Droits de
l'Homme / Human Rights
La CEDH tacle
la loi turque qui punit les "insultes" au chef
de l'Etat
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a
taclé mardi la loi turque réprimant les atteintes "à
l'image" du chef de l'Etat, jugeant "pas conforme à
l'esprit de la Convention" européenne des droits de
l'homme une "protection accrue par une loi spéciale en
matière d'offense".
La Cour, qui siège à Strasbourg, avait été saisie par
un jeune Turc aujourd'hui âgé d'une trentaine
d'années, condamné en 2017 à 11 mois et 20 jours de
prison avec sursis pour avoir publié quelques années
plus tôt sur Facebook deux caricatures du président
Recep Tayyip Erdogan, dont l'une le représentant
habillé en femme embrassant Barack Obama, alors
président des Etats-Unis.
Le jeune homme avait également été placé en détention
provisoire pendant deux mois et deux jours.
Dans son arrêt condamnant la Turquie pour cette
détention et cette sanction "disproportionnées", la
CEDH souligne que "rien, en l'espèce, n'était de
nature" à les "justifier". Une "telle sanction produit
immanquablement un effet dissuasif sur la volonté de
l'intéressé de s'exprimer sur des sujets relevant de
l'intérêt public", note-t-elle encore.
La procédure pénale résultait de l'application de
l'article 299 du Code pénal turc, un texte punissant
toute personne qui "porte atteinte à l'image" du chef
de l'Etat, poursuit la CEDH. Selon elle "une
protection accrue, par une loi spéciale en matière
d'offense", n'est "en principe pas conforme à l'esprit
de la Convention" européenne des droits de l'homme.
"L'intérêt d'un État de protéger la réputation de son
chef d'État ne pouvait justifier de conférer à ce
dernier un privilège ou une protection spéciale
vis-à-vis du droit d'informer et d'exprimer des
opinions à son sujet", pointe la juridiction.
"Une protection accrue du chef de l'État par une loi
pénale spéciale en matière d'offense n'est pas
compatible avec la Convention", a-t-elle insisté.
Elle a appelé Ankara à mettre son droit "en
conformité" avec l'article 10 de la Convention qui
régit la liberté d'expression, et que la Turquie a
violé dans le cas présent.
Cette dernière devra verser 7.500 euros pour dommage
moral au requérant. (AFP, 19 oct 2021)
Turkey tops global
human
smuggling, arms trafficking rankings
Turkey ranked 12th in the Global Organized Crime
Index 2021, which was published on September 28 by
the Global Initiative Against Organized Crime.
The country's criminality score was 6.89 out of
10, higher than any other country in Europe as well
as in Asia except for Iran (7.10), Afghanistan
(7.08) and Iraq (7.05).
The index examines crime in countries and
regions in the categories of "criminality,"
"criminal market," "criminal actors" and
"resilience" and their sub-categories.
Human smuggling
With 6.4 points, Turkey ranks 13th worldwide in
the criminal market category. As for sub-categories,
it scored 7.0 in human trafficking, 9.0 in human
smuggling, 4.0 in flora crimes and 3.0 in fauna
crimes.
Turkey tops the human smuggling ranking while
sharing the first place with Democratic Congo and
Iraq in the arms trafficking ranking.
State-embedded criminal actors
In the criminal actors index, Turkey scored 7.38
and ranks 12th. It scored 8.0 in the sub-category of
"mafia-style groups," 7.5 in "criminal networks,"
9.0 in "state-embedded criminal actors" and 5.0 in
"foreign actors."
In the state-embedded actors category, Turkey is
second only to Syria, which scored 10 out of 10.
Democratic Congo, South Sudan and Afghanistan also
scored 9.0 in this category.
High crime-low resilience
Turkey, which is among the 57 countries in the
"high crime rate-low resistance" category in the
report, ranked 151st among 193 UN member countries
in the resilience index.
Turkey's average resilience score is 3.54, and
its scores in sub-categories are 6.5 in territorial
integrity, 2.0 in anti-money laundering systems, 4.0
in economic regulation capacity, 4.0 in victim and
witness support, 3.5 in crime prevention and 3.5 in
non-state actors against crime. Desk (BIA, 11
October 2021)
Emprisonné
depuis
4 ans, l'opposant Osman Kavala maintenu en
détention
L'homme
d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala,
emprisonné sans jugement depuis quatre ans, restera
au moins jusqu'au 26 novembre en prison, a décidé
vendredi un tribunal d'Istanbul, malgré les menaces
européennes de sanctions contre Ankara.
Cet
opposant de 64 ans, une figure majeure de la société
civile, est accusé depuis 2013 par le régime du
président Recep Tayyip Erdogan de chercher à
déstabiliser la Turquie.
Il est
notamment en ligne de mire pour avoir soutenu en
2013 les manifestations antigouvernementales connues
sous le nom de mouvement de Gezi
ayant visé M. Erdogan, alors Premier ministre.
Puis il a
été accusé d'avoir cherché à "renverser le
gouvernement" au moment de la tentative de coup d'Etat de 2016.
L'intéressé
a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.
Il
comparaitra de nouveau le 26 novembre devant la
justice qui a estimé vendredi manquer de "faits
nouveaux" pour ordonner sa libération, réclamée par
ses avocats et par les organisations de défense des
droits de l'homme.
Amnesty
International a ainsi dénoncé "une punition cruelle
et une torture pour lui et sa famille", considérant
que c'est "un jour de honte" pour la Turquie.
Acquitté
une première fois en février 2020, Osman Kavala
avait été dès le lendemain placé en garde à vue,
accusé d'avoir "soutenu" la tentative de putsch
contre M. Erdogan.
Un
stratagème pour prolonger sa détention, avait-il
alors dénoncé.
Devant une
salle de tribunal bondée, en présence en particulier
de nombreux diplomates américains et européens,
Osman Kavala est apparu vendredi sur un écran, en
direct de la prison de Silivri,
à l'ouest d'Istanbul, où il est détenu depuis
octobre 2017.
Son
épouse, la professeure d'économie politique Ayse Bugra,
de l'Université Bogazici
d'Istanbul, avait également pris place dans
l'assistance.
-
"Exécution extrajudiciaire" -
"Je n'ai
pas l'impression de sortir d'un procès", a-t-elle
déclaré à la presse en quittant le tribunal.
"La
décision de garder Osman Kavala derrière les
barreaux n'a jamais eu aucune justification ni base
légale", a dit à l'AFP Milena Buyum,
d'Amnesty international, rappelant qu'il n'avait
"jamais été condamné pour quelque crime que ce
soit".
Dans un
communiqué diffusé par ses avocats pendant
l'audience, Osman Kavala estime que "le plus
frappant n'est pas seulement que les charges
retenues contre (lui) ne reposent sur aucune preuve.
Ce sont des accusations fantaisistes, qui relèvent
de théories complotistes
dépassant l'entendement".
Celle
d'"espionnage" avait ainsi été ajoutée en mai 2020,
rappelle-t-il, jugeant ces allégations
"calomnieuses".
"Prolonger
ma détention sur des bases aussi fragiles équivaut à
une exécution extrajudiciaire", déclarait-il encore.
Pour Osman
Kavala, "c'est une façon de troubler les esprits,
pour contourner l'arrêt de la Cour européenne des
droits de l'homme (CEDH)".
En
décembre 2019, la Cour européenne des droits de
l'homme avait ordonné sa "libération immédiate" -
sans résultat.
Le mois
dernier, le Conseil de l'Europe a menacé Ankara de
sanctions, qui pourront être prises au cours de sa
prochaine session (du 30 novembre au 2 décembre), si
l'opposant n'est pas libéré d'ici là.
La Turquie
serait alors le deuxième pays à subir une "procédure
d'infraction" : jusqu'à présent, seule la Russie a
été suspendue en vertu de cette procédure (de 2017 à
2019).
L'audience
du 26 novembre, si elle permet la libération de M.
Kavala qui entamera le 18 octobre sa cinquième année
de détention, pourrait éviter d'infliger pareille
sanction au régime d'Ankara.
Vendredi,
les Etats-Unis, l'Union
européenne, l'Allemagne, la France, le Danemark, le
Royaume-Uni, la Belgique, la Suisse, les Pays bas et
la Suède avaient envoyé des représentants au
tribunal, marquant leur intérêt pour ce procès à
rallonge.
Plusieurs
députés turcs de l'opposition étaient également dans
la salle.
En
revanche, l'universitaire américain Henri Barkey, présent à Istanbul
au moment du coup d'Etat
manqué de 2016 et que le gouvernement turc accuse
d'être un agent de la CIA impliqué dans
l'organisation de cette tentative de putsch, était
absent car se trouvant aux Etats-Unis.
".
(AFP, 8 octobre 2021)
Relaxe pour 18 étudiants
ayant participé à une marche des fiertés
Dix-huit étudiants et un
universitaire turcs, poursuivis pour avoir
organisé et participé à une marche des fiertés en
mai 2019 à Ankara, ont été relaxés vendredi, a
indiqué leur avocat à l'AFP.
"Le droit a été respecté", s'est félicité
l'avocat de la défense, Me Öykü
Didem Aydin, jugeant que
"tout cela n'aurait jamais dû arriver".
"Dans sa décision, le tribunal a jugé
qu'une personne devait être condamnée à une amende
pour avoir insulté les forces de l'ordre et les
autres prévenus ont été relaxés en raison de
l'absence d'élément criminel", a détaillé Amnesty
International Turquie.
Les étudiants de la prestigieuse
Université technique du Moyen-Orient (ODTU)
d'Ankara, qui comparaissaient libres, encouraient
jusqu'à trois ans d'emprisonnement, selon l'ONG.
En 2019, pour la première fois depuis
2011, la direction de l'université avait interdit ce
rassemblement. Certains participants avaient été
interpellés après que la police eut fait usage de
gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux
avait montré des policiers s'en prendre violemment à
des manifestants.
Si l'homosexualité n'est pas réprimée sur
le plan pénal en Turquie, l'homophobie y est en
revanche répandue et se manifeste notamment par des
agressions et des meurtres, selon des ONG.
Après une spectaculaire marche des fiertés
qui avait réuni en 2014 plus de 100.000 personnes à
Istanbul, les autorités turques l'ont interdite
année après année, officiellement pour raisons de
sécurité.
Les associations LGBT dénoncent une
"campagne de haine" menée depuis des années à leur
encontre par le gouvernement turc, au risque
d'encourager les violences contre une communauté
particulièrement vulnérable.
Ces dernières années, de nombreux
événements concernant la communauté LGBT ont été
interdits par les autorités locales turques, qui
invoquent généralement les possibles provocations et
les "sensibilités sociales". (AFP, 8 octobre 2021)
Activists in more
than 40 countries demand acquittal of
students
Ahead
of a court ruling expected on Friday in the case of
18 Turkish students and one academic who are being
prosecuted for taking part in a Pride parade in May
2019, Nils Muižnieks, Amnesty International’s Europe
Director said:
“Activists around the world have joined Amnesty
International in calling for the acquittal of 18
students and an academic at the Middle East
Technical University (METU) in Ankara. They are
facing up to three years in prison simply for
organising and participating in an entirely peaceful
Pride march on campus in May 2019 that the
University management had unlawfully banned.
“Shockingly, this celebration of love and solidarity
by these young people was met with police using
pepper spray, plastic bullets and tear gas. Not only
were their fundamental rights violated that day, but
they have been dragged through the courts for more
than two years with the threat of jail dangling over
their heads.
“The ban on the Pride march lacked legal grounds and
these students who defied it had their rights to
freedom of expression and peaceful assembly
violated. On Friday, there can only be one just
outcome: their wholesale acquittal.”
BACKGROUND
The 19 individuals are charged with “participating
in an unlawful assembly” and “failing to disperse
despite being warned”. This is despite the fact that
in February 2019, the Ankara Administrative Appeals
Court had lifted the blanket ban prohibiting all
LGBTI+ activities in Ankara which had been
introduced under the state of emergency.
Nevertheless University management relied on this
historic ban as the legal basis to stop the annual
campus-based Pride march from going ahead.
In June 2020, another administrative court in Ankara
overturned the university’s unlawful ban, confirming
that it had no legal basis.
The case of the METU students was part of Amnesty
International’s flagship Write for Rights campaign
in 2020. More than 445,000 people have demanded
their acquittal. (AI, October 8, 2021)
Raid on waste collection depots:
200 people detained
In a
raid on the waste collection depots and yards in
İstanbul's Ataşehir, nearly 200 people have been
taken into custody.
The
Umut (Hope) Union has announced the detention of
waste paper pickers on its social media account: "In
a midnight raid in Ataşehir, nearly 200 waste paper
workers have been detained! Our fellow migrants have
been taken to the Migrant Assembly Center to be
deported. The booths of the workers have been burned
and their handcarts have been seized."
As
reported by Mezopotamya Agency (MA), the police and
municipal police teams carried out simultaneous
raids on the houses and paper collection yards of
waste paper pickers. Nearly 200 waste pickers have
been detained in raids on 49 different addresses.
The materials found in the waste collection depots
have been seized during these raids. (BIA, 6 October 2021),
Erdoğan targets students,
again: ‘Terrorist types’
President
and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan spoke at the AKP Group Meeting today
(October 6).
Talking
about the ongoing protests of university students in
the face of high housing prices and lack of
vacancies at public dormitories amid in-class
education, President Erdoğan called the students
"terör kılıklılar", which roughly translates as
"those in guise of terror" or "terror-like."
Arguing
that "Turkey is the country with by far the highest
dorm capacity across the world", Erdoğan said that
"while Turkey's capacity is over one million, this
number is 550 thousand in England."
According
to Erdoğan, "the reason behind this year's disorder
is that the applications from last year and this
year have overlapped."
Noting
that the works for the students who have not yet
been placed in a dorm are still ongoing, President
Erdoğan said, "We took over [Turkey] with 76
universities; we now have 207 universities."
Referring
to the protesters further in his speech, Erdoğan
stated, "We do not consider these types who do not
have respect even for their own professors to be
students. They do not keep any of these types at the
university in Europe or the United States even for a
day."
He
briefly added, "Just because they are causing
trouble for the government, they lay claim to the
disrespectful, loveless, ill intentioned and, so to
speak, terrorist types. God willing, we will solve
this problem within its own sphere without giving
opportunity to the ill intentioned as soon as
possible. We cannot leave our universities to the
terror-like [students]." (BIA, 6 October 2021)
Berkin Elvan's parents
face up to 9 years in prison
A lawsuit has been
filed against Gülsüm and Sami Elvan, the mother
and father of Berkin Elvan, for insulting
President Recep Tayyip Erdoğan.
The Elvan couple
face up to 9 years and 4 months in prison because
of their statements after the hearings of the case
of their son's killing on September 23, 2020 and
January 29, 2021, Diken news portal reported.
Berkin Elvan was
hit in the head by a tear gas canister during the
Gezi Park protests in June 2013. After nine months
in a coma, he lost his life on March 11, 2014.
Erdoğan, who was
the PM during the Gezi Park protests, had said,
"Everyone asks 'Who gave the order to the police?'
I gave the order."
Speaking at a
rally three days after Elvan's death, Erdoğan had
described him as a child "who was in terror groups
with a covered face and given a slingshot with
iron balls." The crowd had booed Gülsüm Elvan
after Erdoğan's remarks targeting her.
In their
statements subject to the lawsuit, Gülsüm and Sami
Elvan, referring to these remarks of Erdoğan, said
that he also was responsible for the killing.
After police
officers from the Security Bureau of the Kağıthane
District Security Directorate notified prosecutors
about the Elvan couple's statement, an
investigation was opened.
In the statement
she gave at the prosecutor's office, Gülsüm Elvan
said she criticized but didn't insulted the
president. Sami Elvan said, "We are a family that
lost their child in 2014 and has been seeking
justice since then. Because we don't find justice
when we come to the courthouse, we make critical
statements.
"I stand by my
words. The person who was the prime minister at
the time described my child as a terrorist and got
my spouse booed at the rally. I didn't insult
anyone. I expressed the truths and made
criticism."
While the Elvan
couple demanded non-prosecution, Press Crimes
Investigation Bureau Prosecutor Enes Kocakale
filed an indictment because there was "reasonable
suspicion" in terms of the alleged offense. The
first heating will be held on January 20, 2022, at
the İstanbul 43th Penal Court of First Instance.
Adalet
Bakanlığı'nın '2020 Adalet İstatistikleri'
raporuna göre, sadece 2020'de Cumhurbaşkanına
hakaret suçundan 31 bin 297 soruşturma açıldı.
Bu soruşturmaların
9 bin 166'sında 'kovuşturmaya yer yok' kararı
çıkarken, 7 bin 790'ında kamu davası açıldı. Diğer
soruşturmalarda ise yetkisizlik, görevsizlik,
birleştirme ve başka büroya aktarma kararları
verildi.
According to the Ministry of
Justice's "2020 Justice Statistics" report, 31,297
investigations were filed for insulting the
president in 2020 alone.
Prosecutors decided that no
prosecution was needed in 9,166 investigations
while criminal cases were filed after 7,790
investigations.
Investigations by years:
- 2014: 682
- 2015: 7,216
- 2016:
38,254
- 2017:
20,539
- 2018:
26,115
- 2019:
36,066
Since Recep Tayyip Erdoğan became the
president in 2014, more than 160,000
investigations have been launched for "insulting
the president."
Criminal cases were filed after
35,507 of these investigations. Some 38,608
people, including 1,107 people below 18 years of
age, stood trial for insulting Erdoğan.
12,881 people were convicted and
3,625 people, including 10 children, were given
prison sentences, while 5,660 people were
acquitted. (BIA, 30 September 2021)
Citizen sentenced to
prison for ‘insulting Erdoğan’ with a news
headline
President and
Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan hit the headline of Germany's BILD
newspaper on November 5, 2016. The newspaper said,
"Dictator Erdoğan? Where will all this end?" This
news report was then covered by Turkey's Diken
news website with the title, "German BILD
newspaper: Turkey is being pushed to a civil war."
Put on trial for
sharing the news on social media, Mehmet Şah
Tekiner (62) has been sentenced to 1 year, 3
months in prison for "insulting the President" as
per the Article 299 of the Turkish Penal Code.
As reported by Mezopotamya
Agency (MA), an investigation was launched against
Tekiner over the news report which was used by
several other media outlets in addition to Diken,
which faced no access block in Turkey and which is
still accessible online. The citizen was summoned
to give his statement at the Diyarbakır Security
Directorate as part of this investigation.
Tekiner said that
he did not know how to use social media and did
not have a social media account. He indicated that
the Facebook account of "Mehmet Şah Tekiner" did
not belong to him, adding that it was the first
time that he had witnessed it there at the
security directorate.
The security
directorate considered his statement to "be aimed
at evading penalty" and did not accredit the
statement. That being the case, the Justice
Ministry gave permission for the prosecution for
the offense of "publicly insulting the President"
on June 29, 2019.
Facing up to 4
years in prison, Tekiner started standing trial at
the Diyarbakır 4th Penal Court of First Instance.
Making his final
defense as to the prosecutor's opinion as to the
accusations which demanded his penalization,
Mehmet Şah Tekiner reiterated that he did not have
a social media account and that the related
account might have been opened by his children or
grandchildren.
Lawyer referred to ECtHR rulings
In his defense,
Tekiner's lawyer Resul Tamur referred to the
judgements of the European Court of Human Rights
(ECtHR) and underlined that the related act could
not be considered within the scope of insult and
that it could be considered a harsh criticism
about executives.
Noting that
"Erdoğan himself made several statements
indicating that he was not a dictator and that no
one could call him as such", Tamur said that the
elements of the offense charged were not
constituted and demanded that his client Mehmet
Şah Tekiner be acquitted.
The court has
argued that Tekiner's statement was "aimed at
avoiding penalty" and ruled that Tekiner shall be
sentenced to 1 year, 3 months in prison. The
pronouncement of the verdict has been deferred.
Tekiner's lawyer
Tamur has applied to the Regional Court of
Justice, the court of appeals, against this
ruling.
38,581 court cases in 6 years
In the past six
years, when Recep Tayyip Erdoğan has been the
President of Turkey, court cases have been filed
against 38,581 people on charge of "insulting the
President". When Erdoğan's first 4 years in office
and that of Abdullah Gül before him are compared,
it is seen that the number of related court cases
increased by 19.5 times and by 2,052 percent.
Only in 2020,
45,000 thousand investigations were launched on
this charge and 9,773 people faced court cases
following these investigations.
In 2018, 2,775 of
the 6,270 people were convicted of "insulting the
President" while 4,291 of the 13,990 people were
convicted of this charge in 2019 and 3,655 of the
9,773 people were convicted in 2020.
In 2020, 290 of
the defendants who were put on trial upon
Erdoğan's complaints were children. While 84 were
in the 12-15 age group, the remaining 206 children
are in the 15,18 age group. (BIA, 27 September 2021)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
La Turquie est un enfer
pour les journalistes
Ragip Duran, Chronique Turquie, 23 octobre 2021
Un collègue français en poste à Istanbul depuis
maintenant 20 ans ne cessait d’exprimer son bonheur au
sujet du travail professionnel d’un journaliste
étranger en Turquie : « İci c’est génial. Il y a au
moins 5 sujets d’actualité à traiter tous les jours.
De plus, l’agenda change presque toutes les deux
heures. On ne sait jamais ce qui va dominer la scène
médiatique dans deux heures et on oublie vite ce qui
s’est passé avant-hier. Mais quand même il est bon de
travailler comme journaliste en Turquie. Ce pays est
un paradis pour le journalisme ».
Il a probablement raison mais il y a sûrement des «
nuances » à ajouter. (Attendre svp la fin du papier!)
En effet 5 sujets ont dominé l’opinion publique turque
la semaine passée :
- Préparation d’une attaque militaire contre les
kurdes en Syrie
- La chute irrésistible de la valeur de la livre
turque
- L’échec du régime turc dans la lutte contre le
blanchiment de capitaux et la lutte contre le
financement du terrorisme
- Le pouvoir n’arrive toujours pas à contrôler ni
gérer la pandemie Covid-19 : 28 !465 nouveaux cas et
198 nouveaux décès jeudi le 21 octobre.
- Enfin, les irrégularités et actes illégitimes de la
fondation de jeunesse (TUGVA) dirigée par le fils du
Président Erdogan ont été dévoilés par un journaliste.
Le gouvernement demandera au Parlement l’autorisation
d’une nouvelle opération militaire contre les kurdes
de Syrie. Les partis de l’opposition, à l‘exception du
HDP (Kurdes, gauches avec 56 sièges sur 583, troisième
formation de la Grande Assemblée Nationale de
Turquie), ont déjà déclaré qu’ils soutiendront
l’initiative du Président Erdogan. Ce dernier estime
qu’il y a des attaques terroristes en provenance de la
Syrie, sans donner de preuves concrètes, mais les
politocologues rappelent qu’Erdogan cherche une
solution militaire à l’étranger chaque fois que son
parti perd des points. La propagande anti kurde et
belliqueuse peut, selon le Président, rassembler
toutes les forces politiques nationalistes derrière le
Palais.
Quand jeudi la Banque Centrale a déclaré une réduction
colossale au sujet des taux d’intêrets, c'est-à-dire
de 18% à 16%, la livre turque a enregistré pour la
nième fois un record de perte de valeur : 1 Dollar US
= 9.6196 Livres turques vendredi à midi. Presque
l’ensemble des économistes prévoit désormais une
augmentation rapide des prix, la montée de l’inflation
et du chômage, donc la majorité des citoyens vont
devenir plus pauvre car l’économie et les finances
turques dépendent en grande partie de devises
étrangères.
Le GAFI, Groupe d’action Financière (FATF en anglais,
Financial Action Task Force ), organisme
intergouvernemental qui lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme risque
désormais de déclassifier la Turquie, cette dernière
sera incluse dans la liste grise. Des scandales
financiers dans lesquels le gouvernement turc et les
hommes d’Etat étaient impliqués ont été publiés en
détails dans les médias indépendants. Par ailleurs le
financement directe ou indirecte par Ankara des
groupes armés djihadistes en Syrie ont été révélés
toujours par cette presse d’opposition.
Le régime présidentiel n’a toujours pas pu contrôler
ni gérer la crise de la pandémie de Covid-19. Même les
chiffres officiels, que la plupart des spécialistes et
des institutions européennes ne font guère confiance,
montrent que la situation est alarmante en Turquie. Le
nombre de décès quotidien est toujours autour de 200
et le nombre de nouveaux cas ne descend pas en dessous
des 30 milles. La campagne de vaccination n’est pas
non plus réussie car une grande partie de la
population ne croit plus aux affirmations et aux
conseils du pouvoir.
