Droits
de l'Homme / Human Rights
ECtHR convicts Turkey for violating Peace Academics'
rights
The European Court of Human Rights (ECtHR) has convicted Turkey for
violating the rights of three of the academics who were dismissed and
put on trial for signing a 2016 declaration criticizing the government
over the conflict in the country's Kurdish-majority regions.
Alphan Telek, Edgar Şar and Zeynep Kıvılcım had applied to the court
after the revocation of their passports.
The European court ruled that their rights to education and respect for
one's private life were violated.
The court also concluded that statutory decrees, which were the legal
basis for the dismissal of who are known as the Academics for Peace,
did not qualify as laws.
Turkey will pay 12,000 euros to each of Telek and Şar and 10,750 euros
to Kıvılcım, according to the verdict.
Statutory decrees
In a tweet, lawyer Benan Molu also noted that the court had concluded
that statutory decrees no 675 and 686 do not qualify as laws.
The court verdict further noted that it was clear that the applicants,
who were academics, should participate in academic activities and
studies abroad, and that they were engaged in such academic studies.
Therefore, the court concluded, the absence of a valid passport
affected their professional and private lives significantly.
State of emergency and legality
The statutory decrees did not include details about the applicants'
"connections to a terror organization," the court noted. There were no
such investigations against the three academics at the time of their
applications.
The legal measures taken during the state of emergency should have been
in line with the principle of legality and the right to an effective
application, adding that the local courts had failed to fulfill their
duty to cite a reason for the revocation of the passports.
What happened?
During the period of the state of emergency following the 2016 coup
attempt, many civil servants were dismissed by statutory decrees, with
their passports revoked.
Telek, Şar and Kıvılcım were among them, whose passports were revoked
as per statutory decrees no. 675 and 686.
At that time, Telek and Şar were research assistants at Yıldız
Technical University, while Telek was also admitted as a researcher at
the Institute for Policy Studies in Paris. Şar was also accepted to a
Ph.D. course at the European University Institute in Florence.
Kıvılcım was in Germany when she was dismissed from İstanbul University
and her passport was revoked. She continued her academic studies in
Germany.
After their applications against the revocation of the passports were
rejected, they applied to the ECtHR on August 11, 2017. (BIA, 23 March
2023)
Retrait
des passeports de trois universitaires: la CEDH épingle la Turquie
La Turquie a violé la Convention des droits de l'Homme en retirant
leurs passeports à trois universitaires dans le cadre de l'état
d'urgence décrété après la tentative de coup d'Etat de 2016, a tranché
la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Dans un arrêt rendu public mardi, la Cour, basée à Strasbourg, dans
l'est de la France, estime que la Turquie est coupable de violation du
droit à la vie privée et du droit à l'instruction.
Les trois requérants, âgés pour deux d'entre eux d'une trentaine
d'années et pour la troisième d'une cinquantaine d'années,
travaillaient à l'époque des faits dans des universités turques.
Ils ont fait partie des signataires d'une pétition "pour la paix"
soutenue par plus d'un millier d'universitaires et d'intellectuels se
présentant comme les "Académiciens de la paix".
La pétition avait été lancée alors que le sud-est de la Turquie était
ensanglanté par la reprise du conflit entre Ankara et le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié d'organisation
terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Le soutien des universitaires à cette pétition avait suscité l'ire du
président Recep Tayyip Erdogan.
A la suite d'une tentative de coup d'Etat contre ce dernier en juillet
2016, le gouvernement avait déclaré l'état d'urgence et des
décrets-lois ont été adoptés prévoyant la révocation de fonctionnaires
considérés comme liés à des organisations représentant une menace pour
la sécurité de l'Etat. Des purges de grande ampleur ont été menées, qui
n'ont pas épargné les campus universitaires.
Les trois requérants ont été révoqués de la fonction publique et leurs
passeports leurs ont été retirés, une mesure qui a duré deux ans et
huit mois pour les deux premiers requérants, et trois ans et dix mois
pour la troisième.
Ils ont introduit des recours contre les décisions d'annulation de
leurs passeports, rejetés par les juridictions administratives et la
Cour constitutionnelle turque.
Ces trois universitaires avaient saisi la CEDH, arguant pour deux
d'entre eux que le retrait de leurs passeports les avait empêchés de
poursuivre leurs projets universitaires et professionnels ainsi que
leurs activités de recherche académiques à l'étranger. La troisième
avait mis en avant les difficultés que cela lui avait causées dans sa
vie privée et professionnelle.
Ils ont finalement obtenu de nouveaux passeports en 2019.
Ankara devra payer 12.000 euros aux deux premiers requérants pour
dommages moral et matériel, et 10.750 euros à la troisième pour dommage
moral et frais et dépens. (AFP, 21 mars 2023)
Les exigences légitimes des exilés politiques aux
élections du 14 mai 2023 en Turquie
Doğan Özgüden
L'une des tâches des partis d'opposition et des alliances est de
soutenir les demandes des exilés politiques et des organisations
démocratiques représentant les diasporas kurde, arménienne, assyrienne,
yézidie et grecque
Cela fait 77 ans que la Turquie est passée à un système multipartite
après 26 ans de régime à parti unique... Les 19 premières années de
cette période ont été marquées par l'interdiction des partis de gauche
et l'empêchement de facto de leur participation aux élections...En 1946
et 1950, j'ai assisté aux deux premières élections en tant
qu'observateur, car je n'étais pas encore majeur. Les élections du 14
mai 1950 ont constitué un tournant dans la mesure où elles ont renversé
un régime en place depuis 30 ans, même s'il s'agissait d'une
confrontation entre deux partis, le CHP et le DP, tous deux en
concurrence pour servir au mieux l'impérialisme américain, sans qu'il y
ait de différence majeure entre eux.
Le jour de l'inauguration du Parlement nouvellement élu, j'ai séché mes
cours de lycée avec mes camarades de classe et je me suis précipité
vers le bâtiment historique de la Grande Assemblée nationale de Turquie
(TBMM) et j'ai regardé les nouveaux députés, en particulier ceux
d'Anatolie centrale, orientale et septentrionale, entrer dans le
bâtiment historique dans leurs costumes locaux, accueillis par des
applaudissements et des cris de "Vive les vrais représentants du
peuple".
L'atmosphère optimiste créée lorsque Mahmut Makal, l'auteur de Bizim
Köy (Notre village), qui avait été arrêté sous le gouvernement du CHP,
a été accueilli par le président nouvellement élu Celal Bayar au manoir
de Çankaya, et lorsque Nazım Hikmet, qui avait été emprisonné pendant
12 ans, fut libéré le 15 juillet 1950 grâce à l'"amnistie partielle"
accordée par le nouveau Parlement, allait être de courte durée.
La "démocratisation" serait complètement mise de côté seulement dix
jours plus tard, lorsque le nouveau gouvernement décida d'envoyer une
brigade de 4 500 hommes en Corée dans le seul but d'intégrer l'OTAN, et
moins d'un an plus tard, lorsque Nazım Hikmet, dont la vie était
menacée par son appel au service militaire, serait contraint de quitter
la Turquie et que la fameuse "Arrestation des Communistes" de 1951
serait lancée.
Lors des trois élections générales tenues entre 1954 et 1961, bien que
j'aie obtenu le droit de vote, je n'ai pas voté parce que les partis de
gauche étaient interdits ; je me suis contenté d'être spectateur et
commentateur... Lors des élections de 1965 et 1969, j'ai voté pour le
Parti des travailleurs de Turquie et j'ai appuyé la voix de ce parti
par tous les moyens au journal Akşam et à la revue Ant, dont j'étais le
rédacteur en chef.
Après le coup d'État de 1971, j'ai été contraint de poursuivre ma lutte
à l'étranger, et depuis que j'ai été privé de ma citoyenneté après le
coup d'État de 1980, je n'ai été que spectateur et commentateur des 13
élections générales, des deux référendums et des deux élections
présidentielles qui ont eu lieu depuis 1973.
L'immigration : une circonscription non-négligeable depuis 2014
Depuis 2014, il y a eu quatre élections auxquelles les citoyens vivant
à l'étranger ont également eu le droit de voter. La première fut
l'élection présidentielle à un tour qui s'est tenue le 10 août 2014.
Elle a été suivie de deux élections générales en 2015 et d'un vote
général pour l'Assemblée nationale et la présidence en 2018.
Étant donné que les élections présidentielles de 2014 n'ont été
organisées que dans un nombre limité de pays étrangers et uniquement
pour les personnes ayant pris rendez-vous, un total de 230.938 immigrés
a pu voter. Toutefois, depuis que cette obligation de rendez-vous fut
levée à la suite de réactions, le nombre de personnes ayant voté à
l'étranger est passé à 1.298.325 et le taux de participation à 44,78 %
lors des élections générales de 2015. Le nombre de personnes ayant voté
aux élections législatives et présidentielles du 24 juin 2018 est passé
à 1.525.279 et le taux de participation à 50,09 %.
Selon les dernières données, le nombre d'électeurs à l'étranger serait
de 3 millions 250 000 personnes. De plus, lors des dernières élections
de 2018, des urnes ont été installées dans 60 pays, et comme le Conseil
suprême des élections a ajouté 15 pays supplémentaires à ces pays pour
les élections du 14 mai 2023, il ne fait aucun doute que le nombre
d'électeurs augmentera encore.
En août dernier, le vice-président du Parti républicain du peuple
(CHP), Bülent Tezcan, responsable de l'organisation à l'étranger, a
attiré l'attention sur l'importance des votes de l'étranger en ces
termes :
"Nos citoyens vivant à l'étranger ont une circonscription presque aussi
grande que celle d'Izmir. Mais en ce qui concerne le nombre de députés,
ils ne peuvent pas élire leurs propres députés. Ils votent et leurs
voix sont réparties entre les 81 provinces de Turquie. Lorsque vous
votez à Konya, les noms des candidats au Parlement sont également
inscrits sur le bulletin de vote. Les citoyens regardent et votent en
conséquence. Ce n'est pas le cas à l'étranger. Vous ne votez que pour
les partis. Pas de candidats indépendants. Ces votes seront répartis
entre les 81 provinces. Pourquoi ? Faisons de l'étranger une
circonscription électorale distincte. 15 des 600 députés devraient
provenir des circonscriptions électorales de l'étranger. Laissons nos
concitoyens vivant à l'étranger voir ces candidats. S'ils les
apprécient, qu'ils votent pour eux, sinon qu'ils s'en abstiennent."
Dans mon article du 16 août 2022 dans Artı Gerçek, j'avais trouvé cette
proposition positive mais insuffisante. En effet, j'avais souligné que
puisque le nombre d'électeurs à l'étranger constituait plus de 5 % du
nombre total d'électeurs, le nombre de députés à élire à l'étranger
devait être porté à 30 en appliquant le même ratio.
Toutefois, cet état de fait inéquitable se poursuivra lors des
élections du 14 mai 2023 et les électeurs de l'étranger seront à
nouveau contraints de voter pour n'importe quel parti politique sans
savoir pour quels députés ils votent.
Il reste moins de deux mois avant la date du vote... Lors des
précédentes élections de 2018, 51,73 % des électeurs à l'étranger
avaient voté pour le Parti de la justice et du développement (AKP),
17,75 % pour le Parti républicain du peuple (CHP), 17,31 % pour le
Parti démocratique des peuples (HDP), suivis par le Parti d'action
nationaliste (MHP) avec 8,01 % et le Bon parti (İYİP) avec 9,96 %.
Alors que le déclin irréversible de l'AKP se poursuit, il semble
inévitable que ce classement en pourcentage à l'étranger subisse des
changements significatifs à l'occasion du 14 mai.
Il ne faut pas oublier que les pourcentages de voix des partis
politiques à l'étranger sont d'une grande importance pour la
détermination finale des pourcentages de voix dans chaque province dans
laquelle ils participent aux élections en Turquie.
Après la finalisation des résultats des élections, le classement de
chaque parti au sein d'une province peut augmenter ou diminuer en
fonction d'une nouvelle évaluation basée sur le taux de votes à
l'étranger. Par conséquent, pour tous les partis d'opposition, le
soutien qu'ils recevront des électeurs à l'étranger est d'une grande
importance.
Le succès électoral à l'étranger des partis d'opposition formant
l'Alliance de la Nation, l'Alliance du Travail et de la Liberté ainsi
que l'Alliance des Forces Socialistes dépend non seulement des
propositions qu'ils apporteront pour résoudre les problèmes sociaux et
économiques des citoyens de l'émigration, mais aussi de la manière dont
ils défendront les exigences démocratiques et pacifistes pour
lesquelles luttent les exilés politiques turcs, kurdes, arméniens,
assyriens, yézidis et grecs depuis des années...
Les exigences légitimes de l'Assemblée Européenne des Exilés
Comme l'a souligné à plusieurs reprises l'Assemblée Européenne des
Exilés (ASM), qui s'est faite la porte-parole de la lutte pour les
droits et la liberté des exilés politiques au cours des dix dernières
années, parmi les conditions sine qua non d'une véritable
démocratisation de la Turquie figurent les exigences suivantes :
- Tous
les intellectuels, écrivains, universitaires, hommes politiques,
progressistes, socialistes et groupes d'opposition qui ont été
contraints de vivre en exil doivent recevoir l'assurance qu'ils peuvent
revenir librement en Turquie concomitamment à l'annulation des
poursuites et procès intentés contre eux, et recevoir des excuses pour
l'injustice et les procédures irrégulières qu'ils ont subies.
- Les décisions
judiciaires des tribunaux du régime de 12 septembre
1980, dont l'arbitraire est constamment mis en évidence, doivent être
annulées.
- La législation issue
du coup d’État du 12 septembre 1980, qui a été appliquée jusqu'à
aujourd'hui, doit être abolie.
- Les enquêtes lancées
par le biais des ordonnances de l’État d'urgence doivent être arrêtées.
- La pratique
consistant à arrêter les exilés par l'intermédiaire
d'Interpol, et visant à exercer une pression sur eux, doit être
abandonnée.
Lors d'un symposium
organisé par l'Assemblée Européenne des Exilés
(ASM) à Cologne le 17 septembre 2022, à l'occasion des 42 ans du coup
d'État du 12 septembre 1980, j'ai attiré l'attention sur les points
suivants à l'approche des prochaines élections :
"L'AKP, qui est au pouvoir depuis 20 ans, n'est pas en reste par
rapport à la junte qui utilisa toutes sortes de pressions et de menaces
contre les dissidents à l'étranger.
"Par une décision publiée au Journal officiel le 7 avril 2021, les
avoirs de 377 personnes et organisations en Turquie ont été gelés. Le
gouvernement AKP-MHP, qui se dit opposé aux juntes et aux coups d'État
à chaque fois qu'il ouvre la bouche, a une fois de plus montré
clairement avec cette décision que l'esprit des putschistes, des coups
d'État et leur hostilité à l'égard des exilés font aussi partie de sa
nature... Comme à l'encontre de Remzi Kartal et Zübeyir Aydar, qui
étaient députés kurdes au Parlement de Turquie dans les années 90 et
qui sont actuellement parmi les dirigeants du Congrès national du
Kurdistan (KNK) à Bruxelles...
"Ragıp Zarakolu, mon ami depuis un demi-siècle, vivant actuellement en
exil en Suède, s'est vu saisir non seulement ses biens en Turquie, mais
aussi sa pension.
"De plus, profitant de la crise ukrainienne, Recep Tayyip Erdoğan a
franchi une nouvelle étape audacieuse dans sa politique de chantage en
conditionnant l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN à
l'extradition de dissidents de ces pays vers la Turquie. Notre ami
Ragıp Zarakolu figure sur la liste des personnes à extrader.
"La privation de la citoyenneté et le fait d'être constamment sous
pression et menacé même dans un pays étranger est le problème de plus
de 3 millions d'émigrés turcs qui se sont installés dans tous les pays
du monde, en particulier les exilés politiques qui ont été séparés de
leur pays en raison du terrorisme d'État.
"C'est le problème des diasporas arménienne, assyrienne, kurde, yézidie
et grecque qui se sont installées dans divers pays du monde à la suite
de génocides et de déportations commis depuis la période ottomane.
"C'est le problème de la nation kurde, des Kurdes de Bakur au nord, de
Rojhilat à l'est, de Bashûr au sud et de Rojava à l'ouest, qui ont été
forcés de vivre dans quatre pays différents à la suite d'un partage
entériné par la première guerre mondiale.
"C'est le problème de la nation arménienne, comme l'a montré tout
récemment l'occupation du Haut-Karabakh par les armées azérie et turque
avec la participation de mercenaires islamistes.
"C'est le problème du peuple de Chypre du Nord, dont la volonté a été
trahie par mille ruses et oppressions lors des dernières élections et
contraint de vivre sous l'occupation de l'armée turque pour encore de
nombreuses années".
Oui, les élections générales ont été avancées et tous les partis ont
déjà entamé une campagne électorale intensive tant en Turquie qu'à
l'étranger.
L'une des tâches les plus importantes de tous les partis d'opposition
et de leurs alliances est de prendre en compte les demandes des
organisations démocratiques des émigrés, en particulier de l'Assemblée
Européenne des Exilés (ASM), et des organisations représentant les
diasporas kurde, assyrienne, arménienne, yézidi et grecque, et de
refléter leur volonté dans les urnes.
Après les élections, la plus grande responsabilité dans la réalisation
de ces demandes incombe au leader du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, qui fait
la navette entre les partis pour obtenir le soutien pour son élection à
la présidence de la République de l'Alliance du Travail et de la
Liberté et de l'Alliance des Forces Socialistes, ainsi que des
dirigeants du Bon parti (IYIP), Parti de la démocratie et du progrès
(DEVA), Parti du futur (GP), Parti démocrate (DP), Parti du bien-être
(SP) et des maires d'Istanbul et d'Ankara, qui se sont déclarés
candidats à la vice-présidence de la République.
Report on rights violations in prisons in earthquake
regions
The Human Rights Association (İHD) has released a report documenting
rights violations in prisons in the regions affected by the powerful
earthquakes on February 6.
Three prisoners were killed and nine others were injured during the
security forces' response to the incidents in the Hatay Type-T Prison
following the quakes, the report notes, citing a February 9 statement
from the General Directorate of Prisons and Detention Houses.
Also, hundreds of prisoners in the region were transferred to prisons
in other cities starting from the second day of the quakes.
Accordingly, at least 350 prisoners were transferred from the Hatay
Type-T Prison, at least 149 prisoners were transferred from the Malatya
Type-E Closed Prison, and at least 47 prisoners were transferred from
the Türkoğlu Type-L Closed Prison in Elbistan, Maraş.
The transfers were carried out without informing the prisoners'
families, the İHD underlined.
"The incidents that happened in the prisons of Malatya, Maraş and Hatay
are of nature violating the protection of the right to life and the
prohibition of torture and ill-treatment. Prison administrations must
absolutely protect the prisoners' right to life," said the association.
"Because of their families living in the earthquake regions and
affected by the earthquake, the prisoners should also be considered
earthquake survivors, and their needs that their families cannot meet
should be met by administrations.
"The prisoners who have been transferred to prisons far from their
families should be transferred to closer locations.
"The prisoners transferred from the earthquake region should be
provided with psycho-social support in the places they are transferred
to.
"All hygiene materials and pad needs of female prisoners should be met
free of charge."
The earthquakes
On February 6, two earthquakes with a magnitude of 7.7 and 7.6 struck
the southern city of Maraş.
The quakes caused destruction in 10 cities in Turkey's south and
southeast, as well as Syria's northern parts, where over 5,000 people
were killed.
The official death toll from the quakes stands at over 48,000 and is
expected to increase further, as over 227,000 buildings were completely
destroyed or severely damaged, according to government figures.
(gerceknews, 16 March 2023)
Le CE
réitère ses appels en faveur de la libération de Demirtaş
et Kavala
Strasbourg, le 10.03.23 – Le Comité des Ministres du Conseil de
l’Europe a de nouveau exhorté les autorités turques à libérer
immédiatement Osman Kavala et Selahattin Demirtaş, conformément aux
arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme.
Dans une décision adoptée lors de sa dernière réunion trimestrielle
pour surveiller l’exécution des arrêts de la Cour, le Comité des
Ministres a vivement déploré le fait que M. Kavala soit toujours en
détention plus de trois ans après le premier arrêt de la Cour
européenne dans cette affaire.
Selon le Comité, il est essentiel que les autorités turques prennent un
engagement supplémentaire et dans les meilleurs délais sur cette
question. Le Comité des Ministres a également souligné qu’il est de la
responsabilité partagée de toutes les autorités compétentes en Türkiye,
y compris du pouvoir judiciaire, d’éliminer toutes les conséquences
négatives des accusations pénales portées à l’encontre de M. Kavala -
en particulier en assurant sa libération immédiate.
Au cours de la réunion de cette semaine, le Comité des Ministres a
également adopté une Résolution intérimaire (*) dans l’affaire
Selahattin Demirtaş (n° 2).
Le Comité s’est déclaré profondément préoccupé par le fait qu’en
l’espèce, le requérant n’a cessé d’être privé de sa liberté depuis
novembre 2016 ; il a en outre déploré l’absence de décision de la Cour
constitutionnelle de Türkiye sur la détention du requérant depuis le 7
novembre 2019.
Le Comité a exhorté les autorités turques à prendre toutes les mesures
possibles pour que la Cour constitutionnelle se prononce dans les plus
brefs délais sur cette question, en tenant pleinement compte des
conclusions de la Cour européenne des droits de l’homme et, dans
l’intervalle, à garantir la libération immédiate du requérant.
Outre les mesures spécifiques nécessaires à la mise en œuvre de ces
arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme, le Comité des
Ministres a également appelé à prendre des mesures générales incluant
le renforcement des garanties pour l’indépendance du pouvoir judiciaire
face à l’influence indue du pouvoir exécutif, ainsi que toutes les
mesures nécessaires pour renforcer le libre jeu du débat politique, le
pluralisme et la liberté d’expression des représentants politiques en
Türkiye.
Women in Turkey brave ban on Istanbul march, get
tear-gassed
Women braved an official ban on an International Women’s Day march in
Istanbul, Turkey, demonstrating for about two hours before police used
tear gas to disperse remaining protesters and detained people.
Thousands converged on a central neighborhood Wednesday for a protest
that combined women’s rights with the staggering toll of the deadly
quake that hit Turkey and Syria a month ago.
Organizers — for the second straight year — had been forbidden from
marching down Istiklal pedestrian avenue in Turkey’s biggest city where
Women’s Day marches had been held since 2003. Police blocked
demonstrators’ access to the avenue. An Associated Press journalist saw
officers detain at least 30 people and use tear gas after the group
ended their demonstration at 2100 local time (1800 GMT).
Local authorities banned the march, saying the area was not an
authorized demonstration site. They also claimed the march could
“provoke” segments of Turkish society, lead to verbal or physical
attacks, be misused by terror groups and threaten national security —
as well as curtailing freedom of movement in the cultural and tourist
area.
Metro stations in the vicinity were closed.
Lale Pesket, a 28-year-old theater student, said that was unfair.
“We are not harming anyone, but unfortunately, we are faced with police
violence every time,” she said. “Our only concern is the emancipation
of women, we want free spaces in a world without violence and better
economic conditions, especially for women.”
Protesters held banners reading “we are angry, we are in mourning” for
the more than 46,000 people who died in Turkey in buildings widely
considered unsafe and the hundreds of thousands left homeless in the
Feb. 6 quake.
One banner read “control contractors, not women,” referring to
contractors who are accused of ignoring building regulations and
contributing to the devastation.
“Living as a woman in Turkey is already difficult enough and one of the
reasons we are here is ... the earthquake ... and the people who were
left under the rubble,” 23-year-old university student Gulsum Ozturk
said.
Protest organizers also slammed the government for withdrawing from a
European treaty — signed in 2011 in Istanbul and named after the city —
that protects women from domestic violence, and “endangering the lives
of millions of women.”
Turkey’s We Will Stop Femicides Platform said 328 women were killed by
men in the past year. (AP, 8 March 2023)
Pour
l'opposition turque, dix semaines pour
"renverser le trône des tyrans"
L'alliance de l'opposition turque a investi lundi son candidat pour la
présidentielle du 14 mai. Il lui reste désormais dix semaines pour
s'imposer face à Recep Tayyip Erdogan, ce qu'elle échoue à faire depuis
deux décennies.
La désignation de Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate), avait bien failli faire imploser la
coalition. Mais les dirigeants des six partis de l'alliance se sont
affichés unis lundi soir pour annoncer face à une foule à Ankara le nom
de leur candidat.
"Nous sommes très proches aujourd'hui de renverser le trône des tyrans,
croyez-moi", a lancé mardi M. Kiliçdaroglu, 74 ans, promettant une
rupture totale avec l'ère Erdogan.
Les enquêtes d'opinion prédisent une élection serrée, la plus
périlleuse pour M. Erdogan depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
Mais face à un président qui promet de reconstruire au pas de course
les régions dévastées par le séisme du 6 février, qui a fait 46.000
morts et plus de 3 millions de déplacés, l'opposition devra trouver le
ton juste et rester unie, soulignent les experts.
"Actuellement, le soutien aux alliances [de l'opposition et du
président] est extrêmement proche dans la plupart des sondages",
explique à l'AFP Seda Demiralp, maître de conférences en sciences
politiques à l'université Isik d'Istanbul.
Selon elle, M. Kiliçdaroglu possède toutefois "un peu plus de 50% de
chances de l'emporter" s'il parvient à unir "tous les électeurs de
l'opposition".
- "Construire des ponts" -
"Kiliçdaroglu est passé maître dans l'art de construire des ponts entre
les partis de gauche et de droite", a relevé sur Twitter Seren Selvin
Korkmaz, directrice du centre de réflexion IstanPol, rappelant que
c'est fort d'alliances nouées patiemment par M. Kiliçdaroglu que le CHP
a ravi en 2019 Istanbul et Ankara à l'AKP, un double revers cinglant
pour Recep Tayyip Erdogan.
Lundi soir, le co-président du parti prokurde HDP, Mithat Sancar, a
laissé entendre que sa formation, tenue jusqu'ici à l'écart de
l'alliance de l'opposition de par la présence en son sein du Bon Parti
(nationaliste), pourrait appeler à soutenir M. Kiliçdaroglu afin de "se
débarrasser de ce gouvernement".
Le HDP, troisième formation au parlement turc, avait recueilli près de
12% des suffrages aux élections législatives de 2018.
"Si le HDP emprunte cette voie, l'opposition peut remporter l'élection
dès le premier tour", affirme Gönül Tol, directrice du programme
Turquie au Middle East Institute (MEI), à Washington.
Pour autant, "obtenir le soutien du HDP sans perdre d'électeurs
nationalistes obligera Kemal Kiliçdaroglu à trouver le juste
équilibre", estime Seda Demiralp.
- "Embargo médiatique" -
Une victoire passera aussi par la mobilisation des populaires maires
CHP d'Istanbul et d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas, qu'une
partie des soutiens de l'opposition auraient souhaité voir se présenter
à la présidentielle, jugent les analystes.
L'image de Kemal Kiliçdaroglu entouré des deux hommes lundi soir face à
une foule devant le siège de leur parti à Ankara s'affichait mardi
matin en Une du grand quotidien d'opposition Cumhuriyet.
L'accord signé par les dirigeants des six partis de l'alliance de
l'opposition prévoit d'ailleurs que les deux maires puissent être
nommés vice-présidents en cas de victoire de M. Kiliçdaroglu.
"Ces trois-là, en avançant en équipe, aideront à mobiliser de larges
segments du pays", estime Gönül Tol.
Le président Erdogan pourra, lui, compter sur une presse qui lui est
presque exclusivement acquise depuis sa reprise en main par le pouvoir.
A la présidentielle de 2018, son principal opposant, Muharrem Ince,
avait dénoncé un "embargo médiatique" après qu'aucune des principales
chaînes de télévision turques n'eut retransmis son premier meeting -
quand la moindre allocution de M. Erdogan est retransmise dans son
intégralité.
"Mais contrairement au passé, les réseaux sociaux ont un rôle important
désormais. Surtout chez les jeunes qui s'appuient principalement sur
eux pour s'informer", souligne Seda Demiralp.
"Cela va diminuer l'impact de la partialité des médias sur l'élection",
prédit-elle. (AFP, 7 mars 2023)
Après
le séisme, la double peine des femmes sinistrées
Dans la petite clinique des femmes - un conteneur installé dans un parc
d'Antakya, dans le sud de la Turquie - l'étagère du Dr Günbegi recèle
tout ce que ses patientes n'osent pas demander au-dehors.
Des sous-vêtements féminins, des produits d'hygiène intime, protections
périodiques, traitements contre les infections locales, tests de
grossesse... des soins qui ne nécessitent pas de visite à l'hôpital et
un peu d'attention.
Le chagrin, le stress, le manque d'hygiène et d'intimité, la
promiscuité sous les tentes et dans les habitats de fortune, tout
concourt à alourdir le quotidien des femmes dans les régions ravagées
par le séisme du 6 février, qui a fait plus de 46.000 morts dans le sud
et le sud-est du pays (et 6.000 en Syrie).
La "clinique" où reçoit le Dr Günbegi, un conteneur orange signalé par
une pancarte en carton, a été installée par l'Association des médecins
turcs dans un parc entre deux pans de ville dévastés: la vieille
Antioche réduite à l'empilement de ses ruines d'un côté et des rangées
d'immeubles plus récents, debout mais menaçants, à deux pas du fleuve
Oronte.
Médecin légiste de 33 ans, elle accueille des femmes qui ont tout
perdu: domicile, souvenirs, effets personnels et se retrouvent
contraintes, parfois en deuil, à la promiscuité avec un accès compté
aux douches et aux toilettes.
Une de ses étagères reste mieux garnie que les autres: celle des
préservatifs. "Les hommes rechignent à les utiliser", indique le Dr
Meltem Günbegi en désignant les boites noires intactes.
"C'est pourquoi les femmes viennent nous demander discrètement
une
contraception", poursuit-elle. Mais en dépit de la solidarité des
pharmaciens du pays, "ce qui nous manque le plus, ce sont les pilules
contraceptives" - une pénurie chronique en Turquie.
"En trois jours, j'ai vu trois femmes enceintes en état de choc",
reprend le Dr Günbegi. "Quand j'ai demandé si elles sentaient le bébé
bouger, elles ont réalisé qu'elles n'y avaient plus pensé. Elles ont
croisé la mort, les destructions, elles ont oublié le bébé".
"Un mois après, elles reprennent à peine conscience de leur état",
estime-t-elle.
- La charge du quotidien -
"La situation est dure pour tout le monde, mais les femmes sont
confrontées depuis le début à de lourdes difficultés et supportent
toute la charge du quotidien sur leurs épaules", note Selver
Büyükkeles, 28 ans, bénévole de l'association féministe et LGBT Mor
Dayanisma.
"Elles patientent dès le matin aux distributions de vivres, elles
cuisinent, s'occupent des enfants et des personnes âgées, font la
vaisselle, la lessive..." énumère la jeune fille, elle-même rescapée du
séisme après des heures d'efforts pour se dégager des décombres.
La situation traumatisante consécutive au séisme renforce un "fort
sentiment d'insécurité", constate-t-elle: "Les femmes se sentent
responsables de la situation de la famille, elles redoutent un nouveau
tremblement de terre à chaque nouvelle secousse (plus de 13.000 en un
mois, ndlr). Et l'environnement général, la vie sous les tentes, la
promiscuité, les insécurise".
Cependant, à ce stade, les militantes et médecins interrogées par l'AFP
n'ont pas relevé davantage de violences ou d'abus domestiques, malgré
les tristes records de la Turquie en la matière.
Question de temps, met en garde Fidan Ataselim, secrétaire-générale de
la plateforme "We Will stop the feminicides" qui appelle à mettre en
place des mécanismes de prévention dans les régions sinistrées.
En 2022, au moins 327 femmes et 39 enfants ont été tués et 793 blessées
selon la revue des Femmes qui compile les données.
