

Quelques heures plus tôt, Heather Nauert, porte-parole du département d'Etat américain, a déclaré que les Etats-Unis n'avaient, à ce stade, abouti à aucune "conclusion définitive" sur les responsabilités dans l'assassinat de Jamal Khashoggi.

Elle réagissait à des informations du Washington Post et du New York Times, qui citent des sources anonymes selon lesquelles la CIA a conclu que c'était le prince héritier qui avait commandité l'assassinat du journaliste.

- Informations "inexactes" -

Mme Nauert a déclaré qu'au moment où elle parlait il était prématuré de désigner tel ou tel responsable.

"Les récentes informations selon lesquelles le gouvernement américain a abouti à une conclusion définitive sont inexactes", a-t-elle indiqué dans un communiqué. "Nombre de questions sans réponses demeurent".

M. Trump s'est entretenu samedi par téléphone avec la directrice de la CIA Gina Haspel et avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, a indiqué la porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, à bord d'Air Force One pendant le vol vers la Californie.

Interrogé avant son départ de la Maison Blanche, M. Trump est resté évasif sur l'enquête Khashoggi mais a longuement insisté sur l'importance des liens entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite.

"Ils sont un allié véritablement spectaculaire en termes d'emplois et de développement économique", a-t-il déclaré. "Je suis président, je dois prendre beaucoup d'éléments en compte".

Le département d'Etat a rappelé que les Etats-Unis avaient déjà annoncé des sanctions financières ciblées contre 17 responsables saoudiens impliqués dans le meurtre. Il a précisé que des "mesures complémentaires" pourraient être examinées.

Les affirmations du Washington Post, avec lequel collaborait régulièrement Jamal Khashoggi, très critique envers le prince héritier, contredisent de récentes affirmations du royaume saoudien, qui a totalement dédouané Mohammed ben Salmane.

Pour parvenir à ses conclusions, indique le quotidien, la CIA s'est notamment appuyée sur un appel entre le frère du puissant prince héritier, ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi.

Selon le Washington Post, Khalid ben Salmane a conseillé à M. Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu'il ne lui arriverait rien. Le quotidien ajoute qu'il avait passé ce coup de téléphone à la demande de son frère.

Khalid ben Salmane a très rapidement réfuté avec fermeté les allégations du Washington Post. "C'est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonymes", a-t-il écrit sur Twitter, assurant n'avoir jamais discuté d'un voyage en Turquie avec le journaliste.

L'Arabie saoudite a changé à plusieurs reprises sa version officielle sur ce qui est arrivé à Jamal Khashoggi une fois entré au consulat à Istanbul.

Le vice-président américain Mike Pence a déclaré samedi que les Etats-Unis étaient "déterminés à demander des comptes à tous ceux qui sont responsables" du meurtre de Khashoggi.

"Nous allons suivre les faits", a dit M. Pence en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Port Moresby.

Le vice-président a refusé de commenter des informations classifiées mais a qualifié le meurtre du Saoudien d'"atrocité" et d'"affront à une presse libre et indépendante".

Réfugié aux Etats-Unis après être tombé en disgrâce à Ryad, Khashoggi, critique envers le prince héritier, coopérait régulièrement avec le Washington Post, pour lequel il écrivait des articles d'opinion.

Tout en affirmant la volonté des Etats-Unis que les responsables de l'assassinat soient punis, Mike Pence a souligné que Washington voulait aussi garder un "partenariat fort et historique" avec l'Arabie saoudite, notamment face aux ambitions régionales de l'Iran.
(AFP, 18 nov 2018)

Nouvelles arrestations d'universitaires et figures de la société civile

Les autorités turques ont arrêté vendredi plusieurs universitaires et figures de la société civile à Istanbul, suscitant une vague de critiques en Europe.

La police turque a relâché samedi huit universitaires et figures de la société civile arrêtés la veille dans le cadre d'une vague d'interpellations qui ont suscité la préoccupation de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Les procureurs turcs avaient émis 20 mandats d'arrêt et quatorze des personnes visées ont été arrêtées. Huit ont été libérées samedi après avoir été entendues par la police, tandis que six étaient toujours interrogées, a écrit l'agence de presse DHA.


Les personnes arrêtées sont toutes des membres ou liées à l'ONG Culture Anatolie, qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque à travers la culture et les arts et dont le président Osman Kavala est détenu sans procès depuis plus d'un an.

Selon l'agence de presse DHA, le doyen de la faculté de droit de l'Université Bilgi, Turgut Tarhanli, et une professeure de mathématiques de la prestigieuse Université du Bosphore, Betül Tanbay, font notamment partie des personnes arrêtées à l'aube.

L'agence étatique Anadolu a précisé que 20 mandats d'arrêt au total avaient été émis et que treize des personnes visées avaient d'ores et déjà été arrêtées.

Parmi celles-ci figurent la productrice et journaliste Cigdem Mater et une figure de la scène culturelle et artistique stambouliote, Asena Günal.

Elles sont soupçonnées, selon Anadolu, de "créer du chaos et du désordre" et de "chercher à renverser le gouvernement en invitant des facilitateurs et des militants professionnels" lors des manifestations antigouvernementales de 2013, connues sous le nom
de "mouvement Gezi".

M. Kavala, homme d'affaires et philanthrope qui dirige Culture Anatolie, est écroué depuis plus d'un an dans le cadre d'une enquête très critiquée pour des liens présumés avec le putsch manqué.

M. Kavala a été placé en détention préventive en novembre 2017 et n'a toujours pas été formellement mis en accusation.

Selon ses avocats, les autorités le soupçonnent d'être lié à la tentative de putsch du 15 juillet 2016 et d'avoir "financé" les manifestations du "mouvement Gezi".

Son incarcération est régulièrement dénoncée par des responsables européens et des défenseurs des droits de l'homme.

- "Arrestations alarmantes" -

D'après Anadolu, le vice-président de Culture Anatolie, Yigit Ekmekçi, et un membre de son conseil d'administration, Ali Hakan Altintay, font partie des personnes visées par les mandats d'arrêt.

L'Union européenne a jugé ces arrestations "alarmantes", estimant dans un communiqué que de telles mesures "vont à l'encontre de l'engagement déclaré du gouvernement turc en matière des droits de l'Homme et des libertés fondamentales".

Qualifiant d'"absurdes" les accusations pesant contre les personnes arrêtées, Amnesty International a estimé que leur interpellation "montre que les autorités sont déterminées à poursuivre leur campagne brutale contre la société civile".

Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l'Europe dont la Turquie est membre, s'est dit dans un communiqué "très préoccupé" par ces dernières arrestations et a affirmé qu'il allait évoquer "ce développement alarmant avec les autorités turques de façon urgente".

La rapporteure sur la Turquie au Parlement européen, Kati Piri, a dénoncé "une attaque brutale sur la société civile turque" et appelé l'UE à "vigoureusement condamner" ces arrestations.

Après la tentative de putsch du 15 juillet 2016 visant à renverser le président Recep Tayyip Erdogan, les autorités ont lancé une répression implacable : plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 personnes limogées ou suspendues.

Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen d'avoir ourdi le coup de force. Mais celui-ci, un ancien allié de M. Erdogan qui réside aujourd'hui aux Etats-Unis, dément toute implication.

Signe que les purges ne faiblissent pas plus de deux ans après le putsch manqué, la justice turque a émis vendredi des mandats d'arrêt contre 188 personnes, dont 100 militaires, soupçonnées d'être liées au prédicateur Gülen, selon Anadolu.
(AFP, 18 nov 2018)

Le Soir sur l'incarcération d'Osman Kavala

Ce soir-là, dans un restaurant d’Istanbul, on célèbre un anniversaire. Il y a des petits fours, du bon vin, une assemblée cosmopolite. Mais le propriétaire des lieux, celui dont on fête les 61 ans, ne viendra pas. Osman Kavala est retenu à 90 kilomètres de là. Non pas dans un embouteillage, mais dans une cellule de prison.

Depuis plus de 30 ans, ce chef d’entreprise fortuné investit son argent et son temps dans des causes qui lui tiennent à cœur : dialogue turco-arménien, question kurde, expression des minorités, protection de l’héritage culturel anatolien… « Osman Kavala, c’est quelqu’un dont les bureaux, pendant très longtemps, n’ont pas eu de verrou. Quelqu’un que n’importe qui peut aborder pour lui raconter ses problèmes ou ses projets, décrit Kerem Mert Ispir, coordinateur des programmes au sein de l’ONG Anadolu Kültür, fondée il y a 16 ans par le mécène turc. Il me paraît absurde que ses activités puissent constituer un crime ou déranger qui que ce soit. »

Plus d’un an après son arrestation à l’aéroport d’Istanbul, Osman Kavala ignore toujours ce qui lui est reproché. Son procès n’a pas commencé, le procureur chargé de l’enquête n’a pas encore écrit son acte d’accusation. A l’issue de sa garde à vue, le parquet avait réclamé son placement en détention préventive au motif qu’Osman Kavala aurait « tenté de renverser l’Etat turc » en « organisant et en dirigeant » les manifestations anti-gouvernementales du parc Gezi d’Istanbul à l’été 2013. Il aurait également, selon le procureur, participé au coup d’Etat manqué de juillet 2016.

« Certains essaient de présenter ce soi-disant membre de la société civile comme un bon citoyen, avait lancé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le 24 octobre 2017. Mais l’identité de ce personnage, surnommé le Soros de Turquie , a été démasquée. Toutes ses connexions sont désormais connues . » Une semaine plus tard, le 1 er novembre, Osman Kavala était incarcéré.

Ces dernières années, les médias pro-gouvernementaux avaient affublé le mécène du surnom de « Soros rouge de Turquie », du nom du milliardaire et philanthrope américain George Soros, accusé par ses détracteurs de chercher à déstabiliser des gouvernements. Pour les amis d’Osman Kavala, ces accusations sont absurdes et sonnent comme un avertissement. « Le but est de mettre en garde et de faire peur à la société civile, explique Murat Çelikkan, militant des droits de l’homme. Beaucoup de gens se sont dits : S’il est arrêté, alors n’importe lequel d’entre nous peut être arrêté. »

Son incarcération a aussi choqué en Europe où Osman Kavala était un contact privilégié pour les politiques et les diplomates. De fait, « Osman est devenu de plus en plus dérangeant avec l’augmentation de ses capacités à mettre en relation les activités de société civile avec des fondations internationales et l’Union européenne, estime le politologue Ahmet Insel, son ami de longue date. A partir du moment où la perspective européenne a été écartée par le pouvoir turc, des éléments ultranationalistes ont commencé à désigner Osman comme un exemple de riche qui perturbe la Turquie au nom des autres. Il est devenu le prototype de l’ennemi intérieur ».

Un an après son incarcération, ses proches se partagent entre un espoir ténu – s’il n’y a toujours pas d’acte d’accusation, il n’y aura peut-être pas de procès, se disent-ils – et un désespoir profond. Devant la lenteur de la justice turque, la Cour européenne des droits de l’homme a décidé d’examiner en urgence la requête du mécène turc. (Le Soir, 9 nov 2018)

‘Social Media Investigation’ Against 142 People

In its weekly statement regarding the operations launched over the last week, the Ministry of Interior has announced that legal action has been taken against 142 people due to their social media posts over the last week.

The statement on the official website of the ministry, has also indicated that "works have been done" about 171 social media accounts.

In the operations that have been conducted from October 29 to November 5, the social media users have faced the charges of:

"Propagandizing for a terrorist organization, promoting these organizations, declaring affiliation with terrorist organizations, inciting people to enmity and hatred, insulting state officials, attempting against state's indivisible integrity, committing hate speech..."

"Afrin" and "dollar" investigations

General Directorate of Security announced on August 12, 2018 that an investigation was launched into 346 social media accounts which shared posts about the exchange rate of the US Dollar.

Ankara and İstanbul Chief Public Prosecutor's Offices launched investigation into "news items, printer and visual publication, social media accounts that serve in economic attacks" on the same day.

CLICK - Ministry of Interior: 845 People Detained Due to 'Olive Branch'

The Ministry announced on February 26 that 845 people who criticized the Afrin operation on social media and participated in critical activities had been taken into custody.
(BIA, 7 November 2018)

Le corps de Khashoggi démembré pour être dissous

Le corps du journaliste Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, a été démembré pour pouvoir être "dissous" plus facilement, a affirmé un conseiller du président turc cité vendredi par le quotidien Hürriyet.

"Nous voyons à ce stade qu'ils ne se sont pas contentés de le démembrer, ils s'en sont débarrassés en le dissolvant", a déclaré au quotidien Hürriyet Yasin Aktay, conseiller du président Recep Tayyip Erdogan au sein de l'AKP, le parti au pouvoir.

"Selon les dernières informations dont nous disposons, la raison pour laquelle ils ont découpé le corps, c'est pour le dissoudre plus facilement", a-t-il ajouté.

L'éditorialiste Jamal Khashoggi, collaborateur du Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le consulat saoudien d'Istanbul où il s'était rendu pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une Turque.

Après avoir d'abord affirmé que Khashoggi avait quitté le consulat peu après s'y être rendu, puis soutenu
qu'il était mort dans une rixe, Ryad a fini par évoquer une "opération non autorisée" par le pouvoir.

Dans un communiqué publié mercredi, le parquet d'Istanbul a affirmé que "la victime a été démembrée" et que l'"on s'en est débarrassée", sans pourtant préciser comment.

Après les déclarations du parquet, un responsable turc a déclaré au Washington Post que les autorités examinent une piste selon laquelle son corps aurait été dissout dans de l'acide au consulat ou dans la résidence du consul toute proche.

"Ils voulaient s'assurer de ne laisser aucune trace du corps", a ajouté M. Aktay, un ami du journaliste décédé. "Tous les endroits où nous menaient les caméras de surveillance ont été examinés, le corps n'a pas été trouvé".

"Tuer une personne innocente est un crime, ce qui a été fait au corps en est un autre et une honte", a-t-il poursuivi.
(AFP, 2 nov 2018)

Appel à libérer Osman Kavala, philanthrope écroué depuis un an

Les avocats de l'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala ont appelé mercredi à sa libération, un an jour pour jour après son placement en détention dans le cadre de la répression qui a suivi le putsch manqué de 2016 en Turquie.

"Un an après son placement en détention provisoire, il n'y a toujours pas d'acte d'accusation", a déclaré Me Ilkan Koyuncu lors d'une conférence de presse à Istanbul. "Nous continuons de demander la remise en liberté d'Osman Kavala".

M. Kavala, un mécène respecté dans les cercles intellectuels en Turquie et à l'étranger, notamment en France, a été interpellé le 18 octobre 2017 puis placé en détention provisoire le 1er novembre suivant.

Incarcéré à la prison de Silivri, près d'Istanbul, il est soupçonné d'avoir tenté de "modifier l'ordre constitutionnel" et de "renverser le gouvernement" par "la force ou la violence".

Selon ses avocats, les autorités le soupçonnent d'être lié à la tentative de putsch du 15 juillet 2016 et d'avoir "financé" les manifestations anti-gouvernementales de 2013 lors du "mouvement Gezi".

"Je veux retrouver ma liberté, ma famille et mes amis le plus vite possible", a déclaré M. Kavala dans un message écrit depuis la prison et lu au début de la conférence de presse, ajoutant qu'il n'avait "rien à voir" avec ces accusations.

Ses avocats ont dénoncé mercredi la lenteur du processus et le fait de n'avoir pas accès au dossier d'instruction.

"Nous sommes comme Don Quichotte affrontant des moulins à vent. Nous ne savons pas ce que nous avons en face de nous", a dénoncé mercredi Köksal Bayraktar, un juriste qui conseille M. Kavala.

"Mais derrière tout cela, il y a une réalité concrète : celle d'un homme, d'un intellectuel enfermé depuis un an entre quatre murs", a-t-il ajouté.

Né à Paris en 1957, M. Kavala est le co-fondateur de l'une des plus grandes maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside une ONG qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque à travers la culture et les arts.

M. Kavala, qui milite pour la reconnaissance du génocide arménien, est régulièrement qualifié de "Soros Rouge" par la presse progouvernementale turque, en référence au milliardaire américain d'origine hongroise George Soros.

Il fait partie des plus de 55.000 personnes arrêtées dans le cadre des purges lancées après la tentative de coup d'Etat du 15 au 16 juillet 2016.
(AFP, 31 oct 2018)

Khashoggi étranglé et démembré d'une manière préméditée, selon Ankara

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été tué par "strangulation" et son corps "démembré" au consulat de son pays à Istanbul d'une manière préméditée, a affirmé le parquet turc mercredi, Ankara regrettant un manque de coopération de Ryad dans l'enquête.

Parallèlement, le parti au pouvoir en Turquie, l'AKP,
a estimé que le meurtre n'aurait pu être mené sans instructions de "haut niveau" de Ryad, qui a cherché à se dédouaner en affirmant que Khashoggi avait été tué lors d'une opération "non autorisée".

Le parquet d'Istanbul a révélé des détails sur le meurtre, perpétré le 2 octobre, dans un communiqué publié quelques heures après le départ du procureur saoudien Saoud ben Abdallah Al-Muajab à l'issue d'une visite entamée dimanche en Turquie et qui n'a permis aucune avancée sur deux points clés de l'enquête: identifier les commanditaires du meurtre et ce qu'il est advenu du corps.

En annonçant que Khashoggi a été tué par strangulation et son corps démembré, le procureur d'Istanbul a confirmé pour la première fois des informations publiées depuis plusieurs semaines dans la presse turque sur les détails macabres du meurtre.

"Conformément à un plan prémédité, la victime Jamal Khashoggi a été étranglée à mort dès son entrée au consulat", a affirmé le procureur.

"Le corps de la victime a été démembré et on s'en est débarrassé suite à sa mort par strangulation, là encore conformément à un plan préparé d'avance", a-t-il ajouté.

- "Instructions de haut niveau" -

En insistant sur le caractère prémédité du meurtre et de la façon dont les tueurs se sont débarrassés du corps, le procureur démonte la version initiale des autorités saoudiennes selon laquelle Khashoggi a été tué lors d'un interrogatoire qui a mal tourné. Ryad a fini par admettre du bout des lèvres que le meurtre était prémédité mais seulement en se basant sur les éléments d'enquête fournis par les Turcs.

Avant la publication du communiqué du procureur, un haut responsable turc parlant sous couvert d'anonymat avait affirmé à l'AFP que les responsables saoudiens ne coopéraient pas "sincèrement" dans l'enquête.

Jamal Khashoggi, un éditorialiste saoudien collaborant notamment avec le Washington Post, a été tué par un commando saoudien dans le consulat de son pays à Istanbul après s'y être rendu pour des démarches administratives.

Son corps n'a pas été retrouvé depuis.

Le parquet s'est dit dans son communiqué "obligé" de révéler des éléments de l'enquête après avoir fait le constat que la visite à Istanbul du procureur général saoudien "n'a pas donné de résultat concret".

Sous la pression internationale, Ryad avait reconnu, après plusieurs jours de dénégations, le meurtre du journaliste dans son consulat lors d'une opération "non autorisée", mais a avancé plusieurs versions contradictoires qui ont suscité le scepticisme.

Plusieurs responsables et médias turcs ont directement incriminé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit MBS, dans ce meurtre alors que Ryad s'efforce de le dédouaner en insistant sur le caractère "non autorisé" de l'opération.

"Qui a donné l'ordre? Il ne s'agit pas là d'une action qui aurait pu être menée sans des instructions de haut niveau", a martelé mercredi Omer Celik porte-parole de l'AKP, le parti au pouvoir en Turquie lors d'une conférence de presse à Ankara.

"Nous n'accusons personne mais nous ne tolérerons aucune opération de dissimulation et cela doit être clair", a-t-il ajouté.

- "Sauver MBS" -

M. Celik en outre mis en doute les déclarations de Ryad affirmant ignorer où se trouve le corps du journaliste.

"Il est hors de question qu'ils n'en aient pas été informés", a-t-il dit, estimant que le consul saoudien à Istanbul, qui a regagné Ryad quelques jours après le meurtre, avait sans doute partagé cette information avec les autorités saoudiennes.

Des observateurs ont jugé les explications saoudiennes peu crédibles notamment en raison de la présence au sein du commando saoudien envoyé à Istanbul de plusieurs membres de services de sécurité directement rattachés au prince ben Salmane.

L'éditorialiste turc proche du pouvoir Abdülkadir Selvi a accusé mercredi dans le quotidien Hürriyet le procureur saoudien de travailler "pour sauver le prince héritier (saoudien) en manipulant cette enquête au lieu de faire la lumière sur ce meurtre".

Commentant le déroulement de l'enquête, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a estimé mercredi que "le compte n'y est pas".

"Aujourd'hui, même si les autorités saoudiennes ont reconnu qu'il y avait un meurtre, le compte n'y est pas. La vérité n'est pas au rendez-vous", a-t-il déclaré sur la radio RTL.
(AFP, 31 oct 2018)

Kurdish Question / Question kurde

3 Years Pass Since Murder of Tahir Elçi, No Lawsuit Filed Yet

Tomorrow (November 28) will mark the third year since the murder of Diyarbakır Bar Association Chair Tahir Elçi; however, not only have the perpetrators of the incident not been found in this three-year period, but no progress has been made in his case file as well.

Submitting a parliamentary inquiry regarding the issue, Peoples' Democratic Party (HDP) Siirt MP Meral Danış Beştaş has emphasized, "The investigation into the death of Tahir Elçi will also be a step towards bringing several other unidentified murders into light."

