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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

31st Year / 31e Année
Mai
 
2007 May
N° 345
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

 
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour tortures lors d'une garde à vue
Police Regaining Vast Powers in Turkey
TIHV Reacts to Law Enforcing the Police
Trade Unionist Teacher Killed
Police to be given "terror authorization"
AI Says Human Rights Situation Froze in Turkey in 2006
La Belgique épinglée par Amnesty pour la loi anti-terrorisme

Une explosion fait six morts et près de 80 blessés à Ankara
La conférence de Zarakolu et Özkoray sur le militarisme
Entretien avec Me Eren Keskin, défenseur des droits de l'Homme

Declaration of 500 Leading Figures against the Military Ultimatum
 Explosion sur un marché en Turquie: 1 mort, 14 blessés
Enquête contre Erdogan pour avoir critiqué la cour constitutionnelle
La Turquie condamnée jeudi dans une trentaine d'affaires
"Vive réprobation" des syndicats européens
Violente répression de la manifestation du 1er Mai en Turquie


Pression sur les médias / Pressure on the Media

5th Istanbul Meeting: "No Article 301 Exists in Europe"

Journalist for "denigrating armed forces" in article
Prix du scénario décerné à "De l'autre côté" de Fatih Akin

Number of Imprisoned Journalists in Turkey: 24
Journalist Emin Karaca to be Retried Under Article 301
RSF criticizes the new law censoring Internet in Turkey
A Writer and Four Journalists on Trial
Weekly Magazine Nokta Tried Under Article 301
President Sezer Endorses Internet Law
 More Trials Under Article 301
 Press freedom in a dilemma – the case of Özgür Gündem
Radio Station Contests Closure
Trial on E-Mail Threats Sent to Academic
Government Forgot 301; NGOs became "scapegoats"
IPA Freedom Prize-Special Award to Hrant Dink
Artist on Trial for Remarks on Kurdish Issue
“Hostility” Charge against Eren Keskin for saying “Kurdistan”
Journalists Organize Despite Entanglement
Police Pressure After Critical Article

Article 301 Makes No Discrimination...
Zarakolu Acquitted, Translator Face Charges

 La Turquie condamnée pour un livre sur Yilmaz Guney
Une nouvelle loi pour bloquer les sites Internet en Turquie
L'écrivain Orhan Pamuk fait docteur honoris causa en Allemagne
EFJ protests against Turkish authorities assault against media
Le nombre des journalistes emprisonnés s'élève à 23 en Turquie
BIA Media Report: A Sober Press Freedom Day in Turkey
A new court case against Lawyer Eren Keskin
Academic staff on trial for insulting Atatürk


Kurdish Question / Question kurde


En Irak, les Kurdes sont "fiers" de pouvoir défendre leur patrie

Quatre militants kurdes abattus
Deux morts dont un soldat dans le sud-est
 Dix militants kurdes tués dans l'est du pays
Deux militants tués dans l'est, un attentat contre la police déjoué
 Le gouvernement turc hésite d'agir dans l'immédiat
Ocalan vu par des experts du CE dans sa prison turque
Rafle de la police turque visant le PKK à Konya
Erdogan promet de soutenir une incursion militaire en Irak
Alliance Démocratique des Kurdes condamne fermement l'attentat
KKK: We have absolutely no relation with the explosion in Ankara
La Turquie renvoie son envoyé spécial chargé de la lutte contre le PKK
DEP deputies determined to enter Parliament
Un soldat turc et un militant kurde tués lors de combats
18 Kurdes mettent fin à leur grève de la faim à Strasbourg
DTP eyes securing up to 53 seats in Parliament
Leyla Zana pourrait être écartée des prochaines élections générales
Leyla Zana Again On Trial for Her Speech at Newroz

Six militants kurdes abattus depuis le début du mois selon l'Armée
Manifestation de soutien aux grévistes de la faim kurdes
Des eurodéputés remettent une pétition pour Abdullah Ocalan
 Le parti pro-kurde DTP présentera des candidats indépendants
Les Kurdes entament leur 5e semaine de grève de la faim à Strasbourg
The Army launches anti-PKK operation in Southeast
DTP Members on Trial in Different Courts
21e jour de la grève de la faim pour la santé d'Ocalan


Minorités / Minorities

Le cinéaste retourne sur les traces de son grand-père arménien

 Rakel Dink Receives Peace Prize
More Questions in Hrant Dink Investigation
Appeal of Hrant Dink's Widow for Investigation on Murder
Le Parlement basque reconnaît le génocide des Arméniens
Le journal d'Hrant Dink, Agos, en ligne sur Internet
Meurtre de Hrant Dink: le procès s'ouvre le 2 juillet
Des avocats cherchent des descendants de victimes du Génocide arménien

Compromis sur le génocide arménien à l'exposition de l’ONU
L'action négationniste des députés bulgares d’origine turque


Politique intérieure/Interior Politics

Le Parlement adopte le suffrage direct pour la présidentielle 

Constitutional Court threatens complaint against PM Erdoğan
L'élection du président au suffrage universel rejetée par Sezer
DTP to strenghten position in large cities by working with left-wing parties
 Turquie, le retour des vieux démons
Election gimmicks against Kurds
Nouvelle manifestation à Samsun contre le pouvoir AKP
CHP et DSP s'allient pour les élections législatives
How the CHP provoked the military intervention
Women Pushed to The Bottom in Election Lists
Izmir: Troisième manifestation contre le pouvoir AKP
 Le premier rassemblement électoral d'Erdogan à Erzurum
L'alliance islamiste et militaro-atatürkiste au Parlement turc contre le peuple kurde
L'élection du président par le parlement officiellement terminée
La confusion totale malgré le vote pour la modification constitutionnelle
Deuxième alliance des partis d'opposition (CHP-DSP)  en vue des législatives
Après l'échec de Gül, à quand un nouveau président turc?
Fusion de deux partis de centre-droit à l'approche des législatives
Le Monde: "La bataille continue entre ex-islamistes et kémalistes"
Sezer dit qu'il restera président jusqu'à l'élection de son successeur
Législatives le 22 juillet, nouveau vote présidentiel dimanche
Elections: la présidentielle annulée, la législative anticipée le 24 juin 2007

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque évoque l'éventualité d'attaques aux Kurdes d'Irak

L'armée turque envoie des renforts à sa frontière avec l'Irak
Armée turque : Un Etat dans l'Etat
Une puissance financière et industrielle: OYAK
International War Industries Fair 2007 opens in Ankara
Conscientious Objectors Rallied for Peace
L'Armée turque au coeur du pouvoir
 Sentences for Army Officers Revoked by Higher Court
Ironic Punishment for Conscientious Objector
European Reaction to Military Interference
 Possible military operation is a tool for statist forces
Senior Turkish military commander found guilty of abuse of office
Lawyer Sacked from Bar post over Filing Complaint against the Army

Erdogan rencontre le chef de l'Armée après une crise entre eux


Affaires religieuses / Religious Affairs

La police turque arrête 11 personnes soupçonnées de liens avec Al-Qaïda
Parties eye religious sects to increase votes
Un pasteur en Turquie : « Je sais qu’ils me tueront »
Inculpation de l'instigateur supposé du meurtre de trois chrétiens
 La Conférence des églises veut la protection des minorités en Turquie
La laïcité, un mythe politique à usages multiples, selon des analystes


Socio-économique / Socio-economic

Greenpeace s'adresse au G8 depuis le Mont Ararat
Women Celebrate Feminist Anniversary in Turkey
Homosexuals Fed Up with Media Bias
Greenpeace bâtit une arche de Noé pour sensibiliser au changement climatique
 Plus de 80% des exportations de l'industrie turque vers l'UE
 Report d'une loi sur la sécurité sociale appuyée par le FMI
Une loi ouvre la voie à la construction de centrales nucléaires


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le Vatican favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE

 Nicolas Sarkozy donne six mois de répit à la Turquie
Ankara dénonce les propos de M. Sarkozy sur l'adhésion turque
Sarkozy n'a pas changé mais la question ne se pose pas maintenant
Paris prône "un partenariat privilégié" avec Ankara
Question concernant le financement des régions kurdes en Turquie
Turkey-EU Association Council meeting postponed once again
Erdogan à Sarkozy: l'hostilité envers la Turquie va endommager les liens
"Le moment de la vérité" vient, affirme un proche de Sarkozy
 Bruxelles multiplie les mises en garde à Sarkozy
Rehn espère toujours ouvrir 3 chapitres d'ici fin juin
L'inquiétude à Ankara après l'élection de Sarkozy
Rehn: L'UE doit être "juste" et respecter la "parole" donnée à la Turquie
Blair: L'Occident doit affirmer fermement ses valeurs face à l'islamisme
Sarkozy et Royal s'opposent sur l'entrée de la Turquie dans l'UE
La crise politique en Turquie pourrait nuire à sa longue marche vers l'UE
Ankara doit respecter les principes démocratiques pour entrer dans l'UE


Turquie-USA/ Turkey-USA

L'armée américaine a transféré aux Kurdes la responsabilité de leur sécurité

 La Turquie met en garde Washington contre la violation de son espace aérien
La Turquie accuse l'aviation américaine d'avoir violé son espace aérien
Turkey and US sign $1.8 billion deal for F-16 purchase

Relations régionales / Regional Relations

Prolongation d'un an du mandat du contingent turc de la Finul
Iraq urges Turkey to resolve Kurdish PKK issue politically
Erdogan pour un calendrier de retrait des forces de la coalition d'Irak
 Barzani ne menacera pas Ankara si elle ne le menace pas
L'Arménie refuse la présence d'observateurs turcs aux législatives


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

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Immigration / Migration

Un réfugié kurde menacé d'être extradé par l'Espagne

 Appel du CLEA: La loi « antiterroriste » menace nos libertés
 Projection du documentaire "Résister n'est pas un crime"
Appel urgent contre l'expulsion de quatre demandeurs d'asile
Lettre ouverte de Kimyongür à l'ambassadeur de Turquie
Douze blessés lors d'une émeute de migrants clandestins en Turquie




Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour tortures lors d'une garde à vue

Trois ressortissants turcs, dont une femme, ont obtenu 15.000 euros chacun pour dommage moral après avoir été torturés par des policiers de la section antiterroriste de la sûreté d'Istanbul, dans un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme.

Pendant dix jours, en juin 1995, les trois personnes, soupçonnées d'appartenir à un parti communiste léniniste marxiste, avaient subi pendaisons palestiniennes (par les bras), électrochocs sur les parties génitales, jets d'eau et privation de sommeil, destinés à leur arracher des aveux.

Le gouvernement turc a soutenu que les blessures décrites dans les rapports médicaux avaient été infligées aux requérants lors d'une bagarre contre les policiers qui les arrêtaient.

Mais la Cour européenne a relevé que les requérants n'avaient pas été examinés par un médecin pendant leur détention. Elle juge probable en conséquence que ces tortures "particulièrement graves et cruelles" ont été "infligées délibérément par la police dans le but d'arracher aux requérants des aveux ou des informations".

Les juges européens se sont en outre irrités des "importants retards" qui ont entaché l'enquête et ont finalement entraîné la prescription de l'affaire.

"Les principaux auteurs des actes de violence ont joui d'une quasi-impunité en dépit des preuves à charge", déplore la Cour européenne, soulignant en outre que la justice turque n'avait lancé des poursuites contre des policiers d'Istanbul qu'après avoir été avertie qu'une requête avait été déposée à Strasbourg.

Les trois requérants, âgés aujourd'hui de 49, 37 et 35 ans, résident actuellement en Allemagne et en Suisse.  (AFP, 31 mai 2007)

Police Regaining Vast Powers in Turkey

The provisional law has evoked strong reactions by MPs, trade unionists and lawyers. It would give security forces unprecedented, and many claim unrestricted, powers.

The acceptance of the provisional law was commented on by an MP from the People's Republican Party, Yüksel Corbacioglu, who said that it represented "one-nil for the police state against a judiciary state".

Justice and Development Party (AKP) MP Hakki Köylü complained that the new law would allow the police to shoot anyone who "smacked someone in the face twice and ran away".

Protest by trade unionists

The Trade Union Confederation of Public Workers (KESK) has called for a rejection of the law, saying that "our country does not need more pressure, more police force, but more democracy. We call on all parts of society who support democracy, human rights and freedoms to oppose this law".

It went on to say: "This law, which foresees questioning in the streets, arrests without establishing identities, taking everyone's fingerprints and preparing files on them, unlimited authorization to search, random pressure put on syndicates and mass organizations, and using violence without warning, includes many practices that are incongruous with democracy. "

On the way to a police state

Lawyer Ali Koc has claimed that such a law would create a police state and that it represented a set-back in the progress previously made with laws conforming to European Union standards. He summarised the law as follows:

"Everyone, everywhere, could be stopped, searched as a suspect, could be exposed to gun use and violence. And the only restraint would be the 'good will' of the police officer in question. The police would be able to search all kinds of buildings, including homes." (BIA News Center, May 30, 2007)

TIHV Reacts to Law Enforcing the Police

 The Turkish Human Rights Foundation (TIHV) has reacted to the passing of an amendment by the Parliamentary Justice Commission.

Increase in powers

According to the foundation, the "Proposal to Change the Law on Police Duties and Authorities" would allow the police the following:

* To stop people and their cars, to ask for IDs and ask questions "in order to prevent crimes"
* To take fingerprints and photos of a person and keep this information
* To do body searches, searches of cars, private property and documents
* To use truncheons, handcuffs, pressurized water, tear gas or powder, and to use violence against physical barricades like cars
* To use guns and to fire them non-stop in self-defense
* To force people to identify others

Should this law be passed, the TIHV argues that in the name of crime prevention everyone would become a potential criminal. The foundation emphasized that formulations in the law made it dependent on the disposition of the police how far the freedom of people, associations, foundations, syndicates and similar organizations would be restricted. (BIA News Center, May 31, 2007)

Trade Unionist Teacher Killed

The trade union Egitim-Sen has announced that its Deprem Sarikas, a high school literature teacher and member of the union, was killed in a "planned and professional manner".

The union suspects that he was murdered for his progressive, democratic views. The union called the District Directorate of Education, the police department, the Ministry of Education, the Ministry of the Interior and the governor's office to investigate the case.

Sarikas was murdered on 24 May in Ankara on his way to school. Two days before he had been attacked by a group with knives.

Sarikas had brought cases of racist attacks at schools and universities to the attention of teachers' boards before and had lobbied for prevention of such attacks.

The union spoke of a "normalisation" of violence in Turkey in general, and at schools. This meant that murder became easier to commit and that both teachers and pupils were in danger. (BIA News Center, May 28, 2007)

Police to be given "terror authorization"

A draft bill handed to the Turkish Grand National Assembly yesterday aims to expand police power following a bomb attack in Ulus, Ankara that killed six and injured more than one hundred. The draft bill proposes the following amendments to the Regulations for Police Duties and Authorities:

-Authorization of use of all types of human and technical resources and intelligence activities, including the use of cameras, voice recording facilities and the internet, to survey possible criminals. It was explained that this could also mean the ability to listen to telephone conversations without obtaining any prior permission.

- The police will be able to obtain fingerprints from anybody applying for a gun license, driving license or passport.

- The police will be able to carry out body searches and searches of cars, personal documents and personal effects after obtaining authority from the civil authorities.

- Use of force such as physical force, handcuffs, a baton and pressurized water will be authorised in that order on persons refusing cooperation. The officer will say ‘Stop’ before using their gun. If the person continues to run, the officer must first fire a warning shot before shooting to disable their escape. (Hurriyet, May 27, 2007)

AI Say Human Rights Situation in Turkey Froze in 2006

In its annual world report on human rights, published on its website yesterday, Amnesty International also evaluated the state of Turkey.

Further restrictions

According to Amnesty International (AI), a revision of the Law to Fight Terrorism has widened "the scope and number of crimes punishable as terrorist offences". Furthermore, freedom of expression was still not guaranteed, as the controversial Article 301 was used to try "journalists, writers, publishers, academics, human rights defenders and students".

Kurds facing repression

AI mentions the trial of 56 mayors from the pro-Kurdish Democratic Turkey Party (DTP), which is based on a letter they wrote to the Danish Prime Minister, urging him not to close to pro-Kurdish television channel Roj TV based in Denmark.

AI also criticises the "excessive use of force" by security forces policing the funeral of four PKK members in March 2006, at which 10 people were killed, including 4 children.

More bomb attacks

An armed group calling itself the "Kurdish Freedom Falcons" claimed responsibility for bombings in different cities last year, resulting in 9 dead and many injured. An armed attack on the higher administrative court in Ankara, carried out with religious motives, resulted in the death of one judge. Related to this case, the Kemalist newspaper "Cumhuriyet" faced three bomb attacks of its premises last year.

Torture

Although there has been a decrease in reports of torture by law enforcement officers, many detainees stil report mistreatment. Furthermore, security forces are stil able to act with impunity, both in torture cases and in militia activities. AI quotes the Semdinli case as an example.

Conscientious objectors

AI draws attention to the fact that conscientious objectors face prison for their decision, as there are no civilian alternatives. They quote the imprisonment of objector Mehmet Tarhan

Protection of women insufficient

Women's groups continue to lament the lack of women's shelters for victims of domestic violence. The Prime Minister has however called for measures to curb domestic violence and stop the so-called "honour killings". (BIA News Center, May 24, 2007)

La Belgique épinglée par Amnesty pour la loi anti-terrorisme

Enfermement des mineurs dans les centres fermés, surpopulation carcérale, vols secrets américains sur le sol belge, loi anti-terrorisme trop vague, la Belgique n'est pas épargnée par le rapport 2007 d'Amnesty sur la situation des droits humains dans le monde.

"La question de la lutte contre le terrorisme a également des répercussions chez nous", explique Philippe Hensmans d'Amnesty Belgique. "La loi anti-terrorisme est beaucoup trop vague et les peines sont démesurées par rapport aux faits reprochés", ajoute-t-il. Amnesty dénonce ainsi les peines lourdes appliquées pour "appartenance à un groupe terroriste". En ce qui concerne les militants du DHKP-C, Amnesty s'inquiète des accusations de mauvais traitements durant la détention et se félicite qu'un nouveau procès ait lieu.

Autre point noir mis en avant par Amnesty: la question du droit d'asile et surtout celle de l'enfermement des mineurs dans les centres fermés. "Cela reste une préoccupation importante d'Amnesty", souligne Philippe Hensmans.

Par ailleurs, Amnesty met en avant la persistance de violences à caractère raciste, citant notamment l'assassinat raciste commis à Anvers en mai 2006. (Advalvas avec Belga, 23 mai 2007)

Une explosion fait six morts et près de 80 blessés à Ankara

Six personnes, dont un Pakistanais, ont été tuées et près de 80 autres blessées mardi à Ankara à la suite de l'explosion d'une bombe . Le chef du gouvernement a indiqué devant les caméras de la télévision, sur les lieux de la tragédie, que quatre turcs et un pakistanais avaient été tués dans l'explosion. Selon l'agence semi-officielle Anatolie, un homme grièvement atteint, a succombé à ses blessures une heure environ après l'intervention du Premier ministre.

Citant des sources policières, l'agence a fait état de 79 personnes blessées par l'explosion, dont huit ont été hospitalisées dans un état grave. Huit des blessés seraient des Pakistanais, qui se trouvaient à Ankara pour un salon international de l'industrie de la défense, qui s'est ouvert mardi matin, selon Anatolie citant l'attaché militaire du Pakistan à Ankara. Leurs jours ne seraient pas en danger, selon ce responsable.

Le dîner officiel de cette foire de matériel et d'équipements militaires, qui accueille près de 500 firmes de 49 pays, devait débuter à 19h00 (16h00 GMT) au Musée des civilisations anatoliennes, qui se trouve à quelques centaines de mètres du lieu de l'explosion.

Selon un policier, interrogé par l'AFP, la bombe avait été "placée à un arrêt d'autobus" sur l'avenue Anafartalar, située dans un quartier très commerçant de la capitale turque, à une heure de grande affluence.

L'explosion s'est produite vers 18H50 locales (15H50 GMT) devant un centre commercial d'Ulus.

Des experts en explosifs devaient encore déterminer le type d'engin utilisé et enquêtaient sur l'éventuelle implication d'un kamikaze, ont indiqué à Anatolie des sources policières. (AFP, 23 mai 2007)



La conférence de Zarakolu et Özkoray sur le militarisme

conference

Özkoray, Özgüden, Zarakolu et Kimyongür

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La conférence par deux journalistes-écrivains turcs, Ragip Zarakolu et Erol Özkoray*, sur le thème "Militarisme et liberté d'expression en Turquie" a eu lieu le mercredi 16 mai 2007 à Bruxelles, dans les locaux des Ateliers du Soleil, en présence d'un public pluriculturel.

La conférence a été organisée par l'Association des Arméniens Démocrates de Belgique, les Associations Assyriennes de Belgique, l'Institut Kurde de Bruxelles et la Fondation Info-Türk.

L'interprétation des interventions a été assurée par Bahar Kimyongür, qui a lui-même été victime de la violation de la liberté d'expression en Belgique sous la préssion du régime militariste turc.

A l'ouverture de la soirée, le président de la Fondation Info-Türk, Dogan Özgüden, a attiré l'attention sur l'importance de la tenue de cette conférence dans une période où l'armée turque trompe une fois de plus l'opinion publique en se présentant comme défenseur de la laïcité.

Après la présentation de deux orateurs, Ragip Zarakolu a fait un exposé historique sur le militarisme dans le monde et plus particulièrement en Turquie. Il a mis accent sur le statut dominant de l'Armée non seulement dans les affaires militaires mais également sur les plans politiques, économiques et de relations extérieures.

Attirant l'attention sur le fait que la liberté d'expression a toujours été violée en Turquie par l'Armée, soit directement lors des périodes de guerre et de loi martiale soit indirectement par l'exercice de la pression sur les instances politiques, Zarakolu a dit: "L'assassinat de Hrant Dink est une conséquence directe du militarisme en Turquie. Il avait invoqué, dans un de ses écrits récents, l'origine de la fille adoptive d'Atatürk. Pour cela, l'Armée a mobilisé toutes les forces répressives et subversives contre lui… "

"Le militarisme, à l'heure actuelle, constitue l'obstacle majeur dans le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Le militarisme ne veut pas abandonner sa position hégémonique sur la société turque. C'est la raison pour laquelle l'Armée a mobilisé depuis deux ans toutes les forces ultranationalistes.

"Actuellement la Turquie se trouve dans une crise profonde. La presse internationale la décrit comme un conflit entre des Islamistes et des Laïcs. 'Nous constituons le front de défense de l'Occident contre le fondamentalisme et la réaction islamiste,' disent-ils. Dans le passé, le militarisme avait utilisé 'la menace communiste' pour justifier sa domination. Aujourd'hui, elle parle des menaces islamiste ou kurde…

"On peut trouver très pessimiste le tableau que je viens de vous présenter. Quand même il y a une lueur d'espoir aux élections du 22 juillet. Je pense que face à la mobilisation des forces ultranationalistes, tous les démocrates, progressistes, socialistes, révolutionnaires et tous les citoyens de sensibilités différentes doivent se mobiliser. Ainsi les candidats indépendants démocrates peuvent faire leur entrée à l'Assemblée nationale. Depuis vingt ans se développe en Turquie un potentiel de votes de protestation. Valoriser ce potentiel de protestation pour qu'il devienne un véritable alternatif, c'est un devoir qui incombe aux forces démocrates, progressistes et socialistes."

Zarakolu, en réponse à une question concernant le passé et les perspectifs de la gauche en Turquie, a mis accent sur le rôle important du mouvement national kurde:

"Le militarisme a toujours pris comme cible principale les révolutionnaires et les intellectuels quelles que soient leurs origines. C'est la raison pour laquelle, à chaque intervention militaire, les révolutionnaires et les intellectuels ont été sauvagement écrasés dans l'oeuf. Par exemple, l'opération génocidaire contre le peuple arménien par l'Armée en 1915 s'est déclenchée avec l'arrestation des leaders  du mouvement révolutionnaire arménien et plusieurs intellectuels arméniens. En effet, dans un document officiel publié en 1916,  le gouvernement ottoman affirmait que le responsable principal des évènements de 1915 aurait été des révolutionnaires arméniens.

"Il était le cas aussi dans la justification des coups d'état de 1971 et 1980. Toutefois, l'Armée turque a subi un echec important lors de son régime répressif après le coup d'état de 1980. Il s'agissait de la naissance du mouvement de libération kurde en résistance contre la répression militaire. Actuellement, la seule force qui pourra préparer l'écroulement du régime militariste est l'alliance de toutes les forces démocratiques et progressistes du pays avec le mouvement de libération kurde."

Erol Özkoray, à son tour, a fait un exposé précis sur les mécanismes de la domination militariste en Turquie:

"Le véritable pouvoir en Turquie est l'Armée. Le gouvernement n'est qu'un organe pour la gestion des affaires courantes. L'armée exerce son pouvoir grâce à plusieurs instruments comme la Constitution de 1982, le Conseil national de la Sûreté ou le Document politique pour la sûreté nationale, qui est appelée également la constitution confidentielle de l'Etat.

"Un autre moyen qu'utilise l'Armée est de provoquer et déclencher, si nécessaire, des crises externes ou internes. Le prétexte de créer une crise est la nécessité urgente de combattre les ennemis internes et externes. Les ennemis internes sont des Kurdes ou des Islamistes. La crise externe est en général liée à la Grèce.

"L'Armée, depuis 1908, a fait 31 interventions dans la vie politique, soit en forme de coups d'état ou tentatives de coup d'état soit en forme d'envoi d'un mémorandum au gouvernement ou en organisant un défilé de blindés dans la ville. La dernière intervention était la diffusion d'un mémorandum sur le site de l'Etat-major.

"En dehors de ces interventions ponctuelles, la Turquie vit dans un système de coups d'état permanents. Chaque réunion du Conseil national de la Sûreté constitue en soi un nouveau coup d'état.

"En ce qui concerne la liberté d'expression, l'article 90 de la Constitution actuelle stipule que les conventions internationales comme la Convention européenne des droits de l'Homme prévaillent sur les lois nationales. Ainsi, tous les articles répressifs comme l'Article 301 du code pénal turc sont d'office caducs. Malgré cela, ces articles répressifs sont pleinement utilisés contre tous les opposants et aucun tribunal ne conteste l'application de ces articles. Tant que la domination militariste sur la société turque se poursuit, il est impossible d'attendre une véritable démocratisation et un respect total d e la liberté d'expression en Turquie."

Le texte complet des interventions sera prochainement publié par la Fondation Info-Türk.


*) Voir l'article profond d'Özkoray sur le militarisme en Turquie: "L'Armée turque au coeur du pouvoir"

Conférence-Débat

Le journaliste-écrivain
Ragip Zarakolu

Directeur de la maison d’édition Belge
et
Président du Comité de la Liberté de Diffusion
de l’Union des Editeurs de Turquie

Militarisme et liberté d’expression
en Turquie

Mercredi 16 mai 2007, à 18h

Ateliers du Soleil
Rue de Pavie 53 – 1000 Bruxelles

Organisation :

Association des Arméniens Démocrates de Belgique,
Associations Assyriennes de Belgique,
Institut Kurde de Bruxelles,
Fondation Info-Turk


Tél: 02 215 35 76 – 02 736 78 95
E-mail : Collectif1971@scarlet.be



Entretien avec Me Eren Keskin, défenseur des droits de l'Homme

[Eren Keskin est l’une des avocates les plus connues en Turquie. Ses clients sont des hommes et des femmes persécutés, des minorités opprimées, des Kurdes, des Arméniens, des gays, des transsexuels. Mme Keskin s’est engagée aux côtés des associations pour la défense des droits de l’homme.]

Que signifie un travail comme le vôtre en Turquie ?

Cela veut dire que je passe la majeure partie de mon temps à me défendre. Après chaque intervention, en public ou à l’université, je me retrouve accusée, la dernière fois pour avoir parlé du génocide arménien. Malgré tout, le lent processus de rapprochement vers l’Europe a apporté quelques changements… Dans le système dominant, rien n’a changé et de toute façon, à chaque étape importante, l’armée continue d’intervenir. Il y a eu des améliorations pour les femmes : le viol vient enfin d’être criminalisé et l’amnistie pour les crimes d’honneur a été abolie. Sur la torture en revanche, le débat se poursuit, les changements sont purement formels. On débat de la liberté d’expression. On débat, mais il y a la torture, et pas de droits de l’homme. Les juges civils se sont substitués aux militaires, mais leur mentalité est militaire. Les prisonniers de gauche continuent à mourir – on compte 122 victimes – dans les cellules d’isolement des prisons de type F.

L’Europe représente-t-elle une issue ?

C’est l’état-major des forces armées qui commande et qui tient d’une main les armements et de l’autre les capitaux. L’armée est propriétaire de 38 usines. Les militaires ne veulent pas perdre le pouvoir, ils ne passionnent pas pour l’Europe et ce qu’ils demandent à l’Union Européenne c’est un statut spécial pour la Turquie. L’Union Européenne y semble disposée. Si les choses évoluent dans ce sens, les changements seront de pure forme. C’est à partir de nous, de la dynamique sociale que doit partir un processus de changement. Mais une partie de l’opinion a intériorisé l’Etat autoritaire.

Il y a une semaine, plus d’un million de personnes ont manifesté à Istanbul contre le risque que les islamistes puissent occuper les plus hautes charges de l’Etat. Il n’y avait pas seulement des partisans des militaires, mais aussi des membres de la société civile. Comment voyez-vous cette protestation ?

C’était une manifestation inspirée par une association qui se réfère à la pensée d’Atatürk, et qui est présidée par un général qui participa au coup d’Etat du 12 septembre 1980. Son objectif est de renforcer la militarisation, en propageant la peur de l’islamisme. Naturellement je n’y ai pas adhéré. Il est vrai que certains membres de la société civile étaient présents, mais ce qui dominait, c’était la turcité, la patrie et le drapeau national.

Avez-vous participé à la manifestation du 1er mai ?

Nous étions présents en tant qu’observateurs, nous avons été témoins et dénoncé la terrible violence policière.

Vous ne voyez donc qu’une seule menace, celle des militaires ?

Nous vivons écartelés entre deux menaces : l’autoritarisme des laïcs et celui des islamistes. Notre démocratie est prise en étau sous des pressions énormes qui nous empêchent même de parler.

Assiste-t-on à une diffusion et à une radicalisation de l’islamisme en Turquie ?

Le danger existe, comme dans tout le Moyen Orient, mais je ne crois pas que la Turquie se dirige vers un Etat de type iranien. Ce qui m’inquiète davantage, c’est cette peur de l’islamisation propagée par les militaires, qui en font une arme pour renforcer l’oppression de la société. Après le coup d’Etat de 1980, l’islamisme s’est développé, les cours de religion à l’école sont devenus obligatoires et de nombreuses écoles coraniques se sont ouvertes. La réaction à ce processus a été instrumentalisée à des fins répressives.

Est-il vrai que ceux qui refusent de se faire enfermer dans les casernes ou les mosquées n’ont pas de représentation politique ?

C’est évident, avec une loi électorale qui impose un seuil de représentativité de 10 % pour avoir des sièges au Parlement. Nous aurions besoin d’une Constitution civile, qui nous libèrerait enfin de celle qui fut rédigée suite au coup d’Etat de 1980. Nous devons faire émerger cette demande au sein de la société, mais pour l’heure je ne vois pas de progrès. (Il Manifesto-yevrobatsi.org, 6 mai 2007, traduction de l’italien par Georges Festa)


Declaration of 500 Leading Figures against the Military Ultimatum

500 people issued a declaration against the ultimatum published on the website of the Chief of Staff of the Army on 27 April. 'Citizens’ Declaration' have been signed by numerous artists, doctors, reps of civil society including 35 lawyers, 132 academics, 48 professors, 67 journalists. Adalet Agaoglu, Prof. Dr. Eser Karakas, journalist Aydın Engin and actor Mahir Günşiray are among the signatories:

The declaration states that "The ultimatum of the chief of staff of the army published on 27 April 2007 damaged our already restricted democracy".

Declaration said: "The intervention of military bureaucracy to the political scene, normalisation of politics being run under the shadow of guns, political life being under military tutelage can not be accepted. The ultimatum of the chief of staff is an open threat to democracy and is a crime. We undersigned clearly refuse the ultimatum. What underlies under today’s problems is the constitution of 1980 military regime. Turkey must get rid of that constitution to get out of the crisis... We believe that the secular republic can be protected by more democracy not by military ultimatums. Our answer to those who can say: 'Those who do not say I am happy to be a Turk are our enemies' is this: We are sensitive and responsible citizens of this country and we are not at all happy in this situation. We declare that as citizens determined to protect a free, democratic and secular Turkey we have the right to resist all interventions aiming to destroy democracy." (antenna-tr.org, May 15, 2007)

Explosion sur un marché en Turquie: 1 mort, 14 blessés

Une personne a été tuée et au moins 14 blessées samedi matin par une explosion apparemment d'origine criminelle sur un marché à Izmir, dans l'ouest de la Turquie, selon des sources officielles.

Cette explosion s'est produite la veille d'une grande manifestation en faveur de la laïcité prévue à Izmir, troisième plus grande ville de Turquie.

Les explosifs avaient été cachés dans un sac laissé sur un vélo qui avait été garé la veille derrière des étals du marché, situé dans le quartier de Bornova, a précisé le gouverneur d'Izmir, Cahit Kirac.

"Les matériaux utilisés pour la confection de la bombe et les raisons pour lesquelles elle a été placée" à cet endroit "ne sont pas encore connus", a ajouté le gouverneur.

"Il s'agit d'une attaque visant délibérément (à tuer) des gens, à faire un massacre", a estimé le maire de Bornova Sirri Aydogan.

Un homme grièvement blessé a succombé à l'hôpital, selon des sources médicales citées par l'agence Anatolie.

L'explosion s'est produite en début de matinée alors que les vendeurs préparaient leurs étals, a déclaré un policier joint au téléphone par l'AFP. La plupart des blessés sont des vendeurs, a-t-il précisé.

"Le vélo et le sac ont été réduits en morceaux. Mais nous n'avons pas vu celui qui a laissé le sac", a déclaré un commerçant du marché, Hasan Bakan.

L'explosion a également provoqué des bris de vitres sur plusieurs bâtiments voisins et des voitures, selon Anatolie.

Le gouverneur d'Izmir et le maire de l'arrondissement de Bornova se sont déclarés persuadés que l'explosion ne dissuaderait pas les manifestants de participer au rassemblement prévu dimanche en faveur de la laïcité.

Selon le gouverneur, 3.000 policiers seront mobilisés pour la manifestation. Si besoin est, l'ensemble des forces de sécurité du département d'Izmir seront mobilisées, a-t-il assuré.

Deniz Baykal, dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition, ainsi que les présidents d'autres partis devraient participer à la manifestation, à laquelle sont attendues plusieurs milliers de personnes. (AFP, 12 mai 2007)

Enquête contre Erdogan pour avoir critiqué la cour constitutionnelle

Un procureur turc a ouvert vendredi une enquête préliminaire contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en raison de ses remarques acerbes après l'invalidation par la cour constitutionnelle du premier tour de l'élection présidentielle, a rapporté la chaîne d'information CNN-Türk.

L'enquête fait suite à une plainte déposée par un juriste d'Ankara estimant que M. Erdogan avait violé plusieurs articles du code pénal en désignant lors d'un discours devant son groupe parlementaire mercredi le verdict de la cour comme "une balle tirée contre la démocratie".

Le juriste accuse M. Erdogan d'avoir "créé la peur et la panique dans le public", "incité ouvertement au crime", "incité ouvertement à la désobéissance civile", "abusé de ses pouvoirs" et "porté atteinte à la justice", selon CNN-Türk.

Le procureur en charge de l'enquête devra décider au terme de cette enquête préliminaire s'il y a lieu d'ouvrir une instruction judiciaire -auquel cas il devrait demander au Parlement la levée de l'immunité parlementaire dont bénéficie M. Erdogan.

Dans son discours, M. Erdogan a déclaré: "Nous respectons la décision de la Cour constitutionnelle, (mais) elle sera abondamment débattue du point de vue légal".

"L'élection d'un président par le Parlement a été bloquée, l'élection de présidents par les futurs Parlements a été désormais rendue presque impossible. (...) C'est une balle tirée contre la démocratie", a-t-il poursuivi.

La Cour constitutionnelle a immédiatement réagi aux propos de M. Erdogan en les qualifiant d'"irresponsables" et en estimant qu'elles "transforment l'institution en une cible".

Peu après, M. Erdogan a affirmé qu'il n'avait pas utilisé cette expression contre le verdict de la Cour constitutionnelle, mais pour qualifier l'attitude du dirigeant du principal parti d'opposition, Deniz Baykal.

C'est le Parti républicain du peuple (CHP) de M. Baykal qui a réclamé à la cour l'annulation du premier tour de l'élection présidentielle, vendredi au Parlement, au cours duquel le chef de la diplomatie Abdullah Gül a manqué à dix voix près d'être élu.

La cour a annulé mardi l'élection pour vice de procédure, amenant le parlement à convoquer des élections législatives le 22 juillet.  (AFP, 4 mai 2007)

La Turquie condamnée jeudi dans une trentaine d'affaires

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie dans une trentaine d'affaires pour des violations de la convention européenne des droits de l'Homme, parmi lesquelles des violations de la liberté d'expression.

Les juges de Strasbourg ont, entre autres épinglé, la Turquie pour avoir condamné à cinq ans et six mois de prison en 1999 les acteurs d'une troupe de théâtre, jugés coupables d'"incitation à la haine" à l'occasion d'une pièce qui n'a été jouée que huit fois dans différentes villes de Turquie.

La Cour a notamment observé que la dureté des peines infligées n'était pas "nécessaire dans une société démocratique".

La CEDH a également condamné Ankara pour avoir interdit en 1999 la pièce d'une troupe kurde en arguant que ses acteurs avaient eu des liens avec les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan, ce qui constitue une ingérence dans leur droit à la liberté d'expression.

Le rédacteur en chef d'une revue trimestrielle, dont des exemplaires critiquant l'intervention des forces de l'ordre dans les prisons avaient été confisqués et saisis en 2002 par la justice turque, obtient également gain de cause devant le CEDH qui y voit encore une violation de la liberté d'expression.

Dans de nombreuses autres affaires, la CEDH a notamment relevé jeudi la durée excessive ou l'inéquité de procédures pénales en Turquie.  (AFP, 3 mai 2007)

Violente répression de la manifestation du 1er Mai en Turquie

La police turque a arrêté près de mille personnes qui tentaient de manifester dans le centre d’Istanbul à l’occasion du 1er-Mai, date marquant en outre le 30e anniversaire d’une fusillade sur la place Taksim. La police anti-émeutes a affronté des manifestants à l’aide de grenades lacrymogènes et de canons à eau. Des milliers de policiers ont été déployés mardi dans toute la ville. Des stations de métro ont été fermées, des liaisons par ferry et autocar suspendues et la circulation entre les deux rives du Bosphore a été limitée.

Des centaines de milliers d’opposants ont manifesté dimanche à Istanbul et les célébrations du 1er-Mai pourraient être l’occasion de nouveaux rassemblements.

Mardi est aussi le 30e anniversaire d’une fusillade survenue en 1977 sur la place Taksim, lorsqu’un assaillant non identifié avait tiré sur la foule, provoquant la mort de 34 personnes, tuées par balles ou piétinées dans le mouvement de panique.

Les autorités ont seulement autorisé une poignée de dirigeants syndicaux à déposer des gerbes d’oeillets rouges sur les lieux de la fusillade. Plusieurs centaines de manifestants se sont par la suite rassemblés sur la place avant l’intervention de la police.

La direction de la Santé d'Istanbul a fait état de 23 personnes blessées ou indisposées par du gaz lacrymogène, dont 22, faiblement atteintes, ont quitté l'hôpital.

Ces violences surviennent dans un contexte politique tendu, quatre jours après un premier tour de scrutin présidentiel marqué par une vive passe d'armes entre le gouvernement et l'armée.

Mardi, 17.000 policiers avaient été déployés pour empêcher les militants syndicaux d'accéder à la place de Taksim, l'esplanade la plus fréquentée de la rive européenne d'Istanbul, interdite aux manifestations et où ceux-ci voulaient commémorer la mort de 34 de leurs camarades 30 ans plus tôt.

Le 1er mai 1977, des tireurs non identifiés (des groupuscules d'extrême droite ont été soupçonnés) avaient fait feu sur la foule venue célébrer à Taksim la Fête du Travail, provoquant un mouvement de panique qui avait causé la mort de 34 d'entre elles.

Après avoir repoussé à coups de canon à eau et de grenades lacrymogènes les premiers groupes de militants syndicaux tentant d'approcher la place de Taksim, la police a négocié avec leurs dirigeants la permission pour un petit millier de manifestants d'organiser une petite cérémonie sur l'esplanade.

Les manifestants ont déposé des oeillets rouges à l'endroit où de nombreuses personnes avaient été piétinées en 1977 et scandé: "Côte à côte contre le fascisme" et "Longue vie au 1er mai".

Les violences ont cependant repris en d'autres points de la ville, où des groupes tentaient de forcer les barrages de police.

Dans le quartier de Harbiye, proche de la place de Taksim, des policiers ont tiré en l'air à plusieurs reprises pour disperser un groupe de manifestants qui leur jetaient des pierres.

Plus au nord, dans le quartier populaire d'Okmeydani, où des groupuscules d'extrême gauche et kurdes défient régulièrement la police, un à deux milliers d'agents anti-émeutes ont affronté un nombre équivalent de manifestants une heure durant, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants, armés de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov ont été dispersés à l'aide de grenades lacrymogènes et de canons à eau.

Sur la très passante avenue Istiklal, débouchant sur la place de Taksim, les policiers ont chargé à plusieurs reprises sur un millier de jeunes manifestants et fait usage de grenades lacrymogènes avant de prendre position sur l'artère avec un blindé.

Le gouverneur d'Istanbul Muammer Güler a affirmé que la police avait saisi des cocktails molotov et des armes à feu.

Guler a été critiqué pour ce renforcement des mesures de sécurité, alors que la Turquie est plongée dans une crise politique entre le gouvernement issu de la mouvance islamique et l’opposition laïque, le tout sous la surveillance de l’armée.

Au moins une personne a été sérieusement blessée dans les violences, a indiqué le syndicat d'ouvriers DISK, qui a précisé dans un communiqué que six dirigeants syndicaux font partie des personnes arrêtées.

"Nous ne méritons pas ça, la Turquie ne mérite pas ça. Vous donnez une image honteuse de la Turquie: celle des coups d'Etat de 1971 et 1980", a déclaré devant la presse Dogan Halis, dirigeant d'un syndicat des travailleurs de la santé, avant d'être arrêté par la police.

"Nous n'avons pas vu une telle répression depuis l'époque de la loi martiale", a déclaré aux journalistes le président du DISK Suleyman Celebi, faisant référence aux routes bloquées, aux stations de métro et de ferry-boats fermées par les autorités pour empêcher les déplacements des manifestants.

La circulation reprenait ses droits en fin de journée.

Des heurts opposant des groupes de manifestants rivaux ont été signalés à Ankara et Izmir.  (Reuters-AFP, 1er mai 2007)

"Vive réprobation" des syndicats européens


La Confédération européenne des syndicats (CES) a exprimé mercredi "sa plus vive réprobation" après l'arrestation de dirigeants syndicaux turcs et de syndicalistes lors du défilé du 1er mai à Istanbul.

"Il est inacceptable que la police ait arrêté des syndicalistes venant manifester pacifiquement et qu'elle ait dispersé des centaines d'autres manifestants à coups de gaz lacrymogène", a commenté le sécrétaire général de la CES, John Monks, dans un communiqué.

La CES compte parmi ses affiliés des syndicats turcs et elle "s'inquiète de l'orientation politique actuelle que prend la Turquie".

Les célébrations du 1er mai ont donné lieu à des heurts violents mardi à Istanbul entre des manifestants de gauche et des policiers qui s'efforçaient de leur interdire l'accès d'une place symbolique de la ville.

Près de 900 personnes ont été placées en garde à vue, a indiqué le gouverneur d'Istanbul Muammer Güler. La direction de la Santé d'Istanbul a fait état de 23 personnes blessées ou indisposées par du gaz lacrymogène.  (AFP 2 mai 2007)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

5th Istanbul Meeting: "No Article 301 Exists in Europe"

Human Rights Association (HRA), Association for Human Rights and the rights of the Oppressed (Mazlumder), Turkish Human Rights Foundation (TIHV), Helsinki Citizens Assembly (HYD), AI- Turkey and Lawyers Association from Turkey and also representatives of civil society from Bulgaria, Greece, Cyprus (south and north), Iraq, Iran, Armenia and Georgia introduced issues.

Regional forum was followed by the screening of two documentaries one by journalist/director Tony Agnastiniotis “Looking for Selden” and the other by Sergé Avedikian “Return”.

36 guest from 36 countries attended the conference as well as the representatives of rights defending organisations from Turkey where 12 people appeared as witnesses of rights violations. International PEN, Human Rights Watch, Swedish PEN, PEN Committee for Writers in Prison, Freemuse, International Publishers Association and Persian Green Relief Institute representatives discussed the developments.

The meeting began with a press briefing at the Maiden Tower in Üsküdar.

Alexis Krikorian, representative of the International Publishers Association (IPA) Sara Whyatt, Secretary of the PEN Committee for Writers in Prison, and Andrew Gardner, researcher for the Turkish Desk of Amnesty International (AI) called for the abolishment of Article 301.

Whyatt said that these kind of laws needed to be abolished everywhere because of their potential of abuse in periods of instability, while Krikorian claimed that no publisher in Europe had been taken to court under an Article similar to 301.

Gardner said that freedom of expression was a problem internationally, but that Article 301 was a priority.

According to Whyatt, only a few European countries, such as Poland, Italy and Germany had legislation that foresees punishment for "insulting ministers, state institutions and the nation", but that these laws had not been applied for the last 10 years.

She nevertheless called for their abolition, as "today's most modern countries" may start applying them in periods of instability. In Turkey, she added, it was not the case of one, but of about a hundred prosecutions, and the murder of journalist Hrant Dink, who had also been prosecuted.

Whyatt added that in her time at PEN since 1990 she could not remember any European court trying anyone under an article similar to Article 301. (BIA News Center, May 28, 2007)

Journalist for "denigrating armed forces" in article

The weekly magazine "Nokta" was forced to close in April 2007. It now faces a court case under Article 301 for an interview with security expert Lale Sariibrahimoglu and a follow-up article, both of which criticised the involvement of the army in domestic affairs.

Ahmet Sik, the reporter who conducted the interview, and Lale Sariibrahimoglu are being tried at a penal court in Bakirköy, Istanbul. The prosecution is demanding up to three years' imprisonment.

There had been discussions about changing the controversial Article 301, but in the current election fever the government has quietly let the issue drop, allowing it to continue to serve the purposes of the armed forces' general staff and the general command of the gendarmerie.

Journalist Ali Bayramoglu from the "Yeni Safak" newspaper commented that Article 301, (formerly Article 159) allows for the demonstration of authority in a legal framework. He evaluated the latest trial under Article 301, saying that as long as the activities of "Nokta" encountered army antagonism, the army would try to prevent any questioning of its institutions.

In light of the recent warning to the government, which the armed forces' general staff published on its website, Bayramoglu considers this trial a sign of more authoritarian behaviour on the part of the army.

When journalist Sik appeared in court on 22 May to give a statement, he was notified by prosecutor Hasan Basri Zamanis that he was being prosecuted because of a complaint from the general command of the gendarmerie. He and Sariibrahimoglu are accused of "decreasing the respect for the army among the people" and "denigrating the state's armed forces".

In her interview with "Nokta", Sariibrahimoglu commented on the pictures that emerged in the press after journalist Hrant Dink's murder, and her comments are being used as the basis for the prosecution. The young man accused of shooting Dink was photographed as a hero at the police station, and many police staff and officers wanted their photos taken with him. Sariibrahimoglu commented that "while the police were taken off active duty, the soldiers were only transferred to other places. If we look at this scenario, it is not just a case of protecting personnel, but of protecting a mentality . The Dink investigation has shown once more that all three institutions [police, army and gendarmerie] are in need of cleaning up."

According to the BIA media observation desk, around 100 people have been tried under Article 301 in the last two years. (BIANET/IFEX, 28 May 2007)

Prix du scénario décerné à "De l'autre côté" de Fatih Akin

Le prix du scénario du 60e Festival de Cannes a été décerné au film De l'autre côté du cinéaste allemand d'origine turque Fatih Akin. En recevant son prix, Fatih Akin, 33 ans, a voulu adresser "un message à la Turquie" en lançant : "Il faut rester unis, sinon nous tomberons!".

Au lendemain de nombreuses manifestations pour la défense de la laïcité en Turquie, le cinéaste a fait explicitement référence aux élections législatives anticipées, programmées le 22 juillet dans ce pays. La fameuse interprète des films de Fassbinder, Hanna Schygulla, mène le remarquable casting de De l'autre côté, qui mêle comédiens allemands et turcs, et constitue le deuxième volet d'une trilogie entamée avec Head on, couronné d'un Ours d'or au festival de Berlin en 2004.

Dans son cinquième long-métrage, Fatih Akin, né à Hambourg en 1973, montre deux familles, l'une allemande, l'autre turque, rapprochées par le deuil et par leur double culture. Chaque personnage reflète à la fois un aspect de la personnalité du cinéaste et le chemin emprunté par des générations d'immigrants turcs en Allemagne, venus occuper des emplois non qualifiés, et dont les enfants font aujourd'hui partie des classes moyennes, a expliqué Fatih Akin. Le film avait déjà obtenu le prix du jury oecuménique samedi. (7sur7.be, 28 mai 2007)


Number of Imprisoned Journalists in Turkey: 24

According to data of Solidarity Platform of Imprisoned Journalists (TGDP), 24 journalists of whom 8 are authors have been imprisoned in Turkish prisons as of 26 May 2007.

Necati Abay, spokesman of Solidarity Platform with Imprisoned Journalists, gave the following facts at the 5th Istanbul Meeting For Freedom of Thought, held on May 26, 2007, at the Bilgi University's Dolapdere Campus in Istanbul:

"Of 24 journalists, 20 were detained after Anti-Terror Act (TMY) which was put in to effect on September 2006.

"First hearing of those who were detained according to TMY on 21 September 2006 was held on 13th of April, 7 months after, at Beşiktaş Judicial Court.  10 people, including Halil Dinç who is the News Director of Ozgur Radio, were released.  Release of more than half of 17 people proves arbitrariness of detentions and that the indictment is feigned.

"Date of first hearing of journalists and opponents against the system including also İbrahim Çiçek, chief editor of Atılım Newspaper and author, Sedat Şenoğlu, vice chief editor of Atılım Newspaper and author, Ziya Ulusoy, author of Atılım Newspaper and Füsun Erdoğan, General Broadcasting Manager of Özgür Radyo who were detained according to Anti-Terror Law on 8th of September 2006, have not been appeared yet.   And they do not know what they are accused with, and their indictments are not prepared yet. 

"First hearing of Hasa Cosar, author of Atılım Newspaper, who have been imprisoned for 8 months since September 2006 shall be held in Ankara 11th Assize Court on 30th of May.  We wait your participation to the hearing.

"Hearing of Hacı Orman, who is Head of BEKSAV Executive Board and Chief Editor of Sanat ve Hayat (Art and Life) Magazine in Istanbul Beşiktaş Judicial Court on 29th of May.  We wait your participation to the hearing.

"Erol Zavar who is the owner of Odak Magazine and author, is bladder cancer.  Despite it has been demanded that he should be treated outside of the prison with medical report, he is still detained in F Type Prison."

