Droits
de l'Homme / Human Rights
Intellectuals issue in Berlin a declaration
calling for justice in Turkey
Dozens of Turkish and Kurdish intellectuals, opposition politicians and
journalists convened on September 21-22, 2019, for a conference
in
Berlin, where they issued a declaration calling for peace and justice
in Turkey.
Many academics and representatives of Kurdish and Alevi foundations,
who have been forced to live abroad, were among the attendees of the
two-day "Social Contract for a democratic Turkey”, "held in Berlin’s
Mercure Hotel, left-wing news site Evrensel reported.
Following the failed coup of July 2016, the Turkish government has
intensified a crackdown on opposition voices, detaining thousands of
military personnel, public servants, academics, writers and journalists
it accuses of terror links. Turkey placed 157th out of 180 countries on
World Press Freedom Index ranking in 2018 by Reporters Without Borders
(RSF) and remains to be the "world’s biggest jailer of professional
journalists" according to the same report.
Opposition journalists Can Dündar, Hayko Bağdat, Ahmet İnsel,
former
Democratic Society Congress (DTK), co-chair Hatip Dicle and German Left
Party lawmaker Gökay Akbulut’, as well deputy chair of the European
Alevi Unions Confederation (AABK) Mehmet Ali Çankaya, attended the
conference, which discussed problems facing Turkey and the need for
increased democracy in the country.
"Following a long period of repression, Turkey has seen that forces
which believe in democracy can repel repression when they come
together,’’ the statement said.
The statement recalled the nationwide protests and international
condemnation of Turkey’s decision to dismiss three Kurdish mayors in
the country’s southeast, pointing to increasing hope for the large
number of voices advocating for democracy.
The Turkish government last month dismissed the mayors of Diyarbakir,
Mardin and Van provinces, Adnan Selçuk Mızraklı, Ahmet Türk and Bedia
Özgökçe Ertan respectively, over alleged links to the outlawed
Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed group that has been at war in
Turkey for three decades, just three months after being elected to
office in March.
Ten working groups were established, which have vowed to taken on
long-term projects, Evrensel said.
"We, too, are present, side by side and determined to defending peace
against war, courage against fear, peace against conflict, renewal
against decay, embracing against polarisation,’’ the declaration said.
Sept demandeurs d'asile de Turquie morts au naufrage
Sept Turcs - un bébé, quatre enfants et deux femmes - sont morts
vendredi dans le naufrage d'un bateau de migrants en mer Egée, ont
annoncé les gardes-côtes grecs, après un premier bilan qui faisait état
de deux morts.
Ces ressortissants turcs, accusés d'être gülénistes par le régime
d'Erdogan, voulaient demander l'asile politique en Grèce, selon les
gardes-côtes grecs.
Quatre enfants, cinq hommes et trois femmes ont pu être sauvés.
Le naufrage s'est produit près de l'îlot d'Inousses, situé entre l'île
de Chios et la côte turque.
Des centaines de migrants et réfugiés sont morts ces dernières années
en tentant de traverser la mer Egée dans de petits bateaux surchargés.
Plus de 50 personnes se sont ainsi noyées depuis le début de l'année,
selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La Grèce accueille quelque 70.000 réfugiés et migrants, principalement
des Syriens qui ont fui leur pays depuis 2015 en traversant la Turquie
voisine.
En vertu d'un accord conclu en 2016 entre la Turquie et l'Union
européenne, la Turquie a mis un frein aux flux des départs de migrants
vers les cinq îles grecques les plus proches de son rivage, en échange
d'une aide de 6 milliards de dollars.
Mais le nombre des arrivées a grimpé régulièrement ces derniers mois.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré cette semaine
qu'environ 3.000 personnes étaient arrivées depuis la Turquie ces jours
derniers, ce qui ajoute à la pression sur des installations d'accueil
déjà surpeuplées. (AFP, 27 sept 2019)
HRC42: States must urge Turkey to restore rule of law
ARTICLE 19 delivered the following oral statement at the 42nd Session
of the UN Human Rights Council during Item 4 General Debate.
Mr. President,
It is now more than three years since the Turkish Government
intensified its repressive crackdown against oppositional and
dissenting voices in the country. This ongoing freedom of expression
crisis demands the Council’s urgent attention.
Although the State of Emergency was lifted in July 2018, the sweeping
emergency decrees that enabled the government to pursue its
unprecedented crackdown against the media and civil society have now
effectively been absorbed into the ordinary legal framework.
Since the 2016 coup attempt, at least 180 media outlets have been
forcibly closed. Over 220,000 websites have been blocked. At least 132
journalists and media workers are behind bars, and hundreds more have
been prosecuted as terrorists, solely for their journalistic work, in
the absence of any credible or even individualised evidence.
The rule of law is being systematically dismantled. Trials are
increasingly Kafkaesque as the executive’s grip on the judiciary has
continued to tighten. Journalists Ahmet and Mehmet Altan and
Nazli Ilicak were initially forced to defend themselves against charges
that they sent ‘subliminal messages’ in support of the coup
attempt.Civil society activists and media workers have faced
prosecution simply for allegedly downloading the secure communications
app ‘Bylock’. In recent months, the government has even sought to
rewrite history, charging 16 leading civil society figures who
participated in the peaceful 2013 Gezi Park protests with attempting to
overthrow the government. Osman Kavala is in his 24th month of
pre-trial detention, in a flagrant violation of his fair trial rights.
Last week, whilst the convictions of six of his Cumhuriyet colleagues
were overturned, Ahmet Şik was served new, unfounded charges including
propaganda for a terrorist group and “insulting the Turkish state” that
may see him sentenced to 30 years in prison. This judicial harassment
follows a violent attack against Şik by police on 20 August, during a
protest in front of an Istanbul Court against the dismissal of three
opposition mayors in three cities in the South East. No one has yet
been held accountable.
We call on all States at this Council to use their voice and urge
Turkey to change course, and take immediate steps to restore the rule
of law, and end its assault on media freedom and civic space.
I thank you, Mr. President.
ARTICLE 19, Cartoonists Rights Network International, Committee to
Protect Journalists, European Centre for Press and Media Freedom
(ECPMF), Index on Censorship, OBC Transeuropa, European Federation of
Journalists (EFJ), PEN America, PEN International,
Norwegian PEN, English PEN, Danish PEN, German PEN
(ARTICLE
19@article19org, September 18, 2019)
Des familles de disparus en quête de réponses
Après une centaine de jours en détention pour des accusations
d'appartenance à une "organisation terroriste", Mustafa Yilmaz avait
repris une vie normale, auprès de sa femme et de sa fille à Ankara.
Mais le 19 février, il a disparu en se rendant au travail.
C'était moins de deux mois après sa libération. Sa femme Sümeyye, 27
ans, soupçonne un des services de l'Etat d'être impliqué.
"Tant de questions me viennent à l'esprit... Pourquoi n'a-t-il pas été
relâché ? Que veulent-ils lui faire ? Pire, est-il en vie ?",
raconte-t-elle à l'AFP, dans le salon de l'appartement qu'ils
partageaient depuis leur mariage il y a trois ans.
Sur des images de vidéosurveillance obtenues auprès d'une supérette
voisine, elle a vu son mari être frappé par un homme au pied de leur
immeuble, puis emporté hors champ par deux personnes, avant de voir
passer un utilitaire Transporter noir.
Au début, sa fille âgée maintenant de 2 ans cherchait son père, le
réclamait. Plus maintenant. "Elle oublie", dit sa mère, la voix
tremblante.
Un député du parti prokurde HDP, Ömer Faruk Gergerlioglu, a dénombré au
moins 28 cas de ce qu'il considère être des "disparitions forcées"
depuis le putsch manqué de juillet 2016 contre le président Recep
Tayyip Erdogan.
Vingt-cinq de ces disparus ont été retrouvés, tous en vie, qui en
pleine montagne, qui devant un commissariat, selon le député. Certains,
affirme-t-il, ont depuis fui le pays alors que d'autres, recherchés par
ailleurs pour des liens présumés avec le putsch manqué, sont en prison.
Selon lui, certains d'entre eux disent avoir été retenus et torturés.
Le gouvernement a lancé de vastes purges après le coup d'Etat manqué,
principalement contre les partisans présumés du prédicateur Fethullah
Gülen, accusé d'en être le cerveau.
M. Yilmaz, un physiothérapeute de 33 ans accusé d'appartenir au
mouvement guléniste, avait été arrêté le 1er octobre 2018. Il a été
condamné à 6 ans et 3 mois de prison, mais libéré pendant la procédure
d'appel, toujours en cours.
- "Espoir" -
Mustafa Yilmaz et cinq autres hommes ont disparu en février. Les
autorités ont indiqué aux familles le 28 juillet avoir retrouvé quatre
d'entre eux, aussitôt placés en détention à Ankara, sans donner plus
d'informations.
Les ONG Human Rights Watch et Amnesty International parlent aussi de
"disparitions forcées" et ont appelé les autorités à se mobiliser pour
retrouver M. Yilmaz et Gökhan Türkmen, les deux hommes qui, parmi les
six disparus de février, manquent encore à l'appel.
Les quatre hommes en détention ont pu s'entretenir brièvement avec
leurs proches, mais à ce jour pas avec leurs avocats, une interdiction
dénoncée par l'Association des barreaux d'Ankara.
"Une femme m'a dit n'avoir pas pu reconnaître son mari : il avait perdu
du poids, était changé, extrêmement pâle", raconte le député
Gergerlioglu.
Aucun des quatre hommes n'a voulu dire où il avait disparu pendant six
mois, ajoute-t-il.
En raison de précédents dans l'histoire turque, "évidemment que notre
principal suspect, c'est l'Etat", indique Öztürk Türkdogan, président
de l'Association turque des droits de l'homme (IHD).
"C'est la même procédure à chaque fois", soupire-t-il, les disparitions
de ces dernières années impliquant souvent un Transporter noir, d'après
des images de vidéosurveillance ou des témoins. "Existe-t-il en Turquie
une organisation criminelle si singulière que l'on ne connaîtrait pas ?"
Disant croire le ministère de l'Intérieur lorsqu'il dément toute
implication, M. Türkdogan soupçonne une unité au sein des services du
renseignement dont l'objectif serait "d'instiller la peur" dans les
milieux gulénistes.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu par l'AFP auprès du parquet
d'Ankara et de la police. Le ministère de l'Intérieur n'a pas donné
suite aux requêtes de l'AFP.
Sümeyye accuse la police de ne pas en avoir fait assez pour retrouver
son mari. "Mais il n'est pas trop tard", insiste-t-elle. "Il peut
encore être vivant, j'ai encore de l'espoir".
- "Peur" -
Mustafa Tunç, un enseignant à la retraite, est sans nouvelles depuis le
6 août de son fils aîné Yusuf, 35 ans, qui n'est pas rentré du travail
ce jour-là.
"Il y avait un mandat d'arrêt contre mon fils, mais les gens qui sont
en garde à vue, on les interroge, puis ils sont rapidement présentés à
la justice", explique-t-il.
Son fils travaillait à la Présidence des industries de la défense, une
organisation publique. Limogé comme des dizaines de milliers d'autres
par décret-loi après le putsch manqué, craignant d'être suivi ou
arrêté, Yusuf ne contactait pas sa femme par téléphone. Il lui disait
donc tous les matins ce qu'il allait faire et à quelle heure il
rentrerait.
Ce matin-là, il l'a réveillée pour lui dire de l'attendre à "20h,
20h30".
Ne le voyant pas revenir, l'épouse a signalé sa disparition, avant que
ses beaux-parents ne retrouvent, quatre jours plus tard, la voiture de
Yusuf garée dans une ruelle, verrouillée.
Appelé sur place, un policier avait simplement estimé que le mari
s'était enfui.
"Admettons même qu'il y ait un problème entre nous, (...)
pourquoi ne dirait-il rien à ses parents ?", s'inquiète l'épouse, qui
préfère taire son prénom.
A leurs enfants, de 10, 6 et 2 ans, elle dit que leur père a du travail
ailleurs et qu'il reviendra.
Sa voix, jusque-là assurée, se brise: "L'incertitude est la chose
la plus douloureuse au monde. Nous avons peur."
Les deux femmes, ainsi que d'autres familles, ont porté plainte auprès
de la Cour européenne des droits de l'homme et ont signalé leur cas à
l'ONU.
"Quand mon mari a été arrêté le 1er octobre, je pleurais parce qu'il
était en garde à vue", raconte Sümeyye. Maintenant, "je prie pour qu'il
le soit, même s'il n'a commis aucun crime." (AFP, 12 septembre
2019)
Judicial Years Opens Amid Protests by Bar
Associations
The Judicial Year Opening Ceremony took place at the Beştepe Nation's
Cultural Center at the Presidential Complex in the capital Ankara for
the third time since 2016.
Forty-three bar associations did not attend the opening ceremony in
protest, while President and ruling Justice and Development Party (AKP)
leader Recep Tayyip Erdogan, Turkish Bar Association President Metin
Feyzioğlu and Supreme Court President İsmail Rüştü Cirit gave speeches
at the ceremony.
The Ankara Bar Association, which protested the ceremony, issued a
press release in front of the Ankara Courthouse.
Erdoğan: Some bar associations are "provocative"
"Independent functioning of legislative, executive and judiciary powers
does not prevent them from liaising with the president's mission in the
Constitution as head of state," Erdoğan asserted, saying that Turkey
has always been committed to the rule of law.
He accused the bar associations who choose not to attend the ceremony
of "being provocative just because of the place where the ceremony is
held."
"Although Turkey has experienced lots of adversity from tutelage to
coups, it has always abided by the idea of separation of powers which
tops the will of people and an understanding of democracy built on that
idea," Erdogan said.
Addressing the Judicial Reform Strategy Document, Erdogan said Turkey
also showed a commitment to its obligations for the full European Union
membership with this document while the EU bodies "are in an obviously
discriminatory attitude towards Turkey."
The president also said they will implement a judicial reform in a
short time by simplifying judicial processes and developing alternative
solutions for disputes.
The government is set to carry through the Judicial Reform Strategy
Document, a plan unveiled on May 30.
President Of The Bar Association Of Turkey: Arrest Shouldn't be
Punishment
Metin Feyzioğlu, president of the Turkish Bar Association (TBB), gave
the first speech at the ceremony. He made demands from the government
for judicial reform:
- Personnel interviews should be recorded on camera.
- A greater percentage of the decisions of the courts of appeal should
be brought under the supervision of the Supreme Court of Appeals.
- Making decisions in accordance with the principle decisions of the
European Court of Human Rights and the Constitutional Court on
individual applications should be made the most important criterion for
the elevation of judges.
- The catalog of crimes that result in the application of the arrest
measure such as punishment in advance should be removed from the law.
Supreme Court of Appeals President: Judicial reform will contribute to
justice
Following Feyzioğlu, President of the Supreme Court İsmail Rüştü Cirit
spoke:
"There can be no mention of the existence of a state of law unless
there is an independent judiciary. With the introduction of the
presidential system, the judicial supervision task is strengthened.
"The judicial reform will contribute to justice. We expect the judicial
reform to be legalized soon and brought to the country's agenda. In
particular, issues relating to the judiciary need to be discussed
transparently. If fight and conflict prevent social dialogue, problems
remain unsolved."
Ankara Bar Association: Separation of forces principle destroyed
The Ankara Bar Association, which boycotted the ceremony because of it
was held at the Presidential Complex, issued a press release in front
of the Ankara Courthouse.
The statement said that "the principle of separation of powers that
separated modern legal systems from the darkness of previous centuries
has been destroyed, while the judiciary has been placed under the
domination of the executive."
"The chaotic rule of law seen in the crisis moments of the country's
history, unfortunately, has long tended to be normalized by limiting
the right of defense by the instrumentalization of statutory decrees
and presidential decrees. In Turkey, women, children, LGBTI+
individuals, animals, mountains, forests, in short, everyone who is not
among the powerful of the Earth are thirsty for justice without
exception, and lawyers are included in this justice."
CHP: Presidential complex is an illegal building
Main opposition Republican People's Party (CHP) Chair Kemal
Kılıçdaroğlu tweeted on the opening. "In a country where the judiciary
is independent, impartial and really distributes justice, can a
Judicial Year Opening Ceremony be held in an office building where the
General Assembly of the Administrative Litigation Departments of the
Council of state unanimously finds it not legal?" he asked. (BIA, 2 September 2019)
New Report: Mass Prosecution of Lawyers in Turkey
By The Arrested Lawyers Initiative on 1 September 2019
As 2019 Judicial Year starts on 1st of September tomorrow in Turkey.
The Arrested Lawyers Initiative published a new report named Mass
Prosecution of Lawyers in Turkey.
According to report, since 2016’s coup attempt, there has been a
relentless campaign of arrests which has targeted fellow lawyers across
the country. In 77 of Turkey’s 81 provinces, lawyers have been
detained, prosecuted and convicted due to alleged terror-linked
offenses. As of 1 September 2019, more than 1500 lawyers have been
prosecuted and 599 lawyers arrested. So far, 321 lawyers have been
sentenced to 2022 years in prison on the grounds of membership of an
armed terrorism organization or of spreading terrorist propaganda.
Report also shows, 14 of the persecuted lawyers are presidents (or
former presidents) of their respective provincial bar associations, for
example; President of the Konya Bar Association, Fevzi Kayacan,
President of the Trabzon Bar Association, Orhan Öngöz, President of the
Siirt Bar Association, Cemal Acar, President of the Gumushane Bar
Association, Ismail Tastan were arrested and unlawfully unseated.
Furthermore, the presidents of the Aksaray and Kahramanmaras Bar
Associations, Levent Bozkurt and Vahit Bagci, respectively, and the
former presidents of the Yozgat Bar Association, Haci Ibis and Fahri
Acikgoz, were detained for a certain time before they were released on
bail.
Report presents that all of the persecuted lawyers are being charged
with terror-linked offenses; the two main accusations imputed to them
are membership of an armed terrorist organisation, and forming and
leading an armed terrorist organisation.
Lawyers have particularly been targeted due to the identity or affinity
of their clients. The United Nations High Commissioner for Human Rights
reports that the OHCHR has observed a pattern concerning the
persecution of lawyers representing individuals who areaccused of
terrorism offences, where they are associated with their clients’
political views (oralleged political views) in the discharge of their
professional duties and are consequently prosecuted for the same, or
other related offences of which their clients are being accused.
Full
text
Call to a
conference in Berlin for a democratic Turkey

A group
of
journalists, artists, politicians, academics, civil society
organizations and representatives of political parties, issued a call
for a conference aiming to elaborate a social convention for a
democratic Turkey following a press conference held
on Sunday in Berlin .
The full text of the call to this conference to be held on
September 21-22, 2019, in Berlin:
This is our call for those who wish and long for social peace,
equality, just, free country and a world.
We are those who, at one stage in our lives were compelled to live in
exile, but had not lost our hopes for the society once we lived within
and the lands we were born and grew up, but not prepared to stare at
our country for afar.
The mentality that envisages the solution to the Kurdish problem
through violence continues to devastate our living environments through
wars and threats of war. Every day women are killed in their homes,
work places, streets, abuse of children becomes normalised, people are
being lynched for their ethnic identity, annihilated for their sexual
identities and preferences. Munzur, Kaz Mountains, Lake of Salda,
Cerattepe, Hasankeyf, -as if the entire nature and history is under
siege in a given country- being plundered, humanity is being deprived
of their homelands and homes.
There is no way we can look away to all of these. However, it is
possible to start up a country and a world, where our differences is no
longer regarded as an offence, none of the individuals and communities
being alienated, a society that regards all the different colours of
the rainbow a reason for coexistence.
For this purpose we need to get together, debate and shape up the
future. We call upon all those willing to contribute to the dream of a
different Turkey of the future, those prefer peace against war, women's
struggle against power and masculinity, asexuality of the concept of
love as opposed to homophobia, transphobia, bi-phobia, nature instead
of the plunder of the nature, a society that promotes an education
system based on equal opportunities, regards all belief systems with
respect and treats them in equal distance despite the fact that a
certain echelon of the society clench to the power through abuse of
religious beliefs, and as such, all the people of good will acting in
unison against all kinds of malice.
Whether in Turkey or abroad, we are being inspired by all of our
comrades, who continue their struggle despite all the odds and add our
strength into the path they open up!
We may have been uprooted from our roots, our loved ones, our
homelands, but we do know one day we shall return and until that day we
shall continue looking for ways to create a discourse, a mode of
action, the sense of unity through our hopes, cheer, anger and the urge
of resistance.
Our call is for all, who dare to dream the future of Turkey.
Let us unite and build the peace together.
Let us get together to debate as to how we can structure a society
inspired by a Constitution based on human rights, recognizes autonomy,
built on the standards of a social state, attributes priority to right
to live in the natural habitat, whether humans, animals or the entire
nature, preserves and protects all diverse identities, rights and
needs, truly egalitarian, pro-enlightenment, secular society.
Let us talk about what kind or Turkey we wish to together in the future.
Let us put our words together for the needs of a liberated Turkey.
INVITERS OF THE CONFERENCE:
1. MUSTAFA ALTIOKLAR (Film Director)
2. PROF. NEŞE ÖZGEN (Dean, Borders Sociology-
THESSALONIKI)
3. CELAL BAŞLANGIÇ (Journalist)
4. BARBAROS ŞANSAL (Writer, Columnist-Fashion
Designer)
5. LATİFE AKYÜZ (Scientist – Sociologist -FRANKFURT)
6. HATİP DİCLE (Politician)
7. NAZAN ÜSTÜNDAĞ (Peace Academic)
8. RAGIP DURAN ( Journalist )
9. ASLI TELLİ (Peace Academic)
10. RAGIP ZARAKOLU (Journalist)
11. HAYKO BAĞDAT ( Journalist)
12. FERHAT TUNÇ (Artist-Musician)
13. DOC.Dr. ENGİN SUSTAM (Peace Academic, Paris 8
University)
14. PINAR ŞENOĞUZ (GOETTINGEN UNIVERSITY, Peace
Academic)
15. PROF. SELİM ESKİZMİRLİLER (Descartes University)
16. AHMET NESİN (Journalist)
17. MUSTAFA SARISÜLÜK (Activist of Gezi Movement)
18. ERK ACARER (Journalist)
19. İSMAİL ÖZEN OTTO (Boxer)
20. NAZMİ KIRIK (Actor)
21. ÖNDER ÇAKIR (Director)
22. RUHŞEN BUDAK (Trade Unionist)
23. MUZAFFER KAYA (Peace Academic)
24. UTKU SAYAN (Peace Academic)
25. GÖKAY AKBULUT (Member of German Parliament)
26. SERDAR BENLI (Danimarka Sosyalist Halk partisi
Genel Başkan Yardımcısı)
27. HAKAN TAŞ (Berlin State Parliamentarian )
28. BERİVAN ASLAN (Former Austrian Member of
Parlliament)
29. MEHMET KILIÇ (Former Member of Parliament fro
Greens Party- Federal Germany)
30. İBRAHİM DOĞUŞ (Mayor of Lambeth- South London)
31. KEMAL HÜR (German Journalist)
32. SAFTER CINAR (Trade Unionist)
33. NURSEL AYDOĞAN (Former HDP Member of Parliament)
34. MEHMET ALİ CANKAYA (AABK- Confederation of Alewi
Associations of Europe)
35. MUTİ SUMAKOGLU (AAAF- Federation of Arab Alewi
Associations of Europe )
36. AZMİ BERBEROĞLU (European Democratic Circassian
Platform)
37. SAYAD TEKİN , ARMENIANS (NOR-ZARTOKLAR)
38. LATİFE FEGAN (Swedish Women's Peace Movement)
39. FATOŞ GÖKSUNGUR (Co-chair of European Democratic
Kurdistan Society Congress)
40. YÜKSEL KOÇ (Co-chair of European Democratic
Kurdistan Society Congress )
41. A.MAHİR OFCAN ( ALTERNATİF/ Blackseasiders
European Initiative)
42. AZİZ GERGER (ESU- European Syriac Association)
43. TUNCAY YILMAZ (SYKP Socialist Anew Liberation
Party)
44. BESİME KONCA TJK-E ( European Women's movement)
45. AVRUPA HALKEVCİLER (EUROPEAN SUPPORTERS OF
HALKEVI)
46. İRFAN KESKİN (Green Left Party)
47. METIN AYCICEK, ASM ( European Exiles Assembly)
48. MEMİLİ GÜNGÖR , Reconstruction of Dersim Congress
49. KEMAL KIRAN (FIDF-Federation of Federal Workers
Associations)
50. SÜLEYMAN GÜLCAN ( ATİK -Confederation of Turkish
Workers' Associations in Europe)
51. SÜLEYMAN SEVER (Kurdische Gemeinde Stutgart
e.V)
52. AZİZ TUNÇ, Writer and (Co-chair, Federation of
Maras Initiative in Europe)
53. KULTİST (Cultural Initiative- Istanbul Artists
Association)
54. SERHAT ÇETİNKAYA (KKP-Kürdistan Communist Party)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Erdoğan
Answers Question on Arrested Journalists
President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan, who is currently in New York to attend the 74th United
Nations (UN) General Assembly, gave an interview to FOX News channel
yesterday evening (September 25).
Addressing a series of issues such as arrested journalists in Turkey
and the attack against Saudi Arabia, Erdoğan answered the question of
"Special Report" host Bret Baier about the arrested journalists in
Turkey.
In his question, Baier reminded Erdoğan that there are more arrested
journalists in Turkey than any other country of the world and asked
President Erdoğan, "Why are you doing this?"
In response to this question, Erdoğan said, "I cannot give the final
decision, the judiciary gives the final decision" and added, "The
figures you are giving now are very imaginary figures, I must say".
Continuing his remarks, Erdoğan stated, "This and that many journalists
are behind bars... There is no such thing. Some journalists came to
Turkey, we showed it to them with its documents, explained it to them
but... They come to our country with fabricated figures, say these and
go."
Figures on journalists behind bars in Turkey
According to the September 2019 data of the Contemporary Journalists
Association (ÇGD), there are currently 134 arrested and convicted
journalists in Turkey.
The recent figures announced by the Journalists Union of Turkey (TGS),
126 journalists and media workers are behind bars in Turkey.
The April-May-June 2019 BİA Media Monitoring Report of bianet has shown
that 213 journalists stood trial and 14 journalists were taken into
custody in this three-month period. 197 media representatives face 10
aggravated life sentences and 2,362 years in prison in total. (BIA, 27 September 2019)
15 mois de prison pour avoir révélé un lien entre
pollution et cancer
Un scientifique turc a été condamné jeudi à 15 mois de prison pour
avoir révélé les risques de cancer causés par de la pollution toxique
dans l'ouest de la Turquie, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Le tribunal d'Istanbul a condamné Bülent Sik pour "divulgation
d'informations confidentielles", un verdict qualifié de "parodie de
justice" par Amnesty International.
Le Dr Sik a révélé l'année dernière les résultats d'une étude menée
entre 2011 et 2015 avec d'autres scientifiques pour le compte du
ministère de la Santé, établissant un lien entre la toxicité des sols,
de l'eau et de la nourriture et les taux de cancer élevés dans
plusieurs provinces de l'ouest du pays.