In the inquiry submitted to the Parliament, it has been stated that "the ones who could be the suspects of the murder of Elçi were listened only as witnesses; no crime scene investigation was conducted at the scene of incident after Elçi was murdered; and the prosecutors conducting the investigation into his murder have been constantly changed."

What did the authorities of the time say?

Tahir Elçi was murdered in Sur in Turkey's southeastern province of Diyarbakır on November 28, 2015 while making a statement for the press.

In her parliamentary inquiry, Danış Beştaş has also referred to the remarks made by the authorities of the time regarding the murder of Tahir Elçi:

"The then Prime Minister Ahmet Davutoğlu said, 'This incident will definitely be brought to light. We will not let unidentified murders in our time. No matter who has done it, the target is not only Dear Tahir Elçi, but, Turkey.'

"The then Vice Prime Minister Numan Kurtulmuş also stated that the attack against Tahir Elçi was 'a brutal assassination'."

What happened in the investigation?

The following information has been shared in the parliamentary inquiry regarding the investigation launched into the murder of Tahir Elçi:

* Two chief prosecutors and four prosecutors conducting the investigation have been changed so far.

* Four law enforcement officers who were seen to be shooting in the direction of Elçi in the video footages were listened only as witnesses.

* While the examination of the video footages captured by the surveillance cameras of the shops in the vicinity of the scene of incident has remained inconclusive, the fourth camera of the Mardin Kebab House, which was positioned in such a way to capture the murder, "was not working".

* In the video footage captured by the police cameras, there is a 13-second gap, including the moment when Elçi was shot.

* Despite the applications submitted by the attorneys of Elçi family to the Prosecutor's Office, the memory card of the police camera is not found.

* No criminal investigation has been conducted on the weapons of over 30 police officers who were on the street at the time of incident.
(BIA, 27 November 2018)

Syrie: manifestations en territoire kurde contre les violences sexistes

Plusieurs centaines de femmes ont manifesté dimanche à Qamichli, ville dominée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie en guerre, lors de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, a constaté un correspondant de l'AFP.

Au son des tambours et des youyous, le cortège a parcouru les rues, les participantes exhibant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "le mariage des filles est un crime", ou brandissant des photos montrant le visage d'une femme à l'oeil tuméfié, la bouche couverte par une main.

Les manifestantes de tout âge ont brandi des portraits de combattantes des Unités de protection de la femme (YPJ), force combattante kurde exclusivement féminine.

"On doit participer en masse à cette journée", lance Hanifa Mohamed, 47 ans, vêtue d'un pull vert et portant un hijab sombre encadrant son visage souriant. "Les femmes doivent s'organiser et parvenir aux échelons décisionnels. Elles doivent déterminer leur avenir", ajoute-t-elle.

A la faveur de la guerre qui déchire la Syrie depuis 2011, les Kurdes ont grignoté une autonomie de facto dans les territoires sous leur contrôle dans le nord et le nord-est du pays. Les institutions locales mises en place par cette minorité sont en général co-dirigées par un homme et une femme.

Et dans un pays où règne une société conservatrice qui considère que la femme n'a pas toujours les mêmes droits que les hommes, les Kurdes se targuent d'encourager l'égalité des sexes, même au combat, alors que les forces de la communauté ont joué un rôle clé dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Lors du rassemblement de dimanche, certaines manifestantes ont marqué leur hostilité à la Turquie voisine, le grand ennemi des Kurdes. Ankara voit d'un mauvais oeil l'autonomie de facto des Kurdes de Syrie, craignant qu'elle n'inspire sa propre minorité kurde.

L'évènement était aussi organisé en hommage aux femmes d'Afrine, enclave kurde dans le nord-ouest syrien conquise en mars par l'armée turque et ses supplétifs syriens, ces derniers contrôlant aujourd'hui le secteur.
(AFP, 25 nov 2018)

Pétition pour la libération immédiate de Selahattin Demirtas

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a lancé une pétition adressée à Council of the European Union pour la libération immédiate de Selahattin Demirtas.

Le parquet turc a requis jusqu'à 142 ans de prison contre Selahattin Demirtas, coprésident du principal parti Democratique HDP, accusé d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) organisation classée "terroriste" par la Turquie.Le parquet de Diyarbakir (sud-est) a en outre requis jusqu'à 83 ans d'emprisonnement pour Mme Figen Yüksekdag, qui copréside avec Selahattin Demirtas le Parti démocratique des peuples (HDP), selon l'agence progouvernementale Anadolu. Ils avaient été arrêtés en novembre avec une dizaine d'autres députés du parti dont l'immunité avait été levée.

Ils sont accusés d'appartenir ou de soutenir le PKK, qui mène depuis trois décennies une lutte armée pour demander plus de droits et d'autonomie pour les Kurdes. De ce fait la CEDH (Cour européenne des droits de l'homme) a "ordonné" ce mardi 20 novembre 2018 à la Turquie de libérer l'opposant kurde M.Demirtas mais le  président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté  la décision rendue plus tôt par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) "ordonnant" à Ankara de libérer "dans les plus brefs délais" l'opposant kurde et ancien député Selahattin Demirtas incarcéré depuis 2016.

"Les décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique Anadolu.

Mais contrairement aux affirmations de Recep Tayyip Erdogan, les arrêts rendus par la CEDH ont bel et bien un caractère contraignant pour les pays signataires, comme la Turquie, de la Convention européenne des droits de l'Homme. "Aux termes de l'article 46 de la Convention, les arrêts de la Cour ont un caractère contraignant pour tous les États membres", a indiqué à l'AFP le porte-parole du Conseil de l'Europe, Daniel Holtgen.

Détenu depuis novembre 2016, l'opposant kurde âgé de 45 ans, candidat malheureux à la présidentielle de juin en Turquie, est l'une des figures de proue du Parti démocratique des peuples (HDP), dont il était le coprésident. 

"Étouffer le pluralisme" politique

Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg condamne la Turquie, à l’unanimité des juges, pour la durée excessive de la détention provisoire de Selahattin Demirtas et pour violation du droit à des élections libres en raison du statut de l’intéressé. Selon elle, si l'arrestation et la détention reposent sur la base de "raisons plausibles" de le soupçonner d’avoir commis une infraction pénale, la prolongation de son emprisonnement est injustifié et vise à "étouffer le pluralisme" politique en Turquie. La CEDH a également condamné Ankara à verser 10 000 euros au requérant pour dommage moral, et 15 000 euros pour frais et dépens.

Selahattin Demirtas, qui a été condamné en septembre dernier à 4 ans et 8 mois de prison pour "propagande terroriste", est poursuivi dans de nombreux dossiers et encourt jusqu'à 142 ans de prison dans le cadre de son principal procès.

Son incarcération est régulièrement critiquée par les organisations de défense des droits de l'Homme qui accusent Recep Tayyip Erdogan de chercher à étouffer toute voix d'opposition, en particulier depuis la tentative de coup d'État du 15 au 16 juillet 2016.

Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent qui, au-delà des putschistes et de leurs partisans présumés, ont également visé les milieux pro-kurdes et la presse critique.

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Sommée par la CEDH de relâcher Demirtas, Erdogan a balayé cette demande

Sommé mardi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de libérer "dans les plus brefs délais" le leader prokurde Selahattin Demirtas, détenu depuis 2016, le président turc Recep Tayyip Erdogan a balayé cette demande d'un revers de main.

"Les décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire", a-t-il promptement répliqué, selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique Anadolu.

Du point de vue de la Cour, la détention prolongée de l'opposant kurde, y compris pendant "le référendum (constitutionnel de 2017, NDLR) et l'élection présidentielle" du 24 juin, poursuivait "un but inavoué prédominant, celui d'étouffer le pluralisme" en Turquie.

Elle visait à "limiter le libre jeu du débat politique, qui se trouve au coeur même de la notion de société démocratique", ont poursuivi les magistrats européens.

Du fond de sa cellule, Selahattin Demirtas a malgré tout recueilli 8,4% des voix à la présidentielle, remportée par M. Erdogan.

La cour de Strasbourg "admet" cependant que M. Demirtas, 45 ans, avait été arrêté pour des "raisons plausibles" en 2016 car les autorités turques le soupçonnaient d'avoir commis une infraction pénale. Mais les motifs invoqués pour justifier la durée de sa détention n'était, selon elle, pas "suffisants".

"Sa détention provisoire constitue une atteinte injustifiée à la libre expression de l'opinion du peuple et au droit du requérant d'être élu et d'exercer son mandat parlementaire", ont estimé les juges européens, saisis par M. Demirtas.

En conséquence, ils ont condamné la Turquie à verser 10.000 euros à Selahattin Demirtas pour dommage moral, et 15.000 euros pour frais et dépens.

Voyant dans l'arrêt de la CEDH une "reconnaissance légale de (s)on statut d'otage politique", l'intéressé a réagi via un communiqué de sa formation, le Parti démocratique des peuples (HDP), dénonçant des poursuites "menées à des fins politiques et non juridiques".

"Les procès et les accusations sur lesquelles j'ai été poursuivi se sont effondrés" et "notre lutte pour le droit et la justice continuera en toutes circonstances", a-t-il insisté.

Mais pour Recep Tayyip Erdogan, le HDP n'est autre qu'une vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation considérée comme "terroriste" par Ankara et les Occidentaux.

- "Propagande terroriste" -

Troisième force au Parlement, le parti a ainsi été fortement touché par les purges menées après le putsch manqué de juillet 2016. De nombreux responsables sont incarcérés ou font l'objet de poursuites judiciaires.

Selahattin Demirtas lui-même, écroué depuis novembre 2016 et condamné en septembre à 4 ans et 8 mois de prison pour "propagande terroriste", est poursuivi dans de nombreux autres dossiers et encourt jusqu'à 142 ans de prison.

Le bras de fer judiciaire qui oppose Ankara à la CEDH - contrairement aux assertions de M. Erdogan, les arrêts rendus par la CEDH ont bel et bien un caractère contraignant -, s'ajoute à une longue série de contentieux entre la Turquie et les institutions européennes.

Désireuse de renforcer son ancrage européen, la Turquie était devenue en 2016 le sixième "grand contributeur" du Conseil de l'Europe, dont la CEDH est le bras judiciaire. Elle avait ainsi porté son financement du Conseil à 33 millions d'euros par an.

Mais l'année suivante, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait décerné son prix Vaclav Havel à Murat Arslan, magistrat turc emprisonné dans le sillage des purges ayant suivi le coup d'Etat manqué de juillet 2016.

Visiblement ulcérée, Ankara avait annoncé peu après sa décision de renoncer à son statut de grand contributeur et de ramener sa participation au budget du Conseil à 13 millions d'euros en 2018.

La Turquie est aussi avec la Russie, la Roumanie et l'Ukraine l'une des principales pourvoyeuses d'affaires devant la CEDH qui l'a condamnée à de nombreuses reprises.
  (AFP, 20 nov 2018)

La chanteuse Hozan Cane condamnée à six ans de prison

Une Allemande arrêtée en juin en Turquie a été condamnée mercredi à six ans et trois mois de prison pour appartenance à une organisation terroriste, a déclaré à l'AFP son avocat Mustafa Peköz.

Hozan Cane, une chanteuse kurde de Cologne, de son vrai nom Saide Inaç, a été arrêtée le 23 juin en Turquie tandis qu'elle accompagnait le parti prokurde HDP pendant la campagne pour les élections présidentielle et législatives du 24 juin.

Me Peköz a dit qu'il ferait appel de la condamnation prononcée mercredi par un tribunal d'Edirne (nord-ouest de la Turquie) contre sa cliente.

Selon sa famille, l'accusation s'est appuyée sur des photographies la montrant avec des combattants des YPG, une milice kurde syrienne qu'Ankara considère comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par la Turquie mais aussi les Etats-Unis et l'Union européenne.

Mais selon les proches de Mme Inaç, ces photos sont tirées d'un documentaire qu'elle a réalisé sur la persécution des Yézidis par le groupe Etat islamique en Irak.

La condamnation de la chanteuse survient en plein processus de réchauffement des relations entre la Turquie et l'Allemagne entamé au début de l'année après plusieurs mois de vives tensions.
(AFP, 14 nov 2018)

La France remet à l'Allemagne un membre présumé du PKK

La France a extradé en Allemagne un membre présumé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement d'un ancien membre de cette organisation, a annoncé mardi le parquet fédéral allemand.

Özkan T., un Turc de 31 ans, a été remis lundi en application d'une demande d'extradition de l'Allemagne, a précisé le parquet basé à Karlsruhe dans un communiqué. Il était visé par un mandat d'arrêt européen depuis juin et avait été arrêté en France le 18 juillet.

Son interpellation était liée à l'arrestation les 20 et 21 juin de quatre autres membres présumés du PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé, séquestré et blessé un ancien membre de ce groupe pour le "forcer à continuer à travailler pour l'association sous peine de le tuer" et s'assurer qu'il n'avait pas coopéré avec la police, selon le parquet.
 Après avoir été séquestré dans un endroit isolé près de Stuttgart (Bade-Wurtemberg), tabassé, menacé de mort et détroussé, la victime avait finalement été abandonnée près de la ville d'Esslingen.

Le PKK livre depuis 1984 une sanglante guérilla contre Ankara, notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.
(AFP, 13 nov 2018)

Les Kurdes syriens craignent une nouvelle offensive d'Ankara

Dans le nord syrien, un projectile est tombé sur la maison de Chimo Osmane et, depuis, ses enfants ne vont plus à l'école. A quelques mètres seulement de la frontière turque, les villages de la communauté kurde redoutent une nouvelle offensive d'Ankara.

Ces derniers jours, l'armée turque a mené des frappes d'artillerie contre des positions militaires tenues par la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du Peuple (YPG), tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d'un nouvel assaut.

Ankara refuse catégoriquement l'autonomie de facto instaurée par la minorité kurde sur les territoires à sa frontière, dans le nord et le nord-est syrien, craignant que cela n'exacerbe les velléités séparatistes des Kurdes vivant sur son propre territoire.

Niché au milieu des champs d'oliviers dans la région de Kobané, le village d'Achma surplombe les drapeaux turcs de la ligne de démarcation, les grillages en fer et les barils remplis de gravats qui séparent les deux pays.

Ici, comme dans les autres localités du secteur, les rues sont désertes.

"On ne peut plus aller sur le toit, on ne sort plus de la maison, les enfants ont peur", lâche Chimo Osmane, qui se tient sur le perron de sa villa avec ses cinq enfants.

Le père de 38 ans, au teint halé, assure que les forces turques postées de l'autre côté de la frontière peuvent à tout moment "ouvrir le feu" sur Achma.

Le deuxième étage de sa maison a d'ailleurs été visé par un tir: depuis, l'un des murs arbore un trou béant. Dans le village, les façades des maisons sont toutes criblées d'impacts de balles.

- "Anéantir notre présence" -

A certains endroits de la frontière, un imposant mur en béton surmonté de fil barbelé s'étend sur des kilomètres, au milieu du paysage vallonné.

Les bombardements à l'artillerie de l'armée turque ont visé ces derniers jours des positions des YPG dans les régions de Kobané et Tal Abyad, tuant cinq combattants kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Alliés de Washington, les YPG sont l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition kurdo-arabe engagée dans l'est syrien dans une offensive contre le groupe Etat islamique (EI).

Après les bombardements turcs, les FDS ont annoncé fin octobre la suspension temporaire de leurs opérations contre l'EI, qui leur a infligé de meurtrières contre-attaques. Depuis septembre, d'intenses combats ont déjà tué plus de 330 combattants kurdes.

Mardi, dans le cimetière de Kobané, des centaines de personnes participaient aux funérailles d'un combattant des YPG, mort durant l'offensive que menaient les Kurdes dans l'est.

Penchées sur le cercueil décoré d'un bouquet de fleur, des femmes aux visages ridés pleuraient le défunt, tandis que des hauts-parleurs entonnaient des chants kurdes à la gloire des combattants.

En hommage à la victime, une parade militaire a été organisée, devant un imposant monument aux morts. Sur une tribune, des responsables kurdes dénonçaient les frappes turques.

"L'Etat turc est hostile au peuple kurde et nous avons le droit de riposter à toute attaque", s'est insurgé auprès de l'AFP un responsable local de Kobané, en charge des questions militaires, Esmat Cheikh Hassan.

"Ils ne font pas la différence entre militaires et civils, ils frappent les villages avec des habitants", a-t-il martelé.

Ankara assure ne pas viser les civils et prendre uniquement pour cible les positions militaires des YPG.

Hamo Masibkeradi, venu assister aux funérailles, montre du doigt les rangées de tombes en marbre blanc: ce sont celles de combattants kurdes tués dans la lutte contre l'EI.

"Ces martyrs sont tombés pour l'Humanité. La communauté internationale doit coopérer avec nous", martèle le sexagénaire. "Erdogan veut anéantir notre présence", affirme-t-il. "Les Etats-Unis ne doivent pas accepter cette injustice".
(AFP, 8 nov 2018)

Washington tente de désamorcer la crise entre Ankara et les Kurdes

La Turquie et les Etats-Unis ont entamé jeudi des patrouilles conjointes aux abords de Minbej, dans le nord de la Syrie, au moment où Washington veut désamorcer l'escalade entre Ankara et une milice kurde syrienne alliée clé des Américains dans la lutte antijihadistes.

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump se sont entretenus jeudi au téléphone sur la Syrie, a indiqué la présidence turque, peu après l'annonce de patrouilles communes à Minbej.

Ces derniers jours, la Turquie a haussé le ton contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), bombardant certaines de ses positions situées en Syrie près de sa frontière et brandissant la menace d'une nouvelle offensive d'ampleur.

Un regain de tension qui met les Etats-Unis dans l'embarras.

La milice des YPG, qui agit au sein d'une alliance kurdo-arabe baptisée Forces démocratiques syriennes (FDS) est en effet un partenaire clé de Washington en Syrie dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Mais la Turquie est aussi un allié stratégique des Etats-Unis au sein de l'OTAN.

En réaction au pilonnage d'Ankara, les FDS ont annoncé la suspension temporaire d'une offensive menée contre l'EI dans l'est syrien.

Dans ce qui apparaît comme un signe de Washington pour apaiser la Turquie, des patrouilles conjointes avec Ankara ont débuté jeudi aux abords de la ville syrienne de Minbej, où des troupes américaines et françaises sont déployées.

Même si les YPG ont assuré avoir quitté cette ville arrachée en 2016 à l'EI, la Turquie s'est récemment plainte de la présence continue de membres de la milice, menaçant à plusieurs reprises d'y lancer une offensive.

"La patrouille conjointe entre les forces armées turques et américaines à Minbej a commencé ce jour à 15H53 (12H53 GMT)" a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, cité par l'agence étatique turque Anadolu.

La patrouille évolue autour de la rivière Sajour, située entre Minbej et Jarablous, une ville contrôlée par les rebelles syriens soutenus par Ankara, selon Anadolu.

- "Désescalade" -

Depuis plusieurs mois, la Turquie et les Etats-Unis menaient des patrouilles séparées mais "coordonnées" à Minbej, dans le cadre d'une feuille de route trouvée en juin entre les deux alliés pour désamorcer les tensions.

Pour l'expert sur la Syrie Nicholas Heras, ces patrouilles doivent aider Washington à neutraliser toute initiative du président turc contre les territoires kurdes du nord et nord-est syrien tenus par les FDS.

"L'entourage de Trump espère que le succès des patrouilles à Minbej va empêcher Erdogan de s'agiter dans les secteurs contrôlés par les FDS", estime le chercheur au Centre for a New American Security.

En effet, la minorité kurde, opprimée des décennies durant par le pouvoir de Damas, a profité du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 pour grignoter une autonomie de facto dans ces zones.

Or, Ankara redoute que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.

"Nous sommes en communication avec la Turquie et les FDS pour une désescalade de la situation", a indiqué jeudi sur Twitter le colonel Sean Ryan, porte-parole de la coalition antijihadistes en Syrie.

De son côté, le porte-parole des FDS, Kino Gabriel, a expliqué jeudi à l'AFP que malgré la suspension de l'offensive contre l'EI menée dans l'est syrien en coordination avec la coalition internationale, "les forces sont toujours stationnées à leurs positions" dans le secteur.

- "Vengeance" -

Pour le deuxième jour consécutif, des rassemblements dénonçant les bombardements turcs dans le nord de la Syrie ont par ailleurs eu lieu jeudi, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut faire parvenir notre voix au monde pour stopper les attaques turques contre le peuple kurde", a indiqué le quinquagénaire Ali Saoudi dans la localité d'Al-Qahtaniyé (nord-est).

"C'est leur vengeance contre les acquis réalisés par les Kurdes" en Syrie, déplore-t-il.

Depuis 2016, la Turquie a mené deux opérations contre les forces kurdes en Syrie, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine (nord-ouest), conquise en mars et aujourd'hui contrôlée par des rebelles syriens pro-Ankara.

Ankara considère la milice syrienne des YPG comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.

L'antagonisme entre la Turquie et les Kurdes syriens illustre la complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 360.000 morts.

Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations pro-démocratie, le conflit s'est élargi avec l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations jihadistes, mais aussi l'implication de puissances étrangères.
(AFP, 31 oct 2018)

Les forces démocratiques annoncent l'arrêt "temporaire" des opérations anti-EI

Les Forces démocratiques syriennes, dominées par une milice kurde et soutenues par la coalition anti-EI dirigée par Washington, ont annoncé mercredi la suspension de leur offensive contre les jihadistes dans l'Est, après les bombardements turcs de positions militaires kurdes.

Washington a dit sa "préoccupation" après les frappes de l'armée turque ayant visé ces derniers jours des positions dans le nord de la Syrie des Unités de protection du peuple (YPG) près de la frontière.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a même brandi la menace d'une nouvelle offensive contre la principale milice kurde de Syrie, Ankara voyant d'un mauvais oeil l'influence acquise par les YPG dans le nord-est syrien.

Les YPG sont classés groupe "terroriste" par la Turquie, même s'ils luttent contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) avec le soutien de Washington, un allié d'Ankara.

La milice kurde est en effet l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), constituées également de combattants arabes et qui a lancé le 10 septembre une offensive contre l'ultime réduit de l'EI dans l'est syrien.

Mais sur ce front, les combattants des FDS ont dû récemment essuyer des contre-attaques meurtrières lancées par les jihadistes.

Dénonçant une "synchronisation" entre les bombardements turcs et les contre-attaques jihadistes, les FDS ont averti mercredi que l'arrêt des opérations anti-EI dans l'Est pourrait s'inscrire dans la durée si Ankara poursuivait ses attaques.

- "Soutien à l'EI" -

"Cette coordination directe entre les attaques de l'armée turque et celles de l'EI contre nos forces nous a amenés à un arrêt temporaire de la bataille" contre "le dernier bastion de l'organisation terroriste", affirment les FDS dans un communiqué. "La poursuite de ces attaques entraînera un arrêt prolongé de notre opération militaire".

Évoquant les combats menés par les FDS dans l'Est syrien, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) assure qu'"au sol, tout est à l'arrêt".

Depuis dimanche, quatre combattants kurdes ont été tués dans le pilonnage de l'armée turque visant la région de Kobané et celle de Tal Abyad, directement à la frontière turque dans le nord syrien, selon l'OSDH.

Mercredi, l'armée turque a d'ailleurs visé des positions militaires kurdes dans le secteur de Kobané (Aïn al-Arab, en arabe), selon l'agence de presse étatique turque Anadolu.

Dans la ville syrienne de Qamichli dominée par les Kurdes (nord-est), des centaines de personnes ont manifesté contre les bombardements turcs, brandissant des portraits d'Abdullah Öcalan, le chef de la rébellion kurde du PKK, détenu depuis 1999 en Turquie.

"Ces attaques sont un soutien aux mercenaires de l'EI", s'est indigné Rizan Hamo, enseignant de 44 ans. "La communauté internationale et le monde entier doivent stopper l'Etat turc".

- "Préoccupation" à Washington -

Le président Erdogan était monté à la charge mardi, assurant que les "préparatifs" en vue d'une nouvelle offensive étaient terminés. "Bientôt, il y aura des opérations plus efficaces et de plus grande ampleur", a-t-il mis en garde. "Nous allons détruire la structure terroriste à l'est de l'Euphrate".

Ankara considère la milice syrienne des YPG comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.

Dans les faits, la Turquie redoute que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.

Depuis 2016, la Turquie a mené deux opérations contre les forces kurdes, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine, conquise en mars et aujourd'hui contrôlée par des rebelles syriens pro-Ankara.

Le Département d'Etat à Washington affirme être en contact avec la Turquie et les YPG en vue d'une "désescalade".

"Des frappes militaires unilatérales dans le nord-ouest de la Syrie, d'où qu'elles viennent, surtout alors que du personnel américain pourrait être présent (sur place) ou dans les alentours, nous préoccupent grandement", a déclaré mercredi son porte-parole Robert Palladino.

"La coordination et la consultation entre les Etats-Unis et la Turquie sur des questions de sécurité est une meilleure approche", a-t-il ajouté.

Les antagonismes qui opposent la Turquie aux Kurdes syriens vient illustrer la complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et qui a fait plus de 360.000 morts.

Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations pro-démocratie, le conflit s'est rapidement transformé avec l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations jihadistes, mais aussi l'implication de puissances étrangères.
(AFP, 31 oct 2018)


Minorités / Minorities

La fondation de George Soros en Turquie met fin à ses activités

L'Open Society Foundation du milliardaire George Soros a annoncé lundi mettre un terme à ses activités en Turquie après que le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris au magnat américain la semaine dernière.

Le chef de l'Etat a accusé M. Soros de soutenir le philanthrope turc Osman Kavala, écroué en Turquie depuis plus d'un an, soupçonné par les autorités d'avoir "financé" des manifestations antigouvernementales en 2013 et d'être lié au putsch manqué en 2016, ce qu'il nie farouchement.

"Qui se trouve derrière lui (Osman Kavala) ? Le célèbre juif hongrois Soros. Cet individu envoie des gens à travers le monde pour diviser et déchirer les nations et emploie l'argent qu'il possède en grande quantité à cet effet", a déclaré M. Erdogan à Ankara.

Dans un communiqué, la fondation de M. Soros décrit "un effort concerté" pour l'associer aux manifestations de 2013 en recourant à des "allégations infondées dans les médias".

"L'augmentation du nombre des accusations sans fondement et des conjectures biaisées dans les médias contre l'Open Society Foundation ces derniers jours a conduit le conseil d'administration à conclure que la poursuite du travail de la Fondation était devenue impossible", ajoute-t-on dans le communiqué.

Insistant sur le fait qu'elle a toujours opéré en accord avec la loi turque, la fondation explique qu'elle déposera "immédiatement" sa demande de fermeture auprès du tribunal.

Le milliardaire américano-hongrois George Soros est une cible régulière de dirigeants autoritaires à travers la planète qui l'accusent de comploter contre leur pays par le biais d'ONG qu'il finance. C'est le cas notamment du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Le nom de M. Kavala, dont les défenseurs des droits de l'homme dénoncent le maintien en détention malgré l'absence d'acte d'accusation, est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière avec l'interpellation d'intellectuels liés au philanthrope.
(AFP, 26 nov 2018)

Erdogan s'en prend à Osman Kavala écroué, le comparant au "juif" Soros


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mercredi l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, écroué depuis un an, d'oeuvrer à "déchirer" la Turquie, le comparant au "célèbre juif" américano-hongrois George Soros, cible privilégiée des complotistes.

Osman Kavala est une figure majeure de la société civile en Turquie. Il est écroué depuis plus d'un an, soupçonné par les autorités d'avoir "financé" des manifestations antigouvernementales en 2013 et d'être lié au putsch manqué en 2016, ce qu'il nie farouchement.

"Qui se trouve derrière lui (Osman Kavala) ? Le célèbre juif hongrois Soros. Cet individu envoie des gens à travers le monde pour diviser et déchirer les nations et emploie l'argent qu'il possède en grande quantité à cet effet", a déclaré M. Erdogan à Ankara.

"De la même manière, son représentant en Turquie (...) emploie ses moyens à soutenir ceux qui s'efforcent de déchirer et diviser ce pays", a poursuivi le président turc, qui s'exprimait devant un parterre d'élus locaux.

Le nom de M. Kavala est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière avec l'interpellation, vivement critiquée par des pays européens, d'intellectuels liés au philanthrope.

Bien qu'il se défende de tout antisémitisme, M. Erdogan a plusieurs fois été épinglé pour des propos controversés. En 2014, il avait ainsi suscité un tollé en traitant un manifestant d'"espèce de sperme d'Israël".

Le milliardaire américano-hongrois George Soros est une cible régulière de dirigeants autoritaires à travers le monde qui l'accusent de comploter contre leur pays par le biais d'ONG qu'il finance. C'est le cas notamment du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

M. Erdogan présente régulièrement la Turquie comme cernée par des ennemis qui tentent d'empêcher son pays de déployer tout son potentiel économique.

Mercredi, M. Erdogan a également vivement critiqué un arrêt émis mardi par la Cour européenne des droits de l'homme sommant Ankara de libérer l'opposant kurde Selahattin Demirtas. "Prenez les décisions que vous voudrez, votez ce que vous voudrez depuis votre tour d'ivoire", a lancé le président turc.
  (AFP, 21 nov 2018)


ECtHR Condemns Turkey in ‘Minority Report’ Case of Kaboğlu and Oran

The European Court of Human Rights (ECtHR) has pronounced its judgement in the case of Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu and Prof. Dr. Baskın Oran, who previously applied to the court after the verbal attacks and threats that they were subjected to due to the Minority Report, which they jointly prepared in 2004, were not penalized by the courts in Turkey.

The ECtHR has ruled that Turkey has violated the Article no. 8 of the European Convention on Human Rights on "Right to respect for private and family life". Turkey has been sentenced to pay a total of 7 thousand Euro (approx. 42 thousand TRY) in pecuniary and non-pecuniary damages.

"News reports contain threats and hate speech"

Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu, who was the Chair of the Prime Ministry Advisory Board on Human Rights at the time and is currently the İstanbul MP of the Republican People's Party (CHP), and Prof. Dr. Baskın Oran, who was the Chair of the Minority Rights and Cultural Rights Working Group, were tried due to their "Minority Report" dated 2004 and were acquitted by the court.

Following the release of their report on minority rights, a number of articles condemning it and attacking the professors were published in the press.

Taking the view that those articles contained insults, threats and hate speech against them, Kaboğlu and Oran filed four claims for damages against the authors and the proprietors of the daily newspapers in question.

In its judgement dated October 30, the ECtHR has stated, "The applicants lost their cases before the domestic courts, which took the view that the offending articles fell within legislation protecting freedom of expression."

"Threats attempted to create fear and anxiety"

In the judgement of the ECtHR, it has been emphasized that "the verbal attacks and threats of physical harm" made against Kaboğlu and Oran "sought to undermine their intellectual personality, causing them feelings of fear, anxiety and vulnerability".

It has also been indicated that the threats and hate speech in question aimed "to humiliate them and break their will to defend their ideas".

In its judgement, the ECtHR has ruled that "the domestic courts had not struck a fair balance between the applicants' right to respect for their private life and freedom of the press".

Based on this judgement, the ECtHR has sentenced Turkey to pay Kaboğlu and Oran one thousand 500 Euro each in respect of non-pecuniary damage and 4 thousand Euro jointly for costs and damages.
(BIA, 30 October 2018)

Politique intérieure/Interior Politics

Passports of Green Left Party Co-Spokespersons Confiscated

The passports of the Co-Spokespersons of the Green Left Party, Eylem Tuncaelli and Naci Sönmez, who were at the airport to go to Germany, were confiscated today (November 23). Tuncaelli and Sönmez were prevented from leaving Turkey for Germany.

The Co-Spokespersons of the party were on their way to the capital city of Berlin to attend the 29th Conference of the European Green Party.

The Green Left Party of Turkey released a statement and announced that there has been no international travel ban on Tuncaelli and Sönmez:

"Our Co-Spokespersons Eylem Tuncaelli and Naci Sönmez, who went to the airport to attend the European Green Party Conference, were prevented from leaving (Turkey) and their passports were confiscated though there was no international travel ban imposed on them. This unlawful practice cannot intimidate us, we will continue the struggle."

Eylem Tuncaelli stated on Twitter, "When we went to the airport with Naci Sönmez for #EGP29, our passports were confiscated and we were prevented from going abroad even though no international travel ban has been imposed on us. These obstacles, unlawful practices will only help us to close the ranks in our struggle for democracy and law."

Naci Sönmez also said, "This morning, we came to the airport to attend the three-day meeting of the European Green Party. Though we do not have any international travel bans, our passports were seized and we were arbitrarily prevented from leaving (Turkey). This very incident has become an indicator of new Turkey and the news regime for us!"
(BIA, Nov 23, 2018)

Forces armées/Armed Forces

7 soldats tués et 25 blessés dans une explosion "accidentelle"

Sept soldats ont été tués et 25 blessés lors  d'une explosion "accidentelle" survenue vendredi sur une base de l'armée dans  le sud-est de la Turquie, a déclaré samedi le président Recep Tayyip Erdogan.

"D'après les derniers résultats qui nous sont parvenus, nous avons eu 7  martyrs dans l'explosion d'un dépôt de munitions à Hakkari, et par ailleurs  nous avons 25 blessés", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de  presse à Ankara.

 Lors d'un discours télévisé un peu plus tôt, il avait fait état de quatre  morts et une vingtaine de blessés.

Parmi les blessés, quatre le sont grièvement et ont été évacués à Ankara, a  poursuivi M. Erdogan.

Le ministère turc de la Défense avait annoncé vendredi soir que 25  militaires avaient été blessés à la suite d'un "accident" qui s'est produit  après le tir "d'une munition d'arme lourde" sur la base militaire de Süngü  Tepe, dans la province de Hakkari, près des frontières avec l'Irak et l'Iran.

Le ministère avait ajouté que les autorités cherchaient à localiser sept  soldats portés disparus. Le président Erdogan n'a pas fait mention de disparus  et n'a pas précisé si les personnes portées disparues la veille étaient celles  dont il a annoncé le décès samedi.

Interrogé sur les circonstances exactes de l'explosion, le chef de l'Etat a  affirmé qu'une équipe technique était sur place pour éclaircir cela.

Signe de la gravité de l'incident, le ministre de la Défense Hulusi Akar et  le chef d'état-major des armées Yasar Güler se sont rendus vendredi à Hakkari,  la préfecture de la province du même nom.

La base où s'est produite l'explosion est située dans une zone montagneuse  reculée et difficile d'accès, théâtre d'escarmouches régulières entre les  forces armées turques et des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan  (PKK).
(AFP, 10 nov 2018)

La Turquie prête pour une nouvelle offensive contre une milice kurde

La Turquie a terminé ses "préparatifs" en vue d'une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie pour "détruire" une milice kurde soutenue par Washington, mais qu'Ankara considère comme "terroriste", a déclaré mardi le président Recep Tayyip Erdogan.

"Nous allons détruire la structure terroriste à l'est de l'Euphrate. Nous avons terminé nos préparatifs, nos plans et nos programmes à ce sujet", a déclaré le chef de l'Etat turc dans une intervention devant les députés de son parti au Parlement.

"Nous avons commencé il y a quelques jours notre intervention contre cette organisation terroriste", a-t-il ajouté. "Bientôt, il y aura des opérations plus efficaces et de plus grande ampleur".

L'armée turque a en effet pilonné dimanche des positions des Unités de protection du peuple (YPG) situées sur la rive est de l'Euphrate dans le nord de la Syrie, à l'ouest de Kobané (Aïn al-Arab, en arabe), selon l'agence de presse étatique turque Anadolu.

Les YPG sont l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis pour combattre le groupe Etat islamique (EI).

Mais Ankara les considère comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.

"Chaque fois que la Turquie voit que la situation en Syrie évolue vers une stabilité et une solution politique, elle menace l'est de l'Euphrate et les régions du nord de la Syrie (...)", a regretté mardi soir auprès de l'AFP le porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud.

"Les Unités de protection du peuple réagiront à toute menace ou attaque", a-t-il prévenu, qualifiant de "légitime défense" toute éventuelle riposte des YPG à une offensive turque.

M. Erdogan a plusieurs fois menacé ces derniers jours de lancer une offensive à l'est de l'Euphrate, après deux précédentes opérations menées depuis 2016 à l'ouest du fleuve, pour en repousser à la fois l'EI et les YPG.

La Turquie redoute en effet que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.

D'après Anadolu, les bombardements turcs ont visé dimanche des abris et des tranchées des YPG sur une colline dans le village de Zur Maghar, situé sur la rive orientale de l'Euphrate en face de la ville de Jarablous.

Le ministère français des Affaires étrangères a fait part dimanche de sa "préoccupation" au sujet de ces frappes, appelant "toutes les parties impliquées à la plus grande retenue".

Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, cité par Anadolu, a quant à lui affirmé que l'est de l'Euphrate serait la prochaine étape après Minbej, située à l'ouest du fleuve et où les YPG sont une force dominante.

Au cours des derniers mois, la Turquie a plusieurs fois menacé d'attaquer Minbej, où des militaires américains sont également déployés.

Afin d'éviter une confrontation entre les deux pays alliés au sein de l'Otan, Ankara et Washington sont parvenus à une "feuille de route" prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej. Mais la Turquie s'est plainte récemment de la présence continue de membres de la milice kurde.

La Turquie et les Etats-Unis mènent depuis plusieurs mois des patrouilles séparées mais "coordonnées" à Minbej. Selon M. Akar, des patrouilles "conjointes" prévues par la feuille de route doivent commencer "aujourd'hui (mardi) ou demain".
(AFP, 30 oct 2018)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Un procureur incrimine Gülen dans l'assassinat de l'ambassadeur russe

Un procureur turc a incriminé 28 personnes, dont le prédicateur Fethullah Gülen, pour l'assassinat en décembre 2016 de l'ambassadeur de Russie à Ankara, selon l'acte d'accusation dévoilé vendredi par l'agence de presse étatique Anadolu.

L'ambassadeur Andreï Karlov a été tué de façon spectaculaire le 19 décembre 2016 par un policier turc, en congé ce jour-là, au moment du vernissage d'une exposition dans le centre-ville de la capitale turque. Les images du meurtre ont fait le tour du monde.

Le meurtrier, Mevlüt Mert Altintas, qui avait affirmé avoir agi pour venger Alep, la grande ville du nord de la Syrie alors en passe d'être entièrement reprise par le régime syrien avec l'appui de Moscou, a été abattu au cours d'une fusillade avec des policiers.

Mais la Turquie a très vite désigné comme coupable le réseau de Fethullah Gülen, qualifié de "groupe terroriste" par les autorités turques.

Selon l'acte d'accusation soumis vendredi au tribunal, ce meurtre était un acte de "provocation" ayant visé à faire dérailler le réchauffement des relations entre Ankara et Moscou entamé après une grave crise provoquée par la destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque en novembre 2015.

Depuis, la Turquie et la Russie ont nettement renforcé leur coopération, notamment en Syrie où ces deux pays soutiennent pourtant des camps opposés.

Les 28 suspects sont poursuivis pour "violation de l'ordre constitutionnel", "appartenance à une organisation terroriste" et "meurtre avec un objectif terroriste", précise Anadolu.

Le procureur d'Ankara réclame la peine de prison à perpétuité pour l'ensemble des personnes accusées.

M. Gülen, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, est un ancien allié du président turc Recep Tayyip Erdogan dont il est devenu la bête noire.

Le chef de l'Etat turc accuse notamment le prédicateur septuagénaire d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. M. Gülen nie toute implication.

Un mandat d'arrêt avait déjà été émis en avril contre lui dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Andreï Karlov.
(AFP, 23 nov 2018)

Ankara requests the extradition of 84 members of the Gülen movement
    
Mevlut Cavusoglu, Turkish Minister of Foreign Affairs, handed over to Washington a list of 84 members of the movement of preacher Fethullah Gülen, whose extradition request is being made by Turkey. The Turkish president accuses the latter of orchestrating the failed coup of 2016.

Mevlut Cavusoglu, Turkish Minister of Foreign Affairs, handed over to Washington a list of 84 members of the movement of preacher Fethullah Gülen, whose extradition request is being made by Turkey. The Turkish president accuses the latter of orchestrating the failed coup of 2016.

Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu on Tuesday handed over to the US authorities a list of 84 members of the movement of preacher Fethullah Gülen, whose extradition Turkey is demanding.

Ankara claims that Washington will hand over this long-time man in the United States, whom Turkish President Recep Tayyip Erdogan accuses of orchestrating the failed 2016 coup against him. But so far, his demands have not succeeded.

The US channel NBC claimed last week that the White House was studying the legal possibilities of getting Fethullah Gülen out as part of diplomatic efforts to ease pressure on Saudi Arabia after the Saudi journalist's murder in Istanbul. Jamal Khashoggi.
 
On a visit to Washington, the head of Turkish diplomacy said he did not get "guarantees" after meeting with his US counterpart Mike Pompeo and with President Trump's national security advisor, John Bolton.

"Opacity of this criminal network"

"But we gave them this list of people we are asking the United States for extradition to Turkey," he added, adding that it included the names of 84 people, including Mr. Gülen. "President Trump had asked Erdogan to send this list," he said. Donald Trump assured Saturday that the extradition of the preacher, who strongly denies any involvement in the attempted coup, was "not under study" .

"We are still trying to see what we can do for Turkey," he said, however, assuring that relations have now been "very good" between the two countries since Turkish justice freed American pastor Andrew Brunson which he insisted on returning to the United States.

Mevlut Cavusoglu said he was pleased to see the US federal police investigating the activities of the Fethullah Gulen movement in the United States. "The United States is discovering the opacity of this criminal network," he said, accusing him of "money laundering, tax evasion, visa fraud and other illegal activities . "
 
"This is what we asked the United States, start a simple survey and you will see what network you have to do while welcome to your country," he added. For his part, Mike Pompeo, while welcoming the "positive momentum" in relations between the two allied countries since the release of Pastor Brunson, has again denounced the "unfair detention of US nationals and local employees" of diplomatic missions of the United States, "including NASA researcher Serkan Golge" .
(BIA, Nov 20, 2018)

Bras de fer entre la Turquie et l'Arabie saoudite sur fond de frères musulmans

L’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi a mis une nouvelle fois en valeur les désaccords profonds entre Ankara et Riyad sur la confrérie des Frères musulmans, un mouvement panislamique sunnite né en Égypte en 1928.