List of the journalistes in the prisons of Turkey:

Ibrahim Cicek, Atilim, prison type-F in Tekirdag
Sedat Senoglu, Atilim, prison type-F in Edirne
Füsun Erdogan, Ozgür Radio, special prison in Gebze
Emin Orhan, Atilim, prison type-F N°2  in Tekirdag
Hasan Cosar, Atilim, prison type-F in Sincan
Ziya Ulusoy, Atilim, prison type-F in Tekirdag
Bayram Namaz, Atilim, prison type-F N°1 in Edirne
Hatice Duman, Atilim, special prison in Gebze
Suat Kolca, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Yasar Duman, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Selahaddin Sumeli, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Mahmut Bozdag, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Cem Sahin, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Tekirdag
Sinan Kara, Egenin Sesi, prison of Batman
Kemal Aydeniz, Odak, prison of Bayrampasa
Erol Zavar, Odak, prison type-F in Sincan
Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet, prison type-F in Sincan
Baris Acikel,  Isci Köylü, prison type-F N°1 in Kandira
Behdin Tunç, DIHA News Agency,
prison type-D in Diyarbakir
Faysal Tunç, DIHA News Agency, prison type-D in Diyarbakir
Sabri Adanır, Journal Gündem, prison type-E in Diyarbakir
Mehmet Karaaslan, Journal Gündem, prison type-E in Mersin
Ali Bulus, DIHA News Agency, prison type-F in Mersin
Sami Gök, Alinteri, prison type-F in Sincan

The Platform of Solidarity With Imprisoned Journalists (TGDP)
Communication: Necati Abay, Spokesman of TGDP;  GSM: +90 0535 929 75 86
e-mail: tutuklugazeteciler@mynet.com

Journalist Emin Karaca to be Retried Under Article 301

The Supreme Court of Appeals had sentenced journalist Emin Karaca to five months in prison, later converted to a fine of 900 YTL, for criticizing the army. Now he is to be retried.

Karaca had written an article in the magazine "Yazin" which appears in Turkey and Europe, remembering the anniversary of the execution of three leftist militants, Deniz Gezmis, Yusuf Aslan and Hüseyin Inan.

In his article printed in the April 2002 issue of the magazine, Karaca had written about the execution of the three young men 30 years earlier. He accused the army of being involved in murders since the 1960s.

Karaca had been tried under Article 301/2, for "insulting and deriding the armed forces". In the trial, which had begun in November 2002, editor Mehmet Emin Sert had been acquitted.

However, because of a procedural error (a missing signature), Karaca will be retried. The new trial is to start on 20 June, in a penal court in Istanbul.

Dogan Özgüden, Chief editor of Info-Türk, was also indicted in the same trial under Article 301 because of his article criticizing Army generals for their criminal repression after the 1971 Coup. His trial has not been concluded  because he lives in Belgium, but the court delivered an arrest warrant against Özgüden with the purpose to take him to the tribunal if he enters Turkish territories.

Reporters Sans Frontieres had written a letter to the then-Minister of Justice, Aysel Celikel at the time of the first trial to protest against the case. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 25, 2007)

RSF criticizes the new law censoring Internet in Turkey

Reporters Without Borders regrets that a bill passed by parliament on 4 May 2007 allowing the authorities to block websites with content deemed to have insulted the memory of the Turkish republic's founder, Mustafa Kemal Atatürk, was signed into law by President Ahmet Necdet Sezer on 22 May.

"Legal restrictions now extend to the Internet," the press freedom organisation said. "Resorting to criminal penalties to punish Internet users is excessive. It shows the authorities want to force website editors to censor themselves. The possible consequences of this law are very disturbing. Will subversive content also be banned from chat forums? How far does the government want go to impose its control on online dissent?"

Article 8 of Law 5651 on the "Prevention of crimes in the computer domain" calls for content to be blocked if it violates a 1951 law on "crimes against Atatürk." The article says: "When there is sufficient evidence of the improper aspect of content (. . .) access must be blocked." As well as punishing "crimes against Atatürk," Law 5651 also punishes "inciting suicide" (article 84), "sexual abuse of children" (article 103), "prostitution" (article 227) and "inciting drug use" (article 190).

Internet Service Providers are themselves supposed to take the initiative to block access to content, which they then show to a judge who decides whether or not the blocking should continue. It will be the job of a "Telecommunication Council" to identify those responsible for the content. A complaint will then be submitted to a "Communication Presidency," which, like the "Telecommunication Council" is an entity specially created to ensure the new law's implementation.

An Istanbul court ordered the national telecommunications company Turk Telecom to block the video-sharing site YouTube on 6 March because of content regarded as "insulting" to Atatürk. Access was restored two days later after YouTube removed the offending video. Reporters Without Borders put out a release at the time urging the judicial authorities to act with moderation. (RSF/IFEX, May 24, 2007)

A Writer and Four Journalists on Trial

On 23 May, Fatih Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against writer Mehmet Parmak and publisher Hamza Türkmen launched in connection with the book of Parmak entitled "Kemalism, Secularism, Martyrdom (Kemalizm, Laiklik, Sehidlik)"

The court acquitted Hamza Türkmen, but sentenced Mehmet Pamak to 15 months' imprisonment. The sentence was suspended.

On 24 May, Istanbul Heavy Penal Court No 11 concluded to hear the case against against former DEP MP Hatip Dicle, Ihsan Dörtkardes, correspondent with the daily Radikal, editor-in-chief Hasan Çakkalkurt and owner of the daily Aydin Dogan launched under the Article 7/2 of the Law on Fight Against Terrorism (making propaganda of illegal organization). The court acquitted the defendants.

Dicle was prosecuted in connection with a speech he made in January 2006 during a meeting organised in People's Houses in London under the title "Turkey Resisting Democracy and Kurds in the Struggle for Democracy" for making propaganda of an illegal organisation (Article 7/2 of Anti-Terror Law), while the journalists were prosecuted in connection with the news about Dicle's speech published on 25 January 2006.

Earlier, Public Prosecutor in Bakirköy (Istanbul) launched a court case against Ahmet Sik, correspondent with the journal Nokta, and Lale Sariibrahimoglu in connection with the interview appeared in Nokta on 8 February under the title "The army should not deal with interior security". The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 301 TPC.(Gündem-Atilim-Milliyet-TIHV, May 24, 2007)

Weekly Magazine Nokta Tried Under Article 301

The weekly magazine Nokta was forced to close last month. It now faces a court case under Article 301 for an interview with security expert Lale Sariibrahimoglu and a follow-up article, both of which criticised the involvement of the army in domestic affairs.

Ahmet Sik, the reporter conducting the interview, and Lale Sariibrahimoglu are being tried at a penal court in Bakirköy, Istanbul. The prosecution is demanding up to 3 years imprisonment.

There had been discussions about changing the controversial Article 301, but in the current election fever, the government has quietly let the issue drop. Thus it still serves the purposes of the Armed Forces' General Staff and the General Command of the Gendarmerie.

Questioning the army is not legitimate

Journalist Ali Bayramoglu from the "Yeni Safak" newspaper commented that Article 301, which was formerly Article 159, allows for the demonstration of authority in a legal framework. He evaluated the latest trial under Article 301, saying that as long as the activities of the Nokta magazine met with army antagonism, the army would try to prevent the questioning of army institutions.

Particularly in the light of the recent warning to the government which the General Staff published on its website, Bayramoglu considers this trial a sign of more authoritarian behaviour on the part of the army.

Prosecution comes as a surprise

When journalist Sik appeared at court today to give a statement, he was notified by prosecutor Hasan Basri Zamanis that he was being prosecuted, based on a complaint by the General Command of the Gendarmerie. He and Sariibrahimoglu are accused of "decreasing the respect for the army among the people" and "denigrating the state's armed forces".

Sariibrahimoglu: All institutions need to be "cleaned"

In her interview, Sariibrahimoglu had commented on the pictures that emerged in the press after journalist Hrant Dink 's murder, and her comments are being used as the basis for the prosecution. The young man accused of shooting Hrant Dink was photographed as a hero at the police station, and many policemen and officers wanted their photos taken with him. Sariibrahimoglu had commented that "while the policemen were taken off active duty, the soldiers were only transferred to other places. If we look at this scenario, it is not just a case of protecting personnel, but of protecting a mentality. ...The Dink investigation has shown once more that all three institutions (here she is referring to the police, the army and the gendarmerie) are in need of cleaning up".

According to the BIA Medya Observation Desk, around 100 people have been tried under Article 301 in the last two years. (BIA News Centre, Erol Onderoglu, May 22, 2007)

President Sezer Endorses Internet Law

Yesterday President Ahmet Necdet Sezer ratified Law No. 5651 on "the preparation of Internet publications and crimes connected with these publications"

Under the new law, it will be a punishable offence to provide web space to encourage suicide, sexual exploitation of children, pornography, prostitution or gambling, or to facilitate the use of drugs or the supply of dangerous substances.

The same law will also obstruct internet publications criticising Ataturk, the founder of the Turkish Republic.

Critics have claimed that the law is an unsuccessful patchwork of former laws which will cause confusion and excessive censorship. (BIA News Centre, May 23, 2007)

More Trials Under Article 301

The trial of journalist and editor Umur Hozatli, who is in court for two articles written in the leftist, pro-Kurdish "Ülkede Özgür Gündem" newspaper, continued on 16 May.

Hozatli, the former editor-in-chief Irfan Ucar and the journalist Sinan Kara are being prosecuted in five cases, all under the controversial Article 301. Awaiting questioning of the newspaper's owner, Hasan Bayar, the case has been postponed until 29 September.

In another case, the President of the Father Christmas Foundation, Muammer Karabulut, has been acquitted. He was tried under Article 301 for claiming that the Greek Orthodox Patriarchate was being controlled by the court and by the Regional Directorate of Foundations.

Right to criticise

Attending the hearing of his case at a penal court in Istanbul, journalist Hozatli explained that he was being accused of degrading the Turkish Armed Forces and the Turkish Police Force.

He said, "It is my right to criticize a state institution which makes blatant mistakes and which uses double standards in its treatment of citizens, and I will continue to criticize. This is a responsibility of humanity and conscience."

Journalist Uçar is being tried for his article "Number 301" which was published in "Ülkede Özgür Gündem" in 2005. In the article, Uçar had criticised the prosecution of Aram Publications for a book that discusses the disappearance of journalist Nazim Babaoglu.

Meanwhile, journalist Kara is facing court for writing articles titled "Cadre of Killers" and "The Party of the Barracks" in 2006.

Acquittal for Karabulut

The President of the Father Christmas Foundation, which had been closed by court order, has been acquitted. A sentence of up to three years imprisonment had been demanded for Karabulut. (BIA News Center, Erol Onderoglu, May 21, 2007)

Press freedom in a dilemma – the case of Özgür Gündem

For decades Turkish governments have been struggling to balance the national interest and security on a scale where freedom of speech and thought are placed on the other side.
 
This is understandable that in a country that has not yet reached its 100th anniversary and throughout that period has found itself beset with enemies and potential enemies.
 
Now that Turkey is faced with having to change its laws and practices to meet the conditions of the European Union, it also has to solve this dilemma. How free can speech and thought be against security and the national interest? Other countries have gone through the same dilemma. But they have had many more years, decades and even centuries to settle this issue than Turkey.
 
No sooner does the Turkish government try to change its law (Article 301 of the Turkish Penal Code), there are many who find fault with it. In fact it is doubtful whether or not anyone will ever be satisfied even if all restrictions are removed. There will always be people who are unhappy with absolute freedom.
 
Özgür Gündem caught in a dilemma
 
Seventeen newspapers in 17 years is the history of one newspaper in Turkey, Gündem, that has survived closure, suspension, confiscation, fines, searches, court cases and the imprisonment and even murder of one of its staff. Its mistake? The newspaper has taken political stances that are judged to be pro-Kurdish.
 
Nurettin Fırat, news editor of Özgür Gündem, said to the Turkish Daily News, “One of the sine qua non conditions for the peaceful solution of the Kurdish problem is announcing policies, opinions, suggestions and reviews, attitudes and patterns of behavior with a multi-lateral, objective and realistic news mentality. Our Gündem newspaper has such a mentality.”
 
The editor went on to say that it was unfortunate that his newspaper was not represented at the general assembly of the International Press Institute that was being held in Istanbul. He pointed out that some of the IPI leaders would remember how Yaşar Kaya experienced attacks on the paper when it was first published in 1992. Kaya had even become a member of IPI, which was engaged in the fight for press freedom. “However, Yaşar Kaya who today finds himself in political exile in Germany could not attend the IPI meeting because Turkey denied him entry,” Firat concluded.
 
Özgür Gündem and its past
 
Censorship was applied to newspapers in 1995 and Ülkede Gündem (Agenda in the Country) was shut down by the State Security Court in 1998. In the case of Özgür Bakış (Free View), the distribution of the newspaper in regions under emergency rule was prohibited.
 
The number of investigations and court cases against newspapers increased as time went on. Gündem started publishing again on January 17 of this year and went on for 50 days before being suspended for a month. Yaşamda Gündem (Agenda in life) came out on March 9 for three days and Güncel (Contemporary) made it from March 19 to 31 before being suspended for 15 days. The government was able to name three reasons for the suspensions. Pressure was also put on the distributor, a company owned by Sabah newspaper, to not circulate Güncel.
 
There is confusion about the suspensions because in a number of cases, articles that were criticized were published with impunity in other newspapers. In another instance, there is the puzzling instance of two courts delivering two different verdicts over the same case.
 
Azadiya Welat, the only Kurdish language newspaper in Turkey has again been suspended, this time for 20 days. The decision was taken on March 23, 2007 by the fifth Serious Crimes Court in Diyarbakir on the grounds that the newspaper was openly encouraging the Kurdistan Workers' Party (PKK) by publishing statements issued by executives of the PKK and praising crimes it had committed. Gündem newspaper reopened for publishing on April 7 and was closed down one day later by another court decision for 15 days. (TDN, May 15, 2007)

Radio Station Contests Closure

According to representatives of the Radio Station "Anatolia's Voice", which started broadcasting in 1999, the administrative court in Ankara has not reversed the decision of the Supreme Council of Radio and Television (RTÜK) to revoke the station's broadcasting license. The radio station says that the court has affirmed RTÜK's decision, and that financial losses of the station due to closure have been ignored.

In the statement by the radio station, it was said that "the court has chosen to affirm a decision by RTÜK, which is known for its injust, biased and anti-democratic decisions. RTÜK allows a lot of degenerate, insulting broadcasts, but the life of dissident radio stations is made difficult. RTÜK cannot bear to hear alternative voices, and sets random limits to democracy and freedom." The radio station had been closed indefinitely on 9 February.

In 2006, RTÜK had initially decided to close "Anatolia's Voice" for thirty days because of broadcasts from 2003. A song by Ahmet Kaya, a deceased singer who had been outspoken about Kurdish language rights, a broadcast related to the Kurdish issue, comments on a prison intervention to stop hungerstrikes, and critical remarks about the then Minister of Justice, Hikmet Sami Türk, were all shown as justification for closure.

"Anatolia's Voice" was closed for a total of three months between 2000 and 2001, and members of the management board have faced numerous trials. After each closure by RTÜK, the station was taken to court for "spreading propaganda of an illegal organisation" and "inciting hatred". (BIA News Centre, May 18, 2007)

Trial on E-Mail Threats Sent to Academic

Prof. Dr. Baskin Oran is a former member of the Prime Ministerial Human Rights Consulting Committee which prepared a "Minority Report" for the government in 2005. Oran and a co-author, Prof. Dr. Kaboglu, were subsequently tried, but then acquitted, for "inciting hatred" and "degrading Turkishness, the Republic, the state and state organs".

Four people from different parts of Turkey have now been charged with sending e-mails containing insults and threats to Prof. Dr. Oran, and the trial has begun at a court of peace in Ankara, Turkey's capital.

After Oran had filed a complaint, the culprits were identified through their Internet Protocol (IP) addresses. All four accused deny the charges.

At yesterday's hearing, Oran, two of the suspects and their lawyer Oya Aydin were present. One of the accused, Dursun Kaya, is a night security guard at the General Directorate of Agricultural Enterprise (TIGEM), while Figen Arslan is an office worker in the Directorate's Secretariat of the Commercial Ministry. Defense lawyer Aydin rejected the charges. Two of the accused have yet to make statements.

The accused rejected the court's offer of a settlement, and Prof. Dr. Oran said: "I cannot settle with people who have threatened me with death". (BIA News Centre, May 18, 2007)

Government Forgot 301; NGOs became "scapegoats"

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan answered the quetions as he left International Press Institute’s (IPI) Congress. Erdoğan said that article 301 would not be lifted and blamed non governmental organisations for lack of reform. Erdoğan said that the article could be amended but did not say when.

Erdogan held NGOs responsible for “not producing healthy proposals” and added "If a healthy proposal is made we can work on it." Erdoğan argued that the similar articles are in force in other countries such as Poland and Germany and said that he was against the removal of the article.

In the meanwhile many people are still being prosecuted under article 301

Journalist İrfan Uçar and the responsible editor of "Ülkede Özgür Gündem" daily Hasan Bayar will appear in Beyoğlu primary court num 2 over a news report published on 13 December 2005. Another ongoing case is in Batman Primary Court. The case is over a report prepared by IHD, Mazlumder and Bar Association on the death of Mizgin Özbek aged 11 due to fire shot by security forces.  (BIA News Centre, May 16, 2007)


IPA Freedom Prize-Special Award to Hrant Dink

Publisher Ncube of Zimbabwe receives 2007 IPA Freedom Prize for his exemplary courage in upholding freedom of expression. IPA also awards a special posthumous prize to Hrant Dink of Turkey and Anna Politkovskaya of Russia.

During the opening ceremony of the 2nd Cape Town Book Fair on 15 June 2007, Zimbabwean publisher Trevor Ncube will be receiving the 2007 IPA Freedom Prize in recognition for exemplary courage in upholding freedom of expression and freedom to publish in his country and internationally.

The board of the International Publishers’ Association (IPA) selected Trevor Ncube as Prize-winner from among many highly commendable candidates, nominated by IPA members, individual publishers and human rights’ organisations.

Ana Maria Cabanellas, President of IPA, declares: “Trevor Ncube’s work as a publisher and his wholehearted support of freedom of expression have often brought him into conflict with Zimbabwean authorities and endangered his personal safety. Despite repeated threats of violence and attempts to strip him of his Zimbabwean citizenship, Trevor Ncube’s newspapers have persistently continued to expose corruption and human rights abuses in Zimbabwe, thus encouraging healthy dissent and criticism both in the public and private sectors.
We award this Prize to Trevor Ncube in deep respect for his courage as a publisher and as a salute to the passion, the integrity, and the steadfastness that he so marvellously demonstrates”.

On the same occasion, IPA will be awarding the “2007 IPA Freedom Prize—Special Award” to Hrant Dink and Anna Politkovskaya. Hrant Dink, a Turk of Armenian descent, was the editor-in-chief of the Armenian-Turkish weekly newspaper Agos, which sought to provide a voice for the Armenian community and create a dialogue between Turks and Armenians. In October 2006, he was convicted and given a six-month suspended sentence for the crime of “insulting Turkishness” under Article 301 of the Turkish Penal Code. On 19 January 2007, he was shot dead on the street in front of his Istanbul office at the age of 52.

Anna Politkovskaya was the special correspondent for the Russian newspaper, Novaya Gazeta, who documented the horrific crimes committed in the war in Chechnya. She was also an outspoken critic of Vladimir Putin and of the Kremlin’s role in Chechnya. She was shot and killed in her apartment building in Moscow on 7, October 2006, the apparent victim of a contract killing. She was 48.

Bjørn Smith-Simonsen, Chair of IPA’s Freedom to Publish Committee, says: “The murders of Dink and Politkovskaya were vile. In giving them the ‘2007 IPA Freedom Prize—Special Award’, we rise to celebrate their courage, their humanity, and their witness. We rise to celebrate the free word in the face of oppressive regimes. We also hope that this special award will remind the Russian and Turkish authorities that full light must be shed on all the aspects of these two cases”.

More about Trevor Ncube, recipient of the 2007 IPA Freedom Prize:

Born and educated in and outside Zimbabwe, Trevor Ncube became Lecturer in Political Science at the University of Zimbabwe. He left to become Deputy Editor of the financial weekly, 'Financial Gazette' before joining 'The Zimbabwe Independent' as Editor. He later bought the paper as well as its sister weekly, 'The Standard'. After a few years he also acquired the South African based regional weekly, 'The Mail and Guardian'. Ncube is currently the Chief Executive of the three independent weeklies, the only private and critical newspapers still published in Zimbabwe.

More about the IPA Freedom Prize and the Cape Town Book Fair:

Created in 2005, the IPA Freedom Prize is awarded for exemplary courage in upholding freedom of expression and freedom to publish. It is intended to honour, normally each year, a person, organisation or institution that has made a notable contribution to the defence and/ promotion of freedom to publish anywhere in the world. The prize-winner receives the sum of 5’000 CHF (approximately 3’000 EUR or 4’000 USD).

The IPA Publishers’ Freedom Prize will be presented during the opening ceremony of the 2nd Cape Town Book Fair on 15 June 2007 by IPA President Ana Maria Cabanellas. For more on this event, whose theme for 2007 is “More than Black on White”, please see: www.capetownbookfair.com

More about IPA:

The International Publishers Association is the global non-governmental organisation representing all aspects of book and journal publishing worldwide. Established in 1896, IPA's mission is to promote and protect publishing and to raise awareness for publishing as a force for cultural and political advancement worldwide. It is an industry association with a human rights mandate. IPA promotes intellectual property, fights against censorship and

IPA currently has 65 member associations in 53 countries.

For further information, please contact:
Alexis Krikorian
Director, Freedom to Publish
International Publishers Association
3, avenue de Miremont
CH - 1206 Geneva
Tel: +41 22 346 3018
Fax: +41 22 347 5717
E-mail: krikorian@ipa-uie.org

Artist on Trial for Remarks on Kurdish Issue

Izmir Public Prosecututor's Office filed a case against artist Ferhat Tunç on allegations of "propagation of the illegal pro-Kurdish guerilla group PKK", based on a speech he made during a concert in Alanya last year.

"Guerillas who loose their lives are sons of this country just as the soldiers who die. My heart bleeds for each soldier and each guerilla who gets killed...", he said during a concert on July 22, 2006.

The first sitting of the court is scheduled for June 6, at İzmir 10th High Criminal Court.

If convicted, Tunc faces between 1,5 and 15 years of imprisonment, as foreseen at the Prevention of Terrorism Law (TMY).

Tunc still faces two other legal investigations related to an article he wrote at Ülkede Ozgür Gündem daily and for participating in the initiative, which met private Coskun Krandi on his release from the guerillas who abducted him.

Known for his critical approach regarding the Kurdish issue in turkey, Tunc has received death threats from radical nationalist groups. He's also known to be warned by the security forces "to be cautious". (BIA News Center, May 15, 2007)

“Hostility” Charge against Eren Keskin for saying “Kurdistan”

İstanbul branch chairwoman of Human Rights Association (HRA) lawyer Eren Keskin is charged over a speech where she criticised sexual harassment of women prisoners.

2,5 years after she delivered the speech a case is opened against her under former TPC 312/2 in Viranşehir Primary Court.

Indictment quotes Keskin’s words: "...Do we react the same way when same thing happens in İstanbul, İzmir, Usak?... Or why do we call it honour killing yet we call it custom killing when it happens in Kurdistan.... If we look at the perpetrators of sexual violence exerted by officials in Turkey and Kurdistan most of them are soldiers... The reason is the war in Kurdistan... " (antenna-tr.org, May 15, 2007)

Journalists Organize Despite Entanglement

Three journalists working at the Merkez Media Group -which includes the Sabah daily and ATV- and have been fired while Turkey's Journalists' Union (TGS) speeds its organizational efforts at the premises.

The Savings Deposit Insurance Fund (TMSF) had seized the Group in April, as a secret partnership between its former and current owners surfaced. As of know, the TMSF is legally bound as employer for workers contracted to the group.

TGS claimed that the recent firings constitute a breach of Turkish Criminal law, as it's aimed at intervening with the right to organize.

Sabah editor Cengiz Erdinç and ATV reporters Ozan Pezek and Burak Ersemiz were left unemployed on claims of "low performance".

TGS lawyer Güven Ergin told bianet that they would file complaints against the directors who administrated the firings.

Claims of "low performance" should be based on concrete evidence, he said and added that will demand the restitution of posts for the three journalists.

Furthermore, TGS chair Ercan İpekçi condemned the threats by the media group's directors which claimed that they have the names of those who inscribed to the union, implying they would also be sacked.

The union noted that its efforts to organize at the media group in questioned gained momentum following the change of administrative structure.

On the other hand, TMSF chair Ahmet Ertürk said he has no knowledge of the firings and objected to any efforts to disorganize the workers.

TMSF confiscated 63 firms belonging to the Merkez Media Group on April 3. The fund plans to sell the group and seize the amount given as payment for its owner's public debts. (BIA News Center, May 10, 2007)


Police Pressure After Critical Article

Editor-in-chief of the local Emirdag daily, Mustafa Koyuncu is on trial with regard to claims of "insulting a public officer" in an article.

He criticized police officers on duty at the local station with an article titled "Should we enter the EU like that? They misuse their authority", that appeared on the issue of March 12, 2007.

Following its publication, the journalist had been arrested during a random traffic control and he stayed in prison for a week.

He denoted the incident as follows: "The traffic control stopped our vehicle and the officer told me to 'vanish for 180 days'".

Koyuncu quoted the incident at his newspaper, adding other claims of abuse and bad treatment at the local police station

Several police officers complained against Koyuncu and he will face the court on May 24. (BIA News Center, Erol Onderoglu, May 10, 2007)


Article 301 Makes No Discrimination...

The reform of article 301, the controversial law which has landed Turkish writers and academics with court cases for "denigrating Turkishness", is not being tackled by the government in this election year. Thus, it continues to target people from varied backgrounds, in this case a journalist, a prosecutor and a politician.

The trial of Osman Tiftikçi, writer of "The Evolution of the Army from the Ottoman Empire to Today", and its publisher at Sorun Publications, Sırrı Oztürk, has been postponed after a decision to summon Tiftikçi, who lives abroad.

Oztürk: Government Slackening on 301

Publisher Oztürk claims that the government has lost its drive to reform article 301, and in an evaluation for bianet said that "Just as the government has slackened on 301, so a change of 301 is not on the public agenda anymore".

When on duty in the Hazro district of Diyarbakır nine years ago, state prosecutor Mustafa Turhan was tried because a Kalashnikoff gun in safekeeping of the court was found in his home. He too is appearing in court to be tried under article 301.

Mahmut Alinak, the Kars Province President of the Kurdish interest DTP (Democratic Society Party), has been sentenced to ten months in prison for a speech made at the opening of the DTP Ardahan Province headquarters. In his speech he referred to events in Semdinli (province of Hakkari) in November 2005, when a bookshop was bombed. The bombing brought to light the involvement of the army's secret military intelligence unit (JITEM) in illegal partisan activities.

Court Waiting for Tiftikçi, Oztürk Waiting for Justice

The prosecution of writer Tiftikçi and publisher Oztürk for "degrading the army" in accordance with article 301 paragraph 2 was continued today (8 May) at the Istanbul 2nd Criminal Court.

After a change of lawyers for the publisher was announced, the case will be continued on 4 July 2007, 9:30 am.

Publisher Oztürk argues that the judiciary makes decisions according to the political situation and says that "as long as we criticize the legislation, [these kind of court cases are] a reality. Without a consistent democracy and efforts from the government these kinds of court cases will always turn against us. The sound of fascism's footsteps can be heard".

Tried for Saying: "I have Never Trusted Justice"

Mustafa Turhan, who was sentenced to four years imprisonment when state prosecutor in Eruzrum and who was barred from his profession by the Board of Judges and Prosecutors, is also being tried under article 301, paragraph 2. He is on trial for saying "I have never trusted Justice" last year, and possibly faces between six months and two years in prison.

10 Months for DTP Politician Alinak

DTP politician Alinak has been punished for claiming that "Şemdinli was bombed by the government's counter-guerrilla gunmen". It is argued that he "insulted the military forces and the Turkish parliament". According to news agency DIHA, Alınak, who was sentenced at Ardahan Criminal Court, will contest the sentence.

Alinak's claim that "that gunman was a government counter-guerrilla gunman, of course the regime will protect him. In the end, they have protected him and set him free".  (BIA News Center, Erol Onderoglu, May 10, 2007)

Zarakolu Acquitted, Translator Face Charges

Istanbul 2nd Court of First Instance acquitted Belge Publishing House owner writer Ragıp Zarakolu on allegations related to George Jerjian's "Reality Shall Set Us Free".

Instead, the court stated that the book's translator Atilla Turgun has the responsibility regarding the alleged crime of "degrading and insulting the atate and the Republic" as well as "insulting Atatürk's legacy".

On another account, Zarakolu faces 6 years in prison for publishing McGill University staff Prof. Dora Sakarian's "An Armenian Doctor's Memoirs-İzmir Diary of Garabet Hacerian".

This trial is postponed to June 26 in order to take the testimony of its translator H. Zafer Korkmaz. The allegations rest on "insulting Turkishness" and "degrading and insulting the military" on this case.

Both books undertake the Armenian issue with relation to Turkey's official approach towards it.

Finally, Prof. Atilla Yayla's case where he's tried with "insulting Ataturk", the founding father of the modern Turkish Republic, with regard to his statements in a conference last November continues.

The trial has been postponed to July 2. Yayla faces 4,5 years in prison if convicted.  (BIA News Center, Erol Onderoglu, May 10, 2007)

La Turquie condamnée pour un livre sur Yilmaz Guney

Un éditeur d'Istanbul qui avait dû verser une amende pour avoir publié une biographie sur le grand cinéaste kurde Yilmaz Guney a obtenu jeudi à Strasbourg de la Cour européenne des droits de l'Homme la condamnation de la Turquie pour violation de la liberté d'expression.

En 2000, Saïm Üstün, aujourd'hui âgé de 40 ans, avait publié dans la petite maison d'édition dont il était propriétaire à l'époque une réédition d'une biographie politisée du cinéaste mort en exil à Paris en 1984 et Palme d'or au festival de Cannes en 1982 pour "Yol", un film interdit pendant 15 ans en Turquie.

Alors que la première édition de ce livre en 1992 n'avait rencontré aucun problème, l'éditeur fut accusé après la réédition de disséminer de la propagande séparatiste et condamné en 2003 à payer une amende équivalant à environ 1.700 euros.

Bien que cette condamnation ait été annulée quelques mois plus tard en Turquie et l'amende remboursée, la Cour européenne a jugé que la liberté d'expression de l'éditeur avait été violée en raison d'une ingérence injustifiée de l'Etat dans cette publication sans "nécessité démocratique".

La Cour de Strasbourg a souligné que le livre en question n'incitait ni à la haine, ni à la résistance armée, ni à la violence, même si son ton hostile et engagé politiquement était indéniable.

Les juges européens ont également souligné l'incohérence des poursuites dirigées contre l'éditeur pour la réédition de la biographie, que les autorités turques ont été incapables d'expliquer.

Ils ont alloué 2.000 euros au requérant pour le tort moral subi.  (AFP, 10 mai 2007)

Une nouvelle loi pour bloquer les sites Internet en Turquie

Le parlement turc a adopté vendredi une loi permettant à l'Etat de faire bloquer les sites internet jugés offensants pour la mémoire du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, a annoncé l'agence de presse Anatolie.

La loi autorise également le blocage de l'accès aux sites internet dont le contenu est jugé criminel, comme la pédophilie et la prostitution.

La compagnie de téléphonie Turk Telecom avait fait bloquer au mois de mars sur décision de justice l'accès au site You Tube à cause de la mise en ligne d'un clip vidéo jugé insultant pour Kemal Atatürk. L'accès avait été rétabli deux jours plus tard, après que You Tube eut retiré le vidéo clip incriminé.  (AFP, 4 mai 2007)

L'écrivain Orhan Pamuk fait docteur honoris causa en Allemagne

L'écrivain turc Orhan Pamuk, prix Nobel 2006 de littérature, sous le feu des critiques en Turquie pour ses positions sur le conflit kurde et la question arménienne, a reçu vendredi le titre de docteur honoris causa de l'Université libre (FU) de Berlin.

Le maire social-démocrate de la capitale allemande, Klaus Wowereit, lui a rendu hommage. Les ennemis de Pamuk, a-t-il lancé, "sont aussi nos ennemis et les ennemis de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne", "des fanatiques idéologiques qui méprisent la démocratie et la tolérance". La ville de Berlin, a-t-il dit, a vocation "à accueillir les écrivains menacés".

Après avoir annulé au dernier moment et sans explication un voyage en Allemagne en février, le romancier avait décidé de s'y rendre pour une tournée de lectures jusqu'au 8 mai.

L'auteur de "Neige" et du "Livre Noir" refuse d'être perçu par la presse comme un romancier qui jette des ponts entre l'Occident et l'Orient. "Mon travail ne consiste pas à expliquer la Turquie aux Européens et l'Europe aux Turcs mais à écrire de bons livres", a-t-il encore dit mercredi à Hambourg, lors de la présentation de son nouveau livre, "Istanbul".

Devant l'Université libre de Berlin, il a déclaré ne pas se faire de soucis pour sa sécurité en Allemagne. Relevant qu'on ne cesse de l'interroger sur les menaces de mort le visant, il a observé: "cela donne sans doute plus de poids à la chose qu'elle n'en mérite".

M. Pamuk est régulièrement la cible des critiques des milieux nationalistes turcs. Il a été poursuivi dans son pays pour "dénigrement de l'identité nationale turque" après avoir affirmé dans un magazine suisse en février 2005: "Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire". Les poursuites ont été abandonnées début 2006.

M. Pamuk a aussi été menacé de mort par l'un des suspects dans le meurtre du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink.

L'oeuvre d'Orhan Pamuk lie les traditions narratives de l'Orient avec celles de l'Occident, relève la FU dans un communiqué.

Le professeur de littérature allemand, Gert Mattenklott, a souligné que son oeuvre expose la transition de la société turque du 20e siècle au 21e siècle, "dont il n'est ni le chroniqueur, ni le propagandiste ni l'adversaire".

Le vice-président de l'université, Klaus Hempfer, a observé: "C'est la qualité esthétique des textes, qui vous a élevé au statut d'instance morale. Et cependant vous êtes un auteur politique".

Dans une interview publiée cette semaine par le magazine Der Spiegel, Pamuk a exprimé son agacement face au "cliché" qu'on lui colle de "pont" entre les cultures. "Parce que je suis traduit en 45 langues, je passe pour le représentant de la Turquie. Je ne veux pas l'être. Je suis écrivain", a-t-il affirmé. "C'est une chose de s'exprimer sur la politique, d'ouvrir la bouche, quand on est furieux d'une évolution (...) Mais je refuse de me laisser imposer la politique". (AFP, 4 mai 2007)

EFJ protests against Turkish authorities assault against media

The following is a media release of the European Federation of Journalists (EFJ), an IFJ regional group:

European Journalists Condemn Attacks on Media at May Day Demonstration in Turkey

The International Federation of Journalists (IFJ) and its European group, the European Federation of Journalists (EFJ), today condemned the attacks on journalists on May 1st and the arrest of Turkish trade union leaders and trade union activists commemorating the 30th anniversary of a deadly May Day attack on demonstrators in Istanbul that left 34 dead.

At the demonstration on Tuesday the government banned live transmission by media of the events taking place in Taksim square.

"It is unacceptable for the police to prevent journalists from fulfilling their duty and to arrest peacefully demonstrating trade unionists by using tear gas and other forms of violence", said Arne König, chair of the EFJ. "Several journalists have been beaten and seriously injured by the police. This is completely unacceptable and we ask the Turkish government to take the responsibility."

The EFJ's affiliate in Turkey, the Türkiye Gazeteciler Sendikasi (TGS), condemned the attack and is concerned and deeply frustrated by the turn political events seem to be taking in Turkey at the present time.

The EFJ is considering a proposal to send another mission to Turkey in order to analyse the media situation in the country and to give support to journalists and its affiliates there.

"Today, on World Press Freedom Day, we are calling on the Turkish government to allow the media to work freely and independently so that they can keep the public well-informed about events in the country," König said.

The EFJ represents over 260.000 journalists in more than 40 countries. (IFJ/IFEX, May 3, 2007)

Le nombre des journalistes emprisonnés s'élève à 23 en Turquie

A l'occasion de la Journée Internationale de la Liberté de Presse, la Plateforme de solidarité avec les journalistes emprisonnés (TGDP) a annoncé que le nombre des journalistes emprisonnés en Turquie s'élève à 23 à la fin du mois d'avril 2007.

La grande majorité de ces journalistes avaient été arrêtés lors des opérations lancées en vertu de la loi anti-terroriste contre les publications considérées proches des organisations de gauche illégales.

Voici la liste de 23 journalistes se trouvant acutellement dans les prisons turques:

Ibrahim Cicek, Atilim, la prison type-F à Tekirdag
Sedat Senoglu, Atilim, la prison type-F à Edirne
Füsun Erdogan, Ozgür Radio, la prison spéciale à Gebze
Emin Orhan, Atilim, la prison type-F N°2  à Tekirdag
Hasan Cosar, Atilim, la prison type-F à Sincan
Ziya Ulusoy, Atilim, la prison type-F à Tekirdag
Bayram Namaz, Atilim, la prison type-F N°1 à Edirne
Hatice Duman, Atilim, la prison spéciale à Gebze
Suat Kolca, Ozgür Halk et Genç Bakis, la prison type-F à Edirne
Yasar Duman, Ozgür Halk et Genç Bakis, la prison type-F à Edirne
Selahaddin Sumeli, Ozgür Halk et Genç Bakis, la prison type-F à Edirne
Mahmut Bozdag, Ozgür Halk et Genç Bakis, la prison type-F à Edirne
Cem Sahin, Ozgür Halk et Genç Bakis, la prison type-F à Tekirdag
Sinan Kara, Egenin Sesi, la prison de Batman
Kemal Aydeniz, Odak, la prison de Bayrampasa
Erol Zavar, Odak, la prison type-F à Sincan
Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet, la prison type-F à Sincan
Baris Acikel,  Isci Köylü, la prison type-F N°1 à Kandira
Halil Dinç, Ozgür Radio, la prison type-F N°2  à Tekirdag
Sinan Gerçek, la prison type-F N°2  à Tekirdag
Ozge Kelekçi, Atilim, la prison spéciale à Gebze
Mustafa Naci Toper, Atilim, la prison type-D à Diyarbakir
Mehmet Güzel, Atilim, la prison type-E à Gaziantep
Serdal Işık, Atilim, la prison type-D à Diyarbakir
Behdin Tunç, DIHA News Agency, à Sirnak
Faysal Tunç, DIHA News Agency, à Sirnak
Sabri Adanır, Journal Gündem, à Sirnak
Mehmet Karaaslan, Journal Gündem, à Mersin
Ali Bulus, DIHA News Agency, à Sirnak
 
La TGDP appelle toutes les organisations de la presse et des droits de l'Homme à participer dans la campagne pour la lutte contre les lois liberticides et à envoyer des messages de solidarité aux journalistes en prison.

e-mail: tutuklugazeteciler@mynet.com
gsm: 90-535929 75 86
Fax: 90-212-514 68 77


BIA Media Report: A Sober Press Freedom Day in Turkey

The 2007 1st Quarterly Media Monitoring Report prepared by the BIA² Media Monitoring Desk and covering the months of January, February and March has been released.

This year the Turkish media celebrates the World Press Freedom Day on May 3, grieving and protesting the brutal murder of their colleague Hrant Dink, the Turkish-Armenian journalist who had been murdered on January 19 after being targeted by a series of trials with reference to the infamous article 301 of the Turkish Penal Code.

The three-monthly report discloses that 12 new cases have been launched against journalists and activists. Media Monitoring Desk's 2006 annual report listed 293 people subjected to freedom of expression cases.

Four new article 301 cases

During this period, Ethem Açıkalın from Turkey's Human Rights Association Mersin branch and pro-Kurdish Ozgür Gündem daily reporters İrfan Uçar, Sinan Kara and Umut Horzatlı have been tried with article 301, which has been rendered a political issue to which the government turns a blind eye.

The growing list of trials from article 301, which denotes crimes such as "insulting Turkishness", since the adoption of the new Turkish Penal Code just 22 months ago reached more than a hundred activists and journalists.

18 attacks and eight threats in three months

Following Hrant Dink's murder, numerous journalists, activists and websites have been targeted with threats from nationalist circles and groups.

Prof. Dr. Baskın Oran, Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu, journalist Can Dündar, Aziz Ozer and Necati Abay, singer Ferhat Tunç, activist Eren Keskin and Ozgür Radio had received death threats via e-mails.

During the first quarter of 2007, nine media outlets -among them two websites- have been attacked. In 2006, 26 journalists and two media outlets had been attacked while seven journalists had been threatened.

Three more blamed for "instigating people to hatred"

Milliyet editor-in-chief Tahir Ozyurtseven and Cem Dizdar with writer Tarhan Erdem are alleged to "instigating a part of the people to hatred" with reference to the article 216 of the Penal Code, following a series of articles titled "Who are we?" based on a public survey that revealed the ethnic, religious and other affiliations of the Turkish people.

The same article laid ground for 35 cases in 2006.

Two new "Ataturk" cases

Gaining force with the increasingly polarized political scene in the country, allegations of "insulting Ataturk" -the founder of modern Turkish republic- have increased. Prof. Dr. Atilla Yayla and translator Atilla Tuygan are on trial with such accusations.

In 2006, four writers and journalists have been acquitted in cases related to this article; publisher Ahmet Onal is still on trial.

Judiciary hard on the Kurdish issue

Remaining silent faced with discriminatory content for years now, the Turkish judiciary increased pressure on pro-Kurdish publications while the government continues to press towards a deadlock on the issue.

During March, Ülkede Ozgür Gündem, Azadiya Welat, Güncel and Yaşamda Gündem newspapers have been temporarily shut down, from 15 days to one month with reference to the Prevention of Terror Law.

Discretion for "news sources" just on paper

In the south-eastern city of Şırnak, the public prosecutor's office led a raid into the offices of the local Dogan News Agency, confiscating tapes of reporter Emin Bal, thus violating the journalist's right to not reveal his/her sources.

"Terrorist propagandation" cases continue

The prosecution refuses to reveal the charges against Ozgür Radyo programmer Füsun Erdoğan and Atılım newspaper editor İbrahim Çiçek, taken under custody during a police operation targeting the illegal Marxist Leninist Communist Party (MLKP) seven months ago.

The recent changes in the Prevention of Terror Law and the Code of Criminal Procedure provide the ability to the prosecution to keep such information from the public.

University student Mehmet Emin Demir, who commented "I'm Kurdish. (Pro-Kurdish guerilla group) PKK is a result, not a cause" during a TV programme has been condemned to 20 months imprisonment for "propagandation of the terrorist organization".

Furthermore, journalists Sinan Kara and Mustafa Koyuncu have been arrested on grounds of "defamation via press", which is more and more penalized with damages in European Law.

Disproportional action against cyber crimes

Faced with allegations of crimes in the cyber space, Turkish courts ruled for disproportional cautions, such as banning access to a whole website for several controversial lines.

Turkish internet users' access to the video sharing portal YouTube had been temporarily blocked by court order following a video allegedly insulting Ataturk. Several other websites such as 8sutun.com or alinteri.net had also been blocked on different grounds.

Antalya public prosecutor's office's decision to seize the March 22 edition of the Hurriyet Akdeniz newspaper before it was dispatched met with protests from journalists' associations on grounds it wasn't a lawful action.

And there're good news...

9th criminal chamber of the Supreme Court of Appeals rejected the claims for the trial of journalists Zihni Erdem of Radikal daily and Derya Sazak of Milliyet daily as well as responsible Hasan Çatalkurt and main opposition People's Republican Party (CHP) MP Esat Canan by the Ministry of Justice with regard to Şemdinli events where a provocation by armed forces had been revealed.

In accordance with the declining number of applications, The European Court of Human Rights (ECHR) condemned Turkey to just 18 thousand YTL (around 10 thousand euros) in contrast with the amount ruled in 2006 (398 000 YTL or around 200 000 euros). (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, May 1st, 2007)

* For more information, please contact BİA² Media Monitoring Desk. Tel: 0090 212 251 15 03, Fax: 0090 212 251 16 09, e-mail: hukuk@bianet.org

A new court case against Lawyer Eren Keskin

Public Prosecutor in Beyoglu launched a court case against former Chairwoman of IHD Istanbul branch Lawyer Eren Keskin in connection with the statement she made for the killing Hrant Dink and published on the daily Birgün on 26 April under the title "Teskilati Mahsusa (Secret Service of the Ottoman Empire) At Work". The indictment wants Keskin to be sentenced according to the Article 301 TPC. (BIA-TIHV, May 1st, 2007)

Academic staff on trial for insulting Atatürk

On 30 April, Izmir Penal Court of First Instance No 8 started to hear the case against Prof. Atilla Yayla on charges of "insulting Atatürk" launched in connection with the speech he made on 18 November 2006 during the panel "Social Impacts of EU-Turkey Relations" organized by the Youth Wings of the AKP in Izmir.

The indictment wants Yayla to be sentenced according to the articles 1/1 and 2/1 of the Law on Crimes Committed Against Atatürk (Law No 5816) and Article 53 TPC for insulting Atatürk.

Atilla Yayla testified at the hearing to the effect that he did not used the expressions quoted by a paper, on the other hand he said that Kemalism does not move forward, but refers some kind of retrogress. He also added that he does not remember whether he said anything about Atatürk.

Yaylas's Lawyer Murat Cengiz stressed that the speech of his client was not in the CD of the panel. He also added that his client was the victim of slanders by a paper and they launched a compensation case against the correspondent of the paper who made the news. The court adjourned the hearing to 2 July. (Yeni Safak-TIHV, May 1st, 2007)

Kurdish Question / Question kurde

En Irak, les Kurdes sont "fiers" de pouvoir défendre leur patrie

Le foulard rouge noué autour du cou et les mains gantées de blanc, les peshmergas paradent dans Erbil. Les bottes claquent et les baïonnettes se lèvent sur fond de marche militaire kurde.

Le drapeau kurde, un soleil sur trois bandes verte, blanche et orange, est cousu sur les manches des uniformes.

"Nous sommes si heureux et si fiers. Cela faisait si longtemps que nous attendions ce jour. C'est en soi une sorte d'indépendance, une grande source d'espoir", s'exclame le colonel Shadman Ali.

L'hymne kurde retentit. Les officiers se lèvent et font le salut militaire.

Le gouvernement régional du Kurdistan vient d'obtenir des mains des Américains la responsabilité de la sécurité dans les trois provinces kurdes d'Erbil, de Dohouk et de Soulaimaniyah, dans le nord de l'Irak.

Depuis juillet 2006, l'armée américaine transfère la responsabilité de la sécurité des provinces irakiennes aux forces de sécurité nationales. Ce nouveau transfert porte à sept, sur dix-huit, le nombre de provinces irakiennes gérant leur propre sécurité.

Mais pour la première fois, cette responsabilité n'est pas attribuée au gouvernement central, mais à une instance régionale.

"A travers ce transfert, nous reconnaissons que le gouvernement kurde peut gérer sa propre sécurité", explique le général Kurt Cichowski, adjoint au commandant des forces américaines en Irak, David Petraeus.

Alors que l'Irak sombre dans la guerre confessionnelle, le Kurdistan est en effet largement épargné par les violences qui ensanglantent le reste du pays.

Les peshmergas filtrent l'entrée dans les provinces kurdes et tout Arabe qui veut s'y installer doit présenter des garanties. Plus sûr que le reste du pays, le Kurdistan attire les investisseurs étrangers et l'économie locale explose.

Sur le fond cependant, ce transfert ne fait qu'officialiser la situation existante.

"C'est le fruit de 16 ans d'expérience", se félicite le Premier ministre du gouvernement régional kurde, Nechirvan Barzani. Depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991, le Kurdistan est autonome et les peshmergas, "ceux qui sont prêts à mourir" en langue kurde, y assurent la sécurité.

La police kurde compte environ 20.000 membres mais il est beaucoup plus difficile d'estimer le nombre de peshmergas, les chiffres allant de 20.000 à 100.000. Si l'accord de transfert prévoit une future coopération entre les forces kurdes, l'armée irakienne et les Américains, il reste encore à définir le nombre de peshmergas qui intégreront les forces régionales kurdes.

Disposant déjà de son propre Parlement et de son propre gouvernement, avec sa propre armée, le Kurdistan jouit désormais d'une autonomie renforcée. Et pour beaucoup de Kurdes, c'est un pas de plus vers l'indépendance, même si les autorités de Bagdad ne veulent pas en entendre parler.

"Les forces kurdes sont des forces irakiennes", dit sèchement le conseiller national à la sécurité irakienne, Moaffaq al-Roubaïe.

"C'est un problème supplémentaire" reconnaît le général Cichowski, "mais je suis confiant" dans la bonne coopération entre les Kurdes et le gouvernement central.

"Nous avons fait le choix du fédéralisme, nous ne le regrettons pas", assure de son côté le Premier ministre kurde. Avant d'appeler une nouvelle fois à un référendum sur le rattachement de la province de Kirkouk, riche en pétrole, jadis occupée par les Kurdes mais victime d'une politique d'arabisation forcée sous le régime de Saddam Hussein.

Aujourd'hui, les Kurdes sont de nouveau majoritaires à Kirkouk et les résultats du référendum, promis par la Constitution irakienne adoptée en octobre 2005, sont quasiment acquis à la cause kurde.

L'intégration de Kirkouk renforcerait considérablement le pouvoir des Kurdes d'Irak, au risque de provoquer une intervention de la Turquie voisine, inquiète du sort de la minorité turcomane de la ville et des aspirations à l'indépendance des Kurdes vivant sur son territoire.  (AFP, 31 mai 2007)

Quatre militants kurdes abattus

Quatre
militants kurdes ont été tués jeudi dans des accrochages avec l'armée dans l'est et le sud-est de la Turquie, ont indiqué les sources de sécurité et les autorités locales.

Un premier incident au cours duquel trois
militants ont trouvé la mort s'est produit près du village de Ciçekli, dans la province de Tunceli (est), un des théâtres de combats entre les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces de sécurité turques.

Les heurts se poursuivaient jeudi matin dans la zone, selon les autorités.

A Hakkari, près de la frontière avec l'Irak, un quatrième
militants, expert en mines, a été abattu par les soldats, a annoncé le gouvernorat local dans un communiqué.  (AFP, 31 mai 2007)

Deux morts dont un soldat dans le sud-est

Un soldat turc a été tué mercredi dans le sud-est de la Turquie par l'explosion d'une mine et un militant kurde a été abattu au cours d'un affrontement, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La déflagration qui a tué le soldat s'est produite alors que l'armée menait une opération de ratissage contre les militants du PKK dans la province de Hakkari, selon Anatolie.

Un militant a été tué au cours d'un affrontement mardi soir avec une patrouille de l'armée dans cette province, frontalière de l'Iran et de l'Irak, a annoncé l'état-major turc dans une communiqué publié sur son site internet. (AFP, 30 mai 2007)



Dix militants kurdes tués dans l'est du pays

Dix militants  du PKK ont été tués dans des accrochages avec l'armée dans l'Est de la Turquie, on indiqué mardi des sources locales.

Sept militants ont été tués lors de combats dans une zone montagneuse de la province de Siirt, ont indiqué les services du gouverneur de Siirt.

L'accrochage est survenu alors que l'armée mène une vaste opération de ratissage depuis la mort, la semaine dernière dans la province voisine de Sirnak, de sept militaires dans l'explosion d'une mine posée, selon les autorités, par le PKK.

Des sources de sécurité à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien à la population en majorité kurde, avaient fait état plus tôt mardi de trois autres militants abattus tard lundi à Muradiye, dans la province de Van, près de la frontière avec l'Iran.

Un opération d'envergure de l'armée est actuellement en cours dans cette zone, ont-elles ajouté.  (AFP, 29 mai 2007)


Deux militants tués dans l'est, un attentat contre la police déjoué

Deux militants kurdes ont été tués lundi matin dans des accrochages avec l'armée dans l'Est de la Turquie tandis qu'un attentat à la bombe visant la police a été déjoué dans le Sud-Est, ont indiqué des sources de sécurité locales et les médias.

Le premier incident s'est produit près de Cemisgezek, une localité de la province de Tunceli, théâtre de combats entre forces de sécurité turques et le PKK ont précisé ces sources.

Un opération d'envergure de l'armée est actuellement en cours dans cette zone, ont-ils ajouté.

Le week-end dernier, un membre des milices gouvernementales et un civil ont été tués dans des violences avec le PKK dans le Sud-Est anatolien.

