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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Septembre
 
2019 September
N° 493
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 53
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Intellectuals issue in Berlin a declaration calling for justice in Turkey

Sept demandeurs d'asile de Turquie morts au naufrage

HRC42: States must urge Turkey to restore rule of law
Des familles de disparus en quête de réponses
Judicial Years Opens Amid Protests by Bar Associations
New Report: Mass Prosecution of Lawyers in Turkey

Call to a conference in Berlin for a democratic Turkey

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Erdoğan Answers Question on Arrested Journalists

15 mois de prison pour avoir révélé un lien entre pollution et cancer
Campaign for Osman Kavala’s Birthday: #DearOsmanKavala
Journalist Ziya Ataman Sentenced to 14 Years, 3 Months in Prison
Record High Prison Sentence for ‘Insulting the President’

Deux journalistes de Bloomberg jugés pour un article sur la chute de la livre
Another Arrest Warrant Issued for Musician Tunç
Pour un caricaturiste turc, les prisons et les tribunaux comme "seconde maison

Press freedom in Turkey remains in crisis, mission concludes
Cinq ex-journalistes du quotidien Cumhuriyet remis en liberté
Journalist İnce Sentenced to 11 Months, 20 Days in Prison
Writer Başkaya Faces up to 7,5 Years in Prison
Le parquet relance les poursuites contre le représentant de RSF en Turquie
Reporter Aydın Sentenced to 1 Year, 3 Months in Prison
Acquittal for Three Academics for Peace in Diyarbakır and İstanbul

Premier acquittement d'une universitaire poursuivie pour une pétition

Kurdish Question / Question kurde

Supreme Court of Appeals Upholds Prison Sentences of 3 HDP MPs

New Investigation and Request for Arrest Against Selahattin Demirtaş
MEPs nominate Demirtaş for human rights prize

Un tribunal ordonne la libération de Selahattin Demirtas
European Socialists Call for Release of Demirtaş

Des maires prokurdes destitués dénoncent une "décision politique"
Erdogan refusera tout "retard" sur la "zone de sécurité"

Début du retrait des forces kurdes de la frontière turque


Minorités / Minorities

The Assyrian genocide of 1915 recognized by the State of California

Une nouvelle vantardise mensongère d'Erdogan relative à la communauté chrétienne

MP Paylan Proposes Parliamentary Inquiry into September 6-7 Pogrom
Appeal for ‘Effective Investigation’ in Hrant Dink Murder Case Rejected
Vakifli le dernier village arménien de Turquie a fêté la Bénédiction du raisin

Politique intérieure/Interior Politics

Kitchen Expenses of Presidency in 2018: +5 Million Lira
Un ex-Premier ministre d'Erdogan va créer un mouvement rival
La dirigeante du CHP Kaftancioglu condamnée à près de 10 ans de prison
Le parti d'Erdogan va expulser l'ex-Premier ministre Davutoglu

Le maire d'Istanbul critique la destitution de trois maires prokurdes par Ankara

Forces armées/Armed Forces

Ankara se dit prête à une opération en Syrie
Erdogan "n'accepte pas" la pression sur la Turquie pour ne pas avoir l'arme nucléaire
Erdogan menace d'une opération dans les prochaines semaines
Programme des F-35: la Turquie pourrait se tourner vers la Russie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Près de la moitié des Autrichiens veulent limiter les droits des musulmans

Des écoles salafistes: les non-musulmans méritent la peine de mort
Alleged Relation of ISIS Leader in Turkey to Intelligence Agency

Socio-économique / Socio-economic

Manifestation contre les violences faites aux femmes
108 Aftershocks Following İstanbul Earthquake
8 blessés après un séisme de magnitude 5,7 à Istanbul
Greta Thunberg intente une action juridique contre la Turquie
Turkey Now the Only G20 Country Not Ratifying Paris Agreement
Thomas Cook: 21.000 clients en Turquie

En Turquie, l'antique Hasankeyf se meurt à cause d'un barrage
"Je ne peux pas me taire": quand le rap turc vire au politique
Prison avec sursis pour la star du foot Arda Turan


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

European Parliament Resolution Condemns Removal of HDP Mayors
Relaxe pour un Autrichien accusé de liens avec un groupe "terroriste"
Erdogan menace l'Europe d'un nouvel afflux de migrants
Erdogan, le pouvoir coût que côut

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington continue d'envoyer des armes aux Kurdes
Ankara juge "cosmétiques" les efforts de Washington pour créer une zone tampon
Première patrouille commune turco-américaine en Syrie
Damas condamne les patrouilles turco-américaines dans le nord-est

Patrouilles conjointes turco-américaines à partir de dimanche
Frappe américaine près d'Idleb, 40 chefs jihadistes tués selon une ONG

Relations régionales / Regional Relations

"Zone de sécurité" en Syrie: un objectif réaliste?

La Turquie souhaite continuer à acheter du gaz et du pétrole à l'Iran

Ankara, Moscou et Téhéran cherchent à éviter le pire à Idleb
Une voiture piégée tue 11 civils près d'un hôpital

La CPI ordonne de rouvrir le dossier sur Raid israélien en 2010
L'armée russe annonce un cessez-le-feu à Idleb à partir de samedi
60 combattants tués dans les affrontements entre régime et jihadistes à Idleb
A Moscou, Erdogan et Poutine se disent inquiets pour Idleb


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Grèce réclame à l'UE une aide financière accrue pour la Turquie
A Chypre, le projet de réouverture d'une ville fantôme entre rêve et "cauchemar"

Athènes et Nicosie condamnent les forages "illégaux" turcs
Athènes rejette "les menaces" d'Ankara sur les migrant

Les migrants de Lesbos désemparés dans leur nouveau camp en Grèce

Immigration / Migration

Erdogan envisage la réinstallation de 2 à 3 millions de réfugiés en Syrie
Exiled Turkish lawyers hold “alternative” judicial ceremony in Berlin
Les forces turques à la frontière repoussent des centaines de manifestants
Belgian Kurd spent 40 days in Turkish prison over Facebook posts

Droits de l'Homme / Human Rights

Intellectuals issue in Berlin a declaration calling for justice in Turkey

Dozens of Turkish and Kurdish intellectuals, opposition politicians and journalists convened on September 21-22, 2019,  for a conference in Berlin, where they issued a declaration calling for peace and justice in Turkey.

Many academics and representatives of Kurdish and Alevi foundations, who have been forced to live abroad, were among the attendees of the two-day "Social Contract for a democratic Turkey”, "held in Berlin’s Mercure Hotel, left-wing news site Evrensel reported.

Following the failed coup of July 2016, the Turkish government has intensified a crackdown on opposition voices, detaining thousands of military personnel, public servants, academics, writers and journalists it accuses of terror links. Turkey placed 157th out of 180 countries on World Press Freedom Index ranking in 2018 by Reporters Without Borders (RSF) and remains to be the "world’s biggest jailer of professional journalists" according to the same report.

Opposition journalists Can Dündar,  Hayko Bağdat, Ahmet İnsel, former Democratic Society Congress (DTK), co-chair Hatip Dicle and German Left Party lawmaker Gökay Akbulut’, as well deputy chair of the European Alevi Unions Confederation (AABK) Mehmet Ali Çankaya, attended the conference, which discussed problems facing Turkey and the need for increased democracy in the country.

"Following a long period of repression, Turkey has seen that forces which believe in democracy can repel repression when they come together,’’ the statement said.

The statement recalled the nationwide protests and international condemnation of Turkey’s decision to dismiss three Kurdish mayors in the country’s southeast, pointing to increasing hope for the large number of voices advocating for democracy.

The Turkish government last month dismissed the mayors of Diyarbakir, Mardin and Van provinces, Adnan Selçuk Mızraklı, Ahmet Türk and Bedia Özgökçe Ertan respectively, over alleged links to the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed group that has been at war in Turkey for three decades, just three months after being elected to office in March.

Ten working groups were established, which have vowed to taken on long-term projects, Evrensel said.

"We, too, are present, side by side and determined to defending peace against war, courage against fear, peace against conflict, renewal against decay, embracing against polarisation,’’ the declaration said.

Sept demandeurs d'asile de Turquie morts au naufrage

Sept Turcs - un bébé, quatre enfants et deux femmes - sont morts vendredi dans le naufrage d'un bateau de migrants en mer Egée, ont annoncé les gardes-côtes grecs, après un premier bilan qui faisait état de deux morts.

Ces ressortissants turcs, accusés d'être gülénistes par le régime d'Erdogan, voulaient demander l'asile politique en Grèce, selon les gardes-côtes grecs.

Quatre enfants, cinq hommes et trois femmes ont pu être sauvés.

Le naufrage s'est produit près de l'îlot d'Inousses, situé entre l'île de Chios et la côte turque.

Des centaines de migrants et réfugiés sont morts ces dernières années en tentant de traverser la mer Egée dans de petits bateaux surchargés. Plus de 50 personnes se sont ainsi noyées depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La Grèce accueille quelque 70.000 réfugiés et migrants, principalement des Syriens qui ont fui leur pays depuis 2015 en traversant la Turquie voisine.

En vertu d'un accord conclu en 2016 entre la Turquie et l'Union européenne, la Turquie a mis un frein aux flux des départs de migrants vers les cinq îles grecques les plus proches de son rivage, en échange d'une aide de 6 milliards de dollars.

Mais le nombre des arrivées a grimpé régulièrement ces derniers mois.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré cette semaine qu'environ 3.000 personnes étaient arrivées depuis la Turquie ces jours derniers, ce qui ajoute à la pression sur des installations d'accueil déjà surpeuplées.
(AFP, 27 sept 2019)

HRC42: States must urge Turkey to restore rule of law

ARTICLE 19 delivered the following oral statement at the 42nd Session of the UN Human Rights Council during Item 4 General Debate.

Mr. President,

It is now more than three years since the Turkish Government intensified its repressive crackdown against oppositional and dissenting voices in the country. This ongoing freedom of expression crisis demands the Council’s urgent attention.

Although the State of Emergency was lifted in July 2018, the sweeping emergency decrees that enabled the government to pursue its unprecedented crackdown against the media and civil society have now effectively been absorbed into the ordinary legal framework.

Since the 2016 coup attempt, at least 180 media outlets have been forcibly closed. Over 220,000 websites have been blocked. At least 132 journalists and media workers are behind bars, and hundreds more have been prosecuted as terrorists, solely for their journalistic work, in the absence of any credible or even individualised evidence.

The rule of law is being systematically dismantled. Trials are increasingly Kafkaesque as the executive’s grip on the judiciary has continued to tighten.  Journalists Ahmet and Mehmet Altan and Nazli Ilicak were initially forced to defend themselves against charges that they sent ‘subliminal messages’ in support of the coup attempt.Civil society activists and media workers have faced prosecution simply for allegedly downloading the secure communications app ‘Bylock’. In recent months, the government has even sought to rewrite history, charging 16 leading civil society figures who participated in the peaceful 2013 Gezi Park protests with attempting to overthrow the government. Osman Kavala is in his 24th month of pre-trial detention, in a flagrant violation of his fair trial rights.

Last week, whilst the convictions of six of his Cumhuriyet colleagues were overturned, Ahmet Şik was served new, unfounded charges including propaganda for a terrorist group and “insulting the Turkish state” that may see him sentenced to 30 years in prison. This judicial harassment follows a violent attack against Şik by police on 20 August, during a protest in front of an Istanbul Court against the dismissal of three opposition mayors in three cities in the South East. No one has yet been held accountable.

We call on all States at this Council to use their voice and urge Turkey to change course, and take immediate steps to restore the rule of law, and end its assault on media freedom and civic space.

I thank you, Mr. President.

ARTICLE 19, Cartoonists Rights Network International, Committee to Protect Journalists, European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF), Index on Censorship, OBC Transeuropa, European Federation of Journalists (EFJ), PEN America, PEN International,
Norwegian PEN, English PEN, Danish PEN, German PEN
(ARTICLE 19@article19org, September 18, 2019)

Des familles de disparus en quête de réponses

Après une centaine de jours en détention pour des accusations d'appartenance à une "organisation terroriste", Mustafa Yilmaz avait repris une vie normale, auprès de sa femme et de sa fille à Ankara. Mais le 19 février, il a disparu en se rendant au travail.

C'était moins de deux mois après sa libération. Sa femme Sümeyye, 27 ans, soupçonne un des services de l'Etat d'être impliqué.

"Tant de questions me viennent à l'esprit... Pourquoi n'a-t-il pas été relâché ? Que veulent-ils lui faire ? Pire, est-il en vie ?", raconte-t-elle à l'AFP, dans le salon de l'appartement qu'ils partageaient depuis leur mariage il y a trois ans.

Sur des images de vidéosurveillance obtenues auprès d'une supérette voisine, elle a vu son mari être frappé par un homme au pied de leur immeuble, puis emporté hors champ par deux personnes, avant de voir passer un utilitaire Transporter noir.

Au début, sa fille âgée maintenant de 2 ans cherchait son père, le réclamait. Plus maintenant. "Elle oublie", dit sa mère, la voix tremblante.

Un député du parti prokurde HDP, Ömer Faruk Gergerlioglu, a dénombré au moins 28 cas de ce qu'il considère être des "disparitions forcées" depuis le putsch manqué de juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Vingt-cinq de ces disparus ont été retrouvés, tous en vie, qui en pleine montagne, qui devant un commissariat, selon le député. Certains, affirme-t-il, ont depuis fui le pays alors que d'autres, recherchés par ailleurs pour des liens présumés avec le putsch manqué, sont en prison.

Selon lui, certains d'entre eux disent avoir été retenus et torturés.

Le gouvernement a lancé de vastes purges après le coup d'Etat manqué, principalement contre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'en être le cerveau.

M. Yilmaz, un physiothérapeute de 33 ans accusé d'appartenir au mouvement guléniste, avait été arrêté le 1er octobre 2018. Il a été condamné à 6 ans et 3 mois de prison, mais libéré pendant la procédure d'appel, toujours en cours.

- "Espoir" -

Mustafa Yilmaz et cinq autres hommes ont disparu en février. Les autorités ont indiqué aux familles le 28 juillet avoir retrouvé quatre d'entre eux, aussitôt placés en détention à Ankara, sans donner plus d'informations.

Les ONG Human Rights Watch et Amnesty International parlent aussi de "disparitions forcées" et ont appelé les autorités à se mobiliser pour retrouver M. Yilmaz et Gökhan Türkmen, les deux hommes qui, parmi les six disparus de février, manquent encore à l'appel.

Les quatre hommes en détention ont pu s'entretenir brièvement avec leurs proches, mais à ce jour pas avec leurs avocats, une interdiction dénoncée par l'Association des barreaux d'Ankara.

"Une femme m'a dit n'avoir pas pu reconnaître son mari : il avait perdu du poids, était changé, extrêmement pâle", raconte le député Gergerlioglu.

Aucun des quatre hommes n'a voulu dire où il avait disparu pendant six mois, ajoute-t-il.

En raison de précédents dans l'histoire turque, "évidemment que notre principal suspect, c'est l'Etat", indique Öztürk Türkdogan, président de l'Association turque des droits de l'homme (IHD).

"C'est la même procédure à chaque fois", soupire-t-il, les disparitions de ces dernières années impliquant souvent un Transporter noir, d'après des images de vidéosurveillance ou des témoins. "Existe-t-il en Turquie une organisation criminelle si singulière que l'on ne connaîtrait pas ?"

Disant croire le ministère de l'Intérieur lorsqu'il dément toute implication, M. Türkdogan soupçonne une unité au sein des services du renseignement dont l'objectif serait "d'instiller la peur" dans les milieux gulénistes.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu par l'AFP auprès du parquet d'Ankara et de la police. Le ministère de l'Intérieur n'a pas donné suite aux requêtes de l'AFP.

Sümeyye accuse la police de ne pas en avoir fait assez pour retrouver son mari. "Mais il n'est pas trop tard", insiste-t-elle. "Il peut encore être vivant, j'ai encore de l'espoir".

- "Peur" -

Mustafa Tunç, un enseignant à la retraite, est sans nouvelles depuis le 6 août de son fils aîné Yusuf, 35 ans, qui n'est pas rentré du travail ce jour-là.

"Il y avait un mandat d'arrêt contre mon fils, mais les gens qui sont en garde à vue, on les interroge, puis ils sont rapidement présentés à la justice", explique-t-il.

Son fils travaillait à la Présidence des industries de la défense, une organisation publique. Limogé comme des dizaines de milliers d'autres par décret-loi après le putsch manqué, craignant d'être suivi ou arrêté, Yusuf ne contactait pas sa femme par téléphone. Il lui disait donc tous les matins ce qu'il allait faire et à quelle heure il rentrerait.

Ce matin-là, il l'a réveillée pour lui dire de l'attendre à "20h, 20h30".

Ne le voyant pas revenir, l'épouse a signalé sa disparition, avant que ses beaux-parents ne retrouvent, quatre jours plus tard, la voiture de Yusuf garée dans une ruelle, verrouillée.

Appelé sur place, un policier avait simplement estimé que le mari s'était enfui.
 "Admettons même qu'il y ait un problème entre nous, (...) pourquoi ne dirait-il rien à ses parents ?", s'inquiète l'épouse, qui préfère taire son prénom.

A leurs enfants, de 10, 6 et 2 ans, elle dit que leur père a du travail ailleurs et qu'il reviendra.
 Sa voix, jusque-là assurée, se brise: "L'incertitude est la chose la plus douloureuse au monde. Nous avons peur."

Les deux femmes, ainsi que d'autres familles, ont porté plainte auprès de la Cour européenne des droits de l'homme et ont signalé leur cas à l'ONU.

"Quand mon mari a été arrêté le 1er octobre, je pleurais parce qu'il était en garde à vue", raconte Sümeyye. Maintenant, "je prie pour qu'il le soit, même s'il n'a commis aucun crime."
(AFP, 12 septembre 2019)

Judicial Years Opens Amid Protests by Bar Associations

The Judicial Year Opening Ceremony took place at the Beştepe Nation's Cultural Center at the Presidential Complex in the capital Ankara for the third time since 2016.

Forty-three bar associations did not attend the opening ceremony in protest, while President and ruling Justice and Development Party (AKP) leader Recep Tayyip Erdogan, Turkish Bar Association President Metin Feyzioğlu and Supreme Court President İsmail Rüştü Cirit gave speeches at the ceremony.

The Ankara Bar Association, which protested the ceremony, issued a press release in front of the Ankara Courthouse.
Erdoğan: Some bar associations are "provocative"

"Independent functioning of legislative, executive and judiciary powers does not prevent them from liaising with the president's mission in the Constitution as head of state," Erdoğan asserted, saying that Turkey has always been committed to the rule of law.

He accused the bar associations who choose not to attend the ceremony of "being provocative just because of the place where the ceremony is held."

"Although Turkey has experienced lots of adversity from tutelage to coups, it has always abided by the idea of separation of powers which tops the will of people and an understanding of democracy built on that idea," Erdogan said.

Addressing the Judicial Reform Strategy Document, Erdogan said Turkey also showed a commitment to its obligations for the full European Union membership with this document while the EU bodies "are in an obviously discriminatory attitude towards Turkey."

The president also said they will implement a judicial reform in a short time by simplifying judicial processes and developing alternative solutions for disputes.

The government is set to carry through the Judicial Reform Strategy Document, a plan unveiled on May 30.
President Of The Bar Association Of Turkey: Arrest Shouldn't be Punishment

Metin Feyzioğlu, president of the Turkish Bar Association (TBB), gave the first speech at the ceremony. He made demands from the government for judicial reform:

- Personnel interviews should be recorded on camera.

- A greater percentage of the decisions of the courts of appeal should be brought under the supervision of the Supreme Court of Appeals.

- Making decisions in accordance with the principle decisions of the European Court of Human Rights and the Constitutional Court on individual applications should be made the most important criterion for the elevation of judges.

- The catalog of crimes that result in the application of the arrest measure such as punishment in advance should be removed from the law.

Supreme Court of Appeals President: Judicial reform will contribute to justice

Following Feyzioğlu, President of the Supreme Court İsmail Rüştü Cirit spoke:

"There can be no mention of the existence of a state of law unless there is an independent judiciary. With the introduction of the presidential system, the judicial supervision task is strengthened.

"The judicial reform will contribute to justice. We expect the judicial reform to be legalized soon and brought to the country's agenda. In particular, issues relating to the judiciary need to be discussed transparently. If fight and conflict prevent social dialogue, problems remain unsolved."

Ankara Bar Association: Separation of forces principle destroyed

The Ankara Bar Association, which boycotted the ceremony because of it was held at the Presidential Complex, issued a press release in front of the Ankara Courthouse.

The statement said that "the principle of separation of powers that separated modern legal systems from the darkness of previous centuries has been destroyed, while the judiciary has been placed under the domination of the executive."

"The chaotic rule of law seen in the crisis moments of the country's history, unfortunately, has long tended to be normalized by limiting the right of defense by the instrumentalization of statutory decrees and presidential decrees. In Turkey, women, children, LGBTI+ individuals, animals, mountains, forests, in short, everyone who is not among the powerful of the Earth are thirsty for justice without exception, and lawyers are included in this justice."

CHP: Presidential complex is an illegal building

Main opposition Republican People's Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu tweeted on the opening. "In a country where the judiciary is independent, impartial and really distributes justice, can a Judicial Year Opening Ceremony be held in an office building where the General Assembly of the Administrative Litigation Departments of the Council of state unanimously finds it not legal?" he asked.
(BIA, 2 September 2019)

New Report: Mass Prosecution of Lawyers in Turkey

By The Arrested Lawyers Initiative on 1 September 2019

As 2019 Judicial Year starts on 1st of September tomorrow in Turkey. The Arrested Lawyers Initiative published a new report named Mass Prosecution of Lawyers in Turkey.

According to report, since 2016’s coup attempt, there has been a relentless campaign of arrests which has targeted fellow lawyers across the country. In 77 of Turkey’s 81 provinces, lawyers have been detained, prosecuted and convicted due to alleged terror-linked offenses. As of 1 September 2019, more than 1500 lawyers have been prosecuted and 599 lawyers arrested. So far, 321 lawyers have been sentenced to 2022 years in prison on the grounds of membership of an armed terrorism organization or of spreading terrorist propaganda.

Report also shows, 14 of the persecuted lawyers are presidents (or former presidents) of their respective provincial bar associations, for example; President of the Konya Bar Association, Fevzi Kayacan, President of the Trabzon Bar Association, Orhan Öngöz, President of the Siirt Bar Association, Cemal Acar, President of the Gumushane Bar Association, Ismail Tastan were arrested and unlawfully unseated. Furthermore, the presidents of the Aksaray and Kahramanmaras Bar Associations, Levent Bozkurt and Vahit Bagci, respectively, and the former presidents of the Yozgat Bar Association, Haci Ibis and Fahri Acikgoz, were detained for a certain time before they were released on bail.

Report presents that all of the persecuted lawyers are being charged with terror-linked offenses; the two main accusations imputed to them are membership of an armed terrorist organisation, and forming and leading an armed terrorist organisation.

Lawyers have particularly been targeted due to the identity or affinity of their clients. The United Nations High Commissioner for Human Rights reports that the OHCHR has observed a pattern concerning the persecution of lawyers representing individuals who areaccused of terrorism offences, where they are associated with their clients’ political views (oralleged political views) in the discharge of their professional duties and are consequently prosecuted for the same, or other related offences of which their clients are being accused.

Full text


Call to a conference in Berlin for a democratic Turkey



A group of  journalists, artists, politicians, academics, civil society organizations and representatives of political parties, issued a call for a conference aiming to elaborate a social convention for a democratic Turkey following a press conference held on Sunday in Berlin .

The full text of the call to this conference to be held on September 
21-22, 2019, in Berlin:

This is our call for those who wish and long for social peace, equality, just, free country and a world.

We are those who, at one stage in our lives were compelled to live in exile, but had not lost our hopes for the society once we lived within and the lands we were born and grew up, but not prepared to stare at our country for afar. 

The mentality that envisages the solution to the Kurdish problem through violence continues to devastate our living environments through wars and threats of war. Every day women are killed in their homes, work places, streets, abuse of children becomes normalised, people are being lynched for their ethnic identity, annihilated for their sexual identities and preferences. Munzur, Kaz Mountains, Lake of Salda, Cerattepe, Hasankeyf, -as if the entire nature and history is under siege in a given country- being plundered, humanity is being deprived of their homelands and homes.

There is no way we can look away to all of these. However, it is possible to start up a country and a world, where our differences is no longer regarded as an offence, none of the individuals and communities being alienated, a society that regards all the different colours of the rainbow a reason for coexistence.

For this purpose we need to get together, debate and shape up the future. We call upon all those willing to contribute to the dream of a different Turkey of the future, those prefer peace against war, women's struggle against power and masculinity, asexuality of the concept of love as opposed to homophobia, transphobia, bi-phobia, nature instead of the plunder of the nature, a society that promotes an education system based on equal opportunities, regards all belief systems with respect and treats them in equal distance despite the fact that a certain echelon of the society clench to the power through abuse of religious beliefs, and as such, all the people of good will acting in unison against all kinds of malice.

Whether in Turkey or abroad, we are being inspired by all of our comrades, who continue their struggle despite all the odds and add our strength into the path they open up!

We may have been uprooted from our roots, our loved ones, our homelands, but we do know one day we shall return and until that day we shall continue looking for ways to create a discourse, a mode of action, the sense of unity through our hopes, cheer, anger and the urge of resistance. 

Our call is for all, who dare to dream the future of Turkey.

Let us unite and build the peace together.

Let us get together to debate as to how we can structure a society inspired by a Constitution based on human rights, recognizes autonomy, built on the standards of a social state, attributes priority to right to live in the natural habitat, whether humans, animals or the entire nature, preserves and protects all diverse identities, rights and needs, truly egalitarian, pro-enlightenment, secular society.

Let us talk about what kind or Turkey we wish to together in the future.

Let us put our words together for the needs of a liberated Turkey.