Selon le Washington Post, le jeune prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS) accuse le journaliste d’avoir été membre des Frères musulmans, bref d’être un "dangereux islamiste". Le prince l’aurait dit dans une conversation téléphonique avec le beau-fils du président Trump, Jared Kushner, et son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, avant même que l’Arabie saoudite ne reconnaisse l’assassinat.

La famille de Jamal Khashoggi dément fermement son appartenance à la confrérie et souligne que l’éditorialiste du Washington Post lui-même "avait démenti ces accusations de façon répétitive ces dernières années".

Bien que Riyad ait financé les Frères musulmans pendant des décennies et que ceux-ci aient joué un rôle dans la fondation en 1962 de la Ligue islamique mondiale, d’obédience saoudienne, le tournant a été le Printemps arabe. L’élection du frèriste Mohamed Morsi à la présidence de l’Égypte en 2012, la première victoire d’un islamiste à la tête d’un pays arabe, a sonné l’alarme dans les monarchies pétrolières, craignant pour leur survie. De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a toujours vu dans la confrérie de Hassan al-Banna l’occasion de rebattre les cartes au Moyen-Orient et de démocratiser, sur fond religieux, des régimes autoritaires.

Deux camps se démarquent

Depuis le coup d’État égyptien de l’ancien maréchal Abdel Fattah al-Sissi, les camps se démarquent.

Ankara soutient étroitement le richissime Qatar, où vit en exil l’influent prédicateur frériste al-Qaradaoui, un critique régulier du salafisme.

Les liens sont si étroits que l’armée turque a déployé une base militaire permanente dans ce pays, avec pour objectif notamment de former l’armée qatarie. L’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, est aussi venu au secours de l’économie turque, en août dernier, en promettant d’investir quinze milliards de dollars en Turquie. "Les relations entre les deux pays sont excellentes dans tous les domaines", a souligné vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en visite à Doha.

De l’autre côté, on retrouve, autour de l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis. "Ces trois pays arabes s’opposent à la politique d’Erdogan favorable aux Frères musulmans", note Soner Cagaptay, du Washington Institute of Near East Policy, cité par l’AFP. Avec la Russie, la Syrie et le Bahrein, ces pays rangent les Frères dans la catégorie des "groupes terroristes". Le gouvernement conservateur israélien soutient ce camp-là non seulement parce qu’il voit dans l’Arabie saoudite un pays capable de freiner l’influence grandissante de l’Iran dans la région mais aussi de stopper celle des Frères musulmans, dont le soutien au Hamas dans la bande de Gaza était officiel au moins jusqu’en 2016.

Erdogan et ses "munitions"

Le président turc - dont l’entourage distille jour après jour des éléments accablants du dossier Khashoggi (le dernier en date étant que le corps a probablement été dissous dans l’acide)- "est conscient qu’il a des munitions susceptibles d’affaiblir MBS sur la scène internationale et il est en train de voir comment il peut maximiser ses gains après cette énorme bourde saoudienne", note Karim Bitar, de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

Mais M. Erdogan prend aussi soin de garder les canaux ouverts avec l’Arabie saoudite et son allié américain. Pari gagné en ce qui concerne les États-Unis, son allié dans l’Otan : la Turquie figure selon Ankara parmi les huit pays qui ont obtenu une dérogation pour l’importation du pétrole iranien, les sanctions américaines étant rétablies ce lundi après la dénonciation par le président Trump de l’accord sur le nucléaire. (La Libre Belgique, 3 novembre 2018)

Erdogan utilise le meurtre pour apparaître comme le leader du monde musulman

Le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul risque de rebattre les cartes au Proche-Orient en y renforçant l'influence de la Turquie aux dépens de l'Arabie saoudite au moment où les deux pays se disputent le leadership du monde musulman, estiment des analystes.

C'est en tout cas l'objectif que semble rechercher le président turc Recep Tayyip Erdogan, principal soutien dans le monde arabe des Frères musulmans, bêtes noires de l'Arabie saoudite et ses alliés notamment les Emirats arabes unis et l'Egypte.

Si la réputation de Ryad a déjà été ternie avec le meurtre de Khashoggi par un commando saoudien le 2 octobre, c'est l'éventuelle implication du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, qui pourrait durablement plomber l'influence du royaume.

Car une telle implication, estiment des analystes, donnerait à M. Erdogan un levier de pression sur un MBS affaibli et pourrait même conduire à l'éviction du prince héritier par la famille royale, même si ce scenario paraît peu probable.

"Le meurtre de Khashoggi a offert à Erdogan une occasion en or pour mettre la pression sur l'Arabie saoudite et faire apparaître la Turquie comme le nouveau leader du monde musulman", estime Lina Khatib, responsable du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham House.

"La crise Khashoggi comporte un important enjeu géopolitique pour la Turquie, qui semble mener l'affaire d'une main de maître. Mais la Turquie seule ne peut pas pousser pour le départ de MBS. Sur ce point la balle est dans le camp américain", ajoute-t-elle.

- "Occasion" pour Erdogan -

Pour M. Erdogan, remettre à flot les Frères musulmans que le camp saoudien cherche à marginaliser dans le monde arabe -- notamment en Egypte où ils ont été évincés du pouvoir et réprimés dans le sang en 2013 par l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi -- figure au coeur de cet enjeu "géopolitique".

Le dirigeant turc devrait aussi tenter d'arracher des concessions à l'Arabie sur le Qatar, richissime émirat qui entretient des relations privilégiées avec la Turquie mais auquel Ryad et ses alliés imposent un blocus depuis juin 2017.

"Je pense qu'Erdogan voit une occasion de braver la triple entente au Proche-Orient composée de l'Arabie de MBS, des Emirats de MBZ (Mohammed ben Zayed) et de l'Egypte de Sissi", résume Soner Cagaptay, du Washington Institute of Near East Policy. "Ces trois pays arabes s'opposent à la politique d'Erdogan favorable aux Frères musulmans".

Sinan Ulgen, président du Center for Economics and Foreign Policy (Edam) à Istanbul, juge qu'un "affaiblissement de MBS constitue une victoire pour Erdogan, vu le positionnement de la Turquie sur le Qatar et les Frères musulmans".

"Mais il faut voir si Ankara va pouvoir transformer la conjoncture actuelle en un avantage pérenne qui renforcerait son influence régionale au détriment de l'Arabie saoudite", ajoute-t-il.

Nicolas Heras du Center for New American Security, voit l'affaire Khashoggi comme "le dernier chapitre en date dans la concurrence que se livrent la Turquie et l'Arabie pour assumer le leadership du monde musulman".

- "Remettre MBS à sa place" -

"Erdogan de toute évidence pense qu'il peut se servir de l'affaire Khashoggi pour remettre Mohammed ben Salmane, et avec lui l'Arabie saoudite, à leur place", ajoute-il.

En se gardant de l'incriminer directement, M. Erdogan cherche à maintenir le prince héritier saoudien sous pression, selon Karim Bitar, de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

"Erdogan est conscient qu'il a des munitions susceptibles d'affaiblir MBS sur la scène internationale et il est en train de voir comment il peut maximiser ses gains après cette énorme bourde saoudienne", note-il.

Si les Frères musulmans sont un enjeu pour M. Erdogan, les Occidentaux, notamment Washington, s'en méfient et devraient orienter d'éventuelles pressions sur MBS vers l'arrêt de la guerre au Yémen et la levée du blocus du Qatar, selon les experts.

"Je m'attends à ce que le blocus du Qatar prenne fin dans un avenir proche et que les Saoudiens trouvent moyen de soutenir les efforts de l'ONU concernant le Yémen", estime Steven Cook, du thinktank américain Council on Foreign relations.

M. Bitar note aussi que l'administration américaine compte sur le soutien de MBS à son plan de paix attendu sur le conflit israélo-palestinien et pour endiguer l'Iran.

Washington pourrait ainsi, selon lui, pousser MBS "vers un rapprochement avec Israël et à maintenir une ligne dure envers l'Iran".
(AFP, 2 nov 2018)

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie empêche une marche contre les violences envers les femmes

La police turque a fait usage de gaz lacrymogène dimanche pour empêcher une marche non autorisée à Istanbul à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, ont constaté des correspondants de l'AFP.

Après plusieurs sommations, des policiers en tenue anti-émeute ont repoussé à l'aide de gaz lacrymogène et de boucliers environ un millier de personnes, en majorité des femmes, qui s'étaient rassemblées pour défiler sur l'avenue Istiklal, l'une des artères les plus fréquentées d'Istanbul.

"Nous ne nous tairons pas, nous n'avons pas peur, nous n'obéirons pas", ont scandé les manifestants, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "contre les violences faites aux femmes", "nous défendons la vie" ou encore "unies, les femmes sont fortes".

Après un face-à-face tendu avec la police qui a duré plus d'une heure et demie, les protestataires ont scandé leurs slogans dans des ruelles avant de se disperser.

La police a également empêché un autre rassemblement non autorisé à Istanbul, sur la rive asiatique de la ville. Les autorités n'autorisent les rassemblements qu'au compte-gouttes depuis de grandes manifestations antigouvernementales en 2013.

"Etre femme en Turquie, c'est subir des violences de la part des hommes dans tous les domaines de la vie, que ce soit au travail ou à la maison", déclare à l'AFP Yasemin Esmer, venue défiler.

"Nous sommes ici pour crier notre sentiment de révolte, nous disons que nous sommes fortes en étant unies", témoigne une étudiante, expliquant être venue pour "défendre notre vie et notre façon de vivre".

Les violences envers les femmes sont un sujet récurrent en Turquie, avec plusieurs centaines de féminicides chaque année. La plateforme Stop aux féminicides en a recensé 409 en 2017, contre 328 l'année précédente.

Même si le président Recep Tayyip Erdogan condamne régulièrement les violences envers les femmes, des associations accusent le gouvernement islamo-conservateur de ne pas prendre suffisamment de mesures, voire d'entretenir un climat d'impunité.

La présidence turque a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation avec un slogan élémentaire : "La violence conjugale n'a ni excuse, ni pardon".
(AFP, 25 nov 2018)

On Universal Children’s Day, 893 Thousand Children Work in Turkey

It is the Universal Children's Day today (November 20). The legal rights of children are violated and they live below the necessary standards of living in Turkey as well as across the world.

Children's rights refer to all inherent rights of the child including those of education, health, housing and the right of protection from physical, psychological and sexual exploitation. These rights are guaranteed by the United Nations (UN) Convention on the Rights of the Child.

Though the Convention on the Rights of the Child grants and guarantees these rights regardless of the identities, genders, religions or social statuses of the child, the violation of children's rights is quite prevalent in Turkey, which is also confirmed by official statistics.

According to the statistics shared by the Turkish Statistical Institute, 393 thousand children in Turkey go to work instead of going to school.

The same statistics also show that 44 percent of the 893 thousand children, who engage in economic activities, work in a seasonal agricultural job. Half of these 393 thousand children do not go to school and work for more than 40 hours a day. The rights of education, healthcare and protection from economic exploitation of these children are being violated.

Gender and education

A report released by the UNICEF has also demonstrated that though gender equality has been almost fully achieved in primary education in Turkey, it is not the case for the further levels of education.

While the rate of girl children at the ages of 15-19, who are not students or workers, is 28.2 percent, this rate is 16.5 percent for boy children in Turkey. The rate of girls under the age of 15 subjected to sexual abuse is 9 percent.

According to the Turkey Population and Health Research, 15 percent of the women between the ages of 20 and 24 have still been stating that they got married before they turned 18.

1.7 million Syrian refugee children

3.9 million refugees, a majority of whom are from Syria, have been living in Turkey. 1.7 million of these refugees are children.

While 616 thousand children have been registered in a school in Turkey in 2018, almost 430 thousand children still do not go to school.

Children constitute 28.3 percent of Turkey's population

According to the statistics shared by the TurkStat, children constituted 28.3 percent of Turkey's population in 2017, which accounts for 22 million 883 thousand 288 children.

The statistics of the Ministry of National Education show that the net schooling rate in primary education in Turkey was 91.2 percent in 2016-2017.
(BIA, Nov 20, 2018)

Erdogan et Poutine inaugurent un tronçon du gazoduc TurkStream

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont célébré lundi en Turquie le franchissement d'une étape-clé dans la construction d'un important gazoduc qui relie leurs deux pays via la mer Noire et illustre le rapprochement entre Ankara et Moscou.

Au cours d'une cérémonie en grande pompe à Istanbul, les deux dirigeants ont assisté via une retransmission vidéo à la pose du dernier tube formant le tronçon sous-marin long de 930 km de ce gazoduc appelé "TurkStream" ou parfois "Turkish Stream", selon une correspondante de l'AFP.

"Le TurkStream sera très bénéfique pour notre pays et notre nation, mais aussi pour nos voisins et la région", s'est félicité M. Erdogan. "Nous entrons dans la dernière phase de ce projet historique".

Formé de deux conduites parallèles, le gazoduc devrait permettre d'acheminer chaque année quelque 31,1 milliards de mètres cubes de gaz pompé en Russie. Il ne reste désormais plus que la partie terrestre située en Turquie à construire avant l'ouverture des vannes prévue pour fin 2019.

Ces infrastructures, dont la construction a débuté en 2017, permettront à la Russie d'exporter son gaz vers la Turquie, mais aussi vers l'Europe en contournant l'Ukraine en proie à l'instabilité.

Le TurkStream "va transformer la Turquie en un important hub" énergétique, a déclaré M. Poutine au cours de la cérémonie à Istanbul, ajoutant que le gazoduc deviendrait l'un des symboles du "renforcement du partenariat" entre Ankara et Moscou.

La partie sous-marine, qui s'étire à une profondeur d'environ deux kilomètres, relie les villes russe d'Anapa et turque de Kiyiköy. Ce tronçon du gazoduc a été posé à l'aide du Pioneering Spirit, l'un des plus grands navires de construction du monde, long comme six terrains de football.

Ce projet s'inscrit dans le cadre du rapprochement entre la Turquie et la Russie après une grave crise diplomatique en 2015 déclenchée par la destruction d'un avion russe par l'armée turque au-dessus de la frontière syrienne.

Les deux pays coopèrent désormais étroitement sur le dossier syrien, mais aussi dans le domaine de l'énergie, avec la construction par la Russie de la première centrale nucléaire en Turquie, ainsi que dans le secteur de l'armement.
  (AFP, 19 nov 2018)

Turkey as the Country with Highest Inflation Rate in Europe

The Turkish Statistical Institute (TurkStat) has announced the annual consumer inflation rate in October 2018 as 25.24 percent. In addition to the significant depreciation of the Turkish Lira vis-a-vis other currencies, Turkey has also had the highest inflation rate of the last 15 years.

Turkey is one of the 10 countries of the world with the highest inflation rate. As for its ranking among the countries in Europe, Turkey ranks the first in terms of inflation rates with 25.24 percent.

Turkey has been followed by Ukraine with 8.90 percent and Romania with 5 percent. Romania is also the country with the highest inflation rate among the European Union (EU) countries.

The inflation rate in Estonia has been measured as 4.40 percent and in Hungary as 3.80 percent, which render them the countries with the second and third highest inflation rates in the EU.

As for the United Kingdom, which is classified as a developed country and one of the biggest economies of the world, but whose economy as well as consumer prices have been negatively affected by the Brexit, it is the country with the seventeenth highest inflation rate in Europe.

The European countries with the lowest rates of inflation are Denmark and Ireland. In both countries, inflation rates are under the level of zero. While this figure is 0.60 percent in Denmark, it is 0.90 percent in Ireland. The inflation rates in Liechtenstein and Portugal are also both 1 percent.

What is inflation, why does it increase?

Inflation can be defined as a sustained or continuous increase in the price levels of goods and services in the economy of a country over a period of time. An increasing rate of inflation implies that the purchasing power of money has also been on the decrease.

The most common reason of an increasing inflation is a disturbed equilibrium of supply and demand. In Turkey, the reason of the increasing inflation is being stated as bad economic policies and resulting absence of domestic production and extreme fluctuation in the foreign exchange rates.

The level of inflation is determined based on the result of the consumer and producer prices indexes.
(BIA, 9 November 2018)

Erdogan inaugure à Istanbul le futur "plus grand aéroport du monde"

Le président Recep Tayyip Erdogan a inauguré en grande pompe lundi à Istanbul un nouvel aéroport destiné à devenir "le plus grand du monde" et une vitrine des méga-projets d'infrastructures qui ont transformé la Turquie depuis son arrivée au pouvoir.

"Ce nouvel aéroport fera la fierté de notre pays et sera un modèle pour le monde", a déclaré M. Erdogan lors d'une cérémonie officielle, avant de révéler le nom du nouvel édifice: "Istanbul".

"Istanbul n'est pas seulement la plus grande ville de notre pays, c'est aussi sa plus grande marque(...). C'est pour cette raison que nous avons donné le nom d'Istanbul à ce grand ouvrage", a indiqué M. Erdogan.

Des dirigeants des pays des Balkans et d'Asie centrale, ainsi que l'émir de Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani ou encore le controversé président du Soudan Omar el-Béchir, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale, étaient présents à la cérémonie.

M. Erdogan a suivi de près la construction de cet aéroport sur la rive européenne d'Istanbul, près de la mer Noire, qui a été marquée par des retards et par une grève d'ouvriers demandant l'amélioration de leurs conditions de travail.

Ce projet s'inscrit dans la volonté du président turc de faire de l'ex-capitale de l'Empire ottoman un carrefour mondial entre trois continents, l'Europe, l'Asie et l'Afrique.

Mais l'inauguration lundi de cette infrastructure qui doit remplacer l'aéroport international Atatürk est avant tout symbolique et coïncide avec le 95e anniversaire de la République turque.

La construction, qui s'est faite à marche forcée, a en effet pris du retard et ce nouvel aéroport ne tournera à plein régime qu'à partir du 29 décembre. Jusqu'à cette date, seulement cinq vols quotidiens y seront assurés, les autres seront desservis par l'aéroport Atatürk.

- Polémiques -

Avec une capacité initiale de 90 millions de passagers par an, le nouvel aéroport intégrera le top 5 au niveau mondial.

Mais son opérateur, l'IGA, ne compte pas s'arrêter là et vise, d'ici 2028, à atteindre une capacité de 200 millions de passagers par an, soit près du double de l'aéroport américain d'Atlanta, qui occupe actuellement la première place.

"Plus de 80 Tours Eiffel pourraient être bâties avec les 640.000 tonnes d'acier utilisées pour sa construction", s'est rengorgé le président Erdogan, qui a précisé qu'une partie de l'aéroport Atatürk resterait en service, sous son nom actuel, notamment pour des meetings aériens, et que le reste serait transformé en parc national.

Lorsque les quatre phases de construction et d'expansion seront terminées, le nouvel aéroport "Istanbul' comptera six pistes et deux terminaux répartis sur un gigantesque site de 76 kilomètres carrés, selon l'IGA.

L'édifice, d'une valeur de 10,5 milliards d'euros, présente un visage futuriste avec de nombreuses ouvertures vitrées, des lignes courbes et des équipements dernier cri.

Un défi de taille sera le transfert des équipements de l'aéroport Atatürk au nouveau site lors d'une opération délicate fin décembre qui durera 45 heures.

Turkish Airlines, fleuron de l'économie turque, qui assurera mercredi le premier vol commercial du nouvel aéroport à destination d'Ankara, compte tirer parti des dimensions du nouvel aéroport pour élargir son offre.

"L'an prochain, nous allons ajouter 40 appareils à notre flotte. D'ici 2023, nous transporterons 120 millions de passagers par an", explique un cadre de la compagnie ayant requis l'anonymat.

Cet aéroport fait partie, avec le troisième pont sur le Bosphore et le tunnel sous ce même détroit inaugurés en 2016, des grands projets d'infrastructures ardemment défendus par M. Erdogan, qui veut transformer la Turquie à temps pour le centenaire de la République, en 2023.

"Cet ouvrage va marquer l'histoire", a assuré M. Erdogan dans son discours lundi.

Mais à quel prix ? La construction de l'aéroport a en effet été accompagnée de polémiques, concernant notamment son impact sur l'environnement.

Le mois dernier, c'est la situation des quelque 34.000 ouvriers travaillant d'arrache-pied pour tenir les délais qui a suscité des critiques.

Plusieurs centaines d'entre eux ont été arrêtés après avoir manifesté pour demander l'amélioration de leurs conditions et dénoncer des retards dans le versement des salaires. La plupart ont été relâchés, mais une vingtaine sont encore écroués.

D'après l'IGA, 30 ouvriers sont morts sur le chantier depuis le début des travaux. Un chiffre largement sous-estimé selon des syndicats.
(AFP, 29 oct 2018)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

GB: rejet de la demande d'extradition d'un homme d'affaires turc

Un tribunal londonien a rejeté mercredi la demande d'extradition d'Ankara visant un chef d'entreprise turc, Akin Ipek, recherché pour ses liens présumés avec le putsch manqué de 2016.

Le juge du tribunal de Westminster a estimé que la décision de poursuivre M. Ipek avait "une motivation politique" et qu'il risquait "des mauvais traitements" à son retour "en raison de ses opinions politiques présumées".

Il a en outre relevé que les récent événements en Turquie "ne rassurent pas la cour quant au respect de l'Etat de droit", cité dans un communiqué des avocats de M. Ipek.