Un journaliste indépendant, Metin Cihan, a réussi à
obtenir les documents de la Fondation de Jeunesse
TUGVA, dirigée par le fils du Président Erdogan.
Soutenue financièrement et politiquement mais
illégalement et illégitimement par les organismes de
l’Etat et des municipalités proches du pouvoir, les
documents montrent que la TUGVA fonctionne en même
temps comme l’anti chambre des instances et des postes
de la fonction publique. Juges, procureurs, Préfets de
police ou Préfet tout court et autres titulaires pour
les postes importants devraient avoir l’aval du TUGVA.
Et aujourd’hui, ce sont ces procureurs et ces juges,
qui ont été nommé grâce aux références de TUGVA,
empêchent l’ouverture d’une enquête contre la
Fondation.
Mon collègue français qui aimait tant la Turquie a du
rectifier son tir à la suite de 5 ans de journalisme à
Istanbul. Il a maintenant donc deux phrases
supplémentaires pour mieux décrire le paysage :
- J’avais dit « İl est bon de travailler comme
journaliste en Turquie’ » je dois ajouter : « A
condition de ne pas être citoyen turc’ ».
J’avais également dit, « Ce pays est un paradis pour
le journalisme ». Oui c’est vrai mais « Ce pays est un
enfer pour les journalistes ». (FIN/RD)
Full pressure on media
and social media in last three months
Having passed the motion foreseeing the appointment of
legal representatives to social media platforms and
the inspection of these platforms by the Radio and
Television Supreme Council (RTÜK) last year, the
government is preparing to introduce prison sentences
for social media users over "disinformation". While
social media has long been regarded as a field where
the government has been raising a "troll army", it has
suddenly become a "trouble" for President and ruling
Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan and an area bringing about "digital fascism"
for Parliamentary Speaker Mustafa Şentop.
These preparations for the past three months and the
efforts to draft a law targeting the "media using
foreign funds" in recent days are taken with alarm by
journalism and freedom of expression organizations and
the opposition as attempts to restrict critical
reporting and social media in the period leading up to
the general election scheduled for 2023 in Turkey. In
this period, concerns grew due to the discriminatory
accreditation practices at AKP meetings, the law
enforcement's attempts to delete the images captured
by reporters, the frequent appeals of prosecutors
against the verdicts given for journalists and the
widespread access blocks.
205 journalists faced the threat of prison, damages
The BİA Media Monitoring Report covering the months of
July - August - September 2021 has shown that at least
205 journalists were on trial on 21 different offenses
charged including "propagandizing for an organization"
and "membership of an organization" at 56 court cases
in total in these three months. In the third quarter
of 2021, at least 70 journalists faced charges such as
"organization membership" and 22 journalists faced the
charge of "propaganda."
'Insulting President:' One of 17 defendants convicted
In this three-month period covered by the report, the
number of journalists and cartoonists who were put on
trial on charge of "insulting the President" and faced
a total of 84 years in prison in Turkey increased to
17. This number was 8 in the same period last year.
According to the report, journalists Rüstem Batum,
Ahmet Sever, Baransel Ağca, Oktay Candemir, Cem
Şimşek, Hüseyin Aykol, Reyhan Çapan, Hasan Başak,
Kemal Yakut, Engin Korkmaz, Erk Acarer, Deniz Yücel,
Atilla Taş and cartoonists Julien Serignac, Gérard
Biard, Laurent Sourisseau and Alice Petti from Charlie
Hebdo faced this charge. (BIA, 22 October 2021)
Kavala: My participation
in hearings, presenting a defense would be
meaningless
Osman Kavala has responded to President and ruling
Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan, who has recently targeted him over the
statements of 10 ambassadors who made a call for his
immediate release in a joint written statement.
Noting that he has been arrested for four years even
though the offenses charged against him are not based
on any evidence, Osman Kavala has reminded Erdoğan
that he has not been convicted.
Defining Erdoğan's remarks as humiliating and
blemishing, Kavala has said that his remarks are an
attack on human dignity.
"These are messages that create the impression that I
am guilty and directly affect the judiciary", Kavala
has said. Indicating that "there has remained no
possibility for a fair trial under these
circumstances", he has said, "I believe my
participation in the hearings would be meaningless."
Osman Kavala has made the following statement via his
attorneys:
"The remarks such as 'leftover of Soros' that Mr.
President Erdoğan used about me upon his visit from
Africa are extremely unfortunate and they do not suit
the solemnity of the position of Presidency.
"I served in the executive board, like other executive
board members, of the Open Society Foundation, which
was established and operated in compliance with the
laws with the aim of supporting civil society
organizations in our country transparently.
"In no period did I serve as its chair. I had neither
the authority nor the status to represent the Open
Society Foundation or George Soros.
"The meetings of George Soros during his visits to
Turkey, which I and other members of the executive
board attended, took place as part of the Foundation's
works and civil society activities.
"As far as I know, Mr. Erdoğan had met George Soros
before this foundation was established and until after
Soros' visit to Turkey in November 2015 for the last
time, the dialogue between the Justice and Development
Party politicians and Presidential advisers and Soros
had continued. I was not involved in those meetings; I
do not have knowledge of their content.
"Even though the offenses charged against me are not
based on any evidence, I have been arrested for four
years.
"The humiliating and blemishing remarks of the
President about a person who has not been convicted
and whose trial is ongoing constitute an attack on
human dignity. These are messages that create the
impression that I am guilty and directly affect the
judiciary.
"Under these circumstances, as there has remained no
possibility for a fair trial, I believe that my
participation in the hearings and presenting a defense
would now be meaningless.
"As a citizen who defends the rule of law, I think it
is not right for me to do a deed that would legitimize
this situation that the judiciary is subjected to."
What happened?
October 18, 2021 marked the fourth year since the
businessperson and rights defender Osman Kavala was
detained in Turkey.
On this occasion, the embassies of 10 countries
released a written statement calling for his release
by specifically referring to the European Court of
Human Rights (ECtHR) rulings about his case.
Shortly after this statement was shared with the
public, some ministers and ruling Justice and
Development Party (AKP) politicians denounced it. The
state-run Anadolu Agency (AA) also reported that the
ambassadors of the 10 countries had been summoned to
the Ministry of Foreign Affairs of Turkey over their
statement calling for Osman Kavala's release.
President and AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan also
slammed the ambassadors of 10 countries, including the
US, Germany and France, who had called for the release
of Osman Kavala.
"Why do these 10 ambassadors make this statement?
Those who defend this leftover of [George] Soros are
striving to get him released," Erdoğan said upon his
visit from Africa and briefly added: " "I told our
foreign minister that we can't have the luxury to host
those in our country. [...] Is it your place to teach
lessons to Turkey? Who are you?"
"The European Court of Human Rights (ECtHR) gave a
decision. They want to convict Turkey regarding this
Soros leftover," Erdoğan remarked. "Do you release
bandits, killers or terrorists in your country?" (BIA,
22 October 2021)
Veysi Altay
condamné pour son film sur la résistance des
femmes kurdes
Julie Guillaud, lefigaro.fr, 11 octobre 2021
Le documentaire New Life retrace, du point de vue de
trois combattantes, la bataille de Kobané, survenue de
septembre 2014 à juin 2015, en pleine guerre civile
syrienne.
Une affiche de film qui passe mal auprès de la justice
turque. Veysi Altay, cinéaste kurde de 46 ans, a été
condamné à un an et quinze jours de prison avec sursis
et mise à l'épreuve pour son documentaire New Life,
réalisé en 2017. Trois femmes, combattantes au sein
des Unités de protection des femmes (YPJ), une
organisation militaire kurde exclusivement féminine,
retracent la bataille de Kobané, au nord de la Syrie,
de l'arrivée des djihadistes, le 13 septembre 2014, à
la reprise de la ville par les forces kurdes, le 14
juin 2015.
«Les femmes signifient la vie. La vie signifie
résistance et résistance signifie Kobané», peut-on
lire sur l'affiche. Une des trois militaires pose avec
un chiot dans un bras, une arme dans l'autre, le
sourire aux lèvres. Dans son dos, l'élément
déclencheur : un drapeau étoilé aux couleurs des YPG,
la branche armée du Parti démocratique syrien, à
laquelle se sont ralliées les combattantes.
Au-delà du drapeau brandi, l'appartenance des
combattantes à ce groupe kurde préoccupe. Les Unités
de protection des femmes seraient la version syrienne
et féminine du PKK, Parti des travailleurs du
Kurdistan. Il est considéré comme terroriste par la
Turquie et ses alliés au sein de l'OTAN. Par ailleurs
en 2015, le ministère turc de la Culture et du
Tourisme a interdit la diffusion de North, un
documentaire sur le PKK, le jour même de sa
projection. La sanction a été plus conséquente pour
Veysi Altay.
Propagande terroriste
En avril 2018, le réalisateur est inculpé aux côtés de
Dicle Ante, le directeur du cinéma où le documentaire
a été projeté. Tous deux sont accusés de faire de la
«propagande en faveur d'une organisation terroriste».
Le procureur de la république de Batman, au sud-est de
la Turquie, considère que l'affiche de New Life est
une infraction pénale. Selon l'acte d'accusation, elle
contribue à «dépeindre positivement» une organisation
terroriste.
«J'ai fait un film sur une réalité existante. Ma
caméra n'a capturé que ce qui se passait à Kobané à
l'époque», a scandé Veysi Altay pour sa défense,
rejetant l'allégation de propagande terroriste. Seule
une scène du film est visible sur l'affiche. «Lorsque
le film a été projeté à Batman, il y avait des
policiers dans le cinéma, mais ils n'ont pu identifier
aucune infraction pénale», a-t-il continué. Quant au
directeur du cinéma, il juge infondé le motif de son
accusation. New Life a été projeté dans plusieurs
villes turques, mais l'enquête ne s'est concentrée
qu'à Batman.
Il est difficile pour les cinéastes d'exploiter le
sujet à l'écran. «Tout ce que vous faites sur la
question kurde, tout ce qui contient le mot kurde
reçoit une réaction du gouvernement», déclare Kazim
Öz, autre réalisateur turc, également accusé de
terrorisme. Certaines scènes de Zer , son dernier
film, ont été coupées : elles montraient le massacre
perpétré par l'État turc lors de la révolte de Dersim
en 1938. «C'est la première fois que je vois une telle
décision» ajoute-t-il, en référence à la condamnation
de son confrère.
En 2019, le tribunal correctionnel condamne Veysi
Altay et Dicle Anter à deux ans et demi de prison. En
appel, le jugement a été infirmé et la procédure
rouverte. Début octobre, le directeur du cinéma se
retrouve finalement contraint à payer une amende
d'environ 600 euros. Le réalisateur Veysi Altay, quant
à lui, a été condamné à un an et quinze jours de
prison avec sursis et mise à l'épreuve. Leur
interdiction de voyager a été levée.
460
prisoners with a PhD degree: ‘Academic
confinement’
According
to
the September data of the General Directorate of
Prisons and Detention Houses, there are 460
prisoners with a PhD degree.
While
the majority of the prisoners with a PhD degree are
men, six are women with PhD degrees. Moreover, in
Turkey's prisons, there are also 2,371 prisoners who
have completed their MA studies.
The
fact that there are over 2,000 prisoners with an MA
degree shows the current dimensions of academic
confinement as yet another phase of confinement in
Turkey. So, while Boğaziçi University has 449
faculty members with a PhD degree, prisons have 460
prisoners with a PhD degree.
'Open
the door, warden; I have a thesis to defend'
This
data prepared based on the information provided by
the arrestees and convicts upon their imprisonment
shows that academic confinement has been on the
increase, too. The prisoners who have completed
their thesis defense and got the approval of the
jury seem to use the motto of "Open the door,
warden; I have a thesis to defend" as a humorous
expression.
The
September
data of the General Directorate of Prisons and
Detention Houses has also shown that in addition to
the prisoners with an MP and PhD degree, there are
also 27,515 university graduates behind bars.
'27
thousand
university graduates in prisons'
These
days, when the new academic year has just started in
Turkey's universities, the ones "outside" are having
problems with finding housing while the 27 thousand
university graduates "inside" are having problems
with having free access to education.
According
to
the 2019 data of the Turkish Statistical Institute
(TurkStat), the number of convicts who are graduates
of universities is around 20 thousand in Turkey's
prisons. Taken together with the arrested prisoners,
the picture reaches concerning dimensions.
On
the other side, when the statistics of the TurkStat
are examined, it is seen that there was a serious
increase in the number of university graduate
prisoners in the 8-year period from 2012 to 2019.
While the number of convicted
university graduates in prisons was around 4
thousand in 2012, this number saw a 5-fold
increase and reached 20 thousand. Based on the
table, it can be concluded that either the
university graduates have started committing more
crimes in the last few years or the university
graduates have been arrested more and more on
different/ political grounds. (BIA, 8 October 2021)
MLSA:
Journalists, activists increasingly
charged with terrorism in 2021
The
Media and Law Studies Association (MLSA) has
released the Trial Monitoring Report, which covers
147 hearings of 98 cases held in 11 provinces
between January 1 and July 15.
The
report notes that the tendency to try journalists
and activists without arrest, which was observed
in the previous period as well, continued, but the
charges against defendants did not change.
In
the previous period, the rate of pre-trial
detention was 6 percent whereas it was 3 percent
in this period.
"Terrorism"
charges
The
share of charges related to "terrorism" rose from
46 percent to 54 percent in this period.
After
"terrorism,"
the most common charge was "insulting the
president," which made up 6 percent of all
charges.
There
was a significant decrease in the convictions of
crimes as per the Anti-Terror Law from 78 percent
to 30 percent.
However,
it was observed that convictions of other offenses
increased. The share of convictions of "insulting
the president" increased from 10 percent to 25
percent and of "insulting a public official"
increased from 5 percent to 17 percent.
In
this period, the number of journalists who are
imprisoned because of journalism dropped from 66
to 60. There are currently 57 journalists and
media employees in prisons.
Fair trial
In
30 of the 147 hearings covered by the report, the
MLSA observers said the defendants doubted they
stood a fair trial.
In
11 hearing, the observers were concerned about the
impartiality of the courts.
The
principle of the publicity of trials was not
respected in 10 hearings and right to a fair trial
was violated due to lengthy trials in five
hearings, MLSA noted.
Also,
the observers stated they suspected that the
witnesses might be fake in three hearings.
Who stood trial?
Among
562 defendants in 98 cases, 42 percent were
journalists, 23 percent were activist, and 11
percent were politicians. There were also lawyers
(2 percent), writers (2 percent), students (2
percent) media employees (1 percent), artists (1
percent) and academics (1 percent) among the
defendants.
There
were a total of 149 criminal charges in 98 cases.
The
defendants were charged with "propagandizing for a
terrorist organization" (Anti-Terror Law article
7/2) in 37 cases, "disclosing the identity of
public officials who took part in the fight
against terrorism" (Anti-Terror Law article 6) in
nine cases, "committing a crime on behalf of or
aiding an illegal organization whilst not being a
member of it" (Turkish Penal Code article 220/6-7)
in six cases, "establishing an organization to
commit a crime" (Turkish Penal Code article 220)
in three cases and "violating law no 6415 on
preventing financing of terrorism" in one case.
Sixty-four
percent
of the evidence against the defendants was related
to journalism activities. In 20 cases, statements
by defendants, witnesses or complainants were
presented as evidence and association activities
were considered as criminal evidence in six cases.
(BIA, 6 October 2021)
La veuve de Khashoggi
exhorte les E-U à exiger des comptes de l'Arabie
Saoudite
La veuve de
Jamal Khashoggi a remis en question vendredi
l'engagement du présidentaméricain Joe Biden à
réclamer des comptes au royaume saoudien, trois
ans après l'assassinat du journaliste qui avait
choqué le monde.
Pour marquer
cet anniversaire, Hatice Cengiz s'est rendue à
Washington pour unemanifestation devant
l'ambassade saoudienne et une veillée près du
Congrès américain, où elle a dévoilé un portrait
de Khashoggi réalisé à partir de coupures
dejournaux.
Elle s'est
dite consternée par le fait que, seulement
quelques jours avant cettedate anniversaire, le
conseiller à la sécurité nationale de M. Biden,
Jake Sullivan, a rencontré le prince héritier
saoudien Mohammed ben Salmane, ditMBS. Selon un
rapport des renseignements américains, dont Joe
Biden a ordonné la publication au printemps, MBS a
"validé" l'assassinat du journalistesaoudien en
2018 à Istanbul.
"MBS m'a
enlevé Jamal, à moi et au monde entier. Allez-vous
le tenir pour responsableou récompenser ces
meurtriers?", a lancé la veuve de M. Khashoggi
lors d'une veillée organisée par des groupes de
défense des droits humains.
Le président
Biden, avait promis avant son élection de faire
"payer" lesdirigeants saoudiens pour leur
responsabilité dans la mort de Jamal Khashoggi et
de les traiter en "parias".
Mais le
gouvernement américain n'a paradoxalement pas
sanctionné le MBS, afind'éviter une crise ouverte
avec le royaume pétrolier du Golfe, qui reste un
partenaire-clé des Etats-Unis. L'administration
Biden compte notamment sur Ryadpour tenter de
mettre un terme à la guerre au Yémen, où les
Saoudiens soutiennent les forces gouvernementales
face aux rebelles Houthis épaulés par l'Iran.
(AFP, 2 octobre 2021)
Prosecutor
demands up to 22.5 years in prison for
journalist Yalçın
Charged with
"being a member of the organization" and
"propagandizing for the organization", journalist
Nurcan Yalçın had her fifth hearing at the
Diyarbakır 9th Heavy Penal Court yesterday
(September 29).
Exempted from
attending the hearings, journalist Yalçın did not
appear before the judge while her lawyer Resul
Temur attended the hearing.
As reported by the
Media and Law Studies Association (MLSA), the
Diyarbakır Counterterrorism Department presented
an information notice to the court about JinNews
news agency and claimed that the agency is making
news praising and supporting the outlawed
Kurdistan Workers Party (PKK) and Kurdistan
Communities Union (KCK).
The prosecutor
pronounced the opinion as to the accusations
afterwards. The prosecutor alleged that sufficient
and credible evidence was collected to suggest
that journalist Yalçın, as part of the Rosa
Women's Association's activities, joined the
organizational actions, handed over her will to
the organization's will and acted within the
hierarchy of the organization.
Referring to a
picture shared by Yalçın on her social media
account, which is open for everyone, the
prosecutor's opinion further claimed that the
journalist "successively propagandized for the
organization" in such a way to legitimize the
purpose and methods of the organization.
Accordingly, the
prosecutor demanded that journalist Nurcan Yalçın
be sentenced to up to 22.5 years in prison for
"being a member of the organization" and
"successively propagandizing for the
organization."
Yalçın's lawyer
Resul Temur took the floor afterwards and said
that they did not agree with the prosecutor's
opinion as to the accusations, demanding
additional time to make defense. Protesting the
information notice of the Diyarbakır Security
Directorate regarding JinNews news, Temur noted
that the police defined the agency's news and
journalism in their own way and these comments and
definitions do not reflect the truth.
Underlining that
JinNews is a media outlet legally engaging in
journalistic activities, Temur submitted its tax
board to the court board as evidence. Recalling
that Nurcan Yalçın was a reporter for Jin News
Agency (JİNHA), not for JinNews, the lawyer added
that they had presented the related documents and
statements about this to the court.
Announcing its
interim ruling without recess, the court board
ruled that additional time should be given for the
preparation of the defense as to the accusations
and adjourned the hearing until November 22.
The Coalition for
Women in Journalism (CFWIJ) platform has released
a statement after the hearing and denounced the
prosecutor's opinion. Demanding Yalçın's acquittal
of the offenses charged immediately, the CFWIJ has
underlined that "journalism is not a crime." (BIA, 30 September 2021)
Two
journalists from the Netherlands detained in
northwestern Turkey
Covering the
refugee mobility in Turkey's northwestern province
of Edirne, RTL reporter Olaf Koens and camera
operator Pepijn Nagtzaam from the Netherlands were
taken into custody on the grounds that "they had
entered a military forbidden zone."
The two have been
released after giving their statements. Erselan
Aktan, the lawyer of the journalists, has said
that there was no warning or informative board at
the spot where the journalists were detained.
Aktan has
protested the detention of the journalists by
saying, "In fact, it constitutes a crime when such
warnings are open and when the 'forbidden zone' is
entered secretly and by false pretenses."
As indicated by
the lawyer, Koens and Nagtzaam were taken into
custody yesterday (September 27) and they were
held in detention during the day. Their vehicle
and equipment were also briefly seized.
Noting that Olaf
Koens is an important journalist reporting
exclusive news from important centers of the
world, Aktan has said, "All these will have a
negative impact on their journalistic activities
in Turkey. Therefore, they will be unable to
freely exercise their freedom of labor."
Recalling tha
Edirne is a frequently used route for migrants,
Aktan has said, "Thus, it is one of the important
working areas for journalists. Almost every time,
journalists moving along migrating groups are
detained on similar charges and face lawsuits.
Several court cases filed on this charge in Edirne
have ended in acquittal. However, it has not
prevented the investigating and prosecuting
authorities from filing such cases."
Aktan has added,
"There was an intense migratory flow to Edirne
before and journalists covered the incident.
During the news follow-up, the law enforcement
separated some press workers, especially the
Anadolu Agency, and detained other journalists and
seized their equipment."
The lawyer has
emphasized that "there are dozens of Court of
Cassation rulings on such situations emphasizing
that journalism does nor require affiliation with
certain institutions." He has added, "These are
rulings and legal precedents to be followed by
investigating authorities."
After Turkey
announced in February 2020 that it opened the
borders for the refugees to cross into Europe,
several refugees went to Edirne. Over 20
journalists were detained during news follow-up
there.
Of these
journalists, Mezopotamya Agency (MA) reporters
Naci Kaya and İdris Sayılğan were put on trial on
the grounds that "they had entered a military
forbidden zone." The two stood trial at the Edirne
8th Penal Court of First Instance and were
acquitted on April 14, 2021. (BIA, 30 September 2021)
Kurdish
Question / Question kurde
Former HDP deputy
Aysel Tuğluk sentenced to 1 year, 8 months in
prison
Kurdish politician Aysel Tuğluk has been sentenced to
1 year and 8 months in prison for "propagandizing for
a terrorist organization."
Tuğluk, who is currently behind bars at the Kocaeli
Kandıra Type-F Prison, attended today's (October 15)
hearing via videoconference.
She denied the charges over his speeches in the
eastern Van province on November 25, 2012 and April 4,
2013, but the Van 4th Heavy Penal Court found her
guilty as charged.
Tuğluk, a former vice chair and MP of the Peoples'
Democratic Party (HDP) and a former co-chair of the
Democratic Society Congress (DTK), has been behind
bars since December 2016.
In the last month, an application for Tuğluk's release
due to her worsening medical condition was rejected.
What happened?
Together with seven other politicians from the HDP,
the DTK and the Democratic Regions Party (DBP), Aysel
Tuğluk was detained custody on December 29, 2016. She
was an MP and the vice co-chair of the HDP at the
time.
In the indictment, her statements to the press as the
co-chair of the DTK and funerals she attended were
presented as evidence.
On March 16, 2018, Tuğluk was sentenced to 10 years in
prison for "being an executive of a terrorist
organization."
After her appeal was rejected by the Ankara Regional
Court of Justice, the case file was sent to the Court
of Cassation, the country's top appeals court. (BIA,
15 October 2021)
Stop Turkey’s use of
chemical weapons, says Peace in Kurdistan
Peace in Kurdistan Campaign said in a statement that
“since Turkey’s armed forces invaded northern
Iraq/South Kurdistan on 23 April 2021 there have been
reports that it has been using chemical weapons
against Kurdish guerrillas in the regions of Zap,
Metina and Avasia.”
The statement recalled that “the International
Physicians for the Prevention of Nuclear War have
called on the United Nations to start investigations
into the use of chemical weapons by the Turkish army
in South Kurdistan. The frequency of the use of these
weapons and their lethality has increased in the past
two months – there are now reports of over 300
separate uses. The evidence of this international
crime and the casualties resulting from chemical
weapons use are mounting up. Turkey is a member of the
Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons
(OPCW) and a signatory of the Chemical Weapons
Convention. Its government must be held to account.
Failure to hold the perpetrators to account will
encourage others to commit this crime. Impunity will
encourage copycats. Turkey will be held as an example
of the ‘successful’ use of chemical weapons.”