L'armée a lancé des opérations dans plusieurs provinces pour traquer des membres du PKK à un moment où le dégel favorise leur infiltration en Turquie à partir de leurs bases dans le nord de l'Irak.

A Gaziantep (sud-est), la police a saisi une bombe et arrêté deux militants kurdes présumés, soupçonnés de préparer une attaque à la bombe contre un poste de police, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Agissant sur dénonciation, la police anti-terroriste a arrêté un autocar dans lequel ils ont retrouvé l'engin dissimulé dans une bonbonne de gaz, selon l'agence.

Le chauffeur du véhicule a un fils combattant dans les rangs du PKK, ajoute Anatolie. (AFP, 28 mai 2007)

Le gouvernement turc hésite d'agir dans l'immédiat

La Turquie est "à bout de patience" au sujet des activités des séparatistes kurdes de Turquie en Irak mais n'a pas l'intention d'agir dans l'immédiat contre leurs bases situées dans le nord de l'Irak, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül.
Tout comme M. Erdogan, M. Gül a souligné qu'un mécanisme de coopération trilatérale --Turquie, Etats-Unis, Irak-- était toujours opérationnel pour tenter de détruire les bases arrière du PKK en Irak.

Les dirigeants turcs accusent depuis longtemps Washington d'inaction dans la lutte contre ce groupe considéré comme une organisation terroriste par Ankara et Washington. Washington a enjoint Ankara de ne pas lancer d'opération unilatérale transfrontalière, estimant qu'une telle action pourrait déstabiliser le nord de l'Irak et aggraver les tensions entre la Turquie et les Kurdes irakiens.


"Notre patience est à bout (...) mais le timing est important. Ce qui est important c'est d'obtenir des résultats" dans une intervention éventuelle, a dit M. Gül en réponse à une question de la chaîne d'information NTV sur une attaque dans le sud-est anatolien, qui a tué jeudi six soldats turcs et blessé dix autres.

L'armée turque avait jugé le mois dernier qu'une intervention contre le PKK dans Kurdistan irakien n'était pas nécessaire pour arrêter les infiltrations de rebelles en territoire turc avec des armes et des explosifs.

"Il n'y a pas de divergences entre le gouvernement et l'armée. Le parlement soutiendra sans aucun doute toute opération, toute action qui produira des résultats", a affirmé le ministre.

Il a toutefois souligné que son gouvernement n'avait pas l'intention dans l'immédiat de demander au parlement une autorisation pour une opération transfrontalière contre le PKK en Irak.
Mercredi soir, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son gouvernement soutiendra l'armée si celle-ci cherche à intervenir dans le Kurdistan irakien.

Un feu-vert du parlement turc est en principe nécessaire pour l'envoi de soldats à l'étranger. (AFP, 25 mai 2007)

Ocalan vu par des experts du CE dans sa prison turque

Une délégation du Comité pour la prévention de la torture (CPT) s'est rendue les 20 et 21 mai à la prison turque d'Imrali pour y examiner l'état de santé du seul détenu de l'établissement, le leader du PKK Abdullah Öcalan, a annoncé vendredi à Strasbourg le Conseil de l'Europe.

La visite a eu lieu à la suite d'une longue grève de la faim de Kurdes, à Strasbourg, visant à obtenir l'envoi d'experts indépendants auprès du leader emprisonné du Parti des Travailleurs du Kurdistan qui souffrirait, selon ses avocats, d'un empoisonnement.

Ces derniers avaient rendu public, début mars à Rome, les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier établissant, selon eux, qu'Öcalan souffre d'un empoisonnement, vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques.

Les autorités turques avaient alors chargé un groupe d'experts d'effectuer des analyses sur le prisonnier qui ont, selon la justice turque, établi que les allégations d'empoisonnement étaient "sans fondement".

Dimanche et lundi derniers, la délégation du CPT a examiné l'état de santé d'Öcalan ainsi que ses conditions de détention et la mise en oeuvre pratique de son droit à recevoir des visites. Elle a rencontré mardi le ministre turc de la Justice, Fahri Kasirga, et lui a communiqué ses observations préliminaires, indique le Conseil de l'Europe sans autre précision.

La grève de la faim des Kurdes avait duré 39 jours et s'était terminée après la promesse du CPT d'entreprendre "les actions opportunes à cet égard".

Le 12 mai, plus de 14.000 Kurdes avaient manifesté leur soutien aux grévistes dans la capitale alsacienne. Une pétition lancée en Europe avait rassemblé 103.000 signatures et reçu le soutien d'eurodéputés.

Öcalan purge depuis 1999 une peine pour "séparatisme".

La Cour européenne des droits de l'homme a confirmé en appel, en mai 2005, le caractère inéquitable du procès qui lui a été fait en Turquie et a recommandé que M. Öcalan soit rejugé. (AFP, 25 mai 2007)

Rafle de la police turque visant le PKK à Konya

Vingt-six personnes, pour la plupart des étudiants d'université, ont été arrêtées tôt vendredi par la police à Konya (centre de la Turquie) au cours d'une opération d'envergure contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont annoncé les médias.

La rafle est intervenue à la suite d'un attentat ayant fait sept morts, dont le kamikaze présumé, mardi à Ankara. Il a été imputé par les autorités au PKK. De son côté, le PKK a démenti avoir joué un rôle dans l'attentat.

Huit des personnes interpellées vendredi par la police antiterroriste sont des femmes, précise l'agence de presse Anatolie. (AFP, 25 mai 2007)


Erdogan promet de soutenir une incursion en Irak

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à appuyer une incursion militaire turque en Irak pour sévir contre le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) après un attentat meurtrier à Ankara, imputé par les autorités, au mouvement séparatiste kurde interdit.

Il s'exprimait mercredi soir sur une chaîne de télévision privée, quelques heures après que les autorités ont pointé du doigt l'organisation pour son implication présumée dans l'attentat à la bombe qui a tué sept personnes, dont son auteur, mardi soir à Ankara.

Jeudi, six soldats ont été tués et 10 autres blessés dans l'explosion d'une mine dans la localité de Bestler-Dereler de la province de Sirnak, à une quarantaine de km de la frontière avec l'Irak.

Interrogé sur la position de son gouvernement si l'armée lui demandait une autorisation pour intervenir en Irak, M. Erdogan a dit: "Nous ferons le pas nécessaire le cas échéant, sans délai".

Un feu-vert du parlement est nécessaire pour l'envoi de soldats à l'étranger.

M. Erdogan a insisté cependant sur le travail d'un mécanisme de coopération trilatérale mis en place entre la Turquie, les Etats-Unis, et l'Irak, tout en admettant qu'il n'avait pas donné les résultats escomptés.

En avril, le chef d'état-major turc, le général Yasar Büyükanit, avait appelé à une intervention militaire dans le nord de l'Irak pour écraser la guérilla du PKK.

Washington a exhorté Ankara à ne pas lancer d'opération transfrontalière unilatérale, estimant qu'une telle action pourrait déstabiliser le nord de l'Irak et aggraver les tensions entre la Turquie et les Kurdes irakiens.

La Turquie a lancé plusieurs opérations d'envergure contre le PKK en Irak dans les années 1990, mais sans y déloger l'ensemble des rebelles qui, selon Ankara, jouissent de la bienveillance des Kurdes d'Irak, alliés des Américains. 

Ankara appelle l'Irak et l'Europe à intervenir contre les militants du PKK

D'ailleurs, la Turquie a appelé jeudi son voisin irakien à prendre des mesures urgentes contre les militants kurdes du PKK basés en Irak après un attentat suicide qu'elle impute au mouvement séparatiste et qui a fait sept mort, dont le kamikaze, mardi à Ankara.

Le ministère turc des Affaires étrangères a également invité les pays européens à interdire des organisations affiliées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) auquel l'auteur de l'attaque aurait appartenu.

Cet appel est intervenu après que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé mercredi à appuyer une incursion militaire turque en Irak pour sévir contre séparatistes kurdes de Turquie, qui se replient souvent dans le pays voisin.  (AFP, 24 mai 2007)

Alliance Démocratique des Kurdes condamne fermement l'attentat

L'alliance Démocratique des Kurdes en Turquie condamne fermement l'attentat perpétré le 22.05.2007 à Ankara, qui a fait plusieurs morts plus de cent blessés. Il s'agir d'un acte criminel contre les innocents.

A cette occasion il convent de signaler que cet attentat risque de servir de prétexte à l'Etat turc pour entreprendre un projet préétablit pour envahir le Kurdistan irakien.

En effet le Chef de l' Etat Majeur des armées Yasar Buyukanat , a annoncé le 14.04. 2007 que l'armée souhaite attaquer le Kurdistan Irakien et qu' elle s'est préparée pour l'accomplir avec succès. Le chef d'opposition parlementaire Deniz Baykal et d'autres dirigeant politique turcs ont également, à plusieurs reprises, demandé l'intervention militaire turque au Kurdistan irakien.

Le lendemain de cet attentat Recep Tayyib Erdogan , premier ministre turc et le président d' AK parti a fait savoir que si les forces armées demandaient d'intervenir au Kurdistan irakien, le gouvernement et le parlement sont prés à répondre favorablement. Tout les partis politique turcs ont en suite affirmé leur attention de soutenir l'intervention militaire au Kurdistan irakien.

En réalité le but de cette intervention est d'empêcher le référendum prévue par l'article 140 de la constitution irakienne sur le rattachement ou non de la ville kurde Kirkuk au Kurdistan fédéral.

Nous demandons aux autorités turques de ne pas utiliser cet acte provocateur comme prétexte pour accroître la répression contre les Kurdes ou pour attaquer le Kurdistan irakien sous prétexte de combattre le PKK.

Une telle attaque ne peut que aggraver la situation et elle risque de provoquer une déstabilisation généralisée dans la région.

Dr. Musa Kaval

l'Alliance Démocratique kurde en Turquie
8. rue St. Marc , 75002 Paris
Tel: 0033140284054
GSM : 0033685063675
Mail : hevbendi@gmail.com

KKK: We have absolutely no relation with the explosion in Ankara

BEHDINAN - The Chairmanship of the General Council of Koma Komalen Kurdistan (KKK) has declared that they have no relation with the explosion occurred yesterday in Ankara. KKK has stated: "After the explosion in Ankara, Turkish media tried to show as it was made by the PKK, even if there was neither evidence nor information about it". KKK has even stated that the attack was brought against all nationalities, in order to cause provocations and reactions among Turks and Kurds: "These statements, made by Turkish authorities and by Turkish press, are all big lies and provocations".

In the KKK statement is even told like this: "Turkish authorities, as it is already known, even before, intended to put pressure on the US and the Government of Iraqi Kurdistan, so that they fight the PKK guerrillas. Chief of Staff Buyukanit has said that it's possible another attack in metropolitan cities; by this way, he means to make people afraid, and bring them to a situation in which they are forced to do what military authorities want. Anyway, the Chief of Staff must explain to the whole people what he knows. There is another important aspect: the Turkish Coordinator for Actions concerning PKK, Edip Baser, was fired from his role just the day before. It's so clear, then, that Turkish press and high military officers are trying to render us as the main suspect, even if they don't have any precise information. The aim behind their statement consists in preparing the way to a situation in which, by a war, they can attack and massacre our moverment and our people"


DTP, EMEP, ÖDP, SDP: "This attack was a provocation ahead of elections"

The chairmen of Democratic Society Party (DTP), Workers' Party (EMEP), Social-Democratic Party (SDP) and Freedom and Solidarity Party (ÖDP) have made a joint press statement. In the statement they made considerations about the explosion occurred in Ankara: "This attack was a provocation ahead of parliamentary elections".

Ahmet Türk:  “We condemn the cruel attack against civil and innocent people. Whoever are the authors of the attack, it's meaningless for us. We've always condemned such attacks, therefore we condemn even this one. We want that it could emerge who are the people behind the attack in Ankara. We live a pre-electoral climate. It's possible, during the process conducting to elections, that such things occur. To start a democratic and peaceful electoral process, we want everyone to be sensitive and acting responsibly". 

Police argues that one of the persons involved, Güven Akkus, was the one who acted, and committed suicide, too. According to the police, Akkus was a member of Turkish Revolutionary Communist Union. This group was unknown beforehand, so there are many doubts unsolved, that it leaves behind.

Short time ago, in Semdinli, an explosion occurred; after that there were many explosions in a row. After the throwing of a grenade in the Umut bookstore, two members of  Turkish Army were captured and recently the trial against them has been transferred to a military court. (kurdish-info.net, translated by Giovanni, May 23, 2007)

Kurdish singer on trial in Turkey for song praising Kurdish leader

A prosecutor on Tuesday demanded that a Kurdish singer be sentenced to five years in prison for performing a song that praises imprisoned Kurdish rebel leader Abdullah Ocalan, the government-run Anatolia news agency reported.

Zulfu Kizildemir, also known as Xemgin Birhat, was detained in March after performing his Kurdish-language song "Mezin Apo," or "The Great Apo," at a spring festival traditionally used by Kurds to assert separatist demands. Apo is short for Abdullah.

In the opening trial on Tuesday, the prosecutor asked that Kizildemir be sentenced to five years in prison on charges of engaging in propaganda in favor of Ocalan's banned Kurdistan Workers' Party, or PKK.

Kizildemir rejected the charges and said because he had lived in Germany for the past 30 years, he was not aware of Turkey's anti-terrorism laws, Anatolia reported.

The trial was adjourned until a later date, the agency said. Court officials were not immediately available to confirm the report or give additional information.

Ocalan is in isolation on a prison island in the Sea of Marmara, near Istanbul. He led the insurgent Kurdistan Workers Party, or PKK, until Turkish agents captured him in 1999 in Kenya, where he was seeking refuge.

He remains a symbol of Kurdish separatism and several Kurdish politicians are being prosecuted for allegedly praising him in recent speeches.

The politicians say they are victims of a campaign against them ahead of general elections in July when their Democratic Society Party seeks to circumvent the 10 percent election barrier by fielding independent candidates who would then regroup as a party after winning seats.

The conflict between autonomy-seeking Kurdish guerrillas and the government has claimed the lives of tens of thousands of people since the guerrillas took up arms in 1984.

Kurds are not recognized as an official minority in Turkey and are denied rights granted to other minority groups. Under EU pressure, Turkey recently granted Kurds limited rights for broadcasts and education in the Kurdish language, but critics say the measures do not go far enough. (AP, May 23, 2007)

La Turquie renvoie son envoyé spécial chargé de la lutte contre le PKK

Ankara a démis de ses fonctions lundi l'envoyé spécial turc chargé de coordonner la lutte contre les rebelles séparatistes kurdes, après qu'il eut affirmé que le processus de consultation avec les Etats-Unis ne fonctionnait pas.

Le général à la retraite Edip Baser a été démis de ses fonctions car certaines de ses récentes déclarations étaient susceptibles "d'affecter défavorablement" la lutte menée par la Turquie et les Etats-Unis pour tenter d'éradiquer les bases des séparatistes kurdes dans le nord de l'Irak, a indiqué dans un communiqué le service de presse du Premier ministre turc.

Selon ce communiqué, "la Turquie poursuit de façon prioritaire" ses efforts avec les Etats-Unis et l'Irak contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara et Washington.

M. Baser a été remplacé par l'ambassadeur Rafet Akgunay, sous-secrétaire aux Affaires étrangères, précise le texte.

M. Baser avait été nommé l'année dernière aux côtés du général américain à la retraite Joseph W. Ralston, envoyé spécial de Washington pour la lutte contre le PKK dans le nord de l'Irak.

 La Turquie estime que des milliers de rebelles du PKK ont trouvé refuge dans les montagnes de l'Irak du nord, qu'ils utilisent comme une base arrière pour lancer des opérations contre la Turquie.

En avril, un chef de l'armée turque, le général Yasar Büyükanit, avait appelé à une intervention militaire dans le nord de l'Irak pour écraser la guérilla du PKK.

Washington a enjoint Ankara de ne pas lancer d'opération transfrontalière unilatérale, estimant qu'une telle action pourrait déstabiliser le nord de l'Irak et aggraver les tensions entre la Turquie et les Kurdes irakiens. (AFP, 21 mai 2007)

DEP deputies determined to enter Parliament

Four former Kurdish DEP deputies who plan to run for Parliament as independent candidates in the upcoming elections set for June 22 have decided to disregard a warning by the Supreme Court of Appeals that they have criminal records. They reportedly are considering to apply to the European Court of Human Rights if they cannot get a ruling through domestic means.

Former DEP deputies Orhan Dogan, Hatip Dicle, Selim Sadak and Leyla Zana will run for Parliament as independents.

Outgoing Chief Prosecutor of the Supreme Court of Appeals Nuri Ok warned that these former deputies have served jail terms and their membership to the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) should be dropped.

Former DEP deputy Orhan Dogan reacted to the the warning stating that this would mean their goal to participate in the political activities in the Turkish capital is barred. He said the fact that they had been sentenced to prison terms by a court in Ankara did not man a thing. "The appeals process is continuing so they cannot say we have criminal records."

He said the Supreme Elections Board (YSK) will decide whether the Kurdish deputies can become candidates or not. "If we get a negative response then we can take the issue to the European Court of Human Rights."

"The warning lacks legal basis," Dogan told the ANKA news agency adding that this reveals that the legal system in Turkey is dramatically politicized. He asked "if we are not allowed to undertake political activities in Turkey where can we be involved in politics. Do we have to become politicians in the Kandil Mountains in northern Iraq?"

Meanwhile, former DEP deputies Hatip Dicle and Selim Sadak were asked to comment on the warnings of Ok.

"There is no legal barrier for our goal to run for Parliament," Selim Sadak stated. "This warning is not legal but political," added Hatip Dicle. (The New Anatolian, 21 May 2007)


Un soldat turc et un militant kurde tués lors de combats

Un soldat turc et un militant kurde du PKK ont été tués lors de combats dans le sud-est anatolien à la population majoritairement kurde, a rapporté samedi l'agence de presse Anatolie.

Le militaire a été tué  dans une embuscade dressée par le PKK dans une zone montagneuse proche de la localité de Lice, dans la province de Diyarbakir, a indiqué l'agence semi-officielle, qui a également fait état de quatre soldats blessés.

Le militant kurde a quant à lui été "neutralisé" par les forces de sécurité dans une zone montagneuse de la province de Sirnak, riveraine de l'Irak, ont indiqué les services du gouverneur de Sirnak, cités par Anatolie. (AFP, 19 mai 2007)

18 Kurdes mettent fin à leur grève de la faim à Strasbourg

Suite au rapport d’analyse d’un éminent toxicologue Français, Pascal KINTZ, faisant état d’un empoissonnement vraisemblablement dû à l’ingestion de métaux toxiques, mettant en péril la santé et la vie Abdulhah Ocalan, Président du Parti des Travailleurs du Kurdistan, emprisonné depuis le 15 février 1999 dans l’île –prison de haute sécurité d’Imrali, dans des conditions d’isolement particulièrement cruelle, une émotion très forte, teintée de la colère et d’inquiètude, ressentie dans l’ensemble de la population Kurde et des cercles amis, s’est traduite par des manifestations, notamment à Strabours et Rennes, et par une pétition internationale, récoltant plus de 100.000 signatures, demandant au Conseil de l’Europe d’intervenir auprès du Comité pour la Prévention de la Torture (CPT) afin d’envoyer une délégation de médecins indépendants sur l’île-prison d’Imrali pour procéder à un examen médical complet d’Abdullah Öcalan.

D’autre part, depuis le 11 avril, 18 Kurdes, parmi les quels Remzi Kartal (qui fut député kurde du parti DEP) et d’autres responsables d’organisations kurdes en Europe, observaient à Strasbourg, dans la Maison des Kurdes, une grève de la faim, accompagnés par près de 500 de leurs compatriotes qui se sont relayés régulièrement, tous les 5 jours. Les Contacts furent nombreux, durant cette période avec les députés européens, des membres du Conseil de l’Europe et des responsables du CPT, pour demander d’agir en vue d’envoyer une délégation à Imrali.

Prenant acte des déclarations du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe,Terry Davis, assurant que le "Comité pour la Prévention de la Torture (CPT) suit de près l’affaire" et qu’il "entreprendra les actions opportunes à cet égard", et à la demande d’Öcalan, lui-même qui souhaite "qu’ils résistent vivant" , refusant "qu’ils mettent en péril leur santé" , les grévistes de la faim ont décidé de mettre un terme à leur action.

"Les promesses obtenues, durant la grève, conclue le communiqué du 19 mai 2007 des grévistes de la faim de Strasbourg, tant des parlementaires européens avec qui nous avons eu des contacts directs ou indirects, que du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, les messages encourageants du CPT ainsi que l’attitude positive de la Préfecture de Strasbourg ont renforcé notre conviction qu’une délégation sera envoyée au plus vite à Imrali, et nous attendons, à présent, des actes concréts de tous les intéressés, conformément à leurs promesses et leurs messages optimistes. Nous serons, à cet égard extremement vigilants. " (André Métayer, 18 mai 2007)

Leyla Zana pourrait être écartée des prochaines élections générales

Le procureur de la Cour de cassation turque a ordonné jeudi au principal parti kurde du pays d'exclure quatre ex-députés, dont l'activiste Leyla Zana, en raison de leur casier judiciaire, une décision qui pourrait les empêcher de participer aux élections générales, le 22 juillet.

Le ministère public a indiqué au Parti pour une société démocratique (DTP) que les quatre politiciens ne pouvaient pas être membres de la formation dès lors qu'il ont été condamnés, a déclaré à l'AFP Sedat Yurttas, un vice-président du DTP.

"En conséquence, notre parti a annulé leur inscription au parti, ainsi que celles de 116 autres membres également condamnés pour différents crimes", a ajouté M. Yurttas.

Mme Zana, qui a reçu en 1995 le prix Sakharov des droits de l'Homme, et ses collègues Hatip Dicle, Selim Sadak et Orhan Dogan sont entrés au Parlement en 1991 sur les listes d'un parti social-démocrate mais ont été condamnés à la prison en 1994 pour collaboration avec un groupe séparatiste kurde armé.

Ils ont été libérés en 2004, après 10 ans d'emprisonnement.

Accusée d'avoir fait l'apologie du séparatisme, Mme Zana est à nouveau poursuivie et risque jusqu'à cinq ans de prison.

Son avocat, Yusuf Alatas, a dénoncé un "signal indiquant aux autres institutions que ces gens ne doivent pas être autorisés à participer aux élections législatives".

Le principal destinataire de ce message est selon M. Alatas le Comité électoral supérieur, qui doit donner son approbation aux candidatures des quatre politiciens s'ils souhaitent, à l'instar des autres représentants du DTP, se présenter comme candidats indépendants.

Le DTP a annoncé la semaine dernière qu'à défaut de pouvoir franchir le seuil électoral de 10% des voix requis au niveau national pour pouvoir disposer de députés au Parlement, il présenterait des candidats indépendants. (AFP, 17 mai 2007)

DTP eyes securing up to 53 seats in Parliament

The 142-page report prepared by DTP Deputy Chairman Osman Özçelik is based on the assumption that "there will not be a positive or negative surprising change" in the votes cast for the party or that its predecessors got in general and local elections. After elaborating on these results, the report suggests that the party should enter 62 candidates across just 40 constituencies, including some western cities like Bursa, Kocaeli and İzmir. "Apart from these 40 constituencies there should be no candidates and all cadres, members and sympathizers should be directed to these areas immediately. Although in some of the these constituencies the votes gathered in the previous elections are not enough to win parliamentary seats, since concerns related to the elections threshold n longer exists, it is realistic to expect that in these areas there will be an increase in voting," the report claimed -- referring to the DTP's decision for its candidates to enter the elections as independents.

This decision was based on the party's former experience in failing to pass the 10 percent threshold for parliamentary representation, despite the its success in garnering a high number of votes in certain cities with predominantly Kurdish populations.

The recent amendment to the election law, whereby the names of independent candidates will now be on the same ballot paper as all those from the established parties, was also elaborated upon in the report. Previously independent candidates' names appeared on separate voting slips. DTP Chairman Ahmet Türk claimed at a press conference last week that these amendments aimed to harm the DTP. However the report suggests that with good planning these changes may become a positive element.

The report notes that invalid votes for their party are very high and that participation in elections is low in the areas where the party is strong. However because of the amendments to the law, there were likely to be fewer problems with ballot papers, while the computerizing of the electoral role will also benefit the party.

The reasons for previous failures are categorized under the headings of election fraud, psychological factors, economic shortcomings, prevention, propaganda against the party and lack of effective organization. The report examines the situation and the possibilities of the suggested 40 constituencies one by one. For example, for Adana the report says that if the threshold has been passed by three parties -- the Justice and Development Party (AKP), the Republican People's Party (CHP) and the Democrat Party (DP) -- then DTP votes will still be good enough to give two independent candidates seats in Parliament. For İstanbul, especially in certain neighborhoods such as Küçükçekmece and Bağcılar, the DTP hopes for at least two wins. The report estimates a best result of four seats and a worst of three in İstanbul. DTP stronghold Diyarbakır, where in the 2002 elections 56.1 percent of the city voted for DTP predecessor the Democratic People's Party (DEHAP), will send five DTP deputies to Parliament.

The report also suggests at worst among these 40 constituencies, cities like Ankara, Antalya, Bursa, Hatay, Kırşehir, Malatya, Muğla and Kahramanmaraş the vote will not be strong enough to put through the DTP candidates but that the party should still put forward candidates in these cities. As a final analysis the report suggest that the DTP should nominate 62 candidates across 40 constituencies, with the worst case scenario being 37 seats in Parliament, the best 53 and the average -- but still positive -- 50. (Zaman, May 16, 2007)


Leyla Zana Again On Trial for Her Speech at Newroz

A court case was launched against Leyla Zana, Former DEP MP, for the speech she made during Newroz celebrations on 21 March in Diyarbakir.

Zana said in her speech that there were there leaders of Kurds referring to Iraq President Celal Talabani, Kurdistan Democratic Party leader Mesud Barzani, and Abdullah Öcalan.

The indictment wants Zana to be sentenced according to Article 7/2 of Anti-Terror Law for "making propaganda of an illegal organisation". (Radikal-TIHV, May 17, 2007)



Six militants kurdes abattus depuis le début du mois selon l'Armée

Les forces de sécurité turques ont tué six militants kurdes du PKK lors de combats survenus depuis le début du mois, a indiqué lundi l'état-major dans un communiqué.

Le document, diffusé sur le site internet de l'état-major, indique que les "terroristes", selon l'expression employée par les autorités turques pour désigner les militants du PKK, ont été abattus entre le 1er et le 11 mai, mais ne précise pas où.

Les médias ont fait état ces derniers jours d'une intensification des opérations de l'armée dans le sud-est anatolien à la population en majorité kurde.

L'état-major mentionne également l'arrestation de 14 militants et la reddition de sept autres. (AFP, 14 mai 2007)

Manifestation de soutien aux grévistes de la faim kurdes

Des milliers de Kurdes venus de plusieurs pays d'Europe ont manifesté samedi à Strasbourg (est) leur soutien aux grévistes de la faim qui réclament l'examen d'Abdullah Ocalan, détenu en Turquie depuis 1999, par des médecins indépendants.

Munis de drapeaux à l'effigie du leader kurde et de pancartes indiquant "Liberté pour Ocalan" et "Paix en Kurdistan", les manifestants --14.000 selon la police, 40.000 selon les organisateurs-- ont commencé à défiler en fin de matinée près de la gare. Ils devaient rallier les abords d'un stade où était prévu un meeting.

"Nous sommes ici pour soutenir les dix-huit grévistes et pour demander l'envoi de médecins indépendants sur l'île d'Imrali" où est détenu Ocalan, a expliqué Dogan Fidan, du Comité de soutien aux grévistes. Les manifestants, a-t-il précisé, viennent "d'Allemagne, de Suisse, d'Italie, de Belgique, d'Autriche, des Pays-Bas et de France".

Les grévistes, qui en sont à leur 32e jour de jeûne, réclament que le Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe envoie une "mission indépendante" en Turquie afin d'examiner Ocalan.

En mars, les avocats du leader kurde ont publié les résultats d'analyses établissant selon eux que leur client souffrirait d'un empoisonnement. Des allégations "sans fondement", selon la justice turque.

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis a exprimé jeudi son "inquiétude au sujet de la santé des grévistes" de la faim, dont une partie a dû être hospitalisée. Il a assuré que le CPT examinait "attentivement et sous tous ses aspects la situation de la détention" d'Ocalan. (AFP, 12 mai 2007)

Des eurodéputés remettent une pétition pour Abdullah Ocalan

Des eurodéputés communistes et Verts ont déposé vendredi au Conseil de l'Europe une pétition internationale de 103.417 signatures demandant l'examen du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan par une commission indépendante de médecins, a-t-on appris auprès de la délégation.

Les communistes français Francis Wurtz et allemande d'origine kurde Feleknas Uca, à l'initiative de la pétition lancée le 26 avril avec quatre autres eurodéputés, se sont rendus au Comité pour la prévention de la torture (CPT) pour remettre les classeurs à son secrétaire général exécutif Trevor Stevens.

"Il y aussi bien les signatures de simples citoyens que de députés, d'intellectuels, d'artistes et d'étudiants de l'Union européenne, de Turcs, d'Arméniens, de Kurdes de Turquie, de Syrie et d'Irak", s'est félicitée Mme Feleknas.

Une douzaine de Kurdes observent une grève de la faim depuis cinq semaines à Strasbourg, soutenus par une soixantaine de sympathisants, remplacés tous les cinq jours.

"Nous devons défendre ce que demandent nos concitoyens et obtenir des garanties pour les grévistes, à savoir l'envoi d'une commission indépendante, ce qui n'est pas trop demander", a expliqué à l'AFP la député européenne. (AFP, 11 mai 2007)

Le parti pro-kurde DTP présentera des candidats indépendants

Le principal parti pro-kurde présentera des candidats indépendants aux élections législatives du 22 juillet faute de pouvoir obtenir les 10% des voix nécessaires pour avoir des députés, a indiqué mercredi son président.

"Nous avons décidé de participer aux élections avec des candidats indépendants", a déclaré Ahmet Türk, chef du Parti pour une société démocratique (DTP), cité par l'agence Anatolie.

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion du parti à Diyarbakir, plus grande ville du sud-est anatolien à majorité kurde, destinée à définir la stratégie pour les législatives anticipées.

Le parlement turc compte de nombreux députés kurdes mais les partis préconisant plus de droits pour les Kurdes n'arrivent généralement pas à réunir 10% des voix, même s'ils sont majoritaires dans le sud-est et y remportent généralement les élections locales.

Selon la presse, Leyla Zana, lauréate 1995 du prix Sakharov des droits de l'Homme du parlement européen, pourrait être l'un de ces candidats.

Elle avait été élue députée en 1991 avec d'autres Kurdes sous l'étiquette d'un parti de centre-gauche, mais ils avaient perdu leur siège en 1994 car le parti pro-kurde qu'ils avaient rejoint avait été interdit pour lien avec le PKK. Avec trois autres députés, Mme Zana a passé dix ans en prison.

Le DTP, créé en novembre 2005, a succédé à toute une série de partis pro-kurdes interdits. Il prône un règlement pacifique de la question kurde.  (AFP, 9 mai 2007)

Les Kurdes entament leur 5e semaine de grève de la faim à Strasbourg

Une douzaine de Kurdes, accompagnés de sympathisants, sont entrés dans leur cinquième semaine de grève de la faim à Strasbourg pour réclamer l'examen par des "médecins indépendants" du chef rebelle kurde emprisonné en Turquie Abdullah Ocalan, a indiqué mercredi un porte-parole.

Les 12 grévistes, parmi lesquels se trouvent cinq femmes, se sont engagés à observer ce mouvement pour une durée indéterminée, tant que le Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe n'aura pas envoyé de "mission indépendante" en Turquie, a précisé le porte-parole à l'AFP, à trois jours d'une manifestation qui doit rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes samedi à Strasbourg.

Une soixantaine de sympathisant, remplacés tous les cinq jours, soutiennent le noyau dur des grévistes dont fait partie  Remzi Kartal, l'un des membres fondateurs du Congrès national du Kurdistan (KNK).

Six personnes en grève depuis la première heure, le 11 avril, connaissent des problèmes de santé importants et ont été brièvement hospitalisés, selon la même source.

Les avocats d'Ocalan ont rendu publics en mars les résultats d'analyses faites sur ses cheveux établissant, selon eux, que le leader du PKK détenu dans l'île-prison d'Imrali souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques. Ces allégations ont été jugées "sans fondement" par la justice turque.

Des représentants du Conseil de l'Europe ont à plusieurs reprises rendu visite à Ocalan et trouvé son état de santé satisfaisant, mais ont recommandé un allègement de son isolement.

Une délégation de six eurodéputés, parmi lesquels se trouvent le Français Francis Wurtz (PCF) et l'Allemande d'origine kurde Feleknas Uca (PDS), doit se rendre vendredi au CPT pour remettre une pétition de plus 100.000 signatures recueillies dans toute l'Union européenne, selon le porte-parole.

Samedi, entre 30.000 et 50.000 Kurdes d'Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Suisse et d'Italie sont attendus à Strasbourg pour une manifestation et un meeting de soutien aux grévistes à l'appel de la Fédération des associations kurdes en France (FEYKA), selon la même source.

Le 25 avril, une centaine de Kurdes avaient déjà manifesté devant le Parlement européen pour le même motif.

Parallèlement à Strasbourg, des grèves de soutien à Ocalan sont également observées en Grande-Bretagne, en Suède, au Kurdistan turc et au Kurdistan syrien, selon la même source. (AFP, 9 mai 2007)

The Army launches anti-PKK operation in Southeast

Turkish troops backed by helicopters have launched an operation against Kurdish guerrillas, security sources said on Monday, after two soldiers and five rebels were killed over the weekend.

They said thousands of soldiers were taking part in the operation involving Cobra and Sikorsky helicopters against PKK militants in the valleys of mountainous Sirnak province, near the Iraqi border.

Fighting escalates in the spring as the snow melts and rebels cross the border from mountain bases in Kurdish-ruled northern Iraq, where Ankara continues to urge the United States to crack down on militants.

The sources said security had been stepped up along the border with Iraq, which was being monitored by F-16 warplanes during the day and thermal cameras at night.  (Reuters, May 7, 2007)

DTP Members on Trial in Different Courts

On 30 April, Diyarbakir Heavy Penal Court No 6 continued to hear the case against Ayhan Karabulut, DTP Chair for Batman, launched for the press announcement he made after the incident in Diyarbakir during the funerals of PKK militants in March 2006. In his summing-up the case the Public Prosecutor wanted Karabulut to be sentenced for "being member of an illegal organisation" and ""damaging public properties".

On 30 April, Erzincan Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Hüseyin Bektasoglu, DTP Chair for Erzincan, for a press announcement on 2 December 2006 in connection with cease-fire decision of PKK on 1 October 2006. The indictment wants Bektasoglu to be sentenced for "praising crime and criminals" and the court decided not to be responsible with case on the grounds that the case has to be heard at Heavy Penal Court. The files were sent to Erzurum Heavy Penal Court.

Public Prosecutor Van launched a court case against Nursel Aydogan, member of DTP Party Assembly and former Chairperson of prisoners' relatives association TUHAD-FED in connection with the press announcement made on 10 December 2006 for Human Rights Day. The indictment wants Aydogan to be sentenced for "making propaganda of an illegal organisation".

Public Prosecutor Tunceli launched a court case against Hidir Aytaç, DTP Chair for Tunceli, for "making propaganda of an illegal organisation" in a press announcement in connection with cease-fire decision of PKK on 1 October 2006. The case would commence at Malatya Heavy Penal Court No 3. (Gündem-TIHV, May 1st, 2007)

21ème Jour de la Grève de la Faim pour la Santé d'Ocalan

Le communiqué du Comité de Soutien avec les grévistes:

La grève de la faim qui est entamée par les représentants des organisations des Kurdes en Europe continue. Depuis le 11 Avril 2007 cette grève de la faim continue avec la participation des 75 Kurdes, dont 18 pour une durée indéterminée à Strasbourg dans les locaux de la Maison des Kurdes, Rue d’Obernai 13 à Strasbourg.

Le but de cette action des représentant des Kurdes est de demander au Comitê pour la Prévention de la Torture (CPT) l’envoie d’un comité de médecins indépendants, qui peut faire un examen médical de la situation de santé de Monsieur Ocalan.

Nous voulons rappeler que l’état de santé des deux grévistes de la faim pour une durée indéterminée s'est, le 26 Avril, subitement aggravé et que depuis le 28 avril, l'état de santé d’une femme gréviste est critique. Nul ne peut dire aujourd'hui si l'un ou l'autre gréviste de la faim n'est pas en danger de mort.
Nous nous permettons de souligner que cette action est soutenue par le Congrès National du Kurdistan, la Confédération des Associations Kurdes en Europe et toute la communauté kurde en Europe. Depuis le 11 Avril, le nombre de Kurdes  qui demandent à participer à cette grève de la faim est tel que nos efforts pour en limiter le nombre, eu égard à l'exiguïté des locaux du Centre Culturel Franco-kurde, n'a pas été couronné de succès et c'est toujours 55 grévistes qui se relaient tous les 5 jours et qui accompagnent Remzi Kartal, ancien député kurde du DEP, et 17 autres grévistes de la faim qui ont entamé cette action pour une durée indéterminée,
Nous tenons à rappeler que, jusqu’à maintenant nous n’avons toujours pas de réaction favorable de la par des institutions européennes. C’est pourquoi le Comité de Soutien avec les grévistes demandent aux milieux démocratiques européens et aux institutions des droits de l’homme de soutenir cette action des Représentants Kurdes.

Nous appelons à la presse indépendant et à l’opinion démocratique de ne pas rester silencieuse concernant cette action des Kurdes. (farasin@hotmail.com, 1er mai 2007)

Minorités / Minorities

Le cinéaste retourne sur les traces de son grand-père arménien

Avédis, le grand-père du cinéaste et acteur Serge Avédikian, n’aurait sûrement jamais imaginé que son petit-fils insisterait tant à raconter son histoire : celle d’un Arménien de l’empire ottoman qui, en 1915 prend le chemin de l’exil pour échapper à la mort. Et surtout renouerait un dialogue avec les habitants actuels de Sölöz (où vivait le grand-père), un village autrefois arménien, près de Bursa, ville turque d’un million d’habitants.

Mais comment parler d’un passé aussi douloureux que le génocide arménien alors que le sujet reste un tabou en Turquie ? Comment les Turcs qui habitent aujourd’hui à Sölöz perçoivent ce passé dont ils ne connaissent que des bribes ?

Avec son film Retourner, Serge Avédikian explore ces questions. Le réalisateur est invité dimanche à Istanbul pour une projection spéciale du film. Une première en Turquie où d’autres films évoquant le génocide arménien avaient été censurés dans le passé. « Le film a une histoire incroyable, confie le réalisateur dont les parents sont nés en France. En Arménie, il a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. Les gens ont saisi l’originalité de la démarche : ne pas être dans une logique de demande des comptes, mais essayer de comprendre. »

Retourner montre comment les habitants de Sölöz ignorent le sort réservé aux Arméniens en 1915. Ils croient, sincèrement, qu’ils ont simplement été déplacés ailleurs, comme eux-mêmes ont dû quitter la Grèce en 1922. Mais l’amnésie n’est pas le seul mal qui touche la Turquie. Le pays souffre aussi d’un nationalisme violent qui a coûté la vie au journaliste arménien Hrant Dink, assassiné en janvier. « Nous devons trouver un moyen de dialoguer, on ne peut plus tourner autour du pot, déclare Serge Avédikian. Les milieux nationalistes se sentent en danger, c’est pour cela qu’ils sont aussi violents. Mais la démocratisation du pays est en cours. Le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE doit continuer pour cette raison. » (Ouest-France, Burçin GERCEK, 25 mai 2007)

Rakel Dink Receives Peace Prize

The Istanbul Chamber of Doctors has decided to give its Peace Prize to Rakel Dink, widow of the murdered journalist Hrant Dink. The prizegiving ceremony will take place in Istanbul this evening.

In a eulogy she called "Letter to my Beloved", Rakel Dink had addressed the huge crowd of mourners who had gathered to accompany Hrant Dink's coffin to his burial place on 23 January 2007. She awakened great admiration for her forgiving words, when she talked about the young triggerman: "Whoever the assassin may be, whether he was 17 or 27 years old, I know that he was once a baby. My brothers and sisters, one cannot accomplish anything without first questioning the darkness that creates an assassin from such a baby"

Peace Prize Remembers Murdered Doctor

The Peace Prize of the Chamber of Doctors is given every year in memory of dentist Dr. Sevinc Özgüner who was murdered in 1980. Her daughter's lawyer says that previously she had been receiving threats, her car had been damaged, and the door to her house had been broken. She applied to the governor for protection, but two days later she was killed. Although two suspects were arrested, they were acquitted and her daughter was not informed about the trial. Because 20 years have passed, a new trial is impossible now. (BIA News Centre, May 23, 2007)


More Questions in Hrant Dink Investigation

The media has brought to light the fact that in the investigation of the murder of journalist Hrant Dink several people are being kept out of the case.

It has been revealed that they either have contacts with the suspects or had dozens of telephone contacts with O. S., the young man who was arrested for shooting Hrant Dink on 19 January 2007.

New connections emerging

According to a news programme on NTV, the prosecutor conducting the investigation has ordered a list to be made of the telephone contacts between the triggerman O.S., the suspects accused of organizing the crime, Erhan Tuncel, Yasin Hayal, and other suspects.

The list brought to light that a certain Coskun Igci, who is the brother-in-law of suspect Hayal and describes himself as a gendarmerie intelligence officer, had telephone contact with the accused O.S. 68 times before the murder. However, he has not been questioned in relation to these phone calls.

According to the list, the suspect Tuncel had most telephone contact, but he never had direct contact with the accused O.S..

Another news item in the "Radikal" newspaper last week claims that there were three telephone conversations between the accused Tuncel and a police officer with the code name "Memduh". These conversations took place two hours after the murder, but there is no mention of them in the case file.

In a statement to the State prosecution and the police, Igci claims that he found out in July 2006 that his brother-in-law Hayal wanted to kill Hrant, and that he was asked for a gun. Igci claims that he informed the gendarmerie intelligence unit and was told to delay Hayal. He claims that he did so until September, when he returned the money he had been given for a gun by Hayal. He also says that the intelligence unit told him that they did not believe that Hayal would commit the murder, and that they were surveilling him.

68 phone conversations with murder suspect

According to the prosecutor's list, Igci himself talked to the accused O.S. 57 times on a mobile phone and 11 times on a land line. These conversations were not recorded. It is noteworthy that Igci was not asked any questions as to the content of these conversations when he made his statement. But the connection between Igci and O.S. suggests that the gendarmerie knew about O.S.

Calls after the murder

As for the suspect Tuncel, his telephone conversations had been listened to since 2005, claims "Radikal" newspaper. However, of 5,000 recordings, only 46 have entered the Dink case file. The calls that were made between Tuncel and the police officer with the code name "Memduh" two hours after the murder are not to be found in the file.

It is claimed that "Memduh" is in fact an intelligence officer, and that a telephone recording from 2006, which mentions him, is in the file. (BIA News Center, May 21, 2007)

Appeal of Hrant Dink's Widow for Investigation on Murder

Rakel Dink, the wife of journalist Hrant Dink who was murdered on 19 January this year, has called for the murder to be investigated by the Prime Ministerial Review Committee. In a letter she sent to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan on 18 April, she writes that the investigation has so far been unsatisfactory, and that the Review Committee should be charged with investigating the exact circumstances of her husband's murder.

Rakel Dink wants to avoid her husband's murder being compared to other extra-judicial killings. One of the Dink family's lawyers, Erdan Dogan, complained to bianet that although the letter was sent to the Prime Minister before the indictment had been made public, the widow has received no answer.

According to Dogan, the request for the investigation to be pursued by the Prime Minsterial Review Committee is based on the desire to leave in Turkey in peace and to bring to light the truth about Dink's murder. The indictment, which was published after Rakel Dink's letter, proves her worries to be right.

A trial against 18 people, many of them from the Black Sea city of Trabzon, will start at an Istanbul Heavy Penal Court on 2 July. Because the young man accused of killing Hrant Dink is under age, the press will not be admitted. (BIA News Centre, May 18, 2007)

Le Parlement basque reconnaît le génocide des Arméniens

Le Parlement Basque a promulgué le 11 mai la résolution de reconnaissance du génocide des Arméniens votée le 20 avril. Il demande également que la Turquie lève son blocus exercé contre l’Arménie.

En exécution de la résolution adoptée par la Séance plénière ordinaire tenue le 20 avril 2007, et conformément aux dispositions de l’article 97 du règlement en vigueur de la Chambre, la présidence ordonne sa publication dans le Bulletin officiel du Parlement basque.

La Séance plénière du Parlement basque, dans la session tenue le 20 avril 2007, a approuvé une déclaration à l’occasion du 92º anniversaire du génocide arménien.

Texte de la résolution:

"Voilà 92 ans en 2007 qu’a été accompli le premier génocide scientifiquement prévu, organisé et exécuté dans l’histoire de l’humanité, perpétré par le régime dénommé des Jeunes Turcs et l’idéologie du panturquiste à l’encontre du peuple arménien, lequel s’est traduit par le meurtre de presque deux millions de personnes. Des crimes de cette nature doivent être dénoncés pour empêcher qu’ils soient répétés, ainsi que pour restituer les droits humains et nationaux des victimes et condamner les coupables. Le crime de génocide doit doit être condamné par le peuple basque et de tous les peuples du monde. Le peuple basque et ses institutions ont rejeté la discrimination ethnique, religieuse ou politique, et ce Parlement a toujours dénoncé tous les actes de génocide, considérant que le temps écoulé ne saurait justifier l’oubli. Les dénonciations de notre Parlement des génocides commis en Bosnie, au Kosovo, au Kurdistan iraquien, la famine artificielle ukrainienne de de 1932-33, etc., en constitue des exemples clairs. Au moyen de cette déclaration institutionnelle, ce Parlement unit sa voix à à celle d’autres institutions et de Parlements comme le Parlement Européen, le Conseil l’Europe et de la multitude de Parlements étatiques et régionaux, ainsi que les institutions internationales et humanitaires qui ont dénoncé ces faits."

En accord avec ce qui précède, le Parlement basque :

1.Rappelle avec douleur le 92º anniversaire dugénocide contre le peuple arménien mené à bien par le gouvernement de la Turquie, qui a entraîné le meurtre de plus de deux millions de personnes.

2. Considère, conformément à la résolution du Parlement européen de juin 1987, réaffirmée par des résolutions suivantes (28 février 2002 et 1 avril 2004), que les faits endurés alors par la population arménienne constituent un génocide authentique, en accord avec la Convention des Nations Unies pour la prévention et la punition du crime de génocide, adoptée en décembre 1948.

3. Dénonce la politique développée par la Turquie, qui nie systématiquement l’existence du génocide et en interdit toute évocation dans sa législation pénale qui considère le traitement des questions en rapport avec l’Arménie ou Chypre comme des menaces contre ses intérêts nationaux fondamentaux.

4.Rejette le blocus frontalier et économique à auquel la Turquie soumet la République de l’Arménie depuis son indépendance de l’URSS en 1991.

5. Partage avec le Parlement européen le principe selon lequel un pays qui en voie d’adhésion à l’Union européenne doit aborder et reconnaître son passé, et il demande à la Turquie d’établir avec l’Arménie des relations diplomatiques de voisinage bonnes et harmonieuses et de résoudre ses conflits frontaliers de manière pacifique. 6. Exrime sa sympathie au peuple arménien, et soutient ses efforts pour consolider son processus démocratique et affirmer dans la région du Caucase un espace stable de coopération et de liberté.

7.Par conséquent, et en accord avec des résolutions précédentes de ce Parlement, le Parlement Basque incite au gouvernement et les institutions basques à coopérer avec les autorités et les sociétés des pays de l’ex-URSS à travers les Fonds de Coopération au Développement dont ils disposent pour la réalisation de ces objectifs généraux. Cette déclaration sera remise aux présidents des Parlements turc et arménien, ainsi qu’à leurs ambassadeurs respectifs." (armenews.com, 6 mai 2007)

Le journal d'Hrant Dink, Agos, en ligne sur Internet

Après de longs mois d’efforts, Agos-Internet, le site web du journal Agos est enfin en ligne en turc et en anglais avec sa toute nouvelle présentation. Désormais des lecteurs des quatre coins du monde vont pouvoir suivre l’actualité politique et culturelle de la Turquie et accéder à des informations, dossiers et commentaires sur la vie des Arméniens de Turquie grâce à Agos-Internet.

Le principal objectif d’Agos-Internet, accessible depuis l’adresse http://www.agos.com.tr , est tout d’abord de mettre à la disposition de ses abonnés le contenu du journal hebdomadaire Agos publié en Turc et en Arménien (la version anglaise étant disponible à l’adresse http://www.agos.com.tr/eng/index.php). Les pages d’actualités, les pages société, les pages culturelles, toutes les pages intérieures, les articles des rédacteurs permanents ou invités, les pages d’histoire et de cinéma ainsi que tous les dossiers traités seront publiés sur le site internet. Les abonnés pourront également accéder aux pages en Arménien du site.

Néanmoins, Agos-Internet ne sera pas seulement le reflet sur internet du journal papier, mais il s’est fixé comme objectif de créer sa propre identité conforme à une publication en ligne. Toujours dans ce but, tout au long de la semaine, il va s’efforcer de diffuser non seulement une vision de l’actualité, de la vie politique et culturelle des Arméniens de Turquie mais de toute la Turquie voire du monde entier. Le site sera également le représentant dans le cyber espace des valeurs du journal Agos que sont la paix, l’humanisme et l’universalité.
Les abonnés du site pourront accéder aux archives des anciens numéros du journal et pourront effectuer des recherches à partir de mots-clés. Actuellement, les archives contiennent déjà les numéros parus entre le 25 mars 2005 et le 30 mars 2007. La procédure d’archivage est en cours et tous les numéros parus depuis la création d’Agos en 1996 seront disponibles sur le site internet dans les plus brefs délais.

Frais d’abonnement :
Agos-Internet en Turc
6 mois 55 YTL / 30 EUR / 40 USD
1 an 90 YTL / 50 EUR / 65 USD
Agos-Internet en Anglais et en Turc
6 mois 110 YTL / 60 EUR / 80 USD
1 an 180 YTL / 100 EUR / 130 USD

Contact : nuran.agan@agos.com.tr
Fax : +90 212 247 55 19
Pour s’abonner en ligne : http://www.agos.com.tr/eng/uyelik.php

Meurtre de Hrant Dink: le procès s'ouvre le 2 juillet

De lourdes peines de prison, dont deux à vie, ont été requises contre 18 Turcs accusés d'être impliqués à des degrés divers dans l'assassinat du journaliste turc arménien Hrant Dink, et leur procès doit s'ouvrir le 2 juillet, a indiqué lundi une avocate de la partie civile.

Hrant Dink, 52 ans, s'est attiré la haine de cercles ultra-nationalistes pour avoir dénoncé le génocide arménien de 1915-1917, que la Turquie nie catégoriquement, préférant parler de massacres. Il a été abattu le 19 janvier devant le siège de son journal bilingue Agos, en plein centre d'Istanbul.

Les deux instigateurs présumés de l'assassinat risquent la prison à vie et celui qui a appuyé sur la gâchette une peine allant de 18 à 24 ans de prison, selon Fethiye Cetin, une des avocates de la famille de Hrant Dink.

Outre la réclusion à perpétuité, Erhan Tuncel, un étudiant, risque une peine allant de 22,5 à 48 ans de prison notamment pour avoir dirigé une organisation terroriste et Yasin Hayal, 26 ans, une peine supplémentaire de 18 à 30 ans de prison pour la même raison mais aussi pour avoir fourni l'argent et l'arme du crime.

Entre 18 à 24 ans de prison sont requis contre Ogün Samast, un jeune chômeur de 17 ans vivant à Trabzon, bastion nationaliste du nord-est du pays, qui a reconnu avoir tiré contre Dink. Il encourt une peine supplémentaire de 8,5 à 18 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste et port d'arme illégal.

Des peines allant de 7,5 à 35 ans de prison ont été requises contre les 15 autres accusés, tous originaires de Trabzon, pour complicité de meurtre et appartenance à un groupe terroriste.