Sur Twitter, le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gül, a qualifié cette décision d'"inacceptable".

"La demande d'extradition émanant de la Turquie est une obligation en vertu de la loi et des accords internationaux", a-t-il ajouté, estimant qu'une extradition par le Royaume-Uni serait un signe d'"amitié" et d'"alliance".

Cette critique constitue un rare épisode de discorde publique entre Ankara et Londres, dont les relations se sont renforcées ces dernières années, au contraire de celles avec d'autres pays de l'UE.

Akin Ipek avait été arrêté en mai au Royaume-Uni à la demande des autorités turques. Selon l'agence étatique turque Anadolu, cet ancien dirigeant de la holding Koza-Ipek avait fui Ankara le 30 août 2015 à bord d'un jet privé pour l'Angleterre, et n'est plus revenu en Turquie depuis.

Il est soupçonné par la Turquie d'être un proche de l'ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités turques d'"organisation terroriste".

Ankara impute à Fethullah Gülen le putsch manqué de juillet 2016, ce qu'il nie, et accuse Akin Ipek d'avoir financé des entreprises qui lui seraient liées. Ce putch raté avait entraîné des dizaines de milliers d'arrestations en Turquie.

Dans un communiqué, Akin Ipek s'est dit "très reconnaissant" envers la justice britannique, dénonçant "une campagne de harcèlement et d'intimidation" du gouvernement turc envers lui ces trois dernières années.

"Il y a des milliers d'autres hommes d'affaires, juges, fonctionnaires et journalistes qui sont incapables de se défendre en raison de l'effondrement de la démocratie et de l'Etat de droit en Turquie", a-t-il poursuivi, appelant à "la fin des violations des droits de l'Homme" et prévenant qu'il ferait "son possible pour parler au nom de ceux qui n'ont pas le droit à la parole en Turquie".

En octobre 2015, la justice turque avait décidé de mettre sous tutelle la holding d'Akin Ipek, propriétaire de deux quotidiens et de deux chaînes de télévision.

Un procureur d'Ankara avait accusé la holding de "financer", "recruter" et "faire de la propagande" pour le compte de Fethullah Gülen.

Les demandes d'extradition de deux autres Turcs ont également été rejetées.
(AFP, 28 nov 2018)

L'UE espère que l'opposant kurde Demirtas sera "bientôt" libéré

L'Union européenne a dit espérer jeudi qu'un des principaux opposants au président turc Recep Tayyip Erdogan, le Kurde Selahattin Demirtas, serait "bientôt" remis en liberté après plus de deux ans d'incarcération.

"Nous espérons qu'il sera bientôt libéré", a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini lors d'une conférence de presse à Ankara avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu et le Commissaire européen à l'élargissement Johannes Hahn.

Ces propos surviennent alors que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a sommé cette semaine la Turquie de mettre fin à la détention provisoire de M. Demirtas, incarcéré depuis plus de deux ans.

Cependant, le président turc Erdogan a balayé la décision de la CEDH en estimant qu'elle n'était pas contraignante pour Ankara.

Tout en soulignant l'importance pour l'Europe du partenariat "stratégique" avec Ankara, Mme Mogherini a également fait part de sa préoccupation au sujet de l'interpellation la semaine dernière d'intellectuels liés à l'homme d'affaires Osman Kavala, écroué depuis plus d'un an en Turquie.

"La Turquie serait plus forte avec une société unie, des médias libres et un dialogue constant et ouvert entre la société civile et les dirigeants", a souligné la cheffe de la diplomatie européenne.

"Nous avons exprimé nos profondes préoccupations au sujet de l'arrestation, y compris récemment, de plusieurs universitaires de renom et de représentants de la société civile", a-t-elle ajouté.

La visite à Ankara de Mme Mogherini et de M. Hahn survient alors que le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne est au point mort.

Les relations se sont fortement tendues dans la foulée de la tentative de coup d'Etat visant M. Erdogan en juillet 2016, l'UE critiquant les purges de grande ampleur lancées par les autorités turques qui ont également visé des opposants et des médias critiques.

Cavusoglu: "L'UE dépasse les bornes en demandant la libération d'un opposant kurde"

La Turquie a estimé vendredi que l'Union européenne avait "un peu dépassé les bornes" en appelant à la libération d'un opposant kurde du président Recep Tayyip Erdogan écroué depuis plus de deux ans.

Lors d'une conférence de presse jeudi à Ankara avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a dit espérer que Selahattin Demirtas, un des principaux rivaux de M. Erdogan, serait "bientôt" libéré.

Mme Mogherini "a un peu dépassé les bornes. Je le lui ai dit pendant notre entretien", a déclaré M. Cavusoglu lors d'un entretien à la chaîne CNN-Türk. 
(AFP, 23 nov 2018)

L'aide de l'UE pour les réfugiés en Turquie difficile à suivre

Les fonds européens ont permis d'aider les réfugiés en Turquie mais le refus d'Ankara de communiquer la liste des bénéficiaires crée un doute sur la bonne utilisation de cette aide, estime la Cour des comptes européenne dans un rapport publié mardi.

La Cour s'est intéressée à une aide initiale d'1,1 milliard d'euros destinée à près de 4 millions de réfugiés en Turquie, essentiellement des Syriens, au terme d'un accord de 2016 qui avait pour objectif de réduire les arrivées dans l'UE.

"Nous pouvons constater que l'argent va aux réfugiés mais nous ne pouvons pas être complètement certains que tout l'argent leur arrive bien. Il y a un doute", a déclaré à la presse à Bruxelles un membre de la Cour, Bettina Jacobsen.

La Cour a regretté de n'avoir pas pu suivre les bénéficiaires de l'aide entre leur enregistrement et le paiement effectif, Ankara refusant de donner les noms des bénéficiaires et le type d'aide reçue au nom de la protection des données.

Selon la responsable qui travaille depuis plus de trois ans pour la Cour c'est la première fois que l'institution se heurte à un tel refus.

Elle a toutefois précisé que les agences de l'ONU et d'autres organismes impliqués dans les projets liés à cette aide avaient pu "atténuer ce risque" en mettant en place des contrôles internes.

Dans ses recommandations, la Cour a demandé à la Commission européenne, l'exécutif des 28, de faire pression sur Ankara pour que les données des bénéficiaires soient disponibles pour la prochaine tranche d'aide (trois milliards d'euros sur fin 2018 et 2019).

"Dans un contexte difficile, les projets humanitaires ont aidé les réfugiés à subvenir à leur besoins fondamentaux, mais l'utilisation des ressources n'a pas toujours été optimale", écrit la Cour dans son rapport.

Elle fait également état de divergences entre la Commission et les autorités turques sur la conduite de projets d'aide concernant l'alimentation en eau et la gestion des eaux usées et des déchets. La plus grande partie de ces réfugiés ont quitté les camps pour vivre en ville.

La Cour estime que "l'efficience" de projets humanitaires peut être améliorée, critiquant notamment le fait que lors de l'examen de ces derniers, "la Commission n'a pas vérifié de façon cohérente et exhaustive si les coûts inscrits au budget étaient raisonnables".
(AFP, 12 nov 2018)

65 personnalités signent la tribune du CCAF contre la présence d’Erdogan

Le Journal Le Monde a publié dans son édition de jeudi une tribune lancée par le CCAF et intitulée : Erdogan à la commémoration du 11 novembre : ce qu’il faut avoir le courage de lui dire.

Ce texte signé par 65 personnalités, dénonce la présence du président de la Turquie à cette commémoration, dont elles estiment qu’elle risque de dénaturer le sens. Elles fustigent en particulier « l’odieux négationnisme d’Etat de la Turquie à l’égard du génocide arménien ». «  Ce chef d’Etat n’a semble-t-il tiré de ce génocide qu’un seul enseignement : le fait que le crime peut s’avérer payant  », indique la pétition qui demande «  à Emmanuel Macron de faire montre de la clarté clarté nécessaire envers son « invité  », afin que sa présence ne puisse en aucun cas être interprétée comme une caution apportée à ses méthodes, à sa gouvernance, à son régime, et à ses manifestations de violence qui n’ont pas leur place dans le message que se doit de porter le centième anniversaire de l’Armistice  ».

Avec Par ordre Alphabétique :

 Benjamin Abtan, président de l’Egam (European Grassroots antiraciste Movement), Nicolas Aznavour, Cengiz Aktar professeur à l’Université d’Athènes, Stephane Audouin-Rouzeau, historien, Daniel Auguste, président du comité de soutien aux Chrétiens d’Irak, Claude Barouch, président de l’Union des patrons et professionnels juifs de France, Anette Becker, historienne, Marine Brenier, députée, Vedat Bingol, coprésident du CDK-F (Conseil démocratique du Kurdistan en France), Jean-Claude Bouchet, députés, Valérie Boyer, député, Hamit Bozarslan, historien, Pascal Bruckner, philosophe, Luc Carvounas, député, Gérard Chaliand, statégiste, Youri Djorkaeff, footballeur, Fevziyé Erdemirci, coprésident du CDK-F (Conseil démocratique du Kurdistan en France), Michel Forissier, sénateur, Costa Gavras, cinéaste, Sacha Ghozlan, Président de l’UEJF, Bruno Gilles sénateur des bouches du Rhône, Robert Guédiguian, cinéaste, Stéphane Hasbanian, avocat, Ahmet Insel, économiste, éditeur et politologue, Laurent Joly, historien, Jacques Julliard, écrivain, Patrick Karam, président de la Chrédo (Chrétiens d’orient en danger), Arno Klarsfeld, Conseiller d’Etat, Beate Klarsfeld, présidente de la Beate Klasfeld foundation, Serge Klarsfeld, président de l’Association des Fils et filles de déportés juifs de France, Georges Képénékian, ex-maire de Lyon, Raymond Kévorkian, historien, Mohamed Laqhila, député, Daniel Leconte producteur cinéma, Mathieu Madenian, humoriste, André Manoukian, musicien, Alain Milon, sénateur, Jacky Mamou, président d’Urgence Darfour, Evagoras Mavrommatis, président de la communauté chypriote de France, Claire Mouradian, historienne, Renaud Muselier, député européen et président de la région PACA, Kendal Nezan, président de l’institut kurde de France, Richard Odier, président du Centre Simon Wiesenthal, Nicolas Offenstadt, historien, Erol Ozkoray écrivain, Mourad Papazian, coprésident du CCAF, Seta Papazian (présidence du Collectif Van), Michaël Prazan, cinéaste, Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, François Pupponi, député, Rudy Reichstadt, Directeur de l’Observatoire du conspirationnisme, Pierre Rigoulot, historien, Simone Rodan, politoloque, Henry Rousso, historien, Bernard Schalsha, rédacteur à la Règle du jeu, Dominique Sopo président de SOS racisme, Mario Stasi, Président de la Licra, Guy Tessier, député, Séta Théodoridis, présidente de la communauté hellénique de France, Yves Ternon, historien, Ara Toranian, coprésident du CCAF, Valérie Toranian, directrice de la Revue des 2 Mondes, Charles Villeneuve, journaliste, Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence et du conseil départemental des Bouches-du-Rhone, Joyce de Wangen-Blau, professeur émérite des Universités. (
Le Monde, 8 nov 2018)

Treize interpellations à Strasbourg en marge d'une manifestation pro-kurde

Treize personnes ont été interpellées et sept gendarmes légèrement blessés mardi à Strasbourg, en marge d'une manifestation pro-kurde lors d'échauffourées entre militants et forces de l'ordre près des institutions européennes, a-t-on appris de sources concordantes.

Les heurts ont débuté vers 13H15 "lorsque des manifestants ont tenté de forcer un barrage de gendarmes mobiles pour se diriger vers la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH)", a indiqué à l'AFP la préfecture du Bas-Rhin.

Un peu plus tôt, douze militants avaient réussi à pénétrer par effraction dans la CEDH, située à quelques centaines de mètres du Conseil de l'Europe, avant d'être interpellés, a précisé à l'AFP une source policière.

Rassemblée devant le Conseil de l'Europe pour protester contre les conditions de détention du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, une foule d'un millier de militants pro-kurdes s'est dirigée vers la CEDH.

Bloqués en chemin par un barrage de gendarmes mobiles, les manifestants, venus de France, d'Allemagne, de Suisse et des Pays-Bas, "ont commencé à prendre à partie les forces de l'ordre", donnant des coups et jetant des projectiles, selon la source policière.

"Les gendarmes ont répliqué à l'aide de gaz lacrymogène pour repousser les manifestants hostiles", a-t-on ajouté de même source.

Les treize personnes interpellées ont été placées en garde à vue pour "attroupement armé", "dégradation de biens publics en réunion" et "rébellion en réunion".

Des manifestations pro-kurdes ont lieu régulièrement à Strasbourg, ville du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'Homme, depuis l'arrestation en 1999 d'Abdullah Öcalan. Le chef de la rébellion kurde du PKK est détenu sur l'île-prison d'Imrali, située au large d'Istanbul.

En février, 11.000 personnes avaient défilé dans le calme dans les rues de Strasbourg pour réclamer sa libération.
(AFP, 6 nov 2018)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara renomme la rue de la nouvelle ambassade américaine "rue Malcolm X"


La Turquie a renommé jeudi la rue dans laquelle sera située la nouvelle ambassade américaine d'après le militant des droits civiques Malcolm X, a constaté un correspondant de l'AFP.

La nouvelle ambassade, dont les travaux doivent s'achever en 2020, était jusqu'à présent située sur la "rue 1478".

Les panneaux portant le nouveau nom ont été installés jeudi matin, suivant une décision du conseil municipal datant du mois dernier.

Malcolm X, un militant musulman noir américain qui fut assassiné en 1965, a été l'un des plus fervents défenseurs des droits civiques des Noirs américains.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait promis aux filles de Malcolm X que son nom "perdurerait" dans la capitale turque.

Les autorités turques ont eu plusieurs fois recours ces derniers mois à la "diplomatie de la rue", renommant notamment en février l'artère longeant l'actuelle ambassade américaine du nom de l'offensive militaire turque dans le nord de la Syrie contre une milice kurde soutenue par Washington.

Cette offensive, baptisée "Rameau d'olivier", avait provoqué un regain de tensions entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan.
(AFP, 28 nov 2018)

Ankara peste contre des postes d'observation américains

La Turquie a vivement critiqué samedi la mise en place par les Etats-Unis de postes d'observation dans le nord de la Syrie visant à empêcher toute altercation entre l'armée turque et des combattants kurdes soutenus par Washington.

"Je suis d'avis que ces mesures vont compliquer davantage une situation déjà très compliquée", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique Anadolu.

"Nous avons fait part de notre malaise à nos homologues américains à plusieurs reprises", a indiqué M. Akar, ajoutant qu'il s'était récemment entretenu à ce sujet avec le chef d'état-major américain Joe Dunford.

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a annoncé mercredi que l'armée américaine était en train d'installer des "tours d'observation" dans plusieurs zones dans le nord de la Syrie, le long de la frontière avec la Turquie.

Cette mesure vise à rassurer la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme un groupe "terroriste", mais qui est le fer de lance au sol de la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique (EI).

Les YPG sont l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde qui combat les jihadistes de l'EI avec l'appui des Etats-Unis.

L'armée turque, qui menace de passer à l'offensive contre les YPG, a effectué ces dernières semaines des bombardements sporadiques contre des positions du groupe kurde.

A la suite des bombardements turcs sur les positions des YPG, les FDS avaient annoncé le 11 novembre la suspension de leurs opérations contre l'EI, suscitant l'embarras de Washington.

Le soutien américain aux combattants kurdes est un sujet récurrent de tension entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan aux relations volatiles depuis deux ans.

Appelant une nouvelle fois les Etats-Unis à ne plus soutenir les YPG, le ministre turc de la Défense a assuré que les tours d'observation américaines ne seraient d'"aucune utilité".

La Turquie "n'hésitera pas à prendre les mesures qui s'imposent de l'autre côté de ses frontières pour faire face aux risques et aux menaces qui pourraient voir le jour", a déclaré M. Akar.
(AFP, 24 nov 2018)

Trump réaffirme l'alliance avec Ryad même si le prince était derrière le meurtre

Le prince héritier saoudien était peut-être bien au courant du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, mais cela ne remettra pas en cause la relation "inébranlable" entre Washington et Ryad: pressé de hausser le ton, Donald Trump a préféré mardi préserver une alliance qu'il juge stratégique.

Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, dans lequel écrivait le journaliste saoudien critique du royaume, la CIA n'a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane, dit "MBS", le puissant prince héritier d'Arabie saoudite.

Donald Trump a pourtant assuré mardi que l'agence américaine de renseignement extérieur n'avait "rien trouvé d'absolument certain".

Il n'a donc pas tranché la question cruciale des commanditaires. "Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique --peut-être, peut-être pas!", a-t-il dit dans un communiqué.

"Nous ne connaîtrons peut-être jamais tous les faits entourant le meurtre de Jamal Khashoggi", un "crime épouvantable que notre pays ne pardonne pas", a-t-il ajouté.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a pour sa part affirmé que les commanditaires devaient "rendre des comptes". "C'est notre objectif", même s'il reste "des questions sans réponse", a-t-il relevé, en visite à Washington.

Jamal Khashoggi, qui vivait aux Etats-Unis, a été tué le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, où il était allé faire des démarches pour son futur mariage avec une jeune femme turque.

Ce meurtre a terni l'image du royaume saoudien et de Mohammed ben Salmane, dont la plupart des observateurs estiment qu'il ne pouvait pas ignorer l'opération.

Donald Trump a souligné les dénégations de l'intéressé et de son père, le roi Salmane,
rappelant que le journaliste était accusé par Ryad d'être un "ennemi de l'Etat" et "un membre des Frères musulmans".

"Dans tous les cas, notre relation concerne le royaume d'Arabie saoudite", a-t-il poursuivi comme pour relativiser les questions de personnes. Et "les Etats-Unis entendent rester un partenaire inébranlable de l'Arabie saoudite".

Le président américain a énuméré les raisons qui rendent cette alliance stratégique: lutte contre l'Iran, ennemi commun, combat contre le "terrorisme islamique radical", achat d'armes américaines ou encore stabilité des prix du pétrole, dont Ryad est le premier exportateur mondial.

Et il a évacué les autres reproches faits au géant du Moyen-Orient, notamment son rôle dans le conflit yéménite: "Ils aimeraient bien se retirer du Yémen, si les Iraniens en faisaient autant".

"Le monde est un endroit très dangereux", a-t-il justifié dans un texte étonnamment scandé par de nombreux points d'exclamation. "Un monde méchant et rude", lui a fait écho son secrétaire d'Etat Mike Pompeo pour justifier devant la presse la primauté donnée aux "intérêts américains".
  (AFP, 21 nov 2018)

Trump: l'extradition de Gülen vers la Turquie pas à l'ordre du jour

Le président américain Donald Trump a assuré samedi que l'extradition du prédicateur turc Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir orchestré le putsch manqué de 2016, n'était pas à l'ordre du jour.

La chaîne NBC a affirmé cette semaine que la Maison Blanche étudiait les possibilités juridiques de faire partir M. Gülen, dans la cadre des efforts diplomatiques en cours pour que le président turc Recep Tayyip Erdogan relâche la pression sur l'Arabie saoudite après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

"Non, ce n'est pas à l'étude", a répondu M. Trump, interrogé avant son départ pour la Californie sur une éventuelle extradition du prédicateur turc, installé de longue date aux Etats-Unis.
 "Nous essayons toujours de voir ce que nous pouvons faire pour la Turquie", a-t-il par ailleurs affirmé, assurant que les relations avec ce pays étaient désormais "très bonnes".

"Je m'entends très bien avec le président (Erdogan). C'est un ami. C'est un homme fort, un homme dur, un homme intelligent", a-t-il ajouté.

Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, longtemps tendues, se sont un peu réchauffées depuis que la justice turque a libéré, en octobre, le pasteur américain Andrew Brunson, dont Washington réclamait avec insistance le retour.

Le sort de Fethullah Gülen, qui nie toute implication dans la tentative de coup d'Etat et que Washington n'a jusqu'ici pas accepté d'extrader, reste l'un des principaux points de discorde entre ces deux pays alliés.
(AFP, 17 nov 2018)

Les menaces turques contre les Kurdes en Syrie, un casse-tête pour Washington

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé les Kurdes en Syrie d'une nouvelle offensive, cette fois-ci contre des secteurs du nord du pays en guerre où des forces américaines sont présentes.

La Turquie ne veut pas de la présence à sa frontière des forces kurdes syriennes. Ces derniers jours ses mises en garde se sont accompagnées du pilonnage de positions de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans les régions de Kobané et de Tal Abyad.

Les Etats-Unis cherchent à calmer le jeu. A la tête d'une coalition internationale, Ils aident les YPG et FDS dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), mais Washington est aussi un partenaire stratégique de la Turquie au sein de l'OTAN.

- Menaces sérieuses? -

Depuis 2016, la Turquie a mené deux offensives en Syrie contre les forces kurdes, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine, conquise en mars et contrôlée depuis par des rebelles syriens pro-turcs.

M. Erdogan a maintes fois menacé ensuite de repartir à l'offensive, dans l'hinterland des territoires kurdes.

Mais aujourd'hui, ses mises en garde sont à prendre au sérieux après le pilonnage de Kobané et Tal Abyad, alors que son pays a le vent en poupe sur la scène internationale, estiment les experts.