Dans le parc de l'Amitié, non loin de la clinique des femmes, le Parti
des Travailleurs a établi une permanence deux jours après le séisme et
apposé des affiches en turc et en arabe, pour les nombreux réfugiés
syriens : "Ici, zone sûre pour les femmes et les (personnes) LGBT+".
Une trentaine de tentes ont été dressées, surveillées par des
volontaires qui assurent aussi leur sécurité quand elles se rendent aux
douches ou aux sanitaires.
Lundi, 150 à 200 femmes y avaient trouvé asile, indique une jeune
militante de 23 ans, Aslihan Keles.
Et le Parti des travailleurs, qui célèbre d'ordinaire le 8 mars par une
marche contestataire du pouvoir islamo-conservateur, a cette fois prévu
des cadeaux pour les femmes sous les tentes. (AFP, 7 mars 2023)
Et enfin, rendre des comptes à l'international...
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 6 mars
2023
Je
sais, dans cette chronique hebdomadaire, j'aurais dû écrire sur le duel
Kılıçdaroğlu-Akşener, que non seulement la Turquie, mais aussi le monde
extérieur ont regardé avec beaucoup d'étonnement et d'inquiétude la
semaine
dernière. Mais j'ai tant de fois écrit dans Artı Gerçek et sur les
pages du
site Info-Türk à quel point cette alliance bilatérale était un monstre
contre-nature depuis cinq ans, depuis avril 2018, lorsque le leader
réconciliationniste du CHP a prêté 15 députés CHP à Akşener afin de
faire
entrer İYİ Parti (le "Bon Parti") au Parlement, que je laisse
l'évaluation de ce fiasco à ceux qui y ont placé leurs espoirs pendant
des
années.
Néanmoins,
je ne peux pas continuer sans un petit rappel.
Kılıçdaroğlu,
qui depuis cinq ans s'acoquine avec une Meral Akşener élevée au sein du
MHP au
lieu d'établir un dialogue avec le HDP, troisième parti de la Grande
Assemblée
nationale de Turquie, n'a pas hésité à faire front commun avec le
leader du
MHP, Devlet Bahçeli, et à désigner l'extrémiste de droite Ekmeleddin
İhsanoğlu
au nom du CHP comme candidat commun lors des élections présidentielles
du 10
août 2014, il y a exactement neuf ans.
Moins
d'un an après ce choix scandaleux, le même İhsanoğlu révélera sa
véritable
identité en étant élu député sur la liste du MHP aux élections
législatives du
23 juin 2015, et se rangera derrière Devlet Bahçeli au sein de
l'Assemblée de
Turquie.
***
La
semaine dernière, alors que la politique turque était secouée par les
spéculations sur le possible candidat présidentiel de la Table des 6,
puis par
les répliques du scandale Akşener, un important procès était initié à
la Cour
pénale internationale de La Haye, aux Pays-Bas, pour mettre sur le banc
des
accusés le gouvernement AKP, et plus particulièrement son chef Recep
Tayyip
Erdoğan, que toutes les forces d'opposition démocratiques se mobilisent
pour
renverser le 14 mai prochain.
La
Cour pénale internationale, créée le 1er juillet 2002 en application
d'une
résolution adoptée lors d'une réunion des Nations unies à Rome en 1998
et qui a
commencé ses travaux le 11 mars 2003, est une institution ayant pleine
compétence pour juger et condamner les crimes de guerre, les crimes
contre
l'humanité, le génocide et les crimes d'agression...
Cette
affaire est portée conjointement par le Tribunal pour la Turquie, les
juges
européens pour la démocratie et les libertés (MEDEL) et le cabinet
d'avocats
belge VSA, qui ont déclaré le régime d'Ankara responsable de torture,
d'extermination, de violations de la liberté de la presse, d'impunité,
de
violations de l'indépendance du pouvoir judiciaire et de l'accès à la
justice,
et de crimes contre l'humanité le 24 septembre 2021 à Genève.
Lors
de la conférence de presse organisée à La Haye le 1er mars pour
annoncer
l'ouverture de l'affaire au public, le professeur Johan Vande Lanotte,
ancien
vice-premier ministre belge, a fait les déclarations suivantes sur les
violations des droits de l'homme en Turquie :
"La requête adressée à la Cour contient 463 déclarations
individuelles de
torture concernant 800 personnes identifiées ou identifiables. Les
déclarations
décrivent en détail comment la torture est pratiquée de manière
généralisée et
systématique. Les preuves fournies par l'Association des droits de
l'homme de
Turquie montrent également que l'organisation a reçu en moyenne 1 460
plaintes
pour torture par an au cours de la période 2003-2021 et que la torture
systématique s'est poursuivie en 2022.
"La requête adressée à la Cour a permis de documenter 109
cas de disparitions
forcées à l'étranger et dans le pays. Alors que l'État turc a toujours
nié
toute implication dans les disparitions à l'intérieur du pays, les
autorités se
sont constamment vantées d'enlèvements illégaux à l'étranger. Plus
récemment,
en juillet 2021, le président Erdoğan a tenu une conférence de presse
au cours
de laquelle a été projetée une vidéo de l'enlèvement d'un enseignant
turc dans
un pays étranger. Le document montrait également des traces de la
torture à
laquelle la personne enlevée avait été soumise.
En six
ans, 2,2 millions d'interrogatoires, 374 000 condamnations à la
prison...
"En
ce qui concerne les détentions, qui violent les règles fondamentales du
droit
international, les statistiques officielles turques montrent qu'au
cours de la
période 2015-2021, 2 217 000 personnes ont fait l'objet d'une enquête
pour
appartenance présumée à une "organisation terroriste". 560 000
personnes ont été jugées et 374 000 ont été condamnées à la prison,
dont 270
000 ont été accusées d'être membres d'une organisation terroriste. Le
simple
fait de se rendre sur les tombes ou d'assister aux funérailles de
personnes
considérées comme des opposants au régime constitue un motif
d'arrestation.
"Un
exemple récent de l'arbitraire des poursuites est l'arrestation du Dr
Şebnem
Korur Fincancı, experte indépendante renommée dans l'aide aux victimes
de la
torture et également présidente de l'Association médicale turque. Elle
a été
arrêtée et placée en détention pour avoir critiqué l'utilisation
d'armes
chimiques par l'armée turque, au motif qu'un livre lié au terrorisme,
en
particulier au PKK, a été trouvé à son domicile. Quelques jours plus
tard,
cependant, il s'est avéré que le livre était un recueil de poésie de la
femme
poète kurde Bejan Matur, qui a été ouvertement vendu sans aucun
problème par
D&R Books, propriété de la famille du président Erdoğan.
"Les
procès de l'écrivain Ahmet Altan, du leader du HDP Selahattin Demirtaş
et du
défenseur des droits de l'homme Osman Kavala sont des exemples bien
connus de
répression visant à réduire au silence les personnes et les
organisations
défendant les droits de l'homme.
"Des
personnes perçues comme des opposants au régime ont été licenciées de
force de
leur emploi dans des institutions publiques ou dans le secteur privé,
tandis que
des citoyens turcs à l'étranger, même leurs nouveau-nés, ont été
dépouillés de
leur passeport et privés de services consulaires". Les statistiques
officielles turques montrent que 129 410 fonctionnaires ont été
licenciés
depuis 2016 et que 19 962 enseignants se sont vu retirer leur
autorisation
d'enseigner. Au total, 234 419 passeports ont été saisis dans le cadre
d'enquêtes arbitraires.
"Les
preuves montrent clairement que l'État turc a commis des crimes contre
des
centaines de milliers de personnes simplement parce qu'elles étaient
perçues
comme des ennemis du régime d'Erdoğan. Les responsables de ces crimes
savaient
que leurs actions contrevenaient à toutes les règles fondamentales du
droit
international, mais ils étaient sûrs de leur impunité.
"La
Cour pénale internationale a été créée pour mettre fin à cette impunité
et elle
doit le faire également dans notre procès. Nous demandons au procureur
de la
CPI de se saisir de cette affaire et de prouver qu'aucun individu, pas
même un
haut fonctionnaire d'un membre de l'alliance de l'OTAN, ne peut être
considéré
comme au-dessus des lois.
"Par
le passé, la Cour pénale internationale s'est concentrée sur les pays
non-européens,
sur les États incapables d'assumer leurs responsabilités. Cette
politique a été
critiquée pour sa sélectivité. La Turquie n'est quant à elle pas
incapable
d'assumer ses responsabilités en tant qu'Etat. Cependant, elle est
incapable de
respecter l'État de droit et n'a pas réussi à punir ses fonctionnaires
qui ont
commis des crimes contre l'humanité.
"Les
crimes commis par la Russie en Ukraine sont des crimes de guerre contre
le
peuple ukrainien et contre les principes les plus fondamentaux du droit
international. La condamnation des opposants au régime à la torture, à
l'emprisonnement et à la mort sociale par les autorités turques
représentent
une autre forme de guerre. Cette guerre est également une attaque
délibérée
contre les principes les plus fondamentaux du droit international. Il
est clair
que le seul moyen de punir ces crimes commis en Turquie et à
l'étranger,
d'empêcher leur répétition et de protéger les éléments fondamentaux de
l'ordre
juridique international est une enquête de la CPI et un procès devant
la CPI.
La portée de cette affaire va au-delà de la Turquie. L'ordre juridique
international est en jeu. Les instigateurs de l'initiative ne croient
pas que
la gravité de la situation sera ignorée par le procureur".
Une action de soutien à tous ceux qui souffrent de
violations flagrantes des droits de l'homme...
Le
professeur Johan Vande Lanotte a été suivi par le professeur Marc Baron
Bossuyt, représentant du Tribunal de Turquie, l'une des organisations
requérantes, qui a déclaré : "Le dépôt de cette demande ne doit pas
être
perçu comme un acte hostile à la Turquie. Il ne s'agit pas d'un acte de
soutien
aux personnes impliquées dans le coup d'Etat manqué. C'est une action
de
soutien à tous ceux - et ils sont nombreux - qui souffrent de
violations
flagrantes des droits de l'homme."
Mariarosaria
Guglielmi, représentante de l'autre organisation plaignante "MEDEL",
a souligné l'importance de l'affaire comme suit :
"Cette
demande vise à faire entendre la demande de justice d'un grand nombre
de
victimes, qui ne peut rester sans réponse, et à contribuer à ce
qu'aucun
citoyen turc ne soit plus privé de la protection effective de ses
droits
fondamentaux et des garanties inhérentes à un État respectueux de
l'état de
droit".
"Par
cette action, nous souhaitons porter à l'attention de la justice
supranationale
les résultats de l'activité de suivi systématique des allégations de
violations
des droits de l'homme dans le temps, qui a abouti à une analyse
juridique et
factuelle, basée sur des documents et des témoignages individuels de
centaines
de personnes, de la gravité des événements qui pourraient être
qualifiés de
crimes contre l'humanité.
"Toute
violation des droits de l'homme et des libertés doit être sanctionnée
par la
justice. Il s'agit d'un principe qui ne reconnaît aucune exception :
les
libertés et les droits de l'homme sont des valeurs inviolables et
universelles.
Leur protection ne peut être suspendue ou niée. Toute personne qui les
viole
délibérément et systématiquement doit être tenue pour responsable."
Le
basketteur de renommée internationale Enes Kanter, l'un de ceux qui ont
subi
les foudres d'Erdoğan en Turquie et à l'étranger, a déclaré dans son
message à
la conférence de presse : "Des crimes contre l'humanité sont en train
d'être commis. Malheureusement, ces crimes, commis par de puissants
pays
occidentaux n'ont jamais été poursuivis. Mais la responsabilité pénale
des
crimes contre l'humanité ne peut être sélective."
À
la demande des organisations plaignantes, en tant que journaliste ayant
subi
des menaces et des attaques de la part de l'ambassade de Turquie et de
ses
institutions inféodées pendant depuis des années d'exil, j'ai envoyé le
message
vidéo suivant, qui a été projeté lors de la conférence de presse :
"Malheureusement,
les poursuites engagées devant les tribunaux turcs pour violation des
droits ne
donnent aucun résultat... Les arrêts de la Cour européenne des droits
de
l'homme ne sont même pas pris en considération par l'État turc... Les
victimes
de la répression sont toujours détenues dans les prisons. C'est
pourquoi je
pense que cette affaire devant la Cour pénale internationale est tout à
fait
justifiée... Et j'espère qu'elle contribuera grandement à la
démocratisation de
la Turquie."
Après
l'ouverture du procès, les médias du gouvernement de Tayyip n'ont pas
tardé à
attaquer et à calomnier les organisations plaignantes et l'ancien
vice-premier
ministre belge et président du Parti socialiste flamand, le professeur
Johan
Vande Lanotte, qui a joué un rôle déterminant dans la création du
Tribunal de
Turquie qui a condamné le régime d'Ankara à Genève le 24 septembre
2021, ainsi
que dans l'ouverture du procès.
Le
professeur Johan Vande Lanotte, qui a joué un rôle déterminant tant
dans
l'ouverture de ce procès que dans la création du Tribunal de Turquie
qui a
condamné le régime d'Ankara à Genève le 24 septembre 2021 pour torture,
extermination, violations de la liberté de la presse, impunité, entrave
à
l'indépendance du pouvoir judiciaire et accès à la justice, et moi-même
avons
été la cible d'attaques de l'État turc il y a 23 ans. Surtout,
lorsqu'il était
lui-même vice-premier ministre et ministre responsable des réformes
budgétaires
et institutionnelles au sein du gouvernement fédéral de l'État belge...
En
2000, la Fondation religieuse turque, dont l'ambassadeur de Turquie
était le
président d'honneur, a commencé à distribuer aux mosquées, associations
et
épiceries turques un livre intitulé "Le vrai visage de la terreur du
PKK :
Les voici !"
Dans
un tableau du livre, écrit avec une fausse signature par l'un des
correspondants de Hürriyet à Bruxelles, toutes les associations kurdes
de
Belgique, ainsi que l'Institut kurde de Bruxelles, Info-Turk,
l'Association
culturelle mésopotamienne des Assyriens et l'Association démocratique
des
Arméniens de Belgique, étaient présentées comme directement affiliées
au
secrétariat régional du PKK. Dans la section consacrée à Info-Türk, il
était
affirmé que Doğan Özgüden avait participé à toutes les activités
anti-turques
en Belgique, et qu'après les incidents de Saint-Josse en 1994, il avait
publié
une déclaration commune avec des associations kurdes, arméniennes et
assyriennes, démontrant clairement sa relation avec le PKK.
La
partie la plus ridicule du livre était l'allégation selon laquelle 22
politiciens belges de différents bords politiques étaient au service du
PKK.
Johan Vande Lanotte figurait sur cette liste de calomniés, tout comme
le
célèbre avocat Georges-Henri Beauthier, président de l'Association
belge des
droits de l'homme. Vande Lanotte était à l'époque vice-premier ministre
et
ministre du budget au sein du gouvernement fédéral belge.
À
cette époque, Recep Tayyip Erdoğan venait d'être libéré de la prison de
Pınarhisar, où il avait été emprisonné pour avoir récité un poème, et
entonnait
des chants de liberté lors des préparatifs de la création de l'AKP...
Oui,
exactement 23 ans se sont écoulés... Depuis 21 ans, Recep Tayyip
Erdoğan est à
la tête d'une dictature islamo-fasciste dépassée qui se construit pas à
pas en
Turquie, tandis que Johan Vande Lanotte et ses amis sont du côté de
ceux qui
luttent pour mettre fin à sa tyrannie et démocratiser la république,
qui aura
100 ans cette année....
Quel
que soit le résultat des élections du 14 mai, peut importe ceux qui se
trouveront au pouvoir, ils devront aider la Cour pénale internationale
à faire
rendre des comptes à Erdoğan et à ses associés...
Il
doit en être ainsi pour qu'au deuxième siècle de la république, de
nouveaux
Erdogan ne puissent pas continuer à persécuter le peuple qui souffre
dans ce
pays...
La CPI
appelée à enquêter sur les "crimes" turcs contre
les opposants
Des juristes spécialisés dans les droits de la personne ont annoncé
mercredi avoir demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter
sur des crimes contre l'humanité présumés commis par le gouvernement
turc contre ses opposants dans le monde entier.
Ils ont soumis à la cour une communication comprenant des allégations
de torture, de disparitions forcées, d'emprisonnements injustifiés et
de persécution sur quelque 200.000 adversaires du président truc Recep
Tayyip Erdogan.
La Turquie n'est pas pas membre de la CPI, qui siège à La Haye, mais
les juristes affirment que le pays peut être visé par une enquête pour
des crimes présumés contre 1.300 victimes commis sur les territoires de
45 Etat Parties au Statut de Rome, texte fondateur de la cour.
"Les responsables turcs ont commis des crimes contre l'humanité contre
des centaines de milliers d'opposants au régime d'Erdogan", indique la
communication soumise au procureur de la CPI, Karim Khan.
M. Khan "doit maintenant se prononcer sur l'opportunité pour le
tribunal d'ouvrir des enquêtes qui peuvent avoir pour résultat la mise
en cause de fonctionnaires de haut rang d'un allié de l'Otan",
ajoute-t-elle.
"Les membres importants du gouvernement (turc) ne peuvent nier qu'ils
sont responsables, car ils ont proclamé fièrement leur responsabilité",
a déclaré lors d'une conférence l'ancien vice-Premier ministre belge
Johan Vande Lanotte, l'un des juristes qui ont présenté la demande.
Après avoir reçu des plaintes d'individus ou de groupes d'individus, le
procureur décide de façon indépendante des affaires qu'il compte
soumettre aux juges de la CPI.
La communication soumise à la CPI a été signée par un cabinet d'avocats
belge d'un certain nombre de victimes, un "tribunal pour la Turquie"
qui s'est tenu à Genève en 2021, ainsi qu'un groupe européen de juges
et de procureurs.
Les 1.300 affaires soulignées dans la plainte impliquent toutes des
personnes liées par le gouvernement turc au prédicateur américain
Fethullah Gülen, bête noire de M. Erdogan qui l'accuse d'avoir
orchestré une tentative de putsch en 2016.
Elle détaille 17 allégations de disparitions forcées dans lesquelles
les gens ont été enlevés en Albanie, en Bulgarie, au Cambodge, au
Moldavie, Mongolie et en Suisse avant d'être emmenés en Turquie.
Les allégations de persécutions comprennent la fermeture d'écoles
turques à l'étranger, affectant 522 enseignants et leurs familles.
La plainte a été soumise le 9 février, mais annoncée plusieurs semaines
plus tard en raison du tremblement de terre dévastateur du 6 février.
(AFP, 2 mars 2023)
Messsage de Dogan Özgüden à la conférence de presse à La Haye
Ma femme İnci
Tuğsavul et moi, nous sommes des journalistes turcs exilés depuis le
coup d'État militaire de 1971.
Dans les années 60,
nous avons dirigé le quotidien Akşam, puis la revue et les publications
Ant. Nous avons été contraints de quitter la Turquie en raison des
procès de presse qui nous menaçaient de plus de trois cents ans de
prison pour les articles et les livres que nous publiions et des
menaces des forces armées.
Depuis un
demi-siècle, nous dirigeons l'agence de presse Info-Türk à Bruxelles
qui informe l'opinion mondiale sur les violations des droits de l'homme
en Turquie et la répression des exilés politiques à l'étranger.
En raison de nos
publications et de notre lutte contre la répression en Turquie, nous
avons été déchus de la citoyenneté turque et rendus apatrides en 1982,
avec 200 autres dissidents en exil.
Aujourd'hui, nous
sommes citoyens belges.
Cependant, depuis des
années, nous avons été la cible de menaces et d'attaques de la part de
l'ambassade de Turquie et de ses institutions subordonnées.
Malheureusement, les
procès intentés devant les tribunaux turcs pour violation des droits ne
donnent aucun résultat...
Les décisions de la
Cour européenne des droits de l'homme ne sont même pas prises en
considération par l'État turc... Les victimes de la répression sont
toujours détenues dans les prisons.
C'est pourquoi je
pense que cette affaire devant la Cour pénale internationale est tout à
fait appropriée...
Et j'espère qu'elle
apportera une grande contribution à la démocratisation de la Turquie.
Crimes against humanity by Ankara regime now at the
International Criminal Court
Turkish Minute, March 1, 2023
A
law
firm and two nongovernmental organizations advocating human rights and
the rule of law have sent a communication to the International Criminal
Court (ICC) seeking the launch of an investigation into the Turkish
government due to crimes allegedly committed by government officials
against opponents, the organizations have announced.
Representatives
from Belgian-based law firm Van Steenbrugge Advocaten (VSA), the Turkey
Tribunal VZW nongovernmental organization and European judges
association Magistrats Européens pour la Démocratie et les Libertés
(MEDEL) announced at a news conference* in The Hague on Wednesday that
they had sent a communication to the ICC that includes evidence of
crimes against humanity committed in Turkey.
Turkey
Tribunal VZW is a Belgian-based NGO that set up a civil society-led
tribunal to adjudicate recent human rights violations in Turkey
including torture, abductions and the right to a fair trial. The
tribunal convened in Geneva on Sept. 21, 2021. After four days of
hearing victims the panel of judges announced their verdict, saying
that the torture and abductions perpetrated by Turkish state officials
since July 2016 could amount to crimes against humanity in an
application lodged with an appropriate international body.
Following
up on that lead, VSA, acting in the name of 40 victims; MEDEL, an
association of 18,000 judges and public prosecutors from 16 European
countries; and Turkey Tribunal VZW sent a communication addressed to
the Office of the Prosecutor of the ICC, claiming that crimes against
humanity have been and are being committed in Turkey.
The
communication provides information to support the claim and requests
that the ICC prosecutor start investigations under Article 15 of the
Rome Statute.
Under
that article, any individual, group or organization can send
information on alleged or potential ICC crimes to the Office of the
Prosecutor (OTP) of the ICC. Before an OTP investigation can open, the
ICC prosecutor is responsible for determining whether a situation meets
the legal criteria laid out by the Rome Statute. The OTP analyzes all
situations brought to its attention based on statutory criteria and the
information available.
Turkey
is not a party to the Rome Statute of the International Criminal Court,
adopted at a diplomatic conference in Rome in 1998. Currently, 137
states are signatories, but only 123 are considered parties to the
treaty, which establishes genocide, crimes against humanity, war crimes
and the crime of aggression as the four core international crimes.
However,
the communication to the OTP cites a 2019 ruling by a chamber of the
ICC, which authorized the prosecutor to launch an investigation of the
alleged crimes committed against the Rohingya. Despite Myanmar not
being a party to the Rome Statute, the fact that displaced Rohingya
ended up in Bangladesh, a state party to the statute, was regarded as
sufficient for the ICC to consider the case to be within its
jurisdiction.
The
communication to the OTP includes documents of “crimes against
humanity” committed by Turkey in 45 states party to the Rome Statute.
The
communication alleges that Turkish officials have committed crimes of
“torture,” “enforced disappearances,” “imprisonment in violation of
fundamental rules of international law” and “persecution,” which are
crimes against humanity as defined by Article 7 of the Rome Statute.
Saying
that between 2015 and 2021 the Turkish government launched
investigations into 2,217,000 persons on accusations of terrorism and
courts convicted 374,000 persons based on those investigations, the
communication claims the imprisonments these convictions led to
constitute the crime of imprisonment in violation of fundamental rules
of international law.
According
to MEDEL, VSA and Turkey Tribunal’s communication to the ICC, the mass
firing of civil servants and private sector staff after a coup attempt
in 2016, the withdrawal of passports and consular services from certain
Turkish nationals overseas and the closure of schools outside Turkey
with ties to the Gülen movement constitute the crime of “persecution.”
At
its
peak, the Gülen movement, a worldwide civic initiative inspired by the
ideas of Turkish cleric Fethullah Gülen, operated schools in 160
countries, from Afghanistan to the United States. Since a coup attempt
in 2016, Turkey has pressured allies to shut down Gülen-run
institutions.
Turkish
President Recep Tayyip Erdoğan’s Justice and Development Party (AKP)
government launched a war against the Gülen movement following
corruption investigations in late 2013 that implicated then-prime
minister Erdoğan’s close circle.
The
war against the movement culminated after an attempted coup in Turkey
on July 15, 2016, because Erdoğan and his AKP government accused the
movement of masterminding the abortive putsch and initiated a
widespread purge aimed at cleansing sympathizers of the movement from
within state institutions, dehumanizing its popular figures and putting
them in custody.
According
to the communication, signed on behalf of Turkey Tribunal by Prof. Em.
Dr. Marc Baron Bossuyt, the former president of the Belgian
Constitutional Court and former president of the UN Human Rights
Commission; on behalf of VSA by Prof. Em. Dr. Johan Vande Lanotte,
former deputy prime minister of Belgium and reputed professor in
international human rights law; and on behalf of MEDEL by Judge
Mariarosaria Guglielmi, the crimes mentioned were committed as part of
a widespread or systematic attack against “a civilian population,
pursuant to or in furtherance of a state policy to commit such an
attack,” meeting the threshold for the ICC to launch proceedings
against high-ranking officials of Erdoğan’s government.
At
the
press conference in The Hague on Wednesday, Professor Vande Lanotte
compared the crimes committed by the Turkish government against its
opponents to crimes committed by Russia against the people in Ukraine,
saying that international law was violated in both cases.
“The
crimes committed by Russia in Ukraine constitute a war against the
people of Ukraine and against the most elementary principles of
international law. The crimes committed by Turkish officials against
opponents of the regime are another type of war, condemning the
opponents to torture, to imprisonment and to social death. But this war
is also deliberately and proudly attacking the most fundamental
principles of international law,” said Vande Lanotte.
The
communication to the ICC includes 463 individual statements of torture
relating to 800 persons and 59 cases of extraterritorial and domestic
enforced disappearance relating to 109 persons.
However,
as only the crimes committed or started in a state that ratified the
Rome Statute can be judged by the ICC, the communication mentions
certain cases that can lead to individual criminal procedures before
the ICC.
To
a
question asking whether it is possible for Turkish President Recep
Tayyip Erdoğan, as the head of a NATO member country, to be charged by
the ICC due to the crimes against opponents committed in Turkey under
his rule, Vande Lanotte said just like the ICC started an investigation
of Russian war crimes in Ukraine, the same is valid for the crimes
against humanity committed by the government in Turkey.
“Can
the Russian president be prosecuted? Before the ICC? The answer to that
question is the same legally as the question Can Mr. Erdoğan be
prosecuted before the ICC. They’re both in the same situation. We will
see. The fact is that the ICC started [an investigation into Russian
war crimes]. So … this cannot be an argument for not starting.
But
both President Erdoğan and President Putin are in the same legal
position,” he said, adding that being the president of a NATO member
country does not make any difference.
The
communication enumerates the abduction of victims from Kenya, Cambodia,
Gabon, Albania, Bulgaria, Moldova, Mongolia and Switzerland who were
brought to Turkey in 17 cases of enforced disappearance; the closure of
73 schools in 13 states party to the Rome Statute (Mali, Niger,
Tunisia, Chad, Afghanistan, Venezuela, D.R. Congo, Gabon, Senegal,
Jordan, Zambia, Liberia and Congo-Brazzaville); the discriminatory
withdrawal of passports and the discriminatory non-issuance of ID cards
in 29 states (Afghanistan, Austria, Bangladesh, Belgium, Bosnia
Herzegovina, Cambodia, Canada, Denmark, France, Georgia, Germany,
Guinea, Liberia, Lithuania, Luxembourg, Madagascar, Mali, Mongolia,
Nigeria, North Macedonia, Peru, Poland, Romania, Switzerland, Tanzania,
the Netherlands, Tunisia, Uganda and the United Kingdom), as crimes
that can be prosecuted by the ICC.
According
to the communication, which consists of 4,000 pages of legal and
factual analysis and includes testimony from hundreds of individuals,
those crimes affected some 1,300 persons.
“The
submission of this communication should not be perceived as a hostile
act against Türkiye. It is neither an action in support of those that
were involved in that failed coup d’état. It is an action in support of
all those – and there are many – that suffer under those gross
violations of human rights,” Em. Prof. Bossuyt said in a video message
shown during the press conference.
“Crimes
against Humanity are committed. Sadly enough, such Crimes committed by
strong, Western countries, never were prosecuted. Criminal
responsibility for Crimes against Humanity, however cannot be
selective. The introduction of the communication is a strong signal of
the wish of so many people that impunity cannot be tolerated,” former
NBA star and human rights activist Enes Kanter Freedom said, also in a
video shown during the press conference.
“For
decades, human rights violations in Turkey have gone unresolved at
national courts and the judgements of the European Court of Human
Rights never were respected by political powers in Ankara. I hope that
this new initiative will open a new horizon of freedom and democracy
for all citizens of Turkey,” Turkish journalist Doğan Özgüden said in a
video message. **
“The
Turkish people have been hit by a huge tragedy,” MEDEL said in the
press release, alluding to two major earthquakes that struck the
country on Feb. 6 and killed more than 50,000 people.
“MEDEL
shares the suffering of the victims and expresses its solidarity for
all those affected by a disaster which brought to the destruction of
entire communities. For those of us who witnessed in their own
countries the impact of events of this kind, the empathy with the
population of the regions of Turkey struck by the earthquake is
particularly strong,” the European judges association added.
“Nevertheless,
every violation of human rights and freedoms must have a response in
terms of justice. This is a principle that admits no exceptions:
freedoms and human rights are inviolable and universal values. Their
protection cannot be suspended or denied. Anyone who deliberately and
systematically infringes them must be held accountable,” MEDEL stated.
Turkey
has been experiencing a deepening human rights crisis in recent years.
Scores
of Gülen movement followers were forced to flee Turkey to avoid a
government crackdown following the coup attempt. Some of these people
had to take illegal and risky journeys on dinghies to Greece because
their passports had been revoked by the government.
According
to a statement from Interior Minister Süleyman Soylu on Feb. 20, a
total of 622,646 people have been the subject of investigation and
301,932 have been detained, while 96,000 others have been jailed due to
alleged links to the Gülen movement since the failed coup. The minister
said there are currently 25,467 people in Turkey’s prisons who were
jailed on alleged links to the movement.
Widespread
or systematic imprisonment of individuals with alleged links to the
Gülen movement may constitute crimes against humanity, the UN Human
Rights Council’s Working Group on Arbitrary Detention said in an
earlier opinion on the extradition of Arif Komiş, 44, Ülkü Komiş, 38,
and their four children from Malaysia to Turkey in August 2019.
*Video
of the press conference:
https://www.youtube.com/watch?v=iHEfxnoAAno&t=4s
**
Video message by Info-Türk chief editor Doğan Özgüden
My
wife İnci Tuğsavul and me, we are Turkish journalists exiled since the
1971 military coup.
In the 60s, we managed the daily Akşam and then the Ant Magazine and
Publications. We were forced to leave Turkey due to press trials which
threatened us with more than three hundred years in prison for the
articles and books we published and to threats from the armed forces.
For half a century we have been running the Info-Türk press agency in
Brussels which informs the world opinion about human rights violations
in Turkey and the repression of political exiles abroad.
Because of our publications and our struggle against repression in
Turkey, we were stripped of our Turkish citizenship and made stateless
in 1982, along with 200 other exiled dissidents...
Now we are Belgian citizens.
However, for years we have been the target of threats and attacks by
the Turkish Embassy and its subordinate institutions.
Unfortunately, lawsuits filed in Turkish courts against rights
violations do not yield any results...
The decisions of the European Court of Human Rights are not even taken
into consideration by the Turkish state... Victims of repression are
still being held in prisons.
That is why I believe that this case before the International Criminal
Court is entirely appropriate...
And I hope it will make a great contribution to the democratization of
Turkey.
https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/pfbid02D8kRSizB9oPR8PpFBVr51BXdUKGK4FWehGSVrZ6nztA17kWM9Di6Nd36uPQP4JvDl
Des supporters de foot appellent à
la démission du gouvernement
Des supporters de l'équipe de football turc Besiktas ont lancé dimanche
à Istanbul un rare appel à la démission du gouvernement, rejoignant
ceux du club de Fenerbahçe, près de trois semaines après le séisme
dévastateur dans le sud-est de la Turquie.