INVITERS OF THE CONFERENCE:

1.    MUSTAFA ALTIOKLAR (Film Director)
2.    PROF. NEŞE ÖZGEN (Dean, Borders Sociology- THESSALONIKI)
3.    CELAL BAŞLANGIÇ (Journalist)
4.    BARBAROS ŞANSAL (Writer, Columnist-Fashion Designer)
5.    LATİFE AKYÜZ (Scientist – Sociologist -FRANKFURT)
6.    HATİP DİCLE  (Politician)
7.    NAZAN ÜSTÜNDAĞ (Peace Academic)
8.    RAGIP DURAN ( Journalist )
9.    ASLI TELLİ (Peace Academic)   
10.    RAGIP ZARAKOLU (Journalist)
11.    HAYKO BAĞDAT ( Journalist)
12.    FERHAT TUNÇ (Artist-Musician)
13.    DOC.Dr. ENGİN SUSTAM (Peace Academic, Paris 8 University)
14.    PINAR ŞENOĞUZ  (GOETTINGEN UNIVERSITY, Peace Academic)
15.    PROF. SELİM ESKİZMİRLİLER (Descartes University)
16.    AHMET NESİN (Journalist)
17.    MUSTAFA SARISÜLÜK (Activist of Gezi Movement)
18.    ERK ACARER (Journalist)
19.    İSMAİL ÖZEN OTTO (Boxer)
20.    NAZMİ KIRIK (Actor)   
21.    ÖNDER ÇAKIR (Director)
22.    RUHŞEN BUDAK (Trade Unionist)
23.    MUZAFFER KAYA (Peace Academic)
24.    UTKU SAYAN (Peace Academic)
25.    GÖKAY AKBULUT (Member of German Parliament)
26.    SERDAR BENLI (Danimarka Sosyalist Halk partisi Genel Başkan Yardımcısı)
27.    HAKAN TAŞ (Berlin State Parliamentarian )
28.    BERİVAN ASLAN (Former Austrian Member of Parlliament)
29.    MEHMET KILIÇ (Former Member of Parliament fro Greens Party- Federal Germany)
30.    İBRAHİM DOĞUŞ (Mayor of Lambeth- South London)
31.    KEMAL HÜR (German Journalist)
32.    SAFTER CINAR (Trade Unionist)
33.    NURSEL AYDOĞAN (Former HDP Member of Parliament)
34.    MEHMET ALİ CANKAYA (AABK- Confederation of Alewi Associations of Europe)
35.    MUTİ SUMAKOGLU (AAAF- Federation of Arab Alewi Associations of Europe )       
36.    AZMİ BERBEROĞLU (European Democratic Circassian Platform)   
37.    SAYAD TEKİN , ARMENIANS (NOR-ZARTOKLAR)
38.    LATİFE FEGAN (Swedish Women's Peace Movement)
39.    FATOŞ GÖKSUNGUR (Co-chair of European Democratic Kurdistan Society Congress)
40.    YÜKSEL KOÇ (Co-chair of European Democratic Kurdistan Society Congress )
41.    A.MAHİR OFCAN ( ALTERNATİF/ Blackseasiders European Initiative)
42.    AZİZ GERGER (ESU- European Syriac Association)
43.    TUNCAY YILMAZ (SYKP Socialist Anew Liberation Party)
44.    BESİME KONCA TJK-E ( European Women's movement)
45.    AVRUPA HALKEVCİLER (EUROPEAN SUPPORTERS OF HALKEVI)
46.    İRFAN KESKİN (Green Left Party)
47.    METIN AYCICEK, ASM ( European Exiles Assembly)
48.    MEMİLİ GÜNGÖR , Reconstruction of Dersim Congress                    
49.    KEMAL KIRAN (FIDF-Federation of Federal Workers Associations)
50.    SÜLEYMAN GÜLCAN ( ATİK -Confederation of Turkish Workers' Associations in Europe)
51.    SÜLEYMAN SEVER (Kurdische Gemeinde Stutgart e.V)   
52.    AZİZ TUNÇ, Writer and (Co-chair, Federation of Maras Initiative in Europe)   
53.    KULTİST (Cultural Initiative- Istanbul Artists Association)   
54.    SERHAT ÇETİNKAYA (KKP-Kürdistan Communist Party)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Erdoğan Answers Question on Arrested Journalists

President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, who is currently in New York to attend the 74th United Nations (UN) General Assembly, gave an interview to FOX News channel yesterday evening (September 25).

Addressing a series of issues such as arrested journalists in Turkey and the attack against Saudi Arabia, Erdoğan answered the question of "Special Report" host Bret Baier about the arrested journalists in Turkey.

In his question, Baier reminded Erdoğan that there are more arrested journalists in Turkey than any other country of the world and asked President Erdoğan, "Why are you doing this?"

In response to this question, Erdoğan said, "I cannot give the final decision, the judiciary gives the final decision" and added, "The figures you are giving now are very imaginary figures, I must say".

Continuing his remarks, Erdoğan stated, "This and that many journalists are behind bars... There is no such thing. Some journalists came to Turkey, we showed it to them with its documents, explained it to them but... They come to our country with fabricated figures, say these and go."

Figures on journalists behind bars in Turkey

According to the September 2019 data of the Contemporary Journalists Association (ÇGD), there are currently 134 arrested and convicted journalists in Turkey.

The recent figures announced by the Journalists Union of Turkey (TGS), 126 journalists and media workers are behind bars in Turkey.

The April-May-June 2019 BİA Media Monitoring Report of bianet has shown that 213 journalists stood trial and 14 journalists were taken into custody in this three-month period. 197 media representatives face 10 aggravated life sentences and 2,362 years in prison in total.
(BIA, 27 September 2019)

15 mois de prison pour avoir révélé un lien entre pollution et cancer

Un scientifique turc a été condamné jeudi à 15 mois de prison pour avoir révélé les risques de cancer causés par de la pollution toxique dans l'ouest de la Turquie, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Le tribunal d'Istanbul a condamné Bülent Sik pour "divulgation d'informations confidentielles", un verdict qualifié de "parodie de justice" par Amnesty International.

Le Dr Sik a révélé l'année dernière les résultats d'une étude menée entre 2011 et 2015 avec d'autres scientifiques pour le compte du ministère de la Santé, établissant un lien entre la toxicité des sols, de l'eau et de la nourriture et les taux de cancer élevés dans plusieurs provinces de l'ouest du pays.

Il a ainsi rédigé plusieurs articles pour le quotidien Cumhuriyet après s'être rendu compte que le gouvernement ne prenait pas de mesures.

L'étude "révélait clairement à quel point les ressources en eau étaient contaminées par des substances toxiques", a déclaré le Dr Sik à la presse après le verdict, selon lequel il reste libre le temps de son appel.

"La décision du tribunal montre que les résultats d'une étude qui concerne directement la santé publique peuvent être dissimulés. Ceci est inacceptable", a-t-il ajouté.

Les groupes de défense des droits de l'homme et de l'environnement accusent le gouvernement de ne pas appliquer les réglementations environnementales malgré un essor de l'industrie dans plusieurs régions du pays.

La zone industrielle de Dilovasi, située à environ 80 kilomètres d'Istanbul et abritant de nombreuses usines de produits chimiques et de métallurgie, a été particulièrement citée dans le rapport pour avoir des taux de cancer bien supérieurs à la moyenne internationale.
(AFP, 26 septembre 2019)

Campaign for Osman Kavala’s Birthday: #DearOsmanKavala

A social media campaign has been launched for the birthday of businessperson Osman Kavala, who has been behind bars for over two years as part of the lawsuit filed into Gezi Park protests.

The social media campaign launched by Kavala's friends and civil society activists for the sole arrested defendant of Gezi trial under the hashtag #DearOsmanKavala has been announced on "Free Osman Kavala" website. The following statement has been made on the website:

'The indictment is based on no concrete evidence'

"October 2 is the birthday of Osman Kavala. On October 8-9, the third hearing of the case, due to which Osman Kavala has been remanded in custody for almost two years with an indictment that is not based on any concrete evidence, will be held.

"Osman Kavala has touched the lives of countless people through his contributions to civil society and his personal kindness. He has always supported civic engagement, democratic forms of expression, and equality of access to arts and culture.

"With this campaign, we aim to remind people of these sides of Osman Kavala. Regardless of the degree of intimacy, we want everyone to share their memories, feelings, thoughts and even their artistic productions about Osman Kavala and express themselves as they wish.

"We plan to convey our message through tweets shared under the hashtag #DearOsmanKavala (#SevgiliOsmanKavala).

"Join us at the social media campaign we'll launch on September 25 at 20:30 via Twitter with your tweets under the hashtag #DearOsmanKavala."
(BIA, 26 September 2019)

Journalist Ziya Ataman Sentenced to 14 Years, 3 Months in Prison

Ziya Ataman, a reporter for the Dicle News Agency (DİHA) closed by a Statutory Decree, has been sentenced to 14 years, 3 months in prison.

The final hearing of 21 people, ten of whom have been arrested pending trial, was held at the Şırnak 1st Heavy Penal Court today (September 24).

The arrested defendants were not taken to the court hall and their testimonies were taken via Audio and Visual Information System (SEGBİS). The attorneys of defendants were present at court.

While he was in prison, Ataman had a series of serious health problems, his existing gastrointestinal disorders have deteriorated. Despite the medical reports of prison doctor, Ataman has not been operated.

He made his defense in Kurdish

Arrested in Van High Security Closed Prison, journalist and seriously ill inmate Ziya Ataman made his defense in Kurdish. In his hearing on July 4, he expressed his request to present his statement of defense in Kurdish. Accordingly, a certified interpreter was present at court.

Repeating his previous defense, Ataman underlined that the statements against him were made under torture, reminding the court board and the audience that they withdrew their statements afterwards.

Ataman said that he was innocent. Underlining that his long period of arrest caused several illnesses, Ataman requested his acquittal and release.

'Copy-past opinion as to the accusations'

Representing Ataman at court, Media and Law Studies Association (MLSA) lawyers indicated that the opinion as to the accusations presented by the prosecutor was prepared in a "copy-paste" manner.

Ataman sentenced to 14 years, 3 months in prison

Announcing its judgement after the break, the court board has ruled that Ziya Ataman shall be sentenced to 14 years, 3 months in prison on charge of "membership of a terrorist organization".

As an appeal can be lodged against the verdict, his lawyers have stated that they will appeal against the prison sentence.

Doğan: He has been targeted once again

Speaking to bianet after the hearing, lawyer Zelal Doğan from the MLSA has reminded us that the Association has been advocating Ataman for a long time and stated the following:

"Ziya Ataman has been threatened, targeted and attacked for several times before due to his journalistic activities. Before he was arrested, he was doing journalism in Van, where he went to continue performing his profession in the face of these threats.

"We think that Ziya Ataman has been targeted once again. It has been over three years since the lawsuit was filed and Ziya Ataman was arrested. And, today, as a result of a trial based on evidence collected in an unlawful manner, several of his basic rights, especially his freedom of expression, have been violated by his conviction."

About Ziya Ataman

Ziya Ataman, who was an intern correspondent at the Dicle News Agency (DİHA), was taken into custody in Turkey's eastern province of Van. Ataman, who was detained during news follow-up in Kurubaş Neighborhood in the district of Edremit in Van, was arrested on April 11, 2016.

He had eight hearings in the 1,185 days he spent behind bars. The Constitutional Court rejected his application. The judges and prosecutors who tried him were discharged in an investigation against the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ, held responsible for the 2016 coup attempt).

The upper limit for his arrest, which is two years as it is a case examined by a heavy penal court, has long been exceeded. But he is still behind bars at the Van High-Security Closed Prison. He is waiting for his next case which will be held at the Şırnak 1sy Heavy Penal Court on September 24.

Barış Oflas, the attorney of Ataman, told bianet the following:

"Ziya has been struggling with intestine diseases for many years. When he was outside, the disease was under control and he was being treated. After the entered prison, the disease began to grow under stress and prison conditions. He faces problems about going to the infirmary and the hospital."

"After our efforts, Ziya was sent to the hospital. He was prescribed drugs but was not sent to hospital again although he needs to receive treatment regularly. His disease has progressed. He needs continuous treatment." 
(BIA, 25 September 2019)

Record High Prison Sentence for ‘Insulting the President’

Van 2nd Penal Court of First Instance has ruled that Burhan Borak, a citizen living in Turkey's eastern province of Van, shall be sentenced to 12 years, 3 months in prison on charge of "insulting the President".

The lawsuit in question was filed due to seven different social media messages posted by Borak in 2014. Accordingly, sentenced to 1 year, 9 months in prison for each one of his messages, Borak has been given a prison sentence of 12 years, 3 months in total. The court has suspended neither the announcement of the verdict, nor the verdict itself.

As reported by Müjdat Can from Mezopotamya Agency (MA), speaking about his prison sentence, Burhan Borak indicated that his social media posts were within freedom of thought and expression.

"Such sentences do not come as a surprise in countries where the judiciary is not independent. We will appeal to the upper court against the verdict. I hope that justice will be served. I want this verdict to be reversed", he said.

Cihan Durmaz, the attorney of Borak, also said, "My client was given a high prison sentence of 12 years and 3 months. We are of the opinion that it is a record high sentence. We know that, in cases similar to this one, successive provisions are applied and a defendant is given 2 years the most.

"The 12-year prison sentence given to my client can be explained with neither conscience, nor the law. All of these posts are within the scope of freedom of thought and expression, they completely involve the criticisms of my client about the process". 
(BIA, 23 September 2019)

Deux journalistes de Bloomberg jugés pour un article sur la chute de la livre

Deux journalistes turcs de l'agence américaine Bloomberg accusés d'avoir tenté de saboter l'économie turque après un article sur l'effondrement de la livre ont comparu vendredi devant un tribunal d'Istanbul.

Les deux journalistes font partie de dizaines de prévenus jugés dans le cadre d'un même procès, dont certains sont poursuivis pour avoir simplement posté des plaisanteries sur la situation économique.

Les deux journalistes de Bloomberg, Kerim Karakaya et Fercan Yalinkilic, sont accusés d'avoir tenté de "porter atteinte à la stabilité économique de la Turquie", à la suite d'une plainte déposée par l'Agence de régulation et de surveillance du secteur bancaire (BDDK).

L'article incriminé avait été publié en août 2018, au moment où la livre turque s'effondrait face au dollar américain en pleine crise diplomatique avec les Etats-Unis.

Un procureur turc a requis en juin jusqu'à cinq ans de prison contre les deux journalistes

"Je n'arrive pas à comprendre pourquoi notre article a suscité une telle réaction", a déclaré M. Karakaya devant le tribunal, selon une journaliste de l'AFP sur place.

D'autres prévenus se sont dits stupéfaits d'avoir été poursuivis pour des commentaires postés sur les réseaux sociaux.

Le représentant en Turquie de Reporters sans frontières(RSF), Erol Onderoglu, présent à l'audience, a estime que ce procès "illustre une nouvelle tendance préoccupante qui vise la couverture des affaires économiques".

Le juge a rejeté les demandes d'acquittement présentées par les avocats et ajourné le procès au 17 janvier 2020.

En avril, le président Recep Tayyip Erdogan avait vivement critiqué les médias occidentaux, qu'il accuse de gonfler les difficultés économiques de la Turquie, ciblant notamment le Financial Times pour un article sur la Banque centrale turque.

L'économie turque traverse une période particulièrement difficile, ayant connu cette année sa première récession en 10 ans, avec une inflation de 20% et la chute de la livre turque qui a perdu près du tiers de sa valeur face au dollar l'an dernier.

En juillet le groupe de réflexion SETA, proche du pouvoir, a publié un rapport citant les noms de certains journalistes turcs travaillant pour des médias étranger en les accusant d'employer "un langage anti-gouvernemental".
(AFP, 20 septembre 2019)

Another Arrest Warrant Issued for Musician Tunç

Two hearings of the cases of musician Ferhat Tunç were held yesterday (September 18) at Büyükçekmece Courthouse in İstanbul.

The hearing of the case where Tunç is under trial for "provoking people into enmity and hatred" was held at Büyükçekmece 4th Penal Court of First Instance. The court decided that the musician's statement should be taken through letters rogatory as he is abroad. The hearing was adjourned to February 14, 2020.

In the other case where the musician is under trial for "insulting the president," Büyükçekmece 14th Penal Court of First Instance issued an arrest warrant. The hearing was adjourned to December 4.

"We won't ask for justice from this judiciary. Because it protects the interests of the fascist AKP-MHP alliance. In Turkey, the notions of law and justice are meaningless in practice," Tunç said.

"From the beginning, they thought they could make me surrender, trying to produce crimes out of my social media posts. When I refused to surrender, they increased the number of the cases and prepared fabricated indictments," he added.

"I believe Turkey will get rid of this shame of judiciary. This will happen by founding the democratic front and extending the democratic struggle. Back to back arrest warrants are non-existent for me."
(BIA, 19 September 2019)

Pour un caricaturiste turc, les prisons et les tribunaux comme "seconde maison"

Le caricaturiste turc Musa Kart, connu pour son travail pour le quotidien d'opposition Cumhuriyet, raconte avoir passé plus de temps en prison ou au tribunal qu'à son bureau depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en Turquie en 2003.

Son dernier séjour en prison a commencé en avril, lorsqu'une cour d'appel a confirmé sa condamnation à trois ans et neuf mois pour "aide à une organisation terroriste", avant qu'il soit libéré la semaine dernière dans l'attente de l'examen d'un nouvel appel.

"Ces quinze dernières années, les prisons et les tribunaux sont devenus une seconde maison pour moi", dit-il à l'AFP.

Récompensé l'année dernière par la fondation suisse Cartooning for Peace, M. Kart est l'un des quatorze employés de Cumhuriyet condamnés dans cette affaire.

Il a été arrêté une première fois en 2016, au moment où les autorités menaient une implacable répression contre l'opposition à la suite du putsch manqué du 15 juillet.

"J'ai passé quasiment autant de temps dans les couloirs des tribunaux qu'au journal. C'est vraiment malheureux", regrette-t-il.

Incorrigible optimiste, le caricaturiste refuse de se laisser abattre et raconte avoir toujours essayé d'être le plus présentable possible pour ses visiteurs en prison.

"Je me rasais, je prenais la chemise la plus propre de ma modeste garde-robe et je les accueillais à bras ouverts", décrit-il. "Nous passions notre temps à plaisanter".

Son moral était également remonté par la conviction de n'avoir rien fait de mal. "Si vous êtes en paix avec vos actions, il n'est pas si difficile de supporter les conditions de détention", assure-t-il.

- "Ombre politique" -

Le premier procès de Musa Kart a eu lieu en 2005 en raison d'une caricature de M. Erdogan, alors Premier ministre, représenté comme un chat empêtré dans une pelote de laine.

"Je dessine depuis plus de 40 ans... Je l'ai fait dans le passé avec d'autres dirigeants politiques, mais je n'avais jamais fait l'objet de poursuites judiciaires", dit-il. "Le cadre de tolérance s'est nettement restreint aujourd'hui".

Les défenseurs des droits de l'homme, dont Reporters sans frontières (RSF), ont appelé la Turquie à revoir ses lois anti-terroristes et anti-diffamation, affirmant qu'elles sont utilisées à outrance pour faire taire l'opposition.

Dans le procès en cours contre lui, il est reproché à M. Kart d'avoir contacté des membres du mouvement guléniste, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de 2016.

L'accusation affirme également que les employés de Cumhuriyet ont conspiré pour changer la ligne éditoriale du quotidien afin de soutenir les gulénistes, ainsi que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupe d'extrême gauche DHKP-C, tous trois considérés comme "terroristes" par la Turquie.

"Quand vous regardez mes dessins, vous voyez combien je suis contre tout type d'organisation terroriste et avec quels force et sérieux je les critique", insiste M. Kart auprès de l'AFP.

Cumhuriyet, le plus ancien quotidien en Turquie, n'appartient pas à un grand groupe d'affaires, mais à une fondation indépendante, ce qui en fait une cible facile pour les autorités.

Son ancien rédacteur en chef Can Dündar a fui en Allemagne après une condamnation en 2016 à la suite d'un article affirmant que la Turquie avait fourni des armes à des groupes islamistes en Syrie.

En outre, Cumhuriyet connait ses propres problèmes internes, et certains, dont Musa Kart, ont démissionné en raison de différends avec la nouvelle direction qui a en pris les rênes l'année dernière.

Les poursuites judiciaires ont exacerbé le climat de peur dans lequel vivent les journalistes en Turquie, où des dizaines d'entre eux sont emprisonnés.

Et Musa Kart ne sait pas comment cette affaire va se terminer. "Tout le monde sait qu'une ombre politique flotte sur notre affaire", dit-il.

Mais quoi qu'il arrive, il souhaite se concentrer sur ses caricatures. "Les dessins de presse sont un langage très fort parce que l'on y trouve le moyen de s'exprimer sous toutes les circonstances, même sous la pression".
(AFP, 18 septembre 2019)

Press freedom in Turkey remains in crisis, mission concludes

International press freedom groups reported today that press freedom and the rule of law in Turkey remain in crisis despite grounds for very cautious optimism, such as yesterday’s ruling releasing several former Cumhuriyet journalists.

Over three days this week, the international press freedom delegation held meetings with journalists, civil society, the judiciary and the authorities to assess planned reforms and the continued crackdown facing journalists in Turkey. Convened by the International Press Institute (IPI), the delegation also comprised representatives from Article 19, the European Federation of Journalists (EFJ), the Committee to Protect Journalists (CPJ), PEN International, Norwegian PEN, the European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF) and Reporters Without Borders (RSF).

A Judicial Reform Strategy, announced in May 2019 by the Turkish government to address flaws in the justice system, will not be credible unless it guarantees judicial independence in both law and practice and ends the persecution of journalists, the press freedom delegation said today.

The delegation said it welcomed the intention of the authorities to undertake reform. However, the delegation highlighted in meetings with officials how the press freedom environment in the country has not improved since the lifting of the State of Emergency in July 2018, how scores of journalists remain behind bars or under travel bans as a consequence of an extended, politically motivated crackdown against the media, and how a subsequent wide-ranging capture of the judiciary has progressively and severely damaged the rule of law and the public’s right to access information.

As part of any judicial reform strategy, Turkey should urgently revise anti-terror and defamation laws, repeatedly abused to silence critical press. It should take immediate steps to end the arbitrary prosecution of journalists, characterized by baseless indictments, politically driven judgments and severe violations of the right to a fair trial. It should reverse moves that allow  disproportionate political interference into the operations of the judiciary, including the April 2017 amendment to Article 159 of the Constitution, which allows for political control over the nomination procedure to the Council of Judges and Prosecutors, affecting the independence of the entire judicial system.

As proposed changes are discussed and examined, the delegation urged Turkish authorities to closely involve independent civil society, journalists and international experts in the fields of freedom of expression, judicial independence and the rule of law and to enact reforms to bring the independence of the judiciary in line with Turkey´s commitments under international human rights law.

The delegation met with local civil society groups and journalists in Istanbul and then travelled to Ankara, where it met with the Constitutional Court, the Court of Cassation, representatives of the Ministry of Justice, and the EU and other foreign diplomatic missions. The delegation regrets that a long-planned meeting with Justice Minister Abdulhamit Gül was cancelled one day in advance.

In its meeting with the Constitutional Court, the delegation said Turkey’s highest judicial body must give priority to applications regarding detained journalists and administrative measures blocking websites, including Wikipedia, which has been banned in Turkey for two-and-a-half years. The delays in these cases seriously harm the public’s fundamental right to access information. It also expressed concern over recent inconsistent rulings involving journalists.

The delegation strongly welcomed a ruling on Thursday evening by the Court of Cassation to overturn convictions for seven defendants in the Cumhuriyet trial, concerning cases of journalists detained because of their work. The ruling led to their release. While that decision marks belated but significant justice, it cannot reverse the personal damage done to those defendants as a result of their extended imprisonment. In addition, Cumhuriyet’s former accountant, Emre Iper, remains behind bars and journalist and MP Ahmet Sik is set to be retried under a new set of more serious charges. The delegation had been denied permission at the last minute to visit the Cumhuriyet journalists in prison on Wednesday, in a decision illustrative of a systematic denial of prison visits to observers.

In addition, the delegation is profoundly alarmed by the implementation of new rules from Turkey’s audiovisual regulator, the Radio and Television Supreme Council (RTÜK), that extend the agency’s control to online broadcasters, threatening their existence through a costly and opaque licensing regime.

The delegation is concerned about the system of issuing press cards, which has been taken over by the presidential office and is profoundly affecting the capacity of national and international media to operate in the country.
(IPI, September 13, 2019)

Cinq ex-journalistes du quotidien Cumhuriyet remis en liberté

Cinq ex-journalistes du principal quotidien d'opposition turc, Cumhuriyet, condamnés à des peines de prison à l'issue d'un procès décrié par les défenseurs de la liberté d'expression, ont été remis jeudi en liberté, a indiqué leur avocat.

Leur libération avait été ordonnée par une cour d'appel turque.

Les journalistes libérés, dont le célèbre caricaturiste Musa Kart, faisaient partie d'un groupe de 14 employés de Cumhuriyet condamnés à des peines de prison en 2018 et qui avaient ensuite vu leur appels rejetés une première fois par un autre tribunal.

Ils avaient été reconnus coupables de soutenir par leurs écrits trois organisations classifiées comme "terroristes" par la Turquie, dont le parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, à qui Ankara impute la responsabilité du putsch manqué de juillet 2016.

Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet est devenu emblématique de l'érosion de la liberté de la presse en Turquie sous le président Recep Tayyip Erdogan.

Ce pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières.

Outre cette épreuve judiciaire, Cumhuriyet a traversé une difficile transition l'an dernier avec un changement brusque de l'équipe dirigeante. En signe de protestation, plusieurs dizaines de journalistes, dont la plupart de ceux qui ont été condamnés lors du procès, ont démissionné.
(AFP, 12 septembre 2019)

Journalist İnce Sentenced to 11 Months, 20 Days in Prison

Journalist and writer Barış İnce has been sentenced to 11 months and 20 days in prison for having insulted the President with his "acrostic defense". The pronouncement of the verdict has been suspended.

Barış İnce, the former Managing Editor of daily BirGün, presented the related acrostic statement of defense as part of an investigation launched against him for the news article "They made a double highway to their pockets" published on BirGün newspaper.

The article subject to the lawsuit featured the summaries of proceedings on the Turkey Youth and Education Service Foundation (TÜRGEV) chaired by Bilal Erdoğan, the son of President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan.

The first letters of Barış İnce's statement of defense presented to the court spelled out the expression "Hırsız Tayyip", or "Thief Tayyip" in English.
Supreme Court of Appeals reversed the first judgement

Due to this statement of defense, which was reported in the news as "acrostic defense", another lawsuit was filed against journalist İnce on the same charge of "insulting the President".

In the first lawsuit filed against him due to his article on BirGün, the İstanbul 2nd Penal Court of First Instance ruled that İnce should pay 10,620 TRY damages for "hurting the dignity, honor and reputation of a person" and did not reduce the sentence on the ground that "he did not show repentance."

The İstanbul 2nd Penal Court of First Instance ruled that journalist Barış İnce should be sentenced to 21 months in prison on charge of "insulting the President" with his acrostic statement of defense. After the Supreme Court of Appeals reversed this judgement and the case was heard again, the journalist has now been sentenced to 11 months, 20 days in prison.
(BIA News Desk, 12 September 2019)

Writer Başkaya Faces up to 7,5 Years in Prison

The prosecutor has stated his opinion as to the accusations today (September 10) in the case where writer Fikret Başkaya has been on trial at Ankara 21st Heavy Penal Court for an article he wrote three years ago. At the second hearing of the case where he was tried in the Assize Court, the prosecutor gave his opinion.