Sur le dossier syrien, la Turquie a conclu en septembre un accord avec la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, qui a empêché un assaut de l'armée contre Idleb (nord-ouest), le dernier grand bastion insurgé et jihadiste du pays, et évité un nouveau drame humanitaire.

Sur la scène internationale, Ankara pourrait selon des observateurs mettre à profit le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul pour arracher des concessions aux Etats-Unis sur la question des forces kurdes syriennes, en se gardant à ce stade d'incriminer directement dans cette affaire le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, un allié clé de Washington.

En outre, les rapports d'Ankara avec Washington s'améliorent après la libération en octobre du pasteur américain Andrew Brunsen détenu en Turquie.

En pilonnant Kobané et Tal Abyad, M. Erdogan cherche à tester le niveau de tolérance des Etats-Unis. "Il tente de voir jusqu'où il peut aller en cas d'opération militaire", soutient Nicolas Heras, chercheur au Center for a New American Security.

- Les Etats-Unis "coincés"? -

La Turquie qualifie les YPG de groupe "terroriste", alors que Washington y voit un allié stratégique dans la lutte anti-EI.

La poussée de fièvre met dans l'embarras les Etats-Unis, d'autant que les FDS doivent encore terminer une offensive contre l'une des dernières poches de l'EI dans l'est syrien.

Mais l'assaut a dû être suspendu après les bombardements turcs.

"Les Etats-Unis sont coincés, ils veulent mener à terme l'offensive anti-EI", explique Aaron Lund, analyste au think-tank The Century Foundation.

Le fait que les Américains doivent compter sur les forces kurdes dans la lutte antijihadistes donne aux FDS "un rare levier d'influence sur la superpuissance" américaine, ajoute-t-il.

Quelques jours après l'annonce de la suspension des opérations par les FDS, des soldats américains ont patrouillé pour la première fois dans les secteurs frontaliers kurdes bombardés par l'armée turque.

Mais les troupes américaines et turques ont aussi lancé des patrouilles conjointes aux abords de la ville de Minbej (nord), en application d'une "feuille de route" élaborée par les deux alliés pour désamorcer les tensions.

- Lutte anti-EI entravée? -

"Si les Etats-Unis cèdent face à la Turquie, ils ne pourront plus compter sur les Kurdes", résume l'expert sur la Syrie Fabrice Balanche.

Pour Mutlu Civiroglu, expert en affaires kurdes, la pause dans les combats constitue un "message clair" envoyé par les FDS à la coalition internationale.

Ils leur disent, souligne l'expert: "on lutte ensemble, nous sommes partenaires, quand je suis confronté à des
menaces, vous devez les stopper".

Avant l'arrêt des opérations, les FDS avaient massé d'importants renforts venus de secteurs frontaliers du nord syrien, selon M. Civiroglu. Dans ces régions, dit-il "leurs maisons, leurs familles sont attaquées", et dans ces conditions, "il est difficile de se concentrer sur le combat, déjà très dur".

Après avoir progressé, les FDS ont subi fin octobre un revers en raison de contraintes climatiques et de contre-attaques meurtrières jihadistes.

Mais si les tensions offrent un sursis à l'EI, le groupe jihadiste perdra en fin de compte le combat, soutient Aaron Stein, expert de l'Atlantic Council. "L'EI est vaincu militairement, même s'il continue de résister. Les Etats-Unis finiront le travail au final".
(AFP, 7 nov 2018)

Offre américaine de récompenses pour trois responsables du PKK

Les Etats-Unis ont décidé d'offrir plusieurs millions de dollars pour obtenir des informations sur les allées et venues de trois dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé un haut responsable américain mardi, à l'issue d'une visite à Ankara.

Ces récompenses, pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars (4,4 millions d'euros) pourraient réjouir Ankara, qui demande depuis longtemps à ses alliés occidentaux d'adopter une ligne plus dure contre le PKK, interdit en tant que groupe terroriste par la Turquie mais aussi par les USA et l'UE.

Matthew Palmer, sous-secrétaire d'Etat adjoint américain, a indiqué que ces récompenses avaient été autorisées pour "informations conduisant à l'identification ou la localisation" de Murat Karayilan, Cemil Bayik et Duran Kalkan.

Les informations concernant Karayilan pourraient rapporter jusqu'à 5 millions de dollars, celles pour Bayik 4 millions de dollars, et sur Kalkan 3 millions de dollars, a-t-il ajouté.

Les USA qualifient le PKK de groupe terroriste depuis 1997, mais la Turquie s'est montrée très mécontente de leur coopération récemment en Syrie avec les Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme une branche du PKK.

Les relations bilatérales ont aussi grandement souffert de la détention pendant plus de deux ans en Turquie du pasteur américain Andrew Brunson. Mais celui-ci a été libéré en octobre et les deux parties semblent désireuses d'améliorer les relations entre ces deux pays alliés dans l'Otan.

"Les Etats-Unis apprécient leur coopération antiterroriste avec notre allié de l'Otan, la Turquie", a dit M. Palmer. Il a précisé que les récompenses en question avaient été décidées dans le cadre du programme "Récompenses pour la justice" du Département d'Etat.

Ce Programme a diffusé sur son compte Twitter officiel des photos des trois hommes, sous la rubrique "Récompense pour information". "Paiement possible. Confidentialité garantie à 100%", est-il précisé.

Le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, a déclaré que son pays accueillait ces annonces "avec prudence", et qualifié cette décision de "tardive".

"Ils ne peuvent pas nous tromper en disant que les YPG sont différents du PKK", a-t-il déclaré à la télévision HaberTurk.

Après deux opérations militaires couronnées de succès en Syrie, la Turquie a maintenant des visées sur la région de Manbij, près de l'Euphrate. Celle-ci est contrôlée par les YPG, et des soldats américains y sont présents.

Karayilan et Bayik sont considérés comme les leaders de fait du PKK sur le terrain, après la capture par la Turquie en 1999 du fondateur du mouvement, Abdullah Ocalan. Celui-ci purge une peine de prison à vie dans une île proche d'Istanbul.

Selon des spécialistes, Karayilan et Bayik pourraient se trouver aujourd'hui dans des montagnes du nord de l'Irak, où le PKK dispose de bases arrière. D'autres pensent possible qu'ils passent parfois aussi en Iran.
(AFP, 6 nov 2018)

L'armée américaine patrouille dans les zones kurdes à la frontière turque

Des soldats de l'armée américaine ont patrouillé dimanche dans un secteur du nord de la Syrie, frontalier de la Turquie et récemment bombardé par l'armée d'Ankara, ont indiqué la coalition antijadistes et un correspondant de l'AFP.

La Turquie a haussé le ton es derniers temps contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), bombardant certaines de ses positions dans ce secteur et brandissant la menace d'une nouvelle offensive d'ampleur.

Les YPG, épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), sont un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Mais la Turquie est aussi un allié stratégique des Etats-Unis au sein de l'OTAN.

Un correspondant de l'AFP a constaté l'arrivée en fin de matinée d'un premier convoi de trois véhicules blindés aux abords de la localité de Derbassiyé. A bord de chaque véhicule se trouvaient quatre soldats en treillis militaire arborant le drapeau américain, a-t-il précisé.

Le colonel Sean Ryan, porte-parole de la coalition anti-EI, a confirmé les "patrouilles américaines" dans la région indiquant qu'elles ne seraient "pas régulières" et que leur fréquence dépendrait des "conditions" sur le terrain.

Des patrouilles similaires avaient circulé "pour la première fois, le 2 novembre", a-t-il précisé.

Les véhicules devront patrouiller dimanche le long de la frontière jusqu'à Ras al-Aïn (à 50 km à l'ouest de Derbassiyé), selon le porte-parole des FDS Mustefa Bali. Il a précisé que des membres des FDS escortaient les patrouilles américaines.

M. Bali s'est félicité d'une initiative visant à "mettre fin aux agressions turques", soulignant à l'AFP que "les patrouilles étaient directement liées à ces menaces".
 Par ailleurs, la Turquie et les Etats-Unis ont entamé jeudi des patrouilles conjointes aux abords de la ville de Minbej, toujours dans le nord syrien.

Ankara, qui a déjà lancé deux opérations d'envergure contre les forces kurdes dans le nord syrien depuis 2016, redoute que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.

La Turquie considère les YPG comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.

En réaction aux pilonnages turcs, les FDS ont annoncé mercredi la suspension temporaire d'une offensive menée contre l'EI dans l'est syrien.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et déplacé plus de la moitié de la population.
(AFP, 4 nov 2018)

Washington et Ankara lèvent des sanctions frappant des ministres des deux pays

La Turquie et les Etats-Unis ont levé vendredi des sanctions prises réciproquement en août contre des ministres des deux pays en pleine crise diplomatique, a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères.

Selon ce ministère, Washington a levé les sanctions à l'encontre des ministres turcs de la Justice, Abdülhamit Gül, et de l'Intérieur, Süleyman Soylu, et Ankara a "parallèlement" pris une mesure similaire concernant celles qui avaient été imposées aux ministres américains de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, et de la Justice, Jeff Sessions.

Le Trésor américain a simplement annoncé sur son site le retrait des ministres turcs de la liste des personnes faisant l'objet de sanctions en vertu de la loi dite Magnitsky.

Ces annonces surviennent au lendemain d'un entretien téléphonique entre les présidents américain, Donald Trump, et turc, Recep Tayyip Erdogan, au cours duquel ils ont dit leur détermination d'améliorer les relations entre leurs deux pays.

Les sanctions réciproques consistaient en la saisie dans chaque pays des biens et avoirs des ministres de l'autre pays, et à l'interdiction pour tout ressortissant américain de faire affaire avec ces responsables turcs et inversement pour les ressortissants turcs.

Les sanctions américaines avaient été prises par Washington en signe de mécontentement face au maintien en détention en Turquie à l'époque du pasteur Andrew Brunson. Ankara avait riposté par des mesures similaires.

M. Brunson, qui dirigeait une petite église protestante dans l'ouest de la Turquie, a été libéré le 12 octobre et autorisé à rentrer aux Etats-Unis.

La crise diplomatique alimentée par cette affaire entre ces deux alliés au sein de l'Otan avait provoqué un effondrement en août de la livre turque et mis en lumière les fragilités de l'économie turque.

La devise turque s'est toutefois redressée depuis la libération du pasteur et elle a encore gagné vendredi un peu plus d'1,3% de sa valeur face au dollar, qui s'échangeait contre 5,43 livres vers 14H10 GMT .
(AFP, 2 nov 2018)

Début des patrouilles turco-américaines conjointes à Minbej

Les forces armées turques et américaines ont commencé jeudi des patrouilles conjointes à Minbej, une ville du nord de la Syrie dominée par une milice kurde considérée comme "terroriste" par la Turquie, mais alliée des Etats-Unis, selon l'agence étatique turque Anadolu.

"La patrouille conjointe entre les forces armées turques et américaines à Minbej a commencé ce jour à 15H53 (12H53 GMT)", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, cité par Anadolu.

La patrouille évolue autour de la rivière Sajour, située entre Minbej et Jarablous, une ville contrôlée par les rebelles soutenus par Ankara, selon Anadolu.

Minbej est dominée par les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Le soutien américain aux YPG étant devenu un important point de friction entre les deux pays alliés au sein de l'Otan, Ankara et Washington s'étaient accordés en juin sur une "feuille de route" prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et l'instauration de ces patrouilles conjointes.

La Turquie et les Etats-Unis menaient déjà depuis plusieurs mois des patrouilles séparées mais "coordonnées" à Minbej.

Mais Ankara s'est plaint récemment de la présence continue de membres de la milice kurde, malgré l'accord prévoyant leur départ.

A Minbej, "l'organisation terroriste doit savoir qu'elle sera enterrée dans les tranchées qu'elle a elle-même creusées", avait déclaré un peu plus tôt jeudi M. Akar.
(AFP, 31 oct 2018)

Relations régionales / Regional Relations

Attaque au "gaz toxique" contre une zone du régime, représailles russes

Le pouvoir syrien a accusé des groupes "terroristes" d'avoir mené une attaque chimique dans la ville d'Alep, un drame qui a provoqué une centaine de cas de suffocation et entraîné des raids de représailles dimanche de l'allié russe.

Une importante coalition rebelle a démenti toute implication dans l'attaque samedi soir contre Alep, métropole du nord aux mains du régime, les autorités syriennes et leur allié russe évoquant un possible recours au "gaz de chlore".

Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 360.000 morts, c'est le pouvoir de Bachar al-Assad qui a été le plus souvent accusé d'avoir utilisé l'arme chimique lors d'attaques souvent meurtrières.

Mais samedi, les autorités syriennes ont accusé des "groupes terroristes" --une terminologie habituelle du régime qui ne fait pas de distinction entre jihadistes et rebelles-- d'avoir visé Alep.

Selon un photographe de l'AFP, des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, avaient afflué dans la nuit de samedi à dimanche vers un hôpital d'Alep, certains allongés sur les brancards du Croissant-Rouge ou portés par des proches.

Les blessés semblaient pris de vertige et avaient du mal à respirer. Ils ont été soignés à l'aide de masques à oxygène, qu'ils ont gardés pendant une quinzaine de minutes.

L'agence de presse officielle Sana a fait état de "107 cas de suffocation".

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a lui fait état de 94 cas de suffocation, la majorité des patients ayant pu quitter l'hôpital.

Le chef de la police d'Alep, cité par Sana, a accusé "les groupes terroristes" d'avoir utilisé "des roquettes contenant des gaz toxiques". A Moscou, le ministère de la Défense russe a évoqué des "obus de 120 mm contenant à priori du chlore".
(AFP, 25 nov 2018)

Nouveau round de pourparlers à Astana les 28-29 novembre

Des pourparlers sur la Syrie réuniront les 28 et 29 novembre à Astana des émissaires de l'Iran, de la Russie et de la Turquie, pour discuter notamment de la situation à Idleb (nord-ouest), ont annoncé lundi les autorités kazakhes.

"Les participants prévoient de discuter de la situation en Syrie, en particulier à Idleb, et la création des conditions pour le retour des réfugiés et déplacés, et le rétablissement du pays post-conflit" a déclaré le ministre des Affaires étrangères Kaïrat Abdrakhmanov, cité par l'agence Interfax-Kazakhstan.

Parrainé par la Russie et l'Iran, alliés du régime syrien, ainsi que la Turquie, soutien des rebelles, le processus d'Astana réunit depuis janvier 2017, sans implication de Washington, des représentants de Damas et une délégation de l'opposition.

Il a éclipsé les négociations parrainées par l'ONU, incapable de trouver une solution à la guerre qui a fait plus de 350.000 morts depuis mars 2011.

La mise en place d'une "zone démilitarisée" à Idleb a été l'objet d'un accord le 17 septembre entre la Russie et la Turquie pour éviter une offensive de grande ampleur du régime contre la région.

L'accord devait entrer en vigueur à la mi-octobre, mais sur le terrain certaines dispositions n'ont pas été respectées et des escarmouches opposent régulièrement les forces de Bachar al-Assad aux rebelles et jihadistes.

A Astana, les négociations avaient permis notamment la mise en place de "zones de désescalade" mais la cessations des hostilités dans ces régions n'avaient été que temporaires.

Le processus d'Astana a illustré le rôle incontournable de Moscou dont l'intervention militaire en septembre 2015 a permis au régime de Bachar al-Assad, alors en mauvaise posture, de renverser la donne et d'accumuler les victoires.
  (AFP, 19 nov 2018)

Combats inédits en Syrie entre rebelles pro-Ankara, 25 morts

Des affrontements ont éclaté pour la première fois entre factions rebelles syriennes pro-turques dans la ville d'Afrine, dans le nord de la Syrie, faisant 25 morts et des dizaines de blessés dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La région d'Afrine, située dans la province d'Alep et majoritairement kurde, est tombée en mars aux mains de l'armée turque et de ses supplétifs syriens, qui en ont chassé les forces kurdes au terme d'une offensive meurtrière.

Les affrontements, commencés samedi et qui se poursuivent dimanche, opposent la quasi-totalité des groupes rebelles à une seule faction s'appelant "Tajamo Chouhada al-Charkiya", accusée de ne pas respecter "les décisions des forces turques" et "de multiples abus", a expliqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Ils s'inscrivent dans le cadre général de la "lutte d'influence entre les groupes" rebelles pro-turcs à Afrine, a-t-il ajouté en précisant que l'objectif est d'"éliminer" "Tajamo Chouhada al-Charkiya".

Les combats dans plusieurs quartiers de la ville d'Afrine ont fait 25 morts et des dizaines de blessés dans les deux camps, selon M. Abdel Rahmane.
 "Ces combats violents continuent et ils sont sans précédents depuis que les rebelles ont pris Afrine", a précisé M. Abdel Rahmane. "Les civils sont terrifiés", a-t-il ajouté.

Face aux violences, les forces turques présentes dans la ville ont demandé aux habitants de rester chez eux, a précisé l'Observatoire, ajoutant que "des chars turcs patrouillent dans les rues".

La faction "réfractaire", qui compte près de 200 combattants majoritairement originaires de la province de Deir Ezzor (est), avait participé à l'offensive qui a abouti à la prise d'Afrine, selon l'OSDH.
 Sur son compte twitter, l'"Armée nationale", qui regroupe la plupart des factions pro-Ankara, a expliqué qu'elle cherchait à en finir "avec les gangs hors-la-loi".

La ville d'Afrine a été le théâtre ces derniers mois de vols, pillages, expropriations et enlèvements, l'ONU dénonçant en août la saisie systématique de maisons abandonnées, alors que l'ONG Amnesty International décriait un "climat de terreur" dans la cité.

La moitié des 320.000 habitants d'Afrine avaient fui l'avancée des troupes turques, selon un rapport de l'ONU en septembre sur la Syrie, pays ravagé par la guerre depuis 2011.
(AFP, 19 nov 2018)

La conférence sur la Libye: la Turquie quitte la scène

La conférence de Palerme sur la Libye a subi un nouveau coup dur avec le départ précipité mardi de la Turquie, outrée d'avoir été exclue d'une réunion dans la matinée.

Le vice-président turc Fuat Oktay a préféré claquer la porte de cette conférence, convoquée par le gouvernement italien en Sicile, après avoir été tenu à l'écart d'une réunion informelle des principaux acteurs de la crise libyenne, qui s'est tenue en marge de la conférence.

"Toute réunion qui exclut la Turquie ne peut être que contre-productive pour la solution du problème", a indiqué un communiqué de M. Oktay, dont le pays joue pourtant un rôle clé dans la crise libyenne.

Cet accès de colère de la Turquie, qui s'est dit "profondément déçue", s'ajoute au mauvais départ de cette conférence qui s'est ouverte lundi soir, boycottée par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye.

Ce dernier s'est bien rendu en Sicile, mais en précisant qu'il était hors de question qu'il participe à cette conférence. Il a toutefois accepté de rencontrer plusieurs acteurs nationaux et internationaux en Libye, lors d'une réunion informelle mardi matin.

Placée sous la présidence du chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, elle a rassemblé, outre M. Haftar, le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) internationalement reconnu, Fayez al-Sarraj, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, le président tunisien Beji Caïd Essebsi, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, l'émissaire des Nations unies pour la Libye Ghassan Salamé et le président du Conseil européen Donald Tusk.

Le maréchal Haftar, qui a volé la vedette à tous les autres participants à ce rendez-vous, a quitté la Sicile sitôt terminée cette réunion informelle sans attendre la session plénière de la conférence, prévue juste après.

M. Haftar, accueilli lundi soir par M. Conte à la Villa Igiea, avait déjà refusé de participer au dîner.

Dans son entourage on explique que ce militaire qui a fait de l'extrémisme islamiste sa bête noire a refusé de s'asseoir avec certains des participants à la conférence qu'il juge proche de cette mouvance.

Une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont participé à cette conférence, à laquelle ont été conviés une trentaine de pays dont l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Turquie, le Maroc, la France, l'Allemagne, la Grèce, ou l'Espagne. L'Union européenne est représentée par Donald Tusk et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Côté libyen, outre MM. al-Sarraj et Haftar, étaient également présents le président du Parlement, Aguila Salah, celui du Conseil d'Etat, équivalent d'une chambre haute à Tripoli, Khaled al-Mechri, ainsi que des représentants de certaines milices.

- Resserrer les rangs -

Le gouvernement italien entendait faire de ce rendez-vous de Palerme, qui fait suite à la conférence de Paris sur la Libye en mai dernier, l'occasion pour la communauté internationale de resserrer les rangs derrières les Nations unies dont la feuille de route a été présentée jeudi à New York par l'émissaire de l'Onu pour la Libye, Ghassan Salamé.

Mais, cette conférence, minée par les tensions entre factions libyennes, a une nouvelle fois prouvé qu'elle l'est aussi par les divisions entre les différents pays qui s'intéressent de près à la Libye. "Malheureusement, la communauté internationale n'a pas été capable de s'unir ce matin", a ainsi regretté la Turquie. Cette dernière a également déploré que certains pays, qu'elle n'a pas nommés, "continuent à prendre en otage le processus (politique en Libye) au nom de leurs propres intérêts".

La Turquie entretient des rapports difficiles avec l'Egypte, présent à la réunion informelle mardi à Palerme, et l'un des principaux soutiens du maréchal Haftar.