"Gouvernement, démission!", ont scandé dimanche soir des milliers de
supporters de l'équipe stambouliote de Besiktas dans le stade Inonu à
l'occasion de la rencontre de championnat contre Antalyaspor.
Ils ont également lancé des peluches sur la pelouse en hommage aux
enfants victimes du tremblement de terre du 6 février qui a fait plus
de 44.000 morts en Turquie et touché aussi la Syrie voisine.
La veille, des supporters de Fenerbahçe avait chanté "Mensonges,
tricheries, ça fait 20 ans, démission!" lors d'une rencontre contre
Konyaspor.
Depuis le séisme d'une magnitude de 7,8, le gouvernement turc est
vivement critiqué par l'opposition et des médias indépendants pour son
manque de réaction durant les premiers jours dans des zones dévastées.
A l'approche des élections présidentielle et législatives prévues
le
14 mai, la popularité du président turc Recep Tayyip Erdogan, déjà
entamée par la crise économique, en pâtit encore un peu plus.
Tentant de faire taire les critiques, Ankara a temporairement bloqué
l'accès à Twitter le 8 février.
Le Haut conseil turc de l'audiovisuel (RTUK) a également sanctionné
trois chaînes de télévision ayant critiqué le gouvernement.
"Le séisme ne détruit pas seulement les maisons, mais aussi l'empire de
la peur. Même si on interdit Twitter ou les chaînes TV (...), des voix
trouvent une faille et s'élèvent. Comme cela a été le cas dans les
tribunes de Fenerbahçe", a estimé samedi un journaliste turc, Mustafa
Hos, sur Twitter.
Les supporters de Besiktas, l'un des clubs d'Istanbul, sont réputés
être plutôt proches de l'opposition.
Les appels ouverts à la démission des autorités sont rares en Turquie
depuis le durcissement du pouvoir par le président Erdogan après la
tentative de putsch contre lui en 2016.
"Alors que notre pays lutte contre la plus grande catastrophe du
siècle, lancer des slogans de démission lors du match
Fenerbahçe-Konyaspor est irresponsable et insensé", a réagi sur Twitter
Devlet Bahceli, le leader du parti de l'Action nationaliste, partenaire
de coalition du parti AKP de M. Erdogan.
M. Bahceli a même appelé les clubs à prendre "les mesures urgentes et
nécessaires" pour que les matches soient joués sans supporters. (AFP,
26 fév 2023)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Turkish
authorities arrest employee of Yeni Yaşam newspaper
Turkish authorities should immediately release Hamdullah Bayram and all
journalists, media workers, and others detained in retaliation for
outlets’ reporting on Kurdish politics and rights issues, the Committee
to Protect Journalists said Thursday.
In February, authorities indicted 10 Kurdish journalists and accused
them of membership in the outlawed Kurdistan Workers’ Party, or PKK.
On March 16, authorities in the southern city of Mersin detained
Bayram, who works in distribution for the pro-Kurdish daily newspaper
Yeni Yaşam, as part of the investigation into those journalists,
according to multiple news reports and court documents reviewed by CPJ.
On March 21, the First Court of Penal Peace in Ankara, the capital,
formally arrested Bayram and also accused him of being a member of the
PKK, according to those sources. He is being held in Ankara’s Sincan
Prison.
“Turkish authorities should immediately release Yeni Yaşam employee
Hamdullah Bayram and all journalists who are being held behind bars on
trumped-up terrorism allegations,” said CPJ Program Director Carlos
Martinez de la Serna, in New York. “Authorities must stop retaliating
against journalists and other media outlet employees over outlets’
coverage.”
Authorities questioned Bayram about times he retweeted his employer on
Twitter as well as books, magazines, and other printed material
confiscated from houses in Mersin and in the southeastern city of
Diyarbakır, according to those court documents, which said that Bayram
denied the accusations and did not have a home in Mersin.
Authorities also alleged that Bayram had incriminating material on his
cell phone, which he blamed on the fact that he bought the phone
second-hand and it still contained data from its previous owner, those
documents said. He said he was unfamiliar with people whom authorities
accused him of contacting via WhatsApp, and said he did not use that
program.
CPJ emailed the Ankara chief prosecutor’s office for comment but did
not immediately receive any response. (Reuters, 23 March 2023)
Journalist
investigated for 'terror propaganda' for
saying 'Kurdistan Region'
An investigation has been opened against journalist Mehmet Ali Erdoğan
over his tweets about earthquake aid sent by Iraq's Kurdistan Regional
Government (KRG).
In a tweet on February 12, Erdoğan wrote that more than 200 earthmovers
had been kept idle for three days in Adıyaman, also sharing videos
showing the equipment.
Later in the day, he wrote, "I talked to [the person] who sent the
videos. About 15 earthmovers started moving. Apparently, the problem is
solved."
Erdoğan was summoned to the police station for saying "Kurdistan
Region" in his tweets, being charged with "terror propaganda."
After giving a statement at the Sultangazi District Security
Directorate in İstanbul, he was released.
Erdoğan told bianet that the situation was "unbelievable."
"Where is Kurdistan?"
Explaining what happened, he said, "At that moment, I thought maybe
they would see my post and take action so that some people who were
left under the debris could be saved. More than 30 days have passed
since then. When I woke up yesterday, I saw two unanswered calls. I
called back. A police officer who said he had called me from the
Anti-Terror and Security Branch told me that I had to give a statement.
"I went, of course. I was also wondering what the issue was. They
showed me my post. And I told them there was no propaganda in the post.
"When I asked the police, 'Where is the propaganda?' They said, 'Here,
the Kurdistan Region. Where is this place? Does such a place exist?"
"I said, 'There is the Kurdistan province in Iran. There is a federal
region in Iraq. Suleiman the Lawmaker used this expression. Even
Atatürk used it. Politicians say 'Kurdistan.' It is mentioned in
reports of the Anadolu Agency.
"Then I was released. My statement was sent to the prosecutor's office.
We are now waiting to see what will happen. I'm surprised to be honest.
Because it's nonsense." (BIA, 20 March 2023)
Ministry
censors renowned novelist Ahmet Ümit's book
The Ministry of Family and Social Services has deemed a novel by Ahmet
Ümit, a renowned crime novelist, an "obscene publication."
In accordance with the decision, the book can now only be sold in a
"non-transparent envelope or bag" that does not contain any text or
image other than the name of the book and a warning message that it's
not appropriate for minors.
Also, booksellers will not be able to display the book in their
showcases. The book will not be allowed in school.
After the decision, Ümit tweeted, "My book called Tapınak Fahişeleri
was censored. It was found to be obscene. Obstructing art through
oppression is like imprisoning the wind. You can never achieve it."
The book titled "Başkomiser Nevzat: Tapınak Fahişeleri" (Captain
Nevzat: Temple Prostitutes) was published in 2007.
In the beginning, the novel describes sexual intercourse between a
young woman with her boyfriend and friends, according to the book
description. (BIA, 17 March 2023)
Police detain journalist Hamdullah
Bayram in
Mersin
Hamdullah Bayram, working for the Yeni Yaşam newspaper, was taken into
custody yesterday (March 16) in Mersin.
The police detained Bayram stating there is an investigation and a
warrant about him. Bayram was taken to the Mersin Police headquarters.
It was learned that Bayram was detained in the scope of the
investigation of the eleven correspondents of Mezopotamya Agency and
JINNEWS.
Hamdullah Bayram will be taken to Ankara. (BIA, 17 March 2023)
IPI:
La situation des journalistes en Turquie a empiré après le séisme
La situation des journalistes a empiré après le séisme en Turquie du
fait de l'état d'urgence, selon l'International Press Institute (IPI),
organisation de défense de la liberté de la presse qui redoute
davantage de pressions à l'approche des élections mi-mai.
"La liberté d'expression s'est dégradée au fil des années en Turquie et
l'état d'urgence a ajouté des complications supplémentaires pour les
journalistes", a affirmé mercredi soir à l'AFP le directeur de l'IPI,
Frane Maroevic, en visite à Ankara.
Deux jours après le séisme qui a fait plus de 48.000 morts le 6 février
dans le sud et le sud-est de la Turquie, l'Etat d'urgence a été déclaré
dans les onze provinces sinistrées, imposant davantage de restrictions
à la presse.
Une accréditation auprès de la présidence turque a été rendue
obligatoire pour travailler dans les régions sinistrées.
Surtout, les articles critiquant la gestion du désastre par le
gouvernement, jugée tardive, ont coûté des interpellations à des
journalistes et Twitter a même été brièvement suspendu dans les jours
qui ont suivi.
"Il est clair que les autorités empêchent les journalistes de
travailler de manière indépendante sur le terrain", estime M. Maroevic
qui s'est rendu mardi à Antakya (sud), dévastée par le séisme.
Sur place, M. Maroevic a rencontré des journalistes turcs qui
persistent à travailler malgré la situation humanitaire
"catastrophique" et les restrictions imposées par les autorités.
"Ils continuent car ils sont convaincus qu'il est important de faire
entendre la voix des rescapés", affirme le responsable de
l'organisation basée à Vienne.
Pour lui, les journalistes risquent de subir "davantage de pressions" à
l'approche des élections présidentielle et législatives prévues le 14
mai.
La Turquie a adopté mi-octobre une loi décriée sur la désinformation
qui punit jusqu'à trois ans de prison toute personne accusée de
répandre des "informations fausses ou trompeuses".
"La diabolisation des journalistes (...) les met en danger. Cela
provoque une atmosphère où des individus jugent légitime de les
attaquer", redoute M. Maroevic.
"Sans liberté d'expression, il est presque impossible d'avoir des
élections libres", prévient-il.
Le responsable a souhaité rencontrer les autorités turques au cours de
sa visite mais il affirme que sa demande de rendez-vous est restée sans
réponse cette année, alors que l'IPI avait pu dialoguer avec Ankara par
le passé, rappelle-t-il.
Initialement prévue, sa rencontre avec le candidat de l'alliance de
l'opposition à la présidentielle, Kemal Kilicdaroglu, a été annulée à
cause des inondations qui ont fait près d'une vingtaine de morts et
disparus mercredi en Turquie.
Il a néanmoins salué "de nombreux engagements en faveur de la liberté
de la presse dans le programme de l'opposition".
"Mais il faudra surveiller leur application si elle arrive au pouvoir",
a-t-il relevé. (AFP, 16 mars 2023)
French
journalist Cemil Şanlı receives death threat,
accosted outside home
French authorities should thoroughly investigate threats and insults
received by journalist Cemil Şanlı and take immediate steps to ensure
his safety, the Committee to Protect Journalists said Thursday.
On the morning of March 2, Şanlı, a broadcast journalist for the
privately owned independent news outlet Le Média TV, received a
handwritten death threat in the mailbox of his home, he wrote on
Twitter and told CPJ by phone and email.
Later that day, he filed a criminal complaint with local police in a
suburb of Paris reporting the threat as well as an incident about a
month before in which two people with their faces covered accosted him
outside of his home and insulted him, according to the journalist and
news reports.
Şanlı told CPJ that he believed the threats were related to his
coverage of Kurdish issues, including the disproportionate impact of
the February earthquake in Turkey on local Kurds, and pro-Kurdish
demonstrations in Paris after a man who targeted “non-Europeans” shot
and killed three people in a Kurdish cultural center in December.
“French authorities should swiftly and thoroughly investigate the
threats received by journalist Cemil Şanlı, and hold the perpetrators
to account,” said Attila Mong, CPJ’s Europe representative.
“Threatening a journalist because of his coverage is completely
unacceptable, and police must show they take Şanlı’s complaint
seriously and ensure his safety.”
Şanlı told CPJ that starting in December 2022 he has received insults,
threats, and intimidating messages on his Twitter and YouTube accounts,
where commenters have called him a “terrorist” and threatened him to
beware of the Grey Wolves, a Turkish ultranationalist group banned in
France for anti-Kurdish discrimination. That month, an unidentified
person yelled insults at Şanlı and threw a projectile that hit him in
the shoulder while the journalist was riding his scooter.
Şanlı told CPJ that police have taken his testimony but not provided
further updates as of March 15. CPJ emailed questions to the police
office responsible for the investigation but received no reply.
(gerceknews, 16 March 2023)
Bianet Kurdish
editor Aren Yıldırm detained in police raid
Aren Yıldırım, an editor for bianet Kurdish, was taken into custody
during a police raid on his home in Üsküdar, İstanbul, at around 6 a.m.
He was taken to the İstanbul Security Directorate in the Fatih district.
Yıldırım's lawyer Ülkü Şahin said access to the file was restricted and
there was a 24-hour ban on lawyer visits, until 10 a.m. tomorrow.
Later in the day, his lawyers said the detention was extended for 24
hours.
Who is Aren Yıldırım?
Aren Yıldırım is a linguist, translator, and journalist.
He wrote two books entitled "A Guide to Spoken Kurdish" and "A Guide to
Spoken Kurdish for Foreigners" (Bo Bîyanîyan Kitêbî Fêrbûnî Kurdî).
Yıldırım has been working for bianet since 2019. (BIA, 16 March 2023)
Journalist
detained for 'spreading false information'
over
earthquake coverage
Journalist Fırat Bulut was detained at Ankara's Esenboğa Airport late
yesterday (March 9) after returning from the earthquake-hit Malatya
province.
The Bingöl Penal Judgeship of Peace had issued a warrant against the
journalist for "spreading false information" as per the controversial
"disinformation law" enacted in October.
The police took Bulut to the airport police station. After spending the
night there, he was taken to the Çubuk Courthouse.
"For a month, I've been reporting in the earthquake region," the
journalist wrote on Twitter. "They weren't there after the earthquake,
now they're trying to silence us with an investigation."
The journalist was released later in the day.
On February 6, two earthquakes with a magnitude of 7.7 and 7.6 struck
the southern city of Maraş. The first quake in the Pazarcık district at
4.17 a.m. was followed by the second one in Elbistan about nine hours
later.
The quakes affected 11 cities in Türkiye's south and southeast, as well
as Syria's northern parts, where over 5,000 people were killed.
Türkiye's official death toll from the quakes stands at over 46,000 and
is expected to increase further, as over 227,000 buildings were
destroyed or severely damaged, according to government figures.
Nearly two million people have been displaced due to the earthquakes.
(BIA, 10 March 2023)
Turkey's
government extends grip on independent media, says CoE
report
The Platform to Promote the Protection of Journalism and Safety of
Journalists of the Council of Europe has released its 2023 annual
report.
The report entitled "War in Europe and the fight for the right to
report" focuses on violations of journalists' rights and restrictions
on freedom of expression in the council's member states.
About Turkey, it highlights the media authorities' punitive measures
against independent media outlets, the "disinformation law" adopted in
October, and court cases against and imprisonment of journalists.
The report also cites the 2022 Media Pluralism report published by the
Centre for Media Pluralism and Media Freedom164, which found that
Turkey was among the five countries that have the highest concentration
of media in Europe.
The 2022 Media Pluralism Monitor, published by the Centre for Media
Pluralism and Media Freedom164, identified eleven of 32 European
countries where media pluralism is at 'high risk', and 28 or 32
countries where news media concentration is also at high risk. Turkey,
Albania, Poland, Hungary and Bulgaria have the highest concentration of
media in Europe. (BIA, 7 March 2023)
L'actrice
turque Birsen Tüzünatac obtient gain de cause
devant la CEDH
L'actrice Birsen Berrak Tüzünatac a fait condamner la Turquie mardi par
la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) dans une affaire où
elle se plaignait d'une violation de sa vie privée après avoir été
filmée à son insu en train d'embrasser un autre célèbre comédien.
L'actrice, âgée aujourd'hui de 38 ans, avait introduit en 2010 une
action civile contre la société mère de la chaîne de télévision qui
avait diffusé ces images d'un baiser échangé avec un autre acteur sur
la terrasse de ce dernier. Le présentateur de l'émission avait annoncé
cette vidéo comme étant "la bombe amoureuse de l'année".
Mais les juridictions turques ont débouté la comédienne, au motif que
"les journalistes l'avaient filmée depuis une voie publique et non pas
en s'introduisant secrètement à son domicile". "Les images litigieuses
ne comportaient pas d'éléments susceptibles de causer une gêne
inacceptable aux intéressés", a aussi estimé la cour constitutionnelle
turque.
La CEDH observe que Birsen Tüzünatac "est une actrice bénéficiant d'une
notoriété considérable auprès du public. Etant donné la célébrité que
lui avaient apportée ses rôles dans des films et des séries télévisées,
elle était sans aucun doute suivie de la presse spécialisée et bien
connue du public".
Mais même en ce cas, comme elle l'a déjà jugé par le passé, la cour
note que "la vie amoureuse et sentimentale d'une personne présente en
principe un caractère strictement privé". En outre, la vidéo diffusée
"semble avoir eu pour seul objet de satisfaire la curiosité d'une
certaine audience".
La CEDH "est d'avis qu'eu égard, d'une part, au contenu de la vidéo
diffusée, qui portait sur des détails de la vie amoureuse et intime de
la requérante et ne relevait aucunement d'un sujet d'intérêt général
et, d'autre part, aux circonstances, non conformes aux normes d'un
journalisme responsable, dans lesquelles ces images ont été obtenues et
diffusées par les journalistes, sans le consentement de l'intéressée,
les juridictions internes auraient dû faire preuve d'une plus grande
rigueur lorsqu'elles ont soupesé les différents intérêts en présence".
La cour estime ainsi que la Turquie a violé le droit à la vie privée de
la comédienne. Cependant, celle-ci ne recevra pas de compensations
financières, sa demande de satisfaction équitable n'ayant pas été
formulée dans les délais impartis.
Birsen Tüzünatac compte plus de 500.000 abonnés sur son compte
Instagram. Ancienne présentatrice à la télévision, elle a tourné dans
une dizaine de films et une douzaine de séries en Turquie. (AFP, 7 mars
2023)
Monthly
report: 88 journalists behind bars in Turkey
Four more journalists have been jailed in Turkey in February raising
the total number of journalists behind bars to 88, Dicle Firat
Journalist Association said in its monthly report on Thursday.
According to the report published on the organization's website, in
February seven journalists were attacked, 15 mistreated, 11 threatened,
24 blocked while reporting, one home was searched, eight taken into
custody and four jailed.
14 investigations were opened against journalists, one journalist was
sentenced to 11 months in prison, and proceedings continued against 102
journalists from 38 files, the report added.
The DFG report also included data on the fines imposed by the Radio and
Television Supreme Council (RTUK) for punishing opposing TVs.
Accordingly, 10 broadcasting bans, 4 TV stations were fined from in the
upper limit, and one TV station darkened for three days.
Four websites were shut down, 19 of them were blocked, along with 345
social media accounts.
The report also said that 25 journalists died in the massive
earthquakes that hit Turkey on Feb. 6. (gerceknews, 2 March 2023)
Turkish authorities jail 2 journalists over earthquake
coverage, detain a third overnight
People walk past collapsed and damaged residential buildings in the
aftermath of a deadly earthquake in Besni, Turkey, on March 1, 2023.
Authorities recently detained three journalists over their earthquake
coverage, two of whom remain in custody. (Reuters/Jonathan Spicer)
Istanbul, March 2, 2023–Turkish authorities should immediately release
two journalists detained over their coverage of the recent earthquakes
in the country and ensure that members of the press do not face
criminal charges for their work, the Committee to Protect Journalists
said Thursday.
On the evening of Monday, February 27, police in the eastern province
of Osmaniye arrested Ali İmat and İbrahim İmat, two brothers who work
as journalists in the area, according to news reports and legal
documents shared online by parliamentary deputy Tuncay Özkan.
Authorities accuse the brothers of publicly spreading disinformation
about the government’s response to the February 6 earthquake that
struck Turkey and Syria, and the journalists remain in custody as of
Thursday, according to those sources.
Separately, on Wednesday evening, police in the capital city of Ankara
detained Gökhan Özbek, publisher of the independent news website and
online broadcasting platform 23 Derece, according to news reports and
tweets by the journalist, his lawyer, and his outlet,
Police questioned Özbek about reporting on 23 Derece that quoted
earthquake victims and politicians, according to his outlet. On
Thursday, he was transferred to a court and then released pending
investigation, according to further tweets by the journalist’s outlet
and his lawyer.
“Turkish authorities’ attempts to obstruct reporting and intimidate
journalists in the aftermath of the terrible earthquakes that hit the
country show that even a natural disaster is not enough to stop their
harassment of the press,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey
representative, “Authorities should immediately free journalists Ali
İmat and İbrahim İmat, drop any investigation into Gökhan Özbek, and
ensure that members of the media are not targeted for their work.”
A new disinformation law, passed in October 2022, carries prison terms
of up to three years for those convicted of publicly spreading false
information that causes concern, fear, or panic.
Ali İmat is the publisher of the local news website Osmaniye’den Haber,
and İbrahim İmat published the now-defunct weekly newspaper Ayrıntı
before becoming a freelance journalist, according to CPJ’s review of
the journalists’ Facebook pages and review of İbrahim İmat’s freelance
publications at the national pro-government outlet İhlas News Agency.
The İmat brothers were arrested over posts on their Facebook pages,
where they frequently share local reporting, in which they investigated
allegations that tents meant for earthquake victims had not been
distributed, according to news reports, which said they were being held
at the Osmaniye Closed Prison pending trial. CPJ was unable to find
contact information for the journalists’ legal representatives.
Authorities have not formally accused Özbek of a crime, according to
those tweets about his case.
On February 28, journalist Sinan Aygül was sentenced to 10 months in
prison for spreading disinformation, the first conviction that CPJ
documented under the new law. Turkey’s largest opposition party, the
Republican People’s Party, applied to annul the amendment with the
Constitutional Court of Turkey, where it remains pending, according to
news reports.
CPJ emailed the chief prosecutors of Ankara and Osmaniye provinces for
comment, but did not immediately receive any replies. (gerceknews, 2
March 2023)
Journalist sentenced to prison under
"disinformation" law
In the first lawsuit launched under a controversial new legislation,
journalist Aygul has been sentenced to a prison term for posting on
Twitter a report about alleged sexual abuse of a girl.
A Turkish court handed down on Tuesday the first prison term under the
new and highly controversial "disinformation law," and sentenced a
journalist to 10 months in prison for sharing on social media a news
report about the alleged sexual abuse of a girl.
Opposition parties and critics in Turkey had strongly objected to the
enactment of the legislation, saying it will likely be abused by
authorities to silence dissident voices, and called it a "censorship
law."
Sinan Aygul, the chair of the local branch of Journalists' Association
in Turkey's Kurdish-majority province of Bitlis, was detained in early
December after he wrote on Twitter that a 14-year-old girl had
allegedly been sexually abused by men including police officers and
soldiers.
He retracted the posts and apologized for writing them without
confirming the story with authorities, but was later arrested. He was
released from pretrial arrest 10 days later.
Aygul said after the court's ruling:
"I received a prison term of 10 months in the first and only lawsuit
launched under the much debated Censorship Law. I told the panel that
the law is antidemocratic and that I will not contribute to its
legitimization by defending myself, and I remained silent in the court
room."
He added:
"We will better understand what this law signifies when the last
dissident is arrested and the last journalist is silenced."
The representatives of several human rights groups and professional
organizations, including the Committee to Protect Journalists (CPJ),
Turkey's Union of Journalists (TGS) and Bitlis Bar Association were
among the spectators in the court room.
Turkey is among the top jailers of journalists, according to a report
by the CPJ released in December. The number of journalists behind bars
in Turkey rose from 18 in 2021 to 40 in 2022, and this number is the
highest in the world after Iran, China and Myanmar, the CPJ
said.(gerceknews, 28 February 2023)
Kurdish
Question / Question kurde
HRW called on Turkey to open investigation into killing
of four in Newroz
"Three members of an armed faction belonging to the Turkish-backed
Syrian National Army (SNA) opened fire on a Kurdish family in the
northern Syrian town of Jinderis on March 20, 2023, as they were
celebrating Newroz, the Kurdish New Year," said Human Rights Watch
(HRW) on Wednesday (March 22) in a statement. Indicating that four
civilians from the same family had lost their lives, the organization
called Turkey to open an independent and transparent investigation into
the event.
Adam Coogle, deputy Middle East director at Human Rights Watch
emphasized that these killings come after "over five years of
unaddressed human rights abuses at the hands of the Turkish forces and
the local Syrian factions they empower."
"Turkey has allowed these fighters to abuse people living in the areas
under their control with impunity, risking making itself complicit in
the violations," Coogle said.
Four died from same family
It was reported that HRW spoke to one of the murdered brothers'
surviving siblings, two witnesses to the crime, a neighbor, and a local
humanitarian worker in Afrin city near Jinderis, and also reviewed
photos of the bodies and videos taken in the aftermath of the fatal
shooting.
The four victims are brothers Farhan Din Othman, 43, Ismail Othman, 38,
and Mohamed Othman, 42, and Ismail's son Mohamed, 18. Witnesses and a
humanitarian worker with direct knowledge of the incident confirmed
that the fighters were part of the Jaysh Al-Sharqiyah faction of the
Syrian National Army.
"Turkey should cut all support to SNA factions implicated in abuses"
The HRW statement called on Turkey to investigate the killings and to
ensure that those responsible are held accountable. Turkey should also
cut all support to SNA factions implicated in recurrent or systemic
human rights abuses and international humanitarian law violations,"
said HRW in the statement. (BIA, 24 March 2023)
Le HDP apporte un soutien tacite à Kiliçdaroglu candidat
pour la présidentielle
Le parti prokurde HDP, troisième force politique turque, a annoncé
mercredi qu'il ne présenterait pas de candidat à la présidentielle du
14 mai, apportant un soutien tacite au candidat de l'alliance de
l'opposition qui défiera le président Recep Tayyip Erdogan.
"Nous ne présenterons pas de candidat à la prochaine élection
présidentielle", a déclaré la co-présidente du HDP (Parti démocratique
des peuples), Pervin Buldan, lors d'une conférence de presse.
"La Turquie a besoin de réconciliation, pas de conflit", a lancé Mme
Buldan, disant vouloir mettre fin au "règne" du président Erdogan.
Le HDP, dont le candidat à la présidentielle de 2018 avait terminé
troisième avec 8,4% des suffrages exprimés, est considéré comme le
faiseur de rois du scrutin de mai que les sondages prédisent disputé.
La formation prokurde, elle-même alliée à des micro-partis de gauche et
d'extrême gauche, a été tenue à l'écart de l'alliance des six partis de
l'opposition de par la présence en son sein du Bon Parti (nationaliste).
A moins de huit semaines de la présidentielle, l'annonce du HDP est
susceptible de fragiliser les chances de réélection du président
Erdogan, qui s'est maintenu au pouvoir depuis vingt ans en profitant
des divisions de l'opposition.
Le chef de l'Etat doit en outre affronter les conséquences du séisme
dévastateur du 6 février qui a fait plus de 50.000 morts dans le pays.
"Cette annonce sera suivie d'effets parmi les Kurdes qui soutiennent le
HDP depuis son origine. Cet électorat suit dans une très large mesure
les décisions du parti", estime Ulas Tol, directeur général de
l'institut de sondages Team, citant l'exemple des élections municipales
de 2019.
A Istanbul, le HDP avait appelé à voter pour le candidat du CHP (Parti
républicain du peuple, social-démocrate), Ekrem Imamoglu, contribuant à
son élection.
En ravissant au parti présidentiel AKP la plus grande ville de Turquie,
M. Imamoglu avait infligé un revers cinglant à Recep Tayyip Erdogan.
Fort du succès de 2019, le candidat de l'alliance de l'opposition pour
la présidentielle, Kemal Kiliçdaroglu, patron du CHP, a multiplié ces
derniers mois les contacts avec les cadres du HDP.
Lundi, il s'était entretenu avec ses deux co-présidents, s'engageant à
l'issue de leur rencontre à résoudre le "problème kurde" une fois élu.
M. Kiliçdaroglu a notamment dénoncé les "discriminations" contre la
langue kurde en Turquie, ainsi que le remplacement dans le Sud-Est à
majorité kurde de dizaines de maires HDP par des administrateurs nommés
par le gouvernement.
Le HDP est accusé par le gouvernement turc d'être lié au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe armé qualifié de "terroriste"
par Ankara et ses alliés occidentaux, et se trouve sous le coup d'une
menace d'interdiction.
Selahattin Demirtas, sa figure de proue, est lui-même emprisonné depuis
fin 2016 pour "propagande terroriste".
La coalition d'opposition, baptisée Alliance de la nation, rassemble
six partis aux tendances diverses, dirigés pour deux d'entre eux par
d'anciens lieutenants d'Erdogan, l'ex-ministre des Affaires étrangères
et Premier ministre Ahmet Davutoglu et l'ancien ministre de l'Economie
et chef de la diplomatie Ali Babacan. (AFP, 22 mars 2023)
Des milliers de Kurdes aux funérailles de victimes
d'un groupe proturc en Syrie
Des milliers de Kurdes ont participé mardi aux funérailles de quatre
civils tués la veille dans le nord de la Syrie par des combattants
proturcs alors qu'ils célébraient la fête de Norouz, selon un
correspondant de l'AFP.
Brandissant des drapeaux kurdes, les participants aux funérailles, dans
la localité de Jandairis, proche de la frontière avec la Turquie, ont
conspué les groupes proturcs qui contrôlent cette région.
Des combattants proturcs avaient ouvert le feu lundi sur une famille
kurde qui avait allumé un feu pour célébrer Norouz, une fête marquant
le début du printemps, tuant quatre civils et en blessant trois autres.
"Mes enfants (...) sont morts sans raison", a affirmé en pleurant Koli
Meho, 70 ans, qui a perdu ses trois fils et son petit-fils.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les auteurs
des tirs sont des membres d'Ahrar al-Charkiya, un groupe comptant des
jihadistes, placé en 2021 sur la liste des sanctions américaines en
raison d'exactions contre la population locale.
Des habitants ont affirmé à l'AFP que les auteurs des tirs étaient
membres d'un groupe dissident de cette formation, Jaych al-Charkiya.
"Nous manifestons contre les groupes proturcs qui ne nous laissent pas
nous déplacer librement et vivre en sécurité", a affirmé Abou Jan, 42
ans, qui prenait part aux funérailles.
"Ils nous traitent comme des citoyens de quatrième ou cinquième zone,
c'est notre droit de célébrer Norouz", a-t-il ajouté.
Dans un tweet, Elham Ahmad, une responsable de l'administration kurde
qui contrôle des zones situées plus à l'est, a appelé "l'ONU et les
organisations de défense des droits de l'homme à enquêter" sur le drame
et "en sanctionner les responsables".
"La Turquie et les factions terroristes qu'elle soutient sont
responsables de crimes contre l'humanité" dans ces régions, a-t-elle
ajouté.
Une trentaine de groupes proturcs se partagent le contrôle d'une zone
frontalière où vivent quelque 1,1 million d'habitants et sont accusés
d'exactions, dont des arrestations arbitraires et la confiscation de
terres et de biens.
De nombreux habitants kurdes ont fui cette région après sa prise de
contrôle par les groupes proturcs en 2018 à la faveur d'une offensive
d'Ankara.
Le conflit en Syrie est entré ce mois-ci dans sa 13e année avec plus de
500.000 morts, plusieurs millions de déplacés et une profonde crise
économique et humanitaire. (AFP, 21 mars 2023)
Des combattants proturcs abattent
4 Kurdes fêtant Norouz
Au moins quatre personnes ont été tuées lundi et trois autres blessées
lorsque des combattants proturcs ont ouvert le feu sur une famille
kurde célebrant Norouz, le Nouvel an persan, dans le nord de la Syrie,
selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Des membres du groupe armé Ahrar al-Charkiya ont d'abord proféré des
insultes à l'encontre d'un groupe de jeunes hommes qui avaient allumé
un feu à proximité de leur maison pour célébrer le Nouvel an, a indiqué
l'ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain.
Ils ont ensuite "tué quatre personnes et blessé trois autres, toutes de
la même famille", a précisé l'OSDH.