The prosecutor requested that Başkaya be penalized for "propagandizing for a terrorist organization" upon Article 7/2 of the Anti-Terror Law.

The relevant article reads as follows: "A person who makes propaganda for an organization in a manner which would legitimize or praise the terror organization's methods including force, violence or threats or in a manner which would incite use of these methods shall be sentenced to a penalty of imprisonment for a term of one to three years. If the said crime is committed through the press or broadcasting the penalty to be given shall be increased by half."
Lawyer expects prison sentence between 1.5 and 7.5 years

Başkaya's lawyer Levent Kanat said in a statement to bianet that with the increase of the sentence, he foresees a prison term of 1.5 to 7.5 years and added:

Prosecutors and judges insist on putting freedom of thought to punishment. They do not appreciate the concept of freedom of thought in law. They only look at whether the person who expresses freedom of thought matches their subjective thoughts. "

Saying that the case was related to the political conjuncture, Kanat remarked, "Both a lawsuit being filed against this article and the request of a sentence surprised me. Therefore, it is also possible that the court will move away from the lower limit in case of a penalty."

The prosecutor also asserted that Başkaya committed the offense of "publicly degrading the Republic of Turkey" and requested the court to file a criminal complaint against Başkaya upon Article 301 of the Turkish Penal Code. He was requested to file a criminal complaint.
(BIA News Desk, 10 September 2019)

Le parquet relance les poursuites contre le représentant de RSF en Turquie

Le soulagement aura été de courte durée : le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoğlu, la défenseure des droits humains Şebnem Korur Fincancı et l’écrivain Ahmet Nesin ont appris ce 10 septembre que le parquet avait fait appel de leur acquittement. Consécutive au verdict rendu le 17 juillet, la décision du parquet est notifiée avec deux mois de retard du fait des vacances judiciaires. La cour d’appel régionale d’Istanbul examinera le dossier à une date pour l’heure inconnue.

“Nous sommes abasourdis par l’acharnement intolérable du parquet à l’égard d’Erol Önderoğlu et de ses collègues, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Leur acquittement était une rare preuve de bon sens et une lueur d’espoir pour des journalistes écrasés par la répression. En faisant le choix de relancer les poursuites, les autorités envoient un désastreux signal de crispation à la société civile et à leurs partenaires étrangers.”

Accusés de "propagande terroriste", "d’apologie du crime" et "d’incitation au crime", Erol Önderoğlu, Şebnem Korur Fincancı et Ahmet Nesin sont poursuivis pour avoir pris la direction symbolique du journal Özgür Gündem, un jour chacun, en 2016. Une manière de défendre le pluralisme face à la persécution de ce titre, fermé manu militari en août 2016. Au bout de trois ans de procédure, ils ont été acquittés en première instance le 17 juillet.

Erol Önderoğlu est également visé par un second procès, qui s’ouvrira le 7 novembre. La justice lui reproche cette fois d’avoir manifesté sa solidarité avec des centaines d’universitaires traînés en justice pour une pétition pacifiste. Une action qui lui vaut à nouveau d’être accusé de "propagande terroriste" aux côtés de seize autres activistes.

La Turquie occupe la 157e place sur 180 pays au Classement mondial 2019 de la liberté de la presse établi par RSF. Sur fond de démantèlement de l’état de droit, la situation des médias est devenue particulièrement critique depuis la tentative de putsch de juillet 2016. (RSF, 10 septembre 2019)


Reporter Aydın Sentenced to 1 Year, 3 Months in Prison

Journalist Melike Aydın, who is a reporter for the Jinnews website, has been sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization". Her social media posts from 13 years ago have been cited as the reason for the prison term.

Aydın was taken into custody in February 2019 when she was on her way back from news follow-up in Aydın. She was detained due to her social media messages from the year 2006.

The final hearing of the lawsuit filed against her was held at the 20th Heavy Penal Court in Bayraklı Courthouse yesterday (September 9).

The hearing was attended by Melike Aydın herself and her lawyer Şükran Öztürk as well as several journalists.

As reported by Mezopotamya Agency (MA), lawyer Şükran Öztürk indicated that no reasonable suspicion in her case file, underlining that the evidence was illegally obtained in terms of procedure.

Announcing its ruling after the last statements of defense were presented, the court board has ruled that journalist Melike Aydın shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization". The announcement of the verdict has been deferred.
(BIA News Desk, 10 September 2019)

Acquittal for Three Academics for Peace in Diyarbakır and İstanbul

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in Diyarbakır and İstanbul today (September 9).

Having their final hearings at the Diyarbakır 11th Heavy Penal Court, professors Süleyman Kızıl, Murat Biricik and Fikret Uyar from Dicle University have been separately acquitted.

Announcing its verdict, the details of which will be announced in the justified ruling, the court has concluded that "the legal elements of the offense charged against defendants did not arise." Accordingly, it has ruled for the acquittal of all three Academics for Peace.
Prosecutor demanded acquittal

In their last statement before the court, the academics repeated their previous statements of defense and requested their acquittal.

The prosecutor of the hearing announced the same opinion as to the accusations in all three hearings. Referring to the verdict of "violation of right" previously given by the Constitutional Court, the prosecutor indicated that the legal elements of the offense "propagandizing for a terrorist organization" were not met. The prosecutor demanded acquittal for the academics.

The court has ruled that all three academics shall be acquitted.
Five academics acquitted in İstanbul

At the İstanbul 28th Heavy Penal Court, a verdict of acquittal has been given for five Academics for Peace without holding an open hearing.

Among the acquitted academics are Assoc. Prof. Sevilay Çelenk from Ankara University, Prof. Cem Terzi from Dokuz Eylül University and Faculty Member Abdullah Deveci from Eskişehir Anadolu University. That being the case, the lawsuits of nine academics have ended in acquittal so far.
(BIA News Desk, 9 September 2019)

Premier acquittement d'une universitaire poursuivie pour une pétition

Un tribunal turc a acquitté vendredi une universitaire accusée, comme des centaines de confrères, de "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition en 2016, première victoire judiciaire des signataires qui intervient après un arrêt favorable de la Cour constitutionnelle.

Ozlem Sendeniz, chercheuse à l'Université d'Igdir, a été acquittée par un tribunal d'Istanbul, a indiqué sur Twitter un collectif de soutien des pétitionnaires, "Les Académiciens pour la paix". "Il s'agit du premier acquittement dans nos procès", a-t-il ajouté.

Mme Sendeniz était poursuivie pour avoir signé, comme environ 2.000 autres intellectuels, une pétition "pour la paix" appelant à la fin des opérations des forces de sécurité dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie.

La pétition a été lancée alors que le sud-est de la Turquie était ensanglanté par la reprise du conflit entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié d'organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Le soutien des universitaires à cette pétition avait suscité l'ire du président Recep Tayyip Erdogan qui a qualifié cet acte de "trahison".

Nombre des signataires ont été limogés par décret-loi ces dernières années, comme Mme Sendeniz, et la justice turque a engagé des poursuites contre plusieurs centaines d'entre eux, les accusant d'avoir fait de la "propagande terroriste".

Selon le média indépendant Bianet, plus de 200 universitaires ont été condamnés à ce jour et des centaines d'autres sont encore en procès.

Mais en juillet dernier, la Cour constitutionnelle de Turquie a rendu une décision qualifiant de "violation de leur liberté d'expression" la condamnation de neuf universitaires.

Cet arrêt a ouvert la voie à l'acquittement des pétitionnaires dont le procès est toujours en cours et l'annulation de la condamnation de ceux dont le procès s'est déjà achevé.

Les milieux universitaires sont soumis à de fortes pressions en Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 qui a été suivie de purges de grande ampleur qui n'ont pas épargné les campus.
(AFP, 6 septembre 2019)

Kurdish Question / Question kurde

Supreme Court of Appeals Upholds Prison Sentences of 3 HDP MPs

The Supreme Court of Appeals announced its verdict in the Kurdish Communities Union (KCK) main case today (September 24).

After the court of appeal upheld the verdict of the local court on 154 people, the verdict in question was taken to the Supreme Court of Appeals.

Accordingly, the Supreme Court has upheld the 9-year prison sentences given to Peoples' Democratic Party (HDP) MPs Pero Dündar and Musa Farisoğulları, the 6-year prison sentence given to HDP Hakkari MP Leyla Güven and the prison sentence of 1 year, 3 months given to Ahmet Türk, the recently dismissed Metropolitan Mayor of Mardin.

While the verdicts of 118 people have been upheld by the Supreme Court, it has reversed 36 verdicts, including that of HDP MP Tayip Temel.
The verdicts of 118 people upheld

The 4th Penal Chamber of Gaziantep Regional Court of Justice, the court of appeal, previously upheld 89 of 111 prison sentences given by the Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court, the local court.

The Supreme Court of Appeals has announced its judgement as to the objection lodged against the ruling of the court of appeal.

Verdicts of reversal

Accordingly, the Supreme Court of Appeals has reversed the 21-year prison sentences given to the following people on charge of "leadership of a terrorist organization": Ahmet Birsin, Mehmet Taş, Çimen Işık, Zöhre Bozacı, Turan Genç, Herdem Kızılkaya, Mehmet Akın, Mehmet Nimet Sevim, Lütfi Dağ, Kemal Aktaş; aynı suçlamayla 18'er yıl hapis cezası alan Necdet Atalay, Mazlum Tekdağ, Mikail Karakuş, Olcay Kanlıbaş, Ali Şimşek, Ümit Aydın, Ahmet Makas, Şinasi Tur, Abdullah Demirbaş, Tuncay Korkmaz, Ercan Sezgin and HDP Van MP Tayip Temel.

The prison sentences of 6 years, 9 months given to Veysi Akar and Türki Gültekin for "membership of a terrorist organization" and prison sentences of 6 years, 3 months given to Ahmet Ertak, Mesut Çetin and Önal İsmail Öner on the same charge have also been reversed.

The verdicts of acquittal given for Heval Erdemli, Zeynel Mat, Sabahattin Dinç, Abdullah Bozkoyun, Mehmet Salih Yıldız, Alaattin Aktaş, Fethi Suvari and Ali Oruç have also been reversed against the defendants.

Verdicts upheld by the Supreme Court

The reversal of Ferhan Türk's prison sentence of 6 years, 3 months for "membership of an organization" due to lack of evidence by the court of appeal has been approved by the Supreme Court of Appeals.

The Supreme Court of Appeals has also upheld the 21-year prison sentences given to Peace and Democracy Party (BDP) Chair of the time Kamuran Yüksek, Ramazan Morkoç, Hüseyin Yılmaz, Salih Akdoğan, Senanik Öner and Bayram Altun and the 18-year prison sentence given to Seda Akbaş Can on charge of "leading an organization".
Prison sentence of Hatip Dicle upheld as well

The Supreme Court has also upheld the 9-year prison sentences of Hasan Hüseyin Ebem, Abbas Çelik, Zülküf Karatekin, Nadir Bingöl, Ahmet Erdem, Cibrahil Kurt, Yurdusev Özsökmenler, Mehmet Hatip Dicle, Nihayet Taşdemir, Pınar Işık, Elif Kaya, Yüksel Baran, Pelgüzar Kaygısız, Pero Dündar, Sara Aktaş, Zahide Besi, Musa Farisoğulları, Adil Erkek, Mahmut Okkan, Burhan Karakoç for "being members of an organization".

The prison sentences of 6 year, 3 months given to Demir Çelik, Mehmet Tari, Hasan Fırat Üner, Hasan İraz, Celal Yoldaş, Fırat Anlı, Selim Sadak, Hüseyin Kalkan, Songül Erol Abdil, Ethem Şahin, Emrullah Cin, Fikret Kaya, Aydın Budak, Leyla Güven, Gülcan Şimşek, Nuran Atlı Söyler, Abdullah Akengin, Şeyhmus Bayhan, Ahmet Zirek, Engin Kotay, Kerem Duruk, Esma Güler, Özlem Yasak, Rojda Balkaş Akyüz, Ramazan Ödemiş, Ramazan Debe, Muharrem Erbey, Tuncay Ok, Ahmet İlan and Mustafa Doğru on the same charge have also been upheld by the Supreme Court.

Prison sentences of Ahmet Türk also upheld

The following prison sentences have also been upheld: Prison sentences of 7 years, 9 months of Mustafa Ocaklık, Abdurrahim Tanrıverdi, Osman Ocaklık, Nazim Çağlak; prison sentence of 5 years, 2 months of Zübeyde Zümrüt; 5-year prison sentence of Serdar Ziriğ; prison sentence of 5 years, 7 months, 15 days of Murat Tuğrul; prison sentences of 4 years, 8 months, 7 days of Mehmet Güzel and Mehmet Aksünger; prison sentence of 1 year, 3 months of dismissed Mayor of Mardin Ahmet Türk.

Upheld verdicts of acquittal

The verdicts of acquittal given for the following people have also been upheld: Ebru Günay, Kutbettin Kurt, Hüseyin Bayrak, Haci Erdemir, İhsan Uğur, Selahattin Elçi, Bahri Çeken, Yaşar Çelik, Hasat İnatçi, Rahmi Özmen, Siracettin Irmak, Servet Özen, Kazım Kurt, Galip Kandemir, Yaşar Sarı, Arslan Özdemir, Roza Erdede, Zeynep Boğa, Hacire Özdemir, Bedriye Aydın, Takibe Turgay, Nizamettin Onar, Beyhan Sakin, Veysel Yıldırım, Hanifi Yönten, Adnan Bayram, İhsan Sevitek, Seyithan Şen, Mehmet Deviren, Mehmet Nesih Çağlar, Seyithan Haran, Mahmut Polat, Hüsamettin Çiçek, Mehmet Nesip Gültekin, Aygül Arat, Resul Erkaplan, Abdulserdest Tan, Abdullah Aflatun, Abdurrahim Dağ, Abdulhalık Katar, Abdulgaffur Şen, Ekrem Elbat, Gülistan Dehşet, Semih Sencer, Ali Genç, Necla Kormaz, Ahmet Cengiz, Atilla Koca and Mesut Aydın.
About KCK Main Trial

In operations launched under the name of Kurdish Communities Union (KCK) in 2009, tens of thousands of people were taken into custody throughout Turkey, especially in İstanbul and Turkey's southeastern province of Diyarbakır. Lawsuits were also filed in several provinces after these operations.

The lawsuit in Diyarbakır, known as the "KCK main trial", started after the 7,578-page indictment prepared by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office was accepted.

The indictment charged 175 defendant with "destroying the unity and integrity of the state", "being members and leaders of a terrorist organization" and "aiding and abetting a terrorist organization". The suspects faced 15 years in prison to aggravated life imprisonment and the trial continued for eight years.

In the lawsuit filed in 2009, 154 people stood trial, among whom were the then Co-Chairs of Peace and Democracy Party (BDP), its MPs, co-mayors, municipal council members, politicians, human rights defenders, journalists and intellectuals.

Announcing its verdict on March 28, 2017, the Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court sentenced 16 people to 21 years in prison each and sentenced 95 people 1 year, 2 months to 18 months in prison. 43 defendants were acquitted in the case.

As their files were separated from the other because they had legislative immunity when the lawsuit was filed, the trial of Nadir Yıldırım, Alican Önlü, Dirayet Taşdemir, Besime Konca, Selma Irmak, Ahmet Yıldırım, Osman Baydemir and Çağlar Demirel still continues at the Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court.
(BIA, 24 September 2019)

New Investigation and Request for Arrest Against Selahattin Demirtaş

Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu has posted a message on his Twitter account and announced that a new investigation was launched against imprisoned former Co-Chair of Peoples' Democratic Party (HDP) Selahattin Demirtaş today (September 20).

"The 26th Heavy Penal Court gave a verdict of deduction. An application of release on probation was made today. In order to prevent any possible release, the Ankara Prosecutor's Office launched a separate investigation on the charge he is tried and requested his arrest", Tanrıkulu has stated.

It has been reported that the new investigation has been launched against Demirtaş on charge of "membership of a terrorist organization". As part of the new investigation, the testimony of Demirtaş was taken via Audio and Visual Information System (SEGBİS). Afterwards, Ankara Public Prosecutor's Office has referred him to the penal court of peace on duty to be arrested again.

While Benan Molu, an attorney for Selahattin Demirtaş, has posted the message, "New games to prevent Demirtaş from being free two days after the European Court of Human Rights (ECtHR) hearing", Ramazan Demir, another lawyer for Demirtaş has stated,

"They are trying to arrest Selahattin Demirtaş on the same charge he was arrested, put on trial for three years and released last week. Today when the verdict of deduction has been given and there have remained no obstacles for his release... Two days after the ECtHR hearing..."
The judicial process of Selahattin Demirtaş

Selahattin Demirtaş was taken into custody on November 4, 2016. He arrested and sent to Silivri Prison in İstanbul on the same day. He is still behind bars in Silivri.

All his investigations, except for one, have been combined in a single file. The lawsuit filed at the Ankara 19th Heavy Penal Court has still not been concluded. As his request for release as part of this suit was rejected, his attorneys appealed to the Constitutional Court.

In their application to the Constitutional Court on May 29, 2018, the attorneys requested that his application be reviewed with priority. However, the Court has not yet responded to the application. On June 26, 2018, his case was taken to the ECtHR.

Shortly after this appeal to the ECtHR, the court announced its judgement in his second case. Tried in the case together with former HDP MP Sırrı Süreyya Önder, Selahattin Demirtaş has been sentenced to 4 years, 8 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization" by the İstanbul 26th Heavy Penal Court.

One month later, on October 25, 2018, his verdict of conviction reached the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court of Justice, the court of appeal.

On November 17, 2018, the ECtHR announced that it would announce its judgement as to his application on November 20. The court of appeal swiftly reviewed the verdict of conviction of Demirtaş and started discussing it on November 19.

On November 20, 2018, the ECtHR concluded that Demirtaş was "arrested with political motivations" and ruled for his release.

The Ankara 19th Heavy Penal Court rejected his request for release on November 30 ,2018, indicating that "his arrest was a moderate measure".

On December 4, 2018, the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court of Justice upheld his verdict of conviction. With this verdict, Demirtaş became an arrested convict.

The attorneys of Demirtaş appealed again to the ECtHR on February 19, 2019 and requested that the issues not discussed, found inadmissible and not regarded as violation right be reviewed again.

The government also appealed against the ECtHR verdict on Demirtaş. In its petition, the government also requested that the ECtHR review its ruling of right violation again. That being the case, the case of Demirtaş has been taken to the ECtHR Grand Chamber, which announced that it would discuss the application on September 18, 2019.

In his hearing at the Ankara 19th Heavy Penal Court on September 2, the court board has ruled that Demirtaş shall be released.

As his request for release has been rejected, his attorneys lodged a request of "deduction", demanding that the period that he has already served in prison be deducted from his prison term so that he could be released on probation. This request has not been answered yet.
(BIA, 20 September 2019)

 MEPs nominate Demirtaş for human rights prize

Members of the European Parliament (EP) from the European Free Alliance (EFA), the European United Left–Nordic Green Left (GUE-NGL) and the Progressive Alliance of Socialists and Democrats (S&D) groups have announced the establishment of a Kurdish Friendship Group in a press briefing on Tuesday, Deutsche Welle Turkish reported.

The meeting was focused on the government-appointed mayors who replaced elected mayors from the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP) in Turkey’s majority-Kurdish Diyarbakır, Van and Mardin provinces, DW said.

HDP’s Co-chair Sezai Temelli was present at the meeting, according to DW, calling on European countries to not compromise on democracy and universal values, and to show solidarity with the HDP.

“This is a critical time, particularly for Kurdish people in Turkey who are seeing their democratic rights undermined by a government which allows the dismissal of properly elected mayors just because of their political allegiance,” an EFA statement quoted MEP François Alfonsi as saying.

The 15 MEPs will meet in Brussels in October to formalise the Kurdish Friendship Group, Alfonsi said. The MEP added that they are expecting more MEPs to join.

The issue of appointed mayors goes beyond the HDP, as the country’s interior minister Süleyman Soylu has also threatened Istanbul’s mayor Ekrem İmamoğlu, said S&D’s Kati Piri, a Dutch MEP who has served as the EP’s Turkey rapporteur.Centre-left opposition Republican People’s Party’s (CHP) İmamoğlu, who won the elections in Turkey’s biggest city by a slim margin in March 2019 and then with a landslide victory in the re-vote in June, had visited the dismissed Kurdish mayors, a move that led Minister Soylu threatening his dismissal.

Piri continued to say that the hearing to be held in the European Court of Human Rights’ (ECHR) Grand Chamber on Sept.18 for HDP’s jailed former co-chair Selahattin Demirtaş is important for all politicians in a similar situation in Turkey, DW said.

Thousands of HDP members and administrators remain in prisons in Turkey over terrorist propaganda charges, which have led to convictions in the ECHR for Turkey on grounds of freedom of speech violations.

Cypriot MEP Costas Mavrides proposed nominating Demirtaş for the EP’s human rights award the Sakharov Prize, DW said. The proposal received support in the meeting.

The Sakharov Prize, named after Russian scientist and dissident Andrei Sakharov, is awarded to “individuals who have made an exceptional contribution to the fight for human rights across the globe, drawing attention to human rights violations.”

Nelson Mandela was the first recipient of the award in 1988. Leyla Zana, the first Kurdish woman elected to the Turkish parliament who served over 10 years in prison for her pro-Kurdish activism, received the award in 1995.
(BIA, 20 September 2019)

European Socialists Call for Release of Demirtaş

The Party of European Socialists (PES) has called for the release of Selahattin Demirtaş, a former co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), an associate member of the PES, after a court ruled for a release on Monday (September 2).

Demirtaş, who has been behind bars since November 2016, continues to stay in prison as he was convicted in another case in December 2018.

"By keeping him in prison, Turkey is violating Selahattin's rights as well as the political rights of the Turkish people. Like we previously said, these charges are politically motivated and their only purpose is to remove the democratic opposition. We demand that Demirtas be freed immediately," said Sergei Stanishev, president of the PES.

"Selahattin is a fighter for human rights and democratic freedoms, for not only the Kurdish minority but for all Turkish citizens. His only crime has been to work for a democratic, progressive Turkey. He has been kept in prison for almost three years for that. Turkey is in violation of the Human Rights Convention," he added.

The PES said in a press release that it supports its member parties in Turkey (HDP and CHP) will continue to stand by them "when their rights, and the rights of their members, are attacked".
(BIA, 4 September 2019)

Un tribunal ordonne la libération de Selahattin Demirtas

Un tribunal turc a ordonné lundi la remise en liberté provisoire du leader kurde Selahattin Demirtas dans le cadre de son principal procès, mais celui-ci devrait rester en prison car il purge une peine pour une précédente condamnation, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats.

Le tribunal de Sincan, près d'Ankara, a ordonné lors d'une audience à laquelle ni M. Demirtas, ni ses avocats ne participaient, la libération du leader politique kurde, accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".

Il a été placé en détention provisoire dans le cadre de ce procès en novembre 2016 et risque jusqu'à 142 ans de prison s'il est reconnu coupable.

Il n'était toutefois "pas clair dans l'immédiat" quand M. Demirtas serait libéré de la prison d'Edirne (nord-ouest), a précisé son avocat, Ramazan Demir. En effet, il a déjà été condamné en appel le 4 décembre 2018 à une peine de quatre ans et huit mois pour "propagande terroriste".

En revanche, il est possible pour M. Demirtas, ancien co-président du Parti démocratique des peuples (HDP), dont il reste l'une des figures de proue, de faire une demande de remise en liberté conditionnelle dans le cadre de cette condamnation. "Nous nous entretiendrons avec lui aujourd'hui et agirons en fonction de cela", a précisé Me Demir.

Ses avocats avaient refusé lundi de participer à l'audience, déclarant vouloir attendre celle, le 18 septembre, de la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) portant sur la détention provisoire de leur client dans le cadre de ce procès.

Le 20 novembre dernier, la CEDH avait sommé la Turquie de mettre fin "dans les plus brefs délais" à la détention provisoire de M. Demirtas, sans succès jusqu'à présent.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse régulièrement le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, avait rapidement balayé la décision de la CEDH, assurant qu'elle n'était pas contraignante pour Ankara.

Le procès de M. Demirtas a été renvoyé au 7 janvier.
(AFP, 2 septembre 2019)

Des maires prokurdes destitués dénoncent une "décision politique"

Trois maires prokurdes déchus de leur mandat en Turquie pour des accusations de "terrorisme" ont qualifié jeudi leur destitution de "putsch politique" et affirmé qu'ils allaient saisir la justice pour la contester.

Accusés d'activités "terroristes", les maires HDP (Parti démocratique des peuples) de Diyarbakir, Adnan Selçuk Mizrakli, de Mardin, Ahmet Türk, et de Van, Bedia Özgökçe Ertan, ont été démis de leurs fonctions le 19 août.

La destitution des maires de ces trois importantes villes du sud-est à majorité kurde de la Turquie, quelques mois après leur victoire aux élections municipales du 31 mars, avaient provoqué des manifestations réprimées par la police.

"Nous avons été privés de l'opportunité de servir le peuple par le putsch politique du 19 août", a déclaré M. Türk, maire déchu de Mardin et figure influente de la cause kurde.

"C'est une décision politique qui vise à empêcher la lutte pour la démocratie du peuple kurde, à intimider le peuple et à stopper nos efforts pour amener le changement en Turquie", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Istanbul.

Mme Ertan, qui s'exprimait elle aussi lors de cette conférence de presse, a indiqué que le HDP allait "épuiser toutes les voies légales" pour contester cette décision.

La semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan a défendu la destitution des trois édiles, les accusant de s'être mis "au service de terroristes au lieu de servir la population".

Le ministère de l'Intérieur affirme avoir reçu des plaintes selon lesquelles les trois maires auraient soutenu financièrement le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié par Ankara de "terroriste".

M. Türk a qualifié d'"infondées" ces accusations.

Ankara a nommé des gouverneurs dans les trois villes pour prendre en charge les administrations municipales.

M. Erdogan accuse régulièrement le HDP d'être lié au PKK. Mais le parti affirme être visé en raison de son opposition virulente au gouvernement.

Des dizaines de responsables et élus du HDP ont été arrêtés dans le cadre des purges que mènent les autorités turques depuis une tentative de putsch en 2016.
(AFP, 30 août 2019)

Erdogan refusera tout "retard" sur la "zone de sécurité"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti qu'il n'acceptera pas de retard de la part des Etats-Unis dans la mise en place d'une "zone de sécurité" dans le nord-est syrien, selon des propos rapportés jeudi par la presse.