Il a ainsi rédigé plusieurs articles pour le quotidien Cumhuriyet après
s'être rendu compte que le gouvernement ne prenait pas de mesures.
L'étude "révélait clairement à quel point les ressources en eau étaient
contaminées par des substances toxiques", a déclaré le Dr Sik à la
presse après le verdict, selon lequel il reste libre le temps de son
appel.
"La décision du tribunal montre que les résultats d'une étude qui
concerne directement la santé publique peuvent être dissimulés. Ceci
est inacceptable", a-t-il ajouté.
Les groupes de défense des droits de l'homme et de l'environnement
accusent le gouvernement de ne pas appliquer les réglementations
environnementales malgré un essor de l'industrie dans plusieurs régions
du pays.
La zone industrielle de Dilovasi, située à environ 80 kilomètres
d'Istanbul et abritant de nombreuses usines de produits chimiques et de
métallurgie, a été particulièrement citée dans le rapport pour avoir
des taux de cancer bien supérieurs à la moyenne internationale. (AFP, 26 septembre
2019)
Campaign for Osman Kavala’s Birthday:
#DearOsmanKavala
A social media campaign has been launched for the birthday of
businessperson Osman Kavala, who has been behind bars for over two
years as part of the lawsuit filed into Gezi Park protests.
The social media campaign launched by Kavala's friends and civil
society activists for the sole arrested defendant of Gezi trial under
the hashtag #DearOsmanKavala has been announced on "Free Osman Kavala"
website. The following statement has been made on the website:
'The indictment is based on no concrete evidence'
"October 2 is the birthday of Osman Kavala. On October 8-9, the third
hearing of the case, due to which Osman Kavala has been remanded in
custody for almost two years with an indictment that is not based on
any concrete evidence, will be held.
"Osman Kavala has touched the lives of countless people through his
contributions to civil society and his personal kindness. He has always
supported civic engagement, democratic forms of expression, and
equality of access to arts and culture.
"With this campaign, we aim to remind people of these sides of Osman
Kavala. Regardless of the degree of intimacy, we want everyone to share
their memories, feelings, thoughts and even their artistic productions
about Osman Kavala and express themselves as they wish.
"We plan to convey our message through tweets shared under the hashtag
#DearOsmanKavala (#SevgiliOsmanKavala).
"Join us at the social media campaign we'll launch on September 25 at
20:30 via Twitter with your tweets under the hashtag #DearOsmanKavala."
(BIA,
26 September 2019)
Journalist
Ziya Ataman Sentenced to 14 Years, 3 Months in
Prison
Ziya Ataman, a reporter for the Dicle News Agency (DİHA) closed by a
Statutory Decree, has been sentenced to 14 years, 3 months in prison.
The final hearing of 21 people, ten of whom have been arrested pending
trial, was held at the Şırnak 1st Heavy Penal Court today (September
24).
The arrested defendants were not taken to the court hall and their
testimonies were taken via Audio and Visual Information System
(SEGBİS). The attorneys of defendants were present at court.
While he was in prison, Ataman had a series of serious health problems,
his existing gastrointestinal disorders have deteriorated. Despite the
medical reports of prison doctor, Ataman has not been operated.
He made his defense in Kurdish
Arrested in Van High Security Closed Prison, journalist and seriously
ill inmate Ziya Ataman made his defense in Kurdish. In his hearing on
July 4, he expressed his request to present his statement of defense in
Kurdish. Accordingly, a certified interpreter was present at court.
Repeating his previous defense, Ataman underlined that the statements
against him were made under torture, reminding the court board and the
audience that they withdrew their statements afterwards.
Ataman said that he was innocent. Underlining that his long period of
arrest caused several illnesses, Ataman requested his acquittal and
release.
'Copy-past opinion as to the accusations'
Representing Ataman at court, Media and Law Studies Association (MLSA)
lawyers indicated that the opinion as to the accusations presented by
the prosecutor was prepared in a "copy-paste" manner.
Ataman sentenced to 14 years, 3 months in prison
Announcing its judgement after the break, the court board has ruled
that Ziya Ataman shall be sentenced to 14 years, 3 months in prison on
charge of "membership of a terrorist organization".
As an appeal can be lodged against the verdict, his lawyers have stated
that they will appeal against the prison sentence.
Doğan: He has been targeted once again
Speaking to bianet after the hearing, lawyer Zelal Doğan from the MLSA
has reminded us that the Association has been advocating Ataman for a
long time and stated the following:
"Ziya Ataman has been threatened, targeted and attacked for several
times before due to his journalistic activities. Before he was
arrested, he was doing journalism in Van, where he went to continue
performing his profession in the face of these threats.
"We think that Ziya Ataman has been targeted once again. It has been
over three years since the lawsuit was filed and Ziya Ataman was
arrested. And, today, as a result of a trial based on evidence
collected in an unlawful manner, several of his basic rights,
especially his freedom of expression, have been violated by his
conviction."
About Ziya Ataman
Ziya Ataman, who was an intern correspondent at the Dicle News Agency
(DİHA), was taken into custody in Turkey's eastern province of Van.
Ataman, who was detained during news follow-up in Kurubaş Neighborhood
in the district of Edremit in Van, was arrested on April 11, 2016.
He had eight hearings in the 1,185 days he spent behind bars. The
Constitutional Court rejected his application. The judges and
prosecutors who tried him were discharged in an investigation against
the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ, held responsible for the
2016 coup attempt).
The upper limit for his arrest, which is two years as it is a case
examined by a heavy penal court, has long been exceeded. But he is
still behind bars at the Van High-Security Closed Prison. He is waiting
for his next case which will be held at the Şırnak 1sy Heavy Penal
Court on September 24.
Barış Oflas, the attorney of Ataman, told bianet the following:
"Ziya has been struggling with intestine diseases for many years. When
he was outside, the disease was under control and he was being treated.
After the entered prison, the disease began to grow under stress and
prison conditions. He faces problems about going to the infirmary and
the hospital."
"After our efforts, Ziya was sent to the hospital. He was prescribed
drugs but was not sent to hospital again although he needs to receive
treatment regularly. His disease has progressed. He needs continuous
treatment." (BIA,
25 September 2019)
Record High Prison Sentence for ‘Insulting the
President’
Van 2nd Penal Court of First Instance has ruled that Burhan Borak, a
citizen living in Turkey's eastern province of Van, shall be sentenced
to 12 years, 3 months in prison on charge of "insulting the President".
The lawsuit in question was filed due to seven different social media
messages posted by Borak in 2014. Accordingly, sentenced to 1 year, 9
months in prison for each one of his messages, Borak has been given a
prison sentence of 12 years, 3 months in total. The court has suspended
neither the announcement of the verdict, nor the verdict itself.
As reported by Müjdat Can from Mezopotamya Agency (MA), speaking about
his prison sentence, Burhan Borak indicated that his social media posts
were within freedom of thought and expression.
"Such sentences do not come as a surprise in countries where the
judiciary is not independent. We will appeal to the upper court against
the verdict. I hope that justice will be served. I want this verdict to
be reversed", he said.
Cihan Durmaz, the attorney of Borak, also said, "My client was given a
high prison sentence of 12 years and 3 months. We are of the opinion
that it is a record high sentence. We know that, in cases similar to
this one, successive provisions are applied and a defendant is given 2
years the most.
"The 12-year prison sentence given to my client can be explained with
neither conscience, nor the law. All of these posts are within the
scope of freedom of thought and expression, they completely involve the
criticisms of my client about the process". (BIA, 23 September 2019)
Deux journalistes de Bloomberg jugés pour un article
sur la chute de la
livre
Deux journalistes turcs de l'agence américaine Bloomberg accusés
d'avoir tenté de saboter l'économie turque après un article sur
l'effondrement de la livre ont comparu vendredi devant un tribunal
d'Istanbul.
Les deux journalistes font partie de dizaines de prévenus jugés dans le
cadre d'un même procès, dont certains sont poursuivis pour avoir
simplement posté des plaisanteries sur la situation économique.
Les deux journalistes de Bloomberg, Kerim Karakaya et Fercan
Yalinkilic, sont accusés d'avoir tenté de "porter atteinte à la
stabilité économique de la Turquie", à la suite d'une plainte déposée
par l'Agence de régulation et de surveillance du secteur bancaire
(BDDK).
L'article incriminé avait été publié en août 2018, au moment où la
livre turque s'effondrait face au dollar américain en pleine crise
diplomatique avec les Etats-Unis.
Un procureur turc a requis en juin jusqu'à cinq ans de prison contre
les deux journalistes
"Je n'arrive pas à comprendre pourquoi notre article a suscité une
telle réaction", a déclaré M. Karakaya devant le tribunal, selon une
journaliste de l'AFP sur place.
D'autres prévenus se sont dits stupéfaits d'avoir été poursuivis pour
des commentaires postés sur les réseaux sociaux.
Le représentant en Turquie de Reporters sans frontières(RSF), Erol
Onderoglu, présent à l'audience, a estime que ce procès "illustre une
nouvelle tendance préoccupante qui vise la couverture des affaires
économiques".
Le juge a rejeté les demandes d'acquittement présentées par les avocats
et ajourné le procès au 17 janvier 2020.
En avril, le président Recep Tayyip Erdogan avait vivement critiqué les
médias occidentaux, qu'il accuse de gonfler les difficultés économiques
de la Turquie, ciblant notamment le Financial Times pour un article sur
la Banque centrale turque.
L'économie turque traverse une période particulièrement difficile,
ayant connu cette année sa première récession en 10 ans, avec une
inflation de 20% et la chute de la livre turque qui a perdu près du
tiers de sa valeur face au dollar l'an dernier.
En juillet le groupe de réflexion SETA, proche du pouvoir, a publié un
rapport citant les noms de certains journalistes turcs travaillant pour
des médias étranger en les accusant d'employer "un langage
anti-gouvernemental". (AFP, 20 septembre
2019)
Another Arrest Warrant Issued for
Musician Tunç
Two hearings of the cases of musician Ferhat Tunç were held yesterday
(September 18) at Büyükçekmece Courthouse in İstanbul.
The hearing of the case where Tunç is under trial for "provoking people
into enmity and hatred" was held at Büyükçekmece 4th Penal Court of
First Instance. The court decided that the musician's statement should
be taken through letters rogatory as he is abroad. The hearing was
adjourned to February 14, 2020.
In the other case where the musician is under trial for "insulting the
president," Büyükçekmece 14th Penal Court of First Instance issued an
arrest warrant. The hearing was adjourned to December 4.
"We won't ask for justice from this judiciary. Because it protects the
interests of the fascist AKP-MHP alliance. In Turkey, the notions of
law and justice are meaningless in practice," Tunç said.
"From the beginning, they thought they could make me surrender, trying
to produce crimes out of my social media posts. When I refused to
surrender, they increased the number of the cases and prepared
fabricated indictments," he added.
"I believe Turkey will get rid of this shame of judiciary. This will
happen by founding the democratic front and extending the democratic
struggle. Back to back arrest warrants are non-existent for me." (BIA, 19 September
2019)
Pour
un caricaturiste turc, les prisons et les
tribunaux comme "seconde
maison"
Le caricaturiste turc Musa Kart, connu pour son travail pour le
quotidien d'opposition Cumhuriyet, raconte avoir passé plus de temps en
prison ou au tribunal qu'à son bureau depuis l'arrivée au pouvoir de
Recep Tayyip Erdogan en Turquie en 2003.
Son dernier séjour en prison a commencé en avril, lorsqu'une cour
d'appel a confirmé sa condamnation à trois ans et neuf mois pour "aide
à une organisation terroriste", avant qu'il soit libéré la semaine
dernière dans l'attente de l'examen d'un nouvel appel.
"Ces quinze dernières années, les prisons et les tribunaux sont devenus
une seconde maison pour moi", dit-il à l'AFP.
Récompensé l'année dernière par la fondation suisse Cartooning for
Peace, M. Kart est l'un des quatorze employés de Cumhuriyet condamnés
dans cette affaire.
Il a été arrêté une première fois en 2016, au moment où les autorités
menaient une implacable répression contre l'opposition à la suite du
putsch manqué du 15 juillet.
"J'ai passé quasiment autant de temps dans les couloirs des tribunaux
qu'au journal. C'est vraiment malheureux", regrette-t-il.
Incorrigible optimiste, le caricaturiste refuse de se laisser abattre
et raconte avoir toujours essayé d'être le plus présentable possible
pour ses visiteurs en prison.
"Je me rasais, je prenais la chemise la plus propre de ma modeste
garde-robe et je les accueillais à bras ouverts", décrit-il. "Nous
passions notre temps à plaisanter".
Son moral était également remonté par la conviction de n'avoir rien
fait de mal. "Si vous êtes en paix avec vos actions, il n'est pas si
difficile de supporter les conditions de détention", assure-t-il.
- "Ombre politique" -
Le premier procès de Musa Kart a eu lieu en 2005 en raison d'une
caricature de M. Erdogan, alors Premier ministre, représenté comme un
chat empêtré dans une pelote de laine.
"Je dessine depuis plus de 40 ans... Je l'ai fait dans le passé avec
d'autres dirigeants politiques, mais je n'avais jamais fait l'objet de
poursuites judiciaires", dit-il. "Le cadre de tolérance s'est nettement
restreint aujourd'hui".
Les défenseurs des droits de l'homme, dont Reporters sans frontières
(RSF), ont appelé la Turquie à revoir ses lois anti-terroristes et
anti-diffamation, affirmant qu'elles sont utilisées à outrance pour
faire taire l'opposition.
Dans le procès en cours contre lui, il est reproché à M. Kart d'avoir
contacté des membres du mouvement guléniste, accusé par Ankara d'avoir
fomenté le putsch manqué de 2016.
L'accusation affirme également que les employés de Cumhuriyet ont
conspiré pour changer la ligne éditoriale du quotidien afin de soutenir
les gulénistes, ainsi que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
et le groupe d'extrême gauche DHKP-C, tous trois considérés comme
"terroristes" par la Turquie.
"Quand vous regardez mes dessins, vous voyez combien je suis contre
tout type d'organisation terroriste et avec quels force et sérieux je
les critique", insiste M. Kart auprès de l'AFP.
Cumhuriyet, le plus ancien quotidien en Turquie, n'appartient pas à un
grand groupe d'affaires, mais à une fondation indépendante, ce qui en
fait une cible facile pour les autorités.
Son ancien rédacteur en chef Can Dündar a fui en Allemagne après une
condamnation en 2016 à la suite d'un article affirmant que la Turquie
avait fourni des armes à des groupes islamistes en Syrie.
En outre, Cumhuriyet connait ses propres problèmes internes, et
certains, dont Musa Kart, ont démissionné en raison de différends avec
la nouvelle direction qui a en pris les rênes l'année dernière.
Les poursuites judiciaires ont exacerbé le climat de peur dans lequel
vivent les journalistes en Turquie, où des dizaines d'entre eux sont
emprisonnés.
Et Musa Kart ne sait pas comment cette affaire va se terminer. "Tout le
monde sait qu'une ombre politique flotte sur notre affaire", dit-il.
Mais quoi qu'il arrive, il souhaite se concentrer sur ses caricatures.
"Les dessins de presse sont un langage très fort parce que l'on y
trouve le moyen de s'exprimer sous toutes les circonstances, même sous
la pression". (AFP, 18 septembre
2019)
Press
freedom in Turkey
remains in crisis, mission concludes
International press freedom groups reported today that press freedom
and the rule of law in Turkey remain in crisis despite grounds for very
cautious optimism, such as yesterday’s ruling releasing several former
Cumhuriyet journalists.
Over three days this week, the international press freedom delegation
held meetings with journalists, civil society, the judiciary and the
authorities to assess planned reforms and the continued crackdown
facing journalists in Turkey. Convened by the International Press
Institute (IPI), the delegation also comprised representatives from
Article 19, the European Federation of Journalists (EFJ), the Committee
to Protect Journalists (CPJ), PEN International, Norwegian PEN, the
European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF) and Reporters
Without Borders (RSF).
A Judicial Reform Strategy, announced in May 2019 by the Turkish
government to address flaws in the justice system, will not be credible
unless it guarantees judicial independence in both law and practice and
ends the persecution of journalists, the press freedom delegation said
today.
The delegation said it welcomed the intention of the authorities to
undertake reform. However, the delegation highlighted in meetings with
officials how the press freedom environment in the country has not
improved since the lifting of the State of Emergency in July 2018, how
scores of journalists remain behind bars or under travel bans as a
consequence of an extended, politically motivated crackdown against the
media, and how a subsequent wide-ranging capture of the judiciary has
progressively and severely damaged the rule of law and the public’s
right to access information.
As part of any judicial reform strategy, Turkey should urgently revise
anti-terror and defamation laws, repeatedly abused to silence critical
press. It should take immediate steps to end the arbitrary prosecution
of journalists, characterized by baseless indictments, politically
driven judgments and severe violations of the right to a fair trial. It
should reverse moves that allow disproportionate political
interference into the operations of the judiciary, including the April
2017 amendment to Article 159 of the Constitution, which allows for
political control over the nomination procedure to the Council of
Judges and Prosecutors, affecting the independence of the entire
judicial system.
As proposed changes are discussed and examined, the delegation urged
Turkish authorities to closely involve independent civil society,
journalists and international experts in the fields of freedom of
expression, judicial independence and the rule of law and to enact
reforms to bring the independence of the judiciary in line with
Turkey´s commitments under international human rights law.
The delegation met with local civil society groups and journalists in
Istanbul and then travelled to Ankara, where it met with the
Constitutional Court, the Court of Cassation, representatives of the
Ministry of Justice, and the EU and other foreign diplomatic missions.
The delegation regrets that a long-planned meeting with Justice
Minister Abdulhamit Gül was cancelled one day in advance.
In its meeting with the Constitutional Court, the delegation said
Turkey’s highest judicial body must give priority to applications
regarding detained journalists and administrative measures blocking
websites, including Wikipedia, which has been banned in Turkey for
two-and-a-half years. The delays in these cases seriously harm the
public’s fundamental right to access information. It also expressed
concern over recent inconsistent rulings involving journalists.
The delegation strongly welcomed a ruling on Thursday evening by the
Court of Cassation to overturn convictions for seven defendants in the
Cumhuriyet trial, concerning cases of journalists detained because of
their work. The ruling led to their release. While that decision marks
belated but significant justice, it cannot reverse the personal damage
done to those defendants as a result of their extended imprisonment. In
addition, Cumhuriyet’s former accountant, Emre Iper, remains behind
bars and journalist and MP Ahmet Sik is set to be retried under a new
set of more serious charges. The delegation had been denied permission
at the last minute to visit the Cumhuriyet journalists in prison on
Wednesday, in a decision illustrative of a systematic denial of prison
visits to observers.
In addition, the delegation is profoundly alarmed by the implementation
of new rules from Turkey’s audiovisual regulator, the Radio and
Television Supreme Council (RTÜK), that extend the agency’s control to
online broadcasters, threatening their existence through a costly and
opaque licensing regime.
The delegation is concerned about the system of issuing press cards,
which has been taken over by the presidential office and is profoundly
affecting the capacity of national and international media to operate
in the country. (IPI, September 13, 2019)
Cinq ex-journalistes du quotidien Cumhuriyet remis en
liberté
Cinq ex-journalistes du principal quotidien d'opposition turc,
Cumhuriyet, condamnés à des peines de prison à l'issue d'un procès
décrié par les défenseurs de la liberté d'expression, ont été remis
jeudi en liberté, a indiqué leur avocat.
Leur libération avait été ordonnée par une cour d'appel turque.
Les journalistes libérés, dont le célèbre caricaturiste Musa Kart,
faisaient partie d'un groupe de 14 employés de Cumhuriyet condamnés à
des peines de prison en 2018 et qui avaient ensuite vu leur appels
rejetés une première fois par un autre tribunal.
Ils avaient été reconnus coupables de soutenir par leurs écrits trois
organisations classifiées comme "terroristes" par la Turquie, dont le
parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et le réseau du prédicateur
Fethullah Gülen, à qui Ankara impute la responsabilité du putsch manqué
de juillet 2016.
Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet est devenu emblématique de
l'érosion de la liberté de la presse en Turquie sous le président Recep
Tayyip Erdogan.
Ce pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté
de la presse établi par Reporters Sans Frontières.
Outre cette épreuve judiciaire, Cumhuriyet a traversé une difficile
transition l'an dernier avec un changement brusque de l'équipe
dirigeante. En signe de protestation, plusieurs dizaines de
journalistes, dont la plupart de ceux qui ont été condamnés lors du
procès, ont démissionné. (AFP, 12 septembre
2019)
Journalist
İnce Sentenced to 11 Months, 20 Days in Prison
Journalist and writer Barış İnce has been sentenced to 11 months and 20
days in prison for having insulted the President with his "acrostic
defense". The pronouncement of the verdict has been suspended.
Barış İnce, the former Managing Editor of daily BirGün, presented the
related acrostic statement of defense as part of an investigation
launched against him for the news article "They made a double highway
to their pockets" published on BirGün newspaper.
The article subject to the lawsuit featured the summaries of
proceedings on the Turkey Youth and Education Service Foundation
(TÜRGEV) chaired by Bilal Erdoğan, the son of President and ruling
Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan.
The first letters of Barış İnce's statement of defense presented to the
court spelled out the expression "Hırsız Tayyip", or "Thief Tayyip" in
English.
Supreme Court of Appeals reversed the first judgement
Due to this statement of defense, which was reported in the news as
"acrostic defense", another lawsuit was filed against journalist İnce
on the same charge of "insulting the President".
In the first lawsuit filed against him due to his article on BirGün,
the İstanbul 2nd Penal Court of First Instance ruled that İnce should
pay 10,620 TRY damages for "hurting the dignity, honor and reputation
of a person" and did not reduce the sentence on the ground that "he did
not show repentance."
The İstanbul 2nd Penal Court of First Instance ruled that journalist
Barış İnce should be sentenced to 21 months in prison on charge of
"insulting the President" with his acrostic statement of defense. After
the Supreme Court of Appeals reversed this judgement and the case was
heard again, the journalist has now been sentenced to 11 months, 20
days in prison. (BIA News Desk, 12 September 2019)
Writer Başkaya Faces up to 7,5 Years in Prison
The prosecutor has stated his opinion as to the accusations today
(September 10) in the case where writer Fikret Başkaya has been on
trial at Ankara 21st Heavy Penal Court for an article he wrote three
years ago. At the second hearing of the case where he was tried in the
Assize Court, the prosecutor gave his opinion.
The prosecutor requested that Başkaya be penalized for "propagandizing
for a terrorist organization" upon Article 7/2 of the Anti-Terror Law.
The relevant article reads as follows: "A person who makes propaganda
for an organization in a manner which would legitimize or praise the
terror organization's methods including force, violence or threats or
in a manner which would incite use of these methods shall be sentenced
to a penalty of imprisonment for a term of one to three years. If the
said crime is committed through the press or broadcasting the penalty
to be given shall be increased by half."
Lawyer expects prison sentence between 1.5 and 7.5 years
Başkaya's lawyer Levent Kanat said in a statement to bianet that with
the increase of the sentence, he foresees a prison term of 1.5 to 7.5
years and added:
Prosecutors and judges insist on putting freedom of thought to
punishment. They do not appreciate the concept of freedom of thought in
law. They only look at whether the person who expresses freedom of
thought matches their subjective thoughts. "
Saying that the case was related to the political conjuncture, Kanat
remarked, "Both a lawsuit being filed against this article and the
request of a sentence surprised me. Therefore, it is also possible that
the court will move away from the lower limit in case of a penalty."
The prosecutor also asserted that Başkaya committed the offense of
"publicly degrading the Republic of Turkey" and requested the court to
file a criminal complaint against Başkaya upon Article 301 of the
Turkish Penal Code. He was requested to file a criminal complaint. (BIA News Desk, 10
September 2019)
Le parquet relance les poursuites
contre le représentant de RSF en
Turquie
Le soulagement aura été de courte durée : le représentant de RSF en
Turquie, Erol Önderoğlu, la défenseure des droits humains Şebnem Korur
Fincancı et l’écrivain Ahmet Nesin ont appris ce 10 septembre que le
parquet avait fait appel de leur acquittement. Consécutive au verdict
rendu le 17 juillet, la décision du parquet est notifiée avec deux mois
de retard du fait des vacances judiciaires. La cour d’appel régionale
d’Istanbul examinera le dossier à une date pour l’heure inconnue.
“Nous sommes abasourdis par l’acharnement intolérable du parquet à
l’égard d’Erol Önderoğlu et de ses collègues, déclare le secrétaire
général de RSF, Christophe Deloire. Leur acquittement était une rare
preuve de bon sens et une lueur d’espoir pour des journalistes écrasés
par la répression. En faisant le choix de relancer les poursuites, les
autorités envoient un désastreux signal de crispation à la société
civile et à leurs partenaires étrangers.”
Accusés de "propagande terroriste", "d’apologie du crime" et
"d’incitation au crime", Erol Önderoğlu, Şebnem Korur Fincancı et Ahmet
Nesin sont poursuivis pour avoir pris la direction symbolique du
journal Özgür Gündem, un jour chacun, en 2016. Une manière de défendre
le pluralisme face à la persécution de ce titre, fermé manu militari en
août 2016. Au bout de trois ans de procédure, ils ont été acquittés en
première instance le 17 juillet.
Erol Önderoğlu est également visé par un second procès, qui s’ouvrira
le 7 novembre. La justice lui reproche cette fois d’avoir manifesté sa
solidarité avec des centaines d’universitaires traînés en justice pour
une pétition pacifiste. Une action qui lui vaut à nouveau d’être accusé
de "propagande terroriste" aux côtés de seize autres activistes.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 pays au Classement mondial 2019
de la liberté de la presse établi par RSF. Sur fond de démantèlement de
l’état de droit, la situation des médias est devenue particulièrement
critique depuis la tentative de putsch de juillet 2016. (RSF, 10
septembre 2019)
Reporter
Aydın Sentenced to 1 Year, 3 Months in Prison
Journalist Melike Aydın, who is a reporter for the Jinnews website, has
been sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization". Her social media posts
from 13 years ago have been cited as the reason for the prison term.
Aydın was taken into custody in February 2019 when she was on her way
back from news follow-up in Aydın. She was detained due to her social
media messages from the year 2006.
The final hearing of the lawsuit filed against her was held at the 20th
Heavy Penal Court in Bayraklı Courthouse yesterday (September 9).
The hearing was attended by Melike Aydın herself and her lawyer Şükran
Öztürk as well as several journalists.
As reported by Mezopotamya Agency (MA), lawyer Şükran Öztürk indicated
that no reasonable suspicion in her case file, underlining that the
evidence was illegally obtained in terms of procedure.
Announcing its ruling after the last statements of defense were
presented, the court board has ruled that journalist Melike Aydın shall
be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization". The announcement of the
verdict has been deferred. (BIA News Desk, 10
September 2019)
Acquittal for Three Academics for Peace in
Diyarbakır and İstanbul
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in Diyarbakır and İstanbul today (September 9).
Having their final hearings at the Diyarbakır 11th Heavy Penal Court,
professors Süleyman Kızıl, Murat Biricik and Fikret Uyar from Dicle
University have been separately acquitted.
Announcing its verdict, the details of which will be announced in the
justified ruling, the court has concluded that "the legal elements of
the offense charged against defendants did not arise." Accordingly, it
has ruled for the acquittal of all three Academics for Peace.