La fusillade s'est produite dans un village proche de la ville de
Jandairis, dans la province d'Alep, dans une zone contrôlée par les
combattants soutenus par la Turquie et durement touchée par le
tremblement de terre meurtrier du 6 février.
Le groupe Ahrar al-Charkiya a été placé en 2021 sur la liste des
sanctions américaines, accusé d'exactions contre la population lors de
l'offensive turque en 2018 dans le nord de la Syrie, mais aussi d'avoir
assassiné la militante kurde des droits des femmes Hevrin Khalaf sur
une route de cette région.
Les zones rebelles dans le nord et le nord-ouest de la Syrie,
contrôlées par des jihadistes et des combattants soutenus par la
Turquie, comptent plus de quatre millions de personnes, dont au moins
la moitié sont des déplacés d'autres régions du pays.
Le conflit en Syrie est entré ce mois-ci dans sa 13e année avec plus de
500.000 morts, plusieurs millions de déplacés et une profonde crise
économique et humanitaire. (AFP, 20 mars 2023)
Demirtas's new book in prison released
The new book of imprisoned Kurdish politician Selahattin Demirtas has
been released. Dad (The book's Kurdish title meaning "fairness" in
English), a collection of nine stories, is Demirtas's fifth published
work since he he was incarcerated in November 2016.
Demirtas says in the acknowledgment:
"For me, writing has turned into some kind of resistance. It feels like
I won't be able to convince myself that I'm alive if I'm not writing. I
exist as long as I can write, and as long as I exist I ought to write.
Letters, articles, stories, novels, lyrics... Whatever, as long as I'm
writing."
He continues:
"This wasn't what I had in mind when I first began. I mean, I never
thought of becoming a writer with several books published. But it's
turned into a challenge. I will continue to write as long as they hold
me here in this cell of 12 square meters; and as long as the people who
are always by my side in this adventure continue to exist."
On the back cover of the book it says:
"From an Istanbul dump site to the corridors of a court house, from
luxurious country houses to the offices of revenue service, from
deserted islands to insane asylums, shifting from science fiction to
absurd comedy, adorned with misunderstandings, complicated betrayals,
wonderful fantasies; a carousel of imagination that sends the reader
into sweet and bitter laughter. Fasten your belts."
About Demirtas
Demirtas was born in Diyarbakir's Sur on 10 April 1973, as the second
child of a working father and a housewife mother.
He graduated from Ankara University's Faculty of Law, and was elected
the local branch chair of Human Rights Association (IHD) in Diyarbakir
in 2004.
He entered the Turkish Grand National Assembly (TBMM) as Diyarbakir
deputy in the 2007 parliamentary elections.
He was elected the co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) on
23 June 2014, alongside Figen Yuksekdag.
While he was still party's co-chair and served in TBMM as Istanbul
deputy for the HDP, he was arrested on 4 November 2016. He has been
denied release despite a ruling by the European Court of Human Rights.
His previous works include Seher (2017) and Devran (2019), story
collections, and novels Leylan (2020) and Efsun (2021).
He is married to Basak Demirtas and the couple have two daughters,
Delal and Dilda. (gerceknews, 14 March 2023)
L'Iran
a exécuté un "prisonnier politique" kurde, selon
des ONG
L'Iran a exécuté vendredi un Kurde considéré comme un "prisonnier
politique" pour son appartenance à un parti interdit par Téhéran, ont
rapporté des organisations de défense des droits humains.
Mohayyedine Ebrahimi a été pendu à l'aube à la prison d'Ourmia, dans le
nord-ouest de l'Iran, ont indiqué Iran Human Rights (IHR) et Hengaw,
deux organisations basées en Norvège, dans des communiqués distincts.
Cinq autres hommes ont également été exécutés dans la matinée à Ourmia
pour trafic de drogue, selon les mêmes sources.
Selon Hengaw, la famille a été d'abord informée du transfert d'Ebrahimi
dans une autre prison après la suspension de sa peine, avant d'être
contactée pour récupérer son corps.
Il a été condamné pour avoir été membre du Parti démocratique kurde
d'Iran, groupe armé interdit qui a mené une lutte armée pour
l'autodétermination de la région iranienne peuplée de Kurdes.
Ebrahimi a nié ces accusations, affirmant qu'il travaillait comme
"kolbar" (contrebandier) de marchandises provenant d'Irak, selon les
ONG qui l'ont qualifié de "prisonnier politique". Il avait été arrêté
en 2017, avant d'être condamné à la peine capitale l'année suivante.
IHR a ajouté qu'une manifestation avait eu lieu jeudi en fin de journée
devant les portes de la prison d'Ourmia, après que les proches
d'Ebrahimi ont compris que son exécution serait imminente. Son fils a
été arrêté dans la foulée, selon la même source.
Par ailleurs, un autre détenu a été pendu jeudi dans la prison de
Khorramabad, dans l'ouest de l'Iran, pour le meurtre d'un policier, a
indiqué l'agence de presse officielle IRNA.
Téhéran a été accusé d'utiliser la peine de mort comme instrument de
répression contre les manifestations déclenchées par la mort en
détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans
arrêtée pour non respect du code vestimentaire de la République
islamique, strict pour les femmes.
Quatre hommes ont été exécutés jusqu'ici pour des faits commis en lien
avec ces manifestations. Selon IHR, 144 personnes ont déjà été
exécutées depuis le début de l'année.
Le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry Moghaddam, a décrit les personnes
exécutées "comme des victimes de la machine à exécuter du gouvernement,
dont le seul but est d'intimider les gens et d'empêcher les
manifestations".
De son côté, Amnesty International a accusé l'Iran d'une "escalade
effrayante dans l'application de la peine de mort", les minorités
ethniques kurde et baloutche étant particulièrement visées, selon
l'ONG. (AFP, 17 mars 2023)
Un hélicoptère s'écrase au Kurdistan, 5 passagers
tués
Au moins cinq personnes sont mortes dans le crash d'un hélicoptère dans
une zone reculée du nord de l'Irak, ont annoncé les autorités du
Kurdistan irakien jeudi, affirmant que certaines victimes étaient
"membres du PKK".
Les raisons du crash n'étaient pas connues dans l'immédiat, ni le
groupe ou le pays auquel appartient l'appareil.
Un Eurocopter AS350 "s'est écrasé" dans la région de Dohouk dans la
nuit de mercredi à jeudi, "tuant tous les passagers", ont annoncé dans
un communiqué les services antiterroristes de la région autonome du
Kurdistan irakien.
"Au moins cinq passagers ont été tués. L'enquête (...) devra
déterminer à qui appartenait l'hélicoptère et les causes de
l'incident", a ensuite indiqué sur Twitter Lawk Ghafuri, chargé des
relations avec les médias étrangers au sein du gouvernement régional.
"Certaines des personnes tuées étaient membres du PKK, selon les
premiers éléments de l'enquête", a-t-il précisé à l'AFP.
Sollicités par l'AFP, les combattants du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), mouvement classé "terroriste" par la Turquie et ses
alliés occidentaux, ont dit "enquêter" sur l'incident sans dire si les
victimes faisaient partie de leur groupe.
Les forces de sécurité turques ont affirmé dans un communiqué que
l'hélicoptère ne leur appartenait pas.
Le PKK dispose de bases arrière au Kurdistan d'Irak. Et la Turquie mène
régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre ce groupe
dans la région.
Depuis 25 ans, la Turquie a des dizaines de positions militaires dans
le nord de l'Irak, principalement au Kurdistan irakien, qui n'a d'autre
choix que d'accepter cette présence.
Début mars, plusieurs combattants yazidis affiliés au PKK ont été tués
par des frappes de drone imputées à l'armée turque dans la région de
Sinjar (nord). Un mois plus tôt, huit roquettes avaient visé une base
militaire turque dans le nord de l'Irak, sans faire de victimes.
En juillet 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une
aire de loisirs du Kurdistan avaient tué neuf civils parmi lesquels des
femmes et des enfants. La Turquie avait nié toute responsabilité et
accusé le PKK. (AFP, 16 mars 2023)
EP
Conference: "Chemical and drone attacks to Kurdish regions must be
stopped"
The EU Turkey Civic Commission (EUTCC), in cooperation with the Kurdish
Institute Brussels, held the 17th International Conference titled “The
European Union, Turkey, the Middle East and the Kurds” at the European
Parliament in Brussels on Wednesday and Thursday.
At the end of the two-day conference, a joint position paper with
current demands was adopted. The final declaration stated that the
conference was a success.
The following are the main demands listed by participants:
Remembering the earthquake victims
In early February, a devastating earthquake shook Turkey, Kurdistan and
Syria. Tens of thousands of people lost their lives, entire cities were
reduced to rubble and ashes. The violent scale of the disaster is not
only the result of plate movements, but of a monistic state policy
combined with greed for profit. The EUTCC conference commemorates the
victims of the earthquake and calls on Turkey to stop its attacks on
northern Syria immediately and lift the embargo on humanitarian aid.
Bilateral ceasefire
The conference underlined the importance of the military inaction
demanded by the PKK because of the earthquake and said that it should
have come from both sides. The military inaction and the earthquake
catastrophe are not only a consequence, but also an opportunity for the
Republic of Turkey to overcome 100 years of monistic state mentality
and to become a democratic republic. In this context, the upcoming
elections are a historic option that must be seized by the opposition.
Clear signal from Europe against HDP ban
The EUTCC conference calls on the opposition to unite for democracy and
peace and to mobilize together against the ban on the Peoples'
Democratic Party (HDP). The international community, in particular the
European Union and the Council of Europe, must send out clear signals
that they will under no circumstances accept the ban on the second
largest opposition party.
Ending the isolation of Abdullah Öcalan
A long overdue historical necessity is the opening of the gates to
Imrali prison, a lawless space that was the starting point for the
worst human rights abuses. The European Union, the Council of Europe
and in particular the Anti-Torture Committee CPT are called upon to use
all mechanisms to end illegality on Imrali and to allow lawyers
unhindered access to the island.
Dialogue between the Turkish state and the PKK
The EUTCC conference called for the release of Abdullah Öcalan and the
resumption of dialogue between the Turkish state and the PKK for a
sustainable solution.
Autonomous administration must be recognised
This dialogue is also crucial for the future of Syria and the Middle
East. The Autonomous Administration of North and East Syria (AANES),
with its social contract based on the concept of democratic autonomy,
is the only alternative for a pluralistic democratic Middle East. In
this way, ethnic and sectarian lines of conflict, war crimes - ecocide,
genocide, femicide, violations of international law - can be stopped
and overcome together.
An important step would be for the international community to recognize
the Autonomous Administration of North and East Syria. In this context,
the EUTCC conference also points to the obligation of states to bring
back and prosecute imprisoned ISIS fighters. A local tribunal is also
necessary.
Drone attacks must be stopped
The destabilizing foreign policy impact of the current Turkish
government is also hampering the development of stability and security
in the Kurdish region of Iraq. The massacres of Kurdish politicians,
especially women, by Turkish drones in both South Kurdistan Region and
the AANES region (Northern and East Syria) must be prosecuted.
Yazidi Genocide
Many states recognized the attacks against the Yazidis as genocide. The
EU should mobilize all diplomatic and political mechanisms to prevent
further attacks by Turkish drones on the Yazidis. The Yazidis are
suffering from the consequences of the 2014 genocide.
Use of chemical weapons must be investigated
The EUTCC conference called on the UN, the OPCW and the International
Criminal Court to address Turkey's war crimes and launch independent
investigations. OPCW member states should use the possibilities
provided for in the regulations to investigate the alleged use of
chemical weapons by Turkey. The international community, in particular
the European Union, is called upon to fully uphold international law in
connection with Turkey and to sanction violations.
The PKK should be removed from the list of terrorist organizations
The European Union and Europe also bear responsibility within the
framework of the Treaty of Lausanne, which was signed 100 years ago.
The EUTCC conference called on the European Union and the European
institutions and states to take all measures to prevent an anti-Kurdish
war on European soil. The attack on 23 December 2022 in Paris must be
fully investigated. An important contribution of the European Union for
the Kurdish community in Europe and above all to a political solution
of the Kurdish question would be the lifting of the PKK from the list
of terrorist organizations.
Jin, Jiyan, Azadi
All of these demands are also part of the slogan Jin,Jiyan,Azadi
(Woman-Life-Freedom), which has spread worldwide with the Iranian
protests. The EUTCC conference said it stands in solidarity with the
Iranian people who are rebelling against a tyrannical regime. There can
be no alternative if the country's diversity cannot fully participate
in the processes of political reconstruction. The EUTCC called on the
international community to claim this slogan.
(ANF, 9 March 2023)
La justice
turque lève le blocage des aides publiques au
parti pro-kurde
La Cour constitutionnelle turque a levé jeudi le blocage des aides
publiques à la troisième force politique du pays, le parti pro-kurde
HDP, accusé par les autorités de liens avec le "terrorisme".
Selon la chaîne privée NTV et l'agence officielle Anadolu, 539 millions
de livres turques d'aide publique (28,7 millions de dollars) devaient
être accordés au Parti démocratique des peuples (HDP) cette année.
Le parti est considéré par certains analystes comme le "faiseur de
rois" de la prochaine élection présidentielle prévue mi-mai.
Le HDP est par ailleurs sous le coup d'une menace de fermeture, à moins
de deux mois des élections présidentielle et législatives.
Un procureur avait réclamé en janvier devant la Cour constitutionnelle
turque l'interdiction du parti, accusé d'être lié "de façon organique"
au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe armé qualifié de
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Rejetant ces accusations, le HDP présentera sa défense le 11 avril
prochain devant la Cour, a-t-il annoncé sur son site jeudi.
Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis 2016, année où
son chef de file Selahattin Demirtas a été arrêté.
M. Demirtas a été condamné deux ans plus tard à quatre ans et demi de
prison, et nombre de responsables et de sympathisants du HDP ont été
également arrêtés.
Le HDP a obtenu 12% des suffrages aux élections législatives de 2018,
faisant élire près de 60 députés sur 579. (AFP, 9 mars 2023)
Attack on Amedspor: Fans question how explosives, racist
banners allowed in stadium
Thirteen left-wing football fan groups have condemned the attacks on
Amedspor, a football club based in the predominantly Kurdish-populated
city of Diyarbakır, during a match against Bursaspor yesterday (March
5).
Fans of Bursaspor displayed racist banners on the stands and threw
objects onto the field throughout the game. Despite the incidents,
referres did not postpone the match, which Bursaspor won 2-1 in its
home turf.
In a written statement today, the fan groups said, "The
Bursaspor-Amedspor match has taken its place as a black spot in the
history of football."
Noting that the attacks on the Amedspor staff and players began a day
before the game when Bursaspor supporters gathered outside the hotel
they were staying in, it was "callous" on the authorities' part to
expect that the game would be played without any problems.
"The failure to take adequate measures against incidents of violence,
unfortunately, means that the city's law enforcement and local
authority do not perform their duties properly.
"As fans who are searched for before the match, we know very well that
it is not possible to bring even a plastic bottle into the stadium, let
alone explosives and injurious and dangerous substances.
"Similarly, the banners opened in the stands are checked by the police
every week and if found 'appropriate', they are allowed inside. It is a
fascist threat to show the banners of a white Taurus and a hitman,
symbolizing the unsolved murders committed in the '90s, and to turn a
blind eye to that.
"To view what happened as the incompetence of a few officials and
making a statement that 'we have punished those who did not fulfill
their duties' is to cover up the incident.
"The fact that the match was not postponed despite the threats and
attacks that had been going on since the start of the game is another
proof that the necessary intervention was not made.
"The sports police, which immediately framed supporters and hunted the
fans by following the media closely, did not perform its primary duty
today.
"We believe that all colors are beautiful and represented in football.
We will show that those who oppose this idea do not have a place in the
stands.
"Despite your all efforts, we will build a future against
discrimination together. We will not leave Amedspor alone." (BIA, 6
March 2023)
Kurdes tués
à Paris: le discernement du tueur "altéré"
selon une expertise psychiatrique
Le discernement de William Malet était, "dans une certaine mesure",
altéré au moment où il a tué par balles trois Kurdes en décembre à
Paris, selon les conclusions d'une expertise psychiatrique révélées par
Le Parisien et consultée jeudi par l'AFP.
"Son examen psychiatrique ne met pas en évidence une maladie mentale
évolutive ou constituée" mais "révèle des troubles de la personnalités
dans un registre de paranoïa de caractère", selon les deux médecins
psychiatres qui l'ont examiné le 4 janvier.
Les deux experts considèrent que ces troubles de la personnalité
justifient "dans une certaine mesure, que l'on considère son
discernement comme ayant été altéré".
Le 23 décembre, William Malet, conducteur de train retraité de 69 ans,
avait ouvert le feu près du centre culturel kurde rue d'Enghien (Xe),
faisant trois morts et trois blessés.
Mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats à caractère
raciste, il a été incarcéré.
En garde à vue, il avait reconnu sa haine "pathologique" des
étrangers. Il était sorti de prison le 12 décembre après un an de
détention provisoire pour avoir blessé avec un sabre des migrants dans
un campement parisien en décembre 2021.
Au moment des faits rue d'Enghien, il était dans "une impasse
situationnelle, un vécu d'échec existentiel, après une bascule lors du
cambriolage de son pavillon" en 2016, selon les conclusions.
Il avait été condamné en juin 2022 pour violences avec armes pour avoir
blessé ses cambrioleurs. Il a fait appel.
"Se sentant démuni (...) il a conçu l'idée raciste d'une tuerie de
masse suivie d'un suicide comme solution restauratrice, vengeresse,
révélatrice à la face du monde de sa propre souffrance, dans un
massacre perpétré contre ceux qui, selon lui, l'ont menacé et qui, dans
sa vision, menacent le monde", écrivent les psychiatres.
"On a essayé de nous dépeindre un individu déprimé qui n'avait pas
toutes ses facultés" mais "il est responsable de ses actes", a souligné
Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France
(CDK-F), partie civile, lors d'une conférence de presse.
Me Christian Charrière-Bournazel, l'un des avocats du CDK-F, demande
aux trois juges d'instruction d'explorer toutes les pistes "pour savoir
de quelle manière il aurait pu être mandaté ou influencé de manière
très décisive par des agents du gouvernement actuel turc qui n'a qu'une
obsession, c'est de réduire les Kurdes".
"Nous avons le sentiment qu'une seule piste est actuellement étudiée",
celle "d'un loup solitaire qui commet une attaque isolée", a regretté
Agit Polat, autre porte-parole du CDK-F.
Or, William Malet "vient précisément cibler le centre kurde", a rappelé
M. Polat, qui y voit "une motivation politique". (AFP, 2 mars 2023)
Trois combattants yazidis tués par une frappe de
drone turc
Trois combattants yazidis affiliés aux rebelles du PKK ont été tués
lundi dans le nord de l'Irak par une frappe de drone imputée à l'armée
turque, ont annoncé les services antiterroristes du Kurdistan irakien
dans un communiqué.
Un "commandant" des Unités de résistance du Sinjar et "deux
combattants" ont été tués par "un drone de l'armée turque qui a visé le
véhicule" les transportant dans la région du Sinjar, bastion de la
minorité yazidie dans le nord de l'Irak, selon le communiqué officiel.
Ce groupe est allié aux rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), un mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses
alliés occidentaux. Le PKK avait annoncé le 10 février la suspension de
ses "opérations" en Turquie, après le séisme meurtrier qui a frappé le
pays.
L'armée turque n'a pas commenté le bombardement de lundi.
Illustrant la complexité des luttes impliquant une multitude d'acteurs
dans le nord de l'Irak, les Unités de résistance du Sinjar sont aussi
affiliées aux ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi. Les combattants
yazidis ont lutté contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI)
avant sa mise en déroute en 2017.
La Turquie mène régulièrement des opérations militaires terrestres et
aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l'Irak,
notamment dans la région montagneuse du Sinjar. La Turquie a aussi
installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au
Kurdistan irakien.
Début février, huit roquettes ont visé une base militaire turque dans
le nord de l'Irak, sans faire de victimes. En juillet 2022, des frappes
d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs du Kurdistan
avaient tué neuf civils parmi lesquels des femmes et des enfants. La
Turquie avait nié toute responsabilité et accusé le PKK. (AFP, 27 fév
2023)
Minorités
/ Minorities
Player
makes Nazi salute in football game with Jewish
school
After the incidents was exposed in social media, the administration of
an American school has expressed regret over the incident.
The administration of an American high school in Istanbul "expressed
regret" after a student and player of the school's football team made
the Nazi salute in a game on Tuesday against a Jewish school.
It said in a post on the official Twitter account of Uskudar American
Academy:
"We are in deep regret over what one of our players inappropriately did
during a football game with Ulus Private Jewish School. We want to
stress once again that we stand against all kinds of discrimination in
accordance with our institutional philosophy of education. We
immediately contacted the administrators of Ulus Private Jewish School
and conveyed them our regret, and we launched an investigation into the
incident."
An editor of Turkish-based Jewish media Avlaremoz (a Judeo Spanish word
meaning "let us talk" in English) criticized the statement, saying:
"If the Nazi salute is defined as an inappropriate gesture, should we
then say that the holocaust is some unpleasant events?"
The incident was first made public on social media, and a tweet by was
viewed over 2.8 million times. It said:
"There are reports that the players of Uskudar American High School
expressed their joy after scoring a goal against Ulus Jewish School by
making the Nazi salute, and reportedly not a single player but several
players took part."
This was followed by a tweet of the Turkish Jewish Community who said:
"We are informed about the incident, and both the administration of our
school and the leadership of Turkish Jewish Community is following up
on it and taking necessary steps."
A Twitter account with nearly 5,900 followers said in response to the
reports of the incident:
"Oh but haven't they really cried out their eyes. And the kids didn't
even insult, they did not even curse or use violence. The only thing
they made was some dark humor. Even if we suppose that they really
meant to literally say it, so what? There is a Nazi party in America,
blockheads. There is a Nazi party even in America that waged a war
against Nazis."(gerceknews, 16 March 2023)
Organizer
of Armenian Genocide commemorated with
"endless respect"
A student society in Bogazici University has declared Talat Pasha "the
guarantor of the Turkish existence in Anatolia and of modern Turkey"
and "a hero of liberty."
Talat Pasha, an Ottoman official who is known as the organizer of the
Armenian Genocide in 1915 and who was sentenced to death in absentia by
the Ottoman Special Military Tribunal after he fled to Germany as a war
criminal, was commemorated on the occasion of the anniversary of his
death by a student society in Istanbul's Bogazici University (BU).
Bogazici University Turkish Studies Society (BUTAT) posted a statement
on Twitter saying:
"On the anniversary of his martyrdom, we commemorate with endless
respect and gratitude the Grand Vizier Talat Pasha, the guarantor of
the Turkish existence in Anatolia and of modern Turkey, a hero of
liberty, who was shot in the back by an Armenian terrorist."
While a Twitter user said in response that Talat Pasha was "the
guarantor of all massacres in Turkey, nothing else," another user
posted a clipping of The New York Times whose headline said on 15 March
1921, "Talaat Pasha assassinated by Armenian genocide survivor."
The son of the assassin Soghomon Tehlirian had told British journalist
Robert Fisk in June 2016: " It was his mother – my grandmother – who
was killed in the genocide, along with his oldest brother Vasken, who
would have been my uncle and who had been a medical student in Beirut."
Fisk (died on 30 October 2020) had noted in the interview:
"So appalled was the German Weimar Republic's court by the evidence of
the 20th century's first industrial holocaust, that it took jurors at
Tehlirian's trial just two days to declare the Armenian assassin 'not
guilty.'"
He added:
"Talaat’s own ashes lie today within a much visited mausoleum in
central Istanbul. They were returned to the Turks in 1943 in a train
decorated with the Nazi swastika, and on the orders of Adolf Hitler."
In a move devised to create a Turkish nation out of a multi-ethnic
empire, Talat Pasha and other officials of the Party of Union and
Progress led an annihilation campaign in 1915 that wiped out the entire
Armenian People within the borders of the empire, except for a small
community in Istanbul. The genocide had been preceded by 1907 Adana
massacre that destroyed the Armenian population in the Cilicia region,
and the Hamidian massacres in mid 1890s. (BIA, 16 March 2023)
Turkey's
last Armenian village live in tents after
earthquake, production halted
Most of the old stone houses have been severely damaged by the
earthquake in Vakifli, and spring farm activities may not even begin
because of the earthquake's impact.
The local administrator of the last remaining Armenian village in
Turkey said that the Magnitude 6.4 earthquake on 20 February partially
destroyed most of the buildings in the village, that they had to
evacuate the children and elderly out of the village, and that the
villagers are now staying in tents.
Speaking to Duvar's Anil Mert Ozsoy and Burak Karaman, village chief
Berc Kartun said that the earthquake that struck two weeks after the
twin earthquakes on 6 February caused significant material damage in
the village of Vakifli.
Noting with gratitude that they received substantial aid from the
Armenian community and the Armenian patriarchate in Turkey, Kartun said
that the entire production has come to a halt after the earthquake.
"We go out to the orchards and the orchards weep, we go out to homes
and homes weep. It's already spring now, but we cannot work. We don't
have any strength left for work," he said.
Stressing that the city of Hatay (Antioch) is a center of civilizations
and that communities of diverse ethnicity and religious beliefs live in
the area, Kartun added:
"We're expecting the authorities to do what's necessary in order to
restore back Hatay. We have to restore the historic places and give
them back to people. We want our Hatay back."
Three fourth of the forty stone houses in the village have been
severely damaged by the earthquake, Ozsoy and Karaman reported, adding
that a women's cooperative of handmade products had to halt its
activities after the earthquake.
Vakifli is some 5 km to the Samandag district in the border province of
Hatay. The village is the single remaining Armenian rural settlement in
Turkey, which was the native homeland of the Armenian people till the
genocide in 1915. (gerceknews, 13 March 2023)
Hommage à Jules Mardirossian, grand humaniste
arménien
Jules Mardirossian avec Özgüden et Tugsavul lors de la
commémoration à Lyon en 2009
Le magazine France
Arménie consacre son numéro de mars 2023 à son fondateur et rédacteur
en chef, notre ami Jules Mardirossian, décédé le 9 février 2023.
Jules Mardirossian
est décrit par ses compagnons de lutte dans sa revue comme "un homme de
convictions, infatigable débatteur, brillant orateur, parfait
connaisseur de l’Histoire et des rouages de la diplomatie et de la
politique française et un grand humaniste dont le nom sera à jamais
associé au combat pour la reconnaissance internationale du génocide des
Arméniens."
Né le 21 mai 1938 à
Vienne, en Isère, Mardirossian adhère à la Fédération Révolutionnaire
Arménienne Dachnaktsoutioun en 1963 alors qu’il est déjà dirigeant de
son mouvement de jeunesse la FRA Nor Seround et qu’il participera en
1965 à la création de l’Union des Etudiants Arméniens d’Europe.
La même année, il a
été parmi les fondateurs du Comité de Défense de la Cause Arménienne
(CDCA) et luttait pour la reconnaissance du génocide de 1915 par l’ONU,
le Parlement européen et l'Assemblée nationale française.
Il a également été
pionnier dans la création du premier monument dédié aux victimes du
génocide arménien à Décines, dans l'adoption de la première rue du 24
avril 1915, dans la création de la Maison de la culture arménienne de
Décines (1977), du magazine France Arménie (1982) et de Radio Arménie
(1983), du Centre National de la Mémoire Arménienne (2013) et du
Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF)
dont il fut pendant de longues années le président pour la région
Centre.
Les déclarations du
CDCA, dont Jules Mardirossian était le fondateur, étaient une source
inestimable pour Info-Türk afin de connaître les faits du génocide de
1915, ainsi que pour mieux connaître la diaspora arménienne, déracinée
de la terre anatolienne par la déportation.
Nous avons pu suivre
plus en détail les luttes et les revendications du CDCA et d'autres
organisations arméniennes à partir de 1982 grâce au magazine France
Arménie, également fondé par Mardirossian.
Le 24 avril 2009,
nous avons pu faire la connaissance personnelle de Jules Mardirossian
lorsqu'il m'a invité à prendre la parole lors d'une réunion à Lyon
commémorant le génocide de 1915. Le magazine France Arménie a fait
figurer mon intervention en couverture de son numéro du 31 mai 2009,
ainsi qu'une interview de deux pages réalisée par Mardirossian.
https://www.info-turk.be/368.htm#24
https://www.info-turk.be/France%20Armenie.pdf
Nous adressons nos
condoléances à sa famille et à tous nos amis arméniens.
(Photo: Jules
Mardirossian avec Inci et moi-même lors de la commémoration du génocide
de 1915 à Lyon en 2009)
Un
reportage avec les combattantes yézidies à
Sinjar
Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 4 mars 2023
"Hol Hola !","Nous ne céderons rien !" C’est par ce cri que les
combattantes des Unités des femmes de Sinjar (YJS) sont parties à
l’assaut de Daech lors de la libération de la ville de Raqqa en 2017.
Gianda, 25 ans aujourd’hui, et Hêza, 27 ans, se trouvaient en première
ligne avec les forces des Kurdes de Syrie. Elles avaient un compte à
régler avec les djihadistes. La première, pourchassée par l’État
islamique, a survécu pendant dix jours sur les monts Sinjar sans eau ni
nourriture. La seconde a été captive pendant un an de l’organisation
terroriste. Elles résument à elles deux le génocide yézidi.
"Comme une revanche. Nous avons lancé un assaut brutal. Nous y sommes
allées avec passion. Daech était sidéré", raconte Gianda, qui semble
toute frêle dans sa veste noire, assise les jambes croisées, le dos
contre le mur du salon.
Un choc de culture
L’image de ces combattantes sans peur a frappé l’imaginaire des
Occidentaux, suscité de nombreux reportages, bandes dessinées et
documentaires. Elle a été mise en avant par les groupes a!iliés au PKK
car elle montrait bien le choc entre une culture patriarcale dominante
dans le monde arabe et l’idéal révolutionnaire d’Abdullah Öcalan,
l’ex-marxiste converti aux idées de démocratie directe du militant et
philosophe américain Murray Bookchin.
Les premières unités féminines ont été créées en 1995 par le PKK en
Turquie, puis ont fleuri dans les rangs des Kurdes syriens, notamment
lors de la bataille de Kobané en 2014, avant de séduire des jeunes
femmes yézidies dans le nord de l’Irak. "Dans chaque société, il faut
une force de protection. En 2014, nous n’en avions pas. Les peshmergas
et l’armée irakienne s’étaient retirés face à l’o!ensive de l’État
islamique. Nous avons subi un génocide. Des enfants ont été tués. C’est
pourquoi nous avons rejoint les YJS", explique Hêza.
Les motivations de ces femmes sont diverses. Certaines s’enrôlent par
conviction idéologique. D’autres, au désespoir de leurs parents, ont
rejoint les rangs du PKK pour échapper à leurs familles
traditionnelles. Gianda et Hêza l’ont clairement fait pour défendre
leur communauté. "J’ai vu une société en feu et il n’y avait aucun
moyen de l’éteindre", continue Gianda.
Leur engagement est total. Lors du génocide en 2014, Gianda suivait les
cours de l’enseignement secondaire. Aujourd’hui, son diplôme est
militaire. Elle est en guerre contre l’État turc, qui les frappe du
ciel, et contre Daech, dont les cellules clandestines sont encore
actives.
Les combattantes mènent une vie ascétique et vivent entre elles, en
communauté, ou dans les grottes creusées dans la montagne. Les cadres -
les "kadro" en kurde - se dévouent totalement à la cause et renoncent à
toute vie a!ective et familiale. Les autres peuvent s’enrôler
temporairement dans les unités de défense ou jouer un rôle social et
politique avant de fonder une famille. Aucune ne peut atteindre une
position militaire avant l’âge de 19 ans.
Hommes et femmes suivent le même parcours d’entraînement aux armes
légères et lourdes. Ils e!ectuent les mêmes contrôles aux check-points.
Ce qui les distingue dans les combats ? "Individuellement, nous sommes
di!érentes", poursuit Gianda. "Les femmes font ce qu’elles disent.
Elles ne trahissent jamais."