"Nous n'autoriserons aucun retard (...) Il faut que le processus progresse rapidement", a déclaré M. Erdogan à des journalistes turcs à bord de l'avion le ramenant d'un déplacement mercredi en Russie.

Ankara et Washington ont convenu le 7 août, à l'issue de difficiles discussions, la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée par Washington des Unités de protection du peuple (YPG) à l'est du fleuve Euphrate.

Cet accord, prévoyant la mise en place d'un centre d'opérations conjointes pour coordonner la création de la "zone de sécurité", a permis d'éviter une opération turque contre les YPG qui semblait imminente.

Cette milice est considérée par la Turquie comme une "organisation
terroriste" en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis 1984 une insurrection contre les autorités d'Ankara.

Les Etats-unis collaborent étroitement avec les YPG dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"Le pacte conclu avec les Etats-Unis, qui vise à nettoyer l'est de l'Euphrate de la présence des YPG et mettre en place une zone de sécurité, est une bonne mesure", a déclaré M. Erdogan.

Il a ajouté que des patrouilles conjointes avec les Etats-Unis débuteraient "bientôt".

Les contours de la "zone de sécurité" sont pour le moment flous -- notamment sur sa profondeur--, et aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a plusieurs fois mis en garde contre toute "manoeuvre dilatoire" de la part des Etats-Unis.

Depuis 2016, la Turquie a lancé deux opérations transfrontalières contre les YPG et a plusieurs fois menacé d'en lancer une nouvelle.
(AFP, 29 août 2019)

Début du retrait des forces kurdes de la frontière turque

Les autorités locales kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi le début du retrait de leurs forces de positions le long de la frontière avec la Turquie, à la suite d'un accord entre Washington et Ankara établissant une "zone de sécurité".

Ces autorités ont indiqué dans un communiqué que les travaux avaient débuté samedi sur "les premiers pas pratiques -dans le secteur de Ras al-Aïn- avec l'élimination de monticules de terre et le retrait de certaines unités des Unités de protection du peuple (YPG) et d'armes lourdes".

Principale milice kurde de Syrie et partenaire clé des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), les YPG ont annoncé samedi être prêts à coopérer en vue de la mise en place d'une "zone de sécurité" pour séparer les secteurs kurdes syriens de la Turquie.

Fruit d'un accord conclu entre Washington et Ankara, l'instauration de cette zone tampon est destinée à dissuader la Turquie de lancer une nouvelle offensive contre la milice des YPG, fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS) mais considérée comme "terroriste" par Ankara.

Le 7 août, Washington et Ankara se sont mis d'accord sur la création d'un "centre d'opérations conjointes", basé en Turquie, pour coordonner la mise en place de cette "zone de sécurité".

Les contours de la zone tampon sont pour le moment flous --notamment sa profondeur--, et aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place.

Mi-août, le Pentagone avait indiqué que l'accord serait mis en oeuvre "par étape" mais que les premières opérations allaient commencer "rapidement".

Ankara a assuré que des postes d'observation et des patrouilles conjointes étaient prévus.
 Le régime de Damas a dénoncé une initiative au service des "ambitions expansionnistes de la Turquie".

Le "centre d'opérations conjointes" turco-américain sur la Syrie fonctionne désormais à "pleine capacité", a annoncé samedi le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

Lundi, les forces kurdes ont procédé a des retraits similaires à Tal Abyad, "cela montre le sérieux de notre engagement" en faveur de l'instauration de cette zone tampon, a encore indiqué mardi l'administration semi-autonome kurde syrienne.

"Nous déploierons tous nos efforts pour garantir la réussite de l'accord avec l'Etat turc, et (la réussite) des efforts menés par les Etats-Unis", avait déclaré samedi le haut commandant des FDS Mazloum Abdi.

"Les FDS joueront un rôle positif pour le succès de cette opération", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Hassaké.

Egalement présent à cette conférence de presse, le général Nicholas Pond, représentant la coalition emmenée par Washington pour lutter contre l'EI, a jugé que l'initiative était "la seule voie pour sécuriser la zone frontalière de manière durable".

Le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a annoncé vendredi sur son compte Twitter que les FDS avaient détruit la veille certaines de leurs "fortifications militaires" à la frontière, photos à l'appui.

"Cela démontre l'engagement des FDS à soutenir l'application du mécanisme de sécurité", a-t-il estimé.
(AFP, 27 août 2019)

Minorités / Minorities

The Assyrian genocide of 1915 recognized by the State of California


The Assyrian genocide of 1915 in the Ottoman Empire and the Simele massacre of 1933 have been recognized by the State of California recently. The decision was made unanimously, with both Democratic and Republican assembly members behind the resolution.

Assyrian Christians — often simply referred to as Assyrians— are an ethnic minority group whose origins lie in the Assyrian Empire, a major power in the ancient Middle East. Most of the world’s 2-4 million Assyrians live around their traditional homeland, which comprises parts of northern Iraq, Syria, Turkey, and Iran.

Assyrians all around the world are working for the remembrance of the genocide committed against Assyrians during the First World War in the Ottoman Empire and the Simele massacre of 1933 in Iraq. 

While the world is aware of the Armenian genocide, many do not know that genocide was also committed against other ethnic groups, namely the Assyrians and Greeks, in the same region. These groups have lived from time immemorial in their ancestral lands, which were within the borders of the Ottoman Empire in 1914. The so-called “Young Turks” who deported and killed Armenians also led massacres against ethnic Assyrians and Greeks.

Hundreds of thousands of innocent Assyrians faced targeted killings, rape, abuse, destruction of homes and villages, and the razing of churches at the hands of the Ottoman Turks and their Kurdish allies.

It was resolved by the Assembly of the State of California that the Assyrian genocide of 1915, also known as the Seyfo Genocide, and the Simele massacre are recognized by the Assembly of the State of California as crimes against humanity.

The director of the Assyrian Genocide and Research Center, Sabri Atman is humbled over the decision that has been made in California’s State Capitol. He stated that 49 states in the United States have recognized the Armenian genocide and “we will make a lot of effort so that all of them will include the Assyrian genocide as well.” The Assyrian Genocide and Research Center also focuses on advocating for the State of California and other states to include in their history curriculum information about the Assyrian genocide.

The Assyrian and Genocide Research Center

https://www.atour.com/government/usa/20190911a.html

Une nouvelle vantardise mensongère d'Erdogan relative à la communauté chrétienne



Le président turc Tayyip Erdogan a posé le 3 août 2019 à Istanbul la première pierre d'une église dans le quartier périphérique de Yesilköy, destinée à la communauté chrétienne syriaque, qui fait partie de la Chrétienté d’Orient.

En affirmant qu'elle sera le premier édifice de culte chrétien construit dans l'histoire de la République turque, Erdogan a dit: "N'oubliez pas, ce pays appartient à tout le monde. Tous ceux qui sont attachés, contribuent et sont loyaux à la Turquie sont des citoyens à part entière. Il n'y a aucune barrière en politique, dans le commerce ou tout autre secteur."

Tout d’abord, il s'agit d'une nouvelle vantardise mensongère du despote d’Ankara. L'église dont la première pierre a été posée à Istanbul n'est pas "le premier édifice de culte chrétien construit dans l'histoire de la République turque”.

La première église qui a été construite dans l'histoire de la République turque se trouve à Midyat: L'église Mor (Saint) Sharbel... Elle a été construite en 1957.

D'ailleurs, le même Erdogan reste toujours le négationniste N°1 du génocide du 1915 dont la communauté chrétienne syriaque est une des victimes.

Dans un discours du 24 avril 2019 en réponse à la reconnaissance de ce génocide par la France, il disait: "Le transfert des bandes arméniennes et de leurs partisans, tueurs de musulmans, y compris des femmes et des enfants vers l’Est de l’Anatolie était la décision la plus raisonnable à prendre à l’époque".

(Photo de L'église Mor (Saint) Sharbel: Nahro Beth-Kinne)

MP Paylan Proposes Parliamentary Inquiry into September 6-7 Pogrom

In his petition, Peoples' Democratic Party (HDP) MP Paylan called for the discovery of public officials and civil perpetrators who planned and organized the pogrom, for the identification of the losses of life and property, for the compensation of the material and moral losses of the victims and institutions.

Paylan briefly said the following his petition:

* "The pogrom of September 6-7, 1955, is one of the gravest events in the history of the Republic of Turkey that has not yet been confronted. According to official data, only 73 churches in İstanbul, 8 ayazmas, 2 monasteries, 5,538 houses 3,584 of which belonged to Greeks, and businesses were burned down and looted.

* Also according to official records, 60 women were raped and many were killed. Following the impunity of the pogrom, tens of thousands of Greek, Armenian, Jewish and Syriac citizens were forced to leave the country against oppression and the threat of life security.

* The perpetrators of this pogrom did not receive punishment like many negative events in the history of the Republic, on the contrary, the people involved or caused the events were promoted.

"Public officials promoted"

* For example, Sabri Yirmibeşoğlu, who was in charge of the Mobilization Audit Committee during the Pogrom, said, "September 6-7 is a Special Warfare Task. It was a magnificent organization and it achieved its purpose," though he has risen gradually in the bureaucracy over the years, reaching as far as the General Secretariat of the National Security Council between 1988-1990. In fact, Oktay Engin, the perpetrator of the bomb that ignited the wick of the pogrom and dropped on Atatürk's home in Thessaloniki, continued his career in 1992-1993 as the governor of Nevşehir.

* It is useful to look at the above-mentioned words of Sabri Yirmibeşoğlu in order to understand why the pogrom, like other crimes in the history of Turkey, remains a crime that has not been confronted and its perpetrators punished. In this context, it can be seen how the state is involved in certain crimes and how it surrounds the perpetrators with an armor of impunity.

"Parliament has not taken steps so far"

* Although 64 years have passed since this great crime in our country, the parliament has not taken any steps to uncover the perpetrators of the pogrom.

* The discovery of the perpetrators of the pogrom, the determination of the losses of life and property, the compensation of the financial and moral losses of the victims and institutions, and the finding of justice, albeit late, will be an important step that the Parliament will take in the name of confronting the past. Therefore, we demand that a parliamentary inquiry be opened.
(BIA, 6 September 2019)

Appeal for ‘Effective Investigation’ in Hrant Dink Murder Case Rejected

The Constitutional Court has rejected the appeal for effective investigation raised by the family of Hrant Dink, the Editor-in-Chief of Agos newspaper murdered in 2007. The application of the family has been rejected on the ground that legal remedies have not been exhausted.

In 2016, the family of the deceased journalist appealed to the Constitutional Court against the verdict of non-prosecution given for 24 people including defendants of the Ergenekon case retired Brigadier Veli Küçük, Kemal Kerinçsiz, former Vice Governor of İstanbul Ergun Güngör and retired National Intelligence Organization (MİT) official Özel Yılmaz.

In the three-year period since family's appeal, the Ministry of Justice presented its opinion in June 2019. In its opinion, the Ministry indicated that the trial was still continuing and provided information about the file.

Announcing its decision on the application of the family, the Constitutional Court has stated that the trial process has not yet been finalized.

'Data need to be examined as a whole'

In the related decision of the court, it has been indicated that "before the judicial authorities clarify the reasons and conditions of the incident of death, namely its conditions of occurrence, it is not possible for the Constitutional Court to examine the allegations of the applicants and whether an effective investigation has been conducted into the incident as a whole."

Accordingly, the court has concluded that the issues in question "need to be examined by handling the data acquired in the process of trial as a whole."

'Legal remedies have not been exhausted'

"With the justifications explained above, without examining it in terms of other criteria of admissibility, it shall be ruled that the application is inadmissible on the ground that legal remedies have not been exhausted", the Constitutional Court has indicated and added:

"It has been concluded that the allegation of violation of right to life is inadmissible considering that legal remedies have not been exhausted." 
(BIA, 29 August 2019)

Vakifli le dernier village arménien de Turquie a fêté la Bénédiction du raisin

A Vakifli le dernier village arménien de Turquie, sur la Méditerranée -en ex-Cilicie- les Arméniens ont fêté la bénédiction du raisin dimanche 18 août en compagnie des Alévis. Ils ont prié ensemble lors de la messe arménienne devant des récipients remplis de harissa -le plat traditionnel arménien-préparé avec les Alévis. Selon Cem Tchapar, le responsable de la communauté arménienne de Vakifi, l’une des 5 principales fêtes de l’Eglise arménienne, la fête de la Sainte-Vierge Marie tombait en même temps qu’une fête Alévie. Les deux communautés ont alors décidé de réaliser une messe en commun.

L’un des responsables de la messe, le père Avedis Tabachian a affirmé que les prières étaient dirigées pour la protection de « l’amour fraternel » en Turquie. L’évêque Sahag Machalian venu d’Istanbul participait également à la cérémonie. « Oui, nous désirons défendre nos traditions. Nous voulons dans ce dernier village arménien de Vakifi, faire vivre la culture arménienne d’Anatolie. Je souhaite que nos appels à l’amour lors de la messe puissent se répandre dans tout le pays et dans le monde » dit Sahag Machalian.
Sources : Hytert.am. 
(armenews, 26 août 2019)

Politique intérieure/Interior Politics

Kitchen Expenses of Presidency in 2018: +5 Million Lira

The Court of Accounts released its "Presidency Audit Report of Court of Accounts for 2018" yesterday (September 24).

According to the table of operating results appended to the report, there is an increase in several expense items of the Presidency, ranging from kitchen and cleaning to clothing, repair and maintenance.

While the total expense of the Presidency was 362 million Turkish Lira (TRY)* in 2017, this figure has increased by 160 percent in 2018, exceeding 943 million TRY. As for the total income of the Presidency, it has remained fixed at its previous level of 305 million TRY. The Presidency has posted a deficit of 637.8 million TRY in total in 2018.

Two-time increase in kitchen expenses

According to the report of the Court of Accounts, while the stationery expenses of the Presidency was 1 million 641 thousand TRY in 2017, this figure has increased to 2 million 273 thousand TRY in 2018.

As for the "consumer goods used for nutrition, as food and in kitchen", their expenses have increased from its previous level of 2 million 646 thousand TRY in 2017 to 5 million 311 thousand 427 lira 74 kurush in 2018.
Travelling expenses of personnel: 22.8 million TRY

In 2018, the domestic and international travelling expenses of the Presidency personnel have increased from 14 million TRY to 22.8 million TRY. As for the total personnel expense, it has increased from its previous level of 106 million TRY to 181 million TRY in 2018. It has been further indicated that 107 million of this expense has been made for contracted workers.

In the expense item "purchase of goods and materials for consumption" comprising water, heating, electricity and Internet expenses, the total expense has increased from 25.5 million TRY in 2017 to 40.9 TRY in 2018.

4 million 179 thousand TRY spent for medical supplies

According to Court of Accounts, in the year 2017, the Presidency spent 2 million 784 thousand TRY in total on "medical and laboratory supplies". This figure has increased to 4 million 179 thousand TRY in 2018.

The money paid by the Presidency for "agricultural materials" to be used for the plants and trees at Presidential Complex has also increased from 188 thousand TRY in 2017 to 700 thousand TRY last year.

While a total of 36.2 million TRY was spent for ceremonies, fairs and organizations held with the approval of President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan in 2017, this figure has also increased to 48.9 million TRY in 2018.

9 million lira for associations

While the transfers of money to non-profit organizations such as associations, unions, institutions and funds were 7 million 975 TRY in 2017, this figure has become 9 million TRY in 2018. A total of 5 million TRY has also been donated to families.

While a total of 428 million 360 thousand TRY has been spent on purchase of goods and services, the expenses made as part of projects have been calculated as 943 million 646 thousand TRY. In 2017, 156.4 million TRY was spent for goods and services and 24.6 million TRY for projects in 2017. 
(BIA, 25 September 2019)

Un ex-Premier ministre d'Erdogan va créer un mouvement rival

Un ex-Premier ministre du président turc Recep Tayyip Erdogan et l'un des piliers du parti au pouvoir, Ahmet Davutoglu, a annoncé vendredi la prochaine création d'une formation politique rivale.

Lors d'une conférence de presse à Ankara, M. Davutoglu, 60 ans, a également annoncé sa démission du parti islamo-conservateur de M. Erdogan, l'AKP, devançant ainsi une décision attendue de ses instances dirigeantes de l'en expulser.

"Cela relève de notre responsabilité historique et notre devoir envers la nation (..) de créer un nouveau parti politique", a déclaré M. Davutoglu, qui fut Premier ministre de M. Erdogan entre 2014 et 2016 avant d'être évincé.

Lorsqu'il avait quitté son poste, M. Davutoglu avait juré de ne jamais critiquer M. Erdogan en public, mais il a rompu son silence en juillet en accordant une interview-fleuve dans laquelle il a notamment accusé l'AKP d'avoir dévié de ses objectifs et déploré sa décision d'exiger un nouveau scrutin à Istanbul après l'avoir perdu de justesse en mars au profit de l'opposition. Lors d'une nouvelle élection en juin, le candidat de M. Erdogan avait subi une lourde défaite.

"Je démissionne du parti au sein duquel j'ai servi avec honneur et auquel j'ai consacré beaucoup d'efforts pendant des années", a-t-il ajouté.

Le comité exécutif de l'AKP avait décidé à l'unanimité début septembre de renvoyer M. Davutoglu devant une commission disciplinaire en vue de son expulsion.

En annonçant sa démission, M. Davutoglu a qualifié la décision des instances dirigeantes de l'AKP de "très grave" et "pas en phase" avec les principes fondateurs du parti.

L'annonce de M. Davutoglu survient alors que d'autres personnalités de premier plan comme l'ancien président Abdullah Gül et l'ex-vice Premier ministre Ali Babacan, tous deux membres fondateurs de l'AKP, ont eux aussi pris leurs distances avec M. Erdogan.

M. Babacan, figure très respectée des milieux économiques, crédité des succès économiques de l'AKP pendant sa première décennie au pouvoir, a démissionné du parti le 8 juillet, lui reprochant d'avoir sacrifié ses "valeurs" et évoquant le besoin d'"une vision neuve" pour le pays.

Dans une interview au quotidien Karar cette semaine, il a annoncé qu'il créerait son parti d'ici la fin de l'année et que M. Gül soutenait ses efforts.

Il a toutefois affirmé qu'il ne se joindrait pas à M. Davutoglu, parce que leurs "priorités politiques, méthodes et ton sont différents".

Ces "luttes internes" qui éclatent au grand jour "continueront d'affaiblir l'AKP", estime Berk Esen, de l'université Bilkent à Ankara.
 
l existe désormais d'après lui une sorte de course entre les deux groupes "pour créer leur parti en premier de sorte à consolider le vote AKP dissident".
(AFP, 13 septembre 2019)

La dirigeante du CHP Kaftancioglu condamnée à près de 10 ans de prison

Une opposante du président turc Recep Tayyip Erdogan a été condamnée vendredi à près de 10 ans de prison pour plusieurs chefs d'accusation, dont "propagande terroriste" et "insulte au chef de l'Etat", en raison notamment de propos tenus sur Twitter.

Canan Kaftancioglu, responsable du parti d'opposition CHP (social-démocrate) pour la province d'Istanbul, "a été condamnée à un total de neuf ans et huit mois de prison", a annoncé une responsable de cette formation politique.

Mme Kaftancioglu a été condamnée pour cinq chefs d'accusation différents, basés principalement sur des tweets postés il y a plusieurs années : "propagande terroriste", "insulte au chef de l'Etat", "insulte à un fonctionnaire de l'Etat", "insulte à la République turque" et "incitation à la haine".

La responsable, dont le procès était très suivi en Turquie et à l'étranger, a rejeté ces accusations, dénonçant un "procès politique" visant, selon elle, à la punir pour avoir oeuvré à la défaite du parti de M. Erdogan aux élections municipales à Istanbul.

Mme Kaftancioglu est souvent présentée comme l'architecte des campagnes victorieuses du nouveau maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, qui a battu le candidat de M. Erdogan en mars, puis en juin après l'annulation du premier scrutin dans des conditions controversées.

Comme chaque peine de prison, prise individuellement, est inférieure à cinq ans, Mme Kaftancioglu ne sera pas emprisonnée dans l'attente de son procès en appel qui devrait intervenir d'ici six mois, selon la responsable du CHP.

Après l'audience, Mme Kaftancioglu a été accueillie devant le tribunal par plusieurs centaines de partisans venues la soutenir, selon un photographe de l'AFP.

"Droits, lois, justice !", a scandé la foule, en brandissant des écharpes à l'effigie de Mme Kaftancioglu et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Tu ne seras jamais seule" ou "C'est parce qu'on a gagné !"

- "Ne jamais renoncer" -

Dans une allocution devant le palais de justice, Mme Kaftancioglu a critiqué la peine prononcée contre elle et pointé un doigt accusateur en direction du gouvernement : "Ils croient pouvoir nous effrayer, mais nous continuerons de parler", a-t-elle lancé.

"Les décisions ne sont pas prises dans les tribunaux, mais au palais (présidentiel). Ce procès visait à punir Istanbul et ceux qui ont fait gagner le peuple d'Istanbul", a-t-elle ajouté.

"C'est un procès complètement politique. (Le parti de M. Erdogan) cherche à prendre sa revanche après sa défaite aux élections", a abondé Sadi Simsek, venu soutenir Mme Kaftancioglu.

Celle-ci était poursuivie principalement sur la base de tweets publiés entre 2012 et 2017, en lien notamment avec de grandes manifestations antigouvernementales en 2013, une tentative de putsch en 2016 ou encore l'assassinat d'un journaliste d'origine arménienne.

M. Imamoglu, le maire d'Istanbul, a assisté à une partie de l'audience vendredi pour soutenir Mme Kaftancioglu.

La responsable du CHP à Istanbul, qui risquait jusqu'à 17 ans de prison dans le cadre de ce procès, n'a eu de cesse de rejeter les accusations tout au long de l'affaire.

Le tribunal d'Istanbul a d'ailleurs reproché vendredi à Mme Kaftancioglu son "absence de remords" pour justifier la lourde condamnation.

- Opposition sous pression -

Cette médecin légiste de formation s'est imposée comme un élément clé de la stratégie d'ouverture du CHP vers la gauche et le parti prokurde HDP, dont le soutien a été capital dans la victoire à Istanbul de M. Imamoglu.

La condamnation de Mme Kaftancioglu survient alors que le gouvernement turc semble avoir accru la pression sur les milieux d'opposition.

La semaine dernière, trois maires d'importantes villes du sud-est à majorité prokurde ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des responsables nommés par le ministère de l'Intérieur.

Le président Erdogan est régulièrement accusé de dérive autoritaire, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016 qui a été suivie de purges de grandes ampleur.
(AFP, 6 septembre 2019)

Le parti d'Erdogan va expulser l'ex-Premier ministre Davutoglu

Le comité exécutif du parti du président turc Recep Tayyip Erdogan (AKP, au pouvoir) a décidé lundi à l'unanimité de renvoyer l'ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu devant une commission disciplinaire en vue de son expulsion, ont rapporté plusieurs médias.

Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion de cinq heures du comité exécutif central du Parti de la Justice et du Développement (AKP), présidée par M. Erdogan, a notamment indiqué le quotidien progouvernemental Hürriyet sur son site internet.

Figure importante du parti islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, qui avait aussi été ministre des Affaires étrangères, avait quitté son poste de Premier ministre en 2016 au bout de deux ans. Il avait juré de ne jamais critiquer M. Erdogan en public, mais il a récemment montré qu'il n'entendait plus passer sous silence ce qu'il considère comme des dysfonctionnements au sein du parti.

Il a notamment accusé l'AKP d'avoir dévié de ses objectifs, critiquant son parti pour avoir exigé un nouveau scrutin à Istanbul après avoir perdu de justesse la ville en mars au profit de l'opposition. Lors d'une nouvelle élection en juin, le candidat de M. Erdogan avait subi une lourde défaite.

Il a aussi dénoncé la destitution le 19 août de trois maires de villes de l'est de la Turquie - Diyarbakir, Mardin et Van, tous trois membres du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) et accusés d'entretenir des liens avec des militants kurdes.

Cette décision intervient alors que des personnalités de premier plan comme l'ancien président Abdullah Gül et l'ex-vice Premier ministre Ali Babacan, tous deux membres fondateurs de l'AKP, ont pris leurs distances avec M. Erdogan.

Ancien vice-Premier ministre chargé de superviser l'économie turque, Ali Babacan a annoncé le 8 juillet sa démission du parti évoquant de "profondes divergences" et le besoin d'une "nouvelle vision".

Selon la presse turque, M. Babacan, également ancien ministre de l'Economie et chef de la diplomatie, puis vice-Premier ministre jusqu'en 2015, se prépare à constituer à l'automne son propre parti avec Abdullah Gül.
(AFP, 2 septembre 2019)

Le maire d'Istanbul critique la destitution de trois maires prokurdes par Ankara

Le maire d'Istanbul s'en est pris samedi au gouvernement turc qui a démis de leurs fonctions trois maires prokurdes accusés de "terrorisme", lors d'une visite à Diyarbakir (est).

Les maires des trois villes de l'est de la Turquie, Diyarbakir, Mardin et Van, tous trois membres du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) et élus le 31 mars, ont été démis de leurs fonctions le 19 août et accusés d'entretenir des liens avec des militants kurdes.

Ekrem Imamoglu, issu du principal parti d'opposition CHP et élu à la mairie d'Istanbul en juin, a qualifié l'action d'Ankara "d'imprudence".

"Il ne peut y avoir de démocratie ni d'Etat de droit quand des responsables élus
quittent leur poste sans qu'ils aient été désavoués par les urnes", a déclaré M. Imamoglu aux journalistes à Diyarbakir.

Il a rencontré le maire de Mardin Ahmet Turk, une figure importante du mouvement kurde, et Adnan Selcuk Mizrakli, qui a été remplacé à la tête de Diyarbakir par un gouverneur nommé par Ankara. M. Mizrakli a estimé que la visite du maire d'Istanbul était "une lueur d'espoir" pour les maires déchus et "leur redonnait courage".

Cette visite dans la région à majorité kurde a une signification forte pour le CHP (Parti républicain du peuple), qui n'a pas toujours eu de bons rapports avec le HDP.

Mais la victoire d'Ekrem Imamoglu, notamment rendue possible par le vote kurde car le HDP n'avait pas présenté de candidat à Istanbul, a contribué à l'amélioration des relations entre les deux partis.

M.Imamoglu a aussi rendu hommage à Tahir Elci, bâtonnier de Diyarbakir et militant kurde, en se rendant sur sa tombe. M. Elci a été tué par balle dans une altercation entre des militants kurdes et des policiers en 2015.