Peace in Kurdistan added: “This is not the first time
that the Kurds have been subjected to chemical
warfare. In 1919, Winston Churchill as Secretary of
State ‘For War and Air’ suggested that the RAF should
use chemical agents during the revolt in Iraq: ‘I am
strongly in favour of using poisoned gas against
uncivilised tribes.’ By uncivilised tribes Churchill
meant the local Kurdish, Arab and other peoples. His
rationale was cost effectiveness. Saddam Hussein and
the Iraqi army used chemical weapons against the Kurds
in Halabja on 16 March 1988 towards the end of the
Iran-Iraq war. Over 5,000 people were killed in
Halabja. There were reports that Turkey had used
chemical weapons during its invasion of Afrin in 2018
and its occupation of Gire Spi and Serekaniye in 2019.
The international community’s failure to sanction
Turkey for these invasions has encouraged the drive
into barbarity.”
The statement continued: “Outrage greeted the
attempted killing of Sergei Skripal and his daughter
Yulia with a chemical agent in Salisbury, England in
March 2018. In its aftermath and after reports of
chemical weapons use by the government in Syria, the
then Foreign Secretary Boris Johnson said that, ‘The
United Kingdom has tabled [a] draft decision aimed at
strengthening the ban on chemical weapons.’ In June
2021, the UK’s Ambassador to the United Nations,
Barbara Woodward, responded to the UN and the OPCW
statements that eight chemical weapons attacks were
attributable to the Syrian state by saying, ‘It’s
clear that the regime retains chemical weapons
capability and willingness to use it.’ With the recent
escalation in their use by Turkey we are in danger of
seeing chemicals becoming the weapon of choice in the
Middle East and elsewhere.
Britain signed the relevant Geneva Protocol on 9 April
1930 which banned the use of toxic gases and bacteria
in war. Britain signed the Chemical Weapons Convention
on 13 January 1993 and ratified it on 13 May 1996.
Chemical warfare is a war crime, the instigator of the
Halabja massacre was executed. However, verification
of the use of chemical weapons requires political
support and in particular the support of the major
powers and the United Nations Security Council. We
must demand that Turkey is held to account and is
forced to stop using chemical weapons.” (ANF, 13 Oct
2021)
ISIS attack on HDP
rally in Diyarbakır: 10 police officers
acquitted
Organized by the Peoples' Democratic Party (HDP) in
Diyarbakır İstasyon Square ahead of the June 7 general
elections in 2015, a rally was targeted in a bomb
attack, which claimed the lives of five people.
The court has handed down its ruling in the trial of
14 police officers, including five security directors,
over the attack.
As reported by Mezopotamya Agency (MA), the 15th
hearing of the trial was attended by only one
defendant, namely police officer Mehmet Ali C., who is
currently arrested on another charge. C. attended the
hearing via the Audio and Visual Information System
(SEGBİS).
The hearing held on Friday (October 8) was also
followed by the relatives of the deceased and some
injured people as well as the lawyers.
Indicating that "there was not enough room in the
court hall", the presiding judge did not allow
journalists to follow the hearing.
Pronouncing its final opinion as to the accusations,
the prosecutor's office stated that the necessary
security measures had not been taken in the site where
the rally was held and no search was conducted.
Emphasizing that the bomb could have been found if the
garbage can at the scene of the first bombing had been
searched properly, the prosecutor's office noted that
if the bomb had been found, the measures could have
been stricter, the second bomb could have also been
found by examining the surveillance camera footage and
the explosion could have been prevented.
The final opinion of the prosecutor's office also
indicated that no search efforts were made in the yard
of Farabi Anatolian Religious Vocational (İmam Hatip)
High School, where the explosives had been hidden.
Accordingly, the prosecutor's office demanded that
defendants Kanbi A., Ali K., Akın D., Murat D.,
Mefaret S., Fatih D., Mehmet Ali C., Hüseyin Y., Ahmet
T. and Hamdi Y. be penalized on the offense charged as
per the Articles 257/2 and 53 of the Turkish Penal
Code (TCK) and other defendants Murat İbrahim Y.,
Mehmet Yasin Ö., Dursun U. and Kerim K. be acquitted.
Lawyers: All defendants should be penalized
Following the final opinion as to the accusations of
the prosecutor's office, the court board gave the
floor to the families to speak. The families demanded
that all defendants be penalized over the incident.
Eylem Timur, a lawyer for the HDP, said that they
agreed with the prosecutor's opinion to a certain
extent and demanded that all defendants, including the
ones whose acquittal was requested, be penalized.
Lawyer Nadide Kurul said that the defendants should be
penalized not as per the Articles 257/2 and 53 of the
TCK, but as per the Articles 83 (Intentional Killing
by Act of Omission) and 89 (Reckless Injury).
Accordingly, she reiterated their request for a
decision of non-jurisdiction.
10 officers acquitted
Both Mehmet Ali C. and the lawyers of other defendants
said that they had not committed the offense charged
and demanded their acquittal.
Receiving the last requests, the court board has
handed down its ruling and ruled that police officers
Kerim K., Dursun U., Hüseyin Y., Hamdi Y., Mehmet
Yasin Ö., Ahmet T., Kanbi A., Murat İbrahim Y., Fatih
D., and Mehmet Ali C. be acquitted as the legal
elements of the offense of "neglect of duty by an act
of omission" had not been not constituted.
Police officers Mefaret S., Akın D., Ali K. and Murat
D. were first sentenced to 3 months in prison, the
lowest limit foreseen for the offense "neglect of duty
by an act of omission", then these prison sentences
have been reduced to 2 months, 15 days. The court has
deferred the announcement of the verdict and ruled
that the four defendants shall be subject to the
judicial control measures of supervised release for a
period of 5 years. Desk (BIA, 11 October 2021)
Verdict
contre la co-maire de
Yüksekova: 17 années de prison
La Première haute cour pénale de Hakkari a prononcé
le 1° octobre 2021 de lourdes peines dans le cadre
du procès dit “KCK de Yüksekova” contre 29 accusés,
y compris contre Ahmet Öner, ancien porte-parole du
HDP pour la région de Hakkari, décédé il y a quatre
ans à l’âge de 80 ans, condamné à titre posthume à
plus de huit ans de prison pour “appartenance à une
organisation terroriste armée”.
RT
Erdoğan considère depuis 2009 le KCK
(Union des communautés du Kurdistan) comme un mode
d’organisation extrêmement dangereux pour la
politique qu’il entend mener : dès le 14 avril
2009 il lançait une répression féroce contre ce
mouvement et, en décembre de la même année, le parti
pro-kurde DTP (Parti de la société démocratique)
était interdit et dissout. Erdoğan n’avait en effet
pu supporter le résultat des élections locales de
mars 2009 qui avaient vu doubler le nombre de maires
présentés par le DTP. Une délégation des Amitiés
kurdes de Bretagne s’était d’ailleurs rendue dans la
région de Hakkari du 26 mars au 1° avril 2009 et
avait pu observer le déroulement du scrutin à
Hakkari, Şemdinli, Cukurca et Yüksekova. Elle avait
notamment assisté à l’éclatante victoire des
co-maires de Yüksekova, Ruken Yetişkin et Tacettin
Safalı, qui ont été destitués le 13 août 2015.
Ruken
Yetişkin a passé 6 mois en prison en 1994 dans le
cadre de ses activités au sein du parti pro-kurde
HADEP, dont elle devient en 2002 présidente
régionale. A la fermeture administrative du HADEP en
2003, elle rejoint le DEHAP, créé en lieu et place
du précédent et s’en voit confier l’organisation de
la région d’Istanbul, avant d’être élue co-maire de
Yüksekova lors des élections locales de 2009.
Condamnée à 8 mois d’emprisonnement le 7 décembre
2010 pour propagande envers le PKK, elle est libérée
le 18 juillet 2011 et de nouveau arrêtée en 2012
dans le cadre des opérations du KCK. Elle écope
d’une peine de prison de 8 ans et 9 mois dans le
cadre du procès du KCK de Yüksekova.
Les
co-maires de Yüksekova Irfan Sari et Remziye
Yaşar, élus en mars 2019, destitués en octobre
de la même année, n’échappent pas à la répression
qui touche les maires. Irfan Sari, poète, écrivain,
journaliste, purge une peine de sept ans et demi de
prison en tant que “membre d’une organisation
terroriste” selon le verdict rendu par le tribunal
pénal de Van. Ses avocats ont fait appel.
Remziye
Yaşar, traduite le 1° octobre dernier devant la
Haute cour pénale de Hakkari dans le cadre du procès
du KCK de Yüksekova, a été condamnée à 17 années de
prison et 6 mois, au cours d’une audience à laquelle
elle a assisté en visio-conférence depuis la prison
d’Elazig où elle est incarcérée depuis deux ans. Le
tribunal a également confirmé son maintien en
détention.
(André
Métayer, akb, 8
octobre 2021)
L'héroisme des combattantes kurdes
Guy Duplat, Le Soir,
7 octobre 2021
Parmi
les romans qui évoquent la guerre en Syrie, celui de
Patrice Franceschi se démarque en se focalisant sur
les Yapajas, les femmes combattantes kurdes contre
Daech. L'écrivain-voyageur connaît très bien son
sujet, ayant longuement séjourné chez les Kurdes de
Syrie, engagé auprès d'eux depuis le début des
affrontements et ayant écrit plusieurs ouvrages sur
leurs luttes dont un récit, Mourir pour Kobané.
On
retrouve Rachel, une journaliste australienne,
envoyée en reportage par son rédacteur en chef qui a
flairé un récit poignant à faire autour de cette
étrange tombe commune au cimetière de Kobané, qui
abrite les corps de deux sœurs d'armes, devenues des
légendes. Tékéchine et Gulistan étaient de ces
Jeanne d'Arc laïques, dont "beaucoup étaient
jolies, toutes portaient de longues nattes noires,
Kalachnikov dans le dos, grenades aux côtés",
lit-on. Elles ne cédaient en rien en termes
d'engagement et de courage aux bataillons d'hommes
(les Yapagués). Elles participèrent de manière
décisive à la victoire contre Daech et aux batailles
effroyables de Kobané (le Stalingrad de cette
guerre) et de Raqqa.
Tékochine
commandait
un bataillon et Gulistan lui était totalement
acquise après avoir été sauvée, seule survivante
d’une famille Yézidie massacrée par Daech.
Mystique
sans
religion
Le
roman raconte l’enquête de Rachel au cœur des maquis
kurdes qui l’amène à rencontrer peu à peu les chefs
combattants qui risquent chaque jour leur vie, face
à Daech et aujourd’hui face aux troupes turques.
Aux
antipodes des femmes islamistes de Daech, ces
Yapajas sont indépendantes, non voilées, fières.
Le
roman est alors une quête de ce qui a pu animer ces
deux femmes jusqu'à leur mort commune. "Tékéchine
avait la mystique du courage ; elle parlait
souvent de la grandeur qu'on peut trouver dans
certaines défaites - et des victoires qui en sont
dépourvues. Chez elle, c'était incandescent, sans
concession, c'était une mystique sans religion",
explique un commandant kurde. Celui-ci ajoute : "Il
faut comprendre que l'intensité de ce que nous
vivions à l'époque, la présence constante de la
mort, les valeurs que nous défendions, tout cela
interdisait la médiocrité. Sinon vous étiez
détruit".
Miracles
Leur
histoire commune est faite de miracles où elles se
sont sauvées l'une l'autre. Patrice Franceschi
dresse un mémorial - trop souligné dans l'écriture -
à ces femmes qui auraient pu adopter ces vers de
Victor Hugo, qui donnent le titre au roman : "S'il
en demeure dix, je serai le dixième ; et s'il n'en
reste qu'un, je serai celui-là".
Le
roman nous plonge dans l'héroïsme de ces
combattantes qui ont donné leur vie au nom de la
liberté, il nous révèle ces femmes qui ont tant
contribué à éliminer Daech mais qui furent trahies
par l'Occident. Un chef kurde le rappelle à la
journaliste et ses mots nous font honte : "En
octobre 2019, les Occidentaux ont trahi leurs
engagements vis-à-vis de nous après cinq années de
guerre contre l'Etat islamique et 36 000 tués et
blessés dans nos rangs - à peine une poignée chez
eux. D'un seul coup, ils nous ont abandonnés aux
Turcs, nos pires ennemis".
Erdoğan to HDP: Puppet
of terrorist organization
President
and AKP Chair Erdoğan also talked about the Peoples'
Democratic Party (HDP) in the context of the
"October 6-8 incidents" in 2014, over which several
HDP politicians are currently standing trial.
Recalling
that today is the 7th anniversary of the "October
6-8 incidents", Erdoğan alleged that "the then
executives of the HDP made their supporters take to
the streets and shed the blood of dozens of people."
He
said that "those who set the wild mob into motion
are now answering for the blood in their hands in
prisons."
Addressing
Republican
People's Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu, he
argued that "Kılıçdaroğlu backed them instead of
bringing them to account". He said, "At every
opportunity, we will tell our nation over and over
again that this party's policies are neither
domestic nor national."
"History
will surely call the ones who have put the oldest
party of the Parliament, the CHP, under the order of
the HDP, a puppet of the terrorist organization, to
account," President Erdoğan said further.
Referring
to the opposition İYİ Party and its Chair Meral
Akşener as well, President Erdoğan argued that "the
İYİ Party's efforts to protect its own position are
not sustainable any longer." Reminding his audience
of Akşener's statement that "she wants to be a
candidate for Prime Ministry, not Presidency",
Erdoğan said, "The HDP wing has already said that it
will not accept her Prime Ministry. Exercising its
right to secret partnership in the Nation's
Alliance, it has vetoed her [Meral Akşener]."
Arguing
that Kemal Kılıçdaroğlu "has turned into a matter of
national security", he said, "Turkey does not have a
problem about the government, but it has a serious
problem about the opposition." (BIA, 6 October 2021)
Demirtaş calls for a 'strong left
bloc' for post-AKP era
Turkey's
left and socialist powers should form a "strong left
bloc" to build democracy after the rule of the
Justice and Development Party (AKP) ends, according
to Selahattin Demirtaş.
Kept
in prison despite Constitutional Court and European
Court of Human Rights (ECtHR) judgments, the former
co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP)
wrote an article for Diken news portal.
He
pointed out that billions of people in Turkey and in
the world live in deep poverty under the starvation
line and leftist parties and movements have an
important duty.
"If a
democracy will be built in the post-AKP Turkey, the
construction of a new regime without the left, the
voice of the labor should not be allowed," he wrote.
"Preparations to me made now for both the process of
building democracy and raising the voice of the
labor struggle are vitally important."
"Left
and socialist powers have to achieve to appear
before laborers with a joint declaration of stance,
a roadmap and discuss and make clear how they can
take part in the construction of democracy after the
elections and how they can make the labor struggle
dominant in the new period.
"A
strong left bloc can be built without considering
personal and party interests. This left bloc can be
spread in all democratic parties and obtain the
power to affect the election and processes after
that in favor of laborers. It is not an imperative
that everyone unites in the same party.
"Efforts
should be made to make the left a partner in the
ruling power with appropriate methods. Bringing
qualified, knowledgeable, leftist and laborer cadres
to the parliament, bureaucracy and the ruling power
should be among the primary targets.
"Of
course, you, the friends outside, think and do
better than this. Mine is just a suggestion, a mind
exercise. I am sure that the HDP will take part in
such works and support them with all its power." (BIA, 5 October 2021)
HDP issues a declaration: We
are ready for joint administration
Peoples'
Democratic Party (HDP) Co-Chairs Pervin Buldan and
Mithat Sancar shared the "Call for Justice,
Democracy and Peace Declaration" with the public
at the Ankara Hilton Hotel today (September 27).
The Central
Executive Board, MPs and elected co-mayors of the
party came together for the declaration. The
declaration's subheadings of "call for justice",
"call for democracy" and "call for peace" were
written in Kurdish and Turkish across the meeting
hall.
The event was also
attended by Peoples' Democratic Congress (HDK)
Co-Spokespersons Esengül Demir and Cengiz Çiçek,
Democratic Society Congress (DTK) Co-Chair Bedran
Öztürk, Democratic Regions Party (DBP) Co-Chairs
Saliha Aydeniz and Keskin Bayındır, Socialist
Refoundation Party (SYKP) Co-Chair Canan Yüce and
Cavit Uğur, Socialist Party of the Oppressed (ESP)
Co-Chair Özlem Gümüştaş and Şahin Tümüklü, Green
Left Party (YSP) Co-Spokespersons Ayşe Erdem and
İbrahim Akın and SODAP Spokesperson Sevtap Karadağ
Karahanlı.
Titled "Let us win
together", the HDP declaration briefly reads as
follows:
'We want to change the Presidential
system'
"For the
parliamentary elections, under the motto of
'Democracy Alliance' and based on an understanding
of an alliance of peoples and peace, of women's
solidarity, and ecology, we are determined to
broaden the ground for collective struggle and to
achieve the largest alliance with the social and
political opposition and the labor, women's, and
youth movements, and we remain committed to
maintaining our strong march on this path.
"We openly
emphasize that we do not seek to find a place in
any other alliance [than the Democracy Alliance]
for the parliamentary elections.
"We want to change
the Executive Presidential System together with
the structures that feed it, which we believe
seeks to make arbitrariness and tyranny
institutionalized and permanent and is thus the
primary reason behind the multiple crises and the
deadlock we face. Our objective is to replace this
authoritarian and monistic system, which hands
over all powers and the ultimate decision-making
authority to one single man, with a strong
democracy, a pluralistic democratic system.
"Within this
context, the contemporary situation necessitates
achieving a principled consensus for the
Presidential elections, as HDP voters have a key
role in determining the country's future.
"Regardless of
whether the presidential candidate is affiliated
with the HDP or not, we believe that we need to
discuss principles and methods rather than the
names of potential candidates.
"Democratic
transformation cannot be achieved through
individuals; such transformation will come through
negotiations and consensus-building on principles
and methods. The elected President can properly
fulfill his/her role and function only on this
ground.
"It is our
political responsibility to share with all
political actors and the broader public the
principles for the transitional period ahead,
principles that encompass the aforementioned
observations.
1. A strong
democracy
"We believe that
Turkey's fundamental need is to achieve a strong
democracy based on the principles of
participation, negotiation and democratic
consensus, where universal fundamental rights and
freedoms are ensured in the widest way possible.
Within this framework, we envision a democratic
parliamentary system that warrants a pluralistic
parliament with broad authorities, ensures the
separation of powers, and implements an effective
system of checks and balances.
"A strong
democracy also requires an understanding of
subsidiarity and local government. This is why the
principle of the separation of powers should be
expanded so as to include local governments;
authorities and resources should be delegated to
the local governments; and local participatory
mechanisms should function fully in a strong local
democracy. It would be impossible to build a
strong democracy without these.
2. An
impartial and independent judiciary
"The Judiciary is
under the tutelage of the Executive. The
understanding in power has destroyed justice in
every sense by redesigning politics and the
society through the judiciary while turning the
judiciary into an instrument to liquidate the
opposition. That is why all politically motivated
trials, convictions and their consequences should
be rescinded as a necessity towards restoring
justice and social peace.
"To address
injustices and right the wrongs, it is also an
urgent need to comply with the decisions and
recommendations of international institutions,
first and foremost those of the the Parliamentary
Assembly of the Council of Europe (PACE), the
European Court of Human Rights (ECtHR), and the
Committee for the Prevention of Torture (CPT),
regarding rights violations, unlawful prison
conditions, solitary confinement, and the like.
3. People's
will instead of regime of trustees
"Legal amendments
must be introduced as a matter of urgency to put
an end to the regime of trustees which has
permeated many institutions from local authorities
and universities and civil society organizations,
violates the right to elect and be elected, usurps
the will of the people, disregards the electoral
justice. Steps must also be taken to redress the
damage inflicted by this regime and the rights of
the victims of the trusteeship must be restored.
4. A
democratic resolution of Kurdish issue
"The most
deeply-rooted issue Turkey needs to resolve is the
Kurdish issue. HDP is committed to a democratic
resolution and peace and stands ready to do
whatever it can, to assume a constructive role
that takes into consideration problems and
concerns of all segments of the society in Turkey.
Establishing a dialogue with interlocutors for the
resolution of this problem is directly linked to
and intertwined with the democratization of the
republic. Instead of policies of denial and
repression, steps for a democratic and peaceful
resolution must be taken. The Parliament should
lay the foundations for dialogue and resolution
and by utilizing democratic negotiation methods it
should facilitate and be the focus of efforts to
win over the future for the society at large.
Within this perspective, all universal
identity-related rights (chief among them the
right to mother-tongue) should be guaranteed by
introducing the necessary legal arrangements.
"Instead of
policies of war, arms and conflict, options of
dialogue and negotiation impose themselves from a
historical point of view, and as such are vitally
important. For this, by taking into account the
interests of peoples of Turkey and their future,
everybody should make the necessary sacrifices and
take action. It is our principle to resolve our
differences by talking, by negotiating and by
dialogue rather than violence.
5. A peaceful
foreign policy
"Strategies that
are pro-peace at home, in the region and the world
and that are based on long-term cooperation should
be the basis of the foreign policy understanding
of the new era. It is to the benefit of us all to
move away from adventurous policies that are based
on war and conflict, and the show of military
might with other countries, most importantly with
our neighbours. Instead, we need to pursue a
strong and principled diplomacy, dialogue and
peaceful policies based on improved relations in
every field.
6. Freedom and
equality for women
"Rights pertaining
to gender equality and freedom for women should be
assured in every way possible and to achieve
equality in representation the practice of
co-chairship should be disseminated
further. At the same time, it is a necessity
to fight against systematic male violence towards
women and femicides. Re-enacting the Istanbul
Convention and implementing it fully, eliminating
political, administrative, economic and cultural
barriers in front of gender equality are among the
urgent first steps that need to be taken.
7. Fairness in
economy
"It is imperative
to implement policies that will root out the
precariousness and despondency created by the
economic crisis. With the aim of increasing
employment and ensuring fair distribution of
wealth a 'Fair Distribution Program' that will
eradicate unemployment and poverty is the biggest
social need. Budgetary resources should be
mobilized to achieve the economic welfare of the
people rather than palaces, wars and cronies.
Basic needs such as electricity, natural gas,
water and internet should be provided free of
charge as part of a 'Social Rights Program' which
should be extended to those in need.
"Solving problems
of victims of Delayed Pension Age, victims of
student debt and teachers who have not been
appointed are the urgent needs of the society.
Improving the living conditions of pensioners,
relieving the debt of farmers accrued due to
wrongful policies, supporting tradespeople whose
grievances have been tremendously aggravated
during the pandemic are some of the first steps
that need to be taken. It is also imperative to
implement policies to eradicate women's poverty
and to ensure their active participation in the
workforce. Unionization, collective bargaining and
the right to strike must also be ensured in line
with universal standards.
8. Merit in
public administration
"Public
administration should not be the domain of
recruitment for cronies under the monopoly of the
ruling bloc. Grievances of those expelled from
public duty due to political motives and
decree-laws should be redressed, all sorts of
discrimination in public recruitment and
appointments should be stopped and merit should be
made the only basis.
9. Respect for
nature
"State of
emergency must be announced in the face of the
climate crisis. Projects (chief among them Kanal
Istanbul) that cause rampant exploitation of
nature and the environment, damage forests,
agricultural areas and rivers for profit, that
upset the ecological balance should be stopped.
Energy, transportation, urbanization and
agriculture-related policies should be based on a
nature rights-focused approach. Every living
being's right to survival within a healthy
ecosystem should be ensured through effective
policymaking. Forest fires, floods can only be
stopped thus.
10. Freedom
for youth
"The life
preferences of the young should be respected, they
should be able to express themselves and live
freely. To ensure this, all barriers in economic,
social and political domains should be eradicated
with a special focus on education and culture.
Shortcomings of the educational system must be
addressed and improved. For a free and safe life,
these are indispensable. Young people should also
be supported economically, they should be included
in administration in every field, which will help
creative and progressive ideas to hold sway in
society.
11. A
democratic constitution
"A civilian,
libertarian and new constitution, a social
contract in the true sense of the word will be the
harbinger of a new beginning and the crowning
achievement of democratization in Turkey.
"This constitution
should be based on equal citizenship with respect
towards different cultures, identities, faiths and
native languages, ways of life and a secular way
of life. Drafting of the constitution should
include all segments of the society and should be
executed with a method that is based on democratic
participation and social negotiation.
'We are ready
for joint struggle, administration'
"In light of these
principles, we share with the public how we view
the new period and the kind of administrative
approach we would like to see.
"The primary
objective and commitment of HDP in light of these
transitional period principles are strong
democracy, a justice system that is up to
universal standards, and lasting social peace.
"By turning
democracy and peace into a strategic goal and a
program we can achieve a democratic and social
republic.