Hayal est également accusé d'avoir menacé le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk, poursuivi en justice pour avoir déclaré à un journal suisse qu'"un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes" avaient été tués en Turquie mais dont le procès a été interrompu pour des raisons techniques.

Me Cetin a indiqué qu'Orhan Pamuk était cité à comparaître au procès en qualité de partie civile.

L'avocate n'était pas immédiatement en mesure de confirmer si le procès allait se tenir à huis clos en raison de l'âge d'Ogün Samast, mineur, comme l'a affirmé la chaîne d'information CNN-Türk.

Des avocats cherchent des descendants de victimes du Génocide arménien

Des avocats américains qui ont obtenu en 2005 de l'assureur français Axa une indemnisation de 17 millions de dollars pour les descendants de victimes du génocide arménien ont appelé lundi à Paris d'éventuel héritiers à se manifester pour des indemnisations.

Lors d'une conférence de presse, les avocats californiens d'origine arménienne Mark Geragos, Vartkes Yeghiayan et Brian S. Kabateck ont rappelé qu'ils avaient obtenu en octobre 2005 cette décision après une médiation menée en Californie entre AXA et ces descendants qui avaient lancé une action judiciaire civile en nom collectif ("class action").

Aux termes de cet accord, Axa devait verser notamment trois millions de dollars à des organisations caritatives arméniennes en France et 11 M USD dans un fonds d'indemnisation des descendants des victimes qui avaient souscrit une police d'assurance.

Les avocats ont précisé que la liste des noms de personnes ayant souscrit une police d'assurance-vie avant le génocide de 1915 est publiée sur internet depuis le mois dernier (www.armenianinsurancesettlement.com).

Les descendants de rescapés du génocide ont jusqu'au 1er octobre pour se manifester, ce qui ouvre droit à une indemnisation.

Les montants des indemnités peuvent varier en fonction de la police souscrite à l'époque, "des petites polices", selon les avocats.

Un accord similaire a déjà été signé avec la compagnie américaine New York Life en 2000 pour 20 millions d'euros.

Par ailleurs, les trois avocats présents lundi à Paris ont indiqué qu'ils devaient se rendre à Berlin mardi pour y rencontrer un responsable du gouvernement allemand pour discuter d'une autre procédure visant la Deutsche Bank.

Dans cette plainte déposée à l'origine en 2004 à Los Angeles, les avocats qui représentent des Américains d'origine arménienne demandent à la Deutsche Bank la restitution d'argent déposé sur des comptes en banque avant 1915 et ayant appartenu à des victimes du génocide. (AFP, 7 mai 2007)

Compromis sur le génocide arménien à l'exposition de l’ONU

L’exposition sur les leçons du génocide au Rwanda s’est ouverte lundi, trois semaines après que la Turquie ait forcé à son ajournement en raison des références au génocide des Arméniens.

Ces dernières vis-à-vis de l’histoire arménienne ont été changées. Ainsi « l’Empire Ottoman » a remplacé la référence « Turquie » tandis que le nombre de victimes a également disparu des panneaux de l’exposition qui incluent des photos, des rapports et des témoignages vidéo.

Il n’y a eu aucune réaction immédiate de la part de la Turquie mais la délégation arménienne présente le jour de l’inauguration ainsi que l’association britannique à l’origine de l’exposition se sont déclarés « satisfaits du compromis ».

L’exposition affirme désormais : « en 1933, l’avocat Raphael Lemkin, un juif polonais, a invité la ligue des nations à reconnaître les atrocités de masse contre un groupe particulier comme un crime international. Il a cité les massacres de masse des Arméniens dans l’Empire Ottoman lors de la Première Guerre Mondiale et d’autres massacres de masse dans l’histoire. Il a été ignoré. »

Le sécrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a ouvert l’exposition consacrée à la commémoration du 13ème anniversaire du génocide au Rwanda, durant lequel 800.000 personnes, principalement des Tutsis et des Hutus modérés, avaient été massacrées par des Hutus en avril 1994.

Ce dernier a indiqué que l’objet de l’exposition n’était « pas d’essayer de faire des jugements historiques sur d’autres questions. ». Il a ajouté que les Nations Unies « n’ont pris aucune position sur les événements » qui ont eu lieu avant la deuxième guerre mondial date de la naissance de l’organisation.

L’Ambassadeur d’Arménie à l’ONU Armen Martirosyan a déclaré pour sa part que la référence reflète toujours la vérité : « dans une certaine mesure. C’est une version turque de l’histoire qui n’est pas acceptable pour nous, mais pour éviter davantage l’ajournement de l’exposition, nous avons opté pour le compromis. ».

David Brown, le porte-parole de Aegis Trust, a déclaré que son organisation considérait toujours « que la référence est tout à fait forte. » « L’ampleur de l’événement est toujours claire dans la nouvelle formulation » a ajouté David Brown : « Nous sommes tout à fait heureux du résultat ».

Dans une déclaration, James Smith, directeur général d’Aegis Trust, a dit que le débat sur la représentation du génocide autour du monde est un processus continu. « Le livre ne se ferme pas avec une exposition, mais nous croyons que les discussions au sujet de cette exposition ont été utiles dans la compréhension de cette question et que c’est en soi une contribution à la cause et au processus de connaissance ».

Le porte-parole de l’ONU Farhan Haq a déclaré lundi que l’objection turque vis-à-vis de l’exposition n’était pas la seule et que d’autres soucis avaient dû être réglés avant son ouverture. Il a refusé d’être plus précis : « les dernières trois semaines ont servis à ce que tout le texte dans l’exposition soit historiquement inattaquable ». (armenews.com, 3 mai 2007)

L'action négationniste des députés bulgares d’origine turque

Le parti des Bulgares d’origine turque « le Mouvement pour les droits et les Libertés (MRF) » a crée la polémique au Parlement de Sofia quand ses membres ont refusé d’accepter le terme de génocide arménien.

Le parlementaire Rupen Kirkoryan, membre du mouvement national de Simeon II (SIINM), a suggéré que la mémoire des citoyens arméniens massacrés en 1915 soit honorée d’une minute de silence.

Alors que le Parlement était plongé dans le silence, tous les représentants du MRF ont collectivement quitté la salle. Leur acte a exaspéré l’opposition et Boyko Vatev de l’union nationale bulgare a indiqué que le génocide devrait être reconnu ainsi que les massacres qui ont suivi le soulèvement d’Ilinden en 1903.

Boyko Vatev a indiqué que l’adoption d’une telle déclaration créerait un climat européen dans les rapports bilatéraux entre la Bulgarie et la Turquie. Il aiderait également la Turquie à avancer dans ses plans d’accession à l’UE.

Le chef des nationalistes du parti d’Ataka a invité le parlement à reconnaître officiellement les événements de 1915 comme un génocide comme 9 pays européens l’ont déjà fait. « Ce génocide doit être accepté par le Parlement bulgare, mais je doute que la majorité fasse cela » a déclaré Volen Siderov. « Il y a une partie dans la majorité au pouvoir qui protège les intérêts de la Turquie et cette partie est le MRF » a-t-il ajouté constatant « Les représentants de ce parti ne sont pas ici et n’ont pas honoré la mémoire des un million et demi Arméniens"

La chef du MRF Lutfi Mestan a essayé de déplacer le sujet avec une suggestion pour une déclaration montrant la « compassion avec la tragédie de tous les nations et groupes de personnes qui avaient été des victimes de la violence ». Lutfi Mestan a indiqué que le Parlement de la Bulgarie n’a eu aucun droit de « donner à des évaluations historiques sur des événements qui ne sont pas consensuels ».

Il a ajouté que la Turquie et l’Arménie étaient maintenant dans un dialogue pour découvrir la vérité historique des événements. Ses mots et sa tonalité ont conduit tous les représentants de l’opposition a quitté salle du parlement. (Stéphane/armenews, 3 mai 2007)

Jeux parlementaires en Bulgarie pour empêcher la reconnaissance du génocide

Ce mercredi, l’opposition bulgare (conservatrice) a boycotté la session du Parlement après que le gouvernement (socialiste) ait interprété à sa guise le règlement de la Chambre afin d’empêcher le vote d’une résolution de reconnaissance du génocide des Arméniens.

Traditionnellement, l’ordre du jour de la première session mensuelle est fixé par l’opposition qui projetait cette fois de porter aux voix une telle résolution. Face à ce projet, Mme Maya Manolova (Parti Socialiste), la représentante de la majorité a allégué du fait qu’un tel projet avait déjà été présenté pour le supprimer arbitrairement de l’ordre du jour.

L’opposition a dénoncé le « comportement totalitaire » par lequel la majorité escamote – sur ce point comme sur d’autres – tout débat démocratique en Bulgarie.

Selon la presse, 45 intellectuels bulgares demandent par ailleurs la reconnaissance par leur pays du génocide des Arméniens, ainsi que la reconnaissance des « atrocités bulgares » commises par l’Empire ottoman en 1876.

Ce projet de reconnaissance avait déjà provoqué un esclandre de la fraction nationaliste des Turcs de Bulgarie – un parti ayant obtenu 13% des voix aux dernières législatives – qui avait eu l’indécence de quitter l’hémicycle lors de la minute de silence à la mémoire des victimes du génocide le 24 avril dernier.

La Fédération Euro-Arménienne rappelle que le soutien des députés nationalistes turcs est essentiel au maintien de la coalition au pouvoir à Sofia.

« La position du gouvernement n’est tenable, ni moralement, ni même politiquement, car le peuple bulgare est dans sa totalité favorable à cette reconnaissance. Nous attendons maintenant que le gouvernement fasse marche arrière et accepte de reconnaître ce génocide » a-t on commenté du côté des responsables de la communauté arménienne de Bulgarie.

La Bulgarie qui a elle-même souffert de terribles massacres perpétrés par les Turcs a été un témoin privilégié du génocide des Arméniens dont elle a accueilli les rescapés par milliers dans les années 1920.

« Nous condamnons la bassesse du gouvernement de Sofia qui sacrifie une position morale qui fait consensus au sein de la société bulgare à son alliance de circonstance avec un parti d’extrémistes turcs » a déclaré Laurent Leylekian, le directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne. « L’exemple bulgare montre clairement que, là où la Turquie avance, la démocratie recule. A la lumière de cet exemple, qui peut raisonnablement soutenir que nos libertés et notre sécurité seront préservées lorsque Ankara prendra les décisions à Bruxelles ? » a ajouté Laurent Leylekian.

La Fédération appelle le Parlement européen et les Parlements des onze Etats-membres de l’Union ayant déjà reconnu le génocide des Arméniens à presser le Parlement bulgare de satisfaire au standard européen de reconnaissance de ce génocide. (contact@eafjd.org, 3 mai 2007)

Politique intérieure/Interior Politics

Le Parlement adopte le suffrage direct pour la présidentielle 

Le Parlement turc a adopté jeudi une réforme controversée de la constitution prévoyant l'élection du président au suffrage universel, un projet très cher au parti au pouvoir qui avait échoué à faire élire son candidat à la présidence par le Parlement.

La réforme a été adoptée par 370 voix pour, 21 contre et une abstention lors d'un vote final sur son ensemble.

La disposition la plus importante mais aussi la plus controversée du paquet d'amendements est l'élection du président au suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, au lieu d'un septennat unique actuellement.

Le chef de l'Etat sortant, Ahmet Necdet Sezer, qui avait rejeté le projet du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) après une première adoption par les députés le 10 mai, a désormais deux options devant lui: il peut soit le promulguer, soit convoquer un référendum.

Dans le deuxième cas de figure, plus plausible selon les observateurs, il y a de fortes chances que le projet soit avalisé par les électeurs turcs.

Cependant, la menace d'un verdict judiciaire qui pourrait gâcher une victoire politique de la majorité gouvernementale plane sur l'ensemble du projet.

En effet, une dispute a éclaté entre l'AKP et le principal parti d'opposition, le CHP, qui s'oppose à la réforme, au début du vote sur la majorité nécessaire pour faire adopter la réforme quand le premier article du paquet a été adopté par 366 députés, les deux parties interprétant différemment une clause de la loi fondamentale.

Le CHP a avancé que la majorité des deux-tiers des députés, soit 367 voix, était indispensable pour faire passer le projet car il a été rejeté par le président.

L'AKP en revanche a fait valoir que 330 voix suffisent.

Le président de l'Assemblée, Bülent Arinc, membre de l'AKP, a décidé d'aller de l'avant avec le vote mais un cadre du CHP, Ali Topuz, a immédiatement déclaré qu'ils pourraient saisir la cour constitutionnelle.

L'AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait fait rapidement adopter les amendements après son échec à faire élire par la voie parlementaire son candidat à la présidence, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, figure influente de la mouvance islamiste et dont l'épouse est voilée.

M. Gül, seul candidat en lice, s'était retiré de la course électorale au Parlement, car il ne parvenait pas à obtenir le quorum de 367 députés nécessaire pour lancer un vote.

L'armée, qui a fait tomber quatre gouvernements en cinquante ans, était en outre intervenue, lançant une mise en garde corsée, menaçant le gouvernement d'intervention contre toute atteinte à la laïcité.

Le gouvernement a riposté en rappelant les généraux à l'ordre.

Mais la crise politique a contraint l'AKP à avancer les élections législatives, initialement prévues en novembre, au 22 juillet.

Des millions de Turcs ont manifesté à travers le pays pour affirmer leur attachement à la laïcité.

Le mandat de M. Sezer s'est achevé le 16 mai, mais il restera en poste jusqu'à l'élection de son successeur.

Le CHP et une grande partie de la société civile sont opposés aux réformes, estimant qu'elles avaient été proposées sans débat préalable.

Selon les récents sondages, l'AKP part favori dans le prochain scrutin législatif. Les alliances annoncées des deux côtés de l'éventail politique pourraient cependant lui gâcher la fête.

Lors des précédents législatives en 2002, plusieurs partis n'avaient pas dépassé le seuil des 10% des voix au niveau national requis pour pouvoir siéger au parlement.

Ce système a gratifié l'AKP de près des deux-tiers des sièges (363 sur 550) avec 34% des voix.  (AFP, 31 mai 2007)

Constitutional Court threatens complaint against PM Erdoğan

Constitutional Court Chief Justice Tülay Tuğcu expressed anger yesterday at Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan for slamming a verdict issued by the court as "shameful."

On Tuesday Erdoğan criticized last month's court annulment of a parli-amentary vote to elect a new president because there were less than 367 deputies -- representing a two-thirds majority -- in attendance. "The debate over this decision is not over yet," he said in remarks broadcast on television, noting the presence of a two-thirds majority had never been a requirement of past presidential elections. "It is very unfortunate and a shame for the judiciary," he commented.

Tuğcu, speaking at a press conference organized specifically to respond to Erdoğan's comments, accused the prime minister of showing the court as a target. "We will file a criminal complaint [against the prime minister]," she told members of the press.

The head of the top court said she felt obliged to make the statement, being “faced with an increasingly higher dosage of criticism and statements that go beyond the limits of respect and constitute an insult to our court.”

Tuğcu emphasized that Article 9 of the Constitution ruled that the authority of the court lay with an independent judiciary who would adjudicate in the name of the Turkish nation.

“The Constitutional Court has issued a verdict on the minimum number of legislators needed in a presidential vote, something that was brought before it for the first time and something that falls under the scope of its jurisdiction. Although it is possible to criticize this decision at a scientific level from a legal point of view, statements made that go beyond the framework of the Constitution are unacceptable, since the powers and responsibilities of all agencies in a modern democracy are clearly laid out. … It is impossible for them to work together with such rivalry and hostility,” Tuğcu responded.

The ruling Justice and Development Party’s (AK Party) presidential candidate withdrew his bid after Parliament failed to convene in the presence of at least 367 deputies as opposition parties again boycotted the vote.

Prosecutors in Ankara began deliberating early in the day, examining Erdoğan’s remarks from Tuesday to decide whether they amounted to an insult of judicial institutions. Erdoğan had previously described the court decision annulling the first round of the presidential vote as a “bullet fired at democracy.” He later backtracked on that remark, saying his criticism targeted the main opposition Republican People’s Party (CHP) for filing the complaint over the 367 quorum with the Constitutional Court. (Today’s Zaman, May 31, 2007)


L'élection du président au suffrage universel rejetée par Sezer

Le chef de l'Etat turc Ahmet Necdet Sezer a rejeté vendredi la nouvelle loi instaurant l'élection du président au suffrage universel et a renvoyé le texte de la réforme au Parlement.

Le président a jugé dans une longue argumentation que "le changement de régime visé (par la réforme) n'a pas de justification ni de raison acceptable", selon le texte de sa missive au parlement diffusé par ses services de presse.

Le paquet d'amendements rejeté par le président Sezer prévoit en outre des élections générales tous les quatre ans, au lieu de cinq actuellement.

Les modifications à la loi fondamentale avaient été préparées par le parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, et adoptées le 10 mai.

Si le parlement adopte à nouveau le texte sans le changer, M. Sezer ne pourra s'y opposer une deuxième fois. Il peut cependant convoquer un référendum.

M. Sezer estime que les modifications ont été adoptés sans aucun débat sur le sujet, un argument développé par le principal parti de l'opposition au parlement et par une grande partie de la société civile.

M. Erdogan avait annoncé que si le président rejetait la loi, son parti lui renverrait le texte sans modifications.

Mais selon les observateurs politiques, l'AKP aura des difficultés à faire adopter une nouvelle fois le texte de la réforme en raison du calendrier électoral serré.

L'AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait fait adopter les amendements instaurant le suffrage universel pour l'élection du chef de l'Etat après son échec à faire élire par la voie parlementaire son candidat à la présidence, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, figure influente de la mouvance islamiste. L'épouse de M. Gül porte d'ailleurs le foulard, signe ostensible de l'appartenance à l'islam politique.

M. Gül, seul candidat en lice, s'était retiré de la course électorale au Parlement, car il ne parvenait pas à obtenir le quorum de 367 députés nécessaire pour lancer un vote.

L'armée, qui a fait tomber quatre gouvernements depuis 1960, était en outre intervenue par le biais d'un communiqué accusant en termes à peines voilées le gouvernement de ne pas faire assez pour défendre la laïcité et avertissant qu'elle était prête à le faire elle-même le cas échéant.

Le gouvernement a rappelé les généraux à l'ordre, mais la crise politique a contraint l'AKP a anticiper les élections législatives, initialement prévues en novembre, au 22 juillet.

Des millions de laïcs ont manifesté dans les grandes villes pour affirmer leur attachement à la laïcité, instauré par le père fondateur du pays, Mustafa Kemal Atatürk. (AFP, 25 mai 2007)

DTP to strenghten position in large cities by working with left-wing parties

The Democratic Society Party (DTP) aims to harmonize with small parties on the left in large cities during the general elections, a party official said yesterday.

The party has already decided to run with independent candidates and announced its withdrawal from the elections as a party. Confident of a good performance in southeastern Anatolia, the party now seeks ways to do the same in Istanbul, Ankara, İzmir, Konya, Manisa, Muğla, Kocaeli, Antalya, Bursa and Denizli.

A DTP official told the Turkish Daily News that co-leaders of the DTP, Ahmet Türk and Aysel Tuğluk discussed cooperation with Ufuk Uras, leader of the Freedom and Democracy Party (ÖDP), Osman Kavala, member of Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) and Gençay Gürsoy, chairman of Turkish Doctors' Unity (TTB). The TDN has learnt that DTP is also in contact with socialist parties like the Labor Party (EMEP) and the Socialist Democracy Party (SDP).

According to the offer, the DTP, these parties and nongovernmental organizations will determine the independent candidates together in the mentioned cities. In return the DTP requests support for its independent candidates in southeastern Anatolia. Türk and Tuğluk are holding meetings with some intellectuals, including Eşber Yağmurdereli, to garner their support.

Meanwhile the DTP has received 247 candidacy applications for the general elections. There are 28 women and nine former deputies amid the applicants.

Tuğluk is likely to run from Diyarbakır and Türk from Mardin. Former deputies Leyla Zana and Hatip Dicle will run for office from Diyarbakır while Selim Sadak and Orhan Doğan chose Şırnak as their constituency.  (TDN Parliament Bureau, Göksel Bozkurt, May 25, 2007)


Turquie, le retour des vieux démons

Alain Bockel et Ariane Bonzon*

On en croyait le temps révolu. Mais des bruits de bottes se font de nouveau entendre en Turquie. L’armée ne s’interdirait pas d’intervenir si elle jugeait que la situation le nécessite, faisait savoir un communiqué militaire en date du 27 avril. Un formidable déni à tous les efforts engagés depuis 1999 pour rapprocher la Turquie de l’Union européenne.

Bruxelles jouait alors le rôle de levier et de garde-fou vis-à-vis d’une Turquie qui voulait rompre avec ses vieux démons. Une sorte de consensus semblait apaiser le pays, comme si c’était désormais l’Union européenne, et non plus l’armée, qui veillait sur la paix civile, protégeant les républicains contre les dérives islamistes, comme aussi bien les religieux contre l’intervention militaire. Les partis "républicains" d’abord, puis le parti "islamique" au pouvoir depuis novembre 2002, commençaient à rejeter la tutelle militaire et à approfondir l’Etat de droit. Avec cet "e-coup" (le communiqué menaçant de l’Etat-major ayant été publié sur Internet), les européens et les europhiles turcs en sont pour leurs frais. Ils pourraient n’avoir plus grande prise sur ce qui se passe en Turquie. Les vieux démons sont de retour.

Car la menace de l’armée signifie que l’on revient sur le consensus. Le respect des grands principes "kémalistes" redevient l’impératif premier : la laïcité, mais aussi et surtout le nationalisme, un nationalisme identitaire et autoritaire, auxquels tout doit être subordonné. La phase d’apaisement est terminée, l’armée reprend son rôle de vigile.

S’il le fallait, le communiqué militaire enfonce le clou et reprend le fameux slogan kémaliste : "Ne mutlu Türküm diyene" (combien est heureux celui qui peut se dire turc), la phrase jouant sur le double sens de la nationalité qui unit et de la race qui exclut. C’est un nationalisme plus ethnique que celui qui a fondé la République turque, et beaucoup plus anti-occidental. Et les actes de violence qui ont ensanglanté le pays ces derniers mois, avec l’assassinat de l’éditeur d’origine arménienne Hrant Dink et le meurtre de chrétiens, ne sont rien d’autre que l’expression de la montée de ce sentiment nationaliste fort et intransigeant, parfois qualifié de "néo-nationalisme", sur lequel surfent les déclarations des militaires.

C’est donc que la "garantie européenne" a disparu, que l’on ne s’y fie plus. D’ailleurs cela est confirmé par l’effondrement des sentiments proeuropéens dans l’opinion publique. Les atermoiements de l’Union européenne et de ses principaux pays membres ont fini par décourager une attente qui fut très forte, et déjà se répand l’idée que la Turquie doit trouver son destin en elle-même.

LA FIN DU RÊVE EUROPÉEN

Mais alors c’est le retour des extrémistes de tous bords : les "islamistes" d’un côté, les "néo-nationalistes" de l’autre, ainsi bien sûr que les partisans de l’autonomie kurde. Ces groupes se nourrissent de l’inquiétude et des méfiances de la population. Leur influence s’était affaiblie avec la grande aspiration populaire à l’entrée dans l’Union européenne, qui unissait la majorité, pour des motifs souvent très diversifiés. La dissipation progressive du "rêve européen" ramène les gens sur terre, et l’approche des élections législatives rappelle au Parti de la justice et du développement (AKP) qu’il se doit à son électorat conservateur et religieux, qu’il convient de remobiliser.

Le camp occidentalisé, quant à lui, voit ressurgir sa crainte d’un "agenda caché" des partis d’influence religieuse. Il n’a jamais vraiment cru en la sincérité démocratique de ces partis, dont les écarts de langage, il est vrai, pouvaient parfois prêter à équivoque, et son inquiétude croît. L’armée, ou plutôt son haut état-major, dégagée de sa retenue "européenne", s’en fait l’écho, et se met en garde. C’est sur ce terreau que les mouvements extrémistes vont prospérer et tenter d’instrumentaliser sentiments, aspirations et inquiétudes.

L’élection du président de la République va être le révélateur de ces tensions. Les kémalistes n’ont pu admettre que le poste de président de la République passe au camp adverse. C’est en effet une sorte de verrou : l’élection d’Abdullah Gül, le candidat présenté par l’AKP, correspondait à abandonner l’Etat à ce parti que l’on présente comme un parti islamiste. Inimaginable pour ceux qui se considèrent comme les propriétaires légitimes de cet Etat.

Il fallait l’empêcher coûte que coûte. On s’y est employé, au prix de ce que d’aucuns appellent un coup d’Etat constitutionnel : l’armée a élevé la voix, la rue a été mobilisée, la Cour constitutionnelle a couvert la manoeuvre. Ce fut peut-être nécessaire pour faire tomber une tension qui s’élevait dangereusement. Mais n’est-ce pas jouer à l’apprenti sorcier ? la Turquie s’engage dans un long processus électoral aux enjeux capitaux : les élections législatives anticipées à la fin juillet, sans doute doublées d’un référendum sur l’élection présidentielle qui verra s’affronter les deux camps ; enfin, logiquement, l’élection présidentielle au suffrage universel.

Si, comme l’annoncent certains sondages, l’AKP franchit victorieusement toutes ces étapes, sa victoire sera légitimée démocratiquement. Difficile de penser que ce processus inexorable de transfert légal du pouvoir entre les mains du parti AKP puisse se dérouler sans heurts. Mais cela se passera en Asie mineure, n’est-ce pas ? (Le Monde, 23 mai 2007)

* Alain Bockel est professeur des universités d’Orléans et de Galatasaray (Istanbul). Ariane Bonzon est journaliste à Arte.

Election gimmicks against Kurds

People who are capable of any kind of wrong doings and who follow no ethical rules what so ever are termed as “utterly shameless!”

I have never thought that I would use such terminology for my own country.

Turkey reflects an utterly shameless image. I definitely exclude the ordinary citizens of this country. But the rulers of this country, from the government to the opposition, from the military bureaucracy, to that of civilians do not recognize any rule of democracy, let alone of morals or of conscience. Everyone interprets democracy, ethics and conscience however they please and however these terms suit them.

On May 10, 2007 the Grand Turkish National Assembly ratified a constitutional amendment by 403 votes. Due to this, the name of each independent candidate will be written on the ballot paper.

A total of 456 MPs participated in the session and a record level of affirmative votes, which was 430, provided that the independent candidates will be included on the ballot papers. Only 20 deputies voted against.

The ruling Justice and Development Party (AKP) and the opposition Republican People's Party (CHP), who have been at each other's throats for months, got together and created a united front.

Why? Due to the 10 percent national threshold the Kurdish Democratic Society Party (DTP) has decided to participate in the elections through independent candidates and that a united front was planned only for curbing the entry of Kurdish DTP members to Parliament.

It will be quite difficult for DTP supporters to find the names of their candidates on the ballot papers. Now we will sweat over how to place the long ballot paper, perhaps filled out with fake independent candidate names, into the envelope and then into the ballot box.

The message sent to Kurds on May 10 is obvious:

Do not head to the mountains but do not come down to the plains either!

If you are a Kurd, you do not have any right to engage in politics with your own political organization anywhere, no matter if it is on earth or in the sky!

A television debate I joined on the night of voting, May 10, (The 32nd Day on Kanal D) I reflected my reactions against this and I am announcing them through this article now once more.

I have followed the media since then. I have waited for a collective reaction. But, there was none!

Being “utterly shameless” is the issue in this particular issue then!

I convey my heartfelt apologies to those who are excluded from this description.

Turkish media are also acting unaware of the case here.

Papers or television channels defending AKP with the concerns that “democracy is out of hand” or defending CHP with the concerns that “Republic is being lost,” united for the first time on an issue, which is to ignore the constitutional amendment!

They do not want Kurds who act together with their own political organizations in Parliament. At the very least, they want out-of-control Kurdish MPs to take part in Parliament as little as possible.

Why? Because DTP and the outlawed Kurdish Workers' Party (PKK) have an organic bond!

They are right in their judgment and I am awfully disturbed by that too.

It is difficult indeed to digest that the terror organization is trying to infiltrate Parliament; the terror organization that has no policy other than using brute force, that acts as the subordinate of big states and that its mindset still functions as in the 1940s.

However, the most righteous way to save the DTP, democrat Kurds in southeastern Turkey and above all to save Kurdish people from this organization is to give a chance to express themselves in civilian politics. The only way to prove that we do not see them as the “other” is to include them among us.

Parliament trying to keep the Kurds out by forming an overwhelming alliance and a united front and most Turkish intellectuals keeping silent against it, is our common shame!

Do not head to the mountains but do not come down to the plains either. Then, what will the Kurds do? (TDN, Cüneyt Ülsever, May 15, 2007)

Nouvelle manifestation à Samsun contre le pouvoir AKP

Une nouvelle manifestation contre le pouvoir AKP a rassemblé quelques dizaines de milliers à Samsun. Les manifestants, qui brandissaient des portraits d'Ataturk et de nombreux drapeaux nationaux, ont scandé des slogans tels que "la Turquie est laïque, elle restera laïque", égayée par la présence de nombreux musiciens.

Sur la chaîne d'information NTV, un organisateur a estimé la foule à 20.000 à 30.000 personnes.

"Unis, nous défendons la République", ont clamé les manifestants, saluant l'alliance scellée jeudi entre le CHP et le DSP, pour contrer l'AKP lors des législatives du 22 juillet.

Deniz Baykal, le président du CHP, et Zeki Sezer, son homologue du DSP ont participé côte à côte à la manifestation.

"Après ces manifestations, plus rien ne sera pareil en Turquie", a déclaré à la presse M. Sezer, cité par Anatolie. "La Turquie a vécu des jours difficiles, nous étions inquiets. Mais ces rassemblements ont montré que le désespoir n'avait pas sa place".

"Les attentes créées en Turquie par ces manifestations doivent maintenant trouver leur expression dans l'union de la nation lors des élections", a commenté M. Baykal. (AFP, 20 mai 2007)

CHP et DSP s'allient pour les élections législatives

Le CHP, principal parti d'opposition représenté au Parlement, et une petite formation de même obédience ont annoncé jeudi qu'ils s'alliaient pour contrer l'AKP, le parti au pouvoir issu de la mouvance islamiste, lors des législatives du 22 juillet.

L'alliance entre le parti républicain du peuple (CHP) de Deniz Baykal et le Parti de la gauche démocratique (DSP) de Zeki Sezer intervient dans la foulée d'une série de manifestations d'opposition au gouvernement, durant lesquelles les manifestants ont appelé ces deux partis à s'unir contre l'AKP.

"Nous allons joindre nos forces pour renforcer la Turquie en tant que République démocratique et laïque", a déclaré M. Baykal.

"La démocratie laïque est menacée (...) Nous devons être forts aux élections", a complété M. Sezer.

L'accord prévoit que le DSP ne se présentera pas en tant que parti aux élections législatives mais disposera de candidats sur les listes du CHP.

Le DSP n'est pas représenté au Parlement mais jouit aux yeux de l'électorat de gauche d'un certain prestige hérité de son ancien chef, l'ex-Premier ministre Bülent Ecevit, décédé en novembre.

L'accord a été annoncé une première fois le 7 mai avant d'être remis en cause du fait de désaccords sur le nombre de candidatures réservées au DSP.

Le CHP a récemment joué un rôle clé dans une crise politique qui a conduit à l'annulation d'élections présidentielles et la convocation d'élections législatives anticipées, prévues pour le 22 juillet.

En boycottant l'élection au Parlement d'un nouveau président de la République, il a empêché l'AKP de réunir le quorum nécessaire pour faire élire son candidat, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, qui a depuis retiré sa candidature.

Plusieurs sondages publiés après la crise donnaient l'AKP largement en tête devant ses rivaux. (AFP, 17 mai 2007)


How the CHP provoked the military intervention

By Haluk Özdalga
(Former member of CHP Party Assembly and Executive Board)

In these final days of the current Parliament, examining the political path of the main opposition Republican People’s Party (CHP) is a crucial step for helping democracy take root in our country.

The politics pursued by the CHP under its leader Deniz Baykal since the 2002 general elections have been based on two basic pillars. The first has been, if possible and as a first choice, to bring down the Justice and Development Party (AK Party) government under pressure from the military, causing the party to split, and thereby bring the CHP to power with the help of a new parliamentary arithmetic in Ankara. Barring this scenario, a fallback goal was to limit the power of the AK Party government, weaken its democratic authority over the administration, and drive it into making mistakes, again by encouraging heavy opposition from the civilian and military bureaucracy. What lies behind this approach by Baykal’s leadership is a basic mentality which is incompatible with democracy: Due to the so-called “natural” support lent to the CHP by the civilian and especially military state institutions, the real political power in Ankara, even if it doesn’t the win elections, must belong to the CHP.

The second basic pillar of the Baykal opposition has been to follow a political course meant to frustrate the ruling party, no matter what this costs Turkey. This even included opposition to policy implementations that would clearly be to the country’s benefit; if the CHP sensed that the AK Party would emerge stronger from any development, it would do everything in its power to block and oppose this from ever happening. In political literature, this is known as “destructive opposition.” Taking a cue from military history, one could also call it “scorched earth.”

The CHP entered the 2002 elections believing itself the most likely winner. With the catastrophic failure and collapse earlier that year of the three-party coalition led by the late Bülent Ecevit, it appeared the party had no serious rivals. But the expectations of the party leadership were far from agreeing with the choice of Turkey’s voters. The CHP finished a distant second, capturing about only half the Parliament seats won by the newly formed AK Party.

After the new government was formed, CHP officials began to focus on the idea that in the face of military pressure, the AK Party administration wouldn’t be able to stay on its feet for long. After all, wasn’t that how Ecevit came to power in 1998? It didn’t take long for this strain of CHP politics to come to light; it first spilled forth from the walls of party headquarters and not long afterwards was an openly known and followed tactic, even outside Turkish borders.

Whenever the commanders of the Turkish Armed Forces (TSK) would make a statement which could be interpreted as interfering with political affairs, CHP deputy leader Onur Öymen would begin making public comments openly supporting and praising these statements, and even trying to encourage and embolden the military. Öymen’s commentary would run along these lines: The commanders were right, their words hit the mark -- in fact, they were actually understating things, given the situation. It was quite clear that Öymen at times made such commentary at Baykal’s personal bidding. The CHP was openly goading the military to interfere in the nation’s leadership and politics. Many even said then that Öymen himself had had private meetings with some top commanders. The personal journals of the retired  Adm. Özden Örnek, excerpts from which were recently published (Nokta weekly, March 29, 2007), confirmed that these in fact had taken place, adding that during the meetings Öymen used strong, unambiguous language to provoke the officers into taking action. According to Örnek’s journal, Öymen told the officers that then Chief of General Staff Gen. Hilmi Özkök was behaving like an AK Party loyalist (because he was blocking military commanders who wanted to carry out a coup!), which, said Öymen, was why no one even expected anything anymore from the military. There can be little doubt that as more retired commanders and officers start to air their memoirs, the Turkish public will, sooner or later, learn even more details about these meetings behind closed doors.

The most unforgivable thing that a politician can do is invite the military to interfere in a democratic regime. This is why even the right-wing Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahceli reacted so strongly to another revelation from the same journals, namely that a former Parliament speaker from the MHP had also had meetings with top commanders from the military (though the gatherings were far more innocent than Öymen’s). Bahceli demanded that this political figure cut all ties with his party.

But as for Baykal, it appears that his deputy’s unacceptable, closed-doors meetings with top military commanders don’t bother him one bit. Clearly, he had already been apprised of these meetings and they were a part of his political games. 

Here we may mention a 2003 incident that beggars belief, as related by an ambassador from an EU country to Ankara. There was apparently a top CHP deputy, someone very close to Baykal, who was going to visit the ambassador’s country. In a meeting with the CHP deputy in the run-up to the visit, here’s what he had to say to the ambassador: You should please know that the AK Party administration won’t survive to the end of its term because there’s going to be military interference, so this government will go, and CHP willl be coming to power. The ambassador, in describing this meeting, couldn’t hide his astonishment. Perhaps most surprising was that a social democratic party had pinned its hopes of coming to power on a military intervention.

Playing politics by using the military was nothing new for Baykal, though. In the wake of the Feb. 28, 1997 “soft coup,” the CHP leader had already made embarrassing statements in open support of the intervention, saying things in admiration in a fully anti-democratic spirit, like “The Turkish Armed Forces worked like a democratic mass institution… “ and, “the General Staff followed a planned strategy. It was in fact an open intervention, but without any need for issuing of an official communiqué, the problem was solved.” (Milliyet, March 2007). But in the end, the CHP’s dreams since 2002 that the military would bring down the AK Party never came true. This is largely thanks to the efforts of Gen. Hilmi Özkök, chief of general staff during AK Party rule until last summer, and to his loyalty to democracy.  

With this year’s presidential election looming, Baykal made a small change in tack. He now focused all his energies on forcing the ruling AK Party into a corner over the presidential election, engaging in scorched earth politics again, and again pulling the military into the fray. Neither Recep Tayyip Erdoğan nor Abdullah Gül was the real target of Baykal’s new presidential poll-focused opposition; it didn’t matter who was at the helm of the AK Party, as Baykal’s stance would have been the same. In a way, this recalled a similar campaign in 1989 against the then presidential candidate Turgut Ozal when Baykal was secretary general of the Social Democratic People’s Party (SHP). This year Baykal’s new tactic was to rely on his “power in Ankara” to put the AK Party in a tight spot and so get the support he was unable to win at the ballot box.

Baykal this time undertook the project personally, probably because Öymen, the deputy he once assigned the task to, proved unable to bring about a military intervention. His election-run-up rhetoric was calculated, aimed largely at goading the military into action. For using this tack, Baykal could well be the subject of a huge “black book” on the history of democracy. (todayszaman.com, May 17, 2007)


Women Pushed to The Bottom in Election Lists

The women branches of the ruling Justice and Development Party (AKP), the main opposition Republican People's Party (CHP), the Motherland Party (ANAP), the True Path Party (DYP), the Nationalist Movement Party (MHP) are doubtful if there will really be an increase in women candidates.

No women will be placed in the first three positions. Some have commented bianet that there is no hope of "positive discrimination" by placing women to the top of lists or waiving the application fees.

Okuducu of the CHP told bianet that the "Republican Rallies", to protest against the religious government, which have recently swept major Turkish cities, had made women visible. Ogüş of the AKP claims that the party is aiming at raising the status and participation of women, while Eser of the MHP "has never seen so many women candidates", and ANAP's Yaldiz emphasised that the party is not asking for application fees from women.

CHP is charging women candidates

The president of the CHP women's branch Güldal Okuducu claims that they will not try to match the AKP's aim of 25 women MPs; rather, that they are trying to make women visible in those constituencies where they have a chance of election. While the party had waived the fee for female applicants in the previous general elections, this time women are required to pay 500 YTL.

No women at the top in the DYP

The DYP women's branch president Ayşe Sayli claims that thanks to the "Republican Rally" in Çaglayan (İstanbul), women have been encouraged to apply. She states that up to a third of the applicants for candidature are women, including the eastern regions. The DYP is charging female applicants 500 YTL, a reduction compared to the charge of 2,000 YTL leveled for men. Sayli regrets that "male prejudice" makes it impossible for women candidates to be given preferred treatment and placed at the top of electoral lists.

In the MHP, "candidature based on merit"

The secretary of the MHP's women's branch, Aysel Eser, speaks of the interest women have displayed in candidature. Like in other parties, they will be charged 500 YTL, and they will not be represented in the first three places.

Motherland party waives fee

The President of the ANAP women's branch, Ebru Kurban Yaldiz, states that a third of their candidates are taken from the ranks of women and the young, and that fees are waived for female applicants.

AKP frowns on positive discrimination

Ögüs of the AKP believes in electoral equality of men and women, and is committed to "elevating the status of women and increasing their representation in decision-making positions. Ögüs does not believe in positive discrimination, and the application charge for women is 500 YTL. However, the party is aiming at sending 25 women into parliament, and this may be achieved by placing women first in certain constituencies.  (BIA News Centre, May 16, 2007)

Izmir: Troisième manifestation contre le pouvoir AKP

La troisième grande manifestation organisée par des groupements nationalistes sous l'impulsion de l'Armée contre le pouvoir AKP s'est déroulée dimanche à Izmir, la troisième plus grande ville de Turquie, située au bord de la mer Egée, avec la participation des centaines de milliers de personnes portant des drapeaux turcs. Un haut responsable militaire, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a affirmé que le rassemblement avait attiré plus de 1,5 million de personnes.

Des centaines de manifestants étaient également installés sur des bateaux naviguant à proximité de la côte, décorés du drapeau national rouge et blanc, tandis que d'autres s'étaient installés sur les balcons et les toits des immeubles pour crier des slogans.

Environ 3.000 policiers avaient été mobilisés pour surveiller les manifestants dans la ville. Le trafic aérien a été interdit au dessus de la ville et des navires des garde-côtes patrouillaient au large d'Izmir.

"La Turquie est laïque et le restera", criaient les manifestants en reprenant les slogans des précédentes manifestations de masses organisées à Ankara, Istanbul et à Manisa, dans l'ouest du pays. "Unité contre la bigoterie", "Suivons la voie d'Ataturk", proclamaient les banderoles des manifestants.

Les leaders du Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche) et du Parti de la gauche démocratique (DSP) étaient présents à la manifestation, mais ont deçu leurs partisans qui espéraient de les voir la main dans la main devant ce grand public. Des rapprochements entre ces deux partis sont en cours afin de parvenir au seuil des 10% indispensables pour être représenté au parlement.avaient décidé de former une alliance en vue des législatives, qui précéderont donc la présidentielle.

La tentative du Parti de la Justice et du Développement (AKP au pouvoir) de faire élire le chef de la diplomatie Abdullah Gül, un ancien islamiste, à la présidence de la république avait déclenché des dernières semaines de vives protestations des milieux laïques turcs.

L'armée avait menacé dans un communiqué d'intervenir en cas d'atteinte à la laïcité du régime.

Faute de quorum en raison d'un boycottage de l'opposition, M. Gül s'est retiré de la compétition et le parlement turc a adopté jeudi une réforme controversée de la constitution prévoyant l'élection du président au suffrage universel.

Mais, selon Dogu Ergil, professeur à l'université d'Ankara, de nombreux jeunes ne se sentent pas représentés par ces partis. "Ils ne savent pas pour qui voter. C'est là un défi pour l'opposition", souligne-t-il.

Selon les derniers sondages d'opinion, le parti aux racines islamistes est encore en mesure d'obtenir le plus de suffrages lors du scrutin de juillet, mais il pourrait cette fois ne pas atteindre la majorité absolue et être contraint à former une coalition.

Les récentes manifestations montrent en effet que la société turque reste largement divisée entre les tenants du laïcisme et le parti au pouvoir, soupçonné de vouloir revenir sur les acquis "sociétaux" d'Atatürk, ce dont l'AKP se défend. (AFP-Reuters-AP, 13 mai 2007)

Le premier rassemblement électoral d'Erdogan à Erzurum

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été acclamé samedi par des milliers de ses partisans à Erzurum, dans l'est de la Turquie, où il tenait son premier rassemblement public depuis que des élections législatives anticipées ont été convoquées sur proposition de son parti.

Au moins 80.000 personnes s'étaient rassemblées sur la place centrale d'Erzurum pour entendre le discours de M. Erdogan, qui inaugurait de nouvelles infrastructures dans cette ville, ont déclaré des responsables de son parti AKP cités par la chaîne d'information télévisée CNN-Türk.

"La Turquie est fière de toi", a scandé la foule, interrompant fréquemment le discours de M. Erdogan, transmis en direct à la télévision.

Sur proposition du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, le Parlement a décidé la semaine dernière que les élections législatives se tiendraient le 22 juillet, avec plus de trois mois d'avance, afin de sortir la Turquie de la crise politique entraînée par l'incapacité des députés à élire le nouveau président turc.

En boycottant les séances électorales du Parlement, l'opposition a empêché par deux fois, faute de quorum, l'élection du candidat unique présenté par l'AKP, Abdullah Gül, ministre des Affaires étrangères et bras droit de M. Erdogan. M. Gül a ensuite retiré sa candidature.

Le boycottage des séances du Parlement s'inscrivait dans une vigoureuse campagne de l'opposition contre la perspective que le représentant d'un parti d'origine islamiste accède à la présidence turque.

Des centaines de milliers de Turcs ont défilé dans les rues pour le maintien de la laïcité, et l'armée a menacé d'intervenir si ce principe fondamental de la vie politique turque était mis en cause.

Toutefois, deux sondages publiés cette semaine ont montré que l'AKP restait le parti le plus populaire de Turquie, avec une large avance sur une opposition notoirement divisée.

Dans son discours d'Erzerum, M. Erdogan est revenu sur la récente crise politique en critiquant l'attitude de ses opposants. "Nous savons tous comment les présidents étaient élus jusqu'à présent (...). Mais quand il s'est agi de M. Gül, ils ont dit non. Ils ont mené le pays au blocage", a-t-il déclaré.

"Mais si Dieu le veut, le peuple prendra à présent la meilleure décision", a poursuivi le Premier ministre. "Nous continuerons à nous tenir aux côtés du peuple contre ceux qui sous-estiment la volonté du peuple."

Gül affirme que sa candidature à la présidence reste d'actualité

Le ministre turc des affaires étrangères Abdullah Gül a affirmé vendredi qu'il restait candidat à la présidence de la République en dépit de l'annulation du scrutin au Parlement et de l'opposition des milieux attachés à la laïcité, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Interrogé par des journalistes au cours d'un déplacement sur ses intentions en cas d'entrée en vigueur d'une réforme constitutionnelle votée la veille par le Parlement et prévoyant l'élection du président au suffrage universel, M. Gül a répondu, selon Anatolie: "Notre candidature continue".

Cette réforme intervient après deux échecs au Parlement pour élire le nouveau président, le quorum de deux tiers des députés n'ayant pas été atteint en raison d'un boycott de l'opposition.

A la suite de ces échecs, M. Gül, unique candidat, s'est retiré formellement de la compétition, dans l'attente d'élections législatives anticipées, convoquées pour le 22 juillet. (AFP, 11-12 mai 2007)


L'alliance islamiste et militaro-atatürkiste au Parlement turc contre le peuple kurde

Une alliance islamiste et militaro-ataturkiste au Parlement turc, malgré leurs divergences sur l'élection du nouvéau président de la République,  a adopté jeudi tout ensemble un amendement constitutionnel qui vise à empêcher l'entrée de candidats indépendants pro-kurdes aux prochaines élections législatives prévues le 22 juillet.

La disposition votée à une large majorité, 429 pour, 12 contre et deux abstention, stipule que tous les candidats indépendants d'une circonscription figurent sur un même bulletin de vote, une mesure qui devrait compliquer, selon les observateurs, la tâche des candidats pro-kurdes.

L'électeur turc ne faisait jusqu'à présent que de glisser dans l'enveloppe un bulletin où était inscrit le nom d'un seul candidat indépendant.

Les auteurs du projet comptent apparemment sur la confusion créée dans l'esprit de l'électeur qui doit choisir l'un des nombreux noms notamment dans le sud-est peuplé majoritairement de kurdes, une zone où le taux d'analphébetisme est le plus élevé du pays.

Le projet du parti majoritaire de la justice et du développement (AKP, issu  de la mouvance islamiste) a été soutenu par les partis d'opposition (CHP, ANAP et DYP) également contre l'élection de parlementaires indépendants pro-kurdes.

Le principal parti pro-kurde (Parti pour une société démocratique, DTP) avait annoncé mercredi qu'il présenterait des candidats indépendants aux prochaines élections faute de pouvoir obtenir les 10% des voix nécessaires pour avoir des députés.

Le parlement adopte  également le suffrage universel pour la présidentielle

Jeudi, le parlement a adopté une réforme controversée de la constitution prévoyant l'élection du président au suffrage universel, après l'échec essuyé par le candidat du parti au pouvoir lors du scrutin au parlement.

La réforme a été adoptée par 376 voix pour et une contre, lors d'un vote final sur son ensemble.

La disposition la plus importante mais aussi la plus controversée du paquet est l'élection du président au suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois, au lieu d'un septennat unique actuellement.

Le projet du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) apparemment soutenu par un petit parti de centre droit et par des parlementaires indépendants, --l'AKP ne totalisant que 351 voix sur 550--, prévoit en outre la tenue d'élections législatives tous les quatre ans au lieu de cinq.

Le paquet d'amendements avait été adopté en première lecture mardi.

Il devra encore être soumis à l'approbation du président sortant Ahmet Necdet Sezer qui devrait le rejeter, estiment les observateurs.

Le président Sezer, hqui a déjà renvoyé plusieurs fois devant l'Assemblée des lois votées par l'AKP, a 15 jours pour promulguer une loi ou y mettre son veto. S'il rejette ce projet, le Parlement devra à nouveau voter le texte dans le mêmes termes, le président ne pouvant plus alors s'opposer à sa promulgation. Mais il a encore l'ultime ressource de convoquer un référendum.

Le principal parti d'opposition (CHP) est contre cette réforme, à l'instar  de la puissante organisation patronale Tüsiad, estimant qu'un débat au sein de la population est indispensable avant de modifier les équilibres institutionnels.

Cette réforme qui est arrivée à l'ordre du jour du parlement il y à peine une semaine, à la surprise générale, intervient après deux échecs au Parlement pour élire le nouveau président, faute de quorum en raison d'un boycott de l'opposition. L'unique candidat, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, s'est du coup retiré de la compétition.

La perspective de voir un ancien islamiste comme M. Gül accéder à la magistrature suprême avait déclenché de vives protestations des milieux laïques, dont l'armée, qui avait menacé dans un communiqué d'intervenir en cas d'atteinte à la laïcité du régime.

Pour sortir de l'impasse, l'AKP, qui n'a pu faire élire son candidat malgré sa majorité à la chambre, a convoqué des législatives anticipées le 22 juillet.

Deux sondages ont révélé jeudi que l'AKP était le grand favori de ce scrutin, crédité de 29% à 41% des voix. (Info-Turk et AFP, 10 mai 2007)

L'élection du président par le parlement officiellement terminée

Le processus d'élection du chef de l'Etat par le parlement s'est terminé mercredi en Turquie, le seul candidat en lice, Abdullah Gül, ayant officiellement notifié qu'il se retirait de la course, après deux échecs.

M. Gül, ministre des Affaires étrangères et numéro deux du parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir, a remis à la présidence du parlement une lettre confirmant son abandon, annoncé dès dimanche, a-t-on indiqué de source parlementaire.

Un nouveau tour de vote, initialement prévu mercredi, a donc été annulé.

Cela met fin à un processus électoral laborieux qui a débuté le 27 avril et provoqué une crise politique qui a poussé le gouvernement AKP à convoquer des élections législatives anticipées pour le 22 juillet.

La perspective de voir un ancien islamiste comme M. Gül accéder à la magistrature suprême avait déclenché de virulentes protestations des milieux laïques, dont l'armée, qui avait menacé dans un communiqué d'intervenir en cas de remise en cause du régime laïque.

Dans l'incapacité d'élire le nouveau président à l'Assemblée nationale, l'AKP a proposé un paquet d'amendements constitutionnels qui prévoit notamment l'élection du président au suffrage universel.

Malgré le refus de l'opposition, la réforme a été adoptée mardi en première lecture par le parlement et doit être débattue une deuxième et dernière fois jeudi.

En cas d'adoption définitive, il devra encore être soumis à l'approbation du président sortant Ahmet Necdet Sezer qui devrait le rejeter, de l'avis général des observateurs.

Si, comme en première lecture, les députés l'adoptent avec moins des deux-tiers des voix (365 sur 550 députés), la reforme sera soumise à un référendum.

Outre l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois -au lieu d'un septennat unique actuellement-, le paquet de réformes prévoit la tenue d'élections générales tous les quatre ans au lieu de cinq. (AFP, 9 mai 2007)

La confusion totale malgré le vote pour la modification constitutionnelle

Dans l'incapacité d'élire le nouveau président de la République en raison d'une crise entre le gouvernement et les milieux pro-laïcité, les députés turcs ont adopté lundi en première lecture une réforme de la Constitution prévoyant l'élection du président au suffrage universel.