Bien que des attaques suicides aient été commises par des militantes du
PKK en Turquie contre les militaires ou les policiers, les branches
syrienne et irakienne a!irment n’autoriser le sacrifice que lorsque la
combattante n’a plus aucune autre issue. Ce fut le cas d’Arin Mirkan
qui se fit exploser au milieu des djihadistes en 2014 lors de la
bataille de Kobané, alors qu’elle était à court de munitions. Ou,
toujours en Syrie, celui de Barin Kobané qui se fit exploser avec sa
grenade alors qu’elle était cernée par les groupes djihadistes soutenus
par la Turquie lors de l’o!ensive d’Afrine en 2018.
"Le suicide n’est jamais autorisé", insiste Gianda. "Sauf si nous
n’avons plus de munitions. On peut garder une grenade et la faire
exploser quand l’ennemi arrive.”
***
Dès la sortie de l’adolescence, les jeunes femmes kurdes yézidies
suivent, dansl’administration autonome inspirée par le PKK, un
entraînement idéologique etmilitaire.
Dans l’académie de Sinjar, la formation comprend des cours sur
l’histoire dumouvement féminin, la pensée d’Öcalan, le cofondateur du
Parti destravailleurs du Kurdistan (PKK), des vidéos de guerre et des
"confessions detraîtres", nous explique Ruka, 20 ans. Les cycles se
déroulent par segments dedix jours vécus à l’académie, entrecoupés par
quatre jours de break "pourrentrer à la maison".
Les jeunes femmes suivent aussi un entraînement militaire de dix jours
(voirphoto) où elles apprennent à tirer avec plusieurs types d’armes.
Les séances de tirs ont lieu en dehors de la ville de Sinjar.
Lors de l’attaque par l’État islamique de 2014, Ruka n’a pas perdu des
membresde sa famille mais, dit-elle, "j’ai vu des voisins être tués par
les balles de Daechalors que nous fuyions. J’ai vu des femmes accoucher
dans la montagne sansaucun soutien. Ce fut un moment terrible pour
moi". Zina, 17 ans, a été témoinde l’assassinat de sa grand-mère. Quand
on lui demande si c’est pour celaqu’elle suit un entraînement
militaire, elle ne répond pas, mais une larme coulesur sa joue.
Deux combattants yazidis tués par une frappe de drone
turc
Deux combattants yazidis affiliés aux rebelles du PKK ont été tués
mercredi dans le nord de l'Irak par une frappe de drone imputée à
l'armée turque, ont annoncé les services antiterroristes du Kurdistan
irakien, deux jours seulement après un bombardement similaire.
Dans la ville de Sinjar, bastion de la minorité yazidie, un "drone de
l'armée turque a visé la voiture d'un responsable sécuritaire (des
Unités de résistance du Sinjar) et de son garde du corps", tuant les
deux hommes, selon un communiqué officiel.
L'armée turque ne commente que rarement ses bombardements en Irak. Le
groupe pris pour cible mercredi est allié aux rebelles kurdes turcs du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement classé
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Le PKK avait annoncé le 10 février la suspension de ses "opérations" en
Turquie, après le séisme meurtrier qui a frappé le pays.
Lundi déjà, trois combattants des Unités de résistance du Sinjar ont
été tués par un drone de l'armée turque qui a visé leur véhicule dans
la région du Sinjar, selon les services antiterroristes du Kurdistan
irakien.
Illustrant la complexité des luttes impliquant une multitude d'acteurs
dans le nord de l'Irak, les Unités de résistance du Sinjar furent un
temps également affiliées aux ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi.
Ces combattants yazidis ont lutté contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) avant sa mise en déroute en 2017.
La Turquie mène régulièrement des opérations militaires terrestres et
aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l'Irak,
notamment dans la région montagneuse du Sinjar. Ankara a aussi installé
depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan
irakien.
Début février, huit roquettes ont visé une base militaire turque dans
le nord de l'Irak, sans faire de victimes.
En juillet 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une
aire de loisirs du Kurdistan avaient tué neuf civils parmi lesquels des
femmes et des enfants. La Turquie avait nié toute responsabilité et
accusé le PKK. (AFP, 1 mars 2023)
Armenia’s earthquake aid and “The
Turk has no friend but the Turk”
Ohannes Kilicdagi, gerceknews, 28 February 2023
The proverb “The Turk has no friend but the Turk” is repeated even as
over 80 countries have sent humanitarian aid to Turkey’s earthquake
region. This rhetoric fuels enmity amongst peoples. In this regard, how
is the aid sent by Armenia interpreted?
After the devastating earthquakes in Maras, Turkey, approximately 80
countries sent rescue teams, doctors, and other aid. More than 7,000
individuals as well as tens of thousands of tons of humanitarian aid
and hundreds of millions of US dollars have been sent to Turkey. These
are gestures exalting humanity. Armenia was among the countries which
dispatches rescue teams and aid. Surely, Armenia’s actions were what is
right and good — especially when one considers that this aid has an
additional and complex psychological dimension for Armenia, which is
not easy to overcome. That is to say, in sending aid, Armenia assisted
a country that played a significant role in its defeat in a war only
two-and-a-half years ago in which Armenia lost more than 5,000 people.
It is quite difficult for the defeated party to overcome the barrier
created by feelings of anger and revenge, and to extend a helping hand
to the victor. In fact, not every soul in Armenia approves of this aid.
Despite all this, sending aid is an important gesture on behalf of the
Pashinyan government.
On the other hand, some figures and media platforms, especially those
coming from Azerbaijan, have been trying to disturb the emerging
atmosphere of solidarity and the sliver of a positive image of
Armenians in Turkey. From their perspective, the motivations are
obvious: it would be difficult for Azerbaijanis to keep Turkey aligned
with their course of policy if the hate toward Armenians diminishes in
the country. Though it is not the main subject of this article, it is
important to note that for the past 150 years, politicians and
intellectuals with their origins in Rumelia and Caucasia have
radicalized Ottoman-Turkish politics and the existing ethno-religious
conflicts and have exacerbated hatred. In the case of the Caucasus,
this assessment still holds true as a generalization, for the Armenian
politicians and intellectuals who come from that region.
Others, such as a former Turkish admiral, have warned that “neighbors”
coming for rescue work might be engaged in activities of espionage. One
wonders, which secret would they hope to find in the rubble of ordinary
homes? What could they reach that they cannot under normal
circumstances as tourists, for example? Putting these questions aside,
the purpose of such claims is to obstruct the sympathy and emotional
proximity that grows among the Turkish toward neighboring peoples
because if enmity against neighboring peoples diminishes in Turkey,
this sort of people cannot peddle their “product,” their “shop” closes
down, and they “go hungry.” The existence and well-being of these
people depend on the maintenance of an antagonistic environment. As
such, when the fire of enmity is close to dying down, they fan the
flames.
There are also some who repeat the cliche proverb, “The Turk has no
friend but the Turk,” even in the face of such solidarity. Although it
is not limited to them, again it is the Azerbaijani media who leads
this trend. Volunteers have come from as far as Mexico and Taiwan to
help. Surely, they have not come for the sake of Turkishness but for
the sake of humanity, for the sake of helping those in need? Should
they also have said, “The Turk has no friend but the Turk, and we are
not Turks. Let other Turks help them?” If even the help coming from
dozens of other countries and thousands of individuals is insufficient
proof, when and in which case will these people admit, “Yes, the Turk
does have friends other than the fellow Turk?” What is the definition
or meaning of “friend of the Turk?” It seems that one must support all
the political declarations and claims of sovereignty of the Turkish
state to qualify as a “friend of the Turk.” Only then can one be
considered a “friend of the Turk”.
Beyond this, evaluating the rest of the world and humanity through the
binary of “friends or foes” is wrong in and of itself. Assessment of
the world and other humans according to their “friendship” or “enmity”
toward one’s national identity not only reduces sophisticated life and
human relations to a single dimension, but it is also a narcissistic
and nationalist egocentrism that believes the earth evolves around
one’s own national identity.
Consequently, it is also incorrect to evaluate the issue of Armenian
aid according to the binary of friendship or enmity. Of course, every
individual in Armenia has not become a friend of the Turks since
Armenia’s aid to Turkey, just as every individual in Turkey has not
become a friend to the Armenians since Turkey’s reception of that aid.
There are still people in Armenia who use racist language targeting
Turks just as there are people in Turkey who reject the aid from
Armenia on the basis of racist motivations. In all this, what matters
is our choice of who to support. Shall we support those who fan the
flames of hatred or those who take well-intentioned steps to show that
a relationship other than fighting is possible?
Politique
intérieure/Interior Politics
Kılıçdaroğlu
meets HDP co-leaders: 'Kurdish question should
be solved at parliament'
• The opposition's candidate seeks the HDP's support, which is crucial
for his prospects to defeat Erdoğan
• The HDP previously said it would nominate a separate candidate but
left the door open for supporting Kılıçdaroğlu
• While making no mention of the HDP's position in the May elections,
the leaders said they have discussed "what is to be done after the
elections"
Kemal Kılıçdaroğlu, the presidential candidate of the main opposition
bloc, has visited the Peoples' Democratic Party (HDP) co-leaders at the
parliament.
Accompanied by senior officials of their parties, the leaders discussed
various issues at the meeting which took about one and a half hours.
At a joint press conference after the meeting, Kılıçdaroğlu explained
his party's stance on the Kurdish question, saying, "The address for
the solution of all problems, including the Kurdish question, is the
[parliament]."
Recalling a 2020 declaration by his party's congress, he said, "In our
'Call for the Second Century' declaration, we emphasized that the
[parliament] is the address for the solution of the Kurdish question,
and our congress passed this decision unanimously."
The HDP has conditioned the opposition alliance to take steps for the
resolution of the Kurdish question for supporting it against President
Recep Tayyip Erdoğan.
Kılıçdaroğlu also criticized the government's seizure of the HDP
municipalities and discriminatory practices against the Kurdish
language.
"When there is a Kurdish word in the text of a speech, it is called 'an
unknown language.' You cannot apply double standards as the state.
There is a channel called TRT Kurdi [Kurdish channel of the public
broadcaster.] ... You should respect everyone's language," he said.
After the 2019 local elections, the government took over dozens of HDP
municipalities by replacing elected mayors with "trustees," citing
"terror-related" investigations against them. The party currently holds
only a handful of municipalities.
What is to be done after the elections
Speaking after Kılıçdaroğlu, HDP Co-Chair Pervin Buldan said they had
discussed "the most fundamental problems" of the country, as well as
"what is to be done after the elections."
"The reason why we hosted Mr. Chairperson is that we wanted to show
that we are in favor of a democratic solution to the Kurdish questions
under the roof of the parliament," she remarked.
"We discussed the public's expectations about the solutions to all of
Turkey's problems, most notably the Kurdish question, as well as what
is to be done after the elections," added Buldan.
Co-Chair Mithat Sancar also said his party wants a resolution to the
Kurdish question at the parliament.
"We find the visit valuable. A lot of topics were addressed. Turkey is
getting through a multidimensional crisis," he said. "We have had a
constructive meeting ... There is an urgent need for a repair program
and a new beginning." (BIA, 20 March 2023)
Les lièvres
coincés dans le chapeau d'Erdogan
Ragip Duran,
TVXS.GR, 18 mars 2023
Le Président, grand
perdant dans l’ensemble des sondages d’opinion, a également perdu
l’initiative politique. Mais l’opposition craint toujours un coup de
dernière minute.
Le Palais fait des
heures
supplémentaires. Les conseillers cherchent -mais ne trouvent pas- des
formules, des élans et solutions politiques pour reprendre l’initiative
afin de battre le candidat montant, M. Kemal Kilicdaroglu, chef des
Kemalistes et désormais de l’ensemble des forces anti-Erdogan.
Le Président avait
quand
même une expérience importante: Il avait gagné presque toutes les
élections depuis 2002. Il avait su trouver un moyen au dernier moment,
parfois illégal et illégitime, pour garder son trône: Opération
militaire en Syrie ou en Irak, attentats politiques voire assassinats
politiques, grandes promesses économiques ou bien des offres ou paroles
surréalistes comme "atterrissage en douceur sur la lune en 2023"!
Depuis la nomination
du
candidat de l’opposition, l’atmosphère politique a presque complètement
changé en Turquie: La majorité de la population est en plein espoir et
prépare déjà le départ d’Erdogan. Ce dernier a fait des pas très
critiqués par l’opposition voire par ses propres partisans. Il avait
par exemple essayé de trouver de nouvels alliés. Le micro parti
(Yeniden Refah) du fils de l’ancien premier islamiste Necmettin Erbakan
et Huda Par (Kurdes islamistes) sont connus comme des organisations de
l’Islam radicale farouchement opposés aux droits des femmes.
Erdogan, croit qu’il
peut
gagner les élections législatives dans les départements frappés par le
séisme quand il présente comme candidat les deux ministres importants
de son cabinet MM. Soylu (Intérieur) et Akar (Défense). Certains
croient que ces candidatures visent essentiellement la liquidation
politique de ses deux concurrents. Le Président avait lui-même avoué à
Adiyaman que ‘’l’Etat n’avait pas pu faire ce qu’elle devait, surtout
tout de suite après le tremblement de terre’’.
Le Préfet de Hatay,
dont
le chef-lieu est Antakya (Antioche) a démissionné, pas par aveu de sa
maladresse de gérer l’après-séisme, mais pour se présenter aux
élections législatives du 14 mai dans la liste du parti au pouvoir. Les
rescapés feront sûrement le nécessaire dans les urnes.
Enfin une autre gaffe
d’Erdogan: Il a osé déclarer que M. Kilicdaroglu ‘’ne pige que dalle
des mécanismes de l’Etat’’. Le candidat de l’opposition, né en 1948, a
passé toute sa vie professionnelle comme agent de l’administration. Il
était haut cadre de l’administration publique et était le Directeur
Générale de la Sécurité Sociale avant de prendre sa retraite en 1999.
M.Erdogan, né en 1954, n’avait occupé aucun poste de la fonction
publique jusqu’en 2003 quand il était devenu Premier ministre.
L’ensemble des
observateurs à Ankara et à l’étranger précisent qu’Erdogan ne peut pas
perdre le pouvoir d’une façon pacifique. Car il a, selon l’opposition,
commis beaucoup de crimes politiques, judiciaires et financières donc
risque d’être arrêté, jugé et condamné par le nouvel régime. C’est
pourquoi les politicologues estiment toujours que le Président peut
enfin en dernière minute faire sortir un lièvre du chapeau. Un lièvre
en bonne santé? On en doute.
Une photo circule sur
les
réseaux sociaux en ce moment. Il s’agit d’un passage souterrain sur une
grande avenue d’Istanbul. Il avait beaucoup plu et le passage était
complètement inondé. On croirait être une rivière. Et sur le pont de ce
passage, une pancarte d’Erdogan souriait:
‘’Pour servir la
nation, il faut être un grand-maître!’’
HDP likely to compete under sister
party's emblem
HDP officials are set to announce that as a precaution not to be left
out of elections by a possible last-minute court ban, the party will
compete under the Green Left's name.
The pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) will likely compete in
the coming elections under the name and emblem of sister party Green
Left as HDP officials do not want to take any risk concerning a
possible last-minute ban by Turkey's Constitutional Court (AYM),
+Gercek's Seda Taskin reported on Tuesday.
HDP's application for the postponement of the Constitutional Court's
decision in the closure case till after the elections was earlier
rejected. The party is being accused of "providing space for the
activities of the Kurdistan Workers' Party (PKK)," designated a
"terrorist group" by Ankara.
The deadline for the substitution of deputy candidate lists by
political parties was set by the Supreme Election Council (YSK) as 9
April, two days before the HDP co-chairs Pervin Buldan and Mithat
Sancar will be heard in the court.
Flags and banners with the Green Left's emblem will be made widely
visible in the coming Newroz celebrations to make it more discernible
for the Kurdish voters and other HDP supporters, Taskin said, adding
that the central executive council of HDP will announce on Wednesday
its final decision on how the party will compete in the elections.
HDP officials are worried that the court's decision to ban the party
might be issued days to the elections, which will also signify a
political ban on hundreds of party officials, including parliamentary
candidates in case they run in HDP lists. (gerceknews, 14 March 2023)
Erdogan confirme par décret la tenue des élections le 14
mai 2023
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa succession, a
confirmé vendredi par décret la tenue des élections présidentielle et
législatives en Turquie le 14 mai, lançant officiellement la campagne
électorale.
"Le décret sera publié demain (samedi) au Journal officiel", a indiqué
le chef de l'Etat, qui s'exprimait depuis le palais présidentiel à
Ankara.
M. Erdogan a justifié le maintien des élections au 14 mai, malgré le
traumatisme subi par le pays avec le séisme du 6 février qui a fait
plus de 46.000 morts, par le fait que "la Turquie n'a pas de temps à
perdre ni ne peut se laisser distraire ou dépenser son énergie en vain".
"Nous voulons faire du 14 mai une date qui effacera l'impact des
destructions du 6 février", a fait valoir le chef de l'Etat, en lançant
ce qui doit devenir le slogan de sa campagne: "Maintenant, pour la
Turquie!"
Il affrontera cette fois un candidat désigné lundi par une plateforme
des six principaux partis d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, patron du
parti social-démocrate CHP créé par le fondateur et premier président
de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk (1923-1938).
M. Erdogan a précisé qu'en raison des deuils qui affectent le pays, "ce
sera une campagne électorale sans musique".
"L'ordre du jour de notre campagne sera centré pour l'essentiel sur les
efforts (à conduire) pour panser les plaies et compenser le préjudice
économique et social dus au tremblement de terre", a-t-il annoncé.
"La Turquie ne peut pas envisager son avenir avec confiance sans
surmonter les destructions causées par le tremblement de terre du 6
février et compenser ses pertes économiques, sociales et
psychologiques", a-t-il insisté.
"Le processus (électoral) ne peut se transformer en plateforme de
luttes politiques vicieuses, de campagnes basées sur le mensonge et la
diffamation, comme nous l'avons vécu lors des précédentes élections", a
mis en garde M. Erdogan. "C'est pourquoi en disant +Maintenant, la
Turquie+, nous voulons transformer la date du 14 mai en une campagne
bénéfique pour effacer l'impact des destructions du 6 février". (AFP,
10 mars 2023)
Erdogan
lance sa campagne pour "panser les plaies"
après le séisme
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa succession, a
lancé vendredi la campagne en vue des élections présidentielle et
législatives du 14 mai qu'il veut consacrer à "panser les plaies" du
pays, après le séisme du 6 février.
Le chef de l'Etat a d'ailleurs précisé qu'en raison des cironstances et
des plus de 46.000 morts enregistrés dans ce désastre qui a dévasté le
sud et le sud-est du pays, il s'agirait d'une "campagne sans musique".
M. Erdogan, 69 ans dont 20 ans au pouvoir, qui s'exprimait depuis le
palais présidentiel à Ankara, a justifié le maintien des élections au
14 mai par le pays que "la Turquie n'a pas de temps à perdre ni ne peut
se laisser distraire ou dépenser son énergie en vain".
"Nous voulons faire du 14 mai une date qui effacera l'impact des
destructions du 6 février", a fait valoir le chef de l'Etat, en lançant
ce qui doit devenir le slogan de sa campagne: "Maintenant, pour la
Turquie!"
Il affrontera cette fois un candidat désigné lundi par une plateforme
de six partis d'opposition: Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans patron du parti
social-démocrate CHP créé par le fondateur et premier président de la
République turque, Mustafa Kemal Atatürk (1923-1938).
Les enquêtes d'opinion lui prédisent une élection serrée, la plus
périlleuse depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
"L'ordre du jour de notre campagne sera centré pour l'essentiel sur les
efforts (à conduire) pour panser les plaies et compenser le préjudice
économique et social dus au tremblement de terre", a-t-il annoncé.
"La Turquie ne peut pas envisager son avenir avec confiance sans
surmonter les destructions causées par le tremblement de terre du 6
février et compenser ses pertes économiques, sociales et
psychologiques", a-t-il insisté.
- Reconstruction au pas de charge -
M. Erdogan a promis une reconstruction au pas de charge, "en un an",
alors que la secousse d'une magnitude de 7,8 a dévasté près de 278.000
bâtiments et, outre les morts, déplacé plus de 3 millions de personnes.
Il a également commencé à distribuer 10.000 livres turques (un peu
moins de 500 euros) aux familles sinistrées.
Le président a d'ailleurs annoncé que tout candidat au parlement issu
de son parti, l'AKP, devra annoncer la somme qu'il entend déposer en
faveur des victimes.
Des centaines de milliers de personnes qui ont tout perdu ont trouvé
abri dans des habitats de fortune (tentes, gymnases,
conteneurs) dépendent désormais de l'aide du gouvernement et des ONG
pour se nourrir et se loger.
L'opposition n'a pas manqué de dénoncer la lenteur des secours des
trois premiers jours - pour laquelle le président Erdogan a demandé
pardon - ni de relever les graves manquements au code de construction
anti-sismique, qui ont vu des milliers d'immeubles s'effondrer sur
leurs habitants en quelques minutes sans leur laisser la moindre chance
de s'échapper.
"Le processus (électoral) ne peut se transformer en plateforme de
luttes politiques vicieuses, de campagnes basées sur le mensonge et la
diffamation, comme nous l'avons vécu lors des précédentes élections", a
mis en garde M. Erdogan.
"C'est pourquoi en disant +Maintenant, la Turquie+, nous voulons
transformer la date du 14 mai en une campagne bénéfique pour effacer
l'impact des destructions du 6 février".
L'alliance de l'opposition a désormais dix semaines pour s'imposer face
au "reis", ce qu'elle échoue à faire depuis deux décennies.
Kemal Kiliçdaroglu, ancien haut-fonctionnaire et économiste de
formation, a promis une rupture totale avec l'ère Erdogan: "Nous sommes
très proches aujourd'hui de renverser le trône des tyrans", a-t-il
lancé cette semaine.
Beaucoup dépendra cependant de l'attitude du parti pro-kurde, le HDP,
troisième formation du pays restée jusqu'ici à l'écart de l'alliance de
l'opposition.
Le HDP avait recueilli près de 12% des suffrages aux élections
législatives de 2018. (AFP, 10 mars 2023)
L'alliance de
l'opposition désigne son candidat face à Erdogan
L'alliance de six partis de l'opposition turque a désigné lundi Kemal
Kiliçdaroglu, le leader de sa principale formation, pour affronter à la
présidentielle du 14 mai le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, au
pouvoir depuis vingt ans.
"Kemal Kiliçdaroglu est notre candidat à la présidentielle", a déclaré
Temel Karamollaoglu, leader du Parti de la Félicité, face à une foule
rassemblée devant le siège de sa formation à Ankara, où se sont réunis
lundi les dirigeants des six partis.
Les chefs des cinq autres formation de l'alliance, dont M.
Kiliçdaroglu, se trouvaient à ses côtés au moment de l'annonce.
Les élections présidentielle et législatives turques ont été maintenues
à la date prévue, malgré le séisme du 6 février qui a fait plus de
46.000 morts et dévasté des zones entières du sud et sud-est du pays.
Kemal Kiliçdaroglu, à la tête du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) depuis 2010, a promis un retour au jeu démocratique
s'il est élu en mai.
"Nous établirons tous ensemble le pouvoir de la morale et de la
justice", a déclaré M. Kiliçdaroglu face à la foule, juste après sa
désignation.
"Nous, en tant qu'Alliance de la nation, dirigerons la Turquie sur la
base de la consultation et du compromis", a-t-il promis.
"Nous redonnerons au peuple ce qui a été volé au peuple (...) Je
ne
suis pas le candidat, le candidat, c'est nous tous", a-t-il ensuite
lancé devant le siège de son parti, sous les acclamations, entouré des
populaires maires CHP d'Istanbul et d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur
Yavas.
Résolue à mettre en oeuvre un "changement total", l'alliance de
l'opposition veut ramener la Turquie à un système parlementaire, après
le passage au système présidentiel obtenu par M. Erdogan, dans lequel
le chef de l'Etat concentre la totalité du pouvoir exécutif.
Si M. Kiliçdaroglu est élu, les dirigeants des cinq autres formations
de l'alliance seront par ailleurs désignés vice-présidents.
L'accord signé par les six parties de l'alliance comporte aussi un rôle
spécifique pour les populaires maires CHP d'Istanbul et d'Ankara: ils
seront à leur tour nommés vice-présidents "à un moment jugé opportun"
par M. Kilicdaroglu en cas de son victoire.
- "Se débarrasser de ce gouvernement" -
Une partie des soutiens de l'opposition reproche toutefois à M.
Kiliçdaroglu, ancien haut fonctionnaire âgé de 74 ans issu de la
minorité alévie, de manquer de charisme face au chef de l'Etat sortant,
candidat à sa succession.
L'alliance avait même manqué d'imploser vendredi sur le choix de M.
Kiliçdaroglu: Meral Aksener, la présidente du Bon Parti (nationaliste),
deuxième plus importante formation de la coalition, s'était opposée
avec véhémence à sa désignation, avant de reprendre sa place à la table
de l'alliance lundi.
La promesse de désigner les maires d'Istanbul et d'Ankara comme des
éventuels futurs vice-présidents a joué un rôle clé pour son retour.
M. Erdogan, dont la popularité a souffert de la crise économique que
traverse la Turquie, devra répondre de la lenteur des secours dans les
heures qui ont suivi le tremblement de terre du 6 février.
Des manquements que M. Kiliçdaroglu n'a pas manqué de relever,
dénonçant "l'incompétence" et la corruption à la tête du pays.
Tout en demandant pardon pour les retards dans l'arrivée des
secours,
le président turc, âgé de 69 ans, a fait de la reconstruction des zones
dévastées sa ligne directrice.
Selon les sondages, la présidentielle du 14 mai s'annonce comme son
scrutin le plus périlleux depuis 2003, année de son arrivée au pouvoir
en tant que Premier ministre.
M. Erdogan et son parti, l'AKP (islamo-conservateur), ont déjà vu leur
échapper en 2019 les municipalités d'Istanbul et d'Ankara au profit du
CHP, un revers cinglant.
Et le parti de gauche prokurde HDP pourrait désormais appeler à
soutenir M. Kiliçdaroglu afin de "se débarrasser de ce gouvernement", a
déclaré lundi soir sur la chaîne de télévision Habertürk son
co-président Mithat Sancar.
Le HDP, troisième formation au Parlement, avait réuni 12% des suffrages
aux dernières législatives.
Le parti a jusque-là été maintenu à l'écart de l'alliance de par la
présence du Bon Parti, dont la ligne est incompatible avec celle du HDP.
Il reste désormais moins de dix semaines à l'opposition pour imposer
son programme et faire campagne à travers le pays.
Le séisme d'une magnitude de 7,8 du 6 février, qui a dévasté onze des
81 provinces turques, pose cependant d'importants problèmes
logistiques, 3,3 millions de personnes ayant dû quitter les zones
sinistrées. (AFP, 6 mars 2023)
L'alliance
de 6 partis d'opposition implose à 10 semaines de la
présidentielle
L'alliance de six partis de l'opposition turque s'est fracturée
vendredi sur le choix d'un candidat commun pour affronter le chef de
l'Etat sortant Recep Tayyip Erdogan à la présidentielle du 14 mai.
Le chef de l'Etat turc, au pouvoir depuis vingt ans et candidat à sa
propre succession, a annoncé mercredi maintenir les élections
présidentielle et législatives à la date prévue, malgré le séisme
dévastateur du 6 février qui a fait plus de 45.000 morts.
Le Bon Parti (nationaliste), la deuxième plus importante formation de
l'alliance de l'opposition, a refusé de se ranger derrière la
candidature de Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate), le principal parti d'opposition.
L'investiture de M. Kiliçdaroglu doit être officialisée lundi.
Dans une allocution télévisée, la fondatrice et présidente du Bon
Parti, Meral Aksener, a déploré le choix de M. Kiliçdaroglu, estimant
qu'il résultait de "petits calculs" contraires à l'intérêt général des
Turcs.
"Depuis hier, la Table des Six (le surnom de l'alliance de
l'opposition, NDLR) a perdu sa capacité à refléter la volonté de la
nation", a déclaré la seule figure féminine de l'opposition.
"Cette alliance n'est plus une plateforme de bon sens où l'on peut
discuter des candidats potentiels : elle est devenue un bureau de
notaires travaillant à l'approbation d'un seul candidat", a-t-elle
dénoncé.
Elle a appelé les populaires maires d'Istanbul et d'Ankara, Ekrem
Imamoglu et Mansur Yavas, tous deux membres du CHP, à se présenter.
"Notre nation vous aime, notre nation vous réclame", a-t-elle lancé à
l'issue d'une réunion avec les cadres de son parti.
- "Cadeau à Erdogan" -
Tout en soutenant "son président" Kemal Kiliçdaroglu, M. Yavas s'était
dit prêt mardi à remplir son "devoir" si l'alliance le lui demandait.
M. Imamoglu a réitéré vendredi son soutien à une candidature du chef du
CHP.
Dans une vidéo qu'il a partagée sur Twitter, M. Kilicdaroglu a évoqué
son intention d'ouvrir à d'autres partis l'alliance de l'opposition,
initialement appelée "la Table des Six".
"Nous devons inviter toutes les couleurs de la Turquie à cette table.
(...) Cette table doit s'aggrandir. Personne ne peut l'empêcher",
a-t-il affirmé.
Le chef du CHP a aussi reproché, sans la nommer, à Mme Aksener
d'adopter "le langage d'Erdogan", ainsi que "des jeux politiques et de
l'impolitesse".
"Que notre peuple ne soit pas inquiet. Nous vainquerons de toute façon
Erdogan et sa machine de propagande. Soyez sûr, nous vainquerons",
a-t-il assuré.
"Le rejet de (la candidature de) Kiliçdaroglu par Aksener porte un
sérieux coup aux perspectives de l'opposition. Elle a fait un beau
cadeau à Erdogan", juge l'analyste Anthony Skinner.
Pour une partie des soutiens de l'opposition, M. Kiliçdaroglu, un
ancien haut fonctionnaire âgé de 74 ans et issu de la minorité alévie,
souffre d'un manque de charisme face au chef de l'Etat, qui s'affiche
volontiers en homme fort.
Mais M. Erdogan devra répondre de la lenteur des secours dans les
heures qui ont suivi le tremblement de terre du 6 février, ainsi que du
manque d'anticipation des risques sismiques par son gouvernement.
Des manquements que M. Kiliçdaroglu n'a pas manqué de relever,
dénonçant "l'incompétence" et la corruption à la tête du pays.
Le parti de gauche prokurde HDP, tenu à l'écart de l'alliance de
l'opposition, et qui n'a pas encore annoncé de candidat pour la
présidentielle, voit d'un bon oeil la candidature de M. Kiliçdaroglu.
Il reste maintenant dix semaines à l'opposition pour imposer l'image de
son candidat et faire campagne.
Selon les médias turcs, le CHP a convoqué une réunion extraordinaire de
son conseil exécutif central dans la foulée des déclarations de Mme
Aksener.
Le séisme d'une magnitude de 7,8, qui a dévasté onze provinces du sud
de la Turquie, pose par ailleurs d'importants problèmes logistiques
avec, entre autres, 3,3 millions de personnes déplacées. (AFP, 3 mars 2023)
Erdogan maintient les élections au 14 mai 2023
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis fin mercredi aux
spéculations en confirmant la tenue des élections présidentielle et
législatives à la date prévue du 14 mai, malgré le séisme du 6 février
qui a dévasté le Sud du pays.
Dénonçant les voix critiques qui se sont élevées contre la gestion du
cataclysme par son gouvernement, le chef de l'Etat a assuré: "Nous leur
apporterons la réponse appropriée le 14 mai".
M. Erdogan, candidat à sa propre succession, exclut ainsi de facto tout
report du scrutin malgré la situation dans les régions touchées.
Ce rendez-vous électoral sera crucial pour son avenir et pour celui du
pays, qui tente de se relever et a déjà compté plus de 45.000 morts et
105.000 blessés dans onze provinces du Sud et Sud-Est de la Turquie
--plus de 50.000 en comptant les morts en Syrie voisine.