Le départ fracassant de la Turquie a en tout permis d'éclipser les frictions passées entre la France et l'Italie sur le dossier libyen. En mai, Paris avait fortement plaidé pour la tenue d'élections en décembre, rencontrant très vite le scepticisme côté italien, mais aussi côté américain.

Des doutes partagés par M. Salamé qui a indiqué jeudi devant le Conseil de sécurité de l'Onu qu'une conférence nationale devrait se tenir début 2019, enterrant de facto la perspective d'élections avant la fin de l'année.
(AFP, 13 nov 2018)

Une force kurdo-arabe annonce reprendre son offensive contre l'EI

La force kurdo-arabe soutenue par la coalition internationale antijihadistes a annoncé dimanche reprendre son offensive contre le groupe Etat islamique (EI) dans l'est syrien, dix jours après l'avoir subitement suspendue en raison des tensions avec la Turquie dans le nord du pays.

Evoquant des "contacts intensifs" avec la coalition emmenée par les Etats-Unis et un engagement diplomatique pour "désamorcer la crise" avec Ankara, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont indiqué dans un communiqué avoir décidé de "reprendre les opérations militaires" contre l'EI afin d'"oeuvrer à sa défaite définitive".

"Tout en réitérant notre détermination à pourchasser le terrorisme, nous soulignons tout autant notre volonté de protéger les frontières du nord syrien", a mis en garde l'alliance kurdo-arabe.

Cette annonce des FDS intervient après une poussée de fièvre entre les Kurdes de Syrie et la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan allant jusqu'à menacer, le 30 octobre, de lancer une nouvelle offensive contre les combattants de cette communauté.

L'armée d'Ankara pilonnait alors, dans le nord syrien, des positions militaires de la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG).

Ces combattants sont la colonne vertébrale des FDS, qui avaient en réaction annoncé le 31 octobre la suspension de leur offensive contre l'ultime réduit de l'EI dans l'est syrien.

Ces vives tensions ont mis dans l'embarras les Etats-Unis: les FDS sont un partenaire-clé de Washington dans la lutte antijihadistes, tandis que la Turquie est un allié stratégique au sein de l'Otan.

- "Désescalade" -

Après l'arrêt de l'offensive anti-EI, la coalition internationale avait ainsi annoncé être en contact avec la Turquie et les FDS pour une "désescalade".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des représentants de la coalition ont assuré aux forces kurdes que l'armée d'Ankara ne mènerait plus de bombardements dans ses territoires du nord de la Syrie.

Depuis vendredi, ce secteur n'a de fait enregistré aucun pilonnage, d'après l'Observatoire.

Depuis la fin octobre, l'ONG s'appuyant sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre rapportait des bombardements quasi-quotidiens dans les régions de Kobané et Tal Abyad, qui ont tué cinq combattants kurdes selon elle.

Pour désamorcer les tensions, les forces américaines ont notamment lancé le 4 novembre des patrouilles dans les territoires kurdes bombardés par Ankara.

La Turquie continue toutefois de refuser catégoriquement l'autonomie de facto instaurée par la minorité kurde sur les territoires à sa frontière, dans le nord et nord-est syrien. Elle craint que cela n'exacerbe les velléités séparatistes des Kurdes sur son propre territoire.

La minorité kurde en Syrie, opprimée des décennies durant par le pouvoir de Damas, a profité du conflit qui ravage le pays depuis 2011 pour instaurer dans ses zones une administration semi-autonome qui dispose de ses propres forces de sécurité et de ses propres institutions locales.

- "Contre-attaques" de l'EI -

Depuis 2016, Ankara a déjà mené deux opérations contre les forces kurdes en Syrie, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine (nord-ouest), conquise en mars et aujourd'hui contrôlée par des rebelles syriens pro-Ankara.

Dans l'est syrien, où se trouve le dernier réduit de l'EI, non loin de la frontière irakienne, l'OSDH a affirmé que les manoeuvres offensives des FDS n'avaient pas encore repris, mais l'ONG a rapporté le déploiement de nouveaux renforts.

Ces derniers jours, malgré l'arrêt des combats au sol, la coalition internationale continuait de mener des raids aériens sur ce réduit, tuant des dizaines de jihadistes mais aussi faisant des victimes collatérales parmi les civils, selon l'OSDH.

Les combattants des FDS avaient lancé en septembre cette offensive contre la poche de l'EI qui englobe notamment les localités de Hajine, Soussa et Al-Chaafa.

Juste avant d'interrompre leur offensive, ils avaient essuyé de durs revers face à des contre-attaques des jihadistes, qui avaient pris avantage de mauvaises conditions climatiques.

L'antagonisme entre la Turquie et les Kurdes syriens illustre la complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 360.000 morts.

Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations pro-démocratie, le conflit s'est élargi avec l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations jihadistes, mais aussi l'implication de puissances étrangères.
(AFP, 11 nov 2018)

Des dizaines de jihadistes de l'EI tués par des raids aériens

Au moins 65 jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie ont été tués depuis lundi dans l'est de la Syrie, principalement dans des raids aériens de la coalition internationale menée par Washington, a rapporté mercredi une ONG.

Ces frappes interviennent alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde partenaire clé de la coalition au sol, ont annoncé fin octobre la suspension de leurs opérations anti-EI, après des bombardements turcs visant des positions militaires kurdes dans le nord syrien.

Mercredi soir, au moins 20 jihadistes ont été tués dans la province de Deir Ezzor par des raids aériens de la coalition, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les combattants de l'EI ont été visés lors d'un assaut qu'ils ont lancé contre le champ pétrolier d'Al-Tanak, en état d'activité mais aussi utilisé comme position militaire par les FDS, a précisé l'Observatoire.

Ce champ pétrolier est situé à quelques km au nord de Hajine, un village qui constitue avec ses alentours le dernier réduit des jihadistes en Syrie.

Ces nouvelles frappes interviennent après la mort de 28 jihadistes de l'EI, lundi et mardi, dans des raids similaires, a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Sollicité par l'AFP, un porte-parole de la coalition n'a pas réagi dans l'immédiat.

L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, détermine les auteurs des raids à partir du type d'avion utilisé, du lieu de la frappe, des plans de vol et des munitions utilisées.

- "Opérations de défense" -

Ces pertes s'ajoutent à celles essuyées lundi par le groupe jihadiste, lorsque 17 de ses membres ont été tués dans des affrontements avec les FDS, d'après l'OSDH.

L'alliance kurdo-arabe a été contrainte de répliquer à une attaque jihadiste en dépit de l'arrêt de ses opérations dans le secteur, a précisé l'ONG.

Un porte-parole des FDS, Kino Gabriel, avait récemment expliqué à l'AFP que malgré la suspension de l'offensive contre l'EI, les "opérations de défense" n'étaient pas interrompues.

Dimanche, l'EI avait tué 12 membres des FDS dans une attaque à la voiture piégée contre une position de l'alliance kurdo-arabe, selon l'OSDH.

En septembre, celle-ci avait lancé avec le concours de la coalition internationale une offensive contre les localités de Hajine, Soussa et Al-Chaafa, non loin de la frontière avec l'Irak.

Après avoir progressé, les FDS ont subi fin octobre un dur revers en raison de contraintes climatiques et de contre-attaques meurtrières jihadistes.

La coalition kurdo-arabe a annoncé le 31 octobre interrompre son offensive quand la Turquie a bombardé à l'artillerie des positions militaires kurdes, notamment dans les régions de Kobané et de Tal Abyad (nord).

Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes.

Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
(AFP, 7 nov 2018)

12 membres d'une force antijihadistes tués par l'EI

Douze membres d'une force arabo-kurde soutenue par la coalition antijihadistes dirigée par Washington ont été tués dimanche dans une attaque du groupe Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mustefa Bali, a confirmé à l'AFP qu'il y avait eu une attaque de l'EI contre les FDS mais démenti des pertes dans leurs rangs.

"Un jihadiste de l'EI à bord d'une voiture piégée s'est fait exploser près d'une position des FDS" dans la province de Deir Ezzor (est), a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en référence à une région proche de la frontière avec l'Irak où se trouve le dernier réduit jihadiste en Syrie.

Il a fait état de "12 morts et 20 blessés" parmi les FDS dans l'explosion et des accrochages ayant eu lieu "entre les villages de Hajine et Al-Bahra", le premier étant tenu par les jihadistes et le second par les FDS.

"L'EI a profité des mauvaises conditions météorologiques", a ajouté M. Abdel Rahmane, évoquant de la pluie et du brouillard "ayant empêché la coalition anti-EI de mener à bien ses frappes aériennes" en soutien aux FDS.

Selon l'OSDH, les jihadistes ont avancé en direction d'Al-Bahra, où se trouve une petite base regroupant "des cadres des FDS et des conseillers de la coalition internationale".

Les FDS, qui avaient lancé le 10 septembre une offensive anti-EI dans la région de Hajine, en ont annoncé mercredi la suspension après des attaques menées dans le nord du pays par l'armée turque contre des positions de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des FDS.

Quelques jours avant l'annonce de cette suspension, les FDS avaient envoyé des centaines de combattants en renfort dans cette région à la suite de contre-attaques meurtrières de l'EI.

Samedi, au moins quatorze civils ont été tués dans des frappes aériennes de la coalition sur Hajine et deux autres localités proches, a indiqué l'Observatoire. Neuf jihadistes sont également morts dans les frappes.

Interrogé par l'AFP sur ces allégations, le colonel Sean Ryan, le porte-parole de la coalition anti-EI, s'est contenté de dire que "les frappes ont tué des terroristes de l'EI et détruit trois installations" militaires du groupe jihadiste.

Depuis le 10 septembre, au moins 327 combattants de la force kurdo-arabe ont péri, contre 523 jihadistes, selon l'OSDH.

Le groupe ultra-radical avait conquis en 2014 de larges pans du territoire syrien avant d'en être chassé et de se retirer dans quelques poches dans l'est sous le coup d'offensives distinctes menées par le régime syrien et son allié russe d'un côté, et les FDS de l'autre.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et déplacé plus de la moitié de la population.
(AFP, 4 nov 2018)

Erdogan accuse les "plus hauts niveaux" du gouvernement saoudien

La Turquie a accusé vendredi les "plus hauts niveaux du gouvernement saoudien", mais pas le roi Salmane, d'avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué il y a un mois au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, et dont le corps démembré aurait été dissous.

"Nous savons que les auteurs" de l'assassinat "sont parmi les 18 suspects détenus par l'Arabie saoudite", a écrit le président turc Recep Tayyip Erdogan dans une tribune publiée dans le Washington Post, quotidien auquel collaborait le journaliste saoudien critique du régime de Ryad.

"Nous savons aussi que ces individus sont venus pour exécuter leurs ordres: tuer Khashoggi et partir. Enfin, nous savons que l'ordre de tuer Khashoggi est venu des plus hauts niveaux du gouvernement saoudien", a-t-il ajouté.

Pour autant, le président Erdogan a assuré ne pas croire "une seule seconde que le roi Salmane, le gardien des saintes mosquées, ait ordonné le coup". Il ne mentionne pas en revanche le prince héritier Mohammed ben Salmane, ou MBS, l'homme fort du royaume dont l'image a été considérablement ternie par cet assassinat condamné par la communauté internationale.

L'éditorialiste Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre dans le consulat où il s'était rendu pour des démarches administratives en vue de son mariage avec Hatice Cengiz.

La fiancée turque du journaliste a appelé vendredi la communauté internationale, dans une tribune publiée dans plusieurs médias, à "prendre des mesures réelles, sérieuses et concrètes pour mettre au jour la vérité et traduire les responsables en justice".

- Israël défend la "stabilité" saoudienne -

Une demande qu'elle a ensuite plus particulièrement adressée au président américain Donald Trump lors d'une cérémonie à la mémoire de son fiancé à Washington.

"Cela fait exactement un mois que nous avons perdu Jamal", a-t-elle dit dans un message préenregistré. "Rien n'a pu me soulager de la douleur qui a suivi l'atrocité de ce que j'ai traversé. Et la principale raison pour cela, c'est que son corps n'a toujours pas été retrouvé", a-t-elle ajouté.

La diplomatie américaine avait estimé jeudi que "les restes de M. Khashoggi" devaient "être localisés et restitués à sa famille pour un enterrement approprié le plus tôt possible".

Mais selon un conseiller du président turc, les tueurs "ne se sont pas contentés de le démembrer, ils s'en sont débarrassé en le dissolvant". "Selon les dernières informations dont nous disposons, la raison pour laquelle ils ont découpé le corps, c'est pour le dissoudre plus facilement", a expliqué Yasin Aktay au quotidien Hürriyet.

Le parquet d'Istanbul a affirmé cette semaine que Jamal Khashoggi avait été "démembré" et que les tueurs s'étaient "débarrassé" de son corps, sans préciser comment. Un responsable turc anonyme avait ensuite dit au Washington Post que les autorités examinaient une piste d'une dissolution dans de l'acide au consulat ou dans la résidence du consul toute proche.

Après avoir d'abord affirmé que M. Khashoggi avait rapidement quitté le consulat, puis soutenu qu'il était mort dans une rixe, Ryad a fini par évoquer une "opération non autorisée" par le pouvoir.

Si plusieurs responsables et médias turcs ont directement incriminé le prince héritier, le royaume saoudien s'efforce de le dédouaner.

Washington met en effet la pression sur Ryad pour que cette affaire soit élucidée, mais semble accorder le bénéfice du doute à MBS, un puissant allié de Washington au Moyen-Orient.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a ainsi insisté jeudi sur le caractère "inacceptable" du meurtre du journaliste, tout en soulignant que les Etats-Unis avaient "l'intention" de préserver les relations. Et il s'est dit satisfait de la coopération des autorités saoudiennes pour faire la lumière sur ce crime.

Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le pays partage avec l'Arabie saoudite son implacable hostilité à l'Iran chiite, a souligné l'importance de la "stabilité" du royaume saoudien, tout en qualifiant d'"horrible" le meurtre de Jamal Khashoggi.

Amnesty International a appelé vendredi les Etats membres de l'ONU "à mettre un terme à leur silence assourdissant face à l'Arabie saoudite", les exhortant à surveiller la "cruauté" du royaume après cet assassinat.

"L'épouvantable mort de Jamal Khashoggi a montré jusqu'où peuvent aller les autorités saoudiennes dans leur répression de toute opposition pacifique, une répression qui n'a fait que s'intensifier depuis que Mohammed ben Salmane est devenu prince héritier", a ajouté dans un communiqué la directrice des campagnes d'Amnesty International au Moyen-Orient, Samah Hadid.
(AFP, 2 nov 2018)

Call for Europe for 800 ISIS arrestees in Rojava

A press conference was held in Brussels, Belgium for the ISIS arrestees and their families in Northern and Eastern Syria. The conference was organized by Cizire Canton Foreign Relations Council Co-chair Dr. Abdulkerim Omer and the Brussels Kurdish Institute in the European Press Club.

Free University of Brussels Clinical Psychology Professor Gerrit Loots and V-Europe (an NGO that defends victims of terrorism in Belgium) Chairperson Philippe Vansteenkiste attended the conference alongside Omer. Loots and Vansteenkiste had recently visited Rojava and made in situ observations.

The conference on the foreign gang members under arrest in Rojava and Northern and Eastern Syria and their family members pointed to the role of Europe in particular.

The speakers said European governments are responsible for the safety and future of the children of ISIS members in Northern Syria, and added that European citizen ISIS members should be tried and sentenced in their own countries. The conference was followed by a wide array of media institutions.

“TURKISH ATTACKS ARE A FLAGRANT SUPPORT FOR ISIS”

Omer said the Turkish army unjustifiably targeted the region of Kobanê on October 27 against the last pockets of ISIS in the countryside of Deir ez-Zor, and added that this “constitutes a flagrant support for ISIS.”

Omer said the Turkish state attacked Kobanê and Gire Spî in the days after, and added that Kobanê is under attack again “at the time of this conference now”.

Omer also pointed out that the attack came one day after the quadruple summit in Istanbul.

“We condemn these attacks, and demand that the international community, the international coalition in particular, speak up,” said Omer and went on to talk about the gang members under arrest in Northern and Eastern Syria and their families.

LANDS LIBERATED IN SDF OPERATIONS

Omer pointed to the SDF operations and said: “The military campaign, launched by the Syrian Democratic Forces (SDF) in coordination with the international coalition, managed to liberate large swathes of lands in Northern and Eastern Syria. It is estimated that about 30% of the total area of Syria has been liberated from the terrorism of the Islamic State.”

Omer added that the fight against ISIS terrorism continues and pointed out that ISIS still poses a threat to the free world and the common human values.

“The sacrifices our forces made to defeat terrorism on behalf of all humanity were heavy,” said Omer and continued: “8.000 of our men and women fell while combating terrorism, and nearly 5.000 were permanently physically disabled. ISIS destroyed entire towns and villages, and displaced thousands of their residents, who are now living in camps that lack basic services.”

Omer stressed that only a new and democratic Syria can stop gangs like ISIS.

790 ISIS MEMBERS FROM 46 COUNTRIES UNDER ARREST

Omer said ISIS members from 46 different countries have been captured in the ongoing war and gave information on the number of gang members and their families.

Omer said 790 ISIS members, 584 women and 1.248 children have been captured to date and added that the women and children stay in the Al-Hawl, Roj and Ayn Isa refugee camps.

“The number of terrorists and their families are still on the rise due to the ongoing campaign in Deir ez-Zor,” said Omer and added that up to 5.000 ISIS fighters are estimated to still be in the area around Hajin and its outskirts, the last stronghold of IS.

ARRESTEES POSE A THREAT DUE TO TURKISH ATTACKS

Omer said the arrested gang members pose a big issue and a threat for them, and added that if they get a chance to flee due to Turkish state attacks, they may pose a threat for Europe too.

Omer said the international community needs to take responsibility for the families and children of ISIS members and added that this issue is a huge burden on them. Omer stressed that the captured gang members should also be tried and sentenced in their own countries.

NO EUROPEAN COUNTRY HAS APPEALED

Omer added that they are in dialogue with the international coalition but they haven’t received any support in the matter. Omer also asked European media to take the matter on and pressure governments.

Omer pointed out that there are citizens from all European countries among the ISIS arrestees: “But not one European country has appealed. Similarly, none of the coalition countries that we are in an alliance with have started any initiatives.” Omer added that some ISIS members were turned over to Russia and Belgium had also sent an e-mail for information on the children.

Omer stated that the number of ISIS members from each country can’t be made public for security reasons. 
(ANF, 31 Oct 2018)

La Turquie s'enracine et étend son influence dans le nord syrien

"La fraternité n'a pas de limites". La phrase est soigneusement peinte en arabe et en turc sur un mur de la ville d'Azaz, située au coeur du protectorat de facto de la Turquie dans le nord de la Syrie.

Enseignement du turc dans les écoles, implantation de l'opérateur mobile Turk Telekom... Le rôle d'Ankara dans cette région sous contrôle rebelle ne cesse de s'étendre.

"Tout ici vient de chez nos frères turcs", explique Mohammad Hamdan Keno, président du conseil local d'Azaz, à la frontière avec la Turquie.

Dans son bureau, le drapeau de la révolte syrienne avec ses trois étoiles côtoie celui de la Turquie, frappé d'une étoile et d'un croissant blancs.

Ankara a commencé à fournir un soutien humanitaire, politique et militaire à l'opposition syrienne peu après le début des manifestations anti-régime en 2011.

Mais son influence s'est amplifiée à partir de 2016 à la faveur d'une opération militaire conjointe menée par ses troupes et leurs supplétifs syriens contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) d'une part, et les combattants kurdes, d'autre part.

Ensemble, ils ont délogé les jihadistes des villes de Jarablos et d'Al-Rai, avant de conquérir cette année l'enclave kurde adjacente d'Afrine.

- "Garantie pour nos enfants" -

La Turquie a maintenu des soldats et membres des services de renseignement dans la région, et continue de soutenir la police locale.

Des institutions étatiques et sociétés privées turques s'y sont également installées.

A Jarablos, le principal hôpital, désormais géré par une direction turque, arbore des portraits du président Recep Tayyip Erdogan. Et la ville est éclairée par un réseau électrique installé par Ankara.

Un projet similaire, encore embryonnaire, est en cours d'exécution à Azaz par AK Energy, une société privée turque. D'un coût de trois millions de dollars, il a déjà permis de raccorder au réseau plusieurs quartiers de la ville, affirme M. Keno.

Selon lui, la Turquie a par ailleurs aidé le conseil de la ville à paver des routes, rénover des mosquées et réhabiliter des salles d'écoles endommagées par les combats.

"Ils ont fourni des bureaux, des livres, des cartables, des ordinateurs et des imprimantes", énumère le responsable local.

En guise de reconnaissance, le conseil de la ville a introduit l'enseignement de la langue turque dans le cursus scolaire destiné aux 18.000 élèves d'Azaz et de ses environs.

"Nous avions auparavant deux langues étrangères dans notre programme: l'anglais et le français", mais il a récemment été décidé de "remplacer le français par le turc", indique M. Keno.

Il s'agit d'une "garantie pour l'avenir de nos enfants", d'autant que "la Turquie est désormais l'Etat parrain".

Illustrant le phénomène, la plupart des panneaux dans les rues sont bilingues, et les résidents ont de plus en plus recours à des puces téléphoniques turques.

"La demande est soutenue", se félicite le représentant de Turk Telekom, Ahmad Hadbeh. "Nous avons érigé des tours (de télécommunications) à Al-Bab, Azaz et Jarablos".