Prosecutor demanded acquittal
In their last statement before the court, the academics repeated their
previous statements of defense and requested their acquittal.
The prosecutor of the hearing announced the same opinion as to the
accusations in all three hearings. Referring to the verdict of
"violation of right" previously given by the Constitutional Court, the
prosecutor indicated that the legal elements of the offense
"propagandizing for a terrorist organization" were not met. The
prosecutor demanded acquittal for the academics.
The court has ruled that all three academics shall be acquitted.
Five academics acquitted in İstanbul
At the İstanbul 28th Heavy Penal Court, a verdict of acquittal has been
given for five Academics for Peace without holding an open hearing.
Among the acquitted academics are Assoc. Prof. Sevilay Çelenk from
Ankara University, Prof. Cem Terzi from Dokuz Eylül University and
Faculty Member Abdullah Deveci from Eskişehir Anadolu University. That
being the case, the lawsuits of nine academics have ended in acquittal
so far. (BIA
News Desk, 9 September 2019)
Premier
acquittement d'une universitaire
poursuivie pour une pétition
Un tribunal turc a acquitté vendredi une universitaire accusée, comme
des centaines de confrères, de "propagande terroriste" pour avoir signé
une pétition en 2016, première victoire judiciaire des signataires qui
intervient après un arrêt favorable de la Cour constitutionnelle.
Ozlem Sendeniz, chercheuse à l'Université d'Igdir, a été acquittée par
un tribunal d'Istanbul, a indiqué sur Twitter un collectif de soutien
des pétitionnaires, "Les Académiciens pour la paix". "Il s'agit du
premier acquittement dans nos procès", a-t-il ajouté.
Mme Sendeniz était poursuivie pour avoir signé, comme environ 2.000
autres intellectuels, une pétition "pour la paix" appelant à la fin des
opérations des forces de sécurité dans le sud-est à majorité kurde de
la Turquie.
La pétition a été lancée alors que le sud-est de la Turquie était
ensanglanté par la reprise du conflit entre Ankara et le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié d'organisation
terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Le soutien des universitaires à cette pétition avait suscité l'ire du
président Recep Tayyip Erdogan qui a qualifié cet acte de "trahison".
Nombre des signataires ont été limogés par décret-loi ces dernières
années, comme Mme Sendeniz, et la justice turque a engagé des
poursuites contre plusieurs centaines d'entre eux, les accusant d'avoir
fait de la "propagande terroriste".
Selon le média indépendant Bianet, plus de 200 universitaires ont été
condamnés à ce jour et des centaines d'autres sont encore en procès.
Mais en juillet dernier, la Cour constitutionnelle de Turquie a rendu
une décision qualifiant de "violation de leur liberté d'expression" la
condamnation de neuf universitaires.
Cet arrêt a ouvert la voie à l'acquittement des pétitionnaires dont le
procès est toujours en cours et l'annulation de la condamnation de ceux
dont le procès s'est déjà achevé.
Les milieux universitaires sont soumis à de fortes pressions en
Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 qui a
été suivie de purges de grande ampleur qui n'ont pas épargné les
campus. (AFP,
6 septembre
2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Supreme Court of Appeals Upholds Prison Sentences
of 3 HDP MPs
The Supreme Court of Appeals announced its verdict in the Kurdish
Communities Union (KCK) main case today (September 24).
After the court of appeal upheld the verdict of the local court on 154
people, the verdict in question was taken to the Supreme Court of
Appeals.
Accordingly, the Supreme Court has upheld the 9-year prison sentences
given to Peoples' Democratic Party (HDP) MPs Pero Dündar and Musa
Farisoğulları, the 6-year prison sentence given to HDP Hakkari MP Leyla
Güven and the prison sentence of 1 year, 3 months given to Ahmet Türk,
the recently dismissed Metropolitan Mayor of Mardin.
While the verdicts of 118 people have been upheld by the Supreme Court,
it has reversed 36 verdicts, including that of HDP MP Tayip Temel.
The verdicts of 118 people upheld
The 4th Penal Chamber of Gaziantep Regional Court of Justice, the court
of appeal, previously upheld 89 of 111 prison sentences given by the
Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court, the local court.
The Supreme Court of Appeals has announced its judgement as to the
objection lodged against the ruling of the court of appeal.
Verdicts of reversal
Accordingly, the Supreme Court of Appeals has reversed the 21-year
prison sentences given to the following people on charge of "leadership
of a terrorist organization": Ahmet Birsin, Mehmet Taş, Çimen Işık,
Zöhre Bozacı, Turan Genç, Herdem Kızılkaya, Mehmet Akın, Mehmet Nimet
Sevim, Lütfi Dağ, Kemal Aktaş; aynı suçlamayla 18'er yıl hapis cezası
alan Necdet Atalay, Mazlum Tekdağ, Mikail Karakuş, Olcay Kanlıbaş, Ali
Şimşek, Ümit Aydın, Ahmet Makas, Şinasi Tur, Abdullah Demirbaş, Tuncay
Korkmaz, Ercan Sezgin and HDP Van MP Tayip Temel.
The prison sentences of 6 years, 9 months given to Veysi Akar and Türki
Gültekin for "membership of a terrorist organization" and prison
sentences of 6 years, 3 months given to Ahmet Ertak, Mesut Çetin and
Önal İsmail Öner on the same charge have also been reversed.
The verdicts of acquittal given for Heval Erdemli, Zeynel Mat,
Sabahattin Dinç, Abdullah Bozkoyun, Mehmet Salih Yıldız, Alaattin
Aktaş, Fethi Suvari and Ali Oruç have also been reversed against the
defendants.
Verdicts upheld by the Supreme Court
The reversal of Ferhan Türk's prison sentence of 6 years, 3 months for
"membership of an organization" due to lack of evidence by the court of
appeal has been approved by the Supreme Court of Appeals.
The Supreme Court of Appeals has also upheld the 21-year prison
sentences given to Peace and Democracy Party (BDP) Chair of the time
Kamuran Yüksek, Ramazan Morkoç, Hüseyin Yılmaz, Salih Akdoğan, Senanik
Öner and Bayram Altun and the 18-year prison sentence given to Seda
Akbaş Can on charge of "leading an organization".
Prison sentence of Hatip Dicle upheld as well
The Supreme Court has also upheld the 9-year prison sentences of Hasan
Hüseyin Ebem, Abbas Çelik, Zülküf Karatekin, Nadir Bingöl, Ahmet Erdem,
Cibrahil Kurt, Yurdusev Özsökmenler, Mehmet Hatip Dicle, Nihayet
Taşdemir, Pınar Işık, Elif Kaya, Yüksel Baran, Pelgüzar Kaygısız, Pero
Dündar, Sara Aktaş, Zahide Besi, Musa Farisoğulları, Adil Erkek, Mahmut
Okkan, Burhan Karakoç for "being members of an organization".
The prison sentences of 6 year, 3 months given to Demir Çelik, Mehmet
Tari, Hasan Fırat Üner, Hasan İraz, Celal Yoldaş, Fırat Anlı, Selim
Sadak, Hüseyin Kalkan, Songül Erol Abdil, Ethem Şahin, Emrullah Cin,
Fikret Kaya, Aydın Budak, Leyla Güven, Gülcan Şimşek, Nuran Atlı
Söyler, Abdullah Akengin, Şeyhmus Bayhan, Ahmet Zirek, Engin Kotay,
Kerem Duruk, Esma Güler, Özlem Yasak, Rojda Balkaş Akyüz, Ramazan
Ödemiş, Ramazan Debe, Muharrem Erbey, Tuncay Ok, Ahmet İlan and Mustafa
Doğru on the same charge have also been upheld by the Supreme Court.
Prison sentences of Ahmet Türk also upheld
The following prison sentences have also been upheld: Prison sentences
of 7 years, 9 months of Mustafa Ocaklık, Abdurrahim Tanrıverdi, Osman
Ocaklık, Nazim Çağlak; prison sentence of 5 years, 2 months of Zübeyde
Zümrüt; 5-year prison sentence of Serdar Ziriğ; prison sentence of 5
years, 7 months, 15 days of Murat Tuğrul; prison sentences of 4 years,
8 months, 7 days of Mehmet Güzel and Mehmet Aksünger; prison sentence
of 1 year, 3 months of dismissed Mayor of Mardin Ahmet Türk.
Upheld verdicts of acquittal
The verdicts of acquittal given for the following people have also been
upheld: Ebru Günay, Kutbettin Kurt, Hüseyin Bayrak, Haci Erdemir, İhsan
Uğur, Selahattin Elçi, Bahri Çeken, Yaşar Çelik, Hasat İnatçi, Rahmi
Özmen, Siracettin Irmak, Servet Özen, Kazım Kurt, Galip Kandemir, Yaşar
Sarı, Arslan Özdemir, Roza Erdede, Zeynep Boğa, Hacire Özdemir, Bedriye
Aydın, Takibe Turgay, Nizamettin Onar, Beyhan Sakin, Veysel Yıldırım,
Hanifi Yönten, Adnan Bayram, İhsan Sevitek, Seyithan Şen, Mehmet
Deviren, Mehmet Nesih Çağlar, Seyithan Haran, Mahmut Polat, Hüsamettin
Çiçek, Mehmet Nesip Gültekin, Aygül Arat, Resul Erkaplan, Abdulserdest
Tan, Abdullah Aflatun, Abdurrahim Dağ, Abdulhalık Katar, Abdulgaffur
Şen, Ekrem Elbat, Gülistan Dehşet, Semih Sencer, Ali Genç, Necla
Kormaz, Ahmet Cengiz, Atilla Koca and Mesut Aydın.
About KCK Main Trial
In operations launched under the name of Kurdish Communities Union
(KCK) in 2009, tens of thousands of people were taken into custody
throughout Turkey, especially in İstanbul and Turkey's southeastern
province of Diyarbakır. Lawsuits were also filed in several provinces
after these operations.
The lawsuit in Diyarbakır, known as the "KCK main trial", started after
the 7,578-page indictment prepared by the Diyarbakır Chief Public
Prosecutor's Office was accepted.
The indictment charged 175 defendant with "destroying the unity and
integrity of the state", "being members and leaders of a terrorist
organization" and "aiding and abetting a terrorist organization". The
suspects faced 15 years in prison to aggravated life imprisonment and
the trial continued for eight years.
In the lawsuit filed in 2009, 154 people stood trial, among whom were
the then Co-Chairs of Peace and Democracy Party (BDP), its MPs,
co-mayors, municipal council members, politicians, human rights
defenders, journalists and intellectuals.
Announcing its verdict on March 28, 2017, the Diyarbakır 2nd Heavy
Penal Court sentenced 16 people to 21 years in prison each and
sentenced 95 people 1 year, 2 months to 18 months in prison. 43
defendants were acquitted in the case.
As their files were separated from the other because they had
legislative immunity when the lawsuit was filed, the trial of Nadir
Yıldırım, Alican Önlü, Dirayet Taşdemir, Besime Konca, Selma Irmak,
Ahmet Yıldırım, Osman Baydemir and Çağlar Demirel still continues at
the Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court. (BIA, 24 September 2019)
New
Investigation and Request for Arrest
Against Selahattin Demirtaş
Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu has posted
a message on his Twitter account and announced that a new investigation
was launched against imprisoned former Co-Chair of Peoples' Democratic
Party (HDP) Selahattin Demirtaş today (September 20).
"The 26th Heavy Penal Court gave a verdict of deduction. An application
of release on probation was made today. In order to prevent any
possible release, the Ankara Prosecutor's Office launched a separate
investigation on the charge he is tried and requested his arrest",
Tanrıkulu has stated.
It has been reported that the new investigation has been launched
against Demirtaş on charge of "membership of a terrorist organization".
As part of the new investigation, the testimony of Demirtaş was taken
via Audio and Visual Information System (SEGBİS). Afterwards, Ankara
Public Prosecutor's Office has referred him to the penal court of peace
on duty to be arrested again.
While Benan Molu, an attorney for Selahattin Demirtaş, has posted the
message, "New games to prevent Demirtaş from being free two days after
the European Court of Human Rights (ECtHR) hearing", Ramazan Demir,
another lawyer for Demirtaş has stated,
"They are trying to arrest Selahattin Demirtaş on the same charge he
was arrested, put on trial for three years and released last week.
Today when the verdict of deduction has been given and there have
remained no obstacles for his release... Two days after the ECtHR
hearing..."
The judicial process of Selahattin Demirtaş
Selahattin Demirtaş was taken into custody on November 4, 2016. He
arrested and sent to Silivri Prison in İstanbul on the same day. He is
still behind bars in Silivri.
All his investigations, except for one, have been combined in a single
file. The lawsuit filed at the Ankara 19th Heavy Penal Court has still
not been concluded. As his request for release as part of this suit was
rejected, his attorneys appealed to the Constitutional Court.
In their application to the Constitutional Court on May 29, 2018, the
attorneys requested that his application be reviewed with priority.
However, the Court has not yet responded to the application. On June
26, 2018, his case was taken to the ECtHR.
Shortly after this appeal to the ECtHR, the court announced its
judgement in his second case. Tried in the case together with former
HDP MP Sırrı Süreyya Önder, Selahattin Demirtaş has been sentenced to 4
years, 8 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" by the İstanbul 26th Heavy Penal Court.
One month later, on October 25, 2018, his verdict of conviction reached
the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court of Justice, the court
of appeal.
On November 17, 2018, the ECtHR announced that it would announce its
judgement as to his application on November 20. The court of appeal
swiftly reviewed the verdict of conviction of Demirtaş and started
discussing it on November 19.
On November 20, 2018, the ECtHR concluded that Demirtaş was "arrested
with political motivations" and ruled for his release.
The Ankara 19th Heavy Penal Court rejected his request for release on
November 30 ,2018, indicating that "his arrest was a moderate measure".
On December 4, 2018, the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court
of Justice upheld his verdict of conviction. With this verdict,
Demirtaş became an arrested convict.
The attorneys of Demirtaş appealed again to the ECtHR on February 19,
2019 and requested that the issues not discussed, found inadmissible
and not regarded as violation right be reviewed again.
The government also appealed against the ECtHR verdict on Demirtaş. In
its petition, the government also requested that the ECtHR review its
ruling of right violation again. That being the case, the case of
Demirtaş has been taken to the ECtHR Grand Chamber, which announced
that it would discuss the application on September 18, 2019.
In his hearing at the Ankara 19th Heavy Penal Court on September 2, the
court board has ruled that Demirtaş shall be released.
As his request for release has been rejected, his attorneys lodged a
request of "deduction", demanding that the period that he has already
served in prison be deducted from his prison term so that he could be
released on probation. This request has not been answered yet. (BIA, 20 September
2019)
MEPs
nominate Demirtaş for
human rights prize
Members of the European Parliament (EP) from the European Free Alliance
(EFA), the European United Left–Nordic Green Left (GUE-NGL) and the
Progressive Alliance of Socialists and Democrats (S&D) groups have
announced the establishment of a Kurdish Friendship Group in a press
briefing on Tuesday, Deutsche Welle Turkish reported.
The meeting was focused on the government-appointed mayors who replaced
elected mayors from the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP) in
Turkey’s majority-Kurdish Diyarbakır, Van and Mardin provinces, DW said.
HDP’s Co-chair Sezai Temelli was present at the meeting, according to
DW, calling on European countries to not compromise on democracy and
universal values, and to show solidarity with the HDP.
“This is a critical time, particularly for Kurdish people in Turkey who
are seeing their democratic rights undermined by a government which
allows the dismissal of properly elected mayors just because of their
political allegiance,” an EFA statement quoted MEP François Alfonsi as
saying.
The 15 MEPs will meet in Brussels in October to formalise the Kurdish
Friendship Group, Alfonsi said. The MEP added that they are expecting
more MEPs to join.
The issue of appointed mayors goes beyond the HDP, as the country’s
interior minister Süleyman Soylu has also threatened Istanbul’s mayor
Ekrem İmamoğlu, said S&D’s Kati Piri, a Dutch MEP who has served as
the EP’s Turkey rapporteur.Centre-left opposition Republican People’s
Party’s (CHP) İmamoğlu, who won the elections in Turkey’s biggest city
by a slim margin in March 2019 and then with a landslide victory in the
re-vote in June, had visited the dismissed Kurdish mayors, a move that
led Minister Soylu threatening his dismissal.
Piri continued to say that the hearing to be held in the European Court
of Human Rights’ (ECHR) Grand Chamber on Sept.18 for HDP’s jailed
former co-chair Selahattin Demirtaş is important for all politicians in
a similar situation in Turkey, DW said.
Thousands of HDP members and administrators remain in prisons in Turkey
over terrorist propaganda charges, which have led to convictions in the
ECHR for Turkey on grounds of freedom of speech violations.
Cypriot MEP Costas Mavrides proposed nominating Demirtaş for the EP’s
human rights award the Sakharov Prize, DW said. The proposal received
support in the meeting.
The Sakharov Prize, named after Russian scientist and dissident Andrei
Sakharov, is awarded to “individuals who have made an exceptional
contribution to the fight for human rights across the globe, drawing
attention to human rights violations.”
Nelson Mandela was the first recipient of the award in 1988. Leyla
Zana, the first Kurdish woman elected to the Turkish parliament who
served over 10 years in prison for her pro-Kurdish activism, received
the award in 1995. (BIA, 20 September 2019)
European
Socialists Call for Release of Demirtaş
The Party of European Socialists (PES) has called for the release of
Selahattin Demirtaş, a former co-chair of the Peoples' Democratic Party
(HDP), an associate member of the PES, after a court ruled for a
release on Monday (September 2).
Demirtaş, who has been behind bars since November 2016, continues to
stay in prison as he was convicted in another case in December 2018.
"By keeping him in prison, Turkey is violating Selahattin's rights as
well as the political rights of the Turkish people. Like we previously
said, these charges are politically motivated and their only purpose is
to remove the democratic opposition. We demand that Demirtas be freed
immediately," said Sergei Stanishev, president of the PES.
"Selahattin is a fighter for human rights and democratic freedoms, for
not only the Kurdish minority but for all Turkish citizens. His only
crime has been to work for a democratic, progressive Turkey. He has
been kept in prison for almost three years for that. Turkey is in
violation of the Human Rights Convention," he added.
The PES said in a press release that it supports its member parties in
Turkey (HDP and CHP) will continue to stand by them "when their rights,
and the rights of their members, are attacked". (BIA, 4 September 2019)
Un tribunal ordonne la libération de Selahattin
Demirtas
Un tribunal turc a ordonné lundi la remise en liberté provisoire du
leader kurde Selahattin Demirtas dans le cadre de son principal procès,
mais celui-ci devrait rester en prison car il purge une peine pour une
précédente condamnation, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats.
Le tribunal de Sincan, près d'Ankara, a ordonné lors d'une audience à
laquelle ni M. Demirtas, ni ses avocats ne participaient, la libération
du leader politique kurde, accusé de diriger une "organisation
terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre
des crimes".
Il a été placé en détention provisoire dans le cadre de ce procès en
novembre 2016 et risque jusqu'à 142 ans de prison s'il est reconnu
coupable.
Il n'était toutefois "pas clair dans l'immédiat" quand M. Demirtas
serait libéré de la prison d'Edirne (nord-ouest), a précisé son avocat,
Ramazan Demir. En effet, il a déjà été condamné en appel le 4 décembre
2018 à une peine de quatre ans et huit mois pour "propagande
terroriste".
En revanche, il est possible pour M. Demirtas, ancien co-président du
Parti démocratique des peuples (HDP), dont il reste l'une des figures
de proue, de faire une demande de remise en liberté conditionnelle dans
le cadre de cette condamnation. "Nous nous entretiendrons avec lui
aujourd'hui et agirons en fonction de cela", a précisé Me Demir.
Ses avocats avaient refusé lundi de participer à l'audience, déclarant
vouloir attendre celle, le 18 septembre, de la Grande Chambre de la
Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) portant sur la détention
provisoire de leur client dans le cadre de ce procès.
Le 20 novembre dernier, la CEDH avait sommé la Turquie de mettre fin
"dans les plus brefs délais" à la détention provisoire de M. Demirtas,
sans succès jusqu'à présent.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse régulièrement le HDP
d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, avait
rapidement balayé la décision de la CEDH, assurant qu'elle n'était pas
contraignante pour Ankara.
Le procès de M. Demirtas a été renvoyé au 7 janvier. (AFP, 2 septembre
2019)
Des maires prokurdes destitués
dénoncent une "décision politique"
Trois maires prokurdes déchus de leur mandat en Turquie pour des
accusations de "terrorisme" ont qualifié jeudi leur destitution de
"putsch politique" et affirmé qu'ils allaient saisir la justice pour la
contester.
Accusés d'activités "terroristes", les maires HDP (Parti démocratique
des peuples) de Diyarbakir, Adnan Selçuk Mizrakli, de Mardin, Ahmet
Türk, et de Van, Bedia Özgökçe Ertan, ont été démis de leurs fonctions
le 19 août.
La destitution des maires de ces trois importantes villes du sud-est à
majorité kurde de la Turquie, quelques mois après leur victoire aux
élections municipales du 31 mars, avaient provoqué des manifestations
réprimées par la police.
"Nous avons été privés de l'opportunité de servir le peuple par le
putsch politique du 19 août", a déclaré M. Türk, maire déchu de Mardin
et figure influente de la cause kurde.
"C'est une décision politique qui vise à empêcher la lutte pour la
démocratie du peuple kurde, à intimider le peuple et à stopper nos
efforts pour amener le changement en Turquie", a-t-il ajouté lors d'une
conférence de presse à Istanbul.
Mme Ertan, qui s'exprimait elle aussi lors de cette conférence de
presse, a indiqué que le HDP allait "épuiser toutes les voies légales"
pour contester cette décision.
La semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan a défendu la
destitution des trois édiles, les accusant de s'être mis "au service de
terroristes au lieu de servir la population".
Le ministère de l'Intérieur affirme avoir reçu des plaintes selon
lesquelles les trois maires auraient soutenu financièrement le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié par Ankara de
"terroriste".
M. Türk a qualifié d'"infondées" ces accusations.
Ankara a nommé des gouverneurs dans les trois villes pour prendre en
charge les administrations municipales.
M. Erdogan accuse régulièrement le HDP d'être lié au PKK. Mais le parti
affirme être visé en raison de son opposition virulente au gouvernement.
Des dizaines de responsables et élus du HDP ont été arrêtés dans le
cadre des purges que mènent les autorités turques depuis une tentative
de putsch en 2016.
(AFP,
30 août
2019)
Erdogan
refusera tout "retard" sur la "zone de
sécurité"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti qu'il n'acceptera pas
de retard de la part des Etats-Unis dans la mise en place d'une "zone
de sécurité" dans le nord-est syrien, selon des propos rapportés jeudi
par la presse.
"Nous n'autoriserons aucun retard (...) Il faut que le processus
progresse rapidement", a déclaré M. Erdogan à des journalistes turcs à
bord de l'avion le ramenant d'un déplacement mercredi en Russie.
Ankara et Washington ont convenu le 7 août, à l'issue de difficiles
discussions, la mise en place d'une zone tampon entre la frontière
turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée
par Washington des Unités de protection du peuple (YPG) à l'est du
fleuve Euphrate.
Cet accord, prévoyant la mise en place d'un centre d'opérations
conjointes pour coordonner la création de la "zone de sécurité", a
permis d'éviter une opération turque contre les YPG qui semblait
imminente.
Cette milice est considérée par la Turquie comme une "organisation
terroriste" en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui mène depuis 1984 une insurrection contre les
autorités d'Ankara.
Les Etats-unis collaborent étroitement avec les YPG dans la lutte
contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
"Le pacte conclu avec les Etats-Unis, qui vise à nettoyer l'est de
l'Euphrate de la présence des YPG et mettre en place une zone de
sécurité, est une bonne mesure", a déclaré M. Erdogan.
Il a ajouté que des patrouilles conjointes avec les Etats-Unis
débuteraient "bientôt".
Les contours de la "zone de sécurité" sont pour le moment flous --
notamment sur sa profondeur--, et aucun calendrier n'a été avancé pour
sa mise en place.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a plusieurs fois mis
en garde contre toute "manoeuvre dilatoire" de la part des Etats-Unis.
Depuis 2016, la Turquie a lancé deux opérations transfrontalières
contre les YPG et a plusieurs fois menacé d'en lancer une nouvelle. (AFP, 29 août
2019)
Début du retrait des forces kurdes de la frontière
turque
Les autorités locales kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi
le début du retrait de leurs forces de positions le long de la
frontière avec la Turquie, à la suite d'un accord entre Washington et
Ankara établissant une "zone de sécurité".
Ces autorités ont indiqué dans un communiqué que les travaux avaient
débuté samedi sur "les premiers pas pratiques -dans le secteur de Ras
al-Aïn- avec l'élimination de monticules de terre et le retrait de
certaines unités des Unités de protection du peuple (YPG) et d'armes
lourdes".
Principale milice kurde de Syrie et partenaire clé des Etats-Unis dans
la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), les YPG ont
annoncé samedi être prêts à coopérer en vue de la mise en place d'une
"zone de sécurité" pour séparer les secteurs kurdes syriens de la
Turquie.
Fruit d'un accord conclu entre Washington et Ankara, l'instauration de
cette zone tampon est destinée à dissuader la Turquie de lancer une
nouvelle offensive contre la milice des YPG, fer de lance des Forces
démocratiques syriennes (FDS) mais considérée comme "terroriste" par
Ankara.
Le 7 août, Washington et Ankara se sont mis d'accord sur la création
d'un "centre d'opérations conjointes", basé en Turquie, pour coordonner
la mise en place de cette "zone de sécurité".
Les contours de la zone tampon sont pour le moment flous --notamment sa
profondeur--, et aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place.
Mi-août, le Pentagone avait indiqué que l'accord serait mis en oeuvre
"par étape" mais que les premières opérations allaient commencer
"rapidement".
Ankara a assuré que des postes d'observation et des patrouilles
conjointes étaient prévus.
Le régime de Damas a dénoncé une initiative au service des
"ambitions expansionnistes de la Turquie".
Le "centre d'opérations conjointes" turco-américain sur la Syrie
fonctionne désormais à "pleine capacité", a annoncé samedi le ministre
turc de la Défense, Hulusi Akar.
Lundi, les forces kurdes ont procédé a des retraits similaires à Tal
Abyad, "cela montre le sérieux de notre engagement" en faveur de
l'instauration de cette zone tampon, a encore indiqué mardi
l'administration semi-autonome kurde syrienne.
"Nous déploierons tous nos efforts pour garantir la réussite de
l'accord avec l'Etat turc, et (la réussite) des efforts menés par les
Etats-Unis", avait déclaré samedi le haut commandant des FDS Mazloum
Abdi.
"Les FDS joueront un rôle positif pour le succès de cette opération",
a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Hassaké.
Egalement présent à cette conférence de presse, le général Nicholas
Pond, représentant la coalition emmenée par Washington pour lutter
contre l'EI, a jugé que l'initiative était "la seule voie pour
sécuriser la zone frontalière de manière durable".
Le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a annoncé
vendredi sur son compte Twitter que les FDS avaient détruit la veille
certaines de leurs "fortifications militaires" à la frontière, photos à
l'appui.