La session a débuté par des débats houleux entre membres du parti au pouvoir et ceux de la principale formation d'opposition, ces derniers estimant inopportun de modifier précipitamment les équilibres institutionnels alors que des élections législatives anticipées ont été convoquées pour le 22 juillet.

Fort du soutien d'un petit parti d'opposition, le Parti de la mère patrie (ANAP, centre-droit), le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a néanmoins adopté l'amendement par 356 voix favorables contre 69 défavorables et neuf votes blancs, nuls ou ne se prononçant pas.

Outre l'élection du président au suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois -au lieu d'un septennat unique actuellement-, le paquet de réformes prévoit la tenue d'élections générales tous les quatre ans au lieu de cinq.

Le projet, voté en première lecture, devrait être réexaminé en deuxième lecture par le Parlement mercredi ou jeudi, selon des sources parlementaires.

En cas d'adoption définitive, il devra encore être présenté au président sortant Ahmet Necdet Sezer pour approbation.

A l'instar de nombreux juristes, la puissante association patronale TÜSIAD s'est exprimée lundi contre la réforme.

"Le système parlementaire dans notre pays est la résultante d'un processus historique. Tenter de modifier l'essence de ce système va ouvrir la voie à l'incertitude dans notre système politique", a affirmé la TÜSIAD dans un communiqué.

Le président Sezer a 15 jours pour promulguer ou mettre son veto à une loi nouvellement votée. S'il rejette le projet de réforme constitutionnelle, le Parlement devra à nouveau voter le texte dans le mêmes termes, le président ne pouvant plus alors s'opposer à sa promulgation.

La plupart des commentateurs s'attendent à voir M. Sezer, un partisan affiché de la laïcité, mettre son veto à la réforme constitutionnelle.

Les travaux parlementaires interviennent après un second échec consécutif du Parlement à élire le nouveau président, conduisant l'unique candidat, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, à se retirer de la compétition.

La perspective de voir un ancien islamiste comme M. Gül accéder à la magistrature suprême avait déclenché d'intenses protestations des milieux pro-laïcité, dont l'armée qui avait menacé dans un communiqué d'intervention en cas d'atteinte au régime séculier.

Le Parlement a tenu le 27 avril un premier tour de scrutin au cours duquel M. Gül a manqué à 10 voix près d'être élu.

Les partis d'opposition ont boycotté l'élection et la cour constitutionnelle l'a ensuite invalidé, considérant qu'un quorum des deux-tiers des députés était requis, conduisant le gouvernement à demander la convocation d'élections législatives anticipées, fixées au 22 juillet par le Parlement.

Le quorum n'a pas été atteint non plus dimanche, empêchant le parlement de tenir un vote.

L'opposition appelle à présent à avancer les législatives, évoquant la date du 24 juin. Mais les autorités électorales ont déjà indiqué que le 22 juillet était la date la plus proche possible pour l'organisation du scrutin, initialement prévu en novembre.

L'AKP a dit souhaiter la tenue du premier tour de la présidentielle en même temps que les législatives mais a reconnu lundi que cela pourrait ne pas être possible si la réforme n'était pas adoptée rapidement.

"Il y a des difficultés dans l'organisation des deux scrutins le 22 juillet", a déclaré le président du groupe parlementaire AKP Salih Kapusuz, cité par l'agence Anatolie. "L'attitude du président sera très importante".  (AFP, 7 mai 2007)

Deuxième alliance des partis d'opposition (CHP-DSP)  en vue des législatives

Le principal parti turc d'opposition représenté au parlement, le parti Républicain du peuple (CHP), a décidé de s'allier pour les législatives du 22 juillet avec une autre formation, le parti démocratique de gauche (DSP), ont annoncé leurs dirigeants lundi.

Ce regroupement vise à contrer le parti au pouvoir de la Justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, qui a convoqué des législatives anticipées après une crise provoquée par l'élection du président de la République.

"Nous nous sommes mis d'accord pour coopérer avec le DSP aux élections (...) Nous voulons renforcer le mouvement social-démocrate", a annoncé Deniz Baykal, président du CHP. Le DSP devrait présenter ses candidats sous l'étiquette CHP.

Le CHP a joué un rôle essentiel dans la crise ouverte par la candidature à la présidence de la République d'un membre de l'AKP, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, qui a fini par retirer sa candidature. L'armée était également intervenue avec un communiqué mettant en garde le gouvernement.

Le DSP avait été exclu du parlement faute d'avoir franchi la barre des 10% requis aux dernières législatives de 2002. Il avait pourtant eu ses heures de gloire par le passé et son dirigeant charismatique Bülent Ecevit, décédé l'an dernier, a notamment été Premier ministre de 1999 à 2002.

Deux autres partis, de centre-droit, avaient annoncé samedi leur décision de fusionner --le Parti de la juste voie (DYP) et le Parti de la mère-patrie (Anap). Comme le DSP, aucun des deux n'avait franchi le seuil des 10% aux dernières législatives.

La disparition du parlement de ces formations avait avantagé l'AKP, arrivé en tête avec 34% des voix mais qui avait du coup obtenu près des deux-tiers des sièges.

L'Anap et le DYP ont toutefois entre-temps réussi à réunir 24 députés, qui ont tous fait défection d'autres partis représentés au parlement, la plupart de l'AKP.  (AFP, 7 mai 2007)

Après l'échec de Gül, à quand un nouveau président turc?

Après l'échec dimanche du vote au parlement turc  pour désigner le prochain président, faute de quorum, et le retrait du seul candidat en lice, le suspense sur l'identité du successeur d'Ahmet Necdet Sezer risque de durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Le président du Parlement Bülent Arinç a procédé à deux décomptes des députés présents dans la salle pour pouvoir ouvrir le scrutin dimanche. Mais 356 et 358 députés seulement étaient présents lors des deux décomptes, a-t-il dit.

Un premier tour de scrutin, le 27 avril, avait été annulé par la Cour constitutionnelle, faute de quorum, quatre jours après une intervention sous forme de communiqué de l'armée, hostile à l'élection d'un ancien islamiste à la tête de l'Etat turc laïque, ce qui a provoqué une crise politique.

Le mandat de M. Sezer expire le 16 mai. Il a déclaré qu'il resterait à la tête de l'Etat tant que son successeur n'aurait pas été élu, comme le prévoit la Constitution.

L'unique candidat, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, membre du parti de la Justice et du Développement (AKP) et ancien islamiste, s'est retiré de la course après avoir essuyé son deuxième échec.

"En l'état actuel, je renonce à ma candidature pour l'élection présidentielle", a déclaré M. Gül. "Vue la situation, un deuxième tour de scrutin (prévu initialement mercredi) n'a pas de sens", a-t-il souligné.

M. Gül, numéro deux du Parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, était l'unique candidat.

"Même si j'ai renoncé à ma candidature, le processus pour désigner le chef de l'Etat se poursuit", a-t-il ajouté, sans expliquer néanmoins comment les députés pourraient se prononcer en l'absence de candidat.
La tenue d'un nouveau vote au parlement, au départ prévu pour le 9 mai, semble donc plus que compromise.

Parallèlement, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est lancé dans une course contre la montre pour faire adopter par le parlement, avant la tenue des législatives anticipées fixées au 22 juillet, une réforme de la Constitution prévoyant l'élection du président au suffrage universel.

Il a dans ce but déposé une série d'amendements, qui ont été adoptés dimanche en commission et pourraient être débattus dès lundi.

Ces amendements ramènent le mandat présidentiel à 5 ans avec la possibilité d'un second, contre un mandat unique de 7 ans actuellement.

Leur adoption nécessite une majorité des deux-tiers des députés, soit 367 voix, que l'AKP (352 députés) peut réunir grâce au soutien que lui a apporté sur ce point un petit parti d'opposition, le parti de la Mère patrie (Anap, 20 députés).

S'ils sont adoptés, l'AKP souhaiterait que l'élection présidentielle au scrutin majoritaire à deux tours se déroule en même temps que les législatives.

Pour l'heure, nul ne savait avec certitude, dimanche, quand et comment le prochain président turc serait élu.

Deux manifestations avant un nouveau vote pour la présidence

Des manifestations contre la candidature de Gül se sont déroulées samedi dans plusieurs villes turques, avec en ligne de mire le parti au pouvoir issu de la mouvance islamiste, à la veille d'un nouveau tour de vote au Parlement pour désigner le chef de l'Etat.

A Manisa, petite ville de l'ouest, quelque 80.000 manifestants, selon la police, venus des villes voisines, ont dénoncé le Parti de la Justice et du Développement (AKP) et ses agissements anti-laïques, selon eux, en scandant "la Turquie est laïque et le restera".

"Nous ne voulons pas de l'imam Erdogan (ndlr: le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan) et de son protégé Abdullah Gül", le ministre des Affaires étrangères qui a échoué de peu à être élu président, le 27 avril au Parlement, expliquait une jeune femme.

En choisissant Manisa, les organisateurs du rassemblement entendaient s'en prendre au président du parlement, Bülent Arinç, député de la région et figure influente de l'AKP, considéré comme une menace au régime laïque.

Il avait provoqué une controverse en déclarant que le prochain président serait un "croyant".

Deux autres manifestations réunissant respectivement 25.000 et 7.000 personnes, selon les chaînes de télévisions, se sont déroulées au même moment à Canakkale (nord-ouest) et Marmaris (sud-ouest).

Ces manifestations s'inscrivent dans la lignée de celles d'avril à Ankara et Istanbul, qui ont réuni à chaque fois un million de personnes.

Une nouvelle manifestation est prévue le 13 mai à Izmir (ouest), troisième ville du pays. (AFP, Burak AKINCI, 5 mai 2007)


Fusion de deux partis de centre-droit à l'approche des législatives

Deux partis turcs de centre-droit ont annoncé samedi leur décision de fusionner avant les élections législatives anticipées de juillet en Turquie dans l'espoir d'envoyer ainsi des représentants au parlement.

Le Parti de la juste voie (DYP) et le Parti de la mère-patrie (Anap) vont participer aux élections sous le nom de Parti démocrate (DP), a indiqué le chef de l'Anap, Erkan Mumcu, devant la presse.

"Nous ne ferons plus qu'un pour participer aux élections et poursuivre ensemble notre chemin", a précisé Mehmet Agar, le président du DYP.

Ces deux partis discutaient depuis plusieurs semaines de l'éventualité de fusionner pour attirer l'électorat conservateur.

Aucun des deux n'avait réussi, aux législatives précédentes de 2002, à franchir le seuil des 10% des suffrages nécessaires pour pouvoir siéger au parlement, ce qui avait favorisé le parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) qui a du coup raflé les deux-tiers des sièges après avoir obtenu 34% des voix.

L'Anap et le DYP ont toutefois à eux deux 24 députés, qui ont tous fait défection d'autres partis représentés au parlement, la plupart de l'AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Pour sortir de la querelle avec le camp laïc, dont l'armée, provoquée par l'élection présidentielle, le gouvernement a convoqué des élections législatives anticipées pour le 22 juillet.  (AFP, 5 mai 2007)

Le Monde: "La bataille continue entre ex-islamistes et kémalistes"

En entérinant, jeudi 3 mai, la tenue d'élections législatives anticipées à un tour le 22 juillet, le Parlement turc n'a pas encore mis fin, comme beaucoup l'espéraient, à la crise qui secoue le pays sur fond de conflit entre les deux ailes du pouvoir - l'armée et les institutions laïques d'un côté, le gouvernement "post-islamiste" de l'autre. Car les deux parties continuent à profiter de certaines dispositions peu démocratiques inscrites dans la Constitution en vigueur, conçue par les militaires, auteurs du coup d'Etat de 1980.

Le Parlement a ainsi également voté jeudi, en première lecture, le premier amendement constitutionnel déposé par le parti du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), dont le noyau dur est issu de la mouvance islamiste.

Bloqué dans sa tentative d'accéder à la présidence de la République grâce à sa majorité parlementaire, l'AKP est ainsi passé à la contre-attaque. L'amendement abaisse à 25 ans l'âge d'éligibilité des députés qui était de 30 ans et, par ailleurs, ce qui est bien moins anodin, rend plus difficile l'élection de députés indépendants.

AMENDEMENT MAJEUR

Cette disposition vise en premier lieu les députés kurdes du DTP - un parti soupçonné d'être la vitrine légale des "terroristes du PKK" (Parti des travailleurs du Kurdistan, indépendantiste) qui espérait, par ce biais, entrer enfin au Parlement. Pour être adopté, l'amendement doit être voté une seconde fois, ce qui est prévu dimanche, jour où le numéro deux de l'AKP - le ministre des affaires étrangères, Abdullah Gül - sollicitera à nouveau les suffrages du Parlement pour être élu président de la République. Avec des chances toujours aussi faibles car l'opposition devrait, de nouveau, boycotter la séance.

Mais dès vendredi, les députés doivent examiner le projet d'amendement majeur de l'AKP, visant à faire élire le chef de l'Etat au suffrage universel. Et ce, alors que le juriste auteur de l'argument ayant permis d'invalider le premier tour d'élection au Parlement du candidat de l'AKP a déjà souligné qu'aucun amendement constitutionnel ne pouvait être voté lorsque des élections législatives sont prévues.

D'autant que le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, celui du père de la République laïque Mustafa Kemal, dans sa version figée actuelle), est tout prêt à saisir une nouvelle fois la Cour constitutionnelle, autre fief des kémalistes.

POLARISATION FORCÉE

La bataille est donc loin d'être close, malgré les paroles lancées mardi par M. Erdogan devant son groupe parlementaire : "Nous avons pris les décisions qui mettront fin à toutes les discussions inutiles, et rendront la parole au peuple." Or ce peuple pourrait être, encore une fois, bien mal représenté.

Le système électoral imaginé par les militaires, avec son seuil de 10 % des voix nécessaires à un parti pour entrer au Parlement, a laissé, en 2002, près de la moitié des votants sans députés, au grand bénéfice de l'AKP qui, avec un tiers des suffrages, a remporté près des deux tiers des sièges de députés. Le CHP en a profité accessoirement et ces deux partis, qui dominent l'Assemblée, ne comptent pas renoncer à ce seuil, le plus haut de tous les pays du Conseil de l'Europe, malgré les appels récurrents des démocrates turcs à l'abaisser.

De même que ces partis ne sont pas prêts à réformer la loi qui les régente, issue également des cerveaux militaires, qui fait d'eux des "satrapies" soumises au bon vouloir de leurs chefs. Situation désastreuse au CHP, qui bloque toute évolution démocratique de ce parti supposé représenter la gauche turque, mais qui reprend volontiers les slogans de l'extrême droite nationaliste.

Le résultat de ces dysfonctionnements est la polarisation forcée de la société entre partisans de l'AKP et du CHP. Ce qui laisse sur le côté de la route, sans représentation ni direction politiques, les milliers de jeunes, souvent des étudiants, qui ont participé aux grandes manifestations kémalistes d'Ankara et d'Istanbul, mais avec leur propre slogan : "Ni charia, ni coups d'Etat, mais une Turquie démocratique". (Le Monde, Sophie Shihab, 4 mai 2007)

Sezer dit qu'il restera président jusqu'à l'élection de son successeur

Le président turc Ahmet Necdet Sezer, un défenseur déterminé de la laïcité, a affirmé jeudi qu'il resterait à la tête de l'Etat tant que son successeur n'aura pas été élu, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Bien sûr que je vais (rester à la présidence). C'est ce que la constitution a prévu", a-t-il déclaré à des journalistes.

Le septennat de M. Sezer expire le 16 mai, mais le Parlement ne sera sans doute pas en mesure d'élire un nouveau président d'ici là, le processus électoral ayant été retardé par une décision de la Cour constitutionnelle invalidant le premier tour de scrutin pour un vice de procédure.

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, un ancien islamiste se définissant aujourd'hui comme conservateur et démocrate, était l'unique candidat de cette élection.

La perspective de l'élection d'un ancien islamiste à la magistrature suprême a suscité une levée de bouclier des milieux pro-laïcité, dont l'armée, qui, après le premier tour de l'élection, vendredi dernier, a menacé d'intervenir si elle estimait la laïcité menacée.

La cour constitutionnelle a invalidé le premier tour de scrutin -durant lequel M. Gül a manqué à dix voix près d'être élu- au motif qu'un quorum de deux tiers des 550 membres du Parlement n'avait pas réuni.

L'AKP, qui ne dispose que de 351 sièges, contre 367 requis, est resté seul dans l'hémicycle, l'opposition boycottant le vote.

Un nouveau premier tour est prévu pour dimanche, mais les chances de M. Gül de réunir ce quorum, et un nombre identique de voix, sont minces.

Pour surmonter la crise, le Parlement a convoqué jeudi des élections législatives anticipées pour le 22 juillet, soit trois mois avant la date prévue.

Certains responsables du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) ont suggéré que le président du Parlement Bülent Arinç, une figure du parti, considéré comme proche de la mouvance islamiste, devrait assumer la fonction de président de la République par intérim après l'arrivée à expiration du mandat de M. Sezer. (AFP, 3 mai 2007)

Législatives le 22 juillet, nouveau vote présidentiel dimanche

Le parlement turc a fixé jeudi au 22 juillet les élections générales anticipées visant à sortir la Turquie de la crise qu'a provoquée l'élection présidentielle entre le gouvernement issu de la mouvance islamiste et le camp laïque.

Les députés ont unanimement entériné une proposition du Parti de la Justice et du Développement (AKP, majoritaire) d'avancer les législatives, prévues normalement le 4 novembre.

Les élections législatives anticipées étaient réclamées par l'opposition, les milieux d'affaires et la plupart des médias pour sortir le pays de la crise, qui avait atteint son paroxysme au soir du premier tour de la présidentielle avec la publication d'un communiqué de l'armée.

D'autre part, l'AKP a reçu le soutien d'un petit parti d'opposition à son projet de modification de la constitution, qui prévoit notamment l'élection du président au suffrage universel, et non plus par les députés.

Le projet de réformes prévoit de ramener à 5 ans au lieu de 7 actuellement le mandat du président et rend possible un second mandat. Il fixe à 4 ans au lieu de 5 actuellement la durée de la législature.

Le soutien apporté à l'AKP par l'ANAP, formation de centre-droit, signifie que le gouvernement devrait pouvoir réunir une majorité suffisante, au parlement, pour faire adopter ces mesures. Mais des juristes se demandent si le parlement peut adopter des amendements aussi importants en pleine période électorale. Le parlement turc est actuellement engagé dans un processus d'élection du président.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'en est vivement pris devant ses députés au verdict de la Cour constitutionnelle invalidant le scrutin présidentiel.

"Nous respectons la décision de la Cour constitutionnelle, (mais) elle sera abondamment débattue d'un point de vue légal", a déclaré M. Erdogan.

"L'élection d'un président par le Parlement a été bloquée, l'élection de présidents par les futurs Parlements a été désormais rendue presque impossible. (...) C'est une balle tirée contre la démocratie", a lancé le Premier ministre, applaudi par les députés de l'AKP.

La Cour constitutionnelle a réagi aux propos de M. Erdogan en les qualifiant d'"irresponsables". "Des remarques telles que 'une balle tirée contre la démocratie' (...) sont irresponsables, vont au-delà de leur intention originelle et transforment l'institution en une cible", a déclaré la Cour dans un communiqué.

Peu après, M. Erdogan a affirmé à des journalistes au siège de l'AKP qu'il n'avait pas utilisé cette expression à l'encontre du verdict de la Cour constitutionnelle, mais pour qualifier l'attitude du dirigeant du principal parti de l'opposition turque, Deniz Baykal, a rapporté la chaîne de télévision NTV.

Par ailleurs, le parti au pouvoir a fait voter au Parlement un nouveau calendrier de scrutin présidentiel, dont le premier tour aura lieu dimanche à 08h00 GMT.

Celui-ci sera suivi le 9 mai d'un deuxième tour et de deux autres tours les 12 et 15 mai.

M. Gül, ministre des Affaires étrangères, a indiqué qu'il n'insisterait pas pour maintenir sa candidature s'il échouait à nouveau à être élu au nouveau premier tour dimanche, alors que ses chances semblent très compromises. (AFP, 2-3 mai 2007)

Elections: la présidentielle annulée, la législative anticipée le 24 juin 2007

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi qu'il allait demander au parlement de convoquer des élections législatives anticipées après l'annulation le même jour, par la Cour constitutionnelle turque, du premier tour de l'élection présidentielle.

"Nous allons demander tout de suite au Parlement, demain (mercredi) matin, d'aller vers des élections générales", a-t-il annoncé au cours d'une conférence de presse après une réunion des instances dirigeants de son Parti de la Justice et du Développement (AKP).

Il a indiqué qu'un nouveau calendrier pour l'élection présidentielle interrompue serait fixé mercredi par le parlement, mais il a également annoncé une réforme prévoyant l'élection du président au suffrage universel, après la crise provoquée par l'annulation du premier tour.

"Aller vers la nation est la meilleure solution", a déclaré M. Erdogan.

Mercredi, l'AKP a proposé au Parlement de fixer au 24 juin les élections prévues jusque-là le 4 novembre. L'AKP a annoncé églement qu'un nouveau scrutin présidentiel aurait lieu le 6 mai, au lieu du jeudi 3.

D'autres tours de scrutin sont envisagés les 9, 12 et 15 mai jusqu'à ce que Gül recueille assez de voix pour devenir chef de l'Etat, a précisé Salih Kapusuz, responsable du parti.

"Avancer les élections législatives réduira les incertitudes", a dit à la presse un autre responsable de l'AKP, Bulent Arinc. "(Cette décision) répondra à l'aspiration de notre peuple à la confiance et à la stabilité."

Le président du pays est actuellement élu par le parlement unicaméral.

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül était l'unique candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour a été invalidé.

M. Erdogan a déclaré qu'il espérait soumettre cette proposition d'élection présidentielle au suffrage universel à la session actuelle du parlement, avant des élections législatives anticipées.

Il a proposé un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois, qui remplacerait l'actuel mandat unique de sept ans.

Il a proposé en outre d'organiser des élections législatives tous les quatre ans et non tous les cinq ans comme c'est le cas aujourd'hui.

Il aussi demandé l'adoption rapide d'un amendement constitutionnel abaissant l'âge d'éligibilité des députés de 30 à 25 ans, et qui pourrait être appliqué lors du prochain scrutin. Un porte-parole du gouvernement avait déclaré que la seule condition posée par l'AKP à des élections législatives anticipées était un amendement à la Constitution abaissant l'âge d'éligibilité des députés de 30 à 25 ans. (AFP, 1-2 mai 2007)

La crise politique en Turquie (CHRONOLOGIE)

La Turquie se dirige à grand pas vers des législatives anticipées après l'annulation mardi par la Cour constitutionnelle du premier tour de l'élection présidentielle, qui a provoqué une crise entre l'armée et le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

- 12 AVRIL: Le chef d'Etat-major des armées, le général Yasar Büyükanit, déclare lors d'une conférence de presse qu'il souhaiterait voir un nouveau président loyal aux valeurs Républicaines, dont la laïcité, "dans la pratique et non pas seulement en paroles".

- 14 AVRIL: Entre 500.000 et 1.5 millions de personnes manifestent à Ankara pour s'opposer à une éventuelle candidature à la présidence du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste et chef du Parti de la Justice et du Développement (AKP, aux origines islamistes), au pouvoir.

- 24 AVRIL: Erdogan annonce que son bras droit, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, est le candidat de son parti à la présidence de la République. Gül sera l'unique candidat.

- 27 AVRIL: Premier tour de l'élection présidentielle au Parlement: Gül recueille 357 voix, sur les 367 requises pour être élu.

Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), la principale formation de l'opposition qui a boycotté le vote, dépose devant la cour constitutionnelle une demande d'annulation du scrutin, arguant d'un vice de procédure.

Dans la soirée, l'armée accuse en termes très durs le gouvernement islamo-conservateur de ne pas défendre les principes laïques de l'Etat et rappelle qu'elle est prête à agir pour le faire.

- 28 AVRIL: Le gouvernement riposte fermement, rappelant les militaires à l'ordre et soulignant que l'état-major "demeure sous les ordres du Premier ministre".

 L'UE appelle l'armée turque à rester en dehors du processus électoral.

- 29 AVRIL: Gül annonce qu'il ne se retirera pas de la présidentielle malgré la sévère mise en garde de l'armée.

- Un million de personnes manifestent à Istanbul pour défendre les fondements laïques de la République et contre l'élection de Gül.

- 30 AVRIL: Dans un discours à la nation, Erdogan exhorte les Turcs à l'"unité" et à la "solidarité".

- 1er MAI: La Cour constitutionnelle annule le premier tour de l'élection présidentielle, jugeant que la séance électorale au parlement nécessitait 367 députés (sur 550) pour être ouverte.

- Le gouvernement se dit prêt à organiser des élections législatives anticipées, réclamées par l'opposition, les milieux d'affaires et la plupart des médias.

- Erdogan annonce une réforme pour faire élire le président de la République au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il propose en outre d'organiser des élections législatives tous les quatre ans et demande l'adoption rapide d'un amendement constitutionnel abaissant l'âge d'éligibilité des députés de 30 à 25 ans.

- 2 mai: L'AKP dépose une proposition de loi demandant que les élections législatives, prévues le 4 novembre, soient avancées au 24 juin.  (AFP 2 mai 2007)

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque évoque l'éventualité d'attaques aux Kurdes d'Irak

Le chef de l'état-major turc, le général Yasar Büyükanit, a laissé entendre jeudi qu'en cas d'opération transfrontalière contre les rebelles kurdes turcs passés en Irak, ses forces pourraient s'en prendre également aux Kurdes d'Irak du Nord.

Interrogé par des journalistes à la sortie d'une conférence sur la possibilité d'une telle opération pour déloger les militants du  Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de ses camps en Irak du Nord, le général Büyükanit a rappelé que l'armée était favorable à une telle incursion, mais qu'il incombait au gouvernement de prendre la décision.

"Les autorités politiques détermineront si, une fois entrés (en Irak), l'action sera menée seulement contre le PKK ou s'il se passera aussi quelque chose avec Barzani", a-t-il déclaré, faisant référence au chef du gouvernement de la région autonome kurde d'Irak, Massoud Barzani.

M. Barzani a affirmé à plusieurs reprises son opposition à une intervention armée transfrontalière, alors que les appels à une telle opération se multiplient en Turquie depuis un attentat sanglant imputé au PKK, qui a fait six morts et 121 blessés la semaine dernière à Ankara.

"Je l'ai déjà dit le 12 avril à la Turquie et au monde, nous avons besoin de ça", a déclaré le général Büyükanit au sujet d'une intervention en Irak.

"En tant que militaires nous sommes prêts, mais tout militaire a besoin d'une directive", a-t-il dit, avant d'ajouter dans une attaque apparente contre le gouvernement: "Je ne peux quand même pas faire de demande écrite, qu'attendent-ils de moi?"

Mercredi dernier, au lendemain de l'attentat, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé que son gouvernement soutiendrait l'armée si celle-ci cherchait à intervenir contre les militants du PKK au Kurdistan irakien.

Le chef de la diplomatie Abdullah Gül a cependant précisé deux jours plus tard que la Turquie n'avait pas l'intention d'agir dans l'immédiat contre leurs bases en Irak.

La Turquie estime que des milliers de militants du PKK utilisent le nord de l'Irak comme base arrière pour leurs opérations dans le Sud-Est anatolien où la population est en majorité kurde.

L'armée a lancé des opérations dans plusieurs provinces pour traquer des membres du PKK à un moment où le dégel printanier favorise leur infiltration en Turquie à partir de leurs bases dans le nord de l'Irak. Les combats entre le PKK et l'armée turcs se sont intensifiés depuis quelques semaines.

Quatre rebelles ont été abattus jeudi dans l'est et le sud-est turc.

Un forte activité militaire est observée ces dernières semaines à la frontière irakienne, mobilisation assez habituelle en cette période de l'année, mais qui coïncide avec le débat autour d'une opération transfrontalière, selon les médias.  (AFP, 31 mai 2007)

L'armée turque envoie des renforts à sa frontière avec l'Irak

La Turquie a entrepris de dépêcher des renforts de troupes et de matériel militaire à sa frontière avec l'Irak alors que le débat fait rage dans le pays sur l'opportunité de lancer une offensive transfrontalière contre les rebelles kurdes.

L'armée turque a expliqué que le renforcement de son dispositif à la frontière était une mesure habituelle durant la saison estivale destinée à empêcher toute infiltration des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) depuis leurs bases dans le nord de l'Irak.

Depuis des semaines, les chaînes de télévision turques diffusent des images de camions militaires se dirigeant vers la frontière avec le Kurdistan irakien et de trains acheminant des chars et des armes dans la zone.

"Le PKK doit être éliminé en tant que problème entre l'Irak et la Turquie", a déclaré l'envoyé spécial turc en Irak, Oguz Celikkol, lors d'un entretien à la chaîne CNN-Türk. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi les Etats-Unis et l'Irak à détruire les bases du PKK dans le nord de l'Irak et n'a pas exclu une opération turque transfrontalière.

Par la voix de son porte-parole Levent Bilman, le ministère turc des Affaires étrangères a exhorté l'Irak mercredi à prendre "les mesures nécessaires pour arrêter les activités des terroristes par tous les moyens". A la question de savoir si les autorités irakiennes avaient été informées de la possibilité d'une opération transfrontalière d'Ankara, M. Bilman a répondu: "Une telle décision est uniquement du ressort de la Turquie. Nous n'avons pas à (en) informer qui que ce soit."

Ce type d'opérations a produit des résultats mitigés par le passé, de nombreux militants se cachant lors des incursions des troupes turques. Selon Ankara, jusqu'à 3.800 rebelles sont basés en Irak et jusqu'à 2.300 opèrent sur le sol turc.

De leur côté, les mouvements kurdes qui dirigent le nord de l'Irak menacent de résister à toute incursion militaire turque.

L'armée turque affirme avoir tué 10 rebelles dans le sud-est de la Turquie depuis lundi. Le conflit qui oppose les forces turques aux séparatistes kurdes depuis 1984 a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts. (AP, 30 mai 2007)


Armée turque : Un Etat dans l'Etat

Il y a deux ans encore, alors que l'optimisme proeuropéen régnait en Turquie, le pouvoir y semblait en voie irréversible de démilitarisation. Le 27 avril dernier, un communiqué de l'armée, menaçant d'intervenir dans la crise politique que traverse le pays, a suffi à ruiner cette certitude. Régulièrement, le poids des militaires dans la politique turque, plus léger en périodes de stabilité, s'alourdit en temps d'incertitudes.

Déjà sous l'Empire ottoman, que l'on définit parfois par la formule "une armée avant toute chose", il arrive aux janissaires d'assassiner et d'introniser vizirs et sultans. Mais c'est aussi le corps des officiers ottomans qui tente de moderniser l'empire. Sur ses cendres, le général Mustafa Kemal Atatürk, nourri de l'idée que l'armée est "l'âme de la nation", fonde la République moderne en 1923.

Le service militaire, créé en 1927, participe à sa grande tâche : inculquer au pays, au besoin par la force, la "civilisation" : laïcité et modes culturels occidentaux, sur fond d'exaltation de l'ethnie et de la nation turque. Après la mort d'Atatürk, les militaires font du "kémalisme" un dogme et s'arrogent le devoir de veiller à son respect "éternel" pour s'immiscer dans la vie politique - ce que le dirigeant disparu n'admettait pas.

En 1950, après vingt-sept ans de parti unique, des élections donnent le pouvoir au Parti démocrate, proche des religieux. L'ouverture économique et politique, avec adhésion à l'OTAN, amène aussi désordre puis autoritarisme. Au point que la prise du pouvoir par de jeunes officiers radicaux, en 1960, renforce le prestige de l'armée, perçue comme facteur de stabilisation par une société globalement respectueuse de la hiérarchie. Les généraux en profitent : ils rédigent une nouvelle Constitution avec un Conseil national de sécurité (MGK), sorte de cabinet militaire de l'ombre, et se donnent, via le règlement intérieur de l'armée, le devoir de "protéger la République telle que définie dans sa Constitution".

Ce scénario d'un coup d'Etat militaire sauvant la démocratie se répète en 1971 et, sur un mode majeur, le 12 septembre 1980 : une quasi-guerre civile ayant fait près de 5 000 morts est suivie par trois ans de dictature militaire totale, avec exécutions sommaires et intégration de nervis ultranationalistes dans les structures d'Etat. Les séquelles de ce "sauvetage" pèsent encore à ce jour. La Constitution de 1982, écrite par les putschistes et adoptée par référendum, reste en partie en vigueur.

Jusqu'en 2003, elle stipule que les "avis" du MGK sont "pris en compte en priorité" par le gouvernement. Or ce conseil, emblématique de ce que le pays appelle "l'Etat profond", agit plutôt comme un politburo, se mêle de tous les sujets liés à ses yeux à la sécurité, et impose sa volonté aux cabinets successifs - surtout lorsque le discrédit de la classe politique s'accroît. Ce fut le cas après 1993 (date de la mort de Turgut Özal, qui avait su présider à une décennie de mise en veilleuse des militaires). Le 28 février 1997, le MGK pousse ainsi à la démission le gouvernement de coalition de l'islamiste Erbakan, mais sans recours aux chars. Le danger islamiste avait alors supplanté, aux yeux de l'armée, celui du communisme, alors qu'auparavant les militaires favorisaient les religieux contre la gauche.

Mais c'est surtout le danger "terroriste" - la rébellion armée lancée en 1984 par le Parti des travailleurs kurdes (PKK) - qui légitime le poids des militaires, défenseurs de l'intégrité territoriale du pays. Et cela, malgré le cortège d'atrocités commises - de part et d'autre, même si la plupart des 40 000 morts étaient kurdes. Loin de sceller l'unité du pays, la guerre creuse le fossé ethnique, gangrène le corps de l'armée, dont certains chefs ont recours à des escadrons de la mort, à l'argent des trafics et aux manipulations en tout genre.

L'arrestation en 1999 d'Abdullah Öcalan, chef du PKK, freine ces dérives. C'est l'année où la Turquie, encouragée par l'obtention du statut de candidat à l'Union européenne (UE), lance son mouvement de réformes. Les juges militaires sont d'abord retirés des cours de sécurité de l'Etat. En 2001, l'état de siège est levé dans le Sud-Est, et trois civils sont adjoints au MGK, dont les avis ne sont plus "prioritaires".

Mais c'est le gouvernement Erdogan - "ex-islamiste" et mal-aimé des militaires - qui obtient le principal en juillet 2003 : un civil devient secrétaire général du MGK, qui perd (théoriquement) son accès illimité à toutes les entités civiles, ce qui lui permettait de veiller à l'application de ses "avis". Son appareil de 700 personnes est réduit et ses réunions espacées de deux mois. La raison de ce "miracle" ? A l'époque, plus de 70 % des Turcs veulent entrer dans l'UE, et celle-ci insiste pour réduire le poids de l'armée, qui ne peut s'y opposer sans perdre son prestige. Toutefois, ses généraux témoignent de leur courroux en s'asseyant trois minutes, dans un silence total, devant la presse et face à un président du Parlement coupable d'avoir amené sa femme voilée à une cérémonie protocolaire...

Or les rebuffades de l'UE ont fini par retourner l'opinion en Turquie, et l'administration Bush, donc l'OTAN, est en crise. Les généraux turcs se sentent désormais libres de redonner de la voix. Ils affichent leurs plans de nouvelles invasions au Kurdistan d'Irak, relancent leurs offensives contre le PKK en Turquie, sabotent les initiatives de règlement à Chypre et multiplient les mises en garde contre les "manquements à la laïcité" prêtés au gouvernement. Jusqu'à celle qui a été postée le 27 avril sur le site Internet de l'état-major. Cette mise en garde a été qualifiée de nouveau "coup d'Etat virtuel", car elle a stoppé le processus d'élection à la présidence par le Parlement d'Abdullah Gül, le bras droit de M. Erdogan, même si les formes furent très imparfaitement préservées, par le biais d'un jugement prononcé à cet effet par la Cour constitutionnelle. (Le Monde, Sophie Shihab, 28 mai 2007)

Une puissance financière et industrielle: OYAK

Le poids de l'armée turque tient aussi à la puissance financière autonome dont elle dispose. Elle possède en effet la troisième société holding du pays, l'OYAK (Mutuelle des forces armées), créée à l'époque du gouvernement militaire qui a fait suite au coup d'Etat de 1960. Elle est présente dans la métallurgie ou l'immobilier, la banque ou les supermarchés, la haute technologie ou le tourisme, etc. Parmi ses fleurons, des partenariats avec des sociétés étrangères comme Renault ou l'assureur Axa.

Ces activités permettent à un universitaire turc, Taha Parla, de critiquer l'Union européenne (UE) et son peu d'insistance, à s'intéresser à cet aspect central du rôle dominant des militaires dans la politique d'un pays qu'elle critique par ailleurs. L'armée est également liée, selon M. Parla, par le biais d'autres partenariats de l'OYAK, aux deux premières sociétés holdings du pays, celles des familles Koç et Sabanci. La nomination d'officiers à la retraite à des postes de direction de sociétés privées fait aussi partie de la tradition et renforce les liens entre armée et monde des affaires.

L'OYAK, qui repose sur une alliance des élites militaires, d'affaires et de la bureaucratie d'Etat, bénéficie de privilèges comme l'exemption d'impôts, l'organisme étant considéré comme un fonds de pension. Plus de 200 000 membres, tous militaires, lui reversent en outre 10 % de leurs salaires. Dirigé par un civil, son conseil d'administration accueille une majorité de militaires et son président est un général en retraite.

Deux autres fonds similaires, le SSDF (Fonds de soutien à l'industrie de défense) et le TSKGV (Fonds pour le renforcement des forces armées) sont encore plus privilégiés et alimentent un important fonds de réserve, qui échappe au contrôle du Parlement. Ce fonds est chargé de diminuer la dépendance du pays à l'égard de l'étranger en matière d'armement, qui reste pourtant forte. Même si la Turquie essaie de s'en dégager, comme en témoignent les actuels conflits à propos de la maîtrise des codes électroniques des F-16 américains, fabriqués sous licence par les usines de la TSKGV.  (Le Monde, Sophie Shihab, 28 mai 2007)

International War Industries Fair 2007 opens in Ankara

8th IDEF 2007 International Defense Fair was inaugurated yesterday in, after an opening ceremony including a parade by the cavalry unit carrying flags of participating countries.

The Fair was launched with a show by the Turk Yildizlari (Turkish Stars), the Turkish Air Force air acrobatics team. Turkish Stars, which are the only aerobatics team performing their displays with "eight" supersonic NF-5 aircraft, won applause during a stunning air show.

Speaking at the opening ceremony, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said "The Republic of Turkey, which has always paid great attention to its independence and freedom, will surely continue to have a defense mechanism to protect its territorial integrity and safeguard its national and international interests."

Erdogan stated that defense industry is indispensable for every country. "The defense industry will help in strengthening cooperation and preserving international peace and stability as well as overcoming challenges," he said adding that the defense industry has a strategic role in providing utmost security for Turkey.

"I have confidence in peace and justice in the world. What we have to do is to keep our faith in peace and justice," he said. "Our defense industry taking its roots from the first years of the Republic, has taken giant steps with the support of the state, dynamism of the private sector and international co operations," he said adding that Turkey is ready to share its experience and knowledge in defense industry sector with other countries.

Erdogan also said that the synergy emerged with the help of IDEF will contribute to the cooperation. "Enhancing the cooperation between countries in defense industry will also help us to take joint steps in protecting the international peace and stability. Moreover we can transform problems we face into benefit," said Erdogan.

Defense Minister Vecdi Gonul also addressed the opening. Gonul said that IDEF was the largest such event in Turkey's region and it is among the five major defense fairs in the world.

"We have to keep our armed forces strong and well-equipped to safeguard peace and security in a geography of conflicts," Gonul said.

Over 496 companies from 49 different countries will be displaying their products at the IDEF Fair which runs through May 25.

The largest number of people that attended to the IDEF'07 is from Turkey the host country, with 162 companies. Turkey is followed by Germany with 59 companies, the U.S. with 31 companies, Italy with 27 companies, the U.K. with 26 companies and France with 20 companies. China, Thailand and Moldova will attend the fair for the first time. Israel is attending the fair with 13 companies, South Korea with 15 companies, Pakistan with 6 companies, Spain with 7 companies, Sweden with 8 companies and Switzerland with 6 companies.

The Turkish Republic of Northern Cyprus, Iraq, Bosnia Herzegovina, Moldova, Lithuania, Denmark and Kazakhstan are attending the fair only at the embassy level.

The opening ceremony was attended by Prime Minister Erdogan, Chief of General Staff General Yasar Buyukanit, Industry and Trade Minister Ali Coskun, Land Forces Commander General Ilker Basbug, Naval Forces Commander Admiral Yener Karahanoglu, Air Force Commander General Faruk Comert, Gendarmerie Commander General Isik Kosaner, guest foreign defense ministers, foreign chief of staffs and other top military officials. Nearly all members of diplomatic corps were also present at the ceremony. (The New Anatolian, 23 May 2007)

Conscientious Objectors Rallied for Peace

The Conscientious Objectors' Platform celebrated the International Conscientious Objection Day (15 May) on Sunday, 20 May with a march from Istanbul's Taksim Square to a nearby army base.

The demonstrators expressed their opposition to war, as well as their support for imprisioned objector Halil Savda.

Ersan Ugur Gör drew attention to the fact that over 5 million dollars of Turkey's budget were spent on arms each year. Also, the Army Support Institution, with its monopolizing structures, represents an "coup to the economy".

He also repeated what he had said in 2004 when he decided to refuse to go to the army: "I want a world without classes, borders, exploitation, violence, hierarchy, and authority".

Özlem Mollamehmetoglu declared her objection at the meeting, becoming the 13th woman in Turkey to do so.

"Among men, I am a woman, among heterosexuals, I am bisexual, lesbian, gay, a transvestite, a transsexual. Among Turks, I am Laz, Kurdish, Armenian. Let us insist on peace among those who see the solution in fighting", she said. (BIA News Centre, May 22, 2007)

L'Armée turque au coeur du pouvoir

Erol Ozkoray
Journaliste et éditeur de la revue Idea Politika (1998-2002) (1).
Conseiller en communication politique.

(L'article publié par Politique Internationale, N°101, Automne 2003)

Éternelle candidate à l'Union européenne (UE), la Turquie éveille les passions, mais pose, aussi, de sérieux problèmes d'ordre institutionnel et politique. Aucun autre pays ne présente à ce point un double visage. D'un côté, une société civile développée et dynamique ; d'un autre côté, un Léviathan géant arc-bouté sur le statu quo qui tire tout un peuple vers le bas. D'un côté, une laïcité militante ancrée au cœur d'un républicanisme à la française ; de l'autre, un gouvernement islamique qui rêve d'anéantir l'espace public. D'un côté, une société qui, dans son écrasante majorité, aspire à la modernité occidentale (80 % des Turcs souhaitent adhérer à l'UE) ; de l'autre, une structure étatique paranoïaque qui exploite les vieux démons (l'impérialisme européen, le Traité de Sèvres, l'encerclement par la Grèce) pour mieux asseoir son pouvoir. Le cas turc a, décidément, tout d'un casse-tête chinois.
La plupart des observateurs occidentaux estiment que les problèmes majeurs de la Turquie - les questions chypriote, kurde et arménienne, le conflit avec la Grèce, la crise économique, le chômage, les droits de l'homme, la liberté d'expression et la montée de l'islam - se régleront avec le temps grâce aux réformes demandées par l'UE. Il ne reste finalement qu'un seul obstacle sur la route de l'Europe : l'armée qui, vingt-trois ans après le putsch de 1980, continue de détenir tous les leviers de commande.

De l'armée du peuple à l'esprit de caste

Créée par Mustafa Kemal Atatürk, cette armée est l'armée du peuple. En remportant la première guerre d'indépendance nationale contre les puissances impérialistes (1919-1923), elle a jeté les bases de la Turquie moderne. La république laïque, à laquelle 90 % de la population turque se déclarent attachés, est une valeur constitutive de la nation. Mais au lieu de se muer comme en France en une démocratie, cette république laïque a emprunté un tout autre chemin : trois coups d'État militaires (1960, 1971 et 1980) l'ont transformée en régime autoritaire (2). Au fil des années, l'armée s'est de plus en plus coupée du peuple. Elle est devenue un groupe social à part entière doté de privilèges particuliers, replié sur lui-même. Bref, une caste vivant en autarcie, séparée du reste de la population.
Aujourd'hui, l'armée turque se livre à un travail de sape systématique visant à ruiner les efforts des pro-européens tout en évitant de prendre ouvertement position contre l'UE afin de ne pas se dévaloriser aux yeux de l'opinion publique. Bien décidée à préserver le statu quo, elle s'oppose aux réformes démocratiques qui remettraient en cause ses prérogatives si le pays accédait à l'UE. Comble du paradoxe : l'armée turque, qui fut le fer de lance de la modernité occidentale, se réfugie dans un conservatisme anachronique.
Le vrai problème de la Turquie n'est ni religieux, ni économique, ni même géographique : il est politique. Avec les élections législatives du 3 novembre 2002 qui ont porté les islamistes à la tête du gouvernement, le système a clairement montré ses limites. Cette fois, le peuple turc s'est trompé. Ce n'est pas la première fois qu'un peuple bascule dans l'extrémisme par désespoir. Comment peut-il en être autrement quand l'injustice et les inégalités atteignent de tels sommets, quand la classe moyenne frôle le seuil de pauvreté, quand la corruption gangrène le pays et réduit à néant tout espoir de sortie de crise ? Mais ce désespoir a aussi des causes structurelles : un système des partis qui rappelle étrangement la IVe République française et, surtout, l'entêtement de l'armée à vouloir maîtriser ce système par le biais de la Constitution de 1982 dont l'objectif est de dépolitiser le pays. Ceux qui avaient semé le vent avec le putsch de 1980 ont récolté la tempête le 4 novembre 2002 au matin. Ce coup de théâtre était l'aboutissement inévitable d'une dérive autoritaire et oligarchique qui a, peu à peu, permis à l'armée d'exercer la réalité du pouvoir.

Le guet-apens du centre

La dépolitisation constitue la base même du système des partis. Il n'existe en Turquie aucun repère politique au sens occidental du terme. La distinction entre la droite et la gauche, sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable démocratie, n'a plus cours. Or le positionnement au centre conduit à l'autodestruction des partis ou, dans le meilleur des cas, à leur émiettement et à leur déclin.
Si les généraux ont fait l'apologie du centre, c'est qu'ils se méfiaient autant de la droite que de la gauche, qu'ils assimilaient aux mouvements terroristes des années 1976-1980. Analyse erronée qui osait faire l'amalgame entre des forces démocratiques et des groupes terroristes ! Après vingt ans d'application (1983-2003), ce système est aujourd'hui en faillite. Totalement déboussolés, les Turcs ne font plus aucune différence entre l'ultra-nationalisme, l'islamisme, le libéralisme, la social-démocratie et le conservatisme.
De fait, dans un corps électoral majoritairement conservateur (3), le transfert des voix de gauche (par exemple, les partisans de l'ancien premier ministre Bülent Ecevit et de son Parti de la gauche démocratique (DSP)) vers les islamistes ou vers les nationalistes s'opère avec facilité. De scrutin en scrutin, les électeurs oscillent désespérément d'un parti à l'autre selon le principe des vases communicants, y compris lorsque ces partis sont idéologiquement très éloignés. Tout est bon pour sortir de l'impasse. Après les islamistes en 1995, ce sont les nationalistes qui l'ont emporté en 1999. Des libéraux conservateurs en 1987 (le Parti de la mère patrie (ANAP) de Turgut Özal) à la gauche en 1991 (le Parti populaire social-démocrate (SHP) d'Erdal Inönü), l'électeur turc a donné sa chance à tout le monde. Toutes sortes de coalitions ont été expérimentées : entre la gauche et la droite (1991), entre la droite et les islamistes (1995) ou encore entre la gauche, les libéraux et les ultra-nationalistes (1999).
Si l'on ajoute à cela une inflation galopante (+ 70 % par an en moyenne depuis vingt ans), une corruption qui a coûté au pays 100 milliards de dollars en quinze ans et deux dévaluations, le tout ayant débouché sur une banqueroute économique (4) qui dure depuis avril 2001, le citoyen turc a de quoi se sentir désorienté. Les Turcs sont un peuple très patient. Plutôt que de se révolter contre leur État, ils ont essayé depuis quinze ans toutes les combinaisons politiques possibles et imaginables pour réaliser finalement l'exploit, en novembre dernier, de déloger du Parlement l'ensemble des partis politiques qui s'y trouvaient. Aucun n'a, en effet, franchi la barre des 10 % requise pour être représenté à la Grande assemblé nationale.
C'est une première dans l'histoire du parlementarisme européen : la totalité de la classe politique a été éliminée. Le vainqueur des élections de 1999, le DSP de Bülent Ecevit, est ainsi passé de 24 % à 1 % des voix en l'espace de trois ans, du jamais vu dans une démocratie occidentale. Les électeurs ont utilisé la seule arme dont ils disposent - le bulletin de vote - pour prendre leur revanche sur le " système corrompu ". Il ne reste plus au Parlement que deux formations : un nouveau parti qui participait aux élections pour la première fois, l'AKP (parti islamiste dirigé par Recep Tayyip Erdogan), et le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) de Deniz Baykal qui, en 1999, avait été victime de la règle des 10 %.
Sur les 34 % de voix obtenues par l'AKP, 25 % au moins sont des votes de protestation, l'étiage de ce parti se situant aux alentours de 8-9 %. 66 % des votants ne se sont donc pas prononcés pour ce parti sans compter que, dans un pays où le vote est pourtant obligatoire, 12 millions d'électeurs (sur 41 millions) ont boudé le chemin des urnes. Si l'on tient compte de l'abstention, le score de l'AKP tombe à 24 %.
La victoire des islamistes est, aussi, le résultat de la stratégie du Parti républicain du peuple (CHP) de Deniz Baykal - un parti " social-démocrate " qui, depuis le coup d'État de 1980, n'a jamais remis en cause le poids de l'armée sur la vie politique turque. Baykal a commis deux erreurs majeures lors de la campagne : 1°) il s'est opposé à ce que le seuil des 10 % soit abaissé à 5 % ; 2°) il a provoqué une bipolarisation avec l'AKP, ce qui a eu pour effet de propulser les islamistes vers la majorité absolue. Conséquence : un raz-de-marée islamiste (363 sièges sur 550), et un CHP à 18 %, score catastrophique par rapport aux capacités de la gauche turque.
" Démocrates islamistes " et république laïque : le mariage impossible
Les Turcs n'aiment pas les mises en scène politiques, surtout lorsqu'elles sont orchestrées par l'État. Ils n'aiment pas non plus qu'on s'en prenne à leur liberté de vote. Ainsi, en 1983, lors des premières élections générales organisées après le coup d'État de 1980 sous l'œil vigilant de la junte militaire, ils ont voté en masse pour le Parti de la mère patrie (ANAP, libéral) de Turgut Özal. Celui-ci a remporté la majorité absolue, malgré la présence d'un parti créé par l'armée sur lequel les généraux fondaient de grands espoirs. C'est une réaction du même ordre qui s'est produite lors du dernier scrutin. L'interdiction des deux partis islamistes Refah et Fazilet, puis la condamnation de Recep Tayyip Erdogan à dix mois de prison et cinq ans d'inéligibilité pour anti-laïcité ont été ressenties par les Turcs comme autant d'injustices qu'ils ont voulu réparer en votant AKP.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a bâti toute sa carrière politique sur l'islam. Le fait qu'il se positionne aujourd'hui comme un " conservateur moderne " et qu'il se désolidarise de l'islam en tant qu'idéologie prouve quatre choses : qu'il veut éviter un coup d'État ; que la démocratie et l'islam politique sont deux notions incompatibles ; que l'AKP est devenu - au moins en apparence - un parti comme les autres ; et qu'il aspire à rester au pouvoir le plus longtemps possible.
On a beaucoup dit en Turquie, mais aussi en Europe, que ce gouvernement était composé d'" islamistes modérés ", voire de " démocrates islamistes ". Or, dans une république laïque, il ne saurait y avoir de place pour un islam politisé qui, tôt ou tard, est appelé à entrer en conflit avec les institutions de l'État. L'islam est une religion communautaire et un projet politique global dont l'aboutissement naturel ne peut être que le totalitarisme. Des talibans afghans aux mollahs de Téhéran, les exemples ne manquent pas. Tirant les leçons de cette antinomie entre islam politique et république laïque, Erdogan a transformé son parti en parti attrape-tout afin d'éviter une réaction immédiate de l'armée.
Le sentiment d'appartenance à l'État-nation est un élément essentiel de l'identité turque. Selon un sondage d'opinion, 90 % des Turcs se définissent d'abord comme turcs, la religion musulmane ne venant qu'en deuxième position. Dans tous les pays où l'islam est fortement implanté, on obtient généralement le résultat inverse. C'est le miracle de la laïcité turque. Dans ce contexte, dire que la Turquie est un pays musulman n'a aucun sens. Cela revient à définir la France comme un pays catholique ! Face à la laïcité turque, les islamistes étaient contraints de changer et de se normaliser. Apparemment, c'est ce qu'ils commencent à faire. Comme quoi la république laïque a dompté ses islamistes !
Ce gouvernement continue néanmoins d'inspirer à l'armée un grand scepticisme. Celle-ci rêve d'un nouveau " coup d'État postmoderne " (5), comme en 1997, lorsque le parti islamiste Refah de Necmettin Erbakan - figure historique de l'islam politique en Turquie - fut évincé de la coalition sous la pression des militaires qui surent habilement mettre la société civile de leur côté.
Dans les années 1970, cette armée ne s'était pourtant pas privée d'utiliser les islamistes pour diviser la droite, alors représentée par l'inamovible premier ministre Süleyman Demirel. N'était-elle pas allée chercher Erbakan, qui était à l'époque réfugié en Suisse pour lui demander de fonder son propre parti afin de faire pièce à Demirel ? Aujourd'hui, la stratégie de l'armée consiste de nouveau à diviser pour régner. Mais, cette fois, à diviser le parti d'Erdogan. Ce faisant, les militaires ne se rendent pas compte qu'ils renforcent l'AKP au lieu de l'affaiblir...