"We emphasize that
we as HDP stand ready to talk to and negotiate
with all social parties and political actors who
are in favor of implementing principles cited
above, to walk together with them and we remain
ready for joint struggle and administration.
"This is our call
to all institutions, organizations and parties
that care about Turkey's bright future, as well as
individual citizens. Let us assume responsibility
all together. Instead of personal calculations and
partisan pragmatism let us make sure that common
sense and building together are our guiding
principles. Peoples of Turkey are not obliged to
policies and administrations that do not produce
solutions, that move away from common sense, nor
to discrimination, hate speech and social
polarization." (BIA, 27 September 2021)
Minorités / Minorities
Les Yézidis ont
besoin de justice, la Belgique doit y veiller
Béatrice Delvaux, Le Soir, 19 octobre 2021
Les visages sont souriants, lumineux. Les hommes sont
endimanchés, les femmes sont belles dans leurs habits
de fête couleur mauve clair. La vague de sourires
déferle depuis la cité sainte de Lalech, le cœur
battant de la religion yézidie. » C’est notre envoyé
spécial qui raconte, mais son reportage en Irak,
réalisé avec l’association des victimes du terrorisme
V-Europe, déchire d’un coup ces apparences et fait
jaillir de ces habits de fête mauve clair, autant de
récits effroyables.
Des témoignages qui donnent de la chair à ce mot de «
génocide » que le Parlement belge a collé à
l’unanimité – c’est très rare – au terrible sort que
Daesh a infligé à cette minorité ethno-religieuse
millénaire, soudain désignée comme adorateurs du mal à
éradiquer.
Voir pour croire, entendre pour s’indigner, savoir
pour empêcher : encore et encore toujours les mêmes
nécessités pour lutter contre les mêmes horreurs ? Le
mot « génocide » fut créé en 1943 par Raphaël Lemkin,
un juriste polonais. Car barbarie, vandalisme,
extermination…, les mots existants, n’étaient pas
assez forts pour désigner les actes commis par les
Nazis. D’où l’amalgame du mot grec « genos » (tribu ou
race) et le suffixe latin « cide » (tuer), utilisé
pour la première fois dans l’acte d’accusation du
procès de Nuremberg et défini comme suit : «
l’extermination préméditée et systématique de groupes
raciaux et nationaux parmi la population civile de
certains territoires occupés, afin de détruire des
races ou classes déterminées de populations et de
groupes nationaux, raciaux ou religieux. » Créé pour
les Juifs, les Polonais, les Tsiganes, il sera utilisé
pour les Rwandais, et récemment les Yézidis.
Makboulah, Nosra, Serrab, Eyna racontent cette
éradication. Eyna vendue plusieurs fois, violée : « Un
émir de Daesh est venu. Il a pris les noms, dates de
naissance et détails des filles. Il a tout mis dans
des enveloppes, puis dans un sac. Chaque combattant
pouvait tirer une enveloppe et connaissait le nom de
la fille avec laquelle il pouvait rentrer. » Makboulah
: « Ils ont séparé les femmes, les enfants et les
hommes. Trois fois mon père a refusé de se convertir à
l’Islam. Ils l’ont tué, tout comme mon oncle, devant
mes yeux. Ensuite, ils nous ont distribuées aux
hommes. » Et encore, et encore…
A l’époque, Lemkin estima qu’un mot neuf ne suffisait
pas, il fallait l’associer à de nouvelles règles
logées dans un traité destiné à protéger les groupes
de l’extermination, à punir les coupables et à les
traduire en justice devant n’importe quelle cour du
monde : « Ainsi les pays ne pourraient plus traiter
leurs citoyens comme bon leur semblait. »
C’est toujours pour cette raison-là que l’on doit
aujourd’hui aller au bout des enquêtes sur les crimes
commis contre les Yézidis et traduire les criminels en
justice. Le fait que certains d’entre eux soient des
djihadistes belges, promus « émirs de Daesh » impose à
notre pays de se battre plus que d’autres pour qu’il
en soit ainsi.
Turkey-Armenia
relations: Is normalization near?
Presidential
Spokesperson İbrahim Kalın has spoken to Candaş
Tolga Işık on his "Az Önce Konuştum" (I have just
spoken) TV program.
Kalın has also
touched upon the relations between Turkey and
Armenia. Referring to the aftermath of
Azerbaijan-Armenia conflict in the South Caucasus,
he has said that "the liberation of Karabakh is
absolutely a gain", making the following statement
about Turkey's relations with Armenia:
In principle,
we are positive about normalization with Armenia.
The main reason why we ended our diplomatic
relations and closed our border in 1992 was the
occupation of Karabakh. With this problem
resolved, there is - in fact - no obstacle to
normalization with Armenia. However, there are
some issues to be resolved about Karabakh.
How does
Armenia approach it?
Alin Ozinian,
the Regional Analyst of the Armenian Assembly of
America, previously spoke to bianet about the
issue and made the following comments about the
approach of Armenia to normalization with Turkey:
"The Pashinyan
government is signalling that they are ready for
it if a process without pre-conditions, similar to
the protocol in 2008, is initiated.
But the
Pashinyan government has also signalled that 'if
you are doing this to beguile the West with it, as
was the case before, and if it will remain
unfulfilled, we will not accept it.'
"I think this
is important. If Turkey is to pursue a policy of
normalization with Armenia, Armenia doesn't say
'no' to this. It doesn't set pre-conditions about
the 'Karabakh War' or say 'admit the genocide
first.'
"This needs to
be approached from this point of view: The
Pashinyan government is under immense pressure
about Turkey. No government has ever been under
such immense pressure for the past 30 years.
"After
Pashinyan's resignation, there will be new
elections in June. Considering this ongoing
political turbulence, the only thing that the
opposition is doing is to blame the Pashinyan
government for the war.
"There are, of
course, several parties to take the blame, but
there are also those who think that a political
group that has been in power for only two years
cannot be the sole responsible party for the war.
"The
possibility of normalization with Turkey has not
been entirely shelved by Armenia. This is the
general picture in Armenia ahead of the
elections."
Protocols
signed in 2009
To develop the
relations between Turkey and Armenia, the
"Protocol on the Development of Bilateral
Relations" was signed by Turkey's the then Foreign
Minister Ahmet Davutoğlu and Armenia's the then
Foreign Minister Eduard Nalbantyan on October 11,
2009.
Signed in
Zurich in Switzerland, the "Protocol on the
Establishment of Diplomatic Relations" foresaw
that the two states would recognize each other's
borders. But no progress was made and protocols
became invalid.
(BIA, 29 September
2021)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le president
parle ou agit, la livre turque perd de valeur
Ragip Duran, Chronique Turquie, 16 octobre 2021
Il se déclare ‘’Grand Spécialiste de l’Economie’’, il
interveint sur tous les mécanismes de l’économie, des
finances et des politiques monétaires. Resultat: La
Livre Turque est au plus bas valeur de son histoire.
Le Président de la République de Turquie, qui se vante
d’être un spécialiste de l’économie, est désormais
devenu un facteur déterminant quant à la valeur
internationale de la livre turque. La monnaie turque
perd de la valeur à la suite de chaque intervention
financière ou monétaire du Président et de chaque
déclaration du maître du Palais.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Président, a par
simple décret, changé deux vice présidents et un
membre du Comité Finance-Monnaie de la Banque
Centrale. Les deux nouveaux vice-présidents n’ont
aucune expérience ou spécialité sur la gestion de la
Banque Centrale. Jeudi matin, les marchés ont réagi et
la livre turque a enregistré une nouvelle baisse de
valeur record devant le dollar américain : 1 dollar US
= 9.2278 TL.
Baris Soydan, économiste du site d’information
générale T24, estime qu’il y a essentiellement 5
facteurs qui provoquent la perte de valeur de la livre
turque :
1- Réduction des taux d’intérêt (18%) alors que
l’inflation (19.58%) augmentait
2- Allusion et attente de plus de réduction des taux
d’intérêt
3- Risque géopolitique : Nouvelle opération militaire
contre les kurdes en Syrie
4- Politique monétaire plus dure de la FED à
Washington.
5- Rumeurs selon lesquelles le nouveau gouverneur de
la Banque Centrale sera démis de ses fonctions
Faut-il également ajouter au moins 5 autres raisons
qui mettent en difficulté l’économie turque déjà au
seuil de la faillite.
1- Le pouvoir n’a que le soutien des 31% des citoyens
selon les sondages d’opinion publiques.
2- Les partis de l’opposition se préparent ouvertement
à reprendre le pouvoir à la suite des premières
élections générales.
3- La diplomatie d’Ankara est toujours dans l’impasse
dans ses relations avec Washington, Moscou, Bruxelles
et les capitales de la région.
4- Enfin de plus en plus grand nombre d’anciens
responsables du parti d’Erdogan, à l’approche de la
défaite, quittent les rangs du pouvoir et dénoncent
les scandales politico-financiers.
5- Le textile, la construction et le tourisme, trois
pilliers de l’economie turque, ne sont plus des
secteurs qui produisent des revenus importants.
Les porte-paroles du régime préfèrent garder le
silence devant la perte de valeur systématique de la
livre turque mais le chef chroniqueur du quotidien
gouvernemental Sabah, Mehmet Barlas, admet d’abord que
‘’la valeur du dollar qui monte démoralise les
citoyens’’ mais croit qu’il s’agit de ‘’sabotages
politiques comme dans l’exemple de Gezi’’. Fin mai
2013, plusieurs milliers de jeunes avaient participé à
Istanbul au mouvement de protestation pour la
protection du parc Gezi au beau milieu de la ville. Ce
mouvement avec le soutien de plusieurs millions de
citoyens à travers tout le pays s’était vite
transformé en une protestation politique contre le
pouvoir du Palais.
‘’Tout le monde, y compris lui même sait très bien que
Erdogan est obligé de quitter le pouvoir, mais il y a
deux obstacles : L’Opposition ne sait pas gérer une
transition pacifique. Et il y a un noyau dur du côté
d’Erdogan qui ne veut pas, à tout prix, céder’’
analyse un professeur de droit constitutionnel en exil
en Allemagne. (FIN/RD)
Leaked documents
of foundation close to Erdoğan reveal
corruption, 'favoritism'
• A journalist shared documents allegedly leaked from
TÜGVA, a foundation of which President Erdoğan's son
is among the founders
• The documents include lists of people to be placed
in state institutions, including the judiciary,
ministries and security forces
• TÜGVA rejects the authenticity of the documents and
says there is a "plot" against it
• Recently, TÜGVA refused to leave a building
belonging to the İstanbul Metropolitan Municipality
despite a court order
Journalist Metin Cihan yesterday (October 12)
published documents that he said were leaked to him
from the Turkey Youth Foundation (TÜGVA), a foundation
with close ties to the government.
Among the documents, there are lists of people to be
appointed in state institutions, including the Turkish
Armed Forces (TSK), The General Directorate of
Security, the Ministry of Justice and judicial
institutions.
TÜGVA executives and Mahmut Kaçar, a former MP of the
ruling Justice and Development Party (AKP), provided a
reference for the listed people to be appointed,
according to the documents.
Among the lists in the documents are "officer
candidate list," "non-commissioned officer candidate
list," and "special operations candidate list." The
lists also include dates of exams and interviews at
relevant institutions.
Journalist Cihan said the working system of the TÜGVA
was similar to that of the Fetullah Gülen group, an
Islamic movement formerly allied with the AKP. Widely
accused of infiltrating state institutions, the group
is currently designated as a "terrorist organization"
and labeled as a "parallel state structure."
"If I had made a newspaper report on the TÜGVA
documents, I would have titled it 'Parallel state
structure'," the journalist wrote on Twitter. "A known
story, a new season. The TÜGVA version."
Allocation of properties
Also, public land and properties were irregularly
allocated for TÜGVA and other organizations, Cihan
said, citing the documents.
"The structure is not limited to TÜGVA. For example,
seven groups hold a meeting for seizing
dormitories,"wrote Cihan. "There are 821 buildings in
the first list and 285 buildings in the second list.
While students can't find dormitories to stay, the
existing buildings were distributed to these groups."
Along with TÜGVA, the Women and Democracy Foundation
(KADEM), İlim Yayma Cemiyeti (Society for Spreading
Wisdom), and the Ensar Foundation are seen in the
documents.
"Taxes go to TÜGVA as well. Through municipalities and
governorships, public resources are transferred to
this structure. We can see this clearly in the file
titled 'Financial support report'," said Cihan.
TÜGVA: Documents are fake
Releasing a statement after the revelations, TÜGVA
Chair Enes Eminoğlu said the documents were fake.
"TÜGVA is not the only target in this plot. All of our
foundations and associations that serve national and
spiritual values are on the target," he said. "Shared
documents are created, forged documents. If they have
documents, they should deliver them to the country's
prosecutors."
TÜGVA and İstanbul Municipality
On October 4, TÜGVA refused to leave the second floor
of a ferry port on İstanbul's Büyükada island despite
a court order. Police officers surrounded the building
to prevent the İstanbul Metropolitan Municipality
(IMM) from evacuating the building.
In 2018, the building was loaned to TÜGVA by the
previous municipal administration, which was led by
the AKP, for only 2,000 lira (221 USD).
About this incident, the TÜGVA chair said, "As TÜGVA,
we have faced massive unlawfulness and slanders since
October 4. After the lies and slanders of the CHP
[main opposition Republican People's Party] and the
IMM of the CHP failed, they started to spread bigger
lies," he said. "Because the CHP and the IMM are
illegal, invaders and marauders. We have faced a new
all-out attack."
Parliamentary question
CHP deputy Alpay Antmen submitted a parliamentary
question to Vice President Fuat Oktay, requesting an
explanation of the leaked documents.
Workers Party of Turkey (TİP) Chair and MP Erkan Baş
said, "If these allegations are true, then we are
facing a new parallel state structure." He called for
a parliamentary inquiry into the revelations.
About TÜGVA
It was founded in 2014 with the slogan "Future of
Youth, Youth of Future."
Bilan Erdoğan, the younger son of President Recep
Tayyip Erdoğan, is among the founders and a member of
the High Advisory Council of the foundation.
TÜGVA was dubbed as the "youth organization of the
AKP" as Bilal Erdoğan and AKP politicians frequently
attended events organized by it. The president had
alao attended the opening ceremony of the foundation's
headquarters in İstanbul.
The chair of the foundation, Enes Eminoğlu, is known
to be a friend of Bilal Erdoğan.
TÜGVA defines its mission as "educate people who are
culturally, artistically, athletically and spiritually
equipped and conscious."
It has more than 340,000 members and offices in all 81
provinces in the country, as well as in 404 districts.
It also has 58 university dormitories in 40 provinces.
Desk (BIA, 13 October 2021)
HDP brings Pandora Papers
into Turkey's Parliamentary agenda
The
Peoples' Democratic Party (HDP) has brought the
allegations mentioned in the "Pandora Papers" about
Turkey into the Parliamentary agenda. HDP Diyarbakır
MP Garo Paylan has addressed a Parliamentary
question to Minister of Treasury and Finance Lütfi
Elvan about the papers revealed by the International
Consortium of Investigative Journalists (ICIJ).
In his
Parliamentary question, Garo Paylan has recalled
that the names of thousands of politicians and
businesspeople around the world transferring money
to tax havens have been mentioned in the Pandora
Papers, reminding the Minister of the allegations
that there are 220 names from Turkey who also
transferred money to tax havens to evade taxes:
In the
Pandora Papers about Turkey, it is alleged that Ayşe
Ilıcak, the mother of Erman Ilıcak, who is the boss
of the Rönesans Holding, which has multiplied its
wealth thanks to several large-scale public tenders,
including Presidential palaces and city hospitals,
transferred hundreds of thousands of dollars to the
Virgin Islands in Britain.
Referring
to the Panama Papers from the year 2016, Paylan has
noted that several politicians around the world
resigned due to the names mentioned in those papers
and effective investigations were carried out in the
related countries. The MP has raised concerns that
the same effective investigations were not conducted
in Turkey about the names revealed.
Questions
"The
'Pandora's Box' has once again opened for the ones
transferring money to tax havens," Paylan has said
and asked Minister of Treasury and Finance Elvan the
following questions about the issue:
"Will
you open the 'Pandora's Box' for the ones who
transferred money to tax havens? Will you take any
action to obtain information about the 220 names
from Turkey mentioned in the Pandora Papers?
"Will
you launch an investigation against the companies
and people from Turkey mentioned in the Pandora
Papers?
"Will
you launch an investigation into the allegations
that the money unfairly earned by pro-government
contractors through public tenders was transferred
to tax havens? Will you call on the Financial Crimes
Investigation Bureau (MASAK) to fulfill its duty
about the allegations raised in the Pandora Papers?
Will you launch an investigation against the
contractor who transferred the money that he had
earned from the Palace to a tax haven?"
What happened?
Having
leaked the Panama Papers five years before, the
International Consortium of Investigative
Journalists (ICIJ) has recently leaked new papers,
the so-called Pandora Papers. Over 600 journalists
from 117 countries, with news reports published
about 12 million papers, have revealed how the
system of tax havens has been working.
The
papers have disclosed the financial secrets of 35
current and former world leaders from 91 countries
and regions, over 330 politicians and public
officials, global fugitives and murderers. (BIA, 5 October 2021)
A la recherche
d'une sortie de secours
Ragip Duran, Chronique Turquie, 2 octobre 2021
· Le régime de l’Homme
Unique et le Président Erdogan pour maintenir au pouvoir
essaient de trouver une issue. Elections anticipées?
Regagner le coeur et les votes des kurdes? Distrubuer de
l’argent aux riches et au pauvres? Casse-tête sans
solution efficace.
Presque l’ensemble des paramètres du
pouvoir sont négatifs: Le régime de l’Homme Unique
n’arrive plus à résoudres les problèmes du pays mais
il ne crée que de nouveaux problèmes
politique, économique, social, diplomatique,
sanitaire et autres…
Les sondages d’opinion publique, même
ceux commandés par le parti au pouvoir,
montrent qu’Erdogan et ses partenaires sont en
dessous des 40 pc. d’intention de vote. Les deux
maires sociaux-démocrates d’Istanbul et d’Ankara,
MM.Imamoglu et Yavas, battent déjà le
Président Erdogan lors d’une élection, selon ces
mêmes sondages.
De plus en plus faible en politique
intérieure, M.Erdogan, perd des points devant
MM.Biden et Poutine. Le premier ne l’a pas accordé
un rendez-vous à New York lors de l’Assemblée
Générale de l’ONU et le second a clairement
indiqué qu’il n’était pas d’accord avec le
Président turc aux sujets de Syrie et de vente de
gaz naturel.
La livre turque (LT) continue à
perdre de sa valeur devant les devises etrangères.
La LT face au dollar américain a perdu environ 50%
de sa valeur depuis septembre 2020 et elle est au
niveau global la monnaie la plus faible devant le
dollar.
L’administration turque, déjà
championne de la mauvaise gestion, refuse de
travailler avec les organisations professionnelles
des médecins, n’arrive toujours pas à maîtriser les
méfaits de la pandemie du Covid : 29.104 nouveaux
cas et 216 morts selon les chiffres quotidiens
(officiels) du 30 septembre!
Les portes paroles officiels du
pouvoir préfèrent garder le silence sur les
faiblesses voire sur les défaites d’Erdogan mais les
coulisses d’Ankara sont très animées:
-
Erdogan demanderait une transition pacifique à
condition de l’impunité pour lui même et
l’ensemble de ses hauts cadres. Donc personne ne
sera jugé quand Erdogan perdrait le pouvoir.
Scénario partagé par une partie de l’opposition,
selon les commentaires des médias turcs.
-
Erdogan est de nouveau à la recherche d’une
entente avec les kurdes car avec entre 10 et 15 pc.
de vote le HDP est le parti clef,
indispensable pour une éventuelle victoire de
l’opposition. Les élections Présidentielles et
générales devront normalement se tenir en 2023.
-
Plusieurs chroniqueurs proches du Palais écrivent
depuis deux semaines qu’il y a de sérieux travaux au
sommet pour réformer le système Présidentiel.
Les partis de l’opposition eux aussi travaillent
depuis au moins un an sur un projet intitulé
‘’Retour au système parlementaire renforcé’’.
-
L’AKP (Parti de Justice et de Développement au
pouvoir depuis 2002) accorde beaucoup d’importance
aux petits partis voire aux groupuscules islamistes,
réactionnaires qui n’ont même pas un potentiel
d’électeur d’un poids de 1% de vote.
-
Les portes paroles et responsables des partis de
l’opposition font depuis au moins deux mois des
déclarations dans lesquelles ils expriment
d’une façon très sûrs d’eux mêmes qu’ils vont gagner
les prochaines élections et que l’ère d’Erdogan est
entrain de se terminer.
-
Le discours du pouvoir a beaucoup changé depuis au
moins deux ans. Alors qu’auparavant Erdogan et ses
consorts insistaient sur ‘’la volonté nationale et
populaire’’, seule base de légitimité du pouvoir, ce
terme n’est plus à la mode dans les milieux du
pouvoir qui savent eux mêmes qu’ils ne représentent
plus la majorité de la nation et du peuple.
‘’Dans ces conditions tout dépend
d’une question vitale: Est ce que les tyrans
organisent des élections qu’ils vont perdre?’’ se
demande le Prof.Eser Karakas, universitaire en exil.
(FIN/RD)
Forces armées/Armed Forces
Sadat, la
compagnie turque de conseil militaire, défend
ses valeurs islamiques
Melih Tanriverdi bondit quand on suggère que sa
société de conseil militaire, Sadat, est devenue
l'arme secrète de la Turquie pour ses opérations
extérieures, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
"Notre entreprise n'a rien à voir avec une
organisation de mercenaires", affirme M. Tanriverdi à
l'AFP, dans une rare interview accordée par écrit.
"C'est l'irruption surprise de Sadat sur le terrain,
face aux grandes puissances (...) qui explique cette
campagne de désinformation", juge-t-il.
Le rôle joué en sous-main par Sadat dans la promotion
des intérêts turcs dans le monde musulman a été de
nouveau évoqué à la fin de l'été, quand le président
Recep Tayyip Erdogan cherchait un moyen de prendre
pied dans l'Afghanistan des talibans, après le retrait
des troupes américaines.
La Turquie a alors suggéré de faire appel à des
"compagnies privées" plutôt qu'à l'armée turque pour
sécuriser l'aéroport de Kaboul et permettre sa
réouverture aux vols internationaux - une mission
potentiellement taillée sur mesure pour Sadat.
Melih Tanriverdi insiste: Sadat n'est "ni une
compagnie de sécurité privée ni une armée privée" et
n'a jamais engagé de discussions "formelles ou
informelles" sur l'Afghanistan.
"Cependant, elle peut apporter ses conseils et former
les services de sécurité et les unités militaires qui
assureront la sécurité de l'aéroport", relève-t-il.
- "théories complotistes" -
Sadat International Defense Consultancy a été créée en
2012 par le père de Melih Tanriverdi, Adnan - un
général de brigade mis en retraite d'office en 1996
lors d'une purge anti-islamique dans les rangs de la
hiérarchie militaire turque.
Sur son site, l'entreprise Sadat indique qu'elle a
pour mission "d'assister les pays musulmans afin de
leur permettre de prendre leur place et de jouer leur
rôle face aux superpuissances mondiales".
Ainsi, Sadat appartient à une nouvelle catégorie
d'acteurs qui apportent conseils, encadrement
sécuritaire, soutien logistique et médical - sans
s'impliquer dans les combats.
Les services qu'elle propose sous son logo - une carte
du monde en vert, la couleur de l'Islam - sont déjà
déployés de l'Afrique du Nord au Moyen-Orient et à
certaines parties de l'Asie centrale et du sud-est -
Sadat est présente "sur tous les continents" glisse
son patron qui fait valoir les clauses de
confidentialité passées avec ses clients.
En 2020, un rapport du Département américain de la
Défense affirmait que Sadat avait envoyé des équipes
en Libye former des combattants syriens destinés aux
forces du Government d'union nationale (GNA) libyen,
soutenu par la Turquie.
Sadat "supervise et assure le paiement de quelque
5.000 combattants syriens pro-GNA en Libye", écrivait
alors le Pentagone.
Melih Tanriverdi avait nié en bloc. De même pour les
informations selon lesquelles Sadat aurait envoyé des
combattants aux alliés de la Turquie en Azerbaïdjan
l'an passé, face à l'Arménie, lors du conflit au
Nagorny-Karabakh: des "théories complotistes" selon
lui.
"Si une société avec dix ans d'existence mène des
activités illégales comme certains le prétendent, il
doit exister des preuves financières, logistiques ou
autres à l'appui", avance-t-il.