En mai dernier, le candidat du CHP à la présidence Muharrem Ince avait rendu visite à l'ancien chef du HDP Selahattin Demirtas en prison, avant l'élection présidentielle de juin 2018.
(AFP, 31 août 2019)

Forces armées/Armed Forces

Ankara se dit prête à une opération en Syrie

Les préparatifs de la Turquie à la frontière avec la Syrie en vue d'une possible opération dans ce pays sont terminés, a annoncé samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, avant des entretiens avec Donald Trump.

"Nos préparatifs le long de la frontière ont été achevés", a dit M. Erdogan à des journalistes à Istanbul avant de partir pour New York où se déroulera l'Assemblée générale de l'ONU.

Un accord a été conclu le mois dernier entre les Etats-Unis et la Turquie pour créer une zone tampon dans le nord-est de la Syrie. Celle-ci doit séparer la frontière turque des territoires aux mains de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par Ankara comme un "groupe terroriste".

Cette milice, le fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), a été un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

M. Erdogan avait auparavant averti Washington que la Turquie lui donnait jusqu'à la fin septembre pour des résultats concrets dans la mise en place de cette zone tampon et que sinon elle déclencherait une opération contre la milice kurde.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu avait accusé les Etats-Unis de faire des efforts "uniquement cosmétiques" sur ce projet.

Cette question sera discutée par les présidents américain et turc au cours de la visite de M. Erdogan à New York.

Début septembre, les Turcs et les Américains avaient effectué leur première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, dans le secteur censé se transformer en zone tampon dite "zone de sécurité".

Des hélicoptères turcs et américains ont également effectué des patrouilles aériennes, a rapporté samedi l'agence officielle de presse Anadolu.

La zone est censée éloigner les Unités de protection du peuple de la frontière turque.

M. Erdogan a également déclaré que jusqu'à trois millions de Syriens pourraient être rapatriés dans la zone en provenance d'Europe et de Turquie où plus de 3,7 millions d'entre eux se sont réfugiés.

Le soutien accordé par les Etats-Inis à la milice des YPG a tendu les relations avec la Turquie.

Mercredi, un responsable du Pentagone avait souligné que les Etats-Unis continuaient d'équiper les forces kurdes en armes et en véhicules pour qu'elles luttent contre l'EI dans le nord-est de la Syrie, malgré l'établissement de la zone de sécurité à la frontière turque.

Ankara affirme que la milice des YPG est une émanation "terroriste" du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui s'est engagé en 1984 dans une lutte armée contre l'Etat turc.

"Nous ne voulons pas entrer en confrontation avec les Etats-Unis. Mais nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'ignorer le soutien que les Etats-Unis accordent aux organisations terroristes", a déclaré M. Erdogan.

La Turquie a lancé des opérations dans le nord de la Syrie contre l'EI en 2016 et contre les YPG début 2018.
(AFP, 21 septembre 2019)

Erdogan "n'accepte pas" la pression sur la Turquie pour ne pas avoir l'arme nucléaire

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué mercredi le fait que certains pays, dont le sien, soient sous pression pour ne pas acquérir l'arme nucléaire.

"Certains (pays) possèdent des missiles avec des têtes nucléaires mais je ne devrais pas en avoir. Je n'accepte pas cela", a-t-il déclaré dans un discours dans la ville de Sivas (est).

La Turquie ne possède pas l'arme nucléaire et adhère au traité de non prolifération nucléaire depuis 1980.

M. Erdogan a fait ces déclarations alors qu'il ressert les liens en matière de défense avec la Russie tout en s'éloignant des Etats-UNis, allié historique d'Ankara au sein de l'Otan.

Les Etats-Unis ont réagi à la décision de la Turquie d'acheter le système russe de défense antiaérienne S-400 en l'éjectant de son programme d'avion furtif F-35.

Washington estime que la Russie pourrait rassembler des informations techniques stratégiques sur le nouveau F-35 si celui-ci était utilisé aux côtés d'un système S-400.

Vendredi, M. Erdogan avait suggéré que la Turquie pourrait se tourner vers la Russie pour trouver une solution alternative après son exclusion du programme F-35.
(AFP, 4 septembre 2019)

Erdogan menace d'une opération dans les prochaines semaines

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi de lancer une opération dans le nord-est de la Syrie si la Turquie n'obtenait pas le contrôle de la "zone de sécurité" dont la mise en place a fait l'objet d'un accord entre Ankara et Washington.

Un accord conclu le 7 août entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée par Washington des Unités de protection du peuple (YPG) à l'est du fleuve Euphrate.

"Nous n'avons pas beaucoup de temps ou de patience concernant la zone de sécurité. D'ici quelques semaines, si nos soldats ne commencent pas à vraiment contrôler cette zone, il ne restera d'autre choix que de mettre en oeuvre nos propres plans opérationnels", a-t-il affirmé lors d'un discours à Istanbul.

Le président turc a auparavant affirmé que le président américain Donald Trump avait promis que la "zone de sécurité" serait large de 32 kilomètres (20 miles).

Un centre d'opérations conjointes, prévu par cet accord pour coordonner la création de la "zone de sécurité" a récemment été mis en place et des patrouilles communes devraient démarrer bientôt.

L'accord avait permis d'éviter une opération turque contre les YPG qui semblait imminente.

Cette milice est considérée par la Turquie comme une "organisation
terroriste" en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une insurrection contre les autorités d'Ankara.

Les Etats-unis collaborent étroitement avec les YPG dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Les contours de la "zone de sécurité" restent flous et aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a plusieurs fois mis en garde contre toute "manoeuvre dilatoire" de la part des Etats-Unis.

Depuis 2016, la Turquie a lancé deux opérations transfrontalières contre les YPG et a plusieurs fois menacé d'en lancer une nouvelle.
(AFP, 31 août 2019)

Programme des F-35: la Turquie pourrait se tourner vers la Russie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre vendredi qu'Ankara pourrait se tourner vers la Russie après la décision en juillet des Etats-Unis d'exclure la Turquie du programme de développement de l'avion furtif américain F-35.

"Si les Etats-Unis s'obstinent dans leur attitude concernant les F-35, nous nous occuperons de nous-mêmes. S'agira-t-il des Su-35?, des F-35? ou des Su-57?", a lancé le président Erdogan devant la presse à Ankara, en faisant référence aux avions de combat russes Soukhoï.

Il a précisé que le gouvernement turc n'en était qu'au premier stade d'étude de ces différentes options. Il a souligné qu'une production conjointe et les plans de financement étaient les critères qui détermineraient son choix.

"Au-delà de l'examen (du choix entre) les Su-35, F-35 ou Su-57, nous étudions les mesures que nous pouvons prendre pour notre industrie de défense, notre défense", a ajouté M. Erdogan.

En juillet, les Etats-Unis ont écarté la Turquie, membre de l'Otan, du programme de développement de l'avion de combat furtif américain F-35 après l'acquisition par Ankara du système de défense anti-aérien russe S-400. Washington juge que l'achat de ces systèmes de défense russes par Ankara met en danger les secrets technologiques du F-35.

La Turquie a souvent rappelé qu'elle voulait devenir un producteur de matériel militaire et non un simple acheteur auprès de pays comme les Etats-Unis et la Russie.

M. Erdogan a rencontré le président russe Vladimir Poutine mardi dans la banlieue de Moscou, en marge du salon aéronautique international MAKS, vitrine de l'industrie aérospatiale russe militaire et civile.

La Turquie a commandé plus de 100 avions F-35 et son industrie de défense a investi des sommes importantes dans son programme de développement.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a indiqué vendredi au cours d'une visite à Oslo que la Turquie avait déjà dépensé 1,4 milliard de dollars pour le programme de développement du F-35.

"Le président Donald Trump avait assuré à Erdogan à Osaka au cours (du sommet en juin) du G20 que dans le pire des scénarios cette somme serait remboursée à la Turquie. Mais nous espérons que nous n'en arriverons pas là", a ajouté M. Cavusoglu.
(AFP, 30 août 2019)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Près de la moitié des Autrichiens veulent limiter les droits des musulmans

Près de la moitié des Autrichiens (45%) estiment que les musulmans ne doivent pas avoir les mêmes droits qu'eux, selon une étude de l'université de Salzbourg, rendue publique jeudi, à quelques jours des élections législatives, et qui révèle une forte méfiance envers l'islam.

Parmi les personnes interrogées dans l'étude, 45 % ont souscrit à l'assertion "les mulsulmans ne devraient pas avoir les mêmes droits que tout le monde en Autriche".

Par ailleurs, 70% des personnes interrogées estiment que l'islam n'a pas sa place en Occident.
 Une majorité des Autrichiens veulent aussi que les musulmans soient restreints dans leur pratique religieuse et disent se sentir parfois étrangers dans leur propre pays à cause de leur présence.

59% d'entre eux craignent que certains musulmans ne soient des terroristes.

Et ils sont 48% à réclamer l'interdiction de la construction des mosquées, selon les résultats consultés par l'AFP.

"De telles tendances à l'ethnocentrisme pourraient à terme mener à des positions discriminatoires," écrit l'auteur de cette étude sociologique. "Il y a un réel danger de voir entravée la liberté religieuse accordée aux musulmans depuis très longtemps en Autriche."

En Autriche, où 8% de la population se réclame de confession musulmane, l'islam est reconnu officiellement comme religion depuis 1912.

Selon l'étude, les électeurs de l'extrême droite, les personnes sans diplôme ou âgées de plus de 75 ans lui sont les plus hostiles.

A l'inverse, les électeurs des Verts, les personnes âgées de moins de trente ans et les diplômés du supérieur affichent une opinion positive de cette religion.

Mille deux cent personnes ont été interrogées en 2018 pour la réalisation de l'étude.

"Elle ne vient que confirmer l'avertissement que nous lançons depuis des années à la classe politique qui instrumentalise parfois la peur," a réagit auprès de l'AFP Ümit Vural, le président de l'IGGÖ, la principale organisation représentant les musulmans, qui gère 360 mosquées.

"Les hostilités et l'exclusion deviennent banales, la vie des musulmans en Autriche devient plus difficile," dit-il.

"Entre 2017 et 2018, le nombre des agressions, insultes ou discriminations déclarées aux autorités par des musulmans a augmenté de 309 à 540", a-t-il ajouté.

En décembre 2017, le parti conservateur ÖVP et le parti d'extrême droite FPÖ ont formé une coalition à Vienne, dissoute en mai suite à une scandale de corruption. Ils développent tous deux un discours critique sur l'islam.

Les conservateurs menés par l'ex-chancelier Sebastian Kurz sont favoris pour remporter les élections législatives organisées dimanche en Autriche.
(AFP, 27 septembre 2019)

Des écoles salafistes: les non-musulmans méritent la peine de mort

Aux Pays-Bas, les écoles des mosquées salafistes suscitent l'inquiétude. Les enfants y apprendraient à refuser de faire partie de la société néerlandaise, ressort-il d'une enquête menée par le quotidien NRC et les équipes de l'émission "Nieuwsuur". En Belgique, les différents services en charge de la sécurité ont à l'oeil les adeptes du salafisme depuis des années, assure mercredi l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM). Selon l'enquête, les enfants fréquentant ces milieux islamistes radicaux y apprendraient que les non-musulmans méritent la peine de mort.

En Belgique, l'OCAM assure que le salafisme est gardé à l'oeil depuis des années par plusieurs entités relevant de la Sûreté de l'Etat, et de l'OCAM lui-même. "Le salafisme est l'une des formes de l'extrémisme, nous en sommes conscients", assure-t-on. La situation est moins inquiétante en Belgique qu'aux Pays-Bas où il existe bel et bien des mosquées se revendiquant clairement du salafisme, avance encore l'OCAM.

Des chiffres de la Sûreté de l'Etat datant d'avril montrent que notre pays abrite une centaine d'organisations salafistes (mosquées, centres religieux, écoles). Il n'existe pas de données pour savoir à quel point le phénomène prend de l'ampleur mais leur nombre semble aller en augmentant.
(BELGA/ANP, 11 septembre 2019)

Alleged Relation of ISIS Leader in Turkey to Intelligence Agency

Main opposition Republican People's Party (CHP) MP Ali Şeker and Peoples' Democratic Party (HDP) MP Mahmut Toğrul have brought the claims that the National Intelligence Agency (MİT) provided Balı with accommodation in the Anadolu Hotel in the capital Ankara into the parliamentary agenda.

Şeker asked in his parliamentary question to the Ministry of Interior if the claims that Balı stayed in a hotel from between March 27 and 29, 2016, he spoke with high-level officials from the MİT.

He also asked why the necessary measures were not taken before the ISIS bombings in Ankara and Urfa.

HDP's Toğrul submitted a parliamentary question to Vice-President Fuat Oktay, asking if the claims are true and if the presidency made an inquiry into claims to this day.
Who is İlhami Balı?

Balı is known to be the person who gave the order for the bombings at the HDP events. Attacks were conducted in Diyarbakır on June 5, 2015, in Suruç, Urfa on July 22 and in Ankara on October 10, 2015.

Balı is on the "red list" of the Ministry of Interior which has a 4 million liras (~700 thousand US dollars) bounty on himself.

Having previously served three years in prison, Balı is claimed to be alive and in Mayadin region in Syria.
(BIA, 6 September 2019)

Socio-économique / Socio-economic

Manifestation contre les violences faites aux femmes

Des dizaines de manifestantes ont défilé samedi à Istanbul contre les actes de violence notamment meurtriers à l'encontre des femmes, et dénoncé l'échec du gouvernement à endiguer le phénomène en augmentation.

Scandant "Stop aux meurtres de femmes!" ou encore "Ne regardez pas ces violences, faites quelque chose", les manifestantes ont marché dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique de la ville, relatant des histoires de femmes récemment assassinées dont celle d'Emine Bulut, qui a provoqué l'indignation dans le pays.

Emine Bulut, 38 ans, a été tuée en août par son ex-mari qui l'a poignardée au cou après une dispute dans un café de Kirikkale (centre) sous les yeux de leur fille de 10 ans.

Une vidéo des derniers instants de la victime, où elle se tient le cou criant: "Je ne veux pas mourir", a bouleversé la Turquie, où de nombreux responsables politiques et célébrités ont appelé à prendre davantage de mesures pour lutter contre les violences contre les femmes.

"Le meurtre d'Emine Bulut a provoqué frustration et ressentiment dans la société. Ses derniers mots résonnent dans les oreilles de toutes les femmes: Je ne veux pas mourir", a déclaré à l'AFP l'une des organisatrices de la manifestation, Gamze Ozturk.

"Il y a de plus en plus de femmes assassinées et aucune d'entre elles ne voulait mourir", ajoute-t-elle.

Au total, 284 femmes ont été tuées en Turquie durant les huit premiers mois de 2019, dont 40 durant le seul mois d'août, et 440 l'ont été en 2018, selon un groupe de défense des droits des femmes, "Nous ferons cesser le féminicide".
(AFP, 28 septembre 2019)

108 Aftershocks Following İstanbul Earthquake

108 aftershocks have shaken İstanbul since the 5.8-magnitude earthquake that hit the city at 1.59 p.m. yesterday (September 26).

According to Kandilli Observatory and Earthquake Research Institute, the biggest of these aftershocks was at the magnitude of 4.4. In terms of their depth, while the deepest aftershock occurred at 22.8 kilometers, the one closest to the ground was at 2.6 kilometers.
43 people injured

According to official figures, 43 people were slightly injured in the earthquake. It is reported that the majority of these injuries happened while people were escaping in panic. Damage assessment works still continue.

İstanbulites spent the night in open areas

On the other side, several İstanbulites who do not want to stay indoors spent the night at parks, in their cars or on seacoasts.

In the districts of Silivri, Güngören, Bahçelievler and Halkalı, people stayed the night in tents at parks and gardens.
 
Red Crescent and Municipality distributed food

Both Red Crescent and İstanbul Metropolitan Municipality teams distributed soup, tea, canned food and water to the ones who spent the night at the park behind Silivri District Governorship.

As a precaution, a vehicle of Disaster and Emergency Management Center was also kept ready in places where İstanbulites spent the night.
People set up a camp in Bahçelievler

Afraid of staying indoors out of their fear of earthquake, İstanbulites set up a camp at a park in Bahçelievler.

Thinking that another major earthquake could hit the city, some citizens went to the National Sovereignty Park. Among the ones who stayed the night at the park were students who came to İstanbul to study. While some students set up tents, others laid carpets and sat on them.

Some İstanbulites were also seen to bring along camp cylinders to prepare tea. Others brought tea in thermos flasks. Bahçelievler Municipality set up a stand at the park and served soup and bread to people.
(BIA, 27 September 2019)


8 blessés après un séisme de magnitude 5,7 à Istanbul

 Un séisme de magnitude 5,7 a secoué Istanbul jeudi, blessant huit personnes et poussant de nombreux habitants à évacuer leurs habitations.

L'épicentre du séisme, qui a eu lieu vers 14H00 (11H00 GMT), a été localisé dans la mer de Marmara, au large de Silivri, à 80 km à l'ouest d'Istanbul.

Les huit personnes ont été "légèrement blessées" et quelques immeubles légèrement endommagés, a annoncé le président Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul.

Quelques répliques ont suivi le séisme qui a notamment causé, selon des images diffusées dans les médias, la rupture d'un minaret.

Des écoles, immédiatement évacuées, ont été fermées pour la journée, a annoncé le gouvernorat.

Istanbul est situé à proximité d'une importante faille et les experts mettent en garde depuis des années contre la probable arrivée du "Big One" qui pourrait causer d'importants dégâts dans la mégapole de 16 millions d'habitants.

La Turquie reste marquée par un séisme de magnitude 7,4 qui survenu le 17 août 1999 à Izmit, 100 km à l'est d'Istanbul, faisant au moins 17.400 morts, dont un millier dans la capitale économique du pays. 
(AFP, 26 septembre 2019)

Greta Thunberg intente une action juridique contre la Turquie

Cette plainte inédite, déposée avec l'aide du cabinet international d'avocats Hausfeld et la bénédiction de l'Unicef, vise cinq Etats pollueurs : la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie.

La jeune militante écologiste Greta Thunberg lors du sommet de l\'ONU sur le climat, le 23 septembre 2019, à New York (Etats-Unis).

Greta Thunberg et quinze autres jeunes ont annoncé, lundi 23 septembre, qu'ils intentaient une action en justice pour dénoncer l'inaction de cinq pays contre le réchauffement climatique comme une atteinte à la convention de l'ONU sur les droits de l'enfant. Cette plainte inédite, déposée avec l'aide du cabinet international d'avocats Hausfeld et la bénédiction de l'Unicef, vise cinq Etats pollueurs : la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie.

Bien que cette convention ait été signée il y a trente ans, les dirigeants de ces pays "n'ont pas tenu leurs engagements", a déclaré la jeune Suédoise de 16 ans en marge du sommet de l'ONU pour le climat qui se tient à New York. La quasi-totalité des pays du monde, exception faite des Etats-Unis, ont ratifié cette convention censée protéger la santé et les droits des enfants. Pourtant, "chacun de nous a vu ses droits violés et reniés", a ajouté l'Américaine Alexandria Villasenor, 14 ans.

Cette action en justice doit permettre de "faire comprendre" aux dirigeants qu'il y a une "réelle urgence", a encore estimé la Française Iris Duquesne, 16 ans, au micro de franceinfo.

Un comité de l'ONU appelé à enquêter

Cette plainte s'inscrit dans le cadre d'un "protocole optionnel" méconnu de la convention. Il autorise depuis 2014 des enfants à porter plainte devant le comité des droits de l'enfant de l'ONU, s'ils estiment que leurs droits sont bafoués. Le comité est censé enquêter sur les violations présumées, puis faire des recommandations aux Etats visés pour y mettre fin. Les recommandations ne sont pas contraignantes, mais les 44 pays ayant ratifié ce protocole s'engagent en principe à les respecter, a expliqué Michael Hausfeld, qui espère que des recommandations seront faites dans les douze mois qui viennent.

Les cinq pays visés par la plainte font partie de ces 44 Etats, figurent parmi les grands pollueurs de la planète et sont influents au sein du club des pays riches du G20. Ce qui leur a valu d'être épinglés, plutôt que les Etats-Unis, la Chine ou l'Inde, plus gros émetteurs au monde, qui, eux, n'ont pas ratifié ce protocole. De vieux pays industriels comme la France et l'Allemagne sont responsables d'une large part historique des émissions, même si, aujourd'hui, ils ne sont pas les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, a fait valoir le cabinet Hausfeld.
(AFP, 26 sept 2019)

Turkey Now the Only G20 Country Not Ratifying Paris Agreement

Signed by 194 countries and European Union (EU) representatives at the COP21 in Paris in 2015, Paris Agreement has been in effect since 2016.

Paris Agreement, a joint agreement with the highest participation, aims to limit warming to 1.5°C above pre-industrial levels by 2100.

At the ongoing United Nations (UN) Summit in New York, Russia has signed the act ratifying the country's participation in Paris Agreement.

That being the case, Turkey is now the only G20 country which has not yet ratified the climate agreement.
10 of 197 countries have not signed the agreement

Of 197 countries around the world, 10 countries, namely Turkey, Angola, Eritrea, Iran, Iraq, Kyrgyzstan, Lebanon, Libya, South sudan and Yemen have not ratified the Paris Agreement.

After US President Donald Trump decided to withdraw from Paris Agreement on June 21, 2017, daily HaberTürk reported that Turkey set receiving a share from the Green Climate Fund as a condition for ratifying the agreement and approving it at the Grand National Assembly of Turkey (TBMM).

140-percent increase in Turkey's emissions in 17 years

According to the statistics shared by the Turkish Statistical Institute (TurkStat), the carbon dioxide (CO2) - total greenhouse gas - emissions of Turkey have increased by 140.1 percent since 1990.

While the carbon dioxide equivalent emissions of Turkey per capita was 4 tonnes/person in 1990, the figure increased to 6.6 tonnes/person in 2017.

In 1990, the total greenhouse gas emission of Turkey was 219.2 million tonnes. In 2017, this figure also increased to 526.3 million tonnes.
(BIA, 25 September 2019)


Thomas Cook: 21.000 clients en Turquie

Le ministère du Tourisme en Turquie, où plus de 21.000 clients de Thomas Cook se trouvent actuellement, a annoncé lundi qu'il mettrait en place un programme de crédits pour venir en aide aux entreprises locales affectées par la faillite brutale du voyagiste.

Le programme de soutien sera mis en place "au plus vite" par le ministère de la Culture et du Tourisme et par le ministère des Finances, a affirmé le premier dans un communiqué.

D'après le texte, 21.033 personnes se trouvent actuellement en Turquie dans le cadre de voyages organisés par Thomas Cook, pionnier des voyagistes, qui a fait faillite lundi.

Le ministre du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy, a précisé à la presse qu'environ 50 millions d'euros seraient débloqués dans le cadre de ce programme et que ces 21.000 touristes britanniques seraient rapatriés dans les prochaines semaines.

Il a également ajouté que si les filiales allemandes, russes et nordiques de Thomas Cook font faillite à leur tour, jusqu'à 80.000 touristes seront affectés.

Thomas Cook, qui existait depuis 178 ans, a mis la clé sous la porte du jour au lendemain après avoir échoué au cours du week-end à trouver des fonds nécessaires pour sa survie.

Les autorités britanniques n'ont eu d'autre choix que de commencer à organiser le retour de 150.000 de leurs ressortissants, deux fois plus que lors de la faillite de la compagnie aérienne Monarch il y a deux ans.

Au total, 600.000 personnes sont en vacances avec Thomas Cook, a confirmé le voyagiste.
(AFP, 23 septembre 2019)


 En Turquie, l'antique Hasankeyf se meurt à cause d'un barrage

Lorsque l'on regarde Hasankeyf, dans le sud-est de la Turquie, on voit des falaises sur des centaines de mètres, un mur naturel qui se dresse contre le ciel. Au coucher du soleil, s'en élèvent le chant des hirondelles et la mélodie cachée de l'histoire de l'humanité.

Hasankeyf, une ville vieille de 12.000 ans, sera bientôt engloutie et la vie des habitants de la région bouleversée par un lac artificiel en raison de la construction du barrage controversé d'Ilisu.

De nombreux villages vont également disparaître sous l'eau, qui emportera aussi les souvenirs de dizaines de milliers d'habitants.

Mehmet, 73 ans, regarde depuis son jardin la citadelle romaine de Hasankeyf, désormais entourée d'un mur de pierres blanches, comme on observerait les funérailles d'un proche grignoté pendant de longues années par la maladie. Il a passé toute sa vie ici, à cultiver son terrain au bord du Tigre.

Cette année, il récolte pour la dernière fois les fruits de ses vignes et de ses figuiers: en avril prochain, son terrain devrait être entièrement inondé.

Dans le village proche de Cavuslu (appelé Zewik en kurde), Meseha, 62 ans, s'accroche elle aussi à ses terres. "Cette année, des responsables nous ont dit de ne pas faire de semis parce que l'eau allait arriver, mais nous l'avons fait quand même", raconte-t-elle. "Nous sèmerons jusqu'au bout", assure-t-elle.

- Tombes déplacées -

Tout change également dans la vallée de Botan, elle aussi condamnée à devenir un lac, où des nouveaux ponts sont construits au-dessus des anciens.

Halil Ertan a dû se convertir, à 48 ans, de la pêche de rivière, qu'il pratiquait depuis son enfance, à la pêche dans un lac. Les poissons y sont plus gros mais sans goût, dit-il.

Gérant de l'hôtel Salikbahce, Firat, lui aussi 48 ans, soupire: "Depuis des années, on l'entend, on le sent, mais on ne voyait rien. Depuis des années, ça approche, on se dit qu'on doit partir mais on vit dans l'incertitude".

"Nous avons un jardin vieux de 60 ans ici, plein de fraîcheur et de vie", raconte-t-il. "Pour nous, ce sentiment vaut plus que tout l'argent du monde, aucune somme ne peut racheter ces figuiers".

Le gouvernement rejette toute critique, arguant que la plupart des monuments de Hasankeyf ont été mis à l'abri et qu'une nouvelle ville a été construite à proximité pour reloger les quelque 3.000 habitants de la cité historique.

Les morts enterrés dans le cimetière sont aussi
emportés vers la nouvelle ville, à condition que leurs proches en fassent la demande. Fatih regarde les employés déplacer les os de son frère, mort à 15 ans en 1997 à la suite d'une chute alors qu'il essayait d'attraper des pigeons. Un cérémonial qu'il vit comme un deuxième enterrement.

Yunus, 12 ans, est à la recherche de la tombe de son petit frère, mort peu après sa naissance en 2016. Sa tombe a quasiment disparu sous la terre, faute de signe distinctif. Il s'adresse aux employés venus déterrer les corps, qui l'aident a faire réémerger la tombe.