Selon M. Erdogan, 14 millions de personnes ont été affectées par le
séisme.
- Critiques -
Le chef de l'Etat, qui a fait l'objet de vives critiques pour la
lenteur des opérations de secours a promis de reconstruire rapidement
plus de 450.000 logements, assurant que les constructions respecteront
les normes antisismiques.
Il avait demandé "pardon", lundi, pour les retards observés des
premiers jours dans l'organisation des secours alors que des dizaines
de milliers de personnes étaient prisonnières des décombres.
Il a de nouveau reconnu mercredi devant les parlementaires de son
parti, l'AKP (Parti de la justice et du développement), que les
opérations de secours avaient été retardées "en raison du chaos et des
conditions météorologiques" --la neige notamment.
"Cependant, quelques heures seulement après le tremblement de terre,
nos ministres ont contacté les villes touchées et ont commencé à
coordonner le travail", a-t-il relevé.
Au pouvoir depuis 20 ans, d'abord comme Premier ministre, M. Erdogan
est devenu en 2014 le premier président turc directement élu au
suffrage universel.
En 2017, une révision constitutionnelle a élargi considérablement ses
pouvoirs.
- Alliance de l'opposition -
Selon les équipes de l'AFP qui se sont rendues sur place, les réseaux
d'électricité et d'eau potable ont été fortement impactés par le séisme
dans la plupart des villes et régions touchées.
Plus de 11.400 répliques ont été enregistrées en Turquie depuis les
deux séismes de magnitude 7,8 et 7,6 survenus le 6 février.
Selon les décomptes officiels, près de deux millions de personnes ont
quitté les zones sinistrées, évacuées ou par leurs propres moyens; plus
de 31.000 bâtiments se sont effondrés et plus de 170.000 autres ont été
sévèrement endommagés et devront être détruits.
Les rescapés ont été installés sous des tentes et dans des conteneurs
ou des dortoirs en dur.
Les recherches ont été arrêtées il y a dix jours dans neuf des onze
provinces et se poursuivent uniquement dans celles de Karhamanmaras,
près de l'épicentre du séisme et de Hatay, la plus touchée, frontalière
de la Syrie.
Une délégation de la commission électorale a entamé lundi une visite
des zones sinistrées afin d'évaluer la capacité à y organiser le
scrutin.
A 69 ans, M. Erdogan qui dirige son pays d'une poigne de plus en plus
ferme, affrontera le 14 mai son scrutin le plus périlleux.
L'alliance de l'opposition, qui rassemble six partis aux tendances
diverses, devrait décider du nom de son candidat commun jeudi.
Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation de gauche pro-kurde,
ne fait pas partie de l'alliance. (AFP, 1 mars 2023)
Journées noires, nuits blanches depuis
le séisme
Ragip Duran, TVXS.GR, 27 février 2023
Quand on écoute ou lit les déclarations du pouvoir et les réactions des
citoyens victimes du séisme, on observe l’intensité de l’antagonisme
entre le régime et la population meurtrie.
Le pouvoir a une stratégie de communication bien définie : il parle
tout le temps de “la catastrophe du siècle” et du “Plan du destin” pour
couvrir ses maladresses, ses insuffisances, ses incapacités, les
retards et les mauvaises pratiques que tout le monde a pu constater
depuis le séisme du 6 février. Selon le régime islamo-autoritaire cette
“catastrophe” est venue du ciel et il faut absolument incliner le cou
et prier Allah! Alors que les géologues, les scientifiques turcs et
étrangers ne cessaient d’informer et d’avertir le gouvernement de
l’imminence d’un séisme avec des données précises sur le temps et
l’espace du grand danger.
Le Diyanet (directorat des Affaires du Culte), une des plus grandes
institutions idéologiques du régime s’occupe en ce moment d’organiser
des cours coraniques pour les enfants sans parents sauvés des débris.
Il a même édité une fatwa (consultation et parfois ordre juridique
donné par une autorité religieuse à propos d’un nouveau cas ou d’un cas
douteux) qui légalise le mariage entre un rescapé et le parent qui
l’adopte !
“Ce n’est pas le séisme, mais c’est bien les mauvais bâtiments qui
tuent” répètent les promoteurs, architectes et ingénieurs indépendants.
L’AKP a promulgué depuis 2002, date de son arrivée au pouvoir, 9 lois
d’amnistie pour les bâtiments construits en violation des règles. Donc
plus de 3 millions de bâtiments devraient être inhabitables. La
construction est bel et bien l’activité économique principale du régime
qui nourrit ses promoteurs.
“Je ne sais pas si je suis en train d’assister à un film de Matrix ou
si je me promène sur l’artère principale de la ville” disait un
correspondant de la chaîne Halk TV, filmé à Antakya sur un fond de
décombres.
De son côté la RTUK (Haute Autorité de la Radio et Télévision) continue
à sanctionner les chaînes de TV proches de l’opposition: Fox TV, Halk
TV, Tele 1 et KRT ont reçu des amendes et voir interdiction d’antenne
pour avoir relaté les plaintes des victimes du séisme. Ils sont accusés
de “démoraliser le public” et de relater “des désinformations”. Alors
que les citoyens demandaient devant les caméras tout simplement des
tentes, de la nourriture et de l’aide.
Erdogan, presque fou de colère d’assister à la catastrophe du siècle,
ne s’empêche pas d’insulter directement les citoyens et les opposants
qui critiquent les carences du régime : ce sont des “pervers”, des
“traîtres” et des “vilains” a-t-il dit publiquement.
Il a déjà déclaré que les élections se tiendront toujours le 14 mai
prochain et que son gouvernement fera tout le nécessaire afin de
construire le plus vite possible de nouveaux bâtiments. Il sait que
reporter les élections peut lui coûter cher, car il s’agit d’une perte
de 80 milliards de dollars US selon les premières estimations causée
par le tremblement de terre.
Alors qu’il essaie de trouver des formules pour sauver son pouvoir, il
y a encore, trois semaines après le premier séisme, des villages qui
n’ont reçu aucune aide de l’Etat. Ce sont les citoyens qui eux-mêmes
font sortir les dépouilles de leurs parents des décombres et qui les
enterrent n’importe où.
Enfin, le dernier séisme “a démontré encore une fois la faillite du
system présidentiel” estime M.Kilicdaroglu, chef de l’opposition
parlementaire.
Forces
armées/Armed Forces
Turkey is
no longer a secular state, not by any means
Eser Karakas, gerceknews, 28 February 2023
In the past, the principle of secularism was often violated in practice
in Turkey. Today, it is violated even on paper by the state itself.
We are confronted by a grave situation regarding the state.
In the title, I used the phrase “not by any means,” as we had seen time
and again that the principle of secularism of the Republic and the
state being violated in practice.
I will not even broach the topic of how an institution such as the
Presidency of Religious Affairs being a constitutional body constitutes
an infringement of the principle of secularism.
However, we see now that secularism, one of the four main qualities of
the Republic enshrined in the Second Article of the Constitution, is
being trampled not just in practice but also in state documents.
An important matter reflected in the press last week was the court’s
decision to gather the copies of theologian Ihsan Eliacik’s Koran
translation as per the direction of the Presidency of Religious
Affairs. No one should be surprised, based on the portion of the
Decree-Law (KHK) quoted below, the Ministry can officially direct the
“competent authority[s]”
Decision Number: KHK/703
Based on the authority given by Law No. 7142 dated 10/5/2018, the
Council of Ministers decided on 2/7/2018 for changes to be made in some
laws and decree-laws in order to conform to the amendments made in the
Constitution.
ARTICLE 141 – The Law No. 633 dates 22/6/1965 Regarding the
Establishment and Duties of the Presidency of Religious Affairs;
ı) To examine or have the translations of the Holy Koran examined ex
officio, upon the request of the Presidency and other public
institutions, private individuals, and organizations.
A DECISION to stop the printing and publishing, and TO CONFISCATE AND
DESTROY the dispersed editions of Koran translations that are
determined by the Presidency to be objectionable in terms of the basic
characteristics of the religion of Islam as a result of the examination
to be carried out according to subsection (i) of the fifth paragraph,
will be made upon the application of the Presidency to the competent
and responsible authorities. In cases that the publication is made on
the internet, upon the application of the Presidency, the COMPETENT AND
RESPONSIBLE AUTHORITY WILL DECIDE TO BLOCK ACCESS TO THIS PUBLICATION.
A copy of this decision is sent to the Information Technologies and
Communications Authority to be overseen accordingly. Appeals can be
filed with the competent and responsible authorities to these decisions
and the decisions regarding a rejection of the Presidency’s request in
two weeks since the pronouncement or notification of the verdict. The
decision to be made after the appeal is final. Appeals made to the
seizure and destruction decision or the decision to block access does
not stop the seizure of the publications subject to the decision and
the blocking of access to these publications. The publications subject
to seizure and destruction will be destroyed if no appeal is made to
this decision in due time or if the appeal is rejected.
Let me summarize the gravity of the situation:
The Presidency of Religious Affairs may not like a Koran translation,
as is its prerogative, and could choose not to use this translation in
the bodies tied to it or to encourage its use. But that is not what it
is being done. The Presidency has decided that the translation in
question is in violation of the basic characteristics of the religion
of Islam. Fine, let us say that we accept this, too. However, it
instructs the competent authority, that is, the judiciary, to seize and
destroy this publication. It is every person’s and institution’s right
to make a request of the judiciary, but anything beyond that right is
unacceptable and tramples on the principle of secularism.
Please carefully read the section that I quoted in capital letters
above. The phrases “decision is made” or "decides” are impositions on
the judiciary by the Presidency of Religious Affairs even before the
judicial process takes place.
The Presidency “decides,” it sends the decision to the relevant
authority, namely the judiciary, for it to be converted into a judicial
text, and the (so-called) judiciary acts in accordance with the orders
of the Presidency, as in the case of Ihsan Eliacik.
This Decree No. 703, which tramples on the principle of secularism, is
staring us in the face, but unfortunately there is not a peep from the
judiciary, the Council of Judges and Prosecutors, or the Department of
Justice.
The Constitutional Court says that it cannot carry out the
constitutional review of these decree-laws; what a shame.
As long as this Decree-Law remains in force as such, the Turkish state
is no longer a secular state, not only in practice, but also on paper,
even at the level of the Presidency.
Now, the Shaykh al-Islam commands and the qadi carries out the order.
Neither does this take place behind closed doors through advice or
suggestions (actions that are also prohibited by Article 138 of the
Constitution). It takes place by way of an official Decree-Law.
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Socio-économique
/ Socio-economic
Turkey's earthquake death toll surpasses 50,000,
including 6,800 foreign nationals
Turkey's death toll from the massive earthquakes on February 6 rose to
50,096, the Disaster and Emergency Management Presidency (AFAD)
announced today (March 20).
Over 6,800 of the killed were foreign nationals, Vice President Fuat
Oktay announced on Saturday. Most of the foreigners killed in the
quakes are thought to be refugees.
Ahead of the May 14 elections, tents and container houses where
earthquake survivors are staying have been registered as residences,
said Oktay.
"No need to worry, [earthquake survivors] can easily register their
addresses in places where they stay," he remarked, adding that 345,097
citizens had changed their registered addresses.
On February 6, two earthquakes with a magnitude of 7.7 and 7.6 struck
the southern city of Maraş.
The quakes caused destruction in 10 cities in Turkey's south and
southeast, as well as Syria's northern parts, where over 5,000 people
were killed.
The official death toll from the quakes stands at nearly 50,000 and is
expected to increase further, as over 227,000 buildings were destroyed
or severely damaged, according to government figures. (BIA, 20 March
2023)
Death toll
from floods in earthquake-hit cities rises to 16
The death toll from yesterday's (March 15) floods in the southeastern
cities of Urfa and Adıyaman has risen to 15, with the bodies of two
more people recovered.
One person's body in the Abide bridge crossing in Urfa, where two dead
bodies were reached yesterday in the underpass of the newly built
crossing. Later in the day, another body was recovered.
Thirteen people died in Urfa and two others died in Adıyaman. Efforts
to find two people in each city are underway.
The floods that occurred after torrential rains started on late March
14 also affected tent cities set up in Adıyaman after the quakes.
On February 6, two earthquakes with a magnitude of 7.7 and 7.6 struck
the southern city of Maraş.
The quakes affected 11 cities in Türkiye's south and southeast, as well
as Syria's northern parts, where more than 5,000 people were killed.
Turkey's official death toll from the quakes stands at over 48,000 and
is expected to increase further, as more than 227,000 buildings were
destroyed or severely damaged. (BIA, 16 March 2023)
Inondations meurtrières dans la zone du séisme
Une vingtaine de personnes sont décédées ou portées disparues mercredi
dans des inondations qui ont frappé deux provinces du sud-est de la
Turquie déjà affectées par le séisme dévastateur du 6 février, ajoutant
à la détresse des rescapés.
Douze personnes ont perdu la vie dans la ville de Sanliurfa, parmi
lesquelles cinq Syriens retrouvés morts dans le sous-sol d'un immeuble
et deux autres sont décédées dans la province voisine d'Adiyaman, dont
un bébé d'un an et demi, a rapporté le ministre de l'Intérieur,
Suleyman Soylu.
Cinq personnes sont portées disparues.
Plus de 160 secouristes et plongeurs ont été dépêchés dans la région, a
précisé le ministre.
Les images vidéo montrent des villes envahies par des eaux
torrentielles et boueuses; sur l'une d'elles on voit un homme en
costume beige et cravate tenter de se maintenir en surface alors qu'il
est emporté à vive allure par les flots bruns.
La province d'Adiyaman et celle, voisine, de Malatya, durement frappées
par les puis ont été parmi les plus touchées et ont subi d'importantes
destructions lors du séisme.
Au moins une des victimes décédées à Adiyaman se trouvait à l'intérieur
d'un conteneur transformé en hébergement d'urgence quand elle a été
prise au piège par les eaux, selon l'agence officielle Anadolu.
Sur une des vidéos tournée dans la province de Malatya, le niveau de
l'eau a monté autour des tentes blanches où sont réfugiés des rescapés
du séisme.
Quelque deux millions de rescapés du séisme ont été logés de façon
temporaire dans des villages de tentes et de conteneurs dans les onze
provinces turques touchées par le séisme.
- "Restaurer les villes détruites" -
Selon le gouvernorat de Sanliurfa et des images diffusées par la chaîne
privée NTV, les pluies torrentielles ont également envahi le
rez-de-chaussée de l'un des principaux hôpitaux de la province, dont
une unité de soins intensifs, obligeant les médecins à transférer des
patients.
Les images montrent des avenues de Sanliurfa, grande ville située à 50
kilomètres
à vol d'oiseau de la frontière syrienne, transformées en torrents
brunâtres charriant un chaos de voitures et camions.
La secousse du 6 février a fait près de 48.500 morts et affecté 13,5
millions de personnes, soit près d'un sixième de la population turque,
selon le dernier bilan des autorités.
En campagne pour sa réélection le 14 mai, le président turc Recep
Tayyip Erdogan, qui se trouvait de nouveau dimanche dans la zone du
tremblement de terre qu'il a fréquemment visitée, a promis mercredi de
construire au plus vite 650.000 logements dans les provinces affectées
par le séisme.
"Au-delà des opérations de secours, de l'aide d'urgence et des abris
temporaires que nous avons fournis jusqu'à présent, nous promettons à
notre nation de restaurer les villes détruites lors du tremblement de
terre d'ici un an", a-t-il dit dans un discours devant les députés de
son parti, réitérant une promesse faite au lendemain du désastre. (AFP,
15 mars 2023)
Istanbul
dans la hantise du "Big One"
L'ingénieur, casque blanc et gilet bleu, ausculte le béton. Dans deux
jours, les résidents de ce modeste immeuble du district de Bagcilar, à
Istanbul, sauront si leurs murs risquent de s'effondrer au premier
séisme.
"J'ai plutôt confiance mais mes enfants ne sont pas convaincus, alors
nous faisons faire ce test", confie Durmus Uygun, propriétaire d'un
appartement situé au quatrième étage du bâtiment.
"S'il est positif, nous pourrons vivre en paix. Mais qui sait où nous
nous trouverons au moment du séisme? On sera peut-être au supermarché
ou sur notre lieu de travail, c'est ce qui nous fait peur", lâche le
quinquagénaire coiffé d'un béret noir.
Depuis le tremblement de terre de magnitude 7,8 du 6 février, qui a
fait plus de 48.000 morts en Turquie et dévasté des régions entières,
plus de 140.000 habitants ont contacté la municipalité d'Istanbul afin
que leur immeuble soit testé.
Cinquante équipes d'ingénieurs parcourent la mégapole, mesurant la
qualité du béton et le diamètre des fers à béton. Si le risque est jugé
"très élevé", les immeubles peuvent être condamnés à la démolition.
La secousse du 6 février s'est produite à 800 km de là, sur une faille
éloignée, mais les images des villes éventrées ont créé une psychose à
Istanbul, où près de 100.000 immeubles s'effondreront ou seront
gravement endommagés en cas de séisme de magnitude 7,5, de l'aveu même
de la municipalité.
- "Tout ce qui peut sauver" -
Certains quartiers du sud de la ville ne sont situés qu'à 15 km de la
faille nord-anatolienne, et des sismologues ont calculé à 47% la
probabilité qu'un séisme d'une magnitude supérieure à 7,3 se produise
près d'Istanbul dans les trente ans.
A deux pâtés de maisons de l'immeuble de Durmus Uygun, dans ce quartier
déshérité et densément peuplé de la rive européenne d'Istanbul, Ali
Nezir, quincailler, vend depuis un mois des sifflets aux habitants qui
craignent de se retrouver un jour sous les décombres.
"Les gens ont peur", dit l'homme, dans sa petite boutique située
sous 12 étages de béton.
Des habitants ont commencé à stocker biscuits et bouteilles d'eau au
pied de leur lit. D'autres, comme Durmus Uygun, se sont constitués des
sacs d'urgence contenant de quoi survivre en attendant les secours.
Ugur Erisoglu, grossiste stambouliote, vend pour 200 livres turques (10
euros) de petits sacs rouges conçus spécialement pour les séismes
contenant lampes, couvertures de survie, kits d'urgence et minerves,
"tout ce qui peut sauver".
Ses ventes ont explosé: "Nous en vendions 1.000 par mois. Depuis le
séisme nous avons reçu 15.000 commandes, dont 8.000 pour Istanbul".
- "Etat d'alerte" -
La peur du "Big One", parfois ancrée de longue date chez les habitants
ayant vécu le séisme d'août 1999, qui a fait plus de 17.000 morts dans
le nord-ouest de la Turquie dont un millier à Istanbul, conduit
certains habitants à vouloir déménager.
"Il y a une forte demande pour les quartiers nord d'Istanbul, plus
éloignés de la ligne de faille, et pour les maisons individuelles",
explique Mehmet Erkek, directeur général de Zingat, une plateforme
d'annonces immobilières.
Les recherches ont aussi explosé pour des villes comme Edirne et
Kirklareli, situées à 200 km environ au nord-ouest d'Istanbul, à
distance des potentielles secousses.
Nil Akat, psychologue clinicienne, reçoit elle aussi des patients "qui
font des plans très concrets pour déménager d'Istanbul".
"Beaucoup ne se sentent plus en sécurité chez eux. Ils sont en état
d'alerte, toujours sur le qui-vive. Dans la rue, ils choisissent le bon
trottoir au cas où un immeuble s'écroulerait".
La psychologue en a parlé avec des confrères: "Une partie (de nos
patients) n'arrivent plus à penser de manière rationnelle".
Pour elle, cette peur peut s'emparer de "tout le monde". "Il n'y a pas
d'âge, pas de classe sociale."
Çisel Aktimur songeait depuis longtemps à quitter Istanbul, mais le
séisme du 6 février a transformé cette envie en "priorité".
La trentenaire, qui vit au 12e étage d'une tour, possède une vue
imprenable sur une partie de la ville.
Elle préfère ne pas imaginer les scènes de dévastation dont elle serait
la spectatrice en cas de séisme d'ampleur: "Même si rien n'arrive à mon
immeuble, je ne pourrai sans doute pas supporter ce que je verrai".
(AFP,16 mars 2023)
Earthquake
death toll rises to nearly
48,000 in Turkey
Turkish interior minister has informed that 300,000 more tents and over
90,000 container homes are yet to be provided for survivors.
Turkish interior minister Suleyman Soylu announced on Friday that
47,932 deaths after the earthquakes on 6 February have been officially
reported so far through registrar's offices, and that 6,265 were
foreign nationals from Syria and other countries.
Soylu also said that 1,619 victims could not be identified yet and work
is in progress for their identification by means of DNA and fingerprint
analysis. He added that the police is still working on 264 applications
for missing persons.
The number of tents provided for survivors are currently 411,000, and
300,000 more tents are to be delivered to the earthquake zone, the
minister said.
The total number of container homes planned to be provided for the
survivors are 108,000, and 15.809 have been built so far, he added.
(Gerceknews, 10 March 2023)
Séisme en
Turquie et en Syrie: des ONG racontent le "chaos"
des premiers jours
Volontaires bloqués par les autorités, absence d'aide extérieure, météo
compliquée: un mois après le séisme qui a fait plus de 50.000 morts en
Syrie et en Turquie, des ONG racontent les conditions "chaotiques" sur
le terrain aux premiers jours de la catastrophe.
Présent dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, Handicap
International n'a pu compter, dans les heures qui ont suivi le séisme
de magnitude 7,8 survenu le 6 février, "que sur elle-même", explique
Myriam Abord-Hugon, directrice du programme Syrie de l'ONG.
D'abord parce que son équipe locale, composée d'une centaine de
personnes vivant en Syrie, a elle-même subi le tremblement de terre et
ses nombreuses répliques.
"On a passé les premières heures à multiplier les appels pour faire le
compte de nos effectifs. Quand on a vu qu'une personne manquait à
l'appel et que sa maison avait été détruite, ça a été l'effroi",
raconte Myriam Abord-Hugon, attristée qu'elle ait été retrouvée morte
sous les décombres trois jours plus tard.
Les groupes de secouristes déployés sur place se sont cependant plus
d'une fois retrouvés dans l'incapacité d'intervenir dans les débris des
bâtiments sous lesquels se trouvaient des victimes.
Autant en raison de "l'immensité de la catastrophe", qui a généré selon
les estimations de l'ONU jusqu'à 210 millions de tonnes de gravats dans
les deux pays, note la responsable, que par manque d'équipement,
notamment de bulldozers.
L'impossibilité de recevoir du renfort et du matériel de l'extérieur du
pays a considérablement "limité les choses" pour les équipes
humanitaires dans cette zone rebelle enclavée de la Syrie, dont le seul
poste-frontière alors ouvert avec la Turquie, Bab al-Hawa, a été
endommagé pendant le séisme.
"Même si les hôpitaux étaient habitués, avec la guerre, à prendre en
charge des patients polytraumatisés à la suite d'un effondrement, ils
ont été débordés par le nombre de blessés du séisme", note Myriam
Abord-Hugon.
En Turquie, où l'aide internationale a commencé à arriver dès le
lendemain du séisme, certains bénévoles se sont retrouvés immobilisés
par les autorités locales.
Ce fut notamment le cas pendant une douzaine d'heures particulièrement
cruciales à l'aéroport de Kahramanmaras, dans le sud-est du pays,
relate Ezgi Karakus, une bénévole d'ONG présente sur place.
- Retour précipité -
"Il a fallu que notre chef d'équipe réquisitionne un autobus municipal
pour qu'on puisse se rendre à Islahiye au bout de vingt-quatre heures",
se souvient-elle.
La bénévole déplore que les ONG aient été contraintes d'agir uniquement
dans les zones désignées par l'Afad, l'autorité gouvernementale turque
en charge des situations d'urgence.
Président de l'association d'aide d'urgence SOS Attitude, John Diksa a
pu distribuer, grâce à l'Afad, du matériel d'urgence (tentes, sacs de
couchage, couvertures) aux villages de la région d'Elbistan, près de
l'épicentre du deuxième séisme qui a frappé la Turquie le 6 février.
Mais son équipe a initialement été confrontée à des conditions
météorologiques compliquées.
"Il faisait entre -15 et -20 degrés la nuit, et il fallait compter près
de cinq heures pour parcourir seulement cinq kilomètres à cause de la
neige", détaille le bénévole.
Ce n'est que lors de sa deuxième semaine sur le terrain, dans la région
agricole de Pazarcik, que les choses sont "devenues plus compliquées"
pour SOS Attitude, après la réquisition soudaine par l'armée, la
gendarmerie et la police turques du centre de distribution d'aide local
et l'expulsion de tous ses bénévoles.
Privée de base opérationnelle, en pleines tractations avec les douanes
pour récupérer du matériel bloqué au port de Mersin, l'association a dû
précipiter son retour en France à cause d'un problème mécanique avec sa
voiture, qui l'empêchait de poursuivre son travail de terrain.
Un mois après la catastrophe, John Diksa se prépare à repartir en
Turquie pour poursuivre ses efforts d'aide au logement des réfugiés,
"leur plus grand besoin actuel", tandis qu'Ezgi Karakus s'inquiète des
"gros problèmes d'hygiène" causés par le manque d'eau dans les zones
sinistrées.
En Syrie, où des points de passage transfrontaliers avec la Turquie ont
été ouverts temporairement par les autorités mi-février, Handicap
International focalise désormais ses efforts sur l'appui psychologique
et la réadaptation physique des rescapés.
Avec un objectif clair, souligne Myriam Abord-Hugon: "éviter que leurs
blessures ne deviennent des handicaps permanents". (AFP, 8 mars 2023)
Les dégâts matériels du séisme "dépassent les 100
milliards de dollars" (ONU)
Les seuls dégâts matériels provoqués par le tremblement de terre en
Turquie "dépassent les 100 milliards de dollars", selon un calcul
sommaire de la Banque mondiale, de l'ONU, de l'Union européenne et du
gouvernement turc.
Un mois après le séisme, qui a tué plus de 46.000 personnes côté turc,
"il est déjà clair que les seuls dégâts matériels vont se monter à plus
de 100 milliards de dollars", a déclaré Louisa Vinton, responsable pour
la Turquie du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
par visioconférence depuis Gaziantep lors d'un briefing régulier de
l'ONU à Genève.
"Les coûts de reconstruction et tout ce qui aura à voir avec le fait de
reconstruire mieux et de reconstruire plus écologiquement vont
évidemment encore dépasser ce montant", a souligné Mme Vinton.
Ces estimations sont encore basées sur des données provisoires, mais le
montant de 100 milliards de dégâts sera celui présenté à une Conférence
de donateurs pour aider à la reconstruction qui doit se tenir le 16
mars à Bruxelles, a précisé Mme Vinton.
Face à ces montants énormes, Mme Vinton a dit sa "déception et sa
tristesse" sur le manque de générosité des donateurs. Actuellement,
l'appel d'urgence à des fonds d'un milliard de dollars lancé le 16
février n'est couvert qu'à 9,6%, a-t-elle dit.
La secousse du 6 février de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf
heures plus tard de magnitude 7,6, a tué près de 46.000 personnes et
fait 105.000 blessés en Turquie, selon des bilans non définitifs.
Elle a également détruit ou condamné 214.000 bâtiments, hauts parfois
de plus de 10 étages, dans 11 des 81 provinces turques.
Près de 6.000 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, selon les
autorités. (AFP, 7 mars 2023)
L'inflation
ralentit à 55,2% sur un
an en février
L'inflation en Turquie a ralenti en février pour le quatrième mois
consécutif, à 55,2% sur un an contre 57,7% en janvier, selon les
données officielles publiées vendredi.
Ce tassement, qui survient à l'approche des élections présidentielle et
législatives prévues le 14 mai, s'explique par un "effet de base", les
prix ayant continué à augmenter mois après mois, mais moins fortement
qu'un an plus tôt.
Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 3,15%.
L'inflation, alimentée notamment par la faiblesse de la livre turque,
avait atteint 85,5% sur douze mois en octobre, à un niveau inédit
depuis juin 1998, avant de ralentir en novembre pour la première fois
en dix-huit mois.
Les chiffres officiels sont toutefois contestés par les économistes
indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), selon
lesquels la hausse des prix à la consommation s'est réaccélérée en
février, à 126,9% sur douze mois, contre 121,6% en janvier.
L'économie turque, qui traversait déjà une période de turbulences, doit
désormais encaisser les conséquences du séisme dévastateur du 6
février, qui a fait plus de 45.000 morts dans le sud du pays.
La secousse et ses répliques ont provoqué des dégâts d'une valeur
dépassant les 34 milliards de dollars, soit 4% du PIB turc, a estimé
lundi la Banque mondiale. (AFP, 3 mars 2023)
Le chien
Aleks miraculé après 23 jours dans les ruines
Le chien Aleks, un grand bâtard aux yeux clairs, a été extirpé des
ruines d'Antakya 23 jours après le séisme qui a dévasté cette grande
ville du sud de la Turquie, a rapporté jeudi la presse locale.
Le chien Aleks était retenu prisonnier des plaques de béton qui ont
formé comme un puits en s'effondrant sous l'effet de la secousse de
magnitude 7,8 survenue le 6 février peu après 04H00 du matin, selon les
images du sauvetage diffusées par l'agence de presse turque DHA.
C'est le propriétaire du chien, Murat Arici, qui a entendu sa plainte
et a prévenu une équipe de secours dépêchée par la municipalité de
Konya (centre).
"Aleks, viens mon chien", lancent des secouristes dans la vidéo.
"Bien... bien joué fiston", lâchent-ils avant de pouvoir s'emparer du
grand chien, hirsute mais apparemment en bonne santé.
Aleks a été confié aux bons soins d'une association de protection des
animaux (Haytap) pour être examiné avant d'être rendu à son maître.
Les secouristes ont sauvé des centaines de chats, chiens, oiseaux,
lapins et même des vaches et des moutons, piégés dans les immeubles en
ruines du sud de la Turquie.
Les derniers survivants, un couple, ont été découverts à Antakya le 18
février.
Depuis, les recherches ont été officiellement suspendues dans neuf des
11 provinces affectées, à l'exception de celles de Hatay et
Kahramanmaras, où se situait l'épicentre.
Le séisme, considéré comme la pire catastrophe jamais subie en Turquie
contemporaine, a fait plus de 45.000 morts et plus de 5.000 autres en
Syrie voisine, et dévasté des centaines de milliers de bâtiments. (AFP,
2 mars 2023)
Séisme en Turquie et en Syrie: plus de
50.000 morts
Plus de 50.000 personnes ont péri en Turquie et en Syrie dans le séisme
du 6 février, selon un bilan obtenu par l'AFP auprès de plusieurs
sources, et réévalué à la hausse côté syrien.
En Syrie, le nombre de morts est de 5.951 morts, selon un bilan compilé
mardi à partir de recoupements de plusieurs sources.
Le dernier bilan turc en date, fourni dimanche par l'Agence publique
turque de gestion des catastrophes (Afad), est de 44.374 morts.
Ainsi, le nombre total de morts à la suite du séisme qui a frappé les
deux pays est de 50.325.
Le séisme a ravagé plusieurs régions dans le nord et l'ouest de la
Syrie, morcelée par près de douze années de conflit.
Dans les zones sous contrôle gouvernemental, le ministère syrien de la
Santé a recensé 1.414 morts.
Dans les régions échappant au contrôle de Damas, frontalières de la
Turquie, les autorités locales ont fait état de 4.537 morts.
Le responsable de la Santé de ces régions, Maram al-Cheikh, a expliqué
à l'AFP mardi s'être basé sur des données recueillies auprès
d'hôpitaux, de centres médicaux, de la Défense Civile, ainsi que de
conseils locaux, qui ont documenté l'enterrement des victimes sans
qu'elles n'aient été transférées dans les hôpitaux.
Depuis le 6 février, l'AFP se basait sur le bilan publié par les
Casques blancs, des secouristes bénévoles dans les zones rebelles, qui
recensent les victimes retrouvées par leurs équipes. (AFP, 28 fév 2023)
Au moins
un mort et des dizaines de blessés après une réplique du séisme
Au moins une personne est morte et des dizaines ont été blessées lundi
par une secousse sismique d'une magnitude de 5,6 dans la province
turque de Malatya (sud-est), a annoncé l'agence publique de gestion des
catastrophes (Afad).