- "Sorte de mandat" -

Pour Ahmet Yayla, professeur à l'université DeSales aux Etats-Unis, la Turquie table sur le long terme.

"Toutes les administrations de ces villes sont dirigées par la Turquie. C'est une sorte de mandat", dit-il à l'AFP. "Ces zones ne feront pas officiellement partie de la Turquie", mais Ankara y "règnera de facto".

Sur le plan commercial, cette tutelle se traduit par des échanges accrus avec la Turquie.

Le principal centre commercial à Azaz regorge de produits turcs: sucreries, riz, vêtements et produits ménagers.

Salim Horani y vend du tissu, des chaussures et des équipements industriels importés de l'autre côté de la frontière.

"Les produits en Turquie sont beaucoup plus abordables" que ceux venant de l'intérieur de la Syrie, assure-t-il.

Certains Syriens de la région se font même livrer leurs vêtements et autres produits par le biais du service postal national turc (PTT), qui a récemment ouvert une succursale à Azaz.
(AFP, 30 oct 2018)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Erdogan met en garde Chypre contre les explorations gazières "téméraires"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde Chypre mardi contre tout "agissement téméraire", alors que Nicosie est déterminé à explorer des gisements gaziers en dépit de l'opposition énergique d'Ankara.

"Les agissements téméraires de la Grèce et de l'administration chypriote-grecque, qui reçoivent le soutien de certains pays européens, sont devenus source de menace et de danger, à commencer pour elles-mêmes", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

Dans une allusion aux pays européens qu'il accuse d'appuyer Chypre dans ses ambitions énergétiques, M. Erdogan s'est emporté contre "ceux qui tremblent comme des feuilles mortes devant l'afflux de migrants et se transforment en lions dès qu'il s'agit de pétrole ou de gaz".

Ces déclarations virulentes interviennent alors que le gouvernement chypriote a annoncé lundi que les géants énergétiques français Total et italien Eni avaient conjointement répondu à un appel d'offres pour explorer et exploiter du gaz et du pétrole au large de l'île.

La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de devenir à terme un acteur énergétique majeur.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme Eni, Total ou encore l'Américain ExxonMobil.

Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame la suspension de toute exploration, tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.

La Turquie s'oppose en effet à toute exploitation de ces ressources gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.

Début novembre, M. Erdogan avait qualifié de "forbans" les majors pétrolières étrangères qui tentent d'explorer les gisements au large de Chypre.

En février, un navire affrété par ENI pour effectuer des forages d'exploration avait dû rebrousser chemin après avoir été bloqué par des navires de guerre turcs.
(AFP, 27 nov 2018)

Washington soutient l'exploration de gaz au large de Chypre

Un responsable américain a exprimé vendredi le soutien de Washington aux opérations d'exploration de gaz au large de Chypre, alors que ExxonMobil et Qatar Petroleum ont lancé des travaux de forage en dépit de l'opposition de la Turquie.

Ankara a mis en garde à plusieurs reprises les compagnies pétrolières contre toute exploration énergétique au large de l'île méditerranéenne divisée.

La République de Chypre, n'exerçant son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a, toutefois, signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures.

Washington "reconnaît le droit de Chypre à développer ses ressources naturelles", a affirmé le sous-secrétaire d'Etat Francis Fannon.

"Nous considérons l'énergie comme un catalyseur de la coopération et du développement économique, qui peut bénéficier à tout le monde dans la région", a-t-il indiqué aux journalistes à Nicosie, soulignant "le rôle significatif de Chypre dans ce sens".

M. Fannon, sous-secrétaire d'État pour le Bureau des ressources énergétiques, s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec le ministre chypriote de l'Énergie, George Lakkotrypis.

ExxonMobil et Qatar Petroleum ont lancé vendredi les opérations de forage dans le bloc 10 de la zone économique exclusive (ZEE) au large de l'île, selon le ministre chypriote de l'Énergie.

Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame la suspension de toute exploration par les Chypriotes-grecs tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.

Selon M. Fannon, qui devait se rendre également en Egypte et en Israël, les États-Unis estiment que "les richesses issues des ressources naturelles doivent être partagées avec toutes les communautés de l'île de manière équitable dans le cadre d'un règlement global" visant à réunifier Chypre.

Début novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié ceux qui défient Ankara de "forbans" qui méritent le même traitement que ses ennemis en Syrie.

En février, un navire affrété par la compagnie pétrolière italienne Eni pour effectuer des forages d'exploration au large de Chypre a dû y renoncer après avoir été bloqué par des navires de guerre turcs.

Ce qui n'a pas empêché Chypre d'inviter début octobre Total, Eni et ExxonMobil à répondre à un appel d'offres pour explorer un nouveau bloc de gaz offshore, le bloc 7.

Depuis plusieurs années, la Méditerranée orientale est devenue une zone d'exploitation gazière active, notamment après la découverte de gisements au large d'Israël, de Chypre et de l'Egypte, donnant lieu parfois à des tensions entre divers pays de la région sur les droits et les frontières maritimes.
(AFP, 16 nov 2018)

Erdogan met en garde contre toute exploration gazière au large de Chypre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde dimanche les majors pétrolières étrangères contre toute exploration gazière au large de Chypre, décrivant ceux qui défient Ankara comme des "forbans" qui méritent le même traitement que ses ennemis en Syrie.

Dans un discours prononcé lors de la réception d'un nouveau navire de guerre, le président turc a prévenu qu'exploiter les ressources de la Méditerranée orientale en excluant Ankara était "inacceptable".

La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'Italien Eni, le Français Total ou l'Américain ExxonMobil.

Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame la suspension de toute exploration par les Chypriotes-grecs, tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.

"De la même manière que nous avons fait payer les terroristes en Syrie, nous n'abandonnerons pas le terrain aux forbans", a déclaré Erdogan lors de la mise en service du TCG Burgazada, le troisième navire de combat de type corvette construit par la Turquie dans le cadre de son vaste programme d'équipement militaire (Milgem).

"Il est absolument inacceptable d'usurper les ressources naturelles de la Méditerranée orientale en excluant la Turquie et la RTCN" ("République turque de Chypre du Nord"), a-t-il ajouté.

Au cours des deux dernières années, la Turquie a mené avec succès des campagnes militaires en Syrie contre la milice kurde et les jihadistes du groupe État islamique, qui ont abouti au contrôle de fait d'une partie du nord du pays par des forces pro-Ankara.

Navires de guerre, menaces, contrats de plusieurs milliards de dollars: la découverte de gaz en Méditerranée orientale fait naître de grands espoirs, mais génère aussi des tensions dans une région déjà explosive.

En février, un navire affrété par ENI pour effectuer des forages d'exploration au large de Chypre a dû y renoncer après avoir été bloqué par des navires de guerre turcs.

Ce qui n'a pas empêché Chypre, début octobre, d'inviter Total, Eni et ExxonMobil à répondre à un appel d'offres pour explorer un nouveau bloc de gaz offshore, le bloc 7, situé dans la "Zone économique exclusive" de l'île. Le bloc 10 a quant à lui déjà été concédé à ExxonMobil et à Qatar Petroleum.

La compagnie texane Noble Energy a été la première en 2011 à découvrir des gisements de gaz au large de Chypre, dans le champ Aphrodite (bloc 12), dont les réserves sont estimées à 127,4 milliards de mètres cubes de gaz. En 2015, la découverte de l'énorme réservoir offshore de Zohr, en Égypte, a nourri l'espoir que de nouvelles richesses puissent être extraites au large de Chypre.
(AFP, 4 nov 2018)

Immigration / Migration

Une place Jean Demannez à Saint-Josse? Il n'est pas demandeur!

Y aura-t-il une - petite - place Jean Demannez à Saint-Josse ? Validée par le collège tennoodois début novembre, la proposition doit être discutée ce lundi en conseil communal. Contrairement a que la commune avait laissé sous-entendre début novembre, la commission de toponymie et de dialectologie avait été pourtant rendu un avis défavorable à la demande d'Emir Kir. Avis rendu... en août dernier. "Jean Demannez est, si mes renseignements sont exacts, encore en vie. Or, la commission déconseille de baptiser des espaces publics de noms de personnes qui ne sont pas décédées depuis au moins dix ans", argue la commission dans un courrier adressé au cabinet du bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir. Qui passe outre, ici.

L'avis de la commission n'est pas contraignant. Il se base pourtant sur une circulaire - contraignante elle - interdisant que l'on donne un nom de place ou de rue à une personnalité encore vivante à l'exception du Roi et des chefs d'Etat. Cette circulaire datant de 1972 stipule clairement que "les dénominations existantes de rues ne peuvent être modifiées sans raison sérieuse et seulement de l’avis conforme de la Commission [royale de Toponymie et Dialectologie]. Et que, pour la dénomination de nouvelles voies de communication, il sied de puiser en premier lieu dans les données de l’histoire, de la toponymie et du folklore de la localité [tandis que], les noms de personnes vivantes ne peuvent jamais être pris en considération. Les noms de personnes décédées ne peuvent être retenus que dans des cas tout à fait exceptionnels."

Contacté, Jean Demannez n'est quand à lui pas demandeur. "Je me demande simplement pourquoi, tout à coup, le collège et son aimable bourgmestre songe à ma modeste personne d'autant que son arrivée à la tête de la commune ne s'est pas déroulée dans les meilleures conditions en ce qui me concerne. D'autant, également, qu'il supprimé les subventions du Saint-Jazz Festival et divisé par deux l'aide à la Jazz Station", commente celui qui a passé 36 années sur les bancs du conseil communal. "Je ne suis pas demandeur. Je n'ai jamais été demandeur."

"Emir Kir ne m'a jamais téléphoné pour me demander mon avis. Je sais qu'il n'avait pas à le faire mais tout de même. J'ai la désagréable impression de servir de prétexte, de précédent à ce qui pourrait survenir d'ici un an ou deux et cela me dérange." Quoi donc ? "Un buste à l'effigie d'Emir Kir à l'entrée de la petite Anatolie, à l'angle de la chaussée de Haecht et de la rue du Méridien..."

Dans l'opposition, Ahmed Mouhssin estime que le collège tennoodois "a fait preuve de grossièreté et d'amateurisme notamment car Emir Kir et les échevins n'ont pas eu la politesse de consulter Jean Demanez, qui, il est vrai, pourra donner son avis comme tout citoyen lors de l'enquête publique prévue dans le cadre de la procédure." Ecolo souhaite ainsi donner le nom de cette placette à une femme ayant marqué l'histoire de la commune. "Considérant que les noms de rues dans notre région sont majoritairement celles d'hommes, et que seulement 4% des rues portent des noms de femmes, nous proposons que le Collège baptise ce croisement du nom d'une femme qui a marqué l'histoire de Saint-Josse."

Pour mémoire, Jean Demannez est le prédécesseur de l'actuel bourgmestre Emir Kir. Echevin de 1978 à 1999, et député régional de 1989 à 2001, il avait assuré la relève au décès de Guy Cudell jusqu'en 2012. Sa passion l'a mené à développer notamment les politiques culturelles et sportives. On lui doit ainsi la création d'un lieu culturel dédié au Jazz dans le cadre de la réhabilitation de l'ancienne gare de la chaussée de Louvain. La Jazz Station a vu se succéder de grands représentants du jazz de la scène belge et internationale dont Toots Thielemans, Sadi, Philip Catherine, Steve Houben, etc.
(DH, 28 nov 2018)

Les immigrés turcs sous une double menace, par Vienne et Ankara

Alper Yilmaz connaît des nuits agitées: naturalisé autrichien il y a trente ans, ce paisible commerçant viennois craint comme des milliers de citoyens d'origine turque de perdre sa nationalité d'adoption en raison d'une offensive déclenchée par l'extrême droite au pouvoir.

Le ciel lui est tombé sur la tête en juin dernier, quand il a reçu une lettre des autorités l'accusant d'avoir une double nationalité, un délit --sauf cas particulier-- en droit autrichien.

"Elle disait que je devais renoncer à ma nationalité autrichienne" sauf à apporter la preuve qu'il ne disposait plus de la nationalité turque, explique ce gérant d'un café-restaurant du nord de la capitale.

Or Alper Yilmaz, 53 ans, l'assure: il a fait annuler sa nationalité turque en 1988, de façon précisément à pouvoir être naturalisé par l'Autriche, où il avait rejoint ses parents à l'adolescence.

Son cas est loin d'être isolé depuis que le parti d'extrême droite FPÖ, arrivé au pouvoir en décembre dernier avec les conservateurs, a entrepris de faire vérifier la nationalité de la centaine de milliers de personnes figurant sur les listes électorales turques en Autriche.

"Au sein de la communauté, c'est pour ainsi dire devenu le seul sujet de conversation", confie Duygu Ozkan, journaliste autrichienne d'origine turque travaillant au quotidien Die Presse.

- Parcours d'obstacle -

La façon dont ces listes supposées sont arrivées en possession du FPÖ reste un mystère. Tout comme la raison pour laquelle le nom d'Alper Yilmaz et d'autres citoyens ayant renoncé à leur nationalité turque y figurent.

"Mon pays, c'est l'Autriche", souligne le commerçant, qui assure n'avoir jamais redemandé la nationalité turque. "Je n'en dors plus la nuit, je me demande ce qui va arriver", confie-t-il.

L'Autriche, un pays de 8,7 millions d'habitants qui comme de nombreux autres en Europe a massivement fait appel à la main d'oeuvre étrangère dans les années 1960, compte quelque 270.000 habitants d'origine turque, dont plus de 150.000 ont obtenu la nationalité autrichienne.

Ordonnée par le ministère de l'Intérieur, la vérification systématique de l'état civil des personnes figurant sur les listes électorales turques a nécessité l'embauche de 26 personnes rien que pour la ville de Vienne, a reconnu celle-ci.

Les cas de fraude avérés sont cependant rares: pour l'ensemble du pays, seuls 85 citoyens ont à ce jour été déchus de leur nationalité autrichienne et des droits y afférents.

Mais pour les personnes de bonne foi, faire la preuve qu'elles ne possèdent pas la nationalité turque se transforme le plus souvent en parcours d'obstacles kafkaïen. D'autant que les autorités turques ne sont pas toujours coopératives.

Un client de l'avocat salzbourgeois Peter Weidisch en a fait l'amère expérience. Invité par les autorités autrichiennes à obtenir un certificat de non-nationalité auprès du consulat turc, il s'y est vu répondre "Vous êtes un citoyen autrichien, on ne peut rien faire pour vous", témoigne-t-il.

"On lui demande de prouver qu'il n'a pas fait quelque chose (redemander la nationalité turque, ndlr). C'est extrêmement difficile", relève l'avocat.

- "Le FPÖ en action" -

Cigdem Schiller, une jeune femme de 31 ans naturalisée en 2003, a eu plus de chance. Elle aussi sommée de prouver qu'elle ne disposait pas de la nationalité turque, elle a fini par obtenir le précieux certificat, non sans avoir dû faire le siège du consulat et alerté les médias.

Mais comment a-t-elle pu figurer sur les listes électorales turques alors qu'elle était mineure au moment où elle a renoncé à la nationalité de ce pays ?

La presse autrichienne a avancé que les consulats turcs avaient pu être incités à "gonfler" ces listes, la diaspora votant massivement pour le parti AKP du président Erdogan.

Pour Alper Yilmaz, le cauchemar n'est pas fini: le consulat l'a invité... à se rendre en Turquie pour régulariser sa situation. Un scénario que le commerçant veut éviter à tout prix: membre de la minorité kurde alévite, il craint d'y être emprisonné dès qu'il remettra les pieds dans le pays.

"J'attends de l'Etat autrichien qu'il nous soutienne: nous sommes citoyens autrichiens", résume-t-il.

Mais une inflexion du FPÖ apparaît peu probable, du moins à court terme. Dans un message sur Facebook, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache a vanté "le FPÖ en action" en annonçant les 85 premières déchéances de nationalité.

Le parti, qui depuis son arrivée au pouvoir s'est efforcé de limiter les dérapages xénophobes, a par ailleurs dû retirer en catastrophe de son site il y a quelques jours une vidéo contre les fraudes à la sécu où les suspects se prénommaient Ali ou Mustafa et portaient le fez.
(AFP, 19 nov 2018)

Le 18ème Med à Bruxelles du 30 novembre au 7 décembre

Au Botanique, à Bozar, au Cinéma Aventure et au Palace !

Au programme : une compétition internationale, un panorama comprenant inédits et films déjà sortis à Bruxelles, des documentaires et débats, des courts métrages, des invités, des séances scolaires, associatives, senior et famille. Mais aussi des concerts, des soirées et un marché des saveurs méditerranéennes.

Une véritable plongée en Méditerranée !

Voici les films en lien avec la Turquie:

SIBEL

De Çağla Zencirci & Guillaume Giovanetti

En compétition au festival

Un village isolé au coeur des montagnes de la mer noire en Turquie. Elle est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôde dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise celle d’un fugitif.

Une histoire contemporaine et universelle, tout comme le message qui accompagne les majestueuses images de la nature environnant le village.

Présenté au Festival de Locarno.

QUI A TUÉ LADY WINSLEY ?

De Hiner Saleem

En avant-première au festival

Lady Winsley, une romancière américaine, est assassinée dans la petite ville balnéaire de Yeniköy, en Turquie. L’inspecteur Fergün arrive d’Istanbul pour mener l’enquête. Avec l’aide de la tenancière de l’auberge, la belle Azra, il doit alors faire face à des secrets bien gardés dans ce petit coin de pays où les tabous sont nombreux, les liens familiaux étroits, les traditions ancestrales et la diversité ethnique plus large que les esprits.

L’enquête n’est ici qu’un prétexte à la comédie caustique.

GARDIENS

De Berivan Binevsa (projection en présence de la réalisatrice)

Midas, sa soeur Rodin et leur ami Siyabend, trois enfants yézidis, passent leur quotidien dans un camp de réfugiés du Kurdistan en Turquie. Chaque jour, Midas s’adonne à la même mission : s’échapper du camp pour aller surveiller la frontière en attendant le retour de ses parents. Un jour, Midas casse ses jumelles…

NEVER LEAVE ME

De Aida Begić

On estime que la moitié des 5 millions de réfugiés syriens sont des enfants et que 600 000 d’entre eux sont orphelins en raison de la guerre. Un orphelinat turc accueille des enfants réfugiés syriens. Ils se débattent dans leurs histoires passées pour survivre dans un quotidien diffi cile et violent.

Découvrez le programme complet à partir du 7 novembre sur le site : http://www.cinemamed.be

73% en un an de personnes vulnérables à la frontière gréco-turque

Les autorités grecques et le Haut commissariat des réfugiés (HCR) ont exprimé vendredi "leur inquiétude" face à la hausse du flux migratoire à la frontière terrestre gréco-turque, marquée par l'arrivée de nombreuses personnes vulnérables, familles et mineurs non accompagnés.

"Notre principale inquiétude est la hausse importante des personnes vulnérables et du nombre des mineurs non accompagnés cette année", a déploré auprès de l'AFP Margaritis Petritzikis, responsable du HCR au camp de rétention de Fylakion, à proximité du fleuve Evros, qui marque la frontière gréco-turque à l'extrême nord-est de la Grèce.

Un tiers de la population de ce camp sont des mineurs non accompagnés, soit "93 personnes sur un total de 265 dans le camp", précise Irini Logotheti, directrice de celui-ci.

Entre janvier et fin octobre de cette année, 11.003 personnes au total ont franchi cette frontière à destination de l'Europe, "une augmentation de 140%" par rapport à la même période 2017, selon elle.

Le nombre des personnes vulnérables, dont la majorité sont Irakiens, Afghans, Syriens, Pakistanais mais aussi Turcs, a augmenté de 73% en un an, a-t-elle ajouté.

Les ressortissants turcs fuient leur pays après la purge effectuée depuis l'été 2016 par le régime du président turc Recep Tayyip Erdogan contre ses opposants.

En raison des réglementations restrictives européennes mises en place en mars 2016 sur les îles grecques de la mer Egée les plus proches de la Turquie, pour limiter le flux migratoire par mer depuis celle-ci, la frontière terrestre est actuellement le plus emprunté par les personnes fuyant guerre et pauvreté.

"Le camp de Fylakio est un des premiers camps de rétention en Grèce, qui a commencé à être opérationnel en 2014", rappelle Irini Logotheti.

Mais après quatre ans, des défaillances importantes dans l'infrastructure ont réduit sa capacité, initialement de 260 personnes.

Actuellement, il n'y a que "180 places alors que 265 personnes y résident", ajoute Irini Logotheti.

Le HCR va installer 13 conteneurs en décembre, ce qui va porter la capacité à au moins 400 places.

Après leur identification et enregistrement, qui peut prendre quatre jours, les migrants et réfugiés sont transférés à d'autres camps situés à Thessalonique, capitale du nord, ou à Athènes.

Chaque jour, un minimum de 60 personnes sont ainsi transférées, tandis que le même nombre arrivent, selon Mme Logotheti.

Zania, un Irakien kurde âgé de 20 ans, juge la vie "très mauvaise" dans le camp. Le jeune homme, qui espère arriver au Royaume-Uni, a entrepris la traversée par bateau, mais l'a terminée à la nage. Entretemps, le bateau s'est renversé, et une femme et deux enfants se sont noyés.
(AFP, 2 nov 2018)


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