"Cela démontre l'engagement des FDS à soutenir l'application du
mécanisme de sécurité", a-t-il estimé. (AFP, 27 août
2019)
Minorités
/ Minorities
The Assyrian genocide of 1915 recognized by the State
of California
The Assyrian genocide of 1915 in the Ottoman Empire and the Simele
massacre of 1933 have been recognized by the State of California
recently. The decision was made unanimously, with both Democratic and
Republican assembly members behind the resolution.
Assyrian Christians — often simply referred to as Assyrians— are an
ethnic minority group whose origins lie in the Assyrian Empire, a major
power in the ancient Middle East. Most of the world’s 2-4 million
Assyrians live around their traditional homeland, which comprises parts
of northern Iraq, Syria, Turkey, and Iran.
Assyrians all around the world are working for the remembrance of the
genocide committed against Assyrians during the First World War in the
Ottoman Empire and the Simele massacre of 1933 in Iraq.
While the world is aware of the Armenian genocide, many do not know
that genocide was also committed against other ethnic groups, namely
the Assyrians and Greeks, in the same region. These groups have lived
from time immemorial in their ancestral lands, which were within the
borders of the Ottoman Empire in 1914. The so-called “Young Turks” who
deported and killed Armenians also led massacres against ethnic
Assyrians and Greeks.
Hundreds of thousands of innocent Assyrians faced targeted killings,
rape, abuse, destruction of homes and villages, and the razing of
churches at the hands of the Ottoman Turks and their Kurdish allies.
It was resolved by the Assembly of the State of California that the
Assyrian genocide of 1915, also known as the Seyfo Genocide, and the
Simele massacre are recognized by the Assembly of the State of
California as crimes against humanity.
The director of the Assyrian Genocide and Research Center, Sabri Atman
is humbled over the decision that has been made in California’s State
Capitol. He stated that 49 states in the United States have recognized
the Armenian genocide and “we will make a lot of effort so that all of
them will include the Assyrian genocide as well.” The Assyrian Genocide
and Research Center also focuses on advocating for the State of
California and other states to include in their history curriculum
information about the Assyrian genocide.
The Assyrian and Genocide Research Center
https://www.atour.com/government/usa/20190911a.html
Une
nouvelle vantardise mensongère d'Erdogan
relative à la communauté chrétienne

Le président turc Tayyip Erdogan a posé le 3 août 2019 à Istanbul la
première pierre d'une église dans le quartier périphérique de Yesilköy,
destinée à la communauté chrétienne syriaque, qui fait partie de la
Chrétienté d’Orient.
En affirmant qu'elle sera le premier édifice de culte chrétien
construit dans l'histoire de la République turque, Erdogan a dit:
"N'oubliez pas, ce pays appartient à tout le monde. Tous ceux qui sont
attachés, contribuent et sont loyaux à la Turquie sont des citoyens à
part entière. Il n'y a aucune barrière en politique, dans le commerce
ou tout autre secteur."
Tout d’abord, il s'agit d'une nouvelle vantardise mensongère du despote
d’Ankara. L'église dont la première pierre a été posée à Istanbul n'est
pas "le premier édifice de culte chrétien construit dans l'histoire de
la République turque”.
La première église qui a été construite dans l'histoire de la
République turque se trouve à Midyat: L'église Mor (Saint) Sharbel...
Elle a été construite en 1957.
D'ailleurs, le même Erdogan reste toujours le négationniste N°1 du
génocide du 1915 dont la communauté chrétienne syriaque est une des
victimes.
Dans un discours du 24 avril 2019 en réponse à la reconnaissance de ce
génocide par la France, il disait: "Le transfert des bandes arméniennes
et de leurs partisans, tueurs de musulmans, y compris des femmes et des
enfants vers l’Est de l’Anatolie était la décision la plus raisonnable
à prendre à l’époque".
(Photo de L'église Mor (Saint) Sharbel: Nahro Beth-Kinne)
MP
Paylan Proposes Parliamentary Inquiry into
September
6-7 Pogrom
In his petition, Peoples' Democratic Party (HDP) MP Paylan called for
the discovery of public officials and civil perpetrators who planned
and organized the pogrom, for the identification of the losses of life
and property, for the compensation of the material and moral losses of
the victims and institutions.
Paylan briefly said the following his petition:
* "The pogrom of September 6-7, 1955, is one of the gravest events in
the history of the Republic of Turkey that has not yet been confronted.
According to official data, only 73 churches in İstanbul, 8 ayazmas, 2
monasteries, 5,538 houses 3,584 of which belonged to Greeks, and
businesses were burned down and looted.
* Also according to official records, 60 women were raped and many were
killed. Following the impunity of the pogrom, tens of thousands of
Greek, Armenian, Jewish and Syriac citizens were forced to leave the
country against oppression and the threat of life security.
* The perpetrators of this pogrom did not receive punishment like many
negative events in the history of the Republic, on the contrary, the
people involved or caused the events were promoted.
"Public officials promoted"
* For example, Sabri Yirmibeşoğlu, who was in charge of the
Mobilization Audit Committee during the Pogrom, said, "September 6-7 is
a Special Warfare Task. It was a magnificent organization and it
achieved its purpose," though he has risen gradually in the bureaucracy
over the years, reaching as far as the General Secretariat of the
National Security Council between 1988-1990. In fact, Oktay Engin, the
perpetrator of the bomb that ignited the wick of the pogrom and dropped
on Atatürk's home in Thessaloniki, continued his career in 1992-1993 as
the governor of Nevşehir.
* It is useful to look at the above-mentioned words of Sabri
Yirmibeşoğlu in order to understand why the pogrom, like other crimes
in the history of Turkey, remains a crime that has not been confronted
and its perpetrators punished. In this context, it can be seen how the
state is involved in certain crimes and how it surrounds the
perpetrators with an armor of impunity.
"Parliament has not taken steps so far"
* Although 64 years have passed since this great crime in our country,
the parliament has not taken any steps to uncover the perpetrators of
the pogrom.
* The discovery of the perpetrators of the pogrom, the determination of
the losses of life and property, the compensation of the financial and
moral losses of the victims and institutions, and the finding of
justice, albeit late, will be an important step that the Parliament
will take in the name of confronting the past. Therefore, we demand
that a parliamentary inquiry be opened. (BIA, 6 September 2019)
Appeal for ‘Effective Investigation’ in Hrant
Dink Murder Case Rejected
The Constitutional Court has rejected the appeal for effective
investigation raised by the family of Hrant Dink, the Editor-in-Chief
of Agos newspaper murdered in 2007. The application of the family has
been rejected on the ground that legal remedies have not been exhausted.
In 2016, the family of the deceased journalist appealed to the
Constitutional Court against the verdict of non-prosecution given for
24 people including defendants of the Ergenekon case retired Brigadier
Veli Küçük, Kemal Kerinçsiz, former Vice Governor of İstanbul Ergun
Güngör and retired National Intelligence Organization (MİT) official
Özel Yılmaz.
In the three-year period since family's appeal, the Ministry of Justice
presented its opinion in June 2019. In its opinion, the Ministry
indicated that the trial was still continuing and provided information
about the file.
Announcing its decision on the application of the family, the
Constitutional Court has stated that the trial process has not yet been
finalized.
'Data need to be examined as a whole'
In the related decision of the court, it has been indicated that
"before the judicial authorities clarify the reasons and conditions of
the incident of death, namely its conditions of occurrence, it is not
possible for the Constitutional Court to examine the allegations of the
applicants and whether an effective investigation has been conducted
into the incident as a whole."
Accordingly, the court has concluded that the issues in question "need
to be examined by handling the data acquired in the process of trial as
a whole."
'Legal remedies have not been exhausted'
"With the justifications explained above, without examining it in terms
of other criteria of admissibility, it shall be ruled that the
application is inadmissible on the ground that legal remedies have not
been exhausted", the Constitutional Court has indicated and added:
"It has been concluded that the allegation of violation of right to
life is inadmissible considering that legal remedies have not been
exhausted." (BIA, 29 August 2019)
Vakifli le
dernier village arménien de Turquie a fêté la Bénédiction du raisin
A Vakifli le dernier village arménien de Turquie, sur la Méditerranée
-en ex-Cilicie- les Arméniens ont fêté la bénédiction du raisin
dimanche 18 août en compagnie des Alévis. Ils ont prié ensemble lors de
la messe arménienne devant des récipients remplis de harissa -le plat
traditionnel arménien-préparé avec les Alévis. Selon Cem Tchapar, le
responsable de la communauté arménienne de Vakifi, l’une des 5
principales fêtes de l’Eglise arménienne, la fête de la Sainte-Vierge
Marie tombait en même temps qu’une fête Alévie. Les deux communautés
ont alors décidé de réaliser une messe en commun.
L’un des responsables de la messe, le père Avedis Tabachian a affirmé
que les prières étaient dirigées pour la protection de « l’amour
fraternel » en Turquie. L’évêque Sahag Machalian venu d’Istanbul
participait également à la cérémonie. « Oui, nous désirons défendre nos
traditions. Nous voulons dans ce dernier village arménien de Vakifi,
faire vivre la culture arménienne d’Anatolie. Je souhaite que nos
appels à l’amour lors de la messe puissent se répandre dans tout le
pays et dans le monde » dit Sahag Machalian.
Sources : Hytert.am.
(armenews, 26 août 2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
Kitchen Expenses of Presidency in 2018: +5 Million
Lira
The Court of Accounts released its "Presidency Audit Report of Court of
Accounts for 2018" yesterday (September 24).
According to the table of operating results appended to the report,
there is an increase in several expense items of the Presidency,
ranging from kitchen and cleaning to clothing, repair and maintenance.
While the total expense of the Presidency was 362 million Turkish Lira
(TRY)* in 2017, this figure has increased by 160 percent in 2018,
exceeding 943 million TRY. As for the total income of the Presidency,
it has remained fixed at its previous level of 305 million TRY. The
Presidency has posted a deficit of 637.8 million TRY in total in 2018.
Two-time increase in kitchen expenses
According to the report of the Court of Accounts, while the stationery
expenses of the Presidency was 1 million 641 thousand TRY in 2017, this
figure has increased to 2 million 273 thousand TRY in 2018.
As for the "consumer goods used for nutrition, as food and in kitchen",
their expenses have increased from its previous level of 2 million 646
thousand TRY in 2017 to 5 million 311 thousand 427 lira 74 kurush in
2018.
Travelling expenses of personnel: 22.8 million TRY
In 2018, the domestic and international travelling expenses of the
Presidency personnel have increased from 14 million TRY to 22.8 million
TRY. As for the total personnel expense, it has increased from its
previous level of 106 million TRY to 181 million TRY in 2018. It has
been further indicated that 107 million of this expense has been made
for contracted workers.
In the expense item "purchase of goods and materials for consumption"
comprising water, heating, electricity and Internet expenses, the total
expense has increased from 25.5 million TRY in 2017 to 40.9 TRY in 2018.
4 million 179 thousand TRY spent for medical supplies
According to Court of Accounts, in the year 2017, the Presidency spent
2 million 784 thousand TRY in total on "medical and laboratory
supplies". This figure has increased to 4 million 179 thousand TRY in
2018.
The money paid by the Presidency for "agricultural materials" to be
used for the plants and trees at Presidential Complex has also
increased from 188 thousand TRY in 2017 to 700 thousand TRY last year.
While a total of 36.2 million TRY was spent for ceremonies, fairs and
organizations held with the approval of President and ruling Justice
and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan in 2017, this
figure has also increased to 48.9 million TRY in 2018.
9 million lira for associations
While the transfers of money to non-profit organizations such as
associations, unions, institutions and funds were 7 million 975 TRY in
2017, this figure has become 9 million TRY in 2018. A total of 5
million TRY has also been donated to families.
While a total of 428 million 360 thousand TRY has been spent on
purchase of goods and services, the expenses made as part of projects
have been calculated as 943 million 646 thousand TRY. In 2017, 156.4
million TRY was spent for goods and services and 24.6 million TRY for
projects in 2017. (BIA, 25 September 2019)
Un ex-Premier ministre d'Erdogan va créer un
mouvement rival
Un ex-Premier ministre du président turc Recep Tayyip Erdogan et l'un
des piliers du parti au pouvoir, Ahmet Davutoglu, a annoncé vendredi la
prochaine création d'une formation politique rivale.
Lors d'une conférence de presse à Ankara, M. Davutoglu, 60 ans, a
également annoncé sa démission du parti islamo-conservateur de M.
Erdogan, l'AKP, devançant ainsi une décision attendue de ses instances
dirigeantes de l'en expulser.
"Cela relève de notre responsabilité historique et notre devoir envers
la nation (..) de créer un nouveau parti politique", a déclaré M.
Davutoglu, qui fut Premier ministre de M. Erdogan entre 2014 et 2016
avant d'être évincé.
Lorsqu'il avait quitté son poste, M. Davutoglu avait juré de ne jamais
critiquer M. Erdogan en public, mais il a rompu son silence en juillet
en accordant une interview-fleuve dans laquelle il a notamment accusé
l'AKP d'avoir dévié de ses objectifs et déploré sa décision d'exiger un
nouveau scrutin à Istanbul après l'avoir perdu de justesse en mars au
profit de l'opposition. Lors d'une nouvelle élection en juin, le
candidat de M. Erdogan avait subi une lourde défaite.
"Je démissionne du parti au sein duquel j'ai servi avec honneur et
auquel j'ai consacré beaucoup d'efforts pendant des années", a-t-il
ajouté.
Le comité exécutif de l'AKP avait décidé à l'unanimité début septembre
de renvoyer M. Davutoglu devant une commission disciplinaire en vue de
son expulsion.
En annonçant sa démission, M. Davutoglu a qualifié la décision des
instances dirigeantes de l'AKP de "très grave" et "pas en phase" avec
les principes fondateurs du parti.
L'annonce de M. Davutoglu survient alors que d'autres personnalités de
premier plan comme l'ancien président Abdullah Gül et l'ex-vice Premier
ministre Ali Babacan, tous deux membres fondateurs de l'AKP, ont eux
aussi pris leurs distances avec M. Erdogan.
M. Babacan, figure très respectée des milieux économiques, crédité des
succès économiques de l'AKP pendant sa première décennie au pouvoir, a
démissionné du parti le 8 juillet, lui reprochant d'avoir sacrifié ses
"valeurs" et évoquant le besoin d'"une vision neuve" pour le pays.
Dans une interview au quotidien Karar cette semaine, il a annoncé qu'il
créerait son parti d'ici la fin de l'année et que M. Gül soutenait ses
efforts.
Il a toutefois affirmé qu'il ne se joindrait pas à M. Davutoglu, parce
que leurs "priorités politiques, méthodes et ton sont différents".
Ces "luttes internes" qui éclatent au grand jour "continueront
d'affaiblir l'AKP", estime Berk Esen, de l'université Bilkent à Ankara.
l existe désormais d'après lui une sorte de course entre les deux
groupes "pour créer leur parti en premier de sorte à consolider le vote
AKP dissident". (AFP, 13 septembre
2019)
La
dirigeante du CHP Kaftancioglu condamnée à
près de 10 ans de prison
Une opposante du président turc Recep Tayyip Erdogan a été condamnée
vendredi à près de 10 ans de prison pour plusieurs chefs d'accusation,
dont "propagande terroriste" et "insulte au chef de l'Etat", en raison
notamment de propos tenus sur Twitter.
Canan Kaftancioglu, responsable du parti d'opposition CHP
(social-démocrate) pour la province d'Istanbul, "a été condamnée à un
total de neuf ans et huit mois de prison", a annoncé une responsable de
cette formation politique.
Mme Kaftancioglu a été condamnée pour cinq chefs d'accusation
différents, basés principalement sur des tweets postés il y a plusieurs
années : "propagande terroriste", "insulte au chef de l'Etat", "insulte
à un fonctionnaire de l'Etat", "insulte à la République turque" et
"incitation à la haine".
La responsable, dont le procès était très suivi en Turquie et à
l'étranger, a rejeté ces accusations, dénonçant un "procès politique"
visant, selon elle, à la punir pour avoir oeuvré à la défaite du parti
de M. Erdogan aux élections municipales à Istanbul.
Mme Kaftancioglu est souvent présentée comme l'architecte des campagnes
victorieuses du nouveau maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, qui a battu le
candidat de M. Erdogan en mars, puis en juin après l'annulation du
premier scrutin dans des conditions controversées.
Comme chaque peine de prison, prise individuellement, est inférieure à
cinq ans, Mme Kaftancioglu ne sera pas emprisonnée dans l'attente de
son procès en appel qui devrait intervenir d'ici six mois, selon la
responsable du CHP.
Après l'audience, Mme Kaftancioglu a été accueillie devant le tribunal
par plusieurs centaines de partisans venues la soutenir, selon un
photographe de l'AFP.
"Droits, lois, justice !", a scandé la foule, en brandissant des
écharpes à l'effigie de Mme Kaftancioglu et des pancartes sur
lesquelles on pouvait lire "Tu ne seras jamais seule" ou "C'est parce
qu'on a gagné !"
- "Ne jamais renoncer" -
Dans une allocution devant le palais de justice, Mme Kaftancioglu a
critiqué la peine prononcée contre elle et pointé un doigt accusateur
en direction du gouvernement : "Ils croient pouvoir nous effrayer, mais
nous continuerons de parler", a-t-elle lancé.
"Les décisions ne sont pas prises dans les tribunaux, mais au palais
(présidentiel). Ce procès visait à punir Istanbul et ceux qui ont fait
gagner le peuple d'Istanbul", a-t-elle ajouté.
"C'est un procès complètement politique. (Le parti de M. Erdogan)
cherche à prendre sa revanche après sa défaite aux élections", a abondé
Sadi Simsek, venu soutenir Mme Kaftancioglu.
Celle-ci était poursuivie principalement sur la base de tweets publiés
entre 2012 et 2017, en lien notamment avec de grandes manifestations
antigouvernementales en 2013, une tentative de putsch en 2016 ou encore
l'assassinat d'un journaliste d'origine arménienne.
M. Imamoglu, le maire d'Istanbul, a assisté à une partie de l'audience
vendredi pour soutenir Mme Kaftancioglu.
La responsable du CHP à Istanbul, qui risquait jusqu'à 17 ans de
prison dans le cadre de ce procès, n'a eu de cesse de rejeter les
accusations tout au long de l'affaire.
Le tribunal d'Istanbul a d'ailleurs reproché vendredi à Mme
Kaftancioglu son "absence de remords" pour justifier la lourde
condamnation.
- Opposition sous pression -
Cette médecin légiste de formation s'est imposée comme un élément clé
de la stratégie d'ouverture du CHP vers la gauche et le parti prokurde
HDP, dont le soutien a été capital dans la victoire à Istanbul de M.
Imamoglu.
La condamnation de Mme Kaftancioglu survient alors que le gouvernement
turc semble avoir accru la pression sur les milieux d'opposition.
La semaine dernière, trois maires d'importantes villes du sud-est à
majorité prokurde ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des
responsables nommés par le ministère de l'Intérieur.
Le président Erdogan est régulièrement accusé de dérive autoritaire, en
particulier depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016 qui a
été suivie de purges de grandes ampleur. (AFP, 6 septembre
2019)
Le
parti d'Erdogan va expulser l'ex-Premier
ministre Davutoglu
Le comité exécutif du parti du président turc Recep Tayyip Erdogan
(AKP, au pouvoir) a décidé lundi à l'unanimité de renvoyer l'ancien
Premier ministre Ahmet Davutoglu devant une commission disciplinaire en
vue de son expulsion, ont rapporté plusieurs médias.
Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion de cinq heures du
comité exécutif central du Parti de la Justice et du Développement
(AKP), présidée par M. Erdogan, a notamment indiqué le quotidien
progouvernemental Hürriyet sur son site internet.
Figure importante du parti islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, qui
avait aussi été ministre des Affaires étrangères, avait quitté son
poste de Premier ministre en 2016 au bout de deux ans. Il avait juré de
ne jamais critiquer M. Erdogan en public, mais il a récemment montré
qu'il n'entendait plus passer sous silence ce qu'il considère comme des
dysfonctionnements au sein du parti.
Il a notamment accusé l'AKP d'avoir dévié de ses objectifs, critiquant
son parti pour avoir exigé un nouveau scrutin à Istanbul après avoir
perdu de justesse la ville en mars au profit de l'opposition. Lors
d'une nouvelle élection en juin, le candidat de M. Erdogan avait subi
une lourde défaite.
Il a aussi dénoncé la destitution le 19 août de trois maires de villes
de l'est de la Turquie - Diyarbakir, Mardin et Van, tous trois membres
du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) et accusés
d'entretenir des liens avec des militants kurdes.
Cette décision intervient alors que des personnalités de premier plan
comme l'ancien président Abdullah Gül et l'ex-vice Premier ministre Ali
Babacan, tous deux membres fondateurs de l'AKP, ont pris leurs
distances avec M. Erdogan.
Ancien vice-Premier ministre chargé de superviser l'économie turque,
Ali Babacan a annoncé le 8 juillet sa démission du parti évoquant de
"profondes divergences" et le besoin d'une "nouvelle vision".
Selon la presse turque, M. Babacan, également ancien ministre de
l'Economie et chef de la diplomatie, puis vice-Premier ministre
jusqu'en 2015, se prépare à constituer à l'automne son propre parti
avec Abdullah Gül. (AFP, 2 septembre
2019)
Le maire d'Istanbul critique la destitution de
trois maires prokurdes par Ankara
Le maire d'Istanbul s'en est pris samedi au gouvernement turc qui a
démis de leurs fonctions trois maires prokurdes accusés de
"terrorisme", lors d'une visite à Diyarbakir (est).
Les maires des trois villes de l'est de la Turquie, Diyarbakir, Mardin
et Van, tous trois membres du parti prokurde HDP (Parti démocratique
des peuples) et élus le 31 mars, ont été démis de leurs fonctions le 19
août et accusés d'entretenir des liens avec des militants kurdes.
Ekrem Imamoglu, issu du principal parti d'opposition CHP et élu à la
mairie d'Istanbul en juin, a qualifié l'action d'Ankara "d'imprudence".
"Il ne peut y avoir de démocratie ni d'Etat de droit quand des
responsables élus
quittent leur poste sans qu'ils aient été désavoués par les urnes", a
déclaré M. Imamoglu aux journalistes à Diyarbakir.
Il a rencontré le maire de Mardin Ahmet Turk, une figure importante du
mouvement kurde, et Adnan Selcuk Mizrakli, qui a été remplacé à la tête
de Diyarbakir par un gouverneur nommé par Ankara. M. Mizrakli a estimé
que la visite du maire d'Istanbul était "une lueur d'espoir" pour les
maires déchus et "leur redonnait courage".
Cette visite dans la région à majorité kurde a une signification forte
pour le CHP (Parti républicain du peuple), qui n'a pas toujours eu de
bons rapports avec le HDP.
Mais la victoire d'Ekrem Imamoglu, notamment rendue possible par le
vote kurde car le HDP n'avait pas présenté de candidat à Istanbul, a
contribué à l'amélioration des relations entre les deux partis.
M.Imamoglu a aussi rendu hommage à Tahir Elci, bâtonnier de Diyarbakir
et militant kurde, en se rendant sur sa tombe. M. Elci a été tué par
balle dans une altercation entre des militants kurdes et des policiers
en 2015.
En mai dernier, le candidat du CHP à la présidence Muharrem Ince avait
rendu visite à l'ancien chef du HDP Selahattin Demirtas en prison,
avant l'élection présidentielle de juin 2018. (AFP, 31 août
2019)
Forces
armées/Armed Forces
Ankara se dit prête à une opération en Syrie
Les préparatifs de la Turquie à la frontière avec la Syrie en vue d'une
possible opération dans ce pays sont terminés, a annoncé samedi le
président turc Recep Tayyip Erdogan, avant des entretiens avec Donald
Trump.
"Nos préparatifs le long de la frontière ont été achevés", a dit M.
Erdogan à des journalistes à Istanbul avant de partir pour New York où
se déroulera l'Assemblée générale de l'ONU.
Un accord a été conclu le mois dernier entre les Etats-Unis et la
Turquie pour créer une zone tampon dans le nord-est de la Syrie.
Celle-ci doit séparer la frontière turque des territoires aux mains de
la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée
par Ankara comme un "groupe terroriste".
Cette milice, le fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS),
a été un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI).
M. Erdogan avait auparavant averti Washington que la Turquie lui
donnait jusqu'à la fin septembre pour des résultats concrets dans la
mise en place de cette zone tampon et que sinon elle déclencherait une
opération contre la milice kurde.
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu avait accusé les
Etats-Unis de faire des efforts "uniquement cosmétiques" sur ce projet.
Cette question sera discutée par les présidents américain et turc au
cours de la visite de M. Erdogan à New York.
Début septembre, les Turcs et les Américains avaient effectué leur
première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, dans le
secteur censé se transformer en zone tampon dite "zone de sécurité".
Des hélicoptères turcs et américains ont également effectué des
patrouilles aériennes, a rapporté samedi l'agence officielle de presse
Anadolu.
La zone est censée éloigner les Unités de protection du peuple de la
frontière turque.
M. Erdogan a également déclaré que jusqu'à trois millions de Syriens
pourraient être rapatriés dans la zone en provenance d'Europe et de
Turquie où plus de 3,7 millions d'entre eux se sont réfugiés.
Le soutien accordé par les Etats-Inis à la milice des YPG a tendu les
relations avec la Turquie.
Mercredi, un responsable du Pentagone avait souligné que les Etats-Unis
continuaient d'équiper les forces kurdes en armes et en véhicules pour
qu'elles luttent contre l'EI dans le nord-est de la Syrie, malgré
l'établissement de la zone de sécurité à la frontière turque.
Ankara affirme que la milice des YPG est une émanation "terroriste" du
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui s'est engagé en 1984
dans une lutte armée contre l'Etat turc.
"Nous ne voulons pas entrer en confrontation avec les Etats-Unis. Mais
nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'ignorer le soutien que les
Etats-Unis accordent aux organisations terroristes", a déclaré M.
Erdogan.
La Turquie a lancé des opérations dans le nord de la Syrie contre l'EI
en 2016 et contre les YPG début 2018. (AFP, 21 septembre
2019)
Erdogan
"n'accepte pas" la pression sur la Turquie pour
ne pas avoir l'arme nucléaire
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué mercredi le fait que
certains pays, dont le sien, soient sous pression pour ne pas acquérir
l'arme nucléaire.
"Certains (pays) possèdent des missiles avec des têtes nucléaires mais
je ne devrais pas en avoir. Je n'accepte pas cela", a-t-il déclaré dans
un discours dans la ville de Sivas (est).
La Turquie ne possède pas l'arme nucléaire et adhère au traité de non
prolifération nucléaire depuis 1980.
M. Erdogan a fait ces déclarations alors qu'il ressert les liens en
matière de défense avec la Russie tout en s'éloignant des Etats-UNis,
allié historique d'Ankara au sein de l'Otan.
Les Etats-Unis ont réagi à la décision de la Turquie d'acheter le
système russe de défense antiaérienne S-400 en l'éjectant de son
programme d'avion furtif F-35.