Mais on découvre un peu plus tard que la famille n'ayant pas fait de demande spécifique, la sépulture de l'enfant sera engloutie par les eaux.
(AFP, 20 septembre 2019)

"Je ne peux pas me taire": quand le rap turc vire au politique

Dans une Turquie où les voix dissidentes peinent de plus en plus à se faire entendre, un clip de rap de 15 minutes au ton militant fait sensation sur les réseaux sociaux.

Une semaine après sa sortie, le clip de la chanson "Susamam" (Je ne peux pas me taire) a été visionné à plus de 20 millions reprises sur YouTube, une audience rare pour ce genre de musique en Turquie.

Dans ce clip, une vingtaine de chanteurs et musiciens abordent à tour de rôle avec des paroles critiques des sujets allant de la pollution aux inégalités dans l'éducation, en passant par les violences conjugales ou encore la cruauté envers les animaux.

Mais le passage qui a le plus marqué les esprits est celui qui évoque la liberté d'expression et l'Etat de droit. Le rappeur Saniser, de son vrai nom Sarp Palaur, y assène: "j'ai trop peur d'envoyer un tweet, j'en suis à avoir peur de la police de mon propre pays".

Un refrain qui s'est avéré prémonitoire. Quelques heures seulement après la sortie du clip, Canan Kaftancioglu, une cheffe de l'opposition à Istanbul, a été condamnée à près de dix ans de prison notamment pour des tweets jugés insultants envers le président Recep Tayyip Erdogan.

Mme Kaftancioglu, en liberté provisoire, a partagé la chanson sur son compte Twitter avec ce message: "Je ne peux pas me taire moi non plus".

- "Une étincelle" -

Le clip s'ouvre avec une voix-off indiquant que la musique divertit, mais peut aussi "apporter du changement".

"Il est évidemment pas possible de faire changer toute la société avec une seule chanson mais je pense que plus nous pouvons rallier des gens à notre cause, le mieux ce sera", confie à l'AFP l'un des rappeurs, Samet Gonullu, connu sous le nom de scène Sokrat St.

"Nous voyons une étincelle s'allumer. Le temps dira si elle perdurera", ajoute-il.

Pour Dogan Gurpinar, historien à la Istanbul Technical University, la chanson traduit un nouvel espoir chez les opposants libéraux au président Erdogan, qui se sont sentis impuissants ces dernières années face à un pouvoir accusé de dérive autoritaire.

L'opposition semble avoir repris du poil de la bête après que l'une de ses stars montantes, Ekrem Imamoglu, eut remporté les municipales à Istanbul en battant le candidat de M. Erdogan en mars, puis en juin après l'annulation du premier scrutin dans des conditions controversées.

"Le climat politique (depuis les municipales) a offert une lueur d'espoir et aiguisé les appétits de ceux qui veulent agir", estime M. Gurpinar. Pour lui, Susamam "n'est pas une révolte mais un signe d'optimisme".

- "Très bizarre" -

Le succès du clip semble irriter le parti au pouvoir, l'AKP. "L'art ne doit pas servir d'instrument de provocation et de manipulation politique", a tancé l'un de ses vice-présidents, Hamza Dag.

Le journal pro-gouvernemental Yeni Safak a même affirmé que le clip était "une co-production" de "terroristes" kurdes et de membres de l'organisation accusée d'avoir fomenté le putsch manqué contre M. Erdogan en juillet 2016.

"Une blague", rétorque Sokrat St, qui affirme que les rappeurs n'ont pas peur d'éventuelles représailles.

"C'est très bizarre de nous mettre dans la même catégorie avec des groupes terroristes et de nous accuser de faire partie d'un complot".

L'unique rappeuse dans le clip Deniz Tekin, y aborde la violence conjugale alors que déferlent en arrière-plan des images d'Emine Bulut, tuée en août par son ex-mari qui l'a poignardée au cou après une dispute dans un café sous les yeux de leurs enfants.

"Je ne crois pas en avoir assez dit dans le clip car ce n'est pas un sujet qui peut être abordé en 30 secondes", dit-elle à l'AFP.

A la veille de la sortie de Susamam, l'un des rappeurs les plus connus de Turquie, Ezhel, y était allé de son propre clip, visionné plus d'un million de fois, avec une compilation d'images fortes de manifestations anti-gouvernementales, violences policières, scène de guerre et réfugiés.

Si ces chansons ont peu de chance de bouleverser le paysage politique en Turquie du jour au lendemain, elles n'en constituent pas moins d'après M. Gurpinar "des messages forts qui laisseront une marque".
(AFP, 13 septembre 2019)

Prison avec sursis pour la star du foot Arda Turan

Le footballeur international turc Arda Turan a été condamné à deux ans et huit mois de prison avec sursis pour avoir agressé un célèbre chanteur turc en 2018, ont rapporté les médias locaux jeudi.

Le joueur a été condamné par un tribunal d'Istanbul mercredi
après avoir été reconnu coupable d'avoir fait feu pour semer la panique, détention illégale d'arme et coups et blessures volontaires, selon la presse locale.

Turan, prêté par Barcelone au club stambouliote de Basaksehir, s'était battu en octobre 2018 à la sortie d'une boîte de nuit avec le chanteur populaire Berkay Sahin, dont l'épouse disait avoir été harcelée par le joueur, selon les médias.

Lors de la bagarre, Turan aurait cassé le nez du chanteur. Il se serait ensuite rendu, armé d'un pistolet, à l'hôpital où le chanteur était soigné, suppliant pour qu'on lui tire dessus et qu'on lui pardonne.

Dans un message postés sur les réseau sociaux, Turan a affirmé que cette affaire lui avait servi de leçon et s'est engagé à "faire (s)on métier du mieux que je pourrai et de remplir de joie ma femme bien-aimée, mon club et mes amis".

Le milieu de terrain offensif est l'un des footballeurs turcs les plus connus et est également célèbre pour être un soutien du président Recep Tayyip Erdogan. Mais il est aussi réputé pour son mauvais comportement sur le terrain comme en dehors.

En mai 2018, il a été suspendu 16 matches par les autorités du football turc après avoir bousculé et insulté un arbitre lors d'un match de Basaksehir.

Le joueur de 32 ans a rejoint en prêt Basaksehir en janvier 2018, après une expérience infructueuse à Barcelone, où il n'a pas réussi à s'imposer, après de belles années à l'Atlético Madrid.
(AFP, 12 septembre 2019)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

European Parliament Resolution Condemns Removal of HDP Mayors

European Parliament has adopted a resolution on the replacement of the mayors of Diyarbakır, Van and Mardin with trustees.

The Ministry of Interior on August 19 dismissed the three mayors over the ongoing "terrorism-related" investigations against them.

The bill of resolution was submitted to the parliament by the European United Left–Nordic Green Left (GUE/GNL) group.

Commissioner Marianne Thyssen said the appointments of the trustees damaged democracy and the EU is "concerned" about the developments. He called Turkey to not violate basic human rights in its "legitimate fight against terrorism."
Situations of Demirtaş and Kaftancıoğlu

The resolution also criticized the nearly 10-year prison sentence given to main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul Chairperson Canan Kaftancıoğlu for several offenses including "terrorist propaganda" and "insulting the president" over her social media posts.

"[Kaftancıoğlu] is clearly being punished for having played a key role in the successful election campaign of the mayor of İstanbul," the resolution said, demanding the reversal of the sentence.

The situation of Selahattin Demirtaş, the former co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) who has been behind bars for nearly three years was also mentioned in the resolution.

"The European Parliament calls for his immediate and unconditional release; takes note of the ruling of the European Court of Human Rights on his case, which calls on the Turkish authorities to release him immediately."

Demirtaş was convicted in another case after the ECtHR ruling, therefore continues to stay in prison.

"The European Parliament also condemned the threats to dismiss other elected officials, specifically targeting the new mayor of İstanbul Ekrem İmamoğlu, and calls on the country's authorities to refrain from further intimidation," the resolution said.
"Turkey must abide by ECtHR judgments"

Here are highlights from the resolution:

European Parliament;

Calls on the Turkish authorities to immediately and unconditionally release members of the opposition arrested as part of the crackdown on all voices of dissent in the country and to drop all charges against them;
  
Strongly criticizes the arbitrary replacement of local elected representatives by unelected trustees, which further undermines the democratic structure of Turkey
  
Reiterates its profound concern at the ongoing deterioration of fundamental freedoms and the rule of law in Turkey, and condemns the use of arbitrary detention, judicial and administrative harassment, travel bans in addition to other means intended to persecute thousands of Turkish citizens.
  
Urges Turkey to make its anti-terrorism legislation compliant with international human rights standards; reiterates that broadly defined Turkish anti-terrorism legislation should not be used to punish citizens and the media for exercising their right of freedom of expression, or to arbitrarily remove elected representatives and replace them with Government trustees.
  
Reiterates its concerns over the excessive use of legal proceedings against local elected representatives in Turkey, and their replacement by appointed officials – a practice that seriously undermines the proper functioning of local democracy;
  
Calls on the Turkish Government to ensure that all individuals have the right to due process and to have their cases reviewed by an independent judicial court [...] and to abide by judgments from the European Court of Human Rights;
  
Calls for the EEAS and the Commission to provide Parliament with a comprehensive debrief on the topics discussed during the EU-Turkey political dialogue of 13 September 2019;
  
Urges the Vice-President of the Commission / High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy, the Commission and Member States to continue to bring up the situation of arrested members of the opposition, human rights defenders, political activists, lawyers, journalists and academics who are in detention with their Turkish interlocutors, and to provide diplomatic and political support for them.
(BIA, 19 September 2019)

Relaxe pour un Autrichien accusé de liens avec un groupe "terroriste"

Un tribunal d'Ankara a relaxé mercredi un étudiant et journaliste autrichien accusé d'appartenir à un groupe "terroriste" d'extrême gauche, a déclaré son avocat à l'AFP.

"Une décision selon laquelle Max Zirngast n'avait pris part à aucune activité illégale ou activité constituant un crime a été rendue", a déclaré l'avocat Murat Yilmaz.

Cette décision survient un an jour pour jour après son arrestation le 11 septembre 2018. Max Zirngast, installé en Turquie depuis 2015, avait finalement été libéré en décembre.

Cet Autrichien de 30 ans était alors étudiant en master de Sciences politiques à l'Université technique du Moyen-Orient (ÖDTÜ) d'Ankara et contribuait à plusieurs médias en Turquie et à l'étranger, notamment à la revue d'extrême gauche de langue allemande Re:volt.

Dans une tribune publiée peu après son arrestation dans le quotidien américain Washington Post, M. Zirngast avait écrit avoir été principalement interrogé sur un article paru dans la revue américaine de gauche Jacobin, dans lequel il a selon les enquêteurs "insulté" le président Recep Tayyip Erdogan, un délit en Turquie.

Il était jugé avec deux amis turcs, Hatice Göz, une psychologue, et Mithatcan Turekten, un étudiant, arrêtés en même temps que lui et eux aussi libérés en décembre. Tous deux ont aussi été acquittés mercredi.

Les autorités autrichiennes qui avaient dénoncé les poursuites visant le trentenaire se sont félicitées de la relaxe. Le ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a salué "une décision juste" tout comme le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen.

"Nous ne devons pas oublier qu'il y a encore beaucoup de journalistes emprisonnés en Turquie", a relevé M. Van der Bellen sur Twitter.
(AFP, 11 septembre 2019)

Erdogan menace l'Europe d'un nouvel afflux de migrants

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays accueille plus de quatre millions de réfugiés, a menacé jeudi d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'Union européenne s'il n'obtient pas davantage d'aide internationale.

Plus de 3,5 millions de ces réfugiés sont des Syriens et Ankara souhaite la création en Syrie d'une "zone de sécurité" où ils pourraient retourner.

"Si cela n'arrive pas, nous serons obligés d'ouvrir les portes. Soit vous nous aidez, soit, si vous ne le faites pas, désolé, mais il y des limites à ce que l'on peut supporter", a-t-il déclaré lors d'un discours télévisé à Ankara.

"Nous disons, établissons une zone de sécurité (...) si nous faisons une telle chose, cela soulagera la Turquie", a-t-il poursuivi.

Il a également évoqué la situation à Idleb - province syrienne frontalière de la Turquie où résident environ 3 millions de personnes et qui est soumise à des bombardements du régime- ainsi qu'un afflux croissant de réfugiés afghans vers la Turquie.

"Nous n'avons pas eu de soutien suffisant, et nous serons obligés de faire cela pour l'obtenir", a-t-il ajouté, affirmant que la Turquie avait dépensé 40 milliards de dollars et n'avait obtenu que trois milliards d'euros de l'Union européenne pour l'accueil des réfugiés syriens.

La Turquie et l'UE ont conclu en 2016 un accord qui prévoyait le retour en Turquie de migrants entrés illégalement en Grèce en échange notamment d'une aide financière de 6 milliards d'euros de l'UE à Ankara.

"A ce jour l'Union européenne a alloué 5,6 des 6 milliards d'euros approuvés", a cependant répliqué une porte-parole de la Commission européenne, Natasha Bertaud, assurant que le reste sera versé "prochainement".

Mettant également la pression sur les Etats-Unis, avec lesquels la Turquie négocie la création d'une "zone de sécurité" dans le nord-est de la Syrie, M. Erdogan s'est dit "déterminé" à ce qu'elle soit créée "d'ici la dernière semaine de septembre".

Affirmant que 350.000 Syriens étaient déjà retournés dans les zones contrôlées par la Turquie dans le nord de la Syrie, il a souligné que l'objectif était d'en installer un million "dans une zone de sécurité de 450 kilomètres le long de la frontière".
(AFP, 5 septembre 2019)

European Socialists Call for Release of Demirtaş

The Party of European Socialists (PES) has called for the release of Selahattin Demirtaş, a former co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), an associate member of the PES, after a court ruled for a release on Monday (September 2).

Demirtaş, who has been behind bars since November 2016, continues to stay in prison as he was convicted in another case in December 2018.

"By keeping him in prison, Turkey is violating Selahattin's rights as well as the political rights of the Turkish people. Like we previously said, these charges are politically motivated and their only purpose is to remove the democratic opposition. We demand that Demirtas be freed immediately," said Sergei Stanishev, president of the PES.

"Selahattin is a fighter for human rights and democratic freedoms, for not only the Kurdish minority but for all Turkish citizens. His only crime has been to work for a democratic, progressive Turkey. He has been kept in prison for almost three years for that. Turkey is in violation of the Human Rights Convention," he added.

The PES said in a press release that it supports its member parties in Turkey (HDP and CHP) will continue to stand by them "when their rights, and the rights of their members, are attacked".
(BIA, 4 September 2019)

Erdogan, le pouvoir coût que côut

Anne Andlauer, Le Soir, 4 septembre 2019

Après ses revers aux municipales du printemps, Recep Tayyip Erdogan n’accorde aucun répit à ses opposants. En août, les autorités ont démis de leurs fonctions trois maires du parti prokurde. L’opposition, longtemps divisée, cherche son salut dans l’union.

A plus de 77 ans, Ahmet Türk en a vu d’autres. Figure de la cause kurde, c’est vers lui que se tournent les oreilles en quête d’un avis, d’un conseil ou d’une prédiction. Mais Ahmet Türk est doyen, pas devin. Derrière sa moustache blanche, il le rappelle aux journalistes conviés tout récemment à une conférence de presse à Istanbul : « Quand vous êtes face à un pouvoir guidé par la colère, un pouvoir qui se crée des ennemis pour se maintenir en place, vous ne pouvez pas savoir jusqu’où il peut aller. »

Concentration des pouvoirs

Le 19 août, Ahmet Türk, Selçuk Mizrakli et Bedia Özgökçe Ertan, membres du Parti démocratique des peuples (HDP), ont dû quitter le fauteuil de maire qu’ils occupaient depuis avril. Le ministère de l’Intérieur, invoquant des enquêtes en lien avec le terrorisme, a installé des fonctionnaires à la tête des mairies de Mardin, Diyarbakir et Van, trois grandes villes du sud-est à majorité kurde.

Depuis l’entrée en vigueur, en juillet 2018, d’un régime présidentiel fort taillé sur mesure par et pour l’actuel dirigeant, aucune institution, aucun niveau de pouvoir n’échappe plus au contrôle de Recep Tayyip Erdogan. Contraint par son alliance avec le parti ultranationaliste (MHP), le chef d’Etat ne semble pas près de lâcher du lest ou d’assouplir sa rhétorique malgré ses déboires récents aux élections locales. « Ces derniers jours, il a même menacé de lever l’immunité des parlementaires », observe Ahmet Türk.

Destituer, voire incarcérer des députés et des maires prokurdes : la pratique n’est pas nouvelle. Depuis le coup d’Etat manqué de juillet 2016, neuf parlementaires du HDP ont été jetés en prison, dont l’ancien dirigeant du parti, Selahattin Demirtas. Sous la précédente mandature, 94 des 99 maires HDP avaient perdu leur poste. A l’époque, les autres partis d’opposition s’étaient très peu manifestés, soucieux de ne pas s’afficher aux côtés des élus prokurdes.

Alliance d’intérêts

« Cette fois-ci, on sent que la voix de l’opposition est en train de monter », salue Ahmet Türk, qui avait déjà dû quitter la mairie de Mardin en novembre 2016, peu avant d’être emprisonné. « Nous traversons une période sensible et très importante pendant laquelle l’opposition doit se rassembler pour faire avancer la cause de la démocratie. Si nous ne sommes pas capables de développer des réflexes communs, nous ne pourrons pas faire grand-chose pour empêcher ce qui est en train de se passer. »

Signe qu’une telle équation est possible : le CHP (Parti républicain du peuple) social-démocrate, premier parti d’opposition, a dénoncé sans équivoque le renvoi des trois maires. « Quand ceux qui arrivent par une élection ne partent pas par une élection, c’est qu’il n’y a pas de démocratie et pas d’Etat de droit », a lancé le nouvel édile d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, issu du CHP, lors d’une visite à Diyarbakir le week-end dernier. C’est notamment grâce aux électeurs du parti prokurde, qui n’avait pas présenté de candidat, qu’Ekrem Imamoglu a pu ravir la mairie de la plus grande ville turque au Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan.

« Notre victoire à Istanbul le 23 juin, après l’annulation d’une première victoire en mars, a apporté un changement majeur », confirme Ibrahim Kaboglu, professeur de droit respecté, devenu député l’an dernier sous les couleurs du CHP. « Elle a montré que l’alternance politique restait possible malgré le pessimisme qui existait à ce sujet. Toute notre lutte se concentre désormais sur l’union de ceux qui croient en la démocratie et l’Etat de droit pour créer ce que j’appelle un front démocratique. »

Cercle vicieux

Cette alliance d’intérêts des anti-Erdogan, inédite mais fragile, est l’un des deux tourments de l’actuel président. L’autre est de nature interne : pour la première fois, Recep Tayyip Erdogan risque une scission de sa formation, fondée en 2002. Son ancien ministre de l’Economie, Ali Babacan, a quitté le navire en juillet pour fonder son propre parti d’ici la fin de l’année. Sans doute pour s’épargner l’affront d’une nouvelle démission, l’AKP a engagé cette semaine une procédure d’exclusion contre l’ancien Premier ministre Davutoglu et trois anciens députés qui multipliaient les critiques contre le parti et son chef.

« Plus Erdogan exclut ses anciens compagnons de route, plus il se retrouve avec une équipe politique insuffisante et plus il se rapproche du MHP (ultranationaliste, NDLR) par instinct de défense », analyse le chroniqueur Murat Yetkin sur son blog. « Et plus Erdogan se rapproche du MHP, plus certains s’éloignent de lui. Il s’enferme dans un cercle vicieux. »


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington continue d'envoyer des armes aux Kurdes

Les Etats-Unis continuent d'équiper les forces kurdes en armes et en véhicules pour qu'elles luttent contre le groupe Etat islamique (EI) dans le nord-est syrien, malgré l'établissement d'une zone de sécurité à la frontière turque, a indiqué mercredi un responsable du Pentagone.

"Nous continuons à fournir des armes et des véhicules tout à fait adaptés aux besoins" des Forces démocratiques syriennes (FDS), a déclaré Chris Maier, directeur du groupe de travail sur la lutte contre l'EI au ministère américain de la Défense.

"Nous sommes tout à fait transparents au sujet de ces livraisons", a ajouté M. Maier au cours d'une conférence de presse. "Nous informons la Turquie mensuellement de la nature de ces armes et de ces véhicules".

Les FDS sont des combattants arabes et kurdes sur lesquels les Occidentaux se sont appuyés pour déloger l'EI du nord-est de la Syrie, et c'est sur eux que Washington compte pour empêcher une résurgence des jihadistes dans cette région.

La composante kurde de cette coalition, les Unités de protection du peuple (YPG), est considérée par Ankara comme un "groupe terroriste", et la Turquie a exigé de Washington l'établissement d'une "zone de sécurité" à sa frontière pour s'en protéger.

Faisant le point sur les progrès réalisés en ce sens, M. Maier, qui a préféré parler d'un "mécanisme de sécurité", a indiqué que cinq survols en hélicoptère de la région avaient déjà été menés conjointement par les militaires turcs et américains et qu'une première patrouille commune au sol avait eu lieu le 8 septembre.

En outre, plusieurs fortifications kurdes ont été retirées, et des combattants kurdes ont été déplacés pour être remplacés par des combattants arabes, même s'"il y a encore des membres des YPG dans la zone", a-t-il noté.

"Le retrait de fortifications ne doit pas forcément être considéré comme une chose qui affaiblit la sécurité du nord-est syrien", a-t-il assuré, bien que la Turquie ait plusieurs fois menacé d'une action militaire unilatérale contre les forces kurdes. "Nous sommes convaincus (...) que l'hypothèse d'une incursion turque en Syrie est nettement moins probable", a-t-il ajouté.

Questionné sur le retour possible de réfugiés dans cette zone, souhaité par Ankara, M. Maier a souligné que les Etats-Unis n'accepteraient pas de retour forcé.

"La position américaine reste que notre objectif est un retour des réfugiés sûr, volontaire, digne et informé", a-t-il dit. Cela ne pourra se faire qu'avec "le soutien de l'ONU et d'autres ONG" et "en conjonction avec la Turquie et nos partenaires en Syrie", a-t-il ajouté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que 2 à 3 millions de réfugiés syriens se trouvant en Turquie ou en Europe pourraient être réinstallés en Syrie si la "zone de sécurité" qu'il souhaite créer dans le nord du pays se concrétisait.
(AFP, 18 septembre 2019)

Maintien en détention d'un employé du consulat américain

Un tribunal turc a maintenu mercredi en détention provisoire un employé turc du consulat américain à Istanbul, dont le procès pour espionnage alimente les tensions entre Ankara et Washington.

Le tribunal a suivi l'avis du procureur qui s'est opposé à la remise en liberté conditionnelle de Metin Topuz réclamée par ses avocats.

Au cours de l'audience, M. Topuz a de nouveau protesté de son innocence. "Je veux être libéré", a-t-il lancé aux juges, selon une correspondante de l'AFP sur place.

Trois demandes similaires avaient été rejetées pendant les premières audiences de ce procès, en mars, mai et juin.

Le procès a été ajourné au 11 décembre.

M. Topuz, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants de la police turque, a été arrêté en octobre 2017 et maintenu depuis en détention provisoire.

Accusé par les autorités turques d'"espionnage" et de "tentative de renversement du gouvernement", il risque la prison à vie.

Les autorités turques l'accusent notamment d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen qu'elles qualifient de "groupe terroriste". M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d'une tentative de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.

M. Topuz affirme que les contacts qu'il avait eus avec des personnes que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen s'inscrivaient dans le cadre de son travail et qu'il ne faisait qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat.
(AFP, 18 septembre 2019)

Ankara juge "cosmétiques" les efforts de Washington pour créer une zone tampon

Les efforts des Etats-Unis pour créer une zone tampon dans le nord-est de la Syrie sont "uniquement cosmétiques", a jugé mardi le ministre turc des Affaires étrangères, accusant Washington de traîner des pieds.

Un accord conclu le mois dernier entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde, appuyée par Washington, des Unités de protection du peuple (YPG), le fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), à l'est du fleuve Euphrate.

"Il y a eu des patrouilles communes, c'est vrai, mais les efforts pour aller plus loin (...) se sont révélés uniquement cosmétiques", a déclaré à la presse à Ankara le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Militaires turcs et américains ont effectué dimanche matin leur première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, composée de six véhicules blindés turcs et d'autant de véhicules américains, pendant un peu plus de trois heures, avant le retour en Turquie des soldats turcs.

Il s'agissait notamment pour les soldats d'observer le retrait progressif des forces kurdes de la frontière turque.

Mevlut Cavusoglu a mis les Etats-Unis en garde contre tout retard dans l'application de ce retrait. La Turquie a plusieurs fois menacé d'une action militaire unilatérale contre les forces kurdes.

Les contours exacts de la future zone tampon restent flous. Une rencontre entre de hauts responsables militaires américains et turcs est prévue mardi, a indiqué le ministère turc de la Défense sur Twitter.

Le soutien américain aux YPG, en pointe dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), a été un point de friction majeur entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan, Ankara considérant cette milice comme une organisation "terroriste".

L'un des objectifs de la "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie. Un projet pressant au moment où les combats à Idleb (nord-ouest de la Syrie), où vivent environ trois millions de personnes, font craindre un nouvel afflux de migrants.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer son homologue américain Donald Trump et évoquer cette question, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre.
(AFP, 13 s0ptembre 2019)

Première patrouille commune turco-américaine en Syrie

Turcs et Américains ont effectué dimanche matin leur première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, dans un secteur censé se transformer à terme en une "zone de sécurité", en vertu d'un accord conclu entre la Turquie et les Etats-Unis.

Six véhicules blindés turcs ont traversé la frontière pour rejoindre en Syrie autant de véhicules américains pour une première patrouille de ce type dans cette zone, a constaté un journaliste de l'AFP sur place, une mesure prévue par un accord conclu le 7 août.

La patrouille a duré un peu plus de trois heures, prenant fin à la mi-journée, avec le retour en Turquie des soldats turcs.

L'accord conclu le mois dernier entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde, appuyée par Washington, des Unités de protection du peuple (YPG), le fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), à l'est du fleuve Euphrate.

Le soutien américain aux YPG a été un point de friction majeur entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan, Ankara considérant cette milice comme une organisation "terroriste".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi déclaré dimanche "voir à chaque pas que nous prenons que ce que nous voulons est différent de ce que (les États-Unis) ont en tête".

"Notre allié cherche à créer une zone de sécurité non pas pour nous, mais pour les terroristes", a-t-il ajouté, s'exprimant dans un discours télévisé.