Le " coup d'État permanent "

La Turquie est un pays en pleine décomposition. Comme il y a un siècle, elle est redevenue l'homme malade de l'Europe. Le cas turc dépasse largement le cadre réducteur d'une crise économique liée à la mauvaise gestion du pays. Il s'agit d'une faillite structurelle d'ordre politique, dans laquelle l'armée joue le rôle principal. Depuis vingt-trois ans, le pays est gouverné de la même façon : les problèmes sont soit ignorés (la politique de l'autruche parfaite), soit réglés (s'il le faut vraiment et toujours au dernier moment) par des méthodes brutales. C'est un système où la concertation et le dialogue n'ont pas droit de cité. Le mot " concession " a disparu du vocabulaire de l'État. L'État turc existe pour lui-même et par lui-même et il se confond avec l'armée. Quant au citoyen, il n'existe qu'à travers l'État et doit s'effacer quand les intérêts de celui-ci sont en jeu.
La Turquie se présente donc comme une pseudo-démocratie post-totalitaire. Kenan Evren, l'instigateur du coup d'État de 1980, n'avait-il pas l'habitude de dire qu'une " démocratie ne peut être basée que sur l'unité et l'union nationale " ? Les Turcs vivent dans un univers orwellien, conditionnés et surveillés en permanence par leurs maîtres en uniforme.
Cette forme d'organisation de l'État est poussée à son paroxysme dans le sud-est et l'est du pays, peuplés majoritairement de Kurdes, où l'exécutif et la justice sont placés sous le contrôle direct de l'armée. Au niveau national, la réalité est plus subtile : les Turcs sont confrontés à un " coup d'État permanent ". La base juridique de l'État est la Constitution de 1982 et son instrument politique le Conseil national de sécurité (CNS). Le CNS, qui se réunit une fois par mois sous la présidence du président de la République, est composé du premier ministre, du ministre des Affaires étrangères, du ministre de la Défense, du chef d'état-major, ainsi que des chefs des armées (Terre, Air, Marine et Gendarmerie). L'armée se comporte comme un parti politique classique et remplit parfaitement son rôle. Sous la direction du chef d'état-major, les militaires qui siègent au CNS définissent les grands axes de la politique turque. La moindre initiative du gouvernement islamiste est examinée lors des réunions mensuelles du CNS. L'accès du gouvernement aux services de renseignement est limité. Quant au fonctionnement de l'" État profond " (l'organisation interne du secrétariat du CNS en fait partie), il lui échappe totalement.
Cette oligarchie militaire a mis en place un système complexe, géré par le secrétaire général du CNS. Mieux encore : ce même secrétaire général préside au sein du CNS une " cellule de crise " - un organe d'exception qui, au fil du temps, est devenu le véritable centre du pouvoir exécutif. Le CNS mène depuis vingt ans une " guerre psychologique " contre la population turque, qui subit les conséquences dramatiques de cette politique autoritaire, sans que le gouvernement ne puisse exercer le moindre contrôle.

De la défense nationale à la sécurité nationale

À la question " Quels sont vos buts ? ", les cadets des écoles militaires turques ne répondent jamais, comme leurs homologues occidentaux : " Défendre la patrie ! " Très fiers, ils s'exclament en chœur : " Diriger la Turquie ! " L'exercice du pouvoir fait clairement partie des objectifs affichés par les généraux.
Cet état d'esprit a modifié les priorités de l'armée turque qui, en vingt ans, est passée du concept de défense nationale à celui de sécurité nationale. Elle est devenue une armée idéologique dont la finalité est de faire entrer dans le rang tous ceux qui s'écartent des normes politiques déterminées par elle. D'où l'omniprésence du thème des " ennemis intérieurs " (les Kurdes, les islamistes, l'extrême gauche, les nationalistes et, aujourd'hui, les partisans de l'UE), incontournables auxiliaires des armées putschistes.
Cette paranoïa d'État fondée sur l'obsession de la " sécurité nationale " fournit une justification au surarmement de l'armée. Celle-ci est remontée, en quinze ans, du 17e au 9e rang mondial. Selon le SIPRI, les dépenses militaires de la Turquie ont augmenté de 53 % au cours des quatre dernières années (et de 71,3 % depuis dix ans). De 1996 à aujourd'hui, elles sont passées de 6,6 milliards à 10,5 milliards de dollars. Ces dépenses représentaient 5,4 % du PIB en 1999 contre environ 3,5 % en 1990, soit une augmentation de 1,9 % en dix ans. À titre de comparaison, sur la même période, la Grèce a enregistré une hausse de 0,1 % et les États-Unis une baisse de 2,1 %.
Outre son poids politique, l'armée turque présente cinq autres caractéristiques : elle est politiquement irresponsable (le ministre de la Défense est soumis aux ordres non pas du premier ministre mais de l'état-major) ; la justice civile n'a pas compétence pour juger des crimes commis par des militaires (ils sont couverts par l'" immunité " et seuls les tribunaux militaires peuvent en connaître) ; elle est la seule institution qui échappe au contrôle de la Cour des comptes ; son budget ne peut pas être censuré par le gouvernement ; elle contrôle une bonne partie de l'économie turque par l'intermédiaire de sa holding Oyak.
Les militaires fixent eux-mêmes le niveau de leur rémunération, sans que le gouvernement n'ait la moindre idée de la ponction opérée sur le budget national, car ces chiffres ne sont pas publiés au journal officiel. Selon une enquête récente, 32 % des Turcs estiment qu'il faudrait soumettre l'armée à un contrôle public. Cela fait partie des problèmes sur lesquels l'Union européenne devrait se pencher.
Officiellement, le budget de l'armée ne représente que 11 % du budget de l'État. Mais selon le SIPRI et l'IISS de Londres, cette part est en réalité plus près des 30 %. Pour dissimuler l'ampleur de ses dépenses, l'armée puise dans des fonds publics, par exemple le Fonds pour l'industrie de défense, qui ne sont pas directement intégrés dans son budget. Il lui arrive également d'utiliser les subsides du ministère des Transports et du ministère des Travaux publics.

La normalisation du CNS

Les 800 000 hommes de l'armée turque cotisent chaque mois auprès de leur holding Oyak, l'un des trois plus puissants groupes du pays. Ce géant financier et industriel est présent dans le secteur automobile avec Renault ; dans la finance avec AXA et la banque Oyak ; dans l'industrie avec une dizaine de cimenteries ; dans la distribution, dans l'alimentation et même dans la défense (c'est Oyak qui fabrique les F16). Il est, par surcroît, en train d'acquérir, par le biais des privatisations, une position dominante sur le marché des télécommunications et de l'industrie pétrolière. Tant que ce système politico-militaire restera en place, la Turquie n'a aucune chance de devenir une vraie démocratie. Car, comme on le sait, le multipartisme et l'organisation régulière d'élections ne suffisent pas à garantir le respect des droits de l'homme et des libertés essentielles.
Le Partenariat d'adhésion à l'UE, signé en 2000, prévoit la " normalisation " du CNS, c'est-à-dire sa mise en conformité par rapport aux normes européennes. En d'autres termes, il s'agit de le rendre caduc. C'est une condition sine qua non pour que la Turquie obtienne enfin, comme promis en décembre 2004, la date de l'ouverture des négociations d'adhésion.
Le gouvernement islamiste a essayé de se plier aux recommandations européennes en faisant voter, en août dernier, un certain nombre de lois sur le CNS. Des lois qui sont, hélas, restées lettre morte : alors que, désormais, le CNS doit être présidé par un civil, c'est encore un militaire qui vient d'être nommé à sa tête. La loi lui impose de se réunir une fois tous les deux mois, mais il continue comme auparavant à fonctionner à un rythme mensuel. Bref, l'armée ignore ouvertement le gouvernement qui se sent de plus en plus marginalisé.
Selon des sources bien informées, l'armée aurait trouvé une parade à l'offensive menée, depuis Bruxelles, contre le CNS. Depuis trois ans, le pouvoir politico-militaire se déplace du secrétariat du CNS vers le cœur même de l'état-major. Cette organisation politique totalement indépendante du gouvernement et qui fonctionne de manière autonome repose sur plusieurs institutions incontrôlables, dont même le nom est inconnu. Le gouvernement civil n'a aucun accès à ces institutions et peut-être en ignore-t-il les attributions précises. Un nouvel État dans l'État est en train de se constituer.
Pour l'heure, en Turquie, la vraie question n'est pas : " Les islamistes ou l'armée ? " Le véritable choix de société se situe entre la démocratie, c'est-à-dire l'Union européenne, et l'autoritarisme oligarchique.
La politique de défense, ainsi que la politique étrangère de la Turquie relèvent du domaine exclusif de l'armée. Qu'il s'agisse de la participation d'Ankara aux forces multinationales de l'ONU en Irak ou du règlement du problème chypriote, rien ne se décide sans l'accord de l'état-major.
La crise irakienne, qui s'est finalement soldée par un échec cuisant pour les militaires turcs, a mis en lumière leur méconnaissance du monde et des relations internationales. Ils ont voulu faire croire aux États-Unis que les islamistes, et eux seuls, s'étaient opposés au passage des troupes américaines sur le sol turc, leur but étant évidemment de discréditer le gouvernement aux yeux de Washington. Paul Wolfowitz, secrétaire adjoint à la Défense, qui sait pertinemment où se trouve le vrai centre du pouvoir en Turquie, ne s'y est pas trompé : il a montré du doigt l'armée turque, lui faisant porter l'entière responsabilité de cette décision. À la suite de ce coup de poignard dans le dos, d'autant plus douloureux qu'il était asséné par un allié fidèle, l'équipe Cheney-Rumsfeld-Wolfowitz a écarté la Turquie de son projet de reconstruction du Moyen-Orient. À moyen terme, les bases militaires de Bulgarie et de Roumanie sont, en effet, appelées à remplacer les bases turques.
En réalité, l'armée turque se méfie des États-Unis depuis l'intervention chypriote de 1974, qui avait valu à Ankara des mesures de représailles. Elle craint que la Maison-Blanche ne donne son accord à la constitution d'un État kurde au nord de l'Irak et est sincèrement persuadée que l'UE pousse dans le même sens. Certains militaires vont jusqu'à poser l'équation : " Union européenne = PKK ", ces deux organisations ayant en commun, à leurs yeux, de vouloir diviser la Turquie !
Face à cette armée qui se déclare " propriétaire du pays ", les démocrates turcs n'ont pas la tâche facile. D'autant que la presse ne leur est guère favorable : 70 % du tirage national et la totalité des circuits de distribution sont entre les mains d'une seule personne, Aydin Dogan, qui épaule l'armée dans son entreprise de défense du statu quo et empêche toute évolution intellectuelle du pays (6). Mais cette débauche de désinformation n'est pas parvenue à endormir l'esprit critique des citoyens : selon deux sondages récents, 55 % des Turcs pensent que l'armée bloque le processus d'adhésion à l'UE et ils sont 90 % à juger que le système politique turc n'est pas une démocratie (7).
Dans ces conditions, deux voies s'offrent à l'UE : soit maintenir la Turquie à sa périphérie tant qu'elle ne sera pas normalisée, c'est-à-dire tant que les militaires n'auront pas été exclus définitivement de la vie politique civile - ce qui demandera du temps ; soit accepter ce pays tel qu'il est et parier sur la dynamique européenne pour le faire évoluer comme ce fut le cas pour la Grèce, l'Espagne et le Portugal. Il ne faut pas oublier, en tout cas, qu'une Turquie frappée d'ostracisme et qui continuerait de se complaire dans un système politique anachronique totalitaire serait plus dangereuse pour la sécurité de l'Europe qu'une Turquie à laquelle on offrirait une chance d'évoluer vers plus de démocratie. Bref, si Ankara finit par emprunter la voie de l'Union, comme le désire son peuple, de " grands boulevards " (8) s'ouvriront alors devant elle - des boulevards sur lesquels les Turcs chemineront pour construire une société meilleure, plus libre et plus juste.
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Notes :

(1) Cette revue a été contrainte de suspendre sa parution après avoir fait l'objet de plusieurs saisies et mesures d'interdiction de la part des autorités turques. L'état-major des armées a engagé contre Erol Özkoray pas moins de huit procédures judiciaires. Il a déjà remporté deux procès. Dans les six procès en cours, le procureur requiert au total près de trente ans d'emprisonnement sur la base de l'article 159 du Code pénal qui réprime les critiques contre l'armée.
(2) Depuis la naissance de la République, l'armée turque a mené une trentaine de tentatives, réussies ou non, de coups d'État, toujours officiellement pour " sauver la démocratie ". Quand elle fait la guerre, par exemple à Chypre en 1974, il s'agit d'une " opération de paix ". L'idéologie dominante cultive le paradoxe, brouille les pistes et joue sur la désinformation avec la collaboration de la presse.
En 1960, l'armée met fin au pouvoir du Parti démocrate qui gouvernait la Turquie depuis 1950. Les responsables de ce parti sont emprisonnés et le premier ministre Adnan Menderes est condamné à la pendaison, ainsi que deux de ses ministres (le ministre des Affaires étrangères Fatin Rüstü Zorlu et le ministre des Finances Hasan Polatkan) au terme d'un procès qui dure un an.
Le coup d'État de 1971 renverse le premier ministre Süleyman Demirel et la Constitution de 1962 est amendée dans un sens autoritaire.
Les terrorismes de gauche et de droite qui ravagent le pays entre 1976 et 1980, causant la mort de 6 000 personnes, finissent par provoquer la réaction de l'armée qui intervient le 12 septembre 1980. Le Parlement est fermé, les partis politiques supprimés, leurs leaders jetés en prison. L'armée fait voter sa propre Constitution en 1982.
(3) En trente ans, et à la suite de deux coups d'État (1971 et 1980), le peuple turc est devenu conservateur. Le vote de gauche, qui était de l'ordre de 45 % en 1973, a chuté aujourd'hui à 30 %, y compris les voix du parti kurde DEHAP. Dans le même temps, le vote de droite est passé de 55 à 70 %, en incluant les voix islamistes et nationalistes. Mais, dans son immense majorité, l'électorat turc est ouvert à la nouveauté et est attiré par toutes les innovations contemporaines. Ce qui explique son adhésion au projet européen.
(4) Le total de la dette turque (intérieure et extérieure) s'élève à 260 milliards de dollars, tandis que son PIB est d'environ 150 milliards de dollars. Selon les critères de Maastricht, le rapport dette/revenus ne doit pas dépasser 60 %. Dans le cas turc, ce rapport est de 173 %. L'économie turque est sous le contrôle du Fonds monétaire international (FMI) qui a préféré sauver la Turquie après le 11 septembre, en raison de son importance géostratégique, en y injectant 31 milliards de dollars en quinze mois. En août dernier, le FMI a de nouveau rééchelonné la dette jusqu'en 2006. Initialement, le paiement de cette dette, qui atteint 11,5 milliards de dollars, était prévu pour l'automne 2003. La Turquie est toujours en état de faillite officieuse. Tôt ou tard, elle devra demander un moratoire sur le paiement de sa dette extérieure et annoncer une consolidation de sa dette intérieure.
(5) Le " coup d'État postmoderne " est une innovation politique des dirigeants militaires de l'époque, qui ont forcé le premier ministre Necmettin Erbakan à démissionner. À sa place fut nommé Bülent Ecevit, le doyen de la gauche turque.
(6) Le groupe Dogan contrôle également deux chaînes de télévision parmi les plus importantes : CNN Turquie et Canal D.
(7) Le premier sondage a été réalisé pendant l'été 2003 par l'AKP ; le second, en 2002, par l'association économique Tesev.
(8) Le dernier discours du président Salvador Allende, appelé " discours des grands boulevards " fut adressé au peuple chilien par la radio le 11 septembre 1973, juste avant l'assaut de la Moneda par les putschistes de Pinochet.

Sentences for Army Officers Revoked by Higher Court

In the trial related to the bombing of a bookstore in Şemdinli, a district town in the south-eastern province of Hakkari, the court of appeals has overturned the prison sentence of 39 years, 5 months and 10 days of the suspect gendarme sergeants Ali Kaya and Özcan İldeniz. The court claimed that there was insufficient investigation and that the trial should have been taken to a military court.

All eyes on Van

The Heavy Penal Court of Van had convicted the accused of "forming a gang, murder, attempted murder and grievous bodily harm" in June 2006. The case will now be referred back to Van, and it is technically possible for the court there to insist on its verdict. İf so, the case would be referred to the Court of Appeals General Committee, and the committee's decision would be binding. Should Van accept the ruling of the court of appeals, the case would be transferred to a regional military court.

Tanrikulu: Not surprised

Sezgin Tanrikulu, the president of the Diyarbakir Bar Association and one of the lawyers involved in the case, claimed in an interview with bianet that General Staff President Yaşar Büyükanit's speech on 12 April had led to this decision. Büyükanit had, after the local court decision, claimed that "justice had been murdered". The Diyarbakir Bar Association has filed a complaint against Büyükanit for "attempting to influence an impartial trial".

Protests from both sides

The lawyers bringing the case had filed a complaint against the suspects under Article 302 of the Penal Code for "subjugating part or all of the state territory to foreign rule or weakening the state's independence or unity or attempting to control state territory".

The defending lawyers on the other hand, have claimed that the case was brought to increase European Union pressure to dispense with the jandarma organization; they want the verdict to be overturned. 

Undue Influence of Military in Semdinli Trial

The bombing of a bookstore in Semdinli, a district town in the South-East of Turkey, in November 2005 had led to one death. Two junior army officers, Ali Kaya and Özcan İldeniz, had been sentenced to 39 years imprisonment in the case, but the sentence was revoked by the Supreme Court of Appeals on 16 May.

"Soldiers can also be terrorists"

Two third party lawyers in the case, Murat Timur and Tahir Elci, are worried that their attempts to "unmask at least a small part of an illegal organisation" are being thwarted. .The Supreme Court of Appeals has argued that accusing the soldiers of the crimes in question was "beyond imagination, based on pure speculation".LawyerTimur considers this evaluation "not legal, but political" and argues that officer status does not prove innocence.

Military Court responsible?

Because the suspects were on anti-terrorist duty at the time of the bombing, the Court of Appeals has called for the trial to referred to a military court. Timur argues, however, that "throwing bombs at a citizen's shop is not a military activity". His colleague Elci attacks the decision as "insincere", adding that the crime was committed in a civilian domain, and that the aggrieved party was civilian, too.

Fair Trial Impossible

The lawyers fear that a fair trial and effective investigation of the case would be hampered. The Chief of the Armed Forces' General Staff, General Büyükanit, is responsible for appointing military judges and other personnel issues. In the period of the initial trial, Büyükanit had commented on one of the suspects, "I know him, he is a good kid". He followed this with a press briefing on 12 April, where he denounced the case as an "unprecedented assasination of justice". Lawyers Timur and Elci were thus not surprised at the decision handed down by the Supreme Court of Appeals, and commented that it would be "naive" to expect a fair trial in a military court. The European Court of Human Rights (ECHR) denounces military trials of civilians as a matter of course, and Elci argues that the same should be true when the aggrieved party is civilian: "It is unimaginable that military trials on civilians whose rights have been violated by members of the armed forces in a civilian domain will yield a fair result.

Appeal to the ECHR

Elci believes that the illegal organisation goes far beyond the three people arrested, and the lawyers have filed an appeal at the Supreme Court of Appeals. Prosecutor Ferhat Sarikaya was debarred from practising as a lawyer since he attempted to get to the bottom of the case, and the court did not consider his indictment fully. Thus, the lawyers are also considering appealing to the EHCR.

Article 145

According to retired military judge Ümit Kardas, one of the problems in the Semdinli trial is Article 145 of the Turkish Constitution. It has been in use since 1961 and never revised. The article allows Turkish military courts to deal with crimes in the military as well as the civilian domain. (BIA News Centre, May 16-17, 2007)


Ironic Punishment for Conscientious Objector

In Corlu Military Prison, conscientious objector Halil Savda, has been confined to his cell again on 15 May, the International Day of Conscientious Objectors. The Association against War (Savaş Karşıtları) has reported that Savda has received a punishment of nine days confinement for refusing to "wear the military prison uniform, attend muster, and have his hair and beard cut".

Opponents of war and conscientious objectors are meeting on 20 May at 2 pm in Taksim, Istanbul, to celebrate the International Day. The Conscientious Objector Platform is planning to bring together old and new conscientious objectors. The main aim of this year's meeting is to demand freedom for Savda and the right to refuse military service.  (BIA News Centre, May 16, 2007)


European Reaction to Military Interference

European politicians have reacted to the statement published on the website of the Armed Forces' General Staff on 27 April.

Among the writers are MEPs Daniel Cohn-Bendit, Joost Lagendijk, Cem Özdemir, and Andrew Duff, academic Timothy Garten Ash, Joschka Fischer, Hans Vandenbrock and Ana Palacio. The letter was published in the International Herald Tribune today.

The undersigned expressed their disappointment in the involvement of the army and said that the threat to laicism was exaggerated.

After expressing their views on democracy and laicism in Turkey, the government of the Justice and Development Party (AKP) and the role of the armed forces, the writers suggested that the army's intervention could damage the process made in Turkey and relations with the EU. They said they were "greatly saddened by this intervention".

As far as the EU accession process is concerned, they made following comments:

"When it was announced in 2004 that a series of reforms had led to the fulfillment of the Copenhagen Criteria, it was decided to start negotiations. On of these criteria is respect for human rights and fundamental freedom. Another criterion is a functioning democracy, which includes civil control of the army. The intervention of the armed forces on 27 April has led to doubts on whether Turkey is taking these criteria seriously.

The undersigned also said that they found the General Staff's justification of "a threat to laicism" exaggerated, adding that a series of reforms, from women's rights to education, offer a legal base for protecting laicism.

The politicians added that "the preferences of the Turkish people" would emerge in civil society and political processes. In a democracy, demonstrations, application to the legal system and political campaigns were acceptable means.

The writers ended the letter by sympathizing with the worry that government was in the hands of one party. "This however should not be used as an excuse for the army to limit democracy. (BIA News Centre, May 17, 2007)

Possible military operation is a tool for statist forces

Omer Laçiner, editor in chief of the socialist monthly Birikim, asserts that a possible military operation into northern Iraq to eliminate the camps of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) based there might aid pro-status quo forces regain dominance.

‘You want to believe and you also want to make people believe that they are fundamentalist, just because you want to preserve the privileges you have as the military,’ says Laçiner, himself a graduate of the Turkish Military Academy in 1966 -- later expelled from the army in 1971 for political reasons -- with in-depth knowledge of the Turkish military’s mentality

 "Any provocative move during the general election process may be used as an excuse by the military to go into northern Iraq. The military can tolerate being involved in a certain level of dispute with the US, which has already voiced its objection to a military incursion into Iraq by Turkey," said Laçiner. The atmosphere in the aftermath of the General Staff’s “e-memorandum” was unpleasant and disappointing enough for those in Turkey who had hoped never to experience another military intervention in the political life of the country -- assuming that democracy had become part of the system for everybody after the country had witnessed numerous reforms over the past decade.

However a warning by a prominent intellectual sounds worse still: Omer Laçiner claims the launch of a military operation into northern Iraq to eliminate the presence of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) may be promoted and carried out within the ongoing general elections process, with the sole aim of driving the ruling Justice and Development Party (AK Party) into a tight corner.

Last week in an interview with Yeni Asya daily, asked whether he expected yet more tension in the lead-up to the July 22 polls, Laçiner said that a tendency analysis regarding the outcome of the elections would be carried out by mid-June. If votes for the pro-establishment main opposition Republican People’s Party (CHP) do not appear to have increased, while the AK Party looks set to get two-thirds of the seats in Parliament once again -- as in November 2002 -- then the AK Party may be faced with a new crisis in the form on a military operation into northern Iraq, he claimed.

Politics as a cruel game

“One should know that politics is a cruel game. If sufficient energy cannot be accumulated on the fault line via the debates on secularism, then there may be attempts to fuel Turkish-Kurdish tension. This is something that will be done in order to influence the results of the elections,” Laçiner said in the interview with Yeni Asya. Today’s Zaman last week held a separate interview with him in order to offer him the opportunity to elaborate on these remarks.

Before passing on to what Laçiner said, a brief chronology of events might be helpful. Dialogue with Iraqi leaders has become a matter of political controversy in Turkey after Chief of General Staff Gen. Yaşar Büyükanıt, during a February visit to the US capital, said he would not meet with Iraqi Kurdish leaders because they supported the PKK.

The issue turned divisive when the government expressed the intent to have talks with the same leaders to discuss security issues with Iraq. But tension cooled off after a meeting of the national Security Council (MGK) late in February. A statement released after the meeting expressed backing for “intensified diplomatic efforts,” something that has been widely interpreted as a green light for talks with the Iraqi Kurds, as the civilian governmental stance was supported by Foreign Ministry bureaucrats.

Nevertheless, as of early April remarks by Iraqi Kurdish leader Massoud Barzani, in which he openly threatened to stir unrest in Turkey’s Southeast, were the latest spark prompting Turkey to deliver a diplomatic note of protest to Baghdad, urging the central government to take concrete and urgent steps against the PKK presence and activity in the North. Only a day after the delivery of the note, the MGK indicated that Turkey could resort to military measures should it not receive a satisfactory answer.Just two days after the April 10 MGK meeting, Büyükanıt chose to publicly ask the government for approval to launch a military operation into northern Iraq to fight PKK members there. His remarks saying that not Barzani but “those who spoiled” Barzani were responsible for the situation in northern Iraq -- meaning a safe haven for the PKK there -- were widely interpreted as an indirect reproach toward US policies.

To return to the e-memorandum, the release of which came after all of these developments: On April 24 Foreign Minister Abdullah Gül was nominated by the ruling party as the sole candidate in the presidential elections. On April 27, only minutes before midnight, the controversial General Staff statement was released on its Web site. The military made clear its opposition to Gül, without naming him, but referring to an “Islamic reactionary mentality” that was engaged in “endless efforts to disturb the fundamental values of the republic of Turkey” and mounting “an open challenge against the state.”

Now opposition parties are continuing to seek mergers and alliances to try to wrest seats from Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s AK Party after the government declared early elections on July 22 in an attempt to overcome the political deadlock over the election of Turkey’s next president. Gül told reporters, “My candidacy continues,” when asked if he would run as president in a popular vote after Parliament approved on Thursday a key constitutional amendment allowing the Turkish people -- rather than legislators -- to elect the president.

The issue’s own logic

“Yes all of these facts are present; however, the entire issue has also its own logic,” Laçiner, editor in chief of the socialist magazine Birikim, said in his first remarks in the interview with Today’s Zaman.

“The subject is a ruling party that has been in power for four years -- and a government that has increased its votes, despite the worrisome effects of being in power for such a long time,” he said, referring to the fact that the second AK Party government led by Erdoğan came to power in March 2003, following the first AK Party government’s ruling, led by Gül after the November 2002 elections.

“You want to believe and you also want to make people believe that they are fundamentalist, just because you want to preserve the privileges you have as the military,” said Laçiner. The 61-year-old is a 1966 graduate of the Turkish Military Academy and was later expelled from the army in 1971 for political reasons, thus he has in-depth knowledge of the Turkish military’s mentality.

1971 was the year in which, on March 12, the Turkish military intervened in politics with a three-point memorandum urging the then-government to take measures to re-establish law and order in the country, seeking the establishment of a new government to implement Kemalist (named after Turkey’s founder Mustafa Kemal Atatürk) reforms and the implementation of revolutionary laws.

“’But you’re not able to awaken sufficient fear via this fundamentalist threat, the existence of which not even you yourself believe. Eventually you will need to extend another leg of those societal fears; a fear nourished by threat of disintegration due to northern Iraqi leaders’ support for the PKK. That leg needs to be built on nationalist sentiments,” Laçiner continued.

Noting that the government is currently not doing anything specific to gain votes nourished with such nationalist sentiments, Laçiner added that in fact the majority of opinion leaders and policy makers are already aware of the fact that military means will not present a way out of this issue.

“But due to their fear of being subject to the military’s wrath, which could certainly be severe, they keep their silence, except a few organizations such as TÜSİAD, which are out of reach of the General Staff’s long arms,” he said referring to the most influential business and industry grouping in Turkey, the Turkish Industrialists and Businessmen’s Association (TÜSİAD).

Symbols as useful tools

“The army is not in favor of a democratic solution to the Kurdish issue, because they are afraid that such solution may lead to a decrease in the level of their status in society. If the CHP cannot approach the desired level of votes via the help of fears of fundamentalism, if at least it doesn’t force the AK Party’s hand in establishing a coalition government following the upcoming elections, then I’m afraid certain provocations may take place,” said Laçiner, alluding to certain provocative political activism by pseudo nongovernmental organizations run by retired members of the military.

“Any provocative move within the general elections process may be used as an excuse for launching a military operation against northern Iraq. The military can even partially risk its relations with the US. It can tolerate being involved in a certain level of dispute with the US, which has already voiced its objection to a military incursion into Iraq by Turkey,” Laçiner said, referring to the fact that Turkey has all along been a pivotal military NATO ally for Washington, -- prompting one to recall once more Büyükanıt’s speech in which he indirectly reproached the US for “spoiling” Iraqi Kurdish leaders.

Laçiner drew attention to the fact that politics and debates are being held and societal sensitivities are being nourished by symbolic incidents, giving the unique example of the “hooding incident” that occurred after the Turkish Parliament’s refusal on March 1, 2003 to allow tens of thousands of US troops to invade Iraq from Turkish soil -- leading to a deep rift developing in the Turkish-US alliance. On July 4, 2003, dozens of US soldiers raided an office used by the Turkish Special Forces in the northern Iraqi city of Sulaimaniya and took 11 Turkish soldiers into custody over allegations they were planning to assassinate the governor of Kirkuk. The soldiers were led out of their headquarters at gunpoint with hoods over their heads, leading to the media dubbing the affair the “hooding incident.” Treated harshly in custody, the soldiers were set free after a few days following strongly worded protests from Ankara and a US apology. But the incident nourished anti-American sentiments in Turkey, further enflamed by the public’s anger over the US invasion of neighboring Iraq.

“If, for example, you capture a US citizen consultant during an operation against the PKK, together with those PKK members, you become the hero and you can count on and use the credit thus gained for another 10 years,” Laçiner continued.

The responsibility of being the ruling party

When asked whether it was not possible for the AK Party as well to use the nationalist sentiments nourished by such incidents for gaining public support, Laçiner dismissed such a possibility, arguing that with the responsibility of being the ruling party AK Party would be the one who would have to face reactions from the international community in the event of such military operation to which both the EU and the US expressed objection.

“You can shout as loud as you wish in favor of a military operation if you are the opposition party. Yet there is no way to make an explanation to the international community. And as the ruling party leading the government, the AK Party will not be able to defend the military abroad, something that will not be helpful inside the country. This will also lead the AK Party to have a low profile within the international community, even in the event of a very brief operation -- which will anyhow be considered unacceptable. In the meantime the situation of the AK Party will easily be interpreted by the public as though the AK Party were defending Turkey’s enemies rather than protecting [the country’s] national dignity,” Laçiner said.

“Moreover in order for the CHP to be able to get over 20 percent of the public vote, the establishment needs significant polarization in the event of a situation where arguments based on threats of fundamentalism do not work.”

Laçiner said that in the event of a situation like the one above, the pro-establishment forces and their supporters will accuse the AK Party of not being sufficiently nationalist, and this notion will be the tool used to create a significant polarization.

Laçiner, who has witnessed first hand all three military coup d’états between 1960 and 1980, as well as the Feb. 28, 1997 incident -- described as “a post-modern coup d’état” -- that overthrew the coalition government of former Prime Minister Necmettin Erbakan, concluded, “They can easily accuse the AK Party of being ‘ümmetçi’ in order to gain public support,” using a term that implies that one’s prime concern is one’s religion rather than one’s nationality or state. (todayszaman.com, EMINE KART, May 15, 2007)

Senior Turkish military commander found guilty of abuse of office

Senior Turkish army officer has been found guilty by a military court of misusing his authority in connection with the tender for building work in eastern Turkey.

General Ethem Erdagi, the commander of the Turkish Third Army, was sentenced by a military court on Thursday to 11 months and 25 days in prison and ordered to pay a fine of YTL 213. The general was also suspended for a period of two months of 28 days.

Eight other persons were also found guilty of misusing their authority in connection with the tender, which was for construction work at a base of the 8th Army Corps in the eastern city of Elazig.

The court also ordered that General Erdagi pay 10 percent of the financial damage of YTL 216,000.

However, this fine and all other penalties were suspended by the court.

Lawyers for the defendants said that they will appeal the verdict. (NTV-A, May 11, 2007)


Lawyer Sacked from Bar post over Filing Complaint against the Army

Lawyer Kemal Vuraldoğan who filed a complaint against Ministry of Defence over the midnight declaration of the chief of staff of the army on 27 April has been sacked from his post of vice chairman of Ankara Bar association. Bar executive board expelled him on 2 May 2007. The bar decision said “Vuraldoğan sued the ministry and informed the press without informing the association, hence violating the ban on advertising causing a crisis of confidence”.

Vuraldoğan said that the decision damages the independence of lawyers and the freedom to seek justice. (antenna-tr.org, May 11, 2007)


Erdogan rencontre le chef de l'Armée après une crise entre eux

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré vendredi le chef d'état-major pour la première fois depuis la menace  d'intervention lancée par l'armée si le gouvernement remettait en cause la laïcité, a indiqué à l'AFP le porte-parole de M. Erdogan.

Le chef du gouvernement a reçu le général Yasar Büyükanit dans son bureau à Istanbul, dans le palais de Dolmabahçe, a précisé Mehmet Akif Beki.

La rencontre a duré plus de deux heures, selon l'agence de presse turque Anatolie. Aucun communiqué n'a été immédiatement publié sur le contenu de l'entretien à l'issue de la réunion.

Cette rencontre était la première annoncée depuis la publication par l'armée le 27 avril d'un communiqué accusant le gouvernement issu de la mouvance islamiste de remettre en cause la laïcité et menaçant d'intervenir pour la défendre.

Le gouvernement avait riposté fermement le jour suivant en rappelant à l'état-major qu'il "demeure sous les ordres du Premier ministre". M. Erdogan et le général Büyükanit s'étaient parlé au téléphone l'après-midi du même jour.

Cet affrontement est lié à l'élection au parlement du président de la République, poste brigué par un seul candidat, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül. Alors qu'un premier tour s'est soldé sans qu'il obtienne la majorité des deux-tiers des voix requises pour être élu, l'armée publiait le soir-même son communiqué, manifestant son opposition à voir à la tête de l'Etat laïque un responsable au passé islamiste.

Quatre jours plus tard, la Cour constitutionnelle, saisie par l'opposition, annulait le vote, arguant que le quorum pour sa tenue n'avait pas été atteint.

M. Erdogan a convoqué des élections législatives anticipées pour le 22 juillet, au lieu du 4 novembre. (AFP, 4 mai 2007)

Affaires religieuses/Religious Affairs

La police turque arrête 11 personnes soupçonnées de liens avec Al-Qaïda

La police turque a arrêté 11 personnes soupçonnées de liens avec le réseau Al-Qaïda mercredi à Istanbul, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Elle a également saisi plusieurs faux passeports et des documents illicites au cours d'opérations simultanées dans quatre quartiers populaires de la banlieue d'Istanbul.

Les suspects sont soupçonnés d'avoir préparé des attentats dans la métropole turque, selon Anatolie, qui ne donne pas plus de détails sur ces projets.

Les autorités turques ont imputé à une cellule turque d'Al-Qaïda quatre attentats suicide visant deux synagogues, le consulat britannique et la banque britannique HSBC, qui ont fait 63 morts et des centaines de blessés en novembre 2003 à Istanbul.

Un tribunal de la ville a condamné en février sept membres de cette cellule à la prison à vie pour leur implication dans ces attentats.

Il a condamné 41 autres suspects à des peines allant de trois ans et neuf mois à 18 ans de prison.  (AFP, 30 mai 2007)

Parties eye religious sects to increase votes

As the campaigns for general elections on July 22 begin in earnest, strategies in Turkey are following both the classic ad-and-promises pattern of European or American politics as well as the homegrown technique of appeals to spiritual values.

In Turkey, that means special appeals to so-called "tarikat", sometimes translated as "sects," sometimes as "orders."

Such orders, although formally forbidden by the constitution, have always been influential in Turkish politics. Some religious orders have direct links to certain political parties; others shift according to the political climate.

There are two groups of religious orders or sects, according to Metin Heper, a professor from Bilkent University, who discussed the sensitive but very real issue with the Turkish Daily News.

"The first group's social, private or work lives are definitely dominated by the rules of religion while the second group differs with their preferences of secularism in state affairs," said Heper, a noted scholar who has studied the interplay between religion and politics in Turkey for more than three decades.

Heper said that as the ruling Justice and Development Party (AKP) seems more secular than the other conservative parties, it could well harvest the votes of the second group during the elections, while the first group is likely to prefer the Saadet (Happiness or Contentment) Party (SP).

Deputy leader of the True Path Party (DYP), Mahmut Nedim Bilgiç, speaking to the TDN, argued that the religious orders should not be directly related to politics, saying, "To avoid politicization of the orders/sects more freedom of religion should be provided."

Will AKP lose the religious sects?

It is well-known the AKP attracted most of the votes of the dominant religious orders or sects during the 2002 general elections. It is not yet clear whether this success will be repeated as the party has not been able to deliver on its promises on lifting the headscarf ban, nor has it been able lift restrictions on so-called "Imam-Hatip" high schools, essentially vocational schools established to train Islamic clergy. Neither has the party been able to fulfill promises to liberalize Koran courses in public and private education.

There is also a growing middle class among religious people who send their children abroad and increasingly look with disfavor on the anti-European Union parties like SP or Grand Unity Party (BBP).

"They would rather vote for the AKP" Çayir said. 

AKP deputy of Adiyaman, Hüsrev Kutlu, said that being a member of a religious sect is an individual right and should be considered as an element that goes along with the freedom of religion.

"The religious orders are not harmful to Turkey," Kutlu said. "The orders are based on humanity, so are the politics. It's normal and you cannot prevent this intersection."

He added that he has personal interest to Saidi Nursi, the founder of the Nursi Movement of one Turkey's best-known "tarikat" or orders.

The demand increases for Alevi votes

The CHP, meanwhile, a social democrat and staunch secularist party, has started to seek the support of its traditional electorate group, the Alevites. However, the Nationalist Movement Party (MHP) and the AKP are also trying to enjoy some Alevi votes.

The Alevis, a large community in Turkey and Syria, is a distinct branch of Islam that is known for its centuries of liberal views; for example the group eschews formal worship in mosques and few of its women have ever been veiled, even in pre-Republican times. While many members of the group complain of second-class treatment by the Sunni-dominated religious affairs directorate, the members have long been supporters of secular rule and law and are known for building political alliances on the left.

Thus it is an interesting turn in Turkish politics that rightist and nationalist MHP has begun to pay attention to Tunceli, an Alevi populated city. An Alevi leader Timur Ulusoy, President of Haci Bektasi Veli Cultural Foundation, will run for elections under the MHP banner. 

The main branch of Alevis, Bektasis are known in particular for supporting leftist political views and groups.

The distribution of religious votes among parties:

Amid the religious groups, Nur Movement is one of the biggest communities and separated into two main branches.

Mehmet Kutlular represents one of them called the "Nur" movement, which can be rendered as the movement for "Sacred Light." the movements has links to the AKP but in the past has mainly supported the Truth Path Party (DYP)". A big question mark will be the merger of the DYP with the Motherland or "ANAVATAN" party to create the new Democrat Party or DP. The new party's success in maintaining those links of inherited support will define much of its success on July 22.

The other segment of the Nur Movement is known as "Fetullahçilar," loyal to Fethullah Gülen, an Islamic prayer leader who lives in the United States. This group is generally known to support the AKP but its support is by no means a foregone conclusion.

Another group is the "Süleymancilar", loosely aligned with the Ismali order known in the west as followers of the Agha Khan. This group usually decides on which party to vote at the very last minute. But observers say this time the group is expected to distribute its votes between the AKP and the DP.

Iskender Pasa, a group under the leadership of Nureddin Cosan, supports the BBP and the AKP.

What happened in previous elections?

In the 1999 elections, the DYP received the support of Süleymancilar and established contacts with the Ismail Aga Community.

The biggest movement of Nurcular under the leadership of Gülen favored the Democratic Left Party (DSP) in the 1999 elections and the AKP in the 2002 elections. In both cases their support was critical in their emergence as the top vote-getting parties.

Yet another group, "Kadiriler", a small moderate branch of religious groups, gave support its to the DYP in the 1990s. 

The background of the Süleymancilar: The founder of the community is the grandson of Süleyman Hilmi Tunahan, Ahmet Arif Denizolgun. Denizolgun was Antalya Deputy of the DYP and became minister for transportation during the 55th Turkish Government. Mehmet Beyazit Denizolgun, Ahmet Arif Denizolgun's brother, is one of the founders of the AKP and a member of the Parliament.

Menzilciler is known to have close relations with the MHP and BBP. But their votes were distributed between the BBP and the AKP in the elections in 2002.

Who will vote for whom?

Religious sects, communities and orders have technically been forbidden by law since 1925 although they have become more assertive since the 1980s amid a mood of toleration that began under the late-President Turgut Özal. The result is that the members of these groups refrain from declaring their religious segment. Here are the TDN's observations on "who will vote for whom" after a series of talks with the members of these groups who spoke on the condition of anonymity:

AKP: Iskender Pasa, Ismail Aga and Fetullahçilar would vote for AKP. Some of the Kutlular's segment and a small number of Süleymancilar would also support AKP, while most of the Naksi's will continue to vote for AKP.

DP: Süleymancilar and Nurcular are expected to support the DP and some of the Naksi's under the leadership of Haydar Bas and some Nurcular under the leadership of Kutlular might vote for the DP.

BBP:  The ones who are against the AKP from Iskender Paşa faction would vote for BBP. 

CHP: Most of the Alevis. 

MHP: A small segment of the Alevis and some from Nurcular.

SP: The most traditionalist voters allied with the so-called "Milli Görüş" or "National View" movement established by Islamist politician Necmettin Erbakan. (turkishdailynews.com.tr, GÖKSEL BOZKURT - DUYGU GÜVENÇ, May 28, 2007)

Un pasteur en Turquie : « Je sais qu’ils me tueront »

Cette déclaration faite deux jours après le triple meurtre de Malatya par un pasteur turc décrit bien le climat d’insécurité dans lequel vivent les protestants en Turquie.

Dans une interview à la presse, ce pasteur expliquait qu’il avait pris ses dispositions à l’égard de sa femme et de ses enfants, car il s’attendait à mourir.

Depuis le triple meurtre du 18 avril dernier dans une maison d’édition chrétienne à Malatya, une rafale de menaces et tentatives de violences s’est abattue sur les protestants turcs et leurs lieux de culte.

Que ce soit par email, téléphone, courrier postal ou de vive voix, les protestants sont harcelés. La plupart ne veulent pas en parler.

La dernière attaque a eu lieu le week-end dernier, à Eskisehir (200 km d’Istanbul) contre un lieu de culte de la Fondation l’Eglise protestante d’Istanbul. Les vitres du second étage du bâtiment ont été brisées et plusieurs cocktails Molotov ont été lancés sur l’église samedi soir.

Certains journaux turcs ont aussi jeté de l’huile sur le feu en n’hésitant pas à mettre une vie en danger. En effet, les détails des interrogatoires de police d’un des accusés, Emre Gunaydin, ont été publiés illégalement. Celui-ci a avoué qu’il avait planifié un autre meurtre, en plus de ceux de Malatya.

Sa victime potentielle, un pasteur, a vu son nom publié dans la presse. « En Turquie, de telles choses signifient que sa tête est mise à prix » a commenté un pasteur d’Istanbul, qui s’est également demandé comment ces informations avaient bien pu être révélées aux journalistes. (Journal Chrétien-collectifvan.org, 27 mai 2007)

Inculpation de l'instigateur supposé du meurtre de trois chrétiens

Un tribunal de Malatya (est de la Turquie) a inculpé et fait écroué samedi pour meurtre et création d'une organisation terroriste le meneur supposé d'un groupe de jeunes ayant assassiné le mois dernier trois protestants dans cette ville, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Emre Günaydin, 19 ans, est également poursuivi pour la séquestration des trois hommes, un Allemand et deux Turcs torturés durant trois heures dans les locaux de leur maison d'édition chrétienne avant d'être égorgés, a ajouté l'agence.

Hospitalisé pour un traumatisme crânien après avoir tenté de fuir la police en se jetant par la fenêtre du troisième étage du bâtiment abritant la maison d'édition Zirva, le jeune homme n'avait pu jusque-là comparaître devant les juges.

Arrêtés sur les lieux immédiatement après le crime, les quatre autres assassins présumés, âgés de 19 à 20 ans, ont été inculpés pour les mêmes charges et écroués le mois dernier.

Ils ont désigné  Günaydin dans leurs dépositions à la police comme l'instigateur du triple meurtre.

Sept autres complices supposés, dont la petite amie de Günaydin, ont été laissés en liberté dans l'attente de leur procès.

Selon les médias, les prévenus seraient tous membres d'une cellule nationaliste islamiste ressemblant à celle impliquée dans le meurtre du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, en janvier à Istanbul. (AFP, 19 mai 2007)

La Conférence des églises veut la protection des minorités en Turquie

Le président de la Conférence des Eglises européennes (KEK) Jean-Arnold de Clermont a demandé au gouvernement français d’intervenir pour qu’Ankara protège ses minorités, suite au meurtre de trois chrétiens le 18 avril dans l’est turc, selon un communiqué reçu lundi.

Dans un courrier adressé au président Jacques Chirac le 27 avril mais rendu public lundi, le président de la KEK veut que Paris demande à Ankara "d’adopter une attitude nouvelle envers les minorités religieuses qui, jusqu’à ce jour, ne bénéficient pas d’un statut juridique assurant leur liberté".

La Conférence des Eglises européennes (KEK), fondée en 1959, est une communauté de 125 Eglises de tradition orthodoxe, protestante, anglicane et vieille-catholique de tous les pays d’Europe, et de 40 organisations associées.

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont souhaite également que le gouvernement exprime "avec la plus grande fermeté au gouvernement turc sa condamnation" des meurtres, après tortures, de deux chrétiens turcs et d’un allemand à Malatya (est). Leur maison d’édition distribuait des Bibles et publiait des livres chrétiens.

Cinq Turcs, dont une femme, soupçonnés d’être impliqués dans ces meurtres largement condamnés dans le monde, sont sous les verrous, six suspects ont été libérés dans l’attente de leur procès et un autre, chef présumé du groupe, est hospitalisé pour un traumatisme crânien.

Le Présidium de la Conférence des Eglises européennes (KEK), réuni à Cartigny, près de Genève, du 23 au 25 avril, a déjà condamné ces meurtres et exhorté le gouvernement turc d’"adopter une nouvelle attitude envers les minorités religieuses".

Il a aussi demandé aux musulmans, aux chrétiens et à tous les croyants d’Europe de "rejeter l’exploitation de la religion à des fins politiques et de bâtir ensemble des ponts de paix et de dialogue entre tous les peuples et cultures ", est-il rappelé dans le communiqué issu de la Fédération protestante de France. (armenews.com, 6 mai 2007)

La laïcité, un mythe politique turc à usages multiples, selon des analystes

Le mot est sur toutes les lèvres, dans tous les communiqués: laïcité, enjeu de la récente crise politique en Turquie. Mais plusieurs analystes ont une tout autre grille de lecture et récusent l'idée de l'affrontement entre deux camps définis comme laïque et religieux.

"La religion n'est qu'un prétexte, un instrument de la compétition politique entre le gouvernement et une partie de l'opposition. Ce sont des enjeux électoraux, institutionnels plus que de vrais enjeux de société sur la place de l'islam", analyse pour l'AFP Alexandre Toumarkine, chercheur à l'Institut français d'études anatoliennes à Istanbul

"On ne se demande plus si la société s'islamise ou non. Le problème est posé en terme du contrôle de certaines institutions. On discute de rapports politiques", ajoute-t-il.

La crise a éclaté avec le refus de l'armée, exprimé indirectement mais clairement dans un communiqué, devant la possibilité qu'un membre du gouvernement issu de la mouvance islamiste devienne président de la République.

Quatre jours plus tard, la Cour constitutionnelle, arguant d'une question de quorum, annulait le vote au parlement à l'issue duquel le chef de la diplomatie Abdullah Gül avait échoué de peu à réunir les deux-tiers des voix requis.

"C'est en fait une lutte politique, une lutte pour le partage du pouvoir économique (...) Le côté qui se sent victimisé est celui qui estime posséder les villes, voire le pays, qui voit dans l'autre camp des arrivistes et qui est en train de se faire jeter hors de son pré carré", analyse Ismet Berkan, rédacteur en chef du quotidien Radikal, à l'instar d'autres éditorialistes turcs.

"Les manifestants descendus dans la rue pour défendre la laïcité n'appartiennent pas au même milieu social que ceux qui se taisent et qui attendent les élections pour prendre leur revanche --les couches populaires, moyennes, la province, les gens qui n'appartiennent pas au secteur public, les milieux plus conservateurs", énumère Alexandre Toumarkine.

Pour désamorcer la crise, le Parti de la Justice et du développement (AKP)  a convoqué des législatives anticipées pour le 22 juillet.

Deux manifestations, à Ankara et Istanbul, les 14 et 29 avril, ont réuni plus d'un million de personnes réclamant le respect de la laïcité et refusant "la charia" que le gouvernement est accusé de vouloir imposer à terme.

Samedi encore, des milliers de manifestants se réunissaient à Manisa (ouest) pour défendre les mêmes thèmes.

La crainte de l'armée et des élites kémalistes serait donc moins celle d'une islamisation, à terme, de la société que celle d'une main mise du gouvernement sur les leviers de l'Etat et du pouvoir: ministères, système judiciaire, appareil bureaucratique...

D'ailleurs, la même armée, qui se pose aujourd'hui en défenseur sourcilleux de la laïcité, n'hésitait pas, dans les années 80 et après avoir renversé un troisième gouvernement, à brandir le Coran et à construire des mosquées. Il est vrai qu'à l'époque, l'ennemi principal était le communisme.