Washington estime que la Russie pourrait rassembler des informations
techniques stratégiques sur le nouveau F-35 si celui-ci était utilisé
aux côtés d'un système S-400.
Vendredi, M. Erdogan avait suggéré que la Turquie pourrait se tourner
vers la Russie pour trouver une solution alternative après son
exclusion du programme F-35. (AFP, 4 septembre
2019)
Erdogan
menace d'une opération dans les prochaines
semaines
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi de lancer une
opération dans le nord-est de la Syrie si la Turquie n'obtenait pas le
contrôle de la "zone de sécurité" dont la mise en place a fait l'objet
d'un accord entre Ankara et Washington.
Un accord conclu le 7 août entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit
la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et
les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée par
Washington des Unités de protection du peuple (YPG) à l'est du fleuve
Euphrate.
"Nous n'avons pas beaucoup de temps ou de patience concernant la zone
de sécurité. D'ici quelques semaines, si nos soldats ne commencent pas
à vraiment contrôler cette zone, il ne restera d'autre choix que de
mettre en oeuvre nos propres plans opérationnels", a-t-il affirmé lors
d'un discours à Istanbul.
Le président turc a auparavant affirmé que le président américain
Donald Trump avait promis que la "zone de sécurité" serait large de 32
kilomètres (20 miles).
Un centre d'opérations conjointes, prévu par cet accord pour coordonner
la création de la "zone de sécurité" a récemment été mis en place et
des patrouilles communes devraient démarrer bientôt.
L'accord avait permis d'éviter une opération turque contre les YPG qui
semblait imminente.
Cette milice est considérée par la Turquie comme une "organisation
terroriste" en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une insurrection contre les
autorités d'Ankara.
Les Etats-unis collaborent étroitement avec les YPG dans la lutte
contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Les contours de la "zone de sécurité" restent flous et aucun calendrier
n'a été avancé pour sa mise en place.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a plusieurs fois mis
en garde contre toute "manoeuvre dilatoire" de la part des Etats-Unis.
Depuis 2016, la Turquie a lancé deux opérations transfrontalières
contre les YPG et a plusieurs fois menacé d'en lancer une nouvelle. (AFP, 31 août
2019)
Programme des F-35: la Turquie pourrait se
tourner vers la Russie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre vendredi
qu'Ankara pourrait se tourner vers la Russie après la décision en
juillet des Etats-Unis d'exclure la Turquie du programme de
développement de l'avion furtif américain F-35.
"Si les Etats-Unis s'obstinent dans leur attitude concernant les F-35,
nous nous occuperons de nous-mêmes. S'agira-t-il des Su-35?, des F-35?
ou des Su-57?", a lancé le président Erdogan devant la presse à Ankara,
en faisant référence aux avions de combat russes Soukhoï.
Il a précisé que le gouvernement turc n'en était qu'au premier stade
d'étude de ces différentes options. Il a souligné qu'une production
conjointe et les plans de financement étaient les critères qui
détermineraient son choix.
"Au-delà de l'examen (du choix entre) les Su-35, F-35 ou Su-57, nous
étudions les mesures que nous pouvons prendre pour notre industrie de
défense, notre défense", a ajouté M. Erdogan.
En juillet, les Etats-Unis ont écarté la Turquie, membre de l'Otan, du
programme de développement de l'avion de combat furtif américain F-35
après l'acquisition par Ankara du système de défense anti-aérien russe
S-400. Washington juge que l'achat de ces systèmes de défense russes
par Ankara met en danger les secrets technologiques du F-35.
La Turquie a souvent rappelé qu'elle voulait devenir un producteur de
matériel militaire et non un simple acheteur auprès de pays comme les
Etats-Unis et la Russie.
M. Erdogan a rencontré le président russe Vladimir Poutine mardi dans
la banlieue de Moscou, en marge du salon aéronautique international
MAKS, vitrine de l'industrie aérospatiale russe militaire et civile.
La Turquie a commandé plus de 100 avions F-35 et son industrie de
défense a investi des sommes importantes dans son programme de
développement.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a indiqué
vendredi au cours d'une visite à Oslo que la Turquie avait déjà dépensé
1,4 milliard de dollars pour le programme de développement du F-35.
"Le président Donald Trump avait assuré à Erdogan à Osaka au cours (du
sommet en juin) du G20 que dans le pire des scénarios cette somme
serait remboursée à la Turquie. Mais nous espérons que nous n'en
arriverons pas là", a ajouté M. Cavusoglu. (AFP, 30 août
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Près de la moitié des Autrichiens veulent limiter les
droits des musulmans
Près de la moitié des Autrichiens (45%) estiment que les musulmans ne
doivent pas avoir les mêmes droits qu'eux, selon une étude de
l'université de Salzbourg, rendue publique jeudi, à quelques jours des
élections législatives, et qui révèle une forte méfiance envers l'islam.
Parmi les personnes interrogées dans l'étude, 45 % ont souscrit à
l'assertion "les mulsulmans ne devraient pas avoir les mêmes droits que
tout le monde en Autriche".
Par ailleurs, 70% des personnes interrogées estiment que l'islam n'a
pas sa place en Occident.
Une majorité des Autrichiens veulent aussi que les musulmans
soient
restreints dans leur pratique religieuse et disent se sentir parfois
étrangers dans leur propre pays à cause de leur présence.
59% d'entre eux craignent que certains musulmans ne soient des
terroristes.
Et ils sont 48% à réclamer l'interdiction de la construction des
mosquées, selon les résultats consultés par l'AFP.
"De telles tendances à l'ethnocentrisme pourraient à terme mener à des
positions discriminatoires," écrit l'auteur de cette étude
sociologique. "Il y a un réel danger de voir entravée la liberté
religieuse accordée aux musulmans depuis très longtemps en Autriche."
En Autriche, où 8% de la population se réclame de confession musulmane,
l'islam est reconnu officiellement comme religion depuis 1912.
Selon l'étude, les électeurs de l'extrême droite, les personnes sans
diplôme ou âgées de plus de 75 ans lui sont les plus hostiles.
A l'inverse, les électeurs des Verts, les personnes âgées de moins de
trente ans et les diplômés du supérieur affichent une opinion positive
de cette religion.
Mille deux cent personnes ont été interrogées en 2018 pour la
réalisation de l'étude.
"Elle ne vient que confirmer l'avertissement que nous lançons depuis
des années à la classe politique qui instrumentalise parfois la peur,"
a réagit auprès de l'AFP Ümit Vural, le président de l'IGGÖ, la
principale organisation représentant les musulmans, qui gère 360
mosquées.
"Les hostilités et l'exclusion deviennent banales, la vie des musulmans
en Autriche devient plus difficile," dit-il.
"Entre 2017 et 2018, le nombre des agressions, insultes ou
discriminations déclarées aux autorités par des musulmans a augmenté de
309 à 540", a-t-il ajouté.
En décembre 2017, le parti conservateur ÖVP et le parti d'extrême
droite FPÖ ont formé une coalition à Vienne, dissoute en mai suite à
une scandale de corruption. Ils développent tous deux un discours
critique sur l'islam.
Les conservateurs menés par l'ex-chancelier Sebastian Kurz sont favoris
pour remporter les élections législatives organisées dimanche en
Autriche. (AFP,
27 septembre
2019)
Des
écoles salafistes: les
non-musulmans méritent la peine de mort
Aux Pays-Bas, les écoles des mosquées salafistes suscitent
l'inquiétude. Les enfants y apprendraient à refuser de faire partie de
la société néerlandaise, ressort-il d'une enquête menée par le
quotidien NRC et les équipes de l'émission "Nieuwsuur". En Belgique,
les différents services en charge de la sécurité ont à l'oeil les
adeptes du salafisme depuis des années, assure mercredi l'Organe de
coordination pour l'analyse de la menace (OCAM). Selon l'enquête, les
enfants fréquentant ces milieux islamistes radicaux y apprendraient que
les non-musulmans méritent la peine de mort.
En Belgique, l'OCAM assure que le salafisme est gardé à l'oeil depuis
des années par plusieurs entités relevant de la Sûreté de l'Etat, et de
l'OCAM lui-même. "Le salafisme est l'une des formes de l'extrémisme,
nous en sommes conscients", assure-t-on. La situation est moins
inquiétante en Belgique qu'aux Pays-Bas où il existe bel et bien des
mosquées se revendiquant clairement du salafisme, avance encore l'OCAM.
Des chiffres de la Sûreté de l'Etat datant d'avril montrent que notre
pays abrite une centaine d'organisations salafistes (mosquées, centres
religieux, écoles). Il n'existe pas de données pour savoir à quel point
le phénomène prend de l'ampleur mais leur nombre semble aller en
augmentant. (BELGA/ANP,
11
septembre 2019)
Alleged
Relation of ISIS Leader in Turkey to Intelligence Agency
Main opposition Republican People's Party (CHP) MP Ali Şeker and
Peoples' Democratic Party (HDP) MP Mahmut Toğrul have brought the
claims that the National Intelligence Agency (MİT) provided Balı with
accommodation in the Anadolu Hotel in the capital Ankara into the
parliamentary agenda.
Şeker asked in his parliamentary question to the Ministry of Interior
if the claims that Balı stayed in a hotel from between March 27 and 29,
2016, he spoke with high-level officials from the MİT.
He also asked why the necessary measures were not taken before the ISIS
bombings in Ankara and Urfa.
HDP's Toğrul submitted a parliamentary question to Vice-President Fuat
Oktay, asking if the claims are true and if the presidency made an
inquiry into claims to this day.
Who is İlhami Balı?
Balı is known to be the person who gave the order for the bombings at
the HDP events. Attacks were conducted in Diyarbakır on June 5, 2015,
in Suruç, Urfa on July 22 and in Ankara on October 10, 2015.
Balı is on the "red list" of the Ministry of Interior which has a 4
million liras (~700 thousand US dollars) bounty on himself.
Having previously served three years in prison, Balı is claimed to be
alive and in Mayadin region in Syria. (BIA, 6 September 2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
Manifestation contre les violences faites aux
femmes
Des dizaines de manifestantes ont défilé samedi à Istanbul contre les
actes de violence notamment meurtriers à l'encontre des femmes, et
dénoncé l'échec du gouvernement à endiguer le phénomène en augmentation.
Scandant "Stop aux meurtres de femmes!" ou encore "Ne regardez pas ces
violences, faites quelque chose", les manifestantes ont marché dans le
quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique de la ville, relatant des
histoires de femmes récemment assassinées dont celle d'Emine Bulut, qui
a provoqué l'indignation dans le pays.
Emine Bulut, 38 ans, a été tuée en août par son ex-mari qui l'a
poignardée au cou après une dispute dans un café de Kirikkale (centre)
sous les yeux de leur fille de 10 ans.
Une vidéo des derniers instants de la victime, où elle se tient le cou
criant: "Je ne veux pas mourir", a bouleversé la Turquie, où de
nombreux responsables politiques et célébrités ont appelé à prendre
davantage de mesures pour lutter contre les violences contre les femmes.
"Le meurtre d'Emine Bulut a provoqué frustration et ressentiment dans
la société. Ses derniers mots résonnent dans les oreilles de toutes les
femmes: Je ne veux pas mourir", a déclaré à l'AFP l'une des
organisatrices de la manifestation, Gamze Ozturk.
"Il y a de plus en plus de femmes assassinées et aucune d'entre elles
ne voulait mourir", ajoute-t-elle.
Au total, 284 femmes ont été tuées en Turquie durant les huit premiers
mois de 2019, dont 40 durant le seul mois d'août, et 440 l'ont été en
2018, selon un groupe de défense des droits des femmes, "Nous ferons
cesser le féminicide". (AFP, 28 septembre
2019)
108 Aftershocks Following İstanbul Earthquake
108 aftershocks have shaken İstanbul since the 5.8-magnitude earthquake
that hit the city at 1.59 p.m. yesterday (September 26).
According to Kandilli Observatory and Earthquake Research Institute,
the biggest of these aftershocks was at the magnitude of 4.4. In terms
of their depth, while the deepest aftershock occurred at 22.8
kilometers, the one closest to the ground was at 2.6 kilometers.
43 people injured
According to official figures, 43 people were slightly injured in the
earthquake. It is reported that the majority of these injuries happened
while people were escaping in panic. Damage assessment works still
continue.
İstanbulites spent the night in open areas
On the other side, several İstanbulites who do not want to stay indoors
spent the night at parks, in their cars or on seacoasts.
In the districts of Silivri, Güngören, Bahçelievler and Halkalı, people
stayed the night in tents at parks and gardens.
Red Crescent and Municipality distributed food
Both Red Crescent and İstanbul Metropolitan Municipality teams
distributed soup, tea, canned food and water to the ones who spent the
night at the park behind Silivri District Governorship.
As a precaution, a vehicle of Disaster and Emergency Management Center
was also kept ready in places where İstanbulites spent the night.
People set up a camp in Bahçelievler
Afraid of staying indoors out of their fear of earthquake, İstanbulites
set up a camp at a park in Bahçelievler.
Thinking that another major earthquake could hit the city, some
citizens went to the National Sovereignty Park. Among the ones who
stayed the night at the park were students who came to İstanbul to
study. While some students set up tents, others laid carpets and sat on
them.
Some İstanbulites were also seen to bring along camp cylinders to
prepare tea. Others brought tea in thermos flasks. Bahçelievler
Municipality set up a stand at the park and served soup and bread to
people. (BIA,
27 September 2019)
8 blessés après un séisme de magnitude 5,7 à Istanbul
Un séisme de magnitude 5,7 a secoué Istanbul jeudi, blessant huit
personnes et poussant de nombreux habitants à évacuer leurs habitations.
L'épicentre du séisme, qui a eu lieu vers 14H00 (11H00 GMT), a été
localisé dans la mer de Marmara, au large de Silivri, à 80 km à l'ouest
d'Istanbul.
Les huit personnes ont été "légèrement blessées" et quelques immeubles
légèrement endommagés, a annoncé le président Recep Tayyip Erdogan lors
d'une conférence de presse à Istanbul.
Quelques répliques ont suivi le séisme qui a notamment causé, selon des
images diffusées dans les médias, la rupture d'un minaret.
Des écoles, immédiatement évacuées, ont été fermées pour la journée, a
annoncé le gouvernorat.
Istanbul est situé à proximité d'une importante faille et les experts
mettent en garde depuis des années contre la probable arrivée du "Big
One" qui pourrait causer d'importants dégâts dans la mégapole de 16
millions d'habitants.
La Turquie reste marquée par un séisme de magnitude 7,4 qui survenu le
17 août 1999 à Izmit, 100 km à l'est d'Istanbul, faisant au moins
17.400 morts, dont un millier dans la capitale économique du
pays. (AFP,
26 septembre
2019)
Greta Thunberg intente une action juridique contre la
Turquie
Cette plainte inédite, déposée avec l'aide du cabinet international
d'avocats Hausfeld et la bénédiction de l'Unicef, vise cinq Etats
pollueurs : la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la
Turquie.
La jeune militante écologiste Greta Thunberg lors du sommet de l\'ONU
sur le climat, le 23 septembre 2019, à New York (Etats-Unis).
Greta Thunberg et quinze autres jeunes ont annoncé, lundi 23 septembre,
qu'ils intentaient une action en justice pour dénoncer l'inaction de
cinq pays contre le réchauffement climatique comme une atteinte à la
convention de l'ONU sur les droits de l'enfant. Cette plainte inédite,
déposée avec l'aide du cabinet international d'avocats Hausfeld et la
bénédiction de l'Unicef, vise cinq Etats pollueurs : la France,
l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie.
Bien que cette convention ait été signée il y a trente ans, les
dirigeants de ces pays "n'ont pas tenu leurs engagements", a déclaré la
jeune Suédoise de 16 ans en marge du sommet de l'ONU pour le climat qui
se tient à New York. La quasi-totalité des pays du monde, exception
faite des Etats-Unis, ont ratifié cette convention censée protéger la
santé et les droits des enfants. Pourtant, "chacun de nous a vu ses
droits violés et reniés", a ajouté l'Américaine Alexandria Villasenor,
14 ans.
Cette action en justice doit permettre de "faire comprendre" aux
dirigeants qu'il y a une "réelle urgence", a encore estimé la Française
Iris Duquesne, 16 ans, au micro de franceinfo.
Un comité de l'ONU appelé à enquêter
Cette plainte s'inscrit dans le cadre d'un "protocole optionnel"
méconnu de la convention. Il autorise depuis 2014 des enfants à porter
plainte devant le comité des droits de l'enfant de l'ONU, s'ils
estiment que leurs droits sont bafoués. Le comité est censé enquêter
sur les violations présumées, puis faire des recommandations aux Etats
visés pour y mettre fin. Les recommandations ne sont pas
contraignantes, mais les 44 pays ayant ratifié ce protocole s'engagent
en principe à les respecter, a expliqué Michael Hausfeld, qui espère
que des recommandations seront faites dans les douze mois qui viennent.
Les cinq pays visés par la plainte font partie de ces 44 Etats,
figurent parmi les grands pollueurs de la planète et sont influents au
sein du club des pays riches du G20. Ce qui leur a valu d'être
épinglés, plutôt que les Etats-Unis, la Chine ou l'Inde, plus gros
émetteurs au monde, qui, eux, n'ont pas ratifié ce protocole. De vieux
pays industriels comme la France et l'Allemagne sont responsables d'une
large part historique des émissions, même si, aujourd'hui, ils ne sont
pas les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, a fait valoir le
cabinet Hausfeld.
(AFP, 26 sept 2019)
Turkey
Now the Only G20 Country Not Ratifying Paris
Agreement
Signed by 194 countries and European Union (EU) representatives at the
COP21 in Paris in 2015, Paris Agreement has been in effect since 2016.
Paris Agreement, a joint agreement with the highest participation, aims
to limit warming to 1.5°C above pre-industrial levels by 2100.
At the ongoing United Nations (UN) Summit in New York, Russia has
signed the act ratifying the country's participation in Paris Agreement.
That being the case, Turkey is now the only G20 country which has not
yet ratified the climate agreement.
10 of 197 countries have not signed the agreement
Of 197 countries around the world, 10 countries, namely Turkey, Angola,
Eritrea, Iran, Iraq, Kyrgyzstan, Lebanon, Libya, South sudan and Yemen
have not ratified the Paris Agreement.
After US President Donald Trump decided to withdraw from Paris
Agreement on June 21, 2017, daily HaberTürk reported that Turkey set
receiving a share from the Green Climate Fund as a condition for
ratifying the agreement and approving it at the Grand National Assembly
of Turkey (TBMM).
140-percent increase in Turkey's emissions in 17 years
According to the statistics shared by the Turkish Statistical Institute
(TurkStat), the carbon dioxide (CO2) - total greenhouse gas - emissions
of Turkey have increased by 140.1 percent since 1990.
While the carbon dioxide equivalent emissions of Turkey per capita was
4 tonnes/person in 1990, the figure increased to 6.6 tonnes/person in
2017.
In 1990, the total greenhouse gas emission of Turkey was 219.2 million
tonnes. In 2017, this figure also increased to 526.3 million tonnes. (BIA, 25 September 2019)
Thomas
Cook: 21.000 clients en Turquie
Le ministère du Tourisme en Turquie, où plus de 21.000 clients de
Thomas Cook se trouvent actuellement, a annoncé lundi qu'il mettrait en
place un programme de crédits pour venir en aide aux entreprises
locales affectées par la faillite brutale du voyagiste.
Le programme de soutien sera mis en place "au plus vite" par le
ministère de la Culture et du Tourisme et par le ministère des
Finances, a affirmé le premier dans un communiqué.
D'après le texte, 21.033 personnes se trouvent actuellement en Turquie
dans le cadre de voyages organisés par Thomas Cook, pionnier des
voyagistes, qui a fait faillite lundi.
Le ministre du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy, a précisé à la presse
qu'environ 50 millions d'euros seraient débloqués dans le cadre de ce
programme et que ces 21.000 touristes britanniques seraient rapatriés
dans les prochaines semaines.
Il a également ajouté que si les filiales allemandes, russes et
nordiques de Thomas Cook font faillite à leur tour, jusqu'à 80.000
touristes seront affectés.
Thomas Cook, qui existait depuis 178 ans, a mis la clé sous la porte du
jour au lendemain après avoir échoué au cours du week-end à trouver des
fonds nécessaires pour sa survie.
Les autorités britanniques n'ont eu d'autre choix que de commencer à
organiser le retour de 150.000 de leurs ressortissants, deux fois plus
que lors de la faillite de la compagnie aérienne Monarch il y a deux
ans.
Au total, 600.000 personnes sont en vacances avec Thomas Cook, a
confirmé le voyagiste. (AFP, 23 septembre
2019)
En Turquie, l'antique Hasankeyf
se meurt à cause
d'un barrage
Lorsque l'on regarde Hasankeyf, dans le sud-est de la Turquie, on voit
des falaises sur des centaines de mètres, un mur naturel qui se dresse
contre le ciel. Au coucher du soleil, s'en élèvent le chant des
hirondelles et la mélodie cachée de l'histoire de l'humanité.
Hasankeyf, une ville vieille de 12.000 ans, sera bientôt engloutie et
la vie des habitants de la région bouleversée par un lac artificiel en
raison de la construction du barrage controversé d'Ilisu.
De nombreux villages vont également disparaître sous l'eau, qui
emportera aussi les souvenirs de dizaines de milliers d'habitants.
Mehmet, 73 ans, regarde depuis son jardin la citadelle romaine de
Hasankeyf, désormais entourée d'un mur de pierres blanches, comme on
observerait les funérailles d'un proche grignoté pendant de longues
années par la maladie. Il a passé toute sa vie ici, à cultiver son
terrain au bord du Tigre.
Cette année, il récolte pour la dernière fois les fruits de ses vignes
et de ses figuiers: en avril prochain, son terrain devrait être
entièrement inondé.
Dans le village proche de Cavuslu (appelé Zewik en kurde), Meseha, 62
ans, s'accroche elle aussi à ses terres. "Cette année, des responsables
nous ont dit de ne pas faire de semis parce que l'eau allait arriver,
mais nous l'avons fait quand même", raconte-t-elle. "Nous sèmerons
jusqu'au bout", assure-t-elle.
- Tombes déplacées -
Tout change également dans la vallée de Botan, elle aussi condamnée à
devenir un lac, où des nouveaux ponts sont construits au-dessus des
anciens.
Halil Ertan a dû se convertir, à 48 ans, de la pêche de rivière, qu'il
pratiquait depuis son enfance, à la pêche dans un lac. Les poissons y
sont plus gros mais sans goût, dit-il.
Gérant de l'hôtel Salikbahce, Firat, lui aussi 48 ans, soupire: "Depuis
des années, on l'entend, on le sent, mais on ne voyait rien. Depuis des
années, ça approche, on se dit qu'on doit partir mais on vit dans
l'incertitude".
"Nous avons un jardin vieux de 60 ans ici, plein de fraîcheur et de
vie", raconte-t-il. "Pour nous, ce sentiment vaut plus que tout
l'argent du monde, aucune somme ne peut racheter ces figuiers".
Le gouvernement rejette toute critique, arguant que la plupart des
monuments de Hasankeyf ont été mis à l'abri et qu'une nouvelle ville a
été construite à proximité pour reloger les quelque 3.000 habitants de
la cité historique.
Les morts enterrés dans le cimetière sont aussi
emportés vers la nouvelle ville, à condition que leurs proches en
fassent la demande. Fatih regarde les employés déplacer les os de son
frère, mort à 15 ans en 1997 à la suite d'une chute alors qu'il
essayait d'attraper des pigeons. Un cérémonial qu'il vit comme un
deuxième enterrement.
Yunus, 12 ans, est à la recherche de la tombe de son petit frère, mort
peu après sa naissance en 2016. Sa tombe a quasiment disparu sous la
terre, faute de signe distinctif. Il s'adresse aux employés venus
déterrer les corps, qui l'aident a faire réémerger la tombe.
Mais on découvre un peu plus tard que la famille n'ayant pas fait de
demande spécifique, la sépulture de l'enfant sera engloutie par les
eaux. (AFP,
20 septembre
2019)
"Je ne peux pas me taire": quand le rap turc vire au
politique
Dans une Turquie où les voix dissidentes peinent de plus en plus à se
faire entendre, un clip de rap de 15 minutes au ton militant fait
sensation sur les réseaux sociaux.
Une semaine après sa sortie, le clip de la chanson "Susamam" (Je ne
peux pas me taire) a été visionné à plus de 20 millions reprises sur
YouTube, une audience rare pour ce genre de musique en Turquie.
Dans ce clip, une vingtaine de chanteurs et musiciens abordent à tour
de rôle avec des paroles critiques des sujets allant de la pollution
aux inégalités dans l'éducation, en passant par les violences
conjugales ou encore la cruauté envers les animaux.
Mais le passage qui a le plus marqué les esprits est celui qui évoque
la liberté d'expression et l'Etat de droit. Le rappeur Saniser, de son
vrai nom Sarp Palaur, y assène: "j'ai trop peur d'envoyer un tweet,
j'en suis à avoir peur de la police de mon propre pays".
Un refrain qui s'est avéré prémonitoire. Quelques heures seulement
après la sortie du clip, Canan Kaftancioglu, une cheffe de l'opposition
à Istanbul, a été condamnée à près de dix ans de prison notamment pour
des tweets jugés insultants envers le président Recep Tayyip Erdogan.
Mme Kaftancioglu, en liberté provisoire, a partagé la chanson sur son
compte Twitter avec ce message: "Je ne peux pas me taire moi non plus".
- "Une étincelle" -
Le clip s'ouvre avec une voix-off indiquant que la musique divertit,
mais peut aussi "apporter du changement".
"Il est évidemment pas possible de faire changer toute la société avec
une seule chanson mais je pense que plus nous pouvons rallier des gens
à notre cause, le mieux ce sera", confie à l'AFP l'un des rappeurs,
Samet Gonullu, connu sous le nom de scène Sokrat St.
"Nous voyons une étincelle s'allumer. Le temps dira si elle perdurera",
ajoute-il.
Pour Dogan Gurpinar, historien à la Istanbul Technical University, la
chanson traduit un nouvel espoir chez les opposants libéraux au
président Erdogan, qui se sont sentis impuissants ces dernières années
face à un pouvoir accusé de dérive autoritaire.
L'opposition semble avoir repris du poil de la bête après que l'une de
ses stars montantes, Ekrem Imamoglu, eut remporté les municipales à
Istanbul en battant le candidat de M. Erdogan en mars, puis en juin
après l'annulation du premier scrutin dans des conditions controversées.
"Le climat politique (depuis les municipales) a offert une lueur
d'espoir et aiguisé les appétits de ceux qui veulent agir", estime M.
Gurpinar. Pour lui, Susamam "n'est pas une révolte mais un signe
d'optimisme".
- "Très bizarre" -
Le succès du clip semble irriter le parti au pouvoir, l'AKP. "L'art ne
doit pas servir d'instrument de provocation et de manipulation
politique", a tancé l'un de ses vice-présidents, Hamza Dag.
Le journal pro-gouvernemental Yeni Safak a même affirmé que le clip
était "une co-production" de "terroristes" kurdes et de membres de
l'organisation accusée d'avoir fomenté le putsch manqué contre M.
Erdogan en juillet 2016.