"Vous pensez qu'on aurait suffisamment de talent pour
flouer les grandes puissances?" glisse-t-il.
Pour certains analystes, la réponse est oui.
- "Facilitateur" -
"Certaines sources crédibles font état du rôle
essentiel de Sadat dans le recrutement et
l'entrainement de combattants en Syrie, utilisés comme
mercenaires" ailleurs, indique à l'AFP Suat Cubukcu,
expert en terrorisme à l'Institut d'études politiques
Orion aux Etats-Unis.
Selon lui, Tanriverdi père est devenu conseiller à la
sécurité du président Erdogan après la tentative de
coup d'Etat de 2016.
La presse turque assure que l'amitié entre les deux
hommes date du temps où M. Erdogan était maire
d'Istanbul en 1994.
Et pour certains observateurs, Sadat permet au
gouvernement turc d'apporter un certain crédit à ses
démentis concernant ses opérations extérieures.
Dans un rapport, le chef d'état-major américain Matt
Powers désigne Sadat comme "un facilitateur entre
Ankara et les miliciens syriens" que la Turquie envoie
sur les terrains de guerre.
"Il y a beaucoup de spéculations sur le fait que les
services de renseignements turcs utilisent des
intermédiaires (comme Sadat) pour payer les miliciens,
offrant une forme de couverture à l'emploi de Syriens
dans les opérations extérieures", confie à l'AFP Aaron
Stein, directeur à l'Institut de recherches sur la
politique étrangère au Moyen-Orient.
"En revanche, nous n'avons aucune idée de la façon
dont ça fonctionne", reconnait-il.
Mais M. Tanriverdi le jure, sa société "n'a jamais été
en Syrie, en Libye ni en Azerbaïjan."
- approbation -
Pour M. Cubukcu, la vision strictement politique du
monde déployée par Sadat et l'absence d'unités armées
propres la distingue par exemple du Groupe russe
Wagner - officiellement privé, mais fortement suspecté
de liens étroits avec le Kremlin - qui déploie ses
hommes en armes de la Syrie à la République
centrafricaine.
"Sadat a des liens idéologiques beaucoup plus étroits
avec son gouvernement d'origine", note cependant
l'expert.
Certains spécialistes en sécurité estiment que Sadat a
contribué à la formation des forces de sécurité
turques et au recrutement de soldats idéologiquement
raccord avec le régime.
Mais là encore le patron de Sadat écarte l'idée que sa
société ait grandi en étroite association avec l'Etat
turc.
Bien sûr, il avait besoin de l'approbation de l'Etat
pour "exporter des services ou des équipements
militaires", mais il n'a jamais pris ses ordres du
gouvernement ou des renseignements turcs, le MIT,
proteste-t-il.
Adnan Tanriverdi, le fondateur, n'est d'ailleurs plus
le conseiller sécurité du président.
"Des pays situés à des milliers de kilomètres des
régions concernées, qui s'estiment autorisés à puiser
dans leurs ressources, n'hésitent pas à répandre de
fausses informations pour accuser notre président et
son ancien conseiller en chef, Adnan Tanriverdi",
s'insurge le fils. (AFP, 22 oct 2021)
Erdogan prêt à
"réagir rapidement" dans le nord de la Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt
lundi à "prendre les mesures nécessaires" pour
éliminer rapidement les menaces contre ses forces,
après les récentes attaques perpétrées contre elles
dans le nord de la Syrie.
"Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les
menaces en provenance de Syrie", a prévenu le
président turc à la sortie d'une réunion de cabinet,
indiquant que sa "patience est à bout".
Au moins six personnes, dont des civils, ont été tuées
lundi dans l'explosion d'une voiture piégée dans une
zone du nord de la Syrie sous contrôle des forces
turques, selon l'Observatoire syrien des droits de
l'homme (OSDH).
L'explosion s'est produite dans la ville d'Afrine,
située dans la province septentrionale d'Alep, dans le
nord-ouest de la Syrie.
"Les récentes attaques et le harcèlement visant nos
forces de police ont atteint leur limite", a poursuivi
le président Erdogan. "Nous prendrons les mesures
nécessaires dès que possible".
"Notre patience est à bout face à ces zones de Syrie
d'où proviennent les attaques terroristes visant notre
pays", a-t-il insisté.
La région kurde d'Afrine, dans le nord-ouest de la
Syrie, à environ 70 km d'Idleb, a été conquise en mars
2018 par des forces turques et leurs supplétifs
syriens.
Le secteur, comme tous les territoires tenus par les
rebelles proturcs, est régulièrement secoué par des
assassinats ciblés, des attentats et des explosions,
imputés généralement par Ankara aux milices kurdes.
Des milliers de combattants et de civils évacués des
zones reprises par le régime syrien sont regroupés
dans cette zone d'Afrine, dont des membres de Jaich
al-Islam (l'Armée de l'islam), l'un des plus
importants groupes de l'opposition dans la région de
Damas, après le début de la guerre en Syrie en 2011.
Déclenchée en 2011 par des manifestations
pro-démocratie, la guerre en Syrie est devenue de plus
en plus complexe au fil des ans, et a fait au moins un
demi-million de morts et des millions de déplacés et
de réfugiés. (AFP, 11 octobre 2021)
L'Ukraine va produire des
drones militaires turcs
L'Ukraine, dont l'armée se sert de drones
militaires turcs contre les séparatistes pro-russes,
prévoit de construire une usine pour en fabriquer
sur son sol, a annoncé jeudi Kiev, au risque
d'irriter Moscou.
"Un terrain pour la construction de cette
usine a été choisi", a déclaré le chef de la
diplomatie ukrainienne Dmytro
Kouleba lors d'une
conférence de presse avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu
à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.
"Il y avait une série d'obstacles sur la
voie de la réalisation (de ce projet), mais ils ont
été levés", a-t-il
ajouté, sans donner de détails.
Son hôte turc ne s'est pas exprimé à ce
sujet, soulignant toutefois que Kiev et Ankara
étaient "en train de renforcer leurs relations dans
de nombreux secteurs", citant la défense.
Fin septembre, le ministre ukrainien de la
Défense Andriï Taran et Haluk Bayraktar,
PDG du groupe Baykar
qui produit les appareils Bayraktar,
avaient signé à Kiev un mémorandum prévoyant par
ailleurs la construction d'un centre de maintenance
de ces drones qui servira également à former leurs
opérateurs.
"C'est un moment important pour nous",
avait souligné le chef de l'Etat
Volodymyr Zelensky lors de la
signature de cet accord.
Baykar construira ce
centre près de la ville de Vassylkiv,
où est basée une brigade des forces aériennes
ukrainiennes, près de Kiev.
L'Ukraine utilise déjà des drones Bayraktar TB2, modèle phare
de Baykar qui a été
employé dans les conflits en Syrie, en Libye et au
Nagorny Karabakh. Selon des médias, Kiev prévoit
d'acheter au total une cinquantaine d'appareils de
ce type.
La Turquie s'efforce depuis plusieurs
années de s'imposer comme un acteur majeur dans le
club très fermé des pays producteurs de drones
militaires.
La vente de drones à Kiev place toutefois
Ankara dans une position délicate face à Moscou, la
Turquie coopérant également dans le secteur de la
défense avec la Russie, adversaire de l'Ukraine.
L'est de l'Ukraine est depuis 2014 en
proie à une guerre entre les forces de Kiev et des
séparatistes pro-russes dont le Kremlin est
largement considéré comme le parrain militaire
malgré ses dénégations.
Ce conflit a commencé peu après par
l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de
Crimée et a fait depuis plus de 13.000 morts. (AFP,
8 octobre 2021)
11
combattants pro-Ankara tués dans des
raids russes en Syrie
Au moins onze
combattants d'un groupe syrien pro-Ankara ont péri
dimanche dans des raids russes rares dans une zone
contrôlée par la Turquie et ses alliés locaux dans
le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Onze
combattants de la division Hamza ont péri et
treize autres ont été blessés dans des frappes
menées par l'aviation russe sur le village de Brad
dans la région d'Afrine" située dans la province
septentrionale d'Alep, a indiqué l'OSDH.
Les raids ont
visé une école faisant office de siège et de lieu
d'entraînement pour le groupe rebelle, détruisant
certains de ses murs.
Des
efforts
sont en cours pour retirer d'éventuels survivants
ou cadavres, coincés sous les décombres, d'après
l'Observatoire.
Les
avions
russes ont mené dix frappes aériennes depuis
samedi sur la région d'Afrine, a indiqué à l'AFP
le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane,
qualifiant de "rares" les raids russes dans cette
zone.
"Le
message
de la Russie est clair, elle veut faire pression
sur les Turcs (...) et assurer qu'il n'y a ni
frontières ni lignes rouges" à leur action et
leurs objectifs militaires en Syrie, a déclaré à
l'AFP un responsable des relations publiques au
sein de l'"Armée nationale", une coalition de
groupes rebelles pro-Ankara, qualifiant de "crime"
les raids meurtriers de l'aviation russe.
La Russie,
alliée indéfectible du régime syrien, et la
Turquie, qui appuie des groupes rebelles, sont
deux acteurs majeurs du conflit syrien et ont
parrainé en 2020 un accord de cessez-le-feu dans
la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie,
qui échappe toujours au contrôle de Damas.
Située
dans
la province d'Alep, la région kurde d'Afrine avait
elle été conquise en mars 2018 par des forces
turques et leurs supplétifs syriens, qui en
avaient délogé la principale milice des kurdes.
Le secteur,
comme tous les territoires tenus par les rebelles
proturcs, est régulièrement secoué par des
assassinats ciblés, des attentats ou des
explosions, imputés généralement par Ankara aux
milices kurdes.
Déclenchée en
2011 par des manifestations pro-démocratie, la
guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans,
et a fait environ un demi million de morts et des
millions de déplacés et de réfugiés. (AFP, 26
septembre 2021)
Affaires religieuses
/ Religious Affairs
Budget of Turkey's
Religious Affairs Presidency to exceed 16
billion lira
The budget of the Presidency of Religious Affairs will
be 16,09 billion lira (~1.7 billion USD) next year,
according to the 2022 budget that has been submitted
to the parliament.
The new budget will mark an increase of 24.02 percent
in the agency's budget.
The budget is foreseen to increase to 18.62 billion
lira in 2023 and 20.72 billion lira in 2024, according
to the budget plan.
Also, 25 more cars will be purchased for the
Presidency next year. It is expected to earn close to
11 billion lira from traffic fines. 26.2 billion lira
from alcoholic beverages and 70.6 billion lira from
tobacco are targeted. The rate of increase in
alcoholic beverages reaches 26 percent compared to
this year. ?" (BIA, 21 October 2021)
Un chef de l'EI
recherché par Washington arrêté en Turquie selon
l'Irak
Les services de renseignement irakiens ont capturé
lors d'une opération en Turquie un leader du groupe
Etat islamique (EI), Sami Jasim al-Jaburi, recherché
par les Etats-Unis et présenté comme un responsable
financier de l'organisation jihadiste, ont indiqué
lundi des responsables irakiens.
Washington offre une récompense de cinq millions de
dollars pour toute information concernant Sami Jasim
al-Jaburi qui a joué "un rôle essentiel dans la
gestion des finances" de l'EI, selon un programme
anti-terrorisme du département d'Etat américain.
Présenté comme un ex-adjoint de l'ancien chef de l'EI,
Abou Bakr al-Baghdadi, ce responsable financier a été
capturé hors des frontières d'Irak dans une opération
des services de renseignement irakiens, a indiqué sur
Twitter le Premier ministre irakien Moustafa
al-Kazimi.
Son arrestation a coïncidé avec les législatives
anticipées de dimanche, quand "les héros des forces de
sécurité protégeaient les élections", a-t-il ajouté,
sans préciser où il a été capturé.
Mais un haut responsable militaire irakien a indiqué à
l'AFP sous couvert de l'anonymat qu'il avait été
arrêté "en Turquie", sans donner davantage de
précisions sur le lieu et les circonstances de
l'opération.
La Turquie n'a pas réagi dans l'immédiat à ces
informations.
Sami Jasim al-Jaburi est "considéré comme l'un des
plus recherchés au niveau international, et il est
proche de l'actuel chef de l'organisation" jihadiste,
Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi, selon un
communiqué des forces de sécurité irakiennes. Il y est
présenté comme "le superviseur des dossiers financiers
et économiques de l'organisation terroriste".
En septembre 2015, le Trésor américain l'a inscrit sur
sa liste de "terroristes" visés par des sanctions.
"Alors qu'il était adjoint de l'EI dans le sud de
Mossoul (nord de l'Irak) en 2014, il aurait occupé un
poste de ministre des Finances de l'EI, supervisant
les revenus du groupe tirés des ventes illicites de
pétrole, de gaz, d'antiquités", selon le programme
"Rewards for Justice" du département d'Etat.
- "Tendue" -
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en
Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes
territoires, l'EI a vu son "califat" vaciller sous le
coup d'offensives successives dans ces deux pays.
L'Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes
fin 2017 et l'EI a été défait en Syrie en 2019.
Aujourd'hui l'EI "maintient une présence largement
clandestine en Irak et en Syrie et mène une
insurrection soutenue de part et d'autre de la
frontière entre les deux pays", selon un rapport
onusien publié début 2021. Dans ces deux pays,
l'organisation jihadiste conserverait "en tout 10.000
combattants actifs", d'après ce rapport.
Traqué, Abou Bakr al-Baghdadi est mort dans une
opération américaine en octobre 2019 en Syrie.
Mais l'EI reste une menace, ses combattants ayant
renoué avec la clandestinité et continuant de mener
des attentats en Irak et en Syrie.
Le dernier attentat d'envergure revendiqué par l'EI en
Irak a visé en juillet dernier un marché du quartier
chiite de Sadr City à Bagdad qui a fait une trentaine
de morts.
En Irak, la situation financière des jihadistes est
"tendue", selon un responsable de la coalition
internationale antijihadistes emmenée par les
Etats-Unis. (AFP, 11 octobre 2021)
L’Exécutif des
musulmans de Belgique
à nouveau sur la sellette
Christophe Lamfalussy, La Libre
Belgique, 29 septembre 2021
Les tensions continuent autour de
l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), otage
d’un "islam des ambassades" qui confrontent le
Maroc, la Turquie, l’Arabie saoudite et les
Émirats arabes unis en dépit des efforts des
gouvernements successifs pour en faire l’enceinte
d’un islam autonome et belge.
Nouvel épisode de cette saga : trois
membres élus de l’Exécutif, rétrogradés au rang
d’adhérents sans droit de vote, réclament la
désignation d’un administrateur provisoire.
L’affaire doit être plaidée le 5 octobre au
tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles
par Me Georges-Henri Beauthier.
L’avocat représente les trois
plaignants, tous bruxellois - Mohamed El Morabit,
Abdelilah M’Rabet Abdellaoui et Mohamed El
Farhaui. Ces derniers sont en rébellion depuis
2014, ont envoyé trois mises en demeure et passent
désormais à la vitesse supérieure en citant à
comparaître les trois membres actuels du bureau de
l’Exécutif.
La décision, en janvier, du ministre de
la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) de
mettre à l'écart le président de l'EMB Salah
Echallaoui, accusé d'être un agent du Maroc,
semble avoir redoublé leurs ardeurs.
"Les décisions de l'Exécutif n'ont
jamais été prises par les dix-sept membres. Nous,
on était là uniquement pour prendre le café ou le
thé, justifie M. El Farhaui. Nous demandons la
désignation d'un administrateur, un examen des
modifications faites au sein de cet organe et un
audit interne indépendant sur les P.-V. des
réunions, les finances, les re cru tements, les
candidats engagés depuis 2017 et toute personne
travaillant au sein de cet organe…"
Le trio reproche aux membres du Bureau
d’avoir pris le contrôle de l’organisation sans en
référer aux membres élus par les fédérations qui
regroupent quelque 300 mosquées du pays.
L'Exécutif a pris les conseils de
plusieurs avocats dans cette affaire. Il se dit
serein, mais ne cache pas la volonté d'avoir voulu
marginaliser les trois Bruxellois qu'il soupçonne
d'être sous l'influence des Émirats et, par ce
biais, de l'Arabie saoudite. Cette dernière a été,
pour rappel, évincée de la Grande Mosquée de
Bruxelles. "Mes clients n'ont rien de salafistes.
Ils veulent juste savoir ce qui se passe", réagit
Me Beauthier. "Ils essaient de jeter de la poudre
aux yeux des politiques pour les désorienter",
ajoute M. El Farhaui.
Les dix-sept membres du conseil de l’EMB
ne se seraient plus réunis depuis 2019 et tout
passe désormais par une structure liée au Bureau
présidé actuellement par Mehmet Üstün, d’origine
turque. C’est avec ce Bureau que le ministère de
la Justice négocie un renouvellement complet de
l’EMB. Le gouvernement le réclame à cor et à cri
au nom notamment d’une bonne transparence.
Un dossier suivi avec attention
La Sûreté et l'Ocam suivent ce conflit
depuis des mois. Les deux instances traquent en
effet les ingérences étrangères dans la pratique
de l'islam en Belgique. Et le travail ne cesse
pas. À l'occasion d'une question parlementaire
posée cet été par le député Koen Metsu (N-VA) au
ministre de la Justice, on a appris en effet que
la reconnaissance de huit mosquées bruxelloises
avait été recalée " à la suite de l'avis négatif
des services de sécurité ".
Socio-économique
/ Socio-economic
La Turquie mise sous surveillance par
l'organisme international Gafi
La Turquie a été placée sous surveillance jeudi par
l'organisme international Gafi pour ses manquements
dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le
financement du terrorisme, une décision aussitôt
qualifiée d"injuste" par Ankara.
"Depuis 2019 (...), la Turquie a réalisé un certain
nombre de progrès" dans ces domaines, a souligné
l'organisation intergouvernementale dans un rapport
publié jeudi.
Toutefois, "de sérieux problèmes demeurent" concernant
la situation d'Ankara, a affirmé jeudi lors d'une
conférence de presse le président du Groupe d'action
financière (Gafi), Marcus Pleyer, pour justifier la
mise sur "liste grise" de la Turquie.
Une mise sur liste grise du Gafi, qui regroupe 39
membres, peut avoir des conséquences en terme
d'investissements étrangers dans le pays à travers une
dégradation de son image.
"Le placement de notre pays sur la liste grise est un
résultat injuste", a réagi jeudi soir le ministère
turc des Finances dans un communiqué.
La Turquie, qui subit une lourde crise sur fond de
plongeon de sa devise, risque de voir son économie un
peu plus affectée par cette décision.
Lors de sa conférence de presse, Marcus Pleyer a mis
l'accent sur les progrès à réaliser par le pays dans
le secteur bancaire, le commerce de pierres précieuses
ainsi que le secteur des agents immobiliers.
"Le gouvernement (turc) s'est engagé à poursuivre" ses
efforts, a encore affirmé Marcus Pleyer jeudi. "Je les
enjoins à transformer ces engagements en actions".
Outre Ankara, la Jordanie et le Mali ont fait leur
entrée jeudi dans cette liste de l'organisation
internationale.
A l'inverse, le Botswana et Maurice en ont été
retirés, le Gafi saluant le "haut niveau" des réformes
mises en place par ces deux Etats afin de lutter
contre le blanchiment. (AFP, 21 oct 2021)
La Turquie mène
une guerre de l’eau en Syrie
Chris den Hond, 13 octobre 2021
La chute du débit de l’Euphrate est une nouvelle
menace pour la population syrienne, déjà victime de
plus de dix années de guerre sur son territoire. Cinq
millions de Syriens risquent d’être privés d’eau et
d’électricité. Le coordinateur de l’ONU pour la Syrie,
Imran Riza, affirme dans un rapport publié en juin
2021 être « très profondément inquiet de l’impact de
la baisse du niveau de l’eau sur la vie de millions de
gens vivant en Syrie, surtout concernant l’accès à
l’eau et à l’électricité ».
Ces derniers mois, le débit des eaux fluviales a été
fortement réduit, selon des chiffres cités par l’ONU :
200 m3 par seconde, au lieu des 500 m3 habituels. Le
niveau de l’Euphrate se trouve désormais si bas que
les équipements de pompage et les canalisations ne
sont plus opérationnels. Le Rojava Information Center
décrit une situation alarmante : « Ces derniers mois,
la Turquie a grandement limité le flux du fleuve.
Jamais le niveau de l’Euphrate n’a été aussi bas. Les
barrages hydroélectriques de Tabqa, Tishrine et Firat,
dans le nord et l’est de la Syrie, qui produisent de
l’électricité pour toute la région, ne fonctionnent
qu’alternativement, avec une seule turbine. La
production agricole est sérieusement menacée ».
En Syrie, l’Euphrate alimente en effet trois barrages
hydroélectriques et des stations de pompage d’eau
potable. Sur le grand barrage de Tishrine, à l’est
d’Alep, reconquis par les Forces démocratiques
syriennes (FDS) des mains de l’organisation de l’État
islamique (OEI) qui s’en était emparé en 2015, le
niveau d’eau se trouve seulement à quelques dizaines
de centimètres au-dessus du niveau « mort ». En
dessous, les turbines cesseront de produire de
l’électricité.
De graves menaces pour l’agriculture
Comme l’eau de l’Euphrate n’est plus systématiquement
filtrée, les eaux usées et l’eau stagnante augmentent
le nombre et la propagation de maladies. « L’eau
venant de l’Euphrate n’est plus potable et les gens
attrapent des maladies à cause de l’eau stagnante »,
nous confie Muslim Nebo, enseignant à Kobane. Pour
Selman Barudo, coprésident de la Commission de
l’agriculture et de l’économie de l’Administration
autonome du nord et de l’est de la Syrie, « le manque
d’eau, en particulier à une saison de l’année aussi
cruciale pour les cultures du blé et du coton, a un
effet dévastateur sur l’agriculture et l’économie. Les
régions agricoles de Tabqa, Rakka et Deir-ez-Zor sont
les plus affectées par le manque d’eau. Le niveau de
l’Euphrate est tellement bas que les appareils de
pompage des agriculteurs ne sont plus immergés et ne
peuvent donc arroser les cultures. Nous avons peur que
cette sécheresse rende la terre infertile sur le long
terme ».
L’administration autonome du nord et l’est est gérée
par une coalition entre Kurdes, Arabes et Syriaques.
Déjà confrontés à une guerre interminable, de
multiples invasions de la Turquie dans le nord et un
embargo, ils craignent un impact ravageur sur
l’économie. « Nous avons effectivement peur pour les
prochaines récoltes, puisque 80 % de l’eau utilisée
pour l’arrosage des cultures provient de l’Euphrate »,
ajoute-t-il.
Les autorités turques martèlent que la baisse du
niveau des fleuves en Syrie est due au changement
climatique, mais leurs homologues kurdes et arabes
dans le nord et l’est de la Syrie accusent la Turquie
de faire de l’eau une arme politique. « Même si le
changement climatique est la cause principale de cette
sécheresse, la Turquie, avec ses barrages sur le Tigre
et l’Euphrate, a techniquement la possibilité de faire
couler plus d’eau vers la Syrie », nous dit Asya
Abdullah, une responsable et fondatrice du Parti
d’union démocratique (PYD), rencontrée en septembre à
la fête de l’Humanité. « La Turquie piétine toutes les
conventions internationales concernant l’eau. Jusqu’en
2019, il n’y a pas eu de sérieux problèmes, mais après
l’invasion de la Turquie dans le nord de la Syrie, et
depuis qu’elle occupe la zone entre Tal Abyad et
Serekeniye (Ras Al-Ain en arabe), les problèmes de
coupures d’eau ont commencé et ont aggravé les
conséquences des sécheresses. L’afflux de l’eau dans
la région de Hasake est aujourd’hui contrôlé par les
milices proturques en amont, qui ont coupé l’eau 24
fois ces derniers 18 mois. La Turquie contrôle
directement le niveau de l’Euphrate avec ses barrages
».
De nombreux barrages
En 1923, le traité de Lausanne divise le bassin
hydrographique du Tigre et de l’Euphrate entre quatre
États : la Turquie contrôle le bassin en amont des
deux rivières, l’Iran contrôle le Zagros et la vallée
Diyala, l’Euphrate irrigue le nord et l’est de la
Syrie sur 675 km, et enfin les deux fleuves traversent
l’Irak sur 1 200 km. La Turquie se trouve dans une
position de force, parce qu’elle est maîtresse de la
source des deux fleuves en amont. Elle compte
accentuer sa mainmise avec la construction de
barrages. Celui qui maîtrise l’eau contrôle les
habitants. Or toute cette région (sud-est de la
Turquie, nord-est de la Syrie, nord de l’Irak) est
majoritairement peuplée de Kurdes.