"Un de nos concitoyens est malheureusement décédé. 69 blessés ont été
transférés vers des hôpitaux", a déclaré lors d'un point presse Yunus
Sezer, le patron de l'Afad.
Une trentaine d'immeubles se sont également effondrés lors de cette
réplique du violent séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le
nord de la Syrie le 6 février, selon la même source.
Le maire de la ville de Yesilyurt, située à proximité de l'épicentre, a
indiqué sur la chaîne de télévision Habertürk qu'un père et sa fille,
venus récupérer des effets personnels dans leur logement, se trouvent
sous les décombres d'un des immeubles effondrés.
"Des bâtiments se sont effondrés et nos équipes de recherche et de
secours ont été rapidement dépêchées", avait indiqué auparavant l'Afad
sur Twitter.
Des images diffusées lundi par des télévisions turques montraient des
secouristes à pied d'oeuvre, certains retirant des décombres à la main.
La réplique est survenue à 12H04 locales (09H04 GMT), selon l'Afad.
La province de Malatya avait déjà été affectée par le séisme
dévastateur du 6 février, qui a tué 44.374 personnes dans le sud et le
sud-est du pays, selon le dernier bilan officiel.
Le tremblement de terre, d'une magnitude de 7,8, a détruit ou endommagé
très fortement plus de 170.000 bâtiments dans onze provinces du pays et
a également touché le nord de la Syrie voisine.
Quelque 10.000 répliques ont eu lieu depuis le 6 février en Turquie,
d'après l'Afad. (AFP, 27 fév 2023)
Les séismes en
Turquie ont provoqué plus de 34 milliards de dollars
de dégâts
Le tremblement de terre de 7,8 sur l'échelle ouverte de Richter et ses
nombreuses répliques qui ont secoué le sud de la Turquie depuis le 6
février ont provoqué des dégâts d'une valeur dépassant les 34 milliards
de dollars, a estimé lundi la Banque mondiale (BM).
Cette somme est l'équivalent de 4% du PIB du pays en 2021, précise
l'institution, qui ajoute par ailleurs que l'estimation ne prend pas en
compte les coûts de reconstruction, "potentiellement deux fois plus
élevés" selon le communiqué, ni les conséquences sur la croissance
turque à venir.
La BM rappelle que les répliques qui continuent d'être enregistrées
risquent de faire augmenter le montant total des dégâts occasionnés par
le désastre. Il ne prend par ailleurs pas en compte les dégâts
occasionnés dans le nord de la Syrie, également particulièrement touché
par les séismes.
Le dernier en date s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi dans
la province de Malatya, entraînant la mort d'une personne et des
dizaines de blessés.
"Ce désastre nous rappelle que la Turquie est située sur une zone de
forte activité sismique et qu'il est nécessaire de renforcer la
résilience des infrastructures tant privées que publiques. La Banque
mondiale s'engage à soutenir les efforts turcs en ce sens", a déclaré
le directeur de la BM dans le pays, Humberto Lopez, cité dans le
communiqué.
L'institution précise par ailleurs que les estimations concernant les
dernières répliques sont toujours en cours de réalisation.
Quelque 10.000 répliques ont eu lieu depuis le 6 février en Turquie,
d'après l'agence publique turque de gestion des catastrophes (Afad).
Au total, les récents tremblements de terre ont entraîné la mort de
plus de 44.000 personnes dans le sud et le sud-est du pays, selon le
dernier bilan officiel.
Le tremblement de terre du 6 février, d'une magnitude de 7,8, a détruit
ou endommagé très fortement plus de 170.000 bâtiments dans onze
provinces du pays et a également touché le nord de la Syrie voisine.
Les provinces turques touchées, parmi les plus pauvres du pays,
hébergeaient par ailleurs plus de 1,7 million de réfugiés syriens, a
précisé la BM. (AFP, 27 fév 2023)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Séisme en
Turquie et Syrie: 7 milliards d'euros de
promesses d'aide internationale
Les donateurs internationaux se sont engagés lundi à Bruxelles à
apporter 7 milliards d'euros d'aide aux populations de Turquie et de
Syrie affectées par le séisme du 6 février, qui a fait plus de 56.000
morts et des dégâts évalués à plus de cent milliards d'euros.
"Les engagements s'élèvent au total aujourd'hui à sept milliards
d'euros", a déclaré le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, dont
le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, à l'issue
d'une conférence internationale des donateurs organisée à Bruxelles.
Sur ces 7 milliards, quelque 950 millions d'euros vont à la population
syrienne, a détaillé la présidente de la Commission européenne Ursula
von der Leyen. La majorité des promesses d'aide va à la Turquie, où le
bilan du séisme a été le plus lourd.
- "Un début" -
Mme von der Leyen s'est félicitée "d'un bon jour pour la solidarité
internationale" mais a souligné que la conférence, à laquelle
participaient plus de 60 délégations, "n'était qu'un début".
"Nous avons beaucoup de travail devant nous", a-t-elle reconnu,
ajoutant qu'une conférence des donateurs uniquement dédiée à la
population syrienne se tiendrait à Bruxelles les 14 et 15 juin.
La Commission s'est engagée à verser un milliard d'euros d'aide pour la
reconstruction de la Turquie, et 108 millions d'euros d'assistance
humanitaire à la Syrie. La Banque européenne d'investissement a annoncé
500 millions d'euros de prêts pour la Turquie.
Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD), a jugé que le résultat de la conférence
constituait "un grand pas en avant". "Mais nous avons encore un long
chemin à parcourir", a-t-il souligné.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a en effet estimé à "quelque 104
milliards de dollars" (97 milliards d'euros) le coût total des dégâts
dans son pays.
"Il est impossible pour un pays de lutter seul contre une catastrophe
de cette ampleur", a-t-il plaidé, s'exprimant par vidéoconférence.
Des millions de personnes ont vu leurs logements détruits dans la zone
affectée par le séisme dans le sud-est de la Turquie et le nord de la
Syrie, où vit une importante population réfugiée ou déplacée par le
conflit syrien.
En Syrie, le coût des réparations d'urgence a été estimé par l'ONU à
14,8 milliards de dollars (13,8 milliards d'euros).
L'Allemagne a annoncé qu'elle doublait son aide aux victimes du séisme,
à 240 millions d'euros. La France a indiqué qu'elle ajoutait douze
millions à la trentaine de millions déjà annoncés pour les deux pays
touchés.
La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard,
a fait en Turquie 50.096 morts, selon le dernier bilan des autorités.
En outre, 5.954 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, selon une
compilation effectuée par l'AFP.
Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre succession le 14 mai, a
promis une reconstruction au pas de charge, "en un an".
Même si les relations sont souvent tendues, la Turquie est un
partenaire clef pour l'Union européenne, qui a versé plus de cinq
milliards d'euros à ce pays pour l'aider à faire face à l'accueil des
réfugiés syriens.
"Nous accueillons quatre millions de réfugiés, dont 3,5 millions de
Syriens. Alors que nous pansons nos plaies, nous sommes solidaires du
peuple syrien, qui a également été touché par le tremblement de terre",
a déclaré M. Erdogan.
- Damas exclu -
En revanche le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad,
sanctionné par les Occidentaux depuis la répression en 2011 du
soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile, n'est pas
associé à la conférence.
Ce qu'a "déploré" le ministère syrien des Affaires étrangères dans un
communiqué.
Si l'aide internationale a rapidement été acheminée en Turquie après le
séisme, les organisations humanitaires ont été confrontées à
d'importantes difficultés pour apporter du soutien à la population
syrienne, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb (nord-ouest).
Depuis, l'UE et les Etats-Unis ont allégé les sanctions imposées à la
Syrie, et Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres
passages frontaliers pour aider à acheminer l'aide.
"Que ce soit clair, l'Union européenne ne travaille pas avec le régime
d'Assad. Mais nous soutenons toujours les populations dans le besoin",
a souligné Mme von der Leyen, ajoutant que l'aide se faisait par le
biais d'organisations humanitaires partenaires.
La Russie, allié principal de Damas, était exclue de la conférence des
donateurs de Bruxelles en raison de la guerre menée en Ukraine. (AFP,
20 mars 2023)
Le CE appelle à l’adoption de mesures pour protéger la
liberté de réunion en Turquie
Strasbourg, 10.03.2023 – Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe
a exhorté les autorités turques à prendre un certain nombre de mesures
pour garantir la liberté de réunion conformément à la jurisprudence de
la Cour européenne des droits de l’homme.
Le Comité des Ministres a adopté une Résolution intérimaire (*) sur le
groupe d’affaires Oya Atamanlors de sa dernière réunion trimestrielle
afin de surveiller l’exécution des arrêts de la Cour européenne.
Il a rappelé qu’il examine, depuis plus de 15 ans, des cas
d’interventions disproportionnées dans le droit à la liberté de réunion
pacifique en Turquie, en lien avec plus de 75 arrêts de la Cour
européenne des droits de l’homme.
Il a demandé instamment aux autorités de modifier la loi n° 2911 sur
les réunions et les manifestations, conformément aux principes énoncés
dans la jurisprudence de la Cour européenne et de la Cour
constitutionnelle de la Turquie, et a exprimé la volonté du Conseil de
l’Europe de fournir une assistance à cette fin.
De plus, le Comité des Ministres a invité instamment les autorités
turques à veiller à ce que l’application de la directive de 2016 sur
l’usage de grenades lacrymogènes et d’autres armes de contrôle des
foules soit pleinement conforme aux normes internationales.
Il a également invité les autorités à communiquer des informations
détaillées sur les interventions des forces de l’ordre lors de
manifestations et de réunions au cours des cinq dernières années, ainsi
que sur le nombre de poursuites et de condamnations liées à des
infractions à la loi no 2911.
Par ailleurs, le Comité des Ministres a invité les autorités turques à
poursuivre la formation des juges et des procureurs ainsi que du
personnel des forces de l’ordre sur la mise en œuvre de la législation
en vigueur et sur les droits de l’homme.
La Turquie annonce la reprise des négociations avec la Suède
et la Finlande le 9 mars
Les négociations entre la Turquie, la Suède et de la Finlande en vue de
l'adhésion à l'Otan des deux pays nordiques reprendront le 9 mars, a
annoncé lundi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.
"La réunion se tiendra le 9 mars", a déclaré M. Cavusoglu lors
d'une
conférence de presse à Ankara, suggérant que cette rencontre pourrait
avoir lieu à Bruxelles, où siège l'Alliance atlantique.
La Turquie avait mis un coup d'arrêt fin janvier aux négociations en
reportant une réunion tripartite, initialement prévue pour février,
après plusieurs manifestations antiturques et contre l'islam à
Stockholm.
En visite mi-février à Ankara, le secrétaire général de l'Otan Jens
Stoltenberg avait appelé à intégrer "maintenant" la Finlande et la
Suède, dont les candidatures à l'Alliance atlantique sont bloquées
depuis mai dernier par Ankara.
Tout en reconnaissant certaines avancées dans les négociations, le chef
de la diplomatie turque a toutefois estimé lundi qu'"aucune mesure
satisfaisante n'avait été prise par la Suède".
"Sans ces avancées, il nous est impossible de dire +oui+ à l'adhésion
de la Suède à l'Otan", a déclaré M. Cavusoglu, qui s'exprimait aux
côtés de son homologue hongrois Peter Szijjarto.
La Turquie reproche entre autres à la Suède d'héberger des militants et
des sympathisants kurdes qu'elle qualifie de "terroristes", notamment
ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré début février que le
Parlement turc pourrait ratifier l'adhésion de la Finlande sans celle,
déposée conjointement, de la Suède.
Les dirigeants des 30 pays membres de l'Otan ont pris la décision
d'inviter la Suède et la Finlande à rejoindre l'Alliance lors d'un
sommet à Madrid en juin dernier.
Trente pays ont signé les protocoles d'adhésion et 28 les ont ratifiés.
Seules la Turquie et la Hongrie n'ont pas encore ratifié leur
accord, mais le Parlement hongrois doit se prononcer début mars.
La décision en janvier des autorités suédoises d'autoriser une
manifestation devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, au cours de
laquelle un Coran a été brûlé, avait provoqué l'ire d'Ankara.
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, la
Finlande et la Suède ont présenté une candidature commune en vue
d'intégrer l'Alliance atlantique, abandonnant des décennies de
non-alignement militaire. (AFP, 27 fév 2023)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Finland's
NATO membership approved in Ankara in
Parliamentary Commission
The Foreign Affairs Commission of the Parliament of Turkey approved a
bill that ratifies Finland's bid to join the North Atlantic Treaty
Organization (NATO) in its meeting yesterday (March 23).
Deputy Foreign Minister Burak Akçapar briefed the meeting of the
commission where officials from the Ministries of Justice, Foreign
Affairs, Defense, Interior Affairs, and the National Security Agency
also participated, Anadolu Agency (AA) reported.
"Finland's membership will strengthen NATO"
"We believe that Finland's membership will strengthen the NATO
alliance, contribute to the burden-sharing of the alliance against
threats, contribute to NATO's deterrence, regional security, and our
determination in the fight against terrorism," Akçapar said.
The Deputy FM reminded that Finland's President Sauli Niinistö visited
Maraş and Ankara on March 16-17 following the devastating February 6
earthquakes and met with President Recep Tayyip Erdoğan.
"Finland was more prepared and determined to meet our expectations and
respond to our considerations," said Akçapar and reminded that Finland
amended its related legislation so as to define encouraging joining a
terrorist organization, aiding or provoking terror acts as crimes, AA
reported.
Finland's President Sauli Niinistö visited Turkey and met with
President Erdoğan on March 17
Akçapar concluded that as a result, President Erdoğan had announced
that they have decided to start the procedures in the parliament in
order to ratify the protocol for Finland's participation in NATO during
President Niinistö's visit last week.
"CHP wants also Sweden to join"
İstanbul MP and former diplomat Ünal Çeviköz who spoke for the
Republican People's Party said that besides supporting Finland's
membership, they also wish that "the problems are overcome with Sweden
in the shortest possible time and that Sweden's membership also, in
line with the principle of "indivisibility of security" should come to
their agenda and should be ratified."
"The more we fight terror the more insecure we become"
Tülay Hatimoğulları, the Adana MP of the People's Democratic Party
(HDP) criticized the "U-turns" of Erdoğan governments and said that
what Turkey needs is a consistent policy. "We pay the heaviest price as
the country. It is clear, it is known now that extensions of ISIS and
similar organizations have their cells and organizations in Turkey. So
our country is not safe and in this atmosphere that is not safe, a
policy is pursued where the insecurity grows more the more we say "we
are going to fight terrorism. It is not possible that we approve this,
we never did, and we do not approve it today either."
The bill approving Finland's participation in NATO was approved by the
commission after the discussions.
The commission will prepare a report on the bill and submit it to the
General Assembly of the Parliament. It is expected that the bill will
be adopted in the General Assembly of the Parliament before the
Parliament's leave for the elections.
Ratification process for Finland and Sweden
Finland's president Sauli Niinisto signed the NATO legislation of his
country in a ceremony, again yesterday.
Hungary and Turkey are two countries among the 30 NATO members that
have not yet to ratified Finland's membership. All NATO members have to
ratify a new membership to the alliance in order for it to be accepted.
It is expected that the parliament of Hungary will ratify Finland's
NATO membership on March 27.
Eduskunta, the 200-seat parliament of Finland, approved the country's
NATO bid early in March with 184 votes in favor and 7 votes against.
The parliament of Sweden also voted in favor of the country's NATO bid
on Wednesday. (BIA, 24 March 2023)
La Suède approuve par avance son adhésion, malgré le
blocage turco-hongrois
Le Parlement suédois a approuvé mercredi par avance l'adhésion du pays
nordique à l'Otan, malgré le blocage de la Turquie et les retards de la
Hongrie pour donner leurs feux verts indispensables.
Les députés du Riksdag ont voté par 269 voix en faveur d'un texte
autorisant l'entrée de la Suède dans l'alliance militaire, avec 37 voix
contre.
"Etre membre de l'Otan est la meilleure façon de protéger la sécurité
de la Suède et de contribuer à la sécurité de l'ensemble de la zone
euro-atlantique", avait plaidé le ministre des Affaires étrangères
Tobias Billström lors du débat précédant le vote.
L'approbation, attendue du fait du soutien de la plupart des partis,
reste pour l'heure sans effet pour la Suède.
La Finlande voisine, qui avait candidaté en même temps que la Suède en
mai en conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
est désormais en très bonne position pour entrer rapidement dans l'Otan.
La Hongrie doit ratifier son entrée lundi, tandis que le président turc
Recep Tayyip Erdogan a annoncé la semaine dernière l'accord d'Ankara,
avec un vote au Parlement possiblement avant les élections du 14 mai.
Mais aucune date n'a été fixée pour la Suède par Budapest et son
Premier ministre nationaliste Viktor Orban, tandis que M. Erdogan a de
nouveau réaffirmé le refus turc de voir Stockholm devenir le 32e membre
de l'Otan.
Ankara accuse notamment la Suède d'être un havre de militants
"terroristes" kurdes, et de refuser des extraditions - où c'est en
réalité la justice suédoise qui a le dernier mot.
"Bien que la loi affirme que +l'amendement proposé entre en vigueur à
la date proposée par le gouvernement+, cela veut dire que la date est
fixée par Erdogan et Orban", a déploré Håkan Svenneling, un député du
Parti de gauche.
Seuls son parti et les écologistes des Verts sont opposés à l'adhésion.
(AFP, 22 mars 2023)
La Suède déplore ne pas avoir eu de feu vert de la Turquie
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a salué vendredi la
volonté de la Turquie de ratifier l'adhésion de la Finlande à
l'Alliance et plaidé pour une ratification de l'adhésion de la Suède
"dès que possible".
Stockholm estime faire "tout" ce qui figure dans un mémorandum d'accord
avec la Turquie négocié en juin dernier lors du sommet de Madrid, a
affirmé M. Billström vendredi.
"Nous faisons tout ce qui est inscrit dans ce mémorandum, nous ne
faisons pas moins et nous ne faisons pas plus que ce qu'il y a dedans",
a dit le ministre suédois.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé qu'il n'y avait eu
"aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste
des terroristes", évoquant "plus de 120" demandes d'extraditions
formulées par Ankara.
Stockholm répète régulièrement que la justice, pas le gouvernement a le
dernier mot, sur les extraditions en Suède.
"Il y aura des réponses qui peuvent être positives et d'autres qui
peuvent être négatives du point de vue de la Turquie, et ça sera comme
cela, tout simplement", a affirmé M. Billström vendredi.
La date de la ratification turque de la Finlande n'est elle pas encore
connue mais M. Erdogan a dit "espérer" qu'elle ait lieu avant les
élections turques du 14 mai. (AFP, 17 mars 2023)
Erdogan donne son feu vert à l'adhésion
de la Finlande à l'Otan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à
l'entrée dans l'Otan de la Finlande, soumettant au parlement turc la
ratification de la demande d'adhésion finlandaise, une décision
aussitôt saluée par l'Alliance atlantique.
"Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à
l'Otan dans notre parlement", a déclaré M. Erdogan à l'issue d'une
rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö.
L'annonce du président turc ouvre un peu plus la voie à l'entrée du
pays nordique dans l'Alliance, 28 de ses 30 Etats membres ayant déjà
approuvé sa candidature.
La Hongrie doit elle aussi ratifier les demandes d'adhésion finlandaise
et suédoise, présentées conjointement l'an dernier à la suite de
l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et qui nécessitent d'être
approuvées à l'unanimité.
Le Parlement hongrois se prononcera sur l'adhésion finlandaise le 27
mars, a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement hongrois.
M. Erdogan, qui a reçu vendredi son homologue finlandais, bloquait
depuis mai 2022 l'entrée dans l'Alliance atlantique du pays nordique
et, plus encore, de son voisin suédois.
La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des
"terroristes" kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur
lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.
Mais le chef de l'Etat turc, qui continue de bloquer la candidature
suédoise, a reconnu les "mesures concrètes" prises par Helsinki ces
derniers mois.
"J'espère que (la ratification) aura lieu avant les élections", a
affirmé M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue
finlandais.
Les élections présidentielle et législatives turques sont prévues le 14
mai, mais le Parlement turc devrait interrompre ses travaux environ un
mois avant le double scrutin.
- "Très important pour la Finlande" -
"Nous espérons que le Parlement (turc) aura le temps", a déclaré de son
côté le président finlandais, qualifiant le processus de "très
important pour la Finlande".
La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre
avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la
plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie, derrière
l'Ukraine.
M. Niinistö a toutefois jugé que "la candidature de la Finlande n'est
pas complète sans celle de la Suède".
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, qui a "salué"
l'annonce faite par M. Erdogan, a jugé que "la chose la plus importante
est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part
entière de l'Otan, et non pas qu'elles adhèrent exactement en même
temps".
La situation est plus délicate pour la Suède, qui fait toujours face
aux objections d'Ankara.
"Il n'y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui
concerne la liste des terroristes", a encore déploré vendredi M.
Erdogan, évoquant plus de 120 demandes d'extraditions formulées par
Ankara.
Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström a regretté
peu après que son pays attende toujours le feu vert de la Turquie,
affirmant toutefois que la Suède était "préparée" à ce que la Finlande
l'obtienne avant elle.
L'autodafé d'un coran par un extrémiste dans la capitale suédoise, en
janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers entre Ankara,
Helsinki et Stockholm.
Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était
prête à ratifier séparément l'adhésion de la Finlande, alors que les
deux pays souhaitaient à l'origine avancer "main dans la main".
Mardi, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson avait ainsi reconnu
que la probabilité que son voisin rejoigne l'Otan avant la Suède avait
"augmenté" dernièrement.
M. Kristersson garde toutefois l'espoir de boucler l'entrée de son pays
dans l'Alliance avant le prochain sommet. (AFP, 17 mars 2023)
Otan: la
Turquie, la Suède et la Finlande vont poursuivre leurs discussions
Les représentants de la Turquie, de la Suède et de la Finlande sont
tombés d'accord jeudi pour poursuivre leurs échanges sur l'adhésion des
deux pays nordiques à l'Otan, a indiqué l'Alliance.
Sur les 30 membres de l'Alliance, seules la Turquie et la Hongrie
doivent encore ratifier les deux nouvelles entrées.
A la suite d'une crise diplomatique provoquée par l'autodafé d'un Coran
par un extrémiste de droite anti-islam à Stockholm début janvier,
Ankara avait suspendu les négociations, déjà compliquées. Les
discussions ont finalement repris jeudi à Bruxelles.
Les participants ont souligné que "des ratifications rapides pour la
Finlande comme pour la Suède seraient dans l'intérêt de tout le monde
et que leur adhésion renforcera l'Alliance", a indiqué l'Otan après des
discussions présidées par le secrétaire général de l'organisation Jens
Stoltenberg.
Le communiqué précise que les trois pays sont tombés d'accord pour se
retrouver dans le même format avant le sommet de l'Otan prévu en
juillet à Vilnius.
De son côté, le négociateur suédois Oscar Stenström a évoqué "un petit
pas en avant".
"Nos homologues ont accepté et reconnu qu'il y avait eu des progrès
dans les mesures que nous avons prises", a-t-il dit, cité par l'agence
suédoise TT.
"L'aspect positif aujourd'hui est que nous sommes tombés d'accord pour
que les discussions se poursuivent", a-t-il ajouté.
A Stockholm, le gouvernement suédois a transmis jeudi au Parlement un
projet de loi durcissant la législation antiterroriste suédoise. Déjà
envisagé avant l'adhésion à l'Otan, ce projet de loi, qui a pu être
acté après un changement de la Constitution, avait été présenté à
Ankara comme un des gages donnés contre le PKK kurde. (AFP, 9 mars
2023)
Turkey summons US envoy over top
military official's visit to Kurdish-controlled area
The Foreign Ministry today (March 6) summoned the US ambassador to Turkey, Jeff Flake, over the US chief
of general staff's visit to northeastern Syria.
On Saturday, Mark Miley visited a US base in the country's
Kurdish-controlled parts on his first visit to Syria.
Summoning the ambassador, the ministry has asked him for an explanation
about the visit.
The Damascus government also condemned Miley's visit, which it said
violated its sovereignty.
Ankara considers the People's Protection Units (YPG), the main US
partner in Syria, and its affiliates "extensions" of the Kurdistan
Workers' Party (PKK), which has waged an armed insurgency for nearly
four decades and is deemed a "terrorist" group by Turkey, the US and the EU.
The Kurdish-led Autonomous Administration of North and East Syria,
which Turkey calls a "state of terrorism," currently controls about 25
percent of the country, including most of its natural resources and
arable land.
Turkey
has carried out four major military operations in Syria's north since
2016, with two of them directly targeting Kurdish-controlled areas.
(BIA, 6 March 2023)
Le
Parlement finnois approuve par avance l'entrée
dans l'Otan
A une écrasante majorité, le Parlement finlandais a approuvé mercredi
par avance l'entrée historique du pays nordique dans l'Otan, pour
laquelle les ratifications par la Hongrie et la Turquie sont encore
indispensables.
Les députés finlandais ont approuvé par vote une loi autorisant
l'entrée de la Finlande dans l'alliance militaire occidentale, par 184
voix pour et 7 contre.
Conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
l'accession de la Finlande au parapluie de l'Otan mettra fin à un
demi-siècle de neutralité imposée par Moscou puis trois décennies de
non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.
Le ministre finlandais de la Défense a salué "un pas important sur la
voie de l'Otan". "La sécurité de la patrie est une cause commune", a
souligné Antti Kaikkonen sur Twitter.
Avec des élections en vue le 2 avril pour le gouvernement de la
Première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki voulait éviter tout
vide politique, pour pouvoir prendre le train de l'Otan en marche une
fois l'accord d'Ankara et de Budapest obtenu.
Y compris, si nécessaire, sans attendre la Suède voisine, candidate
elle aussi depuis l'an dernier mais confrontée pour l'instant de son
côté à un blocage turc.
Comme lors d'un vote préliminaire en mai dernier, qui avait débouché
sur un plébiscite de 188 voix sur 200, l'issue du vote au Parlement
finlandais ne faisait aucun doute.
Le soutien des parties était quasi unanime, y compris de la part de
ceux qui étaient encore défavorables à l'Otan avant l'invasion de
l'Ukraine.
Seuls une poignée de députés d'extrême gauche et d'extrême droite ont
voté contre, invoquant notamment le manque d'assurances sur le fait
qu'aucune arme nucléaire ne serait placée sur le territoire finlandais.
L'adoption de la loi finlandaise ne signifie pas qu'Helsinki entrera
automatiquement après les ratifications hongroise et turque.
Mais elle peut ensuite aller très vite, après une ratification du
président Sauli Niinistö, qui y est favorable, et l'envoi des pièces de
ratification, qui en vertu du traité fondateur de l'Otan, sont
conservées à Washington.
- Rideau de fer -
Après avoir été suspendues par la Turquie, les négociations entre les
trois pays sur l'entrée dans l'Otan doivent reprendre le 9 mars à
Bruxelles.
La Finlande a jusqu'ici affiché sa volonté d'adhérer en même temps que
la Suède. Mais les grandes difficultés de Stockholm avec Ankara, qui
ont culminé en janvier avec une série d'incidents diplomatiques,
changent la donne.
La Turquie, secouée par un séisme catastrophique et qui prépare des
élections cruciales pour le président Erdogan le 14 mai, a confirmé
lundi qu'elle pourrait dissocier la ratification de la Finlande de
celle de la Suède.
Quant à la Hongrie, elle n'a jamais jusqu'ici évoqué de contreparties à
sa ratification, mais celle-ci, attendue en mars, est toujours nimbée
d'incertitudes, Budapest se distinguant par ses positions ambiguës
vis-à-vis de Moscou.
Lundi, le ministre des Affaires étrangères hongrois Peter Szijjártó a
réaffirmé le soutien de principe de l'exécutif, mais indiqué que
l'approbation par les députés de la majorité était "beaucoup moins
claire".
La Finlande et la Suède avaient déposé leur candidature à l'Otan le
même jour en mai dernier, mais les processus restent formellement
séparés.
Selon un sondage publié début février, une majorité de Finlandais (53%)
veulent entrer dans l'Otan sans attendre la Suède.
La Finlande était suédoise jusqu'en 1809, avant de devenir un grand
duché russe jusqu'à son indépendance acquise lors de la révolution
bolchévique de 1917.
Le pays nordique, soumis à une neutralité forcée par Moscou après sa
guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, a la
plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie, derrière
l'Ukraine.
De grandes clôtures vont être installées sur des portions de la ligne
de 1.340 kilomètres, en conséquence des tensions avec Moscou.
Le chantier, qui doit durer plus de trois ans et coûter 380 millions
d'euros, a commencé ce mardi et doit s'étaler jusqu'en 2026, ont
annoncé les garde-frontières. (AFP, 1 mars 2023)
La Finlande fait un pas de plus pour adhérer sans la
Suède
Voter à l'avance pour entrer le plus vite possible: la Finlande a
entamé mardi son débat final au Parlement sur l'adhésion à l'Otan, sans
attendre les derniers oui impératifs de la Turquie et de la Hongrie.
Avec des élections en vue le 2 avril pour le gouvernement de la
Première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki veut éviter tout vide
politique pour pouvoir prendre le train de l'Otan en marche, une fois
l'accord d'Ankara et de Budapest obtenu.
Y compris, si nécessaire, sans attendre la Suède voisine, candidate
elle aussi depuis l'an dernier mais confrontée pour l'instant à un veto
turc.
Les 200 députés du Parlement finlandais, l'Eduskunta, ont entamé leurs
débats mardi sur le projet de loi d'adhésion à l'Otan, avec un vote
mercredi attendu vers 12H00 GMT.
La session parlementaire coïncide avec la visite en Finlande du
secrétaire général de l'Otan pour des rencontres avec les principaux
dirigeants du pays nordique de 5,5 millions d'habitants.
Pour Jens Stoltenberg, "le temps est venu" pour Ankara et Budapest de
ratifier, a-t-il réaffirmé. "Tant la Finlande que la Suède ont accompli
ce qu'elles avaient promis" à la Turquie, a estimé le chef de l'Otan.
Comme lors d'un vote préliminaire en mai dernier, qui avait débouché
sur un plébiscite de 188 voix sur 200, l'issue du scrutin parlementaire
ne fait aucun doute, avec un soutien quasi unanime des partis, y
compris ceux qui étaient encore défavorables à l'Otan il y a un an.
Seule une poignée de députés d'extrême gauche et d'extrême droite
devrait voter contre, invoquant notamment le manque d'assurances sur le
fait qu'aucune arme nucléaire ne serait placée sur le territoire
finlandais.
"Cette décision et cette loi ne changent pas la position de la Finlande
concernant les armes nucléaires", a répondu le ministre des Affaires
étrangères Pekka Haavisto.
Avec l'invasion russe de l'Ukraine, la Finlande et la Suède ont décidé
de tourner la page de leur politique de non-alignement militaire en
vigueur depuis les années 1990, elle-même héritée de décennies de
neutralité contrainte ou choisie, en candidatant à l'Otan en mai 2022.
Vingt-huit des 30 membres de l'alliance, dont les Etats-Unis, ont déjà
ratifié l'entrée des deux pays nordiques.
Restent la Hongrie, connue pour ses positions plus ambiguës vis-à-vis
de Moscou, et la Turquie, qui se veut médiatrice du conflit en Ukraine
et règle de vieux litiges avec la Suède, principalement sur le cas de
militants kurdes vivant dans le pays nordique.
La Finlande avait jusqu'ici affiché sa volonté d'adhérer en même temps
que la Suède. Mais les grandes difficultés de Stockholm avec Ankara,
qui ont culminé en janvier avec une série d'incidents diplomatiques,
ont changé la donne.
Même M. Stoltenberg a reconnu début février que le plus important
n'était pas que les pays entrent ensemble dans l'Otan, mais que leur
adhésion se fasse le plus vite possible.