"Une blague", rétorque Sokrat St, qui affirme que les rappeurs n'ont
pas peur d'éventuelles représailles.
"C'est très bizarre de nous mettre dans la même catégorie avec des
groupes terroristes et de nous accuser de faire partie d'un complot".
L'unique rappeuse dans le clip Deniz Tekin, y aborde la violence
conjugale alors que déferlent en arrière-plan des images d'Emine Bulut,
tuée en août par son ex-mari qui l'a poignardée au cou après une
dispute dans un café sous les yeux de leurs enfants.
"Je ne crois pas en avoir assez dit dans le clip car ce n'est pas un
sujet qui peut être abordé en 30 secondes", dit-elle à l'AFP.
A la veille de la sortie de Susamam, l'un des rappeurs les plus connus
de Turquie, Ezhel, y était allé de son propre clip, visionné plus d'un
million de fois, avec une compilation d'images fortes de manifestations
anti-gouvernementales, violences policières, scène de guerre et
réfugiés.
Si ces chansons ont peu de chance de bouleverser le paysage politique
en Turquie du jour au lendemain, elles n'en constituent pas moins
d'après M. Gurpinar "des messages forts qui laisseront une marque".
(AFP, 13
septembre
2019)
Prison
avec sursis pour la star du foot Arda Turan
Le footballeur international turc Arda Turan a été condamné à deux ans
et huit mois de prison avec sursis pour avoir agressé un célèbre
chanteur turc en 2018, ont rapporté les médias locaux jeudi.
Le joueur a été condamné par un tribunal d'Istanbul mercredi
après avoir été reconnu coupable d'avoir fait feu pour semer la
panique, détention illégale d'arme et coups et blessures volontaires,
selon la presse locale.
Turan, prêté par Barcelone au club stambouliote de Basaksehir, s'était
battu en octobre 2018 à la sortie d'une boîte de nuit avec le chanteur
populaire Berkay Sahin, dont l'épouse disait avoir été harcelée par le
joueur, selon les médias.
Lors de la bagarre, Turan aurait cassé le nez du chanteur. Il se serait
ensuite rendu, armé d'un pistolet, à l'hôpital où le chanteur était
soigné, suppliant pour qu'on lui tire dessus et qu'on lui pardonne.
Dans un message postés sur les réseau sociaux, Turan a affirmé que
cette affaire lui avait servi de leçon et s'est engagé à "faire (s)on
métier du mieux que je pourrai et de remplir de joie ma femme
bien-aimée, mon club et mes amis".
Le milieu de terrain offensif est l'un des footballeurs turcs les plus
connus et est également célèbre pour être un soutien du président Recep
Tayyip Erdogan. Mais il est aussi réputé pour son mauvais comportement
sur le terrain comme en dehors.
En mai 2018, il a été suspendu 16 matches par les autorités du
football turc après avoir bousculé et insulté un arbitre lors d'un
match de Basaksehir.
Le joueur de 32 ans a rejoint en prêt Basaksehir en janvier 2018, après
une expérience infructueuse à Barcelone, où il n'a pas réussi à
s'imposer, après de belles années à l'Atlético Madrid. (AFP, 12 septembre
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
European Parliament Resolution
Condemns Removal of HDP Mayors
European Parliament has adopted a resolution on the replacement of the
mayors of Diyarbakır, Van and Mardin with trustees.
The Ministry of Interior on August 19 dismissed the three mayors over
the ongoing "terrorism-related" investigations against them.
The bill of resolution was submitted to the parliament by the European
United Left–Nordic Green Left (GUE/GNL) group.
Commissioner Marianne Thyssen said the appointments of the trustees
damaged democracy and the EU is "concerned" about the developments. He
called Turkey to not violate basic human rights in its "legitimate
fight against terrorism."
Situations of Demirtaş and Kaftancıoğlu
The resolution also criticized the nearly 10-year prison sentence given
to main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul Chairperson
Canan Kaftancıoğlu for several offenses including "terrorist
propaganda" and "insulting the president" over her social media posts.
"[Kaftancıoğlu] is clearly being punished for having played a key role
in the successful election campaign of the mayor of İstanbul," the
resolution said, demanding the reversal of the sentence.
The situation of Selahattin Demirtaş, the former co-chair of the
Peoples' Democratic Party (HDP) who has been behind bars for nearly
three years was also mentioned in the resolution.
"The European Parliament calls for his immediate and unconditional
release; takes note of the ruling of the European Court of Human Rights
on his case, which calls on the Turkish authorities to release him
immediately."
Demirtaş was convicted in another case after the ECtHR ruling,
therefore continues to stay in prison.
"The European Parliament also condemned the threats to dismiss other
elected officials, specifically targeting the new mayor of İstanbul
Ekrem İmamoğlu, and calls on the country's authorities to refrain from
further intimidation," the resolution said.
"Turkey must abide by ECtHR judgments"
Here are highlights from the resolution:
European Parliament;
Calls on the Turkish authorities to immediately and
unconditionally release members of the opposition arrested as part of
the crackdown on all voices of dissent in the country and to drop all
charges against them;
Strongly criticizes the arbitrary replacement of
local elected representatives by unelected trustees, which further
undermines the democratic structure of Turkey
Reiterates its profound concern at the ongoing
deterioration of fundamental freedoms and the rule of law in Turkey,
and condemns the use of arbitrary detention, judicial and
administrative harassment, travel bans in addition to other means
intended to persecute thousands of Turkish citizens.
Urges Turkey to make its anti-terrorism legislation
compliant with international human rights standards; reiterates that
broadly defined Turkish anti-terrorism legislation should not be used
to punish citizens and the media for exercising their right of freedom
of expression, or to arbitrarily remove elected representatives and
replace them with Government trustees.
Reiterates its concerns over the excessive use of
legal proceedings against local elected representatives in Turkey, and
their replacement by appointed officials – a practice that seriously
undermines the proper functioning of local democracy;
Calls on the Turkish Government to ensure that all
individuals have the right to due process and to have their cases
reviewed by an independent judicial court [...] and to abide by
judgments from the European Court of Human Rights;
Calls for the EEAS and the Commission to provide
Parliament with a comprehensive debrief on the topics discussed during
the EU-Turkey political dialogue of 13 September 2019;
Urges the Vice-President of the Commission / High
Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy,
the Commission and Member States to continue to bring up the situation
of arrested members of the opposition, human rights defenders,
political activists, lawyers, journalists and academics who are in
detention with their Turkish interlocutors, and to provide diplomatic
and political support for them. (BIA, 19 September
2019)
Relaxe pour un Autrichien accusé de liens avec un
groupe "terroriste"
Un tribunal d'Ankara a relaxé mercredi un étudiant et journaliste
autrichien accusé d'appartenir à un groupe "terroriste" d'extrême
gauche, a déclaré son avocat à l'AFP.
"Une décision selon laquelle Max Zirngast n'avait pris part à aucune
activité illégale ou activité constituant un crime a été rendue", a
déclaré l'avocat Murat Yilmaz.
Cette décision survient un an jour pour jour après son arrestation le
11 septembre 2018. Max Zirngast, installé en Turquie depuis 2015, avait
finalement été libéré en décembre.
Cet Autrichien de 30 ans était alors étudiant en master de Sciences
politiques à l'Université technique du Moyen-Orient (ÖDTÜ) d'Ankara et
contribuait à plusieurs médias en Turquie et à l'étranger, notamment à
la revue d'extrême gauche de langue allemande Re:volt.
Dans une tribune publiée peu après son arrestation dans le quotidien
américain Washington Post, M. Zirngast avait écrit avoir été
principalement interrogé sur un article paru dans la revue américaine
de gauche Jacobin, dans lequel il a selon les enquêteurs "insulté" le
président Recep Tayyip Erdogan, un délit en Turquie.
Il était jugé avec deux amis turcs, Hatice Göz, une psychologue, et
Mithatcan Turekten, un étudiant, arrêtés en même temps que lui et eux
aussi libérés en décembre. Tous deux ont aussi été acquittés mercredi.
Les autorités autrichiennes qui avaient dénoncé les poursuites visant
le trentenaire se sont félicitées de la relaxe. Le ministre des
Affaires étrangères Alexander Schallenberg a salué "une décision juste"
tout comme le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen.
"Nous ne devons pas oublier qu'il y a encore beaucoup de journalistes
emprisonnés en Turquie", a relevé M. Van der Bellen sur Twitter.
(AFP, 11
septembre
2019)
Erdogan
menace l'Europe d'un nouvel afflux de migrants
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays accueille plus de
quatre millions de réfugiés, a menacé jeudi d'en laisser affluer une
nouvelle vague vers l'Union européenne s'il n'obtient pas davantage
d'aide internationale.
Plus de 3,5 millions de ces réfugiés sont des Syriens et Ankara
souhaite la création en Syrie d'une "zone de sécurité" où ils
pourraient retourner.
"Si cela n'arrive pas, nous serons obligés d'ouvrir les portes. Soit
vous nous aidez, soit, si vous ne le faites pas, désolé, mais il y des
limites à ce que l'on peut supporter", a-t-il déclaré lors d'un
discours télévisé à Ankara.
"Nous disons, établissons une zone de sécurité (...) si nous faisons
une telle chose, cela soulagera la Turquie", a-t-il poursuivi.
Il a également évoqué la situation à Idleb - province syrienne
frontalière de la Turquie où résident environ 3 millions de personnes
et qui est soumise à des bombardements du régime- ainsi qu'un afflux
croissant de réfugiés afghans vers la Turquie.
"Nous n'avons pas eu de soutien suffisant, et nous serons obligés de
faire cela pour l'obtenir", a-t-il ajouté, affirmant que la Turquie
avait dépensé 40 milliards de dollars et n'avait obtenu que trois
milliards d'euros de l'Union européenne pour l'accueil des réfugiés
syriens.
La Turquie et l'UE ont conclu en 2016 un accord qui prévoyait le retour
en Turquie de migrants entrés illégalement en Grèce en échange
notamment d'une aide financière de 6 milliards d'euros de l'UE à Ankara.
"A ce jour l'Union européenne a alloué 5,6 des 6 milliards d'euros
approuvés", a cependant répliqué une porte-parole de la Commission
européenne, Natasha Bertaud, assurant que le reste sera versé
"prochainement".
Mettant également la pression sur les Etats-Unis, avec lesquels la
Turquie négocie la création d'une "zone de sécurité" dans le nord-est
de la Syrie, M. Erdogan s'est dit "déterminé" à ce qu'elle soit créée
"d'ici la dernière semaine de septembre".
Affirmant que 350.000 Syriens étaient déjà retournés dans les zones
contrôlées par la Turquie dans le nord de la Syrie, il a souligné que
l'objectif était d'en installer un million "dans une zone de sécurité
de 450 kilomètres le long de la frontière". (AFP, 5 septembre
2019)
European
Socialists Call for Release of Demirtaş
The Party of European Socialists (PES) has called for the release of
Selahattin Demirtaş, a former co-chair of the Peoples' Democratic Party
(HDP), an associate member of the PES, after a court ruled for a
release on Monday (September 2).
Demirtaş, who has been behind bars since November 2016, continues to
stay in prison as he was convicted in another case in December 2018.
"By keeping him in prison, Turkey is violating Selahattin's rights as
well as the political rights of the Turkish people. Like we previously
said, these charges are politically motivated and their only purpose is
to remove the democratic opposition. We demand that Demirtas be freed
immediately," said Sergei Stanishev, president of the PES.
"Selahattin is a fighter for human rights and democratic freedoms, for
not only the Kurdish minority but for all Turkish citizens. His only
crime has been to work for a democratic, progressive Turkey. He has
been kept in prison for almost three years for that. Turkey is in
violation of the Human Rights Convention," he added.
The PES said in a press release that it supports its member parties in
Turkey (HDP and CHP) will continue to stand by them "when their rights,
and the rights of their members, are attacked". (BIA, 4 September 2019)
Erdogan, le pouvoir coût que côut
Anne Andlauer, Le Soir, 4 septembre 2019
Après ses revers aux municipales du printemps, Recep Tayyip Erdogan
n’accorde aucun répit à ses opposants. En août, les autorités ont démis
de leurs fonctions trois maires du parti prokurde. L’opposition,
longtemps divisée, cherche son salut dans l’union.
A plus de 77 ans, Ahmet Türk en a vu d’autres. Figure de la cause
kurde, c’est vers lui que se tournent les oreilles en quête d’un avis,
d’un conseil ou d’une prédiction. Mais Ahmet Türk est doyen, pas devin.
Derrière sa moustache blanche, il le rappelle aux journalistes conviés
tout récemment à une conférence de presse à Istanbul : « Quand vous
êtes face à un pouvoir guidé par la colère, un pouvoir qui se crée des
ennemis pour se maintenir en place, vous ne pouvez pas savoir jusqu’où
il peut aller. »
Concentration des pouvoirs
Le 19 août, Ahmet Türk, Selçuk Mizrakli et Bedia Özgökçe Ertan, membres
du Parti démocratique des peuples (HDP), ont dû quitter le fauteuil de
maire qu’ils occupaient depuis avril. Le ministère de l’Intérieur,
invoquant des enquêtes en lien avec le terrorisme, a installé des
fonctionnaires à la tête des mairies de Mardin, Diyarbakir et Van,
trois grandes villes du sud-est à majorité kurde.
Depuis l’entrée en vigueur, en juillet 2018, d’un régime présidentiel
fort taillé sur mesure par et pour l’actuel dirigeant, aucune
institution, aucun niveau de pouvoir n’échappe plus au contrôle de
Recep Tayyip Erdogan. Contraint par son alliance avec le parti
ultranationaliste (MHP), le chef d’Etat ne semble pas près de lâcher du
lest ou d’assouplir sa rhétorique malgré ses déboires récents aux
élections locales. « Ces derniers jours, il a même menacé de lever
l’immunité des parlementaires », observe Ahmet Türk.
Destituer, voire incarcérer des députés et des maires prokurdes : la
pratique n’est pas nouvelle. Depuis le coup d’Etat manqué de juillet
2016, neuf parlementaires du HDP ont été jetés en prison, dont l’ancien
dirigeant du parti, Selahattin Demirtas. Sous la précédente mandature,
94 des 99 maires HDP avaient perdu leur poste. A l’époque, les autres
partis d’opposition s’étaient très peu manifestés, soucieux de ne pas
s’afficher aux côtés des élus prokurdes.
Alliance d’intérêts
« Cette fois-ci, on sent que la voix de l’opposition est en train de
monter », salue Ahmet Türk, qui avait déjà dû quitter la mairie de
Mardin en novembre 2016, peu avant d’être emprisonné. « Nous traversons
une période sensible et très importante pendant laquelle l’opposition
doit se rassembler pour faire avancer la cause de la démocratie. Si
nous ne sommes pas capables de développer des réflexes communs, nous ne
pourrons pas faire grand-chose pour empêcher ce qui est en train de se
passer. »
Signe qu’une telle équation est possible : le CHP (Parti républicain du
peuple) social-démocrate, premier parti d’opposition, a dénoncé sans
équivoque le renvoi des trois maires. « Quand ceux qui arrivent par une
élection ne partent pas par une élection, c’est qu’il n’y a pas de
démocratie et pas d’Etat de droit », a lancé le nouvel édile
d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, issu du CHP, lors d’une visite à Diyarbakir
le week-end dernier. C’est notamment grâce aux électeurs du parti
prokurde, qui n’avait pas présenté de candidat, qu’Ekrem Imamoglu a pu
ravir la mairie de la plus grande ville turque au Parti de la justice
et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan.
« Notre victoire à Istanbul le 23 juin, après l’annulation d’une
première victoire en mars, a apporté un changement majeur », confirme
Ibrahim Kaboglu, professeur de droit respecté, devenu député l’an
dernier sous les couleurs du CHP. « Elle a montré que l’alternance
politique restait possible malgré le pessimisme qui existait à ce
sujet. Toute notre lutte se concentre désormais sur l’union de ceux qui
croient en la démocratie et l’Etat de droit pour créer ce que j’appelle
un front démocratique. »
Cercle vicieux
Cette alliance d’intérêts des anti-Erdogan, inédite mais fragile, est
l’un des deux tourments de l’actuel président. L’autre est de nature
interne : pour la première fois, Recep Tayyip Erdogan risque une
scission de sa formation, fondée en 2002. Son ancien ministre de
l’Economie, Ali Babacan, a quitté le navire en juillet pour fonder son
propre parti d’ici la fin de l’année. Sans doute pour s’épargner
l’affront d’une nouvelle démission, l’AKP a engagé cette semaine une
procédure d’exclusion contre l’ancien Premier ministre Davutoglu et
trois anciens députés qui multipliaient les critiques contre le parti
et son chef.
« Plus Erdogan exclut ses anciens compagnons de route, plus il se
retrouve avec une équipe politique insuffisante et plus il se rapproche
du MHP (ultranationaliste, NDLR) par instinct de défense », analyse le
chroniqueur Murat Yetkin sur son blog. « Et plus Erdogan se rapproche
du MHP, plus certains s’éloignent de lui. Il s’enferme dans un cercle
vicieux. »
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Washington continue d'envoyer des armes aux
Kurdes
Les Etats-Unis continuent d'équiper les forces kurdes en armes et en
véhicules pour qu'elles luttent contre le groupe Etat islamique (EI)
dans le nord-est syrien, malgré l'établissement d'une zone de sécurité
à la frontière turque, a indiqué mercredi un responsable du Pentagone.
"Nous continuons à fournir des armes et des véhicules tout à fait
adaptés aux besoins" des Forces démocratiques syriennes (FDS), a
déclaré Chris Maier, directeur du groupe de travail sur la lutte contre
l'EI au ministère américain de la Défense.
"Nous sommes tout à fait transparents au sujet de ces livraisons", a
ajouté M. Maier au cours d'une conférence de presse. "Nous informons la
Turquie mensuellement de la nature de ces armes et de ces véhicules".
Les FDS sont des combattants arabes et kurdes sur lesquels les
Occidentaux se sont appuyés pour déloger l'EI du nord-est de la Syrie,
et c'est sur eux que Washington compte pour empêcher une résurgence des
jihadistes dans cette région.
La composante kurde de cette coalition, les Unités de protection du
peuple (YPG), est considérée par Ankara comme un "groupe terroriste",
et la Turquie a exigé de Washington l'établissement d'une "zone de
sécurité" à sa frontière pour s'en protéger.
Faisant le point sur les progrès réalisés en ce sens, M. Maier, qui a
préféré parler d'un "mécanisme de sécurité", a indiqué que cinq survols
en hélicoptère de la région avaient déjà été menés conjointement par
les militaires turcs et américains et qu'une première patrouille
commune au sol avait eu lieu le 8 septembre.
En outre, plusieurs fortifications kurdes ont été retirées, et
des combattants kurdes ont été déplacés pour être remplacés par des
combattants arabes, même s'"il y a encore des membres des YPG dans la
zone", a-t-il noté.
"Le retrait de fortifications ne doit pas forcément être
considéré comme une chose qui affaiblit la sécurité du nord-est
syrien", a-t-il assuré, bien que la Turquie ait plusieurs fois menacé
d'une action militaire unilatérale contre les forces kurdes. "Nous
sommes convaincus (...) que l'hypothèse d'une incursion turque en Syrie
est nettement moins probable", a-t-il ajouté.
Questionné sur le retour possible de réfugiés dans cette zone, souhaité
par Ankara, M. Maier a souligné que les Etats-Unis n'accepteraient pas
de retour forcé.
"La position américaine reste que notre objectif est un retour des
réfugiés sûr, volontaire, digne et informé", a-t-il dit. Cela ne pourra
se faire qu'avec "le soutien de l'ONU et d'autres ONG" et "en
conjonction avec la Turquie et nos partenaires en Syrie", a-t-il ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que 2 à 3
millions de réfugiés syriens se trouvant en Turquie ou en Europe
pourraient être réinstallés en Syrie si la "zone de sécurité" qu'il
souhaite créer dans le nord du pays se concrétisait. (AFP, 18 septembre
2019)
Maintien en détention d'un employé du consulat
américain
Un tribunal turc a maintenu mercredi en détention provisoire un employé
turc du consulat américain à Istanbul, dont le procès pour espionnage
alimente les tensions entre Ankara et Washington.
Le tribunal a suivi l'avis du procureur qui s'est opposé à la remise en
liberté conditionnelle de Metin Topuz réclamée par ses avocats.
Au cours de l'audience, M. Topuz a de nouveau protesté de son
innocence. "Je veux être libéré", a-t-il lancé aux juges, selon une
correspondante de l'AFP sur place.
Trois demandes similaires avaient été rejetées pendant les premières
audiences de ce procès, en mars, mai et juin.
Le procès a été ajourné au 11 décembre.
M. Topuz, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les
autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic des
stupéfiants de la police turque, a été arrêté en octobre 2017 et
maintenu depuis en détention provisoire.
Accusé par les autorités turques d'"espionnage" et de "tentative de
renversement du gouvernement", il risque la prison à vie.
Les autorités turques l'accusent notamment d'être lié au mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen qu'elles qualifient de "groupe terroriste".
M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d'une tentative
de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.
M. Topuz affirme que les contacts qu'il avait eus avec des personnes
que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen
s'inscrivaient dans le cadre de son travail et qu'il ne faisait
qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat. (AFP, 18 septembre
2019)
Ankara
juge "cosmétiques" les efforts de Washington
pour créer une zone
tampon
Les efforts des Etats-Unis pour créer une zone tampon dans le nord-est
de la Syrie sont "uniquement cosmétiques", a jugé mardi le ministre
turc des Affaires étrangères, accusant Washington de traîner des pieds.
Un accord conclu le mois dernier entre la Turquie et les Etats-Unis
prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et
les zones syriennes contrôlées par la milice kurde, appuyée par
Washington, des Unités de protection du peuple (YPG), le fer de lance
des Forces démocratiques syriennes (FDS), à l'est du fleuve Euphrate.
"Il y a eu des patrouilles communes, c'est vrai, mais les efforts pour
aller plus loin (...) se sont révélés uniquement cosmétiques", a
déclaré à la presse à Ankara le ministre turc des Affaires étrangères,
Mevlut Cavusoglu.
Militaires turcs et américains ont effectué dimanche matin leur
première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, composée de
six véhicules blindés turcs et d'autant de véhicules américains,
pendant un peu plus de trois heures, avant le retour en Turquie des
soldats turcs.
Il s'agissait notamment pour les soldats d'observer le retrait
progressif des forces kurdes de la frontière turque.
Mevlut Cavusoglu a mis les Etats-Unis en garde contre tout retard dans
l'application de ce retrait. La Turquie a plusieurs fois menacé d'une
action militaire unilatérale contre les forces kurdes.
Les contours exacts de la future zone tampon restent flous. Une
rencontre entre de hauts responsables militaires américains et turcs
est prévue mardi, a indiqué le ministère turc de la Défense sur Twitter.
Le soutien américain aux YPG, en pointe dans la lutte contre les
jihadistes du groupe Etat islamique (EI), a été un point de friction
majeur entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan, Ankara
considérant cette milice comme une organisation "terroriste".
L'un des objectifs de la "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir
y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens
installés en Turquie. Un projet pressant au moment où les combats à
Idleb (nord-ouest de la Syrie), où vivent environ trois millions de
personnes, font craindre un nouvel afflux de migrants.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer son homologue
américain Donald Trump et évoquer cette question, en marge de
l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre. (AFP, 13 s0ptembre
2019)
Première patrouille commune
turco-américaine en Syrie
Turcs et Américains ont effectué dimanche matin leur première
patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, dans un secteur censé
se transformer à terme en une "zone de sécurité", en vertu d'un accord
conclu entre la Turquie et les Etats-Unis.
Six véhicules blindés turcs ont traversé la frontière pour rejoindre en
Syrie autant de véhicules américains pour une première patrouille de ce
type dans cette zone, a constaté un journaliste de l'AFP sur place, une
mesure prévue par un accord conclu le 7 août.
La patrouille a duré un peu plus de trois heures, prenant fin à la
mi-journée, avec le retour en Turquie des soldats turcs.
L'accord conclu le mois dernier entre la Turquie et les Etats-Unis
prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et
les zones syriennes contrôlées par la milice kurde, appuyée par
Washington, des Unités de protection du peuple (YPG), le fer de lance
des Forces démocratiques syriennes (FDS), à l'est du fleuve Euphrate.
Le soutien américain aux YPG a été un point de friction majeur entre
les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan, Ankara considérant
cette milice comme une organisation "terroriste".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi déclaré dimanche "voir à
chaque pas que nous prenons que ce que nous voulons est différent de ce
que (les États-Unis) ont en tête".
"Notre allié cherche à créer une zone de sécurité non pas pour nous,
mais pour les terroristes", a-t-il ajouté, s'exprimant dans un discours
télévisé.
Les forces kurdes ont commencé fin août à se retirer de la frontière
turque, avec notamment l'élimination de monticules de terre et le
retrait de certaines unités des YPG.
La patrouille a permis aux forces turques d'observer "par elles-mêmes
les progrès en termes de destruction des fortifications des YPG et les
zones abandonnées volontairement par les YPG", a déclaré dans un
communiqué le colonel Myles Caggins, le porte-parole de la coalition
dirigée par les Etats-Unis en Syrie.
Il a ajouté que la patrouille prouvait "l'engagement continu de la
coalition à répondre aux préoccupations légitimes de la Turquie en
matière de sécurité, tout en permettant à la coalition et à ses
partenaires des FDS de rester concentrés sur la réalisation de la
défaite durable" du groupe État islamique (EI).
- "Agression" -
Damas a condamné "avec la plus grande fermeté" la patrouille de
dimanche. Il s'agit d'une "agression" visant "à compliquer et à
prolonger la crise en Syrie", a affirmé une source au ministère syrien
des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle de presse Sana.
Les contours de la "zone de sécurité" restent flous. M. Erdogan a
affirmé que son homologue américain Donald Trump avait promis que la
"zone de sécurité" serait large de 32 kilomètres (20 miles).
Le haut-commandant des FDS, Mazloum Abdi, avait quant à lui évoqué une
zone de cinq kilomètres de profondeur, voire jusqu'à neuf et 14
kilomètres à certains endroits entre Ras al-Aïn et Tal Abyad.
M. Erdogan a également menacé de lancer une opération dans le nord-est
de la Syrie si la Turquie n'obtient pas le contrôle de cette "zone de
sécurité".
Si aucun calendrier n'a été avancé pour la mise en place de cette zone,
M. Erdogan a répété dimanche vouloir qu'elle soit entièrement établie
"d'ici à la fin du mois".
L'un des objectifs de la "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir
y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens
installés en Turquie. Un projet pressant au moment où les combats à
Idleb (nord-ouest de la Syrie), où vivent environ trois millions de
personnes, font craindre un nouvel afflux de migrants.
Dans un communiqué, le ministère turc de la Défense a déclaré que "les
patrouilles communes terrestres et aériennes" se poursuivraient "dans
les prochains jours" afin de superviser la mise en place de la "zone de
sécurité".