En 1938, le premier barrage est inauguré près
d’Ankara. En 1975, le barrage Keban est complété à
Dersim (Tunceli), en amont de l’Euphrate. En 1977,
avec le fameux « projet d’Anatolie du Sud-Est » (GAP),
la construction de 22 barrages sur l’Euphrate et le
Tigre est lancée. La Syrie construit son propre
barrage. L’effet combiné est immédiat : une sécheresse
en Irak.
Une guerre pour l’eau est évitée de justesse. En 1984,
la Turquie signe un protocole sur l’eau avec l’Irak,
et fait de même avec la Syrie en 1987. Elle garantit
un niveau minimal annuel de débit d’eau de l’Euphrate
: en moyenne 500 m3 d’eau par seconde. En
contrepartie, la Syrie promet d’arrêter les activités
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sur son
territoire.
Au début des années 1990, la Turquie termine le
barrage Atatürk, le quatrième plus grand barrage au
monde, à 80 km de la frontière syrienne, dans le nord
de Kobane. À partir de là, elle est en mesure de
contrôler facilement le débit de l’Euphrate. La
situation empire en 2019, quand la Turquie envahit et
occupe — jusqu’à aujourd’hui — la zone entre Tal Abyad
et Serekeniye. « L’eau de la station de pompage
d’Allouk, à côté de Serekeniye est systématiquement
détournée et coupée par les milices pro-turques,
depuis que la Turquie occupe la zone en 2019 »,
explique le Rojava Information Center.
Dernier épisode : en 2020, la Turquie met en route,
cette fois sur le fleuve Tigre qui coule de Turquie en
Irak, le barrage Ilisu qui immerge Hasankeyf, un
village vieux de 12 000 ans, malgré de fortes
critiques et le retrait d’investisseurs européens en
raison des dégâts écologiques et humanitaires. Bagdad
déplore à son tour les conséquences néfastes de ce
barrage sur le niveau d’eau du fleuve.
Les barrages ne servent pas seulement à irriguer les
cultures et à produire de l’électricité. Le président
turc Recep Tayyip Erdogan lui-même le reconnaît : «
Nous ne voyons aucune différence entre protéger notre
eau et protéger notre patrie ». La Turquie utilise
l’arme de l’eau pour engendrer un déplacement de
population et un changement démographique, dont les
Kurdes sont les plus grandes victimes en Turquie et en
Syrie. Pour Asya Abdullah, « chaque invasion de la
Turquie en Syrie (2016, 2018, 2019) a entraîné un
déplacement de population, donc un nettoyage ethnique.
Maintenant elle utilise l’arme de l’eau pour pourrir
la vie des gens et les pousser à partir ». Ces
dernières semaines, malgré de fortes pluies en
Turquie, le niveau de l’Euphrate n’est pas remonté.
La livre
au plus bas après des limogeages à la Banque
centrale
La livre turque a atteint jeudi un nouveau plus bas
historique face au dollar, quelques heures après le
limogeage de trois cadres de la Banque centrale
turque.
La monnaie turque a perdu près d'un cinquième de sa
valeur face au billet vert depuis le début de
l'année, témoignage de l'inquiétude des marchés
quant à l'indépendance de l'institution.
Deux gouverneurs adjoints de la Banque centrale et
un membre du comité de politique monétaire ont été
limogés dans la nuit de mercredi à jeudi par le
président Recep Tayyip Erdogan.
L'un deux avait été le seul à voter contre la baisse
du taux directeur en septembre, selon des
informations de presse.
"La direction [prise par la Turquie] est inquiétante
et peu d'investisseurs (voire aucun) vont continuer
de croire que la Banque centrale de Turquie prend au
sérieux le combat contre l'inflation", estime
l'analyste Jason Tuvey, du cabinet Capital
Economics.
La livre turque a reculé de près de 1% dans la nuit
pour atteindre un nouveau plus bas historique, à
9,19 livres pour un dollar et s'échangeait toujours,
en début d'après-midi, au-dessus de 9,15 livres.
Un dollar valait 3,75 livres début 2018.
Les monnaies des économies émergentes traversent une
passe difficile en raison de craintes d'une hausse
des taux directeurs de la Réserve fédérale
américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne
(BCE).
Mais la chute de la livre turque est encore plus
marquée, les investisseurs redoutant de surcroît une
nouvelle opération militaire turque en Syrie après
une série d'incidents frontaliers.
Le président Erdogan a limogé trois gouverneurs de
la Banque centrale depuis 2019, sapant la confiance
des investisseurs et contribuant à rendre le coût de
la vie insoutenable pour une partie des Turcs.
Sous la houlette du président turc et malgré une
inflation galopante, la Banque centrale avait
abaissé son principal taux directeur fin septembre,
de 19 à 18%.
M. Erdogan qualifie régulièrement les taux d'intérêt
élevés de "père et mère de tous les maux" et
affirme, à rebours des théories économiques
classiques, qu'ils favorisent l'inflation.
Mais cette politique de croissance à tout prix a
fait grimper officiellement l'inflation à près de
20% sur un an, quatre fois plus que l'objectif
initial du gouvernement. (AFP, 16 octobre 2021)
Victime des
flammes, le précieux miel de pin turc en
sursis
L'apiculteur Mustafa Alti et son fils Fehmi
produisaient l'un des miels de pin les plus prisés
au monde, avant que les flammes ravagent l'été
dernier la région de Mugla, en surplomb de la Mer
Egée.
Désormais, les Alti, comme de nombreux autres
producteurs de miel de pin cette province du
sud-ouest de la Turquie - premier producteur
mondial, de loin - cherchent désespérément à
s'employer et surtout se demandent combien de
décennies il faudra pour revenir à leur vie d'avant.
"Quand les forêts brûlent, ce sont nos revenus qui
partent en fumée", lâche Fehmi devant ses ruches à
flanc de montagne, dans le village de Cökek, ravagé
par le feu.
"Je travaille à côté, j'abats des arbres, c'est
comme ça qu'on s'en sort", explique le
quadragénaire.
Près de 200.000 hectares de forêts ont brûlé cette
année en Turquie - plus de cinq fois la moyenne
annuelle -, réduisant en cendres des pans entiers de
côtes verdoyantes prisées des touristes.
Cette catastrophe puis des inondations meurtrières
ont fait du changement climatique, qui figurait déjà
parmi les préoccupations des jeunes électeurs turcs,
un sujet brûlant à deux ans de la prochaine élection
présidentielle.
Signe d'une inflexion politique, le parlement turc a
enfin, cinq ans après l'avoir signé, ratifié cette
semaine l'Accord de Paris sur le climat.
Mais à Mugla, où 80% du miel de pin turc est
produit, le mal est fait.
- "Peut-on réparer les morts ?" -
Les apiculteurs de la région souffraient déjà de la
sécheresse, mais les incendies de l'été sont venus
briser l'équilibre délicat entre les abeilles, les
arbres et les petits insectes essentiels à la
production.
Le miel est en effet fabriqué par les abeilles, qui
collectent les sécrétions sucrées du petit
coléoptère de Bassora (Marchalina hellenica), qui
lui se nourrit de la sève des pins.
Fehmi espère que ces coléoptères s'adapteront aux
jeunes arbres après les incendies. Mais, craint-il,
"il faudra au moins cinq ou dix ans pour revenir à
nos revenus d'avant".
Son père, Mustafa, acquiesce. Il exhorte le
gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan à
replanter davantage d'arbres que la zone n'en
comptait avant le désastre.
D'autant que la Turquie produit 92% du miel de pin
dans le monde, faisant craindre un épuisement des
réserves de ce nectar ambré.
"On ne peut pas réparer une maison brûlée. Peut-on
réparer les morts ? Non. Mais de nouveaux arbres
vont pousser, une nouvelle génération", professe
Mustafa.
Pour l'heure, les apiculteurs en sont réduits à
mesurer leurs pertes.
Le résident de l'association des apiculteurs de
Mugla, Veli Turk, s'attend à ce que la production de
miel de la région plonge de 95% cette année.
"Il n'y a presque plus de miel de Marmaris",
affirme-t-il.
"Ce miel n'existera plus ici pendant soixante ans",
prédit-il. "Ce miel partait partout dans le monde.
C'était une bénédiction, c'est vraiment une perte
immense."
- Risque de pénurie -
Un autre apiculteur, Yasar Karayigit, songe lui à
produire d'autres types de miel pour continuer de
vivre de sa passion.
"J'aime l'apiculture mais (...) je vais devoir
trouver des alternatives" comme la gelée royale (ou
"lait d'abeille") ou le miel de tournesol, juge le
quadragénaire, père de trois enfants.
"C'est ce que nous devons faire si nous aimons les
abeilles."
Selon Ismail Atici, président de la Chambre
d'agriculture du district de Milas à Mugla, le prix
du miel de pin a déjà doublé par rapport à l'an
dernier, pratiquement inabordable pour de nombreux
Turcs qui le présentent souvent sur les tables du
petit-déjeuner.
D'autant, prévient-il, que les prix vont continuer
de grimper à mesure que les stocks se tariront.
"Arrivera un moment où, même si vous avez de
l'argent, vous ne serez en mesure d'[en] acheter",
estime M. Atici.
"Il va devenir très difficile de trouver du miel de
pin pur à 100%", affirme également Yasar Karayigit.
- "Nous devons poursuivre" -
Pour mieux préparer l'avenir, le président de
l'Association des apiculteurs de Turquie, Ziya
Sahin, suggère d'introduire le coléoptère de Bassora
dans de nouvelles forêts de pins de la région.
"Si pendant deux ans, nous introduisons le
coléoptère zone après zone alors nous arriverons
peut-être à conserver la position dominante de la
région" dans la production de ce miel, affirme M.
Sahin.
Sans cela, la baisse de la production sera majeure
"et nous ne voulons pas ça", ajoute celui pour qui
2021 fut la "pire" année en cinquante ans de
carrière.
Malgré la douleur et un avenir difficile à tracer,
Fehmi Alti n'entend pas renoncer.
"C'est le métier de mon père. Et parce que c'est un
métier que l'on se transmet dans la famille, nous
devons le poursuivre", lâche-t-il. (AFP, 10 octobre
2021)
La
Turquie ratifie
l'Accord de Paris sur le climat
Le Parlement
turc a ratifié mercredi soir à l'unanimité l'Accord
de Paris sur le climat, selon la chaine
parlementaire qui retransmettait le vote en direct,
suivant ainsi l'engagement de son président devant
l'Assemblée générale des Nations unies le mois
dernier.
Recep Tayyip Erdogan avait annoncé
cette décision fin septembre à New York, faisant de
son pays le 191e à ratifier cet accord qui devait
permettre, lors de son adoption en 2016, de limiter
la hausse des températures moyennes sur la planète à
2 degrés et si possible à 1,5°C.
Cette ratification intervient à trois
semaines de la conférence mondiale sur le climat
sous l'égide de l'ONU (COP26), qui s'ouvrira fin
octobre à Glasgow (Royaume-Uni).
La Turquie avait signé l'Accord de Paris
en 2016. Elle était l'un des derniers grands pays
émetteurs de gaz à effet de serre à ratifier le
texte.
Manquent encore l'Iran, l'Irak, la Libye,
le Yémen et l'Ethiopie.
M. Erdogan avait jusqu'à présent justifié
son abstention en invoquant des injustices liées aux
obligations et au partage du fardeau, en termes de
réduction des émissions polluantes:
pour Ankara, les efforts doivent être différenciés
entre pays industrialisés, catégorie à laquelle le
pays appartient néanmoins.
Les émissions nettes de gaz à effet de
serre de la Turquie ont augmenté de plus de 150%
depuis 1990, selon les chiffres officiels turcs.
Mais la question climatique s'est
brutalement imposée dans le pays cet été après une
succession d'événements météorologiques extrêmes,
dont des incendies de forêt sur la côte
méditerranéenne et des inondations dans le nord, qui
ont fait une centaine de victimes et causé
d'importants dégâts à la nature.
La Turquie est également frappée par une
sécheresse persistante, qui oblige déjà certains
producteurs à abandonner leur terre et d'autres à se
tourner vers de nouvelles cultures moins gourmandes
en eau.
Les défenseurs de l'environnement
s'alarment de la volonté d'Ankara de renforcer sa
production énergétique à base de charbon, alors que
la Turquie projette officiellement de réduire de 21%
ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Sur la base des engagements actuels des Etats membres de l'Accord,
"le monde est sur le chemin catastrophique de +
2,7°C", a récemment mis en garde le secrétaire
général de l'ONU Antonio Guterres,
soulignant que "si nous ne changeons pas de
trajectoire collectivement, il existe un grand
risque d'échec de la COP26" à Glasgow.
La conférence se tiendra en Ecosse du 31
octobre au 12 novembre.
Une étude menée en avril a montré que les
trois quarts des Turcs avaient conscience des
changements climatiques. Parmi les principales
conséquences citées par les personnes interrogées,
la multiplication des évènements météorologiques
extrêmes, la pollution de l'air et la hausse des
prix des denrées alimentaires, sujet brûlant dans un
pays frappé par l'inflation. (AFP, 6 octobre 2021)
La
Turquie, assoiffée,
voit tout un mode de vie menacé
Hava Keles est inconsolable lorsqu'elle
contemple ses rangées de tomates pourries aux
feuilles fanées, le long d'allées qui devraient
regorger de fruits lourds et acidulés, l'une des
exportations les plus précieuses de Turquie.
"Mes tomates, mes haricots, mes poivrons
sont perdus. Mes pastèques n'ont même pas poussé.
Les concombres se sont racornis sur pieds", constate
cette productrice de 58 ans au milieu de sa parcelle
aride à Akkuzulu, au
nord d'Ankara.
Comme elle, des milliers d'agriculteurs à
travers la Turquie voient leur unique moyen de
subsistance dévasté par des sécheresses répétées,
imputées au changement climatique avec des
précipitations anormalement faibles depuis deux ans.
En cause également, selon des experts, la
politique du président Recep
Tayyip Erdogan qui,
depuis deux décennies, a ignoré les urgences
environnementales et basé sa popularité sur une
prospérité tirée par un développement urbain rapide.
A la tribune des Nations unies, fin
septembre, Erdogan a enfin promis que la Turquie
ratifierait l'Accord de Paris de 2015 - qu'elle
avait signé en 2016 - avant le rendez-vous mondial
sur le climat, fin octobre sous l'égide de l'ONU à
Glasgow.
La question climatique s'est brutalement
imposée dans le pays cet été après une succession
d'événements météorologiques extrêmes, dont des
incendies de forêt meurtriers sur la côte
méditerranéenne et des inondations dans le nord.
Pour de nombreux producteurs comme Hava,
c'est sans doute trop tard. Mais elle ne peut se
résoudre à renoncer.
"Mon mari me conseille d'abandonner. Mais
j'ai trop transpiré ici", confie-t-elle en évoquant
aussi les dizaines de milliers de livres turques de
dettes qui se sont accumulées.
Cet été, elle et ses pairs ont dû aller
chercher de l'eau dans de grands réservoirs, les
nappes sous leurs pieds étant vidées.
Plus de la moitié de la Turquie est
confrontée à une sécheresse sévère. Or l'agriculture
est un secteur majeur de son économie, qui assure
environ 6% du PIB et 18% des emplois.
- le pire est à venir -
Surtout, le pays, autrefois autosuffisant
pour son alimentation, septième producteur agricole
du monde, exporte tout, des tomates aux raisins, des
noisettes aux olives.
Mais ses
importations de blé ont explosé en près de deux
décennies, de 150 millions de dollars à 2,3
milliards de dollars en 2019, selon le ministère de
l'Agriculture.
Cette tendance fait craindre de voir le
pays producteur-exportateur devenir dépendant pour
ses besoins alimentaires.
"La Turquie doit conduire un gros travail
d'adaptation. Ce que nous avons vu jusqu'à présent,
ce n'est rien", prévient Levent
Kurnaz, directeur du
Centre d'études sur le changement climatique et les
politiques à l'Université Bogazici
d'Istanbul.
La sécheresse oblige déjà certains
producteurs à abandonner leur terre et d'autres à se
tourner vers de nouvelles cultures, moins gourmandes
en eau.
Mais dépendre des importations quand la
livre turque s'effondre s'avère exorbitant pour la
population. En août, les prix des produits de base
avaient augmenté de 29% sur l'année, contraignant le
président à lever les taxes douanières sur le blé,
les poids chiches ou
les lentilles pour masquer la débandade.
Les agriculteurs pâtissent déjà de la
baisse des réserves dans les grands barrages turcs,
mais toute la population est concernée par la
raréfaction de l'eau.
Pour les experts, l'absence de politique
de gestion de l'eau dans ce pays a exacerbé les problèmes: les lacs
s'assèchent, même le plus grand d'entre eux, le lac
de Van dans l'est du pays.
"Si nous ne prenons pas les mesures
nécessaires, nous nous préparons des jours
difficiles dans les années à venir", glisse Ceyhun Ozcelik,
professeur agrégé au Département des ressources en
eau de l'Université Sitki
Kocman de Mugla, dans le sud-ouest.
- des modes de vie transformés -
Les oliveraies des collines de Mugla, sur la côte égéenne,
qui produisent une huile réputée, sont elles aussi menacées.
Pas une goutte n'est tombée en 2021,
relève Ismail Atici,
président de la chambre agricole locale: "Si ça continue
encore deux mois, les arbres ne pourront pas nourrir
les fruits qui poussent", craint-il.
Les coûts de production eux aussi grimpent
en flèche, confie Ferdun
Cetinceviz, 41 ans, qui
élève des vaches à lait nourries avec son propre
maïs.
"Je perds 35 à 40.000 livres par mois avec
mon travail", dit-il au milieu de ses bêtes qui
piétinent une terre sèche, bordée au loin par des
montagnes verdoyantes.
M. Cetinceviz
pense perdre cette année jusqu'à 50 % de ses
rendements habituels en raison de la sécheresse.
Les
agriculteurs qui autrefois produisaient du coton,
extraordinairement gourmand en eau, se sont tournés
vers le maïs. Mais lui aussi exige trop d'eau
désormais.
"Si je ne peux pas arroser des cultures
dont mes animaux ont besoin, ils auront faim",
constate l'éleveur.
La crise est telle, assure Ali Tekkaya, responsable de
l'administration de l'eau dans la province de Mugla, qu'au-delà des
revenus des agriculteurs, "c'est toute l'économie et
le mode de vie des gens qui en seront transformés".
(AFP,
5 octobre 2021)
Koç University students
protest for housing rights
As in-class education has started at
universities after months of suspension amid the
novel coronavirus (COVID-19) outbreak, more and
more students have been having problems with
finding housing.
The students of Koç University, a
foundation university, are faced with this
problem, like several other university students
across the country. "You have no place to rest in
peace, because we have no place to sleep," they
said on September 27 and started protesting at the
campus.
Lale from the Koç University
Solidarity says, "There was already a problem with
dormitories, but we have never had such trouble
before."
Explaining why they started keeping
watch at the campus, Lale says:
The placement results were announced
on September 13. Nearly 300 fellow students have
not been given a place to stay. Among them were
people coming from other cities, the ones placed
in dormitories and the ones who had a dormitory
scholarship, but were still not placed in a dorm.
We came together and listed our requests and said
that we would start resisting if these requests
were not met.
Pressure of undercover police,
security guards
Lale says that the university
administration has made no statements after
receiving their demands:
"No one came to us. We went to the
Henry Ford Grass Area. Then, the Student's Dean
and Secretary General came, too.
"They didn't say anything about our
demands. All they said was 'Don't put up a tent.'
After we sent them away, saying, 'Let us think
about it among ourselves and discuss it in a
forum', we realized that we had undercover police
officers among us. We sent them away, too."
Lale notes that the security guards
who tore their banners yesterday (September 28)
disturbed them all through their watch that they
kept at the campus the other night. She recounts
what happened then:
Lastly, at 3 in the morning, they
said, 'Gendarmerie will enter the school. Close
the table and don't stay here.' Apart from this,
the dean has pledged that 'we can continue the
resistance and no investigation will be launched
against anyone.' But the conversation went on like
'The gendarmerie will come and get you, an
investigation will be launched, your scholarships
will be terminated'. (BIA, 29 September 2021)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Erdogan ordonne
l'expulsion des ambassadeurs mobilisés en
faveur de Kavala
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé
samedi avoir ordonné l'expulsion, "au plus vite",
des dix ambassadeurs dont ceux de France,
d'Allemagne et des Etats-Unis, qui ont réclamé la
libération de l'opposant Osman Kavala.
"J'ai ordonné à notre ministre des Affaires
étrangères de déclarer au plus vite ces dix
ambassadeurs persona non grata", a affirmé le chef
de l'Etat lors d'un déplacement dans le centre de la
Turquie, sans préciser la date à laquelle les
diplomates devront partir.
Ces diplomates "doivent connaître et comprendre la
Turquie", a poursuivi M. Erdogan en les accusant
"d'indécence". "Ils devront quitter" le pays "s'ils
ne le connaissent plus", a-t-il ajouté.
Mesure rare dans les relations internationales,
déclarer "persona non grata" des diplomates ouvre la
voie à leur expulsion ou leur rappel par leur propre
pays.
Selon une source diplomatique allemande, les dix
pays concernés se concertaient samedi soir, sans
avoir toutefois reçu de notification officielle de
la mesure.
"Du matin au soir ils (les diplomates) répètent:
Kavala, Kavala... Mais celui dont vous parlez,
Kavala, c'est l'agent de Soros en Turquie", a
affirmé le président Erdogan durant une réunion
publique, faisant une nouvelle fois référence au
milliardaire américain d'origine hongroise George
Soros auquel il compare régulièrement l'opposant.
Emprisonné depuis quatre ans sans jugement, Osman
Kavala est accusé depuis 2013, par le régime du
président Erdogan, de vouloir déstabiliser la
Turquie.
Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la
France, la Finlande, le Danemark, l'Allemagne, les
Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède
et les Etats-Unis ont appelé à un "règlement juste
et rapide de l'affaire" Osman Kavala, homme
d'affaires et mécène turc devenu une des bêtes
noires du régime, emprisonné depuis quatre ans sans
jugement.
Dès le lendemain, leurs ambassadeurs étaient
convoqués au ministère des Affaires étrangères, les
autorités turques jugeant "inacceptable" leur
démarche.
Le chef de l'Etat turc avait ensuite brandi la
menace d'une expulsion à son retour d'une tournée
africaine, jeudi.
-"Rien qui puisse justifier l'expulsion"-
Parmi les premiers pays à réagir, samedi soir, la
Suède, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas ainsi
que l'Allemagne ont fait savoir qu'ils n'avaient
reçu aucune notification officielle concernant leurs
ambassadeurs respectifs à ce stade. Un peu plus
tard, les Etats-Unis ont fait de même.
"Nous sommes au courant de ces informations et
cherchons à en savoir plus auprès du ministère turc
des Affaires étrangères", a indiqué samedi un
porte-parole du Département d'Etat américain.
"Notre ambassadeur n'a rien fait qui puisse
justifier l'expulsion", a affirmé une porte-parole
du ministère norvégien des Affaires étrangères,
Trude Måseide, citée par l'agence de presse NTB,
ajoutant que son pays "continuera d'exhorter la
Turquie à adhérer aux normes démocratiques".
"Nous sommes actuellement en consultation intensive
avec les neuf autres pays concernés", a de son côté
annoncé le ministère allemand des Affaires
étrangères.
Plusieurs parlementaires néerlandais ont réagi sur
les réseaux sociaux.
"A juste titre, l'ambassadrice néerlandaise en
Turquie a entre autres appelé à mettre en oeuvre les
arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme.
Désormais, les 27 pays de l'UE doivent se rallier à
cela", a tweeté la parlementaire travailliste Kati
Piri.
En décembre 2019, la Cour européenne des droits de
l'Homme (CEDH) avait ordonné la "libération
immédiate"de M. Kavala - en vain.
A 64 ans, cette figure majeure de la société civile,
homme d'affaires richissime et philanthrope, né à
Paris, a été maintenu en détention début octobre par
un tribunal d'Istanbul qui a estimé "manquer
d'éléments nouveaux pour le remettre en liberté".
Osman Kavala, qui a toujours nié les charges pesant
contre lui, comparaîtra de nouveau le 26 novembre.
Arrêté initialement pour sa participation au
mouvement anti-gouvernemental dit de Gezi en 2013,
époque à laquelle M. Erdogan était Premier ministre,
il a ensuite été accusé de tentative de coup d'Etat
et d'espionnage.