Les forces kurdes ont commencé fin août à se retirer de la frontière turque, avec notamment l'élimination de monticules de terre et le retrait de certaines unités des YPG.

La patrouille a permis aux forces turques d'observer "par elles-mêmes les progrès en termes de destruction des fortifications des YPG et les zones abandonnées volontairement par les YPG", a déclaré dans un communiqué le colonel Myles Caggins, le porte-parole de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Syrie.

Il a ajouté que la patrouille prouvait "l'engagement continu de la coalition à répondre aux préoccupations légitimes de la Turquie en matière de sécurité, tout en permettant à la coalition et à ses partenaires des FDS de rester concentrés sur la réalisation de la défaite durable" du groupe État islamique (EI).

- "Agression" -

Damas a condamné "avec la plus grande fermeté" la patrouille de dimanche. Il s'agit d'une "agression" visant "à compliquer et à prolonger la crise en Syrie", a affirmé une source au ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle de presse Sana.

Les contours de la "zone de sécurité" restent flous. M. Erdogan a affirmé que son homologue américain Donald Trump avait promis que la "zone de sécurité" serait large de 32 kilomètres (20 miles).

Le haut-commandant des FDS, Mazloum Abdi, avait quant à lui évoqué une zone de cinq kilomètres de profondeur, voire jusqu'à neuf et 14 kilomètres à certains endroits entre Ras al-Aïn et Tal Abyad.

M. Erdogan a également menacé de lancer une opération dans le nord-est de la Syrie si la Turquie n'obtient pas le contrôle de cette "zone de sécurité".

Si aucun calendrier n'a été avancé pour la mise en place de cette zone, M. Erdogan a répété dimanche vouloir qu'elle soit entièrement établie "d'ici à la fin du mois".

L'un des objectifs de la "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie. Un projet pressant au moment où les combats à Idleb (nord-ouest de la Syrie), où vivent environ trois millions de personnes, font craindre un nouvel afflux de migrants.

Dans un communiqué, le ministère turc de la Défense a déclaré que "les patrouilles communes terrestres et aériennes" se poursuivraient "dans les prochains jours" afin de superviser la mise en place de la "zone de sécurité".

Ankara et Washington étaient déjà arrivés à un accord similaire dans le secteur de Minbej (nord de la Syrie), où des patrouilles communes avaient été mises en place en novembre dernier.
(AFP, 8 septembre 2019)

Damas condamne les patrouilles turco-américaines dans le nord-est

Le gouvernement syrien a condamné dimanche le début des patrouilles turco-américaine dans le nord-est du pays, dans un secteur censé devenir à terme une "zone de sécurité" en vertu d'un accord entre Ankara et Washington déjà rejeté par Damas.

Dimanche matin, la Turquie et les Etats-Unis ont lancé leur première patrouille conjointe en application d'un accord conclu le 7 août entre les deux pays.

Celui-ci prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée par Washington des Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara qualifie de "terroriste".

"La Syrie condamne avec la plus grande fermeté les patrouilles conjointes menées par les Etats-Unis et le régime turc", a affirmé l'agence officielle Sana, citant une source au ministère des Affaires étrangères.

Cette initiative représente "une agression" et "vise à compliquer et à prolonger la crise en Syrie", a ajouté Sana.

Le régime syrien avait déjà rejeté le mois dernier l'accord "des occupants américain et turc sur la création de ce qui est appelé +zone de sécurité+".

Pour le pouvoir de Bachar al-Assad, qui a réussi à reprendre le contrôle de plus de 60% du territoire syrien depuis 2015 avec l'aide cruciale de l'allié russe, l'accord américano-turc constitue "une agression flagrante" contre sa souveraineté.

Damas a pour objectif de se redéployer dans les zones contrôlées par les Kurdes et a entamé avec ces derniers des négociations, jusqu'ici sans progrès car le pouvoir refuse d'octroyer toute autonomie à cette minorité ethnique.

Au lendemain de l'accord turco-américain, Damas a été jusqu'à accuser les Kurdes d'être un "outil" dans ce "projet hostile" en raison de leur alliance avec Washington, les appelant "à retourner dans le giron national".

Les Kurdes, une minorité ethnique longtemps marginalisée en Syrie, ont créé une zone autonome dans le Nord à la faveur du conflit syrien.

Cette guerre, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de multiples acteurs régionaux et internationaux.

En plus de huit ans, le conflit en Syrie a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes.
(AFP, 8 septembre 2019)

Patrouilles conjointes turco-américaines à partir de dimanche

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a affirmé vendredi que des patrouilles conjointes turco-américaines commenceraient à partir de dimanche dans le nord-est de la Syrie dans un secteur censé se transformer à terme en une "zone de sécurité".

"Nous avons prévu de commencer les patrouilles conjointes le 8 septembre", a déclaré M. Akar à la presse.

Un accord conclu le 7 août entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée par Washington des Unités de protection du peuple (YPG) à l'est du fleuve Euphrate. Cette milice est considérée comme "terroriste" par Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait menacé samedi de lancer une opération dans le nord-est de la Syrie si la Turquie n'obtenait pas le contrôle de cette "zone de sécurité".

M. Erdogan a affirmé que le président américain Donald Trump avait promis que la "zone de sécurité" serait large de 32 kilomètres (20 miles).

Un centre d'opérations conjointes, prévu par cet accord pour coordonner la création de la "zone de sécurité" a récemment été mis en place.

L'accord turco-américain avait permis d'éviter une opération turque contre les YPG qui semblait imminente.

Les contours de la "zone de sécurité" restent flous et aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place.

Ankara a plusieurs fois mis en garde contre toute "manoeuvre dilatoire" et prévenu qu'aucun "retard" ne serait toléré.

Ces derniers jours, des militaires turcs et américains ont survolé en hélicoptère le nord-est de la Syrie à trois reprises, a indiqué M. Akar vendredi.

Depuis 2016, la Turquie a lancé deux opérations transfrontalières contre les YPG et a plusieurs fois menacé d'en lancer une nouvelle.
(AFP, 6 septembre 2019)

Frappe américaine près d'Idleb, 40 chefs jihadistes tués selon une ONG

Les Etats-Unis ont mené samedi une frappe en Syrie contre des chefs jihadistes près de la ville d'Idleb, dans le nord-ouest du pays en guerre, tuant au moins 40 d'entre eux, selon une ONG.

La province d'Idleb faisait l'objet d'une trêve concernant uniquement l'armée syrienne et entrée en vigueur en matinée, mais celle-ci n'a pas duré puisqu'un civil a été tué lors de tirs du régime, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Parallèlement, le Pentagone a indiqué dans un bref communiqué qu'une frappe américaine avait visé au nord d'Idleb "des leaders d'AQ-S responsables d'attaques menaçant des citoyens américains, nos partenaires, ainsi que des civils innocents", sans donner de précisions sur la façon dont l'opération avait été menée.

L'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, a précisé que des tirs de missiles avaient visé une réunion rassemblant des chefs des groupes jihadistes Hourras al-Din et Ansar al-Tawhid ainsi que des chefs d'autres groupes extrémistes qui leur sont alliés dans un camp d'entraînement.

"Au moins 40 d'entre eux" ont été tués, a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Ce bilan est l'un des plus meurtriers infligés aux jihadistes dans une seule attaque en Syrie.

Les groupes visés sont des alliés de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, qui domine la province d'Idleb. Toutes ces factions ont déjà été la cible de raids aériens du régime syrien, de son allié russe, mais aussi de la coalition internationale antijihadiste dirigée par les Etats-Unis, et des Etats-Unis eux-mêmes.

Au nord d'Idleb, des explosions successives ont été entendues, suivies de colonnes de fumée, a indiqué un correspondant de l'AFP présent non loin du lieu de l'attaque. Des ambulances se sont rendues sur place alors que les journalistes n'y ont pas eu accès.

Le 30 juin, les Etats-Unis avaient mené une frappe "contre la direction d'Al-Qaïda en Syrie dans une structure d'entraînement" dans la province d'Alep, voisine de celle d'Idleb. L'OSDH a alors affirmé que la frappe avait fait huit morts, dont six commandants du groupe Hourras al-Din.

En 2014, Washington a mis sur pied une coalition internationale pour lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), dont le dernier réduit a été repris en mars dernier en Syrie avec l'aide de forces kurdes. Mais des soldats américains sont toujours en Syrie.

Les frappes américaines contre les jihadistes avaient considérablement diminué depuis 2017.

- Violation de la trêve -

Ailleurs dans la province d'Idleb, un civil a été tué samedi lors de tirs du régime syrien, première "violation" d'une trêve unilatérale de l'armée syrienne, selon l'OSDH.

Les tirs ont eu lieu sur la ville de Kafranbel, au sud de la ville d'Idleb, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'ONG.

L'OSDH a aussi rapporté que deux membres des forces du régime ont été tués près de la frontière entre la province d'Idleb et celle de Hama, lorsque des combattants rebelles et jihadistes ont pris pour cible leur voiture.

Et un drone russe a été abattu par les jihadistes de HTS, a ajouté l'OSDH.

La trêve avait débuté samedi matin après avoir été annoncée vendredi après quatre mois de bombardements dévastateurs par la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad.

Elle était "temporaire", a affirmé samedi Bouthaina Chaabane, conseillère du président syrien lors d'un entretien avec la télévision Al-Mayadeen basée à Beyrouth.

"La trêve sert la grande stratégie de libération de chaque centimètre du territoire syrien", a-t-elle ajouté.

Une précédente trêve décrétée début août dans cette même région avait volé en éclats au bout de quelques jours.

Fin avril, le régime Assad aidé de Moscou a lancé des raids aériens contre la province d'Idleb et les secteurs limitrophes dans les provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep, dominés par HTS. Le 8 août, il a débuté une offensive au sol reprenant de nombreux secteurs, y compris la totalité des zones qui lui échappaient dans la province de Hama.

L'offensive a fait plus de 950 morts parmi les civils depuis fin avril.

Le régime Assad a reconquis environ 60% du territoire avec l'aide de Moscou, de l'Iran et du Hezbollah libanais. Outre la région d'Idleb, les vastes régions aux mains des forces kurdes lui échappent.
(AFP, 31 août 2019)

Relations régionales / Regional Relations

"Zone de sécurité" en Syrie: un objectif réaliste?

Ankara et Washington se sont mis d'accord en août sur la création d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie.

Même si la Turquie ne cesse d'insister qu'elle doit être mise en place avant fin septembre, de nombreuses questions demeurent sur ses contours et sur l'utilisation qui en sera faite.

- Qu'est-ce que cette "zone de sécurité"?

Le président turc Recep Tayyip Erdogan appelle de ses voeux une zone longue de 480 kilomètres, et large d'une trentaine de kilomètres, selon une interview accordée à la presse turque à son retour de l'Assemblée générale de l'ONU cette semaine.

Son homologue américain Donald Trump a lui aussi évoqué une profondeur équivalente. Mais les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont plutôt évoqué une zone de cinq kilomètres de profondeur, voire jusqu'à neuf et 14 kilomètres à certains endroits entre Ras al-Aïn et Tal Abyad.

Le principal argument avancé par M. Erdogan est la nécessité pour Ankara de créer une zone tampon entre sa frontière et les territoires aux mains de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance des FDS, considérée par la Turquie comme un "groupe terroriste" mais alliée des Etats-Unis.

Outre cet argument, M. Erdogan a insiste ces dernières semaines sur la possibilité d'y renvoyer jusqu'à 3 millions de réfugiés, vivant actuellement en Europe ou en Turquie (où ils sont environ 3,6 millions).

Pour cela, il appelle à ce que cette zone soit étendue jusqu'à Raqqa et Deir Ezzor, plus au sud en territoire syrien.

- Cette zone verra-t-elle vraiment le jour?

"Atteindre un accord acceptable à la fois par la Turquie et les YPG s'est révélé difficile. Leur revendications centrales semblent irréconciliables", estime Dareen Khalifa, analyste à l'International Crisis Group.

Les forces kurdes ont commencé fin août à se retirer de la frontière turque, avec notamment l'élimination de monticules de terre et le retrait de certaines unités des YPG.

Pour l'instant, les armées turques et américaines ont effectué deux patrouilles conjointes dans le nord-est de la Syrie, avec l'objectif de démonter des fortifications des YPG.

"Toutefois, les Etats-Unis ont été très clairs sur le fait qu'ils n'ont pas approuvé d'accord qui impliquerait le rétablissement involontaire de Syriens dans cette zone", poursuit Mme Khalifa.

Pour Hasan Ünal, de l'Université de Maltepe, Ankara et Washington peinent également à se mettre d'accord. "Il ne semble pas y avoir d'accord clair et net entre les deux parties, et le compromis semble, pour dire le moins, fragile", explique-t-il.

De plus, remarque l'analyste, M. Erdogan est revenu de New York sans avoir obtenu d'entretien avec M. Trump, donc, en quelque sorte, "les mains vides".

Il a pourtant martelé ces dernières semaines que si la "zone de sécurité" n'était pas mise en place avant fin septembre, la Turquie prendrait les choses en main, quitte à lancer une opération militaire dans le nord-est de la Syrie.

Ce serait la troisième menée en Syrie depuis 2016 par les forces turques, qui soutient l'opposition syrienne.

Début 2018, elles ont notamment pris le contrôle d'Afrine, l'un des trois cantons de la région "fédérale" kurde autoproclamée en 2016.

- Est-il possible d'y installer jusqu'à 3 millions de Syriens?

Pour l'expert de la Syrie Fabrice Balanche, "il n'est pas possible d'envoyer 3 millions de personnes dans cette zone, où les zones habitables sont réduites puisque la majorité de l'espace est semi-désertique".

Cependant, dans un projet présenté d'après les médias turcs à ses homologues lors de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Erdogan a prévu la construction de villages et de villes pouvant accueillir un million de personnes.

"L'objectif d'Erdogan semble être de créer une +ceinture arabe+ pro-turque à la frontière turque par l'élimination des Kurdes de cette région", estime M. Balanche.

D'après lui, la région compte actuellement 2,5 millions d'habitants, dont un peu plus d'un million de Kurdes, surtout installés près de la frontière turque.

"Si Erdogan veut installer les réfugiés à la frontière, quelques centaines de milliers voire un million, il va dissoudre la population kurde", affirme le chercheur.

Hasan Ünal souligne également le problème des terrains sur lesquels la Turquie a prévu de construire qui "appartiennent probablement à quelqu'un d'autre".

De plus, reste la question de qui voudra habiter ces complexes immobiliers.

Pour M. Balanche, "seuls les quelques centaines de milliers de personnes qui sont originaires de cette région pourraient y retourner à condition que les conditions économiques et sécuritaires soient rétablies".

Et si la Turquie ne trouve pas un à trois millions de volontaires, le droit international n'autorise pas les retours forcés.
(AFP, 28 septembre 2019)

La Turquie souhaite continuer à acheter du gaz et du pétrole à l'Iran

Le président turc Recep Tayyip Erdogan veut que la Turquie continue à acheter du pétrole et du gaz naturel iranien en dépit de l'embargo américain, a-t-il déclaré à des médias turcs qui publient ses propos vendredi.

Le président américain Donald Trump a rétabli depuis 2018, puis considérablement durci, les sanctions américaines contre l'Iran qui avaient été levées dans le cadre de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, dénoncé depuis par Washington.

"C'est impossible pour nous d'annuler nos relations avec l'Iran en ce qui concerne le pétrole et le gaz naturel. Nous allons poursuivre nos achats de gaz naturel de ce pays", a déclaré M. Erdogan à des journalistes turcs avant de quitter New York où il venait d'assister à l'Assemblée générale de l'ONU.

En dépit de ce souhait, M. Erdogan a admis que la Turquie avait du mal à acheter du pétrole iranien depuis que le secteur privé "s'est retiré en raison des menaces américaines", selon la chaîne turque NTV.

"Mais sur cette question particulièrement et sur beaucoup d'autres questions, nous allons continuer à avoir des relations avec l'Iran", a-t-il dit, ajoutant qu'Ankara allait chercher à accroître ses échanges commerciaux avec Téhéran.

M. Erdogan avait précédemment critiqué les sanctions contre l'Iran, estimant qu'elles ne servaient à rien.
(AFP, 27 septembre 2019)

Ankara, Moscou et Téhéran cherchent à éviter le pire à Idleb

La Turquie, la Russie et l'Iran, principaux acteurs internationaux dans le conflit en Syrie, se sont engagés lundi à éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans le bastion rebelle d'Idleb et d'y protéger la population civile.

Ces promesses ont figuré dans un communiqué conjoint publié à l'issue d'un sommet à Ankara qui a réuni les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani.

Dans le texte, les trois dirigeants ont souligné "la nécessité de faire respecter le calme sur le terrain avec la pleine mise en oeuvre de tous les accords relatifs à Idleb", notamment celui conclu il y a un an par Ankara et Moscou et qui avait permis d'éviter une vaste offensive qui semblait imminente des forces du régime appuyées par la Russie.

Les trois dirigeants se sont en outre dits "alarmés par le risque d'une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans la région d'Idleb en raison de l'escalade continue" et se sont mis d'accord pour "prendre des mesures concrètes afin de réduire les violations".

Ils ont en outre exprimé leur "sérieuse préoccupation" face à la "présence accrue" du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda et "réitéré leur détermination" à l'éliminer à terme.

- "Rencontre productive" -

Ils ont aussi convenu "de prendre des mesures concrètes, sur la base des précédents accords, pour assurer la protection de la population civile".

Il s'agit du cinquième sommet sur la Syrie depuis 2017 entre M. Erdogan, dont le pays soutient l'opposition syrienne, et MM. Poutine et Rohani, garants du régime de Damas.

"La rencontre a été très productive et s'est soldée d'un succès", s'est félicité M. Poutine qui avait souligné en ouverture la nécessité de poursuivre "une lutte sans compromis contre les terroristes en Syrie".

Au moment où la victoire de Bachar al-Assad semble de plus en plus acquise, la priorité pour Ankara est de se prémunir d'un nouvel afflux massif de réfugiés en provenance d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.

Malgré des appels à un cessez-le-feu durable, cette zone, où vivent environ 3 millions de personnes, est sous le coup d'une offensive du régime syrien.

Ankara y dispose, en vertu d'un accord conclu l'année dernière avec Moscou, de douze postes d'observation dont l'un est désormais encerclé par les troupes de Damas.

Des frappes sporadiques se poursuivent à Idleb, malgré un fragile cessez-le-feu décrété le 31 août, à l'issue de quatre mois de bombardements du régime et de l'allié russe qui ont tué, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 960 civils.

Le sommet a eu lieu alors que la Turquie et les Etats-Unis s'efforcent de créer une zone tampon à l'est de l'Euphrate qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde, appuyée par Washington mais considérée comme "terroriste" par Ankara.

- Comité constitutionnel -

L'un des objectifs de cette "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.

M. Erdogan a affirmé lundi que la Turquie mettrait unilatéralement une telle zone en place en cas de désaccord avec Washington.

Le communiqué final a aussi fait part d'une avancée majeure sur la création d'un comité chargé de la rédaction de la constitution pour l'après-guerre en Syrie avec un accord sur la composition de ses membres. Ce comité constitutionnel doit se mettre au travail prochainement à Genève.

Le régime Assad a reconquis environ 60% du territoire syrien avec l'appui militaire de Moscou, de l'Iran et du Hezbollah libanais. Outre le secteur d'Idleb, les vastes régions aux mains des forces kurdes lui échappent dans l'est du pays.

Le sommet d'Ankara survient dans un contexte de tensions exacerbées entre l'Iran et les Etats-Unis, qui ont imputé à Téhéran la responsabilité d'une attaque de drones menée samedi contre des installations pétrolières saoudiennes, revendiquée par des rebelles yéménites.

Les Etats-Unis ont déclaré lundi qu'ils allaient "défendre l'ordre international" qui est "sapé par l'Iran" après cette attaque, qui a entraîné une réduction de moitié de la production pétrolière de l'Arabie et provoqué une forte hausse des cours de l'or noir.

Moscou a pour sa part appelé à "ne pas tirer de conclusions hâtives" de cette attaque.
(AFP, 16 septembre 2019)

Une voiture piégée tue 11 civils près d'un hôpital

Une voiture piégée a explosé dimanche près d'un hôpital, tuant 11 civils dans une ville contrôlée par des rebelles syriens soutenus par la Turquie, dans le nord-ouest de la Syrie, selon une ONG.

L'attentat, qui a eu lieu aux abords d'Al-Raï, près de la frontière turque, n'a pas été revendiqué, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le véhicule, un camion frigorifique, a explosé à deux pas d'un hôpital, a confirmé à l'AFP Osama Abou al-Kheir, un membre des forces rebelles.

Selon le chef adjoint du conseil municipal, Alaa al-Hammad, l'explosion aurait été déclenchée grâce à une télécommande.

Un pharmacien et deux de ses enfants figurent parmi les morts, a-t-il précisé, ajoutant que des maisons aux alentours avaient été détruites.

En juin, un attentat similaire avait tué 19 personnes, principalement des civils, près d'un marché à Azaz, ville également limitrophe de la Turquie.

En 2016, les forces turques, aidées par certains groupes rebelles syriens, ont lancé une opération militaire contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) et des combattants kurdes dans le nord de la Syrie, prenant alors sous leur contrôle Al-Raï et la ville voisine d'Azaz.

La Turquie maintient des troupes et des membres de ses services de renseignements dans cette zone.

Les Kurdes, une minorité ethnique longtemps marginalisée en Syrie, ont créé une zone autonome dans le Nord à la faveur du conflit syrien. La Turquie a vu d'un mauvais oeil cette émancipation, craignant que cela ne ravive les velléités indépendantistes de cette minorité sur son propre territoire.

L'attaque à Al-Raï intervient un peu plus d'un mois après la conclusion d'un accord entre la Turquie et les Etats-Unis sur la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Turcs et Américains ont effectué leur première patrouille conjointe le 8 septembre dans cette zone.

Appuyées par Washington dans la lutte contre l'EI, les YPG sont considérées par Ankara comme un "groupe terroriste".
(AFP, 15 septembre 2019)


La CPI ordonne de rouvrir le dossier sur Raid israélien en 2010

La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné lundi pour la deuxième fois à sa procureure de réexaminer la nécessité ou non de poursuivre Israël pour le raid meurtrier mené contre une flottille humanitaire à destination de Gaza en mai 2010.

La procureure Fatou Bensouda avait décidé en 2014 de ne pas poursuivre Israël, considérant que les faits n'étaient "pas assez graves" même si elle estimait "raisonnable de penser" que des crimes de guerre avaient été commis.

Fatou Bensouda avait confirmé sa décision en 2017 après que la CPI lui avait ordonné de réexaminer sa position.

Mais les juges ont décidé lundi en appel qu'elle devait à nouveau examiner la nécessité ou non de poursuivre Israël devant le tribunal établi à La Haye.

"La procureure est sommée de reconsidérer sa décision avant le 2 décembre 2019", a déclaré le président de la cour d'appel Solomy Balungi Bossa à la cour, ajoutant qu'une majorité de juges avait appuyé la motion, avec deux qui s'y étaient opposés.

En 2010, la flottille affrétée par l'ONG turque IHH, considérée comme proche de l'actuel gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, avait été arraisonnée dans les eaux internationales par un commando israélien tandis qu'elle tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien.

Neuf Turcs qui se trouvaient à bord du Mavi Marmara avaient été tués dans l'assaut.
 Un dixième était mort plus tard de ses blessures.

Cette flottille était composée de huit navires, avec à leur bord 70 passagers originaires d'une quarantaine de pays. Son objectif déclaré était d'apporter de l'aide à Gaza et d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les conséquences du blocus.

La procureure Bensouda avait été saisie de l'affaire par le gouvernement des Comores, Etat partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, mais aussi celui auprès duquel était enregistré le Mavi Marmara, le navire amiral de la flottille internationale humanitaire.

Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, s'étaient dégradées après le raid. Des discussions tenues secrètes avaient permis ensuite de les rétablir. Israël avait présenté ses excuses, accordé à la Turquie la permission d'accéder à Gaza par les ports israéliens, et versé 20 millions de dollars (18 millions EUR) d'indemnités aux familles des victimes.
(AFP, 2 septembre 2019)

L'armée russe annonce un cessez-le-feu à Idleb à partir de samedi

L'armée russe a annoncé vendredi qu'un cessez-le-feu unilatéral, ne concernant que l'armée syrienne, entrerait en vigueur samedi matin dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, que le pouvoir cherche à reprendre au prix de combats meurtriers.

Un accord a été conclu pour "un cessez-le-feu unilatéral des forces gouvernementales syriennes à partir de 06H00 le 31 août", a déclaré dans un communiqué le Centre russe pour la réconciliation en Syrie.

"Le centre russe pour la réconciliation appelle les commandants des groupes armés à renoncer aux provocations et à se joindre au processus de règlement pacifique dans les zones qu'ils contrôlent", a-t-il poursuivi.

Après plusieurs mois d'intenses bombardements par les aviations russe et syrienne, les forces de Bachar al-Assad ont entamé le 8 août une offensive au sol contre cette province, dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

Jeudi, les forces gouvernementales avaient encore conquis de nouveaux secteurs de cette zone après avoir déjà repris la ville stratégique de Khan Cheikhoun, au sud d'Idleb.

L'ensemble de ce secteur est censé être protégé par un accord sur une "zone démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des jihadistes et des insurgés, mais cet accord n'a pas empêché l'offensive du régime.

"Les attaques contre des Syriens innocents à Idleb doivent immédiatement cesser pour que la crise humanitaire puisse prendre fin et le processus politique progresser", a déclaré vendredi sur Twitter le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo à l'issue d'une rencontre à Washington avec l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen.
(AFP, 30 août 2019)

60 combattants tués dans les affrontements entre régime et jihadistes à Idleb

Au moins 60 combattants ont péri mardi dans les affrontements entre les forces du régime d'un côté et les jihadistes et les rebelles de l'autre dans la province d'Idleb en Syrie, que le pouvoir cherche à reprendre, selon une ONG syrienne.

La majeure partie de la province d'Idleb (nord-ouest) ainsi que des secteurs adjacents des provinces d'Alep et Lattaquié restent dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). Des groupes rebelles proturcs y sont aussi présents.

Soutenues par l'aviation russe, les prorégime ont repris ces derniers jours plusieurs localités du sud de la province d'Idleb, poursuivant leur offensive au sol lancée le 8 août, après plus de trois mois de bombardements aériens et à l'artillerie quasi quotidiens.