Quant à une "islamisation" de la société depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 de l'AKP, elle reste au stade du soupçon, ou de l'entrée en vigueur de mesures relevant apparemment plus d'une certaine bigoterie que d'un vaste dessein fondamentaliste.

L'une des rares enquêtes posant la question du foulard notait, en novembre, qu'il était en recul, avec 11,4% des Turques le portant, contre 15,7% en 1999, selon la Fondation des études sociales et économiques turques (TESEV).

Et la Turquie a été épargnée, à l'exception d'attentats meurtriers à Istanbul en 2003, par les manifestations d'un fondamentalisme radical. Le pays, majoritairement sunnite, abrite de multiples confréries, et une branche issue du chiisme, celle des alévis, qui appartiennent à une islam résolument tourné vers la modernité.  (AFP, Florence Biedermann, 5 mai 2007)

Socio-économique / Socio-economic

Greenpeace s'adresse au G8 depuis le Mont Ararat

Des militants de l'organisation écologiste internationale Greenpeace ont appelé mardi les dirigeants du G8 à prendre au plus vite des mesures contre le changement climatique lors d'une manifestation sur le mythique Mont Ararat, dans l'est de la Turquie.

Au sommet de la montagne, la plus haute de Turquie avec une altitude de 5.137 mètres et qui selon la tradition biblique a accueilli l'arche de Noé, les militants ont déployé une banderole affirmant: "G8: ceci est le point de non retour. Sauvez le climat maintenant", selon un communiqué de l'ONG.

Andree Böhling, responsable de Greenpeace pour les questions énergétiques, a appelé dans ce document le groupe de huit grandes puissances industrielles a s'engager lors de leur prochaine réunion, du 6 au 8 juin en Allemagne, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

"Nous voulons voir des objectifs spécifiques et ambitieux. Tout le reste est vain", a déclaré M. Böhling.

"Bush, Blair, Merkel et les autres dirigeants du G8 doivent se réveiller -nous n'allons pas avoir d'autre chance... Ou ils agissent, et ils agissent radicalement, maintenant, ou il pourrait être trop tard pour notre génération et presque à coup sûr pour notre postérité", a-t-il ajouté.

La manifestation intervient quatre jours après la publication par Greenpeace d'un document américain dont l'organisation s'est procuré une copie, montrant que les Etats-Unis ont exprimé de sérieuses objections à une déclaration sur le réchauffement climatique devant être signée lors du sommet du G8.

Selon ce document, Washington rejette notamment l'idée d'établir des objectifs contraignants pour les émissions de gaz à effet de serre.

Mi-mai, Greenpeace a affirmé construire sur le Mont Ararat une nouvelle arche de Noé pour sensibiliser l'opinion publique aux dangers -inondations, tempêtes, sécheresses- du changement climatique mondial. Le navire doit être inauguré le 31 mai.

L'arche de Noé, d'après la Bible, était une grande embarcation construite sur l'ordre de Dieu afin de sauver Noé, sa famille et toutes les espèces animales d'un Déluge sur le point d'arriver.

Selon certains spécialistes, le mont Ararat serait le lieu où l'arche se serait échouée à la fin de son périple. (AFP, 29 mai 2007)

Women Celebrate Feminist Anniversary in Turkey

Twenty years ago, women rallied in protest at a judge's use of a Turkish proverb: "a woman should always have a stick on her back and a child in her belly". The women met and demonstrated against domestic violence. This year, on 20 May, feminists met in Macka Park, Istanbul, in remembrance of this first collective action.

Three generations of women, some of whom had been to the first march, some of whom had been children or not born yet, came together to call for "an end to violence, discrimination, the devaluation of housework, and the non-representation of women in politics" and to make both women and domestic violence a visible issue.

Several famous women artists took to the stage, and the demonstrators also sang two women's songs in unison.

There were stands of NGOs, such as the internet magazine "Feminist Approaches", the gay, lesbian, bisexual and transgender support association Lamdaistanbul, the women's "Monday" magazine, the women's shelter and support group Purple Roof, the women's cinema cooperative Filmmor, and the Project for Legal Support against Abuse and Rape.

Women united

In the "Women's March against Violence", women united against "violence, discrimination, abuse and inequality". Senay, one of the demonstrators, said she was demonstrating "so that politicians don't forget women". She said that the women's movement was stronger in the 1980s than today. Her daughter Burcu had joined "so that inequality ends". Merve, a volunteer for the Purple Roof, was worried that "there is a pretence of freedom for women. Women are shown as free and then they are restricted". She spoke of "fake freedom".

Handan Coskun, who had joined the demonstration 20 years ago, said that "the women's movement is more important than any other movement", Stella Ovadia said "women today know that the prince on the white horse is of no use". Gülnur Acar Savran commented that "women have realized that violence comes from patriarchy".
Uneducated women face more oppression

"Housewife" Filiz, who had come to Macka Park unaware of the demonstration, said that "Women should not be oppressed. Uneducated women face a lot of pressure. Women need to stand up for themselves".

Her daughter Gizem and her friend Fatma had come to the park to watch one of the female singers, rap artist Ayben. When Ayben demanded in a song that women should be able to walk the streets freely, they shyly said that they had enjoyed the song.

Female intellectuals evaluate Turkey's women's movement

In a series of articles published last week in an anniversary issue by the "Campaign against Domestic Violence", prominent women commented on the women's movement in Turkey.

Academic Gülser Öztunali Kayir remembers the first women's meetings she joined. She was so impressed by the other women, that she was inspired to enter the university exam in her thirties and become an academic. The women decided to face the prejudices that "feminists" faced in Turkey head on, and called their first magazine "Feminist". She says that women have come a long way, but that there is still much to do.

Gülnur Acar Savran evaluates the "Women's Solidarity Against Domestic Violence" Campaign. She says that for the first time, male violence was not excused by lack of education, alcohol, or economic problems, but it was shown that it was a systematic attempt to keep women under control. The feminist campaigns and meetings brought women from all walks of life together. She writes that the women's movement still needs to be listened to.

Academic Nükhet Sirman emphasizes that male hegemony always changes its approach, and that women need to keep thinking in order to understand these changes.

Yaprak Zihnioglu reminds us that the women's demonstration 20 years ago was the first street protest after the repressive military regime of the early 1980s. She remembers the excitement of seeing women streaming to the meeting place, and of women bystanders applauding them.

Researcher Aksu Bora remembers the foundation of the women's shelter Purple Roof. She says that today we understand male violence towards women better, but that it still has to be acknowledged as a political problem.

Filiz Kerestecioglu, whose song "There are women" has become a highly symbolic song for the women's movement, says that it stands for the refusal to be silent anymore. The women's movement has forced acknowledgement of "domestic labour" and "rape in marriage", but she also worries that there are not enough women's shelters and that violence is not questioned sufficiently. (BIA News Centre, Ayca Orer, May 22, 2007)

Homosexuals Fed Up with Media Bias

At a session at the Second International Meeting against Homophobia, Ugur Yüksel of the Kaos GL Magazine , Ugur Alper of the alternative dictionary homoloji.com and Bawer Cakir from Lambdaistanbul an association for homosexuals, bisexuals and transgendered people, discussed their experiences with the media.

We want to make our own news

The representatives spoke of the "loneliness" that homosexuals feel when following the news, and the "sexist male language" that is dominant in the media. They expressed the desire to make their own news through a network of regional reporters, in order to show that news need not "other", ridicule, or ignore homosexuals.

Homoloji.com for a new language

Alper, the moderator of homoloji.com, explained that the aim of the alternative dictionary was to spread awareness of the language used among homosexuals. He said that the internet offered the opportunity to overcome Turkey's politics of rendering homosexuals "lonely".

Screening the media

Cakir of Lamdaistanbul presented the conclusions of the LGBT media screening group, claiming that many news related to homosexuality were "ridiculous" and "biased".

Cakir reminded the audience that homosexuality was often used to "sell" a news item, giving the example of the discussion of da Vinci's sexual orientation when the book "The Da Vinci Code" appeared on the market. (BIA News Center, Ayca ORER, May 21, 2007)

Greenpeace bâtit une arche de Noé pour sensibiliser au changement climatique

L'organisation internationale écologiste Greenpeace a annoncé mercredi avoir lancé la construction sur le Mont Ararat, dans le nord-est de la Turquie, d'une nouvelle arche de Noé pour sensibiliser l'opinion publique aux dangers du changement climatique mondial.

"Greenpeace a commencé à construire une arche de Noé sur le Mont Ararat pour mettre en évidence la menace d'une nouvelle catastrophe climatique", a déclaré Andree Böhling, responsable de Greenpeace pour les questions énergétiques, lors d'une conférence de presse à Istanbul.

"Le changement climatique mondial est la plus grande menace pour notre planète depuis l'époque de Noé", a poursuivi le militant écologiste. "Nous sommes sur le point d'être confrontés à un nouveau Déluge".

L'arche de Noé, d'après la Bible, est une grande embarcation construite sur l'ordre de Dieu afin de sauver Noé, sa famille et toutes les espèces animales d'un Déluge sur le point d'arriver.

Le livre de la Genèse de la Bible hébraïque (Ancien Testament) désigne le mont Ararat comme le lieu où l'arche de Noé se serait échouée à la fin de son périple.

"Le réchauffement de la Terre a déjà causé une progression des sécheresses, des tempêtes et des inondations", a déclaré M. Böhling. "Et nous ne sommes qu'au début d'un désastre climatique dont l'étendue va altérer la vie sur cette planète de manière inimaginable si nous n'agissons pas".

Le militant a appelé les dirigeants du G8 a prendre des mesures effectives pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre lors de leur réunion à Heiligendamm (nord de l'Allemagne) du 6 au 8 juin.

Une vingtaine d'écologistes originaires d'Allemagne et de Turquie ont commencé la semaine dernière la construction de l'arche -qui mesurera 10 mètres de long pour quatre mètres de large et autant de hauteur- sur un flanc du Mont Ararat, a indiqué l'organisation. Le navire sera inauguré le 31 mai. (AFP, 16 mai 2007)


Plus de 80% des exportations de l'industrie turque vers l'UE

L'industrie automobile turque a exporté, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, des véhicules et voitures utilitaires vers 160 pays pour un montant global de 5,9 milliards de dollars, dont 80,4% (4,8 milliards de dollars) vers des pays de l'Union européenne.

Selon des chiffres publiés ce mardi par l'Association des exportateurs Turcs (UIB), l'Allemagne, l'Italie, la France et la Grande-Bretagne ont été les principaux partenaires européens dans ce domaine, avec plus de 50% des exportations de voitures turques écoulées sur leurs marchés.

Les autres pays européens consommateurs de voitures turques sont les suivants : Espagne, Pays-Bas, Belgique, Irlande, Autriche, Suède, Grèce, Finlande, Danemark, Portugal, Luxembourg, Pologne, Lettonie, Hongrie, Slovénie, Slovaquie, Malte, République Tchèque et Estonie.

En 2005, l'industrie automobile turque avait exporté des voitures et véhicules utilitaires vers 177 pays pour un montant global de 11,6 milliards de dollars, dont 68% vers des pays de l'Union européenne (UE).

Lancée en 1954 avec le montage de jeeps et de camionnettes militaires, l'industrie automobile turque s'est développée avec l'assemblage de camions et d'autocars commerciaux, avant de connaître un essor particulier à partir des années 70, avec la création de la société nationale Otosan et le développement des investissements de grandes marques européennes et japonaises. (Le Matin.ma, 9 mai 2007)

Report d'une loi sur la sécurité sociale appuyée par le FMI

La Turquie a différé mercredi d'un an la mise en application d'une épineuse loi sur la sécurité sociale demandée par le Fonds Monétaire International (FMI), a annoncé l'agence de presse Anatolie.

Cette loi, dont l'objectif est de réduire le déficit croissant de la sécurité sociale, devait initialement entrer en vigueur en janvier, mais sur requête du président de la République, la Cour constitutionnelle en a invalidé certaines parties.

Le gouvernement a par la suite indiqué vouloir mettre en oeuvre la loi au 1er juillet prochain, mais a dû modifier ses plans en raison des changements importants requis par la Cour constitutionnelle et un ordre du jour chargé.

Le parlement turc a voté mercredi en faveur d'une motion présentée par le parti au pouvoir demandant que le texte entre en vigueur au 1er janvier 2008, selon l'agence Anatolie.

La loi a pour but, selon ses auteurs, d'améliorer la gestion de la sécurité sociale et de porter l'âge de la retraite à 65 ans pour les hommes et les femmes d'ici 2048, disposition que les syndicats ont qualifiée de "retraite vers la tombe".

La refonte du système social turc est considérée comme cruciale dans le cadre des réformes structurelles turques et une amélioration des finances de ce pays aux termes d'un accord stand-by conclu avec le FMI, sachant que la sécurité sociale constitue l'un des plus grands fardeaux pour le budget turc.  (AFP, 9 mai 2007)

Une loi ouvre la voie à la construction de centrales nucléaires

Le Parlement turc a adopté mardi une loi déterminant le cadre légal pour la construction et la mise en service des premières centrales nucléaires du pays, a rapporté l'agence Anatolie.

La loi autorise le ministère de l'Energie à lancer un appel d'offres pour la construction des centrales et détermine quelles seront leurs capacités et où elles seront construites.

Le texte prévoit que des entreprises du secteur public pourront construire les centrales si celles du secteur privé ne répondent pas à l'appel d'offres, et ajoute que les compagnies d'électricité pourront se procurer l'énergie fournie par les centrales en signant des accords sur quinze ans.

Le gouvernement turc prévoit de construire trois centrales nucléaires, d'une capacité totale de 5.000 mégawatts, qui devraient être opérationnelles en 2012.

Le projet a pour objectif de faire face à un déficit éventuel en ressources énergétiques et de réduire la dépendance envers l'Iran et la Russie qui sont les principaux fournisseurs de gaz naturel de la Turquie.

Mais le projet et le choix possible comme site pour la première centrale nucléaire de la ville côtière de Sinop, située au bord de la mer Noire, à 435 kilomètres au nord-est d'Ankara, a suscité une vague de protestations de la part de riverains et de groupes de défense de l'environnement.

Un projet de centrale nucléaire avait déjà été lancé par les autorités turques, mais elles avaient dû y renoncer en juillet 2000 en raison de difficultés financières et de protestations de la part de défenseurs de l'environnement de la Grèce voisine et de Chypre. (AFP, 8 mai 2007)



Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le Vatican favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE

L'Eglise catholique est favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne car ce pays "a parcouru un long chemin" et "respecte les règles fondamentales de la vie commune", a déclaré Mgr Tarcisio Bertone, numéro deux du Vatican, dans une interview mercredi à La Stampa.

Interrogé en marge d'une conférence sur le thème "Christianisme et Sécularisme", le secrétaire d'Etat du Saint-Siège a notamment déclaré que "la Turquie est un pays qui est définitivement laïque".
 "En Europe on exalte la laïcité en tant que telle et même plus encore le +laïcisme+. Et au nom de ce +laïcisme+, on rejette toute référence aux racines judéo-chrétiennes (de l'Europe)", a-t-il indiqué.

"Mais la Turquie aussi a parcouru un long chemin et marche encore (...). Les positions sont naturellement très différentes mais avec les peuples et les gouvernements qui respectent les règles fondamentales de la vie en commun, on peut dialoguer et construire ensemble un bien commun dans la sphère européenne et dans la sphère de la communauté mondiale", a estimé Mgr Bertone.

"Y compris jusqu'à une entrée dans l'Union Européenne?", lui demande le journaliste du quotidien. "Y compris jusqu'à une entrée dans l'Europe", répond Mgr Bertone.

Les relations entre le Vatican et la Turquie sont devenues houleuses depuis qu'en 2004 le pape Benoît XVI -- qui n'était encore qu'à l'époque que le cardinal Joseph Ratzinger -- s'était prononcé contre l'entrée de la Turquie dans l'UE.

Les rapports se sont depuis normalisés, le Vatican précisant que le cardinal Ratzinger s'exprimait uniquement à titre personnel. Mais une nouvelle crise s'est produite en septembre 2006, après le discours du pape à Ratisbonne, lors d'un voyage en Allemagne, dans lequel il semblait associer l'islam à la violence, déclenchant une violente polémique.

Benoît XVI a réussi à réduire également ce foyer de tensions, effectuant un voyage historique en décembre dernier en Turquie, au cours duquel il a prié dans la mosquée bleue d'Istanbul, un geste exceptionnel permettant de tourner une nouvelle fois la page.

En janvier de cette année, le pape a de nouveau rendu hommage à "l'engagement de la Turquie en faveur de la paix", rappelant son "rôle de pont" entre l'Asie et l'Europe et de "carrefour entre les cultures et les religions".  (AFP, 30 mai 2007)

Nicolas Sarkozy donne six mois de répit à la Turquie

La France, pour le moment, n'entend pas faire obstacle à la poursuite des négociations avec la Turquie. Le président Nicolas Sarkozy s'abstiendra d'opposer le veto de Paris à l'ouverture prévue, le 26 juin, de trois nouveaux chapitres de négociation entre l'Union européenne et Ankara. En revanche, il veut poser la question des frontières de l'Europe au mois de décembre prochain, lors du Conseil européen qui clôturera la présidence portugaise de l'Union.
 
Nicolas Sarkozy souhaite que les Vingt-Sept décident alors de créer un groupe de travail chargé de délimiter les frontières de l'Union et de réfléchir à sa politique de voisinage. Avec, dans l'esprit du chef de l'État, une réponse qui devra être claire : la Turquie ne fait pas et ne fera pas partie de l'Europe. Sur le fond, le président de la République ne renie rien des positions tranchées qu'il a défendues pendant la campagne électorale. Mais il a conscience d'avancer en terrain explosif.

Pour déminer la voie, il a eu un premier contact téléphonique, le 24 mai, avec le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Avant-hier, il a dépêché à Ankara son conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, qui s'y est rendu très discrètement. « Il s'agit de trouver un chemin qui ne casse ni l'Europe en deux, ni la relation franco-turque, expliquait-on hier dans son entourage à l'Élysée. Nous sommes à la recherche de ce chemin. » Il restera ensuite à expliquer à l'opinion publique pourquoi les négociations d'adhésion se poursuivent avec Ankara.
 
L'échéance du 26 juin, à laquelle l'Union doit ouvrir les nouveaux chapitres, qui portent sur la politique économique et monétaire, le contrôle financier et l'appareil statistique, arrive beaucoup trop tôt pour les autorités françaises. D'abord, les Vingt-Sept viendront de se mettre d'accord au Conseil européen des 21 et 22 juin - c'est du moins ce qu'on espère à Paris - sur le principe et les grandes lignes d'un traité simplifié, appelé à se substituer au défunt projet constitutionnel européen. Il restera alors à mener des pourparlers détaillés, au sein d'une conférence intergouvernementale à vingt-sept, pour rédiger le nouveau traité. Ces pourparlers s'achèveront, au plus tôt, en décembre, et plus vraisemblablement dans le courant de 2008.
 
Paris ne veut pas qu'une querelle sur la Turquie vienne saborder ses efforts pour faire entériner le nouveau texte (voir encadré ci-contre), censé faciliter le fonctionnement de l'Union et lui permettre d'adopter de nouvelles politiques, sur l'immigration ou l'énergie par exemple. « Le traité simplifié est la priorité. On ne peut pas mélanger la question des frontières et celle du traité simplifié. C'est pourquoi nous allons séparer les deux », indiquait-on hier dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. La seconde raison qui motivera le feu vert français de la fin juin est que la Turquie se trouvera en pleine campagne électorale pour les législatives anticipées du 22 juillet. Un veto français serait interprété comme l'expression d'une ingérence potentiellement déstabilisatrice dans le débat interne en Turquie.
 
À plus long terme, Nicolas Sarkozy veut inclure la Turquie dans une Union méditerranéenne incluant tous les pays riverains. Les bases de cette nouvelle Union pourraient être jetées lors d'une conférence réunissant les pays appelés à y participer, au second semestre 2008 (la France sera alors présidente en exercice de l'UE). Même s'il propose de commencer avec des projets concrets et consensuels, par exemple la sauvegarde de l'environnement de la Méditerranée, le chef de l'État se fait une idée ambitieuse de cette nouvelle Union qui serait, une fois arrivée à maturité, dotée d'institutions propres. (Le Figaro, 29 mai 2007)


Ankara dénonce les propos de M. Sarkozy sur l'adhésion turque

Ankara a dénoncé jeudi l'opposition du nouveau président français à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, au lendemain de déclarations de Nicolas Sarkozy indiquant qu'il n'avait "pas changé d'avis" sur cette question.

"L'objectif de la Turquie concernant l'Union européenne est clair", a déclaré le porte parole du ministère des Affaires étrangères Levent Bilman devant la presse.

"Le statut de la Turquie est lui aussi très clair: c'est un pays qui a entamé des négociations et l'objectif de ces négociations a été défini comme rien d'autre que l'intégration comme membre à part entière" de l'UE, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a téléphoné jeudi au président Français, selon un collaborateur de M. Erdogan.

"Nous ne devrions pas communiquer entre nous via les médias", a estimé M. Erdogan, selon des propos rapportés par son collaborateur.
 "Nous devrions travailler ensemble à travers un dialogue direct", a-t-il poursuivi. Le collaborateur de M. Erdogan n'a pas précisé si les deux dirigeants avaient parlé de l'adhésion de la Turquie.

M. Sarkozy a indiqué mercredi "ne pas avoir changé d'avis" sur son opposition à l'entrée de la Turquie, mais précisé que la question de suspendre les négociations avec Ankara ne "se posait pas maintenant".

Le Premier ministre turc avait prévenu la semaine dernière M. Sarkozy que son hostilité à l'égard de l'adhésion turque allait alimenter un sentiment anti-européen chez les Turcs et endommager les relations bilatérales.

M. Sarkozy considère que l'essentiel du territoire turc se trouve en Asie et que le projet d'une Europe politique unie serait rendu impossible par une trop grande extension des frontières de l'Union.

Il a pris position plusieurs fois en ce sens pendant la campagne présidentielle, mais n'a pas dit s'il bloquerait l'ouverture de nouveaux chapitres de négociations, qui exige l'unanimité des 27.

La Turquie a effectué une série de réformes démocratiques de grande envergure afin d'obtenir le feu vert de l'UE pour ouvrir des négociations d'adhésion, qui ont débuté en octobre 2005, en dépit d'une forte opposition dans les opinions publiques européennes.

Mais le différend douanier entre Ankara et Chypre a conduit l'UE à geler en décembre les pourparlers d'adhésion dans huit des 35 chapitres de négociations.

Or, Ankara espère entamer des négociations dans trois nouveaux chapitres en juin, a indiqué M. Bilman.

M. Sarkozy "ne représente qu'un seul membre de l'Union européenne ... Nous pensons que l'UE prendra une décision objective et que les négociations seront ouvertes en juin sur ces trois chapitres", a-t-il affirmé.

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a indiqué la semaine dernière qu'il espérait toujours ouvrir ces trois chapitres des négociations avant fin juin.  (AFP, 24 mai 2007)


Sarkozy n'a pas changé mais la question ne se pose pas maintenant

Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué mercredi "ne pas avoir changé d'avis" sur son opposition à une entrée de la Turquie dans l'Union européenne mais que la question de suspendre les négociations avec Ankara ne "se posait pas maintenant".

"Je n'ai pas changé d'avis", a souligné M. Sarkozy lors d'un point presse avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à Bruxelles.

"Je ne vois pas comment on peut être candidat avec une opinion et président avec une autre: je ne pense pas que la Turquie ait sa place dans l'Union", a-t-il ajouté.

Mais "je ne vois pas l'utilité pour l'Européen que je suis d'aller poser cette question là alors qu'elle ne se pose pas maintenant et que nous avons tant de pain sur la planche", a-t-il ajouté, en répétant que sa priorité allait à la recherche d'un accord sur un traité simplifié pour remplacer la Constitution européenne lors du sommet européen des 21-22 juin.

Entamées en octobre 2005, les négociations avec la Turquie, qui devraient durer au moins dix ou quinze ans, fixent l'adhésion comme objectif mais dans le cadre d'un processus "ouvert" dont l'issue n'est "pas garantie".

"A l'évidence, comme il n'y a rien de définitif, ce serait contreproductif", a-t-il affirmé.

Les 27 doivent en principe se prononcer le 26 juin, sous présidence allemande, sur l'ouverture de trois des chapitres thématiques qui jalonnent les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Les déclarations de M. Sarkozy laissent entendre que la France ne compte pas y mettre son veto, ce qui aurait provoqué une crise au moment où la présidence allemande de l'UE tente de trouver un accord entre les 27 sur les grandes lignes d'un nouveau traité pour remplacer la Constitution rejetée par les Français et les Néerlandais.

M. Sarkozy a cependant affirmé que les Etats candidats, comme la Turquie, ne devraient pas participer à la conférence intergouvernementale qui devra rédiger le nouveau traité, alors que la Turquie avait été associée à l'élaboration du traité constitutionnel.

De son côté, le président de la Commission José Manuel Barroso a tenu à marquer sa différence avec M. Sarkozy sur ce sujet, en réaffirmant que la Commission était "pour la poursuite des négociations".

"Nous sommes pour la poursuite des négociations avec la Turquie, mais maintenant notre priorité absolue, c'est le traité, la résolution de la crise institutionnelle", a-t-il indiqué.  (AFP, 23 mai 2007)

Paris prône "un partenariat privilégié" avec Ankara

Le nouveau secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a prôné mardi la "recherche d'un partenariat privilégié" entre la Turquie et l'UE, conformément à la ligne défendue pendant la campagne présidentielle française par Nicolas Sarkozy.

"Je suis pour la recherche d'un partenariat privilégié" entre la Turquie et l'Union européenne, a souligné M. Jouyet à la radio RTL. "Je suis à l'aise avec la position de Nicolas Sarkozy (le nouveau président français) sur la Turquie" et compte "faire en sorte que nous recherchions les voies d'un partenariat privilégié entre l'UE et la Turquie", a-t-il ajouté.

Derrière le problème de la Turquie, "vous avez le problème de la définition des frontières en Europe et on ne peut pas aller jusqu'à l'infini. Et là, je suis en accord complet avec Nicolas Sarkozy. C'est le problème qui est posé", a encore souligné M. Jouyet.

Interrogé lundi à Bruxelles, M. Jouyet était resté flou sur la volonté du gouvernement français de bloquer ou non dès juin les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, se bornant à répondre que la position de M. Sarkozy était "parfaitement claire".

Nicolas Sarkozy a souvent exprimé lors de la campagne présidentielle son opposition à une adhésion de la Turquie à l'UE, préconisant plutôt un "partenariat privilégié" entre l'Union et Ankara.

La Turquie ne veut pas entendre parler d'une tel partenariat, considérant que la seule issue aux négociations avec l'Union ne peut être qu'une adhésion pure et simple à l'UE.

Les 27 doivent en principe se prononcer d'ici au 30 juin, sous présidence allemande, sur l'ouverture de trois nouveaux chapitres thématiques dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

La France pourrait en théorie mettre son veto dès ce moment là, mais Paris ne souhaite pas provoquer une crise européenne au moment où la présidence allemande tente de trouver un accord entre les 27 sur les grandes lignes d'un nouveau traité européen pour remplacer la Constitution rejetée par la France et les Pays-Bas.  (AFP, 22 mai 2007)

Question concernant le financement des régions kurdes en Turquie

Le député européen grec du groupe socialiste, Panayiotis Beglitis, a adressé à la Commission européenne la question suivante concernant le financement des régions kurdes en Turquie:

"La stratégie de l'UE  en ce qui concerne la question kurde en Turquie ne se limite pas uniquement à la prise d'initiatives relatives à la promotion du dialogue démocratique et à la sauvegarde du rôle et des droits de la communauté kurde dans les institutions. L'UE a une responsabilité supplémentaire, celle de contribuer également à l'élaboration et à la réalisation, en collaboration avec les organismes turcs et kurdes, de programmes économiques et de reconstruction de la société portant sur le développement et la lutte contre la pauvreté, ainsi que de financer des travaux d'infrastructure nécessaires pour améliorer la qualité de vie des citoyens.

Il est demandé à la Commission européenne:

a) Dans quelles régions de la Turquie le financement de soutien est-il octroyé, qui provient de l'instrument compétent de financement (IPA-instrument d'aide de préadhésion), et selon quels critères procède-t-on à l'évaluation et au choix des régions?

b) Quels renseignements la Commission européenne peut-elle fournir en ce qui concerne le financement des travaux d'infrastructure, ainsi que l'état d'avancement des programmes sociaux et de soutien économiques à Diyarbakir, ainsi que dans d'autres régions kurdes du sud-est de la Turquie, en comparaison avec les autres régions de la Turquie? " (antonis.kossyvakis@europarl.europa.eu, 22 mai 2007)


Turkey-EU Association Council meeting postponed once again

The Association Council meeting, one of the most important decision-making bodies between Turkey and the European Union (EU), has been postponed for the second time due to the upcoming elections in Turkey and the tight schedule of the EU. Both parties yesterday accepted postponing the meeting.

Despite the expectations of Turkey to open negotiations on three chapters during the German EU presidency, the Turkish Daily News learned that only two chapters will be opened during the intergovernmental conference (IGC) on June 26.

Initially the Association Council was scheduled to take place in April 2007 but upon the request of Ankara, it was postponed to June. The EU-Turkey Association Council meetings take place annually at ministerial level. Instead of the Association Council, the Association Committee meeting was held on March 22 due to the reluctance of Foreign Minister Abdullah Gül to visit EU capitals.

German sources mention that, in agreement with the Turkish government, the Association Council meeting between the EU and Turkey will not take place under the German- EU presidency but during Portugal's presidency later in the year.

The agenda of the Association Council meeting was prepared by the Association Committee on March 22. Both sides deem it sensible to let more time pass between the two meetings in order to better assess developments which may take place in the meantime," said diplomatic sources to the Turkish Daily News yesterday.

Turkish diplomatic sources explained to the TDN that the timing for the meeting of the Association Council is not suitable because of the developments in Turkish domestic politics and if all uncertainties are solved in Turkish politics, the meeting will take place in the fall.

But European diplomats quoted the tight schedule of the EU rather than Turkey's internal agenda. The developed countries, G-8 meeting and the EU-Russia meeting would take place in June, as well as the EU Council meeting at the end of German presidency.

Turkey was hopeful to start negotiations on three chapters after the EU decided to suspend negotiations on eight chapters because of the Cyprus port issue. The negotiations on economic and monetary affairs, statistics and financial control are expected to be opened during the German presidency but the TDN learnt that the negotiations on financial control will not be opened at the inter-governmental conference.

European sources argue that financial control is the last chapter on which Turkey submitted its negotiating position paper a few days ago.

Ali Babacan, state minister for the economy and chief negotiator for Turkey`s membership process in the European Union, said last week that Turkey had submitted its fiscal plans for the next three years to the EU and that three more chapters would be opened for negotiations by June 26. (Turkish Press, May 17, 2007)


Erdogan à Sarkozy: l'hostilité envers la Turquie va endommager les liens

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu mardi le président élu français Nicolas Sarkozy que son hostilité à l'égard de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne allait alimenter un sentiment anti-européen chez les Turcs et endommager les liens bilatéraux.

"M. Sarkozy doit surmonter ses préjugés (...) Si nous voulons unir des civilisations au sein de l'UE, si nous disons que l'UE n'est pas un club chrétien, alors M. Sarkozy devrait revoir ses opinions", a déclaré M. Erdogan à Istanbul lors de l'assemblée annuelle de l'Institut international de la presse (IPI).

M. Sarkozy est résolument opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, considérant que l'essentiel du territoire turc se trouve en Asie et que le projet d'une Europe politique unie serait rendu impossible par une trop grande extension des frontières de l'Union.

"Mon peuple a des préoccupations vis-à-vis de l'Union européenne (...) La position négative d'un pays (sur l'entrée de la Turquie, ndlr) aboutit ici (en Turquie, ndlr) à une position négative à l'encontre de ce pays", a dit M. Erdogan.

"Un message mal compris sur ce sujet va changer l'attitude des Turcs envers la France", "donc, M. Sarkozy doit probablement prendre cela en considération", a-t-il ajouté.

La Turquie a effectué une série de réformes démocratiques de grande envergure afin d'obtenir le feu vert de l'UE pour ouvrir des négociations d'adhésion, qui ont débuté en octobre 2005, en dépit d'une forte opposition dans les opinions publiques européennes, notamment en France, à l'accession d'un pays musulman très peuplé et relativement pauvre.

Mais le différend douanier entre Ankara et Chypre a conduit l'UE à geler en décembre les pourparlers d'adhésion dans huit des 35 chapitres de négociations.

M. Erdogan a apporté à son discours une touche d'autocritique en déclarant qu'Ankara n'avait pas expliqué au public français les étroites relations politiques qui unissent historiquement les deux pays et leurs intenses échanges économiques.

"Nous devons construire des relations plus chaleureuses avec le peuple français", a-t-il dit.

"J'espère que notre relation avec M. Sarkozy va évoluer dans un sens plus positif avec le temps, parce que je crois que les pays à travers le monde ont besoin les uns des autres", a-t-il ajouté.

M. Sarkozy souhaite un "partenariat privilégié" entre l'UE et la Turquie plutôt qu'une adhésion à part entière.

Après l'élection de M. Sarkozy le 6 mai, la Commission européenne a insisté sur le fait que les pourparlers sur l'adhésion de la Turquie à l'UE allaient se poursuivre et a appelé la France à attendre le résultat de ces négociations pour décider si la Turquie doit ou non adhérer.

Le président français sortant, Jacques Chirac, était un soutien fervent aux aspirations turques d'adhésion.

Ankara a perdu un autre de ses principaux alliés en 2005 avec la défaite électorale de Gerhard Schröder et l'accession au poste de chancelière allemande d'Angela Merkel, qui prône également un "partenariat privilégié" avec la Turquie. (AFP, 15 mai 2007)


"Le moment de la vérité" vient, affirme un proche de Sarkozy

Le "moment de la vérité va venir" sur le positionnement des Européens à l'égard de la candidature de la Turquie, et il est dans leur intérêt de "ne pas le retarder excessivement", affirme dans une interview l'eurodéputé Alain Lamassoure.

Dans le quotidien Tagesspiegel de samedi, M. Lamassoure, proche de Nicolas Sarkozy et possible futur ministre des Affaires européennes, estime que "dans plus de la moitié des Etats de l'Union européenne, l'opinion publique rejette de manière très nette une adhésion de la Turquie".

"Mais il n'y a que peu de responsables politiques qui ont le courage d'avouer cette position ouvertement", déplore-t-il.

"C'est pourquoi arrivera nécessairement un moment de la vérité, et notre intérêt est de ne pas retarder trop longtemps ce moment", argumente-t-il.
 M. Sarkozy qui s'est prononcé contre l'adhésion de la Turquie dans l'UE "ne changera pas" d'attitude, assure-t-il. Ce thème pourrait figurer parmi les sujets de discussions que le nouveau président français et la chancelière allemande aborderont lors de leur entretien de mercredi prochain à Berlin.

"Egalement Mme Merkel avait eu le courage, avant son élection à la chancellerie, de venir défendre à Ankara l'idée qu'un partenariat privilégié est préférable à une pleine adhésion", rappelle M. Lamassoure qui cependant  assure que M. Sarkozy "fera attention à ne pas mettre dans l'embarras Angela Merkel sur la question turque durant sa présidence de l'UE" qui s'achève en juin. (AFP, 12 mai 2007)

Bruxelles multiplie les mises en garde à Sarkozy

Les responsables européens multiplient les mises en garde à Nicolas Sarkozy sur les conséquences de son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, dont la cote auprès des Turcs est déjà en chute libre.

Le président élu français a répété pendant la campagne électorale que la Turquie n'avait "pas sa place" dans le club européen.

"Si je suis président de la République, je m'opposerai à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne", avait-il déclaré quelques jours avant son élection, soulignant que la Turquie était "en Asie mineure", pas en Europe.

Mais il est resté flou sur quand et comment il s'opposerait à cette adhésion, laissant ainsi planer la possibilité d'un veto français dès la prochaine étape du processus d'adhésion: l'ouverture attendue avant la fin de la présidence allemande de l'UE, le 30 juin, de trois des chapitres qui jalonnent les négociations.

Dans l'incertitude, Bruxelles a plusieurs fois cette semaine averti la France contre un abandon des promesses faites à la Turquie, au moment où ce pays traverse une crise politique qui oppose le camp du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste, aux défenseurs de la laïcité.

L'UE "négocie avec la Turquie sur la base d'un mandat qui avait été décidé à l'unanimité avec les Etats membres", a rappelé le président de la Commission José Manuel Barroso dès l'annonce de la victoire de M. Sarkozy dimanche.

Si un Etat "veut remettre en cause ou changer ce mandat", il doit "en assumer l'initiative et les conséquences", a répété le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn lundi et mardi.

Ce mandat, adopté pour l'ouverture des pourparlers d'adhésion en octobre 2005, fixe bien l'adhésion comme objectif des négociations - sans envisager  d'alternative, comme un partenariat privilégié.

Mais, témoin des divisions entre Etats membres sur la Turquie, il maintient une certaine ambiguïté puisque le processus reste "ouvert" et que son issue n'est "pas garantie".

Le Premier ministre britannique Tony Blair, supporter de ce grand pays musulman, a lui aussi prévenu contre un revirement.

"Ce serait un grand malheur, et au final très difficile pour nous, si nous revenions sur nos promesses à la Turquie", a-il déclaré juste avant l'élection de M. Sarkozy.

Certains spécialistes évoquent régulièrement la possibilité que la Turquie ne tourne définitivement le dos à l'UE, ce qu'a déjà commencé à faire son opinion publique.

Seuls un tiers des Turcs soutiennent désormais l'adhésion de leur pays, contre les trois-quarts il y a deux ans, selon les derniers sondages.

Pour éviter que ces sentiments ne s'exacerbent encore, la Commission a recommandé aux 27 d'attendre la fin des négociations, qui devraient prendre au moins dix ou quinze ans, pour se prononcer sur l'entrée de la Turquie.

Mais la France -- qui pourrait s'allier aux pays traditionnellement hostiles à la Turquie, comme Chypre et l'Autriche-- pourrait précipiter les choses.

"Nicolas Sarkozy veut mettre les pieds dans le plat. Il est obligé de le faire, il s'est engagé à le faire vis-à-vis de la Turquie. Il faut voir à quel moment et comment", a déclaré mercredi à l'AFP l'eurodéputé Alain Lamassoure, qui pourrait être le futur ministre français des Affaires européennes.

Il a néanmoins laissé entendre que la France pourrait laisser passer la présidence allemande, qui a déjà fort à faire avec la Constitution.

"Mais il faudra assez vite, et selon des formes qui ne soient pas conflictuelles, ni avec nos partenaires ni avec la Turquie, commencer enfin à être loyal avec la Turquie, à arrêter de pratiquer le double langage", a-t-il ajouté, plaidant pour que l'UE définisse clairement ses "frontières".

Une définition à laquelle Olli Rehn est, lui, opposé, craignant de créer un nouveau rideau, "de velours", sur le continent européen. (AFP, 9 mai 2007)

Rehn espère toujours ouvrir 3 chapitres d'ici fin juin

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn espère toujours ouvrir trois des 35 chapitres des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE avant fin juin, malgré l'incertitude concernant la position française après l'élection de Nicolas Sarkozy.

Lors d'une rencontre mardi avec le négociateur en chef turc et ministre de l'Economie Ali Babacan, M. Rehn lui a confirmé "l'objectif d'ouvrir trois chapitres avant la fin de la présidence allemande" le 30 juin, appelant l'UE à poursuivre le processus d'adhésion avec Ankara.

Le président français élu, Nicolas Sarkozy, a répété pendant la campagne qu'il s'opposerait à l'entrée de la Turquie dans le bloc européen. Il n'a pas dit s'il bloquerait l'ouverture de nouveaux chapitres de négociations, qui exige l'unanimité des 27.

"Le meilleur moyen pour l'UE de travailler avec la Turquie dans cette période sensible et difficile est de tenir nos engagements, en étant justes et fermes", a répété M. Rehn. "Justes en tenant notre parole concernant le processus d'adhésion, et fermes en appliquant rigoureusement les critères d'adhésion".

"Il serait mieux de prendre la décision finale sur l'adhésion ou non de la Turquie une fois que nous serons proches de la fin du processus de négociation, parce que ce n'est qu'à ce moment que nous pourrons voir si la Turquie est capable de remplir tous les critères légaux, démocratiques et économiques", a-t-il ajouté.

Le mandat de négociations adopté par l'UE en octobre 2005 à l'ouverture des négociations d'adhésion avec Ankara prévoit que le processus reste "ouvert" et que son issue n'est pas "garantie".

"C'est pourquoi il est mieux de suivre cette voie et de continuer le processus d'adhésion, qui n'avance pas comme un train à grande vitesse, mais plutôt comme un train normal ou même parfois comme un omnibus", a insisté M. Rehn.

Depuis l'ouverture des pourparlers, seuls 2 chapitres ont été ouverts (science et recherche, et politique industrielle et entreprise) et l'UE a décidé en décembre de geler l'ouverture de 8 chapitres en raison du refus d'Ankara d'ouvrir ses ports à Chypre, à cause de la division de l'île. (AFP, 8 mai 2007)

L'inquiétude à Ankara après l'élection de Sarkozy

L'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française inquiète la Turquie mais plusieurs commentateurs soulignaient lundi qu'une fois président, ce pragmatique pourrait évoluer dans son hostilité militante à une adhésion de leur pays à l'Union européenne.

"Sur le processus (d'adhésion) à l'Union européenne ou sur les relations franco-turques, nous souhaitons ne plus entendre (après cette élection) dans les relations bilatérales le même genre de déclarations que celles faites par M. Sarkozy durant la campagne électorale", a souligné le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Interrogé sur les conséquences de l'élections pour l'adhésion de la Turquie à l'UE, il s'est contenté de répondre: "Je ne sais pas. On verra ça plus tard dans la pratique".

"Attendons de voir comment il va aborder la situation. Angela Merkel parlait comme lui, mais une fois élue chancelière d'Allemagne, elle a dit qu'elle se plierait" aux règles définies par l'Union européenne pour une adhésion turque, analyse pour l'AFP Dogu Ergil, chercheur en sciences politiques.

Il relève chez le candidat Sarkozy "un certain opportunisme, il répond aux préoccupations et aux peurs des électeurs français" mais "une fois élus, les hommes politiques agissent en hommes d'Etat et non plus de façon personnelle", estime-t-il.

Allant dans le même sens, le quotidien Milliyet estimait "pas impossible que Sarkozy, qui est plus un pragmatique qu'un idéologue, change de position une fois élu".

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a d'ailleurs invité le futur président français à ne pas se précipiter sur ce dossier.

L'UE "négocie avec la Turquie sur la base d'un mandat qui avait été décidé à l'unanimité avec les Etats membres", a-t-il rappelé. Si un Etat "veut remettre en cause ou changer ce mandat", il doit "en assumer l'initiative et les conséquences".

Certains commentateurs turcs sont toutefois franchement pessimistes, comme Cengiz Aktar, directeur du centre de recherches sur l'UE à l'Université de Bahçesehir, à Istanbul.

Dans le processus d'adhésion à l'UE, "la conditionnalité qui a marché avec les pays d'Europe centrale ne fonctionne plus avec la Turquie. Avec l'élection de Sarkozy, ça va être le moment de vérité pour traduire cet état de fait en état de droit", estime-t-il pour l'AFP.

"Les négociations font semblant de continuer mais fort probablement, le processus risque de s'arrêter officiellement en 2009, avec la campagne pour les élections européennes", ajoute-t-il, lançant que Nicolas Sarkozy "va probablement mettre le dernier clou dans le cercueil des relations entre la Turquie et l'UE".

L'analyste politique Semih Idiz voit en Nicolas Sarkozy "une incarnation brute des peurs des Français" sur des questions comme l'intégration des musulmans et des immigrés ou l'adhésion à l'UE de la Turquie.

"La montée en puissance d'un pays musulman et la possibilité qu'il ait le même droit de parole que la France dans l'UE est dure à avaler pour les crypto-fascistes déguisés en agneaux" que sont à ses yeux "Sarkozy et ceux qui pensent comme lui", écrit-il dans le quotidien Milliyet.

Une virulence qui reflète un soupçon solidement ancré en Turquie voyant dans l'UE un club chrétien rejetant pour des raisons religieuses la Turquie musulmane.  (AFP, Florence BIEDERMANN, 7 mai 2007)

Rehn: L'UE doit être "juste" et respecter la "parole" donnée à la Turquie

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé lundi l'UE à être "juste" avec la Turquie et à "tenir la parole" donnée à ce pays candidat à l'entrée dans l'Union, au lendemain de l'élection à la présidence française de Nicolas Sarkozy, opposé à cette adhésion.

"Il faut que l'UE soit juste et rigoureuse avec la Turquie", a déclaré le commissaire, interrogé sur l'impact de l'élection de M. Sarkozy sur le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"Cela veut dire qu'il faut être juste et tenir la parole concernant la perspective d'adhésion de la Turquie", a-t-il insisté devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

Mais "en même temps, il faut être rigoureux, c'est-à-dire que la Turquie doit remplir rigoureusement tous les critères" exigés par l'UE avant de devenir membre, a toutefois tempéré le commissaire Rehn.

Il a rappelé les déclarations du président de la Commission José Manuel Barroso dimanche soir qui avait recommandé à l'UE de ne prendre une décision sur l'adhésion ou non de la Turquie qu'une fois les négociations terminées, dans au moins dix ou quinze ans.

M. Sarkozy a répété pendant la campagne qu'il s'opposerait à l'entrée de la Turquie dans l'UE.

De manière plus générale, M. Rehn a souligné que la Turquie traversait "des temps difficiles" avec la crise politique qui secoue le pays et qu'il fallait donc être "patient".

"Il est très important que nous réalisions que la Turquie vit un processus de transformation difficile et ambitieux", a-t-il commenté.

Ce processus "historique" pourrait "mal se passer", mais les Turcs "pourraient aussi bien s'en sortir", avec un "cadre constitutionnel et démocratique plus fort".

"C'est pourquoi nous devons être patients et prudents aujourd'hui, pour ne pas alimenter les sentiments nationalistes", a ajouté M. Rehn.

"Nous devons essayer de nous assurer que le peuple turc, quand il choisira son Parlement et son président, sache qu'il choisit des personnes qui devraient ouvrir la voie au processus d'adhésion à l'UE en menant les réformes nécessaires", a-t-il insisté. (AFP, 7 mai 2007)

Blair: L'Occident doit affirmer fermement ses valeurs face à l'islamisme

L'Occident ne doit pas avoir peur d'affirmer ses valeurs face à l'islam radical et doit éviter de donner l'impression d'entrer dans son jeu, a déclaré dans une interview à plusieurs journaux européens le Premier ministre britannique Tony Blair.

"Nous sommes sur la défensive parce que nous ne sommes pas assez énergiques quand il s'agit de s'opposer aux musulmans radicaux qui veulent nous convaincre que le terrorisme a en quelque sorte quelque chose à voir avec notre attitude", a-t-il déclaré dans cette interview publiée vendredi dans le quotidien Süddeutsche Zeitung.

"L'Occident doit montrer qu'il croit à ses propres valeurs. Nous devons démontrer au monde musulman que nous appliquons nos valeurs à tout le monde. C'est pourquoi Guantanamo (la base américaine où sont détenus des islamistes) est un problème pour les gens", a-t-il ajouté, faisant allusion aux mauvais traitements contraires aux règles humanitaires qui y ont été appliqués.

M. Blair a par ailleurs mis en garde les Européens contre un renoncement à leurs promesses faites à la Turquie musulmane de l'intégrer fortement à l'Union européenne et ainsi de créer un pont entre l'Europe et le monde musulman.

Certes la Turquie a encore un long chemin à parcourir avant de rejoindre l'Union européenne, mais ce serait un "malheur" annonciateur de difficultés pour l'Europe elle-même, si le club des nations européennes renonçait à ses promesses, a-t-il fait valoir.

Londres a toujours été un des principaux avocats en Europe d'une adhésion à terme de la Turquie à l'UE.  (AFP, 4 mai 2007)

Sarkozy et Royal s'opposent sur l'entrée de la Turquie dans l'UE

Les candidats à la présidence française se sont affrontés mercredi au cours d'un débat télévisé sur l'entrée de la Turquie dans l'UE, Ségolène Royal ne voulant pas "claquer la porte à un grand pays" tandis que Nicolas Sarkozy y voit un danger "pour l'équilibre du monde".

"Quand on aura fait du Kurdistan un problème européen, on n'aura pas fait avancer les choses", a déclaré M. Sarkozy, le candidat de droite, qui a répété que pour lui, la Turquie n'appartenait pas à l'Europe mais "à l'Asie mineure".

"Je suis pour l'Europe politique" dans laquelle la Turquie aura un statut d'Etat associé mais son intégration en tant que membre à part entière de l'UE serait "dangereux pour l'équilibre du monde", a poursuivi M. Sarkozy au cours d'un débat télévisé suivi par des millions de téléspectateurs.

Faire entrer la Turquie au sein de l'UE "c'est renforcer l'islamisme", a encore jugé M. Sarkozy.

La candidate socialiste lui a répondu qu'il "faut une pause" dans le processus d'élargissement mais que la France était déjà engagée dans "un processus de discussion" qui doit être poursuivi avec Ankara.

"Je ne crois pas que ce soit de bonne politique de claquer la porte à ce grand pays", a déclaré Mme Royal qui lui a demandé de ne pas utiliser "ce sujet de façon aussi brutale".

M. Sarkozy et Mme Royal s'affrontaient devant les téléspectateurs avant le second tour de la présidentielle de dimanche. M. Sarkozy est donné favori par les sondages, qui le créditent de 52% à 53% des intentions de vote. (AFP, 2 mai 2007)

La crise politique en Turquie pourrait nuire à sa longue marche vers l'UE

La crise politique turque et en particulier l'interférence de l'armée dans le processus électoral pourraient nuire à la longue marche de la Turquie vers l'UE en apportant de l'eau au moulin des opposants à son adhésion au bloc européen, selon des spécialistes.

La Turquie traverse une grave crise politique qui a atteint son paroxysme vendredi, au soir du premier tour de la présidentielle avec la publication d'un communiqué de l'armée, accusant le gouvernement de remettre en cause les principes fondateurs de la République, au premier rang desquels la laïcité.

"Si un pays veut devenir membre de l'UE, il doit respecter (les) principes" de "liberté, démocratie, respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, Etat de droit et suprématie des autorités démocratiques civiles sur le militaire", a rappelé mercredi la Commission européenne, qui dénonce régulièrement les relations entre l'armée et la société civile.

"Nous ne pouvons, nous membres de l'UE, accepter qu'une armée s'ingère dans le jeu politique. C'est une question de principe sur lequel il ne peut y avoir de négociation", a approuvé Didier Billion, de l'Institut de relations internationales et stratégiques à Paris.

Mais selon lui, il n'y a pas matière à dramatiser. Même si l'armée a renversé quatre gouvernements depuis 1960, il doute de l'imminence d'un nouveau coup d'Etat et s'attend à une "solution institutionnelle" au "bras de fer" actuel.

"S'il n'y a pas de coup d'Etat militaire, si ce sont seulement des gens se querellant sur le nom du prochain président, alors il n'y a aucune raison pour l'UE d'arrêter ou de ralentir les négociations d'adhésion" de la Turquie à l'Union européenne entamées en octobre 2005, estime aussi Katinka Barysch, du Centre pour les réformes européennes à Londres.

Malgré tout, les spécialistes de ces pourparlers difficiles, qui pourraient durer au moins dix ou quinze ans, jugent plus que probable que la crise soit récupérée par certains responsables européens déjà opposés à l'entrée de la Turquie dans le bloc européen.

"Les forces hostiles vont utiliser les événements qui se déroulent en ce moment sous un aspect: ce pays est totalement instable donc ne peut pas intégrer l'UE", prédit M. Billion, appelant à "rétablir les faits".

"Il ne faut pas voir ça en noir et blanc, avec d'un côté des islamistes qui veulent mettre à bas le système constitutionnel républicain et de l'autre les laics qui le défendent bec et ongle", insiste-t-il, évoquant un "camp des laics hétérogène", dans lequel certains sont favorables à un coup d'Etat.