-"Un procès équitable n'est plus possible" -
Dans un entretien récent à l'AFP, M. Kavala a estimé
que sa détention permet au régime de M. Erdogan de
justifier ses "thèses complotistes".
"Considérant qu'un procès équitable n'est plus
possible dans ces circonstances, je pense que cela
n'a aucun sens pour moi d'assister aux audiences à
venir", a-t-il annoncé vendredi via ses avocats.
Le Conseil de l'Europe a récemment menacé la Turquie
de sanctions, qui pourront être adoptées lors de sa
prochaine session (30 novembre au 2 décembre) si
l'opposant n'est pas libéré d'ici là.
Le chef de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu a estimé
que la menace d'une prochaine expulsion des
ambassadeurs risquait de "précipiter le pays dans le
gouffre". (AFP, 23 oct 2021)
Sur le Bosphore, Merkel remercie
Erdogan sans omettre ses critiques
Des remerciements et quelques critiques: la
chancelière allemande Angela Merkel a salué une
dernière fois samedi le président turc Recep Tayyip
Erdogan, "un important partenaire" qu'elle a souvent
défendu au sein de l'Europe.
Arrivée la veille, la chancelière, qui poursuit une
tournée d'adieu après 16 ans à la tête de la première
puissance économique européenne, était reçue à
Tarabya, l'une des résidences présidentielles les plus
spectaculaires sur le Bosphore à Istanbul, où elle a
été invitée à déjeuner.
"J'ai été parfois critique face aux développements
auxquels nous avons assisté dans le domaine des droits
de l'homme et des libertés individuelles", a-t-elle
reconnu lors d'une conférence de presse à l'issue de
la rencontre.
"La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'il en
ira de même avec le prochain gouvernement allemand: la
relation entre la Turquie et l'Allemagne continuera,
avec ses bons et ses mauvais côtés", a-t-elle promis.
De son côté, le président Erdogan, qui a remercié par
deux fois sa "chère amie" Angela Merkel, s'est
inquiété par avance de la suite: "Il n'est jamais
facile de travailler avec une coalition" comme celle
qui est en cours de négociations en Allemagne pour la
formation du futur gouvernement, a-t-il estimé.
Au cours de ses 16 années à la tête de l'Allemagne, et
malgré de sérieuses divergences parfois, voire de
fortes tensions après le putsch manqué de juillet 2016
en Turquie, Mme Merkel a toujours veillé à maintenir
la porte ouverte entre Berlin et Ankara et évité que
l'Europe ne ferme les siennes à son grand voisin.
Partenaire essentiel en Europe de la Turquie,
l'Allemagne, où habitent environ trois millions de
personnes d'origine turque, selon les dernières
estimations officielles, est plusieurs fois intervenue
en faveur d'Ankara quand les relations se dégradaient
avec l'Union Européenne.
Elle a notamment agi comme un rouage important d'un
accord conclu sur la question cruciale des migrants.
L'UE a ainsi offert six milliards d'eruos pour que la
Turquie retienne les refugiés sur son sol, sans les
laisser pousser plus à l'ouest.
Le président turc a d'ailleurs fait valoir samedi que
son pays était devenu "une guest-house" (une maison
d'hôtes) pour les réfugiés, dont plus de 3,5 millions
de Syriens et 300.000 Afghans accueillis actuellement
sur son territoire.
La chancelière a rendu hommage à "cette tâche
importante" et garanti que "le soutien européen à la
Turquie continuera": "Parce que nous voulons mettre
fin au trafic d'être humains, le soutien de l'UE est
nécessaire: nous avons déjà versé 4,5 milliards
d'euros sur les 6 milliards" convenus.
- Relation personnelle -
La relation particulière de l'Allemagne avec la
Turquie, très dépendante de la personnalité de Mme
Merkel et de son poids sur la scène européenne, risque
de connaître des trous d'air avec la nouvelle équipe à
venir à Berlin, estime Günter Seufert, chercheur à
l'Institut allemand des affaires internationales et de
sécurité.
Les deux dirigeants avaient certes des "relations
personnelles difficiles sur bien des points mais ils
sont toujours parvenus à sauvegarder une atmosphère de
coopération et de travail. L'Allemagne n'a jamais
fermé la porte et a toujours laissé un canal ouvert",
a indiqué le chercheur à l'AFP.
Grâce à elle, souligne-t-il, les relations sont
restées bien meilleures avec Berlin qu'avec les
Etats-Unis ou la France. Mais l'avenir, prédit-il,
s'annonce nettement plus difficile pour les deux pays,
en particulier sur la gestion des migrants: "Quel que
soit le nouveau chancelier, il n'aura pas sur la scène
européenne le poids ni l'autorité d'Angela Merkel; il
lui sera donc beaucoup plus difficile de coordonner la
politique européenne comme elle le faisait".
Pour M. Seufert, le départ d'Angela Merkel augure même
"des temps difficiles" pour la Turquie.
Car les sources de tensions restent nombreuses entre
Bruxelles et Ankara, alimentées notamment par les
missions d'exploration gazière menées par la Turquie
dans les eaux grecques et chypriotes en Méditerranée
orientale, ou par la présence de militaires turcs en
Libye.
Le président Erdogan est en outre vu comme le
principal obstacle à la normalisation de la situation
à Chypre, toujours coupée en deux, et s'accroche à une
"solution à deux Etats" dont l'UE ne veut pas. (AFP,
16 octobre 2021)
“Implement
the ECtHR judgement,
release Osman Kavala”
In the retrial over Gezi, which has been
recently merged with the çArşı case, the court ruled
on Friday (October 9) that businessperson and rights
defender Osman Kavala, the only arrested defendant
of the case who has been jailed for 1,441 days as of
today, should remain behind bars.
Against this backdrop, the Delegation of the
European Union (EU) to Turkey has released a written
statement by the Spokesperson.
Referring to the European Court of Human Rights
(ECtHR) judgement which ruled for the immediate
release of Oman Kavala, finding violations of rights
in his imprisonment, the statement has read:
'Turkey urgently needs to make progress'
"For almost four years, businessman and human
rights defender Osman Kavala has been held in prison
in Turkey, without having been convicted.
"There has not been any progress towards Mr.
Kavala's release despite the binding judgment of the
European Court of Human Rights (ECtHR) in 2019, six
decisions and an Interim Resolution by the Committee
of Ministers of the Council of Europe calling for
his immediate release. This is regrettable, in
particular in light of Turkey's international
obligations.
"As a candidate country and a long-standing
member of the Council of Europe, Turkey urgently
needs to make concrete and sustained progress in the
respect of fundamental rights, which are a
cornerstone of EU-Turkey relations.
"We urge the Turkish judiciary to follow-up on
the Council of Europe's recommendations regarding
strengthening the rule of law, democracy and
fundamental rights, and implement the ECtHR
judgement that calls for Mr. Kavala's immediate
release, as a matter of urgency and ahead of the
next session of the Committee of Ministers of the
Council of Europe." Desk (BIA, 11 October 2021)
La
Turquie accuse Macron
de "populisme" après des propos sur
l'Algérie
La Turquie a taxé jeudi Emmanuel Macron de
"populisme" après la publication de propos attribués
au président français qualifiant le règne ottoman
sur l'Algérie de colonisation et qui ont déclenché
des remous diplomatiques.
Ces déclarations "populistes" sont
"mauvaises au plus haut point", a estimé le chef de
la diplomatie turque Mevlüt
Cavusoglu lors d'une
conférence de presse à Lviv, dans l'ouest de
l'Ukraine, où il était en déplacement.
"S'il a des choses à nous dire, qu'il nous
les dise en face et pas dans notre dos", a-t-il ajouté.
L'affaire a commencé avec la publication,
la semaine dernière, d'un article du quotidien
français Le Monde rapportant un échange entre M.
Macron et un groupe de jeunes descendants de
protagonistes de la guerre d'indépendance de
l'Algérie (1954-1962).
Selon Le Monde, M. Macron a estimé lors de
cette rencontre que l'Algérie s'était construite sur
"une rente mémorielle", suscitant la colère de
l'Algérie qui a annoncé le rappel de son ambassadeur
à Paris.
"Est-ce qu'il y avait une nation
algérienne avant la colonisation française ? Ça,
c'est la question. Il y avait de précédentes
colonisations. Moi, je suis fasciné de voir la
capacité qu'a la Turquie à faire totalement oublier
le rôle qu'elle a joué en Algérie et la domination
qu'elle a exercée", a ajouté M. Macron, selon Le
Monde.
Ces propos ont suscité la colère du
gouvernement turc, pour qui les questions
mémorielles sont très sensibles. La Turquie,
héritière de l'Empire ottoman qui a contrôlé
l'actuelle Algérie pendant trois siècles, répète
ainsi à l'envi n'avoir "aucune tâche comme la
colonisation ou le génocide" dans son histoire.
La Turquie ne se prive pas, en revanche,
de critiquer régulièrement le passé colonial de la
France.
Cette bataille mémorielle s'inscrit dans
un contexte plus large de tensions entre la Turquie
et la France, deux pays membres de l'Otan que
plusieurs différends opposent.
Leurs rapports se sont fortement tendus
l'an dernier, notamment à propos de la Libye, de la
Syrie, mais aussi de la Méditerranée orientale et
sur la question de Chypre. Le président turc Recep Tayyip
Erdogan avait été jusqu'à s'interroger sur la "santé
mentale" de M. Macron, l'accusant de mener une
"campagne de haine" contre l'islam, parce qu'il
avait défendu le droit de caricaturer le prophète
Mahomet et appelant ses concitoyens à boycotter les
produits français.
Les deux pays ont néanmoins multiplié ces
derniers mois les gestes d'apaisement, avec par
exemple le renvoi l'été dernier à Paris d'un
ressortissant français condamné par la Turquie pour
détention de stupéfiants. (AFP, 7 octobre 2021)
Turkish
Tribunal”
convicted the
Erdoğan government
Following its four-day
sessions in Geneva, the “Turkish Tribunal”
convicted the Erdoğan government for its
fundamental human rights violations in Turkey. A
total of 15 witnesses were heard during the
four-day hearings over the torture, enforced
disappearances and abductions of dissidents from
abroad, freedom of press and expression, right of
access to justice, impunity and crimes against
humanity committed by the Turkish
government.
Presiding judge Françoise
Baroness Tulkens stated that the decision is not
legally binding but may serve as a source for
possible future investigations.
Tulkens said that the
witnesses bravely spoke about their experiences
and that the tribunal concluded that there is
systematic and organized torture in Turkey.
Tulkens urged the Turkish government to abide by
international treaties against torture, to which
it is a signatory.
The Turkey Tribunal Judges on
Friday gave their final
opinion on whether there is sufficient evidence to
judge that the Turkish state is responsible for
gross violations of human rights and if they
qualify as crimes against humanity.
On Monday, the Turkey
Tribunal, a not-for-profit human rights
organization registered in Belgium, began a
tribunal
on the human rights violations committed by
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan and his
government.
The four-day tribunal in Geneva addressed violations
that included torture, forced disappearances,
abductions from foreign countries, freedom of press
and expression, among others, with accounts from 15
witnesses.
The Turkey Tribunal, a
symbolic international tribunal, said that the
acts of torture and enforced disappearances
committed in Turkey could amount to crimes against
humanity.
Five observers followed the
Turkey Tribunal to ensure that the impartiality
and independence of the court were witnessed and
heard the testimony of witnesses who have been
victims of human rights violations.
The judges of the Turkey
Tribunal have found out that “there is a
systematic and organized use of torture in Turkey,
particularly against people perceived to be linked
with or supportive of the Kurdish people and the
Gülen movement”.
The Tribunal maintained that
domestic enforced disappearances are conducted by
Turkey’s intelligence service (MIT) officials or
other individuals working with or for the Turkish
state. Moreover, the complaints of these enforced
disappearances are not effectively investigated by
Turkey.
Concerning press freedom, the
judges said that “Turkey does not meet its
obligations under international law”. It referred
to the plight of imprisoned journalists and
recurring physical and mental violence inflicted
on members of the press.
The judges highlighted “a
persistent and prevailing culture of impunity in
Turkey”.
“The Tribunal cannot be seen
as an initiative against Turkey, but as an
initiative in favour of the protection of human
rights,” said Prof. Dr Rik Van Walle, rector of
the University of Ghent.
The Tribunal revealed that
the Turkish government tried to have the event
cancelled. However, its attempts to silence the
Turkey Tribunal failed.
The Turkey Tribunal was
watched each day by approximately 70,000 people on
the YouTube channel from 85 countries. On Twitter,
it reached more than one million impressions and
peaked at 1,404,828 on Thursday.
“This unprecedented level of
interest in the Turkey Tribunal proceedings has
shown the need to break the silence and examine
this enormous body of evidence in a legal and
forensic fashion,” the head of the Turkey
Tribunal, Professor Dr. em. Johan Vande Lanotte,
Belgian Minister of State (hon title), maintained.
“This tribunal has finally
given a loud voice to all of the millions of
Turkish people who have been forced to suffer such
human rights violations,” he added.
Vande Lanotte further said
that the Tribunal would move forward to take the
Turkish government to the International Criminal
Court. The Tribunal may also use individual files
for an application to the Magnitsky Act.
The Magnitsky Act, a
bipartisan bill passed by the U.S. Congress in
2012, authorizes the U.S. government to sanction
those it sees as human rights offenders, freeze
their assets, and ban them from entering the U.S.
Turkey has been suffering
from heightened rights violations since the July
2016 coup attempt against Erdoğan’s government.
Some 80,000 people were jailed and over 150,000
dismissed from their state jobs over vaguely
defined, broad terror or coup-plotting charges.
The summary of the tribunal’s
finding is reproduced below:
https://ahvalnews.com/turkey-tribunal/turkey-tribunal-releases-its-final-opinion-human-rights-violations-turkey
Turquie-USA-OTAN
/ Turkey-USA-NATO
La Turquie convoque
les
ambassadeurs de 10 pays après un appel
pour Kavala
La Turquie a convoqué mardi les ambassadeurs de dix
pays dont la France, l'Allemagne et les Etats-Unis,
jugeant "inacceptable" l'appel en faveur de la
libération de l'opposant Osman Kavala lancé par ces
Etats, a indiqué le ministère turc des Affaires
étrangères.
"Le communiqué [publié lundi par les dix pays] sur les
réseaux sociaux au sujet d'une procédure judiciaire
menée par une justice indépendante est inacceptable",
a affirmé le ministère.
"Nous leur avons dit qu'ils violaient l'Etat de droit,
la démocratie et l'indépendance de la justice qu'ils
défendent", a poursuivi le ministère, selon le
communiqué publié à l'issue de la convocation des
ambassadeurs.
"Il a été souligné que la Turquie est un État de droit
démocratique qui respecte les droits de l'homme, et il
leur a été rappelé que la justice turque ne serait pas
influencée par de telles déclarations".
Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la
France, la Finlande, le Danemark, l'Allemagne, les
Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et
les Etats-Unis avaient appelé à un "règlement juste et
rapide de l'affaire" Osman Kavala, éditeur et mécène
turc devenu une bête noire du régime, emprisonné
depuis quatre ans sans condamnation.
"Le retard persistant [pris par] son procès (...)
jette une ombre sur le respect de la démocratie, de
l'Etat de droit et de la transparence du système
judiciaire turc", écrivaient les représentants des dix
pays.
L'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala,
emprisonné depuis octobre 2017, restera au moins
jusqu'au 26 novembre en prison, a décidé début octobre
un tribunal d'Istanbul, malgré les menaces européennes
de sanctions contre Ankara.
Cet opposant de 64 ans, figure majeure de la société
civile, est accusé depuis 2013 par le régime du
président Recep Tayyip Erdogan de chercher à
déstabiliser la Turquie.
Il est notamment en ligne de mire pour avoir soutenu
en 2013 les manifestations antigouvernementales
connues sous le nom de mouvement de Gezi ayant visé M.
Erdogan, alors Premier ministre.
Puis il a été accusé d'avoir cherché à "renverser le
gouvernement" lors de la tentative de coup d'Etat de
2016.
En décembre 2019, la Cour européenne des droits de
l'Homme (CEDH) avait ordonné sa "libération immédiate"
- en vain.
Le Conseil de l'Europe a récemment menacé Ankara de
sanctions, qui pourront être adoptées lors de sa
prochaine session (30 novembre au 2 décembre) si
l'opposant n'est pas libéré d'ici là.
Osman Kavala a estimé la semaine dernière, dans un
entretien exclusif à l'AFP, que sa détention permet au
pouvoir de Recep Tayyip Erdogan de justifier ses
"thèses complotistes".
"Pour moi, la vraie raison de ma détention prolongée
répond au besoin du gouvernement d'entretenir la
fiction d'un complot", a-t-il déclaré depuis sa
cellule via son avocat. (AFP, 19 oct 2021)
La Turquie en pourparlers
avec
les USA pour acquérir des F-16, selon Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré
dimanche que son pays était en pourparlers avec les
États-Unis pour l'acquisition d'avions de combat F-16,
après que la Turquie a été exclue du programme de
l'avion de combat américain F-35.
La Turquie, qui était partenaire du programme d'avions
de combat furtifs américains F-35 à son lancement et
comptait en acquérir une centaine, en a été exclue par
Washington en 2019 après avoir acheté des systèmes de
défense antiaérienne russes S-400.
Ankara réclame désormais une compensation pour son
éviction du programme américain, notamment pour le
versement de 1,4 milliard de dollars effectué avant
son exclusion.
"Nous avons soulevé cette question dans nos
entretiens. Nous attachons de l'importance au dialogue
pour trouver une solution à ce problème", a déclaré
dimanche à des journalistes M. Erdogan dans un
aéroport d'Istanbul, avant de s'envoler pour une
tournée en Afrique.
Le projet d'achat par la Turquie d'avions F-16 est
"bien sûr lié au problème des F-35", a-t-il indiqué,
précisant que les États-Unis avaient proposé à la
Turquie de vendre des F-16 pour moderniser sa flotte
aérienne.
"Nous avons dit que nous prendrions toutes les mesures
nécessaires pour répondre aux besoins de défense de
notre pays", a poursuivi M. Erdogan, ajoutant que la
Turquie travaillait à la modernisation de sa flotte
d'avions de guerre.
Une vente de F-16 par les États-Unis devrait cependant
être approuvée par le Congrès américain au sein duquel
l'hostilité à l'égard de la Turquie est en
progression.
Le mois dernier, M. Erdogan avait indiqué que la
Turquie avait toujours le projet d'acquérir un
deuxième lot de systèmes de défense antimissile S-400
russes, ce qui avait conduit à une nouvelle mise en
garde des États-Unis conce17nant les risques d'une
nouvelle détérioration de leurs relations bilatérales.
(AFP, 2 oct 2021)
Attaques à
la frontière syrienne: Ankara accuse les
Etats-Unis et la Russie
La Turquie a accusé mercredi les Etats-Unis et la
Russie d'avoir une part de "responsabilité" dans les
récentes attaques conduites contre ses forces en Syrie
et à la frontière, se réservant le droit de riposter.
"La Russie et les Etats-Unis ont une responsabilité
dans les dernières attaques visant des civils et des
policiers" lancées depuis la Syrie, a déclaré le
ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu
lors d'une conférence de presse.
"Nous ferons ce qui est nécessaire pour nettoyer ces
régions des terroristes", a ajouté M. Cavusoglu.
Selon lui, les Etats-Unis ont "failli à leurs
promesses" en formant et armant les combattants kurdes
de Syrie.
"Qui fournit des armes à ces terroristes? Qui les
forme? C'est vous", a-t-il dit en dénonçant
"l'insincérité" américaine.
"Puisqu'ils ne tiennent pas leurs promesses, nous
ferons le nécessaire pour [garantir] notre sécurité",
a-t-il ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'était dit
prêt lundi à "prendre les mesures nécessaires" pour
éliminer rapidement les menaces contre ses forces.
"Les récentes attaques et le harcèlement visant nos
forces de police ont atteint leur limite", a déclaré
le président Erdogan.
Ankara a rapporté depuis le week-end dernier plusieurs
attaques visant ses forces, dont trois tirs de
missiles tirés lundi dans la province de Gaziantep
(sud-est), depuis une zone du nord de la Syrie
contrôlée par les combattants des Unités de protection
du peuple (YPG).
Les YPG, principale milice kurde en Syrie, sont
considérés par Ankara comme une émanation du Parti des
travailleurs kurdes (PKK), classé comme une
organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union
européenne.
Cette attaque n'a fait aucun mort, selon le bureau du
gouverneur local.
L'agence de presse turque officielle Anadolu a par
ailleurs fait état d'une autre attaque dimanche,
attribuée aux YPG dans le nord de la Syrie, qui a fait
deux morts et deux blessés dans les rangs des forces
spéciales turques.
L'ambassade américaine en Turquie a présenté mardi via
Twitter ses condoléances à Ankara pour cette attaque.
Depuis le début de la semaine, les craintes
d'une opération militaire turque en Syrie font plonger
la monnaie nationale face au dollar à des niveaux
inédits. (AFP, 13 octobre 2021)
Les Etats-Unis exhortent la Turquie à ne plus acheter d'armes
russes
Les
Etats-Unis ont exhorté vendredi Ankara à ne plus
acheter d'armes à Moscou, aurisque de dégrader
leurs relations, après les tensions provoquées par
l'achat du système de défense antiaérienne russe
S-400 par la Turquie.
Le président
turc Recep Tayyip Erdogan, qui a rencontré
mercredi son homologuerusse Vladimir Poutine pour
la première fois en 18 mois, a déclaré qu'ils
avaient évoqué la possibilité d'une plus grande
coopération militaire.
"Nous avons
exhorté la Turquie à tous les niveaux et à toutes
les occasions à ne pasconserver le système S-400
et à s'abstenir d'acheter tout équipement
militaire russe supplémentaire", a déclaré aux
journalistes Wendy Sherman, numérodeux du
département d'Etat, interrogée sur le voyage de M.
Erdogan à Sotchi.
"Nous
continuons à le faire savoir clairement à la
Turquie, et à lui dire quellesseront les
conséquences si elle va dans cette direction", a
ajouté Mme Sherman, qui était en visite en Suisse.
Elle a aussi réaffirmé que le
S-400 n'était "ni compatible ni utilisable avec
les systèmes de l'OTAN".
La Turquie,
membre de l'OTAN, avait défié les avertissements
des Etats-Unis enachetant le système de défense
antiaérienne russe S-400, faisant craindre à
l'alliance occidentale que ce contrat ne permette
à la Russie de perfectionner sescompétences en
matière de ciblage des avions américains et des
pays de l'ouest de l'Europe.
En réponse,
Washington avait imposé des sanctions à la Turquie
et l'avait écartéeen 2019 de son programme
d'avions de combat F-35 à la pointe de la
technologie, dans lequel plusieurs entreprises
turques étaient impliquées et grâce auquelAnkara
espérait obtenir jusqu'à 100 avions.
Mais Wendy
Sherman a assuré que la relation avec la Turquie
comptait pour lesEtats-Unis, soulignant leur
accueil de millions de réfugiés syriens et l'aide
offerte pour la gestion de l'aéroport
international de Kaboul.
"La Turquie
est parfois un défi. Je suis sûre qu'ils trouvent
que les Etats-Unissont parfois un défi. Mais ils
sont un allié précieux de l'Otan", a déclaré Mme
Sherman.
M. Erdogan a
déclaré jeudi que sa relation avec Joe Biden avait
"mal commencé".Avant d'être au pouvoir, le
président américain avait qualifié le dirigeant
turc d'autocrate et exprimé son soutien à
l'opposition. (AFP, 1 octobre 2021)
Relations
régionales / Regional Relations
Angola:
Erdogan promet un partenariat "gagnant-gagnant"
aux Africains
La Turquie entend promouvoir des relations avec les
pays africains "sur la base d'un partenariat
égalitaire gagnant-gagnant, dans le cadre du respect
mutuel", a assuré le président turc Recep Tayyip
Erdogan en concluant une visite en Angola, première
étape d'une tournée en Afrique.
"Nous, en Turquie, nous attachons une grande
importance et une grande valeur à la relation étroite
que nous entretenons avec le continent africain", a
affirmé lundi soir le président Erdogan devant un
parterre d'hommes d'affaires angolais, selon un
communiqué diffusé par son parti AKP.
"Nous désirons faire progresser ces relations sur la
base d'un partenariat égalitaire gagnant-gagnant, dans
le cadre du respect mutuel", a-t-il poursuivi.
Un peu plus tôt, dans un discours devant le parlement
angolais diffusé sur le site de la présidence turque,
M. Erdogan avait estimé que "le sort de l'humanité ne
peut pas et ne doit pas être laissé à la merci d'une
poignée de pays qui sont les vainqueurs de la Seconde
Guerre mondiale".