- Finlande et Suède séparées -
La Turquie a elle confirmé lundi qu'elle pourrait dissocier la
ratification de la Finlande de celle de la Suède.
Quant à la Hongrie, elle n'a jamais jusqu'ici évoqué de contreparties à
sa ratification, mais celle-ci, attendue en mars, est toujours nimbée
d'incertitudes.
L'adoption de la loi finlandaise ne signifie pas qu'Helsinki entrera
automatiquement après les ratifications hongroise et turque.
Mais elle fixe un calendrier clair: après l'adoption, le président
finlandais Sauli Niinistö a trois mois maximum pour la signer à son
tour.
Ce dernier a déjà dit qu'il le ferait "dès l'adoption". "S'il y a des
raisons pratiques, je peux attendre (...) mais pas au-delà des
élections du 2 avril".
Ensuite, conformément aux usages de l'Otan, il faut envoyer les
instruments d'accession à Washington "dans les quelques semaines tout
au plus", a expliqué le chancelier de la Justice Tuomas Pöysti.
Une majorité de Finlandais (53%) veulent entrer dans l'Otan sans
attendre la Suède, selon un sondage publié début février.
La Finlande était suédoise jusqu'en 1809, avant de devenir un grand
duché russe jusqu'à son indépendance lors de la révolution bolchévique
de 1917.
Le pays nordique, soumis à une neutralité forcée par Moscou après sa
guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial,
partage la plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie,
derrière l'Ukraine.
De grandes clôtures vont être installées sur des portions de la ligne
de 1.340 kilomètres, en conséquence des tensions avec la Russie.
Le chantier, qui doit durer plus de trois ans et coûter 380 millions
d'euros, a commencé ce mardi et doit s'étaler jusqu'en 2026, ont
annoncé les garde-frontières. (AFP, 28 fév 2023)
Relations
régionales / Regional Relations
La Bosnie réclame à la Turquie l'extradition d'un
ex-général pour crimes de guerre
La Bosnie a demandé jeudi à la Turquie d'extrader l'ancien général
musulman Sakib Mahmuljin condamné pour crimes de guerre et qui a fui le
pays après son procès.
"Après l'émission d'un mandat d'arrêt international, le tribunal de
Bosnie-Herzégovine a envoyé une demande d'extradition à la Turquie", a
indiqué le tribunal à l'AFP.
Sakib Mahmuljin, 70 ans, était commandant du 3e corps de l'armée
bosniaque, composé principalement de musulmans locaux, et a servi
pendant la sanglante guerre interethnique qui a ravagé la Bosnie de
1992 à 1995.
Le général a été condamné l'année dernière à huit ans de prison pour
l'exécution de plus de 50 prisonniers de guerre serbes de Bosnie par
des troupes sous son commandement à Vozuca et Zavidovici, dans le
nord-est du pays.
Cependant, bien qu'il ait été reconnu coupable et condamné, Mahmuljin a
été libéré après son procès et ne s'est pas présenté en prison pour
purger sa peine.
Des informations parues dans les médias locaux ont indiqué que le
général avait quitté la Bosnie pour des raisons médicales.
Sakib Mahmuljin est l'un des rares hauts responsables de l'armée
musulmane de Bosnie à avoir été condamné pour des crimes commis pendant
la guerre qui a opposé les communautés musulmane, croate et serbe,
faisant plus de 100.000 morts.
Les crimes ont été commis par l'unité "El Moudjahid" attachée à son
corps, qui était composée de centaines de jihadistes principalement
étrangers d'Afrique, du Moyen-Orient et de certains pays occidentaux,
qui ont uni leurs forces aux musulmans bosniaques.
La plupart des combattants islamistes étrangers présents en Bosnie
pendant le conflit, sont partis après la fin de la guerre, suite à
l'accord de paix de Dayton (Etats-Unis) en 1995. (AFP, 23 mars 2023)
L'eau et le
PKK au coeur d'une visite du Premier ministre
irakien en Turquie
Le Premier ministre irakien rencontrera mardi en Turquie le président
Recep Tayyip Erdogan pour évoquer les barrages turcs sur le Tigre et
l'Euphrate et la présence du PKK dans le nord de l'Irak, a-t-on appris
de source gouvernementale lundi.
Pour cette première visite en Turquie depuis son accession au pouvoir
en octobre 2022, Mohamed Chia al-Soudani sera "reçu officiellement par
le président turc, Recep Tayyip Erdogan", a indiqué à l'AFP un
conseiller du chef du gouvernement irakien sous couvert d'anonymat.
"Les deux dossiers principaux sont l'eau et la présence du PKK dans le
nord de l'Irak", a-t-il ajouté.
L'Irak souffre d'une baisse alarmante du niveau de ses deux fleuves
mythiques, le Tigre et l'Euphrate, qui prennent leur source en Turquie
voisine. Bagdad accuse régulièrement la Turquie et l'Iran de réduire
considérablement le débit des cours d'eau vers l'Irak à cause des
barrages construits en amont.
Les statistiques officielles le confirment: le niveau du Tigre, quand
il arrive de Turquie, n'était en 2022 qu'à 35% de la quantité moyenne
qui se déversait en Irak au cours des 100 dernières années.
Le phénomène est accentué par un déficit de précipitations ces
dernières années et de mauvaises pratiques d'irrigation en Irak avec
une exploitation à outrance de l'eau des fleuves.
Face aux critiques, l'ambassadeur turc en Irak, Ali Riza Güney, a
appelé l'été dernier les Irakiens à "utiliser l'eau disponible de
manière plus efficace". "L'eau est largement gaspillée en Irak",
ajoutait-il dans un tweet.
D'après la source gouvernementale, le Premier ministre irakien doit
aussi évoquer avec M. Erdogan la présence des combattants kurdes turcs
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui disposent de bases
arrières dans le nord de l'Irak.
Dans cette région, la Turquie mène régulièrement des opérations
militaires terrestres et aériennes contre le PKK, qu'elle et ses alliés
occidentaux considèrent comme "terroriste".
Ankara a aussi installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases
militaires au Kurdistan irakien, qui n'a d'autre choix que d'accepter
cette présence.
En juillet 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une
aire de loisirs du Kurdistan d'Irak avaient tué neuf civils parmi
lesquels des femmes et des enfants. La Turquie avait nié toute
responsabilité et accusé le PKK. (AFP, 20 mars 2023)
Le chef de la diplomatie turque annonce une prochaine
rencontre Sissi-Erdogan
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a annoncé
samedi au Caire "préparer une rencontre" entre les présidents turc
Recep Tayyip Erdogan et égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour sceller la
fin d'une décennie de brouille entre les deux pays.
Lors d'une conférence de presse avec son homologue égyptien Sameh
Choukri, M. Cavusoglu a dit "vouloir restaurer les relations
diplomatiques entre les deux pays au plus haut niveau".
"Il est possible que l'on soit en désaccord dans le futur mais nous
ferons tout pour éviter de rompre nos relations à nouveau", a-il-assuré.
M. Choukri a lui confirmé l'existence d'"une volonté politique émanant
des présidents des deux pays (...) visant à normaliser leurs relations".
Les Etats-Unis ont "salué" cette visite, "une étape importante pour la
stabilité et la prospérité de la région" a déclaré samedi sur Twitter
le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake
Sullivan.
M. Cavusoglu avait reçu M. Choukri fin février en Turquie après le
séisme qui a affecté près d'un sixième de la population turque.
Les relations entre les deux pays avaient été brutalement rompues après
l'arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2013.
La destitution par M. Sissi du premier président démocratiquement élu
d'Egypte Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et grand allié de la
Turquie, faisait alors répéter au président Erdogan, qu'il ne parlerait
"jamais" à "quelqu'un comme" M. Sissi.
Au lendemain du séisme du 6 février qui a fait près de 48.500 morts en
Turquie, les deux hommes s'étaient toutefois parlé par téléphone après
avoir échangé leur toute première poignée de main en novembre à la
Coupe du monde au Qatar, un autre pays avec lequel l'Egypte a récemment
renoué après l'avoir accusé de proximité avec les Frères musulmans.
Samedi, M. Cavusoglu a assuré qu'"après les élections" turques, dont la
présidentielle prévue le 14 mai, "notre président rencontrera le
président Sissi".
Sur le plan commercial, les échanges entre l'Egypte et la Turquie n'ont
jamais cessé: ils sont passés de 4,4 milliards de dollars en 2007 à
11,1 milliards de dollars en 2020, note le centre de recherche
Carnegie. En 2022, Ankara a même été le premier importateur de produits
égyptiens pour une valeur de quatre milliards de dollars.
Mais les désaccords demeurent entre les deux capitales, Istanbul étant
devenue "la capitale" des médias arabes critiques de leurs
gouvernements, en particulier ceux proches de la confrérie des Frères
musulmans, considérés comme "terroristes" par Le Caire.
Et les intérêts du Caire et d'Ankara divergent également en Libye où la
Turquie a envoyé conseillers militaires et drones contre le maréchal
Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu notamment par l'Egypte.
(AFP, 18 mars 2023)
La Turquie
et l'ONU annoncent l'extension de l'accord sur
les céréales ukrainiennes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'ONU ont annoncé samedi la
prolongation de l'accord international sur l'exportation des céréales
ukrainiennes, conclu en juillet 2022 pour tempérer la crise alimentaire
mondiale née de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Kiev a aussitôt salué cette extension, affirmant qu'elle avait été
négociée pour une période de 120 jours. Ni le président turc ni l'ONU
n'ont toutefois donné de précisions sur la durée de la prolongation,
qui n'a pour l'heure pas été confirmée par la Russie.
"A la suite des entretiens avec les deux parties (Ukraine et Russie,
ndlr), nous avons assuré l'extension de l'accord qui devait prendre fin
le 19 mars", a affirmé M. Erdogan dans un discours télévisé.
Ankara avait précédemment affirmé espérer une extension de 120 jours
alors que la Russie insistait pour 60 jours.
"L'Initiative céréalière de la mer Noire, signée à Istanbul le 22
juillet 2022, a été prolongée. (...) Nous exprimons notre gratitude au
gouvernement de Turquie pour le soutien diplomatique et opérationnel",
a affirmé dans un communiqué le porte-parole du secrétaire général de
l'ONU, Stéphane Dujarric.
Le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandr Kubrakov a, de son
côté, évoqué une prolongation de 120 jours.
"L'Initiative céréalière de la mer Noire est prolongée de 120 jours.
Nous remercions Antonio Guterres, les Nations unies, le président Recep
Tayyip Erdogan, le ministre (turc de la Défense) Hulusi Akar ainsi que
tous nos partenaires, d'avoir confirmé cet accord", a-t-il déclaré sur
Twitter.
"Le principal défi consiste à accélérer les inspections des navires en
Turquie. Cela permettra au monde d'obtenir encore plus de produits
agricoles ukrainiens. Nous continuons également à travailler pour
ajouter des ports de la région de Mykolaïv à l'Initiative céréalière et
à l'élargissement de la gamme de marchandises", a-t-il ajouté dans un
message partagé sur Facebook.
"Cet accord a une importance vitale pour l'approvisionnement
alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l'Ukraine, qui n'ont pas
épargné leurs efforts pour un nouveau prolongement de l'accord, ainsi
que le secrétaire général des Nations unies", a affirmé M. Erdogan.
-L'opposition de Moscou-
L'Initiative céréalière de la mer noire signée en juillet 2022 par
l'Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l'aide de l'ONU, a atténué la
crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine en
permettant l'exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de
blé et autres céréales.
Selon ses termes, l'accord devait être "automatiquement prolongée pour
la même période (de 120 jours, ndlr) sauf si une des parties notifie à
l'autre son intention d'y mettre fin ou de la modifier". Elle avait été
effectivement prolongée de 120 jours en novembre, jusqu'à ce samedi 18
mars 23h59 heure d'Istanbul (20h59 GMT).
Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l'application d'un deuxième
accord devant faciliter ses propres exportations d'engrais, avait fait
savoir qu'elle acceptait seulement une prolongation 60 jours.
Théoriquement, les exportations d'engrais, indispensables pour
l'agriculture mondiale, ne tombent pas sous le coup des sanctions
imposées à Moscou par les pays occidentaux depuis le début de la
guerre, mais elles sont de facto bloquées.
Moscou veut des progrès tangibles sur les paiements bancaires, la
logistique du transport, les assurances, le dégel des activités
financières et l'approvisionnement en ammoniac via l'oléoduc
+Togliatti-Odessa+.
L'ONU a affirmé qu'elle ferait tout son possible pour sauver le
mécanisme sur les céréales qui a permis d'apaiser la flambée des prix
depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022.
La Turquie, qui abrite le centre de coordination conjoint de l'accord
organisant le contrôle des navires, avait indiqué vendredi espérer
toujours une prolongation de 120 jours. (AFP, 18 mars 2023)
Assad conditionne toute
rencontre avec Erdogan au retrait des troupes turques
Le dirigeant syrien Bachar al-Assad s'est dit prêt à rencontrer le
président turc Recep Tayyip Erdogan à condition que ce dernier retire
ses troupes du nord de la Syrie, dans une interview à un média russe
parue jeudi.
Ces déclarations interviennent au lendemain d'une rencontre à Moscou
entre M. Assad et le président russe Vladimir Poutine, alors que le
Kremlin cherche à réconcilier Ankara et Damas, brouillés depuis le
début du conflit en Syrie en 2011.
Une rencontre avec M. Erdogan serait possible "quand la Turquie sera
prête, de manière claire et sans hésitation, à un retrait total (de ses
soldats) du territoire syrien", a déclaré M. Assad à l'agence de presse
russe Ria Novosti, selon une traduction en russe de ses propos.
Il faudra aussi qu'Ankara "cesse tout soutien au terrorisme", a-t-il
ajouté, en référence à l'appui de la Turquie à des groupes rebelles qui
s'opposent au régime de Damas.
"C'est le seul cas de figure où une rencontre avec Erdogan pourrait
avoir lieu", a insisté M. Assad. "Quel intérêt aurait une telle
rencontre et pourquoi l'organiser si elle ne mène pas à une conclusion
finale de la guerre en Syrie ?", a-t-il poursuivi.
Arrivés au pouvoir au début des années 2000, MM. Erdogan et Assad ont
d'abord noué des relations cordiales, après des décennies de tensions
entre leurs deux pays issus de l'éclatement de l'Empire ottoman il y a
un siècle.
Mais après le début du conflit en Syrie, qui depuis 2011 a fait plus de
500.000 morts et des millions de déplacés, Ankara a soutenu des groupes
rebelles cherchant à renverser le régime syrien, soutenu lui par Moscou
et Téhéran.
Ankara a lancé depuis 2016 plusieurs incursions dans le nord de la
Syrie, contre des groupes djihadistes et kurdes, et y a gardé une
présence militaire.
M. Poutine, qui entretient de bons rapports avec M. Erdogan, cherche
désormais à réconcilier la Turquie et la Syrie.
M. Erdogan s'est plusieurs fois dit prêt à rencontrer M. Assad pour
sceller le dégel des relations.
Fin décembre, les ministres turc et syrien de la Défense s'étaient déjà
réunis à Moscou avec leur homologue russe, une première depuis 2011.
Des diplomates de la Russie, de la Turquie, de la Syrie et de l'Iran
doivent se réunir cette semaine à Moscou pour préparer une rencontre
entre leurs ministres des Affaires étrangères, avant un éventuel sommet
présidentiel. (AFP, 16 mars 2023)
Entretien Poutine-Assad à Moscou pour parler
réconciliation turco-syrienne
Le président russe Vladimir Poutine a reçu mercredi à Moscou le
dirigeant syrien Bachar al-Assad, au moment où le Kremlin accentue ses
efforts pour réconcilier la Turquie et la Syrie et affirmer son poids
diplomatique malgré son isolement sur l'Ukraine.
Ces efforts interviennent alors que les cartes diplomatiques ont été
rebattues de façon spectaculaire au Proche-Orient avec le
rétablissement, parrainé par Pékin, de relations diplomatiques entre
l'Iran et l'Arabie saoudite.
Pour le Kremlin, orchestrer une réconciliation entre la Turquie et la
Syrie, brouillées depuis 2011, permettrait d'afficher le poids
diplomatique de Moscou malgré son isolement en Occident depuis son
offensive en Ukraine.
La rencontre entre MM. Poutine et Assad a débuté vers 14H00 GMT, selon
des images retransmises à la télévision russe. Plusieurs ministres
participaient à cette réunion, qui sera suivie d'un tête-à-tête entre
les deux dirigeants.
"Nous sommes en contact permanent et nos relations se développent", a
déclaré M. Poutine au début de l'entretien, saluant les "résultats
importants" obtenus par Moscou et Damas dans la "lutte contre le
terrorisme international".
De son côté, M. Assad a exprimé son soutien à l'offensive militaire que
mène Moscou en Ukraine et a dit espérer que sa visite marquerait "une
nouvelle étape dans les relations syro-russes".
Mais l'un des principaux sujets au menu de cette rencontre devrait être
le processus de réconciliation entre Ankara et Damas que Moscou cherche
à accélérer, en organisant notamment un sommet avec M. Assad et le
président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Les relations entre la Turquie et la Syrie vont certainement être
affectées d'une manière ou d'une autre" par les discussions entre MM.
Poutine et Assad, a ainsi déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin,
Dmitri Peskov.
- Rencontre Erdogan-Assad ? -
Arrivés au pouvoir au début des années 2000, MM. Erdogan et Assad ont
d'abord noué des relations cordiales, après des décennies de tensions
entre leurs pays.
Mais après le début du conflit en Syrie, qui depuis 2011 a fait plus de
500.000 morts et des millions de déplacés, Ankara a soutenu des groupes
rebelles cherchant à renverser le régime syrien, soutenu lui par Moscou
et Téhéran.
Malgré leurs intérêts divergents en Syrie et l'appartenance de la
Turquie à l'Otan, MM. Poutine et Erdogan ont étroitement coopéré ces
dernières années, ce qui explique le rôle de Moscou dans la tentative
de réconciliation turco-syrienne.
Des diplomates de la Russie, de la Turquie, de la Syrie et de l'Iran
doivent d'ailleurs se réunir cette semaine à Moscou pour préparer une
rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères, avant un
éventuel sommet présidentiel.
Fin décembre, les ministres turc et syrien de la Défense s'étaient déjà
réunis à Moscou avec leur homologue russe, une première depuis 2011.
M. Erdogan a plusieurs fois dit ces derniers mois être prêt à
rencontrer M. Assad pour sceller le dégel des relations. "La rancune et
le ressentiment n'existent pas en politique", avait déclaré en novembre
le dirigeant turc.
Mais des questions épineuses doivent encore être résolues, notamment
concernant la présence militaire turque dans le nord de la Syrie, où
Ankara a mené plusieurs incursions depuis 2016, contre des groupes
djihadistes et kurdes.
Un rapprochement pourrait toutefois être favorisé par le double séisme
qui a frappé en février la Turquie et la Syrie, faisant plus de 50.000
morts et aidant Damas à sortir quelque peu de son isolement
diplomatique.
MM. Erdogan et Assad partagent également une hostilité envers les
groupes kurdes qui contrôlent le nord-est de la Syrie, et que les
Occidentaux ont soutenus contre le groupe Etat islamique.
Damas a ainsi vivement dénoncé la visite début mars du chef
d'état-major américain dans le nord-est tenu par les forces kurdes.
(AFP, 15 mars 2023)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Une responsable de l'ONU à Chypre pour avancer vers
une reprise des pourparlers
Le nouveau président de Chypre, Nicos Christodoulides, a rencontré
mercredi une haute responsable des Nations unies en visite pour la
première fois dans la capitale divisée Nicosie, dans l'espoir de
trouver les "moyens d'avancer" vers une reprise du dialogue sur la
réunification de l'île.
La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques,
Rosemary DiCarlo, s'est entretenue pendant environ une heure avec M.
Christodoulides, élu en février après une campagne où il s'est montré
plus rigide que ses adversaires sur une éventuelle reprise des
pourparlers après six ans de blocage.
"Nous avons longuement discuté du problème chypriote et nous voulons
simplement réitérer les engagements du secrétaire général (de l'ONU,
Antonio Guterres, NDLR) à soutenir une résolution" des Nations unies
sur ce sujet, a déclaré Mme DiCarlo à des journalistes, à l'issue de
cette rencontre.
Depuis 2017, les pourparlers sur la réunification de l'île
méditerranéenne, sous l'égide de l'ONU, sont au point mort. Chypre est
divisée depuis l'invasion par la Turquie en 1974 de son tiers nord, en
réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui
souhaitaient la rattacher à la Grèce.
Membre de l'Union européenne depuis 2004, la République de Chypre
n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, séparée de la
République turque de Chypre-Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue
seulement par Ankara) par la Ligne verte, une zone démilitarisée
contrôlée par l'ONU.
Mme DiCarlo a déclaré avoir eu "une excellente rencontre" avec le
président chypriote, ajoutant qu'elle allait "discuter des moyens
d'avancer" lors d'un autre entretien avec le leader chypriote turc
Ersin Tatar, dirigeant de la RTCN.
Ce dernier, proche du président turc Recep Tayyip Erdogan, a récemment
appelé la communauté internationale à "reconnaître l'existence" de deux
Etats à Chypre, une ligne rouge pour les autorités chypriotes-grecques.
La diplomate a par la suite qualifié de "très fructueux" cet entretien
avec M. Tatar, qui a notamment porté sur "la nécessité de renforcer les
commissions techniques", selon un message vidéo diffusé sur le compte
Twitter des Nations unies à Chypre.
Ces 12 commissions ont pour but de permettre aux deux communautés,
chypriotes-grecque et chypriote-turque, de dialoguer sur différents
sujets d'intérêt commun, comme la culture ou l'égalité hommes-femmes.
- "Militarisation croissante" -
MM. Christodoulides et Tatar se sont rencontrés pour la première fois
en février. Le président chypriote avait alors assuré qu'il ne voulait
"rien de plus que de mettre fin au blocage".
Selon son porte-parole Konstantinos Letymbiotis, la présidence
chypriote a fait part mercredi à Mme DiCarlo de sa détermination à
reprendre immédiatement les négociations.
"Nous sommes déjà à la table des négociations et nous espérons que M.
Tatar viendra à cette table avec une volonté sincère de parvenir à une
solution pour une fédération de deux zones et deux communautés", a
déclaré le porte-parole.
Mme DiCarlo devait également rendre visite aux près de 800 Casques
bleus de l'ONU déployés dans la zone démilitarisée qui sépare les deux
parties de l'île et coupe en deux Nicosie.
Dans son rapport semestriel soumis au Conseil de sécurité de l'ONU,
Antonio Guterres avait partagé ses inquiétudes concernant "une
militarisation croissante de la ligne de cessez-le-feu" à Chypre et un
climat politique marqué par un "durcissement significatif des
positions".
"Les perspectives pour une résolution mutuellement acceptable
continuent de s'éloigner", a-t-il écrit. (AFP, 15 mars 2023)
Immigration
/ Migration
EU:
Turkish citizens fourth largest group in asylum applicationsx
Close to 50,000 people from Turkey have applied for asylum in the EU in
2022.
Turkey was ranked the fourth country of origin in terms of first-time
asylum applications for international protection in the European Union
in 2022, according to Eurostat.
The number of first-time asylum applicants in the EU last year rose to
881,200, marking an increase of 64% compared to the year before.
Syria continues to be the main country of citizenship of asylum seekers
in the EU since 2013. Syrians lodged 131,970 first-time applications in
2022 (15% of the total number of first-time applications in the EU).
Afghans followed for the fourth consecutive year with 113,495
applications (13% of the EU total).
Applicants from Venezuela and Turkey each represented about 6% of the
EU total, with 50 050 and 49 720 applications, respectively.
Over 3.8 million non-EU citizens benefited from temporary protection in
the EU in 2022, most of them Ukrainians who fled their country upon
Russian invasion.
Although the latest annual figure of first-time asylum applications is
still below the peaks of 1.21 million and 1.16 million in 2015 and 2016
respectively, related to the civil war in Syria, it still reflects a
persistent trend since 2008, when 121,000 asylum applications were
lodged. (gerceknews, 23 March 2023)
Ottawa facilite l'immigration pour les Syriens et
les Turcs au Canada
Le gouvernement canadien a annoncé samedi de nouvelles mesures visant à
faciliter les démarches d'immigration des citoyens turcs et syriens
déjà au Canada, un mois après le séisme qui a fait plus de 50.000 morts
dans ces deux pays.
"Les ressortissants turcs et syriens pourront continuer à étudier,
travailler ou rendre visite à leur famille en demandant gratuitement
une prolongation de leur statut", a indiqué le ministère de
l'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté.
Ils pourront par exemple solliciter un permis de travail qui autorise
un étranger à travailler pour n'importe quel employeur pendant une
période déterminée.
"Ces mesures faciliteront la tâche des ressortissants turcs et syriens
qui souhaitent prolonger leur statut temporaire au Canada", a-t-il
précisé, dans un communiqué.
Elles seront en vigueur à compter du 29 mars et jusqu'au 25 septembre.
Cette annonce survient une dizaine de jours après que l'ONU a exhorté
la communauté internationale à accélérer l'installation dans d'autres
pays d'accueil des réfugiés syriens se trouvant des zones touchées par
le tremblement de terre en Turquie.
Le tremblement de terre de magnitude 7,8 du 6 février a tué plus de
45.000 personnes en Turquie et des milliers d'autres dans la Syrie
voisine, et a dévasté des centaines de milliers d'immeubles.
Cette secousse tellurique a touché environ neuf millions de personnes,
dont plus de 1,7 million sont des réfugiés. (AFP, 18 mars 2023)
Cinq
migrants meurent noyés en mer Égée
Cinq migrants ayant embarqué à bord d'un canot pneumatique ont péri
noyés samedi en mer Égée au large des côtes du sud-ouest de la Turquie,
ont annoncé les garde-côtes turcs.
"Onze migrants irréguliers (10 adultes, 1 enfant) ont été secourus
(...) et les cadavres de 5 migrants irréguliers ont été retrouvés", ont
indiqué les garde-côtes dans un communiqué.
Le drame s'est déroulé tôt samedi au large de la ville de Didim, dans
les eaux baignant la province turque d'Aydin, ont-ils précisé.
Sur une vidéo diffusée par les garde-côtes turcs, des migrants à bord
d'un canot pneumatique gris agitent leur bras au milieu d'une mer
agitée.
Cinq migrants sont parvenus à atteindre en vie l'île grecque de
Farmakonisi, située à 10 km du rivage turc, ont indiqué les garde-côtes
grecs.
Selon un témoignage recueilli par les garde-côtes grecs, 31 personnes
se trouvaient à bord de l'embarcation à son départ.
Les drames humains en mer Égée sont fréquents, les migrants montant à
bord d'embarcations de fortune sur une mer houleuse voire déchaînée en
hiver.
Une femme et quatre enfants sont notamment morts début février dans la
même zone à la suite du naufrage de leur canot pneumatique.
Depuis 2014, 2.269 personnes sont mortes noyées en Méditerranée
orientale, selon l'Organisation internationale pour les migrations
(OIM). (AFP, 11 mars 2023)
En Syrie,
un centre de réhabilitation pour enfants de
jihadistes étrangers
Dans un centre du nord-est de la Syrie, des enfants étrangers parmi
lesquels des Occidentaux écoutent attentivement les explications d'une
enseignante: ce sont des fils de jihadistes du groupe Etat islamique,
qui suivent un programme de réhabilitation.
Ils sont plus de 50 garçons âgés de 11 à 17 ans, dont des Français, des
Américains, des Britanniques et des Allemands dans ce centre d'Orkech,
le premier du genre établi par l'administration kurde.
Des garçons en survêtement jouent au football dans la cour, d'autres
suivent des cours d'arabe et d'anglais, de maths et même de musique.
Ils peuvent jouer aux échecs et regarder documentaires et dessins
animés.
L'objectif est de préparer ces garçons "à accepter les autres, à
s'intégrer dans leur société à l'avenir et à se comporter normalement",
déclare à l'AFP Aras Darwich, directeur du projet de réhabilitation.
Inauguré il y a six mois, le centre lourdement gardé, proche de la
ville kurde de Qamichli, accueille des enfants et adolescents
transférés des deux camp du nord-est de la Syrie, Roj et al-Hol, où
sont détenus des proches de jihadistes.
D'autres élèves du centre étaient détenus à la prison de Ghwayran,
cible d'une attaque sanglante de l'EI en janvier 2022 pour tenter de
libérer des détenus de ce groupe.
- "Grande différence" -
Le centre est ouvert aux garçons, davantage exposés au risque de
radicalisation. "Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) a besoin de
garçons pour pouvoir se reconstituer militairement", explique un
responsable de l'administration kurde, Khaled Remo.
Les forces kurdes, soutenues par la coalition internationale
antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte contre l'EI, défait
en 2019 en Syrie après avoir fait régner la terreur dans certaines
parties du pays.
Depuis, l'administration kurde détient des milliers de combattants
jihadistes dans ses prisons et des dizaines de milliers de membres de
leurs familles dans ces deux camps.
Le centre propose des séances de soutien psychologique à ces enfants de
jihadistes.
Dans les salles de classe, des dizaines de dessins des élèves sont
accrochés aux murs.
"On voit une grande différence entre le jour où les enfants sont
arrivés et aujourd'hui", explique à l'AFP la conseillère psychologique
du centre, Rim al-Hassan.
"Au début, certains refusaient d'assister à des cours avec des
enseignantes", en raison de la ségrégation des sexes qui était imposée
par l'EI. "A présent, on assiste à une amélioration progressive, bien
que lente", ajoute cette femme de 28 ans.
Les garçons sont encouragés à s'exprimer par le dessin. L'un d'eux
dessine un coucher de soleil, dans des teintes roses et orangées.
- Lenteurs diplomatiques -
Le bâtiment de deux étages, qui comprend un dortoir, une cantine et des
salles de classe, est équipé de caméras de surveillance.
L'administration kurde avait ouvert un premier centre en 2017, destiné
à la réhabilitation d'anciens jihadistes.
Le sort des jihadistes et de leurs familles constitue un casse-tête
pour l'administration kurde autonome qui gère ces régions du nord-est
de la Syrie.
Elle réclame constamment le rapatriement des familles de jihadistes
dans leurs pays d'origine, mais la plupart des pays concernés se
contentent de retours au compte-goutte.
Le camps d'al-Hol renferme à lui seul 56.000 personnes, femmes et
enfants pour la plupart, incluant plus de 10.000 proches de combattants
étrangers de l'EI.
Samedi, les autorités kurdes en Syrie ont remis à une délégation russe
49 enfants russes de jihadistes, âgés de cinq à 15 ans, selon
l'administration kurde et des responsables russes.
Tous orphelins, ils se trouvaient dans les camps de Roj et al-Hol.
Lors d'une réunion avec la délégation russe, Roubil Biho, un
responsable aux affaires étrangères, a accusé la communauté
internationale dans son ensemble de "négligence" et de ne pas "assumer
ses responsabilités".
En décembre, l'ONG Save the Children avait averti qu'environ 7.000
enfants étrangers, "piégés" dans ces camps, étaient exposés à des
risques d'attaques et de violences.
Les enfants à al-Hol "risquent quotidiennement d'être endoctrinés", a
souligné samedi le Commandement militaire américain pour le
Moyen-Orient (Centcom).
Le sort des enfants du centre de réhabilitation, une fois qu'ils sont
majeurs, est un autre problème pour l'administration kurde.
Deux options se présentent: mettre en place un nouveau programme de
réhabilitation adapté à leur âge ou exercer des pressions diplomatiques
pour qu'ils soient rapatriés, ajoute M. Remo.
"Nous ne voulons pas que les enfants restent en permanence dans ces
centres, mais les efforts diplomatiques sont lents", explique-t-il.
Pour lui, si l'expérience réussit, cela permettra de "sauver la région
de l'émergence d'une nouvelle génération d'extrémistes" (AFP, 11 mars
2023)
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