Ils ont en outre repris la grande majorité de la province de Hama, également voisine de celle d'Idleb, à l'exception de quelques villages dans le Nord. A Hama, ils encerclent surtout un poste d'observation de l'armée turque qui dispose depuis près de deux ans de douze installations de ce genre à Idleb et Hama.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre, 60 combattants - 29 prorégime et 31 rebelles et jihadistes, ont péri dans les combats sur plusieurs fronts de la province d'Idleb, frontalière de la Turquie.

En outre, 10 civils ont été tués dans les raids aériens du régime dans la même province, a indiqué l'OSDH.

Après la reprise de la ville clé de Khan Cheikhoun dans le sud de la province d'Idleb, le régime vise la région de Maaret al-Noomane, plus au nord, selon l'ONG. Ces deux villes sont situées sur une autoroute reliant la capitale Damas à la grande ville du Nord, Alep, toutes deux tenues par le pouvoir de Bachar al-Assad.

Depuis fin avril, les bombardements du régime syrien et de son allié russe ont tué environ 900 civils dans la région d'Idleb, selon l'OSDH. Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d'après l'ONU.

Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.
(AFP, 27 août 2019)

A Moscou, Erdogan et Poutine se disent inquiets pour Idleb

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont dit mardi partager "de graves inquiétudes" concernant la région syrienne d'Idleb (nord-ouest), où les combats font rage, M. Erdogan prévenant qu'Ankara réagira si ses soldats y sont mis en danger.

Réunis à Moscou, les deux dirigeants ont dit vouloir travailler ensemble pour apaiser la situation dans cette région frontalière de la Turquie, une des dernières à ne pas être controlée par le régime de Damas.

Après plusieurs mois d'intenses bombardements par les aviations russe et syrienne, les soldats du président syrien Bachar al-Assad y ont lancé début août une offensive au sol, reprenant plusieurs localités d'importance.

Ces combats pourraient augmenter les tensions entre Téhéran et Moscou d'un côté, qui soutiennent Bachar al-Assad, et Ankara de l'autre, qui appuie les rebelles.

"La situation dans la zone de désescalade d'Idleb soulève de graves inquiétudes et chez nous, et chez nos partenaires turcs", a déclaré M. Poutine au cours d'une conférence de presse avec M. Erdogan diffusée sur la télévision publique russe.

Disant "comprendre" les inquiétudes d'Ankara pour la sécurité à sa frontière, M. Poutine a ajouté avoir évoqué avec M. Erdogan "des mesures communes supplémentaires" pour "normaliser" la situation, sans donner plus de détails.

La région d'Idleb est censée être protégée par un accord sur une "zone démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des jihadistes et des insurgés, mais cet accord n'a pas empêché l'offensive syrienne.

La Turquie a établi 12 postes d'observation dans la zone mais l'un d'entre eux a même été encerclé la semaine dernière par les troupes syriennes. Quelques jours plus tôt, des avions du régime avaient bombardé l'avant-garde d'un important convoi militaire dépêché par Ankara à Idleb.

- "Nos militaires sont en danger" -

"La situation s'est tellement compliquée qu'à l'heure actuelle, nos militaires se trouvent en danger. Nous ne voulons pas que cela continue. Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires", a prévenu Recep Tayyip Erdogan, selon des propos traduits en russe, ajoutant en avoir "discuté" avec Vladimir Poutine.

La rencontre entre les deux dirigeants intervient à deux semaines du sommet d'Ankara, prévu le 16 septembre, qui réunira les acteurs internationaux les plus engagés dans le conflit syrien: M. Erdogan, M. Poutine et le président iranien, Hassan Rohani.

Selon M. Erdogan, ce sommet doit "contribuer à la paix dans la région".

Si les deux leaders ont assuré vouloir préserver l'intégrité territoriale de la Syrie, Vladimir Poutine a toutefois déclaré qu'il était "nécessaire" de combattre les jihadistes présents dans la région d'Idleb, dominée par les jihadistes d'Hayat al-Cham (HTS, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).

"Les terroristes continuent de bombarder les positions des troupes gouvernementales, essaient d'attaquer des cibles militaires russes", a ajouté le président russe.

Les combats dans la région ont encore fait mardi au moins 51 morts dans les deux camps, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Se rencontrant en marge du salon aéronautique MAKS en banlieue de Moscou, un des plus grands du genre dans le monde, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont aussi évoqué leur coopération militaire.

Ankara, membre de l'Otan, a notamment commencé à recevoir en juillet le système de défense antiaérienne russe S-400 malgré les pressions de Washington. Mardi, le ministre turc de la Défense a indiqué que la Turquie avait reçu un deuxième lot de S-400.

Vladimir Poutine a assuré avoir discuté avec son homologue des chasseurs russes Su-35, alors que Washington a exclu Ankara d'un programme d'achat d'avions de combat F-35 après l'acquisition des S-400.

"Nous avons présenté de nouveaux systèmes d'armement (...). A mon avis, nos collègues turcs ont manifesté beaucoup d'intérêt", a déclaré le président russe.
(AFP, 27 août 2019)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Grèce réclame à l'UE une aide financière accrue pour la Turquie

Le nouveau Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis a demandé jeudi à l'Union européenne d'augmenter son aide financière à la Turquie pour l'aider à faire face à l'afflux de migrants.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de renvoyer hors de son pays des réfugiés si la communauté internationale n'accroit pas son aide financière. Plus de 3,6 millions de Syriens ont trouvé refuge en Turquie.

"Il est très clair pour moi que nous avons besoin d'un nouvel accord", a souligné Kyriakos Mitsotakis lors d'une intervention à New York devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations.

En 2016, l'Union européenne s'était engagée à verser six milliards d'euros à la Turquie afin qu'elle arrête les flux de migrants traversant son territoire vers l'Europe de l'ouest et du nord. Cet accord est soumis à "forte pression", a estimé le Premier ministre grec, qui avait discuté des migrations mercredi lors de sa première rencontre avec le président turc, organisée en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

"La Turquie doit s'engager à maintenir cet arrangement et l'Union européenne doit admettre que la Turquie accueille des millions de réfugiés et doit lui fournir un soutien financier supplémentaire pour les prochaines années", a fait valoir le responsable grec.

Kyriakos Mitsotakis a qualifié ses entretiens avec Recep Tayyip Erdogan d'"honnêtes et francs", précisant qu'il lui avait parlé des inquiétudes de son pays à l'égard des forages de gaz turcs près de Chypre.

"Personne, y compris la Turquie, n'a intérêt à avoir une relation très difficile avec l'Union européenne et je pense que nous pouvons certainement oeuvrer dans le sens d'une amélioration de la relation", a-t-il déclaré. "Mais la Turquie doit également jouer son rôle. Pas seulement du côté des réfugiés - à Chypre et en mer Egée, nous avons simplement besoin de moins d'agressivité."

Au pouvoir depuis juillet, le Premier ministre grec s'est engagé à avoir une position plus dure que son prédécesseur de gauche Alexis Tsipras sur la question des migrants. Selon lui, l'arrivée de "migrants économiques" venus d'Afghanistan et de l'Afrique sub-saharienne s'est accrue récemment.
(AFP, 26 septembre 2019)

A Chypre, le projet de réouverture d'une ville fantôme entre rêve et "cauchemar"

Pavlos Iacovou n'est qu'à dix petits mètres de son hôtel, inaccessible derrière des barbelés gardés par des soldats turcs. Depuis 1974, Varosha est une ville fantôme, vidée de ses habitants, mais la cité balnéaire chypriote pourrait bientôt rouvrir, sur décision d'Ankara.

Située dans la partie occupée par la Turquie, Varosha (est) a été mise sous scellés par l'armée turque, qui en garde toujours le contrôle. Initialement surnommée le "Saint-Tropez chypriote" pour son eau cristalline et ses soirées endiablées, elle tombe en ruines sous le regard désespéré de ses anciens habitants chypriotes-grecs.

"Je ne veux pas être ici, à regarder de loin mon hôtel. Je veux être sur ma terrasse, siroter une limonade et oublier ce cauchemar", soupire M. Iacovou qui, à 19 ans, a fui l'avancée de l'armée turque sans savoir qu'il ne retrouverait jamais sa maison natale.

En 1974, après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, la Turquie envahit un tiers de Chypre, depuis divisée par une ligne de démarcation. Est ensuite instaurée une République turque de Chypre-Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara), qui administre de facto le nord de l'île.

En lisière de la zone tampon, Varosha est elle restée sous le contrôle direct de l'armée turque, qui en a interdit l'accès après l'avoir entourée de kilomètres de barbelés. En 1984, une résolution de l'ONU exige le transfert de la ville aux Nations unies et son repeuplement par ses habitants d'origine.

Symbole de la douloureuse division de l'île et du statu quo dans les pourparlers de paix, la cité balnéaire fantôme est revenue au coeur des tensions: les autorités chypriotes-turques puis Ankara ont annoncé sa prochaine réouverture, une décision perçue comme une provocation dans le sud de l'île, qui fait partie de l'Union européenne.

"Varosha sera ouverte", a promis mi-septembre le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, deux semaines après une visite de la ville pour des journalistes, la première depuis 1974.

Pour l'expert Ahmet Sözen, ce brusque revirement est avant tout une "mesure de représailles" sur un épineux dossier: le sentiment des Chypriotes turcs d'être "exclus" par Nicosie dans l'exploration des gisements gaziers découverts au large de l'île.

Mais si cela peut expliquer le timing de l'annonce, la raison profonde de ce projet se trouve à Strasbourg, où siège la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), dit-il.

- "Prix à payer" -

Celle-ci a rendu récemment plusieurs décisions obligeant la Turquie à verser de lourdes compensations aux habitants spoliés.

"Au total, Varosha pourrait représenter plus de cinq milliards d'euros de compensations", estime Costa Apostolides, économiste chypriote. "C'est un prix trop cher à payer pour une Turquie en récession", selon lui.

Pour parer à cela, une seule solution: rendre, en théorie tout du moins, aux Chypriotes-grecs leurs propriétés.

En ouvrant Varosha et en transférant sa juridiction à une entité civile --la RTCN--, la Turquie s'ôte une épine du pied et garde dans les faits le contrôle de la ville dont elle fait "une importante carte à jouer", souligne M. Sözen.

"Depuis 45 ans, les Chypriotes-grecs exigent l'impossible: la fin de l'occupation turque sur l'île. La Turquie leur dit maintenant: +il va falloir négocier ou nous ouvrirons Varosha selon nos termes+", résume M. Sözen.

Nicosie, qui prônait soit une restitution pure et simple de Varosha, soit son administration par l'ONU, a été prise de court. Le temps presse, s'inquiète Andreas Lordos, l'un des principaux propriétaires spoliés.

"Il faut absolument que le gouvernement (chypriote-grec) ne soit plus passif et trouve un compromis. A force (...), nous allons tout perdre", prévient cet architecte.

D'autant plus que le "ministre" des Affaires étrangères de la RTCN, Kudret Ozersay, potentiel candidat à l'élection présidentielle d'avril 2020, en a fait son leitmotiv.

"Si Varosha redevient une station balnéaire à la mode, elle peut être un important moteur économique, note M. Apostolides. La RTCN ne lâchera pas Varosha facilement."

- "Catastrophe" -

Pendant 45 ans, Pavlos Iacovou et sa femme Toulla ont espéré que leur ville natale renaisse. Mais, alors que le rêve pourrait sembler à portée de main, ils craignent qu'il tourne au vinaigre.

"Si Varosha devient chypriote-turque, c'est la catastrophe. Quelle banque me donnera un prêt pour reconstruire mon hôtel dans une zone occupée?", s'inquiète M. Iacovou.

Flairant le fort potentiel touristique, des étrangers l'ont déjà appelé pour racheter au rabais sa propriété, qui donne sur la plage.

A côté de son mari, Toulla observe Varosha sombrer dans la nuit sans qu'aucune lumière ne la retienne: ni lampadaire dans les rues, ni vie dans les maisons.

"Tout s'accélère", souffle Toulla. "On nous dit de vendre, de nous décider, mais j'ai besoin de temps. Je veux rentrer chez moi, toucher les murs et crier le nom de mes voisins qui ne sont jamais revenus."
(AFP, 22 septembre 2019)

Athènes et Nicosie condamnent les forages "illégaux" turcs

Les dirigeants grec et chypriote ont condamné mardi à Athènes les forages "illégaux" turcs dans l'est de la Méditerranée et appelé de nouveau à des pourparlers pour résoudre le problème chronique de division de l'île de Chypre.

"Les deux dirigeants ont exprimé leur forte inquiétude concernant les activités illégales de la Turquie dans les eaux territoriales chypriotes (...)", a indiqué un communiqué des services du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis publié à l'issue des entretiens avec le président chypriote Nicos Anastasiades.

Ils ont aussi exprimé "leur désir sans réserve de relancer les négociations
importantes pour une solution viable du problème chypriote", selon ce texte.

La Turquie défie constamment les avertissements de l'Union européenne (UE) et des Etats-Unis réclamant l'arrêt des forages dans les eaux territoriales de Chypre, membre de l'UE.

La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit d'Ankara et de Nicosie, déclenchant un conflit entre ces deux pays.

Ankara, qui a déjà envoyé plusieurs navires de forage protégés selon elle par l'armée, estime que les ressources devraient être équitablement divisées entre les deux pays.
 Chypre rejette catégoriquement cette hypothèse, la jugeant "inacceptable".

L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat fomenté par la junte des colonels alors en Grèce et
visant à rattacher l'île à la Grèce.

Début août, Nicos Anastasiades et le dirigeant greco-chypriote Mustafa Akinci se sont rencontrés dans le complexe de l'ONU situé à Nicosie dans la zone tampon pour tenter de relancer les négociations sur la réunification de l'île, qui sont au point mort depuis 2017.
(AFP, 10 septembre 2019)

Athènes rejette "les menaces" d'Ankara sur les migrants

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a rejeté les récentes "menaces" du président turc Recep Tayyip Erdogan sur une nouvelle vague de migrants vers l'UE si Ankara n'obtient pas davantage d'aide internationale, et a invité son voisin à recourir à une "langue de bon voisinage".

Le président turc "ne peut pas menacer l'Europe et la Grèce sur la question des réfugiés pour tenter d'obtenir plus d'argent (...) L'Europe avait déjà donné six milliards d'euros" pour faire face au problème, a dit le Premier ministre grec au cours d'une conférence de presse à Thessalonique (nord) à l'occasion de la Foire internationale annuelle.

Il a souligné que les discussions avec la Turquie "ne devaient pas avoir lieu (en recourant) aux menaces mais en discutant "de bonne foi" et en utilisant "une langue de bon voisinage".

Le président turc avait demandé jeudi une nouvelle aide internationale pour son pays qui accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont plus de 3,5 millions Syriens.
 Ankara souhaite la création en Syrie d'une "zone de sécurité" où ils pourraient retourner.

Le président turc avait menacé "d'ouvrir les portes" aux migrants, s'il n'obtient pas satisfaction. "Il y des limites à ce que l'on peut supporter", avait-il martelé.

Au plus fort de la crise migratoire, l'UE et la Turquie avaient signé en 2016 une déclaration qui a entraîné une réduction importante du flux des migrants et réfugiés en Europe via les îles grecques, proches de la Turquie.

Le nouveau gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis, qui a succédé en juillet à celui d'Alexis Tsipras (gauche), a promis d'accélérer la procédure d'examen des demandes d'asile, face à l'importante augmentation du flux migratoire dans le pays en 2019 depuis les côtes turques.

Athènes a notamment annoncé la suppression de la deuxième instance d'examen des demandes d'asile, qui ont été rejetées en première instance. Cela va augmenter le nombre des renvois vers la Turquie de migrants déboutés en Grèce du droit d'asile.

De nombreux experts et ONG de défense des réfugiés ont critiqué cette mesure, considérant que la Turquie "n'est pas un pays sûr" pour le renvoi des migrants.

Le Premier ministre a assuré dimanche que la procédure d'examen accéléré des demandes respecterait "les droits de l'Homme". Evoquant la siuation des mineurs isolés, il a annoncé qu'il demanderait à ses partenaires européens de faire preuve de "solidarité", pour leur prise en charge commune.

Le nombre des mineurs non accompagnés en Grèce s'élevait à plus de 3.000 au début de 2019, dont des centaines vivent dans la rue ou dans des camps de transit sur les îles de mer Egée, selon des ONG et médias.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné en juin la Grèce pour les conditions d'hébergement indignes de cinq mineurs afghans non accompagnés.
(AFP, 8 septembre 2019)


Les migrants de Lesbos désemparés dans leur nouveau camp en Grèce

"Nous avons quitté Moria en espérant quelque chose de mieux et finalement, c'est pire": Sazan, un Afghan de 20 ans, vient d'être transféré, avec mille compatriotes, de l'île grecque de Lesbos saturée, dans le camp de Nea Kavala, dans le nord de la Grèce.

Après six mois dans "l'enfer" de Moria sur l'île de Lesbos, Sazan se sent désemparé à son arrivée à Nea Kavala, où il constate "la difficulté d'accès à l'eau courante et à l'électricité".

A côté de lui, Mohamed Nour, 28 ans, entouré de ses trois enfants, creuse la terre devant sa tente de fortune pour fabriquer une rigole "pour protéger la famille en cas de pluie".

Mille réfugiés et migrants sont installés dans 200 tentes, les autres seront transférés "dans d'autres camps dans le nord du pays", a indiqué une source du ministère de la Protection du citoyen, sans plus de détails.

L'arrivée massive de centaines de migrants et réfugiés la semaine dernière à Lesbos, principale porte d'entrée migratoire en Europe, a pris de court les autorités grecques, qui ont décidé leur transfert sur des camps du continent.

Car le camp de Moria, le principal de Lesbos, l'un des plus importants et insalubres d'Europe, a dépassé de quatre fois sa capacité ces derniers mois.

En juillet seulement, plus de 5.520 personnes ont débarqué à Lesbos - un record depuis le début de l'année - auxquelles se sont ajoutés 3.250 migrants au cours de quinze premiers jours d'août, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

- Tensions à Moria -

Quelque 300 mineurs non accompagnés ont protesté mercredi contre leurs conditions de vie dans le camp de Moria et demandé leur transfert immédiat à Athènes. De jeunes réfugiés ont mis le feu à des poubelles et la police a dispersé la foule avec des gaz lacrymogènes, a rapporté l'agence de presse grecque ANA.

"Nous pensions que Moria était la pire chose qui pourrait nous arriver", explique Mohamed, qui s'efforce d'installer sa famille sous une tente de Nea Kavala.

"On nous a dit que notre séjour serait temporaire mais nous y sommes déjà depuis deux jours et les conditions ne sont pas bonnes, j'espère partir d'ici très vite", assène-t-il.

Des équipes du camp oeuvrent depuis lundi à installer des tentes supplémentaires, mais les toilettes et les infrastructures d'hygiène ne suffisent pas.

Le ministère a promis qu'avant la fin du mois, les migrants seraient transférés dans d'autres camps.

Mais Tamim, 15 ans, séjourne à Nea Kavala depuis trois mois: "On nous a dit la même chose (que nous serions transférés) quand nous sommes arrivés (...). A Moria, c'était mieux, au moins on avait des cours d'anglais, ici on ne fait rien", confie-t-il à l'AFP.

Pour Angelos, 35 ans, employé du camp, "il faut plus de médecins et des infrastructures pour répondre aux besoins de centaines d'enfants".

- "Garder espoir" -

Plus de 70.000 migrants et réfugiés sont actuellement bloqués en Grèce depuis la fermeture des frontières en Europe après la déclaration UE-Turquie de mars 2016 destinée à freiner la route migratoire vers les îles grecques.

Le Premier ministre de droite Kyriakos Mitsotakis, élu début juillet, a supprimé le ministère de la Politique migratoire, créé lors de la crise migratoire de 2015, et ce dossier est désormais confié au ministère de la Protection du citoyen.

Face à la recrudescence des arrivées en Grèce via les frontières terrestre et maritime gréco-turques depuis janvier 2019, le gouvernement a annoncé samedi un train de mesures allant du renforcement du contrôle des frontières et des sans-papiers à la suppression du droit d'appel pour les demandes d'asile rejetées en première instance.

Des ONG de défense des réfugiés ont critiqué ces mesures, dénonçant "le durcissement" de la politique migratoire.

La majorité des migrants arrivés en Grèce espère, comme destination "finale", un pays d'Europe centrale ou occidentale.

"Je suis avec ma famille ici, nous souhaitons aller vivre en Autriche", confirme Korban, 19 ans, arrivé mardi à Nea Kavala.

"A Moria, les rixes et la bousculade étaient quotidiennes, c'était l'enfer. La seule chose qui nous reste maintenant, c'est d'être patients et de garder espoir", confie-t-il.
(AFP, 4 septembre 2019)

Immigration / Migration

Erdogan envisage la réinstallation de 2 à 3 millions de réfugiés en Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que 2 à 3 millions de réfugiés syriens se trouvant en Turquie ou en Europe pourraient être réinstallés en Syrie si la "zone de sécurité" qu'il souhaite créer dans le nord du pays se concrétisait.

"Nous pourrons y installer, selon la profondeur de la zone de sécurité, entre 2 et 3 millions de réfugiés syriens actuellement en Turquie ou en Europe", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours à Ankara.

La Turquie et les Etats-Unis s'efforcent de créer une zone tampon à l'est de l'Euphrate qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde, appuyée par Washington mais considérée comme "terroriste" par Ankara.

L'un des objectifs de cette "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.

Si les troupes turques et américaines ont déjà effectué une première patrouille conjointe dans le nord-est de la Syrie, les contours exacts de la future zone tampon restent flous.

Lors d'un sommet sur la Syrie qui s'est tenu à Ankara lundi en présence des présidents russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, M. Erdogan avait déjà évoqué le nombre de 2 millions de réfugiés pouvant y être installés, ajoutant toutefois qu'ils pourraient dépasser les 3 millions si la "zone de sécurité" s'étendait jusqu'à Deir Ezzor et Raqqa, plus au sud en territoire syrien.

Il a par ailleurs mis en garde Washington mercredi, assurant que si la zone n'est pas mise en place dans les deux prochaines semaines, la Turquie mettra en oeuvre ses "propres plans opérationnels".
(AFP, 18 septembre 2019)

Exiled Turkish lawyers hold “alternative” judicial ceremony in Berlin

A group of Turkish lawyers who fled an ongoing purge in Turkey, has come together in Berlin, Germany, to mark the opening of the new judicial year, the Kronos news portal reported.

According to the report, the event was held in support of some 50 bar associations in Turkey that boycotted the opening ceremony of the new judicial year at the President Erdogan’s presidential palace in Ankara, citing the independence of judiciary from executive power.

The independence of the Turkish judiciary came further into question when the new judicial year opening ceremony held at President Recep Tayyip Erdoğan’s palace in September 2016 turned into a display of judicial support for Erdoğan.

During the ceremony prosecutors and judges stood up and applauded Erdoğan when he entered the hall and when he finished his address.

Erdoğan’s government is accused of taking the judiciary under its absolute control and punishing dissenting judicial members either by expelling or arresting them.
(TurkeyPurge,  Sep 5, 2019)

Les forces turques à la frontière repoussent des centaines de manifestants

Les forces turques à la frontière avec la Syrie ont tiré vendredi des gaz lacrymogènes pour disperser des personnes qui manifestaient côté syrien contre une offensive du régime de Damas et tentaient de franchir un poste-frontière, selon un correspondant de l'AFP.

Les centaines de manifestants dans la province syrienne d'Idleb se sont rassemblés devant le poste-frontière de Bab al-Hawa, peu avant l'annonce par Moscou d'un "cessez-le-feu unilatéral", concernant uniquement l'armée syrienne, à partir de samedi matin dans cette région du nord-ouest syrien.

Moscou soutient le régime de Bachar al-Assad, qui a amorcé le 8 août une progression au sol contre Idleb, après des mois de bombardements meurtriers visant des secteurs dominés par des jihadistes.

Considérée comme le parrain de groupes rebelles aujourd'hui affaiblis, la Turquie réclame un arrêt des hostilités, craignant une crise humanitaire qui provoquerait un nouvel afflux de réfugiés vers sa frontière.

Vendredi, les manifestants ont scandé "Sauvez Idleb, sauvez Idleb" ou encore "le peuple réclame une protection internationale", a rapporté le correspondant de l'AFP sur place.

Mohammed al-Ammouri, 53 ans, s'est rendu près du poste-frontière pour réclamer une implication plus forte d'Ankara dans le conflit syrien. "C'est un avertissement à la Turquie. Si elle ne fait rien, nous viendrons en Turquie et en Europe", a-t-il martelé.

"Les civils ne peuvent pas supporter plus que ce qu'ils ont déjà supporté", a-t-il plaidé.

Les manifestants ont ensuite tenté de franchir le poste de Bab al-Hawa avant de reculer lorsque les gardes-frontière ont tiré en l'air et lancé des gaz lacrymogènes, selon le correspondant de l'AFP.

Ankara dispose de troupes dans plusieurs postes d'observation installés à travers le nord-ouest de la Syrie.

Depuis fin avril, les bombardements du régime et de son allié russe ont tué plus de 950 civils dans la région d'Idleb, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, selon l'ONU.

Accueillant environ trois millions d'habitants, Idleb et des secteurs des provinces adjacentes sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).

Moscou a appelé vendredi "les commandants des groupes armés à renoncer aux provocations et à se joindre au processus de règlement pacifique dans les zones qu'ils contrôlent".

Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.
(AFP, 30 août 2019)

Belgian Kurd spent 40 days in Turkish prison over Facebook posts

Belgian Kurdish student Gulsum Cetinkaya (27), spent 40 days in prison in Turkey for posting on Facebook about Kurds in that country four years ago, local Belgian media reported.

The post-graduate student’s family told the Belgian news website Nieuwsblad that they feared she would not be released if Belgian authorities failed to interfere.

Cetinkaya was born in Antwerp and for the first time visited Turkey in September last year. For 2019, the law student went on vacation with her parents in July, but was immediately arrested at the border with Bulgaria.

Her uncle, Bülent Özturk, is a famous Kurdish movie director. He told Nieuwsblad that Cetinkaya was arrested for criticizing Turkish policy towards the Kurds four or five years ago.

“My cousin shared some articles at that time from alternative media channels,” he said.

A few days ago, Cetinkaya was released from prison and is staying with her parents in the village of Halfeti. She was jailed in Edirne.

“It’s unbelievable,” Bülent lamented. “Turks have kept posts made by my niece. Even posts she didn’t write herself or remembers.”

Cetinkaya and her family are now reportedly “afraid to talk to the media,” fearing revenge from the Turkish authorities.

“My sister begged me to do something,” said Bülent. “But I am powerless. We hope the Belgian authorities will take care of my niece’s fate. But in Turkey, she is one of the few thousands who are being prosecuted. Who will be concerned there for the dreams of a young woman?”
(Kurdistan 24, August 27, 2019)


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