Ankara et Washington étaient déjà arrivés à un accord similaire dans le
secteur de Minbej (nord de la Syrie), où des patrouilles communes
avaient été mises en place en novembre dernier. (AFP, 8 septembre
2019)
Damas condamne les patrouilles
turco-américaines dans le nord-est
Le gouvernement syrien a condamné dimanche le début des patrouilles
turco-américaine dans le nord-est du pays, dans un secteur censé
devenir à terme une "zone de sécurité" en vertu d'un accord entre
Ankara et Washington déjà rejeté par Damas.
Dimanche matin, la Turquie et les Etats-Unis ont lancé leur première
patrouille conjointe en application d'un accord conclu le 7 août entre
les deux pays.
Celui-ci prévoit la mise en place d'une zone tampon entre la frontière
turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée
par Washington des Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara
qualifie de "terroriste".
"La Syrie condamne avec la plus grande fermeté les patrouilles
conjointes menées par les Etats-Unis et le régime turc", a affirmé
l'agence officielle Sana, citant une source au ministère des Affaires
étrangères.
Cette initiative représente "une agression" et "vise à compliquer et à
prolonger la crise en Syrie", a ajouté Sana.
Le régime syrien avait déjà rejeté le mois dernier l'accord "des
occupants américain et turc sur la création de ce qui est appelé +zone
de sécurité+".
Pour le pouvoir de Bachar al-Assad, qui a réussi à reprendre le
contrôle de plus de 60% du territoire syrien depuis 2015 avec l'aide
cruciale de l'allié russe, l'accord américano-turc constitue "une
agression flagrante" contre sa souveraineté.
Damas a pour objectif de se redéployer dans les zones contrôlées par
les Kurdes et a entamé avec ces derniers des négociations, jusqu'ici
sans progrès car le pouvoir refuse d'octroyer toute autonomie à cette
minorité ethnique.
Au lendemain de l'accord turco-américain, Damas a été jusqu'à accuser
les Kurdes d'être un "outil" dans ce "projet hostile" en raison de leur
alliance avec Washington, les appelant "à retourner dans le giron
national".
Les Kurdes, une minorité ethnique longtemps marginalisée en Syrie, ont
créé une zone autonome dans le Nord à la faveur du conflit syrien.
Cette guerre, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations
prodémocratie, s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de
multiples acteurs régionaux et internationaux.
En plus de huit ans, le conflit en Syrie a fait plus de 370.000 morts
et déplacé des millions de personnes. (AFP, 8 septembre
2019)
Patrouilles
conjointes turco-américaines à partir de
dimanche
Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a affirmé vendredi que des
patrouilles conjointes turco-américaines commenceraient à partir de
dimanche dans le nord-est de la Syrie dans un secteur censé se
transformer à terme en une "zone de sécurité".
"Nous avons prévu de commencer les patrouilles conjointes le 8
septembre", a déclaré M. Akar à la presse.
Un accord conclu le 7 août entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit
la mise en place d'une zone tampon entre la frontière turque et les
zones syriennes contrôlées par la milice kurde appuyée par Washington
des Unités de protection du peuple (YPG) à l'est du fleuve Euphrate.
Cette milice est considérée comme "terroriste" par Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait menacé samedi de lancer
une opération dans le nord-est de la Syrie si la Turquie n'obtenait pas
le contrôle de cette "zone de sécurité".
M. Erdogan a affirmé que le président américain Donald Trump avait
promis que la "zone de sécurité" serait large de 32 kilomètres (20
miles).
Un centre d'opérations conjointes, prévu par cet accord pour coordonner
la création de la "zone de sécurité" a récemment été mis en place.
L'accord turco-américain avait permis d'éviter une opération turque
contre les YPG qui semblait imminente.
Les contours de la "zone de sécurité" restent flous et aucun calendrier
n'a été avancé pour sa mise en place.
Ankara a plusieurs fois mis en garde contre toute "manoeuvre dilatoire"
et prévenu qu'aucun "retard" ne serait toléré.
Ces derniers jours, des militaires turcs et américains ont survolé en
hélicoptère le nord-est de la Syrie à trois reprises, a indiqué M. Akar
vendredi.
Depuis 2016, la Turquie a lancé deux opérations transfrontalières
contre les YPG et a plusieurs fois menacé d'en lancer une nouvelle.
(AFP, 6
septembre
2019)
Frappe
américaine près d'Idleb, 40 chefs jihadistes tués selon une ONG
Les Etats-Unis ont mené samedi une frappe en Syrie contre des chefs
jihadistes près de la ville d'Idleb, dans le nord-ouest du pays en
guerre, tuant au moins 40 d'entre eux, selon une ONG.
La province d'Idleb faisait l'objet d'une trêve concernant uniquement
l'armée syrienne et entrée en vigueur en matinée, mais celle-ci n'a pas
duré puisqu'un civil a été tué lors de tirs du régime, d'après
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parallèlement, le Pentagone a indiqué dans un bref communiqué qu'une
frappe américaine avait visé au nord d'Idleb "des leaders d'AQ-S
responsables d'attaques menaçant des citoyens américains, nos
partenaires, ainsi que des civils innocents", sans donner de précisions
sur la façon dont l'opération avait été menée.
L'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, a précisé
que des tirs de missiles avaient visé une réunion rassemblant des chefs
des groupes jihadistes Hourras al-Din et Ansar al-Tawhid ainsi que des
chefs d'autres groupes extrémistes qui leur sont alliés dans un camp
d'entraînement.
"Au moins 40 d'entre eux" ont été tués, a déclaré à l'AFP Rami Abdel
Rahmane, directeur de l'OSDH.
Ce bilan est l'un des plus meurtriers infligés aux jihadistes dans une
seule attaque en Syrie.
Les groupes visés sont des alliés de Hayat Tahrir al-Cham (HTS),
l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, qui domine la province d'Idleb.
Toutes ces factions ont déjà été la cible de raids aériens du régime
syrien, de son allié russe, mais aussi de la coalition internationale
antijihadiste dirigée par les Etats-Unis, et des Etats-Unis eux-mêmes.
Au nord d'Idleb, des explosions successives ont été entendues, suivies
de colonnes de fumée, a indiqué un correspondant de l'AFP présent non
loin du lieu de l'attaque. Des ambulances se sont rendues sur place
alors que les journalistes n'y ont pas eu accès.
Le 30 juin, les Etats-Unis avaient mené une frappe "contre la direction
d'Al-Qaïda en Syrie dans une structure d'entraînement" dans la province
d'Alep, voisine de celle d'Idleb. L'OSDH a alors affirmé que la frappe
avait fait huit morts, dont six commandants du groupe Hourras al-Din.
En 2014, Washington a mis sur pied une coalition internationale pour
lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), dont le dernier
réduit a été repris en mars dernier en Syrie avec l'aide de forces
kurdes. Mais des soldats américains sont toujours en Syrie.
Les frappes américaines contre les jihadistes avaient considérablement
diminué depuis 2017.
- Violation de la trêve -
Ailleurs dans la province d'Idleb, un civil a été tué samedi lors de
tirs du régime syrien, première "violation" d'une trêve unilatérale de
l'armée syrienne, selon l'OSDH.
Les tirs ont eu lieu sur la ville de Kafranbel, au sud de la ville
d'Idleb, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'ONG.
L'OSDH a aussi rapporté que deux membres des forces du régime ont été
tués près de la frontière entre la province d'Idleb et celle de Hama,
lorsque des combattants rebelles et jihadistes ont pris pour cible leur
voiture.
Et un drone russe a été abattu par les jihadistes de HTS, a ajouté
l'OSDH.
La trêve avait débuté samedi matin après avoir été annoncée vendredi
après quatre mois de bombardements dévastateurs par la Russie, alliée
du président syrien Bachar al-Assad.
Elle était "temporaire", a affirmé samedi Bouthaina Chaabane,
conseillère du président syrien lors d'un entretien avec la télévision
Al-Mayadeen basée à Beyrouth.
"La trêve sert la grande stratégie de libération de chaque centimètre
du territoire syrien", a-t-elle ajouté.
Une précédente trêve décrétée début août dans cette même région avait
volé en éclats au bout de quelques jours.
Fin avril, le régime Assad aidé de Moscou a lancé des raids aériens
contre la province d'Idleb et les secteurs limitrophes dans les
provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep, dominés par HTS. Le 8
août, il a débuté une offensive au sol reprenant de nombreux secteurs,
y compris la totalité des zones qui lui échappaient dans la province de
Hama.
L'offensive a fait plus de 950 morts parmi les civils depuis fin avril.
Le régime Assad a reconquis environ 60% du territoire avec l'aide de
Moscou, de l'Iran et du Hezbollah libanais. Outre la région d'Idleb,
les vastes régions aux mains des forces kurdes lui échappent. (AFP, 31 août
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
"Zone de sécurité" en Syrie: un objectif réaliste?
Ankara et Washington se sont mis d'accord en août sur la création d'une
"zone de sécurité" dans le nord de la Syrie.
Même si la Turquie ne cesse d'insister qu'elle doit être mise en place
avant fin septembre, de nombreuses questions demeurent sur ses contours
et sur l'utilisation qui en sera faite.
- Qu'est-ce que cette "zone de sécurité"?
Le président turc Recep Tayyip Erdogan appelle de ses voeux une zone
longue de 480 kilomètres, et large d'une trentaine de kilomètres, selon
une interview accordée à la presse turque à son retour de l'Assemblée
générale de l'ONU cette semaine.
Son homologue américain Donald Trump a lui aussi évoqué une profondeur
équivalente. Mais les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont plutôt
évoqué une zone de cinq kilomètres de profondeur, voire jusqu'à neuf et
14 kilomètres à certains endroits entre Ras al-Aïn et Tal Abyad.
Le principal argument avancé par M. Erdogan est la nécessité pour
Ankara de créer une zone tampon entre sa frontière et les territoires
aux mains de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG),
fer de lance des FDS, considérée par la Turquie comme un "groupe
terroriste" mais alliée des Etats-Unis.
Outre cet argument, M. Erdogan a insiste ces dernières semaines sur la
possibilité d'y renvoyer jusqu'à 3 millions de réfugiés, vivant
actuellement en Europe ou en Turquie (où ils sont environ 3,6 millions).
Pour cela, il appelle à ce que cette zone soit étendue jusqu'à Raqqa et
Deir Ezzor, plus au sud en territoire syrien.
- Cette zone verra-t-elle vraiment le jour?
"Atteindre un accord acceptable à la fois par la Turquie et les YPG
s'est révélé difficile. Leur revendications centrales semblent
irréconciliables", estime Dareen Khalifa, analyste à l'International
Crisis Group.
Les forces kurdes ont commencé fin août à se retirer de la frontière
turque, avec notamment l'élimination de monticules de terre et le
retrait de certaines unités des YPG.
Pour l'instant, les armées turques et américaines ont effectué deux
patrouilles conjointes dans le nord-est de la Syrie, avec l'objectif de
démonter des fortifications des YPG.
"Toutefois, les Etats-Unis ont été très clairs sur le fait qu'ils n'ont
pas approuvé d'accord qui impliquerait le rétablissement involontaire
de Syriens dans cette zone", poursuit Mme Khalifa.
Pour Hasan Ünal, de l'Université de Maltepe, Ankara et Washington
peinent également à se mettre d'accord. "Il ne semble pas y avoir
d'accord clair et net entre les deux parties, et le compromis semble,
pour dire le moins, fragile", explique-t-il.
De plus, remarque l'analyste, M. Erdogan est revenu de New York sans
avoir obtenu d'entretien avec M. Trump, donc, en quelque sorte, "les
mains vides".
Il a pourtant martelé ces dernières semaines que si la "zone de
sécurité" n'était pas mise en place avant fin septembre, la Turquie
prendrait les choses en main, quitte à lancer une opération militaire
dans le nord-est de la Syrie.
Ce serait la troisième menée en Syrie depuis 2016 par les forces
turques, qui soutient l'opposition syrienne.
Début 2018, elles ont notamment pris le contrôle d'Afrine, l'un des
trois cantons de la région "fédérale" kurde autoproclamée en 2016.
- Est-il possible d'y installer jusqu'à 3 millions de Syriens?
Pour l'expert de la Syrie Fabrice Balanche, "il n'est pas possible
d'envoyer 3 millions de personnes dans cette zone, où les zones
habitables sont réduites puisque la majorité de l'espace est
semi-désertique".
Cependant, dans un projet présenté d'après les médias turcs à ses
homologues lors de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Erdogan a prévu la
construction de villages et de villes pouvant accueillir un million de
personnes.
"L'objectif d'Erdogan semble être de créer une +ceinture arabe+
pro-turque à la frontière turque par l'élimination des Kurdes de cette
région", estime M. Balanche.
D'après lui, la région compte actuellement 2,5 millions d'habitants,
dont un peu plus d'un million de Kurdes, surtout installés près de la
frontière turque.
"Si Erdogan veut installer les réfugiés à la frontière, quelques
centaines de milliers voire un million, il va dissoudre la population
kurde", affirme le chercheur.
Hasan Ünal souligne également le problème des terrains sur lesquels la
Turquie a prévu de construire qui "appartiennent probablement à
quelqu'un d'autre".
De plus, reste la question de qui voudra habiter ces complexes
immobiliers.
Pour M. Balanche, "seuls les quelques centaines de milliers de
personnes qui sont originaires de cette région pourraient y retourner à
condition que les conditions économiques et sécuritaires soient
rétablies".
Et si la Turquie ne trouve pas un à trois millions de volontaires, le
droit international n'autorise pas les retours forcés. (AFP, 28 septembre
2019)
La Turquie souhaite continuer
à acheter du gaz et du pétrole à l'Iran
Le président turc Recep Tayyip Erdogan veut que la Turquie continue à
acheter du pétrole et du gaz naturel iranien en dépit de l'embargo
américain, a-t-il déclaré à des médias turcs qui publient ses propos
vendredi.
Le président américain Donald Trump a rétabli depuis 2018, puis
considérablement durci, les sanctions américaines contre l'Iran qui
avaient été levées dans le cadre de l'accord de 2015 sur le nucléaire
iranien, dénoncé depuis par Washington.
"C'est impossible pour nous d'annuler nos relations avec l'Iran en ce
qui concerne le pétrole et le gaz naturel. Nous allons poursuivre nos
achats de gaz naturel de ce pays", a déclaré M. Erdogan à des
journalistes turcs avant de quitter New York où il venait d'assister à
l'Assemblée générale de l'ONU.
En dépit de ce souhait, M. Erdogan a admis que la Turquie avait du mal
à acheter du pétrole iranien depuis que le secteur privé "s'est retiré
en raison des menaces américaines", selon la chaîne turque NTV.
"Mais sur cette question particulièrement et sur beaucoup d'autres
questions, nous allons continuer à avoir des relations avec l'Iran",
a-t-il dit, ajoutant qu'Ankara allait chercher à accroître ses échanges
commerciaux avec Téhéran.
M. Erdogan avait précédemment critiqué les sanctions contre l'Iran,
estimant qu'elles ne servaient à rien. (AFP, 27 septembre
2019)
Ankara,
Moscou et Téhéran
cherchent à éviter le pire à Idleb
La Turquie, la Russie et l'Iran, principaux acteurs internationaux dans
le conflit en Syrie, se sont engagés lundi à éviter une nouvelle
détérioration de la situation humanitaire dans le bastion rebelle
d'Idleb et d'y protéger la population civile.
Ces promesses ont figuré dans un communiqué conjoint publié à l'issue
d'un sommet à Ankara qui a réuni les présidents turc Recep Tayyip
Erdogan, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani.
Dans le texte, les trois dirigeants ont souligné "la nécessité de faire
respecter le calme sur le terrain avec la pleine mise en oeuvre de tous
les accords relatifs à Idleb", notamment celui conclu il y a un an par
Ankara et Moscou et qui avait permis d'éviter une vaste offensive qui
semblait imminente des forces du régime appuyées par la Russie.
Les trois dirigeants se sont en outre dits "alarmés par le risque d'une
nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans la région
d'Idleb en raison de l'escalade continue" et se sont mis d'accord pour
"prendre des mesures concrètes afin de réduire les violations".
Ils ont en outre exprimé leur "sérieuse préoccupation" face à la
"présence accrue" du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS),
l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda et "réitéré leur détermination" à
l'éliminer à terme.
- "Rencontre productive" -
Ils ont aussi convenu "de prendre des mesures concrètes, sur la base
des précédents accords, pour assurer la protection de la population
civile".
Il s'agit du cinquième sommet sur la Syrie depuis 2017 entre M.
Erdogan, dont le pays soutient l'opposition syrienne, et MM. Poutine et
Rohani, garants du régime de Damas.
"La rencontre a été très productive et s'est soldée d'un succès", s'est
félicité M. Poutine qui avait souligné en ouverture la nécessité de
poursuivre "une lutte sans compromis contre les terroristes en Syrie".
Au moment où la victoire de Bachar al-Assad semble de plus en plus
acquise, la priorité pour Ankara est de se prémunir d'un nouvel afflux
massif de réfugiés en provenance d'Idleb, dans le nord-ouest de la
Syrie.
Malgré des appels à un cessez-le-feu durable, cette zone, où vivent
environ 3 millions de personnes, est sous le coup d'une offensive du
régime syrien.
Ankara y dispose, en vertu d'un accord conclu l'année dernière avec
Moscou, de douze postes d'observation dont l'un est désormais encerclé
par les troupes de Damas.
Des frappes sporadiques se poursuivent à Idleb, malgré un fragile
cessez-le-feu décrété le 31 août, à l'issue de quatre mois de
bombardements du régime et de l'allié russe qui ont tué, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 960 civils.
Le sommet a eu lieu alors que la Turquie et les Etats-Unis s'efforcent
de créer une zone tampon à l'est de l'Euphrate qui séparerait la
frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde,
appuyée par Washington mais considérée comme "terroriste" par Ankara.
- Comité constitutionnel -
L'un des objectifs de cette "zone de sécurité" pour Ankara est de
pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés
syriens installés en Turquie.
M. Erdogan a affirmé lundi que la Turquie mettrait unilatéralement une
telle zone en place en cas de désaccord avec Washington.
Le communiqué final a aussi fait part d'une avancée majeure sur la
création d'un comité chargé de la rédaction de la constitution pour
l'après-guerre en Syrie avec un accord sur la composition de ses
membres. Ce comité constitutionnel doit se mettre au travail
prochainement à Genève.
Le régime Assad a reconquis environ 60% du territoire syrien avec
l'appui militaire de Moscou, de l'Iran et du Hezbollah libanais. Outre
le secteur d'Idleb, les vastes régions aux mains des forces kurdes lui
échappent dans l'est du pays.
Le sommet d'Ankara survient dans un contexte de tensions exacerbées
entre l'Iran et les Etats-Unis, qui ont imputé à Téhéran la
responsabilité d'une attaque de drones menée samedi contre des
installations pétrolières saoudiennes, revendiquée par des rebelles
yéménites.
Les Etats-Unis ont déclaré lundi qu'ils allaient "défendre l'ordre
international" qui est "sapé par l'Iran" après cette attaque, qui a
entraîné une réduction de moitié de la production pétrolière de
l'Arabie et provoqué une forte hausse des cours de l'or noir.
Moscou a pour sa part appelé à "ne pas tirer de conclusions hâtives" de
cette attaque. (AFP, 16 septembre
2019)
Une
voiture piégée tue 11 civils près d'un hôpital
Une voiture piégée a explosé dimanche près d'un hôpital, tuant 11
civils dans une ville contrôlée par des rebelles syriens soutenus par
la Turquie, dans le nord-ouest de la Syrie, selon une ONG.
L'attentat, qui a eu lieu aux abords d'Al-Raï, près de la frontière
turque, n'a pas été revendiqué, selon l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH).
Le véhicule, un camion frigorifique, a explosé à deux pas d'un hôpital,
a confirmé à l'AFP Osama Abou al-Kheir, un membre des forces rebelles.
Selon le chef adjoint du conseil municipal, Alaa al-Hammad, l'explosion
aurait été déclenchée grâce à une télécommande.
Un pharmacien et deux de ses enfants figurent parmi les morts, a-t-il
précisé, ajoutant que des maisons aux alentours avaient été détruites.
En juin, un attentat similaire avait tué 19 personnes, principalement
des civils, près d'un marché à Azaz, ville également limitrophe de la
Turquie.
En 2016, les forces turques, aidées par certains groupes rebelles
syriens, ont lancé une opération militaire contre l'organisation
jihadiste Etat islamique (EI) et des combattants kurdes dans le nord de
la Syrie, prenant alors sous leur contrôle Al-Raï et la ville voisine
d'Azaz.
La Turquie maintient des troupes et des membres de ses services de
renseignements dans cette zone.
Les Kurdes, une minorité ethnique longtemps marginalisée en Syrie, ont
créé une zone autonome dans le Nord à la faveur du conflit syrien. La
Turquie a vu d'un mauvais oeil cette émancipation, craignant que cela
ne ravive les velléités indépendantistes de cette minorité sur son
propre territoire.
L'attaque à Al-Raï intervient un peu plus d'un mois après la conclusion
d'un accord entre la Turquie et les Etats-Unis sur la mise en place
d'une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes
contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Turcs et Américains ont effectué leur première patrouille conjointe le
8 septembre dans cette zone.
Appuyées par Washington dans la lutte contre l'EI, les YPG sont
considérées par Ankara comme un "groupe terroriste". (AFP, 15 septembre
2019)
La CPI ordonne de rouvrir le dossier
sur Raid
israélien en 2010
La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné lundi pour la deuxième
fois à sa procureure de réexaminer la nécessité ou non de poursuivre
Israël pour le raid meurtrier mené contre une flottille humanitaire à
destination de Gaza en mai 2010.
La procureure Fatou Bensouda avait décidé en 2014 de ne pas poursuivre
Israël, considérant que les faits n'étaient "pas assez graves" même si
elle estimait "raisonnable de penser" que des crimes de guerre avaient
été commis.
Fatou Bensouda avait confirmé sa décision en 2017 après que la CPI lui
avait ordonné de réexaminer sa position.
Mais les juges ont décidé lundi en appel qu'elle devait à nouveau
examiner la nécessité ou non de poursuivre Israël devant le tribunal
établi à La Haye.
"La procureure est sommée de reconsidérer sa décision avant le 2
décembre 2019", a déclaré le président de la cour d'appel Solomy
Balungi Bossa à la cour, ajoutant qu'une majorité de juges avait appuyé
la motion, avec deux qui s'y étaient opposés.
En 2010, la flottille affrétée par l'ONG turque IHH, considérée comme
proche de l'actuel gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à
Ankara, avait été arraisonnée dans les eaux internationales par un
commando israélien tandis qu'elle tentait de rallier Gaza, sous blocus
israélien.
Neuf Turcs qui se trouvaient à bord du Mavi Marmara avaient été tués
dans l'assaut.
Un dixième était mort plus tard de ses blessures.
Cette flottille était composée de huit navires, avec à leur bord 70
passagers originaires d'une quarantaine de pays. Son objectif déclaré
était d'apporter de l'aide à Gaza et d'attirer l'attention de la
communauté internationale sur les conséquences du blocus.
La procureure Bensouda avait été saisie de l'affaire par le
gouvernement des Comores, Etat partie au Statut de Rome, le traité
fondateur de la CPI, mais aussi celui auprès duquel était enregistré le
Mavi Marmara, le navire amiral de la flottille internationale
humanitaire.
Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les
années 1990, s'étaient dégradées après le raid. Des discussions tenues
secrètes avaient permis ensuite de les rétablir. Israël avait présenté
ses excuses, accordé à la Turquie la permission d'accéder à Gaza par
les ports israéliens, et versé 20 millions de dollars (18 millions EUR)
d'indemnités aux familles des victimes. (AFP, 2 septembre
2019)
L'armée
russe annonce un
cessez-le-feu à Idleb à partir de samedi
L'armée russe a annoncé vendredi qu'un cessez-le-feu unilatéral, ne
concernant que l'armée syrienne, entrerait en vigueur samedi matin dans
la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, que le pouvoir
cherche à reprendre au prix de combats meurtriers.
Un accord a été conclu pour "un cessez-le-feu unilatéral des forces
gouvernementales syriennes à partir de 06H00 le 31 août", a déclaré
dans un communiqué le Centre russe pour la réconciliation en Syrie.
"Le centre russe pour la réconciliation appelle les commandants des
groupes armés à renoncer aux provocations et à se joindre au processus
de règlement pacifique dans les zones qu'ils contrôlent", a-t-il
poursuivi.
Après plusieurs mois d'intenses bombardements par les aviations russe
et syrienne, les forces de Bachar al-Assad ont entamé le 8 août une
offensive au sol contre cette province, dominée par les jihadistes de
Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.
Jeudi, les forces gouvernementales avaient encore conquis de nouveaux
secteurs de cette zone après avoir déjà repris la ville stratégique de
Khan Cheikhoun, au sud d'Idleb.
L'ensemble de ce secteur est censé être protégé par un accord sur une
"zone démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la
Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux
mains des jihadistes et des insurgés, mais cet accord n'a pas empêché
l'offensive du régime.
"Les attaques contre des Syriens innocents à Idleb doivent
immédiatement cesser pour que la crise humanitaire puisse prendre fin
et le processus politique progresser", a déclaré vendredi sur Twitter
le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo à l'issue d'une
rencontre à Washington avec l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Geir
Pedersen.
(AFP,
30 août
2019)
60 combattants tués dans les affrontements entre régime
et jihadistes à Idleb
Au moins 60 combattants ont péri mardi dans les affrontements entre les
forces du régime d'un côté et les jihadistes et les rebelles de l'autre
dans la province d'Idleb en Syrie, que le pouvoir cherche à reprendre,
selon une ONG syrienne.
La majeure partie de la province d'Idleb (nord-ouest) ainsi que des
secteurs adjacents des provinces d'Alep et Lattaquié restent dominés
par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne
d'Al-Qaïda). Des groupes rebelles proturcs y sont aussi présents.
Soutenues par l'aviation russe, les prorégime ont repris ces derniers
jours plusieurs localités du sud de la province d'Idleb, poursuivant
leur offensive au sol lancée le 8 août, après plus de trois mois de
bombardements aériens et à l'artillerie quasi quotidiens.
Ils ont en outre repris la grande majorité de la province de Hama,
également voisine de celle d'Idleb, à l'exception de quelques villages
dans le Nord. A Hama, ils encerclent surtout un poste d'observation de
l'armée turque qui dispose depuis près de deux ans de douze
installations de ce genre à Idleb et Hama.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie
sur un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre, 60 combattants
- 29 prorégime et 31 rebelles et jihadistes, ont péri dans les combats
sur plusieurs fronts de la province d'Idleb, frontalière de la Turquie.
En outre, 10 civils ont été tués dans les raids aériens du régime dans
la même province, a indiqué l'OSDH.
Après la reprise de la ville clé de Khan Cheikhoun dans le sud de la
province d'Idleb, le régime vise la région de Maaret al-Noomane, plus
au nord, selon l'ONG. Ces deux villes sont situées sur une autoroute
reliant la capitale Damas à la grande ville du Nord, Alep, toutes deux
tenues par le pouvoir de Bachar al-Assad.
Depuis fin avril, les bombardements du régime syrien et de son allié
russe ont tué environ 900 civils dans la région d'Idleb, selon l'OSDH.
Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d'après l'ONU.
Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations
prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts. (AFP, 27 août
2019)
A Moscou, Erdogan et Poutine se disent inquiets pour
Idleb
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan ont dit mardi partager "de graves inquiétudes" concernant la
région syrienne d'Idleb (nord-ouest), où les combats font rage, M.
Erdogan prévenant qu'Ankara réagira si ses soldats y sont mis en danger.
Réunis à Moscou, les deux dirigeants ont dit vouloir travailler
ensemble pour apaiser la situation dans cette région frontalière de la
Turquie, une des dernières à ne pas être controlée par le régime de
Damas.
Après plusieurs mois d'intenses bombardements par les aviations russe
et syrienne, les soldats du président syrien Bachar al-Assad y ont
lancé début août une offensive au sol, reprenant plusieurs localités
d'importance.
Ces combats pourraient augmenter les tensions entre Téhéran et Moscou
d'un côté, qui soutiennent Bachar al-Assad, et Ankara de l'autre, qui
appuie les rebelles.
"La situation dans la zone de désescalade d'Idleb soulève de graves
inquiétudes et chez nous, et chez nos partenaires turcs", a déclaré M.
Poutine au cours d'une conférence de presse avec M. Erdogan diffusée
sur la télévision publique russe.
Disant "comprendre" les inquiétudes d'Ankara pour la sécurité à sa
frontière, M. Poutine a ajouté avoir évoqué avec M. Erdogan "des
mesures communes supplémentaires" pour "normaliser" la situation, sans
donner plus de détails.
La région d'Idleb est censée être protégée par un accord sur une "zone
démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie
pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des
jihadistes et des insurgés, mais cet accord n'a pas empêché l'offensive
syrienne.
La Turquie a établi 12 postes d'observation dans la zone mais l'un
d'entre eux a même été encerclé la semaine dernière par les troupes
syriennes. Quelques jours plus tôt, des avions du régime avaient
bombardé l'avant-garde d'un important convoi militaire dépêché par
Ankara à Idleb.
- "Nos militaires sont en danger" -
"La situation s'est tellement compliquée qu'à l'heure actuelle, nos
militaires se trouvent en danger. Nous ne voulons pas que cela
continue. Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires", a
prévenu Recep Tayyip Erdogan, selon des propos traduits en russe,
ajoutant en avoir "discuté" avec Vladimir Poutine.
La rencontre entre les deux dirigeants intervient à deux semaines du
sommet d'Ankara, prévu le 16 septembre, qui réunira les acteurs
internationaux les plus engagés dans le conflit syrien: M. Erdogan, M.
Poutine et le président iranien, Hassan Rohani.
Selon M. Erdogan, ce sommet doit "contribuer à la paix dans la région".
Si les deux leaders ont assuré vouloir préserver l'intégrité
territoriale de la Syrie, Vladimir Poutine a toutefois déclaré qu'il
était "nécessaire" de combattre les jihadistes présents dans la région
d'Idleb, dominée par les jihadistes d'Hayat al-Cham (HTS, l'ex-branche
syrienne d'Al-Qaïda).
"Les terroristes continuent de bombarder les positions des troupes
gouvernementales, essaient d'attaquer des cibles militaires russes", a
ajouté le président russe.
Les combats dans la région ont encore fait mardi au moins 51 morts dans
les deux camps, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
Se rencontrant en marge du salon aéronautique MAKS en banlieue de
Moscou, un des plus grands du genre dans le monde, Vladimir Poutine et
Recep Tayyip Erdogan ont aussi évoqué leur coopération militaire.
Ankara, membre de l'Otan, a notamment commencé à recevoir en juillet le
système de défense antiaérienne russe S-400 malgré les pressions de
Washington. Mardi, le ministre turc de la Défense a indiqué que la
Turquie avait reçu un deuxième lot de S-400.
Vladimir Poutine a assuré avoir discuté avec son homologue des
chasseurs russes Su-35, alors que Washington a exclu Ankara d'un
programme d'achat d'avions de combat F-35 après l'acquisition des S-400.
"Nous avons présenté de nouveaux systèmes d'armement (...). A mon avis,
nos collègues turcs ont manifesté beaucoup d'intérêt", a déclaré le
président russe.
(AFP,
27 août
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La
Grèce réclame à l'UE une aide financière accrue
pour la Turquie
Le nouveau Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis a
demandé jeudi à l'Union européenne d'augmenter son aide financière à la
Turquie pour l'aider à faire face à l'afflux de migrants.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de renvoyer hors de son
pays des réfugiés si la communauté internationale n'accroit pas son
aide financière. Plus de 3,6 millions de Syriens ont trouvé refuge en
Turquie.
"Il est très clair pour moi que nous avons besoin d'un nouvel accord",
a souligné Kyriakos Mitsotakis lors d'une intervention à New York
devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations.
En 2016, l'Union européenne s'était engagée à verser six milliards
d'euros à la Turquie afin qu'elle arrête les flux de migrants
traversant son territoire vers l'Europe de l'ouest et du nord. Cet
accord est soumis à "forte pression", a estimé le Premier ministre
grec, qui avait discuté des migrations mercredi lors de sa première
rencontre avec le président turc, organisée en marge de l'Assemblée
générale de l'ONU.
"La Turquie doit s'engager à maintenir cet arrangement et l'Union
européenne doit admettre que la Turquie accueille des millions de
réfugiés et doit lui fournir un soutien financier supplémentaire pour
les prochaines années", a fait valoir le responsable grec.
Kyriakos Mitsotakis a qualifié ses entretiens avec Recep Tayyip Erdogan
d'"honnêtes et francs", précisant qu'il lui avait parlé des inquiétudes
de son pays à l'égard des forages de gaz turcs près de Chypre.
"Personne, y compris la Turquie, n'a intérêt à avoir une relation très
difficile avec l'Union européenne et je pense que nous pouvons
certainement oeuvrer dans le sens d'une amélioration de la relation",
a-t-il déclaré. "Mais la Turquie doit également jouer son rôle. Pas
seulement du côté des réfugiés - à Chypre et en mer Egée, nous avons
simplement besoin de moins d'agressivité."
Au pouvoir depuis juillet, le Premier ministre grec s'est engagé à
avoir une position plus dure que son prédécesseur de gauche Alexis
Tsipras sur la question des migrants. Selon lui, l'arrivée de "migrants
économiques" venus d'Afghanistan et de l'Afrique sub-saharienne s'est
accrue récemment. (AFP, 26 septembre
2019)
A
Chypre, le projet de réouverture d'une ville
fantôme entre rêve et "cauchemar"
Pavlos Iacovou n'est qu'à dix petits mètres de son hôtel, inaccessible
derrière des barbelés gardés par des soldats turcs. Depuis 1974,
Varosha est une ville fantôme, vidée de ses habitants, mais la cité
balnéaire chypriote pourrait bientôt rouvrir, sur décision d'Ankara.
Située dans la partie occupée par la Turquie, Varosha (est) a été mise
sous scellés par l'armée turque, qui en garde toujours le contrôle.
Initialement surnommée le "Saint-Tropez chypriote" pour son eau
cristalline et ses soirées endiablées, elle tombe en ruines sous le
regard désespéré de ses anciens habitants chypriotes-grecs.
"Je ne veux pas être ici, à regarder de loin mon hôtel. Je veux être
sur ma terrasse, siroter une limonade et oublier ce cauchemar", soupire
M. Iacovou qui, à 19 ans, a fui l'avancée de l'armée turque sans savoir
qu'il ne retrouverait jamais sa maison natale.
En 1974, après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, la
Turquie envahit un tiers de Chypre, depuis divisée par une ligne de
démarcation. Est ensuite instaurée une République turque de Chypre-Nord
(RTCN, reconnue uniquement par Ankara), qui administre de facto le nord
de l'île.
En lisière de la zone tampon, Varosha est elle restée sous le contrôle
direct de l'armée turque, qui en a interdit l'accès après l'avoir
entourée de kilomètres de barbelés. En 1984, une résolution de l'ONU
exige le transfert de la ville aux Nations unies et son repeuplement
par ses habitants d'origine.
Symbole de la douloureuse division de l'île et du statu quo dans les
pourparlers de paix, la cité balnéaire fantôme est revenue au coeur des
tensions: les autorités chypriotes-turques puis Ankara ont annoncé sa
prochaine réouverture, une décision perçue comme une provocation dans
le sud de l'île, qui fait partie de l'Union européenne.
"Varosha sera ouverte", a promis mi-septembre le chef de la diplomatie
turque Mevlut Cavusoglu, deux semaines après une visite de la ville
pour des journalistes, la première depuis 1974.
Pour l'expert Ahmet Sözen, ce brusque revirement est avant tout une
"mesure de représailles" sur un épineux dossier: le sentiment des
Chypriotes turcs d'être "exclus" par Nicosie dans l'exploration des
gisements gaziers découverts au large de l'île.
Mais si cela peut expliquer le timing de l'annonce, la raison profonde
de ce projet se trouve à Strasbourg, où siège la Cour européenne des
droits de l'Homme (CEDH), dit-il.
- "Prix à payer" -
Celle-ci a rendu récemment plusieurs décisions obligeant la Turquie à
verser de lourdes compensations aux habitants spoliés.
"Au total, Varosha pourrait représenter plus de cinq milliards d'euros
de compensations", estime Costa Apostolides, économiste chypriote.
"C'est un prix trop cher à payer pour une Turquie en récession", selon
lui.
Pour parer à cela, une seule solution: rendre, en théorie tout du
moins, aux Chypriotes-grecs leurs propriétés.
En ouvrant Varosha et en transférant sa juridiction à une entité civile
--la RTCN--, la Turquie s'ôte une épine du pied et garde dans les faits
le contrôle de la ville dont elle fait "une importante carte à jouer",
souligne M. Sözen.
"Depuis 45 ans, les Chypriotes-grecs exigent l'impossible: la fin de
l'occupation turque sur l'île. La Turquie leur dit maintenant: +il va
falloir négocier ou nous ouvrirons Varosha selon nos termes+", résume
M. Sözen.
Nicosie, qui prônait soit une restitution pure et simple de Varosha,
soit son administration par l'ONU, a été prise de court. Le temps
presse, s'inquiète Andreas Lordos, l'un des principaux propriétaires
spoliés.
"Il faut absolument que le gouvernement (chypriote-grec) ne soit plus
passif et trouve un compromis. A force (...), nous allons tout perdre",
prévient cet architecte.
D'autant plus que le "ministre" des Affaires étrangères de la RTCN,
Kudret Ozersay, potentiel candidat à l'élection présidentielle d'avril
2020, en a fait son leitmotiv.
"Si Varosha redevient une station balnéaire à la mode, elle peut être
un important moteur économique, note M. Apostolides. La RTCN ne lâchera
pas Varosha facilement."
- "Catastrophe" -
Pendant 45 ans, Pavlos Iacovou et sa femme Toulla ont espéré que leur
ville natale renaisse. Mais, alors que le rêve pourrait sembler à
portée de main, ils craignent qu'il tourne au vinaigre.
"Si Varosha devient chypriote-turque, c'est la catastrophe. Quelle
banque me donnera un prêt pour reconstruire mon hôtel dans une zone
occupée?", s'inquiète M. Iacovou.
Flairant le fort potentiel touristique, des étrangers l'ont déjà appelé
pour racheter au rabais sa propriété, qui donne sur la plage.
A côté de son mari, Toulla observe Varosha sombrer dans la nuit sans
qu'aucune lumière ne la retienne: ni lampadaire dans les rues, ni vie
dans les maisons.
"Tout s'accélère", souffle Toulla. "On nous dit de vendre, de nous
décider, mais j'ai besoin de temps. Je veux rentrer chez moi, toucher
les murs et crier le nom de mes voisins qui ne sont jamais revenus." (AFP, 22 septembre
2019)
Athènes et Nicosie condamnent les forages
"illégaux" turcs
Les dirigeants grec et chypriote ont condamné mardi à Athènes les
forages "illégaux" turcs dans l'est de la Méditerranée et appelé de
nouveau à des pourparlers pour résoudre le problème chronique de
division de l'île de Chypre.
"Les deux dirigeants ont exprimé leur forte inquiétude concernant les
activités illégales de la Turquie dans les eaux territoriales
chypriotes (...)", a indiqué un communiqué des services du Premier
ministre grec Kyriakos Mitsotakis publié à l'issue des entretiens avec
le président chypriote Nicos Anastasiades.
Ils ont aussi exprimé "leur désir sans réserve de relancer les
négociations
importantes pour une solution viable du problème chypriote", selon ce
texte.
La Turquie défie constamment les avertissements de l'Union européenne
(UE) et des Etats-Unis réclamant l'arrêt des forages dans les eaux
territoriales de Chypre, membre de l'UE.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit d'Ankara et de Nicosie,
déclenchant un conflit entre ces deux pays.
Ankara, qui a déjà envoyé plusieurs navires de forage protégés selon
elle par l'armée, estime que les ressources devraient être
équitablement divisées entre les deux pays.
Chypre rejette catégoriquement cette hypothèse, la jugeant
"inacceptable".
L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de
l'île par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat fomenté par la
junte des colonels alors en Grèce et
visant à rattacher l'île à la Grèce.
Début août, Nicos Anastasiades et le dirigeant greco-chypriote Mustafa
Akinci se sont rencontrés dans le complexe de l'ONU situé à Nicosie
dans la zone tampon pour tenter de relancer les négociations sur la
réunification de l'île, qui sont au point mort depuis 2017. (AFP, 10 septembre
2019)
Athènes
rejette "les menaces" d'Ankara sur les
migrants
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a rejeté les récentes
"menaces" du président turc Recep Tayyip Erdogan sur une nouvelle vague
de migrants vers l'UE si Ankara n'obtient pas davantage d'aide
internationale, et a invité son voisin à recourir à une "langue de bon
voisinage".
Le président turc "ne peut pas menacer l'Europe et la Grèce sur la
question des réfugiés pour tenter d'obtenir plus d'argent (...)
L'Europe avait déjà donné six milliards d'euros" pour faire face au
problème, a dit le Premier ministre grec au cours d'une conférence de
presse à Thessalonique (nord) à l'occasion de la Foire internationale
annuelle.
Il a souligné que les discussions avec la Turquie "ne devaient pas
avoir lieu (en recourant) aux menaces mais en discutant "de bonne foi"
et en utilisant "une langue de bon voisinage".
Le président turc avait demandé jeudi une nouvelle aide internationale
pour son pays qui accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont
plus de 3,5 millions Syriens.
Ankara souhaite la création en Syrie d'une "zone de sécurité" où
ils pourraient retourner.
Le président turc avait menacé "d'ouvrir les portes" aux migrants, s'il
n'obtient pas satisfaction. "Il y des limites à ce que l'on peut
supporter", avait-il martelé.
Au plus fort de la crise migratoire, l'UE et la Turquie avaient signé
en 2016 une déclaration qui a entraîné une réduction importante du flux
des migrants et réfugiés en Europe via les îles grecques, proches de la
Turquie.
Le nouveau gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis, qui a succédé
en juillet à celui d'Alexis Tsipras (gauche), a promis d'accélérer la
procédure d'examen des demandes d'asile, face à l'importante
augmentation du flux migratoire dans le pays en 2019 depuis les côtes
turques.
Athènes a notamment annoncé la suppression de la deuxième instance
d'examen des demandes d'asile, qui ont été rejetées en première
instance. Cela va augmenter le nombre des renvois vers la Turquie de
migrants déboutés en Grèce du droit d'asile.
De nombreux experts et ONG de défense des réfugiés ont critiqué cette
mesure, considérant que la Turquie "n'est pas un pays sûr" pour le
renvoi des migrants.
Le Premier ministre a assuré dimanche que la procédure d'examen
accéléré des demandes respecterait "les droits de l'Homme". Evoquant la
siuation des mineurs isolés, il a annoncé qu'il demanderait à ses
partenaires européens de faire preuve de "solidarité", pour leur prise
en charge commune.
Le nombre des mineurs non accompagnés en Grèce s'élevait à plus de
3.000 au début de 2019, dont des centaines vivent dans la rue ou dans
des camps de transit sur les îles de mer Egée, selon des ONG et médias.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné en juin la
Grèce pour les conditions d'hébergement indignes de cinq mineurs
afghans non accompagnés. (AFP, 8 septembre
2019)
Les migrants de Lesbos
désemparés dans leur nouveau camp en Grèce
"Nous
avons
quitté Moria en espérant quelque chose de mieux et finalement, c'est
pire": Sazan, un Afghan de 20 ans, vient d'être transféré, avec mille
compatriotes, de l'île grecque de Lesbos saturée, dans le camp de Nea
Kavala, dans le nord de la Grèce.
Après six mois dans "l'enfer" de Moria sur l'île de Lesbos, Sazan se
sent désemparé à son arrivée à Nea Kavala, où il constate "la
difficulté d'accès à l'eau courante et à l'électricité".
A côté de lui, Mohamed Nour, 28 ans, entouré de ses trois enfants,
creuse la terre devant sa tente de fortune pour fabriquer une rigole
"pour protéger la famille en cas de pluie".
Mille réfugiés et migrants sont installés dans 200 tentes, les autres
seront transférés "dans d'autres camps dans le nord du pays", a indiqué
une source du ministère de la Protection du citoyen, sans plus de
détails.
L'arrivée massive de centaines de migrants et réfugiés la semaine
dernière à Lesbos, principale porte d'entrée migratoire en Europe, a
pris de court les autorités grecques, qui ont décidé leur transfert sur
des camps du continent.
Car le camp de Moria, le principal de Lesbos, l'un des plus importants
et insalubres d'Europe, a dépassé de quatre fois sa capacité ces
derniers mois.
En juillet seulement, plus de 5.520 personnes ont débarqué à Lesbos -
un record depuis le début de l'année - auxquelles se sont ajoutés 3.250
migrants au cours de quinze premiers jours d'août, selon l'Organisation
internationale pour les migrations (OIM).
- Tensions à Moria -
Quelque 300 mineurs non accompagnés ont protesté mercredi contre leurs
conditions de vie dans le camp de Moria et demandé leur transfert
immédiat à Athènes. De jeunes réfugiés ont mis le feu à des poubelles
et la police a dispersé la foule avec des gaz lacrymogènes, a rapporté
l'agence de presse grecque ANA.
"Nous pensions que Moria était la pire chose qui pourrait nous
arriver", explique Mohamed, qui s'efforce d'installer sa famille sous
une tente de Nea Kavala.
"On nous a dit que notre séjour serait temporaire mais nous y sommes
déjà depuis deux jours et les conditions ne sont pas bonnes, j'espère
partir d'ici très vite", assène-t-il.
Des équipes du camp oeuvrent depuis lundi à installer des tentes
supplémentaires, mais les toilettes et les infrastructures d'hygiène ne
suffisent pas.
Le ministère a promis qu'avant la fin du mois, les migrants seraient
transférés dans d'autres camps.
Mais Tamim, 15 ans, séjourne à Nea Kavala depuis trois mois: "On nous a
dit la même chose (que nous serions transférés) quand nous sommes
arrivés (...). A Moria, c'était mieux, au moins on avait des cours
d'anglais, ici on ne fait rien", confie-t-il à l'AFP.
Pour Angelos, 35 ans, employé du camp, "il faut plus de médecins et des
infrastructures pour répondre aux besoins de centaines d'enfants".
- "Garder espoir" -
Plus de 70.000 migrants et réfugiés sont actuellement bloqués en Grèce
depuis la fermeture des frontières en Europe après la déclaration
UE-Turquie de mars 2016 destinée à freiner la route migratoire vers les
îles grecques.
Le Premier ministre de droite Kyriakos Mitsotakis, élu début juillet, a
supprimé le ministère de la Politique migratoire, créé lors de la crise
migratoire de 2015, et ce dossier est désormais confié au ministère de
la Protection du citoyen.
Face à la recrudescence des arrivées en Grèce via les frontières
terrestre et maritime gréco-turques depuis janvier 2019, le
gouvernement a annoncé samedi un train de mesures allant du
renforcement du contrôle des frontières et des sans-papiers à la
suppression du droit d'appel pour les demandes d'asile rejetées en
première instance.
Des ONG de défense des réfugiés ont critiqué ces mesures, dénonçant "le
durcissement" de la politique migratoire.
La majorité des migrants arrivés en Grèce espère, comme destination
"finale", un pays d'Europe centrale ou occidentale.
"Je suis avec ma famille ici, nous souhaitons aller vivre en Autriche",
confirme Korban, 19 ans, arrivé mardi à Nea Kavala.
"A Moria, les rixes et la bousculade étaient quotidiennes, c'était
l'enfer. La seule chose qui nous reste maintenant, c'est d'être
patients et de garder espoir", confie-t-il. (AFP, 4 septembre
2019)
Immigration
/ Migration
Erdogan
envisage la réinstallation de 2 à 3 millions
de réfugiés en
Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que 2 à 3
millions de réfugiés syriens se trouvant en Turquie ou en Europe
pourraient être réinstallés en Syrie si la "zone de sécurité" qu'il
souhaite créer dans le nord du pays se concrétisait.
"Nous pourrons y installer, selon la profondeur de la zone de sécurité,
entre 2 et 3 millions de réfugiés syriens actuellement en Turquie ou en
Europe", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours à Ankara.
La Turquie et les Etats-Unis s'efforcent de créer une zone tampon à
l'est de l'Euphrate qui séparerait la frontière turque des zones
syriennes contrôlées par une milice kurde, appuyée par Washington mais
considérée comme "terroriste" par Ankara.
L'un des objectifs de cette "zone de sécurité" pour Ankara est de
pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés
syriens installés en Turquie.
Si les troupes turques et américaines ont déjà effectué une première
patrouille conjointe dans le nord-est de la Syrie, les contours exacts
de la future zone tampon restent flous.
Lors d'un sommet sur la Syrie qui s'est tenu à Ankara lundi en présence
des présidents russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, M.
Erdogan avait déjà évoqué le nombre de 2 millions de réfugiés pouvant y
être installés, ajoutant toutefois qu'ils pourraient dépasser les 3
millions si la "zone de sécurité" s'étendait jusqu'à Deir Ezzor et
Raqqa, plus au sud en territoire syrien.
Il a par ailleurs mis en garde Washington mercredi, assurant que si la
zone n'est pas mise en place dans les deux prochaines semaines, la
Turquie mettra en oeuvre ses "propres plans opérationnels". (AFP, 18 septembre
2019)
Exiled Turkish lawyers hold “alternative” judicial
ceremony in Berlin
A group of Turkish lawyers who fled an ongoing purge in Turkey, has
come together in Berlin, Germany, to mark the opening of the new
judicial year, the Kronos news portal reported.
According to the report, the event was held in support of some 50 bar
associations in Turkey that boycotted the opening ceremony of the new
judicial year at the President Erdogan’s presidential palace in Ankara,
citing the independence of judiciary from executive power.
The independence of the Turkish judiciary came further into question
when the new judicial year opening ceremony held at President Recep
Tayyip Erdoğan’s palace in September 2016 turned into a display of
judicial support for Erdoğan.
During the ceremony prosecutors and judges stood up and applauded
Erdoğan when he entered the hall and when he finished his address.
Erdoğan’s government is accused of taking the judiciary under its
absolute control and punishing dissenting judicial members either by
expelling or arresting them. (TurkeyPurge, Sep
5, 2019)
Les
forces turques à la frontière repoussent des
centaines de manifestants
Les forces turques à la frontière avec la Syrie ont tiré vendredi des
gaz lacrymogènes pour disperser des personnes qui manifestaient côté
syrien contre une offensive du régime de Damas et tentaient de franchir
un poste-frontière, selon un correspondant de l'AFP.
Les centaines de manifestants dans la province syrienne d'Idleb se sont
rassemblés devant le poste-frontière de Bab al-Hawa, peu avant
l'annonce par Moscou d'un "cessez-le-feu unilatéral", concernant
uniquement l'armée syrienne, à partir de samedi matin dans cette région
du nord-ouest syrien.
Moscou soutient le régime de Bachar al-Assad, qui a amorcé le 8 août
une progression au sol contre Idleb, après des mois de bombardements
meurtriers visant des secteurs dominés par des jihadistes.
Considérée comme le parrain de groupes rebelles aujourd'hui affaiblis,
la Turquie réclame un arrêt des hostilités, craignant une crise
humanitaire qui provoquerait un nouvel afflux de réfugiés vers sa
frontière.
Vendredi, les manifestants ont scandé "Sauvez Idleb, sauvez Idleb" ou
encore "le peuple réclame une protection internationale", a rapporté le
correspondant de l'AFP sur place.
Mohammed al-Ammouri, 53 ans, s'est rendu près du poste-frontière pour
réclamer une implication plus forte d'Ankara dans le conflit syrien.
"C'est un avertissement à la Turquie. Si elle ne fait rien, nous
viendrons en Turquie et en Europe", a-t-il martelé.
"Les civils ne peuvent pas supporter plus que ce qu'ils ont déjà
supporté", a-t-il plaidé.
Les manifestants ont ensuite tenté de franchir le poste de Bab al-Hawa
avant de reculer lorsque les gardes-frontière ont tiré en l'air et
lancé des gaz lacrymogènes, selon le correspondant de l'AFP.
Ankara dispose de troupes dans plusieurs postes d'observation installés
à travers le nord-ouest de la Syrie.
Depuis fin avril, les bombardements du régime et de son allié russe ont
tué plus de 950 civils dans la région d'Idleb, d'après l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et plus de 400.000 personnes ont
été déplacées, selon l'ONU.
Accueillant environ trois millions d'habitants, Idleb et des secteurs
des provinces adjacentes sont dominés par les jihadistes de Hayat
Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).
Moscou a appelé vendredi "les commandants des groupes armés à renoncer
aux provocations et à se joindre au processus de règlement pacifique
dans les zones qu'ils contrôlent".
Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations
prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts. (AFP, 30 août
2019)
Belgian Kurd spent 40 days in Turkish prison over
Facebook posts
Belgian Kurdish student Gulsum Cetinkaya (27), spent 40 days in prison
in Turkey for posting on Facebook about Kurds in that country four
years ago, local Belgian media reported.
The post-graduate student’s family told the Belgian news website
Nieuwsblad that they feared she would not be released if Belgian
authorities failed to interfere.
Cetinkaya was born in Antwerp and for the first time visited Turkey in
September last year. For 2019, the law student went on vacation with
her parents in July, but was immediately arrested at the border with
Bulgaria.
Her uncle, Bülent Özturk, is a famous Kurdish movie director. He told
Nieuwsblad that Cetinkaya was arrested for criticizing Turkish policy
towards the Kurds four or five years ago.
“My cousin shared some articles at that time from alternative media
channels,” he said.
A few days ago, Cetinkaya was released from prison and is staying with
her parents in the village of Halfeti. She was jailed in Edirne.
“It’s unbelievable,” Bülent lamented. “Turks have kept posts made by my
niece. Even posts she didn’t write herself or remembers.”
Cetinkaya and her family are now reportedly “afraid to talk to the
media,” fearing revenge from the Turkish authorities.
“My sister begged me to do something,” said Bülent. “But I am
powerless. We hope the Belgian authorities will take care of my niece’s
fate. But in Turkey, she is one of the few thousands who are being
prosecuted. Who will be concerned there for the dreams of a young
woman?” (Kurdistan
24, August 27, 2019)
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