"Ignorer les appels au changement est une
injustice pour l'Afrique", a-t-il ajouté en soulignant
que la Turquie ne portait "aucune tache"
d'impérialisme ou de colonialisme.
Lors de conversations avec son homologue angolais
Joao Lourenco, le président turc a vanté l'industrie
gazière turque et soulignant que celle-ci "serait
ravie de partager son expérience".
Après l'Angola, le président turc devait poursuivre sa
tournée africaine par le Togo puis le Nigeria. (AFP,
19 oct 2021)
La Turquie veut aider l'Afghanistan, sans
reconnaître le régime taliban
La Turquie s'est dite prête jeudi à aider
l'Afghanistan sans pour autant reconnaître le régime
taliban, selon le ministre turc des Affaires
étrangères Mevlüt Cavusoglu.
"Nous avons insisté auprès de la communauté
internationale sur l'importance de [nouer] contact
avec l'actuelle administration talibane. Mais
reconnaître [le régime] et être en contact sont deux
choses différentes", a déclaré M. Cavusoglu à l'issue
d'une rencontre à Ankara avec le ministre des Affaires
étrangères des talibans, Amir Khan Muttaqi.
"L'économie afghane ne doit pas s'effondrer", a-t-il
ajouté, appelant les pays qui "gèlent les comptes
afghans à l'étranger" à "agir de manière plus souple
afin que les salaires puissent être payés".
Les talibans ont renversé le gouvernement afghan
soutenu par les États-Unis mi-août, après vingt ans de
conflit, et ont instauré un émirat islamique.
Des sanctions internationales strictes ont été
imposées au pays: les banques sont à court de
liquidités et les fonctionnaires ne sont pas payés
depuis.
Il s'agit de la première rencontre entre une
délégation talibane et un ministre turc, alors que le
régime taliban n'a toujours pas été reconnu
internationalement.
"Nous avons aussi discuté avec eux [la délégation] de
ce qui peut être fait pour éviter des flux migratoires
supplémentaires", a poursuivi le chef de la diplomatie
turque, affirmant que certains migrants afghans
souhaitent "rentrer en Afghanistan".
"L'administration talibane a dit qu'elle apporterait
le soutien nécessaire (...) s'ils souhaitent rentrer",
a-t-il dit encore, la Turquie faisant régulièrement
valoir que son pays de 84 millions d'habitants
accueille déjà cinq millions de migrants et de
réfugiés, dont environ 3,7 millions en provenance de
Syrie et jusqu'à 420.000 Afghans.
Le ministre turc a encore demandé que les femmes
afghanes puissent retourner au travail et les filles à
l'école, assurant qu'il n'y avait "pas d'exigence ou
de pré-condition" de la part d'Ankara en ce sens mais
"des attentes aussi de la part d'autres pays
musulmans".
Les dirigeants du G20 se sont engagés mardi au cours
d'un sommet virtuel à fournir une aide humanitaire à
l'Afghanistan, l'Union européenne promettant un
milliard d'euros à l'ouverture des travaux de cette
réunion.
La Turquie avait annoncé fin août avoir commencé à
retirer ses troupes d'Afghanistan, abandonnant ainsi
sa proposition de continuer à assurer la sécurité de
l'aéroport de Kaboul après le retrait des forces
américaines. (AFP, 16 octobre 2021)
La Turquie annonce
la capture d'espions iraniens sur son sol
La Turquie a annoncé mercredi la "capture" d'espions
qui cherchaient à "enlever et rapatrier de force" un
ancien responsable militaire iranien résidant sur son
sol, a déclaré un haut responsable turc à l'AFP.
"Huit individus ont été capturés dans une opération
commune de l'Organisation nationale du renseignement
[MIT] et de la police nationale turque" réalisée le 24
septembre, a précisé cette même source sous couvert
d'anonymat.
L'ex-responsable militaire iranien, dont l'identité
n'a pas été révélée, résidait à Van, une grande ville
de l'est de la Turquie située à moins de 100 km à vol
d'oiseau de la frontière iranienne.
Deux espions - l'un turc, l'autre iranien - opérant
pour le compte de Téhéran figurent parmi les personnes
interpellées.
Les six autres personnes étaient des "collaborateurs
locaux", a précisé le haut responsable turc.
La Turquie et l'Iran entretiennent des liens
économiques forts, mais s'opposent notamment dans le
conflit syrien.
En février, un employé du consulat iranien à Istanbul
avait été placé en détention provisoire après son
arrestation dans le cadre d'une enquête sur
l'assassinat d'un dissident iranien en Turquie en
2019, avait rapporté l'agence de presse étatique
Anadolu. (AFP, 13 octobre 2021)
Erdogan coopérera
avec la Russie pour
la construction d'avions de combat
La Turquie pourrait coopérer avec la
Russie pour la construction d'avions de combat et de
sous-marins, a annoncé le président turc Recep
Tayyip Erdogan, selon des propos rapportés jeudi par
l'agence étatique turque Anadolu.
A bord du vol présidentiel rentrant
mercredi de Sotchi, station balnéaire de la mer
Noire où il a rencontré son homologue russe Vladimir
Poutine, le chef de l'Etat turc a évoqué devant des
journalistes les nouveaux projets de coopération
militaire avec la Russie.
"Nous avons parlé de ce que nous
pourrions faire concernant la construction des
moteurs d'avions et à propos des avions de combat.
(...) Un autre domaine dans lequel nous pouvons agir
ensemble est la construction de navires. Si Dieu le
permet, nous pouvons même prendre des dispositions
communes pour des sous-marins", a déclaré M.
Erdogan.
Pour le chef de l'Etat turc, pas
question de faire un "pas en arrière" concernant la
livraison d'une deuxième batterie du système de
défense antiaérienne russe S-400. Au contraire, les
deux leaders ont parlé de "comment porter à un plus
haut niveau" la coopération militaire turco-russe,
a-t-il ajouté.
Ces déclarations risquent de tendre
encore plus les relations d'Ankara avec Washington,
qui a imposé l'année dernière des sanctions envers
la Turquie pour l'achat du système de défense
antiaérienne russe S-400.
Les Etats-Unis ont aussi exclu Ankara
du programme de fabrication de l'avion furtif F-35,
faisant valoir que les missiles russes pourraient en
percer les secrets technologiques et étaient
incompatibles avec les dispositifs de l'Otan.
Lors de son entretien avec des
journalistes, M. Erdogan a aussi évoqué cette
exclusion et a appelé les Etats-Unis à "livrer les
avions ou à rembourser" le paiement de 1,4 milliard
de dollars effectué par Ankara pour les F-35.
Plusieurs sujets de désaccord
opposent Ankara et Washington. Les relations avec le
président américain Joe Biden "n'ont pas "bien
commencé", avait déclaré le chef de l'Etat turc la
semaine dernière.
La construction de deux nouvelles
centrales nucléaires en Turquie, en coopéreration
avec la Russie, a aussi été au programme des
discussions, a annoncé M. Erdogan.
La première centrale nucléaire de
Turquie est en cours de construction par la société
russe Rosatom et devrait être opérationnelle pour le
centenaire de la république turque en 2023.
La Russie et la Turquie entretiennent
des relations complexes partagées entre rivalités
régionales et intérêts économiques et stratégiques
communs.
Elles soutiennent ainsi des camps
opposés en Syrie, dans la région d'Idleb où se
trouvent des combattants pro-Ankara et qui échappe
au contrôle de Damas, soutenu par Moscou.
Les deux puissances ont
parrainé en 2020 un accord de cessez-le-feu dans
cette région.
M. Erdogan n'a pas donné de détails
sur les discussions des deux leaders concernant le
nord de la Syrie, où des raids russes contre des
combattants pro-Ankara se sont intensifiés ces
dernières semaines.
"On ne peut nier que des
problèmes surviennent parfois dans les régions dont
on assure la sécurité à Idleb. (...) Nous soulignons
l'importance d'agir ensemble à ce sujet", a déclaré
le chef de l'Etat turc.
De son côté, le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné jeudi la
nécessité de "mettre en oeuvre" l'accord de
cessez-le-feu, "en termes d'éviction des éléments
terroristes d'Idleb". (AFP, 30 septembre 2021)
Chypre et la Grèce / Cyprus
and Greece
Enérgie:
signature
d'un accord entre l'Egypte, la Grèce et Chypre
L'Egypte, la Grèce et Chypre ont signé mardi à Athènes
un accord de transfert d'énergie électrique dans le
cadre du renforcement de la coopération énergétique
des pays de la Méditerranée orientale.
Ce memorandum "concerne l'interconnexion de nos pays
visant au transfert d'électricité", a indiqué le
Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à l'issue de
la signature d'un protocole avec le président égyptien
Abdel Fattah al-Sissi et le président chypriote Nicos
Anastasiades.
"Au moment de diversification des sources
énergétiques, l'Egypte pourrait devenir un fournisseur
de courant électrique, qui sera surtout produit par le
soleil et la Grèce deviendra une station de
distribution vers l'Europe", a souligné Kyriakos
Mitsotakis.
De son côté, le président égyptien a affirmé que
"l'intention de cet accord était de renforcer la
coopération énergétique" et souligné "l'importance de
la signature du protocole d'accord sur
l'interconnexion électrique tripartite".
Selon une déclaration commune "cette
interconnexion renforce la coopération et la sécurité
énergétique non seulement entre ces trois pays mais
aussi avec l'Europe" et "elle sera un moyen de
transfert de quantités importantes d'électricité
depuis et vers la Méditerranée orientale".
Les trois pays, qui participent aussi au Forum du gaz
de la Méditerranée orientale avec six autres pays du
pourtour méditerranéen (dont la France, l'Italie,
l'Israël et la Jordanie), ont également exprimé leur
"intention de renforcer leur coopération en matière
d'exploration et de transfert de gaz naturel, un
catalyseur pour la stabilité dans la région".
La coopération énergétique des pays de la Méditerranée
orientale irrite toujours la Turquie voisine, qui
convoite les gisements de pétrole et de gaz naturel
dans la région.
"Malheureusement Ankara ne comprend pas les messages
de l'époque et ses aspirations au détriment de ses
voisins sont évidemment une menace pour la paix dans
la région", a estimé Kyriakos Mitsotakis.
Les relations entre la Grèce et la Turquie sont
traditionnellement difficiles. L'été 2020 cette
tension avait atteint un pic au sujet des gisements de
pétrole en Méditerranée orientale.
"Il n'est pas possible pour les pays de la
Méditerranée orientale de coopérer étroitement et
d'être des pylônes de stabilité et de paix alors que
la Turquie toute seule perturbe le droit international
pour ses propres raisons", a déclaré le président
chypriote Nicos Anastasiades.
Les relations entre Chypre et Ankara sont également
tendues surtout sur la question de l'occupation d'une
partie du nord de l'île par la Turquie depuis 1983.
(AFP, 21 oct 2021)
La Grèce renforce ses
effectifs à la frontière avec la Turquie
Le ministre grec de l'Intérieur a annoncé dimanche le
déploiement de 250 gardes supplémentaires à la
frontière terrestre avec la Turquie, par laquelle des
milliers de migrants ont essayé de pénétrer l'an
passé.
"Nous sommes prêts (...) et nous renforçons nos forces
avec 250 nouveaux gardes-frontières pour soutenir la
police grecque", a déclaré dans un communiqué Takis
Theodorikakos, en déplacement à Kastanies.
En février 2020, le président turc Recep Tayyip
Erdogan avait annoncé qu'il laisserait passer les
migrants désireux de se rendre dans l'Union
européenne.
Des dizaines de milliers de personnes avaient alors
afflué en direction de la Grèce, au poste-frontière de
Kastanies (Pazarkule, côté turc) où des échauffourées
avaient eu lieu pendant plusieurs jours.
Tirant les leçons de ces incidents, la police grecque
avait ensuite acheté du matériel ultra-moderne pour
empêcher de nouvelles tentatives massives dans la
région de l'Evros, le fleuve qui marque la frontière
terrestre entre la Grèce et la Turquie: caméras,
radars, canons à sons, clôture d'acier de 40 km de
long et 5 mètres de haut. (AFP, 10 octobre 2021)
Pour la Turquie, l'accord entre Paris et Athènes
menace "la paix régionale"
La Turquie a dénoncé vendredi le
"partenariat stratégique" de défense conclu mardi
entre Paris et Athènes, affirmant qu'il menaçait "la
paix et la stabilité régionale".
"La poursuite par la Grèce d'une
politique d'armement et d'isolement de la Turquie,
au lieu de la coopération, est problématique et de
nature à lui nuire à elle-même ainsi qu'à l'Union
européenne et à menacer la stabilité et la paix
régionale", a estimé le ministère turc des Affaires
étrangères dans un communiqué.
Il s'agit de la première réaction
officielle de la Turquie à la vente de trois
frégates françaises à Athènes.
La France a signé mardi un accord en
ce sens et en vue de l'établissement d'un
"partenariat stratégique" entre Paris et Athènes en
Méditerranée, conclu selon le président français
Emmanuel Macron au nom d'une nécessaire Europe de la
défense.
Le Premier ministre grec Kyriakos
Mitsotakis a affirmé que l'accord n'était "pas
antagoniste" envers la Turquie, tandis que M. Macron
a souligné qu'il devrait permettre à Paris et à
Athènes d'agir ensemble "pour la paix et la sécurité
en Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique et dans
les Balkans".
L'accord prévoit en effet une clause
d'assistance mutuelle par "tous les moyens
appropriés" si les deux pays "constatent
conjointement qu'une agression armée survient contre
le territoire" de l'un des deux.
Les tensions entre la Turquie et la
Grèce, deux pays voisins et membres de l'Otan aux
relations historiquement délicates, se sont
aggravées ces dernières années autour de forages
gaziers effectués par la Turquie dans des eaux
grecques en Méditerranée orientale.
Les deux pays sont aussi en désaccord
concernant la délimitation de leurs frontières
maritimes.
"Les allégations maximalistes de la
Grèce concernant les zones maritimes et aériennes
sont contraires à la loi internationale", a affirmé
le ministère turc.
Ankara a aussi accusé la Grèce de
poursuivre un "rêve vain" en tentant de "faire
accepter ses revendications à la Turquie" par le
biais des "alliances militaires bilatérales". (AFP,
30 septembre 2021)
Immigration
/ Migration
Manifestation
à Bruxelles pour un meilleur
financement des formations
À l’initiative de la FeBISP, la
Fédération bruxelloise des Organismes
d’Insertion Socioprofessionnelle, près
de 500 personnes ont manifesté ce mardi
matin dans les rues de Bruxelles.
Ils demandent un “financement structurel
pour les actions des Organismes
d’Insertion Socio-Professionnelle
bruxellois”, qui s’occupent “des
demandeurs d’emploi les plus fragiles à
Bruxelles” via “des formations dites
qualifiantes”.
Les
manifestants se sont rendus jusqu’à la
Botanic Tower, au cabinet du ministre
bruxellois de l’Emploi et de la
Formation professionnelle Bernard
Clerfayt (DéFI) pour faire entendre
leurs revendications. “
Les
négociations sont toujours en cours.
Mais
on voudrait insister sur le fait que
nous avons besoin d’un engagement ferme
pour obtenir une solution de financement
structurel d’ici à 2027”, précise Adèle
Essoh, co-directrice de la FeBISP.
Photo:
Les adhérent(e)s des Ateliers du Soleil
à la manifestation.
Dutch police arrest
Turkish-origin man for plotting attack on PM
Rutte
A man of Turkish origin has been arrested in the
Netherlands on the grounds of plotting an
assassination attempt on Dutch Prime Minister Mark
Rutte and government officials, BBC's Turkish service
reported on Oct. 13, citing the Dutch media outlets.
According to the indictment, the 22-year-old man known
as Yavuz O. posted inciting messages in various
Telegram groups, also asking where he could find
weapons and shooters.
According to the indictment, the man talked about
“storming the parliament,” “letting that damn gang
bleed” and “shooting Rutte when he goes outside on his
bicycle.”
Upon a Telegram user's remarks of “The Netherlands is
really screwed up because of them [politicians],"
Yavuz O. wrote: “Absolutely. And I will change this. A
majority of the Dutch hate Rutte. Would you want to
shoot all of them? And just from a car. Open the
window, take out the gun outside and fire.”
In another Telegram message, Yavuz O. said that he was
“looking for people who will undertake attacks.” “I am
looking for people who are serious about doing
something, not just any fighter. I am not looking for
protestors. I am looking for revolutionists. Shooters,
weapons, violence. Everything is free,” he said in his
message.
The prosecutor's office said that a court hearing is
scheduled for next week with regards to the case in
The Hague. Yavuz O. is facing charges of threats,
incitement with terrorist intent and gathering
intelligence in preparation for an assassination
attempt.
Last month, Rutte had received heavy security due to a
threat of attack and kidnapping. The prosecutor's
office said that those measures were not related to
the case of Yavuz O., as they were related to threats
coming from a cocaine mafia. (Duvar, October 13, 2021)
L'Exécutif des musulmans
de Belgique dans la tourmente
Accusé
de manque de transparence, abus de pouvoir,
détournement de fonds, liens avec un centre
propagateur « de l’extrémisme » auprès de
jeunes : l’Exécutif des musulmans de Belgique
(EMB), l’instance représentative du culte islamique
et de la communauté des musulmans, est dans le
viseur de la justice belge, de la Sûreté, et de
l’exécutif. Même en interne, le feu couve.
Depuis
plusieurs années, l’EMB est en proie à des tensions
internes, nées entre autres de pressions de
différents pays musulmans, Maroc et Turquie en tête.
Trois membres de l’Exécutif ont saisi le Tribunal de
l’entreprise de Bruxelles afin qu’il désigne un
administrateur provisoire en raison « de
nombreuses fautes dans l’exercice du mandat »
des administrateurs. Ils demandent également que des
élections soient organisées. Après avoir dénoncé la
situation auprès du ministre de la Justice, les
trois membres ont adressé plusieurs mises en demeure
au printemps 2021 au Collège. Ils se sont finalement
tournés vers la justice belge fin septembre.
Mehmet
Üstün, qui est à la fois président de l’Exécutif et
du Collège des musulmans de Belgique, conteste les
accusations de contrôle et d’abus de pouvoir ainsi
que les irrégularités. Il justifie le report des
élections de mars 2020 en raison des mesures
coronavirus. Il dit « espérer » la tenue
des élections et la mise en place de la nouvelle
équipe « pour la fin de l’année ».
L’EMB
et d’autres structures qui lui sont liées doivent
également faire face à de sérieux coups de pression
venus du monde politique. Le ministre de la Justice,
Vincent Van Quickenborne (OpenVLD), n’en fait pas un
secret depuis son arrivée au poste : il dit
vouloir mettre de l’ordre au sein des instances
dirigeantes du culte musulman et les immuniser
contre toute influence étrangère. Pour ce faire, il
manie depuis le début de son mandat davantage le
bâton que la carotte : suspension de la demande
de reconnaissance de la grande mosquée de Bruxelles,
gel d’une subvention de 250.000 euros destinée à
l’Afor (ASBL créée par l’EMB) pour la formation des
imams… La lune de miel entre la Justice, sous Koen
Geens, et l’Exécutif semble terminée.
Ce
n’est pas tout. Voilà maintenant que l’actuel
président de l’EMB, Mehmet Üstün, se trouve mis à
mal par les conclusions d’un rapport de la Sûreté de
l’État. Dévoilés ce mercredi par De Morgen et
la VRT,
des extraits de ce document l’épinglent en tant
qu’administrateur de la mosquée Sultan Ahmet, à
Heusden-Zolder, dans le Limbourg. L’un des imams de
cette mosquée reconnue par l’État belge serait lié à
l’organisation religieuse Millî Görüs, jugée proche
de l’AKP, parti du président turc. Selon les
informations avancées par nos confrères, la Sûreté
mettrait aussi en lumière les liens entre la mosquée
et une ASBL locale responsable de « propagation
d’idées extrémistes ». Ni une ni deux, le
ministre réclame dans la foulée une enquête
approfondie sur l’EMB.
Signé
Mehmet Üstün, un communiqué démentait mercredi les
informations dudit rapport. « Comment donc
expliquer ces fuites systématiques lorsqu’il s’agit
des rapports sur les musulmans et leurs
institutions ? Nous ne pouvons cacher notre
vive inquiétude quant à cette pratique qui est
inconcevable dans un Etat de droit. » Pour
rappel, en décembre, c’est l’ex-vice-président de
l’EMB, Salah Echallaoui, qui quittait son poste en
claquant la porte alors qu’un rapport de la Sûreté
venait de l’identifier comme agent au service du
Maroc.
Quelques
jours seulement après la citation des trois membres
de l’Exécutif, le ministre met également en demeure
l’EMB d’organiser une élection interne. « Sur
l’organisation en tant que telle de ces élections,
on n’a rien à dire et ils organisent cela de la
manière qu’ils veulent. Mais la seule chose que l’on
constate, c’est que des élections doivent avoir
lieu », affirme-t-on à son cabinet. Une
« ingérence inacceptable, anticonstitutionnelle
et en violation flagrante avec les principes de
séparation entre l’Eglise et l’Etat », selon
l’EMB. (Le Soir, 7 octobre 2021)
Allemagne: un Turc en
détention pour soupçons d'espionnage
Un
ressortissant turc a été arrêté dans un hôtel de
Düsseldorf, en Allemagne, soupçonnéd'espionnage du
mouvement Gülen au profit de la Turquie, a annoncé
le Parquet fédéral allemand vendredi.
L'homme,
présenté comme Ali D. et interpellé le 17
septembre, fait l'objet d'"uneprocédure
préliminaire (...) soupçonné d'activités d'agent
des services secrets ainsi que d'infraction à la
loi sur les armes", a précisé le parquet chargédes
affaires d'espionnage.
L'homme
collectait des informations sur le réseau du
prédicateur Fethullah Gülen, bêtenoire du
président Recep Tayyip Erdogan, dans la région de
Cologne, selon la même source.
L'objectif
ensuite était de transmettre les informations
recueillies aux services derenseignement turcs
MIT.
Selon le
quotidien allemand Tagesspiegel, qui cite les
autorités de l'Etat régionalde Rhénanie du
Nord-Westphalie où se trouvent Düsseldorf et
Cologne, il est possible qu'il ait préparé une
attaque visant des membres du réseau Gülen.
Des sources
sécuritaires ont également indiqué au journal que
Ali D. est un extrémistede droite turque, recruté
par les services de renseignement turcs.
L'homme, âgé selon des
médias allemands de 40 ans, a été arrêté après
qu'un employé de l'hôtel a trouvé une arme dans
sachambre et prévenu la police.
La justice
lui reproche en outre d'avoir été en possession de
200 cartouches àballe réelle.
Selon le
quotidien Bild, des forces spéciales allemandes,
déployées en nombre, ontpris d'assaut l'hôtel pour
arrêter le suspect. L'arme découverte par
l'employé de l'hôtel n'était toutefois qu'un
pistolet d'alarme.
Le réseau
Gülen est accusé par les autorités turques d'être
à l'origine du coupd'Etat manqué contre M. Erdogan
en 2016.
Depuis, le
chef de l'Etat turc a lancé une répression
implacable contre les partisansprésumés de M.
Gülen, qui s'est élargie à l'opposition pro-kurde
et à la société civile.
Depuis 2016,
plus de 300.000 personnes ont été interpellées
dans le cadre de la luttecontre le mouvement de M.
Gülen et près de 3.000 condamnées à la prison à
vie, selon les autorités.
Les
autorités allemandes ont accusé à plusieurs
reprises la Turquie d'espionnagepar le biais de
ses services de renseignement ou d'imams installés
dans le pays.
Ce dossier
est venu s'ajouter à une série de contentieux qui
ont contribué àenvenimer les relations entre les
deux partenaires de l'Otan ces dernières années.
(AFP, 1 octobre 2021)
Une
présence
controversée au
drink du PS bruxellois
Safa
Akyol, bras droit d’Emir Kir et figure connue du
lobbyisme pro-Erdogan, était présent au drink de
la fédération du PS bruxellois. Une présence qui
n’est pas passée inaperçue pour l’Observatoire de
l’extrême-droite belge ResistanceS.
Ce
dernier s’interroge sur la tolérance du PS à
l’égard de ces idées politiques.
Dans
une photo prise lors de son drink de rentrée
ce mercredi, le président du PS
bruxellois Ahmed Laaouej paraît avec Safa Akyol,
membre de la mouvance nationaliste
islamo-conservatrice turque. (La Capitale, 30 septembre
2021)
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