"Ne paniquez pas, ce n'est pas un deuxième Iran qui arrive, c'est juste une querelle entre ceux qui veulent changer la Turquie et ceux qui veulent le statu quo", comme l'armée, assure aussi Joost Lagendijk, eurodéputé vert spécialiste de la Turquie, regrettant l'"image floue" diffusée auprès d'une population européenne déjà majoritairement hostile à l'adhésion turque.

Pour Kirsty Hughes, spécialiste des relations entre l'UE et ce grand pays laïc à la population majoritairement musulmane, cette dramatisation "va certainement nuire à l'opinion des gens en Europe. C'est une situation compliquée qu'ils ne comprennent pas forcément".

Pour certains spécialistes, les législatives anticipées annoncées mercredi pour le 24 juin, soit trois mois avant la date prévue, pourrait même permettre de reprendre les réformes réclamées par l'UE après plus d'un an d'immobilisme lié en partie à la campagne électorale.

"Cela va remettre les choses à plat et le pays pourrait progresser sur ce qui doit être fait", a ainsi espéré Katinka Barysch. (AFP, 2 mai 2007)

Ankara doit respecter les principes démocratiques pour entrer dans l'UE

La Commission européenne a rappelé mercredi à la Turquie qu'elle devait, pour entrer dans l'Union européenne, "respecter les principes" de liberté, de démocratie et de suprématie des autorités démocratiques civiles sur le militaire.

"L'Union européenne repose sur les principes de liberté, démocratie, respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, Etat de droit et suprématie des autorités démocratiques civiles sur le militaire", a souligné le porte-parole de la Commission européenne, Johannes Laitenberger.

"Si un pays veut devenir membre de l'UE, il doit respecter ces principes", qui sont "à la base des critères de Copenhague" qui régissent les règles d'adhésion de nouveaux pays au bloc européen, a ajouté M. Laitenberger, lisant une déclaration adoptée un peu plus tôt par les commissaires européens.

La Turquie a entamé en octobre 2005 les négociations pour entrer dans l'UE, mais ces pourparlers pourraient prendre 10 ou 15 ans, d'autant que certains Etats membres sont très hostiles à une entrée dans l'Union de ce grand pays musulman, à cheval entre Europe et Asie.

La Commission a aussi appelé mercredi "toutes les parties" turques à "respecter la décision de la Cour constitutionnelle", qui a annulé mardi le premier tour de l'élection présidentielle.

Malgré les "circonstances malheureuses" qui ont mené à cette décision, "le respect de toutes les institutions d'Etat est essentiel à la stabilité politique", a souligné la Commission.

Bruxelles a également espéré que les prochaines élections se dérouleraient "démocratiquement, sans ingérence inappropriée, et dans une atmosphère de débat responsable et de stabilité politique".

La Cour constitutionnelle turque a annulé mardi le premier tour de l'élection présidentielle dont le résultat avait provoqué une crise entre l'armée et le gouvernement issu de la mouvance islamiste. Le Parti turc de la justice et du développement (AKP) au pouvoir a proposé des élections législatives anticipées au 24 juin au lieu de novembre pour sortir de la crise.  (AFP 2 mai 2007)

Turquie-USA/ Turkey-USA

L'armée américaine a transféré aux Kurdes la responsabilité de leur sécurité

L'armée américaine a transféré mercredi, au cours d'une cérémonie à Erbil, la responsabilité de la sécurité des trois provinces kurdes d'Irak au gouvernement régional du Kurdistan (nord), a constaté un journaliste de l'AFP.

"Cette journée marque un nouveau succès dans la reconstruction de l'Irak. Cette responsabilité que nous recevons est le fruit de 16 ans d'expérience", a déclaré le Premier ministre du gouvernement régional, Nechirvan Barzani.

La cérémonie a été précédée d'un défilé militaire des peshmergas, les combattants kurdes.

Le gouvernement régional du Kurdistan comprend les provinces d'Erbil, de Souleimaniyeh et de Dohouk. Le Kurdistan irakien est autonome depuis la fin de la guerre du Golfe, en 1991.

"Le gouvernement régional du Kurdistan est un exemple en matière de sécurité et de démocratie pour toutes les provinces d'Irak. Renforcer la sécurité du Kurdistan, c'est renforcer la sécurité de l'Irak", a souligné Moaffaq al-Roubaïe, conseiller national à la sécurité.

Pour sa part, le général américain Benjamin Mixon, qui dirige la division multinationale Nord, a évoqué "un jour historique".

"Vous avez su attirer des investissements étrangers en raison de la sécurité qui règne dans la province", a-t-il poursuivi.

"C'est comme une indépendance pour nous. Nous sommes très fiers, nous avons longtemps attendu ce jour. Cela nous donne de l'espoir pour l'avenir", a confié Shadman Ali, un colonel des peshmergas.

Avec ce transfert, la responsabilité de la sécurité de sept provinces irakiennes sur 18 aura été transférée par les forces américaines.

La responsabilité de la sécurité des provinces de Najaf, Mouthanna, Zi Qar et Missane a déjà été transférée au gouvernement irakien.

Cette décision intervient alors que la Turquie a menacé d'intervenir au Kurdistan irakien contre les bases des séparatistes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).  (AFP, 30 mai 2007)

La Turquie met en garde Washington contre la violation de son espace aérien

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde mardi les Etats-Unis contre les violations répétées de l'espace aérien turc à la frontière avec l'Irak, brandissant la menace d'actions qu'il n'a pas précisées.

"Nous les avons avertis de ne pas recommencer...Si cela se reproduit...si cela prend une tournure différente, ce que nous ferons est évident", a déclaré M. Erdogan dans une interview avec la chaîne de télévision d'informations en continu NTV.

Il n'a pas fourni d'autres précisions sur le type d'action que la Turquie pourrait engager.

Auparavant, le ministère turc des Affaires étrangères avait remis une protestation officielle à l'ambassade des Etats-Unis au sujet de deux violations de l'espace aérien turc à la frontière avec l'Irak le 24 mai par deux F-16 américains.

Selon l'état-major turc, les deux chasseurs américains sont restés dans l'espace aérien turc pendant quatre minutes. Les responsables américains ont affirmé que ces violations avaient été "accidentelles".

Mais l'incident a fait la une des journaux, certains d'entre eux suggérant qu'il s'agissait de violations délibérées visant à intimider la Turquie au moment où Ankara envisage une incursion dans le nord de l'Irak pour frapper les bases de rebelles kurdes qui y ont trouvé refuge.

A Washington, le porte-parole du département d'Etat Tom Casey a souligné mardi qu'une enquête était en cours et qu'"il s'agit d'une violation non intentionnelle de l'espace aérien turc".

"Nous sommes très respectueux de la souveraineté turque et de l'espace aérien turc et en fonction de notre enquête nous allons nous assurer d'avoir pris les mesures nécessaires pour que ce type d'incident ne se renouvelle pas", a-t-il dit.

Washington est opposé à des incursions turques dans le nord, mais Ankara affirme être à bout de patience en ce qui concerne l'immunité dont le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) jouirait dans le nord de l'Irak gouverné par les Kurdes irakiens.

Cette affaire a empoisonné les relations entre la Turquie, membre de l'Otan, et les Etats-Unis, Ankara rappelant que le PKK, tout en étant classé tant par Washington que par Ankara parmi les organisations terroristes, parvient à s'approvisionner en armes et en munitions dans le nord de l'Irak pour ensuite viser des cibles turques.  (AFP, 29 mai 2007)


La Turquie accuse l'aviation américaine d'avoir violé son espace aérien

L'armée turque a annoncé lundi que deux appareils de l'aviation américaine avaient violé son espace aérien dans le sud-est de la Turquie, frontalier avec l'Irak.

Selon le site internet de l'état-major des armées, l'incident s'est produit le 24 mai dernier dans la zone d'Üzümlü, dans la province de Hakkari, à l'extrême sud-est du pays.

Deux F-16 américains ont "violé pendant quatre minutes l'espace turc" et le ministère turc des Affaires étrangères a été informé de la situation "afin que les démarches nécessaires soient faites", précise l'armée.

L'armée turque accuse pour la première fois l'aviation américaine d'avoir violé l'espace turc depuis que les troupes américaines ont envahi l'Irak en 2003.

L'accusation intervient alors que le débat est de nouveau engagé en Turquie sur l'opportunité d'une intervention militaire en Irak pour réprimer les bases des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK, interdit) après notamment un attentat meurtrier, le 22 mai, dans la capitale turque attribué par Ankara au rebelles kurdes.

Les dirigeants turcs accusent depuis longtemps Washington d'inaction dans la lutte contre ce groupe considéré comme une organisation terroriste par Ankara et Washington.

Washington a enjoint Ankara de ne pas lancer d'opération unilatérale transfrontalière, estimant qu'une telle action pourrait déstabiliser le nord de l'Irak et aggraver les tensions entre la Turquie et les Kurdes irakiens.

Le journal à grand tirage Hürriyet a ainsi qualifié cette violation de "défi" des Etats-Unis afin d'empêcher la Turquie d'intervenir en Irak. (AFP, 27 mai 2007)


Turkey and US sign $1.8 billion deal for F-16 purchase

Representatives from Turkey and the US signed an agreement in Ankara yesterday for Turkey's purchase of an additional 30 F-16 Block 50 plus fighters according to Washington's Foreign Military Sales (FMS) conditions at an estimated cost of $1.78 billion -- including $150 million worth of electronic warfare equipment to be installed on the fighters.

Turkish Defense Minister Vecdi Gönül, speaking during the signing ceremony with US Ambassador to Turkey Ross Wilson, said the final assembly of the additional 30 fighters would be done at the Tusaş Areospace Industries (TAI) facilities near Ankara and would be known as the Peace Onyx 4 program.  

Additionally, the F-110 engines for the 30 F-16s, numbering 42 including spares, will be assembled at the TUSAŞ Engine Industries (TEI) facilities in Eskişehir.

However, earlier Turkish demands for the TAI assembly line to be set up for the F-16 production also to be used for production of Block 50 plus fighters destined for third countries have not been accepted. Gönül stated, however, that both Turkey and Lockheed Martin believed it would have created an opportunity in the long term for the assembly and sale of Block 50 plus fighters from TAI facilities to third countries.

The F-16 deal came despite earlier resistance of the Undersecretariat of the Defense Industry (SSM) to buy the fighters unless Lockheed Martin fulfill approximately $600 million in offset conditions while lifting its stipulation on a ban for the fighters to fly over divided Cyprus. However, it has been learned that SSM agreed to write off the offset commitment in return for setting up the Block 50 plus assembly line at TAI facilities.

Local content of the F-16 deal will also stay at around $45 million, said local industry sources. 

As has been the case in earlier variations of Turkish F-16 deals with the US, Block 50 plus fighters will also be assembled at TAI facilities, falling short of enabling significant local industrialization.

Earlier, talks between SSM and Lockheed Martin were suspended when Ankara refused to buy the fighters on FMS terms, saying that they carried heavy conditions with no contribution to local Turkish industry as well as the ban on flights with F-16 fighters in and around Cyprus.

Murad Bayar, undersecretary of the SSM, in late March reportedly told an audience of Turkish and US civilian and military and defense procurement officials at the annual American-Turkish Council (ATC) meeting in Washington that the United States should make a major overhaul on FMS conditions that do not allow, among other things, industrial participation, and relax restrictions on technology transfer as well as permit modifications on US-supplied weapons.

In response, the US side brought to mind that the FMS conditions and technology transfer as well as the ban on Cyprus are issues the US Congress decides and that it was out of question that Congress take any step to change those conditions.

But now, in addition to writing off the $600 million offset pledge, Turkey has also abandoned its insistence that the US lift the Cyprus ban on the sale.

The US has already imposed a ban on both Turkey and Greece on flights in and around disputed Cyprus with F-16s, although the two countries have reportedly been violating the ban.

The Turkish government requested in October of last year the FMS sale of 30 F-16 Block 50 multi-role fighter aircraft.

All 30 fighters are scheduled to be delivered starting from mid-2011 until the end of 2012, bridging the gap between 2011 and 2014, when the existing 213 Turkish F-16s will be under modification, Gönül said during the signing ceremony.  

Turkey early this year signed the Production, Sustainment and Follow-on Development (PSFD) memorandum of understanding (MoU) for participation in the next stage of the Lockheed Martin F-35 Joint Strike Fighter (JSF) program that will replace the F-16s.

A Level 2 participant in the project since 2002, Turkey is expected to buy 116 F-35s at a cost of around $10 billion.

The 76 Block 50s in Turkey's inventory, when upgraded, based on the US's Common Configuration Program (CCIP), will have the same features of the additional 30 F-16s.

Under an agreement signed in April 2005 between Turkey and the US, 213 Turkish F-16 fighters will be upgraded at a value of  $1.1 billion.

VIP purchase for air forces

Meanwhile, the Gulfstream Aerospace Corp, EADS, the Bombardier Inc-Aerospace and  the Boeing Company have purchased the Request for Proposals (RfPs) issued earlier by SSM for the acquisition of two command and control aircraft for the Turkish Air Forces Command. Companies should deliver their responses on June 27 at the latest, said an SSM announcement on its Web site.

The two command and control aircraft will be used as VIP planes by the top commanders of the air forces.

In a related development,  eight companies -- Cessna Aircraft Company, EADS, Diamond Aircraft Ind., Shinyoung Heavy Industries Co. Ltd, Alenia Aermacchi, Aero Vodochody and Morovan Aviation as well as Cirrus Design Corporation bought the RfPs issued by SSM earlier for the acquisition of 46 basic trainer aircraft to meet the Turkish Land Forces Command's requirement to replace the aging U-17 and T-41 aircraft in the inventory. (todayszaman.com, May 12, 2007)

Relations régionales / Regional Relations

Prolongation d'un an du mandat du contingent turc de la Finul

Le Parlement turc a voté mardi une prolongation d'un an de la mission des troupes turques au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a indiqué qu'il avait demandé l'autorisation des députés pour anticiper la prolongation probable par le Conseil de sécurité de l'ONU, dans les prochaines semaines, du mandat de la Finul, qui arrive à échéance le 31 août.

La demande du gouvernement a été approuvée par un vote à main levée, a déclaré le vice-président de l'Assemblée Ismail Alptekin.

La mission de la Finul, créée en 1978, a été étendue après une guerre dévastatrice de 34 jours l'été dernier entre Israël et la guérilla du Hezbollah au Liban, qui a fait environ 1.200 morts, pour la plupart des civils.

La Turquie est le premier pays musulman à avoir fourni des renforts à la Finul renforcée.

Elle a envoyé un contingent de 261 hommes, pour la plupart des troupes du génie, stationnés près du port de Tyr, dans le sud du Liban.

Une frégate turque avec un équipage de 234 personnels a également été intégrée dans le dispositif naval de la Finul, dont l'objectif est d'empêcher l'acheminement d'armes à destination du Hezbollah.

Le Parlement turc a autorisé le 5 septembre 2006 un déploiement d'un an. (AFP, 29 mai 2007)

Iraq urges Turkey to resolve Kurdish PKK issue politically

Iraq urged its northern neighbour Turkey on Sunday to pursue diplomatic means as it attempts stop armed Kurdish separatists operating out of northern Iraq.

Iraqi Deputy Prime Minister Barham Salih told reporters after meeting with a Turkish delegation in Baghdad that Iraq would not accept a breach of its sovereignty.

"We spoke about what are perceived to be security threats to Turkey coming from Iraqi territory. We emphasised the need of dealing with the perceived threats based on established channels between the governments of Iraq and Turkey," he said.

Turkish envoy Oguz Celikkol said a number of issues had been discussed, including Ankara's growing anger at recent violence it blames on the Kurdistan Workers Party (PKK). The Turkish rebel group has thousands of fighters in the mountains of northern Iraq's autonomous Kurdistan region.

"Iraq is our neighbour and what happens here is important to us. We aren't here to discuss one matter but all the matters that concern the two countries," he said.

Last month Turkey's armed forces chief called for a military operation into Iraq to quash PKK rebels, but Turkish Foreign Minister Abdullah Gul said on Friday that parliament had no current intention to approve military action. (Reuters, May 28, 2007)

Erdogan pour un calendrier de retrait des forces de la coalition d'Irak

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à l'établissement d'un calendrier pour le retrait d'Irak des forces de la coalition emmenée par les Etats-Unis.

"A mon avis, un retrait immédiat serait une erreur, mais je crois que l'annonce d'une calendrier et le retrait des forces de la coalition conformément à ce calendrier mettrait fin" aux violences en Irak, "qui s'apparentent à une guerre civile", a dit M. Erdogan.

S'exprimant devant l'assemblée générale annuelle de l'Institut international de la Presse (IPI) à Istanbul, le chef du gouvernement turc a estimé que les Américains et leurs alliés devraient quitter l'Irak lorsque ce pays aura établi une "administration viable" et disposera de "ses propres forces de sécurité".

Ankara craint que la guerre civile en Irak n'aboutisse à la partition du pays, l'établissement dans le nord d'un Etat kurde indépendant et le renforcement des tendances séparatistes parmi la population kurde majoritaire dans le sud-est de la Turquie.

Le président américain George W. Bush a opposé son veto début mai à une loi votée par le Congrès, qui liait le financement des futures opérations en Irak à un début de retrait à partir d'octobre des forces militaires américaines dont le nombre s'élève à environ 145.000.

M. Bush a jugé "irresponsable" et dangereux de fixer un calendrier de retrait sans que les conditions de sécurité en Irak ne soient remplies. (AFP, 15 mai 2007)

Barzani ne menacera pas Ankara si elle ne le menace pas

Le leader kurde irakien Massoud Barzani s'est défendu mardi à Bruxelles de menacer Ankara d'intervenir dans la question sensible de la minorité kurde de Turquie, mais a averti la Turquie qu'il ne tolérerait de sa part aucune menace.

M. Barzani était interrogé par des eurodéputés sur des propos qu'il avait tenus début avril. Il avait alors menacé Ankara d'intervenir dans la question sensible de la minorité kurde de Turquie si les autorités turques s'opposaient au projet de rattacher la ville pétrolifère de Kirkouk à la région autonome kurde d'Irak qu'il dirige.

La presse turque avait cité M. Barzani affirmant que si la Turquie "interfère dans (le dossier de) Kirkouk pour seulement quelques milliers de Turkmènes, alors nous agirons au sujet des 30 millions de Kurdes en Turquie".

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lui avait répondu en prévenant les Kurdes d'Irak du "coût très élevé" que pourrait avoir pour eux une attitude hostile à l'égard de la Turquie.

"Nous sentons-nous menacés par la Turquie? Le langage de menaces n'a plus cours aujourd'hui, aujourd'hui le dialogue est constructif. Nous ne menaçons personne mais nous n'accepterons aucune menace de qui que ce soit non plus", a déclaré lundi M. Barzani.

Il a ajouté que s'il "sympathisait" avec les revendications des Kurdes hors d'Irak, les problèmes devaient être résolus "en fonction des circonstances particulières à chaque pays" et "nous n'encourageons pas le recours à la violence".

Il a également appelé Ankara à oeuvrer à une solution politique à la question des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui sont plusieurs milliers à être réfugiés dans le nord irakien, selon la Turquie.

Ce problème "ne peut pas être résolu militairement" et "si la Turquie continue à chercher une solution militaire elle échouera", a-t-il ajouté, en estimant que la Turquie se servait parfois du PKK comme "prétexte".

Ankara craint que le rattachement de Kirkouk à la zone autonome kurde irakienne ne donne à celle-ci des moyens financiers suffisants pour proclamer son indépendance, une situation qui pourrait, selon les autorités turques, encourager le sécessionnisme des Kurdes de Turquie.

M. Barzani a par ailleurs souligné son refus de reporter le référendum sur ce rattachement de Kirkouk, estimant qu'il y avait "une sorte de complot contre les Kurdes pour retarder" cette consultation, prévue pour se tenir avant la fin 2007.

"Un retard serait une source de conflits et ne ferait que causer des problèmes pour l'avenir", a-t-il estimé.

Dans un rapport publié mi-avril, les experts de l'International Crisis Group recommandaient d'"annuler ou au moins reporter ce référendum" vu l'opposition des communautés arabe et turkmène de la ville. Ils estimaient que son maintien pourrait précipiter dans la guerre civile la région kurde d'Irak, calme jusqu'ici. (AFP, 8 mai 2007)

L'Arménie refuse la présence d'observateurs turcs aux législatives

L'Armenie a annoncé lundi avoir refusé d'accorder des visas à huit observateurs turcs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui devaient contrôler les élections législatives prévues le 12 mai dans cette ex-république soviétique.

"Nous considérons que le fait que des représentants turcs effectuent des contrôles en Arménie n'est pas approprié ... en raison de l'absence de relations diplomatiques" entre les deux pays, a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères arménien Vladimir Karapetyan.

Les deux voisins n'ont pas de relation diplomatique et leur frontière demeure fermée depuis plus de dix ans en raison de divergences profondes sur les massacres et les déportations d'Arméniens de 1915 à 1917, à propos desquels la Turquie refuser de parler de génocide.

Un haut responsable de l'OSCE, basée à Vienne a estimé que la décision arménienne était préoccupante.

"Empêcher des observateurs de participer (au déroulement du scrutin) est contraire aux principes de transparence et d'objectivité qui sont un aspect indispensable d'élections démocratiques", a indiqué dans un communiqué le directeur du bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE Christian Strohal.  (AFP, 7 mai 2007)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece




Immigration / Migration

Un réfugié kurde menacé d'être extradé par l'Espagne

Le communiqué de la Maison Populaire de Genève:

Nous avons été informés de l’arrestation de M.Binali YILDIRIM par la police Espagnol dans l’hôtel à Mallorca le 29 Mai 2007. Il est actuellement incarcéré dans prison de île Mallorca à la suite à un mandat d’arrêt international lancé par les autorités turques auprès d’Interpol. M.Binali YILDIRIM est actuellement placée en détention et risque d'être extradée vers la Turquie.

M. Binali YILDIRIM est un réfugié politique reconnu en Allemagne en 2002

Il réside en Allemagne  depuis  2001, où il est réfugié politique. Il est donc, selon les dispositions internationales ratifiées par la République Allemagne, sous la protection des autorités de ce pays.

Militant politique, Binali YILDIRIM a passé de nombreuses années dans les geôles turques et condamné finalement à perpétuité.

Suite à l’attaque des prisons par l’Etat le 19 décembre 2000, il a été transféré en cellule d’isolement de type F. Il a alors rejoint le mouvement de grève de la faim, en protestation contre les traitements inhumains et la répression du gouvernement turc. Bénéficiant d’une libération conditionnelle en raison de son état de santé, il a quitté le pays et gagné le territoire Allemagne. Il y a déposé et obtenu une demande d’asile politique.

Nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants – dont l’application est universelle - stipule qu’ “ aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture”. Cela d’autant plus que Monsieur Binali YILDIRIM possède un document de voyage valide, selon la susdite Convention.

Les gouvernements Allemagne et Espagnole doivent assumer pleinement leur responsabilité internationale et humanitaire : la déportation de Monsieur Binali YILDIRIM en Turquie signerait son arrêt de mort et violerait gravement les conventions signées.

Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes, afin d’empêcher l’extradition de Monsieur Binali YILDIRIM vers un pays où l’attendent la prison et vraisemblablement la torture. (assmp72@bluewin.ch)

Actions : Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités des Espagnole et Allemagne

Les Mission de l’Allemagne à Genève
mission.germany@ties.itu.int

Les Mission d’Espagne à Genève
mission.spain@ties.itu.int

United Nations High Commissioner for Human Rights
ngochr@ohchr.org

United Nations High Commissioner for Refugees
1503@ohchr.org


Appel du CLEA: La loi « antiterroriste » menace nos libertés

Aux Etats-Unis, l'auteur du Patriot Act (la loi antiterroriste américaine) a reconnu que « le niveau d'acceptation du public à l'égard des mesures et restrictions imposées par la lutte antiterroriste diminuait »[1] . L'arsenal juridique mis en place après le 11-Septembre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et ses effets sur les libertés individuelles sont désormais contestés.

Ces critiques doivent se développer en Belgique également. En effet, le rapport 2007 d'Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde épingle notre pays. En particulier, « la loi antiterrorisme est beaucoup trop vague et les peines sont démesurées par rapport aux faits reprochés » explique P. Hensmans d'Amnesty Belgique. L'ONG dénonce ainsi les peines lourdes appliquées pour « appartenance à un groupe terroriste ». En ce qui concerne les militants du DHKP-C, Amnesty s'inquiète des accusations de mauvais traitements durant la détention et se félicite qu'un nouveau procès ait lieu.[2]

Le Clea dénonce la criminalisation des militants qui se développe sous couvert de lutte contre le terrorisme. La loi antiterroriste belge de 2003 constitue une menace pour les libertés des citoyens, elle doit être remise en question par le prochain gouvernement. http://www.leclea.be/pdf/tract-28.04-01.05-2007.pdf

Pour informer la population à ce sujet et la mobiliser, le Clea organise ou co-organise une série d'activités durant les semaines qui viennent, notamment :

- le jeudi 31 mai, sera projeté en avant première le documentaire « Résister n'est pas un crime » réalisé par le Collectif de cinéastes pour la liberté d'expression, à 20 heures au cinéma Nova, rue Aremberg 3, 1000 Bruxelles.

- le lundi 4 juin, se tiendra un débat avec des personnalités politiques des différents partis se présentant aux élections du 10 juin pour expliciter leurs positions sur la législation antiterroriste, à 20 heures à Bruxelles laïque, avenue de Stalingrad 24, 1000 Bruxelles

- fin juin se déroulera une grande action afin de promouvoir un mouvement social pour la démocratie.

Plus d'infos sur : http://www.leclea.be/pages/resister.html

Projection du documentaire "Résister n'est pas un crime"

Jeudi 31 mai 2007, à 20h
au cinéma Nova
Rue Aremberg 3, 1000 Bruxelles

Ce documentaire a été réalisé par un collectif de cinéastes pour la liberté d'expression.

A travers les procédures menées par la justice belge à l'encontre de Bahar Kimyongür et de ses camarades dans l'affaire du DHKP-C, jusqu'au moment de la Cassation à Bruxelles des jugements de Bruges et de Gand, le documentaire interroge la loi anti-terroriste votée dans notre pays en décembre 2003 ainsi que ses conséquences sur les mouvements de contestation sociale et de défense des libertés fondamentales.

Rencontre-débat:
"Comment résister aux dérives de la loi anti-terroriste"

Témoignages sur l'expérience de la répression et les perspectives avec les protagonistes et les réalisateurs du film.

En présence de membres du collectif de cinéastes pour la liberté d'expression, d'ex-détenus du DHKP-C et de membres du Comité pour les Libertés d'Expression et d'Association (Clea).

Une organisation de Bruxelles Laïque et le Clea, en partenariat avec Vox et le cinéma Nova. (www.leclea.be/pages/resister.html, 21 mai 2007)

Appel urgent contre l'expulsion de quatre demandeurs d'asile

La "Maison populaire de Genève" a été alertée par l’information faisant état d’une éventuelle expulsion vers la Turquie de quatre demandeurs d'asile d’origine kurde.

Ces militants politiques, Messieurs Veli Eren, Musa Doğan, Yılmaz Keles et  Mehmet Yolum, ont passé de nombreuses années dans les geôles turques et ont été condamnés finalement à plusieurs années d'emprisonnement.

Suite à l'opération sanglante de l'Etat turc contre les prisonniers politiques du 19 décembre 2000, ils ont été transférés à une prison de type F. Ils ont alors rejoint le mouvement de grève de la faim, en protestation contre les traitements inhumains et la répression.

M. Dogan a été condamné en Turquie à une peine de réclusion à perpétuité, en raison de sa participation politique au TKP/ML (parti communiste de Turquie, marxiste-léniniste). De mars 1993 à septembre 2003, M. Dogan a été détenu dans différentes prisons turques. Ses conditions de détention ont été éprouvantes et il a entamé, de manière répétée, des grèves de la faim. Celles-ci correspondent à un total de 3 ans sur 10 de sa détention. Suite à sa dernière grève de la faim -qui a duré 126 jours pour protester contre les cellules d’isolement-, un comité de médecins a diagnostiqué chez M. Dogan le syndrome de "Wernicke-Korsakof" (pertes de mémoire, invalidités diverses et troubles comportementaux); il a alors pu bénéficier de la liberté conditionnelle pendant 6 mois pour recevoir des traitements médicaux. C’est lors de cette période que M. Dogan a fui la Turquie pour se réfugier en Suède. Il y a déposé une demande d’asile politique qui a été refusée.

Depuis le 3 mai 2007, Messieurs  Veli Eren, Musa Doğan, Yılmaz Keles et Mehmet Yolum ont entamé une grève de la faim sur la place Sergel de Stockholm pour protester contre le rejet de leurs demandes d'asile et leurs éventuelles extraditions.

Ils sont  actuellement placés en détention et risquent d'être extradés vers la Turquie à tout moment.

Nous appelons chacune et chacun à la solidarité.Messieurs Veli Eren, Musa Dogan, Yılmaz Keles et Mehmet Yolum risquent la mort en cas d’extradition. L'état physique et psychologique de M. Dogan est critique, ses proches et amis sont très inquiets.

La Turquie est un Etat reconnu pour la pratique de torture. Or, nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention de 1951 (et son complément de 1967) contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dont l’application est universelle - stipule qu'"aucun Etat n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture". A noter que Suède a participé activement à la réalisation de cette convention.

Messieurs Veli Eren, Musa Dogan, Yılmaz Keles et Mehmet Yolum nous ont demandé notre soutien. Il convient de réexaminer attentivement leurs dossiers. Nous considérons que leur situation correspond pleinement aux critères déterminant l’obtention du statut de réfugié politique.

Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes de Suède, afin d’empêcher l’extradition de Messieurs Veil Eren, Musa Dogan, Yılmaz Keles et Mehmet Yolum vers un pays où les attendent la prison et vraisemblablement la torture.

En vous remerciant par avance pour votre compréhension et pour l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

Adresses des autorités suédoises compétentes:

Migrationsverket
60 170 NORRKÖPING

Migrationsminister
Regeringskansliet
103 33 STOCKHOLM

(Maison populaire de Genève, assmp72@bluewin.ch, www.assmp.org, 21 Mai 2007)

Douze blessés lors d'une émeute de migrants clandestins en Turquie

Douze personnes, dont plusieurs policiers, ont été blessées mercredi lors d'une émeute dans un centre de rétention de migrants clandestins du nord-ouest de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les incidents, survenus dans un centre de rétention de la province de Kirklareli, voisine de la Bulgarie, ont débuté par une rixe entre migrants avant de se tranformer en heurts avec la police au motif que les quelque 400 pensionnaires du centre attendaient leur expulsion depuis six mois.

Cinq policiers et sept Somaliens ont été blessés, selon Anatolie, qui a indiqué qu'un autre agent avait été victime d'une crise cardiaque mais que sa vie n'était pas en danger.

Une unité de pompiers a éteint un feu déclenché par des pensionnaires dans leurs logements.  (AFP, 16 mai 2007)

Lettre ouverte de Kimyongür à l'ambassadeur de Turquie

Publiée par bellaciao.org/fr, le 16 mai 2007

J’ai été informé de votre vive réaction à l’égard de mes opinions mais également à l’encontre de la rédaction du quotidien flamand « De Standaard » pour m’avoir ouvert ses colonnes.

A mon grand regret, votre diatribe n’a fait que confirmer l’idée que je me faisais de vous, celle d’un commerçant qui, depuis sa boutique de la rue Montoyer, tente de vendre une image édulcorée d’une Turquie que vous et moi connaissons fort bien.

A commencer par votre plaidoyer sur la non-violence que je trouve intellectuellement malhonnête.

En effet, Monsieur Tanlay, vous savez comme moi que la violence des opprimés peut jouer un rôle positif et progressiste dans l’histoire. Il suffit de puiser dans notre propre passé pour s’en rendre compte.

Par exemple, si Mustafa Kemal Atatürk a fondé la République, c’est grâce à la Guerre de Libération et malgré mes innombrables désaccords concernant son idéologie, son traitement des minorités et son mode de gouvernance, si je respecte l’une de ses réalisations, c’est bien celle d’avoir donné une raclée aux forces coloniales et d’avoir rendu sa dignité à l’Anatolie.

A vrai dire, avant d’entrer dans le vif du sujet, je souhaiterais, le temps d’un dialogue, que vous quittiez votre boutique et votre costume et que nous nous retrouvions dans un no man’s land virtuel de la même manière que je m’engage à retirer ce béret DHKP-C que certains magistrats belges se sont évertués à me visser sur la tête.

Je vous signale au passage qu’en me traitant de terroriste, vous avez été un peu vite en besogne puisque ma condamnation pour terrorisme vient d’être cassée.

En tout cas, si dans notre infinie différence antagonique, je daigne vous parler, c’est que je nous trouve un dénominateur commun : celui de vouloir servir son pays en le représentant à l’étranger et le faire connaître pour le faire aimer.

Peut-être que si je n’avais pas plongé dans notre histoire contemporaine, ni dans la dure réalité de nos peuples, ni vécu les chocs émotionnels suscités par les pratiques inqualifiables des autorités de notre pays, ni mené mon examen de conscience, ni fait l’effort de repenser une société nouvelle en rupture avec le régime actuel, j’aurais pu être l’un de vos collègues. L’addition de tous ces écarts sur le cours d’une vie peut donner des résultats, des carrières certes, diamétralement opposées. Pourtant, au départ, rien ne laissait présager que j’allais dévier au point de devenir ce que vous qualifiez de « terroriste ».

Durant les années 80, comme l’extrême majorité des adolescents turcs de l’immigration, j’ai moi aussi souffert de ma double identité (voire triple puisque mes parents proviennent de la province arabophone de Hatay), de la xénophobie et aussi ridicule que cela puisse paraître, de la frustration suscitée par nos défaites cuisantes lors de compétitions internationales comme à l’Eurovision de la chanson ou lors des matchs de notre équipe nationale de football. Nos sempiternelles défaites alimentaient en moi une profonde envie de revanche contre cette Europe invincible.

Je revois les 8 buts à zéro encaissés en 1988 par nos rouge et blanc trapus et rasés comme des soldats face aux indéboulonnables et inépuisables Britanniques.

L’époque des jeunes éphèbes musclés peuplant les grands clubs stambouliotes aux coiffures extravagantes et aux succès internationaux était encore bien loin.

Nos voitures, des petites « Fiat » rebaptisées par les usines Tofas en « Murat » étaient moches, nos films d’action « Yesilçam » (notre Hollywood national) étaient archi-nuls, leurs effets spéciaux lamentables.

J’étais jaloux de cet Occident opulent et arrogant, surtout lors de mes voyages en Turquie où je me retrouvais confronté à l’indigence insoutenable de notre peuple.

Mon ignorance aidant, j’en arrivais même à mépriser les pauvres, à être écoeuré par les quartiers grouillants et malodorants rythmés par les hurlements des klaxons et des vendeurs ambulants et ce alors que moi-même suis issu du petit peuple avec un père ouvrier et une mère d’origine paysanne. Fort heureusement, en m’intéressant aux problèmes sociétaux de la Turquie et aux sources de la pauvreté de notre peuple, je vins à bout de mon autophobie puérile.

Finalement, ce sont ces mêmes laissés-pour-compte qui allaient devenir ma source de fierté, le ferment de mon patriotisme et ce, tandis que la plupart des Turcs de mon âge canalisaient leur frustration de loosers déracinés dans un nationalisme agressif, arrogant, vindicatif et réactionnaire aux cris de « En Büyük Türkiye », « La Turquie est la plus grande ».

Au fur et à mesure que je découvrais la réalité duale de la Turquie, je m’identifiais à la Turquie de mes origines, à la « Turquie d’en bas ».

Ainsi, j’ai appris à aimer en Turquie tout ce que le pouvoir tentait à tout prix de dissimuler, de faire taire ou d’éradiquer.

J’ai aimé sa diversité à une époque où le pouvoir imposait l’uniformité.

J’ai aimé sa fraternité alors que le pouvoir surfait sur l’adage stupide proclamant que « le Turc n’a d’autre ami que le Turc ».

J’ai aimé son humilité alors que le pouvoir vantait sa puissance de feu et énumérait ses ennemis : les ennemis extérieurs étant TOUS les pays limitrophes et les ennemis intérieurs, les Kurdes, les communistes, les Arméniens, les Alevis, etc.

Je me suis intéressé aux romans, aux poèmes, aux chansons et aux films interdits, d’abord simplement par curiosité et par la suite, en raison de la beauté de leurs messages.

Et plus j’en apprenais sur notre histoire et surtout sur le traitement infligé aux patriotes, aux révolutionnaires, aux démocrates, plus j’en déduisais que servir le régime actuel revenait à trahir la Turquie.

C’est en définitive dans les vers de notre illustre poète Nazim Hikmet que j’ai découvert la patrie, dans ceux où il dit :

« Si la patrie ce sont vos ranchs,

Si c'est tout ce qu'il y a dans vos caisses et sur vos carnets de chèques, la patrie

Si la patrie, c'est crever de faim le long des chaussées,

Si la patrie, c'est trembler de froid dehors comme un chien et se tordre de paludisme en été,

Si c'est boire notre sang écarlate dans vos usines, la patrie

Si la patrie, ce sont les ongles de vos grands propriétaires terriens,

Si la patrie, c'est le catéchisme armé de lances, si la patrie, c'est la matraque de la police

Si ce sont vos crédits et vos rémunérations, la patrie

Si la patrie, ce sont les bases américaines, la bombe américaine, les canons de la flotte américaine

Si la patrie, c'est ne pas se délivrer de nos ténèbres pourries

Alors je suis traître à la patrie »

Probablement que vous trouverez mes propos et mes références trop idéologiques.

Mais dites-moi Monsieur Tanlay, qu’est-ce que l’engagement aux côtés de l’impérialisme américain a fait gagner à la nation depuis 60 ans ?

Déposséder les petits paysans, appauvrir les pauvres et enrichir les riches.

Faire tuer 790 soldats sur un contingent de 4500 soldats turcs en Corée et dont la vie ne valait que 23 cents pour Washington.

Persécuter nos écrivains, nos poètes, nos philosophes, nos professeurs, au nom de la « lutte contre le communisme », des intellectuels aussi précieux que Sabahattin Ali (assassiné en 1948), Enver Gökçe, Nazim Hikmet, Rifat Ilgaz, Müeyyet Boratav, Behice Boran, Mihri Belli, Arif Damar (à l’époque, le DHKP-C n’existait pas)…

Assassiner nos étudiants, Vedat Demircioglu le 24 juillet 1968 par défénestration, puis Taylan Özgür le 23 septembre 1969 par une balle dans le dos.

Assassiner nos étudiants Duran Erdoðan, Ali Turgut Aytaç et faire du 16 février 1969, notre «dimanche sanglant »

Assassiner nos étudiants Mehmet Cantekin le 19 septembre 1969, Mehmet Büyüksevinç le 8 décembre puis Battal Mehetoglu le 14 décembre 1969, des étudiants qui voulaient légitimement protester contre la présence de la 6e flotte américaine dans le Bosphore (à l’époque, le DHKP-C n’existait toujours pas)…

Brader nos ressources naturelles, nos minerais, nos récoltes aux compagnies étrangères.

Favoriser l’émergence d’une oligarchie cupide, parasitaire et hostile au peuple qui soutiendra les putschs militaires de 1971 et de 1980.

Tourner le dos aux pays du Sud, au tiers-monde et ce, en pleine vague de décolonisation voire combattre les nouveaux gouvernements nationalistes ou les mouvements anti-coloniaux en salissant notre Turquie par son intégration à l’OTAN en 1952, par des bases militaires américaines comme celle d’Incirlik et en signant le Pacte de Bagdad en 1955.

Le pays était sous « menace soviétique » me direz-vous…

D’abord, selon moi, la « menace soviétique » n’eût pas été pire que de se coucher devant l’Oncle Sam pour quelques poignées de dollars. Car objectivement, hier comme aujourd’hui, l’Empire américain est le plus agressif et le plus sanguinaire que l’humanité n’ait jamais connu. Je ne citerai que Hiroshima, Nagasaki, la Corée, le Vietnam et l’Irak avec la conviction que vous n’ignorez pas les incommensurables crimes de votre « allié stratégique ».

Deuxièmement, l’aide logistique de l’URSS de Lénine a été déterminante pour le triomphe de la guerre de libération menée par Mustafa Kemal Atatürk et dans les décennies qui allaient suivre, les accords commerciaux passés avec l’Union soviétique de Staline, notamment dans les domaines de la sidérurgie, du textile, de l’énergie, du raffinage du pétrole ou de la verrerie allaient être plus corrects et plus équitables que les traités yankees qui ont fait de la Turquie une néo-colonie.

Troisièmement, je n’ai jamais prôné le rattachement ou la subordination de la Turquie à l’Union soviétique (et le DHKP-C non plus), le socialisme tel qu’appliqué en URSS étant loin d’être le modèle de société auquel j’aspire.

Et enfin, nous aurions pu préserver notre indépendance, rejoindre le camp des non-alignés et pourquoi pas, devenir l’épicentre de l’anti-impérialisme.

C’est la voie que les précurseurs du DHKP-C ont choisie mais que le pouvoir néo-colonial d’Ankara a combattue en recourant à la terreur.

Pour apaiser les inquiétudes nord-américaines, les dirigeants de notre pays n’ont pas hésité à sortir les canons, les potences et les magnétos contre notre jeunesse, nos travailleurs, nos paysans et nos écrivains.

Le 30 mars 1972, on a exécuté Mahir Cayan et neuf de ses compagnons.

Le 6 mai 1972,  on a pendu Deniz Gezmis et deux de ses compagnons.

Le 18 mai 1973, on a torturé Ibrahim Kaypakkaya à mort.

Nos gouvernements n’ont été guère plus tendres vis-à-vis des minorités nationales.

Rappelez-vous les « événements des 6 et 7 septembre 1955 », ces fameuses « nuits de cristal » qui ont visé les communautés grecques, arméniennes et juives d’Istanbul ou encore les pogromes de Kahramanmaras en 1978, de Corum en 1980 et de Sivas en 1993 qui ont pris les communautés alevis pour cible ?

Et que dire des persécutions ancestrales que vivent nos frères kurdes ?

Le PKK a commis certes des crimes impardonnables. Mais cela ne m’empêche pas de partager la souffrance du peuple kurde encore et toujours privé de ses droits nationaux élémentaires. Ni de déplorer la destruction des milliers de villages kurdes par l’armée gouvernementale. Ni d’oublier les dizaines de dirigeants kurdes tels Cheikh Said ou Seyid Riza qui ont été pendus pour avoir défendu leur droit de vivre dans la dignité. Ni de m’indigner de la barbarie des militaires qui collectionnent les oreilles des maquisards kurdes tués au cours d’affrontements ou froidement exécutés.

Pourquoi donc a-t-on si peur de reconnaître que le peuple kurde à des droits spécifiques ? Pourquoi les Kurdes n’auraient-il pas le droit d’enseigner dans leur propre langue, ce qui est la seule garantie de survie pour leur culture et de leur identité ? Nous savons vous et moi qu’une langue non entretenue est vouée à mourir. La culture du peuple qui la pratique aussi. Et en finalité, c’est tout un peuple qui est condamné à disparaître.

Aujourd’hui, même la bourgeoisie turque et son organisation, l’association des hommes d’affaires de Turquie (TÜSIAD) est lassée de décennies « d’instabilité » dans les provinces kurdes et de l’entêtement des autorités à nier les droits fondamentaux du peuple kurde.

Pourquoi stigmatise-t-on les ONG qui défendent le même point de vue que celui du patronat en matière de respect des droits des minorités ? Vous n’allez tout de même pas traiter vos patrons de « séparatistes »…

Par ailleurs, je désapprouve totalement les agissements des organisations nationalistes arméniennes Tachnak et Hintchak qui, profitant de la mobilisation des hommes en âge de se battre aux frontières de l’Empire ottoman, commirent jadis des exactions contre des villageois turcs et kurdes, femmes et vieillards inclus.

Mais, je suis infiniment plus indigné que le régime d’Ankara continue à nier l’évidence, c’est-à-dire la « désarménisation » brutale de l’Anatolie minutieusement programmée par le gouvernement ottoman de 1914. Cet indiscutable génocide fut l’aboutissement de plusieurs années de massacres anti-arméniens de 1895-1897 et de 1909.

Comme vous le savez, Enver Pacha ministre de la guerre et Talat Pacha, ministre de l’intérieur de l’ancien régime ont organisé en avril 1915, la déportation centaines de milliers de femmes, d’enfants et de vieillards arméniens, assyriens et chaldéens vers le désert de Syrie.

Et comme vous le savez aussi, cette déportation a été émaillée d’exécutions, de pillages, de tortures et de viols.

Durant la deuxième guerre mondiale, la Turquie prétendument neutre quoique toujours dirigée par le Parti républicain du peuple (CHP) de feu Mustafa Kemal Atatürk, s’était acoquinée avec l’Allemagne nazie au point d’adopter certaines de ses pratiques racistes et crapuleuses, notamment l’ouverture d’un camp de concentration dans la région froide et montagneuse d’Askale en province d’Erzurum, un camp réservé aux Arméniens et aux autres « non musulmans » qui n’avaient pu payer la taxe sur les biens (la fameuse « varlik vergisi »).

Des décennies durant, des figures politiques turques de haut rang comme le nazi Nihal Atsiz ont félicité le plan d’extermination du peuple arménien mais à présent, par souci marketing, les autorités cultivent l’amnésie collective.

Toujours par souci marketing, en mars dernier, le gouvernement AKP a organisé en grandes pompes la cérémonie marquant la restauration de l’église arménienne de la Sainte-Croix sur les bords du lacs de Van.

Mais personne n’en fut dupe. Car personne n’avait oublié l’assassinat, deux mois plus tôt, du journaliste arménien Hrant Dink par un adolescent téléguidé par les services secrets. Ni le déchaînement de haine à l’encontre du peuple arménien et de tous les démocrates qui avaient clamé durant les funérailles de Hrant Dink : « Nous sommes tous des Arméniens ».

Tous ces épisodes tragiques de notre histoire montrent que nos gouvernements ont toujours privilégié les options militaires et la violence contre les opprimés pour imposer leur autorité.

Pour justifier ces atrocités, en parfaits démagogues et en manipulateurs, les gouvernements « civils » et militaires de notre pays ont dénigré les opposants en les traitant de terroristes. Ils ont confondu délibérément causes et conséquences comme on s’attaque aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté, aux redresseurs de torts plutôt qu’aux torts, aux justes et aux justiciers plutôt qu’aux injustices.

Pourtant, comme des millions de citoyens turcs, comme Mahir, Deniz  et ces milliers de militants révolutionnaires assassinés, comme ces centaines de prisonniers grévistes de la faim décédés ou mutilés, comme ces dizaines de milliers de travailleurs venus manifester le 1er mai dernier malgré la terreur policière, je rêve d’une Turquie souveraine, prospère, paisible, juste, humble et fraternelle débarrassée de ce Janus au visage casqué d’un côté et enturbanné de l’autre.

C’en est-il pas assez que l’on divise la société sur base religieuse ?

Assez que l’on nous impose un intégrisme laïc à coups de baïonnettes.

Assez du nationalisme « crânien » qui place la « race des seigneurs » turcs au-dessus des autres peuples.

Assez de notre adhésion à l’axe de la honte et du crime conduit par l’impérialisme américain.

Assez que l’on cherche notre salut dans les clubs des puissants : Union européenne et consorts.

Assez de notre soumission au FMI, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce.

Assez que l’on pratique une politique d’importation intense au détriment de nos petits producteurs.

Assez que l’on brade le fleuron de l’industrie turque au secteur privé.

Assez que l’on privatise la santé, l’éducation, les ports maritimes, les banques et les sociétés de télécommunication.

Assez que par le transit du pétrole et du gaz irakien, azéri ou kazakh sur le sol turc, l’on réduise notre pays à un corridor énergétique qui va profiter à l’Etat sioniste au détriment du peuple palestinien.

Assez que l’on détruise les habitations des pauvres pour bâtir des villas pour les riches.

Assez que l’on condamne les victimes du séisme de 1999 à vivre dans des habitations préfabriquées ou parfois encore sous des tentes.

Assez du laxisme en matière d’urbanisation et d’aménagement du territoire alors qu’à Istanbul uniquement, plus de 26.000 immeubles doivent impérativement être détruits avant que ceux-ci ne s’écroulent sur la tête des gens lors d’un prochain tremblement de terre même de faible magnitude.

Assez que notre jeunesse soit livrée au chômage, à la criminalité, à la délinquance, à la drogue, à la prostitution et aux mouvements fascistes.

Assez que nos ouvriers soient utilisés comme chair à canon dans la guerre concurrentielle que se livrent les patrons et meurent en chaîne en l’absence de mesures de sécurité sur leur lieu de travail.

Assez que l’on licencie les travailleurs désireux de s’affilier à un syndicat.

Assez que l’on traîne des syndicats devant les tribunaux pour en obtenir la fermeture.

Assez que les syndicalistes soient frappés d’exclusion, de licenciements ou de bannissement.

Assez que l’on dynamite les locaux d’associations démocratiques.

Assez que l’on interdise des concerts de musique.

Assez que l’on saisisse des publications, que l’on arrête des journalistes et que l’on ferme des stations radio.

Assez que les tortionnaires et les escadrons de la mort à la solde de l’Etat bénéficient de l’impunité.

Assez que l’on tire sur les manifestants ou qu’on les asphyxie à coups de gaz lacrymogènes.

Assez que l’on torture en garde à vue et dans les prisons.

Assez que l’on envoie les forces armées et les troupeaux de fascistes pour « casser du gauchiste » lors de conférences de presses, de funérailles, de distributions de tracts.

Assez que l’on profane les tombes des militants morts pour une Turquie libre.

Assez que l’on pollue notre air, nos mers, nos nappes phréatiques et nos rivières.

Assez des programmes télévisés de déculturation et d’abrutissement.

A présent que nous sommes dégagés pour un instant des intérêts de nos camps, de nos classes respectives, dites-moi ce que vous pensez Monsieur Tanlay d’une Turquie débarrassée de toutes les tares, les lacunes, les crimes et les dysfonctionnements précités ? Une telle Turquie serait-elle pas plus viable, plus humaine ?

Si toutes ces politiques antipopulaires n’avaient pas été menées avec hargne et obstination, croyez-vous sincèrement que la jeunesse aurait pris les armes contre le pouvoir en 1970 ?

Pour une fois dans votre vie, je vous invite à vous mettre à la place des gens que vous haïssez.

Notre propre histoire nous apprend que les solutions policières et militaires, que les appels à la haine et à la vengeance ne font qu’aggraver les problèmes.

En l’occurrence, votre appel « au secours » adressé le samedi 21 avril dernier via le quotidien « Hürriyet » aux organisations turques de Belgique est d’autant plus irresponsable que l’extrême droite turque a régulièrement mis vos appels à exécution en incendiant des associations kurdes et assyriennes, ou en lynchant des démocrates turcs à Bruxelles.

Ce dont souffre les Turcs de Belgique, c’est précisément d’être inféodés à vos directives et à votre agenda, voire d’être continuellement utilisés comme vos otages. Ne croyez-vous pas qu’il est enfin temps de donner à nos compatriotes vivant en Belgique la possibilité de connaître toutes les facettes de la réalité de notre pays, loin des slogans creux et des préjugés ? De donner l’occasion aux diverses communautés anatoliennes de cohabiter dans l’harmonie et la solidarité loin de vos calculs diplomatiques ? De leur permettre de se réapproprier leur propre histoire, celle qu’ils partagent avec tous les travailleurs du monde et de leur pays d’origine ?

Je sais que la bouteille que je lance dans un océan aussi obscur et infini que votre indifférence, ira s’échouer sur quelque rocher tranchant.

Mais je sais aussi que cet océan regorge de petits poissons noirs épris de justice, de liberté et de connaissance, semblables à celui que le conteur iranien Samad Behrangi nous a enseigné. Et je sais qu’un jour, une multitude de petits poissons rouges prendront la relève et nageront dans une Turquie nouvelle, courageuse, libre, humble, prospère et fraternelle.

Veuillez agréer, Monsieur Tanlay, mes salutations distinguées.

Bahar Kimyongür
Bruxelles, le 8 mai 2007


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